w v. ^r^ r-jâ' ^ M' f"^ ^ibraru ûf t^c gtuscum OP COMPARATIVE ZOÔLOGY, AI HARVARD COLLEfiE, CAMBRIDGE, MASS. j^otinDei 1)5 jrîbatc subscrfptîon, in 18G1. Deposited by ALEX. AGASSIZ. /I J^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FII.S, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE t-i» Sate Su <3 (Jutlïei 4835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT-DIX SEPTIEME. JUILLET - DÉCEMBRE 1893. PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1893 SECOND SEMESTUE. COMPTES I RENDUS HEBDOMAllAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR IfOI. TES (ECRÉTAIRES PERPÉTLEIiS. 133IE CXVII. N^ 1 (3 Iiiillet 1893). PARIS, GAUTHIEK-VILLARS 1' FILS. [.MPKIMIÎURS-LIBRAIRKS UES COMPTES RENDUS DES SVNCES DE L'ACADÉMIE DES SGIEiNGES, ^^uai deiirands-Augustins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus heb(lomadaires des séances de t Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes j présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 2I') numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. i Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 ])ages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, ^aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Los extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne prcjudicic en rien auv droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé (lui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus ie les réduire au nombre de pages requis. Le Membe qui fait la présentation est toujours nommé; mais l(s Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autantqu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour \s articles ordinaires de la correspondance offi- cielle le l'Académie. Article 3. Le on à tirer de chaque Membre doit être remis à l'impmierie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi j I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titrjseul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actue! et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, t mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. heComptes rendus n'ont pas de planches. Leirage à part des articles est aux frais des au- teursil n'y a d'exception que pour les Rapports et les Irtructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tes les six mois, la Commission administrative fait un i|:)port sur la situation des Comptes rendus après l'imjession de chaque volume. Lj Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sentjèglement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Moires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant- Autrement la présentation sera remise à la séance suivante AUG COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 5 JUILLET 1805, PRÉSIDÉE PAR M. LŒWY. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de i/Ixstructiox publique, des Beaux-Arts et des Cultes adresse ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Nordenskiold, comme Associé étranger, en remplacement de M. de Cancîolle. PHYSIQUE GÉNÉRALE. — Ondes marées et ondes atmosphériques provenant de l'action du Soleil et de la Lune; par M. Bouquet de la Grye. « La mission du cap Horn, placée sous la direction du commandant Martial, a fait en i88'2-i883 de nombreuses séries d'observations dans la baie d'Orange, où elle a séjourné pendant un an. » Parmi les données contenues dans la belle publication où sont con- (6) signés les résultats de la mission, se trouvent les hauteurs du niveau de la mer, les valeurs de la pression barométrique et les vitesses ainsi que les directions du vent prises toutes les demi-heures. » Tl nous a semblé intéressant de soumettre ces chiffres à la même ana- lyse que nous avions employée pour déterminer, à Brest et à l'île Campbell, la relation entre les données astronomiques et ces mêmes éléments ter- restres. » Le cap Horn, comme l'Ile Campbell, est baigné par une mer dont la température varie peu et très lentement : ce sont, comme nous l'avons dit bien souvent, des conditions favorables pour rendre apparente l'action luni-solaire sur les fluides qui enveloppent la terre, et une fois encore nous avons trouve qu'elle était très appréciable. » Les observations de la marée ont été enregistrées dans la baie d'Orange d'une façon presque continue du i*^' novembre 1882 au 3 r août i883, c'est- à-dire pendant 3o4 jours. Les quelques lacunes qui existent dans la série des hauteurs données toutes les demi-heures ont pu être comblées au moyen de simples interpolations. » Avant l'installation du marégraphe, M. Courcel-Seneuil a bien fait observer, du 12 septembre au 24 octobre, les hauteurs de la marée sur une échelle qui a servi ultérieurement à repérer le zéro du marégraphe, mais ces hauteurs n'ont été prises que de 6^ du matin à 6'' du soir, et il eût été difficile de les utiliser pour la détermination des ondes à longue période. Ce sont les premières dont nous nous occuperons aujourd'hui. » Ondes à longues périodes. — Nous avons calculé les moyennes des hau- teurs de la marée comprises entre T2''3o'"et l'^iS"" du matin du jour sui- vant, c'est-à-dire pendant la durée moyenne d'un jour lunaire, ce qui nous a donné 3o4 chiffres débarrassés des influences solaires diurnes (sauf un petit terme constant), car la période commençait et finissait toujours à la même heure ('). » Chacun des nombres ainsi obtenus répond au milieu de l'intervalle considéré, c'est-à-dire à 12'' 37" (temps moyen de la baie d'Orange). » Or, cette baie étant située à 4''4i'"4i* f'n méridien de Paris ou à 0^,195, la hauteur moyenne calculée correspond à o^ \c)5 -+- 0,026 = o^ 221 (') On laisse, en agissant ainsi, de côté quelques termes relatifs à l'onde semi- mensuelle lunaire, mais comme ils sont très faibles, ainsi que nous l'avons expliqué antérieurement, nous ferons cette correction après avoir déterminé Fonde diurne. ( 7 ) du temps moyen de Paris. C'est en nous servant de ce chiffre que nous interpolerons pour ramener toutes les hauteurs de la mer à celles corres- pondant à o'' (temps moyen de Paris). » Un calcul analogue a été fait pour avoir la moyenne des hauteurs barométriques comprises dans le même intervalle de temps et aussi pour avoir la direction moyenne diurne du vent, opération plus compliquée, car il faut projeter chaque direction et chaque vitesse sur deux axes coor- donnés pour pouvoir en faire la moyenne. » Il faut maintenant établir chaque jour une équation entre ces valeurs et les coordonnées luni-solaires. » La direction et la vitesse du vent agissent, en effet, sur la hauteur de la marée, il en est de même de la pression barométrique, mais nous n'a- vons qu'une notion vague du temps que met cette action pour produire son entier effet. A l'île Campbell, nous avons trouvé que l'action luni-so- laire avait une avance de vingt-quatre heures sur le développement de l'onde marée correspondante ; nous supposerons tout d'abord qu'il en est ainsi au cap Honi et, après avoir corrigé la hauteur de la marée de la pres- sion barométrique exprimée en hauteur d'eau, nous laisserons cette même hauteur dans la formule pour vérifier si réellement cette correction est bien égale et en sens contraire de la pression exprimée en hauteur d'eau. » Du côté des éléments luni-solaires, nous formerons chaque jour la série des valeurs de j'sin4iO, i'cos4tO, j' sin(»i, — cU'), i^ cos(x — X'), i^ sin2(ol> — A'), i" cos2(ju — »l,'), i" cosHtO, P sin2.(^0, en appelant i et ù les inverses des distances de la Lune et du Soleil à la Terre, tô et to' les déclinaisons des deux astres, X — x' la différence de leurs ascensions droites et j^Q la longitude du Soleil. » Ce sont les seuls termes d'une longue série, qui, d'ordinaire, aient des coefficients appréciables. )) De l'autre côté, nous aurons p — P, c'est-à-dire l'excès de la pression moyenne diurne sur la moyenne annuelle (746,2), k un terme fixe, h la hauteur de la marée, et enfin t^sini]/, ^^cos^J;, (;sin2i|', f^cos2i{/, termes dé- pendant de l'action du vent, <^ représentant sa vitesse et ^ l'angle que fait sa direction avec l'est. » Il est entendu d'ailleurs que chacun de ces derniers chiffres a été obtenu par interpolation, pour correspondre à l'instant même de l'action luni-solaire correspondante. ( «) » La formule que nous avons à fournir est donc y = X- + mi^ sin4(0 + m' i^ cos^cO + ni^ sin(.l, — a/) + n'i^ cos(a — aJ) + o? sin2(A, — x') 4- o'i' cos2(jl, — x') H- qi'^ cos8(^0'4- r'' sin2^0 -\- s(p — P)^+ /('sin'^ + t'vCOS'\l -h Ui>!iin2<\i -+- u'vcos2<\i. » Il V a là quatorze coefficients à déterminer avec 3o4 équations, nombre suffisant pour avoir une valeur très exacte de chacun d'eux. » Cette résolution a été faite au moyen de la méthode CauchyMayer modifiée, dont nous avons parlé plusieurs fois. )) Elle a conduit à l'équation suivante dont les coefficients expriment des millimètres : y= 2328°""— 4.3i'' sin^iO — 3oi'' cos4tO + i r ,3/' sin(A, — X') + i5t' cos(a — X') -t- 3,3i' sin2(=l,— ^,1,') + ?'* cos2(^l, — x') — 5i «" cosSiO' — 64«'^ sin 2 j^O — o,i4(/'— P) + i3t'sin({/ + 6^'cosi]/ — vs>mi']^ + 5,2cos2(]/. » Le terme constant 2328™"° donne la hauteur du niveau moyen de la mer au-dessus du zéro de l'échelle de marée. » Les deux suivants qui dépendent de la déclinaison de la Lune four- nissent un résultat presque nul lorsque la Lune a une grande déclinaison nord. » Les termes dépendant de l'âge de la Lune sont aussi très faibles, mais il en est autrement des termes solaires qui donnent les valeurs suivantes : Janv. Fév. Mars. Avril. Mai. Juin. Juillet. .\oùl. Sept. Cet. Nov. Dec. 1". . + 78 + 106 + 16 -66 -37 + 11 +67 + 100 + 22 -64 -42 + 8 i5... -Hio5 + 72 -36 -60 — 16 +35 +88 + 79 -29 -64 -18 + 37 » En traçant ci-dessous la courbe représentant ces chiffres, on trouve qu'elle est beaucoup plus accentuée que celle donnée d'après la théorie par Laplace et que les raaxima et minima ne correspondent pas aux mêmes mois. » Le terme relatif à la pression barométrique donne la correction affé- rente au coefficient dont nous nous sommes servi pour rendre la hauteur de la mer à peu près indépendante de cette pression. Dans le cas présent, cela signifie qu'un excès de pression barométrique égal à une colonne (9) d'eau de i™ de hauteur produit sur la mer un abaissement de i", i4 ; c'est- à-dire qu'au lieu de multiplier l'excès de la hauteur de la colonne de mercure par i3,33 il faudrait employer le coefficient i5,2; rappelons ici qu'à l'île Campbell nous avions trouvé i6,6 et à Brest i4, Sg. Fis. I. 100 "■" _80 60 VO 20 . 0 20 ta 60 so » L'influence de l'action du vent sur la hauteur de la mer ne parait, a priori, pas très grande, mais on doit remarquer que les coefficients cor- respondent à des vitesses de i™, ce qui est très rare au cap Horn. Si nous prenons par contre les résultats qui se produisent lors d'un coup de vent ayant une vitesse de So" par seconde, on arrive aux valeurs représentées par la courbe ci-dessous. 300 J. F. M. A. M. J. J. A. S. 0. f 5. D. 100 ■"■"•■ ^ ■ 1 1 80 . / 60 - / / •to _ / 20 . / / 0 \ 20 . \ w _ \ 60 _ \ ^^ 80 _ 200 M La plus grande surélévation correspond au vent du nord-est, direction c. R., iSgS, 2' Semestre. (T. CXVII, N° 1.) 2 ( 'O ) dans laquelle la baie d'Orange est ouverte; le plus grand abaissement corres- pond au vent de sud-ouest. L'amplitude totale est de 746""; comme, d'un autre côté, les différences de pression barométrique peuvent produire des oscillations de 332""", on voit que les influences météorologiques sont de l'ordre même de la grandeur de la marée semi-diurne et, par suite, qu'il est impossible de ne pas séparer leurs actions si l'on A^eutavoirdes chiffres exacts de l'influence luni-solaire sur la hauteur de la mer. » Ondes atmosphériques luni-solaires . — Le procédé que nous avons em- ployé pour la résolution des 3o4 équations de condition va nous donner aussi la mesure de l'action du Soleil et de la Lune sur l'atmosphère dans la région du cap Korn. En s'arrètant à l'élimination des termes astronomi- ques, on arrive à la formule suivante (/< — P) = — 15,7 i'sin4i-0 + 52,8cos4ûD — i3,8 sin(ci) — x') + 4>3 cos(x — -x') + I i,7sin2(^l, — x') — io,3cos2(a. — x') — 4,^«"sin8tO — 1 1,2 i''sin2 1^0. Fie. i. 25» 0. 25? 20 15 10 5 0 5 10 15 » Les valeurs des coefficients sont exprimées en millimètres d'eau. )» Nous avons réuni, dans un même diagramme, deux courbes repré- sentant l'une l'action sur la pression atmosphérique dépendant de la dé- clinaison, l'autre de l'âge de la Lune, en supposant r' = i. Le maximum ( " ) de la pression a lieu deux jours avant le dernier quartier, la déclinaison étant de 5° sud, la Lune au périgée. Le chiffre correspondant est deioo""" en hauteur d'eau. Le minimum a lieu l'avant-veille de la pleine lune, la déclinaison étant de 28" nord; le chiffre correspondant est de 63""". L'amplitude totale peut donc atteindre des différences de pression allant jusqu'à i63°"° de hauteur d'eau, ce qui représente, à la surface de la Terre, une onde atmosphérique de 126" de hauteur, et, aux points où la pression n'est que de i*"" de mercure, une amplitude de près de lo""" de hauteur, » Si nous comparons ces courbes à celles que nous avons déterminées à Brest et à l'île Campbell, la forme est la même, les maxima et minima se trouvent aux mêmes jours de l'âge de la Lune; le phénomène a donc une généralité incontestable. » Les mêmes équations de condition vont nous conduire à un autre résultat intéressant. Si l'on peut utiliser les indications du baromètre pour avoir une notion du temps à venir, il serait bien plus intéressant encore d'avoir une indication directe de la direction future du vent. Or, la réso- lution des équations par rapport aux coordonnées de cette direction nous conduit aux formules qui peuvent servir à calculer chaque jour la direc- tion moyenne et l'intensité dépendant des phénomènes astronomiques les plus tangibles. rsinJ/ = + o", 86 f'sin4ffi — 0,751' cos4(D -+- o.ayi'sin (.n, — x') — o, 1 8 i^ cos ( .1, — .d»') — o, I 7 ? sin 2 ( .l> — -A,' ) -i- i,22i"cos8(j9'4- o,75i''sin2^0, t'cosi!^ = +o,66j'sin 'nCi — o,84i'cos4ffl — o,09j'sin(.l, — -l,') -f- o,36i'cos(aH, — cl,')— i,o4t'sin2(.l, — clo') + o,20j'''cos8(D'-f- o,54«"sin 2J^O. » Les valeurs sont exprimées en mètres et sont loin d'être négligeables. » Enfin, comme résultat plus terre à terre, nous pouvons encore tirer des équations de condition la relation qui existe entre la pression et la direc- tion du vent. » Voici les chiffres relatifs aux 16 aires de vent lorsqu'il a une vitesse de So"" par seconde (coup de vent) : E NE M NO O SO S SE E _,_23mm^O +7,3 —23,2 — 32,0 —11,3 +7,3 +11,5 +17,1 +23, 0 » Les pressions sont indiquées ici en millimètres de hauteur de mercure; l'amplitude de la variation est de 55°"" de mercure. ( 12 ) » En résumé, cette première étude des phénomènes observés au cap Horn confirme les faits que nous avons signalés antérieurement, relatifs à l'influence liini-solaire sur l'atmosphère. )) Cette action est très apparente au ca|)Horn, parce que le milieu a une température uniforme sur tout le parallèle de 56° à une même date de l'année et que la variation de l'été à l'hiver est beaucoup moindre que dans nos climats. » C'est dans ces conditions que la recherche des lois météorologiques doit être tentée et si les premiers résultats que j'indique ne donnent qu'un faible aperçu de la mobilité réelle de l'atmosphère, s'ils ne permettent pas la prédiction, ils montrent tout au moins des mouvements de l'air qui ont une réelle importance. » La méthode que nous avons suivie a d'ailleurs cela de particulière- ment avantageux que les calculs les plus longs sont ceux de l'établissement des termes luni-soiaires et de leur élimination consécutive. C'est dire que l'on peut placer dans le second membre, à un moment quelconque, des résultats d'observation obtenus aux mêmes dates dans diverses régions et établir facilement de nouvelles relations. )) En ce qui concerne les mouvements de la mer en hauteur, la grandeur des perturbations produites par le vent ou causées par des surpressions barométriques éloigne toute idée de les calculer sans tenir compte de ces diverses influences. » Elles ne s'éliminent aucunement lorsqu'on se borne à opérer en fai- sant des moyennes. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur les déformations successives de la tête d'une onde aérienne isolée, durant la propagation de celle onde le long d'un tuyau de conduite sans eau, de longueur indéfinie; par M. J. Boussixesq. '( I. Dans une Note du i5 juin 1891 (') concernant la propagation des ondes aériennes, isolées ou périodiques, le long d'un tuyau de conduite à grande section, vide de liquide, j'ai étudié le ralentissement, les déforma- tions successives et l'extinclion graduelle de ces ondes, sous les influences combinées de l'imparfaite fluidité du gaz et de la forte amplitude initiale supposée du mouvement, mais surtout par l'effet du frottement et de la perméabilité calorifique de la paroi. (') Comptes rendus, I. CXU, p. i337 : le Mémoire résumé dans cette Note a paru in e.rlenso an numéro de juillt-t 1891 du Journal de Physique théoriijue el appliquée. ( i3 ) » J'y ai obtenu, en particulier, l'équation suivante (') pour régir la compression y (excédent relatif de la densité à l'époque t et dans la section d'abscisse x sur la densité primitive constante), après qu'un parcours et un affaiblissement suffisants ont rendu négligeables les termes de l'ordre des produits des dérivées premières de y par la compression y elle-même ou par les coefficients d'imparfaite fluidité, (■) ^i=-''£+rV^r''<-''-'"-^p">* où a, a sont respectivement la vitesse du son dans l'air libre et un coeffi- cient (o,oo58 environ dans les circonstances ordinaires) comparable à la racine carrée du quotient du coefficient de frottement intérieur du gaz par. sa densité, c, / l'aire et le contour de la section du tuyau, enfin (p(a7 — at) une expression approchée, censée connue, dey. » J'ai examiné, en particulier, le cas d'une intumescence isolée de forme simple où, en allant du front de l'onde vers sa queue, c'est-à-dire de a? = ce vers a: = — ^, la condensation y croît graduellement, à l'époque /, depuis zéro jusqu'à une valeur maxima h, dite sommet, qu'elle atteint sur une sec- tion dont nous appellerons X l'abscisse, pour décroître ensuite peu à peu jusqu'à zéro. En appelant w la vitesse actuelle -7- avec laquelle se propage , . . ~ , — I dh — I dh OU se déplace ce sommet vers les x positifs, m le rapport -^ ^ ou -^ ^, coefficient actuel d'extinction de ce même maximum ou sommet h suivi dans son déplacement élémentaire rfX, enfin m' le rapport analogue ZLL —, coefficient actuel d'extinction de l'énergie totale c de l'onde, re- a C dt ^ présentée (sauf un facteur constant) par l'intégrale / y dx, j'ai établi, pour calculer ces trois éléments importants, les formules (2W / '^{x — at)'i'{x — at + ^''-)dx ,'=4LZ-r d^i=^ :.^— «^— DO m _ _ [x — at)- dx » Les deux premières ne supposent connu , dans leurs seconds membres, que l'équation approchée actuelle y = (p(aT — at) de la tête de l'onde, c'est- (') Elle porte le n° 33 dans le Mémoire ci-dessus mentionnédu Journal de Physique. ( M) à-dire de sa partie allant depuis le front jusqu'au sommet. Dans la troi- sième, au contraire, il faut se donner approximativement, sous la forme (p(ir — at), toutes les valeurs actuelles de y, du front à la queue. Or, pour fixer les idées et rendre effectuables les intégrations, j'ai attribué, dans les deux premières formules, à la tête de l'onde, et, ""dans la troisième, à toute l'intumescence (supposée ainsi actuellement symétrique de part et d'autre du sommet) l'équation approchée, simple, paire en a? — at = ^, c (S) 9(E) = A— ; — ^=Asin-2-/:, avec ■/] = - arc tang r» \ / 1 \ / #T- _L_ ^- rt l> - oij la variable auxiliaire n croît de zéro à - du front à la crueue de l'onde c'est-à-dire de Ç = -}- oo à ^ = — ce, en prenant la valeur moyenne 'j sommet E = o. Comme il en résulte (4) f\(ç)dl=lc/i, f'o(cydl=}c/r, r^K^+P^)r/p = -/.i Asin^^ cos-r, j'ai obtenu, pour le ralentissement relatif '- du sommet et pour les deux coefficients d'extinction (ou décréments logarithmiques) 7?7, m' de la hau- teur h et de l'énergie totale, les valeurs / K s (t — w 3 |J. /u C 7 u. / T. y , /— (5) = -^t/— ^, m=^i/ ^, m'=m>j2; d'où j'ai déduit que la longueur sensible de l'onde, mesurée ici proportion- nellement par le paramètre c, est en train de croître, à l'époque actuelle, comme l'exponentielle e-~^^""''. Mais d'autres considérations (n" XTI du Mémoire) montrant que cet allongement se fait surtout à la queue, ou du côté de a; := — 00, l'onde perd bientôt la symétrie qu'on lui avait attribuée. à l'époque /; et, dès lors, la troisième formule (5) ne s'applique plus. Au contraire, la tête peut garder approximativement à toute époque une ex- pression analogue à (3), pourvu qu'on y suppose lentement variables avec le temps les deux paramètres caractéristiques h, c; et il suffit, en procé- dant comme pour m', d'évaluer le coefficient actuel d'extinction, que nous appellerons m", de son énergie / y-dx^ j ch-, pour avoir une équation qui, avec la seconde (5), déterminera de proche en proche la suite de ses déformations. » Le but de la présente Note sera justement d'évaluer le coefficient ac- tuel d'extinction m" de l'énergie contenue dans la tête de l'intumescence, ( i5 ) et, par suite, de déterminer les formes successives prises par cette tête, qui constitue, pour le physicien, la partie la plus intéressante de l'onde; car, comprenant le front et surtout le sommet, elle en est la mieux définie. » II. Comme le coeflicient cherché m" s'obtient en divisant, par — a et })ar la valeur actuelle jt.cJi- de l'intégrale / y^dx, la dérivée, relative au temps, de cette intégrale, il nous faut d'abord différentier celle-ci par rap- port à i. Or, sous le signe/, -r^ pourra être remplacé par sa valenr(i) et, de plus, à la limite inférieure, l'on aura y = A, -7- = co. Grâce à l'intégra- tion immédiate du terme principal sous le signe /' et au remplacement permis de y par sa valeur approchée ç (*• — at) ou o (^) dans l'autre terme (en u.), il viendra d di r f da^ = /r(a - 0.)+ ^..iJ^ r '^{i)dl f\' d ^r') df.. » On peut, d'une part, y remplacer a — to par sa valeur tirée de la pre- mière (2), ou mieux de la première (5); d'autre part, introduire r, au lieu de l, comme variable d'intégration, en observant que le sommet h de l'onde correspond, dans l'expression approchée (3) de y, à la valeur zéro deX— a< ou à la valeur {-de r,, et tenir, d'ailleurs, compte de la troisième for- mule (4) différentiée en ^. On trouve alors <^*^) âX ''' ^'^' ^ '''^'^^ V ^ \y& ~ «^' sin-r,cos-r,^(sin-y)COS-r,)û^-/;J. » Enfin, divisant par la valeur actuelle, — ji^aclr, de — a 1 y- dx, et effectuant sous le signe / la différentiation indiquée en r,, il vient le coefficient d'extinction cherché m", dont le rapport à la valeur (5) de m se trouve avoir l'expression (7) — . = — - -I- — / ( Jsm-vicos-Yi — sin-Yicos-Yijav). » III. Reste à calculer l'intégrale définie paraissant au second membre de (7). Si ses limites étaient o et - (ce qui a lieu dans l'expression de/;2'), elle constituerait la différence de deux intégrales eulériennes, immédiate- ment évaluables par des propriétés bien connues de la fonction F. Mais comme il n'en est pas ainsi, nous y réduirons la quantité sous le signe / ( i6) d'abord à une différentielle binôme et puis à une différentielle rationnelle, au moyen de deux transformations qui reviennent fuialement à poser, en appelant a la nouvelle variable, x' = — i + sin~-Yi- La formule (7) est alors .„, m" 3 128 /OT r /T \ ■ I C '^'^ <^) 7^ = -. + — (3ï^-7l3 + 4lO ou I„ = J^ ^-^^-^- On ramène I„ à !„_,, pour « > i, en observant que la différence I„ — I„„, , identique à ■; -, f a.d- ^——j, s'intègre par parties. Il en résulte ^9-' ^"~~ " (4rt-4)2"-' "^ 4«-4 "^'' D'ailleurs, un calcul direct donnant (10) / r = — p looi/^-^^- ^^ i-arctan£;(,7.v/2-i-i)-f-arctang(,y-v2 — ij h -'0 ''^°'' av/aL " V (av'2— i)'H-i J et, par suite, [ I, = — ^ [- — log(i -f- y/a) — arctang(v/2 -f- 1) — arccot(\/2 + i)] ... 1 2 y'2 la formule (8) devient finalement, si l'on y exprime d'abord I., en fonction de I3, puis I., en fonction de L et I2 en fonction de I,, ( ,2^ -" ^ il _H ^ T, == V2 + "^ - ^ log(i + v^) = Vî^ + 0,3736 =. i,7«7«- )) Ainsi le rapport —, tout en étant inférieur à 2, excède, de o,3736, le rapport analogue y/^ de m' km, qui, d'ailleurs, s'il n'était déjà obtenu par l'emploi des intégrales eulériennes, s'évaluerait de la même manière, mais plus simplement [car a varierait alors, sous le signe / de L, I,,, I4, depuis zéro jusqu'à l'infini, ce qui ferait disparaître de la formule (9) le second terme et de l'expression de I, tout logarithme]. L'énergie décroît donc notablement plus vite dans la tête de l'onde que dans l'onde entière, sans cependant diminuer autant que le carré de la hauteur h du sommet ou de la compression y maxima. En d'autres termes, la têle de l' onde s al- longe sans cesse, mais beaucoup moins que la queue : double circonstance ( 17 ) que montrent bien, en effet, les courbes de presïiion observées par MM. Violle etVauthier. » IV. Quand la tête de l'onde conserve sensiblement la forme (3), avec A et c lentement variables en fonction du temps t, l'énergie qu'elle con- tient est sans cesse proportionnelle au produit ch'^, et les deux coefficients •r i> • • „ d.cli- dh ^ , ^■ respectifs d extinction m , m sont entre eux comme — r^— > y i^n relation obtenue (12) revient donc à écrire r/(cA-~'''"*) = o, ou, en appelant h^,, Cj les valeurs initiales, censées données, de A et c pour ^ = o, (i3) cA»-^'^^ = r„yi:--\ Or, d'autre part, la deuxième formule (5) signifie que où l'on peut remplacer y/a ac par sa valeur en A tirée de (i3): et il en résulte une seconde équation différentielle dont l'intégration, immédiate, donne //, \ 0,1061 ixi/tt V (i4) (^) = 1 + 0,1061 ^^i^^^a/. Celle-ci fera connaître, à toute époque /, la hauteur h du sommet ou la condensation maxima Y produite par l'onde à son passage ('). Après quoi l'équation précédente (i3), devenue, par l'élimination de h, (i5) 1/— = I + o,ioGi — ,L^ ^a^ ^ ' V '■« 4v/2ac„ ' (') Il ne faut cependant pas confondre la situation X du sommet, où s'annule la dérivée de ■{ en x, avec celle du raa.vimum local (ou sur place) de ■;, caraclérisé par l'annulation de la dérivée de -;■ en t. En appelant \, Tabscisse de ce mavinium local et u), sa dérivée par rapport à t {vitesse correspondante de propagation), l'équa- tion (i), où l'on remplacera la dérivée de ■(• en x par o"(o)(X, — X), après avoir an- nulé le premier membre et réduit, dans le dernier terme, ^' à X ou $ à zéro, donnera, si l'on dilTéreiitie finalement en t, '■) ,Q_ I^V/^ r^2^ ,, iirr 1 3 u. v/tc /. ^dc a — cof/c 8^ ^ , a — 10, t». — o) = — ^-7= -c -T = -r = ô(0) 1061) (a — (u). 2 8 y' 2 a "^ d,t a dt 2>^ ' a ^ ' Le maximum local se propage donc avec la même ceVeVtYe lo que le sommet, saui erreur beaucoup plus petite que le ralentissement a — to. G. R., 1893, i' Semestre. (T. CXVlI, N» 1.) ^ ( i8 ) déterminera, pour la même époque, le paramètre c caractéristique de la longueur apparente de la tête de l'onde. Enfin, le ralentissement a — w, dû au frottement et à la conductibilité de la ])aroi, sera, en éliminant c de la première formule (5), (i6) a — co = -L^ L (^y/art.-,,^ o.ioî,i L|_ Laty La vitesse w de propagation décroît sans cesse, comme l'avait observé Regnault. )) Après un parcours assez grand, le second membre de (i4) et (i5) se réduira sensiblement à son dernier terme. On voit que, alors, la tête de l'onde aura ses longueurs successives en raison directe du carré des temps t, et ses hauteurs h en raison inverse de leur puissance à expo- sant 77- ) c'est-à-dire de la neuvième environ. Mais ces hauteurs se O,I0fal trouveront, sans doute, trop réduites pour qu'on puisse encore les ob- server et constater ainsi le ralentissement a — to de la propagation, alors moins petit qu'au début puisqu'il sera proportionnel aux temps ^ ('). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les transformations hirationnelles des courbes algébriques. Note de M. H. Poixcaré. « On sait que Niither et Halphen ont démontré que l'on peut toujours, par une transformation birationnelle, transformer une courbe algébrique plane quelconque en une courbe algébrique plane dont tous les points multiples sont à tangentes séparées. (') Je profile de l'occasion pour compléter la Noie insérée à la fin de mon Mémoire de juillet iSgi du Journal de Physique, et consacrée au calcul approximatif de l'ex- linclion d'une onde liquide solitaire par son assimilation à une intumescence qui aurait Téqualion (3). On peut attribuer à celle-ci non seulement la même liauleur, mais encore la même énergie qu'à l'onde solitaire proposée, en prenant alors les valeurs de c,, e' qui en résultent et celle du coefficient du second membre de la dernière équation (le la Note cilée se trouvent inull ipliées par t/-ô- ou augmentées des ,"°„ environ . étant des coefficients constants que je me réserve de déterminer. ( 21 ) » Si je regarde X,, Xo, X^ et Y comme les coordonnées homogènes d'un point dans l'espace ordinaire, les équations (2) définissent une courbe gauche C". Comme X,, X, et X^ ne s'annulent pas à la fois [sauf aux points multiples de (i) où Y s'annule également], les seuls points singuliers que puisse avoir C" seront ceux de C. » Considérons donc une branche de courbe passant par un point M de (i), ainsi que les branches de courbe correspondantes de C, C et C". Ces diverses branches peuvent être représentées par des développements de la forme suivante : x, y, z, ainsi que les X, peuvent être développés suivant les puissances entières d'un paramètre t, qui s'annule au point M. » Si ]\J est un point ordinaire de (i), les X, ne s'annulent pas à la fois pour / = o; si M est un point multiple de (i), les X, sont divisibles par i, mais les — ne s'annulent pas à la fois. » On peut envisager aussi, à la fois, deux branches de courbe de (i) passant par deux points M et M' [qui d'ailleurs peuvent se confondre en un point multiple de (i)]. Développons nos coordonnées suivant les puis- sances d'un paramètre que j'appellerai / pour la branche qui passe en M et i' pour la branche qui passe en M'. J'appellerai \- et Y' ce que devien- nent X,- et Y sur la seconde branche. » Pour que l'on eût sur C" un point singulier, il faudrait qu'au point M ou qu'aux points M et M' / f\ _ 1 ^2 2^ ^^^ x\ ~ x; ~ x; "" Y'' X- » Dans ces égalités (3) et (4), X,- et Y doivent être remplacés par — ' Y . et - si M est un point multiple de (i); X^ et Y' doivent être remplacés par X' Y' ^ et — si W est un point multiple de (i). » Or, comme Y dépend linéairement des X, pour que l'une des rela- tions (3) ou (4) soit satisfaite, il faut que les >. satisfassent à certaines rela- tions linéaires. » Ces relations linéaires ne peuvent être des identités, puisque la courbe C n'admet pas de point singulier. (■22) » De plus, elles sont en nombi-e fini, puisque la courbe C n'admet qu'un nombre fini de points singuliers, » On peut donc toujours choisir les 1 de façon à ce qu'aucune de ces relations ne soit satisfaite et par conséquent de façon à ce que C" n'ait aucun point singulier. » Nous avons ainsi transformé notre courbe (i) en une courbe gauche dénuée de toute singularité; pour la transformer en une courbe plane n'ayant que des points doubles, il suffit généralement d'une simple per- spective. » Si le centre de perspective se trouve sur une corde double de la courbe gauche, la perspective présentera un point double; s'il se trouve sur une tangente, la perspective aura un point de rebroussement; s'il se trouve sur une corde triple, la perspective aura un point triple; si, enfin, il se trouve sur une corde double singulière, c'est-à-dire telle que les tan- gentes aux deux extrémités soient dans un même plan, la perspective aura un point double à tangentes non séparées. » Les cordes doubles d'une courbe gauche forment une congruence C qui est indécomposable; les tangentes forment une surface S. » Les cordes triples forment une congruence ou une surface S'. » Les cordes doubles singulières forment une surface S"; elles ne pour- raient, en effet, former une congruence, qui ne pourrait être qu'identique à C que si toutes les cordes doubles étaient singulières, ce qui ne peut avoir lieu que pour les courbes planes. » Pour que les cordes triples formassent une congruence, qui devrait être identique à C, il faudrait que toutes les cordes doubles fussent des cordes triples. » Si cela n'a pas lieu, il suffira de prendre le centre de perspective en dehors des trois surfaces S, S' et S", pour que la perspective ne présente que des points doubles ordinaires. » Il est peu vraisemblable qu'il existe des courbes gauches dont toutes les cordes doubles soient triples; s'il y en avait une, il serait aisé d'y étendre notre théorème, en la transformant en une autre qui ne jouirait pas de la même propriété. Soit, en effet, R une pareille courbe; coupons- la par un plan P quelconque; par deux des points d'intersection, faisons passer dans ce plan une circonférence ne passant par aucun autre des points d'intersection; transformons alors par rayons vecteurs réciproques en prenant pour centre de transformation un point de cette circonférence. Notre circonférence se transformera en une droite qui sera, pour la courbe ( ^3 ) transformée K', une corde double qui ne sera pas triple. Le théorème s'ap- plique donc à K' dont ton [es les cordes doubles ne sont pas triples et, par conséquent, à K. » Il serait facile de modifier le raisonnement de façon qu'on puisse l'appliquer directement sans passer par l'intermédiaire du théorème de Niither. » M. A. Milne-Edwards fait hommage à l'Académie d'un Mémoire qu'il vient de publier, en collaboration avec M. E.-L. Bouvier, dans « Memoirs of the Muséum of Comparative Zoology at Harvard Collège », sous le titre « Description des Crustacés de la famille des Paguriens recueillis pendant l'expédition du Blake dans la mer des Antilles et le golfe du Mexique ». MEMOIRES PRESENTES. M. E. Jaggi adresse une troisième Note faisant suite à son Mémoire sur la Théorie des fonctions. (Renvoi à la Commission.) M. E. Brasse adresse, pOur le concours du prix Lacaze (Physiologie). un travail qui résume l'ensemble de ses recherches. (Renvoi à la Commission du prix Lacaze.) M. F. Varesne adresse un projet de système d'aviation. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. J.-E. Falmage adresse, de Londres, de remarquables échantillons ilo cristaux de sélénite (gypse), venant d'Utah. (Renvoi aux Sections de Physique et de Minéralogie.) ( 24 ) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Sur l'observation de Védipse totale de Soleil du i6 avril, faite à Joal {Sénégal). Note de M. A. de la Baume Pluvisel, présentée par M. Janssen. « N'ayant pu me rendre au Sénégal pour y observer l'éclipsé totale de Soleil du i6 avril dernier, j'ai confié à M. Pasteur, chef du service photo- graphique à l'observatoire de Meudon, les instruments que j'avais préparés en vue de l'observation de cet important phénomène. V M. Pasteur a été mis à ma disposition par M. Janssen, qui a bien voulu, comme dans d'autres occasions, me prêter certains instruments de l'observatoire de Meudon et me donner une assistance des plus précieuses pour arrêter le programme des observations à faire. » Mon but a été d'étudier par la photographie la structure de la cou- ronne, son spectre et son intensité actinique. » On a obtenu neuf images photographiques de la couronne, avec neuf objectifs ayant sensiblement le même foyer (i"", 5o) et des ouvertures diffé- rentes, variant de iSS""" à S""*. Ces neuf objectifs ont été découverts simultanément au commencement de la totalité et fermés un peu avant la fin, de sorte que la durée de la pose a été, pour tous les appareils, de 3 mi- nutes 5o secondes. Dans ces conditions, les images de la couronne ont été formées par des actions photographiques variant suivant les termes d'une progression géométrique ayant pour raison 2,45 et pour termes extrêmes 25o et 0,24 ('). L'image la plus lumineuse était donc mille fois plus intense que celle qui l'était le moins. » Grâce, à cet appareil à neuf objectifs, on a obtenu des images compa- rables de la couronne, mais plus ou moins étendues suivant la valeur des actions photographiques qui les avaient produites. » Conformément aux prévisions, les images données par les objectifs les plus lumineux ne sont pas les plus satisfaisantes, car, sur ces images, les Cl (') L'action photographique est égale à 100 -p^ t.s, a étant rouverture de l'objectif, / son foyer, t la durée de la pose exprimée en secondes, et x la sensibilité de la plaque, que nous supposons égale à l'unité. ( 2..^ ) parties extrêmes de la couronne, peu intenses, se confondent avec l'image du ciel, tandis que les parties basses, très lumineuses, sont solarisées. Il en résulte une image peu étendue, sans détails ni contrastes. Quant aux objectifs de faibles diamètres, ils n'ont permis de reproduire que les parties basses de la couronne. En résumé, l'examen des neuf épreuves montre qu'il suffit d'une action photographique égale à quatre pour obtenir une représentation aussi complète que possible de la couronne. Cette action photographique égale à quatre aurait pu être obtenue en posant six secondes seulement avec un objectif de distance focale égale à douze fois son ouver- ture. » La structure de la couronne n'a pas présenté l'aspect que l'on s'atten- dait à lui trouver. Dans toutes les éclipses précédentes, en effet, les panaches de la couronne étaient disposés à peu près symétriquement par rapport à un axe qui coïncidait, à quelques degrés près, avec l'axe de rotation du Soleil. Cette symétrie, très marquée à l'époque des minima de taches, est moins apparente, il est vrai, aux époques des maxima d'activité solaire. Mais, au mois d'avril dernier, la couronne, au lieu d'être symé- trique par rapport à l'axe du Soleil, présentait un axe de symétrie très ap- parent suivant son équateur. Cette structure est très rare et la couronne de 1882, observée aussi à une époque de maxima de taches, est la seule qui présente un caractère analogue, quoique d'une manière moins marquée. » Les théories que M. Schieberle et M. Bigelow^ avaient proposées pour expliquer l'existence de la couronne se trouvent en défaut, car les prévi- sions de ces astronomes relativement à la structure de la couronne sont loin de s'être réalisées. » Deux spectroscopes photographiques ont fonctionné pendant la durée de la totalité. L'un d'eux a donné un spectre que l'on a pu utilement étudier. Dans la partie voisine du Soleil, le spectre est très intense, et l'on y remarque les raies brillantes suivantes : la raie de l'hélium (D3), la raie coronale (i474)» l^s raies H et K et dix raies de l'hydrogène, dont trois dans la partie visible du spectre (F, G', A) et sept dans l'ultra- violet. Au-dessus de ce spectre intense et dans la région la plus actinique, entre F et H, se trouve un autre spectre beaucoup plus faible que le premier, où, en outre des raies ci-dessus indiquées, on découvre les principales raies fraunhofériennes du spectre solaire. Une étude, même sommaire, du spectre, suffit pour permettre de reconnaître quinze de ces raies. » La présence des raies de Fraunhofer dans la photographie du spectre coronal vient confirmer les observations que fit M. Janssen en 1871 et en G. K., idgS, 2' Semestre. (T. CXVII, N» 1 ; 4 ( 26 ) i883 et qui lui permirent d'affirmer la présence de la lumière solaire ré- fléchie dans la couronne. » Le spectroscope employé pour obtenir le spectre en question était muni lie deux prismes de flint léger, et l'objectif formant l'image du spectre avait 4o™™ d'ouverture utile et 40*^'" de foyer. La fente était dirigée suivant l'équaleur solaire, de manière à obtenir le spectre de la couronne à l'est et à l'ouest du vSoleil. Les plaques photographiques étaient sensibles au vert et au jaune. » Pour mesurer l'intensité actinique du phénomène, on a exposé à la lumière delà couronne, pendant 235 secondes, des plaques sensibles placées derrière des écrans teintés de différentes intensités. Ces écrans, disposés au fond de larges tubes, ne recevaient que la lumière émanée d'un carré du ciel de 6° de côté et ayant la Lune en son centre. Au retour de l'expé- dition, j'ai répété la même expérience en exposant des plaques sensibles derrière les mêmes écrans, à la lumière de la lampe étalon à l'acétate d'amyle ('). » J'ai reconnu ainsi, que, pour obtenir le même résultat qu'avec la lu- mière coronale, il fallait exposer les plaques à i™ de la lampe pendant 800" environ. On conclut de ce résultat que la quantité de lumière envoyée par la couronne a été à peu près égale à la quantité de lumière qui aurait été envoyée à i" de distance par une source de lumière trois fois et demie plus intense que la lampe étalon. Mais cette évaluation de l'intensité actinique de la couronne laisse nécessairement à désirer, car le ciel a été voilé par de légers nuages pendant la durée de l'éclipsé et par suite le phénomène ne s'est pas manifesté dans toute sozi intensité. » Un thermomètre enregistreur d'une grande sensibilité a permis de dé- terminer l'abaissement de température produit par l'éclipsé. Depuis le pre- mier contact jusqu'au second, le thermomètre a baissé régulièrement de 24°, 4 'i 21°, 8 et, après la totalité, il s'est relevé de 21°, 8 à 23". » Si l'on tient compte de l'abaissement normal de température qui se produit dans l'après-midi, on peut estimer que la température s'est abais- sée par le fait de l'éclipsé de i°,8. Si le passage de l'ombre lunaire n'a pas produit un froid plus considérable, c'est que le vent du nord-ouest mélangeait les couches d'air et que l'état brumeux de l'atmosphère atté- nuait la radiation. (') Lampe adoptée comme étalon de lumière actinique fiar les Congrès interna- tionaux de Pliolograpliie de 1889 et 1891. ( 27 ) M Dans des conditions atmosphériques analogues, aux îles du Salut, je n'ai constaté aucun abaissement sensible de température pendant l'éclipsé du 22 décembre 1889, tandis que, par un ciel d'une grande pureté, à la Canée, le thermomètre s'est abaissé de 6° pendant l'éclipsé annidaire de iSgo. J'ajouterai qu'à l'île Caroline, en i883, l'abaissement de tempé- rature produit par l'éclipsé a été de 2°, 2. » MÉCANIQUE. — Sur un hydrocinémomètre enregistreur. Note de M. Ci.erc, présentée par M. Poincaré. « Au cours d'expériences entreprises, sous la direction de M. l'ingénieur en chef Caméré, pour rechercher et étudier les variations des efforts né- cessaires à la traction des bateaux dans les biefs de la basse Seine, j'ai songé à employer le tube de Pitot pour mesurer la vitesse relative d'un ba- teau par rapport au courant de la rivière. Mais cet emploi présentait une difficulté capitale, provenant de la fluctuation du bateau auquel doit être adapté l'appareil mesureur. La combinaison que j'ai imaginée, et qui est représentée schématiquement sur la figure ci-contre, résout cette diffi- culté. » Deux manchons verticaux T et T' sont disposés à l'intérieur du ba- teau et communiquent avec la rivière par des tubes horizontaux; le tube du manchon T est ouvert du cùté de l'avant; celui du manchon T' est recourbé pour s'ouvrir vers l'arrière. Dans ces conditions, si le bateau est mis en marche, l'eau s'élève dans le manchon T d'une hauteur H et s'abaisse dans le manchon T' d'une hauteur H' par rapport au niveau extérieur MN. La somme H + H' est proportionnelle à — - (p étant la vitesse relative du ba- teau par rapport au courant). » Des flotteurs F et F' sont placés dans les manchons T et T'. Au flotteur F est attaché un fil, qui, après avoir été renvoyé sur les poulies fixes R et S, s'enroule sur l'une des deux gorges de la poulie mobile P, est renvoyé sur les poulies fixes a; et j' et aboutit au contrepoids qui porte l'aiguille indicatrice a, qui se déplace le long de l'échelle fixe de l'appareil. Au flot- teur F' est attaché un autre fil, qui, après avoir été renvoyé sur la poulie fixe z, s'enroule sur la deuxième gorge de la poulie mobile P et vient au piton fixe E, auquel son extrémité est attachée. Le contrepoids du flotteur F se déplace dans un tube vertical fendu suivant une génératrice pour lais- HYDROCINÉMOMÉTRE Enregislreur Sjstme CLERC. '■'y 'ElévaLion. , - - -ffi éj/jfli du nouem- Fdu tabs Ti laiguiVe mécimce a -J de l'appareil -Mallanvaa riaUeurF-du tube T'^ufoint ùxc E S\li' ~^'' *■"*"' ''" ''■"S"'"^ indicauic^ a de 1 ■appareil ( 29) ser passer l'aiguille a. Le contrepoids du flotteur F' est suspendu à la chape de la poulie P et se déplace verticalement entre deux guides latéraux. (Ces guidages ne sont pas représentés sur la figure.) » Il est facile de voir que, l'appareil étant ainsi disposé, l'aiguille a se déplacera sur l'échelle d'une quantité égaie à H + H' et ne sera pas in- fluencée par les variations de niveau dues aux fluctuations du bateau. Si, en effet, le bateau est soulevé et si, par suite, le niveau extérieur de l'eau s'abaisse de MX en M'N' d'une quantité h, les niveaux dans les manchons desrendront d'une môme quantité. Mais, par l'action du flotteur F', la pou- lie P se relèvera d'une hauteur - et le raccourcissement de la boucle du fil 2 du flotteur F, qui passe sur la poulie P, permettra à ce dernier flotteur de suivre l'abaissement du niveau dans le manchon T, sans que l'aiguille a ait à se déplacer. « Si le bateau sur lequel est installé l'appareil était appelé à subir un important roulis, il est bien entendu que, pour fournir des indications exactes, l'appareil devrait être suspendu à la Cardan et communiquer avec l'extérieur par des tubulures flexibles. » Les divisions de l'échelle de l'appareil, qui est, en pratique, graduée expérimentalement, sont assez rapidement croissantes, étant définies par une fonction du deuxième degré. Si on les enregistrait sans transforma- tion, le degré de précision dans la lecture de la courbe enregistrée serait moindre pour les faibles vitesses que pour les grandes. J'ai donc cherché à transformer dans l'enregistrement les divisions variables de l'échelle de l'appareil en divisions équidistantes, et j'ai obtenu ce résultat de la ma- nière suivante : » Sur l'axe de la poulie G, qui transmet le mouvement à l'enregistreur par l'intermédiaire d'un fil attaché au contrepoids portant l'aiguille a, est calé un disque L, dans lequel est pratiquée une fente suivant une courbe dont je vais indiquer le tracé. Je divise la circonférence du disque en arcs de dimensions proportionnelles aux divisions de l'échelle de l'appareil, et je mène les rayons du cercle aboutissant aux points o, i, 2, ... de la divi- sion ainsi obtenue. Sur ces rayons je porte, à partir du centre O, des lon- gueurs r, r — ib, . . . , b étant la hnuteur des divisions équidistantes que je veux obtenir dans l'enregistrement. Les extrémités de ces longueurs dé- finissent la courbe suivant laquelle le disque est fendu; cette courbe est, d'ailleurs, une spirale logarithmique qui a pour équation e = r — bh — • 2i' ( 3o ) M Si l'on fait guider le [)orte-pliime de l'enregistreur d'une part par la fente en spirale du disque et, d'autre part, par deux coidisses latérales au disque et parallèles aux ordonnées du diagramme de l'enregistreur, il est évident que l'enregistrement des indications de l'appareil sera fait suivant des divisions équidistantes et de la dimension que l'on désire; la transfor- mation et la réduction ou l'augmentation se faisant en même temps. » On remarquera que ce système fournit une solution générale très simple pour la transformation, en vue de l'enregistrement ou à tout autre point de vue, d'une échelle à divisions définies par une fonction de degré supérieur en une échelle linéaire donnée. » L'hydrocinémomètre enregistreur, qui vient d'être décrit, fonctionne depuis quelque temps déjà à bord d'un remorqueur appartenant à l'État et permet d'en mesurer la vitesse relati\e à o'",oi à la seconde pris. Les données qu'il fournit permettent accessoirement d'étudier la variation de la vitesse du courant dans l'étendue des biefs. » Cet appareil pourrait également être employé à mesurer et à enregis- trer les variations de la chute d'un barrage. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Recherches expérimentales sur le matériel de la batellerie. Note de M. F.-B. de Mas, présentée par M. Sarrau. « Dans une précédente Note {Comptes rendus, i?> mai 1892), nousavons donné un aperçu de nos premières recherches faites en 1890. En termi- nant, nous disions : « Notre but est, en comparant les courbes de résis- » tance totale obtenues soit avec des bateaux différents, soit avec un même » bateau dans des conditions différentes, d'arriver à dégager les divers » éléments de cette résistance totale. C'est dans cet esprit que de nou- » velles séries d'expériences ont été entreprises en 1891 et sont mainte- » nant continuées. » L'objet de la présente Note est de rendre compte des expériences faites dans cet ordre d'idées en 1891 et 1892. )) Nous avons continué à opérer en eau calme et indéfinie. » Influence delà surface. — Si l'on expérimente à divers enfoncements un bateau à section maîtresse rectangulaire comme ceux qui naviguent sur les canaux, on constate : » i" Que la section itmnergee au maître couple croît comme l'enfon- cement; » 2° Que la ^?/r/acp OTo///7/f'e /o/a/e croît moins vite que l'enfoncement; » 3" Ç^we la résistance totale ^ionv une même vitesse croît moins vite que la section immergée au maître couple et plus vite que la surface mouillée totale. ( 3i ) » Le fait peut s'expliquer en considérant la résistance totale comme for- mée au moins de deux éléments : l'un dépendant de la section immergée au maître couple (résistance de formel, l'autre de la surface mouillée to- tale {résistance de surface). » T/importance de la résistance de surface, du frottement de l'eau contre les parois du bateau, ressort du Tableau ci-après où sont consignés les ré- sultats obtenus en expérimentant la flûte Aima, à l'enfoncement de i™,6o; i'' avec les parois à l'état naturel (bois soigneusement gratté); 2° entiè- rement recouverte de toile cirée. Résistance totale de l'Alina ealiè- avec les renient parois recouverte Diiiiinulion Désignation à l'élat lie toile — —~—^ — - des vitesses. naturel. rirée. absolue, relative. Observations, m kg kg k^ de o,5o 54 28 28 0,48 de 1,00 162 io5 57 0,35 Vitesse { dei.So 355 25o io5 o,3o de 2,00 664 480 184 o,a8 de2,5o ii'9 812 307 0,27 » A la vitesse de i™,5o par seconde, par exemple, la résistance totale a été réduite de 3o pour 100, par le fait d'avoir substitué à la surface rugueuse de la coque ( bois à l'état naturel) une surface lisse (toile cirée). Le frot- tement de l'eau sur la toile cirée, bien que très faible, n'est pas absolument nul; il en résulte que, dans le cas considéré, la résistance due au frottement de l'eau sur la coque à l'état naturel était d'environ un tiers de la résistance totale. )) Influence de la longueur. — En comparant les résultats obtenus avec trois flûtes, ayant même largeur (5™, 02) et même enfoncement ( i™, 60), ne différant que par la longueur, nous avons constaté que les trois cour- bes de résistance totale étaient identiques, ainsi qu'on le voit par le Ta- bleau ci-dessous : Longueur de la partie Résistances aux vitesses successives Désignation immergée — =»"«i^ — ■ des bateaux. des coques. de o",5o. de i"',oo. de i^joo. de a^'iOo. de 2",5o. m kg kg ! ( 4-2 ) aussi 2 molécules, avec dégagement de chaleur. Les cristaux vert cantha- ride donnent, en fixant la première molécule d'ammoniaque, un ])roduit d'un beau bleu indigo, qui, par absorption d'une seconde molécule, se transforme en une poudre gris violacé. Toute l'ammoniaque est expulsée à froid dans le vide sec, au bout de quelques jours. » Les produits colorés peu stables, provenant de l'action de l'ammo- niaque sur la fuchsine et le violet hexaméthylé, ne sauraient être consi- dérés que comme des combinaisons moléculaires, analogues à celles que forme l'ammoniaque avec les chlorures métalliques anhydres, tels que chlorure de zinc, et avec l'azotate d'ammoniaque (' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la cinchonibiiie. Note de MM. E. Jungfleisch et E. Léger, présentée par M. Henri Moissan. « Nous avons signalé certaines variations peu compréhensibles dans les quantités respectives de cinchonibine, de cinchonifine et d'apocincho- nine, ^produites par le traitement de la cinchonine. La suite de nos re- cherches nous a expliqué ces anomalies; celles-ci résultent de ce que la cinchonibine est dédoublable en cinchonifine et apocinchonine. » L'étude de la cinchonifine nous a fait observer tout d'abord des res- semblances frappantes entre quelques dérivés correspondants de la cin- chonifine et de la cinchonibine, alors que d'autres sont manifestement différents. C'est ainsi, par exemple, que plusieurs dérivés alkylés de la cinchonifine se sont montrés identiques aux composés correspondants obtenus avec la cinchonibine, alors que les succinates et les sulfates dif- fèrent nettement. Il fallait dès lors reprendre les expériences en exami- nant, non seulement les produits cristallisés, mais encore les eaux mères qui ont déposé ces derniers. » Nous nous bornerons ici à un exemple, celui des chlorométhylates, composés de préparation facile, que nous n'avons pas encore fait con- naître. La cinchonifine fournit un chlorométhvlate unique, fort soluble dans l'eau, cristallisant en aiguilles prismatiques à 2 molécules d'eau, La cinchonibine donne, au contraire, deux sortes de cristaux : i" de magni- fiques prismes clinorhombiques (") à 4 molécules d'eau ; 2" des aiguilles, (') Laboratoire de M. ScInUzenberger, au Collège de France. (-) Les formes cristallines d'un grand nombre des combinaisons étudiées dans (43 ) beaucoup plus solubles dans l'eau, identiques au chloroniéthylale de cin- chonifine. Il reste donc à connaître la base produisant le chlorométhylate clinorhombique. Bien que non encore décrits, les dérivés correspondants nous sont connus pour la cinchonine et pour tous ses isomères que nous avons isolés; or aucun de ces dérivés ne ressemble au corps en question. Moins renseignés pour l'apocinchonine, nous avons préparé le chloro- méthylate de cette base : celui-ci a été trouvé identique au chloromé- thylate clinorhombique à 4 molécules d'eau, donné par la cinchonibine. Cette observation, comme d'autres semblables, faites sur des composés alkylés analogues au chlorométhylate, montre que la cinchonibine se fié- double en cinchonifine et apocinchonine quand on cherche à produire ses dérivés alkylés. » Le même dédoublement résulte-t-il de la formation des combinaisons salines? Telle est la question qui se pose immédiatement. » Le mieux caractérisé des sels fournis par la cinchonibine est le succi- nate basique à 6 molécules d'eau; il forme de gros cristaux hexagonaux. Le succinate de cinchonifine est très différent; beaucoup plus soluble dans l'eau, il cristallise en aiguilles à i molécule deau. Or, si l'on transforme en succinate basique un mélange à poids égaux de cinchonifine et d'apo- cinchonine, on isole seulement le succinate en cristaux hexagonaux, et celui-ci, traité par un alcali, fournit la cinchonibine. D'après cela, il sem- blerait que la combinaison des deux bases subsiste dans le succinate de cinchonibine. Il n'en est rien cependant. En effet, le succinate basique, préparé avec l'apocinchonine pure, est identique cristallographiquement avec ce succinate de cinchonibine. Il y a plus : en ajoutant des quantités croissantes de cinchonifine à l'apocinchonine, le mélange donne toujours le même succinate, invariable comme forme, mais retenant des quantités croissantes de cinchonifine. Il ne s'agit donc pas d'un succinate de cincho- nibine, mais le succinate d'apocinchonine est susceptible de se charger de proportions considérables de succinate de cinchonifine, sel cependant tout autre quand il cristallise seul. Singulièrement accentué dans le cas actuel, ce phénomène est loin d'être sans analogues, en particulier dans l'histoire des alcalis du quinquina. » Ces faits et d'autres qu'il serait troj) long de rapporter ici montrent celte série de recherches ont élé déterminées par M. Wyrouboff, que nous sommes heureux de remercier ici. Ses déterminations seront |)ui5liées prochainement dans notre Mémoire détaillé. ( 44 ) qu'il n'existe pas de combinaisons salines de la cinchonibiiie. Les sels at- tribués antérieurement à cette base appartiennent en réalité soit à la cin- chonifine, soit à l'apocinchonine. Comme il s'agit d'isomères, cette con- clusion ne pouvait guère être établie avant l'étude des combinaisons similaires de la cinchonifine et de l'apocinchonine. » Mais la cinchonibine elle-même ne serait-elle pas un mélange? Des raisons diverses nous portent à la considérer une combinaison. Une première est la constance des propriétés de cette base obtenue dans des circon- stances variées et notamment la constance de son pouvoir rotatoire. Une deuxième raison est que ce pouvoir rotatoire est moyen entre ceux de la cinchonifine et de l'apocinchonine, ce qui doit être, si la combinaison à molécules égales, qui n'existe qu'à l'état cristallin, se détruit dans les dis- solutions. En outre, l'examen microscopique de la cinchonibine ne montre que des cristaux identiques entre eux. » D'ailleurs, cette combinaison, comme toutes celles du même genre, se détruit sous l'action des dissolvants convenablement employés. La cin- chonibine se dépose qnand on a dissous les bases dans le moins possible d'alcool bouillant; avec un grand excès d'alcool, les cristaux déposés d'abord sont de la cinchonifine; l'apocinchonine s'accumule dans les li- queurs. En tenant compte de ces observations, des cristallisations nom- breuses permettent de dédoubler entièrement l'ensemble en cinchonifine et apocinchonine, » Nous reviendrons sur ces faits dans notre Mémoire détaillé, mais la cinchonibine doit disparaître dès maintenant de la liste des isomères pro- prement dits de la cinchonine; elle nous paraît être une combinaison de deux de ces isomères entre eux. » CHIMIE MINÉRALE. — Des 'icylales mercuriques. Note de MM. H. Lajoux et Alexandre Graxdval, présentée par M. Henri Moissan. « L'acide salicylique CH^C^ est un acide-phénol et, par consé- quent, susceptible de donner naissance à deux catégories de sels : les sali- cylates noi-tnaux dérivant de la lonction acide et les salicylates basiques (*) dérivant, à la fois, de la fonction acide et de la fonction phénolique. Con- (') Appelés neutres par quelques auteurs. ( ^.5 ) formément à la théorie, il existe deux sajicylates mercuriques et deux sali- cylates raercureux : r \OH ,/ ^ • ^ ^ \0 /"^ • Salicjiate mercurique normal. Salicylate mercuriqiie basique. Salicylate mercuiciix normal. Salicylate mcrcureux basique. » En 1880, nous avons, les premiers, réussi à préparer ces quatre sels dont nous avons décrit succinctement quelques propriétés. Nous venons de compléter l'étude des salicylates mercuriques qui présentent, le sel basique surtout, des particularités très intéressantes. » C'est le résultat de ces nouvelles recherches que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie. » 1° Salicylate mercurique normal ( CH':^ ) Ilg. — Ce sel se pré- pare en précipitant, à froid, la solution d'un sel mercurique par le sali- cylate normal de sodium ('). » C'est un précipité blanc, décomposable par la chaleur, insoluble dans l'eau. » Sous l'influence de l'ébullition dans l'eau, il se décompose entière- ment en acide salicylique et salicylate basique r \0H ; "8 - ^ H ^^j^ + ^ » \o /"»• » Ce dédoublement est facile à reconnaître; l'eau devient acide, et au bout d'un temps assez court, le sel a perdu les propriétés générales des sels mercuriques pour acquérir celles si tranchées du salicylate basique. » Le salicylate normal est très soluble dans les solutions de chlorure de sodium, de cyanure de potassium et d'iodure de potassium. Il possède, du reste, toutes les propriétés des sels mercuriques. )) 2° Salicylate mercurique basique CHV /H§- ~ Pour le pré- parer on fait agir, dans l'eau maintenue à l'ébullition, l'acide salicylique (•) En opérant à ébullition la précipitation du chlorure mercurique par le salicylate de sodium, on obtiendrait le sel basique. ( 46) sur l'oxyde de mercure récemment précipité; la façon d'opérer n'est pas indifférente. » Dans notre premier Mémoire nous avons dit que nous avions obtenu ce sel en faisant bouillir dans l'eau le mélan£;e d'oxvde et d'acide. Mais, si l'on opère ainsi, on reconnaît qu'il faut employer un excès considérable d'acide, dont des lavages prolongés à l'eau bouillante parviennent diffici- lement à débarrasser le produit. De plus, pendant l'opération qui est longue, une partie de l'acide salicylique se décompose en donnant du phé- nol facile à reconnaître à son odeur; un peu d'oxyde peut même être réduit à l'état métallique. Aujourd'hui nous préparons le salicylate basique avec la plus grande facilité en opérant ainsi. On met dans l'eau bouillante l'acide salicvlique; sans interrompre l'ébullition, et en agissant continuel- lement, on ajoute peu à peu l'oxyde mercurique récemment précipité et bien lavé, en proportion strictement correspondante à celle de l'acide. On n'ajoute une nouvelle quantité d'oxyde que lorsque la précédente est en- trée en combinaison, ce dont on est averti par la disparition de la teinte jaune du mélange. Le produit obtenu est exempt d'acide salicylique en excès, ce qui évite les lavages. » On pourrait encore obtenir le salicylate basique en faisant bouillir dans l'eau le salicylate normal, mais le produit retenant de l'acide salicy- lique nécessite des lavages prolongés à l'eau bouillante ou, préférablement, des lavages à l'éther après dessiccation. » Le salicylate basique est une poudre blanche, insoluble dans l'eau, l'alcool, l'éther, le chloroforme. Sous l'influence de la chaleur, i\ se dé- compose en eau, acide carbonique, phénol, mercure, etc.; au rouge, il abandonne un résidu charbonneux. » Le fait qui domine l'histoire du salicylate basique est l'état particulier sous lequel il renferme le mercure qui est complètement dissimulé, c'est- à-dire que ce sel ne possède pas les propriétés générales des sels mercu- riques. Ce caractère est la conséquence de ce que l'atome de mercure sert de chaînon entre l'oxygène et le groupe CO-. » Le salicylate basique, délayé dans l'eau froide et soumis à l'action d'un courant ^hydrogène sulfuré, ne change pas de couleur. Au bout de plusieurs heures seulement, il s'altère lentement; il devient jaune citron, reste longtemps dans cet état, puis brunit et enfin noircit. En opérant à chaud, les transformations précédentes s'effectuent beaucoup moins len- tement. » La solution de sulfure d'ammonium et, en général, celle des sulfures ( 47 ) alcalins dissolvent complètement le sel basique. Si la proportion du sul- fure est faible, la liqueur reste un certain temps inaltérée, puis abandonne peu à peu un précipité jaune citron qui noircit très lentement. La chaleur, l'emploi d'un grand excès de sulfure accélèrent la réaction. » Le sel basique est légèrement soluble dans V ammoniaque, très so- luble dans les solutions de soude caustique. Il se dissout dans les solu- tions de chlorure de sodium, d'iodure de potassium , beaucoup plus à chaud qu'à froid ; par le refroidissement, l'excès de sel se dépose à l'état amorphe. » Toutes ces dissolutions, même celles faites à chaud, renferment le sel inaltéré. En effet, si l'on fait passer, dans les liqueurs froides, un courant de H^S, on obtient, non pas un précipité noir, mais le précipité jaune si- gnalé plus haut et qui apparaît d'autant plus rapidement que la solution renferme plus de sel. On remarque que, dans les solutions des sels neutres, tels que HI, l'apparition du précipité est accompagnée de la mise en liberté d'une partie de l'acide salicylique du sel. Ce précipité jaune est une com- binaison de sulfure de mercure et de salicylate mercuriquo. » L'action de la soude caustique est particulièrement intéressante : que l'on emploie une solution alcaline étendue ou concentrée, chaude ou froide, cette action est purement physique. L'action de H" S sur ces solu- tions froides montre qu'elles renferment le sel inaltéré; soumises à la dia- lyse, elles abandonnent le sel dissous à l'état amorphe ('); elles sont pré- cipitées par tous les acides, même par CO-; aussi se troublent-elles peu à peu au contact de l'air. » U acide chlorhydrique concentré et cAaar/ décompose complètement le salicylate basique; à froid, la décomposition s'effectue lentement. Le même acide froid et très étendu dissout le sel sans l'altérer. » Le cyanure de potassium, comme il fallait s'y attendre, dissout le sali- cylate en le décomposant; il se forme du cyanure de mercure que H'' S précipite en noir. