fS^'-^-^hM\ K'% '%■. V %j^ m X^ s*:--. :-'.^_^% m l^tbrarii of tlje gluseunt OP COMPARATIYE ZOÔLOGY, AI DAEVARD COllESE, CAMBRIDCB, MASS. jfounîicîr 1)5 ptfbate sufisctfptîon, fn 1861. Deposited by ALEX. AGASSIZ. y/ No. éûSjoj 1893 :q^^ffl PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. liES SECIlé?AIKES JPEKPKXUEIiS. TOME CXVI. MAY 5 11)98 NM6 (17 A/ril 1895). PiRlS, GAUTHIER-VILLARS ET ILS, IMPlUMEUIlS-LIRRArRES DES COMPTES RENDUS DES SÉACES DE L'AGADÉMEE DES SCIENCES, Quai des Ginds-Augustins, 55. 5« 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875, Les Cornptes rendus hebdomadaires des séances d( l'Académie se composent des extraits des travaux d^ ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Note présentés j)ar des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus ii ^8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*^ — Impressions des travaux de l'Académie Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Les Programmes des prix pioposés par l'Académie sont imprimés dans les Cornptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes ui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- iémie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- umé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont Un Membre de l'Académie ne peut donner aux iLnusdeles réduire au nombre de pages requis. Le Comptes rendus plus de 5o pages par année. Membre qui fait la présentation est toujours nommé; Les communications verbales ne sont mentionnées limais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaclion écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. l^es Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Los extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont | ^^^^"'^^''"^''^io"^ demandés par le Gouvernement. |)ris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Jiureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et Article 5. ous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'i; pression de chaque volume. ics Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs lémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les léposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, ava 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante se|t Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 17 AVRIL 1895, PRÉSIDÉE PAR M. LOEWY. MEMOIRES ET COMMUi\ICATIOi\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Note sur l'observation de l'éclipsé partielle de Soleil du i6 avril iSgS; par M. F. Tisserand. « L'éclipsé a été observée à l'Observatoire de Paris par MM. Callan- dreau, Boquet, Viennet, Puiseux et Hamy. M MM. Paul et Prosper Henry ont obtenu 6 photographies à des dis- tances de cinq minutes. » J'ai reçu de M. Trépied , directeur de l'observatoire d'Alger, la dépêche suivante : » Eclipse partielle observée dans de très boiiues conditions; obtenu 32 photo- graphies de l'éclipsé. C. R., iSgo, I" Semes/re. (T. CWI, N- 16) \ lOI ( 774 ) » M. Bigourdan a adressé une dépêche de Joal (Sénégal), disant : » Ciel brumeux, observé les quatre contacts, Vulcain non vu. » Enfin, il résulte d'un télégramme du Neiv-York Herald, qui nous a été communiqué par M. de Fonvielle, que, dans la province chilienne d'Ata- cama, à une altitude de ii35™, M. Pickering a observé l'éclipsé par un très beau temps; la couronne était plus belle que dans les éclipses de 1878 et 1889, et ressemblait à celles de 1857 et de 1871. » ASTRONOMIE. — Sur l' observation de l'éclipsé totale du 16 courant. Noie de M. J. Jaxsse.v. <( J'ai reçu hier au soir un télégramme de M. Pasteur, envoyé par l'ob- servatoire de Meudon pour remplacer M. de la Baume-Pluvinel que des circonstances impérieuses avaient empêché d'accomplir la mission qu'il avait si bien préparée. » M. Pasteur me télégraphie que la pluj)art des instruments ont bien fonctionné, notamment ceux qui se rapportent à la mesure de l'intensité photographique de la couronne, mais que le ciel a été légèrement voilé pendant l'éclipsé et que le vent a apporté un certain trouble aux observa- tions. » J'ajouterai qu'à Meudon j'avais fait prendre les dispositions pour ob- tenir de grandes photographies solaires au moment de la plus grande phase. » Ces photographies ont été obtenues; mais le ciel, à Meudon, n'a pas été non plus favorable à l'obtention parfaite de ces grandes photographies qui exigent une atmosphère particulièrement pure. » Ces grandes photographies qui donnent, comme on sait, les détails les plus délicats de la surface solaire, sont éminemment propres, en raison même de cette circonstance, à résoudre la question du degré de raré- faction de l'atmosphère lunaire, s'il en existe une, car il est évident que, dans ces conditions, la granulation de la surface solaire, près des bords de la lAinc, doit être altérée dans les détails de ses formes par la réfraction de cette atmosphère, qui agit alors dans les conditions les plus favorables à la manifestation de son existence. » Je reviendrai sur cette intéressante question, qui a déjà reçu un com- mencement de solution par les photographies que nous avons prises pen- dant l'éclipsé partielle du 19 juillet 1879, observée à Marseille. » ( y?"» ) HISTOIRE DES SCIENCES. — Note de M. J. Bertrand accompagnant la présentation du Tome V des Œuvres d'Huygens. « Le nouveau volume contient la Correspondance des années 1 664 et i665. On y trouve, avec la même abondance de documents, la même éru- dition et la même conscience dans la rédaction des Notes, le même soin et les mêmes attentions dans la disposition des Tables. )) M. Bertrand signale particulièrement les Lettres relatives à l'appel de Huygens à Paris par Louis XIV et Colbert, qui déjà songeaient à créer l'Académie des Sciences. B J'eus par l'ordinaire dernier, écrit Cliristian Huj'gens, une Lettre de M. de Car- cavy par laquelle, par ordre de M. Colbert, il me mande que le Roy serait bien aise que je puisse venir demeurer à Paris, et m'y convie par beaucoup de raisons et de belles promesses. » Constantin Huygens conseillait à son fds de différer son départ. I. Mon père, écrit Christian, me tance dans toutes ses Lettres de ce que, sans sca- voir rien de ce qu'en France on veut faire pour mov, je m'accorde aveuglément à aller où l'on m'appelle et m'accuse de la dernière imprudence. Et moi je ne voy pas pour tout cela que j'aye deu procéder autrement dans cette affaire que je n'ay fait; car considérant cette vocation comme une suite de la bienveillance du Roy et comme un effet des bonnes grâces de M. Colbert, et que l'on m'appelle pour mon bien plus- tôt que pour le service que je puisse rendre, quoique peust-être je ne seray pas du tout inutile, je ne doy pas craindre qu'on me veuille placer mal. » Le chiffre de la pension, sur lequel Huygens ne voulait pas entrer en discussion, ne lui était nullement indifférent. Son père menait grand train, mais la dépense, d'après une lettre de Constantin, frère aîné de Christian, à leur plus jeune frère Ltidoewick « excédait di gran lungala recepte, qui est le ménage qui mène vous savez bien où ». Je crains fort, ajoute Constantin, avec la bonne humeur habituelle de la famille, « que » quand il signor Padre estant revenu verra toutes ces choses là, que le » premier effet de ses considérations sera ie retranchement de nos pen- » sions, estant un moyen de mesnage le plus prompt et qu'il aie plus sous » la main ». » Avant d'aborder le problème général du centre d'oscillation qu'il a, le premier, résolu exactement, Christian Huygens fait connaître, dans ( 77^ ) une de ses lettres (p. 120), les pendules isochrones à des figures di- versement suspendues où il rencontre « des propositions assez plaisantes ». Ces propositions fourniront d'élégants exercices aux professeurs de Méca- nique et, après deux cents ans d'oubli, ne manqueront pas de devenir classiques. » ÉCONOMIE RURALE. — Effets de la sécheresse sur les cultures de l'année. Réponse à la Note de M. Demontzey sur le reboisement ^e* montagnes; par M. Chambrelent. « J'ai eu occasion, la semaine dernière, de parcourir une partie des ter- rains agricoles du midi de la France et j'ai été navré de voir dans quel état la sécheresse prolongée que nous avons depuis si longtemps a mis la plupart des cultures de cette année. » Sauf la vigne, qui présente, il est vrai, de belles apparences, mais qui est toujours sous le coup des gelées, qui sont encore à craindre jusqu'au milieu du mois prochain, toutes les autres récoltes souffrent énormément de la sécheresse. » Partout l'on demande des canaux d'irrigation, dont la construction devient de plus en plus nécessaire. » Pour passer à une autre question d'économie rurale non moins impor- tante, j'ai à répondre aujourd'hui à une Note publiée dans le dernier numéro des Comptes rendus, par M. Demontzey, inspecteur général des forêts, au sujet de la Communication que j'ai faite dans la séance du 6 mars dernier, sur la fixation des torrents et le boisement des montagnes. » L'honorable inspecteur général fait observer que de vastes études ont été faites |)ar les seuls forestiers sans le secours de la Commission mixte créée en i883 par le Ministre de l'Agriculture, M. de Mahy, com- mission, ajoute M. Demontzey, qui, « n'ayant siégé qu'une fois, le » 6 juin 1 883, a pu difficilement préparer les données d'un projet d'en- » semble que le service de reboisement a mis deux ans à établir ». » Dans la séance du 6 juin i883, la Commission mixte dont j'ai parlé avait réparti, comme je l'ai dit, entre les inspecteurs généraux qui la com- posaient, le travail à faire par chacun de ses membres pour la rédaction d'un projet d'ensemble qui devait être arrêté dans une séance ultérieure. Comme je l'ai dit également, chacun des membres de la Commission a préparé longuement et consciencieusement les travaux qui lui incom- ( 777 ) baient et l'on devait en coordonner les résultats dans la nouvelle séance à intervenir. )) Mais cette nouvelle séance n'a jamais eu lieu; on a négligé depuis de com'oquer la Commission et tout le travail préparé est resté inutilisé dans les mains de ceux qui l'avaient préparé. » Indépendamment des documents utiles qu'avait à produire la Com- mission, elle devait produire en outre un résultat encore plus important: elle devait permettre de faire obtenir des augmentations de crédits pour les travaux de boisement, sans aucune surcharge du budget général de l'État, et c'est ce qu'elle avait commencé à faire dans une assez large mesure. » M. Demontzey déclare que tous les travaux de boisement exécutés l'ont été sur les seules ressources budgétaires de l'Administration des Fo- rêts, sans aucun contingent des Travaux publics ou d'ailleurs. » C'est là une erreur qu'il aurait certainement évitée en consultant les documents officiels qui existent dans les dossiers du Ministère de l'Agri- culture. » Pour le torrent de Vaudaine, la somme de Siogo'', que l'Adminis- tration forestière avait déclaré nécessaire pour son extinction, a été non seulement offerte par le Ministre des Travaux publics à son collègue de l'Agriculture, mais cette offre a été officiellement acceptée par ce der- nier par une lettre officielle du 3o avrd 1880, par laquelle le Ministre de l'Agriculture remercie son collègue des Travaux publics « des fonds qu'il » voulait bien mettre à sa disposition et qu'il acceptait avec reconnais- » sance, en vue de l'intérêt public ». » M. Demontzey peut voir combien je précise mes assertions à ce sujet. )) Mais il y a plus : en sus de ce crédit de Sioûo*^", un autre, bien plus considérable, de y 660 000'^', inscrit en 1881 au budget des Tra- vaux publics pour le service de l'hydraulique, a été détaché de ce service et affecté, sur la demande de M. de Mahy, aux travaux de boisement, qu'il appelait, dans sa proposition, la grande oeuvre de la restauration et de la conservation des montagnes. » L'affectation de ce crédit à cette grande œuvre a été votée par la Chambre des députés dans la séance du 6 juillet i883, à la suite des consi- dérations présentées dans cette séance, par le successeur de M. de Mahy, M. Méline, peu après la réunion de la Commission ministérielle du 6 juin, observations que nous avons textuellement reproduites en affir- mant le fait de l'allocation du crédit. ( 778 ) » Je suis convaincu, d'ailleurs, que si l'on n'eût pas cessé de faire fonctionner la Commission, il eût été possible de faire obtenir à l'œuvre d'autres fonds que ceux qui lui étaient spécialement accordés sur le budget de l'État. » Je ne puis m'expliquer, d'ailleurs, pourquoi M. Demontzey semble repousser ces nouveaux crédits, qui seraient si importants pour hâter la marche des travaux. )) M. l'inspecteur général ne trouve pas exagéré le nouveau délai de quarante ans, qu'il demande pour l'achèvement des travaux. » Mais ceux mêmes qui croient difficile d'éviter ce délai ne l'expli- quent que par l'insuffisance des fonds à affecter chaque année aux travaux; nous croyons que personne ne conteste que, si l'on avait les fonds, on pourrait faire dans un délai bien moindre. » Remarquons que, si l'on ajoute, à ce nouveau délai de quarante ans, les trente années pendant lesquelles M. Demontzey nous dit avoir été mêlé à l'œuvre, cela fait une durée de soixante-dix années qui paraît bien considérable pour un travail reconnu si urgent pour tous. » Que de travaux plus longs et plus difficiles ont été exécutés dans des délais bien moindres ! » Il serait difficile, ajoute M. Demontzey, de prouver que les travaux » restant à exécuter entraîneront une dépense inférieure à 200 millions. « » Mais le rapport de la Commission du budget de 1893, qui a été évi- demment rédigé sur les données de l'Administration forestière, porte textuellement à la page i44 '• « On peut évaluer à 180 millions la dépense » totale restant à faire » . » En parlant d'une dépense de moins de 200 millions, je ne suis donc pas resté au-dessous de ce chiffre officiel de 180 millions, donné par l'Administration elle-même. » Lorsque des faits et des chiffres sont portés devant l'Académie des Sciences, le premier devoir de celui qui les énonce est de ne produire que des documents précis, contrôlés et vérifiés avec soin. C'est le cas de tous ceux que j'ai avancés dans ma Communication sur la fixation des torrents comme dans toutes les Communications antérieures que j'ai eu l'honneur de faire devant elle. En repoussant comme erronées les dénégations qu'on m'a opposées, je maintiens la parfaite exactitude des faits et des chiffres que j'ai donnés comme acquis, et je persiste à penser, avec ceux qui ont étudié la question, que les travaux de boisement que réclame l'intérêt supérieur de la France peuvent être terminés avec une dépense de moins ( 779 ) de 200 millions et dans un délai beaucoup moindre que celui de quarante ans. PHYSIQUE. — Dilatation de l'eau sous pression constante et sous volume constant. Note de M. E.-H. Amagat. I AV V M En Ire 0' et 10'. 10" — 20", 20' — 30". 30' — 40". 40' — 50' « i" Dilatation sous pression constante. — Les coefficients qui suivent ont été calculés au moyen des Tableaux numériques donnés dans ma Note du 9 janvier dernier. . AV a. NM. 50° — 60". 60" — 70". 70° — 80". SO' — 90*. 90'- 100'. 100'— 198" 0,000^90 o,ooo556 0,000617 0,000661 0,000719 » o,ooo48.S 0,000548 » » » 0,00109 o,ooo4So 0, 000539 0,000600 )> )> o,ooio5 0,0004SO 0,000528 0,000690 0,000641 0,000682 0,00102 0,000.^178 0,000627 0,000075 0,000626 0,000673 0,00099 0,000^82 o,ooo523 o,ooo566 o,ooo6ii 0,000661 0,00096 o,ooo484 0,000620 0,000667 o,ooo6o5 o,ooo65o 0,0094 0,000478 0,000623 o,ooo55o 0,000698 0,000687 0,0091 0, 000480 o,ooo5i8 0,000646 0,000696 o,ooo63o 0,0088 0,000479 o,ooo5i4 0, 000660 o,ooo584 0,000621 0,0086 0,0084 atm I. o, 000014 0, 000160 0,000267 0, 000334 0,000422 100. 0,000043 o, 000166 0,000265 o, 000346 0,000422 200. 0,000072 0, 000183 0,000276 o,ooo349 0,000426 3oo. 0,000098 o,ooo2o5 0,000286 0,000367 0,000423 4oo. 0,000123 0,000221 0,000298 o,ooo363 0,000429 5oo. o, 000149 0,000236 o,ooo3o6 0,000370 0,000429 600. 0,000169 0,000260 0,000019 0,000373 0,000429 700. 0,000192 0,000262 o, 000326 0,000377 0,000434 800. o,ooo2i3 0,000272 0, 000339 0,000378 0,000438 900. 0,000229 0,000289 o,ooo338 0,000389 0,000437 1000. » » 0,000343 0,000896 0,000437 0,000474 0,000612 0,000554 0, 000681 0,000610 1 AV V AJ O',0— 10",10. 10'. 10 — 20", 40. 20", 40 — 29", 45. 29", 45— 40', 46. 40',4S — S8".85. alm I o,ooooi5 0,000167 0, 000256 o,ooo335 o,ooo4i8 5oo o,oooi5i o, 000323 o,ooo3io o,ooo366 0,000428 1000 0,000269 0,000294 o,ooo362 o,ooo4io o,ooo4o5 1600 o,ooo3ii o,ooo336 o,ooo368 o,ooo446 0,000487 2000 o,ooo364 o,ooo356 o,ooo4i6 0,000424 0,000469 aSoo 0 , ooo38 1 o , ooo4og 0 , ooo44o o , 000420 o , 000469 3ooo 0,000391 0, 000420 0,000433 o,ooo44o 0,000469 » Entre o" et 10°, j'ai étudié l'eau de degré en degré, je reviendrai sur la dilatation entre ces limites à propos du maximum de densité; les deux premiers nombres de la première colonne verticale (o°-io°) sont chacun la somme de dilatations de signes contraires; mais, pour tout le reste du Tableau, la dilatation est positive, parce que, ainsi que je le montrerai dans une prochaine Note, à partir de soo**"", il n'y a plus au-dessus de zéro de maximum de densité. » Variation du coefficient de dUatation avec la pression. — On voit qu'aux ( 78o) températures inférieures, contrairement à ce qui a lieu pour les autres liquides, le coefficient croit avec la pression; cette variation s'efface gra- duellement quand la température s'élève, elle est sensiblement nulle vers So" ou 60°, puis change de signe pour les températures plus élevées; ce renversement de signe est absolument net, même pour les colonnes con- tiguës à la colonne (So^-ôo") ; il est probable qu'il ne se fait pas à la même température sous les différentes pressions; il a probablement lieu à une température d'autant moins élevée que la pression est plus forte; à toutes les températures, il doit sans doute arriver que le coefficient cesse de croître sous une pression suffisante, au-dessus de 5o° ou 60° cela aurait déjà lieu sous la pression normale; il doit donc passer par un maximum sous une pression d'autant plus forte que la température est plus basse, cette pression doit croître avec une extrême rapidité quand la température s'abaisse, car entre 40" et 5o° la décroissance du coefficient est manifeste jusque vers 2000"'", ainsi que le montre le Tableau n" 2. » Aux pressions les plus fortes, la variation au-dessous de So" est de l'ordre de grandeur des irrégularités évidentes, on peut seulement prévoir d'après l'ensemble des résultats que la diminution se manifesterait, comme au-dessus de 60°, sous des pressions suffisantes. » 1" Variations du coefficient avec la température. — Les Tableaux qui précèdent ne permettent pas l'examen de coefficient avant et après le maximum de densité, puisque la première colonne verticale donne la di- latation moyenne entre 0° et 10°; ce point sera examiné à part, il ne s'agira donc ici que des variations au-dessus de la température du maxi- mum de densité; c'est, du reste, d'après l'observation faite ci-dessus, le cas de tout le Tableau, saufles deux premiers nombres de la colonne (o'^-io*'); dans ces conditions , on voit que le coefficient croît avec la température et que l'accroissement relatif diminue rapidement. L'accroissement est de moins en moins prononcé sous des pressions de plus en plus fortes, cepen- dant il existe nettement jusqu'à 3ooo atmosphères. Il n'est pas douteux que, sous des pressions suffisantes, le coefficient finirait par croître d'abord avec la température pour passer par un maximum comme pour les autres liquides, ainsi que je l'ai montré à propos de la dilatation de l'éther et de l'alcool comparée à celle des gaz. )) 2° Dilatation à volume constant, coefficient de pression. — Les Tableaux n° 3 et n° 4 donnent les valeurs de ^ et de - -p correspondant aux dt p al ^ volumes constants indiqués à la première colonne verticale; il sera fait à ( 7«' ) propos du maximum de densité un Tableau à part des résultats fournis par les isothermes comprises entre o° et io°. ^=»- I A/) P 17 No 3. -ttL^ B Volumes PreHîons ini- tiales. 0" — 10-. 10"- B. 50". 20"— 3'>". 30'- B. ■w. 40* — R. S0-. P- 50"- -60'. fiO' — 70". 70"- B. -80'. (3- 80- — 90'. 90"— 100" ■ slanls. B. 7^ B. 7^ ^ B. T^ 11. P- B. p. 01 0.0 0,0 0.0 o,n 0.0 0.0 0.0 0.0 0 0 0.0 1,0200 (5i,5) 15,5(0,26.) 14,6 785 15,3 46 > i,oi5o (38,5) 12.2 ( 0,317) 13,8 857 14,7 493 15,8 355 I,OIO() (39,5) 11,0 ( 0,279) 12,5 836 14,0 5o8 15.0 36o 16,0 284 i,oo5o (37,0) 9,6 ( >,i69) 11,5 ,46 12,9 481 13,1 33 1 15,1 286 17,4 256 1,0025 (36,5) 7,7 ( 0,211) 9.8 868 11,7 554 13,1 392 14,2 3io 15,4 256 16,5 218 1,001 5 ( 3,2) 5.5 ( 1.725) 7,8 ( o.i33) 10.0 735 11,7 498 13,1 369 14,2 394 15,5 217 16,6 211 i.oooS M,o) 5,7 (. ^237) 7,9 974 10.1 633 11,8 45. 13,1 3?18 14,3 28 I 15,5 237 16,6 20C, 1,0000 1,0 0,27 ( :o,27o) 3,1 ( 0,833) 5,8 ( 0,168) 7,9 856 10.1 686 12,3 454 12,7 320 14,3 275 15,5 233 16,6 202 o>9995 .0,5 0,33 3.4 3,2 ( 0,228) 5,9 ( 0,129) 7,9 765 10,1 555 12,1 423 13,0 32 1 14,5 26S 15,5 239 16,7 200 0,9985 29,7 0,45 l52 3,3 956 6,0 891 8,0 637 10.2 493 11,8 383 15,3 3io 14,5 258 15,5 220 0.9975 49,0 0,55 112 3,5 633 6,1 680 8,2 545 10,2 4i3 12,0 358 13,3 29', 14,5 248 15,6 223 0,9950 99,0 0,85 086 3,8 349 6,3 43. 8,4 4n5 10,5 36o 12,1 3o4 13,5 260 14,7 225 15,8 198 o,992Ï i5o,o 1,20 080 4,0 230 6.5 32 1 8,6 320 10,7 3o3 12,2 265 13,6 232 14,9 207 0,9900 201,0 1,58 079 4,3 '99 6,7 257 8,8 269 10,7 359 12,5 2.38 13,8 2l3 15,0 '9' 0,9800 3o6,', 2,26 074 4,9 149 7,2 190 9,2 204 11,2 207 12,8 196 14,2 181 0,9800 4i6,o 2,93 070 5,5 123 7,8 i56 9,6 166 11,6 172 13,2 .67 0,9750 529,0 3,70 070 6,1 108 8,3 l32 10.0 .4. 12,8 i58 0,9700 647,0 4,45 069 6,7 096 8,9 117 10,7 126 0,9650 768,5 5,30 069 7,4 089 0,9600 895,5 3,90 066 » Les pressions initiales, indiquées entre parenthèses, correspondent à la limite supérieure de température du premier coefficient inscrit dans la même ligne horizontale. ^p B, N" 'i. I \p = ?• Volâmes con- stants. Pressions 0". 00— 10", 10. 10", 10 — 20°, '.0. 20", 40 — 29", 45. 29", 4S — 40', 45. 40", 45 — 48'. 8 atm 1,000 I 0,990 201 0,980 4'8 0,970 468 0,960 895 0,950 II70 o,94o i565 0,935 1623 0,930 1785 0,925 1937 0,920 2i3o 0,915 2335 0,910 25o8 C. R., .S,,3, 1,5 3,1 4 6,2 7,6 9,3 10,0 11,1 11,9 12,6 12,5 14,4 07-1 073 070 070 o65 o63 062 062 061 o5() o5'( 057 4,2 5,0 6,4 8,0 9,4 10,6 11,2 11,8 12.9 13,9 14,0 15.6 P- 194 1 10 092 08 3 076 068 o6i 062 062 062 057 o5g I!. 6.0 6.7 8.0 9,4 10,4 11,7 12,4 13.8 14,8 15,7 15,5 16,7 17,1 (0.175) 260 iSg 124 100 087 0/4 071 06 3 064 061 7,8 8,8 9.8 10,7 12,3 13.3 14,4 14.8 15.3 16,1 16,8 17.9 880 2-6 ro8 092 0B9 067 06.) 10,2 10,8 11,2 12,4 13,5 14,3 16,4 16,7 17,1 17,0 18,7 P- 0,0 588 260 i65 128 106 090 o85 078 074 670 069 Semestre. (T. CWI, N- 16,) 102 ( 780 M Variations des coefficients B e^ p a,>ec le volume constant. — Aux tem- pératures inférieures les valeurs du coefficient de pression (B) croissent rapidement quand le volume constant diminue (soit quand la pression ini- tiale augmente); la variation est donc de même sens que pour les autres liquides, mais elle est incomparablement plus rapide, surtout en valeur rela- tive; la température s'élevant, cette variation devient de moins en moins accentuée; elle est, vers ioo°, du même ordre de grandeur que pour les autres liquides. » La variation du coefficient p a lieu dans le même sens que pour les autres liquides. » Variation de B ei p avec la température . — Contrairement à ce qui a lieu avec les autres liquides, le coefficient de pression (B) varie rapide- ment avec la température; abstraction faite du changement de signe qui, comme pour le coefficient à pression constante, a lieu en passant par le maximum de densité, la valeur du coefficient de pression augmente rapi- dement quand la température croît; on voit, par exemple, que sous un volume égal à l'unité la valeur de(B) passe du simple au quintuple entre io° et ioo°, et que la variation est encore bien plus rapide entre o° et io°. Quoique cette variation soit de moins en moins accentuée quand la pres- sion et la température croissent, elle est néanmoins sensible dans toute l'étendue des Tableaux; ici, comme pour les autres lois, l'eau doit certai- nement, sous une pression suffisante ou à une température suffisamment élevée, rentrer dans le cas des autres liquides. » La variation de p avec la température est nécessairement plus compli- quée que pour les autres liquides; (B) augmentant d'abord plus rapide- ment que la pression, ((5) croît; mais bientôt c'est le contraire qui a lieu, (P) passe donc par un maximum, puis décroît ensuite indéfiniment. La température à laquelle se produit ce maximum de (p) croît quand le vo- lume constant devient de plus en plus petit; le maximum, par suite, a lieu sous des pressions de plus en plus élevées, en même temps qu'il est de moins en moins accentué; cette perturbation, de même que celles rela- tives aux autres lois, s'efface donc progressivement sous des températures de plus en plus élevées ou sous des pressions de plus en plus considé- rables; je reviendrai 'sur ce point dans une prochaine Note à propos du maximum de densité. » ( 7«^ ) M. Haton de la GoupiLLiÈuE fait hommage à l'Académie d'une Bro- chure dans laquelle il a donné un théorème nouveau sur le centre des moyennes distances des sommets d'un polygone ('). IVOMI]VATIO]\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées déjuger les concours de iSgS. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix La Gaze {Chimie). — MM. Berthelot, Schlœsing, Duclaux réunis- sent la majorité des suffrages, et seront adjoints aux Membres de la Section de Chimie. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Pasteur, Dehérain et Troost. Grand prix des Sciences physiques. Prix du Budget {Géologie). — MM. Daubrée, Fouqué, Des Cloizeaux, Mallard, Gaudry réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Bertrand et Damour. Prix Bordin {Géologie). — MM, Daubrée, Fouqué, Mallard, Des Cloi- zeaux, Gaudry réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Pasteur et Friedel. Prix Delesse. — MM. Daubrée, Fouqué, Mallard, Des Cloizeaux, Gaudry réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont ob- tenu le plus de voix sont MM. Friedel et Moissan. Prix Fontannes. — MM. Gaudry, Fouqué, Daubrée, Mallard, Des Cloi- zeaux réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Milne-Edwards et Perrier. (') Bulletin de la Société mathématique de France, t. XXI, p. 5. ( iH ) CORRESVONUANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° un Ouvrage de M. G. Foussereau, ayant pour titre : « Polarisation rotatoire, réflexion et réfraction vitreuses, réflexion métal- lique. Leçons faites à la Sorbonne en 1891-1892. » (Présenté par M. Dar- boux.) 2° Les quatre Volumes et le premier Supplément du « Traité encyclo- pédique de Photographie, » de M. Charles Fabre. Dans les quatre premiers Volumes, l'auteur expose les nombreux procé- dés publiés depuis l'invention de la Photographie jusqu'à l'année i88g. Le premier Supplément rend compte des progrès réalisés de 1889 à 1892. M. LipPMANN présente à l'Académie, au nom de MM, Auguste el Louis Lumière de Lyon, des photographies en couleurs exécutées d'après les méthodes interférentielles. Ces épreuves ont été obtenues par MM. Lu- mière sur des plaques au gélatinobromure d'argent, transparentes et iso- chromatiques, préparées par eux. Elles représentent, d'une part, un spectre solaire de grande dimension; d'autre part, une série d'objets repro- duits très fidèlement : un paysage sur crépon japonais, un bouquet de Heurs artificielles, un disque de Newton en verres colorés et plusieurs chromolithographies. On remarque notamment sur ces épreuves que les blancs sont rendus fidèlement avec leurs nuances diverses et leur éclat. Ces blancs ne sont visibles, comme les autres couleurs, que sous l'angle de la réflexion régu- lière; par diffusion, on ne voit, à l'endroit où ils sont marqués, que la couleur brun-foncé du précipité photographique. La reproduction exacte des couleurs les plus composées par la méthode interférentielle se trouve ainsi nettement démontrée. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la Structure des groupes simples finis et continus. Note de M. Cartan, présentée par M. Picard. « Dans la résolution des équations algébriques, Galois détermine le nombre et la nature des équations auxiliaires au moyen de la structure ( 785 ) des groupes qui leur cories})ondeiit. D'une façon analogue, M. Lie a mon- tré (Ac. des Se, Christiania, 1882) que, toutes les foisquu'n problème d'inté- gration dépend d'un groupe fini et continu, le nombre, le degré et la nature des équations auxiliaires sont déterminés par la structure de ce groupe. Les groupes de ces équations auxiliaires sont toujours, de même que chez Galois, des groupes ^/w/j/e^. » Les beaux travaux de MM. Picard et Vessiot ramènent la théorie des équations différentielles linéaires à l'étude de la structure d'un groupe. » En conséquence, toutes les recherches sur la structure des groupes simples, continus ou discontinus, ont une extrême importance. M. Lie a donné, entre autres (^Mat. Ann., B. XXV), une détermination complète de tous les groupes simples d'ordre r dont les plus grands sous- groupes sont d'ordre /•— i, r — 2 ou /• — 3. Il a de plus indiqué quatre grandes classes de groupes simples : le groupe projectif général à n variables, le groupe d'un complexe linéaire àan-M-i variables, et enfin le groupe projectif d'une surface du deuxième ordre à2/iet2« + i variables. » Dans une série de Notes parues dans les Mathematische Annalen, B. XXXL XXXin, XXXIV, XXXVI, M. Killing a publié des recherches étendues sur la structure des groupes. Il est arrivé, en particulier, au résultat extrêmement important que, à part les quatre grandes classes de groupes simples dont nous avons parlé plus haut, il n'y a que cinq groupes simples, qui ont respectivement i[\, 52, 78, i33, 248 paramètres. )) Malheureusement, les considérations qui conduisent M. Killing à ces résultats manquent de rigueur. Il était, par suite, désirable de refaire ces recherches, d'indiquer ses théorèmes inexacts et de démontrer ses théo- rèmes justes. Je me permettrai d'indiquer rapidement les résultats aux- quels je suis arrivé à cet égard. )) Dans la partie du Mémoire de M. Killing relative aux groupes simples se trouvent surtout deux lacunes importantes. En premier lieu, il ne con- sidère que le cas oîi ce qu'il appelle Véquation caractéristique du groupe n'admet que des racines simples; il lente, il est vrai, de s'affranchir de cette restriction dans la troisième partie de son Mémoire, mais il s'appuie pour cela sur un théorème qu'il ne démontre que dans un cas particulier et qui, en général, est faux : à savoir que si un groupe est son propre groupe dérivé, chaque transformation générale fait partie d'un sous- groupe formé d'autant de transformations échangeables entre elles, que l'équation caracté- ristique admet de racines identiquement nulles. En second lieu, il ramène la détermination des groupes simples à la détermination de certains systèmes ( 786) de nombres entiers, mais il ne prouve pas du tout que toutes les racines de l'équation caractéristique ne dépendent que d'un seul de ces systèmes. » Je suis parvenu à démontrer tous les résultats de M. Killing relatifs aux groupes simples. J'ai, de plus, déterminé complètement la structure des cinq groupes spéciaux cités plus haut (M. Killing en indique deux à 52 paramètres, mais ils sont identiques). J'ai trouvé, en particulier, pour le groupe à i4 paramètres, deux représentants dans un espace à cinq dimensions. » Le premier est le plus grand groupe continu de transformations de contact de l'espace ordinaire, qui laisse invariant le système des deux équations aux dérivées partielles du deuxième ordre : /■ = i^^ 5 = /^ Ses fonctions caractéristiques sont I, X, y, p, q, z-hxp, 3z—yq, ^zp — l^q^, "^yp — l^q-, y- + l\xq, "iy'p + 12 21/ — 8 ry-, j' — \2xz -+- x-p -+- xyq, 3yz — dxyp —y^q + l\xq-, 362^ — '5{iixz -\-y^)p — ■3€)yzq -+- iiy-q- + i6xq^. » Ce groupe laisse en même temps invariante une équation aux déri- vées partielles du deuxième ordre, qui représente, dans l'espace (r,s,t), la développable dont le système défmi plus haut représente l'arête de rebroussement. » Le deuxième groupe est le plus grand groupe continu de l'espace à cinq dimensions qui laisse invariant le système des équations de Pfaff dx2 — a?^ dx, = o, dxj — X2 dx, = o, dx^ — x^ dx^ = o. » Je demanderai à l'Académie la permission d'exposer, dans une pro- chaine Note, les résultats auxquels je suis arrivé, relativement à la struc- ture des groupes en général. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un groupe simple à quatorze paramètres. Note de M. F. Engel, présentée par M. Picard. « Outre les classes de groupes continus simples, découvertes par M. S. Lie, il y a plusieurs groupes simples, dont l'existence a été reconnue 1 787 ) par M. Killing, parmi lesquels un groupe simple à quatorze paramètres, qui, comme groupe de transformations ponctuelles, ne peut exister que dans un espace à cinq dimensions au moins. M. Killing a déterminé la structure (Zusammensetzung) de ce groupe, mais il n'a déterminé aucun groupe ayant cette structure. C'est cette lacune que j'ai complétée, il y a plusieurs années; je demanderai à l'Académie de lui communiquer quelques-uns de mes résultats. » Dans l'espace à cinq dimensions, il y a deux groupes de transforma- tions ponctuelles à quatorze paramètres, qui ont la structure signalée. L'un de ces groupes, le groupe G, 4, laisse invariante une équation de Pfaff, et peut être choisi de telle façon que, selon la terminologie de M. Lie, il constitue un groupe irréductible de transformations de contact de l'espace ordinaire. L'autre, le groupe G, ^ laisse invariants deux sys- tèmes non intégrables d'équations de Pfaff. » Si l'on choisit convenablement les variables, le groupe G^^ laisse in- variant le système de oo' droites défini par les équations ( i) dz -h oc, dy, — y, dx, -h a?, dy^ — y^ dx^ = o, (2) dx\ + \fî dy, dy^ = dx^ dy., — 3dx, dy, = dy\ -+- s]3 dx, dx., = o. » Ce système de droites se compose de toutes les droites appartenant au complexe linéaire (1) et coupant un certain cône de troisième ordre situé à l'infini. » Les équations finies du système en question peuvent être mises sous la forme (3) où les x' sont des paramètres. » Dans (3) on peut considérer lésa;' comme coordonnées des points d'un autre espace à cinq dimensions. Alors le système (3) définit une transformation de contact, qui change lesdites 00' droites de l'espace z, X,, x^, y,, y.2, en points de l'espace x', et qui, d'autre part, change les points en certaines droites de l'espace x'. Par cette transformation, le groupe G,^ est semblable au groupe G', ,, annoncé plus haut. » Le groupe G, ^ de l'espace x' laisse invariant le système de 00* droites, /a = — v/3 £)?', a?, + i y'S x'^ , ^2 =72 3-', — ^\/3^':t< . ^''3 y^ + ■^'2 •^î 1 ^' -V. , -.' Ji - ./, +'^.i' " - -+- X,^X,-h x^. ( 78« ) qui est défini par les trois équations de Pfaff [ A, = dx^ + x\ dx.^ — a?', dx^ = o, (4 ) A4 = dx^ + ï (^'3 ^^'( ~ ^'. ^^^% ) = O' ( As = r/a?'. + \ {x,-, dx.^ — .r, rfa;', ) ^ o ; mais il y a encore deux systèmes invariants, savoir : (5) 2A4 — a;',A3 = 0, 2A3 + a:!,A3 = o et (6) dxl + idx„ dx',^ + idx\ dx^^ = o. » Par un changement connu de variables, l'équation (6) prend la forme 2 dx"" = o ; ainsi le groupe G',^ peut être transformé dans un sous-groupe du groupe des transformations conformes de l'espace à cinq dimensions. » La transformation de contact, dont nous avons fait mention, offre certaines analogies avec la transformation célèbre de M. Lie, qui change les sphères de l'espace ordinaire en droites de cet espace. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Démonstration de la transcendance du nombre e; par M. AdolfHurwitz. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Hermite.) « Je me suis occupé de nouveau, pendant cet hiver, des démonstrations de la transcendance de e. M. Hilbert, dont j'ai appelé l'attention sur la méthode de M. Stieltjes ('), a simplifié l'analyse de i'éminent géomètre (^), et, en étudiant son travail, je suis parvenu à une démonstration plus facile encore qui vient de paraître dans les Nachrichten der Gesellschaft der Wis- senschajïen zu Gôtlingen. Je me permets de vous la transcrire ici. Je pars de l'identité jy.,[e--Y(x)] = -e-^f{x), (') Sur la fonction exponentielle {Comptes rendus, l. GX). (^) Nachricklen von der kôniglichen Gesellschaft der Wissenschaften zu Gôt- tingen, n° 2, v. J. 1898; Ueber die Transcender der Zahlen e und t., von David Hilbert. ( 789) où /(a?) désigne une fonction entière de degré r; en posant, ponr abréger, V{.v) =/(.r) +f\x) +.. .+r\:v), et en appliquant la relation connue 'û(.r) — (p(o) = .r9'(S^) (<'><2^<0« je trouve (A) ¥{x) - fi^F(o) = - a;e('-")Y(-"^)- Supposons maintenant qu'on ait l'équation (B) C„+(:,f' + C,e= + ...+ C„e" = o, Co, C, C„ étant des nombres entiers, Co étant positif et différent de zéro. En désignant par p un nombre premier plus grand que Co et que n, je fais /(^) = (T^TÔ! ^'" ' (i -^y{^- oc)". ..{n- xy, et j'applique la formule (A) pour les valeurs x =^ r, 2, ..., 11. J'obtiens ainsi F(a.)-e*F(o) = £, (/t = i , 2 n), les quantités e^t devenant infiniment petites lorsqu'on fait croître p, F(o), F(i), . . ., F(/î) étant des entiers dont le premier n'est pas divisible par/j, tandis que tous les autres contiennent p en facteur. Or on tire de l'équa- tion (B) C„F(o) + C, F(i) + ...+ C„F(«) = o lorsque /9 est supérieur à une certaine limite, et cette relation implique une contradiction, tous les termes étant divisibles par p, excepté le pre- mier qui ne l'est pas. » Cette démonstration me semble remarquable en ce point, qu'elle ne fait usage que des premiers principes du Calcul différentiel et qu'elle peut être donnée, par conséquent, dans un cours tout à fait élémentaire. » c. 1;., ikJyS, I-' Semestre, i S CWI, >. 16.} Io3 ( 790 ) PHYSIQUE. — Comparaison du mèlre international avec La longueur d'onde de la lumière du cadmium. Note de M. Albkrt-A. Michelsox, présentée par M. Mascart. « La mesure des longueurs d'ondes lumineuses en valeurs métriques exi^p deux opérations distinctes : la première est la détermination de l'ordre d'interférence produit par une source aussi homogène que pos- sible entre les rayons réfléchis par deux plans parallèles; la seconde est la comparaison de la distance des plans avec le mètre. » Pour appliquer celte méthode, il faut d'abord réaliser des interfé- rences d'ordre très élevé et, en second lieu, contrôler la position des surfaces avec une telle exactitude, que leur distance, même très grande, se détermine avec une approximation de quelques millionièmes de milli- mètre et que leur parallélisme soit vérifié iusqu'à une petite fraction de seconde. )) Une étude préliminaire des radiations émises par vingt espèces de sources a montré qu'il en existe très peu dont l'homogénéité soit suffisante pour que leurs longueurs d'onde puissent servir comme étalons absolus de longueur. » La plupart des sources qui correspondent aux raies brillantes du spectre sont doubles, triples ou même de constitution encore plus com- plexe; cependant, les radiations émises par la vapeur du cadmium pa- raissent assez simples pour satisfaire aux meilleures conditions. » Toutefois, quand les vapeurs se produisent à la pression atmosphé- rique, la différence de marche des rayons interférents ne peut pas être portée an delà de 2 ou 3 centimètres, soit 4oooo à 60000 longueurs d'onde. » Ces chiffres sont à peu près les mêmes que ceux qu'a trouvés M. Fi- zeau dans ses expériences célèbres d'interférence à grande différence de marche avec la lumière de la soude. » Si le défaut d'homogénéité de la source que révèle cette limite est dû aux chocs fréquents des molécules vibrantes entre elles ou avec celles du gaz ambiant, ce qui les empêcherait d'exécuter librement leurs propres vibrations, on doit pouvoir augmenter beaucoup l'ordre d'interférence en plaçant le corps rayonnant dans le vide, afin de diminuer le nombre des chocs. ( 79» ) » Grâce à cette disposition, il a été possible d'obtenir avec une raie du mercure des interférences correspondant à une différence de marche d'à peu près un demi-mètre ou 85oooo longueurs d'onde. L'examen des variations de netteté des franges, à mesure que la différence de marche augmente, montre cependant que la source est encore très complexe; elle paraît toujours simple avec les plus grandes dispersions qu'il est possible de réaliser ('), tandis qu'elle renferme en réalité au moins six compo- santes distinctes (^). » L'examen des radiations de la vapeur de cadmium, fait à ce point de vue, montre que la raie rouge (X = o'^,6439) est presque idéalement simple, quoique un peu plus large que les composants de la raie verte du mercure. La netteté des franges diminue suivant une loi exponentielle pour disparaître lorsque la différence de marche approche de 25*" ou 400000 longueurs d'onde; pour un retard de lo*-'", la visibilité est environ 0,60 de sa valeur maximum. Le cadmium donne encore trois autres raies remarquables, verte, bleue et violette; les deux premières sont également très simples et donnent des franges presque aussi visibles que celles de la raie rouge. » On a ainsi, par une même substance, trois sortes de radiations qui peuvent être examinées successivement sans modifier la disposition des appareils; la concordance des résultats qu'elles fournissent à chaque ac- croissement de distance est un contrôle très important de l'exactitude des mesures. » L'aj)pareil employé pour observer ces |)hénomènes d'interférence sert en même temps pour la comparaison des étalons intermédiaires entre eux et avec le mètre ; on peut l'appeler comparateur interférentiel. La partie essen- tielle de cet instrument se compose d'une plaque de verre à faces optique- (') Un bon réseau, observé avec soin, permeL de distinguer un petit compagnon très près de la raie principale. (-) La méthode qui permet de conduire à ce résultat est basée sur la relation qui existe entre la distribution de la lumière de la source et la courbe de visibilité des franges. La visibilité V est donnée par l'équation .^ [/«(a;) C0S21T D^ (/a.-]-+ [y'u (a^) sinaTT D.i? c?^]- . '--^ [S^{x)dxY ' dans laquelle tp(x) représente la loi de distribution de lumière dans la radiation con- sidérée et D la diflérence de marclie. ( 792 ) ment planes et parallèles et de deux miroirs plans. La lumière qu'on vent examiner tombe sur la plaque de verre, dont la première surface est légè- rement argentée, sous une incidence quelconque mais ordinairement à 45°. Le faisceau incident se partage en deux, l'un réfléchi et l'autre transmis. Le faisceau réfléchi est renvoyé par l'un des miroirs et traverse ensuite la plaque de verre; l'autre est renvoyé par le second miroir, se réfléchit sur la plaque et se propage ensuite dans la même direction. Des considérations élémentaires montrent que cet arrangement équivaut à la superposition de deux faisceaux qui seraient réfléchis l'un sur le premier miroir, l'autre sur l'image du second par rapport à la glace. Si la distance de ces deux surfaces planes, l'une réelle et l'autre virtuelle, est très petite, on peut employer la lumière blanche; et l'on observe alors des franges colorées, analogues aux anneaux de Newton et localisées sur les surfaces elles-iïièmes. Si, au contraire, la distance est de plusieurs longueurs d'onde, il faut employer une lumière monochromatique. » Il suffit d'examiner le cas où les surfaces sont rigoureusement planes et parallèles. Il est facile de voir que les franges sont alors des anneaux concentriques à l'infini; on peut donc les régler à l'œil ou les observer dans le jjlan focal principal d'une lunette. Par conséquent, si l'on peut arriver à conserver rigoureusement le parallélisme des surfaces pendant leur mouvement, alors, quoique la source ait une étendue apparente assez grande, les franges sont toujours distinctes. M La seule difficulté est d'évaluer l'ordre d'interférence. Cette difficulté pourrait être résolue par un procédé stroboscopique basé sur la périodi- cité des étincelles d'induction qui produisent l'illumination des vapeurs, et dont la période (par un mécanisme facile à construire) contient un nombre exact et assez considérable d'alternatives de maxima et de minima des franges qui passent. M II y a une autre méthode qui me paraît plus sûre, et qui a été déjà mise en pratique dans les expériences préliminaires que j'ai faites en col- laboration avec M. Morley; c'est d'employer plusieurs étalons de lon- gueurs intermédiaires, dont chacun est approximativement le double du précédent. Ces étalons sont comparés entre eux d'une manière très exacte en corrigeant, par une observation directe à chaque opération, la fraction de frange qui excède un nombre entier. L'exactitude de cette comparaison est d'ailleurs contrôlée par la concordance des résultats ob- tenus avec les trois radiations différentes. On arrive ainsi à connaître sans erreur le nombre de franges et la fraction complémentaire qui corres- ( 793 ) pond à une distance de lo*^™ entre les surfaces dans des conditions déter- minées de température et de pression. « La comparaison de l'étalon final de lo*^"" avec le mètre se fait en dé- plaçant cet étalon de sa propre longueur, opération qui se répète dix fois; on contrôle à chaque pas la position et l'inclinaison des surfaces par l'ob- servation des franges d'interférence à la lumière blanche ( ' ). » A la première position et à la dernière, on compare au moyen' des mi- croscopes à micromètre un trait que porte l'étalon avec les deux traits du mètre normal (^). » Le Comité international des Poids et Mesures m'a fait l'honneur de m'inviter à répéter au Pavillon de Breteuii ces expériences suivant le programme ici indiqué. Les appareils nécessaires, construits pour ce but en Amérique, ont été transportés à Paris au mois de juillet de l'année der- nière. » Les études préliminaires et le réglage des divers organes ont occupé tout notre temps jusqu'à la fin d'octobre, époque à laquelle ont commencé les mesures définitives. Les observations ont été faites d'abord simulta- nément par M. Benoît, directeur du Bureau International, et par moi- même ; mais M. Benoît fit une maladie grave à la fin de la première série et j'ai été ensuite privé de son précieux concours. » Je suis heureux de saisir cette occasion pour le remercier pour toutes les facilités qu'il a bien voulu mettre à ma disposition et pour l'intérêt qu'il a porté à ce travail. J'ai trouvé en même temps une assistance dé- vouée de la part de MM. Chappuis et Guillaume, pour la suite du travail, et de M. F.-L.-O. Wadsworth, pour la construction et l'installation des appareils; je m'empresse de leur exprimer toute ma reconnaissance. » Les deux séries d'observations que j'ai pu mener jusqu'à la fin ne sont pas encore entièrement réduites; mais un calcul approximatif montre qu'il n'existe pas entre elles une différence d'une longueur d'onde sur la (') Ce moyen de produire le contact optique présente l'avantage que la position et l'inclinaison de l'une des surfaces peuvent être contrôlées par les interférences que donne l'image virtuelle de l'autre. Il n'y a pas à craindre que l'appareil soit déréglé pendant les observations. Aussi peut-on arriver au contact absolu, ce qui n'est pas possible avec les surfaces réelles, et dépasser celte position de part et d'autre à volonté. (^) Dans les expériences actuelles, celte comparaison a été faite avec un mètre auxiliaire, qui, à son tour, a été comparé directement avec le mètre normal. ( 794 ) distance totale des deux traits extrêmes du mètre étalon, ce qui correspond à une erreur d'environ' ,g^|)„^n ( * ). » Nous avons ainsi un moyen de comparer la base fondamentale du système métrique à une unité naturelle avec une approximation du même ordre que celle que comporte la comparaison de deux mètres étalons. Cette unité naturelle ne dépend que des propriétés des atomes vibrants et de l'éther universel; c'est donc, selon toute probabilité, une des grandeurs les plus fixes dans toute la nature. » OPTIQUE. — l'holographie des réseaux gravés sur métal. Note de M. Izar\, présentée par M. Mascart. « La méthode de reproduction photographique des réseaux sur lame transparente que j'ai décrite précédemment (^) peut paraître au premier abord impuissante dans le cas où il s'agirait de réseaux opaques, métalliques par exemple; il n'en est rien cependant. J'ai constaté, en eifet, que, si l'on expose au Soleil un pareil réseau après avoir appliqué sur lui une couche de gélatine bichromatée en suivant la technique que j'ai fait connaître, la reproduction est de qualité tout à fait comparable à celle que l'on obtient dans le cas de la transparence. Seulement le bon contact des deux sur- faces paraît ici beaucoup plus important et c'est ce qui m'a empêché d'avoir une bonne épreuve d'un très grand et magnifique réseau de Rowland au 5jjj sur lequel j'ai essayé le procédé. Ce réseau étant tracé sur une surface concave en métal des miroirs, les coins seuls sont venus, portant d'ailleurs des fragments très nets des anneaux que j'ai obtenus avec des lentilles convexes (^); mais, même dans les parties centrales, l'effet réseau pouvait être observé en pleine lumière du Soleil et en choisissant bien l'incidence et cela quoique les traits fussent absolument invisibles au microscope, ce que j'ai aussi constaté bien souvent sur des épreuves obtenues par transpa- rence mais avec très grande insuffisance de pose. Pour le dire en passant ceci montre très bien, comme l'a fait observer Lord Rayleigh (^) que le- (') Dans la délenninalion des valeurs relatives des trois longueurs d'onde, l'erreur est seulement de l'ordre de » o u o'o o o o • (^) Comptes rendus, p. 5o6, mars iSgS. (') Ibid., p. 573, mars 1893. ('') Phil. Magazine; 1874. ( 79-*» ) (lit effel n'exige pas nécessairement une succession de traits alternative- ment opaques et transparents, mais une simple modification se reprodui- sant périodiquemint à intervalles égaux et amenant des différences de phase correspondantes. » Une pareille reproduction photographique (par réflexion) sur une couche photographique absolument transparente, que la lumière traverse complètement avant de tomber sur le réseau sous-jacent, ne me paraît guère pouvoir s'expliquer que par le phénomène des ondes stationnaires. Sur les parties brillantes qui séparent les traits, le faisceau réfléchi a une intensité presque égale à celle du faisceau incident et la couche sensible se divise à cet endroit en feuillets alternativement solubles et insolubles. )) Sur les parties qui correspondent aux traits eux-mêmes où la réflexion s'effectue, soit d'une façon moins intense ou du moins d'une façon diffé- rente, les choses se passent autrement et la structure de la couche corres- pondante de gélatine doit être aussi différente après développement. Quoi qu'il en soit de l'explication, qui demande à être étudiée de près, c'est à cette idée préconçue que je dois d'avoir essayé l'expérience qui m'a si bien réussi. » OPTIQUE. — Sur la polarisation atmosphérique. Note de M. A. Hurion. présentée par M. Mascart. « D'après la théorie de la polarisation par diffusion exposée par M. L. Soret ('), la quantité de lumière polarisée, dans un milieu indéfini éclairé par un large faisceau de lumière, varierait suivant la direction de la ligne de visée d'après une loi assez simple. Si l'on désigne par co l'angle de la ligne de visée avec la normale à l'axe du faisceau, la quantité de lu- mière polarisée serait donnée par la formule M Cette expression représente bien les résultats obtenus dans le cas d'un faisceau de lumière électrique traversant un milieu trouble (^). » Il était à prévoir que le phénomène se compliquerait dans le cas de (') Annales de Chimie et de Physique, 6= série, t. XIV, p. 5o3. (-) Comptes rendus, t. CXIV, p. 910. ( 79^' ) la polarisation atmosphérique, même en observant clans le plan vertical passant par le Soleil. C'est, en effet, ce qu'indiquent les mesures faites dans ces conditions avec un photopolarimètre de M. Cornu, monté comme la lunette d'un théodolite. On peut facilement, après avoir pointé le tube de l'instrument sur le Soleil, se placer à des distances angulaires données de cet astre. » Les observations faites dans la partie du ciel opposée au Soleil à partir de la distance angulaire de 90°, qui correspond à la polarisation maxima, ne sont plus représentées par la formule précédemment indiquée; mais l'expérience apprend que l'on doit introduire un terme correctif et em- ployer l'expression modifiée P^ a cos''(o • b sin- 2 — (a cos^'o) — b sin^co) » Je citerai, à titre d'exemple, les résultats obtenus à Clermont le 29 mars dernier, en observant d'abord avec un verre bleu et ensuite avec Verre bleu a — 0,^4" O 0,597 10 0,566 20 0,479 3o 0,336 4o .... o,236 5o 0,117 calculé. 0,598 o,566 0,474 0,354 0,233 0,124 Verre rouse \ 0 = 0,739 O o,.586 0,559 0,479 0,348 0,243 o, i3i 10 20 3o 4o 5o calculé. 0,586 0,554 0,470 0,355 0,237 o, i33 » Une observation faite le 8 avril au sommet du Puy de Dôme, avec un verre bleu, conduit au même résultat. » Les constantes sont alors a = 0,708, 6 = 0,10. o 10 20 3o 4o. 5o, observé. calculé. 0,543 0,542 0,019 0,5 14 0,438 0,437 0,329 0,341 0,227 0,227 0,129 0, 125 ( 797 ) » Oti voit, d'après ces nombres, que la formule représente les observa- tions à T^^ près. » Je me propose de continuer ces études par des observations compa- ratives faites aux deux stations de l'Observatoire et de revenir plus tard sur les conséquences qu'on peut en tirer, soit au point de vue de la Mé- téorologie, soit au point de vue de la théorie de la polarisation. » PHYSIQUE. — Recherche des alcools supérieurs et autres impuretés dans C alcool vinique. Note de M. Emile Gossart, présentée par M. Mascart. « Dans une Communication du 26 octobre 1891, je signalais à l'Aca- démie un ensemble de faits qui, tout en rattachant les phénomènes de caléfaction aux phénomènes capillaires, fournissent une méthode d'analyse pour tous les mélanges liquides, et en particulier pour les alcools. » Cette analyse se ramène à l'observation des roulements ou plongeons de gouttes de composition connue, tombant de i"" de haut, avec un in- tervalle de 3o", sur un ménisque en pente plane. » J'ai cherché depuis lors à résumer les faits en un seul principe, et à tirer de ce principe « un procédé simple, sensible et précis pour déter- » miner dans les spiritueux du commerce et les boissons alcooliques la » présence et la quantité des substances autres que l'alcool vinique ». » Principe unique. — Deux mélanges liquides, semblables qualitative- ment mais différents quantitativement, roulent l'un sur l'autre quand ils se rapprochent de l'identité de composition, mais font le plongeon l'un dans l'autre quand ils s'éloignent suffisamment de cetle identité, et la ligne de démarcation très précise (marquée d'ailleurs par un phénomène limite, l'alternance des plongeons et des roulements) se prête à l'analyse de l'un des liquides par l'autre. » Toutes les impuretés liquides que renferme le véhicule principal se dosent successivement par un réactif formé de ce liquide principal pur et de l'impureté qu'on a en vue; chacune des impuretés mélangées se comporte, dans certaines limites, comme si elle était seule au sein du liquide d'essai. » Dans le cas des alcools, il importait d'arriver à la sensibilité du mil- lième, par un dosage direct sur quelques centimètres cubes. Il fallait donc chercher dans quelles conditions on pourrait faire cesser les roule- ments pour la plus petite différence de composition entre la goutte et la pente liquide. C. R., 18, 3, 1 ' Semestre. (T. CXVI, N° 16.) Io4 ( 79« ) » J'ai, pour cela, divisé le problème en deux : » i" Recherche des conditions de plongeons et roulements des mélanges d'eau et d'alcool vinique. » 2" Recherche des mêmes conditions pour les mélanges suivants : alcool vinique à titre fixe a^'ec doses variables de chaque impureté. )) Ne pouvant donner ici les courbes qui représentent dans chaque cas la ligne de démarcation mentionnée plus haut, je me bornerai aux résultats principaux. » Première partie : Alcoométrie. — Un alcool ne roule bien sur lui- même qu'à partir de 20° (l'eau étant un des liquides qui se prêtent le plus mal au roulement à cause de sa grande chaleur latente). )) L'alcool à 20° ne roule que sur des alcools de un peu plus de 19** et un peu moins de 21°; et l'alcool à 23° sur des alcools présentant un écart symé- trique un peu plus grand. » Enfin, de f\o° à 90°, un alcool quelconque roule et ne roule que sur tout alcool qui ne s'écarte de lui que de 5" en plus ou en moins. » Comme ces résultats sont indépendants des matières étrangères dis- soutes dans les boissons, j'en ai déduit accessoirement un procédé alcoo- métrique. )) On y utilise à chaque instant cette remarque : avec n''" d'un alcool N°, on fait une eau-de-vie n°, en les étendant par de l'eau à N'"=. » 1° Soit une liqueur de degré supérieur à 20°. On en mesure 20"''^, on l'étend pro- gressivement avec de l'eau jusqu'à ce qu'elle commence puis cesse de rouler à toutes gouttes sur une eau-de-vie à 20". La moyenne des deux, volumes ainsi obtenus sera le volume N de la dilution au moment où elle marquait 20», c'est-à-dire présentait le roulement parfait sur 20°. N sera le titre. » 2" Soit une boisson de degré inférieur à 20°, un vin par exemple. On prend 20'''^ de ce vin, puis 20'^'^ d'eau-de-vie de vinage 39'',2, que l'on mélange dans une fiole. Sans l'alcool du vin, ce mélange serait à ao". Pour compenser cet alcool, on ajoute peu à peu P dixièmes de centimètres cubes d'eau, jusqu'à obtenir le roulement parfait sur l'eau-de-vie à 20°. Le titre est P dixièmes de degré, comme le démontrent un petit calcul bien simple et l'expérience. » Mais, par cette étude des roulements et plongeons de mélanges d'eau et d'alcool, j'avais surtout en vue de perfectionner mon procédé de dosage des impuretés alcooliques. » A priori, la richesse alcoolique la plus avantageuse pour la sensibilité devait être celle où le matelas de vapeur qui fait rouler la goutte est voisin de sa limite de stabilité. Il est alors plus facile à détraquer par l'impureté ( 799 ) fie la goutte, et une trace crimpureté cUins le vase rétablit l'homéotropie. » L'artifice qui décuple la sensibilité consiste donc à amener à aS" les deux alcools que l'on compare. » Deuxième partie : Impuretés alcooliques. — Alcool amylique. — A défaut de courbes, je dirai qu'une différence d'environ 5 millièmes entre la composition de la goutte et celle du ménisque suffit pour empêcher les roulements. » Le cas le plus intéressant est le suivant : Soit l'alcool 25° à 6 millièmes d'alcool amylique dont on fait tomber dix gouttes sur l'alcool 25° du vase; on aura : » o roulement sur l'alcool pur, roulement limite de cinq à sept gouttes sur I millième d'amylique, et roulement complet des dix gouttes sur l'alcool à 2, 3, 4» ^tc. millièmes. » Ces roulements durent généralement plus d'une minute, probablement par l'insolubilité de l'alcool amylique. Les l'ésultats sont indépendants de la présence des autres impuretés. » On voit donc que l'alcool 25° à 6 millièmes d'amylique constitue un réactif pour le dosage du ou des millièmes d'alcool amylique que peut con- tenir un spiritueux. » Il suffira d'amener ce spiritueux à 25°, par la règle rappelée plus haut, et de l'étendre avec de l'alcool 25° pur, jusqu'à ce que le roulement com- plet cesse pour faire place au roulement limite. )) Alcool butylique. — La ligne de démarcation se confond à l'origine avec la précédente. L'alcool 25° à 6 millièmes d'alcool butylique sera donc ici encore le réactif. » Alcool propylique . — Il faut forcer un peu la dose, et prendre comme réactif dosant le millième, pour les mêmes raisons, l'alcool 23° à 7 mil- lièmes de propylique. )) Acétone. — L'alcool 25° à 20 millièmes d'acétone est le mélange le plus pauvre qui puisse plonger dans l'alcool pur. Mais il roule à limite sur l'alcool à 3 millièmes d'acétone et à toutes gouttes sur des mélanges plus riches. Il peut donc servir à doser l'acétone dans les méthylènes, alcools dénaturés, alcools fraudés. » Aldéhyde. — La sensibilité est la même que la précédente; mais elle est bien insufBsante dans la pratique, de même que pour lefurfurol, même avec rectification. » Pour les impuretés de queue, au contraire, la sensibilité me paraît suffisante; on peut l'accroître encore, soit en prenant les alcools à 20°, ce qui rapproche les courbes limites, soit en donnant la richesse 25° non par ( 8oo ) addition d'eau, mais, au contraire, par une rectitication c|iii concentrera ces impuretés. Avec un même rectificateiir, une étude préalable du ther- momètre fait connaître l'instant oi^i ce titre 25° est atteint. >) On peut donc apprécier rapidement des fractions de millième pour chaque alcool supérieur. Les courbes fournissent d'ailleurs des vérifica- tions variées. » ÉLECTROMAGNÉTISME. — Sur les relations générales qui existent entre les coefficients des lois fondamentales de l' Électricité et du Magnétisme. Note de M. E. Mercadier, présentée par M. Cornu. 1. Considérons ces lois dans l'ordre où elles ont été découvertes. Les deux premières sont les lois de Coulomb )) Les coefficients k et k' qu'elles renferment doivent être considérés comme caractéristiques des milieux où se produisent les actions, et au- raient dû être conservés, par suite, dans toutes les formules d'Electrosta- tique et de Magnétisme, tant que leur nature physique n'était pas déter- née, au moins dans toutes les recherches théoriques. » Admettons que les quantités d'électricité et de magnétisme représen- tées dans (i) et ( 2) par q et [j. soient exprimables en fonction des unités fondamentales de la Mécanique (unités de longueur L, de masse M, de temps T), ainsi que les coefficients /. et k' , dont nous représenterons les unités par K et K'. )) Alors, si nous désignons par n et /i' àes nombres, on peut écrire la définition en dimensions des quantités q et [j. de la façon suivante, (3j <-/ = « K'^M'L'T"' ^nK'^Lv'F; (4) ;j.=«'K' -M^L-T '^^'K'^Lv/F, F désignant l'unité dérivée de force = MLT"". M On en déduit, d'après les définitions ou les théorèmes connus, les expressions en dimensions des diverses quantités électriques et magné- tiques, en fonction de K et K'. » 2. La découverte de la pile et des effets de l'électricité en mouve- ( Hoi ) meiiL n'introduisirent dans les formules exprimant ces effets aucun coeffi- cient nouveau semblable à k ei k' . Seulement l'identité d'action des cou- rants produits par les piles et les machines électrostatiques conduit tout naturellement à définir l'intensité d'un courant par la quantité d'électri- cité qui passe dans l'unité de temps à travers une section du circuit, cette quantité étant de la même nature physique que celle qui est représentée, _j. en électrostatique, par q = nK 'LyP. D'après cette conception, con- firmée plus tard par Faraday, la définition de cette intensité i est donc (5) i = n j ou plutôt i=n-^:=nK ' LT~' \/F, n étant bien un coefficient purement numérique. » 3. En 1820, l'expérience d'OErstedt vint établir un lieu entre les cou- rants et les aimants, une relation entre les quantités telles que i et telles que [j.; mais, avant c[ue cette relation ne fût exprimée sous la forme même (ju'on donna plus tard à la loi de Laplace, Ampère découvrit les actions électrodynamiques, et la formule (6) /='' — ^^-— (acosO — 3cos7.cosa') qui en exprime la loi. Il introduisit ainsi un troisième coefficient, que nous représentons par a, caractéristique, comme k et k', du milieu dans lequel se produisent les phénomènes, et dont nous devons laisser la na- ture indéterminée, nous contentant de représenter son unité par A. » Les intensités i et i', qui entrent dans la formule d'Ampère, étant définies par la relation (5), cette formule, dont toutes les conséquences ont été d'ailleurs vérifiées par l'expérience, doit être homogène nécessairement. » Il en résulte, d'après (5), la relation nécessaire suivante (7) l = "Ln-, relation qu'on peut énoncer ainsi : » I. Le rapport des coefficients qui entrent dans la loi électrostatique de Coulomb et la loi d' Am.père représente le carré d' une vitesse. » Considérons maintenant la loi de Laplace sous sa forme complète .■Q\ r ' [i.ids iin% (^) y=^ — ^. — » Cette formule doit être homogène. En y remplaçant «et jy. par leurs expressions (4) et (5), on trouve qu'il résulte de l'homogénéité la relation ( 802 ) nécessaire suivante (9) -^ =n L T . » II. Le rapport du produit des coej/icients de deux lois de Coulomb au carré du coefficient de la loi de Laplace représente le carré d'une vitesse. » En rapprochant l'une de l'autre les équations (7) et (9), il en résulte (10) >- = Na.^'; d'où ce corollaire des deux propositions précédentes : » Le coefficient de la loi de Laplace est, à une constante numérique prés, la moyenne proportionnelle entre les coefficients de la loi d' Ampère et de la loi magnétique de Coulomb. » Or, si l'on examine les expériences et les calculs d'où Ampère et Savary ont conclu à l'identité des aimants et de certains systèmes de cou- rants; si, comme cela doit être fait, on laisse dans toutes les formules les coefficients k' , 1, a, on arrive à ce résultat que l'identification des lois de l'électrodynamique et de l'électromagnétisme est complète si les valeurs des coefficients satisfont à la condition (11) -K-^ak', c'est-à-dire précisément à la relation (10) déduite uniquement de considéra- lions d'homogénéité, et dans laquelle le facteur numérique IN serait égal à i . » On peut remarquer : 1° que la relation précédente entre \, a et k' , est indépendante du coefficient k de la loi électrostatique de Coulomb; 2° qu'elle ne dépend pas de la loi d'Ohm; elle aurait pu être formulée avant la découverte de cette loi. » 4. Cette loi elle-même n'a introduit en électromagnétisme aucun coefficient nouveau analogue à k, k' , a et \. On peut la considérer comme servant à définir la notion de résistance électrique. » 5. La loi de Joule, comme celle d'Ohm, n'introduisit pas de coeffi- cient nouveau, et elle ne donne pas de relation nouvelle entre les coeffi- cients k, k', a et 1. » 6. La découverte de l'induction, et les conséquences qu'on en a dé- duites, n'ont introduit aucun coefficient autre que ceux dont nous parlons, et qui suffisent pour définir les quantités qui entrent dans les formules de l'induction. En particulier Vinduction mutuelle et l'auto-induction s'expri- ment en dimensions, d'après leur définition physique, quand on laisse ( 8o3 ) dans les formules les coefficients 1, k' ou a, par l'expression /1--7 L ou bien «AL, K d'après la relation (lo). )) Ainsi les coefficients k, k', a ell, ou même k et deux des trois autres, suffisent actuellement pour exprimer toutes les grandeurs électriques et magnétiques, et les relations généralt^s (8), (9), (10) qui existent entre eux ne préjugent rien sur leur nature physique : que ce soient des constantes numériques ou des quantités physiques exprimables en longueurs, temps et masses, les relations ci-dessus sont toujours vraies; on peut les considérer comme des conséquences nécessaires des définitions mômes des grandeurs q, i/., i, et de la forme mathématique des lois de Coulomb, d'Ampère et de Laplace. » Dans une prochaine Communication, j'indiquerai les conséquences générales qu'on en peut déduire. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la réflexion des ondes électriques à l'extrémité d'un conducteur linéaire. Note de M. Birkeland, présentée par M. Poincaré. (c La théorie de M. Poynting sur le mouvement de l'énergie électro- magnétique peut nous donner des idées assez claires de ce qui se passe dans un champ où se produisent des oscillations hertziennes, même dans le cas oi^i nous ne pouvons pas résoudre les équations de Maxwell. )) Nous nous proposons ainsi de déduire quelques conséquences inté- ressantes à l'aide de la théorie selon laquelle l'énergie électromagnétique se meut dans l'espace suivant une direction normale aux lignes des forces électriques et magnétiques en chaque point, en sorte que la somme algé- brique de l'énergie passant par l'unité de surface pendant l'unité de temps est égale au produit des deux forces par le sinus de leur angle et le facteur -. — j-- La direction du courant d'énergie est celle d'une vis à droite, quand on la tourne de la direction positive de la force électrique vers celle de la force magnétique. Examinons donc comment l'énergie rayonne des environs d'un excitateur avec les appareils complémentaires indiqués dans la figure ci-jointe ('). (') Pour l'explication de la figure, voir ma Note du 16 janvier. ( 8o4 ) » Au moment où une étincelle jaillit en F, chaque élément d'espace possède déjà, d'après les idées de Maxwell, une certaine énergie élec- trostatique qui se trouve essentiellement dans le voisinage de l'excitateur entre les plaques collectrices. Quand la décharge commence, une quan- tité d'électricité sera amenée par le courant de conduction de A à A' par exemple, et, par conséquent, nous aurons un courant de déplacement vers A et s éloignant de A'. )) Considérons dans l'espace un élément cylindrique C parallèle au courant de déplacement. Pendant que A reste positif, la force électrique sera dirigée comme l'indique la flèche, et par suite opposée au courant de déplacement. » La valeur de l'intégrale curviligne de force magnétique prise le long d'un contour autour du cylindre est 4''^'. i étant le courant traversant l'élément, ce qui nous permet de déduire de la théorie de M. Poynting que la quantité d'énergie qui sort de l'élément est plus grande que celle qui y entre. Or, après un quart d'une période, A devient négatif, tandis que le courant conserve sa direction. Par conséquent, une quantité d'é- nergie retournera à l'élément et l'on remarque que, pendant la durée d'une demi-oscdlation de l'excitateur, l'énergie dans l'élément en fait une entière. » Si nous considérons un élément C entre les deux plaques condensa- trices, l'énergie y accomplira des oscillations de même nature, et si nous suivons l'énergie dans son chemin, dans le voisinage d'une plaque collec- trice et le conducteur correspondant, nous trouverons qu'elle marche le plus concentrée tout près du métal et, d'après ce que nous savons de la direction des lignes de force électrique dans le cas des oscillations très rapides, l'énergie se mouvra suivant les surfaces de niveau existant dans ( 8o,^ ) l'état électrostatique le moment avant la prodiittion tle l'étincelle en F (deux de ces surfaces sont indiquées schématiquement autour de B'E'). » Comme nous le savons, les éléments C et C ne reçoivent pas des environs autant d'énergie qu'ils en envoient, il y a un amortissement dépen- dant des conditions métalliques et gui, généralement, n'est pas le même pour les divers éléments. On peut s'en convaincre facilement en partant du fait expérimental qu'un circuit secondaire, placé dans le champ de l'exci- tateur, a un décrément logarithmique beaucoup plus petit que celui-ci. » D'après cela, il ne faut pas admettre que l'amortissement de l' excita- teur, déterminé expérimentalement par des recherches sur les ondes sta- tionnaires dans le conducteur BE, et qui doit correspondre à un amortis- sement moyen pour les éléments entre les plaques du conducteur, sera le même que celui que l'on trouverait si l'on pouvait, conformément à l'arti- fice de M. Hertz, calculer ce qui rayonne hors d'une sphère très grande en négligeant la perte d'énergie due à la résistance des diverses parties de l'appareil. » Suivons maintenant la quantité d'énergie, lâchée périodiquement par les éléments entre les plaques du condensateur, qui s'avance en ondes le long du conducteur pour être réfléchie enE. Essayons de pénétrer dans la nature de cette réflexion et nous verrons un moyen d'expliquer une diffé- rence paradoxale qui se présente entre quelques résultats expérimentaux sur la longueur de la première demi-onde stationnaire comptée à partir de E, obtenus, les premiers par des mesures avec des circuits secondaires, les seconds par la détermination directe du potentiel le long du fd. Comme on sait, MM. Sarasin et de la Rive (') trouvent cette longueur trop courte; ils constatent une perte de phase par la réflexion, tandis que les mesures sur le conducteur principal donnent la valeur sans cette perte. » Or l'énergie arrivée jusqu'au bout du fil va continuer à rayonner per- pendiculairement à la force électrique, de sorte que la somme algébrique d'énergie passant par un élément de surface est déterminée par l'expres- sion de M. Poynting, c'est-à-dire elle suivra sensiblement les surfaces de niveau, le fil étant supposé en jjossession, pour un moment, d'une charge statique. Quelques-unes de ces surfaces sont indiquées dans la figure pour le voisinage de E; des quantités d'énergie s'avancent simultanément sur les surfaces et font un tour en E pour continuer ensuite leur marche dans la direction opposée. (') Archii-es de Genève, t. XXIII, p. 2; 1890. G. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N° 16. ) lo5 ( 8o6 ) » Maintenant il est très tncile de comprendre la différence expérimen- tale signalée plus haut. Le second « choc », celui qui établit les maxima et niinima dans le secondaire de MM. Sarrasin et de la Rive est évidemment retardé par cet extra-tour de l'énergie autour de E et, si notre explication est vraie, il faut que ce retard soit d'autant plus grand que la distance entre les conducteurs BE, B'E' et le secondaire est plus grande elle-même. Sur le fil même, au contraire, il ne doit exister aucun retard sensible, ce que montrent aussi les recherches expérimentales. » ÉLECTRICITÉ. — Multiplication du nombre de péiiodes des courants sinu- soïdaux. Note de M. Désiré Korda, présentée par M. Lippmann. « J'ai montré, dans un travail précédent ('), qu'en faisant tourner des inducteurs excités par un courant sinusoïdal on recueille, dans un circuit fixe placé dans le champ magnétique à axe tournant ainsi produit, un cou- rant d'un nombre double de périodes. » Je veux indiquer ici comment on peut se servir de ce dispositif pour tripler le nombre des périodes d'un courant sinusoïdal, tout en ne dépassant pas, pour la vitesse de rotation, le synchronisme avec le courant inducteur. Quant aux avantages que peut offrir une augmentation importante des nombres de périodes : la possibilité de se passer du fer et de son hystérésis dans les transformateurs, ainsi que de rendre pratique l'emploi des con- densateurs, en réduisant considérablement la capacité nécessaire pour combattre la self-induction, ils sont suffisamment connus pour qu'on n'ait pas besoin d'y insister. Chaque pas dans cette voie a donc son importance. » Imaginons que les deux inducteurs fixes d'un alternateur soient excités par un courant de période T et que l'induit soit composé de deux enroule- ments en forme de deux bobines égales a et h, fermées sur elles-mêmes et perpendiculaires l'une par rapport à l'autre, ainsi que par rapport à l'arbre. Alors, dès que ce dernier est mis en rotation synchrone avec le courant T, chacun de ces enroulements mobiles devient le siège d'un cou- T rant de période -> ainsi que je l'ai déjà trouvé auparavant. Si, au moment ■^ — où l'intensité du champ des inducteurs, H sin ^ t passe par zéro, a est per- (') Académie des Sciences de Hongrie, séance du i^ novembre 1892. ( 8o7 ) pendiculaire et b parallèle à la direction du champ, ilansle premier s'éta- blira un courant cosinus et dans le second un courant sinus. Leur expres- sion sera HSv ail /4tc^ ,,____cos(^^/-? HSv 27t . C^r. \ où S signifie la surface d'une spire, v le nombre des spires, p la résistance apparente de l'enroulement, et o l'angle de retard dû à la self-induction. M Les deux flux magnétiques qui en résultent, $, et<î>2' vont se com- poser et produiront un champ magnétique tournant dont l'intensité con- stante sera et dont la vitesse angulaire, relative à la position fixe des enroulements dans l'espace sera de —• IMais, puisque ces enroulements possèdent de leur côté une vitesse angulaire ^i il s'ensuit que, suivant que la rotation relative du champ est du même sens ou du sens contraire, la vitesse angu- laire du champ tournant par rapport aux spires d'une bobine fixe sera de -^ ou bien de -=^- Ce champ induira donc dans une bobine c, placée de façon que les inducteurs fixes ne puissent avoir aucun effet d'induction sur elle, dans le premier cas, un courant sinusoïdal ayant trois fois plus de pé- riodes et dans le second cas, un courant ayant le mhne nombre de périodes que le courant inducteur. » Le deuxième cas se produira, conformément à la loi de Lenz, chaque fois que les courants des deux enroulements mobiles différeront également de 90°, comme les forces électromotrices induites. Par contre, si l'on pro- duit dans l'un de ces enroulements, pour le courant, un décalage de 180", son champ magnétique sera renversé et le champ résultant tournera dans le même sens que l'arbre. Le plus simple est de fixer sur le même arbre une autre paire de bobines perpendiculaires a' et b' , placées derrière a et b et reliées chacune en série avec l'une des dernières. Le champ pro- duit par a' et b' tournera dans le même sens que l'arbre, pourvu que l'une d'elles soit enroulée en sens inverse de la bobine avec laquelle elle se trouve reliée en série. L'appareil ne nécessite alors aucun balai. » On peut appliquer le même dispositif dans le cas d'un alternateur ( 8o8 ) multipolaire, en faisant correspondre à chaque pôle inducteur une paire de bobines perpendiculaires a et b. Le nombre des pôles étant im et n le nombre des tours par seconde, le courant ainsi transformé aura un nombre de périodes de "imn par seconde. )) Dans le cas où la rotation de l'arbre est exactement synchrone, l'in- tégrale des couples agissant entre l'induit et l'inducteur est nulle. Pour y arriver on peut fixer les parties mobiles de l'appareil directement sur l'arbre de la génératrice. » Si, par contre, l'arbre tourne avec une vitesse angulaire lo'^w, oh on a, pour les courants induits dans les enroulements mobiles, A fto -t- ix>' 7 7T— (0 — w' — r"] l. = ; COS(w + OJ )t — 'a COS(o 10 )/ — li , ' aïo'L p, ^ / r p„ \ - 'J A Tco + (o' . 7- 10 Oj' . • 7T r~| 1.. = — 7 sm(io + 0) )t — o-i stn((o — co )l — ûi\, 2to' 1_ pi "^ ^ ' pa "■ ^ ^j en posant tangcp = -i-j^ , tangd/ = — ^ , p= = K2_^(oj+ (o')M.= et p^ = R=+(co- w')^L=, qui, de leur côté, induisent, dans la bobine fixe, une force électromolrice _ MA r (0 Pi 01 (co 4- 20)') COS(co + 2to')i — ) Si l'on remplace la lame de platine par un aggloméré de bioxyde de C. H., i%j, 1" Semestre. (T. i:\VI, i\° 13.) Io(î ( 8i4 ) manganèse, celui-ci a pour effet, d'une part, de diminuer très notable- ment la polarisalioii, de l'autre, de réduire l'épaisseur, et, par suite, la ré- sistance de la couche liquide que le courant doit traverser; aussi les phé- nomènes sont-ils plus rapides et plus marqués; il en est de même quand on associe au zinc un vase poreux plein du mélange ordinaire de coke et de manganèse et fendu à sa base suivant trois portions de génératrices. Le liquide alcalin qui se forme dans ce vase monte à la partie supérieure, ne peut en sortir par la couche goudronnée qui le ferme, et s'y accumule pendant que le chlorure de zinc se diffuse dans toute la partie du liquide extérieure au vase poreux, où il ne trouve qu'une faible quantité de soude, insuffisante pour le décomposer; quand la solution alcaline inté- rieure au vase poreux arrive au niveau de la partie supérieure des fentes, elle s'en échappe en fdets qui, au contact du chlorure de zinc, forment de l'oxyde qui constitue alors des sortes de cônes creux appuyés au vase po- reux; ceux-ci ne tardent pas à s'accroître, à s'élargir par en haut, finale- ment à se rassembler en une nappe qui se réunit à la gaine d'oxyde en- tourant la partie supérieure du barreau. Soit avec un aggloméré, soit avec un vase poreux, la forme, la disposition de ces nappes et la composition des liqueurs, au-dessus et au-dessous d'elles, varient beaucoup avec la dispo- sition de la pile; mais, en laissant de côté des détails curieux et intéres- sants qui ne sauraient trouver place ici, le phénomène est, au fond, tou- jours le même; la même explication est applicable à tous les cas. » Il était intéressant d'examiner ce qui se passe quand on substitue au zinc un métal analogue, mais llont la chaleur d'oxydation est assez faible pour qu'il soit sans action sur l'eau à la température ordinaire ; tel est le cas du cadmium. » Un système cadmium-platine, plongé dans de l'eau salée à lo pour loo, donne lieu aussi à une force électromotrice de laquelle résulte l'élec- trolyse du sel marin; nous savons que la séparation de ce chlorure dissous en ses éléments chlore gazeux et métal absorbe — 192'='',4; d'autre part, l'action du sodium sur l'eau en dégage + 86,2 et la formation du chlorure de cadmium dissous -l- 96,2, ce qui fait en tout -H 182, 4- Mais nous de- vons observer en outre qu'il se produit un sel double 2NaCl,CdCl-, 3H*0 avec dégagement de chaleur et que, de plus, la combinaison de l'hy- drogène avec le platine qu'il polarise, en dégage jusqu'à +17, d'après les déterminations de M. Bertlielot. Par suite, comme dans le cas du zinc, l'électrolyse du sel marin par le couple au cadmium demeure exother- mique; la pile montée avec du cadmium devra donc donner lieu à des ( «'5 ) phénomènes peu différents de ceux que nous avons observés avec le zinc; c'est ce qui a lieu, en effet, et nous nous bornerons à le constater dans cette Note en renvoyant l'examen détaillé de cet élément à un Mémoire plus étendu. » CHIMIE. — Essai d'une méihode générale de synthèse chimique. Formation des corps nitrés, par M. Raoul Pictet. « Après avoir constaté que les réactions chimiques cessent aux basses températures pour se développer progressivement, et cela dans un ordre défini suivant l'échelle montante des températures, nous avons tout natu- rellement été conduits à appliquer cette méthode pour les synthèses di- rectes des corps. » Nos premiers essais dans cette direction ont porté sur les dérivés ni- trés de \a naphtaline, du toluoi et du phénol. )) 1° Synthèse directe de la j-dinitronaphtaline. — On sait' que ce produit est difficile à obtenir à cause des nombreux détours nécessaires pour amener la réaction, laquelle du reste ne donne point un produit pur. On passe forcément par le dinilro-7.-naphthy lamine, corps de transition qui con- duit à \si j-dinitronaphtaline par une opération incomplète, laquelle laisse de nombreux corps étrangers mêlés au corps cherché. Il nous a paru inté- ressant de voir si, par V emploi rationnel des basses températures et de V éner- gie électrique, on ne pouvait pas arriver à obtenir directement et sans in- termédiaire la j-dinitronaphtaline par le simple mélange des constituants. » Nous avons fait plusieurs essais successifs qui ont pleinement confirmé nos espérances. Voici comment nous avons opéré : » On commence par refroidir de — 55° à — 65" un mélange d'acide sul- furique concentré et d'acide nitrique fumant. Le liquide prend à cette basse température une consistance un peu pâteuse. On refroidit à part une poudre de naphtaline finement tamisée jusqu'à — 65". On laisse tomber par très petites quantités la poudre dans le liquide acide en agitant vive- ment le mélange. On a soin, naturellement, de laisser dans le puits frigo- rifique le ballon à réaction, pour soutirer par rayonnement la chaleur dégagée par la combinaison. » Dans les expériences faites, le puits frigorifique est maintenu de — iio° ù — i20° pendant tout le temps de l'opération. » Nous avons trouvé qu'au-dessous de — 6o", il faut utiliser les étin- { 8i() ) celles électriques d'une forte bobine Riiimkorff pour provoquer la combi- naison. Au contraire, vers — So" à — 55° la réaction commence d'elle- même sans l'emploi de l'étincelle. >• T.a température critique de cette opération est donc très voisine de —60°. » En introduisant d'une seule fois toute la poudre de naphtaline à une température au-tîessous de — 60°, et en utilisant l'étincelle électrique comme source d'énergie pour provoquer la réaction, ou bien en jetant par petites quantités très limitées la poudre de naphtaline dans le liquide acide à — So", nous avons obtenu les mêmes réactions, soit une très forte pro- portion ùe, j-dinitronaphlaline. » Voici les résultats comparatifs et moyens de quelques opérations : j-dinitvonaphlalirie 46 °/o ix-nilionaphtaline 22 , 7 "/o d-dinitronaphtaline 3i ,3 "/„ » Suivant les poids d'acide utilisés, nous avons trouvé quelquefois de la naphtaline non transformée en excès. » Plus la température de la réaction est basse, plus le poids relatif de la j-dinitronaphtaline l'emporte sur celui des produits parallèles. Aux tem- pératures ordinaires, soit même voisines de 0°, en provoquant la même réaction, on n'obtient presque plus d'autre corps que V a.-nitronaphlaline. L'influence des basses températures est donc ici remarquablement impor- tante puisqu'elle affirme et fait connaître la ligne de plus grande pente des affinités chimiques des constituants, laquelle permet la synthèse immédiate d'un corps impossible à former directement jusqu'ici. » 2° Composés nitrésdutoluol. — On sait que le toluol forme deux déri- vés isomères lorsqu'on le soumet à l'action de l'acide nitrique, partageant du reste cette propriété avec tous les produits contenant le groupe CFP en chaine secondaire. Ces deux produits sont: F ortho-nilrotoluêne, liquide aux températures ordinaires et bouillant à +222" et \e para-nitrotoluène, solide jusqu'à + 54" et bouillant à -f- 237°. Ces deux produits sont difficiles à sé- parer par rectification à cause du voisinage de leur point d'ébullition. » Un des deux groupes doit sùi ement correspondre à la ligne de plus grande pente des affinités cliimiques. En opérant à température basse nous verrons quel est ce groupe. La loi chimique déterminant la position des groupes entrant dans le noyau suivant la composition moléculaire déjà existante est formelle, nous ne pouvions guère nous attendre à voir inter- ( 8i7 ) venir d'autres groupements atomiques, mais bien une différence dans le poids des j^roduils obtenus. » Nous avonsfaitdeuxsériesd'expériences parallèles, i'uneà (("etl'autre à — 55". Dans ces expériences nous avons laissé tomber goutte à goutte la solution de toluol refroidie dans Je mélange d'acide sulfurique et d'acide nitrique. » Si nous représentons par i le poids àe para-nitrotoluène obtenu à o", nous trouvons 5,5 pour le poids du même corps obtenu à — 55". Nous voyons donc que le groupe para est celui qui correspond an\ affinités pre- mières des constituants. )) 3" La troisième série d'expériences a été faite sur les produits de la nitrificat ion du phénol AXQC le secours de l'étincelle électrique. Afm debien constater l'effet spécifique des basses températures dans ces réactions, nous avons commencé par déterminer expérimentalement la température à laquelle la réaction en masse des deux produits a encore lieu, soit la tem- pérature critique. Par une série d'essais, nous avons trouvé une tempéra- ture de — 65°. » Faisant fonctionner l'étincelle électrique jaillissant dans le mélange, nous avons provoqué la réaction totale des deux corps sans permettre au- cune élévation apparente de température. Les enveloppes du puits fri- gorifique étaient maintenues de — no" à — 120" pendant tout le temps de l'opération. Le rayonnement soutirait à chaque instant la chaleur de combinaison dégagée dans le sein du mélange. » Nous avons alors comparé les deux groupes /?ara et ort'io en poids et avons trouvé qu'à — 65" le poids du para- nitrophénol est citiq fois plus con- sidérable qu'à — 40"- » En passant par le dinitrohenzol et le métanitraniline sous l'action de l'hydrogène sulfuré dans une solution ammoniacale, puis en diazotant le métanitraniline, les réactions obtenues et conduites à basses températures ont donné un rendement double comparativement aux résultats des opéra- tions similaires faites à la température ambiante. » Résumé. — Nous voyons par ce qui précède que toutes les nltriftca- lions de la naphtaline, du phénol e\, du toluol sont profondément modifiées par l'emploi méthodique des basses températures, conjointement à l'utili- sation des énergies électriques introduites de l'extérieur. » ( 8.8 ) CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la stèréochimie des composés maliques, el sur la variation du pouvoir rolatoire des liquides. Note de M. Albert Colson, présentée par M. Henri Moissan. « Les dérivés de l'acide maliqiie fournissent aisément des corps qui font exception à la règle du produit d'asymétrie. )> Acide acétylmalique CO^E^. — En projetant dans l'eau l'anhydride correspondant ci-dessous décrit, il y a dissolution avec élévation de tem- pérature, puis prise en masse s'il y a peu d'eau (5o pour loo environ). Le corps cristallisé qui résulte de cette prise en masse est l'éther acétique de l'acide malique; car, après dessiccation dans l'air sec, iS'',2io de cette substance neutralise iS'^'^, 8 de potasse caustique à 47^"^ p^'^r litre, ce qui donne, pour poids moléculaire, 176 = C^H^O^. » Propriétés. — Ce corps fond à iSg". Il est très soluble dans l'eau chaude. Vers oo", 10*"' d'eau en dissolvent aisément 20^'', et la solution observée sous une épaisseur de 5™™ dévie à gauche de — o''34'; la dévia- tion baisse à — o^aS' pour une dissolution sursaturée vers la température de 20°. En solution étendue (i^"' d'anhydride dans lo''" d'eau), la dévia- tion vers i^j", pour une longueur de o™,2o, reste lévogyre et égale à — 2°8'. Pour une dissolution deux fois plus faible, on trouve — i^S' dans les mêmes conditions. Ces expériences montrent que la déviation spéci- fique [c/.]o est comprise entre — 10" et — 1 1°, quelle que soit la dilution. En appliquant à l'acide acétylmalique le raisonnement qui a servi à définir le sens du pouvoir rotatoire de l'acide malique, on conclut que le premier est lévogyre comme le second. D'après le produit d'asymétrie, le pouvoir rotatoire de ces composés devrait être de signe contraire. Il y a lieu d'in- sister sur ce cas; car, au point de vue stéréochimique, il offre une parti- cularité; les quatre radicaux groupés aux sommets du tétraèdre sont : H, COHI, OH et CH^CO^'H dans l'acide malique; ils sont : H, CO-H, C'H^O- et CH-CO-II dans l'acide acétylmalique. Le changement de OH en un groupe plus lourd C'-H'O" entraine un changement de signe du pouvoir rotatoire; il y aurait un second changement de signe qui ramène- rait au signe de l'acide malique le sens de la rotation du corps substitué, siC^IFO^ était plus lourd que CH'^CO-H. Mais ces deux radicaux ont même poids. Pour résoudre une telle difficulté, on sait qu'il faut invo- quer ime nouvelle hypothèse, la considération des bras de levier. Or, (8i9) dans CH^COOH le radical le plus éloigné OH pèse 17, dans le groupe éthérifié OCOCH% le radical le plus éloigné CH' pèse i5, tout devrait donc se passer comme si le radical CH'^CO-H était plus lourd que son isomère. Encore une fois, il n'en est rien. » Acètylmalates. — Ces composés sont en général solubles dans l'eau, à l'exception du sel ferrique et du sel d'argent. L'acétylmalate neutre de potasse dévie à gauche; il en est de même du sel de baryte obtenu en neu- tralisant l'acide par le carbonate de baryte. La déviation paraît indépen- dante delà nature de la base; elle correspond pour ces deux sels à — o"i5' pour is'' d'anhydride neutralisé, dissous dans iff" et observé sur une lon- gueur de o"", 20. » Anhydride acétylmalique. — En attaquant l'acide malique gauche par le chlorure d'acétyle, on obtient aisément, après distillation de l'excès de chlorure, une masse solide qui, broyée et lavée àl'éther sec, donne l'anhy- dride acétylmalique C''H''0'*; i^'-.oSi de ce corps est neutralisé par 13"^% 5 de KOH à 47^'^ par litre, ce qui correspond à un poids moléculaire de 160 (théorie i58). » De plus, si l'on saponifie par un excès d'eau à i4o° la liqueur ainsi neutralisée, elle redevient acide et titre 6''^7=-4^. Le corps analysé renferme donc bien une molécule d'acide acétique combinée à une molé- cule d'acide malique bibasique. » Propriétés. — L'anhydride acétylmalique est un corps blanc nacré, fusible à Sg". A l'état de fusion, vers 60°, il dévie à gauche de — i''4o' pour une épaisseur de d™"; en surfusion vers 23° la déviation tombe à — i°i5'. » A l'inverse de ce qui se passe pour l'anhydride acétyltartrique, l'anhy- dride acétylmalique dévie la raie D dans le même sens que l'acide corres- pondant, malgré la parenté des composés tartriques et des composés ma- nques. » Variation du pouvoir rotatoire. — Dans ce corps qui, cristallisé et fondant à point fixe, présente tous les caractères d'un composé nettement défini, je retrouve la propriété que j'ai déjà signalée pour d'autres corps organiques ('), savoir une variation considérable du pouvoir rotatoire sous l'influence d'une minime variation de température; je n'ai donc pas à modifier mes conclusions antérieures. M. Aignan a confirmé mes résultats (') Comptes rendus, février 1898 : Action de la température sur le pouvoir rota- toire. ( 8.0 ) en opcranl sur des mélanges et il a montré, aj^rès Biot, que le sens du pou- voir rotatoire dépend de la nature des radiations ( '); mais il a conclu que j'ai opéré sur des mélanges ou que mes liquides se sont polymérisés. Je regrette d'être obligé de répéter que j'ai opéré sur les corps mêmes qui ont servi à M. Guye. Si ces corps sont des mélanges, les bases expéri- mentales sur lesquelles cet auteur a établi le produit d'asymétrie sont alors en défaut; s'ils se polymérisent, on se demande ce que devient le tétraèdre sur lequel est fondée une théorie restreinte aux espèces li- quides depuis mes objections; encore faut-il excepter les anhydrides. » Avant M. Aignan, M. Friedel m'avait reproché de méconnaître les travaux de M. A. de B;ie)er et de ne pas tenir compte de la liaison mo- bile (^). Je ne pense pas que l'on doive confondre l'étude des acides hydro-tércphtaliques, corps inactiis, avec la stéréochimie des corps actifs dont je m'occupe exclusivement. Le travail magistral de M. Bœyer est ori- ginal et complet, et la figure géométrique adoptée par lui permet de cal- culer, sans hypothèse nouvelle, le nombre des isomères téréphtaliques; c'est dire que l'illustre savant ne s'est |)as servi de la liaison mobile, singulière théorie qui exige que l'on connaisse d'abord les faits afin de limiter par la Chimie les propriétés des figures géométriques ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur lin chlorobromiue de fer. Note de M. G. LES!oiiMA.\D, présentée par M. Henri Moissan. « Les combinaisons tormées par un métal uni simultanément à plusieurs éléments halogènes ne sont connues qu'en nombre relativement restreint. (') Comptes rendus, avril 1898, p. 725. Je m'occupais aussi de l'influence des ra- diations; car si le pouvoir rotatoire d'un corps change de signe quand la radiation passe du jaune au vert, par exemple, il doit en être de même pour tous les dérivés de ce corps, en vertu du produit d'asymétrie; et un tel efl'et me paraît peu probable. (') Comptes rendus, t. CXVI, p. 35i. (') Exemple. — Considérons un prisme triangulaire dont les bases ont toutes deu\ pour sommets II, H et Br. On aura des prismes d'aspect diflërent selon que les atomes de brome seront ou ne seront pas sur une même arête du prisme. Ajoutons qu'une telle figure représente le bromure d'éthylène. Comme on ne connaît en Chimie qu'un seul bromure d'éthylène, il faut, disent les partisans de la liaison uioImIc, que ces prismes d'aspect différent se réduisent à un seul et que les bases du prisme soient mo- biles autour de l'axe de la figure de façon qu'elles reviennent toujours à l'unique po- sition d'équilibre fixée par nos connaissances cliiini([ue3 actuelles! Voir Le Bec., Con- férence de la Soc- cliim., p. i.>8; 1889-1892. ( --^2' ) J'ai entrepris d'en étudier quelques-unes. Je décrirai aujourd'hui un clilorohromure obtenu eu faisant agir le brome, soit sur le protochlorure de fer anhydre, soit sur le protochlorure de fer hydraté. » 1° Combinaison du brome avec le protochlorure de fer anhydre. — A la température normale, le brome agit très lentement sur le protochlorure de fer anhydre. Une combinaison s'effectue, mais avec une telle lenteur qu'elle n'est pas encore terminée après un mois de contact. » Lorsqu'on opère en tube scellé et aux températures voisines de loo", le résultat varie avec la proportion de brome employé. Si l'on ne fait pas intervenir plus d'un équivalent de brome pour deux molécules de proto- chlorure de fer (Br pour 2FeCl), le brome est fixé, mais on ne voit pas apparaître de cristaux; le tube renferme, après l'expérience, un liquide rouge brun. Au contraire, si l'on opère avec un excès de brome (10"='^ pour 2^' environ de protochlorure de fer), au bout de vingt-quatre heures, on voit des cristaux commencer à se former par sublimation sur la partie du tube non baignée par la substance primitive; par quarante-huit heures de réaction, la quantité du produit a beaucoup augmenté; après cinq jours, tout le protochiorure de fer se trouve transformé en un produit volatil et cristallisé, que le brome en excès ne dissout pas. » Dans le produit ainsi obtenu et préalablement débarrassé du brome non combiné par un courant d'acide carbonique sec, le fer a été dosé à l'état de sesquioxvde; pour le brome et le chlore la méthode de H. Rose, c'est-à-dire celle qui consiste à calculer le brome par la perte qu'éprouve un mélange de chlorure et de bromure d'argent traité par un courant de chlore sec, a été appliquée en premier lieu. » Voici les résultats : Fe Br Cl 100,00 99,9.5 99, 8G 99,96 » La méthode de H. Rose, oi'i le brome est seul dosé directement, peut entraîner à des erreurs, le moindre écart dans le dosage du brome faisant varier en sens contraire celui du chlore que l'on calcule par différence; quelques irrégularités dans des dosages non cités ici m'ont poilé à la coii- C. R., iXt,3, I" Seniescre. (T. CWI, N° 16. i IO7 Calculé Trouvé. Fe'CI'Br. - — — — 27,05 27, aâ 27' '9 27,13 38,6.5 ^,^9 38,69 38 , 80 34, 3o 33, ei 33,98 34, o3 Calculé Trouvé. Fe'CI'Br. - — — 37,05 27 ,08 27 ,08 26.08 38,65 38,48 37.96 38,83 34, 3o 34,41 34,86 33,94 ( S'Î2 ) trôler. La méthode de Berglund ('), où le brome et le chlore sont dosés séparément, m'a donné de bons résultats lorsque les indications de ce chi- miste sont suivies rigoureusement. Les chiffres qu'elle m'a fournis sont les suivants : Fe Br Cl 100,00 99,97 99>9" 99>8-5 » La combinaison répond donc bien à la formule Fe^ Cl- Br. » Les cristaux de chlorobromure ferrique sont de couleur foncée et d'aspect mordoré; ils sont verts par réflexion et complètement opaques, même examinés au microscope sous la plus faible épaisseur. Pour cette raison, et aussi à cause de leur avidité pour l'eau, il n'a pas été possible de déterminer leur système cristallin. » Vus rapidement au microscope dans un liquide qui les dissout peu, comme la vaseline fluide, ils apparaissent sous la forme de petites tablettes à six pans, les rapprochant de la forme hexagonale parfaite. La mesure des angles faite promptement, avant la déformation des côtés par le liquide ambiant, a donné des nombres très voisins de 120° (^). « Ce composé est très déliquescent et très soluble dans l'eau; la disso- lution dans très peu d'eau entraîne un dégagement de chaleur important. Il se dissout également dans l'alcool et l'éther ; ce dernier dissolvant per- met d'en reconnaître rapidement la pureté, le protochlorure de fer anhydre y étant insoluble. Le chloroforme, la benzine et le toluène dissol- vent notablement le chlorobromure ferrique; le sulfure de carbone ne paraît pas le dissoudre, cependant il se colore en jaune très clair. Enfin, ce composé est dissociable par la chaleur; déjà, à la température ordinaire, il tend à perdre un peu de brome, mais à la température d'un bec Bunsen il le perd entièrement, fond, et laisse un résidu de protochlorure de fer anhydre. Il est cependant aisément sublimable quand on le chauffe en tube scellé avec un léger excès de brome; c'est ainsi qu'on l'obtient le plus nettement cristallisé. (') Zeitsch. fiir anal. Cliemie, I. XXIV, p. 184. (') Je dois ces observations à robligeance de M. Wvroubofl'. ( 823 ) » 2° Combinaison du brome avec le protochlorurc de fer hydraté. — Le brome versé dans une solution parfaitement neutre de protochlorure de fer y disparaît rapidement et la liqueur s'échauffe fortement. Si on laisse pendant huit jours celte solution de protochlorure de fer en présence du brome et qu'on enlève ensuite l'excès non combiné de ce dernier, en aban- donnant le tout sous une cloche avec une solution concentrée de soude, on a une liqueur tenant en dissolution le composé Fe^CPBr. Tout au moins, l'analyse qui en a été faite au moment même où elle venait de perdre l'odeur du brome correspond à cette composition. Le fer ayant été dosé comme précédemment et les halogènes par la méthode de Berglund, le rapport des éléments Br, Cl, Fe a été trouvé le même que celui existant dans le composé Fe^CPBr. » La solution de chlorobromure ferrique est d'un rouge très foncé lors- qu'elle est concentrée, jaune quand elle est étendue. Elle est acide et tient en dissolution de l'oxyde de fer à l'état colloïdal. Les faits montrent que le composé Fe^Cl-Br foncé d'abord, ainsi que le prouvent les données analytiques, est décomposé par l'eau aussitôt après sa formation. D'ailleurs la liqueur dissout abondamment le sesquioxyde de fer récemment préparé. A l'air libre et déjà après une semaine d'exposition, elle perd du brome. » Je me propose de déterminer les conditions de réaction de l'eau sur le chlorobromure ferrique ( ' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les sucrâtes de chaux. Note de M. P. Petit. « Les quantités de chaux dissoutes par un liquide sucré varient avec la température, la durée de contact et la concentration; de plus, comme l'a montré M. Berthelot {Annales de Chimie et de Physique, (3), t. XLVI), il faut tenir compte de la chaux dissoute par l'eau, comme si celle-ci était seule. » On peut arriver à une action rapide et mesurable au calorimètre, en employant des dissolutions qui contiennent respectivement par litre i mo- lécule CaCl-, I molécule saccharose et 2 molécules de soude. On mélange dans le calorimètre les deux premières et l'on y verse une quantité équi- valente de soude. En tenant compte de la chaleur dégagée par la précipi- tation de l'hydrate de chaux et de l'action du sucre sur le chlorure de (') Travail fait au laboratoire de M. le professeur Jungfleisch à l'Ecole de Pharma- cie de Paris. ( 82/, ) sodium, on a trouvé vers 7" Ca(011)^sol. + C"lF^O"cliss. = CaO, C'^lI-^0" diss + 7':»', 2 el 2Ca(0H)- sol.-4-C'^H-O" diss =: G'-PP'^O", 2CaO +1 .':^',7 » En ajoulant encore de la soude, de manière à faire réagir 3 molécules CaO sur i molécule de sucre, il n'y a plus de phénomène thermique, ni de chaux dissoute, sauf par l'eau. )) On peut donc en conclure que, à la température ordinaire, il existe seulement deux sucrâtes de chaux C'MI"0",CaO et C'^H--0", 2CaO. » Il est d'ailleurs fort difficile d'arriver jusqu'au sucrate à 2 molécules de chaux, par l'action directe du sucre sur la chaux, soit solide, soit préci- pitée par le mélange de solutions équivalentes de chlorure de calcium et de soude; l'action dépend alors nettement de la concentration et du temps de contact. » Cependant, c'est bien encore le sucrate bicalcique qui se forme; en faisant réagir le sucrate monocalcique dissous dans 5''* par molécule, sur un excès d'hydrate de chaux précipité dans le calorimètre, il s'est dissous en quelques minutes 7"^', 2 de chaux, abstraction faite de celle qui aurait été dissoute par l'eau seule, et avec un dégagement de chaleur de o^*',58; or, si l'on rapporte ce chiffre à ce que l'on aurait obteuu, si i molécule de CaO avait été dissoute, on trouve C'=II"0", CaO dissous + Ca(OH)-^ sol. = G'-li^-O", 2 CaO diss + !i<--'K 5 nombre identique à celui trouvé directement. » D'ailleurs, si l'on fait réagir des liqueurs sucrées de plus en plus con- centrées sur un excès de chaux précipitée immédiatement, et cela pendant le même temps (six heures) et à la même température, on trouve pour les quantités de chaux dissoutes par i molécule de sucre : I molécule de sucre Cliaux dans dissoute. 20 56,07 10 56, 10 8 56, i4 <5 59,2 5 63, i5 4 70,24 3 78,88 2 88 , 06 «>"' 93,28 ( «.5 ) » Si l'on construit une courbe ayant pour abscisses les volumes de la solution sucrée et pour ordonnées les quantités de chaux, on reconnaît en prolongeant la courbe que, pour une concentration infinie, on aurait sen- siblement 2 molécules de chaux dissoute. » Le Tableau précédent montre de même que, pour des solutions très étendues jusqu'à 4 pour loo de sucre, il se forme à peu près uniquement du sucrate monocalcique. » Le sucrate monocalcique peut se combiner au saccharose; en effet, si, à une dissolution de ce sucrate, on ajoute, par molécule, i, 2, .... 8 molécules de sucre dissous, ou obtient les dégagements de chaleur sui- v;ints : Cal C'HI"0",GaO+ C'-^H"0"diss -+-i,68 CaO, C'*H"0" + aC'^H^^O" diss +3,8 CaO.C'=H"0" -I- 3C'=H=-^0"diss +3,i 1) -h 5 >i + ■' ) 9 .1 ^7 » +3,1 c'est-à-dire que, à partir de C'^I1"0", CaO + 3C'-II"0", ou a des déga- gements de chaleur sensiblement constants. On a tenu compte de la dilu- tion du sucre et de l'action thermique du sucre sur le chlorure de sodium, mélangé au sucrate. Cette dernière est très faible, o^'',t6 par molécule. » Il y a donc une combinaison C'^H^O", CaO -j- 3C''H"0" formée avec dégagement de 3*^"' , i . C'^H^^O", CaO diss. +3C'-^H"ondiss. = (G'- 11^=0", CaO + 3C'-H-^0") dlss Sc.'i,i. » Il est fort difficile de passer de là auK corps solides, ceux-ci ne pou- vant guère s'obtenir sans altération. En effet, dans le but de préparer le sucrate tricalcique décrit par les auteurs, j'ai chauffé à ioo° un sucrate dissous contenant ig,2 pour loo de chaux; le coaguluin a été essoré et séché à iio" dans l'air privé de CO^ et ce produit sec contenait 24,6 pour 100 de chaux, c'est-à-dire qu'il avait la composition du su- crate bicalcique. Cependant ce corps était très peu solnble dans l'eau, I pour 100 environ à iS", et le résidu non dissous avait la même composi- tion que le corps primitif, ce qui montre qu'on n'avait pas affaire à un mélange; cependant, il est impossible de le considérer comme identique au sucrate très soluble obtenu précédemment à l'état dissous. D'ailleurs, dissous dans HCl en excès, il a dégagé 33^"', 6 pour i molécule de chaux, ( 826 ) ce qui fournirait pour la chaleur de formation du sucrate bicalcique solide 2Ca(OH)=sol4-Sdis = S2CaOsol 5c»i,4. » Il faudrait admettre, pour la chaleur de dissolution, +i7'^''',r, alors qu'on trouve directement + 2^"', 7 ; on doit donc admettre que la chaleur a modifié gravement la composition des sucrâtes, probablement parce que la chaux agit sur le saccharose comme elle le fait sur le maltose ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un ferment soîuble nouveau dédoublant le trèhalose en glucose. Note de M. Em. Bourquelot, présentée par M. Moissan. « Les recherches que je poursuis depuis plusieurs années sur les ma- tières sucrées contenues dans les champignons ont établi jusqu'ici : 1° que la présence de trèhalose dans ces végétaux est à peu près générale; 2° que le trèhalose ne se forme que lorsque les champignons commencent à pro- duire leurs spores; 3° que ce sucre est localisé dans le tissu plus particu- lièrement végétatif du fruit ou sporophore; 4° qu'il disparait peu à peu durant la maturation; 5° enfin, que, le plus souvent, le glucose, autre ma- tière sucrée qu'on rencontre également dans les champignons, ne peut être décelé que lorsque le trèhalose a déjà fait son apparition et s'y retrouve encore lorsque celui-ci a disparu (^). » En raison de ce dernier fait, il y avait lieu de se demander si glucose et trèhalose n'ont pas entre eux d'étroites relations de présence, si le pre- mier ne provient pas du second à la suite d'un dédoublement analogue, par exemple, à celui du saccharose qui se produit dans certaines plantes, sous l'influence d'un ferment inversif. » Il existe, en effet, un ferment soluble possédant la propriété de dé- doubler le trèhalose en glucose. Je l'ai rencontré, pour la première fois, dans une moisissure V Aspergillus niger, qui d'ailleurs renferme, à certains moments de son existence, d'assez fortes proportions de trèhalose. » Pour obtenir ce ferment, on cultive la moisissure sur du liquide de Raulin. Lorsque la culture est couverte de fructifications, on l'enlève après en avoir lavé la face inférieure avec de l'eau distillée. On la broie avec du (') Laboratoire de Cliimie agricole de la Faculté des Sciences de Nancy. (^) Ces conclusions sont développées dans un Mémoire publié récemment dans le Bulletin de la Société inycologique de France, t. IX, p. 60 ; iSgS, ( «27 ) sable sec, on met le tout dans de l'alcool à gS", et on laisse en contact cinq à six heures. On jette sur un filtre, on essore entre des feuilles de papier à fdtrer et l'on fait sécher dans le vide. Quand la dessiccation est complète, on broie la masse avec de l'eau distillée pour dissoudre le ferment, on laisse macérer quelque temps, on exprime, on filtre, et l'on précipite le liquide filtré par l'alcool. Le précipité est ensuite recueilli sur un filtre, lavé à l'alcool et desséché dans le vide. » Si l'on désire simplement avoir à sa disposition une solution de fer- ment, on siphone le liquide de culture quand la moisissure est en pleine fructification, et l'on remplace celui-ci par de l'eau distillée. Le ferment se répand dans l'eau sous-jacente qui le dissout, et, au bout de deux ou trois jours, on a une solution très active qui, après filtration, est d'une limpidité parfaite. )) Le ferment ainsi préparé détermine le dédoublement complet du tréhalose en glucose (dextrose), ce qui m'a permis de confirmer à nouveau la constitution de ce sucre qui est bien un diglucose. Le pouvoir réduc- teur et le pouvoir rotatoire du sucre issu du dédoublement sont identi- ques, en effet, à ceux que l'on obtient par le calcul, en supposant que la réaction se fait d'après l'équation C'- H"0" + H-0 = 2C''H''0'' et que le sucre formé est du dextrose. » Si l'on fait agir en même temps une même quantité de solution du ferment sur des poids égaux de tréhalose du tréhala et de tréhalose des champignons ; si ensuite, à l'aide du polarimètre, on suit le processus fer- mentaire dans chacune des solutions, on constate que ce processus est le même dans les deux cas, ce qui est une nouvelle preuve de l'identité des deux sucres. )) Il y aA'ait intérêt à rechercher si le ferment du tréhalose était bien un ferment particulier et, pour cela, il fallait examiner comparativement les ferments solubles des hydrates de carbone. C'est ce que j'ai fait tout d'abord pour l'invertine de la levure, la diastase de la salive, l'émulsine des amandes, et j'ai constaté qu'aucun d'eux n'exerce d'action sur le tré- halose. Le ferment qu'on retire de V Aspergillus est donc différent de ces derniers. » Mais le produit dont j'ai donné la préparation n'agit pas seulement sur le tréhalose, il dédouble encore le maltose. Cette seconde propriété que j'ai fait connaître en i883 conduisait aux deux hypothèses suivantes : ou bien V Aspergillus ne sécrète qu'un seul ferment qui agit sur les deux sucres, ou bien il en sécrète deux avant chacun une activité propre. ( «'^B ) » A supposer que la seconde hypothèse fût conforme à la réalité des faits, on pouvait d'abord essayer de séparer les deux ferments par précipi- tations successives; mais les tentatives que j'ai faites dans cette direction à l'aide de l'alcool n'ont rien donné de positif. » Je me suis adressé alors à la chaleur, les ferments soluhles étant, comme on sait, détruits à des températures différentes. Or, si l'on élève peu à peu la température de la solution des deux ferments présumés, voici ce que l'on observe. » A partir de 53°, l'activité de cette solution à l'égard du tréhalose diminue et elle est complètement détruite vers 63°. Au contraire, son activité, relativement au maltose, persiste en totalité jusque vers 64°; elle va ensuite en diminuant et ce n'est cju'entre 74" et ']5° qu'elle disparaît. » Il ne semble donc pas douteux que la solution renferme deux ferments distincts et l'on est fondé à admettre que le ferment qui dédouble le tréhalose est une espèce nouvelle. C'est pour cela que, le fer- ment du maltose ayant reçu le nom de ma/tase, je propose d'appeler iré/ia- lase celui du tréhalose. » ZOOLOGIE. — 5m/' l' appareil circulatoire de la Mygale cœmentaria, Walck. Note de M. Marcel Gausard, présentée par M. Edm. Perrier. « I/appareil circulaton-e des Aranéides tétrapneumones a, jusqu'à ce jour, été fort peu étudié. A ma coiuiaissance, les seuls auteurs qui s'en soient occupés sont Dugès, qui, dans l'édition illustrée du Règne animal Ae Cuvier, a figuré le cœur de la Mygale maçonne (Nemesia cœmentaria), et M. Blanchard qui, après avoir indiqué sommairement les résultats obtenus sur la Mygale (^Theraphosa') Blondii, dans les Comptes rendus de l'Acadé- mie (^i. XXXIV, iSSa), a représenté l'appareil circulatoire de cette Arai- gnée dans son Organisation du Règne animal( A.rAchniàe'A, Pi. XV et XVI). » N'ayant pas à ma disposition de grandes Mygales américaines, j'ai dû me contenter de nos modestes Mygales maçonnes de Provence. Je ne m'oc- cuperai, dans cette Note, que de la partie de l'appareil circulatoire ren- fermée dans l'abdomen, c'est-à-dire du cœur et des vaisseaux qui y abou- tissent ou qui en partent. » Le cœur de la Mygale maçonne ressemble beaucoup à celui des autres Araignées. Enveloppé d'un péricarde, il est placé dans la partie dorsale de l'abdomen, immédiatement sous les téguments. Sa partie antérieure ( «29 ) s'atténue pour constituer l'aorte, qui pénètre dans le pédoncule et va se ramifier dans le céphalothorax. A sa partie postérieure, il diminue égale- ment de grosseur, puis se termine en se bifurquant. Sa section transver- sale n'est pas circulaire, mais présente un angle à sa partie inférieure, le cœur étant comme caréné à sa face inférieure. Quatre paires d'éminences latérales s'observent sur cet organe. Les antérieures, qui correspondent à la courbure du cœur, sont assez peu marquées; les suivantes, que j'appel- lerai intermédiaires, le sont bien plus, ainsi que les troisièmes (^moyennes); enfin les postérieures, placées prés de l'extrémité du cœur, sont beaucoup moins fortes. Chacune de ces huit éminences est percée d'un orifice faisant communiquer la cavité péricardique avec l'intérieur du cœur. Il y a donc aussi quatre paires de ces orifices, tandis que les Aranéides dipneumones n'en possèdent que trois paires, et moins dans quelques c^s très rares. Ce nombre quatre a, du reste, été indiqué par M. Blanchard pour la Mygale Blondii. Les orifices antérieurs sont placés sur les côtés du cœur; les inter- médiaires sont un peu plus avancés sur la face dorsale ; enfin, les moyens et les postérieurs sont presque complètement dorsaux, et alors les deux orifices d'une même paire ne sont séparés l'un de l'autre, sur la ligne mé- diane, que par une largeur assez faible de tissu. Comme les éminences correspondantes, les orifices intermédiaires et moyens sont beaucoup plus développés que les antérieurs, et surtout que les postérieurs. Les deux bords de chaque orifice sont constitués par des faisceaux musculaires puissants, qui dessinent nettement ces bords. » D'après M. Blanchard, le cœur de la Mygale Blondii est partagé en cinq chambres. Chez la Mygale maçonne, pas plus du reste que chez les Aranéides dipneumones, cette division en chambres n'existe pas. Si l'on examine l'intérieur du cœur, on voit que les deux lèvres de chaque orifice sont recourbées de manière à faire notablement saillie à l'intérieur du cœur en s'appliquant l'une contre l'autre. Les angles internes des deux orifices d'une même paire sont seulement réunis l'un à l'autre, à l'intérieur de l'organe, par un raphé légèrement saillant, et produit par les muscles qui circonscrivent ces orifices; sur le plancher du cœur, un pareil raphé est encore bien moins visible. Cette disposition est celle des orifices intermé- diaires et moyens; elle est encore bien plus atténuée pour les antérieurs et les postérieurs. Les replis vahulaires qui, d'après Dugès, cacheraient les origines des vaisseaux, n'existent pas non plus. Le cœur ne forme donc qu'une seule chambre, présentant quatre élargissements. » Quant aux vaisseaux, Dugès se borne à dire que « le cœur donne des » branches en avant et sur les côtés ». M. Blanchard figure quatre paires C. R.,1893, ." Semestre. (T. CXVI, N" 16.) I 08 ( 83o ) de v3iiiise3Lixx pneumo-cardiaques, ramenant le sang des poumons au cœur, et trois paires d'artères partant du cœur. Il n'existe que deux paires de vaisseaux pneumo-cardiaques, ou veines pulmonaires; ils sont constitués par des prolongements du péricarde. Ceux de la paire antérieure re- cueillent le sang des poumons antérieurs et s'ouvrent dans le péricarde en face des orifices antérieurs du cœur, ceux de la paire postérieure re- çoivent le sang des poumons postérieurs et débouchent à la hauteur des orifices intermédiaires. Plus en arrière, le péricarde présente bien des pro- longements, mais qui forment seulement des ligaments reliant le cœur aux téguments dorsaux. » Quant aux vaisseaux qui amènent le sang du cœur, nous distinguerons les suivants. Au niveau des orifices moyens du cœur, naît, à la face infé- rieure de cet organe, une paire de grosses artères latérales qui se ramifient abondamment et irriguent la partie antérieure de l'abdomen. Elles sont séparées l'une de l'autre à leur origine par deux ligaments hypocardiaques. Au-dessous des orifices postérieurs naissent, comme les précédentes, deux autres artères latérales d'assez faible diamètre, et, entre les origines de celles-ci, se détache du cœur un tronc volumineux qui se dirige verticale- ment. Il donne bientôt en arrière une branche que je considère comme correspondant à l'artère caudale des autres Aranéides; puis, arrivée à la face supérieure de l'intestin, près de la partie postérieure de la poche ster- corale, cette grosse artère se divise en deux branches qui passent l'une à droite et l'autre à gauche du tube digestif, et se ramifient pour irriguer la région postérieure de l'abdomen. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de la pression des gaz sur le développe- ment des végétaux. Note de M. Paul Jaccard ('), présentée par M. Du- chartre. « Comme complément de ses belles recherches relatives à l'influence de la pression barométrique sur les phénomènes de la vie, Paul Berta étudié l'action de la pression sur la germination des graines. Il en conclut que la pression n'agit que par la tension de l'oxygène et par les changements qui en résultent dans les phénomènes chimiques de la nutrition (*). D'a- (') Ce travail a été fait au Laboratoire de Botanique de la Sorbonne sous la direc- tion de M. Gaston Bonnier. ( = ) Biblioth. des Hautex Études [Sect. Se. nat.. t. X, p. 121-126, 1874). Voyez ( «••^I ) près lui le phénomène esl le même chez les végétaux et chez les animaux. » Aucun travail ayant une portée physiologique générale n'a paru de- puis sur la question; il est vrai que MM. A. Wieler (') et S. Jentys (*)ont examiné l'influence que les tensions d'oxygène inférieures et supérieures à la tension normale exercent sur l'allongement des végétaux; mais les deux intéressants Mémoires publiés par ces auteurs visent un point très spécial; de plus, ces travaux n'ont porté que sur les plantules d'une dizaine d'espèces ou sur leurs graines en germination. » Il était donc intéressant de soumettre à l'expérience un nombre d'espèces plus considérable, prises à des âges différents, de les étudier pendant un temps relativement long et de les comparer avec des plantes servant de témoins, à la fois dans leur accroissement, leur morphologie externe et leur structure anatomique. » Les nombreuses expériences que j'ai entreprises en vue de résoudre ces diverses questions ont porté sur une cinquantaine d'espèces environ. C'étaient des graines (Blé, Lupin, Radis, etc.), des plantules repiquées (Maïs, Moutarde, Sarrasin, Fève, etc.), des bulbes (Oignon, Muscari, etc.), des tubercules (Crosne, Pomme de terre, Oxalis, etc.), des plantes des champs mises en pots (Cardamine, Primevère, Pâquerette, etc.), des plantes adultes lignifiées (Pelargonium), enfin des plantes aquatiques ou amphibies (Alisma, Véronique, Joncs, Iris). » Ces cultures expérimentales peuvent être groupées en trois séries, de la manière suivante : » I. Air ordinaire : i° à la pression normale; 2° avec dépression ; 3° avec compression. » II. Oxygène ou air suroxygéné : 1° à la pression normale; 2° avec dé- pression; 3° avec compression. )» III. Mélange d'hydrogène, d'azote et d'oxygène ayant une proportion d'oxygène inférieure à celle de l'air atmosphérique : 1° à la pression nor- male; 2° avec compression ('). aussi : P. Bert, Comptes rendus, t. LXXVI et LXXVII (1873) et La pression baro- métrique, 1878. (') A. Wieler, Die Beeinjliissung des Wachsens durchvermi/iderte Partidrpres- sung des Sauersloffs ( Unlers. a. d. bot. Inst. zu Tiibingen, Bd. I, Heft 2 ; i883). . (^) Stefan Jentys, Ueber den Einfluss lioher Sauerstoffpressungen auf das Wachsthum der Pflanzen {Unlers. a. d. bot. Inst. zu Tiibingen. Bd. II, Heft 3; 1888). (') Plusieurs des appareils employés pour la compression avaient servi à Paul Bert ( 832 ) » Résultats des expériences . — Considérons d'abord les cultures faites dans l'air déprimé. Entre les pressions de lo*^" à ^o*^™; la croissance peut être deux fois, trois fois ou même six fois plus grande que dans l'air ordi- naire. A cet accroissement rapide correspondent de grandes variations de forme. Dans l'air déprimé les tiges sont plus longues et plus minces, ont une tendance manifeste à se ramifier et donnent souvent naissance à des racines aériennes allongées; les feuilles sont plus grandes et plus étalées ; la plante tout entière est plus élancée. 1) Dans les cultures à l'air comprimé entre 3*"" et 6^"", il se produit aussi fréquemment une accélération de la croissance, mais toujours bien plus faible que celle qu'on observe dans l'air déprimé. Pour les plantes que j'ai étudiées, je n'y ai pas observé de variations morphologiques sensibles. » La très grande raréfaction de l'air entraîne un ralentissement de la croissance; il en est de même pour l'air comprimé au delà de 8"'"; mais on peut encore obtenir, même à lo"™ et 12""° de pression, le lent déve- loppement de certaines plantes, telles que les Pois et les Gesces, par exemple. » Quelques mots maintenant sur les cultures expérimentales que j'ai établies dans des mélanges gazeux autres que l'air. J'ai d'abord constaté que l'air surchargé d'oxygène de 35 à 90 pour 100, à la pression normale, n'a généralement pas d'influence fâcheuse sur le développement, et sou- vent même la croissance est accélérée. » Si l'on fait croître les plantes dans de l'air suroxygéné, mais dont la pression est diminuée, de manière à lui donner la même tension d'oxygène que celle de l'air atmosphérique normal, on obtient, non pas les mêmes résultats que dans l'air, mais une accélération de croissance et des chan- gements de forme absolument comparables à ceux que provoque l'air dé- primé. » Enfin, si l'on comprime un mélange d'oxygène, d'hydrogène et d'azote de façon à obtenir la même tension d'oxygène que dans l'air à o"'",5 de pression, on ne voit pas se produire un développement comparable à celui qu'on obtient dans les cultures faites dans l'air à o""", 5. » Au point de \i\e anatomique, contrairement à ce que l'on pouvait prévoir, je n'ai trouvé aucune différence constante de structure entre les organes dont la forme est si diverse. dans ses recherches et avaient été mis à la disposition du Laboratoire de Botanique de la Sorbonne, grâce à l'obligeance de M. Dastre. ( 833 ) » En somme, de tout ce qui précède, on peut conclure que : » 1° D'une manière générale, les changements de pression dans l'atmo- sphère qui entoure la plante exercent une influence considérable sur son déve- loppement. )) 2° L'intensité et la nature du phénomène varient naturellement plus ou moins suivant les espèces, mais la courbe générale qui représente les variations du développement avec la pression a ordinairement deux maxima : le premier, de beaucoup le plus marqué, dans l'air déprimé, le second dans l'air com- primé ; la pression normale se trouve donc comprise le plus souvent entre les deux maxima. » 3° Bien que la tension de l'oxygène joue un rôle prépondérant dans le phénomène, la pression absolue a aussi une action manifeste. » On peut dire, en résumé, que l'action qu'exerce la pression de l'air, dans les limites compatibles avec l'existence des êtres, n'est pas la même chez les végétaux pourvus de chlorophylle que chez les animaux. » GÉOLOGIE. — Sur les niveaux ammonitiques du Malm inférieur dans la contrée du Montejunto (^Portugal). Phases peu connues du développement des Mollusques. Note de M. Paul Choffat, présentée par M. Albert Gaudry. « Les faciès ammonitiques sont fort rares dans le Malm du Portugal. Généralement les strates qui succèdent au Callovien présentent une faune de Lamellibranches et de Gastropodes analogue à celle du Rimméridjien de l'Europe centrale, mais elle a un caractère plus ancien, grâce à la pré- sence de formes intermédiaires entre ces espèces et les espèces voisines du Bathonien et du Callovien. » Ce fait n'est pas sans précédents. On sait que les Alpes suisses con- tiennent les couches à Mytilus, dont la faune a passé pour kimméridjienne, jusqu'à ce que M. de Loriol ait démontré que son caractère est plus ancien et les rapproche plutôt du Bathonien. Plus tard, M. Gilliéron a cherché à prouver que cette faune forme transition entre le Bathonien et le Rimmé- ridjien, et que son âge est probablement callovien, opinion confirmée par la présence de plusieurs formes analogues dans le callovien du Portugal. )) La faune à caractère kimméridjien, dont je parlais plus haut, repré- sente donc le développement des Lamellibranches, une phase encore plus récente que celle Ae?, couches à Mytilus des Alpes, elle correspond à l'Oxfor- ( 834 ) dien, ce qui est particulièrement prouvé dans la contrée du Montejunto, par suite de l'intercalation de lits ammonitiques. » Malgré les faciès variés du Malm portugais, on peut distinguer deux grandes divisions. Les Céphalopodes sont fort rares et sans importance stratigraphique dans la division supérieure qui correspond au Ptérocérien et au Portlandien de l'Europe centrale. » Le Malm inférieur repose sur les couches à Am. athleta et calloviensis ; il présente trois subdivisions qui sont de bas en haut : » Couches de Cabaço. — 1. Calcaires feuilletés, avec Lamellibranches. — 200". » 2. Calcaires à Lamellibranches nomhre\\y.e^\.y&Y\éi, contenant des Céphalopodes rares, sauf clans un lit situé vers la base. Par places, lentilles coralliennes. — 3oo". Harp. canaliculatum et Marantianum, 0pp. subclausa, Per. plicatilis, virgula- tiis, Liicingensis, aff. rota, aff. Tiziani, Asp. faustum. Lamellibranches à caractère oxfordien : Pholadomya exaltata, Protei et lineata, Pleuromya varians. Forme? intermédiaires entre Ceromya excenlrica du Malm et C. concentrica du Bathonien, Tereb. Galliennei, Zeilleria Delemonlana, etc. » 3. Faune de Lamellibranches analogue à la précédente, mais ne contenant pas les espèces purement oxfordiennes. En outre Oppelia subclausa. Per. Tiziani var.. et formes voisines. — lo"". » Couches du Montejunto. — Trois types différents : )) 1° Le faciès ammonitique; » 2° Le faciès corallien ; » 3» Une alternance de couches ammonitiques et de couches coralliennes. Puis- sance de 200 à 35o mètres. » Je ne parlerai que des Céphalopodes, le reste des Mollusques appartenant à des espèces astarliennes ou kimméridjiennes, et les Échinodermes à des espèces liées aux faciès coralliens, et se retrouvant pour la plupart depuis le Rauracien jusqu'à la base du Tithonique, lorsque l'on prend difTérentes contrées en considération. » La succession des Céphalopodes permet de distinguer trois complexes : » 1° Harp. canaliculatum, 0pp. subclausa, Per. polygyratus; n 1" Apparition des Phylloceras et des JYeumayria. Bhac. Silenum, Perisphinctes des groupes des P. plicatilis, Achilles, virgulatus. stenocyclus et polyplocus; Sut- neria, Aspidoceras voisins de A . perarmatum ; » 3° Faune très abondante; tous les Céphalopodes des deux niveaux précédents y sont représentés, à l'exception de Harp. canaliculatum et de 0pp. subclausa. Nous citerons en plus : Belemn. pressulus, Argovianus et hastatus, I^yloceras (rares), Harp. Marantianum, Neumayria des groupes de N. flexuosa, trachynota et Pichleri, Holcostephanus de petites tailles, Perisphinctes planula et inco?:ditus; Sutneria, Aspidoceras c/r. circumspinosum, A. Rupellense. Pelloceras bimam- mattum. » Assise d'Abadia. — Massif argileux contenant des bancs de grès et des conglomé- rats de roches azoïques, en lentilles puissantes (5o™), contenant en outre des lentilles ( 835 ) coralliennes augraenlanl de fréquence de bas en haut, où elles formenl une couclie continue de lo" à 20™ d'épaisseur. Puissance totale de l'assise, 800™. » Faune de Gastropodes, de Lamellibranches et A^ Echina de mes, vers le milieu quelques Céphalopodes : Bel. Monsalvensis, Argovianus, pressulus, hastatus. Op- pelia, Irachynota, Perisphinctes des groupes de P. virgulatus et de P. polyplocus. Aspidoceras acanthicum et A. aff. sesquinodosum, trois Simoceras et un Hoplites. » Le jîarallélisme des couches de Cabaço avec TOxfordien de l'Europe centrale est incontestable. Pour ses quelques Ammonites, le lit à Per. Tiziani var. a plutôt le caractère des couches à Pelt. bimammatiim, mais la presque totalité de sa faune provenant des couches sous-jacentes, j'hésite à les en séparer, d'autant plus que ces dernières contiennent aussi le groupe de Per. Tiziani. » Au premier abord, on est tenté de considérer l'assise du Montejunto comme représentant les couches à 0pp. tenuilobata, mais on remarque l'absence des formes les plus typiques de cette zone, et la présence de formes plus anciennes. En outre, elle est séparée du Ptérocérien par les 800"" de l'assise d'Abadia. » La faune aniraonitique de la zone à Am. bimammatus est connue dans la Franconie, la Souabe et l'Argovie, mais son faciès méditerranéen est à peu près inconnu, soit que l'attention en ait été détournée par les deux faunes ammonitiques qui l'encaissent, soit qu'on l'ait confondue avec l'une ou l'autre de ces faunes, soit encore que ce mélange existe réelle- ment dans certaines régions. » En étudiant les Ouvrages se rapportant à cette faune, on voit qu'elle contient un grand nombre d'espèces considérées comme typiques de la zone à Jm. tenuilobatus , les différences principales consistant dans la rareté des formes voisines de Per. Lothari, des Aspidoceras renflés et de 0pp. tenuilobata, et dans l'absence de Holcostephanus involutus et de Sut- neria platynota . » Ces conditions sont précisément celles de la faune des couches du Montejunto; elle a un caractère plus méridional que celui de la faune de la Souabe, mais ce n'est pourtant pas le type méditerranéen, lequel se trouve plus au sud, en Algarve, d'oîi j'ai déjà eu l'occasion de le faire con- naître (' ). » Quant à l'assise d'Abadia, sa faune ammonitique est peu abondante, mais son caractère ténuilobatien est pourtant bien accentué. » (') Recherches sur les terrains secondaires au sud du Sado. Lisbonne, 1887. ( 836 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur le mode de reproduction des parasites du cancer. Note de MM. Armand Ruffer et H. -G. Plimmer, présentée par M. Bouchard. « On sait, depuis les travaux récents qui ont paru en France, en Angle- terre, en Allemagne et en Italie, que l'on trouve, dans tous les cancers de l'homme, des parasites appartenant à la famille des Protozoaires. Dans un nouveau travail qui vient de paraître dans le Journal of Pathology, vol. I, 11" 4, nous avons décrit différents stages du parasite observé, soit dans le noyau, soit dans le protoplasme de la cellule cancéreuse. Ces observations sont basées sur l'étude de plusieurs cancers de la langue, peau, foie, estomac, utérus et sur 47 cancers du sein opérés consécutivement à l'hô- pital des cancéreux de Londres. Dans tous ces cas, sans exception, nous avons trouvé ces parasites en nombre plus ou moins grand, mais quelque- fois en quantité considérable. » Sans vouloir nous arrêter à la structure de ces parasites, nous ferons remarquer que chaque protozoaire se compose : i° d'un petit noyau; 2° d'une quantité plus ou moins grande de protoplasme granuleux ; 3° d'une capsule à double contour. Nous avons pu voir ces parasites à l'état vivant, de même que sur des préparations étalées fraîches. Leurs réactions avec les couleurs d'aniline, le bleu d'aniline, la fuchsine, l'éosine, de même que l'hématoxyline, la cochenille et le carmin sont absolument différentes des réactions du noyau et protoplasma de la cellule cancéreuse et de ses pro- duits de dégénérescence. Avec l'hématoxyline et la cochenille, par exemple, on obtient facilement des réactions très nettes et caractéristiques. Ils diffèrent du reste absolument des parasites décrits par MM. Darier, Malassez, Kickham, L. Pfeiffer, Podwyssozky et Sawtschenko, mais nous paraissent identiques avec certaines figures décrites par Soudakéwitch et par Foà. » MM. Soudakéwitch, Sawtschenko et Foâ ont décrit dans leurs Mé- moires la formation des spores par le parasite du cancer. M. Metchnikoff et nous-mêmes nous nous sommes élevés contre cette manière de voir, et dans notre prochain Mémoire nous montrerons que l'existence des spores décrite par Sawtschenko et Soudakéwitch n'est nullement démontrée. Nous faisons pourtant des réserves à l'égard de Foà, dont le Mémoire détaillé n'a pas encore paru. (837 ) » Nos observations personnelles sur le mode de division du parasite sont basées exclusivement sur l'étude de 4? cancers du sein. Le parasite se multiplie par simple division en deux parties absolument égales sans que nous ayons pu démontrer des phénomènes de karyokinèse, mais les deux jeunes noyaux sont reliés pendant quelque temps encore par un petit réseau de fils extrêmement minces. Les deux jeunes parasites sont encore contenus dans la même capsule, mais celle-ci se divise aussi et enfin chaque parasite s'entoure d'une capsule. Dans d'autres cas, le para- site enkysté, au lieu de se diviser en deux, se divise en quatre, huit et nous avons compté jusqu'à trente-deux jeunes parasites dérivés d'un seul proto- zoaire. Chacun de ces jeunes protozoaires se compose alors d'un petit noyau, d'une couche très mince de protoplasma et d'une capsule très nette. Le corps de reliquat qu'on trouve dans d'autres sporozoaires se voit souvent sans aucune difficulté. » Nous ne nions pas la possibilité de la formation des spores dans le cancer, mais nous constatons que le parasite se multiplie le plus souvent par simple fissiparité. » M. Metchnikoff, qui a bien voulu contrôler nos observations et nous donner l'appui de sa haute compétence, nous a fait remarquer la ressem- blance frappante qui existe entre les stages décrits par nous dans le cancer et les corps en rosace du parasite de la malaria découverts par M. La- vera n. » M. Cu. Lallejiext adresse une Note sur un perfectionnement de la machine pneumatique. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçi's dans la séance dd 17 avril 1898. Théorème sur le centre des moyennes distances, par M. Haton de la Gou- piLLiÈRE. (Extrait du Bulletin delà Société mathématique de France, t. XXI, 1893); br. in-8°. C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N" 16.) IO9 ( 838 ) Journal de Mathématiques pures et appliquées, quatrième série, publiée par M. Camille Jordan. Tome IX, année 1893, fasc. I. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1893; 1 fasc. in-4°. Œuvres complètes de Christiaan Huygens, publiées par la Société hollan- daise des Sciences. Tome V, Correspondance, i664-i665. La Haye, Mar- tinus Nijbof'f, 1893; i vol. in-4°- Polarisation rotatoire, réflexion et réfraction vitreuses, réflexion métallique. Leçons faites à la Sorbonne en 1891-1892, par G. Foussereau, rédigées par J. Lemoine. Paris, Georges Carré, iSgS; i voL in-8°. (Présenté par M. Darboiix.) De la spermato genèse chez les Crustacés décapodes, par Armand Sabatier. Paris, L. Batlaille et C'*, 1893; in-8°. (Présenté par M. Milne-Edwards.) (Renvoyé à la Commission du prix Serres.) Thérapeutique physiologique du cœur, par G. Bée, t. IL Paris, L. Bal- taille et C'^ 1893; in-8°. (Présenté par M. Bouchard.) Bulletin de la Société astronomique de France, sixième année, 1892. Paris, Hôtel des Sociétés savantes, 1892; in-8°. Mémoires et Bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux ; l'^'et 2" fasc, 1892. Paris, G. Masson, 1893; t vol. in-8°. Traité encyclopédique de Photographie, par Charles Fabre, t. I, II, III, IV et un premier Supplément. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1889, 1890, 1892; cinq vol. in-8°. Note sur un mouvement de rotation singulier de la tête chez une larve de Culicide, par M. S. Jourdain. (Extrait des Comptes rendus des séances de la Société de Biologie.) (Présentée par M. Perrier.) Acta mathematica. Journal rédigé par G. Mittag-Leffler; 16 : 4- Stockholm, F. et G. Beijer, 1893; fasc. in-8. (Présenté par M. Hermite.) ( 839 ) ERRATA. (Séance Jii 20 mars 1893.) Page 619, lignes 8 el 9 en remontant, au lieu de en remplacement de feu M. .\.bria, lises en remplacement de feu M. Hofmann. (Séance du 10 avril 1B93.) Noie de M. OEchsner de Coninck, Sur l'isomérie des acides amido- benzoïques : Page 758, dernière ligne, nu lieu de t = -hQ'',6, rfmos', t3oo; Use: t = g'',6, of = iS'', i3oo. K 16. TA^IiLE DES ARTICLES. (Séance .1.. 17 avril 18930 MEMOIRES ET COMMUNICATIONS OES MEMUlîKS RT DES COltltESPONOANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Tisserand. — Note sur robsorvatioii de l'éclipsé pailiellc de Soleil du lO avril iSgo. -]-/.', M. 1. J.VNSSKN. — Sur l'observation de l'é- rlipse totale du if avril i8g3 '. . . . 77^1 M. liKRTRAND présente le Tome V des (Xîuvrcs dHuygens 77.1 M. CiiAMBKELLNT. — Effets de la sécheresse sur les cultures de l'année, liéponse à la Pages. Note M. Adolf IluRwrrz. — Démonstration de la transcendance du nombre e 788 .M. Albert-A. .MiiMiELSoN. — Comparaison du mètre internalional avec la longueur d'onde de la lumière du cadmium 7()o M. IzARN. — Photographie des réseaux gravés sur métal 7f/l M. A. HuRiON. — Sur la polarisation atmo- sphérique 7y.T M. Emile GossART. — Recherche des alcools supérieurs et autres impuretè's dans l'al- cool vinique 797 M. E. Mercadier. — Sur les relations géné- rales qui existent entre les coefficients des lois fondamentales de l'Electricité et du .Magnétisme 800 .M. lilHKELAND. — Sur la rèllexion des ondes électrii|ues à l'cxtrèmilc'- d'un conducteur linéaire .M. Désire Korda. — Multiplication du nombre de pi-riodes des courants sinust)'i- daux M. Th. Schlœsinc. fils. — Sur les propriétés hygroscopiques de plusieurs matières textiles M. A. DiTTE. — Contribution à l'étude de la pile Leclanché M. Raoul I'ictet. — Essai d'une méthode générale de sy nthèse chimique. Formation des corps nitrés M. Albert Colson. — Sur la stéréochimie des composés maliqucs, et sur la varia- tion du pouvoir l'otatoire des liquides... M. Lenormaxd. - Sur un chlorobromure de fer M. Petit. — Sur les sucrâtes de chaux. . . . M. E,M. BoURQUELOT. — Sur un ferment so- luble nouveau dédoublant le tréhalose en gl ucose 'M. Marcel Causard. — Sur l'appareil eir- ■ culatoire de la Mvgnleeoimenlaria, Walck ' M. Paul Jaccard. — Influence de la pres- sion des gaz sur le développement des vé- gétaux 8o(i SoS 8i-.! 818 810 s !3 826 8,>8 r 16. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. V.iili-.. M. I'aul Ciioi'i'AT. — Sur les niveaux aiii- moniliques du Malin inférieur dans la con- trée du Montejunlo (Portugal). Phases peu connues du développement des Mol- lusques MM. Armand Ruffer et H. -G. Plimmek. — Bulletin bibliogr vpiiiquiî Errata Pai Sur le mode tic repi-oduetion des parasites du cancer M. Cn. Lai.lement adresse une Note sur un perfectionnement de la machine pneuma- tique ;es. 8:S6 83, Si; Sig PAUIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET KILS, Quai des Grands-Augumins, iâ. . . - - 1893 MAY 12 1893 PREMIER SEMESTRE. 3 6 M COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR Mltl. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEliS. TOME CXVI. N° 17 (24 Avril 1893). I aaa r PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET F[LS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, vJuai des Grands-Augustins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Pro£[rammes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ^ ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, pour les articles ordinaires de la correspondance offi- aux Secrétaires. cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même . Article 3. limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- j ^^ ^^^ ^ ^^^^^^^ ^j^^q^^ Membre doit être remis à pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. ; pi^^p^imerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- j jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, vernement sont imprimés en entier. le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu Los extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- les correspondants de l'Académie comprennent au vant, et mis à la fin du cahier. Les Comptes rendus hehclomad aires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rvndus plus de 5o j>ages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. I^e tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de l'impression de chaque volume. lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- j Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- moires sur l'objet de leur discussion. sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante MAY 12 1893 COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 24 AVRIL 1893, PRÉSIDÉE PAR M. LŒWY. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur l'observation de l'éclipsé partielle de Soleil du i6 avril iSg3, faite à l' Observatoire de Paris. Note de M. F. Tisserand. (( Le Tableau suivant contient les noms des observateurs, les heures du premier et du second contact, exprimées en temps moyen de Paris, l'ou- verture libre et le grossissement de la lunette employée. h m s h m s m MM. Boquet 4- o. o 4-27.25 o,o8 8o Callandieau S.Sg.Si 4-28. o o,i4 120 Hamy 8.59.40 4-27.45 0,10 60 Pr. Henry 3.69.46 4-27.46 0,10 210 Puiseux » 4-27.87 0,10 80 C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N» 17.) 1 lO ( 842 ) ,, Lel contacts étaient difficiles à observer parce que le disque du Soleil était entamé très obliquement, la plus grande phase n'étant que de 0,028; en outre, pour le second contact, la présence d'une montagne de la Lune apportait une nouvelle indécision, » MM. Paul et Prosper Henry ont mesuré les six photographies de l'éclipsé qu'ils avaient obtenues; ils en ont déduit les flèches des segments retranchés du Soleil, puis, à l'aide d'un calcul d'interpolation, les instants des contacts. 11 ont trouvé 3h5gm5is et 4» 27^59'* et, pour la valeur de la plus grande flèche, 49". 4, ce qui correspond aux 26 millièmes du diamètre du Soleil, tandis que le calcul avait donné 0,028. » Il résulte d'une dépêche reçue par M. Faye que M. Deslandres a pu faire ses observations à Foundioungue (Sénégal) dans d'assez bonnes con- ditions. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches nouvelles sur les microrganismes fixateurs de l'azote; par M. Berthelot. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie de nouvelles recherches sur les microrganismes qui déterminent la fixation de l'azote par la terre vé- gétale. J'ai cherché à isoler des espèces définies et à les cultiver dans des milieux artificiels, plus faciles à connaître et à modifier que l'ensemble com- plexe qui constitue la terre naturelle. Je me suis attaché surtout aux Bac- téries tirées du sol et à des végétaux inférieurs exempts de chlorophylle. M. Guignard, professeur à l'École supérieure de Pharmacie, a bien voulu me prêter, dans cette étude délicate, l'aide de ses connaissances spé- ciales, et je lui en témoigne ici toute ma reconnaissance ('). » Donnons d'abord quelques détails sur les microrganismes utilisés dans mes expériences. Ce sont des bactéries ou microbes, extraits du sol végétal et employés tant à l'état de mélange qu'à l'état d'espèces isolées; les Bactéries fixées sur les racines des Légumineuses (Lupin) ; les se- (') M. Coslanlin a bien voulu me fournir aussi son précieux concours. ( 843 ) menées pures deVAspergillusnigeret de \' Alternaria tenais, un Gymnoascus, enfin diverses espèces de Champignons. » Voici comment les Bactéries du sol ont été extraites par M. Guignard, à mon intention : » Une parcelle de terre du Jardin botanique de l'École de Pharmacie a été délayée dans quelques centimètres cubes de bouillon stérilisé, et le tout abandonné à l'étuve à 20". Au bout de douze heures, le ballon de culture présente un trouble marqué. » Un second ensemencement, dans un nouveau ballon de bouillon, a donné, dans les mêmes conditions de température, un trouble abon- dant. » Une prise d'essai faite avec un fil de platine au sein de ce bouillon a été dduée dans trois tubes successifs, contenant chacun quelques centimètres cubes de bouillon stérilisé. La dernière dilution a servi à ensemencer une plaque de gélatine qui, mise à l'étuve à 22°, a présenté au bout de deux jours de nombreuses colonies d'aspects divers, les unes liquéfiant la gé- latine, les autres ne la liquéfiant pas. » Un certain nombre de ces colonies ont été ensemencées dans du bouillon et dans des tubes gélatines; elles ont fourni des cultures pures de bactéries ou microbes, que nous avons étiquetés A, B, C, D, E, F, G. )) L'examen microscopique, joint à l'observation des cultures, a permis de constater quelques différences spécifiques entre plusieurs de ces orga- nismes. » Les microbes A, B, E, F, sur lesquels ont porté les expériences ul- térieures, présentaient les caractères suivants : » A. Bacille : longue.ur -i^,!; largeur oi^,8. Il ne liquéfie pas la gélatine, mais développe à sa surface des mamelons saillants, visibles à l'œil nu, d'aspect gras. En présence du bouillon de culture, il produit, après douze heures, un trouble général; à la surface, un voile épais qui tombe au fond du liquide. Ce microbe parait le môme, d'après son aspect général, que celui qui a déterminé la fixation de l'azote, avec le concours de l'acide humique, dans mes précédentes expériences (^Comptes rendus, t. CXV, p. 5G9). » B. Bacille : longueur 2f^,i; largeur oi^,6. En piqûres sur la gélatine, il y forme rapidement un entonnoir et la liquéfie. » C et D ont paru identiques avec B. » E. Bacille : longueur 31*, i ; largeur o^,<^. Liquéfie la gélatine. ( 844 ) » F. Bacille : longueur ii^,4; largeur o^,5. Il ne liquéfie pas la gélatine; il y produit des colonies très plates, sèches, écailleuses. » (Les colorations ont été faites par les méthodes de Grank et de Lœflcr). » Un ballon n° 1, contenant le mélange des microbes du sol (bacilles divers et filaments, de dimensions variées), obtenu en premier lieu avant les dernières cultures, a également servi aux expériences. » Les ensemencements ont été effectués dans des milieux nutritifs va- riables suivant la natui'e des semences, mais qui avaient ceci de commun, d'être riches en éléments hydrocarbonés et de contenir une certaine dose d'azote, réputée suffisante pour entretenir la vie au début, mais assez faible pour que l'accroissement relatif de cet élément put devenir considérable. » On a employé à cet effet des mélanges divers, renfermant de l'acide humique, du kaolin naturel, de l'acide tartrique, du sucre, la liqueur de Cohn diluée, une liqueur analogue exempte d'acide libre, composée par M. Guignard('), etc. » Dans tous les cas, on ajoutait une dose d'eau suffisante pour donner à la masse une consistance pâteuse et l'on ramenait celle-ci à la même consistance, en cas de dessiccation. 1) On remarquera qu'il s'agit de constituer un milieu nutritif faiblement azoté et cependant tel qu'il suffise, pendant des mois, à entretenir des êtres inaptes à iixer le carbone de l'acide carbonique de l'air; la chose est d'autant plus délicate que la connaissance des conditions propres à la vie de tels êtres est jusqu'ici peu avancée; c'est l'une des principales difficultés de ce genre d'expériences. » Celles-ci ont été effectuées dans des vases divers, tels que ballons et flacons, dont la capacité a varié de 6'" à o''',5. On introduisait dans ces ballons et flacons les mélanges nutritifs et on les stérilisait, en chauffant le tout dans une marmite de Papin, à laS". Le col des ballons était obturé par un tampon de coton, qui se trouvait stérilisé simultanément. Quelques-uns (') Eau 100 Tarirale d'ammoniaque 2 Phosphale bipotassique 0,2 SuH'ale de magnésie o,o4 Gliioruie de sodium 0,02 ( 8/,5 ) des flacons étaient bouchés à l'émeri. Dans un certain nombre d'essais comparatifs, on a opéré avec des conserves recouvertes d'une glace, ou placées sous une cloche, conditions où la stérilisation à chaud sérail superflue. L'ensemencement a été effectué avec les précautions con- nues. Tous ces vases ont été disposés dans des étuves vitrées, et main- tenues pendant plusieurs mois à une température comprise entre 20° et 25°. » Enfin, dans chaque série d'essais, on a eu soin de prendre des vases témoins, renfermant les mêmes mélanges stérilisés, mais non ensemencés, et qui étaient soumis exactement aux mêmes conditions. Les variations de leur composition représentent à la fois les limites d'erreur et l'influence possible de l'atmosphère ambiante. » Dans le cas où les vases sont tout à (ait clos, leurs dimensions doivent être telles, qu'il subsiste une proportion notable d'oxygène à la fin de l'expérience. Mais, si le col est simplement obturé par un tampon de ouate, le renouvellement lent de l'atmosphère intérieure suffit pour assurer cette condition. » Cependant il convient d'ajouter que les conditions d'oxydation ne doivent pas être trop actives, ainsi que j'en ai fait déjà la remarque ('). Si la couche ensemencée est trop mince, c'est-à-dire si le rapport entre l'oxygène de l'air et la matière organique vivante est trop immédiat et con- sidérable, les microrganismes efficaces sont détruits, ou, plus exactement, ils cessent de fixer l'azote. » En fait, -les ballons de 6'" ont fourni, pour la plupart, des résultats nuis, quelques-uns même des pertes d'azote; tandis que les flacons et ballons de i^"et de 5oo'^'= à 600'='^ renfermant des mélanges identiques, et placés exactement dans les mêmes conditions, sauf l'épaisseur, donnaient lieu à des fixations d'azote souvent très fortes; résultat d'autant plus digne d'intérêt qu'il tend à exclure, dans le cas des vases non bouchés à l'émeri, l'hypothèse d'une absorption notable de composés azotés empruntés à l'atmosphère. Cette hypothèse est d'ailleurs exclue à la fois par l'emploi des flacons bouchés à l'émeri et par les expériences de contrôle, faites simultanément sur les témoins non ensemencés. ( ' ) Sur quelques conditions générales de la fixation de l'azote par la terre vé- gétale {Annales de Chimie et de Physique, 6= série, t. XVI, j3. 455). ( 846 ) » Voici le tableau des résultats observés. !■•= Série. — Bactéries du sol : Éluve 20° à 25°. Décembre à Mars : 3 mois |. Azote Nature du microrganisme. Mélange nutritif. Vases. I. Bactéries du sol Ac. humique. Flacon de i"' bouché 7,7 12,2 mélangées. » » II. Bactéries A. III. Témoin non ense- mencé. IV. Bactéries B. V. Bactéries E. VI. Bactéries F. Gain en centièmes nitial. final, de l'azote initial. Gain 67 »/o. à l'émeri, stérilisé. » Ballon de 6'" stérilisé, 38,4 36, o Perte légère, fermé avec coton. Ac. humique Flacon de i''' bouché "8,3 12,7 52%. et kaolin. à l'émeri, stérilisé. » Ballon de 6"' stérilisé, 4i,3 4i,i Nul. fermé avec coton. Kaolin. Flacon de i'" bouché, 7,9 19,7 i5o "/„. stérilisé. » Ballon de 6''' stéri- 34,5 45,5 32 "/o- lise, etc. Ac. humique, Flacon de i'" bouché, 10,2 18,6 80 °/o. kaolin, stérilisé, liquide Cohn. » Ballon de 600'^'^stérilisé, i3,3 19,2 44°/»- fermé avec coton. » » 1 3,0 14)0 Nul. » Ballon de G''' stéri- 43,3 47, o \ lise, etc. » Flacon de i''' bouché, 11,0 i3,o stérilisé. , ... , ■ \ négligeable. Kaolin, sucre, Ballon de 600'^'^ fermé 17,0 19,0 l ac. Iiumique. avec coton. ) Kaolin, Flacon de i'" stéri- 10,7 18,6 74 %• ac. humique, lise, etc. liquide Cohn. Kaolin, sucre. Ballon de 600'''^ stéri- i3,8 18,9 37 °/o. liquide Cohn. lise, etc. Ac. humique, Ballon de 6''' stéri- 42,9 44, o kaolin, lise, etc. liquide Cohn. » Flacon de i''' bouché, n,o i3,o stérilisé. Kaolin, sucre, Ballon de 600" stérilisé. 16, 4 16,7 liquide Cohn. Douteux ou Nul. ( 847 ^ » Il résulte de ces expériences que le sol renferme certaines bactéries, qui déterminent la fixation de l'azote sur les matières organiques suscep- tibles de concourir à leur nutrition. Cette propriété est manifeste avec les bactéries mélangées, employées dans les premiers essais. Mais elle n'ap- partient pas à toutes indistinctement; car elle existe pour les bactéries A et E, tandis que les bactéries B et F n'ont fourni que des variations nulles, ou du même ordre de petitesse que le témoin. » Ces résultats ont été obtenus avec des liquides stérilisés et des cul- tures pures. Ils auraient été sans doute plus accusés si la dessiccation des matériaux n'avait pas fini par amener la mort des bactéries. Deuxième série. — Bactéries des racines de Légumineuses (Lupin). )) On a écrasé avec de l'eau les racines de Lupin, pourvues des tubercules spécifiques et l'on s'est servi de deux gouttes de cette eau pour ensemencer. Le milieu nutritif était formé d'acide humique, avec du liquide Cohn. Il a paru inutUe de le stériliser, en raison du caractère de l'ensemencement. L'expérience a duré du i*"^ décembre 1892 au 29 mars 1893, dans une étuve chauffée à 20°-25°. Azote initial. Flacon d'un litre, bouché 10,6 Cristallisoir recouvert d'une plaque. . 10,6 » Il y a eu fixation d'azote, comme avec les bactéries Aet E du sol. Troisième série. — Aspergillus niger final. Gain. i5,9 50 70 Bactéries mortes i5,9 5o»/o à la fin, par des- siccation. Mélange nutritif. Vases. Durée. I. Liq. Cohn, is'' acide Ballon de 6oo<^'= stérilisé Un mois 24,9 24,4 Semence pure. Étuve 2o"-25°. Poids final Azote Gain de la - — — — - ■ — — . encen- initial. final, tièmes. Nul matière totale. Remarques. Témoin tartrique,non en- semencé. IL Liq. Cohn, jS"' ac. tartrique, ense- mencé. III. Liq. Cohn, is'' ac. tartrique, ense- mencé. fermé avec coton. Ballon de 600''"' stérilisé fermé avec colon. Cristallisoir sous cloche posée sur plaque ro- dée. » 24,9 3i,3 26''/o 08%465 27,1 32,9 22''/o » 27,1 37,1 37 7o o8'-,4o6 ( 8/|H ) Azote Gain Poids final de la Mélange nutritif. Vases. Dnrée. III. Liq. Colin, iS"" ac. Cristallisoirsous cloche » tartrique, ense- raencé. initial, final. eneen- matière tiènies. totale. 27, 32, i8°/o 27,1 36,6 3,5»/o Remarques. » Placé dans un champ électrique, sous l'in- fluence conlinued'un potentiel de i32^. o6'',3i4 Idem » Dans deux de ces expériences (III), on a fait intervenir un champ électrique, dont l'influence sur le développement de VAspergillus n'a pas été sensible. U Asper gillus s'est d'ailleurs bien développé et il a fructifié dans tous les essais. Il subsistait vivant à la fin. A ce moment, les liqueurs renfermaient en outre des traces de mucorinées. On remarquera que l'acide tartrique, employé comme milieu nutritif, a élé consommé, ou dé- truit, en proportion considérable. » Une autre série similaire a donné des résultats du même ordre, le témoin n'ayant pas non plus varié sensiblement et l'électricité n'ayant pas exercé d'influence spéciale. Les vases ensemencés ont produit cette fois des accroissements d'azote, qui se sont élevés jusqu'au triple de la dose initiale : mais les cultures étaient moins pures, V Aspergillus .se trouvant mêlé à la fin avec une dose notable de moisissures (^Pénicillium?). Quatrième série. — Allernaria tenuis. Azote I. Kaolin,' sucre, liq. deCohn, non ensemencé. 11. Kaolin, sucre, liq. de Cohn. Vases. Ballon de 600" stérilisé, bouché avec du coton. Ballon de 600'''^ stérilisé, etc Durée. I" déc. 1892 au 9 avril 1898. initial. .1,3 final. l3,o 26,9 Gain en centièmes. Négligeable. Témoin. 49 7o » 18,1 27,1 5o»/o » 18,1 24,7 36»/o » 11,3 22,4 98% \\\. Autre mélange nutritif. » 1 Le végétal s'est bien développé; culture pure. .) Dans une autre série similaire, une moisissure analogue, jaunâtre, exempte de chlorophylle, constituée par un Gymnonscus ('), à l'état asco- phore, et qui paraissait répondre à une culture pure, a été produite par (') D'après la détermination de M. Coslaniin. ( 849) un ensemencement exécuté à l'aide de quelques parcelles du sable argi- leux de la station de Chimie végétale de Meudon. En même temps, on a observé des fixations d'azote, s'élevant respectivement à 36, à 76 et à i43 centièmes, dans trois essais distincts. » Ces expériences montrent qu'il existe des microrganismes d'espèces fort diverses, exempts de chlorophylle, et aptes à fixer l'azote; spéciale- ment certaines bactéries du sol. On remarquera que la nutrition de ces êtres ne paraît pas susceptible d'être entretenue par le carbone et l'hydrogène résultant de la décomposition de l'acide carbonique et de l'eau atmo- sphériques; elle est dès lors corrélative de la destruction de certains prin- cipes hydrocarbonés, tels que le sucre ou l'acide tartrique, jouant en quelque sorte le rôle d'aliments pour les bactéries et microrganismes. En môme temps que ceux-ci fixent l'azote, il faut qu'ils rencontrent dans le milieu où ils vivent des matières propres à les nourrir. Il paraît même nécessaire que ces matières renferment déjà quelque peu de principes azotés, pour donner aux êtres inférieurs le minimum de vitalité indispen- sable à l'absorption de l'azote libre. Mais si ces principes sont trop abon- dants, la bactérie vivra de préférence à leurs dépens : l'expérience prouve qu'elle est plus florissante dans des milieux riches en azote combiné que dans les milieux pauvres, où elle est obligée d'exécuter un travail spécial pour fixer l'azote libre. C'est sans doute une condition de ce genre qui détermine la limite de l'absorption de l'azote par certains sols dans mes anciennes observations ( ' ). » Dans tous les cas, le sol végétal, ou plus exactement les composés hydrocarbonés qu'il contient s'épuiseraient plus ou moins rapidement, sous ces influences multiples, si les matières organiques nécessaires n'étaient pas régénérées par la végétation des plantes pourvues de chlo- rophylle. Les fixateurs d'azote et les fixateurs de carbone jouent dès lors un rôle complémentaire : soit qu'ils vivent d'une façon indépendante les uns des autres, soit qu'ils aient été associés par symbiose, comme il arrive pour les Légumineuses. En tout cas, le point de départ de la fixation de l'azote réside non dans les végéta^ix supérieurs, mais dans certains des mi- crorganismes inférieurs qui peuplent la terre végétale. » (') Annales de Chimie et de Physique, 6° série, l. XIV, p. 487. G. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N" 17.) I I I ( 85o ) BOTANIQUE. — De l'ordre d' apparition des vaisseaux dans la formation parallèle des feuilles de quelques Composées (Tragopogon, etr.^\ par M. A. Trécui.. « Des quatre modes de formation des feuilles que j'ai décrits en i853, la formation parallèle est le plus simple. Ce ne serait pas exagérer que de prétendre que la disposition de ses nervures longitudinales primaires re- présente le premier état des faisceaux principaux des snilres formations, et que celles-ci n'en sont que des complications. En effet, il est pioduit d'abord, de chaque côLé de la nervure médiane, un nombre variable de faisceaux longitudinaux ou primaires, qui apparaissent successivement de la nervure médiane vers les côtés de la feuille. Ce sont de tels faisceaux latéraux longitudinaux qui forment la charpente principale dans Isl forma- tion parallèle. » A cette formation appartiennent aussi, outre les feuilles des Grami- nées (Co/?ipZe5 rendus, t. LXXXVII, p. 1008) et les feuilles des Funkia, Hemcrocallis, Allium, Iris, A graphis (^Comptes rendus, t. XC, p. 1047), ^^^ feuilles étroites, entières, dilatées à la base, ployées longitudinalement en gouttière à la face supérieure, des Tragopogon porrifolius, pratensis, ma- jor, etc., Scorzonera angustifolia, eriospenna et les radicales ou inférieures du Scorzonera hispanica. Ces dernières, longuement pétiolées, commencent à dévier de cette formation dans leur partie supérieure largement lan- céolée. » Toutes ces feuilles, dans le (rès jeune âge, ont ordinairement cinq nervures longitudinales de chaque côté de la nervure médiane. Il peut y en avoir davantage dans des feuilles plus âgées. Elles sont d'autant plus grêles, plus courtes et moins écartées les unes des aulres qu'elles sont plus externes. M Dans de très jeunes feuilles ordinaires et surtout dans les jeunes fo- lioles del'involucre, on peut trouver que leur premier vaisseau commence dans la feuille même, plus ou moins haut dans la nervure médiane. » Dans un bourgeon axillaire de Tragopogon pratensis, la première feuille, haute de i"'",G5, avait un vaisseau long de o""",i2, né à o""",90 au- dessus de la base de la nervure médiane. 'Dans un autre bourgeon axillaire de la même espèce, la première feuille aussi, ayant i""", 85 de hauteur, avait un vaisseau long de o™'°,35, débutant un peu au-dessus de la base. Dans une autre feuille, haute de i""",35, la nervure médiane avait, à ( 85i ) o""", 5o au-dessus de l'insertion, un vaisseau long de o"'",65, et plus haut, dans la même nervure médiane, existait un autre vaisseau long seulement de o""",i5, qui devait s'ajouter au premier. » Voici des exemples analogues donnés par des folioles de l'involucre. On trouve fréquemment de ces folioles qui n'ont qu'un court vaisseau naissant assez près du sommet. Le 16 avril dernier, j'observai dans une foliole de Tragopogon porrifolius, haute de 5"°", 00, un vaisseau long de QUiin -,5, dont le bout inférieur était arrêté à 2"™, 65 au-dessus de la base de cette foliole. Dans une autre foliole haute de 3"™, 75, naissait dans le tiers supérieur de la nervure médiane un vaisseau assez court non mesuré, et au-dessus, sous le sommet, un autre vaisseau beaucoup plus court. )) Dans une foliole de Tragopogon pratensis, haute de 4"™? un vaisseau naissait au-dessus du quart inférieur de cette foliole. Dans une autre foliole, haute de 3™", 3o, un court vaisseau commençait vers le tiers inférieur de la hauteur et, plus haut dans la même nervure médiane, un autre court vaisseau débutait vers les deux tiers supérieurs. » Des exemples de même nature ont été donnés par le Tragopogon major et par le Scorzontra eriosperma, etc. » On verra plus loin quelques exemples de vaisseaux de premiers et de deuxièmes faisceaux latéraux longitudinaux qui commencent de même, libres par les deux bouts, bien au-dessus de l'insertion des folioles, quel- quefois môme près du sommet. » Une étude attentive montre plus bas, dans l'axe réceptaculaire, des vaisseaux droits, simples ou commençant à se ramifier, qui montent au devant de ceux qui descendent dans les folioles, et dont la jonction doit être effectuée un peu plus tard ('). J'ai déjà signalé ces faits dans le tome CXI, p. 327 et suiv., des Comptes rendus et, antérieurement, d'autres faits analogues, dans le tome XC, p. 1047 et suivantes, en traitant de la formation parallèle dans les feuilles de quelques Monocotylédones. » Je ne prétends pas que l'ordre d'apparition des premiers vaisseaux que je décris dans cette Note soit général. Pour ces observations, il faut avoir égard à l'époque à laquelle elles ont été faites. Beaucoup deâ miennes (') De belles préparations de Tragopogon pratensis et porrifolius ont montré à la fois, dans le même involucre, des folioles dont les vaisseaux de la nervure médiane, incomplets par en bas, étaient opposés, à quelque distance, à l'extrémité supérieure de vaisseaux montant dans la tige, et où une ou deux autres folioles avaient leurs vais- seaux déjà réunis à ceux de la tige ou réceptacle. ( 852 ) ont été recueillies en février, en mars et même plus tôt, et je me suis aperçu que les résultats peuvent être modifiés suivant que la végétation est plus ou moins active. Je ne donne ici que des faits bruts, tels que la nature les a présentés. » Dans de jeunes feuilles ordinaires du Tragopogon pratensis un peu plus âgées que celles qui sont désignées plus haut, on trouve souvent un vaisseau qui s'étend de la tige jusqu'auprès du sommet de la nervure mé- diane. Quand le premier vaisseau est arrivé près du haut, il peut déjà y avoir en bas deux ou trois vaisseaux. Le premier faisceau latéral longitu- dinal se développe alors de chaque côté dans la partie inférieure embras- sante pétiolaire. Y a-t-il commencé comme celui de folioles de l'involucre, dont la nervure médiane est ou non déjà un peu renflée au sommet par trois ou quatre vaisseaux, et dont \e premier latéral longitudinal commence vers les trois quarts de la hauteur, ou un peu plus bas, quelquefois par un vaisseau long seulement de o™™, i4 d'un côté et de o""°,2o de l'autre (T. pratensis)'! Je n'ai pu m'en assurer. » Plusieurs fois, dans le Tragopogon major, j'ai observé en février, même avant que la nervure médiane soit pourvue de vaisseaux dans toute sa longueur (le premier faisceau latéral longitudinal étant déjà développé dans la région pétiolaire et déjà assez long), que le deuxième faisceau latéral longitudinal, plus externe, commence un peu plus haut, dans le bas de la lame, par un vaisseau libre par les deux bouts, dans des feuilles de gmm ^ 15"""; mais il arrive un peu plus tard que le premier vaisseau de ce deuxième latéral longitudinal, déjà allongé, descendu dans le pétiole, est continué par fragments. Il peut présenter alors dans le bas de la feuille un fragment vasculaire plus ou moins long, et en même temps plus haut, à quelque distance au-dessus du premier-né, un autre fragment plus court qui postérieurement s'adjoint à lui, ainsi que le fragment d'en bas. Quand ce deuxième faisceau latéral longitudinal a atteint la moitié ou les deux tiers de la hauteur de la feuille, le troisième faisceau latéral longitudinal commence à s'ébaucher plus à l'extérieur dans le bas de la lame, comme le précédent. Ensuite, le quatrième faisceau longitudinal débute aussi dans la lame, mais un peu plus haut, comme je vais le dire ci-après. » Dans une feuille haute de 75™™, les cinq faisceaux longitudinaux médians avaient leurs vaisseaux prolongés jusque dans la base embras- sante et probablement plus bas, ce que je n'ai pas vérifié, mais le troisième faisceau latéral longitudinal de chaque côté était encore vasculairement incomplet dans le pétiole; les vaisseaux n'y étaient représentés que par ( 853 ) un fragment, qui avait deux vaisseaux dans celui de gauche, et un seul plus court dans celui de droite. » Les vaisseaux dans cette feuille étaient au nombre de 5 dans la nervure médiane, de 4 dans le premier faisceau latéral longitudinal de chaque côté, de 3 dans le deuxième faisceau longitudinal de gauche, de i seu- lement dans le deuxième faisceau de droite, et i seul dans le troisième faisceau longitudinal des deux côtés. Le quatrième faisceau latéral longi- tudinal n'était représenté que par deux courts fragments vasculaires su- perposés à quelque distance au-dessus de la base de la lame. » Quand les vaisseaux du premier faisceau latéral longitudinal sont par- venus jusqu'en haut de la feuille, ils s'anastomosent de manière variable avec les vaisseaux de la nervure médiane (^Tragopogon pratensis, major, porrifolius, etc.). Cette liaison est bien remarquable dans les deux der- nières espèces. Pendant que le premier vaisseau du premier faisceau la- téral longitudinal se développe dans le pétiole, il est produit en haut de la lame, de chaque côté, un vaisseau qui, fixé au sommet de la nervure mé- diane, se courbe en crochet, et descend dans l'ébauche du premier faisceau latéral longitudinal correspondant, allant au devant du vaisseau qui y monte, continu ou fragmenté, et à la fin se fusionne avec lui. » Les vaisseaux du sommet delà feuille, quelle que soit leur disposition, se portent d'arrière en avant de manière à suivre le fond de la gouttière foliaire terminé en une sorte de capuchon. Les vaisseaux de ces nervures supérieures se multiplient, en général, plus vite que ceux qui sont placés plus bas, et y causent de bonne heure un épaississement plus ou moins considérable ou plus ou moins marqué. » Tous les faisceaux latéraux longitudinaux n'arrivent pas au sommet de la feuille. Deux ou trois seulement de chaque côté y parviennent; les plus externes s'arrêtent plus ou moins bas, comme je vais le dire. » C'est ordinairement lorsque les vaisseaux du premier faisceau latéral longitudinal et l'ébauche du deuxième, n'ayant souvent qu'un court frag- ment vasculaire près du sommet, existent, que se montrent les premières mailles du réseau vasculaire un peu au-dessous de l'extrémité des faisceaux du sommet de la feuille, ou plus bas à quelque distance. Dans une seule feuille de Tragopogonpratensis, non mesurée, j'ai vu à mi-hauteur naître les trois premiers vaisseaux transverses, allant du premier faisceau latéral lon- gitudinal au deuxième, qui était encore incomplet. » En général, les mailles primaires, qui apparaissent de haut en bas, sont très inégales et d'autant plus longues d'ordinaire qu'elles naissent plus bas dans la lame. Les plus haut placées sont quelquefois plus courtes que ( 854 ) larges; mais communément les mailles primaires sont rectangulaires, avec le grand axe longitudinal ; les plus étroites sont les plus externes, de chaque côté de la lame, parce qu'elles sont délimitées dans la longueur par les fais- ceaux latéraux longitudinaux qui sont toujours les moins écartés. Elles sont constituées par des vaisseaux ou fascicules transverses droits, obliques ou sinueux. » Dans une iéuille de i T)"" du Tragopogon porrifoltus, outre les vaisseaux de la nervure médiane et du premier faisceau latéral longitudinal de chaque côté, il y avait en haut de chaque côté aussi, un court vaisseau long de o""", 35 qui, libre par les deux bouts, descendait dans l'ébauche du deuxième faisceau longitudinal. Cette feuille ne contenait encore qu'un seul vaisseau transverse, situé entre la nervure médiane et le premier faisceau latéral longitudinal de droite, près du sommet. Dans une feuille de 20'""", il existait trois vaisseaux transverses à la place correspondante et deux et demi entre la nervure médiane et le premier faisceau latéral lon- gitudinal de gauche; il y avait en outre un vaisseau transverse oblique entre le premier latéral longitudinal et le court vaisseau descendant dans l'ébauche du deuxième latéral longitudinal du même côté. Dans une feuille de Si""", les mailles, déjà bien plus nombreuses, existaient jusqu'à la moitié de la hauteur de la feuille, et des mailles secondaires commençaient à se former dans une des primaires voisines du sommet. » Quand la formation des grandes mailles primaires produites de haut en bas par des vaisseaux ou fascicules transverses est arrivée à un certain niveau indéterminé dans la partie inférieure de la feuille, il se développe en bas un réseau de mailles assez petites, qui surprend à première vue. Il s'étend plus ou moins dans la région moyenne et sur les côtés, et paraît commencer entre les faisceaux latéraux longitudinaux les plus forts et les plus_^écartés, par des fascicules de 3 ou 4 séries de cellules courtes, à peu près rectangulaires. Il y a d'abord au milieu de chaque intervalle qui sépare ces premiers faisceaux latéraux longitudinaux, l'ébauche d'un tel fascicule longitudinal qui est relié à ses extrémités et de chaque côté aux deux faisceaux voisins par des branches transverses ou obliques, qui forment des mailles carrées, rectangulaires, parfois triangulaires ou penta- gonales, disposées en série de chaque côté du fascicule interposé. Le ré- seau qui en résulte est d'abord sans vaisseaux; mais j'ai vu de ces vaisseaux débuter dans une feuille de 28""" du Tragopogon poni/Glius. Le plus long, qui n'avait que o""",75, montait dans un tel fascicule. D'autres partaient d'un faisceau latéral longitudinal adjacent qu'ils suivaient sur un court es- pace, et déviaient ensuite vers le fascicule longitudinal interposé. Ces fas- ( 855 ) cicules, prolongés par des éléments composés semblables, donnent lieu à ceux qui existent sur une assez grande longueur dans la feuille. » Da'ns la jeunesse, on les trouve quelquefois interrompus à certains endroits, puis on les voit reprendre brusquement sur le milieu d'un fasci- cule Iransverse et poursuivre leur marche ascendante. » Les mailles primaires ne résultent pas de la seule apparition de vais- seaux ou fascicules transverses entre les faisceaux longitudinaux, comme il a été dit plus haut. Ces faisceaux subissent des modificalions dans leur accroissement longitudinal, à certaines phases du développement de la feuille. Ainsi, les faisceaux latéraux longitudinaux peuvent s'allonger d'une façon continue de bas en haut, ou bien ils progressent par fragments su- perposés, distants les uns des autres, qui se fusionnent ensuite bout à bout. Ces fragments eux-mêmes affectent des formes diverses, comme celles que je vais décrire. » Divers faisceaux en voie de formation et, en particulier, le deuxième faisceau latéral longitudinal du Tragopogon porrifolius et celui au. pratensis avaient, dans deux feuilles examinées, des aspects bien différents. Dans le T. porrifolius, chaque deuxième faisceau latéral longitudinal était seule- ment représenté par des fragments vasculaires droits superposés, quelque- fois au nombre de six ou huit; tandis que dans le Tragopogon pratensis^ chaque fragment vasculaire, en forme de T ou Y, était fixé sur le premier faisceau latéral longitudinal sous-jacent par la tige du T ou de l'upsilon. Cette tige formait la limite de deux mailles superposées, incomplètes du côté externe, les branches des TT simulant des fragments vasculaires lon- gitudinaux qui, en s'unissant, devaient prendre part à la constitution du deuxième vaisseau ou faisceau latéral longitudinal. Après la jonction des branches de T superposées, des mailles rectangulaires étaient achevées, lesquelles étaient limitées transversalement par les tiges des T. Quand les fragments vasculaires sont en YY, la réunion de ces branches donne lieu à des mailles à côté externe convexe, et le vaisseau longitudinal qui en résulte est sinueux. Assez souvent, surtout près du sommet des feuilles, les mailles débutent sur le faisceau ou vaisseau latéral longitudinal sous- jacent, non plus par des T, mais par de simples vaisseaux transverses droits ou inclinés en avant, les branches vasculaires qui doivent former le côté externe des mailles ne se développant que plus tard. » Ces faits ont été observés dans la formation de la partie supérieure de deuxièmes, de troisièmes et de quatrièmes faisceaux longitudinaux de feuilles de 37""", 53™™, 85"" du Tragopogon pratensis et aussi dans le ( 856 ) T. major, etc. Mais, quand la végétation est très active, ces modifications ne sont pas toujours constatées. )) Les mailles primaires, de dimensions si diverses, formées comme il a été dit plus haut, sont plus tard subdivisées en mailles secondaires par des vaisseaux ou par des fascicules longitudinaux ou transverses qui donnent lieu à un réseau de mailles plus petites, de formes très variées. Ces mailles secondaires peuvent aussi débuter par des fragments vasculaires de posi- tion et d'aspect les plus différents, dont la description ne peut trouver place ici, faute d'espace. » THÉRAPEUTIQUE. — Effets physiologiques et thérapeutiques d'un liquide extrait de la glande sexuelle mâle; par MM. Brown-Sêquard et d'Ar- SOXVAL. ^ « Nous avons l'honneur de communiquer à l'Académie l'exposé des principaux résultats obtenus par plus de douze cents médecins auxquels nous avons fourni du liquide orchitique ('). Les effets physiologiques et thérapeutiques si remarquables qui ont été obtenus à l'aide d'injections sous-cutanées de ce liquide, de 1889 à 1892, et que l'un de nous a fait con- naître à l'Académie l'an dernier (-), méritaient, pensions-nous, d'être sou- mis à des vérifications multipliées. Nous avons, en conséquence, fait appel à une sorte de suffrage universel intelligent, et nous avons annoncé que nous étions prêts à donner du liquide à tous les médecins de France ou de l'Étranger qui nous en feraient la demande, à la condition qu'ils nous adresseraient en même temps l'histoire clinique des malades sur lesquels ils désiraient essayer ce mode de traitement, et en nous promettant aussi de nous fournir les détails relatifs aux effets du liquide, au fur et à mesure de son emploi. » Nous devons dire que les résultats ont dépassé de beaucoup les espé- rances que les faits connus, il y a un an, nous donnaient le droit d'avoir. Non-seulement les maladies qui avaient été signalées comme cédant sou- vent à l'influence physiologique exercée par le liquide y ont cédé plus fréquemment et plus rapidement qu'avant le mois de mai dernier, mais (') Du mot grec opxiç ou latin orchis, qui veut dire testicule, glande sexuelle mâle, dont est retiré le liquide dont nous avons fait usage. (') Vo^ez Comptes rendus, t. CXIV, p. 1287 et i3i8; mai et juin 1892. ( 857 ) nombre d'autres maladies, que nous ne pouvions guère supposer capables de s'améliorer ou de disparaître sous cette influence, ont aussi été l'objet des plus favorables changements. » Les maladies qui ont été traitées avec succès par le liquide orchi- tique ne l'auraient peut-être jamais été sans la foi des malades qui, ayant appris les résultats obtenus par cet agent physiologiquement thérapeu- tique, ont insisté énergiquement auprès de médecins incrédules pour qu'on leur fît des injections de ce liquide. Nous mentionnons ce fait pour montrer que les médecins auxquels nous avons eu affaire ont été des témoins de faits qu'ils ne tenaient guère à constater et que leurs assertions à l'égard des améliorations produites sont plutôt au-dessous qu'au-dessus de la vérité. » Voici maintenant la liste des faits, en commençant par les maladies qui ont été le plus fréquemment traitées. » L'affection qui nous fournit à la fois et le plus de cas et la plus grande proportion de guérison est l'ataxie locomotrice, qui dépend, comme on le sait, d'une sclérose de certaines parties des cordons postérieurs de la moelle épinière. Nous proposant d'en parler spécialement dans une Com- munication subséquente, nous nous bornerons à dire aujourd'hui qu'en ne prenant sur les4o5 cas qui nous ont été fournis que les 342 qui ne peuvent laisser aucun doute quant au diagnostic, nous trouvons que plus de 3i4 ont été considérablement améliorés ou complètement guéris, ce qui donne une proportion de 91 à 92 pour too. Même la maladie de Friedreich, ataxie locomotrice héréditaire, s'améliore considérablement, comme le montrent les deux seuls cas traités jusqu'ici. )) Les autres cas de sclérose de la moelle épinière : sclérose en plaques, sclérose des cordons latéraux ou des antérieurs, sclérose diffuse de la moelle, sur les 117 cas dont le diagnostic est certain, ont donné aussi une • proportion de 839 pour 10 de guérison ou d'amélioration notable. M Le nombre de cas de tuberculose pulmonaire n'a pas dépassé 67, dans les quatre cinquièmes desquels, ainsi que nous le montrerons ailleurs, des améliorations considérables ont été obtenues comme dans les faits dont l'un de nous a parlé ici l'an dernier et qui ont été observés par MM. Cornil, Dumontpallier, Variot, Lenioine et Hénocque. Les sueurs nocturnes, la toux, la faiblesse, les troubles digestifs, l'insomnie, la fièvre ont cessé. Ces résultats montrent combien il serait important que des recherches sérieuses, et sur une grande échelle, fussent faites à cet égard. G. [*.., 1893, I" Semestre. (T. CWI, N« 17.) I 12 ( 858 ) M Dans une Communication faite à l'Acaciémie par l'un de nous (' ), il a montré combien peut être heureuse l'influence du liquide orchitique sur les cancéreux. L'espoir que la connaissance de ce fait a créé chez un nombre très considérable de malades a conduit près de loo médecins à faire l'essai de ce mode de traitement. Dans une séance subséquente, nous montrerons que sur io3 malades atteints de cancer superficiel et dont le diagnostic ne pouvait, conséquemment, donner lieu à aucun doute, les amé- liorations suivantes ont été presque toujours observées : disparition de la teinte jaune-paille et de l'état cachectique, augmentation des forces, cessa- tion des douleurs, des ulcères et des hémorragies, chez les malades qui en avaient, c'est-à-dire un retour à l'état normal, dans la plupart des cas, à part l'existence des tumeurs, qui persistent, mais n'étant plus que ce que serait un simple corps étranger chez un individu sain. Nous ne croyons pas avoir besoin de dire que, quelquefois, malgré presque toutes ces amélio- rations, des malades qui allaient mourir, ou qui avaient des lésions organi- ques devant inévitablement causer la mort, sont morts, mais après une lutte plus prolongée qu'on ne l'avait cru. » Parmi les affections organiques fréquentes qui ont encore donné des preuves de l'influence heureuse du liquide orchitique, nous indiquerons les maladies diverses du cœur, du cerveau, du rein et la myélite. » Une maladie presque incurable et dont le siège organique n'est certes pas établi, la paralysie agitante, a fourni des résultats vraiment étonnants. Sur 27 cas, 25 ont été considérablement améliorés et, l'amélioration con- tinuant, il est probable que quelques-uns au moins de ces malades seront bientôt guéris. Jusqu'ici cependant un seul cas de guérison parfaite a été obtenu : il s'agit d'un avocat traité à Toulon par le D'' Manoel. Cette ter- rible maladie, qui faisait le désespoir des médecins et de leurs clients qui en étaient atteints, devient donc une affection guérissable ou tout au moins susceptible d'être arrêtée et de recevoir une grande amélioration. » Les diverses formes de diabète sucré ou de simple polyurie i-entrant dans le groupe des affections que M. Bouchard a justement considérées comme liées à un trouble de nutrition, reçoivent, comme les anémies et les asthénies, l'influence la plus heureuse des injections de liquide orchi- tique. Même le diabète maigre, celui qui est lié à une affection ou à la destruction du pancréas, s'améliore aussi sous l'influence de ce liquide, employé seul ou avec de l'extrait liquide de pancréas. (') Comptes rendus, i. C\\, p. à-5; ô septembre 1892. ( 859) » L'artério-sclérose, la sclérose du cœur, les albuminuries liées ou non à la sclérose du rein, les contractures et les paralysies de causes organi- ques diverses (maladies du cerveau, du bulbe, de la moelle, des nerfs), les paralysies réflexes, les névrites, les maladies des poumons autres que la tuberculose, y compris même la gangrène (ce que montrent deux cas), la maladie d'Addison, le goitre exophtalmique, les maladies organiques du foie, de l'estomac, de l'intestin, de l'utérus (y compris les tumeurs fibreuses de cet organe), les atrophies et nombre d'autres états morbides organiques se sont améliorés, le plus souvent d'une manière inespérée. Il en est de même de la névrite optique, liée ou non à l'ataxie locomotrice, ainsi que le savent maintenant les oculistes de Paris et de Londres. » Nous n'avons peut-être pas besoin de dire que dans un très grand nombre de cas, la débilité due à l'âge on à des maladies diverses, et spé- cialement à l'influenza, s'est très notablement améliorée ou a même disparu complètement sous l'influence des injections de liquide orchilique. » L'hystéi'ie, la chorée, les névralgies, la migraine, certaines formes de rhumatisme, la goutte, les fièvres paludéennes ont aussi bénéficié de ces injections. D'autres airections encore sont dans le même cas : je ne nommerai que l'agoraphobie et la paralysie pseudo-hypertrophique. » A notre grande surprise, une affection à la mode (et qui, si elle n'existe pas aussi souvent qu'on le croit, est néanmoins très fréquente), la neu- rasthénie, dont plus de quatre-vingts cas ont été traités par notre procédé, n'a pas donné, à beaucoup près autant de cas de guérison ou d'amélioration notable que des cas d'affection organique tels que les diverses scléroses de la moelle. En effet, la proportion des cas décidément heureux de trai- tement de la neurasthénie n'a été que de 5o à 60 pour 100. » Ainsi que le montrent les faits mentionnés dans ce travail, il n'est guère de maladie dont les effets n'aient été combattus avec un succès plus ou moins grand à l'aide des injections dont nous nous occupons. Ainsi que nous l'avons déjà dit, c'est à l'action tonifiante énergique que produit le liquide orchitique sur les centres nerveux qu'est surtout due l'in- fluence de ce liquide. » Ceux qui savent que le système nerveux peut produire les altérations les plus variées dans l'état dynamique et dans l'état organique des diffé- rents tissus comprendront aisément que la puissance des centres nerveux, étant augmentée, devienne capable de faire l'inverse et de ramener gra- duellement et même rapidement à son type normal l'état dynamique des divers tissus. Quant à l'état organique de ces tissus, nous avons de très ( 86o ) nombreuses preuves des modifications heureuses qu'il peut présenter. Ainsi, par exemple, les tumeurs fibreuses de l'utérus, les ulcères de la lèpre ou du cancer peuvent disparaître sous l'influence du liquide orchi- lique agissant sur les centres nerveux, après absorption. Il n'y a pourtant "uère lieu de croire à la possibilité d'une action locale directe du liquide orchitique qui, étant délayé dans la masse du sang, ne peut passer qu'en quantité excessivement fninime dans les vaisseaux des parties lésées et surtout dans les tissus ulcérés. Mais l'idée d'une action locale directe est contredite par une expérience que nous avons souvent faite : nous avons lavé, huit ou dix fois par jour, des plaies faites sur des cobayes, avec du liquide orchitique extrêmement dilué et nous n'avons pas vu la cicatrisation s'y faire plus rapidement que sur des plaies, absolument sembhïbles, qui n'avaient pas été soumises à l'action du liquide. » Nous avons essayé de démontrer ailleurs que le liquide orchitique donne à l'organisme autre chose que l'influence tonifiante qu'il exerce sur la moelle. Nous nous bornerons à dire ici que nous croyons avoir bien établi ailleurs que ce liquide fournit au sang des éléments formateurs de nou- ^ elles cellules. L'action rénovatrice de ce liquide, dans les cas d'affection organique, nous semble être due à la fois à l'entrée de ces éléments dans le sang et à l'augmentation d'énergie des puissances des centres nerveux. Des faits expérimentaux, qu'il nous faut étudier encore, viennent tout à fait à l'appui des arguments qui conduisent à admettre les deux modes distincts d'action du liquide orchitique, à savoir l'introduction dans le sang d'élé- ments organiques rénovateurs et une influence tonifiante spéciale. » Nous croyons que ceux-là perdraient leur temps qui chercheraient à trouver dans le liquide orchitique un ou plusieurs principes chimiques ca- pables de produire les deux actions que nous venons de désigner. Il en serait de cette recherche comme de celle que l'on pourrait tenter aussi de faire en essayant de découvrir dans le spermatozoïde ou dans l'ovule le principe chimique qui doit forriier le foie ou celui qui doit former le cerveau, la rate, le rein ou un organe quelconque. » Conclusions. — i" Bien que le liquide orchitique ne possède aucune influence curative directe sur les divers états morbides de l'organisme, il peut, après injection sous la peau, guérir ou améliorer considérablement les affections, organiques ou non, les plus variées, ou tout au moins en faire disparaître les effets. » 2° Ces actions du liquide orchitique sont dues à deux espèces d'in- fluences : par l'une, le système nerveux, gagnant en force, devient capable (86. ) d'améliorer l'état dynamique ou organique des parties malades ; par l'autre, qui dépend de l'entrée dans le sang de matériaux nouveaux, ce liquide contribue à la guérison d'états morbides par la formation de nouvelles cellules ou d'autres éléments anatomiques. )> [VOMIIVATÏOA'S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées déjuger les concours de i8g3. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Barbier. — MM. Bouchard, Verneuil, Chatin, Charcot, Brovvn- Séquard réunissent la majorité des suffrages. I^es Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Duchartre et Larrey. Prix Desmaziêres . — MM. Bornet, van Tieghem, Duchartre, Chatin, Trécul réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Duclaux et Ranvier. Prix Montagne. — La Commission permanente est composée de MM. les Membres de la Section de Botanique. Prix Thore. — MM. Bornet, Blanchard, van Tieghem, Duchartre, Chatin réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont ob- tenu le plus de voix sont MM. Trécul et Milne-Edwards. Prix Morogues. — MM. Reiset, Schlœsing, Dehérain, Chambrelent, Du- claux réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Chauveau et Duchartfe. MÉMOIRES PRESENTES. M. Jaggi adresse un Mémoire « sur les fonctions périodiques ». (Commissaires : MM. Picard, Appell). ( 862 ) CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. Paul Tannery, ayant pour titre : « Recherches sur l'histoire de l'Astronomie ancienne «. (Présenté par M. Faye. ) M. S. Langley, Secrétaire de la « Smithsonian Institution », transmet à l'Académie une circulaire relative aux prix de la fondation Hodgkins : r Un prix de dix mille dollars sera décerné à un travail renfermant d'importantes découvertes sur l'air atmosphérique, sa nature, ses proprié- lés et ses rapports avec les différentes Sciences; 2° Un prix de deux mille dollars à l'essai le plus satisfaisant sur les pro- priétés et les applications déjà connues de l'air atmosphérique et sur la direction à donner à des recherches devant étendre nos connaissances; 3° Un prix de mille dollars au meilleur Traité populaire sur l'air atmo- sphérique et ses rapports avec l'hygiène ; 4" Une médaille d'or, dite Médaille Hodgkins de la « Smithsonian Insti- tution » sera décernée tous les ans ou tous les deux ans pour d'importantes contributions à nos connaissances sur l'air atmosphérique ou à ses appli- cations. Les Mémoires pourront être écrits en anglais, français, allemand ou ita- lien et devront être envoyés avant le 3i décembre 1894 pour le prix de dix mille dollars et avant le i" juillet 1894 pour les autres. ASTRONOMIE. — Observation de P éclipse de Soleil du 16 avril 1893. à l'observatoire de Lyon. Note de M. Ch. André, présentée par M. F. Tisserand. « I/éclipse de Soleil du 16 avril 1893 a été observée ici par M. Gon- nessiat (F. G.) à l'équatorial Brunner (o^.iô d'ouverture) avec un gros- sissement de 1 00, et par M. Guillaume à la lunette de Bielte (o"", 1 1 d'ou- verture) avec un grossissement de 4^. Par suite de la différence des ( 863 ) pouvoirs absorbants des verres noirs employés par les deux observateurs, l'image solaire était un peu plus brillante dans la lunette de Biette que dans l'équatorial Brunner; d'ailleurs, Tétat du ciel n'a pas permis de se servir de réseaux en treillis (toiles métalliques) qui auraient augmenté la netteté des images. » Seule l'observation du contact d'entrée a pu se faire dans d'assez bonnes conditions; quoique vu à travers un réseau de fins cirrus, le bord solaire était net et peu agité. Pendant presque toute la durée du phéno- mène, des couches de nuages, d'épaisseur variable, s'interposaient entre le Soleil et l'observateur; non seulement ils permettaient de suivre parfois sans fatigue à l'œil nu les phases de l'éclipsé, mais parfois même ils ren- daient toute observation impossible. A la sortie, l'image solaire a été notée par les deux observateurs comme très ondulante et, par suite, l'observation comme un peu incertaine. » Voici les nombres obtenus (temps moyen de Paris) pour les contacts d'entrée et desortie. F. G. G. Entrée 3'^45"'23* 3''45'"28'* Sortie 4''46'"22» 4'' 46°' 27^ » La présence des nuages a rendu difficiles les mesures de la corde com- mune aux deux astres : M. Gonnessiat a pu néanmoins déterminer quelques angles de position, dont voici les valeurs, corrigées de la réfraction : Temps moyen de Paris. Angle de position. Nombre de pointés. h m s 3.49.57,1 4. 3.42,2 0 87,11 75,18 10 3 4 . t 2 . 36 , 2 66, 3i 2 4.44.29,0 56,74 4 » Aucun des deux observateurs n'a noté de particularités intéressantes; et, la seule caractéristique de cette observation semble être la constance en grandeur (cinq secondes) et en sens delà différence des temps obtenus aux deux instruments pour les heures des deux contacts, constance qu'il me paraît difficile de considérer comme absolument fortuite. » ( 864 ) ASTRONOMIE. — Observation de l' éclipse solaire du i6 avril 1893, faile à l'observatoire d'Alger. Note de M. Ch. Trépied, présentée par M. Tis- serand. « L'éclipsé a été observée dans un ciel très pur. Les instants des con- tacts, déterminés par différents observateurs, sont les suivants, exprimés en temps moyen de Paris. Premier Dernier Ouverture Observateurs. contact. contact. employée. Il m s t) m s Di Rambaud 8.24.26 5.9.16 o,3i Spée 3.24.21 » 0,25 Sy » 5.9.5 0,08 Trépied 8.24.27 5.9. 6 0,10 » Pendant la durée du phénomène, trente-deux photographies ont été prises de l'éclipsé à l'équatorial photographique de o"",33 par M. Rénaux et par moi-même, avec une durée d'exposition d'environ ^r^ de seconde, l'ouverture de l'objectif ayant été réduite à lo*^". Je demande la permission de placer sous les yeux de l'Académie quelques épreuves, dont l'une cor- respond à l'instant, voisin de la plus grande phase, où le bord de la Lune est arrivé au contact avec une tache solaire. )) M. Spée, astronome à l'observatoire de Bruxelles, de passage à l'ob- servatoire d'Alger, a bien voulu se charger d'examiner s'il se produirait quelque modification des raies du spectre solaire, soit dans le voisinage des cornes, soit au point de contact du disque lunaire avec la tache. La Note qui suit rend compte des observations qu'il a faites dans ce but. » ASTRONOMIE. — Sur l'observation de l'éclipsé de Soleil du 16 avril 1893. Note de M. Spée, pré.sentée par M. Tisserand. « Bien que l'éclipsé du i6 avril ne dût couvrir, à l'observatoire d'Alger, que les 43 centièmes du disque solaire, il avait paru intéressant de s'assu- rer si le caractère des lignes spectrales, dans le voisinage des cornes, ne présentait aucun changement. L'observation a pu être faite dans les meil- leures conditions avec le spectroscope de Thollon et une image solaire de 6*" de diamètre; le résultat a été négatif. ( 865 ) » Le disque lunaire s'avança sur le Soleil suffisamment pour atteindre une tache nucléaire de grande dimension. Lorsque cette tache était amenée sur hi fente du spectroscojje, elle traçait une bande noire dans laquelle toutes les lignes spectrales se trouvaient renforcées. L'image fut amenée de façon à ce que la tache et le disque lunaire se projetassent sur la fente. La Lune s'avança progressivement, le contact s'établit et, même à ce moment, il n'y eut aucune modification des raies. La région F, celle du magnésium, le groupe D, la raie C furent successivement étudiées. Au moment de la plus grande phase, les lignes du magnésium, b\ b- et 6* étaient plus accentuées et semblaient de droite et de gauche être entou- rées de lignes très fines, allant en décroissant et rappelant ce qu'en spec- troscopie l'on désigne sous le nom de persiennes. C était terminé en fer de lance, pénétrant dans la chromosphère, très vive en cette région, alors qu'on ne pouvait l'apercevoir dans F. » ASTRONOMIE PHYSIQUE."— M élhode spectro-photo graphique pour C élude delà couronne solaire. Note de M. George Hale. « Dans les Comptes rendus du 6 mars dernier, M. Janssen a parlé de ma méthode spectro-photograpliique et de mes résultats en des ternies élogieux qui m'ont beaucoup flatté. » L'illustre maître a rappelé, en même temps, qu'il avait imaginé, en 1869, la méthode d'après laquelle est construit l'instrument que nous em- ployons actuellement pour obtenir des images monochromatiques du Soleil. » N'ayant eu connaissance des publications de M. Janssen en 1869 que par les Comptes rendus du 6 mars dernier, j'avais imaginé de mon côté, en 1889, la méthode que je cherche actuellement à perfectionner afin de l'ap- pliquer à des recherches nouvelles. » Je m'empresse de féliciter M. Janssen d'avoir le premier imaginé une méthode photographique qui a déjà permis d'étendre considérablement nos connaissances sur le Soleil. » Une des applications qui me préoccupe est la recherche de la cou- ronne solaire en dehors des éclipses totales. )) Depuis la Note que j'ai adressée sur ce sujet à l'Académie le 6 mars, j'ai trouvé que les meilleurs résultats seraient obtenus en faisant tomber, sur la deuxième fente du spectrohéliographe, la raie noire R ou quelque c. K., i8g3, I" Semestre. (T. CXVI, N° 17.) Ii3 ( 866 ) autre raie noire dans les spectres superposés de la couronne et de l'atmo- sphère terrestre. » On sait que la lumière coronale donne trois spectres distincts : » 1° Un spectre de raies brillantes dont la raie K est l'une ; 2° un spectre continu ; 3° un spectre solaire faible. » La partie la plus intense de la lumière coronale correspond au spectre continu. Si l'on fait tomber sur la deuxième fente la raie sombre K, l'in- tensité de la lumière atmosphérique sera réduite de beaucoup, et fera sur la plaque sensible une impression relativement faible ('); d'ailleurs, le spectre continu de la couronne y aura son éclat normal, et l'action chi- mique sera plus forte par la raie brillante K. A cause de la faiblesse de la lumière coronale, la dispersion employée doit être faible et la marche des fentes très lente. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la réduction d'un système différentiel quelconque à une forme linéaire et complètement intégrable du premier ordre. Note de M. Riquier, présentée par M. Darboux. ('. Dans deux Notes présentées à l'Académie le 28 mars 1892 et le 27 fé- vrier 1 893, j'ai indiqué comment on pouvait, de deux manières différentes, ramener l'intégration ipéri- — — - Degrés 281,64 X 1,8 X 0,72 mental />«• Mercure. Eau. 5,37 v/Â. xv/s;. Débit. Degrés. Débit. Unités. Débit. 0"1,OOOI k m m 0 h 0 min k k k A 0,25o 3,16 100 1,46 .46 84 i5i 204 .48 .45 6 0, 235 2,97 97 1 ,70 i65 96 172 227 164 i65 3-t-e.. 0,198 2,43 89 1,32 127 69 .24 16S 120 .i5 3-HE.. 0,194 2,44 88 ,,32 ii5 72 129 162 118 120 5 + s.. 0, 175 2,19 83,5 '.59 i33 78 iSg 195 .37 i33 5-h£.. 0,173 o,j8 83 ',59 l32 77 i36 192 .36 .36 5,6... 0, i56 •>97 78,5 1,66 i3o 75 i35 lSo 129 i.3o 6,25.. 0, i33 1,68 73 .,74 127 73 i3o 170 .23 i3o 5-hs.. 0, 120 1,52 69,2 1,59 109 66,6 120 i53 110 1 .2 5,25. . 0,090 >,r4 60 I ,62 97 55 99 i37 98 97 5,25. . 0,090 i,i4 58 1,62 94 53 98 l32 95 97 6 -HE.. 0,076 0,95 55 1,72 95 54 97 i34 97 98 6 o,o55 0,70 47 ',71 81 46 83 1 15 83 98 5,25.. o,o55 0,70 47 1,62 76 44 79 1 10 79 77 6,25.. 0,027 0,23 3o 1,74 53 29 52 75 53 54 6,25.. 0,008 0, ro i8 1,74 32 •7 3i 4i 3o 32 6,25.. o,oo5 0,06 i4 .,74 24 i3 24 3i 22 24 )) En définitive, dans ces expériences, oi\ h n'a pas dépassé 0''°, 3 pour des pressions variant de 3''s à 6''^, la formule (i), exactement traduite par le compteur, concorde d'une façon remarquable avec le débit. Dans ces limites la vapeur d'eau saturée s'écoule exactement comme un liquide. » Mesure de la sursaturation et de la surchauffe. — Lorque la vapeur est humide ou surchauffée, le facteur zs^, que j'ai emprunté aux Tables de Zeuner, doit subir une correction. L'indication du compteur est inférieure ou suj)érieure au débit expérimental. Cette erreur, si elle est connue, dé- finit fort exactement la qualité de la vapeur employée. Je supposerai, pour la vapeur humide, que l'eau se répartit à la façon d'un brouillard dans la ( 869 ) masse entière; pour la vapeur surchauffée, que la densité suit la loi de Gay-Lussac. Les poids du mètre cube d'une vapeur contenant x d'eau ou surchauflFée à /" deviennent 1 +«^ CT„ = nj„ £, (2) (^) '0 "" I -H«o. Ce rapport fournit, suivant qu'il est inférieur ou supérieur à l'unité, le taux de vapeur contenu réellement dans le mélange, ou le degré de sur- chauffage. Le compteur piézométrique peut donc être substitué pour la recherche des qualités d'une vapeur industrielle, au procédé calorimé- trique qui consiste à évaluer le réchauffement éprouvé par une masse d'eau lorsqu'on y condense un poids déterminé de vapeur, et je me pro- pose de comparer ces deux méthodes. Il est facile d'imaginer, d'ailleurs, une disposition portative composée d'un rhéomètre de très petit orifice, d'un manomètre, d'un manomètre différenciel, enfin d'un serpentin, pou- vant faire connaître la qualité de la vapeur en divers points d'une canali- sation importante. » Erreurs du compteur dans les cas de sursaturalion et de surchauffe. — Si l'on n'a pas déterminé la qualité de la vapeur mesurée au compteur, la proportion d'erreur commise est (6) 5;_;iLi = ,_(i_^y_ia; + ., 0 / s n; — Hq _ (i + at,f-{i^at^Y \1) n — i ' » {^ + at,Y Pour la vapeur humide, elle est sensiblement égale à la moitié de la pro- portion d'eau. Dans un certain nombre de générateurs, cette proportion varie peu et l'on peut en tenir un compte suffisant en multipliant les indi- cations du compteur par un coefficient déterminé. » MM. Sautter-Harlé ont gracieusement mis à ma disposition pour cette ( 870 ) expérience le laboratoire construit par eux pour les essais de la Marine, la vapeur surchauffée dans les carnaux est de bonne qualité, mais plutôt humide. Je remercie spécialement MM. Harlé et Rey de leur aimable col- laboration. » PHYSIQUE. — Sur la tension de la vapeur d'eau saturée. Note de M. Antoine. « En appliquant la formule de Roche p ^ Aff. Regnault a calculé (') que, d'après cette formule : « La vapeur d'eau perdrait son élasticité à une température d'en- « viron 210"' au-dessous de o ... ». » La relation (^ ) [ogp = A-j^-^ conduit, d'après les expériences de Regnault, à prendre — 220°, pour le zéro absolu de la vapeur d'eau. » D'après les expériences de MM. Cailletet et Colardeau, ce zéro absolu serait à environ — 260°. » En exprimant les tensions/? en atmosphères, on aurait («) %P=5,43io- j^^, (h) t + 260= .,., '^^ , ^ ^ 54010 — logp » La relation (a) a donné, pour le calcul des tensions observées (') par MM. Cailletet et Colardeau : (') Mémoires de Regnault, l. I, p. 619. (-) A/inales de Physique et de Chimie, février 1891 (^) Ibid., avril 1S92. Tcnipéralures centigrades. observées. alm 100 I ,o 120 2,2 i5o 4,7 175 8,8 200 i5,3 223 . . . .' 25, I 25o 39)2 275 59,^ 3oo 86,2 825 121,6 35o 167,5 365 200 , 5 ( «71 ) Tensions de la vapeur d'eau saturée calculées Clausius. M. J. Bertrand. Formule (a). aU:i 1,0 2,3 4,7 8,6 1.5, 1 a5,2 39,5 59,3 86,2 121,6 167,3 200 , 5 atDi I ,0 4,5 8,4 "4,8 24,6 38,9 59>' 86,2 122,0 167,8 200,5 atoi 1,0 2,2 4,6 8,6 i5, i 25, o 39,4 59,6 86,7 122', 2 167,7 200,2 » Les températures, calculées pour les tensions ci-dessus, seraient Tensions atm 1,0. 2,2. 4,7- 8,8. i5,3. 25, I . Températures observées. formule (&). 100 125 i5o 175 200 225 ICO 124 i5i 176 200 225 Tensions. alm 39,2. 39,4- 86,2. 121 ,6. 167,5. 200,5. Températures observées. formule (6). 200 275 3oo 325 35o 365 2JO 275 3oo 324 35o 365 Pour les faibles tensions, on aurait Températures. Températures. Tensions. Regnaiilt. Formule (6). Tensions. Regnault. Formule (6) atm 0,1.. 46' 44" alm 0,6.... 86 86 0,2.. 60 59 0,7.... 90 90 0,3. . 69 69 0,8 94 94 0,4.. 76 76 0,9.... 97 97 0,5.. 82 81 » Les températures, calculées d'après la formule (b), sont, pour les faibles tensions, moins approchées que celles qui sont déduites de la re- (872 ) lation (') f^ i638 — o,ooo5/9^ t + ■i2S = — 1- 5,o4o2 — log/j » Mais la relation (b) est plus conforme à la loi générale (^) /' M( dans laquelle les températures G sont comptées à partir d'un zéro absolu spécial à chaque vapeur. » OPTIQUE . — Sur la mesure des grandes différences de marche en lumière blanche. Note de M. P. Joubin, présentée par M. Mascart. « Je prie l'Académie de bien vouloir me permettre de répondre en quelques mots à une remarque de M. Cornu concernant ma Note, parue il Y a trois semaines sous le litre précédent. Le principe de la méthode, que je croyais nouveau, se trouve énoncé, en effet, dans l'ouvrage de Billet qui rappelle les observations de Fresnel et d'Arago. Mais il n'est appliqué qu'à l'observation de faibles différences de marche (quelques longueurs d'onde), tandis que je l'applique à la mesure de retards valant plusieurs milliers de longueurs d'onde. » J'ai de même eu connaissance, depuis l'impression de ma Note, d'un Mémoire de M. Sirks (Annales de Poggendorff, t. CXI^ et CXLI) se rappor- tant au même sujet. Toutefois l'auteur conclut qu'il n'est pas possible de mesurer avec précision des différences de marche un peu considérables, et que la méthode n'est pas à recommander. J'ai montré, au contraire, que, grâce à l'observation de la frange achromatique, dont la théorie est due à M. Cornu, la précision est aussi grande qu'en lumière homogène. » ÉLECTROMAGNÉTISME. — Sur des systèmes rationnels d'expressions en di- mensions des grandeurs électriques et magnétiques. Note de M. E. Mekca- DiER, présentée par M. Cornu. « Dans une Note précédente {Comptes rendus, t. CXVI, ]). 800), j'ai montré que de simples considérations d'homogénéité conduisent aux re- (') Comptes rendus, l. CXIII, p. 328. (^) Comptes rendus, t. GVII, p. 681, 778 et 836. ( «73 ) lations générales suivantes entre les coefficients h\ h' , a, et \ des lois de Coulomb, d'Ampère et de Laplace (i) ^' = rtL-T--, (2) ^ = nL=T-S et (3) \- = ak\ conséquence des deux premières; et cela, quels que soient k, k', a et 1, constantes numériques ou grandeurs physiques, et avec cette seule hypo- thèse, que les grandeurs électriques sont exprimables en longueurs, temps et masses. » Il en résulte qu'on peut exprimer en dimensions chaque grandeur électrique de plusieurs manières en fonction : soit de k, soit de a, soit de 1 et k', soit de k et a, soit de \, k elk', etc., en partant de la définition expérimentale de cette grandeur, et en se servant des relations générales nécessaires ci-dessus. Ces expressions diverses ne renfermeront rien d'ar- bitraire, et elles seront équivalentes, ce qui est indispensable, car une même grandeur ne peut avoir qu'une seule définition physique, expri- mable d'une seule manière en fonction des unités fondamentales. » Le Tableau ci-contre contient, comme exemple, cinq de ces systèmes rationnels d'expressions en dimensions des principales grandeurs élec- triques : trois simples, et deux mixtes obtenus en multipliant deux des expressions d'une même grandeur dans deux systèmes simples : les noms que je propose de leur donner s'expliquent d'eux-mêmes. K, K', A, A re- présentent les unités de k, k', a, >., et r un certain nombre. Systèmes rationnels de dimensions. Système Coulomb. Système Ampère. Système Laplace. (expressions (expressions en fonction de K) (expressions en fonction de A) en fonction de A et K') I i 1 /Y 1 J- Jk' i J. Quantité d'électricité Qa = « ^ M' L' T"' Qa = ni/-fA'C Qi:=n^~-iA'C li 11 lii Potentiel V^. = « Vl \/CL représentent un temps nT ; -r— représente une quan- tité numérique n, etc. Et cela, de quelque nature que soient k, k', a et 1. » On remarquera que les systèmes des dimensions appelés ordinaire- ment électrostatique et électromagnétique ne sont pas compris dans le Ta- bleau. C'est qu'ils ne sont pas indépendants de la nature physique des coefficients k, k', a etl. Dans le premier, on suppose que k est un coeffi- cient purement numérique; dans le second, on suppose que c'est k' et aussi 1, et, par suite, a d'après l'équation (3). Or l'hypothèse qui fait de k un nombre est inadmissible, car les faits les plus simples montrent que le pouvoir inducteur spécifique, représenté par k~* , varie avec tous les dié- lectriques. Les autres hypothèses sont beaucoup plus vraisemblables; mais tant qu'on n'aura pas montré, sans contestation possible, quelle est la vraie nature physique des coefficients a, k' , 1, il n'est pas rationnel de donner aux quantités électriques des dimensions où cette nature est préjugée. )) On remarquera aussi qu'il n'a pas été question jusqu'à présent de systèmes d'unités électriques. C'est que déterminer les dimensions des grandeurs électriques et magnétiques, ou bien déterminer un système cohérent et rationnel d'unités auxquelles on doit rapporter ces grandeurs pour en obtenir les valeurs numériques, sont deux questions tout à fait dis- tinctes. Malheureusement, on peut affirmer qu'on les a trop confondues, et même, que des nécessités d'ordre en quelque sorte industriel ont beau- coup contribué à cette confusion, en faisant prédominer la question pra- tique des unités sur la question théorique des dimensions. » Je reviendrai plus tard sur ce point. » ( «76 ) ÉLECTRICITÉ. — Mesure de la différence de phase de deux courants sinusoïdaux. Noie de M. Désiké Kokda, présentée par M. Lippmaaii. « Une spire, placée dans un champ magnétique tournant et mise en ro- tation synchrone avec le champ, ne peut devenir le siège d'aucun courant induit, tant que le diagramme du champ reste un cercle et qu'en même temps l'axe de rotation reste perpendiculaire au plan du champ. Mais (lès que l'une ou l'autre de ces deux conditions cesse d'être remplie, notamment dès que l'intensité du champ tournant est représentée par une ellipse, il s'établit dans la spire un courant ayant deux fois plus de périodes par seconde que le cliamp ('). Nous pouvons en profiter pour mesurer directement la différence de phase