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les combinaisons métalliques de la gallanilide. Note de M. P. Cazexeuve, présentée par M. Friedel. « En raison de l'oxydabilité du pyrogallol, on n'a pu réaliser les diverses combinaisons salines correspondant à la fonction triphénolique de ce (') La solution du sel dans HI se dialyse de la même façon. (48 ) corps. La gallanilide, moins oxydable, se prête mieux à l'étude des dérivés salins. Les alcalis caustiques et l'ammoniaque ne donnent pas toutefois de combinaisons cristallisées analysables. Le corps s'oxyde, quoique lente- ment, soit avec i, 2 ou 3 molécules d'alcali. » Si l'on chauffe i molécule de gallanilide et i molécule de soude, pour obtenir une solution dans très peu d'eau, il se dépose de la gallanilide, et de la gallanilide disodée reste en solution avec une teinte noirâtre qui s'accentue avec l'oxydation. On constate le même phénomène qu'avec le phosphate acide de calcium, qui se transforme sous l'influence de l'eau en acide phosphorique libre et phosphate bicalcique. Seulement, dans ce dernier cas, c'est le sel dimétallique insoluble qui se précipite et non l'acide. » Si la gallanilide est dissoute dans l'eau à la faveur de 2 molécules de soude, de manière à produire la gallanilide disodée, on n'obtient aucune combinaison cristalline, quelle que soit la proportion d'eau employée. Nous avons constaté que, par oxydation lente, à froid, la gallanilide, dans ces conditions, finit par subir une modification profonde, sans doute ini phénomène de condensation. Au bout de quelques jours, on obtient un dépôt cristallin, que nous étudions, qui n'est point de la gallanilide sodée. Nous croyons à un processus qui est l'analogue de la condensation du glu- cose ou saccharine (Peligot). » La gallanilide, soit avec l'eau de chaux, soit avec l'eau de baryte, donne un précipité blanc d'abord qui a une grande tendance à bleuir par oxydation. Ces combinaisons correspondent à la formule générale CO.AzHCH^ CE- < ^^M" i 0/ ' OH » Avec l'acétate de zinc, nous sommes parvenu à obtenir les trois com- binaisons prévues par la théorie. En dissolvant à chaud, dans l'eau distillée, 3 molécules de gallanilide et en ajoutant i d'acétate de zinc, on obtient immédiatement un précipité blanc très insoluble dans l'eau, un peu so- luble dans l'alcool correspondant à la formide / CO.AzH.CH^ C'W < Q/Zn on ( 49 .) » Cette combinaison insoluble apparaît d'ailleurs constamment quand on fait réagir la gallaniline sur l'acétate de zinc, quelles que soient les proportions. On fdtre à chaud. Par refroidissement, l'excès de gallanilide se précipite. On fdtre encore et l'on concentre dans le vide. On obtient fina- lement de petites paillettes à peine jaunâtres, correspondant à la formule ( CO.AzH.C»H' \- CH- (OH)- Zn. ' O- i Ce corps est soluble dans l'eau et dans l'alcool. Si maintenant on traite 2 molécules de gallanilide rendues ammoniacales par 3 d'acétate de zinc, on obtient un précipité correspondant à la formule s CO,AzH,C«H O- ! » Il faut avoir soin de n'ajouter à la gallanilide que la quantité d'am- moniaque nécessaire pour saturer l'acide acétique du sel zincique, sinon on obtient des dosages avec excès de zinc indiquant de l'oxyde de zinc comme impureté. » Soit avec l'acétate neutre de plomb, soit avec l'acétate basique, on obtient avec la gallanilide un précipité correspondant à la formule s [CO.AzH, C«H C«HMQ^Pb loH » Peut-être, en se plaçant dans des conditions particulières, que nous n'avons pu déterminer, obtiendrait-on les sels ploinbiques correspondant aux sels zinciques précédemment décrits. » Les acétates de mercure ou de cuivre ne donnent pas avec la gallani- lide de sels réguliers. L'acétate mercurique donne un précipité brun-ver- dàtre de nature complexe. La gallanilide paraît oxydée. L'acétate cuprique est réduit avec une coloration noire. )) Les alcaloïdes donnent avec la gallanilide des précipités. Les sels de quinine et de strychnine donnent ainsi des combinaisons insolubles que nous n'avons pas analysées. C. R., i8= iS^So; ('=23'^'=, 5 ;a^ — 11°; f = 2o°). Les réserves de M. Bourquelot n'ont donc aucune raison d'être. {Comptes rendus, t. CXVI, p. ii43.) ( 53) rien qu'en les traitant par l'alcool dont on varie le titre et qu'on emploie bouillant ou froid. On a ainsi une méthode d'analyse, grâce à laquelle il va être possible de suivre la formation et les transformations de l'inuline dans les végétaux. CHIMIE VÉGÉTALE. — 5«/- /'e5.ye/ice c?'/4j/7ic (Lavandula spica). Note de M. G. BOUCHARDAT. « J'ai, avec le concours de M. Voiry, précédemment établi que l'essence d'aspic, fourni par la Lavandula spica, renferme dans les parties les plus volatiles une notable proportion d'eucalyptol C^" H' * O^ , bouillant vers 175", et de petites quantités de térébenthène dexlrogyre; depuis, j'ai poursuivi l'étude des produits qui, par leur mélange, forment cette essence. » L'essence d'aspic examinée a une odeur désagréable, sa densité est de o, 920, la déviation qu'elle imprime sous i o'^"' d'épaisseur est de + 1 °, 28'. Elle ne renferme pas de quantités appréciables d'aldéhydes, non plus que d'éthers à acides gras. Une notable proportion d'essence, traitée par la potasse alcoolique à 100", n'a donné que des traces de sels composés sur- tout d'acétate ('). On peut donc, sans risquer d'altérer les produits, en faire la séparation par distillation fractionnée. » Le Tableau suivant comprend le résultat des fractionnements après la dixième rectification, à l'air libre avec un appareil Le Bel à six boules; dans le vide avec un appareil à deux boules. A partir de la huitième rectifica- tion, les poids des fractions et leurs rotations ne changent plus sensible- ment : H = 755»". H = ibS"-'. t. P- [ï]o, 1=0,1. t. P- Wu, t = 0,1. 0 0 i3o-i45 8 U ' + 11. 8 0 0 I lo-i i4 10 0 - 4. 0 145-1 55 10 + 19.20 I i4-i 16 40 - 4.40 i55-i6o 8 +23. 12 116-U8 25 — 5.20 I 60-1 65 12 +24.48 118-120 90 — 5. 0 . 165-170 37 + 20.42 120-122 325 + 2.0 (') L'essence de Lavandula vera , d'après MM. J. Berlram et Walbausch {Journ. f. pr. Chem., t. XLV, p. 590-604), renferme une grande quantité d'éthers acétique et valérique de géraniol et de linalol ; 2" Lallemand (Ann. de Cliim, et de Phys., 30 série, t. LVII, p. 4i3). ( 54 ) H = 755" P- [^V,l- 170-172 8 + 14. 4 172-174 3o -1- 9. 0 174-176 70 + 4-0 .76-178 5i5 -(- 1.32 178-180 160 + 0.20 180-182 5o — 0.40 182-184 25 — 2.20 184-186 40 — 3.20 186-188 25 — 5. 0 188-190 i5 - 5.40 755" [»,.], ' ■■ 122-124 1595 124-126 3oo 126-128 8a i28-i3o 35 i3o-i35 55 1 35-1 40 3o i4o-i45 10 i45-i5o 3o i5o-i6o 25 160-170 27 170-180 20 180-igo 12 190-200 16 -(-2.20 + 8.56 + 12.48 + 16.48 + 16.48 + i4-4o + 8.40 + 2. 16 — 2. o — 4. o — 4. 8 — 8.56 — 16.40 » Au delà de 200° dans le vide, il ne reste guère que loo^' de matières résineuses presque solides. » La portion la plus abondante se trouve comprise dans les trois frac- tions de 120° à 126° dans le vide, vers 200" à la pression normale. Cette portion, liquide même à — 5o°, est à peu près sans action sur la lumière polarisée. Elle est constituée par un mélange, inséparable à la distillation, de camphre avec un peu de hornèol et d'un composé oxygéné, à fonctions alcooliques, le linalol ou licaréol, retiré par M. Morin (') de l'essence de licari-kanali. M Pour isoler le linalol, nous avons traité la fraction i22°-i24°par l'hydroxylamine en solution alcoolique alcaline. Le camphre se combine seul, par distillation frac- tionnée dans le vide; le linalol passe le premier; le camphoroxime cristallise dans le résidu, le bornéol reste dans les eaux mères. J'ai répété trois fois le traitement par l'hydroxylamine. Le linalol obtenu ainsi donne à l'analyse des chiffres correspondant, ainsi que la densité de vapeurs, à la formule C^'H^O^; il reste liquide aux plus basses températures; il bout à i98''-i99''; sa densité à 0° est de 0,8873; sa déviation polari- métrique à 13" est voisine de — i6°44'i le pouvoir rotatoire [ajj,^ — 19"" à — ig'So', chiffre un peu plus élevé que celui donné par M. Morin, tenant à ce que le produit que j'ai obtenu était mieux purifié. Ce linalol, par l'action prolongée du gaz chlorhy- drique, donne un dichlorhydrate G^^H'^Cf^ liquide, inactif. L'anhydride acétique transforme à froid le linalol de l'essence d'aspic en éther acétique qui, après chauffage à 100°, possède des propriétés de l'acétate de géraniol, régénérant, comme je l'ai montré. (') H. MoniN, Ann. de Chim. et de Phjs., [5], t. XXV, p. 427. Bahbier, Comptes rendus, l. GXIV, p. 674. ( 55) ainsi que M. Barbier, non le linalol, mais le géraniol de même formule bouillant en- viron 3o° plus haut. Le linalol de l'essence d'aspic a tous les caractères organolep- tiques du licaréol. Son éther acétique a une odeur très agréable d'essence de lavande vraie. » Pour séparer le camphre et le bornéol de la portion 122°- 124"! j'ai traité cette fraction par le gaz chlorhjdrique; le linalol donne du linalol chlorliydrique qui se sépare facilement par distillation dans le vide; le camphre, mélangé de bornéol, est recueilli le premier. Ce camphre fond vers I7J°; il boula 2o4° ; son pouvoir rotatoire, en solution alcoolique au 10'', [a]n ^ -h 4i°! peu inférieur à celui du camphre des laurinées : en effet, il renferme un peu de bornéol; son camphoroxime a toutes les propriétés du produit obtenu avec le camphre ordinaire, [a]n := — 42°36' à — 1^2°5'^'. Par l'action de l'anhydride acétique sur l'essence d'aspic, i22''-i24'', nous avons retiré du camphre plus pur [ajn =-(- 4i''4o' à H-42°2o'; de même, par l'action de l'anhy- dride benzoïque [a][|= — 42°, le bornéol était retenu en combinaisons éthérées moins volatiles ('). » Les portions du fractionnement général passant de 126° à iSS" déposent des cristaux, mélange de camphre ordinaire et d'un bornéol; ils commencent à fondre à i78°-i97'' et ne sont fondus entièrement qu'à i93''-2oo''. Pour en isoler davan- tage nous avons traité les fractions iSo^-iSS" et i35''-i4o° séparément par l'acide chlorhydrique. A la distillation dans le vide, on recueille d'abord un mélange de camphre et de bornéol, que nous avons séparés par le procédé de iM. iLiller (action à 100° de l'anhydride benzoïque). Le bornéol ainsi obtenu a un pouvoir rotatoire [ajo 3Z-H 32° 10' identique au signe près à celui de synthèse. Les derniers produits de la distillation dans le vide H = 25™™ passent vers i3o°, se solidifient dans la glace en donnant un corps C^'H'^Cl^ fondant à 48''-5o'', qui dérive d'un terpilénol. Il ne nous a pas été possible de retirer ce dernier à l'état cristallin, ce qui tient à son point de fusion peu élevé et à son excessive solubilité dans les essences oxygénées. 1) Nous avons aussi examiné les fractions i45''-i5o° et i5o°-i6o°. Leur odeur est agréable et rappelle celle du géraniol. Par l'action de l'acide chlorhydrique et des dis- tillations dans le vide, j'ai pu en retirer un peu de bornéol et un dichlorhydrate C'TP'CP, incristallisable, bouillant de i45° à i5o°, présentant les caractères du chlorhydrate de géraniol. MM. Bertram et Walbausch ayant démontré la présence du géraniol dans l'essence de lavande vraie, je crois pouvoir affirmer sa présence dans l'essence d'aspic, bien que je n'aie pu, faute de matière, vérifier les autres caractères du géraniol. » Les portions plus élevées de 160° à 190° donnent à l'analyse des chiffres se rap- prochant de plus en plus de la formule C^" H-*, indiquant que l'on a des mélanges des corps précédents avec un carbure de la famille du copahuvène, dont le point d'ébulli- tion est voisin de 25o° et qui se retrouve dans toutes les essences que j'ai pu exa- miner. (•) Lallemand {Annales de Chimie et de Physique, 3= série, t. LVII, p. 412) si- gnale la présence de camphre du Japon dans l'essence d'aspic. ( 56 ) » L'essence d'aspic est donc formée, pour la plus grande partie, de //- nalol, de camphre des laurinées, (Veucn/yplol, avec un peu de hornéol, de terpilènol, de géraniol, d'un térébenthène, d'un copahuvène et de traces d'autres produits indéterminés; elle renferme donc cinq isomères distincts, de formule €="> H' '0=. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Chaleur de combustion du gaz- de houille et sa relation avec le pouvoir éclairant . Note de M. Aguittoiv. « L'utilisation de plus en plus grande du gaz de houille, comme source de chaleur et de force motrice, a porté l'attention sur un point encore peu étudié jusqu'à ces derniers temps : je veux parler de la chaleur de combus- tion du gaz produit par la distillation de la houille. Il m'a paru intéressant de rechercher dans quelles limites pouvait varier cette chaleur de com- bustion, pour des gaz de pouvoirs éclairants très différents. » Beaucoup de personnes ont cru jusqu'ici que la quantité d'hydro- carbures contenue dans le gaz, et qui lui donne son pouvoir éclairant, était trop faible pour avoir une influence sur sa chaleur de combustion, celle-ci étant estimée généralement à dSoo'^"' pour i™*^ de gaz, dans des con- ditions normales de température et de pression. Il n'en est pas ainsi : j'ai voulu démontrer que chaque gaz de pouvoir éclairant différent a une cha- leurde combustion déterminée et correspondant à l'intensité de la lumière qu'il émet. )) Les expériences se résumaient aux opérations suivantes : distiller une certaine quantité de houille, dans des conditions déterminées pour obte- nir un gaz d'une richesse donnée; rechercher le pouvoir éclairant du gaz ainsi produit et en déterminer la chaleur de combustion. » Les gaz à grand pouvoir éclairant étaient donnés par les charbons dits cannel; on les obtenait aussi en ne prenant que les premières parties de la distillation d'une bonne houille. La distillation poussée à fond, ou les fins de charge, nous donnaient, par contre, des gaz pauvres. » IjC pouvoir éclairant était mesuré au moyen du photomètre régle- mentaire de Dumas et Regnault. )) Pour déterminer la chaleur de combustion du gaz, nous nous sommes servi de la bombe de M. Berthelot, modifiée et introduite dans les labora- toires industriels par M. Mahler. Cet appareil nous a rendu de grands ser- vices, par sa rigoureuse exactitude et par la simplicité des manipulations. ( 57 ) » Le pouvoir cclair;inl est tléfiai de deux manières : soit en litres de gaz correspondant à l'éclairement d'une carcel-heure; soit en bougies déci- males (^ de l'étalon de platine). Cette dernière unité résulte de la déci- sion du Congrès international de 1889, qui a fixé la valeur de la carcel à 9,60 bougies décimales. Le pouvoir éclairant est l'intensité, en bougies décimales, de roo''* de gaz brûlés en une heure. » La chaleur de combustion est donnée pour i""^ de gaz à iS", 760™™, à l'état sec, la vapeur d'eau produite étant supposée condensée et sous volume constant. )) Nous avons pu réunir plus de cent échantillons de gaz, de richesses différentes. Tous les résultats donnés par ces essais ont été reportés sur un graphique, dont les abscisses représentaient les intensités en bougies, et les ordonnées les chaleurs de combustion. Ces points réunis nous don- nent très sensiblement une droite dont l'équation peut être représentée j)ar la formule C = T X 3j2,6 + 2280, dans laquelle C = la chaleur ilc combustion du gaz; I = l'intensité en bougies décimales. Celte formule n'est applicable que dans certaines limites que nous avons pu vérifier, depuis 1 = 5 bougies jusqu'à I := i5 bougies. Jlelation entre le poinoir éclalrcuiL et la chaleur de cotnbitslion d'un gaz de houille. C. R., Intensités Titre piiotoiniHiifUie Cluileur de loo''' de gaz correspondant (le combustion au bec Bengel donné de en par le pliotomètre 1'°' de gaz bougies décimales réglementaire. y i5°, 760"'". bonifies Ml cal i5 64 7069 i4,5 66,2 7392 '4 68,5 72,6 i3,5 7'.' 7040 i3 73,8 6864 12,5 76,8 6687 12 80 65ii .1,5 83,4 6335 1 1 87,2 6i58 10,5 9'>4 5982 10 96 58o6 9,60 100 5665 9."i io5 55o3 893, 1' Semestre. (T. CWII, N" 1.) ( ■'58 ) Intensités Titre photomélriquc Clialcnr de loo''' de gaz correspoiiclaiit de combustion au bec Bengel donné de ea par le photomètre I "" de gaz ougies décimales. ré glenientaire. à lâ", 760"". bougies 9 lit io6,6 cal 5453 8,5 112,9 5277 8 I20 5ioi 7.5 7 6,5 6 128 -37 r47.6 160 4924 4748 4.572 4395 5.5 174,0 4219 5 - 192 4043 » Ces essais prouvent que la chaleur de combustion du gaz d'éclairage est intimement liée à son pouvoir éclairant. » Or on sait qu'un gaz de houille se compose : » 1° De gaz inertes : acide carbonique, azote; » 2° De gaz combustibles, mais non éclairants : hydrogène, oxyde de carbone, formène; » 3" De gaz combustibles et éclairants, désignés sous le nom général d^ hydrocarbures lourds. » Etant démontré que le pouvoir éclairant et la chaleur de combustion sont intimement liés entre eux, on peut dire qu'un gaz de houille dont on connaîtra exactement la chaleur de combustion, comme on peut le faire au moyen de la bombe, sera aussi bien défini, si ce n'est mieux, que par son pouvoir éclairant, qui varie suivant le bec employé et souvent même suivant l'expérimentateur. » D'un autre côté, le gaz n'est pas seulement employé à l'éclairage, et l'on sait que les applications au chauffage ou à la force motrice sont de plus en plus nombreuses; il serait donc plus rationnel de juger sa valeur au moyen d'un essai calorimétrique qui donne sa valeur, non seulement comme source de lumière, mais aussi comme source de chaleur et de force motrice. » Cette conclusion, que je déduis de mes recherches, peut paraître un peu prématurée; mais, m'appuvant sur le résultat de nombreux essais faits avec la précision la plus rigoureuse, je ne crois pas me tromper en prévoyant dès maintenant le remplacement du photomètre par la bombe calorimétrique, dans le contrôle de la qualité du gaz de houille. » ( ^^9 ) ZOOLOGIE. — Sur le genre Homalogyra, type de Mollusque Gastéropode prosobranche. Note de M . A. Yayssière, présentée par M. A. Milne-Edwards* « Pendant les mois de mars, avril, mai et juin de cette année, grâce au zèle d'un pêcheur de Marseille qui a bien voulu me mettre de côté tous les jours ses fonds de filet, il m'a été possible d'avoir vivant un certain nombre de Mollusques Gastéropodes de très petite taille, sur l'organisation desquels on ne connaît que fort peu de chose. )) J'ai pu ainsi étudier quelque peu l'anatomie des Cœcwn, des Sciosu- rctla, des UlricuUus et des Hornalogyra; je ne m'occuperai dans la pré- sente Note que de ces derniers. » Le genre Hornalogyra (^' ) a été créé eniSôy par J.-G.Jefïreys, pour un tout petit animal pourvu d'une petite coquille planorbiforme qui jusqu'alors n'avait guère attiré l'attention des naturalistes. Dans le volume IV de son linlish Conchiliology, Jeffreys représente l'animal avec sa coquille ainsi que son opercule et un fragment de sa radula. )) Il nous faut arriver à l'Ouvrage de Sars, MoUusca regionis Articœ Norve- giœ, 1878, pour trouver encore quelques dessins se rapportant à la coquille et à la radula de ce Gastéropode. » En comparant les figures données par ces deux naturalistes, on est frappé de la différence profonde qui existe entre elles, particulièrement en ce qui concerne les dents de la radula. Comme nous allons l'indiquer, aucune de ces figures n'est exacte; il en est de même du dessin de faciès de l'animal, donné par Jeffreys. » Ainsi, contrairement à ce qu'en a dit le naturaliste anglais et après lui tous les classificateurs, l'Fowa/ooyra est pourvu de deux tentacules dorsaux assez longs. Quant à la radula, elle ne ressemble ni au fragment donné par Jeffreys, ni aux dessins plus soignés de Sars. Laissant de côté la figure de Jeffreys comme trop insuffisante, je ne m'occuperai que de celle de Sars. D'après ce naturaliste, chaque rangée de la radula se composerait d'une forte dent médiane crochue, sur les parties latérales de laquelle se trou- verait une petite plaque. Mes observations m'ont démontré que c'est l'in- verse; nous avons une toute petite plaque servant de dent médiane rudi- mentaire et sur ses côtés on observe une grosse dent crochue. (') Ces recherches \ont paraître, in extenso, dans le prochain numéro du Journal de Conchyliologie. ( 6o ) » La diagnose générique de V Ilomatogyra se trouve, en conséquence, assez modifiée et, par suite, les caractères de la famille que l'on a créée )30ur ce type. Ces deux diagnoses devront être ainsi établies. Famille des IIojialogyridés. » Région céphalique munie de deux tentacules dorsaux, à la base et un peu en arrière desquels se trouvent les yeux, à fleur de peau. Pas de màclioires; radula étroite ayant pour formule 1, i, 1, la dent médiaue ayant la formed'une petite jilaque un peu plus large que longue; dents latérales grosses et crocliues. » Coquille planorbiforme; opercule corné à nucleus central. Genre Homalogyra. » Région céphalique bombée, mufle peu prononcé, tentacules dorsaux assez longs; pied allongé, étroit, légèrement échancré en avant; les téguments de toute la partie externe du corps sont ciliés. )i Coquille très petite, discoïdale, aplatie, paucispirée; tours légèrement anguleux; ouverture entière, presque complètement arrondie. Opercule circulaire, offrant cinq à six tours de spire à nucleus central. » L'espèce que j'ai étudiée me paraît être identique à VH. atomus que Jeffreys et Sars ont recueilli dans la mer du Nord; dans la Méditerranée, elle a été trouvée par plusieurs naturalistes (Pliilijvsi, Monterosato, Martin, etc.); l'un d'eux (Monterosato) a même créé une espèce nouvelle U. Fischeriana^ pour quelques individus pris à Catane et qui, selon moi, ne constituent qu'une variété. La coquille, qui a une teinte blanche légère- ment jaunâtre, présente, le plus souvent, trois bandes longitudinales d'un beau jaune d'or, comme cela a lieu chez \H. Fischeriana. Ce Mollusque vit dans le goUe de Marseille, à une vingtaine de mètres de profondeur, sur les tiges de Zostères; il est très actif et me paraît se nourrir surtout de petits infusoires et de débris de substances animales. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur certains effets physiologiques de la faradisation unipolaire. Note de M. Aug. Chakpe.vtiek, présentée par M. Bouchard. « En étudiant l'excitation des nerfs de la grenouille par la faradisation unipolaire, j'ai pu observer quelques faits intéressants qui me permettent de considérer cetlc méthode, trop délaissée jusqu'ici, comme pouvant ( ^^ ) rendre des services spéciaux et faciliter l'élude de certains problèmes physiologiques. » J'ai employé dans mes recherches l'appareil d'induction dit chariot de du Bois-Reymond, dans lequel l'intensité de l'excitation est réglée par la distance de la bobine induite à la bobine inductrice. La bobine induite doit être ici à fd fin et long. Un fil conducteur est relié à une seule des bornes et amène en un point déterminé et unique du nerf les variations d'état élec- trique causées par les intermittences du courant primaire, emprunté à t ou 2 piles Grenet. Les intermittences peuvent varier de 5 à loo ou da- vantage (par seconde) sans motiifier la nature des effets produits. » L'électricité agit plutôt par les variations de son potentiel que par sa masse, qui reste toujours très faible, comme dans l'électrisation statique. » Le conducteur peut être, en effet, coupé par une couche d'air ou d'un délectrique quelconque plus ou moins épaisse (plus de 2*"° dans mes expériences), à condition que les deux parties métalliques de la section puissent jouer le rôle d'un condensateur, même de très faible capacité. Ainsi, une clef de Morse ouverte transmet l'excitation au nerf, tandis que deux aiguilles même très voisines ne la conduisent pas. » Une résistance très forte sur le fil conducteur n'affaiblit pas l'excita- tion; j'ai pu intercaler jusqu'à 4o ooo ohms sans modification de l'effet produit. » L'excitation est plus forte si l'on fait communiquer avec la terre, soit la borne inactive de la bobine induite, soit le corps même de l'animal. En remplaçant la terre par divers condensateurs, on voit que la capacité du système joue un rôle important, et qu'il y a une capacité optimum. En approchant la main de la bobine induite, l'effet produit augmente. » Ce genre d'excitation agit surtout sur le nerf moteur, un peu moins sur le nerf sensitif, pas du tout sur le muscle. En éloignant convenable- ment la bobine induite, on peut agir sur le nerf moteur seul. On peut ainsi étudier facilement les variations locales et générales de la motricité sur l'animal vivant et normal. Seulement il est nécessaire d'isoler le nerf des tissus en le soulevant avec une lame non métallique. » Ces particularités et d'autres que je ne puis exposer ici différencient nettement l'excitation faradique unipolaire de la faradisation bipolaire or- dinairement employée. » Cette méthode d'excitation m'a permis de produire certains effets d'inhibition qui ne peuvent guère être expliqués que par une interférence des ondes nerveuses nées aux points excités, et transmises le long du nerf avec une vitesse médiocre. (62 ) » 1° Si l'on amène l'excitation unipolaire par un réophore bifurqué, c'est-à-dire s'il y a sur le nerf deux points de contact reliés au même pôle, l'effet est affaibli d'une part, et, d'autre part, l'affaiblissement augmente avec la distance des électrodes. Si Ton pouvait disposer d'une assez grande longueur de nerf, on trouverait probablement des points neutres corres- pondant à l'interférence complète, mais je dois dire que je n'ai pas vu ces points neutres en opérant sur s*"" à 3"° de nerf au plus. » 2° Si l'on écrase le nerf sur une certaine longueur, ce qui lui permet de transmettre l'excitation électrique, mais ce qui lui fait perdre sa struc- ture au point de ne plus recevoir ni transmettre les excitations mécaniques, thermiques ou physiologiques (volonté, réflectivité, etc.), le phénomène précédent n'a plus lieu, et les deux électrodes produisent le même effet, quel que soit leur écartement. )) 3° On peut transmettre l'excitation faradique unipolaire à un autre nerf ou même à une autre grenouille, simplement en les reliant par un fil métallique à un point du nerf excité, point plus ou moins éloigné du lieu de l'excitation. Or, si l'on opère sur la même grenouille, l'excitation du second nerf est d'autant plus faible que les deux points de contact mé- talliques sont plus écartés sur le nerf directement excité. Cela n'a pas lieu au contraire en reliant ce nerf à celui d'une seconde grenouille. Or, dans ce dernier cas, une seule condition manque, qui existe au contraire dans la première expérience : c'est la conduction par les tissus à partir du point excité. Cela montre que l'affaiblissement constaté en opérant avec une seule grenouille ne peut tenir qu'à une interférence de cette excitation transmise par les tissus avec l'excitation recueillie un peu plus loin sur le ner/pav le conducteur métallique. » Ces phénomènes d'inhibition me paraissent donc tenir à une interfé- rence des ondes nerveuses suscitées par l'excitation électrique. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Expériences sur la transmission et révo- lution de certaines tumeurs épithéliales chez la souris blanche. Note de M. He\ry Morau, présentée par M. Verneuil. « En i888, on me remit une souris blanche ayant dans l'aisselle droite une tumeur du volume d'une noisette, présentant au microscope les carac- tère d'un épithélioma cylindrique type. Le tissu de cette tumeur, broyé dans une capsule de verre, fut injecté sous la peau de l'aisselle ou de l'aine d'autres souris, non parentes de la première, mais qui, une fois inoculées, furent placées dans sa cage et sur le même lit de sable. ( ( 63 ) » Trois mois après, on constatait chez toutes, au point d'inoculation ou sous la peau d'autres régions, des tumeurs absolument semblables entre elles et à celle qui avait servi aux inoculations initiales. » Leur tissu servit à son tour à de nouvelles expériences sur des souris divisées en trois lots : » Les premières et les secondes furent inoculées par injections sous-cuta- nées : les unes consacrées à la reproduction, afin de créer une race d'ani- maux issus de parents malades. Les autres devant fournir des tumeurs pour des expériences ultérieures. Aux troisièmes, non inoculées, on fit manger l'épithélioma brové, intimement mélangé à de la mie de pain. » Quatre ou cinq mois après, toutes les souris inoculées (premier et deuxième lot) avaient des tumeurs en diverses régions sous-cutanées. Celles du troisième lot, qui avaient ingéré le produit morbide, furent éga- lement infectées à la vulve, à l'aine, etc., mais im peu plus tardivement. » Toutes les tumeurs de cette deuxième série offraient la même struc- ture que la tumeur originelle : le type anatomique était même plus pur, les éléments cellulaires mieux formés et plus régulièrement disposés. En- fin elles étaient, en général, plus volumineuses, à ce point que chez un des animaux le néoplasme était deux fois plus gros que la bête tout entière. 1) Une troisième série d'expériences, sur des souris issues de père et mère malades, c'est-à-dire en état d'hérédité virtuelle, donnèrent les résultats suivants : sur cinq d'entre elles, abandonnées à elles-mêmes, deux, au bout d'un an et dix-huit mois, présentèrent des tumeurs sous-cutanées sur- venues sans cause déterminante appréciable. » Les autres héréditaires qui avaient été inoculées devinrent toutes néo- plasiques, mais les tumeurs apparurent tardivement; en revanche, elles évoluèrent avec rapidité et exubérance. Deux souris portaient jusqu'à cinq tumeurs, dont l'une siégeait dans le foie. » Chez les animaux consacrés à la reproduction, la grossesse eut une influence remarquable sur l'évolution des tumeurs, lesquelles, arrêtées au début de la gestation, stationnaires pendant sa durée, prirent, après l'accouchement, un développement extrême avec dégénérence hémo- kystique et parfois généralisation. » Cette généralisation pouvait être produite expérimentalement d'une autre manière. » Les épithéliomas, au début, sont toujours limités par une capsule fibreuse épaisse (c'est-à-dire enkystés). La peau et les tissus voisins ne sont envahis que très tardivement, quand la tumeur prend un grand (64) volume. Or, si, à l'aide d'un instrument aigu, on ponctionne et l'on dilacère la capsule, on voit souvent d'autres tumeurs apparaître en diverses régions du corps. Dans deux cas, où l'on avait volontairement extirpé la moitié seulement des tumeurs, la portion conservée prit un développement consi- dérable; et, trois mois après, plusieurs tumeurs, du même type d'ailleurs, se formèrent en d'antres points. » Aujourd'hui, après cinq ans d'expériences non interrompues, le néo- plasme de 1888 a déjà été transmis à dix-sept générations de souris. Chez les héréditaires, les tumeurs se produisent encore, mais un peu moins constamment et moins vite qu'au début; chez les animaux nouveaux et sains, l'inoculation réussit moins vite et moins souvent, comme si le prin- cipe inoculable s'était atténué. » Voici maintenant quelques expériences complémentaires : » J'ai inoculé l'épithélioma de la souris blanche à d'autres rongeurs, lapins, cobayes, rats, chez lesquels on observe quelquefois des néoplasmes spontanés; j'ai constamment échoué chez le lapin et le cobaye, et réussi seulement deux fois sur dix tentatives chez le rat blanc de nos labora- toires. Le rat gris d'Algérie paraît avoir une réceptivité plus grande que les rats communs, quatre inoculations sur dix ayant été positives. » J'ai inoculé à deux animaux précités, et avec toutes les précautions nécessaires, l'épithélioma de l'homme, sans avoir jusqu'ici obtenu le moindre résultat. » Frappé de la singulière résistance et de la conservation en bonne santé de souris portant d'énormes tumeurs, j'ai cherché comment l'in- fection pouvait se produire chez elles. En conséquence, j'ai préparé, selon la méthode Brown-Séquard et d'Arsonval, et injecté aux souris divers sucs néoplasiques. » Les uns provenant d'épithéliomas humains ont donné des résultats tout à fait contradictoires, tantôt la mort rapide, tantôt la tolérance complète. » Le suc néoplasique de la souris injecté à la souris l'a tuée vivement quand on l'avait tiré de tumeurs récentes. Préparé, au contraire, avec des néoplasmes anciens et très volumineux, il n'entraîne pas fatalement la mort, mais bien un état cachectique avec diarrhée, amaigrissement, etc. )) Les cultures bactériologiques des épithéliomas de la souris 7ii'oht appris qu'on n'obtenait rien, quel que fût le milieu nutritif employé, si la tumeur était ulcérée; que, dans le cas contraire, on voyait naître tous les microbes pyogènes qui n'ont rien à voir dans la question de la spécificité des néoplasmes. ( ^5 ) » Conclusions. — i° L'épithélioma cylindrique de la souris blanche est transmissible à des animaux; de la même espèce, par inoculation et par ingestion; » 1° L'hérédité joue un rôle considérable dans le développement et l'évolution de ces tumeurs; )) 3° Le traumatisme hâte et favorise leur généralisation ; il en est de même de la gestation et de l'accouchement; » 4" Ces tumeurs fabriquent des poisons qui, résorbés par l'organisme, en amènent la détérioration et la cachexie; » 5° Elles semblent perdre de leur virulence à mesure qu'elles évoluent chez des animaux nouveaux, mais toujours de même espèce; M 6" Tant que ces tumeurs ne sont point ulcérées, elles ne renferment pas de microbes. » M. Veuneuil appelle l'attention sur ces expériences, les plus remar- quables sans contredit de toutes celles qui ont été faites jusqu'ici dans cette direction, non seulement par leur précision, leur nombre, la netteté de leurs résultats et la persévérance avec laquelle elles ont été poursui- vies cinq années durant, mais encore par l'appui qu'elles donnent et la confirmation qu'elles apportent à certains faits de pathologie humaine, éta- blis par l'observation clinique et concernant l'hérédité des néoplasmes, l'influence du traumatisme et de la gestation sur leur apj)arition, évolu- tion et généralisation, les causes de l'infection, de la cachexie, de l'inva- sion microbienne, etc. L'obscurité profonde qui règne encore sur la pathogénie des néoplasmes augmente l'importance et l'intérêt de recherches de ce genre. PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Lois de l' évolution des fonctions digestives. Note de M. J. Wixter ('), présentée par M. Arm. Gautier. « Dans une Note récente (-), j'ai montré que, en dosant les éléments chlorés du suc gastrique à divers moments de la digestion, on constate des relations mathématiques simples entre les valeurs successivement trou- vées, même à des jours différents, chez le même chien à fistule gastrique. (') Travail du laboratoire de M. le professeur Hayem. (■-) Comptes rendus, 26 décembre 1892. G. R., i8y3, 2* Semestre. (T. CWII, N° 1.) 9 (66) ') De semblables relations, relevées entre les divers termes du travail d'un organe vivant, n'ont jamais été signalées et ont pu surprendre. Aussi, en raison des conditions expérimentales irrégulières des exemples visés dans ma Note, n'ai-je point osé généraliser cette première tentative d'ap- plication du calcul à des phénomènes physiologiques. )) Depuis cette époque j'ai fait d'assez nombreuses expériences sur des chiens sans fistule et absolument sains. Je retirais le liquide gastrique au moyen de la sonde stomacale, à divers moments d'une même digestion. » Les résultats étant multiples, j'en ferai trois groupes. » Je vais résumer aujourd'hui le j5re/n«er groupe dans ses points les plus généraux. » Les éléments dosés dans mes analyses sont : T = chlore total; F =: chlorures fixes; H =: HCl libre; C = HCl combiné à la matière orga- nique. On a entre ces éléments la relation T-F=H + C. )i Comme repas d'épreuve, j'ai emplové de l'eau et de la viande. Je ] , 1 eau 400 prends un exemple : repas -, ' ^ ^ \ viande. . 200 Tableau des résultats de l'analyse (pour loc^"^) : Moment de l'extraction. T. mgr. F. mgr. H. mgr. C. mgr. Après 7 minutes 58,4 46,8 o ii,6 » i4 » 73,0 58,4 o "4 16 » 21 )i 83,9 65,7 o 1^,1 » 28 » 94,9 69»^ 7'9 '7'7 » 60 » 169,0 76,6 38 54,4 » 124 » 299,0 94,9 o 304,I » Tels sont les résultats de l'expérience. Si maintenant je calcule toutes ces valeurs, d'après la théorie, en fonction du temps et de constantes ini- • tiales, voici ce que j'obtiens : Tableau des résultats théoriques : T. mgr. T. mgr. T. mgr. T. mgr. ! Après 7 minutes... 57,3 4 On peut donc, pour toute valeur du temps, supérieure à 0, calculer F |)ar la formule F = Fe± kÇx — 0). » Dans toutes mes expériences je trouve pour C, malgré la présence d'un excès parfois sensible d'HCl libre, la loi d'accroissement c X- » Cet accroissement c^t remarquable. Il sera discuté plus tard. » C change de direction au temps / qui ne coïncide pas nécessairement avec 6, c'est-à-dire avec l'apparition de II. Cette circonstance imprime nettement à C son caractère d'individualité, t est déterminé par l'équa- tion ex' » Le calcul de H se fait simplement d'après T — (F -H C) = H. » Voici les constantes et les formules qui ont servi à ce calcul. Première phase : T = 3o y'x ; F = 24 ^w ; C =; 6 \/je . Seconde phase : e=:34'",o; /!=38'°,8; T = %\[x^, C = o,i36.r2; F = 69,5 + 0,2888 (a- — 6). » Dans une prochaine Note j'interpréterai ces résultats. » ANAïOMIE VÉGÉTALE. — Sur la Structure histologique des levures et leur développement . Note de M. P.-A. Daxgeatîd, présentée par M. Du- chartre. « La question de l'existence d'un noyau dans les ceUules de la levure a été agitée à diverses reprises : elle vient de l'être encore tout récemment dans deux sens différents et opposés. M Ainsi, le D'' H. Moeller a indiqué l'existence dans toutes les cellules ( 69 ,) d'un noyau {') '• ses observations viennent d'être contredites par F. Kras- ser, qui admet que le corps indiqué par Moeller n'est pas comparable au noyau ; il n'a pas de structure et ne renferme pas de nucléine : cette der- nière substance serait dispersée, d'après lui, dans toute la cellule (°). » Dans celte Note, je montrerai que la levure de bière (Sacckaromyces cerevisiœ) possède un noyau bien caractérisé et j'indiquerai, en outre, les phénomènes qui accompagnent le bourgeonnement. Les matériaux d'étude ont été fixés à l'alcool absolu et colorés à l'iiématoxyline; ils ont été obser- vés avec l'objectif apochromatique de Zeiss 2""",o. » La cellule de levure, dans ces conditions, montre, sous la membrane, une couche épaisse d'un protoplasma dense, homogène, se colorant assez fortement sous l'influence du réactif: ce protoplasma entoure une grande vacuole interne; le noyau se trouve logé dans l'épaisseur de celte couche protoplasmique, et, à l'état de repos, il est sphérique, limité par une membrane nucléaire très nette; au centre, se trouve un gros nucléole également sphérique, très coloré; la couche de hyaloplasme qui se trouve entre le nucléole et la membrane reste incolore; elle se charge assez sou- vent d'un ou plusieurs arcs de chromatine au contact immédiat de la membrane nucléaire. » Indiquons maintenant comment s'opère le bourgeonnement : la pa- pille qui va s'isoler et constituer une nouvelle cellule peut débuter en un point diamétralement opposé à celui où se trouve le noyau : elle est à peu près sphérique et contient, comme la cellule mère, une couche de proto- plasma entourant une vacuole; elle est reliée à cette cellule mère par un pédicelle très fin qui ne se voit pas sur le vivant. Le noyau de la cellule mère peut, à ce stade, ne montrer encore aucun changement; son rôle semble donc absolument passif jusque-là; il se porte ensuite jusqu'au point d'attache du pédicelle et il se divise en deux; cette division se fait, au moins le plus souvent, suivant le mode direct; le nucléole se partage en deux moitiés entourées chacune par la zone claire de hyaloplasme. La division se fait dans le plan perpendiculaire à l'axe qui traverse à la fois la cellule mère et la cellule fille, de sorte que l'un des noyaux se trouve accolé au pédicelle comme à l'entrée d'un entonnoir ; il s'y prolonge bien- tôt en un mince filet chromatique qui atteint la cellule fille, s'y renfle, atti- (') Ueber den Zellkern und die Sporen der Hefe {Centralblalt f. Bakl. und Parasitenkande. t. XII, p. oSy). (-) Ueber den Zellkern der Hefe (Oesterrcich. bot. Zeitschr., l.XYIII; 1898). ( 7" ) rant à lui finalement les dernières granulations chromatiques. Pendant tout ce temps du passage dans le pédicelle, le novau n'offre pas trace de membrane nucléaire; après, il reprend sa structure ordinaire. » Le noyau de la cellule mère se porte en un autre point de la cellule, où une nouvelle papille se formera; lorsque la végétation est rapide, on observe plusieurs bourgeons à la fois sur la même cellule, mais ils sont d'âge digèrent ; ils se forment successivement de la manière qui vient d'être indiquée ; à chaque nouveau bourgeonnement correspond une nouvelle bipartition du noyau. » BOTANIQUE AGRICOLE. — Sur un nouveau procédé de culture du Champi- gnon de couche. Note de MM. J. Costantix et L. SIatruchot, présentée par M. Duchartre. a La culture du Champignon de couche, si importante pour la banlieue de Paris, se fait encore aujourd'hui par des procédés empiriques qui n'ont pas changé depuis plusieurs siècles. Cependant les résultats qu'ils four- nissent sont des plus incertains, et c'est en partie aux pratiques en usage qu'on doit attribuer le grand développement des maladies qui sévissent sur cette industrie. Il nous a paru utile de chercher à perfectionner cette culture, en nous aidant des données que la science cryptogamique peut actuellement fournir. )) Plusieurs savants ont déjà réussi à obtenir le développement complet de quelques Champignons Basidiomycètes non comestibles, présentant des affinités lointaines avec le Psalliota ciAlivè ('). Pour celui-ci, jamais la cul- ture à partir de la spore n'a été obtenue : aujourd'hui encore, on ne sait produire le Champignon de couche que par le procédé grossier des cham- pignonnistes, en partant du mycélium, du blanc de Champignon, qu'on trouve à l'état spontané dans les tas de fumier. » Nous sommes arrivés au résultat cherché, c'est-à-dire au développe- ment complet à partir de la spore, à l'aide d'une méthode dont la portée nous semble générale et qui, nous l'espérons, pourra s'appliquer à d'au- tres espèces comestibles, comme le Bolet et la Morille, dont la culture a été jusqu'à ce jour vainement tentée. (') M. Van Tiegheni, en 1876, et M. Brefeld, en 1877, '^'"'^ suivi le développement des Coprins; M. Brefeld en 1889, et IM. Costanlin en 1891, ont obtenu le développe- ment du NycIciUs; enfin, en 1S91, M. Costanlin a cidtivé un Marasmius. ( 7' ) )> Méthode suivie. — Nous recueillons les spores d'une façon pure et nous les semons, à l'abri de tout germe étranger, sur un certain milieu nutritif stérilisé. Nous obtenons de la sorte un mycélium qui s'agrège en cordons et qui est du blajic pur. Par cultures répétées sur un substratum identique, ce blanc peut être multiplié indéfiniment; transporté à un moment donné sur du fumier stérilisé, il s'y développe abondamment en quelques semaines. A cet état, il a l'aspect et l'odeur caractéristiques du blanc naturel. Qu'on vienne à le larder' dans une meule de fumier ordi- naire, A prend, s'accroît et fructifie normalement. )) Nous avons donc entre les mains un blanc artificiel, ayant toutes les propriétés du blanc naturel que les maraîchers fournissent aux champi- gnonnistes. Y aurait-il intérêt à substituer le premier au second? Les avantages de cette substitution nous semblent multiples : » I. Suppression des maladies apportées par le blanc lui-même. — Leblanc naturel est très souvent impur : il apporte avec lui des maladies variées et redoutables. Cette contagion par le mycélium pourrait être évitée par l'emploi du blanc artificiel, toujours pur, que nous savons préparer. )) Parmi ces maladies du blanc, l'un de nous a déjà indiqué le vert-de- gris, le chanci et le plâtre; nous pouvons aujourd'hui en signaler une qua- trième, la goutte ('), dont la cause originelle est une Bactérie qui, en s'attaquant au mycélium, produit ce qu'on appelle le blanc goutteux. » II. Choix des variétés. — On sait qu'il existe diverses variétés de Cham- pignons de couche; celles dont le chapeau est tout à fait blanc sont les plus estimées sur le marché. Or le champignonniste qui /e\e du blanc vierge dans un tas de fumier doit, s'il veut voir ce blanc se développer dans la meule et produire, le recueillir avant qu'il y ait eu fructification : il ignore donc à quelle variété de Champignons il a affaire. Notre méthode permet, au con- traire, de prendre la spore d'une variété déterminée et de cultiver une race de choix. » HT. Production permanente de blanc. — Actuellement la production de blanc est intermittente; le champignonniste ne peut se procurer de blanc nouveau qu'à la fin de l'automne et pendant l'hiver. Nos cultures pourraient, au contraire, fournir du blanc frais à une époque quelconque de l'année, ce qui est un avantage évident. » Toutefois l'avantage le plus important de la fabrication de blanc pur { ') Cette maladie produit sur le chapeau des déformations déjà décrites (Costantin, Bulletin de la Société biologique, 1892). (70 nous paraît être la suppression possible de toutes les maladies que le blanc apporte généralement avec lui. Or, d'autre part, on peut arriver, par la désinfection préalable d'une carrière, à y détruire les germes laissés par les maladies ayant sévi sur des cultures antérieures. On voit donc qu'il serait possible, par l'emploi combiné des deux méthodes, de diminuer, dans une large mesure, l'intensité des maladies cryptogamiques du Champignon de couche. » Ce résultat intéresse spécialement la région parisienne, dont une vaste partie du sol souterrain est encore inutilisée. La culture du Champignon, devenue moins aléatoire, pourrait trouver là à s'étendre beaucoup, sans empiéter en rien sur le terrain réservé aux cultures maraîchères à la sur- face du sol. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les glaciers du SpUzberg. Note de M. Charles Rabot, présentée par M. Daubrée. « Au cours de mes deux voyages au Spitzberg, en 1882 et en 1891, l'étude des phénomènes glaciaires a tout particulièrement attiré mon attention. Sur ce complexe de terres la glaciation se manifeste avec une ampleur et une variété de formes dignes d'études à tous égards. » L'archipel du Spitzberg est composé de cinq îles principales : le Spitz- berg occidental, la plus étendue de ces terres, la Terre du Nord-Est, et à l'est, la Terre d'Edge, l'île de Barents et les îles du Roi Charles. » La Terre du Nord-Est, tout entière recouverte d'une nappe de glace coutume, présente le type franc de ces carapaces cristallines spéciales aux régions boréales, que les géologues Scandinaves désignent sous le nom d'inlandsis. Ce type d'agrégat glaciaire, qui se retrouve au Gronland avec des dimensions considérables, et, en Norvège comme en Islande, sous une forme beaucoup plus restreinte, est une réduction de la coupole glaciaire qui a recouvert les pays Scandinaves pendant les temps quaternaires. » Tout différent est l'aspect du Spitzberg occidental. Au lieu d'une nappe de glace d'un seul tenant, étalée sur toute la surface de l'île, on y observe seulement trois grands massifs de glaciers, séparés par des zones exemptes de glaciation. C'est d'abord, dans le sud, jusqu'à la latitude de la Van Mijen-bay (Belsound), un premier massif occupant l'île sur les deux tiers de sa largeur environ. Au nord-ouest, la presqu'île circonscrite par la Wijdebay, l'Isfjord et l'Océan arctique forme une seconde zone de glaciers. ( 73) La troisième occupe tout le nord-est du Spitzbergà l'est de laKlaas Billen- bay et de la Sassenbay. » Dans ces divers massifs, le phénomène glaciaire ne se présente pas avec la même énergie. Sur la côte est, il se produit avec une puissance beaucoup plus grande que sur la côte ouest, et dans cette dernière zone son intensité est variable. Le massif du nord-est, avec ses rares saillies rocheuses émergeant au-dessus d'une immense plaine de glace, est un pays alpin soumis au maximum de glaciation. Le groupe du nord-ouest, tout au moins dans sa partie méridionale, présente, au contraire, des chaînes de pics rocheux dominant de larges vallées remplies par des glaciers. Cette partie du Spitzberg donne la représentation exacte d'une région qui en est à la fin de sa période glaciaire. Ces deux degrés de glaciation se trouvent réunis dans le massif méridional au sud du Belsound. La côte est de celle région, baignée par le Storfjord, n'est qu'un énorme glacier avec de rares pointements rocheux, comme le groupe du nord-est, tandis que sur la côte ouest la nappe de glace de l'intérieur n'atteint le littoral que dans deux localités. Plus au nord du Belsound à l'isfjord, aucun courant de glace n'apparaît sur la côte occidentale. » Enfin, au centre du Spitzberg, de la Sassenbay à l'Agardhbay et à la Van Mijen- baj, s'étend une vaste région où l'on ne rencontre que quelques glaciers peu étendus. Au milieu des grands massifs glaciaires de l'île, il y a là une oasis recouverte d'une végétation relativement riche et habitée par de nombreux troupeaux de rennes. Ainsi, dans un espace très rapproché, se trouvent réunies des régions soumises à une période glaciaire et d'autres où la vie se manifeste avec le maximum d'intensité permis par le climat ( ' ). » Les glaciers du Spitzberg ont pour la plupart une pente très faible. A la partie inférieure, plusieurs d'entre eux présentent une surface découpée par de petits torrents en îlots mamelonnés. Ces courants de glace ont, par suite, un aspect mou- tonné (-). Ces canaux superficiels charrient des sédiments et parfois même des cailloux qui viennent se mêler aux moraines. Ainsi s'explique dans ces formations la présence d'éléments à angles émoussés. La moraine de gauche du glacier de l'Est, dans la baie de la Recherche, est constituée, en grande partie, de graviers et de cailloux ar- rondis. » Les glaciers du Spitzberg subissent, comme ceux des Alpes, des varia- tions de longueur. » Ces mouvements sont particulièrement intéressants à constater dans la baie de la Recherche, la plupart des expéditions qui ont visité celte loca- lité ayant pris le soin de relever la position des glaciers. (') D'après M. Nathorst, sur les 122 espèces qui constituent la flore du Spitzberg, ii3 sont représentées dans la région supérieure de l'isfjord (Sassenbay, Klaas- Billenbay). (2) Glacier de la Pointe des Renards, d'après nos observations. Glacier de Norden- skiôld, d'après les photographies du baron de Geer. C. R., iSgo, 2» Semestre. (T. CXVII, N° 1.) lO ( 74 ) » Le document fondamental, pour ce genre d'études, est la Carte de la baie dressée en 1 838 par les officiers de la corvette française la Recherche, à laquelle nous devons joindre les belles observations de MM. Eugène Ro- bert et Charles Martins. A cette époque, le glacier était dans une période de crue très accentuée. Depuis, il a subi un mouvement constant de recul, signalé pour la première fois en iSyS, par M. A.-E. Nordenskitild. » En 1890, d'après les mesures de M. Bjorling, le front du glacier se trouvait à a""" environ de celui qu'il occupait en i838, et l'an dernier, les officiers de la Manche ont constaté un recul de 3oo™ survenu en deux ans. » En même temps que le glacier de l'Est rétrogradait, d'autres éprou- vaient, au contraire, un mouvement de progression. Pendant l'hiver 1860-61, un courant de glace comblait un mouillage de la Yan Mijenbay. Vers la même époque, la baie de la Ginevra était envahie par un glacier, et un second glacier réunissait au continent l'Ile des Morses dans le Stor- fjord ('). » Ainsi, vers 1860, les glaciers du Spitzberg paraissent avoir éprouvé une crue, en concordance avec celle qui a été observée dans les Alpes il y a une quarantaine d'années. » A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3 jvillht i8g3. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. Sixièmesérie, juillet 1893. t. XXIX. Paris, Masson, 1893; i fasc. in-8". Journal de Pharmacie et de Chimie (fondé en 1809), par MM. Fremy, (') Lamonl. ( 75) Regnault, Lefort, Planchon, Riche, Jungfleisch, Petit, Villejean, Bour- QUELOT et Marty. N° 1, I*'' juillet iSgS. Paris, G. Masson. L'Annuaire universel illustré. Première année, iSgS. Revue générale de l'année 1892. France, Étranger. Paris, 1893; i vol. in-4''. Des signes des maladies du cœur chez les enfants, par le D"' L'Huillier. Nancy, Berger-Levrault, 1893; i broch. in-8''. De l'identité de lamatiére. Une hypothèse, par M. WaregMassalski, ingé- nieur, docteur en Sciences chimiques. Louvain, 1877; broch. in-8°. Système dentaire des animaux Vertébrés, par M. A. Lavocat, membre de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse. Tou- louse, Douladoure-Privat, 1893; i broch. in-8°. Application des lois de la dissociation à l'étude des phénomènes biologiques, par M. Léon Brasse. Paris, Imprimerie de la Cour d'appel, 1893. (Renvoi au concours du prix Lacaze.) Reports on the results of dredging, under the supervision of Alexander Agassiz, in the gulf of Mexico (1877-78), in the Caribbean sea (1878-79) and along the Atlantic coast of the Uniled-States (1880), by the M. S. Coast Survéy steamer Blake, lieut.-com. S.-D. Sigsbee, U.-S. N., and comman- der I.-R. Bartlett, U.-S. N., commanding. XXXIII. Description des Crusta- cés de la famille des Paguriens recueillis pendant V expédition par Alphonse Milne-Edwards et E.-L. Bouvier. Cambridge, U.-S. A., 1893; i vol, gr. in-4°. (Présenté par M. Milne-Edwards.) Giovanni ScHikP\REi.zi. Il Pianeta Marte. Estrattodaifascicoli n'5e6, 1 e i5 febbraio 1893 délia rivista Natura ed Arle. Milano, 1893; i broch. in-4°. Iconography of candolleac cous plants, by baron Ferd. von Mueller, Go- vernment botanist for the colony of Victoria. First décade. Melbourne, 1892; vol. in-4°. La natura infettiva délia cor eadelSydenham. Ricerche anatomiche, spe- rimentali e cliniche del dottore Giuseppe Pianese, preparatore. Napoli, 1893; i vol. gr. in-4°. Hourly meteorological observations made at the Madras observatory, froni january i856 to february 1861. Printed by order of the Madnis Govern- ment. Madras, 1893; I vol gr. in-4°. ( 76) ERRATA. (Séance du 12 juin iSgS.) Note de M. A. Recouru, Sur les acides chromodisulfurique, chromo- trisulfurique, etc. : Tome CXVI, page 1869, ligne 4, au lieu de (Cr^âSO') H* diss. + o.NaOH, lisez (Gr-^5S0*)HMiss. +4NaOH. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS liebdomadaires paraissent ré-i.lieremeiU lo Bimn,,!,. .1 r Tables, l'une par ordre alphabétique de malieœs, l'autre par ordre alp ide ÏZ L 7'"'' f " '' '"'""''' ''" ^'^'"'"^^ '"-^°- •^-'' et part du ."janvier. ' pi'ai^tt.que de nom, d Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel Le prix de r,dmnnement est fixé ainsi yw'^V suit ■ Pans : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr - Autres nVv« • l«. r • 1 ^ ^"''^®^" l'-'ys : les frais de poste extraordinaires en sns. On souscrit, dans les Départements, Agen. chez Messieurs : • . Michel et Médan. I Gavault St-Lager. Alger / Jourdan. f Ruir. -Amiens Hecquel-Decobert. Angers ! Germain et Grassin. f Laclièse elDolbeau. Bayonne Jérùine. Besançon Iaci|uard. I Avrard. Sr^deaux Duthu. ' Muller (G.). Bourges Kenaud. ILefouriiier. F. Hubert. J. Robert. V- Uzel CarolT. 7aen j ^^'^'■• \ Massif. :hambery.. Perrin. ( Henry. On souscrit, à l'Étranger, Nantes "^.herbourg ''■lermont-Ferr.. lijon.. { Marguerie. ( Rousseau. ( Ribou-Collay. I Lainarche. Ratel. ' Damidot. iûuat j Lauverjat. [1 f Cré))in. Irenoble » Drevet. / Gratier. a Rochelle Foucher. e Havre j ^ourdignon. ( Donibre. Marchai. LeI'ebvre. Quarré. foitiers.. Bucliarest . •Ile.. chez Messieurs : Lorient » Raumal. ( M'°' lexier. Rcrrioux et Cumin. Georg. h'on (' Mégrcl. Palud. Vitte. Marseille Ruât. Montpellier ! ^"''''• ( Goulet. Moulins Martial Place. I Sordoillet. l^'ancy Gnisiean-Maupiii. ( Sidot frères. ( Loi seau. * i\l°" VeloppO. Nice (Barma. ( Viscoali et G". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( lilanchier. i Oruinauii. bennes Pli bon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). Rouen » Unglois. { Lcstringanl. Chevalier. ( Bastide. ( Rumèbe. Lausanne.. Toulouse tOimet. I Privât. . Boisselier. Tours Péricat. * iSuppligeon. Valenciennes..... \ ^'^''''• ! Lemaitre. S' -Etienne Toulon . . . . chez Messieurs : Amsterdam. \ '^'^''^enia Caarelsen ■ ( et C-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. ] Asher et G'". Berlin ' Calvary et O'. ' ' I Friediander et fils, f Mayer et Miiller. Berne .. ' Schmid, Kiancke et \ C". Bologne ZaDichelli et C". i Ramiot. Bruxelles MayolezetAudiarte. ( Lebégue et G''. ( Haimann. ( Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, RelletC" Christiania Cammernicycr. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et lils. Florence Lœschcr et Seeber. Gand lloste. Gènes Reuf. I Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmuhr. La Haye BelirifaïUc frères. i Benda. Luxembourg . Madrid . Leipzig.. Liège. I Payot. ; Barth. \ Brockhaus. Lorentz. Ma.\ Rube. Twietmeyer. ( Desoer. ( Gnusé. chez Messieurs : Londres ( Dulau. Nutt. V. Buck. Libr. Gulenberg. Fuentes et Capdc- villc. Gonzalès e hijos. F. Fé. Milan.... \ Dumolard frères. ■ I Hœpli. Moscou Gautier. t Furcheim. '^'"Pl'^s Marghieri di Gius. ( Pellerano. j Christern. New-York Stechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'. Palerme Clausen. ''o'to Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome j ■^"^<=« '■'■"es. ( Loescheret O'. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. j Zinserling. ( Wolir. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellier Varsovie Gebethner et Wolll. Vérone.......... Drucker. Vienne \^"<'^- l Gerold et C'". Ziirich Meyer et Zeller. 'î»' Pétersbourg . Turi , TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES • Tomes 62 à 91 -r , '«^' « 3' Décembre ,865. ) Volume in-i»; .870. Prix jg f,. '"'"'* ^2 a 91. _( x-'Ja„v,er, 866 à 3i Décembre .880.) Volume in-40;. 880. Prix L ' • Ji^m!!!'"' ^°^,^'^^^^^« «^NDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : " nenta.res .„■ ,T''\ " ''"" '"'""'*' P''""^"^ de .S56, savoir nenta.res. suivantl ordre de leur superposUioQ j,les rapports qui existent entre 1' V la même Librai „„ . .. , , , i^"' "Jes Perturbations nu'èprouvent Ips pancréatique dans les phenoinènes digestifs, particulièrement dans la digesti'on des LtïéiÏ « Etudier les lois delà ^^^Tî:::^^:::^:::::!:^^^^ Discuter la question de leur apparition ou de leur d.sparitio^ ::^:::t^::::^t^.^7::^. !7 planches; i8âi.. . 15 fr. état actuel du règne organique et ses états ant^^^ieurs „, par M. ,; 7::^:^:. ZZZ:;, Zl rie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 1. TAIU.K DES ARTICLES. (Séance d„ 5 juillet 1893.) DES aiEMOlRES E MEMBUES ET DES T COMMUNICATIONS CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. ngcs. I M. le iMlMSTRF. DE l'Ln'STRUGÏION l'UElJQUE, DES Beaux-.Arts et des Cultes adresse iiinplialion du Décret par lequel le Prcsi- deiU de la lU'pnlilique approuve l'élection de M. Nordensldold, comme Associé étran- ger, en remplacement de M. de Can- dolte M. Bouquet de la Gp.ye. — Ondes marées et ondes atmosplLériques provenant de l'ac- tion du Soleil et de la Lune M. .1. BoussiNESQ. — Sur les déformations Pages. successives de la tète d'une onde aérienne isolée, durant la propagation de cette onde le long d'un tuyau de conduite sans eau, de longueur indéfinie i'^ M. II. PoiN'CARE. — Sur les transformations birationnelles des courbes algébriques... iH M. A. MiLNE-EDWARDsfait hommage à l'Aca- démie de sa « Description des Crustacés dans la famille des Paguriens recueillis |ii'nilaiit l'rxpédilion du Blakc i> '.i aiÉMOIRES PRÉSENTES. M. E. Jagui adresse une troisième Noie fai- sant suite à son Mémoire sur la Théorie tlos fonctions M. L. Buas.se adresse, pour le concours du prix Lacaze (Physiologie), un travail qui résume l'ensemble de ses recherches .M. F. Vauenn'e afiressc un projet de système d'aviation M. .I.-E. I'almage adresse de remarquables échaulillons de cristauxde séléuite (gypse), venant d'LJtah CORRESPONDANCE. M. A. DE LA Baume Pluvinel. — Sur l'ob- servation de l'éclipsé totale de Soleil du i6 avril, faite à .loal (Sénégal) M. Clerc. — Sur un hydrocinémomètre enregistreur M. F.-B. DE Mas. — Recherches expérimen- tales sur le matériel de la batellerie M. J. VioLLE. — Hayonnement de dill'érents corps réfractaires, chaull'és dans le four électrique M. A, d'Arsonval. — L'autoconduction ou nouvelle méthode d'éleclrisation des êtres vivants; mesure des champs magnétiques de grande fréquence M. Coi'.NU. — Observations relatives h la Communication de M. d'Arsonval M. A. Becoura. — Sur l'acide chromopyro- sulfurique MM Piiud'iiomme et C. Rabaut. — Consti- tution des matières colorantes du groupe de la fuchsine MM. K. JuNUFLE[scH et E. Léger. — Sur la cinchonibine MM. H. Lajoux fit Alexandre Grandval. — Des salieylates mercuriques M. P. Cazeneuve. — Sur les combinaisons métalliques de la gallanilidc BdI.LKTIN RIIlLIOliriAI'llIQUIÎ ElUlATV 4o .'l'i 47 M. Cil. Tanret. — Sur les hydrates de car- bone du topinambour M. G. BouciiARDAT. — Sur l'essence d'Aspic ( Lavandula spica ) M. .\guitton. — Chaleur de combustion du gaz de houille cl sa relation avec le pou- voir éclairant M. V.iYssiiiRE. — Sur le genre Homalogyra. type de Mollusque Gastéropode proso- branchc M. Auu. Charpentier. — Sur certains efl'ets physiologiquesdela faradisalicin unipolaii'c M. Henry Morau. — Expériences sur la transmission et l'évolution de certaines tumeurs épithéliales chez la souris blanche. M. Verneuil. — Observations relatives à la Note de .M. Henry Morau M. J. WiNTER. — Lois de l'évolution des fonctions digestives M. P.-A. Dangeard. — Sur la structure his- lologi(|ue des levures el leur développe- ment MM. ,1. Costantin et L. Mathuciiot. — Sur un nouveau procédé de culture du Cham- pignon de couche; M. Cn.ARLES Rarot. — Sur les glaciers du Spilzberg .'>(i •"'il lin li_) 6,") li.") 7(3 PAKIS. — IMPKIMERIË GAUTHIKR-VILLARS KT FILS, ï^uai des Grands-Aujjusi rns, ô.S /,(' Crrnnf : GAtTUiKn-ViLLAHS. 1893 SECOND SEMESTRE. 3ù^ 1 COMPTES RENDUS HEBDOiMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. JLES SECRÉTAIKES PERPÉTHEIiS. TOME ex VII. N^ 2 (10 Juillet 1893). PiRIS, GAUÏHIER-VILLARS ET ÎILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES UES COMPTES RENDUS DES SÉAICES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grads-Augusiins, 55. " 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS. Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1876. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés |)ar des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1" — Impressions des travaux de ['Académie. Les extraits des'Mémoires présentés par un Membre ouparuu Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Compte^ rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. ! Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction I autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Los extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peul donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. pour les articles ordinaires de la correspondance oiïi- cielfe de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le t tre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actiiel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vait, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. ue tirage à part des articles est au\ frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et le. Instructions demandés par le Gouven ement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait ui Rapport sur la situation des Comptes rendus après répression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- 3nt Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leufe Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les Jéposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, afint S''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 10 JUILLET 18ÎJ5, PRÉSIDÉE PAR M. LCEWï'. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Note sur l'historique des faits qui ont démontré l'existence de l' atmosphère coronale du Soleil; par M. J. Ja\sse\. « On sait que l'existence de l'atmosphère coronale, qui est considérée aujourd'hui comme démontrée, fut mise en doute longtemps encore après la célèhre éclipse totale de 18G8 qui ouvrit un champ tout nouveau et inau- gura la série des découvertes contemporaines sur la consliUition du Soleil. 1) L'éclipsé de 1868 nous révéla la nature et l'origine des protubérances, mais on ne tenta même pas l'étude de cette magnifique auréole ou gloire qui entoure le Soleil éclipsé et qu'on a appelée ]?i couronne. » Cette étude fut abordée pendant les éclipses de 1869 et 1870, mais les astronomes furent loin de s'accorder sur l'origine du phénomène. C. K.. iScjS, 2- Semestre. (T. CWII, N» 2.) I • ( 78 ) » L'écIipse de décembre 1871, qui devait avoir lieu dans les Indes et passer notamment sur les hauts plateaux des Nelgherries, fournissait une excellente occasion d'aborder de nouveau cette étude. » Jugeant que les insuccès des études tentées jusque-là tenaient princi- palement à la faiblesse lumineuse du spectre donné par la couronne dans les instruments trop dispersifs employés, nous nous attachâmes à obtenir un spectre beaucoup plus lumineux, par l'emploi d'un télescope de très court foyer et d'un spectroscope approprié. » Aidé de ces dispositions toutes spéciales et favorisé d'une part par la hauteur de la station et la pureté de l'atmosphère au moment de l'éclipsé, nous pûmes fixer un certain nombre de points qui résolvaient la question : » 1° Que l'aspect de la couronne reste le même jîendant la durée de la totalité et malgré le changement des positions relatives de la Lune et du Soleil; phénomène qui n'aurait pas lieu avec une couronne due à des effets de diffraction. » 2° Que le spectre coronal présente les raies brillantes des protubé- rances avec une intensité qui indique une émission propre et en outre la raie dite 1474 plus forte dans ce spectre que dans celui même des protubé- rances, fait de la plus haute importance pour accuser une émission propre du milieu coronal et démontrer que le phénomène de la couronne est bien dû à la présence d'un milieu gazeux incandescent. )) 3° Enfin et en outre des phénomènes de polarisation radiale présentés par la couronne, nous pûmes reconnaître dans le spectre coronal l'existence de plusieurs raies sombres du spectre de Fraunhofer, notamment la raie D; ce phénomène de réflexion de la lumière solaire sur le milieu coronal montrait bien la matérialité de celui-ci. » Les conclusions de nos observations furent généralement admises par les astronomes et l'existence de l'atmosphère coronale ne parut plus faire de doute. » Cependant l'existence des raies fraunhoterienncs obscures dans le spectre coronal ne paraissait pas rencontrer toutes les adhésions. Elles fu- rent cependant revues par certains observateurs, d'abord oculairenient pendant l'éclipsé de 1878 et ensuite, en 1882, pendant l'éclipsé d'Egypte par M. Schuster, à l'aide de la Photographie. 1) L'éclipsé de i883, que nous observâmes à l'ile Caroline, nous les montra d'une manière complète puisque nous vîmes alors dans le spectre coronal une centaine environ de lignes obscures. Ce spectre était obtenu, il est vrai, avec un télescope et un spectroscope extrêmement lumineux. ( -79 ) » Ces observations avaient complètement formé notre conviction à cet égard. Cependant nous désirions que l'existence de ces raies fraunhofé- riennes qui, en accusant la réflexion de la lumière solaire sur la matière du milieu coronal donnent la preuve de sa réalité matérielle, nous désirions, (lisons-nous, que cette existence fût démontrée pour tous par la méthode à laquelle on demande aujourd'hui la certitude qui résulte de l'enregis- trement impersonnel, c'est-à-dire par la Photographie. Or M. le comte de la Baume Pluvinel, qui est profondément versé dans la théorie et la pratique de la Photographie scientifique, était particulièrement préparé pour com- biner les dispositions nécessaires à l'obtention d'un beau spectre de la cou- ronne, et c'est ce qu'il fit. )) Aussi, malgré les conditions atmosphériques peu favorables pendant l'éclipsé, et l'insuffisance des secours personnels que M. Pasteur trouva à sa station, put-il rapporter un spectre photographique de la couronne pré- sentant un haut intérêt au point de vue qui nous occupe. » Ce spectre photographique se rapporte aux parties basses et moyennes de la couronne. Les parties basses montrent, avec une grande intensité, les raies brillantes des protubérances et du milieu coronal, ainsi que la Note de M. de la Baume Pluvinel le signale. B Mais la partie du spectre qui correspond à une région moyenne et plus élevée présente le spectre fraunhoférien de réflexion mêlé au spectre co- ronal. Le nombre des raies sombres est assez considérable et ne peut laisser aucun doute. » De H qui est renversée à h, on constate notamment les raies du fer 1 = 400,45, du manganèse >i = 4o3 et 4o3, 5; de h à G, les raies>. = 4i3,i5 et 4i3,4 du calcium; >. = 4i3,3 et 418,7 du fer; 422,6 du calcium; >. = 427,2 du fer; >> = 429,8 du calcium et 'X = 43o,7 du fer; la ligne 1 — 434 H^ renversée et >. = 438,2 et 440'4 du fer, etc. ; de G à F les lignes 438, 2 et 44o>4 du fer; etc. Les positions de ces raies ont été rele- vées par M. de la Baume et nous, à l'aide de la machine à mesurer de MM. Brunner qui appartient à l'observatoire. » Dans l'ultra-violet, indépendamment des raies brillantes de l'hydro- gène signalées dans la Note de M. de la Baume, on reconnaît encore des parties fraunhofériennes. » On peut donc considérer le fait de la réflexion de la lumière solaire sur la matière de l'atmosphère coronale comme définitivement établi. » Mais on doit ajouter que ce phénomène de réflexion, qui est un phéno- mène de faible intensité et d'observation délicate, ne peut se constater que dans certaines parties de la couronne, là où l'émission lumineuse n'est pas ( «o ) trop forte et où cependant la densité du milieu est encore assez grande pour permettre une réflexioii suffisamment abondante. En outre, il faut que l'appareil spectroscopique donne au spectre une dispersion et une inten- sité bien appropriées à la manifestation du phénomène. Ces considérations expliquent la rareté des circonstances dans lesquelles il a été vu. » J'ajoute que l'importante observation de M. Deslandres sur le mou- vement de rotation de l'atmosphère coronale par la belle méthode de M. Fizeau vient encore corroborer ces résultats. » En résumé, on nous permettra de constater qu'il ressort d e tous ces faits que les observations de 1871 à Schoolor, qui concluaient à l'existence d'une nouvelle atmosphère solaire, que nous proposions de nommer atmo- sphère coronale, se trouvent aujourd'hui pleinement confirmées. » OPTIQUE PHYSIQUE. — Introduction naturelle de termes proportionnels aux déplacements de Vètlier (^ou termes de Briot), dans les équations de mouve- ment des ondes lumineuses ; par M. J. Boussisesq. « Depuis quelques années déjà, les calculs si précis de M. Carvallo sur la dispersion de la lumière et principalement des radiations infra-rouges, ont montré la nécessité d'introduire dans les équations de mouvement de l'éther un petit terme proportionnel à ses déplacements. Je me propose ici de faire voir que cette introduction ressort tout naturellement du mode d'explication des phénomènes lumineux que j'ai exposé de 1867 (') à 18^3 (-) et qui a, depuis, servi de point de départ à un grand nombre de travaux publiés surtout en Allemagne. Je profiterai d'ailleurs de l'occasion pour simplifier et compléter mon essai, déjà ancien,' de théorie. » I. L'idée fondamentale de cette théorie a été l'assimilation de 'l'éther des corps à un fluide incomparablement plus divisé et plus ténu que la matière pondérable, pourvu de forces élastiques incomparablement plus courtes (ou exercées de bien plus près) que celles de cette matière, et dans lequel enfin les molécules des corps se comporteraient comme le (') Théorie nouvelle des ondes lumineuses {Comptes rendus, 5 août 1867, t. LXV, p. 235). — Le Mémoire in extenso a paru, l'année suivante, dans \e Journal de Ma- thématiques (1868; t. XllI, p. 3i3 à 33g), où il a été suivi de trois Compléments (même tome XIII, p. 4^5 à 438; 1872, t. XVII, p. i65 à 174; 1873, t. XVIII, p. 36i à 390). (-) Annales de Chimie et de Physique ; décembre 1873 (I. XXX, p. 539 à 565). ( «I ) font, clans l'air, des grains de poussière disséminés çà et là. C'était admettre, d'une part, et sauf peut-être pour des couches d'épaisseur négligeable re- couvrant ces molécules, l'identité de l'éther des corps à l'éthcr libre, tant pour l'élasticité que pour la densité ; d'autre part, la petitesse, dans les corps, de l'étendae propre des molécules pondérables, comparativement aux vides intermoléculaires, et, par conséquent, l'énorme densité de chaque molécule, dans l'espace où sont groupés ses atomes, par rapport à celle du corps auquel appartient la molécule, mais surtout comparative- ment à la densité de l'éther. » En effet, la petitesse presque infinie de cette dernière résulte du simple fait qu'une couche de noir de fumée, de i""" (par exemple) d'épais- seur, exposée tout à coup au soleil, absorbe pendant une seconde, sans que ses excursions calorifiques atteignent à beaucoup près celles de l'éther contigu, l'énergie vibratoire que contenait, au commencement de la se- conde en question, une colonne de cet élher dont la longueur, entre la couche et le soleil, égale la vitesse de la lumière, c'est-à-dire Sooooo'"" ou 3oo milliards de fois l'épaisseur de la couche : ce qui, les énergies ciné- tiques se trouvant comparables dans les deux manières d'être successives de cette énergie totale, et les vitesses l'étant à peine, dans la seconde, à ce qu'elles étaient dans la première, exige que la longue colonne soit, pour la masse, tout au plus du même ordre de grandeur que la couche de noir de fumée, et n'ait, par suite, qu'une densité à peine comparable à la trois-cent-billionième partie de celle du noir de fumée ('). » Il est clair qu'un fluide si raréfié n'apportera aucune gêne ou résis- tance appréciable à la translation des corps dans son intérieur, et qu'il pourra même livrer passage à leurs molécules massives sans se déplacer sensiblement dans son ensemble, tout comme l'air reste sensiblement en repos quand on y promène un filet à larges mailles ( -). (') La même petitesse excessive de la densité de l'éther se conclut aussi de la len- teur, pour ainsi dire infinie, avec laquelle la chaleur passe d'un solide ou d'un liquide à l'éther contigu {rayonnement), comparativement à ce qu'elle ÎA\\.,pour même dif- férence de température, entre deux solides ou liquides amenés au contact {conduc- tibilité). L'éther a beau prendre presque instantanément l'amplitude des excursions moléculaires du corps qu'il touche, sa masse est trop faible pour lui permettre d'en emporter de même l'énergie, comme le ferait un corps palpable. {-) Cela ne suffirait cependant pas pour permettre, ainsi que le demandent les physiciens, d'attribuer à l'éther interplanétaire des vitesses de translation négli- geables autour du Soleil; car cet élher serait soumis aux lois de Kepler, s'il n'était (82 ) » IL Quoique une agitation intime continuelle doive assurer sa flui- dité ('), en permettant aux atomes de chaque particule de s'y répartir également en tous sens, ou de rétablir sans cesse l'isotropie troublée par les ondes qui s'y transmettent, néanmoins ce rétablissement, après chaque rupture de l'équilibre, exige un certain temps, comme dans tous les fluides, pour s'opérer, et surtout pour devenir complet; car les causes qui le produisent agissent sans doute d'autant plus vivement qu'elles ont à effacer une plus grande hétérogénéité survenue dans la particule suivant les divers sens. D'aussi légères marques d'hétérotropie que le sont, par exemple, dans un solide isotrope, d'imperceptibles glissements élastiques de ses couches les unes devant les autres, ne pourront donc pas s'effacer de l'éther si elles se répètent assez souvent, savoir jusqu'à des centaines de trillions de fois par seconde; ce que font les vibrations lumineuses et même les vibrations calorifiques obscures. » Ainsi, d'une part, l'éther se comportera comme un fluide dans ses déformations perceptibles, et surtout dans ses rapports avec les molécules pondérables entrain de le diviser (pourvu du moins que ce soit d'une manière assez peu rapide); phénomènes hors de proportion, par leur am- plitude, avec ses légers écarts de l'isotropie, ou trop intenses pour per- mettre à ceux-ci de s'y révéler. Mais, en même temps, il se comportera comme un solide élastique isotrope dans l'imperceptible mouvement lumi- neux ou calorifique, proportionné aux mêmes écarts d'isotropie par sa délicatesse et les conservant par sa fréquence. )) III. Toutes les propriétés précédentes de l'éther s'expliquent si l'on admet que sa matière est non pas condensée, comme les corps, en molé- cules massives, mais répartie à peu près uniformément à l'état d'atomes, pas impondérable, ou si sa gravité g n'était pas nulle. On peut voir dans une Étude, que j'ai publiée en 1879, sur divers points de la Philosophie des Sciences (p. 69), et dans la troisième de mes Leçons synthétiques de Mécanique générale (de 1889), comment s'explique la constance du nombre g pour tous les corps de notre système solaire ou même stellaire, sans qu'on ait besoin de faire de cette constance une loi générale de la Nature, mais par une sélection inévitable qui n'aurait maintenu dans le système et laissé participer à ses mouvements, à l'époque où il était une nébuleuse très dilatée, que des substances gravitant également, tandis que toutes les autres étaient dispersées, par la pesanteur elle-même, dans des systèmes stellaires différents, et que l'éther, ne pesant pas, trop ténu d'ailleurs pour être entraîné, restait fixe dans l'espace. (') Voir, à ce sujet, une Note du ig mai 1891 {Comptes rendus, t. CXTI, p. 1099). ( 83) son élasticité provenant, par suite, de ces actions atomiques (ou chi- miques), les plus puissantes incomparablement de toutes les forces natu- relles (à égalité des masses les exerçant et les subissant), qui, dans les corps, maintiennent groupés les atomes d'une même molécule, mais s'exercent de beaucoup plus presque la distance des molécules même les plus voisines ou, par conséquent, sont absentes entre molécules. Il ne faut pas moins que ces forces atomiques pour produire une élasticité appré- ciable dans un milieu de si faible masse, et surtout pour que le rapport du coefficient [j. de l'élasticité de glissement à la densité p y égale le carré d'une vitesse w de jiropagation d'ondes transversales aussi grande que Sooooo""" par seconde. Au contraire, dans un corps palpable, l'élasticité, due seulement aux actions intermoléculaires, bien plus faibles aux dis- tances incomparablement moins petites où elles s'exercent, est presque infiniment moindre. Aussi, le rapport du coefficient fx, de l'élasticité de glissement qui en résulte, à la densité p, du corps, est-il le carré d'une vitesse lo, de propagation (celle des sons à vibrations transversales) de quelques kilomètres au plus. » Si, dans l'éther, les actions exercées à de pareilles distances, et que l'on peut appeler encore (pour abréger) actions moléculaires, ont, à égalité des masses les produisant et les subissant, les mêmes grandeurs que dans les corps, leur influence totale sur l'unité de volume s'exprimera propor- tionnellement, vu le rapport — des densités, par un coefficient de l'ordre de [/., -^; et, comparée à celle des actions atomiques qui est représentée de Pi même par y., elle n'en sera que la fraction — ^ = ^,— ^ = ^ x — > presque infiniment petite par chacun de ses deux facteurs ^> 7-- Ainsi, dans féther libre, l'élasticité provenant des actions atomiques masque entièrement celle que donnent les actions moléculaires ( ' ). (') Les actions moléculaires, dans la matière pondérable où elles produisent à elles seules l'élaslicité, se montrent aptes à constituer des corps isolés, solides ou fluides, stables ou du inolus non explosibles (au moindre ébranlement), enfin, de toutes les grandeurs et de toutes les formes; ce qui exige, comme on sait, que le potentiel * d'élasticité par unité de volume y soit essentiellement positif, ou que la vitesse de propagation des ondes longitudinales y excède — ^ fois la vitesse de propagation des ondes transversales. Au contraire, les actions atomiques semblent ne pouvoir consli- ( «'. ) » IV. Mais quand l'clher n'est plus libre, c'est-à-dire occupe les inter- valles des molécules composant un corps de densité p,, les actions molécu- laires de la matière pondérable sur l'unité de volume d'éther peuvent n'être pas négligeables. » Elles le seraient, à la vérité, si ces molécules pondérables suivaient com- plètement l'éther ambiant dans ses vibrations, ou si leur ensemble parti- cipait aux déformations J, g de l'éther; car, évaluées à la manière des actions précédentes, elles se trouveraient alors représentées proportionnellement, entre unités de masse, par le coefficient -\ j et, en tenant compte des masses effectives qui les exercent et les subissent, par le coefficient ^a.ç,z= u..—, \ ^ P? Pi vu les densités p, p, de l'éther et de la matière pondérable : ce qui ferait d'elles, comparées (quant à leur action totale sur l'unité de volume) aux actions atomiques de coefficient jy,, une fraction de celles-ci exprimée par iii -P- = —^, c'est-à-dire tout à fait insensible, quoique d'uu ordre de petitesse moins élevé que les actions moléculaires propres de l'éther. » Seulement, les molécules pondérables, infiniment plus massives que l'é- ther qui les entoure, se remueront à peine sous l'impulsion de celui-ci, tout en prenant sans doute une fraction notable de sa quantité de mouvement; de sorte que leurs déplacements, lors du passage des ondes lumineuses ou calori- fiques, ne seront presque rien à côté des déplacements périodiques E, ri, "(, de l'éther contigu. De là, enlre chaque atome éthéré et les molécules pondé- rables assez nombreuses qui exercent sur lui les actions moléculaires dont il s'agit ici, des variations de distance et, par suite, d'attraction ou de ré- pulsion, incomparablement plus fortes que celles que produiraient de simples déformations continues communes aux deux espèces de matière. C'est ainsi que passe à un ordre de grandeur plus élevé, au point de pou- voir devenir sensible, l'action totale exercée sur chaque atome d'éther par tuer, dans les corps palpables, que des molécules imperceptibles, et, dans l'éther, qu'un milieu indéfini, c'est-à-dire sans limites précises. L'élasticité due à ces der- nières actions ne paraît donc pas réaliser les conditions de stabilité imposées à la pré- cédente, surtout quand il ne s'agit que des fugitives et minimes ruptures d'équilibre causées par les radiations lumineuses. Ne pourrait-on pas s'expliquer de la sorte, jus- qu'à un certain point, ce fait bien surprenant, mais regardé comme certain et fonda- mental par les physiciens, que la vitesse de propagation des ondes longitudinales dans l'éther a son carré nul (sinon même un peu négatif), ou que les deux coefficients d'é- lasticité ),, [J. de Lamé y vérifient sensiblement la condition X -h 2jj. = o? (85 ) les molécules pondérables environnantes, mais qui cependant ne le touchent pas, c'est-à-dire en sont à des distances plus grandes que le rayon d'activité des actions atomiques ('). D'ailleurs, à très peu près, cette petite force ne variera pour un même atome qu'avec les trois composantes ac- tuelles ^, n, "C, de son déplacement vibratoire, puisque celui-ci définit à lui seul, très sensiblement, le changement de configuration survenu, à partir de l'état d'équilibre, dans le système de l'atome èthèré et de V ensemble des molé- cules. Chacune de ses composantes sera évidemment une fonction linéaire de ^, -/), '(, quand les déplacements de l'éther resteront assez petits. » V. Enfin, l'éther très voisin d'une molécule pondérable, ou la tou- chant au sens indiqué ci-dessus, et qui sera actuellement divisé par elle à la manière d'un fluide traversé par un projectile, éprouvera de la part de cette molécule une certaine résistance totale, localisée tout autour dans un petit espace, et que nous essayerons bientôt d'évaluer. Pour le mo- ment, contentons-nous d'appeler — R^, — R^, — R. ses trois compo- santes suivant les axes; et, en les supposant connues, formons les trois équations de mouvement de la particule d'élher située, à l'époque actuelle, dans un Aolume élémentaire n, de dimensions incomparablement plus petites qu'une longueur d'onde lumineuse, mais jugé cependant assez étendu pour contenir à peu ])rès autant de molécules que tout autre vo- lume voisin pareil, ou pour que la densité moyenne de la matière pondé- rable n'y diffère pas de sa valeur générale p,. » A cet effet, observant que, très sensiblement, l'éther occupe tout l'espace w ou y a la masse pnï(vu le peu de place, relativement, tenu par les molécules pondérables), égalons la force motrice pcj — "!^' de cet éther à la somme des actions exercées sur lui soit par l'éther extérieur, soit par les molécules pondérables (intérieures ou extérieures) aux distances des actions intermoléculaires, soit enfin, aux distances de l'ordre de celles des actions atomiques, par les molécules pondérables intérieures au volume cï, les seules d'oia émanent sur l'éther intérieur des actions de cette nature. » Les premières, constituant l'élasticité de l'éther, donneront en tout, (') De même, le flux de clialeur traversant la surface libre d'un corps atlierinane, flux qui serait comme infiniment petit si la température variait avec continuité du corps à l'éther extérieur, est rendu sensible, el comparable aux flux ordinaires de conductibilité entre corps en contact, par le fait d'un saut fini de température à la sortie. C. R., 1893, 2' Semestre. (T. CXVII, i\° 2.) 12 . d\ dri dX, OU 0 = -7^ 4- V -t- -r ' dx a Y az (86) comme on sait, les composantes \ et p. désignant les deux coefficients d'élasticité de l'étlier libre, sauf erreurs négligeables, puisque nous admettons l'identité très approchée (au moins en moyenne) de l'éther d'un corps à l'éther libre. » Les secondes, peu influentes ou de seconde approximation, actions moléculaires totales de la matière pondérable sur le volume cj d'éther, et fonctions linéaires de ^, -/i, "C, seront, suivant les trois axes respectifs, en appelant M^,, M^, M. leurs composantes par unité de volume et a, b, c, d, e, f, d', e', f les petits coefficients figurant dans celles-ci, M.j:ra, M^.cj, ALcj, où (i) ls\^=i\i-hh-he'L M,.= br, + di: + f'^, U,= cl + el + à'T,. » ÉLECTROMAGNÉTISME. — Sur la relation qui existe entre les coefficients des formules de Coulomb (magnétisme), de Laplaceet d'Ampère; par M. E.-H. Amagat. c( Ces formules sont les suivantes : (C) f = k"^, (L) / = >.^sin.,- (A) /= --'^ -, — (^cosO— :> cosx cosî-. ). » En général, au lieu de chercher une relation entre /-, \ et .i,, on ra- mène de suite les formules au système électromagnétique et l'on montre que si l'on fait X- = ). = i on a aussi ,l, = i . » Si l'on conserve les coefficients dans les calculs on arrivera, en sui- vant les mêmes raisonnements, mais sans introduire entre eux aucune relation « //r/orj, à la relation (i) ■k-=kA.. » On peut également, ainsi que l'a fait récemment M. Mercadier, par ( «7 ) de simples considérations d'homogénéité, obtenir de suite cette relation sous la forme (2) l- — WkX, N étant une constante numérique qu'on fait ensuite égale à l'unité. » A-t-on réellement le droit de considérer comme rigoureux les rai- sonnements qui conduisent à la relation \ = /c = X — i dans le système électromagnétique, ce qui revient à faire N égal a l'unité, puisque ces mêmes raisonnements, en restituant les constantes dans les calculs, con- duisent à la relation (i)? » On peut suivre pour arriver à cette relation des méthodes très diffé- rentes; dans l'exposé de ces méthodes, telles qu'elles sont présentées aujourd'hui dans les divers Traités et Ouvrages spéciaux, on ne fait inter- venir l'expérience en aucune façon; il semblerait donc que la relation en question (i) soit établie mathématiquement, sans faire appel à aucune dé- termination numérique expérimentale. Or il est facile de voir que, quelle que soit la marche adoptée, on vient se heurter à un postulalum qu'il est impossible d'éviter et que la formule de Laplace ne |)eut établir le lien entre celles de Coulomb et d'Ampère qu'à un facteur numérique près que l'expérience seule peut déterminer. » Cependant, comme la difficulté se présente sous des formes en appa- rence différentes suivant la marche suivie, des savants dont l'autorité est du reste indiscutable pensent qu'il est possible, par le choix de méthodes convenables, d'éviter le postulatum et, par suite, toute détermination expérimentale. Pour cette raison, j'examinerai rapidement cinq méthodes choisies dans divers auteurs, de manière à présenter les différents types de raisonnement qui ont été suivis. Pour plus de généralité, au lieu d'ap- pliquer les formules à un système particulier, je conserverai dans les cal- culs les coefficients A, A et «A, de manière à arriver dans tous les cas à la relation (i). » I. Le moment de l'action qui s'exerce entre deux aiinants de moments magné- tiques M, M' est, en désignant par cp une fonction des angles définissant la position réciproque des deux aimants et qu'il est inutile de spécifier ici, (3) S'i^ = -jr- X f- » Si l'on substitue au premier aimant le petit courant plan is normal à sa direction, ( 88) le moment de laction calcula par la formule de Laplace est (4) ^^=—jr- X?- » Il aura la même valeur que le précédent si Ton a (5) AM = Xk. » Le théorème relatif à l'équivalence entre les aimants et les courants permet de substituer à l'aimant restant M' le petit courant plan normal qui lui sera équivalent si l'on a (6) kW=li's' et le moment de l'action devient, en remplaçant M' par sa valeur dans (4), (7) ''' = ^Â7^^?- » En faisant directement le calcul au moyen de la formule d'Ampère, on trouve pour le même moment (b) d\^ — —-^— X'f, par suite (i) V-~kÂ,. ■» Il n'y a, évidemmenl, rien à objecter à la première substitution, la relation (5) étant numériquement satisfaite, l'aimant M et le courant ù s'équivalent quant à leur action sur l'aimant M'; mais, dans la seconde substitution, l'équivalence entre l'aimant M' et le courant i's' a lieu par rapport au courant is substitué à l'aimant M : elle ne saurait donc être exprimée par la relation (6) (laquelle est établie dans le cas d'actions s'exerçant sur une masse magnétique) qu'à un facteur numérique près; faire ce facteur numérique égal à l'unité revient au fond à admettre que : si un aimant et le petit courant plan normal à sa direction ont même action sur un aimant, ils ont aussi même action sur un petit courant plan normal à la direction de cet aimant. Or l'expérience seule pourrait établir ce fait; je reviendrai sur ce point. On peut encore dire que : les^ relations (5) et (6) n'imposent pas forcément la même unité aux courants i et i', et que, par suite, on arrive à un système qui n'est plus forcément cohérent. » II. Soient, d'une part, un solénoïde illimité dans un sens, dont ses spires de sec- lion s' et distantes de /' sont traversées par un couraut d'intensité i', et une masse (89) magnétique m' placée au pôle de ce solénoïde ayant même action que lui sur un élé- ment de courant; on aura la relation (9) —u-—\m'. » Soient, d'autre part, un aimant de moment ml et le petit courant plan normal à sa direction is ayant même action que lui sur une masse magnétique, on aura (10) kml^zXis et, par suite, (.0 i^^kx'-p^. i m is » Le postulaliim est ici plus difficile à spécifier que dans le cas précé- dent : si l'on suppose, par exemple, les valeurs de /, m, s égales à celles de /', m', s, on arriAera à la relation (i) en supposant que i soit égal à i'i; de même que précédemment, rien ne prouve que les courants se trouvent dans ces conditions rapportées à la même unité et, par suite, que le sys- tème soit cohérent; c'est donc, en général, en admettant entre /, m, i, s, l', m', i', s' la relation Im i's' l'ni'Js ^ ^' relation qu'il faudrait vérifier par l'expérience, qu'on arrive à (i) \^ = kx. » III. On établit d'abord que l'action réciproque entre deux éléments ds, ds' de contour de deux, feuillets magnétiques de puissance *, «I»' est représentée par k^^' dsds' (i2) /:= (acosO — Scosacosa'). » D'autre part, entre la puissance d'un feuillet et l'intensité du courant limitatif équivalent, on a, en conservant les coefficients, (i3) k'^ = li'; I 1 , -. , Xi Xi' en remplaçant dans (12) et * par — cl -^7 , on aura A" A l-ii'dsds' , . 3 ,, (l4) /= -, — 5 (2cos0 — ^cosacosa'). a' /"" }■> n C'est la formule d'Ampère dans laquelle cAa est remplacé par — • a" » On retrouve donc encore (i) \^=kX. ( 9» ) » Ici la substitutioa supposée faite la première, par exemple celle de ids à la place de, ne donne lieu à aucune observation, i et «I) s'équivalent d'après la relation (i3) quant à leur action sur le feuillet restant '; mais la seconde substitution est arbitraire : l'équivalence entre i' et Tous ces petits mouvements périodiques amortis peuvent se super- poser. Il n'y a pas d'onde isotrope (n = o), l'onde de va-et-vient (n = i) est un mouvement amorti non périodique; la première onde amortie, ac- compagnée d'un mouvement périodique, est celle qui transforme chaque sphère en ellipsoïde; la période est ^'— r^- ') 2. Surface r^ immobile. Vitesse normale nulle. 0" /Z--P'^\ . 0"^ O = ,+/)(;--(-wfj » Un seul S„ peut être différent de zéro, et les valeurs de p correspon- dantes sont données par les racines de l'équation [{n -+- i)n — 2];" + (n-h m)] ( /« H- I ) ! ( /(. — ni)\ X [(n + m-h i)(n — m)— i{m -\- i)-]z" dont les racines sont, pour les premières valeurs de n o — {n-h i){2n)l n = o I 2 y/a 3,88; -3,94±/.i,7:i(i. » Je ne discuterai pas ici la signification des racines positives, qui cor- respondent à des mouvements d'amplitude croissante avec le temps et (9(3) instables. Cette discussion sera plus fîicile à faire au moyen d'intégrales dans lesquelles les fonctions arbitraires sont mises en évidence. » L'intégrale (I) ne convient qu'aux mouvements de l'espace compris à l'intérieur de la sphère de rayon r, égal à chaque instant huât, l'origine du temps étant le moment où la surface de la sphère /•„ a été réduite à l'im- mobilité. Les fonctions sphériques S„ sont déterminées par la continuité de la pression à travers cette sphère w/, dans le mouvement (I) et dans le mouvement extérieur dû aux déformations de la sphère r^ avant l'époque zéro . )) Telles sont les équations qui définiraient le son (hauteur et timbre) émis par un corps sphérique en mouvement lent dans l'air. M Cette propriété, universellement pressentie, je crois, mais qui n'avait jamais été énoncée avec précision à ma connaissance, joue ainsi un rôle capital dans tous les mouvements des solides au milieu des fluides. Ainsi la formeetles dimensions du boulet définissent la hauteur et l'amortissement des sons qu'il produit; la forme d'un navire définit les périodes des diffé- rentes ondes qu'il produit, quelle que soit sa vitesse (petite), ondes dont les plus longues jouent un rôle si important dans la résistance qu'il éprouve. De même aussi, la présence d'un obstacle rigide immergé dans un milieu solide élastique définit des périodes propres du milieu extérieur, caractéristiques de la forme et des propriétés du corps. Il y a tout lieu de croire que les raies d'émission des vapeurs métalliques correspondent pour la plupart aux vi- brations propres de l'éther extérieur à l'édifice moléculaire, comme je le montierai dans une étude détaillée sur les théories optiques, aux Annales de Chimie el de Physique. » PHYSIQUE GÉNÉRALE. — Sur la réalisation des températures constantes. Note de M. Gouv. « Une Note récente de M. Berget Sur la gravitation ( ' ) touche à la ques- tion intéressante de la réalisation des températures constantes. Un calcul simple montre que, dans le baromètre à gravité de M. Berget, une variation de température de ^^^„„^ de degré environ produirait le déplacement de ( ' ) Alphonse Berget, Détermination expérimentale de la constante de l'attraction universelle, ainsi que de la masse et de la densité de la Terre {Comptes rendus, 26 juin 1898). ( 97 ) -j-j^ de micron, qui est attribué à la variation de la gravité ('). L'approxi- mation des pointés étant évaluée par l'auteur à ^, il en résulterait, abstrac- tion faite des autres causes de variation, que la température serait restée constante pendant plusieurs heures à ,-^J,^,^„ de degré près. » M. Berget, sans donner de détails sur ce point, dit simplement avoir fait usage du mode opératoire employé au Pavillon des Poids et Mesures. M'étant moi-même occupé de cette question (-), je désire faire remarquer que, ni dans les importants et consciencieux travaux que publie le Bureau des Poids et Mesures, ni dans les autres publications dont j'ai eu connais- sance, il n'est question de dispositifs permettant de rendre la température d'imbain constante à une approximation voisine de celle que j'ai réalisée ("iTîïïF t'^ degré), bien moins encore de celle de a„„^„„„ de degré qui est ici en cause. La connaissance des moyens qui ont donné à M. Berget des ré- sultats aussi inespérés aurait donc le plus grand intérêt pour la technique expérimentale. » ÉLECTRICITÉ. — Sur le transport cleclrique de la chaleur dans les électrolytes . Note de M. He\ri Bagard, présentée par M. H. Becquerel. « Le transport électrique de la chaleur, découvert par Thomson en 1 854, n'a été observé jusqu'ici que dans les métaux. J'ai pu établir l'existence de ce phénomène dans quelques solutions salines, à l'aide d'une méthode dont je vais exposer le principe. » Soient deux tubes de verre cylindriques I et II, remplis du liquide que l'on veut étudier et placés verticalement l'un à côté de l'autre; suppo- sons que la partie inférieure de ces tubes soit maintenue à une basse tem- pérature et la partie supérieure à une température élevée. Au bout d'un (') iM. Berget ivindique pas les dimensions de son appareil, mais il est facile d'y suppléer. Dans l'expérience rapportée, la variation de la gravité est, en valeur relative, 4,2 X io-% t la variation de température de l'hydrogène qui produirait un effet égal serait, à 273 X 4>3 X 10-*= 1,14 X 10— % e zéro valeur approchée par excès, en négligeant la dilatation du mercure. (2) Comptes rendus, 5 juin iSgS. 98 ) certain temps il existera, le long de ces colonnes liquides, un régime per- manent de température et le rapport des résistances ^ de deux portions de liquide comprises dans la région moyenne et entre deux sections droites déterminées de chacun des tubes I et II sera un nombre constant. » Faisons maintenant passer un courant qui circule de bas en haut dans l'un des lubes et de haut en bas dans l'autre, et supposons d'abord que l'effet Thomson n'existe pas. Les colonnes liquides I et II s'échaufferont en vertu de l'effet Joule ; l'équilibre de température précédent sera détruit, puisse rétablira au bout d'un certain temps, lorsque, dans l'unité de temps, la chaleur dégagée par le courant sera égale à celle cédée aux corps exté- rieurs. Le rapport t^ reprendra une valeur constante, pouvant différer de celle qu'il possédait avant le passage du courant, par suite des défauts de symétrie de l'appareil. Si l'on vient à renverser le courant, ce rapport ne pourra pas varier de ce chef. )) Il en sera tout autrement si l'effet Thomson se produit, car il agira en sens contraire dans les deux tubes et se renversera par suite de l'inversion du courant, de sorte que le rapport ~ devra prendre des valeurs diffé- rentes suivant le sens du courant. A une élévation de température corres- pond, pour les liquides, une diminution de résistance; si donc on constate, par exemple, que le rapport p-^ est plus grand quand le courant va de I à II que pour la direction opposée, on pourra conclure que, dans le liquide considéré, la chaleur est transportée dans le sens du courant. » La méthode présente une grande sensibilité puisque, d'une façon générale, la résistance d'un liquide varie très rapidement avec la tempé- rature. Enfin, le courant électrique qu'on établit dans l'appareil permet lui-même de mesurer le rapport —^ par la méthode électrométrique. » L'appareil que j'emploie est partiellement représenté dans la figure ci-contre : » Un vase cylindrique de verre A, de 5'^'" de diamètre, se prolonge inférieurement par deux tubes de verre I, II, ayant i"" de diamètre et 6'^™, 5 de longueur; chacun de ces tubes est percé de deux trous très fins «i et b^, distants de 3''"', par lesquels il communique avec deux tubulures latérales «!«,, bib\. Les tubes I et II traversent les bouchons de deux vases de verre B, et B^ et sont fermés à la partie inférieure par des membranes de papier parchemin. Le litiuide soumis à l'expérience remplit les tubes I et 11, ainsi que la partie inférieure de A et les tubulures, et il communique, à tra- ( 99 ) vers les membranes, avec le même liquide contenu dans les vases B, el B^, qui renfer- ment aussi les électrodes c/,, c/o, servant à amener le courant. l[cr'M^^ » Le vase occupe la partie centrale d'une boîte métallique annulaire traversée par un courant de vapeur d'eau bouillante; les récipients Bj, B, sont maintenus à une température relativement basse par un courant d'eau qui les baigne presque complè- tement. Enfin les tubes I et II sont soigneusement entourés d'une couche épaisse de ouate. Les résistances, que nous avons appelées Ri et R^, sont ici celles qui sont comprises respectivement entre les sections droites menées par les trous a^ et b^, «2 et bi- » Je rapporte ici la série des nombres obtenus dans une expérience faite avec une solution de sulfate de zinc à 23,7 pour 100; le courant d'une pile de 12 petits éléments Daniell a été établi d'abord de I vers II, puis renversé toutes les dix minutes pendant deux heures cinquante minutes : Valeurs du rapport -- api-ès le passage du courant de I vers II. 0,9962 » 0,9980 » 0,999^ de II vers I. » 0,9966 n 0,9981 » de I vers II. » I , ooo5 » I ,0001 » 1 ,ooo3 » I ,ooo4 ( loo ) Valeurs du rapport ^ après le passage du courant K. de II vers I. 0,9991 » 0,9994 » 0,9993 » 0,9991 » » 0,9998 I ,0007 » » 0,9999 I ,000g » » Comme on le voit, l'effet Joule prédomine d'abord, puis les nombres obtenus sont alternativement situés de part et d'autre de l'unité. Comme le rapport ^ est plus grand quand le courant va de I vers II que dans l'autre direction, on doit en conclure que le sulfate de zinc esl positif. » Il est d'ailleurs facile, au cours d'une expérience, de se convaincre que ces oscillations du rapport ne sont dues qu'au phénomène de Thom- son ; le rapport varie, en effet, d'une manière très régulière, de la pre- mière à la neuvième minute, entre les valeurs observées au bout de deux périodes consécutives. » D'autre part, j'ai répété l'expérience sur tous les liquides étudiés en laissant la partie supérieure A de l'appareil à la température du labora- toire et, dans ces conditions, le rapport w^ varie d'une façon continue sans présenter d'oscillation. » J'ai ainsi trouvé que le sulfate de zinc, le chlorure de zinc et le sul- fate de cuivre sont positifs. Pour le sulfate de nickel, le rapport est resté invariable, et j'en ai conclu que, si l'effet Thomson n'est pas nul pour ce corps, il doit tout au moins être beaucoup plus faible que pour les liquides précédents. L'étude des forces électromotrices thermo-électriques- des couples (NiSO", ZnSO' et NiSO", CuSO') a d'ailleurs confirmé cette ma- nière de voir ('). " (') Ce travail a été effeclué au laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Nancy. ( lOI ) CHIMIE. — Sur l'hydrate pyrosu^fochromique ; par M. A. Recouiîa. « Dans une Note précédente {Comptes remlus, 3 juillet iSgS), j'ai décrit un composé que j'ai appelé acide chromopyrosalf uriquc , qui prend naissance dans l'action de l'acide sulfurique sur le sulfate de chrome et auquel j'ai attribué la composition (S-0' H)''Cr-(OH)-, le faisant dériver de l'acide pyrosulfurique S^O'H'^ de la même façon que les acides chromosulld- riques, que j'ai décrits récemment, dérivent de l'acide sulfurique SO'H-. J'ai étudié en détail quelques-unes de ses réactions les plus curieuses. J'ai fait voir, en particulier, que, quand on verse, dans une solution de ce com- posé, une solution d'un sel métallique quelconque, d'un sel de potassium par exemple, on obtient un précipité qui a pour composition (SO')''Cr='0\K-0 ou (S-0^)-Cr»(OK)= qui est le résultat de la réaction (S-0'H)*Cr=(0II)^-+-2KCl + 2H20 = (S-0')=Cr=(0Ky4-2HCl+4S0Ml^ La réaction est générale : l'acide chroinopyrosulfuriqiie précipite toutes les solutions métalliques et perd en même temps quatre molécules d'acide sulfu- rique qui restent libres dans la liqueur. » J'ai démontré expérimentalement que, dans ces précipités, que j'ai appelés pyrosulfochromites, et qui sont absolument insolubles, l'oxvdc métallique, K-O par exemple, est combiné directement avec l'oxvde de chrome, comme dans les chromites, et non avec l'acide sulfurique, de telle sorte que la composition du précipité est exprimée par la formule (SO^)''Cr-0% K-0 que l'on peut écrire, conformément à la règle des va- lences, (S^ O' )^Cr^ (OK)-, et que l'on doit considérer ces précipités comme les sels du composé (S'-O' )-Cr-(01J)-. Ce composé est un véritable acide du chrome, acide bibasique à radical complexe, correspondant à l'hydrate chromique Cr-O-(OH)^ des chromites. Je l'appelle hydrate pyrosuif o- chromique. Je l'ai préparé par deux méthodes. » Hydrate pyrosuif ochromique . — Si, dans la solution d'acide chromo- pyrosulfurique (S-0'H)'Cr=(OfJ)-, on verse un acide conceutré, acide chlorhydrique, azotique ou sulfurique, il se produit un précipité gélatineux blanc verdàtre qui est l'hydrate pyrosulfochromique (S-0')-Cr=(OH)-. En effet l'analyse montre que ce précipité renferme, pour une molécule Cr-0^ quatre molécules S0\ De plus ce précipité est solubfe dans l'eau pure en donnant une solution vert jaunâtre o[)aline, et cette dissolution a la propriété de précipiter toutes les solutions métalliques, par exemple C. R. 1893 2' Semestie. {T. CWU, N'2.) l4 ( I02 ) une solution de cuivre, en donnant le précipité de pyrosulfochromite » Ainsi donc le précipité donné par un acide concentré dans la solution d'acide chroniopyrosulfurique a bien pour composition (S-0')'"Cr^(OH)-, c'est-à-dire est l'hydrate pyrosulfochromique. » Je l'ai obtenu par une seconde méthode. L'acide chromopyrosul- (arique solide, maintenu à une température de i4o"-i5o° jusqu'à ce qu'il ne change plus de poids, perd quatre molécules d'acide sulfurique. Le composé restant est l'hydrate pyrosulfochromique (S-O')-Cr-(OH)-. En effet il renferme, pour une molécule Cr^O', quatre molécules SO'. Déplus, il est soluble dans l'eau et cette solution présente toutes les propriétés de l'hydrate préparé par voie humide. C'est une poudre grise légèrement verdàtre. Sa solution, très opaline, est gris verdàtre. » Ce composé est, comme je l'ai déjà fait remarquer, un acide du chrome, acide l)ibasique analogue à l'hydrate chromique Cr-O^(OH)- auquel cor- respondent les chromites. Il n'y a aucun doute à cet égard, puisque j'ai démontré que, dans ses sels, les pvrosuHochromites, l'oxyde métallique est combiné directement à l'oxyde de chrome. Les pyrosulfochromites sont donc des chromites à radical complexe. Mais la présence, dans la molécule, d'hy- drate chromique de ce radical oxygéné (S-0')- a pour effet d'accentuer les propriétés acides de cet hydrate. L'hydrate chromique Cr-O^(OH)'- est en effet un acide faible. Les chromites alcalins, les seuls solubles, sont fort instables. Au contraire, l'hydrate pyrosulfochromique (S-O')-Cr-(OH)^ est un acide énergique. Il décompose tous les sulfates. » Je ferai remarquer que X hydrate pyrosulfochromique (S- O' )' Cr'- (OH)- est isomère de T acide chromosuif urique Cr- (^SO'' )' \i' ow(SO'' )-Cr-(SO''H)^. Mais il en diffère profondément en ce que ses sels, les pyrosulfochromites, sont absolument insolubles, tandis que les chromosulfates sont très solubles. Cette insolubilité des pyrosulfochromites provient évidemment de ce que, dans ses composés, l'oxyde métallique est combiné directement à l'oxyde de chrome. » On peut transformer les pyrosulfochromites en leurs isomères, les chromosulfates. Une ébuUition prolongée au contact de l'eau les décom- pose, l'acide sulfurique mis en liberté dissout l'oxyde de chrome et l'oxyde métallique. Si l'on évapore ensuite à siccité le mélange des deux sulfates, on obtient le chromosulfate, soluble dans l'eau et caractérisé par ce fait que sa dissolution ne précipite pas par le chlorure de baryum. » On peut aussi également transformer très facilement les pyrosulfo- chromites en chromites, comme je l'ai fait voir pour le pyrosulfochromite ( '03 ) (le cuivre. Il suffit de faire bouillir quelques instants le pyrosulfocliromite insoluble avec huit molécules de soude, qui s'emparent des quatre molé- cules SO' que renferme le composé et laissent le chromite insoluble (S=0'y-Cr=(0-Cu) + 8NaOH = 4SO^Na= + Cr-0=(0=Cn) + 4H^O. » Constitution de l'acide chronwpyrosulfurique. — On a vu que, sous les influences les plus diverses : action des sels, action des alcalis, action des acides, action de la chaleur, l'acide chromopyrosulfurique éprouve tou- jours le même dédoublement; dans toutes les circonstances, il perd la moitié de son acide sulfurique, c'est-à-dire quatre molécules SO'. J'ai déjà fait remarquer que ce mode de dédoublement semblait rattacher ce com- posé à l'acide pyrosulfurique S^O'H". Mais l'action de la chaleur est parti- culièrement instructive à ce point de vue. On a vu que, à i4o", l'acide chromopyrosulfurique solide abandonne la moitié de son acide sulfurique, et ce dédoublement commence même à i2''>°. Or, si on rapproche cette facilité avec laquelle ce composé perd quatre molécules SO' pour en con- server quatre seulement, de ce fait que l'acide chromotrisulfurique Cr-(SO^)'H", qui renferme six molécules SO', les conserve intégralement même à 1 5o°, on est bien en droit de voir là une seconde preuve que l'acide chromopyrosulfurique se rattache bien à l'acide pyrosulfurique. )> La formule que j'ai proposée au début pour ce composé : (S*0'H)^Cr^(OH)- donne donc une interprétation satisfaisante de toutes ses réactions. » I.a réaction qui lui donne naissance est donc la suivante : Cr='3SO^ + 5SO*H= = (S=0'H)^Cr-(OH)--+-2H^O. Cette réaction s'accomplit à iio" et est accompagnée, comme je l'ai dit, d'une transformation profonde de l'aspect du composé. » D'autre part, son dédoublement dans les différentes réactions est exprimé par l'équation (S=0'H)*Cr^(0H)-+2H^0 = (S-0')-Cr-(OH)' + 4S0"H-. Si ce dédoublement se produit en présence d'une solution métallique, l'hydrate pyrosulfochromique se sature du métal de la dissolution et se pré- cipite à l'état de pyrosulfochromique insoluble. Si le dédoublement est provoqué par un acide concentré, l'hydrate pyrosulfochromique, insoluble dans les liqueurs très acides, se précipite ('). » (') Laboratoire de Chimie générale de la Faculté des Sciences de Lyon. ( io4 ) CHIMIE MINÉRALE — Sur les combinaisons de l'acide sélénieiix ai,-er les mo- lyhdates et sur l'acide molybdosélénieux. Note de M. E. Péchard, pré- senLée par M. Troost. « J'ai montré, clans une récente Communication ('), que l'acide sul- fureux peut se combiner avec les molybdates alcalins pour donner des molybdosulfites. Il existe des combinaisons analogues avec l'acide sélé- nieux, et cet acide, étant moins volatil que l'acide sulfureux, a l'avantaeie de donner des sels beaucoup plus stables et plus faciles à étudier. » Molyhdosélènile d'ammonium. — Une dissolution chaude de molybdate ordinaire d'ammonium, à laquelle on ajoute un poids d'acide sélénieux égal au quart de celui du molybdate, laisse déposer par refroidisse- ment une masse cristalline, formée par de longues aiguilles réunies en houppes soyeuses. Ce sel ammoniacal contient de l'acide molvbdique et de l'acide sélénieux, et sa composition peut être représentée par la formule ioMoO'.3Se0^.4(AzH'')-0 + 4H^O, ainsi qu'il résulte des analyses sui- vantes : Calculé. Trouve. loMoO^ i44o 70,14 70,3 70,2 69,8 )> 3SeO^ 333 16,22 16,0 16, 3 16,2 » 4(AzH')-0. . . . 208 10, i3 10,2 » " 9,9'^ 4H^O 72 3,5i 3,.ï » » ))' 2003 100,00 100,0 )i n » » Ce sel est beaucoup plus soluble dans l'eau à chaud qu'à froid; il est insoluble dans l'alcool qui le précipite en fines aiguilles. La chaleur le dé- compose en dégageant de l'eau, de l'ammoniaque et de l'acide sélénieux. L'acide chlorhydrique mélangé à une dissolution froide du sel donne un précipité gélatineux, jaunâtre, formé par un molybdosélénile acide d'am- monium; ce j>récipité, insoluble dans l'eau, se dissout dans un excès d'acide; mais alors le sel est décomposé, et l'éther lui enlève, en effet, tout l'acide molybdique en formant une combinaison de la chlorhydrine molyb- dique avecl'éther, que j'ai déjà décrite (-); l'acide sélénieux reste dans la liqueur aqueuse. » Molybdosèlènite de potassium. — Un mélange d'acide molybdique et de carbonate de potassium, correspondant à la formation d'un molybdate ordinaire, est additionné d'un poids convenable d'acide sélénieux. Le mo- (') Comptes rendus, t. CXVl, p. i44'' (==) Ibicl., l. CXIY, p. 175. Trouve. 64 , 5 64,3 64,4 i5 i4,9 » i6,5 .6,7 i6,9 / / ^ 4,1 » ( io5 ) lybdate, peu soluble dans l'eau, se dissout très lacilement dans la liqueur acide et chaude et abandonne par refroidissement le molybdosélénite de potassium. Ce sel cristallise en tables hexagonales incolores, dont la com- position correspond à la formule ioMoO''.3SeO-.4R'0 + 5T1-0 comme l'indiquent les analyses suivantes : Calculé. loMoO' i44o 64, 3i 3SeO= 333 i4,88 4K'-0 376 16,79 . 5H=0 90 4,02 l'i^g 100,00 100,0 99 1 9 " » Ce sel de potassium est plus soluble dans l'eau que le composé corres- pondant d'ammonium; il est peu soluble dans l'alcool. Chauffé à 44o°, il se détruit en ai)andounant de l'eau et de l'acide sélénicnx. Si l'on veut enlever la totalité de cet acide, il est nécessaire de chauffer jusqu'à la fusion du molvbiate de potassium qui reste dans le creuset où s'opère la calcination. Le molybdosélénite de potassium peut se combiner avec le sel ammoniacal précédemment décrit, pour donner un sel double ayant pour formule ioMoC)'.3Se0^4(Azn'K)0 -+- j H-0. Ce dernier, qui ressemble par son aspect au sel de potassium, peut s'obtenir plus simple- ment en mélangeant deux dissolutions chaudes de molybdosélénite d'am- monium et de chlorure de potassium. Par refroidissement le sel double se dépose. » Molybdosélénite de sodium. — Un mélange de molybdate acide de sodium et d'acide sélénieux, évaporé dans le vide sec, donne une liqueur sirupeuse sursaturée, qui se prend on une masse cristalline formée de fines aiguilles, quand on frotte les parois du cristallisoir avec une baguette de verre. Ces cristaux ne peuvent être séparés du liquide qui les baigne, mais si l'on reprend la masse par l'eau, on obtient une dissolution limpide qui, soumise de nouveau à l'évaporation, laisse déposer des cristaux octaé- driques, très efflorescents, d'un molybdosélénite de sodium analogue au molybdosulfite déjà décrit et qui a pour formule ioMo0^3Se0^4Na-0-hi5H-0. Calcul loMoO^ i44o SSeO^ 333 4Na20 248 iSH^O 270 2291 100,00 99,9 99,8 lé Trouvé. 62,86 63 62,9 63 14,54 i4,3 l5 » 10,82 II 10,3 10,5 .1,78 11,6 11 ,6 » ( 'o6 ) » Le molybdosélénite de sodium est très soluble dans l'eau, et l'alcool le précipite en pelits cristaux incolores. A i io° ce sel perd son eau de cristal- lisation et, au-dessous du rouge, il laisse dégager de l'acide sélénieux qui s'échappe de la masse fondue du molybdate de sodium. Les cristaux de molybdosélénite de sodium, abandonnés dans un flacon, prennent une co- loration bleue due à une réduction superficielle. » Molybdosélénite de baryum. — Ce sel s'obtient en décomposant l'un des sels précédents par le chlorure de baryum. Les dissolutions chaudes des deux sels, étant mélangées, laissent déposer par refroidissement de fines aiguilles de molybdosélénite de baryum contenant 3 molécules d'eau. Ce sel est soluble dans l'eau chaude et dans l'acide chlorhydrique, mais un excès de cet acide le décompose comme le sel ammoniacal. » Les molybdosélénites alcalins donnent avec les sels des métaux lourds des précipités amorphes jaunâtres, comme le sel mercureux et le sel d'argent. Le molybdosélénite de plomb est un précipité blanc et insoluble dans l'eau, même à chaud. » Acide molybdosélénieux. — En décomposant le molybdosélénite de baryum par la quantité équivalente d'acide sulfurique, on obtient, après avoir séparé le sulfate de baryum formé, une liqueur jaune, qui donne après concentration une masse sirupeuse que je n'ai pu faire cristalliser. Cette liqueur contient de l'acide sélénieux et de l'acide molybdique en pro- portion corresjjondant à l'acide des sels décrits plus haut. J'ai constaté, d'ailleurs, qu'une dissolution d'acide sélénieux pouvait dissoudre des quan- tités considérables d'acide molvbdique, ce qui semble indiquer l'existence de molybdosélénites contenant un excès de molybdène. » Outre les composés décrits, il en existe d'autres contenant moins d'acide molybdique. Si, en effet, dans la préparation du sel ammoniacal, on n'ajoute au molybdate d'ammoniac|ue que la moitié de l'acide sélénieux nécessaire à la formation du molybdosélénite d'ammonium, on voit se dé- poser, même à chaud, une poudre blanche, cristalline, d'un sel ammo- niacal ayant pour formule 5MoO'.SeO-.2(AzH'')-0 -h 2H-O. Ce composé est le point de départ d'une nouvelle série de sels parmi lesquels j'ai pré- paré ceux de potassium et de baryum. » L'acide correspondant n'a pu être obtenu cristallisé de même que celui des molybdosélénites à 10 molécules d'acide molybdique. » ( 107 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur les iodosiilfuTcs d'arsenic cl (V antimoine. Note de M. L. OcvnARO, présentée par M. Troost. « On connaissait déjà deux iodosnlfures d'arsenic représentés par les formules AsS-I et AsS^P, obtenus par R. Schneider ('), en faisant réagir l'iode sur le réalgar et l'orpiment. Nous avons cherché à préparer quel- ques-uns de ces corps par les méthodes qui nous avaient permis d'obtenir les chlorosulfures d'arsenic et d'antimoine (-). » A froid, l'hydrogène sulfuré sec ne réagit pas sur l'iodure d'arsenic. Mais, si l'on chauffe vers 200°, une partie de l'iodure d'arsenic se volatilise lentement et est entraînée par le courant gazeux, tandis qu'une autre par- tie est attaquée et transformée en iodosulfure cristallisé, qui reste à la par- tie inférieure du ballon où se fait la réaction. Le produit obtenu, moins soluble dans le sulfure de carbone que l'iodure, répond à la formule As-S^I ou AsS^, AsS-1. » L'analyse de ce composé a été conduite comme celle des chlorosul- fures que nous avons décrits précédemment, par attaque en tube scellé par l'acide nitrique et le nitrate d'argent. » On peut obtenir w\\ autre iodosulfure de formule AsSP, en faisant réagir l'iodure d'arsenic sur le sulfure : en effet, si l'on maintient fondu pendant longtemps, à l'abri de l'air, un mélange de sulfure d'arsenic avec un excès d'iodure, on obtient après refroidissement une masse, entière- ment soluble dans le sulture de carbone, et qui, par cristallisations succes- sives dans ce dissolvant, abandonne d'abord de l'iodure d'arsenic, puis de petits cristaux aiguillés de l'iodosulfure AsSP. » Si l'on emploie, au contraire, un excès de sulfure d'arsenic, on ob- tient l'iodosulfure AsS''! décrit par Schneider. » Il est à remarquer qu'il est nécessaire de prolonger l'action de la chaleur pendant un temps suffisant, sans cela la combinaison est incom- plète. )) L'action de l'iode sur le sulfure d'antimoine a été étudiée par Henry et Garot (^) et par R. Schneider (*). (') R. Schneider, Journal J'iïr prakl. Clieniie, a'" séi-ie, t. XXIII, p. 486. (^) Comptes rendus, t. CXVI, p. i5i6. (') Henry et Garot, Journ. de Pharni., t. X, p. 5ii. ('•) R. Schneider, Ann, Pogg., t. CX, p. 147. ( io« ) » Henry et Garot avaient obtenu de l'iodure d'antimoine et un iodo- sulfure en feuilles de fougère, ou en lames brillantes, translucides, d'un rouge coquelicot, décomposables à froid par l'alcool et l'éther avec disso- lution diode. Ils attribuaient à ce corps la formule SbSH^. Schneider, dans les mêmes conditions, avait obtenu, outre l'iodure d'antimoine, l'io- dosulfure SbS"!, insoluble dans le sulfure de carbone. » Nous avons cherché à reproduire ces expériences en faisant varier la proportion d'iode. Un mélange de parties égales d'iode et de sulfure d'an- timoine précipité ne tarde pas à s'échauffer, et la réaction commence à la température ordinaire; on la complète en chauffant doucement. On obtient ainsi un culot rouge cinabre, formé d'aiguilles enchevêtrées de l'iodosul- fure SbS^I, retenant un ])eu d'iodure d'antimoine, que l'on enlève par le sulfure de carbone bouillant. » En prenant 2 parties d'iode pour i partie de sulfure et plaçant le mé- lange dans un tube scellé vide d'air et chauffé seulement à la partie in- férieure, on constate, après quelques heures, que les produits qui ont distillé vers les parties froides du tube ont formé des dépôts distincts : à la partie supérieure de l'iode sensiblement pur, puis quelques lamelles d'iodure d'antimoine, et un enchevêtrement de cristaux en feuilles de fou- gère, qui semblent être ceux obtenus par Henry et Garot; enfin, au fond du tube, un culot de sulfure d'antimoine surmonté de longues aiguilles de l'iodosulfure SbS^I, tapissant les parois du tube. )) La partie intermédiaire, séparée mécaniquement de l'iodure d'anti- moine aussi exactement que possible, nous a donné un iodosulfure répon- dant à la formule SbS^P, soluble dans le sulfure de carbone sec et cristal- lisant à l'abri de l'air, mais très facilement décomposable, sous l'influence de l'air humide, en iodure d'antimoine et soutre. Nous avons d'ailleurs obtenu le même produit par l'action, à la température ordinaire, de l'acide iodhydrique sec sur le chlorosulfure SbS^CP. » L'hydrogène sulfuré sec réagit aisément sur l'iodure d'antimoine aux environs de i5o"; la réaction est assez lente, mais très nette, l'iodure rouge se transforme en cristaux brun rougeàtre, insolubles dans le sulfure de carbone, de l'iodosulfure SbS^I décrit plus haut. A température plus élevée, la décomposition est totale et l'on obtient du sulfure d'antimoine cristallisé. » L'analyse de ces composés a été conduite de la manière suivante, applicable aux chlorosulfures : on attaque en tube scellé par l'acide ni- trique fumant et l'on dose l'acide sulfurique comme dans le cas des iodo- ( I<^'.) ) sulfures d'arsenic. Il resle sur le filtre de l'iodure d'argent et de l'acide anlimonique contenant un peu d'argent. On traite alors ce résidu par le zinc pur, exempt d'arsenic et de plomb, à une douce température; au bout de quelques heures, la réduction est complète, on élimine l'iodure de zinc par lavage et l'on dose l'ioile dans la liqueur filtrée; le résidu, qui contient de l'antimoine, de l'argent et un excès de zinc, est traité par l'acide nitrique pour dissoudre l'argent et le zinc, tandis que l'antimoine reste à l'état d'acide anlimonique que l'on dose. « CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la dissociation clu plomhale de chaux. Note de M. 11. Le Chatelier, présentée par M. Daubrce. (c Un chimiste anglais, M. Rassner, a proposé, il y a quelques années, de remplacer dans la fabrication de l'oxygène l'emploi du bioxyde de baryum par celui du plombate de chaux. Ce composé, sous l'action de la chaleur, se dissocie en abandonnant une partie de son oxygène PbO-, 2CaO = PbO -h 2CaO -H O. » Je me suis proposé d'effectuer sur la dissociation de ce composé quelques déterminations numériques, semblables à celles que j'ai faites antérieurement sur le bioxvde de baryum, pensafit que le rapprochement de ces nombres pourrait être utile pour comparer les deux procédés de fabrication de l'oxygène. » Voici les tensions observées à différentes températures pour la disso- ciation du plombate de chaux. Pressions en millimétrés Températures. de Hg. o lUUl 880 47 940 112 gôo 117 1 020 35o 1 060 557 1 070 570 I 100 9^0 1 1 1 o I o4o » La dissociation se produit donc à une température plus élevée que c. K., 1S93, 1' Semestre. (T. CXVII, N° 2.) '3 ( iio ) pour le bioxyde de baryum, l^a température à laquelle on chaufFe ce corps dans la fabrication industrielle de l'oxygène est celle qui correspond à une tension de ,^ d'atmosphère, soit 700" d'après mes anciennes mesiu-es. I.a température correspondante pour le plombate de chaux serait de 900°, soit de 200" plus élevée. C'est là un grand inconvénient, en raison de l'ac- croissement de la consommation du combustible qu'entraînerait cette élé- vation plus grande de température, et de l'accélération de l'oxydation des cornues en fer qui résulterait de la même cause. Par contre, le plombate de chaux a sur la barvte le grand avantage d'absorber beaucoup plus rapi- dement etpluscomplètement l'oxygène, enraison de la fusibilité de l'oxyde de plomb, et de ne pas nécessiter la dessiccation et décarbonatation préa- lables de l'air. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur kl benzoylcinchoninc. Note de M. E. Léger, présentée par M. Henri Moissan. « La benzoylcinchoninc a été préparée, pour la première fois, en i858, par M. Schûtzenhergcr (Com/)/ es rendus, t. XLVII, p. 233), qui a déduit sa composition dell'analyse du chloroplatinate. Ce corps a été décrit, à cette époque, comme « une masse gluante, incolore, durcissant peu à peu, )) non susceptible de se changer en cristaux ». » J'ai eu récemment l'occasion de préparer la benzoylcinchonine en quantité assez notable, et je n'ai pas tardé à m'apercevoir que ce corps pouvait cristalliser dans certaines conditions. J'ai cru, dès lors, devoir re- prendre son étude. » Préparation, — Le iDrocédé que j'ai suivi est celui de M. Schiitzenberger, légè- rement modifié. SoS'' de cinchonine précipitée et séclie sont introduits dans une fiole avec 3oS'' de chlorure de benzovle. La réaction s'edeclue avec dégagement de cha- leur. On chauffe au bain-marie, pendant une heure, la fiole préalablement bouchée; puis, la réaction terminée, on reprend par l'eau le produit visqueux qui s'est formé. On ajoute à la solution ainsi obtenue un excès d'Azll-', et l'on agile avec de l'éther, lequel s'empare de la benzoylcinchonine. La solution éthérée, lavée à l'eau, est éva- porée à un faible volume, puis abandonnée jusqu'au lendemain. On sépare par dé- cantation la solution éthérée de benzoylcinchonine d'un dépôt cristallin de cincho- nine non attaquée et on l'évaporé à siccité. Le résidu visqueux, légèrement coloré en jaune paille, est abandonné sous une cloche à acide sulfurique jusqu'à solidification complète. On le pulvérise alors et on le redissout dans l'éther absolu. La solution fil- trée et convenablement concentrée abandonne au bout de vingt-quatre heures la benzoylcinchonine sous forme de cristaux. ( '" ) » Propriétés. — La benzoylclnchonine se présente en cristaux prisma- tiques incolores et inodores, accolés les uns aux autres pour former des masses radiées ayant un éclat gras. Insoluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool et l'éther saturé d'eau, elle donne avec ces dissolvants des solu- tions sirupeuses qui peuvent rester plus de six mois sans cristalliser. Beau- coup moins soluble dans l'éther absolu, elle cristallise facilement de ce dissolvant. Les cristaux sont surtout nets si l'on ajoute à cette solution une à deux gouttes d'eau de façon à ralentir la cristallisation. Ils sont anhy- dres, se ramollissent à io3° et fondent à io5°-io6° (non corrigé) en un li- quide incolore. » Au point de vue chimique, la benzoylcinchonine se conduit comme la cinchonine, c'est-à-dire qu'elle se combine avec les acides pour donner deux séries de sels, les uns basiques, les autres neutres, c'est donc une base diacide. Les propriétés basiques de la benzoylcinchonine sont cepen- dant plus faibles que celles de la cinchonine. Elle sature difficilement les acides, et son chlorhydrate neutre (avec 2 H Cl) perd par la chaleur la moi- tié de son HCl ('). Elle donne, avec les éthers à hydracides, deux séries de composés d'addition contenant i ou 2 molécules d'éther. Sa composi- tion répond à la formule C''"!!-' (C 'H'O-) Az^O" (-). Elle constitue le vé- ritable éther benzoïque de la cinchonine considérée comme phénol ; car la potasse alcoolique la dédouble en acide benzoïque et cinchonine; cette dernière ayant toutes les propriétés de la cinchonine ordinaire, y compris le pouvoir rotatoire C). » La benzoylcinchonine agit sur la lumière polarisée ; mais, tandis que la cinchonine est fortement dextrogyre, la base benzoylée est, au contraire, faiblement lévogyre. Voici les résultats obtenus avec l'alcool absolu : / = 24°:aj,= -22",2G(/;= I); - a3°,95(/)= 2); — 25°, 35 (/? = 5). » Ainsi donc, une réaction chimique, qui n'entraîne aucun changement dans la constitution de la cinchonine, une simple éthérificntion, a pour effet de faire passer le pouvoir rotatoire de la droite vers la gauche. Je dois dire que ce changement dans le signe de la rotation d'un corps, après son éthérification, ne constitue pas un fait isolé. Il a déjà été observé par (') Sel séché à i4o" — ijo" renferme 8,5'2 de Cl; calculé pour HCl, 8,16. (-) G trouvé 78,02 — 78,08 ; calculé 78,89. II trouvé 6,7 1 — 6,78 ; calculé 6,53. (■') Trouvé «D = + 220°, I, dans l'alcool absolu p ^ o,j~), l :^ 17°. Dans les mêmes conditions, Oudemans a trouvé ap = + 223°, 3. ( 112 ) M. A. Colsoii {Comptes rendus, t. CXIV, p. 173) pour l'acide diacélyl- tartrique, qui est lévogyre, bien que dérivant de l'acide tarlrique dextro- gye. » L'examen des chiffres ci-dessus montre, en outre, que le pouvoir ro- tatoire de la benzoylcinchonine augmente avec la concentration lorsqu'on opère en solution alcoolique. En solution acide, ce pouvoir rotatoire di- minue avec la proportion d'acide employée et peut même passer de gauche à droite. » Voici les résultats obtenus avec i équivalent de benzoylcinchonine : I. I mol. H Cl 3ti, z:= — 19°, 67, amol. IICI =![,=: — 16°, 72, II. J mol. S20»H2 5;i,=z= — 17°, 18, . mol. S-^081Pkj=i+ io%6S. » Le dissolvant employé était l'alcool à 'io", / ^ 2 4°, p = 1,327. » Sels de benzoylcinchonine. — Ces sels se préparent en ajoutant à la benzoylcin- chonine, dissoiite dans ralcool, la quantité théorique d'acide nécessaire pour les pro- duire. » Le chlorhydrate basique (') C'»1I-' (C'*H»0-) Az-0-, IICI + 2 H=0- forme des tables transparentes. » Le chlorhydrate neutre C^) C^^H'-' (C'*H^O^) Az^OS alICl + C'H«0- cristallise de l'alcool al)solu en aiguilles renfermant i molécule d'alcool. » Le bromhydrate basique (3) C^^H-' (C'*H»0'-) Az-0-, IIBr -f- H-0^ forme des ai- guilles peu solubles. » Le chloroplatinate (') CH'^' (C'^H^O^) Âz'-O-, PtCl" H'- masses jaune d'or for- mées d'aiguilles. » Dérivés alkylés. — Ont été préparés et analysés : le monoiodoinéthylate, le diio- doniéthylate, le monoiodéthylate, le bromométhylate. Tous ces corps, sauf le diiodo- méthylale, cristallisent parfaitement. M Nous avons l'intention d'étudier sur les autres bases du quinquina l'action du chlorure de benzovle (''). » ( .i3 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide sulfurique sur la pyroc atéchine et sur V Jiomopyrocatechine ('). Note de M. H. Cocsix, présentée par M. Henri Moissan. « Pyrocal échine. — Je mets en conlact à froid a^'' pyrocatéchine, lo^'' acide sulfurique pur : au bout de quelques jours le mélange se prend en une masse cristalline. Je dissous dans l'eau et, en traitant par le carbonate de baryte, j'obtiens des cristaux qui sont le sel de barvte d'un acide mono- sulfoné dérivé de la pyrocatéchine; ce sel de baryte est formé de petits prismes à arêtes rectangulaires, groupés en faisceaux : il est soluble dans l'eau, surtout à chaud, peu soluble dans l'alcool; sa solution traitée par le perchlorure de fer donne une belle coloration verte, passant au rouge par les alcalis; il a pour formule [Cnj^OH)- SO^J-Ba -f- 4PP0 (-). » Le sel de potasse se présente sous forme d'aiguilles soyeuses, grou- pées en étoiles : il est très soluble dans l'eau ; insoluble dans l'alcool froid, peu soluble à chaud, sa formule est C°H'(OH)-SO'K. » L'acide correspondant, en solution fortement concentrée et placée dans le vide, se prend en une masse cristalline formée de fines aiguilles blanches, groupées en étoiles : cet acide est très délisquescent, soluble dans l'alcool, l'éther; il se colore très rapidement sous l'influence de la lumière; son point de fusion est 53°- 54°. » Ij'action de l'acide sulfurique sur la pyrocatéchine à la température du bain-marie donne le même dériyé sulfoné; cependant, à cette tempé- rature, j'ai constaté la formation d'une petite proportion d'un acide sul- foné à sel de baryte, très peu soluble, qui, à premier examen, me paraît identique au sel de baryte d'un acide disuHoné de la pyrocatéchine, acide dont il sera parlé plus loin. » Barth et Schmidt (*), dans l'action ménagée de la potasse fondante sur un des phénols disulfonés, ont obtenu un acide monosulfoné de la py- rocatéchine qui est un isomère de celui que j'ai préparé : en effet, le sel de baryte de l'acide de Barth et Schmidt ne contient pas d'eau de cristal- lisation. (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Jungfleisch, à l'École de Pharmacie. (2) Analyse. — C = 24,34, 24,60; Il = 3, 16, 3, 18; Ba = 33,35, 23, 4o; Calculé C ^ 24,53 ; H =z 3,06; Ba = 23,33. ' (■') Derichle, t. XII, p. 1260. ( ii4 ) » J'ai essayé l'action de Tacide sulfiirique sur la pyrocaléchine à une température supérieure à loo", à £3o°; la pyrocaléchine se détruit en partie et il y a dégagement d'acide sidfin'eux. » L'acide suHurique à 3o pour loo d'anhydride agit différemment sur la pyrocatéchine. Je chauffe au bain-marie i partie de pyrocatéchine, 5 parties de cet acide sulfnriqiie; au bout d'une demi-heure le mélange se prend en masse; en saturant par le carbonate de potasse et après sépara- tion du sulfate de potasse, j'obtiens un sel qui diffère complètement par l'aspect du sel de potasse monosulloné; il cristallise en petits prismes obliques isolés, d'un blanc légèrement jaunàlie; soUible dans l'eau, sur- tout à chaud, peu soluble dans l'alcool concentré. Sa formule est )) C'est donc le sel de potasse d'un acide disulfoné de la pyrocatéchine. » Le sel de baryte est en petits prismes microscopiques groupés en rosettes; il est très peu soluble dans l'eau froide, un peu plus soluble à chaud; il est difficile de l'obtenir blanc, car il se colore très facilement en rouge par évaporation de ses solutions, même dans le vide. La solution de l'acide correspondant concentrée et placée dans le vide reste sirupeuse; fortement refroidie elle se prend en une masse cristalline formée d'aiguilles groupées en étoiles. En résumé l'action de l'acide sulfurique ordinaire sur la pyrocatéchine m'a donné un dérivé monosulfoné; l'acide à 3o pour loo d'anhydride un acide disulfoné. » Homopyrocatéchine. — J'ai fait agir en différentes proportions et à di- verses températures l'acide sulfurique ordinaire et l'acide à 3o pour loo d'anhydride sur l'homopyrocatéchine : dans toutes ces circonstances, je n'ai eu qu'un seul dérivé monosulfoné. A froid la formation de cet acide demande plusieurs jours; à ioo°, il suffit de quelques heures; vers i3o°, l'homopyrocatéchine est détruite, et il y a dégagement d'acide sulfureux. )j En me plaçant dans les conditions suivantes, j'ai eu le meilleur ren- dement : je chauffe au bain-marie pendant quatre heures lo^"" d'homopy- rocatéchine, 20^'' d'acide sulfurique à 3o pour 100 d'anhydride; au moyen du carbonate de baryte, j'obtiens un sel que je purifie par plusieurs cristal- lisations. C'est le sel de baryte d'un acide monosulfoné de l'homopyro- catéchine, il est en petits prismes allongés, groupés en étoiles, transparents, brillants, [)renant à la lumière une teinte légèrement rose ; il est peu soluble (') Analyse. ~ C — i, 11 = 1,96, 8=17,85, K = 2i,i9, 21,27, 21,17. Calculé : 0 = 19,78, H = i,64, 8 = 17, 58, K=:2i,42. ( "5 ) dans l'eaii froide, plus soluble dans l'eau bouillante, insoluble dans l'alcool. Il a pour formule [C'H5(0H)=S0']-Ba + 311=0 ('). » Le sel de potasse se présente sous forme de fines aiguilles à éclat nacré formant de petites masses sphériqucs; ces cristaux prennent une teinte rosée sous l'influence delà lumière; il est très soluble dans l'eau, même à froid, soluble dans l'alcool absolu bouillant; il a pour formule C^H^(OH)=SO^R + H=0 C). » L'acide correspondant se prend dans le vide au bout de quelque temps en une masse cristalline formée de longues aiguilles étoilées se colorant en brun à la lumière; il est déliquescent, très soluble dans l'al- cool, l'étlier; son point de fusion est 93°-94'*. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sii7- lin procédé de combinaison directe des carbures éthyléniques et aromaliqiies. Note de M. A. Bkochet, présentée par M. P. Schiitzenberger. « Diverses synthèses ont été réalisées, il y a deux ans, par union directe du groupe métliylique des métbylbenzènes avec lecinnamène, en présence d'acide sulfurique (G. Rraemer et A. Spilker, D. ch. G., t. XXIII, p. 3169); j'ai pensé que cette action pourrait être généralisée et que les carbures de la série éthylénique devaient se combiner au benzène et à ses dérives. » Dans une Note précédente sur les carbures pvrogénés formés dans l'industrie du gaz comprimé (^Comptes rendus, t. CXIV, p. 601), j'ai signalé dans ces produits la présence d'une quantité notable d'hexylène normal a (5 hexène) CH'.CH-.CH^CH-.CH = CH^ que l'on arrive facilement à séparer par fractionnement au moyen d'une colonne Le Bel à quinze boules; la portion 6^"-G8", obtenue après une (') Analyse. — ïiouvé : C = 38,43, 27,97 ; H = 3,64, 3,54; Ba = 22,80, 23 ,10, 22,82, 23 ; S =: 10,68. Calculé : C=:28,i4; H^:3,35; Ba=:22,94; 8 = 10,72 pour 100. ('^) Trouvé : K = 14,96, i:j, 21; S := 12,70 pour loo. Calculé : K =; i5 S = 1 2 ,3o pour 100. { n6 ) ilizaine de loiirs, ne renferme comme impureté qu'un peu de benzène; c'est avec ce produit que j'ai entrepris mes essais. » Pour eflecluer la combinaison des deux carbures, on opère de la façon suivante : une certaine quantité de benzène crislallisable est additionnée d'hexylène et agitée avec 10 pour loo environ dacide sulfuriqae ordinaire à 66" Baume. Les deux, liquides (principalement l'acide) noircissent fortement, le mélange s'échauffe et il se dégage de l'anhydride sulfureux; dès que la première action est terminée et après refroidisse- ment on ajoute successivement de nouvelles portions du carbure éthylénique en agi- tant constamment; on peut ainsi introduire en hexylène une quantité correspondant à la moitié du benzène employé. Il faut avoir soin de renouveler au moins une fois l'acide à la fin de l'opération, pour s'assurer de la disparition complète de l'hexylène, il ne doit plus y avoir d'élévation de température; on décante alors la couche supé- rieure, laquelle est lavée une première fois à Feau, puis avec une lessive étendue de soude caustique; le produit se décolore. Le benzène en excès est chassé facilement, grâce à la grande différence entre les points d'ébullilion de ce liquide et du produit obtenu, lequel est constitué par un carbure très pur distillant entre 207° et 209°; on obtient ainsi, pour une certaine quantité d'hexylène, un poids égal d'hexylbenzène, le rendement est donc de 5o pour 100 environ. » On peut a\antageusement employer pour cette préparation les portions 7o°-8o'' du fractionnement des huiles légères du gaz comprimé, lesquelles ne renferment que du benzène et de l'hexylène, et constituent les résidus de préparation de ce dernier corps. » L'hexylbenzène ainsi obtenu a été formé par simple addition C"IF+ C«H'=' = C«H=.C°H'^ » La moyenne de trois analyses a donné C = 88,6, H = 11,2. » C'est un liquide incolore mobile, bouillant à 208" sous la pression ordinaire, il possède une odeur assez tenace rappelant celle des carbures térébéniques et dont la densité D^' = 0,869; ^^'^ indice de réfraction, /z, 5= 1,492. » Le pouvoir réfringent moléculaire calculé pour ces valeurs d'après la formule ^^ x -1, est és'al à 53,c)3. D «--t-2 ° "^ » La théorie indique 53,82 pour C'-H"* (en ajoutant trois fois la valeur de la liaison éthylénique pour le noyau benzène). » Ce carbure se combine au brome à froid en dégageant immédiatement de l'acide bromhydrique et en donnant une série de produits; avec l'acide sulfurique fumant, il donne facilement un dérivé sulfoné dont le sel de ( i'7 ) baryum répond à la formule (C'*H"S0')=Ba,2H*0. Ce dérivé est soluble dans l'eau et l'alcool, beaucoup plus à chaud qu'à froid; il cristallise en magnifiques lamelles nacrées. » Le sel de calcium présente les mêmes solubilités. i> L'hexylbenzène réduit lentement à froid, plus rapidement à chaud, le manganate et le permanganate de potassium; la destruction delà molé- cule paraît être complète, on n'obtient qu'une faible quantité d'acide oxa- lique. » L'acide azotique étendu légèrement donne de l'acide benzoïque, ce qui établit nettement l'existence d'une seule chaîne latérale. » Enfin, en faisant tomber goutte à goutte le carbure dans une solution bouillante de mélange chromique, les eaux entraînées immédiatement, soumises à une ébuHition prolongée en présence d'un alcali, donnent les réactions des formiales. » La présence de ces acides dans les produits d'oxydation indique la constitution suivante pour cet hexylbenzène : C-CH-C*H», c'est donc un méthylbutyltoluène ou méthvlbutvlphénylméthane. » Quant à sa formation, on peut admettre les équations suivantes CH» SO* H^ -+- CH^ :CH . C* H' = SO^ H . CH . C H', CH' CH= SO ' H . CH . CJ H" -h C H" = C'B' . CH . C H» + SO' H^ » Ce procédé de synthèse est général avec les carbures éthvléniques; mais, avec les amylènes, les rendements sont moins bons qu'avec l'hexy- lène normal; il se torme de grandes quantités de goudrons dus à la poly- mérisation facile de ces produits; d'ailleurs la difficulté de les purifier ne permet pas d'obtenir d'amylbenzènes purs. C. R., iSr|3, 2' Semestre. (T. CXVII, :■.' 2.) l(> ( II« ) )) Le toluène se comporte de la même façon que le benzène; l'étude complète des produits obtenus n'est pas achevée; il sera intéressant de voir si la soudure se fait au chaînon méthyl, comme l'ont indiqué les auteurs déjà cités, dans l'action réciproque du cinnamène sur les différents xylènes; ou bien si la liaison se fait sur le noyau en position ortho, meta ou para, comme l'action du benzène permet de le faire supposer ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Essai de diagnnse des acides amido-benzoïques isomériques et de quelques autres composés aromatiques. Note de M. OEciis\ER DE Com\<:k. « Les réactions des trois acides amido-benzoïques que j'ai fait connaître dans différentes Communications présentées à l'Académie, en 1892 et 1 8g3, différencient nettement ces trois isomères, mais ne permettent pas d'en effectuer la diagnose d'une manière pratique. J'ai donc été amené à rechercher un procédé simple de diagnose; je l'ai trouvé en étudiant l'action de la lumière solaire et de la lumière diffuse sur les solu- tions alcooliques ou élhérées de ces acides. » J'ai étudié en outre, au même point de vue, les trois acides nitro- benzoïques, les trois acides oxybenzoïques et l'acide benzoïque, dont tous ces composés sont des dérivés; j'ai examiné enfin les trois diphénols iso- mériques : la résorcine, l'hvdroquinone et la pyrocatéchine. » I. Acides amido-benzoïques. — J'ai d'abord exposé au grand soleil les trois acides ' secs et pulvérulents; dans ces conditions, ils restent inaltérés; mais, si l'on humecte l'isomère orllio avec un peu d'alcool ou d'éllier, il ne tarde pas à prendre une teinte brunâtre. » Les solutions alcooliques des trois acides ont été ensuite exposées au grand soleil et à la lumière dilluse. » A la lumière solaire, la solution ortho a montré immédiatement une (luorescence d'un bleu vif qui s'est maintenue pendant toute la durée de l'exposition. D'abord inco- lore, elle est devenue rouge-brun par transparence. La solution meta, au bout du même temps, s'est colorée en rouge vif; une légère lluorescence bleue est apparue, mais sans se maintenir. La solution para était colorée en jaune clair; à la longue, la teinte a passé au jaune orangé; aucune fluorescence. » Solutions étliérées. — Après deux heures d'exposition au granil soleil, la solution ortho prend une teinte rouge orangé; celte teinte peu stable vire au bout de quelques jours au jaune pâle. (') Travail fait à l'Ecole de Phvsicjue et Chimie. Laburaloire de M. Élaid. ( i'9) » La solution mêla, dans les mêmes conditions, se colore en jaune clair; mais il est à remarquer que l'acide meta n'est que partiellement dissous, qu'il s'est coloré en rouge-brun dans les parties qui sont au contact do l'éther, et qu'il s'est formé un enduit brun, le long du tube, qui est insoluble ou à peine soluble dans l'éther. » Dans la solution para, on observe la production, à la longue, d'un enduit jau- nâtre assez épais; quant à l'éther, il est incolore ou à peine coloré en jaune pâle. » En lumière diftuse, la solution ortho devient peu à peu rouge brun ; il y a forma- tion d'un dépôt de même couleur sur les parois du tube; la solution meta devient jaune clair; une partie de l'acide laéta, restée insoluble, se colore en rouge brigue au contact de l'éther, l'autre partie demeurant incolore. La solution para ne subit aucune altération. » La sensibilité des différentes solutions de l'acide ortho-amido-benzoïque, à la lumière solaire, est caractéristif|ue; c'est ainsi que les solutions de cet acide dans l'acétone pure deviennent bientôt rouge Bordeaux; dans l'alcool mélhylique, rouge grenat; dans le chloroforme, rouge Solférino; dans l'acide bromhydrique étendu, violet amélhvsle. 1) IL Acides mtuo-benzoïques. — Exposés à l'état sec et ])ulvéruleut, au grand soleil, ces acides ne sont nullement altérés. » Solutions alcooliques. — Dans les mêmes conditions, la solution ortho est inco- lore; les solutions meta et para se sont jieu à jieu colorées en jaune (l'expérience commencée le 1 5 mai a été terminée le 6 juillet). » Solutions élliérées. — .\u grand soleil la solution ortho se colore en jaune foncé, jiuis, à la longue, en rouge clair (lorsqu'une partie de Félher s'est évaporée). La solu- tion meta est orangée et l'on observe la formation d'un léger enduit brun et translu- cide sur les parois du tube. La solution para est devenue jaune ; sur le tube s'est dé- posé un enduit rouge-orangé, épais et très adhérent, (l'expérience de même durée.) » IIL Acides o.xy-benzoïQues. — Ces acides ont été dissous dans l'éther et les solu- tions exposées du 20 mai au 6 juillet, au grand soleil. Aucune altération, sauf pour la solution meta qui se colore très légèrement en jaune. » IV. Acide benzoïque. — Pendant le même laps de temps, la solution éthérée de cet acide et l'acide lui-même ont résisté à l'action des radiations solaires si particu- lièrement intenses cette année. » V. DipuÉNOLS. — Poids égaux de résorcine, d'hydroquinone, de pyrocatéchine ont été dissous dans l'éther. Au grand soleil, et du 7 juin au 7 juillet, voici les dillé- rences observées : » 1° La soli^tion de résorcine passe rapidement au jaune, puis à l'orangé, mais cette dernière teinte, peu stable, vire de nouveau au jaune clair; il y a formation d'un léger enduit jaune-brun dans le tube. » 2° La solution de pyrocatéchine passe bientôt au jaune foncé, puis au brun, et prend finalement une belle teinte ambrée; elle reste limpide. » 3° La solution d'hydroquinone est celle qui présente le plus de résistance; ce n'est qu'à la longue qu'elle se colore en jaune pâle; elle demeure limpide. » Conclusion. — On peut distinguer les isomères amido-benzoïques et nilro-benzoïques, et les diphéiiols, en préparant leurs solutions alcoo- ( I20 ) liques ou éthérées et en les exposant à la lumière solaire ou diffuse. La (liagnose est possible, non pas seulement à cause des différentes colora- tions qui se révèlent, mais à cause du plus ou moins de stabilité au soleil des teintes produites, et surtout en raison des vitesses très 'inégales avec lesquelles ces colorations se manifestent. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le géraniol. Note de M. Pu. Barbier. « Pour compléter les recherches que j'ai entreprises sur les alcools à chaîne ouverte, répondant à la formule C'H'^O, j'ai étudié le géraniol extrait de l'essence à' Andropogon Schœnanthus, que l'on trouve dans le commerce sous le nom A'essence de géranium hindoue. » Cette essence, soumise à une série de distillations fractionnées dans le vide, donne environ 76 pour 100 d'un liquide bouillant très régulière- ment à i26°-i27° sous une pression de iG"'"; cette substance constitue le géraniol C'E^O, contenant une trace d'un sesquiterpène qui augmente sa densité et lui communique l'activité optique. Il présente en effet, à cet état, une densité à o" de 0,91 19 et une déviation à gauche de 1 1°54' sous une épaisseur de o™,4 à la température de 24°. » D'après les recherches de Semmler (' ) le géraniol possède la consti- liilion : cii-c =cri-ciron Cli' qui est celle d'un alcool primaire inactif contenant deux liaisons éthylé- niques et donnant par oxydation énergique l'acide valérianique; de plus, cette formule laisse prévoir l'existence d'un stéréo-isomère ayant avec le géraniol les mêmes relations que le licaréol avec le licarhodol (-). » J'ai donc étudié l'action de l'anhydride acétique en vase clos à ido" sur le géraniol; dans ces conditions, il ne se produit que de l'éther géra- niol acétique. » Cet éther répond rigoureusement à la formule C'^H' ' OC'H'O ; c'est (') Semmler, D. ch. G., t. XXIII, p. 1098. (') Pu. Barbier, Comptes rendus, t. (.]X^"I, p. 1200; iSgS. ( '^' ) un liquide incolore, mobile, d'odeur agréable, bouillant à i29°-x3o° sous une pression de i4'"'",5; sa densité à o° est égale à 0,9388; ses indices sont «;.= 1,4614. 5^^=645, à la température de 24°. » Traité par la potasse alcoolique, il est très rapidement saponifié et régénère le géraniol, que deux rectifications fournissent à l'état de pureté complète. » Le géraniol pur régénéré de l'acétate est un liquide parfaitement in- colore, légèrement huileux, doué d'une odeur beaucoup plus fine et plus suave que celle du géraniol primitif; il bout à 126°-! 27° sous une pres- sion de iG'"'"; sa densité à 0° est 0,9012; ses indices sont //,.= 1,4750, 1,= 645, f'b= ' . 4904, 'H = 4 '>^ . 6. à la température de 24",!. Il dévie à gauche d'une quantité négligeable. » Le géraniol, traité par le gaz chlorhydrique sec, donne un dichlorhy- drate C'"H"C1-, liquide bouillant à i42°-i43" sous une pression de 16™". Il m'a été impossible d'isoler le chlorure de géranyle C'^H^'Cl signalé par Jacobsen. » Ce dichlorhydrate, décomposé par une solution acétique bouillante d'acétate de potassium, m'a donné du dipentène, que j'ai caractérisé par le point de fusion de son tétrabromure. » Ainsi le géraniol se présente comme la modification stéréochimique stable; le passage à travers la combinaison acétique ne lui a fait subir qu'une purification sans aucun changement isomérique. >) D'après une récente Communication, M. Bouchardat (') a retiré de l'essence de lavande un linalol qu'il considère comme identique au lica- réol et qu'il a transformé au moven de l'anhvdride acétique en éther gé- raniol acétique et finalement en géraniol. Si le linalol de M. Bouchardat est identique au licaréol, c'est le licarhodol qui s'est formé dans cette réaction et non pas le géraniol; ces deux alcools se différencient nette- ment l'un de l'autre, à la fois par leur constitution et par leurs propriétés (') G. Bouchardat, Comptes rendus, t. CXVI, p. i2J3; 1898. ( 122 ) physiques ; 3 1-1' c;Mi CH-CH=-CHC ^, , CH-C = CH^ Il \CH^ ,1 CtI-C = CH-CH=OH CH-CH-CH-OH Géraniol. Licarhodol (•). ') Le Tableau ci-dessous met en regard les propriétés physiques des deux corps et celles de leur éther acétique : Géraniol. Licarhodol. Point d'ébiiUitioii jaG"-!;?;", A = i6'"™ 135"-136'', /i = iy'"'" Densilé à o" 0,9012 0,8956 , i- I 1 )475AnA. Wien, 1893 ; i vol. gr. in-4". Naczynia Limfatyczne W. Sloniowacinie (^Elephantiasis Arabum) zhA^A I-opisal LuDWiK Teichmann. Krakow, 1892; i fasc. in-4° et atlas. Archaeologicky Vyzkum ve stredmichcechach. D'' I.-L. Pic. V. Praze, 1893 ; I vol. gr. in-4°. On souscrit à l>aris, chez GAUTHIER -V1LT>ARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, u" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent ^é,^'ulièt•oraetU le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deu! Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre al|iliabotiquo de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annue et part du i"" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi r/it'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. uinuej 1 On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. 1 Gavault Sl-Lager. Alger / Joiirdan. ( Ruir. Amiens Hecquet-Decobert. ( Germain et Grassin. Angers ' , , , r^ ,. ° f Lacheseel Dolbeau. Bayonne Jérùme. Besançon Jacquard. I \vrard. Bordeaux | Duthu. f Muller (G.). Bourges Renaud. Lefournier. F. Robert. J. Robert. V Uzcl Caroir. Baer. Massif. Chambery l'errin. r>; i { Henry. Cherbourg ' Clermont-Ferr Brest. Laen. l\Iarguerie. j lîousseau. ( Ribou-Collay. I Lamarclie. Uijon , Ralel. ' Dainidot. ,, l Lauvcrjal. Vouai ■■ ( Crepin. „ . , i Drevet. (j renoble ( Gralier. La Bochelle l'oucher. Rourdignon. Donibre. Marchai. Lille ,' Lefebvre. Quarré. Le Havre. \\ Lorient. chez Messieurs : j Baumal. ( M"' Texier. Bernoux et Cumin Georg. Lyon < Mégret. Palud. Ville. Marseille Ruai. Montpellier . ( Calas. ( Coulel. Moulins Martial Place. [ Soidoillet. Nancy Grosjcan-Maupin. ( Sidol frères. j Loiseau. ( M°" Veloppé. ( Barma. ( Visconti el C'". Nimes Thlbaud. Orléans Luzeray. \ Blancliier. ' ' ( Druinaud. Hennés Plihon et Hervé. Bochefort Girard (M""). ( Langlois. " \ Leslringant. S' -Etienne Chevalier. ( Bastide. ' ' / Runièhc. ( Gimel. ■ " / Privât. Nantes Nice. .. A'i/n Orlé, foitiers.. Bennes Boche/ Bouen. S'-Étie Toulon. . . Toulouse. I Boisselier. Tours j Pérical. I Suppligeon. Valenciennes.. \ Giard. I Lemaître. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. Bucliarest. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen \ el C-. Athènes Beck. Barcelone V'erdaguer. I Asher el C''. ' Calvary el O'. "j Friediander el lils. 1 Mayer el Muller. r>„..„g l Schniid, Francke el Bologne Zanichclli el C'°. I Ramiot. Bruxelles , iMayolczel,\u(liarle. ( Lebègue el C'". \ liainiann. ' Ranisloann. Budapest Kilian. Cambridge Ucighlon, Bell et G°. Christiania Caniuiermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague lliist cl lils. Florence Lœscher cl Sécher. Gand Hosle. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelniohr. La Haye Belinfanle frères. 1 Benda. Lausanne ' ' Payot. I Barlh. ■ \ Brockhaus. Leipzig ' Lorenlz. i Max Rube. ; Twielmeyer. ( Desoer. \ Gnusé. Liège. chez Messieurs : , J J Dulau Londres ; ., Luxembourg \ Null. V. BUck. Libr. Gulenberg. Fuentes el Capde- Madrid \ ville. Gonzalès e hijos. F. Fé. ,,., 1 Dumolard frères. •^l'ian ( Hcepli. Moscou Gautier. / Furcheiin. Naples Marghieri di Gius ' Pellerano. f Christern. A'eiv- l'ork % Stecherl. ' Weslerniann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C'*. Palerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. ftio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. / Loescher el C'". Botterdarn Kramers el fils. Stockholm Samson et Wallin. j Zinserling. I Woitr. Rome . S'-Pétersbourg. Turin. Vienne. Bocca frèi-es. Brero. Clausen. RosenbergetSellier Varsovie Gebethner el Wold. Vérone Drucker. Frick. Gerold el O'. Ziirich Meyer el Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DÉS SCIENCES : Tomes i" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i85j. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Uccumbro [SSo.) Volume in-4°; 188g. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: .Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, parM.M. .\. DebdescI A.-J.-J. Solikr.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations 4u'éprouvenl les Comètes, par M. H.vnsen. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréalique dans les phénomènes digeslifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bebsard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneoes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iSâo par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de 1856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- .) menlaires, suivant l'ordre de leur superposilioo. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher a nature " des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 2. TARfE DES ARTICLES. (Séance du 10 juillet 1893.) 3IÉM0IRES ET COftlMUNlCATIONS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. Al. .1. J,\NSSKN. — NoU-^ sur riiislnric|iie des faits inii oui (lémontrr l'existence résciilés à M. le Mi- nistre de l'Instruction publiiiue pour la chaire de l'Iiysiologie vacante au Muséum d'Histoire naturelle : 1° M. Gréhaiit: '■ M. Glev !ii MEMOIRES PRESENTES. M. K. LAUurE soutnet au jui;ementde l'.\ca- démie quelques indications sur un projet de locomotive .i grande vitesse . . ; 92 M. JÉGOU adresse une .\ote intitulée : « Con- tribution à l'élude des vins mannités et dosage de la mannite » 92 CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique, DES liEAUx-AuTs et des Cultes informe l'Académie qu'une Exposition internatio- nale de Médecine cl d'Hygiène aura lieu à Rome aij mois de septembre M. le Secrétaire général de l'Académie DES Sciences de CiiacoVie informe l'Aca- démie que la Bibliothèque polonaise a été cédée à l'Académie des Sciences de Cra- covie et sera maintenue à l'aris M. M1TTAG-I.EFFLER. — Sur une équation dilférenliclle de second ordre M. Marcel Bhillouin. — 'Vibrations propres d'un milieu indéliniuicnl étendu extérieu- rement à un corps solide M. (jouv. — Sur la réalisation des tempéra- tures constantes M. Henri Iîagard. — Sur le transport élec- trique de la chaleur dans les éleclrolytes. M. A. Kecoura. — Sur l'hydrate pyrosulfo- chromique M. \i. Peciiari). — Sur les combinaisons de l'acide sélénieux avec les molybdates el sur l'acide molybdosélénienx M. L. Ouvrard. — Sur les iodosulfurcs d'arsenic et d'antimoine.. M. H. Le Cratelier. — Sur la dissociation 9'l 96 97 du plombate de chaux M. E. Léger. — Sur la benzoyicinchonine. .M. H. Cousin. — .\clion de l'acide sulfu- rique sur la pyrocatéchine et sur l'Iiomo- pyrocatéchine M. A. BROcnET. — Sur un procédé de com- binaison directe des carbures éthyléniques et aromatiques M. OEciiSNER DE CoMNCK. — Essai de dia- gnose des acides amido-benzoïques isomé- riques et de quelques autres composés aromatiques M. Ph. Habgier. — Sur le géraniol M. L. LiNDET. — Influence de l'acidité des moùls sur la composition des flegmes.... M. P. P1C11AIÎD. — Assimilabilité plus grande de l'azote nitrique des nitrates récemment formés M. Maquenne. — Sur la composition de la miellée du Tilleul M. Louis Léger. — Sur une nouvelle gréga- rinc terrestre des larves de Mélolonthides de Provence M. H.-Jacoiî de Cordemoy. — Sur le rôle des tissus secondaires à réserves des Mo- nocolylédones arborescentes !Ot) 1 10 ni? 120 BULLliTlN BIBLIOiaiAPIllQL'K 129 iil i34 PAKIS. - IMPUIMEUIK (ÎAUTHIEK-VILLAKS ET KILS, Quai de- drands-Auausi ins. iî l.f Cvrititl : GAfiiiiEn-Vii.i.AiiS. 1893 SECOXD SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES ' DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIKËS PERPÉTIELS. TOME GXVII. iT 3 (17 Juillet 1893). PARIS, GAUTHIEK-VILLARS ET FILS. L\ÏPR[MEUKS-LIHRA[RES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIEiNGES, yuai des Grands-Augustins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. AUOPTK DANS LES SEANCES DES 2.3 JUIN I 862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de t Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés i>ar des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar nn Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris ])art désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicic en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'êtrei remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les léposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5><. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 17 JUILLET 18«5, PRÉSIDENCE DE M. DE LACAZE-DUTHIERS. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIMS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Sarrau fait hommage à l'Académie dis deux Ouvrages suivants : i" « Introduction à la théorie des explosifs » ('). Ce travail, qui a été publié dans le Mémorial des Poudres et Salpêires, résume les notions de Mécanique, de Thermodynamique et de Thermochimie qui semblent né- cessaires pour une étude complète des explosifs. Cet exposé représente, dans son état actuel, une partie des leçons professées à l'École d'applica- tion des Poudres et Salpêtres. 2° « Cours d'Artillerie »; a' Partie, i'" et 2* Sections : Poudres de guerre, Balistique intérieure (^-). Cet Ouvrage est le résumé de leçons professées (') Paris, Gauthier- Villars et fils, 1898. (^) Lithographie de l'École d'application de l'Artillerie et du Génie, janvier iSgS. C. l{., iSgâ, 2- Semestre. (T. CXVIl, i\° 3.) I9 ( '38 ) ( 1 892-1893) à l'École d'application de l'Artillerie et du Génie, conformé- ment à une décision spéciale de M. le Ministre de la Guerre. ASTRONOMIE. — Sur la découverte de la comète b 1893. Note de M. F. Tisserand. « Le 10 juillet dernier au matin, j'ai reçu un télégramme de M. Qué- nisset, attaché à l'observatoire de Juvisy, m'annonçant qu'il avait décou- vert la veille, le 9 juillet au soir, une belle comète, visible à l'œil nu, dont il donnait les coordonnées approchées. Je transmis aussitôt un télégramme à la station centrale de Riel. Le lendemain, 11 juillet, arrivait un télé- gramme de Kiel, annonçant que la comète avait été vue le 8 juillet à Utah (États-Unis), par M. Rordame. » Il est donc certain que M. Rordame a découvert la comète, mais que M. Quénisset l'a signalée le premier. Peut-être conviendrait-il de l'appeler comète Rordame-Quénisset ; il y a déjà des précédents analogues. » OPTIQUE PHYSIQUE. — Expression de la résistance opposée par chaque molé- cule pondérable au mouvement vibratoire de l'éther ambiant; par M. J. BOUSSINESQ. « Il va sans dire que ces formules (^) se simplifient beaucoup quand le corps offre soit des plans de symétrie de contexture, soit des axes d'isotropie. Si, par exemple, la contexture est symétrique par rapport aux plans coor- donnés, il suffira que le déplacement (^,ri,i^) se trouve dans l'un des trois plans de symétrie se croisant en (a?, y, :■) parallèlement à ceux-là, pour que la force (M^., M,,, M^) y soit elle-même contenue; et l'annulation ou de E, ou de ri, ou de C, entraînera celle ou de M^, ou de M^, ou de Mj. Donc les six coefficients autres que a, b, c s'annuleront. Mais lorsqu'il n'y a qu'un plan de symétrie, celui des xy par exemple, le changement de "C en — ^ transformant M^ en — M^, sans modifier M^ ni M^, les quatre coefficients d, c, d', e' s'annulent seuls ('). (') Voir le précédent Compte rendu, p. 80. — Vers le bas de la p. 82, ligne 3 en remontant, après les mots « ne pesant pas », ajouter « (du moins au voisinage ou sous l'action des corps qui nous sont accessibles) ». (-) Si l'axe des z est un axe d'isotropie, une rotation quelconque des axes des u: et ( i39 ) » Enfin, nous écrirons les troisièmes forces — iR^, — 2R^, — 1Y\., où les signes de sommation 1 s'étendront aux résistances locales des di- verses molécules comprises dans le volume ci. )) En faisant passer ces trois sommes 2 dans les premiers membres des relations obtenues et divisant par cj, il viendra les trois équations cher- chées des petits mouvements de l'éther, sous la forme provisoire (^) P^^;^ + :^(R..R..,R.) = a + .0,7(£rr)+F-A.(Er.,O+(M..,M,,Mj » Les petites parties M^, M^, M- des seconds membres, proportionnelles aux déplacements respectifs i, r,, ^ dans les milieux isotropes ou seulement symétriques, seront précisément les termes, dits de Briot, dont il s'agissait ici de justifier l'introduction. » I. Mais il nous reste à évaluer la résistance (R^;, R,., R;) exercée par chaque molécule pondérable sur l'éther voisin qu'elle oblige à se di- viser. Un seul des phénomènes qui nous sont familiers ressemble à celui-là et peut nous y servir de type pour arriver à des expressions vraisemblables de R^, R,,, R_; c'est le mouvement varié d'une masse liquide indéfinie, en- tourant un obstacle fixe, et à laquelle vuie cause extérieure imprime une accélération commune (X, Y, Z) fonction donnée du temps t. » En appelant p la densité constante de ce fluide, p sa pression, nulle (à une constante arbitraire près) aux grandes distances de l'obstacle, là où le fluide obéit en bloc à la cause extérieure, enfin u, v, w les composantes de sa vitesse et a' , v' , w' celles de son accélération, ses équations de mouve- ment seront ,,, , 1 dp /tr tT ■^i\ , I , /v du dt' dw (^^) - :77 — :=(^,Y,l) — iu',i'',ir'), -T- + -7- + j- = O' ^ ■' p d{.T,y,z) \ ' / V / ffjr. ^ly fj~ avec les deux conditions définies suivantes, où k désigne la racine cubique des y autour de celui des s ne changera rien aux formules (i). Or, en prenant cette rotation de 180°, Ç, M^ restent les mêmes, tandis que ?, t), M^^! My changent de signes : on aura donc encore (d, e, d', e')^o. Mais, de plus, une rotation de 90° transformant Ti en ^, ? en — t), My en M^^, M^ en — My, il viendra b ^ a, f ' = — • f. Et si enfin l'iso- tropie admise implique le droit de renverser le sens des z, pourvu que l'on permute en même temps x et y, les changements de \, en -t^ et de yj en ^ devront transformer Mx en My et Mj^ en M^;; de sorte qu'il viendra f r=:o. Quoi qu'il en soit, l'existence d'un second axe d'isotropie, celui des x par exemple, entraînera évidemment l'annu- lation lie f et l'égalité mutuelle des trois coefficients, seuls subsistants, a, b, c. ( i4o ) (lu volume de l'obstacle etyf j> --» y, ) = o l'équation de sa surface n, ip ^ o (atix distances infinies de l'obstacle), df df df fix y z\ )) Il nous faut supposer les trois premières relations (3) réductibles, en u, V, w, à la forme linéaire, ou les accélérations ii! , c,' w' égales très sen- siblement aux dérivées de u, v, sv sur place, — ^ — ; car, si les dérivées de u, (', «' en x,y, z étaient trop grandes pour permettre cette réduction, il se produirait, à l'aval de l'obstacle, des tourbillonnements de nature à y exagérer les frottements et à mettre en défaut nos équations de fluidité parfaite, c'est-à-dire précisément les trois premières (3). Donc la der- nière (3) et la seconde condition (4), différentiées en t, contiendront sim- plement u' , ('', w' au lieu de u, c, w, et, en y remplaçant ?/', r', w' , par leurs valeurs tirées des trois premières (3), puis tenant compte de la pre- mière (4), il viendra, pom* régir la pression yo, d'une part, l'équation indé- finie Ao/» = o, d'autre part, les deux conditions définies p = o (aux dis- tances infinies de l'origine) et df dp df dp df ^_ I df df df \ ^/.v y z » Or on sait que ce système de relations linéaires détermine p dans tout le fluide. » Pour obtenir la forme générale de cette fonction, décomposons îa so- lution en trois, dans chacune desquelles l'une des composantes X, Y, Z de l'accélération imprimée à l'ensemble du liquide prendra seule sa vraie valeur, les deux autres étant nulles. » Considérons, par exemple, la solution jiartielle correspondant à X, ou pour laquelle on a Y = o, Z = o. Appelons, d'ailleurs, (a; , y', z') le point homologue de (a?, y, s), dans un fluide idéal, de densité i , qui serait animé, suivant les .r, d'une accélération X = i, sauf autour d'un obstacle fixe de volume X:' = i, ayant réquationy^( .'••', y', s') = o. » Alors, vu les formules - ' , ' -- = (,r', y', z'), les équations qui déter- minenl p, divisées par pK et jjar drs puissances convenables du rapjiort (^) ( '41 ) de similitude k, pourront aisément s'écrire ( (~ + -pl -f- 1— ) -J^^- = o (partout), -^ — o (aux distances infinies de l'origine), 1 \a.r'- ay'^ ciz'J okX. "■' ^ pAA \ (rif d df d df d\ p _ dl f. ^ » Ces équations en— ^, étant identiques à celles qui régissent la pres- sion dans le fluide idéal, où /> est évidemment une certaine fonction F de x' ,y', z' , on aura, dans le fluide proposé, comme formule générale de p pour tous les cas d'obstacles semblables. (7) y.= oA-XF » Sur un élément superficiel dn de l'obstacle réel, les trois composantes de la pression recevront donc, par unité d'aire, leurs valeurs relatives à l'élément homologue de l'obstacle idéal, multipliées par p^K : ce qui leur fera prendre, sur l'aire effective du, leurs valeurs pour l'aire homologue de l'obstacle idéal, multipliées par p/tX et par le carré kr du rapport de simi- litude. Par suite, sur l'obstacle tout entier, la pression du fluide aura ses composantes R^, R^, R-, suivant les axes, égales à leurs valeurs sur l'ob- stacle idéal, que j'appellerai respectivement a, /', e, multipliées encore par le facteur commun p^' X, force motrice que la cause extérieure ou géné- rale sollicitant le liquide développerait sur la masse fluide p^' déplacée par l'obstacle, si celui-ci n'existait pas. » Appelons de même/, b, d', par unité de la force motrice analogue mais dirigée suivant l'axe des y, les composantes de la pression que sup- porte l'obstacle; enfin, e', d, c, encore ces composantes par unité de la force motrice, mais quand celle-ci est p/c-'Z; et, en observant que m dési- gnera très bien la masse pA^ du liquide déplacé par l'obstacle, puis (vu la forme linéaire des équations) superposant simplement les trois systèmes de pressions, il viendra les formules générales cherchées de la poussée dynamique (R^, R^, Rj) exercée sur l'obstacle par le fluide ou (en chan- geant les signes) de la résistance égale et contraire opposée au fluide : 1 l\^= m{aX -h/Y -h e' Z ), (8) : Ry. = m(bY-hdZ -h/'X), { R^=:/7ï(cZ -HeXH-r/'Y). ( I'»2 ) » Les neuf coefficients a, b, c, d, e,f, d' , e' , f y sont uniquement fonc- tions de la forme de l'obstacle et de son orientation. Plusieurs d'entre eux, comme dans les formules (i), pourront être nuls si cette forme a des plans ou des axes de symétrie. Quand il y a, par exemple, trois plans de symétrie parallèles aux plans coordonnés, R^., R^, R. changent de signe avec X, ou Y, ou Z, et il ne subsiste que les trois coefficients a, h, c ('). » II. A la vérité, l'éther qui vibre lumineusement en contournant une molécule pondérable doit différer beaucoup d'un fluide parfait; car son retour auprès de la molécule est trop fréquent pour que son isotropie sans cesse troublée ait le temps de se rétablir. Il doit donc s'y comporter plutôt comme un solide qui serait sans cesse rompu et sans cesse se ressoude- rait; ce qui est de nature à accroître extrêmement la résistance opposée par la molécule. Mais le fait que, dans le cas d'un liquide, cette résistance dépend bien plus de l'accélération (X, Y, Z) du fluide ambiant que de sa vitesse, montre qu'il faut y attribuer, en général, un rôle important aux accé- lérations. Or cela conduit à faire dépendre ici R^, R^, R^, au moins dans (') Dans le cas simple d'un obstacle spliérique de ravon R, on reconnaît aisément, en appelant /• la dislance du point quelconque (.r, y, s) à son centre pris pour ori- gine, que la formule (7) se réduit à {-Ois) p='- n=— ' ; 2 d.T 9. /•' ' ,,. . ,_, , ,, . dp dp dp -. 1 • p ,■ car 1 équation ta) peut alors s écrire œ -i \- Y -r — 1-3 -f- = pXa;, ou bien en appli- ^ <7.p -^ dy dz ^ L I 1 quant le théorème d'Eu 1er à la fonction homogène (7 bis), de degré — 2] — ^ 2/j r^ pX.r, égalité que cette expression j(7 bis) de p vérifie en effet pour /• =: R. Or la pression (7 bis), spécifiée ainsi pour r = R ou pour la surface a de l'obstacle, puis multipliée par une zone élémentaire inY^dxàt celui-ci, décrite autour de l'axe des x, et aussi par le cosinus — -r-i pour en elTecluer la projection sur cet axe de symétrie, enfin intégrée dans toute l'étendue de a, depuis x = — R jusqu'à a; = + R, donne, comme poussée dynamique totale R^; du fluide sur l'obstacle, fitR^pX ou \mX. On a donc évidem- ment o = /; = c = - • 2 C'est juste le coefficient définissant, dans le cas d'une sphère qui se meut au sein d'un liquide, la grandeur relative totale des poupe el proue Jliiides de Du Ruât en- traînées par le solide ou qui accroissent fictivement sa masse. Il ne pouvait qu'en être ainsi, notre résistance (Rx, Ry; R;) provenant d'un mouvement relatif, entre par- ticules contiguës, comme celui qui a lieu quand un solide oscille dans un lluide. ( 143 ) une première étude, des accélérations seules; car le nombre énorme de vi- brations par seconde, en rendant très rapides les changements de phase, élève, en quelque sorte, l'ordre de grandeur des accélérations, comparati- vement à celui des vitesses. Celles-ci, toutes choses égales d'ailleurs, se trouvent dès lors masquées dans R,;, R,, Rz\ et l'on conçoit très bien qu'elles n'y acquièrent un rôle sensible que lorsqu'il s'agit d'étudier des phénomènes de seconde approximation, comme est, par exemple, Vab- sorption (saufk l'intérieur de corps très opaques ou athejmanes). » On est donc conduit à prendre, pour les composantes R^., R_,, Rj de la résistance locale de chaque molécule pondérable au mouvement vibra- toire de l'éther, des fonctions linéaires des accélérations de cet éther lui- même, mais avec des coefficients A, B, C, D, E, F, D', E', F' très supérieurs à ce que sont les produits ma, nib, me, md, me, mf, md', me', mf dans les formules (8). Et il vient ainsi les expressions suivantes de R^, R^, R^, pour rendre complètement explicites en H, r,, '( les équations (2) du mouvement de l'éther : » On voit que, par exemple, dans le cas simple de molécules pondéra- bles à plans rectangulaires de symétrie orientés suivant les plans coordon- nés, cas où les six coefficients D, E, F, D', E', F' sont nuls, chaque molécule pondérable ne fait qu accroître fictivement la masse de l'éther ambiant, comme l'avait peut-être entrevu Fresnel, d'une quantité k, ouV>, ou C, déterminée pour les mouvements qui s' effectuent suivant chaque axe. » Il est évident que si les accélérations vibratoires de la matière pondé- rable n'entrent pas dans les formules (9), c'est uniquement parce qu'elles sont négligeables devant celles de l'éther : saus quoi elles s'y trouveraient retranchées de celles-ci. Il ne peut, en effet, y avoir de résistance réci- proque entre chaque molécule et l'éther environnant, dans leur mouvement vibratoire, qu'autant que ce mouvement n'y est pas pareil, savoir, à raison de la différence de leurs déplacements suivant chaque axe, considérée sinon en elle-même, du moins dans sa dérivée seconde par rapport au temps. Donc, quand le corps que l'on étudie sera non plus fixe, mais animé d'une translation rapide, de manière à être ballu |>ar \n\ éther toujours non- ( Ti4 ) i'eaii, cette dérivée seconde par rapport au temps devra se prendre non pas surplace, mais en suivant la molécule à travers Vèther : ce qui reviendra à substituer dans les formules (9), aux accélérations vibratoires ' " ' ^ des dérivées secondes complètes de ç, y,, 'C, où le svmbole -7- sera remplacé ]iar d t, d -.r d ,r d dl d-r ■> dy dz ^x» ^^3 . Vj désignant les trois composantes, suivant les x, y, z, i\e la vitesse de translation du corps. » Ainsi s'exjiliqueront les phénomènes d'entraînement des ondes lumi- neuses, tels que les a fait connaître, par exemple, la célèbre expérience de M. Fizeau. « ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la généralisation d'un théorème d'Euler relatif aux polyèdres. Note de M. H. Poixcahé. « On sait qu'Euler a démontré que, dans un polyèdre convexe, le nombre des sommets, plus celui des faces, moins celui des arêtes, est égal à 2; si donc on désigne par a;,, -/.,, et x, ces trois nombres, on aura «•0 — ^-1 -t- ='•2 = 2. » Ce résultat s'étend à tous les polyèdres simplement connexes; on sait que si l'ordre de connexion est égal à P,, la formule doit s'écrire a„ - r, -+-7., = 3 — P,. » Il peut être intéressant, au poiut de vue de VAnalysis situs et de ses applications, de voir ce que devient ce théorème pour un polyèdre situé dans l'espace à plus de trois dimensions. Considérons donc un polyèdre situé dans l'espace à n 4- i dimensions, et soit 7.,, le nombre des som- mets, a, le nombre des arêtes, c'est-à-dire des éléments à une dimen- sion, a; celui des éléments à deux dimensions, etc.; et enfm a,j celui des éléments à n dimensions. On trouve aisément 7.„ — a, + aj — a., + . . . ± a„ = consl. » Mais, ce qu'il y a de remarquable, c'est que la constante du second ( 1^5 ) membre dépend de l'ordre de connexion si n est pair, et qu'elle est tou- jours nulle si n est impair. » On peut s'en rendre compte de diverses manières; par exemple si nous désignons par P P P les ordres de connexion du polyèdre définis par Riemann et lîotti, on voit qu'on a '/„ — a, + a, ~ . . . + a„ = 3 - P, -+- P,, - . . . — P„_ , , si n est pair et P -4- l> — -I- P I , -1- I 2 . . . -f- I „_, , si n est impair. » Comme les nombres de Betti P,, et P„_y sont égaux, on voit que, dans le second cas, le second membre est nul, ainsi que je lavais an- noncé. » Ces résultats supposent que tous les éléments du polyèdre sont sim- plement connexes. S'il n'en était pas ainsi, on serait conduit à une formule analogue, mais plus compliquée. » PHYSIQUE. — Expériences sur la résistance de l'air et de divers gaz- ait mouvement des corps; par MM. L. Caili.etet et E. Colaudeau. « Dans une Note précédente ( ' ), nous avons exposé les recherches que nous avons entreprises à la Tour Eiffel pour étudier la résistance opposée par l'air au mouvement des corps. La pression de l'atmosphère étant va- riable d'un instant à l'autre, el cette variation de pression amenant des mo- difications correspondantes dans la résistance à étudier, nous avons dû nous en préoccuper pour rendre les observations comparables entre elles. » Nous avons donc entrepris une série particulière d'expériences dans ce sens. Les appareils employés se prêtant à quelques recherches complé- mentaires sur le même sujet, nous avons étudié les points suivants : » 1° La loi qui relie la résistance de l'air à la vitesse du mobile reste- t-ellela même pour des pressions notablement différentes de celles de l'at- mosphère? ^ (') Comptes rendus, juillet 1892. C. R. . i8q3, 2" Semestre. (T. CXVII, N- 3.) 20 ( '46 ) » 2° Quelle est la loi qui relie cette résistance à la pression du gaz? )) 3° Quelle est l'influence de la nature du gaz? » La nécessité d'opérer en vase clos pour pouvoir faire varier les pres- sions dans de larges limites a dû nous faire renoncer à l'emploi du mouve- ment recliligne pour les corps étudiés, malgré les avantages qu'il présente. Nous avons alors utilisé le mouvement circulaire, à l'aide de l'appareil suivant. » Un axe de rotation est muni d'une large palette aussi bien équilibrée que possible. Elle est mise en mouvement par un poids moteur suspendu à un fil enroulé sur l'axe. Ce poids a la forme d'une boîte cylindrique ou- verte à sa partie supérieure. Un contact électrique relié à une sonnette placée à l'extérieur du récipient à gaz comprimé permet de compter le nombre de tours effectué dans un temps donné et, par suite, la vitesse moyenne de la palette. Le tout est placé dans un vaste et solide récipient de tôle, d'une capacité de 3oo"' environ. Une pompe de compression per- met d'accumuler dans ce récipient de l'air ou un autre gaz sous une pres- sion pouvant atteindre rapidement 8="™ à lo"*"". Un robinet double, avec réservoir intermédiaire, analogue aux graisseurs des pistons de machines à vapeur, permet d'introduire une quantité connue de grenaille de plomb dans la cavité cylindrique du poids moteur pendant que l'appareil est sous pression. Enfm une clef, manœuvrée de l'extérieur à travers une boîte à cuirs, permet de remonter le poids aussi souvent qu'on le désire, sans perte de gaz comprimé ('). » Quand l'appareil qui vient d'être décrit est abandonné à lui-même, le mouvement de la palette devient uniforme dès que la résistance du mi- lieu où elle se meut fait équilibre à l'action du poids moteur. Ces deux quantités, poids moteur et résistance du milieu, sont donc proportionnelles l'une à l'autre quand le mouvement est devenu uniforme. » 1. Étude de la résistance en fonction de la vitesse sous des pressions su- périeures à celle de V atmosphère . — L'appareil est mis en mouvement à l'aide de poids moteurs différents M,, M,, M3 On évalue les vitesses "^'m Vj, V,, . . . communiquées par chacun d'eux à la palette. En portant (') Nous devons ces divers appareils, ainsi que la force motrice elles accessoires utiles à nos expériences, à l'extrême obligeance de MM. Rouart frères et C'" qui ont généreusement mis à notre disposition toutes les ressources de leurs importants ate- liers. Nous avons trouvé là toutes les facilités nécessaires à l'exécution de notre travad, et nous ne saurions trop leur en témoigner notre reconnaissance. ( »47 ) en ordonnées les vitesses et en abscisses les poids moteurs, on obtient une courbe parabolique, ainsi que le montre la figure (n° 1) ci-jointe qui ré- sume une de nos expériences faites avecl'air. La courbe dessinée sur cette figure est la parabole d'équation V^ = o,i28xM, la constante 0,128 étant la moyenne des valeurs très peu différentes du rapport jtj- correspondant à chaque expérience partielle. ,rt- i"fini 0-9 -J^X y NÎ3 0-8 ^ ^ 07 0-6 es 0"3 0"2 0"1 N?2 ^ i^ 60 ■lO y^ — / y ^ N?<» 1,0 / ^ a / .^ 10 / y- // ' ^ ^ / ~h U ^ _ 10 / If/ ' n 1 1 Lp 0 2 ) << y ( 1 t Lm 0 1 2 i ■► 5 i 7 a » Avec d'autres gaz (acide carbonique et gaz d'éclairage) et sous diverses pressions, on obtient des résultats analogues. Comme les résistances R op- posées par le milieu sont proportionnelles aux poids moteurs, ainsi qu'on l'a expliqué plus haut, ces résultats expriment que : » La résistance opposée par un gaz comprimé, au mouvement d'un plan, est proportionnelle au carré de la vitesse de ce plan. M II. Recherche de la loi qui relie la résistance à la pression dans un gaz donné et pour une vitesse donnée du corps en mouvement. — On donne à la pression des valeurs croissantes en laissant le poids moteur constant. A mesure que la pression s'élève, la vitesse de la palette diminue. L'expé- rience montre que cette vitesse devient 2, 3, [\, ..., n fois plus petite quand on produit dans le récipient des pressions 4, 9. 16. •••» "^ fois plus grandes. Par suite, d'après la loi du carré de la vitesse qui vient d'être établie, pour maintenir la vitesse constante malgré l'augmentation de pression, il faudrait des poids moteurs eux-mêmes 4, 9, i. » Rien n'autorise ici à admettre l'identité de deux champs d'origines diflérentes assujettis seulement à exercer des actions numériquement égaies sur un même élément de courant. On pourrait, de l'identité de ces champs, conclure à l'identité de leurs actions, par exemple, sur un aimant substitué kds', et dire que : si deux champs, produits l'un par un courant, l'autre par un aimant on un système d'aimants, ont même action sur un élément de courant, ils auront même action sur un aimant; postulatum analogue à celui de la première méthode examinée, et qui, de même que ce dernier, ne saurait être justifié que par l'expérience. » V. Enfin, j'emprunterai encore l'ingénieuse démonstration suivante qui est d'une remarquable simplicité; elle ne comporte, en effet, aucun calcul. » L'action entre deux masses magnétiques m, m est (19) Y=.k--r-—^m'=f,m', (') Le texte de l'Ouvrage classique, auquel j'ai emprunté cette méthode, porte : Si nous admettons que ces actions sont identiques.... ( i52) /, étant le cliamp créé en m' par m. (20) -^'^T^* Substituons à m' l'élément de courant (V^, l'action F, entre m et i dx est exprinnée par la formule de Laplace; on a , ^ „ \mids . (21) 1"] = -, — sinx. Soit, en remplaçant y, par sa valeur, (22) Fi=i -^^^^sina. » Celte action étant réciproque, le champ créé en/?2 par ids est F, hids . (23) A=-î = — ^sina, par suite, si l'on substitue à m un élément de courant i' ds' , l'action exercée sur lui par ids s'obtiendra en remplaçant dans (22) /i par le ctiamp /^ créé en i' ds' par ids. » On a donc, pour l'action entre ids et i' ds' , _, À^ il' ds ds' ... (24) F,— 7^^^ sinasina'. En posant — ■ = -A», on arrive donc à une formule qui, comme on le sait, est, quant à l'intégration pour un circuit fermé, équivalente à celle d'Ampère; on retrouve donc encore ([) X^ = /.-A,. » Il faut admettre ici que la relation (22), établie pour un champ /, défini par la relation (20), c'est-à-dire produit par une masse magnétique, est encore applicable au cas d'un champ /.^ que produirait un élément de courant, ce qui ne saurait être admis qu'à une constante numérique près, que rien n'autorise a priori à faire égale à l'unité. » On voit que, quelle que soit la méthode suivie, il faut, pour arriver à la relation (i), admettre, sous une forme ou sous une autre, un postulatum qui peut avoir un certain caractère de probabilité, mais qui n'est nulle- ment évident; on arriverait du reste au même résultat par les diverses autres méthodes qu'on pourrait exaininer, elles rentreraient plus ou moins dans l'un des types qui précèdent sans apporter à la solution de la diffi- culté aucun élément nouveau. » La formule de Laplace ne groupe donc celles de Coulomb (magné- tisme) et d'Ampère qu'à une constante numérique prés, de même que la ( i53) formule de Faraday (F) /=ocf ne groupe la même formule d'Ampère et celle de Coulomb relative aux masses électriques que par l'intermédiaire d'un facteur, le V de Maxwell, dont la théorie peut déterminer les dimensions, mais nullement la valeur numérique. » Les deux relations k, = y-t.A. et ).-r=N^X, entre les coefficients des cinq formules constituant la base d'un système cohérent, exigent donc chacune une détermination expérimentale, avec celte différence que, dans la première, V est un facteur de dimensions connues mais, relativement à la valeur numérique duquel on ne peut se faire aucune idée a priori; tandis que, dans la seconde, N est une constante purement numérique dont on est assez naturellement conduit à supposer la valeur égale à l'unité, par la seule considération de la simplicité des lois résultant de cette hypothèse. )) La première méthode que j'ai examinée a été (sauf la restitution des constantes dans les calculs et des détails d'exposition) suivie par W. Weber dans son Mémoire sur la vérification de la formule d'Ampère au moyen de l'électrodynamomètre. Après avoir obtenu ainsi le coefficient de celte formule (soit ,.1, = i en partant de k ^=\^=i), il l'applique à la détermi- nation d'un coefficient numérique devant entrer dans le calcul des valeurs absolues d'actions électrodvnamométriques observées, et qu'il trouve égal à 49>5o; d'autre part, les valeurs de ces mêmes actions obtenues directement par l'expérience conduisent pour le même coefficient au nombre 53, 06. » Si l'on admet, avec W. Weber, que la différence est imputable aux erreurs d'observation, on pourra conclure que la méthode suivie pour arriver au coefficient de la formule d'Ampère est exacte ; par suite, le poslu- lalum, sous la forme que comporte cette méthode, se trouverait légitimé. » On trouve dans les Œuvres de Verdet (i. IV, p. 201) la loi suivante donnée comme ayant été vérifiée par W. Weber au moyen d(; l'électrody- namomètre : « Si un aimant ou un système de courants fermés exerce des G. R., 1893, 2' Semestre. (T. CXVU, N« 3 )i ^I ( i54 ) » actions égales sur un courant placé à une distance assez grande pour » qu'il n'y ait pas lieu d'avoir égard à la diversité ds des distances des dif- » férents points de l'aimant ou du système de courants, il exerce aussi » des actions égales sur un aimant quelconque placé à une grande dis- » tance. « Il est probable que cet énoncé n'est que l'interprétation des résultats dont je viens de parler, car la bibliographie qui le suit ne men- tionne d'autre Mémoire de W. Weber que celui auquel j'ai emprunté ces résultats. » Dans tous les cas, ni cette loi, ni aucune autre loi expérimentale ana- logue n'est invoquée aujourd'hui pour arriver à la relation entre les coef- ficients X, k et «l, ; cette relation est donc établie arbitrairement, elle n'a que le caractère de probabilité des hypothèses faites pour l'obtenir. » D'autre part, les expériences de W. Weber qui pourraient servir de vérification à ces hypothèses, présentant une incertitude de près de 8 pour loo, on pourrait en conclure seulement que la valeur de N est voi- sine de l'unité, on ne saurait rien affirmer de plus ; comme, du reste, il s'agit ici d'un point fondamental, il importe qu'il soit établi avec une entière cer- titude; il faut donc que de nouvelles expériences soient faites avec toute l'exactitude que comportent les ressources dont on dispose aujourd'hui, c'est un travail dont j'espère pouvoir m' occuper d'ici peu. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur la glycolyse clans le sang normal et dans h sang diabétique. Note de MM. R. LépiiVE et Metroz. « Si l'on maintient du sang (défibriné) d'un chien en bonne santé dans un bain-marie à ZcfC, ce sang, qui renfermait par exemple i^'', 3o de sucre pour looo, n'en possède, au bout d'une heure, guère plus de i'''' (Lépine et Barrai). Ainsi la perte absolue d'un sang normal pendant une heure, à 39°C., est, environ, de o^'', 3o, et la perte pour loo, environ, de aS. Il n'en est pas de même avec le sang d'un homme ou d'ua animal diabétiques : soit un tel sang, renfermant, par exemple 3s'',20 de sucre. Au bout d'une heure à 39° C, il se peut qu'il renferme encore plus de 2^'', 90. Dans ce cas, le perte absolue sera moins de oS'",3o, et la perte pour 100 moins de 10 (Lépine et Barrai). Mais il se peut aussi, et cela arrive fréquemment dans le diabète expérimental, qu'un sang renfermant, par exemple, S^^ao de sucre n'en contienne, au bout d'une heure que a^i-^go, par exemple; ce qui fait une perte absolue de o^', 4o et une perte pour ( i55 ) 100 de 12,5, Comment faut-il alors interpréter ce résultat? Doit-on dire que l'énergie glycolytique dans ce cas est augmentée ou diminuée? » L'un de nous a toujours soutenu qu'en ce cas elle est diminuée, at- tendu que la quantité de sucre disparu n'est pas en rapport seulement avec l'énergie du ferment soluble, comme le croît M. Kraus qui s'appuie sur une prétendue loi de Schmidt, mais qu'elle dépend aussi de la quan- tité de matériel transformable. Vu l'importance de cette proposition, nous l'avons récemment soumise à une nouvelle vérificationj au moyen d'expériences réalisées avec le soin le plus minutieux et qui ont été con- duites de la manière suivante : » A deux échantillons de /jo^'' d'un même sang normal, dont la teneur originelle en sucre a été exactement déterminée, nous ajoutons en propor- tion différente du glucose pur en solution dans 2™ d'eau ('). Ces deux échantillons ont évidemment la même teneur en ferment soluble et ne diffèrent entre eux que par la proportion du sucre introduit. Après une heure de séjour à Sq^C, nous dosons le sucre dans les deux échantillons, au moyen d'une méthode exacte que nous indiquons plus loin. Voici nos résultats : Sucre. Sucre. Total Total Numéros lUi sang Après du saug Après des faiblement i>';\ Perle plus forlemenl tI-ù Perte chiens. sucré. Se/ C. absolue. sucré. 3(j» G. absolue. A. lî. G. A'. B'. G'. 229 4,90 4,5; 0,33 6,10 5,20 0,90 232 6,47 6,3i 0,16 7,96 7,33 o,63 241 5,35 5,20 o,i5 7,85 7,35 o,5o 250 4,60 4,45 o,i5 6,10 5,37 0,73 231 4,4o 4,i5 0,25 5,90 5,57 0,33 Moyennes 5,i4 0,21 6,78 0,62 » On voit que le Tableau précédent comprend cinq séries d'expériences, faites avec du sang de cinq chiens. En moyenne, la teneur originelle, en sucre, de chaque sang, était iS'',4o; celle du glucose ajouté aux échantil- lons de la colonne A a été S^'', 74» ce qui fait comme teneur moyenne en sucre du sang de cette colonne 5, 14. La moyenne du sucre, ajouté aux échantillons de la colonne A', a été 5,38 ; ce qui fait, comnîe teneur moyenne (') Nous nous sommes assurés que celte faible proportion d'eau esl sans influence sur la glycolvse. ( i56) en sucre du sang de cette colonne, 6,78. Ainsi, la difîérence moyenne en sucre des sangs A et A', était 1,64 ( '). M Or tandis que la perte absolue, après une heure, à Sg^C, a élé pour les échantillons A, en moyenne, o^^ 21 , celle pour les sangs A' a élé oS'',62 (-). Si la prétendue loi de Schmidt était exacte, la perte C devrait être égale à la perte C; or elle est près de trois fois plus forle. » Aussi, reprenant l'exemple que nous donnions au début de celte Note, d'un sang diabétique renfermant 3^'', 20 de sucre et perdant oS'',4o en une heure, nous disons que cette perte, fût-elle même de o,5o, ne prouverait nullement une augmentation de l'énergie glycolylique par rapport à la normale, et que, pour rendre cette augmentation vraisemblable, il fau- drait une perte dépassant de beaucoup i^''. Quand on a égard à l'excès de matériel du sang diabétique, par rapport a la normale, une augmentation de perle absolue de quelques centigrammes est véritablement insigni- fiante. » Il nous reste à faire connaître le procédé que nous avons employé pour le dosage du sucre. Après avoir coagulé, par la chaleur, 40^'' de sang (acidifié), en présence d'un poids égal de sulfate de soude, comme faisait Claude Bernard, nous épuisons le coagulum, ce qu'il ne faisait pas (l'épui- sement étant absolument indispensable en présence de fortes doses de sucre), en l'exprimant dans un linge et en le divisant dans 40^'' de sulfate de soude chaud dissous dans son eau de cristallisalion. Nous ajoutons seu- lement alors iS*^*^ d'eau bouillante (pour un coagulum de 40^"^ de sang). On filtre. Celle opération tout entière devra être répétée quatre fois. Le fillra- tum est limpide et parfaitement exempt de matières réductrices. Nous appelons l'allenlion sur l'importance qu'il y a, à cet égard, à n'employer qu'une quantité minima d'eau; car l'eau en abondance, même chargée (') On peut se demander pourquoi nous avons sucré les éclianlillons A au lieu de nous contenter de leur sucre originel. Nous l'avons fait pour divers motifs, notam- ment parce que nous ne voulions pas avoir un trop grand écart entre A et A', et que, d'autre part, nous voulions A' assez près de la limite au delà de laquelle, ainsi que des expériences antérieures nous l'avaient appris et que nous le montrerons dans une Note très prochaine, la glycolj'se cesse d'augmenter. (^) On a pu remarquer des difl'érences assez sensibles dans la glycolyse des diffé- rents sangs. Elles tiennent à ce que deux sangs, même normaux, n'ont presque jamais le même pouvoir glycolytique. Celui du sang du chien de la jiremière ligne (229) est particulièrement remarqualjle, puisque la perte dans le^ colonnci C et C est supérieure aux quatre autres. ( '57 ) d'une forte proportion de sulfate de soude, entraîne des matières réduc- trices qui faussent, par excès, le dosage, tandis que le procédé susindiqué donne des résultats très satisfaisants, ainsi que l'ont prouvé plusieurs expé- riences de contrôle. » Dans une d'elles nous avons ajouté à du sang (renfermant originellement is"', 3i de sucre pour looo) los'' de glucose pur pour looo. Immédiatement, nous avons traité par la chaleur afin d'empêcher toute glycolyse, et le dosage de ce sang (renfermant au total I is^Si pour looo) nous a donné 1 16"',28. » Dans une autre expérience, à deux échantillons d'un sang renfermant originelle- ment iS'',48 de sucre pour lOoo, nous en avons ajouté respectivement Ss'' et 5s'' pour looo et chauffé immédiatement. Le dosage nous a donné le chiffre total de sucre à 4''5'' et 5'^'' près, c'est-à-dire que nous avons atteint une approximation qu'il est impossible de dépasser. » En somme, dans un sang diabétique, par cela seul qu'il renferme beaucoup de sucre, la perte absolue in vitro, bien qu'assez notable, est très inférieure à ce qu'elle devrait être si l'énergie glycolytique était nor- male; de sorte qu'il faut admettre dans un tel sang une diminution de l'é- nergie glycolytique. » A03IIIVATI0I\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie. \u premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 87, M. Ludwig obtient 3i suffrages M. Engelmann obtient 6 » M. LuuwiG, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. E. HicKiscH adresse, de Budapest, une Note concernant les effets de l'allylsulfide contre les bacilles cholériques. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) M. le lieutenant de vaisseau Lepuay prie l'Académie de le comprendre ( i58 ) parmi les candidats au prix extraordinaire destiné à récompenser l'inven- tion ou le travail le plus propre à accroître nos forces navales. (Renvoi à la Commission.) CORRESPOND ANGE . M. BiscHOFFSHEiM présente à l'Académie une photographie lunaire ob- tenue à l'observatoire de Lick et agrandie quarante fois par INI.Weinek, Directeur de l'observatoire de Prague. « D'après M. Weinek ce dessin possède une grande importance et fournit la démonstration de ce fait : que la représentation photographique de la Lune donne au moins le même degré de perfection que l'étude op- tique directe. » M. Gaudibert, à Vaison, a attiré l'atlention de M. Weinek sur l'exis- tence d'un petit cratère qu'il a découvert, le 24 mai 1890, sur le sommet de la montagne centrale de Capella, cratère tellement fin que l'observa- teur n'a pu le distinguer qu'au prix des plus grands efforts. M. Gaudibert l'a poursuivi pendant l'année i8go, et, cependant, il n'a pas toujours réussi aie retrouver; aussi a-t-il quelquefois sujiposé être victime d'une illusion. M. Weinek a pu facilement constater, non seidement la présence de cet objet sur les deux clichés de l'observatoire de Lick, mais encore l'existence de stries d'une grande délicatesse. » ASTRONOMIE. — Sur la nouvelle comète b, iSqS. Note de M. Qcéxisset, présentée par M. Tisserand. « Le 9 juillet 1893, à Tobservatoire de Juvisy, j'ai trouvé une belle comète ayant les coordonnées approximatives suivantes : Ascension droite y''5o™ Distance polaire 4i°5o' « Elle était visible à l'œil nu. La chevelure, qui avait 10' à i5' de dia- mètre, était très brillante. Son éclat total était au moins égal à celui d'une étoile de 4" grandeur. A l'opposé du Soleil, on remarquait une queue de 3° de longueur. Le noyau très brillant avait un diamètre de 4'. ( i59 ) » Le lo, le ciel resta couvert toute la nuit et je ne pus l'observer. Mais les 1 1, 12, i3 juillet, je la vis à travers quelques éclaircies. » Le ciel, constamment très nuageux, ne m'a pas permis de déterminer ses coordonnées exactes en la rapportant à une étoile cataloguée. M Je l'ai revue hier soir, i6 juillet, à lO*". Elle se trouvait par io''4i'" (?t 34° \t\ de déclinaison. La queue était faible et n'avait plus que 1° de lon- gueur et la chevelure 10' de diamètre. Elle s'éloigne donc de nous et se dirige vers la Chevelure de Bérénice. » ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle comète, b i8g3, faites à l'Obser- vatoire de Paris ( èqnatorial de la tour de l'Ouest^, par M. G. Bigourdax. Communiquées par M. Tisserand. (c Cette comète, découverte par M. Rordame à Utah le 8 juillet, a été aperçue indépendamment le lendemain à Juvisv, et à l'œil nu, par M. Qué- nisset. Observée à Riel le 10 juillet, elle avait alors pour coordonnées (à 12'' J9'" i?>^ temps moyen de Kiel) Ascension droite 8'' 29'"43'i 7^ Déclinaison +46°59'29" son mouvement par jour a été remarquablement grand, car il dépas- sait 9°, du 8 au 10 juillet. » Actuellement (i6 juillet) elle s'aperçoit à l'œil nu comme une étoile de 4" grandeur, et sans queue. » Dans la lunette (grossissement ij8) c'est une nébulosité ronde, de 3', 5 de diamètre total, avec un petit novau stellaire de 2" à 3" de dia- mètre, entouré de nébulosité brillante sur laquelle il ressort légèrement. Cette nébulosité voisine du noyau forme une aire arrondie, de 20" environ de diamètre, se détachant bien sur le reste de la chevelure, dont l'éclat décroit uniformément jusqu'au bord. » Par rapport à l'ensemble de la nébulosité le noyau est un peu excen- trique et plus voisin du bord boréal. Dates 1893. Étoiles Comète — Etoile. Nombre de ___ — ~ — _— --^ de comparaison. Grandeur. xîl. Déclinaison. compar. 208.5 BD-t- 36 8,8 m 9 +0. 7.10 -4'- 9'5 4:4 2I58BD + 34 8,2 + 2.80.04 • -M.5o,4 3:2 ( ifio ) Etoiles Dates de 1893. comparaison. Grandeur. Juillet i6 /^2i58BD + 34 8,2 16 c 2160BD + 34 8,7 16 c Id. 8,7 16 r/ 2164 BD -h 34 ç),5 Comète — Étoile. JR. Nombie de Déclinaison. compar. — o'.43,"8 3:2 r2.4o,20 -1.36,-74 —0.22,9 9:6 -1.47,63 —2.12,8 9:6 -0.34,2.5 -1-7.72,9 4:4 Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Rciliiction Déclinaison Réduction Dates moyenne au moyenne au 1893. Et elles. 189,3,0. jour. 1893,0. jour. autorités. Juillet i5 a Il m s 10.29. 0,22 s „ -HO, 64 -h36.i8. 8 3 -h6',5 B. B. VI 16 b 10.40.49,02 -t-0,67 -1- 34- 7-19 9 +5,9 Id 16 c 10.41 .45,28 -ho , 68 -t- 34. 9. i4 6 -t-5,9 2 obs mérid. Leyde 16 d 10.43.25,33 -+-0,68 + 33.55.11, 9 -h5,8 B. B. VI Positio ns apparentes de la comète. Dates Temps moyen Asc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1893. de Paris. apparente. parall. apparente. parall. h m s h m s Juillet i5 ■ 9-22.39 10.29. 7-96 7,681 -H36"22 24", 3 0,762 16. 9.3i .23 10.43.19,73 I ,669 +34. 9 16,2 0,770 16. 9.35.18 10.43.22,70 7,668 -h34. 8 57,6 0,774 16. 9.55. 26 10.43.33,59 7,661 +34. 7 7-7 0.794 16. 9.59.48 10.43.34,89 7,659 -f-34. 6 42,0 0,798 16. 10.48.32 10.44- 0,26 •,625 ^34. 2 3o,6 o,84i » Remarques. — L'observation du i5 juillet a été faite à travers nuages, et dans la dernière observation du 16 juillet la comète était déjà fort basse. Dans l'une et l'autre de ces deux observations la comète a été rap- portée à l'étoile par angle de position et distance, lunette entraînée. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur les études du débit de la impeur à travers les orifices. Note de M. 11. P.\RE.\Ty, présentée par M. Sarrau. « Les expérimentateurs ne se sont pas préoccupés jusqu'à présent de faire varier la contre-pression /?,, et leurs débits généralement limites dé- pendent de la seule pression /?o> Les plus anciennes expériences sont dues à MM. Minary et Resal ('). C) Ann.des Miné?, 5*^ séiie, l. IX, p. 379. Pt, en atm. 1, 2. 