On voit tout de suite que, dès qu'on fait COS^J/ = — 7^ coscp, le champ est représenté par une ellipse dont un axe coïncide avec un des axes des coordonnées, et, d'autre part, dès qu'on fait en même temps kA.^ = fc, I, et cos<\i = — coscp, ou bien ^= i8o°— çp, c'est-à-dire que l'angle des bobines devient im angle supplémentaire de la différence de phase, on obtient, pour le diagramme du champ, un cercle. » Mais il est toujours possible de réaliser ces deux conditions. Car, en admettant que les intensités I, et L soient différentes, on n'a qu'à dépla- cer, dans le sens de l'arbre, l'une des deux bobines excitées par le cou- rant I,, par rapport à l'autre, jusqu'à ce que la projection normale de l'intensité de leur champ, c'est-à-dire de k, I, devienne égale à celle due à l'autre paire de bobines, c'est-à-dire à /c^I,. De même, dans le cas où l'on emploierait des anneaux Gramme, on obtiendrait le même réglage en faisant tourner l'un ou l'autre des deux anneaux autour d'un diamètre perpendiculaire à l'arbre, dans les limites qu'admet le jeu prévu de l'in- duit. » Ayant réalisé le déplacement de l'une des bobines ou bien l'angle que doivent former les deux anneaux Gramme, et, d'autre part, l'angle <\i des deux champs, jusqu'à ce que la spire tournante ne soit le siège d'aucun courant, l'une ou bien l'autre des premières valeurs nous donne le rap- port des intensités j^j puisqu'elle nous donne la valeur de k, et de k.^. De ( 878 ) même l'angle 1 80" — tj- nous indique la différence de phase des deux courants en question. » Dans le cas où ces derniers ne suivent pas exactement la loi sinusoï- dale, mais ne s'en écartent pas beaucoup non plus, l'angle i]^ correspondra encore à la valeur minima du courant induit qui sera alors naturellement dilïérente de zéro. » ÉLECTRICITÉ. — Effet des matières colorantes sur les phénomènes actino- électriques. Note de M. H. Rigollot (• ), présentée par M. L. Cailletet. « Dans une précédente Communication, M. Gouy et moi (-) avons montré que le cuivre oxydé plongé dans une dissolution de chlorure, bromure ou iodure métallique, est très sensible aux rayons lumineux et peut servir à construire un actinomètre électrochimique. » J'ai constaté qu'on pouvait beaucoup augmenter la force électromo- trice développée par la lumière en recouvrant la lame oxydée de diffé- rentes matières colorantes telles que éosine, érythrosine, safranine, pon- ceau, vert malachite, vert cristaux, bleu soluble, violet de formyle, etc. )) La sensibilisation de la lame oxydée s'obtient en plongeant la lame dans la solution colorante; on l'immerge ensuite dans l'eau distillée afin d'enlever l'excès de colorant, puis on s'en sert immédiatement comme lame positive de l'actinomètre. » On peut aussi, après avoir coloré et lavé la lame, la laisser sécher à l'air; elle conserve toute sa sensibilité lorsqu'on la plonge dans la solution diluée d'iodure de sodium, par exemple. Les lames ainsi préparées retien- nent bien peu de matières colorantes, car elles ne paraissent légèrement teintées que sous une grande incidence, mais l'adhérence est très grande; on peut, en effet, les frotter sous l'eau avec du papier filtre et elles con- servent encore une partie de la sensibilité acquise. » On obtient ée;alement de bons résultats en mélangeant la solution colorante à de l'albumine ou de la gélatine, plongeant la plaque oxydée dans le mélange et coagulant dans le premier cas, par la chaleur, dans le second cas, laissant sécher à l'air. (') Ce travail a été fait au laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Lyon. (^) Comptes rendus, 1" semestre 1888, p. 1470. — H. Rigolloï, Annales de Chimie et de Physique, 6'^ série, t, XXII. (879) )) L'augmentation de la force électromotrice pour la lumière blanche dépend de la substance colorante employée. » J'ai étudié dans le spectre l'effet des rayons de longueur d'onde déter- minée, successivement sur une lame de cuivre oxydée, puis sur la même lame plongée dans une solution colorante donnée afin de rechercher la relation entre la matière colorante expérimentée et la longueur d'onde des rayons qui, plus particulièrement, exaltaient la force électromotrice. » Le specire était obtenu au moyen d'un réseau métallique concave de Rowland, de 3 pieds de longueur focale. On comparait les intensités des courants au moyen d'un galvanomètre Thomson à grande résistance. Les lames oxydées, de ©"^"jS de large sur 1*='" de long, étaient plongées dans une solution d'iodure de sodium au j^, renfermée dans un petit tube en ébonite; une ouverture latérale fermée par un verre mince permettait à la lumière d'agir. L'actinomètre pouvait occuper successivement toutes les régions du premier spectre du réseau qui se projetait sur une longueur d'environ 40*"". )) Voici les résultats d'une expérience dans laquelle la sensibilisation de la lame de cuivre a été obtenue au moyen du vert cristaux. Les nombres inscrits donnent les déviations lues sur l'échelle du galvanomètre pour la même lame de cuivre oxydée, avant et après la sensibilisation : >^ = 0^,684. 65o. (juo. 55o. 5oo. 45o. 4^0* Lame non sensibilisée.... i6 i8 80 190 208 200 88 Même lame sensibilisée. . . 140 760 600 4o8 38o 288 168 » Dans ce cas, la sensibilité est devenue très grande pour les rayons rouées. » Si, d'autre part, on note la position dans le spectre de la bande d'ab- sorption de la solution colorante employée, on constate que les radiations qui sont plus particulièrement actives pour la lame de cuivre oxydée, sen- sibilisée par une solution colorante donnée, dépendent de la position de la bande d'absorption de cette solution. » Ces faits sont à rapprocher de la sensibilisation des plaques photo- graphiques pour tel ou tel rayon en les plongeant dans des solutions diluées appropriées. » ( 88o ) THERMOCHIMIE. — Étude des dissolutions de chlorure fernque et d'oxalate ferrique : partage de Voxyck ferrique entre l'acide chlorhydrique et V acide oxalique. Note de M. Georges Lehoixe. « Dilution des dissolutions de chlorure ferrique plus ou moins concentrées. — Une dissolution saturée à iS" renferme aSS^-- de fer par litre : on ne peut donc guère prendre une concentration plus forte que celle de la dis- solution quadrinormale (4 x 56 = 224s'' de fer par litre, soit Fe= CP = } 1 it.) : Cal Fe2 CP(i éq. Fe^CP =ilit.) + eau(|llt.) dégagent 6,0 Fe"- Cl^i éq. Fe^ CP =ilit.) + eau (| lit.) dégagent 5,2 Fe2CP(i éq.Fe-CP = ilit.) H- eau(i lit.) dégagent i,5 Idem + eau(51it.) dégagent 2,4 Fe-CP(i éq. Fe^CP— 2lit.) + eau (2llt.) dégagent 1,0 » Un tel dégagement de chaleur par la dilution ne doit pas venir d'une hydratation complémentaire, car la dissolution normale qui dégage encore 2^^^4 correspond, tous calculs faits, à (Fe-CP H- 108 HO) et est ainsi très loin de l'hydrate cristallisé ordinaire (Fe-CP -H 12 HO). » L'explication la plus simple paraît être une décomposition progressive exercée par l'eau sur le chlorure ferrique, qui donnerait alors de l'acide chlorhydrique et de l'oxyde ferrique momentanément soluble. M. Berthe- lot a déjà étudié et interprété cette altération des sels ferriques par l'eau pour des dissolutions plus étendues que celles dont il s'agit ici {Annales de Chimie et de Physique, t. XXX, année 1873). Ce phénomène est beau- coup plus marqué pour le chlorure que pour les autres sels, car, avec le sulfate, j'ai eu seulement : Fe'îOS 3S0'(i éq. Fe^O' = i"') + eau (3'") dégagent. . 0=^', 3 » Les indications du colorimètre concordent avec ces données thermo- chimiques. Si le liquide restait dans le même état lorsqu'on l'amène à un volume double, les épaisseurs devraient être dans le rapport de i à 2 pour une même teinte. Or cela n'est pas. Si, d'après mes observations, faites avec M. Favier, on calcule de proche en proche, en partant du chlorure quadrinormal, la proportion inaltérée, on a approximativement : Dissolutions de l'V Cl'. 4.N(type). 3N. |N. Normale. | N. } N. ,'„- N. Proportion inaltérée. .. . i 0,74 o,5o 0,46 0,37 o,35 0,29 Proportion altérée o 0,26 o,5o o,54 o,63 o,65 0,71 («8, ) » Si l'on reprend ces expériences avec l'acide chlorhydriqiie comme dissolvant au lieii de l'eau, on trouve que le chlorure ferrique prend plus de stabilité. Chlorure altéré d'après le culorimèlre. IJ iN i N Concentralions par rapport au chlorure ferrique normal. i> Je conij)le étendre ces recVierches à d'autres chlorures très avides d'eau. » Dilution (les dissolutions d'oxalate ferrique. —' A froid, l'action est in- signifiante F203,3C-0^(( éq. Fe-0'=: i'") + eau (6''') dégagent. ',28 » J'ai refait l'expérience vers 80° avec une disposition qui peut s'appli- quer à des cas semblables. L'oxalate ferrique et l'eau étaient dans deux tubes concentriques posés dans un étui en cuivre immergé dans un grand bain d'eau de i5'" maintenu à une température bien constante. Un ther- momètre calorimétrique, construit exprès, plongeait dans le liquide inté- rieur. L'équilibre de température étant établi, on cassait le plus petit tube; on constatait une élévation de température de o°2, ce qui, pour l'équation ci-dessus, correspond à environ o'^'','!- » Chaleur de formation de l'oxalate ferrique. — Précipitons par un excès de potasse (/ê = fFe = f28 = 18,7) C=0'/e(/e = 2ii') -h KOll (3*1,22= 4''') dégagent 8C"i,5 » Admettons pour chaleur de formation de l'oxalate de potasse i/î.3 (M. Berthelot); la chaleur de formation de l'oxalate ferrique, à partir de C. H., 1890, !•' Semestre. (T. CWI, N" 17.) I I ■"* ( 882 ) l'oxyde f'errique et de Tacide oxalique, est ainsi i4, 3 — 8, 5 = 5, 8. » Avec des dissolutions six fois plus concentrées, j'ai trouvé 5,4- » Partage de V oxyde ferriqae entre les acides oxalique et chlorhydnque. — Les expériences ont été faites avec les deux systèmes inverses et avec des dilutions différentes. Posons toujours /) I. Ajoutons de l'acide clîlorhydrique à de l'oxalate ferrique : C^O'fe {fe = ^'") + i llCl (i éq. HGl = i»^) dégagent. . o'^"',o5 Idem HCl (1 éq.Ha=i'i') » - qC"', 1 1 )) Ce refroidissement n'est probablement qu'apparent à ceux de la ddu- tion de l'oxalate ferriqlie, qui produit elle-même une petite absorption de chaleur. Cal C=0Ye(/e = 2'") + iHCl(Aéq. HCl = 2'i') dégagent 0,06 Idem + HCI(i éq. HCl — 6'i') « o,i5 Idem -f-2HCl(i éq. HCl = 6'") » 0,38 » II. Avec le système inverse, chlorure ferrique et acide oxalique, le dégagement de chaleur est très marqué : Nombres cumulés. /eCl(/c=i'"-) -^-{G20^H0(iéq.=^'i') dégagent.. . . 0,74 0,74 Liquide jjrécédent -\- \ » » .... o,38 i,i3 Liquide précédent + i » » .... o,3i i,43 /eCI(/e = i'i') +fC^OSIIO (i éq. = iiii) dégagent i.gS » Cette dernière expérience correspond à la formation d'un bioxalale ferrique accusée par une teinte verte. » Avec les dissolutions 6 fois plus étendues : /■eCl(/e = 2'i')+iC^0',H0 (|éq. = 2'") dégagent oC"',5i /fCl(/e=2«')-+- C20SH0(iéq. =6'") » 0^^1,94 » Ou peut donc conclure que Vacide oxalique déplace en très grande partie l'acide clîlorhydrique dans le chlorure ferrique . » ( 8cs:i ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérives du licaréol. Note de M. Pu. Barbikk, présentée par M. Friedel. « Dans une Note précédente ('), j'ai montré que le licaréol pouvait être considéré comme un alcool incomplet; je reviens sur ce sujet pour préciser et compléter ces premiers résultats. » Lorsqu'on mêle des dissolutions acétiques refroidies de licaréol (une molécule) et de brome (deux molécules), il y a combinaison immé- diate sans dégagement d'acide bromhydrique. Le résultat de cette combi- naison est un liquide visqueux, presque incolore, qui donne à l'analyse les chiffres correspondant à la formule C'H'^Br^O : c'est le tétrabro- mure de licaréol. Par ébullition avec de l'oxyde d'argent humide le brome s'élimine aisément, et il est remplacé par le résidu OH. Je reviendrai ulté- rieurement sur ce point. » En répétant l'oxydation du licaréol sur de plus grandes quantités de matières, j'ai réussi à transformer ce corps en un dérivé contenant H^ en moins et possédant, par conséquent, la formule Cl'^H'H^, ainsi que cela résulte de mes analyses. 1) Le corps C'H'^O, que j'appellerai /«carea/, constitue un liquide in- colore, légèrement huileux, d'une odeur citronnée, agréable, toute diffé- rente de celle du licaréol. Il bout vers ii8°-i2o", sous une pression de 20""" et, aux environs de 224"- 226°, avec décomposition, sous la pression ordinaire. » Sa densité à o" est égale à 0,91 19; les indices de réfraction sont : Hr = 1 , 4736, X,. = 645, «6=1.4907. >>i= 452,6 à la température de 17°, 8. » Le iicaréal pur est sans action sur la lumière polarisée; avec le bisul- fite de sodium, il fournit une combinaison cristallisée. Il réduit énergique- ment une dissolution ammoniacale d'azotate d'argent. Traité par l'hypo- bromite de sodium en présence de l'iodure de potassium, il ne donne pas (1) Comptes rendiix, l. CXIV, p. 674; iSg^. ( SS4 ) d'iocloforme. Avec rhydroxvlamiiie, le licaréal fournit une oxime huileuse d'odeur aromatique bouillant vers i5o" en s'altérant légèrement sous une pression de i5™". L'analvse de cette substance conduit à la formule de C'»H"AzO. » Soumise à une ébullition prolongée avec l'anhydride acétique, cette oxime perd une molécule d'eau et se change en nitrile licarique C'"H'^Az, liquide incolore d'une odeur aromatique un peu vireuse, bouillant vers i37°-i38° sous une pression de i5™™. Ce composé, bouilli avec une disso- lution alcoolique concentrée de potasse, dégage de l'ammoniaque et fournil le sel de potassium d'un nouvel acide, l'acide licarique ayant pour formule C'H'^O-, ainsi que cela résulte de l'analyse du sel d'argent et du sel de baryum. » L'acide licarique est un liquide huileux peu soluble dans l'eau, soluble dans l'éther, doué d'une odeur forte et désagréable, donnant un sel de baryum gommeux; le sel d'argent se présente sous la forme d'un précipité blanc peu soluble. Ce même acide se forme également en petite quantité dans l'oxydation du licaréol par le permanganate de potassium en milieu neutre. » Outre le licaréal, l'oxydation du licaréol par le mélange chromique fournit encore de l'acide formique, de l'acide acétique avec une trace d'acide isobutyrique. » Il résulte de ce qui précède : » 1° Que le licaréol est un alcool primaire pouvant être représenté par la formulée» H' ^-CH= OH; M 2° Que le résidu C H' ^ comporte deux liaisons éthyléniques. Ce dernier fait est important, car il montre que le licaréol est un alcool à chaîne ou- verte; il est, en effet, impossible d'exprimer par une formule cyclique le corps C'^fO contenant deux liaisons éthyléniques (' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (a constitution du bleu gallique ou indigo du tannin. Note de M. P. Cazeneuve, présentée par M. Friedel. « Depuis quelques années déjà, MM. Durand et Huguenin préparent une matière colorante qu'ils appellent \ebleu gallique ou indigo du tannin (') Laboratoire de Chimie générale de la Faculté des Sciences de Lyon. ( 885 ) et qui provient de l'action de la nitrosodiméthylaniline sur le produit cris- tallisé résultant de l'action de l'aniline sur le tannin, lequel produit est l'anilide de l'acide gallique, comme nous l'avons exposé dans une Note précédente ('). » Dans un brevet en date du 27 juillet 1889, ces industriels décrivent la préparation de ce bleu gallique de la façon suivante : » On chauffe parties égales de chlorhydrate de nitrosodiméthylaniline et du produit de condensation du tannin avec l'aniline au sein de 10 par- ties d'alcool ou d'autres solvants comme l'acide acétique ou l'eau. On fait bouillir plusieurs heures jusqu'à ce que le dérivé nitrosé ait disparu. On recueille sur un filtre ime matière colorante brillante, vert olive, qu'on lave à l'alcool froid. Cette matière est insoluble dans l'eau et les alcalins, ce qui la distingue de \a gallocyanine et du prune. n Elle est à peine dissoute par les alcalis dilués avec une couleur rouge. L'acide sulfunque concentré la dissout avec une coloration bleu violet; par addition d'eau il se forme un précipité violet foncé. » On peut faire cristalliser la matière insoluble vert olive dans l'aniline ; on obtient un produit d'un reflet cuivré qui donne une solution rouge ce- rise avec l'acide sulfurique concentré. )) Pour obtenir le corps soluble dans l'eau, c'est-à-dire /e bleu gallique soluble utilisable en teinture, il faut chauffer pendant quelque temps 5 parties du précipité vert olive ci-dessus avec 20 parties d'alcool et 20 [)arties d'une solution (4o pour 100) de bisulfite de soude. La matière se sulfoconjugue. » On peut encore sulfoconjuguer le produit au moyen de l'acide sulfu- rique à 24 pour 100. n Le corps sulfoconjugue forme des sels solubles dans l'eau et entre autres un sel ammoniacal utilisable. ■> Il a pour formule, d'après les analyses et son mode de formation, C^''H"Az-0\CI, SO'Na. Il On connaît aujourd'hui la constitution de la gallocyanine obtenue en faisant réagir sur l'acide gallique la nitrosodiméthylaniline. (') Comptes rendus, séance du 27 mars 189!^. ( 886 ) » La gallocyanine esl un oxindophénol correspondant à la formule Az(CIF)2 GO.O- « I>e prune est j'élher méthylique dans le groupe carboxyle, en même lempsque la substance est chlorhydratée. Az(CFP)2.Cl CO.OCH' » Suivant nous, le corps vert olive, d'abord formé insoluble dans l'eau et les alcalis, résultant de l'action de la nitrosodiméthylaniline sur la gal- lanilide, a pour formule Az(CfP)^C CO.AzH.CMP Le corps est (]uinonique comme les indophénols. Sous l'influence du ^ ««7 ) bisulfite de soude, il devient Az(CIP)^Cl OH SO' ^a CO.ÂzU.CMIS » Les deux O quinoniques s'hydrogènent. » Les analyses et les propriétés du corps confirment cette constitution du bleu gallique ou indigo du tannin. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les chloramines . Note de M. A. Bekg, présentée par M. Friedel. « Un Mémoire d'un savant russe, paru dernièrement ('), m'engagea publier des résultats, encore incomplets, que j'ai obtenus dans l'étude des dérivés chlorés des ammoniaques, composés dont je m'occupe depuis plusieurs années. » La méthylchloramine se produit par l'action de l'hypochlorite de soude sur le chlorhydrate de méthylamine. Le corps formé reste en grande partie en dissolution dans le liquide. Lorsqu'on distille, il passe dans hi première portion. C'est un liquide sensiblement incolore, très volatil, d'une odeur extraordinàirement piquante et irritante. Il est assez soluble dans l'eau, qui en dissout environ le dixième de son volume. » La diméthylchloramine s'obtient exactement comme le corps précé- dent. C'est un liquide presque incolore, d'odeur très piquante. Il bout à 46° sous la pression de 765"™. Sa densité à 0° est 0,986. L'eau en dissout environ un huitième de son volume. » Sa solution alcoolique étant additionnée de cyanure de potassium pulvérisé, une vive réaction se produit bientôt, et le liquide peut entrer en ébullition. On achève la réaction au réfrigérant ascendant, on sépare (') Th. Séliwanow, Berichle, t. XXV, ]>. 8622, et t. XXVI, p. 428. ( 888 ) le chlorure de potassium qui sa dépose, on disLillc et l'on recueille ce qui passe après i3o". On ajoute à cette portion de l'acide chlorhydrique étendu de son volume d'eau jusqu'à réaction acide. On épuise le liquide à l'éther, qui laisse, par évaporation de la diméthylcyanamide, liquide so- luble dans l'eau, bouillant à iGS", 5 sous 760"". » Dans la liqueur acide qui a été épuisée à l'éther, la potasse sépare un corps alcalin qui paraît très altérable par les acides, car, après l'avoir de nouveau traité par l'acide chlorhydrique, puis remis en liberté par la po- tasse, j'ai obtenu un corps liquide bouillant vers 168° et dont l'analyse s'accorde avec la formule d'une tétraméthylurée. )) Cette urée paraît provenir de l'hydratation d'une tétraméthylguani- dine formée par l'action de la diméthylcyanamide sur le chlorhydrate de dimétliylamine régénéré du dérivé chloré. » Avec les éthylamines, et opérant de la même façon, j'ai obtenu l'éthyl- chloramine et la diéthvichloramine, dont les propriétés sont analogues à celles des dérivés méthyliques précédents. La diéthvichloramine a été obtenue par M. Séliwanow, en même temps que d'autres dérivés chlorés déjà connus, par l'action de la chlorosnccinimide sur les bases corres- pondantes ou leurs sels. 1) Une nouvelle réaction curieuse de ceschloramines est celle que donne l'iodure de potassium. Elle est surtout apparente avec les termes infé- rieurs, qui sont notablement solubles dans l'eau. Elle consiste dans l'échange du chlore et de l'iode. 1) Une dissolution aqueuse de méthylchloramine étant additionnée d'une dissolution d'iodure de potassium, il se forme, au bout de quelques se- condes, un précipité rouge marron très peu stable, qui parait être la mé- thyliodamine. I^es solutions aqueuses de diméthylchloramine et de pro- pylchloramine se comportent de même. Avec les dérivés dichlorés, ainsi qu'avec les dérivés monochlorés supérieurs, qui sont insolubles dans l'eau, la réaction est moins nette. Toutefois, il j^arait également se faire les dérivés iodés correspondants. » M. Séliwanow, dans son travail cité plus haut, envisage les dérivés chlorés des amides et des aminés comme des amides de l'acide hypochlo- reux. » Pour ce qui concerne ces dernières, dans mon travail sur les dérivés chlorés des amylamines ('), j'ai émis implicitement cette hypothèse, en (') Comptes rendus, l. G.\, p. 862 et Bull. Soc. cltiiii., 3^ série, t. 111, p. 685. ( 889) disant que la réaction des hypochlorites se passait probablement en deux phases avec formation transitoire d'iiypochlorite de base qui se déshydrate de suite. » M. Séliwanow cherche à légitimer cette constitution, en montrant que ces corps distillés avec de l'eau et un acide fournissent de l'acide hypochloreux. Ce fait que je ne nie nullement pour les dérivés chlorés d'amides, que je n'ai pas étudiés, me paraît inexact pour les dérivés chlorés d'aminés. Mes essais ont porté sur l'amyldichloramine et la diamylchlora- mine. En distillant ces corps avec de l'eau et de l'acide acétique ou sulfu- rique, le produit distillé donne, il est vrai, avecl'iodure de potassium, une coloration jaune, mais celle-ci est due à la formation de dérivés iodés cor- respondants, car si l'on agite le liquide avec du benzène, ce dernier se colore en jaune rougeàtre et non en violet, comme il le ferait pour l'iode libre. On observe cependant quelquefois, au début de l'agitation, une teinte violacée extrêmement faible, qui ne permet pas de conclure à la présence de l'acide hypochloreux. De plus, si l'on a soin de laver le liquide distillé avec du benzène, avant d'ajouter l'iodure, de façon à enlever le dérivé chloré en suspension ou en dissolution, on n'a plus de coloration sensible. Je me suis assuré d'ailleurs que le benzène n'enlève pas sensi- blement l'acide hypochloreux à ses solutions aqueuses. )) Quant au dépôt d'iode formé par l'action de l'iodure de potassium en piésence des acides, dépôt invoqué par M. Séliwanow, on peut l'expliquer sans faire intervenir l'acide hypochloreux. En effet, les acides chlorhy- drique, bromhydrique et iodliydrique secs réduisent les dérivés chlorés secs avec formation de chlore, brome ou iode. Dans ce cas, il ne peut y avoir formation d'acide hypochloreux. L'iodure de potassium en présence d'un acide fonctionne comme de l'acide iodhydrique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Bomylates de bromal. Note de M. J. Minguiv, présentée par M. Friedel. « Personne a montré (') que les alcools se combinent au chloral pour former des composés qu'il a appelés alcoolates de chloral. M. Haller (^) a tait voir que les différents bornéols se combinent également au chloral (') Thèse de la Faculté des Sciences de Paris; 1877. (') Comptes rendus, t. CXII, p. i43. C. K., iRg'î, I" Semestre. (T. CWI, N« 17.) I I^ (^9o) pour donner naissance à des composés de constitution chimique iden- tique, mais dont les pouvoirs rotatoires moléculaires varient suivant la classe des camphols entrés en combinaison. » Il était intéressant de rechercher l'influence que pouvait exercer le bromal sur ces mêmes camphols. )) Lesbornéols sur lesquels ont porté nos expériences sont les suivants : » Bornéol droit a; bornéol gauche a; bornéol p ou isocamphol gauche ; bornéol ,S ou isocamphol droit; racémique aa; inactif a p. » Les différents bornylates qui répondent à la formule LBr CH^Q^^,„jj„ ont tous été préparés de la même façon. » A lo^'' de bornéol on ajoute 20^' de bromal. IjC mélange s'échauffe; on achève la réaction en chauffant quelques minutes au bain-marie. La masse solide qui se forme pendant le refroidissement est dissoute dans l'éther. On lave cette solution à l'eau, on la dessèche et on l'abandonne à l'évaporalion spontanée. )) Les bornylates, préparés avec des camphols a, a de pouvoirs rota- toires ±37°,!, sont des corps qui, au toucher, produisent la sensation d'un corps gras. » Avec le toluène comme dissolvant, on obtient des cristaux très nets. -t- — » Le bornylate racémique, provenant d'un bornéol a oc, ne cristallise nettement que dans l'éther de pétrole. )) Voici un Tableau indiquant les constantes physiques de ces trois com- posés : Point Pouvoir rotatoire de fusion. moléculaire. Bornylate de caniphol a.. . 10.5-109 0 Bornylate de camphol a.. . io5-io9 [»]d=— 32,4 ■f — Racéraate a a 79- 83 [«]d= 0 )i Ces pouvoirs rotatoires ont été déterminés en prenant le toluène comme dissolvant; car l'alcool décompose le bornylate et le pouvoir rota- toire devient à peu près égal à celui du bornéol dont on est parti. » Le bornylate de bornéol, dérivé du camphol inactif a p, se présente (891 ) sous la forme d'un liquide visqueux qui se transforme eu une masse buty- reuse incristallisable. Pouvoir rotatoire : f x]„ = — 3°, 4- )) Le bornylate de bromal de l'isocamphol gauche (p) est un liquide vis- queux dont une partie cristallise au bout de quelques jours. » Quand on prend le pouvoir rotatoire de ce produit, fraîchement pré- paré avec un isocamphol [aj^ = — 32", 4, on observe qu'il est de [«], = - 36°, 78. Il semblerait donc qu'une partie seulement du bromal se fût combinée à cet isocamphol, puisque le pouvoir rotatoire moléculaire n'a augmenté que de 4° environ. Mais, si l'on abandonne le mélange à lui-même, on obtient des cristaux fondant à 52''-55°, et dont le pouvoir rotatoire molé- culaire est légèrement supérieur à celui du bornylate de bromal gauche oc. On a, en effet, trouvé [a]D=^ — 53'', 6. D'ailleurs le pouvoir rolatoire mo- léculaire [ocji, = — 3", 4, observé avec le bornylate de bromal, dérivé du bornéol inactif «p, démontre suffisamment que la combinaison du bromal avec l'isocamphol gauche p doit posséder un pouvoir rotatoire moléculaire supérieur à celui de son isomère a. » Toutes ces observations sont donc conformes à celles faites par M. Haller, sur les bornylates de cliloral ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Analyses qualitative et quantitative de la formal- déhyde. Note de M. A. Trillat, présentée par M. Schûtzenberger. « Depuis que la formaldéhyde (ou formol du commerce) a reçu des applications soit comme matière première pour certaines couleurs, soit comme agent antiseptique, on peut avoir intérêt à connaître des méthodes permettant de déceler la présence de ce corps et de le doser dans ses solu- tions. J'ai cherché des méthodes pouvant répondre à ce double but. Les procédés analytiques peuvent se résumer ainsi qu'il suit : (') Travail fait à rinstitul chimique de Nancy (laboraloire de M. llaller). ( «92 ) » Recherche QUALITATIVE. — Lorsque l'on oxyde le tétraméthyldiamido- diphénylméthane : /-C''H"Az(CH'y \C''H*Az(CH')'^ par le bioxyde de plomb et l'acide acétique, il se manifeste une coloration bleue intense résultant de la formation de l'hydrol correspondant. .T'ai utilisé cette réaction pour reconnaître, dans une solution, la présence de la formaldéhydeà l'état libre ou, dans certains cas, à l'état de combinaison. On verse un demi-centimètre cube de diméthylaniline dans la dissolution à essayer et on l'agite vivement après l'avoir acidulée par quelques gouttes d'acide sulfurique. La combinaison entre la diméthylaniline et la formal- déhyde s'effectue facilement eu chauffant le liquide pendant une demi- heure au bain-marie. Après l'avoir rendu alcalin par la soude on le porte à l'ébullition jusqu'à ce que l'odeur de la diméthylaniline ait complètement disparu, puis on le passe à travers un petit filtre en papier. Après lavage, on étale le filtre au fond d'une petite capsule en porcelaine, on l'humecte par de l'acide acétique et l'on y projette une très petite quantité de bioxyde de plomb finement pulvérisé. La coloration bleue de l'hydrol sera l'indice de la présence de l'aldéhyde formique. » Deuxième méthode. — J'ai reconnu que la formation de l'anhydrofor- maldéhydaniline CH'AzrCH^ s'effectuait très facilement lorqu'on faisait agir la formaldéhyde sur l'aniline, non pas en présence des acides comme l'indiquent certains auteurs, mais simplement en solution aqueuse étendue. Cette solution aqueuse d'aniline est obtenue en dissolvant S^"^ d'aniline dans i'" d'eau distillée. Dans un tube à essai, on mélange 20"*= de cette solution avec 20'^'= du liquide à essayer et neutralisé. En présence de l'aldéhyde formique, il se forme après plusieurs heures un nuage blanc très léger. Cette réaction est très sensible ; elle permet de reconnaître la formaldéhyde dans une dissolution au t^^. Dans ce cas, le trouble n'apparaît qu'après plusieurs jours. Cette réaction est commune à l'aldéhyde acétique. » Recherche de la formaldéhyde dans les substances alimentaires. — Les produits liquides, après avoir été décolorés et filtrés, seront soumis à l'une des méthodes précédentes. I^es produits solides seront traités à l'eau chaude afin de dissoudre le trioxyméthylène pouvant provenir de la polymérisation de la formaldéhyde. L'examen microscopique des viandes pourra donner d'utiles indications. » ]/A recherche de la formaldéhvde dans les substances alimentaires ( 893) est souvent impossible parce qu'elle forme avec certains principes orga- niques des combinaisons dont on ne peut la séparer. » Dosage de la. formaldéhyde. — Première méthode. — On a indiqué une méthode pour doser la formaldéhyde consistant à déterminer la quan- tité d'ammoniaque nécessaire pour la transformer en hexaméthylène- amine. Dans cette méthode on ajoute à une solution de formaldéhyde, une quantité connue d'ammoniaque et l'on en titre l'excès par l'acide sulfurique. Ce procédé de dosage est défectueux, d'abord parce que les solutions de formol du commerce ont toujours un certain degré d'acidité et ensuite parce que l'hexaméthylène-amine a une réaction alcaline dont la méthode ne tient pas compte. Pour éviter en partie ces causes d'erreur, je procède de la manière suivante : » On dose préalablement l'acidité d'une quantité connue de la solution au moyen de la soude normale, en se servant de la phtaléine du phénol comme indicateur. M Dans un ballon, on mesure 10*="' de la solution à titrer, on étend à l'eau et l'on ajoute une quantité déterminée d'une solution titrée d'ammo- niaque jusqu'à ce que l'odeur soit franchement ammoniacale. Le contenu du ballon est ensuite soumis à un courant de vapeur d'eau afin d'enlever l'excès d'ammoniaque que l'on recueille dans l'eau et que l'on dose au moyen d'une solution titrée d'acide sulfurique. On aura la quantité d'am- moniaque combinée en retranchant de la quantité totale ajoutée celle qui se trouve en excès dans la partie distillée, et en tenant compte de l'acidité primitive de la solution. L'équation suivante permet de calculer le rapport dans lequel se fait la combinaison : 6CH=0 + 4AzH' = (Cil-)" Az^ + 6H-0. » Dans ce procédé, une petite partie de l'hexaméthylène-amine se trouve entraînée par la distillation. » Seconde méthode. — Dans une dissolution de 3^'' d'aniline dans i''' d'eau, on laisse tomber goutte à goutte, sous bonne agitation, de 1*''= à 4*^*^ de la solution à titrer, selon sa concentration présumée. Il se forme un nuage blanc qui, après plusieurs agitations, finit par se déposer com- plètement. Après quarante-huit heures, on filtre le liquide sur un papier taré et l'on s'assure que les eaux filtrées contiennent un excès d'aniline; on sèche à 4o° et l'on détermine le poids du précipité. La quantité de formaldéhyde correspondante sera donnée par l'équation C«H5AzH=-+-CH»0 = C«H=Az : CH='-f-H^0. ( 894) )j En opérant dans ces conditions, on obtient des résultats rigoureuse- ment comparables, mais l'analyse de l'anhydroformaldéhydaniline ne m'a pas donné des chiffres concordant exactement avec la formule. Toutefois ils s'en rapprochent assez pour conduire à une approximation satisfaisante dans beaucoup de cas ('). » MINÉRALOGIE. — Suf le gisement de dioplase du Congo français. Note de M. Alfred Le Chatelier, présentée par M. Daubrée. « Le gisement de dioptase du Congo français est bien connu des miné- ralogistes, par les beaux échantillons qu'en a rapportés M. Thollon, agent de la colonie, au cours de recherches dont il avait été chargé par l'admi- nistration locale. Dans un voyage récent, j'ai eu occasion de visiter le même gisement, et d'y recueillir quelques roches intéressantes dont la présence n'avait pas encore été signalée sur ce point. » La dioptase provient des mines de cuivre de Mindouli, voisines du poste de Comba, sur la route de Loango à Brazzaville. Ces mines font l'objet d'une exploitation indigène très active. Au nombre de quatre, les centres d'extraction, dont le plus important présente i5o à 200 puits, oc- cupent, pendant la saison sèche, 3oo ou 35o travailleurs. » La partie exploitée du gisement s'étend sur a""" environ, d'un côté à mi-hauteur, de l'autre au sommet d'une chaîne de collines rocheuses, où affleurent presque jusqu'à la ligne de faîte des grès micacés imprégnés de dépôts cuivreux. » C'est principalement le carbonate de cuivre vert ou malachite que les indigènes utilisent pour la fabrication du métal. Ils le prennent à une dizaine de mètres de protondeur, après avoir traversé la couche à dioptase. M La dioptase se trouve en géodes, tantôt dans un grès quartzite, ou tout au moins une roche exclusivement siliceuse (analyse I), tantôt dans une roche cristallisée, qui, au premier aspect, paraît exclusivement quartzeuse, mais qui est, en réalité, constituée, comme le montre l'analyse chimique, par un mélange de quartz, de silicate de zinc manganésifère ou willémite, de carbonates de chaux et de plomb (analyse II). Au voisi- nage de la dioptase, se trouve un silicate de cuivre amorphe, dont la couleur varie du bleu au vert, et dont l'aspect rappelle la chrysocolle, (') Traxail fait au laljoratoirc de M. ScliiUzenberger, au Collège de France. ( 805 ) mais dont la composition est identique à celle de la dioptase. L'analyse chimique indique, en plus, la présence de petites quantités de zinc, plomb et fer (analyse III). Au contact de la roche à willémite, se trouve un carbonate de chaux et manganèse avec mouches de malachite (analyse IV). » A cette roche calcaire paraît se rattacher une terre manganésifère présentant l'aspect de la terre de Sienne, et formant une couche de o"',20 d'épaisseur. Sa composition est assez singtdière, car elle est constituée par moitié d'un sable quartzeux très fin, formé de cristaux de quartz bipy- ramidé et de bioxyde de manganèse, mêlé à des carbonates et des silicates de cuivre et zinc (analyse V). I.e gisement est recouvert par places d'un grès ferrugineux complètement exempt de métaux autres que le fer(*) (analyse Vï). Analyses. II. I. Roche Grés à III. IV. V. VI. quartzite. willémite. Chrysocolle. Calcaire. Afanganèse. Grès. Quartz 97 52,4 » » (rel ^^ Silice combinée » 8,8 27,5 1,2 ( j » Eau » 0,3 II » 12,7 7,2 Acide carbonique » 4i5 " 4ï>2 3,3 » Ox^'de de cuivre » 0,48 47 'i o^^ 16 » ONvde de zinc » 18,6 2,2 » 0,7 » Oxyde de plomb » 6,4 0,7 n 2 » Oxyde de fer 3 1,6 i o,4 4>5 26,7 Oxyde de manganèse .. . » 0,6 » 9 i5,8 » Chaux » 5 2,1 47,6 » » 100 98,68 100,6 99,7 100 98.9 M La dissémination du plomb, du cuivre, du zinc, dans toutes ces roches, indique bien qu'elles font toutes partie du chapeau d'altération d'un même filon qui doit être formé de sulfures de cuivre, plomb, zinc et fer. Mais il m'a été impossible de constater directement l'existence de ce filon. Les puits indigènes qu'il faudrait approfondir pour l'atteindre étaient envasés par les pluies lors de mon passage. » Toutefois, les indigènes m'ont remis un échantillon de sulfure de cuivre, provenant suivant leurs dires d'une mine située à environ loo""" nord-ouest de Mindouli, c'est-à-dire à la même distance que la mine de (') Les analyses ont été faites à l'École des Mines. (896) Mboko-Songho, située à une centaine de kilomètres sud-ouest, qui a été reconnue en 1887 par M. Dupont, directeur du Muséum de Bruxelles. Ce minerai peut se trouver en têtede filon. C'est du sulfure de cuivre ou chal- cosine, à peu près pur, à peine arsenical, et un peu argentifère. Sa"com- position est la suivante : Cuivre. . . 68 Soufre 20,8 Pb 1,5 Fe^O' 3 Gangue 4 Arsenic 0,27 Argent o,o3 Eau, oxygène et CO^ 2,4 I 00 , 00 MINÉRALOGIE. — Sur une enclave feldspathique zirconifère de la roche basal- tique dupuy de Montaudou, près de Royal. Note de M. Ferdinand Gon- NARD, présentée par M. Fouqué. « L'exploitation d'une carrière, ouverte depuis quelques années, pour l'entretien de la route, sur le flanc sud du puy de Montaudou, près de Royat, a attiré l'attention des minéralogistes et des géologues. » En 1890, M. Jannetta/ a publié (^Bulletin de ta Société française de Mi- néralogie, n° 9, p. 372) une étude intitulée : Sur le feldspath orthose des basaltes de Royat. » M. Alfred Lacroix, de son côté, a fait l'examen des enclaves que l'on trouve dans la lave de Montaudou (^Bulletin de la Société française de Mi- néralogie, n° 8, p. 321 ; 1891), et y a signalé diverses formes de calcite, une dolomie ferrifère et deux zéolites, la christianite et la mésotype. » Enfin, dans le compte rendu d'une excursion faite par la Société géo- logique, le i/j septembre 1891, M. Michel Lévy, à propos du basalte de Montaudou, qu'il considère comme une limburgite vitreuse, ajoute la Note que voici : M. Jannetlaz a étudié dans ce basalte des fragments d' orthose cer- tainement arrachés aux arkoses encaissantes. » J'ai, à ce sujet {Bulletin de la Société française de Minéralogie, p. 276; 1891), présenté quelques observations concernant à la fois le travail de M. Janneltaz et la Noie de M. Michel Lévv. («97 ) » Je ne pensais pas que Je feldspath sodo-potassique de M. Jannettaz enclavé dans le brouillage basaltique ou le basalte franc de Montaudou provînt des arkoses de la région, dont le puy de Chàteix, très voisin, nous fournit le type. » Je résolus donc de poursuivre mes recherches à ce sujet, et je priai mes correspondants de Clermont de me recueillir de ces enclaves feldspa- thiquesà Montaudou et de me les adresser. Or j'ai reçu récemment de l'un d'eux, M. Demarty, jeune minéralogiste très zélé, entre autres échantillons, une enclave remarquable, dont l'examen me semble élucider la question de l'origine de ces feldspaths si intéressants. )) Le feldspath de cette enclave renferme, soit dans sa masse, soit au voisinage, dans le brouillage basaltique qui l'entoure, plusieurs très beaux zircons, d'un rouge hyacinthe, rappelant ceux si connus du Rioupezzouliou, près du Puy. » C'est là le premier exemple indiscutable de l'existence du zircon dans sa gangue originaire que l'on puisse citer pour le Puy-de-Dôme, en dehors des enclaves du Capucin; car les zircons dont fait mention l^ecoq aux environs d'Ariane ou de la Chaise-Dieu sont simplement des grenats. » Le nodule feldspathique en question, à stries fines, a environ 4"" de diamètre ; le contour en est arrondi par suite d'une fusion superficielle très légère. Les zircons inclus, soit dans ce feldspath, soit dans la roche primi- tive modifiée, ont des faces planes très nettes et des arêtes vives, alors que ceux d'Expailly, isolés ou inclus dans le basalte, sont arrondis et portent les marques visibles d'un commencement de fusion. L'un de ces zircons, qui a 4™°*) 5 de long sur i™™, 5 de large, offre la combinaison mb' ; un autre, de dimensions un peu moindres, mb'a-. Les zircons d'Expailly sont caractérisés par le développement des faces h' et la petitesse des faces m. Mais, quoi qu'il en soit de ces différences légères, il y a une similitude de faciès frappante entre les cristaux de ces gisements. » Maintenant, quelle est la roche qui renfermait ces zircons, et qui, en même temps, pouvait fournir ces grands cristaux d'orthose (j'enai qui me- surent plus de 7*^" de long sur S*^"" environ de large, et ce ne sont que des fragments!) et d'oligoclase finement striée (j'en ai de 3*^™ à 4""" de large) que le basalte englobe? Ce n'est évidemment ni l'arkose du puy de Chà- teix, ni le granit de la vallée de Royat. » Je ne la trouve que dans le magnifique granit porphyroïde de la Mar- geride, à grands cristaux d'orthose (ils atteignent lo*^™) et d'oligoclase, si riche en apatite et en zircons inclus dans le feldspath. C'est elle qui proba- C.K., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N" 17.) I'7 ( «9^ ) blement, de même qu'aux environs du Puy, doit être le substratum, peut- être immédiat, à coup sûr peu distant dans la profondeur, de l'appareil volcanique de Montaudoii, de Gravenoire et de Charade. Je dis « peut-être « immédiat » à cause de la très faible altération superficielle des feldspaths de Montaudou, et de la netteté, de la fraîcheur, des faces et des arêtes des zircons qui y sont inclus. On ne saurait, en effet, admettre un long séjour de ces minéraux dans un bain de basalte, sans là disparition à peu près complète de l'élément feldspathique et la fusion partielle des zircons. Le parcours de la lave dans la cheminée volcanique ne semble pas, par consé- quent, avoir été bien considérable à Montaudou; ou, ce qui revient au même, comme effets produits, ce n'est qu'en approchant de la surface que la lave aurait rencontré et englobé des fragments du granit zirconifère, alors qu'elle était déjà en partie refroidie. i> Au Puy, la température du basalte ou la durée de l'immersion semblent avoir été plus considérables; car les zircons sont ou isolés dans les sables détritiques avec quelques rares cristaux de saphir et de grenat. Et ce n'est qu'exceptionnellement que ces minéraux dans leur gangue ont été signalés dans la lave soit par Louis Pascal, en i843, au Croustez, à Denise, etc., soit tout récemment par M. Alfred Lacroix, dont le beau Mémoire a été couronné par l'Institut en 1892. » MINÉRALOGIE. — Sur une espèce minérale nouvelle découverte dans le gise- ment de cuivre du Boleo{Basse-CalifoTni.e, Mexique) . Note de M . E. C umenge , présentée par M. Mallard. « Le grand gisement de cuivre du Boleo (Basse-Californie), exploité depuis six ans sur une vaste échelle par une Compagnie française, a déjà fourni, en dehors des minerais ordinaires de cuivre qui le constituent, une curieuse espèce minérale, la Boléite, étudiée par MM. Mallard et Cumenge, et présentée à l'Académie en 1891. » Une nouvelle espèce minérale cristallisée, comprenant, ainsi que la boléite, le cuivre, le plomb et le chlore comme éléments principaux, mais différente de la boléite sous le rapport de la composition chimique et de la forme cristalline, vient d'être découverte par moi dans la ré- gion exploitée par le puits qui porte mon nom dans la vallée de la Soledad. » Cette espèce minérale se présente sous forme de petits cristaux ( 899 ) bleus parfaitement définis , disséminés dans une gangue d'argile blanche éruptive appelée Jaboncillo dans le pays. Cette argile se délite facilement dans l'eau, et laisse, par simple débourbage, les cristaux isolés. » Ces cristaux se distinguent nettement, par leur forme et par leur couleur, des cristaux blancs d'anglésite, des cristaux cubiques bleus de boléite, des petites masses aciculaires et mamelonnées vertes d'atacamite qui sont disséminés, comme eux, dans la masse de jaboncillo. )) Leur couleur bleue est plus violacée que celle de la boléite, leur translucidité est plus grande et leur éclat plus vif. » Jusqu'à présent il n'a été trouvé que des cristaux ayant de 2°"" à 7™™ dans leur plus grande dimension, comme les cristaux de boléite trouvés dans le même endroit. La boléite ayant offert des cubes de 10™™ à i5°"° de côté dans une région plus éloignée, il est possible que l'on découvre ultérieurement des cristaux plus volumineux de la nouvelle substance. » La densité est de 4.675, tandis que celle de la boléite est de 5, 08, circonstance toute naturelle puisque cette dernière contient une forte proportion d'argent (8 pour 100 environ), tandis que le métal précieux n'existe qu'à l'état de traces dans le nouveau minéral. )) Sa dureté n'est guère supérieure à celle de la calcite. » Chauffée au tube de verre et à la lampe, elle fond en une masse noire laissant dégager de l'eau et des vapeurs légèrement acides. » La composition de la nouvelle substance, en laissant de côté les traces de chlorure d'argent existant occasionnellement dans la matière, corres- pond très exactement à la formule PbCI=.CuO + 2H-0. Analyse ( '). Calcul. Plomb 52,99 52,63 Cuivre i5,2o 16,12 Chlore 18,53 i8,o3 Eau 9jOo 9>i5 Argent o, i5 Oxygène. . . 4i07 Oxygène (par clin. ) . . 4)ï3 » ioo,oo 100,00 » La formule qui représente la composition de la boléite est PbCl^CuO -h H-O -i-iAgCl. (') L'analvse a été faite par M. Fouimenl, cliiiniste au Boleo. ( 900 ) » Le métal précieux, au lieu de former un élément constitutif, comme dans la boléite, n'existe qu'à l'état de traces de chlorure d'argent entraî- nées dans la cristallisation de la nouvelle substance au sein du magma complexe d'où sont dérivés les divers cristaux que l'on rencontre simulta- nément dans la même gangue. Ces cristaux sont, par ordre d'abondance : la boléite, l'anglésite, l'atacamite, le gypse cristallin. )) La boléite paraît avoir concentré dans sa formation la presque totalité du métal précieux préexistant, puisque l'anglésite est encore moins argenti- fère que le nouveau minéral, et puisque l'atacamite et le gypse sont, comme la gangue elle-même, absolument privés d'argent. » La forme cristalline du nouveau minéral appartient, selon toute vrai- semblance, au système orthorhombique, tandis que la boléite appartient au système cubique. L'étude complète de cette forme cristalline sera faite ul- térieurement. » GÉOLOGIE. — Sur les roches de la série porphyrique clans les Alpes françaises. Note de M. P. Termier, présentée par M. Mallard. « J'ai signalé dans ma précédente Communication (') l'existence dans les Alpes françaises d'importantes venues de niicrogranulites et d'ortho- phyres. A ce sujet, rappelant les découvertes antérieures, j'ai indiqué la série d'éruptions suivantes pour la période que l'on peut appeler hercy- nienne, allant du Carbonifère au Trias. HouiJler Porphyrites, puis orthophyres, puis niicrogranulites Permien Nouvelle venue àe porphyrites Trias supérieur. Mélaphyres » L'âge des microgranulites n'est point encore connu d'une façon cer- taine. J'incline à croire, par assimilation à la série contemporaine du Pla- teau central, qu'elles sont postérieures aux orthophyres. Depuis ma der- nière Communication, M. Rilian a signalé une roche éruptive du mont Thabor, dont l'âge est le houiller inférieur. Cette roche est une microgra- nulite à amphibole passant à l'orthophyre : elle semble former un inter- médiaire naturel entre les microgranulites du type Lautaret et les ortho- phyres francs du type Grandes-Rousses. (') Comptes rendus, l. CXV, p. 971 (28 novembre 1892). ( 90I ) » De ces diverses venues, la plus importante semble avoir été celle des orthophyres. Dans le synclinal houilier qui longe immédiatement à l'est la crête cristallophyllienne des Grandes-Rousses, du Freney à Saint-Sorlin- d'Arves, sur une longueur de ao"*™, les volcans orthophyriques étaient presque jointifs et entassaient d'énormes coulées de laves ou de tufs. Aux environs du col de la Croix-de-Fer, l'épaisseur totale des nappes éruptives dépasse certainement looo™. Dans le synclinal houilier, situé à l'ouest de la même crête, on ne trouve aucun témoin d'épanchement orthophyrique. Les volcans s'alignaient donc sur une étroite bande exactement parallèle aux plis de la chaîne récemment formée (chaîne hercynienne). » Les microgranulites franches ne sont connues jusqu'ici que dans le massif de Combeynot, près du col du Lautaret. Peut-être fa ut- il y ratta- cher les pointements qualifiés euritiques par divers géologues et signalés dans le houilier du Briançonnais. En tout cas, la venue des microgranu- lites ne paraît pas pouvoir se mesurer, comme importance, avec celle des orthophyres. » Les porphyrites antérieures aux orthophyres n'ont encore apparu qu'en galets dans ces dernières roches. Celles du Permien sont rares dans les Alpes du Dauphiné; mais il est probable qu'elles ont formé de grands épanchements dans le terrain permien du massif de la Vanoise. Ainsi s'ex- pliqueraient et l'épaisseur anormale de ce terrain et sa richesse en alcalis et en magnésie. Malheureusement, les dépôts de cette région de la Savoie ont subi, par suite des influences dynamiques, un tel métamorj)hisme, qu'il est presque partout impossible de deviner la nature originelle des assises. » Les mélaphyres apparaissent en coulées à la partie supérieure du Trias, d'une façon à peu près constante, à l'ouest et surtout au sud-ouest du massif du Pelvoux. Ils deviennent rares au nord de ce massif. Lory les a pourtant justement signalés sur le versant sud du pic des Trois-Évêchés, près du Villar-d'Arène. Il semble n'y avoir partout qu'une seule coulée mélaphyrique. Son épaisseur, qui est généralement inférieure à 20™ dans les régions du Bourg-d'Oisans, de Vizille, de La Mure, atteint fréquem- ment 100™ aux environs de La Salette. Au col d'Hurtières, près de Val- bonnais, la coulée, où alternent la roche franche, les scories et les tufs, n'a pas moins de 200™ de puissance. » Voici, sur ces diverses roches, quelques indications minéràlogiques et chimiques. On verra combien sont distinctes les quatre familles aux- quelles nous les avons rapportées. Les analyses chimiques ont été faites 99.7' ( 902 ) avec beaucoup de soin au Bureau d'Essais de l'École des Mines de Saint- Étienne par M. Fabre, préparateur, sous la direction de M. Lebreton. » A. MiCROGRANUUTE. — Composition minéralogique (') : » 1. Apatite, zircon, mica noir, oligoclase, anorthose, orlhose, quartz; » 11. Microgianulite très quartzeuse. » Composition chimique (échantillon provenant du Lautaret) : SiO^ 75' > A1=0' i3,-2 Fe^O^ 2,6 CaO 0,33 MgO traces K=0 3,55 Na^O 4,46 Perte au rouge o,47 » B. Orthophyres. — Composition minéralogique (^) : » I. Apatite, zircon, mica noir, amphibole (rare), oligoclase, ortliose, très peu de labrador, quartz rare; )) II. Microlites d'orthose, plus rarement d'oligoclase, peu de quartz. » Composition chimique (8 échantillons provenant de divers volcans du synclinal liouiller à l'est des Grandes-Rousses) : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. SiO- 62,06 61,07 59,5 66,04 66,3 62,3 62,3 67,5 Al^O^ i3,7 11,80 11,8 i3,3 i5,3 15,7 i4,i i4,5 Fe^O^ 8,9 i3,i i3,i 8,4 5,4 6,7 8,2 7,0 CaO i,o5 1,99 3,2 1,6 0,9 2,1 1,3 1,1 MgO 1,4 1,90 2,7 2,2 2,6 3,1 3,4 2,3 H-0 6,0 5,5o 4^32 4,7 4,6 4,21 3,5 3,38 Ma^O 5,19 2,80 3,96 3,4 2,8 3,77 4,4 3,38 Perte au rouge ' i,4i 1,60 i,55 1,1 1,2 i,3 2,2 1,6 99>7' 99.76 99, i3 100,74 99>' 99,18 99,4 100,76 » C. PoRPHYRiTES. • — Composition minéralogique : » I. Magnétite, augite, feldspaths toujours kaolinisés (orthose); » II. Magma peu iluidal, parfois ophitique, de labrador ou d'oligoclase et de hornblende brune, mica noir rare. Parfois un peu de quartz. Certaines variétés pré- sentent des feldspaths arborisés ; quelques-unes sont même franchement sphérolithiques (col du Sellar). (') Comptes rendus, t. CXV, p. 972-973. (-)/6jrf., t. CXV, p. 972-973. ( 9o'^ ) » Composition chimique (4 échantillons provenant du massif du Pelvoux, le der- nier provenant d'un galet dans l'orthophyre des Grandes-Rousses) : 1. 2. 3. 4. 5. SiO^ 3o,7 48,7 52,8 5o,7 63,4 A1>0» i8,8 17,2 19,8 16,8 17,9 Fe^'O' 8,8 8,2 11,9 i5,5 8,4 CaO 5,3 5,8 0,95 2,9 1,02 MgO 8,6 8,5 5,3 5,5 i,4 K^O o,83 3,7 2,7 2,3i 4,2 Na^O 2,8 i,o3 3,54 3,78 3,96 Perte au rouge... 3,56 7 3,i 2,85 0,72 99,39 100,1 3 100,09 100,34 101,00 M D. Mélaphyres. — Composition minéralogique : » I. Magnétite et oligisle, olivine altérée, rares feldspalhs. » II. Magma d'oligoclase, très peu de labrador, augite. M Composition chimique (4 échantillons provenant de la région du Valjouffrey) : 1. 2. 3. 4. SiO^ 48,6 5o,8 45,6 46,1 AFO' 16,5 18,7 i3,4 18,3 Fe'O» 10,6 11,4 21 16,3 CaO 4,1 3,83 2,7 1,8 MgO 9,4 3,4 6,8 6,7 H-0 o,52 0,96 0,63 0,93 Na^O 5,47 6,2 4,84 4,61 Perte au rouge 3,96 4,7 4,9 4,56 99, ïâ 99,99 99,87 99'3 » La forte teneur en soude, due à la présence presque exclusive de l'oligoclase, est tout à fait caractéristique de ces dernières roches. Peu de mélaphyres méritent à ce point l'épithète andésitique. » GÉOLOGIE. — Sur la découverte du carbonifère marin dans la vallée de Saint-Amarin {Haute- Alsace) . Note de M. Mathieu Mieg, présentée par M. Daubrée. « En dehors de quelques encrines mentionnées par Voltz et par Jourdan à Moosch et à Thann, aucun indice sérieux de carbonifère marin n'avait encore été reconnu dans la vallée de Saint-Amarin. Nous venons de décou- vrir dans cette vallée un gisement avec fossiles marins, qui comble cette lacune; il est situé à droite de la voie du chemin de fer, à 6™ environ de la sortie du deuxième tunnel en aval de la gare deWiller, dans la direction ( 9o4 ) de Bitschwiller. Les schistes fossilifères en stratification concordante avec les porphyres labradoriques, entre lesquels ils sont intercalés, plongent d'environ 5o° S.-O. avec une direction S.-E. — N.-O. » La coupe dans la direclion de Bitschwiller est la suivante : » 1° Porphyre labradorique du Stimpfelrain dans lequel sont creusés les deux tunnels. » 2° Schistes avec fossiles marins et traces de plantes en partie gréseux et micacés, en partie métamorphiques, o™,55 environ. » 3° Schistes gréseux, avec traces de plantes, en partie métamorphiques, 2"", lo. » 4° Partie recouverte par la végétation, 2™ environ. » 5° Porphyre labradorique grisâtre en partie altéré, à grands cristaux d'augite, o^jSS environ. » La faune marine des schistes de Willer, quoique beaucoup moins riche, rappelle un peu celle de la ferme Boutique et de Bourbach-le-Haut. Ainsi que les faunes des autres gisements de carbonifère marin connus en Haute-Alsace, elle renferme des espèces appartenant à l'horizon de Visé, dont les principales sont : Goiiiatites sphœ- ricus Mart. Raphistoma junior de Kon. Euomphalus pentagonalis? Phill. Eutalis ingens? de Kon. Eutalis acumen/' de Kon. Produclus semireliculatus Mart. Avi- culopecten vois. Ae spinulosus WCoy, Aviculopecten Knockoniensis? M'Coy, Avi- culopecten Soiverbyi? M.'Coy, Modiola vois, de ungaloba M'Coy, Mytihis sp., Car- diomorpha, sp. » De petits filons quartzeux capillaires remplissent les fentes des schistes fossilifères, et le maximum de l'action métamorphisante des eaux sili- ceuses paraît s'être exercé dans le voisinage des porphyres labradoriques avec lesquels ils ont été ployés et redressés. Ces porphyres constituent la masse principale de la colline du Stimpfelrain; leurs joints et leurs sur- faces de glissement sont couverts d'un fort enduit brillant de matières serpentineuses et chloriteuses, avec nombreuses exsudations de calcite, pyrite de fer, etc. » La relation des schistes carbonifères marins de Willer avec les schistes et la grauwacke bleue à plantes du Culm n'est pas visible du côté de Bitsch- willer, mais en face de la colline du Stimpfelrain, sur le (lanc droit du vallon qui mène à la ferme de l'Altrain, se rencontrent, après un petit affleurement de grauwacke métamorphique, des schistes noirs, avec traces de plantes peu abondantes, dont le plongement 83" N.-O. est inverse de celui des schistes fossiles marins de Willer et indique un pli anticlinal. Ces schistes, déjà signalés par M. G. Meyer ('), se poursuivent avec alter- (') Beitrag zur Kentniss des Culm in den Sudlichen Vogesen {Abb. z. geol. Specialkarle von E.-L., Band III, Heft 7). ( o^s ) nance de minces couches de grauwacke sur environ trois quarts de kilo- mètre, dans une direction N.-O., entre Willer et Moosch ; puis une importante masse de grauwacke bleue à plantes de Culm, exploitée dans une carrière, leur succède. L'étude du gisement carbonifère marin de Willer confirme les faits constatés précédemment avec notre collabora- teur le D' Bleicher, pour la grauwacke carbonifère de la Haute-Alsace; c'esl-à-dire que les plis, passages latéraux d'une roche à une autre dans un même niveau géologique, ne permettent pas encore d'établir des divi- sions bien nettes dans ces puissants massifs, en dehors des groupes riches en fossiles végétaux et animaux. » GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — Conditions biologiques de la végétation lacustre. Note de M. Ant. Magnix, présentée par M. Duchartre. « Dans une Note antérieure ('), j'ai donné un premier résumé de mes recherches sur la végétation des lacs du Jura; je le complète aujourd'luii en examinant particulièrement les conditions biologiques qui règlent la distribution de la végétation lacustre. I. La llore lacustre comprend : i" Une llore litlorcde, disposée en zones de végéta- tion distinctes, qui se succèdent en allant des bords au milieu et que je propose d'ap- peler, d'après les plantes les plus caractéristiques : A, la Cariçaie (Caricelum); B, la Phragmitaie et G, la Scirpaie, ceinture littorale des plantes dressées hors de l'eau, s'étendant jusqu'à la profondeur de 2" ou 3™; D, la Nupliaraie, plantes à feuilles nageantes, occupant le bord de la Beine, par 3" à 5"" de profondeur; M, la Potamogé- tonaie, végétaux submergés ou flottants, descendant les pentes du Mont jusqu'à 6" ou 8™; F, les plantes de fond {Chara, etc.), tapissant le lac jusqu'à la profondeur de 8'" à 12™; 2° Une tlore profonde, succédant à la précédente, au-dessous de 12"", quelque- fois, à partir de 6'°, et qui n'est composée que de niicrophjtes; 3" Une i\ore pélagique représentée par les Utricularia et les Ceratophyllum, plantes hibernant au fond de l'eau, mais venant végéter à la surface et, accidentellement, par des fragments déta- chés de Myriophylluin et de Potamogeton formant des masses vivantes, libres^ flottantes à la surface, comparables aux Sargasses de l'Ocoan. « II. Cette distribution en zones de végétation et les limites d'extension en profondeur que je viens d'indiquer s'observent avec cette netteté, seu- lement dans les lacs soumis à l'érosion; elles subissent des modifications (') Comptes rendus, 10 octolire 1892; depuis lors, j'ai porté le nombre des lacs explorés de 5- à G2. C. K., i.s,j3. I" Semeslre. (T. CXVI. .N" 17.) ' I ^'^ ( 9o6 ) notables suivant que les bords restent abrupts (lacs des tourbières) ou accores (bords rocheux), etc.; elles sont déterminées par l'organisation même de la plante, parles variations physiques du milieu dues à la pro- fondeur, enfin par la concurrence vitale. » Cette dernière cause se manifeste notamment par la présence des plantes des zones profondes (Nuphar, Potamogelon, etc.) près des bords, sous o",5o d'eau, lorsque ces bords ne sont pas envahis par les plantes sociales de la ceinture littorale (^Phragmites, Scirpiis, etc.). » m. Les plantes lacustres sont, en effet, pour la plupart, très enva- hissantes; sur les quarante Phanérogames dont se compose la flore des lacs, trente-une sont pourvues de rhizomes et peuvent s'étendre sur de grandes surfaces, mais à des profondeurs variables, suivant la nature des tiges, pétioles et pédoncules que ces rhizomes produisent et suivant leur adaptation aux modifications que la profondeur détermine dans le milieu lacustre. » Les rhizomes donnent, en efTel, naissance : i" cliez les Phragmites,Scirpus, etc., à des tiges annuelles, rigides, organisées pour Ja vie aérienne ou aquatique, mais dont Télongation, et par suite la profondeur du rhizome, est limitée par la durée de la pé- riode de végétation; 2° chez les Potamogelon. Nuphar. etc., à des tiges, des pédon- cules, des pétioles grêles, flexibles, susceptibles de s'allonger beaucoup pour porter les appareils assimilateurs et reproducteurs à la surface ou près de la surface, et dont les rhizomes peuvent, par conséquent, se développer à une profondeur plus consi- dérable. » lA'. Parmi les modifications du milieu aquatique dues à la profon- deur, je crois devoir, en m'appuyant sur les expériences de M. Regnard et les recherches de M. Devaux, laisser de côté les variations de la pression; elles ne paraissent pas avoir d'influence sur la dispersion des plantes lacustres, du moins dans les faibles limites où elles s'exercent (2 atmo- sphères). » Il n'en est pas de même pour V absorption des radiations lumineuses et chimiques; la diminution progressive de V assimilation avec la profon- deur, qui en est la conséquence, et qui se manifeste déjà à la profondeur de 2™, le ralentissement considérable de cette fonction sous 8'" ou lo" d'eau, du moins chez les A^égétaux verts, sont des données expérimentales (Rpgnard) qui concordent bien avec mes observations dans les lacs du .Iiira : les végétaux de fonds y sont, en effet, surtout abondants entre 3" et 5"", et jamais je n'ai observé de macrophvtes au-dessous de 12™. » V. La température a aussi une influence considérable; c'est elle, du ( 907 ) reste, « qui règle la distribution de la vie dans les eaux » et l'action retar- datrice des basses températures sur les mouvements du protoplasme, la respiration, l'assimilation, la croissance, est prouvée par de nombreuses expériences; or, les observations que nous avons faites, M. Delebecque et moi, dans un assez grand nombre de lacs du Jura, nous ont donné ce résultat intéressant que, dans la saison chaude et pendant le jour, la tem- pérature varie peu de la surface à 5™ (ou 8™) de profondeur environ, mais subit une diminution rapide de 5'" à lo"" et de 10" à iS™; ainsi qu'on l'a vu plus haut, c'est précisément entre lo" et lo"" que j'ai observé la limite extrême de la végétation macrophytique, et c'est entre 5™ et 10'" que les Phanérogames s'arrêtent ordinairement. Bien que nous n'ayons pas de données sur les variations de la température dans le sol même qui entoure les rhizomes et dans la lame d'eau située à son voisinage; cependant, en considérant l'abaissement de température qui se produit dans les couches comprises entre 5°* et i5", descendant à 8" et 7°, en été et pendant le jour, probablement à un degré moindre encore au printemps et au début de la période de végétation ; on peut admettre que ces températures rela- tivement basses arrêtent ou du moins retardent le développement des organes et contribuent ainsi à déterminer la limite inférieure des macro- phytes aux profondeurs que j'ai trouvées dans l'ensemble des lacs du Jura, c'est-à-dire à 6"- 8"" pour les Phanérogames et à 12'" pour les plantes infé- rieures (Mousses, Characées) moins exigeantes au point de vue de la quan- tité des radiations lumineuses, chimiques et calorifiques qui leur sont nécessaires. La comparaison des lacs des tourbières et des lacs profonds apporte une nouvelle preuve à l'influence de la température : dans les premiers, dont le fond est sombre, la coloration brune, la température plus élevée (j'ai trouvé parfois 17° à 10™ de profondeur), la végétation phanérogamique peut descendre jusqu'à 11™, tandis qu'elle s'arrête ordi- nairement à 6™ dans les lacs profonds où le refroidissement des couches est plus rapide. » PISCICULTURE. — Acclimatalion en France de nouveaux Salmonidés. Note de M. Daguin, présentée par M. Blanchard. « Pour l'alimentation du canal de la Marne à la Saône, on a créé plu- sieurs réservoirs en Haute-Marne. Le plus important, celui de la Liez, obtenu par le barrage d'une vallée au fond de laquelle coule le ruisseau de la Liez, est situé sous Langres. Il mesure environ iq""" de tour; la sur- ( 9o« ) face en eau est de 292 hectares, dans plus de moitié desquels la protondeur varie de 10™ à rS™. » En janvier 1B91 , la Société des chasses et pêches de ce réservoir pro- jeta dans cette masse d'eau 4oo alevins de Saumon Quinnat, provenant de l'aquarium duTrocadéro : ils mesuraient alors six centimètres. Des alevins d'autres espèces y étaient déjà. » En octobre de la même année, trois Quinnats furent péchés, on les rejeta à leau : la longueur était de seize centimètres. En avril 1892, on en prit un qui, de même, fut rejeté : sa longueur atteignait trente-cinq centi- mètres. Quelques mois pins tard, deux autres furent pris, non plus dans le réservoir, 'mais dans les écluses du canal, à la hauteur de la gare de Langrcs. Ces deux poissons Amenaient évidemment du réservoir, d'où ils avaient dû être entraînés par le courant du déversoir. On peut croire facilement que d'autres ont, de même, gagné le canal et qu'on s'en aper- cevra tôt ou tard . » Enfin, dans les derniers mois de 1892, sept Saumons ont été pris dans le réservoir; l'un^d'eux, le plus gros, pesait cinq mille cent grammes. » C'est donc une croissance de deux mille cinq cents grammes par an 1 Tout rapide qu'est ordinairement le développement du Quinnat, celui-ci n'est-il pas merveilleux? Vers la fin de novembre dernier, des braconniers de pêche, malheureusement , ont pris quelques Quinnats dans les ruisseaux qui aboutissent dans le réservoir. Je dis et je souligne « malheureuse- » ment », parce que c'était, à mon avis, pour frayer mxe ces poissons .(vaient abandonné les eaux profondes du réservoir et remonté les ruis- seaux d'alimentation. Aussitôt ces captures connues, des mesures furent prises pour en empêcher le renouvellement : des gardes supplémentaires furent instituées; des tournées de nuit furent organisées; et, mieux encore, d'accord avec les ingénieurs de l'État, la Société des chasses et pêches fit établir^sur les ruisseaux des grilles de protection. Ainsi, l'on peut espérer que désormais l'alevinage pourra s'effectuer sans encombre; et par là .on peut prévoir le jour où les cours d'eau de la région seront peuplés de Quinnats, grâce aux alevins qui, par le courant du déversoir, auront été en- traînés dans le canal et dans la Marne. Somme toute, c'est à la nature à peu près seule que l'on devra cette merveilleuse conquête du Quinnat, pour- suivie à si grands frais et depuis si longtemps, mais en vain, dans les labo- ratoires et établissements piscicoles. Dans le réservoir de la Liez, en effet, le rôle de l'homme s'est borné à semer le poisson; le terrain était propice : de là le succès. ( 9<".) ' » Voilà une leçon pratique que doivent méditer les pisciculteurs. ) Dans les derniers mois de 1891, j'ai publié dans la Revue agricole de la Haute-Marne une Note sur un Poisson qui, jusqu'alors inconnu en France, venait d'être découvert dans le réservoir de la Liez. » M. Jousset de Bellesme consulté reconnut dans ce Poisson le Core- gonus clupeoides, Lac, espèce qui est localisée dans les lacs de l'Angleterre et de l'Ecosse, particulièrement dans le lac Lhomond. » Comment expliquer la présence de ce Corégone dans le réservoir de la Liez? On ne peut pas, je ne dirai pas admettre, mais seulement sup- poser que ce Poisson, passant des lacs dans la mer, ait traversé celle-ci jusqu'au Havre, remonté la Seine, puis la Marne, et soit parvenu ainsi jusqu'à Langres; non seulement celle migration est inadmissible en elle- même, mais encore il faudrait que le Poisson, pour pénétrer dans le réser- voir, fût arrivé au déversoir au moment précis de son ouverture. » Autre est donc la cause de la présence du C. clupeoides dans le réservoir de la Liez. Serait-ce que des oiseaux d'eau, Goélands, Mouettes, Hiron- delles de mer et même Canards, venant des lacs d'Ecosse, auraient apporté dans le réservoir langrois du frai fécondé du Corégone, collé soit aux mem- branes de leurs pattes, soit aux lamelles de leur hec, frai qui, éclosant par la suite, aurait donné naissance aux spécimens capturés? Certes, de nom- breuses espèces d'oiseaux d'eau migrateurs et excellents voiliers fréquen- tent les réservoirs de la Liez; les uns, et c'est le plus grand nombre, ve- nant en passage chaque année, les autres apparaissant accidentellement à la suite des tempêtes. Mais il est à peu près certain qu'ils n'ont point été les agents de transport du Corégone; les œufs de ce Poisson, comme ceux de tout Salmonide, sont libres et non agglutinés; il y en aurait donc fort peu qui pussent être enlevés ainsi et transportés par les oiseaux; or on verra plus loin que le réservoir paraît empoissonné de cette espèce. Il ne reste donc plus qu'une seule hypothèse, c'est que les C. clupeoides ont été introduits tout simplement, sans qu'on s'en doute, lors de l'empoisson- nement du réservoir. Ce sont les établissements de l'Etat qui ont fourni l'alevin de cet empoissonnement; or ne peuvent-ils avoir tiré une partie de leurs œufs soit d'Angleterre, soit d'Ecosse, et avoir eu ainsi, à leur insu, des œufs de ce Corégone dans leurs auges d'éclosion. » C'est à cette hypothèse que je me rangeai. » Depuis cette époque, des faits nouveaux et du plus haut intérêt ont été recueillis, que je me fais un devoir de porter à la connaissance des pisciculteurs. Tout d'abord, un mot touchant le réservoir de la IJez. C'est ( 9IO ) une masse d'eau considérable, éminemment favorable à la nutrition et, par conséquent, au développement des Poissons des grands cours d'eau et des lacs. D'abovd j'eus la crainte que l'on eût pris les seuls exemplaires de Coregonus clupeoides existant dans le réservoir de la Liez; je me basais sur ce double fait que, d'une part, les sept Poissons capturés l'avaient été d'un seul et même coup de senne; d'autre part, que les poissons, surtout les jeunes, ont l'habitude de se grouper par espèce. » Heureusement, ma crainte n'était pas fondée; des captures nouvelles sont venues nous rassurer et, mieux encore, nous faire espérer que ce Corégone est définitivement acquis à la faune française. Ainsi, au mois de février 1892, dix-sepl Corégones furent pris, quatre un jour, treize un autre. Ils pesaient sensiblement le môme poids que les sept de la pre- mière pêche : de 5ooS'' à 7008''. Plus tard, on prit de nouveaux Corégones, qui montrèrent qu'on avait en cette espèce un Poisson à croissance ra- pide : quelques-uns des derniers péchés atteignaient le poids de deux mule cinq cents grammes et mesuraient soixante-quinze centimètres de lon- gueur. N'est-ce pas là un résultat sérieux, magnifique et de toute impor- tance? » M. G. HiNRicHs adresse une Note ayant pour titre : « Détermination du poids atomique véritable du chlore ». La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGHS REÇl'S DANS LA SÉANCE DU 24 AVRIL 1898. Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, publiées par les professeurs. Deuxième série, t. IV. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; i vol. in-80. (Présenté par M. Bertrand.) Recherches sur l'histoire de r Astronomie ancienne, par Paul Tannery. Paris, Gauthier-Villars et fils, 189^; i vol. in-8°. (Présenté par M. Faye.) Lliéréditè normale et pathologique, pnr André Sanson. Paris, Asselin et ( 9'f ) Houzeau, iSgS; i vol. in-8". (Présenté par M. Brown-Séqiiard.) (Renvoyé à la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.) Traité de Chirurgie de guerre , par E. Delorme. Paris, Félix Alcan, 1888. 1893. T. I et II; in-8°. (Présenté par M. le baron Tjarrey.) (Renvoyé à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) Bulletin de la Société d' Anthropologie de Lyon, t. XI, 1892. Paris, G. Masson, 1893; i vol. in-8°. Transactions of the Connecticut Academy of Arts and Sciences. Vol. IX, Part T; vol. VIII, Part II. New-Haven, published by the Academy, 1892, 1893; 2 vol. in-8\ The more destructive locusts of America North of Mexico, by Lawre>'Ck BRUîfER. Washington, Government printing Office, 1893; broch. in-8°. Revista de Sciencias naturaes e sociaes, vol. segundo, n" 8. Porto, typographia occidental, i8g3; br. in-8". Annual statement oj Works carried ont by, public Works department, during the year 1891. Sydney, Charles Potter, Government printed, 1892; I vol. in-4°. NM7. TAIU.E DES ARTICLES. (Séance du 24 avril 1893.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE Pages. .M. TlssEHAND. — Sur rubsorvatiim de Vr- clipse partielle de Soleil du ilj avril 1893, faite à l'Obscrvatiiire de Paris 84' M. Bertiieloi. — KeclicrcUes nouvelles sur les mierorganisines fixateurs de l'azole... H^j -M. A. TuECUL. — De l'ordre d'apparitiou di - vaisseaux dans la formation parallèle dis Pages, feuilles de quelques Coiiiposies ( Trago- pogon, etc.) HSo .M.M. liROWX-SÉQUARD et d'.Vhsonval. — ICIlots physiologiques et lliérapeutiques d'un liquide extrait de la glande sexuelle ni.'ile S5(i NOMIIVATIOIVS. t^ouiniission cliargée de juger le eoneours du prix Barbier de l'année 189J : MM. Bou- chard, Verneuil, Chatin, Charcul. Bron'ii-Séquard S61 Commission chargée de juger le concours du prix Desma/ières de Lïnnée 189 MM . Bornet , van Tiegliem , Duchartic, Chatin, Trécul iS6i (".omniission chargée de juger le concours du prix Montagne de l'année 1893 : les membres de la Section de iiolanique Wi Commission chargée de juger le concours du prix Thore de l'année iSg'î : MAI. Bornet, Blanchard, Van Tieghem , Duchartre , Chatin SGi Commission chargée de juger le concours du prix .Morogues de l'année i.Sr|3 : MM. liei- set, Srhlœsing, Deliérain, Clianibrelent, Duclaux 81)1 MEMOIRES PRESENTES. M. Jagoi adresse un Mémoire « sur les fonctions périodique- S61 CORRESP M. le SEciiÈT.iiRE PERi'ETUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de M. Paul Tannery sfii M. S. Langley, Secrétaire de la « Smithso- nian Institution >>, transmet à l'Académie une circulaire relative aux prix de la fon- dation Hodglvins WJJ M. Cil. \xDUE. — Observation de l'eclipse de Soleil du l'i avril 1893, à l'observatoire de Lyon 862 M. Cu. Tretied. — Observation de l'éclipsé solaire du 16 avril iSgS, faite à l'observa- toire d'Alger 8G.'i M. Spêe. — Sur l'observation de j'éclipse de Soleil du 16 avril 1893 864 M. Georges Hale. — Méthode spectro-pho- tographique pour l'étude de la couronne solaire SfiS M. Rkjuier. — Sur la réduction d'un sys- tème difi'érenliel quelconque à une forme linéaire et complètement intégralile du premier ordre 8li(i .M. II. Parenty. — Sur la vérification du compteur de vapeur et .son application à la mesure de la sursaturation et de la sur- chauffe 867 M. .\ntoine. — Sur la tension de la vapeur d'eau saturée 870 M. P. JoUBiN. — Sur la m(*iure des gramles OIVDAIVCE. diiïérences de marche en lumière blanche. M. K. Mercadier. — Sur des systèmes rar tionnels d'expressions en dimensions des grandeurs électriques et magnétiques.... M. Uesire Korda. — Mesure de la diUërcnee de phase de deux courants sinusoïdau.x . . M. H. riiGOLi.oT. ~ Effet des matières colo- rantes sur les phénomènes actino-électri- qnes .M. (jeorues Lemoine. — Étude des dissolu- tions de chlorure ferriquc et d'oxalate fer- rique : partage de l'oxyde ferrique entre l'acide chlorhydrique et l'acide oxalique . SL Ph. Barbier. — Surquel((ucs dérivés du licaréol M. P. Cazeneuve. — Sur la constitution ilu bleu gallique ou indigo du tannin M. .\. liERG. — Sur les chloraniines M. .1. .MiNGUiN. — Bornylates de bronial. . . . M. K. Trillat. — Analyses i[ualitative et quantitative de la forraaidèhyde M. Alfred Le Ch.vtelier. — Sur le gise- ment de dioptase du Congo français M. Ferdinand Gonnard. — Sur une enclave fehls|ialhique zirconifére de la roche ba- saltique du puy de Monlaudou, près de Royat M. E. CuMENGE. — Sur une espèce minérale nouvelle découverte dans le gisement de s-G S-;8 880 883 884 887 889 891 89'l 8c|6 K 17. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, cuivre de lîoleo (Basse-Californie, Mexi- que) SgS M. P. Termieiî. ~ Sur les roches de la série porpliyrique dans les Alpes françaises.... 900 M. M.^TiiiEi: MlEO. — Sur la dccou\L'rtc du carbonifère marin dans la vallée de Sainl- Amarin (Ilaute-Alsace) goS Bulletin biblioghvphiqiie Pages. M. .\nt. MAGNrN. — Conditions biologiques de la végétation lacustre 9"^ M. Daouin. — AcclimalaLion en France de nouveaux Salmonidés 907 M. G. HiNRiciis adresse une Note ayant pour titre : n Détermination du poids atomique véritable du rliloro " 9'" gro PARIS. — IMPRIMEKIE a\UTHIER-VILLARS ET PILS, Quai de< (irands-Auguntins, 56. -tvJn.L^ - 1893 PUEMIEU SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES i DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK rani. liES SECRÉTAIBËS PERPETUEIiS . TOaiE ex VI. W 18 (r Mai 1893). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, V»uai des Grands-Augusiina, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté uans les séances des aS juin 1862 et 34 mai 1876. L<;s Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de SCS Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus pUis de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées Les Programmes des prix proposés par l'Académi sont iiuprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé. i Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impresnon des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. ' Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. . Membre qui fait la présentation est toujours nomm . mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext a \ dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction I autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le tnil écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. ( I Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions \crbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. pour les articles ordinaires de la correspondance «'li- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être renii t l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tanl, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s'ii- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative iail un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap' l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du j sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de \\ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5*'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant] RECE-^VED I JUN S 1893 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI l«yMAI i895, PRÉSIDÉE PAR M. LŒVY. MÉMOIRES ET COMMUÎVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES GORRESPONdInTS DE L'ACADÉMIE HYDRODYNAMIQUE EXPÉRIMENTALE. — Le par la Chronophoto graphie. Not niouvement des liquides étudié ! de M. Marey. « Une étude expérimentale de la locomotion dans l'eau exige qu'on puisse déterminer à la fois les mouvements le l'animal qui nage et ceux qu'il imprime au liquide dans lequel il se meut. Dans une Note précé- dente, j'ai montré que la Chronophotographie permet de suivre les phases du mouvement d'un poisson ('); je vais indiquer aujourd'hui les condi- tions dans lesquelles cette méthode se prète\à exprimer les mouvements qui se passent dans le liquide lui-même. ) (') De la natation de la Raie {Comptes rendus, i6 janvier 1898). G. R., 1893, I" 5emei«/e. (T. CXVI, N« 18) I ''9 . ( 9i4 ) » Les mathématiciens qiifont soumis à l'analyse les oncles qui se produi- sent à la surface de l'eau, les courants et remous qui se font dans sa profon- deur, ont toujours regretté ce n'avoir d'autre base expérimentale que les données, bien incertaines, qie fournit la simple observation. Le jeu delà lumière à la surface de l'eau, l'agitation de petits corps tenus en suspen- sion dans le liquide, sont de; phénomènes trop fugitifs pour que notre œil puisse les apprécier exattement; c'est pourquoi j'ai tenté d'en fixer les caractères par la chronopliotographie. )) La disposition que j'ai employée pourra servir aux physiciens comme aux physiologistes. Voici en cuoi elle consiste : » De l'eau est contenue dins un canal elliptique dont les parois, sur une partie de leur longueur, sont rectilignes et formées de glaces (Jig. i). C'est dans cette partie transparente que les mouvements du liquide, rendus visibles ainsi qu'on va le dire, seront saisis par la photographie. » Un champ obscur de veburs noir est établi derrière la partie transpa- rente du canal ; en avant, des rideaux opaques {fig. 2) disposés en une sorte de pyramide creuse s'étendant jusqu'à l'objectif du chronophotographe et empêchant la lumière extérieure d'éclairer le liquide. Celui-ci est tra- versé de bas en haut par la lumière solaire que reflète un miroir incliné placé au niveau du sol. )) Si l'eau est parfaitement limpide, elle est traversée par la lumière ( 9'.^ ) solaire sans en rien envoyer Jans la direction de l'appareil photogra- phique, sauf dans la partie de sa surtace cmi mouille la paroi de verre située du côté de l'appareil. En cet endroit! en effet, la capillarité forme un ménisque concave qui règne tout le long/de la paroi, La lumière solaire Disposition employée pour étudier, par la Clironophotoj dans les liquides agi aphie, les mouvements qui se passent ■s. qui traverse l'eau éprouve sous ce méniscjpe une réflexion totale; aussi voit-on, sur la glace dépolie de l'appareil |j|iotographique, une ligne très brillante et très fine qui marque le niveau dell'eau et qui, se déplaçant avec lui, traduira sur les épreuves photographicjues toutes les ondulations de la surface. » Quand on veut saisir également les mouvements qui se passent à l'in- térieur du liquide, on les rend visibles au moyen de petits corps brillants en suspension dans l'eau, et que la lumière Solaire éclaire vivement. A cet effet, on fait fondre, en proportions convenables, de la cire, qui est moins dense que l'eau, et de la résine dont la densité est plus grande; puis, avec ( 9^6 ) celte matière plastique, on fait un grand nombre de petites boules qu'on argenté par le procédé en usage dans les pharmacies. Ces perles brillantes doivent être légèrement plus denses que l'eau douce, de manière que, si on les plonge, elles gagnent le fond avec lenteur. Il suffit alors d'ajouter graduellement dans le canal une certaine quantité d'eau salée pour que les perles brillantes se trouvent suspendues dans le mélange et en équi- libre intlifférent. )) Enfin, une règle centinétrique, dessinée sur du papier, est collée sur la paroi du cristal, au-dessus du niveau du liquide (_/ig. i ). Cette règle, qui se reproduira sur les images, servira d'échelle pour mesurer l'amplitude des mouvements pjjolographiés. » Avec ce dispositif on peut exécuter un grand nombre d'ex|)ériences sur le mouvement des liquices; j'en vais présenter quelques-unes sous forme de photogrammes. » A. Changements du profildes liquides dans les ondes. — La ligne bril- lante qui marque le niveau dt l'eau prend, lorsqu'on agite ce liquide, des inflexions qui rappellent celbs des cordes vibrantes. Les ventres et les nœuds, c'est-à-dire les crêtes et les creux, tantôt occupent des points fixes, comme dans le clapotis, et tai.tôt se déplacent avec des vitesses variables, comme dans les vagues et la houle. » La fig. A représente le mouvement sur place d'une onde de clapotis simple. (Jn a obtenu ce mouvement en [)longeant dans l'eau, à des inter- valles de temps égaux et co ivenablemeat réglés, un cylindre plein qui imprimait au liquide des oscillations régulières. Ces impulsions rythmées doivent être produites dans bipartie du canal opposée à celle où le mou- vement est étudié. M L'objectif de l'appareil étant ouvert en permanence, laligne brillante du niveau de l'eau a laissé la trace de son passage dans tous les lieux qu'elle a parcourus, mais avec une intensilé plus grande aux points oii sa vitesse était moindre : ainsi au voisinage de nœuds et aux points morts de ( 9'7 ) son oscillation, c'est-à-dire à la créLe et au creux, où la vitesse, avant de changer de signe, passe par un minimum. / » Si l'on veut mieux coniiaitre les changements de vitesse que présente le profil de l'onde aux différentes phases aune oscillation simple, il faut recourir à la Chronophotographie ('), c'est-à-dire admettre la lumière pendant des instants très courts et à des\intervalles de temps réguliers. On obtient alors (Jig. F)) les positions successives du niveau du liquide. Ces positions se traduisent par des courlies plus espacées au milieu de l'oscillation, plus rapprochées au voisinage des crêtes et des creux. » Enfin, si l'on change la cadence du mouvement imprimé au liquide en l'accélérant d'une manière graduelle, ofi tombe dans d'autres périodes de clapotis oii les ondes sont plus courtes, icomnie celles de \A/tg. C. » Dans tons les cas, le profil de Tondç qui passe par les crêtes et les creux a la forme que les hydrauliciens lui ont assignée : celle d'une tro- choïde. » Les ondes animées de translation, vagUes et houles, montrent sur les images chronophotographiques la vitesse d^ leur transport ainsi que leurs changements de forme et d'amplitude. (') \'oir pour la description de ceUe mélliodo, Comptes rendus, 7 août 1882. ( 9i« ) )j i^afig. D représente, par la Chronophotographie, nue vague produite de la manière suivante : le cylindre qui sert à mettre l'eau en mouvement est immers;é dans le canal, à l'extrémité droite de la paroi de cristal, en un point invisible à l'observateur. Quand l'agitation de l'eau est passée, on soulève ce cvlindre, puis on le replonge brusquement. La série d'images qui se voient sur la fig. D correspond aux; premiers instants du phéno- mène. » C'est d'abord une suite d',ibaissements progressifs du niveau de l'eau à mesure que le cvlindre émerge; puis une brusque intumescence au moment où le cvlindre est plongé de nouveau. Celte intumescence che- mine vers la gauche de la figure|en diminuant peu à peu de hauteur. Des ondes plus petites interfèrent avec Tonde principale et l'accompagnent dans sa marche. » Comme le nombre des images était de il\ par seconde, on con- naîtra la vitesse de l'onde à cliaque instant en mesurant, d'après l'échelle métrique, le chemin parcouru par sa crête pendant chaque quator- zième de seconde, soit environ o'°,i6, ce qui correspondait à une vitesse de 2'", 24 à la seconde. » Les ondes animées de translation donnent à la Chronophotographie des profds incomplets : le versant postérieur est le mieux marqué et par- fois même le seul visible sur les images (' ). » B. Mouvements intérieurs du liquide dans les ondes. — On répand en grand nombre, dans l'eau du canal, les perles brillantes dont il a été (') H semble que, par l'ellet du liausport de l'onde, le ménisque capillaire qui rélléchii la lumière du Soleil s'efface du côté où l'onde progresse, c'esl-à-dire sur le versant antérieur. ( 1)19 ) question plus haut. Si l'on reproduit alors les mouvements de clapotis ou de vagues, on obtient sur les photogrammes les trajectoires de ces perles dans les différentes parties de l'onde, c'est-à-dire les mouvements qu'é- prouvent, en ces pointi^, les molécules du liquide lui-même. » Sur la figure E, on reconnaît, à son pijiDfil, l'onde de clapotis simple. A l'intérieur de cette onde, les molécules'oscillent verticalement en face des ventres, horizontalement aux nœuds, obliquement dans les positions intermédiaires. » Pour mieux suivre l'ensemble de ces irouvements intérieurs, produi- sons (yfig- F) un clapotis de période plus courle. » On voit alors comment les trajectoires des molécules se disposent sui- vant des courbes dont les centres sont aui nœuds. Ces expériences con- firment les résultats donnés par les études/ analytiques de notre confrère M. Boussinesq. )) Dans les ondes qui cheminent, le mouTcment intérieur des molécules est différent : ainsi la fig. G est produite par l'immersion brusque du cylindre dans le canal. L'onde marchait de droite à gauche; l'objectif a été ouvert en permanence. ( ( 920 ) )) Les molécules de la surface décrivent des demi-ellipses dans un plan parallèle à la direction du transport de l'onde ('). Dans les couches pro- fondes du liquide, la courbe suivie par les molécules est de moins en moins prononcée; au tond du canal, leur trajectoire Huit par se réduire à une ligne presque droite. i » Quand on imprime au cylindre un mouvement de va et vient, comme dans le cas de lay?^. D, les molécules décrivent à la surface du liquide des courbes fermées (^). » C. Courants et remous. — La forme annulaire du canal permet d'y faire naître des courants continus au moyen d'une petite hélice immergée dans un point plus ou moins éloigné de celui où le mouvement s'observe. Les perles brillantes participant au mouvement du liquide lui-même per- mettent de déterminer, dans les différentes régions du courant, la trajec- toire et la vitesse des molécules liquides. » Pour obtenir la Jig. H, on avait placé sur le trajet du courant un obstacle formé par une plaque de verre inclinée à 45" environ. Cette plaque, maintenue à frottement entre les deux parois de cristal, ne pré- sente que sa tranche à l'objeclif du chronopholographe. » La plaque a été démasquée pendant trois secondes; la fréquence était (') Les petites perles qui floltenl à la surface de l'eau donnent leurs trajectoires sous deux aspects difTérenls : tantôt c'est une ligne brillante et tantôt une ligne sombre. Ce dernier effet, assez singulier au premier abord, tient à ce que les perles flottantes qui touchent la paroi de cristal interrompent la continuité du ménisque capillaire qui brille à la surface de Feau. (-) Dans toutes ces expériences, pour obtenir des résultats bien exacts, il faudrait disposer d'un moteur mécanique pour imprimer les impulsions au liquide du canal. Les mouvements donnés à la main ont rarement la précision nécessaire. ( 921 ) > rie quarante-deux images par seconde; le courant marchait de droite à gauche. » Si nous ne considérons d'abord que les trajectoires des différents filets liquides, nous voyons que ceux-ci arnivent sur l'obstacle avec des directions plus ou moins obliques, et que, Hiivant la loi d'Avanzini, il 5 se tait un partage do ces filets près du bord imérieui- du plan incliné. En ar- rière de l'obstacle, les filets de liquide exécutent des remous capricieux. » Quant à la vitesse du liquide en chaque point, elle se déduit de l'écar- tement des images des perles. Celles-ci. piirfois confondues en une trajec- toire continue, expriment une grande lenteur du courant; d'autres fois, écartées les unes des autres, elles permettent de mesurer, d'après l'échelle métrique, le chemin parcouru en -, de seconde, c'esl-à-dire la vitesse absolue du courant. 1) Avec cette disposition, il est facile do n^esurer l'influence qu'exercent sur le partage des filets liquides l'inclinaison du plan et la vitesse du courant. On peut aussi déterminer commsnt se comportent les filets liquides suivant la forme des obstacles qn' Is rencontrent^, \insi, dans le cas représenté figure I, l'obstacle éliiit foriijé par une caisse, en lormc de «.V3.U1.J -J.i^-?.:* '' '-^ parallélépipède rectangle, immergée dans le canal, dontelle occupe toute la largeur. Les faces supérieure et inférieure da cette caisse étaient en C. R., ifg^i, I" Semestre. (T. CXVI, N' 1? I20 ( 922 ) verre, pour laisser passer la lumière et éclairer les perles qui passaient au- dessus de la caisse; le courant allait de gauche à droite. » En avant de la paroi verticale de la caisse, les filets liquides se par- tagent et, dès qu'ils commencent à s'infléchir, leur vitesse s'accroît; ils passent rapidement le long des bords de la caisse et vont former des remous en arrière. » L.es Jig. R et L montrent comment le courant se comporte à la ren- contre d'un corps pisciforme, c'est-à-dire d'un solide dont la coupe serait une sorte de fuseau inégalement efHIé à ses deux extrémités ('). » Dans la fig. K, le courant rencontrait le corps pisciforme par son côté obtus; les veines fluides suivent les parois, et s'échappent à l'ar- rière en présentant peu de déviation. Mais si l'on renverse le sens du courant de façon que le liquida aborde le corps pisciforme par son ex- trémité la plus aiguë, le liquide, après avoir dépassé le maître-couple, forme des remous très prononcés {/ig- L). (') Ce solide immergé, devant laisser passer la lumière de bas en haut, était formé (le deux joues d'ébonite; le profil de l'une d'elles est visible derrière la glace. Ces joues touchaient les parois du canal; une lame transparente de celluloïd, courbée suivant le contour de ces joues, y était soudée de manière à former une cavité close. La transparence insuffisante du celluloïd fait que les perles qui passent au-dessus du corps immergé sont moins' éclairées (}ue les autres, mais cependant encore visibles dans les chronopliotograninies. ( 923 ) ') L'inlensilé des remous qui constituent une part de force vive peut être considérée comme un critérium des résistances que rencontrent les corps immergés dans un courant. Or on voit que la forme des poissons, dont l'extrémité antérieure est généralenœnt obtuse et la postérieure très effilée, est parfaitement adaptée à la facilité de leurs mouvements dans l'eau. Car, d'après la plupart des auljeurs, les conditions de la ré- sistance des fluides sont réversibles, c'est-àjdire qu'elles sont les mêmes, à vitesse égale, pour des corps immobiles immergés dans un courant, et pour ces mêmes corps se mouvant dans un liquide immobile ('). )> Quand le liquide est poussé avec violence contre un obstacle immergé près de sa surface, ce liquide se soulève et'retombe en cascade de l'autre côté de l'obstacle. Ce phénomène fugitif, ^ue l'œil ne peut suivre dans ses'détails, est traduit avec toutes ses phases par la Chronopliotographie. » La fig. M montre, d'après les changements du niveau de l'eau, les phases successives de l'intumescence du liquide qui arrive sur l'obstacle. tandis que les perles brillantes traduisent hs mouvements des molécules dans les couches profondes du canal. » Cette énumération sommaire des applications de la Chronophotogra- phie à l'analyse des mouvements des liquides suffira pour montrer les res- sources de cette méthode que j'applique acii ellement à l'étude de la loco- motion des animaux aquatiques. j » Les physiciens pourront peut-être aussi i-ecourir à cette méthode pour contrôler certains points de la théorie des qndes et des courants et même (') La Chronopliotographie serait également applicable à l'étude des mouvements de l'air, et montrerait la façon doit les filets gazeux se comportent contre les obsta- cles de différentes formes. Une soufflerie, produisant dans un conduit à parois de verre une circulation d'air tenant en suspension des parcelles de duvel fortement éclairées, réaliserait les conditions nécessaires pour ces études. ( 924 ) pour étudier l'action des différentes sortes de propulseurs d'après les mouvements qu'ils impriment au liquide dans lequel ils se meuvent. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Délerminaliun de la chaleur spécifique du bore. Note de MM. Hevri Moissan et Uexri Gautier. « Les premières déterminations relatives à la chaleur spécifique du bore ont été exécutées par Regnault. Ce savant a obtenu la valeur numé- rique 0.2352 pour chaleur spécifique moyenne du bore graphitoïde entre 17" et 99° et 0,2574 pour celle du bore cristallisé entre i4° et 100°. Des expériences ultérieures de Kopp ont fourni les nombres o, 2^4 pour le bore amorphe entre 18° et 48" et 0,280 pour le bore cristallisé entre 21 et 5i". En calculant la chaleur atomique du bore au moyen de l'un quel- conque de ces nombres on trouve un produit très éloigné de 6,4. » Dans un travail qui avait pour but de rechercher si le carbone, le si- licium et le bore ne suivaient pas la loi de Dulong et Petit à des tempéra- ratures différentes de celles où avaient opéré ses prédécesseurs, Weber effectua un certain nombre de déterminations de la chaleur spécifique du bore. Les expériences ont porléexclusivement sur le bore cristallisé, et le Tableau suivant résume les valeurs numériques qu'il a obtenues. o Inlervalles de tem- pératures — 79'',2ào" o''à53",32 o°àioo",o6 o°ài5i'',6 o°à202'',9 o''à263°,6 Chaleur spécifique moyenne 0,1915 0,2382 0,2048 0,2725 0,2890 o,3o68 » On peut représenter graphiquement ces résultats, en prenant pour abscisses les températures et pour ordonnées les quantités de chaleur né- cessaires pour porter l'unité de poids de o à /; on obtient ainsi une courbe dont la courbure est assez faible pour que l'on puisse considérer le coeffi- cient angulaire de la corde joignant les points relatifs aux températures f, et l.^, comme représentant la chaleur spécifique à la température -^ — - si /, et /o sont peu éloignées. En opérant ainsi Weber a donné les nombres suivants : Température — 39°,6 260,6 76°, 7 125», 8 177°, 2 233", 2 Chaleur spécifique 0,1915 0,2382 0,2737 0,3069 0,3378 o,3663 Chaleur atomique 1,106 2,620 3, 010 3,370 3,7i5 4)029 ( 925 ) 11 Le plus élevé de ces nombres, 4.02g, est encore bien éloigné de 6,4- Weber a cependant conclu de ses expériences que, vers 1000°, on obtien- drait une chaleur atomique voisine de 5,5, jet que, par conséquent, le bore rentrerait dans la loi formulée par Dulorjg et Petit. 11 Or, dans de pareilles limites, il nous semble qu'une extrapolation ne présente pas une grande valeur. De plus, les expériences de Weber ayant été effectuées sur du bore cristallisé, que loin reconnaît aujourd'hui ne pas être du bore pur, la question de savoir si e bore suit ou ne suit pas la loi de Dulong et Petit se trouvait encore à résoudre. 1» L'un de nous étant parvenu, l'année oernière, à préparer le bore amorphe à l'état de pureté, nous avons repris^ la détermination de la cha- leur spécifique de ce corps simple. \ » Toutes nos expériences ont été effectuées avec le calorimètre à glace, qui est un appareil très commode pour ce genre de recherches. Les indi- cations qu'il fournit n'ont pas, en effet, à subir de corrections si l'on refroidit extérieurement l'appareil avec de la glace provenant de l'eau distillée. Si l'on remplace celte dernière par de la glace du commerce, qui fond à une température un peu inférieure à la première, il se forme dans le calorimètre une petite quantité de glace qui donne lieu à une légère augmentation de volume; il est facile d'en tenir compte en suivant avant l'expérience la marche du mercure dans la tige divisée. Les valeurs indiquées ci-dessous ont subi cette correctionj » Le bore soumis à l'expérience était contenu dans un petit cylindre de platine muni d'un couvercle avec fermeture à baïonnette. De plus, comme le bore amorphe est peu conducteur de la chaleur, on a augmenté sa conductibilité en l'additionnant de petits morceaux de platine de forme lenticulaire. » La valeur en calories de chacune des divisions de la tige calibrée était de o<=^',543. 1) Nous avons fait trois séries d'expériences : une première série vers loo", une seconde vers igo", et la troisième Vers 235°. 1) A la température de 100" le bore était chauffé dans un tube autour duquel circulait un courant de vapeur d'eau. » Pour les t^mjjératures supérieures nous avons renoncé à l'emploi des courants de vapeurs de liquides organiques qui sont difficiles à régler : le tube a été entouré d'un bain d'huile que l'on pouvait agiter avec facilité. 1) Le cylindre de platine pesait 7?'', 6460 et le poids de grenaille de pla- tine utilisée dans chaque expérience était de 5^', 4^25. Ce tube, ne renfer- ( 926 ) maut que le poids de grenaille de platine indiqué, a donné les résultats contenus dans le Tableau suivant : Nombre Nombre de de Température divisions Température. divisions. moyenne. pour i°. loo'. 8i \ 1 00 8 1 / 1 oo o , 8 1 o 100 82 ) 182 l52 1 i83 i53 > 182 0,817 182 154) 237 194 j 232 191 f „, . ,, "^ l 234 0,823 23o 190 ' 233 19: » En répétant cette série de déterminations avec le tube contenant le bore, nous avons obtenu les résultats suivants : Nombre de divisions ' -^ — CluiUîur Poids pour le bore pour spécifique Température. du bore. et le platine. le bore seul. moyenne. 100 1.9065 189 108 o,3o-6 100 I 8385 186 io5 0,3 101 100 I 9493 '9' 1 10 o,3o64 100 2.0645 196 ii5 o,3o24 191 2.2425 42a 266 0,337 194 2.3555 447 289 0,342 192 2.4195 45i 294 0,343 235 2,48o5 576 383 o,356 233 2,2470 537 345 0,357 235 2,4255 571 378 0,359 M Les moyennes de ces trois séries de déterminations sont les suivantes : c;,"" = o,3o6G, c:'"'^ = 0,3407, q"-' = 0,3573. » Si l'on se sert de ces nombres pour calculer les quantités de chaleur nécessaires Qt pour porter i^'' de bore de o" à 1°, on trouve Q,oo = 3o,66, Q,„o,3 = 65,52, Q,,.,,:, = 88,72. ( 927 ) » Ces résultats sont représentés par la courbe en trait plein (fig.^)- Comme on le voit, cette courbe possède une faible courbure, de sorte que les chaleurs spécifiques aux temj)érat(ures i^^^ "^' seront très sensiblement représentées par les valeurs sui- vantes : Tso = ^^ 100 o,3o6.6, — Q'»^-^ Qi£? — o 3t7G I 2{ 3,n 4^ 6,4333. » En prenant ces valeurs pour ordonnées d'une courbe dont les tempé- ratures sont les abscisses, on obtient à peu près une droite; c'est la courbe ponctuée {Jïg- i). Les chaleurs atomiques correspondantes sont 3,372, 4.i53, 4.766. » Ces chaleurs croissent |)roportionnellenient à la température. M Conclusions. — En résumé, la chaleur spécifique moyenne du bore, entre 0° et 100", a été trouvée expérimentalement égale à o,3o66. Ce chiffre est plus élevé que celui de Weber. La différence se poursuit d'ail- leurs dans le même sens jusqu'à la température de 234''. )) Le chiffre trouvé o,3o6G fournit, lorsqu'on le multiplie par le poids atomique du bore 11, la valeur 3,3 au lieu de 6,4, nombre admis pour la loi de Dulong et Petit. M Celte chaleur atomique augmente avec la température, et si l'on ( 928) vient à extrapoler les résultats indiqués plus haut jusqu'à une tempéra- ture voisine de 4oo", on obtient, pour la chaleur atomique, un nombre voisin de 6,4. En dépassant cette température, on aurait un chiffre plus élevé. » Nous n'avons pas entrepris de déterminations à ces températures voisines de /loo'*, estimant que des mesures faites dans ces conditions ne présenteraient aucune valeur au point de vue de la loi de Dulong et Petit, qui avait été établie par leurs auteurs sur des chaleurs spécifiques mesurées entre 0° et 100". » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur des phosphates en roche d'origine animale et sur un nouveau type de phosphontes; par M. Armand Gautier. « Les phénomènes de la vie animale et végétale interviennent, plus qu'on ne l'a pensé tout d'abord, dans la formation des terrains géologiques et dans la production de leurs variétés locales ou successives. Les dépôts houillers et les tourbières, les récifs et les îles qui s'élèvent peu à peu dans les eaux marines grâce à la reproduction des coraux et des nuUipores; la formation des terrains crayeux par l'accumulation des dépouilles calcaires des forarainiféres ayant vécu à la surface ou près de la surface des mers; le dépôt continu de la vase des mers profondes formée d'un mélange de test de globigérines, d'orbulines, de nummulites calcaires, avec diatomées et radiolaires siliceuses qu'empâte une argile rougeâtre, etc., sont des exemples connus de ces formations duesà la \ ie animale ou végétale, ou, du moins, fortement modifiées par elle. » Dans bien des cas, la production des teirains et des roches phospha- tées et, comme on le verra, des nitres naturels eux-mêmes, sont de nou- veaux exemples de cette intervention. » Aux estuaires des grands fleuves et près des rivages de certaines mers, les organismes vivants incessamment reproduits, algues, mollusques, poissons, etc., ainsi que leurs résidus et déjections, attaqués par les mi- crobes de la putréfaction, laissent de leurs principes constituants la partie minérale qui, dans des conditions favorables, forme en s'accumulant ces lits de phosphate calcaire mêlés d'argile et de sable que nous voyons se pro- duire encore aujourd'hui à l'état de dépôts continus non loin des côtes de l'Atlantique, ainsi que nous l'ont révélé des sondages récents. » C'est de la formation de ces roches phosphatées, d'origine animale ou ( 929 ) végétale, roches ou sables qui, sur certains points, comme rlans la Somme, prennent une grande importance en extension et même en profondeur, que nous nous occuperons particulièrement dans ce travail. » En 1882, des recherches entreprises av^c mon frère sur la constitution géologique des versants sud et nord de la grande vallée de l'Aude, entre les Corbières et la montagne Noire, nous amenèrent à examiner la nature des coteaux calcaires, ou causses, situés à l'extrémité sud-ouest du dépar- tement de l'Hérault. » Ces plateaux arides, d'une altitude mojenne de 3oo™, qui portent les villages de Félines, Sirac, Cesseras, Minerve, etc., sont formés par une large nappe de nummulitique, rompue en cette région par une longue faille, ' presque verticale, de plus de 100'" de profoindeur, faille orientée nord 45° ouest, où coule le torrent de la Cesse. Sui ses rives escarpées, à 75™ en- viron au-dessus du lit actuel de la rivière^ on voit ce terrain nummuli- tique rencontrer en stratification discordante la roche dévonienne sous- jacente, roche silico-calcaire, très dure, cristalline, dont les pointements bleus-verdàtres apparaissent dans la faille île la Cesse, sous les bancs du nummulite à sLrombus, cardila, alvéolines, etc. » Entre les assises puissantes de cette dernière roche inclinée de 9° sur l'horizon et le dévonien sous-jacent, existe un terrain de quelques centi- mètres à quelques mètres d'épaisseur, qui est venu remplir et égaliser les ondulations de la roche dévonienne et combler les fissures ou failles secon- daires des assises nummulitiques appuyées sur le dévonien. Ce terrain intermédiaire de remplissage est formé d'une argile bleuâtre ou rougeàtre, entremêlée de lamelles de gypse, de concrétions calcaires et de sables. La rivière de la Cesse devait, à des époques lointaines, couler à la hauteur de ces dépôts argileux. Au moment de ses débordements, elles les fouillait et y déposait même, dans les parties profondes, ses cailloux roulés dont nous avons distingué, dans nos sondages, les lits horizontaux. C'est par ces déblayements successifs que se sont formés, aux points d'intersec- tion du nummulitique et du dévonien, les nombreuses grottes qui, à cette hauteur, régnent sur l'une et l'autre rive de la Cesse. Le plancher et les parois de ces cavernes sont nummulitiques; le sous-sol, abstraction faite des matériaux de remplissage, est dévonien. » La principale de ces grottes, depuis longtemps célèbre, porte le nom de grotte de Minerve ou de la Coquille. Son entrée, dirigée vers l'est, donne accès dans une galerie de 8" à 9"" de large et de 9™ à lo"" de hauteur, se divisant bientôt en deux embranchements qui se coupent suivant la forme G. K., i8y3, I" Semestre. (T. C.WI, N° 18.) 121 ( 93o ) d'une croix de Saint-André. Ces couloirs s'enfoncent sous le soi avec la pente moyenne de 9° de la roche nummulitique, sur une longueur totale de 1 100". C'est en suivant ces galeries, dans le but d'étudier la nature des parois et du sol, que je fus frappé de l'aspect d'une terre farineuse, blanc chamois, douce au toucher, que l'analyse me démontra être un phosphate bibasique de chaux microcristallin répondant à la formule PO^CaH, 2 H^O. Ce minéral n'avait été trouvé jusque là que dans les guanos en roche des îles des mers des Caraïbes; on lui a donné le nom de brushite. » Cette découverte bien inattendue nous amena à examiner plus attentivement, avec mon frère, le mode de remplissage de la grotte. Nous y fîmes forer de nombreux puits, et nous arrivâmes à constater qu'il exis- tait dans ces galeries non seulement une curieuse et riche collection d'os- sements d'animaux fossiles, de silex et de poteries préhistoriques (') mais aussi des dépôts de phosphates, terreux ou concréLionnés, dont la masse, calculée seulement pour la profondeur de ■^™ à 8™ à laquelle se sont arrêtés jusqu'ici nos puits, dépasse 5oooo tonnes. )) Quelles sont la nature et l'origine de ces phosphates, dont on ne re- trouve pas d'autres gisements à l'extérieur de la grotte? Telle a été pour moi l'origine d'un travail commencé depuis plus de dix années et que je vais essayer de résumer. Il éclairera, je pense, d'un jour nouveau non seu- lement la question, sur bien des points encore en suspens, du mécanisme de la formation des phosphates terreux, mais aussi celle des rapports de ces roches précieuses avec les guanos et les nilres naturels eux-mêmes qui, sur des centaines de lieues, forment le sol et le sous-sol des déserts arides du Chili, du Pérou, de l'Egypte et de l'Inde. (') Sur le sol, et surtout dans les galeries rapprochées de l'entrée de la caverne, on a trouvé de nombreux silex, taillés, des grains de colliers, des ornements de bronze, des tessons et poteries noirâtres faites à la main, à impressions digitales indiquant que l'usage du tour à potier n'était pas encore connu. A 12»' ou i5" de l'entrée, un amas de résidus de cuisine devenu rocheux, formé surtout d'os cassés, de silex, de coquillages cimentés par une gangue calcaire. Un peu au-dessous de la surface et dans les profondeurs des galeries, on rencontre de nombreux ossements intacts d'ani- maux fossiles parmi lesquels on a distingué : Ursus spelœus, très commun; Hyena spelœa, rare; Felis spclœa, très rare; Rhi- nocéros tichorinus, rare; Sus scropha, rare; Equus, rare; ossements de petits ron- geurs, de chauve-souris, etc. M. E. Rivière et mon frère, M. Gaston Gautier, se proposent de publier en commun une étude paléonlologique de celte remarquable caverne et des autres grottes moins importantes de la même région. ( 9^^ ) M Avant d'aborder l'étude du mécanisme de ces formations, il importe d'étudier d'abord leur composition. » Terres phosphatées de la grotte. Ossements fossiles . — Le sol de la grotte est formé d'une terre phosphatée azotée surtout par places, titrant suivant les points de 2 à 18 pour 100 d'acide phosphorique anhydre P-O'. C'est un mélange de calcaire, de sable, d'argile, de phosphate de chaux, et, comme on va le voir, de phosphate d'alumine. De ces terres, et jusqu'à une pro- fondeur de 2"" à 3", on extrait de nombreux ossements fossiles, généra- lement intacts, mais très friables. Certaines galeries sont de vrais os- suaires. Ces os contiennent, après avoir été séchés à l'air, deS.à 7 pour 100 d'une matière azotée soluble en jaune orangé dans les alcalis, se dissol- vant dans l'eau et l'alcool après acidulalion, mais qu'accompagne avec persistance le phosphate de chaux. Elle constitue une modification de l'os- séine autrefois étudiée par M. Scheurer-Re^tner. » J'ai voulu connaître la composition complète de ces os antiques; voici, comme exemple, celle d'une vertèbre dorsale d'ours des cavernes, depuis longtemps séchée à l'air après son pxtraction : Eau perdue à 1 70" < . . 8,78 Matière organique azotée (avec un peu d'eau) 5,24 Silice et sable 2 , 1 63 Acide carbonique (CO^) 2,264 Acide sulfurique (SO') 0,288 Acide phosphorique (P^O'') (') 34,790 Chlore o,o65 Fluor ■ 0,853 (2) Alumine (a\ec un peu de fer) 0,610 Chaux I 44,590 Magnésie i 0,106 Oxyde de zinc - o, i49 Plomb traces 99,893 « En tenant compte des matériaux tels que le sable, l'argile, le gypse. (') Trouvé dans ces ossements de 34, o à 38,- pour 100 d'acide P-0^ {^) Nombre un peu faible, étant donnée la méthode. Voir, pour le dosage du fluor, Recherches sur les os modernes, etc., par A. Carnot (Anna/es des Mines pour 1898, l. I). ( 932 ) qu'on distingue au microscope clans la poudre de ces os, les nombres ci- dessus conduisent à la composition suivante : Eau 8,785 Matière organique [osséine modifiée (')] 5, 241 Silice et sable 2, i63 Phosphate tricalcique j5 , 486 Fluoriire de calcium ) , . i . ^ \ i)7'4 „, , , , . (unis au\ phosphates) { '„ Chlorure de calcium ) (0,1^9 Phosphate trimagnésique 0,281 Phosphate d'alumine P-0% Al'O' o, i4i Alumine en excès (avec un peu de fer) 0,547 Carbonate de chaux 5, i45 Sulfate de chaux C) o,48o Oxyde de zinc o, i49 Oxyde de plomb traces Nitrates traces Total 100,221 )) Il est remarquable de voir que dans ces ossements très anciens l'ac- tion des eaux du sous-sol a fait lentement diminuer le chlore normal uni à la chaux et l'a remplacé par du fluor qui, à l'élat de fluorure calcique, s'est substitué aussi au carbonate calcaire en partie disparu. Il est intéres- sant encore de trouver une quantité notable de zinc et une trace de plomb. La présence du zinc dans ces os tient certainement à la nourriture des animaux dans ces pays où la calamine a été découverte depuis ces recher- ches. On sait, du reste, qu'en prenant toutes les précautions désirables, MM. F. Raoult et Breton ont trouvé de 3™^' à iS"^" de cuivre et ro^s'' à 'jG'"^'' de zinc dans le foie normal des animaux, et que MM. Lechartier et Bellainy ont fait de semblables constatations. Ils ont retiré 32'^s'^de ZnO de un kilogramme de chair de bœuf ordinaire et 20"'^' de dix-huit œufs de poule. Le zinc existe, en effet, dans beaucoup de végétaux, le blé, l'orge, les haricots, etc., et la inota calaminaria donne des cendres qui peuvent contenir jusqu'à 20 pour 100 d'oxyde de zinc. » (Jes ossements sont empâtés dans une terre de composition variable. (') M. Scheurer-Kestner (Bull. Soc. Chini., t. Xlll, p. 208) a trouvé 8,89 de ma- tière organique {osséine modifiée) dans les os de la tète de l'ours des cavernes, et 2,52 seulement dans le tibia du même animal. (') On peut l'extraire par lavages à l'eau. ( 933 ) La moyenne des échantillons, pris en divers points des galeries sur une épaisseur de 5™ à partir du sol, a donné, après dessiccation à l'air, les nombres suivants : Eau perdue à 120° 5, 81 Perte d'eau au rouge; matière organique azotée ('). 4j33 Sable et argile ferrugineux insolubles dans les acides atTaiblis et contenant un peu d'acide phosphorique. 45, aS Sulfate de chaux (^) ! 1 1 ,3i Carbonate de chaux 4 , 00 Phosphate tribasique de chaux (') i 17, 45 Phosphate d'alumine P^O^Al'^O' ' 10, 63 Fluorure de calcium i ,83 Magnésie trace » Ainsi le sol et le sous-sol sont formés d'une argile légèrement sablon- neuse avec veinules de gypse et concrétions calcaires déposées par les eaux, mêlée à une proportion très notable de phosphate de chaux et de phosphate d'alumine. Ce dernier, d'une rareté extrême dans la nature, préexiste bien dans les terres de remplissage de la grotte. On peut, en effet, l'enlever en les traitant à froid par une lessive alcaline très faible, qui dissout ce phosphate, que l'on peut précipiter ensuite par l'acide acé- tique affaibli. » Dans une prochaine Communication, nous montrerons quelle est l'origine de ces deux phosphates, et par quel mécanisme ils se sont concré- tionnés pour former la roche phosphatée compacte que l'on trouve à quelques mètres au-dessous du sol. » HYGIÈNE. — Sur le système sanitaire adopté par la Conférence de Dresde pour établir des mesures communes, propres à sauvegarder la santé publique en temps d' épidémie cholérique, sans apporter d'entraves inutiles aux transactions commerciales et au mouvement des voyageurs. Note de M. Brouardel. « Il y a un an, j'avais l'honneur de communiquer à l'Académie les con- clusions adoptées en janvier 1892 |)ar la Conférence sanitaire internatio- (') Azote pour 100 dans cette terre oS'',3, répondant à 2 pour 100 environ de ma- tières organiques ne contenant qu'une très faible proportion de nitrates. (-) A l'état de gypse cristallisé dosé directement par dissolution dans l'eau. (') En certains points, ce phosphate est en lamelles cristallines constituant le phos- phate bibasique de chaux ou brushite. ( 934 ) nale de Venise. Actuellement, toutes les puissances européennes ont adhéré à cette convention. Les délégués français avaient réussi à faire adopter à Suez la réforme que le Comité d'Hygiène poursuit depuis huit ans : » Substitution à un système quarantenaire pratiqué depuis des siècles, vexatoire et incertain dans ses résultats, d'un système plus rapide et plus certain; la désinfection par les appareils à vapeur sous pression et par les agents antiseptiques des linges sales, des objets, des vêtements souillés et des navires ou des parties de navire infectés. )i le succès obtenu à Venise encouragea l'Autriche-Hongrie à prendre l'initiative d'une nouvelle réunion analogue. Le but n'était plus cette fois de régler les mesures propres à empêcher le choléra d'entrer en Europe. La donnée était celle-ci : » Le choléra a pénétré dans un des États de l'Europe, quelles sont les règles à observer, au point de vue du transit des voyageurs et des marchandises, pour protéger les autres Etats. » Cette nouvelle Conférence s'est ouverte à Dresde, le ii mars 1893. Dix-neuf puissances étaient représentées; le Gouvernement français avait choisi les mêmes délégués qu'à Venise : M. M. Barrère, ministre plénipo- tentiaire à Munich, M. le professeur Proust et moi. » Dès les premières séances, il fut manifeste que deux préoccupations opposées se trouvaient en présence. L'épidémie de choléra de 1892 avait montré quelles entraves non justifiables les puissances quarantenaires, je dirai volontiers ultraquarantenaires, pouvaient imposer au commerce des autres nations. » Les puissances qui avaient été les victimes de ces prohibitions, à leur tête l'Allemagne, l'Autriche et l'Angleterre, voulaient qu'une convention fixât les limites des mesures que les diverses puissances pouvaient appli- quer aux transactions commerciales. Ces limites ne pouvaient être dépas- sées. Cette limitation était donc obligatoire. Mais elles ne voulaient pas que la convention rendît obligatoires les mesures sanitaires applicables sur les frontières pour einpêcher le choléra de se propager d'un pays à l'autre par les voyageurs ou leurs bagages. Ces mesures suivant elles devaient rester purement facultatives. » Les puissances quarantenaires, au contraire, plus préoccupées de ne pas laisser pénétrer le choléra sur leur territoire que de protéger le com- ( 935 ) merce, ne voyant dans la convention projetée aucune garantie contre cette invasion possible, semblaient résolues à rester fidèles à l'ancien système quarantenaire. » Les délégués français développèrent une opinion différente qui peut se résumer ainsi : c'est à tort que l'on oppose les intérêts commerciaux aux intérêts sanitaires, les deux sont absolument solidaires. Si les hygiénisies font adopter des prohibitions trop restrictives, ils apportent un tel trouble dans les transactions commerciales qu'ils créent la misère. Or, au point de vue de l'hygiène, si on laisse se constituer des foyers de misère, on prépare des victimes pour l'épidémie ; ces mesures excessives marchent en sens inverse du but à atteindre. Si, au contraire, pour ne pas nuire aux intérêts économiques on prend des mesures prophylactiques insuffisantes on ouvre les portes au choléra ainsi qu'à la misère sa compagne inséparable. » Nous avons demandé par conséquent que la limite des entraves que l'on est en droit d'imposer au commerce soit obligatoire, mais qu'en même temps les mesures prophylactiques internationales le soient égale- ment. » Cette doctrine se heurta aux instructions dont les délégués des diverses puissances étaient porteurs. Dans la séance du 20 mars, après une discussion qui fut soutenue au nom de l'Allemagne et de l'Angleterre par MM. R. Koch et Thorne-Thorne, et, d'autre part, par les délégués français, la conférence décida contre notre avis par i4 voix que la désin- iection des objets souillés des voyageurs serait facultative. Seuls les délé- gués de France, de Grèce, de Russie et de Turquie votèrent pour la désin- fection obligatoire. ) >■ Les délégués français ne laissèrent pas ignorer que leur mission se trouvait teniiinée par ce vote. Ils ne pouvaient proposer à leur Gouverne- ment de signer une convention qui ne formulait aucune garantie pour la santé publique. » A la suite de négociations continuées hors séance, nous présentâmes le 22 mars la proposition suivante, presque identique à celle qui avait été repoussée deux jours auparavant : » La désinfection sera obligatoire pour le linge sale, les hardes et objets souillés provenant de la circonscription territoriale déclarée contaminée. » Elle fut adoptée à l'unanimité, sauf par l'Angleterre qui fit quelques réser\ es . ( 9'i6 ) » Je ne saurais rappeler, sans trop allonger celte Note, l'histoire com- plète des négociations qui suivirent. Nous eûmes encore quelques luttes à subir sur le terrain de la défense sanitaire; nous eûmes la satisfaction de faire accepter nos propositions par la grande majorité des puissances et de ne voir voter aucune décision à laquelle nous nous soyons opposés. » La convention signée le i5 avril peut se résumer ainsi : » Le gouvernement du pays contaminé notifiera dès son apparition aux autres gouvernements l'existence sur son territoire d'un foyer cholérique. Chaque gouvernement ne sera lui-même renseigné sur l'existence de ces épidémies que s'il a organisé chez lui la déclaration obhgatoire par les médecins des cas de choléra. )) Les gouvernements ainsi prévenus devront publier immédiatement les mesures qu'ils prescriront au sujet des provenances de la circonscrip- tion contaminée; mais elles ne seront appliquées qu'à la circonscription territoriale infectée et non au pays tout entier dans lequel se trouve cette circonscription. » Les seuls objets ou marchandises susceptibles qui peuvent être pro- hibées sont : » i" Les linges, hardes et vêtements portés, les literies ayant servi. » 2" Les chiffons et les drilles. Exception est faite pour certaines caté- gories de chiffons qui ont subi des manipulations particulières. » Pour les bagages : la désinfection sera obligatoire pour le linge sale, les hardes, vêtements et objets provenant d'une circonscription territo- riale déclarée contaminée et que l'autorité sanitaire locale considérera comme dangereux. » Il n'y aura pas de quarantaine terrestre. Seuls les malades cholé- riques et les personnes atteintes d'accidents cholériformes pourront être isolées et retenues aux frontières. )) Dans les ports, les navires infectés (navires ayant le choléra à bord ou ayant eu des cas de choléra depuis sept jours) seront soumis au régime suivant : )) Les malades seront débarqués et isolés. Les autres personnes seront débarquées si possible et soumises à une observation qui ne pourra dé- passer cinq jours et qui pourra être diminuée suivant la durée de la tra- versée et les conditions sanitaires générales du navire. Le linge sale et le navire ou la partie du navire contaminée seront désinfectés. » Les zones frontières, certaines catégories de personnes (bohémiens, pèlerins, émigrants, etc.), les vaisseaux faisant Je cabotage sont soumis à un régime spécial. » A cette convention en est jointe une seconde basée sur les mêmes principes et réglant les mesures à prendre à l'égard des navires prove- nant d'un point contaminé et remontant le Danube. » Tel est le résumé des principaux articles de la convention conclue à Dresde le i5 avril 1893. » Elle a été signée immédiatement par les plénipotentiaires de l'Alle- magne, l'Autriche-Hongrie, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg, le Monténégro, les Pays-Bas, la Russie, la Suisse. » Les plénipotentiaires de l'Angleterre n'avaient pas encore reçu leurs pleins pouvoirs, mais ils ont adhéré à la convention. » Les délégués de la Suède, du Danemark ont accepté ad référendum : ils recommanderont l'acceptation de la convention à leurs gouverne- ments. » L'Espagne a déclaré qu'elle appliquerait les mesures prises sur terre, mais qu'elle n'était pas encore en état d'appliquer les mesures à prendre dans les ports. » La Roumanie et la Serbie ont voté toutes les propositions acceptées par la Conférence; mais leur situation géographique les place sous la dépendance sanitaire de la Turquie, et elles ne pourront se joindre aux autres Puissances que lorsque la Turquie aura elle-même adhéré. » Le Portugal, la Grèce et la Turquie sont seuls restés fidèles à l'an- cien système quarantenaire. » Bien que toutes les Puissances n'aient pas accepté la convention, il y a lieu de penser que l'unanimité qui réunit les grandes Puissances euro- péennes entraînera l'adhésion des autres gouvernements. Ceux-ci auront une occasion toute naturelle d'entrer dans la convention, car, dans un an, une nouvelle Conférence se réunira à Paris pour prendre contre l'in- troduction du choléra en Europe par le golfe Persique et la Perse, des me- sures analogues à celles qui ont été codifiées pour l'isthme de Suez. » G. R.. i8t)3, ." Seme.Hre. (T. CWl. ^• 18. ) 1 ■-i-'- (938) ASTRONOMIE. — Observations des comètes Brooks (1892, VI), Holmes (1892, ///), et Brooks (1893, /), faites au grand équatorial de Bordeaux par MM. G. Rayet, L. PicartetF. Courty. Note de G. Rayet. Comète Brooks (1892, \\). Temps moyen Ascension Distance Dates de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1892. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Étoiles. Observ. Sept. 1 . . . h m s . 12.46. 2,8 h m s 6. 8.32,3.', —7,691 58'. 22 '.58 ',4 — 0,766 I G. Rayet 4... 14.28. 3o,i 6.16.11,32 —1,672 58. 4l. 1,0 —0,639 2 G. Rayet O.n. 18... . 17.80.32,8 8.25.58,74 -T,o84 70. 18. 36, 2 -0,.584 3 F. Courty 19... . i3. 6.16,5 8.28.49,98 — r,647 70.39. 6,1 —0,744 4 G. Rayet 20. . . . i3. 4-4o,3 8.34.15,69 —7,645 7i.i4.i5,o — 0,752 5 G. Rayet M..V. 3... .. i3. 3.39,9 9.24.59,74 -l-T,627 8o.i4.36,3 —0-779 6 L. Picart 7... I 3. 46. 53, 9 9.34.11,43 — T,6o4 83. 6.49,4 -0,776 7 L. Picart 2! . . . • 16. 1.44,9 10.44-36,76 —7,426 96.45.27,0 -o,833 8 L. Picart Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1892,0. Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au Kloilt Catalogues et autorités. moyenne. jour. moyenne. jour. 1 . . .}[Weissej. H. VI, 178.— 1 A.G.Z. Leide, i56] j h m s 6. 9.34,27 s -M ,21 58!24!53,5 -442 'î . . "[Weisseo.II. VI, 3o6. - ) .\.G.Z. Leide, i58 et 276] ) 6. 13.59, 85 + 1 ,3o 58.37.28,0 -4,35 3.. Rumker, 2548 8.25.28,63 H-i,88 70. 10.45,4 -1-0,25 4.. Weisse,. H. VIII, 684 8.30.37,18 -Hl,8l 70.44-32,8 +0,42 5.. Weisse^. H. VIII, 788 et 789 8.35.35,60 + 1,86 71 . 16. 22,3 -t-0,65 6.. Weisse,. H. IX, 557 9.27.29,93 + 1,86 80.21 .io,4 -1-2,42 > - - Paris, 1 1965 9.37.48,39 + 1,88 83.17.52,0 -t-2,62 8.. Annales de Munich, t. I, 5790 10.42.31 ,25 + 1,78 96 . 5o . 5o , 8 +4,86 • >) En septembre la comète était faible, diffuse, et sans condensation bien sensible. M En octobre et novembre la comète était assez brillante, ronde, avec lin faible noyau bien net. ( î)39 ) Comète Holmes (1892, III). Temps moyen Ascension Distance Dates de droite Lo •g. fart. polaire Log . fact. 189: !. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente para l!a\e. Étoiles. ( Ûbserv. Janv. h m s II ni 27 8.24. 7,4 1.35.45, '38 7 ,589 56.17. 27,5 — 0 .479 • L. Picart 3o 9.24.21 ,4 I .41 • 9: ,85 T ,667 56.14- 21,2 — 0; ,577 2 G. Rayet Févr. I 9. 6.20,7 I •44- 5 ,4i r ,656 56.12. 8,7 -0 ,648 3 G. Rayet 2 8.32.43,0 1.45.33 ,00 7 ,620 56. 10. .49,4 — 0 ,5o2 4 G. , Rayet 4 8.43.11,0 1.48.33 ,24 7 ,644 56. 8. 1,6 — 0 ,539 5 G. Rayet l4 8.35.27,0 2. 4. 9: ,88 T ,655 55. 5o. i3,9 — 0 ,55o 6 L. Picart 18 8.39.13,3 2.10.41. ,39 7 ,684 55.41 • 35,1 — 0 .599 7 G. Rayet Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au Étoile; 5. Catalogues et autorités. moyenne. jour. moyenne. jour. 1 . . i[Weisse,.H.I, 726. — 1 A.G.Z. Leide, 397 et 398] j h m 8 I .34.16,57 3 —0,93 0 ' " 56.12. 4,5 —8,12 2. . i[Weisse2. H. I, 726. — A.G.Z. Leide, 393 et 397] 1.42.39,21 —0,9' 56.23.25,2 —8,18 3.. i[ Weisse,. H. I, 892-893. — A.G.Z. Leide, 393 et 397] 1.41. 7,37 —0,96 56. i3. 12,6 -7.99 4.. i[Weisse.,. H. I, 934. - } A.G.Z. Leide, 393 et 397] \ 1 .42.39,21 —0,96 56.23.25,2 -7>93 .5. . Weissej. H. I, io47 1.47.28,08 —0,95 .56. 1.46,1 -8,09 6.. Weisse,. H. I, i434 2. 1.57,65 — i,o3 55. 5i. 5,6 -7,88 "• • Weisse^. H. II, 119 2. 8. 0,89 -0,87 55.35.21 ,8 -8,27 )) Ces observations font suite à celles publiées dans les Comptes rendus du 6 novembre 1892. » La comète, très diffuse et très faible pendant les premiers jours de janvier, a pris entre le 1 4 et le 16 l'apparence d'une étoile nébuleuse avec noyau de 8'' à 9° grandeur. A Bordeaux la persistance du mauvais temps a empêché toute observation avant le 27 janvier. )) 1893 Janvier 27. — La comète est diffuse. Son noyau, assez net, allongé, est brillant et présente la même apparence que pendant les ob- servations des premiers jours de novembre 1892. » iSq3 janvier 3o. — Ciel très éclairé par la Lune; la comète paraît faible; condensation centrale toujours visible. » i8g3 février i. — Avec le brouillard et la Lune les observations sont pénibles. L'aspect n'a pas changé. ( 9lo ) M ] 893 février 2. — La comète est faible et très diffuse. M 1893 février ■\. — La comète est une nébulosité diffuse d'environ 4' d'arc de diamètre, avec une condensation lumineuse légèrement excen- trique et de forme allongée. » 1893 février 18. — La comète est une nébulosité elliptique, diffuse, de 3' à 4' d'arc de diamètre. La nébulosité n'offre plus de point remar- quable propre à servir de repère. Observations pénibles. » Pendant cette seconde série d'observations la comète paraît donc avoir passé par des phases analogues à celles qu'elle avait montrées en no- vembre et décembre. La matière de son noyau, d'abord très condensée, s'est peu à peu répandue dans toute la masse de l'astre dont le diamètre apparent s'est ainsi progressivement accru, en même temps qu'il deve- nait de plus en plus diffus. Comète Brooks (1898, 1). Temps moyeu Ascension Distance Dates de droite Lo g. fact. polaire Log. fact. 1892-93. Bordeaux. apparente. pai •allaxe. apparente. parallaxe. Étoiles. Observ. Dec. 16 b m s 16.33. 1,1 h m s 13.55.45,02 — ' r,6i4 56. i3.i5,2 —0,496 I L. Picarl •-•••• 16.35.59,7 i4. 0.12,87 — " r,62o 54.46.27,4 — 0 , 460 2 L. Picarl 38.... 6. 3.5i ,9 15.26.48,99 -,843 35.21 .40,5 — 0,870 3 L. Picarl 3o.... 5.54.59,2 15.59.28,39 r,8o2 3i.25. 2,8 —0,818 4 L. Picarl 3i.... 6. 0.47,9 16.19.24,57 r,839 29.34.32,6 — o,8o4 5 L. Picarl Janv. 2. . . . . 6.11.43,9 17. 7.21,39 1,926 26.26.44,9 —0,731 6 G. Ravel 3.... 5.52.40,2 17.27.24,44 '">972 25.18.18,9 —0,648 7 L. Picarl 4.... 6.18.29,7 18. 5.17,41 r,988 24.28.27,2 — o,634 8 G. Ravel II.... 8.27.49,4 21. 20.1 3, 44 '.939 28.40.21,4 —0,582 9 G. Rayel 12. . . . . 8.52.51, 6 21.38.44,85 1 ',917 3o. 10.42,5 —0,623 10 G. Rayet 2.5. .. . . 9.58.13, 3 23. 3i. 2,63 -,738 48.29.33,9 —0,747 1 1 G. Rayet Fcvr. .',.... 9.33.42,4 0. i.26,3i -,693 57.57.53,6 —0,762 1 2 G. Rayel 12. . . . 9. 7.10,6 0.16.34,97 '.679 61 .3o. I I ,5 —0,762 i3 G. Rayel i/,.... 9.14.51,1 0.19.42,59 -,672 62.23.13,3 —0,777 «4 L. Picarl 18 . 8. 4.16,9 0.25.21,08 ",669 64. 0.18,2 —0,727 i5 G. Rayel Mars 7.... 7.35.19,4 0.44.25,53 -,656 68.47-34,7 —0,760 16 L. Picarl 8.... 7.39.38,0 0.45.22,97 ",655 69. 0. 8,5 —0,766 '7 G. Rayel 9.... 7.28.27,7 0.46.18,97 1 ",655 69.12. 2,8 —0,766 18 L. Picarl 11.... . 7-'i7- 3,6 O.:',S.10,l8 ",602 69.35.21 ,6 — 0,780 19 G. Rayel Ascension Réduction Dislance Réduction droite au polaire au moyenne. jour. moyenne. jour. h m s 13.59.26,73 -4-1 ,35 0 ' » 56 . I 2 . 49 , 2 + 25,71 14. 2. 3,16 -+-1 ,35 54.42.22, 1 + 26,29 17. 10.20,92 — 3 , 26 26.24. 18,3 -i4,4o 17.31. 9,17 —2,90 25.24.55,3 + i3,65 18. io.i5,65 —3,27 24.38.49,0 + 11,61 21 .17.32,27 —3,32 28.40.51, 1 — 0,42 ( 941 ) Position moyenne des éloiles de comparaison pour 1892,0 et 1893,0. Etoile. Catalogues cl autorités. I . . Bonn, t. VI + 33", n° 2407 2.. Weisse,. H. XIII, i332-i333 3.. J fArselander, i5265. — ) e to o ok / o // *% -7 /- 1 -A /rTC^ .„/^i 15.21.38,89 +0,11 35.24.20,7 +28,44 A.G.Z. Cambridge! U.S.), 174^] ) 4. . IfBonn, l. VI. + 58», 161 1 . — ) r o r t 1 -^ ■i t , „K Kr K (^ rj n 1 -A /TI es Bfi? 1 '^- 3.14, II —0,74 31.02.37,4 +25,55 A.G.Z. Cambridge (U. s.), 8657] ) 5.. M Argelander, i6i33. — 1 n c 10 •> c n ti . r o -^ t n ^ ^^ ^ ■ r r ,\ q fi5i ib. 17.28,46 — i,i3 29.26.16,6 +24,18 A.G.Z. Ilelsinglors-Oollia, 0760] ) 6.. ^[Argelander, 16944- — A.G.Z. Ilelsingfors-Gollia, 9173] 7.. A.G.Z. Ilelsingfors-Gotha, 934' 8.. A[ArgeIander, i8o32-33. — A-G.Z. Christiana, 2808] g., j [.\rgelander, 22104. — A.G.Z. Helsingfors-Gotha, 12097] .0.. .l[A-ê^l-de.-, 22691- - j ,,3. _3 6 30.4.27,4 -.,62 A.G.Z. Helsingfors-Gotlia, 12423J ) 11.. Bonn, t. VI + 4i", 4834 23.34. 7, o3 — 1,84 48.36.38,2 — 3,8i 12.. irWeissej. II- XXIII, i383. — ) , ,;„_„„ ^ eo K n 7 1 A ac 3 «1 °- 3-i7>97 —1,53 57.57.39,6 — 1,58 A.G.Z. Leide; zones 389-596] ) ' i3.. Weisse.2. II. O., 396 0.16.34,97 — 1,48 6i.3o.ii,5 —0,37 14.. Armaghj, 61 0.22.11,26 — 1,45 62.24- 5,4 — 0,12 i5-. Weisscj- H- O., 5j2 0.23.47,97 — 1,44 64- 5. 46, 9 + o,64 16.. -l-rWeisse,- H. O., iii5. — ) ,„ t-, or co " f rc *'• 7 1 D ,• 1 \ 0.40.12,53 —1,36 68.ai.4o,i +2,46 Zones de Berlin] ) 17 . . 2 [ Annalen de Munich^, 44 1 • — Zones de Berlin] 18. . D.M.+ 20», 120. — Zones de Berlin 19.. ^[Weisej. H. O., 1211. — Zones de Berlin] » Les transformations de la comète ont suivi une marche régulière et normale - » Au milieu de décembre la comète était ronde avec un noyau assez net. Son diamètre apparent a ensuite régulièrement augmenté jusqu'à son 0-43.22,29 -1,37 69. 1.12,4 + 2,68 0.4747)52 — 1 ,35 69. 9.24,1 + 2,55 o.49-'9,95 — 1 ,35 69.29.46,6 + 2,70 ( 942 ) passage au périhélie; elle était alors assez brillante avec un noyau de i3* grandeur. Le noyau était encore visible à la fin de janvier. » Pendant les mois de février et de mars la comète est restée ronde, bien condensée, et son diamètre apparent a diminué jusqu'à n'être plus que de i5" d'arc environ le 8 mars. » MÉCANIQUE. — Sur un cas général où le problème de la rotation d'un corps solide admet des intégrales uniformes; par M. Hugo Gyldéx. (Extrait d'une lettre adressée à M. Ch. Hermite.) « Dans une Note très remarquable insérée dans les Comptes rendus de la séance du 20 juillet i885, M. Tisserand montre que la partie principale de la précession des équinoxes s'obtient en intégrant les équations simul- tanées 0) •4'+(c- - B)qr = — -^ -y- + cosO -5- coscp ^^,, b|' + (c- - A )pr — -^l ^- + cosO -T- + s.n(p^^, C§+(B^ do -' smb -zj = ^ coscp +^sin(p, -7^ = /■+ cosO -7^, \ dl dt • (2) après y avoir admis A = B; U = -/(C-A)siuO=, /' étant un coefficient constant. » Le résultat important de M. Tisserand m'a suggéré la pensée d'exa- miner si les équations signalées admettaient des solutions uniformes, la fonction U étant déterminée par une hypothèse plus générale que celle de M. Tisserand ; et ensuite de chercher le problème mécanique donnant lieu à une telle expression généralisée de la fonction des forces. iVIais, bien que l'idée des questions proposées fût parfaitement dressée, il y a déjà quelques années, je n'ai pas pu trouver, jusqu'à présent, l'occasion d'éla- borer les matières dont il s'agit. (943 ) » Après avoir remarqué que les équations (i) et (2) admettent l'inté- grale des forces vives, savoir (3) A/+By= + Cr= = /«+2U, U étant une fonction de 9, (|/ et

,,)= + (r - cos9^) (a» -h r, cosO -^ . . .) , ou bien, si nous écrivons z au lieu de cos9, (5) (^^y =_(;,,:;- l,V-f-0- -^(^-0+^, s + •••)• » Il s'ensuit que, si le nombre des constantes a„ est fini, s sera une fonction elliptique ou ultra-elliptique du temps. Mais cherchons à exprimer la fonction z par une série périodique, même si les a„ constituent une série infinie que je suppose convergente comme une progression géométrique. ( 9^4 ) Il y a, c'est vrai, diverses manières d'opérer, moyennant des approxima- tions successives, l'inversion de l'équation (5) : parmi elles, la méthode suivante mérite, il me semble, quelque attention. )) Supposons que l'équation O = - (r, z - 1, y + (l- =') (a„ +«, = + . . .) admette les deux racines consécutives et réelles :■„ et ^,, en sorte que nous pouvons écrire (sy =^''- '»)<^-' - ^) ^•^'« -^ ^^-' "^ ^'^^' ^ ■ ■ ■^' où le facteur jîo + [3, z -t- . . . reste toujours positif tant que la valeur de s n'excède pas les limites Sg et -,. Les conditions qu'a établies M. Weier- strass dans une Note insérée en i866 dans Sitziingsberichte de l'Académie de Berlin étant ainsi remplies, il est certain que l'inversion demandée est possible. » Posons, dans l'équation précédente, •^1 ^n ^^^ ''» ^ ^^^ -"0 ' ^^' Nous obtenons ainsi un résultat de la forme ou bien, après avoir introduit une nouvelle variable indépendante //. moyennant la relation fit = [i.dii, }j. étant une constante à notre disposition, l'équalinn (;;d- » En abordant l'intégration de cette équation, moyennant des approxi- mations successives, nous supposons les y, à partir de yj, égaux à zéro: nous déterminons ensuite convenablement le coefficient y. et nous dési- gnons par — u^ une constante arbitraire : l'intégrale de l'équation (6) s'exprimera alors aisément au moyen de fonctions elliptiques dépendant de l'argument u — u„ et d'un module que nous désignerons par k. Ce mo- dule pourra, d'ailleiu-s, être considéré comme une constante arbitraire ( 9^|5 ) rem|)Iaçant la constîinte qui est renfermée dans le coefficient a,. Mais l'expression de ^ qu'on obtient ainsi, et que nous désignerons par ^g, est aussi l'intégrale de l'équation (7) ë = ^rTo-t^HTo"r,)^o-^^YT,-Y.)^^-2^^y.^^ » Or, en désignant la différence ^ — ^n P^*'' ^< ^t en retranchant l'équa- tion (7) de la dérivée de l'équation (6), il restera f +=!"- dr> ' équation d'où l'on déduit, au moyen d'approximations, la correction z qu'il faut ajouter à (^„ pour avoir la fonction complète ^. d'' » Quant à l'intégration de l'équation (S), il suffit de remarquer que ^ est une intégrale particulière de l'équation du' — !"•' I (Y> .le me permettrai de revenir, prochainement, à la seconde question. » G. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N» 18.) I^^ 9^+6 ) PHYSIQUE. — Sur le déplacement de la température du maximum de densité de l'eau par la pression , et le retour aux lois ordinaires sous l'influence de la pression et de la température; par M. E.-H. Amagat. « En 1887, quand j'ai publié les résultats de mes premières recherches sur le déplacement de la température du maximum de densité par la pres- sion, j'ignorais que plusieurs physiciens s'étaient déjà occupés de cette question : le fait a^ait été prévu et vérifié pour de faibles pressions par MM. Van der Waals et Puschl; M. Tait, exécutant sous pression une expé- rience analogue à celle de Hope, avait montré que la température, au fond d'un vase rempli d'eau surmontée d'une couche de glace, est inférieure à 4°; enfin MM. Marshall, Smith etOmond avaient trouvé que, sous pression, la température pour laquelle l'eau ne subit plus de variation thermique sous l'influence d'un faible accroissement de pression est inférieure à !\°. I) Ces expériences mettent seulement le fait en évidence; pour suivre l'ensemble du phénomène, il fallait, ainsi que je l'ai fait dep lis, construire un réseau assez serré d'isothermes entre 0° et 10" ; dans cet intervalle, j'ai déterminé expérimentalement les isothermes de degré en degré jusqu'à 1000^'". Le réseau de ces isothermes n'a pu être tracé, tellement elles sont rapprochées dans certaines parties à cause île la petitesse des angles sous lesquels elles se coupent; cependant, comme il est intéressant de se rendre compte de l'entrecroisement de ces courbes qui montre de suite l'en- semble du phénomène, voici un diagramme {fig- 1) qui est, pour ainsi dire, l'exagération du fait, grâce à quoi il a pu être dessiné. Les pressions sont portées sur l'axe des abscisses, et les volumes sur celui des ordonnées. Sur chaque isotherme, on a inscrit la température à laquelle elle est censée correspondre; il n'a été tenu compte, bien entendu, que de l'ordre des points d'intersection et nullement de la distance relative ou des rapports de longueur des segments formés. » On voit que les isothermes forment, en s'entrecoupant, un étrangle- ment du réseau, à la suite duquel celui-ci va en s'évasant; c'est le contraire de ce qui a lieu pour les autres liquides dont les réseaux vont en conver- geant sous des pressions de plus en plus fortes. Cet épanouissement inverse du réseau, pour l'eau, a encore lieu pour un certain nombre d'isothermes su|)érieures à 8" dont les premières tout au moins iraient se couper sous des pressions inférieures à i*"°; il disparaît au fur et à mesure que la tem- ( 947 ) pérature s'élè\e; de même, pour une température donnée, il disparaît sous des pressions de pins en plus tories, mais très lentement. Fis. '■ » I^e diagramme ci-contre {fig- i) qui figure les isothermes pour l'eau et l'éllier de io° en io°, entre o" etjo" et jusqu'à 3000*"°, montrede suite ( 948 ) comment, pour l'eaii, l'épanouissement, du réseau est renversé et disparaît «graduellement sous rinfluencede la température et de la pression. Fis. 2. » On voit de siite cominent résulte de là le renversement de U plupart des lois que j'ai examinées dans mes précédentes Notes; notamment : la ( 949 ) diminution du coefficient de compressibilité quand la température croit, l'accroissement du coefficient de dilatation avec la pression, la vSriation rapide du coefficient de pression avec la température, etc. » r.e diagramme montre qu'avant Sooo""" l'épanouissement du réseau de l'eau a disparu; on peut prévoir que, sous des pressions plus fortes, ce réseau irait en se resserrant, ainsi que cela a lieu depuis la pression nor- male pour tous les autres liquides étudiés; on voit aussi que le retour aux conditions normales se fait sous de faibles |)ressions par le fait d'une élé- vation suffisante de température, de lellesorte que l'eau rentre dans le cas des autres liquides sous des pressions d'autant moindres que la tempéra- ture est plus élevée, et à des températures d'autant moins élevées que la pression est plus forte. On peut dire que, dans les limites de o° à loo", vers 3ooo""", les anomalies dues à l'existence du maximum de densité ont disparu ; que, pour les lois qui avaient été renversées, ou l'ordre nor- mal est rétabli, ou le renversement n'existe plus et le rétablissement de cet ordre normal peut être prévu avec certitude. » On remarquera encore que les liquides ne sauraient acquérir un maximum de densité sous l'influence de la pression, ainsi que l'avait pensé M. Grimaldi pour l'éther, c'est tout le contraire qui a lieu; il est facile de voir que, si les isothermes vont en convergeant quand la pression augmente, et c'est le cas de tous les liquides étudiés sauf l'eau, le maximum de den- sité, s'il en existe un à cette température, ne peut être que dépassé, c'est- à-dire ne saurait exister que sous de plus faibles pressions. » Je reviens maintenant aux résultats fournis par les isothermes entre o" et io° et à leur représentation graphique. » J'ai d'abord, en tenant compte de la variation de volume du piézo- mètre, dressé un premier Tableau des pressions à volume constant; ces ré- sultats ont été ensuite représentés par un diagramme (/ig. 3) dont chaque courbe a été obtenue en portant les températures en abscisses, et sur les ordonnées les pressions nécessaires pour maintenir constant à ces températures le volume relatif à cette courbe. L'ordonnée à zéro étant d'autant plus grande pour les courbes successives que celles-ci corres- pondent à des volumes constants plus petits, on a transporté ces courbes de manière à ce qu'elles partent toutes de l'origine, afin d'éviter la hauteur exagérée qu'aurait eue le diagramme, et l'on a inscrit sur chacune d'elles l'ordonnée initiale à zéro, qu'il faut ajouter à chaque ordonnée pour avoir la pression correspondante. ris- 3. ( 9^' ) » Le tracé régularisé des courbes s'est fait sans difficulté ; on en a dé- duit les résultais consignés au Tableau suivant, qui ne présentent, avec les résultats primitifs, aucune différence notable. EAU. Pressions à volume constant et coefficients de pression / — = B). Volumes conslanls. or B. T. K J". B. :i". R V- B. s - B. 6'. B. -•. B. 8 . C. 9". B. lO*. aim atm atm alm atm ;itiii atni atin atm atm al m n,99778 43,35 03 43,55 0^ 41,90 ô;28 41,62 0,06 41,68 0,32 ',\"r> 0,60 43,60 0.90 43,, So 1,25 44,75 1,75 46,5o 2,15 48,65 0,99035 93,80 0,35 93,45 0,15 93,30 0,10 çi3,4o 0,39 93,790,71 9 '4.50 0,95 95,45 1,25 96.70 1.50 98,201,90100,1 2,10 102,2 5.99273 145,1 "045 144,95 0,3 145,25 0,47 145,-2 0,68 i46,4 1.0 147.4 1,3 148.7 1,6 i5o,3 1,9 1.52,2 2,3 i54,5 2,5 157,0 0,99030 197,0 0,3 197.3 0.6 197,9 0,9 198.8 1,2 200,0 1.5 '201,5 1,6 3o3,i 1,9 205.0 2,3 207,3 2,5 209,8 2,7 212,5 0,98766 200,1 0,7 25o.8 0,9 201,7 1,1 202,8 1,4 2.54,2 1,8 356,o 2,0 208,0 2,3 260,3 2,7 263,0 2,9 365,9 3,1 269,0 o,985i3 3o3,6 1,2 3o4,8 0,13 3o6,i 1,6 807,7 1>8 3o9,5 2,1 3ie,6 2,4 3i4,o 2,7 3i6,7 2,9 319,6 3,1 322,7 3,3 336,o 0,98360 358,4 1,5 359,9 1,5 36i,4 2,0 363,4 2,2 365,6 2,4 368.0 2.7 370,7 3,0 373.7 3,1 376,8 3,6 38o,4 3,5 383,9 0,98007 4i4,o 1,9 410,9 2,1 4iS,o 2,2 420,2 2,6 422,8 2,7 425,5 3,2 428,7 3,3 432,0 3,7 435,7 3,9 4.39,6 4,2 453,8 0,97753 470,8 2,4 473,2 2,5 475.7 2,8 478,5 2,9 481,4 3,1 iS',,5 3.4 487,9 3,6 491. î 3,9 495,4 4,3 499,7 4,6 5o4,3 0,97499 538,9 2,7 53i,6 2,8 534,4 3,1 537,5 3,4 540,9 3,6 554, 5 3,9 548,4 4.1 552.5 4,4 556,9 4,6 .56i,5 4,8 566,3 0,97345 588,5 3,0 591,5 3,2 594,7 3,5 598,2 3,6 6ni,S 3.9 605.7 *-3 «10,0 4.5 6i4,5 4,6 619..1 4,9 624,0 5,1 629,1 0,96991 648,5 3,5 603,0 3,6 655,6 3,9 659,5 4,1 663,6 4,4 66S.0 4.6 673,6 4,8 677,4 5,3 682,7 5,3 688,0 5,4 693,4 0,96736 710,7 3,8 714,5 4,0 718,5 4,1 722,6 4,5 727,1 4,7 731, >; 4,9 736,7 5,3 742,0 5,4 747,4 5,7 7.53,1 5,9 759,1 0,96483 773,3 4,1 777,4 4.1 781,5 4.3 'f^ô.fi 4.9 790.7 5.2 7()5.9 5,3 801.2 5,8 807,0 6.0 Si3,o 6,2 819,2 6,4 8ao,6 0,96337 837,5 4,6 842,1 4,8 846,9 5,0 85i,9 5,4 857,3 5,6 8H2.9 5.8 868,7 6.0 874.7 6,1 sso.S 6,4 887,2 6,8 894,0 0.95973 903,3 5,0 908,2 5,2 fli^'i 5.7 919,1 5.9 925,0 6.2 q3i,2 6,3 937.5 6,4 943,9 6,6 900,5 6,8 957,3 7,0 964,3 » J'ai intercalé les valeurs des coefficients de pression (B) entre les deux pressions auxquelles ils se rapportent; la rétrograilation du maxi- mum de densité se voit de suite à l'inspection du changement de signe de (B) (les valeurs négatives ont le signe — placé au-dessus d'elles) qui a lieu en même temps que celui du coefficient de dilatation sous pression con- stante; le phénomène est encore plus facile à suivre sur le diagramme; la température du maximum de densité est, pour chaque courbe, l'abscisse de l'ordonnée minima; en ajoutant à cette ordonnée la pression initiale à zéro inscrite sur la courbe on a la pression correspondante. » On trouve ainsi pour température du maximum de densité : alm o Sous la pression de ^1,6 ;.. 3,3 1) 93 , 3 2,0 » i44,8 0,6 » La forme de la quatrième courbe montre que le maximum de densité a déjà atteint et même un peu dépassé zéro sous la pression de 197*""; il (952 ) atteint donc cette température sous une pression un peu inférieure à celle résultant de mes premières recherches, qui n'étaient du reste que des essais préliminaires. » La rétrogradation moyenne entre 4° et o°,6 serait, d'après les résul- tats ci-dessus, de o'',025 par atmosphère ; elle irait en s'accentuant légère- ment avec la pression, mais cette accélération est incertaine, car il suffit d'une bien petite erreur pour déplacer d'une façon notable le point de con- tact des tangentes horizontales aux courbes. » Les fractions d'atmosphère, inscrites au Tableau ci-dessus, peuvent, surtout aux pressions élevées, paraître illusoires; cela peut être vrai en valeur absolue, mais non si l'on Considère les différences entre les pres- sions successives; ce sont, du reste, les résultats directement pris sur le diagramme; j'ai conservé deux décimales seulement au voisinage de Tor- donnée minima, là où la variation est extrêmement lente. » Il est évident qu'en limitant la pression, par exemple, à 200^'™ et la température à 10°, on pourrait fouiller davantage le phénomène et obtenir plus de précision, tandis qu'il s'agit ici d'un travail d'ensemble dans lequel la partie relative au maximum de densité n'occupe qu'une place relative- ment restreinte; mais, j'ai tenu à ce que tous les résultats soient détermi- nés sur une charge unique de liquide, de manière à avoir un ensemble auquel on pourra toujours raccorder, s'il v a lieu, un travail de détail re- latif à un point présentant un intérêt particulier. » CHIMIE AGRICOLE. — Recherches pour établir les bases d'une nouvelle mé- thode destinée à reconnaître la falsification des beurres par la margarine employée seule ou en mélange avec d'autres matières grasses d'origine végétale ou animale. Note de M. A. Houzeau. (Extrait par l'auteur.) « L Les différences notables que j'ai obtenues à l'égard de la solubdité dans l'alcool des beurres purs et des matières grasses qui servent commu- nément à les falsifier m'ont suggéré l'idée de me servir de ces données pour reconnaître, dans le beurre falsifié, la présence de la margarine, qui est bien moins soluble dans l'alcool que les beurres. » Mais M. Duclaux nous a initiés aux difficultés que présente la déter- mination de celte solubilité des matières grasses dans l'alcool. Il n'en est plus de même si l'on substitue à la solubilité absolue la détermination de la solubilité relative. Le mode opératoire devient simple et rapide. ( 953 ) » Il est évident, en etTFet, que, si deux matières grasses anhydres, beurre et margarine, sont dissoutes sous le même poids, dans le même volume d'alcool, d'une concentration invariable et à une température déterminée, la limpidité de ces dissolutions cessera à une température d'autant plus élevée que la matière grasse sera moins soluble, et la température, observée au moment où le trouble de la liqueur masquera un indicateur blanc, pourra servir d'appréciation à cette solubilité relative. » C'est à ce moment précis qu'on observe la température indiquée par le thermomètre. On a donc ainsi ce que j'appelle le degré de trouble du beurre. » II. L'apport frauduleux de la margarine (oléo-margarine, graisse de bouche) et en général des matières grasses, moins solubles que le beurre (huiles spéciales pour les fraudeurs), se reconnaît par ce procédé. Degri- de (rouble, o Beurre pur anliydre 63, o Même beurre falsifié avec S pour loo de margarine 65,5 Même Ijeurre falsifié avec 8 pour loo d'huile spéciale pour les fraudeurs. . 65,4 » L'erreur possible dans la prise du trouble ne dépasse guère o°,2; il est possible de reconnaître ainsi la margarine ajoutée frauduleusement alors que sa proportion ne dépasse pas 4 pour roo. On est en présence d'un moyen simple, soit pour établir un certain classement parmi les beurres, soit pour reconnaître rapidement si la marchandise fournie est conforme à l'échantillon. Cette première épreuve est en outre éliniinatrice : » Tout beurre de notre région, qui ne se dissout pas entièrement dans l'al- cool, suivant les prescriptions de la méthode, est un beurre falsifié. « III. Si tous les beurres présentaient le même degré de trouble, le pro- blème si difficile de la recherche de la margarine, serait résolu. » Il n'en est pas ainsi. Le degré de trouble peut varier au moins, pour les beurres de la Seine-Inférieure, de l'Eure et du Calvados, de 39° à ']i'-'-'j2°. H Bien plus, dans la même ferme, le beurre préparé avec le lait des mêmes vaches peut, en quelques mois, et même à dix ou quinze jours d'intervalle, présenter d'assez notables différences dans son degré de trouble. » Dans tous les cas on voit combien la question d'origine ne peut guère servir de point de repère pour établir, par voie de comparaison, l'iden- tité de composition des beurres suspects. » Il était donc indispensable de créer, avec les éléments naturels des beurres purs, une sorte de beurre type à degré de trouble invariable. G. R., i8(i3, I" Semestre. (T. CXVI, N» 18.) 12.4 (954) » De là l'idée de V unification des beurres purs. M IV. Unification des beurres purs. — La voie à suivre pour atteindre ce résultat était tout indiquée par mes observations précédentes. » Puisqu'un beurre pur à degré de trouble élevé doit cette propriété à une plus grande richesse en glycérides peu solubles, n'ctait-il pas pos- sible, en éliminant partiellement ces glycérides peu solubles d'arriver, de part et d'autre, à obtenir des beurres appauvris, qui présenteraient le même degré de trouble? » Cette unification se réalise en effet aisément sur les beurres purs les plus disparates quant à leur solubilité relative, en les dissolvant, à l'état anhydre, dans un volume déterminé du même alcool titré et chauffé à une température constante. Les solutions alcooliques très limpides sont ensuite soumises à un refroidissement lent, dans une étuve dont la température ne doit jamais descendre au-dessous d'une certaine limite. » Par ce refroidissement, les beurres'purs se dépouillent de leurs gly- cérides les moins solubles, qu'on sépare par fdtration dans l'étuve même, oîx les entonnoirs et les récipients ont dû séjourner pour avoir la même température que l'étuve. L'évaporation de l'alcool fournit des beuri'es qui, ramenés à l'état anhydre par la dessiccation, se trouvent unifiés. Degré de trouble avant runification. apiès runifieation. Beiiire pur 59, o 60,0 .\ulre beurre pur 67,5 60,2 Il est présumable que les beurres authentiques des autres régions de la France se comportent de même. C'est à vérifier. » V. Cependant, certains beurres purs à degré de trouble élevé échap- pent à cette première unification. Dans ce. cas, on doit toujours contrôler le résultat par une seconde unification en opérant cette fois sur le beurre presque unifié et non sur le beurre normal. » On a ainsi des beurres plus appauvris en glycérides peu solubles que ceux de la première unification, et qui présentent entre eux, lorsqu'ils sont purs, le même degré de trouble. Beurre pur Autre beurre pur. Autre beurre |)ur. Degré Degré Deyrc lie trouble de trouble lie trouble de la delà Il beurre nornial. !"■ uiiilicalioii. ■i' unilication 09,0 60,0 42,0 64,2 60,0 42,0 71,0 62,3 42,0 (955 ) » VI. Enfin, la nouvelle méthorle met à jjrofit le dosage des acides vo- latils des glycérides qui constituent les beurres unifiés. I" Unification. Total des acides volatils Degré exprimés de trouble. en NaO titrée. ce Beurre pur unifié 1)0,0 23,6 Autre beurre pur unilio ()o,o 28,6 Autre beurre pur non unifié à lu i"' précipitation. . (33,5 22,0 » VII. D'autre part, les solutions alcooliques des matières grasses ajou- tées au beurre (margarine, végétaline, etc.) fournissent aux traitements alcooliques des extraits anhydres dont les moins solubles élèvent le degré de trouble des beurres unifiés, tandis que les plus solubles l'abaissent. De là, un moyen de reconnaître leur présence dans les beurres falsifiés, et d'apprécier approxim;ativement leur projiortion. Degré de trouble de la seconde unification. o Beurre pur 42,0 Même beurre falsifié avec 6 pour îoo de margarine 43, o Même beurre falsifié avec 8 pour 100 Je végétaline 4')0 )) La méthode fait donc bien ressortir la nature de la matière grasse étrangère ajoutée au beurre. Quand le degré de trouble est supérieur à celui de l'unification, c'est l'indice d'une fraude par la margai'ine, qui est moins soluble que le beurre; quand il est inférieur, c'est que le beurre a été additionné de végétaline, ou de toute autre substance plus soluble que le beurre. )) Si, d'autre part, nous arrivons à répondre de la prise du degré de trouble, à 2 dixièmes de degré près, on voit qu'il sera possible de sus- pecter la présence de la margarine et de la végétaline, alors que leur pro- portion ne dépasserait pas 4 à G pour 100 du poids du beurre. » Ces faits se confirment plus nettement encore si l'on applique le dosage des acides volatils aux beurres unifiés. 2° unification. \cides volatils exprimés en soude titrée. ce Beurre pur 18, 3 Même beurre falsifié avec 6 pour 100 Je margarine (oléo). 17, 5 Même beurre falsifié avec 10 pour 100 Je végétaline 16, 2 ( 956 ) » VIII. On voil cependant que le dosage des acides volatils ne saurait caractériser si la matière grasse ajoutée frauduleusement aux beurres est de la margarine peu soluble ou de la végétaline très soluble, ce que peut établir, dans des cas déterminés, la prise du degré de trouble. Mais cet inconvénient est racheté par un plus grand avantage dans la pratique. )) En effet, j'ai pu faire des mélanges de margarine et de végétaline en proportions telles que ces mélanges, ajoutés au beurre, fournissaient des degrés de trouble semblables à ceux des beurres purs. Mais alors le dosage des acides volatils sur le beurre unifié mettait immédiatement en relief la multiple falsification. 2" unification. Degré Acides volauls de exprimés trouble. en soude titrée. Beuire pur. :'|2",o i8'^'^,3 Même beurre falsifié avec lo pour loo d'un mélange de margarine el de végétaline 42°, i i6",7 » J'estime qu'environ 5 pour loo seulement de ce mélange de marga- rine et de végétaline eussent pu être reconnus. » Quand certaines données expérimentales seront à nouveau contrôlées et complétées, je pourrai tirer des faits exposés dans ce travail les élé- ments d'une méthode suffisamment sensible. » C'est pour me réserver cette faculté et prendre date que je publie, dès aujourd'hui, un résumé des lignes principales de mes recherches. )> Je signale avec plaisir à l'Académie le concours fort consciencieux que m'a prêté dans ce travail M. Sprecher, préparateur de la Station agronomique. » M. Emile Picard, en présentant à l'Académie un fascicule de son « Traité d'Analyse, » s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le second fascicule qui ter- mine le deuxième Volume de mon Traité cV Analyse. Ce fascicule contient les leçons que j'ai faites cet hiver à la Sorbonne; il traite des intégrales abéliennes et des surfaces de Riemann. » On peut, par une représentation géométrique convenable, rendre intuitifs les principaux résultats de la théorie des surfaces de Riemann. Cette vue claire de la surface de Riemann une fois obtenue, toutes les ap- ( 957 ) plications se déroulent avec la même facilité (jiie dans la théorie classique de Cauchy relative au plan simple. Mais il importe de juger à sa véritable valeur la belle conception de Riemann. Ce serait une vue incomplète que de la regarder seulement comme une méthode simplificative pour pré- senter la théorie des fonctions algébriques. Si importante que soit la sim- plification apportée dans cette étude par la considération de la surface à plusieurs feuillets, ce n'est pas là ce qui fait le grand intérêt des idées de Riemann. Le point essentiel de sa théorie est dans la conception a priori de la surface connexe formée d'un nombre limité de feuillets plans et dans le fait qu'à une telle surface conçue dans toute sa généralité cor- respond une classe de courbes algébriques. Nous nous sommes donc par- ticulièrement attaché à la question difficile et capitale de l'existence des fonctions analytiques sur une surface de Riemann arbitrairement donnée. n Le problème précédent est même susceptible d'être généralisé, si l'on prend une surface fermée arbitraire dans l'espace et qu'on considère l'équation de Beltrami qui lui correspond. Il est possible de faire corres- pondre à la surface une classe de courbes algébriques. On sait que ce ré- sultat a été démontré en quelque sorte expérimentalement par M. Klein, qui a insisté sur les rapports que présente la théorie des intégrales abé- liennes avec l'étude du mouvement de l'électricité sur une surface fermée. Nous pensons avoir traité rigoureusement ces questions en restant à un point de vue purement analytique. )) Tout en accordant la préférence aux méthodes de Riemann, dans lesquelles la théorie des fonctions et la Géométrie de situation se prêtent un mutuel appui, nous n'avons pas négligé le point de vue algébrique. Malheureusement, pour cette partie de la théorie, on doit regretter que les leçons de M. Weierstrass sur les fonctions algébriques n'aient jamais été publiées. « M. Mascaut présente à l'Académie le troisième Volume de son « Traité d'Optique ». « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie du troisième Volume de mon Traite d'Optique. J'ai indiqué précédemment la nature des ma- tières traitées dans la première Partie de ce Volume publiée il v a déjà près d'un an. La seconde Partie, qui termine l'Ouvrage, renferme une étude détaillée des propriétés optiques de l'air, des phénomènes produits par les particules en suspension, les gouttelettes des nuages ou les gouttes de (958 ) pluie, et des apparences si variées auxquelles donnent lieu les cristaux de glace, enfin un résumé des principes d'analyse spectrale et de la disper- sion. Quelques additions aux différents Chapitres ont été, en outre, indi- quées dans un complément. )) J'ai le regret d'ajouter que les planches coloriées qui doivent accom- pagner le second Volume ne sont pas encore terminées. Ce travail difficile a été interrompu par la mort du premier graveur qui l'avait entrepris et par une longue maladie de l'artiste qui l'a continué. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées déjuger les concours de iSgS. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Savigny. — MM. Milne-Edwards, de Lacaze-Duthiers, Blanchard, Perrier, Ranvier réunissent la majorité des suffrages. J^es Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Grandidier et Sappey. Prix Montyon (^Médecine et Chirurgie). — MM. Verneuil, Bouchard, Guyon, Brown-Séquard, Charcot, Marey, Larrey, Brouardel, Sappey réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont ob- tenu le plus de voix sont MM. Chauveau et Ranvier. Prix Bréant. — La Commission permanente est composée de MM. les Membres de la Section de Médecine et Chirurgie. Prix Godard. — MM. Guyon, Verneuil, Bouchard, Charcot, Sappey réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont ob- tenu le plus de voix sont MM. Brown-Séquard et Brouardel. Prix Serres. — MM. Ranvier, Bouchard, Perrier, Chauveau, Verneuil réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont ob- tenu le plus de voix sont MM. Sappey et Milne-Ed\tards. ( 959) MÉ3I0IRES PRESENTES. M. Ch. Lokot soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur un appareil de locomotion aérienne et sur l'explication de divers phéno- mènes physiques. (Renvoi à la Commission des aérostats, à laquelle M. Brouardel est prié de s'adjoindre). M. MoTTo adresse un Mémoire sur les préparations dérivées de l'huile d'olive. (Commissaires : MM. Friedel, Schûtzenberger.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observation de l'éclipsé de Soleil du i6 avril 1893 à l'obser- vatoire de la Société scientifique Flammarion de Marseille. Note de M. Léo- tard. « Grandeur, 21 centièmes, heure nationale (beau temps). » Entrée de l'ombre à Si'Sg"' (S.-E.). Maximum de l'éclipsé, 4''i8'". » Sortie de l'ombre à 4'» 55"» (E.-N.-E.). )) 11 y a, par rapport au calcul, une diflerence en moins de 4o* environ pour la durée de l'éclipsé. » Les montagnes du bord lunaire ont été visibles sur le Soleil, à la lunette et par pi-ojection. » Observateurs : MM. Bruguière, Léotard, Codde, Bouvresse, Yignola, Nègre, Pcrrotet. Lunettes de 160™™ et 108™'". » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe d'équations différentielles. Note de M. Vessiot, présentée par M. Picard. « Dans un travail récent (/irt«. de l' Ecole Normale, 1893), nous avons abordé l'étude des équations différentielles qui possèdent des systèmes fondamentaux d'intégrales, en traitant le cas des équations du premier ( 96o ) ordre. Voici quelques résultats concernant les équations analogues du second ordre. Soit (1) a:" = F(x,x',t) une équation du second ordre. Nous supposons que son intégrale géné- rale s'exprime, en fonction d'intégrales particulières a?,, x.^, ..., a7„ par une formule, connue ou inconnue, mais dont la forme ne dépende pas de ces intégrales particulières, (2) x=/(x,,x\, ...,x,„x'„\a,b). On en déduit, pour x', en tenant compte de (i), une formule analogue (3) ^' = g{-r, ,x\ .r„, .r',, | a, h). » Nous nous bornerons, dans cette Note, au cas où i ne figure explicite- ment dans aucune des formules (2) et (3). C'est ce qui a lieu évidemment pour une équation linéaire sans second membre, ou avec second membre; et aussi pour une équation de la forme (4) ce" + 3xx' -+- .r' + 3l{x' 4- .'-•-) 4- 3,a.r + v = o, c'est-à-dire ayant pour intégrales les dérivées logarithmiques des intégrales d'une équation linéaire homogène du troisième ordre. Nous allons mon- trer que toulc équation de la classe considérée se ramène à Vune de ces trois formes, ou s'abaisse au premier ordre, par une transformation de la forme (5) X = '^(x,x'). » Nous partons du même principe que dans le travail rappelé. On peut supposer les constantes d'intégration a, h tellement choisies que les équa- tions j a' =/(j7,,a-',, ... |fl, b), I b' = g{x,,x' \a,b), (6) définissent un groupe. Supposons d'abord (jue ce groupe laisse invariante au moins une famille de courbes à un paramètre ip(a, b) = const. » Cela prouve qu'on a, comme conséquence des équations (6), une identité û(a', b') = /J9 {a, b), x,, x\ ,...], ( 9^' ) c'esl-à-dire que, pour loiile intégrale de (i), on a c étant une constante. Si donc on change de fonction inconnue, par la formule (5), on obtiendra en X une équation de premier ordre. De plus, l'équation définissant elle-même un groupe, on peut supposer cp choisie de telle sorte que / soit linéaire en c, ou soit une fraction du premier degré, c'est-à-dire que la transformée en X sera une équation linéaire ou une équation de Riccati. Quant au calcul de la transformation (5), il exigera, dans le cas le plus défavorable, des quadratures ou l'intégration d'une équation de Riccati. » Si le groupe (6) ne laisse invariante aucune famille de courbes à un paramètre, il est semblable à un groupe projectif à 5, 6 ou 8 paramètres. Dans les deux premiers cas, on peut donc déterminer ç et i de telle sorte que, si l'on pose les équations (2) et (3) prennent la forme X = La + Mp + N, Y=;Px + Qp + R. Si donc on fait dans (i), par exemple, la transformation (5), la trans- formée sera une équation linéaire du second ordre. Dans le troisième cas, on voit de même qu'on arrive à une transformée, dont l'intégrale géné- rale est de la forme «A {t)-h h\i (0 + G (0 X aX^(t) -{-l>K^{t.) +C|(0 Elle appartient donc à la classe plus générale des équations dont l'inté- grale générale est V(X,t) -haQ{\,l) + b = o. )» M. Lie a montré cju'une telle équation s'intègre par des quadratures et par l'intégration d'une équation linéaire homogène du troisième ordre. Cette dernière se ramenant immédiatement à la forme (4), notre théorème est établi. La réduction de la transformée à la forme (4) peut d'ailleurs se faire d'une manière directe et plus simple. » c. R. , 1893, I" Semestre. ( T. CXVI, N» 18.) 125 ( 962 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la Structure des groupes finis et continus. Noie de M. Cartan, présentée par M. Picard. « J'ai exposé, dans une précédente Note, les résultats remarquables auxquels est arrivé M. Killing, relativement à la structure des groupes simples, en indiquant les principaux points de son travail qui me paraissent insuffisants. Je m'occuperai, dans cette Note, de la structure des groupes en général. )) M. Lie a depuis longtemps (Archiv for Math, og Nat., B. III. ) partagé les groupes en deux grandes classes : les groupes intégrables et les groupes non intégrables. On dit qu'un groupe d'ordre r est intégrable lorsqu'il admet un sous-groupe invariant d'ordre ^—1, celui-ci un sous-groupe invariant d'ordre r — 2, et ainsi de suite. Les groupes intégrables sont encore caractérisés par ce fait que, si l'on prend leurs groupes dérivés suc- cessifs, on finit par arriver à la transformation identique. Cette classiûca- tion des groupes joue un grand rôle, non seulement au point de vue spécial de la structure, mais encore au point de vue de l'intégration des équations différentielles. M. Killing introduit une autre classification des groupes qui, au fond, en la modifiant un peu, concorde avec la précédente. Il appelle rang d'un groupe le nombre des coefficients indépendants de V équation caractéristique de ce groupe. En réalité, ce n'est pas le rang d'un groupe qui est intéressant, mais le rang de son groupe dérivé; en effet, le rang peut s'abaisser en pas- sant au groupe dérivé, mais, pour tous les groupes dérivés successifs, il est le même. Or, comme cela a été démontré par M. Engel (^voir Uml.vuf, thèse, Leipzig), les groupes de rang zéro sont intégrables et, réciproquement, les groupes intégrables ont pour groupes dérivés des groupes de rang zéro. Nous retombons ainsi sur la classification de M. Lie. » M. Killing ne donne que des indications incomplètes sur les groupes de rang zéro. Pour étudier le cas général, il donne au groupe une certaine forme réduite très remarquable basée sur la nature des racines de l'é- quation caractéristique. Il fait correspondre à une transformation géné- rale du groupe G un sous-groupe y de rang zéro, et dont l'ordre est égal au nombre des racines identiquement nulles de l'équation caractéris- tique. Si l'on suppose que X,/, ..., X,„/sontles transformations de ce sous- groupe, et si, dans l'équation caractéristique on annule «,„+,, ..., e^, le pre- (963 ) mier membre de cette équation se décompose en un produit de facteurs linéaires en (?,, e^. ■••■>^m- A chacun de ces facteurs linéaires ou racines, M. Rilling fait correspondre autant de transformations qu'il y a d'unités dans son degré de multiplicité, de sorte qu'on obtient le nombre de trans- formations indépendantes nécessaire pour définir le groupe. » M. Killing étudie d'abord le cas où le groupe est parfait (') et où toutes les racines de son équation caractéristique sont simples. Il arrive ainsi à trois sortes de groupes : » i" Les groupes simples, dont j'ai déjà parlé; )) 2° Les groupes qu'il appelle semi-simples (halbeinfach) et qui sont formés de sous-groupes invariants simples échangeables entre eux; M 3° Des groupes formés d'un sous-groupe simple ou semi-simple et d'un sous-groupe invariant à transformations toutes échangeables entre elles. » L'étude du cas général des groupes parfaits est fondée sur un théo- rème que j'ai déjà indiqué dans ma précédente Note et qui est le sui- A-ant : » Si un groupe est parfait, le sous-groupe y, relatif à une transformation générale quelconque, a ses transformations toutes échangeables entre elles. M Malheureusement ce théorème n'est vrai que dans des cas particu- liers. Néanmoins, le résultat général auquel M. Rilling arrive est juste : Tout groupe non inlègrahle est formé d'un sous-groupe simple ou semi-simple et d'un sous-groupe invariant intégrable. )) On se rend bien facilement compte que ce théorème revient aux deux suivants : » Tout groupe qui n admet pas de sous-groupe invariant intégrable est simple ou semi-simple. » Si l'on considère le plus grand sous- groupe invariant intégrable g d'un groupe G, il existe un sous-groupe g' qui, avec g, complète G. » Je suis parvenu à démontrer directement le premier théorème en m'appuyant sur une propriété remarquable que j'ai trouvée au coefficient •^^{e) de to'"^ dans l'équation caractéristique, coefficient qui est une forme quadratique de e,, e^, ...,e,.. Cette propriété est la suivante : » La condition nécessaire et suffisante pour qu un groupe soit intégrable est que toutes les transformations de son groupe dérivé annulent ^^(e). » La considération de ce coefficient ^^s/i^e) me donne en même temps, (') M. Lie appelle groupe par/aji un groupe qui est son propre groupe dérivé. (964 ) sans résolution d'aucune équation, le plus grand sous-groupe invariant in- tégrable du groupe donné. » Quant au deuxième théorème, je le démontre d'abord dans le cas où le sous-groupe g a ses transformations échangeables entre elles, et je ra- mène de proche en proche tous les cas à celui-là, grâce aux propriétés des groupes intégrables. » Ce théorème donne, en particulier, le théorème de Engel (') d'après lequel (oui groupe est inlégrable dans le cas, et dans le cas seulement, où il ne contient aucun sous-groupe à trois paramètres de la structure du groupe projectifde la droite, théorème dont aucune démonstration rigoureuse n'a, je crois, élé publiée jusqu'à présent. » Enfin, je signalerai le résultat auquel je suis arrivé relativement à la forme comparée des équations caractéristiques d'un groupe G et de son groupe dérivé G', et qui est le suivant : » Si i'on imagine le premier membre de l'équation caractéristique de G' décomposé m /acteurs irréductibles, il suffit, dans chacun de ces /acteurs, de remplacer la variable w pat w plus une /orme linéaire de e,, e.^, . . ., e^ pour avoir le premier membre de l'équation caractéristique de G. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles ordinaires qui possèdent un système fondamental d'intégrales. Note de M. A. Gvldberg, présentée par M. Picard. « On sait que la théorie générale des groupes continus de M. Lie et d'aulre part sa théorie d'intégration d'un système complet qui admet un tel groupe a trouvé beaucoup d'applications importantes dans les recherches sur les invariants différentiels et surtout dans un beau travail de M. Picard et deux Mémoires importants de M. Vessiot (-). Dans la Note suivante je cherche à généraliser les résultats de la dernière Note de M. "Vessiot. » Soit donné le système d'équations différentielles ordinaires -^^- = i* (('■•}■),•••» ■*'«)) •••> "^y^ ^ r ft('> <3?l t ■ • •» '^'« )• (') \oir. l'ii ](iii-ticiilier, Iîkgel, Kleinerc llcilrâge zur Grapiienlheorie {Leipzi i,'er Beric/ilc, p. 95-()9; 1887). (-) \ F.ssioT, Annales (le l'École iXorniale pour 189Î el i.SgS. ( 9^5 ) » Nous nous proposons d'éludier les différents cas où l'on peut exprimer le système général de solutions a?,, . . . , a?„ par m systèmes particuliers de solutions /,\ „in (il un un) et n constantes arbitraires a par des formules connues ou inconnues (2) ^, = A(.r;",... ,<',...,<"',... ,^-;:"',« ««) (' = 1.2 n), qui subsistent lorsqu'on y remplace les solutions (i) par mn autres solutions particulières quelconques. » Nous démontrerons d'une manière absolument analogue à celle em- ployée par M. Vessiot que l'on peut supposer dans les formules (a) les constantes d'intégration «,,...,«„ tellement choisies que les équations (3) av=/(^-,", ...,*•„", •..,<"', ...,.<",«, (in) (?■=!, 2, ...,«) définissent un groupe aux mn paramètres a;',", . . ., a?^,", . . ., x''"\ . . ., .r^"" entre les variables indépendantes a et les variables dépendantes x. » l'osons, en effet, h, = f,{^^', ..., x::% ..., .<"», . . ., <"«, a,;..., a„) (i=i,2 n). X ( ' ., x^]l", . .., x""'", ...,.r'™'" étant des constantes; les équations (3) prendront la forme x,= g^(x':', ...,>;;',..., <", , . ., x',:", . . ., i,, . . . , b„) (i = i,2,...,n) qui définissent, d'après M. Lie, un groupe de transformations des a? en b aux mn paramètres x\*', . . ., a;„", . . ., x'"", . . ., a?Jf". Ce groupe est m fois transitif; on en conclut, d'après un théorème fondamental de M. Lie, que m ne peut pas surpasser (« -\- a.); les valeurs de m sont donc i, 2, ...,(« + 2). Dans le cas m ^^ n -\- 2, le groupe est semblable au groupe projectif gé- néral. M Dans le cas n =: 2, j'ai examiné les ditfçrents groupes correspondant à des valeurs de m et j'ai trouvé onze types différents. » (966) MÉCANIQUE. — Sur la réduction du problème des tautochrones à l'intégration d\ine équation aux dérivées partielles du premier ordre et du second degré. Note de M. G. Kœxigs. « I. Soit donnée une famille de surfaces U(;r, y, z), je me propose en premier lieu de chercher les surfaces S sur lesquelles ces surfaces données découpent une famille de courbes parallèles. » Je représente par ds- le carré de l'élément d'arc de la surface cher- chée, par H ^f{\]) une fonction arbitraire de U. Il suffit, conformément à un théorème de Gauss, d'exprimer que la différence ds- — d\\- = dx- + dy- (p dx -i- (j dyy -[( est un carré parfait. )) Je pose, pour abréger. , . /dH âuy- „ (d\l dWXidll dï\\ , (d\l d\\ ôn\' [fôWY (ùwy f! L'équation différentielle des surfaces cherchées est donc (2) 'I' = o. » On voit en même temps que leur ds^ a la forme (3) ds- = f/H- + ^ ( A ^.r + B dy)-, en sorte que les géodésiques auxquelles sont orthogonales les courbes pa- rallèles H = const. ont pour équation (4) kdx + 'èdy = o. (9^7 ) » Maintenant, d'après l'identité (i) elle-même, si l'on envisage autour du point a;, y, - le cône T suivant les génératrices duquel s'effectuent les déplacements qui vérifient l'équation ( 3 ) dx- + Conclusions. — 1° Si l'on considère un thermomètre chauffé unifor- mément dans toutes ses parties, la capacité de la tige diminue dans la même proportion que le volume du réservoir; » 2° A la diminution de capacité du canal thermométrique correspond un raccourcissement proportionnel dans la longueur de la tige; M 3° En adoptant, d'après M. Benoît, 0,000021 55a pour coefficient de ( 974) dilatation cubique du verre vert, il devient environ 0,00002096 après un recuit ayant monté le zéro de 26°, 2. » ÉLECTROMAGNÉTISME. — Sur les systèmes de dimensions d' unités électriques. Note de M. E. Mercadier, présentée par M. Cornu. « Après avoir montré (voir Comptes rendus, t. CXVI, p. 800 et H72) comment on peut constituer des systèmes d'expressions en dimensions des grandeurs électriques ne présentant rien d'arbitraire, et renfermant les coefficients X:, k' , a, \ des lois de Coulomb, d'Ampère et de Laplace, il est aisé de voir comment on peut en déduire un système rationnel et cohé- rent à'unités pour ces grandeurs en satisfaisant à cette double condition pratique : 1° simplifier les calculs en supprimant le plus possible de coefficients; 2° rendre la réalisation pratique des unités aussi simple et précise que possible. » Il faut donc choisir d'abord le système rationnel de dimensions qui permettra d'atteindre ce résultat. » Le système Coulomb, où les grandeurs sont exprimées en fonction de k, doit être écarté tout de suite, car il est inadmissible de supprimer ce coefficient en le considérant comme numérique, puisqu'il varie avec tous les diélectriques. » Restent les systèmes simples Ampère et Laplace, oîi les grandeurs sont exprimées en fonction des coefficients a, \, k' . Or, ces coefficients ne paraissent pas présenter, à beaucoup près, le même degré de variabilité que k. En effet, nous avons démontré expérimentalement, M. Vaschy et moi (^Comptes rendus, 8 et 22 janvier i883), qu'en passant de l'air dans des milieux tels que l'huile, la glycérine, la benzine, le pétrole, tandis que le coefficient k y varie du simple au double, a et k' n'y varient pas de ^, et il doit en être de même de \, d'après la relation générale X^ = ak' . " Par suite, l'hypothèse que a, 'k, k' sont des coefficients numériques, n étant pas en contradiction avec l'expérience, pourrait être admise au moins provisoirement et sous toutes réserves au sujet des dimensions réelles de ces coefficients. » De là la justification de l'emploi du système Laplace pour l'expression en dimensions des grandeurs électriques. En considérant, en effet, dans les formules de ce systoine, \ et k' , non seulement comme des nombres, mais comme égaux à l'unité, on obtient précisément le système arbitraire de dimensions dit électromagnétique. ( 975) )) On voit d'ailleurs qu'on pourrait en établir beaucoup d'autres ana- logues, les valeurs numériques arbitraires qu'on peut donner k 1 el k' n'étant assujetties qu'à satisfaire à la relation >.° = ak'. » On aurait pu se servir également du système Ampère comme point de départ, d'autant plus qu'il ne renferme qu'un seul coefficient, a, au lieu de deux; mais l'emploi si général, si simple et si précis des galvano- mètres et des instruments électromagnétiques proprement dits, semble devoir faire préférer le système Laplace et le système électromagnétique qui en dérive, et dont l'usage ne présente pas d'inconvénients graves, à la condition de ne pas oublier le degré d'arbitraire qu'il comporte. » Ce système admis, on en déduit pour les grandeurs électriques le système d'unités bien connu, qui satisfait aux conditions ci-dessus indi- quées, eu égard à l'état actuel de la Science. » Sans examiner la manière dont on établit ce système cohérent d'uni- tés, je voudrais présenter quelques observations sur ce qu'on appelle, depuis Maxwell, les relations entre les deux systèmes d'unités, ou, plus exactement, de dimensions d'unités électriques. » Ces relations se résument ainsi : En prenant les rapports des expres- sions d'une même grandeur électrique dans le système dit électrostatique, et dans le système dit électromagnétique, on obtient une quantité de la forme (LT"')", a étant positif ou négatif, égal à o, i ou i, c est-à-dire une certaine puissance d'une vitesse. » Cette vitesse, qui est devenue l'un des éléments caractéristiques de la théorie de l'électricité, apparaît ainsi, on peut le dire, comme par hasard et de la façon la plus singulière, car enfin elle provient du rapport d'expressions simplifiées préalablement d'une façon arbitraire, en y fai- sant a priori les coefficients des lois de Coulomb et de Laplace égaux à l'unité. » Si, au contraire, on n'opère pas ces simplifications arbitraires, si on laisse dans les expressions en dimensions des grandeurs électriques les coefficients k, k' , \, a des lois générales, la vitesse en question apparaît d'une façon rationnelle et nécessaire. » En effet, considérons seulement l'une des grandeurs électriques, la quantité d'électricité Q (les raisonnements subséquents seraient les mêmes pour les autres). En l'exprimant dans les systèmes Coulomb et Laplace, d'où dérivent les systèmes dits électrostatique et électromagnétique, on a (voir Comptes rendus, t, CXVL p- SyS), pour les expressions en dimen- (976) sions de Vunitê de quantité : Il en résulte , , Ûa _ A , --) ^^> ô^,-m^^ ■ » Or j'ai démontré précédemment {Comptes rendus, t. CXVI, p. 802) nue —=. est nécessairement l'inverse d'une vitesse, et cela par de simples * V^KK' considérations d'homogénéité, indépendantes de la nature physique des coefficients 'k, k et k' (dont A, K et K' représentent les unités). De sorte que — '- est égal à i , et non pas à une vitesse; et cela doit être ainsi, l'unité de quantité d'électricité (comme celle de toutes les grandeurs possibles) ne pouvant avoir au fond qu'une seule définition en dimensions. » Mais, en même temps, on voit bien, par la relation (1), que si l'on trouve ordinairement et si l'on dit que le rapport ci-dessus représente une vitesse LT~' , c'est parce qu'en faisant au préalable et arbitrairement k = 1, k'^i, 7^ = 1 dans les lois de Coulomb et de Laplace, on a précisément réduit arbitrairement à l' unité V inverse d'une vitesse -;^^> qu'on n'a pas le droit v'kk' ^ de supprimer a priori. » On voit ainsi clairement, à ce qu'il me semble, comment et de quelle manière, en quelque sorte artificielle, le rapport des unités de quantité dites électrostatique et électromagnétique se trouve représenter une vitesse. )) On voit aussi que la vitesse représentée par y^^ est la même que celle A dont il s'agit dans les relations entre les deux systèmes d'unités considérés depuis Maxwell; mais, sous cette forme, elle apparaît d'une manière qu'on est en droit d'appeler rationnelle; car les coefficients k, k', 1 caractérisent précisément l'influence du milieu sur les actions électromagnétiques, et il paraît très logique et très naturel qu'une certaine fonction de ces coeffi- cients puisse représenter une vitesse, comme, par exemple, celle de la propagation dans ce milieu d'un mouvement électromagnétique; de même qu'une certaine fonction * A du coefficient d'élasticitéet de la densité d'un ( 977 ) milieu représente la vitesse d'un mouvement vibratoire qui s'y propage. » On ne peut s'empêcher de remarquer, à ce propos, combien il est étrange que Maxwell, qui a consacré un si bel ouvrage à exprimer mathé- matiquement et à développer les conceptions de Faraday sur la nature des actions électriques, conceptions où le rôle du milieu est prédominant et fondamental, ait en même temps et dans le même ouvrage, quand il s'est agi d'établir systématiquement un ensemble d'unités pour calculer numé- riquement les phénomènes, supprimé a priori, dans les formules de dimen- sions de ces unités, les coefficients qui caractérisent précisément l'influence du milieu. » ÉLECTRICITÉ. — Sur V influence de l'aimantation longitudinale sur la force électromotrice d'un couple fer-cuivre. Note de M. Chassagnv, présentée par M. Mascart. « Cette influence a été signalée par Sir W. Thomson en i856. J'ai repris à ce sujet des expériences commencées autrefois avec M. Abraham. Voici le principe des appareils qui m'ont servi : » Deux couples identiques fer-cuivre A et B dont les soudures sont maintenues à o°et loo" sont mis en o|)position. Leur circuit comprend un galvanomètre sensible G. Le fil de fer du couple A est placé tout entier suivant l'axe d'une spire régulière assez longue pour produire un champ intérieur uniforme. Quand aucun courant ne passe dans cette spire, le galvanomètre G n'indique aucune déviation. Les forces électromotrices des deux couples se compensent exactement; leur valeur commune est Eg"" = 1093,2 microvolts. Si la spire est traversée par un courant, le fil de fer du couple A s'aimante longitudinalement, et l'aiguille du galvanomètre G prend une déviation permanente résultant d'une variation e de la force électromotrice du couple A. Cette déviation cesse en même temps que l'aimantation. )) Je me suis proposé de déterminer la variation de e avec l'intensité du champ magnétique. )) Les valeurs de e ont été déterminées par les procédés qui ont fait l'objet de publications antérieures ('). Celles du champ magnétique, dé- (') Annales de Chimie et de Physique, novembre 1892. C. R.,1893, 1" Semestre. (T. CXVI, N» 18.) I27 ( 978) diiites des constantes de la spire et de l'intensité du courant qui la traver- sait, ont été contrôlées par la mesure de la rotation magnétique du plan de polarisation à travers une colonne de sulfure de carbone. )) Voici les résultats de cette étude : » 1° L'aimantation longitudinale du fer détermine toujours une aug- mentation de la force électromotrice du couple fer-cuivre. M 2° Cette augmentation est indépendante du sens de l'aimantation. » 3° Pour des champs croissants, e, d'abord sensiblement proportionnel à l'intensité du champ, atteint, pour un champ de 55 (C.G.S.), un maxi- mum qui est de 6,i microvolts, et décroît ensuite lentement. Sa valeur est de 3, 2 microvolls pour un champ de 200 (C.G.S.). » La mesure précise d'aussi faibles forces électromotrices a nécessité des précautions spéciales. Dans le dispositif employé, une A^ariation de I microvolt dans la force électromotrice du couple A se traduisait par un déplacement de 2™™ de l'image lumineuse sur l'échelle du galvanomètre. Cinq séries d'expériences ont donné des résultats entièrement concor- dants. Les différences de déterminations analogues restent au-dessous de 0,3 microvolt. » A ce degré de précision, en portant en abscisses les valeurs du champ, en ordonnées les valeurs trouvées pour e, celles-ci peuvent très bien se représenter dans la limite des expériences par une parabole d'axe incliné et que les nombres donnés plus haut suffisent d'ailleurs à déter- miner. » OPTIQUE. — Phénomènes optiques présentés par le bois secondaire en coupes minces. Note de M. Constant Houlbert ('), présentée par M. Cornu. « Si l'on examine au microscope une coupe tangentielle très mince, on remarque que les parois des fibres sont disposées longitudinalement les unes à côté des autres à des distances variables selon les espèces. )) L'ensemble de ces parois opaques, alternant avec les vides produits par l'intérieur des fibres, constitue un système de lignes qui rappelle plus ou moins exactement ce qu'on désigne en Optique sous le nom de réseaux. (') Ce Travail a été (ail au laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 979 ) » Étant donnée cette constitution des coupes tangentielles, on pouvait prévoir que l'observation d'une fente lumineuse étroite, à travers une semblable préparation, produirait d'intéressants phénomènes de dif- fraction. » C'est dans le but de vérifier ces prévisions théoriques que j'ai institué quelques expériences qui m'ont donné les résultats suivants. » Une coupe tangentielle très mince àeSideroxylon laun/nlium, examinée dans des conditions favorables, de façon que l'axe des fibres soit sensible- ment parallèle à celui de la fente, m'a montré que : » 1° La fente lumineuse apparaît très brillante avec ses dimensions réelles; » 2° De chaque côté de la fente médiane, on distingue une suite de franges brillantes et de spectres plus ou moins étalés, possédant tous le violet du côté de la frange centrale. La séparation des couleurs, dans les images voisines de la fente, n'a pas lieu à cause de leurs faibles dimen- sions. Toutes ces images sont séparées les unes des autres par des raies ou des bandes obscures, et l'on reconnaît là, d'une façon très nette, toutes les particularités qui caractérisent les réseaux. » Si nous considérons maintenant la formule 6 = 20 = • r> qui résume les lois de Fraunhofer, et dans laquelle S désigne la distance angulaire d'une image de diffraction à l'image centrale, on verra immédia- tement que, si nous parvenons à mesurer la déviation 9 ^ 2S de deux spectres symétriques n, et que si, d'autre part, nous choisissons une valeur de 1 correspondant à une couleur donnée, il sera possible de déterminer a-h b, élément du réseau, qui correspond, dans ce cas, à très peu de chose près, aux dimensions moyennes des fibres. » On a donc ainsi un moyen de trouver par le calcul les dimensions abso- lues des éléments du bois, et, par conséquent, de contrôler les observations directes fournies par le microscope. » Toutefois, la disposition des fibres, leur allure légèrement oblique, la présence fréquente de cloisons transversales sont autant de causes qui s'opposent à la généralité du phénomène dans les différentes espèces de bois; de plus, les différences, quelquefois très grandes, qui existent entre l'épaisseur des parois opaques et les vides produits par la section des lumens, comptent aussi parmi les causes qui viennent affaiblir l'éclat des (98o) images; on se trouve alors plus spécialement en présence des réseaux dits irréguliers, lesquels ont été également bien étudiés par Fraunhofer. » Enfin, je dois dire que, dans plusieurs circonstances, il m'a semblé voir Aq?, franges d' interférences très brillantes se superposer aux premières images des spectres; ces franges me paraissent se produire quand il existe une différence très grande entre les dimensions des vides et celles des parois opaques; cesdernières agiraient alors à la façon des écrans linéaires dans les expériences ordinaires de la diffraction. » Tous les phénomènes produits par les coupes tangentielles peuvent aussi s'observer avec les coupes radiales ; dans ces conditions, ils sont même souvent beaucoup plus brillants et beaucoup plus réguliers. » Les coupes transversales, dans certaines circonstances favorables, pré- sentent des phénomènes de couronnes ou à' arcs colorés très remarquables ; mais, au lieu d'employer une fente, on les observera d'une façon beau- coup plus nette à travers une petite ouverture circulaire. » Voici maintenant une liste des espèces ligneuses qui m'ont présenté les images les plus brillantes, soit de spectres, soit de couronnes. Coupes transversales. Coupes tangentielles. Coupes radiales. (Couronnes ou arcs colorés). (Spectres). (Spectres). Hippomaiie Mancinella. Evonymus europœus. Jugians regia. Sideroxylon laurifoliiun. Tilia platyphylla. Fraxiniis excelsior. Jugians regia. Jugians regia. Ilex afjuifoliiim. Ricinus inlegrifolia. Rhododendron arborcuni. Ainyris {mAe.le.rxa.) Sassafras ojficlnarum. Syringa vidgaris. Holoplelea inlegrifolia. Dry mis Winteri. Calluna vidgaris. Platanus occidentalis. Pavia intevniedia. Arbulus Unedo. Etc. Rhamnus frangala. Tamarix gallica. Etc. Etc. » Je pense, d'ailleurs, qu'on peut observer ces phénomènes avec toutes les espèces de bois qui ne possèdent pas une structure trop grossière, quand la préparation sera suffisamment mince ('). » Mes coupes tangentielles et radiales pourraient servir à construire un instrument analogue à Xériomèlre imaginé par Young; avec les coupes transversales on se rapprocherait plutôt du stéphanomètre Aç, Delezenne. (') Mes coupes sont montées entre deuK lames de verre, dans une solution de baume de Canada, doiil l'indice de réfraction est, comme on le sait, très voisin de celui du verre. (98i) » En résumé, les principaux résultats de ces observations sont les sui- vants : » i" Le bois secondaire en coupes minces longitudinales peut produire une dispersion remarquable de la lumière analogue à celle des réseaux; » 2° Les déviations de deux raies symétriques (0 = aS) dans une lu- mière monochromatique, dont la longueur d'onde est connue, permettront de calculer les dimensions absolues des éléments ligneux; )) 3° Les coupes transversales du bois présentent des phénomènes de couronnes ou d'arcs colorés d'apparences très variées ; M 4° Enfin, dans certains cas, des franges d'interférences très brillantes et très étroites paraissent se superposer aux franges de diffraction. >> CHIMIE GÉNÉRALE. — Décomposition de l'acide oxalique par les sels ferriques sous l' influence de la chaleur. Note de M. Georges Lemoine. (Extrait par l'auteur.) « A la décomposition des mélanges de chlorure ferrique et d'acide oxa- lique réalisée à froid par la lumière ( Comptes rendus, t. CXO, p. gSô, 992 et II 24), correspond une décomposition semblable par la chaleur. Elle se mesure d'après le gaz dégagé : Fe^Cl' + C'0\ HO = 2FeGl + HCl + C^O^ » Mélange en proportions équivalentes (Fe^Cl' + C^O', HO). — La réac- tion est lente à 100°, rapide en tubes scellés à 120°, insignifiante vers 4o°-5o° : à la température ordinaire après six ans, on a seulement 0,019 ^^ la masse décomposée; en cent ans, on n'aurait que 0,27. C'est, comme pour l'éthérification, un exemple d'un système chimique se dirigeant très lentement à froid vers son état stable, qui serait ici la décomposition com plète. On peut, avec une seule donnée, calculer toute une série d'obser- vations : en effet, d'après l'expérience, la vitesse de la réaction, en appe- lant y la quantité décomposée, p la'quantité décomposable, t le temps, esv dl P dt li(i-^ d'où log(i-^) = -o,434^/. » A 100°, l'expérience donne k = 0,16; aux autres températures 6 log^ = -2o,6i5x-^^3^. (982) » L'eau accélère la décomposition. Si A est la dilution par rapport au mélange des liquides normaux (Fe-Cl' + C'-0%HO = 2''»), de sorte que A = 10 pour le mélange des liquides -^ normaux, le rapport y entre les vi- tesses initiales k à 100° est, d'après l'expérience, ^^^^6233_ ^,^.