3 cl i. a 1,39 ■>95 2,5l 3,o4 3,60 4,20 4,79 5,37 1,88-1,39 1 ,95 2,àl 3,o4 3,6o-3,6g 4,26 4,79 5,37 ( '61 ) Débit observé. „ -^ Par c-eiil. carré néhil observé. P" ""'■ '■'"'" -!ir el par lieure. " "^^'^"^ ~ e^arjieure. Données. merc. n, calculé. ^'m. Observé. Calculé. Données. pi. II. ^m. \/m. Observe. Calcule mm k k k 1. O. contracté 733 2,fj5 j ... (63 G3 2. 0. contracté „ ,, 1, k î non limites n tv 6 = 20' 723 4>3 ) ( 102 io:> 6 = 10' 7.'|0 .'1.7 non limite 100 100 a = 0,47 G20 5,5 5,99 0,923 i3i i3o « = 0,47 rf = 4"" 565 6,8 7,32 0,920 162 161 rf = 6"»,56 7'|ii S, 8 9,7 0,917 161 161 m = 0,84 ôôi 7,3 S,5o 0,918 iS5 i85 m = 0,84 ( moyenne ) ( moyenne ) ) Pi. ,0, ( 5i2 9,06 9,S8 0,418 2i5 2i5 />,. ,.,.,), , . ' — =0,433 1 ,-, '^ ^ ■ ,. ,„ ,, — =0,433 74o 11,7 12, D o,qSi ) p, " (4«9 '0,2 11,25 0,906 243 24o j>„ '^ ) ^^ " '^ 470 11,24 12,54 o,Kg5 268 273 Les orifices 1 et 2 sont formés par la rencontre à angle vif de deux splières. 3. Ajutage 734 2,5 non limite 77 76 4. Aj. cylind. 735 2,45 * „o^ ]i,„ites i ^6 92 convergent 687 3,65 3,63 1,000 n3 ii3 rentrant 692 4i'25) I 98 98 adiabatique 653 4r5ô 4i55 1,000 i4i i'|i et évasé 680 5,4 3i97 Oi9'5 128 126 6 = 20' 6o3 5,6 5,59 1,000 176 176 0 = 20' 690 6,5 7,22 0,904 i54 i53 (i = 3'°",5 564 6,5 6,56 0,99 202 2o3 rf = 4"" 65o 7,76 8,85 0,877 184 184 7rt i^ I 538 7,5 7,52 1,000 282 282 m = 0,79 ^^^ ^>^ 9»^^ 0'89o 209 208 ) Pl _ -, i 509 8,4 8,57 0,98 260 264 fit- _ / =; ( ^9^ 9'7 11.26 o,863 281 284 ) P„ ~ ' ( 509 9,4 9,55 0,98 2yi 295 p^}, ~ \ 539 10,85 12,55 0,864 258 262 » L'échaiiffement des ajutages et l'exagération, signalée par les auteurs, de la lecture po faite trop loin avant l'orifice, justifient la tendance faible des forts débits expérinnentaux. » MM. Peabody et Ruhnhard (') ont mesuré, latéralement au prolon- gement cylindrique d'un orifice convergent, une pression qui se fixe à 0,6/^0 environ, malgré les variations de la contre-pression, et satisfait les formules théoriques du débit pour m = i,oG. J'ai déduit, en réalité, des débits observés Pl= o,!\S5p„ et m = <>,()2. » J'emprunte à divers travaux les débits-limites par centimètre carré et par heure d'un orifice sans contraction m = i, « = 0,4758. Pour un ori- fice quelconque, on les multipliera par m sjm : m Pl Pressions enccliïcs. j kK. 2 k?. 3 kï. l kir « kfc'- 6 kg. 7 kg. ski:. 9 kg. 10 kg. observe. p„ / j A (') iio 142 160 175 187 196 204 211 218 228 )> » Calculés.... " i B (■) 265 388 443 486 517 544 56i 587 6o5 621 » ( Parcnty 116 170 224 278 882 885 4^8 49' 544 ^96 1,00 0,5242 Parenty " " 228 279 332 385 » » » ■• Divers » \ Minary et Resal ii6' 170 223 276 828 » » » i> » Divers » Observés... ■ Peabody et Kuhnhard.... >' » » » 882 ■> >• » 544 " ">9^ o,5o5 Forquenot et Ser {•) » 170 228 276 826 384 44° 49' ^46 » o,S3 o,425 Le Cliatelicr (') lujau suivi d'oriOce 288 335 384 4^5 49' >' " o,36 0,868 (') Engineering-. 1='' sem., p. 64; 1890. (-) HiRSH et Debize, Leçons de machines à vapeur, t. I, p. 66y. (') SeRj Physique industrielle, p. 28^. (*) Ibid., p. 278. (=*) Ibid., p. 279. G. R., 1893, 2- Semestre. (ï. CXVII, N" 3.) 22 ( 1^2 ) » MM. Sauvage et Pulin (') ont placé, au-dessous du niveau de l'eau d'une chaudière, un orifice très convergent (m = i,o3']3, a =: o,4758). J'ai réussi à analyser les phénomènes en apparence complexes de cet écoulement. Il existe, pour chaque température T, un mélange normal stable, dont le titre en vapeur x, = o,ooi3i8T. J'en obtiens sensiblement le débit en divisant par \'cc, celui de la vapeur sèche (-) : Nombre d expériences. I. 1. 4. 1. 4. 3. 2. 2. Pression abs. moy. au niveau de l'orifice 26", 07 33», 07 4o")85 43", 07 55", 88 60", ()3 63", 5o 65", gô T Cailletet et Collardeau = f„+36o 388°, 9 396», 7 4o3»,6 4o7%9 .'(i5%2 4i8°,5 421°, 2 452°, 7 riL par seconde et par cent, carré = o , i ct i / ^ "'° f '^n- ' "'^i^g <>''^.74 o''8,89 o''s,9'| i''8,i6 i'''',29 i^b.Si i'''',4" y o , 001 j loi ^,. ^ ( Dernière expérience o''s.7n 0^8.90 l's.iS 1^8,02 i''e,i6 i''e.29 i''s,3i i''s,4^ Séries Sauvage. J _,, .. . ■ i,' - k- .,„ .ik •« i^s f,n i''5 '.6 ° ( Dobit moyen par série )i » i''S,i3 « i''S,20 l'^.Jd 1 ",4" i ".-1" » Le mélange jaillit au titre normal dès que l'orifice est réchauffé. Il possède l'homogénéité des gaz dont il suit les lois, sauf pour les débits à pressions basses, visiblement troublés par des projections d'eau. Le titre de la vapeur naissante croît donc avec la pression. La veine présente la brisure caractéristique d'un jet liquide projeté contre un disque solide. C'est une sorte de paraboloïde tangent par son sommet à la tranche de l'orifice, et cela confirme mon hypothèse relative à la solidité de l'onde de rupture sur laquelle V expansion et la cohésion des gaz s'équilibrent exactement. n Première hypothèse. — Les éléments de cette onde prennent, norma- lement à sa surface, une vitesse égale au quotient par /« de la vitesse du son dans le fluide à T^. Sa courbure change de sens avec to^i, ce qui jus- tifie l'existence d'un centre de compression spécial à chaque orifice. Ce centre est placé au sommet de l'orifice conique de i3°; l'onde sphérique concave, de surface m = i.oSyS, retarde sur le son. Il est rejeté à l'infini aval pour l'orifice adiabatique, l'onde plane de surface m = i accompagne le son. Enfin il part de l'infini amont pour les orifices contractés, l'onde convexe de surface m <^ i avance sur le son. Un équilibre analogue, ré- gnant à la surface de rupture d'un fil débité à la filière par une traction croissante, impose une limite semblable à la vitesse d'écoulement du mé- tal. La cohésion des fluides, fonction du temps, doit se comparer à la vi- tesse de propagation des vibrations infiniment petites; vitesse du son, pour les gaz, de la lumière pour l'éther. » Deuxième hypothèse. — En comparant à 3^s deux jets limites de va- (') Ann. des Mines, 9" série, t. II, p. 192. (') Comptes rendus, t. CXVI, p. 869. ( i63 ) peur, convergent et contracté, je n'ai pu trouver, à l'aval du second, un col qui le dilTérenciàt du premier. Le jet contracté est, à la vérité, plus froid et sa vapeur plus visible, mais tous deux sortent à gueule bée, et se dilatent aussitôt. Or si le vide d'aval, par un effet réflexe très naturel, enfle le jet limite, en redresse les ondes, le produit mV, = Vg, que j'ai appelé vi/esse effective, devient la vitesse réelle d'une onde plane franchissant la franche de l'orifice. C'est la vitesse du son, qui devient ainsi la limite né- cessaire du transport des fluides obéissant à leur propre expansion. C'est encore, à un facteur thermique près, la vitesse V^j de translation des molé- cules gazeuses dans la théorie cinétique. Si ^„^'^'o sont la pression et le volume spécifique de l'air à o°, p la densité relative d'un fluide, ^S = Sj^g^-Po "'o \/'^^ = 20, T 2.5 y/^ ( ' ) , '1 P V..i= V^3oa/;„(ï'„y/- = 29,261 y ("). » J'ai exposé pour les gaz ces deux: livpothèses pratiquement équiva- lentes en ce qui concerne la mesure de leur débit, dans mes Notes du 12 juillet 1886, 2 novembre et 7 décembre 1891. » CHIMIE. — Sur la simplicité du sarnarium. Note de M. Eue. Demarçay, présentée par M. Lecoq de Boisbaudran. « M. Lecoq de Boisbaudran m'a confié récemment, pour faire l'examen de leur spectre d'absorption dans la partie violette, quatre solutions pro- venant d'un fractionnement de sarnarium. Ces fractions comprenaient : » 1° La queue du fractionncmcnh par l'ammoniaque; » 2° Le milieu de ce fractionnement; » 3° La tête du fractionnement par l'acide oxalique, de la tète du frac- tionnement par l'ammoniaque; )) 4" I'^ queue du même fractionnement par l'acide oxalique. » Je puis résumer très simplement ces observations en disant que ces (') Comptes rendus, t. CXVI, p. 867. Ç-) lijid., l. cm, p. 125. (^) Ibid., t. CXIII, p. 49.3 et 594. ( i64 ) quatre portions donna ient essentiellement le spectre du samarium avec une trace de néodyme dans le n° 1 et une trace des terres de l'erbine (?) dans les n" 3 et surtout 4. Le spectre du samarium n'a pas offert dans ces quatre portions la pins légère variation. )> Ceci m'a conduit à examiner à nouveau des produits où j'avais pensé découvrir des indices de variations du spectre du samarium et qui m'avaient amené à supposer dans cet élément la présence de deux corps distincts. » Cette supposition avait été depuis émise à nouveau par plusieurs chi- mistes. D'après ce nouvel examen, elle ne semble pas justifiée. Ces varia- tions avaient en effet été observées sur des solutions riches en didyme. Or, si l'on examine le spectre d'une solution azotique un peu concentrée de néodyme, on observe, à côté de la forte raie (): = 427,0), une bande faible, très vague et étalée ()i = 4i8 environ), qui coïncide à peu près avec une des fortes bandes du samarium et cela en l'absence de toutes les autres bandes de cet élément. En rétrécissant la fente du spectroscope, cette bande reste toujours simple et vague. D'autre part, si l'on examine l'azotate acide de samarium avec la même fente fine, on s'aperçoit que la bande de Lecoq, Sorel, etc. se compose de deux raies relativement étroites (>. ^ 4i5 et 419)- ^-'^ milieu de la bande des sels de néodyme coïn- cide à peu près avec le bord le plus réfrangible de la raie qui l'est le moins. On s'explique ainsi sans peine qu'avec une fente assez large et des solu- tions riches en didynie, cette double bande eût un aspect variable. » Pour être complet, j'ajouterai que j'ai aussi observé dans le spectre des quatre portions, mais d'une façon trop incertaine pour savoir si leur intensité variait, ti-ois petites bandes un peu plus réfrangibles que H. Le néodyme pur ne montre pas ces raies. » Je conclus de tout cela que, jusqu'ici, il n'v a pas lieu de suspecter la simplicité du samarium pour des raisons tirées de la variabilité du spectre d'absorption de ces solutions. » CHIMIE MIXÉRALE. — Sur les condensations cycliques du carbone. Note de M. Gustave Rousseau, présentée par M. Troost. « A la suite de mes recherches sur les manganites, les cobaltites et les ferrites, mon attention a été attirée sur les variations de poids moléculaire que peut subir, sous l'action de la chaleur, un groupement tel que MnO- 011 Fe^O' inii à une base alcaline. Ces métamorphoses d'un radical corn- ( i65 ) posé présentent une ressemblance frappante avec les condensations succes- sives des combinaisons hvdrogénces du carbone, dont M. Berthelot a si complètement étudié le mécanisme dans ses recherches classiques sur la synthèse pyrogcnée des hvdrocarbures. » L'étude approfondie des manganites m'a conduit en outre à la décou- verte d'un phénomène nouveau, je veux parler des transformations cycliques que peut subir un même radical dans un intervalle suffisamment étendu de température. C'est ainsi qu'en chauffant les manganates de baryte et de strontiane, j'ai vu se produire d'abord le manganite MnO°,RO vers 800°, puis2MnO-, RO entre 1000" et 1200°, et enfin le composé primitif iVInO^,RO se reformer au voisinage du rouge blanc. Dans la calcination du manganate de soude j'ai obtenu de même isMnO-.Na'-O vers 800", iGMnO-, Na^O vers 1000", et iaMnO'-,Na°0 au rouge blanc. » D'après les analogies j'ai pensé que, si l'on portait successivement les hydrocarbures aux températures comprises entre le rouge vif et Sooo", on verrait apparaître tour à tour, comme terme de leur décomposition, les divers états isomériqncs du carbone, dont chacun présente vraisembla- blement un degré de stabilité propre dans une zone déterminée de réchclic thermométrique. On sait déjà que les hydrocarbures engendrent du car- bone amorphe par leur destruction au rouge, tandis que toutes les variétés de charbon se transforment en graj)hite électrique dans l'arc voltaïque. J'ai supposé qu'aux températures intermédiaires il pourrait se former d'abord du graphite, puis du diamant, qui repasserait ensuite à l'état de graphite sous l'action d'une chaleur plus intense. » Les expériences que je vais décrire, bien qu'encore incomplètes, me paraissent établir nettement l'existence du cvcle graphite-diamant-graphite dans un intervalle de température compris entre 2000" et 3ooo". Jai pu les entreprendre, grâce à l'obligeance de M. Allairc, ingénieur-directeur de la Compagnie française des moieurs à gaz, qui a mis à ma disposition une installation électrique avec une libéralité dont je tiens à le remercier. Son fils, M. Henri Allaire, m'a secondé avec beaucoup d intelligence et de dévouement pendant tout le cours de ce travail. » L'acétylène est celui des hydrocarbures qui m'a paru satisfaire le mieux aux conditions du problème. Il présente, en effet, une certaine sta- bilité aux températures élevées, il est doué d'une merveilleuse plasticité et se polymérise aisément en engendrant une série de carbures de plus en plus condensés. » Comme source d'acétylène, j'ai fait usage du carbure de calcium de Wœhler. Je ( i66 ) l'ai d'abord disposé dans une cavité, creusée dans un bloc de chaux, au milieu de laquelle venaient aboutir deux crayons électriques reliés h une dvnanio de 80 volts et 25 ampères, actionnée par une machine de 4 chevaux. On s'arrangeait de façon à nojer les crayons au sein d'une couche épaisse de carbure, puis on recouvrait le tout d'un second bloc de chaux. Un aimant directeur de ÎM. Ducretet servait à transformer l'arc en un chalumeau, qui portait une partie de la masse à une température très élevée. On réalisait ainsi un dispositif analogue à celui de MM. Cowles pour la réduc- tion de l'alumine par le charbon. Une petite ouverture latérale permettait d'intro- duire de temps à autre quelques gouttes d'eau dans le four et de provoquer ainsi un dégagement continu d'acétylène. » Dans ces conditions, j'ai pu réaliser en une heure et demie la décomposition to- tale de l'acétylure de calcium. Après un traitement approprié du résidu, je suis parvenu à isoler quelques grains de diamant noir, tombant au fond de l'iodure de méthylène, à côté d'une proportion un peu plus forte d'un carbonado d'une densité moindre, mais supérieure à celle du bromoforme. Il s'est formé en même temps, dans les parties moins chaudes du four, une quantité assez notable de graphite qui, d'après les caractères de son oxyde graphitique, paraît identique avec la plombagine; c'est, je crois, le premier exemple de reproduction artificielle de celte variété naturelle de graphite. Vu au microscope, ce corps offre l'aspect de masses noires feuilletées tout à fait caractéristiques. » La faiblesse des rendements doit être attribuée à ce fait que la plus grande partie de l'acétylène est entraînée avant d'avoir subi la destruction ignée. J'ai alors essayé de décomposer l'acétylure de calciumdans un courant de gaz humide, à l'aide du four élec" trique de M. Ducretet, avec un courant de 60 volts et i5 ampères. Les hydrocarbures du gaz de la houille devaient, sous l'action de la chaleur, fournir une source supplé- mentaire d'acétylène et accroître d'autant la production du diamant. Malheureuse- ment le four Ducretet s'échauffe très rapidement par le passage du courant et les joints isolants ne tardent pas à se consumer. Je n'ai réussi qu'une seule fois à prolonger l'expérience pendant un temps suffisant (quarante minutes environ), et j'ai pu obtenir ainsi 20'"S'' de diamant noir plus dense que l'iodure de méthylène. » Ce diamant artificiel est en petites masses arrondies, d'nn noir bru- nâtre, d'apparence rugueuse. Leur surface est souvent parsemée de points blancs, brillants, dont quelques-uns affectent une forme triangulaire et qui sont probablement du diamant cristallisé. La plupart de ces grains sont visibles à l'œil nu et quelques-uns atteignent jusqu'à o™™,5 de diamètre. Ils sont inattaquables par le mélange de chlorate de potasse et d'acide ni- trique fumant, ainsi que par le bisulfate de potasse et l'acide fluorhy- drique. Ils rayent fortement le corindon et brident en laissant une cendre celluleuse. L'ensemble de ces caractères me paraît ne laisser place à aucun doute sur la véritable nature de ce produit. » Dans de nouvelles expériences, j'ai cherché à éviter la préparation délicate du carbure de calcium en faisant agir directement l'arc voltaïque sur les livdrocarbures ( '67 ) dans un four analogue à celui de M. Moissan. Pour cela, j'ai fait passer un courant de gaz d'éclairage saturé de vapeurs de benzine dans un bloc de calcaire, creusé en son centre d'une cavité où les gaz devaient être soumis à l'action du feu électrique. Mais, soit à cause du peu d'élanchéité du four, soit par suite de l'action comburante, auv températures élevées, de l'acide carbonique provenant de la dissociation du car- bonate de chaux des parois, tout le gaz a été brûlé. Après deux heures de chaufl'e, je n'ai trouvé qu'une faible quantité de graphite mêlé à quelques grains de carbonado d'une densité voisine de 3, intermédiaire entre celles du bromoforme et de l'iodure de méthvléne. )) Je me propose de reprendre ces tentatives avec un four plus hermétiquement clos et construit en matériaux réfraclaires ne renfermant pas de carbonates. J'essayerai également, en vue d'obtenir un rendement plus élevé, de substituer au gaz d'éclairage les carbures très condensés provenant du goudron de houille ou des résidus de la dis- tillation du pétrole. » Ces recherches, encore à leur début, permettent cependant de for- muler déjà une conclusion intéressante, relativement à la formation du carbone-diamant : Le diamant peut prendre naissance sous la pression atmo- sphérique. La seule condition nécessaire, c'est de maintenir les hydrocar- bures à une température impossible à évaluer actuellement avec pré- cision, mais qui est sans^doute inférieure à 3ooo°. L'emploi de pressions énormes permettrait sans doute d'abaisser notablement cette tempéra- ture. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'aminoùulénediamide et la butanonediamide. Note de ]\L R. Tuo.>ias-3Iamert, présentée par M. Troost. « MM. Claus et Voeller ont étudié, en 1881, l'aclion de l'ammoniaque alcoolique sur l'éther chlorofumarique. En employant l'ammoniaque aqueuse, nous avons obtenu un corps différent des leurs. » Préparation. — On ajoute 5os'' d'cther chlorofumarique à 5oo8'' d'ammoniaque ordinaire. On agile en refroidissant juscju'à dissolution complète. On laisse ensuite le mélange deux jours dans l'eau froide. On trouve alors le fond du flacon rempli de cristaux prismatiques, opaques, ternes et un peu jaunes, qu'on lave et qu'on sèche à l'air. » Ils donnent à l'analyse (') les chllTres correspondant à l'aminofumaramide. Mais ce corps, décrit par Claus, fond à 122°. Or, le composé actuel fond avec décomposi- •tion complète à igC-igS". Ce ne peut donc être que l'aminomaléinamide, formée par (') Trouvé : C = 37,35 ; H = 5,39; Az = 02, i3. Théorie : C = 37,20; H = 5,42 ; Az r^ 32 ,55. ( i68 ) transposition moléculaire, ou un polymère de ramidofumaramide. Nous le désigne- rons, provisoirement, sous le nom A'amiiiobiitèiiediamide qui s'applique également aux. composés fumarique et maléique COAzH2.C(AzH2) = CH.COAzH2. » La distillation sèche de Vaminohiitènediamide fournil du carbonate etducjanure d'amrponiuni, en même temps que de l'ammoniaque. 11 reste un charbon volumineux. Avec le zinc en poudre, la distillation fournit surtout du carbonate d'ammonium. L'eau à loo" donne une liqueur jaune dont l'acide sulfurique précipite une poudre brun ve- louté soluble en rouge fuchsine dans les alcalis. » Action de la potasse. —Traitée par les alcalis, potasse ou baryte, l'anii- nobulènediamitie ne fournit pas d'acide aminomaléique ou aminofuma- rique. A chaud, on obtient beaucoup de carbonate de potassium et de l'acé- tate. A froid, il y a seulement départ d'une molécule d'ammoniaque et formation d'un sel de potassium répondant à la formule » Action du sulfate de cuivre. — Si, à une solution immédiatement préparée d'aminobutèiiediamide dans l'eau bouillante, on ajoute une dissolution de sulfate de cuivre, il se forme presque aussitôt un abondant précipité vert, insoluble dans l'eau. Lavé et séché, c'est une poudre cris- talline vert olive. Trois dosages de cuivre, effectués sur trois préparations différentes, montrent que l'on est en présence d'un corps défini ('). L'ana- lyse correspond au sel (^) C*H'»0«Az^Cu; c'est peut-être le corps [GO Azll^ C( Az H^) = CH-CO. OJ- Cu ; mais le cuivre se fixe, dans tous les cas connus, aux dépens de l'hydrogène du groupe amide, et sans élimination d'ammoniaque, ce qui n'est pas ici le cas. Remarquons alors que l'aminobulènediamidc se rapproche du dérivé ammoniacal de l'clher acétylacétique, ou aminocrotonate d'éthyle Cir-C(AzH-) = CH-CO'G-fP ; on y trouve le même groupe -C(AzH^) = ClI-CO. Or, si l'on traite cet (') Cu= 19,36; 19,11; 19,06. Théorie: 19,62. (^) Az^ 17,40; €==29,29; Hr=3,5i. Théorie : Az=ii7,44; ^ = 29, 89; H = 3,ii. ( i69) éther par le sulfate de cuivre, il donne aussitôt le sel de cuivre de l'éther acétylacétique CH^-CO CO-CH' I I CO-C=H^-CH-Cu-CH-CO=C-H=. » Dans les mêmes conditions, l'aminobutènediamide, qui est le dérivé- ammoniacal de la butanonediamide COAzlP. CO. CH^ COAzHS devra, par analogie, fournir le sel de cuivre de cette amide-acétone, d'après la réaction 2[COAzH2 -C(AzH=) = CH. COAzH=] 4- H-O + CuSO^ COAzH^-CO CO-COAzH= COAzH--CH-Cu-CH-COAzH= » Le sel de cuivre obtenu serait donc la cuprobutanonediamide. Il se décompose sans fondre; l'acide sulfhydrique l'attaque très difficilement, et la solution prend une teinte vert foncé. L'acide sulfurique étendu donne du sulfate de cuivre et un corps blanc grisâtre, peu soluble, que l'analyse indique être de la butanonediamide ('). » Action de la phénylhydrazine. — Si, à la solution d'arainobutènedia- mide dans l'eau bouillante, l'on ajoute une solution d'acétate de phényl- hydrazine, on voit, au bout de peu de temps, la masse se prendre en un magma d'aiguilles blanches. On trouve qu'en même temps s'est éliminé de l'ammoniaque. » Le corps formé répond à la formule de l'hydrazone de la butanone- diamide (^) COAzH^-C = Az-AzHC«H* COAzH^-CH=; c'est un corps formé d'aiguilles, agissant énergiquement sur la lumière po- larisée. Il fond à i8o° avec décomposition. Il se dissout avec élévation de température dans l'acide sulfurique et ne s'en dépose plus, quand on étend d'eau la liqueur. » Butanonediamide. — Quand on ajoute de l'aminobutènediamide à de (•) C= 36,55; H = 4,62. Théorie: 0 = 86,92; H=;4,6i. (2) Az=r 25,80. Théorie : 25,45. C. R., 1893, 2' Semestre. (T. CXVII, N' 3.) ^J ( 170 ) l'acide sulfaritjue étendu, l'amide se dissout d'abord. Mais bientôt la li- queur se transforme en une masse d'aiguilles très petites, peu solubles dans l'eau, qu'on peut laver à l'eau et à l'alcool. » L'analyse donne les chiffres correspondant à la butanonediamide (') formée d'après la réaction COAzH='-C.AzH= COAzH^-CO " +H-0= I + 4zH'. COAzH^-CH COAzH^-CH* L'aminocrotonate d'éthyle se décompose de même par les acides les plus faibles en redonnant l'éther acétylacétique. » La butanonediamide est en cristaux blancs, fusible à r 80° avec décom- position. Elle se dissout assez bien dans l'eau, et sa solution donne avec le perchlorure de fer une coloration rouge rubis caractéristique. Elle pré- cipite le cuivre d'une solution de sulfate ou d'acétate en redonnant le sel déjà examiné. Avec l'acétate de phénylhydrazine, elle fournit la même hy- drazone que raminobatènediamide. Ces caractères tendent tous à lui donner la constitution inrliquée. D'ailleurs, preuve définitive, elle fournit par fixation de H, au moyen d'amalgame de sodium, l'acide malique. » L'action de l'acide sulfurique étendu bouillant fournit un dégage- ment de CO-, et une liqueur qui ne renferme aucun des acides oxalique, acétique, pyruvique, mais probablement de l'acide pyrotartrique. Ces re- cherches seront poursuivies. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la saluration des azotes de la nicotine et sur une acétylnicotine . Note de M. A. Étard, présentée par M. Henri Moissan. « L Malgré la simplicité relative de sa formule, la nicotine, CTi^'Az-, possède une constitution moléculaire assez complexe et qui est l'objet de nombreuses recherches. Si bien des points paraissent encore incertains dans l'histoire de cet alcaloïde il en est deux, aux yeux des auteurs, lout à fait hors de doute. On admet que la nicotine, formant un diodoraéthylate, con- tient deux azotes tertiaires et qu'elle est un dérivé monosubstitué de la pyridinc parce qu'elle ne forme jamais, par oxydation, que de l'acide P-pyridine carbonique ou nicotianique. L'isodipyridine que M. Cahours et moi avons dérivée de la nicotine par simple déshydrogénation a servi de (') Az = 2i,8o;C = 36,63; H = 4.95. Thùorie : Az = 2i ,53; C = 86,92 ; H = 4,6i. ( 171 ) point de départ à cette dernière théorie. Mais, de ce fait que l'isodipyri- dine, C"'H"'Az^, donne à l'oxydation de l'acide nicotianique il ne résulte pas nécessairement qu'elle soit l'hydrure d'un dipyridyle tel que : ou, en général, un monosubstitué. » Quoiqu'il en soit, ces considérations ont conduit à diverses formules de constitution; l'une d'elles est celle que M. Pinnera récemment pro- posée à la suite de ses intéressantes recherches sur la ticonine et la coti- nine : CH'-Az-CH^^ » De mon côté, pensant que les azotes de la nicotine ne sont pas tous deux tertiaires et qu'elle n'est pas un dérivé monosubstitué, j'ai été amené à résumer les faits connus jusqu'à ce jour dans une formule qui me paraît les représenter correctement : H il C C -CH''- CH' / \ / (3| \ s HC 1 C(2, II (»CH* 1 HC Cm is)ClP C" / \ (6) / Az Az H » Voici ces faits : » 1° La nicotine est active parle carbone (3); cette activité se conserve dans les hydrures et disparaît dans l'isodipyridine qui contient en moins 2H*, éliminés notamment au point (3), puis (4), (5), (6). » 2" Outre un dihydrure, que j'ai décrit, la nicotine donne un hexahy- drure (Pinner). » 3" Par pyrogénation, il se fait presque exclusivement de la jJ-propyl- pyridine (Cahours et Étard). » 4° Bien que l'oxydation attaque la nicotine en deux points (i) (2), il ne se fait jamais, dans ce cas, qu'un acide monosubstitué : l'acide nico- tianique. » 5° La nicotine, traitée à 2oo°parHCl ou Hl saturés, ne donne jamais CH'CI ou CH'I; elle ne contient donc pas = Az-CH''. ( 172 ) » 6° De la méthvlamine se forme seulement aux dépens des oxynico- tines de INI. Pinner pendant la destruction de la base en acides oxalique, maloniqiie, nicotianique, etc., acides dont la formule que je propose explique aisément la formation. » Il restera à démontrer que, contrairement à ce que l'on admet, la nicotine renferme un groupe =: AzH. » II. Précédemment, j'ai signalé d'une façon sommaire la formation d'une base acétylée, et, dans la présente Note, je me propose d'étudier plus complètement cette question, importante au point de vue de la saturation des azotes. » De la nicotine anhydre est mise en vase clos en présence d'anhydride acétique à molécules égales. Après quelques heures de chauffe à i5o°, le liquide devient brun et un peu moins fluide, sans qu'il se fasse de pression. » Le liquide brun de ces tubes est mis en présence d'un excès de soude concentrée et épuisé à l'éther. Trois couches se forment dans ces condi- tions : une d'éther, tenant en dissolution très peu de bases pyridiques ; une de soude aqueuse, et une intermédiaire qui, étant insoluble dans l'éther, n'est pas de la nicotine. » La base acétylique distille vers 33o° en se décomposant notablement; mais, par l'emploi du vide, on peut aisément isoler le produit principal qui est, après refroidissement, une matière incolore ayant la consistance de la glycérine, douée d'une faible odeur vireuse, fort soiuble dans l'eau, inso- luble dans les lessives concentrées et dans l'éther. » Craignant une altération notable pendant la distillation, j'ai commencé par traiter une portion de base non distillée, séparée par la soude et lavée à l'éther. On transforme en chlorhydrate presque exactement neutralisé à la soude exempte de potasse et assez étendu, puis une faible dose de chlo- rure de platine est ajoutée. Après quelques heures, la solution s'est éclair- cie par suite du dépôt d'un chloroplatinate brun visqueux. En renouvelant ce traitement deux ou trois fois, on obtient une solution d'où le chlorure de platine précipite une matière très abondante d'un beau jaune clair et qui, d'abord poisseuse, surtout en liqueur concentrée, finit par cristalliser dans l'eau mère platinique. )) L'analyse a montré que l'on obtenait un chloroplatinate identique en partant de la base distillée et le traitement est alors beaucoup plus simple. » Le chloroplatinate d'acétylnicotine a une composition anormale au point de vue du chlore; i\ renferme : C H'" Az=0'HClPtCl% (C = 26,5, H=3,6, Pt = 3o,3, 3o,5; 0:1 = 27,4,27,5). ( 173 ) » Cette comuosition particulière du chloroplatinate s'explique par l'addition de l'anhydride acétique sur un groupe AzH, une seule molé- cule H Cl peut alors se fixer pour donner un chlorhydrate, le second azote étant devenu quaternaire, et l'on doit avoir un acétochloroplatinate dont la saturation sur les azotes se représente par 1 II I HC G /CtP Vz^^^Az-^^-^^' PtCl' H/^NCI "^ -OH ' ^*'-'' • \CO-CH' » C'est comme hydrate d'ammonium quaternaire que l'acétylnicotine peut résister à l'action de la soude concentrée et donner encore, après son action, un chloroplatinate acétique. Les groupes acétyliques de la matière sont d'ailleurs bien en relation exclusivement avec l'azote et le platine, car le chloroplatinate ne se décompose que fort difficilement par Thydro- gène sulfuré et cette transformation étant effectuée à chaud, la base libérée n'est plus de l'acétylnicotine mais de la nicotine pure caractérisée par son sel platinique. L'acétylnicotine est donc bien en Az-. » Conclusions. — La nicotine se combine par simple addition à l'anhy- dride acétique, on a ainsi C'«H"'Az-.(C='H='0)^0. » Les propriétés de cette combinaison lui assignent la constitution d'un hydrate quaternaire [(C"'H'^\z) = Az(C=H'0)^OH], ainsi que le montrent sa résistance aux alcalis concentrés et la composition de son chloroplatinate. » CHIMIE ORGANIQUE. — Pouvoirs rotatoires des dérivés de l'acide quinique. Note de M. S. -G. Cerkez, présentée par M. Friedel. (( On trouvera dans les Tableaux suivants une série de mesures polari- métriques nouvelles relatives aux dérivés de l'acide quinique, dont les sels métalliques ont seuls été étudiés, jusqu'à présent, par M. liesse ('), et surtout par M. Oudenians (-). Nous avons complété ces Tableaux en (') Hessb, Liebig's Annalen, t. CLXXVI, p. \Q.l\. (^) OuDEMANS, Rec. trai-. c/iim. Pays-Bas, t. V, p. 169. ( 174 ) transcrivant les mesures de M. Oudemans relatives aux sels niéluUiques dissous dans l'eau. » Les groupes de composés sur lesquels nous avons opéré sont : les éthers de l'acide quiiiique en solution dans l'alcool, les sels métalliques en solution dans l'alcool, les sels des bases organiques en solution dans l'eau, et dans l'alcool à 96 pour 100 et 98,3 pour 100. » Voici, en quelques mots, comment nous avons préparé ces composés : i> 1° Les éthers ont été obtenus en faisant réagir les iodures alcooliques sur le quinate d'argent; on chauffe pendant quelques heures au bain-raarie, au réfrigèrent ascendant. L'excès d'iodure est ensuite chassé par distillation elle produit de la réaction est repris par l'alcool; la solution alcoolique filtrée est évaporée jusqu'à poids constant; parfois elle doit être au préa- lable décolorée sur du noir animal. » 2" Les quinates alcalins ont été préparés par double décomposition entre l'acide quinique et les carbonates. Ces sels sont seuls assez solubles dans l'alcool à 98, 5 pour 100 pour se prêter à des mesures polarimétriques. Les observations se rapportent à des dissolutions saturées à la température ordinaire. » Les sels de calcium, strontium, baryum, sont trop peu solubles dans l'alcool à 98,5 pour 100. Soit o,o3o, o,o35 et o,oi5 dans loo^''' de solution. )) 3° Pour les quinates des bases organiques, des solutions dans l'eau ont été préparées en dissolvant en proportion équivalente les bases et l'acide quinique (privé de son eau de cristallisation); une première série d'observations polarimétriques se rapporte à des dissolutions aqueuses, une seconde à des dissolutions dans l'alcool à 9) pour 100, une troisième enfin, à des dissolutions dans l'alcool à 98,5 pour 100. Les bases organiques employées appartiennent à des familles chimiques différentes. Ce sont : la diéthylamine, l'aniline, la pyridine, la quinoléine. Quinates métalliques dans V alcool à 98,0 pour 100. Poids Données polarimélriques Pouvoir (a)D calculé de sel dans -^. rotatoire sur 100°° de dissolution. a. L. spécifique (a)D. l'acide. Qiiinale de lilhium 0,8867 — 0,81 6 — 15,2 — 15,7 » d'ammonium... 0,9080 - 0,80 6 14,7 — 15,6 » de sodium 0,3467 — 0,09 2 — 13,6 — 14)5 » de potassium .. . o,3ooo — o,i3 6 — 7,2 — 8,6 -JL. L. -2,56 2 -1,98 2 -0,46 1 0,61 I 1,47 2 0,29 0,5 -28,6 — 3o,6 26,4 -28,8 26,4 — 82,6 27,6 —34,0 26,2 -28,8 24,7 —36,9 — 3,23 2 -43,5 » —2,22 2 -3i,8 -44,3 —2,55 2 — 3o,o -43,5 —2,02 2 -28,5 -42,8 — 1,12 2 —27,4 -45,9 ( i7^> ) Elhers qu'iniques dans l'alcool à gc) pour 100. Poids Données polaiimétriques Pouvoir (a)r) calculé de substance clans — 1 — .«ii— rolatoire sur 20°= de dissolution. x. L. spécifique(a)i>. l'acide. gr Quinate de méthyle 0,8996 » d'élliyle o,75o5 » de propyle 0,3476 » d'isopropyle. . . . o,4420 » d'isobutyle 0,6717 )> de benzyle 0,4690 Quinates des bases organiques dans l'eau Acide quinique 0,3780 Quinate de diétiiylamine. 0,6966 » de pyridiiie 0,8878 » d'aniline 0,7078 » de quiiioléiiie. . . 0,4127 Quinates des bases organiques dans l'alcool à ç)5 pour 100. Acide quinique o,348o — i,i8 2 — 82,5 » Quinate de diélliylamine. o,3638 — o,45 2 — 12, 4 — 17,2 » de pyridine 0,8629 — o,gi 2 — 25, i — 86,7 » d'aniline o,4o6o — 0,98 2 — 22,9 —3^,4 » de quinoléine. . . o,2i58 — 0,48 2 — 22,3 — 37,7 Quinates des bases organiques dans l'alcool à 98,. 5 pour 100. Quinate de diéthylamine. 0,2029 — 0,29 2 — 14,8 — 19,9 de pyridine 0,8617 — 0'99 2 — 27,1 — 38,6 d'aniline 0,5277 — i,3o 2 — 27,6 — 87,0 de quinoléine. . . o,8623 — 0,82 3 — 22,6 — 88,9 Quinates métalliques dans l'eau (Oude/nans). Solution concentrée, diluée. (aju calculé sur l'acide. Acide quinique (5!)i) — 45,5 à — 46,7 — 48,6 Quinate de potassium (a)[,. . . — 4o,6 — 4', 5 — 48,6 de sodium (a)u — 42,9 —44,3 —48,9 d'ammonium (a)u. . . — 44,0 — 44,9 — 47,9 » » » » » » de baryum (a)o .... —34,6 —35,8 —46,8 de strontium (a)y. . . —87,9 —47,4 —48,7 de calcium (a )i) — 44, o — 47, o — 48,4 de magnésium (a)[,. . — 42,9 — 48,i —47,3 de zinc (a)i, — 42,9 — 46,9 » ( 176 ) M L'ensemble de ces mesures donne lieu aux remarques suivantes : » 1° Si l'on considère les observations relatives aux éthers quiniques et aux quinates métalliques dans l'alcool, on Aoit que l'introduction de radicaux hydrocarbonés et de métaux diminue le pouvoir rotatoire de l'a- cide quinique. » 2" Les quinates des bases organiques dans l'alcool donnent des résul- tats différents des quinates métalliques; la diéthylamine, qui est une base forte, fait seule exception : le quinate de cette base a un pouvoir rotatoire très voisin de celui des quinates métalliques. Ce fait semble indiquer que les autres bases organiques ne se combinent pas avec l'acide quinique en solution alcoolique. » 3° D'après les idées généralement reçues, les sels seraient fortement dissociés dans les dissolutions aqueuses. Dans ce cas, les pouvoirs rota- toires calculés sur la quantité d'acide quinique qui serait en solution si le sel était complètement dissocié, doivent conduire à des valeurs d'autant plus voisines du pouvoir rotatoire de l'acide quinique que la dissociation est plus complète. Afin de faciliter cette comparaison, on a inscrit, dans la dernière colonne des Tableaux, les valeurs de (a)^ calculées sur l'acide quinique. On sait que ce mode de calcul a déjà été employé par M. Oude- mans. » De l'inspection de ces valeurs il résulte : ') a. Que les éthers quiniques, les quinates métalliques et le quinate de diéthylamine doivent être peu dissociés dans l'alcool. » b. Que les autres sels sont, au contraire, fortement dissociés dans l'eau et dans l'alcool. En effet, la valeur (a)i,, calculée sur l'acide, est en moyenne de : — 48)2 pour les quinates métalliques dans l'eau (Oudemans), — 44)2 » » de bases organiques dans l'eau, — 35,9 » » » » dans l'alcool à 95,5 pour 100, — 38,2 » » » » )) à 98,5 pour 100. Nombres voisins des pouvoirs rotatoires de l'acide quinique dans l'eau et dans l'alcool, soit —43,5 (— 45,5 à — 46,7 d'après M. Oudemans) et -32,5. » On remarquera en outre que les quinates métalliques et les quinates des bases organiques dans l'eau ne conduisent pas à la môme valeur (a)[, calculée sur l'acide, ce qui serait conforme à la théorie de la dissociation électrolytique. En effet, dans cette conception, les premiers doivent être dissociés en ions, tandis que les seconds ne peuvent guère être que disso- ciés en acide et en base, en raison de ce fait, que les acides organiques ( n- ; et les bases organiques donnent, en cryoscopie, des abaissements nor- maux ('). Il CHIMIE ORGANIQUE. — Dérivés et constitution du rliodinol de V essence de roses. Note de M. Pu. Barbier, présentée par M. Friedel. « Le principe chimique défini contenu dans la partie liquide de l'essence de roses, connu sous le nom de rhodinol, a été étudiépar plusieurs savants; récemment M. Eckart (°) a montré que le rhodinol C'"H"*0 était un alcool primaire actif contenant deux liaisons élhyléniques et donnant de l'acide valérianique comme produit de destruction sous l'influence des oxydants. Comme on le voit par ces diverses propriétés, le rhodinol est un isomère du licaréol et du géraniol. 1) J'ai étudié sur cet alcool l'action de l'acide chlorhydrique gazeux et celle de l'anhydride acétique, ce qui m'a permis, en tenant compte des ré- sultats précédemment obtenus par M. Eckart, d'en déterminer la constitu- tion et le genre d'isomérie. » I-e rhodinol qui m'a servi possède rigoureusement la composition correspondant à la formule C'°H'*0, c'est un liquide huileux, bouillant sans décomposition à i 26°, 5 sous une pression de iG'"'"; sa densité à 0° est égale à o.SgDÔ, ses indices sont /?,.= 1,4653, V=645, /ÎA= 1,479,5, 1(,= 4.J2,G. » Son pouvoir rotatoire à 2J° est [5'.]„= — 2", 37'. » Soumis à l'action du gaz chlorhydrique sec, en refroidissant, le rho- dinol perd de l'eau et donne un dichlorhydrate liquide bouillant à 147" sous une pression de 18"""; la densité à 0° de ce liquide est 1,0 ji. » L'acide chlorhydrique agissant comme déshydratant, la chaîne s'est fermée en donnant naissance à un groupement cyclique, le dichlorhydrate liquide de dipentène; en effet, ce dernier, traité par une dissolution acé- tique bouillante d'acétate de potassium, m'a donné le dipentène avec son bromure caractéristique fusible à 124°- (') Genève, laboratoire de Chimie de l'Université, juillet iSgS. (') Eckart, Arcliiv der Pliarniacie, t. CGXXIX, p. 355. C. R., i8i)3, 2- Semestre. (T. CXVII, N* 3.) ^4 ( 178 ) » I.a discussion des résultats obtenus par M. Eckart et par moi conduit pour le rhodinol à la formule de constitution suivante : CH-CH-CH-OH CH-C =CH=' CH' » Cette expression est identique à la première des deux formules (') entre lesquelles j'ai été amené à choisir pour représenter la constitution du licaréol. Le rhodinol donnant par oxydation de l'acide valérianique, cette formule exprime parfaitement l'ensemble des réactions et des propriétés chimiques de cet alcooL )) De même que dans le cas du licaréol et pour les mêmes raisons, elle permet de prévoir l'existence de deux isomères stéréochimiques, l'un stable et l'autre instable, ce dernier transformable dans le premier par chauffage avec l'anhydride acétique. » J'ai donc soumis le rhodinol à l'action de l'anhydride acétique en vase clos à i8o°; dans ces conditions, il ne se forme que de l'éther rhodinolacé- tique C"'H"OC^H'0 : c'est un liquide incolore, mobile, d'odeur agréable, bouillant à iSi" sous une pression de i5"""; sa densité à o° est égale à 0,9214 ; ses indices sont : «,. = 1,4526, V = 645, «i = 1,4661, 7.4 = 452,6. » Saponifié par la potasse alcoolique, cet éther régénère le rhodinol non modifié et présentant les caractères ci-dessus mentionnés. » D'après cette expérience, le rhodinol de l'essence de roses constitue la modification stable à laquelle correspond une modification instable, en- core inconnue, capable de reproduire la première sous l'action de l'anhy- dride acétique. » (') Pn. Barbier, Comptes rendus, t. CXVI, p. 1062; 1898. ( 179 ) PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Lois de l'évoliilion de la digestion; leur interpré- tation. Note de M. J. Wi.nter (' ), présentée par M. A. Gautier. « Il est un élément qui n'a jamais été pris en considération dans l'ana- lyse du suc gastrique : le résidu fixe dissous. » L'objet principal du travail stomacal étant la dissolution des matières alimentaires, il semble rationnel de chercher à déterminer la quantité de matière dissoute. Ce problème de la totalisation est complexe, sinon inso- luble, l'estomac n'étant pas une poche imperméable et close. Aussi n'est-ce pointée côté de la question que j'envisage aujourd'hui, mais les déduc- tions l'cmarquables auxquelles conduit l'étude des variations du résidu pour l'interprétation des lois d'évolution étudiées dans ma Note précé- dente. » Cette étude montre, d'une façon générale, que le résidu fixe est tou- jours faible, contrairement à ce que l'on pouvait croire, ce qui indique ou bien que le travail stomacal utile est très restreint ou que l'estomac évacue ou résorbe les matières au fur et à mesure de leur dissolution. Retenons seulement ce fait qui découle d'expériences fort nombreuses : c'est que le résidu ne dépasse pas normalement une limite maxima remarquable que nous allons fixer plus loin. » Soit R ce résidu. Voici, très succinctement, les variations de R chez le chien sans fistule. Il est indispensable de les connaître. » I. Repas d'eau distillée seule. — R reste petit. Même au maximum de concentration, il n'est que peu supérieur à T (chlore total), exprimé en NaCl. Il croît en fonction du temps. » II. Repas d'eau et de viande. — Deux phases bien distinctes dans l'ac- croissement de R. » Dans la première, R reste constant ou tend vers une limite constante jusqu'au temps /. Dans la deuxième, à partir de t, R croît régulièrement en fonction du temps, t coïncide avec le moment où la courbe C (^chlore orga- nique) change de direction. Cette constatation établit nettement une relation entre C et R. Le rapport ^ varie, dans la suite, eu fonction du temps. Il sera étudié prochainement.-» C) Voir la Note précédente, Comptes rendus Au 3 juillet 1898. (Travail du labo- ratoire de M. Hayem.) ( i«o ) » Les deux phases de R coïncident donc avec les deux phases élabhes précédemment pour les éléments chlorés. » Si, comme cela est le cas ici, le liquide gastrique ne renferme que peu ou pas de substances volatiles, R est proportionnel à la densité, c'est-à-dire à la tension osmotique ( ' ) du liquide. Cette tension peut, comme nous le verrons plus tard, être déterminée très rigoureusement d'une autre ma- nière. » Envisageons donc R comme l'expression de la tension osmotique eX ap- pliquons cette notion aux lois énoncées précédemment. » Le cadre [de cette Note ne me permettant aucun développement, je résume à grands traits. )) Soit un estomac à jeun et vide. Toutes les cellules de la paroi sont en équilibre de tension, c'est-à-dire au repos. Faisons ingérer de l'eau dis- tillée, dont la tension est nulle. En vertu de la différence de tension et de l'excitation vasomotrice ainsi provoquées , il s'établit immédiatement un cou- rant osmotique ])rogressivement décroissant entre l'eau ingérée d'une part et les plasmas cellulaire et sanguin de l'autre. » La tension (densité) cellulaire diminue, celle du liquide extérieur augmente constamment et avec elle la résistance à la diffusion des éléments cellulaires et sanguins. La vitesse de diffusion pour chaque substance doit donc décroître en raison directe de l'accroissement de la tension extérieure. C'est ce que démontrent et c'est ce qui explique l'uniformité et la nature pa- rabolique de nos courbes de la première phase et la constance des rapports. » Au temps 9, à partir d'une dilution déterminée (^) que je préciserai ultérieurement, certains éléments cellulaires se modifient (saponification d'éthers phosphores complexes) et réagissent sur les chlorures (calciques sans doute) pendant le temps infiniment petit d.x. Il en résulte de l'HCl libre et une diminution correspondante, pendant le temps dx, de la tension extérieure, c'est-à-dire de la résistance. De là, accélération de la diff'usion pendant une autre période dx, nouvelles réactions et ainsi de suite. )) A partir du temps 0, l'accélération de T doit donc augmenter, F (chlo- rures fixes) ralentir et H apparaître. Cest en eff'et ce que montre l' expérience. Nous sommes ainsi dans la période de réaction où la décomposition spr place des chlorures se produit progressivement comme je l'avais inditjué depuis longtemps. (') La tension osmotique est l'alliaction que les molécules solides d'une solutioi exercent sur les molécules liquides environnantes. (^) lit vraisemblablement aussi d'une température déterminée. ( •«' ) » Suivant l'intensité des réactions cellulaires et stomacales et l'abon- dance de R, T peut croître avec une accélération très variable, ainsi que F et H. » Quand on ne donne que l'eau seule, C reste constant à partir du temps t voisin de 6 ; mais, si l'on ajoute des aliments solides, ils se dissolvent à partir de Z, C et R augmentent en fonction du temps et avec eux la ten- sion du liquide extérieur. Cette augmentation de la tension est d'autant plus rapide que Idi' résorption cl l' évacuation sont moindres pour une même accélération de C. La marche de T qui résume l'ensemble sera donc d'autant plus retardée que la tension augmente plus vite. On voit ainsi tout le secours que l'analyse peut fournira l'étude d'une digestion : le calcul permet de préciser tous les faits. J'en donnerai les développements peu à peu. » Ces considérations font prévoir que l'accroissement de R doit être, normalement, limité par la tension osrnotique du plasma sanguin. L'expé- rience vérifie pleinement celte déduction théorique. Muis R atteint rarement cette limite supérieure. » En résumé, le processus digestif commence et évolue sous l'influence constante de la différence entre les tensions osmotiques du liquide sto- macal et du plasma sanguin. Cette différence est réglée par les phéno- mènes vasomoteurs (action initiale), par les phénomènes réactionnels dépendant de l'état de la muqueuse, et enfin par le pouvoir de résorption et d'évacuation de l'organe. » La composition du plasma sanguin joue donc un grand rôle. J'y re- viendrai sous peu. » Il serait facile de généraliser ces notions à la vie cellulaire de tout organisme. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — L'élasticité du muscle diminue-t-elle pendant la contraction? Note de M. N. Wedenskv, présentée par M. A. Chaiiveau. « Un des phénomènes les plus curieux de la physiologie générale du muscle consiste en ce que le muscle, en se contractant, change ses propriétés comme corps élastique, de telle façon que sous l'influence d'un même poids il subit un allongement bien plus grand qu'à l'état de repos. Et cependant les dimensions du muscle contracté (la longueur plus courte et la section transversale plus grande) auraient pu faire croire à l'inverse, si les lois physiques connues étaient applicables au muscle. Ce fait a été signalé par E. Weber et fut confirmé par plusieurs autres savants. Pour ( «82 ) expliquer ce phénomène étonnant, on a été amené à admettre que le muscle présente deux formes naturelles : une à l'état de repos et l'autre à l'état d'activité. » Je vais démontrer que la constatation de Weber, une plus grande extensibilité du muscle à l'état de contraction quau repos, n'est juste qu'à moitié, car le muscle contracté présente aussi, à côté du phénomène de plus grande extensibilité, une extensibilité beaucoup moindre gue celle quil accuse à l'état de repos. Il faut chercher l'explication de ces phénomènes contra- dictoires, non pas dans les changements des propriétés élastiques du muscle par la contraction; mais, au contraire, dans les changements de l'excitabilité et de la contractilité que le muscle subit sous l'action du poids ('). » Les données expérimentales qui font Fobjet de ma Communication étant nées des considérations théoriques, j'exposerai tout de suite ces dernières. Admettons deux suppositions : » I. Le poids suspendu au muscle agit lui-même comme irritant. Ce qui peut être admis, en prenant en considération les anciennes observations de Fick et de Hai- denhain, la production plus facile delà contraction induite (secondaire) par le muscle chargé ou tendu (Matteucci, Meissner et Biedermann), ainsi que quelques nouvelles données (von Kries, Sclienck et d'autres). » n. Le poids irritant, se surajoutant à la stimulation du muscle par l'irritant ap- pliqué, peut agir de façon double sur la contraction musculaire, tantôt en renforçant celle-ci, tantôt en l'affaiblissant. » Cette seconde supposition ne pouvait être émise tant qu'on estimait que plus l'irritation tétanique est intense, plus elle est apte à provoquer un tétanos et qu'on tenait la fréquence des courants pour un facteur presque indifférent. Pour moi, au contraire, cette supposition s'impose nécessairement, la première étant admise. En effet, j'ai démontré dans mes recherches précédentes: a. Que, en appliquant au nerf toujours des courants induits maxima, on n'obtient le tétanos maximum qu'a^ec des courants d'une fréquence déterminée {optimum de fréquence); en augmentant la fré- quence au delà, la contraction tétanique diminue (juste comme dans le cas de la di- minution de la fréquence), si bien qu'on peut arriver à une fréquence telle que le muscle se relâche complètement {pessimum de fréquence); b. Que les courants in- duits à fréquence plus grande que l'optimum ne provoquent la contraction la plus forte que lorsqu'ils agissent sur le nerf avec une intensité assez modérée {optimum d'intensité); le muscle se relâche au contraire quand leur intensité approche du maximum {pessimum d'intensité), pour reprendre ses contractions à la suite d'un nouvel affaiblissement de l'intensité (cette seconde règle b ne s'applique pas au muscle curarisé). (') Ma thèse n'est nullement contraire à la doctrine d'après laquelle la contraction même liée au développement des forces élastiques dans le muscle, doctrine qui a été récemment soutenue d'une façon si forte par M. Chauveau; bien plus, mes expé- riences doivent débarrasser cette doctrine de quelques difficultés. ( iS3 ) » Or, il fallait s'attendre à ce que le poids irritant, se surajoutant à la stimulation par le suboptimura, la ferait s'approcher de l'efTet de l'optimum et que le même poids, en agissant sur le muscle stimulé avec Tiriùtant optimum ou subpessimum, rapprocherait, au contraire, l'efTet de celui du pessimum. Dans le premier cas, le muscle chargé produirait la contraction plus forte que le muscle non chargé; dans le second cas, c'est le contraire qui aurait lieu. » J'ai vérifié eflfecti vement ces considérations théoriques et j'ai relié les suppositions I et II l'une à l'autre par l'expérience suivante : j'applique un courant tétanisant au nerf à de certains intervalles assez longs (deux minutes) et pour un temps assez court (par exemple dix secondes). J'enregistre les tétanos produits, une fois quand le muscle est faiblement chargé, et une autre fois quand la charge est plus grande ; de nouveau, comme la première fois, le muscle étant faiblement chargé et ainsi de suite. Dans une série, les tétanos sont produits par une irritation subopt. restant toujours la même; dans la seconde série agit, au contraire, toujours une irritation siibpess. » L'influence de la charge est, en réalité, tout à fait différente dans ces deux séries de tétanos. Comme exemple, je citerai ici les hauteurs des tétanos enregistrés parle muscle gastrocnémien de grenouille avec des poids différents dans la série A quand son nerf était excité par la fréquence subopt. (20 irritations par seconde) et dans la série B par la fréquence subpess. (160 irritations par seconde),: Charge 5»'. ôo»*. loos'. 200»'. Hauteur des tétanos l Série A 82 87 » ^o en millimètres. | Série B 34 3i 26 » » La comparaison de subopt. et subpess. de fréquence (intensité maximum) pré- sentait toujours des différences plus tranchées que la comparaison de subopt. et subpess. d'intensité (fréquence subpess.). Ce fait m'a fait présumer que le poids exerce une influence non seulement sur la valeur de toutes les excitations qui arrivent au muscle, mais aussi sur leur rythme. Pour jeter un coup d'œil sur la manière in- time dont s'exerce l'action du poids sur le muscle contracté, j'ai repris l'étude des courants d'action du muscle au moyen du téléphone. En excitant le nerf avec des courants peu fréquents, on s'aperçoit au téléphone que la charge suspendue produit, d'une part, un renforcement du son téléphonique et fait apparaître, d'autre part, des bruits singuliers, ce qui pourrait être considéré comme un équivalent de l'augmenta- tion de la fréquence. Le premier phénomène (le renforcement du son) est d'autant plus concluant que la manifestation téléphonique renforcée accompagne l'état allongé du muscle, c'est-à-dire quand la résistance dans le circuit du téléphone est augmentée. Le second phénomène se trouve en accord parfait avec des courbes myographiques, celles-ci prenant, par l'action du poids suspendu, la marche caractéristique pour des irritations à une fréquence plus grande. » Après avoir élucidé la manière d'agir du poids sur le muscle contracté, j'ai pu reproduire arlificiellement tous les phénomènes dus à l'action de cet irritant sui generis, en le remplaçant par des courants induits fréquents et très faibles appliqués aux deux extrémités du muscle ou bien à une partie inférieure du nerf, tandis que l'irritant subopt., respeclhement subpess., agissait sur la partie supérieure du nerf. » Dès à présent il y avait tout lieu de reprendre les expériences sur le ( '84 ) chargement et le déchargement du muscle pendant une tétanisation pro- longée. Les manifestations musculaires furent très compliquées et varia- bles; et, néanmoins, elles furent parfaitement conformes à mes idées et, pour partie essentielle, prévues d'avance. En appliquant à un muscle con- tracté le même poids, on peut produire un allongement du muscle beaucoup plus faible ou bien beaucoup plus grand que celui qu'on obtient à l'ctatde repos. L'un ou l'autre effet ne dépend pas du degré de la contraction du muscle, mais il dépend du caractère de l'irritant qu'on lui applique. » Il est entendu que toutes ces expériences ont été faites non seulement sur le muscle gastrocnémien, mais aussi sur les muscles à structure plus régulière, comme par exemple le muscle sartorius. M Comme le muscle curarisé, étant soumis à des excitations à fréquence différente, s'est montré en même relation avec la charge que le muscle normal, je n'hésite pas à soutenir que la charge comme irritant agit direc- tement sur la substance musculaire, et que son action sur les éléments nerveux inclus dans la masse du muscle n'ajoute rien d'essentiel. » Je ne puis me livrer ici à l'exposé de mes expériences correspon- dantes faites avec le Spannungsanzeiger de Fick, ainsi qu'à l'analyse de l'influence de la charge sur les secousses isolées. Tout cela, aussi bien que l'interprétation nouvelle, conforme, à mon point de vue, aux faits souvent bien contradictoires décrits par Weber et ses successeurs; tout cela est exposé par moi dans un Mémoire qui va être présenté à l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, et sera accompagné des myogrammes né- cessaires. » Si nous admettons que la charge agit comme un irritant sur un muscle contracté et masque ainsi sa propre action sur les propriétés élastiques, il n'y a pas de raison pour ne pas admettre la même action d'une charge appliquée au muscle en repos. Évidemment, dans ce cas, la courbe d'al- longement du muscle devrait aussi être compliquée par ce facteur. Je dis- pose déjà, à l'heure qu'il est, de quelques indications parlant en faveur de cette idée. » PHYSIOLOGIE ANIMALE . — Sur le mécanisme de la production de la lumière chez /'Orya barbarica d'Algérie. Note de M. Raphaël Dubois, présentée par M. Blanchard. « La découverte de la propriété photogène chez VOrja barbarica d'Al- gérie est de date relativement récente. Ce beau géophile a été observé pour la première fois, à l'état lumineux, presque au même moment par M. Fui- ( ,85 ) phaél Blanchard à El Kantara (avril 1888) et par M. J. Gazagnaire à Ne- mours (mai 1888). )> M. Gazagnaire a signalé, en outre, un certain nombre de particula- rités importantes ( ' ) ; la substance phosphorescente est excrétée par des pores siégeant sur les lames sternales et épisternales, sons forme d'un fluide visqueux, jaunâtre, d'une odeur siii generis, insoluble dans l'alcool et se desséchant rapidement à l'air. » J'avais moi-même observé, en sej)tembre 1887, sur des Scolioplanes crassipes, qui m'avaient été envoyés de la Fère (Aisne), par M. Huet, que la liqueur lumineuse était excrétée par la face ventrale du corps, contrai- rement à une opinion que j'avais émise antérieurement; mais je n'avais pas publié cette observation, me réservant de la compléter plus tard. N'ayant pu me procurer de nouveaux Scolioplanes, je suis allé en Algérie chercher VOrya barbarica. » Non seulement j'ai constaté l'exactitude des faits annoncés par M. Ga- zagnaire, mais j'ai pu surtout, grâce à l'emploi du microscope, dont ce savant ne s'était pas servi, faire de nouvelles observations qui confirment de la manière la plus nette l'exactitude de la théorie définitive du méca- nisme de la photogénie, tel qu'il a été exposé dans mon dernier travail sur la Pholade dactyle (^). » Les faits que j'ai signalés dans diverses Communications antérieures sont exacts, mais leur interprétation a parfois varié par la découverte de faits nouveaux; mais aujourd'hui il ne peut subsister d'incertitudes en rai- son de la facilité d'observation et d'expérimentation que présente YOrya bajbarica, chez lequel la substance lumineuse est sécrétée par des organes spéciaux et peut être recueillie à l'état de pureté. » Cette substance est formée dans des glandes hypodermiques, unicel- lulaires,' piriformes, de 8 à 10 centièmes de millimètre de longueur et de 5 à 6 de largeur. Sur les coupes de i centième de millimètre d'épaisseur, colorées au bleu de méthylène ou à l'hématoxvline, on distingue dans le protoplasma glandulaire granuleux de nombreuses gouttelettes arrondies ou ovoïdes que l'on retrouve dans le produit excrété. Ces gouttelettes, que des observateurs ont prises, chez d'autres animaux pathogènes, pour de (') J. Gazagnaire, La phosphorescence chez les Myriapodes {Bulletin rie la So- ciété zoologique de France, t. XIII, p. 182). (2) R. Dubois, Anatomie et physiologie comparées de la Pholade dactyle. Paris, G. Masson; 1892. C. R.,1893, 2' Semestre. (T. CWII, N" 3.) 25 ( .86 ) la matière grasse, ne noircissent pas par l'acide osmique et présentent les caractères histochimiqiies du protoplasme ou des albuminoïdes condensés. Aussitôt après leur contact avec l'air libre, on voit naître à leur centre un point très réfringent; elles ont alors la forme qui m'a fait donner à ces corpuscules, que l'on rencontre dans tous les organes lumineux, le nom de vacaolides. Ce point réfringent devient le centre d'un cristal ou plutôt d'un groupe de cristaux. La matière protoplasmique excrétée passe ainsi de l'état colloïdal à l'état cristalloïdal sous les yeux de l'observateur, pendant que la lumière se produit. Au bout de quelque temps, la prépa- ration est remplie exclusivement de magnifiques cristaux en fougères ou en longues aiguilles prismatiques fasciculées. » Le contact de l'air est nécessaire et active la luminosité, mais celui de l'eau ne l'est pas moins. » C'est qu'il ne s'agit pas ici d'un phénomène banal d'oxvdation, car la matière frottée entre les doigts ou desséchée rapidement s'éteint, mais peut reprendre tout son éclat quand on l'humecte avec un peu d'eau. En outre, le produit excrété est franchement acide, ce qui conGrme l'inexac- titude de l'hypothèse de Radzizewski expliquant la photogénie animale par une oxydation lente en milieu alcalin. » L'oxvgène permet la respiration des corpuscules protoplasmiques pas- sant de l'état colloïdal à l'état cristalloïdal, c'est-à-diro de la vie à la mort. Celte respiration n'est véritablement active que dans un protoplasme con- venablement hydraté, et l'eau est nécessaire pour que la cristallisation s'o- père dans des conditions favorables à l'émission de la lumière. L'oxvgène sert à produire la substance cristallisable, avec le concours de l'eau, et l'eau permet la cristallisation photogène. » Ce sont ces deux états successifs de la matière photogène qui m'avaient conduit autrefois à penser qu'il y avait deux substances distinctes réagis- sant l'une sur l'autre. » En réalité, il n'y a que deux états successifs d'une môme substance modifiée par l'oxygène et l'eau, et à laquelle je conserverai le nom de lucifèrine jusqu'à ce que sa structure atomique ait pu être déterminée. » Les préparations^ remplies de cristaux qui accompagnent cetle Note montrent que le phénomène est des plus faciles à observer chez \Orya barbarica. » ^ i«7 ) ZOOLOGIE. — Sui la /aune pélagique des lacs du Jura français. Noie de MM. Jules de Guerxe et Jules Ricuard, présentée par M. Milne- Edwards. « La faune pélagique des lacs du Jura français n'avait été l'objet d'au- cune étude, lorsque, en 1890, l'un de nous y entreprit des recherches à ce point de vue spécial. Aux produits de pêches faites d'abord dans les lacs de Saint-Point (Jura), de Chalain (Doubs), de Génin, de Nantua et de Sylans (Ain) sont venus s'ajouter récemment des matériaux de grande valeur. Nous en sommes redevables à M. l'ingénieur A. Delebecque qui a bien voulu se charger de les recueillir, suivant nos indications, au cours lie ses importants travaux hydrographiques ('). » En y comprenant les lacs déjà cités et où de nouvelles pèches ont, d'ailleurs, été pratiquées parfois en des saisons différentes, nous possé- dons des spécimens de la htune pélagique de 21 lacs situés dans les dé- partements de l'Ain (3), du Doubs (3) et du Jura (i5). » I^e nombre des localités explorées et les dates très diverses où les re- cherches ont eu lieu (dans une période comprise entre le 25 février et le 23 octobre) donnent à notre étude un grand caractère de généralité. Il est donc vraisemblable que des travaux ultérieurs ne modifieront guère nos conclusions, excepté toutefois pour les animaux délicats, dont l'exa- men doit être fait sur place à l'état vivant. » Les pèches ont fourni en totalité : 6 KotHeres déterrainables et 18 Crustacés (10 Cladocères et 8 Copépodes). En voici l'énuraération : « RoTiFÈRES : Conochilus volvox Ehienb., Asplanchna priodonta Gosse, Polyar- thra platyptera Ehr., Triartlira longiseta Ehr., Anurœa cochlearù Gosse, No- tholca lonffispina Kellicotl. » Cladocèkes. — Sida cryslallina O.-F. Mïûl. , Daph/iella Brandtiana Fischer, Daphnia longispina Leydig, var., D. hyalina Leyd., D. Jardinei Baivd, var. api- cata Ivurz, Cerlodaphnia pulchella Sars, Bosniina longiroslris O.-F. Miilî., Alona affinis Leyd., Chydorus sphœricus O.