^ Y = o.9938-t- 1,435 log(A + 0,01). d\ A + 0,01 ' ^^ ^ ^^ ^ M Cette influence de la dilution diminue un peu avec la température : A = I. A=2. A = 4- A = 10. A 100°, rapport Yde /:à/cde(Fe'-CPH-G2 03,HO = 2i''.).... i i,435 1,86 2,62 A 66", Idem .... i i,35 1,61 2,o3 » Mélanges à excès d'acide oxalique (Fe^CP-t- «C^O^ HO). — Un petit excès (Fe^CP-i- 2C^0^ HO) accélère la réaction : un très grand excès la ralentit. » Mélanges à excès de chlorure ferrique {n Fe-CP -t- C^O', HO). — Le ralentis- sement est très accentué à mesure que le chlorure ferrique augmente. » Influence des corps poreux (platine ou coton de verre). — Elle est insensible. » Mélanges de sulfate ferrique et d'acide oxalique (Fe^O^, 350^4- C'O', HO). — La réaction est analogue à celle du chlorure, quoique un peu moins rapide. L'accé- lération produite par l'eau est beaucoup moindre. » Oxalate ferrique seul. — Ce sel, évaporé dans le vide, est (Fe'O', 3 C^ 0^ + 4 HO). Sa dissolution, chauffée à 100°, ne|reste pas homogène, car^^il se dépose de l'oxalale ferreux insoluble (FeO, 0^0^+ 2 HO). On a Fe2 0%3C2 0'=2(FeO, 0^0')+ C0=. » La vitesse de la réaction est, d'après l'expérience, k,it -^ = .(.-^)''=o,47(.-^j à, 000. » On voit que la vitesse initiale (0,47) est beaucoup plus grande que celle (o, 16) des mélanges de chlorure ferrique et d'acide oxalique. Si, à l'oxalate ferrique, on ajoute H Cl, la vitesse de décomposition se rapproche progressivement de celle de (Fe'CP+SC^OS HO), équivalent à {¥e.^0\ SC^O'-i- 3HCI). Avec un grand excès de HCI, la réaction est presque arrêtée. » TJn excès d'eau accélère peu la décomposition de l'oxalate ferrique. Un excès d'acide oxalique la ralentit. » Interprétation des résultats. — Ces phénomènes dépendent de la dé- composition des sels ferriques par l'eau, établie par MM. Debray, Berthe- lot, Wiedemann, Rrecke et étudiée en vue des expériences actuelles dans mes déterminations de Thermochimie {Comptes rendus, 24 avril iSgS). ( 983 ) « I. Une dissolution d'oxalate ferrique, chauffée à r 00°, éprouve de la part de l'eau une petite décomposition : Fe-0' momentanément soluble, mis en liberté, est réduit par l'acide oxalique et donne CO^. S'il y a un excès d'acide oxalique, il entrave la décomposition du sel ferrique par l'eau et, par suite, la réaction finale produisant CO'. » II. Dans un mélange d'acide oxalique et de chlorure ferrique (Fe^CP + C-0', HO), l'acide oxalique prend la plus grande partie de l'oxyde ferrique : on a donc, à peu près, i(Fe=0',3C?0') + tFe=CP + iHCl. » L'eau, à 100°, décompose l'oxalate ferrique, mais surtout le chlorure ferrique, et celui-ci d'autant plus que la dilution est plus grande. Dans les dissolutions concentrées, H Cl reprend en partie Fe^O' mis en liberté par la décomposition de l'oxalate ferrique : on aura donc, dans un temps donné, un dégagement de CO^ beaucoup moindre qu'avec l'oxalate fer- rique seul. En ajoutant un grand excès d'acide chlorhydrique, il tend, de plus en plus, à prendre Fe^O' et la réaction est entravée. Dans les disso- lutions très diluées, le chlorure ferrique est décomposé en très forte pro- portion : H Cl ne tend presque plus à se combiner à Fe- O' et alors l'oxalate ferrique se décompose presque comme s'il était seul; aussi la vitesse ini- tiale de la réaction pour (Fe^CF H- C^O^, HO = 20''') devient presque la même que pour (Fe^O', 3C^0^) : 0,42 au lieu de 0,47. » L'altération considérable du chlorure ferrique par l'eau est donc comme le pivot de toutes ces réactions ('). Elle est moindre pour le sul- fate ferrique; aussi dans l'action de ce sel sur l'acide oxalique, l'influence de la dilution est beaucoup moindre. » M. Calvet et M. Ferrières m'ont prêté, dans ces recherches, leur meilleur concours : je les prie de recevoir tous mes remercîments. » (') La loi de la vitesse pour (Fe^CP-H C^O', HO) résulte de ce que, au point de vue de la dilution, la situation change constamment avec les progrès de la réaction. Quand la moitié de la masse est décomposée, il y a moitié seulement de Fe-Cl^ sub- sistant, et le volume total de liquide étant le même, ce chlorure est deux fois plus dilué. La vitesse de la réaction va donc augmenter en raison de cette dilution, pro- portionnellement à / \ ou plutôt à une fonction telle que / \ • Donc, si (984) CHIMIE MINÉRALE. — Contribution à l'étude de la pile Leclanché. Note de M. A. Ditte, présentée par M. Troost. (c Nous avons vu (^Comptes rendus, t. CXVI, p. 812) ce qui se passe dans une pile montée avec du sel marin ; quand on remplace celui-ci par une disso- lution de sel ammoniac, non seulement le zinc peut encore décomposer la li- queur en s'oxydant, mais en outre l'oxyde formé peut réagir sur le chlorure alcalin. Une lame de zinc plongée dans une solution de sel ammoniac la dé- compose à froid d'autant plus vite qu'elle est plus concentrée; il se dégage de l'hydrogène, et en même temps il se forme des composés qui renferment les éléments de l'oxyde de zinc et du sel ammoniac dans des proportions qui varient avec le degré déconcentration des liqueurs; ces combinaisons, que l'eau pure décompose, sont solubles dans l'eau chargée de chlorure d'ammonium et se déposent en cristaux quand les liquides, au sein des- quelles elles se produisent, arrivent à en être saturés. » Si nous envisageons un système zinc-platine immergé dans une disso- lution à 10 pour 100, par exemple, de chlorhydrate d'ammoniaque, une force électromotrice prend naissance au contact du liquide et des métaux et elle donne lieu à un courant capable d'électrolyser le chlorure dissous; la séparation de celui-ci en ammoniaque dissoute, hydrogène et chlore gazeux absorberait 2(21,0 — 72,7) = — io3, 4 calories; la formation du chlorure de zinc dissous en dégage 4- 112,8; donc, même en laissant de côté les réactions secondaires qui s'effectuent avec dégagement de chaleur, l'on avait, avec l'oxalate ferrique seul, p ( yY on aura, avec (Fe^C12+ C'O^HO) (A étant une constante), dl J.-l\ P _ _\_ __pj_ — tlf_y p L'expérience montre que cette expression se réduit à la forme K | i— — )• ( 9«'; ) l'éleclrolyse du sel ammoniac dans les conditions de notre expérience, est exothermique et le courant qui la produit n'a besoin d'emprunter le con- cours d'aucune énergie extérieure. D'un autre côté la densité d'une solution de sel ammoniac au dixième est i,o3i et l'introduction de gaz ammoniac qui s'y dissout la diminue, tandis que l'introduction de chlorure de zinc la rend plus grande. Il en résulte que l'ammoniaque mise en liberté par l'é- lectrolyse, auprès de la lame de platine, tend à monter le long de cette lame vers les parties supérieures du liquide, tandis que le chlorure de zinc formé auprès du barreau tend à descendre le long de ce barreau, dans la région inférieure du vase. On constate, en effet, que les portions de la liqueur voisines de la surface deviennent rapidement ammoniacales. » L'ammoniaque rencontrant du chlorure de zinc, au voisinage du barreau, ne peut plus, comme le faisait la soude, donner lieu à un dépôt d'oxyde de zinc, celui-ci étant soluble à la fois dans l'ammoniaque et dans son chlorure; il ne se formera donc plus ni gaine d'oxyde autour du barreau de zinc, ni cloison transversale à l'intérieur du liquide ; la diffusion pourra se faire librement dans toutes les parties de la liqueur et celle-ci contiendra partout, à la fois de l'ammoniaque et du chlorure de zinc; mais elle n'en sera pas pour cela plus homogène, les portions supérieures seront bien plus chargées d'ammoniaque que les autres, qui, de leur côté, seront beaucoup plus riches en chlorure de zinc. » On accélère les réactions, comme dans le cas de la pile au sel marin, en diminuant la longueur, par conséquent la résistance, de la couche liquide que le courant doit traverser, et l'on obtient ce résultat en substituant à la lame de platine, soit un vase poreux plein du mélange usuel de coke et de bioxyde de manganèse, soit un aggloméré; il suffît d'une heure de fonc- tionnement de l'appareil pour que la partie supérieure du liquide se montre fortement ammoniacale; au bout de six à huit jours, elle est saturée du composé 2 (AzH*Cl), 4ZnO, gH'O, quipeutseul se former dans le sel am- moniac à lo pour loo, et dès lors celui-ci se sépare; il se dépose en petits cristaux transparents, souvent fort nets, tant sur le barreau de zinc que sur l'autre électrode et sur les parois du vase extérieur. Si l'on prolonge l'expérience, comme l'oxyde de zinc formé va sans cesse en augmentant, tandis que le sel ammoniac diminue, il arrive un moment où l'oxyde est en proportion telle qu'il ne peut plus se dissoudre en totalité dans ce qui reste de chlorure d'ammonium non décomposé; il se dépose alors à son tour, et l'enduit épais, mou, peu adhérent qui, dans ces conditions, se produit sur le zinc et sur les parois, est un mélange à proportions variables C. R., 1893, ." Semestre. (T. CXVI, N- 18.) I28 (986) du composé 2(AzH^Cl), 4ZnO, 9H'0 avec de l'oxyde de zinc hydraté. » Lorsqu'au lieu d'une dissolution au dixième, on fait usage pour mon- ter la pile d'une liqueur renfermant au moins quinze centièmes de chlo- rhydrate d'ammoniaque, les choses se passent d'une manière tout à fait analogue, avec cette différence que le composé qui peut se former dans les solutions riches en chlorure alcalin contient 2(AzH''Cl), ZnO; celui- ci, comme le précédent, est soluble dans la liqueur saline, et ne s'en sé- pare que quand elle en est saturée; il ne se dépose d'ailleurs pas en tous les points à la fois et la partie supérieure du liquide, qui est la plus riche en ammoniaque, est également celle où l'oxyde de zinc se forme le plus aisément : par suite, le composé 2(AzH''Cl), ZnO s'y produit avec plus de rapidité qu'au fond du vase; il arrive donc que les couches supérieures en sont saturées les premières, et que les cristaux apparaissent d'abord dans ces couches. Pendant ce temps du chlorure de zinc descend vers le fond du A'ase, et n'y rencontrant que très peu d'ammoniaque libre, il y produit surtout un chlorure double d'ammonium et de zinc, qui demeure dissous et qui s'accumule dans les régions inférieures du liquide, où il forme une couche dont la densité est supérieure à celle de la solution primitive de sel ammoniac. La quantité de chlorure de zinc dissoute dans cette portion du liquide est d'autant plus grande qu'on se rapproche davantage du fond du vase, de sorte qu'on peut regarder le liquide de la pile comme formé de couches superposées dont la densité, la teneur en chlorure de zinc et la conductibilité, diminuent à mesure qu'on le considère dans des régions plus élevées; comme l'électrolyse du sel ammoniac et la dissolution du zinc, à l'état de chlorure, se font dans ces différentes couches avec d'autant plus de facilité que leur résistance est moindre, on conçoit que l'attaque du barreau de zinc ait lieu de plus en plus vite à mesure qu'on le considère en des points de plus en plus près du fond du vase, et qu'il arrive à s'ef- filer graduellement et à se terminer en pointe à sa partie inférieure. Sans entrer ici dans les détails de ces phénomènes, nous constaterons seule- ment que leur ensemble est le même quand la pile est montée de manière à associer au barreau de zinc une lame de platine, un vase poreux, ou un aggloméré de manganèse, en employant comme liquide des solutions de chlorhydrate d'ammoniaque à différents degrés de concentration. » { 9»? ) CHIMIE MINÉRALE . — Sur lesjluorures alcalino-terreux. Note de M. C. Poulexc, présentée par M. Henri Moissan. « Parmi les fluorures alcalino-terreux, les fluorures de calcium et de baryum ont été déjà l'objet de nombreux travaux ; mais le fluorure de stron- tium n'est encore connu qu'à l'état amorphe. » Nous nous sommes proposé d'appliquer à ce dernier composé les méthodes de préparation que nous avons précédemment décrites pour les fluorures métalliques anhydres cristallisés. » Fluorure de strontium SrF-. — Action de l' acide Jluorhydrique gazeux sur le chlorure de strontium. — La décomposition du chlorure commence à froid et donne naissance au fluorure amorphe. Ce composé, chauffé succes- sivement à 900", puis à 1 200", ne se volatilise pas. Le contenu de la nacelle de platine présente l'aspect d'une matière transparente et cristalline mais non définie. » En raison de son infusibilité et de sa fixité, ce composé ne peut donc être obtenu cristallisé par les méthodes que nous avons employées jusqu'ici. En conséquence, nous avons essayé de provoquer la cristallisation du fluorure amorphe par fusion dans des dissolvants appropriés. 1) Sa densité est de 2,44- Insoluble dans l'eau froide, il est à peine so- luble dans l'eau chaude. » L'acide chlorhydrique bouillant le ^ — (') De Senahmom, Synthèses minéralogiques. Sta.mslas Meunieh. (') BECQuriREL, Comptes rendus, t. LXXVIII, p. 1081; 1876. 'i,ç t') SciiKEKER ei Drechsel, J. fi'tr praktischc C/icniic. 2= série, i. \11, ]>. 63. (989) sium. — Comme nous venons de le voir dans les expériences précédentes, le fluorure de strontium ne s'unit pas an fluorure de potassium pour former un fluorure double. C'est un fait général pour les fluorures alca- lino-terreux. L'action du chlorure de strontium sur le fluorhydrate de fluorure de potassium donnera donc le fluorure simple cristallisé. C'est ce que l'expérience vérifie. » Ce procédé est intéressant en ce sens qu'il permet d'arriver au fluo- rure de strontium cristallisé, en partant d'un composé plus facile à se pro- curer que le fluorure de strontium amorphe. » Propriétés. — Il cristallise en octaèdres réguliers, transparents et par- fois isolés; mais le plus souvent il se présente sous l'aspect de files d'oc- taèdres emboîtés les uns dans les autres et ramifiés suivant la position des axes quaternaires du cube. Cette forme, très fréquente dans le système cu- bique, provient d'un refroidissement trop brusque dans la cristallisation ('). » Nous ne signalerons que l'action d'un mélange de fluorhydrate de fluorure et de chlorure de potassium sur le fluorure amorphe, comme ayant donné lieu à un résultat intéressant et nouveau; alors que la fusion du fluorure amorphe avec les chlorures alcalins donne naissance à des oc- taèdres de fluorure de calcium, on obtient, dans le cas présent, de très beaux cubes de fluorine présentant les anomalies optiques de certaines fluorines naturelles. » Conclusions. — Nous avons établi deux procédés nouveaux qui per- mettent d'obtenir les fluorures alcalino-terreux anhydres et cristallisés. » Le premier, par l'action d'un mélange de fluorhydrate de fluorure et de chlorure potassiques sur le fluorure amorphe. » Le second, par l'action du chlorure sur le fluorhydrate de fluorure de potassium (■) ». CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage de l'acide phosphorique . Note de MM. A. Villiers et Fr. Borg, présentée par M. Henri Moissan . « Les renseignements que l'on trouve dans les Traités d'analyse et dans les nombreux Mémoires qui ont été publiés sur le dosage de l'acide phos- phorique par le molybdate d'ammoniaque sont fort contradictoires. (') Nous sommes heureux, de remercier ici M. le Professeur Lacroix, auquel nous devons celte explication et les difTérentes déterminations des produits de cette Note. (*) Ce travail a été fait au Laboratoire de M. Moissan à l'École supérieure de Pharmacie de Paris. (990 ) » D'après certains auteurs, la composition du précipité molybdique est variable, et l'on ne peut déduire par une pesée directe de ce précipité le poids d'acide phosphorique contenu dans l'essai. On doit donc le dissoudre ilans l'ammoniaque et précipiter la liqueur ammoniacale par la mixture magnésienne, de manière à former du phosphate ammoniaco-magnésien. Suivant d'autres, la composition du précipité est constante et ce dernier peut être pesé directement. » Nous avons essayé de préciser les conditions dans lesquelles on doit se placer pour obtenir des résultats exacts. » Nous avons fait usage du réactif de Sonnenschein et de Eggertz, pré- paré en dissolvant iSo^'' de molybdate d'ammoniaque dans de l'eau tiède, complétant un litre avec de l'eau froide, et versant cette liqueur dans un litre d'acide azotique de densité 1,2. » 1° Supposons d'abord l'absence complète de V alumine et du fer : on ajoute un excès de réactif, environ 100" pour o^', i d'acide phosphorique (PO*j. La précipitation doit être faite à froid au-dessous de i5°; le pré- cipité formé à une température plus élevée est, en effet, très ténu et passe à travers les fdtres. Il est bon aussi, pour que le précipité se dépose rapi- dement et se lave avec facilité, de ne pas mélanger de suite le réactif avec la liqueur, mais de faire couler le premier avec précaution sur les parois du vase renfermant la liqueur, et de n'agiter le mélange qu'au bout de deux heures. » Dans une solution de phosphate de soude, la précipitation est com- plète, à froid, après quatre heures. En présence d'un grand nombre de sels, la précipitation est ralentie, mais elle devient complète après un contact plus prolongé à froid, ou après quatre heures de digestion, vers 4o°. L'influence des sels de potassium est de même ordre, et dans aucun cas, contrairement à ce qui a été dit, elle ne détermine une augmentation de poids du précipité par suite d'une substitution partielle du potassium à l'ammonium. Le ralentissement produit par ces sels est même très marqué. » Dans tous les cas, la précipitation peut être regardée comme com- plète, après une digestion de quatre heures, vers 4o°, du mélange préparé à froid, ainsi que nous l'avcms dit plus haut. On doit éviter de chauffer plus longtemps, une digestion plus prolongée ne pouvant être qu'une cause d'erreur, par suite d'une précipitation d'acide molybdique. » Le précipité est ensuite lavé, par décantation et filtration, avec de l'eau contenant un vingtième de son volume du réactif molybdique. Le lavage ne peut être fait avec de l'eau pure, car, dans ces conditions, le précipité passerait à travers le filtre. On le dessèche ensuite avec le filtre, ( 991 ) pendant six heures, dans un flacon à large ouverture, que l'on a pesé en premier lieu avec le filtre vide après dessiccation, et l'on s'assure que le résultat obtenu dans une seconde pesée est identique. M Le phosphomolybdate d'ammoniaque obtenu dans ces conditions a une composition parfaitement déterminée et répondant à la formule P0^24\lo0^3AzH*0.3HO. » Une partie renferme 0,03728 d'acide phosphorique (PO') (*). » Voici les résultats obtenus pour le dosage de l'acide phosphorique dans une solu- tion titrée de phosphate de soude : Après ^i" à froid I. ioo,oi; 11.99,97 au lieu de 100 Après 9.4'' à froid ioo,oi » Après 2*' à froid, puis 4'' à 40».. 1.99,959; II. 100,00; III. 99,9,0 » Après 2'' à froid, puis 24'' à 4o°. 100,79 » » La même solution, en présence de 5s"' d'azotale d'ammoniaque, a donné : Après 4'' à froid 98,32 au lieu de 100 Après 24*" à froid 99,83 » Après 48'' à froid 99; 97 " Après al" à froid, puis 4" à 40°. . 99i97 " » En présence de os'', i d'azotate de potasse : Après 4'' à froid I. 98,88; 11.99,80 aulieudeioo » En présence de iS'' d'azotate de potasse : Après 4*" à froid 97198 au lieu de 100 Après 24"^ à froid 99, 20 » Après 3 jours à froid 99)33 » Après 4 jours à froid 99, 38 » Après 6 jours à froid 99j93 » Après al" à froid, puis 4"" à 42°.- I. 100, o3; II. 100, i3 » » En présence d'un très grand excès d'un mélange de sels de chaux, magnésie/ manganèse, zinc, cuivre, plomb : Après 4'' à froid 99, 01 aulieudeioo Après 24'' à froid 99,969 » Après a"" à froid, puis 4'' à 4o". . 99>98 » » Ainsi qu'on le voit, dans les conditions que nous avons définies, la précipitation de l'acide phosphorique par le molybdate d'ammoniaque constitue une excellente méthode de dos;ige direct de cet acide, en l'absence d'alumine et de fer, et en l'absence aussi d'acide silicique, de matières orga- niques telles que l'acide tartrique et des corps qui peuvent exercer june (') Au-dessus de 100", vers loo", il perd son eau de cristallisation, qu'il absorbe de nouveau rapidement au contact de l'air. Du reste, on ne peut le chaufTer à cette température dans un filtre sans que le papier ne commence à jaunir. ( 992 ) réduction de l'acide molybdique, tels que les iodures et les réducteurs divers. T^a précipitation sera toujours complète après 4'" de digestion à4o°, et le précipité ne renfermera pas d'excès d'acide molybdique, si cette digestion n'est pas prolongée davantage. Il est vrai que cette méthode comporte l'inconvénient qui résulte de lemploi des filtres pesés, mais cet inconvénient est très largement compensé par le poids moléculaire très élevé du phosphomolybdate d'ammoniaque. » 2° En présence de Yaluminium et di\ fer, le phosphomolybdate peut renfermer une proportion notable de ces métaux. Si le fer est abondant, sa présence dans le précipité est même indiquée par la coloration plus foncée de ce dernier. Nous avons trouvé (après 4"" à froid), dans deux mélanges contenant de grandes proportions de fer et d'alumine, 102,48 et io3, 64 au lieu de 100. » On ne peut donc ici peser le précipité directement : si on le redissout dans l'ammoniaque, et si l'on précipite la solution ammoniacale par la mixture magnésienne, ainsi qu'il est recommandé dans la plupart des Traités d'analyse, le phosphate ammoniaco-magnésien renferme encore du fer et de l'alumine, et la pesée de ce dernier ne donne pas de résultats plus exacts. Nous avons ainsi trouvé 104,37 au lieu de 100. » On obtient au contraire des résultats très exacts, de la manière sui- vante : on opère la précipitation du phosphomolybdate d'ammoniaque, et le lavage, ainsi que dans le cas précédent, sans chercher à entraîner le précipité sur le filtre; puis on dissout avec de l'ammoniaque la portion contenue dans le filtre, en faisant retomber la liqueur ammoniacale sur la portion principale du précipité; enfin, après dissolution complète, on ajoute de l'acide tartrique. On peut ainsi acidifier la liqueur sans que le phosphomolybdate soit reprécipité. On alcalinise ensuite légèrement par un excès d'ammoniaque, et l'on dose l'acide phosphorique par précipita- tion à l'état de phosphate ammoniaco-magnésien, comme à l'ordinaire. Le fer et l'alumine restent ainsi complètement dissous grâce à la présence de l'acide tartrique. Nous avons obtenu dans des liqueurs renfermant de très grandes quantités de fer et d'alumine 100, o4 et 100, o5 au lieu de 100. » Ce procédé permet de doser très exactement par pesée l'acide phos- phorique dans le cas d'un phosphate de chaux naturel. Il peut être appliqué directement sur la solution aci>le du phosphate, après élimination de la si- lice, s'il y a lieu, et évapora tion de la majeure partie de l'acide en excès ( ' ). (') Si l'alumine el le fer sont en faibles proportions, on obtiendra, dans les essais techniques, des résultats suffisamment approximatifs en dosant l'acide phosphorique à l'état de phosphomolybdate, comme dans le cas précédent. ( 993 ) » On peut encore, mais d'une manière moins rigoureuse, reprécipiter le phosphomolybdate d'ammoniaque, en ajoutant de l'acide azotique dans la solution ammoniacale, d'après les indications de M. Carnot (^Comptes rendus, t, CXVI, p. io6). Nous avons ainsi obtenu 100,77 ^^ 101,09 ^" lieu de roo dans des liqueurs contenant de très grandes quantités de fer et d'alumine. Ce n'est probablement qu'après plusieurs précipitations succes- sives que l'on obtient du phosphomolybdate d'ammoniaque tout à fait pur. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le licarène dérivé du licaréol. Note de M. Ph. Barbier, présentée par M. Friedel. « Ainsi que je l'ai annoncé dans une Note antérieure ('), le licaréol, alcool primaire incomplet, perd de l'eau sous l'influence de l'anhydride acétique à i5o° et donne un carbure auquel l'analyse et la densité de va- peur assignent la formule C'°H'* et que je désignerai sous le nom de licarène. » Le licarène est un liquide très mobile d'odeur agréable, bouillant entre 176"- 178° sous la pression ordinaire; sa densité à 0° est égale à 0,8445. Ses indices sont «,.= 1,4741, V = 645, /«4 = 1,4922, 14 = 4^2, G à la température de 17°. » Il est actif et dévie à droite, c'est-à-dire en sens inverse du licaréol générateur. Son pouvoir rotatoire à 10°, 2 est yu = + 7°5i'. )) Le licarène se combine au brome et donne un mélange de deux tétrabromures liquide et solide; le tétrabromure solide C'*H'*Br' fond vers io3°-io4°; par oxydation, au moyen du mélange chromique, le lica- rène donne de l'acide terpénylique et de l'acide acétique. » Lorsqu'on sature, par l'acide chlorhydrique gazeux et sec, une disso- lution acétique de licarène, on obtient un dichlorhydrate C'°H"CP sans action sur la lumière polarisée, bouillant à i55° environ, sous une pression (') Comptes rendus, t. CXIV, p. 674; 1893. G. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N» 18.) I 2g (994 ) de 39""", d'une densité à 0° égale à i, o446, donl les indices sont /';.= 1)494^. A4 = /|52,G à la température de i5'',4- » Le licaréol, traité directement par l'acide chlorhydrique gazeux et sec, donne également un dichlorhydrate C'"H''CP, liquide que j'ai re- connu être identique au dichlorhydrate de licarène par l'examen comparé de ses propriétés physiques et chimiques. » Le licarène, soumis à l'action du chlorure de nitrosyle, donne un /Cl nitrosochlorure C'^H", . ^ cristallisé qui, traité par la notasse alcoo- \Az(J ' ' ' lique à l'ébuUition, m'a fourni le nitrosolimonène ou carvoxime, fusible à 72°. » Comme on le voit par l'ensemble de tous ces caractères, et notam- ment par le point d'ébuliition du carbure, le point de fusion du tétrabro- mure, la nature des produits d'oxydation et la formation du nitroso- chlorure, le licarène vient se placer dans la catégorie des limonènes (Wallach). » Ces derniers donnent tous un dichlorhydrate cristallisé inactif, fusible à So"; le licarène s'en distingue par ce fait qu'il donne naissance à un dichlorhydrate liquide, également inactif, que je considère comme un stéréo-isomère du composé cristallisé. » En résumé, il résulte des faits signalés dans cette Note et dans les Notes antérieures : » 1° Que le licaréol se transforme par perte d'eau dans le groupement hydrocarboné cyclique C'^H'" lorsque la déshydratation s'effectue à l'aide de l'anhydride acétique, et dans le corps C'"H"Cl- si elle a lieu sous l'in- fluence de l'acide chlorhydrique gazeux et sec. » 2" Le carbure C'"H'° est un limonène actif, tandis que le corps C'^H'^CP en est le dichlorhydrate inactif ('V » (') Laboratoire de Cliiiiiie générale de la l'^acullé des Sciences de Lyon. ( 995 ) cniMlE ORGANIQUE. — Sur une juicléine végétale. Note de M. P. Petit. « Dans une précédente Communication (^Comptes rendus, t. CXV, p. 246), j'ai étudié la répartition et l'état du fer dans l'orge. Cet élément est localisé dans l'embryon et engagé dans une combinaison de forme nucléique. J'ai cherché à isoler cette combinaison, en employant des tou- raillons comme matière première. Les touraillons ne peuvent être utilisés que s'ils renferment une assez forte proportion de germes mêlés aux ra- dicelles, c'est-à-dire s'ils proviennent de malts germes très longs donnant beaucoup de hussards suivant l'expression des malteurs; les radicelles ne fournissent, en effet, que des quantités insignifiantes de nucléine, ce qui vérifie mes conclusions précédentes. » Les touraillons passés au moulin sont traités par la potasse à i pour 100 à 60" pendant quelques minutes ; on sépare, par filtration à la trompe, le liquide coloré en brun, et après refroidissement on le neutralise exacte- ment par l'acide chlorhydrique dilué. Un précipité se forme, qui ne tarde pas à s'agglomérer en gros flocons grisâtres; on le lave par décantation d'abord à l'eau pour enlever le chlorure de potassium, puis à l'alcool et à l'éther; la matière est ensuite séchée sur l'acide sulfurique; elle se con- crète alors en fragments noirs bruns à cassure conchoïdale. » Cette substance présente la composition suivante rapportée à la ma- tière séchée à i 10" jusqu'à poids constant : Pour 100. Carbone 43, 18 H 6,64 Az 12,86 Phosphore I , 1 1 Fer 0, 19.5 Cendres 6,2 Silice 3,2 Oxygène 3i , i pnr dinV-rencp » Le phosphore a été dosé suivant la méthode de Kossel, en attaquant la matière par le nitre et la potasse fondante; la masse est reprise par l'eau acidulée d'acide nitrique, évaporée deux fois à siccité pour éliminer la silice, et l'acide phosphorique dosé par la solution molybdique. (996) » Ce procédé permet seul d'avoir le phosphore total, car, en attaquant par l'acide nitrique fumant, on n'a jamais une dissolution complète et l'on obtient seulement o,64 pour loo de phosphore au lieu de i, i pour loo. » La substance ainsi préparée ne contient pas de soufre, ce qui la différencie des nucléines animales de Rossel, Liebermann, Bunge, etc. » Voici les principales réactions de la matière extraite de l'orge : » Elle se gonfle dans les solutions de sel marin en devenant grisâtre, ne donne pas la réaction de Millon, se dissout dans les alcalis. En ajoutant à la solution ammoniacale du ferrocyanure de potassium, puis de l'acide acétique en excès, on obtient un précipité blanc, qui bleuit peu à peu, d'autant plus vite que l'acide acétique est plus concentré et que la tempé- rature est plus élevée; avec l'acide chlorhydrique concentré, la transfor- mation est immédiate. » Le tannin donne un précipité blanc qui noircit en chauffant. )) Ces deux dernières réactions sont indiquées par Bunge, comme parti- culières aux nucléines; on peut donc considérer la substance comme une véritable nucléine, et le résultat négatif de l'essai de Millon montre qu'il n'y a pas de matière albuminoïde mélangée. » La nucléine de l'orge chauffée sous pression avec l'eau à 4^'™ se dissout en donnant un liquide jaune pâle; celte solution parait constituer un milieu très favorable pour les micro-organismes, car elle s'infecte, avec une extrême rapidité, d'aspergillus ou de pénicillium. La dissolution de nucléine présente, avec le ferrocyanure et le tannin, les mêmes réactions que la substance primitive; mais elle n'est plus précipitée par les acides, donne avec l'azotate d'argent ammoniacal un précipité gris noircissant par la chaleur, et avec le sulfate de cuivre, à chaud, un précipité gris amorphe. » Oxydée par l'acide nitrique, et après une longue ébuUition, la nu- cléine se dissout presque entièrement, et fournit, à côté d'acide oxalique, un autre acide, dont j'ai pu obtenir une combinaison phénylhydrazinique cristaUisée. » La nucléine de l'orge peut être absorbée par les végétaux et, en par- ticulier, par l'orge. Eu vue d'une étude sur l'absorption du fer à divers étals par l'orge, j'ai disposé une série de cultures dans du sable complè- tement privé de fer par plusieurs traitements à l'acide chlorhydrique bouillant. Tous les pots reçoivent les mêmes quantités de nitrate de soude, phosphate de potasse, sulfate de chaux; trois d'entre eux ont été additionnés de 0,2 pour loo de nucléine de l'orge. Les plantes correspon- dantes sont très vigoureuses, leurs feuilles sont vert foncé, leur croissance ( 997 ) rapide et leurs tiges doubles comme diamètre de celles des témoins; ceux-ci ont moins de feuilles et sont plus ou moins chlorotiques. » Enfin des expériences en cours d'exécution me paraissent rendre probable la présence d'un composé analogue à cette nucléine dans la matière noire du sol ( ' ). » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur une secousse séismique ressentie à Grenoble, le 8 avril. Note de M. Kilian, présentée par M. Fouqué. « Le samedi 8 avril, à i^']^ {") du soir, le sismographe de la Faculté des Sciences de Grenoble a enregistré une secousse séismique dirigée sensiblement N. SG^E. (Magn.). Le professeur de Géologie chargé de l'observation de l'appareil étant absent lorsque la sonnerie avertisseuse du sismographe a retenti, les constatations relatives au phénomène ont été faites par M. Collet, professeur d'Analyse à la Faculté des Sciences. Le pendule oscillait encore une heure après l'ébranlement. Il ne semble pas y avoir eu d'oscillation verticale sensible : aucune du moins n'a été accusée par les poids suspendus au sismographe qui sont, il est vrai, moins mo- biles que le pendule enregistrant les mouvements latéraux. La secousse du 8 avril a été enregistrée par un appareil supplémentaire annexé par M. Rilian, avec l'aide de MM. Bordier et Paulin constructeurs, au sismo- graphe enregistreur Angot. Ce dernier n'a, en revanche, donné aucune indication. » Voici quelques notes sur cet appareil. » En présence des résultats obtenus en Suisse, et notamment à Genève par les sismologues, il était d'un certain intérêt de mettre en observation le sismographe établi par Ch. Lory dans un dessous-sols de la Faculté des Sciences de Grenoble. Pendant quelques années, et malgré les soins ap- portés à son entretien, cet instrument, du modèle imaginé par M. Angot, ne fournit aucune indication, quoique plusieurs secousses aient été signa- lées dans la région dauphinoise (Vienne, 1892, etc.). Ayant surtout en vue (') Laboratoire de Chimie agricole de la Faculté des Sciences de Nancy. (^) Heure obtenue par la comparaison de l'horloge mise en marche par la secousse avec les appareils chronomélriques installés à la Faculté par M. le professeur Collet (erreur possible, 11^ à i5'). Dans un autre cas, on pourrait atteindre plus de précision en ayant recours à l'observatoire annexé à la Faculté. ( 99^ ) la fixation de {'heure initiale des secousses séismiques, indication que le mouvement d'horlogerie, qui sert à mettre en marche les rouleaux enregis- treurs du sismographe Angot, ne peut fournir que d'une façon relative- ment peu précise, nous nous adressâmes à MM. Bordier et Paulin, con- structeurs à Grenoble, grâce à l'ingéniosité desquels nous pûmes, il y a quelques semaines, annexer au sismographe de la Faculté un instrument qui semble compléter d'une façon assez heureuse l'instrument enregis- treur que nous devons à M. Angot. » Cet appareil annexe se compose : I) A. D'un poids suspendu par des ressorts à boudin et pouvant glisser le long d'une tringle. La partie inférieure de ce poids est en relations avec un levier / équi- libré par un ressort à boudin. » B. D'un pendule conique suspendu par un fil d'acier de i™™ de diamètre. Ce pendule peut se mouvoir dans tous les sens. » C. D'un mouvement d'horlogerie mû par un ressort et pouvant indiquer l'heure, la minute et le cinquième de seconde avec exactitude. Cette horloge est semblable à celles qui sont employées dans la Marine. » Les aiguilles de cette horloge sont toutes les trois à zéro lorsque l'appareil est en repos, et l'échappement est enclenché par un arrêt très sensible. » Le poids A et le pendule B sont indépendants l'un de l'autre et peuvent agir simultanément ou séparément, le premier sous l'influence de mouvements verticaux, le second par l'effet A^ oscillations latérales. Le poids A tient en suspension, au moyen d'une série de pointes placées en quinconce sur le levier /, un marteau placé vertica- lement de façon que son poids n'occasionne que peu de frottement sur les goupilles en quinconce. Les moindres oscillations verticales du poids détermineront donc la chute de ce marteau qui déclenchera en tombant la pendule C; celle-ci se mettra en marche aussitôt. Une sonnerie électrique avertit en même temps le personnel de la Faculté. » Le pendule conique C est muni à son extrémité d'une tige en laiton 1 entourée d'un cercle de platine. A l'état de repos, cette tige occupe le centre d'une bague K garnie également d'un cercle intérieur de platine. L'espace vide laissé entre la pointe du pendule et la bague est d'environ i""",5. Le pendule conique est en communica- tion avec une pile et la bague isolée est reliée à un électro-aimant dont l'armature lient en suspension un marteau. » Dans ces conditions, les moindres oscillations latérales, quel que soit leur sens, déterminent le contact de la tige I et de la bague K : le courant électrique actionne l'électro-aimant ; l'armature est attirée et le marteau, en tombant, déclenche l'hor- loge qui se met en marche ainsi que la sonnette d'avertissement. » L'appareil est fixé sur le même pilier en maçonnerie que le sismographe Angot. Le tout est entouré d'une grille fermant à clef et à l'aliri des perturbations exté- rieures. » Le piller en maçonnerie est construit sur des fondations spéciales. ( 999 ) » On conçoit aisément que, le chronomètre C étant mis en marche par la première secousse, il est facile, en se procurant, par un moyen quel- conque, l'heure exacte, de remonter, par un calcul très simple, à l'heure initiale du phénomène ('). Les variations du chronomètre élant connues, il est aisé, également, d'effectuer la correction de l'erreur causée par les variations qui se sont produites entre la mise en marche de l'horloge et le moment où a eu lieu la détermination de l'heure. Ajoutons que le chrono- mètre G est mobile et portatif, de façon à pouvoir être transporté dans un observatoire. Il n'est nullement nécessaire, du reste, de procéder à la dé- termination de l'heure au moment du tremblement de terre et cette opéra- tion peut être ajournée sans inconvénients sensibles. » On voit que la réunion de l'appareil précédemment décrit et du sismo- graphe Angot permet de reconnaître : » 1° L'heure exacte initiale du phénomène séismique (appareil Kilian et Paulin); » 3° L'ordre de succession des secousses verticales et latérales (sism. Angot); » 3° La direction de ces secousses (sism. Angot); » 4° La durée et la forme des secousses (sism. Angot). » Ajoutons en outre que, au moyen de la sonnerie d'avertissement, notre appareil rend possible une étude plus attentive des phénomènes qui suivent le premier ébranlement. » L'observation faite le 8 avril dernier montre en outre que cet instru- ment, outre qu'il ajoute aux données du sismographe Angot un renseigne- ment important en fournissant l'heure exacte de la première secousse, offre une sensibilité plus grande que ce dernier et accuse des ébranlements peu intenses que l'instrument de M. Angot est, dans son état actuel, impuissant a enregistrer. » (') On peut augmenter la rigueur de l'observation en tenant compte du temps (j de seconde environ) que mettent à tomber et à déclencher le chronomètre les mar- teaux actionnés par le poids A ou le pendule R. ( lOOO ) MÉTÉOROLOGIE. — Le 7nois d'avril 1893. Note de M. E. Renou, présentée par M. Mascart. « Le mois qui vient de finir présente plusieurs particularités intéres- santes; voici le résumé des principaux chiffres recueillis à l'observatoire du Parc de Saint-Maur : Baromètre à midi (altitude 49", 3o) 759'"°% 94 Température moyenne des minima 5°, 7 Température moyenne des maxima 22, 1 Température des minima et des maxiina i3,9 ■^ Température vraie des 24 heures (observations horaires). i3,8 Minimum le 10 — 1,1 Maximum le 22 28,0 Tension moyenne de la vapeur d'eau 5""°, 72 Humidité relative à S*" du soir 28 » moyenne des 24 heures 52 Nébulosité moyenne en centièmes i3 » Depuis 1737 il n'y a que le mois d'avril i865qui présente une tempé- rature moyenne plus élevée; elle a été de i5°,i à l'Observatoire de Paris, ce qui peut correspondre à i4°, 6 dans la campagne; il y est tombé 12'""", 4 de pluie; la nébulosité moyenne, notée par moi-même, a été 4o. Je ne pos- sède de cette époque que les minima diurnes relevés à Choisy-le-Roi dans de bonnes conditions. Leur moyenne a été de 8°, 4. ainsi plus élevée de 2°, 7 qu'au Parc de Saint-Maur en avril iSgB, dans des conditions ana- logues, tandis que dans les deux années la moyenne des maxima a dû être à peu près la même dans les deux stations. Les nuits froides d'avril 1893 et les journées glaciales du 12 au i5 ont empêché les rivières de s'échauffer; tandis qu'en i865, le 26 avril, la Seine atteignait 20°, 5, la Marne, qui diffère peu de la Seine, n'a pas dépassé, en 1893, à la même date du 26 avril, un maximum de 17", 8. » On remarquera dans le dernier mois d'avril l'énorme différence, 16°, 4. des minima et maxima moyens; elle a atteint 21°, 3 le 1 5 et 21 ",4 le 16. Avec un seul jour de gelée il y a eu 17 jours de gelée blanche. » Il est tombé dans la nuit du i" au 2, en une heure environ, i™™,! d'eau, et dans la journée du 3o, en plusieurs petites averses, o""", i de ( lOOI ) pluie, du moins d'après le pluviomètre; j'estime qu'il a dû en tomber o^^.S. Il y a eu 28 jours sans une goutte de pluie, du 2 au 29. Il n'avait pas plu depuis le 17 mars, et il n'y avait aucune pluie notable depuis le 28 février. Avril iSpS est celui qui a fourni le moins d'eau de pluie depuis 1688. » Le mois d'avril 1898 est le plus clair que l'on connaisse; les moins nuageux ensuite se rencontrent en i844 <^t 1870, avec une nébulosité de 28. ,On ne connaissait jusqu'ici de mois aussi clairs qu'en août, sep- tembre et octobre. Maraldi affirme que le mois d'octobre 1752 a été presque sans nuages et absolument sans pluie. C'est même le seul exemple d'un mois sans une seule goutte d'eau, les autres qu'on a cités ne devant ce caractère apparent qu'à l'insuffisance des observations pluviométriques en hiver. » Le maximum de la température mensuelle, 28° en avril dernier, a été dépassé en 1840 et 1 841 : on a trouvé à l'Observatoire de Paris des maxima de 29°, 6 et 28°, 7, qu'il faut réduire à 29°,! et 28°, 2 à cause de corrections thermométriques dont on n'avait pas tenu compte. » La végétation donne lieu à des remarques importantes; en avril i865, après un mois de mars très froid, tous les arbres fruitiers ont fleuri le 7 avril; les lilas le 19. En 1898, les abricotiers ont fleuri dès le i4 mars, les cerisiers le 24; les lilas le 5 avril, en avance de trois semaines, et les acacias le 24, en avance d'un mois. Les hirondelles de cheminée ont paru le 4 avril et les martinets le 3o, en avance de peu de jours, les vents, à peu près constants du nord à l'est, ayant contrarié leur arrivée, m BOTANIQUE. — Sur l'émission d'un liquide sucré par les parties vertes de l'Oranger. Note de M. E. Guinier. « Sur les feuilles d'un Oranger en vase, maintenu en hiver dans une chambre à température variant de 10 à 14 degrés centigrades, on observe, pendant cette saison, des exsudations formant des pointillés et des taches irrégulièrement répartis. Sur les pétioles et les rameaux verts, des exsu- dations de même nature forment des gouttes que l'on croirait prêtes à se détacher. Le liquide exsudé est sirupeux et devient presque solide à l'air sans perdre sa transparence; il a une saveur fortement sucrée, mais nulle- ment aromatique. Une pièce de soie noire ou un papier noirci placés au- dessous de l'oranger reçoivent une pluie très fine de ce liquide. Le pre^ C. R., 1893, 1" Semestre. (T. CXVI, N" 18.) î3q ( I002 ) mier ou les premiers jours, on ne voit que des gouttes extrêmement ténues, en partie visibles à la loupe seulement. Si l'observation se prolonge, on constate que les gouttes deviennent|plus abondantes en certains points où elles finissent par se confondre pour former des taches aux contours irré- guliers entourées de gouttelettes de moins en moins serrées. )) Les gouttelettes émises par les parties vertes ont un volume beaucoup trop faible pour qu'elles puissent se détacher en vertu de leur poids; la consistance sirupeuse du liquide assure d'ailleurs l'adhérence des gouttes véritables formées sur les rameaux. Il y a donc éjaculation; mais la force de projection est très faible, car un papier noirci disposé horizontalement au-dessus des branches de l'Oranger ne reçoit sur sa face inférieure aucune pluie analogue. C'est à peine si quelquefois on observe que la projection a eu lieu dans une direction légèrement oblique. » Sur l'étoffe ou le papier tendu au-dessous de l'Oranger les gouttes ou taches résultant d'une agglomération de gouttelettes sont situées sur la verticale des points des rameaux verts où l'exsudation est très active et où le liquide sirupeux s'accumule en gouttes. » L'éjaculation cesse quand l'Oranger entre en végétation au printemps : l'exsudation elle-même s'arrête quand on peut placer le végétal à l'air libre. » Le phénomène de l'exsudation de liquides sucrés à la surface des feuilles de divers arbres ou arbustes est commun en été dans les temps chauds et secs. Les feuilles du Tilleul donnent à certaines heures une pluie de matière sucrée. Ici, comme dans notre Oranger, l'époque de l'exsudation paraît correspondre à un arrêt dans la végétation et dans les mouvements de la sève, arrêt qui survient à des époques différentes de l'année. Faut-il, enfin, rapprocher ce phénomène de Ia pluie de sève observée par M. Musset sous uiiY^^'icésL {Comptes rendus, séance du 3 février 1879)? » PALÉONTOLOGIE. — Sur un nouveau genre de Conifère rencontré dans l'Al- bien de l'Argonne. Note de M. Paul Flicue, présentée par M. Albert Gaudry. « L'exploitation des phosphates qui se poursuit, avec une si grande activité, dans les grès verts albiens de l'Argonne, a mis à jour un assez grand nombre de fossiles végétaux, parmi lesquels des strobiles de Coni- fères, souvent dans un admirable état de conservation. Grâce à de bien- ( ioo3 ) veillantes communications, j'ai pu en réunir un ensemble considérable et les étudier en vue d'un travail descriptif complet sur la flore fossile de la région. Dans le nombre, j'en ai trouvé cinq qui appartiennent à un type générique qui n'a point encore été signalé et qui me semble intéressant, à raison des relations étroites qu'il établit entre les Araucariées et les Abié- tinées. » Chez les cônes du nouveau genre, le strobile est formé d'écaillés pré- sentant avec celles des Araucaria les plus étroites analogies. A en juger par la facilité avec laquelle elles se détachent, même à l'état fossile, faci- lité telle qu'il est parfois difficile de conserver des cônes dans leur entier, elles se désarticulaient à la maturité; leur structure fondamentale était la même, une lame carpellaire soudée à une bractée très développée et recou- vrant les graines; seulement celles-ci, au lieu d'être solitaires, étaient au nombre de deux pour chaque écaille, allongées et placées presque paral- lèlement à la ligne médiane de l'écaillé. » La graine était allongée, pointue vers son extrémité micropylaire, élargie à l'extrémité opposée; en un mot, elle ressemblait de forme à celle des Araucaria et, avec un peu plus de régularité dans le contour, aux graines des sapins et des cèdres. L'intérieur de cette graine pa- raît divisé en deux loges; la cavité inférieure seule correspond à l'in- térieur de la graine; le plus souvent elle est vide en totalité ou en partie, mais parfois aussi on y trouve l'amande en parfait état de conservation, composée d'un endosperme et d'un embryon allongé, logé en son centre. Quant à la cavité supérieure, c'est une lacune un peu irrégulière, tantôt vide, tantôt remplie d'une matière qui paraît amorphe; elle est le plus souvent unique, mais chez une espèce, on en observe plusieurs, en nombre variable de 3 à 6, placées tantôt parallèlement, tantôt en superposition, toujours rangées vers la partie supérieure de la graine. Il est probable que c'étaient des lacunes résinifères analogues à celles qu'on observe dans l'épisperme des sapins et des cèdres, mais disposées avec plus de régularité. » Le strobile de dimensions variables, jamais très fortes, est régulière- ment elliptique, un peu moins de deux fois plus long que large, offrant de l'analogie de forme avec ceux des cèdres et des sapins. Il était attaché au rameau par un axe assez gros et revêtu plus ou moins complètement à l'ex- térieur parles extrémités souvent très développées des bractées. » Afin de rappeler les analogies que le genre présente avec les Arauca- ria, je propose de lui donner le nom de Pseudo-Araucaria; nous ne savons ( ioo4 ) jusqu'à présent ce qu'étaient |^ses organes de végétation, mais, rien que sur la structure du cône, nous voyons qu'il présente un réel intérêt, puis- que c'est une forme de passage entre les Araucariées et les Abiétinées. Tout en paraissant devoir être rangé dans la première famille à raison de la structure de l'écaillé séminifère, il a des affinités incontestables avec la seconde par sa double graine, sa bractée probablement moins fortement soudée au péricarpe ; ces affinités se manifestent avec les cèdres et surtout avec les iapins chez lesquels la bractée peut être si développée à la matu- rité du strobile, et chez lesquels la graine est presque totalement recou- verte par une lame empruntée à|récaille péricarpienne. » La découverte de ce genre donne raison aux botanistes qui ont fait des Araucariées et des Abiétinées deux tribus d'une même famille; il montre une fois de plus à quel point, soit par les formes vivantes, soit par celles qui sont éteintes, les divers groupes de conifères sont étroitement liés entre eux. » J'ai reconnu trois formes spécifiques différentes parmi les cônes de Pseudo- Araucaria que j'ai étudiés. » Je tiens, en terminant, à remercier les personnes qui m'ont fourni les matériaux de ce travail : MM. Loppinet, inspecteur des forêts à Verdun, J^ambert, procureur de la République à Sainte-Menehould, etRoyer, phar- macien à Nancy. » ANTHROPOLOGIE. — Découverte de deux squelettes à Villejuif et à Thiais. Leurs caractères ethniques. Leur ancienneté d'après la méthode de M. Ad. Carnot. Note de M. Zaborowski. « En juillet 1892, une voûte crânienne, une mâchoire et quelques fragments osseux étaient mis à jour, au bas de la côte de Villejuif, à en- viron 2" de profondeur, à la limite inférieure de la terre rougeâtre servant à la fabrication de briques, qui surmonte le lœss jaune, au pied des pentes. Ces restes m'étaient confiés peu après par M. Reulos, maire de Ville- » En février dernier (iSgS), à la suite de travaux effectués dans une voie très fréquentée (Avenue d'Ormesson), au bas de la côte de Thiais, un squelette entier était rencontré sous cette voie, près de chez moi, à une profondeur de près de i", à la surface du lœss jaune. La terre rougeâtre à briques se montre quelques mètres plus haut, sur une épaisseur qui ne ( ioo5 ) dépasse guère i"et sur une longueur de 200", jusqu'au point où le coteau de Thiais s'élevait autrefois, en pente abrupte. Le squelette a été brisé en menus morceaux. J'ai recueilli, avec quelques os des membres, trente- cinq fragments avec lesquels j'ai pu reconstruire la voûte crânienne presque entièrement. Il était comparable à celui de Villejuif au point de vue du gisement. L'un et l'autre m'ont d'abord paru être les restes d'indi- vidus échoués sur d'anciennes berges de même nature. Mais celui de Thiais, situé moins haut, bien plus près de la Seine et que ne surmontait aucun dépôt représentant une durée géologique appréciable, devait être bien moins ancien. » D'après les caractères qu'il présente, j'ai fait remonter le squelette de Villejuif à l'époque néolithique. C'est celui d'un sauvage assez chétif. Le crâne est remarquable par la saillie de ses arcades sourcilières et de sa glabelle, l'extrême étroitesse de son front très bas et fuyant, sa petitesse qui, s'il appartenait à nos races civilisées, le fe- rait classer à la limite de la demi-microcéphalie. Il est mésaticéphale. Le fémur, d'autre part, [est remarquable par son incurvation, son pilastre, l'aplatissement antéro-posté- rieur de la partie supérieure de sa diaphyse (platymérie), tous caractères connexes communs chez les races néolithiques. L'association de la saillie des arcs sourciliers et de l'étroitesse du front, distinctives de la race quaternaire de Néanderthal, avec la brachycéphalie, a dû être fréquente sur la fin de l'époque quaternaire ou peu après, comme le démontrent l'un des crânes de Grenelle et le crâne de Nagy-Sap (Hongrie), classés l'un et l'autre tout d'abord comme quaternaires, et l'un des crânes du dépôt coquillier de Mugem (Portugal), du plus ancien néolithique. Notre crâne de Villejuif peut être rapproché|du crâne mésaticéphale de Furfooz, également classé comme qua- ternaire. Ses mesures, dont le détail sera publié dans les Bulletins de la Société d' Anthropologie, sont presque toutes identiques à celles du crâne de Valle do Areeiro. Celui-ci, trouvé à Villa Nova da Rainha (Portugal), à 3°", 70 de profondeur, dans un limon que Ribeiro considérait comme probablement quaternaire, ne se distingue que par un peu plus de largeur et par ses caractères féminins. Le profil de la pièce de Villejuif toutefois rappelle surtout celui du crâne fameux de Borreby, sauf qu'elle présente une dépression annulaire appréciable au-dessus et le long de la suture coro- nale. Elle se range en définitive à côté de ces crânes néolithiques recueillis en nombre, tant en France que dans la péninsule ibérique, qui, en raison de l'étroitesse du front et de l'élargissement bi-pariétal des races mongoliques, présentent, vus par des- sus, un contour trapézoïdal. Leurs caractères se sont conservés distinctement dans le type ligure qui semble avoir précédé sur notre sol le type celtique. Sur les restes re- cueillis à Thiais, j'ai cru reconnaître les traits caractéristiques du Romain dans toute sa beauté et dans toute sa force. Le front se distingue surtout par sa grande largeur. Le crâne, très capace et très brachycéphale, se rattache, malgré certains traits ar- chaïques, au type celtique le plus élevé. Il n'est pas antérieur à l'époque gallo-ro- maine. Je ne crois pas, rien qu'en raison des caractères dominants des populations qui ont occupé notre sol, qu'il puisse lui être postérieur. ( ioo6 ) » Ces déterminations ethniques pouvaient laisser planer quelque incer- titude sur l'âge réel de ces restes humains qu'aucun objet n'accompagnait. J'en ai demandé la confirmation à M. Ad. Carnot, qui venait de faire con- naître sa méthode nouvelle {Comptes rendus, 1892) pour fixer l'âge géo- logique des os. » Il a bien voulu analyser des fragments des deux squelettes de Thiais et de Villejuif, ainsi que d'un crâne parisien du xvii* siècle, provenant des Catacombes, comme terme de comparaison. Cette analyse faite, il m'a fait l'honneur de m'écrire : » Les résultats sont tout à fait d'accord avec l'opinion que vous aviez émise sur l'ancienneté relative des squelettes de la côte de Villejuif et de celle de Thiais, en vous guidant sur la forme des crânes. En effet, le rapport des poids de l'acide phos- phorique et du fluor est, dans le squelette de Thiais, fort peu différent de ce qu'il est dans le crâne moderne que vous m'avez envoyé à titre de comparaison. Dans le sque- lette de Villejuif, au contraire, le rapport est fort différent, presque moitié de celui du squelette de Thiais. L'écart est assez grand pour que l'on puisse déclarer que le premier est beaucoup plus ancien que le second, si les circonstances de gisement sont à peu près les mêmes dans les deux cas. (i4 mars.) » Or le sol des deux gisements est exactement semblable; il est très perméable, très sain, et les os s'y conservent très bien. » La différence d'ancienneté des deux squelettes ainsi doublement certaine, j'ai soumis à M. Ad. Carnot des fragments osseux provenant : 1° d'une sépulture dolménique de Châlons, appartenant sans conteste au néolithique pur; 2° des sépultures mérovingiennes d'Andrésy; 3° d'une sépulture gallo-romaine du"plateau de Villeneuve-le-Roi. » Voici les chiffres de l'analyse des fragments néolithiques de Chàlons, comparés à ceux de l'analyse du squelette de Villejuif (Seine) : Villejuif. Châlous. Matières organiques 18,00 ' 17,08 Oxyde de fer o,36 0,82 Acide phosphorique 36,58 36,43 Fluor 0,276 o,24i Rapport de l'acide phosphorique au fluor i32,5 i5i,2 » Ces résultats, obtenus isolément, sont parfaitement concordants, malgré quelques différences probables dans les conditions de gisement des restes comparés ; et il y a apparence sérieuse que de ces restes, datés ainsi avec certitude l'un par l'autre, ceux de Villejuif sont les plus anciens. ( I007 ) » Voici, d'autre part, les chiffres obtenus par M. Ad. Carnot, de l'ana- lyse des restes de Villeneuve-le-Roi et d'Andrésy, comparés à ceux de l'analyse du squelette de Thiais : Thiais. Villeneuve. Andrésy. Matières organiques i9io5 17,46 18, 38 Oxyde de fer 0,92 2,48 o , 64 Acide phosphoriqiie 36, 08 32,58 36,76 Fluor 0,145 o,i52 0,193 Rapport de l'acide phosphorique au fluor. . 248,8 207,7 190, 5 M Ces restes se distinguent à peu près également des os modernes par une moindre proportion de matières organiques. Mais, d'après la teneur en fluor, ce sont ceux des sépultures mérovingiennes d'Andrésy qui se- raient les plus anciens. » Cette discordance et d'autres qui ressortent des chiffres comparés prouveraient que les différences d'âge de ces trois catégories d'ossements n'ont pas assez d'amplitude pour annihiler les effets des différences secon- daires des conditions de gisement. D'après M. Ad. Carnot, la teneur en fer des os de Villeneuve-Ie-Roi paraît justement « indiquer une différence )) assez grande dans les gisements ». » Dans ces conditions », conclut-il dans la lettre qu'il m'a fait l'honneur de m'écrire le 25 avril, « je n'oserais pas tirer du dosage du fluor une con- » clusion ferme sur l'âge relatif de ces ossements ». » Je lui exprime ici ma reconnaissance d'avoir bien voulu se prêter à cette expérience, d'une grande importance pratique pour les anthropolo- gistes. » PHYSIOLOGIE. — Forme périodique du pom'oir odorant dans la série grasse. Note de M. Jacques Passy. « J'ai publié dans un travail antérieur (') les minimums perceptibles d'un certain nombre d'alcools de la série grasse. J'avais noté pour les premiers termes un accroissement graduel du pouvoir odorant, et j'avais émis l'idée que cet accroissement se continuait vraisemblablement au delà des termes examinés. L'expérience n'a pas confirmé cette supposition. J'ai pu depuis compléter largement mon Tableau par l'examen des termes (') Comptes rendus, 16 mai 1892. ( ioo8 ) plus élevés de la série, ainsi que par celui des aldéhydes et acides corres- pondants; les variations du pouvoir odorant révèlent une loi plus com- plexe. » Je me borne à publier'aujourd'hui les chiffres relatifs aux acides, dont je possède une collection plus complète. Le Tableau suivant, résumé de plusieurs milliers d'expériences de mesures effectuées dans des condi- tions diverses, comprend la série des acides gras normaux jusqu'au i4* terme. Le ii*et le i3* terme me manquent encore. Acides &ras koruaux. Minimum perceptible en millionièmes de gramme. 1 Acide formique 25 2 » acétique 5 3 » propionique o,o5 li )) butyrique (') o,ooi 5 » valérique (') o,oi 6 » caproïque (') Ojo4 7 » œnanthylique o,3 8 )i caprylique (-). . o,o5 9 » nonylique (^) 0,02 10 » caprique o,o5 11 » » » 12 » laurique 0,1 13 » » « 14. » myrislique inodore Etc. etc. etc. » Les pouvoirs odorants de ces acides sont donc comme i, 5, 5oo, 25oooo, 25 000, 600, 800, 5oo, 1000, 5oo ..., 25o, .... » Ces chiffres se décomposent nettement en trois séries : » Première : Comprend les termes de i à 7, le pouvoir odorant croît du I*' au If terme, puis diminue jusqu'au 7^; » Deuxième : Analogue à la première; le pouvoir odorant croît jusqu'au troisième, puis diminue; » Troisième : qui comprend le i4* terme et les suivants, est inodore. (') Ces acides m'ont été offerts à l'étal de pureté par M. Claudon. (') Saponification du beurre de coco et fractionnement des produits. (^) Action de la potasse caustique sur l'acide undécylénique. ( loog ) » On remarquera que certains écarts entre deux termes, par exemple du 8= au 9" et au 10" sont de l'ordre des erreurs d'expérience; cependant la différence ayant été con- stamment de même sens, sinon de même valeur, pour un très grand nombre d'ex- périences, je crois que l'on peut en admettre la réalité. » On remarquera aussi que, dans la seconde période, les variations sont beaucoup moins considérables que dans la première; d'ailleurs l'examen des n" et i3' termes viendra peut-être infirmer, dans une certaine mesure, les résultats précédents. » Je me garde donc bien de forcer la régularité de la progression, et de chercher à lui donner une précision mathématique qui n'est pas dans les faits. » Il n'en est pas moins vrai qu'à regarder l'ensemble le sens du phénomène est très net. » Reste une question fort intéres.sante : pourquoi l'odeur disparaît-elle dans la troisième série? question qui se rattache à celle-ci plus générale : pourquoi certains corps sont-ils inodores et d'autres odorants? » Écartons d'abord la considération de volatilité; tous ceux qui ont abordé ce genre de recherches savent que les corps non volatils sont sou- vent les plus odorants. Les remarques de M. de Laire, dont l'expérience est si grande en ces matières, concordent avec les miennes; souvent on voit le pouvoir odorant s'accroître alors que la volatilité diminue ; d'ailleurs dans la série même qui nous occupe, l'acide laurique et l'acide caprique ne sont point volatils à froid, tandis que l'on peut entraîner l'acide myristique avec la vapeur d'eau sans pour cela le rendre odorant. Cherchons donc la raison ailleurs. » Nous avons ici sous les yeux une série assez complète dans laquelle l'odeur se modifie graduellement, augmente, diminue, recommence à croître, puis à décroître, et finalement disparaît; est-il possible d'en tirer quelques indications sur la nature du phénomène? » Une théorie générale serait prématurée; je me borne à rappeler que j'ai distingué dans l'odeur V intensité et \a puissance. Pour qu'une odeur soit perçue, il faut : 1° qu'il y ait assez de substance; 2° que l'odeur soit assez forte. » Or, dans la série qui nous occupe, l'intensité diminue à mesure que l'on s'élève dans la série; c'est ainsi que l'acide butyrique, même à dose faible, masque facilement les acides nonylique ou caprique. J'en conclus que V odeur se rapproche peu à peu et qu'elle atteint avec le quatorzième terme la limite de perceptibilité. Elle disparaît comme la sensation liunineuse dis- paraît dans l'ultra-violet et l'infra-rouge, comme le son cesse d'être per- ceptible ^u-dessus et au-dessous d'un certain nombre de vibrations. » Il ne paraît pas impossible de trouver d'autres séries, dans lesquelles C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N» 18.) l3l ( lOIO ) ce seraient les premiers termes qui seraient inodores. Remarquons que les alcools méthylique et éthylique sont bien voisins de cette limite, car, bien purs, ils n'exercent plus guère sur la muqueuse olfactive qu'une excitation non spécifique (' ). » Je ne pense donc pas que le phénomène odeur cesse au delà du qua- torzième terme; il me paraît plus vraisemblable que les acides gras sui- vants sont simplement inodores pour nous; peut-être ne le seraient-ils pas pour un appareil olfactif différent, celui du chien par exemple. L'expé- rience est malheureusement difficile à instituer. » ÉCONOMIE RURALE. — Recherches sur l'emploi des feuilles d'arbres dans l'alimentation du bétail. Note de M. A.-Cn. Girard, présentée par M. Dehérain. « L'apport à la ferme d'un supplément de matières alimentaires est précieux dans tous les temps, mais plus particulièrement dans les années où la sécheresse de l'été (1892) ou du printemps (iSgS) amène la pénurie des fourrages. Aussi nous a-t-il paru intéressant d'appeler l'attention sur une ressource fourragère trop méconnue et qu'aucun travail d'ensemble n'a permis de faire apprécier à sa juste valeur; nous parlons des feuilles d'arbres. » La feuille se compose de deux parties, le limbe et le pétiole, dont le poids relatif varie beaucoup suivant les essences. C'est, d'après nos ana- lyses, dans le limbe que réside presque entièrement la valeur alimentaire, et la séparation du pétiole amènerait dans certains cas une grande con- centration du fourrage (25 pour 100). Mais, comme cette opération n'est pas facilement réalisable, c'est toujours la feuille entière que nous avons envisagée. » Après avoir constaté que la composition immédiate des feuilles prises à diverses hauteurs et sur des arbres d'âges différents présentait peu de variations, nous avons cherché à déterminer l'époque où la cueillette est la plus avantageuse. Laissant de côté la période d'extrême jeunesse et celle d'extrême vieillesse, nous avons observé que, contrairement à ce que (') Conformément aux indications qu'a bien voulu me donner M. Berthelot, il faut chauffer ces alcools en tube scellé avec une trace de potasse jusque vei;s iSo" pour les obtenir inodores. ( loii ) l'on pourrait penser, la richesse de la feuille en principes nutritifs reste à peu près stationnaire et que l'on peut, à ce point de vue, indifféremment choisir pour la récolte les trois mois d'été. C'est dans le courant de sep- tembre que nous conseillons de placer cette opération ; à ce moment, l'ac- tivité végétale est ralentie et le préjudice qu'on peut porter à la produc- tion du bois est compensé par l'acquisition presque gratuite des matières alimentaires fournies par le feuillage. » Nous avons donc choisi des feuilles entières, récoltées en septembre, pour faire l'étude comparative des essences comestibles ('). Voici leur classement d'après la teneur (à l'état frais) en matière azotée, qui mesure à peu près leur valeur alimentaire : » Saule, aune (plus de 8 pour loo); mûrier, rob. faux acacia, orme, peuplier, til- eul (6 à 7 pour lOo); noisetier, chêne, micocoulier, érable, frêne (5 à 6 pour loo); marronnier d'Inde, charme, vigne (4 à 5 pour lOo); platane, bouleau, aiguilles de pin (3 à 4 pour loo). » Le classement d'après la teneur en cellulose, qui est en général inver- sement proportionnelle à la digestibilité, est le suivant : )■> Orme, r. faux acacia, saule, vigne (3 à 4 pour loo) ; noisetier, érable, aune, mar- ronnier, tilleul, micocoulier, frêne (4 à 5 pour loo), peuplier, platane (6 à 7 pour ioo); charme, sorbier, bouleau (738 pour 100). » Les feuilles, à l'état frais, constituent un des fourrages verts les moins aqueux et les moins ligneux que l'on connaisse; sous le rapport des ma- tières hydrocarbonées et azotées (à trois exceptions près), toutes se sont montrées supérieures à la luzerne verte. » Cette richesse des feuilles s'explique par la faible quantité d'eau qu'elles renferment; mais, même en comparant le foin qu'elles produisent aux foins des prairies naturelles ou artificielles, nous leur trouvons la même supériorité sous le rapport des matières grasses et autres principes hydro- carbonés; le taux de la cellulose y est très faible; quant aux matières azo- tées, sur 21 espèces étudiées, 19 l'emportent sur le foin de prairie, plus de la moitié sur le foin des meilleures légumineuses. Quelques-unes sont d'une richesse extraordinaire; celle du robinier faux acacia par exemple est comparable aux féveroles. (') Les feuilles de cytise faux ébénier, d'if, de noyer, d'allante, des lauriers rose et cerise, de sumac, de corroyère, de daphné sont vénéneuses; la consommation des bourgeons et des très jeunes feuilles est dangereuse pour le bétail (mal de brou). ( IOI2 ) » Voici quelques chiffres qui justifient ces conclusions (') : [Feuilles d'orme fraîches, sèches. Eau 62,61 12,00 Matières minérales. .. . 4j57 10,74 Matières grasses 1,22 2 , 87 Matières azotées 6,73 '5,87 Extractifs non azotés . . 21,18 49; 90 Cellulose , 3,67 8,62 de pe uplier' de mûrier d'acacia de til lleul fraîches. sèches. fraîches. sèches. fraîches. sèches. fraîches. sèches. 59,54 12,00 63, 02 12,00 7A.57 12,00 67 ,00 12,00 4'07 8,83 4,61 10,98 1,85 7,26 4,26 11,38 1,87 4,06 1,73 4,12 0,55 2, 16 1.09 2,9' 6,i5 i3,37 6,86 16,33 6,56 25,72 6,o5 16, 16 23,18 5o,49 20,87 49>64 «2.99 39,21 16, 65 44,33 5,18 II ,25 2,91 6,93 3,48 i3,65 4,95 l3,22 » Il y a donc dans le feuillage des arbres une richesse alimentaire qu'on a bien tort de dédaigner. » Mais, pour porter une appréciation décisive sur la valeur nutritive d'un fourrage, il est indispensable de compléter les données analytiques par des expériences directes sur le bétail. Aussi avons-nous déterminé la di- gestibilité des principes immédiats contenus dans les feuilles, comparati- vement à ceux de la luzerne. » Nous avons opéré sur le mouton, en suivant la méthode classique qui consiste à peser et analyser : d'un côté, tous les aliments ingérés par l'animal maintenu à la ration d'entretien, d'un autre côté toutes les déjections solides; par différence, on obtient la partie digérée. Le Tableau suivant résume les coefficients de digeslibilité ainsi ob- tenus : Matières Extractifs azotées. non azotés. Cellulose. Feuilles vertes (moyenne de trois expériences). ... 80,7 83,9 62,9 Luzerne verte 86,2 82,9 59,6 Feuilles sèches d'ormeau 66,8 65,5 54,6 Luzerne sèche 71,4 55,6 35,6 » Nous passons sous silence les matières grasses, dont le coefficient apparent de di- gestibilité n'a, d'après les recherches de notre maître M. Miintz, que peu de signifi- cation. » Sans entrer dans des discussions accessoires, nous pouvons, de la moyenne de nos analyses et de nos expériences directes, tirer cette con- clusion que, tout considéré, les feuilles ont une valeur alimentaire compa- (') Le Tableau complet des analyses figure dans un Mémoire in extenso, publié dans les Annales agronomiques de M. Dehérain, t. XVIII, p. 5i3 et 56i. ( ioi3 ) rable à celle de la luzerne et constituent par conséquent un fourrage de premier ordre. » Leur utilisation profitera en même temps au bétail et au sol, en appor- tant à la ferme presque gratuitement des principes alimentaires et des principes fertilisants. » Nous sommes loin de conseiller le dépouillement des forêts, dont la véritable destination est la production du bois; mais bien des cas se pré- sentent où, par un effeuillage tardif et ménagé, par les émondages, par les coupes de têtards et de taillis, on peut se procurer, à peu de frais, une ressource aliuientaire importante. On rencontre beaucoup de terres ingrates et abandonnées qui devraient être utilisées à la production four- ragère, par l'intermédiaire d'essences appropriées qui sauraient trouver des moyens d'existence là où aucun végétal ne prospérerait. Dans les cli- mats chauds particulièrement, l'arbre, par sa résistance à la sécheresse, mérite d'être sérieusement expérimenté à ce point de vue. » Enfin, dans une année où la rareté et la cherté des fourrages vont jeter une grande perturbation dans les exploitations agricoles, nous ne saurions trop conseiller d'avoir recours aux feuillages des arbres. Dans bien des régions, le produit de ces sortes de prairies en l'air pourra affran- chir l'agriculteur de la triste nécessité de vendre à vil prix le bétail, source de fumier et source de profits (' ). » A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. (M Ce travail a été fait dans les laboratoires de l'Institut agronomique (laboratoire de M. Muntz). ( ioi4 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçi's dans la séance du i" mai iSgS. Traité d'Optique, par M. E. Mascart, membre de l'Institut, professeur au Collège de France, directeur du Bureau central météorologique. Tome troisième. Paris, Gautliier-Villars et fils, iSgS; i vol. gr. in-8°. Traité d'Analyse, par Emile Picard, membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences. T. II (second fasc.) : Intégrales ahéliennes et sur- faces de Biemann. Paris, Gauthier-Villars et fils, iSgS; i vol. in-8°. Rapport lu, le 8 juin 1892, à la séance générale du Conseil du Bureau cen- tral, par le Président, M. Daubrée, conformément à l'article i3 du Décret du i4 mai 1878. (Extrait des Annales du Bureau central météorologique, t. I, 1891.) Paris, 1893; i br. gr. in-4*'. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. Sixième série, mai 1893. T. XXIX. Paris, G. Masson; i fasc. in-8<'. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, membre de l'Institut. T. XIX, n" 4. Paris, G. Masson, iSgS; i fasc. in-8°. Annuaire de la Société nationale d'Agriculture de France. Année 1893. Paris, Chamerot et Renard, 1893; in-ia. Annuaire de la Marine pour iSgZ. Paris, Berger-Levrault et G'"; i vol. in-8«. Contribution à la question de l'azote. Troisième Note, par A. Pétermann, directeur de la station agronomique de l'Etat, à Gembloux. Bruxelles, Hayez, 1893; i br. in-8°. Annual Report 0/ the board of régents of the Smithsonian Institution, scho- wingthe opérations, expenditures , and condition ofthe Institution for the year endingjune ^o, 1890. Washington, 1891; i vol. in-8°. W 18. TABLE DES ARTICLES. (Séat.ce 1893 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRES 1»ERPKT11EI.S. OME CXVI. NM9 3 Mai 1893 PARIS, GAUÏHIER-VILLARS ÎT FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES ÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai o Grands-Augusiins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de rAcadém,ie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l•^ — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- tléitiie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenik de les réduire au nombre de pages requis. Le ire qui fait la présentation est toujours nommé; maisBes Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction ] autait qu'ils le jugent convenable, comme ils le font Tmi jeud letit écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, pour aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. les articles ordinaires de la correspondance olfi- ciell( de l'Académie. Article 3. L(6o/i à tirer de chaque Membre doit être remis à imerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, 3 seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendu actul, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vantiet mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Li Comptes rendus n'ont pas de planches. Làirage à part des articles est aux frais des au- teuri il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Istructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tas les six mois, la Commission administrative fait un Epport sur la situation des Comptes rendus après l'imression de chaque volume. L| Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- senlkèglement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs J^oires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les léposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avantj''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante JUN 8 1893 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 8 MAI 1893, PRÉSIDÉE PAR M. LŒWY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'équation \u — ke"; par M. Emile Picard. « Dans une Communication récente ( Comptes rendus , 6 mars iSgS), j'ai montré succinctement comment on pouvait établir un théorème fonda- mental relatif à l'équation -j— j 4- w-^ = ^e" (/c étant une constante positive). )) Dans toute sa généralité, ce théorème peut être ainsi énoncé : » Il existe une intégrale de cette équation, continue sur les m feuillets d'une surface donnée de Riemann, sauf en certains points donnés O,, Oo, .... 0„ O.K., iSgS, I" Semestre. (T. CWï, N" 19.) l32 ( lOlfi ) de. cette SUT face , et aux m points à r infini sur chacun des feuillets. Dans le voisinage du point O,, on suppose que l'on ait « = P, logr,— t- (^,- (iz=i,Q. n), (3,- étant une constante, /•, désignant la distance du point (ce, y) au point O,. et la fonction c, étant continue en O,-. » Pour le point à l' infini sur le feuillet de rang h, imaginons que l'on fasse une inversion qui le ramène à distance finie ; on suppose alors que l'on ait sur le feuillet considéré, dans le voisinage du point transformé, M= a*.logr^.+ Va {k^i,i m) a^ désignant une constante, et Y/, étant continue. » Les constantes a.et ^ sont données; on suppose seulement vérifiées les iné- galités «, + «2 + . . . + a.„, + p, -f P2 -f- . . . n'- P„ < O. M La méthode que j'ai suivie pour la démonstration de ce théorème dé- montre l'existence d'une solution; il est intéressant de la compléter en montrant que cette solution est unique : c'est ce que je me propose d'indi- quer ici. M Supposons, à cet effet, qu'il existe deux solutions u et v satisfaisant aux conditions énoncées. Je dis d'abord que l'on ne peut avoir sur toute la surface de Riemann 1 à moins, bien entendu, que u ne soit identique à c. Isolons sur la surface les points O et les points à l'infini, par des petits cercles d'une part et des cercles de très grands rayons d'autre part; on aura, pour l'aire connexe li- mitée par ces circonférences, ce i^hdxdy ^ f fke'Çe'' - i)dxdY (h = u - v). ou encore f2ds=ff/ce"{v^-e")dcody. l'intégrale du premier membre étant relative aux circonférences. Or, pre- nons la petite circonférence de centre O et de rayon p; il est facile de re- ( 'OI7 ) du connaître que -r- est de la forme M restant fini quand p tend vers zéro. Il en résulte que la portion de l'in- tégrale relative à cette circonférence tend vers zéro, quand p diminue indé- finiment, et l'on peut faire une remarque analogue relativement aux grandes circonférences. )) On aurait donc e''(i — e'' )dxdy — o, ff' l'intégrale étant étendue à la surface de Riemann tout entière, ce qui est eu contradiction manifeste avec l'hypothèse h>o, à moins que h ne soit identiquement nul. » Il résulte de ce que nous venons de voir que la courbe u — (^ = o partagera la surface en une ou plusieurs régions; à l'intérieur d'une de ces régions R, u —- v aura un signe invariable, le signe plus par exemple. Or l'équation donne pour h l'expression suivante h{x,y) = TA-e"'^.'))^! — 6^(5.1)) G(l, r„œ,y)dldr., G désignant une fonction de Green, et l'intégrale double étant étendue à la région R. Or le premier membre est, par hypothèse, positif dans cette région, tandis que le second est visiblement négatif; cette contradiction achève la démonstration du théorème. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur une objection à fa théorie cinétique ' des gaz. Note de M. H. Poincaré. « Maxwell, dans un de ses Mémoires sur la Théorie dynamique des gaz, donne la formule de la détente adiabatique des gaz et son résultat est con- ( ioi8 ) forme aux données expérimentales. Malheureusement son calcul n'est pas correct, et en corrigeant l'erreur qu'il a commise on n'est plus du tout d'accord avec l'expérience. » Rappelons d'abord ses notations et ses résultats. » Considérons un élément de volume d-! contenant N molécules, soient u -ht, i' -h r,, w + 'C les composantes de la vitesse d'une de ces molécules : II, (', IV sont des quantités qui sont les mêmes pour les N molécules con- tenues dans l'élément dz et qui sont choisies de telle sorte que Il = i-f) = ii; = o. » Le vecteur u, c, w représente alors la vitesse moyenne des diverses molécules contenues dans l'élément dr; c'est la vitesse apparente des gaz, c'est-à-dire ce qu'en Hydrodynamique on appelle vitesse des gaz. » La demi-force vive de translation des diverses molécules gazeuses contenues dans dz est donc ( 4» = i - [{u -:- E)- -h .y + r.y H- {w -+- 'Cf\ = :L'f, )) Mais Clausius a montré que cette expression ne représente pas la chaleur contenue dans l'élément. Pour avoir cette chaleur il faut tenir compte aussi de l'énergie due à la vibration des divers atomes dont chaque molécule se compose. Pour rendre compte des faits, il faut admettre que cette énergie de vibration, et par conséquent l'énergie totale (c'est-à-dire la chaleur interne), est proportionnelle à l'énergie de translation, du moins si le gaz est en repos apparent, c'est-à-dire si u, v, tvsont nuls. On a alors U= p^. U représente l'énergie totale, $ l'énergie de translation et [i est un coeffi- cient numérique dont l'expérience nous donne la valeur. )) Maxwell admet que, si le gaz est en mouvement apparent, on a M U = '^2[(w + r;)^+(v. + .,)^ + (,^. + i:)=+(p_i)(E^+.,^ + -C^)]=:i9, « J'ai fait sortir M du signe 2 parce que je suppose que toutes les mo- ^ = ^\{u + iY+ {v -h-nY -h{}v+x:)^+(^-i)Çc:'+-^+-0)], ( '019 ) lécules ont même niasse. Maxwell désigne par Q une fonction quelconque des vitesses des molécules, et par Q la valeur moyenne de cette fonction à l'intérieur de l'élément, c'est-à-dire — sO et il arrive à l'équation suivante, à laquelle il donne le n° 75 {Œuvres complètes; Cambridge University Press, 1890, t. II, p. 56), (75) ^^^^_^_^'^^^^og, ^ ' ■' dt dx dy dz ot La dérivée -^ se rapporte aux variations que subit la valeur de Q re- lative à un élément de volume supposé entraîné par le mouvement apparent des gaz. (>Q est l'accroissement de Q dû aux chocs entre les molécules. » Dans cette équation Maxwell fait (p. 62) Q = 0, 0 étant défini par l'équation (2), et après diverses transformations, et en négligeant certains termes très petits, il trouve, pour la loi de la détente adiabatique (p. 65), (108) dp^o^dj_^ p et p étant la pression et la densité ; cette formule est conforme à l'expé- rience. » Si, au lieu de faire Q = 0, Maxwell avait fait Q = 9, il aurait trouvé (3) » En effet, on a dp 5 dp Sip := Sf) = O, car les chocs ne peuvent altérer la force vive de translation des N molé- cules ni dans le mouvement absolu, ni dans le mouvement relatif du sys- tème par rapport à son centre de gravité. » La formule (3) n'est pas conforme à l'expérience, quoiqu'elle se dé- duise de l'équation (73) aussi légitimement et, nous allons le voir, plus légitimement que la formule (108). » En effet, je dis que la formule (75) n'est légitime que si Q est fonc- tion de i< -I- ^, V -\- r,, w + C et non pas si Q est une fonction quelconque de «, V, w, ç. -1) et 'C,. ( I020 ) » Considérons deux éléments de volume contigus d-v et d-r' séparés par un élément de surface dix> que l'on peut regarder comme plan. Vojons comment raisonne Maxwell, page 52. Il cherche à évaluer « the quantity » of Q transferred a cross the plane », et pour cela il considère les molé- cules qui traversent l'élément d/to et fait la somme des valeurs de Q cor- respondantes. Cela suppose que la valeur de Q correspondant à une mo- lécule reste la même quand cette molécule passe de l'élément > GÉODÉSIE. — Étoiles filantes ; Jhictuation de la latitude ; par M. d'Abbadie. « Les difficultés exceptionnelles dans la pratique de la Géodésie sont assez rares pour qu'il soit intéressant de publier l'extrait suivant d'une Lettre que M. G. Davidson nous écrivait de San-Francisco le 16 mars der- nier. Ce savant s'est fait connaître en mesurant trois fois et dans des sai- sons différentes la base de Californie dont la longueur dépasse 17'"°. » Le Canada et les Etats-Unis envoient des escouades dans cette partie d'Alaska qui longe l'archipel Alexander. On doit commencer les travaux sur la ligne de par- tage entre Columbia et Alaska, mais sans dépasser 48''" vers l'intérieur, en partant du rivage nommé continental pa: le vieux Vancouver. Nos opérations seront dirigées parle professeur Mendenhall qui est aussi le commissaire américain. On enverra du monde pour remonter les rivières Unuk, Stickeen et Taku. Chaque escouade com- prendra des astronomes, des géotésiens et des topographes. Des astronomes s'établi- ront à Silka d'où notre vapeur, le Hassler, portera des chronomètres aux diverses stations afin de mesurer les diffirences de longitude. Chaque escouade du Canada recevra un de nos officiers et chacune de nos escouades comprendra un officier cana- dien. Sitka est notre station fonoamentale pour la longitude de district. J'ai déterminé cette longitude en 1867 et 1869; chaque année on emploie des chronomètres pour la relier avec notre station télégraphique extrême située au détroit de Puget. » J'attends des instructions pour commencer la mesure de la partie diagonale sur la frontière orientale de la Califcrnie. Cette portion est située entre les parallèles ( I022 ) de 35» et Sg", sa longitude s'étendant du i 20"" jusqu'au ii4' méridien. Je me propose de mener une chaîne de triangles à travers la direction moyenne de la ligne en re- liant un point du 89= parallèle au quadrilatère qui porte mon nom dans la Sierra- Nevada, et à des lignes plus orientales sur ce même parallèle. Notre ligne traverse un pays sauvage et désolé et passe par une altitude de 4200". Cette région est presque dénuée de végétation : son eau est très rare et dite alkaline. Il n'y a là ni bois ni marais. Sur une longueur de 96'"", dans un terrain que nous aurons à par- courir, l'eau manque entièrement. Nous ne pourrons quitter un trou à eau jusqu'à ce que notre éclaireur indien en ait découvert un autre. La longueur de la ligne à étu- dier est d'environ ôSo*"", sa tète nord-ouest est dans le lac Tahoe, son bout sud-est est à la rivière Colorado, aussi dans l'eau. » Je construirai un réseau de triangles autour de ces deux extrémités et je les relierai à des stations dont les longitudes seront déterminées par télégraphe. Puis, après avoir enfermé la ligne principale dans une chaîne de triangles, je rattacherai plusieurs points de cette ligne, par des directions secondaires, à des monuments bâtis d'espace en espace. 11 faudra certainement trois campagnes pour achever ce travail, qui mettra à une rude épreuve mes forces physiques et celles de tous mes collaborateurs. )) Dans une lettre précédente, M. Davidson nous mandait ce qui suit : » J'ai observé l'essaim d'étoiles filantes du 28 novembre 1892. C'est le plus beau phénomène de ce genre que j'aie vu, quoique les météores ne fussent pas grands. Couché sur des planches froides pendant plus d'une heure, et observant près du zé- nith, j'ai constaté le lieu du radiant dans la constellation d'Andromède, ainsi que son changement. J'ai vérifié ce changement plus tard dans la nuit, quand le phénomène était presque épuisé. » Après quinze mois d'efforts, j'ai terminé mes observations de latitude en travail- lant de 6'' à 9'^ dans les nuits claires. Les astronomes qui ont mesuré leurs latitudes à Washington et à Honolulu ont réuni 6700 observations; tout seul j'en ai fait 53oo. J'aurais atteint leur nombre si je n'avais dû interrompre en m'établissant sur les monts Diablo et Conness, pour mesurer le grand triangle. Cette dernière station fut atteinte par mes porteurs d'héliotrope après vingt-cinq jours de combats à travers les neiges de la montagne. J'ai pu réunir enfin 71 observations, tout en changeant soixante et une fois la position du cercle. La distança du mont Conness est de 280'"". La grande vallée de Californie était si pleine de fum^e que, pendant plus de la moitié du temps, je ne pouvais pas voir la sierra Nevada. » CHIMIE. — Sur un nouveau lype de phosphoritts ; par M. Aiisiand Gautier. « Dans une précédente Communication j'ai fait connaître les condi- tions géologiques dti gisement de phosphates de la grotte de Minerve ('), (') Comptes rendus, t. XVI, p. 928. Dans les nombreuses grottes de cette région, et même dans celle de Bize, ces dépôts de phosphates se sont également produits, mais l'immense caverne de Minerve permet d'étudier en grand ce phénomène. ( 102'i ) grotte à parois iiummulitiques reposant sur le dévoniea. J'ai donné la composition des terres superficielles de remplissage et des ossements qu'elles empâtent. » A la profondeur de 3 à 4 mètres au-dessous du sol, le terrain durcit, se concrétionne et se transforme en une roche jaunâtre, assez facile à brover, sans éclat, formant un lit d'une épaisseur de 5" à 9™, suivant les ondulations du dévonien sous-jacent, roche de composition peu variable. Tj'analyse de l'un des échantillons types a donné les nombres suivants : liaii perdue jusqu'à l'jo" 1 1 , yà Eau perdue de 175° au rouge, et matière or- ganique azotée (' ) 5,43 Silice 1 3 , 00 ( - ) Chaux 16,2.1 A.lumine 3^ , 29 Acide phosphorique ( P^ O ' 1 27 , Sg Magnésie, Fer, SO' Traces Chlore Nul Fluor ('j 2, io4 100,404 )) Il est facile, en reprenant par une lessive alcaline faible la matière pulvérisée, de s'assurer que le phosphate d'alumine y préexiste bien. D'autre part, les acides étendus laissent comme résidu insoluble une certaine pro- portion d'argile. En tenant compte de ces deux observations, on arrive à représenter la constitution de cette roche comme il suit : I. Eaux hygrométrique et de conslilulion 12, 167 Matière organique azotée, environ i ,900 Phosphate tribasique de chaux 24, 261 Phosphate d'alumine P^0\ APO^ 28,327 Alumine en excès 3, 612 Fluorure de calcium 4)3i9 Argile (APO^)^5SiO^ 21, 845 Eau de constitution de cette argile 3, 121 ('*) Magnésie, oxyde ferrique, SO' traces 99,532 (') On a trouvé o,3i d'azote organique pour 100 de roche. Calculé à l'état d'dsséine modifiée cet azote correspond à i ,9 pour roo de matière organique. (^) En tenant compte de 1,678 de SiO- correspondant au fluorure de silicium vo- latilisé dans le traitement par les acides. (^) Dans toutes ces analyses, sauf dans celles des ossements, le fluor a toujours été dosé par l'excellente méthode de M. A. Carnot. (') Calculée pour la formule ordinaire ( \r^O'')^(SiO°)% 4H^0 et pour la quantité de silicate d'alumine trouvée. C. 1;., 1893, i" Semestre. (T. CWl, N" 19.) l33 ( 1 024 » On voit que celte rociae est formée par l'association du phosphate de chaux au phosphate d'alumine; celui-ci, en quantité prépondérante; il est uni, comme on le verra plus loin, à un excès d'alumine. Ces deux phos- phates sont combinés au fluorure de calcium dans la proportion de 8,2 de CaFP pour 100 de phosphates, ou de i5,6 de CaFP pour 100 de P^O' ( ' j. Enfin la roche est mélangée d'une quantité très sensible d'argile. » Tous les phosphates concrétionnés que j'ai analysés dans ce singulier gisement ont une composition semblable. Presque toujours la moitié ou plus de la moitié de l'acide phosphorique est unie à l'alumine, le reste l'étant à la chaux. Voici, comme nouvel exemple, l'analyse d'un bloc gri- sâtre, marbré par places de tons roses, traversé de veinules de calcaire stalagmitique. Son aspect exceptionnel m'a déterminé à l'examiner de plus près. Sa composition était la suivante : IL Eau d'humidilé 1 2 , 06 Eau de constitution avec un peu de matière azotée. 9176 Carbonate de chaux 2,84 Sulfate de cliaux o,36 Argile 4,83 Silicate de chaux 3,70 Silicate de magnésie SiO'Mg 1 ,02 Phosphate tribasique de chaux 27,69 Phosphate d'alumine (PO*)- Al- . . 3o,53 Alumine en excès 2,82 Fluorure de calcium 3 , 1 2 Chlorure de calcium -».,... 0,037 Oxyde ferrique 1,28 Silice o, 125 Arsenic, cuivre, traces de plomb et de manganèse (-). 0,020 100,212 » Ainsi, contrairement à ce qui se passe pour les phosphates naturels, * dont on a publié tant d'analyses, phosphates qui contiennent toujours une quantité suffisante de chaux pour saturer complètement, ou presque com- plètement, l'acide phosphorique et le fluor, ici non seulement la totalité de la chaux ne suffirait pas à faire du phosphate tribasique, mais même du bibasique. Dans l'analyse I, pour 27,59 de P*0% il faudrait 32,54 (') Dans les phosphorites ordinaires, pour 100 parties d'acide phosphorique, le lluorure de calcium s'élève à 18, .5 ou 19 parties; niai'^, comme on le verra plus loin, le phosphate d'alumine s'unit à une quantité plus l'aible de fluorures. (-) Arsenic en quantité très sensible. (' 1025 ) de CaO pour faire du phosphate Iribasique, et 21,76 pour faire du biba- sique; on a trouvé, en tout, 16,24 de chaux. Dans l'analyse II, pour 3o, 56 de P-0^, il faudrait 36, o5 de chaux pour le phosphate tribasique et 24, o3 pour le bibasique; on n'en a trouvé que 20,10 : encore une partie notable de cette chaux est-elle à l'état de carbonate et de sulfate ('). » Les deux phosphates de chaux et d'alumine qui, par leur association, constituent cette roche, sont mélangés et non combinés. La variabilité de leurs proportions, suivant la profondeur et les points des galeries où l'on recueille les phosphates, suffirait à le démontrer. Voici l'analyse de deux échantillons que nous prenons, d est vrai, parmi les plus exceptionnels. L'un III gisait sous forme de blocs ovoïdes, peu denses, friables, de cou- leur tourterelle, répandus sur le sol de la galerie dite des Tribunes. L'autre IV faisait partie d'une couche bleuâtre, d'aspect argileux, formée d'une substance compacte, mais très tendre, et si légère que la matière nage sur l'eau. Sa densité apparente a été trouvée de 0,49. Cette couche, toute locale, fut traversée par un puits de sondage à 9™,5o au-dessous du sol ; elle se trouve toujours au contact du dévonien : III. IV. Eau hygrométrique 9)667 / Eau perdue après i6o° / ( ' Matière organique azotée détruite au rouge.. . . * 8,28 (-) Argile avec sable siliceux 2,546 9)89 Phosphate tricalcique 53 , 069 1 1 > 298 Phosphate d'alumine (PO* )2 Al- 6,58i 37)97^ Phosphate de fer Trace 2 , 3o2 Phosphate de magnésie Trace Trace Fluorure de calcium 3,5o5 0,890 Chlorure de calcium o,344 Nul Carbonate de chaux o , jn'j Trace Sulfate de chaux. 4 ) 202 Trace Excès d'alumine soluble dans les acides étendus. » 2,746 100,347 99)84à » On voit que, quel que soit le point où l'on recueille ces phos- phates et quelle que soit la nature exceptionnelle de l'échantillon, toujours le phosphate de chaux est accompagné d'une quantité notable, le plus (') Il est probable que des phosphates de l'Auxois et des Ardennes, analogues d'aspect aux nôtres, contiennent une certaine proportion de phosphate d'alumine. C) Matière organique vert noirâtre, glutineuse, bouchant les filtres, peu azotée, insoluble dans les acides. ( I026 ) souvent prépondérante, fie phosphate d'alumine. Le type de ces phospho- rites est donc fort différent de celui des phosphorites ordinaires où tou- jours la chaux suffit à saturer l'acide phosphorique. Voici quelques ana- lyses de ces phosphates naturels recueillis prises dans divers terrains géologiques. Elles montreront cette différence de constitution ( ') : A (0- B (■_.;. 0(3). r> (4). E(5). -^mM. — ^- — ^ Phosphorites Phosphorites Nodules Sables phosphatés noduleuses roncrétionnées de de la Somme de Mons du Berry l'Auxois (Crétacé). (Craie). (Lias). (Infi-alias) Eau avec un peu de matière organique 2,42 4 171 4>72 " 4» 10 Sable, argile, etc 1,26 3,48 12,99 12,42 i4>4o Acide phosphorique (P-O^j. . 88,76 33,77 26,60 25,78 28,69 (C0-) 1,66 4io3 5,4o 4.10 2,5o SO' 0,82 i,t3 2,43 n 0,17 CaO 48,26 45,48 37,66 36, 3o 34,49 MgO 0,06 0,07 0,63 1,08 0,18 APO' 0,22 0,48 ■ 1,98 3,68 3,47 Fe^O^ 0,47 0,82 3,5o 4,45 7,24 GaFP 6,96 6,25 5,09 » 4.90 100,38 100,22 99>99 99'04 Pour 100 de phosphate de chau.x. CaFP en moyenne : 8,76 Pour 100 d'acide phosphorique P-0^ » 19,01 H Le Tableau suivant donne les quantités de chaux trouvées et calculées pour le phosphate tribasique d'après les poids d'acide phosphorique indi- qués dans les ciuq analyses ci-dessus A. B. c. D. E. P^O^ trouvé dans 100 parties de phospho- rites 38,76 38,77 26,60 26,78 28,69 CaO calculée pour constituer du phosphate tribasique avec l'acide phosphorique trouvé 45,78 89,84 3o,20 3o,36 83,78 CaO trouvée, déduction faite de la chaux altribuable à CO^ et à S0% ou à l'état de fluorure CaF]2 46,82 4o,5o 3o,3o 82,04 3i,77 (') Ces analyses sont empruntées à M. Lasne qui a fait une étude attentive de ces phosj>liales et par de bonnes méthodes. Le n" (i) se rapporte à un phosphate riche de Beauval (Somme), craie grise à Belemnitelln cjuadrala. — (2) Couche noduleuse de la base de la craie grise. — (3) Phosphorites noir verdàtre du bois d'Havre, (' ini'] ) » On voit que seule l'analyse E présente, sur la quantité théorique de chaux répondant au phosphate tribasique, un léger déficit; mais on remar- quera que, dans ce cas, l'oxyde de fer sature une partie très sensible de l'acide phosphorique. » Tous les phosphates aujourd'hui connus : phosphates concrétionnés rocheux, farineux ou sablonneux, d'origine animale ou végétale; phos- phates vitreux ou agatiformes déposés par les eaux minérales, quels que soient l'origine ou le terrain, tous ces phosphates sont formés par un mé- lange d'argile, de sable siliceux, de craie, avec du phosphate tribasique de chaux uni à 8,5 pour loo environ de son poids de fluorure de calcium. Dans tous ces phosphates, l'acide phosphorique, soluble dans le citrate d'ammoniaque ammoniacal, ne dépasse pas 0,6 à 0,7 pour 100 de roche. » Nos phosphates répondent à un autre type : le phosphate d'alumine s'y trouve en quantité généralement prépondérante, soluble à froid dans les lessives alcalines faibles, et, en grande partie, dans le citrate d'am- inoniaque ammoniacal. La dose que ce réactif dissout varie de i,5 à 18 d'acide phosphorique pour 100 de phosphate naturel. » Quoique dans la roche concrétionnce de Minerve l'acide phospho- rique se partage généralement presque par égale part entre la chaux et l'alumine, ces deux phosphates ne sont qu'associés ou très faiblement unis, comme le montre la facile solubilité du phosphate d'alumine dans les réactifs ci-dessus. On connaît, il est vrai, un phosphate double de chaux et d'alumine, la cirrolite, substance compacte présentant des traces de cli- vage, et répondant à la composition (P='0% 3CaO )^ (P»0%Al-0' ) Al^O% 3H=0. Un autre minéral, la tavistockile, forme une matière pulvérulente composée d'aiguilles cristallines d'un blanc perlé, qui répondent à la formule (P='0%3CaO) A1H:»',3H-0; mais ce sont là des espèces très rares signalées dans quelques filons quarl- zeux des terrains anciens, espèces d'origine hydrominérale qui démontrent environs de Mons (Belgique). — Dans les analyses (i), (2) et (3), la matière avait été séchée au préalable sur SO^H^ dans rexsiccaleur. — (4) Phosphorites concrétionnées du Berry, texture poreuse. — (5) Nodules très tendres, friables, légers, blancs, gris ou jaunes. Séchés au soleil, ils pèsent environ iooo''s par mètre cube. ( loiS ) la légère tendance que possède le phosphate de chaux à se rapprocher des phosphates d'alumine ou de^ l'hydrate de celte base. Dans nos phos- phorites, la variété même de composition de beaucoup d'échantillons suf- firait à montrer que les deux phosphates sont simplement rapprochés. » Il nous était réservé de trouver séparés dans le curieux gisement de Minerve les deux phosphates de chaux et d'alumine séparés : le phosphate d'alumine hydraté et le biphosphate de chaux cristallisé. Ils feront le sujet d'une prochaine Communication. » MÉCANIQUE. — Sur un cas général où le problème de la rotation d'un corps solide admet des intégrales s' exprimant au moyen de fonctions uniformes. Seconde Note de M. Hugo Gïldén. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Charles Hermite.) « Considérons un solide de révolution, homogène, suspendu par \n\ point de son axe et attiré par un point extérieur. Supposons que la distance entre les deux points mentionnés soit constante, et fixons au point de suspension l'origine de deux systèmes de coordonnées, l'un fixe dans l'espace, et l'autre mobile et coïncidant avec les axes principaux d'inertie. Prenons pour axe des z, dans le système fixe, la direction de l'origine au point attirant, et désignons la distance invariable entre ces points par p. Soient ensuite ic, V, G les coordonnées d'un point du solide rapportées aux axes fixes, r son rayon vecteur, et A sa distance du point attirant. Nous aurons alors A^ = r^ — 23p -^^ f. » Désignons de plus par x^, y^, z^ les coordonnées du point considéré rapportées aux axes d'inertie, et supposons qu'on ait z ■-- a"x, + b"y, -r-c"z,, a" , h" et c" étant donnés moyennant les formules a"=- -- sincpsinO, è" = — coscp sin9, c"=cosO. » Exprimons encore ic, , j,, z, par des coordonnées polaires, en faisant a7, = — rsin^sinco, y, =— rsinj^coscj, z^=zrcosf, et posons finalement cosx, — [A. ( '<529 ) » Cela étant, la fonction des forces qui, dans ma dernière Communica- tion, fut désignée par U, s'exprimera au moyen de la formule * chu U = '/x dm étant l'élément de la masse et / une constante. Mais, puisque nous sup- posons la densité constante, la fonction dont il s'agit s'exprimera de la manière suivante t / I — 2 - [f- cos6 +V^i — !•«•' sin6 cos((p — to)J ■ r' où l'on a désigné par R le rayon prolongé jusqu'à la surface du solide. » Maintenant, en développant suivant les puissances de -, rapport que P nous supposons moindre que l'unité, et en désignant les coefficients par P„, nous aurons, après avoir effectué l'intégration par rapport à r, )) Ou sait que les P„ sont composés par plusieurs termes, l'un étant in- dépendant de ^a2[e;;' + ef'X,(|.)H- + e-'X,,(..)l, R3=a^[<"+,';'X, (;.)+■ + 4Î'X,.(|.-)], où l'on a désigné par ej,", e',", . .., e"', e'„" , . . . des fonctions des constantes » Cela étant, si nous introduisons les valeurs établies dans l'expression de U, et que nous rappelions la formule c Xm(K')X„(jy-)i Le développement que nous venons de mettre en évidence, étant né- cessairement convergent, on pourra s'arrêter à un terme déterminé, après quoi on établira, sans peine, le développement suivant les puissances de cosO. Cela revient à déterminer les coefficients du développement p- -{- çt2 — ix^ _|_ (X| cos9 + o!.„ cosO^ + . . . . » Je remarque encore que les coefficients a, et a..^ s'expriment aisément par la masse m du corps suspendu, par la distance z^ entre le point de suspension et le centre de gravité. Dans les expressions dont il s'agit, il entrera encore les moments principaux d'inertie par rapport au point de suspension que nous désignerons par A, B = A et C, ainsi que les quan- tités /et p. On aura, en effet, . .. ) a., =^ — 2 T-^; — - ■ Ap- - Ap*" » Si l'on négligeait le coefficient a„, on tomberait dans le cas de La- ( io3i ) grange; mais, si l'on supposait 5„ égal à zéro, on reviendrait au cas de M. Tisserand, en admettant, toutefois, Z négatif. » C'est donc le problème du mouvement d'un corps suspendu qui se résout moyennant les procédés que je viens d'élucider dans cette Commu- nication et dans la précédente. Supposons, toutefois, que R soit une fonc- tion de [A seul, que la densité soit constante et que le point de suspension soit situé sur l'axe du moment C. » Il me reste à dire un mot sur les expressions de 4* et cp. J'ai indiqué que les dérivées ^^ » ZOOLOGIE. — Le surmulot dans l'ancien monde occidental. Note de M. A. Pomel, K De même que le rat noir (Mus rattus L.) passe pour avoir envahi l'an- cien monde occidental au retour des croisades ou, d'après d'autres, après la découverte de l'Amérique, de même le surmulot (Mus decumanus Pall.) ne serait arrivé dans les mêmes régions, venant d'Orient, de Perse et de l'Inde, dit-on, qu'au milieu du xviu* siècle. Pallas écrit que les bandes arrivèrent à Astrakan en 1727, venant de l'Ouest, d'au delà du Volga. Buffon nous apprend que les premiers lieux attaqués sérieusement par le nouvel envahisseur furent les châteaux de Chantilly, Marly et Versailles. » Il faudra probablement renoncer à cette légende; car, d'après les documents fournis par les fouilles archéologiques exécutées à Cherchell avec tant de persévérance et d'habileté, on peut aussi dire de succès, par M. Waille, professeur à l'Ecole supérieure des Lettres d'Alger, ce même surmulot y vivait à l'époque de l'occupation romaine. En effet, cet archéo- logue distingué m'a remis quelques débris d'animaux dont l'enfouissement date certainement de cette époque. » Le plus intéressant est un crâne presque complet de surmulot très c. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N" 19.) l34 ( io32 ) âgé, n'ayant conservé qu'une de ses molaires, méconnaissablement usée. Le seul rongeur du pays comparable pour la taille est le gerbite de Shaw de Duvernoy; mais celui-ci a ses incisives supérieures fortement sillonnées en avant, tandis que notre crâne les a lisses. En outre, la forme de ce crâne est tout à fait caractéristique par le développement remarquable des crêtes frontales et pariétales qui, avec l'occipitale, circonscrivent en dessus un espace presque plat panduriforme nettement délimité. Le seul Mus decumanus montre ce caractère. Or M. Waiile affirme que ce pré- cieux objet a été certainement trouvé in situ dans le sol archéologique qu'il fouillait; il n'y aurait point de doute, le surmulot vivait alors à Cherchell ou, pour mieux dire, à Julia Cœsarea, dont les études de M. Waiile tendent à rétablir l'histoire. Je laisse à M. Waiile le soin de scruter les documents écrits ou autres pour fixer ce point de l'histoire du terrible envahisseur; je ne puis que constater et certifier le fait maté- riel. )) M. Waiile m'a remis aussi quelques débris d'autres animaux qui ne sont pas dépourvus d'intérêt. Trois Murex brandaris (animal de la pourpre) paraissent avoir été soumis à la coction sous la cendre, ou jetés dans un foyer. ï Une mâchoire siipérieure de bovidé ne paraît pas différer du bœuf actuel du pays. Mais il s'y trouve trois tarses à éperon de gallin;icé. L'un d'eux est robuste comme celui d'un gros coq; son éperon est assez grêle très atténué, un peu arqué en haut et long de 25"""; dans un coq actuel un peu fort, cet éperon n'a que i8°"°et il est pourtant plus épais. Un deuxième tarse est plus grêle, quoique aussi long, et son éperon n'a que 14""" de long. Le troisième n'est qu'un tronçon avec l'éperon, ayant pour l'os beau- . coup d'analogie avec le deuxième; mais son éperon bien plus fort est pres- que aussi long que celui du n° 1, quoique plus robuste et droit. Ces osse- ments laissent supposer qu'il y avait des races diverses, races de combat, races d'industrie agricole ou destinées aux aruspices. Je pense que le n" 2 était un vulgaire coq à manger. Il y aurait certainement là des questions intéressantes à résoudre, mais je ne puis que les signaler à la sagacité de mon confrère à l'Ecole supérieure d'Alger. » ( io33 ) IVOMIIVATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Physique, en remplacement de feu M. Soret. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4i, M. Rowland obtient 3^ suffrages. M. Van der Waals obtient 3 « M. Thalen obtient i » M. RowtAND, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées déjuger les concours de iSgS. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Parkin. — MM. Bouchard, Brouardel, Brown-Séquard, Mascart, Chauveau réunissent la majorité des suffrages. I^es Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Charcot et Larrey. Prix Bellion. — MM. Bouchard, Charcot, Guyon, Brovvn-Séquard, Larrey réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Brouardel et Verneuil. Prix Mège. — MM. Bouchard, Charcot, Guyon, Larrey, Brown- Séquard réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Brouardel et Verneuil. Prix Lallemand. — MM. Charcot, Brown-Séquard, Bouchard, Marey, Ranvier réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Chauveau et Guyon. Prix Montyon (^Physiologie expérimentale). — MM. Marey, Brown- Séquard, Chauveau, Charcot, Bouchard réunissent la majorité des suf- frages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Ranvier et Milne-Edwards. Prix L. LaCaze {Physiologie). — MM. Chauveau, Ranvier, Milne- ( io34 ) Edwards, réunissent la majorité des suffrages et seront adjoints aux Mem- bres de la Section de Médecine et Chirurgie. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Larrey et Duclaux. CORRESPONDANCE . ASTRONOMIE. — Recherches sur la formation des planètes et des satellites [Deuxième Partie (')]. Note de M. E. Rogeb, présentée par M. Jordan. (Extrait par l'auteur.) K Imaginons qu'un système de soleils S,, S, S', ... gravite autour d'un astre central, placé à une distance énorme, mais pourvu, en revanche, d'une masse presque infinie. Établissons entre les moyens mouvements n^, n, n! , n" les relations suivantes n. — H — n=^ l\ — |, n' » Le mouvement des soleds Sj, S,, S', S" les amènera, après des inter- valles de temps périodiques, en conjonction avec notre Soleil. C'est dans le cours de ces phases critiques que se seraient formées les planètes aux dépens du Soleil, par une sorte d'exagération du phénomène actuel des protubérances, et les satellites aux dépens des planètes. » Si l'on admet que la masse de chacun des corps du système solaire n'est point invariable, mais diminue, au contraire, avec une vitesse constante, les noyaux des planètes et des satellites, une fois consolidés dans le voisinage du Soleil et des planètes, s'éloignent nécessairement de l'astre qui leur a donné naissance. Nous avons montré, dans nos Recherches sur le système du monde, que les distances actuelles doivent former, dans cette hypothèse, une progression géométrique, pourvu que les phases critiques soient elles-mêmes en progression arithmétique. Par là s'intro- duit, dans nos équations, l'exponentielle c''^, qui mesure le rapport exis- tant entre les masses du système au début et à la fin d'une époque astrono- mique, en appelant ainsi la période qui s'étend entre deux conjonctions des soleils S, S'. » L'exponentielle c^" est modifiée par certaines inégalités périodiques, (') Voir, pour la preinière Partie, Comptes rendus, l. GXIV. ( io35 ) qui résultent des excentricités des orbites. Ces excentricités altèrent les durées des périodes de stabilité et les distances mutuelles des soleils; elles influent aussi d'une manière très sensible sur le diamètre solaire. » Les inégalités jiériodiques peuvent être calculées, pour la plupart, avec une précision presque absolue, étant données les excentricités. Nos calculs attribuent aux excentricités des orbites S,, S, S' les valeurs sui- vantes, le demi grand axe de l'orbite étant pris, dans chaque cas, pour unité de longueur, » Les principales inégalités ont pour arguments cos -^ et sin -^, l'in- dice m désignant le nombre de conjonctions des deux soleils S, S', à partir de celle où s'est formée la planète Neptune. » En comparant les moyens mouvements n,, n, n', on s'explique sans difficulté comment s'introduit dans les formules l'indice m ± \. Cet indice correspond aux conjonctions des deux soleils S, S, . L'indice m± ^ signale, au contraire, les oppositions du soleil S avec les deux soleils S,, S' entre lesquels il circule, époques de stérilité au point de vue de la formation des planètes et des satellites. » Les éléments actuels du système solaire seront nécessairement trou- blés à la longue par la variation des masses. Laplace a déjà montré que la masse du Soleil ne peut s'altérer sensiblement sans qu'il en résulte une modification dans les moyens mouvements; mais l'altération des moyens mouvements peut échapper à l'observation, s'il arrive que la diminution des masses modifie dans la même proportion les durées des révolutions et les durées des rotations des corps célestes. En définitive, il suffit que l'époque astronomique comprenne quelques milliers d'années pour que les changements que doit subir le système solaire soient d'une extrême lenteur. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations solaires du premier trimestre de l'année 1898. Note de M. Tacchim. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie le résumé des observa- tions solaires faites à l'observatoire royal du Collège romain pendant le premier trimestre de 1898. ( io36 ) Fréquence relative Grandeui- relative Nombre • — ^ — --- — ■— — — ^ — — Nombres de jours des des jours des des des groupes 1893. d'observation. taches. sans taches. taches. facules. par jour. Janvier.. 20 28,10 0,00 98,4 43,5 5,o Février.. 20 28,60 0,00 100,7 53,2 4>7 Mars .... 3o 1 9 > 5o 0,00 8 1 , 3 66 , 3 4.9 » La fréquence des taches et des groupes a été à peu près égale à celle du dernier trimestre de 1892; l'extension des taches est plus grande. Plu- sieurs taches se sont montrées voilées et les facules ont été moins éten- dues et moins définies ; cela nous autorise à admettre une certaine nébulo- sité de l'atmosphère solaire, confirmée encore par les observations des protubérances, dont voici le résumé : Protubérances. Nombre . 1 ^ 1 de jours. Nombre Hauteur Extension 1893. d'observation. moyen. moyenne. moyenne. Janvier 17 8,12 4i>5 2,1 Février 22 9>oo 37,5 1,9 Mars 29 9>io 38, o 1,9 » Le phénomène des protubérances a été moins prononcé que pendant le trimestre précédent, et nous n'avons observé aucune protubérance ni très belle ni très élevée : une seule fois, dans le mois de mars, nous avons vu une protubérance qui dépassait en hauteur u'; les hauteurs moyennes sont plus petites que pendant le trimestre précédent. » Le 16 avril, on a fait des observations de la chroraosphère et des pro- tubérances ici, à Palerme et à Catane; elles seront publiées dans les Me- morie degli Spetlroscopisli avec les observations de l'éclipsé; le premier contact a été observé par moi avec le spectroscope à 4''20™4o', 3 temps de Rome, et à 4'' 20" 54', o par M. Millosevich à la manière ordinaire ; en rapport avec les deux moyens d'observation. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les surfaces isothermiques à lignes de courbure planes dans un système ou dans les deux systèmes. Note de M. P. Adam, présentée par M. Darboux. « M. Darboux a résolu le premier (') le problème suivant : » Trouver les surfaces isothermiques à lignes de courbure planes dans un système. (') Comptes rendus, l. XGVI; Bulletin des Sciences mathématiques, t. VII. ( io37 ) M Dans le cas général, les plans des lignes de courbure de ce système enveloppent un cône. J'ai réussi, en suivant la voie tracée par l'éminent géomètre, à traiter le cas particulier où les plans de ces lignes de courbure enveloppent un cylindre, et à dégager du résultat : » 1° Les équations des surfaces isothermiques à lignes de courbure planes dans les deux systèmes; « 2° Les équations des surfaces à courbure moyenne constante et à lignes de courbure planes dans un système. » Le ds- des surfaces isothermiques, pour lesquelles les lignes de cour- bure d'un système enveloppent un cylindre, peut s'écrire » Soient v = const. les lignes de courbure planes, que nous dirons être du premier système. Si l'on remplace la variable v par une autre p, telle quedv = di', y/i + y^, V étant une fonction arbitraire de t',, il résulte du Mémoire de M. Darboux que h doit satisfaire aux deux équations à déri- vées partielles dh du = Ue*+ U,e-^, du'' dVi où U et U, sont deux fonctions de u dont le produit a pour valeur (i) UU,= et que l'on trouve égales à (2) U snu, 2 sn M, U, sn«. » Cela posé, le calcul conduit aux équations suivantes pour les surfaces cherchées (3) «1^1 IVi , IC, sn — en — dn — X = aicosl 2 2 2 s„^i^_sn*fi 2 2 + P O fm' Y sn— ^cn— idn— i = 21 sinX 2 2 2 fsu» sn* —^ — sn* -~ 2 2 Z \ 2 "'l sn* — 2 = 2 sn*^ 2 U u . u sn -en- dn — 2 2 2 'J ^du sn*iîi-sn*^ 2 2 sn*^ 2 P / sn" — ( cosX -h V sinX) dv, , k'^ / sn* — (sinX — VcosX)rfr,, ( io38 ) V restant fonction arbitraire de i>,, et X étant défini par l'équation sn ic, » On déduit de ces équations que les lignes de courbure c , = const. sont dans des plans parallèles à OZ et que leur forme ne dépend pas deV; d'autre part, V étant quelconque, les plans de ces lignes de courbure enveloppent un cylindre quelconque. » Les surfaces isothermiques à lignes de courbure planes dans les deux systèmes sont nécessairement comprises parmi les surfaces (3). Les fonctions V et X, qui correspondent à ces surfaces, sont définies par les deux relations (4) V sin)i -1- cos>. = V sin>. — cosX -- . . te, , n', lAicn — dn — 2 2 sn— ^ 2 2Bjsni^ 2 en — - dn — - 2 2 A et B étant deux constantes réelles pour une surface réelle. » Revenant au cas général, si l'on suppose  = o, le produit UL), de- vant être nul d'après la relation (i), on doit supposer soit U, = o, soit U = o. » L'hypothèse U, = o conduit aux équations _^ . . sin2aû'i X = «/ cosT^ (5) \ ^ =^ ajsin>. Z = a C0S2««l'i — C0S2a« sin2ajV, cos 2 aà'i — cos 2 au sin2au cos2a«Vi — cos2aa' où X doit être regardé comme une fonction quelconque de Vf . » Les lignes de courbure i^, = const. sont alors des cercles situés dans des plans passant par QZ. Les lignes de courbure m = const. doivent donc être sphériques, ce qui se vérifie en effet. » Celles de ces surfaces pour lesquelles les lignes de courbure u = const. sont planes sont les cyclides de Dupin. ( io39 ) » L'hypothèse U = o conduit aux surfaces X = - cosXcos2aMsin2a«', + 2/(cosX — V sinXcos2a;V,)rt'(',, (6) { Y = - sinX cos2aMsin2a^V| + 2/('sin>. 4- VcosX cos2aiV|)r/r,, 2. =■ iu sin2aMcos2atV,, > et V étant deux fonctions de c, assujetties à la seule condition sin 2rt(i', )) Le mode de génération de ces surfaces est analogue à celui des sur- faces (3), et celles d'entre elles qui sont à lignes de courbure planes dans les deux systèmes comprennent, comme cas particulier, les surfaces mi- nima d'Ossian Bonnet et d'Enneper. » Les surfaces qui font l'objet de cette Note donnent lieu aux deux théorèmes suivants : » 1° Les seules surfaces isothermiques à lignes de courbure planes dans un système pour lesquelles les plans de ces lignes de courbure passent par une droite fixe sont les surfaces (5) pour lesquelles U = o. » 1° Les seules surfaces isothermiques à lignes de courbure planes dans les deux systèmes pour lesquelles les plans des lignes de courbure de l'un des systèmes passent par une droite fixe sont les cyclides de Dupin. » On peut se proposer de chercher les surfaces à courbure moyenne constante et à lignes de courbure planes dans un système. • » Pour de telles surfaces : M Les plans des lignes de courbure planfs enveloppent nécessairement un cylindre. » Elles sont donc comprises parmi les surfaces (3); pour les obtenir, il faut donner à V^ la valeur V^ = - — î , - étant la courbure moyenne. » En ce qui concerne les surfaces en question : » // n'existe pas de surfaces à courbure moyenne constante différente de zéro et dont les lignes de courbure sont planes dans les deux systèmes. » C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, iN« 19.) i35 ( TO/jO ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la transcendance du nombre e. Note de M. GoRDAN. (Extrait d'une Lettre adressée à M, Hermite.) « Permettez que je vous donne une démonstration de la transcendance du nombre e, dans laquelle je me sers seulement de la série qui repré- sente ce nombre. Si vous le désirez, je puis vous envoyer également une démonstration de la même proposition par rapport au nombres; mais je ne crois pas en avoir besoin, parce qu'elle ne diffère pas beaucoup de celle que j'ai l'honneur de vous exposer. » Je veux montrer qu'il n'existe aucune équation (i) Co-l-C,e4-C.e=^...+ C„e" = o, dans laquelle les coefficients C sont des nombres entiers. » D'abord j'étudie les propriétés de la fonction ?(-^)= (,rli)!(' — ^'- — ^' •••• "-'■ry, dont M. Hurwitz s'est servi. » /> y est un nombre premier, qui est plus grand que C^ et n. » Si l'on fait symboliquement les quantités çp(A), 9(A + 0, o(h-\-2.) ^(h-\-n) y sont des nombres entiers; cp(A) n'est pas divisible par/?; cp(/i -f- i), . . ., (j)(A + n) le sont. » Si x^n etp croît au-dessus de toute limite, (p(cc) décroît et devient moindre qu'aucun nombre donné s. » De même toute fonction '\i(oc), dont les coefficients sont plus petits que les coefficients de la fonction "/j de n variables a?, , ar^, . . ., ar„ et supposons que la so- lution générale de ce système (^z■^, . . ., Zp^ s'exprime d'une manière dé- terminée, toujours la même, à l'aide d'un nombre fini, r, de solutions particulières quelconques (z,, . . ., Zp)^, . . ., (s,, . . ., Zp),. des variables a;,, x.^, . . ., a-„ et d'un nombre fini k de constantes arbitraires c^, ..., c^onàe fonctions arbitraires cp , ©^ d'arguments déterminés; je dirai que la multiplicité ou le faisceau de multiplicités ainsi défini dépend d'un nombre limite, r, d' éléments fondamentaux . » Il est clair que le vcioi quelconques, employé plus haut, signifie uni- quement que les diverses solutions particulières employées ne sont liées par aucune relation d'égalité, quoique elles puissent l'être par des iné- galités. » Si l'on veut édifier une théorie complète de la détermination de (z, , . . . , Zp), il est nécessaire de substituer à la recherche de la solution gé- (') Annales de La Faculté des Sciences de Toulouse ; 1887, (') Annales de i Eco te Normale; i^Q2. ( io43 ) nérale celle équivalente, au point de vue de la difficulté, des r solutions particulières. )) Ce second problème dépend toujours de l'étude d'un groupe que l'on obtient de la manière suivante : On écrit les égalités qui donnent la so- lution générale (:;,, . . ., Zp) en fonction des solutions particulières, et l'on y remplace successivement : au premier membre (z,, ..., z^ par mou- veaux systèmes de variables, et, au second membre, les constantes ou les fonctions arbitraires par r nouveaux systèmes de constantes ou de fonctions (C,, ...,Ca),, ..., {l\, ...,Ck)r, ou ('1',, .... d'^.),, ..., ($ <Ï)a),. M JjCS pr égalités ainsi obtenues définissent entre les pr variables z et les variables Z un groupe de transformations qui est le groupe attendu. On voit que ce groupe peut être continu ou discontinu, fini ou infini, et même complexe. Il joue dans le problème considéré le même rôle que le groupe symétrique dans l'étude des équations algébriques, ou le groupe linéaire et homogène dans l'étude des équations différentielles linéaires. Nous le nommerons groupe de transformations des éléments fondamentaux ou simplement groupe fondamental. » Les invariants de ce groupe sont des fonctions d'un nombre limité d'entre eux, formant ce que l'on appelle un système complet d'invariants, et peuvent s'écrire immédiatement lorsqu'on connaît les équations qui dé- finissent (3,, ..., 3p) à l'aide de a?,, ..., x^. Lorsque les arbitraires qui figurent dans ces équations sont choisies de la manière la plus générale, conservant à la solution générale la propriété énoncée au début, ces inva- riants du groupe sont les seules fonctions que l'on connaisse sans inté- gration ou résolution d'équations. Tout abaissement de la difficulté du problème se traduit par la connaissance d'un invariant caractéristique d'un sous-groupe du groupe fondamental et réciproquement. Enfin, en ne faisant appel qu'à des opérations d'une nature donnée, on peut indiquer une marche théorique pour la réduction du problème. Ajoutons que le problème auquel nous sommes conduit est un cas particulier du suivant qui est appelé à jouer un rôle de plus en plus grand dans les recherches de M. Lie : on donne les invariants différentiels d'un groupe, calculer les invariants différentiels d'un de ses sous-groupes. » J'indique ici quelques exemples où les considérations qui précèdent ( io44 ) trouveront leur application. Le plus simple après celui des équations algé- briques est donné par les courbes et les surfaces algébriques. Soit proposé de déterminer, lorsqu'on connaît l'équation d'une courbe algébrique d'ordre n, les expressions de x eiy en fonction d'un paramètre t; ce pro- blème se décomposera en deux autres : i° trouver les coordonnées d'un point quelconque en fonction des coordonnées de — ^^ points de la courbe, question qui se rattache aux recherches de Grassmann sur la génération des courbes; 2" déterminer points de la courbe. Ce dernier pro- blème est l'étude d'un groupe fini à paramètres, connu dès que le premier problème est résolu et qui doit jouer un rôle fondamental dans l'étude des courbes algébriques. » Citons en passant l'étude des équations transcendantes dont les racines dérivent d'un nombre limité d'entre elles par les substitutions d'un groupe discontinu et arrivons aux systèmes différentiels. Des cas simples sont donnés par les équations différentielles linéaires traitées en détail par M. Vessiot, l'équation de Riccati et en général les systèmes simultanés qui font l'objet des recherches de MM. Vessiot et A. Guldberg. » Une application plus importante consiste dans l'étude des équations linéaires aux dérivées partielles du premier ordre et des systèmes complets de telles équations. Le groupe fondamental est dans ce cas un groupe ponctuel général et les plus importantes recherches de M. Lie sur ce sujet forment dans cette étude la partie correspondant aux travaux d'Abel sur les équations algébriques. » J'ajoute que les groupes infinis qu'il y aura à considérer dans cette théorie seront précisément ceux découverts par M. Picard et signalés par lui dans un article du Journal de Liouville (1892). » Je demanderai à l'Académie la permission d'indiquer dans une pro- chaine Note comment on peut appliquer les mêmes considérations à la plupart des problèmes traités par M. Darboux dans ses célèbres Leçons sur la théorie des surfaces et de développer les résultats auxquels on parvient dans ces différentes directions. » ( io45 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la limitation du degré pour les intégrales alo-e'briques de l'équation différentielle du premier ordre. Note de M. Au- TONNE, présentée par M. Jordan. « Conservant les définitions et notations de ma dernière Note (28 jan- vier 1893), je me propose d'établir le théorème suivant : » Le degré n de l'intégrante algébrique irréductible G, située sur une sur- face algébrique S de degré N, est limité, dés qu'on limite le degré [j. de multi- plicité sur G d'un point singulier quelconque de S . » La Note du 23 janvier 1893 énonçait cette proposition dans le cas particulier où G était Vintégrante générale et S n'avait que des nodaux ordinaires. G sera maintenant une quelconque des intégrantes algé- briques, en nombre fini ou infini, situées sur S; JF aura des singularités quelconques. Sont exclues, toutefois, les courbes multiples et les courbes nodules, c'est-à-dire formées de points nodaux. Cela revient à supposer que l'équation différentielle H, représentée par JF, est dépourvue d'intégrale singulière. » Les seuls points multiples de G seront les nodaux et points multiples de £; soient M un pareil point, m sa projection sur un plan quelconque X. Les procédés de Briot et Bouquet, généralisés par MM. Poincaré et Picard, fournissent les développements en séries des coordonnées, lesquels cor- respondent aux diverses branches de G, en nombre limité [j., issues de M. On peut alors, par des méthodes imitées d'Halphen et de M. Niither, limiter pour M quatre entiers a, p, y. •/), dont voici la signification. » Imaginons, en coordonnées homogènes Zj(j = i, 2, 3, 4). G donnée par les équations y(-ii2o,s,) = o, z^ Uq( z-,, Zn, Zi^) -h u,(^:-,, Z2, Zf) = o d'un cône et d'un monoïde. Sur le plan X ou 3, = o, il y a 7. points confondus en m; la singularité en m de la courbe Uo ■= o équivaut au pas- sage par p points simples. ( io46 ) » Au point M, G perce en y points confondus la surface a, a. «s a, b, b.2 ^3 h„ " \ ■^2 "3 Z^ F, F, F, F, o. F;= -:;— j F = o étant l'équation de J*; a et 6 sont des constantes quel- J dzj ^ ^ conques. Enfin, v) est le nombre dont le point singulier m réduit la classe A de la courbey= o. » Cela posé, on n'a plus qu'à suivre la marche indiquée dans la Note du 23 janvier 1893. » Exprimons que G est sur J?; il vient «(/i — 3) S5iJ/(N) -nN+2(ri-a), où S est le nombre des points doubles apparents de G. La sommation s'étend à tous les points, tels que M, nodaux ou multiples pour S , par les- quels passe G. Les points M sont en nombre fini et connu sur S. » Cherchons maintenant le nombre A de points sur G qui satisfont à une relation infinitésimale Çl, d'ailleurs quelconque. On peut évaluer suc- cessivement A en considérant G soit comme isolée dans l'espace, soit comme située sur S. Égalant les deux valeurs de A, on trouve l'égalité «N = A + iy, A étant la classe de la courbey=: o. Il est remarquable que la relation soit indépendante de la nature particulière supposée à la condition infinitési- male Î2. » Enfin A = «(n — i) — 2(5 — l-t]. Éliminons A et (5, il vient l'inégalité définitive (o) /«(N-+- 2)5 2(J/(N) + 2(2(3- 2a+r, — y) qui limite n; d'ailleurs, ,IYMN_(N + i)(N + 2)(N + 3) KN) — I est le nombre des paramètres afférents à une surface de degré N. ( io47 ) » Un point singulier M de J se comporte comme un nodal sur chacune des nappes de J^ qui s'y réunissent. M peut être envisagé comme consti- tué par la réunion d'un certain nombre de nodaux. Si les divers nodaux de S, isolés ou réunis à plusieurs en un point singulier, sont des cols, le nombre y. est immédiatement limité par les procédés de Briot et Boucpiet, et la formule (o) est applicable sans aucune hypothèse supplémentaire. Dans ce cas particulier, le problème relatif à l'intégration algébrique de l'équation différentielle H est complètement résolu. » Pour achever la solution dans ce cas général, il me reste : » 1° A limiter les nombres (a pour les nœuds de S, distincts ou confon- dus en un point singulier; » 2" A étudier les surfaces S ayant un nombre infini de nodaux. M Ce sont les surfaces, exclues au commencement de la présente Note, ayant des courbes multiples ou nodales. La formule (o) subsiste, mais n'est plus d'aucun usage, puisque la somme 1 a un nombre illimité de termes. » Ces recherches feront l'objet de Communications ultérieures. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un théorème relatif à la transformation des courbes algébriques. Note de M. Simart, présentée par M. Picard. « M. Nother a démontré qu'on peut toujours, par une transformation de Crémona, transformer une courbe algébrique quelconque en une autre n'ayant que des points multiples à tangentes distinctes. Peut-on ramener tous les points multiples à être des points doubles? Ce résultat, affirmé par bien des auteurs, n'a jamais, que je sache, été démontré rigoureusement. Halphen, dans son Etude sur les points singuliers des courbes planes, arrive à ce théorème, mais en passant sur une difficulté signalée par M. Picard dans le deuxième Volume de son Traité d'Analyse. Voici, je crois, une dé- monstration à l'abri de toute objection. » Soit /(oc:, y) = o une courbe algébrique de degré m dont tous les points multiples sont à tangentes distinctes et dont les 7n directions asym- ptotiques sont différentes ; la direction des axes est d'ailleurs arbitraire. » L'origine étant supposée un point multiple d'ordre n, effectuons sur cette courbe la transformation suivante (2) Y S^ œ{x ■+ y -i-i) ' ~ S3 ~ j(-r-+-i) ^ S, j:[(i -+-a)x + =(] + p,)'(-i'+J-f-i) 1 — jv- — z r > C. R., 189.3, I" Semestre. (T. CXVI N» 19.) 136 ( io48 ) où je ne conserve que deux arbitraires a et (i uniquement pour simplifier la démonstration. » A la courbe proposée correspond par la transformation (2) une courbe F (X, Y) = o. » On démontre que les deux courbes / et F se correspondent point par point, qu'aux points multiples à tangentes distinctes de la courbe/ correspondent des points multiples à tangentes distinctes de la courbe F, sauf le point multiple d'ordre n à l'origine qui aura été remplacé par n points distincts sur la courbe F, enfin que la courbe F a 2.m — n direc- tions asymptotiques distinctes. Mais la transformation (2) aura fait naître des points doubles et peut-être même des points triples, qui correspondent aux points distincts {x, y), {x', y') de/pour lesquels on aura » Nous nous proposons de montrer que les solutions de ces quatre équations seront simples et s'associeront seulement deux à deux pour former des points doubles à tangentes distinctes. » Dans ce but, nous effectuerons successivement les transformations suivantes, dont les deux premières sont birationnelles de plan à plan, y .V (2,) x = x, •/) ( •i-) ) A = -, ^ — > '/•( = y. {!,) X=.X. ^ Par ces transformations (I,) et (2„), on fait correspondre à la courbe / une courbe/ de degré "im — ■2.n. 1) On démontre, sans difficulté, que la courbe /j, dont les coefficients ne contiennent ni a, ni fl, n'a, en dehors de l'axe des x et de l'axe des vi, que des points multiples à tangentes distinctes correspondant à ceux de/, qu'à Y) = o correspondent m — n valeurs de X infinies, mais donnant à ■/)X des valeurs finies et distinctes, et qu'à X = ^d correspondent m valeurs distinctes de vi, et m — n autres valeurs nulles, mais donnant à y)X des va- leurs finies et distinctes. )) Par la transformation (I3), la courbe/ se transforme en la courbe F, et les points doubles ou triples, dont nous avons parlé précédemmeni, correspondent aux points distincts (X, r,), (X, r/) de f.,, pour lesquels on ( io49 ) aura (E) ;;^^ =^ :^, , /^{X,-n) = o, J.,{X,-ri) = o. » La première des équations (E) donne pour X, après suppression du facteur -o — Wj une fonction symétrique de n et v)', » Le produit n [ Xvjyj' ( p-on' — I ) H- •/] -I- r/ — x-/)7i'] étendu à toutes les racines prises deux à deux de l'équation /^ = o, et égalé à zéro, donnera une équation ^(X) = o dont les racines correspon- dront aux points pour lesquels il existera deux ou trois valeurs de v) donnant à Y la même valeur. Ces racines doivent dépendre de ot et de p; car supposons que l'une d'elles soit indépendante de a. Pour une pareille valeur de X, les valeurs correspondantes de ri, fournies par l'équation y^ = o, seraient aussi indépendantes de ce paramètre, puisque la fonction/^ ne contient pas les paramètres a, p. On devrait donc avoir pour des va- leurs X, ■/], r,' indépendantes de a, la relation PX-/)--/)'^ + r, + -ri' — ■/)•/;' X — (X-/]-/)' = o quel que soit a, ce qui ne peut avoir lieu que pour 0 ou ■/)' nul, donc, d'après ce que nous avons dit, pour X = co. Mais cette valeur n'est pas à considérer puisque les directions asymptotiques de la courbe F sont distinctes. Par suite, les racines de l'équation $(X) ^=0, que nous avons en vue, doivent dépendre à la fois de a et p. » Il résulte de là qu'il ne peut y avoir plus de deux valeurs de v), corres- pondant à une même valeur de X, donnant à Y la même valeur. En effet, dans le cas où il existerait trois telles valeurs oo'vi", on aurait X = — j—r,') donc X devrait satisfaire aussi à l'équation W(X) = Il(aXyi7i'7)" — 1 ) = o, le produit n étant étendu à toutes les racines de /a, prises trois à trois. Les i-acines de cette équation ne peuvent dépendre que de oc. Donc les équa- tions W^o, <î) =0 sont distinctes, ce qui suffit pour démontrer le résultat que nous avions en vue. » Pour déterminer effectivement les points doubles on substituera àX. ( lo'îo ) clans les deux équations /.(X, -^) = o, /2(X, 7i') = o, l'expression (I). On obtient ainsi deux équations de la forme y (-/i, •/]'), y^fî , -n) = o. » Les valeurs que nous cherchons correspondent donc aux points d'in- tersection d'une courbe avec sa symétrique par rapport à la droite y) = yj', en dehors de cette droite. Ces points s'associeront deux à deux pour déter- miner des points doubles sur la courbe F, et l'on trouve ensuite immédiate- ment au moyen des relations {!,), (-2), (2,) les points correspondant (œ, y), (x', y) sur la courbe/= o. M Nous avons ainsi remplacé le point multiple à l'origine par un certain nombre de points doubles, le nombre et la nature des autres points mul- tiples n'ayant pas été altérés. On n'aura donc .qu'à continuer ainsi de proche en proche, pour arriver à une courbe n'ayant que des points doubles. » MÉCANIQUE. — Sur une classe de problèmes de Dynamique. Note de M. Goursat, présentée par M. Appell. « TjCS résultats énoncés récemment par M. Staeckel (Comptes rendus, 6 mars 189'J) peuvent être généralisés. Conservant les notations de l'au- teur, désignons par^,, ..., q^ les variables indépendantes, dont dépend la position du système, par q\, q'.,, ..., q',, leurs dérivées par rapport au temps, et par $ un déterminant de n- éléments O) T2I ?22 ?;m 'fn^ Y m 92« dans lequel tous les éléments de la k""^' ligne sont fonctions de la seule variable q/i(k = 1,2,..., n). En supposant ce déterminant développé sui- vant les éléments de la première colonne, on a Posons <ï)= $H ?n+1'2,?2. +•••+ La ligne de plus grande pente chimique de tous les corps se déterminera ainsi expérimentalement . » Les réactions chimiques seront définies d'une façon aussi précise et sûre que la chute d'un corps sur un plan incliné par un seul chemin, sans ambiguïté. On saura d'avance, pour toute réaction que l'on désire pro- voquer, toutes les conditions à remplir pour n'obtenir qu'un seul effet : la fixation d'un élément nouveau sur un noyau donné primitif. » La route sera connue, le résultat certain. C'est sous cette forme que nous voyons la possibilité de constituer rationnellement, par synthèse di- recte, tous les corps de la nature. )) Il est probable qu'à côté de l'étincelle électrique on pourra utiliser d'autres sources d'énergie auxiliaire, par exemple des réactions chimiques latérales, produites dans la série même des corps étudiés et qui fourniront un nombre connu de calories, etc. Le sujet de cette immense étude est à peine effleuré, nous avons tenu à le fixer dans ses lignes principales. )) Les résultats actuels expérimentaux donnent une première sanction à ce programme. » En terminant l'exposé de ces vues générales sur les phénomènes mé- caniques de la matière pondérable, nous voyons que les mêmes équations du mouvement peuvent représenter en fonction unique des distances : » 1° Toute l'Astronomie et les phénomènes de la pesanteur, la distance des corps qui s'attirent, passant de l'infini aux distances où l'action del'é- tlier se manifeste pour altérer la loi de Newton ; » 1° Toute la cohésion, ou l'ensemble des phénomènes physiques de changement d'état, liés aux phénomènes calorifiques, lorsque la distance des corps attirants passe des limites de la pesanteur à la distance des corps refroidis au zéro absolu des températures; ( io6o ) )) 3" Toute la Chimie, phénomènes de mouvement, quand la distance des corps attirants est plus petite que celle que l'on observe au zéro absolu des températures. Les équations du mouvement de la matière pei'mettent ainsi de ramener ces trois sciences à une seule formule, dont les termes numériques ne sont pas encore connus, mais d'où l'on déduit logiquement chaque phénomène observable. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la basicité et les fonctions de V acide manganeux. Note de M. G. Rousseau, présentée par M. Troost. « Dans ses combinaisons avec la baryte et la strontiane, le bioxyde de manganèse présente les caractères d'un acide bibasique; il forme en effet les composés BaO, MnO- et SrO, MnO'. L'existence de l'oxyde salin Mn'0^=2MnO, MnO' paraît au contraire indiquer, comme l'a montré M. Gorgeu, que dans certaines circonstances l'acide manganeux possède une capacité de saturation plus grande; il se comporte alors comme un acide tétrabasique. » J'ai été conduit de mon côté à une conclusion analogue. En chauf- fant, à des températures progressivement croissantes, un mélange de chlo- rures de calcium et de manganèse additionné de chaux vive, j'ai obtenu successivement : un trimanganite CaO, 3MnO^ vers 600°, un dimanganite entre 800° et 1000", enfin vers le rouge orange le manganite basique 2CaO,MnO- ('). » On remarquera que dans cette série le terme CaO, MnO^, correspon- dant au type des composés de baryte et de strontiane, fait défaut. Cette anomalie m'a conduit à supposer que l'acide manganeux présente une fonc- tion complexe analogue à celle de l'acide phosphorique ou de l'acide salicy- lique. Tandis que les deux premières basicités apparaissent dans des mi- lieux faiblement alcalins et caractérisent MnO" comme un acide faible, les deux dernières ne deviendraient manifestes que dans les fondants très basiques et correspondraient en réalité à une fonction alcoolique. » Les recherches nouvelles que je publie aujourd'hui ont eu pour but d'élucider cette question. J'ai fait varier systématiquement l'alcalinité du chlorure de calcium que j'employais comme fondant et, à chaque fois, je (,') Comptes rendus, V. Cl, p. 167 el l. Cil, p. 4JÔ. ( io6i ) (Icterniinais non seulement la composition du manganite formé, mais en- core celle de l'oxychlorare de calcium qui restait dans le creuset à la fin de l'expérience. » Dans lous les essais dont la description va suivre, on portait d'abord iSsi'de chlorure de calcium fondu à la température du rouge orange (dispositif n° i du four Forquignon) dans un creuset de platine découvert, puis on y introduisait, par petites portions, de Ss"' à 6s'' de carbonate de chaux précipité. La chaux, vive qui se produit dans ces conditions se combine aussitôt au chlorure de calcium pour former un oxj'- chlorure limpide, tandis que celle qui provient de la calcination du marbre tombe au fond du bain et ne donne jamais un fondant homogène. » Quand le dégagement d'acide carbonique a cessé, on soulève le creuset de façon à abaisser sa température jusque vers le point de fusion du cuivre (dispositif n° 3), puis on y ajoute 2?'' de chlorure de manganèse desséché. Il se forme bientôt à la partie supérieure du bain une croûte solide, formée par un feutrage de longues ai- guilles du dimanganite de chaux GaO,2MnO^. » Après une heure de chauffe, on ramène le creuset au dispositif n" 2, on brise la croûte et l'on brasse la masse, pendant quelques instants, à l'aide d'une spatule de platine. Il ne larde pas à se reformer un nouvel anneau de cristaux; dès qu'il ne paraît plus augmenter, ce qui arrive d'ordinaire après trente à quarante minutes, on inter- rompt l'action du feu et l'on décante rapidement le fondant dont on réserve une por- tion pour l'analyse. Le contenu du creuset est ensuite soumis à l'action de l'eau bouil- lante, puis à des traitements répétés à l'eau sucrée; on arrive ainsi à dissoudre complètement l'oxychlorure qui empâte les cristaux de manganite formant l'anneau. » Dans une série d'essais où la dose de carbonate de chaux n'avait pas dépassé 3s'' à 4^,'' on a obtenu ainsi des prismes courts, éclatants, d'un noir à reflets irisés du manganite de chaux GaO,MnO^ ('). Ce composé est facilement soluble dans l'acide chlorhydrique fumant, mais il n'est pas attaqué par l'acide azotique dilué; ce dernier caractère le différencie nettement du manganite basique 2CaO,MnO-, qui est rapi- dement détruit par les acides minéraux étendus. » La composition de l'oxychlorure de calcium au sein duquel s'était formé ce manganite a varié de 3,24 à 2,56 équivalents de CaCl-pour un équivalent de chaux. » D'autres expériences où le rapport en équivalents de CaCl^ à CaO était compris entre 2 et 2,5 ont fourni un mélange en proportions variables de CaO,MnO'' et de 2CaO,MnO-. Enfin, en portant à OB'" ou 6s'" la dose initiale de carbonate de chaux, il s'est formé un manganite bibasique 2CaO,MnO^ à l'état de pureté. Le fondant ren- fermait alors i'^'i,92 de chlorure de calcium pour i"^? de chaux. On voit donc que V alcalinité limite de l'oxychlorure de calcium au-dessous de laquelle le manganite basique de chaux cesse d'être stable correspond à l'^i de chlorure de calcium pour un équivalent de chaux. C'est un phénomène correspondant à celui que présentent les lactales basiques qui sont rapidement détruits par la dilution et ne subsistent que dans des liqueurs fortement alcalines. (■) Calculé : CaO, 39,16; Mn, 38,46. Trouvé : CaO, 87,83, 38, o5; Mn, 4o,oi; 39,70. ( 1062 ) 0 Les essais précédents ont été conduits en creuset découvert. Quand, au contraire, on couvre le creuset pendant la seconde partie de l'expérience (au moment où il est porté au rouge orangé), la température de la surface du bain s'élève et le manganite, au lieu de reformer un anneau, reste au contact des couches plus chaudes de la partie inférieure du creuset. Dans ces conditions, on n'obtient plus que des aiguilles de dimanganite CaO,2MnO^. Il résulte de là que la zone de stabilité du manganite CaOjMnO^ est assez étroite et qu'elle paraît comprise entre 1000° et 1 100°; au-dessus et au-dessous c'est le dimanganite qui prend naissance. Cette observation curieuse montre que le manganite de chaux subit entre 800° et 1200° les métamorphoses cycliques sur lesquelles j'ai déjà insisté à plusieurs reprises et qui caractérisent tous les sels de l'acide manganeux que j'ai étudiés jusqu'ici. » J'ajouterai qu'en chauffant le manganite de strontiane SrO,MnO^ dans des bains de chlorure de strontium auxquels j'ajoutais des doses croissantes de strontiane, j'ai vu la composition du manganite changer progressivement et tendre vers une limite correspondant à 2SrO,MnO-. Mais le phénomène est compliqué par la formation d'une quantité notable de platinale due à l'attaque des parois du creuset par la stron- tiane caustique. Je reviendrai ultérieurement sur ce manganite dès que j'aurai déter- miné mes nouvelles recherches sur les platinales alcalino-terreux. M En résumé, l'acide manganeux est capable, clans certaines conditions, de saturer 2 molécules d'une base diatomique comme la chaux ; mais on n'en peut conclure qu'il présente les caractères d'un acide tétrabasique normal. En effet, les 2 molécules ne sont pas combinées au même titre. La première seule correspond à deux fonctions acides dont la saturation engendre les sels stables du type CaO, MnO". La seconde, qui ne s'unit à MnO" que dans des milieux fortement basiques, correspond au contraire à deux fonctions alcooliques. On voit par là que le bioxyde de manganèse doit prendre place à côté des acides-alcool ; c'est en réalité un acide biba- sique à fonction complexe. » J'ajouterai que l'existence du composé 2CaO, MnO-, dérivé de l'hy- drate inconnu Mn(OH)'', achève d'établir la tétravalence du manganèse, déjà mise en évidence par les recherches de Nicklès sur les combinaisons éthérées du tétrachlorure de ce métal ainsi que sur les fluomanganites de potasse. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la consiiuuion du licarèol. Note de M. Ph. Barbier, présentée par M. Friedel. « Dans une série de Noies antérieures, j'ai fait connaître les propriétés et les principaux dérivés du licarèol; je me propose ici de résumer ces recherches et d'en déduire la constitution probable de cet alcool. » Le licarèol donne par oxydation l'aldéhyde licarique ou lica- ( io63 ) réal C'"H"'0 et l'acide licarique C"'H"'0-; par l'action du brome, il engendre un tétrabromure C"'H"Br'0. » Cette double propriété montre que le licaréol est un alcool primaire à chaîne ouverte, renfermant deux liaisons éthyléniques. Il peut être repré- senté par la formule C°H'^-CH^OH, qui met en évidence sa qualité d'al- cool primaire. » La recherche de la constitution du licaréol est ainsi ramenée à celle du résidu G" H", qui, outre les deux liaisons éthyléniques, doit contenir un atome de carbone asymétrique en raison de l'activité optique du licaréol. » La transformation très nette du licaréol en un limonène actif, le licarène, et la production au moyen de ce dernier de la carvoxime fusible à 72", permettent de pénétrer plus avant dans la connaissance de la con- stitution du résidu C'H'^ En effet : » La formation de la carvoxime aux dépens du licarène montre que ce résidu hydrocarboné renferme le groupement -CH=CH-. De plus, à cause des relations étroites qui existent entre cette oxime d'une part, le carvol et le carvacrol d'autre part, on est forcé d'admettre dans le résidu C'H'^ l'existence des groupes (CH')^ = CH- (isopropyle) et CH'-, disposés de telle façon qu'ils se trouvent vis-à-vis l'un de l'autre en posi- tion para après la fermeture de la chaîne par déshydratation. Enfin, le groupement alcoolique primaire CH*-OH, aux dépens duquel s'effectue la déshydratation, devra se trouver dans une position telle qu'il y ait for- mation d'un anneau hydrobenzénique paradisubstitué. )) En tenant compte des conditions ci-dessus énoncées, on arrive aisé- ment aux deux formules suivantes : CH' CH» \ / CH' CH (I) CH* = C-CH = CH-C-CH=OH, I H CH' CH' CH CH» (II) CH= = C-CH=rCH-C-CH'OH. I H C. R., i8q3, 1" Semestre. (T. CXVI, N» 19.) l38 ( io64 ) » La formule (1) conlenant le groupement CH'-CH-CH^OH devrait donner par oxydation de l'acide valérianique; or l'analyse des sels de ba- ryum des acides volatils produits par l'oxydation du licaréol et du licaréal démontre l'absence de cet acide, le mélange acide ainsi obtenu étant constitué surtout par les acides formique et acétique avec une petite quan- tité d'acide isobutyrique. » D'après cette remarque, la formule (II) acquiert un grand degré de probabilité et c'est celle que je propose pour représenter la constitution du licaréol. » Les formules du licaréal, de l'acide licarique seront, par suite, CH^ CH' CH CH' CH2 = C-CH = CH-C = CH0, I H CH' CH' CH CH' CH=' = C-CH = CH-C-COOH, I H et la transformation du licaréol en licarène sera représentée par l'expres- sion ci-dessous : CH' CH' CH' CH' \n^ \ / CH à 1 C CH ^^ CH' CH --^CH -H'O = (')• CH^ v.^^^ y CH^OH CH \ JCH' ^ C H CH» H CH' (') Laboratoire de Chimie générale de la Faculté des Sciences de Lyon. ( io65 ; CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les synthèses au chlorure d'aUuninium. Note de M. P. Genvresse, présentée par M. Friedel. « Les savants qui ont voulu préparer le propylbenzène normal avec le chlorure de propyle normal et le benzène en présence du chlorure d'alu- minium ont obtenu le dérivé isopropylique et seulement celui-ci. M. Re- kulé ayant montré qu'en présence du chlorure d'aluminium le chlorure de propyle se transforme en chlorure d'isopropyle, on expliquait le résul- tat précédent, en admettant qu'en présence du chlorure d'aluminium le chlorure de propyle CH^- CIP-CH-Cl perd d'abord de l'acide chlorhy- drique pour se convertir en propylène CH^-CH = CH" qui, se combinant avec l'acide chlorhydrique, donne du chlorure d'isopropyle CH'-CHC1-CH% et ce serait ce dernier seulement qui réagirait sur le benzène, cette réac- tion n'étant toujours possible qu'en présence du chlorure d'aluminium. » J'ai montré (Bull, de la Soc. chim., 3^ série, t. IX) qu'en traitant le bro- mure de propyle normal par le toluène en présence du chlorure d'alumi- nium, on obtient à la fois deux propyltoluènes normaux et deux isopro- pyltoluènes. Ce fait étant en contradiction avec les idées admises, j'ai pensé qu'il serait intéressant de vérifier si l'on n'obtiendrait pas des résul- tats analogues en substituant le benzène au toluène; avec le benzène, du reste, les résultats sont d'ordinaire plus nets qu'avec le tohiène. » Je demanderai la permission d'entrer dans quelques détails sur la marche que j'ai suivie; car je crois que les conditions de l'expérience ont une grande influence sur ses résultats. » Le bromure de propyle dont je me suis servi a été préparé aven l'alcool propylique normal, le phosphore rouge et le brome, d'après la méthode générale de préparation des bromures alcooliques. » J'ai mis dans un ballon contenant 700^' de benzène cristallisable et exempt de thiophène [\o^^ de chlorure d'aluminium; un réfrigérant ascen- dant était adapté à l'appareil ; lorsque le benzène était entré en ébnllition, j'ai ajouté peu à peu Soo^"" de bromure de propyle normal; l'opération a duré deux heures; du benzène et du bromure de propyle étaient entraînés par l'acide chlorhydrique qui se dégageait. » Le produit de la réaction a été traité par l'eau pour détruire le clilo- ( io66 ) rure d'aluminium, décanté et desséché sur le chlorure de calcium. Je l'ai ensuite soumis à la distillation fractionnée avec l'appareil de MM. Le Bel et Henninger; je me suis servi d'un tube à cinq boules. Ce qui passait de 148° à i53°, de i53° à 15';°, de 157° à 162° a été mis à part. )) J'ai soumis ces diverses portions à une nouvelle distillation toujours avec le même appareil. J'ai obtenu : gr 00 5o de produit passant de i5i à i52,5 5o » i53 à i54 60 » 1 54 à 1 56 4o » 07 à 1 58 » La hauteur barométrique ramenée à]zéro était de ySg""". Or la tempé- rature d'ébuUition de l'isopropylbenzène est de i52",5, et celle du pro- pylbenzène normal, de 157". » Si, par analogie avec ce qui se passe pour le toluène, il se formait en même temps de l'isopropylbenzène et du propylbenzène normal, ce qui distillait de i5i° à i52°, 5 devait être surtout de l'isopropylbenzène, et ce qui passait de 157" à i58°du propylbenzène normal, et les portions inter- médiaires un mélange des deux produits. » Pour m'en assurer, je les ai traités par le brome, suivant la méthode indiquée par M. Radziszewski (/., 1874, SgS). Ce savant, en faisant arriver de la vapeur de brome dans du propylbenzène normal, chauffé de iSo" ii 160°, a obtenu du propylbenzène monobromé dans la chaîne latérale et qui se décompose sous l'influence de la chaleur en allylbenzène et en acide bromhydpique d'après l'équation CH^-CH^-CHBr-CH' = CH^-CH = CH-CH^ 4- HBr, et une telle réaction est impossible avec l'isopropylbenzène. .» J'ai traité 36^'' de propylbenzène bouillant de 157° à i58° par So^"" de brome : le propylbenzène était chauffé vers i5o° et le brome arrivait goutte à goutte dans le liquide par un entonnoir à brome; j'ai continué à chauffer, après que tout le toluène eut été ajouté, jusqu'à ce qu'il ne se dégageât plus sensiblement d'acide bromhydrique, et j'ai ensuite distillé; ce qui passait de i65° à 180° a été mis de coté et soumis à une nouvelle distillation; presque tout a distillé de 172° à 175°; or c'est là la tempéra- ture d'ébuUition de l'allythenzène. » Pour avoir plus de certitude, et comme suivant les auteurs la tempé- rature d'ébuUition indiquée pour l'allylbenzène est différente, je l'ai ( 1067 ) étendue d'éther absolu, et j'y ai ajouté du brouie, jusqu'à ce qu'il n'y eût plus de décoloration. Pendant la durée de l'opération, il n'y a pas eu de dégagement d'acide bromhydrique. » Le tout a été ensuite distillé dans le vide sous une pression de 90°""; ce qui a passé vers 180° n'a pas tardé à cristalliser, et les cristaux, expri- més entre des doubles de papier, ont fondu à 65°; or c'est bien la tempé- rature de fusion de l'allylbenzène bibromé. » Dans l'opération précédente, il s'est donc formé du propylbenzène normal. » J'ai traité de même SG^'' du produit bouillant de i5i°à 152", 5 ; l'opé- ration terminée, à peine quelques gouttes ont distillé de i65° à 180°: presque tout passait à une température beaucoup plus élevée. » Il résulte de ce qui précède que, dans les synthèses au chlorure d'alu- minium, on peut obtenir à la fois le composé normal et le composé iso. Il paraît vraisemblable que la formation du premier doit être favorisée par l'emploi d'une quantité relativement faible du chlorure d'aluminium ; la transformation en chlorure d'isopropyle étant ainsi moins rapide (' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sw un isomère liquide de l'hydrocaniphène. Note de M. L. Bouveault, présentée par M. Friedel. « On sait par les recherches de M. de Montgolfier (-) et par celles de M. Letts (') que le chlorhydrate solide de térébenthène ou camphre artifi- ciel, traité par le sodium, se transforme en un mélange de camphène inactif et d'un hydrocarbure cristallisé, de formule C'^H'*, auquel on a donné le nom à' hydrocamphène . Ce même composé a été également obtenu par MM.Kachleret Spitzer^') en traitant par le sodium l'éther chlorhydrique du bornéol. Ces derniers auteurs l'ont obtenu à l'état de pureté parfaite et ont fixé d'une manière définitive ses constantes physiques. Depuis cette époque, rien autre n'a été publié sur cet intéressant composé. Je me suis proposé d'en reprendre l'étude, espérant trouver par là la cl§f de la constitution, encore si obscure, des dérivés de l'essence de térébenthine. » Quand on sature, sans précautions spéciales, de l'essence de téré- benthine rectifiée par de l'acide chlorhydrique bien desséché, on obtient du (') Travail fait au laboratoire de M. Friedel, à la Sorbonne. (") Comptes rendus, t. LXXXVII, p. 34o. (') D. ck. G., t. XII, p. i35 et Bull. Soc. chim., t. XXXV, p. 252. (') D. ch. G., t. XIII, p. 61.5 et Bull. Soc. chim., t. XXXV, p. 254. ( io68 ) camphre arlificiel baignant clans des eaux mères sur l'histoire chimique desquelles il a été beaucoup disserté. » D'après MM. Armstrong et Tilden, ces eaux mères seraient consti- tuées par du camphre artificiel, maintenu à l'état liquide par une certaine quantité de dichlorhydrate de térébenthène, et cette opinion est partagée par M. Flawitzky (' ). Au contraire, d'après MM. Berthelot et Riban, ce mélange serait constitué par un monochlorhydrate liquide de térébenthène tenant en dissolution du camphre artificiel et du dichlorhydrate de téré- benthène. Cette opinion a été confirmée par des expériences de M. Bar- bier (=). )) Ne doutant pas que, de toute manière, ces eaux mères ne fussent très riches en camphre artificiel, je résolus de les traiter par le sodium, pour préparer de l'hydrocamphène. La facile cristallisation de ce composé me faisait espérer que je pourrais aisément l'extraire des produits qui l'accompagneraient. J'avais également l'arrière-pensée que l'étude de ces produits permettrait peut-être de trancher la question de l'existence ou de la non-existence du monochlorhydrate liquide de térébenthène. » Avant moi, M. de Montgolfier a traité par le sodium la liqueur pro- duite dans la préparation du camphre artificiel (loco citato), mais il n'a pas approfondi cette réaction. » Le sodium ne réagit pas à froid ou seulement très lentement sur le chlorhydrate liquide de térébenthène; mais, si l'on chauffe à l'ébuUition, la réaction marche régulièrement. On ajoute le sodium par petites portions , jusqu'à ce que l'on ait mis la quantité qui correspond au chlore à enlever. Pendant toute la durée de la réaction, il se dégage une petite quantité d'acide chlorhydrique. » On maintient l'ébuUition pendant trois ou quatre heures pour complé- ter la réaction, puis on décante le liquide incolore ou faiblement coloré qui baigne les cristaux de chlorure de sodium. Le magma cristallin est en- suite traité par une petite quantité d'alcool bouillant pour dissoudre le sodium en excès, puis dissous dans l'eau. On sépare l'huile qui surnage, on la réunit au liquide décanté, puis le tout est lavé à l'eau, séché et distillé. » Le rendement est excellent; j'ai traité, en plusieurs fois, environ i''^ de chlorhydrate brut et j'ai obtenu 750^'' d'un liquide qui, à la première distillation, se divise assez nettement en deux parties : De 1 60" à 1 70" 6oos'' De aSo" à 35o° 1 206' (')£). ch. ./.. t. XII, p. 1022; Bull. Soc. chim., t. XXXIV, p. 342. (^) Comptes rendus, l. XC\I, p. 1066. ( 1069 ) » Il reste un résidu charbonneux d'environ '5o^\ » A une seconde distillation la portion supérieure passe entièrement entre 820° et 33o°. Je ne l'ai pas davantage étudiée. » J'ai soumis la première portion à une longue suite de rectifications avec un petit appareil Le Bel et Henninger à cinq boules. Je m'aperçus, à mesure que j'avançais dans une rectification, que ce mélange, qui semblait au début passer presqu'à point fixe, contenait des liquides de points d'ébul- lition très différents. La majeure partie passe à i55°-i65°; il y a deux por- tions importantes de i45°-i55° et de i65° à 180". Il n'y a pas de portion supérieure à 188°. » A chaque rectification la portion 1 55°- 1 65" abandonne des cristaux plumeux, constituant un mélange d'hydrocamphène et de camphène inac- tif. A chaque fois je séparai les cristaux à la trompe avant de soumettre à nouveau le liquide à la distillation. « Au bout de dix rectifications, la partie restée liquide de la portion 1 55°- 160° était insignifiante. J'ai donc admis que cette portion était formée d'un mélange de camphène et d'hydrocamphène. J'ai obtenu finalement : i48<'-i55''. iSS'-ieo». !65=-i8o». i3oS'' Cristaux 25os'' iSo?' Liquide 208'' 1) La troisième portion est formée de carbures tétratomiques mélangés à leurs produits d'hydrogénation; elle provient de l'action du sodium sur le dichlorhydrate de térébenthène; la seconde provient du camphre artifi- ciel. J'ai étudié très soigneusement la première, me demandant si elle n'aurait pas été fournie par l'isomère liquide du camphre artificiel. » Cette fraction a été soumise à de nouvelles rectifications et à chaque fois soumise à l'action du froid pour éliminer l'hydrocamphène par cristal- Hsation. J'ai fini par obtenir deux portions de 40^'' chacune, n'abandonnant plus de cristaux, la première bouillant de 148° à iSi", la seconde de i5i° à 155°. » J'ai soumis la première à l'analyse ; elle m'a donné les chiffres suivants : C'»Hi'. CH'*. C 86,95 87,34 86,95 88,23 H 12,72 12,66 i3,o5 11)77 correspondant à un mélange d'environ trois quarts de C" H ' * pour un quart deC'"H'^ » Je traitai ce mélange par un courant d'acide chlorhydrique sec à re- fus. Il s'en fixa une très faible quantité; néanmoins, en rectifiant le liquide, j'en séparai quelques grammes d'un chlorhydrate cristallisé. Le liquide ( I070 ) rectifié bouillait à i/iS^-ioo", mais contenait encore une notable quantité de terpène C"*H"', comme me le montra l'analyse : G 87,28 H 12,97 » Je fus plus heureux en traitant le produit parle brome en solution cliloroformique ; ce réactif se fixe sur le terpène et est sans action sur l'hydroterpèneC'H'^ » Je distillai ensuite dans le vide le produit de la réaction et je séparai de mon hydrocarbure léger un bromure liquide non volatil, dont je ferai plus tard l'étude. )) J'ai finalement obtenu un liquide incolore, sentant faiblement l'es- sence d'orange et bouillant à i48°-i49°- Ce liquide a pour formule C'"H'% ainsi que le montre l'analyse : G 86,64 H 1 3 , 00 )) La densité de vapeur conduit au poids moléculaire P,„ = 138,2; C'«H''=i38. » Ce liquide est donc isomérique avec l'hydrocamphène; il est impos- sible de confondre ces deux corps; le second bouillant à i57°-i58°, cris- tallisant avec une extrême facilité et fondant à 152°. Il semble aussi être isomérique avec l'hydrure de camphène obtenu par M. Berthelot en hydro- génant l'essence de térébenthine par l'acide iodhydrique; celui-ci bout à 165° (^Bull. Soc. chim., 2*^ série, t. XI, p. 18; 1869). » Comme l'hydrocamphène, cet hydrocarbure semble absolument sa- turé; le brome, l'acide sulfiu^ique, même fumant, sont sans action sur lui à froid. Je lui donne provisoirement le nom d'/iydropinène. » Je suis persuadé que ce liquide et le terpène qui l'accompagne pro- viennent de l'action du sodium sur le monochlorhydrate liquide de téré- benthène existant dans le mélange. J'espère pouvoir le démontrer pro- chainement (' ). H CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la composition chimique de l'essence de Niaouli. Note de M. G. Bertrand, présentée par M. Dehérain. (( Le Niaouli (Melaleuca viridiflora de Brongniart et Gris) est un arbre de la famille des Myrtacées qui croît en abondance à la Nouvelle-Calé- (') Faculté de Médecine de Lyon, laboratoire de Gliimie organique. ( T"7> ) ilonie. Ses feiiilles fraîches donnent, par distillation en présence de l'eau, jusqu'à 2,5 pour loo de leur poids d'une essence jaune pâle, tirant un peu sur le vert et dont l'odeur douce et spéciale rappelle celle du Cajeput. )) Cette essence a déjà été étudiée par quelques chimistes, notamment par M. Robinet (') et M. Voiry (°), mais on n'en avait pas encore donné l'anah'se complète. Grâce à l'obligeance de M. le voyageur Grandjean, j'ai pu examiner une quantité notable de produit pur, préparé sous ses veux dans l'usine néo-calédonienne de M. Prevet, par distillation dite à la vapeur. « Cette essence, dont la consistance est plutôt oléagineuse, a pour densité 0,922 (à -h 12°) et dévie le plan de la lumière polarisée de o"42' à droite. M Par l'emploi successif d'une solution de potasse, du bisulfite de sodium et la saponification, j'ai pu y mettre en évidence la présence d'une trace d'acide valérianique, de o, 002 environ d'aldéhyde benzoïque et d'une petite proportion d'éther valérianique devant être rapporté au terpilénol. » C'est après ces essais préliminaires que j'ai soumis quelques kilo- grammes d'essence à la distillation fractionnée, en opérant par portions de 5oo^'', pour éviter un chauffage trop prolongé. » Il passe d'abord un peu d'eau, puis la température monte vers 167" et la distillation commence d'une façon régulière. Elle est accompagnée par le dégagement d'une odeur désagréable, due à la décomposition d'un corps sulfuré qui s'y trouve à l'état de trace. )) Les I de l'essence passent au-dessous de 180° et peuvent être scindés en deux produits : l'un bouillant à i55''-i56'', l'autre à i73''-i75°. M Le premier est un térébenlhène. Purifié par distillation sur le sodium, il se présente comme un liquide mobile, à odeur d'essence de térében- thine, ayant pour densité o,865 (à +12°), et comme pouvoir rotatoire [a][, = -h Sô^oS'. Sa formule C'°H"' est vérifiée par la densité de sa va- peur (trouvée 4. 74; calculée 4.72). Soumis à l'action de l'acide chlorhy- drique gazeux, il donne un monochlorhydrate cristallisé ayant, en solution alcoolique, un pouvoir rotatoire [a](i = 4- 25"o9'. » Le produit 173°- 175° est un mélange; inséparable par distillation, il se prend, au-dessous de — 6°, en une bouillie cristalline que l'on essore dans un entonnoir entouré d'un mélange réfrigérant. Les cristaux, obtenus (') Thèse de l'École de Pharmacie de Paris, 1874. (5) Ibid., 1888. G. R., rSgJ, i" Semestre. (T. CWf, N» 19.) iSq ( i<>72 ) purs après Lrois ou quatre crislallisations semljlables, constituent l'enca- lyptol, fondant à + i" en un liquide d'odeur camphrée, optiquement inao- tif, et bouillant à 4- 17 5°. Cet eucalyjîtcl a pour poids spécifique cgSo (à H- 12°), et pour densité de vapeur 5,28 (calculé 5,3^| pour C'°H'*0). fraité par l'acide chlorhydrique bien sec, à la température de — 10", il donne une combinaison cristallisée instable, de la formule (C" H" 0)^HC1 (chlore trouvé 10,72, calculé to, 34), que l'eau décompose instantanément en acide chlorhydrique et eucalyptol régénéré ('). » Le liquide d'où l'eucalyptol a été extrait, aussi bien que possible, par nue réfrigération énergique, possède, avec une odeur citronnée, la com- position et les propriétés d'un mélange d'eucalyptol et d'un carbure » En tenant compte de sa deusité 0,917 (à -1-12°) et de son activité optique o(,j,:= — l\° 10' , on calcule que ce liquide contient environ un cin- quième de son poids d'un carbure, dont le pouvoir rotatoire serait voisin de — 20°. Cette supposition est d'accord avec la densité de vapeur 5, 18 trouvée pour un mélange déviant de —4° 27'. Ainsi la fraction d'essence qui bout à 173"- lyS" renferme, à côté de l'eucalyptol, un carbure lévo- gyre dont il ne m'a pas encore été possible, il est vrai, d'obtenir le dichlor- hydrate suffisamment pur, mais que l'on peut considérer néanmoins comme un citrène, en raison de ses autres propriétés. » Quanta la fraction qui passe au-dessus de 180°, elle donne par distil- lation un liquide sirupeux, bouillant vers 220", et dont une petite partie, soumise à un froid de — So", se prend en masse cristalline. Il suffit alors d'amorcer le reste du liquide avec quelques-uns des cristaux obtenus pour en déterminer la cristallisation rapide dès la température ordinaire. En effet, la substance solide, essorée dans le vide, ne fond plus qu'au voi- sinage de -l-3o°; on obtient ainsi un liquide sirupeux, de formule C'°H'*0, bouillant à + 218° et présentant tous les caractères que MM. Bouchardat et Lafont (^) ont assignés au terpilénol; seulement, le corps, extrait de l'essence de Niaouli, est faiblement lévogyre [«]„ = — 2° 10', tandis que le lerpilénol synthétique est inactif. M ImiIIu il reste dans l'appareil distillatoire une jietite quantité de pro- duits résinifiés, épais, de couleur verdàtre. (') Cette propriété raracléiisli(Hie fie l'eiiralyplol a été sio;nalée jiar M. Voirv {loc. ci/.), d'après Wœlkel. i - ) Complcs rinnlii^. 1. C,\\ p. 155."). ( '"7-5 ) » Si l'on néglige les prochiils secondaires, on arrive à conclure que l'es- sence de Niaouli est formée, en dehors dn lérébenthènedextrogyreC'" H'", par nn mélange de trois corps : l'eucalyptol, un carbure bouillant à lyS" (probablement citrène), et un terpilénol. C'est précisément la composition du terpinol de List ( ' ), et l'on sait que celui-ci s'obtient en chauffant, avec de l'eau acidulée, la terpine C'"H'% alPO, résidtant elle-même de l'hydra- tation spontanée des terpènes C'"!!'". Ainsi préexiste, dans un produit na- turel, toute une série de corps que nous faisons dériver l'un de l'autre, dans le laboratoire, par des réactions d'une extrême simplicité. Il y a là au moins une coïncidence remarquable, pleine d'intérêt au point de vue de la synthèse naturelle des essences dans les végétaux (-). » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Moulage méthodique du verre. Note de M. Léon Appert, présentée par M. Mascart. « Par le procédé de moulage habituel, on verse dans un moule métal- lique, soit avec une poche, soit avec une tige de fer, la quantité de verre nécessaire; puis dans cette masse, maintenue aussi fluide que possible, on introduit rapidement et avec force un noyau métallique ayant la forme intérieure de l'objet à confectionner. Le verre, comprimé fortement par le fond du noyau, remonte^ entre les parois du moule et celles du noyau et forme la pièce. » Cette méthode a l'inconvénient d'emprisonner le verre entre deux ( ' ) ÏANRET, Bull. Soc. chiiniq.; i885. Bouchardat et Voiry, Comptes rendus, t. CIV, p. 996 et t. CVI, p. 663. (*) L'analyse de l'essence de Niaouli m'a révélé un autre fait que je dois signaler. On admet, et cela est assez bien démontré par l'expérience, que les terpènes résultent de la soudure de deux molécules d'un carbure incomplet C^ H'; c'est ainsi qu'en chauf- fant le valérylène dérivé de l'alcool amylique, M. Bouchardat a obtenu un citrène ( Comptes rendus, t. LXXX, p. i446 et t. LXXXVII, p. 654). Or j'ai retrouvé la trace de cette synthèse, elTectuée dans le végétal : c'est un alcool amylique, qu'on peut extraire, en petite quantité, des portions d'essence qui passent vers i3o", quand on sépare le lérébenlhène. Je me proposais de poursuivre cette recherche, et j'avais déjà reconnu l'existence d'un alcool amylique dans les essences de Cajeput et d'Eucalyptus, quand j'ai appris, par M, Bouchardat lui-même, que ce savant était arrivé pour celte dernière essence, à un résultat identique et plus avancé. Je ne compte donc pas continuer ce travail, assez heureux de m'ètre rencontré avec un chimiste aussi distingué. Travail fait au laboratoire de Chimie, au Muséum. ( '074 ) surfaces métalliques qui, quoique chauffées à une température aussi élevée que possible, mais toujours un peu inférieure à celle du verre, le refroi- dissent et amènent rapidement la suppression de toute plasticité, rendant impossible la continuation du moulage. » J'ai imaginé un procédé remédiant à ces inconvénients et auquel j'ai donné le nom àe procédé de moulage méthodique. H permet de produire des pièces de longueur ou de profondeur pour ainsi dire illimitée. » Par ce procédé, on n'effectue le moulage que successivement et en agissant à chaque instant sur une surface aussi limitée que possible, en conservant au verre, pendant toute la durée de l'opération, la chaleur qui lui a été communiquée, de façon que les appareils n'agissent à aucun mo- ment que sur du verre à même température et, par suite, dans les mêmes conditions de malléabilité et de plasticité. » On emploie un moule métallique d'épaisseur suffisante, armé de ner- vures destinées à en empêcher la déformation et pouvant être chauffé extérieurement. » Ce moule, ouvert à ses exirémités, est obturé à la partie inférieure, au moment du moulage, par un noyau de forme convenable dont les di- mensions en section transversale sont plus petites que celles du moule, de façon à former l'épaisseur de la pièce. » On y verse le verre au moyen d'une poche, puis on imprime avec la vitesse voulue un mouvement d'ascension vertical au noyau qui, pour cela, est monté sur une tige en fer ou en fonte tournée qui le guide exac- tement dans l'axe du moule. » Pour les pièces ouvertes des deux bouts l'excédent de verre est refoulé en dehors du moule et reste en masse refroidie sur le noyau qu'on continue à faire monter et qu'on a soin de faire émerger en dehors et au-dessus du moule; pour les pièces fermées, c'est avec un rouleau ou un couteau de forme spéciale, s'appliquant sur les bords supérieurs des flasques, qu'on expulse complètement les dernières portions de verre en excès; dans ce cas, il ne reste autour de la pièce^qu'une bavure très fine que l'on casse grossièrement et qu'un simple passage au lapidaire permet de faire dispa- raître complètement. » Les pièces fabriquées présentent cette particularité d'avoir des pa- rois intérieures absolument lisses et polies, conséquence même de la façon dont le moulage s'est opéré. » Ce procédé présente des avantages nombreux qu'il suffit d'énumérer pour en faire apprécier l'importance : ( i"7^ ) » 1° Il est purement mécanique et ne demande le concours d'aucune main-d'œuvre de nature spéciale; de 'simples manœuvres suffisent pour le maniement des appareils qui doivent être seulement d'installation soignée et robuste. » 2° Il permet l'emploi de verres de toute espèce, même de nature la plus commune; il peut s'appliquer aussi bien à la fabrication d'objets d'usage décoratif qu'à celle des objets les plus grossiers. » 3" Il permet de réaliser des pièces de toutes dimensions, soit comme profondeur ou longueur, soit en section transversale, dont il a été impos- sible d'aborder jusqu'ici la fabrication par quelque procédé que ce soit. » 4° Les objets fabriqués par ce procédé sont supérieurs aux objets si- milaires fabriqués par le soufflage, tant au point de vue de la perfection de leurs formes que de leur solidité et de leur prix peu élevé. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques spécimens de pro- duits fabriqués par ce procédé dans les usines de la Compagnie des manu- factures de glaces de Saint- Gobain, Chauny et Cirey, qui m'a prêté, pour la mise en pratique, le plus précieux concours. M 1° Un tuyau de verre de o^iSo de diamètre intérieur, de i",3o de haut et de o'",oo9 d'épaisseur. » Ce tuyau est tel qu'il sort du moule au moment de sa fabrication : il devra être affranchi des deux bouts de façon à être ramené à la longueur de I™; ce résultat est obtenu par l'enroulement, à l'endroit voulu, d'un fil métallique porté ultérieurement au rouge vif par le passage d'un cou- rant électrique. M 2° Un bac pour accumulateur d'électricité d'une profondeur de o^.So et d'une capacité de 52'", employé dans les dépôts de section d'éclairage électrique. » 2° Quelques bacs d'accumulateur de 7'", 5 de capacité, modèle de la Compagnie du Chemin de fer du Nord pour l'éclairage électrique des wagons. » MINÉRALOGIE. — Sur des roches basiques à néphéline du Plateau central de la France. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. « Tous les minéralogistes et géologues, qui ont jusqu'à ce jour étudié le Plateau central de la France, ont été frappés de Vabsence complète de ( I076 ) roches à nèphéline dans la série basaltique, cependant si riche, de celle région volcanique. » Je viens d'en découvrir dans le Puy-de-Dôme, et le but de cette Note est d'appeler sur elles l'allention de l'Académie. » En examinant la collection de Daubuisson, conservée au Collège de France, j'y ai rencontré un échantillon d'une roche grenue, ressemblant à une diabase et étiquetée : Dolérite du puy de Saint-Sandoux . » Sur ma demande, M. P. Gautier a bien voulu me recueillir dans les environs du puy de Saint-Sandoux une série nombreuse de roches volca- niques qui m'ont servi à l'élude dont voici les premiers résultats sommaires. Je ne m'occuperai pour l'instant que de la question purement minéralo- gique, en faisant toutefois remarquer que, d'après M. Gautier, les roches en question formeraient pour la plupart des filons dans les pépériles et ne constitueraient pas de véritables coulées. M La roche doléritique, qui m'a servi de point de départ, se trouve au- dessus du petit lac du puy de Saint-Sandoux. A l'œil nu, on y distingue d'abondants cristaux d'augite et à'ilménite, disséminés dans des éléments blancs dont le principal est la nèphéline. » Au microscope, on constate que la roche présente de grandes varia- tions dans sa structure et dans les proportions relatives de ses éléments constitutifs. L'ilménite, l'augite et la nèphéline, accompagnés d'un peu d'apatite, forment les éléments les plus anciens et les plus abondants; ils sont presque toujours accompagnés en outre d'un peu de feldspath et de matière vitreuse. L'olivine y est accidentelle; les produits secondaires {zéolites)y sont extrêmement abondants. » '[Jilménite en rhomboèdres basés, très aplatis, est translucide et brune en lames minces; l'augite en cristaux, à formes généralement nettes, ap- partient à la variété violette, très dispersive, des roches sodiques; elle se transforme localement sur les bords en œgyrine. La nèphéline forme des prismes hexagonaux, atteignant parfois i"", 5. » Les relations mutuelles de la nèphéline et de l'augite sont très va- riées; trois cas peuvent être considérés : i" l'augite, en cristaux nets, est antérieure à la nèphéline qui l'englobe; souvent alors pendant la cristalli- sation de la nèphéline, l'augite a continué à s'accroître, sous forme de pro- longements pegmatoïdes, grêles, orientés sur le cristal ancien et disséminés dans la nèphéline; 2° l'augite et la nèphéline ont cristallisé simultanément; l'augite forme alors avec cette dernière une pegmatite semblable aux ( 1077 ) pegmatiles graphiques des roches acides; 3° l'augite est postérieure à la néphéhne et constitue avec elle des associations analogues à celles qui caractérisent la structure ophitique, la néphéline jouant le même rôle que le feldspath dans les ophites. M Les minéraux précédents, associés suivant un de ces trois modes, sont généralement cimentés par un peu de feldspath (orlhose domi- nante avec, parfois, un peu de feldspath triclinique), formant de grandes plages (tantôt simples, tantôt maclées suivant la loi de Carlsbad) ou des lamelles aplaties suivant g' (oio). » Dans la plupart des échantillons il existe, en outre, un peu de ma- tière vitreuse englobant des microlites filiformes d'orthose que moule un peu d'gegyrine. Très fréquemment, dans tous ces divers feldspaths, s'observent des groupements dentelliformes ou pegmatoïdes d'ilménite et d'augite. Il y a lieu de signaler, suivant les échantillons, de grandes varia- tions dans la proportion des éléments primordiaux et de ces produits de cristallisation ultérieure. » Enfin, la roche est excessivement riche en christianite (macle de Mar- burg) et en mèsolype (') qui se forment aux dépens de la néphéline et du verre. Celui-ci est, du reste, plus attaquable que la néphéline et il n'est pas rare de trouver des échantillons dans lesquels ce dernier minéral presque intact est entièrement moulé par les zéolites. » Cette roche doléritique rappelle, à certains égards, celle de Meiches ( Vogelsberg); elle n'est pas la seule roche néphélinique existant au puy de Saint-Sandoux, on v rencontre, en effet, de nombreux filons de nèphéUmles franches, possédant les, caractères extérieurs des basaltes compacts (°). Ces néphélinites sont riches en grands cristaux d'olivine, et contiennent en abondance de la magnétite et des microlites d'augite, très souvent ma- clés suivant A'(i oo) et disséminés dans de grandes plages de néphéliuf», souvent accompagnées d'un verre incolore. » Fréquemment, ces néphélinites renferment en outre de grandes plages (•) Il existe plus rarement une zéolile ayant la biréfringence de la mésotype, mais ne possédant qu'un axe optique unique positif. Ce minéral, que je n'ai pu isoler, semble identique à V hydronéphélile des syénites néphéliniques. (-) Lecoq {Époq. géoL, III, 53o) a signalé celte roche doléritique dont la véritable nature lui avait échappé; il a fait remarquer qu'il existe des passages insensibles entre elle et les roches compactes dont elle semble être un accident superficiel. Cette observation a été vérifiée par M. Gautier. ( i07« ) de biotile, postérieures aux autres éléments colorés. Ces roches com- pactes sont beaucoup moins zéolitisées que les types doléritiques. » Enfin quelques filons sont constitués par de véritables téphrites à oli- vine (') par l'adjonction, à la roche précédente, de microlites feldspa- thiques, antérieurs à la néphéline. » Je dois signaler l'existence d'enclaves de roches anciennes granitiques dans toutes ces roches; elles présentent les diverses modifications que j'ai décrites (') dans d'autres gisements de la même région; l'une d'elles appelle toutefois l'attention par sa richesse en cristaux de corindon (sa- phir). C'est là encore un point de ressemblance-avec les gisements aux- quels je viens de faire allusion. La collection minéralogique du Muséum d'Histoire naturelle renferme de superbes cristaux de mésotype, avec analcime, provenant du puy de Saint-Sandoux. » L'ensemble des observations que je viens de faire connaître montre que ce gisement est un des plus remarquables de l'Auvergne au point de vue minéralogique. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur les quantités d'eau contenues dans la terre arable après une sécheresse prolongée. Note de MM. Demoussy et Dumont, présentée par M. P. -P. Dehérain. « Malgré une sécheresse prolongée, dont on connaît peu d'exemples, la plupart des plantes de grande culture, semées à l'automne ou au premier printemps, sont encore vertes et n'indiquent pas de signes de dépérissement. La quantité d'eau évaporée par leurs feuilles, soumises à la fois à un soleil ardent et à un vent sec, est cependant considérable et il était intéressant de savoir si la terre conservait encore des réserves d'hu- midité suffisantes pour subvenir aux besoins de la végétation. )) Sur les indications de M. Dehérain, nous avons, l'un à Paris, au Muséum, l'autre à Grignon, déterminé les quantités d'eau contenues dans différents sols, à la surface, puis à 25*^", So"^", 75*='° et 100*=" de profon- deur; les nombres obtenus sont résumés dans le Tableau suivant : (') Il sera intéressant de rechercher s'il existe quelques relations entre ces téphrites basiques et les andésites à haiiyne, décrites par M. Michel Lévy au mont Dore. (') Mémoire présenté à l'Académie et honoré du prix Vaillant (1892). ( I079 ) Eau contenue dans loos'" de terre à diverses profondeurs. Surface, ^ô»». oo»"". 75"». i". çr_ sr cr gr gr Terre de jardin (Muséum) !\,^ 27,1 2'(,o 24,2 22,8 Terre franche 2,0 i3,5 i4>5 i4!0 i4j5 Terre du champ d'expériences de Grignon. 6,6 i6,3 i5,7 i5>9 '6,7 Terre de la défonce (Grignon) 5,o 16, 3 16, 4 i3,8 10,6 » Nous donnons l'analyse physique de ces diverses terres; les nombres se rapportent à ioqS' de terre sèche. Terre du champ de la dejardin franche d'expériences défonce (Muséum). (.Muséum), de Grignon. (Grignon). Sable grossier 5i,3 48,4 i4)i i4>8 Calcaire terreux 12,6 9,1 4)2 18, 4 Sable fin '7)9 3i,2 68,0 61,0 Argile 12,6 9,5 22,1 3,3 Humus 5,3 1,5 i,5 2,4 99'7 99.7 99.9 99.9 » La terre de la surface est tout à fait sèche, aussi la levée des bette- raves est-elle très irrégulière; mais, à une certaine profondeur, la provi- sion d'eau est suffisante pour expliquer que le blé; l'avoine et le trèfle végètent encore vigoureusement. » On voit que la terre de jardin, très riche en humus, est celle qui conserve le plus grand approvisionnement d'eau. La terre de la défonce repose sur un sous-sol très calcaire (la proportion de carbonate de chaux est de 32 pour loo à 5o'=™ et de 4o pour loo à i"), et l'eau y est d'autant moins abondante que les échantillons ont été pris à une plus grande pro- fondeur. » Si l'on prend pour chaque sol la moyenne des proportions d'eau con- tenues, on trouve que, jusqu'à i", la terre de i''* pesant 12000 tonnes renfermerait : La terre de jardin 2460 tonnes d'eau. La terre franche 1 4oo » La terre du champ d'expériences. . . . 1700 » La terre de la défonce i490 » » Ces quantités sont considérables, mais elles ne sont pas entièrement G. R., 1S93, 1" Semestre. (T. CWI, N" 19.) l4o ( io8o ) à la disposition des racines; les plantes se fanent bien avant que la terre soit entièrement sèche; comme, de plus, les cellules à chlorophylle tra- vaillent avec d'autant moins d'énergie que la proportion d'eau contenue dans les feuilles est plus faible, il est à craindre que la récolte ne soit com- promise si la pluie se fait encore longtemps attendre. » PHYSIOLOGIE. — Toxicité comparée du sang et du venin de crapaud corhmun (Bufo vulg.), considérée au point de vue de la sécrétion interne des glandes cutanées de cet animal. Note de MM. Phisalix et G. Bertrand, présentée par M. A. Chauveau. « La résistance considérable que les batraciens, et en général les ani- maux à glandes venimeuses, opposent à l'empoisonnement par leur propre venin a été attribuée à l'accoutumance par suite d'une résorption par le sang d'une partie des produits glandulaires. Aussi la destruction des glandes spécifiques, comme l'a réalisée M. Brown-Séquard chez le serpent à sonnettes, a-t-elle pour effet d'abolir l'immunité de cet animal pour son propre venin. Cependant, la démonstration directe de la sécrétion interne, c'est-à-dire la constatation de la pénétration dans le sang des produits venimeux de la glande, n'a pas encore été donnée. C'est dans le but d'é- clairer cette question que nous avons entrepris les présentes recherches sur le crapaud. Le poison des glandes cutanées de cet animal a une action physiologique si bien déterminée qu'on pouvait espérer le mettre en évi- dence dans le sang, et le distinguer nettement de tous les autres principes ordinaires de ce liquide. » Le sang du crapaud est toxique. Les petits mammifères, tels que les cobayes, ne résistent pas à l'inoculation sous-cutanée ou péritonéale de sang de crapaud, mais comme il en faut des quantités assez grandes pour amener des accidents rapides (5"*^), c'est la grenouille surtout qui a servi à nos expériences. La dose nécessaire pour provoquer l'empoisonnement chez la grenouille est de i™ environ, mais il est évident que cette quantité varie un peu suivant le poids et la vigueur de l'animal. Nous avons toujours employé du sang frais extrait du cœur. Les résultats ont été les mêmes avec le sang entier ou le sérum légèrement teinté en rose. » Expérience. — On injecte sous la peau du dos d'une grenouille très vigoureuse 2'^'= de sang de crapaud. Quelques minutes après l'injection, les mouvements s'aft'ai- blissenl, le saut devient pénible; au bout d'un quart d'heure, les membres postérieurs ( io8i ) sont paralysés, l'animal, mis sur le dos, a beaucoup de peine à se relourner, malgré les efforts du train antérieur. La respiration, quoique affaiblie et intermittente, per- siste. La pupille est rétrécie. La sensibilité est conservée. Dès le début, les nioi/ve- ments du cœur, d'abord considérablement ralentis, ne tardent pas à s'arrêter tout à fait. Le ventricule est contracté et pâle, les oreillettes dilatées, flasques. » D'après nos expériences, le venin agit de la même manière que le sang, il prodnit des résultats généraux identiques : paralysie du irain pos- térieur, ralentissement et arrêt du cœur, rétrécissement de la pupille. » Cet arrêt du cœur, avec paralysie des membres postérietirs, alors que la respiration reste intacte, est la caractéristique physiologique du venin de crapaud, à peu près telle que Vulpian l'avait établie, et permet d'affir- mer sa présence dans le sang de cet animal. En raison de cette identité physiologique, nous nous sommes demandé si les principes actifs ne se trouveraient pas sous la inême forme dans le sang et dans le venin. » Pour extraire du sang les matières actives, on a opéré de la façon suivante : 5o" de sang extrait du cœur de cent cinquante crapauds ont été additionnés peu à peu de 3 à 4 volumes d'alcool à go". Après vingt-quatre heures, on filtre. Le résidu est pressé et broyé avec de l'alcool à gS", à plusieurs reprises, en filtrant chaque fois. On a ainsi obtenu Soo'^'^ de solution alcoolique, qui ont été évaporés dans le vide pour en chasser l'alcool; le résidu a été ramené par addition d'eau à So'"^, volume primitif du sang. » Le venin a été traité de la même manière, et les solutions ainsi obtenues étudiées parallèlement sur la grenouille. Ces solutions, qui représentent la totalité des principes actifs, ont donné des résultats phy- siologiques identiques : arrêt du cœur, paralysie des membres postérieurs , ré- trécissement de la pupille. D'après ces résultats, on pouvait supposer que les principes actifs du sang et du venin étaient ds même nature chimique. En réalité, il n'en est pas absolument ainsi. » En effet, les deux extraits alcooliques dont nous venons de parler ont été agités successivement avec del'éther et du chloroforme, avec ou sans addition d'ammoniaque. Dans ces conditions, l'extrait préparé avec le sang n'a cédé aucune substance toxique aux dissolvants employés, tandis que celui provenant du venin leur a abandonné des produits nettement alcaloïdiques. Ces produits, à réaction alcaline et dont la solution clilorliydrique précipite par l'iodure de mercure et de potassium, l'acide picrique, le chlorure de platine, etc., ont une action physiologique ne différant en rien de celle obtenue avec l'extrait alcoolique du sang. i) Cette identité physiologique des principes toxiques, malgré la dissem- blance chimique qui les sépare, peut s'expliquer en supposant qu'un même ( io82 ) nova» soit associé dans les deux humeurs à des fonctions chimiques diffé- rentes, ne modifiant pas son action physiologique, mais suffisantes pour en empêcher la séparation par une même méthode chimique. M Quoi qn'il en soit, la présence de principes actifs du venin dans le sang explique suffisamment l'accoutumance et l'immunité relative du crapaud pour son propre venin. Nous basant sur la facilité avec laquelle on peut faire absorber, par le réseau capillaire des glandes, le venin qu'elles contiennent (') et sur les résultats physiologiques précédents, nous arrivons à celte conclusion : que les glandes venimeuses, indépen- damment de leur sécrétion externe, fournissent au sang une partie des éléments qu'elles élaborent et apportent ainsi dans ce liquide des modi- fications et des qualités particulières qui jouent sans doute un rôle con- sidérable dans la biologie de l'espèce. » PATHOLOGIE COMPARÉE. — Le bacille pyocyanique chez les végétaux. Note de M. A. Charrin, présentée par M. Ch. Bouchard. « Il n'est pas sans intérêt d'observer ce qui se passe quand on inocule aux végétaux un microbe pathogène pour l'animal. On se trouve, en effet, en présence d'économies moins complexes; dès lors, on peut voir cer- tains phénomènes ou quelques-unes de leurs phases se dérouler avec plus de simplicité. » Toutefois, une première difficulté consiste à rencontrer une plante dont les organes, les feuilles spécialement, qui, prises isolément, forment une série d'êtres juxtaposés facilitant les recherches, permettent de tenter avec succès ces uioculations. Le plus souvent, on échoue, soit ])arce que les éléments nutritifs font défaut, soit parce que les défenses sont trop puissantes, soit encore parce qu'il n'est pas possible d'introduire des doses suffisantes. Grâce au bacille pyocyanique, d'une part, et à une variété de Crassulacées, d'autre part, quelques essais peuvent réussir. » Expérience 1. — Le 3 décembre 1892, on injecte un demi-centimètre cube de la culture du microbe de la suppuration bleue dans l'épaisseur de quatre feuilles, i, 2, 3, 4, d'une Crassulacée {Pachyphylon bracteosuiti), puis un quart dans le centre de quatre autres de ces feuilles, 5, 6, 7, 8. Trois jours après, on sème sur agar 2 ii 3 gouttes du suc de 1 et de 5; les cultures donnent du vert. (') PiiiSALix, Comptes rendus, 22 septembre; 1889. ( io83 ) » L 10 décembre, on obtient des résultats identiques, en puisant dans les feuilles 2 et 6. Le i3, on ensemence avec le liquide de 3 et de 7; le tube qui a reçu le produit de 3 seul fournit du pigment. Le 18 on dépose, toujours sur agar, une partie du con- tenu de 4 et de 8. De rares colonies se développent dans le milieu fertilisé à l'aide de la feuille 4; le second tube est stérile. » Ainsi, après quinze à vingt jours, et parfois plus, les résultats sont tantôt positifs, tantôt négatifs ('). Les conchisions sont identiques, si l'on consulte les faits suivants : » Expérience II. — On introduit de o", 3 à o",^ de la culture du bacille pyocya- nique dans sept feuilles de la même Crassulacée, le 3i janvier iSgS. Tous les quatre ou cinq jours, on prélève du suc de ces feuilles pour ensemencer divers bouillons. Pendant une semaine et demie, les pigments apparaissent, puis ils commencent à faire défaut. Vers le i3 février iSgS, on voit quelques-uns de ces ensemencements ne pas fructifier. »' D'autres expériences établissent que, si l'on inocule seulement une ou deux gouttes, dès la huitième ou la douzième journée, on cesse de constater la production des teintes caractéristiques sur les milieux nu- tritifs, surtout quand on utilise un germe affaibli. Il s'ensuit que, chez les végétaux comme chez les animaux, la quantité et la qualité des virus im- portent au succès de l'inoculation. » Lorsque le bacille évolue pendant un certain temps, quinze jours à un mois, au sein de ces feuilles, ces organes se rident, se dessèchent, flé- trissent, tombent. On arrive aux mêmes résultats en faisant pénétrer les produits solubles, principalement ceux que l'alcool précipite; une expé- rience portant sur huit feuilles, réalisée en décembre 1892, l'établit; elle montre également qu'il convient de tenir compte du traumatisme, attendu que la simple injection du bouillon, à doses semblables, provoque des al- térations, mais des altérations moins marquées. » Si l'on pratique des examens histologiques sur des pièces durcies, on reconnaît que l'immense majorité des germes est accumulée dans les es- paces intercellulaires; les cellules n'en renferment relativement qu'un tout petit nombre; encore est-on en droit d'attribuer leur pénétration à un vice de technique. » Nulle part on ne note l'existence d'éléments libres, mobiles, venus au voisinage des parasites; d'ailleurs, la structure du végétal, de ses mem- branes d'enveloppe, permettent de prévoir ces données. Ajoutons que (') La valeur du virus, là et ailleurs, influence les résultats. ( io84 ) les organites eux-mêmes, pour une part, offrent des signes non douteux de dégénérescence. » Des modifications chimiques accompagnent ces changements anato- miques. » Expérience III. — Les feuilles du Pachyphylon bracteosuni renferment, pour loos"', une quantité d'acides (acide oxalique, acide isomalique, etc.), correspondant à oB'', 225 d'acide sulfurique pur. » A diverses reprises, on a dosé cette acidité dans le suc de celles de ces feuilles qui avaient reçu le bacille pyoc^'anique. On a constaté qu'après dix à quinze jours d'infection cette acidité tombait à o, i 5o et 0,120. » Cette diminution est, en général, proportionnelle aux quantités de culture introduites; elle est aussi en rapport avec le développement du germe; plus il prospère, plus la réaction se rapproche de l'état neutre. » Si l'on ensemence un tube contenant 4" du suc de ces feuilles avec une goutte de cette culture pyocyanique, l'acidité, toujours exprimée en fonction de SO^H', vaut o™^'', iG; elle marque o"S'',o4, lorsqu'on a mis huit gouttes; on arrive parfois à l'alcalinité. » Chaque fois, pour ces recherches, on a utilisé la baryte titrée et la pthaléine du phénol ('). » Ces expériences prouvent qu'il y a parallélisme entre ces trois termes : quantité inoculée, durée de la survie des germes, réaction du milieu. » Expérience IV. — Dans une série de tentatives, nous avons introduit un nombre variable de gouttes de produits solubles dans une foule de feuilles ; puis, nous avons pratiqué l'inoculation après avoir attendu quatre, huit, douze, quatorze, dix- huit jours, contaminant simultanément des feuilles normales. » Le bacille s'est toujours développé, dans les organes traités préalablement, aussi abondamment, et même plus abondamment, que dans les témoins. » Il est aisé de concevoir, à côté de ces questions, d'autres problèmes soulevés par ces recherches. Néanmoins, telles qu'elles sont, elles établis- sent entre la cellule végétale et la cellule animale, soumises l'une et l'autre à l'action d'un bacille pathogène, des rapprochements, et, en même temps, des différences. » Dans les deux règnes, pour triompher, les bactéries doivent avoir pour elles la quantité comme la qualité; elles utilisent, pour agir, leurs (') Ces analyses sont dues, en partie, à l'obligeance de MVL Guigjiard et Drouin. ( io85 ) sécrétions; il convient, en outre, de compter avec les actes traumatiques, avec la concurrence vitale, etc. )) Dans les deux règnes, elles altèrent les tissus, modifient les milieux, arrivent à changer la réaction des humeurs. Ces modifications, plus faciles à dégager chez la plante, mettent en évidence le principe de l'adaptation de l'organe envahi aux besoins de l'envahisseur, adaptation accomplie par cet envahisseur. » Dans les deux règnes existent des défenses mécaniques et chimiques. Toutefois, chez les végétaux, les premières sont infiniment plus marquées; de là la difficulté de la pénétration iutra-cellulaire. Les secondes, lors- qu'il s'agit d'immunité naturelle, sont aussi plus marquées du côté de la plante; de leur efficacité ou de leur neutralisation dépendent, en partie, la durée, l'intensité de l'évolution de l'agent pathogène commun à l'homme et à la plante. » La protection pur les phagocytes établit entre ces deux règnes une distinction importante; la structure du végétal se prête peu à ce pro- cessus. )) Ajoutons que l'économie de la feuille ne réagit pas sous l'influence des toxines pour réaliser l'état réfractaire ; tlu moins, cette réaction n'a pas eu lieu en se plaçant dans des conditions analogues à celles que l'on observe chez l'animal; on a laissé à la plante, tantôt un temps égal, tantôt un temps trois et cinq fois plus considérable que celui qui est nécessaire, chez le lapin ou le cobaye, par exemple, pour aboutir à cet état réfrac- taire. — Il est possible que, en modifiant l'expérience, on arrive à des résultats positifs. — Ces conclusions, du reste, s'appliquent à nos recher- ches, à elles seules. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la synthèse microbienne du larlre et des calculs salivaires. Note de M. V. Galippe, présentée par M. A. Milne- Edwards. « En avril 1886, j'ai publié sur le tartre, sur les calculs salivaires en particulier et sur les calculs en général, le résultat d'analyses microbiolo- giques, complétées par des travaux ultérieurs, tendant à démontrer que les parasites contenus dans ces concrétions n'y existent pas accidentelle- ment, mais sont les agents des phénomènes chimiques ayant déterminé la précipitation des substances qui les constituent. Ces parasites y conservent leur vitalité pendant plusieurs années; il sont cultivables et isolables. ( io86 ) » J'ai tenté de réaliser la synthèse microbienne du tartre et des calculs salivaires..Mon expérience, commencée en décembre i885. n'a pris fin qu'en février 1890. Au bout de ce temps, j'ai trouvé dans de la salive nor- male, saturée d'acide carbonique, un nombre considérable de petites con- crétions calculeuses de densité variable. » A l'aide de différents réactifs j'ai pu établir que le squelette organique de ces calculs était constitué par un lacis très serré de micro-organismes ayant déterminé la précipitation des sels terreux. » Les micro-organismes varient suivant les espèces de calculs. » Les micro-organismes ont conservé leur vitalité et peuvent être cul- tivés à nouveau. )) Au point de vue chimique, ces calculs sont constitués par des phos- phates et des carbonates de chaux et de magnésie, comme ceux qui se forment spontanément dans l'économie. » On conçoit que l'accroissement de tels calculs puisse être indéfini si les éléments constituants se renouvellent d'une façon continue. » A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures un quart. J . B. ERRATA. (Séance du i"' mai 1893.) Note de M. C. Poulenc, Sur les fluorures alcalino-terreux : Page 987, ligne 19, lire les lignes i5 à 36 de la page 988 et i à i4 de la page 989, avec les noies correspondantes, avant l'alinéa : « Sa densité — On s(Hiscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILT.ARS ET FIES, Quai lies Grands-Augiislins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanclie. Us lormoiil, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. 1 Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est an et part du i" janvier. " Le prix (le rabonnenient est fixé ainsi ijuil suit : Paris : 20 fr. — Déparlenicnls : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. 1 Gavault Sl-Lager. Alger < Jourdan. ( Uuir. Amiens Hecquet-Decobert. \ Germain etOrassin. ■ ' ■ ' * Lachéseel Dolbeau. Bayonne Jérôme. liesançon Jacquard. , Avrard. Bordeaux ) Dulhu. Angers. Muller (G.). Bourges Renaud. i Lefouniier. \ F. Robert. I J. Robert. ( V Uzel CarolT. \ Baër. ( Massif. Chambery Perrin. ^i i ( Hem y. Cherbourg .. ( Marguerie. Brest. Caeii . Clermont-Ferr. ) Rousseau. i Ribou-Collay. . Lamarche. Dijon , Ratel. ' Damidot. ,, I Lauveriat. Douai t r ■ [ Crepin. « . , i Drevet. Grenoble ' • ( Gralier. La Roclielle Kouclier. Le Havre ; Bourdignon. ( Dombre. Marchai. Lille Lefebvre ' Quarié. Lorient. chez Messieurs : \ Baumal. Marseille Montpellier . Moulins M"" Texicr. ilîernoux cl Cumin. Georg. Lyon ( Mégret. I Palud. ! Vitle. Ruât. \ Calas. I Coulet. Martial Place. ,' Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. i Loiseau. Nantes , ,,__^. ,, , ( M"" Veloppe. 1 Bar m a. Nice , ,,. ,. . „-. ( Visconti et C". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. . . ( Blanchier. foitiers _ , ( Druinaud. Rennes Plihon et Hervé. Bochefort ...... Girard ( M"" ). \ Langlois. ( Lestringant. Chevalier. ( Bastide. ( Rumébe. ( Gimet. / Privât. I Boisselier. Tours Pérical. ' Suppligeon. ( Giard. ( Lemaitre. , Bouen S' -Etienne Toulon . .. • Toulouse.. . Valenciennes.. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam,. Berlin. chez Messieurs : Feikema Caarelseii et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. , Asher et C". Calvary et C''. Friedlander et fils. Mayer et Muller. „ i Schmid, Francke et oc/ ne .| . _j^ Bologne Zanichelli et G'". Ramiot. Bruxelles ' Mayolezet.\udiarte. Lebègue et G'*. Bucharest . Haimann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G" Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. i' Cherbuliez. Genève Georg. ( Slapcimohr. La Haye Belinfante frères. ^ Benda. ' Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. \ Desocr. I Gnusé. Lausanne^, Liège. Londres Luxembourg . chez Messieurs ) Dulau. Madrid . .Milan . Moscou. / Nutl. j V. BUck. Il Libr. Gutenber " Fucntes et Ca ville. Gonzalès e hijo F. Fé. l Dumolard frère ' Hœpli. Gautier. ] Furcheim. Na/iles ) Marghieri dt Gi ' Pellerano. J i Christern. '^ Nciv-York Stechert. ' VVestermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'". Palerme Clausen. Porto . Magalhaés. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. { Loescheret C". Rotterdam Krainers et fils. Stockholm Samson et Wall .,, „ ., . 1 Zinserling. yPetersbourg. . j ^y^,|,. / Bocca frères. Brero. Clausen. ( RosenbergetSell Varsovie Gebethiier et Wi Vérone Drucker. j Frick. / Gerold et C'\ Ziirich Meyer et Zeller. Bome . Turin . Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31. — (3 Aoiît i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ^ i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i'' Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DeaBEset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent .■métes, par M. Hasses. — Mémoire sur le Pancréas et sur' le rùle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matiè asses, par M. Clacde Bernard. Volume in-^", avec 3? planches ; i856 15 Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneoen. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Scien .ur le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains se mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher a nati des rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bross. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 19. TAHr.E DES ARTICLES. (Séance du 8 mai ia93.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBItKS ET DES COFIRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. M. Kmile PicAtîU. — Sur l'équalion AK = /,e". loiï M. H. PoiNCARE. — Sur une oljjection à la théorie cinétique des gaz loi - M. c'AnDADiE. — Étoiles filantes; (luctualion de la latitude iom M. Armand GAUTii:n. — Sur un nouveau type de phosphorites 1022 Pages. M. Hugo Gyldén. — Sur un cas général où le problème de la rotation d'un corps solide admet des intégrales s'exprimant au moyen de fonctions uniformes 1028 M. A. Po.mi;l. — Le surmulot dans l'ancien inonde occidental loii NOMINATIONS. M. RowLAND est élu Correspondant pour la Section de Physique, en remplaremenl de feu M. Snrel.'. • Commission chargée de juger le concouis du prix Parkin de l'année iSgS : MM. Bou- chard, Bronardel, Brown-Séquard, Mas- car t, Chain'eau i Commission chargée de juger le concours du prix Hcllion de l'année iSgS : MM. Bou- chard, Charcot, Guyon,Brown-Scquard, Larrey Commission chargée déjuger le concours du prix Mége de l'année iSgi : MM. Bou- chard, Charcot, Guyon, Larrey, Brown- I Séquard io33 Commission chargée de juger le concours du prix Lallemand de l'année iSyo : MM. Charcot, Brown-Séquard, Bou- I chard, Marey io3.3 Commission chargée de juger le concours du o33 1 prix Montyon (Physiologie expérimentale) de l'année 1893 : M.M. iVarey, Brown- ! Séquard, Chauveau, Charcot, Bou- j chard io33 o33 ! Commission chargée de juger le concours du I prix L. La Caze (Physiologie) de l'année I 1893 : MM. Chauveau, Ba/}vier,j'Hilne-Ed- I wards 1 o3 ', CORRESPONDANCE. M. E. Roger. — Recherches sur la forma- tion des planètes et des satellites io3i M. Tacchinc. — Observations solaires du pre- mier trimestre de l'année 1893 io3.5 M. P. Adam. — Sur les surfaces isother- miques à lignes de courbure planes dans un système ou dans les deux systèmes. . . . io36 M. GoRDAN. — Sur la transcendance du nombre e lO-^o M. Orach. — Sur une application de la théorie des groupes île Lie 1041 M. AuTONNE. — Sur la limitation du degré pour les intégrales algébriques de l'équa- tion différentielle du premier ordre ici45 M. SiMART. — Sur un théorème relatif à la transformation des courbes algébriques., lo'i^ M. GoURSAT. — Sur une classe de problèmes de Dynamique i(i5o M. H. Le Chatelier. — Remarques sur la chaleur spécifique du carbone loôi M. H. CoLsoN. — Sur les interférences élec- triques produites dans une lame liquide. loôa M. Uenys Cooiun. — Sur les spectres de flammes de quelques métaux loô.î M. Raoul Piuxet. ■ — Essai d'une méthode générale de synthèse chimi(|uc 1057 Errata M. G. Rousseac. — Sur la basicité et les fonctions de l'acide manganeux M. Pu. Darbier. — Sur la constitution du licaréol . M. P. Genvresse. — Sur les synthèses au chlorure d'aluminium M. L. BouvEAULT. — Sur un isomère liquide de l'hydrocamphène M. G. Bertrand. — Sur la composition chi- mique de l'essence de Niaouli M. Leox AiTERT. — Moulage méthodique du verre M. A. Lacroix. — Sur des roches basiques à néphèlinedu Plateau central de la France. MM. Demoussy et Dumoxt. — Sur les quan- tités d'eau contenues dans la terre arable après une sécheresse pi'olongée MM. Phisalix et G. Bertrand. — Toxicité comparée du sang et du venin de crapaud commun {Bufo vulg.), considérée au point de vue de la sécrétion interne des glandes cutanées de cet animal M. V. CiiARRix. — Le bacille pyocyanique chez les végétaux M. V. Galu'PE. — Sur la synthèse micro- bienne du tartre cl des calculs salivaircs. lofio lofîa io(i."> 1067 107.. 1073 1080 1082 io85 1086 PAKIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILL.\KS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, 55. Le Gérant : GAitiuiEn-ViLLAUs. i_ _ 1893 --i^ '^ 1893 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ROI. liES SECRi!T/%.IRES FERPÉXUEIiS. TOME CXVI. W 20 (15 Mai 1893). PA.RIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Angusiins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, AUOI'TÉ DANS LES SEANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1876. I^s Comptes rendus hebdomadaires des séances de t Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a '|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parun Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Articles. 1 Tous les six mois, la Commission administrative fait uti Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5>'. Autrement la présentation sera rtmise à la séance suivante JJN 8 2893 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 13 MAI 1895, PRÉSIDÉE PAR M. LŒWV. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie que, en raison des fêtes de la Pentecôte, la séance de lundi prochain 22 mai sera remise au mardi 23. ANALYSE CHIMIQUE. — Sur le dosage du bore. Note de M. Henki Moissan. « Au début de notre étude sur le bore et ses composés, nous avons été amené à reprendre les différentes méthodes de dosage du bore. Celle qui nous a fourni les meilleurs résultats et qui nous a présenté le plus de gé- néralité est la méthode de Gooch, fondée sur l'action de l'alcool méthylique sur l'acide borique. Nous avons modifié ce procédé de façon à le rendre C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N» 20 ) l4l ( io88 ) plus rapide et à éviter les causes d'erreur dues aux pertes par volatilisation de petites quantités d'acide borique. L'appareil dont nous nous servons est représenté par la fig. i . » Description de l'appareil. — Le ballon A est fermé par un bouchon de verre rodé, faisant corps avec un entonnoir à robinet C, dont le tube effilé vient descendre jusqu'au milieu du ballon. Ce tube s'engage au moyen d'un bouchon en caoutchouc dans l'entonnoir E d'un serpentin de verre Fig entouré d'un courant d'eau froide. A la partie inférieure, un bouchon en caoutchouc percé de deux trous porte un petit tube en entonnoir F fixé au tube du réfrigérant et un tube recourbé à angle droit L. Ce bouchon s'adapte sur une fiole en verre de Bohème G, de 125'^'= environ, placée au milieu d'un cristallisoir M rempli d'eau très froide. Le tube L se trouve relié à un tube à boule H contenant une solution aqueuse d'ammoniaque au cinquième. » Enfin, au-dessous du ballon A, se trouve une capsule contenant une solution saturée de chlorure de calcium. Cette capsule fait corps avec un brûleur de Bunsen de façon à former un bain-marie mobile permettant de chauffer momentanément le ballon A. ( io«9 ) » Théorie du dosage. — Le bore doit être au préalable amené sous forme d'acide borique. On y réussit le plus souvent en traitant le corps à analyser par l'acide azotique en tube scellé. Le mélange d'acide borique et d'acide azotique est introduit dans le ballon. On entraîne l'acide borique par l'alcool méthylique pur et l'on condense le mélange liquide dans le verre de Bohême. Les vapeurs sont arrêtées par l'ammoniaque, que l'on réunit au liquide du verre de Bohême après la distillation. Ce liquide est versé sur un poids connu de chaux pure hydratée, pesée au préalable à l'état anhydre et contenue dans un creuset de platine. Après un quart d'heure de contact, on évapore au bain-marie à une température voisine de 70°; on calcine et l'on pèse de nouveau. Il s'est fait du borate de chaux. L'augmentation du poids donne l'anhydride borique. Un simple calcul indique la quantité de bore. )) Pratique de l'expérience. — Après avoir introduit dans le ballon l'acide borique ou le borate avec la plus petite quantité de liquide possible, on ajoute 1" d'acide azotique et l'on distille à sec. Le ballon est retiré du bain- marie et on laisse tomber par l'entonnoir lo*^*^ d'alcool méthylique, puis l'on distille à nouveau. Cette opération est répétée quatre fois et en ayant bien soin de distiller à sec avant l'addition d'une nouvelle dose d'alcool. Finalement on introduit dans l'appareil 1'^'= d'eau distillée et i™ d'acide azotique. On distille comme précédemment, et l'on fait à nouveau trois épuisements successifs par l'alcool méthylique. » Lorsque l'on suppose que tout l'acide borique est entraîné, on sou- lève le bouchon du verre de Bohême et l'on recueille, sur une fine lanière de papier, une goutte de l'alcool qui distille. Approché d'une flamme, cet alcool ne doit plus brûler avec une coloration verte. Cet essai est très sen- sible et permet de reconnaître d'une manière certaine la fin de l'opéra- tion. S'il y a encore une légère coloration verte, on ajoute sur le résidu du ballon o*''',5 d'acide azotique et 5""^ d'alcool méthylique; on distille une dernière fois. L'alcool ne doit plus donner aucune coloration à la flamme. » Les vapeurs et les gouttelettes entraînées mécaniquement sont arrê- tées par la solution ammoniacale du tube à boules. Ce dispositif est très important; les pertes étant notables si on le supprime. Il est également important que la paroi du ballon qui se trouve au-dessus du niveau du liquide alcoolique ait une température supérieure au point d'ébuUition de l'alcool méthylique; on évite ainsi les soubresauts. Le col du ballon est ( '^9'^ ) assez long ainsi que le tube courbé en col de cygne, afin d'éviter les entraînements dus aux soubresauts dont nous venons de parler, qu'il est parfois difficile d'empêcher. » Lorsque l'opération est terminée, on réunit l'ammoniaque du tube à boules au liquide distillé et l'on verse le tout sur delà chaux éteinte con- tenue dans un creuset de platine en agitant vivement. Si le liquide est encore très acide, il est nécessaire d'entourer le creuset d'eau glacée pour éviter son échauffement. )) On laisse en contact un quart d'heure ; on s'assure de l'alcalinité du mélange, puis on évapore au bain-marie à une température inférieure au point d'ébuUition de l'alcool méthylique. Cette partie de l'opération est assez longue et doit être surveillée avec soin. La masse est ensuite dessé- chée à une température de plus en plus élevée; on calcine au chalumeau le creuset de platine, d'abord muni de son couvercle, et enfin ouvert. Le refroidissement se fait dans un dessiccateur à chaux vive et l'on pèse. Après une nouvelle calcinalion le poids doit rester constant. L'augmentation de poids fournit le bore en anhydride borique. » La chaux employée dans cette opération doit être préparée dans le creuset même et d'une façon spéciale. On a calciné de l'azotate de chaux pur de façon à ne pas produirç sa décomposition complète et à former un azotate basique facile à manier et à conserver. C'est ce composé que l'on transforme, en temps utile, en chaux vive par une forte calcination. On s'assure que le creuset ne contient que de la chaux vive, grâce à la con- stance de son poids après plusieurs calcinations. Il faut employer un grand excès de chaux; iJouroS"^, 5 d'acide borique notre creuset de platine conte- nait de 8^'^ à lo^'' de chaux. » Bésultals. — Ce procédé d'analyse, qui est encore assez long et assez délicat, nous a donné des chiffres très concordants. C'est grâce à lui que nous avons pu doser le bore dans un grand nombre de composés et nous ne citerons, comme exemple, que les chiffres donnés par l'acide borique anhydre. Anhydride borique pro<,-enant d'un acide borique pur et maintenu en fusion. pendant plusieurs heures, 1. 2. 3. ■ 4. 99'73 99>67 99.62 99,60 )) Ce procédé a été employé pour doser le bore dans les produits de • ( I09I ) l'attaque de l'acide borique par les métaux alcalins et par le magnésium, dans les phosphures de bore, dans les sulfures de bore et dans quelques borates métalliques. » CHIMIE AGRICOLE. — Le travail de la terre et la nitrification ; par M. P. -P. Dehérain. « Il y a plus de cinquante ans que Liebig nous a enseigné que les terres cultivées renferment des quantités considérables de matières organiques azotées. Il n'est pas rare de doser, dans i'*s de terre, de i^'' à 2^'' d'azote combiné, ce qui correspond à 4000''^ ou Sooo''^ d'azote dans i hectare de 4000 tonnes. Quand on se rappelle que de très bonnes récoltes de blé, de betteraves ou de foin n'exigent que 100''^, 120''^ ou i5o''s d'azote, on est étonné qu'il faille, pour obtenir ces récoltes abondantes, ajouter des engrais azotés, et notamment du nitrate de soude dont l'efficacité est éta- blie depuis longtemps. M Boussingault nous a montré qu'en effet la matière azotée de la terre arable est habituellement inerte. Sa transformation est trop lente pour subvenir aux exigences des innombrables individus de la même espèce que la commodité des semailles et des récoltes nous force d'accumuler sur le même sol. Semés au même moment, tous ces individus se développent parallèlement, tous ont à chaque époque de leur croissance les mêmes besoins, que la terre, abandonnée à ses seules ressources, est incapable de satisfaire. » Elle l'est même souvent quand elle reçoit de copieuses fumures de fumier de ferme. Pour s'en convaincre, on procède à l'analyse des eaux de drainage de terres nues, fumées ou non; on sait, en effet, que l'ammo- niaque se nitrifie aisément, que les nitrates ne sont pas retenus par la terre, que tout azote nitrifié dans une terre nue est entraîné par les eaux et que, par suite, on a une idée assez exacte de l'azote assimilable que fournit une terre nue en déterminant les nitrates contenus dans les eaux de drainage. » J'ai trouvé, en 1891, que des terres variées, qui avaient reçu une copieuse fumure de 6oooo''s cle fumier de ferme à l'hectare, avaient laissé couler les quantités d'azote nitrique suivantes, que nous mettons en com- paraison avec celles que donnent les terres sans engrais. ( 1092 ) Azote nitrique formé ' dans I hectare de terres ( 1891 ) fumées. non fumées. kg kg Printemps 62,21 21,87 Été 24,79 t5,2i Automne 42,89 3i,69 Hiver i9)44 i5,i7 Année entière 189,33 88,94 » La quantité totale est considérable et semblerait suffisante, mais il est bien à remarquer qu'une fraction de celte quantité est seule utilisable. Le blé ou l'avoine n'assimilent que les nitrates de printemps; dès le com- mencement de juillet, ces plantes cessent d'en tirer profit; les betteraves et les pommes de terre s'emparent encore des nitrates d'été, mais ceux qui apparaissent en automne et en hiver n'ont aucune utilité; la nitrification du printemps est habituellement tout à fait insuffisante, de là l'emploi de quantités croissantes de nitrate de soude; aujourd'hui l'Europe importe environ Sooooo tonnes de nitrates presque entièrement acquises par la culture. » Est-il possible de provoquer dans nos terres, au printemps, une nitri- fication assez active pour restreindre ou même supprimer cette grande dé- pense de nitrate de soude, c'est là ce que je veux examiner. M Au commencement de l'année 1891 , notre éminent confrère M. Fizeau voulut bien m'envoyer de la terre de son domaine de Vanteuil (Seine-et- Marne). Cette terre fut placée dans ces grands vases en grès que j'emploie, à l'imitation de M. Berthelot, pour recueillir les eaux de drainage. )) Dès le printemps, les eaux coulèrent; à l'analyse, on obtint les quan- tités suivantes d'azote nitrique : Azote nitrique par mètre cube. n° 1. n" 2. 24 mars 1891 5846"' SSgS"' 7 avril 1891 6648-' 466s'- )) Ces nombres sont prodigieux; en Angleterre, M. Frandland donne en moyenne, pour la richesse en azote de i™*^ d'eau de drainage écoulée des appareils de Rothamsted : 2iS'",y d'azote nitrique; dix ans plus tard, M. Waringlon trouve seulement : ioS'^,6; la moyenne des dosages de Gri- gnon est de 3g^ par mètre cube. ( '093 ) » M. Fizeau était certain cependant que les terres n'avaient pas reçu de nitrate de soude, que le sac qui avait servi au transport était neuf, et je ne savais trop à quelle cause attribuer cette nitrification excessive, quand l'année suivante un fait analogue vint de nouveau frapper mon attention. » Je reçus de M. Boire, administrateur des usines de Bourdon, des terres de la Limagne d'Auvergne; mises en expériences, elles donnèrent en azote nitrique, par mètre cube : Terre Terre fie Marmilhat. de Palbost. ( l'uy-de-Dôme.) Puy-de-Dôme.) 21 julllel 1892 884s'' 44OS'' 27 septembre 25oS'' 2858'' » Je constatai en outre, en consultant les registres du laboratoire, que les terres donnaient toujours, au moment où elles étaient mises en expé- riences, des nitrates en proportions beaucoup plus fortes que quelques mois plus tard ; c'est ce que démontrent très clairement les nombres ci-joints : Azote nitrique par mètre cube d'eau de drainage. 1890. 1891. Terre de Wardrecques ( l'as-de-Calais) i i6s'' SSs-- Terre de Blaringhem (Nord) loSs'' SgS'' M Enfin, l'an dernier, j'ai fait remplir de terres les cases de végétation nouvellement construites, dont j'ai déjà eu l'honneur d'entretenir l'Aca- démie; j'ai obtenu i58^'' d'azote nitrique par mètre cube d'eau de drainage écoulée d'une terre sans végétation, c'est-à-dire encore infiniment plus que ce que donnent les eaux écoulées des terres en place. » C'est seulement quand tous ces faits s'ajoutèrent les uns aux autres que je me souvins d'une page excellente écrite, il y a déjà plusieurs années, par notre confrère, M. Schlœsing, sur l'influence qu'exerce la trituration du sol sur la dissémination des ferments et, par suite, sur l'activité de leur travail. J'avais essayé de répéter l'expérience de M. Schlœsing et je n'y avais que médiocrement réussi ; c'est que, en effet, les terres sur lesquelles j'avais agi étaient au laboratoire depuis quelque temps; elles avaient été tamisées, remuées de telle sorte qu'une nouvelle trituration n'avait plus grande action. Il me parut que, si les terres envoyées à Grignon, de Seine- et-Marne, du Puy-de-Dôme, du Nord et du Pas-de-Calais avaient nitrifié avec une extrême énergie, c'est que, pour prélever les échantillons, les ( IOf)''l ) ensacher, puis les mettre en expériences, on les avait remués, triturés, qu'on y avait très bien disséminé les ferments, suivant l'expression de M. Schlœsing. )) Pour vérifier cette manière de voir, je fis choix de six vases de terre, en expériences à Grignon depuis deux ans et qui, depuis cette époque, étaient restés en place : trois vases restèrent intacts, trois autres, renfer- mant les mêmes terres que les précédents, furent transportés dans le bâti- ment de la station, et les 5o''e de terre qu'ils renfermaient furent étalés sur un carrelage bien nettoyé, où l'on ne fait aucune manipulation d'en- grais ; la terre resta exposée à l'air six semaines, du i^"' novembre au i5 dé- cembre, et de temps à autre elle fut remuée avec un râteau; les terres furent alors ramenées au laboratoire et de nouveau exposées en plein air. A ce moment, on préleva des échantillons sur les terres remuées et sur celles qui étaient restées en place, on chercha l'azote nitrique dans loo^' de chacune d'elles. Azote nitrique extrait de looS'' de diverses terres {en milligrammes). Terre de Grignon Terre de jMarmilliat Terre de Palbost (Seine-et-Oise) (Puy-de-Dôme) (Puy-de-Dome) non non non remuée. remuée. remuée. remuée. remuée. remuée. N° 1 2 44 2 5i 3 71 N°2 3 39 2 46 2 5; » Au mois de février, et au commencement de mars, ces terres, remises en place, donnèrent des eaux de drainage, elles accusèrent en moyenne par mètre cube : Azote nitrique contenu dans i""^ d'eau de drainage. Terres non remuées i85'',8 Terres remuées 1 34oS'', o » L'acide azotique était combiné pour la plus grande partie à la chaux, pour une part beaucoup plus faible avec de la magnésie et pour une quan- tité encore moindre à de la potasse. » Les nombres précédents paraissent excessifs, Boussingault cependant à diverses reprises en a obtenu de semblables; toutefois, avant d'exposer ces résultats devant l'Académie, j'ai jugé utile de répéter encoi-e ces expé- riences, afin de savoir si toujours, à toutes les époques de l'année, la tritu- ( logs ) ration déterminait une nitrification aussi énergique que celle que je venais d'observer. » Des échantillons furent pris dans le jardin de mon laboratoire du Muséum, d'autres dans différents vases en expériences à Grignon; ces terres étaient durcies par la gelée et il fallut attendre quelques jours pour qu'il devînt possible de les pulvériser et de les triturer convenablement. Ces terres, maintenues en expériences pendant deux mois, soit à la tempé- rature ordinaire, soit même à l'étuve, n'ont donné que de faibles quantités d'azote nitrique; la nitrification y a fait des progrès constants mais très lents : de 2™sf extraits de loo^' de terre au début on est péniblement monté » On reprit de nouveaux échantillons au mois de mars, notamment sur les terres semblables à celles qui au mois de novembre avaient nitrifié si énergiquement; malgré de nombreuses triturations la nitrification y fut irrégulière, elle resta à 8™sr pour loo^"' de terre pour les terres de Seine- et-Marne et de Seine-et-Oise, et s'éleva à io"si- et iS""^" pour les terres du Puy-de-Dôme maintenues à la température ordinaire; à l'étuve à So", tous les chiffres furent plus élevés, et atteignirent de 2o"sr à 24™^'' pour loo^^ de terre. » Ainsi, tandis que des terres mises en expériences en novembre, aban- données dans une pièce froide ont, après avoir été triturées avec soin, nitrifié avec une extrême énergie, de nouveaux échantillons des mêmes terres, pris en janvier et en mars, maintenus humides et à une température très favorable, n'ont habituellement donné que des quantités de nitrates médiocres et, au maximum, à peine moitié de celles qu'on avait recueil- lies des terres triturées en novembre. » Visiblement, à toutes les époques, l'activité des ferments nitriques n'est pas la même; mais, sans insister sur ce point qui ne sera éclairci qu'à la suite de nouvelles recherches, j'arrive aux applications agricoles qu'on peut déduire des faits exposés dans celte Note. » Comment passer des nombres obtenus au laboratoire sur iooS''de terre à ce qui se produira dans le sol de i*"*, à la suite des travaux qui ont pour but de l'ameublir. Si énergiques que soient nos moyens d'action, ils ne nous permettent pas de triturer, d'émietter le sol jusqu'à la profondeur de o", 35, sur laquelle portent nos calculs quand nous admettons pour le poids de la terre de i*"* : 4000 tonnes ; en revanche, nous pouvons supposer que l'ameublissement du sol atteindra le quart de la profondeur précé- dente, c'est-à-dire o", 09; le poids de la terre de i""* sera ainsi de 1000 tonnes C. R.,1893, I" Semestre. (T. CXVI. N» 20.) f42 ( 1096 ) et, pour passer des nombres obtenus sur loo^'^ de terre à ceux que fournira i*"^, il faudra multiplier par 10 millions. » En appliquant ce mode de calcul, on trouverait que les terres mises en expériences en novembre dernier donneraient de 44o''^ à 7io''e d'azote nitrique à l'hectare ; si une semblable nitrification s'établissait dans une terre, elle serait ruineuse, aucune culture n'est capable d'absorber de pareilles quantités d'azote nitrique. Ce qui nous est nécessaire, ainsi que nous l'avons dit déjà, c'est environ 100''^ ou i2o''s d'azote nitrique au prin- temps; cette condition est remplie quand un lot de terre de loo^' donne de 10"""^ à i2™™s d'azote nitrique; or, si les terres mises en expériences en mars, après avoir été triturées, n'ont pas donné les chiffres excessifs de novembre, elles fournissent en moyenne ces 10""^ et les progrès des terres restées en retard jusqu'à présent indiquent que bientôt cette quantité sera dépassée comme elle l'est déjà dans quelques échantillons. » La trituration du sol est donc, comme l'a indiqué M. Schlœsing, un puissant moyen d'activer la nitrification, et il convient d'examiner à ce point de vue les travaux qu'exécute le cultivateur. » En octobre ou en novembre, on donne les grands labours ; le sol ou- vert par la charrue recueille, absorbe, emmagasine les eaux d'hiver, qui glisseraient sans pénétrer sur une terre durcie par le soleil et damée par la pluie ; la charrue exécute très bien ce premier travail, elle se borne à retourner la motte qu'elle soulève sans la briser, toutes les mo- lécules se déplacent parallèlement les unes aux autres, il n'y a pas de trituration, et il ne faut pas qu'il y en ail, si la terre doit rester découverte pendant tout l'hiver, car la trituration déterminerait une nitrification active absolument préjudiciable; les nitrates formés seraient dissous, entraînés, perdus. » Aussitôt qu'approche l'époque des semailles, il faut, au contraire, que cette trituration soit aussi complète que possible; c'est le moment de faire entrer en jeu les herses, les rouleaux, les scarificateurs, et, quand les plantes sont levées, il faut encore, par des binages répétés, émietter le sol, le pulvériser, le triturer avec d'autant plus de soins qu'on cultive une plante plus exigeante; on a remarqué que le poids des betteraves obtenues est en raison du nombre de binages exécutés. » Je crois que si ces façons sont multipliées, que si l'on emploie des in- struments mieux appropriés à cette fonction de trituration que ceux que nous employons d'ordinaire, on pourra provoquer dans les sols en place une nitrification analogue à celle que nous obtenons au laboratoire, et ( I097 ) obtenir de pleines récoltes sans s'astreindre à acquérir du nitrate de soude. » Des expériences, disposées en vue de montrer l'influence qu'exerce le travail du sol sur l'activité de la nitrification, sont en cours d'exécu- tion, et, après la récolte, je rendrai compte à l'Académie des résultats obtenus. » CHIRURGIE. — Du réveil de certaines affections latentes (^étiologie et pathogénie) ('), par M. Verneuil. « De temps immémorial on a noté la réapparition d'accidents divers dans le foyer d'anciennes blessures complètement guéries en apparence depuis plus ou moins longtemps. Notamment, à la suite des fractures par armes à feu, qui, en général, suppurent longtemps, il est commun d'ob- server des douleurs modérées et passagères parfois, mais parfois aussi fort intenses avec périostite, ostéite, formation d'abcès, ouverture ou réou- verture de fistules, issue de séquestres et d'autres corps étrangers et na- turellement symptômes généraux correspondants. » Ces accidents peuvent se montrer des mois, des années, des lustres même après la blessure, à des époques indéterminées, séparées par des trêves pendant lesquelles le membre fracturé, s'il est exempt de déforma- tion, de raideur ou d'atrophie, fonctionne quasi normalement. » Tout ceci est absolument classique. » En revanche, on connaît beaucoup moins les causes et le mécanisme de ces réveils imprévus et décourageants qui ne permettent jamais de compter sur la guérison définitive et justifient trop bien une de mes maximes favorites : Restitutio ad integrum, post morbos, res rarissima. » Lorsqu'on se montre peu exigeant en étiologie, qu'après l'ouverture des abcès on trouve un séquestre ou autre corps étranger, et qu'on se rappelle enfin que fréquemment un certain nombre de microbes pyogènes restent emprisonnés dans des foyers purulents clos après avoir communi- qué longtemps avec l'extérieur, on croit ces conditions suffisantes pour expliquer comment, suivant une locution vulgaire mais bonne à conserver, les foyers pathologiques éteints se réchauffent et se rallument. )> D'autre part, si l'on considère que les corps étrangers et dépôts micro- ') Pour désigner les faits que je vais exposer, je préfère le terme de réi'eil à ceux de rechute, récidive, recrudescence, qui n'ont pas exactement la même signification. ( Ï098 ) biens latents peuvent être tolérés un temps infini sans provoquer la moindre réaction locale et sans donner signe d'existence, on en conclura que leur rôle, s'il n'est pas entièrement nul, exige au moins pour s'exercer le concours d'autres agents pathogènes plus actifs. » Or, parmi ceux-ci, il en est deux principaux dont la fâcheuse effica- cité n'est pas douteuse, savoir : i" une nouvelle violence extérieure por- tant sur le lieu de l'ancienne blessure ; 2" une maladie infectieuse : pyrexie, toxémie, microbiose aigûe etc., contractée par hasard. » Le mécanisme du réveil, quoique très différent dans les deux cas, est facile à saisir. )> Le nouveau trauma, qui eût été apte à engendrer de toutes pièces et dans des tissus sains un trav,ail inflammatoire, a fortiori, agira de même et plus aisément encore sur un point où les matériaux phlogogènes et pyogènes sont pour ainsi dire en réserve et tout prêts à réaliser l'auto-inoculation traumatique, surtout s'il existe un séquestre capable de blesser la paroi de la cavité pathologique qui le renferme. » De son côté, l'infection, d'où qu'elle parte, implique l'existence dans le sang de principes toxiques, lesquels inoculent, parendosmose cette fois, l'ancien foyer traumatique prédisposé à les recevoir à titre de Locus minons resislentiœ et en raison de son état anatomique spécial. M M'étant imposé comme règle de ne jamais éditer une proposition de pathologie générale si claire et si bien fondée qu'elle paraisse, sans l'ap- puyer sur des faits irrécusables, ne pouvant cependant citer tous ceux que j'ai réunis, je me bornerai à rapporter ici un cas type d'autant plus pro- bant que, des trois réveils dont le blessé a souffert dans l'espace de qua- torze ans (1879-1893), les deux premiers ont eu pour cause évidente une violence extérieure, et le dernier une attaque de la maladie régnante, de cette sotte grippe qui n'a pas sa pareille pour rappeler tous les états mor- bides antérieurs plus ou moins oubliés. » Voici le fait sommairement rapporté. a Observation. — M. N..., percepteur en province, 44 ans, taille moyenne, bonne conslitulion, atteint seulement de manifestations arthritiques, reçoit en 1870, à la ba- taille du Mans, une balle qui fracture le fémur gauche un peu au-dessus de la partie moyenne. Refus absolu d'amputation, traitement par la conservation qui réussit, mais avec suppuration interminable, recrudescences inflammatoires réitérées, issue de nombreuses esquilles, etc. En jS^S seulement, les plaies sont cicatrisées. Une saison à Barèges accélère la restauration fonctionnelle qui s'achève, et grâce à laquelle, malgré un cal un peu difforme, M. N. en 1879 marchait, chassait et se livrait surtout à l'équitation, son exercice de prédilection. ( 1099 ) » Survint alors une cliule de cheval, la cuisse blessée porte violemment sur le sol, d'où le premier réveil; douleur vive, inflammation intense, abcès chaud ouvert au bistouri, issue d'esquilles. La guérison ne demande pas moins de deux mois. » Eu juillet i885, second réveil, à la suite d'une course très prolongée sur un cheval difficile et à réactions dures; la cuisse blessée fut longuement et fortement froissée. M. N..., harassé, se couche en rentrant, le lendemain, quoique fort mal à l'aise, il fait une longue course en voiture ; puis, accablé de chaleur et malgré les recommandations de son médecin qui l'accompagnait, boit deux ou trois verres de bière très froide. Le soir même, fièvre, frissons, toux, fatiguante répondant dans la blessure, souffrances croissantes, inflammation vive, gonflement diffus, formation d'un abcès ouvert à la partie antérieure de la cuisse, un peu au-dessus de la saillie du cal, issue d'un pus extrêmement fétide, sans extraction ni élimination de séquestre. Drainage, désinfec- tion. La durée de la crise dépasse deux mois. » Retour tous les deux ans à Barèges, toujours avec avantage. Santé excellente et très bon usage du membre à la fin der 1892. L'hiver dernier, un peu de surmenage et l'exposition prolongée un jour de chasse à un vent froid et vif n'ont pour conséquences qu'un lumbago et une névralgie faciale dont font justice le salicylate de soude et l'anti- pyrine. Au changement de temps, petites crises et douleurs à la cuisse durant à peine quelques heures. » Le 22 avril dernier, par un très beau temps, M. N..., en fort bon état, se rend pour affaire dans une localité où régnait la grippe, y séjourne très peu de temps et ne s'y fatigue nullement; néanmoins, il est pris dès le soir de malaise qui augmente le len- demain et enfin d'une attaque intense de grippe qui revêt au début la forme thora- cique puis bientôt la forme gastrique avec nausées, soif inextinguible, anorexie absolue, congestion hépatique, ictère léger mais bien caractérisé, urines à dépôt rosacique très abondant avec la matière colorante de la bile. » Quarante-huit heures à peine après le début des accidents, la toux, cette fois en- core, retentit douloureusement dans le foyer de la fracture, l'inflammation violente réapparaît avec élévation de la température qui, au sixième jour, atteint 39" le soir. » C'est alors que je vois le malade pour la première fois, avec M. le D"' Lecler, de Rouillac, de qui je tiens tous les détails qui précèdent et qui soigne M. N... depuis plus de douze ans. Nous diagnostiquons sans peine la formation d'un abcès, dont nous ne pouvons toutefois pas déterminer le siège exact en raison de sa profondeur. » Seulement le 3 mai, guidés par la douleur, un certain empâtement et un peu d'œdème circonscrit, nous allons chercher, à 5""™ de profondeur, à la partie postéro- externe de la cuisse, derrière le cal de la fracture, un abcès renfermant un verre d'un pus infect ('). » Soupçonnant l'existence d'une esquille, j'explore très attentivement le foyer avec l'index de la main gauche et reconnais, en effet, un fragment osseux, évidemment détaché depuis 1870 et atteignant à peine les dimensions de la moitié de l'ongle du doigt auriculaire. (') Voir, pour la pathogénie des Abcès fétides des membres, Nepveu, Premier Congrès français de Chirurgie^p. q6; i885. ( IIOO ) » Drainage, désinfection, pansement à l'iodoforme; amélioration prompte mais longueur du travail de réparation, due à la grippe, qui suit son cours; le i4 mars, toutefois, M. N... était en pleine convalescence. La guérison prochaine n'est pas douteuse, surtout si le foyer ne renferme plus de corps étranger. » Je crois inutile de commenter un fait si démonstratif, mais j'ajouterai quelques mots pour résumer cette Note. » A l'aide d'études poursuivies sans relâche depuis nombre d'années, je crois avoir établi que le traumatisme, considéré comme état général distinct, a le pouvoir d'exercer hors de son foyer initial, sur l'organisme entier et en particulier sur les sujets antérieurement malades, diverses actions extrinsèques dont j'ai donné la longue liste ('). » A l'aide de faits également nombreux plus ou moins comparables à celui qui précède, j'affirme que les maladies infectieuses peuvent agir exactement comme le traumatisme, c'est-à-dire éveiller, réveiller, mo- difier généralement en mal, quelquefois en bien, les propathies locales et générales. )) D'où cette conclusion un peu inattendue, sans doute, que le trauma- tisme et les maladies infectieuses qui semblent si distants dans le cadre nosologique, exercent cependant sur certains sujets, diversement tarés, une action pathogène fort analogue. » Une justification plus explicite de ce rapprochement ne serait certai- nement pas inopportune; je compte la présenter quelque jour. » CHIMIE AGRICOLE. — Résultats obtenus sur des mélanges de beurres et de matières grasses diverses, par l'emploi de la nouvelle méthode destinée à re- connaître la falsification des beurres; par M. Auguste Houzeau. « Malgré l'état encore incomplet de la méthode dont j'ai exposé les principales données à l'Académie, dans une de ses dernières séances, je n'ai pu me soustraire à l'obligation d'examiner, mais à titre de simple essai, une série d'échantillons de beurres plus ou moins mélangés de sub- stances grasses étrangères, que m'a remis la Société centrale d'Agricul- ture de la Seine-Inférieure, qui depuis longtemps se préoccupe des moyens de sauvegarder les intérêts de l'industrie beurrière de notre région. (•) Verneuil, Du traumatisme considéré comme agent morbifique {Revue de Chirurgie, 1881, p. 3). Aggravation des propathies par le traumatisme {Société de Chirurgie, i883, p. i5o). ( iioi ) » Voici quelles ont été les données expérimentales de mon examen et les déductions qui en ont été tirées : I. Première épreuve. — Prise du degré de trouble sur les échantillons filtrés et anhydres. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. egré de trouble 1 / Non dissous Non dissous [ Non dissous / Non dissous initial de l'échan- . ,,« ] entièrement. entièremeat. r>° 69°, 0 entièrement. 7>°.i 1 entièrement. tillon anhydre . . 1 ( Donc falsifié. Donc falsifié. Donc falsifié. ( Donc falsifié. )) Ainsi, dès la première épreuve, qui dure à peine vingt minutes, les échantillons 2, 3, 6 et 8 sont considérés comme sûrement falsifiés. » Les échantillons 1, 4, 5, 7, ayant des degrés de trouble normaux, c'est-à-dire compris entre Sg" et 72°, observés jusqu'à présent sur des beurres authentiques, peuvent être purs, comme ils peuvent être aussi falsifiés. » On les soumet à Y unification. II. Deuxième épreuve. — Prise du degré de trouble sur les beurres unifiés. 1. 4. 5. 7. Degré de ti-ouble du beurre de la première unification .. . 64°,5 63°, 3 6i°,2 65°, o Degré de trouble du beurre de la deuxième unification. . . 4^°i ' 4o°!9 4o°)5 'i^'iO » Le degré de trouble des beurres de la première unification est nor- mal, puisqu'il n'est pas inférieur à 6o°, et qu'on a vu (n° V de ma première Communication) que les beurres purs à haut degré de trouble initial (67° à 72°) devaient subir deux unifications. Mais les degrés de trouble des beurres de la deuxième unification sont caractéristiques. » Les échantillons 1 et 7 sont des beurres purs, puisqu'ils ont le degré de trouble normal (42°) des beurres purs unifiés (deuxième unification), ce que confirme le dosage des acides volatils. » Mais les échantillons 4 et 5 sont des beurres falsifiés, et comme leur degré de trouble est inférieur à 42°, nous en concluons qu'ils sont falsifiés avec une malièi'e grasse plus soluble que le beurre, c'est-à-dire avec de la végétaline. H D'autre part, nous savons (n° VII de ma première Communication) que 1° de trouble en moins correspond à environ 8 pour 100 de végétaline (') ; (') Ce facteur, comme celui de la margarine, n'est encore que provisoire. Proba- blement il doit varier selon le degré de trouble des beurres. ( I I02 ) d'où nous en inférons que l'échantillon 4 est un beurre additionné de 9 pour loo ( ' ) de végétaline et l'échantillon 5 de 12 pour 100 de la même matière étrangère. » m. Bien que les échantillons 2, 3, 6, 8 fussent déclarés de suite comme falsifiés, dès la première épreuve, il pouvait être utde de recon- naître avec quelle matière étrangère et dans quelle proportion. » Ils furent unifiés. Voici les résultats trouvés : 2* uniflcalion. 2. 3. 6. 8. Degré de trouble du beurre 44°>o 45°, 6 4o°>o » » Il suit de là que les échantillons 2 et 3, qui ont des degrés de trouble plus élevés que 42°, sont des beurres falsifiés avec une matière grasse étrangère, moins soluble que le beurre, probablement de la margarine, et dans la proportion de 12 pour 100 de margarine pour le n" 2 et de 23 pour 100 pour le n° 3. » L'échantillon n'' 6 nous présente un exemple fort intéressant; sonde- gré de trouble après l'unification est de 40°. c'est-à-dire inférieur à 42". C'est la preuve qu'il renferme une matière grasse étrangère plus soluble que le beurre, probablement de la végétaline. Mais comme, d'autre part, il n'a pu se dissoudre entièrement dans l'alcool, lors de la première épreuve, c'est l'indice qu'il renferme aussi de la margarine, dans une assez forte proportion, qui contrebalance bien au delà l'abaissement du degré de trouble produit par la végétaline. D'où cette conclusion forcée, que l'échantillon n° 6 est un beurre falsifié par un mélange de deux matières grasses (végétaline et margarine), dans lequel la moins soluble (marga- rine) l'emporte en proportions sur la plus soluble (végétaline). La pro- portion de ce mélange est d'environ 12 pour 100 » Quant à l'échantillon n° 8, qui, par sa belle couleur, ressemblait à s'y méprendre aux beurres recherchés dans notre région, il n'a pa$ été néces- saire de le soumettre à l'unification. La prise scindée (") du trouble nous a suffi pour constater qu'il n'était que de la margarine habilement colorée. Cette prise scindée nous a donné un degré de trouble de 69°, indiquant ainsi le peu de solubilité de la matière, alors que les beurres les moins so- lubles ne fournissent guère que 57". (') Par suite d'une erreur de calcul j'avais tout d'abord indiqué i5. (-) J'appelle ainsi la prise du degré de trouble faite avec un poids moitié moindre de beurre, en conservant toujours le même volume d'alcool. ( iio3 ) » D'autre part, M. Marais m'a remis deux échantillons de beurre A et B dont il connaissait la comjjosition. Voici les résultats trouvés par M. Spré- cher : De^Té de trouble des beurres uiiillc?. ■2" unification A. B. 43», o d'où l'on a conclu que ces beurres étaient falsifiés avec de la margarine, dans la proportion de 9 pour 100 pour A et de 6 pour 100 pour B (' ). » Résumé : Composition des beurres trou- vée par la mé- thode Composition des beurres remis par la Société centrale d'A- griculture et par M. Marais. 1. o_ 3. 4. 5. 6. Falsifié avec eav. iJ Vo 7. 8. Falsifié Falsifié Falsifié Falsifié d'ua mélange Pur avec env. ■2 % de avec env. 2 2 0/„ de avec env. 9 "'o de avec env. de de margarine et de végétaline Pur Margarine colorée. margarine margarine végétaline végétaline dans lequel la margarine domine Mis ,6 7, d'un mélange Pur Mis 10% de margarine Mis 20 % de margarine Mis 8 7„ de végétaline Mis 16% de végétaline de 3 parties de végétaline et de 6 parties de margarine Pur Margarine pure. A. B. Falsifié Falsifié avec env. avec env. 9 7o 6 7, de de margarine margarine Mis 7 V„ Mis 5 7, de de margarine margarine » On voit, par ce qui précède, que la nouvelle méthode est à la fois qua- litative et quantitative. » Sans attacher plus d'importance qu'il ne faut aux chiffres trouvés, cette méthode, qui n'est pas encore au point, n'a pas moins reconnu nettement et sans erreur : 1° les beurres purs; 2° les beurres simplement margarines à 5 pour loo; 3° les beurres additionnés seulement de végéta- line ; 4° les beurres additionnés tout à la fois de margarine et de végétaline. » En serait-il ainsi pour tous les beurres? L'expérience seule peut le prouver. » Mes recherches continuent également sur les beurres frais, les beurres rances et les beurres salés (^). » (') Les résultats ont été si nets dans lotis ces essais que je n'ai pas cru devoir re- courir au contrôle par le dosage des acides volatils, excepté pour les n°= 1 el7, et uni- quement comme surcroît de vérification. (2) J'ai déjà pu réduire considérablement le temps de V unification. G. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N° 20.) l43 ( iio4 ) IVOMINATIOIXS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée de présenter une liste de candidats à la place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de M. de CandoUe. Cette Commission doit comprendre trois Membres choisis dans les Sec- tions de Sciences mathématiques , et trois Membres choisis dans les Sections de Sciences physiques. Le Président de l'Académie en fait partie de droit. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Pour les Sections de Sciences malhématiques : MM. Bertrand, Fizeau, u'Abbadie. Pour les Sections de Sciences physiques : MM. Behtiielot, Daubrée, Blanchard. I/Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées déjuger les concours de iSgS. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Priœ Pourat. — MM. Bouchard, Brown-Séquard, Charcot, Guyon, (Uiauveau réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Verneuil et Ranvier. Prix Marlin-Damourette. — MM. Bouchard, Charcot, Brown-Séquard, Guyon, Marey réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Chauveau et Verneuil. Prix Gay. — MM. Faye, Mascart, Bouquet de la Grye, Grandidier, Cornu réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Tisserand et Janssen. Prix généraux {Médaille Arago). — Mi\L Bertrand, Hermite, Berthelot, Fizeau, Faye réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Pasteur et Daubrée. Prix Monlyon (Arts insalubres). — MM. Gautier, ïroost, Schutzen- berger, Schlœsing, Bouchard réunissent la majorité des suffrages. Les ( IIO'Ï ) Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Larrey et Brouardel. Prix Trémont. — MM. Bertrand, Lévy, Fizeau, Sarrau, Berthelot réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont ob- tenu le plus de voix sont MM. Deprez et Faye. MEMOIRES PRESENTES. M. Lœwy présente un Mémoire qui lui est adressé par M. Akin Karoly, membre de l'Académie de Buda-Pesth. Le Mémoire de M. Akin est renvoyé à une Commission composée de MM. Lœwy, Poincaré, Appell, Callandreau. M. Emile Largeavd adresse, de Santiago, un Mémoire u sur le vol du condor et la locomotion aérienne individuelle ». (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. Robert Zeiller adresse la description d'un aérostat dirigeable « le Condor ». (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPOIVD ANGE . ASTRONOMIE. — Sur les termes du second ordre provciiani de la combinaison de i aberration et de la réfraction. Note de M. Folie. « J'ai établi, dans une Note précédente (p. SSg), que, dans le calcul de l'aberration, c'est de la déclinaison apparente et non de la déclinaison vraie de l'étoile que l'on doit faire usage, et j'ai confirmé l'exactitude de cette correction aux formules de réduction usitées, par la comparaison des JK de la polaire o'oservées et calculées à Paris selon ces formules. » On a nié l'exactitude de cette correction. » En réfléchissant aux arguments qui m'ont été opposés, j'ai été amené à conclure que ce n'est pas seulement dans le calcul de l'aberration, mais ( iio6 ) dans celui même de la précession et de la niitation, qu'on doit faire usage de la déclinaison apparente, c'est-à-dire, pour les observations méridiennes, de la déclinaison vraie augmentée de la réfraction. » Ce n'est pas la position de l'étoile, en effet, que l'on observe, mais bien celle de son image ou celle de l'axe optique de la lunette. Cette posi- tion a pour déclinaison, non la déclinaison vraie de l'étoile, mais sa décli- naison apparente. » Qu'on se figure une atmosphère assez réfringente pour qu'une étoile située à plusieurs degrés au-dessous de l'horizon paraisse à plusieurs degrés au-dessus. » Si l'on introduisait la déclinaison vraie dans le calcul de la position observée, c'est évidemment la position d'un point invisible que l'on obtien- drait, et non celle de l'image visible. En convertissant 1'.-^ et la déclinai- son ainsi calculées en hauteur et en azimut, on obtiendrait du reste, tout naturellement, une hauteur négative. » Les observations réduites de Paris ne nous ont pas fourni les éléments nécessaires à la vérification de cette nouvelle correction. Il fallait trouver deux séries d'^îl et la polaire, à neuf ans de distance, aux époques où l'in- fluence du nœud est maxima. » La correction cherchée, si l'on se borne aux termes du nœud, comme on peut généralement le faire, est, en effet, pour la polaire A2:c=— y|.rsini"séc=S.8,98cos(g2 — i5°4o'), expression qui est un maximum en 1875 et en 1884. » En la calculant pour Washington, où la réfraction moyenne r est égale à 72" pour la polaire, on trojiive : En 1875 A^a^— o%37 En 1884 -l-o%4o » Or les 62 observations faites et réduites à Washington en 1875 ont donné Calcul — observation =— o,36, et les 58 observations faites en 1884 : Calcul — observation =-l- 0,4 1 5. » Cette concordance entre l'observation et le calcul ne laisse subsister ( i'07 ) aucun doute sur l'exactitude de celui-ci, et vient corroborer celui que no us avons confirmé récemment par les observations de Paris. » Voici le Tableau des résidus Calcul — observation déduits des Annales de V observatoire de Washington 1875. C-0. 1 1 janv. ... -h 1 ,88 i4 — o>39 l3 -h 1,12 1 8 févr -1-1,12 22 — o,86 o,97 2,76 o,9' 2, 12 22 26 8 mar 10 II 12 16 17 a3 25 27........ .5 avril. . . , 5 p. i. p. i. j ■ 7- 8. i3. /. 20. 20. i. 21. ('. 22. 28. 29. p. I. p. i. 3o 4 mai 6 7 1884. I"' févr 3 i5 21 22 mars . -t- 0,84 — 0,99 — 0,45 — 0,01 -)- o,o4 -H 0,72 — i>i9 — 0,93 — 1 ,3o — 1 ,35 — 1 ,61 -t- o,i4 -+- 0,72 — 0,49 + 0,17 -+- 0,10 — 0,25 — 2,02 -t- 1,10 -f- I ,02 -+- 0,52 — 1,36 — 1 ,5o c — o. H- o,36 -)- o,36 -t- 2,l3 -h I ,20 — »,09 p. i p. i 1875. i. 10 mai . . 10 II P- p. i. p. i. p. i. P 12. i3. j4. 16. '7- 18. •9- 21. 25. 26. 27. 28. 28. 3o. 3i. 3i. I" 4. juin P- P- P- P- i. II. /. i3. /. 16. 23. 25. i. 26. 27. i. 29. Moy. (62 obs.). 1884. 27 mars. . . . 29 3o 3i 4 avril.... C-0. — 1,08 — 3,34 — 3,64 — o,i4 — 1 ,02 — I ,23 4- 0,54 — 1,88 — 2,45 — 1,84 — 1,88 — 2,3o — 1,10 — 3,o4 — 3,02 -h 0,01 -l- 1,38 -t- o,63 4- 1,09 H- 1,12 — o, i5 -+- 0,01 — 0,20 — o, 16 + o,i4 H- 0,65 -t- 1,34 -t- o,3o -+- 1,09 -H o,38 — o,36 C-0. -1- o,36 -I- 0,35 -h o,38 4- 2,94 -I- 3,01 ( iio8 ) 1875. C-0. 5 avril .... H- 0,87 p. i. 5 M- 0,38 7 -t- 0,35 i5 +0,12 17 -H 1,47 i8 H- 0,34 25 - 1,68 96 ■ — 1 ,27 27 + 2,91 /?. /. 28 -1- 3,02 28 +0,36 29 -t- 0,34 3o +0,72 p. i. I" mai ... -+-0,73 I" 4- o,38 2 +0,37 II — 0,01 p. i. 12 — o,65 i4 + 0,75 /). /. i5 -f- 0,66 1875. C — 0. p. t. 16 mai H- 0,37 16 — 0,29 17 — 0,33 p. i. 20 . -t- 0,34 20 +0,78 /j. /'. 21 H- 0,82 p. i. 28 4-0,36 28 — 1.79 p. i. 29 — 1 ,82 p. i. 3i -1-0,35 p. i. 2 juin .... -1-0,34 p. i. 3 4-0,44 P- i- 4 4-0,89 P- i- 9 + 0.44 16 4- o, 12 P- i- 17 — 0-47 17 — 0,16 18 4- o,36 Moy. (48 obs.). 4- o,4i5 ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur l'obsen'alion de l'éclipsé totale de Soleil du 16 avril, faite à FounJiougue (^Sénégal). Note préliminaire de M. H. Des- LANDRES, présentée par M. Tissei'and. « Ayant été envoyé par le Bureau des Longitudes observer au Sénégal l'éclipsé totale de Soleil du 16 avril, j'ai l'honneur de présenter à l'Aca- démie, dans une Note succincte, les principaux résultats obtenus. » La mission s'est établie au même point que la mission anglaise, à Foundiougue, sur la rivière de Saloun, à SS""" de la côte. L'air y est sec et le ciel ordinairement beau. )) L'installation, commencée le 19 mars, n'a pu être terminée le jour de l'éclipsé qu'au prix de grandes fatigues, en raison de la chaleur excessive. L'observatoire comprenait la série ordinaire des appareils qui permettent de photographier la couronne et d'étudier son spectre. De plus, j'avais organisé avec un soin particulier les deux expériences suivantes : recon- naître la lumière de la couronne dans la région ultra-violette la plus ré- frangible non encore explorée; d'autre pari, mesurer la vitesse de rota- ( ' ' "'J ) lion ( ' ) de la couronne par la méthode du déplacement des raies de M. Fizeau. Pour chacune de ces deux expériences, deux spectroscopes de dispersion différente avaient été préparés. » Le jour de l'éclipsé, le ciel n'a pas été beau (-), il était couvert de faibles nuages blanchâtres, et la couronne a été vue comme à travers une gaze légère qui diminuait son intensité tout en augmentant l'éclat général du ciel. Les observations ont souffert de cet état peu favorable, mais les résultats sont encore satisfaisants. » On a obtenu vingt-deux photographies de la couronne avec des ob- jectifs, des plaques photographiques et des temps de pose différents. Quelques épreuves montrent des jets lumineux qui ont une longueur égale à deux fois le diamètre du Soleil. La forme générale de la couronne est la forme particulière aux époques de maximum des taches. » Les deux expériences spectrales ci-dessus mentionnées ont donné les résultats suivants : Pour chacune, le spectroscope de grande dispersion, exigeant beaucoup de lumière, a reçu une impression insuffisante ou nulle. Le spectroscope de dispersion moindre a fourni une bonne épreuve. » Dans la région ultra-violette, le spectre de la couronne a pu être pho- tographié jusqu'à la limite du spectre solaire ordinaire, et quinze raies nouvelles au moins de la couronne et de la chromosphère ont été décou- vertes. M Dans l'expérience de la rotation de la couronne, l'épreuve obtenue montre juxtaposés les spectres de deux points opposés de la couronne, situés dans le plan équatorial de l'astre, à une distance du disque égale aux deux tiers de son diamètre. Or les spectres ont un léger déplacement, qui, mesuré sur les lieux avec un petit micromètre, correspond à une différence de vitesse de 5""", à 7'"", 5. La conclusion à tirer de cette expérience est que la couronne suit à peu près le disque dans son mouvement. (') Les météores très nombreux et très rapides qui traversent la couronne peuvent l'aire supposer qu'elle a une rotation autre que la rotation du disque, déjà elle-même anormale. (*) Au dire des gens du pays, c'était un ciel de la période d'hivernage qui ne com- mence habituellement qu'au mois de juin; d'ailleurs, le 24 avril un tornado s'est abattu sur Foundiougue, fait exceptionnel. Au Sénégal comme en France, l'état mé- téorologique était en avance de un à deux mois. ( iiio ) » Les deux expériences précédentes sont nouvelles et n'avaient point été abordées aux éclipses précédentes. » D'autre part, toutes les épreuves spectrales obtenues, et, en particulier, l'épreuve de la rotation de la couronne faite avec une dispersion déjà grande, notablement supérieure à la dispersion habituellement employée dans les éclipses, ne montrent aucune raie noire du spectre solaire ordi- naire. La lumière de la couronne était formée simplement de raies bril- lantes et d'un spectre continu intense. » Les observations ont été faites avec le concours de deux jeunes assis- tants : MM. Millochau et Mitlau, avec le concours de M. Coculesco, astro- nome roumain, détaché à la mission, qui s'est chargé d'observer les contacts et d'indiquer le commencement de la totalité. » ASTRONOMIE. — L' éclipse de Soleil du i6 avril i8g3, à l'observatoire du Vatican. Note du P. F. Dexza, présentée par M. Tisserand. « L'éclipsé du 1 6 avril dernier, partiellement visible à Rome, fut ob- servée au Vatican dans de bonnes conditions atmosphériques. Différents observateurs marquèrent les instants des deux contacts et celui de la phase principale. )) On prit dix photographies du phénomène pendant la durée de l'é- clipse; mais elles ne furent point faites à l'observatoire même, où l'on attend sous peu le grand équatorial pour les observations solaires, en tout semblable à celui de l'observatoire que dirige à Meudon l'illustre M. Janssen. » Ces photographies furent prises chez l'Assistant pour la photographie, M. l'Ing"' Fi'édéric Mannucci, avec la lunette employée provisoirement pour les observations solaires. » A cet effet, on a adopté pour le moment un petit télescope de Lere- bours et Secrétan d'une ouverture de o", £ i5, auquel on a appliqué une chambre photographique. » L'obturateur à fente, construit sur le modèle de celui inventé par M. Janssen, peut donner la rapidité de -^^^ de seconde. » On s'est servi de plaques pour positifs, préparées par la maison Thomas de Londres. La finesse de la couche sensible permet, quand l'air est pur, d'obtenir des agrandissements de 20 à 24 diamètres, laissant voir en partie la granulation de la surface du Soleil. ( M.r ) » Pendant la pose des quatre premières photographies, l'air était très agité; pour les quatre autres il fut assez calme; mais, pour les deux der- nières, l'air se couvrit d'un brouillard épais, ainsi que le montrent les clichés. Pour ces deux dernières photographies, on employa des plaques Lumière, vu que les plaques Thomas n'auraient point donné une image distincte, bien que l'on ait diminué la rapidité de l'obturateur, et aug- menté la largeur de la fente. ', » Nous présentons à l'Académie les dix photographies, exécutées aux instants suivants : h m s Photographie I , 4- '9- 8 Il 4.. 9-44 » III 4-22.35 » IV 1 4.36.34 » V 4.5o. 8 » VI 5 . 2 . 1 3 » VII 5. 3.34 » VIII I 5 . 2.5 . 29 ., IX \ 5.39.48 >i X 1 5 . 4o . 29 » Afin d'avoir le temps exact, pendant lés deux jours qui précédèrent l'éclipsé, on eut soin de .surveiller téléphoniquement la marche du chro- nomètre, qui fut trouvée conforme à celle (les chronomètres de l'obser- vatoire jusqu'à une demi-heure avant récli|3se. Les temps ont été aussi corrigés pour la différence de longitude enti'e l'observatoire et le lieu de l'observation. » Les deux premières photographies ne montrent encore aucune trace du disque lunaire, parce qu'elles furent prises un peu avant le commen- cement de l'éclipsé, afin de prévenir le cas où elle aurait commencé avant l'heure indiquée, qui, en effet, ainsi qu'il recuite de la moyenne des deux groupes d'observations directes, fut exactement à 4''^o™49^.o. » La photographie IH, prise à un intervalle un peu long à cause de l'échange des clichés, montre déjà l'ombre du disque lunaire. Les deuK suivantes (IV et V) ont été prises pour sui^'k■e la marche du phénomène et les deux autres (VI et VII) pour observer d'une manière spéciale le maximum de la phase. » Le diamètre du disque solaire sur les clichés est de o"',o64. De la photographie VI, il résulte que la partie éclipsée du disque solaire est de 245 millièmes, tandis que, dans la VII, elle est de 247 millièmes; ce qui C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N° 30.) l44 ( I'I2 ) approche sensiblement du maximum trouvé par l'observation directe, qui a été de o.aS. » Dans la photographie VIII on remarque l'éclipsé en décroissance, et, dans les deux dernières, on en voit la fin, qui, d'après les observations directes de trois groupes d'observateurs, a été à 5''4o"28*9"', coïncidant exactement, à i'" près, avec l'instant de la dernière photographie où l'on remarque l'extrême bord du Soleil très légèrement entamé. On peut donc affirmer que cette dernière photographie fut prise un instant avant le dernier contact. » On remarquait sur le Soleil six groupes de taches et quelques petits points isolés. Le groupe le plus voisin du centre du Soleil était formé d'un gros noyau avec une belle pénombre, et l'autre vers le bord ouest pré- sentait deux petits noyaux au milieu de nombreuses facules. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe de systèmes d'équations diffé- rentielles ordinaires. Note de M. Vessiot, présentée par M. Picard. « I. Dans une Note récente, M. Guldberg a donné quelques résultats sur les systèmes d'équations différentielles ordinaires qui possèdent des systèmes fondamentaux d'intégrales. M. Guldberg part de cette remarque que l'intégrale générale d'un tel système est définie par les équations d'un groupe : (i) .r,=/,(c,, ..., c„;a a,), (i=i,i ,n), où les variables c sont remplacées par les constantes d'intégration, et les paramétres a par des fonctions de la variable indépendante t. Cette même remarque, généralisation immédiate de celle qui m'avait servi dans le cas d'une équation, conduit à la forme générale des systèmes d'équations à systèmes fondamentaux. Les équations fondamentales de la théorie des groupes donnent, en effet, r 1 = 1 d'où, en posant r ( >'i3 ) OU conclut pour les équations du système considéré i = i les r transformations infinitésimales ^j/=^^^Ji('^ '"^'«^è , (y=r,2, ...,'a7), '■=' ' 1 définissant un groupe G à r paramètres. De plus, dans le cas présent, G est p fois transitif. )) II. Abandonnant cette dernière condition, nous avons, dans les systèmes de la forme (3) une classe très étepdue de systèmes d'équations différentielles, comprenant naturellement ' l'équation de Hiccati et les systèmes d'équations linéaires. On peut dire de quelle manière les con- stantes arbitraires figurent dans l'intégrale générale d'un tel système. Sup- posons, en effet, que les équations (i) sont les équations du groupe G, et employons la méthode de la variation des constantes, en remplaçant les A'ariables c par des constantes arbitraires, etten cherchant à déterminer les paramètres a en fonction de t. En reprenant les calculs précédents, on voit qu'il suffira d'avoir une solution particulière des équations (2) et de la porter dans les équations (i) pour avoir l'intégrale générale du sys- tème (3). / )) Dans le cas particulier où G est p fois transitif, on peut montrer de plus que les a s'expriment en fonction des np intégrales de p solutions par- ticulières quelconques, c'est-à-dire que le système (3) a effectivement des systèmes fondamentaux d'intégrales. La recherche des systèmes d'équa- tions à systèmes fondamentaux est donc ider|tique à la détermination d'une classe de groupes de transformations. » III. Revenons au cas général où le groupe G est quelconque. Le sys- tème (3) est équivalent à l'équation unique M Les équations de cette forme ont été étudiées par M. Sophus Lie, et c'est cà l'intégration de telles équations que l'illustre savant ramène l'inté- gration des systèmes complets qui admettent des groupes de transforma- tions connus. A leur égard, je ferai seulement, dans cette Note, la remarque ( '114 ) suivante : si l'on connaît les équations (() du groupe G, l'intégration du système (3) se ramène à celle du système (2), qui s'écrit dai; (5) -^ = 2*>*(^ «,)0,(O. et pst équivalent à l'équation ; = i où A,/, ..., Ar/ sont les transformations infinitésimales du groupe des paramètres de G. Cela résulte de ce qui précède. On est donc ramené à (les équations de même forme. Mais il arrivera souvent que l'on pourra s'arranger de manière que les équations (5) soient linéaires. Et, d'autre part, l'équation (G) admettant évidemment le second groupe des para- mètres, qui est réciproque du premier, on pourra lui appliquer la mé- thode de M. ]jie, et on sera ramené en définitive au seul cas où le groupe G est simple. On voit enfin par là comment le problème de l'intégration des équations telles que (4) est lié à la structure du groupe G (' ). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la généralisation des fondions analytiques. Note de M. G. Scheffers, présentée par M. Picard. « Dans deux Notes (^Comptes rendus, t. CXII, p. 1399-1403, 1891 et t. CXIV, p. 805-807, ^^9^)» ^* Picard généralise les équations aux déri- vées partielles fondamentales dans la théorie des fonctions analytiques u + iv d'une variable x ■+- iy. Il résout le problème qui consiste à établir un système quelconque d'équations aux dérivées partielles jouissant des mêmes propriétés caractéristiques, et arrive à la détermination d'une classe très étendue de groupes infinis de transformations, suivant la ter- minologie de M. Lie. J'ai essayé de trouver une généralisation des fon- dements de la théorie des fonctions, en partant d'un système de nombres complexes. On arrive ainsi à une classe de groupes infinis. Du reste, ces groupes sont contenus parmi ceux trouvés par M. Picard. (') Les notations employées sont celles de M. Lie (7"/?. der Transformations Gruppen). ( 'iiS ) » Prenons comme point de départ un système général de nombres com- plexes, composé par «unités irréductibles c,, ...,e„, de sorte que le nombre général x du système ait la forme x^e^+.. .-+- x,^e,„ x, x„ représen- tant des nombres complexes ordinaires. Nous ne supposons, quant à la multiplication dans notre système, que la loi distributive (a -+- b){c + rf) = ac + hc + ad -+- bd. » Alors chaque produit est iléfini, dès que les produits des unités sont donnés, eie.k = i,y/A.e, {i, /: = i, 2, . . ., n), Ip'S YMi désignant des nombres complexes ordinaires. Nous supposerons, en outre, que l'inversion de la multiplication, la division, soit en général possible. Mais nous ne supposerons point du i tout la loi commutative et la loi associative de la multiplication. » Or, siy, , ...,y„ représentent « fonctions continues de a;,, ...,x,^, nous considérons le nombre du système /:=/", e, —., . + /"„£„, qui varie avec a; = a-, e, +. . .+ x,,e,^. Nous nous posons la question de voir si celte fonc- tion / de X a une dérivée indépendante de dx^ . . .dx,^. Au surplus, cette dérivée ne doit pas être un nombre particulier du système. Comme la division est à double entente, parce que le système n'est pas nécessaire- ment commutatif, le quotient des deux nombres df — irt ^ dxt,ei, dx - i, dx^Ci aura deux valeurs /' et '/qui suffisent aux équations df=fdx, df=dx.'f; il n'y a rien à changer. » Si nous posons encore dx=jdt, dt signifiant un nombre infinitési- mal, y sera un nombre quelconque, et nous aurons /'j = j.'/. De là df résulte que la fraction -j- peut avoir des valeurs /' et '/indépendantes de dx^ . . . dx/,, seulement dans le cas où l'on peut adjoindre à chaque nombre u un nombre c, de telle manière que l'on ait, (pour chaque nombre y du système, uy = yv. » On peut démontrer que cette condition est aussi suffisante pour ( II1<^ ) l'existence de telles fonctions y". Nous appelons chaque fonction f, pour laquelle -^ est indépendant de dx^...dx^, une fonction analytique de a-' , e , -I- . . . + a',j e„ . » Maintenant supposons, en outre, que le système contient le module e, c'est-à-dire un nombre e = e,e, +. . .+ £„e„, de telle manière que l'on ait toujours XI = iX = X. Or, si nous posons }' = a, la formule uy = yv donne d'abord u=^v et, par conséquent, uy = y a. Donc : w Le système doit être commutatij, et l'on a » Dans un tel système, les conditions pour une fonction analytique / sont celles-ci : (') Ê = ^'^^ ^ '^ ^'"^ ^'^' '^" = I ' 2, • • , «), et les composantes y,, . . ., f]^ de la dérivée f sont données par les for- mules » Il n'est pas difficile de démontrer que la dérivée est aussi une fonc- tion analytique, c'est-à-dire qu'elle satisfait aux équations analogues à l'é- quation (i), (i') 'é'k^'^'J^j'j'^"" {s,k=ï,i, ...,n). » Mais ce résultat ne peut pas être renversé. Si nous avons une fonction/', qui remplit les conditions (i'), la fonctiony, définie par (2), n'est pas, en général, une fonction analytique. On peut d'abord trouver des conditions pour cela, par l'exemple /'= a;. a;, qui est une fonction analytique. On trouve ainsi les conditions qui disent que la multiplication obéit à la loi associative (ab)c = a(bc). » En outre, il est facile de montrer que les conditions (3) sont aussi suffisantes pour que les équations (i) résultent des équations (i'). Ap- ( i"7 ) pelons alors la fonction / {'intégrale de la fonction/', nous avons le théo- rème : » Dans un système distributif avec un module, il n'existe de fonctions analytiques et d'intégrales analytiques que dans le cas où le système est aussi commutatif et associatif. » On ne peut donc généraliser complètement les bases de la théorie des fonctions analytiques que pour les systèmes qui remplissent toutes Ifes trois lois de la multiplication. Mais, dans un tel système, il y a toujours un nombre infini de fonctions analytiques. » Je me propose de revenir au même problème, en considérant des groupes joints à un système de nombres. » MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur les cas d'intégrabilité du mouvement d'un point dans un plan. Note de M. Elliot, présentée par M. Darboux. (( I. Lorsqu'un mobile est sollicité par des forces résultant d'un poten- tiel, la condition pour que le problème admette une intégrale du second degré se traduit par une équation aux dérivées partielles du second ordre que doit vérifier la fonction des forces. Cette équation, que M. Bertrand a rencontrée sans en donner l'intégrale ('), admet pour intégrale générale les expressions trouvées par Jjiouville (^). Ce résultat s'établit aisément en formant l'expression générale des éléments linéaires susceptibles d'être ramenés à la forme de Liouville, ou, ce qui revient au même, en cherchant les fonctions U pour lesquelles l'équation aux dérivées partielles (1) p^ + q^- = \J, peut être ramenée, après un changement coi|venable de variables, à la forme (2) p] + q] = ^{x,) + W(y,), où 4» et *F désignent deux fonctions arbitraires. » Soit (3) x, = k{x,y), y^ = -^{x,y) (') Journal de Mathématiques. 9.' série, t. II, p. ii3. (') Ibid., i" série, t. XI. ( '118 ) le changement de variables qui permet de passer de l'équation (2) à l'équa- tion (i). Il faut d'abord que A et B satisfassent aux conditions de la repré- sentation conforme .^s dA dB àA__dB ^^ d.r Oy' dy dv' et l'expression générale de la fonction U est (5) U = (^^^^^)[(A)-^W(B)]. » On obtiendra une équation aux dérivées partielles dont (5) est l'in- tégrale générale, en exprimant que l'équation (i) admet une intégrale du second degré que nous prendrons sous la forme (cLp -\- ^qY 4- 2y = const., a, p, y étant des fonctions de x et j. On trouvera sans difficulté, d'abord que oc et p doivent satisfaire aux conditions de la représentation conforme, ensuite que la fonction U doit satisfaire à l'équation j ^dx' ôy"- 1 ^^ ^d-rdy ^ ^ \ 3 f)(p-^— g-^) ^ 3 ()(p^— g-) dU d'(P^— g^) „ _ ' 3 dy dx a d.v dy dx dy y> Les fonctions A et B qui définissent le changement de variables sont déterminées par les quadratures dA a dA p dy ~- a"-4-p^' dB -(3 dx ~ -j} + p ' dB a dx ^ a- -i- (3^ ' dy ~ g^+;i^ (7) » II. Si l'on veut que ces résultats s'appliquent à un problème de Méca- nique, il faut que U soit susceptible d'une constante additive, et, par suite, que — ^'— -j — ~ = o. Cette condition et celles de la représentation con- formes déterminent 00 et p par les deux relations (8) p- — ■y.- = a{y- — x-)-^ib^y — ihx-\-c, 1^'^^ axy -{-h^.v +hy -\-c^, où a, b, 6,, c, c^ sont des constantes. » Supposons d'abord a ^ o; on pourra le faire égal à l'unité. Un trans- port d'axes permet de supposer nulles les constantes b et b,. Les équa- tions (7) montrent que si l'on pose /^(s) = a -H ^i, A et B seront la partie "^ > et les relations (8) ( ï"9 ) donnent /'(:■) = z'^ -h ii'^i — c. Si l'on foit lonrner maintenant les axes d'un angle w, la Aariable z se reproduit multipliée par e"", et l'on ramène l'intégrale à être / __> ou h est une quantité réelle, en posant c'-' + Ac! = h'. sin2co = — ^, cos2(r + S) + w(/' - S)j. c'est encore la formule indiquée par Liouville et qu'il a déduite du cas général, comme la précédente, au moyen de considérations géomé- triques. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la loi générale et les formules de T écoulement de la vapeur d'eau saturée. Note de M. H. Parentv, présentée par M. Sarrau. (( Une application importante du compteur de vapeur est la détermina- tion des lois encore inconnues de l'écoulement de la vapeur d'eau à tra- vers les orifices. M J'ai fait suivre le rhéomètre du compteur de plaques munies d'orifices divers, et placées entre deux manomètres. J'ai, en outre, condensé et recueilli la vapeur débitée. » Soient II le débit en poids ; m le coefficient de contraction de l'orifice de section w noyé dans l'eau; p, et R, = i — p, les rapports de la pression/?, aval, et de la dépression /?„ —jo, à la pression /j„ amont; T;,, ct,, les teni- pérature et poids spécifiques de la vapeur saturée; c, C et i — y les coef- ficients spécifiques à volume et à pression constants et leur rapport; aune constante spécifique; enfin V,, T, et rr, les vitesse, température et densité réelles à la section contractée. J'ai déduit par analogie, de mes études sur les gaz parfaits : (i) ]J|. = awv'2'"5'/'o'^o. 2 a ' 0,9798 0 1 (2) n, = 2Wwl/ga/5oîJoRi (3) Uf = 0,00'] SSl\ a i.o^2mgp\ (4) IIl = 0,006296 a w \jimg{i -+- 1 .iSSS/?,,'), (5) ".-'■Vv'''(--f>0' ( IT2! ") (6) n , = /«, corr,, ?;-^ v'^^5-ECT„(i-pT^;, (7) ('-£y=^^' (8) (j-«y =2:t3t'' (9) • V, 3=s/2gECT„(i-pi;, (10) T, =Topy, (il) W, =CTop''^. )) Pour chaque valeur depo, quand /?, va croissant de o à ( i — —jPot le débit se régularise (i), (2), (3) et ne dépend que de p^ , dont il est même fort sensiblement une fonction linéaire (4 ). Quand/?, croît ensuite jusqu'à la valeur /?o, le débit descend le contour d'une ellipse (2), (5) qui se con- fond dans ses derniers éléments avec sa parabole osculatrice. I^a formule équivalente (6) se démontre avec rigueur dans l'hypothèse d'un adiaba- tisme absolu et d'une absence complète de condensation. Mais, pour la généralité des orifices, il se forme, en amont de la section contractée pour m <^ [ , ou en aval, pour m'^i, un centre de compression et de chaleur. Ce phénomène s'est manifesté dans mes expériences sur les orifices con- tractés par un réchauffement du rhéomètre placé en amont, assez intense pour provoquer l'évaporation des liquides de mon compteur. J'ai dû en assurer le fonctionnement par un refroidissement énergique des bouteilles alimentaires. Le cône en cuivre de l'orifice très convei'gent (26°) a, par contre, réchauffé la veine et diminué sensiblement les forts débits. Cette répartition nouvelle de la chaleur sensible, annoncée dans ma Note du 7 décembre 1891, se traduit par une relation élémentaire (12) • Cpdv + cvilp = o, analogue à l'équation adiabatique de Laplace, mais dans laquelle C et c prennent des valeurs appropriées à la nature de chaque orifice; y dépend de m par la formule (7), identifiant les abscisses du maximum comun des formules (2) et (6); a lui-même est fourni par la formule (8), dans l'hy- pothèse adiabatique m = i, m, == o»979- Des formules (9), (10), (n), je tire cette conséquence bien curieuse, également prévue dans ma Note du 1 1 juillet 1B92, qu'aux fortes vitesses V, , la vapeur d'une chaudière, à &^ par exemple, peut atteindre à l'orifice, sans condensation, des tempéra- tures variant de -f- 35° à — 5", suivant le degré de contraction. ( I 122 ) » J'ai pu conserver à r? la valeur 0,47 et à m les valeurs 0,70 et i , o/| qui m'ont été fournies par l'examen des expériences de Hirn sur les gaz; a et Y varient donc très peu quand on passe d'un gaz à un autre, ce qui pent se constater, et même à la vapeur dont les coefficients C et tf sont peu connus. I. Orifices en minces parois de i5™"' de diamètre. m = 0,70, Pl^^ Oi^lPa- Indications du compteur de vapeur. Orilice essayé. - Poids Éléments Manomètre différenliel. Ordonnée et degrés d'eau Pressions. du calcul - — III — ^ — — "•"- o,63.S2 X28i,64\//ia„. Tolalisaleur. condensée — -^ — — Formules ■ — — __ — — 0,6282 281,64 ■ ~~ — ■-— =- ^ -- — -^ -en Amont. Aval, (i) et (2)- l>^. II. x\/h. X v/râ,. Débit. Unités, x 1,8. Unités, x 0,72. 900". /j^. y>,. n. k'.î iji o kg 0 kg kg kg kg cm ki; 6 -I- s o,i33 73 1,74 127 72 i3o 192 ]38 i4o 6 — 53 i^iL Les indications du compteur sont erronées i42 6 o i4iL par la surcliaufte du rhéomètre. i32 6 3 i3i 3,5 4- £ 0,1 35 74 1,68 125 71 i3o 182 i3i i35 3,5 — 53 i33L 5,5-i-£ o,i52 78 1,68 i3i 75 i35 187 i34 i38 5,5 o i33L 5,5-h£ o,i35 74 1,68 125 72 i3o 182 i3i i35 5,5 i i33L 5,5-1-E 0,128 72 1,68 121 68 128 173 125 125 5,5 2 124 5,5-(-£ 0,128 71 1,68 119 68 128 i65 120 125 5,5 3 ii5 5,5 -i-E 0,087 ^9 i.G^ 90 56 loi i4i 10 1 loi 5,5 4 95 4 -i- ^ 0,145 76 1,49 ii3 66 119 170 122 ii5 4 —53 I02L li. Orifice convergent conique à 26° de i5"'" de diamètre. m = i,o4, Pl^^ o,548/3o. 6 -hz o,2i5 92 1,74 160 91 164 23i 167 i65 6 — 53 171L 6 -~ £ o,2i5 92 1,74 i6o 91 164 23i 167 160 6 — 53 171L 6 -I- e o,2i5 92 1,74 160 91 164 23i 167 i65 6 o 171L 6 -i- E o,2i5 92 1,74 160 91 164 281 167 170 6 I 171L 6 -i- £ o,2i5 92 1,74 '60 91 164 281 167 i65 6 a 171L 6 -!- £ 0,195 88 1,74 i53 87 157 212 i53 i65 6 8 170 6 4-£ 0,175 84 1,74 i46 83 149 2o4 i48 i55 G 4 iSg 4 M- E 0,207 S8 '>46 i3o 75 )8o 195 i4o i3o 4 — 53 i25L 3 -)- £ o,t8i 84 1,35 ii3 66 119 i65 119 106 3 — 53 108L » Ces observations confirment l'exactitude du compteur de vapeur, et celle des lois énoncées pour des pressions variant de 3''^ à ô*"^ et des con- trepressions variant du vide à 6"6. » 1 I 23 ) PHYSIQUE. — Sur les dimensions de la température absolue. Note de M. H. Abraham, présentée par M. Mascart. « La loi quantitative de l'électrolyse, loi de Faraday, peut s'énoncer : » Dans toute électrolyse, le nombre des valences rompues est indépendant de l'électrolyte et proportionnel à la quantité d' électricité qui a passé. » Si, pour simplifier, nous supposons l'un des ions monovalent, le nombre des valences rompues sera précisément égal au nombre d'atomes de cet ion qui auront été mis en liberté. Il en résulte, qu'en le recueillant à l'état gazeux, son volume, mesuré à une pression et à une température déterminées, sera indépendant de la nature chimique des corps employés, et proportionnel à la quantité d'électricité mise en jeu ( '). » Si l'on veut, enfin, que le résultat soit indépendant de la pression p et de la température (absolue) T, il faudra considérer l'expression -^ au lieu du volume v, en assimilant le gaz étudié à un gaz parfait. » Mais on ne prendra pas une expression telle que c — , qui re- présente le vohime du gaz sous la pression fixe p^ et à la température de fusion de la glace; car si, pour obtenir des dimensions définies, nous ne pouvons pas faire intervenir de propriété spécifique d'une matière parti- culière (■), à plus forte raison ne devons-nous pas introduire dans les raisonnements certaines valeurs déterminées de nos grandeurs, comme la pression /j„ ou la température zéro centigrade. » En définitive, à toute quantité d'électricité Q correspond expérimen- talement une quantité ^ qui lui est proportionnelle, indépendamment de toute propriété spécifique des corps en expérience. » Or je n'exprime pas autre chose en disant que les grandeurs Q et ^ sont réductibles entre elles et ont mêmes dimensions . {') Pour un ion polyvalent le volume doit être multiplié par un certain facteur nu- mérique qui est presque toujours un nombre entier, qui n'est pas susceptible de va- riations continues, qui doit donc être envisagé comme un nombre abstrait; et l'on n'a pas à en tenir compte dans la détermination des dimensions. (-) Initrnal de Pliysùjtic, p. 5i6; 1892. ( «124 ) » Ce point acquis, la démonstration s'achève sans peine. De l'équa- tion on déduit -TOT' et, comme [pi'] est homogène à une énergie, le quotient l^ff est homo- gène à un potentiel électrique. C'est-à-dire que : » La température absolue a les dimensions d'un potentiel électrique, d PHYSIQUE. — Sur un nouveau modèle de manomètre. Note de M. Villard. « Les manomètres à gaz comprimé présentent, à côté d'avantages in- contestables, le défaut d'avoir une sensibilité rapidement décroissante. Pour ne pas leur donner une trop grande longueur, on est conduit à em- ployer une série d'instruments donnant chacun une fraction de l'échelle totale. De i^'" à loo"'" il en faut au moins deux, le second indiquant seu- lement les pressions supérieures à 20""" par exemple. » J'ai cherché à éviter cet inconvénient et à réaliser un appareil à la fois simple et suffisamment sensible sur une échelle étendue, destiné à être employé soit directement, soit comme étalon de comparaison, en vue d'étudier la dissociation de divers hydrates de gaz. » Un tube en U vertical, en cristal épais, de i™ de hauteur, est fixé sur une planchette. L'une des branches est un tube droit dont la partie supé- rieure ouverte et renflée se mastique dans une douille en bronze que peut fermer un bouchon fdeté portant le tube de communication. » La seconde branche, fermée, se compose d'un tube plus fin, dont la partie inférieure présente un ou plusieurs renflements épais, de telle sorte que les deux branches aient sensiblement même volume. » J'ai effectué le remplissage avec de l'azote pur en faisant plusieurs fois le vide sec dans le tube et laissant rentrer chaque fois le gaz au moyen d'un robinet à trois voies adapté provisoirement à la douille. Versant ensuite un excès de mercure dans celle-ci, le métal remplissait rapidement la branche correspondante en comprimant l'azote : la hauteur du tube dé- passant o"", 76, il est évident que le volume du gaz sera réduit de plus de ( 1.25 ) moitié, et le mercure remontera dans la branche fermée jusqu'à la naissance (lu réservoir. L'excès de mercure est enlevé avec une pipette de manière à rendre le niveau visible au-dessous de la douille. Pendant cette opération le mastic qui tapisse le bronze intérieurement empêche toute amalgama- tion. Le bouchon fileté est ensuite adapté avec interposition de glu marine rendant la fermeture hermétique sans aucun serrage, toujours délicat sur un appareil fragile. )) Le fonctionnement est des plus simples : dans le modèle que M. .Toly, directeur du laboratoire de l'Ecole Normale, a bien voulu faire construire pour moi, les sections des tubes sont dans un rapport voisin de i à lo, avec des diamètres d'environ o™™,5 et i'°'",5. On peut donc représenter les volumes du tube étroit, du réservoir et du tube large respectivement par 1 , 9 et lo ; la masse totale de gaz aurait donc un volume 20 sous la pression ordinaire. 1) Quand l'ai^pareil est ouvert à l'air libre, le gaz qu'il contient est déjà comprimé par une colonne de mercure de 90"™ et sa pression est de plus de 2'"°. Il en résulte qu'en exerçant une pression dans l'appareil le niveau descendra dans la branche ouverte moins vite qu'il ne monterait dans un manomètre ordinaire de même hauteur. Ainsi, vers io'^"°, le mercure aura parcouru non pas les ^ du tube, mais les ~ seulement et à 20*'™ la longueur correspondant à i*"" est encore de 6™™. Elle serait de 3™" seulement dans un manomètre ordinaire. )) Au voisinage de 20""" le réservoir est plein de mercure, les niveaux sont à la même hauteur dans les deux branches, et l'azote réduit au ,-j du volume initial sous la pression atmosphérique ne remplit que la partie étroite de la branche fermée. Le fonctionnement de l'appareil devient alors identique à celui d'un manomètre indiquant depuis 20""°; on lira donc les hautes pressions sur le tube étroit, les pressions faibles sur le tube large. 1) Un très petit renflement pratiqué au sommet de la branche capillaire m'a permis, en supprimant la lecture des pressions élevées, de conserver plus de sensibilité jusqu'à 100^"". Ce renflement peut être équivalent au^ du volume du tube fin. » L'emploi de tubes coniques serait également très avantageux. » On conçoit qu'il serait facile de modifier les proportions que j'indique, en vue d'avoir une échelle plus ou moins étendue. » La graduation peut s'effectuer soit par comparaison, soit au moyen des ( II26 ) résultats relatifs à la compressibilité des gaz et publiés par M. Amagat ( ' ). » J'espère pouvoir indiquer dans une prochaine Note un procédé diffé- rent de graduation. » ÉLECTRICITÉ. — Sur l'im'ersion du phénomène de Peltier entre deux électrolytes au delà du point neutre. Note de M. Henri Bagard, présentée par M. Mascart. « L'existence du phénomène de Peltier au contact de deux électrolytes a été démontrée par plusieurs physiciens, notamment par MM. A. Naccari et A. Battelli (-). Ces auteurs ont constaté que l'effet Peltier est très intense au contact de deux solutions d'une même substance, ayant des concen- trations différentes ; mais toutes ces expériences ont été faites uniquement à la température du laboratoire. » Il était intéressant d'étudier le phénomène de Peltier à diverses tem- pératures : la théorie indique, en effet, que ce phénomène doit s'annuler au point neutre, puis changer de sens. La vérification de cette consé- quence de la théorie n'a pu être faite jusqu'ici par un procédé calorimé- trique, parce que, dans les couples thermo-électriques métalliques, que l'on a plus particulièrement étudiés, le phénomène d'inversion a lieu à une température généralement très élevée. A ma connaissance, il n'existe sur ce point que les expériences de M. Budde (^) et de M. Le Roux ( ' ), lesquels ont employé des méthodes indii'ectes pour vérifier ce fait impor- tant dans le cas du couple fer-cuivre. )) Or, dans une Note précédente (^), j'ai montré que certains couples thermo-électriques, formés de deux solutions de sulfate de zinc de con- centrations différentes, présentent le phénomène d'inversion à des tempé- ratures relativement basses, comprises entre f\o° et 5o°. ); Pour ces couples, la vérification directe du changement de signe de (') Comptes rendus, t. XCIX, p. 1017. (-) Alli délia R. Accademia délie Scienze di Torino, l. XX, i884-85; t. XXI 1885-86. (') Annales de Poggendorff, 6= série, t. III, p. 3/j3; 1874. ('*) Comptes rendus, t. XClx, p. 842; 1884. {■') Comptes rendus, t. XCVI, p. 27; 180?,. ( II27 ) l'oUet Pellier au point neutre devenait possible; j'ai réussi, en effet, à le mettre en évidence à l'aide du dispositif suivant. » Un vase en verre cylindrique de lo"''" de diamètre et de 19*^'" de hau- teur contient une dissolution de sulfate de zinc; sur le fond de ce vase, repose un disque de zinc amalgamé destiné à servir d'électrode. Un cy- lindre de 8*"", 5 de diamètre et de 14*^™ de hauteur est fermé à la partie inférieure par un bouchon dans lequel est pratiquée en mince paroi une fente étroite longue de 4*^™; sur cette fente est tendue une membrane eu baudruche. Ce cylindre, qui contient une dissolution de sulfate de zinc d'une concentration différente de la première, dans laquelle plonge un disque de zinc amalgamé servant de seconde électrode, est lui-même plongé dans le premier vase, de telle façon que la fente, recouverte de bau- druche, se trouve à peu près à moitié de la hauteur de ce vase. )) Pour déterminer l'effet Peltier, ou le changement de température le long de la fente, à la surface de séparation des deux dissolutions, j'emploie un bolomètre qui, en raison de sa petite masse, est instantanément affecté par le phénomène calorifique. )) Comme résistance bolométrique, j'ai choisi une solution de sulfate de zinc à 23 pour 100, parce que les variations de résistance d'une telle solu- tion avec la température sont beaucoup plus grandes que celles d'un fil métallique. A cet effet, j'ai étiré un tube de verre mince que j'ai ensuite courbé en U aux extrémités de la partie étroite; cette dernière est disposée dans la fente du bouchon qu'elle obture presque complètement. Les deux branches larges du tube se terminent à l'extérieur de l'appareil par de petits réservoirs en verre qui contiennent, ainsi que le tube tout entier, la dissolution précédente; enfin, dans chacun des petits réservoirs plonge une électrode de zinc amalgamé. » A coté de cet appareil est placé un second appareil identique, tous deux étant plongés dans une très grande cuve contenant de l'eau; les disques de zinc sont reliés de telle façon que les effets Peltier au contact des liquides soient de signe contraire aux deux fentes. Les deux bolomètres forment les deux branches contigûes d'un pont de Wheatstone, et l'on se sert d'un électromètre capillaire comme instrument de zéro pour déter- miner le rapport des deux résistances liquides. » On fait passer dans l'appareil le courant de quatre éléments Bunsen pendant dix minutes, alternativement dans un sens et dans l'autre, et l'on note à chaque minute le rapport des résistances. » J'ai ainsi vérifié qu'à la température ordinaire le sens de l'effetPellier G. R., 1893, I" Semestre. (T. CX\1, N-SO.i l4*' ( (128 ) est bien celui qui correspond au sens de la force électromotrice thermo- électrique et qu'il coïncide également avec le sens observé par MM. Naccari et Battelli. En répétant l'expérience à une température d'environ 60°, au delà du point neutre, j'ai constaté que l'effet PeUier change de sens. » J'indique dans le Tableau suivant les valeurs du rapport des résis- tances au bout des périodes successives de dix minutes, dans le cas du couple formé de deux solutions à 5 pour 100 et 1 5 pour 100, dont le point neutre est voisin de /jo". Température de 20°, 3. Sens I du courant. Sens II du courant. I ,2787 » » I , 2683 1 .2717 » » I , 2085 1.2718 » Température décroissant lentement de 66" à 60°. Sens I du coui'ant. Sens II du courant. I ,3oi5 » » I ,8027 I ,3oi4 » » i,3o49 1 ,3o3i » On voit qu'à la température de 20°, le rapport des résistances est plus grand pour le sens I que pour le sens II, tandis que l'inverse a lieu quand la température dépasse le point neutre. » Des résultats analogues ont été obtenus avec le couple formé de deux solutions à 5 pour 100 et 26 pour 100, dont le point neutre est voisin de 5o". » De ce que l'effet Peltier s'annule au point neutre, on peut conclure que l'effet Thomson doit se produire dans ces électrolytes; j'ai réussi tout récemment à mettre ce phénomène en évidence par des expériences di- rectes dont la description fera l'objet d'une prochaine Note ( ' ). » CHIMIE MINÉRALE. — Étude de la pile au cadmium et au sel ammoniac. Note de M. A. Ditte, présentée par M. Troost. « Nous avons examiné (^Comptes rendus, t. XCVI, p. 812) les modifica- tions qu'enlraîne dans le fonctionnement de la pile montée avec du sei marin le remplacement du zinc par le cadmium; ce dernier métal est sans action, à froid, sur une solution de chlorhydrate d'ammoniaque, mais son (') Ce travail a été exécuté au laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Nancy. ( II29 ,) oxyde peut se combiner à ce chlorure pour donner des crislaux transpa- rents, décomposables par l'eau, et qui renferment 2(AzH''Cl), CdO. » L'électrolyse d'une solution de sel ammoniac, sous l'action delà force électromotrice qui prend naissance au contact d'un système cadmium- platine plongé dans cette liqueur, est encore une réaction exothermique, car, si la décomposition du chlorure ammoniacal en ammoniaque dissoute, hydrogène et chlore gazeux absorbe — io3'"'',4. la formation du chlorure de cadmium dissous en dégage + 96'=''', 2 ; l'union de l'hydrogène avec le platine en peut dégager ~{- i']"^^ ; la décomposition électrolytiqvie est donc accompagnée d'un dégagement de chaleur, même en négligeant la chaleur de formation du chlorure double AzE^Cl, CdCP,^H^O qui peut sepro- duire dans ces conditions; comme, d'autre part, la densité d'une solu- tion de chlorure d'ammonium diminue quand on la charge d'ammoniaque, et augmente quand on y dissout du chlorure de cadmium, nous verrons la partie supérieure du liquide devenir rapidement alcaline, tandis que le chlorure métallique viendra s'accumuler au fond du vase; et, comme dans ies régions supérieures, riches en ammoniaque, l'oxyde de cadmium se formera en plus grande quantité qu'ailleurs, ces régions seront les pre- mières saturées du composé 2(AzH''Cl),CdO, qui ne tardera pas à former une couche mince de cristaux suspendus à la surface du liquide. » La substitution d'un aggloméré ou d'un vase poreux contenant du bioxyde de manganèse à la lame du platine rend l'action plus rapide, toujours pour la même raison, et bientôt on voit apparaître autour de la partie supérieure du barreau de cadmium une gaine blanche, constituée, non par de l'oxyde de cadmium qui se dissout dans le sel ammoniac au fur et à mesure de sa production, mais, comme on s'en rend aisément compte, par des cristaux du composé 2(AzH''Cl ), CdO. D'un autre côté, puisque l'ammoniaque tend à monter vers la partie supérieure du liquide et le chlo- rure de cadmium à descendre vers la région inférieure, il ne tarde pas à s'accumuler au fond du vase une liqueur peu ammoniacale et chargée de cadmium, tandis que le liquide supérieur, qui renferme beaucoup d'am- moniaque, ne contient que de petites quantités de chlorure métallique. Si donc on remonte du fond vers la surface, on rencontre une région parti- culière du liquide dont la position varie avec les circonstances de l'opéra- tion et la disposition de l'appareil, région dans laquelle l'ammoniaque et les chlorures dissous se trouveront dans les proportions les plus favorables à la production du corps 2( AzH 'Cl ), CdO; celui-ci saturera cette zone ( ii3o ) plus rapidement que les voisines et il y cristallisera bientôt; une partie des cristaux tombe au fond du vase, mais les autres restent en suspension, s'accolent ensemble et finissent par former une cloison qui prolonge, en s'étalant en nappe horizontale, la gaine qui entoure à sa partie supérieure le barreau de cadmium. Cette cloison sépare des liqueurs de composition différente , dans lesquelles l'ammoniaque et les clilorures se trouvent mélangés en proportions qui correspondent à des équilibres plus ou moins complexes, et qui sont caractérisées par ce fait que la supérieure est plus riche en ammoniaque, l'inférieure plus chargée de chlorure de cadmium. » Vient-on à mélanger ces deux liquides, l'alcali de l'un et le chlorure de l'autre réagissent en présence d'un excès de sel ammoniac, et il en résulte la formation du composé 2(AzH'' Cl),CdO qui se précipite presque immédiatement en petits cristaux. C'est précisément là ce qui se produit à l'intérieur même de la nappe horizontale où les deux liquides, supérieur et inférieur, se mélangent par voie de diffusion, donnant lieu à la formation de cristaux grâce auxquels la nappe se consolide et s'épaissit à mesure que l'opération se prolonge. Dans l'épaisseur même de cette cloison, la quan- tité de liquide et, par suite, sa résistance sont moindres qu'au-dessus ou au- dessous et le liquideestconstammentsaturé du composé 2(x4zH''Cl), CdO; c'est là que le courant passe le plus facilement, que l'électrolyse est la plus rapide et l'attaque du cadmium la plus intense ; aussi voit-on se former autour du barreau, rongé plus profondément là qu'ailleurs, un bourrelet de cristaux plus épais que ne le sont les autres portions de la nappe horizontale. Quand la pile est constituée avec un vase poreux muni de fentes par en bas, les phénomènes observés sont tout à fait semblables à ceux dont est le siège la pile analogue montée avec un barreau de zinc et du sel marin, avec cette différence qu'au lieu d'être formés d'oxyde de zinc, les filets blancs qui partent de la portion supérieure des fentes pour aller se réunir plus haut et s'épanouir en une nappe horizontale sont constitués par des cristaux du composé ^(AzH'Cl), CdO. » Quant au bioxyde de manganèse des vases poreux ou des agglomérés, il paraît n'avoir pas d'autre rôle que celui de diminuer très fortement la polarisation de l'élément; ni lui, ni les oxydes qui proviennent de sa réduction partielle par l'hydrogène ne sont attaqués sensiblement à froid parle sel ammoniac; le manganèse dissous, que les liqueurs renferment parfois, y est toujours en quantité si petite qu'on ne saurait lui attribuer ( 'i:^' ) un rôle important clans le fonctionnement de la pile qui, à part les faits de polarisation, se comporte de la même manière, qu'elle contienne ou non du bioxyde de manganèse. M L'action fondamentale qui se produit dans les diverses formes de piles que nous avons examinées est toujours, en somme, une électrolyse exothermique de la liqueur saline, électrolyse de laquelle résultent un alcali et du chlore qui forme avec le barreau métallique le chlorure corres- pondant. Grâce aux différences de densité qui existent entre les portions de la liqueur saline qui sont chargées d'alcali et celles qui sont riches en chlorure métallique, le liquide de la pile n'est pas homogène, il est plus alcalin dans ses portions supérieures et contient vers le bas plus de chlo - rure de zinc ou de cadmium. Les diverses couches horizontales de ce li- quide ne présentent pas toutes la même résistance au passage du courant, de sorte que l'électrolyse ne se fait pas à tous les niveaux avec la même intensité, ce cjui explique certains des phénomènes observés. En outre, l'alcali formé, réagissant sur le sel métallique, donne lieu, soit à la forma- tion d'un oxyde, soit à la production de composés cristallisés plus ou moins complexes, et ceux-ci se déposant en certaines régions de la liqueur sont la cause d'un certain nombre de faits particuliers qui donnent à chaque pile une physionomie spéciale, variable d'ailleurs avec la dispo- sition que l'on donne à l'élément considéré. » CHIMIE MINÉRALE. — Influence delà température de recuit sur les propriétés mécaniques et la structure du laiton. Note de M. Georges Charpy, jiré- sentée par M. Henri Moissan. « On sait que les propriétés mécaniques du laiton écroui sont considé- rablement modifiées par le recuit. Je me suis proposé d'étudier la varia- tion de ces propriétés en fonction de la température de recuit et de recher- cher si l'on pouvait attribuer ce phénomène à une variation de la structure de l'alliage. Mes recherches ont porté jusqu'à présent sur le laiton à 67 de cuivre, 33 de zinc, employé pour la fabrication des objets emboutis, et qui possède une malléabilité remarquable. )) Une lame de 8™™ d'épaisseur a été laminée jusqu'à avoir une épaisseur de 2""", sans subir de recuit. Dans le laiton ainsi écroui, on a découpé une série de barreaux de tracliou dont ou a déterminé la charge de rupture et l'allongement après les avoir recuits à didereutes lempéralures. Pour efi'ectuer le recuit on employait un four ( ll32 ) chauffé par une spirale de plaline traversée par un courant électrique, ce qui permet d'obtenir facilement des températures constantes. Les températures étaient mesurées avec un pyromètre thermo-électrique Le Chatelier. » Voici quelques-uns des résultats obtenus : Charge do rupture par Allongement a millimèti-e carré. pour loo. km Non recuit 62 3,8 Recuit à 540° ,_ . 82 55 » 585° 3 1,7 57,3 » 620° 3o,o 60,8 » 700°. 29,3 64,8 » 730° 3o 62 ■ » 860° 27 ,6 Sg )> 930° 26,5 56,5 » On voit que la charge de rupture décroît constamment quand la température de recuit s'élève, tandis que l'allongement commence par croître, atteint un maximum aux environs de 700° et décroit ensuite jusqu'au point de fusion. )) Sur chaque barreau, on découpait, avant l'essai de traction, une petite plaque qui était étudiée par la méthode micrographique. Pour obtenir des résultats constants dans ce genre d'étude, il est indispensable de fixer d'une façon absolue le mode de préparation des surfaces exami- nées au microscope. La surface polie est facilement attaquée à l'aide d'un courant électrique. C'est le procédé employé par iVI. Guillemin pour l'étude des alliages de cuivre. Mais, suivant la valeur de l'intensité du courant, de la force éleclromotrice, de la composition du liquide, de la durée de l'attaque, etc., on peut obtenir des résultats complètement différents pour un même métal. )) L'étude d'un très grand nombre de préparations, soumises à divers modes d'attaque, conduit à conclure que le laiton est formé, en général, de deux alliages différents. Dans l'attaque des surfaces polies, il faudra donc employer une force électromotrice telle que l'un des alliages se dissolve tandis que l'autre reste inaltéré. C'est ce que l'on peut obtenir de la façon suivante : » L'alliage à étudier est placé dans une solution de sulfate de zinc et relié à une lame de cuivre placée dans un vase poreux plein d'une solu- tion de sulfate de cuivre. On peut aussi remplacer le sulfiite de zinc par ( ii33 ) l'acide sulfurique étendu, à condition de restreindre la durée de l'attaque. Dans ces conditions, en employant toujours des surfaces égales, des solu- tions de même concentration et des durées d'attaque identiques, on peut obtenir des résultats comparables pour divers échantillons et suivre les variations de structure du métal avec le recuit. En opérant ainsi on a ob- servé les faits suivants : )) Le laiton fortement écroui présente une structure sensiblement homogène; l'attaque ne révèle que des stries dans le sens du laminage. A mesure que l'on recuit le laiton, il tend à se séparer des cristaux, qui sont des octaèdres maclés, et qui deviennent de plus en plus nets à mesure que la température s'élève. Au-dessus de la température de 700°, ces cristaux commencent à se déformer; on voit apparaître des soufflures, probable- ment dues à la volatilisation du zinc, et dont le nombre augmente avec la température. Enfin, un peu au-dessus de 1000°, on obtient la fusion du métal qui cristallise en refroidissant sous forme de dendrites, probable- ment formées par un mélange isomorphe. » La corrélation qui existe entre les qualités mécaniques du larton et cette séparation de deux alliages, l'un cristallisé, l'autre amorphe, jouant le rôle de ciment, constitue un embryon de théorie, analogue à la théorie cellulaire de l'acier, de MM. Osmond et Werth, et peut donner des indi- cations utiles pour le travail du métal. Les faits observés conduisent déjà à un résultat qui est en désaccord avec les idées généralement reçues; c'est que, dans le cas du laiton, la cristallisation améliore les qualités mécaniques du métal. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides malignes substitués. Note de M. Ph.-A. Guye, présentée par M. Friedel. (c La Note publiée le i5 avril par M. Colson (*), relative à l'acide acé- tylmalique, m'engage à communiquer les résultats que j'ai déjà obtenus au cours de recherches entreprises sur les acides maliques substitués. Ces recherches, qui font suite à mon travail sur la dissymétrie molécu- laire (-), ont déjà fait l'objet de deux Communications préliminaires, {') Colson, Comptes rendus, t. CXV, p. 8i8. (-) GuTE, Etude sur la dissymétrie moléculaire {Arc/i. Sc.p/ijs. nat. de Genè\-e. y série, t. XXVl, p. 97, 201, 333 et Ann. de Cliim. et de Phys., 6= série, t. XXV, ( T,3/, ) le 9 mars et le i6 mars (^ ), dans lesquelles j'ai annoncé que j'avais ob- tenu les acides et anhydrides acétylmaliques, propionylmaliques, butyrvl- maliques, et que ces composés sont tous lévogyres, comme l'acide malique dont ils dérivent. Je me crois donc fondé à revendiquer la priorité de ce travail. » Anhydride acétylmalique actif. — Ou chauffe au bain-marie, dans un appareil à reflux, i""' d'acide malique gauche bien desséché et 4^' de chlo- rure d'acétyle. Lorsqu'il ne se dégage plus de gaz chlorhydrique, on dis- tille l'excès de chlorure d'acétyle et on reprend par le chloroforme ; cette solution étant fortement concentrée et abandonnée dans l'air sec, l'anhy- dride acétylmalique cristallise, on le fait sécher sur des plaques poreuses à l'abri de l'humidité. Le rendement est presque théorique. Deux ou trois cristallisations dans le chloroforme, suivies de lavages à l'éther absolu, donnent un produit tout à fait pur. Analyse centésimale : G. H. Théorie Trouvé. pour C'H'O 45,7 45,6 4,0 3,8 Pouvoir rotatoire dans le chloroforme : (a)£, m — 26,0. p. 145). M. Colson a formulé, à ce sujet, diverses critiques auxquelles M. Friedel et M. Le Bel ont déjà répondu (voir sur celte discussion, Comptes rendus, t. CXV et CXVI; Bull. Soc, chim., %^ série, t. VII et IX; Reçue générale des Sciences, t. IV. Consulter aussi une Note de M. Aignan, Comptes rendus, t. CXVI, p. 278 etquelques observations du Moniteur scientifique du D"' Quesneville, p. 324; iSgS). Mon intention n'est pas de revenir sur ce débat. Je désire seulement faire remar- quer que les points traités par M. Colson concernent presque exclusivement des ques- tions sur lesquelles j'ai fait moi-même les réserves les plus formelles ou dont j'ai an- noncé l'étude ultérieure {Annales, toc. cit., p. 169, 170, 228, 225, 226. Conférences Société chimique, p. 178 ; Paris, 1892. Voir aussi, sur les observations en dissolutions aqueuses, Annales, loc.cit., p. 179, 180, 198, 211, 212). Ces réserves, dont M. Colson ne tient aucun compte, m'ont paru assez nettes et assez explicites pour me dispenser de le suivre sur le terrain où il a jugé convenable de se placer, et pour m'autoriser à continuer simplement mes expériences. De nom- breuses observations peuvent, du reste, seules conduire à une notion plus précise de la dissymétrie moléculaire. (') GuYE, Arch. Se. phys. et nat., 3"= série, t. XXIX, p. 43o; voir aussi Cheniikcr Zeilung, n° du 29 mars. p. /jSô. ( ii35 ) n L'anhydride acétylmalique foiul à 58" [53"'-54", d'après M. Anschiilz (' ), Sg" d'après M Colson], 11 est peu soluble dans l'étlier a])solu; assez soluble dans le ben- zène el surtout dans le chloroforme. 11 attire rapidement l'humidité de l'air pour se transformer en acide acétylmalique. » Uacide acétylmalique actij se prépare en abandonnant à la cristalli- sation une solution concentrée d'anhydride dans le chloroforme humide. Analyse centésimale : Thcoi-ie] Trouvé. pour CH'C^. C 4i,2 4o,9 H 4,8 4,6 Pouvoir rotatoire dans l'acétone : (a)^ ^ — ai ,o à — 25,8. Pouvoir rotatoire dans l'eau : (a)[) ;= — io,4 à - 10,7. » Chauffé lentement, ce corps se ramollit entre 120° et i25°, pour fondre à iSo^-iSi". ChaulTé rapidement, il entre en fusion à une température un peu plus élevée. De fait, il s'agit là d'une température de décomposition, car la fusion est accompagnée d'un dé- gagement d'acide acétique, et l'on retrouve, après, de l'acide maléique. 11 en résulte que la transformation de l'acide malique en acide maléique, par l'action du chlorure d'acétyle, n'est pas le résultat d'une simple élimination d'eau, comme on l'admet gé- néralement. La réaction présente, en réalité, deux phases : 1° formalion d'un dérivé acétylé; 2° décomposition de ce dernier avec élimination d'acide acétique. » La solution aqueuse d'acide acétylmalique régénère peu à peu de l'acide malique et de l'acide acétique; cette transformation, facile à suivre par des observations po- larimétriques ou par des titrages alcaliniétriques, est très lente à la température ordi- naire; elle n'est complète qu'après plusieurs heures d'ébullition. >) Anhydride propionylmalicjue actif. - .Se prépare comme l'anhydride acétylmalique, par réaction du chlorure de propionyle sur l'acide malique. La transformation n'est pas totale; il se forme en même temps une quan- tité appréciable d'un produit visqueux, peu soluble dans le chloroforme; l'anhydride peut donc être purifié par des cristallisations dans le chloro- forme, suivies de lavages à l'éther absolu. Ce composé fond à 88°-89°. Analyse centésimale. • Théorie Trouvé. pour C'H'C. C 48,3 48,8 H 4,9 4,7 Pouvoir rotatoire dans le chloroforme : {a)B =; — 22, i à — 20, 4- (') Anschutz, Liebig's Annalen, t. CCLIV, p. 166; cet acide, distillé dans le vide, était peut-être racémique. C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N" 20.) l47 ( i'3G ) » Cet anhydride se transforme dans le chloroforme humide, surtout en chauffant lé- gèrement, en un acide, lévogyre dans ce dissolvant. Cet acide, qui cristallise par éva- poration du chloroforme, se décompose vers i3o° en acide propionique et en acide maléique. « Anhydride et acide butyrylinaliques actifs. — Lorsqu'on traite, comme pré- cédemment, l'acide malique par le chlorure de butyryle et qu'on reprend ensuite le produit de la réaction par le chloroforme, on obtient une solution contenant de l'a- cide butyrique et de l'anliydride butyrylmaliqae. Celte solution, très fortement con- centrée et abandonnée dans l'air sec, ne laisse déposer l'anhydride à l'état cristallisé qu'après plusieurs semaines de repos. Dans une première préparation, j'ai obtenu un produit assez pur pour pouvoir affirmer que l'anhydride butyrylmalique en solu- tion chloroformique, et l'acide bulyrylmalique en solution dans l'acétone aqueuse, sont certainement des composés lévogyres. J'attends d'avoir isolé ces deux corps à l'état de pureté pour déterminer la grandeur exacte de leur pouvoir rotatoire; si je ne puis le faire aujourd'hui, c'est en raison de la lenteur avec laquelle se forment les dépôts cristallisés; c'est du reste dans l'attente de ces résultats que j'ai retardé la publication de cette Note. » L'étude de l'anhydride benzoylmalique a été cotnmencée, et je me propose d'entreprendre ensuite celle des éthers et des sels des divers acides maliques substitués. )> Les conclusions théoriques de ce travail feront l'objet d'une autre Communication ( ' } » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure de zinc sur le chlorocamphre. Re- lation entre le camphre et le carvacrol. Note de M. A. Etard, présentée par M. H. Moissan. « Le camphre a été soumis à l'action du chlorure de zinc par de nom- breux chimistes qui ont obtenu des résultats fort différents parce que cette action donne lieu à une pyrogénation et à une condensation profondes. On n'obtient pas ainsi de produit principal permettant quelque conclusion relative à la nature encore si mal connue de cette substance végétale. C'est ainsi qu'en même temps que de l'orthocrésol, du carvacrol, de la camphorone, etc., il se fait des matières telles que les diméthyléthyl- benzines qui n'ont pas conservé le degré primitif de substitution en car- bone. Le bromocamphre, traité de même, donne, selon M. H. Schiff, un thymol liquide considéré depuis comme du carvacrol et un carbure C*H" (') Genève, Laboratoire de Chimie de l'Uuiversité. ( '^3- ) dont il est difficile de concevoir la dérivation et qu'il regarde comme un hexahvdroxvlène. J'ai examiné de nouveau cette action du chlorure de zinc sur le groupement moléculaire du camphre en choisissant le chloro- camphre qui, dans sa transformation, met en liberté de l'acide chlorhy- drique. Ce dernier ne peut compliquer la réaction en agissant comme ré- ducteur à la façon de l'acide iodhydrique ou de l'acide bromhydrique capables, comme on sait, d'opérer des réductions, par exemple celle de l'acide sulfurique concentré. ') Le camphre monochloré, dit normal, distille sans altération notable, mais il suffit de lui ajouter une très petite quantité de chlorure zincique pour qu'il se dégage de l'acide chlorhydrique en abondance. En pratique, pour opérer rapidement, il convient de traiter par portions de loos^'un mélange contenant lo pour loo de chlorure de zinc. On fait bouillir sans distiller pendant quelques minutes, tant que l'effervescence d'acide chlorhydrique dure. La masse est finalement distillée et ensuite agitée avec une lessive de soude qui enlève le carvacrol, que l'on peut reprendre à cette liqueur caustique par de l'éther ou par déplacement au moyen d'un acide. Le car-, vacrol bout à 236". » Ce que la soude ne dissout pas est traité par la vapeur d'eau; il passe alors une petite quantité d'hydrocarbure et il reste un résidu de chloro- camphre inaltéré mêlé d'un peu de goudron. Déduction faite du chloro- camphre non transformé on trouve que la production de carvacrol peut atteindre 65 pour loo de la théorie. Ce rendement, très élevé pour une préparation organique, montre qu'il y a ici une réaction nettement pré- pondérante. En se servant de la notation que j'ai récemment proposée pour résumer les connaissances actuelles sur le camphre, on peut représenter le dédoublement par l'équation Cil' CH^ G G /'\ / \ CIHC ; C- -H HG G-H 1 ! 1- >0 r=HCl-h H l>0 HHC 1 G- H HG C-H \'/ \ / G 1 G C^H^ — ( Carv PH'- Camphre. acrol. » Les propriétés d'un grand nombre de phénols, leur pouvoir de former des dérivés hexabromés stables (Benedik), l'existence d'un phénol disodé ( n38 ) signalé par M. de Forcrand me font préférer pour ces corps une fonction d'anhydride de glycol telle que -CH- CH-, à l'hydroxyle et formuler le '\ / O carvacrol comme ci-dessus. /) En même temps que le carvacrol se forme, il se passe une réaction secondaire qui en diminue le rendement. Une partie du clilorocamphre se convertit en oxyde de carbone et en un carbure CH'", Q — 86,8, H == i3,i. » Ce carbure est purifié par agitation à froid avec de l'acide sulfurique concentré qui ne l'attaque pas. Il bout alors à iS^". D,5. =0,790. Indice de réfraction : n^ = \,[\'i\, R = , -j = 4o,58. Calculé 39,32. Ces va- leurs ne supposent pas de liaison double entre les carbones ; d'ailleurs le carbure ne réagit sur le brome que par substitution en dégageant HBr, dès le début, à froid. Le corps que je viens de décrire est, d'après ses pro- priétés, identique avec le campholène de M. de Lalande, puis de Kachler, de Zurrer. Le carbure de Schiff bouillant à iS^" D -- 0,795 est certaine- ment aussi du campholène et non un hexahydrure paraxylénique C^H'" dont le point d'ébuUition serait moindre que i37°, température à laquelle bout le paraxylène lui-même. On ne peut admettre que le campholène C H'" passe à 137° et que j'aie obtenu en partant du clilorocamphre soit un dérivé méfhylhexahydrogéné du paraxylène, car sa formation est corrélative d'un dégagement d'oxyde de carbone provenant du noyau hexagonal du camphre, quelle que soit d'ailleurs la formule qu'on admette pour ce der- nier. L'anneau aromatique est ainsi rompu. Le campholène, par sa formule, correspond à la camphorone que l'oxydation transforme en acide a-méthyl- glutarique ( '). C=:0 CtP I C-li ir-c/ ; coMi I \ : \l/ 00= H Acide 3-nicthylghitariqTip. I CH3 1 CH= \ G I Canipholéne. (') W . KoEMGS Cl Ei'PE.NS, Berichlc, t. XXVI, p. 810, ( "39 ) 1) Le carbure C'H'\ dont on a considéré le campholène comme le dérive méthvlé C^H' '-CH\ ne peut, pour des raisons semblables et malgré sa for- mule, être un tétrahydroxylène, car il dérive de l'anhydride camphorique et du camphorate de cuivre par perte d'acide carbonique. I C / I \ C 1 I G C0\ H°-C \ C I » Dans un groupe très voisin du camphre, celui du carvol C'^PI^O, on sait que celte matière forme, par addition directe d'acide chlorhydrique, un chlorhydrate C'H'^O.HCl, isomère avec le camphre monochloré CH'^CIO. » Le chlorhydrate de carvol fonctionne comme un produit d'addition phénolique, car il se dédouble par simple distillation, avec ou sans chlo- rure de zinc, en carvacrol et H Cl (Reychler). Mes expériences montrent que le chlorocamphre se comporte de même comme un chlorhydrate de carvacrol C"'H''ClO == C"'H''O.HCl ; les deux réactions sont exacte- ment parallèles. Comme fonction chimique, le camphre peut donc être regardé comme un hydrocarvacrol, et s'il n'a pas la propriété, comme les phénols, de se dissoudre dans les alcalis, il faut remarquer que l'hy- drogénation à partir du carvacrol ne peut que diminuer l'acidité de ce dernier, qui est déjcà presque nulle. En effet, l'éther enlève le carvacrol à ses solutions caustiques et j'ai constaté qu'elles perdent ce phénol par distillation à la vapeur d'eau. La formation par le sodium d'un camphre sodé et surtout sa transformation par l'anhydride carbonique sec en acide camphocarbonique sont d'ailleurs essentiellement une réaction de phénol parallèle à la formation de l'acide salicylique par le phénol ordi- naire. » (' ii4o "i CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un certain nombre de combinaisons organo- métalliques appartenant à la série aromatique . Note de M. G. Perrief., présentée par ?vl. Friedel. (c Dans une précédente Communication (^' j, M. Louise et moi, nous avons montré que les acétones aromatiques se combinent avec les chlo- rures anhydres d'aluminium et de fer : le chlorure métallique paraissant se combiner de préférence avec un seul des composés isomères qui peuvent prendre naissance dans l'application de la méthode de MM. Friedel et Crafts. La propriété que nous avons fait connaître permet dès lors d'isoler cette acétone. » Je me propose, dans cette Communication, de montrer que cette propriété est beaucoup plus générale et peut être étendue aux éthers, aux acétones-phénols, aux phénols. » Chlorure d'aluminium et èlhers. — Le benzoate de phényle, le dibenzoate de résorcine ou d'hydroquinone, le phtalate de phényle, en solution dans le sulfure de carbone et chauffés au réfrigérant ascendant avec du chlorure d'aluminium, donnent par refroidissement de la liqueur un corps cristallisé, peusoluble dans le sulfure de carbone. )) Le produit obtenu avec le benzoate de phényle en particulier se pré- sente sous la forme de cristaux incolores, se dissociant assez rapidement à l'air. Décom.posé par l'eau, il donne une solution aqueuse de chlorure d'aluminium et du benzoate de phényle pur fondant, après une seule cris- tallisation dans l'alcool, à 69°. )) Le composé organo-métallique qui a pris naissance répond à la for- mule (C»H'C00C°H=)-APC1«. )) En effet, soumis à l'analyse il donne les résultats suivants : Calculé pour (C"H'"0')-A1'CK Benzoate de phényle 60,00 59,65 Aluminium 8,54 8,28 Chlore 29,91 82,07 » La différence qui existe entre les dosages d'aluminium, de chlore, et (') Comples rendus, "j \\x\\\ 1S92. ( ii4i ) les chiffres théoriques s'expHque par la facilité avec laquelle le produit se dissocie, en perdant de l'acide chlorhydrique, en présence de l'air. » L'analyse du composé organo-métallique formé avec le dibenzoate de résorcine nous a conduit également à la formule [(C''H=C00)=C«H^]=APC1% » Les combinaisons organo-métalliques dont nous venons de parler se produisent également, au fur et à mesure que les éthers prennent nais- sance, quand on chauffe les chlorures d'acides aromatiques avec les phé- nols en solution dans le sulfure de carljone, en présence de chlorure d'alu- minium. On verra plus loin que les chlorures d'acides gras, dans les mêmes conditions, donnent des réactions d'un autre ordre. )) Chlorure d'aluminium et acétones-phénols. — Quand on chauffe les naphtols, et en particulier le naphtol-p avec du chlorure de benzoyle dis- sous dans le sulfure de carbone, en présence de chlorure d'aluminium, il se forme, après quelques heures d'ébullition, un composé organo-métal- lique qui se précipite en petits cristaux jaunes d'or par refroidissement de la liqueur. Ce produit se dissocie faiblement à l'air; il répond à la formule I Al^'Cl». VCO.C^HV « En effet, soumis à l'analyse, il donne les résultats suivants : Calculé pour (C"H'»0')»AI=C1«. Benzoyl-naphtol 65,46 66, oi Aluminium ^,55 7) '9 Chlore 26,99 27,8 » Les écarts entre les nombres trouvés pour le chlore et l'aluminium et les chiffres théoriques s'expliquent par la facile altérabilité du com- posé. » Traité par l'eau, ce composé organo-métallique donne une solution de chlorure d'aluminium et une matière organique, qui, après une seule cristallisation dans l'alcool éthéré, se présente sous forme d'aiguilles soyeuses jaune pâle, facilement sublimables et fondant à i4i°. Ce pro- duit se dissout facilement dans les alcalis et peut en être précipité par les acides. Le sel de soude cristallise en belles paillettes orangées, le sel d'ammoniaque en aiguilles jaunes. Il se combine également avec la phé- nylhydrazine. ( Il42 ) » Soumis à l'analyse il donne les résultats suivants : Matière employée o, i64 CO^ 0,494 H^O 0,077 1) Soit, eu centièmes ; Calculé pour C"H>'0'. G 82, i3 82,25 H 5,21 4,83 O )) 1 2 , 90 » Cette substance est donc un des benzoyl-naphtols que prévoit la théorie. Dans ce cas, comme pour les acétones, l'élection du chlorure d'aluminium pour l'un des isomères permet d'isoler ce produit. » Les chlorures d'acides gras, chauffés dans les mêmes conditions avec les naphtols, nous ont donné, toujours par l'intermédiaire des composés organo-métalliques, des acétones-phénols; il en a été de même avec les C«H=OH phénols ne possédant qu'un seul novau 1 fondant à ni", soluble dans l'eau bouillante, identique à celui de W. Perkin ( ' ) : on a vu ci-des- sus que les mêmes phénols chauffés avec les chlorures d'acides aromatiques ne donnent que des éthers. )) Dans les conditions oi^i nous opérons, l'action des chlorures d'acides sur les phénols ne possédant'qu'un seul noyau est donc tout à fait diffé- rente suivant que le chlorure employé provient d'un acide gras ou d'un acide aromatique. » Chlorure d'aluminium et phénols. — Les acétones-phénols et les acétones donnant des composés organo-métalliques avec le chlorure d'aluminium, il y avait lieu de supposer que les phénols seuls s'y combineraient égale- ment. Les expériences faites dans ce sens nous ont donné de grandes la- melles incolores avec le phénol ordinaire, des cristaux blancs rosés très altérables à l'air avec le thymol, une poudre cristalline jaune verdàtreavec le naphtol-!î. M Tous ces produits décomposés par l'eau donnent une solution de chlo- rure d'aluminium et le phénol d'où l'on est parti. )) L'étude de tous ces composés fera l'objet d'une Note ultérieure. (') C/iem. Soc, l. XXVIll, p. 546. (it43) » Le perchlorure de fer anhydre donne également des combinaisons avec tous ces corps, mais les résultats quej'ai obtenus sont moins nets qu'avec le chlorure d'aluminium ( ' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Inulase et fermeiilation alcoolique indirecte del'inu- line. Note de M. Em. Bourquelot, présentée par M, Henri Moissan. « Dans beaucoup de plantes de la famille des composées, notamment dans les dahlias, les artichauts, les topinambours, l'aunée, le charaseléon blanc (^Atractylis gummifera L.) et en diverses parties de leurs tissus, mais surtout dans les racines et les tubercules, l'hydrate de carbone de réserve est de l'inuline et non de l'amidon. » Au point de vue chimique, ces deux composés diffèrent en ce sens que, sous l'influence des acides minéraux étendus bouillants, l'amidon donne naissance à du dextrose, tandis que l'inuline fournit du lévulose; mais, au point de vue physiologique, on peut dire qu'ils remplissent le même rôle; en effet, au moment de la germination des organes qui les contiennent, ils se transforment tous deux en leur sucre respectif, c'est- à-dire en des sucres assimilables. » On sait depuis longtemps que la saccharification de l'amidon est dé- terminée par un ferment soluble, la diastase (amylase), qui apparaît dans les tissus à l'époque convenable; mais l'agent de la saccharification de l'inuline était resté inconnu jusque dans ces derniers temps, et ce n'est qu'en 1888 qu'un botaniste anglais, J.-R. Green, a réussi à l'extraire de quelques-unes des plantes désignées ci-dessus (-). Cet agent est encore un ferment soluble auquel le savant qui l'a découvert a donné le nom ai inulase. » En 1 885, j'avais observé que, lorsqu'on ensemence des spores ôîAs- pergillus niger ààns un liquide nutritif dont l'hydrate de carbone est l'inu- line, ces spores germent rapidement et donnent une récolte aussi abon- dante que quand l'hydrate de carbone est du glucose ou du sucre de canne ('). J'en avais conclu, sans toutefois pousser plus loin mes investi- (') Ce travail a été fait au laboratoire de Cliimie de la Faculté des Sciences de Caen. C) Annalsof Bolany, t. I; 188S. (') Recherches sur les propriétés physiologiques du maltose {Journal de l'Ana- tomie et de la Physiologie, p. igS; 1886). C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, ^'■ 20.) l48 ( ii44 ) gâtions sur ce point, que très probablement V Aspergillus produisait un ferment soluble capable de saccharifier l'inuline. )/ Le travail de Green, et aussi mes recherches récentes sur la tréhalase, ont ramené mon attention sur ce sujet. Ainsi que je l'avais pensé, V Asper- gillus renî&vmQ un ferment de l'inuline que l'on peut obtenir, mélangé toutefois à d'autres ferments solubles, en suivant l'un des procédés que j'ai indiqués dans une précédente Communication. )> La question de savoir si l'on a bien affaire ici à un ferment spécifique, et si ce n'est pas un des ferments déjà connus et produits par V Aspergillus qui saccharifie l'inuline, était tout aussi difficile à résoudre que lorsqu'il s'agissait de la tréhalase. Elle ne pouvait d'ailleurs être abordée qu'indi- rectement. C'est ainsi que, l'invertine et l'amylase n'exerçant aucune action sur l'inuline (' ), il est permis déjà d'affirmer qu'il est distinct de ces deux derniers ferments. C'est ainsi encore que, pouvant être porté, en solution aqueuse, à 64°, sans rien perdre de son activité, il doit être con- sidéré comme différent de la tréhalase qui est détruite à cette tempéra- ture. Mais il ne m'a pas été possible de trouver jusqu'ici de caractères le différenciant de lamaltase. )) Quoi qu'il en soit, cette restriction faite, il n'y a pas d'inconvénient, du moins provisoirement et pour l'étude de ses réactions sur l'inuline, à l'envisager comme un ferment particulier. » L'action de l'inulase se poursuit très régulièrement, à la condition toutefois d'opérer sur des solutions d'inuline peu concentrées et préparées à chaud. Le Tableau suivant résume une série d'observations effectuées sur une solution à i^', 82 pour 100 d'inuline desséchée à 100", additionnée d'inulase et abandonnée à la température du laboratoire jusqu'à cessation de l'action fermentaire. » L'inuline provenait de la collection de M. le professeur JJungfleisch (inuline de \ Atracly lis gmnmi fera'). Son pouvoir rotatoire était : aD = -39°,9. Durée, ti o. . 12. . 36.. 64.. 84.. Sucre Rotation Te mpérature réducteur du liquide. di a liquide. pour 100. — I ,06 '7° SI- 0 — 2,o3 '7 0,871 -2,43 17,5 1,283 — 2,5o •9 1,371 —2,53 »9>5 i,4o3 (') Ém. Bourquelot, La Digeslion chez les Céphalopodes (Thèse, Paris; i885, p. 46)- ( ii45 ) » Il est facile de voir par le calcul, i" d'une part, que la proportion de sucre réducteur formé atteint presque celle que peut donner la quantité d'inuline primitivement présente dans la solution; i° d'autre part et en tenant compte de l'influence de la température sur le pouvoir rotatoire du lévulose, que la rotation observée en dernier lieu (— 2°, 53) correspond, à 2 ou 3 centièmes près, à celle que donnerait une solution renfermant une proportion de lévulose égale à celle du sucre réducteur trouvé. » Il semble donc que l'inuline de VAtractylis se transforme dans ces conditions presque en totalité en lévulose. Diffère-t-elle de celles qu'a étudiées récemment M. Tanret et qui d'après lui donnent en outre un peu de glucose sous l'influence des acides étendus? C'est là un côté de la question que je n'ai pas examiné. » Mais il y avait un point qui méritait d'attirer l'attention. On sait que l'inuline n'éprouve pas la fermentation alcoolique au contact de la levure de bière. Le lévulose étant au contraire un sucre éminemment fermen- tescible, en ajoutant à une solution d'inuline à la fois de l'inulase et de la levure, on devait provoquer une fermentation alcoolique. C'est en effet ce qui a lieu. » Peut-être trouvera-t-on là une idée qui conduira à tirer un meilleur parti des tubercules de topinambour. Dans tous les cas, au lieu de se servir d'acide sulfurique étendu pour transformer l'inuline en sucre fermen- tescible, il est évident que l'on pourrait employer des cultures d'Aspergillus, de la même façon que l'on emploie l'orge germé pour saccharifier l'amidon. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Contribution à l'étude des phénomènes chimiques de V assimilation de V acide carbonique par les plantes à chlorophylle. Note de M. A. Bach, présentée par M. Schûtzenberger. « On sait que, d'après l'hypothèse généralement admise, la réduction de^ l'acide carbonique dans les parties vertes des plantes a lieu suivant l'équation CO=' + H-0 = CH^O + 0^ )) Mais, quant au mécanisme de cette réaction, il n'existe jusqu'à pré- sent aucune interprétation qui soit en accord avec les faits connus. » Diverses considérations m'ont conduit à concevoir une hypothèse qui explique d'une manière claire et simple le mécanisme chimique du dédou- blement de l'acide carbonique. ( ii4() ) » L'acide sulfureux, exposé à l'action de la radiation solaire, se décom- pose d'après l'équation SH^'SO' = 2H=S0* + H^ O + S. » Ne serait-il pas permis de supposer que le dédoublement de l'acide carbonique hydraté CO'H" suit un cours analogue? Nous aurions dans ce cas 3H='CO'=2H^CO'+ H=0-f-C » Ici s'arrête l'analogie, tandis que, dans le dédoublement de l'acide sulfureux, le soufre mis en liberté ne forme pas d'hydrate ou en forme un qui se décompose immédiatement en eau et soufre ; l'acide carbonique fournirait, dans les mêmes conditions, un hydrate stable, l'aldéhyde for- mique. Quant à l'autre produit de dédoublement, le composé H^CO'', analogue à H'SO', il ne serait autre que l'acide percarbonique hydraté, qui correspond à l'anhydride CO' observé par M. Berthelot dans l'action de l'effluve électrique sur l'anhydride carbonique seul ou mélangé d'oxy- gène. Cet acide percarbonique se dédoublerait spontanément ou sous l'in- fluence des substances contenues dans les plantes en anhydride carbonique et oxygène, 2H2C0'= 2C0^+ 2H*0== 200=' + 2H*0 4- O". » Sur trois molécules de CO* qui entreraient en réaction, il y en aurait donc une qui se dédoublerait suivant l'équation indiquée au commence- ment de cette Note; les deux autres seraient régénérées par l'acide per- carbonique 3H-'C0' = 2H= CO^ + CH^O = 2C0= + 2H-O -+- CH=0 + 0=. » Je ferai remarquer que la présence d'eau oxygénée dans les plantes a déjà été signalée par M. Wurster (Ber. deutsch. C. G., t. XIX, p. SigS; t. XXI, p. iSaS). Il est vrai que les faits relatés par M. Wurster ont été interprétés d'une manière toute différente par M. Borkony (ibid., t. XXl, p. I loi). Mais les arguments de celui-ci ne me paraissent pas concluants. » Pour opérer in vitro la décomposition de l'acide carbonique, il faut : 1 " immobiliser et éliminer de la sphère de la réaction au moins un des deux produits de déboublement, soit aldéhyde formique, soit acide percarbo- nique = oxygène actif; 2° employer des substances qui absorbent au moins une partie des radiations susmentionnées. » Je ne rapporterai ici que les expériences que j'ai faites avec l'acétate ( "47 ) d'urane comme ayant donné les résultats les plus intéressants an point de vue de la vérification expérimentale de mon hypothèse. J'ai choisi nn sel d'nrane : i° parce que les sels de ce métal constituent, en solution aqueuse, un réactif très sensible de l'eau oxygénée; 2" parce qu'ils absorbent une partie de la radiaticm du côté violet du spectre, c'est-à-dire dans la partie du spectre qui correspond à l'un des deux maxima de décomposition de l'acide carbonique par les plantes. Tout dédoublement de l'acide carbo- nique, dans le sens de mon hypothèse, devrait donc s'accuser par la for- mation d'un précipité de peroxyde d'urane. » J'ai fait passer un courant d'acide carbonique bien épuré dans deux flacons contenant chacun une solution à i,5 pour 100 d'acétate d'urane et exposés aux rayons directs du soleil. Le premier de ces flacons a été enve- loppé de papier noir, de façon à intercepter toute la radiation. Une portion de la même solution, placée dans un flacon bouché, a été exposée au soleil en même temps que les deux autres. Dans les nombreuses expé- riences que j'ai faites avec un appareil ainsi disposé, j'ai chaque fois con- staté que, vingt à trente minutes après le commencement de l'opération, la solution jaune et limpide contenue dans le flacon éclairé commençait à se troubler et prenait une teinte plus ou moins verdàtre. Au bout d'un certain temps, le trouble s'accentuait et, si l'on arrêtait le courant d'acide carbonique, il se formait un dépôt peu considérable, en 'partie brun clair, en partie brun violacé qui, transporté sur le fdtre et lavé, prenait une co- loration violette. Abandonné à lui-même sur le filtre, il se colorait en jaune et se transformait en hydrate uranique. Il se dissolvait dans l'acide acétique en laissant sur le fdtre une tache brunâtre qui était insoluble dans un excès d'acide acétique, mais disparaissait par l'addition d'une goutte d'acide chlorhydrique. C'était donc un mélange d'hydrates ura- nique et uraneux, analogue à celui qui s'obtient en exposant au soleil une solution d'oxalate d'urane. C'est tout au plus si ce précipité contenait une trace de peroxyde d'urane, comme le ferait supposer la présence de la tache brunâtre insoluble dans l'acide acétique. Dans le flacon enveloppé de papier gris et dans le flacon témoin bouché, la solution est restée parfai- tement limpide et n a' rien laissé déposer. Comment interpréter ces faits? Il est évident que la formation du précipité ne pouvait être attribuée qu'à l'action combinée de la radiation et de l'acide carbonique, puisque, à l'abri de la radiation ou en l'absence de l'acide carbonique, la solution n'a subi aucune modification. M Au point de vue de mon hypothèse, la transformation de l'acétate ( n48 ) d'urane s'expliquerait très bien, si le précipité était constitué par du per- oxyde d'uranium. L'acide carbonique se dédoublerait en aldéhyde for- mique et acide percarbonique qui formerait du percarbonate d'urane peu soluble dans l'acide acétique. Ce percarbonate se décomposerait ensuite en anhydride carbonique et peroxyde d'uranium. Mais comment expliquer alors la réduction de ce dernier en hydrates uranique et uraneux? Le gaz qui sortait de l'appareil était entièrement absorbable par la potasse et ne contenait pas trace d'oxygène. La réduction ne pouvait donc pas avoir été due à un dédoublement de peroxyde avec mise en liberté d'oxygène. Je crois avoir résolu cette question d'une manière assez satisfaisante. L'aldéhyde formique étant un puissant réducteur, j'ai pensé que le per- oxyde d'urane formé pourrait avoir été réduit en majeure partie par cette substance avec formation d'oxydes inférieurs. En effet, en exposant au soleil, dans un tube à essai, du peroxyde obtenu en précipitant la solution d'acétate d'urane par une ou deux gouttes d'eau oxygénée et additionnée ensuite d'une ou deux gouttes d'aldéhyde formique, le précipité jaune clair a pris une nuance verdàtre et a fini par se transformer en une sub- stance brun violacé entièrement soluble dans l'acide acétique. Le peroxyde non additionné d'aldéhyde reste insoluble dans l'acide acétique et ne change pas de couleur, même après quelques jours d'exposition au soleil. Je suis donc, dans une certaine mesure, autorisé à admettre que le per- oxyde d'uranium résultant du dédoublement de l'acide carbonique subit, dans une réaction secondaire, une réduction sous l'influence de l'aldéhyde formique. De cette façon, mon hypothèse se trouve en accord avec les ré- sultats des expériences que je viens de décrire. Certes, je n'ai pas la pré- tention de considérer ces résultats comme absolument concluants. Il me suffit qu'ils marquent une étape dans la voie, bien longue et hérissée de difficultés, de la vérification expérimentale de mon hypothèse ('). » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la migration de la fécule de pomme de terre dans les tubercules à repousses. Note de M. Aimé Girard, présentée par M. Duchartre. « Les conditions anormales dans lesquelles, en 1892, les tubercules de la Pomme de terre se sont développés m'ont fait reconnaître un curieux (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Schiilzenberger, au Collège de France. ( i'49 ) phénomène de migration de la fécnle qui, se produisant en pleine pra- tique agricole, \nent augmenter l'intérêt des faits récemment observés par M. Prunet, répétiteur à la Faculté des Sciences de Toulouse (*). » M. Prunet, en comparant entre eux. des tubercules germes et non germes, a constaté que dans les premiers la partie d'où les jeunes tiges émergent est plus riche en produits alibiles, et notamment en fécule, que la partie opposée; les différences constatées pour la fécule ont été, en certains cas, de 4,2 pour loo. De ces observations et d'autres non moins intéressantes, M. Prunet a conclu qu'au cours de la germination ces ma- tières nutritives émigrent des régions où elles étaient en réserve vers celles où la vie se manifeste. >i C'est un phénomène de migration tout semblable, mais d'une étendue beaucoup plus grande que révèle l'étude des tubercules à repousses ou tubercules mères, dont les conditions météorologiques de 1892 ont, dans bien des cultures, déterminé la fâcheuse formation. » Pendant les mois d'avril, de mai et de juin, une grande sécheresse a sévi sur ces cultures; au mois de juillet, c'est-à-dire au moment où les tu- bercules se forment, cette sécheresse subsistait encore, et, sauf de rares interruptions, elle s'est prolongée jusqu'au milieu du mois d'août. Aussi, à cette époque, c'est à peine si, dans les terrains perméables et souffrant de la soif, on trouvait au pied de chaque touffe quelques petits tubercules de forme régulière, mais ne pesant pas plus de 5o^'' à 60^''. » Cet état de choses, cependant, devait bientôt changer ; en septembre, et surtout au commencement d'octobre, des pluies abondantes succédaient à la sécheresse ; sous l'influence de ces pluies, les petits tubercules pre- naient, tout d'un coup, un développement considérable; au sommet de chacun d'eux, le bourgeon terminal donnait naissance à une repousse sou- vent énorme, faisant passer leur poids de So^'' ou ôo^'' à Soo^'' et 400^'', et leur imposant la forme bien connue de sablier qui caractérise les tuber- cules mères. » Soumis à l'analyse, tous ces tubercules à repousse se sont montrés exceptionnellement pauvres en fécule; dans les variétés à grande richesse, leur teneur, souvent, s'est abaissée de 20 pour 100 (taux normal) à i3 et même 12 pour 100. » Frappé de cette anomalie et réfléchissant aux conditions dans les- quelles ces tubercules mères s'étaient développés, j'ai eu la pensée de sou- (') Comptes rendus, t. GXIV, p. 1079, ( ii5o ) mettre séparément à l'analyse les deux parties d'un même tubercule, d'un côté celle qui, formée par le tubercule primitif, avait joué le rôle de mère, d'un autre la repousse, et j'ai ainsi reconnu, entre ces deux parties, sous le rapport de la teneur en fécule, des différences souvent énormes. » C'est ce que montrent les chiffres inscrits au Tableau ci-dessous, qui pour un même tubercule donnent le poids et la richesse, d'un côté de la mère, d'un autre de la repousse. Variété Géante bleue. Variété Richter's Imperator. Variété Red skinned . Variété Idaho Tubercules pr: imitifs ou mères Repousses. 80 titra nt pour lûo 4,0 er , io3 titrant pour 100 9>o "+9 » 1,0 i5o )> 8,5 I 10 » 1,2 i65 » 8,6 .73 » 1,5 160 » 10,0 ii3 » 5,6 .75 )) 12,2 5o » 0,9 io8 )) i4,9 1 12 )> 2,1 167 » l5,2 ii5 » 6,4 108 )) 11,5 71 » 1,2 122 » i3,3 180 » 7-7 74 » 20, 1 ( I i ( ( r, » Les différences, dans le pourcentage de la fécule, s'élèvent en cer- tains cas, de la mère à la repousse, j usqu'à 1 2 et 1 3 pour 1 00 ; or, les tuber- cules primitifs, pendant la période de sécheresse, étaient riches à i3 et ^[\ pour 100 de fécule; ils ont donc bien, vis-à-vis des repousses, joué le rôle de mères et se sont, au profit de celles-ci, vidés de la fécule qu'ils con- tenaient; cette fécule, comme dans les observations dues à M. Prunet, a émigré vers les repousses envoie de formation. » L'étude microscopique des tubercules mères m'a permis de le dé- montrer avec une grande netteté. En des points successifs, sur la lon- gueur de ces tubercules, j'ai détaché des coupes du tissu et j'ai ainsi reconnu qu'auprès de l'ombilic les cellules sont absolument vides de fécule, qu'à moitié de la longueur elles en contiennent encore quelques grains, qu'au sommet elles en sont bondées. Mieux encore, j'ai pu établir que, dans tout tubercule de cette sorte, il existe une zone dans laquelle les rares grains de fécule, retenus encore dans les cellules, montrent par leur déformation qu'ils sont en voie de dissolution et prêts à prendre leur forme de voyage. » Si, par exemple, on considère un tubercule de o^jiô de longueur, comme celui que représente, à demi-grandeur, la photographie que j'ai ( >ï5i ) l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie, et si, sur ce tubercule, on fait des coupes successives en marchant de l'ombilic vers le sommet, on observe les résultats suivants : 11 1° A l'ombilic, cellules à parois épaisses, entièrement vides de fécule. 1) 2° A i"^" de l'ombilic, cellules à parois minces, entièrement vides de fécule. n 3° A 3™ de l'ombilic, dans les cellules, à peu près vides, subsistent encore quel- ques grains déformés. I) 4° A ô"^" de l'ombilic, au point de jonction de la mère et de la repousse, les cel- lules sont à moitié remplies de grains de fécule, petits, mais de forme régulière. » 5° A 9™ de l'ombilic, au tiers de la repousse environ, les cellules sont presque entièrement remplies de grains de taille ordinaire. » 6° A 10"" de l'ombilic, près du sommet, les cellules sont à l'état normal et bon- dées de fécule. » C'est donc chose certaine que la fécule logée à l'origine dans les cellules des tubercules primitifs s'est, au fur et à mesure que les 'repousses se dé- veloppaient, solubilisée et dirigée vers les cellules de cesVepousses mêmes pour les remplir et s'y fixer sous forme normale. •1 En étudiant, d'ailleurs, sous un plus fort grossissement, les grains de fécule retenus encore dans les cellules qui se vident, ou est frappé de l'aspect singulier qu'ils présentent. Usée par la surface, mais dans une mesure inégale pour les couches denses et pour les couches spongieuses, la matière amylacée affecte alors des formes bizarres, irrégulières, qui, quel- quefois, rappellent la forme d'un tire-bouchon. Sur la transformation de ces grains altérés, sur le mécanisme d'où leur dissolution résulte, je n'in- sisterai pas; je me contenterai de les avoir signalés aux physiologistes en leur laissant le soin de poursuivre l'étude de ces phénomènes remar- quables. )) GÉOLOGIE COMPARÉE. — Sur le fer météorique d' Au gustinowka (^Russie). Note de M. Stanislas Meunier. « L'Institut impérial des mines de Saint-Pétersbourg possède depuis un assez long temps un bloc natif de iB pounds environ et qui provient du lœss d'Augustinowka, gouvernement d'Ekaterinoslaw. » Ce spécimen, qui tire de son gisement dans le limon quaternaire un intérêt tout ii fait particulier, n'a pas encoi'e été étudié ; aussi ai-je été bien aise de me trouver en possession, à la suite de circonstances spéciales, d'un petit lot de la matière oxydée qui l'enveloppe de toutes parts. C. R., 1893, i" Semestre. (T. CXVI, N" 20.) l49 ( Il52 ) En attendant des notions plus. complètes, je crois utile de résumer ici, en quelques lignes, le résultat de l'examen auquel je viens de procéder. )) Telle que je l'ai reçue, la matière consiste en écailles ocreuses dont les plus grandes mesurent 25""™ à 28™™ de largeur et 2'°™ à 3™'" d'épais- seur. Les plus nombreuses sont très petites et avec elles se trouve beau- coup dépoussière fine. Une de ces écailles, et des plus grandes, est formée de petites couches superposées, courbes et rappelant intimement, malgré leur état oxydé, la structure ordinaire des fers météoriques qui donnent par les acides de belles figures de Widmannstœtten. » Les écailles ocracées donnent, par friction sur le biscuit de porce- laine, la trace brunâtre ordinaire de la limonite. On y voit à la loupe, et même à l'œil nu, en quelques points, des paillettes d'un blanc d'argent qui précipitent le métal d'une solution de sulfate de cuivre. Ces paillettes sont très attirables à l'aimant et communiquent des propriétés magnéti- ques intenses aux écailles tout entières. Elles sont insolubles dans l'acide chlorhydrique qui les sépare du fer oxydé, mais l'eau régale les fait très rapidement disparaître; la liqueur ainsi obtenue donne par le molybdate d'ammoniaque le précipité jaune caractéristique de l'acide phosphorique. D'autres essais concourent avec celui-ci pour montrer que la matière mé- tallique consiste en schreibersite . C'est l'un des composés les plus caracté- ristiques des météorites. » Dans l'écaillé complexe mentionnée tout à l'heure, on voit que c'est la schreibersite interposée entre des lames de limonite qui donne à l'échan- tillon sa structure si caractéristique. » La solution chlorhydrique fournie par les écailles laisse un résidu comprenant, outre la schreibersite, de très petits grains silicates colorés par l'oxyde de fer. Cette solution privée de fer par le carbonate de baryte, puis de la baryte par l'acide sulfurique, donne avec la plus grande netteté les réactions caractéristiques du nickel. Traitées par l'eau bouillante, les écailles abandonnent une quantité sensible de chlorures solubles. » Une analyse faite sur iS'' de matière a donné : Sesquioxyde de fer o , 880 Protoxyde de nickel o, 182 Schreibersite o,o38 Résidu insoluble el non magnétique 0,021 1,071 . ! En même temps que la matière ocreuse, j'ai reçu un tout petit frag- ( ii.'ÎS) ment portant cette mention : « Grains verts qu'on trouve dans le fer )) d'Augustinowka. Ces grains sont rares; on ne les a pas examinés : peut- » être divine ou oxydule de fer? » Je me suis assuré qu'ici encore il s'agit d'un produit d'altération du fer météorique. Les grains en question, d'un vert assez foncé, sont immédiatement solubles dans l'eau froide. La solu- tion contient de l'acide sulfurique et du protoxyde de fer. Ils dérivent pro- bablement de pyrrhotine ou d'un autre sulfure. )) En résumé, les faits qui précèdent suffisent pour démontrer l'origine météoritique parfaitement authentique du fer d'Augustinowka, dont la chute doit remonter à une haute antiquité et peut-être à la période quater- naire. Ils font désirer qu'on puisse étudier les parties non étudiées et encore métalliques de cette masse. « PHYSIOLOGIE. — Influence du milieu sur la respiration chez la grenouille. Note de M. A. Dissard, présentée par M. Ch. Bouchard. <; La biologie des amphibiens, soumise à des variations considérables, permet d'étudier l'influence comparative des différents milieux sur les fonctions physiologiques. La grenouille vit indifféremment dans l'air ou dans l'eau; dans ce dernier milieu l'hématose se faisant surtout par la peau, dans le premier par les poumons. C'est la suppléance de ces deux organes qu'il s'agit de fixer et de mesurer quantitativement. Comment dissocier les deux phénomènes? )) Déjà Duméril avait asphyxié des grenouilles en leur tenant la bouche ouverte par un obstacle; il empêchait ainsi la déglutition, et par suite l'ar- rivée de l'air dans les poumons. Plus tard Regnault et Reiset mesurèrent comparativement l'oxygène absorbé par des grenouilles avant et après l'énucléation totale des poumons. Ces procédés, repris pour ces expé- riences, n'ont donné que des résultats incomplets auxquels il est permis de faire de nombreuses critiques. Le procédé de Duméril permet à l'animal de respirer encore un certain temps au moyen de l'air résiduel contenu dans ses poumons. L'ablation des poumons s'accompagne d'une hémor- ragie extrêmement abondante. » Pour éliminer l'hématose cutanée, on fait des ligatures sur les deux artères cutanées, près de leur origine sur les artères pulmonaires. Des liga- tures portent également sur les veines cutanées. )) Pour éliminer l'hématose pulmonaire, on produit l'occlusion des ( n54 ) veines et artères pulmonaires par une ligature portant sur le sommet de chacun des poumons. » Les résultats obtenus en mettant des animaux, ainsi préparés, dans l'air sec et dans l'air humide, sont consignés dans le Tableau ci-dessous. Les chiffres expriment en grammes et par kilogramme d'animal l'excrétion d'acide carbonique pendant une heure ; Air sec. Air humide. Eau. Grenouille normale 0,094 o,o84 0,076 Grenouille après élimination de la respiration cutanée 0,062 0,068 o,o35 Grenouille après élimination de la respiration pulmonaire o,o49 o,o5i o,o6o5 » En étudiant la survie de ces animaux, suivant le milieu, on obtient : Grenouille après élimination de la Air. Eau. respiration cutanée 11 jours 26 heures Grenouille après élimination de la respiration pulmonaire 19 heures 7 jours )) Conclusions. — La respiration chez la grenouille normale diminue à mesure qu'augmente l'état hygrométrique. Elle est minimum dans le milieu liquide. ' » La ligature des artères pulmonaires, la ligature des artères cutanées, diminuent dans tous les cas le CO^ excrété. Cette diminution devient consi- dérable dans le milieu liquide pour le cas de la ligature des artères cuta- nées et dans le milieu aérien pour la ligature des artères pulmonaires. » Je me propose de déterminer principalement chez les différents types de batraciens les faits du même ordre que ces animaux peuvent présen- ter ('). 1) PHYSIOLOGIE. — Action de l'oxygène et de l'air comprimés sur les animaux à sang chaud. Note de M. G. Philippox, présentée par M. A. Milne- Edwards, « J'ai eu déjà l'honneur d'adresser l'an dernier à l'Académie des Sciences deux Communications sur ce sujet. (') Travail du laboratoire de M. le professeur Bouchard. ( ii55 ) » Dans la prenaière, je décrivais l'appareil au moyen duquel j'ai pu répéter facilement les expériences de Paul Bert sur la décompression; dans la seconde, j'indiquais quelques résultats nouveaux obtenus sur des mammifères, à l'aide de cet appareil. » Parmi les expériences que j'ai réalisées depuis, j'en décris ci-après deux, sans en tirer des conclusions qui pourraient être prématurées. » Expérience I. — Un canard est placé dans l'oxygène comprimé à la pression de 6°'", il y séjourne un quart d'heure. Des expériences préalables ont prouvé que, en moins de vingt minutes, les animaux appartenant à cette espèce mouraient dans l'oxygène comprimé à moins de 6"'™; si on les retirait après un quart d'heure, ou bien ils mouraient en quelques minutes, après une série de convulsions, ou bien ils manifestaient des troubles graves et mouraient bientôt. B Après un quart d'heure de séjour dans l'oxjgène comprimé à 5^"°, je pratique la décompression brusque. Sans inconvénient ici, la décompression brusque permet de hâter la fin de l'expérience, ce qui est nécessaire, surtout si l'animal a eu des con- vulsions annonçant son agonie. Grâce à un dispositif que je ne décris pas dans la pré- sente Note, je fais aussitôt remonter la pression à 5""° dans le récipient en y injectant de l'air. Je pratique ensuite la décompression lente, décompression qui, pour ne pas être funeste, doit durer de cinq à six minutes. L'animal sort bien portant de l'appa- reil et aucun accident consécutif n'est constaté, dans la suite. » Expérience II. — Un canard est placé dans l'air comprimé à la pression de 5"'", pendant un quart d'heure. Décompression brusque mortelle, si l'expérience en restait là. Injection immédiate d'oxygène dans le récipient; la pression remonte à 5""". Dé- compression brusque. L'animal est retiré bien portant de l'appareil. » Les deux expériences précédentes ont été répétées sur des mammi- fères et ont donné des résultats similaires. En employant un appareil de verre j'ai pu en suivre les différentes phases, dans le cas de petits animaux (souris, moineaux, etc.), mais je réserve ces dernières observations pour en faire l'objet d'une Communication spéciale. » J'ai dit ne pas vouloir formuler de conclusions relatives aux deux ex- périences décrites précédemment, craignant qu'elles ne soient encore prématurées ; je ne puis pourtant retenir l'une des réflexions que la pre- mière m'a suggérées. » Si l'action de l'oxygène comprimé détermine chez les animaux à sang chaud des produits nocifs, ils sont bien peu stables pour qu'en présence d'air comprimé seulement ils semblent détruits ('). » (') Ce travail a été fait dans le laboratoire de Physiologie générale du Muséum. ( ii56 ) ZOOLOGIE. -- Sur les nerfs oculaires du Spondylus gœderopus. Note de M. Joannes Chati\, présentée par M. Erlm. Perrier. « Le manteau du Spondylus gœderopus porte des yeux dont les nerfs mé- ritent une égale attention, au point de vue anatomique comme au point de vue histologique. )) Pour faire comprendre l'intérêt des dispositions qui vont être expo- sées, qu'il me soit permis de rappeler la série de recherches que j'ai con- sacrées, en 1877, aux yeux des Pectinides. Elles n'ont pas seulement fait connaître la curieuse structure de la rétine dont les bâtonnets sont orientés de dedans en dehors et non de dehors en dedans, comme chez les autres Invertébrés, singulière exception, d'abord accueillie avec surprise, main- tenant partout admise et figurée : elles m'ont, en outre, conduit à déter- miner exactement le rôle et le mode de distribution des nerfs oculaires. » Réunissant sous le nom de nerfs optiques l'ensemble des branches nerveuses qui se rendent à chaque organe visuel, les auteurs semblaient ne les mentionner que pour les invoquer à l'appui des conceptions physio- logiques les plus bizarres (théorie de la double rétine interne et ex- terne, etc.); je montrai qu'en réalité chaque région oculaire reçoit deux ordres de nerfs qui restent unis jusqu'à la base de l'organe : 1° un nerf optique seul, destiné aux éléments excitables de la rétine; 2° des nerfs oph- talmiques, innervant les parties périphériques et surtout les papilles péri- oculaires dont j'établis le mode de fonctionnement. » Or, chez le Spondylus gœderopus, on retrouve bien ces deux ordres de nerfs; mais, loin de se confondre en un tronc commun, ils cheminent iso- lément et naissent séparément du nerf circumpalléal. Il eût suffi d'exa- miner un tel type pour apprécier immédiatement l'exacte valeur des divers nerfs oculaires. H Ceux-ci ne sont pas moins intéressants dans leur structure intime aue dans leur mode de distribution et dans leur rôle. « Lorsque l'on traite par l'acide osmique une coupe passant par une région oculaire, on voit bientôt le nerf optique se teinter en noir; dès qu'on analyse les causes de cette imprégnation, on constate qu'elle est due à l'existence d'un véritable manchon de myéhne. Au contraire, les nerfs ophtalmiques ne revêlent jamais, dans les mêmes circonstances, une pa- reille coloration; à peine y peut-on observer une légère teinte ombrée. ( ii57 ) « Voilà donc un nouvel exemple de la présence de la myéline chez les Invertébrés; il est ici d'autant plus remarquable qu'il concerne un I^amel- libranche. J'ai montré, il y a une dizaine d'années (' ), suivant quel pro- cessus la myéline peut apparaître chez certains de ces Mollusques, s'y esquissant sous forme de granulations isolées. J'exprimais alors l'opinion qu'on aurait vraisemblablement, tôt ou tard, l'occasion de l'y observer à son maximum de développement, formant autour de la fibre nerveuse une gaine continue. Cette prévision se trouve aujourd'hui pleinement réalisée. 1) Une autre considération découle de la présence d'un manchon de myéline dans le nerf optique du Spondyle. Si l'on se reporte aux rares exemples bien avérés d'une gaine médullaire chez les Invertébrés, on les voit représentés par les nerfs ocellaires de certains Insectes et par le nerf tentaculaire des Héliciens. Or ce sont des nerfs de sensibilité spéciale, comme le nerf optique du Spondylus gœderopus, rapprochement digne d'attention et qui montre quel intérêt s'attache à l'histologie comparée de la fibre nerveuse. « EMBRYOLOGIE. — Sur la fragmentation parthénogénésique des ovules des Mammifères pendant l'alrésie des follicules de Graaf. Note de M. L.-F. Hexxeguy, présentée par M. Edm. Perrier. « Les recherches de Pflûger, Spiegelberg, Waldeyer, Slavjansky et de beaucoup d'autres auteurs plus récents, ont établi que dans l'ovaire des Mammifères un grand nombre de follicules de Graaf n'arrivent pas à ma- turité et subissent une régression, qui amène la disparition du follicule et de son contenu. Cette atrésie, normale et physiologique, peut se faire par des processus différents, soit par dégénérescence graisseuse, soit par dégé- nérescence hyaline, soit par atrophie simple. Flemming, en i885, a fait connaître, sous le nom de dégénérescence chromatoly tique, des phénomènes très intéressants dont peuvent être le siège l'ovule et les cellules épithé- liales du follicule; il a constaté que, dans celles-ci, la chromatine du noyau se condense en grains irréguliers, se disperse dans la cellule dont le corps protoplasmique finit par disparaître en se liquéfiant; dans l'ovule, il a vu, à la place de la vésicule germinative, apparaître un fuseau de direction et se produire quelquefois une sorte de globule polaire. (') Comptes rendus, séance du 26 juin 1882. ( ii58 ) » Mes observations sur les ovaires de différents Mammifères, Rat, Souris, Chatte, Rhinolophe, m'ont montré que la chromatolyse dans les ovules peut s'accompagner d'une fragmentation du vitellus, déjà signalée par Pflùger, qui, dans certains cas, ressemble à une véritable segmenta- tion. )) A côté de follicules renfermant un ovule qui présente un fuseau de direction, on en trouve d'autres dans lesquels l'ovule a perdu, entière- ment ou en partie, sa zone pellacide, et dont le vitellus est divisé en quatre, cinq, six segments tantôt à peu près égaux, tantôt de volume très diffé- rent. Plusieurs de ces fragments renferment des éléments chromatiques répartis très irrégulièrement. Dans quelques-uns on reconnaît un noyau à contour net, dont la chromatine condensée tapisse la face interne de la membrane d'enveloppe, ou est dispersée, au contraire, dans le suc nu- cléaire sous forme de fines granulations isolées. Dans d'autres, on trouve de petits chromosomes arrondis, disposés en plaque équatoriale au milieu d'un fuseau achromatique. D'autres segments, enfin, ne contiennent aucun élément chromatique. )) La fragmentation du vitellus ne paraît pas se faire par une bipartition répétée, comme dans la segmentation normale, mais plutôt par gemmation. Bien que cette fragmentation soit précédée de celle de la vésicule germi- native, les deux phénomènes sont indépendants, ainsi que le prouve l'exis- tence de segments dépourvus d'éléments nucléaires. >) La chromatine de la vésicule germinative se résout en petites masses irrégulières qui se dispersent dans le vitellus, de même que dans la chro- matolyse des cellules folliculaires. Chaque masse chromatique se comporte alors comme un petit noyau et donne naissance à une figure karyodiéré- tique rudimentaire, composée d'un petit nombre de chromosomes et d'un nombre correspondant de filaments achromatiques. Je n'ai pu découvrir de centrosomes en rapport avec les masses chromatiques ou avec les fu- seaux achromatiques. » A un stade plus avancé de l'atrésie folliculaire, le vitellus de l'ovule est divisé en un grand nombre de petits segments, dans lesquels les élé- ments chromatiques ont disparu et qui deviennent la proie de phago- cytes, cellules épithéliales du follicule et leucocytes. Ces phagocytes se transforment ultérieurement en un nodule de tissu conjonctif. » Quelques ovules, d'apparence normale ou manifestement en voie de chromatolyse, présentent une structure de vitellus tout à fait particulière. Le contenu de l'œuf, au lieu d'être formé par un protoplasma finement ( iiSg ) granuleux ou réticulé, suivant le procédé de fixation employé, est constitué par une quantité considérable de petits bâtonnets orientés dans tous les sens, mais souvent parallèles entre eux, au nombre de trois ou quatre, et réunis en faisceaux ayant l'apparence de petits fuseaux achromatiques dé- pourvus de chromosomes. Examinés à un fort grossissement, ces bâtonnets paraissent être formés de granulations disposées en série. Cette structure duvitellus, qui peut s'observer dans l'atrésie folliculaire avec fragmenta- tion de l'ovule, doit être considérée comme un mode spécial de dégéné- rescence. » Mes observations sur la dégénérescence des ovules des Mammifères confirment et étendent celles de Flemming et de Schottl;inder. Elles éta- blissent que l'ovule des follicules en voie d'atrésie peut présenter, non seulement une maturité précoce, se traduisant par l'apparition d'un fuseau directeur et d'un globule polaire, mais aussi un commencement de seg- mentation irrégulière, parthénogénésique. Elles offrent également un cer- tain intérêt au point de vue cvtologique; elles montrent que la substance chromatique du noyau, dispersée dans le cytoplasma, continue à exercer une action sur ce dernier : chaque fragment chromatique se comporte comme un petit noyau rudimentaire pouvant donner une figure karyo- diérétique. En l'absence de centrosomes, les chromosomes deviennent des centres d'attraction et d'orientation pour les filaments achroma- tiques ('). » M. G. HixRicHS adresse une Note ayant pour titre : « Détermination du poids atomique véritable du soufre par la méthode limite ». M. H. Hermite adresse un Mémoire sur « la dynamique de l'atmo- sphère ». M. L. Sandras adresse une réclamation de priorité relative aux appli- cations directes de pétrole et d'essence de térébenthine sur les fausses membranes diphtériques. (') Travail du laboratoire de M. Balbiani, au Collège de France. C. R., i8 '33 M. A. Etard. — Action du chlorure de zinc sur le chlorocamphre. Relation entre le camphre et le carvacrol ' lîd iM. G. Perrier. — Sur un certain nombre de combinaisons organo-métalliques ap- partenant à la série aromali([ue n'|0 M. Em. Bourquelot. — Inulase et fermen- W 20. SUITE nE LA TABLK DES ARTICLES. Pages, talion alcoolique indirecte de l'inuline... ii'|.3 M. A. Bach. — Contribution à l'étude des phénomènes chimiques de l'assimilation de l'acide carbonique par les plantes à chlorophylle 1 1 '|.5 M. Aimé Girard. — Sur la migration de la fécule de pomme de terre dans les tuber- cules à repousses i\ \^ M. STA^■ISLAS MEUNiiîn. — Sur le fer météo- rique d'Augustinowka ( Russie) i i5i M. A. DissARD. — Influence du milieu sur la respiration chez la grenouille ii5.3 M. G. PiiiLiPPON. — Action de l'oxygène et de l'air comprimés sur les animaux à sang chaud 1 1 î 'i Bulletin BiBLioon.'iPHiouL Errata Pages, M. JoANNE-s Chatix. — Sur les nerfs ocu- laires du Spondylus gœderopus i i.ili M. L.-F. Henneouy. — Sur la fragmenta- lion parthénogénésique des ovules des Mammifères pendant l'atrésie des folli- cules de Graaf wj- ÏM. G. HiNRiCHS adresse une Note ayant pour titre : « Détermination du poids atomique véritable du soufre par la méthode limite ». i i,')ç) M. H. IIehmite adresse un Mémoire sur « la , dynamique de l'alniosplière » i>5;) M. L. Sandras adresse une réclamation de priorité relative aux applications directes de pétrole et d'essence de térébenthine sur les fausses membranes diphtériques., ii'iy 1 1 60 Il(i2 PAKIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET PILS, Quai des Grands-Aupuoiins, 55. Le Cérant : CAiiTurun-ViLtAns 1893 JUN 2Û 1893 PREMIER SEMESTRE. 302,0, - COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. liES SECRETAIRES PERPETHEIiS. TOME CXYI. iT 21 (25 Mai 1893). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FLS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉÀNES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grals-Augustins, 55. 893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 maÙ iStô. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a \i pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. AiiTicLE 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Méijioires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont |jes Instructions demandés par le Gouvernement pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne [iréjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. j Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires svn{ tenus de les réduire au nombre de pages requis. Li|( Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExtrail autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font^ pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimeiie le mercredi au soir, o.u, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. 4 Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- eurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait n Rapport sur la situation des Comptes rendus après impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- nt Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter lei Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, : int 5^. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante jjN uu 18Q3 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU MAR[)I 25 MAI 1893, PRÉSIDÉE PAR M. LŒWV. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte doulou- reuse qu'elle a faite dans la personne de M. Kummer, l'un de ses Associés étrangers, décédé à Berlin, le i4iiîai dernier. Notice sur les travaux de M. Kummer, par M. Hermite. (c La vie scientifique de l'illustre géomètre a été remplie par des tra- vaux qui laisseront dans la Science une trace impérissable. M En Analyse, on lui doit des recherches approfondies sur la série hy- C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N" 21.) l5l ( ii64 ) pergéométrique, les intégrales définies, la fonction eulérienne et l'évalua- tion numérique des séries lentement convergentes. » En Géométrie, M. Rummer a le premier considéré une surface de qua- trième ordre extrêmement intéressante à laquelle son nom est attaché et qui a été le sujet de nombreux et importants travaux. » En Algèbre, il a obtenu, sous la forme d'une somme de sept carrés, le discriminant de l'équation du troisième degré qui donne les axes princi- paux des surfaces du second ordre. Ce résultat, on ne peut plus remar- quable, a été le point de départ du célèbre Mémoire de Borchardt sur l'équation analogue et plus générale dont dépendent les inégalités sécu- laires du mouvement des planètes. » D'autres écrits concernent la théorie des systèmes de rayons recti- lignes et la réfraction atmosphérique, mais c'est l'Arithmétique supérieure qui a la part la plus grande dans l'œuvre mathématique de notre Confrère. » Les Mémoires sur les nombres complexes formés avec les racines de l'unité, la notion originale et profonde des facteurs idéaux, celle des classes non équivalentes, la détermination du nombre de ces classes par une extension des méthodes de Dirichlet, la découverte éclatante de la démonstration du théorème de Fermât pour tous les exposants premiers qui ont une certaine relation avec les nombres de Bernoulli, ont été accueillis par une admiration unanime. Ces recherches se placent avec celles de Dirichlet au premier rang, par leur importance et leur fécondité, dans la Science arithmétique de notre époque. L'Académie les a récom- pensées par le Grand Prix des Sciences Mathématiques; peu d'années après, M.Kummer devenait Correspondant dans la Section de Géométrie; il a été élu Associé étranger en 1868. ■a La perte de l'illustre géomètre sera vivement ressentie dans tout le monde mathématique, et la sympathie de l'Académie se joindra aux regrets de ses amis et des admirateurs de ses travaux. » M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. de Gasparin, Correspondant pour la Section d'Économie rurale, décédé le 9 mai dernier. ( ii65 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie cinétique des gaz. Note de M. H. Poijïcaré. « J'ai, dans une Communication précédente, exposé les défauts du rai- sonnement par lequel Maxwell cherche à établir la loi de la détente adia- balique; mais je n'ai pas expliqué quelles modifications il faut y apporter pour le rendre correct. Reprenons l'équation (75) de Maxwell "f -^,-è«~QN)+|,(-ÏQN)+J^«-QN)=Nf. » Nous avons vu qu'on pouvait faire, dans cette équation, Q = 7[(« + ^)^ + (^' + ^)' + («' + 0^J = ?. mais qu'on ne pouvait pas y faire Q=(p-i)f(E^ + V + ^^). » En revanche appelons H l'énergie de vibration d'une molécule, c'est- à-dire la force vive due au moment relatif de ses atomes par rapport à son centre de gravité, augmentée de l'énergie potentielle due aux attractions mutuelles de ces atomes. » Bien que la valeur moyenne de H soit égale à nous aurons le droit de faire Q = H ; et, en effet, quand une molécule passe d'un élément de volume dx dans un élément contigu d-^' en traversant l'élément de surface c/w qui les sépare, ainsi que je l'ai expliqué dans ma dernière Communication, la valeur de (P-i)^\E= + v + e) change, mais celle de H ne changera pas. » Rien ne s'oppose donc à ce que l'équation (yS) s'applique à H ou à o + H. ( ji66 ) » Si les lois du choc appliquées par Maxwell dans le Mémoire cité étaient rigoureusement exactes, on devrait avoir Sep = SH =: O. » Il en résulterait que, dans la détente adiabatique, la valeur moyenne de H ne demeurerait pas égale à et que la détente adiabatique suivrait une loi différente de la loi expé- rimentale. » Mais nous pouvons supposer, ce qui est plus conforme à la pensée de Maxwell, que ces lois ne sont qu'approximatives; alors §ç n'est pas rigou- reusement nul; cette quantité est seulement beaucoup plus petite que ne le serait, par exemple, ^^(u + lY. » Ce qui est rigoureusement vrai c'est que 8(cp + H)=o. » On en conclut, en faisant Q = cp -}- H dans l'équation (yS), dt dx dy dz » Cette équation conduirait à la véritable loi adiabatique des gaz si l'on admet, conformément au principe de Boitzmann-Maxwell, que l'effet des chocs est de faire osciller H autour de (P-Ot(^' + ^^ + ^^)- » HISTOIRE DES SCIENCES. — Note de M. Bkrthelot, accompagnant la présentation de son Ouvrage u. Sur la Chimie au moyen âge » . « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un nouvel Ouvrage que je viens de publier, sous le titre suivant : Histoire des Sciences : La Chimie au moyen âge [3 vol. in-4° ( ' )]• (') Ouvrage publié sous les auspices du Ministère de l'Instruclioii publique. Im- primerie nationale; chez Leroux. ( i>67 ) » L'histoire de la Chimie est des plus intéressantes pour l'étude du dé- veloppement de l'esprit scientifique : en effet, c'est par cette voie surtout que la méthode expérimentale a été introduite. La connaissance des mé- thodes et des idées des chimistes, dans le cours des siècles, constitue une véritable philosophie naturaliste, connexe avec la philosophie rationnelle et religieuse de leurs contemporains ; mais la plupart des documents positifs et originaux qui la concernent, avant le xiv' siècle, sont demeurés jusqu'ici ignorés des historiens de la Science, parce qu'ils étaient contenus dans des manuscrits dont personne n'avait osé entreprendre la publication et l'interprétation. C'est cette œuvre que j'ai poursuivie depuis dix années, en remontant jusqu'aux origines authentiques de l'Alchimie, c'est-à-dire jusqu'au Papyrus de Leyde, que j'ai traduit et commenté, et jusqu'à la Col- lection des anciens Alchimistes grecs, que j'ai publiée, texte et traduction, avec le précieux concours de M. Ch.-Em. Ruelle. » L'Ouvrage actuel forme la suite de cette publication : il concerne d'abord Y Alchimie latine jusqu'au xiv" siècle, étudiée dans mon premier Volume, sous le double rapport de la transmission directe des doctrines et pratiques chimiques dans l'Occident, et de l'intervention des traduc- tions arabes et latines, à partir du xiv^ siècle. » \J Alchimie syriaque, qui a joué le rôle d'intermédiaire entre les auteurs grecs et les auteurs arabes, forme la matière à'un second Volume, composé entièrement de matériaux inédits et même inconnus jusqu'ici, que je publie aujourd'hui, texte et traduction, avec la collaboration d'un savant très autorisé, M. Rubens Duval, Membre de la Société asiatique. » Ce volume est constitué, en majeure partie, par la traduction sy- riaque de textes grecs, congénères de la Collection des Alchimistes grecs, et en particulier par un grand ouvrage de Zosime perdu dans sa langue originale. » Le troisième Volume est consacré à \ Alchimie arabe, qui peut être également regardée comme à peu près inconnue sous sa forme authen- tique, les textes essentiels de cette Alchimie dans leur langue originale,- ceux de Djàber (le Geber latin) en particulier, n'ayant été jusqu'ici ni imprimés, ni traduits. Je les ai tirés des manuscrits de Paris et de Leyde, et je les publie avec la collaboration de M. Houdas, professeur à l'École des Langues orientales vivantes. Cette publication me paraît de nature à modifier profondément les opinions reçues sur la science chimique des Arabes. En effet, la comparaison des textes arabes actuels avec les textes latins prétendus traduits de l'arabe, en ce qui touche les œuvres de Geber ( >i68 ) en particulier, montre que les ouvrages latins attribués à ce dernier sont entièrement apocryphes, ayant été fabriqués en Occident du xiii* au xvi^ siècle : cette fabrication a faussé toute l'histoire de la Science, en faisant attribuer jusqu'ici aux Arabes des découvertes dont on ne trouve aucune trace dans leurs écrits authentiques. Ceux-ci, en Chimie comme dans les autres Sciences, ne contiennent guère autre chose que les faits déjà rapportés par les Grecs. » Je demande la permission d'entrer dans quelques détails plus circon- stanciés sur le contenu des trois Volumes que j'offre à l'Académie. « Ije Tome P"" a pour titre spécial : Essai sur la transmission de la Science antique au moyen âge; doctrines et pratiques chimiques. J'y expose par quels intermédiaires la Chimie grecque a passé aux Occidentaux. La formation de l'Alchimie latine s'est opérée par deux voies différentes, dont une seule avait été signalée jusqu'à présent. » J'ai examiné avec soin les traités des Arabes, héritiers de la science grecque, et dont les écrits ont été traduits en latin du xii* au xiv* siècle; j'ai soumis ces traductions à un nouvel examen, en m'attachant à la fois aux collections imprimées du xvi'' au xvui*^ siècle (Theatrum chemicum, Bibliolheca chemica, etc.) et aux Manuscrits inédits de la Bibliothèque na- tionale de Paris, lesquels fournissent des textes de date authentique, et non remaniés à diverses reprises pendant trois siècles, comme l'ont été trop souvent les œuvres imprimées. » J'y ai retrouvé d'abord la trace des Grecs, représentée par des frag- ments souvent très étendus de textes grecs connus, qui ont traversé suc- cessivement deux traductions, l'une en arabe, l'autre en latin. Pour en mieux fixer l'époque et l'authenticité, j'ai comparé le contenu de ces traductions arabico-latines avec les écrits de date certaine publiés par Vincent de Beauvais et par Albert le Grand. » Mais j'ai reconnu que les faits connus en Occident vers la fin du xiii^ siècle ont été transmis en majeure partie par une voie plus directe, quoique jusqu'ici inaperçue, et dont la découverte constitue l'une des par- ties les plus neuves de mon Ouvrage. En effet, les procédés et même les idées des alchimistes anciens avaient passé des Grecs aux Latins, dès le temps de l'empire romain, et ils s'étaient conservés, jusqu'à un certain point, à travers les âges de barbarie, par les traditions techniques des arts et métiers, traditions demeurées à peu près ignorées des historiens de la Chimie. ) » C'est ce que j'établis par l'examen détaillé des Traités intitulés : ( 1-69 ) Compositiones et Mappœ clavicida, demeurés jusqu'ici en dehors de tous commentaires, et dont les manuscrits remontent aux viii* et x'' siècles, c'est-à-dire à une époque antérieure aux Arabes. Parmi les recettes expo- sées dans ces Traités, un certain nombre sont traduites littéralement des articles grecs du Papyrus de Leyde, découvert en Egypte au xix* siècle, et de ceux des alchimistes grecs, que j'ai fait imprimer pour la première fois. Cette identité des recettes tirées d'Ouvrages aussi différents prouve qu'il existait, dès le temps de l'Empire romain, des cahiers d'arts et mé- tiers, transmis de main en main par les orfèvres, métallurgistes, céra- mistes, etc., et qui se sont conservés dans les ateliers en Italie et en Gaule. C'est donc là l'une des sources fondamentales de la Chimie du moyen âge. J'ai terminé celle partie en retraçant le tableau réel des connaissances chimiques vers l'an i3oo, et en y joignant la reproduction exacte des figures des appareils de cette époque dessinés dans les manuscrits contem- porains. » J'ai également publié dans ce Volume, d'après les manuscrits, le Liber sacerdotum , ouvrage technique inédit, et j'ai donné une nouvelle édition du célèbre Liber ignium de Marcus Grtecus, d'après les manuscrits de Paris et de Munich, avec traduction et commentaires. » Venons au Tome II, consacré à V Alchimie syriaque. Il embrasse un sujet complètement nouveau. On sait que les Arabes n'ont pas connu les auteurs grecs directement, mais par l'intermédiaire des Syriens, qui avaient les premiers traduit les philosophes et les savants grecs dans une langue orientale. Les Sciences naturelles furent surtout étudiées aux ix* et x* siècles, dans la célèbre École des Médecins syriens de Bagdad, attirés et protégés par les califes, leurs clients. Nous avons eu la bonne fortune de rencontrer au British Muséum et à la Bibliothèque de l'Université de Cambridge des manuscrits alchimiques syriaques de cette époque. Ils reproduisent les signes et symboles des Grecs, à peu près sans changement, l'indication des figures des appareils, que j'ai fait reproduire, enfin, et surtout une suite de traités, traduits du grec, et portant entre autres les noms de Démocrite et de Zosime. Ils complètent, à cet égard, la Collection des Alchimistes grecs. Une partie considérable de l'œuvre de Zosime, aujourd'hui perdue en grec, se retrouve dans le texte syriaque : elle caractérise plus nettement encore ce personnage, demi-savant, demi-mystique, exposant des pro- cédés techniques, suivis en Egypte, des descriptions minéralogiques, ana- logues à celles de Dioscoride. On y trouve, entre autres, la mention des voyages de l'auteur dans l'Archipel et à Chypre, et l'indication des livres ( II?» ) de falsification du temps, à l'usage des fabricants de drogues, des mar- chands de vin, d'huile et des autres arts (on voit que ce n'est pas là une chose moderne). En même temps, sont exposées des légendes singulières sur les anges séducteurs, qui ont enseigné les arts aux hommes, sur le livre Chema, sur une source d'étain liquide, en Occident, à laquelle on offrait une vierge, sur les miroirs d'électrum découverts par Alexandre et sur les talismans d'Aristote et de Salomon. )) Des fragments mystiques et magiques, un morceau contemporain de la lutte de l'hellénisme contre le christianisme, et des récits qui semblent empruntés aux contes de l'ancienne Egypte, se Usent à la fin des manu- scrits de Cambridge : ils offriront sans doute quelque intérêt aux histo- riens. )) Mais il convient de nous attacher davantage à la seconde partie du manuscrit du British Muséum, formée par un traité arabe, écrit en carac- tères syriaques, postérieur aux précédents, et qui semble contemporain des croisades. C'est une compilation, essentiellement pratique, d'articles de Chimie et de Minéralogie, congénère de certaines traductions latines, tels que le Traité de Bubacar (inédit). Elle constitue une véritable tran- sition entre les ouvrages traduits du grec et les Traités arabes proprement dits. J'y signalerai un petit Traité de l'art du verrier, analogue à ceux d'Eraclius et de Théophile, des recettes de flèches incendiaires, pétards et artifices, similaires de Marcus Gnecus, etc. » C'est un devoir pour moi de déclarer ici comment, ayant été conduit à reconnaître l'existence de ces textes syriaques, d'après de courts frag- ments, j'ai eu recours à un savant spécial et d'autorité reconnue en ces matières, M. Rubens Duval, membre de la Société asiatique, qui a eu l'obligeance de faire copier, de collationner, de traduire lui-même litté- ralement les manuscrits et d'en publier le texte. J'ai revisé ces traductions, de façon à leur donner, autant que j'ai pu le faire, un sens intelligible au point de vue chimique et corrélatif avec la tradition des Alchimistes grecs. J'y ai joint une Introduction, relative à l'histoire de l'Alchimie syriaque et à l'analyse des Traités qui suivent. » Un nouvel échelon dans l'histoire de la transmission de la Chimie antique étant ainsi posé, je me suis préoccupé du suivant, c'est-à-dire de V Alchimie arabe proprement dite, renfermée dans le tome troisième. » Aucun texte alchimique arabe n'ayant été jusqu'ici publié dans sa langue, la véritable science alchimique des Arabes doit être réputée à peu près inconnue. Pour la connaître, il fallait remonter aux manuscrits, tels ( "71 ) qu'ils existenl, particulièrement dans les bibliothèques de Paris et de Leyde. Pour cette publication, je me suis adressé à M. Houdas, profes- seur à l'École des langues orientales vivantes, qui a bien voulu présider à l'impression des textes : j'ai opéré sur sa traduction le même travail de revision technique que sur la ti'aduction des écrits syriaques. En tête, j'ai donné une introduction historique, complétée par la traduction des pas- sages du Kitab-al-Fihrist relatifs aux auteurs alchimiques. Puis viennent le traité de Cratès avec figures, qui semble traduit du grec, ceux d'El- Habib et d'Ostanès (pseudo); enfin les œuvres arabes véritables de Geber (Djàber), publiées pour la première fois et qui donneront une connais- sance exacte des idées de ce célèbre auteur, médecin, chimiste et philo- sophe, mais appartenant à une époque de décadence, et dont la rectitude d'esprit ne répond pas à l'étendue du domaine intellectuel qu'il a essayé d'embrasser. Insistons sur ce résultat inattendu que ses œuvres arabes n'ont pour ainsi dire rien de commun avec les ouvrages latins apocryphes qui portent son nom. » L'ensemble des trois présents Volumes complète l'histoire des Ori- gines de l'Alchimie et la mène jusqu'au xiv^ siècle, c'est-à-dire jusqu'à une époque où cette histoire commence à être suffisamment connue et facile à établir, d'après les publications imprimées des alchimistes latins, ^e regarde dès lors comme accomplie la tâche que je m'étais proposée en entreprenant cette longue et difficile étude, dont j'ai renouvelé les sources et l'interprétation en en plaçant les textes authentiques entre les mains de tous les savants. » CHIMIE. — Sur quelques phosphates nature/s rares ou nouveaux : brushite, minervite; par M. Arihand Gautier. K Dans une précédente Communication ('), j'ai dit que la couche de phosphates concrétionnés qui remplit les parties déclives des galeries de la grotte de Minerve constitue un type nouveau de phosphorites où l'acide phosphorique est uni à la fois à la chaux et à l'alumine. Ce remarquable gisement fournit, en outre, séparément, le phosphate bibasique de chaux naturel ou brushite, et un phosphate d'alumine nouveau, l'un et l'autre cristallisés. (') Comptes rendus, t. CXVI, p. 1022. C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N» 21.) 132 ( II72 ) » Brushite. — La brushite PO^CaH, aH^O n'a été rencontrée jusqu'ici que dans un guano rocheux des Antilles. Nous l'avons recueillie sur le sol de certaines galeries de Minerve {Galerie des tribunes. Tête de cheval) où elle se présente sous forme d'une matière pulvérulente, blanche ou cha- mois clair, farineuse, et aussi en gros blocs friables au centre desquels on trouve généralement un noyau de la roche nummulitique encore incom- plètement transformée en cette substance. Quelquefois la brushite s'at- tache aux murs des galeries sous forme de croûtes cristallines provenant évidemment d'une lente corrosion du calcaire par une substance que l'eau a dû dissoudre, comme en témoigne l'horizontalité du niveau de cette corrosion marquée sur les parois. Cette farine est presque entièrement formée de minces lamelles triangulaires, le plus souvent tronquées, mais à arêtes vives, où se reproduit fréquemment l'angle de 38°, bien plus rare- ment celui de iio°. A côté de ces lamelles, on aperçoit au microscope quelques aiguilles assez rares. » Traitée par un acide minéral, la brushite se dissout en dégageant de rares bulles d'acide carbonique et laissant un faible résidu argileux et organique. Mise à digérer avec le citrate d'ammoniaque ammoniacal, elle laisse un peu moins de i pour loo de parties insolubles. » Cette poudre cristalline présente la composition suivante : II. Laissée à l'air sec depuis i8 mois. Eau perdue à i6o° ) Eau perdue de i6o° au rouge \ P^O^ CaO MgO APO^ SO' C0= Silice, argile Fer, nitrates 21 ,53 4i,4i 34, o4 trace 1,70 trace 1,35 o, i5 trace 100, 18 21 ,92 4o,58 33,42 trace 2, 10 trace 1 ,20 0,76 trace 99-98 III. Extraite récemment de la carrière. 19.17 7,88 4o,o5 30,70 trace 1,94 trace trace 0,01 trace 99. il n'y a ni chlore, ni fluor. » Laissant de côté V analyse TII, qui répond à une matière imparfaitement séchée à l'air, si, dans les analyses I et H, on déduit la petite partie de la chaux correspondant à l'acide carbonique obtenu, et si l'on met de côté la faible proportion d'alumine qui s'y trouve à l'état d'hydrate ou d'argile, il ( ii?:^ ) reste les quantités suivantes de chaux, d'acide phosphorique et d'eau, cal- culées pour loo parties : Analyse I. Analyse II. 1^205.. 43, l5 42,85 CaO 34,16 33,99 H^O 32,57 23, i5 M Moore et A. Julien, qui ont découvert la brushite dans les gisements de guanos rocheux des îles Avas et Sombrero ('), lui ont trouvé une com- position répondant, suivant les cas, aux deux formules PO* Ca H, 2 H^ O Brushite ( PO' CaH )2, 3 ir^O Mélabriishite soit que ces substances diffèrent réellement par leur proportion d'eau, soit que l'état de dessiccation de la première, au moment de l'analyse, ait été incomplet. La formule (P0*CaH)^3H-0 répond bien à nos analyses; elle demande, pour 100 parties : Calcul théorique. Trouvé. P^O^ 43^55 43,00 CaO 34,36 34,08 H-0 22,0g 23,36 » La description que fait Danadela métabrushite : cristaux imparfaits, en lamelles présentant fréquemment l'angle de 38°, cassants, de couleur pâle ou incolore, translucides, répond exactement à la brushite de Minerve. )) Minervite. — En pratiquant dans le sol une tranchée suivant l'axe de la galerie principale de la grotte, et non loin de l'entrée, on a traversé, à une profondeur de 3"", 5o, une veine de o", i5 d'épaisseur environ, formée d'une substance remarquable par sa blancheur de lait et sa consistance pâteuse. Sous l'influence de la pression qu'elle supporte de tous côtés, sauf sur le front de taille, elle s'écoule lentement et s'épaissit très vite à l'air. Elle se concrétionne ainsi en une matière blanche happant à la langue, semblable à du kaolin. » Examinée au microscope, après avoir été longtemps abandonnée à l'air, cette substance parait formée de grains cristallins ténus, de prismes rhomboïdaux et de lamelles en hexagones réguliers ou en triangles équi- latéraux dont les extrémités angulaires sont régulièrement tronquées. Cet (') Americ. J. Se, t. XL, p. 369. et 371. ( i'74 ) aspect rappelle celui de V hydraigylUe Al(OH)', qui persiste peut-être dans cette matière en petite proportion. » En fait, si la masse est tout entière obscurément, mais certainement, cristalline, les cristaux bien nets sont rares, et à côté d'eux apparaissent des granulations amorphes dues à une petite proportion d'argile qui salit la substance. » Voici l'analyse de deux échantillons de ce phosphate, après qu'il a perdu son humidité par une très longue exposition à l'air : I. II. Eau perdue jusqu'à i8o° 21 ,4o 22,74 Eauperduedei8o°aurouge(avecunpeudemalièreazotée). 7,89 5,92 Sable quartzeux o 36 ) ■'^rg"6 11,14 ) Phosphate d'alumine (P0*)='A12 52,35 57, 3o Excès d'alumine soluble dans les acides minéraux 4,71 3, lo Phosphate ferrique (P0'')-Fe2 0,24 o,4i Phosphate de magnésie (P0')2Mg' trace 1,17 Fluorure de calcium 2,00 2,29 Chlore, SO' trace trace 100,09 ioo,3i (') )) Grâce à son extrême plasticité lorsqu'elle est humide, cette matière se mélange à l'argile et au sable au milieu desquels elle coule; on peut l'en débarrasser mécaniquement, mais pas complètement, et ses veinules ocracées se distinguent au milieu de la matière blanche. Si l'on fait abstrac- tion de cette argile, on voit que cette substance est formée d'un phosphate (') M. A. (]arnot, à qui je parlai de ces phosphates d'alumine, a bien voulu me dire qu'en 1882, on lui avait apporté d'une île de la Guyane une matière concrétionnée rougeâtre qui lui a donné à l'analyse : Eau (et fluor) 24,00 Argile 2,00 Acide phosphorique 34,88 | . , - | (PO')^ Al^ 59,93 Alumine 28,60 i ''1'°"'*^"^ M Al^O^ en excès. 3,55 Chaux 0,80 Magnésie o, i5 Peroxyde de fer 9)00 Sauf la présence d'un peu de peroxyde de fer qui constitue une impureté, cette substance est bien comme la nôtre un phosphate d'aluminium hydraté légèrement ba- sique. Son analyse est ici publiée pour la première fois. ( II75 ) d'alumine hydraté, microcristallin, à peine mêlé d'une trace d'autres phos- phates. La chaux n'y existe que dans la proportion juste suffisante pour saturer le fluor ('). Ce fluorure CaFP accompagne le phosphate d'alu- mine, comme il accompagne le phosphate tribasique de chaux naturel, mais dans une moindre proportion : 3,8i à 4 de CaFl^ pour loo de phos- phate d'alumine normal. » Si, après un long séjour à l'air, on calcule la quantité d'eau qui reste dans cette substance, on trouve qu'elle répond à l'hydrate (PO*)" AP, yH^O, qui, pour loo parties de phosphate d'alumine anhydre, veut 5i,6 parties d'eau. Nous en avons trouvé 52,8, chiffre exact si l'on tient compte d'en- viron I pour loo de matière organique qui vient augmenter un peu le chiffre de l'eau perdue au rouge. » On verra que ce minéral résulte, en effet, de l'action des matières organiques en décomposition sur une couche adjacente d'argile ou d'hy- drargylite. L'analyse révèle déjà cette origine : loo parties de phosphate nous ont donné o^', 369 d'azote ammoniacal. Il y est contenu à l'état de composés amidés, que les carbonates alcalins ne décomposent pas, mais dont les lessives alcalines dégagent de l'ammoniaque en colorant la ma- tière en orange. M Quoique, à l'exception de la turquoise et de la waveliite, les phos- phates d'alumine soient à peine connus, on a distingué un certain nombre d'espèces minérales rares où l'acide phosphorique est uni à l'alumine avec ou sans excès de base. Ce sont les suivantes (') : La Variscile P205.AP0S4H2O La Callaïnite P^O^APO'.SH^O La Gibhsite on Zépharowichite.. P^O'.APOSSH^O La Waveliite {¥^0KkV0^Y.k\'0\i2\l''0 {^) La Fischérite (P^^O^APO^). AP0S8H-0 La Péganite (P-2 0^APO').A12OS6H2O VÉvansite (P'^O''' .h\'0^).2kV0\ i8H-0 La Turquoise (P^O'. APO^). APO', SH^O (') Dans V analyse I, on a trouvé: fluor = 0,94, CaO = i,35. Il eût fallu i,38 de chaux pour correspondre à la quantité de fluor ci-dessus. Dans Vanalyse II, on a trouvé : fluor = 0,98 et CaO = i , i6, nombres aussi très rapprochés de la théorie. (') D'après Dana, 8° édition anglaise. New-York, 1892, (^) La waveliite contient, depuis des traces, jusqu'à 2,27 de fluor pour 100 parties, d'après Rammelsberg. ( "76) » De ces minéraux, la variscite et la wavellite forment des concrétions compactes, cristallines, dans quelques filons quartzeux des terrains anciens ; la callaïnite, la gibbsite, la fischérite, la péganite et l'évansite sont aussi en concrétions obscurément cristallines, déposées par les eaux minérales. Quant à la turquoise, il convient de distinguer entre {'orientale, ou de vieille roche, qui contient 137,5 pour 100 d'oxyde de cuivre et remplit les brèches d'un porphyre trachy tique ou d'une limonite (Perse etTurkestan) et la turquoise de nouvelle roche dite encore occidentale, que l'on trouve aussi en Perse, où depuis des siècles elle est exploitée pour la joaillerie après avoir été chauffée dans des fours spéciaux qui avivent son coloris. Cette fausse turquoise a été signalée depuis longtemps par Réaumur (') aux environs d'Auch et de Castres, et on l'a trouvée depuis en Silésie, en Saxe, en Californie. Celle-ci, qui ne diffère pas sensiblement de composi- tion delà précédente, peut contenir ou non du cuivre, mais elle est généra- lement colorée en vert par du phosphate ferreux ou viviannite. Tantôt elle a été déposée par les eaux minérales, tantôt elle provient d'une modifica- tion lente de phosphates d'origine animale, tels que dents, os, ivoire, qui souvent ont conservé leur forme qu'on ne saurait méconnaître. On donne alors à la substance le nom à'ostéolite. » Le phosphate d'alumine trouvé par nous dans la grotte de Minerve est aussi d'origine animale comme nous le démontrerons. Comme la tur- quoise de nouvelle roche, on y trouve toujours un peu de matière orga- nique azotée ; comme elle, il contient un léger excès d'alumine sur le phos- phate normal P^O^APO'; il est fluoré comme l'ostéolite; comme elle, il est hydraté. Sa composition P^ O'. AP O', 7 H^O le rapproche singulièrement de la callaïnite et surtout de la gibbsite P-O'. AP0',8H-0, substance où la quantité d'alumine varie suivant les échantillons et qui a même pu être confondue avec l'hydrargylite pure ou presque pure Al-0^,3H^0 qui ne contient plus, ou ne contient qu'une trace d'acide phosphorique (^). )) Le phosphate d'alumine naturel de Minerve, micro-cristallin comme la plupart de ces substances, soluble dans les acides minéraux étendus, dans la lessive de potasse faible, et dans le citrate d'ammoniaque ammo- niacal, sauf un faible résidu argileux, doit être rangé à côté des espèces (') Mémoires de V Académie royale des Sciences, année MDCCXV; p. 174. (^) On rappellera que la bauxite Ar-0',2H-0 contient souvent aussi une quantité sensible de phosphate d'alumine. ( II77 ) précédentes. A cause de ces caractères, et de sa composition qui le dis- tingue des autres phosphates d'akimine naturels, je propose de kii don- ner le nom de Minervùe pour rappeler son origine. » ÉCONOMIE RURALE. — Détermination de l'eau contenue dans la terre, portant diverses récoltes, après une période de grande sécheresse. Note de M. Reiset. « La Communication, faite à l'Académie par notre confrère M. Dehé- rain, aux noms de MM. Demoussy et Dumont ('), m'a remis en mé- moire quelques observations et analyses que j'avais faites sur les terres de ma ferme, à Ecorchebœuf, pendant le mois d'août 1887. » Pensant qu'il pourrait être intéressant de comparer les résultats ob- tenus, en diverses contrées, sur différentes terres, dans des conditions si défavorables à une bonne végétation de nos récoltes, je me décide à pu- blier de mon côté, mes observations personnelles. » L'année 1887 doit être classée parmi les années de sécheresse : le total de l'eau recueillie dans notre contrée s'élevait à 587""", 7 pour les douze mois, tandis que nos moyennes annuelles atteignent le chiffre de 9o3""",6; le mois de juin 1887 a fourni seulement 26"", 7 d'eau, au lieu de 73™", ï, quantité moyenne pour ce mois; quant au mois de juillet, on trouve 3™", 3 au lieu de 72""", o. Enfin, du 4 juin au 23 juillet, on n'a recueilli aucune pluie. » Le 2 août 1887, après une nouvelle période de sécheresse, nous avons prélevé cinq échantillons de terre dans la couche végétale, à une profon- deur de o",i5 à o"',25 de la surface, suivant la récolte. Dans une brouette pouvant contenir 8''^ ou 10"^ de terre, on faisait un mélange qui était rapi- dement passé à travers un crible pour séparer les pierrailles ; puis l'échan- tillon était immédiatement recueilli dans un flacon à large ouverture, fer- mant à l'émeri. » Un plan annexé au registre d'expériences indique les points oii se fait la prise des échantillons. » On pesait généralement lo^"' de terre, à porter dans l'étuve de 110° à 120°. Deux analyses du même échantillon étaient concordantes. (') Comptes rendus, t. CXVI, p. 1078, séance du 8 mai iSgS. ( II?» ) Première série. Eau pour loo»' de terre. N" 1. Grande pièce de trèfle fauché 4)84 » 2. Dans le blé qui sera coupé le 8 août à maturité 3,'j8 » 3. Herbage neuf très brûlé par la sécheresse 4i70 » k. Dans le blé en belle végétation et qui sera coupé le ig août 5,o4 )) 5. Sous le gazon, entièrement brûlé, dans le parc du château 7,84 » 6. Un écliantillon n" 6 a été recueilli (le 5 août) dans une bonne pièce de blé, à épis carrés, coupé à ma- turité (le 4 août) 3,8i » Le i3 août 1887, vers S*" du soir, oa a pris un échantillon de la terre sous le gazon entièrement brûlé el dans les mêmes conditions que l'échan- tillon n° 5 (du 2 août). Le soleil ardent, sans pluie, pendant une nouvelle période de onze journées avait dû encore dessécher la terre. On a trouvé : eau, 6,80 pour 100 de terre. » Dans une seconde série d'expériences, pour déterminer avec plus de précision la profondeur à laquelle se fait la prise de l'échantillon de terre et pour éviter, autant que possible, toute manipulation à l'air, j'ai fait ouvrir une galerie de i'", 20 de profondeur sur o™,6o de largeur et i" en- viron de longueur. Dans cette galerie ouverte, on a pratiqué des fouilles latérales en commençant par la surface du sol; puis à la profondeur de o",2o, de o™,4o, de o'°,6o, deo'",8o; enfin à i™ au-dessous de la surface, en suivant très exactement une ligne verticale pour ces fouilles superposées. » Avec une petite houlette, à manche court, on enlève préalablement une couche de terre de o"',io servant, pour ainsi dire, ôi opercule; puis se fait la prise de l'échantillon, mis aussitôt dans un flacon bouché à l'émeri. Résultats de la Fouille A faite le 9 août 1887 dans une pièce de terre du défrichement portant un bon blé fauché à maturité le 8 août. Eau pour lOoK' de terre. Surface; dans les racines mêmes du blé. . 1,22 A o",2o terre un peu pierreuse 4-95 A o", 4o » 9,47 A G", 60 argile rouge plastique i4i 12 A o™,8o » 21 ,81 A I™ sous-sol » 26,18 ( "79 ) Résultats de la Fouille B faite le lo août 1S87 d<^ns un champ dépouillé depuis dix jours: ce champ avait produit un mélange de vesce et d'avoine coupé en vert pour nourriture des bestiaux de la ferme. Eau pour ioo«' de terre.- gr Surface du sol i , 3o A o", 20 6 , o3 A o",4o 7,87 A o™,6o 11,42 A o'°,8o 12,45 A i" sous-sol l4l24 » En examinant ces Tableaux, on voit que le blé peut parvenir, en bonne végétation, à parfaite maturité, dans une couche de terre arable qui ne contient plus, au moment de la récolte, que i^"^, 22 d'eau pour iooS''de terre, tandis que le gazon-prairie est mort brûlé, dans un sol qui présente encore 6^', 80 et 7S'',84 d'eau pour 100^'' de terre. » Il me paraît intéressant de faire ressortir ainsi la grande résistance du blé d'hiver aux effets pernicieux d'une sécheresse prolongée; il est vrai que mes observations ont porté plus particulièrement au moment de la matu- ration, quand les parties herbacées de la précieuse céréale sont résorbées par la plante elle-même pour son plus grand profit. Mais le fait de cette résistance ne peut être que confirmé par les praticiens. » IVOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Physique, en remplacement de feu M. Weber. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant ^i, M. G. Widemann obtient 2g suffrages. M. Van der Waals obtient 6 » M. Michelson obtient 5 » M. Thalen obtient i » M. G. WiDEMAN.v, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI N» 21.) ^53 ( ii8o ) L'Académie procède, par la voie du scrulin, à la nomination d'une Com- mission de deux Membres qui sera chargée de vérifier les comptes de l'année 1892. MM. DE Bt'ssY et ChambreleiVt réunissent la majorité des suffrages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées déjuger les concours de iBgS. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Gegner. — MM. Bertrand, Berihelot, Fizeau, Hermite, Faye réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Daubrée et Darboux. Prix Petit d'Ormoy (^Sciences mathématiques pur,?s et appliquées). — MM. Hermite, Darboux, Poincaré, Picard, Jordan réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Bertrand et Appell. Prix Petit d'Ormoy (^Sciences naturelles). — MM. Milne-Edwards, Du- charlre, Blanchard, Daubrée, Van Tieghem, réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. de Lacaze-Duthiers et Perrier. Prix Tchihatchef . — MM. Milne-Edwards, Grandidier, Daubrée, Du- claux, d'Abbadie réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Perrier et Fizeau. Prix Gaston Planté. — MM. Cornu, Mascart, Lippmann, Becquerel, Fizeau réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eus, ont obtenu le plus de voix sont MM. Deprez et Potier. CORIl ESPOi\l> AIVGE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance Un Ouvrage de M. Ch. Brun ayant pour titre : « Étude sur la théorie mécanique de la chaleur ». ( i«8i ) ASTRONOMIE. — Observation de P éclipse totale de Soleil du i6 avril 1893, faite à Joal (') (Sénégal), à l'observatoire de la mission du Bureau des Longitudes, ^ole de M. G. Eigourdax, communiquée par M. Bouquet de la Grye. « Du 12 au 18 avril le ciel fut constamment brumeux : il était voilé par de légers nuages blancs et diffus, formant un fond loiteux à peu près uni- forme, analogue à celui dans lequel se produisent d'ordinaire les halos so- laires. L'intensité de cette brume alla en croissant graduellement du 12 au i5, et la veille de l'éclipsé elle inspirait des craintes assez vives pour le lendemain; mais à partir du i5 elle diminua peu à peu et le soir du 18 avril le ciel était pur. » A g"" du matin, le jour de l'éclipsc, on observa autour du Soled un halo bien caractérisé et qui persista plus ou moins jusqu'au moment de l'éclipsé. Le même jour le Soleil présentait six groupes de taches et divers grains isolés. » Aidé par M. G. Fayet, qui m'a toujours assisté avec beaucoup de zèle, j'ai observé l'éclipsé avec une lunette montée équatorialement, de 5™,3o de long et de o",3o d'ouverture; mais cette ouverture fut réduite à o™,ii par un diaphragme cachant les bords de l'objectif, afin d'avoir de meil- leures images et pour éviter un trop grand échauffement de l'instrument : malgré cette précaution le verre noir gradué placé entre l'œil et l'oculaire s'échauffait fortement; mais les images furent très bonnes jusque vers l'instant du deuxième contact, ce qui permit d'observer divers phéno- mènes intéressants. » Le premier contact fut noté à i''3™ 5' (grossissement : 5o) {-). ') Avec un oculaire grossissant 190 fois on observa ensuite les occulta- tions des taches solaires par la Lune : le phénomène le plus frappant noté dans ces occultations est celui du ligament noir qui s'est produit entre le bord obscur de la Lune et les bords des noyaux des taches. Ce hgament, (') En aUendanl la réduction définitive des observations faites pour déterminer la longitude et la latitude de ce point, on pourra adopter les coordonnées provisoires suivantes : Long. : i''i6"38= ouest de Paris, Latitude nord : i4''9'25"; Joal est un village de i8oo habitants, situé au bord de la mer et à ^5 milles au sud de Dakar. {^) Toutes les heures données ici sont en temps moyen du lieu. ( Il82 ) si connu depuis les observations du passage de Vénus, s'est présenté ici avec une grande netteté, et il a été observé i5 fois environ. Il s'est pro- duit non seulement au contact de grosses taches, à noyau bien noir, mais aussi au contact de taches très petites, de petits grains noirs, et même avec les simples filaments formant la pénombre des taches. » Au moment de ces occultations il fut aisé de comparer la noirceur de la Lune et celle des taches : toujours le noyau des taches a paru moins noir que la face obscure de la Lune. » Le bord lunaire qui se projetait sur le Soleil a toujours été bien net et ses dentelures étaient bien visibles : quelques-unes avaient plusieurs secondes d'arc de hauteur. Comme les bords du Soleil étaient bien définis, (quoique un peu moins bien que ceux de la Lune), les cornes lumineuses qui terminaient la partie visible du Soleil étaient bien vives. » A aucun moment je n'ai pu apercevoir la lumière cendrée, ni soup- çonner aucune tache lunaire. Le bord de la Lune, en dehors du disque solaire, est toujours resté invisible jusque vers 2''24"i8% i™33* avant la totalité : à ce moment j'ai soupçonné ce bord en dehors du Soleil sur une étendue de 5'. » Quelques secondes plus tard (2''24'"45*) des franges lumineuses et courbes, parallèles au bord de la Lune, se sont montrées sur le disque obscur de la Lune, tout près du croissant lumineux. Enfin, lo* avant le commencement de la totalité, une forte raie noire a partagé dans toute sa longueur le mince croissant lumineux qui allait disparaître. » A partir de ce moment, j'ai cherché à voir les grains de Baily (Baily beads), mais je n'en ai ajjerçu aucune trace, non plus qu'au moment du troisième contact. » Les heures des deuxième et troisième contacts sont les suivantes : Deuxième contact 2''25"5o%o ± o', 5 Troisième contact 2''29"5o%8 ± i* » L'heure du troisième contact est un peu incertaine parce que, au point de réapparition le voisinage immédiat du Soleil était très brillant. » Pendant l'éclipsé totale j'ai exploré les environs du Soleil avec un oculaire donnant un champ de 25', mais je n'ai rencontré aucun astre, connu ni inconnu. J'aurais certainement vu une étoile de 4* grandeur située à i'',5 au sud du Soleil, mais j'ai évité d'aller dans cette direction et j'ai cherché suivant le parallèle du Soleil, en allant jusqu'à 4° environ de part et d'autre en ascension droite, et sur une largeur de i°,5 environ. Le ciel était brumeux, et d'ailleurs l'instrument employé n'était pas parfaite- ( ii83 ) ment disposé pour celte recherche. Il me semble que le résultat négatit auquel je suis arrivé ne saurait être invoqué comme un argument bien probant contre l'existence de planètes inlra-mercurielles : la recherche de ces planètes exigerait un instrument à plus grand champ et entraîné auto- matiquement, avec une vitesse convenable, dans les régions que l'on se propose d'explorer. » Après le troisième contact, j'ai pu jeter un coup d'œil sur la couronne et l'apercevoir quelques instants à l'œil nu. A partir de ce moment le phé- nomène n'offrait plus grand intérêt, et, en attendant le quatrième contact, qui a été noté à 3^li5'^5']^, j'ai recueilli les impressions des personnes (' ) qui avaient suivi le phénomène à l'œil nu : je résume ici leurs observations : » I-e vent, qui soufflait du nord-ouest, a augmenté graduellement de force à mesure qu'on approchait de la totalité. L'abaissement de tempéra- ture, qui a été d'environ 3°, était très sensible au corps, ainsi que l'augmen- tation d'humidité ('). A mesure qu'approchait l'instant de la totalité, les objets prenaient une teinte livide de plus en plus prononcée; les oiseaux sauvages ont cessé de chanter et se sont dirigés vers leurs gîtes de nuit; les pigeons, les poules, les chèAres ont gagné à la hâte leurs habitations ordinaires, et pendant la totalité les coqs ont chanté. » On a aperçu sur la mer, à l'ouest-sud-ouest, l'ombre de la totalité arrivant avec une grande vitesse; mais les franges parallèles qui ont ac- compagné parfois le commencement et la fin de la totalité, dans d'autres éclipses totales, ne se sont point produites ici. )) Pendant la totalité, les ombres avaient disparu; on n'en voyait pas de trace, même en déplaçant la main devant une feuille de papier blanc tournée vers le Soleil. On a vu diverses planètes ou étoiles : ceux qui en ont aperçu le plus (indigènes de Fadioute) en ont signalé sept. En outre, à Saint-Joseph, plusieurs observateurs ont vu deux étoiles filantes dans le voisinage du Soleil. » Prévenus depuis longtemps, les indigènes n'ont pas, en général, ma- ( ' ) Ce sont principalement divers missionnaires du Saint-Esprit, qui ont bien voulu faire des observations suivant un programme arrêté d'avance, et, en outre, M. Brugnon, enseigne de vaisseau, et le F. Constantin, professeur à l'École secondaire de Saint- Louis, accompagné de deux de ses élèves. Le P. Kuneman, supérieur delà Mission de Saint-Joseph (à 4*"° au nord de Joal), et M. Maugis, de Nianing, ont fait deux bons dessins de la couronne solaire. (-) Le thermomètre sec et le thermomètre mouillé ont été lus avec soin pendant toute la durée de l'éclipsé : ces observations seront publiées ultérieurement avec toutes les observations météorologiques faites à Joal. ( ii«4 ) nifesté beaucoup d'inquiétude. Cependant !es conducteurs de dromadaires qui transportent à Joal les arachides récoltés dans l'intérieur du pays ont refusé de se mettre en route ce jour-là, et au moment de la totalité cpielques noirs se sont sauvés dans leurs cases en criant. La durée de la totalité a été très diversement appréciée : pour beaucoup d'indigènes, comme pour nous, elle a paru fort courte; d'autres, au contraire, ont estimé qu'elle avait duré un quart d'heure : en réaliié, elle avait duré exactement 4"" i^ » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la reche/c/ie de la couronne solaire en dehors des éclipses totales. Note de ]\I. H. Deslandres, présentée par M. Ti.