-F. Miill., Bylhotrephes longimanus Leyd. » Copépodes. — Cyclops strenuus Fischer, variété voisine de C. abyssoruni Sars, C. Leuckarti Sars, Diaptomus cœruleus Fischer, D. gracilis Sars, D. graciloïdes Lillj., D. denlicornis Wierj., D. laciniatus Lillj., Helerocope saliens Lillj. » En ce qui concerne les Rotifères, la seule particularité à noter est la vaste répar- (') Voir Comptes rendus, 1891, 1892 et 1898. ( '88 ) tition de Notholca longispina (il s'est rencontré dans treize lacs); nous avons signalé maintes fois rinimense extension géographique de ce type, dont la dissémination est singulièrement facilitée par les longues épines de sa carapace, à laquelle les œufs restent d'ailleurs fixés. » Parmi les Cladocères, une espèce, Bythotrcphes longimanus. est nouvelle pour la faune française. Elle a été prise dans un seul lac, celui de Saint-Point, qui se trouve être à la fois l'un des plus étendus (898''"), des plus profonds (4o'°,3o) et des plus éle- vés (848™, 9.5 à l'étiage) du Jura français. Ce Polvphémide, dont la taille peut at- teindre jusqu'à 6'"™ (appendice caudal compris), n'est pas rare dans cette localité. On sait que Pavesi l'a considéré comme l'un des éléments principaux de la nourriture des Salmonidés. Tout récemment, sa distribution verticale dans les lacs du Holstein, où Zacliarias l'a découvert en 1892, a été étudiée par Apstein. » Le même naturaliste s'est efTorcé, en outre, d'évaluer avec précision, et suivant les diverses époques de l'année, la masse alimentaire que peut oflVir aux Poissons ce Crustacé plein d'intérêt au point de vue pratique. La présence de Bytliolrephes dans le lac de Saint-Point devra donc être notée par tous ceux que préoccupe la mise en valeur des eaux du Jura. Nous croyons, du reste, que cette espèce serait facile à in- troduire dans la plupart des lacs de la contrée où les conditions biologiques sont presque semblables. » Un autre Gladocère, Daplinia Jardinet var. : apicata, ne s'est rencontré que dans une pêche, au lac de Malpas (Doubs). » Parmi les Gopépodes, un Calanide, Heterocope saliens, est également nouveau pour la faune française. Il ne paraît exister qu'au lac de Saint-Point, en compagnie de Bythotrephes longimanus. On remarquera la présence, à l'état pélagique, dans le Jura, de cinq espèces distinctes du genre Diaplomus. Deux d'entre elles méritent une mention particulière. Ce sont les D. denlicornis trouvé seulement dans le lac de Chalain, le plus grand et l'un des plus profonds du département du Doubs (su- perficie 282''", profondeur maximum 34'") et D. laciniatiis. Ce dernier existe à Saint- Point et à Remoray (Doubs), à Chalain, dans les deux lacs de Clairvaux et à Narlay (Jura). » Il est à remarquer qu'aucun Diaplomus n'a été pris dans les lacs du département de l'Ain. Deux espèces de Cyclops s'y multiplient par contre, en extrême abondance, et y constituent avec leurs embryons à tous les âges, quelques Cladocères, des Anurœa {A. cochlearis, en particulier) un Dinohryon indéterminé et Ceratiuin longicorne Perty, la masse presque entière et fort abondante du Plankton. Les produits des pèches de M. Delebecque, exécutées avec le même filet, à la même vitesse, aux mêmes heures, les conditions de température et de lumière restant les mêmes, ces produits étant, d'ailleurs, toujours recueillis pour être conservés par un procédé identique, fournissent nombre de documents curieux. Ceux-ci pourraient sans doute être utilisés dans la pratique de la pêche et de la pisciculture sans qu'il soit besoin de mettre en usage les méthodes de haute précision imaginées et employées aujourd'hui en Alle- magne (Uensen, Apstein, Lauterborn). » Quoi qu'il en soit, à Nantua par exemple, le 10 octobre, une pêche exécutée à 2'" de profondeur et ayant duré neuf minutes fournit, à 2'' de l'après-midi, 12'''', 2 de ujatière vivante. .V 2'' 10'", le même jour à 3o'", on recueille eu huit minutes 16'^'', 5 de ( i«9) l'ianklon. Dans le même lac, le 25 février, à 2'' également, une pèche de dix. minutes, à la surface, ne produit que o",!. » Dans le lac de Svlans, le 30 octobre, à ^ du matin, une pêche exécutée à •2'^ de profondeur donne, en dix minutes, 9'"'', 2 de PlanlUoii ; une seconde pêche, d'égale durée, faite aussitôt après à 10™, ne rapporte que 4^,8 de la même matière. Le i3 mars, à 2'' de l'après-midi, une pèche prolongée pendant vingt minutes, à 2™, donne seulement o'''",2. » A Saint-Point, le 21 septembre, trois pêches de dix minutes chacune, faites res- pectivement à g*", 9''io'" et 10'' du matin fournissent, la première à o™,20, la seconde à i5™ et la troisième à 3o™ de profondeur : 1", 3, 5", 7 et 9'^'", i de Plankton. A Ré- moray, lac très voisin du précèdent, on obtient en dix minutes également, le 21 sep- tembre, à S*" de l'après-midi, 6™, 6, à o"',3o de profondeur et près du double, 12''', 5 le 23 septembre, à midi, par 12™ de profondeur, peut-être à cause de l'intensité de la lumière et de l'élévation de la température. A Chalain, le 8 avril, deux pèches de dix minutes chacune exécutées à 3'' et à 3"^ lo™ de l'après-midi donnent l'une, à 2™, 12"^'', l'autre, à 10™, 3'^'=, 9 de Planklon. M Toutes les conclusions que comportent les recherches exposées ci- dessus ne sauraient être développées ici. Ce qui précède suffit à montrer quel vaste champ d'études peut encore fournir l'exploration des lacs aux naturalistes qu'intéresse la Zoologie pure, la pratique de la pèche et l'é- levage du Poisson, voire inêuie la solution des problèmes les plus délicats de la Biologie générale. » BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE. — Sur un Champignon parasite de la Co- chylis. Note de MM. C. Sauvageau et J. Perraud, présentée par M. Duchartre. « La larve de la Cochylis amhigueUa Ilùbner, vulgairement désignée sous le nom de ver du raisin, est, après le Phylloxéra, l'insecte le plus redouté des viticulteurs. Ses dégâts sont parfois considérables dans les vignobles du Beaujolais, de la Bourgogne, de la Gironde et, en général, de tous les climats frais. Les procédés qui ont été recommandés pour la combattre sont assez dispendieux et d'une efficacité incomplète. Le Cham- pignon que nous avons étudié nous paraît pouvoir être utilisé comme des- tructeur de cet insecte. )) En mars dernier, l'un de nous a observé sous les écorces de ceps, à Villefranche, un assez grand nombre de chrysalides de Cochylis, réduites à leur enveloppe de chitine, dont l'intérieur ét^it garni de nombreux filaments mycéliens blancs, et recouverte extérieurement de filaments spo- ( '90 ) rifères formant une sorte de bourre compacte. Des filaments semblables rampaient au voisinage, sur la surface interne de l'écorce. Il n'était pas douteux que le Champignon ne fût la cause de la mort des chrysalides en- vahies. Nous en avons obtenu facilement des cultures pures, et M. Boudier a bien voulu nous affirmer sa détermination comme Isaria farinosa Pries. » Ce Champignon pousse bien sur les différents milieux habituellement usités et mieux à la lumière qu'à l'obscurité. Les cultures sur pomme de terre soûl particulière- ment luxuriantes; dès le deuxième jour de culture, à la température du laboratoire, la végétation est très apparente. Les filaments stériles, d'abord blancs, en masse, pren- nent ensuite une teinte fauve rosée pâle; les spores, abondantes, donnent aux parties fructifères une teinte blanche et une apparence farineuse. Il résiste à des écarts notables de température. C'est ainsi que les exemplaires qui ont été l'origine de nos cultures ont subi pendant l'hiver un froid supérieur à — 20°. » Au point de vue de la résistance à des températures élevées, nous avons fait l'ex- périence suivante. Le i3 avril, quelques fragments de pomme de terre, recouverts d'une abondante végétation d^Isaria, ont été placés sur une plaque de verre recou- verte d'une cloche. Le tout a été abandonné sur une terrasse bien ensoleillée, jusqu'au 17 avril. Chaque jour la température s'est élevée, au milieu de la journée, dans cet air confiné, à un maximum variant entre 55° et 60°. Pendant ce temps, les fragments de pomme de terre se sont considérablement racornis. Le 17 avril, nous nous en sommes servi pour faire six ensemencements sur pomme de terre, comparativement avec deux autres faits avec des cultures fraîches. Les premiers ont montré un retard de deux jours sur les seconds, puis ont poussé vigoureusement. Le froid ni la séche- resse ne sont donc point un obstacle à la culture de ce Champignon. w De Bary a montré que V Isaria farinosa est abondamment répandu dans la nature, et il l'a fréquemment rencontré sur le sol, dans la mousse ou entre les feuilles tombées; il a réussi des infections artificielles des che- nilles de différents insectes {Bolanische Zeitung, 1867 et 1869). Récem- ment, M. Giard l'a cultivé et a conseillé d'essayer de l'utiliser pour détruire les larves nuisibles à l'agriculture (^Société de Biologie, 1892); mais, à notre connaissance, aucun effort n'a été tenté dans ce sens. » Nous avons fait à ce sujet plusieurs expériences avec la chenille de la Cochylis. » A plusieurs reprises, des chenilles de Cochylis ont été recueillies dans un vignoble, et distribuées dans le laboratoire sur des grappes fraîchement coupées, maintenues sous une cloche humide, et sur lesquelles des spores prises sur nos cul- tures avaient été répandues. Ces expériences ont parfaitement réussi. Au bout d'un temps variant de huit à dix jours, toutes les Cochylis étaient infectées et momifiées. Des Cochylis portées comparativement sous une autre cloche el déposées sur des grappes dépourvues de spores se sont maintenues vivantes. Dans d'autres expériences, ( T9I ) nous avons également constaté l'infection facile des papillons et même des chrysa- lides. » Nous avons aussi répandu sur des grappes, dans le vignoble même, des spores diluées dans de la fécule; les résultats ont été imparfaits. Les résultats ont été meilleurs en aspergeant les grappes avec de l'eau dans laquelle on avait délayé des spores. Dix jours après, le tiers ou la moitié environ des chenilles étaient momifiées; nous sommes persuadés que la mortalité eût été plus considérable si nous avions fait l'expérience un peu plus tôt, au moment oii les chenilles, plus jeunes, se déplacent plus volontiers. » JJ Isaria farinosa peut donc être utilisé comme parasite destructeur de la Cochylis. Nous ne nousdissitnuions pas que le fait d'asperger les grappes d'un vignoble présente certaines difficultés pratiques et nécessite des cul- tures abondantes. Les pulvérisateurs à liquide pourraient être employés pour répandre les spores. L'efficacité du traitement, pratiqué de bonne heure, est établie par nos expériences. De plus, puisque de Bary a démon- tré que le Champignon est fréquent dans la nature, puisque nous l'avons rencontré sous l'écorce des vignes et qu'il est très résistant aux variations de température, les traitements successifs ajouteront leurs effets chaque année en accumulant l'/yan'a sur les souches. Lorsqu'on septembre les che- nilles de deuxième génération se retirent sous les écorces des ceps et dans les fissures des échalas pour y passer l'hiver à l'état de chrvsalide, elles rencontreront le parasite et s'infecteront d'elles-mêmes. Par suite, il s'agit simplement d'exagérer les conditions naturelles d'existence du Champi- gnon. L'aspersion des souches deviendrait ainsi un traitement préventif. Sur des vignes ainsi traitées, on devrait naturellement éviter l'échandageet l'écorçage. Nous nous promettons de faire des essais comparatifs dans ce sens. )) Récemment, on a fondé beaucoup d'espérances sur le Botrylls tenella ou Isaria densa pour détruire le ver blanc ou larve du Hanneton. Nous ne doutons pas que Y Isaria farinosa ne puisse être utilisé plus facilement encore contre la Cochylis, insecte aérien, dont les habitudes relativement séden- taires sont bien connues, » La .séance est levée à 4 heures. J. B. ( 192 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 17 juillet 1893. Introduction à la théorie des explosifs, par M. E. Sarrau, ingénieur en chef des poudres et salpêtres. Membre de l'Institut. Paris, Gauthier- Vil- lars et fils, iSgS; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Sarrau.) École d'application de l' Artillerie et du Génie, Cours d'Artillerie. 1^ Partie, i™ et 2^ Sections. Poudres de guerre. Balistique intérieure, par M. Sarrau, ingénieur en chef des poudres et salpêtres. Membre de l'Institut. Janvier rSg.B; i fascicule in-4''. (Présenté par M. Sarrau.) Paléontologie. Monographies : Caméliens et Cervidés, par A. Pomel, Cor- respondant de l'Institut. Alger, Fontana, iSgS; i' vol. in-4°. Annales de la Société belge de Chirurgie. Secrétaires : D'' A. Depage, D'' Verhoogen. Bruxelles, H. Lamertin, iSgS; i fascicule gr. in-8°. Observations of variable stars at the observatory of Vpsa'a, by N.-C. Dunér. Broch. gr. in-4°. Nova acta regiœ Societatis Scientiarum upsnliensis. Seriei tertiae, vol. XV, fasciculus prior. Upsalia% 1892; i vol. in-4°. Observatorio meteorologico de Manila, bajo la direccion de los PP. de la Compafïia de Jésus. Observaciones veriftcadas durante él mes de enero de 1892. Manila, iSgS; i fasc. in-f". Minutes of Proceedings of the Institution of civil En gineers; i.vith other se- lected and abstracted Papers; vol. CXII. Edited by James Forrest, Assoc. Inst. C. E. secretary. London, 1893; i vol. in-8°. Charter, suppleniental charter, by laws, and list of memhers of the Institu- tion of civil En gineers. Established january 2, 1818; incorporated by royal charter june 3, 1828. London, 1893; i vol. in-8". Oïl souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FH.S, Quai (les Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i'"' janvier. Le prix lie l'iibonnement est fixé iiinsi qiCil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. 4 On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : chez Messieurs : 'igen . Michel el Médan. ( Baumal. 1 Gavaull Sl-Lager. / M"" Icxier. Alger . i Jourdan. ' Bcrnouxrtt Cumin. \ Georg. . . < Mégret. ( Ruir. Amiens . Hecquel-Decoberl. Lyon Angers ( Germain elGrassin. j Lachèseet Dolbeau. iPalud. ( Ville. Bayonne . Jérôme. Marseille Ruai. Ilesançon . . Jacquard. \ Calas. : Avrard. Montpellier . . Bordeaux . ! Dulhu. ' Muller (G.). Moulins Martial Place. Bourges Renaud. / Sordoillel. / Lefouiiiier. Nancy Grosjean-.Maupin. \ F. Roberl. ( Sidol frères. Brest ■ 1 J. Robert. ( V Uzcl CarolT. j Loiseau. Nantes 1 M°" Veloppé. \ Barma. Caen ... ■" (Massif. Nice ' Visconli et C'". Chambery Tliibaud. ( Henry. . . Luzeray. Cherbourg ( Marguerie. i Blanchier. foitiers ■Ir. ■ i Rousseau. { Druinaud. \ Ribou-Collay. Bennes Plihon et Hervé. , Lamarche. liochefort . Girard (M""). Dijon . . Ratel. ' Daniidul. Bouen ) Lestringant. Lvuai \ Lauverjat. S' -Etienne . . . Chevalier. ' Crépin. ^ Bastide. Grenoble \ Drevel. Toulon / Rumébe. 1 Gratjer. ( Gimet. La Bochelle... . . . Foucher. Toulouse 1 Privai. Le ffavre \ Bourdignon. . Boisselier. \ Dombre. , Marchai. . . i Pérlcal. f Suppligeon. Lille . ^ Lefebvre. ' Quarré. Valenciennes.. . ( Lemailre. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . Bucliarest . chez iNIessieurs : I Feikenia Caarelsen * el C". Athènes Beck . Barcelone Verdaguer. I .\sher et C'°. „ , 1 Calvary et C'». Berlin n- ,, j , n , Friediandcr et lils. ' Mayer el Muller. P \ Schmid, Francke et Bologne Zanichelli et G''. / Ramiol. Bruxelles ' MayolezelAudiarlc. ' Lebègue el G'". { Haimann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BelletC-. Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôsl et rils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. ( Cherbuliez. Genève Georg. ' Stapelmulir. La Haye Belinfanle frères. ( Benda. ' Payol. Barth. 1 Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. ^ Desoer. / Gnusé. Lausanne. Liège. Londres Luxembourg . Madrid Milan chez Messieurs : t Dulau. ' Nuit. V. Buck. Libr. Gutenbeig. Fuentes el Capde- ville. i Gonzalès e hijos. l F. Fé. ( Dumolard frères. \ Hœpli. Moscou Gautier. ;' Furcheiin. Naples Marghieri di Gius. ' Pellerano. I Christern. Nciv-Vork ( Stechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'*. Palerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. / Loescheret C''. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. ^ Zinserling. I, Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. ( RosenbergetSellier Varsovie Gebethner et WoîH. Vérone Drucker. Vienne „ ,', ! Gerold et C'". Ziirich Meyer el Zeller. Rome . S'-Pétersbourg. Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à Si Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i"' Janvier 18G6 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par .MM. A. DeRoEset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations 4u'éprouvenL les Comètes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bersard. Volume in-4°, avec 32 planches ; iS56 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de iS53, et puis remise pourcelui de iSs*!, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- u mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou Je leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher a nature •. des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bron.n. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 3. TAIU.E DES ARTICLES. (Séance du 17 juillet 1895. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBItES ET DES CORUESPONDANTS DE L'ACADEMIE. > Pages. M. Sarrau fait hommage à rAradéniic de deux Ouvrages qu'il vient de publier sur la théorie des explosifs et les poudres deguerre. 187 M. K. Tisserand. — Sur la découverte de la comète b 1S93 i38 M. J. BoussiNESQ. — Expression de la résis- tance opposée par chaque molécule pon- dérable au mouvement viliratoire de l'éther ambiant i38 M. H. PoiNCAHÉ. — Sur la généralisation d'uu théorème d'Euler relatif aux po- lyèdres 1 '1 '1 IMM. L.'Cailleteï et E. Colardeau. — Ex- Pages, périenccs sur la résistance de l'air et de divers gaz au mouvement des corps 1)0 M. G. Rayet. — Observations de la nouvelle comète Rordame, faites au grand équato- rial de l'observatoire de Bordeaux, par MM. G. flayet et L. Picart lô" M. E.-H. Amagat. — Sur la relation qui existe entre les coefficients des formules de Coulomb (magnétisme), de Laplace el d 'Am père 1 ■">o MM. R. LÉPINE et iMetroz. — Sur la glyco- lyse dans le sang normal et dans le sang diabéli(]ue , i5^ NOMINATIONS. M. Liiiiwio est élu (;orrcs]iiiiid;uit pour la Section de Miidecine et Chirurgie ih- MEMOIRES PRESENTES. M. E. HicKisnii adresse une Note concer- nant les ellels de l'aHylsulfide contre les bacilles cholériques M. Leimi AV prie l'.-Vcadémic de le comprendre parmi les candidats au prix extraordinaire destiné à récompenser l'invention ou le travail le plus propre à accroître nos forces navales iS- CORRESPONDANCE. M. BisouoFrsiiEiM présente à r.4cadémie une photographie lunaii'e obtenue à l'observa- toire de Lick et agrandie par M. Wciriel;. i58 M. QuuNisSET. — Sur la nouvelle comète * ^893 i58 M. G. BiGouuD.VN. — Observations de la nouvelle comète, b i8ç)3, faites à l'obser- vatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) iSg M. H. Pauenty. — Sur les études du débit de la vapeur à travers les orifices 160 M. EuG. Demarç.\y. — Sur la simplicité du samarium i63 M. Gustave Rousseau. — Sur les condensa- tions cycliques du carbone .,. . 164 M. R. Tiiomas-Mamert. - Sur l'aminobu- tènediainidc et la butanonediamide 16- M. A. Etard. — Sur la saturation des azotes Bulletin dibliograpiiique de la nicotine et sur une acétylnicotine. . 170 M. S.-G Cehkez. — Pouvoirs rotatoires des dérivés de l'acide quinique 173 M. Pu. Barbier. ~ Dérivés et constitution du rhodinol de l'essence de roses 177 M. J. WiNTER. — Lois de l'évolution de la digestion ; leur interprétation 1711 M. N. Wedensky. — L'élasticité du muscle diminue-t-ellc pendant la contraction?... iSi M. RAP114EL Dubois. — Sur le mécanisme de la production de la lumière chez VOrya barbarica d'Algérie iS,^ MM. Jules de Guerne et Jules Richard. — Sur la faune pélagique des lacs du Jura français 1 s- MM. G. Sauvageau et J. Perraud. — Sur un Champignon parasite de la Cochylis. 1S9 '9^ PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auf^usiins, 5ô Lf Cèritnt : Gauihieu-Villaus. 1893 SECOND SEMESTRE . COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK I?I1U. JLES SECRETAI REIS PEKPÉTllEIiS . TOME GXVII. N^ 4 (24 Juillet 1893). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, i^uai ôes Grands-Augusiins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1876. Les Comptes rendus hehclomadaires des séances de t Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et. de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a '48 pages ou ô feuilles en moyenne. 2G riaméros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel' Académie comprennent an plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne nréjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé ; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L^ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 24 JUILLET 1893, PRÉSIDENCE DE M. DE LACAZE-DUTHIERS. MEMOIRES ET GOMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, OPTIQUE PHYSIQUE. — Considérations diverses sur la théorie des ondes lumineuses; par M. J. Boussinesq. « I. Aux équations indéfinies précédentes du mouvement de l'éther, qui sont du second ordre ('), il faut, comme l'on sait, pour déterminer les déplacements ^, yi, "C, consécutifs à un état initial donné, joindre six rela- tions spéciales à chaque surface-limite, ou surface de séparation de deux milieux. Cauchy a reconnu que la réflexion et la réfraction s'expliquent, avec les lois expérimentales constatées d'intensités des rayons correspon- dants, en admettant pour ces relations des conditions dites de continuité, qui consistent à égaler les déplacements respectifs ^, yi, "( de l'éther, de (') Voir le précédent Compte rendu, p. (38. C. R., 1893, 2' Semestre. (T. CXVII, N" 4.) 26 ( »94 ) chaque coté de la surface de séparation, ainsi que leurs dérivées pre- mières suivant le sens normal. En d'autres termes, les trois fonctions ^, Y), ^ de X, y, s présentent un contact du premier ordre à la jonction de deux milieux. Il faut, toutefois, ajouter l'hypothèse, moins invraisem- blable pour l'éther que pour les corps limités ('), d'une valeur nulle, ou (') Comme on a vu plus haut, en note, au n" III. La circonstance qui limite chaque molécule pondérable, c'est-à-dire qui l'empêche de s'étendre jusqu'à ses voisines ou de se réunir à celles-ci, est probablement la forte répulsion physique s'exerçant aux plus petites distances intermoléculaires et qui, lorsqu'elle vient, dans un agrégat d'a- tomes doué d'une densité sensible, se joindre aux répulsions chimiques (exercées de beaucoup plus près), par suite d'une extension suffisante de l'agrégat, y rend sans doute la somme des répulsions excessive, ou trop forte pour être neutralisée par les attrac- tions chimiques exercées aux distances intermédiaires. De ce défaut d'équilibre doit résulter la destruction de l'agrégat soit par contraction ou retrait, soit par détente avec dissémination uniforme. Dans le premier cas, les répulsions physiques laisse- raient subsister uniquement, à l'intérieur de l'agrégat, de petites molécules éparses çà et là un peu partout, centres de condensation dont chacun aurait bientôt repoussé jusque dans la sphère chimique d'attraction de ses voisins la partie de l'agrégat d'a- bord interposée aux distances critiques signalées ici; et l'on obtiendrait ainsi un corps à molécules, un corps palpable. Dans le second cas, la dissémination presque infinie ou, pour ainsi dire, la volatilisation de l'agrégat, en un éther impalpable ou comme sans masse, ne s'arrêterait qu'après la disparition de quelques fortes répul- sions chimiques exercées aux moindres distances, disparition exigeant un écartement suffisant des atomes les plus proches. Il suit de là que, dans l'éther, un certain appoint de forces élastiques doit être fourni par ces répulsions physiques, très considérables (ou de l'ordre des attractions chimiques exercées d'un peu plus près), qui font défaut dans les corps pondérables à cause des vides intermoléculaires. Or de pareilles répulsions, exercées à des distances plus grandes que les attractions chimiques leurs antagonistes dans l'état naturel, nuisent à la stabilité du milieu, du moins pour certaines déformations élastiques ou imperceptibles. Quand, par exemple, les déplacements ?, t], Ç ont la forme simple ^ r= ax, Tj =; o, Ç :=: o, OU correspondent à une simple dilatation linéaire uniforme a suivant les x, tous les couples d'atomes dont la distance /■ est plus ou moins voisine de celle à laquelle cessent les attractions chimiques et commencent les répulsions phy- siques éprouvent une diminution d'attraction ou un accroissement de répulsion qui favorise la dilatation a au lieu d'y résister; et, si les actions de cette sorte, évi- demment nombreuses à travers un élément plan normal aux x, y sont en tout assez influentes, l'action totale N^^ produite sur l'élément par la dilatation de même sens a ne sera pas une traction, mais s'annulera, ou constituera même une pression propre- ment dite, au point d'avoir son rapport à a négatif. Or ce rapport est justement X -1- ajji. Mais la simple propoi tionnalilé des actions interatomiques survenues ainsi suivant ( '9^ ) plutôt légèrement négative, du rapport -j et aussi, quand il s'agit de la réflexion à la surface d'un corps opaque, compléter dans celui-ci l'expression (g) des résistances R^, R^, R, par des termes respectivement proportionnels aux composantes ''' — de la vitesse, ainsi que nous l'a- vons indiqué vers le commencement du précédent numéro. » Or, il se trouve que les conditions de continuité s'offrent d'elles-mêmes dans la manière exposée ici de concevoir les ondes lumineuses. Car, d'abord, l'élher formant un milieu continu, dont les corps ne changent sensiblement ni l'élasticité, ni la densité, les déplacements i, ri,Z, y varient graduellement partout. En outre, si l'on considère un mince feuillet maté- riel, pris à la surface de séparation avec ses deux faces respectivement dans l'un et l'autre milieu, et d'une épaisseur très inférieure à une longueur d'onde (quoique comprenant toutes les couches de transition), l'équilibre dynamique de ce feuillet exige que les pressions élastiques sur ses deux faces soient égales, comme il arrive, du reste (à moins qu'il ne s'agisse d'une pellicule liquide fortement courbe, mettant en jeu la tension superfi- cielle), dans toutes les questions analogues où il y a des pressions à consi- dérer. » Mais, vu la constance de l'élasticité de l'éther, c'est-à-dire de 1, jj., et chaque axe coordonné, à la dilatation a qui les fait naître, cessera d'être admissible et, par suite, le même raisonnement ne s'appliquera plus (du moins complètement), dès qu'il s'agira de dilatations ou contractions perceptibles, c'est-à-dire sortant des limites d'élasticité que resserre presque jusqu'à zéro la grande fluidité du milieu. Rien surtout n'empêche que l'éther, tout en étant de constitution instable à l'égard des changements de volume, pour ainsi dire infiniment petits, dans les circonstances délicates où y apparaissent des traces de rigidité, résiste cependant, comme les fluides qui nous sont familiers, aux. contractions cubiques sensibles; car, plus encore que dans les autres fluides, il s'y produit comme l'on vient de voir, aux plus petites di- stances existant entre ses éléments, d'énormes accroissements des répulsions, dès que ces distances diminuent dans un rapport appréciable, ou, du moins, dès que l'éther tend à former un agrégat atomique uniforme d'une certaine densité. Ainsi, les deux élasticités de forme et de volume, réunies dans tous nos solides, semblent réciproquement s'exclure chez lui, la seconde y disparaissant dans les étroites limites où s'y révèle la première. Il serait sans doute assez difficile de recon- naître expérimentalement si certains de nos fluides se comportent de même; car nous n'y connaissons pas de phénomène vibratoire d'assez faible amplitude et d'assez grande fréquence pour y obéir aux lois de mouvement des solides élastiques, c'est-à-dire pour y manifester des traces de rigidité au voisinage de l'état naturel ou de repos. ( '96) la continuité de l, •/), C de part et d'autre sur toute la surface, cette égalité des pressions revient précisément à celle des dérivées de E, n, Z, suivant la normale, dans les deux milieux. )) II. Le système ainsi établi d'équations, tant indéfinies que spéciales aux surfaces de séparation des corps ou milieux, suffit pour expliquer la propagation des mouvements vibratoires dont la lonsfueur d'onde est très grande par rapport à la distance de deux molécules pondérables voisines, comme sont, à fort peu près, les radiations infra-rouges. Mais, quoique donnant une première approximation de celle des radiations plus courtes, lumineuses ou ultra-violettes, il est impuissant à y faire connaître une cir- constance délicate fort importante, la polarisation rotatoire (*), et n'y re- présente que très imparfaitement la dispersion. C'est qu'alors la phase des mouvements varie, d'un point à l'autre, avec une excessive rapidité, qui ne permet peut-être plus de construire les éléments de volume dont nous nous sommes servis, assez petits pour être le siège de déplacements sensi- blement concordants dans toute leur étendue, et cependant assez grands pour contenir, à fort peu près, la même proportion de molécules pondé- rables que le ferait un espace de dimensions visibles ; en sorte que l'on puisse admettre Y homogénéité du milieu, ou, dans les équations obtenues, la constance, des coefficients physiques. » Il est clair que, si la longueur d'onde devient réellement trop courte pour qu'il soit possible de satisfaire à cette dernière condition (d'homogé- néité), les équations de mouvement auront des coefficients variables. Et il est même peu probable que la constance de p, \, jj. reste tout à fait admis- sible; car, les éléments de volume voisins ne contenant plus des molécules pondérables disposées pareillement près de leurs diverses faces ou dans leurs diverses régions, il faudra tenir compte, à l'état d'.équilibre {on pri- mitif), des petites inégalités de densité et, par suite, d'élasticité, produites par les attractions ou répulsions des molécules sur l'éther aux distances des actions intermoléculaires, etc. » Quoi qu'il en soit de ces petits, mais rapides, changements présumés de p, \, II. avec x,y, z, trop d'irrégularités locales affecteront alors l, -n, 'Q, (') Pour reconnaître que la polarisation rotatoire constitue toujours un phénomène de seconde approximation, il suflit d'observer que les corps les plus actifs dévient les plans de polarisation de quelques centièmes de degré au plus, c'est-à-dire d'une fraction presque imperceptible de circonférence, sur un parcours d'une longueur d'onde, étendue néanmoins suffisante pour offrir toutes les phases du mouvement. ( 197 ) ainsi régis par des équations encore du second ordre, mais à termes de- venus en général plus nombreux, et à coefficients rapidement variables d'un point à l'autre, pour qu'on puisse espérer obtenir des expressions saisissables de ces déplacements, à moins de les uniformiser, c'est-à-dire de leur substituer, en chaque point (a^, y, :;), leurs valeurs moyennes, que j'appellerai E', vi', C, prises, par exemple, dans tout l'intérieur d'une petite sphère de rayon constant décrite autour de (a?, y, z) comme centre. Une telle valeur moyenne, comme ^', s'exprime aisément en fonction linéaire de la quantité correspondante ^ et de ses paramètres différentiels d'ordres pairs AjE, AoAa^, AoAsAo^, ... ('); d'où un calcul par approximations successives permet, en général, de déduire à l'inverse ^ en fonction li- néaire de ^', Ao^', AjA^E', Or on conçoit que la substitution, dans les équations du mouvement, àE,-/i,î^, de ces sortes de valeurs en (^',ri', C). IS..,(1^ ,-n' ,X,'), ..., puisse conduire, si l'on prend ensuite les moyennes des résultats dans de petites étendues où se neutralisent les parties variables des coefficients, à des équations (aux dérivées partielles en ^', r/, C), d'or- dres plus élevés que celles d'où l'on part, mais à coefficients constants. Seulement, une formation précise et sûre de pareilles équations me semble, surtout pour les milieux non périodiques en x, y, z ou irrégulièrement pé- riodiques, hérissée de difficultés, quand on veut pouvoir en apprécier, au moins par sentiment, l'approximation ("). (') Voir mon Cours d'Analyse infinitésimale, t. II, p. 2o5*. La formule (21) de cette page, donnant la moyenne pour tous les points équidistants de {x, y, z), savoir, dans le cas actuel de trois dimensions, 2.3 2.3.4.5 2.3.4.5-6.7 conduit aisément à la moyenne dans toute une sphère, qu'il suffit de décomposer en couches concentriques [\Tzr-dr. En multipliant donc l'expression précédente par [\Tir'^dr, puis intégrant depuis zéro jusqu'au rayon s de la petite sphère, et divisant par le volume |ite' de celle-ci, il vient 5 2.3 7 2.3.4-5 9 2.3.4.5.6.7 (-) Toutefois, quand une fonction affectée ainsi de courtes inégalités dépend d'une seule variable, l'équation différentielle qui la régit après son uniformisation peut être assez facile à former et à intégrer, avec une approx-imation très suffisante. J'ai eu occasion de le reconnaître, dans le problème du choc longitudinal d'une barre élasti- que, fixée à un bout et heurtée à l'autre par un corps d'une masse beaucoup plus forte que la sienne. C'est une équation aux différences mêlées, du premier ordre par ( '9^ ) » III. Aussi ai-je cherché à éviter ces difficultés, dans mon essai de 1867 (^Théorie nouvelle des ondes lumineuses), au moyen d'une hypothèse qui, trop spéciale peut-être, a du moins l'avantage de faire prévoir théorique- ment la forme mathématique des lois de la dispersion et de la polarisation rotatoire. Elle consiste à supposer les molécules pondérables assez rappro- chées les unes des autres, pour qu'il y en ait un grand nombre dans chaque volume élémentaire (de dimensions négligeables par rapport aux longueurs d'onde des radiations même ultra-violettes), et à évaluer cependant les composantes R^., R^, R,, relatives à une seule molécule, comme si elle était assez grande pour que tout l'éther qui l'entoure ne se trouvât pas à une même phase de son mouvement vibratoire. Il faut donc alors, dans les for- mules (9), tenir compte de \a. non-concordance àes impulsions dont se compo- sent Ra-, R^, R-, mesurée proportionnellement par les dérivées successives de — -^— ^ — en X, y,z\ et les seconds membres de (9) deviennent par consé- quent des séries rapidement convergentes ordonnées suivant ces dérivées d'ordres de plus en plus grands. » Sauf peut-être pour les termes de polarisation rotatoire, excessive- ment faibles, où figurent les dérivées premières en x,y, z de — ' "' , rapport aux différences finies et du premier par rapport aux différentielles, qu'il s'agit alors d'intégrer. Elle se transforme en une équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients constants, et à second membre rapidement variable (de forme implicite, mais très petit et sensiblement nul en mojenne), quand on y intro- duit, au lieu de la fonction qui y figure, la même fonction uniformisée. Or, quoique ce second membre reste inconnu, on peut voir, aux p. 535 à 544 de mon Volume intitulé Applications des potentiels à l'étude de l'équilibre et du mouvement des solides élastiques, etc., que toutes les circonstances importantes du choc se détermi- nent facilement et d'une manière fort approchée, tandis que l'emploi de l'équation exacte aux différences mêlées, ou de la fonction prise avec ses inégalités successives de plus en plus complexes, conduit à des calculs presque inextricables dès que ces inégalités deviennent un peu nombreuses. Dans l'étude des ondes liquides de translation, ou appartenant au type de Vonde solitaire, c'est une sorte d' uniformisation des deux composantes horizontales u, v de la vitesse, peu variables, il est vrai, du fond à la surface, qui permet d'établir les équations de seconde approximation (aux dérivées partielles) les plus simples dont le problème paraisse susceptible : elle consiste à choisir comme fonctions inconnues, au lieu de u, c, leurs moyennes U, V le long de chaque verticale {œ, y). Mais le but poursuivi est ici un peu autre que dans les questions précédentes; car il s'agit d'éli- miner une variable, la coordonnée verticale z, et non pas de courtes inégalités, fonctions de cette variable. ( 199 ; un pareil déiRui sensible de concordance, entre les impulsions exercées par l'éther sur une seule molécule, n'est guère vraisemblable, à cause des pe- tites dimensions de celle-ci comparativement à la longueur d'onde. Mais il le serait beaucoup, au contraire, entre les impulsions exercées sur toutes les molécules pondérables d'un même élément de volume; cas où il semble bien que la non-concordance se trouverait mesurée de même, pour tout l'élément, par les dérivées successives en œ, y, z des accélérations — ^^ — ) et que, par suite, les sommes 2 des seconds membres respectifs de (9), dans les équations de mouvement, deviendraient des séries comme celles dont il vient d'être parlé pour chacun d'eux. » CHIMIE. — Recherches sur le samarium. Note de M. Lecoq dk Boisbaudran. « J'ai déjà dit (')que les bandes de renversement du Sm changent d'é- clat relatif avec les conditions expérimentales : ainsi, Z;;6i4.4 gagne un peu, relativement à l'orangée, quand l'étincelle est très courte, quand on concentre les solutions, quand il y a un grand excès de H CI, cas auquel Zç arrive même à dépasser très légèrement l'orangée (avec l'étincelle au milieu du liquide), etc. Ces observations m'ont conduit à supposer que l'augmen- tation de Z^, eu tète du fractionnement par AzH', était peut-être due à des changements de conditions expérimentales. J'ai donc comparé de nouveau la tête et le milieu de ce fractionnement, en m'efforçant d'éga- liser les conditions. » L'augmentation de toute la fluorescence et l'accroissement relatif de Zç parurent alors être notablement moins prononcés, mais ils furent cependant encore observés, en passant du milieu à la tête du fractionne- ment par AzH'. Les raies électriques Z^ furent aussi trouvées un peu plus marquées en tête qu'au milieu, la différence étant toutefois moindre que celle précédemment notée. » Je viens de fractionner très soigneusement, parAzH', la tète de mon précédent fractionnement par l'acide oxalique, lequel avait lui-même été effectué sur la tête du premier fractionnement par AzIP (^). La très petite masse de matière laissée dans la queue oxalique contenait tout le Zp. Si (') Comptes rendus. 27 mars 1898, p. 674. (-) Comptes rendus. 20 mars 1890, p. 611. ( 200 ) le renforcement relatif de Zç, observé dans la tête du premier fractionne- ment par AzH', était dû à la concentration d'un élément particulier, on pouvait espérer que ce renforcement s'accentuerait beaucoup en tête du second fractionnement par AzH^, le dernier exécutable d'ailleurs, vu la pénurie extrême de matière. » Dans la tête du dernier fractionnement par AzH% Zj; n'a point un éclat relatif plus grand que dans la queue. Zç paraît même avoir une lé- gère supériorité en queue, où les autres bandes sont légèrement plus vives qu'en tête et où l'on ne voit pas trace de Zp, non plus qu'en tête. Mais, en tête comme en queue du dernier fractionnement, Z^ est, relativement et absolument, légèrement supérieure à ce qu'elle est au milieu du premier fractionnement par AzH^. » En outre des bandes de renversement déjà décrites du Sm : rouge, rouge-orangé, orangée (double) et verte, il existe une autre bande verte, bien plus faible, que j'ai observée depuis longtemps et qui n'est pas sans intérêt; son maximum de lumière (mesuré sur l'échelle prismatique) est \ = 535,4 environ (moyenne des meilleures mesures). La bande est très nébuleuse, surtout à gauche, et est sensiblement moins large que la pre- mière verte (maximum de la première verte : 1 = 56o,6 environ). L'é- clat, toujours très modéré, varie avec les conditions expérimentales, la nature de l'acide et, quelque peu aussi, avec la portion du fractionne- ment. » La bande 535,4 paraît gagner un peu quand l'étincelle jaillit au bord du liquide, au lieu d'être tirée prés du centre et quand l'étincelle est très courte; elle se voit mieux en solution chlorhydrique très acide qu'en solu- tion presque neutre; elle est un peu plus forte dans AzHO' que dans H Cl; enfin, elle se produit avec une solution acétique, bien qu'elle y soit un peu plus faible que dans HCl. La bande 535,4 s'est montrée un peu, ou légèrement, plus forte en tête qu'au milieu du premier fractionnement par AzIP. » Comparaison de Zç et de 535,4- — L'acide nitrique renforce ces deux bandes, relativement à l'orangée, mais l'accroissement de Zç paraît être de beaucoup le plus grand. Les deux bandes sont d'autant mieux développées dans la solution chlorhydrique que celle-ci est plus acide (pourvu, cepen- dant, que la quantité de HCl ne soit pas telle que le Sm^Cl" soit précipité). Les deux bandes étaient légèrement plus marquées en tête qu'au milieu du premier fractionnement par AzH'; elles gagnent un peu à la brièveté de l'étincelle. La bande 535,4 n'est que modérément affaiblie par l'acide acé- ( 20I ) tique, tandis que Zi; est éteinte ou réduite à une trace. Z;; gagne très nota- blement si l'étincelle jaillit au milieu du liquide, mais 535,4 paraît être alors plutôt affaiblie. » J'ai déjà signalé l'extinction de Zj; par l'acide acétique (soi-disant pur) ; je crois pourtant avoir vu faiblement Z;; avec une solution acétique concen- trée ; les bandes rouge et verte (643,4 et 56o,6) paraissaient alors être un peu plus développées (relativement à l'orangée) qu'en solution dans HCl. L'addition d'un volume d'acide acétique (à 8°) affaiblit un peu 535,4 et rendit Z^ très faible ou nulle, mais renforça un peu les autres bandes. » Avec AzHO', les bandes rouge et verte (643,4 et 56o,6) sont sensi- blement plus fortes, relativement à l'orangée, qu'avec HCl, mais cette aug- mentation est moindre que celle de Zç. » J'avais précédemment mesuré la raie, un peu nébuleuse, mais d'assez faible largeur, qui forme le bord droit de Zç, et j'avais trouvé : >. = 6i i ,2 environ. Ayant repris cette mesure, dans d'assez bonnes conditions, j'ai encore obtenu : >. = 6i i , 2 ( ' ). » J'espère avoir prochainement l'honneur de soumettre à l'Académie quelques remarques suggérées par les faits observés pendant mes re- cherches sur le Sm. » MÉMOIRES LUS. BOTANIQUE FOSSILE. — Sur les prétendues Fougères fossiles du calcaire grossier parisien. Note de M. Ed. Bureau. « Personne n'avait encore reconnu de Fougères dans le calcaire grossier, lorsque, en i866, M. Watelet en signala trois, qu'il attribua au genre Tœniopteris. Depuis, M. de Saporta déclara que ces prétendues Fougères n'étaient que des feuilles de Laurier-rose. Je puis ajouter que ces feuilles, bien qu'elles soient de formes très-différentes, appartiennent toutes au Nerium parisiense Sap. Ces formes extrêmes peuvent aujourd'hui être ratta- chées les unes aux autres par des échantillons intermédiaires. Il suffit, du reste, de jeter un coup d'œil sur les Lauriers-roses vivants pour voir quelles différences considérables de taille et de forme présentent les feuilles, et cela sur le même pied. Elles sont le plus souvent lancéolées, mais parfois oblongues, linéaires-lancéolées ou presque linéaires. La plupart sont aiguës (') Meilleures mesures : 6i i , i4 et 6i i ,24 ; moyenne, 61 1 , 19. C. R., 1890, 2- Semestre. (T. CXVII, N" 4.) 27 ( 202 ) au sommet; mais i! y en a d'obtuses, et il n'est pas jusqu'au bord de la feuille qui ne se modifie d'une manière remarquable. Or, dans le Nerinm fossile, toutes ces variations de formes se rencontrent; toutes ont été décrites et figurées; mais on les a attribuées à des espèces, à des genres éloignés, et même à des embranchements différents du règne végétal. » La forme la plus fréquente est la forme lancéolée. C'est sur un très grand échantillon de cette forme que l'auteur de la Description des plantes fossiles du bassin de Paris a établi son Tœniopleris Micheloti, et sur un très petit, son Podocarpus suessionensis. 1) La forme obtuse du limbe est assez rare dans les Nerium vivants. Elle était bien plus fréquente dans \e Nerium parisiense, et c'est elle que Watelet a nommée Tœniopteris obtusa. » La forme linéaire est exceptionnelle à l'état fossile. C'est sur elle qu'a été établi le Phyllites linearis Ad. Brongn. )) Une quatrième forme, plus singulière que les précédentes, est celle qui a été décrite et figurée par Watelet sous le nom de Tœniopteris lobata. Cette espèce supposée a été fondée sur deux empreintes de feuilles qu'il était vraiment difficile d'attribuer à un Laurier-rose. L'une présente, de chaque côté du limbe, deux, l'autre trois étranglements, qui s'avancent vers la côte, ou même jusqu'à la côte. Ces étranglements, tians les deux échantillons connus, sont situés en face l'un de l'autre; mais, sur l'un des deux exemplaires, les sinus sont inégalement profonds. L'aspect général rappelle, non une fronde de fougère, mais bien plutôt une feuille du genre Phyllarthron, qui appartient aux Crescentiées et qui renferme des espèces dont les feuilles sont réduites à un rachis articulé et ailé, la dilatation for- mée par l'aile étant interrompue à chaque articulation. Toutefois, cette ressemblance de forme est loin d'être confirmée par un examen plus ap- profondi; car, dans le fossile, le rachis est dépourvu d'articulations et la nervation ne diffère pas de celle des Nerium. » Pour achever de m' éclairer sur la véritable nature du Tœniopteris lo- bata, j'eus l'idée de chercher si je ne trouverais pas de semblables échan- crures sur les feuilles du Nerium Oleander : je ne tardai pas, en effet, à recueillir un certain nombre de feuilles de Laurier-rose ainsi conformées. La plupart des pieds que j'ai examinés avaient des feuilles normales; mais, quand je rencontrais une feuille lobée, j'étais sûr d'en trouver d'autres sur le même individu. La ressemblance de quelques-unes avec les deux figu- rées par Watelet était frappante : les sinus se correspondaient des deux côtés du limbe, donnant ainsi à la feuille vivante comme à la feuille fossile ( 2o3 ) l'apparence d'un rachis ailé et articulé; mais le plus souvent les sinus de droite et de gauche ne se correspondaient pas. J'ajouterai que des rensei- gnements reçus du Midi, et confirmés par un envoi de feuilles, m'ont appris que cette déformation y est plus fréquente que dans nos jardins. ') Le Laurier-rose du bassin de la IMéditerranée, le Nerium Oleanderh., n'est pas l'espèce la plus voisine du Laurier-rose fossile parisien. Les affi- nités de celui-ci sont surtout avec le Laurier-rose de l'Inde, le Nerium odoriim Ait. Un pied de cette dernière espèce figure dans l'École de Bo- tanique du Muséum. Les feuilles à bords échancrés et semblables au Tœniopteris lobata y sont plus nombreuses que dans le Nerium OleanJer, et, à ce qu'il m'a semblé, toujours de petite taille. Chose remarquable, les deux feuilles lobées fossiles figurées par Watelet sont aussi de petites feuilles. » Quant à la cause de la déformation du limbe, elle ne me paraît pas douteuse. Cette déformation s'accompagne, en face de chaque échancrure, d'une déviation des nervures plus ou moins prononcée, et, au point oii ces nervures se rapprochent le plus les unes des autres, j'ai presque tou- jours constaté soit une piqûre d'insecte, soit l'insecte lui-même : une cochenille, V Aspidioltis Ncrii Bouch. » Ainsi le Tœniopteris lobata Wat. n'est autre chose qu'une déformation de la feuille du Nerium, parisiense Sap., déformation qui se rencontre encore sur les feuilles des Lauriers-roses vivants, et qui, dans l'espèce fossile comme dans les espèces actuelles, a dû être produite par la piqûre d'une cochenille, ce qui, indirectement, nous conduit à reconnaitre la présence de ces Hémiptères parasites à l'époque de l'éocène moyen. » J'ai même la conviction qu'ils ont coexisté avec les premières dicoty- lédones connues. En effet, les échantillons du crétacé inférieur, étage urgonien du Groenland, décrits et figurés par Heer, sous le nom à'Olean- dra arctica, comme une espèce de Fougère montrant quelques sores arron- dis, et dont il signale lui-même la ressemblance avec un des Tœniopteris de Watelet, ne me paraissent pouvoir être que des feuilles de Nerium ou d'un genre voisin, portant des cochenilles fixées à leur lace inférieure. » Dans les déterminalions des feuilles fossiles, on ne s'est pas suffisam- ment tenu en garde jusqu'ici contre les modifications de formes qui peuvent avoir été occasionnées par des insectes. » Par la suppression des Tœniopteris de Watelet, le groupe des Fou- gères dispai'aît de la flore du calcaire grossier parisien. Il y avait cepen- ( 204 ) dant des Fougères à cette époque, mais dans des stations éloignées de la côte. Les dépôts de l'éocène moyen d'Angleterre, qui sont des dépôts d'eau douce, nous apprennent que les Fougères alors vivantes, loin d'être des formes anomales, appartenaient aux genres Chrysodium, Pteris, Phegopte- ris, Adiantum, Gleichenia, Aneimia, Lygodium, Osmunda, et à quelques genres éteints, mais rentrant dans des familles actuellement vivantes. » MEMOIRES PRESENTES. M. le 3I1NISÏRE DE LA Guerre adresse à M. le Président la Lettre sui- vante : « Paris, le i5 juillet iSgS. )) Monsieur le Président, » J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien soumettre au jugement de l'Académie un Mémoire résumant l'ensemble des observations effec- tuées depuis huit années au Service géographique de l'Armée, pour la détermination de l'intensité, soit absolue, soit relative, de la pesanteur. » M. le commandant Defforges, qui en a poursuivi l'exécution, a déjà fait connaître à l'Académie, dans différentes Communications, la méthode et l'appareil qu'il a imaginés pour la mesure de l'intensité absolue. Il a pu faire cette mesure en huit stations primordiales. C'est au cours de ces opé- rations qu'il a réussi à découvrir et à analyser complètement une cause d'erreur, due au glissement du couteau et qui avait, jusqu'à présent, échappé aux observateurs du pendule. » Concurremment avec les déterminations absolues, M. Defforges a poursuivi l'étude d'une forme particulière de pendule réversible, auquel il a pu donner, aux effets de la température près, une longueur inva- riable, le rendant ainsi particulièrement propre à la mesure de l'inten- sité relative. Dans ce pendule, qu'il a appelé réversible inversable, et qui oscille dans le vide, il a substitué à l'échange habituel des couteaux un déplacement du centre de gravité, obtenant du même coup l'élimination de l'influence de la courbure et de l'effet de toute dissymétrie dans l'action de l'air. » Tandis qu'une mesure de l'intensité absolue exige environ un mois de travail assidu, deux jours suffisent, avec le nouvel appareil, pour me- surer l'intensité relative avec une précision qui paraît dépasser certaine- ( 205 ) ment le tt^j^ôo- En trois ans (1890- 1892), M. le commandant Defforges et M. le capitaine Bourgeois, son adjoint, ont pu facilement, soit réunis, soit séparés, déterminer l'intensité de la pesanteur, avec cet appareil nou- veau, en 26 stations. Les résultats principaux de la discussion de ces me- sures sont résumés dans une Note de M. Defforges, que j'ai l'honneur de vous adresser ci-joint. M Je serai très reconnaissant à l'Académie de vouloir bien faire exa- miner ce Mémoire par une Commission spéciale, et je serai très heureux de recevoir le Rapport de cette Commission. » Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments de très haute considération. » Pour le Ministre et par son ordre, Le Général, sous-chef d'Etat-Major général Directeur du Service géographique : Derrécagaix. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la dislributio7i de l'intensité de la pesan- teur à la surface du globe. Mémoire de M. Deffokges. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires: MM. Fizeau, Daubrée, Cornu, Tisserand, Basset.) « L'ensemble des déterminations de l'intensité de la pesanteur effec- tuées au Service géographique, depuis 1884, comprend : » Huit déterminations d'intensité absolue exécutées avec les pendules de Brunner. » Vingt-six déterminations d'intensité relative à l'aide du pendule ré- versible inver sable. » Sept déterminations d'intensité relative exécutées, à titre d'essai, par des méthodes diverses, mais rendues entièrement comparables aux précé- dentes. » En tout quarante et une déterminations en trente-cinq stations diffé- rentes. » La valeur de la gravité, rapportée à Paris (Observatoire) comme ori- gine, est réduite au niveau de la mer par la formule de Bouguer, à l'aide des densités fournies par la Géologie aux trente-cinq stations : ( 2o6 ) Noms des stations. Edimbourg (Leitli-Fort). Greenwich Lejde Dunkerque (Rosendaël). Bruxelles Lilions Paris Lyon (S'-Genis-Laval ).. Marseille Bastia Corte Ajaccio Alger Médéah Boghar Latitude. .\Uitude. G 62, ir Laghoual Rivesaltes Pratz de Mollo. 07,20 57.94 56,72 56, 5o 55,37 54,26 50,76 48,11 47.43 47,00 46,57 40, 83 4o,3o 39.9' 37,55 47, 5o 47.11 21 48 2 20 102 106 60 286 61 20 6o5 6 2l3 93o 927 755 25 84o ), 81680 81263 8i3i9 8i23o 81188 8iii5 81012 80739 8o55o 80574 8o48i 80454 80002 79870 79792 79549 80487 80372 Noms des stations. Porl-Vendres Pic du Midi de Bigorre. Moullouis Bellegarde Philippeville Col des Oliviers Constanline Ouled Rhamoun Ain Yagout. Batna El Kanlara Biskra Nice (Génie) Nice ( observatoire). . . . Barbonnet Peyracava Desierlo de las Palmas. Latitude. G 47,61 47.70 47.24 47.19 41,09 40,67 40,41 40,19 39.76 39,50 39, 1 3 38,72 48,72 48,57 47.98 48,48 44,54 Altitude. m 25 9 2877 1620 420 20 420 655 687 890 io5o 525 i37 21 367 833 1420 728 » D'après le Tableau qui précède, nous avons avec Biot quatre stations communes : Edimbourg (Leilh-Fort), Greenwich, Dunkerque et Paris, une avec Kater : Edimbourg (Leith-Fort), une avec M. Albrecht : Leyde. » Il est donc facile de relier à nos mesures celles de Biot, de Kater et de M. Albrecht, et, par conséquent, celles de Sabine, Foster, Lûtke, Ba- sevi et Heaviside qui ont le même point de départ que Rater et les me- sures de Bessel et Peters, qui peuvent être rattachées aux observations de M. Albrecht. » De même, toutes les mesures qui ont Paris pour origine, telles que les mesures de Freycinet et D>")erré, sont aisément rendues comparables aux nôtres. » li'accord de nos observations, envisagées au seul point de vue relatif, avec celles de Biot, est remarquable. Les différences entre nos valeurs et les siennes sont : Edimbourg (Leith-Fort) A^ = 0,001 11 Greenwicli 112 Dunkerque 120 Paris ' 119 ,8o5i4 80390 80327 8o465 80021 79935 79864 79890 79787 79712 79686 79698 80617 8o6o5 8o586 80537 80166 soit un écart moyen de -^^^^^ environ. ( 207 } » En appliquant aux résultats de Biot la correction moyenne A^= o™, ooi i5, nous les ramenons à la pesanteur équatoriale qui correspondrait à nos observations. Les nombres de Raîer et Biot, ainsi ramenés à notre point de départ, s'accordent entre eux à Unst. Ceux de Sabine et Peters, ré- duits à la même origine par l'intermédiaire de Bessel et de M. Albrecht, s'accordent à Altona. » Il a donc été possible, grâce à nos observations, par des comparaisons aux stations communes et par l'application de corrections convenables, dé- duites de ces comparaisons, de constituer un tout homogène avec les mesures des observateurs précités et les mesures récentes du Service géographique. Par cette réduction systématique à une origine commune, un ordre inat- tendu a apparu dans le chaos des chiffres discordants. » Les anomalies de la pesanteur, depuis longtemps mises en évidence, avaient été attribuées, soit à des anomalies correspondantes de la figure de la Terre; soit à l'insuffisance des formnles de réduction au niveau de la mer ; soit encore, à l'inégale distribution des masses dans l'écorce terrestre ; ou enfin, dans la plupart des cas, à l'insuffisance et aux erreurs des obser- vations. » De l'ensemble de nos mesures et des mesures anciennes que nous avons pu y rattacher avec certitude, il ressort des faits très nets, désormais incontestables, et qui peuvent être généralisés. On peut les résumer som- mairement ainsi : » La pesanteur est distribuée très inégalement à la surface du globe. )) La loi de Clairaut, vraie dans l'ensemble, est presque partout masquée par des anomalies notables. » La pesanteur, sur les littoraux des diverses mers, présente des ano- malies faibles, constantes sur un même littoral et, par conséquent, carac- téristiques. » Dans les îles, on constate un excès considérable de la pesanteur. » Sur les continents, c'est l'inverse, et le défaut paraît croître pro- portionnellement à l'altitude et à la distance à la mer. i> Nous donnons, à titre d'exemple, le Tableau et la courbe de ces anomalies de la pesanteur sur une ligne qui, partant du Spitzberg, tra- verse la Grande-Bretagne, la France, la Méditerranée et aboutit à Biskra. Spitzberg I La courbe pointillée représente les altitudes. La courbe pleine figure les anomalies observées de l'intensité de la pesanteur. Xoms des stations. ( 209 ) g Altitude. obs. — cale. Spitzberg 6 Unst 9 Poitsoy 29 Leith 21 Clifton io4 Arbury Hitt 225 London 2.5 Greenwicli 48 Shanklin Farm... 74 Dunkerque 20 Lihons 106 Paris 60 Lyon 286 ClermoiU 4o6 88 55 52 35 i4 32 i5 o 7 5 3 18 10 63 Noms des stations. Mtitude. Figeac 223 Marseille 6i Baslia 20 Corle 6o5 Ajaccio 6 Philippeville 20 Col des Oliviers. . 420 Constantine 655 Oiiled Rhamoun. . 687 Ain Yagout 890 Batna io5o El Kanlara 525 Biskra i37 » Les anomalies de la pesanteur, positives au Spitzberg, en Ecosse et en Corse, deviennent négatives sur les continents français et algérien. Les anomalies continentales croissent nettement avec l'altitude et la distance à la mer. » Il faut, d'ailleurs, remarquer que, des Slietland à la Méditerranée, la surface réelle de l'ellipsoïde ne s'écarte jamais, d'après Clarke, de la surface théorique de plus de 6™, 4 (18,4 pieds anglais). Ce n'est donc pas à des anomalies de la figure de la Terre qu'on peut attribuer les anomalies de la pesanteur. )) C'est à la Géologie qu'il fiiudra demander l'explication de ces irrégu- larités. » Les mesures des Anglais au.K Indes, rattachées aux nôtres par Kewet Greenwich, apportent une confirmation éclatante aux lois constatées en Europe et en Afrique, sur la région anglo-franco-algérienne. » CORRESPOND ANGE . M. le MixiSTUE DE l'Ixstructio.v publique, des Be.4ux-Aiits et des Cultes invite l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour une place de Membre titulaire au Bureau des Longitudes, dans la Section de la Marine, place devenue vacante par suite du décès de M. le vice- amiral Paris. C. R., 1893, 2' Semestre. (T. CWII, N° 4.) 28 ( 2IO ) M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une Leltre par laquelle M. le Ministre de l'Instruction publique invite l'Institut à se faire repré- senter à la distribution des prix du Concours général entre les Lycées et Collèges de la Seine et de Versailles, qui aura lieu sous sa présidence le 3i juillet prochain. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une Carte géologique de la Russie d'Europe, publiée par le Comité géologique. (Adressée par M. Wenukoff.) 2° Une Brochure portant pour titre : « Lettres inédites de Ramond, publiées et annotées par M. Ph. Tamisey de Larroque. (Présenté par M. de Lacaze-Duthiers.) 3° Un Volume intitulé : « Soudan français; Kahel, carnet de voyage » ; par M. Olivier de Sanderval. (Présenté par M. Faye.) M. BiciiAT, nommé Correspondant pour la Section de Phy sique, adresse ses reraercîments à l'Académie. M. LuDwiG, nommé Correspondant pour la Section de Médecine et Chi- rurgie, adresse ses remercîments à l'Académie. ASTRONOMIE. — Observations de la comète Rordarne, faites à Vèqaalonal coudé (o'",3'2) de l'observatoire d' Alger, par M. Rambacd, présentées par M. Lœvvy, Comparaisons et positions de la comète. Dates 1893. Temps moyen d'Alger. Comète - - Étoile. Nombre de Lo". fact Déclinaison apparente. jOg. fact. parai 1. Aï. âô. comp. m app. parall. * |] m s Dl S h m s Juillet 1 1. 8.45.53 2.29,58 — 3.'3i;'i 11: 8 8.57.39,10 T,8l2 -+-45!32.'59,6 0,714 a )3. g. 10.38 — i.i5,i9 -H 0.35,7 7: 6 g. 51.35,26 7,786 -^4i. 5.39,7 0,704 b 10. 9.11.44 —0. 8,25 4- 5.29,8 24:20 10.28.52,62 1,768 + 36.23.43,0 0,662 c i5. 9.54.16 — i.i4.i5 -H 0.55,2 i3:io 10.29.26,25 1,754 + 36.19.43,5 0,728 d i6. 9.24.13 -+-1.29,04 -H 0.53,0 17:12 18.43.13,19 T,7o6 + 34.10.14,5 0,675 e '7- 10. 7.29 -0.14,34 -h 13.59,8 19:16 10. 55. 21 ,83 7,734 +32. 3.24,9 0,731 f i8. 9.3i.4o -2. 3,67 -1- 5.3i,o 16: 10 II. 5. 1,29 T,738 +3o.i3.oi,i 0,680 8 i8. 10.23.26 -1.43,77 4- 1.37,0 10: 8 1 1 . 5.21 ,19 1,720 +30.09.08,1 0,746 g '9- 9.18.38 -0.43,46 4- 2.59,4 24: iS 1 i.i 1.56,00 0,1 32 + 28.29.46,9 o,6i4 I, ( 211 ) Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction Dates droite au Déclinaison au 1893. )f. Gr. moy. 1893,0. jour. moy. 189,3,0. jour. Autorités. Juilletii... a 8,9 9.00" 8,3; +o'3i +45.'36'.22 , 2 +8,5 B. B., t. I, n» 39, Z. 178 i3... b 8,9 9.52.49,94 +o,5i +41.4.56,3 +7,7 W2, n" 1075 i5... c 9,0 10.29.0,23 +0,64 +36.18.6,7 +6,5 B. B., t. VI, + 36», n" 2o85 i5... d 8,9 10.30.39,76 +0,64 +36. 18.41,8 +6,5 Cat. Paris, n° 12987 16... e 9,0 10.41.44,17 +0,68 +34. 9.15,6 +5,9 W», n° 8o5 17... / 8,0 10.55.35,46 +0,72 +31.49.19,9 +5,2 W2, n» 1071 18... g 9,0 11. 7. 4,21 +0,75 +30.07.26,6 +4,5 W,, n° 83 '8-.. g 9,0 » +0,75 » +4,5 Id. '9'-- h 9,2 11.12.38,73 +0,76 +26.26.43,5 +4,0 B. B., t. VI, +28°, n° 1986 M La comète a été photographiée le 1 6 juillet en trente minutes de pose, parj M.' Rénaux, la Lune étant près de l'horizon. Dans ces conditions, l'image photographique présente les caractères suivants : » La tête de la comète est une nébulosité ronde, ayant 2', 3o de dia- mètre, avec un noyau dont l'éclat est comparable à celui d'une étoile de 4* grandeur; une queue assez faible se dirige dans l'angle de position 78° du nord vers l'est. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — SuT les équations du second degré dont l'inté- grale générale est uniforme. Note de M. Paul Paixlevé, présentée par M. Picard. « La question que je résoudrai complètement dans cette Note est la sui- vante. » Étant donnée une équation du second ordre où R est rationnel en y', algébrique en y et indépendant de x, reconnaître si l'intégrale générale de cette équation est uniforme. » La méthode que j'indiquerai permet d'ailleurs de former toutes les équations (1) jouissant de cette propriété et d'indiquer la nature de leur intégrale. » J'établirai d'abord une proposition qui s'applique au cas oij x figure explicitement. Soit une équation (2) /=:R[y,y,(a.)]. ( 212 ) OÙ R est rationnel en v' et algébrique en j; on peut toujours l'écrire y' = R,[y,r, Y, (a.)], avec (p[y, Y, (.r)] = o, R, désignant une fraction rationnelle de r', y. Y, etoun polynôme en y, Y; et cela de telle façon que Y s'exprime rationnellement en y, y', y". » Dans ces conditions, si l'intégrale de (9) a ses points critiques fixes, le genre de ç = o ne peut dépasser l'unité. En effet, j'ai montré qu'alors y, y', y", par suite Y, sont des fonctions uniformes sans coupures de la con- stante y'j, : d'après un théorème bien connu de M. Picard, le genre de ç est donc égal à o ou à i . » Cette proposition est susceptible d'être étendue à des équations plus générales que (2). J'ajoute que, quand x ne figure pas, elle résulte encore de ce fait que y et Y sont des fonctions uniformes de x. » Il suit de là qu'une transformation algébrique permet d'étudier les seules équations de la forme y"=Aj'=+B/4-C, où A, B, C sont des fonctions rationnelles soit de y seul, soit de y et de \J(i — J')(i — f^V^)^v'^(y)- J'observe immédiatement que, si un des coefficients B, C est nul dans l'équation primitive, il est nul encore dans l'équation transformée. » L'équation (i) équivaut à une équation du premier ordre entrey et y'. Si l'on étudie y' comme fonction de y, les conditions suivantes sont néces- saires pour que y{x) soit uniforme : 1° j' = F(j) ne peut admettre d'infini algébrique y = a, ni de point critique de l'espèce (y — a^, a étant in- commensurable; 2° si y =a est un point critique algébrique de y', on a, dans le voisinage de y' = a, y' = (y — a) " ( A + e), v désignant un en- tier; 3° si j = a est un point critique de y' de l'espèce logarithmique, -f^ — doit rester fini pour j = a; 4° si y = a est un point transcendant de j', / -p- doit tendre soit vers une limite .r, , soit vers l'infini, quand y tend vers a d'une façon quelconque; 5° les mêmes conditiorts doivent être rem- plies quand on change y en — • » Appliquons eu premier lieu les conditions à l'équation (3j y" = Ay'^ ( 2l3 ) On trouve qu'un changement algébrique de fonction (où la nouvelle fonc- tion est encore uniforme) ramène toutes les équations aux types sui- vants (a) y' = o. j" = ^' y" = -' y " aR (^^) y"=.y"(Si-^)- rR=(i-7^)(.-py)-| b=1ê J v/r)' » Ces équations s'intègrent immédiatement : l'intégrale des équations («) est toujours uniforme ; l'intégrale de B n'est uniforme que si — ^ = mw, -+- noi., to, et w^ représentent les périodes de sn^,. Ces résultats, sous une forme différente, ont déjà été obtenus par M. Picard {Mémoire sur les fonctions algébriques de deux variables, p. i66 à 172). » Passons aux équations de la forme (4) j" = A/^+By. » On trouve d'abord que A doit satisfaire aux mêmes conditions que précédemment et que, par suite, un changement de fonction (où la fonc- tion reste uniforme) donne à A une des expressions énumérées. Toutes les équations sont alors ramenées aux types suivants » Les équations de la forme (5) j" = Ar'^+C donnent lieu, de même, au tableau suivant y 7 - ' ,2 R' 2R 2 _u k v' v'2 l y" = i^j' -+- Pj° -+- 'l'y -^^< y" = ' — ^ ^'-y* 1/ ,. -1/ " o K ' ' (^") .r"=/^(a^-,-^VPv^. y ^ Y ' -' ~ 2R R' _ ~#; » Toutes ces intégrations s'intègrent sans peine. L'intégrale des équa- tions (a), («'), (a") est une combinaison unitorme de fonctions ration- nelles, exponentielles ou doublement périodiques, sans d'autre point essentiel que 07 = 00. L'intégrale de (b), (b'), (b") n'est uniforme que ( 2i4 ) si - — est une période de snp=, et elle pré ^f^nte des points essentiels mo- biles. s Arrivons enfin à l'équation générale (i) j"=A/='+B/+C. En appliquant les mêmes conditions et en comparant l'équation (i) à l'équation incomplète obtenue en annulant C ou B, on forme certaines équations qui, seules, pe^ve/i^ avoir leur intégrale uniforme. Or toutes ces équations s'intégrent par quadratures ou se ramènent à une équation de Riccati à coefficients périodiques ('). Cette intégration une fois effectuée, il est facile de voir à quelles conditions l'intégrale sera réellement uniforme. On arrive ainsi à cette conclusion : On peut toujours choisir les constantes d'inté- gration de façon que l'intégrale y (se) dépende algébriquement au moins d'une de ces constantes. D'après un théorème que j'ai établi, l'intégrale doit donc se ramener aux transcendantes uniformes définies par les équations du premier ordre. C'est, en effet, ce qui a lieu : Vinlégrale est une combi- naison de fonctions rationnelles exponentielles doublement périodiques ou dé- pend d'une équation de Riccati à coefficients périodiques. » On voit quelle différence profonde sépare le second et le troisième ordre, puisque les équations du troisième ordre de la forme y'y"=\y"'+y"'Ky)' où A est algébrique en y, peuvent admettre comme intégrale une fonction fuchsienne. La raison de cette différence réside dans les propriétés géné- rales des équations différentielles que j'ai démontrées dans des Notes an- térieures et dont j'ai déduit notamment quej'(a;), dans le cas du deuxième ordre, ne peut présenter de coupure. )) l^a méthode que j'ai indiquée s'applique aussi bien à une équation al- gébrique quelconque ^ {y" , y' , y) = o. 11 est même vraisemblable que l'é- lévalion du degré et du genre simplifie l'intégration. On peut donc regarder comme certain que l'intégrale de¥, quand elle est uniforme, est réductible aux transcendantes uniformes définies par le premier ordre, mais quand X figure explicitement dans l'équation, il n'en est plus ainsi. » (') Parmi ces équations figure notamment réquation j"=6j-- — |p*H-5[3j'', si- gnalée par M. Picard et intégrée récemment par M. Mittag-Leffler. ( 2.5 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certains systèmes d'équations différentielles ordinaires. Note de M. A. Guldberg, présentée par M. Picard. « Dans une Note récente, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie quelques remarques sur les systèmes simultanés qui possèdent un système fondamental d'intégrales. » Dans les lignes qui suivent je me propose d'étudier les cas où un système simultané possède un système fondamental d'intégrales premières. » Soit donné le système d'équations différentielles ordinaires dt'" ' \ dt"-^ dl" ■ » Une solution première générale est (i) xf = /(■<'' • • •<"', ...,a;,...x,„t,a,...a^) (i = i , 2, ... , n), en écrivant a;/ au lieu de —^ et oili les a sont constantes d'intégration. » Nous supposons que l'on peut, d'une manière déterminée, toujours la même, exprimer cette solution générale par un certain nombre irréduc- tible des solutions particulières obtenues par particularisation des constantes d'iutégrations a eu les équa- tions (i), et n constantes arbitraires b par des formules connues ou incon- nues {i — 1,2, . . .,n) qui subsistent lorsqu'on y remplace les solutions particulières (2) par k autres solutions particulières quelconques. » D'une manière analogue à celle indiquée dans ma Note récente, on voit que l'on peut, en s'appuyant sur un théorème de M. Lie, choisir les b de façon que les équations (3) défmissent un groupe continu k fois tran- sitif en a-J'"' et è, aux kn paramètres x-'", ' ..a")";^'. I^es valeurs de k sont donc I, 2, . . ., n + 1; dans le cas k ^^ n + 1, \q groupe est semblable au groupe projeclif général. ( 2l6 ) » En appliquant ces remarques dans le cas où n = i, /n = 2, on trouve les trois équations : » 1° L'équation où dP{.T,t) _ dQ{a:,t) dt da; » Une solution première générale est ou dx dt ' — 0 (X, t )a. 2" L 'équation cPa; dû ~ P(x, '■>m '+Q(œ •^>(S)- R(^, ,th àP __ à dt ~ d.v /d"-p / àr- ^ôx^ "^ dtàx -^(I^P) + Q dP dt àP 'dt- 0^ dx » Une solution première générale est )) 3" L'équation où — étant une solution première particulière. » Une solution première générale est dx 6, (a*, < jet -H 8a(x, O dt id^{x,t)a-\-.