%7- serand. « Au retour d'un vo3'age au Sénégal pour l'observation d'une éclipse totale du Soleil, je trouve, dans les Comptes rendus, deux Notes de M. Georges Haie sur la photographie de la couronne solaire en temps ordinaire. Or j'ai l'honneur de présenter à l'Académie une réclamation de priorité au sujet de la méthode proposée par M. Haie, en y joignant les résultats d'observations anciennes et encore inédites sur la question. » Méthode du speclro-hèlio graphe. — J'ai présenté, en effet, à l'Aca- démie, le 19 août 1891, la méthoile du spectro-héliographe que M. Haie a exposée à l'Académie des Sciences de Chicago le 6 décembre 1892, et ensuite dans deux Notes successives des Comptes rendus du 6 mars et du i[\ avril 1898. J'ai indiqué, en 1891, les conditions spéciales à réaliser : choix d'une station élevée et d'un appareil diffusant peu la lumière, et même emploi des radiations H et R du calcium qui font l'objet de la seconde Note de M. Haie. D'autre part, le spectro-héliographe décrit (') dans cette Note de 1891 pour l'enregistrement photographique des vitesses des protubérances et différent, j);ir suite, de l'appareil réalisé si heureuse- ment par M. Haie en mai 1891, n'a pas encore été construit simplement à (' ) Tout en rendant un juste hommage aux résultats de M. Haie, je dois remar- quer, ainsi que je l'ai fait déjà en 1891, que la solution qui donne à la fois les vitesses et les formes est seule complète. D'ailleurs, le système de deux fentes fines à mouve- ment continu employées avec une grande dispersion par M. Haie ne fournil pas les formes dans le cas des grandes perturbations, qui est le plus intéressant; car alors la raie spectrale sort de la fente. Si, d'autre part on élargit les fentes, les formes sont compromises. Le système des sections successives nombreuses sur tout le pourtour solaire avec une fente large devant la plaque est encore, pour moi, le plus avantageux à tous égards. Il donne les vitesses et les formes rectifiées du déplacement des raies. ( )i85 ) cause du manque de crédits nécessaires ('). H exige, en effet, une certaine dépense, bien que n'offrant aucun organe difficile à construire. » Méthode des prismes croises. — J'ai indiqué le 23 janvier 1893 (Comptes rendus) une autre méthode, dite des prismes croisés, pour la photographie de la couronne. Cette méthode ne consiste pas dans l'emploi d'une seule longueur d'onde, comme l'écrit M. Haie, mais dafls l'isolement d'une portion du spectre choisie à volonté, et ayant nécessairement une cer- taine largeur, d'ailleurs variable. Elle diffère notablement de la méthode du speclro-héliographe qui est restreint, au contraire, à l'emploi d'une seule longueur d'onde. )) La méthode des prismes croisés est une extension de la méthode si heureusement appliquée parle grand astronome anglais, le D'' Huggins; elle a l'avantage d'être simple et aisément réalisable avec les ressources d'uii petit laboratoire; l'appareil a été organisé sans le secours du con- structeur, et essayé à Paris même, dans les belles journées froides de la fin de l'année dernière. » Ces deux méthodes, qui n'ont pas les mômes avantages et les mêmes inconvénients, pourront être employées concurremment, l/obstacle prin- cipal est la lumière diffuse, qui est produite non seulement dans l'atmo- sphère, mais dans l'appareil lui-même. Certes, dans une station de haute montagne, où le ciel est presque noir, il sera sûrement possible d'obtenir les parties brillantes de la couronne; mais l'expérience seule décidera si l'on peut avoir aussi les parties plus faibles, et en particulier les jets lumineux variables et caractéristiques. » Importance de la diffusion par T appareil. — La diffusion par l'appareil, déjà indiquée en 1891, a pour ces parties faibles une réelle importance; et je crois devoir entrer dans quelques détails, d'autant que M. Haie a dé- crit longuement les dispositions mécaniques, d'ailleurs très heureiises, adoptées par lui (^), mais n'a pas même effleuré ce point spécial. » Avec le spectro -héliographe, une image du Soleil est envoyée sur la fente du spectroscope , le disque lui-même étant arrêté par un dia- phragme; une seconde fente fine, placée devant la plaque photographique, isole la raie du spectre employée pour la couronne. Or l'appareil optique, (') Un crédit spécial vient heureusement d'être accordé par le Ministère. ('-) La nouvelle disposition adoptée par M. Haie, avec un réseau et un seul miroir pour le collimateur et la lunette, a été indiquée déjà en 1889 par M. H. Ébert {An- nales de Wiedemann). Elle offre, pour la photographie du Soleil, de grands avan- tages sur les autres dispositions. ( ii86 ) qui donne l'image du Soleil sur la fente, mérite une attention spéciale; il reçoit les rayons du disque très intenses avec un ciel très pur, et la lu- mière diffusée par lui pourrait masquer les parties faibles de la couronne. Aussi convient-il d'éviter les corps qui ont une couleur, même après le polissage, et annoncent ainsi un certain pouvoir diffusif; les miroirs argentés ou métalliques proposés par M. Haie sont dans ce cas. » Le meilleur appareil optique serait une lentille simple, parfaitement transparente et polie, en quartz ou en crown léger; un diaphragme placé près de la lentille arrêterait les rayons doublement réfléchis sur les deux faces. Dans le trajet des rayons à travers le spectroscope, la diffusion est moins à^ craindre, la lumière du disque étant éliminée; cependant on peut recommander, pour les mêmes raisons, les lentilles simples et aussi les prismes, qui diffusent moins que les réseaux et ont des spectres plus intenses. M Ces dispositions optiques spéciales évitent le mieux possible la lu- mière parasite ('), et seront un élément sérieux de succès; d'autre part, les dispositions mécaniques qui assurent l'impression sur la plaque des portions successives de la couronne peuvent être très différentes. » Choix de la région la plus favorable. — Quant au choix de la région du spectre la plus favorable, l'expérience seule peut décider. M. Haie an- nonce que la théorie indique la région ultra-violette la plus réfrangible; mais il faut ajouter que la théorie conduit à ce résultat seulement lorsque la lumière coronale est supposée due à la diffusion de la lumière du disque par de fines particules et lorsque l'on fait en plus certaines hypothèses sur le nombre et la ré[)artition de ces particules. Or, surtout à l'époque du maximum des taches, la lumière solaire avec ses raies noires ne forme qu'une partie très petite de la lumière coronale. » J'ai indiqué, en 1891, les raies H et K du calcium, qui sont fortes et longues (jusqu'à 8' ou 10') et se détachent sur un large fond noir dans la lumière diffuse du ciel. H convient aussi d'essayer, avec le spectro-hélio- graphe, d'autres raies moins intenses dans la couronne, mais beaucoup plus noires, quoique plus fines, dans la lumière diffuse. » Procédé de la lame biargentée. — Je signale, en terminant, un procédé rapide et plus simple que les précédents pour la photographie de la cou- ronne, essayé par moi les années précédentes, et recommandable surtout dans le cas où l'expérience indiquerait les rayons ultra-violets les plus réfrangibles comme les plus favorables. Le procédé consiste à placer une (•) L'influence de la diffusion par l'appareil a été signalée déjà par le D'' Huggins. ( '18? ) lame de quartz ou de verre mince, à faces parallèles et argentées, tout près de la plaque photographique, en avant de l'image du Soleil produite par un miroir non argenté ou un objectif. Un diaphragme, ajouté en avant de la lame, arrête la lumière du disque et évite la diffusion. Une semblable lame, biargentée, est transparente seulement pour les rayons ultra-violets les plus réfrangibles, de X3i5 à l3oo, ainsi que l'a montré M. de Char- donnet en 1882. J'ai obtenu, par ce procédé très simple, des images cir- cumsolaires qui peuvent être rapportées à la couronne, mais auxquelles a manqué l'épreuve de la haute montagne ('). » PHYSIQUE. — Sur un appareil manométrique de grande sensibilité. Note de M. Villard. « Cet appareil, qui m'a rendu de grands services dans l'étude de la so- lubilité des gaz ou de leur combinaison avec l'eau, a pour but d'indiquer, non pas la valeur, mais les variations les plus faibles d'une pression donnée, dans un intervalle de quelques atmosphères. Il permet de main- tenir constante cette pression, ou de la rétablir avec une exactitude que donnerait difficilement un manomètre, à moins qu'il ne fût à air libre, ce qui est peu pratique aux pressions élevées. » L'instrument est de dimensions assez faibles pour pouvoir être placé dans une éprouvette à pied de hauteur moyenne, pleine d'eau à tempéra- ture constante; il permet néanmoins d'apprécier encore le j^ d'atmo- sphère à So""". )) Il se compose d'un tube de cristal en U, de i""" à 2°"", 5 de diamètre intérieur; l'une des branches est parfaitement soudée à un tube plus large, ayant environ 5o""'' de section intérieure, 3"°" à 4°"" d'épaisseur de parois, et fermé à la partie supérieure. Suivant la sensibilité à obtenir, ce réservoir aura une longueur plus ou moins grande; en général 8""" à 10*^" suffisent. L'étendue de l'échelle dépend au contraire de la hauteur du tube en U auquel il est convenable de donner 15*=" à 20*=". )) La seconde branche est également soudée à un tube large se termi- nant par une partie étirée ou rapportée que l'on peut fixer dans une douille (') M. de Cliardonnet m'a appris tout récemment qu'il avait hii-même exploré les alentours du Soleil par ce procédé, il y a dix ans, et qu'il avait obtenu avec un ob- jectif quartz et spath d'Islande de belles couronnes circumsolaires. G. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N' 21.) 1^4 ( ii88 ) métallique; plus simplement on y introduit un tube de cuivre de 2™"' de diamètre mastiqué à la glu marine sur une longueur de 3*^™ à 4"^"°. Cette fermeture très simple résiste presque indéfiniment. » On a eu soin auparavant de verser dans l'appareil assez de mercure pour remplir une des branches du tube en U. L'instrument est alors prêt. Le remplissage est automatique. Il suffit de mettre le tube de commu- nication en rapport avec un récipient de gaz coinprimé ; le mercure est refoulé dans le réservoir, dont il n'occupe qu'une faible partie, le gaz pé- nètre dans celui-ci et le remplit sous la pression du récipient. Une légère détente permet au mercure de redescendre dans le tube étroit. » La moindre variation de pression dans le récipient sera accusée par un mouvement appréciable de la colonne de mercure, à cause de la grande capacité du réservoir. Prenant comme exemple un des appareils que j'ai construits, dont le réservoir a un volume de 5"'^, le tube en U 2""™'' de sec- lion, on voit qu'à 20*"° une dénivellation de 1°"° dans chaque branche, vers le zéro de la graduation, correspond à un changement de volume de ^j^ pour le gaz du réservoir; la pression dans celui-ci aura donc varié de -~ de sa valeur initiale 20"", soit^ d'atmosphère, la loi de Mariotte étant applicable dans ces limites. A 5o*'"la même dénivellation correspond encore à jj d'atmosphère. » Mais il est possible d'apprécier une fraction de millimètre; U est éga- lement facile de doubler au besoin la longueur du réservoir qui sera encore aussi résistant. Il n'est donc pas exagéré de dire qu'on peut atteindre une précision de-r^ d'atmosphère à 5o atmosphères. )) La variation de pression dans le récipient se déduit sans peine en ajoutant ou retranchant la quantité dont a varié la hauteur du mercure, et qui n'est pas négligeable. Il sera, bien entendu, nécessaire de jauger le réservoir, de diviser le tube en parties d'égal volume, enfin de mesurer avec soin la différence de niveau dans les deux branches. La résistance de l'appareil est suffisante pour permettre d'atteindre loo atmosphères. » L mstrument est donc caractérise par le fait que le quotient — > cor- respondant à une variation de niveau dl de i""" par exemple, est constant pour une même position du mercure, et change peu avec cette position. Dans le modèle que je cite, ce rapport varie de jj^ à j^. )) La sensibilité sera donc en raison inverse, et l'étendue de l'échelle en raison directe de la pression. » Le quotient — étant très petit, il suffit de connaître p avec une ap- ( "89 ) proximation ordinaire, à o""", i près par exemple, le ^^^ de o^"", i étant seulement o*"°, 00004. » I/expérience terminée, l'appareil est remis sans inconvénient en com- nninication avec l'air libre, le gaz pouvant s'échapper au travers du mer- cure dans la partie large de la branche ouverte. Cette disposition permet également de faire, au besoin, le vide dans l'instrument avant de s'en servir. » OPTIQUE. — Spectre calorifique de la fluorine. Note de M. E. Carvallo, présentée par M. Lippmann. « 1. M. Sarazin a donné les indices de réfraction de la fluorine dans une série prolongée, dans l'ultra-violet, jusqu'à la raie 32 de l'alumi- nium (1 = o'', 18562); mais, à ma connaissance, le spectre calorifique de ce minéral n'a pas été étudié. Il m'a paru d'autant plus intéressant de combler cette lacune que la fluorine est le solide qui est classé immédiate- ment après le sel gemme pour sa transparence aux rayons calorifiques. C'est donc l'exemple que j'ai choisi pour l'application de la méthode que j'ai exposée antérieurement (') et dont je rappelle le principe. » 2. Le prisme de fluorine est placé sur la plate-forme du goniomètre calorifique. Le faisceau lumineux, qui traverse le prisme pour produire le spectre, traverse aussi le système interférentiel formé par un polariseur, une lame de quartz parallèle à l'axe et un analyseur. La section principale du quarlz est à 45" de celles du polariseur et de l'analyseur, qui sont in- différemment soit parallèles, soit perpendiculaires entre elles. On obtient ainsi un spectre cannelé de Fizeau et de Foucault. La lame du quartz et l'analyseur sont placés entre le prisme et la lunette du goniomètre. L'ana- lyseur est biréfringent et fournit deux images complémentaires, l'une au- dessus de l'autre. Les franges noires de chaque spectre sont sur les pro- longements des franges brillantes de l'autre. Ces deux images tombent sur les deux moitiés d'un thermomètre différentiel linéaire, placé au foyer de la lunette et formé d'une pile thermo-électrique en communication avec un galvanomètre. » 3. On prend comme repères les points du spectre où les deux images (' ) Journal de Physique, 3" série, t. II; janvier 1898. — Société française de Phy- sique; 3 mars 1898. ( lïgo ) ont des intensités égales. Les longueurs d'onde 1 de ces points sont défi- nies par la condition que la lame de quartz établisse entre le rayon ordi- naire et le rayon extraordinaire une différence de phase 9 égale à un nombre entier ± {. Ces longueurs sont déterminées quand on connaît l'é- paisseur de la lame de quartz ('). Les déviations, et, par suite, les indices de réfraction correspondants, se déterminent en promenant la lunette dans le spectre de la fluorine. A chaque azimut répond une déviation du galvanomètre actionné par la pile. Les azimuts des repères sont ceux où la déviation du galvanomètre change de signe, en passant par zéro. » 4. Les erreurs systématiques sont de deux sortes : 1° celles qui pro- viennent du goniomètre ont été éliminées par les méthodes que j'aiexposées antérieurement (-); 2° celles qui proviennent de la largeur des fentes et de l'appareil interférentiel ont été étudiées par le calcul et par l'expérience. J'exposerai ces recherches dans un Mémoire plus étendu. Il me suffît de dire ici qu'elles peuvent généralement être rendues inférieures aux erreurs commises dans la lecture du cercle divisé. » Les résultats sont bien représentés par la formule dont M. Mouton et moi avons fait usage pour le verre, le quartz, le sel gemme et le spath d'Islande. Ils confirment une fois de plus la nécessité du terme de Briot, qui n'est plus à démontrer et dont j'ai plusieurs fois signalé l'importance théorique. lia formule adoptée est celle-ci A = « + bt' -+- cP + û?/-"*, a= + 0,490335, A =— 0,000713835, c = + 0,001 58/t, ^=—0,000001042. /= - représente la longueur d'onde dans le cristal, exprimée en microns, égaie au quotient de la longueur d'onde dans le vide par l'indice de réfraction. )) 5. Voici les résultats des mesures et leur comparaison avec la formule : Angle du prisme de fluorine 68" 56', 24 Epaisseur de la laine de quartz 269!^ (') La lame de quartz employée a été étudiée autrefois par M. Mouton; on a uti- lisé, pour le calcul des longueurs d'ondes, les mesures de ce savant et celles de M. Macé de Lépinay sur la double réfraction du quartz. * (') Annales de l'Ecole Normale, supplément pour 1890, ( IÏ9' ) n observés Différence X. (Carvallo). «calculés. O. — C. I*, - 1,849 1, 42460 (?) 1,42488 — 22 9 1,444 1,42676 1,42674 -1-2 II 1,187 1,42804 1,42800 -1-4 i3 1,009 ',42904 1,42908 ■+- I 10 1,878 1,42996 1,42999 —3 17 o>777 1,43096 1,43095 H- i 19..- 0,070 1,43192 1,43192 o 21 0,687 1,43293 1,4329.5 — 3 Raie. (Sarazin). A 0,76040 1, 43101 I,43l00 H- I B 0,68671 1,43200 1,43212 — 12 D 0,58920 1,43394 1,43394 O F 0,48607 1,43705 1,43711 —6 H 0,39681 1,44214 1,44211 -H 3 » Si je donne seulement les mesures de M. Sarazin dans le spectre vi- sible, c'est que la partie ultra-violette est très encombrante, et que les écarts entre l'observation et la formule ci-dessus y sont presque identiques à ceux que fournit la formule calculée antérieurement par M. Ketteler ('). Mon observation de la raie 7 {\= i^, 849) est un peu douteuse, cette ra- diation étant à l'extrême limite du spectre du Soleil, lequel a servi de source. » 6. Cette réserve faite, les différences O. — C. ne dépassent pas 4 unités du 5* chiffre décimal, ce qui répond à une erreur de i5" sur la déviation. Comme la division extrême du vernier de mon cercle donne seulement les 3o", je crois être en droit d'en conclure que » i" Ma méthode est susceptible de plus de précision que n'en compor- tent les lectures de mon cercle; » 2° Le cercle pourrait supporter un appareil de lecture plus précis que son vernier. » C'est de ce côté que devra porter désormais le perfectionnement des observations (-). » C) Ketteleb, Wied. Ann., t. XXX. (-) Ce travail a été fait au laboratoire d'enseignement de M. Bouty, à la Sor- bonne. ( IÏ92 ) ÉLECTRICITÉ. — Phénomènes dynamiques dus à V èlectrisalion résiduelle des diélectriques. Note de M. Charles Borel, présentée par M. A. Cornu. « L'existence d'une hystérésis diélectrique proprement dite est une question actuellement controversée. M. Steinmetz ('), M. Ricardo Arno (-), M. A. Hess ( = ), M. Janet (^) ont publié récemment des tra- vaux importants sur cette question, sans la résoudre d'une manière défini- tive. « Je demande à l'Académie la permission de lui présenter quelques observations relatives à ce sujet, faites dans le courant de l'hiver 1892- 1893. Je n'avais point alors connaissance des travaux de M. A. Hess, avec lesquels mes observations semblent être parfaitement d'accord. » Un disque de papier paraffiné, suspendu en son centre par un fil de cocon, prend im mouvement de rotation dans un champ électrique alter- natif, si l'on place une baguette de verre de l'un des côtés de ce disque. Tel est le phénomène que j'ai observé. Le plan du disque et l'axe de la ba- guette doivent être sensiblement parallèles aux lignes de force du champ, et l'extrémité de la baguette, du côté de l'armature, légèrement inclinée vers le disque. M Le champ alternatif était produit par une armature plane ou sphé- rique, qu'une machine électrostatique de Tœpler chargeait alternative- ment d'électricité positive et négative, par l'intermédiaire d'un commuta- teur rapide. La durée des charges était de 0,006 de seconde; entre dtux charges de signe contraire, l'armature était mise à la terre pendant 0,006 de seconde également. » Dans ces conditions, cette rotation d'un disque diélectrique s'explique aisément, en considérant les actions que doivent exercer l'une sur l'autre les électrisations résiduelles de la baguette de verre et du disque pendant le temps où l'armature est à la terre. » J>e sens de la rotation est tel, que les extrémités du disque et de la (') L« Lumière électrique, t. XLIV, p. gS. (2) Ibid., t. XLVI, p. 537. (^) Ibid., 26 novembre et 10 décembre 1892, p. 4oi et 607; 11 février et 12 1893, p. 279 et 466. (') Comptes rendus, t. CXVI, p. 373. ( M93 ) baguette, qui reganlcnt l'armature, paraissent se repousser l'une l'autre. Le disque étant suspendu par un fil de cocon, la rotation s'arrête dès que la torsion du Cil fait équilibre à la force à laquelle est soumis le disque. J'ai bientôt remarqué que divers échantillons de verre ne maintiennent pas tous la même torsion du fil, et que quelques exemplaires laissent le disque complètement immobile. Un disque de mica communique au fil de suspension sensiblement les mêmes torsions qu'un disque de papier paraf- finé, tandis qu'un disque de paraffine pure ou d'ébonite ne présente que de très faibles torsions. » En modifiant convenablement les conditions de ces premières obser- vations, et en contrôlant à chaque instant les charges de l'armature, j'ai pu comparer entre elles les électrisations résiduelles de plusieurs substances diélectriques. Pour cela, j'ai mesuré les torsions que subit le fil de sus- pension du disque sous l'influence de sphères ou de cubes de ces diverses substances, occupant tous la même position par rapport au disque et à l'armature. Avec cet appareil, j'ai constaté que les corps conducteurs et les meilleurs isolants (gomme laque, ébonite, cire) produisent une faible rotation du disque en sens inverse de celle que lui communiquent la plupart des diélectriques, cest-à-dire que les extrémités du disque et de la sub- stance étudiée, qui regardent l'armature, sembjent s'attirer l'une l'autre. Si la rotation par répulsion de disques diélectriques est vraiment due k l'électrisation résiduelle du disque et de la baguette de verre, une rotation en sens inverse, par attraction, devrait nécessairement se produire si la substance placée près du disque ne possédait point d'électrisation rési- duelle. C'est, en effet, ce qui a lieu avec les corps conducteurs. » En comparant, par ce procédé, l'électrisation résiduelle de diverses substances, développée par des charges d'une dui'ée de 0,006 de seconde, j'ai obtenu les résultats suivants. » L'armature étant maintenue à un potentiel moyen, constant, les sub- stances suivantes ont produit une torsion. » a. Par répulsion : Sixièmes de tour. Liège 23 Bois de sapin 16 Ouate sèche ly à 16 » imbibée d'essence de lé- rébenlhine . Craie. >6i Sixièmes de tour. Certains échantillons de verre , Soufre pilé Caoutchouc Soufre en canon Paraffine Quelques verres 12 a 7 2^ 10 ( II94 ) b. Par attraction Sixièmes de tour. Cire 1^ Ébonile \ Gomme-laque 4 Cuivre 2 Sixièmes de tour. Elain 2 Charbon de bois 6 Ouale imbibée d"eaii 6 » Des bâtons de verre qui, à la température ordinaire, ne produisaient aucune torsion du fil, chauffés au rouge, produisirent alors une torsion de 16 à 18 sixièmes de tour qui diminuait rapidement à mesure que le verre se refroidissait. « J'ai encore comparé, avec le même appareil, l'électrisation résiduelle développée suivant différentes directions d'un cristal (orthorhombique et clinorhombique). En général, lorsque la substance présentait une forte électrisation résiduelle, la torsion produite variait avec la direction du cristal qui se trouvait être normale à l'armature. » Récemment, M. Ricardo Arno (') a observé la rotation de cylindres diélectriques dans un champ électrostatique tournant; il attribue cette rotation à une hystérésis diélectrique analogue à l'hystérésis magnétique. Les résultats de mes expériences ne me permettent pas la même conclu- sion. La rotation de disques diélectriques telle que je l'ai observée dans un champ électrique alternatif me paraît être due à des phénomènes de conduction extérieure ou intérieure. J'ai remarqué que l'hétérogénéité du diélectrique joue un rôle important dans ce phénomène; ce sont les diélec- triques hétérogènes qui produisent les plus fortes actions sur le disque. Malgré de nombreux essais, je n'ai pu réussir à faire tourner un disque diélectrique dans un champ électrique produit par une bobine d'induction excitée par des courants alternatifs. La self-induction de la bobine ne per- mettait probablement pas des variations suffisamment brusques des charges des armatures, tandis que, avec le commutateur que j'ai employé, le pas- sage d'une charge à une charge nulle s'effectue instantanément (-). » (') La Lumière électrique, l. XLVI, p. SSj. (') Ce travail a été fait au Laboratoire de Physique de l'Université de Genève et sera publié prochainement in extenso. ( "95 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur le chloroborate de fer et sur une méthode de pré- paration de chloroborates isomorphes avec la boracile. Note de MM. G. Rousseau et H. Allaire, présentée par M. Troost. M Les méthodes de Minéralogie synthétique ont permis de reproduire, non seulement la plupart des espèces minérales dans leur état actuel, mais encore de nouveaux composés qui en dérivent par remplacement d'un ou plusieurs éléments. Certaines espèces naturelles sont devenues ainsi les types de familles nombreuses de corps, présentant entre eux une simili- tude complète de forme cristalline et de composition chimique et qui prennent naissance dans des conditions pareilles. » De toutes les séries réalisées par cette voie, la plus frappante est peut- être celle des apatites et des wagnérites artificielles. H. Sainte-Claire Deville et Caron avaient commencé par substituer à la chaux et à la ma- gnésie de ces chlorophosphates diverses bases, telles que la baryte, la strontiane, le manganèse et le fer. Plus tard, H. Debray et M. Lechartier ont pu produire des apatites arséniées, tandis que M. Hautefeuille réus- sissait à former des chlorovanadates isomériques avec la wagnérite. Enfin, M. Ditte, généralisant encore cette méthode, est parvenu à obtenir un groupe de composés appartenant tous au type cristallin de l'apatite ou de la wagnérite, en y remplaçant le chlore par du brome, de l'iode ou du fluor. » Nous avons pensé que d'autres espèces minérales seraient aptes à engendrer par substitution de nouveaux groupes de corps isomorphes. Par la complexité de sa molécule, où le borate de magnésie est associé au chlorure de magnésium, la boracite offre quelque analogie avec l'apatite et la wagnérite, et nous avons tenté d'y remplacer le magnésium et le chlore par d'autres éléments. L'expérience a justifié nos prévisions. Nous publions aujourd'hui, comme exemple, nos résultats relatifs au chlorobo- rate de fer. » La méthode que nous avons suivie dans tous ces essais consiste à faire réagir au rouge un chlorure métallique en vapeurs sur le borate de chaux naturel ou mieux sur le boronatrocalcite. Nous avons constaté en effet que, d'une façon générale, on n'obtient pas de produits cristallisés par fusion directe du borate de chaux avec les chlorures. Dans le cas du chlo- roborate de fer, cette réaction devenait d'une application délicate par C. R., 1893, i" Semestre. (T. CXVI, N" 81.) I^J ( 'T96 ) suite du peu de volatilité du chlorure ferreux. Nous avons l'éussi à tourner la difficulté à l'aide de l'artifice suivant. » On étire à la lampe un long tube de verre vert d'un assez grand diamètre et l"on y introduit, par l'extrémité restée ouverte, du perchlorure de fer anhydre qu'on tasse en une colonne de o",20 à o"',25 dans la partie voisine de la pointe effilée; on main- tient en place le perchlorure à l'aide d'un tampon d'amiante, puis on dispose dans la partie antérieure du tube un mélange de quelques grammes de borate de chaux avec un grand excès de pointes de Paris ou de fil de clavecin noué en petits paquets. Pen- dant toute la durée de l'expérience, on fait passer dans le tube, par la pointe effilée, un courant lent d'acide carbonique sec; quand l'appareil est bien purgé d'air, on chauffe au rouge sur une grille à gaz la portion du tube qui renferme le borate de chaux, puis, à l'aide d'une petite étuve à air, on porte jusque vers 330° la colonne de ■perchlorure de fer dont on détermine ainsi la distillation rapide. Au contact du fil de fer, le chlorure ferrique se transforme en protochlorure qui réagit aussitôt sur le borate de chaux. Après une heure de chauffe, la transformation est totale. On retire alors le feu et, dès que le tube est refroidi, on détache à l'aide d'un trait de lime la partie qui renferme la boracite, puis on la plonge dans une éprouvette remplie d'eau distillée. Le chlorure ferreux se dissout bientôt; il devient dès lors facile de séparer la boracite du fer inattaqué et de la purifier par des lavages à l'eau bouillante. » La composition du produit correspond sensiblement à celle d'une boracite dont le magnésium aurait été remplacé par du fer, et concorde avec la formule 6FeO, SBo^O', FeCP ('). Toutefois, l'analyse montre qu'une petite proportion de chaux y remplace isomorphi- quement une quantité équivalente de protoxyde de fer. » Le chloroborate de fer cristallise en cubes transparents d'une couleur grisâtre et qui agissent sur la lumière polarisée. Cette propriété optique montre que ces cris- taux, comme ceux de la boracite naturelle, présentent en réalité une symétrie pseudo- cubique. Ils se dissolvent lentement dans l'acide nitrique et sont rapidement désa- grégés par les carbonates alcalins en fusion. » En faisant passer sur le borate de chaux porté au rouge des vapeurs de chlorures de zinc et de cadmium, nous avons obtenu des cristaux pseudo-cubiques de boracites nouvelles. Nous nous occupons en ce moment de réaliser la formation, par un procédé analogue, des chloroborates de nickel, de cobalt et de manganèse. (•) Calculé : FeCP ii,35; FeO 88,59. Trouvé : FeCl- 12,68, 12,72; FeO 34, 4i, 34,65; CaO 2,60. Si l'on tient compte que 2,60 de CaO équivalent à 3,34 de FeO, on aura, en cal- culant la somme des bases en FeO, S ^ 34,65 H- 2,60 = 37,89, ce qui concorde ap- proximativement avec le nombre théorique. On remarquera que les résultats analy- tiques indiquent dans le chloroborate un léger excès de chlorure de fer. Celui-ci, par suite de sa faible volatilité, reste interposé entre les lamelles cristallines comme l'eau mère dans un certain nombre de cristaux. ( II97 ) » Nous publierons prochainement le résultat de nos recherches pour substituer le brome, l'iode et le fluor au chlore des boracites, comme M. Ditte a réussi à le faire pour les apatites et les wagnérites. » ÏHERMOCHIMIE. — Sur la chaleur dégagée dans la combinaison du brome avec quelques substances non saturées de la série grasse. Note de MM. W. LouGuixixE et Irv. Kablukov. « Les recherches dont nous publions actuellement la première partie ont pour but de combler une lacune importante dans la Thermochimie et de déterminer les chaleurs dégagées dans la combinaison du brome avec les substances non saturées. )) Nous communiquons actuellement les résultats de nos expériences sur les chaleurs de combinaison du brome avec quelques substances non saturées de la série grasse. Nous nous sommes servis, dans ces recherches, du laboratoire en platine de M. Berthelot, décrit dans le Tome 1 (p. aSg) de la Mécanique chimique. Nous opérions de la manière suivante : Le laboratoire soigneusement desséché et fermé par des bouchons était pesé d'abord vide et puis avec à peu près 80^'^ de CCI*, dont nous nous servions comme dissolvant; nous avions choisi, dans ce but, CCP, vu que le brome n'agit pas sur cette substance et qu'un dissolvant était absolument nécessaire, car autrement la réaction se produisait avec trop de violence et était ac- compagnée de substitutions du brome dans la substance étudiée. Nous introduisions dans le laboratoire une quantité déterminée de la substance étudiée dont nous prenions généralement un certain excès. » Le laboratoire avec la substance était également pesé. Le brome était pesé avec une précision de -"- de milligramme, dans une ampoule de verre terminée par un tube. Cette ampoule était placée au fond du laboratoire et le tube passait par une ouverture du bouchon parafiné qui formait le col du laboratoire. Le bouchon était traversé eu outre par une tige de platine assez forte, à la partie inférieure de laquelle était fixé un petit agitateur hélicoïdal qui servait à mélanger les substances placées dans le labora- toire pendant la réaction. Dans les ailes de cette petite hélice nous avions établi deux ouvertures traversées par la tige de l'ampoule à brome au- dessus de laquelle l'hélice était immédiatement placée. Le laboratoire ainsi installé était fixé dans un calorimètre contenant à peu près i3oo«'' d'eau, dans laquelle il plongeait complètement; il ne ressortait de l'eau qu'une partie de la tige de l'agitateur et du tube en verre de l'ampoule. ( '198 ) » L'expérience calorimétrique se faisait de la manière usuelle; immé- diatement après la dixième lecture de la période initiale, on frappait avec un léger marteau de bois le bout du tube de l'ampoule qui se brisait en heurtant le fond du laboratoire; immédiatement après, on mélangeait le contenu du laboratoire à l'aide de l'agitateur de platine plongé dans le laboratoire, la réaction se produisait assez vite et la période principale de l'expérience ne durait guère que sept minutes et au plus douze. Le calcul des résultats des expériences se faisait de la manière habituelle, en appli- quant la correction pour le refroidissement calculée par la méthode Re- gnault; cette correction ne dépassait guère 2 à 3 pour 100 de l'élévation de température totale; elle n'a atteint que deux ou trois fois 6 pour 100. L'expérience était calculée en prenant les substances mises en réaction et le produit de la réaction dissous dans le chlorure de carbone; la chaleur spécifique de ce dernier nous étant inconnue, nous n'avons pas cru faire une erreur appréciable en admettant pour elle la valeur que Kopp a trouvée pour C^Cl". Comme contrôle de nos expériences, nous avons soumis le produit de la réaction à deux différents modes d'analyses. » On les distillait sous une faible pression (8o""°) pour éloigner le dis- solvant et l'excès de substance mise en réaction, on déterminait le brome dans le résidu par la méthode Carins et l'on introduisait dans le labora- toire, sans le déboucher, de l'eau, et, en agitant fortement, on faisait dis- soudre le HBr qui pouvait s'être formé; puis on recueillait dans un flacon le contenu du laboratoire et on déterminait HBr par titration. » Nous avons étudié ainsi : » 1° Le triméthyléthylène; 2° l'hexylène; 3° le diallyle; 4" l'alcool allylique; 5" le bromure d'allyle. a. I^e triméthyléthylène, soigneusement fractionné et distillant de 38" à 38°, 5, nous a donné pour la réaction C^H'" -f- Br^ := C'H"'Br'', comme moyenne de trois expériences : 27 aSS*^"' pour 1™°' en gramme. L'expérience extrême diffère de cette moyenne de moins de ^ pour 100 ; dans cette réac- tion il y avait à peine des traces de HBr dégagé ; l'analyse par la méthode Carius a également donné des chiffres très satisfaisants; la réaction a été, pour certains cas, tout à fait nette ('). (') M. Berthelota obtenu : G^H* (gaz)-t- Br^ liq. ^C^H^Br^ liq. : + 290=', 3 {Ann. de Chimie et de Phys., 5* série, t. IX, p. 296; 1876 : nombre en réalité plus faible, si l'on suppose les autres carbures gazeux, ce qui donnerait avec C^H"* un nombre voisin de 32,5. ( "99 ) » b. Uhexylène avait été soigneusement fractionné; la portion distil- lant entre GS^-ôS^.S nous a donné pour la réaction et la molécule en ejramme : C°H'^+ Br^^ CH'^Br- 284= 402,6, à la température de 19°, 5. » Il agit faiblement sur la lumière polarisée, et donne une rotation de — o°32', sous une épaisseur de o'",2. La dissolution alcoolique de po- tasse saponifie très rapidement cet éther et met en liberté un nouvel alcool auquel j'ai donné le nom de licarhodol. » Le licarhodol a donné à l'analyse des chiffres conduisant à la formule C'°H"0. Il se présente sous forme d'un liquide huileux, incolore, inso- luble dans l'eau, répandant une forte odeur de roses. )) Il bout à 122° sous une pression de 19°"", sa densité à 0° est égale à 0,8962; ses indices à la température de i5'',3 sont n^= 1 , 4740 , V = 645 , «4=1,4893, •X4 = 452,6. » Sous une épaisseur de o™,20, il dévie de — 1° i4' à la température de 20° 4- » Par oxydation, le licarhodol donne un aldéhyde C'E^O^, présen- tant les mêmes propriétés chimiques que ceux qui dérivent du licaréol ( I 20 I ) dans les mêmes circonstances; de même que ce dernier, il fixe a molé- cules de brome. Ses produits de décomposition, sous l'influence d'une oxydation énergique, sont identiques à ceux que fournit le licaréol. » Enfin, par l'acide chlorhydrique sec, le licarhodol engendre un di- chlorhydraite C'"H'^CP dont les propriétés physiques et chimiques se confondent avec celles du dichlorhydrate de licarène. » Le licarhodol présente donc la même composition et la même consti- tution que le licaréol, mais il en diffère par ses propriétés physiques, ainsi que le montre le Tableau ci-dessous : Licaréol. Licarhodol. Densité à o° 0,8819 0,8952 «,. =r 1 ,4635 1 ,4740 Indices , , ., ,0 , ( «/,= 1,4-73 1,4893 Point d'ébuUition igS^-aoo" 225<'-227° Actif. très peu actif. » Au point de vue chimique, l'action de l'anhydride acétique différencie nettement ces deux alcools; sous l'influence de ce réactif, le licarhodol se change intégralement dans son éther acétique, tandis que le licaréol donne le licarène C"'H"' et l'éther acétique du licarhodol. )< Comme on le voit d'après ce qui précède, le licarhodol ne peut être envisagé que comme une forme stéréoisomérique stable du licaréol, et l'existence de ce stéréoisomère est une confirmation inattendue de la for- mule de constitution du licaréol, à laquelle je suis arrivé par des considé- rations d'ordre purement chimique. En effet, dans une Communication antérieure ('), j'ai représenté le licaréol par la formule CH' CH' \/ CH CH-C=CH^ CH-C-CH=OH H CH' basée sur l'étude des réactions chimiques de ce corps et de ses produits (') Comptes rendus, t. CXVl, p. 1062; iSgS. ( i2oa ) . de dédoublement. Cette formule contient le résidu éthylénique CH- II CH- CH' CH' CH en relation d'un côté avec le groupe -C = CH* et de l'autre avec le groupe -C-CH-OH; c'est donc celle d'un corps appartenant à la caté- /\ Il CH^ gorie des dérivés éthyléniques représentés par la formule générale CHR CH R'. » Or il est parfaitement établi actuellement que les composés possédant cette structure présentent l'isomérie stéréochimique. L'acide fumarique et l'acide maléique sont les types de ce genre d'isomérie ; dans le cas présent, le licaréol, forme naturelle, correspond à l'acide fumarique, tandis que le licarhodol, forme artificielle, répond à l'acide maléique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du sulfite de soude sur les sels d' amidophénols . Nouveau mode d'obtention d" amidophénols à partir de leurs sels. Note de MM. AuG. Lumière et A. Seyewetz. « On sait que les amidophénols sont difficilement isolablesà l'état pur, à partir de leurs sels, à cause de la facilité avec laquelle ils absorbent l'oxygène de l'air dès qu'on les met en liberté par un alcali ou un carbo- nate alcalin. Il n'a même pas été possible jusqu'ici, en opérant ainsi, d'i- soler les diamidophénols et les triamidophénols. On a obtenu des corps noirs et goudronneux dont l'étude des propriétés n'a pu être possible. » Nous sommes arrivés à isoler plusieurs amidophénols à l'état pur, en utilisant, pour la décomposition de leurs sels, un corps à réaction alcaline faible, le sulfite neutre de soude, qui, grâce à ses propriétés réductrices, empêche l'oxydation de la base formée. » Cette réaction n'est utilisable qu'autant que l'amidophénol formé est ( lao'î ) peu soluble dans les solutions aqueuses de suUite de soude et qu'il pos- sède une basicité suffisamment faible pour ne pas se combiner à l'acide sulfureux. Dans le cas contraire, c'est le sulfite de la base qui prend nais- sance, avec d'autant plus de facilité, du reste, qu'il est moins soluble dans les solutions de sulfite de soude. C'est ce qui a lieu, comme nous le verrons plus loin, pour le triamidophénol. Nous n'avons étudié cette réaction que sur les sels des trois amidophénols suivants : le paramidophénol (i.4). le (Uamidophénol (1.2.4) et le triamidophénol (1.2. 4-6), nous réservant de l'appliquer d'une façon plus générale aux isomères de ces corps. Ces sels, ainsi que le paramidophénol, base libre, ont acquis dans ces derniers temps une réelle importance industrielle à cause de leur emploi comme déyeloppateurs photographiques . » 1° Action du sulfite de soude sur le chlorhydrate de paramidophénol. — Si l'on traite une solution aqueuse concentrée de chlorhydrate de parami- dophénol par un excès de solution saturée de sulfite de soude, il se préci- pite aussitôt des paillettes cristallines blanches, qui, si la précipitation a lieu lentement, présentent un aspect nacré caractéristique. Ces cristaux recueillis, essorés, lavés à l'eau froide, puis séchés sur une brique poreuse d'abord et ensuite vers 'io" ou 4o°, fondent à 184° et possèdent toutes les propriétés du paramidophénol, décrites par Beilstein ('). » On peut admettre que la réaction a lieu d'après l'équation suivante : C-H'/''»'("^'>(:> + SO-Na= = C'H<™'(;>+NaCl+SO-HH,. \0H (4) \UH (4) » En employant des quantités équimoléculaires de chlorhydrate de paramidophénol et de sulfite de soude en solutions aqueuses froides satu- rées, on obtient sensiblement le rendement théorique en base libre. Ainsi préparée, cette base, bien que blanche au début, noircit lentement à l'air. On peut éviter cette altération et obtenir un produit se conservant indéfi- niment blanc en employant, pour la précipitation et le lavage du précipité, du suUite de soude à réaction légèrement acide à la phénolphtaléine, puis recueillant le précipité sur filtre et le desséchant sur brique poreuse et à l'étuve vers 4o°-5o°. » 2" Action du sulfite de soude sur le chlorhydrate de diamidophénol(^i .i.[\). — Le diamidophénol étant assez soluble dans les solutions de sulfite de (' ) Handbucli der organ. Chemie, t. II, p. 463. C. R., 1893, 1" Semestre. (T. CXVI, N" 21. ) '56 ( I204 ) soude, il faut, pour que la base prenne naissance, opérer la précipitation dans une solution rigoureusement saturée de sulfite de soude, contenant même quelques cristaux non dissous. » On dissout dans Soo'^" d'une solution de sulfite de soude à 25 pour loo additionnée d'acide sulfureux jusqu'à réaction légèrement acide à la phénolphtaléine : loo^'" de chlorhydrate de diamidophénol ; la dissolution a lieu aussi facilement que dans l'eau seule, puis on ajoute dans la solu- tion du sulfite de soude pulvérisé, jusqu'à ce qu'il en reste un excès non dissous dans le liquide. Après une ou deux minutes, on voit se précipiter de petites paillettes blanches qui envahissent peu à peu toute la masse du liquide. Si l'on isole ces cristaux par filtration, essorage et séchage sur une brique en plâtre, ils restent blancs à peine quelques minutes et deviennent spontanément brun-noir. On peut les conserver blancs après les avoir rapidement séchés, en les enfermant dans un flacon plein d'acide sulfureux : loo^'' de chlorhydrate de diamidophénol donnent 45^'' de substance. » Propriétés. — Ce corps, extrêmement altérable à l'air, fond à 78''-8o° en se décomposant. Il est assez soluble dans l'eau froide. Après lavage avec un peu d'eau froide, pour enlever le sulfite qui l'imprègne, nous avons constaté que ce corps ne renfermait ni soufre, ni chlore, ni soude. Son analyse ne peut être effectuée, à cause de sa très grande altérabilité, mais toutes ses propriétés nous permettent de conclure qu'on se trouve en présence du diamidophénol libre. Ce corps est assez soluble dans l'alcool, l'acétone, peu soluble dans l'éther, la benzine et le chloroforme, facilement soluble dans les acides et les alcalis. Toutes ces solutions se colorent en brun rouge à l'air. La solution aqueuse et celle dans les alcalis sont particulièrement avides d'oxygène. La solution aqueuse, adilitionnée de potasse ou de soude, se colore en rouge foncé à l'air et en bleu indigo si elle est additionnée d'ammoniaque. » L'acide oxalique transforme la base en une poudre blanche, insoluble dans l'eau, peu altérable à l'air, qui est probablement un oxalate de diamidophénol et que nous nous proposons d'étudier spécialement. » 3° Action du sulfite de soude sur le chlorhydrate de triamidophénol (1.2.4.6). — Si l'on fait une solution concentrée de chlorhydrate de tri- amidophénol (') et qu'on l'additionne d'un excès de solution aqueuse (') Obtenu par réduction de l'acide picrique. ( I2o5 ) saturée de sulfite de soude, il se forme, après quelques minutes, un abon- dant précipité blanc. Ce corps, qui est très peu soluble dans l'eau froide, l'alcool, est lavé à l'eau froide par décantation, puis essoré, séché sur briques et finalement à l'étuve vers 4o°-5o°. » 3oS' de chlorhydrate de triamidophénol donnent 20'-'' de précipité. » Propriétés. — Ce corps se présente en paillettes blanches, fondant à i2o''-i2i°, en dégageant de l'acide sulfureux. Il se dissout vers So" ou 4o° dans les acides en dégageant de l'acide sulfureux, ainsi qu'à froid dans les alcalis. Toutes ces solutions absorbent plus ou moins rapidement l'oxygène de l'air : celles dans la potasse ou la soude se colorent en rouge intense à l'air et, dans l'ammoniaque, en bleu indigo. Ce corps, que nous avons reconnu ne renfermer ni chlore, ni soufre, a été soumis à un do- sage de soufre. Voici les résultats du dosage : Trouvé 14)1 pour 100 de soufre /OH — NH^ Calculé pour la formule CH^ _j^y, (SO'H^) i/i,7 pour 100 \NH2 )) C'est donc un sulfite de triamidophénol et non la base libre qui prend naissance par l'action du sulfite de soude sur le chlorhydrate de triamido- phénol , probablement parce que le triamidophénol est une base plus énergique que les mono et diamidophénols. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Plomdine extraite des urines dans l'eczéma. Note de M. A.-B. Griffiths, présentée par M. Brown-Séquard. « La méthode qui m'a permis d'extraire cette ptomaïne urinaire a déjà été décrite dans les Comptes rendus, t. CXIII, p. 656. » Cette base est une substance blanche, cristalline, soluble dans l'eau, à réaction faiblement alcaline. Elle forme un chlorhydrate, un chloraurate et un chloroplatinate cristallisés; elle donne un précipité brunâtre avec l'acide phosphotungstique, jaunâtre avec l'acide phosphomolybdique, jaune avec l'acide picrique, jaunâtre avec le nitrate d'argent. Le chlorure mercurique forme avec elle un précipité verdàtre. Elle est aussi précipitée par le réactif de Nessler. ( I2o6 ) » Les analyses de cette base ont donné les résultats suivants / Substance employée os'',4372 CO^ 1.-0896 ( H-'O os--,46o2 l Substance employée os'jO^gS I Volume d'azote ■j'^':, 6 Température 21° Pression barométrique 742™™, 5 Trouvé. Calculé ■ — — ~ — -~ pour I. II. C'H'>AzO. Carbone ".... 64,94 « 60,12 Hydrogène 11,74 « ii,63 Azote » 10,6.5 10,85 Oxygène » » 1 2 , 4o » Ces résultats assignent la formule G'H'^AzO à cette nouvelle pto- maïne. » Cette base est vénéneuse. Une solution de cette ptomaïne (dans l'eau stérilisée), injectée sous la peau d'un la|Mn, produit une inflammation ca- tarrhale au point d'injection, une forte fièvre, et finalement la mort. » Cette ptomaïne, que j'ai nommée Veczémine, ne se rencontre pas dans les urines normales; elle est donc bien formée dans l'économie au cours de cette maladie infectieuse. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la t-achrogiobine, globuline respiratoire con- tenue dans le sang de quelques Mollusques, ^ote de M. A.-B. Giuffitiis, présentée par M. Brown-Séquard. « J'ai déjà décrit trois globulines incolores, qui possèdent les propriétés d'oxygénation et de désoxygénation. Ces globulines incolores sont : 1) L'a-achroglobine du sang de la Patella ('); » La p-achroglobine du sang des Chitons ( -); » La y-achroglobine du sang des Tuniciers ('). (') Comptes rendus, t. CXV p. 209. C) Ibid., t. CXV, p. 474. (3) Ibid., t. GYV, p. 788. ( I207 ) » J'ai extrait une quatrième globuline du sang de quelques espèces de la Boris, et elle a été nomméely-achroglobine. » La méthode qui m'a permis d'extraire la globuline respiratoire du sang delà Boris a déjà été décrite dans les Comptes rendus, t. CXV, p. 259. La moyenne de trois analyses m'a conduit à la formule brute » La (5-achroglobine existe à deux états, c'est-à-dire à l'état de S-oxya- chroglobine et de S-achroglobine réduite. J'ai trouvé, en employant la pompe à mercure, que loo^^ de cette globuline respiratoire absorbent laS**^ d'oxygène, à 0° et 760'"'". » Quand elle est dissoute dans une solution diluée de sulfate de ma- gnésium, son pouvoir rotatoire spécifique pour la raie D est [a][, = — 54"- » La S-achroglobine se combine avec le méthane, l'acétylène et l'éthy- lène : » CH^ -1- S-achroglobine est une combinaison jaunâtre ; » C'H- -H S-achroglobine est une combinaison verdàtre; » C-H* -1- S-achroglobine est une combinaison brunâtre. » Ces combinaisons sont dissociables dans le vide. » ZOOLOGIE. — Sur le Plankton de la lagune nord de Jan Mayen. Note de M. G. PoucHET. « L'île de Jan Mayen présente, sur la côte nord et sur la côte sud, deux lagunes dont la constitution est la même; ce sont des lacs d'eau douce alimentés par les torrents qui tombent des glaciers environnants. Une digue étroite de sable et de galets sépare chaque lagune de la mer et en maintient les eaux à quelques mètres au-dessus du niveau de celle-ci. La lagune du sud est de formation récente; c'est une ancienne baie où les navires hollandais venaient autrefois mouiller. La lagune du nord , au contraire, est de formation ancienne, comme l'atteste la quantité considé- rable de bois flotté qui couvre aujourd'hui la digue. » A l'époque (27 juillet 1892) où la Manche, sous les ordres du com- mandant Bienaimé, visita Jan Mayen, la lagune du nord était encore en partie couverte de glace, tandis que la mer environnante était complète- ment libre. ( I208 ) » Le commandant Bienaimé, à ma demande, voulut bien faire trans- porter sur la lagune un herton au moyen duquel je pus pratiquer une pêche de surface au filet fin sur les eaux centrales. » Les circonstances ne nous permettaient pas de faire plus. Cette pêche avait un certain intérêt. L'expédition autrichienne, ne disposant pas d'ailleurs de filets aussi fins que les nôtres, n'avait pu reconnaître dans ces eaux douces l'existence d'aucun être vivant. Une pêche longtemps prolon- gée nous a prouvé que le Plankton y est d'une extraordinaire pauvreté. » Malgré le temps exceptionnellement long pendant lequel nous avons traîné notre filet (c'était l'après-midi, par un ciel clair), il n'a presque rien rapporté. Nous avons fait de la pêche deux parts, dont une fut réservée en cas de perte ou d'accident de la seconde adressée à M. le comte Wilczek, afin qu'il fît faire lui-même l'étude de ce complément à la faune de l'île à laquelle son nom reste désormais attaché. M. le comte Wilczek s'en est remis à nous de ce soin. Nous résumons ici l'examen de cette pêche, la première qu'on ait faite à Jan Mayen, et dont le détail paraîtra dans le Volume, actuellement sous presse, que publie le Gouvernement sur le voyage de la Manche. Nous y avons ti'ouvé : » 1° Une Conferve et des débris de Siphonées (d'après les indications de M. Harîot, assistant au Muséum); a" les kystes muqueux d'un Péridinien (probablement un Gymnodinium) mais dont nous n'avons pas trouvé d'individus libres ; 3° des Infusoires voisins des Paramécies, d'autres voisins des Aclinophrys, Dinobryon Sertt/laria, Ehr. ; 4° des Rotifères qui sont ici les êtres dominants : Aniirea aculeata, Ehr., Polyarthra trigla, Ehr., Hydallna senta (?) ; 5» un Tardigrade : le Macrobiotus de Dujardin; 6° une Anguillule; ■j" un crustacé Copépode. Encore celui-ci n'est-il repré- senté dans nos préparations que par des mues très peu nombreuses d'individus non adultes et que l'on peut rapporter à une espèce du genre Mesochra (renseignement communiqué par M. E. Canu). » Cette énumération d'êtres vivants rapportés par une seule pêche de surface si prolongée qu'elle ait été, et faite l'après-midi par un ciel clair, n'est évidemment pas complète. Elle suffit cependant à classer l'eau douce de la lagune du nord de Jan Mayen parmi les plus pauvres en Plankton que l'on puisse citer. » ( 1209 ) ZOOLOGIE. — Dimorphisme dans le dé^-eloppement des Hémosporidies ('). Note de M. Alphonse Labbë, adressée par M. de Lacaze-Dulhiers. « Nos recherches sur les Hémosporidies nous ont amené à observer chez Drepanidium ranarum, parasite inlra^lobulaire des Grenouilles (Rana escu- lenta) et chez Drepanidium Danilevskii, parasite du sang des Lézards (Z,a- cerla agilis, L. ocellata, L. viridis), un double mode de reproduction, qui se traduit par une différence essentielle entre les spores (macrospores, micro- spores). Les cytocystes qui contiennent ces spores ne possèdent pas de membrane propre; lorsqu'ils sont contenus dans un leucocyte, ce qui n'est pas fréquent, le protoplasma de ce leucocyte, refoulé, forme la membrane même du cytocyste. Dans le cas général où le cytocyste est contenu dans un globule sanguin, la membrane kystique est formée par la mince paroi de globuline, seul vestige de l'hématie, le noyau ayant le plus souvent disparu. Le noyau du parasite prolifère et donne naissance à de très nom- breux noyaux superficiels : je n'ai encore pu, vu l'extrême petitesse de ces noyaux, observer de mitose, bien que quelquefois deux noyaux soient en- core réunis par un court filament chromatique. Cette prolifération de noyaux est le prodrome d'une segmentation du contenu du kyste qui se divise directement en sporozoïtes. )) Ces sporozoïtes varient suivant que l'on se trouve en présence d'un cytocyste à macrospores ou d'un cytocyste à microspores. » Les premiers, que l'on rencontre dans la rate, les reins, la moelle des os, le foie, sont de taille très variable et se développent souvent dans les leucocytes. Les sporozoïtes, dans les deux espèces de Drepanidium ci- dessus indiquées, ont de 5 à 7 (j.; tantôt il n'y en a que de 4 à 6 dans un même cytocyste; tantôt il s'en trouve i5 ou 20, groupés autour d'un ou deux reliquats de segmentation, comme les corpuscules falciformes des Eimeria ou des Ktossia : dans ce cas, le cytocyste peut atteindre 18 à 20 ij. (chez les Lézards). Ces derniers cytocystes, seuls connus jusqu'ici, répondent à ceux déjà décrits chez les Lézards par le D' Pfeiffer. Les spo- rozoïtes sont ovalaires, avec un centre chromatique déjà formé. » Tout autres sont les cytocystes à microspores que nous avons pu ob- (') Travail du laboratoire de Zoologie expérimentale de la Sorbonne. ( I2TO ) server, chez les Grenouilles et chez les Lézards, dans le foie et la rate de ces animaux. Ils ont environ de 20 à 2.5 [j. chez Drepanidium ranarum, de 20 à 3o [y. chez D. Danilevskii, et peuvent donner jusqu'à cinquante ou soixante sporozoïtes, très petits, ayant seulement de 3 à 5 [;., allongés comme des bactéries, mais pourvus d'une tache nucléaire. Il y a toujours un, quelquefois deux reliquats de segmentation. Dans ce dernier cas, l'orientation des sporozoïtes autour de ces reliquats fait supposer que l'on se trouve en présence de cytocystes doubles, dérivant vraisemblablement d'une conjugaison ('). » Il y a donc un dimorphisme très marqué dans la sporulation des Drépanidiens. » Il n'est pas moins intéressant de constater l'époque à laquelle on ren- contre les deux sortes de cytocystes. En effet, tandis que les cytocystes à macrospores se rencontrent aussi bien au printemps qu'à l'automne, c'est seulement au début de l'été, vers les mois de mai et juin, que l'on peut trouver les cytocystes à microspores, c'est-à-dire au moment où la vie active recommence pour les Drépanidiens, qui circulent alors par milliers dans le sang des animaux infestés. A l'infection chronique vient donc se superposer une infection aiguë, se traduisant par véritables poussées para- sitaires, chaque éclosion de cytocystes à microspores mettant en circulation un bien plus grand nombre de germes que les cytocystes chroniques. » Le dimorphisme que nous venons d'établir peut jeter un nouveau jour sur plusieurs questions de l'histoire des Sporozoaires. Nous nous réservons de chercher si l'hypothèse d'un dimorphisme analogue ne serait pas appli- cable aux Cylamœbiens (parasites de la malaria de l'homme et des oiseaux) qui forment un groupe si voisin de celui que nous étudions. » Quant aux Coccidies, malgré de nombreuses observations, nous n'avons pu constater de double développement, bien que nous ayons observé de vraies poussées infectieuses aiguës. Aussi, quoique les faits pré- cédents semblent un appoint à la théorie si vivement combattue du D"^ Pfeiffer, il faut se garder de trop tôt généraliser des observations isolées, et conclure que tous les Sporozoaires, à l'exception des Grégarines, ont un mode de développement double (^Schwànnercysten et Dauercyslen^. » (')Nous avons pu retrouver chez le D. Danilevskii une conjugaison latérale toute semblable à celle que nous avons déjà signalée chez D. ranarum. ( Ï2II ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur des brumes odorantes observées sur les côtes de la Manche. Note de M. S. Jourdai.v. « J'ai eu fréquemment l'occasion d'observer des brumes odorantes sur les côtes du Calvados et de la Manche. » Ces brumes se montrent dans la belle saison, au printemps en parti- culier. Sans exception, elles sont apportées par les courants de nord-est; jamais je ne les ai vues se produire dans une autre aire de vent. Elles appa- raissent surtout dans la matinée. Leur durée est variable. Elles peuvent persister une partie de la journée ou se faire sentir pendant quelques mi- nutes seulement. » Le terme de brume appliqué à ce phénomène n'est pas rigoureuse- ment exact; il n'y a pas, en effet, de brume à proprement dire. Il existe alors dans l'atmosphère une légère vapeur d'un gris bleuâtre, qui étend comme un glacis sur les objets éloignés. Ace moment l'air est très sec. » L'odeur de cette brume est très caractéristique ; c'est l'odeur dite de charbon, c'est-à-dire celle des gaz qui se dégagent du charbon de bois qui commence à s'allumer ou brûle incomplètement. C'est aussi celle des fours à chaux en activité, à tel point qu'à Bayeux on disait autrefois : « Le » temps est au beau, on sent les fours à chaux » . Il existait en effet au nord- est de cette ville des fours, aujourd'hui abandonnés, auxquels on rappor- tait les vapeurs odorantes répandues dans l'atmosphère. Je soupçonne que, dans l'air recueilli au moment où le phénomène se produit, l'analyse chimique décèlerait la présence des gaz qui se dégagent dans la combus- tion du charbon. » J'ai observé ces brumes à Saint-Vaast-la-Hougue et à Portbail. La première de ces localités est située à la pointe nord-est de la presqu'île de Cotentin, l'autre sur la côte occidentale de cette même presqu'île. A Saint-Vaast le nord-est est un vent de mer et à Portbail un vent de terre. Les brumes de Saint-Vaast démontrent que ces effluves odorantes ne sont pas des émanations du sol. C'est, à mon avis, un phénomène cosmique. » On peut se demander si ce phénomène n'exerce point une action quel- conque sur l'organisme, admettant, comme je le suppose, que ces effluves contiennent des gaz toxiques, en petite quantité à la vérité. Peut-être ces gaz existent-ils normalement dans les courants de nord-est et deviennent- C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N" 31.) iSy ( I2I2 ) ils sensibles à l'odorat quand leur proportion s'accroît. Dans la période de sécheresse que nous traversons, où le vent de nord-est règne sans discontinuité, les brumes odorantes sont devenues très fréquentes. » J'ai observé d'autres effluves odorantes accompagnant de véritables brouillards, mais elles diffèrent beaucoup par leur odeur des brumes dont je viens de parler. » M. Teguor adresse de Naples deux Notes, l'une relative au mouvement de rotation d'un corps solide, l'autre sur le théorème de Fermât dans le cas de l'exposant égal à 4- M. C Hue adresse un Mémoire sur « la matérialité de l'Électricité. » M. S. Bernheim adresse une Note ayant pour titre : « Expérimentations alimentaires et hygiéniques faites à l'aide de la solphine ». La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance-du 28 mai 1898. La Chimie au moyen âge, ouvrage publié sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique, par M. Berthelot, Sénateur, Secrétaire perpé- tuel de l'Académie des Sciences. Tome I : Essai sur la transmission de la Science antique au moyen âge, etc. Tome II : L'Alchimie syriaque. Tome III : L'Alchimie arabe, etc. Paris, Imprimerie nationale, 1893 ; 3 vol. in-4°. Notice sur la vie et les travaux de Léon Lalanne, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, Membre de l'Institut, Sénateur, par M. Chambrelent, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, Membre de l'Institut. (Extrait ( I2l3 ) des Annales des Ponts et Chaussées, mai 1893.) Paris, V** Ch. Dunod, 1893 ; I br. in-8°. Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon. Classe des Sciences. Vol. XXX* et XXXP. Paris, J.-B. Baillière. Lyon, Ch. Pa- lud, 1889-1890; 2v0l.gr. in-8°. Ministère de l'Agriculture. Direction de l'Agriculture. Bulletin, Documents officiels. Statistiques. Rapports. Comptes rendus de missions en France et à l'Étranger. Douzième année, n° 1. Paris, Imprimerie nationale, mars 1893 ; I fasc. gr. in-8''. Annales de l'École de plein exercice de Médecine et de Pharmacie de Mar- seille, publiées sous les auspices de la Municipalité. Années 1891 et 1892. Marseille, Barlatier et Barthelet, 1892 ; 2 vol. gr. in-8°. Étude sur la Théorie mécanique de la chaleur, par Ch. Brun, ancien ingé- nieur de la Marine. Paris, L. Baudoin, iSgS; i vol. gr. in-8°. Mathématiques et Mathématiciens. Pensées et curiosités recueillies par Rebière. Paris, Nony etC'*; 1893. Métamorphoses de la chaleur. Thermodynamique élémentaire, etc., par D.-A. Casalonga, ingénieur civil. Paris, i br. in-8°. N" 21. TABLE DES AllTICLES. (Séance d.. 25 mai l«93.) MEMOIRES ET COMMUN ICATIOIVS DES MEMIlliES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le SlUUlKTAlHE l'Kin'KTLliL jiiiiiuiice à l'A- caik^ini<' la perte qu'elK: vieiil de faire dans la pcisoiinc de M. Kuininer, décédé le 1^ mai iSgo ii63 \l. Hkumitk. — iSotice sur les Iravaux de M. Kummer i l'iS M. le Secuetaire rERPÉTUi'.i. animiue à l'A- cadéniic la perte (jii'elU* vient de faire ilans la personne de M. de Gasparin, décédé le () mai iS()3 ii des gaz M. Berthelot. — Note accompagnant la présentation de son Ouvrage « Sur la Clii- mie au moyen âge " 1 1'»'» M. AttsiAND GArriEi:. - Sur (|ueli|ue» phosphates naturels rares ou nouveaux : brushile, minervilc 1171 M. Heiskt. — Détermination de IVau con- tenue dans la terre, portant diverses ré- coltes, après une période de grande séche- resse ' ^ 77 NOMINATIONS. \l. (1. WiDEMANN est élu Correspondant pour la Section de l'hysiquir, en remplace- ment de feu M. Webcr \llM. I)E liuSSY et CllAMlSKELENT SOUl élus Membres de la Commission qui sera char- gée de vérifier les comptes de l'année i8;i !. ("ommission chargée de juger le concours du prix (jegnerde l'auEiéc 1S93 : MM. j5('/- tran(l,fierllielot,Fizeau, Ilerinite, Fa^e. Commission chargée de juger le concours du prix Petit d'Ormoy (Sciences malhé- maliques pures et applic|uées) de l'année 1890 : \\}A. Hermitc, Darboux, Poincaié, Picard, Jordan "70 iSo Commission rliargi!-e de juger Ir concours du prixPclitd'Ormoy (Si iences naturelles) de l'année 1893 : MM. Milne-Edwards, Ducltartrc, lllancliard, Daubrée, Van Tiegliem 11 ^!m Commission chargée de juger le concours du prix Tchihatchef de l'année 1893 : MM. Milne-Edwards, Grandidier, Daubrée, Duclaui, d'Abbadie 1 1**" Commission chargée de juger le con 1312 Pages. M. S. lÎERNiiEiM adresse une Note ayant pour titre : « Expérimcnlalions alimentaires et hygiéniques faites à l'aide de la sol- phine » • 1 2 1 ! Bulletin bibliographique i'xi>. PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Ccrtinl. ; GAUTOiEU-ViLLAits. JUN 2Û1S93 .^ç.^ ^O^J PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS . TOME CXYI. N^ 22 (29 Mai 1893 PARIS. GAUTHIER-VILLARS ET FILS, I.MPaiMEUKS-LlBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉ.VNCES DE [,'AGADÉMIE DES SCIENCES, V?uai des Grands-Augusiins, 55. " 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté da^'s les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de t Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 'iS pages ou G feuilles en moyenne. 20 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l" —Impressions des travaux de l'Académie. l^es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction I autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a ete remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner |)lus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de fes remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas o) si l'intervalle va en croissant dans le même sens que t; négatif (c<::^ o) dans le cas contraire. » 3. Interprétation cinématique de la loi admise. Paramétre caractéris- tique. — Celte loi de progression de la distance des traits s'interprète par une image qui rend compte de la relation entre les coefficients b et c. » Supposons que le réseau ait été tracé au moyen d'une vis tournant d'angles égaux ôt, t croissant positivement : si l'on a c = o les traits sont équidistants et la vis offre un pas constant; le filet de la vis forme donc une hélice parfaite dont le développement sur un plan est une droite. Si l'on a c>o les traits sont de plus en plus espacés, pour c <; o de plus en plus resserrés; la vis a donc un pas va- riable qui (si la vis était prolongée) finirait, dans un sens ou dans l'autre, suivant le signe de c, par devenir nul lorsque -p=ro; ce qui aurait lieu à la distance i,, =: — -;—> ^ dt ^ 4 c que nous désignerons plus loin par — 2P; d'où l'on conclut aisément : » Lorsqu'un réseau présente dans la distance de ses traits une variation pro- gressive représentée par la loi s ^ bt -h ct^, on peut le considérer comme tracé au moyen de la rotation d'une vis, dont le filet, développé sur un plan, serait un arc de parabole (^), l'axe de cette courbe étant parallèle à l'axe de la vis. La distance (') Ann. de Chiin. et de Pliys., 6' série, t. VII, p. 19. (^) Un terme en l'^ un peu notable introduirait des aberrations sensibles dans la formation des images focales; or, ces aberrations ne sont pas appréciables dans les réseaux considérés ici. C) L'hélice parabolique est appliquée à la rayure des armes à feu. ( im8 ) du sommet de la parabole à l'origine, 5,, = — j-i constitue un paramètre carac- téristique de lavis et de tous les réseaux tracés avec cette vis, car il est indépendant du nombre de subdivisions du pas, c'est-à-dire de la distance moyenne des traits. » 4. Relations qui régissent les anomalies focales . — Nous allons démon- trer ce résultai très important : » Les anomalies focales (Vun réseau, dans le plan normal aux traits, sont entièrement définies par deux constantes linéaires : le rayon de courbure R de la surface et le paramètre P de la vis génératrice du tracé ; ces deux constantes sont liées aux données optiques et géométriques de l'expérience par deux équa- tions très simples qu'on va établir comme il suit : » Soient {fig. i) : p, p' sont les distances respectives des points de convergence des faisceaux • incident et diffractéau centre M du réseau ; a, a' les angles respectifs des axes de ces faisceaux avec la normale au point d'incidence; R le rayon de courbure de la section droite MS du réseau ; P le paramètre caractéristique de la loi de distribution des traits; e leur intervalle moyen. Fis. I. )) Considérons une oncle cylindrique émanée d'un point A et rencontrant deux traits consécutifs M et M' du réseau; la différence des chemins parcourus par la lu- mière est AM — AM' ou p— (p + Sp) — —dp, (i) — op=:o5sina avec p8E = 3,çcosa, en appelant &s l'intervalle très petit du trait MM' correspondant à la variation et dans ( I2I9 ) l'expression s=^ bt -hc<^ (i compté positivement dans le sens MS) et a l'angle MA' M'. Chacun des deux traits devenant le centre d'ondes difTractées, un point A' situé à l'in- tersection de ces deux ondes sera un point de concordance vibratoire si la différence des chemins M'P-hM'P' est un nombre entier positif ou négatif de longueurs d'ondes; on aura donc (2) dp -hdp'=:— ml ou 8s(sino( -h sina')= mX, la longueur d'onde étant, comme la distance des traits, traitée comme un infiniment petit. » Si l'on considère un troisième trait M" (défini par un nouvel accroissement con- stant ot de la variable l) comme associé au deuxième M', la condition de concordance sera la même sauf qu'il faudra changer l en t -h àt, a en a -(- 8a, a' en a'-|-8a'; mais m X comme 8< restera constant; cela reviendra à égaler à zéro la diflférenlielle de l'équa- tion (2) (3) o-i(sina 4- sina') -+- Si(cosa ox -(- cosa'8a')= o. » Or on a, en appelant 8u), 8s, 8î' les angles infiniment petits C, A et A' 8a = 8(1) — Se , p8e=:3scosa (4) avec 8s = R8io et ,^ , ^ 8a'=8io — 8s' p'8s'=85C0Sa' » Éliminant 8io, 8e, 8e' et divisant (3) par 8<', il vient 8-5 . . ,, /SsN" fcos^a' cos^'a' cosa + cosa'T (5) _(s.na + s.na')4-(^g^j L^T "^ "7 « J " °- . . . , . , . • , . . . d- s ds » Assimilant ces quotients de quantités très petites aux dérivées -7-7 et -v- > on en con- clut les valeurs suivantes, qui se rapportent au trail-milieu du réseau ( *" = 2C, -r 1 =^ " 1 dont le quotient est H =: — ■ dt^ \dlj '■ 2C » Finalement l'équation (5) prend la forme symétrique (6) -r-^-y-= — R F — ' à laquelle il faut adjoindre l'équation (2) mise sous la forme (t) e(sina -t- sin y-') = «zX en posant e^h^t, e représentant, on le voit aisément, V intervalle moyen des traits du réseau. » Telles sont les relations qui régissent les anomalies focales. 5. Discussion de ces formules. Courbes focales conjuguées. — L'équa- tion (6) établit la relation qui lie la dislance focale p' = MA' {Jîg. i) d'une onde cylindrique de longueur d'ondeX., diffractée dans le spectre d'ordre w, lorsque la distance de la source est p = MA : » 1° Cette équation étant symétrique en p et a d'une part et p' et a' de l'autre, les points A et A' sont de véritables foyers conjugués, on peut ( I220 ) donc intervertir leurs définitions et considérer A' comme source et A comme foyer ou inversement; » 2° Pour chaque position de la source (p =const., a = const.), la posi- tion d'un foyer A' est indéterminée d'après la seule équation (6); cette équation représente donc le lieu géométrique en coordonnées polaires (p', a') de toutes les positions que le foyer du faisceau diffracté, conjugué de la source peut occuper dans le plan de diffraction : c'est donc l'équa- tion de la courbe focale correspondant à une position donnée de la source ; » 3° La courbe focale A' ne passe pas en général par la source A; il y a donc une famille de courbes focales dont le paramètre est défini par la substitution des coordonnées (p, a) de la source dans l'équation (6); » 4° Le lieu des positions A de la source qui correspondent à la même courbe focale A' a évidemment pour équation ,,.^ cos-a cosoc siiia , («) -, ir + -F- = ^= mais alors l'équation de la courbe focale A' est nécessairement , c, 1 ■ \ cos^a' cosa' sina' , i^bis) -^, ---Jr —^ ^-k, pour satisfaire à l'équation (6); elle ne diffère de la précédente que par le signe de la constante k. » Ces deux familles de courbes sont donc conjuguées. » 6. Courbe focale principale. — Le paramètre k peut prendre la va- leur zéro : alors les deux courbes conjuguées correspondant a k ^ o coïn- cident; leur équation commune est , • . cosa cosx sina (9) -p K--^l^=«- » Cette courbe jouit donc de la propriété de passer par tous les foyers et par la source; elle est unique pour le réseau donné et ne dépend que du rayon de courbure R et du paramètre F; on voit qu'elle est indépen- dante de la distance moyenne des traits. » Je propose de l'appeler courbe focale principale . » Elle affecte, suivant le rapport existant entre R et P, des formes très diverses, qui dérivent du type de la cissoide de Diodes à laquelle d'ailleurs elle se réduit lorsque la courbure du réseau devient nulle (R = cc). On peut en effet mettre l'équation (9) sous les formes suivantes : , X cos'« PR cos'a (10) p = : ^ -77- ^ '^ ' cosa sina H cos(a -)-) » Celte terme démontre évidemment que le rayon vecteur p esl, comme celui d'une cissoïde, la somme de deux autres, celui d'une droite et celui d'un cercle; ce qui permet un second mode de construction. » Un point A quelconque s'obtient d'après l'équation ( 10), à l'aide de la droite M|,C qui joint le centre de courbure C du réseau au point M„, tel que MM„= P : en abais- sant sur le rayon vecteur MF de cette droite la perpendiculaire FG sur MG et la per- pendiculaire GA sur MF. La courbe a pour asymptote la droite LN dirigée sur a ;z: 90" — o et distante de l'origine M de la quantité MN =: R cos tp sincp qu'on obtient en abaissant les perpendiculaires MK sur MoG, KL sur M(,M et LN sur MK. » La seconde construction déduite de l'équation (11) s'obtient en portant sur le prolongement du rayon vecteur MJ du cercle construit sur MK' comme diamètre le rayon vecteur MI de la droite LN asymptote déjà définie. Le cercle a pour dia- mètre MK'=rRcos!», K' étant le symétrique de K par rapport à MG, car il a pour équation p r= R cosc; cos(a — œ.). » La figure correspond à c < o, P < o ; les traits se resserrent vers la droite. )) 7. Cette seconde définition de la courbe focale principale conduit à ( 1222 ) plusieurs vérifications immédiates en reproduisant comme cas particuliers des résultats déjà connus. » Si l'on suppose le réseau de plus en plus parfait comme équidistance de traits, tout en conservant la même courbure, le point C reste fixe, mais le point Mo s'éloigne vers l'infini ; l'angle ç devient de plus en plus petit; à la limite, la courbe focale devient (outre une droite parasite MS) le cercle utilisé par M. Rowland dans ses admirables réseaux concaves. » Si, dans le réseau concave, il subsiste une petite erreur systématique de tracé, l'angle o n'est pas absolument nul; la courbe focale principale se réduit encore sensiblement à un cercle, mais dont le diamètre est incliné de ce petit angle «p sur la normale au réseau. C'est le résultat auquel est parvenu récemment M. J.-R. Rydberg, d'une manière empirique, dans un Mémoire remarquable {Académie de Stockholm, t. XVIII, n° 9). M Enfin, passant à des conditions inverses, si le réseau est sensiblement plan et présente une progression systématique notable dans la distance des traits, le point C s'éloigne à l'infini, l'angle © devient droit; la courbe focale principale devient une cissoïde dont l'asymptote passe par Mg et est normale au plan du réseau. On retrouve alors la disposition des foyers des spectres que j'ai indiquée dans mes premières rechercbes. » Je me borne aujourd'hui à ces résultats purement géométriques, réser- vant pour une Communication ultérieure la description des méthodes expérimentales permettant les vérifications numériques de ces lois. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la volatilisation de la silice et de la zircone et sur la réduction de ces composés par le charbon; par M. Henri Moissan. « Zircone. — Lorsque l'on soumet la zircone à la haute température du four électrique, cet oxyde ne tarde pas à entrer en fusion. Après dix mi- nutes d'expérience, en opérant avec un courant de 36o ampères et 70 volts, il se produit des fumées blanches très abondantes. Ces fumées sont for- mées par la vapeur de zircone, car à cette haute température, la zircone est en pleine ébullition. En condensant ces vapeurs sur un corps froid, on obtient une poussière blanche que l'on traite par l'acide chlorhydrique très étendu pour la débarrasser de la chaux qu'elle contient. Après lavage . à l'eau distillée bouillante et dessiccation, il reste une poudre blanche qui, au microscope, se présente en masses blanches arrondies, ne présentant aucune parcelle transparente. Cette poudre fournit tous les caractères de la zircone. Elle raye le verre avec facilité et sa densité est de 5, 10. ( I22!i ) » On retrouve dans le creuset, après refroidissement, une masse de zir- cone fondue, présentant une cassure cristalline. Enfin, à l'intérieur du four, dans les parties moins chaudes, on rencontre parfois des cristaux caractéristiques de zircone; ils affectent la forme de dendrites transpa- rentes, à éclat vitreux, rayant le verre et inattaquables par l'acide sulfu- rique. » Cette zircone en fusion est réduite facilement par le charbon. Si l'on place une notable quantité de zircone dans un creuset de charbon, on re- trouve en dessous de ce qui reste de zircone fondue un culot métallique de zirconium ne contenant ni carbone ni azote, mais renfermant des quan- tités variables de zircone. » Au contraire, en mélangeant la zircone avec un excès de charbon, on obtient un corps d'aspect métallique, à cassure brillante, ne renfermant pas d'azote et qui, à l'analyse, nous a donné les chiffres suivants : 1. 2. 3. Carbone 4>22 4.6o 5,io » Lorsque le carbure de zirconium est plus riche en carbone, il se dé- lite à l'air assez rapidement. » Il suffit de fondre à nouveau ce carbure en présence d'un excès de zircone liquide pour l'affiner et obtenir le zirconium métallique. C'est un corps très dur rayant avec facilité le verre et le rubis. Sa densité a été trouvée égale à 4.25. Elle est donc très voisine de celle du zirconium de M. Troost, qui avait indiqué, comme densité de ce corps simple, 4>ï5. Les propriétés de ce métal ont été, du reste, très bien étudiées par notre confrère, et nous n'avons rien à ajouter à l'important Mémoire qu'il a publié sur ce sujet ('). » Silice. — Les fragments de cristal de roche, placés dans un creuset de charbon, ont été soumis à l'action de l'arc électrique produit par un courant de 35o ampères et 70 volts. En quelques instants, la silice entre en fusion et, après sept ou huit minutes, l'ébullition commence. » On voit alors sortir du four, par les ouvertures qui donnent passage aux électrodes, une fumée de couleur bleutée, plus légère que celle pro- duite par la zircone. Tant que l'expérience se continue, ces vapeurs se dégagent en abondance. On peut les condenser en plaçant à quelque distance des orifices du four un cristallisoir retourné. L'intérieur de ce (') Troost, Recherches sur le zirconium {Comptes rendus, t. LXI, p. 109; i865). G. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N» 22.) 1^9 ( 129/1 ) cristallisoir se recouvre rapidement d'une couche légère de substance peu transparente, d'un blanc légèrement bleuté. En reprenant par l'eau le contenu du cristallisoir, et en examinant ce résidu ii la loupe ou au micro- scope avec un très faible grossissement, on voit qu'il est surtout formé de sphères opalescentes rapidement soluhles dans l'acide fluorhydrique. Ces petites sphères de silice, visibles à l'œil nu, sont pleines; elles pré- sentent quelquefois en un point une parlie creuse semblant indiquer que la silice fondue a diminué de volume en passant de l'état liquide à l'état solide. En même temps que ces sphères, on rencontre de nombreuses parcelles de silice amorphe. » Lorsque l'on veut recueillir nue notable quantité de ce produit, il est mieux d'employer un four dont le couvercle porte une ouverture lais- sant passer la vapeur de silice. On dispose une cloche en verre ou un récipient métallique au-dessus de cette ouverture, et l'on peut obtenir ainsi, en dix ou quinze minutes, une vingtaine de grammes d'une poudre blanche très légère qui est purifiée de la chaux entraînée par un lavage à l'acide chlorhvdrique étendu. )) La forme de la silice condensée dépend naturellement de la vitesse de refroidissement de sa vapeur. Le refroidissement ne doit pas être trop rapide si l'on veut obtenir de nombreuses sphérules de silice. » Cette silice est très soluble dans l'acide fluorhydrique, elle s'y dis- sout à froid en produisant un léger bruissement. Elle est attaquée facile- ment par l'hydrate de potasse en fusion et par les carbonates alcalins. )) Sa densité est de 2,4; elle est donc un peu inférieure à celle du cristal de roche; enfin, ces petites sphères rayent le verre avec facilité. » En étudiant le dépôt qui se forme dans les globes de verre où l'on fait jaillir l'arc électrique pour l'éclairage, nous avons retrouvé de petites sphères de silice identiques à celles que nous venons de décrire. C'est donc surtout à la volatilisation de la silice que les globes de verre des lampes à arc qui ont fonctionné pendant un certain temps, doivent leur opales- cence. Cette silice provient des impuretés des charbons électriques. » Nous ajouterons que la silice, à cette température, est réduite avec facilité par le charbon, et fournit un carbure de silicium cristallisé dont nous poursuivons l'étude. » En résumé, la zircone et la silice fondent rapidement dans le four électrique et, après sept ou huit minutes d'expérience, elles entrent en ébullition et prennent l'état gazeux. » ( 1220 ) CHIMIE MINÉRALE. — P/éparation au four électrique de quelques métaux réfractuins : tungstène, molybdène, vanadium; par INI. Hexri Moissax. « Nous indiquerons, dans celle Noie, la préparation facile du tungstène et des carbures de molybdène et de vanadium, en attendant que l'étude que nous poursuivons sur ce sujet nous permette de présenter à l'Aca- démie quelques propriétés nouvelles de ces métaux rétractaires. » Tungstène. — On sait que le tungstène peut se préparer assez facile- ment sous forme de poudre par réduction de l'acide tungstique au rouge dans un courant d'hydrogène. La poudre métallique ainsi obtenue n'a pu être fondue jusqu'ici qu'avec une 1res grande difficulté. Desprez a réussi à fondre tie petites quantités de tungstène dans l'arc électrique fourni par 600 éléments Bunsen et dans une atmosphère d'azote. M. Riche (') a pu aussi fondre le tungstène dans l'arc produit par 200 éléments Bunsen. Dans la flamme du chalumeau oxhydrique, le tungstène s'oxyde avec rapidité et disparaît bientôt en donnant des fumées d'acide tungstique. )) La préparation du tungstène, soit carburé, soit pur, se fait avec une grande facilité au four électrique. Le mélange d'acide tungstique et de charbon est placé dans le creuset du four et, en dix minutes environ, avec un courant de 35o ampères et 70 volts, on obtient un culot métallique d'environ 120'=''. Si V&n a pris soin d'y ajouter un grand excès d'oxyde, on . peut obtenir, dès la première expérience, le métal pur; mais il est préfé- rable de préparer la première fois un métal légèrement carburé qui est beaucoup plus fusible et de le refondre dans une deuxième opération, en présence d'un grand excès d'acide tungstique. On obtient, dans ces con- ditions, un métal brillant, très dur, d'une densité de 18,7. Lorsque le carbone est en excès, on obtient des fontes dont la composition est très variable. Quatre échantillons différents nous ont donné, à l'analyse, les chiffres suivants : 1. '^. 0. 4. Carbone o,t)4 '^i74 4i5*J 6,33 » Ces fontes ont une cassure brillante, sont stables en présence de (') RicuE, Recherches sur le luiigslène et ses composés {Ann. de Chiin. et de Phys., 3" série, t. V; 18Ô7). ( 1226 ) l'air et sont parfois recouvertes d'une belle couche d'oxyde bleu de tungstène. » Ce métal nous a présenté la curieuse propriété de pouvoir fixer une grande quantité de carbone. Si l'on fait cette préparation du tungstène en présence d'un excès de charbon, non plus avec un courant de 4oo am- pères, mais avec un courant de looo ampères et 70 volts, c'est-à-dire en présence d'un arc beaucoup plus puissant, on obtient une fonte beaucoup plus riche en carbone, qui nous a donné à l'analyse les chiffres suivants : 1. 2. 3. 4. Carbone '7)27 i/iS' •8>27 18,81 » Molybdène. — Le molybdène pur a été regardé jusqu'ici comme infu- sible. Nous rappellerons qu'Henri Debray a pu fondre avec difficulté, au chalumeau oxhydrique, un carbure de molybdène renfermant de l^ à 5 pour 100 de carbone. Au four électrique, cette opération ne demande que quelques instants. » On part du molybdate d'ammoniaque pur qui, par calcination, four- nit un oxyde sous forme de poudre grise. On le mélange de charbon de sucre et on le chauffe sept à huit minutes avec un courant de 35o ampères et 70 volts. On obtient ainsi un culot de fonte se détachant facilement du creuset. Ce carbure de molybdène est très dur, il raye le verre et l'acier; sa cassure est brillante et il se conserve sans altération à l'air humide. Sa densité est de 8,6. Sa composition est variable aussi selon la quantité de charbon que l'on emploie. L'analyse nous a fourni les résultats suivants : 1. :.\ 3. Carbone 9,77 9,88 9,90 1) Vanadium. — Les importantes recherches de Iloscoe ont démontré combien la préparation de ce corps simple était difficile. Ce savant a établi en effet que, par réduction de l'acide vanadique par le charbon, on n'avait jamais obtenu qu'un siliciure à peine fusible à la température d'un bon fourneau à vent. Enfin, Roscoc a pu surmonter les nombreuses dif- ficultés que présentait cette préparation, et, en réduisant le bichlorure de vanadium par l'hydrogène pur et sec, il a obtenu le vanadium métal- lique. Roscoë fait remarquer toutefois que le métal en poudre, ainsi obtenu , contenait encore une très faible portion d'oxygène et i,3 pour 100 d'hy- drogène. ( '227 ) » Lu préparation de la toiilc de vanadium est celle qui nous a présenté le plus de difficultés au four électrique. Nous sommes partis du méta- vanadate d'ammoniaque pur qui, par calcination, nous a fourni un oxyde vanadique d'un brun jaune assez facilement fusible. Cet oxyde était mé- langé de charbon de sucre, et, lorsqu'on le plaçait à quelques centimètres de l'arc produit par un courant de 35o ampères et 70 volts, la réduction ne se produisait pas. Il a fallu faire jaillir l'arc au contact de cette poudre, faire durer la chauffe jusqu'à vingt minutes, et, dans ces conditions, on obtenait seulement, à la surface du mélange, de petits granules métal- liques de la dimension d'une lentille. » Nous avons dû opérer alors avec des tensions beaucoup plus grandes. En employant un arc fourni par une machine de i5o chevaux mesurant 1000 ampères et 70 volts, nous avons pu obtenir la réduction com- plète de l'oxyde et la fusion du carbure en quelques instants. » Voici les analyses des fontes préparées dans ces conditions : 1. -2. à. Carbone 20,47 25,68 17, 56 « Dans ces conditions, on obtient donc un carbure de vanadium qui renferme jusqu'à 25 pour 100 de carbone. C'est un fait assez curieux et qui ressort de l'ensemble de nos expériences que, quand la température s'élève, on tend alors vers des carbures métalliques très riches en carbone et dont la composition se rapproche des autres composés binaires de la chimie minérale. M Ce carbure de vanadium a une densité de 5,3. » En résumé, de ces différentes préparations, nous pouvons déjà tirer une conclusion intéressante louchant la fusibilité des métaux réfractaires. Le chrome pur est plus infusible que le platine, et, au-dessus du chrome, nous placerons le molybdène, l'uranium, le tungstène et enfui le vana- dium. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation du zirconium et du thorium. Note de M. L. Troost. « J'ai repris depuis quelques mois la préparation, à la température de l'arc voltaïque, de deux métaux que j'avais obtenus, il y a plusieurs années, dans d'autres conditions ( 1228 ) » Zirconiuin. — Le zirconium, que j'avais préparé précédemment, ré- sultait de l'action de l'aluminium sur le fluozirconate de potassium aux plus hautes températures d'un bon fourneau à vent ('). J'ai pu le repro- duire dans l'arc électrique, grâce à l'installation que M. Joly, directeur du laboratoire des hautes études de l'École Normale supérieure, a bien voulu mettre à nfa disposition, et qui m'a permis d'opérer avec un courant de 3o à 35 ampères et de 70 volts. )) J'ai fait un mélange intime de zircone avec une quantité de charbon de sucre (très fmement tamisé) inférieure à celle qui est théoriquement nécessaire pour la réduction. Le mélange, fortement comprimé sous forme de petits disques, est placé dans une coupelle en charbon. 1) On le soumet alors à l'action de l'arc électrique dans un appareil clos, traversé par un courant lent de gaz acide carbonique, qui a surtout pour but d'éviter, pendant le refroidissement, le contact de l'air avec le métal, qui pourrait brûler et se retransformer en zircone. M La réduction est immédiate et donne de petites masses métalliques qui ne sont pas du zirconium pur, mais un véritable carbure de zirconium ; l'analyse donne : Zirconium 77!^ 78,2 76)9 Carbone 22,4 21,8 28,1 chiffres qui s'éloignent peu de ceux qu'exige la formule ZrC". )) Lorsqu'on prend la précaution de brasquer avec de la zircone la cou- pelle en charbon, on diminue de plus en plus la teneur en carbone de la fonte de zirconium. » Cette fonte, d'un gris d'acier, est extrêmement dure; elle raie profon- dément le verre et n'est pas entamée par les limes les mieux trempées. » Elle est inaltérable à l'air à la température ordinaire et ne s'oxyde que superficiellement au rouge quand elle est peu carburée. Elle brûle, au contraire, avec vif éclat quand elle est très carburée. Elle est inatta- quable par l'eau et par les acides, sauf par l'acide fluorhydrique qui réagit, même lorsqu'il est très étendu. » Dans la préparation de la fonte de zirconium avec le faible courant dont je disposais, on n'observe pas la rapide volatilisation de la zircone que M. Moissan obtient dans ses belles expériences avec des courants de ;') Comptes rendus, t. LXl, p. 109. ( 1229 ) 1res grande puissance; il ne se produit qu'une légère fumée laissant un dépôt à peine sensible. » Mais si, au lion de la zircone, on soumet à l'action de l'arc électrique du zircon (silicate d'aluminium) dans lepetitfour de MM. Ducretet et Le- jeune qui permet de suivre des yeux, à travers une lame de mica et des verres très foncés, la marche de l'opération, on A'oit se produire des fila- ments de silice qui s'enchevêtrent peu à peu et finissent par former un vé- ritable feutrage ( ' ). » Thorium. — .T'avais préparé, il v a une dizaine d'années, du thorium métallique par l'électrolyse du chlorure de thorium fondu. » Pour l'obtenir dans l'arc électrique, j'ai opéré comme pour le zirco- nium. .Tai fait un mélange intime de thorine et de charbon de sucre très finement tamisé, et employé en quantité inférieure à celle qui est théori- quement nécessaire pour la réduction de l'oxyde. » Le mélange, fortement comprimé en petits disques et placé dans une coupelle en charbon, est soumis à l'action de l'arc électrique dans un ap- pareil clos traversé par un courant lent d'acide carbonique. » La réduction se fait plus facilement qu'avec la zircone et donne une masse métallique fondue qui contient du carbone. La composition de cette fonte donne : Thorium 90,5 9') 8 90,9 Carbone 9,5 8,2 q,i Ces chiffres s'éloignent peu de ceux qu'exige la formule ThC*. Sa densité à i5" est 10,1.5. » On diminue la proportion de carbone en brasquant la coupelle avec de la thorine. Cette fonte est moins dure que celle de zirconium, elle ne raye que faiblement le verre et elle est très cassante. )' Elle décompose l'eau à froid en dégageant de l'hydrogène et de l'hv- drogène carboné très odorant. Elle s'altère peu à peu au contact de l'air humide en foisonnant (comme le fait la chaux vive au contact de l'eau) et donnant une poudre qui, suivant la richesse de la fonte en carbone, est d'un gris plus ou moins noir ou presque blanc. Chauffée au rouge, cette fonte brûle avec plus de rapidité et plus d'éclat que la fonte de zirconium. (') C'est une belle expérience de cours dont on peut faire suivre la marche par projection sur un tnbloau. ( i23o ) En refondant ce carbure de thorium avec un excès de thorine, j'ai obtenu de petites masses métalliques qui ne s'altèrent plus à l'air et dont je con- tinue l'étude. )) CHIMIE MINÉRALE. — Observations sur la volatilisation de la silice, à propos de la Communication de M. Moissan ; par M. P. SchÏttzeivberger. « C'est avec le plus vif intérêt que j'ai écouté l'importante Communi- cation de M. Moissan. Le fait, nettement constaté par lui, de la volatilité de la silice, à très haute température, me donne l'explication de faits que j'avais observés il y a longtemps, au cours d'un travail exécuté en collabo- ration avec M. Colson, faits qui étaient restés jusqu'ici, dans mon esprit, comme devant provoquer de nouvelles recherches. » Nous avons constaté : » 1° Que de la silice pure, placée dans un petit creuset en charbon de cornue entouré de brasque de noir de fumée, chauffée dans un bon four- neau à vent, pendant quelques heures, perd une quantité notable de son poids; » 2° Que le platine augmente de poids, devient fusible en se chargeant de silicium, même lorsqu'il est placé dans un creuset fermé en charbon de cornue noyé dans une brasque épaisse de noir de fumée et chauffé au blanc pendant deux heures. » Cet effet ne se produit plus si le noir de fumée est remplacé par un mélange de noir et de rutile en poudre, mais si l'on introduit de la silice dans le creuset en charbon de cornue qui renferme le platine, en séparant les deux corps par une plaque en charbon, le platine se charge de silicium et fond, même avec une brasque titanifère. » Le silicium remplaçant la silice ne produit aucun effet et ne paraît pas être volatil. » Tous ces faits s'expliquent facilement en admettant, comme l'a dé- montré M. Moissan, que la silice est volatile. D'après les expériences que je rappelle ici brièvement, sans aucune arrière-pensée de faire une récla- mation de priorité, cette volatilité serait déjà sensible au blanc d'un four- neau à vent. » ( 1^31 ) MINÉRALOGIE. — Sur la phénacùe de Saint-Chrislophe en Oisans. Noie de MM. A. Des Cloizeaux et A. Lacroix. « Nous avons trouvé récemment, dans la Collection minéralogique du Muséum d'Histoire naturelle, un échantillon qui nous jjermet de donner une solution définitive à une question controversée, intéressant la Minéra- logie de la France. » Lévy, en 1837, dans sa Description de la Collection Heuland (t. II, p. i55), signala l'existence de cristaux incolores de tourmaline, accompa- gnant l'anatase du Dauphiné. En 1847, M. Marignac décrivit (') deux cristaux incolores et transparents, provenant probablement du Dauphiné : la plupart des formes trouvées sur le cristal mesuré étaient nouvelles pour la tourmaline à laquelle ce savant le rapporta. » Miller fit remarquer (^) que les angles donnés par M. Marignac se rapportaient assez exactement ix cenx àela phénacite, et l'un de nous in- sista (') sur la probabilité de l'identité des cristaux en question avec ce minéral, identité qu'un examen optique pourrait facilement trancher. » Vingt ans plus tard, M. Seligmann, ayantétudié des cristaux de forme identique, signalés à Reckingen (Valais) par Websky et appartenant à la phénacite, émit l'hypclhcse que les' cristaux décrits par M. Marignac avaient la même origine. » Enfin, tout récemment, l'un de nous (^) put examiner un des cristaux de M. Marignac (échantillon obligeamment communiqué par M. Duparc, professeur à l'Université de Genève), et constater sur une esquille de quelques dixièmes de millimètres qu'il était uniaxe el positif . » La question était donc tranchée en faveur de la phénacite; toutefois le cristal étant implanté sur du quartz, il était à craindre que l'esquille, détachée d'un échantillon aussi précieux, ne fût pas entièrement com- posée par le minéral qu'il s'agissait de déterminer. » L'échantillon qui fait l'objet de cette Note permet de confirmer ces premiers résultats. (') Archives des Sciences naturelles de Genève, t. VI, p. 299; 1847. (^) Introduction to Mineralogy, p. 348; i853. (') A. Des Cloizeaux, Manuel de Minéralogie, t. I, p. 5i4; 1862. (') A. Lackoix, Minéralogie de la France et de ses Colonies, t. I, p. 2o3 ; 1892. G. R.,1893, I" Semestre. (T. CXVI, N° 32.) I (JO ( 1232 ) )) Il est formé par un fragment de granulite, de forme grossièrement triangulaire, couvert sur deux de ses faces de cristaux de quartz hyalin ou un peu enfumé, d'orthose, d'albite, accompagnés par quelques octaèdres allongés d'anatase, par de la ripidolite, et enfin par de petites aiguilles incolores, dans lesquelles nous avons pu reconnaître la substance décrite par Lévy et M. Marignac. » Ces cristaux ont en moyenne i'"™ de longueur; deux d'entre eux atteignent toutefois 4™'"- lissent très allongés suivant l'axe vertical, pa- rallèlement auquel les faces de la zone prismatique [e^ ( i o i o) et f/' ( i i 2 o)] sont très cannelées. Ils sont terminés par le rhomboèdre i' (o i i 2), parfois accompagné de très petites facettes b^{ij 23), p(i 01 i). » Les angles, mesurés sur un très petit cristal, concordent d'une façon très satisfaisante avec les données de M. Marignac. » Nous avons pu constater que le minéral était à un axe positif, que sa biréfringence était celle de la phénacite. » Il est infusible au chalumeau et raye facilement le quartz. » Enfin, divers essais microchimiques ont été faits. Un petit cristal a été attaqué dans un creuset de platine par l'acide fluorhydrique, puis l'a- cide sulfurique. Le résidu a été repris par quelques gouttes d'eau et, sur une lamelle de verre, le liquide à essayer a été additionné d'oxalate de po- tassium, avec les diverses précautions indiquées par M. Behrens. On a ainsi obtenu les cristaux monocliniques, si caractéristiques, d'oxalate double de glucinium et de potassium. » Tous les essais cristallographiques, optiques et chimiques sont donc d'accord pour conduire à la certitude que le minéral en question est bien de Xa phénacile . » Il est permis d'être non moins affirmatif sur son gisement. L'échan- tillon qui nous occupe est indiqué comme provenant de Saint-Christophe en Oisans; il a été catalogué au Muséum en i8o4 et faisait sans doute partie de l'ancien fond, antérieur à la Révolution, c'est-à-dire de l'époque où de Bournou explorait les montagnes du Dauphiné, exploitant des gise- ments qui ont été perdus depuis, et où il a trouvé les énormes cristaux d'anatase, les cristaux de chrichtonite, que l'on ne voit plus que dans les collections datant de cette époque. » La granulite servant de gangue à nos cristaux est bien identique à celle de Saint-Christophe et notamment à celle du Puits, près de ce village. » ( .u33 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles ordinaires, qui possèdent des systèmes fondamentaux d'intégrales. Note de M. Sophus Lie. « Les théories classiques du système simultané et de l'équation équivalente prennent au fond leur origine dans ce fait, que les n"^ transformations in- finitésimales ^i-^ tles variables x^, . .., x,^ déterminent un groupe con- tinu et fini. Cette remarque m'a conduit depuis longtemps (^Société des Sciences à Christiania, novembre et décembre 1882, Math. Ann., t. XXV, p. i24-i3o) à l'étude de l'équation générale dans laquelle les expressions l,...,n df ^■Kf= 2 ^^■'■(•^ ' ^«^^f; définissent un groupe continu et fini quelconque. » J'ai de plus esquissé une théorie générale de l'intégration de l'équa- tion »l./= o, même en supposant connus d'avance, pour le système simul- tané (2) ^■ = Z,^„ + ...-^Z,E,, {k. = x,...,n), m intégrales Q.^(^x^, . . .,x„z), .. ., îi,„ ou /n systèmes d'équations intégrales y.n{x,, ...,x„z) = o, ..., aiy(x ,-) = o (i=u ■■■,m). » La véritable raison de ces théories est, comme je le dis expressément (Math. Ann., t. XXV, p. 128), qu'il est toujours possible de trouver les ( 1234 ) intégrales générales du système simultané (2), lorsqu'on connaît un cer- tain nombre fini de systèmes de solutions particulières (3) < <; < orl; ...; <', ..., 4-'. » On trouve donc, dans les Mémoires cités, une catégorie extrêmement étendue de systèmes simultanés qui possèdent ce qu'on appelle des systèmes fon- damentaux d'intégrales. Je ne crois pas qu'il sera possible de perfectionner, quant au fond, mes théories d'intégration pour ces équations. » Il faut se rappeler qu'il est possible de réduire mes équations auxi- liaires de l'ordre m à des équations linéaires de l'ordre m -\- i ou m + 2 quand le groupe simple correspondant appartient à Tune des quatre grandes classes que j'ai considérées. » J'ajoute qu'on trouve les expressions des solutions générales x^, .... .r„ en fonction des quantités (3) en résolvant par rapport à x^, ...,x,, certaines équations l,{x„...,œ„;x\ <;...; a:';'^ ..., a^if" ) = a„ les l^ désignant ce que j'appelle des invariants des m -[- i points x^, x\, ..., x'^l'" par.rapport au groupe x,f, ..., x^f. » M. E. Vessiot, dont la thèse récente constitue un progrès si important dans la théorie des équations différentielles linéaires, a eu l'heureuse idée de chercher toutes les équations différentielles ordinaires qui possèdent des systèmes fondamentaux d'intégrales, et M. Alf. Guldberg s'est aussi oc- cupé de la même question. » Je viens de publier moi-même à ce sujet une petite Note (voir Leipzi- ger Berichte, 8 mai iSgS). Sans entrer dans des détails, je crois utile de faire ici quelques remarques dont la généralisation est évidente » Etant donnée une équation différentielle du premier ordre dx:= ?(^. z)dz, le système simultané dz:dx\dx' — \ : ^{x,z) : cp(a;', s) possède évidemment deux solutions de la forme «(.r, =), u{x\ z). Donc, en égalant à une constante arbitraire a une fonction quelconque de ces deux quantités, on obtient toujours une formule x = F(^, x',a) qui exprime la solution générale x par une solution particulière x' et z. Or cette formule ne détermine pas en général un groupe entre x et x' . Néanmoins, si l'on con- ( 1235 ) naît par hasard une telle formule, on connaît en même temps des transforma- tions (Jïnies) z = z', x = F(z, x', a), qui laissent invariante l'équation dx = -., nous nous étions propose de déterminer seulement les contacts et d'étudier attentivement la forme et les particularités de la couronne. » Ne disposant pas d'une lunette photographique, nous n'avions pas songé tout d'abord à photographier le phénomène ; cependant, pour avoir un document plus exact sur la forme de la couronne, il n'y avait pas à hésiter entre une photographie même médiocre et un dessin si soigné qu'il fût; aussi nous décidâmes-nous, pour la circonstance, à utiliser un appareil ordinaire de photographie que nous avions emporté et nous le fixâmes à la lunette. )) C'est à l'aide de cet appareil, de o'",24 de foyer et de o^.oS d'ouver- ture, que nous avons obtenu cinq beaux clichés de la Couronne. )> Pour en tirer tout le parti possible, nous avons développé ces clichés, avec beaucoup de soin, à l'Observatoire, sous la direction de MM. Henry. » Les images de la Couronne ainsi obtenues sont très nettes. Les pla- ques employées étaient des plaques sèches au gélatino-bromure d'argent et le développement a été fait à l'oxalate de fer. » Nous n'avons pas employé de diaphragme et les temps de pose ont été les suivants : Clichés n<" Secondes de pose. 1 2 " 4 m 6 IV 7 V 5 » Le cliché II nous a semblé donner le plus de détails; aussi c'est celui qui a été agrandi quatre fois. J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie quelques épreuves positives. » Les seuls astres visibles à l'œil nu, au moment de la totalité, Jupiter et Vénus, sont très bien venus sur ces cinq clichés. » Le léger voile des plaques nous a fourni une précieuse indication sur l'intensité lumineuse du ciel pendant l'éclipsé totale, au moins aux e.. vi- rons du Soleil. » Nous avons trouvé, par quelques expériences faites au retour, que l'éclairement du ciel, à i5° environ du Soleil, était i8oo fois plus intense qu'à minuit dans une belle soirée à Paris. ( 1238 ) » L'observation des quatre contacts nous a donné les résultats sui- vants : Temps moyen Observation. de Paris. h tn s Du premier contact 2.20.21 Du deuxième contact 3.42.5i Du troisième contact , 3 .l\j . 2 Du quatrième contact 5. 3.36 ce qui donne 4"" 1 1* pour durée de la totalité. » Le thermomètre qui, durant notre séjour à Foundiougue, n'avait jamais marqué moins de 4-38° (au milieu de la journée), variant entre -f- 38° et + 4o° jusqu'à -+- 42° même, avait subitement descendu le jour de l'éclipsé à + 28°, pour indiquer : » 26°, 6 au commencement de la totalité. » 24°, o au milieu de la totalité. » 26°, 5 à la fin de l'éclipsé. » Il Y a eu, par conséquent, une variation de '5° r, à 4° environ entre le commencement de l'éclipsé et le milieu de la totalité. » GÉOMÉTRIE. — Sur des propriétés géométriques qui ne dépendent que de la représentation sphérique. Note de M. C. Guicuakd, présentée par M. Appell. « Un réseau de courbes tracées sur la sphère peut être considéré soit comme la représentation sphérique d'une congruence de droites, soit comme la représentation sphérique d'un réseau de courbes conjuguées d'une surface. La représentation sphérique étant donnée, la détermination de la congruence ou de la surface dépend de l'intégration d'une équation de Laplace qui admet, comme solutions particulières, les trois cosinus di- recteurs a, p, Y de la génératrice de la congruence ou de la normale à la surface. » Cela posé, soit G la génératrice de la congruence (G)|; F,, F., ses deux foyers; N,,N_, les normales aux surfaces focales (iS^,), (N_,). La droite N, est perpendiculaire aux directions qui ont pour cosinus direc- teurs a, p, Y et y- j -p> y-; la représentation sphérique du réseau con- jugué découpé par les développables de (G) sur la surface (N, ) ne dépend ( 1239 ) que de la représentation sphériquc de (G); ce fait a déjà été signalé par M. Cessera t ('). » Soit maintenant un réseau conjugué d'une surface {g) qui a la même représentation sphériqueque les développables de (G); la tangente n, aux courbes ii =const. de cette surface, étant perpendiculaire aux deux direc- tions «, S, Y et -T^, -r^> -~, est parallèle à N,. La congruence («,) a donc '^ ' Ou Ou au ^ ° \ 1/ même représentation sphérique que le réseau conjugué (N,); appliquons ce même théorème aux systèmes («,), (N,); la congruence («,) admet deux surfaces focales (g) et {gt); du réseau conjugué (N,) on déduit les deux congruences (G)et(G,); la congruence (G,) aura donc même repré- sentation sphérique que le réseau conjugué {g^) et ainsi de suite. » De la congruence (G) on déduit, par l'application répétée de la mé- thode de Laplace, une série de réseaux conjugués et de congruences; de même, du réseau conjugué {g), on déduit une seconde série de con- gruences et de réseaux conjugués. Relativement à ces séries, on peut énoncer les résultats suivants : » 1. La représentation sphérique d'un élément d'une 5eWe (réseau con- jugué ou congruence) détermine celle de tous les autres éléments. » 2. ^ chaque réseau d'une série correspond une congruence de Vautre et les éléments correspondants ont même représentation sphérique. » Remarquons maintenant que, si un réseau conjugué est formé de lignes de courbure, la congruence correspondante est une congruence de normales; d'où l'identité des deux problèmes suivants : » 1. Trouver un réseau conjugué, composé de lignes de courbure, qui, après p transformations de Laplace, se transforme en un réseau analogue. » 2. Trouver une congruence de normales qui, après p transformations de iMplace, se transforme en une congruence de normales. M Si /J = I , on voit que les deux problèmes : » 1 . Trouver une congruence dont les développables touchent les surfaces focales suivant leurs lignes de courbure; » 2 . Trouver une surface qui admet un réseau conjugué formé de géodésiques, sont équivalents. J'ai déjà établi l'identité de ces deux problèmes (^). (') Sur les congruences de droites et sur la théorie des surfaces {Annales de Toulouse). (^) Sur les surfaces à courbure totale constante et sur certaines surfaces quls'y rattachent [Annales de l'École Normale, l'go). C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N" 22.) lt3l ( I24o ) ;> Dans le cas où p est quelconque, il faudra, pour résoudre le problème, déterminer d'abord la représentation sphérique d'un élément de la série, ce qui conduit à des équations aux dérivées partielles de plus en plus compli- quées, puis intégrer l'équation de Laplace correspondante. Mais laconnais- sance d'une solution de cette équation permettra, en général, d'en déduire une infmité d'autres. En effet, soit (N) et (Np)deux réseaux conjugués formés de lignes de courbure; (G) et (G^) les deux congruences de normales correspondantes; les normales à (N) étant parallèles aux droites (G), après /j transformations de Laplace, en opérant sur l'une des nappes de la surface des centres de (N), la congruence des normales à N se transfor- mera en congruence de normales N^. Les surfaces normales à N' jouiront de la même propriété que les surfaces N. On peut donc, à l'aide de qua- dratures seulement, dériver d'un système donné une infinité de systèmes analogues. » Je reviendrai, si l'Académie le permet, sur le casoùyD= 2, cas que je traiterai prochainement dans un Mémoire détaillé. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les surfaces à lignes de courbure planes dans les deux systèmes et isothermes. Extrait d'une Lettre de M. Th. Ca- RONNET à M. Darboux. « Dans une Communication, insérée aux Comptes rendus (8 mai iSgS), M. P. Adam fait part des résultats qu'il a obtenus dans ses recherches sur les surfaces isothermiques à lignes de courbure planes dans un système ou dans les deux systèmes. 1) Au sujet de cette Note, j'ai l'honneur de vous rappeler que je vous communiquai, il y a plus d'un an, la solution du problème des surfaces iso- thermiques à lignes de courbure planes dans les deux systèmes, et je vous prie de vouloir bien accueillir de nouveau les résultats auxquels je suis arrivé et que je transcris ici. « Surfaces de la première famille. — Cette famille comprend les surlaces prises le long des normales extérieures aux faces i et 2 d'une surface de discontinuité. On remarquera que p et c sont évidemment nuls en de- hors du champ E' limité par la surface S'. » Adoptons maintenant p comme densité de volume et a comme densité superficielle des masses m,, m.,, .... La formule (i) prendra la forme (3) y^Jl^+J 1±, ( i24r. ) du et rfio étant respectivement des éléments infiniment petits de volume ou de surface, et les intégrales étant étendues : la première an volume du champ E', la seconde aux surfaces de discontinuité. » Or, en vertu d'un théorème bien connu (propriété d'un potentiel de forces centrales inversement proportionnelles au carré des distances), la fonction (3) satisfait aux relations suivantes d^\' û^\' d^-\' -TZi H — r-r H — j::r + 4~p = o dans tout l'espace, (-^)+(-^l 4-4^'î = o sur les surfaces de discontinuité, ou bien, en posant V — ç; = U et tenant compte de (2), AU = o, Cette dernière relation montre que les discontinuités qui existent pour ■j^ et -r^ n allectent pas -r— • l^es dérivées premières de U sont donc con- tinues. )) AU étant nul en tout point de l'espace, il en est de même de l'inté- grale / / / U àVdxdjdz étendue au volume E" limité par une surface quelconque S". On aura donc, en faisant sur celte intégrale une transfor- mation bien connue, G = j" ff U AU dx dy dz =/X<""-//X[(S)'-(f)'-(f)1''-^-. -^ désignant la dérivée de U prise le long de la normale extérieure à l'élé- ment f/u de la surface S". Si l'on prend pour S" une sphère de rayon R, on voit que l'intégrale double tend vers zéro quand R croit indéfiniment. En effet, d'après la forme de l'expression (i), on peut assigner deux con- stantes A et B, telles que U, qui est égal à V en dehors de la surface S', reste inférieur à t- et que -r— reste inférieur à ^ri quand R dépasse une cer- taine limite Ro. Au-dessus de cette limite R„, la valeur de l'intégrale double ( 124? ) est donc inférieure a -^ j 1 (ho = 4~-b-' fl"' tend vers zéro quand R de- vient infini. On en conclut que l'intégrale triple ' tend aussi vers zéro quand le champ E" de l'intégration est infini. Pour que cette intégrale, composée d'éléments non négatifs, soit nulle, il faut que chaque élément soit nul et, par suite, que l'on ait ^ _ dU _ dU _ d-r dy dz ~~ U est donc une constante, dont la valeur est nulle puisque à l'infini U = V'= o. Cela revient à dire que V est identique à <> et, par suite, iden- tique au potentiel V dans le champ E. » Applications : i° Champ thermique. — Supposons que le potentiel V représente la température aux divers points d'un champ thermique. En vertu du théorème précédent, on peut imaginer une distribution de masses m,, m^, ■ ■■ telle que, si ces masses communiquaient à un point (ce. y, z) quelconque les températures -7-» -^> •••, inversement propor- tionnelles à la distance r, la température résultante ^-7 serait identique à la température réelle V du point (a*, J, =). » 2° Gravitation universelle. — Si un point matériel est soumis, aux di- vers points d'un champ E, à une force / et que l'on puisse établir l'exis- tence d'un potentiel, il résulte de la forme ^— que l'on peut donner à ce potentiel que le champ E est identique à celui que développeraient des forces centrales proportionnelles aux masses et inversement proportion- nelles au carré des distances. )) 3° Champ électrique ou magnétique. — On arrive à une conclusion ana- logue dans le cas d'un champ électrique ou magnétique admettant un po- tentiel; les masses /n,, m^, ... sont alors ce qu'on appelle des masses électriques ou magnétiques. Nous reviendrons sur ce sujet dans une pro- chaine Communication. » 4° Champ électromagnétique. — Même explication possible du champ d'un courant par l'existence de masses magnétiques, dans toute région où le potentiel est uniforme, c'est-à-dire en dehors d'un feuillet limité au contour du courant. » G. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N' 22.) 1^2 ( 1248 ) PHYSIQUE. — Sur les densités de quelques gaz et la composition de Veau. Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lippmann. (! Dans une récente Communication à la Société royale de Londres ('), Lord Rayleigh donne le Tableau comparatif suivant des densités par rapport à l'air normal (-) Azote. Oxygène. Hydrogène. D'après Regnault 0,97188 i,io562 0,06949 /) V. Jolly 0,97245 I , io5o2 » A.Leduc 0,97208 i,io5o8 0,06947 » L. Rayleigli 0,97209 i,io.585 0,06960 >) Je rappellerai d'abord que la dernière décimale, sauf pour l'indro- gène, ne peut être donnée qu'à titre de renseignement, et qu'elle peut être affectée, quelle que soit la précision des mesures, d'une erreur de trois ou quatre unités. Je suis donc complètement d'accord avec Lord Rav- leigli sur la densité de l'azote, ainsi que d'ailleurs sur le poids du litre d'air normal (lê', 2982 à iS'",2g33). » J'ai discuté déjà les erreurs de Regnault relatives à l'azote et à l'oxy- gène. Mes expériences me laissent la conviction que la densité de ce dernier gaz est inférieure à i,io5i. Je me trouve d'accord, comme on le voit, avec M. V. Jolly, mais non avec Lord Rayleigh. Ce dernier trouve l'oxygène obtenu par électrolyse un peu plus dense que celui que fournit la décomposition des chlorates de potasse et de soude : voilà un résultat bien inattendu, et qu'il serait intéressant de soumettre à une discussion approfondie dont les éléments me font défaut. » Quant à l'hydrogène, sa densité 0,0696 a été obtenue en divisant celle de l'oxygène par le rapport i5,882 trouvé antérieurement ('). » Il importe donc de nous rendre compte de la valeur de ce rapport. Or, d'après son Mémoire, Lord Rayleigh trouve, pour les poids d'oxygène remplissant son ballon ('), des nombres compris entre 2^"', 5 192 et 2^', 5 162; il trouve de même, pour l'hydrogène, de o, i5832 à o, iSSôg. (') Voir Bei-iie générale des Sciences, 3o avril 1898. (^) On a fait subir aux nombres des deux premiers auteurs la correction relative à la contraction du ballon sous l'influence du vide. (') Proceedings, vol. L; 1892. (*) A la pression de 80 pouces anglais de mercure (à 6o''F.) et à la température de 12°G. ( '249 ) » Tout ce qu'il est permis f/'o^A/Tzer d'après ces résultats, c'est que le rapport des densités est compris entre "' ,•' et ' ^^^ , c'est-à-dire '^^ ' o,io832 o,i5869 15,912 et i5,856, et rien ne nous autorise à prendre avec l'auteur o,i5853i » Bien plus, on peut dire qu'en ce qui concerne l'hydrogène, les nombres les plus faibles sont les plus probables. C'est ce que montre bien la série d'expériences du 24 septembre au 2 octobre 1891, dans laquelle le poids d'hydrogène diminue graduellement de o, 15869 à o, i5832, à mesure que les impuretés s'éliminent par le fonctionnement de l'appareil. » On pourrait, pour la même raison, supposer que l'oxygène doit de- venir plus dense à mesure que l'appareil fonctionne; mais les impuretés ont ici beaucoup moins d'importance, et ce phénomène ne se manifeste pas dans les tableaux. Il conviendra seulement de tenir compte de l'écart un peu fort de certains nombres (celui du 8 décembre en particulier), ce qui conduira à adopter la moyenne 2, 5179. )) En divisant ce nombre par la moyenne 0,1 5836 des quatre nombres les plus faibles relatifs à l'hydrogène, on trouve précisément le quotient 15,90, qui résulte de mes expériences et que je crois approché à moins d'une demi-unité près sur le dernier chiffre. M Dans cette Communication, Lord Rayleigh rappelle aussi les résultats concernant la composition en volumes de l'eau. » M. Morley a trouvé pour le rapport des volumes d'hydrogène et d'oxygène combinés : 2,0002, puis 2,0028. » M. Scott, qui avait trouvé autrefois 1,9965, vient d'obtenir 2, oo25 ('). (') M. ScoU, dans une Communication récente à la Société royale de Londres (voir Revue générale des Sciences, i5 mai iSgS), donne comme résultat moyen de 47 expé- riences. 2,002466 ± o,ooooo3. Il y a là un abus remarquable des décimales. La mesure d'un volume de gaz néces- site la détermination d'une température et d'une pression; la mesure de cette dernière comporte une erreur que j'estime à jô^ôT au minimum, et une erreur de o^jOi sur la température du gaz correspond à une erreur de 2T000 ^"'" ^^ masse. Si l'on tient compte de l'erreur due à l'affleurement du mercure à un repère dans les mesures volumé- triques, on voit que chaque détermination ne peut être faite qu'à yô^Wô P''ès, tout au ( I25o ) » Enfin j'ai moi-même trouvé 2,0037, ^ ({nelques unités près sur le der- nier chiffre. Faut-il en conclure, avec Lord Rayleigh, que ce rapport n'est pas connu à moins d'un millième près de sa valeur? Ce que nous savons de la compressibilité de l'oxygène et de l'hydrogène nous oblige à rejeter les deux nombres les plus faibles. Quant aux nombres améliorés 2, 0028 et 2,0025, ils ont été obtenus par la méthode eudiométrique (ainsi que les précédents). Je n'ai pas besoin d'insister sur les difficultés bien con- nues de cette méthode; mais M. Scott s'est-il assuré de ce qu'il ne s'est point formé d'eau oxygénée dans son opération? Sinon, ses résultats doi- vent accuser un excès d'oxygène employé, comme cela arrive en effet. » En résumé, je demeure persuadé que le rapport ci-dessus est supé- rieur à 2,oo3, et même à 2, 0082 . » Première remarque. — La densité du mélange d'hydrogène et d'oxygène obtenu par électrolyse d'une solution de potasse devrait être, d'après les densités de Lord Rayleigh : o,4i483 si l'on admet pour le rapport des volumes 2,0002 0,414^7 1> » i' 2,0025 o,4i453 » » » 2,0087 tandis qu'elle est, d'après mes expériences, o,4"r423, à quelques unités près du dernier ordre, c'est-à-dire inférieure à o,4i43. » Deuxième remarque. — M. Scott admet, pour le rapport des densités de l'oxygène et de l'hydrogène, le nombre i5,882 discuté plus haut; il en déduit pour le poids atomique de l'oxygène le nombre i5,8G2. En faisant usage des densités que j'ai trouvées, il serait arrivé à i5,886, lé- gèrement supérieur au nombre i5, 88, qui résulte de la moyenne de mes expériences (deux séries de natures différentes), ainsi que de celles de M. JMorley (i5,882, 15,877 et 15,879). » plus. Il suffit, pour s'en convaincre, d'examiner les Tableaux des expériences très soi- gnées de Lord Rayleigh. Quelle que soit la manière de prendre les moyennes, il est donc complètement illu- soire d'inscrire les cent-millièmes et surtout les millionièmes, comme le fait M. Scott. C'est pourquoi j'ai supprimé ses deux dernières décimales. ( I25l ) PHYSIQUE. — Sur la rigidité des liquides. Note de M. J. Coli\, présentée par M. Mascart. « On sait que certains liquides, en particulier les huiles et les colloïdes, deviennentbii'éfringents lorsqu'on les déforme rapidement. Ce phénomène a été étudié notamment par M. Kundt qui, en se basant sur certaines considérations développées par Maxwell dans l'introduction de son Mé- moire Sur la théorie dynamique des gaz-, attribue cette propriété à la rigi- dité des liquides. D'après Maxwell, si l'on désigne par E le coefficient de rigidité d'un liquide au temps t, par Eo le même coefficient au premier instant de déformation, on a E = E„e"^ e étant la base des logarithmes népériens, T le temps au bout duquel E tombe à la fraction - de sa valeur initiale. Maxwell a appelé ce temps durée de relaxation. » M. Schwedoff a cherché à mettre en évidence cette rigidité des li- quides ('). Il a trouvé qu'une dissolution de 5s' de gélatine dans i''' d'eau était rigide, que sa rigidité diminuait avec le temps, et pour / = co prenait une valeur constante, mais qui n'était pas nulle comme le voudrait l'hypo- thèse de Maxwell. Une fois la rigidité devenue constante, si l'on supprime la force qui déformait le liquide, celui-ci ne revient pas à son état primitif, il reste déformé résiduellement . Si l'on prend la différence entre cette déformation résiduelle et la déformation initiale, on obtient ce que M. Schwedoff appelle la déformation active. » Désirant poursuivre ce genre de recherches, j'ai tout d'abord répété les expériences de M. Schwedoff sur la gélatine et je les ai étendues à d'autres corps. Je me servais de l'appareil suivant. » Un vase cylindrique de verre de 8*^" de diamètre et de aS*^"" de hau- teur est percé latéralement à la hauteur de 7*^™ d'une ouverture munie d'une tubulure horizontale dans laquelle peut se déplacer l'objectif d'un microscope muni d'un micromètre oculaire. Ce vase est surmonté d'un tube coaxial dont l'extrémité supérieure porte un micromètre de torsion, analogue à celui d'une balance de Coulomb, auquel on fixe un fil de platine. A ce fil on suspend un cylindre creux en laiton, très mince, de i5"™ de hau- (') Journal de Physique, 2" série, t. VIII, p. 34i; 1889. ( 1232 ) leur et de 3"^'" de diamètre, muni d'un dispositif permettant de le centrer. Ce cylindre plonge complètement dans le liquide qui remplit le vase. Sur sa surface on a tracé une graduation en degrés que l'on vise à l'aide du microscope. On pouvait ainsi mesurer l'angle de rotation du cylindre, à moins de deux minutes près. Une fois l'équilibre établi, on repère exacte- ment au micromètre oculaire une division déterminée du cylindre, puis on tord le fil d'un angle connu, et l'on observe la rotation du cylindre dans le liquide. » J'ai d'abord opéré sur la solution de 5^' de gélatine dans i"' d'eau, employée par M. Schwedoff, en la laissant reposer vingt-quatre heures dans l'appareil. L'expérience a montré qu'au bout de ce temps, la solution, qui s'était prise en masse, était rigide, que sa rigidité diminuait avec le temps mais ne devenait pas nulle pour i! = ce. Mais j'ai reconnu de plus, que pour un même fil, une même torsion initiale de ce fd, une même con- centration de la solution, l'angle dont tourne le cylindre dans le liquide dépend essentiellement du temps pendant lequel on l'a laissé reposer. Plus ce temps de repos est grand, plus l'angle de rotation est petit. Il peut même arriver qu'il soit impossible de faire tourner le cylindre, quelle que soit la torsion que l'on donne au fil. )) Les expériences ont été faites avec trois fds de platine dont les con- stantes de torsion étaient II, i8,*3 eti85; les résultats obtenus ont été les mêmes avec chacun d'eux. » J'ai répété l'expérience avec la même dissolution de gélatine que j'empêchais de se prendre par l'addition de quelques gouttes d'acide sulfu- rique. Ici, quel que fût le temps pendant lequel on laissait reposer, la solution restait parfaitement fluide; quelque petit que fût l'angle de torsion donné au fil, on constata toujours que la rotation du cylindre était égale à l'angle de torsion du fil. » Des résultats analogues furent obtenus avec l'huile d'olives et l'huile de ricin. » Exemple. — Huile de ricin (i° du cjlindre = i5 divisions micrométriques). Torsion Temps Angle de rotation du fil. en minutes. du cylindre. O o 5 I division micrométrique 8 3 ï degré ^ 3 3o 7 4o 7 l sous la pression normale, en se décomposant un peu, totalement inactif sur la lumière polarisée; sa den- sité à 0° est de 0,9061. Il se combine à 4 équivalents de brome qu'il décolore instantanément comme le linalol, en donnant un corps cristallisé si l'on a opéré en évitant toute élévation de température, huileux en cas contraire. L'alcool a une odeur assez agréable de roses. L'acide chlorhy- drique le transforme en un dérivé dichlorhydrique C^^H'^Cl" inactif, de densité 3 '•r-no ( 1268 ) il sut bientôt conquérir une place distinguée parmi nos meilleurs agro- nomes. » Il se fît connaître d'abord par de nombreux et excellents articles in- sérés au Journal d' Agriculture, fruits de ses travaux sur les terres, les agents de la fertilité, la composition et les besoins des plantes, les eaux naturelles Ces publications, pleines d'aperçus originaux, contenaient les éléments d'un Ouvrage capital, publié en 1872, sous le nom de Traité de la détermination des terres arables au laboratoire. Ce titre indique nette- ment l'objet de l'Ouvrage : il s'agit de répondre, par une recherche faite au laboratoire, à la question qui domine tout le travail du cultivateur : quelle est la nature et la dose de principes fertilisants à introduire dans une terre pour atteindre, par l'augmentation de la production, le profit le plus élevé? L'auteur s'efforce d'abord de choisir ou de créer les meilleures méthodes danalyse propres à déterminer les aliments minéraux des plantes disséminés dans les sols, et tout spécialement l'acide phosphorique. Mais les déterminations de ce genre, fussent-elles parfaites, ont en elles- mêmes peu de valeur, si on ne sait les interpréter en tenant compte de la constitution de la terre et de toutes les données dépendant des lieux qui s'y rapportent. Comment arriver aux interprétations qui, seules, ont du prix pour l'agriculteur? Par l'analyse d'un grand nombre de terres arables, prises en diverses régions agricoles, et par la comparaison des résultats obtenus au laboratoire avec les résultats obtenus aux champs avant et après l'emploi des engrais spéciaux. Telle est l'œuvre capitale dont M. Paul de Gasparin a jeté les fondements. Pour sa part, il a appliqué ses procédés d'analyses à 63 terres de caractères différents, dont il connais- sait la puissance productrice, et a donné des modèles achevés de la discus- sion nécessaire en pareille matière. » Au cours de ces études, deux faits d'une haute importance ont été mis en évidence : c'est d'abord la constance des proportions des éléments nutritifs dans une même formation géologique, en sorte qu'il devient pos- sible de dresser, avec quelques terres bien choisies, ce que l'auteur appelle le cadastre agrologique d'une région ; c'est, ensuite, l'importance du dosage de l'acide phosphorique, dosage qui suffit le plus souvent pour donner la mesure de la production végétale. M L'exemple donné par notre regretté Correspondant a été suivi par d'éminents analystes; les comparaisons s'accumulent entre les résultats de l'analyse et ceux de la culture, et les réponses des chimistes aux demandes ( '^69 ) des praticiens prennent, de jour eu jour, plus de certitude et de précision. Ainsi, l'œuvre entreprise par M. P. de Gasparin se poursuit avec succès ; elle a droit à la reconnaissance des agriculteurs et fera toujours vivre dans leur mémoire le souvenir de celui qui en a été l'initiateur. » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur le fer d'Ovifak. Note de M. Hexri Moissan. « Après la publication de nos études sur la terre bleue du Cap et sur la météorite de Canon-Diablo, M. Daubréea eu l'obligeance de mettre à notre disposition quelques échantillons du fer d'Ovifak, découvert au Groenland par M. Nordenskiold, afin de chercher s'ils pouvaient contenir du diamant. Nous savons, du reste, par une Note parue aux Comptes rendus, que M. Nordenskiijid, de son côté, se préoccupe de cette question. » D'après M. Daubrée ('), ces blocs de fer appartiennent au moins, à trois types : » Le premier est à éclat métallique et presque noir; le deuxième, à éclat métallique, est d'un gris clair, et dans le troisième la substance mé- tallique, au lieu d'être continue, n'apparaît qu'en globules ou en grains dans une partie lithoide, d'un vert très foncé et de nature silicatée. M Ces trois échantillons ont été traités séparément, en suivant la mé- thode que nous avons employée pour séparer les diamants microscopiques dans la terre bleue du Cap (-). » Echantillon n° 3. — 34^'' de gros fragments nous ont laissé, après épui- sement par l'acide chlorhydrique, un résidu très volumineux. Après lui traitement à l'acide fluorhydrique bouillant, puis un traitement à l'acide sulfurique, il nous est resté un résidu beaucoup plus faible, qui, étudié au microscope, nous a fourni : » i" Des globules parfaitement sphériques d'un vert foncé; » 2° Quelques cristaux prismatiques de forme allongée, transparents; )) 3° Des fragments de saphir colorés en bleu, que l'on a pu séparer à la pince et caractériser avec netteté. (') Daubrée, Examen des roches avec fer natif , découvertes en jSjo par M. Nor- denskiold au Groenland {Comptes rendus, t. LXXIV, p. iS^i et t. LXXV, p. 2^0) . (^) H. MoissAN, Sur la présence du graphite, du carbonado et de diamants mi- croscopiques dans la terre bleue du Cap {Comptes rendus, t. GXVI, p. 292). ( '270 ) » 4° Quelques rares fragments de charbon de forme irrégulière, d'une couleur mate et d'une densité inférieure à 2. » En répétant les traitements alternatifs à l'acide fluorhydrique et à l'acide sulfiirique, le volume delà poudre a continué à diminuer. Quelques attaques au chlorate de potassium et à l'acide azotique ont fait disparaître le carbone avec rapidité. Enfin, une dernière attaque au bisulfate en fusion, suivie d'un lavage à l'acide fluorhydrique, n'ont plus laissé de résidu. » Échantillon n" 2. — iS^"" de cet échantillon, traités par l'acide chlorhy- drique, ont laissé une petite quantité de substance pulvérulente et de charbon léger. On distingue facilement au microscope quelques parcelles de schreibersite, une matière blanche, opaque, en masses irrégulières, et un grand nombre de grains réfringents de forme quelconque. » Un premier traitement à l'acide fluorhydrique diminue déjà le volume de ce résidu. Après une attaque à l'acide sulfurique bouillant, la quantité de charbon amorphe augmente, ce qui semble indiquer l'existence d'un graphite foisonnant. On renouvelle les attaques à l'acide fluorhydrique et à l'acide sulfurique. Le résidu est traité onze fois par le mélange de chlo- rate de potassium et d'acide azotique, enfin repris par le bisulfate de potassium en fusion, puis finalement par l'acide fluorhydrique. » Il ne reste plus que quelques grains noirs microscopiques, rongés superficiellement, et qui disparaissent dans le sulfate de potasse en fusion. » M. Berthelot ( ' ), dans l'étude qu'il avait faite d'un échantillon de fer d'Ovifak, avait déjà indiqué l'existence d'une substance analogue qui n'est pas du diamant. » Échantillon n° i. — Fragment de ii^^ Après traitement à l'acide chlorhydrique, il est resté une petite quantité de charbon amorphe très lé- ger. Une première attaque à l'acide fluorhydrique a diminué le résidu, mais, par l'acide sulfurique bouillant, le charbon amorphe a augmenté. Cet échantillon doit aussi contenir du graphite foisonnant. Il renfermait du graphite non foisonnant nettement cristallisé au microscope et qui a donné de l'oxyde graphitique après les traitements au chlorate. Après attaque par le bisulfate, il ne restait aucun résidu. » Conclusions. — En résumé, dans les quelques échantillons de fer d'Ovifak que M. Daubrée a bien voulu nous confier, nous avons carac- térisé nettement, dans l'un d'eux du saphir, dans les trois du charbon (') Analyse citée dans le travail de M. Daubrée. ( 1271 ) amorphe; dans deux d'entre eux du graphite foisonnant; dans un seul du graphite ordinaire, et nous n'avons rencontré ni diamants noirs, ni dia- mants transparents dans aucun de ces échantillons. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la genèse des phosphates naturels, et en parti- culier de ceux qui ont emprunté leur phosphore aux êtres organisés; par M. Armand Gautier. « Les conditions géologiques particulièrement simples où les phosphates de chaux et d'alumine se sont formés dans les galeries souterraines de Mi- nerve ('), et les confirmations expérimentales des diverses hypothèses que m'ont suggérées les faits observés dans ce gisement, me permettent d'aborder maintenant l'étude du mécanisme qui a présidé à la genèse de ces sub- stances, et de montrer quelle suite de réactions et de transformations régulières rattache entre eux les guanos, les phosphates concrétionnés ou disséminés dans les roches calcaires et les nitres naturels eux-mêmes. » Remarquons d'abord que les phosphates minéraux se rencontrent sous trois formes et ont trois origines : » 1° Les plus anciens existent dans les roches ignées : basaltes, tra- chytes, ophites, etc., et jusque dans les granits (^) et les gneiss (') sous forme d'inclusions microscopiques ou en petits cristaux constitués par l'apatite, l'ambligonite, la wagnérite. Ils ont pour origine première les phosphures métalliques du noyau central. Dans ces roches, le poids des phosphates varie de o,5 à 3 et 4 pour loo. De là, la fertilité des sols for- més par ces roches, en particulier par les détritus volcaniques. » 2° La seconde catégorie de phosphates est d'origine hydrominérale, ou du moins ceux-ci se rencontrent dans les failles des terrains primitifs autrefois parcourues par les émanations d'origine profonde, ou dans des couches remaniées par les eaux chaudes. Telles sont les apatites des filons des terrains cristalliniens, qu'accompagnent souvent le quartz, la fluorine et même la cassitérite; ainsi que les phosphates cristallisés, que l'on trouve dans les failles des terrains stratifiés les plus anciens (apatites des schistes (') Voir Comptes rendus, t. CXVI, p. 928, io2'2 et 117 1. (^) Bertrand de Lom, Comptes rendus, t. LVll, p. 343. (^) On trouve l'apatite dans beaucoup de gneiss et, en particulier, dans ceux du Canada, en beaux, prismes hexagonaux. ( 1272 ) de l'Estramadure, du dévonien du Nassau; wavellite du dévonien et du jurassique; turquoise des fdons porphyriques du Turkestan). A côté de ces phosphates, il faut immédiatement placer ceux, plus récents, que M. Daubrée a depuis longtemps démontré avoir été déposés par les eaux minérales chaudes, dans les terrains jurassiques, crétacés et tertiaires (') et en France particulièrement, dans le Lot et la Corrèze, phosphates rem- plissant des fentes ou crevasses à parois non corrodées, et se présentant sous forme de concrétions rubanées, agatiformes, vitreuses, fibreuses, ou en masses botryoïdes à grain fin et serré. Ces phosphates, comme les pré- cédents, sont difficilement assimilables par les plantes, vu leur compacité, et comme eux ils sont exempts de matière organique et d'azote. » 3° La troisième espèce de phosphates, les véritables phosphorites, se rencontrent tantôt sous forme de concrétions rocheuses sans éclat, cha- grinées, grisâtres, jaunâtres ou incolores, quelquefois farineuses, friables, poreuses, formées de parties peu homogènes, le plus souvent mélangées de sulfate et de carbonate de chaux : ce sont les plus modernes; tantôt sous forme de sables disséminés dans des bancs calcaires, ou agglomérés dans des poches ou cavités irrégulières creusées par corrosion du calcaire; tantôt à l'état de nodules assez légers, faciles à pulvériser, isolés ou non de la roche. Dans toutes ces phosphorites on peut distinguer le plus sou- vent, à l'œil ou au microscope, de nombreux restes fossiles (débris d'os- sements, écailles et arêtes de poissons, reptiles, spongiaires, rhizopodes, algues, etc.). Tous ces phosphates, généralement nitrés et contenant un résidu de matière organique, sont d'origine notoirement animale ou vé- gétale. Telles sont les phosphorites de la Somme, du Quercy, du Berry, des Ardennes, du Boulonnais, de Mons, et celles dont les dépôts se produi- sent encore à l'heure actuelle le long des côtes de l'Afrique australe, ainsi que l'ont établi les sondages récents du Challenger. On ne saurait plus dou- ter aujourd'hui que cette troisième sorte de phosphorites n'ait emprunté la plus notable partie de son phosphore aux restes des êtres organisés (^). » Telle est aussi l'origine des phosphates des guanos et de ceux que nous avons rencontrés dans la grotte de Minerve. Dans ces galeries, transformées aujourd'hui en ossuaires, les grands quadrupèdes quater- (') Comptes rendus, t. LXXIII, p. 1028. C) La fossilisation phosphalique est un phénomène complexe; une partie du phos- phate de chaux a été apportée par les eaux à l'état dissous, et celle-ci peut avoir une origine minérale. ( 1273 ) iiaires, les chauves-souris qui habitent encore ces cavernes, et l'homme préhistorique kii-même ont, durant des centaines de siècles accumulé leurs dépouilles et leurs excréments, qui, sous l'influence des ferments bactériens et nitriques, se sont peu à peu transformés en nitrates, sulfates et phosphates. Mais, dans les conditions toutes particulières où ces plios- phorites se sont ici formées comme en vase clos, entre le permien inat- taquable du sous-sol et le nummulitique des parois qui a fourni, comme on va le voir, la chaux nécessaire, il est possible de préciser la suite des réac- tions qui lem* ont donné naissance, et permis de les généraliser ensuite. » Remarquons qu'en se décomposant sous l'action des bactéries, les matières albuminoïdes, d'origine animale ou végétale, donnent de l'ammo- niaque, des amides divers, de l'acide carbonique en excès, de l'hydrogène sulfuré, un peu d'hydrogène et d'azote, enfin des produits phosphores fixes et volatils ('). Cette première phase, ph.a.se de réduction, est suivie d'une phase contraire, ou d'oxydation, dès que le dégagement de gaz car- bonique a pris fin. Alors intervient l'oxygène de l'air qui, soit directe- ment, soit surtout grâce aux ferments aérobies, oxyde les aminés et les acides gras ou lactiques des sels ammoniacaux, transforme leur azote en acide nitrique, et le soufre ou le phosphore des corps sulfurés et phos- phores en acides correspondants. » Le nitre, les sulfates et les phosphates restent, en effet, dans les ré- sidus ultimes de ces fermentations successives, qui font disparaître peu à peu la matière organique. Mais ces sulfates et phosphates résiduels ont plusieurs origines. Pour ne parler que de ces derniers, on sait que les phos- phates de potasse, de chaux et de magnésie ne manquent dans aucune cel- lule végétale ou animale ; ils restent donc en nature à côté des phosphates du squelette, après que la putréfaction a pris fin. D'autre part, les tissus mous et les humeurs contiennent tous du phosphore à l'état d'acide phos- phorique conjugué, sous forme de protagon, de lécithine, de nucléine, etc. Durant la putréfaction, leur acide phosphorique s'unit à l'ammoniaque au fur et à mesure que se désagrège la molécule complexe qui le contenait. Enfin, dans la période d'oxydation ultime, les phosphines produites dans la phase de réduction, et les principes phosphores de l'économie, tels que la plastine, la jécorine, etc., qui contiennent du phosphore organique sous une forme encore indéterminée, donnent naissance à de l'acide phospho- rique nouveau. (') A. Gautier et Etard, Comptes rendus, t. XCIV, p. 1357. ( Ï274 ) » La production des phosphates d'ammoniaque aux dépens des matières organiques azotées en fermentation ammoniacale, et particulièrement celle du phosphate bibasique PO'' (AzH")- H, qui résulte de la dissociation à l'air du phosphate triammoniacal PO*(AzH'')', peut être démontrée expérimentalement. Elle a été déjà indiquée par Chevreul qui trouva ce sel dans les guanos en roche du Pérou, sous forme de parcelles ou de pla- ques translucides, semblables à du verre à vitre, confusément cristallines, faciles à séparer du reste du guano pétrifié (*). La formation des phosphates d'ammoniaque au cours de la putréfaction ne saurait donc faire de doute. Elle va nous expliquer la genèse des phosphates de chaux naturels. » Entraînés, en effet, par les eaux souterraines, ces phosphates d'am- moniaque imprègnent le calcaire qu'ils rencontrent et le transforment en phosphate bibasique ou tribasique suivant les proportions du sel ammo- niacal et son état de dissociation à l'air : PO*(AzH*)=H + CO'Ca = PO*CaH + CO'(AzH*)^ )) Au contact du calcaire, le carbonate d'ammoniaque ainsi formé s'oxyde à son tour aux dépens du ferment nitrique et donne du nitrate de chaux, seconde phase de la réaction, à laquelle se rattache la production des nitres naturels, sur laquelle nous reviendrons. » Quant à la première, celle qui donne naissance aux phosphates de chaux bibasique et tribasique, nous l'avons soumise au contrôle de l'expé- rience. Du phosphate d'ammoniaque ammoniacal dissous dans l'eau fut ad- ditionné de craie. Le mélange fut chauffé, dans un ballon ouvert, vers 85", pour hâter la réaction. On se bornait à renouveler l'eau qui s'évaporait. Dès le début et jusqu'à la fin, il se dégagea de l'ammoniaque et de l'acide carbonique. Après quatre-vingts heures on mit fin à l'expérience. La ma- tière pulvérulente qui restait fut lavée à l'eau; après dessiccation pro- longée à l'air ambiant, elle présenta la composition centésimale suivante : Craie inaUaquée 5,66 Phosphate tribasique de chaux 1 1 , 28 Phosphate bicalcique (P0*CaH)=3PP0.. 82,78 » Il reste donc expérimentalement établi qu'une partie au moins du phosphate tribasique de chaux, et le phosphate bibasique ou brusbite que nous avons trouvé dans les galeries profondes de la grotte de Minerve, mais (') Chevreul, Comptes rendus, t. LXXVI, p. 1878 et laoo. ( 1^75 ) qui existe dans la plupart des guanos rocheux ( '), résultent de l'action sur le calcaire des phosphates d'ammoniaque provenant eux-mêmes de la destruction bactérienne des matières organiques azotées et phosphorées. La brushite se forme généralement, comme dans nos expériences de con- trôle, en même temps que le phosphate tribasique, mais, bien plus soluble que lui, elle est entraînée par les eaux souterraines, et va souvent se dé- poser sous forme de concrétions farineuses, cristallines, dans les poches à parois argileuses peu perméables. » Ces phosphorites d'origine organique peuvent être mélangées aux débris osseux et autres restes calcifiés des animaux primitifs, mais ils n'en proviennent pas directement, du moins en grande partie. Dans nos ga- leries de Minerve, les ossements se sont conservés intacts, mais les dé- pouilles qui les enveloppaient ont disparu, transformées en sels ammonia- caux, et ceux-ci, entraînés par les eaux, sont ac nus attaquer la roche calcaire. Ce phénomène est frappant dans la grotte. Partout où les eaux ont séjourné, on voit les parois nummulitiques des galeries attaquées suivant un niveau horizontal et transformées en phosphates sur une épaisseur de quelques millimètres. Ces croûtes ont donné à l'analyse la composition suivante : I. Eau (et traces de matière organique) 24,99 Calcaire 3 , 1 3 Argile et silice 5 , 56 ( ^ ) Phosphate tribasique '(P0*)2Ca' 58,66 Phosphate bibasique PO*CaH 5, 12 Fluorure de calcium 1,41 Sulfate de chaux très sensible (') On Va signalé à l'état cristallin dans ceux des îles Avas, mais il existe, en fait, dans presque tous les guanos. Boussingault a trouvé, dans ceux des îles Chiiiclias {Comptes rendus, l. LI, p. 8.46) : Phosphate de chaux tribasique i9?53 Phosphate bibasique 6,71 et Malagutti a rencontré, dans ceux de Patagonie : Phosphate de chaux tribasique 56,77 Phosphate bibasique 10,20 (^) Le nummulitique qui a été ainsi '^transformé superficiellement ne contient que 0,2 à 0,3 pour 100 d'acide phosphorique. L'argile et la silice que nous trouvons ici préexistaient dans cette roche. G. R., 1893, 1" Semestre. (T. CXVI, N° 23) 'Ob ( Ï276 ) » Dans les galeries profondes de la grotte, où les eaux ont baigné du- rant des siècles les blocs calcnires tombés de la voûte ou des parois, elles les ont corrodés jusqu'au cœur, lorsqu'ils sont de petit volunie, et totale- ment transformés en une matière friable, blanche, mélange des deux phos- phates. Si les blocs sont plus gros, de un quart à un demi-mètre cube, par exemple, ils sont revêtus de la même substance, mais, lorsqu'on les casse, on trouve en leur centre un noyau de roche nummulitique encore persis- tant, témoin incontestable de l'origine de la chaux de ces phosphates et du mécanisme qui a produit la corrosion dont ces phosphorites dérivent. » Nous nous proposons de faire connaître, dans une dernière Note, les réactions que provoquent les produits de la destruction bactérienne des matières animales ou végétales lorsqu'elles viennent au contact des espèces minérales contenant de l'alumine ou du fer. » BOTANIQUE. — De la multiplicité des parties homologues dans ses rapports avec la gradation des végétaux; par M. A. Chatin. « Je reprends, la complétant d'observations nouvelles empruntées la plupart à la Morphologie et à l'Organogénie, quelques-unes à la Paléonto- logie et à l'Anatomie, une étude qui m'occupa autrefois, savoir la recherche des caractères propres à donner la mesure de l'élévation relative des espèces végétales. Un point, tout d'abord négligé, puis très diversement apprécié, est celui qui touche à la signification de la répétition, ou multiplicité des organes homologues d'un appareil donné. Faut-il considérer la multiplicité des parties homologues, celle des éta- mines et des carpelles par exemple, visée exclusivement par l'éminent auteur de la Pliilosophie botanique, comme signe d'élévation ou d'abais- sement organique? Et les autres verticilles floraux, calice et corolle, sont- ils sans signification aucune? » Les anciens botanistes Césolpin, Ray, Tournefort ne s'en préoccu- pèrent pas; il en fut de même encore de Linné et de Laurent de Jussieu. » De Candolle qui, le premier, eut le mérite d'arrêter ses pensées sur des sujets de Philosophie botanique, n'hésite pas à admettre que « les » plantes les plus parfaites sont celles dans lesquelles les organes sont à » la fois les plus nombreux et les plus distincts ». Comme conséquence et application de ce principe, il place en tête du règne végétal les Renoncu- ( '277 ) lacées, commençant même la série par le Ctemalis Vitalba (à la fois po- lyandre et apétale). w J'examinerai, ailleurs, si l'éminent auteur de la Philosophie botanique fit une juste application du principe, vrai en lui-même, de la distinction des organes; aujourd'hui je vais essayer d'établir que la multiplicité des parties homologues, bien loin d'être un caractère d'élévation, est un signe certain d'abaissement organique. » Je fus le premier à dire que dans les plantesla grande multiplicité des parties homologues est un caractère de dégradation, et bientôt après Adrien de Jussieu adoptait cette opinion, qui, bien qu'alors incomplètement développée, n'a plus trouvé de contradicteurs sérieux. )) A. Brongniart, en plaçant au premier rang les Caliciflores, se pro- nonçait contre la prééminence du nombre. » Les faits principaux établissant que la multiplicité des parties homo- logues est un caractère d'abaissement des espèces peuvent être groupés sous les chefs suivants : )> i. Plus les parties homologues sont nombreuses, plus elles s'éloignent du type verticillaire des appareils floraux ou de reproduction pour se rappro- cher du type spirale des appareils de végétation. » Or, dans les plantes, les appareils de la reproduction sont à ceux de la nutrition ce que, chez les animaux, les appareils de la vie de relation sont à ceux de la reproduction, pour ne rien dire de ceux de nutrition. )) 2. Plus les parties homologues sont nombreuses, moins leur symétrie réciproque est régulière, et leur position stable. » 3. Plus les parties homologues sont nombreuses, plus souvent on constate que ce caractère est en corrélation avec d'autres caractères, les- quels sont incontestablement des indices de dégradation. C'est ainsi que, chez les Renonculacées tenues par de Candolle comme représentant les plus parfaites des plantes, l'absence de la corolle est si ordinaire que, lors- qu'elle existe, on peut admettre que c'est par la métamorphose descendante des étamines les plus extérieures. » A l'appui de cette vue, l'Organogénie montre que les mamelons pétalaires naissent ici dans l'ordre spiral et non simultanément, ce qui est l'attribut général des vraies corolles. » C'est aussi encore chez des Renonculacées que le calice tient parfois assez des feuilles pour avoir inspiré à Gœlhe l'idée de l'unité de type des appendices de la reproduction et de ceux de la végétation, qu'existentdes étamines et des pétales multiples disposés en séries spiralées ou foliaires, ( 1278 ) des graines toujours munies d'un gros albumen par suite d'un arrêt dans le déveIo}3pement des ovules, et des feuilles dont les larges gaines rappel- lent celles des Monocotylédones, embranchement inférieur. » De Candolle n'avait eu égard dans la fleur, au point de vue de cette étude, qu'aux étamines et aux carpelles, mais la corolle et le calice ne sont pas organes tout à fait négligeables dans leurs enseignements. » Le nombre des parties homologues de la corolle est à considérer : )) 1° Dans le verticille unique, attribut le plus ordinaire des fleurs; » 2° Dans la répétition ou multiplication de ce verticille. » Étant donné que, dans les verticilles uniques, le nombre type, ou le plus commun des éléments homologues, est celui de cinq dans les Dico- tylédones, de trois chez les Monocotylédones, il ressort de la comparaison avec l'ensemble des caractères que, dans les Dicotylédones, l'abaissement au-dessous du nombre type (réduit à quatre en beaucoup de Rubiacées, ou même à trois, à deux seulement dans la Circée) n'est pas un indice d'abaissement, tandis que la multiplicité desparLies du verticille, rarement observée dans les Corolliflores, les plus élevées des Dicotylédones, est assez fréquente dans les Dialypétales (Crassulacées, etc.) » Quant aux Mésembryanthémées, l'Organogénie établit que leur ver- ticille aux pétales multiples est le produit d'étamines transformées, l'apé- talie et la polypétalie, l'une et l'autre signes de dégradation, se montrant ici successivement dans les mêmes fleurs. M Dans les Renonculacées aussi, la Renoncule à 5 pétales, l'Adonis à I — 8 pétales, etc., l'Organogénie, en montrant que les mamelons corol- lins apparaissent dans l'ordre spirale, indique que le groupe est normale- ment apétale, état qui persiste dans bon nombre de ses genres. » La répétition du verticille corollin donne, sur le degré d'élévation des espèces, de plus sûrs indices que le nombre des parties d'une corolle simple. » Ce n'est qu'exceptionnellement, et seulement par suite de dévelop- pements tératologiques, que la corolle double dans les Dicotylédones Gamopétales; le fait contraire se présente chez bon nombre de Dia- lypétales (Berbéridées, Papavéracées, Annonacées, Magnoliacées). » En d'autres Dialypétales, la multiplication des pétales se produit par la métamorphose des étamines en pétales; ce fait est d'observation fré- quente seulement dans les Dialypétales polystémones. Cette métamor- phose est un indice d'autant plus certain de dégradation qu'ici les éta- mines, organes de reproduction, passent au service d'une fonction moins ( 1279 ) élevée. Aussi ne sera-t-on pas surpris de trouver la métamorphose des étamines coïncider, dans les mêmes groupes naturels, avec l'avorlement même de la corolle ÇMacleia et Bocconia dans les Papavéracées, Clematis, Anémone, elc. chez les Renonculacées, Hyalostemma près desAnnonacées). » La répétition des verticilles du calice est, comme celle de la corolle, un caractère de dégradation ; aussi n'est-ce jamais dans les Gamopétales, mais dans les Dialypétales (Berbéridées, Lythrariées, etc.) qu'elle existe. )) Il en est à peu près de même des calices caliculés par le rapproche- ment, des sépales, de stipules ou de bractées. » Mais si l'appareil de la reproduction fournit, quant à la multiplicité des organes homologues, les plus sûrs indices de l'abaissement organique, l'appareil de la végétation n'est pas, à ce point de vue, tout à fait négli- geable. C'est ainsi qu'en voyant les Monocotylédones à tiges, et surtout à racines généralement multiples, et les Dicotylédones, au contraire, à tige et racine uniques, on est amené à voir, 'dans ce qui est l'attribut de l'em- branchement inférieur des Phanérogames, un indice de dégradation rela- tive. » Que si certaines Monocotylédones, d'ailleurs des plus parfaites ( Val- lisneria, Paris, Butomus, Damasoniuni, Alisma, etc.), à racines, d'ailleurs habituellement exorhizes, ont d'abord une racine simple, bientôt celle-ci fait place à des racines multiples. » Inversement, si quelques Dicotylédones (Tropœolées) ont à la ger- mination des racines multiples et endorhizes, c'est dans les Dialypétales, groupe dégradé, non dans les Gamopétales coroUiflores, qu'on les trouve ; et d'ailleurs ces racines multiples ne tardent pas, par avortements, à être réduites à la souche unique, type des Dicotylédones. » Les enseignements de la Paléontologie établissant que les êtres les plus inférieurs, végétaux comme animaux, ont apparu les premiers, s'ac- cordent d'ailleurs pleinement avec ceux fournis par la considération de la répétition des parties homologues, comme aussi, ce que nous développe- rons ailleurs, avec la signification de la variété et de la localisation des or- ganes. » De tout ce qui précède ressort, démontrée, cette proposition : 1) La multiplicité des organes homologues est un signe d'abaissement dans les végétaux. » Or, cette proposition, établie sur des faits empruntés exclusivement aux plantes, peut s'appuyer indirectement du règne animal, soit qu'on ( I28o ) considère certains animaux aux divers stades de leur évolution, soit que l'on compare entre eux des groupes naturels dont la hiérarchie est bien fixée. » A la chenille, polypode, succède l'insecte parfait, devenu hexapode par un complément de développement; et, le myriapode, classé au-des- sous de l'insecte proprement dit, est-il autre chose que ce dernier resté à l'état de chenille par un arrêt dans son évolution? Et le crustacé isopode, aux nombreuses paires de pattes homologues, n'est-il pas placé au-dessous du crustacé décapode? » C'est ainsi que la signification du grand nombre ou de la multiplicité des organes homologues dans les végétaux se fortifie de faits correspon- dants offerts par les animaux, tant il est vrai que, sur les questions d'ordre supérieur, la Botanique et la Zoologie sont solidaires. » NOMINATIONS. Sur la demande de la Commission chargée de juger le Concours des prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon, M. Chauveau est adjoint à cette Commission. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission chargée de présenter une question pour le prix Pourat (Physiologie) à décerner en iSpS. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : MM. Marey, Brown-Séquard, Bouchard, Chauveau, Charcot réunissent la majorité des suffrages. I^es Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Ranvier et de Lacaze-Duthiers. CORRESPONDANCE. M. G. WiDEMANN, nommé Correspondant pour la Section de Physique, adresse ses remercîments à l'Académie. ( I28l ) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. Gaston Milhaud, ayant pour litre : « Leçons sur les origines de la Science grecque ». (Présenté par M. Darboux.) CALCUL DES PROBABILITÉS. — Sur V application répétée du théorème de Bernoidli. Note de M. Jules Andrade. « Lorsqu'on envisage deux séries parallèles d'événements : B,, Bo, . . ., B,, .... en nombre indéfini, et dont les probabilités respectives sont : q^, y., ..., 7„ ..., Q,, Q„ ..., Q„ .... il peut arriver que l'on ait, pour i = co, limç', = limQ, = o, et que le rapport -^ tende vers une valeur déterminée et finie. » Je suppose alors qu'on soumette l'apparition des deux événements correspondants i,, B, à jj., épreuves successives et que l'entier p., soit pris assez grand pour que les produits [ji.,^,, [^-,Q, croissent indéfiniment avec l'entier i. » Dans [j-i premières épreuves, l'événement 6, arrive m, fois. » Dans [j.i épreuves, l'événement B^- arrive M, fois. » On peut appliquer à ces deux séries de répétitions d'épreuves la mé- thode employée dans la démonstration du théorème de BernouUi. )) La considération d'un nombre entier \ dont l'ordre de grandeur (par rapport à l'ordre de pi,,-^, ou de p.,Q,) serait intermédiaire entre les nombres 4 et f égal à I — w, (w <; ^) permet d'aboutir aux résultats suivants, dans l'énoncé desquels j'appelle (t)) toute quantité infiniment petite de l'ordre de 71. (0 I —"^ — = fl I +( ) avec une probabilité i — ( — ^ U {vi^i'='^\'-^{-^)^ \ ^^'«'^ "»« P'-obabiUté .-(^)- ( 1282 ) » La seule variante à la démonstration connue consiste à apprécier non seulement l'écart considéré habituellement, savoir : mais encore l'écart relatif m (A — m ' ]x — m et à tenir compte de l'ordre des quantités négligées. » Avec les mêmes probabilités respectives, on tire de (i) (^) m,- on déduit de là, d'après le principe des probabilités composées, en remar- quant que {qi) = (Q,). (3) vT = n^ ^ + (^() + ( — " ) ^^^^ ""® probabilité moindre que i — ( » Si l'on fait maintenant on pourra encore écrire, avec la même probabilité ■< 1 — i ffi -S [-<-'- » Si donc le produit est convergent, on voit que la succession des valeurs Mh' M„,,' forme une suite d'approximations en nombres rationnels de la quan- ( 1283 ) tiié ^ et cela avec une probabilité qui tend vers la certitude quand H aug- mente indéfiniment. La formule {'\) Çixq les degrés successifs d'approxi- mation. « Application . — Soient X,, «, deux nombres entiers, et supposons que l'événement 6, consiste en un tirage de k^xn-i numéros consécutifs où aucun numéro ne soit égal à son rang de tirage à un multiple de n^ près; l'événement B, consiste en un tirage des mêmes numéros, où aucun d'eux ne soit égal à son rang de tirage à un multiple de /c, près. De plus, nous poserons ni — ki= X = un nombre entier donné; en faisant P„-i ..-^(- ^Y , -^ 1 . 2 . . . /^ 1.2 1.2.3 j'ai trouvé dans ce cas particulier .^.(i.2...«,)*.(l.2...A',:) y, = (p..r . I . 2 . 3 . . . rt,- /f,- ^ ^ i . .„.(I.2...»,)^-.(1.2...A-,)". v<— K^k.) ' — =7= I .2 .3. . . /l,- A';- )) Les valeurs principales de y, et Q, sont alors ainsi exprimées au moyen du premier nombre B, de Bernoulli, (6) ) îizii fi^ _ ( Q,. = (PA,)""< (puisque e <^ 3). » Ici le produit II l — ( J est rapidement convergent. » (•/!,) est de l'ordre de la plus petite des quantités > ,-) et enfin 1» _ „x G. R., 1893, I" Semestre. (T, CXVI, N« 83.) 167 ( 1284 ) M On peut donc énoncer le théorème suivant : » k et n désignant deux entiers variables dont la différence n — k = x est donnée, on considère 2.3*" urnes renfermant chacune kn boules numérotées de i à kn; on vide ces urnes chacune à leur tour, en ayant soin de noter pour une première moitié de ces urnes le nombre m des tirages oii aucune boule ne sort à son rang à un multiple de n près; de noter également, pour la seconde moitié des urnes, le nombre M des tirages où aucune boule ne sort à son rang à un multiple de k près; lorsque les entiers k et n croissent simultanément d'en- tiers égaux, indéfiniment, le rapport ^ et les suivants forment une suite de va- leurs approchées de l'irrationnelle e^. » MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur des problèmes de Dynamique, qui se rédui- sent à des quadratures. Note de M. Paul Staeceel, présentée par M. Darboux, « Dans sa Note du 8 mai iSgS, M. Goursat a généralisé mon théorème sur une classe de problèmes de Dynamique. Or c'est précisément la dis- cussion des problèmes formulés par M. Goursat qui a été l'objet de mes recherches ultérieures, dont je vais exposer les résultats principaux dans les lignes suivantes; la démonstration complète sera donnée dans un des Cahiers prochains des Mathematischen Annalen. » Conservant la notation de ma Communication précédente, et substi- tuant (p,o, (p20. •••. /,„ a„ — P|i. ((y. = 2, 3, ..., n). » La discussion de ces équations se ramène à la considération des équations plus générales qui définissent un problème d'inversion entre les variables réelles ?« ■^^ni des fonctions uniformes de t,, t.^, . . ., t„ qui ont exactement n systèmes de périodes réelles, savoir 20)(i,, 2(0^2, ..., 2œ^„ ([7. = I, 2, . . ., n) données par ^k\' » Ensubstituant 2(p;to-i- 2(p;f,a, +...+ 2cpA„a„aulieude tj*/;, unefonction linéaire du temps/ au lieu de /,, des constantes au lieu de. t^, t^, . ,., t„, on obtient des fonctions y, .f^^,...,^,, du temps Z, qui satisfont aux équations (A), et l'on peut déterminer les 2n constantes qui se trouvent dans ces fonc- tions, en sorte que les conditions initiales du mouvement soient remplies. Le mouvement n'est périodique que quand il existe des nombres entiers m,, m.2, . .., m„ pour lesquels on a n ^m/,(^ya~o, (7. = 2,3, ...,n); k=l dans ce cas, la période du mouvement est R 2i2 = ]^mAto^,. ( 1286 ) » La discussion des équations A se simplifie beaucoup si l'on pose est indépendant de la sphère s' et, sous la forme yf j est indépendant de la sphère s, est en réa- lité indépendant de la nature de la sphère d'épreuve employée, et ne dé- pend, par conséquent, que de l'état du champ électrique au point M,. Donc, l'état du champ électrique en ses divers points M,, M2, . . . sera défini, d'une manière indépendante de la sphère d'épreuve employée, par les vecteurs f^, f.. En d'autres termes, la caractéristique du champ est le vecteur/^ auquel on donne ordinairement le nom impropre de force électrique, et dont la connaissance en un point quelconque permet de calculer la force F = \f, qui agirait en ce point sur une sphère d'épreuve de coeffi- cient \. » Au sujet des coefficients X, V, Y, ... de diverses sphères d'épreuve, on remarquera que le choix de l'un d'eux, \ par exemple, est arbitraire, mais que leurs rapports deux à deux ont des valeurs bien déterminées. » Le champ électrique admet un potentiel. — Si l'on déplace un conduc- teur électrisé dans un milieu isolant en présence d'autres conducteurs, on constate des variations dans l'état électrique de ceux-ci; mais lorsque le corps déplacé est ramené à sa position primitive, l'ensemble du système des corps en présence, y compris le diélectrique, revient à son état pri- C 1288 ) mitif. Il en résulte que la variation totale d'énergie qu'a subie le système est nulle, et, en vertu du principe de la conservation de l'énergie, que le travail total des forces électriques pendant le déplacement du corps est nul. Ainsi, lorsqu'on fait décrire à la petite sphère d'épreuve s un chemin fermé, le travail total de la force F qui s'exerce sur elle est nul. On en conclut que cette force F = X/dérive d'un potentiel 7^ V et, par suite, que le vecteur/ dérive du potentiel V, auquel nous donnerons le nom de po- tentiel électrique. » Intervention des masses électriques. — En vertu d'une propriété démon- trée dans ma précédente Note (Comptes rendus, p. i244> 29 mai 1893), l'existence du potentiel électrique V entraîne la conséquence suivante : » La force F ^ xy que subit une sphère d'épreuve en tout point du champ est identique à celle qu'exercerait sur cette sphère un système de forces centrales, proportionnelles aux masses et inversement proportion- nelles au carré des distances, émanant de masses électriques convenable- ment réparties. La nature de ces masses fictives et leur répartition sont définies par les formules (') ^'^P = -(,^+ d^^ + ^j' (^) 4..= -(£).-(£), qui font connaître leur densité de volume p dans tout le champ et leur den- sité superficielle n sur les surfaces de discontinuité du vecteur/. » Application. — Supposons qu'en explorant, à l'aide d'une sphère d'é- preuve s, le champ électrique d'une sphère conductrice électrisée S de rayon R, on ait constaté que la force F = [/./"est dirigée vers le centre de la sphère S et est inversement proportionnelle au carré de la distance r à ce centre; soit/= „• On en conclut, pour le potentiel : V= —• En portant cette expression de V dans (i), on trouve p = o; on en conclut que dans cette expérience l'air n'est pas éleclrisé. D'autre part, l'expérience montrant que le champ électrique est nul à l'intérieur d'un conducteur, le vecteur/", nul à l'intérieur de la sphère S, présente une discontinuité sur la surface de celle-ci. En appliquant à cette surface la formule (2), on trouve M c = j — j-j; on en conclut que, dans l'expérience en question, les masses élec- triques se réduisent à une charge M répartie uniformément sur la sphère. Telle paraît être l'interprétation naturelle des expériences de Coulomb. ( i2«9 ) » Nota. — L'existence fictive des masses électriques agissant suivant la loi de Coulomb est liée à l'existence d'un potentiel électrique. Dans le cas général d'un champ électrique instable, où le vecteur/ ne dérive point d'un potentiel, leur intervention n'a plus aucun sens. On voit par là que l'hvpothèse de l'existence réelle de ces masses est capable d'expliquer certaines actions électriques, mais est forcément impuissante à franchir les bornes de l'Électrostatique. » PHYSIQUE. — Sur quelques phénomènes prèsenlés par les tubes de Natterer. Note de M. Gouy. « Les propriétés des fluides, au voisinage immédiat de leur point cri- tique, sont encore peu connues, en raison de la grande variabilité des phé- nomènes avec la température ; en effet, des variations de quelques millièmes de degré par heure empêchent absolument les observations, qui ne com- mencent à être satisfaisantes que lorsque ces variations ne dépassent pas j^ de degré. » Les expériences que je vais rapporter ont été faites avec un assez grand nombre de tubes Natterer de diverses provenances ('), afin d'avoir une idée de l'ensemble des phénomènes et des moyens à employer pour leur étude (^). Elles ont montré tout d'abord que, pour un même tube, les phénomènes, en général, ne dépendent pas seulement delà température actuelle, mais encore des conditions antérieures; il y a donc plusieurs états à distinguer. » État final. — Le tube de Natterer, immergé dans un bain à tempéra- ture constante et uniforme, est retourné bout pour bout un grand nombre de fois, puis laissé en repos. Peu à peu, l'épaisse émulsion qui s'est formée se sépare en liquide et vapeur, et il s'établit un état qui paraît persister (') Ces tubes avaient 25'^™ à So""" de longueur et 4"™ ou 5"'™ de diamètre intérieur. (-) Après divers essais plus ou moins heureux, je me suis arrêté au dispositif sui- vant : Un bain de loo''' d'eau est enveloppé de tous côtés d'une couche épaisse de duvet, qui réduit la vitesse de refroidissement à o°,ooi par minute environ. Un régu- lateur d'une disposition nouvelle envoie, à quelques secondes d'intervalle, un courant électrique qui compense le refroidissement. Un agitateur mécanique produit une cir- culation très active, réglée de manière à réaliser une température uniforme dans la portion du bain utilisée; enfin, des thermomètres à alcool, de sensibilité appropriée et entièrement immergés, mesurent les petites difTérences de température. ( 1290 ) indéfiniment et qui ne dépend pas des conditions antérieures. Cet^laijinal est caractérisé par un certain niveau du liquide dans le tube. Si l'on réalise l'état final à des températures de plus en plus élevées, on voit le niveau se déplacer vers l'une ou l'autre des extrémités du tube, suivant la quantité d'acide carbonique qui y a été introduite. Le plus souvent, le niveau arrive ainsi à l'une des extrémités avant la disparition de la surface du liquide, mais certains tubes contiennent une quantité de fluide telle que la disparition de cette surface est observable ; il faut pour cela que, vers 17", le rapport des volumes du liquide et de la vapeur soit compris entre deux limites qu'on peut fixer approximativement à 0,75 et 0,93. Dans ces conditions, on observe que la hauteur h du liquide varie de plus en plus vite à mesure que la température 9 est plus élevée, mais néan- moins -j^ reste fini. La figure ci-dessous montre deux courbes de ce genre, 7R .X 71» ^ 7? y 20 1^ ^ 0) 0) -— ' " 6 '*i c lit 10 / ' "— ■ 2 y 8 2 3 2 S 2 7 2 9 3 1 3 3 3 5 3 7 39 Millièmes do degré. OÙ les ordonnées représentent les hauteurs h et les abscisses les tempéra- tures 9, mesurées en millièmes de degré à partir d'une origine arbitraire ( I29I ) qui n'est pas la même pour les deux courbes. La courbe i esL ascendante et se termine très près de l'extrémité du tube; la courbe 2 est descendante, sauf vers son extrémité, et se termine un peu plus bas que le milieu du tube. » L'existence d'une vraie surface de séparation entre le liquide et la vapeur est accusée par la réflexion sur cette surface; dans de bonnes con- ditions expérimentales, ce phénomène constitue un critérium extrêmement sensible. A une certaine température, cette réflexion disparaît; pour des températures de plus en plus élevées, on voit la surface devenir de plus en plus diffuse, et il se produit des effets de mirage qui montrent qu'on n'a plus une surface de séparation à proprement parler, mais une zone de transition, oii l'indice varie d'une manière continue. Lorsque cette zone atteint a""'" ou 3™™ de hauteur, les effets optiques deviennent peu appa- rents, puis le tube semble rempli d'un fluide homogène. Toute cette transformation s'effectue dans un intervalle d'environ un millième de degré; elle est accompagnée d'un changement d'allure de la courbe. » Tout ce qui précède montre que, à la température où la surface cesse d'exister et un peu au-dessus, les deux portions du fluide ont des densités sensiblement différentes, ce qu'on doit, je pense, attribuer à l'action de la pesanteur (' ). » États variables. — L'état final étant réalisé à une température 9,, si l'on amène le bain à une autre température 62 sans agiter le tube, on con- state, si Ôj est inférieur à 9,, qu'il se produit une ébullition et une pluie simultanées, et le tube arrive ainsi à l'état final relatif à la température 92. Si, au contraire, 9^ est supérieur à 9,, et peu différent, il ne se produit rien d'appréciable et le niveau varie fort peu, en sorte que l'appareil se comporte comme un thermomètre à minima ; mais cet état varie avec le temps, à température constante. » Supposons qu'on prenne le tube à la température ambiante de 20° en- viron, et qu'on le place sans l'agiter dans le bain, à une température 9 voi- sine de Si". Au bout d'une heure ou deux, la température étant établie, on constate que le niveau est fort loin de la position qui correspond à l'état final relatif à la température 9. La différence est d'un sens tel qu'elle indique que le liquide est plus dense et la vapeur moins dense que dans l'état final; cette différence de niveau atteint d'ordinaire plusieurs centi- mètres, et elle est encore appréciable plusieurs degrés au-dessous de la température critique. (') Comptes rendus, 7 novembre 1892. C. R., 1893, 1" Semestre. (T. CXVI, N' 23.) l68 ( 1292 ) » Les conditions restant les mêmes, le niveau se déplace avec le temps; cette marche n'est pas terminée au bout d'une semaine, et paraît devoir aboutir à l'état final relatif à la même température. Si l'on élève la tempé- rature de manière à faire disparaître la surface du liquide, on a encore, comme précédemment, une zone de transition graduelle; mais ici le phé- nomène accuse une bien plus grande différence de densité entre les deux portions du fluide, et se produit du reste avec des tubes renfermant des quantités d'acide carbonique bien moins strictement limitées que dans l'état final. Ce sont là les conditions ordinaires des expériences de cours faites avec les tubes de Natterer. » Il y a lieu d'examiner si ces différences entre l'état final et les états variables ne sont pas dues à la présence d'un peu d'air mélangé à lacide carbonique. )) Je ferai remarquer en terminant que le niveau du liquide, dans l'état final et pour un tube déterminé, permet de définir un point de repère sur l'échelle des températures, à un degré d'approximation qui n'est limité pratiquement que par les variations de température du bain, et qui atteint assez aisément le dix-millième de degré . » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l' absorption de l'hydrogène sélénié par le sélé- nium liquide à haute température. Note de M. H. Pélabon, présentée par M. Troost. « On sait que, si l'on chauffe dans un tube scellé, à une température supérieure à 25o° et pendant un temps suffisamment long du sélénium et de l'hydrogène, ces deux corps se combinent partiellement en donnant de l'hydrogène sélénié, » Si, après avoir chauffé dans ces conditions un tube fortement chargé de sélénium, on le laisse revenir à la température ordinaire en le mainte- nant immobile dans l'air ambiant, on observe pendant la durée très courte du refroidissement les phénomènes suivants : » La surface libre du sélénium liquide ne tarde pas à devenir le siège d'un dégagement gazeux, le liquide semble entrer en ébullilion; la tempé- rature baissant, le dégagement gazeux devient de plus en plus pénible ; fina- lement, quand le sélénium arrive à l'état pâteux, quelques bulles viennent encore crever à la surface, elles soulèvent la couche la plus extérieure déjà solidifiée, projetant ainsi un peu de sélénium au dehors. ( 1293 ) » En un mot, le sélénium liquide, chauffé en présence d'un mélange d'hydrogène et d'acide sélénhydrique, roche par refroidissement. Cette propriété curieuse du sélénium avait été constatée par M. Ditte ('). » Une autre observation nous a permis d'aller plus loin et de faire voir que le gaz absorbé par le sélénium liquide chauffé dans l'hydrogène ren- ferme de fortes proportions d'hydrogène sélénié. » Après avoir brisé un morceau de sélénium préalablement chauffé dans l'hydrogène, nous avons comparé la cassure à celle du sélénium qui a été simplement fondu à l'air et refroidi rapidement. Tandis que cette dernière est parfaitement lisse et brillante, l'autre est rugueuse et, en l'examinant attentivement, on voit, même à l'œil nu, des cavités sphériques dont la surface interne est parfaitement brillante. Avec un microscope à faible grossissement, on voit un nombre considérable de ces petites cavités. Si celles-ci renferment un gaz, nous mettrons celui-ci en liberté en pulvé- risant le sélénium. Si l'on fait cette opération, on perçoit très nettement l'odeur caractéristique de l'acide sélénhydrique. Du sélénium qui a été simplement fondu à l'air puis refroidi rapidement ne donne rien de sem- blable. » Au lieu de pulvériser le sélénium à l'air libre, faisons cette opération sous l'eau; immédiatement ce liquide rougit, ce qui n'a pas lieu avec du sélénium qui n'a pas subi l'action de l'hydrogène. Dans le premier cas, l'hydrogène sélénié, mis en liberté par l'acte de la pulvérisation, a été retenu par l'eau et la solution, sous l'action de l'oxygène de l'air, a mis du sélénium en liberté, d'où la coloration rouge observée. » Cette dernière expérience permet même de se faire une idée de la quantité de gaz hydrogène sélénié qu'une masse donnée de sélénium peut retenir, en se solidifiant après avoir été chauffée dans l'hydrogène. Il suffit en effet de doser la quantité de sélénium précipité par l'action de l'eau et de l'oxygène sur le sélénium pulvérisé. Nous avons fait cette expérience. » Après avoir chauffé pendant huit heures à la température de 678° un tube renfermant 8^'' de sélénium pur, nous l'avons refroidi rapidement (trois minutes environ) sans l'agiter. Après avoir ouvert le tube sur le mercure pour analyser le mélange gazeux, nous avons pulvérisé le sélénium sous l'eau et filtré rapidement la solution. Celle-ci, abandonnée à l'air, a laissé déposer '^"^r Jg sélénium, ce qui correspond à peu près à 2*^*^ d'acide sélénhydrique, dans les conditions normales de température et de pression. (') Ditte, Annales de l'Ecole Normale supérieure, 1" série, t. I, p. 3o4; 1872. ( 129^ ) » Il faut remarquer que ce résultat ne doit pas être pris d'une manière absolue, car selon que l'on donnera telle ou telle forme au tube, selon qu'on lui imprimera tel ou tel mouvement pendant le refroidissement, on facilitera plus ou moins le départ des bulles gazeuses que pourrait retenir le sélénium en se solidifiant. » Remarquons encore que l'analyse du mélange gazeux que renfermait le tube précédent a donné pour valeur du rapport de la pression de l'hy- drogène sélénié à la pression totale (en centièmes) g = 38, 23. » En tenant compte du volume d'hydrogène sélénié que renfermait le sélénium solide, on obtiendrait pour valeur du même rapport le nombre 5g. » D'autre part, après avoir chauffé dans les mêmes conditions, à une température un peu différente, 58o°, un tube renfermant le même poids de sélénium et un volume sensiblement le même d'hydrogène, nous l'a- vons refroidi rapidement en l'agitant constamment, de manière à faciliter le dégagement du gaz absorbé. L'analyse a donné, dans ce cas, ^ = 56, nombre très peu différent du nombre 5g trouvé précédemment. » Remarquons enfin que le nombre 38,23 donné par le tube qui n'a pas été agité diffère peu du nombre que donnerait un tube chauffé dans les mêmes conditions, mais renfermant très peu de sélénium. Un tube ren- fermant 0^*^,5 de sélénium a donné, après avoir été chauffé onze heures à 584°, le nombre 36,95 pour valeur de p- )) En résumé, on peut dire que le gaz absorbé par le sélénium liquide quand on le chauffe en présence d'un mélange d'hydrogène et d'acide sé- lénhydrique renferme de fortes proportions de ce dernier corps. » Il est important de tenir compte de cette circonstance dans l'étude de l'influence de la température sur la formation de l'acide sélénhydrique. C'est cette étude que nous poursuivons en ce moment ( ' ). » (') Ce Travail a été fait aux laboratoires de Physique et de Chimie de la Faculté des Sciences de l^ille. ( '^95) CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur l'essai des oxydes de manganèse par ieuu oxy- ge'née. Noie de M. Adolphe Carnot, présentée par M. Daubrée. « On sait que l'eau oxygénée se décompose avec effervescence au con- tact du bioxyde de manganèse et qu'une petite quantité de cet oxyde suffit à détruire une quantité indéfinie d'eau oxygénée. n 11 n'en est pas de même, quand le bioxyde et l'eau oxygénée se trouvent en présence d'un acide, même très étendu ou faible, capable de se com- biner avec le protoxyde de manganèse ('). Il se fait alors une décomposi- tion simultanée des deux suroxydes et la quantité d'oxvgène dégagé est exactement double de celle qui se trouvait en sus de MnO dans le per- oxyde de manganèse. » Cette réaction se produit facilement, même à froid, soit avec l'acide azotique ou l'acide sulfui-ique très étendu, soit avec l'acido acétique, tan- dis que seul, aucun de ces acides n'attaquerait le bioxyde [de manganèse. Elle s'explique de la même manière que plusieurs autres décompositions simultanées et corrélatives, dont le mécanisme a été révélé par M. Ber- thelot. M La transformation finale est exprimée, pour le bioxyde de manganèse, par la formule suivante : MnO= + HO^* + AzO^HO = MnO, AzO= + 2HO -+- 0=*. » Elle a lieu, de même, pour l'oxyde rouge calciné, Mn'O' : Mn'O' + H0= -h 3(AzO=, HO) = 3(MnO, AzO=) + 4H0 + 0\ » Elle se vérifie exactement aussi pour l'oxyde précipité par l'eau oxy- génée et l'ammoniaque en excès renfermant, comme je l'ai montré (*), 5 équivalents d'oxygène disponible pour 6 équivalents de manganèse, Mn'O" : Mn'O" -+- 5H0»+ 6(AzO^ HO) = 6(MnO, AzO') + 1 1 HO -f- O'». » Après m'ètre assuré de la parfaite exactitude des relations qui vien- nent d'être indiquées, j'ai cherché à en déduire un procédé pratique pour (') Phénomène déjà observé par M. Riche et par M. Gorgeu. (') Comptes rendus. 17 et 24 décembre 1888. ( 1296 ) la détermination de Voxygene disponible dans les oxydes supérieurs des manganèses ou pour ce qu'on appelle soaventV essai commercial des mine- rais de manganèse, en recueillant et mesurant sur l'eau le gaz dégagé. » Le dispositif adopté est très simple. » On fixe sur un support à pinces un petit ballon de 1 5o*^'' de capacité environ, portant un bouchon de caoutchouc percé de deux trous; dans l'un passe un tube droit muni d'un entonnoir ou d'une ampoule avec ro- binet de verre et dont la pointe doit descendre au fond du ballon; l'autre porte un tube de dégagement recourbé quatre fois, aboutissant au som- met d'une éprouvette graduée, de 3oo*''^ de capacité, remplie d'eau et dis- posée sur la cuve à eau. » On introduit dans le ballon i^"' de l'oxyde de manganèse réduit en poudre fine, puis environ So*^"^ d'eau et 20*^*^ d'acide azotique, qui décom- pose les carbonates, s'il s'en trouve dans le minerai. On laisse dégager en- tièrement l'acide carbonique, puis on place le bouchon, en laissant le robinet ouvert; on peut observer alors que, non seulement Téprouvette graduée, mais aussi le tube de dégagement est rempli d'eau jusqu'au point où il sort de la cuve à eau. » On ferme le robinet, on verse dans l'entonnoir un volume mesuré de 20™ d'eau oxygénée à 10 volumes; puis on la fait écouler lentement dans le ballon, en ayant soin de refermer le robinet, au moment même où les dernières parties de l'eau oxvgénée achèvent de passer. » L'attaque se fait aussitôt, sans chauffer, et le dégagement de l'oxygène, d'abord très rapide, se termine dans l'espace de quelques minutes, si l'on a soin d'agiter le ballon de temps en temps. Il ne reste plus qu'à mesurer le volume de l'oxygène dégagé. » Pour cela, il suffit de mesurer l'augmentation du volume gazeux total, en s'assurant que la température et la pression sont restées les mêmes qu'au début de l'expérience. On fait descendre l'éprouvette jusqu'à ce que l'eau soit exactement au même niveau au dedans et au dehors. On retire alors le tube de dégagement et l'on fait la lecture du volume gazeux, ramené de nouveau exactement à la pression atmosphérique. » Pour savoir le volume total de l'oxygène dégagé ou l'accroissement du volume de gaz dans l'appareil, du commencement à la fin de l'expé- rience, il faut ajouter au volume qu'on vient de lire V le petit volume de gaz i>, qui a rempli l'extrémité du tube de dégagement primitivement pleine d'eau, volume qui se mesure aisément avec de l'eau une fois pour toutes. Il faut, d'autre part, retrancher le volume i>' de l'eau oxygénée qui ( 1297 ) a été introduite dans le ballon et a déplacé un égal volume de gaz, soit 20"^". » L'accroissement total du volume gazeux V, est ainsi mesuré à la température ^ et à la pression atmosphérique H, observée lors de l'expé- rience; le gaz est d'ailleurs saturé d'humidité, dont la tension h est connue d'après la température. Comme cet accroissement est dû à l'oxygène fourni, moitié par l'oxyde de manganèse, moitié par l'eau oxygénée, il n'en faudra prendre que la moitié pour calculer le poids du gaz cédé par i^"^ de minerai. » Sachant que le poids de i'"' d'oxygène sec, à o° et 760™", est de 16^4298, et connaissant le volume total Vj exprimé en centimètres cubes, on calculera en grammes le poids /> d'oxygène disponible dans i''^ de mi- nerai de manganèse au moyen de la formule : \\ — h ;, = -V,X i,4298x ~~^ X 3 '"^ '-+ y -^ 760 "^ 1+0,00867 < » Le calcul peut être remplacé par l'usage d'une table, dont voici un extrait, donnant, pour quelques exemples de température et de pression, le coefficient par lequel on devra multiplier le volume d'oxygène ( - V, j . Pression atmosphérique. Température. 755"". 760»-. 765»". o 10 1,3536 1,3627 "'3717 i5 1,0236 1,3325 i,34i5 20 1,2925 ;,3oi5 i,3io5 25 i,26o5 1,2691 1,2778 )> La méthode qui vient d'être exposée a l'avantage de fournir, très sim- plement et en très peu de temps, des résultats d'une exactitude très satis- faisante pour les essais industriels. Pendant les quelques minutes de durée de l'expérience, on peut considérer la température, la pression atmo- sphérique et la tension de la vapeur d'eau comme invariables. La quantité de gaz qui peut se dissoudre pendant ce temps dans l'eau déjà aérée est d'ailleurs tout à fait négligeable; car, au bout de vingt-quatre heures, la perte observée n'a été que de 1'='^, 5 sur un volume de 236*^°. )) Aussi peut-on compter que l'erreur est toujours au-dessous de o^',ooi sur \^^ de minerai. » ( 1298 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaisons organo-métalliques appartenant à la série aromatique. Note de M. G. Perrier, présentée par M. Friedel. « Dans une précédente Communication (' ) j'ai montré que le chlorure d'aluminium 'anhydre se combine avec certains corps aromatiques : acétones, acétones-phénols, éthers, phénols pour donner des composés organo-métalliques bien cristallisés. » Je me propose de montrer que cette combinaison s'effectue également avec les chlorures d'acides. )) Chlorure de benzoyle et chlorure d'aluminium. — lo^'de chlorure de benzoyle dissous dans iSo*" de sulfure de carbone ont été chauffés au réfrigérant ascendant avec gs' de chlorure d'aluminium récemment préparé. Après une ébullition de trois heures, on obtient, par refroidissement de la liqueur, une abondante cristallisation en grandes lamelles incolores. Ces cristaux bien égouttés sont très altérables à l'air, ils se dissocient en répandant l'odeur manifeste de chlorure de benzoyle, mais ils peuvent se redissoudre sans décomposition dans le sulfure de carbone. Si on les traite par l'eau, ils donnent un mélange de chlorure d'aluminium, d'acide chlor- hydrique et d'acide benzoïque qui, analysé, conduit aux résultats suivants : Calculé pour Trouvé. (C'H='COCI)'AI'CI'. Aluminium ii.i 10,2 Chlore 5o,3 5i,9 » La différence qui existe entre les dosages d'aluminium, de chlore et les chiffres théoriques s'explique par la facilité avec laquelle le produit se dissocie. » Ces cristaux répondent donc à la formule (C H' CO Cl)- AP Cl". D'après celle-ci loS' de chlorure de benzoyle exigent gs"-, 5 de chlorure d'aluminium; ce sont effectivement ces nombres qui nous ont donné les meilleurs rende- ments. » Action du composé organo-métallique obtenu avec le chlorure de benzoyle sur les hydrocarbures et les phénols. — Les composés organo-métalliques signalés dans les Notes précédentes répondent à la formule générale (') Comptes rendus, i5 mai 1898. ( i'^99 ) (M)*APCl'', M représentant i molécule d'acétone, d'acétone-phénol, d'éther, etc. Il y avait lieu d'espérer qu'en faisant réagir sur le nouveau composé (C''H^COCl)*Al-Cl'' des hydrocarbures aromatiques, on obtien- drait les composés organo-métalliques formés par les acétones et le chlorure d'aluminium que M. Louise et moi nous avons fait connaître. » L'expérience est venue confirmer pleinement cette prévision et j'ai préparé ainsi très facilement les combinaisons du benzoyl-diphényle, du benzoyl-rétène, du benzoyl-naphtol, etc., avec le chlorure d'aluminium. » I'' Benzoyl-diphényle. — Si l'on chauffe au réfrigérant ascendant un mélange de diphényle et de (CfFCOCl)^ Al^Cl" dissous dans le sulfure de carbone, il se dégage de l'acide chlorhydrique et, après refroidisse- ment, les parois du ballon sont tapissées de magnifiques aiguilles jaune de miel, identiques à celles que j'ai obtenues directement en chauffant le benzoyl-diphényle dissous dans le sulfure de carbone, avec le chlorure d'aluminium. Ces aiguilles, altérables à l'air, se décomposent par l'eau en donnant une solution de chlorure d'aluminium et un corps solide blanc fondant après cristallisation à 106", identique au parabenzoyl-diphényle de Wolff('). » Elles répondent à la formule 1 1 ) AlT/i*. » 2" Benzoyl-rétène. — Le rétène, chauffé dans les mêmes conditions, a donné des cristaux rouges d'un composé organo- métallique identique à celui qu'on obtient en préparant le benzoyl-rétène (°) par la méthode de MM. Friedel et Crafts, et qui répondent à la formule (C«fF.COC"'H'^)^Al-Cl». » 3° Benzoyl-naphtol^. — Le naphtolp donne également avec (C''H»C0C1-)^\PCI'' le composé (C''H^COCl''H')='APCl« jaune d'or que j'ai signalé dans ma dernière Communiation('). » Aulies chlorures d'acide et chlorure d'aluminium. — Le chlorure de phtalyle et, dans la série grasse, le chlorure de butyryle, dissous dans le sulfure de carbone, paraissent se comporter, en présence du chlorure (') Berichte, t. XIV, p. 3o3r. (') LoLïsE et Perrier, Comptes rendits. 7 (') Comptes rendus, i5 mai 1898. C. R., i8n3, I" Semestre. (T. GXVI N« 23.) '*•'.) ( i3oo ) -'d'aluminium, comme le cblorure de benzoyle ; toutefois, je n'ai pas encore analysé les cristaux obtenus. » De ces deux faits d'expérience : i° combinaisons des chlorures d'acides et du chlorure d'aluminium donnant des composés de la formule générale (RCOCl)-APCl°; 2" formation de combinaisons organo-métal- liques semblables avec élimination d'acide chlorhydrique par l'action d'un hydrocarbure ou d'un phénol sur le composé précédent, il semblerait ré- sulter que, dans l'application de la méthode de MM. Friedel et Crafts, pour les synthèses d'acétones, le chlorure d'aluminium se combine tout d'abord avec le chlorure d'acide pour donner le composé (RCOCl)- APCl* et que l'hydrocarbure aromatique ou le phénol réagit ensuite sur ce der- nier. » La réaction présenterait alors les deux phases suivantes : 1° 2RC0CI + AI^C1'' = (RC0C1)-,A12C1'' ; 2° (RC0Cn-APCl'' + C"H="-'' = (RC0C"H-«-')SAPCl''+2HCl. » Lorsque la combinaison de chlorure d'aluminium et d'acétone est relativement stable dans les conditions de l'expérience, il devient alors nécessaire d'ajouter beaucoup de chlorure d'aluminium. Lorsque, au con- traire, cette combinaison est très peu stable, le chlorure d'aluminium se trouve dégagé et peut réagir de nouveau sur le chlorure d'acide : dans ce cas, une petite quantité de chlorure d'aluminium peut suffire pour la pré- paration de l'acétone. » Ce qui précède me semble donner une explication nouvelle du mé- canisme de la méthode de MM. Friedel et Crafts ('). » ZOOLOGIE. — Sur les Coccidies des Oiseaux. Note de M. Alphonse Labbé (°), présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Les Coccidies que nous avons trouvées fréquemment dans l'intestin.des Oiseaux, soit dans l'intestin grêle, soit dans les cœcums, appartiennent à deux groupes. » On trouve fréquemment des Coccidium, très voisins du Coccidium per- (') Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie de la Faculté des Sciences de Caen. (') Travail du laboratoire de Zoologie expérimentale de la Sorbonne. ( i5oi ) forans Leuck. du Lapin, et qu'on peut classer sous le nom de C. lenellum Raillet : celle-ci ovalaire ou subsphérique, ayant de 24 [j- à ■x'-]\j. de lon- gueur sur 1 7 [A à 20 [A de largeur, estsurtout commune chez le Poulet; deux autres formes se trouvent également chez le Poulet : l'une, à micropyle large et tronqué, répond à la description de C. truncalum, Raillet; l'autre absolument sphérique, ayant de i6[x à il^^- de diamètre, peut être dé- signée provisoirement sous le nom de C. globosum. Ces deux dernières formes ne sont vraisemblablement que des variétés de C. tenellum ('). » Chez les Passereaux, on trouve assez fréquemment une Coccidie sphé- rique à deux sporoblastes égaux, renfermant chacun quatre sporozoïtes, dont nous avons fait le genre Diplospora : les Diplospora sont intermédiaires entre les Cyclospora Schneider, et les Isospora Schn. et répondent proba- blement au Psorospermium avium, de Rivolta. La capsule des Diplospora renferme un contenu protoplasmique finement granuleux, très concentré au milieu de^la capsule, et muni d'un gros noyau nucléole. Le noyau devenu fusiforme et superficiel donne, par division indirecte, deux noyaux-filles, et le contenu capsulaire se divise, formant deux sporoblastes égaux, pyri- formes ou fusiformes. M II n'y a pas de reliquat de segmentation comme dans Coccidium perfo- rans et Coccidiurti tenellum . » Chacun des noyaux-filles dans chaque sporoblaste se divise à son tour et il y a dans chaque sporoblaste quatre noyaux autour desquels s'orga- nisent les sporozoïtes. Ceux-ci, au nombre de quatre dans chaque sporo- blaste, sont emboîtés deux à deux, comme ceux de C. oviforme. » Le développement est exogène et s'obtient dans la chambre humide, comme pour les Coccidium; il est plus ou moins long suivant les espèces. Tandis que chez le Diplospora Lacazii nov. sp. du Chardonneret, de l'Alouette, etc., les corpuscules falciformes se montrent dès le quatrième ou le cinquième jour, chez le Diplospora Rivollœ nov. sp. du Pinson, de la (') Je ne crois pas qu'il faille attribuer pour les coccidies perforantes une grande importance à la forme de la capsule. Le C. oviforme du Lapin, de même que le C.per- forans ont toutes les formes capsulaires possibles. Nous avons trouvé chez les Chauves- souris une Coccidie intestinale {C. viride nov. sp.) qui prend les trois formes du C. tenellum : une forme ovalaire, une forme sphérique, une forme à micropyle tron- qué. Il ne peut donc être question de diflférences spécifiques se basant sur ce seul ca- ractère de la forme de la capsule. ( l3o2 ) Pie grièche, de la Mésange, etc., ils n'apparaissent guère avant une quin- zaine de jours. La grandeur de la capsule ne varie guère pour une même espèce. » Chez le D. Lacazii, elle est de 23;;, à 25 /la; chez D. Rivoltce, de i6[x à 1 8 jy. seulement ; l'épaisseur de la capsule chez cette dernière espèce est plus considérable et la résistance aux réactifs très forte. » L'infection par les Coccidium, comme par les Diplospora, est absolu- ment c/«/oni^Me et ne paraît pas indisposer beaucoup les Oiseaux qui en sont atteints. Les kystes évacués dans les fèces sont transportés au loin de diverses façons et reproduisent l'infection. Mais il peut se produire de v&- Y\\,dth\&% poussées infectieuses aiguës que l'on peut provoquer artificiellement en mélangeant aux aliments des kystes, développés au préalable ('). » Des Pinsons et des Chardonnerets infestés de cette façon meurent au bout de deux ou trois jours, l'intestin littéralement bourré de Coccidies à tous les stades de développement. La surface de la muqueuse est parsemée de taches blanchâtres qui ne sont que des amas de Coccidies intracellu- laires. Le protoplasme de ces jeunes Coccidies, ordinairement finement granuleux (verdàtre ou jaune verdàtre, chez le Poulet) est rempli souvent de granulations, dont les unes, pseudo-nucléaires et superficielles, se co- lorent fortement par les réactifs nucléophiles, tandis que les autres, plus grosses, rondes, ont plusieurs des réactions des a-granules d'Erlich. )) Quelquefois une même cellule contient quatre ou cinq parasites, et j'ai pu observer dans plusieurs cas des divisions de noyaux, qui montrent que la jeune Coccidie peut se multiplier par division indirecte dans la cellule-hôte. » Au début de l'infection artificielle, si l'on tue l'Oiseau, on peut con- stater que l'intestin renferme presque exclusivement des stades jeunes, très peu de Coccidies montrant la formation de la capsule. » De même, il arrive de rencontrer des Oiseaux dont l'intestin renferme de nombreuses Coccidies adultes, dont beaucoup sont mortes ou en dégé- nérescence, et pas un seul stade intracellulaire. » Il résulte de ces faits que, chez les Oiseaux, il existe à côté de Vinfec- tion coccidienne chronique une infection coccidienne aiguë, qui peut être mortelle pour l'Oiseau qui la subit. Dans certains cas, il est difficile (') Voir à ce propos les intéressantes Communications de M. Raillet sur la cocci- diose des Poulets {Comptes rendus de la Société de Biologie, 1891). ( i3o3 ) d'expliquer les poussées infectieuses qui se produisent, par la simple absorption des kvstes ou même par la division des jeunes stades intracel- lulaires. » Existe^t-il un dimorphisme dans le développement, et une proliféra- tion endogène de sporozoïtes? Existe-t-il à côté des kystes reproduisant l'infection chronique, des Schwârmercysten , comme nous l'avons déjà observé chez les Hémosporidies ('), et l'ingénieuse théorie de M. le D' Pfeiffer se réalise-t-elle chez les Coccidies aviaires? Ce sont là des questions intéressantes que nous n'avons encore pu éclaircir. » ZOOLOGIE. — Sur le Plankton de l'océan Glacial. Note de M. G. Pouchet. « Au cours du voyage accompli l'année dernière par la Manche sous les ordres du commandant Bienaimé, à Jan-Mayen et au Spitzberg, notre attention s'est portée spécialement sur le Plankton de surface. Nous n'avions pas à notre disposition les moyens nécessaires pour étudier le Plankton des eaux profondes. » Le Plankton superficiel de la mer Glaciale est essentiellement végétal ; quelques formes méritent une mention particulière; nous signalerons en premier lieu un Sphœrozaire nouveau que nous avons rencontré à deux reprises par le 69* et le 76* degré de latitude nord : nous le désignerons sous le nom de Collozoum groenlandicum Pouchet. » En différents points, la mer nous a permis de récolter Tetraspora Poucheti Hariot (voir Société de Biologie, 18 janvier 1892) avec la même abondance que nous avons déjà signalée {Comptes rendus, 1 1 janvier 1892), particulièrement autour de Jan-Mayen (26 et 28 juillet), au large de la pointe sud du Spitzberg (3i juillet), par 76° de latitude nord; et au retour (16 août) par la même latitude et 1 1° de longitude est environ (gros temps). Le nombre des Tetraspora couvrant la mer est tel que l'on compte à l'œil nu plus de trente colonies dans un demi-décimétre cube d'eau. » Certaines diatomées se sont présentées à divers états de développe- ment et avec des apparences qui semblent n'avoir pas été encore signalées, spécialement les Chœtoceras, dans les eaux de Jan-Mayen. Au contraire, le 16 août, au sud du Spitzberg, une pèche pratiquée v^s le soir nous (') V. Labbé, Dimorphisme dans le développement des Hémosporidies {Comptes rendus du 33 mai iS^S). ( i3o4 ) présente un nombre extraordinaire, presque dominant dans le Plankton, de prolongements de Chœtoceras boréale Cleves, reconnaissablesaux épines très fines, irrégulièrement distribuées, couchées contre le filament. Ces fragments sont tellement nombreux, qu'au premier abord on croirait à une pêche de Rhizosolenia. n Le grand intérêt du Plankton recueilli dans les parages de Jan-Mayen a été de nous apporter la connaissance d'un mode de développement inat- tendu des chaînes de Chœtoceras et de Thatassionema. Nous avons en effet recueilli et nous conservons en préparation des masses muqueuses sphé- riques ou ovoïdes, mesurant de 85*^ à i45'^, renfermant des chaînes de ces diatomées en formation. La détermination des espèces est le plus souvent impossible, les frustules n'étant pas suffisamment silicifiées; c'est seule- ment par exception qu'on reconnaît certaines formes, telles que Thalas- siosira Nordenskioldii Cleves. » A côté de la chaîne existent dans ces masses muqueuses des corps figurés de diverse nature, peut-être des résidus, tantôt sous forme de vésicule claire transparente et tantôt sous forme de corps granuleux. » Que deviennent ces sphères muqueuses? Elles paraissent destinées à subir une sorte de déroulement en même temps que la chaîne avant la complète formation des frustules. » Ce qui semble l'indiquer, c'est que l'on trouve la mer pleine des chaînes de Chœtoceras à frustules minces, n'ayant pas encore revêtu leurs caractères définitifs, occupant le centre d'un manchon ou cylindre mu- queux dans lequel s'étendent les prolongements cornus des frustules. Ce serait plus tard seulement que le manchon muqueux disparaîtrait quand les prolongements ont pris toute leur extension et une rigidité suffi- sante. » BOTANIQUE. — La pseudo-fécondation. chez les Urédinées et les phéno- mènes qui s'y rattachent. Note de M. Sappix-Trouffy, présentée par M. Duchartre. « L'existence d'une pseudo-fécondation s'effectuant dans les téleuto- spores des Urédinées a été démontrée, pour les principaux genres de la fa- mille, dans une Note précédente (' ). (') P. -A. Dangeard et Sappik-Trouffy, Une pseudo-fécondation chez les Urédinées Comptes rendus, 6 février 1898 ). ( i3o5 ) » Il était intéressant de pouvoir indiquer avec détails les particularités qui précèdent, accompagnent et suivent cette pseudo-fécondation. » Dans cette étude, qui a porté sur le G ymnosporangium Sabinœ, nous étudierons successivement : » A. La naissance de la téleutospore ; B. la fusion des noyaux; C. la germination de la téleutospore. » A. Les téleutospores naissent sur une couche hyméniale qui diffère très sensiblement, par ses propriétés, du stroma mycélien sous-jacent; elle prend une coloration différente sous l'action des réactifs; ainsi, avec le bleu de métliyle, par exemple, elle présente une teinte verte ainsi que les noyaux, alors que les autres parties du mycélium se colorent en bleu; ses noyaux sont gros, nucléoles; le protoplasma, disposé en réseau irrégulier, y est abondamment pourvu de matières grasses; dans le reste du mycélium les noyaux, au nombre de deux par cellule, sont plus petits et nucléoles, ce que nous n'avions pas vu tout d'abord. » Il est nécessaire de remarquer que chaque cellule hyméniale peut fournir deux ou trois téleutospores. On voit, à un certain moment, que cette cellule produit à sa surface une petite papille dans laquelle s'engage un noyau de la cellule mère. La papille s'allonge de plus en plus et en mêuie temps divise son unique noyau, puis se sépare de la cellule mère à la base par une cloison; chacun des noyaux de la papille subit une nouvelle bipartition accompagnée d'une formation de cloison délimitant lepédicelle de la spore : spore et pédicelle ont donc chacun deux noyaux. Quelquefois la téleutospore reste à cet état : elle est unicellulaire; le plus souvent ses deux noyaux subissent une dernière bipartition pendant qu'une cloison médiane se forme au milieu. Toutes ces divisions se produisent suivant le mode indirect. La cellule unique ou les deux cellules de la téleutospore ont donc finalement deux noyaux; ce sont ces deux noyaux qui vont se fu- sionner pendant la pseudo-fécondation; les autres téleutospores de la cellule mère se forment d'une manière identique. » B. Les noyaux de la téleutospore augmentent de volume; les nu- cléoles, si difficiles à apercevoir dans la période végétative, sont ici très développés et ont un contour très net; pour la fusion, les deux noyaux se placent très près l'un de l'autre; les deux nucléoles se fusionnent en un seul qui devient très gros, alors que les deux masses chromatiques re- joignent leur bord pour entourer ce nucléole unique. Après cette fusion, le nucléole tend à reprendre son volume primitif; la chromatine se dis- pose en réseau irrégulier et l'ensemble du noyau prend un aspect spongieux ; ( i3o6 ) son contour est sphérique et il occupe généralement le centre de la cellule ; le protoplasma qui l'environne est disposé en réseau plus fin. » Les téleutospores, plongées dans une substance gélatineuse de cou- leur jaunâtre, ne tardent pas, lorsqu'elles sont humectées, à entrer en ger- mination; au bout de douze heures, on en observe déjà un certain nombre à divers états. Nous allons indiquer comment les choses se passent. » C. La téleufospore simple possède quatre pores; la téleutospore bi- cellulaire en a deux à chaque cellule. Lors de la germination, le proto- plasma se gonflant proémine en papille à chacun des pores; mais, comme le noyau unique par pseudo-fécondation ne se divise pas dans la téleuto- spore, il n'y a qu'une papille par cellule qui peut se développer en pro- mycélium. Quand une moitié du protoplasma de la cellule est passée dans le filament germinatif, le noyau s'y engage à son tour en s'élirant et se porte au milieu du filament. » Il subit une première bipartition accompagnée de la formation d'une cloison médiane qui isole chacun des noyaux; ceux-ci se divisent à leur tour et se trouvent également séparés par une cloison; le promycélium est donc constitué par quatre cellules à un seul noyau. Chaque cellule du pro- mycélium donne un petit tube grêle qui se renfle au sommet pour former une conidie; le noyau passe dans ce tube grêle en s'étirant très fortement et arrive au milieu de la conidie où il reprend sa forme normale. Ces conidies primaires, tombant dans le liquide, donnent des conidies secon- daires; elles émettent un tube qui se renfle presque immédiatement; le noyau de la conidie primaire en s'y portant se divise, de telle sorte que la conidie secondaire possède deux noyaux comme les cellules ordinaires du mycélium. Nous sommes donc revenus à la structure de la partie végéta- tive proprement dite ( ' ). » BOTANIQUE. — Sur deux cas de castration parasitaire obsen'és chez. Rnautia arvensis Coulter. Note de M. Molliard. « J. Schroter a signalé, en 187/1, la présence aux environs de Rastadt de nombreux pieds de Dipsacus pilosus, dont les inflorescences étaient atta- quées par un Peronospora; il regarde ce parasite comme étant Peronospora (') Ce travail a été fait au laboratoire de Botanique de la Faculté de Poitiers, sous la direction de M. Uangeard. ( ï3o7 ) violacea Berkeley àécr'û en Angleterre par Berkeley, en Allemagne par Cohn et observé dans ces deux pays sur les pétales d'une autre Dipsacée, Knautia arvensis. Il ne fait qu'une seule espèce de ces Peronospora, malgré une diffé- rence de taille dans les conidies et malgré la rareté des appareils [conidiens observés chez Knautia arvensis alors qu'ils étaient très communs chez Z)/JDra- ciis pilosus. » J'ai trouvé le 28 mai dernier, à Presle> (Seine-et-Oise), un champ où ahonàsàt Knautia arvensis etoîi un cinquième environ des pieds étaient atta- qués par Peronospora violacea. C'est la première fois que cette espèce est si- gnalée en France. Sur ces exemplaires les appareils conidiens étaient très nombreux, ce qui supprime une raison de faire du Peronospora de Dipsacus une espèce différente de Peronospora violacea; la différence de taille des co- nidies persiste d'ailleurs entre le Peronospora de Schrôter (34;-'. en moyenne) et celui que j'ai observé (28|jl). Mais il existe une nouvelle raison de les iden- tifier, c'est qu'ils agissent de la même manière sur leurs hôtes. Les appa- reils conidiens se dressent chez les deux plantes sur les pétales, les filets, les styles, jamais sur les parties vertes. Les étamines sont stériles dans les deux cas et souvent sur les pétales desséchés et, restant adhérents aux inflo- rescences, se dévelojjpent chez l'une et chez l'autre plante des Cladospo- lium . » Mais ce qui m'a le plus frappé dans les échantillons attaqués et qui n'a été signalé ni pour Dipsacus pilosus, ni pour Knautia arvensis, c'est la transformation remarquable des inflorescences. De loin, il y a entre une inflorescence d'un pied attaqué (car toutes les inflorescences d'un pied sont attaquées à la fois) et celle d'un pied sain la même différence qu'entre une Composée radiée simple et une double, c'est-à-dire une Radiée où toutes les fleurs tubuleuses sont transformées en fleurs ligulées. Si l'on exa- mine de près une de ces inflorescences attaquées, on voit, en effet, que toutes les fleurs tubuleuses centrales à pétales courts d'une inflorescence saine sont transformées en fleurs analogues aux fleurs périphériques, c'est-à-dire en fleurs asymétriques à corolle longuement lobée. Les lobes de toutes ces corolles transformées sont colorés comme ceux des fleurs pé- riphériques, en lilas foncé, et non en lilas rosé pâle comme les fleurs tu- buleuses saines, de sorte que les inflorescences attaquées, déjà reconnais- sablés à leur forme plus bombée, se laissent facilement distinguer par leur coloration plus intense. Les étamines, au lieu d'être saillantes hors du tube de la corolle, sont très courtes, les anthères étant bien au-dessous de l'ou- verture de ce tube. Comme pour Dipsacus, elles n'offrent pas de pollen à C. F.., 1893, 1" Semestre. (T. CX\ I, N» 23.) '7^ ( i3o8 ) leur intérieur. Le style est aussi long que dans les fleurs saines, mais les ovaires sont très réduits et stériles. Ce que je tenais à signaler est le déve- loppement considérable des cojroUes sous l'influence de l'excitation para- sitaire, alors que les organes sexuels eux-mêmes sont complètement atro- phiés. D'ailleurs, entre le typ^ sain et le type parasité que je viens de décrire sommairement, j'ai trojuvé un grand nombre d'intermédiaires, du moins en ce qui concerne l'étkt d'atrophie des organes sexuels, car les corolles sont toujours bien agrandies. Quelquefois, par exemple, sur les quatre étamines, trois ont leiirs fdets très réduits, leurs anthères sans pollen, la quatrième a un fdetfde longueur normale, des anthères conte- nant des grains de pollen qui semblent constitués normalement. » Le parasite agit évidemment d'une manière différente s.ur ces organes suivant leur état de développement au moment où il pénètre en eux. Dans certains échantillons j'ai observé des étamines parasitées à long fdet, mais dont les anthères ont subi un commencement de pétalodie. John Hogg, en 1 849, a signalé des échantillons de Knautia à inflorescences doubles chez lesquelles les étamines étaient d'ailleurs bien développées; Gœbel d'autre part signale dans Knautia arvensis des étamines pétaloïdes. Il est intéres- sant de rencontrer dans nos échantillons ces deux modifications, mais ici nettement reliées à une cause parasitaire. » Dans le même champ, { environ des pieds de Knautia avaient leurs in- florescences infestées par Ustiiago Scabiosœ Sowerby, parasite commun de cette plante. Ici encore nous rencontrons un développement anormal des corolles centrales, mais beaucoup moins considérable que dans le cas pré- cédent. Les anthères gorgées de spores sont naturellement stériles; les carpelles sont souvent atrophiés aussi ; mais dans certains cas, et c'est ce que je tiens à signaler, j'ai Iroiivé sur le disque de l'inflorescence défleurie au milieu d'ovaires de taille normale certains ovaires à dimensions deux ou trois fois plus considérables. Nous rencontrons ici un cas d'excitation des organes femelles analogue à ceux qu'on a déjà signalés, par exemple chez Carex prœcox, Lychnis dioïca, Liparis, sous l'influence d'Ustilaginées ou de larves d'insectes. » GÉOLOGIE. — Sur les terrains sèdimentaircs de la Serbie. Note de M. J.-M. Zujovic, présentée par M. Fouqué. « Les recherches géologiques que j'ai effectuées en Serbie m'ont permis de dresser une Carte géologique de ce pays, d'en classer les terrains tant ( i3o9 ) sédimentaires qa'ériiptifs et d'ébaucher les principaux traits de la tecto- nique de ses montagnes. Un coup d'œil sur la Carte en question montre que la Serbie est partagée, au point de vue géologique, en quatre régions. Son milieu est occupé par la terminaison du massif cristallin de la pénin- sulebalkanique que les géologues autrichiens ont appelée continent oriental. A l'est se présentent les plissements qui ferment l'arc carpatho-balkanique. A l'ouest sont les parties avancées des Alpes dinariques et au nord la zone du néogène faisant partie du pourtour du bassin panonique. La géologie de la Serbie se résume donc naturellement dans la composition géologique des divers systèmes orographiques qui s'y rencontrent. Par conséquent, notre Carte devrait s'accorder parfaitement avec les Cartes géologiques des provinces avoisinantes. Cependant on y constate certains désaccords qui proviennent de causes différentes. Les petits écarts que l'on voit des deux côtés du défilé du Danube proviennent de phénomènes d'érosion, de petites dislocations et de ce fait que le Danube a parfois creusé son lit sui- vant la limite des formations et la direction des couches, au lieu de les couper transversalement. » Du côté de la Bosnie, la principale différence est causée par une grande dislocation, utilisée depuis Zvornik par le courant de la Drina, qui laisse à la Serbie un promontoire de calcaire mésozoïque, tandis que la partie affaissée de la rive gauche est occupée par la zone du flysch et du néogène. Le désaccord, en apparence le plus étendu, se trouve sur la frontière est de la Serbie, sur la crête du Balkan occidental; mais celui-ci n'est nulle- ment dans la nature du terrain et provient de ce que l'habile observateur qui a dressé la Carte géologique du Balkan (') n'a pas eu, malheureuse- ment, assez de temps à consacrer à cette partie extrême de la chaîne, étudiée par lui partout ailleurs avec tant de perspicacité et de succès. » Les terrains sédimentaires de la Serbie que nous avons jusqu'à présent reconnus et classés se groupent dans la série suivante : » I. l. Le terrain primitif, composé de gneiss commun, de gneiss à amphibole, de micaschistes, de leptynites, d'amphibolites, d'amas et de fdons de granité, de diorite et de gabbros, forme le massif de la Serbie méridionale et les noyaux de quelques montagnes plissées. 1) 2. Les schistes précambriens : talcschistes, chloritoschistes, phjllades et mar- bres accompagnent généralement les roches précédentes. » IL Aux environs d'Uzice, etc., on observe des schistes luisants et argileux, des (') Toula Franz, Geologische Uehersichtskarle des ivesllichen Balkan. ( .3io ) quarlziles et des grès, sans fossiles, mais dans une telle position géologique qu'il est permis de les considérer comme représentant un système paléozoïque antérieur au carbonifère. » m. Le terrain houiller, avec des lits de charbon et une flore caractérisée par Pecopteris Grandini, P. gigas, P. arborescens, Dictyopteris Brongnarti, Annu- laria spheiiophy lloïdes , Diplotlunema Pluckeneti, etc., est développé entre Morava et Pek. Certains calcaires à crinoïdes de la Serbie occidentale appartiennent peut- être au terrain carbonifère marin. » IV. 1. Le perinien est représenté par des brèches et des conglomérats équiva- lents de ceux du Verrucano. Affleurements : Kursumliia, Kutina, Darkovac, etc. » 2. Le grès rouge avec bancs de conglomérats occupe de grandes étendues, surtout dans la Serbie orientale ; il formp un système spécial qu'on a appelé permo- triasiqw , car on n'est pas bien sûr, que toutes ces assises appartiennent à l'étage » V. 1. L'étage werfenien est coilposé de grès et schistes argileux, bigarrés, avec Myophoria coslata, Myacites, GerviLlia. Principal gisement : Podgorina. » 2. Le franconien est constitué par les calcaires à Retzia trigonella, ISaticella, Anoplophora, Gervillia, lAma striata, Myophoria costata, etc. F*rincipal gisement : Visok. » 3. Des calcaires dolomitiques à Megalodons. de Zlatibor, terminent les dépôts de la mer triasique en Serbie. » VL 1. Le rhétien est à peine indiqué à Mokra Gora et Zaovina par les luma- chelles à gastéropodes et à bivalves. » 2. \Jhettangien est remarquable par ses lits de charbon à Vrska Cuka et par ses fossiles saumâtres : Cardium Phillipianum, Cerilhiiim gratum, etc. (étudiés ré- cemment par M. S. Radovanovic). I) 3. Le lias inférieur fossilifère est représenté par les couches de Gresten, à Ter. Grestenensis, etc. Exemples : Rgotina, Dobra. » 4. Au-dessus vient un niveau inférieur du lias moyen à Wald. numisinalis et un niveau supérieur à Gryphea cymhium, Belem. paxilosus, etc. Exemples : Rgo- tina, Dobra, Basara, etc. » 5. Le lias supérieur a été constaté par M. F. Toula, à Basara; il est caractérisé par Harpoceras bifrons, H. boreale\P. equivalvis, etc. » 6. Les représentants du bajocien n'ont pu être reconnus que dans certains grès de Vrska, Cuka et de Basara, qui contiennent Bel. giganteus, Bel. canaliciilalus. « 7. Il faut attribuer au bat.honien les faunes de Crnajka et de Greben, riches en ammonites : Phylloceras inediterraneuni, Ph. dispulabile . Ph. flabellalum, Peris- phincles procerus, P. aiirig-'rus, etc. » 8. La faune callovienne, avec Stephanoceras macrocephalum , Per. patina, Per. Bakeriœ, etc., a laissé ses restes dans une petite couche rouge de Greben et dans une des couches arénacées de Vrska Cuka. » 9. Le jurassique supérieur est représenté surtout dans le défilé du Danube par un ensemble de couches tithoniqites avec les fossiles suivants : Aptychus latus, A. obliquas, Per. contiguus. Per. geron, Lytocerns quadriaulcalurn, Phylloceras ptychoicuin. etc. ( <3ir ) » VII. 1. Le terrain infracrétacé débute à Greben par le calcaire haiiterivien à Crioceras et Lytocerax. » 2. Il se conlinue par les calcaires marneux et marnes feuilletées, contenant les formes barémiennes de S Hésites, Lytoceias, Hamulina et Scaphites. n 3. Des calcaires à caprotiues de l'étage urgonien sont excessivement répandus sur tous les territoires crétacés de la Serbie orientale et centrale. » k. Les marnes et argiles marneuses à orbllolines et coraux, à Trigonia carinata, Spliœra corrugala, Pljchoinya neoconiiensis, Plicatula placiiiiea, etc., constituent l'étage aptien, qui est également un des plus répandus du terrain crétacé. 1) 5. L'étage albien est facilement reconnaissable, dans les environs de Belgrade. par son faciès ferrugineux et par sa faune : Haploceras ma mm Hiatus, H. Milletia nus, H. lardefurcatus, Pliylloceras Velledœ, Inoceiamiis Salomoni, In. concen- Iricus, etc. M 6. Le cénomanien est représenté dans les bancs des grès de Kniazevac, qui con- tiennent Nautilus elegans, Ammon. Mantelli, Inoc. cuneiformis, etc. » 7. C'est au turonien qu'on rapporte le plus probablement les couches à inocé- rames de Majdanpek et de Struganik, et les calcaires à Hippurites organisans el //. cornuvaccinum d'Uzice. » 8. Le sénonien est développé avec le faciès de Gosau et caractérisé par des sphœrulites, radiolites, actéonelles, nérinées, ainsi que par des lignites et fossiles lacustres. Exemples : Vina, Kozeli, Mrtvica, Burma, Stave, etc. )) 9. Sur divers points de la Serbie, on trouve du Jlysch, formé pendant la période crétacée et éocène. » VIII. 1. Le néogène débute par des argiles et marnes schisteuses, souvent bitu- mineuses et lignitifères, avec poissons : Leuciscus, Gobius. On peut considérer ces couches comme appartenant à l'étage aqaltanien. » 2. L'étage méditerranéen est développé sous formes de Tegel et de LeithakalU. B Puis viennent : » 3. \^^è\.?i2fi sarmatique ; » 4. U'élsge prépontique ; » 5. L'étage pontique. » Tous ces étages possèdent les caractères bien connus des formations correspon- dantes dans le bassin panonique. Les faunes jsontiques seules contiennent un nombre considérable de mollusques particuliers à la Serbie. L'équivalent de l'étage niéotique a été dernièrement retrouvé en Serbie par MM. P. Pavlovic et S. Radovanovic. » 6. L'étage lévantique à hydrobies, paludines et unionides, se rencontre à Zvezdan et Topolovnik. » IX. La période quaternaire a laissé quelques dépôts lacustres et fluviatiles, le loess à Elephas primigenius et E. antiquus, des dépôts de cavernes à Ursus spelœus, des sables mobiles, etc. » X. Alluvions récentes. » ( l3l2 ) PÉTROGRAPHIE. — Sui' les ecïogites du mont Blanc. Note de MM. L. Duparc et L. MuAZEc, présentée par M. Fouqué. « Le manteau cristallin de la protogine du mont Blanc comporte plu- sieurs traînées d'amphibolites, qui présentent certaines modifications intéressantes ducs aux injections des roches acides du massif ainsi qu'au métamorphisme. On peut y distinguer une série complète comprenant des schistes exclusivement amphiboliques (actinote ou hornblende), des am- phibolitesfeldspathiques.despseudosyénites souvent quartzifères, et locale- ment des intercalations de serpentines et d'éclogites. Ces dernières, objet du présent travail, ont été signalées ])ar Favre dans les éboulis de l'arête rocheuse qui borde la rive gauche du glacier de Trient. Un autre gisement a été découvert par M. A. Brun à la base de l'aiguille du Greppon. » Ces deux éclogites, bien qu'identiques à l'œil nu, diffèrent cependant considérablement sous le microscope. » Éclogites de Trient. — Les éléments constituants en sont : illménite, sphène, rutile, hornblende, diopside, grenat, oligoclase, orthose, quartz. » Le fer lilané en grains nombreux, irréguliers et opaques, est quelquefois frangé de rutile. Le sphène, plutôt rare, en petits cristaux parfaitement transparents et inco- lores, est localisé principalement dans l'amphibole. Le rutile, en beaux cristaux allongés^ mesurant jusqu'à o™™,32. montre un léger polychroïsnie {ng brun jaunâtre, «/? jaune). Les sections basales présentent une croix noire à un axe -\- qui se disloque légèrement. La hornblende, fort belle, de grande taille, est excessivement poly- chroïque avec «^ brun verdàtre foncé, «m brun pâle, np jaune pâle. Sur^'(oio) les extinctions se font à 22°. La biréfringence ng — np =z 0,028 (au comparateur). Le grenat, en grandes plages craquelées et jiarfailement isotropes, est légèrement rosé en lumière naturelle, h'oligoclase, rare, se présente en petits grains très frais mâclés selon la loi de l'albite; il est accompagné d'un peu d'orthose. Le quartz montre dans la roche quelques cristaux granitoïdes à extinctions onduleuses; il est riche en fort belles inclusions liquides alignées en files. Sous forme granulitique, il est dis- séminé partout. Le pyroœène, qui est peut-être un diopside chromifère, est très abondant. Il forme avec le quartz de superbes micropegmatites, dont les individus ont la même orientation optique. Ces' micropegmatites offrent les dimensions les plus variées; certaines plages ne se résolvent qu'aux forts grossissements. Ce pyroxène est légèrement verdàtre, non polychroïque; nous y avons mesuré des extinctions de 43° sur^' et une biréfringence ng — np = 0,028. » Ces éclogites paraissent correspondre à certaines variétés du lac Cornu, étudiées par M. Michel-Lévy. Cette analogie confirmerait l'exi- ( i3i3 ) stence d'un synclinal crislallin entre les Aiguilles-Rouges et le raont Blanc. II. Eclogites de l'Aiguille du Greppon. — L'échantillon que nous avons étudié nous a été obligeamment remis par M. A. Brun. L'éclogite du Greppon est une roche essentiellement amphibolique qui, par quelques- uns de ses caractères, rappelle le type de Kerever-en-PJouvenez, décrit par M. Lacroix (' ). » Le sphène, très abondant, s'y présente sous des formes variées, à savoir : i° en grains isolés ou agrégés formant de petits amas libres ou groupés autour d'un fer titane; 2" en couronnes très régulières, d'aspect fibrillaire, entourant avec une grande régularité un grain d'illménite. Quelquefois même ces couronnes sont moulées par une seconde auréole de sphène granuleux. Le rutile est très rare; il manque dans nos coupes. Dans celles qu'a bien voulu nous transmettre M. A. Brun, on en voit quel- . ques rares grains enveloppés de fer titane, qui présente un joli polychroïsme dans les tons'violacés. nUainphibole, l'élément le plus répandu, s'associe intimement à une masse feldspa- ihique fortement décomposée et chargée dezoïsile. Cette amphibole montre des agré- gats dentelliformes curieux. Elle est peu colorée, s'éteint à 20" sur g^ ; son poly- chroïsme faible reste distinct (ng vert grisâtre, np jaune pâle); la biréfringence ng — np, particulièrement faible, ne dépasse pas 0,020, ce qui s'explique probable- ment par une altération. » La matière feldspalhiqiie qui accompagne cette amphibole est chargée de jolies aiguilles de zoïsite, mesurant 2""™, et disposées en agrégats bacillaires légèrement divergents. Le grenat est très abondant et constitue des plages à contour irrégulier, généralement allongées. Il accuse d'énergiques actions dynamiques ; les cristaux étirés sont divisés en tronçons parallèles; cet étirement est si fort qu'il entraîne quelquefois un éparpillemeut des fragments dans la masse. Chaque cristal de grenat est enveloppé d'une large zone, peu biréfringente, riche en zoïsite. » Dans le grenat, on trouve un peu de quartz secondaire, puis quelques grains d'illménite avec leurs auréoles de sphène. » Nous avons analysé ces eclogites. Leur composition chimique est la suivante : Éclogitc de Trient. du Greppon. SiO^ 48,75 47,2.5 APO^ i4,32 16,26 (-) Fe--0^ 18, 3i 18,92 (') Lacroix, Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'ouest de la France, p. 90; 1691. (^) L'oxyde ferreux n'a pas été séparé. ( -314) de Trienl 10,00 CaO MgO 7,37 K^O o,48 Na^O i,3i » Traces de TiO^ Ca'0% P*0\ » ÉCONOMIE RURALE. — Sur l'emploi des feuilles de la vigne pour l'alimentation du bétail. Note de M. A. Muxtz, présentée par M. Dehérain. « Après la vendange, les feuilles de la vigne restent vertes jusqu'à ce que les premiers froids de l'arrière-saison les fassent tomber. Avant leur chute, elles sont comestibles, et(Ies animaux domestiques les acceptent fa- cilement. Une fois flétries ou tombées sur le sol, elles ne peuvent plus servir à l'alimentation. En parcourant les vignobles de la France et parti- culièrement celui du Midi, qui occupe plusieurs départements, on est frappé de l'énorme quantité de matière fourragère qu'on pourrait obtenir par l'emploi des feuilles de la vigne. Dans une période de disette de fourrages, comme celle que nous traversons actuellement, un intérêt particulier s'at- tache à étudier les ressources que fournirait leur utilisation. » L'alimentation par les feuilles de vigne est en usage depuis longtemps, mais sur une échelle très restreinte. On voit souvent dans le Midi des troupeaux de moutons, conduits dans les vignobles aussitôt après la ven- dange, brouter les feuilles sans pour ainsi dire en laisser aucune; mais cette pratique est exceptionnelle, la plupart des vignerons la regardant comme préjudiciable à la vigne. D'après mes observations, l'enlèvement des feuilles après la vendange peut avoir quelques inconvénients dans les régions du Centre et de l'Est, où l'aoùtage des bois se fait quelquefois tar- divement. Il n'en est de même dans le Sud-Ouest que pour les pieds dont les sarments ne sont pas entièrement lignifiés. Dans le Midi, les bois sont mûrs de bonne heure; des études suivies depuis plusieurs années sur de grands vignobles, dont les feuilles sont consommées intégralement par les moutons, me permettent d'affirmer que les vignes ainsi dépouillées se montrent aussi vigoureuses et aussi productives que celles dans lesquelles on laisse les feuilles tomber naturellement. » D'ailleurs, si la vigne n'est pas privée de ses feuilles pour l'utilisation ( i3i5 ) comme fourrage, elle l'est par l'efiet des gelées d'automne, mais avec cette différence que, dans le premier cas, ou eu tire un parti avantageux. » Les feuilles restent couvertes de composés cuivriques, dont on pourrait craindre des effets d'intoxication. T^es observations de M. De- grully, de M. Viala, ainsi que les miennes faites sur des bœufs, la pra- tique de l'alimentation exclusive de troupeaux de moutons à l'aide de ces feuilles, permettent d'affirmer qu'aucun inconvénient ne se produit. » Si j'ai pu observer souvent l'utilisation de ces feuilles pour la nourri- ture du mouton, je ne les ai jamais vu appliquer à celles des animaux de trait qui existent dans toutes les exploitations viticoles, et auxquels on pourrait les faire consommer après les avoir cueillies. Cette cueillette n'entraîne que peu de frais de main-d'œuvre. En prenant successivement les sarments parla base, des deux mains, et en tirant à soi, on a dépouillé le cep en un instant. » Les feuilles peuvent être consommées à l'état vert ou fanées, ou encore mises en tas ou ensilées. Sous ces diverses formes, tous les an - maux les mangent volontiers. » Les feuilles sont riches en principes nutritifs; elles contiennent, en moyenne, pour loo : Matici-es Feuilles. M azotées. grasses. exlractives. Cellulose. Eau A l'état frais. . 3,8 2, .3 i8,5 3,o 67,0 Après fanage. . I I ,o 3,5 ôr ,o 8,5 i5,o » Elles ont donc une compo.sition à peu près identique à celle des luzernes de bonne qualité, qu'elles peuvent remplacer à poids égal dans la ration. » Quant aux quantités de fourrage qu'elles peuvent donner après la vendange, elles sont énormes et dignes d'attirer l'attention. J'ai déter- miné cette quantité pour quelques-uns des grands vignobles du Midi, du Sud-Ouest et de la Champagne. Voici les résultats obtenus après la ven- dange pour une surface d'un hectare : Feuilles Vignes du Midi (plaines) » (coteaux.) Vignes du Roussillon (plaines). . . . » (coteaux.). . . Vignes du Sud-Ouest (Gironde).. . Vignes de la Champagne (Marne). G. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N° 23.) fraîches. 5ooo à gSoo fanées, ke k 2000 à 38oo 3J0O a .rôoo 1000 à 2200 8200 à 4200 1280 à 16S0 35oo à 4000 i4oo à 1600 4700 3ooo à 5200 1880 1200 à 2080 • ) 171 ( r3T(i ) » Eu exprimant ces quantités en équivalent de foin, d'après leur teneur en matières azotées, nous trouvons que l'hectare de vignes peut donner un poids de feuilles représentant : )i Pour le Midi : de ^loo**^ à 36oo'*^ de foin de prairie naturelle. )) Pour le Sud-Ouest : 290o''s de foin de prairie naturelle. » Pour la Champaj2;ne : de i5oo''s à 25oo''s de foin de prairie naturelle. )) Il est inutile d'insister sur ces chiffres, obtenus dans des vignobles pLicés dans des conditions normales; ils montrent que la vigne, après la vendange, peut donner par ses feuilles un fourrage équivalent à une coupe de foin d'une même surface de prairie à rendement moyen. La sécheresse, d'ailleurs, a bien moins d'effet sur la production des feuilles de la vigne que sur celle de l'herbe. » Il convient, en outre, d'envisager sous un autre point de vue l'ali- mentation par ces feuilles. Lorsque celles-ci tombent naturellement sur le sol, elles sont en grande partie enlevées par les vents; les principes fer- tilisants qu'elles renferment se trouvent ainsi perdus, tandis que, consom- mées sur place par les moutons, ou à l'étable par les animaux de trait, leurs principes fertilisants restent dans le domaine sous forme de fumier. » On ne saurait, surtout dans les circonstances actuelles, trop attirer lattention des vignerons sur le parti qu'ils peuvent tirer des feuilles de la vigne pour l'alimentation de leurs animaux. Dans le Midi l'enlèvement des feuilles peut se faire après la vendange, sans aucune inquiétude pour l'état futur de la vigne; dans le Sud-Ouest, dans le Centre et dans l'Est, il fii PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la densité et Va'calinité des eaux de V Atlantique et de la Méditerranée. Note de M. J.-Y. Buchanan. « Les observations rapportées dans le Tableau suivant ont été faites à bord du yacht Princesse Alice, commandé par M. le Prince de Monaco qui avait bien voulu m'inviter à faire le voyage de Dartmouth à Gênes pen- dant les mois d'apùt et de septembre 1892. J'ai cherché à déterminer si le rapport entre la densité et l'alcalinité varie ou reste constant en passant de l'Atlantique dans la Méditerranée. » La détermination de la densité (,-S,.) a été faite avec un aréomètre du tvjie qui a servi à bord du Challenger, mais avec cette amélioration que l'on peut ajouter au- tant de poids que l'on veut, et faire autant d'observations indépendantes de la densité de la même eau. L'instrument (n" 12) pesait i325'',4o75 réduit au vide. La tige était divisée en millimètres sur une longueur de 100'"". Elle avait un diamètre presque uni- forme et les 100"" déplaçaient oS"", 8i4 d'eau distillée. Le volume du corps cylindrique de l'instrument a été déterminé à diverses températures en l'immergeant dans l'eau distillée dont la température était déterminée par un thermomètre normal divisé en dixièmes de degré. On a, de plus, déterminé de temps en temps et parallèlement à celle de l'eau de mer la densité d'eau distillée préparée immédiatement avant le dé- part. On a pu observer ainsi directement les poids d'eau de mer et d'.eau distillée avec le même instrument, à des températures très rapprochées et souvent identiques. On a toujours fait au moins trois observations (quelquefois huit et même dix) sur chaque échantillon. La moyenne des trois observations est exacte à trois unités près de la cin- ( l322 ) quième décimale, pour la température de l'eau au moment de l'expérience. Pour pro- fiter de tous les avantages de cette méthode, il faut que l'eau soit à la température de l'atmosphère et que celle-ci soit constante. Toutefois la détermination exacte de la température du liquide en observation est de la première importance pour la con - naissance de sa densité, et c'est ici un grand avantage de l'aréomètre sur le pycno- mètre. Avec celui-là le liquide est hors de l'instrument et sa température peut être déterminée exactement; avec celui-ci, il faut juger de la température de l'intérieur de l'instrument par celle du milieu dans lequel il se trouve. H y a ainsi perte de temps et incertitude dans le résultat. « En considérant les densités, la température restant constante, on observe que la densité de l'eau de l'Atlantique est la même tout le long de la côte méridionale de l'Espagne jusqu'au cap de Gâta. Cela est confirmé par la présence d'un fort courant vers l'est, que l'on constate en même temps. Au delà du point indiqué, on n'a que l'eau plus dense de la Médi- terranée. » Pour établir le rapport de la densité avec l'alcalinité, on a calculé le poids de i'" d'eau de mer à 23° G. , température très voisine de la température moyenne (22'', 96C.), des échantillons à l'époque de la détermination de la densité. On évite ainsi la plupart des erreurs de réduction qui dépendent de la dilatation de l'eau de mer. On considère comme proportionnelle à la quantité de sel dissous dans i''' d'eau, la différence D entre le poids de 1'" d'eau de mer à 23°C. et 9978'', 655, poids du même volume d'eau distillée à la même température. » Pour déterminer l'alcalinité, on acidifie 25o'^'" d'eau dans une capsule de porce- laine avec une solution d'acide sulfurique dont i" équivaut à i™e'' d'acide carbonique (CO');on ajoute quelques gouttes d'une solution d'aurine (rosolate de potasse) et l'on fait bouillir pendant cinq minutes pour éliminer tout l'acide carbonique. On neu- tralise alors l'eau, toujours bouillante, avec une solution de soude caustique équiva- lente par volume à l'acide sulfurique. On détermine le point de neutralisation à plu- sieurs reprises. On a ainsi le volume d'acide sulfurique neutralisé par 250"^"= d'eau de mer. Le chiffre obtenu, multiplié par 4, donne en milligrammes de CO^ par litre d'eau l'alcalinité A de l'eau de mer. » Considérant que les données de la colonne D sont proportionnelles à la salinité de l'eau, en divisant ces chiffres par ceux de la colonne A, on a le coefficient D^ qui exprime le rapport entre la salinité et l'alcalinité. On voit que ce coefficient est plus grand dans l'Atlantique que dans la Médi- terranée. La différence n'est pas grande, mais elle est fort nette. Le coef ficient moyen des 11°'' 1 à 20 (Atlantique) est o,5ooo, le maximiun étant o,5o86 et le minimum 0,49^2. Pour la Méditerranée (n"' 21 à 39), le coefficient moyen est 0,4875, le maximum étant 0,4920 et le ininimum o,48i'>. ( i323 ) Température de l'eau do mor — ■ -_— .^ — . Alcalinité Point d'origine au moment Densité de l'eau de mer (') de ieau Poids de 'échantillon (>) de . — . . — — - — - de mer d'un lilre Différence (5) Cocracient ■ — ~ Numéro Jour cl tieure l'observation réduite en millier. d'eau entre d'alcalinité longitude (iB (1 e la p rise de la observée à t' à 15" 56 C. do CO, de mer W et 997,655 D -5 de l'échantillon. ilo réchanlillon. in situ /. densité f 4- S,'. ^'^la^sG- par litre A. à 23' C. W. D. "a-J- latitude fi. GreenwicU. 1.... 22 r oùt h m 9.80 a 19,10 20°,o5 1,025400 1,026626 54,24 1024,706 27,o5i 0,4987 45.° 3.' 6127! 5'W. 2.... » 19,60 20,20 5389 653c) 5 '4,88 4,619 26,964 0,4982 45.38. 5 6.54. 7 3.... 23 » g.iba 19.40 20,85 5283 66: '3 54,00 4,693 27,o38 0,5007 44-29 7-47 4.... 24 H 7. a 1^,10 20,60 5291 655 1 54,32 4,631 26,976 0,496c 42.88 9.34 5.... )> i.xb p 17,40 20,60 5281 654 1 54,68 4,62. 26,966 0,4982 42. 9 8.53. 5 6.... » 2.55 p 18,80 20,70 52X4 65o4 54,44 4,584 26,929 0,4946 43.13. 25 8.43. 5 7.... 25 » b.i5p 17,15 20,95 5234 6589 54,24 4,653 26,998 0,4977 41.34 9- 7 8... a6 » 7.30 a 18,90 20,55 5460 6705 53,36 4,795 27,140 o,5o86 39.57. 5 9.80 » » )) » 20,5o 5485 6715 )> » >, >, » » 9.... » » 10. 0 a i8,25 ai,o5 5332 6717 03,78 4,797 27,, 42 o,5o47 39.35 9.88 » » » » 20,65 5469 6744 )> » ,> » )) 10... » » 2.3o/) i6,i5 20,90 5392 6732 54,36 4,8"2 •27,157 0,4996 88.-47. ?.b 9.32 11... ,) >l 3.^0 p i6,5o 21,10 53o2 6702 53,68 4,782 27,127 o,5o53 38.33. 5 9.25 12.... 27 )) 8. 0 a '9i4o 20, 5o .5673 6903 5^,52 4,983 27,328 o,5oi3 36.5o. 5 8.36 13.... » » II. 3o a 21,75 22,32 5507 7233 54,84 5,3i3 27,658 o,5o43 36.43 8.i3 14... » )1 II. op 22,90 22,85 5345 7220 54,72 5,3oo 27,645 o,5o52 36.36 7.87.25 15.... » » 6.I10 p 22,40 23, 3o 5201 7201 55,20 5,281 37,626 o,5oo5 36.3o 7.20. 5 16.... 28 » 10. 0 a 21, i5 23, Co 5o47 7137 55,04 5,217 27,562 o,5oo8 36. 3 5.48. 5 17... » » I.30J7 iS,io 23,08 5225 7169 55,o4 5,249 27,594 o,5oi3 36. I 5.81.25 18... » » 3. op 17,40 23,57 5175 7366 55,96 5,446 27>79' 0,4966 36. 4 5.22. 7 19... 29 1) g.iS a 17,40 23,10 5ii5 7065 54,66 5,145 27,490 0,5029 36. 9 5. 5. 5 20... » )> 6.45 /> 22,40 24,55 47^9 7"9 55,72 5,199 27,544 0,4943 36.28 3.52. 21... 3o » 6. 0 a 23,4o 24,32 55ii 7806 57,48 5,886 28,23l 0,4911 36,39 2. 8 » » î) » a » 25,58 555i 7814 » » » » )> » 22.. . » » 12.45 J9 23,10 24,20 5191 745 1 56,6o 5,532 27,876 0,4925 37. 4. 5 ..24 23." » » 6.20 jO 24,70 24,75 5492 7907 58,32 5,987 28,332 0,4858 38.28. 5 0.45 E. 24... 3i » 6. oa 24,90 24,77 5663 808/1 58,28 6,1 64 28,509 0,4892 88.40 0.21 25... » » II. i5 a 25,00 25,44 558 1 82o3 59,24 6,283 28,628 o,48i5 89.11 0.48 26... » » 3. op 25,4o 25,85 5494 8289 58,6o 6,319 28,664 0,4891 89.35 0.59 » » }) » » 23,72 6168 8292 » )} » » „ » » » » » » 2i,3o 6773 8217 )) » » „ » » 27... » » 6.i5/> 24,90 23,67 6191 83o2 59,36 6,382 28,727 0,4889 .89.51 1.10.25 28... 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C) Tous les échantillons d'eau analysés ont été pris à la surface, sauf les échantillons suivants : n° 33 pris à loo" à 5oo"; n° 35 à looo"; n° 36 à !5oo"; 38 à 3o" et n" 39 à 5o". n» 34 C. R., 1893, I" Semestre. (T. GXVI, N° 23.) 17: ( >324 ) » Puisque le coefficient maximum des i3 échantillons de la Méditer- ranée est inférieur au minimum des 20 échantillons de l'Atlantique, il est certain que nous avons ici une véritable différence entre les deux eaux. Les grandes différences observées par M. Gibson entre les eaux de la Bal- tique et celles de l'Atlantique peuvent être imputées aux gelées d'hiver. Dans la Méditerranée, les faibles différences sont peut être dues à l'abon- dance des roches calcaires sur ses côtes. » M. Adolphe Bloch adresse à l'Académie, par l'entremise de M. Cornu, une Note ayant pour titre : « Démonstration expérimentale de l'existence de trois parties distinctes dans les bobines d'induction et dans les bobines à courants alternatifs » . MM. E. Gautrelet et L. Dadet adressent le résumé de leurs re- cherches sur la distillation des vins et des alcools industriels. M. A. Guv adresse une Note sur la prévision du temps. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 5 ju!n 1898. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. 6' série, juin iSgS, tome XXIX. Paris, Masson, 1898; i fasc. in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées. If série, publiée par M. Camille Jordan, avec la collaboration de MM. M. Lévy, A. Mannheim, ( i325 ) E. Picard, H. Poincaré, H. Resal. Tome neuvième, année iSgS, fasci- cule 2. Paris, Gauthier-Villars et fils; i fasc. in-4*'- Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht, par Albert P^ Prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction, avec le concours du baron Jules de Guerne, chargé des travaux zoolo- giques à bord. Fasc. IV et V; 2 fascicules gr. in-4°. Imprimerie de Monaco, 1893. Leçons sur les origines de la Science grecque, par Gaston Milhaud. (Pré- senté par M. Darboux.) Determinazioni assolute delta componenle orizzontale délia forza magne- tica terrestre, faite nel R. Osservatorio di Capodimonte negli anni 1 890, 1 891 e 1892 dal D"^ F. Contarino, astronome aggiunto. Napoli, 1893 ; i fasc. gr. in-4°. Riflessioni sulla variazione a corto periodo délia latitudine. Nota di A. NoBiLE. Napoli, 1893; i fasc. gr. in-z'4''. Transactions of the New-York Academy of Medicine instituted 1847. Second séries, vol. VIII, 1892; i vol. in-8°. Astronomical, magnetical and meteorological observations made at the royal observatory Greenwich in the year 1890, under the direction of W.-H.-M. Christie, m. A., F. R. S., Astronomer royal. Published Jjy or- der of the Board of Admiralty, in obédience to Her Majesty's command. London, 1892; i vol. gr. in-4°. ERRATA. (Séance du 23 mai 1893.) Note de M. Armand Gautier, Sur quelques phosphates naturels rares ou nouveaux, etc. : Page 1173, ligne 19, au lieu de H'^0 22,09 23,36 lises H-0 22,09 22,86 On souscrit à Paris, die/ GAUTIJIEH -YII.LAUS O' FILS, Quai (les Grands-Augusiins, n" 55. , Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche. IlsfonnoiU, à lu fin de l'année, deux volumes in-4°- Tables, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Autours, tcrininont chaque volume. L'abonnement est a et part du i" janvier. Le i>rix lie l'abonnement est fixé ainsi i/itil mit : Paris ; 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Micliel et Médan. Gavault Sl-Lager. Alger l Jourdan. ( Ruir. miens Hecquet-Decobert. \ Germain etGrassin. * f Lacliése ei Dolbeau . Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. . Avrard. 'ordeaux , Dulhu. ' Muller (G.). lourges Renaud. Lefouniier. F. Robert. J. Robert. ' V Uzel CarolT. i Baër. ^aen . ' Massif. ^hambery l'errln. ->, 1. I Henry. Cherbourg ' . ° I Marguerie. ^, . r. \ Rousseau. ^lermonl-Ferr. ' Brest. Lorient. Lyon. Marseille. . . Montpellier . Moulins Nancy. ( Ribou-Collay. . Laniarcbe. 'Jijoii... ■ Rate). ' Dainidot. ')ouai. Grenoble . \ Lauverjat. ' Crépin. I Drevel. ^ Gratier. La Hochelle Kouclier. Bourdignon. Dombre. Marchai. .nie ^ Lefebvre. Quarré. '^ Havre ! \\ Nantes Nice. Aimes . . Orléans . foitiers — Bennes Rochefort . . Rouen S'-Étienne Toulon. . . . Toulouse- Tours.. Valenciennes. chez Messieurs : j Baumal. ( M"' Texier. / Bernoux et Cumin. \ Georg. < .Mégrel. Palud. Vitle. Ruai. ^ Calas. I Coulet. Martial Place. / Sordoillet. ' Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ( Loisea». ( M"° Veloppé. { Barnia. ( Visconli et G'". Thibaud. Luzeray. ( Blanchier. ( Druinaud. Plihon et Hervé. Girard (M""). 1 Langlois. / Lestringant. Chevalier. ( Bastide. ( Rumèbc. ( Gimet. ( Privât. ; Boisselier. j Péricat. I Suppligeon. ( Giard. ( Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. Bucliarest . chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen ) et C''. Atliènes Beck . Barcelone Verdaguer. Asher et C". Calvary et O*. Friediandcr et fils. Mayer et Multer. „ ( Schmid, Francke et Bologne, Zanichelli et C". Ramiot. Bruxelles \ Mayoiezet Audiarte. ( Lebègue et C'°. ( Halmann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell elC». Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. , Cherbulicz. Genève Georg. ( Stapelmolir. La Haye Belinfante frères. ) Uenda. / Payot. Barlh. Brockhaus. Leipzig ; Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. ( Desoer. I Gnusé. Lausanne.. Liège. chez Messieurs l Dulau. Londres ,, ' Nuit. Luxembourg . A/adrid . Milan . V. Buck. (Libr. Gutenbei Fuentes et Ca . ville. / Gonzalès e hijc ' F. Fé. \ Duniolard frèri ' Hœpli. Moscou Gautier. [ Furcheim. Naples ' Marghieri di G ' Pellerano. i Christern. New- Vork ) Slechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'-. Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. ( Loescheret C*. Rotterdam Kraniers et fils. Stoc/cholm Samson et Wall l Zinserling. }>• Petersbourg.. J ^^,(j Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSell l^arsovie Gebelhner et W( Vérone Drucker. Frick. Gerold et C". ZUrich Meyer et Zeller. Rome . Turin . Vienne. . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !<" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i''' Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-i"; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERoEsel A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations 4u'éprouvenL lométes, par M. Hanses.^ Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des maticr rasses, par M. Claude Bernard. Volume in-!^°, avec 33 planches; i856 15 Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Scienc our le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains séd meotaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher a natu des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bron». In-4°, avec 37 planches; 1861. .. 15 A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 23. TABI.K DES AUTICLES. (Séance du 6 juin l»95.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBllES ET DES COIIRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Th. SnHLŒSiNG. — .Notice sur les travaux du comte P. de Gasparin 1367 M. IIenp.i Moiss.v.v. — Kecherches sur le fer d'Ovifuk 1269 M. .\RM.\ND Gautier. — Sur ]a genèse des phosphates naturels, et en particulier de Pages, ceux qui ont emprunté leur phosphore , aux êtres organisés i2-ji M. A. CiiATix. — I>e la multiplicité des par- ' lies homologues dans ses rapports avec la gradation des végétaux i'J7fJ NOaiINATIONS. M. CuAUVEAU csl adjoint à la Commission chargée de juger le concours des prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montvon iiSo I Commission chargée de présenter une ijue.s- lion, pour le prix Pourat ( Phjsiologie) à décerner en iSgS : M.M. Marey, Brown- Séquard, Bouchard, Chauveau, Charcot. 1 î8o CORRESPONDAIVCE. M. G. WiDE.MANN, nommé Correspondant pour la Section de Physique, adresse ses rcmerciments à l'Académie M. le SKCiiÉTAiRE PEnrETiîEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de M. Gaston MiUiaud M. Jules Andiiade. — Sur l'application répétée du théorème de Bernoulli M. Paul Staeckel. — Sur des problèmes de Dynamique, qui se réduisent à des quadra- tures. M. Vaschy. — Essai d'une nouvelle théorie de l'Électrostatique M. GouY. — Sur quelques phénomènes pré- sentés par les tubes de Nalterer M. H. PÉLABON. — Sur l'absorption de l'hy- drogène sélénié par le sélénium liquide à haute température M. Adolphe Caknot. ~ Sur l'essai des oxydes de manganèse par l'eau oxygénée. M. G. PEiiiuEK. — Combinaisons organo- métalliques appartenant à la série aroma- tique M. Alphonse Labbé. — Sur les Coccidies des Oiseaux M. G. PoucHET. — Sur le Planklon de l'o- céan Glacial M. Sappin-Trouffy. — La pseudo-féconda- tion chez les Urédinées et les phénomènes qui s'y rattachent Bulletin BiBLiocnvi'Hroi'K Errata 1280 1281 1381 12S4 1386 ,289 1292 1295 .29S i3oo i3o3 I .îo ', M. MoLLiAiiD. — Sur deux cas de castra- tion parasitaire observés chez Knautia arvensis Coulter 1 3oti M. J.-M. Zi'jovic. — Sur les terrains scdi- raentaires de la Serbie i3n8 MM. L. DuPAiiO et L. Mrazec. -— Sur les éclogites du mont Blanc i3i2 M. A. Mlntz. — Sur l'emploi des feuilles de la vigne pour l'alimentation du bétail.... i3i'| M. Mayet. — Sur les elTets de l'inocula- tion aux animaux de cancer humain ou de produits cancéreux. Résultat positif dans un cas i3iG M. Léon De.scroix. — Sur l'amplitude et la durée moyenne des oscillations extrêmes du baromètre à Paris i3.>() M. .l.-V. BucHANAN. — Sur la densité et l'al- calinité des eaux de l'.Vtlanlique et de la Méditerranée i32i M. Adolphe Bloch adresse une Note ayant pour litre : « Démonstration expérimen- tale de l'existence de Irois partiesdislincles dans les bobines d'induction et dans les bobines à courants alternatifs » MM. ]i. Gauthelet et L. Dadet adressent le résumé de leurs recherches sur la dis- tillation des vins et des alcools industriels. M. A. Guy adresse une Note sur la prévision du temps i324 i3a'| l324 r324 PARIS. - IMPKIMEKIE GAUTHIKR-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Ausu^'ins. 55. /-f ficranl ." G.lUTHIKR-VltLAItS. / 1893 ' PREMIER SEMESTRE. 3ôLf COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK MM. liES SECRÉTAIBËS PERPÉTHEIiS . Ï03IE ex VI. W 24 (12 Juin 1893). -J^^ ■■■ \m PARIS, GAUTHIER-VII.LARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AGADÉ.VUE DES SCIENCES, Quai des tirands-Augnsiins, 5S. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. AnOFTK DANS LES SEA^CTiS DES 2.3 JUIN I 862 ET 24 MAI 1875. ♦ Les Comptes rendus hebîlomalaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires nu Nores présentés i)ar des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a '(8 p.igps ou 6 feuilles en moyenne. 56 nunriôros composent un volume. Il y a deux volumes par année. AnTiCLE 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre onparnn Associé étranger de l'Académie comprennent an plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées Les Programmes des prix pioposés par l'Acadénaie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rjh)- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autl^i que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires his ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré^ sumé qui ne dépasse pas 3 pages. ' Les Membres qui présentent ces Mémoires s )r.l tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séa^nce tenante, pour les articles ordinaires de la correspondance offi- aux Secrétaires. cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même Article 3. limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à ^ l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompterend i actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉAÎSCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 JUIN 1895, PRÉSIDÉE PAU M. LCEWV. JUu. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Théorie de V écoulement sur les déversoirs sans contrac- tion latérale, en tenant compte des vari.otions qu'éprouve, suivant le niveau d'aval, la contraction inférieure de la nappe déversante ; par M. J. Bous- SIXESQ. « I. J'ai montré, dans une première étude sur l'écoulement par les déver- soirs sans contraction latérale, en 1887 ('), comment l'hypothèse approxima- tive du parallélisme des filets fluides à travers une section contractée presque (') Voir le Compte rendu du 4 juillet de cette année (t. CV, p. 17), pour le cas de la nappe libre en dessous, celui du 10 octobre (p. 585), pour les cas des nappes ou déprimées, ou noyées en dessous, ou adhérentes, enfin, celui du 24 octobre (p. 697), pour les cas de déversoirs analogues à l'ajutage rentrant de Borda. C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N° 24. ) > 7^ 7P"? ( .328 ) verticale, ou d'un centre commun de courbure sur cette section pour tous ceux d'entre eux que contient unmême plan longitudinal, conduit à des ré- sultats confirmés par l'expérience, en se combinant avec le fait de la réalisa- tion du débit théorique maximuti au moment oii le niveau d'aval s'abaisse jusqu'à cesser d'influer sur le régime ou à ne plus noyer (en dessus) le dé- versoir. J'aurais pu, cependant, 'hésiter à admettre une telle section con- tractée, à cause de la continuati|)n sensible du rapprochement mutuel des filets jusqu'à d'assez grandes distances en aval du déversoir, si je n'avais comparé ce reste de convergencî, pour juger son influence relativement négligeable, à l'angle de plus dejgo" (dans le cas ordinaire d'un déversoir vertical) que font entre eux, sur le seuil même, les filets supérieurs et inférieurs. On conçoit qu'à la petite distance du seuil où cet angle se trouve déjà réduit, par exemple, à sa dixième partie, l'effet du rapprochement rapide des filets sur les pressions et sur les vitesses so'iX. presque terminé, ou que les sections transversales jouissent sensiblement des propriétés d'une section contractée (c'est-à-dire cbupant normalement tous les filets), à la- quelle on peut, dès lors, attribuer une existence tout au moins irfe'a/e, suffi- sante pour guider la théorie. » Cette étude de 1887 a fait connaître le rôle important que joue, dans la question, la petite contraction c du dessous de la nappe déversante, quotient du relèvement t de la face inférieure de la nappe, à l'issue du seuil, par \a.chargeh, ou hauteur, au-dessus de celui-ci, du niveau d'amont, qui mesure proportionnellement l'étendue totale possible de l'orifice offert, en quelque sorte, à l'écoulement. iPour simplifier, j'y supposais indépen- dant de la hauteur h' du niveau dt/ns la section contractée, au moment où l'eau d'aval va cesser de noyer ek dessus le déversoir, cet élément jus- qu'alors négligé <^ = 7' dont l'expérience seule pouvait, sauf pour un dé- versoir analogue à l'ajutage rentrant de Borda, faire connaître les lois, et que M. Bazin a trouvé, par exemple, être 0,112 dans le cas particulière- ment important d'un barrage vertical en mince paroi, non noyé, avec nappe déversante libre en dessous. Or une telle invariabilité de la contrac- tion c n'étant guère probable, j'ai examiné, dans une Note ultérieure ('), la supposition où ce serait le rapport j-, qui resterait constant quand la hau- teur A', au-dessus du seuil, du bord supérieur de la section contractée, approche de sa valeur correspondant au déversoir libre ou au débit maxi- (') Compte rendu du 3o septembre 1889 (t. CIX, p. 5i3). ( '329 ) muni; et cette nouvelle hypothèse a donné, clans le cas du barrage vertical en mince paroi, une hauteur yi de la section contractée, 0,67/i (au lieu de 0,69/* résultant de l'hypothèse o = cônst.), sensiblement identique à l'épaisseur de la nappe, mesurée par M. Bazin au-dessus du sommet de la face inférieure. Mais, malgré un accord si complet (de deux choses, il est vrai, un peu distinctes), on reconnaîtra ci-après que, pour un déversoir analogue à l'ajutage rentrant de Borda, h seconde supposition est encore moins acceptable que la première, et qu'il y a généralement lieu de re- garder la petite contraction inférieure c comme une fonction du rapport K des deux hauteurs d'aval et d'amont à considérer ici, h' et h, c'est-à-dire de lui attribuer, au moment où le déversoir cesse d'être noyé, une petite dérivée c' par rapport à sa variable K, sauf à en demander à l'expérience, comme pour c, la valeur numérique, d'une observation malheureusement bien difficile. » Je me propose ici de montrer, sur l'exemple de la nappe libre en dessous pris pour fixer les idées, comment se calculeront dans cette hypo- thèse générale les principales circonstances de l'écoulement. On verra surtout que la plus importante d'entre elles, savoir le débit q, ne dépend pas de la dérivée c' ou de la loi de variation de la contraction inférieure c, au de- gré d'approximation sur lequel on peut compter ; de sorte que ma première et plus simple hypothèse c = const. y suffit. » II. Mais reconnaissons d'abord que, pour un barrage d'une inclinai- son donnée a sur la verticale, la contraction inférieure c d'une nappe déversante libre en dessous, ou même y supportant une pression égale à une certaine fraction N de ^gh, est uniquement fonction du rapport K des deux hauteurs A', h de l'eau sur la section contractée et en amont du déversoir, si du moins l'on admet que le problème posé d'écoulement per- manent se trouve complètement déterminé par ses équations connues (mais non intégrées) aux dérivées partielles. » Ces équations, quand on adopte deux axes des œ et des y émanant d'un point de la crête ou du seuil, le premier, horizontalement vers l'aA'al, le second, verticalement vers le haut, sont, d'une part, les trois relations indéfinies (j\ 1-Al^^(o -■) „^("'^') (.^("■")^ ^^^ = 0, ^ ■' p d{x,y) ^ ' ^^ d.r '^f ' '^^ '^^7 d'autre part, aux surfaces limites, les conditions spéciales suivantes : i" u — ac =: o pour .r — ay = o (avec y <[ o), c'est-à-dire contre le bar- rage ; 1° u -J- -\- V —^ ^ o pour ^ = o, c'est-à-dire à la surface libre supé- ( i33o ) Heure; 3" la même relation à la surface libre inférieure ou pour/? = Npg^A (avec iT ^ o) ; 4" v' =: o et même a — o en amont du déversoir, c'est-à-dire pour a: = — ao, où, de plus, p = o pour y ^ h; 5° enfin, le quasi-parallé- lisme des filets fluides (ou la relation — c = k tang fi) sur une section con- tractée (x — r tangp ^ const.) faisant un petit angle p avec la verticale, un peu en aval du sommet y = s. de la face inférieure de la nappe, et la condition p =^ o jjour j' = A', sur cette section. » Or concevons un déversoir idéal exactement semblable au proposé, mais sur lequel coulerait un liquide de densité i, sollicité par une gravité g = \ , sous une charge h = i , etjoù la hauteur h' d'aval aurait la valeur K. Imaginons qu'on y considère l'écoulement aux points dont les coordon- nées ^, 'C, par rapport à des axes disposés comme ceux des x et desj dans ( 'r y) le proposé, seront (^, C) = '. '> afin de lui comparer l'écoulement exis- tant sur ce dernier aux points hbmologues Çx,y). Grâce aux formules de transformation évidentes -7- — — - = -r ,,^ „ ,> les équations (i) et les conditions accessoires (ou aux surfaces limites) qui les accompagnent, divisées par des facteurs convenables indépendants des coordonnées, se ramènent facilement à d'autres ne contenant, avec a, N et R, que les rap- ports 1. ) -i—: OU leurs dérivées en E, (^, équations identiques à celles qui, ^ \fgii ?Sl>- ^ ^ ^ sauf la substitution de u, v,p à ces rapports, régissent l'écoulement sur le déversoir idéal. Si donc les équations indiquées déterminent le problème, comme on l'admet, les rapports 1 ' -, -~j relatifs au déversoir proposé seront les valeurs mêmes de u, v,)p dans le déversoir idéal, c'est-à-dire des fonctions parfaitement spécifiées fie E, '( ou de y,- j- » Ainsi, les filets fluides, les surfaces libres, etc., ont X^wv?, formes res- pectives indépendantes de la densité p, de la gravité g&\- de la hauteur h de charge, mais leurs dimensions homologues proportionnelles à cette hau- teur A; et, en particulier, la contraction inférieure c = y» fonction de a, T4, K, ne varie, dans le déversoir proposé, qu'avec ce dernier rap- port -^ = K quand on a N = const., comme, par exemple, quand la nappe déversante est libre en dessous, ou que N = o ('). (') Les courbures de la face inférieure d'une nappe déversante sont donc loin ( iJi3i ) » Iir. Cela posé, le principe de Daniel Bernoiilli snr la conservation de la charge des filets fluides, combiné avec l'équation régissant la variation de la pression le long d'une coordonnée z dirigée vers le haut, dans la section contractée, à partir de son bord inférieur, déterminera, de la même manière que dans ma Note du 4 juillet 1887, la vitesse V et la pres- sion/> aux divers points de cette section. Si l'on observe que celle-ci, cou- pant presque à angle droit tous les filets fluides et, en particulier, les filets inférieurs, fait avec la verticale un petit angle (3, ou que les filets inférieurs tournent d'une quantité comparable seulement à p depuis leur sommet jusqu'à la section contractée et, par suite, se maintiennent à l'altitude s, sauf erreur de l'ordre de p-, dans tout ce voisinage du maximum i, on pourra ne pas distinguer de e ou de ch, la hauteur, au-dessus du seuil, du bas de la section contractée. Et en tenant d'ailleurs compte de l'angle, p, que font celle-ci ou la coordonnée :; avec la verticale, il viendra (2) i — c h cosji^ ^ h cos fi ^ ^ cos p ^ -^ ^ A formules où R^, k, m continuent à désigner respectivement le rayon de courbure des filets inférieurs sur la section contractée, la variable auxi- Ro liaire n — ^^ > enfin le coefficient de la formule du débit a = mhJ-2.sh. » Or il sérail illusoire de ne pas négliger, dans ces formules, les termes de l'ordre des carrés et produits f/e p, c ; car le parallélisme que nous admettons dans les filets fluides, à la traversée de la section contractée, n'est réalisé qu'avec des écarts presque comparables à p, et l'on ne doit pas compter, par suite, sur un degré d'approximation embrassant jusqu'aux termes de second ordre de petitesse. d'être constantes lorsque varie la charge /(, contrairement à celles de la veine issue d'un orifice, laquelle reste invariable pour toutes les hauteurs de charge dépassant un certain nombre de fois la hauteur ou la largeur de l'orifice. On s'explique ainsi qu'un orifice en paroi épaisse puisse être évasé suivant la forme naturelle de la veine, de manière à assurer, sauf pour de petites charges, le parallélisme des filets fluides, à la sortie, tandis que le meilleur évaseraent possible de la face amont d'un déversoir épais, au-dessous du seuil, n'amènera un tel parallélisme sur le seuil même que pour une seule hauteur de charge. ( i332 ) >) Les trois dernières (2) doivent donc s'écrire simplement I rn^{^-\c)f{k), où /(/[■) = (/t + /l=)Iog^,. » IV. Le maximum cherché du débit, ou de m, s'obtient en annulant la dérivée de m par rapport à A' ou, simplement, par rapport à K ; ce qui, en appelant Zo '«^ l'acine o, 46854 qui annule /'(Z), et observant que, d'après la première formule (2), la dérivée de K par rapport à k diffère peu de — ik, donne, grâce à la suppression des termes non linéaires en c, c' et, par suite, en k — ^0.' f(k) = -3k/(k)c' ou r(k,){k-k„) = -3kj{k„)c', 1 c'est-à-dire (4) /t = /^-o - 3 ^/^r' = 0,46854 + 0,2027 c'. » Pour faciliter le calcul du dernier coefficient 0,2027, ^'^ élimine par l'équation /''(^-o) = o, de /'(/!„) et de/"(ko), le logarithme népérien qui y figure, avant de substituera kg sa valeur numérique o, 46854. Et le même procédé transforme aisément les deux premières formules (3), dans le développement desquelles les carrés ou produits de c, c', k — /„ sont en- core insensibles, en celles-ci, l T ^ 0,7805 — o,78o5c — 0,1899c', (5) ' ( ^ = 0,6881 -o,688ic + 0,3926c'. » Quant à l'expression (3) du coefficient de débit m, le facteur f{k) s'y trouve inférieur au maximum /(X-p) d'une quantité, — ^./"{kg^i^k — /„)^ environ, négligeable de l'ordre de c'^ ; et, par suite, la valeur de ce coeffi- cient particulièrement important, (6) m r=y(/-^ )(i _ |c) = o,52iG — 0,7825 c, est bien indépendante de la dérivée c' , on de la loi de variation de la contrac- tion c avec le rapport des deux niveaux d'amont et d'aval. » V. Enfin le maximum de pression à l'intérieur de la section contrac- ( i333 ) tée, et l'altitude £ + z cos^, aii-dcssus du seuil, des points où il se produit, sont donnés parles formules (8) de la Note citée, du 4 juillet 1887, qui s'écriront ici (7> Pffih — '-) I — J 2 ; cos ^ _ //,■ + A-2 y /A- + A-- ;osfJ _ // » Transformées, comme viennent de l'être les précédentes (3), de ma- nière à négliger dans leurs développements les termes non linéaires en k — A-(, et en c, elles donnent, pour les rapports du maximum considéré/? de pression à fgh et de son altitude e -\- z cos fi à h, I -^ = o,2i5r — o,2i5ic — 0,1677c', (8) ^ o [ -, ^ = 0,2939 -f- 0,7001c — 0,0191c . » YI. Introduisons dans la formule (6), dans la première (5) et dans (8), la valeur 0,112 de c obtenue expérimentalement (comme moyenne) par M. Bazin, sur un déversoir vertical de i™, i35 de hauteur et pour des charges h qui ont varié environ de o", i5 à o™,45 (' ), valeur qu'il faudrait sans doute accroître quelque peu, jusqu'à 0,1 15 peut-être, dans le cas limite, supposé ici, d'une contraction inférieure comyj/e^e, c'est-à-dire d'une hauteur de déversoir infinie. Il viendra, pour c = o, 1 12, ( w = 0,4340, ^=0,6931 — 0,1899 c', (9) ' \ O £ — h ' COS 3 -^j =0,1910 — 0,1677c', ^ !^ =0,3730 — 0,0191c'. » THERMOCHIMIE. — Sur la chaleur de combustion des principaux gaz hydrocarbonés; par MM. Bertuelot et Matignon. « 1. La chaleur de combustion des gaz hydrocarbonés a été mesurée par Dulong, Andrews, Favre et Silbermann, Berthelot etThomsen, à plu- sieurs reprises, et a donné lieu à des déterminations voisines les unes des (') Expériences nouvelles sur l'écoulement en déversoir, par M. Bazin (deuxième article), au numéro de janvier 1890 des Annales des Ponts et Chaussées; voir page 10 du Mémoire. ( i334 ) autres; mais avec des difFérences de quelques centièmes, dont la source est due en partie à la pureté inégale des gaz, en partie aux méthodes d'ex- périmentation. » 2. L'emploi de l'oxygène comprimé, dans la bombe calorimétrique, ayant apporté à ces dernières un perfectionnement considérable, nous avons cru devoir reprendre par cette méthode la mesure de la chaleur de combustion des principaux gaz, en opérant avec le plus grand soin. Nous allons donner, sans discussion, nos résultats, que nous regardons comme les plus exacts qui aient été obtenus. » 3. Le mode d'opérer est facile à décrire et signalé dans le Traité pra- tique de Cnlorimétrie chimique, publié récemment par l'un de nous. En voici le résumé. On fait le vide à deux ou trois reprises dans la bombe, en y faisant arriver chaque fois le gaz combustible humide, puisé dans un grand récipient sur la cuve à mercure. Le volume du gaz, sa température et sa pression sont connus. Cela fait, on refoule dans la bombe de l'oxygène comprimé, en proportion sensiblement supérieure à celle qui serait néces- saire pour une combustion théorique. On place la bombe dans le calori- mètre; on enflamme le gaz; on mesure la chaleur dégagée. Comme con- trôle, on peut extraire les gaz briilés de la bombe et les diriger à travers un appareil destiné à absorber l'acide carbonique. En opérant à l'aide d'une série de vides partiels, combinés avec des rentrées d'air purifié, on arrive à absorber tout l'acide carbonique : ce que l'on vérifie soigneuse- ment par les pesées successives de l'appareil absorbant. Pendant les extractions (sauf la première), on a soin de s'arranger de façon que la pression intérieure soit toujours maintenue au-dessous de la pression atmo- sphérique, ce qui rend impossible toute perte par les joints. » On obtient par là, avec les gaz hydrocarbonés, deux données indé- pendantes, savoir le volume du gaz et le poids de l'acide carbonique, les- quelles doivent concorder : c'est un contrôle essentiel. )> 4. Dans les essais industriels, on peut rendre l'expérience beaucoup plus rapide en remplissant la bombe, pourvue à cet effet d'une double tubulure, au moyen d'un courant du gaz étudié, dont on dispose en général en quantités considérables. Puis on y refoule l'oxygène et Ton procétle à la combustion dans le calorimètre, sans se préoccuper du dosage de l'acide carbonique, qui est assez long. On obtient ainsi, en quelques minutes, le pouvoir calorimétrique du gaz, sous un volume connu : donnée capitale pour beaucoup d'usages. Cette manière de procéder avec la bombe calo- rimétrique est simple et expéditive. ( i335 ) » Mais dans une recherche scienlifiqiic, il convient de pousser plus loin la précision et les vérifications. » 5. Nous avons opéré sur les gaz suivants : » Hydrogène, oxyde de carbone, éthylène, éthane, propane, allylène, propylène et son isomère, le triméthylène. » Quant au formène et à l'acétylène, il nous a paru inutile de répéter les mesures faites il y a treize ans dans la bombe par l'un de nous. » 6. Hydrogêne .• H" = 2 : H^ + O = H'O liquide. » Quatre déterminations, faites à 10°, ont fourni comme moyenne générale : 68^*', 00, à volume constant. » Les deux expériences les mieux conduites : 67,9 et 68,2, dont la movenne est 68*^^',i5. C'est ce chiffre qui nous paraît devoir être adopte. Pour réduire à pression constante, il faut ajouter o^''', 84 ('), ce qui fait 68^=", 99. » Ce nombre se confond avec la valeur 69*^"', que nous avions adoptée jusqu'ici. » 7. Oxyde de carbone ; CO = 28 : CO 4- O = CO^ » Trois déterminations, vers 12" : 68,6; 67,5; 67,6. Moyenne :67^*',9 à volume constant; ce qui fait 68^"', 2 à pression constante. » L'un de nous avait donné 'précédemment par combustion ordinaire 68, i8; par détonation 68,28. Moyenne 68^*', 23. » Chaleur de formation'par les éléments :C diamanU- O: -i-26^''',i(-). » 8. Formène : CH^ = 16. » Nous maintenons la détermination publiée en 1881 : 2i3^*',5 à pres- sion constante. » Chaleur de formation par les éléments : C diamant -f- H* ; + 18^*', 7. )) 9. xlce'/j'/e/ze ; C-H'= 26. » L'un de nous a obtenu dans la bombe : SiS^"', 7 à pression constante; par combustion ordinaire 3 17^*', 5; par voie humide 32 1. Nous préférons le premier chiffre. » Formation par les éléments : C- diamant + H* : -f- 58^"',!. » 10. Éthylène : C^H*= 28. » Trois combustions, vers 1 2°. Le calcul établi d'après le volume du gaz a donné: 339,5; 34i,i; 339,0; moyenne : 339,9 '^ volume constant. {^) Essai de Mécanique chimique, t. I, p. 11 5. (*) C diamant +0^ = (]0^: -+- 94'^''',3 d'après les expériences de MM. Berlhelot et Petit {Annales de Chimie et de Physique, 6= série, t. XVIII, p. 99). C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVl, N- 24.) 174 ( i336 ) D'après la pesée de l'acide carbonique, les mêmes opérations ont fourni : 34 1,5; 339,7; 339,4; moyenne : 34o, 2 à volume constant. Moyenne gé- nérale : 340, o5 à volume constant et 341^"',! à pression constante. » L'un de nous avait obtenu en 1881 : 341*^*', 4 c'ans la bombe. L'ac- cord est complet. » Formation par les éléments : C + H'' : — 14*^^', 6. )> 11. Èthane : C-ÎI''=3o. » Préparé par électrolyse. Trois combustions. Le calcul a été établi d'après le poids de l'acide carbonique. » Trois déterminations, vers 12" : 371, 5; 370,6; 370, 5; moyenne : 370^''', g à volume constant. » D'où l'on tire : 372*^"', 3 à pression constante. » Ce nombre doit être substitué à celui que nous avions donné autre- fois, lequel était trop fort. » Formation par les éléments : C* 4- H" : + 23^''"', 3. » 12. Propane : C'H'= 44. » Préparé par l'iodure d'isopropyle, le zinc et l'acide clilorhydrique étendu. On n'a pas réussi à l'obtenir exempt d'hydrogène; il en contenait environ i de son volume, dont il a été tenu compte. » Trois combustions, vers 17°, calculées d'après le poids de CO* : 627,3; 523, i; 627,8. Moyenne : 526*^''', 7 à volume constant; 628,4 i* pression constante. » Formation par les éléments : -f- 3o^^',5. >) 13. Allylcne : C'H'' = 4o. » Trois combustions, vers 16°, 469,7; 474,5; 472,9- Moyenne : 472,4 à volume constant, 473,6 à pression constante. » Ce corps est d'une purification difficile. » Formation par les éléments : C -l- H' : — 62^^', 6. » 14. Propylène : (7 H" = 42. » Préparé avec l'iodure d'allyle, par notre méthode ordinaire. » Trois combustions : vers 1 5°. Calculées : » D'après le volume du gaz : 498,2; ^97. 5; 497,5. Moyenne : ^197,7 à volume constant. » D'après le poids de GO- : 498,3; ; 498,0. Moyenne : 498,13 à vohime constant. » Moyenne générale : 497>9 à volume constant; 499,3 à pression con- stante. » Formation par les éléments : — 9*^'''j4' ( i337 ) » 15. Triméthylène : i7W = ^i. - Absorbable parSOMr\ » Trois combustions vers i6°, dont la dernière faite avec une autre préparation. Calculées : » D'après le volume du gaz : 5o8,i; Sog.S; 509,0. Moyenne : SoS.g à volume constant. » D'après le poids de CO- : 5o5,3; 5o4,9; 5oG,6. Moyenne : 5o5,6 à volume constant. » On peut déduire de la comparaison de ces deux ordres de données la densité du triméthylène. Or la concordance très approchée des deux résultats montre que la densité du triméthylène répond bien au poids mo- léculaire C'H". Celle-ci semble un peu plus forte, dans une proportion voi- sine d'un centième. Nous n'insistons pas; mais, en raison de ce léger écart, nous avons préféré adopter le nombre déduit du poids de l'acide carbonique : soit 5o5,6 à volume constant et Soy.o à pression constante. » Formation par les éléments : — 17^"',!. )) Ces nombres comportent diverses vérifications, qu'il est utile de signaler. » 16. Comparons d'abord les corps homologues. Cliak'ui' de combusLioii. de formation. Forinène : CH* 2i3,5 ( ^„ „ + 18,7 , , „ 1 138,8 '^ +4,6 Ethane : C^H^ 872,3 ^ +23,3 ' Propane :OH«....... 528,4''"'^'' +3o,5i"^"'^ Éthylène : C^H* 34i,2, _ — i4,6 , 1 •''o, • -t- 5,2 Propjlène:CW.... 499-3 ' ~ 9.4 ' Triméthylène : C'IP. . 607,0 — 17,1 Acétylène : C2H= 3i5,5) —08,1, io8, 1 -4-5,5 Allylèue : C=H* 473,6 ( —32,6) ' » D'après ces nombres, la différence des chaleurs de combustion des carbures homologues est sensiblement constante et voisine de iSy qui re- présente la difterence moyenne des corps homologues, ainsi que M. Ber- thelot l'a montré en i865 {Annales de Chimie et de Physique, 4" série, t. VI, p. 345) : tous les observateurs subséquents ont confirmé ce nombre. » La différence des chaleurs de formation, qui en est corrélative, croit pareillement et à peu près régulièrement de 5, 5 unités environ. » On pourrait donc établir les formules suivantes, applicables aux car- bures gazeux de constitution similaire. ( i338 ) Chaleur de rombuslion de formation à pression conslanle. (C diamant, H gazeux.) Carbures forméniqiies : C''+' H2'«+')+2. 2,3,5+ 167, 5« -^j8,j + 5,5n Carbures éthyléniques : C+m^C'^^K . . 341,2 + i5y,5n _,/',,6 + 5,5« Carbures acétyléniques : C'+^H^" 3i5,5 + i57,5/i — 58,i +5,5/i » 17. Soit maintenant le changement d'un carbure en sonhydrure, avec diminution régulière de la capacité de saturation (c'est-à-dire des liaisons). p . , , ( G^H2+H2 = CMP +43?5 ' 1 C'H'+H2 = C^H=(propylène) +43,2 Deuxième degré. { 03".+ hÏc^h^ i! :::;:;:::::::::;:::: ! +39:9 » Ce sont encore là des relations très régulières et qui témoignent de la précision des expériences. » On voit, en outre, que la seconde hydrogénation dégage un peu moins de chaleur que la première. Les données sont trop peu nombreuses pour qu'il soit permis de généraliser les relations correspondantes, étant donnée la complexité de constitution croissante des carbures d'hydrogène. M C'est ce que montre tout d'abord l'étude du triniéthylène. Ce carbure n'appartient évidemment pas à la série homologue de l'éthylène : aussi les chimistes ont-ils cru devoir le regarder comme répondant au type cyclique CH*-CH- \CH=/ prévu par les formules atomiques. Mais sa constitution véritable ne parait pas d'accord avec une semblable formule. » D'après cette formule, en effet, le triméthyléne devrait être un car- bure relativement saturé, comparable au triacétylène, c'est-à-dire à la benzine, sauf les doubles liaisons de celle-ci C"H»=C»H^ ■^C='H^^ Or la saturation interne qui répond aux liaisons de la benzine et à la poly- mérisation expérimentale de l'acétylène a pour effet de diminuer l'énergie intérieure du système, dans une proportion considérable, de façon à en réduire la chaleur de combustion, ainsi qu'il a été démontré par l'un de ( i339 ) nous, par l'étude thermique comparative de la benzine, du dipropargyle et de l'acétylène. » Le triméthylène, au contraire, a une chaleur de combustion supé- rieure de 7^"', 7 à son isomère, le propylcne normal; c'est-à-dire qu'il possède une énergie interne supérieure. Sa transformation directe en éthers propyliques normaux est également imprévue, et peu compatible avec la théorie cyclique. Nous comptons revenir sur l'examen de ce corps. » Mais nous croyons utile de signaler une confirmation indirecte de la chaleur de formation du triméthylène, d'après celle de son dérivé bi- chloré : nous répondons ainsi à une demande qui nous a été faite l'an der- nier par M. Bruhl, lorsqu'il nous adressa un échantillon du triméthylène bichloré de M. Gustavson. D'après nos mesures {Ann. de Chimie et de Physique, 6* série, t. XXVIII, p. 571), CMiamant-i-H»+CP=C^H»CIMiq. dégage -t- !.f'\Z. i> Pour le corps gazeux, on aurait un chiffre voisin de — 3^^''. On déduit de là que la substitution de Cl- à H*, dans le carbure générateur, déga- gerait, tous corps gazeux, par équivalent de chlore substitué, environ — 3,0-1-17,1 = -i-i4,i; soit -t- 7,o5 x 1. » Ce nombre est du même ordre de grandeur que les substitutions opé- rées soit dans le formène, soit dans l'acide acétique ('). Par exemple, les substitutions chlorées dans le formène, tous corps gazeux, dégagent pour Cl substitué à H : -|- io,3; CP à IP : -|- 7,1 X 2; Cl' à H' : -t- 9,3 X 3; Ci' substitué à H' : -1- 1 2,5 X 4- » La substitution dans le triméthylène a donc lieu avec la perte d'é- nergie normale dans la série méthylique, la constitution singulière du tri- méthylène subsistant dès lors dans ses dérivés. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la fonction modulaire ydi. Note de M. A. Cayley. « Selon les notations usitées, on a jw — sjkk' = 2" 5^- ' T I -I- y . i + ^' • I -1- ^'' . . . ; (') Annales de Chimie et de Physique, 6'- série, t. XXVIII, p. 570. ( i34o ) or, d'après une transformation trouvée par M. Glaisher, on a 3r/^ l-h q ' l -h q^ l -\- q' et de là, en intégrant, i^-q'-y (--?'r u-g'r iog 1 ■+- q .1 -h q\ï -^ q^. .. 5 J q^ 1 q' 1 — q' 2 1 — q* à i — q° I I donc I II q — y~' 2 q^ — q-^ Z q^ — q-^ y,. = 2S^exp.(^, -i 2 q- — q— ô q' — q 3 a^ — n-3 OU, en écrivant q = e"'". [^ TTdJ I YCD = 2° exp. I —T- ■+- — . I ^ ~ H 2-^^ • • • ) . '^ ' |_ 24 ajysimro) 2Sin2Tioj ôsinoTcio /J L r ZTtto I v^ cosriTz "I . ,, = 2" exp. — ; : > — ^ , rt = I lusqu a n = 00, ' L 24 2 J .Ad„ « sin «Tito J J ^ forme qui met en évidence l'équation /(co + 2) = ym. » Mais nous avons I I ' V? ''^ COSWJTt TO ^ I jusqu'à m ^ + oo et m := — i jusqu'à ;n := — co. » On a, dans les parenthèses, d'abord les termes 2 i Tto) \ r- 2- '6'^ et l'expression de yoj devient ainsi 2 < 1X0) 1 2 ut 24 w yo} = 2 exj). 24 241" iT^ -^n -^m n{ntu — ni) OU, ce qui est plus commode, yo> = 2« cxp. :^_4:: + ,i (S, - s, -S,h- SJ — -^ ^ 2^1 2.1(0 2Tt ^ ^ • /i(/ico — »ij OÙ les signes somma toires S = -„2„, se rapportent : S, aux valeurs impaires de m et n; Sj aux valeurs impaires de m et paires de n; S, aux valeurs paires de m et impaires de «; S^ aux valeurs paires de m et n. En omettant ( i34t ) l'expression r du terme sommé, on peut considérer S,, S,, S,, S. f^ H (Il M — H ) ' - j I comme dénotant les quatre sommes dont il s'agit. » Considérons d'abord S,, ; en supposant que m', n! soient l'un ou l'autre ou tous les deux impairs, on peut donner à m, n les valeurs im! , 2 n! \ ^m' , l\n'% 8m', S/ï; ... ; on obtient S, = (S, + S, + S, ) ( 1 4- ^ + g", + . . .) = 5 (S, + S3 + s,), et le terme S, — S^ — S, -f- S., dans l'expression de /a> devient ainsi » Dans S,, 83, ou S,, en supposant que m, «'dénotent des nombres re- lativement premiers, on peut donner k m, n les valeurs m', n' ; 'im, 3«'; 5m', 5n': ... : on obtient ainsi, pour chacune de ces sommes, où, au côté droit, m et n sont des nombres relativement premiers; le terme devient ainsi et nous avons Yco = a^exp. —, -, ! S, S„ — S, • '- L ^4 24(0 12 \ ' 2 - •>, ■' ' /((/ico — /?i ) J 0 Je m'arrête pour remarquer que cette expression s'accorde parfaite- ment avec des résultats trouvés par M. Dedekind (^Œuvres de Biemann, Leipzig, 1876; p. 447)- Efi effet, en donnant à w la valeur co = h iy., % une valeur positive très petite, M. Dedekind trouve les valeurs de log/t et log^'; en ajoutant ces valeurs et en ne faisant attention qu'aux termes qui deviennent infinis pour a = o, on a logX-^' = 1 2 \og/oi = 24 A, m et n tous les deux impairs ; logM'= i2\ogyo> = — 12A, m el n l'un impair, l'autre pair. » Ici A = — ; — —^ -, et les valeurs de loerYu sont ainsi ; 24 «(«w — m) o^ 11 n{inu — m) . tir I et ; — ; respectivement. 24 n(/tw — m ) r ( "342 ) » Dans l'expression de /w, il convient de réunir les termes qui corres- pondent aux valeurs — m, -\- m, c'est-à-dire au lieu de — r> on doit ' n{/iui — m) écrire /i\nto — in noj-\-inJ /i-w' — i»' on a ainsi finalement ■/M = 2° exp. 24 2410 6 \^' 2^^- i^V«-^, ( m = I lusqu a -I- co et — i lusqu a — 00) sina; X J^mX — niv. \ j t j t / qui donne lieu à co%ni-K -S niwx-nr.ixi /i--k(i> tt .^J,„ /j(«io — m) il est nécessaire que la variable x ait une valeur finie ou au moins infini- ment petite par rapport aux valeurs extrêmes de /n; ainsi, en écrivant pour x la valeur rnzbi, les valeurs extrêmes de n doivent être infiniment petites par rapport à celles de m, et la somme que nous avons dénotée simplement par V y - r sienifie réellement V V —, — ' ,> savoir les limites pour n sont i , v et pour m ces limites sont — i , — ;;. et -(- I , -1- y. où ^. et V sont des nombres infiniment grands, mais - = oo, ou, V DO ce qui est la même chose, la somme est V V — , où v est un très grand nombre qui devient enfin = co. l'.n réunissant les ternies pour /« et —m, la somme à considérer est 7 > -^ — ; -, . et il s'aa;it de faire ■^•^n-'-d,,, n-io-—m- ^ voir qu'il est permis de substituer pour cela la somme V V La différence des deux expressions est une somme double n = i jusqu'à « = V et /?? ^ V -+- I, jusqu'à m = 00, savoir cette somme est égale à COS V77 -f- laquelle somme (sauf pour une valeur imaginaire co ^ h ia., oc po- sitif) devient aussi petite que l'on veut en donnant à v une valeur suffisam- ment grande ; c'est-à-dire qu'on peut négliger cette différence et ainsi consi- dérer la somme 7 7 — dont ie me suis servi dans l'investiga- tion comme ayant pour n et pour les valeurs positives ou négatives de m les mêmes limites i , v (v = oo). » La forme trouvée pour yco met en évidence que 0 = 0, co = c» et 10 = ±: — sont des valeurs essentiellement singulières pour h fonc- ni II tion. » OPTIQUE. — Étude photographique de quelques soi/rces lumineuses; par M. A. Crova. (( On sait que l'action photochimique exercée sur la rétine est analogue à celle qui se produit sur les plaques photographiques, et qu'elle subit comme elle des variations du même ordre que celles que l'on constate lorsqu'on fait varier le temps d'exposition depuis une limite inférieure nécessaire à l'impression jusqu'à des valeurs considérables. » La première application de la Photographie à la Photométrie fut faite C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI. N" 24.) I?^ ( >3U ) par MM. Fizeau et Foucault; plus récemment, M. Janssen a utilisé les principes qu'il a établis à ce sujet, pour obtenir ses admirables photogra- phies qui donnent les détails les plus délicats de la structure de la photo- sphère. Une étude du même genre, faite sur les sources de lumière em- ployées soit pour l'éclairage, soit comme étalon photométrique, permet d'arriver à des résultats qui peuvent être de quelque intérêt au point de vue de la précision des méthodes photométriques. » Prenons comme exemple la flamme de l'étalon carcel ; une photogra- phie amplifiée de cette flamme, obtenue siu' des plaques au gélatino- bromure d'argent paraît, même avec une pose assez courte, d'un éclat sensiblement uniforme en tous ses points : c'est l'impression que reçoit l'œil quand il regarde cette flamme sans prendre aucune précaution pour en atténuer l'éclat. )) Mais si, avec M. Janssen, nous diminuons graduellement le temps de pose jusqu'au minimum nécessaire pour l'impression, nous voyons appa- raître un contraste de plus en plus accusé dan? l'éclat de ses diverses parties. » TTne durée minima de pose, un développement lent suivi du renfor- çage du négatif, le tirage des positifs poussé très loin, telles sont les con- ditions nécessaires pour mettre en évidence l'inégalité de composition des diverses parties de la flamme. » Les quatre photographies de la flamme du carcel que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie ont été obtenues avec une certaine amplification, un objectif diaphragmé et un obturateur à détente permettant d'obtenir des durées variables, mais très petites de pose. )) Dans les circonstances les plus favorables, l'axe de la flamme paraît sombre, et son éclat augmente vers les bords; la zone de combustion, comprise entre un cylindre de diamètre un peu inférieur à celui de la mèche et un tronc de cône extérieur, présente deux lignes très lumineuses qui sont les surfaces de combustion viv^e externe et interne des gaz hydro- carbures, comprenant une ligne sombre correspondant à l'espace inter- médiaire où la combustion est encore incomplète; on a ainsi la projection sur un plan diamétral des intensités correspondant aux divers points de la flamme. » Les deux photographies de la flamme d'une bougie obtenues dans les mêmes conditions contiennent six images correspondant à des poses de plus en plus réduites; elles montrent que l'éclat de la flamme augmente à mesure qu'on se rapproche du sommet, l'axe étant toutefois bien moins ( i345 ) lumineux que les bords; avec les durées niiaima dépose, l'impressiou se réduit à deux lignes convergentes qui sont la projection sur un plan dia- métral des intensités relatives de la surlace conique de combustion vive. » Les photographies de l'étalon à l'acétate d'amyle et celle des becs de gaz conduisent à des résultats analogues; la photographie jointe à cette Note est celle d'un bec papillon. » Il est bon de s'assurer préalablement de l'homogénéité de la couche sensible en poussant très loin le développement d'une plaque exposée un temps très court à un champ lumineux faible et uniforme; on doit observer dans ces conditions une teinte bien égale. » La photographie des pointes de charbon entre lesquelles éclate l'arc voltaïque présente plus de difficultés : » Je me suis servi d'un régulateur Serrin dont les charbons ont 12™™ de diamètre; le charbon positif est excentré de manière à présenter oblique- ment le cratère à l'objectif photographique; le courant fourni par une bat- terie de 4f> gros accumulateurs était de 17 ampères avec une différence de potentiel aux bornes de 45 volts; l'amplification était d'environ dix diamètres, l'objectif très fortement diaphragmé et la détente très rapide. » Avec la durée maximade détente (une petite fraction de seconde), le charbon j)osilif présente une large surface éclatante, d'aspect uniforme; l'arc est aussi très lumineux, mais permet de voir les contours du charbon positif; le charbon négatif a un éclat beaucoup moindre et son extrémité seule est visible. » Les cinq photographies jointes à cette Note montrent les variations d'aspect à mesure que le temps de pose tend vers zéro. » Le temps de pose diminuant, l'arc s'affaiblit; le cratère présente une plaque plus sombre donnant l'impression du relief de son contour; la plage lumineuse devient de plus en plus sombre à mesure qu'on se rap- proche de ses bords. » Enfin, vers la limite de l'impression, l'arc apparaît à peine ; le char- bon négatif se réduit à une très petite surface, mais la plage positive présente, indépendamment de la cavité moins lumineuse du cratère et de la région plus sombre des bords, une surface criblée de taches sombres et comme granulée, analogue à celle du disque solaire, et met ainsi en évidence l'éclat très inégal de ses divers points. Sur la glace dépolie, à condition d'affaiblir l'éclat de la projectioh, on voit ces taches sombres animées d'un mouvement analogue à celui du grésillement d'une surface en l'état de combustion inégale en ses divers points. ( i34r. ) » L'éclat (le la plage lumineuse du charbon positif est donc loin d'être uniforme, et présente des variations, non seulement d'un pointa l'autre, mais aussi successivement pour un même point. » Il me paraît résulter de l'examen de ces photographies qu'il n'est pas plus permis de diaphragmer l'image de la partie incandescente du charbon positif qu'il ne serait permis de le faire pour l'image d'une flamme quel- conque ou celle du disque solaire; la proportionnalité qu'un simple exa- men à l'œil nu paraît admettre entre la surface et la quantité de lumière émise résulte de l'imperfection de nos organes et du trop grand éclat de la source lumineuse. » Il n'est permis de diaphragmer une surface lumineuse dans le but de réduire les quantités de lumière proportion nellement aux surfaces que si, photographié avec la durée limite de pose, l'éclat du champ photogra- phique est rigoureusement uniforme. » Pratiquement, je ne connais qu'une seule sorte de surface lumineuse satisfaisant à cette condition : c'est celle d'un verre finement dépoli ou d'un écran diffusant homogène placé dans un champ lumineux uniforme; ici encore la Photographie intervient utilement pour déterminer le choix de cet écran; on le photographie avec la durée limite de pose et il doit donner un champ photographique constant; on est ainsi conduit à rejeter des écrans homogènes seulement en apparence. Un pareil champ peut être diaphragmé sans cause d'erreur dans les déterminations photométriques; on voit qu'il est loin d'en être de même pour les autres sources de lumière; il y a plus : diaphragmer une flamme, c'est altérer sa teinte; j'ai fait voir, en effet, que la composition de la lumière émise par les divers points d'une flamme varie avec leur température; si donc l'on compare photométrique- ment deux lumières, on doit les employer en totalité, en les plaçant à une distance telle que l'angle sous-tendu par leur plus grande dimension soit assez faible pour que l'on puisse appliquer sans erreur la loi de l'inverse du carré des distances; c'est le seul cas où, abstraction faite de leur dif- férence de teinte, elles soient rigoureusement comparables. » PALÉONTOLOGIE. — Présentation d'une monographie iconographique JuBubalus antiquus Duvernoy ; par M. A. Pomel. « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie du premier exemplaire d'une monographie iconographique, dont le sujet est un buffle fossile ( '347 ) trouvé eti Algérie dans les terrains qiialernaires les plus récents, signalé et nommé, dès i85i, par le i)rofesseur Duvernoy. » C'est la première monographie d'une série destinée à faire connaître un certain nombre de vertébrés des derniers temps géologiques, qui ont constitué des faunes bien remarquables par les caractères et les affinités de leurs espèces, les unes éteintes, les autres émigrées, mêlées à d'autres encore vivantes dans la contrée. L'ordre dans lequel elles paraîtront n'est pas réglé par la classification méthodique, mais déterminé par celui de la découverte des matériaux et de leur élaboration; elles seront donc indépendantes et chacune d'elles formera une unité complète. » Mon choix, pour le début, a porté sur le buffle antique, parce que c'est l'animal le mieux connu, dont on possède presque tout le squelette dans un état remarquable de préservation et parce qu'il présente des par- ticularités d'organisation, qui en font dans son groupe zoologique une espèce très spécialisée, dont il y avait intérêt à faire connaître avec détails tous les caractères pour permettre de distinguer ses ossements de ceux des bœufs avec lesquels on les trouve mélangés dans leurs gisements. () Le Bubalus antiquus était un grand animal; il avait S"" de longueur de corps du bout du museau à l'origine de la queue, i™, 80 au moins au gar- rot et I™, 70 à la croupe; un avant-train d'une puissante musculature, à en juger par le volume des os et les fortes attaches tendineuses; des cornes d'arni par leur extrême allongement, mais en croissant beaucoup plus ou- vert, rejetées plus en dehors et moins couchées en arrière; l'œil à fleur presque caché sous les cornes; un chanfrein déprimé sous les yeux et un nez fortement busqué, tels sont les traits les plus saillants de sa physio- nomie. )) Mais nous avons plus que la restauration de sa charpente osseuse; nous pouvons reproduire dans notre iconographie des portraits de l'ani- mal, tracés par les hommes de son époque sur des surfaces abruptes de rochers, où ils ont résisté à toutes les injures du temps. Ces images sont gravées en traits profonds et très nets, dont l'exécution avec les outils de l'époque a dû être longue et pénible, et témoigne d'une certaine habileté artistique. Il est incontestable qu'elles sont très imparfaites en thèse ab- solue; l'ignorance de la perspective, la nature gréseuse du fond sur lequel étaient tracés les tableaux, étaient loin de permettre une représentation exacte. Mais il m'a paru possible que les naturalistes en tirent un bon parti pour la reconstitution des faunes préhistoriques. » Ces images rupestres étaient connues depuis assez longtemps déjà; ( i34« ) mais on n'en possédait encore que des croquis, relevés à la hâte et sou- vent imparfaits. Le service de la Carte géologique de l'Algérie a jugé qu'il pouvait être utile de recueillir ces précieux documents par les procédés exacts de la Photographie, et a chargé de cette mission M. Flamand, col- laborateur de cette Carte, qui devait aller faire des relèvements géolo- giques dans cette région des Pierres écrlles, comme disent les indigènes. La moisson a été importante et, pour donner une idée de leur facture, j'ai reproduit sur la planche X de la monographie les images photogra- phiées de plusieurs sujets du Bubalus anùquus. » L'examen de ces dessins ne pourra laisser aucun doute sur l'identité de l'animal dont nous avons décrit le squelette avec celui que représen- tent ces images, quoique relativement très défectueuses. On v apprend, en outre, que l'étui corné des appendices frontaux était, sur les deux tiers en- viron de sa partie inférieure, annelé fortement de plis qui n'ont laissé au- cune trace sur la cheville osseuse. Le garrot était fortement voûté, der- rière une puissante encolure sans fanon, terminée par une tête inclinée et basse comme chez les buffles actuels. La face était fortement busquée au devant d'une dépression transversale à la hauteur des yeux et le mufle était singulièrement développé; ce qui, avec une ganache barbue, devait donner à la bête une singulière physionomie de férocité. » Il y a déjà longtemps que les recherches préhistoriques ont mis la Science en possession de documents analogues sur les formes extérieures de plusieurs des espèces éteintes des faunes néolithiques de l'Europe ; les stations de l'Aquitaine sont devenues, à juste titre, célèbres à cet égard. Mais ces analogies sont bien lointaines et elles ne présentent de caractère commun que d'avoir constitué les premières manifestations du sentiment artistique sous forme spéciale à chacune de ces régions, sans qu'on puisse rien en déduire relativement au degré de parenté de ces races. » En Berbérie on n'a point encore recueilli de documents qui puissent permettre d'établir les caractères ethniques de ces anciens artistes et de les comparer aux races qui leur ont succédé dans le nord de l'Afrique ; tout ce que nous savons, c'est qu'ils étaient très platycnémiques, dolichocé- phales, avec un front très surbaissé et peu fuyant. Après eux, une race probablement différente, qu'on peut supposer prœlybienne, a couvert les mêmes surfaces rocheuses d'autres dessins superficiellement gravés, d'un caractère enfantin et au mépris des ressemblances, mélangés à des carac- tères variés et inconnus, dont quelques-uns cependant rappellent les lettres de l'alphabet timachck ou mazique. Il ne me parait pas qu'il ait pu ( i349 ) V avoir quoique chose de commun entre ces deux races, dont la dernière venue était incontestablement inférieure à l'autre. » Parmi les animaux représentés sur ces tableaux rupestres anciens, il en est dont les ossements ont été également trouvés dans les terrains qua- ternaires et qui ont maintenant disparu; ils n'ont pu le faire cependant que dans les temps historiques; tel entre autres le singulier bœuf indiqué par Hérodote (I.ivre IV, CLXXXIII) chez les Garamantes sous le nom iVOpisthonome, qui bioute à reculons parce que ses cornes sont dirigées vers le sol. Cet animal, fréquent dans les stations préhistoriques et parais- sant éteint aujourd'hui, figure fréquemment sur les tableaux rupestres, et il devait encore vivre du temps de Hérodote. » Les Catoblepas, antilopiens confinés aujourd'hui dans l'Afrique du sud, sont représentés dans nos gisements quaternaires récents; ils figurent aussi parmi les sujets des tableaux rupestres; si donc des auteurs anciens comme Pline en ont parlé, c'est qu'ils existaient encore à leur époque ou qu'ils leur étaient connus de tradition récente. On voit, par ces exemples, combien de lumière peut être jetée sur ces questions de modifications de faunes par l'étude de ces primitives représentations. J'aurai l'occasion d'v revenir dans les monographies qui suivront celle-ci, à d'aussi courts in- tervalles que possible. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Associé étranger, en remplacement de feu M. de Candolle. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant jo, M. Nordenskiold obtient 34 suffrages. M. Newcomb 12 « M. Weierstrass 4 » M. Nordenskiold, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. ( i35o ) MEMOIRES PRESENTES. M. YiLLARD adresse une Note « Sur une méthode de graduation des manomètres. » (Commissaires : MM. Fizeau, Cornu.) M. Alfred Rasi\ soumet au jugement de l'Académie une Note « Sur l'éclairage automatique et de longue durée des bouées en mer. » (Renvoi à la Section de Navigation.) CORRESPOND AXCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance : 1° Un Ouvrage ayant pour titre : « Les Alpes françaises », par M. Albert Faisan, avec la collaboration de Mlsl.de Saporta, A. Magnin, Cl. Rey, C. Chantre et A. Locard. (Présenté par M. Gaudrv.) 2° « Traité des gîtes minéraux et métallifères; recherches, étude et con- ditions d'exploitation des minéraux utiles; description des principales mines connues, usage et statistique des métaux. Cours de Géologie appli- quée de l'École supérieure des Mines », par Ed. Fuchs et L. de Launay. (Présenté par M. Daubrée.) M. André, directeur de l'observatoire de Lyon, a fait remarquer, dans une Note envoyée à l'Académie, que le ligament noir observé à Joal entre le bord de la Lune et les taches du Soleil a été vu pour la première fois à Lyon le 17 mai 1882 par MM. Gonnessiat et Marchand lors d'une éclipse partielle du Soleil. M. André a donné l'explication de ce phénomène; elle est insérée dans le volume XCIV des Comptes rendus, p. i/joi. GÉOMÉTRIE. — Sur une classe de surfaces à génératrices rationnelles. Note de M. G. Hu.mrert, présentée par M. Darboux. « Si l'on a, sur une courbe algébrique, une série de groupes de n points telle que chaque groupe soit déterminé d'une manière unique et sans ex- ' ''5 "il ) ooption quand on s'en donne /• points, on diL que res groupes forment une invnlitlion d'ordre n et d'espèce k. » Une involution est dite rationnelle quand ses groupes sont ceux que dé- coupent, sur la courbe considérée, des courbes algébriques appartenant à un même système linéaire. » On peut établir que les involutions dont l'espèce surpasse un sont : i** ou des involutions dont l'espèce est égale à l'ordre, c'est-à-dire dont chaque groupe est formé par n points arbitraires de la courbe fixe; i° ou des involutions rationnelles. » Les involutions non rationnelles (dont l'espèce est inférieure à l'ordre) sont d'après ce'a d'espèce un; si une courbe C admet une involution de cette nature, elle est liée à une courbe de genre inférieur C de telle sorte qu'à un point de C corresponde un point de C et qu'à 'un point de C correspontlent n points de C : les groupes de n points ainsi définis sur C forment l'involution. » Cela posé, soit S une surface algébrique sur laquelle existe une série simplement infinie de courbes unicursyles d'ordre N, se coupant deux à deux en un point mobile. A chaque courbe unicursale, on peut faire cor- respondre un point d'une courbe algébrique, C, et réciproquement. Les points de C qui correspondent aux courbes unicursales passant jnr un même point de S forment évidemment sur C les groupes d'une involution d'espèce deux; cette involution est donc rationnelle ou d'ordre deux. Si elle est rationnelle, ses groupes sont découpés sur C par un système li- néairede courbes dont l'équation renferme linéairement deux paramètres, \ et ty. ; on peut donc dire qu'à un système de valeurs de \, \j. correspond un groupe de l'involution et par suite un point de S, et réciproquement. La surface S est donc représentable point par point sur le plan. » Si l'involution est d'ordre et d'espèce deux, à un point de S corres- pondent deux points de la courbe C. et réciproquement; si l'un des deux points de C est fixe, le point correspondant décrit, sur S, une courbe unicursale, et, pnr suite, la courbe G est elle-même unicursale. Si donc on désigne par t^ et /j les arguments de deux points de C, et si l'on pose /, + /a = 1, /, t.-, = ;y., on voit qu'à chaque système de valeurs de \, [j. cor- respond un point de la surface S, et réciproquement, ce qui donne la même conclusion que plus haut. » En étudiant de plus près le mode de représentation de S sur le plan, on arrive, dans tous les cas, à cette proposition : » Si l'on peut tracer sur une surface algébrique une série simplement infinie de courbes unicursales, de même ordre, N, se coupant deur à deux en unpoint c. R.,,893. i" Semestre. (T. CWI, N- 24.) I 7^ ( t352 ) mobile, la surface est représenlable point par point sur le plan. Elle admet une série linéaire doublement infinie de courbes unicursales d'ordre N se coupant deux à deux en un point, et dont fait partie la série primitive; ces courbes ont pour images les droites du plan, et les sections planes de la surface ont-, pour images des courbes quelconques d'ordre N. » L'ordre de la surface est donc inférieur à N*. Pour le cas de N = 2, on a le théorème suivant : » Toute surface sur laquelle on peut tracer une série simplement infinie de coniques, de telle sorte qu'il passe plus d'une conique de la série par chaque point de la surface, est une surface de Sleiner ou une dégénérescence de cette surface. » On peut déduire du théorème général que toute surface engendrée par une série de courbes unicursales de même ordre, se coupant deux à deux en Je points mobiles, esl rationnelle, c'est-à-dire que les coordonnées d'un de ses points sont des fonctions rationnelles de deux paramètres. » D'ailleurs on établit directement que cette surface est représenlable point par point sur le plan dans le cas où les courbes unicursales généra- trices n'ont pas de point singulier mobile, en dehors des lignes multiples de la surface ; par exemple toute surface engendrée par des cubiques gauches, se coupant deux à deux en un ou plusieurs points, est représen- table point par point. Des considérations d'une autre nature permettent d'obtenir le mode de représentation : ainsi la surface engendrée par des cubiques gauches se coupant deux à deux en k points (k^2 et A'< 4) est la surface réglée unicursale d'ordre 6 — k. Si k dépasse 4> la surface n'existe pas. » GÉOMÉTRIE. — Sur quelques surfaces avec plusieurs modes de génération. Note de M. G. Sciikffers, présentée par M. Darboux. (c Un des problèmes les plus intéressants de la théorie des surfaces a une connexion très étroite avec une question de la théorie des systèmes de nombres complexes. C'est le problème suivant : )) Trouver toutes les surfaces qui peuvent être engendrées par le mouvement de translation d'une courbe c et aussi par le mouvement de translation d'une autre courbe c' . » Il faut ajouter, il est vrai, que chaque surface engendrée par le mou- vement de translation d'une courbe c admet d'elle-même une deuxième génération de même nature, parce que tous les points de c ont des trajec- ( i3.'ï3 ) toires congruenles et de même position dans l'espace. Dans le problème énoncé il est bien entendu que la courbe c' ne doit pas être une de ces trajectoires. )) Le problème a été entièrement résolu par M. Sophus Lie, mais la so- lution n'est pas encore publiée. Je me borne à dire que l'éminent géo- mètre résout le problème au moyen d'intégrales abéliennes relatives aux points d'intersection d'une courbe de quatrième degré avec une droite mobile. M. Lie, lui-même, a remarqué quelquefois que l'introduction de e^, e- , e~ comme coordonnées au lieu des coordonnées ordinaires ce, y, z conduit à un autre système intéressant. Dans le problème énoncé, c'est le groupe de toutes les translations de l'espace qui joue le rôle dominant. Ici c'est le groupe xp, yq, zr. » Maintenant je veux faire remarquer que ce groupe nouveau est celui d'un système (r,, e.,, e^) de nombres complexes dans lequel on a 6^'= e,, e^ 6/1^=^ o (i ^ /c). Au lieu des translations dans le problème original, nous avons des transformations de ce nouveau groupe, et ce sont des multipli- cations par de certains nombres du système. Les co' translations infinitési- males auxquelles la courbe c était soumise sont donc remplacées par co' points d'une courbe dans l'espace du système. » En généralisant cette considération, nous arrivons au problème sui- vant : » Étant donné un système de nombres complexes (e,, ..., e„), trouver in courbes c, , . . . , c^, y, , . . . , y^ dans V espace à n dimensions du système avec la propriété suii'ante : si l'on prend n points quelconques respectivement sur les n courbes c,, ..., c,„ c'est-à-dire n nombresa^, ..., a„, ilya toujours n points y.,, .,., a„ sur les n courbes y ^, ..., y„ tels que le produit a,a.^,..a„ soit égal au produit a, a, . . . a„. » Je veux montrer que ce problème est résolu pour chaque système commutatif. En effet, selon un théorème de M. Lie, on peut réduire chaque groupe simplement transitif de transformations échangeables à un groupe de translations. Nous revenons donc au problème des surfaces de transla- tions douées de plusieurs modes de génération, généralisé pour un espace quelconque." Or, M. Lie a résolu aussi cette question. Par conséquent notre problème est résolu pour tous les systèmes dont la multiplicité est commutative. Dans le cas de trois unités, par exemple, il y a, outre le sys- tème déjà indiqué, trois autres systèmes commutatifs. Pour tous les trois noire problème est donc résolu. » Il s'agit de le résoudre aussi |jour les systèmes non commutatifs. ( .354 ) Bien entendu, il peut toujours être énoncé géoméiriquement, comme le problème des surfaces de translation. Pour trois unités il n'existe qu'un seul système non commutatif («,, e.,, e^') où l'on a 6,62=^36,^6,, e\ = e.,, ë\ = 63, tandis que les autres produits sont nuls. Cela nous con- duit au problème suivant : » Trouver ^i .3 fonctions A,-, B,-, C,- (« •= i, '2, 3, 4)> A.,-, B/, C,- dépendant d'une seule variable /,, c/e telle manière que Ton puisse vérifier les équations jA.(/,)B,(^) + A,(/,)C,(f,) = A3(^,)B,(^.0 + A,,(/,)^^.('.)' (.) B,(/,)B,(/,) = B3(/3)B,./,,%), ( C,(/,)C,(/,)=C3(/3)C,(/,), en considérant /, et t^ comme certaines fonctions de l, et t.^. » Le problème de M. Lie peut être exprimé par des formules plus simples : j A,(/,)A,(/,) = A3(/3)A.(/0. (2) ' B,(/,)B,(/,) = B3(/3)B,(/,), \C,{t,)C,{l^^ = C,{t,)C,{t,). » On sait que l'on en connaît ce'- solutions aussitôt que l'on en a une seule, parce que le plus grand groupe dans lequel le groupe xp,yq, zr est contenu comme sous-groupe invariant, a douze paramètres. Comme le pro- blème (i) n'appartient pas à un seul groupe, mais aux deux groupes réci- proques du système (e,, e.,, 63), la conclusion est un peu modifiée pour ce problème. On peut montrer ceci : )i Si l'on connaît une solution du problème (i), on en connaît co'". On les obtient en effectuant le groupe suivant '^'jÂ.^^'àc;' --^^"^at, + ^^^' ^'^' ^'^dx:' à/ |. 0/ df df df df '°SB, (a, ^£ + B, ^^ h- c, iQ + logB. (aJjv ^ B, .< + C. iC l°SC. (a. I; -H B, f; H- c, I;) + loge, (a, ,:.f-), sur A, , B, , C, , Ao, B^, C^ et en même temps le groupe écrit a;'ec les indices à, 4 au lieu de i, 2 sur \..^, B3, C3, Vi, B., , C^. » ( i355 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Propriété générale d'un champ (juelconque n'ad- met tant pas de potentiel. Note de M. Vascuv, présentée par M. A. Cornu. « Dans une précédente ^o\.% {^Comptes rendus, p. 1244). j'ai démontré que, en un point quelconque d'un champ admettant un potentiel, la force (ou plus généralement le vecteur) f est équivalente à la résultante des forces qu'exercerait un système de masses convenablement réparties et agissant à distance suivant la loi de la gravitation universelle. La densité p de ces niasses est définie en fonction des composantes X, Y, Z de /par la formule » La généralisation de cette propriété dans le cas d'un champ n'admet- tant pas de potentiel exige la définition préalable de masses vectorielles ayant pour densité un vecteur [a, de telle sorte que la masse vectorielle contenue dans un volume infiniment petit (/cj est un vecteur ;j. (/cj. Imagi- nons qu'une masse vectorielle ^af/w, placée en un point m, développe eu un point quelconque M, situé à une distance r, dans une direction wM fai- sant avec le vecteur \i. djs un angle 6, une force de grandeur égale à - — ^5^ — , dirigée perpendiculairement au plan de ce vecteur et de la droite mM (loi imaginée par Laplace en Electromagnétisme). » Ceci posé, nous pouvons énoncer la propriété suivante d'un champ quelconque, d'étendue finie, constant ou variable avec le temps : » La répartition de la force (ou du vecteur) f aux divers points du champ, à une époque quelconque t, est identique à la répartition de la résultante de deux forces fictives f^ etj., définies ainsi : la force f^ serait développée par un système de masses agissant à distance suivant la loi de la gravitation univer- selle; f serait développée par un système de masses vectorielles agissant à dis- tance suivant la lui de Laplace rappelée ci-dessus. La densité p des premières masses et les composantes ;^,^, u.y, fx, de la densité ;7. des masses vectorielles sont données par la formule (^i) et par les suivantes : C \ f — î^_^^ / -f^^_^ / — '^^ — ^ ( i356 ) » Nous supposons, pour simplifier un peu la démonstration, que les dé- rivées secondes de X, Y, Z sont continues. » Si l'on calcule, suivant des méthodes bien connues dans la théorie de l'Électricité et du Magnétisme, les forces /,(X|, Y,, Z,) et ^(Xj.Yj.Zî) dues respectivement aux masses définies par les formules (i) et (2), on trouve qu'elles satisfont aux conditions suivantes : / dY, àZ, _ àZ, j dz dy dx dX, dX, dz - dy dY, dx =«' àX, ^ dY, ^ dZ, \ dx dy dz dX dY ~ dz '^ dy ^ dz' dY^ dZ,_ dY dZ dz dy "~ dz dy' dZ. dX, dx dz " dX, ~ dy dY,_ dx dX, _^ dY, ^ dZ, _ ^ dx dy ' dz dY' dz dZ' dZ' dX' dX' dy dx dz dy dX' dY' dZ' dx dy dz dY' ^ Donc, en désignant par /' une force telle que / soit la résultante de/, , /, et/', les composantes X', Y', Z' de/' satisferont aux conditions (3) W )) Les équations (3) montrent que/' dérive d'un potentiel uniforme. Par conséquent, en vertu d'une propriété démontrée dans ma précédente Note, / est, en tout point du champ, équivalente à la force que créeraient des masses agissant à distance suivant la loi de la gravitation universelle, la densité p' de ces masses étant définie par , , dX' , dY' dZ' » D'après l'équation (4) ?' est nul; il en est donc de même de /'. Il en résulte que /est égale à la résultante de/, et de/,, ce qui établit la pro- priété énoncée plus haut. » Application aux vibrations d'un corps élastique. — Lorsqu'un corps est animé d'un mouvement vibratoire, la force / qui s'exerce, à un instant quelconque t, sur l'unité de masse de ce corps en un point M (a?, y, z), est représentée par l'accélération de ce point. Si donc on désigne par u, c, tv les composantes du déplacement du point M à partir de sa position initiale. dï (P l'du dv dtr\ d'-% dz - dr-' ( i357 ) les composantes de /" seront ^-W ^-^' ^-^)F- » En vertu du théorème précédent, cette force est identique à celle que créeraient en M : i° un système de masses agissant à distance suivant la loi de la gravitation universelle et dont la densité p aux divers points serait définie par la formule A-o— — ~ ' àa; dy 2° un système de masses vectorielles agissant suivant la loi de Laplace et dont la densité \i. serait définie par 4''^r'-x— ^. (iy~~dd-\dz dj'J' 4 '•{■'■y — ■ ■ ■ — ^ "IJ-z — Ces densités p et y. sont susceptibles d'une interprétation très simple; au facteur 4" près, p serait V accélération d'accroissement de la dilatation cu- bique 6 du corps en ses divers points, et jx serait l'accélération angulaire de la rotation. » Nous nous proposons de revenir prochainement sur l'application du théorème précédent à l'étude d'un champ électromagnétique constant ou variable. » NAVIGATION. — Sur les termes d'ordre supérieur de la déviation des compas. Note de M. E. Guyou, présentée par M. Sarrau. « La formule à laquelle conduit la théorie mathématique des déviations des compas est la suivante 1 sinS = JL cosS + 1)^ sin^H- Scos^' ^^' 1 +®sin(2(:' + S)4-Ccos(2(:'+S), dans laquelle G' représente le cap indiqué par le compas, et .a., t)1), s, CD, C cinq coefficients constants. » On admet, dans la pratique, d'après le Manuel de V Amirauté que, loi'sque les déviations ne dépassent pas 20", on peut substituer à cette for- mule la formule plus simple (2) S = A -f-BsinC -+- CcosC'-l-Usin2"C'+ Ecos2C- ( i358 ) » Dans les autres cas. il est prescrit «.le revenir à la formule exacte (r). 1) M. Faye a montré que, même dans les cas où la déviation ne dépas- sait pas 20", la formule approchée n'était jias toujours suffisante; il a fait voir notamment que, pour le compas du Trident, choisi comme exemple par le Manuel, il était nécessaire d'ajouter un terme complémentaire + 4o'sin3('C— 2'^), pour réduire les différences entre le calcul et l'observation aux limites qu'il est permis d'attribuer aux erreurs de mesure. )) En appliquant la méthode indiquée par M. Faye à l'analyse des dévia- lions des compas placés sous cuirasse, nous avons constaté fréquemment des différences atteignant 3° i dans les deux sens entre les observations et les résultats de la formule (2), et reconnu la nécessité de compléter cette formiJe par l'addition de termes en 3^' et en 4*C'. « Il nous a semblé par suite nécessaire d'entreprendre, pour les termes d'ordre supérieur, une étude théorique et expérimentale analogue à celle dont les premiers ont été l'objet. » La méthode que nous avons adoptée pour ce travail est la suivante : » 1° Nous avons développé 3 en série trigonométrique à l'aide de la formule (i), \ î5= A + BsinC-l-Ccos(^'+ Dsin2^'+Ecos2C ^■''^ I +Fsin3î:'-f-Gcos3i:'-f-nsin4r4-Kcos',i:'. Ce développement a été fait, il est vrai, par l'auteur du Manuel, Archibald Smith, mais en considérant X et i' comme des quantités du second ordre; cette restriction n'étant pas admise pour les compas que nous considé- rions, les formules devaient être complétées. )) 2° Nous avions établi les formules et les Tableaux de calcul pour dé- duire des observations, par la méthode des moindres carrés, les valeurs les plus probables des coclficients A, B, C, D, E, F, G, II, K. Le Manuel n'a prévu que le calcul des trois premiers, et a négligé comme nous l'a- vons dit, certains termes en C. » 3" Il résulte des expressions obtenues par le développement que les coefficients du second ordre F, G, II, K dépendent exclusivement des quatre précédents B, G, D, E. » Nous avons choisi quatre compas placés dans des conditions magné- tiques très différentes, et, calculé pour ces compas les valeurs expérimen- tales des neuf coefficients d'après les ol)servntions; puis, au moyen des ( >359 ) valeurs ainsi obtenues de B, C, D, E, et par les formules du développe- ment, nous avons calculé les valeurs théoriques de F, G, H, K.. » Voici les résultats obtenus pour deux de ces compas : Ciiirasxr anglais: le Trident. F. C. H. IC. Valeurs théoriques -1-43 — /J + V + 1 ' D'après M. Paye ( ' ) -(-4o —f, » » Méthode des moindres carrés. . -4-,'|5 4-6 -f-i — 5 Valeurs expérimentales. Cuirassé firinçaix le Requin. V. C. H. K. Valeurs théoriques — /lo' -+-'\o' -^-i°Zj' 4-i''32' ^aleurs expérimentales -i"?.' +36' +i"36' +i°i3' » J^es résultats des autres compas sont analogues. » 4° Nous avons ensuite calculé les déviations avec la formule (3) au moven des valeurs théoriques et des valeurs expérimentales et constaté encore que les différences entre les observations et les deux séries de ré- sultats étaient de même ordre de grandeur et ne dépassaient pas les limites des erreurs de mesure. » Les résultats qui précèdent nous autorisent à formuler les conclusions suivantes : » 1° On peut adopter, pour tous les compas, la série trigonométrique complétée, comme l'indique M. Faye, par des termes en 3^' et en 4^'- )) 1° Les coefficients de ces derniers termes se déduisent des coefficients B, C, D, E déterminés suivant les méthodes usuelles. Par suite il est inu- tile de les calculer d'après les observations, et il est facile de reconnaître les cas dans lesquels ils peuvent être négligés. -) 3° Les grandes déviations qnadrantales (D sin2C') sont toujours ac- compagnées de déviations octantales Hsin4C'; par suite les appareils de compensation dans lesquels on utilise la réaction des aiguilles sur les com- pensateurs (compas Peichl, de la marine autrichienne; compas Magnaghi, de la marine italienne) doivent être disposés, non pas de manière à pro- (') Les valeurs ont été déduites de la formule ^o' siii3(?' — 2°); elles ont été ob- tenues par une méthode difTérente de celle des moindres carrés; on voit que les dif- férences entre les valeurs théoriques et les valeurs expérimentales sont du même ordre de grandeur que celles que donnent des méthodes dilTéienles de réduction des obser- vations. C. R.,1893, I" Semestre. (T. CWI, ^» 24.) 177 ( i36o ) duire des déviations quadrantales pures comme on s'est efforcé de le faire jusqu'ici, mais encore des déviations octantales satisfaisant à la loi indi- quée par la théorie. » NAVIGATION. — Sur une remarque de M. E. Guyou re'alive aux calculs de stabilité des navires. Note de M. Cii. Doyèue, présentée par M. de Bussy. « Le procédé indiqué par M. Guyou (Comptes rendus du 6 mars dernier), pour abréger la détermination des éléments de la stabilité d'un navire en traçant les tangentes aux courbes d'interpolation, ne s'applique pas seule- ment aux méthodes de MM. Reech et Risbec et de M. Daymard ; il s'étend tout aussi facilement à celles qui opèrent au moyen de plans isoclines. » Dans ces dernières les courbes d'interpolation que l'on trace repré- sentent, en coordonnées rectangulaires, pour chaque valeur de l'inclinai- son 6, les distances

J'ai arrangé toutes ces expériences d'après les poids employés pour me conformer aux idées de M. Hinrichs, qui affirme que les résultats varient d'une manière continue avec ce poids. M Si l'on regarde sans idée préconçue les résuUats des trois Tableaux, on n'y trouve que des écarts purement fortuits, et qui ne dépassent nul- lement les petites erreurs inévitables des expériences. Par exemple, une erreur de i"""s, c'est-à-dire d'un millionième du poids total, dans chaque pesée de l'appareil pour l'analyse n° 1 du RClO% Stas, i''^ série, abaisse son résultat au-dessous du n° 4. » Déduire de ces séries O = i6, Pb = 207 semble tout à fait impossible. Pourtant M. Hinrichs y arrive par extrapolation. » Les résultats de Marignac ne montrent pas trace d'une marche systé- matique. Mais M. Hinrichs supprime les expériences n°' 5 et 7 ; il attribue au n° 3 le résultat O = 16 et puis il combine les n°' l.et 4, 2 et 6 (' ). » M. Hinrichs a réuni dans une seule courbe les deux séries de synthèses de l'azotate de plomb, car, dessinées séparément, elles ne conduisent point à la courbe voulue. Pourtant la division est ici de toute nécessité. Pour la première série, l'azotate était desséché dans un courant d'air, pour la seconde la dessiccation fut continuée dans le vide. Par cette dernière opé- ration le sel perd encore environ 72 millionièmes, ce qui augmente le poids atomique du plomb de 0,04. Pour comparer loyalement toutes les expériences, il faut donc retrancher cette quantité des résultats des n"* 7, 8, 9 et 10, ce que j'ai fait dans mon Tableau entre parenthèses. Mais alors il est impossible d'arriver aux conclusions de M. Hinrichs. » Aucun des poids atomiques de Stas ne repose sur un seul rapport. Celui de l'argent est déterminé par cinq voies absolument indépendantes, avec une concordance remarquable. Si l'analyse du RClO' n'avait pas réussi à Stas, il aurait donc dû commettre une erreur exactement contraire dans le rapport Ag : KCl. M. Hinrichs s'est trompé en affirfnant que tous les poids atomiques reposent par un enchaînement continu sur l'analyse du chlorate de potasse. » La méthode limite de l'auteur américain est fondée sur deux asser- tions également inexactes : 1° les déterminations méritent d'autant plus de confiance que les poids des substances analysées sont moindres; 2° la loi (') En utilisant les délerminations de Gerliardt (Comptes rendus, t. XXI, p. 1281), qui, avec 5s'' de IvClO*, trouvait 0:IvGl= 16 : 74, Q^, on pourrait facilement arriver à Cl = 36. ( i367 ) de Prout doit être imposée sans réserves, et les expériences qui ne sont pas d'accord avec elle renferment des erreurs exactement égales à leurs écarts de cette loi. » La Chimie de précision est une Science de laboratoire; elle n'a rien à faire avec l'art de grouper les chiffres. Il est radicalement impossible de concilier les synthèses du AgAzO% les transformations de chlorures en azotates, les rapports de l'argentau KCl, NaCl, AzH^Cl et plusieurs autres avec la loi de Prout. Cette hypothèse ne peut donc avoir rien de commun avec les principes et les progrès de la Chimie; elle ne peut même servir de base à des spéculations sur l'unité de la matière. Elle «st comparable à la loi de Titius pour les distances des planètes au Soleil. La règle de Titius a été utilisée par Le Verrier pour la découverte de Neptune, qui, pourtant, diffère de 20 pour 100 de cette règle; la loi de Prout est l'origine des recherches classiques de Stas. A leur commencement, l'illustre savant de Bruxelles avait une confiance presque absolue dans l'exactitude de cette loi; après ses trente années de travail, elle est devenue inadmissible à jamais. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les acides chrumodisulfurique, chrornolrisulfurique, et sur l'acide chromosuif ochromique ; par M. A. Kecoura ('). « Dans une Note précédente (^Comptes rendus, t. CXIV, p. 477)> j'ai établi l'existence d'une série de composés nouveaux, les chromosuif aies . J'ai montré que i molécule de sulfate vert de chrome peut se combiner avec I molécule d'acide sulfurique ou d'un sulfate métallique quelconque pour donner naissance à des composés tels que : Cr^'SSO', SO^H^, ou Cr^3S0% SO''K-, ou Cr^3S0\ SO^Cu, etc., composés dans lesquels tout l'acide sulfurique est dissimulé, aussi bien celui du sulfate métallique que celui du composé chromique, tandis que, au contraire, le métal K, Cu, etc. peut être mis en évidence par ses réactifs ordinaires, de telle sorte que l'on doit considérer ces corps, qui ne sont ni des sulfates, ni des sels de chrome, comme des sels d'un acide particulier (Cr^4S0'')]:P, acide biba- sique à radical complexe, que j'ai appelé acide chromosuif urique . J'ai décrit (') Laboratoire de Chimie générale de la Faculté des Sciences de Lyon. G. R., iBga, i" Semestre. (T. GXVI, N» 24.) i-']^ ( i368 ) la préparalion et les propriétés de cet acide et de quelques-uns de ses sels. J'ai montré en particulier que, sous l'action de la chaleur, les aluns de chrome solides se transforment en chromosulfates alcalins. » Je me propose d'étudier dans cette Note deux acides nouveaux pos- sédant des propriétés analogues à celles de l'acide chromosulfurique. L'un, l'acide chromodisulf inique, provient de la combinaison de i molécule de sulfate vert de chrome avec 2 molécules d'acide sulfurique. C'est un acide tétrabasique qui a pour composition (Cr- 5S0'')H''. » L'autre, l'acide chromotiisulfurique, provient de la combinaison de j molécule de sulfate vert de chrome avec 3 molécules d'acide sulfurique. C'est un acide hexabasique qui a pour composition (Cr^6S0'')H''. » Préparalion. — Depuis la publication de ma dernière Note, j'ai sim- plifié la préparation de l'acide chromosulfurique. Je l'obtiens en évapo- rant au bain-marie une dissolution de i molécule de sulfate violet de chrome additionnée de i molécule d'acide sulfurique. La masse verte ainsi obtenue est ensuite chauffée à l'étuve à i lo^-iao". Ou a ainsi une matière solide vert foncé que l'on pulvérise. C'est l'acide chromosulfurique (Cr-4S0^)H^-+- «H^O dont l'état d'hydratation varie avec la durée du séjour à l'étuve. )) Les acides chromodisulfurique et chromotrisulfurique s'obtiennent de la même façon, en employant 2 ou 3 molécules d'acide sulfurique au lieu d'une. » Propriétés. — Ces trois acides ont l'aspect d'une poudre vert foncé soluble dans l'eau en toutes proportions. Ces dissolutions sont d'un beau vert pendant les premières heures. Elles présentent tous les caractères que j'ai indiqués pour l'acide chromosulfurique, c'est-à-dire que le chrome et l'acide sulfurique y sont dissimulés, en observant, bien entendu, les précau- tions que j'ai indiquées, c'est-à-dire de n'employer que des dissolutions récentes et suffisamment étendues et des réactifs pas trop énergiques; ainsi, en particulier avec les dissolutions légèrement concentrées, le chlo- rure de baryum donne un précipité floconneux blanc verdâtre de chromo- sulfate de baryum peu soluble, et, avec les dissolutions plus concentrées, le radical chromique est détruit et l'on obtient un précipité de sulfate de baryum. Ces dissolutions des acides chromosulfuriques sont d'ailleurs in- stables et se dédoublent assez rapidement en acide sulfurique et sulfate de chrome. Mais les composés solides sont parfaitement stables. Chaleur de neutralisation. — Ces composés sont des acides énergiques. ( i369 ) Voici leur chaleur de neutralisation comparée à celle de l'acide sulfurique, dans les mêmes conditions de dilution (i molécule dans 20'" environ). (Cr-4SO*)H2diss.-(-2NaOHdiss -f- 33,3 (Cr'-5SO'')H'diss.+ 3NaOHcliss -f- 2 x 33 (Cr=6SO*)H=diss.-H6NaOHdiss -+- 3 x 32 SO^H^diss. +2NaOHdiss -1- 3o,8 » On voit d'après ces nombres que ces acides sont plus énergiques que l'acide sulfurique et que leur énergie va en diminuant à mesure que croît leur richesse en acide sulfurique. Chromosulfates . — Je décrirai dans une Note spéciale les sels de ces acides. On les obtient très facilement, comme les acides eux-mêmes, en évaporant au bain-marie une dissolution renfermant i molécule de sulfate de chrome et i , 2 ou 3 molécules de sulfate métallique. On obtient ainsi des composés solubles dont la dissolution ne précipite pas par le chlorure de baryum en se plaçant toujours, bien entendu, dans les conditions que j'ai indiquées. Ces solutions sont plus stables que celles des acides corres- pondants (' ). » Constitution. — Il résulte des propriétés de ces composés que l'on ne doit pas les considérer comme des sulfates doubles puisqu'ils ne présen- tent pas la réaction caractéristique des sulfates. On peut admettre pour ces compo.sés la constitution suivante : /SO*H /SO*H /SO'H (50^)3(01-) (S0*r(C.-)r(^°;;5 (SOv)(Ci-),^^0;H (Cr'-)/^0;jJ \SO*H \SO*H xSO*H Sulfate Acide Acide Acide de chrome. chromosulfurique. chromodisulfurique. cbromotrisulfurique. Cette constitution est établie par l'existence et les propriétés d'un qua- trième acide nouveau, V acide chromos ulfochromique. Acide chromosulfochromique . — J'ai réussi à combiner 1 molécule de sul- fate vert de chrome avec i molécule d'acide chromique et j'ai ainsi obtenu un composé Cr^3S0% CrO''H-, dans lequel l'acide sulfurique et l'acide chro- (') Je dois mentionner que M. Étard a décrit (Comptes rendus, t. LXXXIV et t. LXXXVI) quelques composés qui ont la composition des chromosulfates, mais qu'il n'est pas possible d'identifier avec ceux-ci parce qu'ils sont insolubles. ( '370 ) mique sont dissimulés tous les deux. C'est un acide bibasiqiie. C'est l'acide chromosulfurique dans lequel SO^H- est remplacé par CrO'H^ Je dé- crirai dans une Note spéciale la préparation de cet acide et de ses sels. » Je veux seulement montrer maintenant comment ce composé peut nous éclairer sur la constitution des acides chromosulfuriques. Si cette constitution est celle que j'ai indiquée, celle de l'acide chromosulfochro- mique doit être (SO^r(C,.^):,:^^o;H de telle sorte que, si l'on salure cet acide bibasique par 2 molécules de soude, l'une saturera le groupe SO''H, l'autre le groupe CrO'^H. Pour m'assurer qu'il en est bien ainsi, j'ai mesuré la chaleur dégagée dans l'action successive de 2 molécules de soude sur cet acide. La première mo- lécule dégage iG*^^', la seconde 12^^', 3 seulement. )> Or 16^"' c'est précisément la chaleiu- dégagée dans l'action d'une pre- mière molécule de soude sur l'acide chromosulfurique (Cr-4S0'')H- et, d'autre part, i2,3 est très voisin de la chaleur de neutralisation de l'acide chromique (i3^*'). » On est donc bien en droit d'admettre que, dans la neutralisation de l'acide chromosulfochromique, la première molécule de soude sature un groupe SO''H, et la seconde un groupe CrO''H, c'est-à-dire qu'il a la con- stitution (SO')-Cr='(SO'H)(CrO''H), et, par suite, l'acide chromosulfu- rique a une constitution analogue. « CHIMIE. — Action de l'oxygène sur le sodammonium et le potassammonium. Note de M. A. Joannis. (c En poursuivant mes recherches sur les ammoniums formés par les métaux alcalins, j'ai été amené à étudier l'action de différents gaz sur ces corps. L'action de l'oxygène fait l'objet de cette Note. » Lorsqu'on fait passer de l'oxygène pur et absolument sec dans un de ces ammoniums dissous dans du gaz ammoniac liquéfié et maintenu à une température de — 5o° environ, pour que la tension de vapeur de ce liquide soit faible, on constate que l'oxygène est assez rapidement absorbé; la liqueur, qui au début était mordorée si la solution était concentrée, devient d'un bleu noir, puis d'un bleu de plus en plus pâle à mesure que l'ammo- nium alcalin disparaît. Si l'on opère lentement, on peut déterminer assez ( i37. ) exactement la quantité d'oxygène qui produit la décoloration totale de ces ammoniums et la transformation de ce corps en une sorte de précipité gélatineux, ayant l'apparence de l'alumine, en suspension dans l'ammoniac liquide. )) Action sur le sodammonium. — Le précipité obtenu avec ce corps se présente, lorsqu'on a chassé l'ammoniac qui le tenait en suspension, sous forme d'une poudre d'un blanc rosé. Elle se dissout dans l'eau sans mettre en liberté de gaz, mais avec un grand dégagement de chaleur. La compo- sition de ce corps a été obtenue ainsi : le sodium a été tantôt pesé à cet état au début de l'expérience, et tantôt dosé à l'état de sulfate; l'oxygène a été dosé par différence et, dans quelques expériences, on a mesuré le volume de ce gaz qui avait été absorbé; l'ammoniac a été dosé volumétri- quement après avoir été séparé de la soude par distillation. Voici les ré- sultats d'une analyse. Calculé pour 2NaO,AzH'. Trouvé. Na 58,23 58,45 AzH' 21,52 22, o8 o 20,25 19,45 )) Ces résultats conduisent à la formule brute 9. NaO, AzPP que l'on H j^ 0,H0. Ce corps serait l'hydrate d'oxyde de disodam- Na monium. Je rappellerai, à ce propos, que dans l'action du chlorure de so- dium sur le sodammonium (^Comptes rendus, t. CXII, p. 892 ), j'ai obtenu le composé AzH-Na^Cl que l'on peut considérer comme le chlorure de disodaramonium. » Mais, lorsque le composé 2NaO, AzH' est obtenu, l'action de l'oxy- gène n'est pas épuisée, car on peut fixer ^sur cette masse gélatineuse en suspension dans l'ammoniac deux nouveaux équivalents d'oxygène. Le composé obtenu NaO' ne contient plus d'ammoniac; il est rose pâle. Traité par l'eau, il dégage de l'oxygène et se transforme en l'hydrate de bioxyde décrit par M. Vernon-Harcourt. Voici les résultats des deux analyses : Trouvé. peut écrire Az Na. O.. Calculé ^.^-- V ..> , pour NaO'. 1. II. 48,94 48,74 49.59 5 1 , 06 5 1 , 26 5o,4i ( '37. ) « Ces deiiK composés aNaO, AzIP et NaO^ se forment simultanément au début, si l'oxydation est menée rapidement. Dans ce cas, si l'on analyse le produit au moment où la disparition de la couleur du sodammonium peut faire croire que la réaction est terminée, on trouve des compositions très variables pour les produits obtenus d'une expérience à l'autre. Si, au contraire, l'oxydation est produite lentement, comme le trioxyde a la pro- priété d'oxyder le sodammonium en donnant aNaO, AzH^, celui qui a pu se former est détruit et l'on n'obtient que le premier composé. » On voit donc que, à cette basse température, il est possible de pousser l'oxydation du sodium plus loin qu'on ne l'avait fait jusqu'ici. Gay-Lussac avait obtenu un oxyde qui, pour i équivalent de sodium, ne contenait pas plus de I équivalent et demi d'oxygène. M. Vernon-Harcourt avait obtenu comme limite le composé NaO*. )) Action sur le potassammonium. — Le produit obtenu au moment où la solution de potassammonium est décolorée a pour composition KO- quand on a opéré lentement. Ce produit se présente sous forme d'un précipité gélatineux lorsqu'il est en suspension dans l'ammoniac liquéfié; il est d'un rose un peu plus foncé que le composé 2NaO, AzH^. Quand on a obtenu ce corps, l'action de l'oxygène n'est pas épuisée, car ce gaz con- tinue d'être absorbé et la matière prend une couleur plus foncée rappelant le rouge brique; puis, l'oxydation continuant, sa couleur devient plus claire pour devenir à la fin jaune de chrome. Au moment où la coloration est la plus foncée la composition correspond à peu près à la formule KO'. I^e composé jaune, produit ultime de l'oxydation, a la formule KO'. Voici le résultat des analyses des composés KO- et KO^ : Bioxyde KO". Tétraoxyde KO*. Calculé. Trouvé. Calculé. Trouvé. K 7O190 68,96 55,00 55,81 O 29,10 3i,o4 45,00 44,19 » Le bioxyde de potassium se dissout dans l'eau et donne une liqueur douée de propriétés oxydantes mais assez stable. Le tétraoxyde peut aussi être dissous dans l'eau, mais cette dissolution est accompagnée d'un déga- gement abondant d'oxygène. » Il m'est arrivé à deux reprises, en faisant arriver une goutte d'eau dans le tube où était renfermé le bioxyde, de voir une explosion se produire; en examinant aussitôt après les débris du tube on constate la présence d'une matière jaune qui semble être le tétraoxyde et d'une matière vio- ( i373 ) lacée qui dégage en présence de l'eau un gaz inflammable et qui semble être du potassium. Dans ces conditions le bioxyde semble donc se dé- doubler en potassium et en tétraoxyde; c'est une réaction analogue à celle que M. Dittea signalée pour leprotoxyde d'élain que la chaleur dédouble en ctain et bioxyde d'étain (Annales de Cliimie et de Physique, 5" série, t. XXVII, p. 170"). » Dans une prochaine Communication, j'aurai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats que j'ai obtenus en faisant agir sur les mêmes ammoniums différents gaz, en particulier le bioxyde d'azote et l'oxyde de carbone. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le soufre mou trempé à l'état de vapeur. Note de M. Jules Gal, présentée par M. L. Troost. « En recevant à la surface de l'eau du soufre vaporisé, j'ai précédem- ment obtenu des lames élastiques, forme nouvelle du soufre mou {Comptes tendus, mai 1892). » L'expérience répétée à la surface de différents bains avait donné des variations remarquables dans l'élasticité du soufre, qui me faisaient soup- çonner des variations correspondantes dans la richesse en soufre insoluble. En outre et surtout l'influence de la nature du bain, déjà signalée par M. Berthelot (Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. XLIX, p. 476) dans la trempe du soufre fondu, devait, par analogie, se manifester aussi dans la trempe du soufre vaporisé. )) J'ai chauffé le soufre à l'ébuUition dans un petit ballon dont le col in- cliné amenait la vapeur à la surface des liquides étudiés et maintenus au voisinage de 0°. L'eau, l'acide chlorhydrique et l'acide azotique ordinaires, des dissolutions de potasse, de soude et de gaz acide sulfureux m'ont donné sensiblement les mêmes résultats : environ 45 de soufre insoluble pour 100 de soufre condensé. Mais avec l'acide sulfurique la proportion de soufre insoluble s'élève à 72 pour 100. Avec l'ammoniaque elle tombe à i5 pour 100. Le soufre condensé danscedernier cas n'est pas mou et les lames qu'il forme sont fragiles et se plissent mal. Mais il n'y a pas de rela- tion entre l'élasticité du soufre et sa richesse en soufre insoluble, comme je l'avais cru d'abord. En effet, le soufre condensé à la surface d'un bloc de glace fondante est très élastique et ne contient pourtant que 20 pour 1 00 de soufre insoluble. ( '374 ) » J'ai étudié ensuite l'influence de la température du bain où l'on trempe le soufre vaporisé. Les résultats de ces expériences sont donnés dans les cinq colonnes du Tableau suivant : A soufre vaporisé à 3oo° bain d'acide sulfurique A' » 440° ') E soufre vaporisé à Soo", bain d'eau, E' soufre vaporisé à 440°, bain d'eau, L soufre à 440" et trempé liquide dans l'eau. )) Les nombres des colonnes A' et E' ont été obtenus en opérant avec un petit ballon comme il a été dit plus haut. » Pour opérer à 3oo° (colonnes A et E), le soufre était chauffé dans un long tube au bain d'huile : la vapeur de soufre était entraniée à des inter- valles égaux d'une demi-minute par la compression d'une poire en caout- chouc qui aspirait et refoulait de l'acide carbonique, lequel passait d'abord dans un tube vide, chauffé par le même bain d'huile que le tube contenant le soufre. )) Enfin les nombres de la colonne L se rapportent à du soufre bouil- lant et coulé à l'état liquide en filaments minces dans de l'eau, et au sein d'une atmosphère d'acide carbonique, avec les précautions indiquées par M. Bertbelot {loc. cit.) : Température Soufre insoluble pour 100. bain. A. A'. E. E'. L. — 10 55 )) » » » o 45 72 33 5o 60 10 » » 34 4o 60 3o 45 » 36 4o 60 4o » 60 37 4o 58 60 45 » SgC) 4o 52 go )) » » » 36 1 10 45 " » » » i3o >> 37 (*) " " " 160 » 29 )) » » » Je m'étais attendu à voir la proportion de soufre insoluble s'abaisser (') Quand l'eau est au-dessus de 60° la vapeur de soufre ne se condense plus à sa surface. (') Quoique le bain soit au-dessus de 120" le soufre se condense d'abord en pelli- cules solides et ne fond pas ou fond à peine si on le retire au fur et à mesure. ( i375 ) à mesure que le bain devient plus chaud : ces prévisions ne sont réalisées nettement que pour le soufre trempé à l'état liquide. La trempe du soufre vaporisé a donné des résultats assez curieux et qui ne pouvaient se pré- voir par analogie. » J^e nouveau procédé qui m'a donné du soufre mou (trempe du soufre A'aporisé) se prête aisément à quelques modifications. La distilla- tion de la pyrite de fer, par exemple, donne du soufre qui se condense à la surface de l'eau en lames élastiques, contenant de 60 à 70 pour 100 de soufre insoluble. » On obtient encore du soufre mou en recevant à la surface d'un bain froid la flamme d'un gaz sulfuré, acide sulfhydrique ou vapeur de sul- fure de carbone. L'hvdro£rène et le carbone brûlent d'abord et le soufre en suspension dans la flamme se dépose à l'état de soufre mou. >» CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage du manganèse par les mêlhodes oxydimétriques. Note de M. Adolphe Carxot, présentée par M. Dau- brée. « Lorsque l'état d'oxydation du manganèse est exactement connu, on peut déterminer la proportion du métal en faisant le dosage de l'oxygène. Or le dosage de l'oxygène disponible peut s'obtenir dans des conditions rapides et satisfaisantes, soit par un procédé gazométrique, comme celui que j'ai présenté dans la dernière séance, fondé sur la décomposition mutuelle du suroxyde de manganèse et de l'eau oxygénée et sur la mise en liberté d'oxygène en quantité double de celui qui est à déterminer (' ), soit par l'un des nombreux procédés oxydimétriques qui ont été proposées, dont le meilleur me paraît être, au point de vue de la rapidité et de l'exac- titude, celui qui emploie les liqueurs titrées d'acide oxalique et de perman- ganate de potasse (*). » Mais, pour être en droit de substituer le dosage de l'oxygène dispo- nible à celui du manganèse, il faut être sûr de la proportion relative des (') Un procédé gazométrique analogue a été donné antérieurement par Lunge et par Baumann {Zeilschrift fiir a?igewandte Chemie, 1890). Les appareils sont diffé- rents; mais la réaction chimique est la même dans tous les cas. Je m'empresse de signaler cette antériorité, qui m'avait échappé. (') Méthode de Hempel {Traité d'Analyse de Mohr, p. 187). G. R., 1893, 1" Semestre. (T. CXVI, N" 24.) 179 ( ï376 ) deux éléments. Je vais passer en revue les moyens par lesquels on peut amener le métal à un degré d'oxydation exactement connu. » T. La calcination faite au contact de l'air, pendant un temps assez long et à température très élevée, transforme les différents oxydes en un composé, qui a presque rigoureusement pour formule Mn'O^ ; mais diffé- rentes circonstances, notamment le contact de corps réducteurs ou la pré- sence de bases fortes, comme les alcalis ou les terres alcalines, peuvent modifier cette composition. D'autre part, il faut remarquer que le dosage de 3 équivalents de manganèse devra se déduire de celui d'un seul équi- valent d'oxygène, ce qui rend le dosage peu précis. )) II. La dissolution du manganèse par l'acide azotique, suivie de l'éva- poration à sec et de la calcination ménagée du résidu jusqu'à disparition de toute vapeur nitreuse, fournit un oxyde noir, que l'on considère habi- tuellement comme du bioxyde, mais dont la composition est, en réalité, assez éloignée de MnO-. On s'en rapproche en répétant deux ou trois fois l'évaporation avec de l'acide nitrique et la calcination au-dessous de 200°; mais, malgré ces précautions, le degré d'oxydation demeure in- certain. » III. Si l'on dissout le manganèse dans l'acide azotique concentré et qu'on projette, par petites portions à la fois, du chlorate de potasse en petits fragments dans la solution chaude jusqu'à ce que la réaction paraisse achevée, on obtient un résidu noir, qui a la composition du bioxyde de manganèse. Les autres métaux sont, en général, dissous; cependant la totalité du fer n'est pas éliminée du premier coup. » Le résidu, qui est insoluble dans l'acide azotique seul, peut au con- traire être très aisément dissous par cet acide avec l'aide de l'eau oxy- génée. Par évaporation et addition nouvelle d'acide azotique concentré et de chlorate de potasse, on peut arriver à un produit ne contenant plus qu'une quantité minime de fer et où le manganèsç esta l'état Mn O". » Je me suis assuré qu'après un bon lavage à l'eau d'abord froide, puis bouillante, le bioxyde ainsi préparé, soit par une, soit par deux précipita- tions, peut se doser exactement par la méthode oxydimétrique. » IV. Les résultats sont plus sûrs encore avec la méthode plus facile de l'eau oxygénée et de l'ammoniaque, méthode que j'ai déjà exposée sommairement en 1888 et sur laquelle j'ai fait, depuis cette époque, de nombreuses séries d'expériences. » En versant dans la solution de manganèse de l'eau oxygénée, soit en excès, soit en quantité seulement suffisante, puis sursaturant rapidement ( '377 ) la liqueur par l'aminoniaque et portant à l'ébullition pendant quelques minutes, on obtient un précipité brun foncé, dans lequel le degré d'oxy- dation du manganèse est exprimé très exactement par la formule Mn'O" ou oMnO^.MnO. Le dosage volumétrique et le dosage gazométrique ont montré que 6 équivalents de manganèse correspondent avec une grande précision à 5 équivalents d'oxygène disponible. » L'opération étant extrêmement simple et rapide, cette méthode m'a paru susceptible de fréquentes applications et j'ai étudié avec soin l'in- fluence des circonstances diverses qui peuvent se présenter. » J'ai reconnu que les sels ammoniacaux (azotate, chlorhydrate et sur- tout acétate) en quantités importantes (de lo à 20^'') gênent la formation du suroxyde Mn*0*', mais que leur influence peut être combattue par l'emploi d'une quantité plus grande d'eau oxygénée. « Si la précipitation du manganèse se fait en présence de sels de cuivre, de zinc, de nickel ou de cobalt, une petite partie de ces oxydes, bien que solubles dans l'ammoniaque et les sels ammoniacaux, est retenue par le bioxyde de manganèse, avec lequel ils tendent à former des manganites com- parables au manganite de manganèse 5MnO-.MnO ; mais on réussit aies faire entièrement disparaître et à obtenir le suroxyde de manganèse pur Mn'O", en redissolvant sur le filtre par l'acide azotique ti*ès étendu et l'eau oxygénée et en précipitant de nouveau par l'ammoniaque. Avec de grandes quantités de cuivre, de nickel ou de zinc, il suffit de trois précipi- tations; il en faut cinq avec le cobalt. On peut ensuite faire très exacte- ment le dosage volumétrique aussi bien que le dosage pondéral du man- ganèse. M L'oxyde de fer, qui accompagne le manganèse dans sa précipitation et ferait obstacle à son dosage pondéral, n'altère pas la précision de son dosage volumétrique, tant qu'il ne domine pas. Lorsqu'il y a plus de fer que de manganèse, le dosage devient moins bon; il convient alors d'éli- miner la plus grande partie du fer par un traitement à l'acide azotique et au chlorate de potasse (III). Le résidu insoluble, dissous par l'acide azo- tique et l'eau oxygénée et précipité de nouveau par l'ammoniaque, se prête alors parfaitement au dosage volumétrique ou au dosage gazomé- trique. » Ce procédé réussit très bien avec les minerais de manganèse et de fer, avec les fontes, les spiegels, les ferromanganèses. » V. On peut aussi précipiter le manganèse à l'état de suroxyde, par l'emploi du brome et de l'ammoniaque à froid, en ayant soin de laisser le ( i378 ) brome longtemps en digestion avec la liqueur presque neutre, ou, pour aller plus vite, en répétant deux fois les additions de brome et d'ammo- niaque. Le manganèse se dépose sous la forme d'oxyde presque noir, ayant pour composition Mn" O" ; mais, avant de procéder au dosage oxydi- métrique,il est indispensable de soumettre le précipité à un lavage très prolongé à l'eau bouillante. Cette méthode est donc moins à recom- mander que la précédente, qui est plus rapide et plus sûre. » En résumé, le dosage de manganèse, soit dans les minerais, soit dans les produits métallurgiques, se fait très facilement et exactement d'après celui de l'oxygène, lorsque le métal a été préalablement amené à un état d'oxydation bien déterminé, soit par la méthode du chlorate de potasse, soit par la méthode de l'eau oxygénée, et parfois au moyen de ces deux méthodes combinées. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur le produit d'asymétrie. Note de M. Ph.-A. Guye, présentée par M. Friedel. <( Par définition, le produit d'asymétrie est égal au produit des six per- pendiculaires abaissées du centre de gravité d'un schéma tétraédrique sur les six plans primitifs de symétrie du tétraèdre régulier ('). Suivant que les masses des quatre groupes, liés au carbone, sont supposées placées aux quatre sommets du tétraèdre, ou situées à des distances variables, ou enfin susceptibles d'éprouver des déplacements latéraux, ce produit est représenté par des formules plus ou moins complexes, que je désire passer en revue. (') Guye, Comptes rendus, t. CX, p. 716; 1890. Thèse, Paris; 1891. Arch. Se. ph. nal., (3), t. XXVI, p. 97; Genève, 1891. Ann. de Chim. et dePhys. (6), t. XXV, p. 145. Conférences à la Société chimique, p. 149; Paris, 1890. A ce propos, je crois devoir attirer l'attention sur une publication de M. Crum Brown, président de la So- ciété chimique de Londres, publiée très peu de temps après ma Note aux. Comptes rendus, dans laquelle se trouvent des vues très voisines de celles que j'ai moi-même exposées (voir /'/oc. of Roy. Soc. Edinburgh, p. 181, 2 juin 1890). Si je n'ai pas encore fait mention de ce travail, c'est que le Recueil où il a paru m'était peu acces- sible, au moment où j'ai rédigé mon Mémoire sur la question. Je regrette d'autant plus cet oubli, que M. Crum Brown, avec une grande courtoisie, a aussitôt aban- donné les recherches qu'il avait entreprises sur ce sujet, sur lequel ma publication a précédé la sienne de quelques semaines seulement. Qu'il me soit donc permis d'é- mettre le vœu que M. Crum Brown reprenne la suite de ses travaux dans ce do- maine, qui est certainement aussi le sien. ( '379 ) » Premier cas. — Le tétraèdre est régulier, et les masses sont censées occuper les quatre sommets du tétraèdre. » Désignons par a, b, c, d les masses, par / leur distance au centre de figure du tétraèdre. Relativement à un plan quelconque de symétrie, que nous appellerons le plan i, deux des masses se trouvent en dehors du plan ; soient, par exemple, a et b, tandis que les deux autres, c et d, sont dans le plan. Les droites, menées du centre de figure du tétraèdre aux sommets a et b, font, aA^ec le plan i, un angle a constant, qui, dans le cas du tétraèdre régulier, est de 54° 44'- » Pour évaluer la longueur r/, de la perpendiculaire abaissée du centre de gravité du schéma tétraédrique sur le plan i, il est avantageux de choisir un système d'axes orientés de la façon suivante : deux de ces axes sont dans le plan i, le troisième est perpendiculaire à ce plan, les lon- gueurs comptées sur ce dernier axe étant positives ou négatives, suivant qu'elles sont situées d'un côté ou de l'autre du plan i. Les coordonnées des deux masses a et b, non situées dans le plan i, seront, par rapport à ce troisième axe : -t-/sinx et — /sina. Appliquant les formules générales relatives à la recherche des centres de gravité, on aura , ^ j (« — b)lsiny. » On trouvera des expressions semblables pour chacune des cinq autres perpendiculaires' c?2» ^3> • • •' '^ci ^^ telle sorte que le produit d'asymétrie P sera (2) -p _(a — b){a — c)(a — d){b~c){b—d){c~d) /^^j^^y n Deuxième cas. — Les masses a, b, c, d sont concentrées à des dis- tances différentes /, m, n, p du centre défigure du tétraèdre primitif, mais toujours placées sur le prolongement des droites menées du centre de figure aux quatre sommets d'un tétraèdre régulier. » Les deux masses A et c seront encore situées dans le plan i; par rap- port à un système d'axes choisis comme précédemment, les coordonnées de a et de b, perpendiculaires au plan i , seront alors + /siux et — /«sin x. ( i38o ) On aura donc / o\ 1 {(il — bm) sina (J) a,=- '- — -, f/\ r> (al — bm) (al — en) {al — dp) (bm — cri) (bm ~ dp) (en — dp) , . ,„ (a H- h -Y- (• + dy ^ ' M Troisième cas. — Les masses a, h, c, d sont encore à des distances différentes /, m, n,p du centre de figure du tétraèdre primitif; en outre, en raison des actions réciproques des groupes a, h, c, d les uns sur les autres, les droites /, m, n, p forment, avec les plans primitifs de symétrie, des angles différents les uns des autres. Désignons par a,, a,, a.. «„ les angles formés par la droite /avec chacun des six plans primitifs de symé- trie; on aura de même P,, Pi^ • • -, Pc angles de m; y,, ya, . . ., yo angles de 72; 0,, ^2. • • •; ^6 angles de p avec les six plans 1,2, . . ., (5. , >) Dans ce cas, les deux masses c et rf se trouveront eénéralement en de- hors du plan i . On aura donc, si a et Z» ne sont pas du même côté du plan, (5) d, g/ sina, — bm sinp, -h(cn siny, -+■ dp sino^) a -h b -\- c -h d 1) Si les angles a,, p, sont voisins de 54° 44', et les angles y,, S, voisins de 0°, en d'autres mots, si le tétraèdre est peu déformé, les termes du numérateur placés entre parenthèses seront petits relativement aux deux premiers, d'autant plus qu'ils pourront très bien être de signes contraires si les masses c et d ne se trouvent pas d'un même côté du plan i . Posons donc ^', = c« siny, + û//osinS, et désignons ce terme ^1 sous le nom de terme correctif. Pour chacun des autres plans, on trouvera un terme ana- logue, soit k.,, k,, . . . , Z 0 . )' Posons aussi pour abréger a/sina.| = \,, alslnx.^^ .\.,, ..., dps\n^a = Df, ; le produit d'asymétrie sera p ^ (A, — B, + /f,)rA„— Go+A-,)(A3— D3+A:a)(Bt— Ct+XJQV,— D-H^^^,^^ {a-h b -h c -h d)" ~ * » Cette expression représente le produit d'asymétrie sous sa forme géné- rale. Elle dépend d'un trop grand nombre d'inconnues pour se prêter à des vérifications quelconques; par contre, on peut lui faire subir le con- trôle de l'expérience dans certains cas particuliers qui feront l'objet d'une très prochaine Communication ('). » (•) Genève, laboratoire de Chimie de l'Université, juin 1898. ( i38i ) CHIMIE ORGANIQUE. — Dc la Jertnentation alcoolique des topinambours , sous l'influence des levures pures. Note de M. Lucien Lévy (' ), présentée par M. Henri Moissan. (■ Dans ces dernières années, plusieurs expérimentateurs ont utilisé des levures pures de vin pour différentes fermentations. C'est ainsi que l'on a obtenu des résultats favorables avec les grains et les betteraves. J'ai pensé qu'il serait intéressant d'appliquer la même méthode aux topinambours. Ces tubercules sont, en effet, très riches en matières sucrées difficilement inversibles, et la lenteur de la fermentation qui résulte de cette stabilité est une source de déboires dans la conduite de l'opération suivant la mé- thode courante. J'ai employé, dans les recherches que je vais décrire, une levure de Romane Conti, spécialement préparée pour moi par M. G. Jac- quemin, ce dont je dois ici le remercier bien sincèrement. » Les tubercules lavés, coupés en tranches fines, sont épuisés par quatre fois leur poids d'eau à 60°, contenant 2 pour 1000 de bitartrate de potasse ; après un contact de quatre ou cinq heures, on décante et l'on traite de nouveau par la même quantité d'eau acidulée. Les eaux d'épuiserâent réu- nies constituent un liquide de densité i,o3 ou i,o4 au plus, c'est-à-dire moins lourd que le moût de betteraves dont on se sert habituellement. Le moût de topinambours marquant i ,07 fermente très mal, du moins sous l'influence de la levure employée. » Le moût qui doit être soumis à la fermentation est stérilisé par trois ébullitions faites à vingt-quatre heures d'intervalle les unes des autres, puis ensemencé avec de la levure précédente ou mieux avec un levain con- stitué par une culture de cette levure dans du moût d'orge acidulé et non houblonné. Dans ces conditions la fermentation se met plus rapidement en marche ; le passage d'un courant d'air stérilisé active la fermentation de telle sorte qu'à la température de 20°-25° elle est terminée en trois jours. » On soumet le liquide ainsi obtenu à une première distillation, en re- cueillant un volume d'alcool égal à la moitié du volume du vin, puis à une seconde distillation dans les mêmes conditions. Enfin le flegme est rectifié par distillation fractionnée à l'aide d'un appared à boules. (') Travail fait au laboratoire de M. le professeur Jungfleich, à l'Ecole de Phar- macie. ( i382 ) » Au débul, il se produit quelques bulles d'un liquide bouillant à 25''-2(S°. ayant l'odeur et les propriétés réductrices de l'aldéhyde. Il est sans doute constitué pour la majeure partie de ce composé. » Puis, le thermomètre monte rapidement à 77°, 5-78"; il passe un liquide alcoolique marquant go"" '^ et doué encore d'une odeur piquante et de propriétés réductrices ; le poids de l'alcool contenu dans ce liquide ne représente pas 4 pour 1000 du poids des topinambours, c'est-à-dire 5 pour 100 de celui de l'alcool total produit. » La température s'élevant à 79^-79°, 5, il distille alors un liquide de très bon goût marquant 92°*^"'--93°''' "'' et renfermant un poids d'alcool pur dépassant les -^ du poids des topinambours ou les -^ de l'alcool total. » Après le passage de ce liquide, le thermomètre s'élève à 80" : il distille à ce moment un liquide d'odeur moins parfaite, mais constituant encore un alcool de bon goût et contenant environ les -^ de l'alcool total. » Le thermomètre ne tarde pas à s'élever rapidement vers gS", un li- quide troubleà odeurbutyreuse distille; enfin la température atteint 100°. La quantité d'alcool récoltée pendant cette période de la distillation représente environ 1,6 pour 100 de l'alcool total produit. » J'ai comparé ces résultats à ceux de la distillation fractionnée d'un alcool de topinambours industriel, et d'un alcool produit par moi à l'aide de la levure de boulangerie ordinaire. Ils sont nettement plus avantageux, tant par la qualité que par la quantité du produit. » La méthode que je viens de décrire est en définitive intéressante à deux points de vue : 1° elle donne très peu de produits de tète et 2° elle fournit une forte proportion d'alcool de bon goût. » Je me propose dans la prochaine campagne d'étudier l'emploi d'autres espèces de levures et de poursuivre l'étude analytique des flegmes ob- tenus. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle série de matières colorantes. Note de M. A. ïrillat, présentée par M. Schiitzenberger. « 1/aldéhyde formique agit avec une extrême facilité sur l'aniline même en solution aqueuse (') pour donner l'anhydroformaldéhydaniline CH'Az: CH-. (') Comptes rendus, 3i avril iSgS. ( i383 ) Je me suis appliqué à chercher quelle serait l'action de celte aldéhyde sur les combinaisons plusieurs fois amidogénées et, 'dans ce but, j'ai choisi dans diverses séries celles des matières colorantes dans lesquelles se trouvent des hvdro2;ènes libres fixés à des azotes. » J'ai obtenu ainsi de nombreuses transformations, non seulement dans les dérivés du triphénylméthane, mais aussi dans une foule d'autres séries. Toutes ces nouvelles matières colorantes doivent être caractérisées par la transformation du résidu AzH^ ou Az = CH^. » Hypothèse sur la constitution des couleurs transformées. — Puisque l'aniline donne avec l'aldéhyde formique le composé CH^Az : CH", on peut supposer que, pour un corps plus compliqué, le diamidodiphényl- méthane, par exemple, le produit de la réaction avec la formaldéhyde serait CH' = (C*H*Az : CH')^ Afin devérifier cette hypothèse, j'ai fait agir la formaldéhyde sur la /?-leucaniline dans l'espérance d'obtenir le dérivé CH = (C''H*Az: CH=)'. » I^a yD-leucaniline étant dissoute dans un mélange d'eau et d'alcool, l'addition de quelques gouttes de formaldéhyde précipite une poudre blanche qui bleuit à l'air, soluble dans les acides, décomposable par les alcalis et fondant vers 198°. L'analyse a donné des résultats qui corres- pondraient à la /j-leucaniline dans laquelle deux groupes phényliques auraient subi la transforpriation. » Afin d'obtenir une transformation plus complèfe, j'ai essayé de con- denser en présence d'un acide. L'analyse a donné la même teneur en azote pour le nouveau produit : la transformation est donc restée station- naire, mais le produit est devenu insoluble dans les acides. On peut sup- poser aussi que la modification soluble est un mélange de leucanilines plus ou moins méthylénées; on observe dailleurs un fait analogue dans les mé- thylations et les benzylations de la rosaniline. » Voici le résumé de l'étude de l'action de la formaldéhyde sur 1° la rosaniline; 2" la safranine; 3° la chrysaniline ; 4° l' amidoalizarine ; 5° la série azoïque. » 1° Dérivé de la rosaniline . — M. Lauth avait déjà trouvé que l'aldéhyde acétique agissait sur la rosaniline en présence d'un acide minéral. Il sup- posa que la nouvelle couleur était constituée par la fixation de groupes éthyléniques, ce qui paraîtrait être confirmé par les résultats analogues obtenus par l'aldéhyde formique. ') Le violet de M. Lauth désigné sous le nom de violet à l'aldéhyde est une magnifique matière colorante mais douée d'une instabilité, à la lumière, • C. R.. 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N" 24.) '^O ( i3«4 ) remarquable. Le violet à l'aldéhyde formique a la même pureté de ton et la même instabilité. On l'obtient en dissolvant So^'' de rosaniline dansSoos'' d'eau acidulée par 25^'' d'acide sulfurique et en ajoutant à chaud 25^ d'al- déhyde formique à 4o pour loo. On continue de chauffer jusqu'à ce que la nuance ne change plus. La base une fois isolée a un reflet métallique; elle est facilement soluble dans les acides; ses teintures résistent bien au sa- vonnage, mais elles sont peu stables. » Dérive de la rosaniline sulfonée. — Tandis que la rosaniline ainsi trans- formée donne en teinture des nuances bleues instables, la présence du groupe SO' semble modifier considérablement la couleur. La condensation est beaucoup plus longue : le nouveau violet acide obtenu est un peu plus rouge, il est moins résistant au lavage, mais il est stable à la lumière. » 2" Dérivé de la safran ine. — La substitution des hydrogènes disponibles d'une safranine par le groupe = CH* se fait avec la même facilité. loo^'' de safranine sont dissous dans un grand excès d'acide chlorhydrique. On ajoute, à la température de 40°, SS^'' de la solution de formaldéhyde à l\o pour 100. Quand la nuance ne varie plus, on étend à l'eau et l'on purifie par les procédés ordinaires. Les sels de la safranine transformés peuvent cristalliser : ils sont doués d'un reflet métallique très brillant. Ils teignent facilement la soie, la laine et le coton, sans mordants. La couleur résiste au savonnage à chaud d'une manière remarquable. La réaction peut être ainsi formulée : 2CH-0 + C'«H"Az'Ci=:2H»0 + [CH-=AzC«H'Âz='Cl(C''H'')^\z = CH^J. » 3° Dérivé de la phénylacridine. '— La phosphine ou diamidophényl- acridine C'H'^Az^ se transforme par le même procédé en un dérivé mé- thyHneC'»H"Az»(GH=)-. » La nuance jaune de la phosphine est transformée en une couleur orange. La nouvelle base est peu soluble dans les acides. Elle a les mêmes propriétés tinctoriales que la clirysaniline. )) 4" Dérivé de V amidoalizarine. — La formaldéhyde agit sur l'a- et la ^-amidoalizarine dissoutes dans un grand excès d'acide sulfurique. Le nou- veau produit résultant donne en teinture des nuances légèrement plus violacées. » Dérivés azoïques. Dérivé azoique simple. — En chauflant au bain-marie un mélange de chrysoïdine, d'acide sulfurique et de formaldéhyde, on ob- tient, en même temps que des produits résineux, une nouvelle matière colorante difficile à purifier et teignant le coton non mordancé en rouge ( i385 ) brique. Par analogie, elle aurait la constitulion [C«H» Az = AzC'H» = (Az = CH*)^]. » Dérivé létrazoïque. — 20""^ de rouge congo sont dissous dans 3oo^'" d'eau. On ajoute 8°'' de la solution de f'ormaldéhyde et l'on chauffe au bain-marie sans ajouter un acide. Par ce traitement, le rouge congo est transformé en une matière colorante jaune ayant les mêmes propriétés tinctoriales que la matière première. » Le brun bismark, les indulines, etc. donnent des transformations analogues. » Conclusions. ~ De l'ensemble des résultats obtenus, on peut conclure : 1° que la formaldéhyde réagit facilement sur les aminés aromatiques sim- ples ou composées dont un hydrogène au moins de l'azote est disponible; 2° que la nuance des matières colorantes amidées est profondément modi- fiée par cette substitution; en générai elle va de gauche à droite dans la disposition des couleurs du spectre (' ). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur l'assimilation de V azote gazeux de l'atmo- sphère par les microbes. Note de M. S. Wi\ogradsky, présentée par M. Duclaux. « La question de l'assimilation de l'azote gazeux par les organismes a déjà été l'objet d'études très remarquables de la part de M. Berthelot, MM.Hellriegel etWillfarth, M. Prazmmvski, MM.Schlœsing fds et Laurent et de plusieurs autres savants. » On est sûr maintenant que l'assimilation de l'azote gazeux par la ma- tière vivante peut résulter de la symbiose des légumineuses avec les mi- crobes; on sait aussi que des mélanges d'organismes inférieurs peuplant le sol, algues vertes ou microbes, peuvent transformer l'azote libre en azote combiné. Mais jusqu'à présent on ne connaît aucune espèce déter- minée qu'on pourrait, avec sûreté, désigner comme douée de cette fonc- tion. » En abordant ce problème, je me suis proposé de chercher s'il existe dans le sol des espèces déterminées de microbes fixateurs d'azote, et je demande à l'Académie la permission de lui exposer sommairement les ré- sultats de mes premières recherches. (') Travail fait au laboratoire de M. Schûtzenberger, au Collège de France. ( i386 ) » La méthode que j'ai employée est la culture méthodique et suivie dans un milieu rigoureusement privé d'azote, mais contenant une substance fermentescible : une solution de sels minéraux, additionnée de sucre. L'eau distillée et les sels ont été spécialement préparés pour ces expériences. Le sucre était de la dextrose très pure, préparée d'après la méthode Soxhlet ; elle ne contenait aucune trace d'azote. » La culture se faisait dans des matras à fond plat qu'on tenait sous de grandes cloches ajustées à l'émeri sur des plaques de verre dépoli. L'air extérieur ne pouvait y pénétrer qu'après avoir traversé des flacons-laveurs remplis de potasse et d'acide sulfurique. Je me servais aussi d'appareils spé- ciaux de culture, à large surface, fermés à l'émeri et parcourus par de l'air filtré au travers d'une bourre de coton, de la ponce potassée et de la ponce sulfurique, enfin lavé par de l'eau. » Les cultures faites dans ces conditions ont bientôt acquis des carac- tères assez constants. Chaque fois on remarquait un dégagement de gaz, la production d'un acide qui était en majeure partie de l'acide butvrique, enfin la présence de masses zoogléiques mamelonnées, gonflées par les bulles de gaz aussi longtemps qu'il y avait encore du sucre dans la solution. Ces masses étaient formées par un grand bacille, contenant souvent des spores. Tandis que les autres organismes, présents dans le liquide, mon- traient des airs de souffrance non douteux, ces bacilles frappaient parleur aspect absolument normal, leur coloration intense par les couleurs d'ani- liue, ainsi que par la richesse relative de leur développement. » Je n'ai pas réussi jusqu'ici à isoler cet organisme (qui s'est montré singulièrement réfractaire à la culture sur milieux gélatinisés) à l'état de pureté complète ('). Deux autres espèces, bien distinctes, de bacilles sont encore présentes dans le liquide, quoique leur développement y soit souvent tout à fait insignifiant. Faut-il attribuer à ces bacilles une part d'action dans le phénomène? Après les avoir isolés et étudiés à l'état de pureté, je ne le crois pas. Leur développement dans les cultures mêlées est toujours pauvre, quelquefois sûrement anormal. Ensemencés à l'état de pureté dans le même milieu, rigoureusement dépourvu d'azote, ils n'y croissent pas; mais des traces d'ammoniaque suffisent déjà pour provoquer une végétation assez énergique. Ni l'un, ni l'autre ne donnent ni gaz, ni acide butyrique, qui (') L'emploi de la silice gélatineuse sucrée, qui paraissait le milieu le plus favo- rable pour opérer la séparation, n'a pas encore conduit au but. Ces essais seront con- tinués. ( ,^8: ) dans mes expériences ont été toujours les symptômes sûrs de l'assimilation de l'azote gazeux. Tout cela fait supposer que ces microbes ne sont que des espèces capables de se développer dans des milieux très pauvres en azote combiné, mais incapables d'assimiler l'azote libre. » Les caractères morphologiques du bacille qui possède celte faculté remarquable sont assez saillants. Les cellules jeunes ont l'aspect de b,îlonnets cylindriques, larges de 1^,2, deux à quatre fois plus longs, immobiles; la formation des spores est pré- cédée par un renflement de la cellule, qui prend la forme d'un long ellipsoïde; à ce moment, l'iode la colore en noir en ne laissant que les deux pôles incolores. Après que la spere est mûre, la cellule mère contenant la spore se transforme eu une sorte de sac ouvert ou élargi à l'un des bouts, qui ne se détruit que très lentement. » On voit que cet organisme ressemble beaucoup au Bacillus butylicus de Fitz et à plusieurs autres organismes du groupe des ferments butyriques. Mais l'étude complexe des produits de fermentation de ce bacille n'étant encore qu'ébauchée, toute identification serait encore prématurée. » Les dosages d'azote, à l'exception de deux, ont été exécutés d'après la méthode Kjeldahl, et ont tous porté sur la totalité de la culture, rapide- ment évaporée à sec, sous pression diminuée. » Le titrage de l'acide (N/20) se faisait par l'hyposulflte de sodium après addition d'iodure et d'iodate de potassium. Les dosages des n°' 14 et 15 ont été effectués par la chaux sodée. » On a déterminé à plusieurs reprises l'erreur qui pouvait résulter de l'impureté des réactifs employés, et la correction a été introduite dans les chiflres des dosages. » Dans le Tableau qui suit, les poids de dextrose ne sont indiqués que pour donner la raison de l'importance si différente des gains d'azote. Dans plusieurs expériences, par exemple dans les six dernières, on n'a pas attendu que tout le sucre ajouté soit décomposé, et ce qui en restait n'a pas été dosé. La décomposition d'un gramme de sucre dans les cultures prospères ne prenait que trois à cinq jours. C'est le minimum. D'autres fois elle était beaucoup plus longue. Dextrose ajoutée Numéros. en grammes. 1 O I I 3 1,5 4 6 5 3 Azote -izote ajouté trouvé Gain d'azote en milligrammes. en milligrammes. en milligrammes. » 3,0 3,0 M 2,3 2,3 » 4,5 4,5 U 10,4 «o,4 » 8,9 8.9 ( i388 ) Dextrose Azote Azote ajoutée ajouté trouvé Gain d'azote Numéros. en grammes. en milligrammes, en milligrammes, en milligrammes. 6 ? » 7,2 7,2 7 I » 2,7 2,7 8 I 2,1 4,5 2,4 9 3 » 8,1 8,1 10 6 » 12,8 12,8 11 7 » i4,6 i4,6 12 4 2,1 10,5 8,4 13 ? 2,1 7,7 5,6 Ik 4 2,1 i6,4 i4,3. 15 5 3,o i5,5 12,5 16 2 » 3,1 3,1 17 2 » 2,9 2,9 18 2 » 2,5 2,5 19 2 1,8 3,5 1,7 20 2 4,o 4,6 0,6 21 2 3,3 4,1 o,8 » Existe-t-il un rapport constant entre la quantité de sucre décomposé et d'azote assimilé? L'assimilation peut-elle se faire aux dépens d'autres substances organiques que le sucre, de celles notamment qu'on trouve dans le sol? Quelles sont les conditions de culture les plus favorables au point de vue du gain d'azote? Toutes ces questions sont à l'étude ( ' ). » M. Berthelot présente, à la suite de cette Communication, les observa- tions suivantes : « Je suis heureux d'entendre la Communication de M. Winogradskv ; il n'échappera à personne qu'elle présente une grande analogie, dans la méthode et dans les résultats, avec le Mémoire que j'avais lu moi-même à l'Académie, il y a près de deux mois (séance du 24 avril iSg'i, p. 842). » La doctrine de la fixation de l'azote élémentaire par les organismes inférieurs du sol, doctrine que j'ai introduite dans la Science depuis huit années, se développe de plus en plus et la connaissance des mécanismes de cette fixation est, chaque jour, davantage approfondie. » ( ' ) Le travail détaillé paraîtra dans \e& Archii'es des Sciences biologiques publiées par l'Institut de Médecine expérimentale à Saint-Pétersbourg. ( i389 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le dèdoublemenl de l' acide carbonique sous l'action de la radiation solaire . Note de M. A. Bach, présentée par M. Schiitzen- berger. « En poursuivant les recherches résumées dans ma précédente Note (^Comptes rendus, t. CXVl, p. 1 145), je me suis attaché à démontrer la for- mation d'aldéhyde formique comme produit immédiat du dédoublement de l'acide carbonique hydraté. Sous ce rapport, la réaction récemment in- diquée par M. A. Trillat ^Comptes rendus, t. CXVI, p. 891) m'a donné des résultats qui semblent très probants. » J'ai fait dissoudre 1 5**^ de diméthylanilina dans 3oo"° d'eau acidulée par i5""^ d'acide sulfurique, et j'ai placé la dissolution dans trois flacons a, bel c exposés au soleil. Le flacon a est resté bouché; dans les deux autres, j'ai fait passer un courant d'acide carbonique après avoir enveloppé le flacon c de papier à filtrer gris. Au bout de deux heures, j'ai prélevé sur chaque flacon 3o'='' de liquide. J'ai neutralisé par de la soude, chassé l'excès de di- méthylaniline par une ébullition modérée, filtré, lavé et projeté du peroxyde de plomb sur les filtres humectés par de l'acide acétique. La solution a n'a pas donné de coloration bleue; la solution b a produit une coloration bleue intense due à l'oxydation du tétraméthyldiamidodiphénylméthane résultant de la combinaison de la diméthylaniline avec l'aldéhyde formique ; la solution c a aussi fourni une coloration bleue, mais beaucoup plus faible que la précédente. 1) Cette réaction est d'une extrême sensibilité. La radiation solaire très ditïuse, et même la radiation d'une flamme de gaz, suffisent déjà pour pro- voquer le dédoublement de l'acide carbonique en présence de la dimé- thylaniline. J'ai fait des expériences comparatives au soleil, à la lumière diffuse et à la lumière d'une flamme de gaz. J'ai obtenu, dans la coloration bleue, une gradation d'intensité d'un très joli effet ( ' ). » (') Travail fait au laboratoire de M. Schiitzenberger, au Collège de France. ( '390 ) ZOOLOGIE . — Sur la Micronereis variegata (Claparêde) ( ' ). Note de M. Emile-G. Racovitza, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Cette petite Annélide a été trouvée pour la première fois par Claparêde à Saint-Waast la Hougue ; le même auteur la retrouve à Port-Vendres ; enfin, en 1888, M. le baron de Saint-Joseph la fait figurer dans sa liste des An- nélides de Dinard. Ces deux auteurs n'ont eu qu'un très petit nombre d'exemplaires, et, comme on le verra plus bas, rien que des femelles, ce qui explique pourquoi ils ne font pas mention de la différence sexuelle qui existe chez cette espèce. » En effet, \a femelle, dont les produits génitaux sont arrivés à maturité, possède vingt et une paires de pieds et a 4™™ de longueur. C'est cette forme qui a été décrite par Claparêde et M. de Saint-Joseph. » Le/na/e, Ipar contre, est beaucoup pluspetit: plusieursindividusà pro- duits sexuels murs n'atteignaient pas 2°"". Le nombre des pieds est aussi moindre : seize à dix-sept paires. En outre, les mâles possèdent, à l'inté- rieur des deux rames ventrales de la troisième paire de pieds, des crochets particuliers qui n'existent pas chez les femelles. Ces crochets sont formés par une tige aplatie dont l'extrémité pointue est fortement recourbée et rejetée un peu de côté de la ligne médiane. Le sommet en croc, ainsi formé, porte six denticules. La partie recourbée, qui seule fait saillie à la surface du parapode, a son extrémité pointue dirigée en dedans et en haut, si l'on imagine l'animal placé sur un plan horizontal. Il y a deux de ces crochets dans chaque rame. » On constate encore une autre différence importante entre le mâle et la femelle, qui tient à la forme des mâchoires; mais, pour comprendre la portée de ce fait, il faut d'abord exposer rapidement le développement de ces pièces buccales. » Chez de tout jeunes individus ayant quatre paires de pieds, les deux mâchoires sont représentées par deux pièces ovalaires qui, à un bout, s'ef- filent en une pointe dirigée vers l'extrémité antérieure de l'animal. Chez les jeunes à cinq paires de pieds, il se forme un prolongement du côté op- posé à la pointe; ce prolongement s'allonge beaucoup, et, chez les indi- vidus à six paires de pieds, il présente des dentelures à son extrémité distale. Ensuite, une grande dent se forme en dedans des dentelures (') Travail l'ail au laboratoire Arago (Banyuls). ( iSç). ) de l'exlréniité du prolongement quand l'animal possède sept paires de pieds; ces dents augmentent en nombre avec 1 àgc, et, chez les mâles adultes à seize paires de pieds, la mâchoire est formée par la pièce allongée men- tionnée plus haut avec trois grosses dents dentelées à sa base. » L'évolution de la mâchoire ne se fait pas de la même manière chez la femelle. Chez les individus à dix paires de pieds, la mâchoire est formée comme chez le mâle, mais les femelles à douze paires de pieds ont perdu la partie primitive et allongée; l'extrémité dentelée du prolongement de la mâchoire larvaire est seule conservée et se transforme en une grosse dent. Une autre dent se forme du côté opposé et l'on obtient, en définitive, une mâchoire pourvue de cinq dents qui ressemble beaucoup à celle des Nereis. On peut conclure de ces faits que le mâle devient mùr à un stade beaucoup moins avancé du développement que la femelle et cette consta- tation est encof-e fortifiée par la différence de taille comme par la diffé- rence dans le nombre des pieds chez les deux sexes. )) Les crochets, signalés comme particuliers au mâle, sont des crochets copulateurs. J'ai pu voir un mâle fixé sur une femelle à l'aide de ses deux paires de crochets. Il était fixé un peu de côté de la ligne médiane dorsale, dans la région du dixième pied, la tête tournée du côté de la tête de la femelle. Les pointes des crochets étaient fortement enfoncées dans les parois du corps de cette dernière. Le mâle est resté fixé sur sa femelle pendant trois jours, mais il la quitta immédiatement après la ponte; je n'ai pas pu voir encore l'acte même de la ponte, mais il est certain que la fécondation doit être externe. » Les œufs, rouges, sont au nombre d'une soixantaine; ils sont enve- loppés dans une glaire épaisse sécrétée par la femelle. Celle-ci ne quitte pas un seul instant la ponte; continuellement en mouvement, elle tra- verse péniblement la glaire en tous les sens. » Les embryons avaient déjà quatre paires de pieds neuf jours après la ponte. Ils étaient prêts à sortir de la masse glaireuse, car on trouve dés larves libres à cinq paires de pieds. » La femelle avait aussi subi une transformation des plus curieuses. Avant la ponte, son corps était trapu, les pieds étaient assez rapprochés les uns des autres, et les cirres parapodiaux, les ventraux comme les dor- saux, étaient tous d'égale longueur et avaient tous la même forme. Ils étaient renflés à la base et effilés au sommet, semblables aux cirres para- podiaux des Polynoé. L'aspect de la femelle est tout autre : le corps est très mince, allongé, et les pieds sont très éloignés les uns des autres. Mais C. R., 1893, 1" Semeslre. (T. GXVl, N° 24 ) l8l (' i3ç)i ) le changement le plus considérable se manifeste dans les cirres parapo- diaux : ils ont, en effet, une forme ovale, lancéolée, avec une section elliptique, au lieu de circulaire, comme à l'état normal, et, de plus, ils sont considérablement allongés. Ces modifications ne se montrent pas avec la même intensité tout le long du corps, et, de plus, elles se mani- festent aussi inégalement, si l'on compare les cirres dorsaux avec les ven- traux. Ainsi l'extrémité antérieure du corps n'est pas modifiée; du côté ventral, les cirres commencent à changer à partir des rames de la trei- zième paire de pieds; du côté dorsal, à partir de la septième paire. I-a mo- dification augmente progressivement jusqu'à l'extrémité postérieure du corps. Les rames participent aussi à ce changement dans les mêmes condi- tions que les cirres parapodiaux, mais dans des limites beaucoup plus faibles. Les deux cirres anaux, normalement renflés à leurs bases, se sont allongés presque du double et sont devenus filiformes. » Cet allongement n'est pas dû à un phénomène de croissance des cirres, mais à un étirement des cellules qui les composent. Dans le cirre normal, les noyaux sont très rapprochés les uns des autres; sur une prépa- ration en masse, on voit qu'ils forment une agglomération très serrée; au contraire, dans le cirre allongé, ils sont très espacés et leur nombre n'a pas augmenté. De plus, les cirres sont devenus flasques et très transpa- rents. L'aspect de la partie postérieure du corps de l'animal montre le même phénomène d'étirement; les muscles longitudinaux, au lieu d'être légèrement sinueux, comme à l'état normal, sont tout à fait linéaires; la même chose peut se dire du vaisseau dorsal. Toute la partie postérieure du corps paraît paralysée, et l'animal la traîne avec sa- partie antérieure sans qu'elle fasse le moindre mouvement pour aider à la progression. » Ces modifications s'expliquent par la circulation continuelle de l'ani- mal à travers la masse glaireuse très épaisse qui entoure les œufs. La pro- gression se fait, en effet, seulement à l'aide de la partie antérieure du ct)rps; l'animal rabat ses rames antérieures en avant : prenant ainsi un point d'appui, il porte son corps dans cette direction. L'extrémité posté- rieure est simplement entraînée par l'antérieure et ses rames sont toujours rabattues en arrière. Les rames ventrales servent plus que les dorsales. Ce dernier fait nous explique pourquoi les rames ventrales sont plus modifiées que les dorsales. On peut dire, en résumé, que la grandeur de la modifica- tion est en rapport inverse avec l'activité déployée par les rames. » ( '^93 ) ZOOLOGIE. — Sur l'huile d'œu/s de la sauterelle d'Algérie ou criquet pèlerin (Acridiiim peregrinum). Note de M. Raphaël Dubois, présentée par M. Blanchard. « Dans les premiers jours du mois de mai dernier, j'ai pu me procurer en assez grande quantité des œufs de ponte récente du criquet pèlerin ré- coltés par les soins de l'administration aux environs de Tlemcen, dans la commune mixte d'Aïn-Fezza. » La coque de ces œufs était mince, souple et fragile; elle était remplie d'un vitellus rappelant beaucoup, par sa couleur, s aconsistance et même par sa saveur, le jaune de l'œuf de poule. )) Soumis à la presse, les œufs ont laissé échapper le vitellus sous forme d'un fluide visqueux, épais, semblable à du miel. )) Ce vitellus, traité à froid par un mélange à parties égales d'éther et d'alcool, a fourni un liquide éthéro-alcoolique d'un beau jaune d'or. Celui-ci évaporé à l'air libre a abandonné, outre une certaine quantité d'eau, une huile jaune d'or, parfaitement limpide, facile à séparer par décantation. » Cette huile rappelle par sa couleur et par sa consistance l'huile d'œufs de poule et laisse peu de temps après son extraction déposer des cristaux radiés, très réfringents, qui disparaissent au bout de quelques jours. » A l'état frais, l'huile d'œufs de sauterelles a une odeur légèrement herbacée et une saveur un peu acre qui s'accentue plus tard. Elle rancit rapidement et prend alors une odeur d'huile de foie de morue très accentuée, en même temps que son àcreté augmente. » A la température de + 2°C., elle prend la consistance du beurre et chauffée dans un verre de montre à une température relativement peu élevée elle brûle, sans fumée, avec une flamme claire, bleuâtre, comme celle de l'alcool. » La soude caustique la saponifie facilement; l'acide sulfurique con- centré la colore en rouge brun, passant rapidement au noir. L'acide azo- tique l'épaissit, en lui donnant une couleur chair, à froid; mais, parla chaleur, elle se fluidifie de nouveau et passe rapidement au rouge brun, puis au noir. Sous l'action du nitrate acide de mercure, elle se solidifie en prenant une couleur fleur de pêcher, puis jaune. Le permanganate de po- tasse et l'acide chromique lui communiquent une teinte olivâtre et, avec la solution iodo-iodurée, elle se colore en rouge brun foncé. » Sur ma prière, M. Malbot, de l'École supérieure des Sciences d'Alger, a bien voulu rechercher la présence du phosphore. ( 1^94 ) » L'analyse a démontré que l'huile que j'avais préparée à Tlemcen par le procédé indiqué plus haut renfermait une très forte quantité de phos- phore : elle a été évaluée, en anhydride phosphorique, à 1,92 pour 100 d'huile en poids. Elle ne contient pas de soufre. » La proportion d'huile contenue dans i''^ d'œufs de ponte récente m'a paru être environ de ^o^^ à So^"' : je pense que le rendement serait assez grand, étant donné que j'ai vu chez M. l'administrateur de Nedroma, com- mune mixte de la province d'Oran , des tonneaux d'œufs résultant du ramassage opéré par les indigènes dans la journée. )» L'huile se modifie et disparaît dans l'œuf au fur et à mesure du déve- loppement. Elle sert vraisemblablement en grande partie à produire de la chaleur, car, en plongeant un thermomètre dans une caisse d'œufs près d'éclore, j'ai trouvé une température oscillant entre 4i" et 4^° C. » D'après les renseignements bibliographiques qui m'ont été fort obli- geamment fournis par M. Rûnckel d'Herculais, l'existence de cette huile n'a pas été signalée, et il n'y a pas lieu de confondre ce produit avec celui qui a été isolé, en très petite quantité, du suc de criquet d'Amérique et désigné sous le nom de Calopline par M. William R. Redzie ('). » Si, comme il est permis de l'espérer, l'huile d'œufs des criquets algé- riens pouvait être utilisée soit en thérapeutique, soit dans l'industrie, ce serait peut-être la meilleure prime offerte à la destruction du fléau de notre agriculture coloniale. « PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de l'humidité sur le développement des nodosités des Légumineuses ("■'). Note de M. Edmond Gain, présentée par M. Duchartre. « Etudiant les circonstances qui favorisent ou modifient le phénomène de la nitriPication, MM. Schlœsing et Mûnlz(^) ont attribué une action prépondérante à la température et à la constitution physique des sols. (') William K. Keuzie, First annual Report of Ihe United States entomological commission for the year 18S7 relating to tlie liocky inountain Locust. Washington, governinenl prinling office, p. 44^ ; 1878. (-) Ce travail a clé lait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. (') Comptes rendus, t. CX, p. 1026 et p. 439 et 499; Ihid., t. CIX, p. 618 et GjS; Ann. Agr., t. XVI, p. i5; Comptes rendus, t. CXUl, p. 89; Ibid., t. CXII, p. i4i; Encyclopédie chimique ( Chimie agricole), l. X. ( «395 ) » D'après ces savants, rameublissement du sol, par exemple, agit sur la nitrification en modifiant la répartition des organismes microbiens. On sait, en outre, quelle est l'importance d'une humidité convenable du sol pour activer la nitrification. » Ces' observations m'ont suggéré l'idée de rechercher si l'influence du milieu retentit également sur les tubercules à Bactéries des Légumineuses, phénomène intervenant aussi, comme on le sait, dans la fixation de l'azote. Des cultures expérimentales, faites au champ d'expériences du la- boratoire de Biologie végétale de Fontainebleau ont porté sur les Pisum sativum, Lupinus albus (deux variétés), Faba vulgaris. » Sur un sol de sable calcaire de Fontainebleau bien ameubli, on a tracé, à 2™ d'intervalle, deux lots de carrés ayant i" de côté. Les semis ont été faits de part et d'autre au moyen de graines du même lot et sensiblement de même poids. » Après avoir, par un arrosage égal, assuré la levée des semis, on a en- suite cessé complètement l'arrosage dans l'un des lots, de sorte que la partie superficielle du sol est restée dans celui-ci, pendant le mois de mai, oi\ les pluies ont été très rares, à un taux de 4 à 5 pour loo d'eau. » Au contraire, on a pratiqué dans l'autre lot un arrosage tel que le sol maintenu humide est resté continuellement saturé d'eau (i5 pour loo en- viron) jusqu'à une profondeur de o™, 20 à o"',3o . Les sols non arrosés, desséchés jusqu'à o^.io de profondeur par l'évaporation, ne pouvaient recevoir qu'une faible quantité d'eau venant du sous-sol. » Les Bactéries, qui se trouvaient naturellement en quantité sensiblement égale dans les deux lots, étaient dans des conditions de propagation très différentes. D'autre part, la température des sols humides se maintient souvent inférieure à celle des sols secs. Vers deux heures de l'après-midi, la différence atteignait quelquefois 7° à la surface, et 3° à o°',io de profon- deur. » Enfin la plante qui devait recevoir les atteintes des Bactéries se trou- vait aussi, pour chacun des deux lots, soumise à des conditions différentes : dans le sol humide l'ensemble des racines très aqueuses et très chevelues offrait une grande surface de tissus jeun es et se ramifiant dans toute la réijion voisine du pivot; dans le sol sec, la racine était moins aqueuse, à pivot moins ramifié; l'assise externe y présentait des cellules plus serrées dont la membrane extérieure était plus épaissie. » Après trente jours de végétation, le Pois arrivait à floraison. Dans les ( i396 ) deux sols des lots comparatifs ont été prélevés et des échantillons tvpes ont été photographiés. » Les deux systèmes radicaux étaient très différents et on pouvait re- marquer les faits suivants. » Dans le sol humide . — On rencontrait des nodosités depuis les radicelles supérieures rampant sous la surface du sol jusqu'aux parties profondes des racines. » Leur nombre était environ cinq à dix fois plus grand que dans le sol sec; leur taille moyenne était environ quatre fois plus développée. Leur forme était ovoïde et leur axe transversaLn'avait que la moitié de la lon- gueur de leur axe longitudinal. » Dans le sol sec. — Les tubercules faisaient complètement défaut dans la partie supérieure du pivot et de ses ramifications; au-dessous on pouvait en compter quelques-uns sur le pivot; enfin à 20*^™ de profondeur, là où le sable est moins sec, on remarquait quelques tubercules sur les radicelles. Ces nodosités étaient de forme hémisphérique et moins développées que celles du sol humide. » Le Lupin a présenté des différences analogues l'année dernière et cette année, dans des cultures faites soit en pots, soit en pleine terre. » Chez la Fève, le nombre des tubercules est vingt fois environ plus élevé en sol humide qu'en sol sec. Enfin l'étude anatomique des tuber- cules pris dans les deux sols fournit aussi des différences importantes au point de vue de l'abondance des organismes bactéroïdes et au point de vue de la structure des assises périphériques des tubercules. » Il restait à vérifier dans la nature, sur des plantes spontanées, les résul- tats obtenus expérimentalement. Mes observations ont porté sur les Lotus corniculatus, Trifoliumprocumhens, Orobus niger. Pour la comparaison, des échantillons ont été recueillis dans des sols de même composition, les uns dans une station sèche, les autres dans une station humide très voi- sine. L'observation a confirmé l'expérimentation. » Il résulte de ce qui précède que : » L' humidité du sol favorise d'une manière considérable le développement des nodosités des racines des Légumineuses. » Ce fait, qui semble général, peut avoir des conséquences pratiques. En effet, les années sèches, surtout pendant la saison printanière, sont très préjudiciables au développement des nodosités, et par suite à l'assimilation de l'azote libre par les Légumineuses. Après une année humide, les orga- ( '397 ) nismes microbiens des tubercules se trouvent disséminés dans le sol avi c les racines qui restent enfouies, et leur nombre s'est beaucoup accru. Après une année sèche, la plante devra laisser dans le sol beaucoup moins d'a- zote par suite de l'insuffisance des productions tuberculeuses amélio- rantes. M BOTANIQUE. — Sur la concordance des phénomènes de la division du noyau cellulaire chez les Lis et chez les Spirogyras, et sur V unité de cause qui la produit. Note de M. Cu. Degagny. « Au moment où le noyau va entrer en division, le premier fait obser- vable chez les Spirogyras, c'est son gonflement. La croissance de la mem- brane n'étant pas aussi rapide que l'augmentation des matières plasmiques produites dans le noyau, il perd sa forme, devient sphérique, en même temps que la turgescence augmente à son intérieur. Cette variation dans la turgescence du noyau est accompagnée d'un phénomène qui n'a fixé l'attention des observateurs qu'en raison de l'impossibilité où il les a mis de regarder dans le noyau au moment où il se produit. On n'a point pensé à rapprocher les deux faits l'un de l'autre. Or, tous deux sont d'autant plus intéressants à noter qu'ils sont dus certainement à une même cause. On ne voit plus à l'intérieur du noyau parce que l'indice de réfraction des albuminoïdes qu'il contient augmente. Le noyau devient sphérique, il se dilate parce que ces matières albuminoïdes ont augmenté en quantité. Il v a donc eu production de matières albuminoïdes dans le noyau. J'ai montré comment se fait cette production chez les Spirogyras, particulièrement chez le Spirogyra setiformis. Elle est d'une netteté remarquable, puisque l'on voit le nucléole rejeter ces matières albuminoïdes, et les rejeter avec d'autant plus d'abondance et d'activité que le filament se cache à son in- térieur d'une manière plus complète. Il y a donc entre l'occultation du filament et la production d'albumine un rapport étroit, une raison qu'il faut rechercher d'autant plus minutieusement que cette occultation du fila- ment et la production d'albumine qui en est la conséquence se retrouvent à d'autres phases de la division, sans qu'on les ait remarquées ni chez les Spirogyras, ni dans les noyaux plus différenciés, comme chez les Lis. » Chez les Spirogyras le gonflement du noyau a une limite; quand elle est atteinte, les matières qui l'ont gonflé diffusent à travers la membrane; d'autant plus facilement qu'elles sont repoussées, comme je l'ai montré, par le nucléole. Elles sont donc expulsées en dehors du noyau, comme elles ont été expulsées en dehors du nucléole. Le nucléole les a expulsées ( '398 ) dans tous les sens; il continue à les pousser en dehors du noyau, mais la pression externe s'ajoute à l'action répulsive exercée par le nucléole. Les matières repoussées par le nucléole s'échappent surtout dans le sens du grand axe, et du côté des cloisons transverses qui permettent une varia- tion, dans le sens longitudinal, de la tension interne de la cellule. » La limite de la turgescence du noyau est signalée chez le Spirogyra setiformis et le Spirogyra jugalis, par un fait d'une haute importance. Quand les matières albumineuses formées dans le noyau s'échappent dans la cellule, ce sont les matières les plus diffusibles qui sortent les premières. Elles sont immédiatement coagulées au contact du suc cellulaire et forment autour du noyau, particulièrement dans le sens du grand axe, des vacuoles énormes qui se gonflent pour la même raison que le noyau, auquel elles servent pour ainsi dire d'annexés, et d'annexés nécessairement remplies des mêmes matières albumineuses. Quand de grandes vacuoles, souvent plus grandes que le noyau, se sont formées ainsi du côté des pôles, après avoir soulevé la très mince couche de cytoplasme périnucléaire, les ma- tières albumineuses intranucléaires y entrent progressivement. Elles y forment des pseudopodes, puis des plis membraneux, des fils, qui n'ont aucun rapport avec le cytoplasme, trop cohérent [)our avoir quitté, comme on l'a supposé, les parois cellulaires, pour se rendre vers le noyau. Ici il n'y a pas de supposition à faire, il n'y a qu'à regarder des faits que l'on voit sur l'algue vivante ou fixée. » Les matières sorties de part et d'autre du noyau à travers la mem- brane forment bientôt des masses de plus en plus cohérentes, qui sont re- foulées à une certaine distance et au milieu desquelles entrent les fragments du nucléole qui sont expulsés. Ils s'élèvent alors aux pôles des vacuoles sous formes de vessies, dont la turgescence est due, comme dans le noyau, à la formation d'albuminoïdes diffus. Ramollie, puis dissoute par le passage des matières expulsées, la membrane crève; le noyau gonflé s'affaisse dans le sens du grand axe. Les matières qu'il contient sont en partie expulsées vers celles qui étaient déjà aux pôles. En somme, le noyau ne s'est qu'étendu. Il s'est invaginé de part et d'autre, à ses deux extré- mités, dans la cellule. Le suc cellulaire ne pénètre que plus lentement à travers les matières albuminoïdes qu'il coagule à la périphérie. Il produit une contraction sur toutes celles qui sont comprises entre les pôles et la plaque restée au centre et composée des parties de nucléole et de filament qui n'ont pas été expulsées. Chez le Spirogyra setiformis on constate alors un fait du plus grand intérêt et qui prouve que le filament était recouvert par les matières homogènes du nucléole, en même temps que l'on constate ( '399 ) que celles-ci ont été en partie expulsées. T.es replis du filament qui na- geaient jusqu'alors au sein' des matières nuciéolaires arrivent à se toucher. Celles-ci n'étant plus assez abondantes pour le recouvrir et le cacher com- plètement, elles en sortent, comprimées par les replis du filament, comme une matière visqueuse qui sortirait d'une éponge, sous forme de grosses gouttes, colorables en rouge, pendant que les replis du filament se colorent en vert, même dans les préparations non lavées, et conservées dans le mé- lange glycérine de fuchsine et de vert de méthyle. » Contractée sous l'influence du suc cellulaire la plaque rentre bientôt en action, mais seulement dans ses parties centrales mises à l'abri du suc cellulaire qui a diffusé. Bientôt la plaque se segmente, et ce n'est qu'entre les deux moitiés, à la surface interne de chacune, que se forment de nou- velles matières albuminoïdes. Celles-ci se coagulent à leur périphérie et forment une cavité close qui s'allonge. Les deux moitiés de plaque se re- poussent, et la turgescence dans la cavité internucléaire due à la formation des matières albuminoïdes est souvent assez grande, à certains moments, pour produire entre les deux segments en séparation des vacuoles dont le gonflement est dû, encore, à la même cause qui a produit la dilatation du noyau. Les matières polaires, au lieu d'attirer les moitiés de plaque, sont repoussées par elles, avec les fils suspenseurs. M Avec ces faits bien observés chez les Spirogyra, tout ce qui se passe chez les Lis s'explique. Comme on le Aoit sur une coupe d'albumen, le noyau qui va entrer en division se gonfle au moment où il se recouvre et s'emplit d'albuminoïdes. Comprimées dans le noyau, ces matières s'échap- pent à travers la membrane. Insolubles dans le suc cellulaire, elles y for- ment des rayons qui environnent le noyau d'une auréole. Quand le noyau crève, elles sont chassées vers les pôles et ne forment plus de rayons. Elles repoussent les matières polaires précédemment sorties du noyau et déjà éloignées de son voisinage par les matières rayonnantes. Les matières po- laires forment des ravons ou asters, comme elles en formaient avant de sortir du noyau. Ces asters forment un lacis dans le réseau cytoplasmique et empêchent les pôles de revenir sur la plaque quand celle-ci se contracte avec toutes les matières albuminoïdes comprises entre elles et les pôles. Les plis et les fils formés deviennent droits et rigides. Quand la plaque se segmente, les pôles ne reculent pas comme chez les Spirogyra, le lacis des asters servant de point de résistance; les bâtonnets dédoublés glissent le long des fils ou plis formés entre la plaque et les pôles. Sur la face interne des moitiés de plaque qui s'éloignent, il se forme des albumi- noïdes qui produisent une cavité close tapissée de fils et de plis qui se G. R., 1893, i" Semestre. (T. CXVI, N' 24.) 1*^2 ( i4oo ) gonflent en tonneau, comme le noyau avant la disparition de la membrane. » En résumé, chez les Lis comme chez les Spirogyras, une unité de cause frappante existe derrière les phénomènes, variés comme les milieux où ils se réalisent, que l'on a remarqués au moment de la division. La segmentation du filament et de la nucléine colorable qu'il contient, les mouvements qu'il subit, ne sont que l'un des effets de cette cause et non la raison entière de la division. » Le noyau constitue dans la cellule un appareil où le filament est maintenu et fixé dans des conditions particulières d'isolement. Ce qui se réalise autour de lui au moment de la division n'a qu'un but : la conserva- tion de ces conditions particulières par l'extension progressive du noyau. » Or, dans le noyau, le filament n'est pas en contact immédiat avec les éléments solubles que contient la cellule. Le suc cellulaire arrive jusqu'à lui, mais lentement, progressivement. C'est précisément alors que ces conditions s'accentuent que le filament révèle son action. Celle-ci est d'autant plus puissante que le filament se met à l'abri du suc cellulaire, en se cachant et en se recouvrant. Quand il se recouvre, il produit de l'al- bumine. Il opère donc une réduction sur les hydrates de carbone et l'acide nitrique contenus dans le suc cellulaire qui a pénétré dans le noyau. Mis en présence de l'oxygène combiné, telle est son action. Celle-ci est anéantie en présence de l'oxygène libre; l'existence du corps réducteur que le filament produit devient impossible. M Actuellement, dans la cellule et dans le noyau, la matière organisée serait donc le produit d'une réaction opérée à l'abri de l'oxygène libre. Le filament et sa partie active, la nucléine colorable, seraient anaérobies. » CRISTALLOGRAPHIE. — Sur les poids spécifiques des cristaux isomorphes. Note de M. Georges Woulf, présentée par M. A. Cornu. « Les recherches sur les propriétés des substances parfaitement isomor- phes possédant les mêmes constantes géométriques et pouvant cristalliser ensemble en toute proportion, ont conduit à cette loi importante, que les propriétés des cristaux composés sont en général des fonctions continues des mêmes propriétés et de la quantité relative des ^cristaux isomorphes composants. » Si nous considérons en particulier les inverses des poids spécifiques des deux substances parfaitement isomorphes, c'est-à-dire leurs volumes spécifiques, nous trouverons que le volume spécifique des cristaux com- ( i4oi ) posés peut être exprimé par la fonction linéaire des volumes spécifiques des cristaux composants. Cela nous montre que le procédé de la cristalli- sation d'un tel cristal composé consiste dans la juxtaposition purement mécanique des masses élémentaires égales des deux substances isomorphes. Pour plus de précision, nous pouvons considérer ces masses élémentaires comme des particules cristallines et donner au fait signalé l'énoncé sui- vant : Les masses des parlicides cristallines des substances parfaitement isomor- phes sont égales, mais de volumes différents, et elles conservent leurs volumes en cristallisant ensemble. » Mais la différence des volumes des particules, qui se disposent l'une à côté de l'autre pour former un cristal, paraît au premier abord être en désaccord avec nos conceptions de la structure intime des corps cristal- lisés, et il faut nécessairement admettre que ces volumes sont ou égaux ou commensurables pour que leur différence ne trouble pas l'homogénéité de l'édifice cristallin. En d'autres termes, les volumes spécifiques et, par suite, les poids spécifiques des substances isomorphes doivent être entre eux comme des nombres entiers. » On peut s'assurer que cette conclusion se laisse vérifier par l'examen des valeurs connues des poids spécifiques des corps cristallisés et qu'en outre la relation exigée s'étend non seulement aux substances qui cristal- lisent ensemble en toute proportion, mais, en général, à tous les cristaux dont les constantes géométriques sont voisines. » Voilà quelques exemples concernant les groupes isomorphes les plus importants. Les poids spécifiques sont accompagnés des facteurs qui les rendent égaux pour le groupe correspondant. K-SO' 2,67 K^CrO* 2,63 Na^SO' 2,67 Ag2 SO* 5 , 4o : 2 = 2 , 70 K"-SeO* 3,o5 x 1 = 2,67 (NH*)2S0' 1,77 xf = 2,66 (NH')^CiiO* 1,89x1 = 2,60 KAI(S0*)='i2H-0 1,75 TlAl(SO»)M2H=0 2,32 xf =1,74 BaN^O» 3,24 PbN^O^ 4,53x1 = 3,24 AgNO' 4,35 : 4= 1,09 AgClO' 4,40 : 4=1,10 AgBrO' : 5,30 : 5 =r I ,o4 AgIO' 5,4o : 5 = 1 ,08 ( i4oa ) BaCl=2H20 3,10 BaBr^2H20 3,83 x| = 3,io Kl 2,96x^=2,48 NH*I 2,5o Rbl 3,o2x| = 2,5i KCl 1,99x1= 1,49 NH*C1 1,53 BaCl^O^H^O 2,99 BaBi^O^H^O 4,o4 X I =3,o3 KCIO* 2,54x1=1,90 NH*CIO* 1,87 TICIO' 4,89x1=1, 86 (|=ix|) CaCr^ 2,20 SrCl- 2,96 X 1^ 2,22 Ba Cl- ■ 3 , 70 X I = 2 , 22 NaClO' 2,49 NaBrO^ 3,34x f = 2,5o NiSO'IH=0] 1,93 CoSO'IH^O 1,92 MgSO^IH^O 1 ,68 X f = 1 ,92 KNO' 2,11x1=1,69 NH*NO' 1,71 NiSeO'ôH^O 2,3i CoSeO*6H20 2,32 » Les limites de cette Note nous obligent à nous borner aux exemples cités, qui suffisent, cependant, pour confirmer notre supposition. » Ainsi, nous sommes conduits par les raisonnements et les faits à la loi suivante : » Les poids spécifiques des cristaux appartenant à un groupe isomorphe sont égaux à un facteur rationnel près . - » Dans le cas des substances isodimorplies, ce sont les poids spécifiques des variétés géométriquement isomorphes qui obéiront à cette condi- tion. » On peut résumer tout ce que nous venons d'établir sur les propriétés des cristaux isomorphes en disant que : Les masses des particules cristallines des substances isomorphes sont égales et occupent les volumes comme nsurables. » Ou, encore, ayant égard à ce que les poids spécifiques sont inverses des volumes spécifiques : Les masses des particules cristallines des substances isomorphes sont commensurables et occupent les volumes égaux et semblables. » La dernière version correspondra mieux aux théories cristallogra- phiques. » ( i4o3 ) MINÉRALOGIE. — Sur Vaxinite de iOisans. Note de MM. Albert Offbet et Ferdinand Gonnard, présentée par M. Fouqué. « En examinant des cristaux d'axinite de l'Oisans nous avons trouvé, sur quelques-uns d'entre eux, un certain nombre de faces nouvelles. Nous nous proposons d'en donner la description. » L'axinite de l'Oisans a été principalement étudiée par Neumann (Pogg. Ann., t. IV, p. 63; 1827), Lévy {Descr., t. II, p. 106; i838), Ma- rignac, M. Des Cloizeaux (^Manuel, t. I, p. SiS; 1862), Vom Rath {Pogg. Ann. y t. XXVIII, p. 20 et 227; i866) et A. Lacroix {Min. de la France, t. I, p. 277; 1893). » Ces différents auteurs ont signalé l'existence sur ces cristaux de vingt-huit faces, dont les notations dans le système de Lévy sont les sui- vantes (') : p, m, ^h, h' , hK h\ h\ h% t, g' , ^g, o' , /' , r' , c% c% c' , c% /' , Y = (c' fg'), ^ = (c'/V')- ^ = {d^i^g'), d=.