(Y-Y„), où Xfl et Y, sont les coordonnées de l'origine du plan mobile, 1 et a les coefficients d'orientation de ses axes, liés par l'équation (5) 7,= + ,,.^ = ,. » L'axe des x a donc pour équation -..(X-X„)-X(Y-Y„) = o, et si l'on exprime qu'il passe par les points (!x,,ag) et (a^,a„), ou a, en (4) (') Voir ma Noniographie, Chap. VI. C. R., 1893, 2' Semestre. (T. C.VVU, N''4. 29 ( 2i8 ) écrivant/, et 9,- pour /j(x,-, o.,.^., ) et 9, (a,, a,,^.,,), ^ ^ ([..(/, -X„)-a(9,-Y„)=o, ou /„\ !-^ _ ?i — Yq _ ?.2— Y„ _ fi — yj '^^^ ^ /i-Xo /,-X„ /.-// » La substitution des valeurs (4) de a? et j dans (2) et (3) transforme ces équations en G(X, Y, X„,Y„,}., ;x, a,)=o, H(X, Y, X„, Y„, A, ;.., a.„) = o. » Exprimant donc que les courbes correspondantes passent respective- ment par les points (0.3, oc, ) et (a^ja^) (8) G(/3,93,Xo, Y„,>,,;y.,a8 ) = o, (9) H(/,, 9,, Xo, Y„a,;i., o'.,„)=: o, l'équation (7) ^ _ ?| — ?2 jointe à (5) fait connaître les valeurs de >. et [j. en fonction de a,, ocj, a^ et aj, à savoir )) Ces valeurs de ^ et a étant portées dans (8), (9) et la première équa- tion (7) par exemple, il suffit d'éliminer X^ et Y„ entre ces équations pour avoir l'équation cherchée entre a, , a^, . . . , a^, a, „. » On voit que, si l'une des équations (8) ou (9) est linéaire en Xq et Yo, c'est-à-dire si l'un des systèmes d'isoplèthes du plan mobile est composé de droites, il est facile d'effectuer complètement le calcul. » En remplaçant plusieurs des dix variables a,, y.^, .... y.^^ par des con- stantes, en faisant coïncider ensemble deux ou plusieurs des systèmes S,, S2, S3, S4, en spécialisant la nature de plusieurs des fonctions arbitraires intervenant dans la question, etc., on tire de la méthode précédente une foule de procédés particuliers, quoique encore très généraux. On obtient notamment ainsi tous les procédés connus jusqu'ici, tels que la méthode des points simplement ou doublement isoplèthes (' ), la méthode des aba- (') Comptes rendus, l. Cil, p. 816, nV Nomographie, Chap. IV et VI. ( 219 ) gués hexagonaux de M. Lallemand ('), la méthode à parallèles de M. Bé- ghin (^), etc. » Je terminerai par une observation d'ordre pratique : en vue de la plus grande précision possible, il convient de constituer le plan transparent mobile au moyen d'une matière rigide (corne, celluloïd, ...), ayant un bord parallèle à l'axe des x. Lorsque cet axe est disposé de façon à passer par les points (a,, a^) et («j, a.^), il suffit de faire glisser ce bord le long d'une règle jusqu'à ce que la courbe a, passe par le point (ot,, a,) pour que le transparent se trouve dans la position voulue. » PHYSIQUE. — Densité (le r anhydride sulfureux, sa compressibilité et sa dila- tation au l'oisinage des conditions normales. Note de M. A. Leduc, pré- sentée par M . Lippmann ('). « J'ai indiqué dans une précédente Note que la densité de l'acide sul- fureux me paraissait devoir être notablement supérieure à 2,i'6l\, nombre admis jusqu'ici. » J'ai trouvé en effet qu'elle est égale à 2,2G3() dans les conditions nor- males, à moins de deux unités du dernier ordre conservé, c'est-à-dire à Tj^près. Il se peut que, conformément aux expériences de Cahours et de Bineau, une quantité appréciable de ce gaz ait été condensée par la paroi du verre, grâce au voisinage du point de liquéfaction. Le nombre ci-dessus serait donc approché par excès. Je suis porté à croire, en tous cas, que cet effet, s'il existe, ne peut altérer ici que la dernière décimale. » Il n'est pas permis d'appliquer la loi de Mariotte pour ramener les nombres des expériences à la pression normale. J'ai donc pris le soin d'étudier la compressibilité du gaz à o°. )) Expériences. — Le gaz est préparé par l'action de l'acide sulfurique pur sur du mercure purifié. Il n'a le contact d'aucun caoutchouc ni bou- chon de liège; il traverse, avant d'arriver au ballon à densités, un bar- botteur à acide sulfurique et une colonne d'anhydride phosphorique. » Quatre remplissages ont été effectués à o" et à la pression atmosphé- rique, qui s'est toujours trouvée inférieure à la pression normale. » Après une première pesée, le ballon était replongé dans la glace fondante et mis en relation avec la machine pneumatique et le mano- (') Comptes rendus, t. CXII, p. /421, et Nomographie, Chap. III et V. (') Génie civil, 24 décembre 1892. (=') Ce travail a été exécuté au laboratoire des Recherches physiques, à la Sorbonne. ( ?20 ) mètre. Le vide avait été fait au préalable dans les divers tubes de commu- nication, afin d'éviter l'introduction de l'air dans le ballon. » Le gaz est amené ainsi à une pression parfaitement connue. Il est tenu compte du petit excès de pression tenant à la position du centre du ballon par rapport au niveau du mercure dans le manomètre. » Le vide partiel estpoussésuccessivement jusqu'aux environs de o"*", 5, et chaque opération suivie d'une nouvelle pesée donne le poids de gaz (tou- jours identique) qui remplit le ballon à la pression correspondante et à la même température o°. Il est tenu compte, comme d'habitude, de la perte de poids du ballon par essuyage et de sa contraction sous l'influence du vide. » Je trouve, par exemple, que mon ballon renferme : 6,6227 de gaz à la pression de 755,29 (') 5,1285 » 588, o5 3,1593 .. 364,88 » Suivant exactement la méthode de Regnault, désignons par i la diffé- rence ( -^-p^ — 1 ), et par/7„ etp les poids de gaz contenus dans le ballon aux pressions P^ et P; on a )) On pourrait se proposer de représenter les variations de e par la for- mule paraboliaue ,^A(P-P„)4-B(P-P„?. » Mais on trouve que le deuxième terme est insignifiant dans les limites de ces expériences, et qu'il suffit de déterminer le coefficient A au moyen des nombres extrêmes. On trouve ainsi A= o,o3ai, si la pression est comptée en mètres de mercure (^). Au voisinage de la pression normale, le coefficient prend la valeur A = o,o323. ( ' ) Je ferai remarquer que ces poids sont assez forls pour ne comporter d'autre erreur importante que celle qui résulte de la mesure des pressions. L'étude de la compressibilité et de la dilatation de l'acide sulfureux par celte méthode des densités est donc tout aussi précise que leur étude directe par les procédés ordinaires de Regnault. J'ajouterai que l'emploi de ballons sphériques et relativement gros a, en outre, l'avantage de réduire autant que possible le rapport entre la surface et le vo- lume, et de diminuer en conséquence l'effet de la condensation parles parois. Cette méthode, déjà moins avantageuse avec l'acide carbonique (pour lequel elle a été employée par Regnault), deviendrait illusoire pour les gaz légers et surtout pour l'hydrogène. (-) M. Amagat a trouvé o,0243 entre i'""' et 2""" à la température de i5°. ( 221 ) » Il en résulte que, pour passer du poids/» de gaz obtenu à la pression H au poids/?' correspondant à la pression normale, il faut écrire p' = p7^\i +(76o-H)x323x lo-^. » Les nombres ainsi corrigés donnent pour la densité de l'acide sulfu- reux, à la pression normale, des densités comprises entre 2,2638 et 2,26^1 (moyenne 2,2639). » Dilatation de Vacide sulfureux. — J'ai profité de l'installation de ces expériences pour étudier la dilatation de l'acide sulfureux entre 0° et la température ordinaire. » A cet effet, j'ai porté mon ballon rempli à o", comme il vient d'être dit, soit sous la pression atmosphérique, soit à une pression plus faible, dans un bain d'eau à une température voisine de la température ambiante et convenablement agitée par un courant d'air. La température était dé- terminée au moven d'un thermomètre à mercure en verre dur, étudié au pavillon de Breteuil, et les observations réduites au thermomètre normal à hydrogène. » Le ballon peut donc être rempli successivement à o°età la pression H, puis à /" et à une pression voisine H'. Il est facile, grâce aux expériences précédentes, de calculer exactement quel eût été le poids de gaz à 0° et à la pression H'. » J'ai d'autre part eu l'occasion, lors de l'étude préalable de mon bal- lon à densités, de constater que son coefficient de dilatation est 0,000026. D'après cela, on calcule le coefficient moyen de dilatation entre 0° et ^° au moyen des poids /^o et/) de gaz contenus à ces températures dans un même volume, sous la même pression (X — ; pt p„ et p ayant été déduits des données immédiates tt,, et t: au moyen des formules /'o = -OH-[i+A(H'-H)] et P=^,- » J'ai trouvé, par exemple, pour le coefficient moyen à la pression, de 762™", 86 entre 0° et 18°, 74 : 0,003967; de 761'°'", 70 entre o" et 25°, 56 : 0,003958. » On voit d'après cela que le coefficient moyen entre 0° et 20° sous la pression normale est voisin de 0,003963 ('). (') M. Amagat {Comptes rendus, 1871) a trouvé pour le coefficient entrée" et ( 222 ) » En combinant ce nombre avec le coefficient (o.ooSgoS) obtenu par Regnault entre o" et ioo°, on trouve pour le coefficient vrai à o° «o = 0,003978. )) Il est facile, d'après l'ensemble de ces expériences, de calculer le coefficient vrai à 0° d'augmentation de pression. Il suffit, en effet, d'appli- quer la relation connue a ^^ p^^ij/^ dans laquelle pol-'- = i + 0,7(1 A. » On trouve ainsi p„ = o,oo3883. » Enfin j'ajouterai que j'ai trouvé pour le coefficient de dilatation entre 0° et 22°, sous la pression de 334""° de mercure : a =; 0,003787. » Je reviendrai ultérieurement sur ces résultats. « ÉLECTRICITÉ. — Sur les résidus de polarisation. Note de M. E. Boutv. « Pour définir les capacités de polarisation, on admet implicitement : 1° que, au moins au premier degré d'approximation, toute la quantité d'é- lectricité qui traverse le circuit d'un voltamètre pendant la charge est em- ployée à faire varier la polarisation et sera récupérée dans la décharge; 2° qu'à une polarisation déterminée correspond une seule et unique valeur de la charge récupérable. On sait que ces hypothèses ne sont pas rigou- reuses; peut-être n'est-il pas inutile de montrer à quel point elles peuvent, dans certains cas, être éloignées de la réalité. » i. Capacités apparentes pour la charge. — La formule (i) (1) P C(i-+-Bi) que j'ai établie antérieurement (') pour représenter la polarisation^ d'un voltamètre à électrodes de platine sous l'influence de courants constants d'intensité Iq négligeable, continue à s'appliquer pour des valeurs sensibles de lo et fournit des valeurs de C invariables; mais B croît linéairement so°, sous la pression de yS'^™ environ, le nombre o,oo4i2. On peut allribuer en partie l'écart à ce que, dans l'appareil employé par ce savant, le rapport entre la surface et le volume de l'enveloppe était beaucoup plus grand que dans mes expériences. (') Comptes rendus, t. CXVI, p. 628, 691 et 782. ( 223 ) avec lo on a donc, dans des limites très larges, / I ■ \ V Q en désignant par Q la quantité totale d'électricité qui a traversé le circuit (sous forme de courant constant). » La formule (i bis) indique une valeur maximum de la polarisation (3) P=(f,. correspondant au passage d'une quantité d'électricité infinie dans le cir- cuit. » D'une manière générale, la capacité apparente — est {i\ Q _C(i+p<). et pour chaque valeur donnée soit de p, soit de t, elle possède une infinité de valeurs différentes, et j)cut devenir supérieure à toute quantité donnée. » 2. Capacités efficaces pour la décharge. — Soient p la polarisation at- teinte au bout d'un temps de charge t;p^,p.^, ••■,/'« les polarisations qui subsistent après une décharge de i, 2, ..., n secondes à travers une résistance R. Posons (5) Pn~\— Pn Pn-\-\-Pn et soit C,j la capacité efficace du voltamètre pendant la rt'<^™« seconde (c'est- à-dire celle qui correspond à la quantité d'électricité débitée à travers R); on démontre aisément que Or l'expérience établit : » 1° Que pour une valeur donnée de /, C, paraît indépendant de/7; » 2" Que pour une valeur donnée de p, C, est d'autant plus grand que la durée t de charge a été plus grande; » 3<> Que les capacités efficaces croissent de C, à C„, c'est-à-dire crois- sent à mesure que la polarisation décroît, contrairement à ce qui avait lieu pour les capacités apparentes de charge. ( 224 ) M Toutes ces variations sont considérables. Elles subsistent quelque faibles que soient/; ou t. Il faut en conclure que la iiolion de capacité de polarisation ne peut avoir de sens bien défini que pour des valeurs nulles de p et de t (capacité initiale). » 3. Quantité d' électricité récupérable. — Si la durée de charge d'élec- trodes de platine placées dans un sel neutre (chlorure de sodium, par exemple) ne dépasse pas une dizaine de secondes, et que/> ne dépasse pas o*"", 2; si, de plus, on emploie pour la décharge un circuit de résistance médiocre, la quantité d'électricité Q'= ^jpnclt, restituée pendant la décharge, se confond, au degré d'approximation des mesures, avec la quantité Q fournie pendant la charge; et puisque la ca- pacité efficace croit de C, à C„ au lieu de demeurer constante, il faut né- cessairement qu'une partie notable de la charge soit passée à l'état de résidus (récupérables, mais non entièrement disponibles pour la décharge instantanée). C'est le phénomène connu depuis longtemps sous le nom de pénétration de la polarisation . » M. Berthelot (') a démontré que le platine est susceptible de former des combinaisons aux dépens des éléments de l'eau acidulée ou des sels, avec une très faible consommation d'énergie. Il est probable que le méca- nisme des résidus de polarisation consiste précisément dans la production ou la destruction de tels composés qui commenceraient déjà à se produire pour des polarisations négligeables. En ce cas, on doit comparer une électrode polarisée non à un condensateur parfait, mais à un condensateur portant en dérivation une sorte d'accumulateur. « Si l'on ajoute au sel neutre, baignant les électrodes de platine, des quantités q croissantes de chlorure de platine, la quantité Q' d'électricité récupérable cesse d'être égale à Q et tend vers zéro lorsque q croît indé- finiment. La capacité apparente de charge — croît indéfiniment avec q, et il en est de même de la capacité initiale C [formule (i)]. Au contraire, la ca- pacité efficace pour la décharge ne varie pas sensiblement. Une jjartie de plus en plus notable du courant de charge traverse donc le voltamètre sans contribuer ni à l'accroissement de la polarisation, ni à la formation des C) Berthelot, Comptes rendus, t. XCIV, p. l'ai-; Journal de Physique, 2'' série, t. I, p. i4i; 1882. ( 225 ) résidus. Dans ce cas, il faut comparer l'électrode à un condensateur par- fait, portant à la fois en dérivation un accumulateur et une résistance im- polarisable. » De telles complications imposent de la prudence pour l'interprétation théorique et la discussion des résultats relatifs même aux capacités initiales de polarisation . » OPTIQUE. — Sur de nouvelles franges d'interférences rigoureusement achromatiques. Note de M. Georges Meslin, présentée par M. A. Cornu. « En continuant mes études sur les franges d'interférences circu- laires ('), j'ai été amené à recevoir sur un réseau circulaire à traits équi- distants un faisceau lumineux provenant d'un trou très petit (deux fentes en croix) éclairé par le Soled ; si les rayons tombent sur la partie centrale et si l'on examine dans le faisceau lumineux avec une loupe de grand champ, on observe un nombre considérable d'anneaux concentriques équ {distants absolument achromatiques, c'est-à-dire alternativement blancs et noirs. Pour apercevoir facilement le phénomène, il est bon de mettre le réseau à une dizaine de centimètres au plus de l'ouverture, de placer l'oculaire à i^.So et de se servir d'un réseau étendu; celui que j'ai employé était au ~ et couvrait i8""°. » Si le réseau était moins large, on ne verrait rien à cette distance et il faudrait se rapprocher, mais alors les anneaux seraient plus petits : à 5o'='°, on peut encore les voir à la loupe; ils sont très fins, et l'aspect général est fort élégant; si l'on veut observer encore plus près, on doit employer le microscope; j'ai compté plus de 36o anneaux : les derniers étaient aussi nets que les premiers; c'est l'éclairement seul qui finissait par défaut. » Ces franges s'élargissent lorsqu'on observe à une plus grande distance ou lorsqu'on rapproche le réseau de la source; ces deux variations, jointes à ce fait que les anneaux sont blancs et noirs, permettent de dire que l'as- pect général est le même que si l'on observait Vombre des traits portée par le point lumineux; ce n'est d'ailleurs là qu'une façon de s'exprimer pour résumer le sens général du phénomène; car, outre que ce ne pourrait être une explication, j'ai constaté : » 1° Que, sur une longueur connue (sur un micromètre), on compte (') Comptes rendus des 6 février, 20 février et i3 mars iSgS. G. R. i8q3, ■>.' Semestre. (T. CXVII, N° 4.) 3o ( 226 ) exactement deux fois plus d'anneaux qu'il n'y a de cercles dans la région qui se projette sur ce même espace ; » 2° En couvrant la partie centrale du réseau avec un petit disque, les anneaux centraux ne disparaissent pas; » 3" En limitant le réseau par des diaphragmes circulaires de moins en moins larges, on finit par faire disparaître les franges ; » 4" Le diaphragme qui fait disparaître le phénomène a une ouverture d'autant plus grande qu'on observe à plus grande distance; » 5° La disparition des franges se produit exactement lorsque l'œil de V observateur placé au point où l'on vise ne imt plus le premier cercle coloré de diffraction qui entoure le point lumineux. » Cette dernière remarque permet d'attribuer le phénomène à l'inter- férence des rayons correspondants à ce premier cercle de diffraction. » Soient S le point himineux, O le centre du réseau perpendiculaire à SO; un fais- ceau conique très délié émané de S se difTracte à droite et à gauche en formant des ondes paragéniques; considérons, en particulier, la première onde diffractée de part et d'autre. Les rayons correspondants se comportent comme s'ils émanaient de deux points S, et Sj; soit alors un point M situé à une distance y en arrière de S, le mou- vement vibratoire qui lui parvient peut être considéré comme provenant des deux points S| et Sa, et la lumière qui arrive en M est celle qui a été diftVactée au voisinage des deux points Si et Sj où les droites S, M et SjM rencontrent le réseau. Ces deux sources provenant d'une source unique interféreront, et la frange d'ordre A' sera à une distance œ de la droite SO donnée par la formule connue X ^= k - — où (^^SSi. 2 2C « Mais, si l'on considère une autre radiation, les points S, et S, ne sont plus les mêmes; c'est une fonction de \, c=c? tango, ou sensiblement rfsino, c'est-à-dire dn\, d étant la distance du réseau aux points lumineux, 8 la déviation pour le dif- fracté de premier ordre, et n le nomlire de traits par millimètre. » La distance de deux franges consécutives obtenue en faisant K = 2 est 2 nak 2 an elle est indépendante de \, ainsi que œ; l' achromatisme est absolu, toutes les cou- leurs formant leurs franges aux mêmes points. » Si l'on cherche la distance e' des ombres de deux traits consécutifs, on trouve (2) ^'^-^- nd )■> La comparaison des équations (i) et (2) montre que s doit en efl'et varier comme Vombre e', mais qu'elle est deux fois plus petite. » Pour que l'interférence en M se produise, il faut que les deux régions 5, et s^ ne soient pas masquées : les franges ne seront donc visibles qu'à l'intérieur d'un cône qui ( 227 ) s'appuie d'un côté sur le cercle S, S-, el, d'autre part, sur celui qui limite l'ouverture utilisée du réseau. » Une discussion complète montre qu'il y a avantage à prendre des réseaux à traits assez espacés; ceux au cinquantième conviennent très bien, pourvu qu'ils aient une étendue d'au moins i"°, encore est-il bon qu'ils soient plus larges, sans quoi on est obligé de se rapprocher et de prendre un microscope au lieu d'une loupe, à cause de la finesse des franges. » La théorie précédente doit s'appliquer aux réseaux rectilignes et permet de prévoir la production de franges provenant de l'interférence des deux diffractés de premier ordre, et c'est en cherchant ces franges achromatiques que j'ai été amené à vérifier la nécessité de la condition précédente, car ce n'est qu'en me servant d'un microscope et en me pla- çant à quelques centimètres du réseau, que j'ai pu les voir; le réseau que j'employais n'avait qu'un demi-centimètre d'ouverture, ce qui diminuait considérablement l'étendue du champ. Mais, dans ce cas, on peut rem- placer le point S par une lente lumineuse parallèle aux traits, ce qui per- met d'avoir plus d'intensité : il faut, il est vrai, un réglage de parallé- lisme, mais, en revanche, on obtient un phénomène d'une remarquable régularité; le champ est sillonné de raies brillantes et sombres, égales, comme si l'on visait un treillage très régulier. » Le phénomène est difficile à voir avec des réseaux au centième, je ne l'ai aperçu qu'en visant avec un microscope très grossissant (objectif n" 6) tout contre le plan du réseau, encore est-il compliqué de colorations sur lesquelles je reviendrai. Avec un réseau au vingt-cinquième, les franges sont visibles, mais les colorations dont on vient de parler se manifestent presque à toutes distances; au contraire, avec les réseaux au cinquantième, placés à quelques centimètres de la fente, on a des franges achromatiques de dimensions variables; j'en ai mesuré dont la largeur n'était que de un centième de millimètre. Voici enfin les mesui-es que j'ai faites, tant sur les franges circulaires que sur les franges rectilignes, pour vérifier la for- mule (i) établie plus haut; elles ont été obtenues soit à l'aide d'un oculaire micrométrique, soit avec un microscope, par comparaison avec un micro- mètre-objectif. Distances Nombre de la source au réseau des franges defr . dans i^ ou d. au réseau. y- de millira. E obs. e cale. Franges 9 c 2,5 11,3 11,5 20,3 78 44 mm 0,0129 0,0229 mm 0,0127 0,0225 rectilignes. j » 24 33 27 0,0373 o,o366 ( )) 34,2 43,2 21 0 , o48 1 o,o48o ( 228 ) Distances Nombre de la source au réseau des {ranges de fr. dans ^h ou d. au réseau. y- de millim. £ obs. e cale. c K c mm mm ( 12 12 24 5i 0,0197 0,0200 Franges . j » 20 32 38 o,o265 0,0265 circulaiies. ) » 88 100 6o,5(') 0,082.5 o,o83o ( » i88 200 3o (') 0 , I 666 0, 1666 » Les différences ne portent que sur les dix-millièmes de millimètre; ces mesures concordent donc très exactement avec la théorie précédente. 1) Lorsqu'on modifie les conditions de l'expérience, on aperçoit des colorations alternées très brillantes sur lesquelles je me propose de faire prochainement une Communication; elles fournissent l'explication des franges de l'ouverture dans l'expérience des réseaux parallèles de M. Crova. » A l'occasion de cette Communication, M. Corsu ajoute : « Comme confirmation de ces expériences, j'indiquerai le dispositif très simple que j'ai réalisé autrefois à propos d'études analogues (^Comptes rendus, tome XCIII, p. 809) pour obtenir un champ uniforme de franges reclilignes achromatiques. Un réseau à traits largement espacés (un demi- millimètre) est placé sur le trajet d'un faisceau parallèle, émané d'un collimateur, et reçu dans une lunette; au foyer de celle-ci se forment les images réelles du spectre de diffraction. A l'aide d'un diagramme focal, percé de deux ouvertures, on intercepte toutes les images, sauf les deux spectres symétriques destinés à fournir les ondes interférentes; on réalise ainsi deux sources lumineuses réelles dont l'écartement est, pour chaque radiation, proportionnel à la longueur d'onde; c'est la condition néces- saire et suffisante pour obtenir un champ de franges achromatiques. Ces franges (particulièrement brillantes avec les deux spectres du premier ordre qu'on peut isoler avec netteté) sont observables au delà du foyer principal comme celles des deux miroirs. » On pourrait objecter que le champ uniforme de franges achromatiques n'est que l'ombre des traits du réseau; on lève l'objection en employant les spectres symétriques de différents ordres; le phénomène reste le môme, mais le nombre de franges achromatiques dans un intervalle donné croît, (') Ces deux nombres, obtenus par le premier procédé, indiquent le nombre de franges contenues dans les 5™™ du micromètre oculaire. ( 229 ) toutes choses égales d'ailleurs, comme le numéro d'ordre du spectre em- ployé; ce nombre devrait rester constant si l'apparence observée avait l'origine supposée. » Quelque décisive que soit cette démonstration, j'ai cherché à obtenir le même phénomène sans réseau; j'y suis parvenu avec des biprismes ana- logues à celui de Fresnel (appelé quelquefois à tort biprisme de Poidllet) formés en accouplant des lames prismatiques de flint et de crown, de manière à donner au prisme résultant une dispersion proportionnelle à la longueur d'onde. La difficulté de tailler exactement les lames et l'impossi- bilité d'obtenir avec rigueur la loi de proportionnalité, laissent au premier dispositif (sauf en ce qui concerne l'objection précitée) une supériorité incontestable. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur V oxydation du sulfure de nickel. Note de M. Pli. UE Clermont, présentée par M. Troost. « L'oxydation de sulfure de nickel à l'air, en présence d'une quantité d'eau plusou moins grande, est un fait que tout chimiste a observé. Le méca- nisme et les produits de cette oxydation ne sont pas exactement connus; il m'a semblé qu'en soumettant à l'analyse le corps qui prend naissance à la suite de cette altération on serait conduit à l'explication du phénomène. » Lorsqu'on expose à l'action de l'air le sulfure de nickel noir récem- ment précipité, bien lavé à l'eau chaude et ne renfermant ni excès de sel de nickel soluble, ni excès de sulfhydrate, on remarque que celui qui est en couches peu épaisses et légèrement humide s'oxyde rapidement, tandis que celui qui est en grande masse résiste beaucoup plus longtemps à toute al- tération. Ces premières observations faites, j'ai été conduit à suivre deux sortes d'opérations. D'une part, j'ai analysé les produits de décomposition auxquels donne lieu le sulfure de nickel humide, étalé en couches minces sur un filtre en papier qui perd, petit à petit, son humidité et devient tout à fait sec. Dans ce cas, la couleur noire finit par disparaître en entier, quelquefois au bout de vingt-quatre à quarante-huit heures déjà, pour une masse de -i^^ à 3^', et l'on obtient une matière vert-pomme qui n'est pas homogène. » Pour en établir la constitution, je détache du filtre la masse sèche qui est verte et je la soumets à i'ébuUition avec l'eau un certain nombre de fois, jusqu'à ce qu'il ne se dissolve plus rien; le papier est soumis au même traitement. La matière insoluble est reprise par l'acide chlorhydrique < 23o ) étendu qui fournit une solution verte, dans laquelle je dose l'oxyde de nickel et l'acide sulfurique; il reste toujours un résidu de soufre insoluble dans l'acide. L'analyse fait voir que la solution chlorhydrique renferme du sous-sulfate de nickel NiSO^+GNiO, dont la constitution a été établie par M. Freniy et qu'ont décrit aussi Tupputi, Berzelius et Habermann. Ce sous-sulfate est toujours accompagné d'un peu d'acide carbonique qu'il em- prunte à l'air. La liqueur aqueuse, convenablement rapprochée, devient de plus eu plus verte; évaporée à siccité, elle fournit une masse non homo- gène qui, traitée par l'eau, donne du sulfate de nickel et quelques cen- tièmes de sulfure de nickel. La proportion dans laquelle se trouvent ces composés dans le mélange n'est pas toujours la même; toutefois, il est un fait général que j'ai observé. Il y a principalement du sous-sulfate, moins de sel neutre, peu de soufre libre, très peu de sulfure de nickel et d'acide carbonique. Je n'ai jamais constaté la formation de produits vola- tils du soufre, pas plus que celle d'acide hyposulfureux, et, dans mes ana- lyses, constamment aussi les quantités de nickel et de soufre trouvées sous les différents états se sont maintenues dans une proportion équimo- léculaire, ainsi que l'exige la formule du sulfure. » Dans le second mode opératoire, j'ai obtenu des résultats différents : si l'on abandonne le sulfure sous une couche de plusieurs centimètres d'eau il l'action de l'air, l'oxvdation est plus lente, mais complète aussi. J'ai laissé la réaction se continuer pendant plusieurs mois et il m'est même arrivé de prolonger l'expérience au delà d'une année. En soumettant de la façon indiquée plus haut les produits à l'analyse, j'ai obtenu les résultats suivants : le corps insoluble diminue en proportion sensible, le liquide verdit de plus en plus et renferme une quantité de plus en plus grande de sulfate neutre, tenant un peu de sulfure en dissolution. Le sous-sulfate aussi se détruit à la longue, en cédant à l'eau du sel neutre, et ne renferme finalement que 3 à 5 pour loo d'acide sulfurique au lieu de i5, 23 pour loo qu'exige la théorie. De plus, il absorbe une plus grande quantité d'acide carbonique. » L'oxyde de nickel retient avec persistance de l'acide sulfurique; je n'ai jamais pu l'en débarrasser complètement, quelle qu'ait été la durée de l'expérience. Je me suis assuré, du reste, par un essai direct, que de l'oxyde de nickel et de l'acide sulfurique, mélangés dans la proportion de 7 molé- cules du premier pour i du second, fournissent du sultate neutre, mais que l'oxyde de nickel retient quelques centièmes d'acide sulfurique. » J'ai cherché l'explication de la dissolution du sulfure de nickel par le sulfate neutre. En chauffant une dissolution de sel neutre avec du sulfure ( ^'i' ) de nickel, celui-ci ne s'est j3as dissous; mais, en ajoutant de la fleur de soufre, j'ai pu constater la dissolution d'une quantité sensible de sulfure. )) Il résulte de mes expériences que l'oxygène de l'air ne peut oxyder le soufre en totalité et laisse une quantité minime de sulfure de nickel inat- taqué, qui entre en combinaison assez stable avec le sulfate neutre. Il y a là des faits d'équilibre chimique que je suis occupé à étudier aussi pour d'autres métaux voisins du nickel. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le phosphure cuivreux cristallisé. Note de M. A. Granger, présentée par M. Troost. « On sait depuis longtemps qu'un bâton de phosphore blanc, plongé dans une solution de sulfate de cuivre, se recouvre d'un enduit gris à l'as- pect métallique. M. Sidot a constaté que ce produit, que l'on croyait être du phosphure de cuivre, était un mélange de phosphure de cuivre et de cuivre métallique. » On peut arriver à préparer le phosphure cuivreux en faisant agir le phosphore sur un sel cuivrique et voici le procédé auquel je me suis arrêté. » J'ai constaté que le phosphore rouge, au sein d'une solution ammo- niacale de phosphite de cuivre, se recouvre d'une couche de phosphure de cuivre. La transformation n'est pas complète, même en élevant la tempé- rature jusqu'à loo"; l'analyse montre, en effet, que le produit ainsi obtenu n'est autre que du phosphore rouge recouvert d'une pellicule de phosphure. En chauffant à i3o", en tubes scellés du phosphore rouge avec de l'eau et un grand excès de phosphite de cuivre, on trouve, après quatre heures de chauffe, une poudre grise cristalline qui constitue le phosphure cuivreux. On la lave rapidement avec de l'eau ammoniacale, puis de l'eau ordinaire et l'on sèche dans le vide. Si l'on n'a pas dépassé la température de iSo", le produit est exempt de cuivre métallique. » Le phosphure cuivreux a pour formule Cu-P^ ('). Ce corps, dont l'aspect rappelle la plombagine, est attaqué à froid par le chlore et le brome. L'acide azotique étendu le dissout facilement. Mélangé avec des oxydants tels que l'azotate ou le chlorate de potasse, il détone sous le choc. Chauffé au contact de l'air, il s'oxvde et se transforme en phosphate de cuivre. La chaleur le décompose et, au rouge, il donne les mêmes pro- (') L'anahse donne Cu : 67,16, 66,98. P : 3t,8o. La théorie indique Ou; 67,16. P: 32,83. ( 232) duits de décomposition que le phosphure cuivrique que j'ai signalé dans une Note précédente {Comptes rendus, t. CXITI, p. io4i). )) Le phosphure cuivreux est légèrement soluble dans l'acide chlorhy- drique; sa solution donne avec la potasse un précipité d'oxydule de cuivre; sursaturée par l'ammoniaque et traitée par l'azotate d'argent ammoniacal, elle laisse déposer de l'argent métallique. » Le phosphore rouge réagit sur d'autres phosphites métalliques; nous donnerons ultérieurement les résultats obtenus en étudiant cette réac- tion. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le sous-gallate de bismuth {dermatoï). Note de M. H. Causse, présentée par M. Henri Moissan. « Le sous-gallate de bismuth, plus connu sous le nom de dermatoï, a été obtenu et décrit pour la première fois par M. B. Fischer (' ). » D'après cet auteur, il se présente sous la forme d'une poudre jaune, OH amorphe, à laquelle il attribue la formule C'H--— OH faisant ainsi r^oH '--Ko" du sous-gallate un sel correspondant au salicylate basique de bismuth. » Nous avons préparé à plusieurs reprises du sous-gallate par le pro- cédé de M. Fischer, et dans tous les cas le produit était amorphe, très dif- ficile à purifier et partant à analyser. » Aussi, avant d'établir la composition du dermatoï, nous avons dû cher- cher un procédé donnant un produit cristallisé. Ce but, nous l'avons atteint en opérant comme il suit : » On dissout 200§'' de sous-nitrate de bismuth dans l'acide nitrique, on ajoute Soc" de solution saturée de nitrate de potasse, et l'.on neutralise l'acide libre avec du sous- nitrate de bismuth; la solution neutre est additionnée de lOC" d'acide acétique. D'autre part, on dissout à l'ébullition i25?'" d'acide gallique dans la plus petite quan- tité d'eau possible pour que le mélange des solutions de nitrate de bismuth et d'acide gallique ne donne lieu à aucun dépôt, et l'on introduit enfin rapidement quinze à vingt fois son volume d'eau. Tout d'abord aucun précipité ne se forme, mais, après quelques minutes, un trouble apparaît, suivi bientôt d'une abondante cristallisation. Le sel est lavé à l'eau froide, puis à l'eau bouillante jusqu'à purification complète et dessé- ché à l'air. (') Pharmaceutical Zeitung ; 1891. ( ^33 ) « Le sous-gallate de bismiilli est en petits cristaux de couleur jaune ci- tron, insolubles clans l'eau, solubles dans les acides minéraux énergiques, très peu sensibles à l'action de l'air et de la lumière. » Desséché à ioo°, il perd environ 9 pour 100 d'eau, ce quicorrespond à un hydrate à 2 molécules d'eau de cristallisation. A l'analyse, il donne les chiffres moyens suivants qui s'accordent avec ceux de la formule C'irO=Bi.2H^O. Calculé pour la formule Trouvé. C'H',0'Bi. C 19,76 20,339 H 1 ,80 1 ,694 0 27,24 37,02 Bi 5i ,20 5o,84 » Constitution. — Etant donnée la constitution de l'acide gallique, il était à supposer que, dans le sous-gallate, la fonction acide et une partie des fonctions jjhénoliques contribuent à la formation du sel. S'il en est ainsi, le pyrogallol, qui ne diffère de l'acide gallique que par les éléments de l'acide carbonique, doit donner une combinaison bismuthique. Le py- rogallate de bismuth C°IPO'Bi s'obtient très facilement en faisant agir une solution acétique d'ox}de de bismuth sur une solution également acétique de pyrogallol, ou bien en procédant comme je l'ai dit plus haut, mais en remplaçant l'acide gallique par l'acide pyrogallique. » Dans l'un et l'autre cas, on obtient un précipité jaune de pyrogallate de bismuth composé de petits cristaux possédant les mêmes propriétés que le sous-gallate de bismuth, et sur lequel nous reviendrons plus tard. Lavé et desséché, il donne à l'analyse les chiffres moyens suivants : Calculé pour la formule Trouvé. C'H=0"Bi. C 20,29 21,62 I ,00 0,90 <-' •5>7' "4, '4 Bi 63, 00 63,63 » En second lieu, si la combinaison des fonctions phénoliques entraîne la coloration jaune, comme il semble résulter de ce qui précède, l'acide /O-C-IPO triacétylgallique CH'^ — O^C^H'O.dont les fonctions phénoliques sont \0-C=H^O LCO-H c, R. iH^i. i' Semestre. (T. CXVU, N" 4.) 3l ( 234 ) éthérifiées, doit donner un sel blanc. En el'fet, l'acide triacétylga Uique dissous dans l'acide acétique donne, avec une solution acétique d'oxyde de bismuth, un précipité blanc de triacétylgallate de bismuth /O-C^H'O \0-C='H»0 _CO=-Bi(0=^H=). » Le même sel s'obtient plus facilement à l'état anhydre en partant du sous-gallate de bismuth. On dissout ce dernier dans quatre ou cinq fois son poids d'anhydride acétique ; après refroidissement, il se sépare des cristaux incolores qui, lavés à l'éther sec, donnent à l'analyse les chiffres suivants : Calculé pour la formule Trouvé. C'H"(C»H'0=)>0"BiO. ^ 29,1.5 29,88 H 2,60 2,36 ^; 29,25 27,70 Bi 39,00 4o,2i » Enfin, comme dernière preuve de l'influence des fonctions phénoliques sur la constitution du sous-gallate de bismuth, nous ajouterons que nous avons préparé un gallate double de bismuth et de magnésium, en saturant l'acide gallique par le carbonate de magnésie et précipitant ensuite par une solution acétique de bismuth. On obtient un précipité jaune cristallisé beaucoup moins stable que le sous-gallate, verdissant à l'air et à la lumière ; à l'analyse il a donné : Mg Bi. Calculé pour la formule Trouvé. C'H'MgBiC. 2,75 3,19 55, 10 55,85 » Des recherches précédentes, il résulte que le sous-gallate appelé dermalol est un sel éther. L'oxyde de bismuth s'y trouve combiné avec la fonction acide et les fonctions phénoliques de l'acide gallique, et c'est à cette circonstance qu'il doit sa coloration jaune citron; la seule formule possible est dès lors, en tenant compte de la constitution de l'oxyde de bismuth et de celle de l'acide gallique : /-OH C«IP— O \ ^O -Bi.2H=0. » —00=/ ( 235 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la condensation des alcools de la série grasse avec les carbures aromatiques. Note de MM. A. Brochet et P. le Boulenger, présentée par M. Scliùtzenberger. « Si l'on considère la série des carbures aromatiques, on voit que le benzène, matière première très abondante forma at la base d'un grand nombre d'industries, se produit dans la plupart des réactions pyrogénées ; lo toluène est encore assez commun; le xylène commercial, formé du mé- lange des trois isomères, ne se trouve déjà plus qu'en assez faible quantité; quant aux composés provenant des substitutions du groupe éthyle à l'bv- drogène du noyau benzénique, ils ne se forment que rarement dans les pyrogénationset les quantités obtenues sont tellement faibles que leur sé- paration est à rejeter dans la pratique. » Ayant eu besoin d'une certaine quantité d'éthylbenzène pur, il nous a fallu rechercher d'autres sources; les méthodes synthétiques générale- ment employées sont longues et coûteuses; nous avons pensé pouvoir l'ob- tenir plus avantageusement par le procédé ayant servi à l'un de nous à préparer un hexylbenzène, par l'action du carbure éthylénique sur le ben- zène en présence d'acide sulfurique {Comptes rendus, t. CXVII, p. ii5). Malheureusement le procédé indiqué ne peut être employé de la même façon avec l'éthylène, à cause de la faible solubilité de ce gaz dans le benzène; en le faisant arriver dans un flacon contenant à la fois le car- bure aromatique et l'acide, nous pensions que la combinaison aurait dû se faire à la surface de séparation; mais nous n'avons pu constater aucun échauffement et après plusieurs heures il n'y avait pas d'éthylbenzène formé. Les essais ont été aussi infructueux en faisant tomber soit l'acide sulfurique dans un mélange d'alcool et de benzène à l'ébullition, soit le benzène dans un appareil à éthylène fonctionnant régulièrement. » Une tentative effectuée en tubes scellés a donné de meilleurs résul- tats; nous avons chauffé à lyS'-aoo" 2 parties d'acide sulfurique concen- tré avec I partie d'alcool et une demi-partie de benzène cristallisable, le mélange suliéthylique ayant été fait d'avance et dans les conditions indi- quées pour obtenir les medleurs rendements en éthylène. Rien ne se pro- duit avant 170°, mais, si l'on fait durer l'opération trois ou quatre heures en chauffant au-dessus de cette température, les matières en présence réagissent les unes sur les autres : il se forme de l'anhydride sulfureux et du charbon comme dans la préparation de l'éthylène. Le produit brut des tubes est distillé à la vapeur d'eau qui entraine les hydrocarbures; on dé- ( ^36 ) cante la partie supérieure que l'on sépare en trois parties par distillation : a^-ioo, ioo-i5o, i5o-a?. La portion ^-100° est formée de benzène inaltéré; après plusieurs tours de fonctionnement, la seconde bout à i37°, point indiqué pour le monoéthylbenzène; enfin la dernière cristallise par refroidissement en longues aiguilles fusibles à i23°, lesquelles ont donné à l'analyse : C = 87,5,H= 12,4- » Ces nombres correspondent à l'hexéthylbenzène c<^(^c-E'y' (0 = 87,8,11 = 12,2). » Ces dérivés mono et hexa sont les seuls obtenus dans la réaction ; on peut donc les avoir rapidement très purs en raison de l'écart de leurs pro- priétés physiques. » Nous avons essayé celte réaction avec d'autres alcools; le propyliquc normal, chauffé dans les mêmes conditions, donne également les dérivés mono et hexa, très faciles également à séparer. Le dernier, excessivement soluble dans l'éther et le benzène, l'est moins dans l'alcool ordinaire; il cristallise de sa solution dans l'alcool bouillant en fines aiguilles attei- gnant plusieurs centimètres de long, fusibles à 118°; ce corps se sublime très facilement dans les environs de son point de fusion; il a donné à l'analyse G = 87,1, H = i3,o. » Théorie pour C''(C'H')'' : 0 = 87,3, H = 12,7. » L'alcool propylique donne également, à côté de ces deux produits, une série de liquides bouillant entre 210° et 240°, formés probablement de di et de tripropylbenzènes que nous n'avons pu encore séparer, en raison des faibles quantités obtenues. » L'alcool isobulylique nous a donné un butylbenzène bouillant à 167°- 168° et un dibutylbenzène à 23o°-24o°. La réaction paraît se faire à tempé- rature plus basse que pour l'alcool ordinaire; d ne se forme pas de produit cristallisé. )) Quant au rendement, l'alcool propylique donne les meilleurs résul- tats : avec loo"'' de ce produit, on obtient 5oS'' du mélange des hydrocar- bures ; l'éthylique et l'isobutylique en donnent moins, et le méthylique rien . » L'opération ne peut, malheureusement, être faite en autoclave, l'ap- pareil étant attaqué par l'acide sulfureux formé; dans un essai que nous avons fait en plaçant les liquides dans un vase en verre de Bohême, la pression à 200" était de 20^'"'. ( 237 ) » Nous ne sommes pas entièrement fixés sur le mécanisme de la réac- tion ; dans le cas de l'hexène sur le benzène en présence d'acide sulfu- rique, il se forme de l'acide sulfhexyliqiie, lequel réagit sur le carbure aromatique pour donner de l'hexylbenzène et de l'acide ben^ènesulfo- nique SO-; + 2C°H» = C''H\SO'H -f- C«H^C"H"+ H^^O, \OH équation que l'on ne peut mettre en doute, l'acide benzènesulfonique ayant été caractérisé par l'analyse de son sel de calcium (Ca = ro,9; théorie, ii,3) et la formation du phénol par fusion avec les alcalis, ce sulfuresulfoné ne pouvant, d'ailleurs, provenir de l'action directe de l'acide sulfurique sur le benzène, la température ne dépassant pas 4o° ou 5o". » Les premiers termes de la série C"H-"^' SO ' H ne réagissent pas à froid sur le benzène; on ne peut essayer leur action à chaud, ces produits n'étant pas connus suffisamment purs; les acides sulfonés de la série aro- matique ne réagissent ni à froid, ni à chaud sur les alcools, ainsi que nous l'avons constaté en chauffant à 190° pendant plusieurs heures un mélange d'alcool et d'acide paratoluènesulfonique purifié par plusieurs cristallisa- tions dans l'eau et essorages à la trompe. » Si le sulfoné renferme une trace d'acide sulfurique, on perçoit nette- ment, à la fin de l'opération, l'odeur de l'oxyde d'éthyle; si la quantité d'acide est un peu plus considérable, il se forme de l'anhydride sulfureux et le carbure correspondant. » Il est évident qu'en présence de l'excès d'acide sulfurique il se forme d'une part le sulfoné aromatique, d'autre part le sulfoconjugué de la série grasse \C«H^ ^ \OC=H'' on peut donc admettre que ces produits réagissent l'un sur l'autre au moment où l'un d'eux se décompose; l'acide sulfovinique, par exemple, dans le cas de l'alcool ordinaire. La température de i']S° nécessaire à la réaction semble vérifier cette manière de voir, cette température étant précisément celle de formation de l'éthylène. » L'hypothèse d'une déshydratation simple entre le carbure et l'alcool, d'après l'équation nous semble peu admissible dans le cas présent; mais la réaction sera plus facile à expliquer lorsque nous saurons exactement pour les alcools ( 238 ) propylique et isobutylique si les produits obtenus appartiennent à la série normale ou à la série iso ; étude que nous poursuivons actuelle- ment ('). » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur les effets de la destruction lente du pancréas. Note de M. E. Hédox, présentée par M. A. Chauveau. « Dans une précédente Note, j'ai indiqué que la destruction complète du pancréas chez le lapin au moyen d'une injection d'huile dans le canal de Wirsung, selon la méthode de Cl. Bernard, produit les symptômes du diabète et en particulier une très forte glycosurie. Cette glycosurie toute- fois ne se montrait que si les animaux recevaient des aliments féculents dans leur alimentation et, par conséquent, était l'indice d'un trouble dans l'utilisation des hydrates de carbone par l'organisme. D'après ces faits, la destruction du pancréas du lapin ne provoque donc qu'un diabète à forme légère, une glycosurie alimentaire, bien différente du diabète grave qui résulte de l'extirpation totale du pancréas chez le chien. » Nous avons répété un grand nombre de fois l'expérience avec le même résultat. Cependant quelques cas négatifs se sont produits; mais, dans ces expériences, le pancréas n'avait pas été entièrement détruit. La ligature simple du canal de Wirsung, pratiquée avant nous par Paulow, Arnozan et Vaillard, n'est pas suivie de glycosurie; or, à Fautopsie des animaux ainsi opérés, nous avons constamment retrouvé des restes de la glande. Par contre, l'injection de l'huile dans le canal excréteur (2'^'^ à S*^"^) provoque le plus souvent la disparition complète de la glande. L'examen microscopique ne peut laisser aucun doute sur ce point. » L'analyse du sang des animaux, pris en pleine glycosurie, a décelé une très forte hyperglycémie. » Pour compléter cette Note, il me reste à indiquer ce que deviennent les lapins privés de leur pancréas. Le diabète est transitoire. La glyco- surie cesse pour ne plus reparaître, au bout d'un certain laps de temps, variable suivant les animaux. La polyurie disparaît avec la glycosurie. Les animaux ne présentent plus alors rien de particulier; ils engraissent, aug- mentent notablement de poids et se comportent en tout comme des ani- maux sains. A l'autopsie, on trouve cependant que le pancréas est com- plètement détruit. (') Travail fait à l'École de I^hysique et Cliimie, laboratoire d'Études et de Re- cherches. ( 239 ) » Un iapiii du poids de 28908'' est opéré le 27 janvier iSgS de l'injection d'imile dans le canal de Wirsung et est nourri de choux et d'avoine pendant toute la durée de l'observation. » Le 20 février, la glycosurie apparaît et se maintient à un taux 1res élevé, jusqu'à 9 pour 100. Elle dure jusqu'au 4 niai. Dans les derniers jours, le sucre manque par intervalles dans l'urine. Pendant cette lotigue période, la quantité de sucre excrété est de 340^''. » Du 4 mai au 1 1 juillet, l'animal ne présente plus la moindre glycosurie. L'inges- tion de 20S'' de glycose dans l'estomac ne fait apparaître dans l'urine que des traces insignifiantes de sucre. L'animal est gras et bien portant. Pèse 27008^ » Le 1 1 juillet, on pratique la piqûre diabétique du plancher du quatrième ven- tricule. Au bout de quelques heures, la glycosurie atteint un chiffre assez élevé : 1 ,7 pour 100. » A l'autopsie de l'animal, on ne retrouve plus le pancréas. )) On voit donc par cette exjjérience de longue duiée : 1° que la survie est possible chez le lapin, malgré la destruction complète du pancréas; 2° que la glycosurie est transitoire et que, lorsqu'elle a cessé, on ne la voit plus reparaître, que, en un mot, les animaux guérissent de leur diabète; 3° que chez le lapin privé de pancréas et redevenu normal, la piqûre classique du bulbe fait apparaître la glycosurie. » Il s'est produit, dans le cours de nos expériences, certains autres faits qui montrent le peu de gravité de la glycosurie provoquée par la destruc- tion du pancréas. Si, lorsque la glycosurie avait atteint sa pleine intensité, on supprimait les féculents de l'alimentation, la glycosurie cessait; mais, si immédiatement après on donnait de nouveau de l'avoine à l'animal, la glycosurie ne reparaissait pas toujours. Pour d'autres animaux, la glycosurie était très instable, et l'on observait sa disparition et sa réapparition spon- tanées en analysant les différentes portions d'urine émises dans le courant des vingt-quatre heures. » D'après ces expériences, il semble que le pancréas du lapin n'ait pas l'importance fonctionnelle du pancréas de certains autres animaux, du chien par exemple. Mais, cette proposition n'étant basée que sur la com- paraison des effets produits par la destruction lente du pancréas, d'une part, et par l'ablation chirin-gicale de cette glande d'autre part, c'est-à-dire sur les résultats de deux méthodes absolument dissemblables, il pourrait rester encore des doutes sur sa justesse. En effet, Schiff aurait pu détruire com- plètement (?) le pancréas du chien par une injection de paraffine fondue dans le canal de Wirsung, et il n'en serait résulté aucun phénomène mor- bide (résultats négatifs contraires aux expériences de Cl. Bernard, en ce qui concerne, du moins, les troubles digestifs). La déduction logique de ( 24o ) ce tait serait que la destruction lente du panciéas n'a pas les mêmes eiïets que sa suppression brusque par l'ablation chirurgicale. Pour nous qui n'avons pas encore obtenu cette destruction rigoureusement totale du pancréas chez le chien par la méthode de Schiffetqui savons, d'autre part, que l'ablation incomplète du pancréas n'est pas suivie de glycosurie, nous réservons notre opinion et nous ne saurions affirmer que les phénomènes que nous avons observés chez le lapin puissent être généralisés pour d'autres espèces. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De l'interférence des excitations dans le nerf . Note de M. IV. Wedessky, présentée par M. Chauveau. « On a soulevé plusieurs fois, en Physiologie, la question de l'interfé- rence des excitations, surtout dans le but d'expliquer les phénomènes d'inhibition ; mais on n"a émis, généralement, à ce sujet que des réflexions théoriques n'ayant pas de base dans les données expérimentales directes, tant qu'il s'agissait des appareils physiologiques complexes; et lorsqu'on tentait des recherches sur un appareil quelconque simple, par exemple sur le nerf, les expérimentateurs se heurtaient aux actions électrotoniques des courants irritants ou ne trouvaient point du tout les phénomènes en question. On peut facilement s'en convaincre en comparant les deux articles de M. Gruenhagen dans les Arc/iii'es de PJluger (t. 34 et 36). » Les raisonnements récents de M. Kaiser sur l'interférence (^Zeitsch. fur Biologie, p. 417; 1892), raisonnements bien étranges et dont je me réserve de faire autre part l'analyse, m'ont engagé à tenter des recherches directes sur le nerf. Le téléphone présente un excellent appareil pour de pareilles études. En effet, tous les physiologistes auxquels j'ai eu l'occasion (notamment pendant le dernier Congrès, à Liège, en 1892) de faire la dé- monstration téléphonique des courants d'action du nerf ont' pu se con- vaincre que cet appareil physique exprime bien sensiblement ces oscilla- tions électriques nerveuses. Aussi les services d'un indicateur pareil sont surtout précieux quand le nerf est soumis à l'action de deux irritations simultanées. » Une circonstance pourrait mettre obstacle aux expériences proposées : le télé- phone accuse une grande sensibilité aux actions unipolaires du courant induit, sensi- bilité qui apparaît surtout quand on applique au nerf des courants de deux appareils d'induction; j'ai déjà signalé ce fait dans mes expériences publiées en 1884. Mainte- nant j'ai écarté cet obstacle, en isolant bien les deux appareils d'induction l'un de ( ^4i ) l'autre el en rapprochant autant que possible (jusqu'à i""',5) Fun de l'autre les deux fils de platine dont est formée chaque paire de mes deux électrodes excitantes. En même temps l'écarlement des deux paires (A et B) l'une de l'autre, ainsi que l'écar- tenjent de celles-ci des électrodes (T), qui dévient les ondes d'excitation au téléphone, n'ont pas été moindres que i2™'°-i5°"°. » Les indications du téléphone étant indépendantes du courant de repos du nerf, il était possible de disposer les électrodes de deux façons : la première disposition as- signe aux électrodes A et B une moitié du nerf, soit la supérieure, tandis qu'elle ré- serve aux électrodes T une autre partie, soit l'inférieure ; la seconde disposition rap- porte les électrodes A et B aux extrémités opposées du nerf, tandis que les électrodes T relient le téléphone avec le milieu du nerf. Dans la première disposition les ondes d'excitation arrivent au téléphone après qu'elles ont subi complètement leur action réciproque les unes sur les autres et, outre cela, après que les ondes nées eu A ont encore éprouvé une altération sous l'inlluence des courants c[ui excitent la partie B. Dans la seconde disposition cette dernière altération est réservée pour les ondes d'excitation et le téléphone les saisit à la place même de leur rencontre. » Ma préparation consistait toujours en quatre nerfs de grenouille formant un pa- quet dans lequel les nerfs se collaient avec les bouts homonymes dans la première dis- position, avec les bouts hétérogènes dans la seconde. Je n'ai employé jusqu'à présent que les courants induits tétanisants, ayant des raisons de croire que le fait même de l'interférence peut être constaté plus facilement en employant cette irritation que des chocs électriques isolés. On commençait toujours l'expérience en déterminant le seuil d'irritation pour A aussi bien que pour B. Ensuite on étudiait comment le son télé- phonique se modifie, quand on augmente l'intensité de l'un ou de l'autre irritant em- ployé et quelles modifications éprouve le son provoqué par un irritant quand on y ajoute l'autre et vice versa. Le nerf étant infatigable acco.-de, pour de pareilles com- paraisons, tout le loisir désiré et tous les avantages de la stabilité des phénomènes. V'ers la fin de l'expérience on tuait le nerf avec l'ammoniaque; les courants d'action disparaissent tout de suite, en abandonnant le champ libre à des manifestations physiques de l'irritant. Or, ces dernières ne s'accusent, sur le nerf tué, que si les courants appliqués ont une intensité très exagérée. » Les phénomènes physiologiques observés sont très variables selon l'intensité et la fréquence de deux irritations combinées. Mais voici qui est caractéristique pour les expériences de ce genre. Aussitâl que les deux irritants commencent à agir sur le nerf simultanément, les sons nerveux correspondant à tous les deux faiblissent d'une façon tout à fait prononcée et en même temps des bruits différents, très variables, d'après les conditions expérimentales, et toujours faibles se manifestent au téléphone. Si l'on entend encore, à côté de ces derniers, les sons primitifs afi'aiblis, ceux-ci accusent toujours des variations rythmiques en leur intensité (battements). On observe tout cela, sous une forme bien expressive, par exemple, dans les conditions suivantes : Soit la disposition première: en B agissent loo irritations par seconde et en A agissent 5oo irritations par seconde. Le son nerveux produit par cette grande fréquence est toujours faible quelle que soit l'intensité des courants; au contraire le son produit par loo irritations d'une intensité modérée est déjà assez fort. C'est pour- quoi, si tout en écoutant le son B on y ajoute instantanément le son A, on est surpris C. R., 1893, 2' Semestre. (T. CXVII, N° 4.) ^2 ( M2 ) par raffaiblisseroent du son, les bruits résultant de cette combinaison n'élant jamais bien expressifs. Quand on tue le nerf avec l'ammoniaque el qu'on lui applique des courants extrêmement forts, on ne perçoit rien de pareil dans les manifestations physi- ques. J'ai démontré ce fait à des physiciens de l'Université de Saint-Pétersbourg. » Il est toujours possible de su|)poser l'origine électroionique des phénomènes en question. Contre cette supposition, parlent non seulement les conditions des expé- riences, mais aussi le caractère général des phénomènes mêmes. Enfin, la direction des courants irritants, ainsi que l'égalité ou l'inégalité des chocs d'ouverture et de ferme- ture n'exercent aucune influence sur les phénomènes observés. » L'interprétation des phénomènes étant bien délicate, j'ai installé aussi des expé- riences parallèles avec le galvanomètre, en étudiant la variation négative du nerf. Les indications de cet instrument sont tout à fait contraires aux indications du téléphone. La combinaison des deux irritations produit toujours une variation négative renfor- cée, jamais affaiblie, résultat qui a été déjà constaté avant moi. » Pour nous, cette confrontation des deux indicateurs est des plus instructives : elle montre que les ondes d'excitation provenant de la combinaison de deux irrita- tions tétaniques prennent un rythme bien irrégulier en devenant en même temps nom- breuses. Le téléphone (et notre oreille) ne saisissant des oscillations pareilles que d'une manière très imparfaite, le galvanomètre additionne des chocs irréguliers de son mieux. En effet, une semblable divergence en l'aptitude du téléphone et du galva- nomètre à exprimer les processus électriques du nerf actif peut être aussi reproduite à l'aide d'une seule irritation conformément variée; de plus, elle se réalise de soi-même pendant les expériences très prolongées quand le nerf, sur le point de mourir, ne pro- duit plus dans le téléphone que des bruits à peine perceptibles, au lieu du son mu- sical net, tandis que le même nerf retient encore, pour un temps, le pouvoir d'agir bien sur le galvanomètre. » Quant au muscle, il fallait s'attendre que cet indicateur réagit de façon double, c'est-à-dire tantôt en renforçant son activité, tantôt en l'affaiblissant à la suite de l'addition d'une irritation à l'autre. Dans mes recherches précédentes, une formule générale a été donnée pour des cas pareils (Archiv. de Physiol., p. 694, 1891; p. 55, 1892). En effet, la fréquence, de même que l'intensité des courants induits à succes- sion rapide, ne peut être augmentée avantageusement pour la contractilité du muscle que jusqu'à une certaine limite {optimum); celle-ci dépassée, la contraction diminue et s'approche de zéro, quand la fréquence et l'intensité deviennent bien grandes (pessimtim). Or, en faisant agir simultanément, avec une irritation, encore une autre, on pourrait rapprocher l'effet musculaire de celui de l'optimum ou, au con- traire, de celui du pessimum. Autant que les données téléphoniques et galvanomé- triques nous instruisent sur la nature de l'excitation combinée, elles permettent de faire des conjectures déterminées pour les manifestations musculaires. Ce qui a été vérifié réellement par mes nouvelles recherches myographiques » En résumé, les trois indicateurs du nerf fonctionnant, le téléphone, le galvanomètre et le muscle, tout en parlant chacun son langage, con- cordent au fond en leurs témoignages, à savoir que la rencontre des ondes d'excitation dans le nerf s'accompagne de leurs actions des unes sur les ( 243 ) autres, d'où ressortissent des excitations ayant un rythme et une intensité tout à fait nouveaux. Il n'y a jamais une extinction complète d'une série d'ondes sous l'action d'une autre série et l'effet général est loin d'être bien exprimé par le mot interférence . Tout le caractère des phénomènes en question, aussi bien que quelques phénomènes semblables (^Arch. de Phy- siol., p. 260; 1891) nous font penser avant tout à des facteurs d'ordre phy- siologique : à la phase réfractaire et à des actions électrotoniques des ondes d'excitation les unes sur les autres, puisque les courants d'action doivent posséder toutes les propriétés des courants réels. » ANATOMIE COMPARÉE. — Comparaison entre le membre antérieur et le membre postérieur de quelques Urodéles. Note de M. A. Perrin, présentée par M. Edm. Perrier. « Après l'étude myologique des membres postérieurs des Urodéles, que j'ai publiée au mois de janvier iSgS, il m'a paru bon de faire un travail ana- logue sur les membres antérieurs, de façon à pouvoir comparer les membres chez des animaux où les différences doivent être aussi faibles que possible. Au point de vue myologique, de nouvelles recherches étaient nécessaires. Si les muscles de l'épaule et du bras ont été décrits avec soin chez un assez grand nombre d'Urodèles et par beaucoup d'auteurs, il n'en est pas de même pour les muscles de l'avant-bras et de la main, excepté cependant chez le Cryptobranchus où Humphry en a fait une étude assez détaillée, bien qu'incomplète sur plusieurs points. » Mes recherches ont porté sur la Salamandra maculosa, le Siredon pisci- /ormis^ VAmb/ystoma mexicanwn et le Triton cristatus ; ces dissections m'ont conduit aux résultats suivants : » Sauf de légères différences, la musculature du membre antérieur est identique dans ces quatre Urodéles; j'avais trouvé un résultat analogue pour le membre postérieur. » La musculature de l'épaule et du bras diffère beaucoup de celle du bassin et de la cuisse. Au membre antérieur, les muscles qui naissent de l'épaule se fixent à l'humérus, il n'y a qu'une exception : l'extenseur de l'avant-bras a deux têtes scapulaires, mais la plus grande partie de ses fibres a une origine humérale. Au membre postérieur, un grand nombre de muscles vont du bassin à la jambe, et même l'extenseur de la jambe n'a pas de tête fémorale. La musculature de l'avant-bras et de la main, au ( 244 ) contraire, ne difï'ère de celle de la jambe et du pied que par la présence ou l'absence d'un très petit nombre de muscles. » Cette similitude de musculature permet de résoudre une question très discutée : au pied des Urodèles à extrémités bien développées il y a cinq orteils; à la main il y a quatre doigts; quel est celui qui a disparu? » Pour Wiedersheim le premier doigt de la main est un pouce homo- logue du premier orteil, mais pour Dugès, Rudinger, Humphry et Hoffmann le premier doigt est un index homologue au deuxième orteil, ils admettent donc que le pouce a disparu, sans que j'aie pu trouver chez eux pourquoi ils adoptaient cette manière de voir. » Les trois premiers doigts de la main, ayant les mêmes muscles que les trois premiers orteils, sont leurs homologues. D'après sa musculature, le quatrième doigt de la main correspondrait aux quatrième et cinquième orteils; le rayon musculaire primitif, et par suite le rayon osseux le plus externe, ne se serait pas dichotomisé à la main. » Malgré les travaux de M. Sabatier, la théorie de la torsion humérale deMartins est encore généralement admise en France et à l'étranger : rien dans la musculature des Urodèles ne permet de constater un commen- cement de torsion de l'humérus. Si l'on place les deux membres parallèle- ment, de façon que leur plan de symétrie soit normal au corps de l'animal, les articulations du coude et du genou étant externes et formant un angle droit, on voit que le fémur et l'humérus ont chacun leur extrémité distale terminée par deux condyles qui, dans cette position, sont l'un antérieur et l'autre postérieur. Au membre postérieur le tibia s'articule avec le con- dyle antérieur et le fibula avec le condyle postérieur; le plan des deux os de la jambe est donc pei'pendiculaire au plan de symétrie du fémur. Au membre antérieur, la tète du cubitus est dans l'espace intercondylien ; le radius s'articule avec le condyle antérieur, ici très développé, mais il est leporté du côté du corps, de sorte que le plan des os de l'avant-bras fait un angle d'à peu près 30" avec le plan de symétrie de l'humérus. Le plan des os de l'avant-bras, et celui des os de la jambe ont donc tourné l'un par rapport à l'autre de plus de 60°, c'est ce qui explique pourquoi le fléchisseur de la jambe s'insère au tibia, tandis que le fléchisseur de l'avant- bi'as qui lui est homologue se fixe à la face externe du cubitus. » Au membre antérieur il y a un certain nombre d'extenseurs de l'avant- bras et de la main qui s'insèrent supérieurement au bord latéral du con- dyle antérieur (^condylus extensorius de Rudinger); au membre postérieur les muscles homologues naissent du bord supérieur des deux condyles. Au ( ■l^'o ) membre antérieur, les fléchisseurs antagonistes s'insèrent au bord latéral du condyle postérieur (condvlus jlexorius de Rudinger), tandis qu'au membrepostérieur les muscles homologues (dont la plupartfont d'ailleurs défaut) naissent du bord inférieur de l'extrémité du fémur. Les plans des muscles ont donc subi un déplacement semblable à celui du plan des os. » ZOOLOGIE. — TJn entomophage parasite de Vers à soie européens. Note de MM. E.