{dh'^), k = {d'èg^. » Nous avons pu ajouter treize faces nouvelles à ces faces reconnues par les auteurs qui nous ont précédés. « Si l'on s'étonnait d'un pareil résultat, nous l'expliquerions, en bonne partie, par l'usage constant que nous avons fait, dans notre étude, d'un des goniomètres du laboratoire de Minéralogie de la Faculté des Sciences de Lyon. Ce goniomètre, conforme au modèle décrit par M. Mallard (^), est muni d'un collimateur imaginé par ce savant. Les fentes de celui-ci sont éclairées par un bec à gaz ordinaire, auquel on peut substituer, pour les très petites faces, un bec de gaz Aner, dont l'éclat est, comme on sait, extrêmement vif. Des faces très petites, ainsi éclairées, s'illuminent bril- lamment. Nous avons pu ainsi voir, à la loupe, des faces qui, dans d'autres (') Nous avons adopté la forme primilive et les paramètres donnés par M. Des Cloizeaux dans son Manuel de Minéralogie, t. I, p. 5i5). (') Note sur une disposition particulière du goniomètre de Wollaston {Annales des Mines, 8« série, t. Xll; 1887). ( i4o4 ) conditions, auraient échappé à notre examen. Les images des fentes, très convenables dans ces conditions, permettaient d'obtenir des pointés très satisfaisants. » Bien entendu, nous n'indiquons comme nouvelles que des faces ayant satisfait à ces deux conditions, d'être visibles au moins à la loupe, et de fournir des images satisfaisantes. » Notre examen a porté sur un grand nombre de cristaux appartenant aux collections suivantes : Muséum de Lyon, Facultés des Sciences de Lyon et de Grenoble ('), Pensionnat des Lazaristes de Lyon, maison-mère des Maristes deSaint-Genis-Laval. Nous n'en avons retenu finalement que six, provenant, pour la plupart, de la collection de l'un de nous. Seuls, ces six cristaux nous ont présenté de l'intérêt au point de vue des faces nouvelles, dont nous avons pu déterminer la notation. » En résumé, nous avons reconnu sur ces six cristaux dix-huit faces an- ciennes et treize nouvelles. » Les Tableaux ci-dessous indiquent la répartition de ces faces sur les six cristaux. Crislal n« 1. n» 2. n°3. n°4. 11° 5. n»6. P P P P P P m m m m m m t t t l t t i» i' «"' (1 t' j' /' /' /' y /' /' g' g' S' o-l o g' » 'g V O -g ■'g » e' » e' e' » » » cl » )) c' » » » » » c'^ » » c° » » » » » » » )) A> » » » » )). h^ » » » » 9 a » Y » ï » ï » X » X » a; iC » » » » » ? » » » » -« » (') Nous adressons, en particulier, nos remerciements à M. le professeur Kilian, qui a bien voulu nous envoyer toute sa collection. ( «405 ) Faces nouvelles. Cristal nM. n° Q. n» 3. n» 'i. n" 3. n' 6. » » n î5/i » » » » )) » 'V( a 9 » » 9 'h 9 » » » /'' » » » 1 5 0 » » » » A'» » » » » » » » » » /jl2 » » SI » » » » c" » » » » » c« » M » » -Xb'd'ff') >={c^rg') » Nous donnons ci-après les angles calculés, en nous bornant aux quatre zones qui nous ont fourni des faces nouvelles, et qui sont : la zone du prisme /m(i i o) (i i o) ; la zone pm(ooi)(i lo); la zone fe'(iio)(oi i); et enfin la zone i*x(o 1 1)(3 54)- Zone du prisn th'Hi io)(i3.ii.o). 0,008 Pour l'acide inactif (para) j: ,, 0.006 ( I-il2 ) » Donc l'acide gauche est plus toxique que l'acide droit, qui est lui- même plus toxique que l'acide racémiqne; et l'acide inactif non dédou- blable possède une toxicité voisine de celle du racémique et un peu plus faible encore ('). » On sait, depuis les mémorables travaux de M. Pasteur, datant de 1 860, que les spores de pcnîcillium, mêlées à une solution d'acide tartrique racé- mique, le dédoublent en acide droit qu'elles détruisent et en acide gauche qu'elles respectent, au moins pendant quelque temps. Il résulte de cela et de mes expériences qu'une solution peu toxique est devenue plus toxique sous l'influence de micro-organismes, sans qu'il se soit produit de com- posé chimique d'une espèce nouvelle. Ce serait une intoxication sans toxine, si le phénomène se passait dans un organisme animal. » Si, au lieu d'une solution de racémique, on avait eu une solution d'inactif non dédoublable, les spores n'auraient pas pu en augmenter la toxicité pour les mêmes raisons, et je me demande si les différences insai- sissables entre l'individu jouissant de la non-réceptivité, pour une maladie infectieuse, et celui qui a cette réceptivité, ne tiennent pas à ce que l'un a àAws ses, \iuvi\Qurs, les mêmes produits que Vautre, sous un état stéréoiso- mérique différent' L'expérience seule pourra montrer ce qu'il faut en croire. » Lorsqu'on veut mettre quelque précision dans la détermination de la toxicité, on s'aperçoit qu'elle dépend d'un grand nombre de quantités que j'ai énumérées ailleurs (^Soc. Ch., mai 1893). » S'il s'agit toujours de solutions aqueuses, à la température du labora- toire (i5°), faites avec des vitesses égales; si l'animal choisi est toujours le lapin, par exemple; si l'injection est intra-veineuse, comme l'a conseillé M. Bouchard depuis longtemps (-), le problème se simpliQe, et l'on peut P donc écrire x =. /(C,T), en désignant par C la concentration. p. 1000 ' ^ ' •/ o r » L'influence de la concentration est considérable. M. le professeur Bouchard a, le premier, attiré l'attention sur ce fait lorsqu'il a montré, en 1884, qu'on peut introduire des quantités d'alcool absolu d'autant plus fortes dans les Aeines d'un animal qu'on le mêle à une proportion d'eau plus considérable sans que toutefois les solutions contiennent plus de 20 pour 100 d'alcool en volume. » J'ai observé avec des solutions de chlorhytlrate de conicine, sel que (') J'ai déjà publié ces résultais à la Société chimique (avril 1898). (-) Congrès médical de Copenhague, aoùi i8S4, el Société de Biologie, 9 dé- cembre 1884. ( '413 ) je dois à M. Ladcnburg, que, lorsque la concentration était de i partie de sel pour loo parties d'eau, les effets étaient si violents que les animaux mouraient dans des temps presque égaux pour des doses variant du simple au double. » Si, au contraire, on règle la concentration de manière que les effets de l'injection ne soient ni trop foudroyants ni trop lents, on peut obtenir, P 1 en se servant de la formule a; = rp, des nombres assez concordants /J.IOOO 1 pour X-. Ainsi, avec des solutions d'acide tartrique droit contenant i partie d'acide pour i5 parties de la solution, j'ai trouvé a; = i, 388, a- = 1,046 et a; = o,83o. Pour les solutions à i partie d'acide pour 7,5 de solution, j'ai obtenu x = 1,297 et a? = 0,507, nombres moins concordants. Pour I partie d'acide et 10 de solution, j'ai eu x = o,']l[o; et pour i partie d'acide et 6 de solution, se = o,433, x = 0,936, x = 1,946, nombres dis- cordants. » La concentration de i pour i5 sera donc préférée. Si l'on prend la moyenne de toutes ces déterminations, on trouve x == i,o36, nombre très voisin de celui qu'on obtenait tout de suite avec la concentration à i pour 1 5. » Si l'on fait une solution à i pour 3o, les animaux peuvent ne pas mourir avec des doses déjà fortes d'acide tartrique (i^'', 37). » J'ai repris, à ce point de vue, le sélénite de soude que j'ai étudié autre- fois avec M. Lapicque au point de vue physiologique, et j'ai observé qu'en faisant une solution à ■~-^, les temps que les animaux mettaient à mourir étaient presque rigoureusement inversement proportionnels aux poids de sélénite introduits, et que la formule employée pour l'acide tartrique don- nait encore ici des résultats assez concordants entre eux pour ce sel. Ainsi, j'ai trouvé x, = i,3; x.,=^ lAi X3=^i,S dans trois expériences. )) D'après ces résultats, je propose A' lipi^eler pouvoir toxique recti/ié la valeur de x déterminée par la formule donnée plus haut, à la condition qu'on s'astreigne à déterminer la concentration de la solution essayée par cette considération que ce soit celle qui donne pour x des valeurs plus concordantes que les concentrations plus faibles ou plus fortes. » THÉRAPEUTIQUE. — L'e/Jhwe électrique employée comme moyen de traitement des prurits cutanés rebelles. Note de M. H. Leloir, présentée par M. Bouchard. « On sait combien, dans certains cas, sont pénibles, rebelles et parfois très graves, certains prurits cutanés. Dans un certain nombre de cas où ( r/,i4 ) toute médication interne et locale avait échoué, j'ai eu recours à l'électri- cité. Dans deux cas de prurit localisé, l'électrolyse pratiquée en enfonçant profondément les aiguilles dans les tissus a amené une guérison rapide; mais cette méthode est très douloureuse et n'est applicable qu'à des pru- rits très localisés. » J'ai dû abandonner la faradisation au pinceau, qui ne m'a donné que des résultats très irréguliers. » Depuis environ deux ans, j'ai employé, avec les résultats les plus inattendus, l'effluve électrique, dans environ vingt-cinq cas de prurit lo- calisé ou généralisé des plus tenaces, ayant résisté à tout traitement. » Grâce à la collaboration de mon collègue M. Doumer, j'ai traité ainsi des cas de prurit vulvaire, de prurit anal, de prurit des extrémités. » Bon nombre de cas ont été guéris au bout d'un nombre de séances variable. L'état eczémateux ou lichénoïde consécutif au prurit a disparu. » Dans un certain nombre de cas, le prurit a été amendé plus ou moins notablement, mais n'a pas disparu en entier. » Enfin, dans quelques cas, le prurit a résisté à tout traitement. » J'ai obtenu des effets analogues dans le traitement du prurit généra- lisé, mais les résultats ont été moins bons que pour le prurit localisé. » Pour employer l'effluve, voici comment on procède : M Le malade est placé sur un tabouret à pieds de verre relié à l'un des pôles d'une puissante machine statique; puis on approche de la région malade, à o°% lo ou o"", i5 environ, une pointe métallique située à l'autre pôle de la machine. Dans ces conditions, le sujet éprouve la sensation d'un souffle frais accompagné parfois de légers picotements nullement désagréables. La pointe doit être promenée lentement sur toute la région malade. La durée totale de l'application doit être d'environ douze à quinze minutes, rarement plus. » Cette méthode peut rendre de grands services dans le cas de prurits cutanés rebelles. Je me propose de revenir sur cette question avec plus de détails dans un travail que je publierai avec mon collègue M. Doumer. » La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. Ot. snu.Miit il l'ails, rlKv. GAUTUIKU - VlLLAliS IT FILS. Quai (les Graiuls-Augiistiiis, ii° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissoul régulioremont lo Dimanche, llslonnoiil, à la fin do l'aimée, deux volumes in-l°. Tables l'une par oidro alpliabélique do matières, l'aulro par ordre aipliabotitjuo de noms d' Autours, terminoiU chaque volume. L'abonnement esl a )l pari du !"■ janvier. _ . . , Le prix lie Viibonncimiit est fixé iiiiisi t/u'il suit : Paris : 20 fr. — Dcpartenienis : 30 fr. — Union poslalo : 34 fr. — Antres pays : les Irais do posto extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, clic?. Mcssicur.'i : \gen Michel cl Médan. I Gavaull Sl-Lager. \tger ' Jourdan. I Uuir. miens Hecquel-Dccoberl. ( Germain et Grassin. "^"'* r Lachéscel Dolbeaii. aj-onne JérAmc. esançon J.icqiiard. (Vvrard. orJeaitx DuUiu. Millier (G.). Ueal. .]'' Hcnaud. Lefouriiier. F. lloberl. j J. Itobert. ' ' V L'zel CaiolT. 1 Baëi. ( Massif. hambery l'crrin. ( Henry. herbourg lerniont-Ferr. { Miirguerie. \ Rousseau. ( Ribou-Collay. , Lamarche. / Ralel. Ijort. Daiiiîdot. \ Lauverjat. ! Cicpin. ) Drevcl. ' Gratier. \i Hochelte Fouclier. \ Bourdignon. ( Donibre. . Marchai. |f//e ., Lefebvre. Quarré. ouai. ■ ■ . renoble . ! Havre. Lorient. Lyon . Montpellier Afotilins chez Mcssicnr>i : I Baiiiiial. I M"" Texicr. ' Ccinoux cl Ciiniin. \ Georg. < Alégrcl. I Pulud. ' Ville. Marseille Huai. j Calas. ' Coulel. Martial Place. / Sordoillcl. Nancy ! Grosican-Maupiii. [ Sidol Trères. ( Loiscaii. Nantes , ,, ,- , / M°" Veloppe. ^ bai'ina. ^'"^^ ' Visconli et C'". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. i Blancliier. foitters \ ^ . , ( Druinaud. Hennés Plihon cl Hervé. ftoche/orl Girard ( M"" )■ i Langlois. ' Lestringanl. Chevalier. J Baslide. ( Hiimébe. ( Ginicl. / Privai. , Bolsselier. Tours j Pcrical. ' Suppligeon. ( Giard. i Leinaitre. Rouen S'-Étienne Toulon .... Toulouse... Valenciennes.. Amsterdam . Berlin. Berne . Bucliarest . chez Messieurs : ( Feikcina Caarelsen ' el C-. ^Athènes Bcck . Barcelone Verdaguer. 1 ,\sher el C'*. 1 Calvary cl C". J Friedlandcr cl lils. ' Mayer cl iMuller. \ Schmid, Francke el I C'-. Bologne Zaaichelli et C'". ; Kamlot. Bruxelles Mayolczct.\udiarte. ( Lebégue el C'*. \ Haimann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Dcighlon, BellelC" C/iristiania Caiumenneyer. Constantinople. . Olto Keil. Copenhague Hijsl el lils. Florence Lœscher el Seeber. Gand Iloste. Gênes Bcuf. , Cherbuliez. Genève Georg. ( Slapelmohr. La Haye Belinfanle frères. ( Bcrida. ' Payol. Barlh. \ Brockhaus. Leipzig I.orenlz. i Max Rube. Lausanne.. Liège. 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Tomes 62 à 91. — ( 1'^' Janvier 1866 à 3i Décembre 18801) Volume in-i"; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelipies points de la Physiologie des .\lgucs, par .MM. .V. DEnoEset A.-J.-J. Solier. — .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent imétcs, par M.IIa: ■ M. Pii.-A. GuYE. — Sur le produit d'asy- métrie 1378 M. J-uciEN Lkvy. — De la fern)entation al- cooliqiicdes topinambours, sous l'inlluencc des levures pures lilSi M. A. TniLLAT. — Sur une nouvelle série de matières colorantes M. S. WiNOGiiAUSiCY. — Sur rassiiullalion de l'azote gazeux de l'atmosphère par les microbes M. Behthelot. — Observations relatives à la !Note de M. Winogradsky M. A. Bach. — Sur le dédoublement de l'a- cide carbonique sous l'action de la radia- tion solaire M. É.Mti.E G. liAcoviTZA. — Sur la Microne- reis vnriegala ( Claparéde ) M. Uapiiahi. Ituiiois. — Sur l'huile d'ieufs de la sauterelle d'Algérie ou criquet pèle- rin ( ^cridium peregrinum ) .M. KriMoNn Gain. — Inducnce de l'humidité sur le développement des nodosités des Ijéi;uinineuses M. C^ii. J>EUAUNV. — Sur la concordance des phénomènes de la division du noyau cellu- laire chei-, les Lis et chez les Spirogyras, ei sur l'unité de cause qui la produit M. Geohoés WoulI'. — Sur les poids spéci- fiques des cristaux isomorphes MM. \uiiiiUT OinntKT et KEnniNANi) (;o^- NAui). — Sur l'axinite de l'Oisans M. J.-M. ZujDVic. — Sur les roches érup- tives do la Serbie M. nouMKT- Vdanson. — - &ur le Polygonuni sn/,/iàtinense, envisagé au point de vue de l'alimcnlation du bétail .M.Iv.CiiAiiiiiK. — Sur la toxicité des acides tar- ' • triques sléréoisomèrcs et sur une formule générale pour mesurer le pouvoir loxiquc. M. 11. I.Mi.oin. — L'eflluve éh-ctrique em- ployée comme moyen de traitement des prurits cutanés rebelles 3S;. 1 38') |388 i38(( i3()o i.3c)3 ,'|0" .',08 „^o i'ii3 PARIS. - IMPHIMEUIE GAUTHIER-VILLAUS ET PILS, Quai de^ Grands-'\uKU'ttins. 55. Lr (U-ratil .* C.Ariuitn-ViLLAris. 1893^ WBF' PllEMIEll SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECKfcTAIRÉS PERPÉXUEIiS . T0M3 CXVI. N" 25 (19 Juin 1893). j/ >ARIS, GAUTHIER-VILLARS Kl FILS, [MPRL.MliUKS-LIIJRAlKlîS DES COMPTES RENDUS DES SÊNCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des rrands-Augiisiing, 55. ^"1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les sÉA^XES des aS juin 18G2 et 24 mai 1876. r Les Comptes rendus hehcloma flaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses INIembres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présentes par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 'îS pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un IMcmbrc ouparun Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la môme limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Rlcmbrc. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Mcmbics de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimes dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. • Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acsl lémie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré umé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl cnus de les réduire au nombre de pages requis. Icmbre qui fait la présentation est toujours nommé! iinis les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrail aitant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fonj jipur les articles ordinaires de la correspondance ofiiJ iclle de l'Académie. Article 3. ,c bon à tirer de chaque Membre doit être remis àl riijjrimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le] jeldi à 10 heures du matin; faute d'être remisa temps,} le me seul d u IMémoire est inséré dans leCompte renduï aclicl, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vait, et mis à la fin du cahier. AnTiCLE 4. — Planches et tirage à part. ES Comptes rendus n'ont pas de planches. Ti tirage à part des articles est aux frais des au- teuB; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les jistructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tus les six mois, la Commission administrative fait qiport sur la situation des Comptes rendus après ression de chaque volume. ) Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- un l'im L sentjlèglcment. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Maoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant '. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNII 12 JUIN 1893, PRÉSIDÉE PAR M. LCEWY. MEMOIRES ET C3MMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES GORPESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Vérifications ecpérimentales de la théorie des déversoirs sans contraction latérale, à nappe lire en-dessons ; par M. J. Boussinesq. « I. Le coefficientexpérinientalTsqu'ilconvientflecomparer à 0,4340 est assez difficile à fixer. Tl ne faut ps, d'une part, le prendre parmi ceux qui correspondent aux charges h trs inférieures à o",it ; car, outre que la valeur adoptée o, 1 12 de c n'a pa;été obtenue pour ces charges, le coef- ficient de débit m, quand elles s'ahissent au-dessous de o",io, croît no- tablement, comme celui des petitsorifices (de diamètres de plus en plus faibles), à cause sans doute d'une ction capillaire des parois qui v réduit (') Voirie précédent Compte rendu.p. iSsy. C. R., rSo'î, I" Semestre. (T. CXV. ^<' 25.) l84 ( >4l-6 de l'observation. Mais, d'autnpart, celui-ci contient une petite partie provenant des vitesses d'amont, inconnue ouli-ès difficile à bien déterminer, et dont la défalcation accroîtrait d'autant l'écart desleux coefficients ex|iérimental et théo- rique. (') Voir les pages 89 et Tip du Mémoire dijjanviei' 1890 cité précédemment. ( i4i- ) section contraclée siliiée un peu plus en aval. Les expressions théo- riques (9) de ces rapports s'en rapprochent beaucoup lorsqu'on prend, par exemple, c'=o,o85; ce qui leur donne les valeurs 0,677 ^'- 0,177. dont les écarts d'avec 0,668 et o, 1 80 n atteignent pas non i)lus 2 pour 100. » Le rapport, à h, de l'altitude i -)-3Cosp du. maximum, exprimé parla dernière formule (9), est alors 0,371, tandis que M. Bazin l'a trouvé égal à 0,34 seulement ('). Mais la différence, quoique de 9 pour 100, n'est pas excessive, eu égard à la difficulté, signalée par M. Bazin, du mesurage des pressions, troublé sans cesse par les oscillations de l'écoulement (^) et vu aussi l'incertitude régnant presque toujours, dans les questions pratiques, sur la situalion véritable des maxina ou des minima, situation que les plus légères causes peuvent, par des variations locales du second ordre seu- lement apportées aux fonclion-i, dépUcer d'une manière assez sensible. » IIL Pour des barrages non plus^énéralement verticaux, mais faisant, avec la verticale descendante émanée de leur crête, divers angles vers l'aval, comme, par exemple, 90", 45° o". — k^"^ et tous, d'ailleurs, de la môme hauteur verticale i"',t3), M. Bazin a trouvé (^) les contractions c suivantes 0,188, o,iJ9, 0,112, 0,041, avec des hauteurs r, de la nappe égdes respectivement à 0,612/*, 0,637/2, 0,668/1, 0,699/i, ou, entre elles, conme les nombres 0,916, 0,94. I, 1,046, et des valeurs de m proportionnelle respectivement à 0,888, 0,917, 1, 1,116. » D'après la première formule (j), ces valeurs de m doivent être entre elles comme celles de i — \c, ou, ;près division par i — Ko, i 1 2), comme celles de 1 — '(^c — 0,1 12), qui soit très sensiblement 0,886, o,f29, I, 1,107. » On voit qu'il y a bien accord, en effet, à moins de i pour 100. il n'en est cependant plus de môme pour les barrages qui plongent vers l'amont (à partir de leur crête), en faisant vec l'horizon un angle moindre que 45"- (') Même Mémoire, p. 5g. C) Même Mémoire, p. 58. (') Même Mémoire, p. 29, 3G, 38 t'ijy. ( i4i8 ) Alors, sans doute, la convergence mutuelle des fdets inférieurs et supé- rieurs, à leur arrivée sur le seuil, n'est pas assez forte pour qu'on puisse, en comparaison, la supposer terminée à une petite distance en aval du seuil, là où notre théorie admet une section contractée, quoique les filets continuent, au delà, à se rapprocher assez sensiblement. L'hypo- thèse d'une telle section contractée n'est donc plus acceptable. » D'après la première formule (5) ofi, faute de mieux, l'on attribuerait pro- visoirement au petit terme enc' sa valeur, — 0,1899 ^ o,o85 = — 0,0161, adoptée ci-dessus pour le déversoir vertical, les hauteurs yi de la section contractée seraient 0,6176/*, 0,6402^ portionnelles aux nombres o,6769Aeto,'7323A, c'est-à-dire pro- 0,912, 0,946, I, 1,082, au lieu d'être entre elles comme 0,916, 0,954, i, i,o46. Ceux-ci s'éloignant moins de l'unité, on voit que la valeur supposée o,o85 de c' parait être un peu trop forte dans les deux premiers cas, trop faible dans le dernier. Par conséquent, la petite dérivée inconnu^ c', comparable, quand le déversoir est vertical, à la fraction positive 0,^85, grandirait avec l'inclinaison du barrage vers l'amont et diminuerait au contraire pour des barrages de plus en plus inclinés vers l'aval (à partr de leur crête). Aussi verrons-nous qu'elle est négative dans le cas limité, oîi c et c' sont calculables théori- quement, d'un déversoir dirigé horizontalement vers l'aval, c'est-à-dire quand le barrage, d'une forme plane pu courbe quelconque, se trouve armé à sa partie supérieure d'une laœfe plaque horizontale rejetant du côté de l'amont la masse fluide qui afflue contre sa face inférieure et qui, dans son mouvement ascendant, se rilourne de 180" vers l'aval pour constituer le dessous de la nappe déveisante. » MÉCANIQUE PHYSIQUE. — Sur une simpmcation qu'on introduit dans cer- taines formules de résistance vive des saides, en y faisant figurer la plus grande dilatation linéaire A que comps-te leur matière, à la place de la force élastique correspondante R^ ; par ^. J. Boussi\esq. « I. Les mécaniciens introduisent d' rdinaire, dans les formules re- latives à la résistance ou à la non-rupturi vement, comme dans celles de leur résitance statique, la plus grande tension R^ que puisse éprouver sans dange des solides élastiques en mou- une quelconque de leurs fibres. ( '4 10 ; à travers l'unité d'aire de sa section normale, au lieu de la dilatation linéaire maxima A n'entraînant pas l'altération de contexture de leur ma- tière. La raison en est que, surtout à l'état d'équilibre, les efforts pro- duisant la rupture, dans chaque mode de déformation, sont bien plus faciles à apprécier expérimentalement tpie les petits allongements d'où résulte l'énerveraent de la matière. Toutefois, sans parler des cas, signalés depuis longtemps, où la considération de l'effort le plus grand R, et celle de la elilatation élastique maxima A ne reviennent pas au même, cas où l'observation montre que l'on doit préférer de beaucoup limiter la dilata- lion (positive) et non l'effort, une raison de plus grande simplicité et, par conséquent, d'élégance dans renonciation des lois, devrait suffire à faire adopter, au moins pour les questions de résistance vive ou dynamique, cet emploi de la dilatation maxima A, qui est la véritable limite d'élasticité. » II. En effet, quand il s'agit, comme le plus souvent, de vibrations ou de secousses imprimées au corps, les équations du problème condui- sent généralement à une simple proportionnalité entre la plus grande énergie actuelle, ou demi-force vive, communiquée par unité de volume à l'élément le plus ébranlé du corps, et la plus grande énergie de ressort ou potentielle reçue par l'unité de volume de son élément le plus déformé. Or, si p désigne la densité du corps, E son coefficient (ordinaire) d'élasticité, V la vitesse maxima imprimée et d la dilatation la plus grande produite, ces deux quantités d'énergie s'expriment, à des facteurs numériques près, par les produits pV-, Ec)-; en sorte qie la constance de leur rapport se traduit par une égalité de la forme ç>Y^ = k'^Ed-, où k désigne un nombre positif dépendant de la figure du coips, du mode de mouvement qu'on lui imprime, et aussi, généralement, du rapport, à sa masse, de la masse étrangère qu'on lui suppose unie en certains points de sa surface, mais non de ses propriétés physiques (saui parfois du rapport de ses deux coef- ficients d'élasticités, \i.). Appelons o>la vitesse l/- de propagation du son le long d'une barre de même matière que ce corps élastique ; et l'égalité précédente, divisée par p, avec substilution de A à d, donnera, pour limiter la vitesse maxima V qui puisse être, ;ans danger, imprimée à l'élément le plus ébranlé, la relation (i) V=/5:coA. » Les propriétés physiques n'y soit généralement représentées que par la célérité oj du son et par la limite délasticité A. Or si l'on introduisait, au (' l420 ) lieu de à, l'efiorL m:iximtim R,, = EA, et aussi, suivant l'usage des mécani- ciens, au lieu de la densité p, le poids spécifique 11 = p», il viendrait l'équation moins simple et surtout d'une sigoification bien moins intuitive que (i). » Par exemple, dans le cas d'une barre heurtée soit longitudinalement (avec extension), soit transversalement, par un corps massif assez étendu pour communiquer sa propre vitesse initiale V au tronçon heurté, et où l'on considère Veffel de début (avant que le mouvement se soit propagé le long de la barre), la formule estV = coA pour le choc longitudinal et V = ^o)A pour le choc transversal, A: étant une fraction qui a la valeur | quand la barre est ronde, -^ quand elle est rectangulaire et heurtée nor- nialement à une de ses faces, etc. (*). )) III. Mais les questions de mouvements ondulatoires ou vibratoires, c'est-à-dire affectés de phases faisant rapidement varier les actions élas- tiques entre particules voisines, ne sont pas les seules de dynamique où se révèle cet avantage de l'introduction des plus fortes dilatations non dangereuses A au lieu des résistances maxima R^,. Il peut en être de même, sauf de légères modifications de la formule, dans l'étude de mouvements d'ensemble, sans choc, où les distinces intermoléculaires ne changent que très lentement, quand elles n'y sont pas tout à fait invariables. » Tel est le cas d'un volant ayalit sa masse, en forme d'anneau assez mince à grand rayon /•, animée autour de l'axe d'une rotation uniforme, et dont la vitesse absolue V est la plusgrande pour laquelle la force centri- fuge ne risque pas de le faire éclater! Ses sections normales t se trouvant alors soumises toutes, par raison de symétrie, à une traction normale pa- reille, savoir, ii la tension maxima (ion dangereuse Rjcrou (EA)'7(vu la dilatation limite A qu'éprouvent toutes ses fibres circulaires 27; r), les deux d'entre ces sections qui comprennent dans le volant un secteur élémen- (') On peut voir pour ces questions, a début) d'une plaque heurtée normalemei d'une barre de longueur finie durant le choc, etc., les pages 48o à 577 et 655 à 664 potentiels à l'étude de l'équilibre et du des notes étendues sur divers points de Ph nsi que pour la résistance analogue (de t par un corps massif, pour la résistance mouvement vibratoire consécutif à un de mon N'olume intitulé Applications des mouvement des solides élastiques , (n'cc sique mathématique et d' inalrse. ( l/p' ) taire, d'angle rfO et de volume ^(rd^), supportent en tout deux de ces tractions, dont l'angle -—(/9 a pour bissectrice leur résultante même, dirigée vers le centre. Celle-ci, égale, par suite, k (Eà)cc?9, équilibre donc la force centrifuge, précisément contraire, — p(Grc/6) de la masse pard^ du secteur; et l'on a pV^ = EA ou V^ = w-â. Il en résulte la formule, ana- logue à (i), sauf la substitution de \l\ à A, (a) V=. un peu moins simple, mais surtout moins expressive que la précédente (?.). » OPTIQUE. — Sur diverses métho^les relatives à l'obscn'ation des propriétés appelées anomalies focales des réseaux diffringents. Note de M. A. CoRXU. « 8. Les relations existant entre les distances p, p' des points de conver- gence des faisceaux incidents ou d ffractés, les angles «, a' de leurs axes avec la normale au trait milieu du réseau et les paramètres R, P, e, m, 1 définis précédemment (p. 1218), ^, ros-7. rns^-ï' ro-. a -|- 00s -/' sin 2 -f- sin a' (6) — F -— = ^ p , (n\ p(s\n 7. -+- ^iii ■/) = //;>., se prêtent immédiatement aux vérifications expérimentales : il suffit, dans les observations ordinaires, avec m goniomètre de Babinet, de graduer en millimètres les tubes de tirage di collimateur /c de la lunette; la lecture (le ces graduations définit les distances respectives xx' des points de con- vergence des faisceaux aux foyers principaux des deux objectifs préalable- ment bien déterminés. Les formul's suivantes donnent 0 et 0' : (8) xy =f-, ■i-'.y' =f'^, (9,) ? = y + h, ?' = / + h'. ( «422 ) en appelant respectivement h et A' la distance du centre du réseau au T^o'xwi focal principal extérieur de chaque objectif. » Les constantes e, R, P se déterminent par trois observations prélimi- naires; on peut alors comparer les valeurs observées avec les valeurs cal- culées; telle est la méthode, en quelque sorte brutale, de vérification. » Il est plus élégant et surtout plus instructif d'utiliser les équations (6) et (7) de manière à éliminer certaines données et à réduire les vérifi- cations à ce qu'elles ont d'essentiel. On remarquera, en effet, qu'il y a superposition de deux effets : l'un, inhérent à l'action de la courbure delà surface définie par le rayon R; l'autre à l'action du défaut d'équidistance des traits, caractérisé par le paramètre P. Tl y a donc intérêt à étudier sé- parément ces deux influences autant qu'à déterminer isolément la valeur numérique de leurs paramètres. » 9. Construction et propriétés géométriques des courbes focales conju- guées. — On éclairera la discussion de ces phénomènes (nécessairement un peu complexes en raison du grand nombre d'éléments qu'ils compren- nent : p,p',a,a', R,P,e,'X,m) par la construction des courbes focales conjuguées (p. 1220) : on obtiendra ainsi, avec une vue d'ensemble, des vérifications qualitatives faciles et beaucoup plus rapides que par discussion numérique. » Théorème I. — Si la source décrit une des courbes focales, le foyer con- jugué (^point de la caustique par réflexion) décrit la courbe focale conjuguée. n Comme la construction par points de la caustique est très simple ('), on peut vérifier ou compléter le tracé de l'une des courbes par l'autre. >) Ce théorème se démontre en substituant a' = — x dans l'équation (6) ; on retrouve alors la formule bien connue (caustiques par réflexion) ) 1 I 3 (10) - -+- - =15 ' ^ ' ? ? Rcosa 1 » Théorème II. — Si, par le centre dfi réseau, on mène une droite coupant les deux courbes focales conjuguées, la Àoyenne harmonique des deux rayons vecteurs p', p" est le rayon vecteur p de là courbe focale principale. » La démonstration est immédiate; il suffit de prendre la demi-somme des équations (8) et (8 bis), p. 1220, hi substituant «,= a,' et p = p" et de l'identifier avec l'équation (9). (') Du centre de courbure on abaisse une ierpendiculaire, i°sur le ravon réfléchi . a" du pied de celte perpendiculaire sur la nonnaie et l'on obtient le centre de Jonc- tion. La source, son foyer conjugué et le (Entre de jonction sont en ligne droite (voir A. Cornu, Nouvelles Annales de Matlàmatiques, o."^ série, t. II; i863). ( li^:^ ) » Remarque. — La demi-dilféreuce de ces deux équations donne encore un résultat utilisable dont je supprime l'énoncé pour abréger. » Entln, il reste à indiquer une construction géométrique de ces données focales; elle résulte de l'interprétation de l'équation (8), qu'on peut écrire il _ I I Kl -^ Ri -+- p2' cos I — h 9 I cos I — h i 1 \ °^" ' ■' P [ tang(ptang<]/= j^-^, Q représentant l'inverse de A" (p. 1220), pour rétablir l'homogénéité. » L'ensemble de ces propriétés permet donc de traiter graphiquement tous les cas relatifs à la formation des foyers des réseaux. ') Remarque. — Cette équation représente, en réalité, l'une et l'autre des deux courbes conjuguées; en effet, leur ensemble forme une courbe (lu sixième degré dont les branches sont algébriquement inséparables. » Nous allons maintenant passer en revue quelques propriétés condui- sant à des vérifications simples et caractéristiques. )) 10. Séparation des effets de la courbure et de la non-équidistance des traits. — On séparera immédiatement l'influence de la variation progres- sive des traits à l'aide de la remarque suivante : le signe de P, paramètre qui la caractérise, est le même que celui du coefficient c dans la formule (il) s ^^ ht -\- ci- aA'ec P= — , ^ - 2 c qui donne la distance du trait d'ordre t au trait milieu-origine. » Si l'on fait tourner le réseau de 180° autour de sa normale au trait milieu, la loi de succession des traits devient (r2) ' s' = bt — cl\ par conséquent P change de signe. On peut donc renverser le signe de P, tandis que celui du rayon de courbure R reste invariable. De là une mé- thode d'observation qui permet soit d'éliminer, soit d'isoler l'influence de P, et, d'une manière corrélative, d'isoler ou d'éliminer l'influence de R. » En effet, le faisceau incident restant fixe (p'«'), l'axe du faisceau dif- fracté d'ordre m conserve dans cette rotation la même direction oc en vertu de l'équation (7) indépendante de P comme de R; mais, comme P change (') Le |iaramètre K esl représenlé parla droite MK {/iff. 2, p. 1321). C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXM, N> 25.) l8j ( 1424 ) fie signe clans la seconde position, la distance jjrimitive p, devient p^ : elles sont définies par les deux relations (,3) (•4) COS''a Pi cos-a cosa R COS a cosa ■ P siim + sina ?t ?' R ' P » Ajoutant et retranchant membre à membre, il vient (i5) (i6) i^) Pi COS- a cos-a cos-a j^COS = — n COS COS — sm relations où les influences caractérisées par R et P sont séparées et qui se prêtent à une méthode expérimentale très simple, qu'on pourrait appeler méthode par rotation du réseau autour de sa normale. » Remarque. — La méthode ne s'appliquerait pas moins bien, si l'on remplaçait la rotation (souvent incommode dans la pratique), par l'obser- vation sous des incidences symétriques, c'est-à-dire en dirigeant le faisceau incident dans la direction — a.' et observant le faisceau diffracté dans la direction — a : la substitution de ces valeurs dans (6) montre que le ré- sultat est identique. M 11. Cas particuliers. — Il est inutile d'insister sur tous les cas parti- culiers qui simplifient l'observation : il suffit d'en énumérer quelques-uns. » 1° Faisceau incident parallèle : p' devenant infini disparaît de l'équa- tion (i5), ce qui la rend tout à fait symétrique de (i6). » 1° Faisceau incident parallèle avec incidence normale : p'=:3o, «.'^o, l'équation (i6) devient particulièrement simple. » 3° Source lumineuse au centre de courbure : p'= R, a'= o. a C'est le cas réalisé dans l'observation spectrale à l'aide des réseaux concaves Rowland : les équations (i3) et (i4) deviennent (17) I I \ 1 1-..- COSX= n» Pi ?i R (18) Pi — ) COS- a P2/ » Lorsque P est très grand, c'est-à-dire lorsque l'équidistance des traits est presque parfaite, il se présente une grande simplification : alors les distances p, et p^ sont peu différentes, et leur moyenne, arithmétique, géo- métrique ou harmonique, est sensiblement la même ; soil p cette moyenne, l'équation (17) donnera comme valeur très apjirochée ( j 8 ) R COS y. . ( i425 ) Eliminant alors cos^a entre (i8) 01(19), '^ vient, en remplaçant p,p, par p-, conformément à In remarque ci-dessus, (19) -(p,- Pj)-= p-sinx. C'est la loi ries anomalies focales d'un réseau Rowland découvertes par M. J.-R. Rydberg (voir p. 1222) qui se trouve ainsi résulter directement de la présente théorie : c'en est même une vérification précieuse. » 4" Méthode du retour des rayons. — On peut déterminer expérimen- talement, point par point, la courbe focale principale; la méthode consiste à observer le faisceau diftVacté en coïncidence avec le faisceau incident : a = a', p = p'. L'appareil se réduit à une lunette fonctionnant aussi comme collimateur : le tirage mobile porte la fente (éclairée par un prisme hypo- ténuse) et, sur le prolongement de la fente, le réticule. On peut simplifier encore le dispositif et le réduire à Voculaire nadiral lorsqu'on opère avec une source monochromatique. On voit aisément que les équations de con- dition sont précisément (ry) et (18). L'angle a est mesuré par la plate- forme graduée qui soutient le réseau. » 12. Il resterait à montrer que les formules (6) et (7) conviennent aux faisceaux diffractés aussi bien par réflexion que par transmission. La dis- cussion serait un peu longue; elle présente le même genre de difficultés que celle des foyers d'une lentille d'un miroir. Dans la pratique, toute diffi- culté s'évanouit parce qu'on a toujours comme repère le foyer des fais- ceaux transmis ou réfléchis (/n= o); on reconnaît donc sans hésitation la branche de courbe focale où se trouvent les foyers diffractés successifs. » 13. Détermination directe du paramètre V . — Jusqu'ici le paramètre P(') n'a été déterminé que par son influence sur la convergence des faisceaux diffractés : il est nécessaire pourtant, à titre de contrôle, d'en obtenir la valeur indépendamment de tout phénomène interférentiel. » 1° Méthode micrométrique . — Appelons /, et /_, les deux demi-largeurs du réseau comptées à partir du trait milieu et T le nombre des traits de (') P représente le paramètre relatif à l'accélération de la distance des traits sur l'arc s défr'eloppé : il coïncide avec le paramètre P^ de la vis génératrice (p. 1218) si la courbure de l'arc est très faible; sinon, on a sensiblement I I 0 p:~ P "*" R' ô étant l'inclinaison moyenne de l'arc .; sur Taxe do la vis pendant le tracé. ( i426 ) chaque côté : on a évidemment /, =ftT-f-cT^ „ 26T=/,+/_,, d ou et 2C 4(/.-/-.)' » Cette méthode exige une machine micrométrique très parfaite. » 2° Méthode du moiré. — La méthode suivante dispense de toute machine de haute précision; elle est générale et permet de multiplier d'une manière presque indéfinie l'erreur suivant une loi quelconque d'é- quidistancedes traits. Elle est fondée sur l'observation de moirés ou /ran- ges, produits par la superposition sous un petit angle de deux réseaux identiques. Appliquons-la à l'étude de la loi continue s = bt -\- et-. Les trois figures ci-contre permettront d'abréger les explications. » La première {fig. 3) représente un réseau grossier dont les inter- valles croissent régulièrement de -^ de millimètre à chaque trait dans le sens de la flèche : il a été tracé sur une planche de cuivre, tiré sur papier et reproduit par le procédé Dujardin. Lt deuxième {fig- 4) représente la Fig. 3. iMg. PlïiiiîSiSSIiiiiv^ ma ■iiilll' illll'' iiiiii iiy superposition de deux tirages successifs de la même planche sur une même feuille; mais cette feuille, appliquée obliquement sur la planche, a été, au deuxième tirage, retournée de i8o° dans son plan ; la position des deux flèches en est la preuve. Enfin la troisième (^Jig. 5) représente un autre mode de superposition; la feuille de papier, inclinée vers la gauche par rapport à la planche, au premier tirage, a été inclinée, au second, du même angle vers la droite; les flèches en font foi. 11 ha^g. 4 (où les intervalles de largeur inverse sont superposés) offre ( '4^-7 ) un moiré formé de courbes dont on trouve aisément les équations; celle qui nous intéresse A.B et qui est jalonnée par les points de croisement des traits de même ordre est une parabole dont le sommet a pour rayon de courbure ^ , sinO M cos' 29 étant l'angle d'inclinaison des deux réseaux ('). On peut donc relever directement sur cette parabole la valeur du paramètre P. Au lieu de me- surer Si, ce qui serait un peu délicat, on relève la longueur 2X de la cnr(]e de l'arc de parabole AB et la flèche Y, et l'on a _ X^ cos-0 aY sinO ' Grâce à la multiplication de la flèche Y (d'autant plus grande que l'angle 0 est plus petit), la mesure n'exige pas d'appareils de haute précision. » Lnjig. 5 offre un contrôle important : la frange claire recti ligne AB prouve l'identité des deux réseaux superposés; la moindre inégalité se tra- duirait par une altération de la droite résultante. » L'application à la détermination de P dans les réseaux diffringents est évidente : le resserrement des traits rend plus curieuse encore la produc- tion du moiré sur un champ en apparence uniforme. Le phénomène appa- raît soit avec deux réseaux transparents identiques (tracés avec la même machine), soit sur deux copies d'un même réseau : les copies photogra- phiques sur gélatine bichromatée, suivant le procédé de M. Izarn (p. 5o6), sont particulièrement propres à cette observation. Les franges appa- raissent aussi en moiré lorsqu'on effectue deux fois le tracé sur la même surface, sous une obliquité convenable; c'est ainsi que j'opère depuis longtemps pour étudier les erreurs continues ou périodiques des vis. » Quel que soit le mode d'application de la méthode, ou trouve dans l'observation de ces franges des contrôles très précieux. (') Les coordonnées rectangulaires x, y d'un point de la courbe [l'origine des coordonnées étant l'interseclion des deu\ traits milieux {t=^o) et l'axe des j la bis- sectrice de ces traits] sont s -h s' bl s — s' et- ., . , sinO b'- sinO a^= ^ y r = —. — ^ -^— T' o 011 .r'= V — - — — ~ 'il Y, 2 cos6 cosft • 2sin6 sinô ■ cos-6 c cos-0 par élimination de t dans s et s' donnés par (11) et (12). La demi-corde X s'obtient en substituant dans a: t=^T {voir ci-dessus) et la flèche Y en faisant la même substitution dans y. ( 1428 ) )) Les vérifications numériques ^relatives aux propriétés focales préci- tées feront l'objet d'une prochaine Communication. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'extraction de la zircone et de la thorine. Note de M. L. Troost. « Dans une des précédentes séances de l'Académie (' ) j'ai montré que le zircon (silicate de zirconium), porté dans les mêmes conditions que la zircone à la température de l'arc électrique, fourni par un courant de 3o à 35 ampères et de 70 volts, donne rapidement de longs filaments de silice qui s'enchevêtrent peu à peu et forment un véritable feutrage. » Comme cette expérience permet de se débarrasser de la presque to- talité de la silice contenue dans le silicate de zircone, je crois devoir en préciser les conditions. » Le zircon pulvérisé est intimement mêlé avec un excès de charbon fi- nement tamisé, et comprimé en petits cylindres que l'on soumet, sur une coupelle en charbon, à l'action de l'arc électrique, dans un appareil clos traversé par un courant lent de gaz acide carbonique. Dans ces conditions, la production des filaments de silice se fait très rapidement, elle est ac- compagnée d'une fumée noire épaisse qui montre qu'il n'y a pas unique- ment vaporisation de la silice, mais aussi, pour une certaine partie, réduc- tion de la silice par le charbon et, par suite, production de silicium pulvérulent, qui, entraîné, se réoxyde en dehors de l'arc électrique. De sorte qu'à côté de la vaporisation proprement dite, il y a une volatilisation ap- parente de la silice, résultant d'un double phénomène de réduction et de réoxydation successives. >) Dans ces conditions le zircon, qui contenaitavant l'expérience environ 33 pour 100 de silice, laisse un produit qui n'en contient plus que de i à I I pour 100 (^). 1) L'extraction de la zircone du zircon se trouve ainsi notablement sim- plifiée. 1) Si, au lieu du mélange de zircon et de charbon, on expose à la tempé- rature de l'arc électrique du zircon seul, il fond, mais la vaporisation de (') Comptes rendus, t. CXVI, p. 1227. (^) Une partie de la zircone se trouve réduite; et si l'on ouvre le four avant refroi- dissement complet, le zirconium, résultant de la réduction, prend feu et redonne de la zircone. ( '^29 ) Ja silice est lente, elle est seulement partielle et entraine une proportion notable de zircone. ^ )i J'ai obtenu des résultats analogues pour l'élimination de la silice con- tenue dans la thorite et dans l'orangite (silicates de thorine. ) » Ce procédé peut être généralisé et faciliter la préparation des bases contenues dans les silicates. » CHIMIE MINÉRALE. — Etude de quelques phénomènes nouveaux de fusion et de volatilisation produits au moyen de la chaleur de l'arc électrique. Note de M. He\ri Moissan. « Dans une série de Notes que nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie, nous avons indiqué que, par une élévation de température suffisante, obtenue au moyen du four électrique, il était possible de réaliser en quelques instants la cristallisation des oxydes métalliques, la réduction de certains oxydes, la fusion des métaux réfractaires et la distillation de la silice et de la zircone. )) Dans le travail que'nous présentons aujourd'hui, nous insisterons plus particulièrement sur la volatilisation des métaux et des oxydes métalliques. » Quand il s'est agi de condenser les vapeurs de corps difficilement volatilisables à haute température, nous avons employé un tube métal- lique refroidi intérieurement par un courant d'eau. On sait que ce dispositif a fourni d'intéressants résultats à Henri Sainte-Claire Deville dans ses belles recherches sur la dissociation. » Nous nous sommes servi dans ces expériences d'un tube de cuivre courbé en U, de iS""" de diamètre, et traversé par un courant d'eau ayant une pression d'environ lo atmosphères. La partie courbée du tube en U était introduite dans le four électrique à a*^"" de l'arc au-dessus du creuset qui renfermait la substance à volatiliser; de plus, une feuille de carton d'amiante placée auprès de l'ouverture qui livrait passage au tube froid permettait de condenser les vapeurs métalliques qui sortaient du four en abondance. » Comme exemple de l'emploi du tube froid, nous citerons l'action de la chaleur sur deux composés stables de la Chimie minérale : le pyrophos- phate et le silicate de magnésium. » Le pyrophosphate de magnésium a été soumis pendant cinq minutes dans le four électrique à l'action d'un arc de 3oo ampères et de 65 volts. ( '430 ) Après quelques instants des vapeurs abondantes se sont dégagées. Le tube froid placé dés le début dans l'appareil était traversé avant l'expé- rience par un courant d'eau possédant une température de i5'',4- A la fin de l'expérience, au moment où le four était en pleine activité, la tempéra- ture de l'eau qui traversait le tube n'était que de 17°, 5. Dans ces condi- tions, les vapeurs qui se produisent au milieu du four se condensent avec la plus grande facilité sur le tube refroidi. Et lorsque nous avons retiré ce dernier du four, nous avons pu constater qu'il était recouvert en partie de phosphore ordinaire s'enflammant par le frottement ou s'oxydant len- tement à l'air en fournissant un enduit sirupeux qui réduisait abondamment l'azotate d'artijent. Outre ce phosphore, nous avons pu caractériser sur le tube l'existence de la magnésie ('). » Dans une autre expérience, nous avons chauffé de l'amiante (silicate de magnésie contenant un peu de fer) dans un creuset de charbon pen- dant six minutes. Le courant mesurait 3oo ampères et ^5 volts. Après l'expérience, il ne restait dans le creuset qu'une très petite quantité de silicate fondu et un globule ferrugineux à cassure brillante renfermant 1,6 de magnésium et 0,7 de silicium. » Le tube froid était recouvert par une ])oudre grise contenant un grand excès de silice, de magnésie et de très petites quantités de carbone et de silicium. Nous y avons rencontré des sphères de silice transpa- rentes, rayant le verre et donnant nettement la réaction de la silice à la perle de sel de phosphore. » Ces deu"x expériences préliminaires, que nous choisissons parmi beaucoup d'autres, nous démontrent que les sels les plus stables sont dis- sociés à la température de l'arc électrique, et qu'il est possible de re- cueillir et d'étudier avec facilité les produits de leur décomposition. VOLATILISATION DES MÉTAUX. » Cuivre. — Un fragment de cuivre de loS^' est placé dans le creuset en charbon du four électrique. On chauffe pendant cinq minutes avec un (') Il restait dans le creuset une matière grise, caverneuse, fondue, qui à l'analyse nous a donné, en acide phosphorique et en magnésie, des chiffres très dillérents de ceux du pyrophosphate employé. ï'yropliospluilc. Culol fondu. Acide phospliorique 63,90 'i'^>-S4 Magnésie 36,o'| 55,. ")8 courant de 'iSo ampères et 70 volts. Après une minute ou deux des flammes éclatantes, de o'",04 à o^.oS de longueur, jaillissent avec force par les ouvertures qui donnent passage aux électrodes de chaque côté du four. Ces flammes sont surmontées de torrents de fumées de couleur jaune, fumées qui sont produites par la formation d'oxyde de cuivre provenant de la combustion de la vapeur métallique. » Après cinq minutes, on arrête le courant, le culot qui reste dans le creuset ne pèse plus que 77^''. Dans ces conditions, 26'-''' de cuivre ont été volatilisés. » Tout autour du creuset, dans la partie horizontale qui se trouve entre le couvercle et le four, on rencontre une large auréole de globules de cuivre fondu provenant de la distillation du métal. La vapeur jaune re- cueillie abandonne de l'oxyde de cuivre à l'acide chlorhydrique étendu et froid, et laisse, comme résidu, des petites sphères de cuivre métallique noircies à la surlace et solubles dans l'acide azotique. » Sur le tube froid, on trouve en abondance du cuivre métallique. » Argent. — On sait depuis longtemps que l'argent est volatil à haute température. Dans le four électrique, on peut amener l'argent en pleine ébullition. Il distille alors avec plus de facilité que la silice ou la zircone. On recueille en abondance des globules fondus, une poussière grise amorphe et des fragments arborescents. )) Platine. — Chauffé dans le four électrique, le platine entre en fusion en quelques instants et ne tarde pas à se volatiliser. On recueille du pla- tine métallique en petits globules brillants, et en poussière sur les par- ties les moins chaudes des électrodes ou sur la surface de la brique infé- rieure à quelques centimètres du creuset. » Aluminium. — Chauffe de six minutes, courant de 70 volts et 25o am- pères. On obtient sur le tube froid une poudre grise légèrement agglomé- rée, qui, par agitation avec l'eau, laisse tomber au fond du verre de petites sphérules d'aluminium, (^es sphères ont l'aspect métallique, elles sont attaquées par l'acide chlorhydrique ou sulfurique, avec dégagement d'hy- drogène. Dans les vapeurs qui sortent du four, on peut aussi recueillir, sur un carton d'amiante, de petites sphères recouvertes d'alumine. » Étain. — Durée de l'expérience, huit minutes. Intensité du courant, 38o ampères et 80 volts. Lorsque le four est en pleine activité, il se dé- gage auprès des électrodes des fumées blanches assez abondantes. Un trouve sur le tube une petite quantité d'oxyde d'étain, soluble dans l'acide chlorhydrique étendu, de petits globules brillants et une substance grise, G. R., i8q3, I" Semestre. (T. CXVI N« 25.) ' 86 ( 143:^ ) à aspect fibreux, constituaiil un véritable feutrage. Cette partie fibreuse et les sphères métalliques donnent, avec l'acide chlorhydrique, un déga- gement très net d'hydrogène; elles sont formées d'étain métallique. Il est facile de condenser aussi à la partie extérieure du four de petits globules d'étain métallique mélangés d'oxyde. » Or. — Durée de l'expérience, six minutes. Intensité du courant, 36o ampères, 70 volts. On a placé loo^'' d'or dans le creuset; après l'expé- rience, il n'en restait que 95^'". Pendant l'expérience il s'était dégagé des fumées abondantes de couleur jaune verdàtre. Le tube froid était recou- vert d'une poudre de couleur foncée à reflets pourpres. Au microscope, avec un faible grossissement, on distinguait nettement de petites sphères régulières d'or fondu, d'une belle couleur jaune. Ces globules se dissol- vent avec rapidité dans l'eau régale, et fournissent tous les caractères des sels d'or. » Sur le carton d'amiante sur lequel les sapeurs du foin' sont venues se condenser, nous avons rencontré, au point le plus chauffé, de nombreux globules très petits d'or métallique. Autour de cette partie qui avait une couleur jaune très nette se trouvait une auréole rouge, puis au delà une belle teinte pourpre foncée. » Manganèse. — Ce métal, sur la volatilisation duquel M. Jordan vient récemment d'appeler l'attention, nous a fourni des résultats très inté- ressants. Nous ne rapporterons ici qu'une seule expérience qui nous a semblé tout à fait caractéristique. Durée de la chauffe, dix minutes; inten- sité du courant 38o ampères et 80 volts. On avait placé dans le creuset 4oo^'' de manganèse. Il s'est dégagé pendant l'expérience des fumées très abondantes et à la fin nous n'avons pu trouver qu'un culot de carbure métallique pesant à peine quelques grammes. » Du reste, chaque fois que, dans la préparation du manganèse au four électrique, on chauffe trop longtemps, on ne retrouve plus de métal dans le creuset. » Fer. — Durée de l'expérience, sept minutes. Intensité du courant, 35o ampères et 70 volts. On recueille sur le tube froid une poudre grise présentant quelques surfaces brillantes, très minces, mamelonnées, assez malléables pour se plier sous une lame de canif, mélangées à une poussière grise ayant la couleur du fer réduit par l'hydrogène. Cette poussière devient brillante par le brunissoir et l'échantillon entier se dissout dans l'acide chlorhydrique étendu en produisant nn dégagement d'hydrogène. » Sur le carton d'amiante sur lequel viennent se condenser les vapeurs ( i433 ) métalliques on recueille de petites sphères d'oxyde magnétique et des elobiiles du même comoosé de couleur noire et de surface rui^ueuse. » Uranium. — Durée de l'expérience, neuf minutes. Intensité du courant, 35o ampères, 70 a'oUs. On recueille sur le tube froid de petites sphères métalliques, pleines, abondantes, mélangées à un dépôt de poudre grise facilement sokible dans les acides avec dégagement d'hydrogène. La solu- tion présente tous les caractères des sels d'uranium. Sur le carton d'a- miante on trouve d'abondantes sphères jaunes qui, écrasées au mortier d'agate, perdent une croûte d'oxyde, deviennent grises et prennent l'aspect métallique. » Ces sj)hères d'uranium distillé ne contiennent pas de carbone et ne sont pas attirables à l'aimant. Métalloïdes. » Silicium. — Avec un courant de 38o ampères et 80 volts, on peut obtenir la volatilisation du silicium. On trouve, sur le tube froid, de petites sphères de silicium fondu attaquables par le mélange d'acide azotique et d'acide fluorhydrique. Ces sphères sont mélangées d'une poussière grise et d'une petite quantité de silice. Si l'on recueille les vapeurs sur du car- ton d'amiante, on voit que la plus grande partie du silicium a été trans- formée en silice. » Carbone. — Durée de l'expérience, douze minutes. Intensité du cou- rant, 370 ampères et 80 volts. En chauffant dans ces conditions un creuset rempli de gros fragments de charbon, toute la masse de carbone ne tarde pas à se transformer en graphite et, après l'expérience, ou trouve sur le tube froid des plaques minces très légères, translucides, et présentant par transparence une teinte marron. M. Berthelot, dans ses nombreuses expériences sur la condensation progressive du carbone, a déjà indiqué l'existence d'un carbone léger, de couleur marron. Cette matière est sépa- rée de la chaux qui a été volatilisée en même temps par l'acide chlorhy- drique étendu. Le résidu ainsi obtenu, dont nous poursuivons l'étude, brûle facilement dans l'oxygène, en produisant de l'acide carbonique. OxïDES. » Les recherches que nous avons indiquées précédemment sur la cris- tallisation des oxydes démontraient surabondamment la volatilité de ces composés. Nous allons la mettre en évidence pour les oxydes regardés avant nos recherches comme infusibles : la chaux et la magnésie. » Chaucc. — Avec un courant de 3jo ampères et 70 voits, on obtient ( i434 ) la volatilisation de la chaux en huit à dix minutes. Dans ces conditions, on recueille sur le tube froid la chaux sous forme de poussière amorphe, ne présentant pas de sphérules. Il sort du four d'abondantes vapeurs d'oxyde de calcium. Avec un courant de 4oo ampèz-es et 80 volts, l'expé- rience se réalise en cinq minutes. » Enfin, avec un courant de 1000 ampères et 80 volts, on peut volati- liser en cinq minutes une centaine de grammes d'oxyde de calcium. » Magnésie. — La magnésie est plus difficile à volatiliser que la chaux; de plus, son point d'ébuUition est voisin de son point de fusion. Dès que la magnésie est fondue, elle émet des vapeurs qu'on peut condenser sur le tube froid. Cette expérience se produit avec un courant de 36o ampères et 80 volts. Cette distillation devient très belle et très rapide lorsqu'on emploie des courants de 1000 ampères et 80 volts. » Conclusions. — En résumé, à la haute température produite dans nos expériences par l'arc électrique, les métalloïdes et les métaux regardés jusqu'ici comme réfractaires sont volatilisés. Les composés les plus stables de la Chimie minérale disparaissent dans le four électrique, soit par disso- ciation, soit par volatilisation. Il ne reste plus pour résister à ces hautes températures qu'une série de composés nouveaux parfaitementcristallisés, d'une stabilité exceptionnelle et dont nous décrirons bientôt les propriétés. Ce sont les borures, les siliciures et surtout les carbures métalliques. » M. Daubrée a déjà fait remarquer que le carbone de tous nos com- posés organiques actuels a pu se trouver originairement combiné aux mé- taux ù l'état de carbures métalliques. Le four électrique semble bien réaliser les conditions de cette époque géologique reculée. Il est vraisem- blable pour nous que ce sont ces composés qui peuvent subsister dans les astres à température élevée. Nous ajouterons que, pour cette même période, l'azote devait se rencontrer sous forme d'azotures métalliques, tandis que vraisemblablement l'hydrogène existait en grande quantité à l'état de liberté dans un milieu gazeux complexe renfermant des carbures d'hydro- gène et peut-être des composés cyanés. » La partie de ces recherches qui nécessitait une force de 4oo ampères et 70 volts a été faite au Conservatoire des Arts et Métiers, où M. Laussedat a continué à nous offrir une bienveillante hospitalité. Les expériences qui demandaient des tensions de 1000 ampères ont été exécutées à la Compa- gnie continentale Edison, dont le directeur, M. Mever, a bien voulu mettre à notre disposition la belle installation de l'avenue Trudaine. » ( i435 ) MEMOIRES PRESENTES. M. F. Nau soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : « Sur la prétendue découverte de la variation, par Aboul Wéfa ». (Commissaires : MM. Tisserand, Darboux, Callandreau). CORRESPONDANCE . GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les surfaces à élément linéaire de Liouville et les surfaces à courbure constante . Note de M. Emile Waelsch, présentée par M. Darboux. « Dans les surfaces dont l'élément linéaire à la forme de Liouville (i) (ts-=l\J(u) 4- V(t^)](rfM^+ rA- ). les lignes géodésiques sont données par la formule M Si, dans cette formule, on suppose a constant, on obtient une famille de géodésiques. Les tangentes des courbes de cette famille forment une congruence de normales. Un des points focaux d'une droite de cette con- gruence est son point de contact m avec la surface ; soit m' le second point focal, nous dirons qu'il correspond au point m, relativement à la famille de géodésiques considérée. » Si maintenant nous faisons varier la constante a dans la formule (2), nous obtiendrons une infuiité simple de familles; pour chacune d'elles correspond au point m un point m' . Tous ces points m' se trouvent sur une courbe C^, qui est une sirop hoide générale. » Prenons dans le plan tangent en m, comme axes de coordonnées, les tangentes aux courbes u = const., i' = const.; l'équation de cette courbe sera (x-+-y')(-'.r - y Y) ~ xy = o, ( '43(3 ) où Y et y' sont les courbures géodésiques au point tn des lignes u = const., V = const. )) Si Y = Y ' '^ courbe C,„ est une slrophoïde ordinaire et l'élément li- néaire de la surface prend la forme ch- = {u + v){dir + dv'-) que M. Lie a rcncoi.trée dans ses recherches sur les lignes géodé- siques ('). M Si la surface est applicable sur une surface de révolution, la courbe €,„ est un cercle passant par le point m. Pour les surfaces de révolution elles- mêmes, ce cercle est normal au méridien et coupe l'axe de révolution. » On peut appliquer à une surface quelconque le procédé que nous venons d'employer. A tout groupement des géodésiques de cette surface il correspondra dans chaque plan langent une courbe C,„. Au sujet de ces courbes, ou peut se poser la question suivante : » Existe-t-il des surfaces pour lesquelles ou puisse grouper les géodésiques de telle manière que les courbes correspondantes à ce groupement aient une propriété donnée d'avance, par exemple qu'elles soient transformables l'une dans l'autre par des trans- formations données? » Nous examinerons ici le cas le plus simple de ce problème, en suppo- sant que la figure contenant le point m et la courbe C,„ soit la même pour tous les points de la surface. Oi\\.Yow\e i\uQ les surfaces à courbure conslanle satisfonl seules à la question; les courbes correspondantes dépendent de deux paramètres et peuvent être déthiies de la manière suivante. Considérons dans le plan tangent le cercle R,„ de centre m et de rayon a ( — a~- dé- signant la courbure de la surface); toute courbe C,„ est l'inverse par rapport au cercle R,„ d'une conique possédant avec le cercle un contact du troisième ordre. )) Comme on pouvait le prévoir, parmi les courbes C,„ se trouve le cercle R,„ bien connu dans la théorie des surfaces à courbure constante ('■'). On trouve aussi les tangentes au cercle Y\.,n et les cercles R^„ passant par le point m et tangents au cercle R,„. L'existence de ces cercles R'„, jointe au résultat trouvé plus haut, met en évidence le fait que les surfaces à cour- (') Voir Lie, Vnlersiichuni^en iïber geoddtische Linicii {Math. Annal., t. XX, p. 389). (^) FojV DARBOt'x, f.eçons sur la Théorie générale, t. III, p. !\-2o. ( '437 .) bure constante négative sont applicables une infinité de fois sur une pseudosphère. » Il nous reste à faire connaître comment, étant donnée une courbe C„° dans un plan tangent en un point quelconque de la surface, on pourra en déduire la position des courbes C,„ relatives à tous les plans tangents de la surface. Soit jj-o le point de contact de la courbe C"„ avec le cercle R^; il existe, comme on sait, une surface 2 à courbure — a~- qui coupe tous les cercles R,„ orthogonalement et qui passe par le point ii.„. Le point de con- tact de la courbe C,„ avec le cercle R,„ est précisément le point où ce cercle est coupé orthogonalement par la surface 1. « PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur une propriété générale des champs électriques et magnétiques. Note de M. Vaschy, présentée par M. A. Cornu. (( Tout champ électrique (ou magnétique) est caractérisé par l'existence, en ses divers points, d'un vecteur y, qui représente V intensité an champ et auquel on donne souvent le nom impropre àe force électrique (ou magné- tique). La propriété générale d'un champ quelconque, démontrée dans ma dernière Note (^Comptes rendus, p. 1355), s'énoncera donc comme il suit dans le cas d'un champ électrique (ou magnétique) constant ou va- riable avec le temps. )) La distribution du vecteur électrique (ou magnétique )/ dans le champ, à un instant quelconque t, est identiqu.e à la distribution de la résultante de deux forces fictives ft et f, définies ainsi : la force/, serait créée par un système de masses électriques (ou. magnétiques) agissant à distance suivant la loi de la gravitation universelle ; y, serait créée par un système de masses vectorielles électriques (ou magnétiques ) agissant à distance suivant la loi de Laplace. La densité f des masses électriques (ou magnétiques) et les composantes ij.j., [y.,, }i^ de la densité il des masses vectorielles sont données par les formules ^ '' ' ' Or or (1^ ,. . , r)Y Ù'L , dZ d\ , dX ÛY , ^ ^ ^ i r ,); Oy ' ■ d:p ():■ ^ i ^ ()y ,).c OÙ X, Y, Z désignent les composantes du vecteur /. » On remarquera que [/.j, p.^., jy., satisfont à l'identité n) ^^^tr^_^i=_o. ^ ' a.c ()y <):■ ( <438 ) » Rôle des masses fictives. — Indépendamment de leur intervention dans l'énoncé de la propriété précédente, on sait quelle est l'importance des masses électriques (ou magnétiques) dans le développement de la théorie. Le rôle des masses vectorielles n'est pas moins important, soit dans le cal- cul des forces auxquelles sont soumis les corps, conducteurs ou diélec- triques, placés dans le champ, soit dans le calcul de l'énergie potentielle transmise à travers ces corps. » Par exemple, la force F que subit l'unité de volume d'un corps homo- gène, en un point où les densités de masse électrique (ou magnétique) et de masse vectorielle électrique (ou magnétique) sont respectivement p et [A, est la résultante de deux forces Fp et F^ : » i" Fp ^./?, dirigée suivant le vecteur /"; « 1° F|j, = y/iAsinÔ, perpendiculaire au plan des vecteurs y^ et [>., et égale au produit du pouvoir inducteur électrique (ou magnétique) y du corps par l'aire /[j.sin 6 du parallélogramme construit sur/ et [j. comme côtés. » Application au champ magnétique d'un courant permanent. — En nous appuyant simplement sur la propriété énoncée plus haut et sur l'expé- rience de Biot et Savart, relative à l'action d'un courant cylindrique indé- fini sur un aimant, nous aurons la clef de l'Électromagnétisme tout entier. En effet, dans cette expérience on constate : i° que les lignes de force ma ■ gnétiques sont des circonférences ayant pour axe l'axe du conducteur; 2° que le vecteur magnétique /est proportionnel à l'intensité I du cou- rant, et proportionnel ou inversement proportionnel à la distance rà l'axe suivant, que l'on explore le champ intérieur ou le champ extérieur au con- ducteur ('). En un mot/est représenté par les formules /=: Al — ; = kizir, à l'intérieur du conducteur, /'= AI -, à l'extérieur du conducteur. a désignant le rayon du conducteur, i = — ; la densité du courant, A une constante. » Si l'on prend pour axe Os, dans un système de coordonnées rectan- gulaires, l'axe du conducteur, les composantes X, Y, Z de /en un point (') \o\v Comptes rendu/:, i lévrier 1890, Noie de M. Joiibln. ( '439 ) {^'' J'. z) seront (4) X = Atcj'j, Y=. — Aizix, Z=:0, à l'inlérieur, (5) X = AI^, Y = -AI^, Z = O, à l'extérieur. » L'application des formules (i) et (2) au champ intérieur montre que p, [x-x et j;!,^ sont nuls et que l'on a A . u., = - r. ' * 2 » Les formules (2) ne faisant intervenir que l'état du champ et les propriétés du milieu au point (x,y, z), la constante A, qui entre dans la formule de [a, ne peut dépendre que de la substance du conducteur en ce point; et, comme l'expérience montre que la nature de cette substance est sans influence sur le champ créé par le courant, A est une constante absolue. Les unités étant choisies de telle sorte que A soit égal à 2, il en l'ésulte une interprétation remarquablement simple de la densité [x de masse vecto- rielle magnétique : j;- se confond, en grandeur et en direction, avec la den- sité i du courant. « L'identité p. = f permet désormais, grâce au théorème énoncé au début de cette Note, de calculer le champ magnétique créé par un courant permanent de forme quelconque. Voici quelques vérifications intéres- santes : » D'abord, dans l'expérience de Biot et Savart, la densité i du cour-ant étant nulle à l'extérieur du conducteur, il doit en être de même de la den- sité tj. de masse vectorielle magnétique. On trouve, en effet, par applica- tion des formules (2) et (5 ) » En second lieu, si, dans l'identité (3), on remplace [j._^., [/.^. [j.. par les composantes de la densité t du coui'ant, la relation obtenue exprimera que le flux d'électricité entrant dans un volume quelconque est égal au flux qui en sort dans le même temps. C'est bien là en effet une propriété du courant permanent. » D'autre part, la règle bien connue, fixant la grandeur et la direction de la force F^ qu'un champ magnétique / exerce sur l'unité de volume d'un conducteur parcouru par un courant de densité i = [j., résulte de ce qui a été dit plus haut au sujet de cette force Y^. C. R., 1893, r' Semestre. (T. CXVI, N» 25.) ^87 ( i44o ) V Enfin de ce que, à l'extérieur d'un feuillet limité au contour du cou- rant, on a li. = i = o, il résulte que le champ y a un potentiel uniforme; et, par application d'une propriété démontrée dans une précédente Note, ce champ est équi- valent à celui que produiraient des masses magnétiques réparties à l'inté- rieur du feuillet. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Étude de la filtration des liquides. Note de M. R. Lezé, présentée par M. P. -P. Dehérain. « Les phénomènes de la filtration des liquides ou de leur circulation dans des tubes capillaires peuvent être étudiés delà manière la plus simple et la plus fructueuse avec l'aide de la force centrifuge. » En soumettant à l'influence d'une rotation très rapide un vase poreux contenant le liquide à étudier et placé lui-même dans une éprouvette, on détermine une filtration du liquide à travers la cloison poreuse. » Par des expériences comparatives faites alternativement sur deux mêmes vases poreux dans lesquels on met de l'eau distillée et le liquide à examiner, chaque vase servant donc successivement pour l'eau et le liquide, on arrive, en pesant les vases avant et après la rotation, à déter- miner, par la moyenne de deux expériences, la quantité du liquide écoulé par comparaison avec l'eau distillée. » Par cette méthode, nous avons trouvé les chiffres suivants. » La vitesse d'écoulement de l'eau distillée étant prise pour unité, on trouve pour celles de dissolutions variées les nombres suivants : \'itesse Concentration, d'écoulement. Chlorure de sodium 5 "/„ i ,028 » de potassium ^ "U ' )043 Azotate de soude 5 "/(, 1 ,o5i Sulfate d'ammoniaque ^ "la 0,998 Alcool il 20° o, 590 )) à 4o° o , 5o » à 90" 0,67 Lait » o,o3 Purin Il o, 10 ( i44t ) » Nous constatons donc ces faits étranges de l'accélération de l'écoule- ment de l'eau par l'addition d'un sel et du ralentissement par addition d'alcool, avec un curieux maximum dans les environs de 4o° (ce fait a été observé déjà). » Les nombres donnés sont relatifs à une pression de 8 à lo atmosphères appliquée pendant dix minutes, les tubes ayant parcouru 40""" à So""". » Si l'on augmente la vitesse et la pression par conséquent, les coeffi- cients des chlorure de potassium et d'azotate de soude vont en croissant, ceux des chlorure de sodium et sulfate d'ammoniaque diminuent. » En renversant l'expérience précédente, on arrive à des résultats re- marquables : On verse les liquides à examiner entre l'éprouvette de verre et les parois externes du vase poreux. » Dans ces conditions, sous l'influence de la rotation et partant de la pression, le liquide pénètre dans le vase poreux en se filtrant en traver- sant les parois. Si ce liquide contenait des particules solides en suspen- sion, celles-ci, dans le cas où leur densité est plus grande que celle du milieu, vont se rassembler au fond de l'éprouvette. » On a donc constitué ainsi, un filtre dont le principe est nouveau : » Lorsque le liquide chargé de substances étrangères se présente à la paroi filtrante il la traverse tandis que les impuretés cheminent en sens contraire et se détachent même du filtre si elles y étaient un moment dépo- sées sur sa surface extérieure. » Le liquide filtré est stérilisé lorsque l'on emploie comme paroi filtrante (les vases poreux de pile, des bougies Chamberland ou de porcelaine d'amiante. » Nous sommes parvenu à rendre continu le fonctionnement de ce filtre en cloisonnant, par des parois poreuses et filtrantes, le tambour d'une turbine que l'on fait ensuite tourner à plusieurs milliers de tours pour bé- néficier d'une pression qui peut monter jusqu'à i5 ou 20 atmosphères. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur ks combinaisons des molybdates et de l'acide sulfureux. Note de M. E. Péchard, présentée par M. Troost. « Les dissolutions des molybdates alcalins, acidulées par l'acide chlorhydrique, sont facilement réductibles; l'acide molybdique qu'elles contiennent est ramené à l'état d'oxyde bleu qui colore fortement la li- queur. Parmi les corps réducteurs, l'acide sulfureux peut effectuer cette ( i442 ) transformation; mais si la dissolution ne contient pas un acide minéral, la réaction est tout autre; il se produit des composés complexes, formés par l'union des molybdates et de l'acide sulfureux. » 1. Action de C acide sulfureux sur le molyhdats d'ammoniaque. — Si, dans une dissolution chaude et moyennement concentrée de molybdate ordinaire d'ammoniaque, on fait passer un courant d'acide sulfureux, ce gaz est rapidement absorbé. La liqueur, d'abord incolore, jaunit puis bleuit légèrement en devenant fortement acide. On arrête le courant de gaz quand la dissolution sent fortement l'odeur sulfureuse, et l'on voit se dé- poser de la liqueur bleue de petits cristaux incolores d'un sel ammoniacal. Ce sel contient un acide complexe formé par la combinaison de l'acide molybdique et de l'acide sulfureux, et a une composition qui correspond à la formule loMo 0'.3S0^ 4(AzH'')-0 + 6H'0 ainsi qu'il résulte des analvses suivantes : Calculé. loMoO' i44o 350^ 192 4{AzH*)20 208 6H20 108 lé. Trouvé. 73,9 74 73,7 74 ■ » 9.8 lO 10,1 9,9 10 10,7 10 ,5 10,9 » 5,6 5, .4 j) » M 1948 100, o 99,9 » » » » Pour effectuer l'analyse de ce sel, on peut utiliser sa facile décompo- sition par la chaleur. Chauffé progressivement jusqu'à t\l\Oi°, il perd, en effet, de l'eau, de l'acide sulfureux et de l'ammoniaque. Les parois du tube, dans lequel on chauffe le sel, se recouvrent de subite d'ammonium, et il reste de l'acide molybdique dont on détermine le poids. Pour doser l'acide sulfureux, on peut se servir d'une solution titrée d'iode, ou encore oxyder cet acide et précipiter l'acide sulfurique ainsi formé par le chlorure de baryum, en solution chlorhydrique qui retient le molybdate de baryum. Ce sel, qu'on peut appeler le molybdosulfile d'ammoniaque, est cristallisé en octaèdres microscopiques agissant sur la lumière polarisée. Ces cris- taux sont peu solubles dans l'eau, et, si l'on chauffe pour hâter leur disso- lution, on perçoit l'odeur tle l'acide sulfureux; une partie du sel est, en effet, décomposée par la chaleur, et cette décomposition s'effectue avec le molybdosulfite solide à la température ordinaire, ce qu'on reconnaît en dé- bouchant un flacon contenant ce sel depuis quelque temps. Pour éviter, dans les analyses, cette perte d'acide sidfureux, j'ai toujours eu soin de dissoudre à i'roid le composé à analyser dans du carbonate d'ammoniaque avant d'opérer Iç titrage de l'acide sulfureux. ( i443 ) » 2° Molybdosulfite de potassium. — Un mélange d'acide molybdiqiie et d'une dissolution de carbonate de potassium correspondant à la composi- tion du bimolybdale abandonne, par refroidissement, une masse feutrée de cristaux soyeux. Si, dans cette dissolution encore chaude, on fait passer de l'acide sulfureux, elle bleuit légèrement à mesure qu'elle ab- sorbe le gaz et abandonne par refroidissement le molybdosulfite de potas- sium. Ce sel se présente en beaux cristaux prismatiques, ambrés et a une composition qui correspond à la formule ioMoO\3SO'.4K.'0 + ioH-0, ainsi qu'il résulte des analyses qui suivent : Calculé. . Trouvé. loMoO^ 3S0=... 4K20.. ioH=0. .440 65,9 66 66,3 65,8 192 8.7 9 8,9 8,8 376 17,3 '7 17,5 17,3 180 8,2 8,1 » )> 100, 1 L'anaK'se'de ce sel s'effectue comme pour le précédent. En le chauffant, il abandonne de l'eau et de l'acide sulfureux. Il reste un molvbdate de potasse qu'il est nécessaire de fondre pour éliminer tout l'acide sulfureux. Ce molvbdate fondu est analysé par la méthode que j'ai déjà indiquée ('). )) 3" Molybdosulfite double de potassium et d'ammonium. — Ce sel s'ob- tient en ajoutant du bromure de potassium à une dissolution de molvbdate d'ammonium saturée par l'acide sulfureux. Par refroidissement, il se dépose de longues aiguilles colorées en jaune d'un sel double qui a pour formule IoMo0^3S0^4(AzH'KO) -HgHH). Ce sel est peu soluble dans l'eau et sa dissolution chauffée se détruit en dégageant de l'acide sulfureux; il se dépose alors des flocons blancs d'un molybdate acide de potassium. » 4° Molybdosulfite de sodium. — Une dissolution du molybdate acide de sodium, qui a pour formule Mo'O-'Na' -t- 22H^O, est saturée par l'acide sulfureux. La liqueur, d'abord incolore, devient bleue et, soumise à l'évaporation dans le vide, se prend au bout d'un certain temps en une masse de cristaux formés de lamelles accolées. L'eau mère qui baigne ces cristaux, décantée et abandonnée à l'air, laisse à son tour déposer des cristaux incolores octaédriques .très efflorescents, qui sont formés par un autre hydrate du même sel sodique. (') Comptes rendus, t. CXIV, p. 173. ( i444 ) » La composition des premiers cristaux correspond à la formule ioMoO\3S0^4Na20 + i2H=0, el celle des seconds IoMo0^3S0^4^fa^O + iGH-0, ainsi qu'il résulte des analyses suivantes : Calcule. Trouvé. loMoO' i44o ^'ês^ 69 68,5 « 350=^ 192 9,2 9,1 9,3 9 4Na=0 248 11,8 11,5 » » i2H^0 216 10,3 10,4 10,2 10,2 2096 100,0 too,o » » Calculé. Trouvé. loMoO^ t44o 66,4 éôTs r T 3S0= 192 8,8 9 9,, 8,9 4Na20 248 II, .5 12 » V i6H^-0 288 i3,3 12,5 i3,i i3,8 2168 loo.o 100,0 » » )) J'ai tenté de préparer avec ces sels alcalins le sel correspondant de baryum par double décomposition; mais, si l'on ajoute du chlorure de baryum à une dissolution d'un des sels précédemment étudiés, il se produit un précipité blanc cristallin, et il se dégage en même temps de l'acide sulfureux. Ce précipité n'a pas de composition constante ; c'est un mélange en proportions variables de molybdosulfite de baryum et de molybdate de baryum qui, tous les deux insolubles, sont difficiles à séparer. )) Il résulte des faits que je viens d'exposer que l'acide sulfureux n'agit pas sur les molybdates alcalins à la manière des réducteurs ordinaires; cette différence tient à la formation des molvbdosulfites. La réduction n'aura lieu que si la liqueur est fortement acide, ce qu'on peut vérifier en ajoutant de l'acide chlorhydrique à une dissolution concentrée d'un mo- lybdosulfite; on voit la liqueur bleuir immédiatement. » L'acide sélénieux peut donner avec les molybdates des composés ana- logues, mais beaucoup plus stables, comme nous le montrerons dans une prochaine Communication. » ( i445 ) CHIMIE MINÉRALE. — Surks boracites b/omées. Bromoborales de fer el de zinc. Note de MM. G. Kousseau et H. Allaire, présentée par M. Troost. « Dans une Communication récente (séance du 23 mai), nous avons montré qu'il est possible de substituer au magnésium de la boracite divers autres métaux, tels que le fer, le zinc, etc. Nous mentionnions, en outre, une autre série d'expériences ayant pour but de remplacer le chlore de ces chloroborates par le brome, l'iode et le fluor. Ces recherches ont abouti à la production d'espèces nouvelles, appartenant au type chimique de la boracite et isomorphes avec celle-ci. Nous décrirons aujourd'hui les bromoborates de fer et de zinc, » Bromoborate de fer. — Nous avons d'abord cherché à produire ce composé en faisant agir la vapeur du perbromure de fer sur un mélange de fer métallique et de borate de chaux, d'après la méthode qui nous avait servi pour la préparation du chloroborate de fer. Mais les résultats ont été peu satisfaisants, par suite de la faible volatilité du bromure ferrique. En faisant, au contraire, agir le brome en vapeurs sur le mélange de fer et de boronatrocalcite, nous avons obtenu facilement la boracite ferrugineuse bromée. » On dispose, sur une grille à gaz, un tube de verre vert dans lequel on a introduit préalablement quelques grammes de borate de chaux naturel mêlé à un très grand excès de fd de clavecin en petits paquets. Le tube communique, par sa partie antérieure, avec une petite cornue renfermant du brome, et qu'on peut chauffer à l'aide d'un bain-marie. On commence par porter au rouge le tube de verre, puis on élève la température du bain-marie jusque vers 60°. Le brome distille et se combine au fer avec incandescence. Après une demi-heure de chauffe, on met fin à l'expé- rience. Le tube refroidi est plongé dans une éprouvette remplie d'eau, où l'on recueille le bromoborate mêlé au fil de fer inattaqué. )) Les cristaux de bromoboracite sont d'autant plus volumineux que la température a été plus élevée. Mais ils sont mêlés à des prismes noirs, constitués sans doute par du borate ferrique et dont la proportion s'élève à mesure que l'on se rapproche du point de ramollissement du verre. On débarrasse les cristaux de cette impureté par une digestion prolongée à froid avec l'acide bromhydrique concentré. » Ainsi purifiée, la bromoboracite de fer se présente sous la forme d'une ( i44fi ) poudre d'un blanc grisâtre constituée par un mélange de cubes et de té- traèdres agissant sur la lumière polarisée comme la boracite naturelle. Ces cristaux se dissolvent lentement à chaud dans l'acide nitrique. Leur com- position correspond à la formule 6FeO, 8Bo^O% FeBr'. Mais ils renfer- ment toujours une petite quantité de chaux qui remplace isomorphique- ment une proportion équivalente de protoxyde de fer ('). » Bromohorate de zinc. — On divise un long tube de verre en deux parties à l'aide d'un tampon d'amiante. Dans l'un des compartiments on dispose une couche de borate de chiuix et on remplit le second de bromure de zinc anhydre. On couche le tube sur une grille à analyse; on y fait passer un courant de gaz carbonique sec, puis, après avoir porté au rouge sombre la portion qui renferme le borate de chaux, on chauffe la colonne de bromure de zinc à une température suffisante pour en déterminer la distillation rapide. L'opération terminée on détache, à l'aide d'un trait de lime, la partie postérieure du tube, qu'on plonge ensuite dans l'eau. » Le bromoborate de zinc ainsi séparé est en cristaux blancs, micro- scopiques, appartenant à la symétrie pseudo-cubique et agissant sur la lu- mière polarisée. Leur composition est représentée par la formule 6ZnO, 8Bo=0%ZnBr". » Nous continuons l'étude de ces composés. Nous publierons prochai- nement les premiers résultats de nos recherches sur les boracites iodées. » CHIMIE MINÉRALE. — S U7- les fluorures de cuivre. Note de M. Poulexo, présentée par M. Henri Moissan. « Ces composés n'ont été jusqu'ici l'objet que d'une seule détermina- tion de la part de M. Balbiano (-), qui a attribué au fluorure hydraté la formuleCuF-,2H=0. » Quant aux fluorures anhydres, ils sont encore inconnus; les ten- tatives que nous avons faites pour reproduire le fluorure cuivreux par le procédé de Berzélius n'ont donné lieu à aucun résultat satisfaisant. Il semble se produire dans l'action de l'acide fluorhydrique sur l'hydrate d'oxydule le même phénomème que ce savant a signalé dans l'action de (') Calculé : FeBr^.. . 17,88 FeO.... 35,76 Trouvé :FeBr'.... 19,04 FeO.... 33, o3; 33,72 GaO.... 2,45 (') BALBiAJto, Gazxetta chim. ital., t. XIV, p. 74. ( i447 ) l'acide sulfurique éteudu. Il y a formatioa d'une petite quantité de fluorure cuivreux, mais surtout de cuivre métallique et de fluorure cuivrique. Ce résultat vient donc à l'appui de l'opinion émise par M. Maure (' ). » Fluorurk cuivreux : Cu'F'. — Nous avons réussi à obtenir ce com- posé soit par l'action de l'acide fluorhydrique gazeux sur le chlorure cui- vreux, soit par la dissociation du fluorure cuivrique. » Action de l'acide fluorhydrique gazeux sur le chlorure cuivreux. — I^a transformation du chlorure cuivreux ne commence qu'au rouge sombre. A cette tem]jérature la masse est fondue, transparente, d'un beau rouge rubis; c'est un mélange de fluorure et de chlorure cuivreux. » La réaction ne devient complète qu'à la température de volatilisation du fluorure cuivreux, qui est d'environ 1 1 oo" à 1 200". » Dissociation du fluorure cuivrique anhydre. — Chauffé dans un courant d'acide fluorhydrique, le fluorure cuivrique anhydre n'éprouve un com- mencement de dissociation que vers 600" : température que l'emploi d'une nacelle de cuivre, au lieu de platine, abaisse au voisinage de Soo". Il paraît y avoir là réduction du fluorure cuivrique par le cuivre. » La réaction est à peu près complète vers 1000", température de fu- sion du fluorure cuivreux; mais il vaut mieux élever cette température au point de volatilisation de ce composé, c'est-à-dire vers 1100° à 1200°, pour avoir ce produit à l'état de pureté. » Propriétés. — Fondu, il se présente sous l'aspect d'une masse transpa- rente, rouge rubis, à cassure cristalline. Sa volatilisation le transforme en une poudre assez légère d'un rouge foncé. » Abandonné à l'air, il bleuit en se transformant en fluorure cuivrique. » Au contact de l'eau, la transformation devient plus rapide et le fluo- rure cuivrique reste en dissolution. Il est insoluble dans l'alcool à 90". » L'acide chlorhydric[ue bouillant le dissout; mais cette solution n'est pas précipilée par l'addition d'une grande quantité d'eau, ce qui le dis- tingue du chlorure cuivreux. L'acide azotique l'attaque très vivement, avec dégagement de vapeurs rutilantes; quant à l'acide sulfurique, môme à chaud, il n'a que peu d'action sur ce composé. » La calcinatiou à l'air le transforme en oxyde de cuivre. » L'hydrogène le réduit facilement au rouge et constitue ainsi un pro- cédé rapide de dosage du cuivre dans ce fluorure. (') Mauro, Chemical Society , luars 1893, p. ia4- C. R., 1S93, 1" Semenre. (T. CWI, N' 25.) 1^8 ( i448 ) )) Fondu avec les carbonates alcalins, il est décomposé en oxyde de cuivre et fluorure alcalin ('). » Fluorure cuivrique CuF". — Ce composé, que l'on prépare facile- ment par les procédés que nous allons décrire, ne peut être obtenu qu'à l'état cristallin, car on ne peut élever la température au-dessus de 5oo°, sans lui faire éprouver un commencement de dissociation. » Action de l'acide Jluorhydrique gazeux sur le fluorure de cuivre amor- phe. — Le fluorure amorphe est obtenu par l'action du fluorure d'ammo- nium fondu sur le fluorure cuivrique hydraté. On se débarrasse de l'excès de fluorure d'ammonium en soumettant la masse à l'action de la chaleur (260") dans un courant d'acide carbonique sec. Ce fluorure amorphe, qui constitue une poudre blanche, chauffé dans l'acide fluorliydrique gazeux à 5oo°, se transforme en un composé transparent et cristallin. » Action de l'acide fluorhydrique gazeux sur F oxyde de cuivre et le fluo- rure hydraté. — L'oxyde de cuivre est décomposé vers 400° par l'acide fluorhydrique et donne du fluorure de cuivre anhydre. Le fluorure hydraté, traité dans les conditions semblables, conduit au même résultat. » Pour toutes ces opérations, où la température ne doit pas dépasser 5oo°, nous nous sommes servi avec avantage du bain de nitrates de M. Etard, la température étant prise au moyen de la pince thermo-élec- trique de M. Le Chatelier. » Propriétés. — Poudre blanche cristalline qui, exposée à l'air, se colore peu à peu en bleu verdàtre par suite d'hydratation. » Mise en contact avec de l'alcool et de l'éther ordinaires, elle bleuit à la façon du sulfate de cuivre anhydre et pourrait, comme ce dernier com- posé, servir à déceler des traces d'eau dans ces deux liquides. « Les acides chlorhydrique, azotique et fluorhydrique le dissolvent très facilement. » Chauffé en présence de l'air, il se transforme dès 3oo° en oxyde de cuivre : cette transformation est intégrale et peut servir au dosage du cuivre dans ce composé. » L'hydrogène le réduit avec une grande facilité. (') Analyse : Trouvé. Calculé .- — ~M * — »^ — ~ pour Ou' F". Cuivre 76,68 76,70 76,82 pour 100 Fluorure 33,9/1 ^2,87 28,18 » ( 'i'49 ) » La vapeur d'eau le décompose à basse température, en oxyde de cuivre et acide.fluorhydrique. Dans les mêmes conditions, on obtiendra, avec l'hvdrogène sulfuré, du sulfure de cuivre et, avec l'acide chlorhydrique gazeux, du chlorure cuivrique. » Los carbonates alcalins fondus le transforment en oxyde de cuivre et fluorure alcalin ('). » Essai sur la préparation du fluor par la dissociation du fluorure cuivrique. — Le fluorure cuivrique étant susceptible de se décomposer sous l'action de la chaleur en fluorure cuivreux et fluor, nous avons cherché à isoler ce dernier en opérant la dissociation du fluorure cuivrique dans un tube de platine fermé à une extrémité. » Nous avons constaté la production de fluorure cuivreux, mais il nous a été impossible de rallumer le silicium. Il faut remarquer que la dis- sociation s'effectue assez difficilement et qu'elle ne devient complète, même dans uil courant de gaz, que vers 1 1 00° à 1 200°. Nous ne pensons donc pas que l'on puisse arriver à un procédé de préparation chimique du fluor par cette réaction (^). » CHIMIE MINÉRAI,E. — Action de V électricité sur la carburation du fer par cémentation. Note de M. Jules Garmer, présentée par M. Moissan. « L'usage de la cémentation du fer pour le transformer en acier ou durcir sa surface se perd dans la nuit des temps et celte opération sembla toujours un peu mystérieuse : Réaumur le premier tenta d'en pénétrer les secrets, mais les beaux travaux de ce savant furent loin d'éclairer en entier la question. Quoi qu'il en soit, la, cémentation se fait encore aujourd'hui comme aux siècles passés, sauf que les appareils sont plus grands ; il faut encore chauffer jusqu'à dix fois vingt-quatre heures pour cémenter le fer et les additions empiriques faites au charbon et telles que le sel, le cuir, la corne, etc. n'ont servi qu'à dérouter la Science, sans raccourcir cette (') Analyse : Trouvé. Calculé Cuivre 62,34 62,27 62,87 pour 100 Fluor 37,48 37,39 37,67 » {') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Henri Moissan, à l'Ecole supérieure de Pharmacie. ( i45o ) longue opération. J'ai pensé, cependant, que l'on pourrait activer le phé- nomène en faisant judicieusement intervenir l'action électrique et cela par un circuit dans lequel le charbon formerait l'anode et le métal la cathode. M. Hillairet, l'ingénieur électricien bien connu, a mis, avec une grande bienveillance, une partie de ses ateliers à ma disposition et voici les ré- sultats de mes premiers essais : j'ai placé, bout à bout, et bien isolés, dans un tube réfractaire, un crayon de charbon de cornue et une barre d'acier à j~^ de carbone seulement. Le tout fut disposé horizontalement dans un petit four à réverbère, chauffé en dessous par insufflation d'air pendant qu'une machine Gramme fournissait l'électricité, le charbon correspon- dant an pôle positif et le métal au négatif. Dans ma pensée, la chaleur devait rendre les molécules du charbon facilement mobiles et l'électricité devait alors les transporter et cela de façon que, les actions chimiques en jeu étant à |)eu près nulles, je n'aurais besoin que d'un faible voltage. Le circuit fut donc établi avec le minimum de volts nécessaires jiour vaincre les résistances et je ne voulais pas avoir recours à l'arc qui trans|5orte bien le carbone du positif au négatif, mais serait un moyen coûteux dans la pratique, sans parler d'autres difficuLtés d'ordre chimique. » Mon courant fut donc établi à 7 volts et 55 ampères et maintenu pen- dant trois heures : à ce moment la barre d'acier fut rapidement extraite du tube et plongée dans l'eau. La partie opposée au charbon rayait fortement le verre; elle fut taillée en biseau à la meule d'émeri qui montra que la cémentation avait pénétré jusqu'à io°"° environ de profondeur : quant à l'extrémité du crayon, elle était rongée sur la face de contact. Cette opéra- tion, que je répétai, réclame une température que j'estime à 90o''C. ou looo^C. au plus, sinon la cémentation devient si grande que le métal coule. » Dans le but de bien établir le transport ou l'électrolyse du carbone, sous une faible puissance électromotrice, dans la direction du positif au négatif, je remplaçai le charbon de cornue par une barre du même acier que je voulais cémenter, séparant seulement les deux barres par un inter- valle de o^.oi environ, rempli de cliarbon de bois pilé et tassé. » Dans ces conditions je pus établir un circuit de 55 ampères et 2,5 volts et, après trois heures de chauffe, j'arrachai les baries d'acier; j'eus alors la satisfaction de constater que la barre anode n'était pas modi- fiée, sa f.ice était toujours vive d'arcte et sa surface non seubiblement durcie. La barre cal/iode, au contraire, était très profondément cémentée, surtout à la partie inférieure qui avait même coulé; mais cela tenait à la ( i45i ) disposition de l'appareil chauffe en dessous, de sorte que le bas des barres est beaucoup plus chauffé que le haut; si donc ces expériences très simples sont répétées (et elles peuvent l'ctre facilement et en quelques minutes dans un amphithéâtre), il faudra se servir du tirage naturel ou donner au tube un mouvement de rotation complète une fois dans un sens et une fois dans l'autre. » En résumé, vers looo", sous l'action d'un courant très faible (5o am- pères et 2,5 volts), l'aciération du fer se produit avec une très grande rajù- dité. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur le pouvoir rolaloire des corps appartenant à une série homologue. Note de M. Ph.-A. Gcte, présentée par M. C. Frie- del. « Je désire attirer l'attention sur l'une des conséquences'qu'on peut tirer des formules qui représentent le produit d'asymétrie (' ). » 1. Considérons une série de corps homologues dérivés "d'un, même corps actif, Cabcd, à un seul carbone asymétrique. Le produitid'asymétrie peut être représenté, dans le cas tout if fait général, par l'expression (A.,-B,+ /f,)(A,-C,+Aro)(A3-D3+A-3)(Bt-C;+A-,)(B,-C,4-/:-.0(Cs-D6-t-^.) et, lorsque les masses sont supposées aux sommets d'un tétraèdre régulier, par l'expression plus simple (.-6)(a-c)(.-^)(^-cy-.^)(c-^) )) 2. Voyons ce que devient le produit P lorsqu'on donne à a des va- leurs croissantes. Pour la simplification du raisonnement, supposons que, dans le composé primitif Cabcd., la masse a soit déjà supérieure aux trois autres b, c, d, et envisageons en premier lieu le cas de la formule (2). 1) Pour a = b, on aurait P = o; donc pour des valeurs de a supérieures à b, le produit P prendra d'abord des valeurs croissantes; mais ce produit ne croîtra pas indéfiniment; il passera bientôt par un maximum pour dé- croître et tendre vers zéro. En effet, en supposant que a seul varie, la partie ... ,,, . . . (a — />){a — c){a — d) , a' i, variable de 1 expression (2), ^„ _^ /, ^ ^ + d)'^ — ^^""^ "^^^^ ^ = 5^' '°'*^" que les quantités b, c, rf deviennent négligeables par rapport à a; pour (•) Voir Comptes rendus 1898, p. iSyS. ( i452 ) a = 00, on aura P = o. Le produit P doit donc bien croître, passer par un maximum et décroître. » Si nous considérons maintenant la formule complète (i), nous aurons à distinguer deux cas :. » Premier ca.s. — Le tétraèdre schématique est peu déformé. Alors, les termes correctifs ^,, /E-^ k^ sont à peu près négligeables, et si les dif- férences (A, — B,), (Aj — Co), ... sont sensiblement égales aux diffé- rences {a — b), (a — c), ..., l'allure de la courbe figurant la valeur de P tirée de l'équation (i) sera sensiblement la même que celle qui représente cette même valeur de P tirée de l'équation (2). En particulier, les deux courbes passeront sensiblement par le même maximum. « Si les différences ( A, — B,), (A2 — C,), ... étaient plus grandes ou pluspetitesquelesdifférences(a — è), (a — c), ..., l'allure de la courbe (i) serait encore la même que celle de la courbe (2), avec cette seule ca- ractéristique que le maximum de la courbe (i) serait situé après ou avant celui de la courbe (2). » En résumé, dans ce premier cas, la pouvoir rotatoire, qui, par hypo- thèse, doit subir les mêmes variations que P, prendra donc des valeurs croissantes, passera par un maximum pour reprendre des valeurs décrois- santes. » Deuxième cas. — Le tétraèdre schématique est considérablement déformé. Onpeut alors concevoir des allures très différentes de la courbe représentant les valeurs de P en fonction de a. Il se peut que le numérateur de l'expres- sion (i) conserve à peu près les mêmes valeurs que celui de l'expression (2) : l'allure de la courbe sera encore celle précédemment indiquée. Mais il arrivera plus souvent que ce numérateur prendra de tout autres valeurs, de telle sorte que la courbe (i) pourra revêtir diverses formes variées, im- possibles à prévoir sans connaître tous les éléments qui entrent dans la formule (i). )> 3. Il résulte donc de cette discussion que, lorsque le tétraèdre sché- matique sera peu déformé, les pouvoirs rotatoires d'une série de corps homologues devront passer par un maximum (') et que, lorsque le té- (') Les expressions suivantes : P = {a - b) (a - c) (a - d) {b - c) (b - d) Cf - d), et P = log| log^ log^ jog- log^ log^, qui onl été proposées récemment pour représenter le pouvoir rotatoire et qui satis- ( i4.'ï3 ) traèdre schématique sera considérablement déformé, les pouvoirs rota- loires pourront suivre une allure différente. » La première de ces conclusions est particulièrement importante, car c'est un fait, que la plupart des propriétés physico-chimiques généralement reconnues dans les séries de corps homologues croissent ou décroissent constamment à mesure que l'on passe d'un terme au suivant. Tel est, en particulier, le cas pour les densités, les températures d'ébullition, les ré- fractions moléculaires, les dispersions moléculaires, les chaleurs de com- bustion moléculaires, les constantes capillaires, les pouvoirs rotatoires magnétiques moléculaires, etc. Par empirisme, on aurait pu supposer qu'il doit en être de môme pour les pouvoirs rotatoires. Les raisonne- ments qui précèdent démontrent qu'il peut en être tout autrement ; on trouvera, dans la Note suivante, les premières preuves expérimentales qui viennent confirmer ces déductions théoriques. » On ne doit cependant pas considérer cette propriété de passer par un maximum comme absolument générale. On l'a vu, elle doit se rencontrer dans les cas où le tétraèdre est peu déformé; mais, même dans ces condi- tions, les termes correctifs A-,, k^, . .., k^ ne sont pas rigoureusement nuls. Pour les vérifications expérimentales, on cherchera donc à se placer de façon que ces termes correctifs exercent des perturbations du même ordre, condition qui sera plus vraisemblablement satisfaite lorsqu'on comparera des homologues de même nature, par exemple les éthersd'un même acide actif avec les alcools primaires normaux, etc. Il est en outre évident que les perturbations introduites par les termes correctifs seront d'autant plus sensibles que l'on considérera un composé plus élevé dans une série ho- mologue, les bras de levier qui entrent dans la valeur de ces termes cor- rectifs devenant en général de plus en plus grands. Dans ce cas, on peut donc prévoir la possibilité d'anomalies. » 4. Comme mesure de l'activité optique j'emploierai, dans la suite de ces recherches, une constante qu'on pourrait désigner sous le nom de dé- viation moléculaire, et qui, pour la raie D, sera représentée par (8)d- Par définition on pose font, en effet, à la condition de changer de signe lorsque le sens d'une inégalité entre deux des masses a, b, c, d est renversé, ne permettent pas de prévoir les pas- sages par un maximum. Pour des valeurs croissantes de a, elles prendraient, l'une et l'autre, des valeurs toujours croissantes. ( i454 ) a, déviation; L, longueur du tube en décimètres; M, poids moléculaire; d, densité du corps actif à la température d'observation. » On comprendra aisément que (())p représente les déviations observées pour des colonnes liquides contenant toutes le même nombre de molécules. Le volume moléculaire apparent étant -^j la racine cubique de cette expression est, en effet, proportionnelle aux longueurs contenant le même nombre de molécules. » Cette expression sera, il est vrai, plus dépendante de la température que le pouvoir rotatoire spécifique, mais elle me paraît mieux en rapport avec la conception généralement admise qui relie l'activité optique des corps liquides à la dissymétrie de la molécule. Elle est, dans tous les cas, plus rationnelle pour l'étude expérimentale du problème qui vient d'être posé; c'est pour cela qu'elle sera surtout employée. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le pouvoir rotatoire des éthers de l'acide valé- rique et de l'acide glycérique. Note de MM. Pu. -A. Guye et L. Guavanne, présentée par M. C. Friedel. « Les expériences que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie avaient pour but de rechercher s'il existe des séries homologues de corps actifs avec un terme à pouvoir rotatoire maximum; on a vu que cette pro- jiriété est une conséquence possible de la formule du produit d'asymétrie. » Bien que les dérivés amyliques aient été déjà l'objet de nombreuses déteru)inations polarimétriques ('), celles-ci étaient, pour la plupart, sans aucune utilité pour le problème qui nous occupe. En effet, ces dérivés ont été préparés jusqu'à présent au moyen d'alcools actifs de diverses prove- nances, à pouvoirs rolatoires très différents, variant souvent du simple au double. Si les mesures que l'on peut faire ainsi sont suffisantes pour déter- miner le caractère lévogyre ou dextrogyre d'un composé, il en est tout autrement lorsqu'on se propose de comparer entre elles les observations polarimétriques dans une série homologue; tous les dérivés à comparer doivent être obtenus à partir d'un même alcool amylique actif. » Nous avons employé un produit préparé depuis peu par la maison G. Claudon. Son pouvoir rotatoire est («)„= — l\,f\o. C'est certainement l'alcool le plus actif que l'on puisse se procurer actuellement. L'échan- (•) Voir, sur l'ensemble de ces mesures, Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. XXV, p. J71. lilloii purifié par M. Le Bv\ (' ) ;ivait un pouvoir rotatoire (^)i, = — J.("> à — 5, 7. 1/aIcool Claudon, soumis à l'oxydation, se convertit en un acide valérique dont le pouvoir rotatoire est (x)i,= + i3",64, et dont nous nous sommes seivis pour celle pieniière séi'ie de recherches. » Éihers de l'acide valérique. — Les valérates de mélhyle, élhyle, pro- pvle normal, bulyle normal, isobutyle et benzyie ont été obtenus par les procédés habituels d'élhérification. Apres av54 H-io,6o 173-176 ,) d'isobuiyle o,855 +4,48 -hio,48 165-167 » de benzyie 0,982 -Ha, 61 -^ 5,3i 246-25o » Dans la série des éthers normaux, seuls comparables entre eux, (a)„ passe déjà par un maximum (^). Afin de bien mettre ce maximum en évi- dence, nous avons encore calculé, dans un second Tableau, les pouvoirs rotatoires moléculaires (M\ et les déviations moléculaires (S)^, soit (M),.-:.(»„^ et {^).= rV^' Corps. (a)D. (M)D. (S)Ui P x iC. Acide valérique +i3,64 +i3,9i -l-6i,i 21S Valérate de mélhyle... -r-16,83 H-19,53 -1-73,5 332 ,. d'éihyle +13,44 +17.47 -^61,8 374 ). de propyle uornia!.. . .-(-ii,68 -1-16,82 -1-55,2 364 .1 de bulyle normal.. . . -1-10,60 4-16,75 -t-5i,7 ^^^ d'isobuiyle +10, 48 +16, 56 -t-5i,o (35i) » de benzyie -f-5,3i -Mo, 20 H-3o,2 (221) » Ces trois constantes (a)^, (M)d, (^)u passent donc bien par un maximum, correspondant à l'élher méthylique. (') Le Bel, Bull. Soc. Chim., 1' Série, t. XXI, p. 542. (») Les éihers d'isobuiyle et de benzyie ne doivent pas entrer en ligne de compte, leur conslilulion étant dilTérenle. G. K., i8ç,3, I" Semestre. (T. CXVI. N» 25.); ^'^'■.i » Dans la dernière colonne, nous avons inscrit les valeurs du produit d'asymétrie calculées par la formule simplifiée p _ (ci — b){o — c)(a — d){b — c)(h — d){c — d) (a-hb-i-c-^dy ' dans laquelle on a fait abstraction du facteur constant (/sina)'; ces va- leurs ont été multipliées par lo" pour éviter des décimales inutiles. )) Bien que cette formule ne puisse donner qu'une approximation gros- sière, puisqu'elle ne tient compte ni des bras de levier, ni des déforma- tions angulaires, il imporle de faire lemarquer que le maximum des va- leurs de P calculées correspond au valérate d'étliyle, tandis que le maximum des valeurs de (S)^, données par l'expérience, se produit sur le terme immédiatement voisin, le valérate de méthyle. J.es maxima des deux courbes sont donc très rapprochés ('). » Éthers de l'acide glycén'que. — MM. PercyFrankland elJ. Mac Gregor viennent de publier de fort intéressantes recherches sur les éthers de l'acide glycérique (' )■ Au moven de leurs observations, nous avons calculé les valeurs de (S)i); ces constantes et les valeurs de P se trouvent dans le Tableau suivant : (a)n. (M)u. (S)i>. F' x lo'. GIvci'ialo (le niéllivle — 4i8o — . ^i/^ — '*7>9 ^-^9 » d'élhyle — 9^^^ - f2,3o - 12,8 345 » (le prop_\le normal —12,84 19,13 74,9 358 )i de butyle normal — 11, ot - 17,80 '>4,6 347 crisobulyle — i4 '''-■' >3,o5 — 82,9 (347) de propyle secondaire. —11,82 17,49 67,8 358 » de ,bii(vle secondaire. . — 10, J8 17,1'! — '3i,7 347 » Les déviations moléculaires des éthers des alcools normaux et des alcools secondaires, passent aussi, avec les éthers propyliques, par un maximum; fait digne de remarque, ce maximum coïncide avec le maximum calculé pour P x 10° x8 ( ' ) D'après des mesures anciennes de Pierre et Fuchot ( Comptes rendus, t. CXXVI, p. i332), calculées par M. Lanàolt {Dre/iiin;isvermô^^en, etc., 1879, p. 218), les pou- voirs rolatoires (a)j, de l'acide valérique et de ses éthers seraient : acide : -1-0,6; étherCH^ : -1-1,0; éther C^H^ : -hi,5; étherC^H" : -hi,i; éther OW : -(-0,4. Le maximum expérimental coïnciderait alors avec le maximum donné par la formule de P. \ous croyons cependant pouvoir maintenir l'exactitude de nos résultats qui placent ce maximum sur le terme métliylique; l'acide va-lérique, très peu actif, employé par Pierre et Puchot, est peut-être la cause de celte discordance. (') Jauni. ofCliem. Soc. Traris., p. 5ji ; 1893. ( i457 ) » Ces deux groupes d'éthers valériques eL glycériques fournissent donc deux séries homologues pour lesquelles on rencontre le maximum prévu. Des expériences, presque achevées, nous permettront bientôt d'en fournir de nouveaux exemples ('). » THERMOCHIMIE. — Chaleur (le formation de quelques dérisés de l'indigo. Note de M. R. d'Aladerx. « J'ai déterminé la chaleur de formation de quelques dérivés de l'indigo par la méthode de la bombe calorimétrique de M. Berthelot. Les produits ont été brûlés sous forme de pastilles; ds avaient été préparés à partir de l'indigo du commerce, purifiés, et l'on avait vérifié leur pureté en y dosant le carbone, l'oxvgène et l'azote. » Indigoline : C'*H'"Az^O'-. — L'indigo ordinaire, traité par la méthode de la cuve de Fritzcbe, a fourni de l'indigotine qui, sublimée puis lavée à l'éther, a été trouvée pure. L'azote a du y être dosé par le procédé de Dumas, car la chaux sodée n'a pas pu en transformer la totalité en ammo- niaque, malgré l'addition de fortes proportions de sucre de canne à la substance. Les combustions ont donné : Chaleur Poids ili; combusliun de matière. /l''' ) en outre, l'élher acétique d'un alcool stéréo-isomère correspondant au licarhodol, et paraissant identique à co dernier : Acétate dérivé du coriandrol. ' du licaréol. Point d'ébullilion iSS^-iS^" '35°, /i = 2i"--,5 Densité à o" 0,9868 0,9298 \ i,46G5 . 1,4593 '"'^'''^^ ) .,/,8oo i,/i,73', » Pour les alcools, la comparaison est non moins concluante : Licarhodol du du coriandrol. licaréol gaucho. Point d'ébullition i9.o»-i3^", A^tG"'™ 112", A = i9">'" Densité à 0° 0,9012 o.SgSa , ,. ( '.479' 1.4740 ^"^>"* \ 1,4914 ■,4893 Déviation sous une épaisseur deo^ja. — 2" 24' — f"i4' » La discussion des faits relatés dans cette Note montre que le corian- drol possède une constitution identique à celle du licaréol gauche; il n'en diffère que par le sens du pouvoir rotatoire : il est donc parfaiteiïient légi- time de l'envisager comme le licaréol droit. M En résumé, le licaréol existe sous deux modifications, dextrogyre et Jévogyre; il joue, vis-à-vis de ce groupe d'essences oxygénées, un rôle aussi important que les .pinènes droit et gauche, vis-à-vis des essences hydrocarbonées dérivées des conifères ('). » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Appareil nouveau pour la mesure de l' intensité des parfums (^). Note de M. Eugè.ve MesiVard, présentée par M. Duchartre. « On ne s'est jamais préoccupé jusqu'ici de créer une méthode de dosage faisant connaître la valeur relative des parfums au moyen d'une commune mesure. Il s'ensuit que les transactions commerciales sont encore établies sur des bases peu définies, reposant elles-mêmes sur des appréciations personnelles très variables. (') Ijaboraloire de Chimie générale de la Facuilé des Sciences de Lyon. {-) C,\ travail a été fait au laboratoire de Botanique de la Sorbonne, sous la direc- tion de Àl. Gaston Bonnier. » Je propose une méthode de dosage, par l'emploi d'un appareil nou- veau, et j'ai traduit les résultats de l'analvse par des graphiques simples et faciles à commenter. » Principe de la méthode. — La méthode repose sur l'emploi de l'odorat et de deux réactifs; le rôle de l'odorat se réduit à celui de simple indicateur, comme la vue lorsqu'elle apprécie la couleur du tournesol dans l'alcalimé- trie. Le premier réactif, c'est le phosphore dont certaines essences (essence de térébenthine, essence de citron) ont la propriété, comme on le sait, d'empêcher, par leurs vapeurs, la phosphorescence de se produire dans l'obscurité; le second réactif, intcrmétliaire obligé entre les deux premiers, c'est ['essence de térébenthine, réactif excessivement sensible, facile à obtenir en quantité suffisamment grande pour qu'il puisse toujours être soumis à des vérifications. M Je me suis assuré que le phénomène d'extinction de la phosphores- cence suit une marche simple et régulière; pour empêcher le phosphore de briller dans un espace donné, il faut y amener un volume d'air d'autant plus grand qu'il est chargé d'un poids moindre de vapeurs odorantes. Ce fait général se traduit par une courbe simple et régulière. Inversement, connaissant cette courbe, il suffit de mesurer le volume d'air qui produit l'extinction du phosphore pour savoir quelle quantité d'essence il contient. » Supposons maintenant que dans un récipient donné on fasse venir de l'air chargé d'un parfum inconnu et de l'air ayant passé sur de l'essence de térébenthine. On peut réaliser un mélange pour lequel l'odorat arrive à ne percevoir qu'une odeur neutre, c'est-à-dire une odeur telle qu'il suffirait de faire varier un peu la proportion des essences dans un sens ou dans l'autre pour sentir soit le parfum, soit l'essence de térébenthine. On peut alors admettre que les deux odeurs s'équivalent et il suffit de doser l'in- tensité de l'essence de térébenthine au moyen de la phosphorescence pour avoir, par cela même, l'intensité du parfum. L'essence de térébenthine de- vient ainsi un étalon commun et l'on peut appeler intensité du parfum. dégagé par un poids donné d'huile essentielle le rapport entre le poids d'essence de térébenthine qui neutralise le parfum dans le mélange, et le poids de cette même essence qui, employée seule dans les mêmes condi- tions, agit sur la phosphorescence avec la même énergie. » Appareils. — Pour mettre cette méthode en j)ratique, j'ai pris le dis- positif suivant : )) Deux réservoirs communiquent entre eux par une tubulure inférieure. L'un de ces réservoirs est une ampoule de verre noirci, dans l'intérieur de laquelle on suspend, à l'aide d'une nacelle, un petit fragment d'amidon ( i463 ) rendu phosphorescent par immersion dans une solution saturée de phos- phore dans le sulfure de'carbone. Une tubulure spéciale permet d'aper- cevoir, de l'extérieur, le phénomène de la phosphorescence. Le second réservoir, beaucoup plus grand, se compose de deux parties : une petite cuve à mercure et une grande cloche à douille de lo'" environ de capa- cilé dans laquelle on fait le mélange de parfum et d'air. Celte cloche peut recouvrir, au besoin, un bouquet de fleurs ou une plante en pot. La cuve, la tubulure de communication et le fond de l'ampoule de verre contiennent du mercure. A l'aide d'une petite vis d'Archimède, réduite à une seule spi- rale, on peut puiser de l'air parfumé dans l'atmosphère de la cloche et le transporter dans l'ampoule : on connaît le volume d'air ainsi déplacé en comptant le nombre de tours imprimés à la petite manivelle qui commande la spirale. » A l'aide d'un système de poires en caoutchouc convenablement agen- cées, on brasse énergiquement l'atmosphère de la cloche, puis, au-dessus de la cuve, on fait le mélange d'une partie de cet air odorant avec de l'air chargé d'essence de térébenthine, jusquà ce qu'on perçoive l'odeur neutre par l'intermédiaire d'un tube disposé à cet effet. » On dose l'essence de térébenthine au moyen de la phosphorescence, et l'on remet l'appareil en expérience par un lavage à l'air chaud. » Pour mesurer exactement le volume des petites quantités d'essence que j'emploie, dans ces expériences, j'ai imaginé un instrument qui se com- pose en principe de deux lentilles plan-convexe à très grand rayon de courbure et donnant par leur contact de larges anneaux colorés de Newton. Une goutte d'essence écrasée entre ces deux verres s'étale suivant un cercle dont le diamètre se mesure aisément avec une petite règle graduée en millimètres. On se reporte ensuite pour les volumes à une courbe de graduation. )) Cet instrument est très précis surtout pour les petits volumes ; i"""" d'essence donne un cercle de 20""" de diamètre. » Construction des graphiques. — On commence par déterminer rigoureusement la courbe d'extinction de l'essence de térébenthine qui doit servir de base au tracé de toutes les autres courbes. Cela fait, il y a deux casa considérer suivant que l'essence à analyser agit sur la phosphorescence dans les conditions de l'expérience ou bien qu'elle n'agit pas, ce qui est le cas le plus général. Pour les essences delà première catégorie, il est nécessaire de déterminer au préalable la valeur de leur action sur la phospho- rescence et de faire les corrections en conséquence. » On détermine alors pour toutes les essences quelle est, avec des poids différents d'essence, l'intensité, en essence de térébenthine, produite par chaque unité de poids et l'on trace une courbe. C. R., 189:1, I" Semestre. (T. CX\I, N' 25.) 1<>0 ( i464 ) » La lecture de ces graphiques est très intéressante. Elle permet de classer les essences par ordre d'intensité. Elle fournit aussi l'explication de quelques particula- rités importantes de la physiologie de l'olfaction. Beaucoup d'essences, en effet, prises en quantité trop considérable, n'ont aucune action spéciale sur l'odorat et, par suite, présentent des courbes presque identiques. Il est nécessaire de les étudier sous des volumes extrêmement petits pour que les différences d'action sur les terminaisons olfactives se fassent sentir. Certaines essences d'intensités différentes peuvent cepen- dant devenir égales pour des quantités qui sont déterminées par le point de croise- ment des courbes. » D'ordinaire, pour un parfum très odoriférant, l'action sur l'odorat produite /Ja/- chaque millimètre cube d'huile essentielle est plus intense lorsque la quantité d'es- sence essayée est moindre (essence de roses, ylang-ylang, néroly, etc.). » Pour d'autres, qui dégagent plutôt des odeurs fortes que des parfums, l'inverse se produit et l'intensité par millimètre cube diminue lorsque le poids de l'essence mise en expérience diminue. C'est ce qui arrive pour les essences de géranium, de petit grain, etc. » Cette méthode de dosage permet aussi d'étudier la durée des parfums. Pour cela, il suffit de déposer sur des morceaux de papier buvard une même quantité d'essence et d'effectuer les dosages de temps en temps. Les courbes de durée que l'on peut tracer de cette façon sont très caractéristiques pour les diderentes essences. » Enfin, cette même méthode se prête à la mesure du dégagement de parfum par les plantes. » Conclusions. — Je propose donc l'emploi d'une méthode générale et d'un appareil nouveau pour doser l'intensité et la durée des parfums, basée sur la propriété que possède l'essence de térébenthine d'empêcher le phosphore de luire dans l'obscurité. » L'intensité des parfums, pour un poids déterminé, se déduit aisément de la comparaison des courbes obtenues et les diverses particidarités qu'ils peuvent présenter sont, de cette façon, mises en évidence avec beaucoup de netteté. » La lecture de ces graphiques permet d'étudier certains points de la physiologie de l'odorat et elle se prête aux exigences de la pratique com- merciale. » BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE. — Sur la Jécondation des Puccininées. Note de M. Paul Vuillemix, présentée par M. Duchartre. « La spore aecidienne des Champignons du groupe des Puccininées ren- ferme à la maturité un seul noyau provenant du fusionnement de deux noyaux qui préexistaient dans la spore jeune. MM. Dangeard et Sapin- Trouffy donnent à ce phénomène le nom à^ pseudo-fécondation et pensent ( i465 ) que « l'un des noyaux se comporte comme noyau mâle, l'autre comme « noyau femelle y> {Comptes rendus, séance du 6 février 1893). L'origine des noyaux qui s'unissent, étudiée chez le Peridermium Fini, var. acicola, rapporté comme forme aecidienne au ColeospoTuim Senecionis, me semble propre à éclairer la nature de cet acte. » Le mycélium du parasite, logé dans l'aiguille du Pin sylvestre, se condense sous l'épiderme doublé d'une assise exodermique. Il y forme un stronia discoïde, dont les cellules contiennent chacune un noyau et un cytoplasme clair. Leur membrane se colore par la phénosafranine, tandis que le mycélium filamenteux ne fixe le réactif, faiblement du reste, qu'au voisinage du stroma. Les réactifs iodés ne révèlent, dans aucune partie de l'aecidie, l'existence de la cellulose. » Le disque comprend une zone marginale stérile et une région centrale hyménifère. Les cellules marginales, courtes vers le bord externe, s'allongent progressivement et donnent, au contact de la région fertile, des files de trois ou quatre cellules dont la terminale, gonflée en boule, détermine, par sa turgescence, la rupture des deux assises superficielles de la feuille. » Dans la zone fertile, le stroma est réduit à deux assises assez régulières de cellules aussi longues que larges. Certaines cellules de l'assise externe font saillie en dehors et se divisent par une mince cloison. La cellule fille détachée du stroma est Vinitiale d'un chapelet de spores. Cette initiale ne mérite pas le nom de haside qu'on lui applique, car, à l'inverse du tube sporifère des Basidiomycètes, elle donne des spores exogènes sans se vider de son protoplasme nucléé, sans perdre son caractère de cellule. La cavité des cellules initiales est caliciforme, dilatée au sommet, reliée au stroma par un pédicelie étroit. La paroi extérieure, gélifiée, est fusionnée avec celle des initiales voisines comme une gangue dans laquelle seraient creusées les cellules. Le mucilage ne fixe pas la phénosafranine, mais se colore en bleu par le vert d'iode. » Le noyau de la cellule initiale, unique à l'origine, se divise par un procédé qui ne paraît pas différer de la division indirecte. On voit en effet dans certaines cellules deux masses chromatiques, aplaties, disposées aux pôles, comme au stade de tonnelet de la caryocinèse. Après le noyau, la cellule entière se divise par une cloison transversale ou faiblement oblique. La cellule supérieure est une ce//«/e meVer/e5/>orei; l'inférieure, régénérant l'initiale, produira de nouvelles cellules mères qui refouleront les pre- mières en voie de maturation. )) La cellule mère divise son noyau en deux noyaux égaux qu'une cloison oblique isole : l'inférieur dans une cellule très petite, cunéiforme, le supérieur dans une grande cellule. ( '466 ) » La petite cellule, stérile, correspond à la cellule intermédiaire des auteurs. Son accroissement est limité ou nul. Sa membrane ne s'épaissit pas. Son noyau s'aplatit, disparaît; le cytoplasme granuleux, devenu insen- sible aux réactifs de la chromatine, ne tarde pas à se détruire. Rarement la résorption de la cellule intermédiaire est précédée de la bipartition du noyau. » La grande cellule, fertile, se transforme en œcidiospore. Elle divise son noyau, puis elle s'allonge. Les deux noyaux, d'abord parallèles à la cloison oblique, s'inclinent et se placent suivant le grand axe. Plus rare- ment ils conservent leur orientation primitive. Rarement la division du noyau de la grande cellule fait défaut. n Peu de temps après que l'allongement de la spore a entraîné le cliangemenl d'orientation des noyaux, la cellule s'entoure d'une membrane sculptée, en résorbant progressivement la couche gonflée qui l'enveloppe. Plus tard apparaît une couche in- terne, qui d'abord se teint en bleu par le verl de méthyle comme le mucilage inter- cellulaire qui devient ensuite sensible à la phénosafranine comme les membranes du stroma. Il semble que des malières pectiques, formées dans le stroma, altérées transi- toirement dans les cellules initiales el les cellules mères, se reconstituent dans la couche interne de la spore. Quant à la couche sculptée, elle ne fixe pas les réactifs co- lorants; elle est soluble dans l'acide sulfurique el dans le chlorure de zinc; elle est donc bien distincte des membranes cutinisées. A la base de la spore, la membrane reste plus mince et lisse. » La cellule intermédiaire, en se desséchant et se détruisant, rompt le lien qui retenait la spore au chapelet. Peu de temps après que la spore s'est détachée, les deux noyaux se placent dans le plan transversal, puis se fusionnent comme l'ont indiqué MM. Dangeard et Sapin-Trouffy chez d'autres espèces. M Les cellules initiales du péridium ne diffèrent pas au début des ini- tiales des spores; seulement leiu" cavité est moins rétrécie à la base. Leur paroi se gélifie. Elles donnent des séries de cellules mères. Celles-ci se di- visent une seule fois. La paroi des cellules du péridium présente plus de résistance aux dissolvants que la membrane des spores; elle est privée de composés pectiques. Son contenu limpide présente un noyau qui dispa- raît, avec ou sans bipartition préalable, en sorte que le péridium, homo- logue des séries de spores, devient une couche protectrice inerte. La des- truction du protoplasme est moins rapide chez d'autres Puccininées. » Quel sens attacherons-nous aux phénomènes dont la cellule mère des spores est le siège? La séparation d'une cellule abortive est comparable, physiologiquement, au rejet d'une cellule polaire. Cette cellule, sacrifiée ( ï467 ) au modeste rôle de cellule expulsive, révèle son homologie avec la cellule fertile par son aptitude, rarement réalisée il est vrai, à diviser aussi son noyau. D'où nous pouvons conclure qu'en principe la cellule mère devait donner quatre gamètes. » Les deux noyaux issus de la cellule fertile restent compris dans la même enveloppe, en attendant qu'un fusionnement ultérieur les confonde. Ils rappellent par leur origine les noyaux de conjugaison des Infusoires, mieux encore les huit noyaux qui se forment, avant la fécondation, dans le sac embryonnaire des Angiospermes. Si l'un de ces derniers ne s'unit qu'à un noyau extérieur apporté par le pollen, deux autres noyaux, de même génération que l'oosphère, gamètes comme elles, se conjuguent pour donner un thalle appelé albumen, tout comme les deux noyaux de la spore œcidienne se conjuguent pour reproduire un thalle de Champi- gnon. » C'est là, sans doute, un type inférieur de fécondation. Rien ne diffé- rencie les noyaux, l'un comme mâle, l'autre comme femelle. Les gamètes frères, identiques par leur origine, identiques par leur valeur morpholo- gique, n'apportent pas dans l'association ces tendances variées dont la combinaison donne toute son importance à la fécondation croisée. Mais cette infériorité est, à certains égards, compensée par l'élimination préa- lable de la cellule polaire. Rajeunie aux dépens de la cellule déchue, ren- forcée par le fusionnement, l'œcidiospore est bien la fondatrice d'une plante nouvelle. » MINÉRALOGIE. — Craie magnésienne des environs de Guise {Aisne). Note de M. H. Boursaui.t. « Une des grandes tranchées de la ligne de Laon à Guise présente, près de cette dernière ville, une particularité minéralogique intéressante. » Cette tranchée, de 12™ à iS" de hauteur, est entièrement creusée dans la craie à silex et à Micraster breviporus; le sommet est formé par une couche irrégulière de craie remaniée dont les éléments compacts, frag- mentés, sont réunis, par de la chaux carbonatée déformation plus récente; au-dessous, la craie, dure et compacte, disposée en lits horizontaux, des- cend sans changer d'aspect jusqu'au niveau du rail, du côté sud. Mais, vers le centre de la coupe, on voit, sur une hauteur de i°',5o à 2", la craie blanche devenir grisâtre, sableuse et être, un peu plus loin, franchement ( i468 ) difFérente de la roche principale; celle-ci existe, cependant, encore sans aucune modification au-dessus et au-dessous. » Un peu plus loin, vers le nord, les couches plongent légèrement; il m'a été impossible de les examiner complètement, mais j'ai pu, cependant, constater que la craie reprend peu à peu de ce côté son aspect normal. Cette roche est ainsi modifiée sur une longueur de 25"" à 3o™. » Les différents aspects des roches de cette tranchée m'ont engagé à les examiner avec soin et à en faire l'analyse chimique. » Dans les couches compactes de la base et du sommet, ainsi que dans les parties remaniées, la craie est blanche, grasse, dure et formée de car- bonate de chaux assez pur. » La zone centrale est grise et a l'aspect d'un grès friable : l'examen mi- croscopique montre que cette roche est presque exclusivement formée de petits rhomboèdres transparents ayant en moyenne o""°,i de côté. Au point de vue chimique, ces cristaux se rapprochent beaucoup de la for- mule 2CaO, C0^ MgO, CO"; il s'agit donc d'une dolomie presque pure. L'analyse complète de ces roches m'a donné les résultats suivants (après complète dessiccation) : Craie remaniée dolomitique du sommet. compacte. centrale. Pour 100. Pour loo. Pour loo. Silice 2,87 2,o3 7)95 Alumine i ,35 i ,07 2,54 Peroxyde de fer traces traces OjQÔ Sulfate de chaux 0,16 o,i4 o,45 Phosphate de chaux 0,66 o,5g o,53 Carbonate de chaux 94'2o 95, i5 6t,49 Carbonate de magnésie . . 0,76 0,72 26,08 » Il est intéressant de remarquer que le lit magnésien central passe insensiblement de chaque côté à la craie pure. On est là en présence d'un cas de dolomilisation évidemment postérieur au dépôt de la roche. Les lits de silex existent également et sans altération à tous les niveaux. » La tranchée est divisée en deux par un grand ravin sec dont les lèvres coupent les différentes couches de la craie sans qu'il y ait ni inflexion ni rejet. Ce ravin paraît donc être dû à une désagrégation lente des deux ( i469 ) bords d'une fracture verticale; on ne trouve aucune trace de dissolu- tion. » ANTHROPOLOGIE. — Sur la caverne du Bouncloulaou (^Aveyron). Note de MM. E.-A. Martel et Emile Rivière, présentée par M. Daubrée. « Au fond du vallon de Saint-Martin, sur le territoire de Creissels, près de Millau (Aveyron), la grotte du Bouadoulaou (Le Bourdon) perce de part en part, dans le calcaire bajocien, un promontoire du Larzac. )) Sur le flanc ouest de ce cap se trouve, à 535™ d'altitude, en pleine falaise à pic, l'entrée la moins impraticable ('). » Sur le flanc nord se superposent, à 535™, 515*" et So^™ d'altitude, trois autres ouvertures : la plus haute est une entrée comme celle de l'ouest, mais plus inabordable encore; des deux inférieures s'élancent des cascades après les grandes pluies et la fonte des neiges seulement. De ce même côté, et beaucoup plus bas, à travers les éboulis de rochers, sour- dent deux sources (470™ et [\2d°^) pérennes, qui ne tarissent jamais. L'in- tercalation de lits marneux donne sans doute naissance à ces fontaines. » Au mois de juin 1892, MM. Bergonié et Guibert (de Millau) ont, les premiers, visité cette caverne, dont l'exploration méthodique a été effec- tuée les 18, 19 et 20 septembre suivant par l'un de nous (E.-A. Martel, avec Louis Armand). » Il a été reconnu alors : 1° que la caverne se compose de trois gale- ries étagées l'une au-dessus de l'autre, correspondant aux trois orifices du nord, et d'un développement total d'environ 400™; 2° qu'un lac réservoir, long de 50*" et large de io'° (à grand' peine parcouru en bateau de toile le 19 septembre sous sa voûte haute de moins de i""), occupe (510™ d'alti- tude) le fond de la galerie inférieure; 3° que ce lac alimente les deux sources pérennes; 4° que les deux cascades temporaires du nord lui ser- vent de trop-pleins, de décharges lors des crues internes; 5° qu'une faille, très distincte dans la galerie supérieure, a provoqué vraisemblablement la formation de ce réservoir; et 6° qu'autrefois l'eau a dû s'élever jusqu'au sommet de la caverne (très bouleversée par l'érosion), au point d'y exca- ver une grande cloche ou coupole de 25™ de hauteur et de diamètre (salle des Ratapanades ou des chauves-souris, dépôt de guano) et de pratiquer les deux entrées actuelles (ouest et nord 535™). » De plus, dans la galerie qui réunit ces ouvertures s'est rencontré, à (') Il faul une échelle de 14"" pour y alleindre. ( i47o ) 525™ d'altitude et à 1 5" au-dessus du lac (niveau du 19 septembre 1892), un ossuaire néolithique qui a donné un grand fragment de poterie, un cy- lindre en os, travaillé, dont nous parlons plus loin et sept squelettes hu- mains de différents âges. Trois de ces derniers étaient allongés", côte à côte, sous une sorte d'auvent de rochers, et leurs têtes, qui ont été recueillies, en assez bon état, se touchaient. Il semble que ces individus aient été surpris et noyés par quelque flux subit du réservoir intérieur sous-jacent. )) D'autres indices dénotent que les denx entrées du Boundoulaou ont été jadis habitées, mais comme elles sont aujourd'hui inaccessibles sans échelles, on peut se demander ou bien si leurs anciens occupants possé- daient des moyens d'escalade particuliers, ainsi que les cliff-dwellers de l'Amérique du Nord, ou bien si la démolition, ])ar les agents atmosphéri- ques, des falaises extérieures a été assez rapide pour faire complètement disparaître les primitives corniches d'accès; cette dernière hypothèse est rendue vraisemblable par l'abondance des roches éboulées (strates déta- chées) accumulées au bas des falaises. » Si les squelettes humains découverts au Boundoulaou sont au nombre de sept, cependant ils sont loin d'être entiers, aucun d'eux même n'est complet. Ils sont représentés seulement par un certain nombre de pièces, dont les plus uuportantes sont trois têtes. Deux d'entre elles (n°^ 1 et 2) comportent à la fois le crâne et la face; la troisième présente seulement le crâne. » La tête n° l est celle d'un individu du sexe masculin, jeune, mais adulte. Elle est remarquable, entre autres caractères ('), par l'épaisseur des os du crâne, par une plagiocéphalie prononcée en arrière, très légè- rement avant, enfin par des sutures crâniennes peu compliquées. » La tête n° 2 offre ceci de particulier que l'âge incomplètement adulte du crâne laisse quelque incertitude sur le sexe du sujet auquel il appar- tient, bien qu'il semble se rapporter plutôt à un individu du sexe féminin. » Ajoutons que, sur ces deux têtes (n°* 1 et 2), le bord orbitaire supé- rieur est surbaissé. et que les dimensions verticales de la face sont courtes. » La tête n° 3, comme nous l'avons dit plus haut, ne comporte que le crâne; la face a disparu. Le crâne est celui d'un sujet masculin, adulte, mais probablement de faible complexion. Il est entier et sa bonne conser- vation a permis de le cuber. Sa capacité, assez faible, a donné, à M. le D' Manouvrier, qui a bien voulu la mesurer, i4i5". Parmi les particularités (') Nous publierons sous peu un travail complet sur les ossements humains, dans la Notice que nous consacrerons au Boundoulaou. ( U7' ) sur lesquelles il convient d'atlirer l'attention, nous signalerons principale- ment l'existence de deux os wormiens, rares par la situation qu'ils occu- pent. En effet, l'un est au niveau du bregma et mesure o™, 026 d'avant en arrière et o™,oi5 dans son plus grand diamètre, le diamètre transversal; l'autre se trouve dans la suture coronale droite, ses dimensions sont de o™,oi8 sur o™,oi3. Enfin, nous avons constaté aussi un certain degré de plagiocéphalie, moins accusée cependant que sur le crâne n° 1. » Outre ces trois tètes, les fouilles de l'ossuaire du Boundoulaou ont donné : 1° quelques fragments d'autres crânes, notamment un morceau de frontal d'une épaisseur atteignant en certains points o™, 01; 1° six mandi- bules, deux entières, quatre incomplètes. » Les deux mandibules entières sont : 1" celle d'un sujet âgé d'une dou- zaine d'années environ; 2° celle d'un adulte, dont nous nous bornons ici à donner : (a) la largeur bicondylienne (1 16) et la largeur bigoniaque (88,5) réservant les autres mensurations pour le Tableau que nous donnerons dans notre prochaine Notice. » Quant aux autres parties des squelettes extraits de l'ossuaire du Boun- doulaou , elles sont plus ou moins bien conservées et se composent : (a) pour les membres supérieurs : de sept humérus et un cubitus; (è) pour les membres inférieurs : d'une portion d'os iliaque gauche, de trois fémurs et de cinq tibias. Quelques-uns de ces ossements sont entiers; les mensu- rations que nous avons prises avec M. Manouvrier indiquent des sujets féminins dont la taille serait, d'après les Tables de notre savant collègue de la Société d'Anthropologie, de i™,493 et de i^.SS. )) Quant aux sujets masculins, la dimension des os longs correspond à des tailles de i",696, de i"',657, de i"',646 et l'^.Gao. )■ Le septième individu est un enfant de 10 à 12 ans environ. » En résumé, les crânes humains de la grotte du Boundoulaou, d'après les caractères qu'ils présentent, nous paraissent, ainsi qu'à M. Manouvrier, des crânes préhistoriques et pouvant se rattacher au type humain de la caverne de V Homme-Mort (Aveyron). » Nous ne devons pas omettre de signaler la découverte, avec ces sque- lettes, d'une pièce très intéressante, c'est-à-dire d'une sorte de cylindre osseux formant anneau et fabriqué avec la diaphyse d'un fémur humain. Ce cylindre long deo™,o63, et dont le diamètre transverse mesure o",026, est usé à ses deux extrémités; il est creux d'un bout à l'autre et sa cavité cor- respond au canal médullaire de l'os. Ses deux ouvertures, irrégulièrement circulaires, ont un diamètre de o™,oi2, les bords en sont arrondis et usés. C. R., i8.,3, I" Semestre. (T. CXVI, N° 25.) ^9' ( 1473 ) Cet os a dû être porté suspendu soit comme ornement, soit comme amulette ou fétiche, voire même peut-être comme un trophée de guerre. » ÉCONOMIE RURALE. — L' utiUsalion des marcs de vendange. Note de M. A. MuxTz, présentée par M. P. -P. Dehérain. « Les marcs de raisins, après le pressurage, sont constitués par les rafles, les pellicules et les pépins, formant une masse imprégnée de liquide vineux que les plus fortes pressions ne peuvent en extraire. Ces marcs sont quelquefois donnés directement au bétail, souvent distillés en vue de la production des eaux-de-vie, plus souvent ils vont directement au fu- mier. Dans d'autres cas, on en fait des vins de sucre par l'addition d'eau sucrée, qu'on laisse fermenter à leur contact, ou des piquettes par de simples lavages à l'eau. Lorsqu'ils ont servi à ces dernières opérations, les marcs sont généralement considérés comme impropres à l'alimentation. » On cherche donc à utiliser les marcs, mais en tire-t-on tout le parti possible? Je ne le crois pas. En étudiant dans les grands vignobles du Midi, du Bordelais et de la rjiampagne, la production des marcs et leur mode d'utilisation, j'ai été amené à faire des observations et des expé- riences qu'il me semble utile de faire connaître. » Mon attention a d'abord été portée sur la quantité de marcs produite par hectare, quantité qui varie entre des limites très écartées, comme la récolte de raisin elle-même, mais qui est loin de lui être proportionnelle. Voici les résultats que j'ai obtenus en 1892, en opérant sur de grands vi- gnobles, pour les quantités de marcs, à l'état frais et à l'état sec, avec la production correspondante de vin soutiré : Par hectare. Marcs Marcs Désignation des propriétés. Surface. Vin. frais. secs. hu hlil kg ke S'-Laurent-d'Aigouzes (Gard), submersion. 33,6 190,2 2841 8^8 Jarras (Gard), sables d'Aigues-Mortes . .. 161 i32,5 2688 677 Guillhermain (Hérault), vignes de plaine . . 169 112,0 1680 680 Verchant (Hérault), demi-montagne 70 94iO g/jS 292 Les Vergnes (Gironde) 93 44i4 916 284 Le Mesnil-sur-Oger (Champagne) 28,6 17,3 387 ii3 » Ces expériences montrent combien sont différents les poids de marc obtenus par hectare de vignes, et combien ils sont élevés dans cer- tains cas. ( 1473 ) / » Ces marcs restent imprégnés de vin, qui n'a pas, il est vrai, toute la qualité du vin de cuvée, mais qui peut être assimilé au vin de presse, c'est-à-dire à celui que la pression fait sortir du marc. Il n'est pas sans intérêt de rechercher quelles sont les quantités de ce vin qui restent immobilisées dans le marc et qui sont ainsi perdues pour le rendement en vin proprement dit. Voici les résultats que nous avons obtenus : Par hectare. Vin resté Soit pour loo dans le marc, de vin soutiré, hlit. Saint-Laurenl-d'Aigouzes 20, 33 10,67 Jarras 20, 5 1 '5,4? Guillhermain 10,20 9, 10 Verchan t 6 , 64 7 > 06 Les Vergnes 6,45 i4,52 Le Mesnil-sur-Oger 2!79 16,12 » On voit quelles quantités énormes de vin retiennent les marcs après leur expression et l'on comprend l'intérêt qu'il peut y avoir à les extraire sous une forme utilisable. » L'emploi des marcs au sortir du pressoir, pour l'alimentation des animaux, fait perdre ce vin en totalité. Leur distillation directe donne des eaux-de-vie d'une faible valeur. Le lavage pour l'obtention de piquettes pouvant servir à la consommation ou donner un alcool de vin de bonne qualité paraît mieux convenir à l'utilisation du liquide vineux resté dans les marcs. » C'est sur la fabrication des piquettes que j'ai surtout porté mon atten- tion. Elles sont généralement obtenues par une sorte de lavage méthodique, qui consiste à noyer les marcs dans de l'eau qu'on fait passer sur plusieurs marcs successifs. Mais ce procédé oblige à l'emploi de grandes quantités d'eau et ne donne que des piquettes très diluées. » Un mode opératoire beaucoup moins fréquent, mais plus rationnel, c'est celui par déplacement. Les marcs, aussitôt après expression, sont tassés par le piétinement dans des cuves et ensuite arrosés régulièrement avec de petites quantités d'eau qui chassent devant elles le liquide vineux, s'écoulant à mesure, sans pour ainsi dire s'y mélanger. On obtient ainsi non des piquettes diluées, mais du vin qui n'est guère inférieur au vin de presse. » En opérant par ce procédé sur une quantité de 48 583''S de marcs des domaines ( i474 ) du Mas-Déous el de Sainte-Eugénie (Roussillon), dont les vins avaient une richesse moyenne de io°,5 d'alcool, j'ai obtenu : Hectolitres. Piquette à 9 pour 100 d'alcool 90 » 8 » 1 02 » 7 » 120 » Dans ces conditions pratiques, j'ai pu extraire, sans dilution notable, la presque totalité du vin qui imprégnait le marc. Les piquettes contenaient entre 17 et 19 pour 100 d'extrait sec, c'est-à-dire presque autant que le vin proprement dit, auquel elles étaient peu inférieures. Elles ont fourni une très bonne boisson qui s'est bien conservée. La partie qui a été distillée a donné un alcool de bonne qualité. « Quant aux marcs épuisés, qu'on a l'habitude de regarder comme im- propres à l'alimentation des animaux, ils n'avaient perdu, du fait de l'ex- traction du vin qui les imprégnait, que des quantités insignifiantes de leur valeur alimentaire, puisqu'on ne leur a enlevé que de l'alcool et des sub- stances formant l'extrait sec du vin, ainsi que le montrent les résultats suivants rapportés à 100 de marcs : Matières azotées, grasses. Extractifs. Cellulose. Alcool. Eau. Marcs avant l'épuisement. . . 4;28 1,01 19,06 8,i3 6,5o 07,20 » après » ... 4,16 1,00 17,86 8,i3 traces 68,70 » Presque toute la matière alimentaire est donc restée dans le marc, mais le goût vineux qui plaît aux animaux a disparu. Comment conserver ce marc lavé et le faire consommer? » Il a été ensilé dans des cuves, en le stratifiant avec 5 pour 100 de son poids de sel gris qui, non seulement a aidé à sa conservation, mais lui a donné de la sapidité. Il a pu servir pendant tout l'hiver à l'alimentation d'un troupeau de brebis de 200 tètes, qui l'a consommé intégralement, mélangé d'un peu de foin, sans aucune répugnance, à raison de 4''^ pai' tête et par jour lorsque les animaux restaient en sla- bulation, et de 2^^ lorsqu'ils passaient une partie de la journée au pâturage. Les brebis ont agnelé normalement, à raison de i3o agneaux par 100 têtes de brebis. L'alimentation au marc n'a donc nullement entravé la parturition, ce qui est à noter, puisque, d'après une opinion très répandue, dont je n'ai pas d'ailleurs vérifié l'exac- titude, les poules qui consomment des pépins de raisins ne pondent pas. » L'extraction, par déplacement, des piquettes pour la consommation des ouvriers ou pour la distillation, l'utilisation des marcs épuisés pour l'alimentation des animaux qui les transforment en viande et en fumier, me semblent des pratiques rationnelles qui permettent de tirer des marcs de vendange le parti le plus avantageux. » ( 147^ ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Mode d'action des substances produites par les microbes sur l'appareil circulatoire. Note de MM. Gharrix et Gi.ey, présentée par M. Bouchard. « Il y a déjà plusieurs années que nous avons commencé l'étude des actions physiologiques des substances solubles microbiennes. Au nombre des motifs qui nous ont déterminé à entreprendre ces recherches, il n'est que juste d'indiquer la découverte du professeur Bouchard relative aux propriétés vaso-motrices des toxines; à ce motif s'ajoutent les conseils de ce maître, les idées nées de conversations fréquemment échangées avec lui. » Les agents pathogènes agissent surtout par leurs sécrétions; dès lors, pour pénétrer le mécanisme des lésions, plus encore des troubles fonc- tionnels déterminés par ces sécrétions, il devient nécessaire de mettre en œuvre les méthodes usitées dans les recherches physiologiques; ce sont, en effet, ces procédés qui permettent d'analyser les perturbations causées par l'introduction dans l'économie d'un poison venu du monde extérieur, comme le curare, la strychnine. A diverses reprises, nous avons montré la nécessité de recourir, en bactériologie, à de pareils moyens d'investiga- tion. » Tout d'abord, nous avons signalé les principaux effets de ces ma- tières bactériennes sur diverses fonctions organiques, soit chez les ani- maux à sang froid, tels que la grenouille, soit chez les mammifères, le lapin, par exemple ('). » En poursuivant nos recherches, nous avons mis en évidence le mode d'action spécial des produits bactériens sur le système nerveux vaso-mo- teur (-). Plus tard, nous avons établi que certains de ces produits agis- sent sur d'autres parties de l'appareil cérébro-spinal ('). Nous avons aussi étudié les modifications delà circulation chez les animaux auxquels on in- jecte ces produits bactériens (lociscilatis). La continuation de nos travaux nous permet, d'une part, d'apporter aujourd'hui de nouveaux faits, et de (') Voir Maladie pyocyanique, par A. Charrin. Steinheil, éditeur; 1889. Consulter le Cliapilre V : Physiologie pathologique, par Charrin et Gley. (^) Comptes rendus, 28 juillet 1890; — Archii'. de PhysioL, octobre 1890, jan- vier 1891. (') Soc. Biol., novembre 1892, ou encore La Maladie pyocyanique, 1889. ( 1476 ) fournir, d'autre part, quelques explications sur le mode d'action des toxines sur l'appareil circulatoire. » Nos expériences, sans exception, ont été faites à l'aide des substances fabriquées par le bacille pyocjanique, substances au préalable stérilisées le plus souvent par la chaleur, habituellement par des chauflages répétés à 70°. On injectait, dans les veines de lapins pesant environ 3000s'' ou de chiens d'un poids de 6ooos'' à 8000S'', 3o'^'^ ou 40"^" de ces substances, pour les premiers, 55'^'= à yo"^"^ pour les seconds; rapportés au kilo- gramme, ces chiffres donnent i5'^'" à i7'=<^ el 6'''^ à 8"; pour la grenouille, ils se rédui- sent à G", 25. » Les animaux étaient au préalable curarisés; la pression du sang était enregistrée, soit dans la fémorale, soit dans la carotide; un sphygmoscope était branché sur l'hé- modynamomètre; en même temps, les changements de volume du cœur étaient direc- tement inscrits par le procédé de François-Franck. » Dès le dixième ou vingtième centimètre cube, on note une élévation de pression correspondant à 2"^™ de mercure; à une légère et passagère accélération du cœur fait suite un certain ralentissement, surtout chez le lapin; chez le chien, le nombre des battements du cœur n'est d'abord pas sensiblement modifié; mais on constate quel- quefois de grandes oscillations dans la pression intra-artérielle. L'élément variable de la tension sanguine devient beaucoup plus ample, accroissement d'amplitude attribuable à une augmentation de volume des ondées envoyées par le myocarde. Si, en effet, on étudie les contractions cardiaques sur le tracé qui indique les modifica- tions volumétriques de l'organe central de la circulation, on reconnaît que les systoles sont devenues parfois des plus énergiques. Cependant la pression tombe bientôt; elle s'abaisse, en dépit de la continuation des injections, à 80™" à peu près chez le chien et SS""" chez le lapin. Pendant ce temps, le cœur passe par une phase d'irrégu- larités remarquables ; les systoles deviennent plus petites, puis tendent à reprendre leur énergie première; ces changements sont, d'ailleurs, variables comme durée et comme importance. Souvent il se produit quatre ou cinq contractions à peu près nor- males, auxquelles succèdent deux ou trois révolutions des plus lentes, la diastole étant, à cet instant, très allongée. Ces phénomènes peuvent persister assez longtemps, surtout si l'on cesse momentanément de faire pénétrer le virus. » Si l'on reprend ces injections, on ne tarde pas à voir le niveau général du tracé cardiaque s'élever; cette élévation indique une augmentation du volume total de l'or- gane; celui-ci néanmoins se vide encore convenablement, les ventricules fonctionnent encore suffisamment; puis, de nouveau, le ralentissement se produit et devient plus marqué, la phase diaslolique s'allonge; par intervalles, le viscère, dans sa lutte contre le poison microbien, retrouve quelques secondes d'énergie; le rytlime nor- mal se rétablit très passagèrement. Enfin, la mort du cœur arrive au milieu de ces irrégularités, les battements étant extrêmement ralentis et la pression inlra-artérielle considérablement abaissée. M Poussant plus loin l'analyse, nous avons opéré, de la même façon, sur des chiens dont le cœur avait été rendu complètement indépendant du système nerveux par la vagotomie double, la section bulbaire, puis la destruction complète de la moelle sui- vant le procédé de Gley, Dans ces conditions, il a été constaté que les produits pyo- ( i/»77 ) cvanic[ues (') agissent encore sur le cœur; cette influence est identique à celle qui se voit, lorsque les connexions avec le système nerveux n'ont pas été supprimées. En revanche, du côté de la périphérie, on ne note plus aucun phénomène. C'est à peine si la pression s'accroît de 2""" à 4'"'"7 au lieu de 2"" à 4*^" de mercure, chiffre si faible que l'on est on droit de se demander si cette oscillation insignifiante n'est pas attri- buable à une légère augmentation corrélative dans l'énergie des systoles plutôt qu'à une action directe sur les parois vasculaires. » De ces expériences, il est légitime de conclure que les toxines pyocya- niques agissent sur le cœur lui-même. Cette action porte-t-elle sur la fibre musculaire ou sur les ganglions intra-cardiaqiies ou encore sur les deux systèmes? Des recherches entreprises à l'aide de la méthode des circula- tions artificielles dans le cœur de la grenouille ou de la tortue permettront de reculer encore les limites de nos connaissances à cet ésfard. » Telles qu'elles sont, elles aident à comprendre les désordres car- diaques ou vasculaires que la clinique, depuis longtemps, a signalés chez l'homme dans les maladies infectieuses. » THÉRAPEUTIQUE. — Sur un dérivé soluble du ^-naphtol. Note de MM. Dcjardin-Beaumetz et Stackler, présentée par M. Bouchard. « En recherchant des corps à la fois antiseptiques, solubles et bien tolérés par les animaux, dans le but de reconnaître leurs applications à l'antisepsie générale, nous avons étudié plusieurs dérivés du p-naphtol. » L'un de ces produits offre un intérêt spécial. » Dans une Communication antérieure faite par l'un de nous, ce corps a été donné pour l'une des modifications du groupe des P-naphtols mono- sulfonés, p-naphtol, a-monosulfonate de calcium. Des recherches récentes ont prouvé qu'il est l'éther sulfurique du p-naphtol à l'état de sel de cal- cium : (C"'H'0S0')=Ca + 3H*0), contenant des traces de naphtol et de sulfate de chaux. Nous l'avons appelé asapro[ (y., (TaTCoôç, putride). » Il se présente sous forme d'une poudre blanchâtre, extrêmement (') L'énergie d'action de ces produits varie suivant un nombre considérable de cir- constances : nature du milieu de culture, qualité, quantité de la semence, âge de la culture, âge de l'animal, son espèce, la porte d'entrée, la partie des toxines uti- lisées, etc. Par exemple, le protoplasme des bacilles est particulièrement actif. ( i47« ) soliible ilans l'eau et dans l'alcool. Les particularités suivantes méritent d'être signalées à son sujet : » 1° Son équivalent antiseptique (i6 à 17) est à peu près celui du sali- cylate de soude ; » 2° Antithermique, analgésique dans diverses maladies, il s'est montré particulièrement actif dans le rhumatisme polyarticulaire aigu, comme le salicylate de soude; » 3° Il agit aux mêmes doses que lui, 4^'" à 10^''; » 4° Comme lui enfin, il s'éHmine rapidement par les urines, dans lesquelles sa présence est révélée par le perchlorure de fer (coloration noire tendant au bleu). » La tolérance de l'organisme pour ce produit ingéré est remarquable. M Tandis que, en injection intra-veineuse, la dose mortelle a été de oS'','y2 à oS'',96 par kilogramme de lapin, on a pu l'administrer par les voies digestives (sous forme de mélange du produit et de certains aliments) pendant plus de quarante jours, en élevant progressivement les doses de ie',25 à 2e'",47 par kilogramme et par vingt-quatre heures. A cette dernière dose, l'augmentation du poids des animaux, jusque-là continue, a cessé de se faire. Elle a repris aussitôt après l'expérience. » Un des lapins, sacrifié plus tard, n'était porteur d'aucune lésion. Le foie et les reins étaient sains. )) Cette tolérance se retrouve chez l'homme. » Jamais le produit n'a provoqué ni vertiges, ni bourdonnements. Il a été supporté sans aucun inconvénient dans les cas les plus divers, par des dyspeptiques, par des albuminuriques, quand le salicylate de soude n'était pas toléré. » THÉRAPEUTIQUE. — Sur les intercurrences morbides dans la fièvre à sulfate de quinine. Note de M. Alcide Treillk, présentée par M. Bouchard. « En suivant avec toute la rigueur voulue la marche de la température dans des affections fébriles de nature microbienne bien connue, il est fa- cile de se rendre compte que le germe pyrétogène peut : » 1° Commencer son évolution par des poussées nettement séparées, donnant lieu à des manifestations fébriles intermittentes, comme si, pour prospérer dans l'individu et arrivera une évolution continue, à des repro- ( i479 ) diictions incessantes, que des rémissions plus ou moins prononcées dis- tinguent seules les unes des autres, il lui était d'abord nécessaire de vaincre la résistance du terrain ; » 2° Présenter ensuite, au décours de la maladie, des poussées fortement rémittentes d'abord, puis intermittentes, qui ne sont que le caractère de plus en plus marqué de l'atténuation, presque toujours naturelle et spon- tanée, rarement acquise du germe morbide. » L'intermittence ou la rémittence du début s'observent sans aucun doute plus fréquemment dans les pays chauds, en Algérie par exemple, par suite de l'atténuation que les agents physiques, tels que l'air et la cha- leur, y exercent naturellement par leur intensité d'action sur les germes pathogènes. » L'intermittence et la rémittence peuvent aussi tenir, dans bon nombre de maladies, à une vaccination première, à une demi-immunité de l'orga- nisme. » C'est faute d'avoir suffisamment tenu compte de ces faits, et en se basant sur les caractères vagues d'intermittence ou de rémittence, sur le caractère non moins banal de l'hypersphérie, que, sous le nom de mala- dies de malaria ou (\e paludisme on a, dans les pays chauds surtout, con- fondu ensemble un grand nombre d'affections, absolument étrangères les unes aux autres, auxquelles on appliquait indifféremment, en Algérie plus peut-être que partout ailleurs, l'emploi de la médication quinique. » On a cru aussi, en voyant l'intermittence se montrer au début, et surtout au décours de certaines maladies, que l'élément malarique ou pa- ludique était capable de reparaître après des périodes de sommeil de plu- sieurs années, constituant ainsi une véritable diathése qui s'opposerait à la guérison des maladies intercurrentes, tant qu'on ne se serait pas préa- lablement débarrassé du substratum morbide au moyen du sulfate de quinine. » Or, dans une Note précédente (' ), et dans divers travaux, j'ai précisé les caractères des véritables fièvres à quinquina, j'ai montré qu'entre toutes les maladies dites de malaria ou à sulfate de quinine, il en est une, la fièvre des alluvions, à caractères des plus simples et des plus nets. Le type fébrile quotidien est son type primitif. Les manifestations tierce et quarte n'en sont que les formes atténuées. M Comme je l'ai indiqué, elle présente au regard du sulfate de quinine (') Comptes rendus, 1891, i'^'' semestre. C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N° 25.) 192 ( i48o ) cette caractéristique essentielle, unique en Pvrétologie et en Thérapeu- tique. )) Dans la fièvre des alluvions : quotidienne, tierce ou quarte, le sulfate de quinine, donné au début précis de l'accès à dose unique, convenable, proportionnée à la nature du type, n'influence en rien l'accès attaqué, mais coupe toujours les suivants pour cinq jours au moins. ') Par suite de la constatation répétée de ce fait, j'ai substitué au traite- ment préventif, que j'avais formulé dans ma Note précédente, et qui était basé sur les recherches probables, le traitement occasionnel, consistant à abandonner toute modification préventive, à ne plus se préoccuper des rechutes, mais à attaquer chacune d'elles à son début par une dose de sul- fate de quinine appropriée à la nature du type. » J'emploie cette nouvelle méthode de traitement depuis deux ans et demi avec un succès invariable. » Si donc, au cours du traitement occasionnel d'une fièvre à sulfate de quinine, on voit le médicament se trouver en défaut, en même temps que survient une modification importante du type fébrile, un changement de l'heure des accès, etc., c'est qu'un nouvel élément fébrile est entré en jeu et que le spécifique est sans action sur lui. Dès lors, il n'y a pas lieu d'in- sister sur le sulfate de quinine, d'y revenir deux jours de suite. » Pour bien juger de ces faits, il convient de choisir comme types des fièvres tierces ou quartes, en traitement depuis un certain nombre de se- maines ou de mois, et suivies longtemps en prenant la température trois ou quatre fois par jour, au minimum. » C'est ce qu'indiquent nettement les quatre courbes de température jointes à cette Note comme exemples. » Des faits ainsi observés on peut tirer les conclusions suivantes : )) Lorsque, au cours du traitement occasionnel d'une fièvre à sulfate de quinine, le médicament donné à dose unique, convenable, approprié à la nature du type, au début précis d'un accès de rechute, n'amène pas la chute de la fièvre ou, si celle-ci reparaît dans les cinq jours qui suivent, il n'y a pas lieu d'insister sur le médicament, l'élément pyrétogène nouveau, dû à lintercurrence morbide, n'étant pas justiciable du quinquina. )) Dans les fièvres à sulfate de quinine, traversées par des intercurrences morbides, il n'y a pas lieu de revenir au médicament avant le sixième jour suivant l'administration de la première dose, car on peut considérer que celle-ci a débarrassé pour cinq jours au moins le malade de l'élément pyré- togène propathique, justiciable du quinquina. ( i48i ) » Certaines intercurrences morbides paraissent empêcher, par antago- nisme microbien, le retour ultérieur de la fièvre des alluvions, c'est-à-dire de la fièvre à rechutes et à sulfate de quinine. » M. Félix DrouixV adresse une Note « Sur une nouvelle forme de l'ico- noscope ». A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçi's dans la séance du 12 juin 1898. Traité des gîtes minéraux et mélalli/éres; recherches, étude et conditions d'exploitation des minéraux utiles; description des principales mines connues, usage et statistique des métaux. Cours de Géologie appliquée de l'École supé- rieure des Mines, par Ed. Fuchs etL. dk Launay. Paris, Baudry et C'*, 1898; 2 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Daubrée.) Paléontologie. Monographie. Bubalus antiquus, par A. Pomel, Corres- pondant de l'Institut. Alger, Fontana, iSgS; i vol. in-4''. Problèmes et calculs pratiques d'Électricité, par M. Aimé Witz. Paris, Gauthier-Villars et fils, tBqS; i vol. in-8°. Le cimetière mérovingien des Gravas, par M. Alfred Caraven-Cachin, lauréat de l'Institut (Académie des Sciences). Gaillac, Dugoure, 1B91; I fasc. in-8°. Les Alpes françaises. Les montagnes, les eaux, les glaciers, les phénomènes de l'atmosphère, par Albert Falsan. Paris, J.-B. Baillière et fils, iSgS; I vol. in-i8. (Présenté par M. Gaudry.) Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, etc., iSgS, avril. Paris, V* Ch. Dunod; i vol. in-8**. ( l4«2 ) Archives italiennes de Biologie. Revues, résumés, reproductions des travaux scientifiques italiens, sous la direction de A. Mosso, professeur de Physiologie à l'Université de Turin. Tome XIX, fasc. II. Turin, Hermann Loescher, iSg^; i vol. in-8°. , Congreso juridico ihero americano reunido en Madridelaho 1892. Madrid, 1893; I vol. gr. in-8°. The Hawks and Owls oj the United States in their relation to Agriculture, prepared, under the direction of D"^ C. Hart Merriam, ornithologist, by A.-C. FisHER, M. D., assistant ornithologist. Washington, iSg'i; i vol. in-8». Evolution ofthe colors ofNorth American landbirds, by Cha.rles A. Reeler. San Francisco, California, Academy of Sciences. January, 1893; i vol. in-8". ERRATA. (Séance du 5 juin 1893.) Note de M. Jules Andrade, Sur l'application répétée du théorème de Bernoulli : Page 1282, ligne 12, au lieu de avec une probabilité moindre que..., lisez avec une probabilité supérieure à.... Même page, ligne 16, au lieu de <, lisez >. On souscrit à l'aris, c liez (lAUTIIIEU -VIU,.\US KT FILS, , Quai des Grantls-Augusiiiis, n" 5j. | Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires puraisscnt ré;;iiliôromonl lo Dimamltc. Ils l'orinoiit, i la fin do l'aniiôo, deux volumes in-4'. D Tables, l'une par ordro alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique do noms d'AuLeuri, tonniuonl chaque volume. L'abonnement est anr Bt part du !"■ janvier. Le prix lie rubnnncmcnt est Jixé. ainsi r/ii'il .\iiit : Paris : 20 Tr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 Tr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. Alger . On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel cl Mcilan. I Gavaull St-Lagcr. l Jourclan. ( Ruir. Amiens Ilccquct-Dccobert. 1 Germain elGrassin. " f Lachcse cl Dolbeau. Bayonnc Jérôme. Hesançon Jacquard. , Avrard. Bordeaux Dulliu. ' Millier (G.). Bourges Renaud. ( Lcfournicr. \ V. Kobeit. ] J. lîobcrt. ' V U Brest. Uzel Caroiï. Citen . . . ( I5aer. ( Massif. Cliamb-.ry l'crrin. \ Ilenrv. Cherbourg Ctermont-Ferr { Marguerie. ( Rousseau. ( r.ibou-Collay. I La m a relie. Jijon \ Ralcl. ' Daniiclot. i Lauveriat. ^Jouai ] r ■ ■ I ' Crcpin. P,. . , i Drcvcl. 'jre, >/e , ( dralier. Ca HoclieUc Foucher. ( Dourdignon. 1 Dombre. . Marchai. Lille , Lcfcbvre. ' Quarré. Le lia re . Lorient. chez Messieurs : ( Baunial. ( M"' lexier. Bernoux cl Cumin, Georg. Lyon ( Mcgret. iPaUul. 1 Ville. Marseille Ruai. ( Calas. Montpellier _ , . •^ ( Coulet. Moulins Martial Place. / SordoiUet. Nancy Grosican-.Maupin. [ Sidol frères. ( Loiseau. ( M"' Veloppé. j Baruia. ( \'isconli cl C'*. A'îmes Thibaud. Orléans ... Luzcray. . . i Blanchier. t'oitiers „ , ( Uruinaud. Bennes Plihon et Hervé. Rocheforl Girard (M""). Nantes . Nice. . . . liouen S' -Etienne Toulon. . . Langlois. ( Leslringanl. Chevalier. ( I?i.slicle. / Runièbe. ) Gimct. ( Privai. / Boisselier. Tours j Pcrical. ( Suppligcon. ( Giard. / Leiiiaitre. Toulouse.. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : ^ . ( l'cikcuKi Caarciscn Amsterdam / cl C". A lliènes Deck . Barcelone Verdaguer. [ Aslier cl C'". 1 Calvary cl O: É fricdlandcr cl fils. 1 llajcr CL Miiller. Be,.ne ' Sclmild, TrancUe cl Berlin. Bologne Zanichelli cl C''. I Ramlol. Bruxelles ! Mayolez cl \udiartc. ( !.rl)ègue cl C". ( Ihiiiiiann. BuchareU , ,, ' liMitislcanu. Budapest Kilian. Cambridge Dcighlon, BcIlclC". Christiania Ca icrincycr. Conslanlinople. . OlLo Kcil. Copen/iague Il;isl cl lils. Florence l.,œsclicr cl Secbcr. Gand Ilcistc. Gênes licnf. ; Chcrbuliez. Genève ' Gcoig. ( Slapelinolir. La Haye Dclinfanlc frères. ^ l'iCnda. / Payot. Barlh. ISrorkhaus. Leipzig '' l.orcnlz. Ma.\ Ruhc. \ Twietuicycr. ( Dcsocr. ' Gnuso. Lausanne.. Liège. Londres Luxembourg . Madrid Milan chez Messieurs : ! ; Dulau. I Nuit. V. BQck. Libr. Gulenberg Fuenlcs et Cap ville. Gonzalès e hijos F. Fé. ( Dumolard frères \ Ilcepli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples I Marghierl di Gii ( Pellerano. / Christern. A'eiv- Vork i Slecherl . ' Wcslcrmann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'v l'alernie Claiiscn. Porto Magalhaès. l'rague Rivnac. nio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Rolterdani Kiaincrs et fds. Stockholm Samson et Walll I Zinserling. ( Wolir. Bocca frères. Brero. Clauscn. ' RoscnbergetSelli Varsovie Gebethner et Wo Vérone Drucker. Frick. Gerold et C". Ziirich Meycr et Zeller. Borne . S'-Pétcrsbour) Turin. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : '^ Tomes le'à 31. — (3 Août i835 à 3i Dcccmbie i85o. ) Volume in-j"; i8i3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i'' Janvier i85i à 3i Décembre i803.) Volume in-î"; 1S70. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 18GG à 3i Décembre 18S0.) Voluma in-i"; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : .omel: Mémoire sur quchiucs points de la Physiologie des Algues, par M.\I. A. DEtiiiEsel A.-J.-J. Soi.ikh.— .Mémoire sur le Calcul des Perturbations i,u'éprouvent 'omèles, par M.II.insen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rolc du suc pancréaUc|uc dans les p!ijno:uJ:i':sdigesiifs, purlieulièrcinenl dans la digestion des matièii rasscs, par M. Claloe l!ER:(,4no. Volume in-^', avec 32 planches; iS56 15 Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-*. Vas Ubxedes. — Essai d'une réponse à la ipicslion de l»ri\ proposée en iS5o par l'Académie des Scieni j. )ur le concours de i8j3, et puis remise piiur celui de i8J6, savoir : « Étudier les lois de la dislrihiilioa des corps organisés fossiles dans les différents terrains séi » mcntaircs, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de Lnir li-ip irili.ni successive ou siinultauéc— Rechercher a natii » des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et ses états antérieurs », par AI. le Piofesseur U.ion.n. ln-'|°, avec 27 planches; 1861.. . 15 A ha même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Hémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 25. TAlîIi: DES ARTICLES. (Séance d.i lî) juin 1895.) MEMOIRES ET COMMUN ICATIOIVS l)l<:S MEMUItliS ET OES r.ORIîESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. I Pages. M. .1. lioussi.VLSu. ~ Véi'ilicatioiis expiiri- | M. \. Cornu. — Sur dherscs nicthodes re- nif^nlales de la théorie des déversoirs sans j latives à l'observation des |jropriélés a|i- contraction latérale, à nappe libre en des- j pelées anomalies focales tles réseaux dil- sous i'|i') fringants i4" M. .1. BoussiNESQ. - Sur une simplification M. L. Troost. - Sur l'extraction de la zir- qu'on introduit dans certaines formules de cône et de la lliorine ' 'i-^ résistance vive des solides, en y faisant j M. Henri Moissan. — Etude de quelques lifiuier la plus ijrande dilatation linéaire A j phénomènes nouveaux de fusion et de vo- qne comporte leur matière, à la place de latilisatiim produits au moyen de la clia- la force élastique correspondante R„ ip^ leur de l'arc électrique l'pi) MEMOIRES PRESENTES. M. \\v soumet au jugement de l'Académie nn Méninire intitulé : .. '^mt* la prétendue découverte Wéfa . .... rie la variation, par .Vhoul coi;Ki<:siM»Ni>Ai\cii:. .M. Kmii-k \\.\ei.scii. — .Sur les surfaces à élément linéaire de Liouville et les sur- faces à courbure constante l 'i'!-') M. Vaschy. - Sur une propriété générale des champs électriques et magnétiques. . . l 'i i; Al. K. Leze. — Élude de la liltration des liquides i4'|0 M. E. Pechard. — Sur les combinaisons des molybdatcs et de l'acide sulfui-eux i/|'|i MM. G. HoussEAU et H. Allaire. — Sur les boracites bromécs. Bromoborates de fer et de zinc l 'l'i ' M. Poulenc. — Sur les fluorures de cuivre. l'i'i*') M. Jules GARNfER. — Action de l'électricité sur la carburation du fer par cémentation, i ') '|i| M. Pu. -A. GuYE. - Sur le pouvoir rotaloire des corps appartenant à une série homo- logue 1 4-^ I MM. Pu. -A. GuYE et L. Ciiavanne. — Sur le pouvoir rolatoire des éthers de l'acide valéri(iue et de l'acide glycérique i^.')'| .M. H. o'Vlaiiern. • Chaleur déformation de ()uel(]ues dérivés de l'indigo M. Pli. Baiuuer. — Sur le licaréol droit... M. Eugène Mesnard. — Appareil nouveau p, r la mesure de l'intensité des parfums. M. Paul Vuille.min. — Sur la fécondation des Puceininées. .y .V). H. Bouusault. — Craie magnésienne des environs de Guise ( .Visne ) MM. E.-,V. Martel cl É.mile RiviiiRE. — Sur la caverne du Boundoulaou (.Vveyron) .. M. A. Muntz. — 1,'utilisation des marcs de vendange ■ MM. CuARRi.N et Gley. — Mode d'action des substances produites par les microbes sur l'appareil circulatoire MM. Dujardin-Beaumetz et Stackler.. — Sur un dérivé soluble du ^-naphtol M. Alcide Treille. — Sur les intercur- rences morbides dans la lièvre à sulfate de quinine M. FÉLIX Drouin adresse une Noie « Siu- une nouvelle forme de l'ieonoscope " 14Ô7 14.S9 i4tii ■ 4es Membres qui présentent ces Mémoires sont teiis de les réduire au nombre de pages requis. Le Mnbre qui fait la présentation est toujours nommé; mis les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction aijint qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. l'i p(r les articles ordinaires de la correspondance offi- cijie de l'Académie. Article 3. e bon à tirer de chaque Membre doit être remis à srimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeii à 10 heures du matin; faute d'être remisa temps, le re seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu acel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- va , et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. ts Comptes rendus n'ont pas de planches. ] tirage à part des articles est aux frais des au- teu; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les structions demandés par le Gouvernement. 1 i Article 5. "lis les six mois, la Commission administrative fait un pport sur la situation des Comptes rendus après l'iiïtession de chaque volume. iJ Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- senlèglement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Koires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les léposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avanti Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 26 JUIN 1893, PRÉSIDÉE PAR M. LŒWV. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur l'emploi des équations de Lagrange dans la théorie du choc et des percussions, par M. Paul Appell. « I. Da.n%\e Messenger of Mathemalics(i.YS ,id)^'j) M. Niven a montré comment les équations de Lagrange peuvent être employées utilement pour l'étude des percussions : la même question a été traitée par M. Routh (Rigid Dynamics, i*'' vol. ). La méthode suivie j)ar ces auteurs peut être per- fectionnée, car les équations qu'ils donnent contiennent encore des per- cussions de liaison provenant des liaisons nouvelles introduites au moment de la percussion. Ces équations ne répondent donc pas entièrement au but poursuivi par Lagrange qui est d'obtenir des équations ne contenant pas les forces de liaison. C K., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N° 26. i '9^ ( i4H4 ) » II. Imaginons un système en mouvement dans lequel les liaisons ont lieu sans frottement, et dont la configuration est définie par k para- mètres q^, q^,. ..q,^, géométriquement indépendants : la demi-force vive T de ce système est une fonction du second degré des dérivées q\, q'^,. . .q\. de q,,q2-- -q/, par rapport au temps. La manière la plus générale de conce- voir un choc sur le système paraît être la suivante. A un instant donné /„, on introduit brusquement de nouvelles liaisons dans le système : le mou- vement est alors troublé, et, dans un intervalle de temps très court t, — /„ les vitesses des différents points du système varient de quantités finies sans que le système change sensiblement de position ; au point de vue analy- tique, les quantités q\, q'-.t • ■ • ^1. qui définissent les vitesses, passent brus- quement, dans le temps très court l, — l^, des valeurs W,)o^ WJo' •■•■ W/^0 à d'autres valeurs W>)<' ((h)i' ■■■' ('7i)i. tandis que les quantités q^, q.2, . . ., q^, qui définissent la position, ne chan- gent pas sensiblement de valeurs. Nous ne cherchons ici que la première approximation, qui consiste à regarder l'intervalle t, — /„ comme négli- geable et à supposer que les q[ changent subitement de valeurs sans que les qi changent. Nous admettons, en outre, que les nouvelles liaisons in- troduites au moment de la percussion sont aussi sans frottement; ces liai- sons nouvelles peuvent d'ailleurs être temporaires ou permanentes, c'est- à-dire qu'elles peuvent, suivant les cas, disparaître après la percussion ou subsister; les liaisons primitives du système sont supposées permanentes, elles subsistent après la percussion. Par exemple, quand il se produit un choc entre deux solides terminés par des surfaces parfaitement polies, une nouvelle liaison est introduite brusquement dans le système, car deux surfaces primitivement indépendantes deviennent brusquement tangentes : la réaction normale des deux corps provenant de celte liaiso ^^n arbitraires, ^q„+,, Vn+2' • • •' ^7* nuls. L'équation (3) se décompose alors en les n suivantes (4) l(S)-£=Q.- ('•=■■- »)• dt \ dq'i 1 oq OÙ ne figure plus aucune force de liaison. Comme les variations brusques de vitesses sont produites par les seules forces de liaison, qui sont devenues très grandes pendant le temps très court /, — t^^, les quantités Q,, Qï» • • •» Qn <î"' proviennent uniquement des forces ordinaires directement appliquées, telles que la pesanteur, etc., restent finies pendant le temps ( i486 ) t, — to; les quantités -^ restent également finies. Si donc on multiplie par ch les deux membres de la relation (4) et si l'on intègre de t,, a t,, les intégrales provenant de -r— et Q,- sont négligeables et l'on obtient les n équations (5) {wX-(w)«^'' (/=i,2.....n). linéaires et homogènes par rapport aux /- différences » Dans ces équations (5), q,,q2, .., y^ ont les valeurs qui correspondent à l'instant de la percussion, de sorte que (J„+,, q,i+2 •■■' Çk sont nuls; mais il faut bien remarquer que les dérivées q'^^^^, q\^^„ , ..., y^ ne sont pas néces- sairement nulles ni avant, ni après la percussion; elles seraient nulles après dans le cas particulier où les liaisons introduites seraient perma- nentes, car alors y„+,, q^^-^^ •••' 9* resteraient nuls. Dans ce cas particulier, les n équations linéaires (5) donneraient (7'.).' (yl).' ■••• (yDi. c'est-à-dire détermineraient complètement l'état des vitesses après la per- cussion. En dehors de ce cas particulier, on n'a que n équations pour déterminer k inconnues, (9',).. ('71):' ■••• ^//r).; il faudra alors, comme dans le choc des corps semi-élastiques, faire des hypothèses particulières sur ce qui se passe après le choc. » Lorsque les liaisons brusquement introduites sont permanentes, on déduit facilement des relations (5) le théorème de Carnot sur la force vive perdue. » IV. Si l'on se place dans le cas plus général où, à un instant donné /j, on introduit brusquement des liaisons nouvelles, en faisant agir en même temps sur le système des percussions ou impulsions données, les intégrales / Qi(h,(i^=: i,2,...,«) ne sont plus nulles : elles ont des valeurs P, telles que ( '^(«7 ) représente la somme des travaux des percussions données pour un dépla- cement virtuel compatible avec toutes les liaisons qui ont lieu à l'instant considéré. Nous nindiquerons pas ici les modifications, faciles à trouver, que subiraient les formules, si l'on ne supposait pas les équations des nou- velles liaisons réduites à la forme simple (i). » HYDRODYNAMIQUE . — Calcul théorique de la contraction inférieure, dans les déversoirs en mince paroi à nappe libre en dessous, quand cette contraction atteint ses plus grandes valeurs , et vérifications expérimentales ; par M. J. BoUSSIXESQ. « I. Il nous reste à étudier ce genre de déversoirs ('), analogue à l'ajutage rentrant de Borda, et pour lequel se transforme en égalité une certaine inégalité propre à fournir, dans les déversoirs à mince paroi sans contraction latérale, une limite supérieure de la contraction de fond c. On obtient l'inégalité dont il s'agit en appliquant, pour un instant dt et suivant une horizontale dirigée d'amont en aval, le principe des quantités de mouvement, à toute la masse fluide actuellement animée de vitesses sensibles à l'amont de la section contractée. » Il n'y a qu'à suivre exactement la marche indiquée dans ma Note du 24 octobre 1887 (^Comptes rendus, t. CV, p. 698) où, pour la première fois, j'ai abordé ce problème, sauf toutefois à v tenir compte, sans qu'il en ré- sulte aucune complication, du petit angle (3 que font avec l'horizon les pressions exercées sur la section contractée et les vitesses V des filets fluides qui la traversent. Quel que soit le profil, droit ou courbe, de la paroi, pourvu que les filets liquides y stationnent ou y glissent ^an^ /o«r- billonner (de manière à éviter les grandes pertes de charge), l'équation obtenue sera (10) ïP^-^'(i -+-2/) = po-r, cosP[(A — £)(i -f- ^) — ^-/icoslî]. » Le terme ^gh'-f, essentiellement positif, y désigne la diminution to- tale, due au mouvement, de la résistance que le barrage exerce sur l'unité de largeur de la masse fluide, diminution ne s'annulant à fort peu prés que lorsqu'elle se trouve constituée par de simples frottements, c'est- à-dire dans le cas limite, dont il va être question, où la seule paroi à consi- (') Voir le précédent Compte rendu, p. i4iô. ( i48H ) dérer contre laquelle s'observent des vitesses sensibles est horizontale. En remplaçant, dans cette équation (lo), i par hc, puis -ocosp par sa valeur tirée de la seconde (2), il vient, grâce à des réductions évidentes, la relation (II) " i-^^/=(i-cy(i-k)(i + ky; d'où résulte enfin l'inégalité cherchée, transformable en égalité quand J s'annule, (12) (i-cy(i-/c)(i + kyii. » Substituons-y i — 2c à (i — c)^, d'après notre observation générale sur la convenance de négliger dans toute cette analyse les termes non li- néaires en c ou en p; et nous aurons, pour le cas limite/^ o d'une con- traction c la plus grande possible, auquel nous voulons nous borner, (t3) 2 2(1 — /.) (14-/.-)' » II. Quand le déversoir cesse d'être noyé, A- reçoit la valeur (4), ré- ductible ici à k^= 0,46854, puisque la quantité à évaluer c, étant déjà du premier ordre de petitesse, n'a besoin d'être obtenue qu'à une première approximation. L'on trouve ainsi (i4) c = o,2o3 ou c=| environ. » L'observation a donné à M. Bazin, comme nous lavons vu plus haut, c = 0,188, c'est-à-dire 7 pour 100 seulement de moins que la limite supé- rieure o,2o3, et cependant la plaque horizontale, tournée vers l'amont, dont il avait armé supérieurement son déversoir vertical (de i'",i35 de hauteur), n'offrait qu'une largeur deo™,i5, bien petite par rapport à la plus faible hauteur de charge h = o™, 25 qui ait été expérimentée. M. Bazin avait réduit cette largeur à une fraction de h, pour éviter le choc de la nappe déversante (dans sa chute) contre l'arête d'aval supérieure du barrage; inconvénient qui, à la condition de maintenir de l'air sous la nappe ou d'éviter l'adhérence de celle-ci au plan horizontal, n'aurait peut- être pas rendu beaucoup plus difficile l'observation du relèvement t, d'ail- leurs indépendant d'un tel choc, selon toute probabilité ('). (') Pour les déversoirs faisant, à partir de leur crête, avec une horizontale dirigée vers l'amont, des angles de 45°, 90", i35°, c'est-à-dire respectivement les |, f, | des ( i489 ) » Mais appliquons la relalion (i3) au cas plus général où, le déversoir étant noyé en dessus, le rapport K de h! à h, toujours moindre que i , se trouve compris entre sa limite inférieure, correspondant au débit maximum ou au déversoir non noyé, et la limite supérieure, inconnue, pour laquelle disparaîtrait entièrement, sous l'envahissement de l'eau d'aval, la surface libre (partout admise ici) dU dessous de la nappe déversante. Comme on a sensiblement, d'après la première relation (2), ^'= i — K. et, par suite, en prenant R pour variable indépendante, ikk' =^ — i , la différentiation de (i3) donne ( r\ ■ / _ ik — i ^'^^l '' ~ 2/f(i— /0=(i-i-/f)'' » Au moment où le déversoir cesse d'être noyé et où k est voisin de ^0» le dénominateur peut s'évaluer en remplaçant ^ par ^^ = o, 46854 : l'on trouve ainsi, tous calculs faits, c' = (o, 8i23) (2^ — i). Mais le numéra- teur, 2^ — I , est assez voisin de zéro pour qu'il faille y tenir compte du petit écart k — k^, égal, d'après (4), à 0,2027c'; et l'équation (i5) devient c'= — o,o5ii + 0,3292 d . On en déduit enfin (16) c'== — 0,0762 ou, environ, » Telle est donc la valeur de la dérivée c , qu'il faut joindre à la précé- dente de c, o,2o3, quand le déversoir rentrant cesse d'être noyé. Alors les form^ules (4), (6) et la première (5) deviennent (17) X- = o,453i, 7^ = 0,3628, j = o,6365. )) Au lieu des deux derniers nombres 0,3628 et o,6365, M. Bazin a trouvé o, 378 et 0,612, mais sur le déversoir qui lui avait donné c = 0,188 et non c =: o, 2o3. Ces résultats diffèrent assez peu, comme on voit, des précédents, fournis uniquement par la théorie et qui se rapportent à un cas idéal voisin du cas observé. )) III. Le coefficient c de contraction atteignant ici sa plus forte valeur 0,2, très comparable à l'unité, on doit craindre que la suppression des 180° que fait avec la même horizontale notre déversoir rentrant, nous avons vu que les valeurs de c étaient o,o4i, o, H2, o, iSg, fractions assez peu difl'érentes des |, |, | du maximum actuel o,2o3, lesquels seraient o,o3i, 0,101, o,i52. On pourrait donc admettre, sans très grande erreur, la proportionnalité de la contraction c inférieure, à l'angle du barrage avec le plan horizontal émané de sa crête vers l'amont. ( '490 ) termes de l'ordre de c^ n'ait altéré les formules d'une manière sensible. Il y a donc lieu de faire directement le calcul du maximum de q ou de m, sans négliger aucune puissance de c; ce qui est facile, puisque, d'une part, d'après la dernière formule (2) prise avec cos|3 = i, l'on a m =/(k)(i - c)t = (r - cy^(k + F)log^., et que, d'autre part, la formule (12), devenue une égalité, donne (18) i-c = {l-kf\j+^f\ Il vient donc, par l'élimination de i — c, (19) m =/(k)(i - A-)"'(i 4-/1-)"^= /5-(i - X-)~''(i +k)~hos,~- » Pour obtenir le maximum cherché, il suffit évidemment d'annuler la dérivée de m (ou mieux celle de log/n) par rapport à k. L'on a ainsi, toutes réductions faites, l'équation (20) Ioffi= '-"' I \- k- 2 » Sa racine est k = o,4332, un peu inférieure, comme on voit, à la valeur précédente (17), cependant encore approchée, k = o,4.53r. Il en résulte/(^) = 0,5194, au lieu du maximum absolu /(^-o) = o,52i6, que nous avions admis et qui revient presque au même. Mais l'expression de (i — c)-, égale à 0,6811 d'après (18), diffère uu peu plus de la valeur approchée i — f c = i — f (o,2o3) = o.ôgSS; et il en résulte m = o, 3538, au lieu de la valeur (17), qui est 0,3628. Enfin, l'expression théorique de j^, savoir (i — ^=)(i — c), prend actuellement la forme simple i/^—^ et a pour valeur 0,6289, au lieu de o,6365, donnée par (17). » En résumé, malgré la grandeur exceptionnelle de c, j environ, les formules obtenues ci-dessus en négligeant partout les termes de l'ordre de c- sont encore passablement satisfaisantes, eu égard surtout aux larges et incessantes fluctuations de l'écoulement qui paraissent inévitables dans ces cas de forte contraction inférieure et y limitent beaucoup la précision des mesures. ( i49' ) CHIMIE BIOLOGIQUE. — Formation des phosphates nalurels d'alumine et de fer. — Phénomènes de la fossilisation ; par M. Armand Gautier. « J'ai montré qu'au contact du phosphate d'ammoniaque, le calcaire se transforme en phosphates de chaux bibasique et tribasique, et que tel est le mode de genèse des phosphorites ('). Que ce phosphate d'ammoniaque ait pour origine la décomposition bactérienne et l'oxydation des matières animales ou végétales azotées, ou bien qu'il provienne originairement du phosphore des roches ignées et de l'ammoniaque qui dérive des réactions des éléments du noyau central (on sait que l'ammoniaque, le chlorhydrate et le sulfate d'ammoniaque accompagnent toujours les éruptions volcani- ques), ce phosphate d'ammoniaque, dès qu'il est dissous par les eaux, attaque les oxydes et les carbonates qu'il rencontre. Ainsi se forment non seulement les phosphates de chaux des phosphorites, mais ceux d'alumine, de cuivre et de fer. » Formation des pliosphates d'alumine. — C'est grâce à l'action du phosphate d'ammoniaque, résultant de la destruction d'un banc de guano dont on voit encore les traces, sur une couche sous-jacente d'hydrargilite, que s'est produite, dans la grotte de Minerve, la minerviteP^ O', Al- 0% 7H- O que j'y ai découverte (^). » C'est par le même mécanisme que se sont formés les phosphates d'a- lumine mélangés aux phosphates de chaux signalés dans la petite île A'Alta Vala près de San Domingo, dans celle de Redonda (Mexique) et dans celle du Commandeur (Guyanej, îles à guano où les produits ammoniacaux provenant du lavage de cette substance ont attaqué et phosphatisé les roches sous-jacentes ('). » Il m'a été facile de reproduire ces faits expérimentalement. J'ai délayé iS^'' environ d'alumine à l'état de précipité gélatineux dans une solution étendue du double de la quantité de phosphate d'ammoniaque ordinaire nécessaire pour produire le phosphate neutre (PO')* Al-. J'ai laissé ce mélange à l'air, à 3o°, jusqu'à dessiccation ; j'ai repris par l'eau le résidu, et, ( ') Comptes rendus, t. CXVI; p. 1274- ('-) Ibid., t. CXVI; p. 1178. (') Les récifs coraliens sont souvent attaqués sur une grande épaisseur par les pro- duits de lavage des guanos. C. R.,1893, I" Semestre. (T. CXVI, N» 26.) '94 ( i492 ) après lavage complet, je l'ai dissous dans l'acide chlorliydrique et précipité à froid par l'acétate sodique en excès. Je me suis ainsi assuré que tou/e l'a- lumine employée avait disparu, transformée en un phosphate d'alumine confusément cristallin formé de lamelles triangulaires et de petits prismes courts insolubles dans l'eau. L'analyse de cette substance, après qu'elle a été dissoute, précipitée et séchée dans le vide, conduit à la formule P-O^ÂP0^7H^O ('). On remarquera que la minervite répond exacte- ment à cette composition. » L'argile elle-même paraît accessible à l'action du phosphate d'ammo- niaque. On a chauffé à 85° environ, pour hâter la réaction, et dans un ballon ouvert, iiS'', 5 de kaolin avec i8e',5 de phosphate d'ammoniaque PO*(AzH')-H. Après quatre-vingt-dix heures on arrête la réaction, on lave à l'eau bouillante, reprend le résidu par de l'acide chlorhydrique faible, et précipite la partie qui est entrée en solution par deiracétate de soude en excès. On obtient ainsi oS'', 62 de phosphate d'alumine contenant un léger excès d'alumine. » Au contraire, il ne se fait pas de phosphate d'alumine par digestion de l'argile à froid ou à chaud avec le phosphate bibasique de chaux. » Les faits précédents expliquent ce qui se produit dans le sol arable, partout où la matière azotée est soumise à l'action des ferments bacté- riens. L'acide phosphorique, celui qui préexistait dans les matières en décomposition, comme celui qui se forme par oxydation de leur phos- phore, passe à l'état de phosphate d'ammoniaque qui, au contact des élé- ments du sol, donne du phosphate de chaux et de petites quantités de phosphate d'alumine. La facile solubilité de ce dernier sel dans les lessives alcalines faibles permet de s'assurer de sa présence dans le sol. Voici, comme exemples, deux dosages d'acide phosphorique à l'état de phosphates calcique et alumineux, faits sur deux terres fort dissemblables : Terre calcaire Terre de la Limagne de Grignon d'Auvergne sans engrais. sans engrais. P'OUotal 07069 o%i6 P^'O'* uni à la chaux 0,061 0,209 P'O^ uni à l'alumine 0,008 0,007 pour 100 parues de terres séchées à l'ai (') On a trouvé: eau pour 100 de phosphate d'alumine anhydre : 3i,4 au lieu de 5i,6, nombre théorique. ( '493 ) ^ » On sait que le phosphate d'alumine est soluble en présence de l'am- moniaque dans le tartrate, et le citrate d'ammoniaque. Nous avons aussi reconnu qu'il est un peu dissous par le phosphate d'ammoniaque ammo- niacal, mais qu'il l'est très facilement dans le lactate d'ammoniaque, surtout ammoniacal, l'un des produits importants de la fermentation bactérienne. Cette solubilité dans les produits de fermentation des fumiers et du terreau assure la facile assimilation de ce phosphate par les plantes. )) Formation des phosphates de fer. — Je me s-uis assuré qu'au contact du carbonate ferreux dissous dans l'eau carbonique, ou de la sidérose en poudre fine, le phosphate d'ammoniaque donne aussi, quoique très lente- ment, du phosphate ferreux. C'est là très certainement l'une des origines, la principale peut-être, de la vivianite (PO'')Fe', 8H-0 et de la dufréuite (phosphate ferrosoferrique hydraté), substances signalées dans des ter- rains d'origine ignée et dans des filons métallifères, aussi bien que dans des coquilles, des os fossiles, et jusque dans la vase des marais. » L'expérience suivante montre le mécanisme de ces formations. J'ai pris 8^'' de sidérose cristallisée des Pyrénées, que j'ai très finement pulvé- risée, mise en suspension dansde l'eau bouillie et additionnée d'un excès de phosphate d'ammoniaque. J'ai chauffé le tout dans un ballon, ouvert seu- lement par un tube effilé, durant deux cent-dix heures, à la température de 83°. Il se dégage dès le début, et jusqu'à la fin, mais très lentement, de l'acide carbonique et de l'ammoniaque. J'ai recueilli et lavé i\ipi- dement la matière insoluble, presque blanche, restée dans le ballon (elle tend à verdir très vite à l'air en s'oxydant) et je l'ai séchée dans le vide. Elle est formée de très petites aiguilles microscopiques et répond à la composition (PO')-Fe^ ÔH^O. TlKiorie pour Trouvé. (P0')=Fe',6H'0. Eau 22, 3i 23,17 P^O» 30,69 3o,47 Fe 36,12 36, o5 C0= 0,37 O par différence 10, 5i 10, 3o » La presque totalité de la sidérose a donc été transformée, à 83°, par le phosphate d'ammoniaque, en phosphate ferreux (P0'')^Fe',6H-0. On sait que la vivianite blanche ou verdàtre, la plus pure, répond à la for- mule (PO'')-Fe',8H^O. La température plus basse, sans doute que cela n'a eu lieu dans notre expérience de synthèse, à laquelle cette substance se forme généralement dans la nature, explique la différence des 2 molé- cules d'eau. , ( 1494 ) » Fossilisation. — C'est ici le lieu de faire une remarque qui nous permettra d'expliquer quelques-uns des phénomènes les plus obscurs de la fossilisation. » Lorsqu'un poisson, un molusque, un acéphale, un oursin, une éponge, etc., laissent leur dépouille dans le sol ou dans la vase des eaux, les phénomènes de putréfaction ne tardent pas à se produire. Si les tissus sont mous, l'ammoniaque, les hydrogènes sulfuré et phosphore, l'acide carbonique et divers autres produits solubles se dissipent bientôt entraînés par les eaux ambiantes. Il n'en est plus de même si la matière fermen- tescible fait partie d'un tissu solide peu altérable : os, cheveux, cara- paces, coquilles, enveloppes chitineuses, etc., dont les substances orga- niques azotées : osséine, kératine, chitine, spongine, conchyoline, ne fermentent qu'avec grande difficulté. Durant des mois et des années la matière reste sensiblement alcaline, grâce à une lente formation d'ammo- niaque, de ptomaines, de corps amidés, etc., en même temps qu'elle est légèrement sulfhydrique. Que des eaux tenant en dissolution du bicarbo- nate de chaux, de fer, de cuivre, ou du phosphate bibasique de chaux vien- nent à son contact, et le phénomène de la fossilisation commence. Dans la trame des tissus en puissance d'alcalinité, le bicarbonate de chaux ou de fer déposera du calcaire ou de la sidérose; le phosphate bibasique de chaux se précipitera sous forme de phosphate tribasique. L'hydrogène sulfuré ou les sulfures solubles produiront du sulfure de fer FeS au contact des eaux ferrugineuses. Mais là ne s'arrête pas le phénomène de la fos- silisation : des substances ainsi produites, les unes sont solubles dans l'acide carbonique des eaux ambiantes et peuvent, après s'être déposées, disparaître à leur tour; tels sont les carbonates et phosphates de chaux. Les autres sont insolubles, le sulfure de fer par exemple. Il reste donc là où il s'est formé, ou plutôt, si l'hydrogène sulfuré continue à se produire lentement dans le milieu où est plongé le fossile, si en même temps inter- vient l'oxygène dissous par les eaux, le protosulfure de fer pourra se transformer en pyrite : FeS + H^S + 0 = FeS-+H^O et 2IPS4- C0'Fe4-0 = FeS= + 2H=0 + C0^ » Cette production de sulfure de fer se poursuivra donc si les oxydes et carbonate de fer arrivent, en même temps que l'air dissous, au contact des albuniinoïdes, toujours sulfurés, en train de se putréfier. Aussi rencontre- t-on le protosulfure de fer et la pyrite, dans la vase des marais, dans les ( 1495 ) terrains provenant d'anciens dépôts riches en débris animaux ou végé- taux, et jusque dans le sous-sol des grandes villes. Une fois les premiers cristaux de pyrite formés, ils servent de centre d'attraction et se nour- rissent, pour ainsi dire, dans ce milieu qui leur apporte lentement les éléments de leur substance, à savoir les sels ferreux, l'air et l'hydrogène sulfuré. C'est par ce mécanisme que, dans les ammonites fossiles, par exemple, se produit ce curieux phénomène de la substitution à la con- chyoline et seulement à elle, d'une couche brillante de pyrite cristalline qui borde les spires élégantes de la coquille et remplace partout où elle existait cette substance organique sulfurée ('). » Grâce à son insolubilité absolue, une fois formée cette pyrite' reste en place. Il n'en est plus de même des carbonate, phosphate ou silicate de chaux, ou du mélange de ces espèces minérales. Solubles dans les eaux chargées d'acide carbonique (-), elles traversent lentement, par dialyse, les membranes et cellules plus ou moins fossilisées de l'animal et se pré- cipitent partout où elles rencontrent un milieu faiblement alcalinisé grâce à la décomposition lente de la matière organique azotée. Elles s'y déposent à l'état cristallin ou amorphe, suivant leur nature, et servent alors de centre d'attraction aux substances de même espèce. Mais même après qu'elles ont été précipitées, quelquefois côte à côte, grâce à leur perméabilité et à leur faible solubilité dans les eaux ambiantes, le phénomène de la fossi- lisation se continue. Substituées d'abord à la matière animale en décom- position, ces substances peuvent disparaître ensuite suivant l'ordre de leur solubilité dans l'eau chargée d'acide carbonique; le calcaire d'abord, à moins que les eaux du sol n'en soient saturées, les phosphates ensuite, enfin, et très lentement, la silice qui, de beaucoup la plus insoluble, finit par rester presque exclusivement (alors même qu'elle ne se serait pas déposée seule au début), si la fossilisation se continue durant des siècles. De là l'enrichissement relatif des couches géologiques qui contiennent ces (') Les auteurs n'indiquent pas la présence du soufre dans la conchyoline. Mais l'observation des fails que j'expose ici m'a fait admettre a priori, et trouver, en effet, le soufre dans celle substance qui s'éloigne très sensiblement des albuminoïdes. Cent parties de conchyoline pure extraite du Cardiuni edule m'ont donné 1,69 de soufre. (-) On sait, depuis Berzélius et Dumas, que le phosphate iribasique de chaux, et l'apatile elle-même sont un peu solubles dans l'eau chargée d'acide carbonique. Ces phosphates se précipitent, au contraire, dès que l'on sature leurs solutions d'ammo- niaque. ( Mgô ) fossiles, et des fossiles eux-mêmes, tantôt en phosphate, tantôt en silice, suivant la nature du terrain et des eaux souterraines; grâce aussi au temps, les substances les plus insolubles tendent toujours à devenir prépondé rantes. De là l'accumulation de ces deux dernières substances dans cer- taines couches si .les conditions sont i'avorables à cet'enrichissement. » La formation simultanée de l'ammoniaque, de l'hydrogène sulfuré et des autres produits de la fermentation bactérienne lente, avec intervention de l'air dissous dans les eaux, entraîne donc généralement, dans les ter- rains à la fois calcaires et ferrugineux, la production simultanée des phos- phates de chaux et de la pyrite. Aussi voyons-nous ces deux substances s'accompagner souvent l'une l'autre, témoins les gisements de phospho- rites des sables verts du Pas-de-Calais etdesArdennes, où les lits et rognons de phosphates sont encadrés dans des couches riches en pyrite de fer. » Note de M. Daubrée accompagnant la présentation, au nom des auteurs, de la Carte géologique de la Russie d'Europe. X J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la Carte géologique de la Russie d'Europe, au nom des principaux auteurs de cette œuvre, MM. Rar- pinsky, Nikitin, Tschernyschew, Sokolow et Michalski. » Dix anss'étant écoulés depuis l'institution du Comité géologique, les membres de ce Comité ont désiré couronner la première période décen- nale de leurs travaux par une œuvre commune, relative à l'objet de leurs études. 1) La première Carte géologique proprement dite de la Russie est due à Helmersen ('). Murchison, avec l'utile collaboration de de Verneuil, qu'il serait bien injuste d'oublier, dans l'exécution de cette grande œuvre, publia, en i845, une Carte qui donnait un tableau général de la constitu- tion géologique de la Russie d'Europe; l'échelle en était à -^^^~. Plus tard, en i865, Helmersen fit paraître une seconde édition de cette Carte ; puis une troisième édition en 1873 ; les importantes études si pleines d'in- térêt d'Abich sur l'Arménie y furent mises à profit. Jusqu'à ce jour, il n'existait aucune autre Carte générale de la Russie d'Europe. » Dès que le Comité géologique entra en fonction, il considéra natu- (') La Carte publiée en 1824 parle savanl anglais Straugwajs avait principalement un caractère pétrographique. ( '497 ) relletncnt comme un de ses premiers devoirs de dresser une Carte géolo- gique du pays dont l'étude lui était confiée. On adopta l'échelle de ^-^^Vro' c'est-à-dire la même que celle de la Carte topographique la plus détaillée que l'on possède pour toute la Russie d'Europe. L'exécution de cette Carte, qui formera environ i5o feuilles, exigera beaucoup de temps. Déjà les explorations faites par les soins du Comité, ainsi que par l'intermédiaire des institutions et des personnes qui ont prêté leurs concours, embras- sent plus d'un quart de la superficie du pays. M Par suite de ces premiers travaux, on est parvenu à recueillir des données en grande partie inédites, qui ont permis, sans plus attendre, de dresser une nouvelle Carte d'ensemble d'une dimension plus grande que celles qu'on possédait jusqu'à présent. » L'Administration centrale des Mines de Russie, c'est-à-dire le Dépar- tement des i.lines, dont le nom est lié à toute grande entreprise géolo- gique, a prêté son appui à la publication de cette Carte; non seulement il a fourni les fonds nécessaires, mais aussi il a mis en mesure de combler certaines lacunes par des explorations dans un certain nombre de loca- lités. » Comme base topographique, on a adopté la Carte publiée à l'échelle de ^^^l ^^^ par l'établissement cartographique de M. Iline. Outre les noms des villes et des grands fleuves, les auteurs de la Carte ont ajouté, autant que possible, les dénominations de plusieurs points particulièrement impor- tants au point de vue géologique. » Quarante-cinq notations distinctes servent à représenter les diverses subdivisions géologiques; le nombre des couleurs est quelque peu infé- rieur à ce chiffre, parce qu'on a fait en outre usage de signes caractéris- tiques. » La Russie est couverte presque en totalité de dépôts post-tertiaires (formation glaciaires, loess et limon), dont la représentation aurait donné lieu à un aspect monotone. Aussi a-t-on fait abstraction de presque tous, se réservant de figurer seulement, sans nuire à la clarté, ceux dont l'indi- cation a de l'importance. Telle est la limite de l'extension des blocs erratiques qu'il ne faut pas confondre, disent les auteurs, ni avec celte des dépôts morainiques proprement dits, ni avec la limite extrême de l'extension des nappes glaciaires. Tels sont aussi les dépôts, également quaternaires, des grandes transgressions marines; la Caspienne s'étendant à looo*"" au nord de la mer actuelle et la boréale atteignant à 700'"" au sud de la mer Glaciale. ( '498 ) ) Je ne parlerai pas des faits nouveaux relatifs aux autres divisions géologiques que présente la Carte; on en trouvera l'indication dans une Note explicative destinée à ce but. » Toutes les couleurs adoptées se rapprochent de celles qui sont en usage. Elles sont graduées de manière à donner à la Carte une coloration agréable, en même temps que beaucoup de clarté. La Finlande, l'Oural, le Caucase et la Transcaucasie ressortent très nettement au milieu des super- positions des terrains stratifiés. » Par cette belle publication, le Comité géologique de Russie a rendu à la Science un important service, dont lui seront reconnaissants tous les géologues, non seulement de la Russie, mais aussi de l'étranger. » M. H. PoiNCARÈ fait hommage à l'Académie des deux Ouvrages sui- vants : 1° « Théorie des tourbillons » (Paris, G. Carré, iSgS). Ce volume con- tient les leçons professées à la Sorbonnepar l'auteur pendant le deuxième semestre 1891-92, sur les théories hydrodynamiques deM. Helmholtzet leurs relations avec les lois des actions électrodynamiques. 2° « Les Méthodes nouvelles de la Mécanique céleste », tome II, 2* fas- cicule (Paris, Gauthier-Villars et fils, 1893). Ce fascicule commence par l'exposition d'un procédé nouveau pour former directement les séries qui satisfont aux équations différentielles de la dynamique, et se termine par une étude des méthodes de M. Gyldén. L'auteur, cherchant surtout à en faire comprendre l'esprit, ne s'attache pas à reproduire exactement la marche suivie par l'astronome suédois. La théorie de l'équation linéaire : ■^ =^(-r + y.cos20, dont notre confrère M. Tisserand s'est récemment occupé, fait l'objet d'un assez long Chapitre. MEMOIRES PRESENTES. M. GnAviER soumet au jugement de l'Académie une Note « Sur la for- mation des orages ». (Commissaires : MM. Faye, Mascart. ) ( i499 ) M. Bordes-Pagès Gabriel adresse un Mémoire ayant pour titre : « Ex- tension du théorème de Sturm aux équations non entières. Formation en déterminant des fonctions de la suite de Sturm ». (Commissaires : MM. Picard, Appell.) M. Lacroix adresse une Note relative à différents fossiles qu'il a re- cueillis dans les terrains tertiaires du département du Tarn. (Commissaires : MM. Daubrée, Gaudrv.) M. J. Merley adresse une Note intitulée : « Sur une nouvelle mé- thode de direction des aérostats par la rotation ». (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE . M. NoRDExsKioLD, élu Associé étranger, adresse ses remerbîments à l'Académie. M. RowLAXD, nommé Correspondant pour la Section de Physique, adresse ses remercunents à l'Académie. ASTRONOMIE. — Observations de la planète Charlois (j.'i^'iZ), faites àVèqiia- torial de i[\ pouces de l' observatoire de Bordeaux; par M. L. Picart, pré- sentées par M. Tisserand. Temps moyen Ascension Distance Dates de droite Log. fact. polaire Log- fact. 1893. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Étoiles. Observ. hms hms .,„ Juin 2 10. 2.29,4 14.26.40,18 -t-2,642 106. 27. 36, 4 — 0,892 1 I^. Picart 5..... 9.51.42,3 14.25. 9,18 -1-2, 602 io6.2i.3o,5 — 0,891 2 L. Picart 8 9.31.12,7 14.23.48,59 -1-2,433 106. i5. 56, 2 — 0,891 3 L. Picart C. R., 1893, I" Semestre. (T. CWI, ^■■ 26.) 19 .) ( ^^^^^ ) i Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1893,0. Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au moyenne. jour. moyenne. jour. h m . ? [4. 2.5. 20, OT + i's5 0 ' ' 106.27. 6 ,8 + 14,62 4.28. 8,82 H-i,86 ^ 106. 20. 5o, 5 -t-14,59 1 '1 . 2.5 . .39 , 70 -H 1 , 85 lofi. 19. 'lO ,T -h 1 4 , 60 Étoiles. Catalogues et autorités. I... Argelander-OEltzen, 13698. Annales de l'oliservaloire de Bordeaux (2 obs.) 2... Argelander-OEltzen, 18727. Annales de l'observatoire de Bordeaux (2 olis.) 3. . . Argelander-OEltzen, 18696. Annales de l'observatoire de Bordeaux (2 obs.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le module maximum que puisse atteindre un déterminant. Note de M.Hadamard, présentée par M. Darboux. « Sachant que, dans un déterminant d'ordre n, les éléments restent tous inférieurs en valeur ab.solue à une certaine quantité donnée A, on peut se demander quelle est la plus grande valeur que puisse prendre le déter- minant. » Supposons (ce qu'on peut toujours faire) A = i, on voit immédiate- ment que le module est inférieur à 1.2.. .n. Mais cette limite est manifes- tement trop élevée. )) Je suis arrivé à démontrer que le véritable maximum est n". Ce maximum est atteint lorsque tous les éléments ont pour module i et .sont proportionnels aux quantités conjuguées des mineurs correspondants; de sorte que les déterminants maximum ne sont autres que ceux que M. Syl- vester (') a nommés inversement orthogonaux. » Pour toute valeur de n, il existe au moins un pareil déterminant, savoir le déterminant de Vandermonde formé avec les racines de l'équa- lion binôme /i"= i. » Pour n = 3, tout déterminant maximum se ramène à celui-là. Mais il n'en est plus de môme pour les valeurs suivantes de n, et même la ques- tion comporte plus d'arbitraire que ne l'a indiqué M. Sylvester. )) Ce géomètre a en effet constaté l'existence de plusieurs déterminants maximum pour une mêiTie valeur de i> dès que n est composé ; mais en (') Piiilosophical Magazine, t. XXXIV, p. 46i-475; 1867. ( i5oi ) réalité il existe dans ce cas une inrinilé de solutions dépendant de païa- mctres arbitraires. Ainsi, pour n = 1, le déterminant maximum le plus gé- néral peut se ramener à la forme I I I I I — r a — a I I — r — I I — 1 — a a où a est un nombre quelconque de module i. » Tant que n n'est pas un multiple de 4. le déterminant maximum a nécessairement des éléments imaginaires. Par contre, lorsque n est une puissance de 2, il existe un déterminant maximum à éléments réels. Mais ces dernières valeurs de n ne sont pas les seules pour lesquelles le même fait se présente. J'ai formé des déterminants réels pour « = 12 et « = 20, sans avoir pu néanmoins reconnaître d'une façon certaine s'il en existe chaque fois que n est divisible par 4- » PHYSIQUE. — Détermination expérimentale de la constante de l'attraction universelle, ainsi que de la masse et de la densité de la Terre. Note de M. Alphonse Berget, présentée par M. Tisserand. « Je me suis proposé, dans les expériences que je vais décrire, de déterminer, par une méthode nouvelle, la constante R de l'attraction newtonienne, définie par la relation » Cette constante a été déterminée en ces dernières années, à l'aide de la méthode de Cavendish, par M. Cornu, qui a réalisé un dispositif telle- ment précis et a effectué des mesures tellement irréprochables qu'il n'v avait plus rien à tenter dans cette voie; aussi ai-je cherché une méthode toute nouvelle dont voici le principe : » Considérons une couche attirante d'épaisseur égale à i, de densité p, répartie sur un plan indéfini : l'attraction y exercée par cette couche sur l'unité de masse est égale à /=2-,o.K; ( i5oa ) si l'épaisseur de la couche est e et la masse extérieure m, cette attraction est (i) /= 2-fem.K. » Si donc nous parvenons à réaliser une couche attirante plane indé- fmie, et si nous avons un dispositif assez sensible pour accuser son attraction / sur une niasse extérieure m, nous pourrons tirer de la for- mule (i) la valeur de la constante R. Voici comment j'ai réalisé cette expé- rience : » J'ai utilisé un lac de 32*'*, gracieusement mis à ma disposition par M. François de Curel : ce lac, faisant partie d'une propriété appartenant à sa famille, est situé sur le territoire de la commune de Habay -la-Neuve (Luxembourg belge). » J'ai fait baisser de i"" le niveau des eaux de ce lac : ainsi se trouvait donc réalisée la couche attirante infinie comprise entre deux plans paral- lèles. Cette dénivellation a pu se faire en quelques heures, grâce à une vanne de fond que M. de Curel a fait établir à la digue de l'étang. )i L'appareil destiné à mesurer l'attraction était un gravimètre à hydro- gène; Boussingault avait autrefois utilisé cet appareil pour étudier la va- riation diurne de la gravité, et M. Mascart en a, récemment, fait usage dans le même but. Mais la précision du dispositif adopté par ces savants ne pouvait suffire dans le cas actuel. J'ai du, pour mesurer la variation de la colonne mjercurielle, m'adresseraux franges d'interférence dont M. Fizeau a fait, le premier, un si bel usage : j'ai produit, dans la chambre à vide, des franges d'interférence entre le niveau du mercure et le fond du tube tra- vaillé optiquement en surface plane; j'ai pu, dans ces conditions, arriver à une sensibilité suffisante. Cet appareil, dont la réalisation a présenté de très grandes difficultés, a été construit avec beaucoup d'habileté par M. Victor Chabaud. C'était, en somme, la force élastique de l'hydrogène, maintenu à température constante, conformément au mode opératoire employé au Pavillon des Poids et Mesure.^, qui équilibrait une colonne de mercure dont la hauteur variait suivant qu'elle était soumise, ou non, à l'action de la masse d'eau. » Si nous appelons d le déplacement de cette colonne, mesuré en cen- timètres, la formule de l'expérience est (2) K^rf^-^^' + \^ + '^'^^ ^ ' 21îpt' \ Il où^' = 981""; eest la dénivellation produite daus le lac, p est la densité de ( 1 jo3 ) l'eau, S la section des lubes du gravimètre, V le volume du gaz, h sa force élastique au début de l'expérience. » J'ai fait une première série de lectures, le lac ayant baissé de 5o<^'"; une seconde après une baisse de i". Grâce à l'obligeance de M. de Curel, j'ai pu remplir de nouveau le lac en dix heures, à l'aide de deux rivières, qui, à cette époque des hautes eaux (2 avril), avaient un débit considé- rable, ce qui m'a permis de refaire les lectures en sens inverse. J'ai d'ail- leurs retrouvé ainsi les mêmes pointés que dans les mesures primitives. » Les séries à 5o'='" ont donné, comme valeurs de d, mesurées à l'aide des franges et avec un oculaire micrométrique, rf=o,63 X 10-" centimètres. La série à i" a fourni rf = i, 26 X 10 % avec une précision voisine de ^. » La valeur de R, déduite de l'équation (2), est alors K=:6,80x 10 » en unités G. G. S. » Nous tirons de là la masse de la Terre, car on a, pour une masse \). à la surface de la Terre, sv- =-= *^ V' • M et R étant la masse et le rayon de la Terre. Si nous prenons ^ = 981 et R ^ 6,37 X 10* centimètres, il vient M = 5,85 X 10" grammes. » Quant à la densité D de la Terre, elle se déduit de la formule M = |7rR^D; ' on tire de là D, et l'on trouve D:=5,41 ('). " {') Toutes les expériences préliminaires de ce travail ont été faites an laboratoire de M. Lippmann, à la Sorbonne. ( i5o4 ) PHYSIQUE. — Sur le troisième principe de l'énergétique. Note de M. H. Le Chatelier, présentée par M. Daubrée. « La science de l'énergie, dont on restreint trop souvent en France l'étude à celle d'une seule de ses branches, la Thermodynamique, se résume en quelques principes généraux dont l'importance capitale est encore loin d'être reconnue comme elle devrait l'être ('). Ces principes sont, avec les axiomes de la Géométrie, les seules lois générales du monde physique dont nous ayons quelques raisons de considérer l'énoncé comme rigoureusement exact et l'application comme nécessairement conforme, sans aucune exception possible, à la réalité des faits. On conçoit tout l'in- térêt qui s'attache à l'énoncé de semblables lois. » L'objet de la présente Note n'est pas de formuler un principe nou- veau, mais simplement de montrer qu'un certain nombre de lois bien con- nues, des phénomènes mécaniques, physiques et chimiques, qui étaient considérées jusqu'ici comme n'ayant aucun lien entre elles, ne sont que des cas particuliers d'un principe général qui appartient incontestable- ment au domaine de l'Énergétique. J'ai été conduit à cette conclusion par la généralisation d'une remarque sur la conservation de l'enlropie, qui a été développée par M. G. Mouret dans son étude sur Sadi Carnot et la science de l'énergie {Revue générale des Sciences, i5 juillet i 892). » Pour faire comprendre l'objet de ce principe, rappelons que le déve- loppement de l'énergie utilisable, de la puissance motrice, pour conserver l'expression de Sadi-Carnot, exige nécessairement la mise en présence de deux corps différents ou de deux états d'un même corps qui, par leur action mutuelle, tendent à produire un changement de même nature, mais (') Si l'exaclilude de la Thermodynamique prise en bloc n'est plus guère contestée aujourd'hui, il n'en est pas de même des applications particulières qui peuvent être faites de ses principes généraux aux différentes Sciences, notamment à la Chimie et la Physiologie. Dans ces deux Sciences, on n'hésite pas à poursuivre des recherches dont la réussite conduirait à la réalisation du mouvement perpétuel, telle la recherche de microbes qui puissent défaire une réaction chimique produite par d'autres microbes, par exemple de microbes ou cellules vivantes dont la seule action de présence permette la synthèse de l'urée aux dépens du carbonate d'ammoniaque et de l'eau. ( I,-)Oû ) de sens opposé dans chacun d'eux. Eh bien, il existe dans tons les cas une relation nécessaire entre les variations corrélatives de certaines grandeurs qui se rattachent à ces changements d'état. Ces relations nécessaires font l'objet de lois expérimentales connues qui vont être résumées rapidement. » i" Loi de conservation du centre de gravité. — Dans le déplacement de deux corps sollicités par des forces mutuelles, le produit de la masse par le déplacement est égal et de signe contraire pour chacun des deux corps W dl — — m' dï ; 1) 2" Loi de conservation du volume. — Le volume de l'espace est inva- riable. Si un corps élastique change de volume, il en existe un autre qui éprouve simultanément un changement égal et de signe contraire dv = ■— dv' . » Une enceinte où il y aurait le vide absolu, pratiquement irréalisable, peut être considérée comme remplie d'un corps élastique dont la tension a décru jusqu'à s'annuler; » 3" Loi de conservation de la quantité du mouvement. — Dans le choc de corps quelconques mous ou élastiques, les variations des quantités de mouvement sont égales et de signe contraire pourlesdeux corps qui se sont choqués /?? A/=: — m' A^; » 4° ^o' de conservation de la quantité d^ électricité. — Deux corps inéga- lement électriscs mis en communication échangent des quantités d'électri- cité égales et de signe contraire di = - dl' ; » 5" Loi de conservation de la masse. — Dans toute réaction chimique, l'accroissement de masse des corps qui se forment est égal à la diminu- tion de masse des corps qui se détruisent dm :^ — dm' ; » 6° Loi de 'conservation de l'entropie.— Il n'existe pas, pour la chaleur, de loi générale correspondant aux précédentes. Dans le cas des transfor- mations réversibles seulement, on démontre, en s'appuyant sur les deux premiers principes de la Thermodynamique, que le produit de la quantité de chaleur par une certaine fonction de la température est. pour les deux ( i5n6 ) corps en présence, égal et de signe contraire. Ce produit, qui a reçu le nom à' entropie, se confond pratiquement avec le quotient de la quantité de cha- leur par la température mesurée d'après l'échelle du thermomètre à gaz dq dq' T ~ T' » Mais dans le cas des transformations irréversibles, l'entropie du sys- tème ne reste pas invariable, elle augmente. » Toutes ces grandeurs variées qui ont la propriété commune de pré- senter des variations correspondantes égales deux à deux et de signe contraire ont encore un caractère commun qui les rattache directement à l'énergie. La puissance motrice diz développée par un système de deux corps est précisément proportionnelle à la variation d[j. des grandeurs en question d-r: — kd[j., k étant une fonction de l'état actuel des corps en présence, fonction égale à la somme algébrique des tensions d'énergie des deux corps (pression par unité de surface, force par unité de niasse, vitesse, tension électrique, force chimique, température) » Celte grandeur [/.est donc, avec la tension, le second facteur de l'énergie, auquel M. Ostwald a proposé de donner le nom de capacité à'é- nergie (volume, produit de la masse par le déplacement, quantité de mouvement, quantité d'électricité, masse chimique, entropie). Ce sont donc bien des grandeurs analogues qu'il est logique de rapprocher dans l'énoncé des lois qui les régissent. » Toutes les lois rappelées ci-dessus peuvent être résumées dans cet énoncé unique : Les capacités individuelles d'énergie d'un système isolé se conservent invariables, sauf celle de la chaleur {entropie) qui augmente dans les transformations irréversibles. » ÉLECTRICITÉ. — De l'emploi du mercure dans les égaliseurs de potentiel par écoulement. Note de M. G. Gouré de Villemoxtêë, présentée par M. Lippmann. « Dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie [Con- tribution à l'étude des égaliseurs de potentiel par écoulement ( Comptes rendus. ( "'^O? ) t. CXVI, p. i4o)], j'ai montré la possibilité de réaliser « l'égalisation de » potentiel d'un tube et d'un récipient de même métal en faisant écouler « du récipient à travers le tube de la grenaille du métal ». » L'expérience était disposée de manière à éviter toute déformation des corps employés au moment où les grains se détachent du récipient. » Le travail suivant a eu pour objet de chercher si l'égalisation des potentiels peut être obtenue lorsque le corps qui s'écoule se déforme au moment où il se sépare du récipient, les autres conditions restant les mêmes. » Un filet de mercure, extrêmement fin, s'écoule d'un entonnoir en fer et se sépare en gouttes à l'intérieur d'un tronc de pyramide formé par des couches de mercure immobiles maintenues au potentiel zéro. L'immobilité de couches de mercure verticales a été obtenue en formant par électrolyse des déptjts de mercure très minces sur des plaques de cuivre recouvertes de platine. » L'égalité de potentiel des couches électriques qui recouvrent un bain de mercui-e et les dépôts électrolytiques de mercure a été vérifiée par la méthode indiquée (Comptes rendus, t. CXV, p. 727). » L'entonnoir, monté comme il a été dit. Comptes rendus, t. CXVL p. i/jo, peut être relié à l'un des plateaux d'un condensateur formé d'un bain de mercure et d'un disque platiné recouvert d'un dépôt éleclrolytique de mercure, dont on évalue la charge avec un électromètre très sensible de Hankel. » 1. On vérifie que le jeu de l'appareil ne produit aucune charge du condensateur, lorsque le mercure ne s'écoule pas. )) 2. L'entonnoir étant relié au condensateur et au sol, on fait écouler le mercure à travers un tronc de pyramide maintenu au potentiel zéro. On isole l'entonnoir et le condensateur et l'on détermine la charge D% 10', !■", 2'" après l'isolement. » Les résultats d'expériences faites : 1° avec du mercure neuf; 2° avec du mercure nettoyé; le poids de mercure écoulé par minute ayant été 3^,7 sont : » 1. La charge du condensateur croît très rapidement avec la durée de l'écoulement. » Le potentiel du réservoir, nul au début, atteint ©""'S 008 après cinq secondes; G. K., 1893, 1" Semestre. (T. C.WI, N«26.) 1^6 ( i5o8 ) » o""",/! après une minute et dépasse cette valeur après un temps plus long. » 2. Les potentiels fixes auxquels on peut porter le tronc de pyramide ne permettent pas d'établir sur le filet de mercure un potentiel rendant nulle la charge du condensateur. » L'égalisation des potentiels, réalisable par écoulement d'un corps solide, est irréalisable par écoulement de mercure. » J'ai cherché la cause de ce fait dans les phénomènes électrocapillaires corrélatifs des déformations de la surface. » Trois nouvelles séries d'expériences ont été faites en remplaçant le mercure du réservoir et du condensateur par de la grenaille de plomb recouverte de mercure en proportion variable, de manière à former autour des grains un amalgame plus ou moins pâteux. » Résultats. — 1. Le potentiel du réservoir croît d'une manière con- tinue avec la durée de l'écoulement, lorsque les grains sont enveloppés d'un amalgame pâteux susceptible d'extension ou de déchirement. » 2. Le potentiel du réservoir tend vers zéro lorsque l'épaisseur de l'amalgame diminue et lorsque les grains paraissent plus secs. » Conclusions. — 1. L'accroissement continu du potentiel du réservoir dans les expériences faites avec le mercure est dû aux phénomènes élec- trocapillaires corrélatifs des modifications de la surface, lors de la forma- tion des gouttes. » 2. Les théorèmes établis sur l'égalisation de potentiel par écoule- ment de corps solides ne peuvent pas être appliqués sans modification aux liquides. » 3. Les phénomènes électrocapillaires me paraissent être l'une des causes principales de la discordance des résultats obtenus dans la mesure de la différence de potentiel au contact des liquides : i° par les égaliseurs de potentiel fondés sur l'écoulement; 2" par l'emploi des électromètres capillaires. Discordance attribuée à un phénomène mal défini nommé effet de l'air. » Trois cas sont à distinguer dans les appareils employés pour égaliser les potentiels par l'écoulement; le corps qui s'écoule est : )) 1° Solide, l'égalisation des potentiels est possible; » 2" Liquide simple, l'égalisation des potentiels est irréalisable; » 3" Lu/uide décomposabie par rélectrolvse ('). » (,'; Les expérienceb ont été laites au laboratoire de Physique de l'Ecole ^'ol•maie supérieure. ( i5o9 ) ÉLECTRICITÉ. — Recherche des constantes diélectriques de cjuekjues cristaux biaxes. Note de M. Ch. Borel, présentée par M. A. Cornu. « Il est fort peu de substances cristallisées dont les constantes diélec- triques soient connues. )) MM. Romich et Nowak (*), par la méthode d'attraction; M. J. Cu- rie (^), par la méthode du condensateur plan, ont déterminé les constantes diélectriques de trois substances cubiques (alun, sel gemme, fluorine), et les constantes principales de quatre substances uniaxes (calcite, quartz, tourmaline, béryl). M. Boltzmann (^') a déterminé les constantes diélec- triques du soufre rhombique, et c'est la seule substance biaxe dont on con- naisse les trois constantes principales. » J'ai cherché à combler cette lacune, en étudiant un certain nombre de substances biaxes, et je suis parvenu à mesurer les constantes principales de cinq substances rhombiques et de dix substances clinorhombiques. » A cet effet, après avoir taillé des sphères de ces différents cristaux, j'ai soumis chaque sphère aux observations suivantes : » 1° Détermination des axes de polarisation et mesure des durées d'os- cillation dans un champ électrique uniforme. » 1° Mesure de l'attraction suivant chaque axe de polarisation. » Les appareils, dont je me suis servi, sont, en principe, ceux de M. E. Root (^) pour les oscillations, et de M. Boltzmann pour les attrac- tions. Ils en diffèrent par quelques détails; ainsi, la balance bifilaire de M. Boltzmann a été remplacée, dans mon appareil, par une balance uni- fîlaire à fd de quartz. Les attractions étaient mesurées par les torsions qu'il fallait donner au fil de quartz, pour maintenir la balance en équi- libre. Le procédé d'observation était donc un procédé de réduction au zéro. » Il existe, entre les durées d'oscillation et les trois constantes princi- pales, une relation qui permet de calculer une des constantes, si l'on con- naît les deux autres. (') ROiMiCH et Nowak, Sitzb. Akad. Wien, t. LXX, p. 38o; 187/4. (2) J. Curie, Ann. de Chim., t. XVII, p. 385; t. XVIII, p. 2o3 ; 1889. (3) Boltzmann, Sitzb. Akad. Wien. t. LXVIII, p. 81; 1878; t. LXX, p. 342; 1874. (') E. Root, Pogg. Ann.. t. CLVIil, p. i, 420; 1876. ( i5io ) » Dans le Tableau suivant, les diftérences entre les valeurs observées et calculées de la constante moyenne sont, en général, de l'ordre des erreurs d'expérience. Constantes principales déterminées pour une durée de charge de 0,006 de seconde. a. — Substances rliombiques. /,,. calculé, observé. A,. Orientation des axes de polarisation. Sulfate de magnésium )nn r-n ^k k^|Pi parallèle à c cr^L^i, ri»^v ■ 8,28 5,08 6,o5 5,26 ' ^ SO'Mg + -H-0 \ '^ ' Sulfate de potasse / , » „^ , ,„ Sel de seignette / o o /• C'H'0«KNa + 4H"'0 i ^'^^ ^'^9 ^^.9^ ('.70 Acide citrique ( 9 o \ ^'i " CeH'O' \ ^•^' ^^^^ " ^'^^iP, P3 Pi P3 P, P. a a <^ \ a i « \ c \ P2 parallèle à b. [ P, parallèle à b. Pj parallèle à b. Pj parallèle à b. b. — Substances clinorhombiqiies. /,,. calculé, observe. Sulfate double de magnésium et am- | monium {SO*)=MgAm=' 4-611-0. ( Sulfate double de manganèse et am- \ moniiim (SO*)2MnAm-+6H-^0. j Sulfate double de zinc et ammo- / nium (SO*)2ZnAm=-|-6H-^0... ) Sulfate double de nickel et potasse | (SO')2NiK^+6H^O \ Sulfate double de cobalt (') et j)0- | tasse (SO*)2CoK2 + 6H20 \ Sulfate double de nickel et ammo- ( nium (SO')-^MAm=-t- 611-0.... \ Sulfate double de cobalt et ammo- \ nium (SO'')2CoAm2-i- 611-0 ... \ Sulfate double de zinc et potasse ) (SO'')^ZnK-^-H6H2 0 i Sulfate double de magnésium et | potasse (SO'')-MgIv2-t-6H-^0... ) Arséniale de soude | As0'Na=H-Hi2H=0 j 8,54 6,83 •,06 10,71 6,76 t>, 10 7,02 6,36 6,63 5,70 )) 5,56 5,92 » 7,06 6,10 iJi9« 6,62 6,37 9,35 5,38 4,61 5,35 5,52 8,46 5,08 ,26 Ofientation des axes de polarisation. P, := axe de symétrie =; b. \ Plan de symétrie 44° e" avant de ' ( la normale à la face 001. P,= axe de sjmétrie =; b; P3= 99° en avant de la normale à 00 i. Pi.=: axe de symétrie ;:= b\ P3=: 9° en arrière de la normale à 00 i P,^ axe de symétrie ^ 6; P2=i normal à 00 i. P,= axe de symétrie =^ b; P3= normal à 00 1. P3= axe de syniétrie = Z<; P,= 6'' en arrière de la normale à 001. P3=:; axe de symétrie =: b; P, = 25° en avant de la normale à 00 i . Pjrzr axe de syniétiie =; b; P,=;7<' en avant de la normale à 001. P,= axe de symétrie = b; P3.-=65° en avant de la normale à 001. Pj=: axe de symétrie; P,=-- normal à la face 001. " J19I ■^)2l » Dans ce Tableau, P,, V^ et P, sont respectivement les axes de polari C) Les écIiantlUons de ce sulfate double n'étaient pas bien lioinogènes. ( -Su ) satioii maximum, moyenne et minimum; a, b, c les axes de plus grande, moyenne et plus petite élasticité optique. » Comme moy^ de contrôle, j'ai déterminé, dans le courant de ces mesures, les constantes principales du soufre cristallisé rhombique, et je comparais les valeurs obtenues avec celles de M. Boltzmann : A-,. A-,. k,. Chiiïres de M. Boltzmann 4,77 ^'97 3,8i Moyenne de mes observations 4,66 3,86 8,67 La relation de Maxwell veut 4 , Sg 3 , 88 3 , Sg » Parmi les dix substances clinorhombiques que j'ai étudiées, se trou- vent neuf sulfates doubles isomorphes, à 6 molécules d'eau de cristallisa- tion. La position des axes d'élasticité optique dans le plan de symétrie de ces sulfates doubles est sensiblement la même pour tous. Il n'en est plus ainsi pour les axes de polarisation; leur orientation varie beaucoup d'un sulfate double à l'autre, mais elle est constante pour divers échantillons d'un même sulfate. )) TjC plan des axes optiques est, pour tous ces sulfates, le plan de symé- trie, mais, à l'exception du sulfate de zinc et potasse, le plan des axes diélectriques est normal au plan de symétrie. » Il est intéressant de remarquer que le sulfate double de zinc et po- tasse, pour lequel seul le plan des axes optiques et diélectriques coïncide, est aussi celui pour lequel la dispersion des axes optiques est la plus faible. » J'ai mesuré la dispersion des axes optiques directement sur les sphères qui m'ont servi à la détermination des constantes diélectriques. » De cette étude, il m'a paru ressortir, entre la |)osition des axes optiques et des axes diélectriques, quelques relations que je ne saurais développer ici sans allonger de beaucoup cette Note (' ). » (') Ce travail a été fait au laboratoire de Physique de l'Université de Genève, et paraîtra, dans le courant de cette année, dans les ArckU'es des Sciences physiques et naturelles. ( l5l2 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur une nouvelle mélhode de transformation directe des courants alternatifs en courants de même sens. Note de M. Ciiaiîles Pol- LAK, présentée par M. Lippmann. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un nouveau procédé de trans- formation des courants alternatifs en courants de même sens. Je l'appelle direct par opposition à la méthode connue, où l'on se sert, dans le même but, d'un système combiné de générateurs et de transformateurs. » On sait qu'un commutateur, animé d'un mouvement synchrone avec celui du générateur des courants alternatifs, peut donner naissance à un courant pulsatoire de même sens, dont la tension prend successivement toutes les valeurs entre zéro et un certain maximum, déterminé par le gé- nérateur, et qui, par conséquent, est encore impropre à la mise en mouve- ment des moteurs à courant continu et à l'exécution des travaux électro- lytiques. » IjC problème que je me suis posé était d'obtenir un courant, dont la tension ne baisserait jamais au-dessous d'un certain minir?ium voulu, dé- terminé par la force électromotrice contraire à vaincre pendant l'exécution d'un travail électrique. J'ai posé, à cet effet, pour la construction des commutateurs, des principes qui suivent ci-dessous. » Un commutateur type de ce genre se compose de deux séries de lamelles isolées les unes des autres, alternant entre elles, chaque série étant en communication électrique avec un pôle du générateur. La largeur des interstices intralamellaires se trouve dans un rapport déterminé à celle des lamelles; ce rapport peut être réglé à volonté, ce qui a pour résultat que les brosses d'un tel commutateur ne vont recueillir qu'une partie du courant de tension voulue. » Mettons qu'il s'agisse de charger une batterie d'accumulateurs : on commence par régler le rapport entre lesjamelles et leurs interstices in- tralamellaires de façon que la tension du courant pulsatoire, recueilli par les balais et amené aux bornes de la batterie, ne puisse descendre au- dessous de la valeur de la force électromotrice contraire des accumula- teurs, ce quilles empêchera de se décharger dans le circuit du générateur. Maintenant on achève la mise en jeu du commutateur par un mouvement déterminé des balais qui a pour but d'établir les interruptions du courant ( i5i3 ) nulsatoire aux moments où sa tension sera égale à la force électromotrice contraire de la batterie en charge; ceci ckcIlU totalement la formation des étincelles. » Si l'on établit une dérivation dans le circuit des accumulateurs, il va y circuler un courant continu. » L'appareil se compose d'un moteur alternatif de petites dimensions (d n'a qu'à surmonter le frottement des brosses) à axe prolongé, qui porte un commutateur construit suivant le principe ci-dessus exposé. Ce commuta- teur est formé de deux anneaux de frottement, isolés l'un de l'autre, et portant des balais qui leur amènent le courant alternatif. On a fixé sur chacun de ses anneaux et réuni électriquement avec lui deux séries de lamelles pointues , les pointes des lamelles dirigées dans le même sens, mais les lamelles de chaque série alternant entre elles. Les balais glissent sur la surface des lamelles; ils peuvent se déplacer suivant leur péri- phérie et parallèlement à l'axe du commutateur. La combinaison de ces deux mouvements permet d'obtenir le minimum cherché de la tension du courant pulsatoire, ainsi que la formation et la rupture dudit courant aux moments où sa tension est égale à la force électromotrice contraire. » ■'a' CHIMIE. — Sur les combinaisons de l'acide oxalique avec les acides tilanique et stannique. Note de M. E. Péchakd, présentée par M. Troost. « L'acide titanique et l'acide stannique peuvent se dissoudre dans les acides minéraux concentrés pour donner des sels de bioxyde de titane et de bioxyde d'étain qui sont en général incristallisables. L'acide oxalique, l'acide tartrique dissolvent très facilement l'acide titanique, et dans ces dissolutions existent des acides complexes formés par la combinaison de l'acide titanique avec ces acides organiques. » 1° Combinaison de l'acide titanique avec le bioxalate de potassium. — L'acide titanique, précipité d'une dissolution de chlorure de titane par le carbonate de soude, se dissout abondamment dans une dissolution chaude de bioxalate de potassium. La liqueur limpide, ainsi obtenue, abandonne par refroidissement des cristaux incolores appartenant au système tricli- nique. Ce composé est le sel de potassium d'un acide renfermant de l'acide oxalique et de l'acide titanique et on peut l'appeler Y oxalolitanate de po- tassium. Ce sel est plus soluble dans l'eau à chaud qu'à froid et on peut le ( r5i4 ) purifier par des cristallisations successives. Il est insoluble dans l'alcool, qui le précipite en fines aiguilles incolores. » La composition de l'oxalotitanate de potassium correspond à la for- mule 2(C-O^HK)TiO- + H^O, ainsi qu'il résulte des analyses suivantes : Calculé. Trouvé. 2(C'0^HM i8o 5o,56 5o,/t 5", 2 5o,6 TiO- 82 28, o4 23,3 28,1 23, o3 Iv^O 94 26,/'i 26,2 I) 26,.? 356 100,00 99,9 99,92 » L'oxalotitanate de potassium et les composés qui en dérivent sont décomposés par les alcalis; une goutte d'ammoniaque donne dans une dis- solution de ce sel un précipité d'acide titanique. Ce n'est cependant pas là un procédé pour séparer tout cet acide, car on sait que la présence des acides organiques empêche sa précipitation complète ; en analysant, en effet, de cette façon le sel de potassium que je viens de décrire, j'ai trouvé, pour l'acide titanique 20, 20, 5, 20, 3 pour 100, nombres bien inférieurs à ceux cpie l'on trouve en précipitant cet acide de sa solution sulfurique portée à l'ébullition. » 2° Oxalolilanale de baryum. — Une dissolution d'oxalotitanate de potassium, additionnée d'une quantité équivalente de chlorure de baryum, donne un précipité blanc cristallin d'oxalotitanate de baryum. Ce sel est peu soluble dans l'eau et a une composition qui correspond à la for- mule 2 (C- O' H-) Ba O . Ti O", comme il résulte des analyses qui suivent : Calculé. Trouvé. 2(C20*H2).... 180 43,37 43,1 43,5 » » BaO i53 36,87 37,0 87,1 » 36,9 TiO^ 82 19,76 19,8 20,0 19,9 19,6 4i5 100,00 99^9 100,6 » » » 3° Acide oxalotitanique. — Le sel précédent mis en suspension dans l'eau est décomposé par une quantité équivalente d'acide sulfurique. On filtre pour séparer le sulfate de baryte formé et la liqueur ainsi obtenue est concentrée dans le vide. Il se dépose d'abord un peu d'acide titanique, puis de longues aiguilles se forment au milieu d'une eau mère sirupeuse. Ces cristaux sont formés par l'acide oxalotitanique; ils sont solubles dans ( i5i5 ) l'eau et dans l'alcool et s'ef fleurissent rapidement. La composition de cet acide correspond à la formule (C* H* 0'^)*TiO^ + 2H*0 comme l'indiquent les analyses suivantes : ( i8o 82 36 298 Calculé. 60,4 27,52 12,08 Trouvé. 2(C=0'HM... TiO- iWO 59>« 27>7 12,4 99.9 60,3 27,6 » n 60,7 27.9 » 100,00 » » La dissolution de ce composé est fortement acide et ne se combine que difficilement aux alcalis; une goutte de ces réactifs donne en effet de l'acide titanique qui se dis.sout lentement dans l'oxalate formé et d'autant plus lentement qu'on approche de la saturation. M Acide oxaloslannique et oxalostannates. — L'acide stannique gélati- neux est très soluble dans le bioxalate de potasse. La dissolution ainsi obtenue laisse déposer, par évaporation, des cristaux blancs d'oxalostan- nate de potasse, appartenant au système clinorhombique. Ce sel ressemble par ses propriétés à l'oxalotitanate de potasse, mais il s'effleurit plus rapi- dement que lui. Il est soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool, et sa composition correspond à la formule 2(C-0^HR) SnO- -H 5H'0, ainsi qu'il résulte des analyses suivantes : Calculé. Trouvé. 35 02 18 39 29 18 '7 5i 34,9 35 35, 1 .8,4 » » 29,2 28,9 29,0 ,7,5 » » 100,0 » )> 2(C-^0'H-) 180 K^O 94 SnO-' i5o 5H^0 90 5i4 100,00 » Ce sel peut être transformé en sel de baryum, d'où l'on peut isoler l'acide oxaloslannique cristallisé en écailles nacrées, moins solubles dans l'eau que les cristaux d'acide oxalotitanique. )) J'ai tenté d'obtenir avec la silice des combinaisons analogues, mais je n'ai pu en préparer, même en employant la silice dialysée. » On voit, d'après ce qui précède, que l'acide oxalique peut donner, avec les acides minéraux comme l'acide titanique, l'acide stannique, des composés définis. J'ai déjà démontré cette propriété pour l'acide molyb- C. R.. iS(,3, I" Semestre. (T. CXVI, N« 26.) 197 ( i5iei ) dique ('), et M. Rosenheim A'ient de le montrer pour l'acide tungstique et l'acide vanadique (*). » Dans les sels étudiés, il y a toujours 2 molécules d'acide oxalique pour I molécule d'acide titanique; on peut donc, dans l'acide oxalo- titanique, considérer les 2 molécules de l'acide organique liées l'une à l'autre par l'intermédiaire de l'acide titanique, avec élimination d'eau, et écrire sa formule : (C^O»Ti)H= -t- 3H=0. « CHIMIE MINÉRALE . — Recherches sur les chloro sulfures d'arsenic et d'antimoine. Note de M. L. Ouvrard, présentée par M. Troost. « Arsenic. — L'hydrogène sulfuré sec réagit, à la température ordinaire, sur le chlorure d'arsenic en donnant un précipité jaune, semblable au sul- fure d'arsenic, pendant qu'il se fait un abondant dégagement d'acide chlorhydrique. M Si l'on fait passer le courant d'hydrogène sulfuré jusqu'à cessation de dégagement d'acide chlorhydrique, le produit jaune obtenu étant lavé au sulfure de carbone sec, pour le débarrasser des petites quantités de chlo- rure d'arsenic qu'il peut encore contenir, se présente sous forme d'une poudre grenue, cristalline, agissant faiblement sur la lumière polarisée, el mêlée de matière amorphe, dont la quantité varie suivant les conditions de l'expérience et la vitesse du courant d'hydrogène sulfuré, et dont on peut d'ailleurs se débarrasser par lévigation rapide dans le sulfure de car- bone. » La matière amorphe et le produit cristallin, étudiés séparément, ont même composition et correspondent à un chlorosulfure d'arsenic de la formule As=S*Cl ou AsS% AsS'Cl. » Ce chlorosulfure est lentement altérable par l'eau bouillante qui le transforme en chlorure d'arsenic et sulfure d'arsenic amorphe, lequel ne tarde pas à se décomposer à son tour en hydrogène sulfuré et acide arsé- nieux; il est insoluble dans le sulfure de carbone, et soluble dans l'ammo- niaque et les carbonates alcalins. Il fond vers 120° et se volatilise, à l'abri de l'air, Acrs 3oo°, en se décomposant en chlorure et sulfure d'arsenic. » Si l'hydrogène sulfuré employé dans la préparation précédente n'est (') Comptes rendus, l. CVIll, p. io5i. ('^) Bei\ der dcutsch. chern. Gescll., iSg3, p. i6yi. ( i5,7 ) pas bien sec, la décomposition du chlorure d'arsenic devient totale, et on n'obtient plus que du sulfure. De même, si, au lieu d'opérer à la tempéra- ture ordinaire, on vient à chauffer, la décomposition est encore totale au bout d'un temps plus ou moins long, avec formation probable de produits intermédiaires que nous n'avons pas réussi à isoler. » On peut encore obtenir les chlorosulfures d'arsenic en faisant réagir le chlorure sur le sulfure d'arsenic. Le sulfure d'arsenic précipité se dis- sout à chaud dans le chlorure, et se dépose par refroidissement; mais si l'on opère en tube scellé, en chauffant, par exemple, i partie de sulfure d'arsenic AsS', avec lo parties de chlorure, vers i5o°, pendant quelques heures, la dissolution s'effectue, la liqueur devient limpide et, par refroi- dissement lent il se fait un dépôt jaune, semblable au sulfure d'arsenic. Après élimination du chlorure d'arsenic en excès et lavage au sulfure de carbone sec, on obtient des cristaux microscopiques d'un chlorosulfure répondant à la formule AsS-CI, assez facilement fusible et volatil à l'abri de l'air. Ce chlorosulfure est altérable par l'eau comme le premier, il est aussi soluble dans les carbonates alcalins et dans l'ammoniaque. » Si maintenant on augmente la proportion de sulfure d'arsenic, i partie pour 5 de chlorure, il faut porter la température aux environs de i8o° et la maintenir pendant longtemps, pour obtenir une dissolution totale. Après A'ingt-qiiatre heures de chauffe et refroidissement lent, on obtient le chloro- sulfure préparé d'abord, As- S* Cl, en très petits cristaux jaune clair. » L'analyse des produits qui précèdent a été conduite de la façon sui- vante: la matière était attaquée en tube scellé, suivant la méthode de Ca- rius, par l'acide nitrique fumant et le nitrate d'argent, en prenant toutefois la précaution, pour empêcher les pertes de chlore au moment de la réac- tion énergique sur l'acide nitrique, d enfermer la substance dans une ampoule tarée que l'on brisait après avoir fermé le tube. Après quelques heures de chauffe à loo", la matière étant entièrement attaquée, on ouvrait les tubes après refroidissement complet, on en évaporait le contenu au bain-marie afin de chasser l'excès d'acide azotique. Eu reprenant par l'eau, on isolait le chlore à l'état de chlorure d'argent; le soufre était dosé dans la liqueur filtrée à l'état de sulfate de baryte et l'arsenic précipité par la liqueur magnésienne après élimination de l'argent et de la baryte. » Antimoine. — On connaissait déjà trois chlorosulfures d'antimoine préparés par Cloez et par M. R. Schneider. Cloez (' ), en faisant agir l'by- (') Cloez, Annales de Chimie et de Physique, 3' série, l. XXX, p. 2-4. ( i5i8 ) drogène sulfuré à froid sur le pentachlorure d'antimoine, avait obtenu le chlorosulfure SbS^Cl', en petits cristaux blancs, brillants, facilement fusibles et déconiposables en soufre et trichlorure d'antimoine. » Nous avons opéré sur le trichlorure d'antimoine fondu, mais en ayant soin de ne pas chauffer au delà de la température de fusion de ce sel; si l'on fait passer un courant d'acide sulfhydrique sec, en ayant soin de s'ar- rêter avant que tout le chlorure d'antimoine ne soit décomposé, on obtient des cristaux rouge brun du chlorosulfure SbS'Cl, que l'on isole facilement de l'excès de chlorure par leur insolubilité dans le sulfure de carbone bouillant. » Ce sont des cristaux transparents, agissant sur la lumière polarisée, facilement fusibles et attaquables par les acides. » Si l'on prolonge le courant d'acide sulfhydrique jusqu'à cessation de dégagement d'acide chlorhydrique, on obtient alors le chlorosulfure Sb°S°Cl ouSbS', SbS^ Cl analogue au composé correspondant de l'arsenic. Ce sont de petits prismes à peine transparents. » A température plus élevée la décomposition devient complète, et on n'obtient plus que du sulfure d'antimoine, ainsi que plusieurs observateurs l'ont déjà constaté. » L'action du chlorure d'antimoine fondu sur le sulfure a été étudiée par R. Schneider ('), qui, en dissolvant du sulfure d'antimoine précipité dans un excès de chlorure en ébuUition, avait obtenu un chlorosulfure auquel il assignait la formule SbS-Cl, ySbCP. En traitant ce composé par l'alcool absolu, il obtenait un autre chlorosulfure SbS'Cl, 3SbS'. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'oxyde de carbone sur le sodaminonium et le potassammonium. Note de M. A. Joannis. « En continuant l'étude de l'action des gaz sur les ammoniums alcalins, j'ai obtenu avec l'oxyde de carbone et le potassium des composés bien définis. » Potassium-carbonyle. — Divers auteurs ont décrit une combinaison d'oxyde de carbone et de potassium que l'on obtient sous forme d'une poudre noire, souvent explosive, dans la préparation industrielle du po- tassium. D'autre part, les chimistes qui ont étudié l'action de l'oxyde de (,') R. Schneider, Ann. de Pogg., l. C\'III, p. 407. ( ï5i9 ) carbone sur le potassium tondu ont obtenu des composés de couleurs et de propriétés différentes; ils sont d'accord sur la formule RC^O" qu'ils donnent à ce corps. Le composé a une couleur noire d'après Liebig (^Ann. Chim. Phys., 2' série, t. LXVI, p. 32^) et Lerch (Ann. der Chem. and Pharm., t. CXXIV, p. 20), rouge d'après Brodie (Quarterly Journ. of Chem. Soc, t. XII, p. 26g). Le composé est soluble dans l'eau avec une décom- position très violente d'après Brodie, peu violente d'après Liebig. La com- binaison légèrement chauflée s'enflamme à l'air d'après ce dernier auteur. Enfin Nietzki et Beuckiser, qui ont étudié ce corps beaucoup plus récem- ment (Z)eM^ Chem. GeselL, 1886, t. XVIII, p. i883), et qui lui donnent la formule K'C'^O'-, décrivent le corps, préparé ainsi que le faisait Liebig, comme n'étant nullement explosif mais le devenant à un très haut point, détonnant au moindre choc, lorsqu'il a été exposé à l'air humide. Le com- posé que j'ai obtenu, quoique ayant la même formule brute KC^O", a des propriétés très différentes de celles que je viens de citer. » Lorsqu'on fait arriver dans du sodammonium dissous dans de l'ammoniac liquéfié et refroidi vers — 5o°, de façon que la tension de vapeur de ce dissolvant soit petite, de l'oxyde de carbone pur et sec, contenu dans un gazomètre à mercure, on voit la coloration modérée que possèdent les solutions concentrées de potassammonium dispa- raître et faire place à la coloration bleue des solutions étendues; puis, avec une netteté parfaite, le virage de la couleur se fait, la liqueur bleue devient d'un blanc rosé; l'action est alors terminée. En laissant l'appareil revenir à la température ordinaire, l'ammoniac liquide dans lequel le nouveau corps se trouvait en suspension à l'état de précipité gélatineux se dégage et l'on obtient une poudre d'un blanc rose. Sa formule est KC'^0- comme le montrent les deux analyses suivantes où le potassium mis en expérience a été pesé et où l'oxyde de carbone a été dosé d'après le volume de gaz employé (I) ou d'après l'augmentation de poids du potassium (II) : Calculé. C^0= 41,73 k 58,27 100,00 » L'aspect de la substance ainsi obtenue diffère beaucoup des matières noires ou rouges décrites par les auteurs; cependant si on l'abandonne à elle-même en tube scellé, sa couleur devient plus foncée, sans cependant devenir noire. Mais ses propriétés sont encore plus différentes. Tandis que les corps noirs dont il a été parlé sont préparés vers 100°, le produit que j'ai obtenu détone à celte température. Ce composé détone encore lorsqu'on laisse rentrer une trace d'air ou une goutte d'eau dans le tube Tro uvé [. II 41 o3 4t, .4 58 97 00 58 76 100 100 00 ( l520 ) qui le contient. Les produits dégagés pendant ces décompositions brusques sont à peu près les mêmes que lorsque la détonation est produite par l'ac- tion de la chaleur; l'air et l'eau semblent agir en portant une petite quan- tité de la matière à une température où toute la masse se décompose brusquement. J'ai surtout étudié les produits de la détonation du com- posé analogue formé par le sodium ; les résultats obtenus sont exposés un peu plus loin. » On peut cependant dissoudre le corps dans l'eau sans le faire déton- ner; pour cela, une fois le composé obtenu, on fait le vide dans le tube pour enlever l'ammoniac qui l'emplissait sous la pression atmosphérique et, à l'aide d'un robinet soudé à l'appareil, on introduit un peu d'eau, de façon que celle-ci ne vienne pas toucher le corps ; elle agit seulement par sa vapeur. En quelques heures , le composé de potassium est entré en déliquescence sans qu'aucun gaz se soit dégagé ; sa couleur est rapidement devenue brune au contact de la vapeur d'eau ; à la fin la solution est jaune. Je n'ai pas étudié jusqu'ici les réactions de la dissolution ainsi obtenue. » Sodium-carbonyle . — On n'a pas obtenu avec le sodium de composé analogue à celui que Liebig, le premier, a signalé pour le potassium. Le sodium fondu ne paraît pas se combiner à l'oxyde de carbone; le sodam- monium, au contraire, est facilement décomposé par l'oxyde de carbone, avec lequel il donne la combinaison NaC'O^, comme le montrent les analyses suivantes : Trouvé. Calculé. I. n. ni. IV. C^O- 54,90 55,06 ii4w' 56,07 55,62 Na 45,10 44,94 45,29 43,93 44,38 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 » Ce composé, d'un blanc teinté de liias, détonne sous l'influence de petites quantités d'air ou d'eau; une température de 90" suffit à produire son explosion. Lorsqu'on chauffe ce corps, sa couleur devient plus foncée; aucun gaz ne se dégage avant le moment de l'explosion. Un choc peut aussi le faire détoner, quoique difficilement : ayant enfermé à l'avance dans le tube où je faisais l'expérience de petites boules de verre, j'ai déter- miné l'explosion de la matière et la rupture du tube en agitant vivement celui-ci. Bien que ces décompositions brusques ne produisent que des explosions sans danger avec les quantités de matière que j'employais (o«'',5 environ), cependant le tube est presque toujours brisé quand on ( 1021 ) produit la détonation par l'action de la chaleur; après plusieurs essais infructueux, j'ai réussi cependant à éviter la rupture de l'appareil. La décomposition brusque du corps, sous l'influence de la chaleur, peut être représentée par la formule 2NaC=0=' = Na0,C0-+ NaO -f- 3C. » On constate en effet qu'il ne se dégage que peu de gaz pendant l'ex- plosion ; il provient surtout de la décomposition par le charbon de la petite quantité d'ammoniac condensé par la matière pulvérulente; il se forme en même temps un peu de cyanure de sodium. Mais la formule précédente re- présente bien la réaction principale, car, pour deux équivalents de sodiuni- carbonyle mis en expérience, j'ai trouvé qu'il y avait 0*='', 997 7 de carbo- nate de soude formé (d'après le volume d'acide carbonique dégagé par de l'acide chlorliydrique étendu) et S^'jOoS d'un carbone amorphe très diffi- cile à laver. » Lorsqu'on fait tomber une goutte d'eau sur ce corps, tout le tube s'emplit d'une flamme rouge au moment de la détonation. Dans une expé- rience où le tube n'a pas été brisé, j'ai trouvé qu'il s'était dégagé une petite quantité de gaz (20*^*^ pour o^', 55i5de matière) contenant 86pour 100 d'hydrogène et i4 pour 100 d'oxyde de carbone; il y a en même temps mise en liberté de carbone et formation de carbonate de soude. Comme pour le composé analogue formé par le potassium, l'eau peut dissoudre la matière sans explosion quand on la fait agir lentement à l'état de vapeur ; le sodium-carbonyle est devenu rouge brique puis rouge brun foncé, enfin d'un noir violacé. Après quelques jours, toute la matière était transformée en un liquide visqueux, rouge foncé, sans trace de matière insoluble et sans aucun dégagement de gaz. Je n'ai pas encore étudié les réactions de la dissolution ainsi obtenue. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les combinaisons du bromure de bore avec les bromures de phosphore. Note de M. Tarible, présentée par M. Henri Moissan. « Nous avons employé, pour la préparation du bromure de bore, le bore amorphe, préparé par l'action du magnésium sur l'anhydride bo- rique, d'après la méthode indiquée par M. Henri Moissan (' ). (') H. Moissan, Sur la préparation du bore amorphe {Comptes rendus, 1893, t. CMV, p. 392). ( l522 ) » La stabilité de ce bore dans l'air et l'eau, à une température inférieure à 200°, permet d'obtenir un produit parfaitement sec. » En faisant agir sur le bore, contenu dans un tube de verre de Bohême, placé sur une grille à analyses, du brome pur et sec, on obtient un rende- ment de bromure de bore très voisin du rendement théorique. Nous avons réussi, par ce procédé, à en préparer plusieurs kilogrammes. » Le produit brut renferme toujours un excès de brome dont on peut le débarrasser, soit en le faisant passer sur une'nouvelle quantité de bore, soit par distillation fractionnée. Une distillation sur le mercure enlève les dernières traces de brome et l'on obtient ainsi un produit parfaitement pur. » Composé PBr% BoBr'. — Lorsqu'on verse du bromure de bore sur du tribromure de phosphore placé dans un tube à essai, il se forme au contact des deux liquides une tranche horizontale de cristaux qui ne tarde pas à les séparer complètement. Par l'agitation, le tout se prend en une masse crif- taliine avec un dégagement de chaleur considérable. )) Si le mélange est fait à molécules égales, on obtient un composé blanc, cristallin, fondant vers 60". )) Pour obtenir un composé défini, nous avons dissous séparément les deux bromures dans du sulfure de carbone pur et sec et mélangé les solu- tions. La moitié du dissolvant a été enlevée par distillation. Le liquide restant a été refroidi puis décanté. Nous avons obtenu dans ces conditions de très beaux cristaux, tantôt d'aspect trapu et tantôt en belles aiguilles. La forme cristalline varie avec la vitesse du refroidissement. » Ces cristaux, débarrassés de sulfure de carbone par un courant d'acide carbonique pur et sec, ont été soumis à l'analyse et nous ont donné les chifïres suivants : Brome 9819S Phosphore 5, 99 Bore » )) Le corps PBr',BoBr' se présente en très beaux cristaux incolores fon- dant vers 61", solubles dans le sulfure de carbone et le chloroforme. Il fume à l'air humide et est très facilement décomposable par l'eau, avec for- mation d'acide borique, d'acide phosphoreux et d'acide bromhydrique. » Dans un courant d'hydrogène, il se sublime en se dissociant partielle- ment. » Sous l'influence d'un courant d'oxygène, il se produit, à la tempéra- ture ordinaire, une légère décomposition; mais, si l'on élève la tempéra- PBi'.BoBi'. 91,31 91,23 9'''9 5,80 5,85 ■■'.94 » n 2,87 ( 1023 ) ture, le corps s'enflamme au-dessous du rouge, en donnant naissance à de l'anhydride phosphorique, à de l'anhydride borique et à du brome. » Le soufre ne semble pas réagir au-dessous de la température de disso- ciation du composé. » Le chlore chasse le brome à la température ordinaire et donne nais- sance au composé PCl'^.BoCP. » Le brome, l'iode et les autres métalloïdes ne paraissent pas réagir sur le composé PBr%BoBr'. » Nous n'avons pas obtenu de combinaisons avec les acides chlorhy- drique, bromhydrique et iodhydrique. » Le gaz ammoniac pur et sec est absorbé avec dégagement de chaleur en fournissant un composé blanc cristallin. » Les composés organiques : carbures, éthers, alcools, acides, réagissent énergiquement sur ce composé. » Nous avons fait cristalliser ce corps dans le bromure de bore en excès, puis dans le bromure de phosphore ; dans les deux cas nous avons obtenu un composé identique fondant à 6i° : ce qui nous permet de conclure qu'à la température ordinaire PBr' et BoBr' ne forment que la seule com- binaison stable : PBr'.BoBr". )) Composé PBr'jBoBr'. — Lorsqu'on verse une solution sulfocarbo- nique de BoBr' dans une solution sulfocarbonique de PBr", il se forme un précipité cristallin, en même temps qu'il se produit un dégagement de cha- leur notable. « Ce précipité, peu soluble à froid dans le sulfure de carbone, se dissout à chaud, et, par refroidissement, fournit de petits cristaux parfaitement blancs lorsqu'ils viennent d'être préparés. Peu de temps après sa prépa- ration, même conservé en tube scellé, ce composé ne tarde pas à se co- lorer en jaune. » L'analyse nous a fourni les chiffres suivants : PBr=BoBr>. Brome 03,85 93,75 93,i 93,84 Phosphore 4)33 4,62 4)58 4,54 Bore » , » » 1 , 62 i » Nous avons trouvé que ce corps fondait en tube scellé à i4o°. Chauffé à l'air, il commence à se volatiliser sans fondre vers io5°, ce qui nous a em- pêché de prendre le point de fusion à la pression atmosphérique. » Il est soluble, surtout à chaud, dans le sulfure de carbone. » Il fume à l'air et est décomposé par l'eau avec énergie en donnant C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI, N° 26.) 19^ ( i59.^, ) de l'acide Ijromhydrique, do I'aci(ie I)oriqne et de l'acide phosphoriqne. » L'hydrogène pur et sec est sans action sur ce composé à la tempéra- ture ordinaire. Si l'on chnnffe, le corps se volatilise; il est simplement en- traîné par le courant d'hydrogène. , )) Il brûle lorsqu'on le chauffe au rouge dans un courant de gaz oxy- gène. I.e chlore pur et sec se substitue au brome et donne naissance au composé PCl^BoCP. Cette réaction commence à froid et dégage une grande quantité de chaleur. » Le gaz ammoniac est absorbé de même à la température ordinaire avec élévation de température et fournit un coroposé blanc cristallin. » Nous avons fait cristalliser ce corps dans du bromure de bore en excès, puis dans une solution très concentrée de pentabromure de phos- phore dans le sulfure de carbone; dans les deux cas, nous avons obtenu un composé identique, se sublimant à partir de io5° sous la pression at- mosphérique et fondant à i4o° en tube scellé. Ceci nous permet de con- clure qu'à la température ordinaire PBr' et BoBr' ne forment que la seule combinaison stable PBr°,BoBr'. » En résumé, le bromure de bore se combine facilement aux deux bromures de phosphore. On obtient dans ces conditions les composés PBr', BoBr' et PBr% BoBr'. Ces corps sont très bien cristallisés, et se décomposent à froid par l'eau, le chlore et le gaz ammoniac ('). « ANALYSE CHIMIQUE. — De r action du zinc et du magnésium sur les solutions métalliques et du dosage de la potasse. Note de MM. A. Vilhebs et Fr.Borg, présentée par M. Henri Moissan. (I Les méthodes électrolytiques, qui permettent de doser et souvent même de séparer les métaux, sont de plus en plus utilisées en Chimie ana- lytique. Il semble cependant, au premier abord, qu'on pourrait, dans un grand nombre de cas, leur substituer une méthode plus rapide, consistant à déplacer les métaux par un autre métal, tel que le zinc ou le magnésium. » En réalité, ce dernier procédé ne peut être appliqué qu'à un nombre de cas fort limité (cuivre, or, platine) et les métaux ne sont pas précipités, en général, à l'état de pureté, mais à l'état d'alliages contenant des quan- tités plus ou moins grandes de magnésium et de zinc. (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Henri Moissan, à J'Ecole supérieure de Piiarmacie. ( l52J ) » La proportion de ces derniers varie avec l'acidité des liqueurs et avec le poids du métal employé. Une autre cause intlue aussi d'une manière curieuse sur cette proportion: c'est le degré de pureté du métal. C'est ainsi que les poids de platine déplacés par des poids égaux de divers échantillons de zinc, dans des volumes égaux tl'une même solution de chlorure de pla- tine, ont été : 100,92, 110,39, 119, 12 pour 1 00; c'est-à-dire que le platine a été précipité avec des surcharges de 0,92, 10,39, ^9»'^ pour 100. Or le premier échantillon de zinc avait été préparé par l'électrolysc; d'une so- lution ammoniacale de sulfate de zinc pur; le second était un zinc distdlé ne renfermant comme impuretés que des traces de carbone inappréciables à la balance ; le troisième était du zinc du commerce contenant i , i pour 100 d'impuretés, dont o,44 ^^ matières fixes. » Ces résultats montrent que le zinc ne peut être employé pour le dosage du platine, même après con-ection relative aux impuretés. Dès que le zinc est impur, la présence des impuretés, même dans une proportion infini- ment faible, détermine la fixation d'une très notable quantité de ce métal sur le platine. Le zinc électrolytique donne des résultats seulement ap- proximatifs. » Le magnésium ( ' ), tel qu'on le trouve dans le commerce sous la forme de rubans, convient au contraire parfaitement pour le dosage du cuivre, de l'or, du platine, et par suite du potassium après précipitation à l'état de chlorure double de platine et de potassium (^). Dosage du cuivre. — Lorsque le cuivre n'esl pas accompagné d'autres métaux, que les métaux alcalins' et terreux, on peut le doser très exactement et très rapidement, à Télat métallique, en traitant ses solutions par le magnésium. Le cuivre est aussi mis en liberté, dans une liqueur légèrement acide, sous la forme d'un précipité grenu, très facile à laver. On termine le lavage à l'alcool, on sèche à 100" et l'on pèse. On peut se servir d'un fdtre pesé, ou, plus simplement, entraîner le cuivre réduit dans une petite capsule pesée. » Le procédé n'est pas applicable en présence de métaux, même tels que le zinc, facilement attaquables par l'acide clilorliydrique; il se produit des alliages, même dans des liqueurs très acides. (') L'emploi du magnésium a déjà été proposé par G. Scheibler, pour l'analyse des cliloraurates et chloroplatinates organiques {Deutsc/ie chein. GescUschaft, 1869, p. 295. (^) L'aluminium pur pourrait aussi convenir; mais, tel qu'on le trouve actuellement dans le commerce, il renferme du fer et laisse une poudre noire insoluble dans l'acide chlorhydrique, ce qui occasionne une surchaige très sensible. ( i526 ) » Dosage du potassium. — Quand on dose la potasse à l'état de chlorure double de platine et de potassium, on recueille le précipité dans un fdtre pesé après dessiccation, ou bien on incinère le filtre, on calcine le préci- pité dans l'hydrogène, et on dose le platine dans le résidu, après avoir en- traîné le chlorure de potassium par l'eau. Le premier procédé présente les causes d'erreur inhérentes à la méthode des filtres pesés. Le second est long, et exige l'incinération successive de deux filtres. » La méthode suivante est très rapide et très exacte. Le chlorure double, obtenu comme à l'ordinaire, est lavé avec un mélange à volumes égaux d'alcool et d'éther anhydres, dans la capsule où il a été formé, jusqu'à ce que les liqueurs filtrées passent absolument incolores, résultat que l'on peut obtenir avec un très petit volume du mélange. On dissout dans l'eau bouillante le sel restant dans la capsule ou retenu par le filtre, en recueil- lant la solution dans un vase conique. On ajoute à cette dernière un peu d'acide chlorhydrique pur, et l'on introduit successivement des fragments de magnésium, jusqu'à ce que la liqueur soit complètement décolorée, et que le magnésium se dissolve sans que sa surface soit ternie. » Le platine ainsi précipité est très facile à laver et n'adhère pas aux parois. On l'entraîne sur un filtre sans plis, on incinère le filtre après lavage et dessiccation, et l'on calcine le platine, dont le poids multiplié par 0,3989 ou par 0,474? donne le poids correspondant de potassium ou de potasse. » Cette méthode est surtout très avantageuse dans le dosage de la po- tasse en présence de la soude et d'autres corps, à l'exception des sels ammoniacaux. Il suffit de substituer ce mode de mise en liberté du platine à celui qui a été proposé par MM. Corenwinder et Contamine dans la méthode très élégante qu'ils ont proposée pour le dosage de la po- tasse dans des mélanges tels que les salins ou les potasses raffinées. Cette méthode est fondée, comme on le sait, sur là réduction par le formiate de soude du précipité impur de chloroplatinate de potassium mélangé à des corps tels que des sels de soude, de chaux, de magnésie, de fer, d'alumine, de silice. Le formiate de soude donne du platine très divisé, très adhérent aux vases et d'une filtration difficile (' ). M Par l'emploi du magnésium, nous avons obtenu exactement 100 (') L'eniploi comme réducteur de l'aldéhyde formique, proposé par MM. Ferdinand Jean et Trillat, ne nous a guère donné de meilleurs résultais. On obtient difficilement une réduction complète. ( '527 ) pour loo du potassium contenu dans du sulfate de potasse, mélangé avec de grandes quantités de phosphate et sulfate de soude, de chlorure de cal- cium, de magnésium, de fer et de sulfate d'alumine; à la condition d'em- ployer un mélange à volumes égaux d'alcool et d'éther anhydres pour la précipitation et le lavage du chloroplatinate. » Nous ferons remarquer, en terminant, qu'en présence des bromures, le précipité produit par le chlorure de platine peut contenir plus ou moins de brome, remplaçant une quantité équivalente de chlore, substitution qui est même indiquée par la couleur foncée du précipité. Seule, la détermination du poids du platine donnera, dans ce cas, un résultat exact. » Nous rappellerons enfin qu'on ne doit pas oublier de transformer les sels de po- tasse en chlorure, si les acides swU volatils, ou d'aciduler par l'acide chlorhydrique, dans le cas contraire. Dans une solution de sulfate de potasse, par exemple, une por- tion de ce sel resterait mélangée au chloroplatinate formé. » Avec la modification. que nous proposons, la méthode de MM. Co- renwinder et Contamine constitue le procédé de séparation de la potasse le plus rapide et le plus sûr. Elle peut être immédiatement appliquée au dosage de la potasse dans un engrais minéral, sans qu'il soit nécessaire d'effectuer aucune séparation préalable de métaux, autre que celle de l'ammoniaque. » GÉOLOGIE. — Observations sur une randannUe miocène marine de la Li- magne d' Auvergne. Note de M. Paul Gautier, présentée par M. Fouqué. « J'ai appelé, en 1890 ('), l'attention des géologues sur une formation du puy de Mur, près Pont-du-Chàteau, qui, par sa position et sa structure, mérite une étude détaillée que je poursuis et dont je communique à l'Aca- démie les premiers résultats. » Cette formation est comprise entre deux niveaux pépéritiques, inter- calés dans les couches aquitaniennes lacustres. Elle est constituée par une alternance de lits à texture légère, très argileux, remplis de débris végé- taux, d'écailles et d'ossements de poissons, avec des lits de travertins compacts, très coquilliers. » L'examen détaillé des lits argileux ne permet pas de déterminer les (') P. Gautier, Observations sur les pépérites du puy de Mur {Bull. Soc. géol. de France; 1890). ( i52« ) végétaux et les poissons dont les débris sont trop incomplets, mais il est possible de révéler par le microscope, dans les lits fossiles, la présence d'innombrables grains de pollen de conifères et de véritables amas de diatomées. Celles-ci sont massées sur certains points en telle abondance qu'elles forment à elles seules le dépôt, qui devient une véritable randan- nite; ailleurs elles sont plus rares et disséminées dans la gangue, tantôt argileuse, tantôt calcaire. Les lits de travertins sont, au contraire, peu riches en diatomées et contiennent des débris de coquilles des genres Hélix (H. Rcmiondi), Pupa, Clausilia, Limnœa, Planorbis, etc., caractéris- tiques des dépôts lacustres miocènes de la Limagne. » J'ai soumis les échantillons de cette randannite nouvelle à l'examen de MM. Heribaudet Brun, et la florule qu'ils me communiquent donne à ce dépôt un caractère de la plus haute importance. Les diatomées dé- couvertes se répartissent, au point de vue biologique, en trois groupes distincts : le premier comprend 17 diatomées, marines actuellement vi- vantes, tant dans les mers tropicales que dans nos mers tempérées, et 17 espèces ou variétés nouvelles, fossiles, que leur organisation et leurs affinités permettent de rattacher à des espèces marines actuellement exis- tantes ( '). Le deuxième groupe comprend 2 espèces d'eaux saumàtres et ■7 espèces d'eaux douces. La prédominance des espèces et variétés du pre- mier groupe donne donc un caractère essentiellement marin aux couches qui les contiennent, et ce fait est du plus haut intérêt pour la géologie de la région. » Ces couches traversent toute la masse du puy de Mur, avec une incli- naison N.-E. — S.-O. faible; nous les avons relevées en effet non seulement dans le chemin où nous les avons indiquées d'abord, mais encore sur le flanc diamétralement opposé de la montagne et partout où les travaux de défoncement du sol ou le ravinement des eaux ont mis à nu l'affleurement des couches. Sur le flanc nord de la montagne la couche à diatomées est réduite à une épaisseur moyenne de o™, 5o, tandis que sur le flanc sud elle atteint près de 1 a"" : la formation va donc s'épaississant du nord au sud et c'est à la cote 480'" que l'on constate la plus grande abondance des dia- tomées, dont l'accumulation est telle qu'elles forment sur une grande étendue une belle randannite. On peut penser que ce lambeau, laissé en place lors de la constitution du relief actuel du puy de Mur, est le témoin (') La liste et la description de ces espèces seront publiées ])ar F. lleribaud : Dialo- inées d'Aui,-ergiie {Rei'iie d' .Ltu-ergne ; 1892). d'un vaste dépôt dont il occupe son'-ibloment le centre. T/extension de ce dépôt est très difîlcile à préciser, car, jusqu'ici, il nous a été impossible, malgré nos recherches microscopiques, de le retrouver sur les collines cjui avoisinent le puy de jMnr, ce qui porterait à croire que son étendue était relativement peu considérable. » L'origine de cette randannite est, pour nous, essentiellement marine. Elle indique l'extension dernière de la zone lagunense qui, par la vallée du Rhône, avait affirmé sa présence dans la Limagne par les dépôts sau- màtres à Potamides Lamarckii. J/allernance des travertins remplis de co- quilles d'eau douce nous permet de réduire par la pensée à de simples flaques d'eau salée, très variables dans leur position, les petits bassins où pullulaient les diatomées marines et où tombaient les grains de pollen des forêts de conifères. Vers le sommet de la formation apparaissent des blocs remplis de tubes de phryganes couverts de coquilles de paludines, qui constituent la limite au-dessus de laquelle les diatomées marines cessent d'exister. » Nous avons dit que cette formation reposait sur une couche de pépé- rites, supportées elles-mêmes par un épais massif de calcaires à Hélix; de même, les calcaires à phryganes supportent des pépérites recouvertes par d'épaisses couches lacustres à Bithynies. Il est donc possible de faire coïn- cider avec cette double manifestation éruptive les oscillations du sol qui, sur ce point, ont permis l'accès de l'eau de mer et amené son retrait. » L'objection qui peut être faite à cette manière de voir est l'absence d'autres fossiles parmi les diatomées; on devrait y découvrir des coqudles marines ou saumàtrès, et nos recherches les plus minutieuses n'ont pu en déceler; mais nous pouvons admettre que nos lacs salés, si petits et si peu profonds, s'opposaient au développement de ces êtres dont nous ne re- trouvons pas les débris. Une autre objection peut être tirée de l'idée de petits lacs alimentés par des sources minéralisées dont la composition aurait permis le développement de diatomées marines. On pourrait citer à l'appui de cette thèse V inléressanle florule phanérogamique des bords de la mer qui croît dans les terrains de la Limagne arrosés par les eaux minérales. Mais nous pouvons opposer ce fait que, en ce qui concerne les diatomées, on n'a relevé dans les randanniles quaternaires et dans les déj^ôts actuels des eaux minérales que des espèces des eaux douces et il est difficile de concevoir, à l'époque tertiaire, des conditions biologiques si diffé- rentes. Du reste, les observations de M. Nordenskjold ont établi que, par- tout où la densité de l'ean d(> mer rst abaissée par l'introduction de l'eau ( i53o ) douce, on voit les diatomées abonder à la surface, à tel point que ces bandes de diatomées produisent, sur l'océan, près du Spitzberg, des con- trastes de coloration très tranchés; nos petits lacs salés, largement ali- mentés par les ruisselets voisins, présentaient donc des conditions très fa- vorables au développement de ces petits êtres. . « Pour ces raisons, nous considérons la formation que nous avons dé- couverte comme le témoin de l'extension ultime de la mer miocène, jusque dans la Limagne d'Auvergne, vers la fin de l'aquitanien. » PHYSIOLOGIE. — La durée de l' excitabilité des nerfs et des muscles, après la mort, est bien plus grande qu'on ne le croit généralement. Note de M. A. d'Arsoxval, présentée par m. Brown-Séquard. « Les physiologistes admettent que, chez les animaux supérieurs, l'exci- tabilité électrique du nerf disparait en moins d'une heure, et celle du muscle quelques heures après la mort. Cela est vrai quand on prend pour déceler cette excitabilité le raccourcissement en masse du muscle, c'est- à-dire la contraction visible à l'œil nu ou au myographe. » H y a déjà bien longtemps ( ' ) que j'ai montré l'insuffisance de ce pro- cédé pour nous renseigner sur les mouvements de faible amplitude dont les muscles peuvent être le siège. » En 1878, j'eus l'idée d'appliquer le microphone pour étudier les vibra- tions du muscle à l'état actif (contraction et contracture musculaires) ainsi qu'à l'état de repos (tonus musculaire, bruit rotatoire, paralvsie muscu- laire). J'inventai pour cette étude un microphone spécial, à réglage magné- tique, que j'appelai myophone, et dont j'ai déjà décrit le principe à l'Aca- démie dans une Note du i5 mars 1880, présentée en commun avec Paul Bert. » Mon ami Boudet de Paris, m'ayant manifesté le désir de faire des recherches cliniques au moyen de ce procédé nouveau, je lui communi- quai mes premières expériences physiologiques qu'on trouvera résumées dans son Ouvrage, paru en r88o. Voici ce que j'avais constaté dans les expériences communiquées à Boudet : » 1° Au myophone le muscle, contrairement à ce que montre le myo- graphe, ne fusionne pas les secousses; (') Voir Boudet de Paris, Application du téléphone et du microphone à la cli- nique, p. 106; Paris, 1880; et Société de Biologie, 4 juillet i885 et 17 avril 1886. ( i53i ) » 2° Il rend un son bien avant que l'excitation soit suffisante pour ame- ner la contraction en masse; » 3° L'intensité du son est plus grande si le muscle est tendu par un ressort. » Sur l'animal vivant : » i" Le bruit musculaire (dû au tonus) s'élève à mesure qu'on tend le muscle davantage; » 2° Il disparaît si l'on coupe le nerf moteur ou si l'on empoisonne l'animal par le curare. Il n'est pas dû à la circulation, puisqu'il persiste, après sa suppression, chez la grenouille. 1) M. Boudet a confirmé ces résultats que je lui avais communiqués ver- balement. Il en a trouvé de nouveaux, en transportant dans la clinique ce procédé d'investigation. » Au cours de ces recherches, j'ai reconnu que l'excitabilité du nerf, interrogée par ce procédé, peut durer plusieurs heures après la mort. Pour le constater, il suffit d'attacher le tendon d'Achille d'un cobaye ou d'un lapin à mon myophone et d'exciter le nerf scialique, à l'aide d'un courant interrompu cinquante à cent fois par seconde. On entend alors le muscle rendre un son plusieurs heures après la mort. Sur un lapin, en i88o, j'aipu entendre ce son dix heures après la mort. Dans les expé- riences que j'ai répétées ces temps derniers, sur le lapin, le cobaye ou le chien, la durée de l'excitabilité du nerf, après la mort, n'a pas dépassé trois heures. )) Ces expériences démontrent que le nerf peut agir sur le muscle sans qu'il V ait contraction apparente, mais simple vibration moléculaire. C'est ainsi que j'ai expliqué (') comment il peut se faire que la perte d'excita- bilité d'un nerf moteur coïncide quelquefois avec la conservation de ses propriétés trophiques; tel est le cas, par exemple, de paralysie radiale signalé à la Société de Biologie, en i886, par MM. Déjerine et Vulpian. » On a également la preuve, par cette expérience, que la mort du nerf est bien moins rapide qu'on ne le croyait. Ces expériences viennent d'ail- leurs à l'appui des faits de survie des tissus, constatés par M. Brown- Séquard au moyen d'autres procédés. Quelles sont les causes qui modi- fient la durée de cette survie du nerf? C'est là une étude que je n'ai pu encore aborder. » (') Société de Biologie, p. 192; 1886. C. R., 1S93, 1" Semestre. (T. CXVI, M» 26.) ^99 ( i532 ) M. Brown-Séquahd présente les remarques suivantes sur le travail de M. d' Arsonval. « Trois points principaux méritent d'attirer l'attention dans la Note si importante de M. d'Arsonval. » Le premier est que des muscles atteints d'une rigidité cadavérique complète (c'est ce qui a eu lieu lorsqu'il a constaté que des muscles se contractaient encore, chez un lapin, dix heures après la mort) peuvent encore être le siège d'actions motrices rythmiques. Ce fait-là n'est nouveau que par le rythme des contractions. J'ai, en effet, dans plusieurs Commu- nications à l'Académie, montré que des muscles atteints de rigidité cada- vérique se contractent et se relâchent alternativement, mais d'une manière irrégulière et de deux façons distinctes : dans l'une, la contraction peut être excessivement lente et ne s'accomplir qu'en huit, dix, quinze heures ou beaucoup plus et il en est de même de l'allongement qui la suit. Dans l'autre, d'extrêmement petites contractions suivies d'aussi petits allonge- ments ont lieu alternativement avec une lenteur très grande, car il n'y en a guère que de deux à huit ou dix par heure. Ces petits mouvements ne sont pas rythmiques et diffèrent, conséquemment, en cela de ceux dont M. d'Ar- sonval a découvert l'existence. Ils en diffèrent encore en ce qu'ils semblent se produire spontanément et en ce qu'ils peuvent se montrer une ou même deux semaines ou encore plus longtemps après la mort. Enfin ils en diffèrent aussi en ce qu'ils ne donnent aucun bruit au myophone et en ce que l'excitation des nerfs dans la période où ils sont encore capables d'agir ne les modifie en rien. » Le second point principal est entièrement nouveau. Il s'agit du fait qu'un muscle atteint de rigidité cadavérique complète et restant (en appa- rence) absolument inerte sous l'influence des causes les plus énergiques de contraction est cependant capable d'actions motrices rythmiques lorsqu'on excite son nerf ('). Nous devons à M. d'Arsonval, par cette (') Le muscle rigide semble ne plus avoir d'irrilabilité si l'on en juge par les pro- cédés ordinaires. Mais, ainsi que je l'ai montré, on peut cependant constater qu'il se contracte, bien qu'avec une lenteur extrême, si on l'excite mécaniquement en tirant sur ses deux extrémités. La contraction ne devient visible qu'en employant le moyen que j'ai signalé à l'Académie dans mes dernières Notes sur la rigidité. Je puis en dire autant de l'action du froid et de celle de la clialeur. A cet égard, je puis ajouter (et je le montrerai bientôt) que le froid et la chaleur peuvent produire ou une contrac- ( i533 ) découverte, la connaissance d'un des faits les plus intéressants trouvés jusqu'ici relativement à la physiologie des nerfs et des muscles. » Le troisième point découvert par mon distingué suppléant au Collège de France est que les nerfs moteurs peuvent rester doués, bien plus long- temps qu'on ne croyait, après la mort, de la puissance de mettre en jeu les muscles. Pour un lapin, par exemple, l'excitabilité motrice dans les nerfs des membres, d'après ce qu'on croyait, n'existe guère que de vingt à soixante-dix minutes. Il est très certain qu'il en est ainsi lorsqu'on ne juge de l'existence de l'excitabilité du nerf que par un mouvement visible, se produisant par la galvanisation de celui-ci. Avec le myophone de M. d'Ar- sonval, à la fois si simple et si délicat, les choses changent et l'oreille fait entendre ce que les veux ne peuvent voir. Grâce à l'emploi de cet ingénieux instrument, on peut maintenant constater que la durée de la persistance postmortem de l'excitabilité des nerfs moteurs peut être doublée, triplée, ou même dépasser de plus de dix fois ce qu'elle est d'ordinaire. Il y a là, ainsi que dans les faits relatifs aux muscles dont j'ai parlé, des particularités en parfaite harmonie avec les preuves si intéressantes de Yie post mortem que nous a signalées récemment notre éminent Confrère, M. Gautier. » ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Esquisse des principaux types anatomo- pathologiques de la gastrite chronique de l'adulte. Note de M. Georges Hayeim, présentée par M. Bouchard. V Cette Note est le résumé de recherches poursuivies avec l'aide de mes internes, MM. Hallion, Pineau et Thiercelin. » Les glandes de la muqueuse stomacale de l'homme adulte forment deux appareils distincts : l'appareil muqiieux, l'appareil peptique. » L'appareil muqueux comprend l'épithélium de toute la surface de l'estomac et celui des goulots des glandes jusqu'au niveau du collet. L'épi- thélium des glandes pyloriques parait devoir être considéré comme une annexe de cet appareil muqueux. » L'appareil peptique est représenté par l'ensemble des nombreux lion ou un relâchement. C'est ce dernier efTet qui se montre lorsque le muscle est très contracté. Si, au contraire, le muscle rigide est plus long que le muscle vivant ne Test lorsqu'il est un peu distendu, la chaleur et le froid le font se contracter. ( i534 ) tubes glandulaires renfermant des cellules dites de bordure, éléments que je désigne sous le nom de cellules peptiques. Les glandes peptiques de l'homme contiennent, depuis le collet jusqu'au fond du cul-de-sac, de très nombreuses cellules peptiques, particulièrement abondantes le long du tube, plus espacées au niveau du cul-de-sac. Les intervalles que laissent entre eux ces éléments sont comblés par les cellules dites principales. Ces dernières sont des épithéliums lamelliformes comme ceux des glandes pylo- riques, mais plus granuleux et plus irréguliers de forme. » Les modifications des éléments glandulaires constituent les lésions les plus importantes de la gastrite chronique. Ces éléments sont atteints de prolifération et de dégénérescences diverses. » La prolifération des cellules pyloriques donne naissance à des élé- ments qui peuvent conserver le type embryonnaire (indifférent), ou bien prendre celui de l'épilhélium de la surface, ou bien encore celui des cel- lules peptiques. La prolifération des cellules principales semble ne pouvoir donner naissance qu'à des éléments embryonnaires. Les cellules peptiques, qui sont les éléments les plus spécifiques des éléments des glandes stoma- cales, ne peuvent sans doute reproduire, en se multipliant, que des cellules peptiques. Quant à l'épilhélium de la surface et des goulots glandulaires, sa prolifération produit des éléments qui tantôt prennent les caractères des cellules pyloriques, tantôt conservent ceux des cellules mères. » La transformation peptique de la muqueuse stomacale caractérise le processus auquel j'ai donné le nom de gastrite parenchymateuse hyperpep- tique. )) Une irritation partant du fond des culs-de-sac amène le gonflement des glandes et la multiplication de leurs épithéliums. Dans la région pep- tique, les cellules peptiques s'hypertrophient, se remplissent de noyaux multiples, leur protoplasma gonflé se creuse d'espaces ressemblant à des vacuoles. Les glandes pyloriques sont également atteintes, et, dans leurs culs-de-sac, on voit apparaître au milieu des épithéliums en prolifération de nombreuses cellules peptiques, bien qu'il n'en existe aucune norma- lement dans la région pylorique. A la période d'état de cette forme de gas- trite, toutes les glandes de l'estomac présentent le même type et il devient impossible de distinguer la région pylorique de la région peptique. Comme habituellement tout l'appareil muqueux de la surface et des goulots a dis- paru, il en résulte une véritable transformation peptique de toute l'étendue de la muqueuse. ( i535 ) n I/affection à laquelle j'ai donné le nom de gastrite parenchymaleuse muqueuse nous montre un processus pour ainsi dire inverse, mais plus complexe. Dans ce cas, c'est l'appareil peptique qui se détruit et qui est remplacé par des glandes nouvelles issues de l'appareil muqueux. Au ni- veau de la région peptique une gastrite mixte, à tendance atrophique, morcelle les tubes glandulaires et n'en laisse subsister que des fragments affectant la forme d'alvéoles groupées en lobules situés dans le tissu sclé- reuxde la couche profonde de la muqueuse. Le nombre des goulots glan- dulaires diminue très notablement pendant le cours de ce processus d'a- trophie. Ceux de ces goulots qui persistent sont le siège d'une active prolifération cellulaire. Bientôt il en part des prolongements ou bourgeons qui s'enfoncent dans la profondeur de la muqueuse. Ils y rencontrent à un certain moment les restes des anciennes glandes, s'y développent et peu à peu s'achève l'édification d'un nouvel appareil glandulaire dont les glandes sont moins nombreuses, mais plus larges et, en général, plus digitées. A la période d'état de ce processus, on dirait que l'épithélium de la surface, qui est lui-même le siège d'une active néoformation, s'enfonce jusqu'au fond des culs-de-sac et que les glandes de tout l'estomac sont devenues de simples dépressions de la surface muqueuse creusées au sein d'un tissu scléreux infiltré d'éléments divers. Les éléments de ces glandes et ceux de la surface sont alors de grandes cellules plates, allongées, cylindriques ou légèrement prismatiques, souvent remplies d'espaces arrondis «dus sans doute au développement de boules de mucus. » Cette forme de gastrite est cel.e qui s'accompagne le plus fréquem- ment de productions adénomateuses, tantôt diffuses, profondes et plates, tantôt superficielles et, par suite, saillantes et polypiformes. » La troisième variété de gastrite chronique glandulaire est caractérisée par une multiplication extrêmement abondante des épithéliums pyloriques et des cellules principales, en même temps que par l'atrophie sur place des cellules peptiques. Ce processus s'accompagne de sclérose et peut aboutir à l'atrophie de la muqueuse et de ses glandes. J'ai proposé de le désigner sous le nom de gastrite atypique, les éléments multipliés conservant le type embryonnaire, indifférent. » La gastrite chronique est le plus souvent caractérisée par des lésions complexes portant à la fois sur le tissu interstitiel et sur les éléments des glandes. L'infiltration du tissu conjonclif par des leucocytes est très fré- quente et con^plique souvent les processus parenchymateux; mais le tissu interstitiel est souvent aussi le siège d'une multiplication très active de ses ( i53G ) éléments fixes. Il peut aussi renfermer des cellules dégénérées ou atro- phiées provenant des tubes glandulaires, notamment dans les dernières phases de la gastrite muqueuse. On y voit parfois des infiltrations sanguines ou des grains de pigment, libres ou contenus dans les éléments cellulaires. Dans un nombre relativement assez élevé de cas. la gastrite mixte se com- plique d'une dégénérescence amyloïde des vaisseaux de la muqueuse. ■» Les lésions glandulaires concordent avec les symptômes observés pen- dant la vie, notamment avec les résultats de l'analyse du suc stomacal extrait pendant le cours de l'acte digestif. Il est donc possible d'en faire le diagnostic. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations sur la glace, faites au cours du voyage de la Manche. Note de M. G. Pouchet. « Nous croyons devoir signaler ici quelques faits relatifs aux apparences de la glace à Jan Mayen et dans la baie de la Recherche, au Spitzberg. » Nous avons trouvé, comme nous l'avons dit dans une communication précédente {Comptes rendus, 11 mai iSgS), la lagune du nord à Jan Mayen en partie couverte de glace (27 juillet) ; cette glace, épaisse de i5*^™ environ, offrait une constitution spéciale, formée de prismes irréguliers verticaux mesurant à peu près 10™™ d'épaisseur, séparés les uns des autres par des espaces ayant environ i™™ de large et réunis seulement à leur extrémité supérieure, aérienne, par une couche uniforme de glace trouble mesurant jcm ^ 2'='". » Au Spitzberg, dans la baie de la Recherche, le front gigantesque des deux glaciers qui coulent à la mer nous a présenté trois nuances différentes, inégalement réparties, quoique superposées d'une manière générale et passant des unes aux autres par gradation. » A la base, certaines places sont complètement obscures, au point de laisser croire à l'existence de grottes profondes. C'est la glace compacte, homogène, pure. La région moyenne est bleuàtre-verdàlre. La région supé- rieure, formée de névés, est blanche. » Les glaces flottantes provenant du glacier présentent de même trois aspects distincts. Il importe de rappeler que les eaux de la baie de la Recherche, comme d'ailleurs celles de l'Isfjord, sont d'un vert foncé. » Les glaçons peuvent être blancs, ou bleuàtres-verdàtres, ou d'un vert extraordinairement intense, d'un vert d'émeraude qui étonne. ( ï537 ) » Les premiers sont formés de glace hétérogène; les seconds présentent parfois, dans les parties émergées, des stries alternativement blanches et bleuâtres-verdàtres, les unes et les autres n'étant souvent pas plus larges que la main et sans d'ailleurs que l'épaisseur du glaçon permette de rapporter cette coloration à la couleur bleue de la glace elle-même. » En tirant hors de l'eau un glaçon de couleur vert foncé sombre, on constate qu'il est formé par de la glace homogène, limpide, absolument incolore sous une faible épaisseur (i mètre). La couleur vert foncée de la partie émergée du glaçon n'est qu'un effet d'éclairage intérieur par l'eau verte dans laquelle plonge sa base. De même la couleur en bandes alter- nativement bleuâtres-verdàtres et blanches est due à la juxtaposition de glace hétérogène éclairée directement, et de glace homogène plus ou moins nettement limitée et se prolongeant dans la partie immergée du glaçon. » J'ajouterai que les glaçons [de glace compacte offrent un aspect spé- cial de leur surface en fusion. On dirait celle-ci taillée à coups de gouge, chaque entaille mesurant i décimètre environ de long sur 5 de large et séparée de ses voisines par des arêtes vivos. » M. ViLLEDiEP adresse une Note relative à l'emploi du permanganate de potasse en Agriculture. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 19 juin 1898. Annales du Bureau central météorologique de France, publiées parJ?. Mas- cart. Directeur du Bureau central météorologique. Année 1891. I : Mé- moires; II : Observations ; III : Pluies en France. Paris, Gauthier-Villars et fds, iHyS; 3 vol. gr. in-4°. ( i538 ) Comptes rendus hebdomadaires des séances de L'Académie des Sciences, pu- bliés conformément aune décision de l'Académie, en date du i3 juillet i835, par MM. les Secrétaires perpétuels. Tome cent-quinzième, juillet- décembre 1892. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1892; i vol. in-4°. Association française pour l' avancement des Sciences, fusionnée avec l'Asso- ciation scientifique de France (fondée par Le Verrier en 1864), reconnues d'utilité publique. Compte rendu de la il" session. Pau, 1892. Seconde Par- tie : Notes et extraits. Paris, G. Masson, 1893; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Bouchard.) Les Vipères de France ; morsures ; traitements, par M. Raufmann, professeur à l'École vétérinaire d'Alfort. Paris, Asselin et Houzeau, 1893; i vol. in-12. (Présenté par M. Chauveau.) Manuel de Physique médicale, par N. Gréhant, docteur en médecine, licencié es Sciences physiques, licencié es Sciences naturelles, etc., etc. Paris, Germer-Baillière, 1869; ^ ^'^^- i"-i8. Lei poisons de l'air. L'acide carbonique et l'oxyde de carbone. Asphyxie et empoisonnement par les puits, le gaz de l'éclairage, le tabac à fumer, les poêles, les voitures chauffées, etc., par N. Gréhant, aide-naturaliste au Muséum d'Histoire naturelle, lauréat de l'Institut. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1890; I vol. in-i8. Leçons sur les origines de la Science grecque, par Gaston Milhaud, profes- seur de Mathématiques spéciales au lycée de Montpellier. Paris, Félix Al- can, 1893; I vol. in-8''. (Présenté par M. Darboux.) Bibliothèque géologique de la Russie, 1 891 , composée sous la rédaction de S. NiKiTiN. Saint-Pétersbourg, Eggers et C'^; Paris, Pierrotet, 1892; i vol. gr. in-8°. Ouvrages reçi's dans la séance du 26 jum iSgS. Les Méthodes nouvelles de la Mécanique céleste, par H. Poincaré, Membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences. Tome II : Méthodes de MM. Newcomb, Gyldén, Lindstedt et Uohlin. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1893, 2* fascicule; i vol. gr. in-8°. Théorie des tourbillons. Leçons professées pendant le 2* semestre 1891-92 par H. PoiîNCARÉ, Membre de l'Institut, rédigées par M. Lamotte, licencié es Sciences. Paris, G. Carré, 1893; i vol. gr. in-8''. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P.-P. Dehérain, Membre de l'Institut, professeur de Phy- ( >539 ) siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. Tome XIX, n° 6. Paris, G. Masson ; i fasc. in-8°. Traité pratique de Photolithographie, par Léon Vidal. Paris, Gauthier-Vil- lars et fils, iSgS; i vol. in-i8. (Présenté par M. Berthelot.) Précis d'hygiène industrielle, avec des notions de Chimie et de Mécanique, à l'usage des inspecteurs et inspectrices du travail dans l'industrie, par Félix Brémont, docteur en Médecine, inspecteur départemental du travail de la Seine, etc. Paris, J.-B. Baillière et fils, iSgS; i vol. in-i8. (Présenté par M. Berthelot.) (Renvoyé à la Commission du prix Montyon, Arts insa- lubres. ) Sur les mœurs et les métamorphoses d'un lépidoptère carnassier, destructeur de cochenilles (Erastria scitula), par H. Rouzaud, maître de conférences à la Faculté des Sciences, etc. Montpellier, C. Coulet; Paris, G. Masson, 1893; I fasc. \n-'6°. (Présenté par M. Perrier.) Muscologia gallica. Descriptions et figures des mousses de France et des contrées voisines, par T. HusNOT. 1 1* livraison. Paris, S. Savy, iSgS; i fasc. gr. in-8°. Carte géologique de la Russie d'Europe (échelle : ^^J^^,,), par Rarpinsky, S. NiKiTiî^, Th. Tschernyscher, N. Sokolov etMiKHALSKY, etc., avec Note explicative. (Présentée par M. Daubrée.) Missouri hotanical garden. Fourth annual Report. Saint-Louis, Mo, 1898; i vol. in-4°. Meriden scientijîc Association. Annual address . A review of ihe year iSgS by the président Rev. L-T. Pettee, A. M. Meriden, Conn., 1898; broch. in-8°. Resumen de las observaciones meteorologicas effectuadas en la Peninsula y algunas de sus islas adyacentes durante el aho de 1890. Ordenado y publi- cado por el observatorio de Madrid. Madrid, 1898; i vol. gr. in-S". Annales de l'Institut météorologique de Roumanie, par Stefan C. Hepites, directeur de l'Institut météorologique de Roumanie, docteur es Sciences physiques et mathématiques. Bucuresti, F. Gobi, 1898; i vol. gr. in-4°. FIN DU TOME CENT-SEIZIEME. C. R., 1893, 1" Semestre. (T. CXVI, N° 26.) 200 m : On souscrit à Paris, clio/. GAUTHIKR -VILLAHS KT rir.S, '-. Quai (les Grands-Aiigusiins, n° 5j. :" Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraisse.U ro^-uliorement le Dw.r,,,,-/., Ils tor,n«,„ '. i fi i ,• . . l -Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre al .habolique de uo.r^ uo . • ô ' , ' ''" ' """ "' *""' '"'""'"=' '"-•°- et part du I" janvier. ' "''"°"'<"^ "" ""'"" '' Autours, tonniuorit chaque volume. L'abonnement est a i Le prix tic Vabmiiiemi-iU est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union no^i ilr lA fr i„f,.. i r • ■ •^ ' '^''"' •** "• - '^"'ru^ pays : les frais de poste extraordinaires en sus.i On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. Gavault St-Lager. Angers. Alger ' Jourdan. f Ru II". Amiens Hecquel-Decobert. ( Germain elGrassin. f LachéseelDolbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. , Avrard. Bprdeaux ' Duthu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. Lefournier. Montpellier Brest. I Caen . Le Havre. f-ille Lefebvre. ' Quarré. 1 belou \ F. Robert. 1 J. Robert. ' V Uzel CarolT. \ Baër. ' ' ' Massif. Chambery Perrin. Cherbourg J Henry. / iMargucrie. /';....„,„„< r t Rousseau. Clermonl-Ferr... ] I Ribou-Collay. . La m arche. Oijon Katel. Daniidot. Douai jLauverjat. ( Crépin. Grenoble . Crépir ( Drevet. ' ' I Gralier. La Rochelle Koucher. \ Bourdignon. chez Messieurs : Lorient ( na""ial. ( M"" Icxicr. Rcrnonx et Cumin Gcorg. Lyon (' Mégrct. Palud. Vitte. Marseille Ruât. ( Calas. ' Goulet. Moulins Martial Place. { Sordoillet. Nancy Grosiean-Maupin. ' Siclot frères. ^ Loiscau. / M"» Veloppé. I Barma. ' Visconti et C'*. JVimes Thibaud. Orléans Luzeray. „ ., • i Blanchier. foitiers ; ( Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Bochefort Girard (M""). Nantes Nice Bucharest. Rouen S' -Etienne . Toulon ( Dombre. , .Marcha L \ Langluis. ' Lestringant. Chevalier. ( Bastide. ' Rumél)C. ( Gimet. ( l'rivat. . Boisselicr. Tours ( Pérical. ' Suppligcon. \ Giard. ( Lenialtre. Toulouse.. Valenciennes., chez Messieurs : Amsterdam. • Peikema Caarelsen ■ ' et a: Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et G'*. Berlin I Calvary et C'-. 1 Kriediandcr et fils. f Mayer et MQUcr. Berne * Schmid, Krancke et \ O'- Bologne Zanichelli et C. I Ramiot. Bruxelles Mayolezet Audiarte. ( Lcbègue et G''. \ Haiinann. ' Ranislcunn. Budapest Kilian. Cambridge Ocigbton, Bell et C Christiania Caninieinieyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Lœscher et Secber Gand Iloste. Gènes Bcuf. , Chcrbuliez. Genève Georg. ( Stapelmolir. La Haye Bel in fan te frères. , 1 lienda. Lausanne ' Payot. Barth. \ Brockhaus. Leipzig Lorenlz. i Max Ruhe. , Twietmeyer. Liège..: !^"«"- ' Onuse. Londres Luxembourg . . . Madrid . Milan . . Moscou. Naples . New-Vork. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Bio-Janeiro . Borne . Botterdani . Stockholm.. S'-Pétersbourg. . Turin . Varsovie. Vérone . . . Vienne . Zlirich. chez .Messieurs t Dulau. ' Nutl. V. BUck. I Libr. Gutenhcr Kuentcs et Ca ville. I Gonzalés e hijo ' I'. Ké. j Duniolard frère > Hœpli. Gaulicr. / Kurcheiin. Marghieri di Gi ' Pcllerano. I Christern. ) Slechert. Westerinann. Rousseau. Parker et G". Clausen. Magalhaés. Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescheret G'*. Kiauiers et fils. Samson et Walli Zinserling. Wolir. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergclScllii Gebethner et Wol Urucker. Krick. Gerold cl C". McyerelZeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — ( 3 Août i835 à 3i Décombie i85o. ; Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i-^' Janvier i85i à 3i Décembre i863.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 18G6 à 3i Décembre 1880.) Volume in-i»; 1889. Prix 15 fr' SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ■oml' ^' "'riî' '"■■ ''"''T" "''"'' ''? ■' ^''^■^"'''''''^ ''" ''''""' P^'- ■"''• ^- ''"'''■"'' '^-'-'- «<"-^«- - ^'-"Oirc sur le Calcul des Perlurbat s ..ueprouvent I. .ometes, par M. Ha.sex.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matière rasses, par M. Claude BtRXARD. Volume in-4% avec 32 planches; iS56 ° '"" "" '"^"ere Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bbneoe.. - Essai d'une réponse i laque'siioodepVix'prëposéeVn ',850 parl'Acadéraie' des' SciencÎ -ur le concours de .80.,, et puis remise pourcelui de .856, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différenls terrains sédi menta.res, suivant Tordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée - Rechercher a natur des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Biion:.. In-4-, avec 2, planches; .86,.. 15 fr A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 26. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 26 juin 1893.) DRS MEMOIRES ET C031MUNICATI0IVS MRMRItES ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. -M. l'Ail. A!'Pi;i.i.. — Sur l'cinploi des équa- tions de Lagrange dans la théorie du choc et des percussions i '|S3 M. J. BoussiNESQ. — Calcul théorique de la contraction inférieure, dans les déversoirs en mince paroi à nappe libre en dessous, quand cette contraction atteint ses plus ijrandcs valeurs, et vérifications ex|>éri- inentales i iiS-j Paisses. ,M. .\u.M.\xu G.vuTiER. — Formation des phos- phates naturels d'alumine et de fer i.')9i .M. Daubrée. — Note accompagnant la pré- sentation, au nom des auteurs, de la Carte géologique de la lîussie d'Eui'ope i 'i;)li M. H. PoiNCARE fait hommage à l'Académie de sa « Théorie des tourbillons » et de ses i( Mélliodes nouvelles de la Mécanique cé- leste " I '-lijX MEMOIRES PRESENTES. M. GiiAViEK soumet au jugement de l'.Vca- démie une Note « Sur la formation des ora ges » i 'içi>< M. I!oiidi;.s-PaGè.s (Gabriel) adresse un Mé- moire ayant pour litre : « Extension du théorème de Sturm au\ équations non en- tières. Formation en déterminant des fonc- tions de la suite de .Sturm » i '199 M. Laijhoi.k adresse une Note relative à différents fossiles, qu'il a recueillis dans les terrains tertiaires du département du Tarn M. J. Mehley adresse une Noie intitulée : « Sur une nouvelle méthode de direction des aérostats par la rotation > i-'i faites au cours du voyage de la Manche. i53(i iM. E. I'echard. — Sur les combinaisons de l'acide oxalique a\'ec les acides titaniquc et slannique 1.1 M.L.Ouvrard. — Recherches sur les chloro- BULLETI.N BIBLIOUnAPllIQUE l537 sulfures d'aisenic et d'antimoine M. A. .loANNis. — Action de l'oxyde de car- bone sur le sodammonium et le polassam- monium M. Tarible. — .Sur les combinaisons du bro- mure de bore avec les bromures de phos- pjiore MM. A. V1LL1EKS et Fr. Borg. — De l'ac- tion du zinc et du magnésium sur les so- lutions métalliques et du dosage de la po- tasse M. Paul Gautier. — Observations sur une randannile miocène marine de la Lima- gne d'Auvergne . . M. A. d'Arsoxval. — La durée de l'excitabi- lité dis nerfs et des muscles, après la mort, est bien plus grande qu'on ne le croit gé- néralement M. Brown-Séquard. ~ Remarques sur le travail de Al. d'Aisonval M. Georges Hayem. — Esquisse des princi- l)aux types analomo-pathologiques de la gastrite chronique de l'adulte M. G. PoucuET. — Obscr\ations sur la glace, faites au cours du voyage de la Manche. M. ViLiEDiEU adresse une Note relative à l'emploi du permanganate de potasse en .\griculture i53o i3-> PAKIS. - IMPBIMEKIE GAUTHIEU-VILLARS KT PILS, Ouai de^ (îrands- Augustins. Le tierant : GAfTUitn-ViLLAtis. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES JANVIER — JUIN 1893. TABLE DES 3IATIERES DU TOME CXVI. Pages. Ac.\DÉMiE. — État de l'Académie des Sciences au i'"' janvier iSgS 5 — Errata se rapportant à la liste des Cor- respondants de l'Académie 216 — M. Lœiiy est élu Vice-Président pour l'année i SgS 1 3 — MM. Fizeaii et Fieiny sont élus mem- bres de la Commission administrative pour l'année i8g3 14 — M. d' Aihadie, Président sortant, fait connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Uecueilsqu'elle publie, et les changements survenus parmi les Membres et les Correspon- dants pendant l'année 1892 i4 — M. le Président annonce à l'Académie que la séance du lundi de Pâques sera remise au mardi 661 — M. le Président annonce à l'Académie que la séance du lundi de la Pentecôte sera remise au mardi 1087 Aciers. — Sur la détermination du phos- C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXVI.) Panes, phore dans les fers et les aciers; par M . Ad. Ciirnot 106 AÉROSTATS (Voir Ntiviffation aérienne). Alcaloïdks. — Des alcaloïdes de l'huile de foie de morue, de leur origine et de leurs effets thérapeutiques; par M. /. Bouiilot 4 39 - Errata se rapportant à celte Commu- nication 542 Alcools. — Sur la distillation de mélanges d'eau et d'alcool ; par M. E. Snret . . . 693 — M. /. Kondidnlf -ddvesse une Note sur l'alcool amyliquo primaire normal, à propos d'un travail récent 771 - Recherche des alcools supérieurs et autres impuretés dans l'alcool vinique; par M. Emile Gossart 797 MM. E. Gaiitrelct et, L. Dadet adres- sent le résumé de leurs recherches sur la distillation des vins et des alcools industriels i324 — De la fermentation alcoolique des topi- 201 Pages. nambours, sous l'influence des levures pures; par M. Lucien Léiî/. Chatin. 1276 — Sur deux cas de castration parasitaire observés chez K/iau/iii arvensi.i Coul- ter; par M. MoUiaid i3oG Voir aussi Anatoniie végétale, Chimie vegcfn/e, Patliologie végétale. Phy- siologie végétale. Botanique fossile. — Sur un nouveau genre de Conifere, rencontré dans l'al- bien de l'Argonne ; purM.PaulFliche. 100?. Boussoles. — Sur les termes d'ordre su- périeur de la déviation des compas; par M. £. Gin ou i357 Brojie ET SES COMPOSÉS. — Sur un chloro- broraure de fer; par M. Lenormand. 8ao Panes — Boracites bromées. Bromoborates de fer et de zinc; par iMM. G. Rousseau et H. Atlaire 1445 — Sur les combinaisons du bromure de bore avec les bromures de phosphore ; par M. Tarihtc iSai BaisniTE. — Sur quelques phosphates na- turels rares ou nouveaux : brushile, rainervite; par M. Arin. Gautier ... 1 171 Bulletins bibliographiques, 32, 73, ii5, 1 59, 281, 339,411, 45o, 541, 604,660, 729, 771. 837, 9'o, 1014, 1 160, 1212, 1264, i324, 14S1, 1537. Bureau des Longitudes. — M. Fnye présente à l'Académie 1' « Annuaire du Bureau des Longitudes pour l'an- née 1893 » 17 Calculateurs. — M. Bertrand informe l'Académie du désir exprimé par A[. Diamamli, d'être soumis à un examen de calcul de mémoire 357 Calorimétrie. — M. Berthelot présente à l'Académie un Ouvrage intitulé : « Traité pratique de Calorimétrie chi- mique » 4 ' 3 — Détermination de la chaleur spécifique du bore; par MM. H. Moissan et H. Gautier 924 — Remarques sur la chaleur spécifique du carbone; par M. H. Le Chateiwr ... io5i Camphre et ses dérivés. — Contribution à l'étude de la fonction de l'acide cara- phorique; par ^\. A. Haller 121 — Action du chlorure de zinc sur le chlo- rocamphre. Relation entre le camphre et le carvacrol ; par JL A. Étard. ... 1 136 Cancer. — M. Fr. Longo adresse une Note relative à l'étiologie du cancer. 281 — Sur le mode de reproduction des para- sites du cancer; par MM. A. Ruffer&i H.-G. Plimmer 836 — Sur les effets de rinoculati(m aux ani- maux, de cancer humain ou de pro- duits cancéreux. Résultat positif dans un cas; par M. Mayet i3i6 Candidatures. — M. Uct. Callandreau prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section d'Astronomie, par le décès de M. Mouchez 238 Carbone. — Sur la préparation du car- bone sous une forte pression ; par M. Henri Moissa/i 218 - Sur la présence du grapliite, du carbo- nado et de diamants microscopiques dans la terre bleue du Cap; par M. Henri Mnissan 292 — Sur la préparation d'une variété de gra- phite foisonnant; par M. Henri Mois- san G08 — Remarques sur la chaleur spécifique du carbone; par M. H. Le Cliatelier. . . io5i ■Voir aussi Diamant. Chimie. — Sur la Stéréochimie; par M. C. Fricdcl 35i — Sur un appareil de dosage des précipi- tés par une méthode optique ; par M. E. Agloi 200 — M. Z. Lecert adresse une Note relative à un procédé pour reconnaître la con- centration d'une solution saline, sans employer de réactifs 281 — Nouveau système des poids atomiques, fondé en partie sur la détermination directe des poids moléculaires; par M. A . Leduc 383 — Sur les densités et les volumes molé- culaires du chlore et de l'acide chlor- hydrique ; par M. A. Leduc 968 — Méthode générale pour le calcul des poids atomiques d'après les données de l'analyse chimique; par M. G. Hin- ric/is 695 — Détermination des poids atoraii|ucs par la méthode limite; par M. G. Hin- ( i546 ) Pages. richs 753 — M. G. Hinric/is sâresse une Noie ayant pour titre : « Détermination du poids atomique vérilable du cliloie » 910 — M. G. Hinriclis ailresse une Note ayant pour litre : « Détermination du poids alomique véritable du soufre par la mélhode limite » 1 iDg — Sur les poids atomiques de Stas; par M. J.-D. van der PUmts 1 36?- — Essai d'une méthode générale de syn- thèse chimique. Formation des corps nitrés ; par M. Raoul Pictet 8 1 5 — Sur la sléréochimie des composés ma- liques, et sur la variation du pouvoir rotatoire des liquides; par M. Albert Colion 818 — Étude des dissolutions de chlorure fer- rique et d'oxalale ferrique ; partage de l'oxyde ferrique entre l'acide chlor- hydrique et l'acide oxalique; par M. Georges Lemoine 880 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 162 — Essai d'une méthode générale de syn- thèse chimique; par M. Hanul Pictet. loS; — Influence de la température de recuit sur les propriétés mécaniques et la structure du laiton; par M. G. Char- PX "3i — Sur le produit d'asymétrie ; par M. Ph.- A. Guye iS/S — Étude de quelques phénomènes nou- veaux de fusion et de volatilisation, produits au moyen de la chaleur de l'arc électrique; par M. H. Mois.inn. 1429 Voir aussi les articles spéciaux, Alumi- nium, Arsenic, Bore, Brome, Car- bone, Chlore, Chlorures, Chrome, Cuivre, Cyanures, Fer, Fluorures, Manganèse, Mercure, Molybdène, Osmium, Palladium, Platine, Plomb, Ruthénium, Samarium, Sélénium, Si- licium, Soufre, Sulfures, Thallium, Thorium, Tungstène, Uranium, Va- nadium, Zinc, Zirconium et Thermo- chimie. Chimie agricole. — Sur les matières orga- niques constitutives du sol végétal; par MM. Berthelot et André 666 — Recherches nouvelles sur les microi- ganismes fixateurs de l'azote; par M. Berthelot 842 — Le travail de la terre et la nitrification ; Pages, par M. P.-P. Dehérain 1091 — Sur l'assimilation de l'azote gazeux de l'atmosphère par les microbes; par M. S. Winogradsky 1 385 — Observations de M. Berthelot relatives à la Note de M. Winogradsky i388 — M. Villedieu adresse une Note relative à l'emploi du permanganate de potasse en Agriculture 1537 Voir aussi CIdmie végétale k^X Economie rurale. Chimie analytique. — Sur la détermina- tion du phosphore dans les fers et les aciers; par M. Ad. Carnot 106 — Dosage du mercure dans les solutions étendues de sublimé; par M. Léo Vi- gnon 584 — Sur le dosage de l'acide phosphorique; par MM. A. VilUers et Fr. Borg. . . . 989 — Sur l'essai des oxydes de manganèse par l'eau oxygénée; par M. Ad. Carnot lagS — Sur le dosage du manganèse par les méthodes oxydimétriques; pariM. Ad. Carnot 1375 — De l'action du zinc et du magnésium sur les solutions métalliques et du dosage de la potasse; par MM. A. Vil- Uers et Fr. Borg 1 324 Chimie anmmale. — Oxyhématine, héma- tine réduite et hémochromogène; par MM. H. Bertin-Sans et /. Moilessier. 401 — Action de l'oxyde de carbone sur l'hé- matine réduite et sur l'hémochromo- gène; par MM. H. Bertin-Sans et /. Moilessier Sgi — Sur la o-achroglobine, globuline res- piratoire contenue dans le sang de quelques Mollusques; par M. A.-B. Griffiihs r 206 — Sur l'huile d'oeufs de la sauterelle d'Al- gérie ou criquet pèlerin (Acridium peregrinum);par M. Raplmcl Dubois. iSgS Voir aussi Alcaloïdes, Ptomaïnes, Phy- siologie ainmale et Physiologie patho- logii/uc. Chimie industrielle. — Recherches sur les sels acides et sur la constitution des matières colorantes du groupe de la roSimiline; par M. A. Rosenslichl. 194 — Action absorbante du coton sur les solutions étendues de sublimé; par M. Léo Fignon 5l7 — Action du coton sur le sublimé absorbé ( '547 ) l'ajjos en solutions étendues; par M. Léo Vignon 64.'i — Sur les propriétés liygroscopiques de plusieurs matières textiles; parM. Th. Schlœsing lils 8oS — Action de réleelricité sur la carbura- tion du fer par cémentation ; par M. /. Gnniicr '449 Voir aussi Jlcnols, Beurres, Huiles, Lait, Verres. CniiurE ORGANIQUE. - Sur de nouveaux dérivés de la phénolphtaléine et de la fluoresci'ine; par MM. A. Haller et yl. Guyot 479 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 66o — Sur les acides hydurilique et dés- oxyamalique; par M. C. Matignon.. 64a — Sur la formation de la gallanilide; sur ses dérivés triacélyléset tribenzoylés; par M. P. Cazrnritre 698 — Sur la conslilution du bleu gallique, ou indigo du tannin; par iM. P. Gaze- neuve 884 — Bornylates de bromal; par M. /. Min- guin 889 — Sur un isomère liquide de l'hydrocam- phène ; par M. L. Bouveault 1067 — Action de l'anhydride acétique sur le linalol; transformation en géraniol ; par M. G. Bnucliardat 1253 — Sur une nouvelle série de matières co- lorantes ; par M. A. Trillat 1 38-> — Sur le pouvoir rotatoire des corps appartenant à une série homologue; par M. Pli.- A. Giiye i4'5i - Sur le pouvoir rotatoire des éthers de l'acide valérique et de l'acide glycé- rique: par MM. Pli. -A. Guye et L. Cluwanne i454 Voir aussi les articles spéciaux, Alcools, Aldéhydes, Amides, Aminés, Am- monium, Arnmali(jue {Série), Ben- zo'ixjues {Acides), Camphre, Cliloral, Chloroforme, Créosotes, Erythrite, Essences, Ethers, Tnuline, Licnréul, Malique ( Acide ), Oxalique { Acide ) , Pliénatcs, Phénols, Quinoléine, Su- cres, Tartriijue {Acide), Urées, Aro- matii/iic {Série) et Thcrmo-Chiiiiie. Chimie végétale. — Recherches sur la localisation des huiles grasses dans la germination des graines; par M. Eug. Mesnard m Parles. — Sur la préexistence du gluten dans le blé ; par M. Balland 202 — Sur une nucléine végétale; par M. P. Petit 995 — Sur le dédoublement de l'acide carbo- nique sous l'action de la radiation solaire : par M. ^ . Bnrh 1889 Voir aussi Chimie agricole, Economie rurale et Physiologie végétale. Chloral. — D'une substance dérivée du chloral ou chUnalose, et de ses effets physiologiques et thérapeutiques; par MM. Hanriot et Ch. Ricliet 63 Chlore. — Sur les densités et les volumes moléculaires du chlore et de l'acide chlorhydrique; par M. A. Leduc.. . . 968 Chloroforme. — Sur la décomposition du chloroforme en présence de l'iode; par M. A. Besson 1 02 Chlorures. — Action de la vapeur d'eau sur le perchlorure de fer; par M. G. Rousseau 188 — Sur un chlorobromure de fer; par M. Lenorniand S20 — Recherches sur les chloro-sulfures d'ar- senic et d'antimoine; par M. L. Ou- vrard i 5 1 6 Choléra. — Sur le système sanitaire adopté par la Conférence de Dresde pour établir des mesures communes, propres à sauvegarder la santé pu- blique en temps d'épidémie cholé- rique, sans apporter d'entraves inu- tiles aux transactions commerciales et au mouvement des voyageurs; par M. Brounrdel 933 Chrome et ses composés. — Préparation rapide du chrome et du manganèse à haute température; par M, Henri Moissan 349 Sur les acides chromodisulfurique, chromotrisulfurique et sur l'acide chromosulfochromique; par M. A. Recoura 1 367 Comètes. — Observations de la comète Brooks (19 nov. 1892), faites à l'équa- torial coudé de l'observatoire de L; on ; par M. G. Le Cadet 19 — Observations de la comète Brooks (19 nov. 1892), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. O. Callandreau.. . . 46 — Observations de la comète Holmes, faites à l'équatorial coudé (o"',32) de ( i548 ) Pages, l'observatoire de Lyon; par M. G. Le Cadet 3o4 — Observations des comètes Brooks ( 1 892 , VI), Holmes (1892, III), et Brooks (1893, I), faites au grand équatorial de Bordeaux; par MM. G. Rayet, L. Picart et F. Courty 988 Commissions spéciales. — Commission chargée de préparer une liste de can- didats à la place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de M. Owen : MM. Hermite, Friye, Ber- trand, Pasteur, H. Mdne-Edwards , Charcot 232 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Francœur de l'an- née 1893 : MM. Hermite, Darboitx, Bertrand, Polncare', Picard 620 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Ponceletde l'année 1893: MM. Poincaré, Hermite, Darboiix, Picard, Bertrand 620 — Commission chargée de juger le con- cours du pi'ix extraordinaire (Méca- nique) de l'année 1893 : MM. de Biissj. Paris, Bouquet de ta Grye, Léiiy, Sarrau C20 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Mécanique) de l'année 1893: MM. Lety, Boussi- nesfj, Sarrau, Resal, Deprez 620 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Plumey de l'année iSgS : MM. de Bussy, Sarrau, Léiy, Resal, Léaute. 621 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Fourneyron de l'an- née i8g3 : MM. Lévy, Léauié, Sarrau. Resal, Boussinesc/ 719 — Commission chargée de juger le con- coursdu prix Lalande de l'année 1893 : MM. Lœwy, Paye, Tisserand, Wolf, Ja lisse n 719 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Valz (Astronomie) de l'année 1893 : MM. Tisserand, Faye, Lœi\'i , Jansscn, fVolf. 719 — Commission chargée de juger le con- cours du prix .lanssen de l'année 1 893 : MM. Janssrn, Faye, fVolf, Tisse- .rand. Lœwy 719 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Statistique) de l'année 1893 : ^\\\. Laney, Hatoit de la Gnupillière, de Jnnquières, Ber- trand, Favê Commission chargée de juger le con- cours du prix La Caze (Physique) de l'année 1893 : MM. Bertrand, Cail- letet, Sarrau et les Membres de la Section de Physique Commission chargée de juger le con- cours du prix La Caze (Chimie) de l'année 1893 : MM. Bertlielol, Schlœ- sing, Ducliuix et les Membres de la Section de Chimie Commission chargée de juger le con- cours du grand prix des Sciences physiques, prix du Budget (Géologie), de l'année 1893 : MM. Daubrc'e, Fou- qué, Des Clnizeaux, Mallard, Gau- dry Commission chargée de juger le con- cours du prix Bordin (Géologie) de l'année 1893 : MM. Daubre'e, Fouqué, Mallard, Des Cloizeaux, Gaudry. . . Commission chargée de juger le con- cours du prix Delesse de l'année 1893 : MM. Daubrée, Fouqué, Mallard, Des Cloizeaux, Gaudry Commission chargée déjuger le con- cours du prix Fontannes de l'an- née 1893 : MM. Gaudry, Fouqué, Daubre'e, Mallard, Des Cloizeaux . . Commission chargée de juger le con- cours du prix Barbier de l'année 1893 : MM. Bouchard. Verneuil, Cliatin, Charcot, Brown-Séijuard Commission chargée de juger le con- cours du prix Desmaziéres de l'an- née 1893 : MM. Bornel, Van Tie- ghiin. Duchartre, Chatin, Trécul . . . Commission chargée de juger le con- cours du prix Montagne de l'an- née i8g3 : les Membres de la Section de Botanique Commission chargée de juger le con- cours du prix Thore de l'année 1893 : MM. Bornet, Blanrliard, Van Tie- gliem, Duchartre, Chatin Commission chargée de juger le con- cours du prix Morogues de l'an- née 1893 ; MM. Rriset, Sclilœsing, Dehérain, Chambrelent, Duclaux. . . Commission chargée de juger le con- cours du prixSavigny de l'année 1898: MM. Milne-Eilivards, de Lacaze-Du- thiers, Blanchard, Perrier, Ranvier. Pages. 7>9 719 783 783 783 783 783 861 8Gr 861 8C1 861 958 ( '549 Pages. Commission chargée de juger le con- cours du prix i\loiityon (Médecine et Ciiirurgie) de l'année iSgS : MM. Fn- iietiil, Boucliard, Giiyoïi, Brown-Sé- qiiard, Cliarcot, Marey, Ltirrej, Brouardel , Sappey <)58 Commission chargée de juger le con- cours du prix Bréanl de l'année iSgS : les Membres de la Section de Méde- cine et Cliirurgie gSS Commis?ion chargée de juger le con- cours du prix Godard de l'année iSgî : MM. Gityoti, Verncidl, Bouchard, Clinrcot, Sappey 9)8 Commission chargée de juger le con- cours du prix Serres de l'année 1893 ; MM. Ramier, Bouchard, Perrier, Chauveau, Verneuil gJS Commission chargée déjuger le cun- cours du prix Piirkin de l'année iSgî : M.\I. Bouchard, Brouardel, Brown- Séijuard, Ma.scart, Chauveau io33 Commission chargée de juger le con- cours du prix Beilion de l'année 1893 : MM. Bouchard. Charcot, Guyon, Brown-.Séquanl, Larrcy io33 Commission chargée de juser le con- cours du prix Mège de l'année 1893 : MM. Bouchant, Charcot, Guyon, Lar- rey, Bruwn-Sécjuard io33 Commission chargée de juger le con- cours du prix Lalleinand de l'an- née 1893 : M.M. Charcol, Brmvn- Sérpia/d, Bouchard, Marey io33 ■ Commission chargée de juger le con- cours du prix Mimtyon (Physiologie expérimentale) de l'année 1893 : MM. Miirè^; Brown-Séc/uard, Chau- veau, Charcol, Bouchard io33 Commisjiuii chargée de juger le con- cours du prixL. La Caze( Physiologie) de l'année i8g3 : MM. Chauceau, fia/i- vier, MUne-Edivards et les Membres de la Section de Médecine et Chirur- gie. I o3/i Commission chargée de présenter une liste de candidats à la place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de iM. de CandoUe, MM. Bertrand, Fizeau, d'Abbadie, Bcrlheld, Dau- bre'e, Blanchard 1 1 o4 Commission chargée de juger le con- cours du prix Pùurat de l'an- née 1893 : MM. Bouchard, Brown- C. !'.., iSy3, i" Scmost/c. ( f. CWl.) ) Pages. Sci/iiard, Charcot. Guyon, Chaui'cau. 1104 Commission chargée de juger le con- cours du prix Martin-DamoLiretto de l'année i8g3 : MM. Bouchard, Char- cot, Brown-Sér/uard, Guyon, Marey. 1104 Commission chargée de juger le con- cours du prix Gay de l'année i8g3 : MM. Faye, Mascart, Bouar M. Stiirii.il/is JMcitinrr ... 409 — Examen minéralogique et litliologique de la météorite de Kiowa (Kansas); par M. Stanislas Meunier 447 — M. Tisserariil présente à l'Académie la photographie d'un bolide, obtenue le 3o janvier dernier par M. John E. Lewis tio 3 — M. R. Nèp/e adresse une Note reialive à un bolide observé à Kossoupa, près Cana (Dahomey) le 10 novembre 1892. 729 — Sur le fer météorique d'Augustinowka ( Russie ) ; par M. Stanislas Meunier. 1 1 5 1 Voir aussi Étniles filantes. MÉTÉOROLOGIE. — Phénomènes lumineux observés à Lyon ( observatoire ) dans la soirée du 6 janvier 1893 ; par M. Gon- nessint 14-2 — M. C/i.-V. Zcnger adresse une Note relativeau verglas du i3 janvier 1893, en Bohême, et à divers autres phéno- mènes météorologiques «.iG — Sur un phénomène de réflexion appa- rente, à la surface des nuages; par M. C. Mnltézos 3i5 — Le mois d'avril iSgS; par M. E. Re- ""« 1 000 — Sur l'amplitude et la durée moyenne des oscillations extrêmes du baro- mètre à Paris; par M. Léon Des- croix 1 320 — M. J. Guy adresse une Note sur la prévision du temps Voir aussi Pliysii/uctla globe. Microbes. — Sur un microbe pathogène de l'orchi te blennorrhagique ; par MM. L. Huaounenq et /. Eraud — Altérations du lissu musculaire dues à la présence de Myxosporidies et de microbes chez le Barbeau; par M. P. Tliélohan — Le bacille pyocyanique chez les végé- taux ; par M. A. Cliarrin — Mode d'action des substances produites par les microbes sur l'appareil circu- latoire; par MM. Charrin et Gley. . . 1475 1324 i4i 522 1082 Pages. Voiraussi Fermentations et Infectieuses (Maladies). Minéralogie. — Sur la chaleur de la for- mation de l'arragonite; par M. H. Le Chatelicr 390 — Sur une nouvelle espèce minérale de Bamle, Norwège; par M. Lénpnld Michel 600 — M. Ch. Friedel fait hommage à l'Acadé- mie de son « Cours de Minéralogie professé à la Faculté des Sciences de Paris. Minéralogie générale » 718 — Sur une espèce minérale nouvelle, dé- couverte dans le gisement de cuivre deBnIeo (Basse-Californie, Mexique); par M. E. Cumenge 898 — Sur le chloroborate de fer et sur une mélhode de préparation de chlorobo- r;ites isomorphes avec la boracite; par MM. G. Rousseau et H. Allaire . 1195 — Sur la phénacite de Saint-Christophe en Oisans; par MM. A. Des Cloizeaux et A. Lacroix i23i — Sur l'axinite de l'Oisans; par MM. A. Offret et F. Gonnard i4o3 Voir aussi Cristallographie, Pétrogra- phie et Météorites. Mi.NiîRviTE. — Sur quelques phosphates naturels rares ou nouveaux; bru- shite, minervite; ^&vl\.Arni. Gau- tier 1171 MoLVBDÈNE ET SES COMPOSÉS. — Prépara- tion du molybdène au four électrique; par M. H. Moisson laaS — Sur les combinaisons des molybdates et de l'acide sulfureux ; par M. E. Pé- chard 1 44 1 Morphine. — Résistance remarquable des animaux de l'espèce caprine aux effets de la morphine; par M. L. Gui- nard 520 Muséum d'Histoire naturelle. — M. le Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes invite l'A- cadémie à lui présenter une liste de deux candidats pour la chaire de Mi- néralogie, vacante au Muséum d'His- toire naturelle 483 — Liste de candidats présentés à M. le Ministre de l'Instruction publique pour cette chaire : 1° M. Lacroix; 2° M. Janneltaz 620 ( i56o ) N Pages. Navigation. — M. Alf. Basin adresse une Note « Sur l'éclairage en mer de la route des paquebots » 216 — Sur les calculs de stabilité des navi- res ; par M. E. Gujnu 49^ — Sur une remarque deM.E. Guyou, re- lative aux calculs de stabilité des na- vires ; par M. Ch. Doyère 1 36o — M. /«/-^ adresse une Note relative aux abordages eu mer 54i — M. Alfred Basin soumet au jugement de l'Académie une Note « Sur l'éclai- rage automatique et de longue durée des bouées en mer » i35o Voir aussi Boussoles. Navigation aérienne. — M. Chantron adresse une Note relative au vol des oiseaux et à la navigation aérienne.. . 3i — M. D. C«^p/ adresse un Mémoire relatif à un aérostat dirigeable 45 — M. Pietriiii adresse une Note « Sur le ballon et la navigation aérienne »... 1C9 — M. O. Gilbert adresse un « Projet d'un ballon de guerre dirigeable » 4^5 — M. Cil. Lorot adresse un Mémoire sur un appareil de locomotion aérienne et sur divers phénomènes physiques . . . gSg — M. Robert Zciller adresse la descrip- tion d'un aérostat dirigeable « le Con- dor » I io5 — M. y. Afe/fey adresse une Note intitu- lée : « Sur une nouvelle méthode de direction des aérostats par la rota- ■ tion » 1499 Neige. — Observations sur une série de formes nouvelles de la neige, recueil- lie à de très basses températures; par M. Gustave Nordeiiskiôld 770 Nerveux (système). — Survie après la section des deux nerfs vagues; par M. C. T'anlnir 33o — Sur les altérations histologiques de l'é- corce cérébrale dans quelques mala- Pa|;es. dies mentales; par M. R. Colclla. . . . ^oi — Le pancréas et les centres nerveux ré- gulateurs de la fonction glycémique; par MM. A. Chmweau et Kaufniarin. 226, 397, 463, 55i et 6i3 — La durée de l'excitabilité des nerfs et des muscles, après la mort, est bien plus grande qu'on ne le croit généra- lement; par M. A. d'Arsom>al i53o — Observations de M. Brown-Séquard sur cette Communication i532 — Sur les nerfs oculaires du Spnndyius gœderopus ; par M. /. Chatin 1 156 Nominations de Membres et Correspon- dants DE l'Acadé.mie. — M. Bassot est élu Membre de la Section do Géo- graphie et Navigation, en remplace- ment de feu M. Jurien de la Gra- vière 125 — M. Fallicr ^si élu Correspondant pour la Section de Mécanique, en rempla- cement de feu M. A. de Caligny . . . . 169 — M. Cnllandreau est élu Membre de la Section d'Astronomie, en remplace- ment de feu M. l'Amiral Mouchez. . . 356 — M. Kékulé est élu Correspondant pour la Section de Chimie, en remplace- ment de feu M. Stas 357 — M. Lister est élu Associé étranger, en remplacement de feu M. Richard Oiven 482 — Sir Roscoc est élu Correspondant pour la Section de Chimie, en remplace- ment de feu M. Hoffmann 619 — l\. Rnwland eh\,è\» Correspondant pour la Section de Physique, en remplace- ment de feu M. Soret io33 — M. G. Wiedcmann est élu Correspon- dant pour la Section de Physique, en remplacement de feu M. IFeber 1179 — M. JSoj-denskiôld est élu Associé étran- ger, en remplacement de feu M. de Candolle i3^9 O Observatoires. — M. le Ministre de l'In- struction publique, des Beniix-Arls et des Cultes invile l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour une place d'Astronome titulaire, vacante à l'Observatoire de Paris 483 ( i56i ) Pages. — Liste de candidats présentés à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour cette place : i° M. Prosper Henry; '2° M. Paul Henry 678 Odeuus. — Sur le parfum des Orchidées; par M. Eugène Mrsnord 626 — Pouvoir odorant du chloroforme, du bromoforrae et de l'iodoforme; par M. Jacques Passy 769 — Forme périodique du pouvoir odorant dans la série grasse; par M. Jacques Passy 1 007 — Appareil nouveau pour la mesure de l'intensité des parfums; par M. Eu- gène Mesnaid l46i Optique. — Surdes franges d'interférences semi-circulaires; par M. G. Mcslin . . a5o — Sur un procédé de mesure de la biré- fringence des lames cristallines; par M. Georges Friedel .• 272 — Sur les franges des caustiques; par M. J. Macé de Lépinay 3 12 — Sur un phénomène de réflexion appa- rente, à la surface des nuages; par M. C. Makézos 3i5 — Action de la température sur le pou- voir rotaloiredes liquides; par M. Al- bert Colson 319 — Stéréocollimateur à lecture directe; par M. de Place 373 — A propos du stéréocollimateur à lec- ture directe de M. de Place; par M. R. Arnoux 5o8 — Sur l'achromatisme des franges d'inter- férences semi-circulaires; par M. G. Meslin 379 — Surde nouvelles franges d'interférences semi-circulaires; par M. G. Meslin.. 570 — Reproduction photographique des ré- seaux et micromètres gravés sur verre ; par M . Izarn 5o6 — Photographie de certains phénomènes fournis par des combinaisons de ré- seaux ; par M. Izarn 372 — Photographie des réseaux gravés sur métal ; par M. Izarn 794 — Sur la mesure des grandes différences de marche en lumière blanche; par M. P. Joubin 633 — Remarque sur cette Note de M. P. Cages. Joubin; par M. A. Cornu 711 — Sur les bandes d'interférence des spec- tres des réseaux sur gélatine; par M. A. Crova 672 — Action de la température sur le pou- voir rotatoire des liquides; par M. J. Aignan 725 — Sur la dispersion anomale; par M. Sal- l'ator Blocli 746 — Comparaison du mètre international avec la longueur d'onde de la lumière du cadmium; par M. Albert-A. Mi- chelson 790 — Sur la polarisation atmosphérique; par M. A. Hurion 795 — Sur la mesure dos grandes différences de marche en lumière blanche ; par M. P. Joubin 872 — Étude sur les réseaux diffringents. Anomalies focales; par M. ^. Cornu. I2i5 — Sur diverses méthodes relatives à l'ob- servation des propriétés appelées a«o- »;«//>i-/ocafe^des réseaux diffringents; par M. A. Cornu 1421 — M. ^r«a(«/ adresse un Mémoire intitulé « Étude théorique et expérimentale sur les couleurs et la lumière » 357 — M. A. Coite adresse une Note relative aux images produites par deux mi- roirs perpendiculaires entre eux .... 771 — M. Félix Drouin adresse une Note « Sur une nouvelle forme de l'icono- scope >) 1481 — M. Mascart présente à l'Académie le troisième Volume de son « Traité d'Optique » 957 Voir aussi Phntngrnphie, Photométric, Spectroscopie, Vision. Osmium. — Sur l'osmium métallique; par MM. A. Joly et M. Vèzes 577 Ostréiculture. — Sur l'essai d'ostréicul- ture tenté au laboratoire de Roscoff; par M. de Laraze-Dutiders 4i4 Oxalique (acide). — Décomposition de l'acide oxalique par les sels ferriques sous l'influence de la chaleur; par M. Georges Leninine 981 — Sur les combinaisons de l'acide oxalique avec les acides titanique et stannique ; par M. E. Péchard 1 5 1 3 ( i562 ) Paléo-ethnologie. — Village néolithique de la Roche-au-Diable, près de Tes- nières, canton de Lorez-le-Bocage (Seine-et-Marne); par M. Armand Viré 728 — Découverte de deux squelettes à Ville- juif el à Thiais. Leurs caractères ethni- ques. Leur ancienneté d'après la mé- thode de M. Ad. Carnot; par M. Zw- bornivs/ti 1004 — Sur la caverne du Boundoiilaou (Aveyron); par MM. E.-A. Martel et Emile Rivière 1469 Paléontologie. — M. de Baye donne lecture d'un Mémoire sur les décou- vertes paléontologiques faites récem- ment en Sibérie 4*2 — Découverte du Mastndon Borsnni en Roussillon: par M. A. Donezan.... 538 — La faune ichthyologique du terrain per- mien français ; par M. H.-E. Sauvage. 656 — Le surmulot dans l'ancien monde occi- dental ; par M. A. Pomel io3i — M. Lacroix adresse une Note relative à différents fossiles, recueillis dans les terrains tertiaires du département du Tarn 1499 Palladium. — Sur le poids atomique du palladium; par MM. A. Joly et E. Le'ulié 146 Pathologie végétale. — Recherches expérimentales sur la môle et sur le traitement de cette maladie; par M. /. Costanlin 529 — Une maladie de la Barbe de capucin; par M. Prdlieux 532 — Remarques relatives à cette Communi- cation de M. Prillieux; par M. Arni. Gautier 534 Pesanteuk. — Sur les variations diurnes de la gravité; par M. Mascart i63 — Sur les variations dans l'intensité de la gravité terrestre; par M. d'Abbadie. 218 — Description d'un instrument pouvant rendre apparentes les petites varia- tions de l'intensité de la pesanteur; par M. Binuiuet de la Grye 34 1 PÉTROGRAPHIE. — Sur uu schisle à chlo- ritoïde des Carpalhes; par MM. L. Duparc et L. Mrazcc 601 Pages. — Remarques sur le fer natif d'Ovifak et sur le bitume des roches cristallines de Suède; par M. Nordenskiôld 677 — Remarques de M. Berlliclot relatives à la Communication précédente 678 — Sur le gisement de dioptase du Congo français; par M. Alfred Le Chatilier. 894 - Sur une enclave feldspathique zirconi- fère de la roche basaltique du puy de Montaudou, près de Royat; par M. Ferdinand Gonnard 896 — Sur les roches de la série porphyrique dans les Alpes françaises; par M. P. Termier 900 — Sur des roches basiques à néphéline du Plateau central de la France; par M. A. Lacroix 1075 — Sur les éclogites du mont Blanc; par MM. L. Duparc et L. Mrazrc i3i2 — Sur les roches éruptives de la Serbie; par M. J.-M. Zujovic 1406 — Craie magnésienne des environs de Guise (Aisne); par M. H. Boursault. 1467 Voir aussi Minéralogie et Phosphates. PiiÉNATES. — Sur la composition de quel- ques phénates alcalins hydratés; par M. de Forcrand 192 — Sur la constitution des phénates alca- lins hydratés; par M. de Forcrand . 437 — Sur les phénates alcalins polyphéno- liques; par M. de Forcrand 586 Phénols. — Action du sulfite de soude sur les sels d'amido-phénols. Nouveau mode d'obtention damidophénols à partir de leurs sels; par MM. Aug. Lumière et A. Scyavctz i20'î Phosphates. — Sur des phosphatesen roche d'origine anmiale et sur un nouveau type de phosphorites; par M. Ann. Gtnitier 928 — Sur un nouveau type de phosphorites; par M. Arm. Gautier 1022 — Sur quelques phosphates naturels rares ou nouveaux ; brushite, minervite; par M. Arm. Gautier iiyi — Errata se rapportant à cette Commu- nicaiion 1 3-25 — Sur la genèse des phosphates naturels, et en particulier de ceux qui ont em- prunté leur phosphore aux êtres orga- ( i563 ) p nisés; par M. Arm. Gautier — Formation des phosphates naturels d'y- lumine et de fer; par M. Arm. Gau- tier PiiosPHORiQUE (Acide). — Sur le dosage de l'acide phosphorique; par MM. A. Villiers et Fr. Bnrg Photographie. — Sur les progrès de l'art de lever des plans à l'aide de la Pho- tographie; par M. yl. Laussedat. . . . — Errata se rapportant à cette Commu- nication — Reproduction photographique des ré- seaux et micromètres gravés sur verre; par M. Izarn — Photographie de certains phénomènes fournis par les combinaisons do ré- seaux; par M. Izarn — Photographie des réseaux gravés sur métal ; par M. Izarn — Sur les propriétés photographiques des sels de cérium; par MM. A. et L. Lumière — Sur les propriétés photographiques des sels de cobalt; par MM. Auguste et Louis Lumière — M. Pcllerin adresse une Note relative à la production des images photogra- phiques — M. Roussel adresse une Note relative à diverses expériences concernant la phototy pie, l'impressionsur étoffe, etc. — M. Lippmann présente à l'Académie, au nom de MM. Auguste et Louis Lu- mière, des photographies en couleurs, exécutées d'après les méthodes inter- férentielles — Étude photographique de quelques sources lumineuses; par M. A. Crova. Photométrië. — Sur le sulfure de zinc phosphorescent, considéré comme éta- lon photométriqiie; par M. Cb. Henry. — Élude photographique de quelques sources lumineuses; par iM. A. Crooa. Physiologie animale, — De la phago- cytose observée, sur le vivant, dans les branchies des Mollusques lamelli- branches; par M. de Bruyne — Recherches microscopiques sur la con- tractilité des vaisseaux sanguins; par M. L. Rniivier — Sur le mode d'élimination de l'oxyde de carbone; par M. L. de Saint-Mar- tin âges. 1271 l524 ■23-2 5o6 572 794 i36i C21 784 1343 •98 1343 65 81 260 1080 ii53 Pages. — Inlluence de la pilocarpine et de la phloridzine sur la production du sucre dans le lait; par M. Cornevin 2G3 — Du sièije de la coloration chezles Huîtres vertes; par M. Jonnnes Clintin 2^4 — Sur les causes de la viiidité des huîtres; par M. 5. Jourdain 4nS — Survie après la section des deux nerfs vagues; par M. C. J'anlair 33o — De l'action du froid sur la circulation viscérale; par M. E. If'ertheimer. . . 595 — Influence de l'alcalinité du sang sur les processus d'oxydation intra-organique provoqués par la spermine; par M . Alexandre Pœhl 64 7 — Toxicité comparée du sang et du venin de crapaud commun, considérée au point de vue de la sécrétion interne des glandes cutanées de cet animal; par MM. Phisalix et G. Bertrand.. . — Influence du milieu sur la respiration chez la grenouille; par M. A. Dis- sard — Action de l'oxygène et de l'air com- primés sur les animaux à sang chaud ; par M. G. Philippon 1 155 — Sur la physiologie de l'Écrevisse; par M. L. Cuénot 1267 Voir aussi Glycémique {Fonction), Lo- comotion, Nerveux (Système), Vol, Odeurs, Vision, Tératologie et Hy- giène publique. Physiologie pathologique. — Modifica- tion de la pression artérielle sous l'in- fluence des toxines pyocyaniques; par MM. Charria et Teissier i5i — De l'urée du sang dans l'éclampsie. Dé- ductions pronostiques; par M. L. Butte 422 — Du réveil de certaines affections latentes (étiulogie et pathogénie); par M. Ver- neuil '..... — Mécanisme du processus hyperplasique dans les tumeurs épithéliales. Appli- cations; par M. Fabre-Dnmergue . . — Recherches sur les modifications de l'excrétion de l'urée au cours de cer- taines maladies chirurgicales. Consé- quences au point de vue de la théra- peutique; parM. Just Cliampionnière. — Sur la toxicité des acides tartriques stéréo-isomères, et sur une formule générale pour mesurer le pouvoir toxique; par M. C. Charrin 1410 1097 1260 1262 ( i564 Pages. ) — Mode d'action des substances produites par les microbes sur l'appareil circu- latoire; par MM. Charrin et Glcy... \\j5 Voir aussi Cancer, Glycémiqiie {Fo/ir- tion), Nerveux (Système), Choléra, Diabète, Tétanns, Microbes, Infec- tieuses {Maladies) et TItérapeutique. Physiologie végétale. — Sur la localisa- tion des huiles grasses dans la germi- nation des graines; par M. Eug. Mes- nard m — Une pseudo-fécondation chez les Uré- dinées; par MM. P. -A. Dangearcl et Sapin-Troiiffy 267 — La pseudo-fécondation chez les Urédi- nées et les phénomènes qui s'y ratta- chent; par M. Sappin-Trouffr i'5o4 — Sur le parfum des Orchidées; par M. Eugène Mcsnard 626 — De la transpiration dans la greffe her- bacée; par M. Lucien Daniel 763 — Influence de la pression des gaz sur le développement des végétaux ; par M. P. Jaccard 83o — Conditions biologiques de la végétation lacustre; par M. Ant. Magnin goj — Sur l'émission d'un liquide sucré par les parties vertes de l'Oranger; par M. E. Guinier looi — Contribution à l'étude des phénomènes chimiques de l'assimilation de l'acide carbonique par les plantes à chloro- phylle; par M. A. Bach 11 45 — Influence de l'humidité sur le dévelop- pement des nodosités des Légumi- neuses; par M. Edmond Gain 1894 — Sur la fécondation des Puccininées ; par M. Paul Fuillemin 1 464 Voir aussi Cliiniie végétale et Patho- logie végétale. Physique du globe. — M. Ch. Conlejean annonce que la température est des- cendue à — 30°, 2 à Montbéliard, dans la nuit du 16 au 17 janvier iSg — Hautes pressions atmosphériques ob- servées à Irkoutsk du 12 au 16 jan- vier 1893 ; par M. Al. de Tillo 355 — Température observée dans l'hiver de i789àMontbéliard;parM. Conlejean. 54o — Sur la manifestation, depuis plus de six cents ans, des variations brusques de la température aux dates fixes de la seconde quinzaine de janvier; par Dom D. Demoidin €67 I Pages. — Sur la vraie théorie des trombes et tor- nades, à propos de celui de Lawrence (Massachusetts); par M. H. Paye.. . 543 — L'exploration de la haute atmosphère. Expérience du 21 mars 1893 ; par M. Gustave Hermite 766 — Sur des brumes odorantes observées sur les côtes de la Manche; par M. S, Jourdain 1211 — Observations sur la glace, faites au cours du voyage de la Manche; par M. G.Pouchet i536 — M. H. Hermite adresse un Mémoire sur « la dynamique de l'atmosphère ». i iSg — M. Gravier adresse une Note « Sur la formation des orages u 1498 Voir aussi Pesanteur, Tremblements de terre. Volcans, Magnétisme terrestre, Eau.x naturelles. Neige. Physique mathématique. — Sur l'équa- tion de Van der Vaais et la démon- stration du théorème des états corres- pondants; par M. G. Mcdin i35 — Sur une objection à la théorie cinétique des gaz; par M. H. Poincaré 1017 — Sur la théorie cinétique des gaz; par M . H. Poincaré ii65 — Sur les dimensions de la température absolue ; par M. H. Abraham U23 — Sur une propriété générale des champs c'dmeltantunpotentiel;parM. Vaschy. 1244 — Propriété générale d'un champ quel- conque n'admettant pas de potentiel; par M. Vaschy 1 355 — Sur une propriété générale des champs électriques et magnétiques; par M. J'ascliy 1437 — Sur la rigidité des liquides; par M. /. Colin i-i5 1 — Sur le troisième principe de l'énergé- tique; par I\L H. Le Clialelier i5o4 Piles électriques. — Contribution à l'é- tude de la pile Leclanché; par M. A. Ditte 812 et 984 — Étude de la pile au cadmium et au sel ammoniac ; par M. A . Ditte 1 128 Planètes. — Sur les petites planètes et les nébuleuses découvertes à l'observa- toire de Nice par MM. Charlois et Javelle, et sur la station du Meunier; par M. Perrotin 38 — Observations de la planète Charlois T (du II décembre 1892), faites à l'ob- servatoire de Toulouse (grand léles- ( i56 cope); par M. B. Biiillmul i25 — Sur le diamètre des satellites de Jupi- ter; par M. J.-J. Laiulerer 483 -- Sur l'observation des ombres des sa- tellites de Jupiter; par M. J . J . Lan- dercr 56 1 — Observations de petites planètes, faites à l'obi-ervaloire de Toulouse (i;rand télescope); par M. B. Bnillaud (j;9 — Observations de la planète Charlois (iSgSZ), faites à l'équatorial de i4 pouces de l'observatoire de Bordeaux; par M. L. Picart 1 49 Observations du Soleil faites à l'obser- vatoire de Lyon (équalorial Pirunner), pendant le second semestre de 1892; par M. Ginllaame 128 — Surlastatistiquesolairedel'année 1892; par M. Bod. IVolj 1O4 — Contribution à la recherche do la cou- 204 ( i566 ) Pages. ronne solaire en dehors des éclipses totales; par M. H. Deslandies 126 Les raies H el K dans le spectre des facules solaires; par M. G.-E. Hnle. 170 Sur les propriétés des facules. Réponse à une Noie de M. G. Haie; par M. H. Dcslandres 238 La probabilité de coïncidence entre les phénomènes terrestres et solaires; par M. G.-E. Haie 240 Résumé des observations solaires faites à l'observatoire royal du Collège ro- main pendant le dernier trimestre de 1892 ; par M. P. Tacchini 358 Sur la méthode spectrophotographique qui permet d'obtenir la photographie de la chromosphère, des facules, des protubérances, etc. ; par M. J . Jans- sen 456 Sur la distribution en latitude de phé- nomènes solaires observés à l'obser- vatoire royal du Collège romain, pen- dant le quatrième trimestre 1892; par M. P. Tacchini 621 Photographie de la couronne solaire, en dehors des éclipses totales; par M. G.-E. Haie 6^3 Méthode spectro-photographique pour l'étude de la couronne solaire; par M. G. Haie 865 Sur la recherche de la couronne so- laire en dehors des éclipses totales; par M. H. Deslandies 1 184 Observations solaires du premier tri- Pages, mestre de l'année 1898; par M. Tac- chiiii io3â Soufre. — Sur le soufre mou trempé à l'état de vapeur; par M. Jules Gai. . iSjS Spectroscopie. — Sur les spectres de flammes de quelques métaux; par M. Denys Cocliin io55 — Spectre calorifique de la fluorine; par M. E. Carmllo ' 1 189 Voir aussi Soleil. Statistique. — M. L. Aubert adresse un Mémoire relatif à la « topographie médicale de Gabès (Tunisie) et de ses environs » 237 — M. J .-L. Joubert annonce l'envoi d'une 0 Étude statistique médicaleetanthro- pologique sur la Corse » 621 — M. Carlier adresse un Mémoire ma- nuscrit portant pour titre : « La ville d'Évreux, son climat, ses maladies ». 621 Stéréoscopie. — M. A.-L. Donnailieu adresse une Note « Sur quelques cas particuliers de la Stéréoscopie » 42^ Sucres. — Sur les sucrâtes de chaux; par M. Petit 823 Voir aussi Gljce'mique (^Fonction). Sulfures. — Recherches sur les chloro- sulfures d'arsenic et d'antimoine; par M. L. Ouvrard i5i6 Synchronisation. — Conditions générales que doivent remplir les instruments enregistreurs ou indicateurs; pro- blème de la synchronisation intégrale; par M. J. Blondel 748 Tartriques (acides). — Sur la toxicité des acides tartriques stéréo -isomères, et sur une formule générale pour me- surer le pouvoir toxique ; par M. C. Chabrid. 1410 TÉRATOLOGIE. — lulluence du mouvement sur le développement des œufs de poule ; par M. A. Marcarci 71 TÉRÉBENTUÈNE. — Action de l'acide acé- tique et de l'acide formique sur le térébenthène; par MM. Bouchardat et Olwiero 257 TÉTANOS. — La substance toxique qui en- gendre le tétanos résulte de l'action d'un ferment soluble fabriqué par le bacille de Nicolaïcr; par MM. /. Courmont et H. Doyon 598 Thallium. — Recherches sur le thallium. Nouvelle détermination du poids ato- mique; par M. Cit. Lepierrc 58o Thérapeutique. — Effets thérapeutiques d'une substance dérivée du chloral, ou cldomlose ; par MM. Hanriot et Ch. Richet 63 — Des alcaloïdes de l'huile de foie de mo- rue, de leur origine et de leurs effets thérapeutiques; ^lar M. J. Boinllot. . 489 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 542 — Effets physiologiques et thérapeutiques d'un liquide extrait de la glande sexuelle mâle; par MM. Brown-Sc- ( i567 ) Pages. qiiard el d' Jrsonval 856 — L'effluve électrique employée comme moyen de traitement des prurits cuta- nés rebelles; par M. H. Leloir i4i3 — Sur un dérivé soluble du p-naphlol; par MM. Diijardin-Bcaametz et Sttic- kler 1477 — Sur les intercurrences morbides dans la fièvre à sulfate de quinine; par M. Alcide Treille 1478 — M. L. Snndras adresse une réclamation de priorité relative aux applications directes de pétrole et d'essence de térébenthine sur les fausses mem- branes diphtériques 1 1 Sg Thermochimie. — Sur la chaleur de for- mation de l'arragonite; par M. H. Le Chatelicr 890 — Sur la chaleur dégagée dans la combi- naison du brome avec quelques sub- stances non saturées de la série grasse; par MM. W. Lnuguinine et Irv. Ka- blukoi' ' ' 97 — Sur la chaleur de combustion des principaux gaz hydrocarbonés; par MM. Berthclot et Matignon i333 — Chaleur de formation de quelques dé- rivés de l'indigo; par M. R. d'Aln- Pages. • «457 dcrn Thkrmo-électricité. — Sur les phéno- mènes thermo-électriques entre deux électrolytes; par M. Henri Bagnrd. . i-j Thorium. — Sur la préparation du zirco- nium et du thorium; parM.Z. Troost. 1227 - Sur l'extraction de la zircone et de la thorine; par M. L. Troost 1 428 ToLuiDiNE. — Sur les dérivés chlorés do la paratoluidine; par M. A. Berg. . . 827 Topographie. — Sur les progrès de l'art de lever des plans à l'aide de la Pho- tographie, en Europe et en Amérique; par M. A . Laussedat 282 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 339 Tremblements de terre. — Sur une se- cousse séismique ressentie à Grenoble le 8 avril ; par M. Kilian 997 Tuberculose. — MM. Cl. 'Nourry et C. Michel adressent une Note intitulée : « Immunisation contie la tuberculose, par les injections sous-cutanées de liquide testiculaire » 3o3 Tungstène. — Préparation au four élec- trique de quelques métaux réfractai- res : tungstène, molybdène, vana- dium ; par M. H. Moissan laaS u Uranium. — Sur la préparation de l'ura- nium à haute température; par M. H. Moissan 347 Urées. — Dipropylurée et dipropylsul- fourée symétriques ; par M.iP. Chan- cel 62 — De l'urée du sang dans l'éclampsie; dé- ductions pronostiques; par M. L. Butte 422 Vanadium. — Préparation du vanadium au four électrique; par M. H. Moissan. 1225 Vapeurs. — Sur la tension de la vapeur d'eau saturée; par M. Antoine 870 - Sur la loi générale et les formules de l'écoulement de la vapeur d'eau satu- rée ; par M. //. Parcnty 1 120 — Sur quelques phénomènes présentés par les tubes de Natterer; par M. Gotiy. 1289 Verres. —Sur la diminution du coefficient de dilatation du verre; par M. L.-C. Baitdin 971 — Moulage méthodique du verre; par M. Léon Appert 1078 Vision. — Sur le minimum perceptible de lumière; par M. Ch. Henry 96 — Méthode pour mesurer objectivement l'aberration sphérique de l'œil vivant ; par M. C.-J.-A. Leroy 144 — Champ optique, champ visuel absolu et relatif de l'œil humain; par M. C- I.-A. Leroy 877 — Sur l'aberration sphérique de l'œil hu- main; mesure du sénilisme ciislalli- nien; par M. C.-J.-A. Leroy 636 Viticulture. — Strabonel le Phylloxéra; ( i568 ) Pages, par M. E. de Mély 44 — Sur les périthèces de VUncinula spi- . rnlis en Franco et l'identiQcalion de VOidiitni américain et de VOùUinn eu- ropéen ; par M. G. Cnuderc 210 Vol. — M. Cliantmn adresse une Note relative aii vol des oiseaux et à la na- vigation aérienne ." — M. Émde Lnr^enud adresse un Mé- moire « sur le vol du Condor et la lo- comotion aérienne individuelle ». . . . Volcans. — Sur l'âge des plus anciennes éruptions de lÈtna; par M. IFedle- rant Pages. 3i *9 z Zinc. — Sur la purification du zinc arse- nical; par M. H. Lescœur 5S — De l'action du zinc et du magnésium sur les solutions métalliques, et du dosage de la potasse; par MM. A. rutieii et Fr. Bnrg 1624 ZincoNiuM. — Sur la volatilisation de la zircone et sa réduction par le cliar- bon ; par M. //. Maissan 1222 — Sur la préparation du zirconium et du thorium; par M. Tmost 1227 — Sur l'extraction de la zircone et de la thorine; par M. L. Troost 1428 Zoologie. — Observations nouvelles sur les affinités des divers groupes de Gas- téropodes (campagnes du yacht VHi- t-nrulelte): par M. E -L. Bouvier 68 — L'évolution des grégarines intestinales des vers marins; par M, Louis Lcger. 204 — Origine et multiplication dai'Ep/icitia Kueliniella (Zeller) dans les moulins en France; par M. J . Danyxz 207 — De la structure et de l'accroissement du test calcaire de la Balano {B. Tinlin- niiliuium); par M. Gnwel 4o5 — Cru.stacés et Cinhipèdes commensaux des Tortues marines de la Méditer- ranée; par MM. E. Clicvrcux et /. de Guertip 443 - Sur une Sangsue terrestre du Chili ; par- M. Raphaël Blancliard 4 i^ - Description d'une espèce nouvelle d'Ho- lothurie bilatérale {Gcorisia otnala E. Perricr) , par M. Edmond Ferrier. ù'jy - Sur les affinités du genre Oreosoma, Guvier; par M. Léon Vaillant 5r)8 - Acclimatation en France de nouveaux . Salmonidés; par M. Daguin 907 - Sur le Plankton de la lagune nord de Jan Mayen: par M. G. Pouchel 1207 ■ Sur le Plankton de l'océan Glacial ; par M. G. Ponchet i3o3 - Dimorphisme dans le développumeiit des Hémosporidies; par M. Alphonse Labbe'. 120g - Sur les Coccidies des Oiseaux; par M. Alphonse Labbe i3oo - Présentation d'une Monographie icono- graphique du Bubaliis anti AGLOT(E.). — Sur un appareil de dosa^'e des précipités par une méthode op- tique 200 AIGNAN (A.). — Action de la tempéi;:- ture sur le pouvoir rotatoire des liqiiides 725 ALADERN (R. d'). — Chaleur de forma- tion de quelques dérivés de l'indigo. 1 457 ALLAIRE (H.). — Sur le chioroborale"ile fer et sur une méthode de préparation de chloroborales isomorphes avec la boracite.(EncommunavecM.G.yff«M- sean.) i igj — Sur les boracitcs bromées. Bromobo- MM. Pages, rates de fer et de zinc. (En cohimun avec M. G. Rmissenii.) 1445 AMAGAT(E.-H.). — Dilatation et com- pressibilité de l'eau ii — Dilatation de l'eau sous pression con- stante et sous volume constant 779 — Sur le déplacement de la température du maximum de densité de l'eau par la pression, et le retour aux lois ordi- naires sous l'influence de la pression et de la température 946 AMIGUES (E.). — Généralisation de la série de Lagrange 368 — Remarques à propos de cette Noie. . . 429 ANDRADE (Jules). — Sur l'application répétée du théorème de Bernoulli.. . 12S1 — Enatu se rapportant à cette Commu- nication 1482 ANDRÉ. — Sur les matières orgiiniques constitutives ilu sol vég; tal. (En com- mun avec M. Bertlu-hit .) 666 ANDRÉ (Ch.). — Observation de l'éclipsé de Soleil du 16 avril 1893, à l'obser- vatoire de Lyon R62 — Fait remarquer que le ligament noir a été vu pour la première fois par MM. Gonnessiat et Marchand i35o ANTOINE. — Sur la tension de la vapeur d'eau saturée 870 APPELL(Paul). — Sur l'emploi des équa- tions de Lagrange dans la théorie du choc et des percussions i483 APPERT (Léon). — Moulage méthodique du verre 1073 ARLOING. — Sur les propriétés patho- gènes des matières solublcs fabriquées par le microbe de la péripneumonie cnnlagieuse des bovidés, et leur va- leur dans le diagnoalic des foruies chroniques de cette maladie 166 ARNAUD adresse un Mémoire intitulé : (c Étude théorique et expérimentale ( î57o ) MM. l'aifes. sur les couleurs et la lumière. » . . . . 357 ARNOUX (R.) adresse une Note « Sur la mesure directe et automatique de la puissance des moteurs industriels. ». 169 — A propos du stéréocollimateur à lecture directe de M. de Place 5o8 ARSONVAL (d'). — Influence de la fré- quence sur les effets physiologiques des courants alternatifs 63o — Effets physiologiques et thérapeutiques d'un liquide extrait de la glande sexuelle mâle. (En commun avec M. MM. Pages. Brown-Séiiiiard.) 856 — La durée de l'excitabilité des nerfs et des muscles, après la mort, est bien plus grande qu'on ne le croit généra- lement i53o AUBERT (L.) adresse un Mémoire relatif à la « topographie médicale de Gabès (Tunisie) et de ses environs b. . . . . . 237 AUTONNE. — Sur la limitation du degré pour l'intégrale générale algébrique de l'équation différentielle du premier ordre iSî et 1045 fi BACH (A.). -- Contribution à l'étude dos phénomènes chimiques de l'assimila- tion de l'acide carbonique par les plantes à chlorophylle ii45 — Sur le dédoublement de l'acide carbo- nique sous l'action de la radiation solaire iSSg BACKER (B.) adresse ses reraercîments à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux 170 BAGARD (Henri). — Sur les phénomènes thermo-électriques entre deux électro- lytes 27 — Sur l'inversion du phénomène de Pel- tier entre deux électrolytes au delà du point neutre 1126 BAILLAUD (B.). — Observations de la pla- nète CharloisT (du 1 1 décembre iSya), faites à l'observatoire de Toulouse (grand télescope) i25 — Observations de petites planètes, faites à l'observatoire de Toulouse (grand télescope) 679 BAILLY (L.) adresse un Mémoire intitulé : 6i — Observations relatives à une Communi- cation de -M. Henri Motssan » Sur la préparation du carbone sous une forte pression » 226 — Présente à l'Académie un Ouvrage in- titulé : « Traité pratique de Calori- métrie chimique » 4 • 3 — Sur les matières organiques constitu- tives du sol végétal. (En commun avec M. André. ) 66G — Remarques relatives à une Communi- cation de M. Nordenskiôld « sur le fer natif d'Ovifak et sur le bitume des roches cristallines de Suède » 678 — Recherches nouvelles sur les micror- ganismes fixateurs de l'azote 842 — Note accompagnant la présentation de son Ouvrage « La Chimie au moyen âge » 1 1 66 — Sur la chaleur de combustion des prin- cipaux gaz hydrocarbonés. (En com- mun avec M. Matignon.) 1 333 — Observations relatives à ïune Note de JU. IViimgradsky « Sur l'assimilation de l'azote gazeux de l'atmosphère par les microbes u i388 M. \q Secrétaire perpétuel ^\%n'èSQ, parmi les pièces imprimées de la Corres- pondance, le cinquième Volume des « Archives du IVIuséum d'Histoire na- turelle de Lyon, dirigées par IM. Lortct, 357. — Divers Ouvrages de M. G. Fousstreau, de M. Ch. Fahre, 784. — Un Ouvrage de M. A. Richct, 1286. — Divers Ouvrages de M. Albert Faisan, de MM. Ed. Fiichs et L. de Launay 1 35o — Est élu membre de la Commission du prix La Gaze 783 — El de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour le remplacement de M. de Candolle. . . 1 10 j — Et de la Commission des prix généraux (Médaille Arago) 1 104 — Et de la Commission du prix Trémont. iio5 — Et de la Commission du prix Gegner. . 1180 — El de la Commission du prix Vaillant (pour 1896) 1236 BERTIN-SANS (H.). — Oxyhématine, hé- 7' ) MM. Pages, mâtine réduite et hémochromogène. (En commun avec M. /. Moile.isier.). 4oi — Action de l'oxyde de carbone sur l'hé- matine réduite et sur l'hémochromo- gène. (En commun avec M. /. Moi- tessier.) Sg f BERTRAND (G.). — Sur la composition chimique de l'essence de Niaouli. . . . 1070 — Toxicité comparée du sang et du venin de crapaud commun (JBiifo viilg.), considérée au point de vue de la sécré- tion interne des glandes cutanées de cet animal. (En commun avec M. Phisalix.) 1 080 BERTR.4ND (Joseph) offre à l'Académie, pourses Archives, au nom de M""" Z««- gier, un ilémoire de Lancret sur les développoïdes 3o3 — Offre à l'Académie, au nom de M"" Leui- gier, trois Mémoires manuscrits du célèbre horloger Pierre Leroy 358 — Offre à l'Académie, au nom do l\"'° Laii- gier, un Mémoire manuscrit de iJ/nfe^, sur la double réfraction 426 — Informe l'Académie du désir exprimé par M. Diamandi, d'être soumis à un examen de calcul de mémoire 357 — Présente le tome V des CEuvres d'Huy- gens 775 — Est élu membre de la Commission du prix Francœur 620 — El de la Commission du prix Poncelet. 620 ~ Et de la Commission du prix Monlyon (Statistique) 719 — Et de la Commission du prix La Caze (Physique) 719 — El de la Commission des prix généraux (Médaille Arago) 11 04 — El de la Commission du prix Trémont. i io5 — Et de la Commission du prix Gegner. . 1 rSo — Et de la Commission du prix Vaillant (pour 1896) 1236 — Est élu membre de la Commission chargée de préparer une liste de can- didats pour le remplacement de M . Owen 282 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour le remplacement de M. de Candolle. ... 1 104 M. le Secre'taire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, une brochure de M. Paul Tannery, 85. — Un Ouvrage de M. Arthur Issel, sur la géologie de la Li- ( • MM. Pages, gurie, 170. — Un Volume de MM. /. Tanner y et /. Mnlk, 3o3. — Une Notice biographique sur Georges Diifmiil (1777-1852), etune hrorhiire de M. Éiiiilc Rousse, 679. — Un Ouvr:ige de M. Paul Tarinery, 8G2. — Un Ouvrage de M. Cli. Brun, 1180. — Un Ouvrage de M . Gaston Milhaud. 1 28 1 — Annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de Sir Riclinnl Oiwn, son Associé étranger 17 — Informe l'Académie qu'une souscription est ouverte pour publier les Œuvres de /.-.S. iSias, et élever un monument à sa mémoire 3o3 — Annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. J/- plionse de Candulte, son Associé étranger 734 — Annoiice à l'Académie la perle qu'elle vient de faire dans la personne de M. Kumnier i iG3 — Annonce à l'Académie la perle qu'elle vient de faire dans la personne de M. de Gdsparin 1164 BESSON (A.). — Sur la décomposition f'u chloroforme en présence de l'iode. . . 102 BIDAULD ( P. ) propose d'essayer d'obtenir le diam.nit en chauffant do la fonte ou de l'acier jusqu'à leur température de fusion, et en y faisant passer un cou- rant électrique 3 1 BIENAYMÉ est porté sur la liste des candidats présentés par la Section de Géographie elNavigation pourrempla- cer M . Jurien de la Gravière 114 BIGOURDAN (G.) est porté sur la liste des candidats présentés par la Section d'Astronomie pour remplacer M. Mou- chez 338 — Observation de l'éclipsé totale de Soleil du 16 avril 1893, faite à Joal (Séné- gal), à l'observatoire de la mission du Bureau des Longitudes 1181 BIRKKLAND. — Ondes électriques dans des Qls; la dépression de l'onde qui se propage dans des conducteurs 93 — Sur les ondes électriques dans des fils; la force électrique dans le voisinage du coriducteur 499 — Sur les ondes électriques le long des fils minces; calcul de la dépression.. 6-45 -- Sur la réllexiondes ondes électriques à l'extrémité d'un conducteur linéaire. 8o3 57. ) MM. Pages. BLANC (Ém.) adresse des « Observations faites sur la coupe du cadavre con- gelé d'une femme enceinte, arrivée au sixième mois de sa grossesse. » (En commun avec M. Le Testât.) 237 BLANCHARD (Emile) donne un aperçu touchant l'œuvre et la carrière de Sir Richaiil Oi\'e/i 17 — Est élu membre de la Commission du prix Savigny 958 — Et de la Commission du prix Petit d'Or- moy (Sciences naturelles.) 1 180 — Et de la Commission du grand prix des Sciences physiques (pour 1895.) i235 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour lo remplacement de M. de CaiidoUe. ... 1 104 BLANCHARD ( Raphaël ). — Sur une Sang- sue terrestre du Chili 446 BLOCH ( Adolphe ) adresse une Noie ayant pour titre : « Démonstration expéri- mentale de l'existence de trois parties distinctes dans les bobines d'induction et dans les bobines à courants alterna- tifs » l324 BLOCH (Salvator). — Sur la dispersion anomale 746 BLONDEL (A.). — Sur la mesure de la puissance dans les courants polypha- sés 54 — Oscillographes; nouveaux appareils l'.our l'étude des oscillations élec- triques lentes 5o2 — Conditions générales que doivent leui- plir les instruments enregistreurs ou indicateurs; problème de la synchro- nisation intégrale 748 BLUTEL. — Sur les surfaces qui ad- mettent un système de lignes de cour- bure sphériques et qui ont même re- présentation sphérique pour leurs li- gnes de courbure 249 BONNARD adresse ses remercîments pour la distinction accordée à ses travaux. i25 BONNIER (Jules). — Sur l'appareil maxil- laire des Euniciens 5-24 BOllDES-PAGÈS (Gabriel) adresse un Mémoire ayant pour titre : « Exten- sion du théorème de Slurm aux é(iua- tions non entières. Formation en dé- terminant des fonctions de la suite de Sturm » 1 4fi9 BOREL (Charles). — Phénomènes dyna- miques dus à l'éleclrisation résiduelle ( '573 ) 86 [ 86 1 86r 958 io33 io33 io33 io33 MM. Pagfs. des ditMectriques. ... - 119?. — Recherches des constantes diélectriques de quelques cristaux biaxes i jog BOUG (Fr.). — Sur le dosage de l'acide phospliorique. (En commun avec M. ^. Filliers.) 9R9 — De l'action du zinc et du magnésium sur les solutions métalliques et du dosage de la potasse. (En commun avec M. A. Villicrs. ) 1 5a 1 BORNET. — Note sur les travaux de M. Alphonse île Ccindolle 735 — Est élu membre de la Commission du prix Desmazières — Et de la Commission du prix Thore.. BOUCHARD. — Est élu membre de la Commission du prix Barbier — Et de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie. ) gSS — Et de la Commission du prix Godard. 958 — Et de la Commission du prix Serres. . — Et de la Commission du prix Parkin. . — Et de la Commission du prix Bellion. . — Et de la Commission du prix Mège. . . . — Et de la Commission du prix Lallemand. — Et de la Commission du prix iMontyon (Physiologie expérimentale) io33 — Et de la Commission du prix Pourat. . 1104 — Et de la Commission du prix Wartin- Damourette 1104 ■— Et de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres. ) — Et de la Commission du prix Pourat (Physiologie) ii décerner en 1895. . . BOUCHARDAT (G.). — Action de l'acide acétique et de l'acide formique sur le térébenthène. ( En commun avec M. Olmcro.) 257 — Action de l'anhydride acétique sur le linalol; transformation en géraniol . . riSJ BOUILLOr(J.). — Des alcaloïdes de l'huile de foie de morue, de leur origine et de leurs effets thérapeutiques 4 -'9 — Erraiii se rapportant à cette Commu- nication 342 BOUQUET DK LA GRYE. — Description d'un instrument pouvant rendre appa- rentes les petites variations de l'inten- sité de la pesanteur 3 î i — Est élu membre de la Commission du prix extraordinaire (Mécanique.) . . . Cao — Et de la Commission du prix Gay .... 1 104 — Et de la Commission du prix Gay (pour 1895.) I23G C. K., 1S93, i" Semestre. ( T. CWl.) 1104 1280 MM. Pages. BOURQUELOT(É.M.). - Sur un ferment sohible nouveau, dédoublant le tréha- lose en glucose 826 — Inuhise et fermentation alcoolique indi- recte de l'inuline 1 143 BOURSAULT (H.). - Craie magnésienne des environs de Guise (Aisne.) 1467 BOUSSINESQ (,!.).— Théorie de l'écoule- ment sur les déversoirs sans contrac- tion latérale, en tenant compte des variations qu'éprouve, suivant le ni- veau d'aval, la contraction inférieure de la nappe déversante 1 327 — Vérifications expérimentales delà théo- rie des déversoirs sans contraction latérale, à nappe libre en dessous... i4i"i — Sur une simplification qu'on introduit dans certaines formules de résistance vive des solides, en y faisant figurer la plus grande dilatation linéaire A que comporte leur matière, à la place de la force élastique correspondante Rq. 1 4 • *' — Calcul théorique de la contraction infé- rieure, dans les déversoirs en mince paroi à nappe libre en dessous, quand cette contraction atteint ses plus grandes valeurs, et vérifications expé- rimentales 1487 — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (.Mécanique) 620 -- EtdelaCommissionduprixFourneyron. 719 ~ Et de la Commission du prix Fourney- ron (pour 1893) i23 5 BOUTY (E.)- — Sur les capacités initiales de polarisation 628 et 691 — Errata se rapportant à la première Communication 702 BOUVEAULT (L.). - Sur un isomère li- quide de l'hydrocamphène 1067 BOUVIER (E.-L.). — Observations nou- velles sur les affinités des divers groupes de Gastéropodes (campagnes du yacht l'Himmlelle. ) 68 BRANCdviCI (E.) — Sur les éthers ben- zène azocyanacétiques et leurs analo- gues. (Eu commun avec M. A. Huiler.) 714 BRANLY (Edouard). — Sur la déperdi- tion de l'électricité à la lumière diffuse et ^ l'obscurité 74 1 RROUARDEL. — Sur le système sanitaire adopté par la Conférence de Dresde, pour établir des mesures communes, propres à sauvegarder la santé pu- blique eu temps d'épidémie cholé- 2o5 ( ID 958 o33 856 MM. Pages, rique, sans apporter d'entraves inutiles aux transactions commerciales et au mouvement des voyageurs gSS — Est élu membre de la Commission du prix Mon tyon (Médecine et Chirurgie). — Et de la Commission du prix Parkin. . BROWN-SÉQUARD. — Ellels physiolo- giques et thérapeutiques d'un liquide extrait de la glande sexuelle mâle. (En commun avec M. d' Ar^onval.) — Remarques sur un travail de M. d'Ai- sonval : « La durée de l'excitabilité des nerfs et des muscles, après la mort, est bien plus grande qu'on ne le croit généralement » 1 532 — Est élu membre de la Commission du prix Barbier SGi — Et de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 958 — Et de la Commission du prix Parkin. . io33 -- Et de la Commission du prix Bellion. . io33 — Et de la Commission du prix Mège. . . . io33 — Et delaCommissiondu prixLallemand. io33 74 ) MM- Pages. — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie expérimentale.) io33 — Et de la Commission du prix Pourat. . 1 104 — Et de la Commission du prix Martin- Damourette 1 104 — Et de la Commission du prix Pourat (Physiologie) à décerner en 1895 . . . 1280 BRULLÉ (Raoul). — Méthode générale pour l'analyse des beurres laîâ BRUYNE (de). — De la phagocytose ob- servée, sur le vivant, dans les bran- chies des Mollusques lamellibranches. 65 BUCHANAN (J.-Y.). - Sur la densité et l'alcalinité des eaux de l'Atlantique et de la Méditerranée i32i BUSSY (de) est élu membre de la Com- mission du prix extraordinaire (Méca- nique) 620 — Et de la Commission du prix Plumey . 621 — Et de la Commission chargée de véri- fier les comptes de l'année 1S92 1180 BUTTE (L.). — De l'urée du sang dans l'éclampsie. Déductions pronostiques. 422 CAHEN. — Sur la somme des logarithmes des nombres premiers qui ne dépas- sent pas X 85 — Sur un théorème de M. Stieltjes 490 CAILLETET est élu membre de la Coui- mission du prix La Caze (Physique).. 719 CALLANDREAU(0.). — Observations de la comète Brooks (19 nov. 1S92), faites à l'Observatoire de Paris (équa- torial de la tour de l'Ouest) 46 — Prie l'Académie de le comprendre par- mi les candidats à la place laissée va- cante, dans la Section d'Astronomie, par le décès do M. Mouchez 238 — Est porté sur la liste des candidats pré- sentés par la Section d'Astronomie pour remplacer M. Mouchez 338 -- Est élu membre de la Section d'Astro- nomie, en remplacement de feu M. l'a- miral Mouchez 336 — Est élu membre de la Commission du prix Damoiseau (pour 1898) *. . laSG CALMETTE ( A. ) adresse, pour le concours du prix Bjrbier, deux Mémoires insé- rés dans les « Annales de l'Institut Pasteur » 4,,. 3 CANDOLLE (Alphonse de). — Sa mort est annoncée à l'Académie 734 — Note sur Alphonse de Candolle ; par M. Duchartre 734 - Note sur les travaux de M. Alphonse de Candolle; par M. Bornet 735 CARLIER adresse un Mémoire manuscrit portant pour titre : « La ville d'É- vreux, son climat, ses maladies «... 6a 1 CARNOT (Adolphe). — Sur la détermi- nation du phosphore dans les fers et les aciers loG — Sur l'essai des oxydes de manganèse par l'eau oxygénée 1295 — Sur le dosage du manganèse par les méthodes oxvdimétriques 1373 CARONNET (Th.'). - Sur les surfaces à lignes de courbure planes dans les deux systèmes et isothermes 1 240 CARTAN. — Sur la structure des groupes simples finis et continus 784 et 962 CARVALL0(E.). — Spectre calorifique de la fluorine 1189 CASPARI est porté sur la liste des can- didats présentés par la Section de Géographie et Navigation pour rem- placer M. Julien de ta Gravière .... 114 CATEL (D.) adresse un Mémoire relatif ( «57J ) MM. Pages, à un ballon dirigeable 45 C.\USARD (MarcI'L). — Sur l'appareil cir- culatoire rie la Mvgnl rœmentarùi, Walck ." 828 C.\YLEY(A.). —Sur la fonction modu- laire /co i339 CAZENEUVE (P.). — Action des alcoo- lates alcalins sur l'anhydride camphn- rique et quelques autres anhydrides. 148 — Sur la formation de la gallanilide; sur ses dérivés Iriacétylés et tribenzoylés. 698 — Sur la constitution du bleu gallique ou indigo du tannin 884 CELS (Jules). — Sur les équations diffé- rentielles linéaires ordinaires 176 CHABRIÉ (C). — Sur la toxicité des aci- des tartriques stéréoisomères, et sur une formule générale pour mesurer le pouvoir toxique i4io CHAMBRELENT. — Fixation des torrents et boisement des montagnes 469 — Observations relatives à une Communi- cation de M. Lahoiilbèiie « Sur un moyen de préserver les plants de betteraves, ainsi que les jeunes végé- taux, contre les attaques des vers gris et d'autres larves d'insectes 704 — Effets de la sécheresse sur les cultures de l'année. Réponse à une Note de M. Dcmonlzcy sur le reboisement des montagnes 77O — Est élu membre de la Commission du pris Morogues. 861 — El de la Commission chargée de véri- fier les comptes de l'année 1892 i iSo CHAMPIONNIÈRE (Just). — Recherches sur les modifications de l'excrétion de l'urée au cours de certaines maladies chirurgicales et surtout après les grandes opérations. Conséquences au point de vue de la thérapeutique et des soins consécutifs aux opérations. 1262 CHANCEL(F.). — Dipropylurée et dipro- pylsulfourée symétriques 62 — Sur la dipropylcyanamide et la dipro- pylcarbodiimide 329 CHANTRON adresse une Note relative au vol des oiseaux et à la navigation aé- rienne 3i CHAPEL adresse une Note « Sur la simili- tude mécanique chez les êtres ani- més » 338 CHARCOT est élu membre de la Commis- sion chargée de préparer une liste de MM. Pages, candidats à la place d'Associé étranger, en remplacement de M. Oivc/i 232 — Et de la Commission du prix Barbier.. 8G1 — Et de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 9)8 — Et delà Commission du prix Godard.. gSS — Et de la Commission du prix Bellion . io33 — Et de la Commission du prix Mège . . . io33 — Et de la Commission du prix Lalle- mand io33 — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie expérimentale) io33 — Et de la Commission du prix Martin- Damourelle 1 104 — Et de la Commission du prix Pourat de l'année 1S93 , i io4 — Et de la Commission du prix Pourat (Physiologie) à décerner en 1895.... 1280 CHARPY(G.). — Influence de la tempéra- ture de recuit sur les propriétés mé- caniques et la structure du laiton ... 1 i3i CHARRIN (A.). — Modification de la pres- sion artérielle sous l'influence des toxines pyocyaiiiques. (En commun avec M. Teissier.) 1 5 1 — Le bacille pyocyaniquo chez les végé- taux 1082 — Mode d'action des substances produites par les microbes sur l'appareil circu- latoire. (En commun avec M. Gley.). i^'S CHASSAGNY. — Sur l'influence de l'ai- mantation longitudinale sur la force éleclromotrice d'un couple fer-cuivre. 977 CHATIN (Ad.). — De la multiplicité des parties homologues dans ses rapports avec la gradation des végétaux 1276 — Est élu membre de la Commission du prix Barbier 861 — Et de la Commission du prix Desma- zières 861 — Et de la Commission du prix Thore.. . 861 CHATIN (JoANNEs). — Du siège de la co- loration chez les Huîtres vertes 264 — Sur les nerfs oculaires du Spondylns s;œderopus 1 1 5G CHAUVEAU(A.). —Sur la pathogénie du diabète. Rôle de la dépense et de la production de la glycose dans les dé- viationsdela fonction glycémique. (En commun avec M. Kaiifnianii.) 226 — La dépense glycosique entraînée par le mouvement nutritif, dans les cas d'hy- perglycémie et d'hypoglycémie pro- voquées expérimentalement. Consé- ( 1376 > MM. Pa^es. quences relatives à la cause immédiate du diabète et des autres déviations de la fonction glycémique. (En commun avec M. Kmifmann.) 297 — Le pancréas et les centres nerveux ré- gulateurs de la fonction sflycémique. (En commun avec M. Kdufinnnn .) . . . ^&i — Le pancréas et les centres nerveux ré- gulateurs de la fonction glycémique. Expériences concourant à démon- trer le rôle respeclif de cliacun de ces agents dans la formation de la glyrose par le foie. (En commun avec M. Kaaf- inanii.) 5 5 1 — Le pancréas et les centres nerveux ré- gulateurs de la fonction glycémique. Démonstrations expérimentales, em- pruntées à la comparaison des etfets de l'ablation du pancréas avec ceux de la section bulbaire. (En commun avec M. Kaufmann ) 6 1 3 — Est élu membre de la Commission du prix Serres gSS — Et de la Commission du prix Parkin . . ioJ3 — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie expérimentale) io33 — Et de la Commission du prix L. Lacaze (Physiologie) io34 — Et de la Commission du prix Pourat. . 1 104 — Est adjoint à la Commission chargée de juger le concours des prix de Méde- cine et de Chirurgie de la fondation Montyon 1280 — Et de la Commission du prix Pourat (Physiologie) à décerner en iSgS . . . 12S0 CHAVANNE (L.). — Sur le pouvoir rota- toire des éthers de l'acide valérique et de l'acide glycérique. (En commun avec M. Pli.- A. Giije.) i i5 j CHEVKEUX (E.). — Crustacés et Cirihi- pèdes commensaux des Tortues ma- rines de la Méditerranée. ( En commun avec M. J . de Guerne.) 443 CHOAY (E.). — Analyse des créosotes officinales; gayacol. (F.n commun avec M. J. Bélial.) 197 CilOFF.AT (Paui.). — Sur les niveauxam- monitiques du malm inférieur dans la contrée du Montejunto ( Portugal). Phases peu connues du développe- ment des .Mollusques S33 CLAVENAD adresse, à propos d'une Com- munication de }\. Mentidicr , une Note « Sur les mouvements vibra- MM. Pages, toires dans un milieu isotrope 207 COCHIN (Denvs). — Sur les spectres do flammes de quelques métaux ioJ5 COCULESCO (N.). — L'éclipsé totale de Soleil observée à Foundiougue (Séné- gal) le 16 avril iSgS i23G COLELLA (R.). — Sur les altérations his- tologiques de l'écorce cérébrale dans quelques maladies mentales 4oî COLIN (J.). — Sur la rigidité des liquides. riSi COLSON (Albert). — Action de la tempé- rature sur le pouvoir rolatoire des li- quides 3iç, — Sur la stéréochimie des composes ma- nques, et sur la variation du pouvoir rotatoire des liquides 818 COLSON (R.). — Sur les interférences électriques produites dans une lame liquide lo'j/. CONGRÈS INTERNATIONAL DE MÉDE- CINE (Le comité organisateuu du) adresse une invitation à l'Académie, pour la session qui doit être tenue à Rome, du 24 septembre au 1" octobre prochain 45 CONTEJEAN (Ch.) annonce que la tempé- rature est descendue à — 3o°,2 à Montbéliard, dans la nuit du 16 au 17 janvier iSg - Température observée dans l'hiver de 1789 à Montbéliard 540 CORNEVIN. — Iniluence de la pilocarpine et de la phloridzine sur la production du sucre dans le lait aG3 CORNU ( Alk.) fait des réserves sur l'inter- prétation des clichés, qui semblent retouchés, des 0 photographies agran- dies de la Lune » de M. le professeur H'eimke !^'i-i — Remarque sur une Note de M. P.Juubiu, rehitive à la mesure des grandes dif- férencesdemarcheenlumièreblanche. 71 1 — Étude sur les réseaux diffringenls. Ano- malies focales 1 2 1 5 — Sur diverses méthodes relatives à l'ob- servation des propriétés appelées «//"- mal'œs fncaleti des réseaux diffiin- gents 1421 — Est élu membre de la Commission du prix Gay 1 104 — Et de la Commission du prix Gaston Planté 1180 — Et de la Commission du prix Bordin (Sciences physiques) pour iSgï i235 ( I MM. Pages. — El de la Commission du prix Vaillanl pour 1 890 1 230) COSTANTIN (Julien). — Uecliérches ex- périmentales sur la môle et sur le trai- tement de cette maladie âag COSTE (A.) adresse une Note relative aux images produites par deux miroirs perpendiculaires entre eux 771 COUDERC (G. ). — Sur les périthèces de VUfici/iiilii spirrill\en France, ei l'iden- tification de \'Oïdiiiin américain et de VO'ùliiti» européen 210 COUDON (H.). — La fermentation ammo- niacale do la terre. (En commun avec M. J. Màritz.) Sgâ COURMONT (J.). — La substance toxique qui engendre le tétanos résulte de l'ac- tion, sur l'organisme récepteur, d'un ferment soluble fabriqué par le bacille de Nicolaïer. (En commun avec M. H. ^^11 ) MM. Paires. Doyon.) 593 COURTY ( F. ). — Observa lions des comètes Brooks ( 1S92, VI), Holmes ( iSg^, III), et Brooks ( 1893, I), faites au grand équatorial de Bordeaux 938 COUSIN (H.). - Sur quelques éthers de l'homopyrocatéchine ro4 CROVA (A.). — Sur les bandes d'interfé- rence des spectres des réseaux sur gélrt tine 67a — Étude photographique de quelques sources lumineuses i343 CUÉNOT (L.). — Sur la physiologie de l'Écrevisse ia57 CUMENGE (E.). — Sur une espèce miné- rale nouvelle, découverte dans le gise- m'ent de cuivre de Boleo (Basse-Cali- fornie, Mexique) 898 CURIE (P.)- — Propriétés magnétiques des corps à diverties températures. . . i36 I) DADET (L.) adresse le résumé de ses re- cherches sur la distillation des vins et des alcools industriels. (En commun avec M. E. Gautrelet.) i3-24 ' DAGUIN. — Acclimatation en France de j nouveaux Salmonidés 907 DAKGEARD. — Recherches histologiques i sur les Urédinées. (En commun avec M. Sri pin-Trou ffy. ) iw — Une pseudo-fécondation chez les Urédi- nées. (En commun avec M. Snpiii- Trouffy. ) 2G; DANIEL (LiciEN). — De la transpiration dans la greffe herbacée 7C3 DANYSZ (J.). — Origine et multiplication de VEphe.stin Kiieliniella (Zeller) dans les moulins en France 207 DARBOUX (Gaston) présente à l'Acadé- mie le tome I de l'édition nouvelle de . Diophante, publiée par M. Patd Tan- nery 18 — Est élu membre de la Commission du prix Francœur 620 — Et de la Commission du prix Poncelet. 6i<> — Et de la Commission du prix Petit- d'Ormoy (Sciences mathématiques). . iiSo DAUBRÉE annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. N. KuAsc/iaroH', Correspondant pour la Section de Minéralogie 44 Notice sur Nicolas de Knhsrharow ... 117 Errata se rapportant à cette Notice.. . 283 Observations relatives àuneNotedeM. Inostranzeff n Gisement primaire de platine dans l'Oural » i56 Observation sur les conditions qui pa- raissent avoir présidé à la formation des météorites 345 Présente, au nom de M. Michel Vénu- koff^ une Carte ethnographique de la Russie d'Asie 411 Présente une brochure de M. Véimknff, donnant la liste des voyageurs russes qui ont exploré l'Asie, pendant les qua- rante dernières années 4i ' Présente un Mémoire, en langue espa- gnole, de M. de la Escosura 4^0 Note accompagnant la présentation, au nom des auteurs, de la Carte géologi- que de la Russie d'Europe 1 49G Est élu membre de la Commission du grand prix des Sciences physiques, prix du budget (Géologie) 783 Et de la Commission du prix Bordin (Géologie) 783 Et de la Commission du prix Delesse.. 783 El de la Commission du prix Fon- tannes 783 Et de la Commission chargée de pré- senter une liste do candidats pour le ( • MM. Pages, remplacement de M. de CandoUe. ... i io4 — Et de la Commission du prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles) iiSo — Et de la Commission du prix Tchihat- chef ■ 1180 — Et de la Commission du grand prix des Sciences physiques (prix du budget pour iSgS) i235 — Et de la Commission du prix Boi'din (Sciences physiques, pour iSgS). . . . i235 D.WIDSON (G.) adresse une Note relative à ses travaux géodésiques en Califor- nie '2l6 DEGAGNY (Cn. ). — Sur les matières for- mées par le nucléole, chez le Spiro- gyrasetifnrnii.s, et sur la direction qu'il exerce sur elles au moment de la divi- sion du noyau cellulaire 269 — Sur la morphologie du noyau cellulaire chez les Spirogyras et sur les phéno- mènes particuliers qui en résultent chez ces_plantes 535 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 6o5 — Sur la concordance des phénomènes de la division du noyau cellulaire chez les Lis et chez les Spirogyras, et sur l'unité de cause qui la produit 1 397 DEHÉRAIN (P.-P.). — Les eaux de drai- nage des terres cultivées 33 — Le travail de la terre et la nitrification. 1091 — Est élu membre de la Commission du prix Morogues 8G1 DELAURIER (È.) adresse une Note sur une méthode de clarification et épura- tion des eaux impures 621 DELEBECQUE (A.).— Sur les lacs des Sept- Laux (Isère) et de la Girotte (Savoie). 700 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 732 DEMONTZEY (P.). — Sur l'extinction des torrents et le reboisement des mon- tagnes 738 DEMOULIN (Alphonse). — Sur la corres- pondance par orthogonalité des élé- ments 682 DÉMOULIN (Dom D.). — Sur la manifes- tation, depuis iilus de six cents ans, des variations brusques de la tempé- rature, aux dates fixes de la seconde quinzaine de janvier C57 DEMOUSSY. — Sur la composition des sels employés comme condiment par les populations voisines de l'Ouban- 578 ) MM. P-igcs. gui. (En commun avec M. Dy- boK-ski. ) 398 — Sur les quantités d'eau contenues dans la terre arable après une sécheresse prolongée. (En commun avec 1\1. Du- mont.) 1078 DENZA (le P. François). — Les Biélides. 680 — L'éclipsé de Soleil du 16 avril 1893, à. l'observatoire du Vatican 1 1 10 DEPREZ (Marcel) est élu membre de la Commission du prix Montyon (Méca- nique) 620 DES CLOIZEAUX (A.). — Sur la phéna- cite de Saint-Christophe en Oisans. (En commun avec M. A. Lacroix) . . laSi — Est élu membre do la Commission du grand prix des Sciences physiques, prix du budget (Géologie) 783 — Et de la Commission du prix Bordin (Géologie) 783 — Et de la Commission du prix Delesse. . 783 — Et de la Commission du prix Fon- tannes 783 DESCROIX (LÉON). — Sur une anomalie présentée, dans ces derniers temps, par la marche de l'aiguille aimantée, comme effets de la variation séculaire. 7 1 — Sur l'amplitude et la durée moyenne des oscillations extrêmes du baro- mètre à Paris i Sv.o DESLANDRES(H.). —Contribution à la recherche de la couronne solaire en dehors des éclipses totales 126 — Sur les propriétés des facules. Réponse à une Note de M. G. Haie 238 — Sur l'observation de l'éclipsé totale de Soleil du 16 avril, faite à Fouu- diougue ( Sénégal ) 1 1 08 — Sur la recherche de la couronne so- laire en dehors des éclipses totales . . 1 184 — Est porté sur la liste des candidats pré- sentés par la Section d'Astronomie en remplacement de M. Mouchez. . . . 338 DISSARD (A.). — Influence du milieu sur la respiration chez la grenouille n53 DITTE (A. ). — Décomposition des alumi- nates alcalins en présence de l'alu- mine i83 — Décomposition des aluminates alcalins par l'acide carbonique 380 — Sur la préparation de l'alumine dans l'industrie 509 — Contribution à l'étude de la pile Le- clanché 812 et yS ( (.'579 ) MM. Pages — Étude de la pile au cadmium et au sel ammoniac 1128 DONNADIEU (.\.-L.) adresse une Note n Sur quelques cas particuliers de la Stérroscopie » 4^5 DONNEZ.\N (A.). — Découverte du Yli«,v- tndon Bitrsnni en Roussillon 538 DOmiET-ADANSON. — Sur le Potrgn,i,(/ii .latihaliiiense, envisagé au point de vue de l'alimentation du bétail 1408 DOYÈRE (Ch.). — Sur une remarque de M. E. Giiyoti. relative au.\ calculs de stabilité des navires i36o DOYON (H.). — La substance toxique qui engendre le tétanos résulte de l'action, sur l'organisme récepteur, d'un fer- ment soluble fabriqué par le bacille de Nicolaïer. (En commun avec M./. Coitrnioiit. ) 593 DRACH. — Sur une application de la théo- rie des groupes de Lie 1041 DRILLON (G.) adresse un projet de loco- motive hydraulique à grande vitesse. laâ DROUIN (Félix) adresse une Note « Sur une nouvelle forme de l'ironoscope ». 1481 DUBOIS (U.\PHAEL). — Sur l'huile d'œufs de la sauterelle d'Algérie ou criquet pèlerin ( Acrldium percgrinuin) i393 DUCHARTRE. — Note sur M. Alphonse de Cnndolle 734 — Est élu membre de la Commission du prix Desmazières 861 — Et de la Commission du prix Thore . . . 861 — Et de la Commission du prix Petit MM. Pa(res. d'Ormov (Sciences naturelles) 1 180 DUCLAUX (P.-E. ) présente à l'Académie un petit Volume intitulé : « Principes de laiterie » 4'3 — Est élu membre de la Commission du prix La Caze 783 — Et de la Commission du prix Moro- gues 861 — Et de la Commission du prix Tchihat- chef 1 180 DUCRETET (E.). — Creuset électrique de laboratoire., avec aimant directeur. (En commun avec M. L. Lejeunc). . 639 DUJARDIN-BEAUMETZ. — Sur un dérivé soluble du jit-naphtol. (En commun avec iM. Stackler.) 1477 DUMONT. — Sur les quantités d'eau con- tenues dans la terre arable après une sécheresse prolongée. (En commun avec M. Denioiissy.) 1078 DUJIOULIN (Alphonse). — Sur une géné- ralisation des courbes de M. Ber- trand 24'' DUPARC (L. ). — Sur un schiste à chlori- toïde des Carpalhes. (En commun avec M. L. Mmzcc.) 601 — Sur les éclogites du mont Blanc. (En commun avec M. L. Mrazcc.) i3j2 DYBOWSKI (J.). — Sur la composition des sels employés comme condiment par les populations voisines de l'Ou- bangui. (En commun avec M. De- moussj.) 398 ELLIOT. — Sur les cas d'intégrabilité du mouvement d'un point dans un plan.. 1 1 17 ENGEL(F.). — Sur un groupe simple à quatorze paramètres ... 786 ÉRAUD(J.). — Sur un microbe patho- gène de l'orchite blennorrhagique. (En commun avec M. L. Hugnunenq.). 44 ' ÉTARD (A.). — Sur les aldéhydes des terpènes 434 — Action du chlorure de zmc sur le chlo- rocamphre. Relation entre le camphre et le carvacrol 1 1 36 FABRE-DOMERGUE. — Mécanisme du processus hyperplasique dans les tu- meurs épithéliales. Applications 1260 FALLOT (Emmanuel). — Sur la disposi- tion des assises crétacées dans l'inté- rieur du bassin de l'Aquitaine, et leurs relations avec les terrains tertiaires.. FAVÉ (I.). — Sur le boisement des monta- gnes — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Statistique) pour 1893. FAYÊ présente à l'Académie F « Annuaire 475 MM. P du Bureau des Longitudes pour l'an- née 1893 » — Sur les photographies agrandies de U Lune, de M. le professeur Weinckr.. — Sur la vraie théorie des trombes et tornados, à propos de celui de Law- rence (Massachusetts) — Est élu membre de la Commission chargée de préparer une liste de can- didats à la place d'Associé étranger en remplacement de M. Owen ■ Et de la Commission du prix Lalande . — Et delà Commission du prix Valz (As- tronomie) — Et de la Commission du prix Janssen. — Et de la Commission du prix Gay — Et de la Commission des prix généraux (Médaille Arago) — Et de la Commission du prix Gegner. . — Et de la Commission du prix Damoi- seau (pour 1898) FICHEUR (E.). — Sur l'existence de phé- nomènes de recouvrement dans l'Atlas de Blida (Algérie) FiZEAU fait des réserves sur l'inter- prétation des clichés, qui semblent re- touchés, des 0 photographies agran- dies de la Lune », de M. fFeineke. . — Est élu membre de la Commission admi- nistrative pour l'année iSgî — Et de la Commission des prix généraux (Médaille Arago) ■- Et de la Commission du prix Trémont. — Et de la Commission du prix Gegner. . — Et de la Commission du prix Gaston Planté ■ - Et de la Conjmission du grand prix des Sciences physiques (prix du budget pour i8i)5) — Et de la Commission du prix Bordin (Sciences physiques pour 1895) — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour le remplacement de M. de CandoUe... FLEURANT (E.). - Sur deux combinai- sons de cyanure cuivreux avec les cya- nures alcalins FLICHE (l'Aui,). - Sur un nouveau genre i58o.) âges. MM. Pages, de Conifère, rencontré dans l'albien de l'Argonne 1002 FLOT (LÉo.\). — Sur le péricycle interne. 33-2 421 FOLIE. — Sur les termes du second ordre, provenant de la combinaison de l'aber- ration et de la réfraction SSg 543 -- Errata se rapportant à cette Commu- nication 73'2 — Sur les termes du second ordre, prove- nant de la combinaison de l'aberration 282 et de la réfraction no'; 7 '9 FORCRAND (de). — Sur la composition de quelques phénates alcalins hydra- 7'9 i tés iga 719 — Sur la constitution des phénates alca- 1104 lins hydratés 437 — Sur les phénates alcalins polyphéno- 1104 . liques 586 1180 FOUQUÉ (F.). - Est élu membre de la Commission du grand prix des Sciences 1236 physiques, prix du budget (Géologie). 783 - Et de la Commission du prix Bordin (Géologie) 783 1 56 — Et de la Commission du prix Delesse. . 783 — Et de la Commission du prix Fon- tannes 783 FOWLER adresse ses remercîments à l'A- 422 cadémie pour la distinction accordée à ses travaux 3o3 14 FREMY est élu membre de la Commission administrative pour l'année 1893. ... 14 04 FRESNAYE (de lv). —Sa Communica- iio5 tion sur la « Méthode Doppler-Fi- 1 180 zeau », etc., dans la séance du 26 dé- cembre 1892 75 180 I — .ff/rr/^a se rapportant à cette Communi- I cation 160 FRIEDEL (C). — Sur la reproduction du 1235 diamant 224 - Sur le fer météorique de Canon Diablo. 290 235 — Sur la Stéréochimie 35i Fait hommage à l'Académie de son « Cours de Minéralogie professé à la 1104 Faculté des Sciences de Paris. Miné- ralogie générale » 71S FRIEDEL (Georges). — Sur un procédé 190 de mesure de la biréfringence des lames cristallines 272 GAILLOT. — Sur les formules de l'aberra- tion annuelle 563 GAIN (Edmond). —Influence de l'humi- dité sur le développement des nodosi- ( >5 MM. Paces. tés des Légumineuses iSgi GAL (Jules). — Sur le soufre mou trempé à l'eut de vapeur 1 873 GALIPPE (V.). — Sur divers cas de gin- givile arthro-deulaire infectieuse, ob- servés chez des animaux i54 — Sur la synthèse microbienne du tartre et des calculs salivaires io85 GARCIA DE LA CRUZ adresse une Noie relaiive aux densités des mélanges de liquides et de solides pulvérulents. . . 729 GARNIER (Jules). — Action de l'électri- cité sur la carburation du fer par cé- mentation 1449 GASPARIN (de). — Sa mort est annoncée à l'Académie 11 64 — Notice sur les travaux du comte P. de Gfi.sparin; pav M. Th. Schlœsinf;.. . . 1267 GAUDRY (Albert) est élu membre de la Commission du grand prixdes Sciences physiques, prix du budget (Géologie). 7S3 — Et de la Commission du prix Bordin (Géologie) 783 — Et de la Commission du prix Delesse... 783 — Et de la Commission du prix Fon- tannes 783 GAUTIER (Armand). — Remarques rela- tivesà une Communication de .M. Pril- lieux : « Une maladie de la Barbe de capucin » 534 — Sur des phosphates en roche d'origine animale et sur un nouveau type de phosphorites 928 — Sur un nouveau type de phosphorites. 1022 — Sur quelques phosphates naturels rares ou nouveaux : brushile, minervite... 1171 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 325 — Sur la genèse des phosphates naturels, et en particulier de ceux qui ont em- prunté leur phosphore aux êtres or- ganisés 1 27 1 — Formation des phosphates naturels d'alumine et de fer 1491 — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres) 1104 GAUTIER (Henri). — Détermination de la chaleur spécifique du bore. (En commun avec M. Henri Mois mn.). . . 924 GAUTIER (Paul). — Observation sur une r.indannite miocène marine, de la Li- magne d'Auvergne 1527 GAUTRliLET adresse le résumé de ses re- cherches sur la distillation des vins C. K., 1893, ^" StmeUre. ( I' CXVI.) '' ) MM. Papes, et des alcools industriels. (En com- mun avec M. L. Dailct.) i324 GENVRESSE (P.). — Sur les synthèses au chlorure d'aluminium io65 GERMAIN est porté sur la liste des can- didats présentés par la Section de Géographie et Navigation pour le rem- placement de M. Jiirien de Ui Gra- vière 1 1 4 GILBERT (0.) adresse un « Projet d'un ballon de guerre dirigeable » 423 GIRARD (A. -Ch.). — Les pertes d'azote dan» les fumiers. (En commun avec M. A. Miintz.) 108 — Recherches sur l'emploi des feuilles d'arbres dans l'alimentation du bétail. 10 10 GIRARD (Aimé). — Amélioration de la culture de la pomme de terre indus- trielle et fourragère, en Franco 65 1 — Sur la migration de la fécule de pomme de terre dans les tubercules à re- pousses 1148 GLEY. — Mode d'action des substances produites par les microbes sur l'appa- reil circulatoire. (En commun avec M. Chnrrin.) 1 473 GONNARD (Ferdinand). — Sur une en- clave feldspatliique zirconifère de ia roche basaltique dupuy de Montaudou, près de Royat 8y0 — Sur l'axinite de l'Oisans. (En commun avec M. Albert Olfret.) i4o3 GONNESSIAT. — Phénomènes lumineux observés à Lyon (observatoire) dans la soirée du 6 janvier 1893 142 GORDAN. — Sur la transcendance du nombre e 1 040 GOSSART (EMILE). — Recherches des al- cools supérieurs et autres impuretés dans l'alcool viniqne 797 GOURÈ DE VILLEMONTÈE (G.). —Con- tribution à l'étude des égaliseurs de potentiel par écoulement i io — De l'emploi du mercure dans les éga- lireurs de potentiel par écoulement.. i5o6 GOURSAT. — Sur une classe de problèmes de Dynamique io5o GOUY. — Sur quelques phénomènes pré- sentés par les tubes de Natterer 12S9 GRANDIDIER (Alfred) pré-ente, au nom du général de Tillo, la première feuille d'un Atlas hypsométrique de la Russie d'Europe 56o — Est élu membre de la Commission du 206 ( i582 ) MM. Pages prix Gay 1 104 — Et de la Commission du prix Tchiiial- ohef 1 1 So — Et de la Commission du prix Gay (pour 1895 ) 1236 GRAVIER soumet au jugement de l'Acadé- mie une Note « Sur la formation des orages » 1 498 GRÉHANT (N.). — Recherche de la pro- portion d'oxyde de carbone qui peut être contenue dans l'air confiné, à l'aide d'un oiseau employé comme réactif physiologique 235 GRIFFITHS (A.-R.). — Ptomaïne extraite des urines dans l'eczéma i2o5 — Sur la 3-achroglobine, globuline respi- ratoire contenue dans le sang de quel- ques Mollusques 1206 GRINER (G.). — Synthèse de l'érythrite. 723 GRUVEL. — Delà structure et de l'ac- croissement du test calcaire de la Ba- lane {B. Tiiitinnnbulum) 4o5 GUERNE (J. de). —Crustacés et Cirrhi- pèdes commensaux des Tortues ma- rines delà Méditerranée. (En commun avec M. E. Clievreux) 433 GUICHARD (C). — Sur les surfaces dont les plans principaux sont équidistants d'un point fixe 487 — Sur des propriétés géométriques qui ne dépendent que de la représentation sphérique i238 GUILLAUME. — Observations du Soleil faites à l'observatoire de Lyon (équa- torial Brunner), pendant le second semestre de 1892 128 GUILL.4UME (Ch.-Ed.). - Sur la varia- tion thermique de la résistance élec- trique du mercure 5i GUINARD (L.). — Résistance remar- quable des animaux de l'espèce ca- prine aux etfets de la morphine 52o GUINIER (E.). — Sur l'émission d'un li- quide sucré par les parties vertes de l'Oranger looi GULDBERG (A.). - Sur les équations différentielles ordinaires qui possèdent un système fondamental d'intégrales. 964 GUY (A.) adresse une Note sur la prévi- sion du temps i324 GUYE (C.-E.). — Errata se rapportant à MM. Pages, sa Communication « Sur le pouvoir rotatoire du quartz aux basses tem- pératures 11, etc., dans la séance du 26 décembre 1892. (En commun avec M. C. Snret) 73 GUYE (Ph.-A.). — Sur les acides ma- nques substitués 1 1 33 — Sur le produit d'asymétrie 1378 — Sur le pouvoir rotatoire des corps ap- partenant à une série homologue .... i45i — Sur le pouvoir rotatoire des éthers de l'acide valérique el de l'acide glycé- rique. (En commun avec M. L. Cha- vnnne) i454 GUYON est élu membre de la Commis- sion du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) gSS — Et de la Commission du prix Godard. . 958 — Et de la Commission du prix Beliion . . io33 — Et de la Commission du prix Mège.. . . io33 — Et de la Commission du prix Pourat.. 1104 — Et de la Commission du prix Martin- Damourette 1 104 GUYOT (A.). — Sur les benzoates et mé- tanitrobenzoates de diazoamidoben- zène et de paradiazoamidotoluène. (En commun avec M. A. Halle/-.) 353 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 6G0 — Sur de nouveaux dérivés de la phénol- phtaléine el de la fluorescéine. (En commun avec M. A.Haller) 479 GUYOU ( E. ) est porté sur la liste des can- didats présentés par la Section de Géographie el Navigation pour le rem- placement de M. /«Wc« delaCrrwière. 1 14 — Sur les calculs de stabilité des navires. 496 — Sur les termes d'ordre supérieur de la déviation des compas i357 GYLDÉN (Hugo). — Sur la cause des va- riations périodiques des latitudes ter- restres 4/6 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 6o5 — Sur un cas général où le problème de la rotation d'un corps solide admet des intégrales uniformes 942 — Sur un cas général où le problème de la rotation d'un corps solide admet des intégrales s'exprimant au moyen de fonctions uniformes 1028 ( i583 ) H MM. Paijes. HADAMARD. — Sur le module maximum que puisse atteindre un déterminant. i5oo HALE (George-E.). — Les raies H et K dans le spectre des facules solaires . . 170 — La probabilité de coïncidence entre les phénomènes terrestres et solaires. 240 — Photo£;raphio de la couronne solaire, en dehors des éclipses totales 623 — Méthode sppctro-photographique pour l'étude de la couronne solaire 865 HALLER (A.). — Contribution à l'étude de la fonction de l'acide camphorique. 111 — Sur les benzoates et métanitrobenzoates de diazoamidobenzène et de paradi- azoaniidotoluène. (En commun avec M. A. GuYot.) 353 — Sur de nouveaux dérivés de la phénol- phtaléine et de la fluorescéine. (En. commun avec M. .4. Guyot.) 479 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 660 — Sur les élhers benzèneazocyanacétiques et leurs analogues. (En commun avec M. C. Brancfivici). . . .- 714 HANRIOT. — D'une substance dérivée du chloral ou chloralose, et de ses effets physiologiques et thérapeutiques. (En commun avec M, Ch. Ric/iel.) 63 HATON DE LA GOUPILLIÈRE fait hom- mage à l'Académie d'une brochure dans laquelle il à donné un théorème nouveau sur le centre des moyennes distances des polygones 783 — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Statistique) 719 HÂTT est porté sur la liste des candidats présentés par la Section de Géo- graphie et Navigation pour le rempla- cement de M. Juricn de la Grm'""s589 ) MM. Pages. MERCADIER (E.). — Sur la forme géné- rale (ie la loi du mouvement vibratoire dans un milieu isotrope ^.J — Sur les relations générales qui existent entre les coefficients des lois fonda- mentales de l'Électricité et du Magné- tisme Soo — Sur des systèmes rationnels d'expres- sions en dimensions des grandeurs électriques et magnétiques S--i — Sur les systèmes de dimensions d'uni- tés électriques 97.1 MERCIER (P.) adresse une Note relative à des expériences concernant la résis- tance de l'air 45 MERLEY (J.) adresse une Note intitulée : « Sur une nouvelle méthode de direc- tion des aérostats par la rotation »... 1499 MERZBACH (H.) adresse une Note sur une invention de M. Louix Kern, pour neutraliser les effets nuisibles des gaz produits par la carbonisation et le blanchiment dans l'industrie textile.. 237 MESLIN (G.). — Sur l'équation de Van der Waals et la démonstration du théorème des états correspondants. . i35 — Sur des franges d'interférences semi- circulaires 230 — Sur l'achromatisme des franges d'inter- férences semi-circulaires 879 — Sur de nouvelles franges d'interférences semi-circulaires 570 MESNARD (Eugène). — Recherches sur la localisation des huiles grasses dans la germination des graines 1 1 1 — Sur le parfum des Orchidées H-iCi — Appareil nouveau pour la mesure de l'intensité des parfums ijOi METROZ. — Sur la détermination exacte du pouvoir pepto-saccharifiant des organes. (En commun avec M. Lé- pi'ic) 119 MEUNIER (Stanislas). — Remarques géo- logiques sur les fers météoriques dia- mantifères 409 — Examen minéralogique et lithologique de la météorite de Kiowa (Kansas).. 447 — Sur le fer météorique d'Auguslinowka (Russie) 1 1 ji MICHEL (C.) adresse une Note intitulée : 62 VANLAIR (C). — Survie, après la section des deux nerfs vagues 33o VAN TIEGHEM ( Ph. ) est élu membre de la Commission du prix Desmazières 86i — Et de la Commission du prix Thore.. . 861 — Et de la Commission du prix Petit d'Or- moy (Sciences naturelles; 1180 — Et de la Commission du grand prix des Sciences physiques (prix du Budget) pour 1893 1235 — Et de la Commission du prix Bordin (Sciences physiques) pour iSgS i235 — Et de la Commission du prix Gay pour 1895 1236 VARET (Raoul). — Combinaisons de la quinuléine avec les sels halogènes d'argent 60 VASCHY. — Intégration des systèmes d'é- quations différentielles linéaires à coefficients constants 491 — Sur une propriété générale des champs admettant un potentiel 1244 — Essai d'une nouvelle théorie de l'Élec- trostatique 1286 — Propriété générale d'un champ quel- conque n'admettant pas de potentiel. i355 — Sur une propriété générale des champs électriques et magnétiques 1437 VÉNUKOFF. — De la mesure du parallèle 47''3o'N. en Russie 719 VERNEUIL (A.). — Du réveil de certaines affcftions latentes (étiologie et pa- thogénie ) 1097 — Est élu membre de la Commission du prix Barbier 8G i — Et de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) gîS — Et de la Commission du prix Godard. 968 — Et de la Commission du prix Serres. . 9.Î8 VESSIOT. — Sur certaines équations dif- férentielles du premier ordre 427 — Sur une classe d'équations différen- 59G ) MM. Pages. tielles 959 — Sur une classe de systèmes d'équa- tions différentielles ordinaires r 1 12 VÈZES. — Sur un platonitrite acide de potassium 99 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 160 — Étude électrométrique du triplatohexa- nitrite acide de potassium i8'^ — Sur l'osmium métallique. (En commun. avec M. A. Joly.) 577 VIGNON (Léo). — Action absorbante du coton sur les solutions étendues de sublimé 617 — Dosage du mercure dans les solutions étendues de sublimé 584 — Action du coton sur le sublimé absorbé en solutions étendues 645 VILLARD. — Sur un nouveau modèle de manomètre 1124 — Sur un appareil manométrique de grande sensibilité 1187 — Adresse une Note « Sur une méthode de graduation des manomètres » . . . . i35o VILLEDIEU adresse une Note relative à l'emploi du permanganate de potasse en Agriculture 1637 VILLIERS (A.). — Sur le dosage de l'a- cide |ihosphorique. (En commun avec M. Fr. Bars;. ) 989 — De l'action du zinc et du magnésium sur les solutions métalliques et du dosage de la potasse. (En commun avec M. Fr. Borg.) 1524 VIOLLE (Jules). —Sur un four électrique. (En commun avec M. Henri Mois- San.) 549 VIRÉ (Armand). — Village néolithique de la Roche-au-Diable, près deTesnières, canton de Lorez-le-Bocage (Seine-et- Marne) 728 VUILLEMIN (Paul). — Sur la fécondation des Puccininées 1 464 w WAELSCH (Emile). — Sur les surfaces à élément linéaire de Liouville et les surfaces à courbure constante i435 WALLERANT. — Sur l'âge des plus an- ciennes éruptions de l'Etna 29 WALTER (B.) adresse une Note sur la production artificielle du diamant. . . 621 WEINGARTEN (J.). — Sur une équation aux ilifférences partielles du second ordre 493 WERTH (J.). — Considérations sur la ge- nèse du diamniit 323 WERTHEIMER (E.). — De l'action du froid sur la circulation viscérale .... 695 ( mm: Pages. WIEDEMANN (G.) est élu Correspondant pour la Section de Pliysiqne, en rem- placement de feu M. Wtbcr 1 179 — Adresse ses remei ciments à l'Académie. 1280 WINOGRADSKY (S.)- - Sur l'iissimiln- tion lie l'iizote gazeux de l'atmosplière par les microbes 1 385 WITZ (A.), — Du rôle des chemises de vapeur dans les machines à expansion multiple 370 WOLF (Ch.) est élu membre de la Com- '597 ) MM. Pages. mission du prix Lalande 719 - Et de la Commission du prix Valz (Astronomie) 719 — Et de la Commission du prix Janssen. 719 — Et de la Commission du prix Damoi- seau (pour 1898) 1236 WOLF (RoD.). — S'ir la slaiislique so- laire de l'année 1897. 164 WOULF (Georges). — Sur les poids spé- cifiques des cristaux isomorphes t4oo ZABOROWSKI. — Découverte de deux squelettes à Villejuif et à Thiais. Leurs caractères ethniques. Leur ancienneté d'après la méthode de i\L Ad. Car/mt. ZEILLER (Robert) adresse la description d'un aérostat dirigeable « le Con- dor » 1004 [ io5 ZENGER (Ch.-V.) adresse une Note rela- tive au grand verglasdui 3 janvier 1893, en Rohême, et à divers autres phéno- mènes météorologiques 216 ZUJOVIC (J.-M.V ^- Sur les terrains sédi- mentaires de la Serbie i3o8 — Sur les roches éruptives de la Serbie. i4o6 ERRATA. (Séance du 12 juin iSgS.) Note de M. A. Recouru, Sur les acides chromodisulfurique, chromo- trisulfurique, etc. : Page 1869, ligne 4, «" ^ r^. fsH-i ^"k.: ^ K*v,;T: .-i .^^ ^. m' è^ %«i L*?»ii. >->kr