-L. BouviEK et G. Delacroix, présentée par M. A. Milne- Edwards. « La mission italienne envoyée à l'intérieur du Japon pour y étudier le Yer à soie nous a fait connaître, en 1869, un insecte entomophage qui cause de grands dégâts dans les magnaneries de cette contrée. Les larves de l'insecte, appelées o«rf/V par les Japonais, vivent en très petit nombre à l'intérieur du Ver à soie, dont elles dévorent le tissu adipeux sans s'atta- quer d'abord aux organes essentiels; mais, quand le Ver affaibli a filé un mince cocon, elles détruisent ces derniers ou ceux de la chrysalide, et perforent l'enveloppe soyeuse pour aller se transformer en pupe dans le sol. Ce parasite est un Diptère auquel on a donné le nom iV Udschymia se- ricaria; il a été étudié par un savant jajjonais, M. N. Sasaki, et par divers naturalistes italiens. Plus récemment, M. Wood-Mason a signalé un Ta- china entomophage chez les Vers à soie domestiques ou à demi-sauvages des Indes anglaises; cet insecte ressemble beaucoup à celui du Japon, mais il n'aurait pas tout à fait les mêmes habitudes et se transformerait en mouche avant d'abandonner le cocon. » Les Vers à soie européens ont été jusqu'ici épargnés par ces Diptères parasites, mais les observations que nous venons de faire et que nous poursuivons prouvent qu'on aurait tort d'espérer toujours une parfaite sécurité. Nous avons observé, en effet, un entomophage parasite sur des Vers à soie que nous élevions au laboratoire de M. Prillieux, à l'Institut agronomique, et la mortalité s'est trouvée si grande qu'elle a pu frapper 70 pour 100 du nombre des cocons. Nos observations, qui avaient d'abord un tout autre but, ont été faites sur des Vers à soie dont les graines pro- venaient de Robiac, dans le département du Gard ; vers la fin d'avril, ces œufs furent mis en culture dans la petite serre du laboratoire, et l'on donna régulièrement aux jeunes Vers des feuilles de mûrier. Au moment de la troisième mue, beaucoup devinrent flasques et périrent, frappés ( 246 ) peut-êlre par le parasite ; mais notre attention étant attirée ailleurs, nous ne prîmes pas la précaution d'ouvrir les Vers pour v rechercher les larves entomophages. Les autres Vers ne présentaient rien d'anormal et bientôt préludèrent au travail de la nymphose; plusieurs filèrent des cocons par- faits, mais la plupart ne donnèrent que des cocons minces et un peu dif- formes; on observait d'ailleurs tous les passages entre ces derniers et les cocons normaux. » Quand les cocons minces furent achevés, nous en ouvrîmes quel- ques-uns et nous trouvâmes à l'intérieur du Ver non chrysalide un petit nombre de larves tout à fait semblables au vulgaire asticot; ce fait nous ayant frappé, nous mîmes tous les cocons en réserve, afin de suivre l'évo- lution du parasite, et voici les faits que nous avons observés. Les asticots dévorent à peu près complètement le Ver à soie et se transforment en pupe au voisinage de ses débris; on trouve généralement une ou deux de ces pupes dans les cocons, mais il y en a parfois aussi trois ou quatre, et leur nombre peut même s'élever jusqu'à sept; il est très rare d'observer une pupe à côté d'une chrysalide, et nous expliquons cette anomalie en admet- tant que la larve parasite attaque l'un des tleux Vers d'un double cocon. Les pupes se développent assez vite et sont maintenant en pleine éclosion; les mouches qui en sortent restent enfermées à l'intérieur du cocon ; elles s'agitent en tous sens dans leur prison, s'arrêtent parfois en certains points, comme pour se frayer un chemin dans la paroi trop épaisse, et finalement meurent au bout d'un jour ou deux. Si l'on met les pupes en liberté, elles donnent naissance à des mouches qui vivent bien plus longtemps. » D'après la détermination de M. Ch. Brongniart (' ), l'insecte parasite paraît être le Doria meditahunda Meigert, diptère très voisin des Tachina. Nous ne croyons pas que cette espèce ait été beaucoup étudiée jusqu'ici ; dans tous les cas, nous n'avons trouvé aucune Note relative à son parasi- tisme dans le Ver à soie. Le Doria meditahunda est probablement l'ento- mophage normal de certaines chenilles sauvages, et c'est par accident qu'il a dû contaminer nos Vers à soie. Dans la serre où ceux-ci étaient renfermés se trouvent en effet d'assez nombreuses chenilles, notamment celles de V Acronycla Psi h., qui renferment presque toutes à leur intérieur des larves entomophages; nous étudions actuellement ces chenilles, et si (') Nous sommes heureux de remercier M. Brongniart de son obligeance, et aussi M. Duclaux, bibliothécaire de l'Institut agronomique, qui nous a obligeamment pro- curé des œufs de Vers à soie. ( ^7 ) leur parasite est bien, comme nous le présumons, le même que celui de nos Vers, on pourra conclure presque sûrement que la Doria meJitahiinda est un parasite normal des chenilles A' Acronycta Psi et un parasite acci- dentel du Ver à soie domestique. Mais ce parasitisme accidentel doit donner à réfléchir, car il nous montre, dans les entomophages, ces auxiliaires nor- maux du cultivateur, des ennemis possibles dont il sera bien difficile de se garder parce qu'ils sont vraisemblablement incapables de choisir l'hôte où s'effectue leur développement. Si le Doria meditabunda s'acclimatait dans le Midi, il pourrait devenir pour les éleveurs un fléau d'autant plus redoutable qu'on serait désarmé dans la lutte contre les individus para- sites des chenilles sauvages; tout semble prouver d'ailleurs que la larve peut tuer le Ver à soie avant qu'il ait filé son cocon, auquel cas la mouche ne périrait point captive dans ce dernier et, comme celle des chenilles, pondrait librement des œufs pour assurer la continuité de l'es- pèce ('). » ANATOMIE ANIMALE. — Nom>elles recherches Sur les Coccidies. Note de M. P. Tiiélohan (-), présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Pendant la période d'accroissement, le protoplasma des Coccidies peut être le siège de différenciations assez complexes et encore peu étu- diées. La présente Note a pour but d'exposer quelques observations que j'ai pu faire à ce sujet; ces observations ont porté surtout sur des espèces du genre Coccidium et, en particulier, sur deux espèces nouvelles dont je donnerai en terminant une description succincte. » Protoptasma des Coccidies. — On connaît depuis longtemps l'aspect particulier que présentent ces organismes pendant les phases qui précè- dent la sporulation, aspect dû à la présence dans le protoplasma de gros granules réfringents. Ces formations n'existent pas dans les individus tout à fait jeunes : elles se montrent cependant d'assez bonne heure et ne dis- paraissent qu'au moment de la formation des Sporozoïtes ('); elles sont sans action sur la lumière polarisée. (') Laboratoire de Pathologie végétale, à l'Institut agronomique. (2) Travail du laboratoire de M. le professeur Balbiani, au Collège de France. (') Thélohan', Sur deux Coccidies nouvelles parasites de l'Épinoche et de la Sar- dine {Annales de Micrographie, l. II; 1890). ( 2'|8 ) » Si l'on ctiulie ces granules chez des Coccirlies comprises dans des coupes des organes infestés, on constate que leur aspect varie suivant le mode de fixation employé. Après l'action des licpiides de Perenyi ou de Flemming, on les retrouve très bien conservés et n'ayant presque rien perdu de leur réfringence. Dans ces conditions, surtout après le liquide de Flemming, ils manifestent une certaine affinité pour les couleurs d'aniline (safranine, rubine, violet de gentiane). En poussant assez loin la décolo- ration, on arrive à n'avoir plus qu'un petit point coloré au centre de chaque granule i^fig- i) : Coccidiurn crislalloïdes, C. variabile, Coccidiurn du foie de l'Anchois; dans le C. gasierostei, je n'ai. pu obtenir qu'une coloration diffuse. Le carmin, l'hématoxyline ne les colorent jamais. » Après fixation par le sublimé, on constate que ces éléments sont beau- coup moins nets qu'après l'action des réactifs précédents : dans la plupart des individus ils sont devenus peu distincts, et parfois il est impossible de les retrouver : en revanche, on distingue mieux le protoplasma finement granuleux dans lequel ils sont plongés. » Quant à leur nature, je crois qu'il faut les considérer comme repré- sentant des matières de réserve différenciées au sein du protoplasma : leur absence dans les individus très jeunes, leur disparition au moment de la formation des corps falciformes sont des faits qui me semblent justi- fier pleinement cette interprétation. » Dans un travail récent, Mingazzini (') les a désignés sous le nom à'Endoplasmc (chez la Cretyaneapolitana, Ming.). Cette dénomination, outre qu'elle est déjà employée dans un sens tout différent à propos d'autres Protozoaires, a le tort de laisser supposer qu'il s'agit d'une partie du corps plasmique des Coccidies, alors qu'en réalité, on se trouve, je crois, en présence de corps de réserve comparables jusqu'à un certain point comme rôle et comme origine, sinon comme constitution, aux grains d'aleurone des cellules végétales. » Outre ces éléments, pour lesquels je propose la désignation de gra- nules plastiques, et qui sont absolument constants, on trouve chez certaines espèces des globules beaucoup plus gros, et de nature et d'aspect différents. Ceux-ci, presque invisibles à l'état frais, sont remarquables par l'in- tensité avec laquelle ils fixent le carmin et les couleurs d'aniline; l'héma- loxvline est sans action sur eux. Absolument constants dans le C. ciislal- (') MiNGAZziM, Contribulo alla coiioscenza degli Sporozoi {Ricerche ciel Labora- lorio d' Analomia normale di Roma. vol. III, fasc. i; 1898). ( ^19 ) loïdes, où j'en ai observé de trois à dix (Jig- i ; l'individu figuré en coiiLenait six), ils manquent dans le C. variahile et dans le Coccidium du foie de l'Anchois et ne se montrent qu'accidentellement chez le C. gasterostei. Ils sont, je crois, identiques à ceux signalés par Schneider (') dans YEimeria Nepoe et, par moi-même, dans les Sporozoïtes de la Coccidie de l'Épi noche. » Espèces nouvelles (^). i" Coccidium cristalloïdes, nov. sp. — Cette Coccidie 'est très commune à Roscoff dans l'intestin et les cœciims pyloriqiies de la Motella tri- cirrata où elle se trouve dans le tissu conjonctif sous-muqueux, surtout au niveau de l'axe des villosités. Le kyste, sphérique, mesure 2ol^à24l^de diamètre; son enveloppe est très mince. Le protoplasma, outre les granules plastiques, renferme de gros globules colorables ( fig. i ). Les quatre spores sont disposées sans ordre dans le kyste : elles '^^ affectent une forme géométrique très-remarquable {fig. 2); l'enveloppe est en effet formée de deux pyramides hexagonales accolées par leurs bases et dont le sommet un peu tron([ué est surmonté d'une petite pyramide à angle sommet plus ouvert. Cette forme, jointe y leur réfringence, rappelle tout à fait certains cristaux et chaque spore peut être définie comme un dodécaèdre régulier d'hexaèdre à sommets affectés d'un pointement direct à six facettes; il faut seulement remarquer que toutes les arêtes sont ici marquées par une sorte de petit bourrelet saillant. Ces spores renferment chacune deux corps falciformes nucléés {fig. 3). » 2° Coccidium variahile, nov. sp. — Vil dans les cellules épilhéliales du tube digestif de Cottus bubalis, Crenilabrus melops. Lepadogaster Gouanii, etc. Le kyste sphérique mesure environ iSl^de diamètre; l'enveloppe est très mince; protoplasma contenant des granules plastiques; pas de gros globules colorables. Quatre spores dis- posées sans ordre, ovoïdes, mesurant g!^ à 11!^ sur [^^ à 5!^. A la petite extrémité se trouvent deux petits tubercules réfringents limitant un espace clair dû probablement à un amincissement de l'enveloppe à ce niveau : elles renferment deux corps falci- formes nucléés. » (') Schneider, Coccidies nouvelles ou peu connues {Tablettes zoologiques, t. II, p. 6). (2) J'ai rencontré ces parasites chez différents poissons pendant mon séjour au labo- ratoire de Roscoff en 1892. Je suis heureux de trouver ici l'occasion d'exprimer à M. le professeur de Lacaze-Duthiers mes respectueux remerciements pour la bien- veillante hospitalité qu'il avait bien voulu m'accorder. C. R., 1893, 2- Semestre. (T. CXVII, N» 4.) 33 ( 25o ) ANATOMIE ANIMALE. — Si/r quelques faits qui permettent de rapprocher le système nerveux central des Lamellibranches de celui des Gastéropodes. Note de M. Auguste d'Hardivilleu, présentée par M. de Lacaze- Diithiers. « J>es caractères classiques qui différencient le système nerveux central d'un Gastéropode de celui d'un Acéphale sont : l'existence d'un connectif pleuro-pédieux et d'un stomato-gastrique chez le premier; l'absence de connectif pleuro-pédieux et de stomato-gastrique chez le second. Ces ca- ractères, qui établissent une ligne de démarcation entre les systèmes ner- veux centraux de ces deux classes de Mollusques ne sont pas généraux. )) Chez le Spondylus Lazardii, Lamellibranche que M. L. Boutan a rapporté de son voyage dans la mer Rouge et qu'il a eu la bienveillance de me confier, il existe une relation entre le centre viscéral et le centre pé- dieux. » Sur ce Spondyle, je retrouve facilement les trois centres nerveux caractéristiques formés de deux ganglions cérébroïdes distincts, de deux ganglions pédieux accolés et de deux ganglions viscéraux formant une masse nerveuse unique. Ces ganglions occupent leur position normale, et le centre cérébroïde est réuni au centre pédieux et au centre viscéral par deux colliers normaux; mais, de la masse nerveuse viscérale, partent un certain nombre de nerfs qui ont un intérêt spécial. )) Il sort en arrière, et de chaque côté, un nerf qui rejoint le bord libre et frangé du manteau, suit ce bord du manteau et aboutit au ganglion cé- rébroïde; c'est le nerf circumpalléal des Lamellibranches dont les deux lobes du manteau sont largement séparés et munis d'organes sensoriels. » De la partie latérale sortent trois fdets nerveux qui traversent les lobes du manteau et aboutissent au nerf circumpalléal. » A la partie antérieure et latérale émerge le nerf branchial. Ce nert présente à sa naissance un renflement ganglionnaire qui est l'organe olfac- tif des Lamellibranches, signalé pour la première fois par Spengel. » En avant, et de chaque côté, on trouve un ganglion accolé à cette masse nerveuse viscérale. De ce ganglion sortent deux filets nerveux dis- tincts. Le plus externe de ces filets est le connectif cérébro-viscéral. )) Quant au filet interne, il marche parallèlement au connectif cérébro- viscéral, sans se confondre avec lui, traverse comme ce dernier l'organe ( 25l ) de Bojanus, et, vers le milieu de cet organe, un peu en avant de l'orifice rénal, il cesse de suivre son congénère, se redresse brusquement vers la partie ventrale et aboutit finalement au ganglion pédieux. » Ce dernier filet nerveux, étant dans tout son parcours distinct du con- nectif cérébro-viscéral, il en résulte que l'on a de chaque côté du corps deux nerfs partant d'un ganglion accolé au centre viscéral, et allant, l'un au centre cérébroïde, l'autre au centre pédieux. » Le ganglion adjacent au centre viscéral n'est autre que le ganglion pleural des Gastéropodes et le filet nerveux qui réunit ainsi, et sans intermédiaire, le ganglion pleural au centre pédieux est un véritable connectif; je puis donc lui donner le nom de conaecùî plciiro-pédieux de l'acéphale. » Le ganglion pleural et le connectif pleuro-pédieux ne sont donc plus caractéristiques des Gastéropodes seulement, puisque je les retrouve chez les Acéphales. Quand ils paraissent ne pas exister chez ces derniers, c'est qu'ils se sont fusionnés avec d'autres parties du système nerveux : le ganglion pleural a remonté le long de la commissure viscérale, est venu se fusionner avec le ganglion cérébroïde; le connectif pleuro-pédieux a subi un déplacement analogue, de sorte qu'on ne trouve plus, chez la ma- jorité des Acéphales, qu'un ganglion cérébro-pleural et un connectif céré- bro-pleuro-pédieux. S'il en est ainsi, on doit trouver des Acéphales où le ganglion pleural est situé sur le trajet du connectif cérébro-viscéral. Les exemples connus sont peu nombreux, mais cela tient peut-êlre à la dispo- sition de certains genres. Cependant, il existe encore actuellement deux genres (Nucula et Solenomya), signalés par ]M. Pelseneer, où les ganglions pleuraux sont situés, d'après lui, sur le connectif cérébro-viscéral, tout près des ganglions cérébroïdes. M Le ganglion pleural et le connectit pleuro-pédieux des Acéphales ne sont pas les seuls faits qui établissent un rapprochement entre le système nerveux central des Lamellibranches et celui des Gastéropodes. En outre, il existe chez les Acéphales un système nerveux spécial, ayant même fonction que le système nerveux stomato -gastrique des Gasté- ropodes. » Dans le genre Mactra, les ganglions cérébroïdes sont distincts; ils occupent leur position normale et émettent lui certain nombre de nerfs : » En avant, le nerf palléal antérieur et le nerf du muscle adducteur antérieur. Sur le côté, le nerf labial et le connectif cérébro-viscéral. En arrière, le connectif cérébro-pédieux. ( 202 ) » Enfin, un filet nerveux sjîécial naît du ganglion cérébroïde droit et se dirige vers la bouche. Ce filet nerveux atteint le pharynx, continue son chemin au-dessus de la masse dorsale du foie, et, au sortir de ce dernier organe, il s'accole à \a paroi dorsale de l'intestin et poursuit son chemin jusqu'au ventricule du cœur, qu'il innerve. En passant au-dessus du foie, ce nerf donne un filet nerveux qui se divise en deux branches innervant la partie antérieure du tube digestif. » Ce filet intestino-cardiaque représente-t-il le système nerveux sto- niato-gastrique des Gastéropodes ? Physiologiquement il remplit bien ce rôle. Pour qu'anatomiquement il soit équivalent au stomato-gastrique des Gastéropodes, il suffit que les deux ganglions sous-œsophagiens dis- paraissent et les connectifs allant de ces ganglions aux ganglions céré- broïdes se fusionnent en un seul. Cette hypothèse ne peut être érigée en loi, car, chez la plupart des Lamellibranches, pour innerver le tube digestif, je trouve de chaque côté des nerfs naissant de la commissure cérébro- viscérale. Le cas du genre Mactra est donc une exception et, dans la majo- rité des cas, les connectifs allant du centre cérébroïde au centre stomato- gastrique, au lieu de s'unir de façon à donner un nerf unique, se sont fusionnés chacun avec le connectif cérébro-viscéral. M Que la fusion s'opère de cette dernière façon ou suivant la première, il n'en est pas moins vrai qu'il y a chez les Acéphales un système nerveux stomato-gastrique simplifié. » En résumé, il n'existe pas de différence entre le système nerveux central des Gastéropodes et celui des Lamellibranches : le système ner- veux stomato-gastrique, le ganglion pleural et le connectif pleuro-pédieux, qui étaient considérés comme caractéristiques des Gastéropodes, existent aussi bien chez les Acéphales que chez les Gastéropodes. » BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE. — Sur le Rhizoctorie de la Luzeine. Note de M. A. Pkuxet, présentée par M. Duchartre. « En i8i3, A. de Candolle eut l'occasion d'observer, dans les environs de Montpellier, sur des racines de Luzerne (^Meclicago sativa L.) en voie de dépérissement, le mycélium d'un Champignon parasite, auquel il donna le nom de Rhizoctone de la Luzerne (^Ilhizoctonia niedicaginis DC). Depuis cette époque, et surtout dans ces dernières années, la maladie de la Luzerne causée par ce parasite s'est répandue en France et, en particu- ( 253 ) lier, dans le midi et le sud-ouest, au point de devenir un redoutable fléau. L'extension croissante du Rhizoctone pourrait avoir des conséquences spé- cialement graves pour nos départements méridionaux, où la Luzerne, grâce à ses racines profondes qui lui permettent de résister à la sécheresse, représente une plante fourragère qu'il serait difficile de remplacer. » En juin ou juillet, on voit çà et là dans les luzernières quelques pieds se dessécher, puis les pieds voisins se fanent et se dessèchent à leur tour; les taches qui résultent de la disparition de ces plantes s'agrandissent chaque année, en même temps que de nouvelles se forment; en deux ou trois ans, de vastes luzernières peuvent ainsi être complètement détruites. Les racines des plantes malades ou mortes sont habituellement recouvertes d'une sorte de feutrage ou d'enduit de couleur lie de vin. » On ne trouve dans les auteurs que des renseignements incomplets ou même inexacts sur l'appareil végétatif du Rhizoctone de la Luzerne. Le mycélium vit en partie dans l'intérieur de la racine, en partie à sa surface ; le mycélium interne absorbe les matières nécessaires à la nutrition du parasite ; le mycélium externe sert à sa pro- pagation. Le mycélium interne est formé de filaments cloisonnés, ramifiés, isolés ou réunis en cordons plus ou moins volumineux qui s'insinuent entre les cellules ou plus rarement les traversent en s'appliquant contre leurs parois; il envahit graduellement l'écorce, puis le cylindre central, et, en particulier, le liber et les rayons médullaires. Si l'on examine une racine morte depuis quelque temps déjà, on peut constater que l'écorce est détachée du cylindre central, réduit lui-même à ses faisceaux ligneux faci- lement isolables, par suite de la disparition des rayons médullaires. Des dépôts bru- nâtres ou violacés apparaissent souvent dans les tissus attaqués. Le mycélium externe est aussi formé de filaments cloisonnés et ramifiés, mais de couleur lie de vin et d'un diamètre trois ou quatre fois plus grand; ces filaments isolés ou réunis en cordons de diamètre variable produisent, en s'entrecroisanl et s'enchevêtrant, une sorte de man- chon lie de vin qui, dans les cas habituels, fournit la meilleure caractéristique de la maladie. Au mycélium externe se rattachent des formations intéressantes. Ce sont d'abord des sclérotes appartenant à deux types distincts. Les premiers sont de petits corps noirâtres, appliqués contre la racine, dontle diamètre varie entre o'"™, 2 et i'°°°,2, et qui sont formés d'une partie corticale brune et d'une partie médullaire incolore. Les seconds sont des corps bruns, de forme irréguliére, arrondis ou allongés, dont les dimensions varient de 1°"^ à plusieurs centimètres, et qui présentent une région cor- ticale brune et une région médullaire lie de vin foncé. Ce sont ensuite des pelotons mycéliens plus ou moins lâches, rappelant par leur forme et leurs dimensions les sclé- rotes du deuxième type, dont ils représentent comme des ébauches. Les sclérotes et les pelotons mycéliens émettent des filaments ou des cordons mycéliens qui les unissent entre eux, ou qui s'étendent dans le sol autour de la racine en s'y ramifiant; si l'un de ces cordons rencontre une racine saine de Luzerne, le parasite l'envahit aussitôt. On conçoit dès lors comment, le Rhizoctone passant ainsi d'un pied de Luzerne aux voisins et de ceux-ci à d'autres plus éloignés, la maladie peut s'étendre graduellement sur des espaces considérables. ( 254 ) « Divers auteurs et, en particulier, Fuckel ( ' ) ont attribué au Rliizoc- tone de la Luzerne des corps reproducteurs variés sans avoir jamais fourni lu preuve de leurs assertions. Des expériences d'inoculation faites avec tontes les précautions nécessaires m'ont permis de constater que ce Cham- pignon présente une forme ascosporée qui doit être identifiée au Byssothe- cium circinans Fuckel, au Trematosphœria circinansWtr., a.u Le ptosphœria circinans Sacc. Les asques se développent dans des périthèces de forme arrondie, de o™"", 3 à o™'",^ de diamètre, s'ouvrant au sommet par un pore; elles sont accompagnées de paraphyses incolores et renferment chacune huit spores brunes ou lie de vin, ovales-allongées, mesurant zS^-'^-i^ Ae lon- gueur sur 10*^-1 21^ de largeur et divisées par trois cloisons transversales en quatre cellules dont deux moyennes plus grandes et plus foncées et deux terminales plus petites et plus claires. Par suite de la gélificalion des parois des asques et des paraphyses, les spores se trouvent à leur maturité en- globées dans une sorte de mucilage. J'ai trouvé des périthèces en tout temps, au moins sur quelques pieds malades ou morts; ils sont, cependant, plus abondants pendant l'arrière-saison. On peut les rencontrer sur la ra- cine ou la tige ou sur les chicots qui émergent au-dessus du sol et qui re- présentent les bases des rameaux feuilles. Comme par une sorte de balan- cement, le développement des périthèces est jusqu'à un certain point en raison inverse de celui du mycélium de propagation. Les périthèces sont rares lorsque le mycélium de propagation est abondant, nombreux lorsqu'il est peu développé ou absent. Le mycélium de propagation abonde surtout dans les sols frais et compacts, les périthèces dans les sols meubles et secs. La gangue mucilagineuse qui englobe les ascospores, même après leur sortie du périthèce, ne leur permet pas, sauf cas exceptionnels, d'être em- portées à de grandes distances ; entraînées par les eaux de pluie sur les corps voisins, elles contribuent simplement dans les circonstances ordi- naires, concurremment avec le mycélium de propagation, à l'extension des foyers déjà existants. Mais les chicots à périthèces brisés par la faux ou le scarificateur ou tout autrement peuvent ensuite être transportés par le râteau ou de toute autre façon en des parties encore indemnes et y servir de point de départ à la formation de nouveaux foyers. » Il serait illusoire de chercher une substance capable de tuer le para- site tout en respectant son hôte; le mycélium de propagation résiste mieux, en effet, aux solutions anticryptogamiques que les racines ou du moins que les radicelles; d'ailleurs on ne saurait atteindre le mycélium (') Fl'ckel, Rotan. Zeilung, XIX, p. 2.5 1, et Symbolœ rtiycologicœ, p. 142. ( 255 ) interne sans tuer immédiatement la racine. L'expérience m'a prouvé qne la maladie peut être arrêtée par l'application du traitement suivant. De juin à août, alors que les organes de propagation et de reproduction sont en- core peu abondants, défricher profondément les foyers ainsi qu'une bande de i"",5o à 2™ de large autour de chacun deux; emporter soigneusement les débris de plantes hors du champ et les brûler ; enclore le défrichement d'un fossé de o"", 60 de profondeur; recouvrir les revers inclinés et le fond du fossé d'une couche assez épaisse de soufre ; remplir de nouveau le fossé de terre que l'on tasse sur les bords; répandre à. la surface du défriche- ment une couche assez épaisse de chaux. Les organes démultiplication du Rhizoclone pouvant rester vivants dans le solpendant au moins trois ans, il faut évidemment éviter de semer de nouveau de la Luzerne sur l'empla- cement des anciens foyers. » GÉOLOGIE. — Sur l'origine glaciaire des brèches des bassins houillers de la France centrale. Note de M. A. Julien, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. « Les études que je poursuis dans les bassins houillers du centre, de- puis 1888, m'ont permis de reconnaître avec certitude l'origine glaciaire des brèches cpic l'on y observe, soit à la base, soit intercalées dans leur épaisseur. Cependant cette origine a été méconnue jusqu'à ce jour, bien que des théories diverses aient été émises pour expliquer leur mode de for- mation. E. de Beaumont, dès i84i, et P'ournet, vers i854, leur attribuaient une origine torrentielle. Grimer, en 1847, signale, le premier, la forme exclusivement anguleuse de tous les blocs qui les composent et, en consé- quence, il les envisage « comme le résultat d'un grand éboulement, le pro- » duit du bouleversement brusque qui a entr'ouvert un bassin ou un lac » au sein des terrains primitifs ». M. Grand'Eury, qui découvre à son tour les intercalations à divers niveaux de ces broches aux environs de la Fouillouse, « croit ces brèches, plus analogues aux roches de débâcle, ou » aux alluvions des torrents des Alpes, causées par de fréquents ébranle- I) ments du sol » . Enfin, M. Fayol, qui considère la brèche de la Fouillouse comme un bel exemple d'éboulis, cherche au contraire à expliquer par une débâcle torrentielle la brèche de Sainte-Aline, à Commentry. » Ces brèches sont incontestablement d'origine glaciaire. Elles présen- tent tous les caractères des formations erratiques à l'exclusion de tous ( 256 ) autres. La démonstration définitive de cette origine est d'un intérêt si capital à tous les points de vue que j'ai dû y apporter la plus sévère atten- tion et me livrer à un examen approfondi ('). » Le bassin de Saint-Etienne est, à coup sûr, celui où les études de cette nature sont les plus faciles, grâce à la puissance de ces brèches, à leur abord aisé, et parfois à la profondeur des tranchées des routes qui les sil- lonnent et permettent d'en observer l'intérieur. Il en est ainsi des brèches de la Fouillouse, du pont de la Magdeleine à Rive-de-Gier, de Dargoire, mais surtout de celle du mont Crépon, qui en est entièrement formé sur une épaisseur de 25o'". Le mont Crépon nous offre une colline morainique de l'époque houillère, tout à fait comparable à la montagne pliocène de Perrier dans le bassin d'Issoire, dont j'ai reconnu, dès 1868, l'origine gla- ciaire, aujourd'hui vérifiée par tous les géologues. Ces deux collines sont les magnifiques témoins, dans la France centrale, de manifestations gla- ciaires antérieures à celle de l'époque quaternaire, seule connue il y a peu d'années encore. J'ai la conviction que tout géologue familiarisé avec les dépôts glaciaires, et qui fera l'excursion si facile du mont Crépon, par la belle route de Saint-Chamond à Valfleury, sera en mesure de certifier la réalité de la découverte que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » Il est impossible d'expliquer autrement que par un glacier en mouve- ment, l'accumulation morainique de ces blocs, leur position relative, leur forme constamment anguleuse, sans mélange du moindre caillou roulé; leur volume parfois énorme atteignant 12°"^ à i5"'', l'absence de triage, leur mode de tassement. Les stries seules sont excessivement rares, et cela est facile à expliquer par la nature des blocs. Cependant, nous avons con- staté des surfaces frottées et striées sur des blocs de porphyre à Cellieu, de schiste amphibolique à Dargoire, et de micaschiste à la Fouillouse. Outre ces caractères intrinsèques et exclusifs des moraines, trois ordres de faits, qui ne peuvent s'expliquer autrement, viennent confirmer le résultat de nos études. » Ce sont : 1° La traînée de blocs Cellieu-Saint-Martin en Coaiileux ; 2° les tiges debout, découvertes par M. Grand'Eury près de la Fouillouse; 3° les alternances de brèches, poudingues et grès de Valfleury et de la (') J'ai commencé ces études seul, dès le mois d'août 188S; puis, après une longue interruption, j'ai eu le plaisir de les reprendre pendant les vacances de 1891 et de 1892, en compagnie de mon élève, M. Jean Giraud, attaclié en qualité de prépara- teur à ma chaire. ( ■■^57 ) Fouillousc. Relativement au premier ordre de faits, nous avons constaté que l'amas niorainique de Saint-Martin en Coailleux, improprement dénommé brèche granitique, sur la Carte d'étude du bassin houiller de la Loire, de M. Grand'Eury, a exactement la composition lithologique de la brèche de Cellieii. Il est formé de volumineux blocs fragmentaires de gra- nité à grands cristaux d'orthose de o", i de long, de porphyre quartzifère gris à gros dihexaèdres de quartz et de blocs ou de tables anguleuses de granulite, de quartz filonien, de gneiss ou de micaschistes variés. Ou constate aussi la même proportion relative de ces roches. L'identité absolue des deux amas démontre qu'on a affaire à une réelle traînée glaciaire. Il en est de même des calamités de la Fouillouse aux racines fixées dans le grès et dont les tiges brisées pénètrent dans la brèche, phénomène obser- vable seulement dans les régions occupées par des glaciers. De même aussi des alternances si curieuses de Valflcury, îi la base nord du mont Crépon et de la Fouillouse, dont les détails des assises ne peuvent s'expliquer que par les alternatives d'avancement et de recul d'un glacier. » Nous sommes arrivés aux mêmes conclusions pour les brèches de Commentry, si nettement glaciaires sur les talus de la route des Chavais et de la Torche, ce qui nous force à rejeter l'hypothèse bien connue des deltas fluvio-lacustres; pour les brèches du ravin du Ciuzeau de la Garde, dans le bassin de Meaulne; pour celles d'Epinac qui forment le bourrelet compris entre Ladrée et Ressile, en face du puits Hottinguer; pour celles enfin de Brassac et de Langeac. » Je me propose d'indiquer prochainement les conséquences si variées et si importantes qui découlent de la découverte de l'origine vraie des brèches houillères de la France centrale. » GÉOLOGIE COMPARÉE. — Sur deux météoiiles turques récemment parvenues au Muséum d'Histoire naturelle. Note de M. Stanislas Meunier. « J'ai reçu récemment, par l'intermédiaire de M. Le Mesle, deux échan- tillons de météorites offerts à la collection du Muséum, par M. Halid Edhem Bey, au nom de son père, feu Ediiem Pacha. Les pierres dont il s'agit n'ont pas encore été, à ma connaissance, l'objet d'une publication. » La première est tombée auprès de Tirnowa, en Roumélie, à une époque non indiquée; elle fut recueillie en 1873. L'échantillon que j'ai sous les yeux est enveloppé, sur une partie de sa surface, d'une croûte noire C.R., 1893, 2" Semestre. (T. CXVII, N° 4.) 34 ( 258 ) et mate, de moins d'an millimètre d'épaisseur. La cassure montre une roche d'un gris clair, remarquable avant tout par sa structure élastique ou frag- mentaire. Sa densité est égale à 3,690. La comparaison avec les spécimens déjà étudiés conduit à y reconnaître le type lithologique désigné depuis 1870 dans la collection du Muséum sous le nom de mesminiie. On y dis- tingue facilement deux roches, mélangées sous la forme de fragments : ces deux roches manifestent respectivement les caractères des deux types dits lucéile et limerickitc et dont chacun est représenté par de nombreuses météorites distinctes ( '^. » On sait déjà que les météorites élastiques ou bréchiformes contiennent, dans leur structure hétérogène, l'une des preuves les plus nettes des an- ciennes relations stratigraphiques mutuelles des divers types de roches météoriques. » La seconde météorite est tombée le 2 juin i883 dans une forêt auprès du village d'Urba, arrondissement de Belgrade Djik. Elle est uniformément blanche et reproduit tous les traits de la lucéite, roche qui, comme on vient de le dire, intervient comme élément constituant dans la météorite lie Tirnowa et qui compose à elle seule plus de soixante météorites tombées en tous pays, de 1768 jusqu'à aujourd'hui. » La pierre d'Urba présente une densité égale à 3,427 ; elle est très fi- nement grenue et le microscope y révèle une structure presque entièrement cristalline. Cependant quelques portions vitreuses se voient çà et là entre les éléments figurés. Les silicates, en partie attaquables aux acides et essen- tiellement magnésiens, sont associés à des grenailles extrêmement ramifiées de fer nickelé et de pyrrliotine. » ÉCONOMIE RURALE. — Les sables du désert de la Basse-Egypte. Note de M. A. Andouard, présentée par M. P. -P. Dehérain. « Les sables île la partie du désert de la Basse-Egypte comprise entre le canal Ismaïlia et le lac Menzaleh sont progressivement envahis par la cul- (') 11 est intéressant de retrouver des traits de composition et de structure aussi compliqués dans des masses tombées en des régions très diverses : la nouvelle météo- rite de Tirnowa est, à tous égards, identique avec celles de Mooza-Khoorna (Indes) ?.3 niai i865, de Saint-Mesmin (Aube) 3o mars 1866, de Cangas de Onis (Espagne) 6 décembre 1866, de Bandong (Java) 10 décembre 1871, de Tysne (Norwège) 20 mai 1884, etc. ( 2.^9 ) ture, depuis que les dérivations greffées sur le canal ont rendu possibles les irrigations. » J'ai étudié récemment ceux qui avoisinent El Salieh, village situé au nord du désert, à une distance du Caire d'environ loC"", à vol d'oiseau. Ils reposent sur une couche d'argde imperméable. Ils sont jaunes, ténus, assez homogènes et presque complètement dessalés. Voici leur composi- tion chimique moyenne, déduite des analyses de sept échantillons, préle- vés en divers points d'un domaine de 420 hectares. Analyse physique. Argile 1,849 Sable 98 , 1 5 1 Total 100,000 Analyse cliiniiqtw. Eau à loS" o,384 Matières organiques 0,607 Azote total o,o4o Acide phospliorique 0,010 » sulfurique 0,007 » carbonique o , 890 Chlore o , o46 Potasse o , 080 Soude 0,098 Chaux 0,819 Magnésie o, i38 Protoxyde de fer 0,912 Alumine 0,600 Sable, etc 96,469 Total 100,000 )) Pour féconder un sol aussi pauvre, les indigènes ont recours, d'une part à l'enfouissement de quelquesfourrages verts (trèfles, arachide, fenu- grec, fève, etc.), en second lieu, à des apports d'une terre noire provenant de la destruction de villages tombés en ruine depuis plusieurs siècles, et dont il existe un amas considérable aux environs d'El Salieh. Cette terre noire est un mélange formé par les déjections des hommes et des animaux, associés aux débris des habitations qui, à cette époque aussi bien qu'au- jourd'hui, étaient construites exclusivement avec le limon du Nil, du bois ( 26o ) et dis pailles diverses. La composition chimique d'un tel produit est néces- sairement variable dans des limites fort étendues. Les analyses qui suivent indiquent les écarts qu'elle présente et la valeur fertilisante des divers types qu'on y rencontre. Analyse physique. I. II. TH. IV. Argile i2,2.5o 10,970 9,210 11, 760 Sable 87,750 89,080 90,790 88,25o Total 100,000 100,000 100,000 100,000 Analyse chimique. Eau à loS» 7,400 5,270 3,980 3,746 Matières organiques 20, 81 5 4,85o 5,654 5,127 Azote organique et ammoniacal 1,200 o,i5o 0,142 0,120 Acide phospliorique 5,824 o,4to o,568 o,543 i> sulfurlque 1,698 i,o35 i,i23 0,918 » carbonique 2,417 o,386 0,376 o,285 Clilore 0,957 1,347 ',329 i,25o Potasse 1,760 1,620 1,559 i,6o3 Chaux 6,160 1,224 0,980 ','87 Magnésie o, 108 o, 192 o,46i 0,702 Proloxyde de fer 4, 7 10 2,896 2,6o4 2, 175 Alumine 5,090 4,543 5,225 5, 810 Silice, etc 36, 801 76,077 76,049 76,534 Total 100,000 100,000 100,000 100,000 )' La terre n" 1 est assez richement pourvue de principes fertilisants pour améliorer d'une manière sensible les sables auxquels on la mélange. Tout en ayant une valeur moindre, les autres fournissent un contingent d'azote, de potasse et d'acide pbosphorique encore très appréciable, si l'on en ré- pand un certain nombre de mètres cubes par hectare. C'est, pour le désert, une véritable source de fécondité. » M. X. GossELi.v, à propos des recherches récentes de M. Moissan sur la dissociation du pyrophosphate de magnésium sous l'inlliience de l'arc vol- taïque, informe l'Académie qu'il avait lui-même étudié la décomposition des phosphates naturels, et principalement du phosphate tribasique de ( 26l ) calcium contenu dans les os, en vue d'en retirer industriellement le phos- phore par l'électricité. Il avait obtenu des phénomènes analogues à ceux qui ont été décrits par M. Moissan ('). A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPUIQUË. Ouvrages reçus dans la séance du 24 juillet 1898. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et JuLKS Tannery. Deuxième série. Tome XVII, avril 1893. Paris, Gauthier- Villars et fds, iBgS; i fasc. in-8°. Soudan français. Kahel. Carnet de voyage, par Olivier de Sanderval, in- génieur, ancien élève de l'Ecole centrale des Arts et Manufactures. Paris, Félix Alcan, 1898; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Faye.) Lettres inédites de Ramond, strasbourgeois. Membre de l'Institut, sur- nommé le Peintre des Pyrénées, publiées et annotées par Ph. Tamizey de Larroque, Correspondant de l'Institut. Toulouse, Ed. Privât, 1893; i vol. in-8°. (Présenté par M. de Lacaze-Diithiers.) Rapport général présenté à M. le Ministre de l'Intérieur par l' Académie de Médecine sur les vaccinations et revaccinatinns pratiquées en France et dans les colonies françaises pendant l'année 1891. Melun, 1893; i vol. in-S". Démonstration du postulat d'Euclide, par B. Sarrieu. Montauban, i8g3; I fasc. in-S". Annales du Musée d'Histoire naturelle de Marseille. Zoologie. Tome IV. (') Le résultat de ces recherches a été consigné dans une demande de brevet d'in- vention, déposée à Paris le 3 juin dernier. ( 202 ) Travaux scientifiques . Mémoire n° 3 : Ichthyologie marseillaise. Famille des Lahroïdes, par Paul Gourret. Marseille, J. Cayer, 1893; i vol. gr. in-4°. Bureau central météorologique de France. Rapport de la Conférence météo- rologique internationale. Réunion de Munich, 1891. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1893; I vol. in-S". La Grèce économique et financière en 1893. Réponse à M. E.-F.-G. La.w, délégué du Gouvernement anglais, par Dem. Georgiadès. Paris, Guillaumin etC'% 1893; I vol. in-S". Memorie délia Societa degli Speltroscopisti italianij raccolte e pubblicateper cura del prof. Tacchini. Roma, G. Bertero, 1893; i fasc. in- 4°- Atti délia R. Accademia dei Lincei. Anno CCXC. 1893. Rendiconto dell' adunanza solenne del 4 giugno 1893, onorata délia presenza diS. M. ilRe. Roma, i8g3; i vol. in-4°. Smithsonian Institution. Proceedings of ihe United States national Muséum. Volume XIV, 1891. Washington, 1892; i vol. in-8°. Annual Report of the Boardof régents of the Smithsonian Institution, sho- wing the opérations expenditures, and condition of the Institution for the year ending june 3o, 1890. Report ofthe U. S. national Muséum. Washing- ton, 1891 ; I vol. in-8°. Carte géologique de la Russie d'Europe, éditée par le Comité géolo- gique; 1892. ERRATA. (Séance du 3 juillet 1893.) Note de M. Clerc, Sur un hydrocinémomètre enregistreur : Page 29, ligne 5 en remontant, au lien de r, r — nb,...,b, lisez r, r — b, r — 2 b, ..., b. Même page, dernière ligne, au lieu de e ^ r — bh — > lisez p ^^ r — bk 2^ ' 2^ Ou souscrit à Paris, chez GAUTHp -VILLARS ET FILS, Quai des Grancls-Augus\is, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régdièmment le Di,h,cke. Ils for.nênt, à la fin de l'année, deux volumes in-4». Deux Tables, lune par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms]' Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i"^ janvier. Le prix de l'abonnement est fixé airi nu il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union poslale : 34 fr. - Autre pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Angers. chez Messieurs : Agen Michel et Médan. iGavauU St-Lager. Jourdan. Ruir. 'Amiens Hecquet-Decoberl. ) Germain etOrassin. ( LachéseelDoIbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. I , Avrard. Isordeaux Duthu. ( Muller (G.). Bourges Renaud. ^ / Lefouinier. 1 , If. Robert. Wrest / » j J. Robert. ' V" Uzel CarofT. Baër. Massif. ^hambery Perrin. j Henry. ' ( Marguerie. ( Rousseau. ( Ribou-Collay. ! La marche. ! Ralel. I Damidot. , 'Jouât jLauverjat. | . ( Crépin. Kenoble t Drevet. ( Gratier. | ■a Hochelle FoucUer. .e /favre * Bourdigoon. ' ( Dombre. Lorient. chez Messieurs : \ Rnuinal. ( M"° lexier. l' Bernoux et Cumin. \ Georg. l^yon , .Mégret. Palud. Vitte. Marseille Ruât. On souscrit, à l'Étranger, Montpellier . \ Calas. ' Coulet. Caen . . . Cherbourg. . . . CJermont-Fen 'Jijoii Moulins Martial Place. / Sordoillcl. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. ) Loiscau. I M"' Veloppé. \ Barma. ( Visconli et G'". Nîmes 'Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. { Druinaud. Hennés Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). Rouen [ Langlois. ( LesLi'inganl. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. Amsterdam... . . Nantes Nice. . . . Hottiers.. Buckarest. Toulon. . Toulouse ( Itumébe. ( Gimel. ■itle.. Marchai. Lefebvre. Quarré. ■ ■ ■ ) Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. Valenciennes ; , ( Lemaitre. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et G'-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Ashcr et G''. Ber/in 1 Calvary et C-. Friediander et fils ' Mayer et Muller. Êerne * Schinid, Francke et ( G". Bologne Zauichelli et G'°. i Ramlot. Bruxelles MayolezetAudiarte. ( Lebégue et G'". \ Haimann. / Ranisteanu. Budapest Ivilian. Cambridge Deighton, Bell ctC" Cliristiania Cammermeyer. Constantinople. Otto Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Lœscher et Secber. Gand Hoste. Gênes Beuf. Cherbuliez. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. jBenda. /Fayot. .Barth. iBrockhaus. LoiTTtres ..'.... Luxembourg. chez Messieurs : j Dulau. Madrid . Milan . Genève . . La Haye. Lausanne Leipzig.. Liège. Lorentz. Max Rube. Twielmeyer. Desoer. Gnusé. / Nuit. V. Buck. Libr. Gutenberg. Fuentes et Capde- ville. Gonzalès e hijos. F. Fé. Dumolard frères. Hœpli. Moscou Gautier. i' Furcheim. Marghieri di Gius. PelleraDo. iChristern. Stechert. Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C''. Palerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret G'°. Rotterdam Kramers et fils. Stoclihobn Samson et Wallin. J Zinserling. ( Wolir. ! Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSelber Varsovie Gebethner et Wolfi. Vérone Drucker. j Frick. ( Gerold et G'*. ZUrich Meyer et Zeller. Rome . S'-Pétersbo arg . Turin. Vienne . 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4'"; i853. Prix Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in^"; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : iVprriîTr.?"''r" ''°'°'' ''f '^/''>'^'"'°8ie des Algues, par MM. A. DERBEset A.-J.-J. Souer. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les «ses par M 'nTT'n """°''V"'' ^^-^""^"^ «^ '"' '« '^^^ ^" ^"'^ pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières Tom II "^ Bernard. Volume in-4«, avec 32 planches; iS56 jg ^^ ■ur le'conc!!tn!.''%'-"'" '? '^" intestinaux, par M. P.-J. Van Be.neden. - Essai d'une réponse à la question de Prix'proposéé Vu ■85o'parl'Académie' des Science suiLn ; " /"" '■'^'"'''^ pourcelui de iSÔ-i, savoir : ,< Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi r.,T • , superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Rechercher a natur II existent entre 1 état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4-, avec 27 planches; 1861.. . J A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. mentaires des : 15 fr. ciences s sédi- nature 15 fr. N" 4. TABLE DES ARTïfLES. (Séance du 2/1 juillet 1895.) MEMOIR]^ ET C03I3IUNICATIOIVS DES MEMItliES ET'DES CORUESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. J. BoussiNicsQ. — Coiifidéralions (verses sur la tliporie des ondes lumiiums in?. M. Lecoq Dr. 1jùise.\l'dran. sur le saniarium Pages. Recherches "fjg flEMOIRES LUS. M. Ed. IJure.au. — Sur les prétendu^ Fougères fossiles du calcaire grossier parisien 201 MÉM)1RES PRÉSENTÉS. ■M. le iMixiSTiiE DE LA GuKnRE adrjse une Letlre relative aux travaux du cbmian- rla nt Dcfforges '. 20') M. Defi-okoes. - .Sur la distribution de l'intensité de la pesanteur à la surface du globe ioh ►RRESPOIXDAIVCE. .M. le Ministre de l'Instruction cblique, DES Be.\ux-Arts et des Cultes (vite l'A- cadémie à lui présenter une listJde deu.x candidats pour une place de I\)mbi-c ti- tulaire au IJureau des Longiludel devenue vacante par suite du décès de iV. le vice- amiral Paris '. . j. M. le SECRÉT-iiRE perpétuel doijie lecture d'une Lettre par laquelle M. le (inistrc de l'Instruction publique invite (institut à sefairerepréscnteràladistributlindcs prix du Concours général entre le Lycées et Collèges de la Seine et de Veiailles M. le Secrét.vire perpétuel sidale, parmi les pièces imprimées de la Conjspondance, une Carte géologique de la Ijussie d'Eu- rope; divers Ouvrages de M. A. Tamisey de Larrorjtie: de .\L Olivier le Siiiider- val ' M. BlciiAT, nommé Corresponrtmt pou;- la Section de Physique, adressj ses remcr- cîments à l'Académie M. LuDwiG, nommé Corresponlant pour la Section de Médecine cl Chirik-gie, adresse ses remerciments à l'Acadéuie M. R.\ME,iuD. ~ Observations Je la comète Kordame, faites à l'équatoria^coudé (o^jSa) de l'observatoire d'Al'jer M. Paul Painlevé. — Sur les|équalions du second degré dont rinlégrali; générale est uniforme M. A. GuLDBERG. — Sur certains systèmes d'équations dilTcrcntielles ordinaires M. Maurice D'OeAc.NE. — Sur une méthode nomographique applicable à des équations pouvant contenir jusqu'à dix variables... M. iV. Leduc. — Densité de l'anhydride sul- fureux, sa compressibililé et sa dilatation au voisinage des conditions normales.... M. E. BouTY. — Sur les résidus de polarisa- tion M. Georges Mkslin. — Sur de nouvelles franges d'interférences rigoureusement Bulletin BiBLiocnvi'niQUE Errata 209 21 1 2l5 2l'i 219 2->2 la achromatiques M. Cornu. — Observations relatives Communication de M. G. Meslin iM. Pu. DR Cleumont. — Sur l'oxydation du sulfure de nickel M. k. Granger. — Sur le phosphure cui- vreux crist;.l|isé M. H. Causse. - Sur le sous-gallate de bis- muth ( dermatol ) MM. A. Brochet et P. le Boulenger. — Sur la condensation des alcools de la série grasse avec les carbures aromatiques. . . M. E. HÉDON. — Sur les effets de la destruc- tion lente du pancréas M. jN. Wedensky. — De l'interférence des excitations dans le nerf M. A. Perrin. — Comparaison entre le membre antérieur et le membre postérieur de quelques Urodèles M. E.-L. Bouvier et G. Delacroix. — Un entomophage parasite de Vers à soie eu- ropéens M. P. TiiÉLoiiAN. — Nouvelles recherches sur les Coceidies M. A. d'IIaiidiviller. — Sur quelques faits qui permettent de rapprocher le système nerveux central des Lamellibranches de celui des Gastéropodes M. A. Prunet. — Sur le Rhizoctone de la Luzerne M. A. Julien. — Sur l'origine glaciaire des brèches des bassins houillers de la France centrale M. St.vnislas Meunier. — Sur deux météo- rites turques récemment parvenues au Muséum d'Histoire naturelle .M. .\. Andouard. — Les sables du désert de la Basse-Egypte M. X. GosSELix, à propos des recherches récentes de M. Moissan, informe l'Aca- démie (|u'il avait étudié la décomposition des lîhosphates en vue de l'extraction in- dustrielle du phosphore par l'électricité... 223 22S 229 23l 232 235 2 38 243 245 ■■■47 2D7 25,S 2(io '2G2 PAKIS. - liVlPBIMEmE GAUTHIEK-VILLAKS ET KILS. i^uai des Grands-Auguoiins, 55. Le Ci-ninl : (iAfiaiER-ViLLAiis. 1893 SECOND SEMESTRE. JÛl- COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ITIJTI. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXVIl. N^ 5 (51 Juillet 1893). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, I.VÏPRIMEURS-LIBRAIKKS DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, v^uai des Grands-Augusiins, 55. ) 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hehciomad aires des séances de ï Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger del'Académie comprennent an plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix pioposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. I ^ Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à i o heures du matin ; faute d'être lemis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les iéposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 31 JUILLET 1895, PRÉSIDENCE DE M. DE LACAZE-DUTHIERS. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Notice sur tes travaux de M. D. Colladon; par M. Sarrau. « L'Académie vient de perdre le doyen de ses Correspondants; Jean- Daniel Colladon est mort à Genève, le 3o juin dernier, à l'âge de 91 ans. » Son œuvre principale est le transport de la force par l'air comprimé, particulièrement [appliqué au percement des tunnels. La difficulté d'une telle opération, quand elle s'effectue sur de grandes longueurs et sous des massifs montagneux considérables, résulte de la nécessité de transmettre à longues distances la force motrice et de l'obligation de renouveler sans cesse, dans le souterrain, l'air constamment vicié par la respiration des ouvriers et l'explosion des mines. M. Colladon a donné la solution la plus avantageuse de ce double problème, en proposant, dès 1802, dans un Mémoire présenté à l'Académie de Turin et approuvé par elle, l'emploi de machines soufflantes actionnées par des moteurs hydrauliques. C. R., 1893 2- Semestre. (T. CXVII, N» 5.) ^^ ( 264 ,) » C'est ce système qui a prévalu clans le percement du mont Cenis et M. Colladon en a réalisé lui-même tous les détails dans le percement du Saint-Gothard. » On a vu, dans cette dernière entreprise, la transmission du travail des forces hydrauliques s'effectuant, par l'intermédiaire de vingt-quatre compresseurs à grande vitesse, sur plus de deux cents machines perfora- trices, opérant simultanément et utUisant de la manière la plus favorable les deux mille chevaux des turbines motrices. De plus, les conditions de la ventilation étaient telles, qu'elles n'auraient pu être obtenues par aucun des systèmes mécaniques antérieurement proposés ou pratiqués. » Cette gigantesque opération suffirait seule à caractériser le génie mé- canique de notre époque et celui qui en a dirigé toutes les constructions se place au premier rang, parmi les grands mécaniciens du siècle. » On doit en outre à M. Colladon d'importantes recherches sur la théorie des roues de navigation, des expériences sur les avantages des roues à palettes mobiles et une étude des effets des machines de navire avec un appareil dynamométrique qui, par décision spéciale de l'Amirauté anglaise, a été établi en i844 à l'arsenal de Woolwich pour y mesurer effectivement la puissance des machines marines. )) Colladon n'était pas seulement un mécanicien éminent; ilfuten même temps un physicien remarquable. Son Mémoire, en collaboration avec Sturm, sur la compression des liquides et la vitesse du son dans l'eau, ob- tint le grand prix des Sciences mathématiques proposé en 1827 par l'Aca- démie des Sciences, et certains de ses travaux sur la chaleur et l'électricité eurent la collaboration de Fourier et d'Ampère; d'autres de ses écrits se rapportent à la Météorologie. Enfin c'est M. Colladon qui, dans une étude sur les veines liquides, a signalé la faculté qu'elles possèdent d'in- fléchir dans leur intérieur la lumière projetée à leur origine, et a réalisé, dans une première expérience faite en 1841, un phénomène curieux dont on a tiré depuis des effets si pittoresques. » M. Colladon a été élu Correspondant de l'Académie en 1876. Par le début de sa carrière scientifique, par sa collaboration avec nos savants les plus illustres, par sa participation à la création et à l'enseignement de notre Ecole des Arts et Manufactures, l'illustre Genevois nous apparte- nait à bien des titres; la sympathie de l'Académie en est d'autant plus vive et plus grands sont ses regrets de la perte qu'elle éj)rouve. » ( 265 ) GÉOLOGIE. — Couches à pétrole des environs de Pechelbronn {Basse- Alsace) ; températures exceptionnellement élevées qui s'y manifestent ; Note fie M. Daubrée. « Il y a une douzaine d'années, une transformation complète s'est subi- tement produite dans l'extraction du pétrole que contiennent les couches tertiaires des environs de Pechelbronn, en Basse-Alsace. A une exploita- tion pénible et lente du sable bitumineux, par puits et galeries, a succédé un procédé beaucoup plus simple et incomparablement plus productif. Des forages pratiqués à la sonde font jaillir l'huile minérale, tantôt jus- qu'au-dessus du sol, tantôt dans des conditions qui permettent de l'aspirer au moyen de pompes. » Ce nouveau régime a révélé des faits très dignes d'intérêt, notamment une richesse souterraine en pétrole et en gaz carbonés qu'on était loin de soupçonner, ainsi que des températures intérieures d'une élévation anor- male. » Débit. — C'est l'inondation d'une galerie profonde par le pétrole qui, en 1881, suggéra à M. Le Bel l'heureuse idée de recourir à des forages l)our se dispenser d'une exploitation souterraine. Sans pénétrer au delà d'une profondeur de i5o™, ces premiers forages provoquèrent des sources jaillissantes de pétrole. Sur une dizaine, il en est qui produisirent 4o.ooo''s à 5o.ooo''s d'huile minérale en vingt-quatre heures. » A la suite de la découverte inattendue de cette richesse, une Société acquit la concession et se mita poursuivre activement les recherches, tant aux environs de l'ancien centre d'exploitation que dans d'autres parties du périmètre concédé, et en les poussant jusqu'à des profondeurs plus grandes. Je dois remercier M. Schiitzenberger. administrateur de cette Société, des renseignements que je dois à sa grande obligeance. » Aujourd'hui les forages sont au nombre de plus de cinq cents. Bien que n'étant pas très éloignés les uns des autres, ils ont fourni des résultats fort différents. Quelques-uns n'ont rien donné. Dans d'autres les gaz inté- rieurs font jaillir l'huile minérale au-dessus du sol, avec une force par- fois effrayante. Depuis 1882, vingt et une fortes sources jaillissantes ont été rencontrées. Ce jaillissement n'est pas de très longue durée ; on peut en moyenne l'évaluer de trois à quatre ans ; cependant il en est un, le n° 186, qui dure depuis l'année 1 884 et donne encore 8000''^ par jour. La force ex- pansive des gaz s'épuise peu à peu ; alors des pompes vont chercher l'huile dans la profondeur, d'où elles aspirent en même temps de l'eau salée. ( 266 ) ■ » L'abondance des gaz intérieurs est parfois très souvent considérable. Ils lancent de hautes gerbes et leur sortie ébranle le sol, avec production de bruits souterrains, de manière à rappeler un tremblement de terre. L'un de ces jets (n° 394), lors de son apparition, débitait en vingt-quatre heures de 12.000""" à iS.ooo""" de gaz et causait une véritable éruption, projetant de la boue et des pierrailles; il a duré six semaines, mais en perdant peu à peu de son intensité. Le jaillissement du pétrole est en général si subit que les ouvriers en sont inondés. » Les pompes que l'on installe sur les sources à pression affaiblie four- nissent de l'eau qui est salée. Dans l'une d'elles, celle de Rutzenhausen, la teneur en sel s'élevait à 19,7 pour roo. En analysant, il y a soixante ans, l'eau mère de la saline de Soullz-sous-Foréts ('), qui s'alimentait dans ces mêmes couches pétrolifères, Eerthier avait déjà remarqué, d'une part, qu'elle ne contient pas de sulfates, d'autre part, qu'elle est très riche en brome, et qu'on pourrait en extraire cette substance avec profit. Ces deux caractères se retrouvent dans l'eau salée, exploitée à Rreutznach, qui jaillit du porphyre, et que Berthier avait antérieurement examinée. Or, d'après les analyses que vient de faire M. Wilm, il en est de même dans les sources rencontrées dans les sondages récents. Ces deux caractères distinctifs des eaux salées des couches pétrolifères sont remarquables. » Pour donner une idée de l'abondant débit en pétrole qu'atteignent ces sources artificielles, je citerai quelques chiffres. M Un forage exécuté, en 1890, près de Surbourg, jusqu'à la profondeur de aSo™, débuta par un rendement journalier de 7500''' de pétrole; puis il est descendu à 4ooo''% qui est actuellement le chiffre noi'mal. » D'un sondage peu éloigné de Surbourg , il est sorti de 5ooo''° à 10.000''^ de pétrole par jour. Il est une source dont le débit a atteint 3.000.000''^ en un an. » La persistance dans l'arrivée de l'huile minérale se montre dans la source n.° 146 qui a fourni, depuis 1882 jusqu'au 21 juin 1893, c'est- à-dire en dix années environ : 10.420.000''^ de pétrole, dont 3.002.900''^ par jaillissement, et 7.41 7. loo''^ au moyen des pompes; elle continue à fonctionner. M On peut évaluer à 80.000''° par jour ce que peuvent donner aujour- (') Analyse du sel et de l'eau mère de la saline de Soiiltz-sous-Foréts {An- nales des Mines, 3" série, t. V, p. 535; i834). ( 267 ) d'hui toutes les sources de la concession, soit jaillissantes, soit à pompes. » Il convient de remarquer que les débits des principaux puits auraient été encore plus considérables, si le diamètre de l'ouverture des trépans avait été plus grand, par exemple, comme ceux de Bakou. D'ailleurs on ne les a pas fait fonctionner jour et nuit, à cause de la faible puissance de l'usine où les huiles sont traitées. Peut-être certaines fortes sources auraient-elles atteint 5o.ooo''s par jour. » IjC débit de |)lu sieurs sources de Pechelbronn est considérable, même si on le compare à celui des sources des États-Unis ou de la région Cas- pienne. » Celte abondance est surtout remarquable, quand elle est rapprochée de ce que fournissait, avant l'ère nouvelle, l'exploitation par puits et gale- ries. Quarante ouvriers extravaient du sable bituminifèrequi, traité à l'eau bouillante, rendait i,6o pour loo de son poids en huile minérale du com- merce et ce long travail ne donnait annuellement que 7o.ooo''s à 8o.ooo''s de pétrole. » La quantité de pétrole qui est sortie, depuis i88i, époque du ])re- mier forage, jusqu'au i*"" avril 1893, des couches de la concession de Pechel- bronn, est évaluée à 69.529.685>'s, dont 27.o86.8oo''s jusqu'au ii décembre i888, et 42.442.885''^ depuis la constitution de la nouvelle Société. )) Ces chiffres correspondent à une moyenne annuelle d'environ ;).70o.ooo''% c'est-à-dire plus de 70 fois supérieure à ce que fournissait l'ancienne exploitation souterraine. » Température. — En décrivant, il y a quarante ans, la nature et la dis- position des sables pétrolifères dans les couches tertiaires de Pechelbronn, j'avais remarqué ('), bien que les exploitations fussent alors peu pro- fondes, que la température interne y présente un accroissement plus rapide que d'ordinaire. C'était, entre autres observations, celle d'une source jaillissant dans un puits à la profondeur de 70", avec une tempé- rature de j3",7; ce qui correspond, la température de la surface étant de 10°, à un accroissement moyen de 1° par 20°'. » Les mesures thermométriques prises dans plusieurs des nombreux sondages exécutés récemment ont non seulement confirmé cette première (') Description géologique du Bas-Rhin, p. 36o; 1862. ( 268 ) observation, mais encore ont appris que l'accroissement est beaucoup plus rapide qu'on ne pouvait autrefois le supposer. >) Un sondage (n° 445) près Soultz-sous-Forêts, en fournissant, à 178™ de profondeur, de l'eau à 24", a accusé un taux moyen de 1° par 12", 7. » Le forage exécuté dans la forêt de Haguenau par une Compagnie alle- mande marquait, à la profondeur de 620™, une température de 60°, 6. Les mesures prises dans ce puits, à des profondeurs diverses, donnent des résultats dignes d'intérêt, ainsi qu'il résulte du Tableau suivant : Profondeurs. Degrés centigrades. m 3o5 47,5 33o 52,5 36o 53,7 4oo 5^ , 5 420 58,7 480 58,7 5io 60 540 59,4 58o 59>4 600 60,6 620 60,6 » L'examen de ces chiffres montre que, sur la verticale dont il s'agit, l'accroissement est exceptionnellement rapide. Il n'est d'ailleurs pas uni- forme : selon qu'on s'arrête à la profondeur de 3o5", 36o'", 400"°, 480", Sio'^ouGao™, on obtient des moyennes de 1° par 12™, 2, 12'", i, 11™, 8, lo"»,!, 9"° et 8°», 2. » Ainsi, contrairement à la règle qui se dégage de la très grande majo- rité des observations, et notamment de celles d'Arago au puits de Grenelle, la température dans le puits qui nous occupe augmente d'autant plus rapidement qu'on descend davantage ou, selon l'expression en usage, le degré géothermique (') diminue dans la profondeur au lieu d'augmenter. » Prés de Kutzenhausen, un sondage (n°457) a donné un accroisse- ment plus rapide encore; car à une profondeur de i4o'" il en est sorti de l'eau à 3o° ; cela donnerait 1° par 7™. » Quoique numériquement variables, tous ces taux d'accroissement sont notablement supérieurs à la moyenne normale. (') Le degré géothermique est la liauleur dont il faut descendre verticalement pour constater une augmentation d'un degré centigrade. ( 26r) ) M Ainsi, dans ces couches tertiaires, bien qu'elles soient en stratification régulière et d'une faible inclinaison sur l'horizon (7*'° à S*^™ par mètre), il se manifeste des températures exceptionnellement élevées et un taux d'accroissement qui augmente avec hi profondeur. On se trouve en pré- sence d'une sorte de point singulier. Une telle anomalie est d'autant plus intéressante qu'elle paraît se rattacher à la même cause que la présence du pétrole, c'est-à-dire à une influence particulièrement efficace, chimique ou autre, de l'activité interne du Globe. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur l'inégale résistance à la sécheresse de quelques plantes de grande culture; par M. P. -P. Dehérain. « L'Académie a été entretenue, à diverses reprises, de la longue période de sécheresse que nous avons traversée au printemps ('). Elle a produit sur les cultures des effets très différents. Tandis que, dans notre pays, la récolte de blé atteint presque la movenne, puisqu'on l'évalue à 100 mil- lions d'hectolitres environ, le rendement des prairies, au contraire, a été presque nul ; presque partout il a fallu renoncer à les faucher, et, comme on n'avait guère de réserves de l'an dernier, on a été contraint de vendre à vil prix le bétail qu'on ne pouvait plus nourrir. » Au champ d'expériences de Grignon, les différences d'aspect que présentaient les cultures étaient excessives. J'ai déjà eu l'honneur de parler à l'Académie des cases de végétation (-); elles ont i™ de profon- deur et chacune d'elles, d'une capacité de 4™°) renferme 5 tonnes de bonne terre; le ray-grass, la graminée de la prairie, y est resté cependant tellement chétif qu'il a été impossible de le faucher pour prendre le poids de la récolte; au reste, il n'a pas été meilleur en pleine terre. On a fait pâturer les prairies; la valeur du foin aurait été inférieure aux dépenses de la récolte. » Dans des cases voisines de celle qui portait le ray-grass, on a semé, en octobre, du blé à épi carré; il a très bien passé l'hiver et, au premier printemps, il promettait une abondante récolte quand, en mai, il a com- mencé à jaunir du pied, il a mûri hâtivement; on voit, dans la photogra- phie qu'a faite, à la fin de juin, M. Julien, répétiteur à l'École, que ce blé, (') Comptes rendus, l. CXVl, p. 1000, 107^, 1177. (-) Ibid., t. CXVI, p. 33, ^ Ann. agronom., t. XIX, p. 65. ( 270 ) très court, atteint seulement la main tombante d'un homme de taille moyenne. Le même jour, on a pris une photographie d'une parcelle de pleine terre également semée en épi carré; le blé s'est bien mieux déve- loppé, on voit qu'il atteint la ceinture du même ouvrier. » A la moisson, on a obtenu les résultats suivants : Blé {épi carré Porion). Récolte à l'hectare, 1898. Grain. Poids — ■—- 1 ~ — ^ Poids (le Paille en delapaille Quintaux l'hectolitre quintaux pour 100 métriques. Hectolitres. de grain. métriques, de grains. Case n" 3 i^,5 19,0 76,8 3o,6 210 » n" k i4)5 19)0 76,8 33,4 23o » n° 5 i3,4 18,0 75,3 3 1,6 280 Parcelle n" 25 (pleine terre) .. . 28,4 3i,o 75,8 70,2 3oo » Les résultats sont donc les suivants : ray-grass dans les cases ou en pleine terre : récolte nulle ; blé dans les cases; médiocre, en pleine terre : assez bon. Comment expliquer ces différences? la terre des cases est la même que celle du champ d'expériences; la sécheresse a sévi également; comment, ayant arrêté complètement le développement du gazon, ralenti celui du blé dans les cases, est-elle restée sans action sensible sur le blé de pleine terre? » J'ai d'abord pensé que le blé de pleine terre surpassait celui des cases parce que les réserves d'humidité, que forme le sous-sol pendant l'hiver, étaient remontées par capillarité jusqu'aux couches superficielles, tandis que rien de semblable ne pouvait se produire dans les cases dont le fond imperméable laisse écouler toute l'eau qui lui arrive. » Pour savoir si cette hypothèse était fondée, j'ai fait prendre des échan- tillons de terre le 9 juin après une des premières pluies, dans une des cases de blé et dans la parcelle 25 qui a été photographiée. Eau dans loos' de terre. Case n° 3. Parcelle n" 25. De la surface à o", 2.5 9,4 12, 5 De o™,25 à o",5o 7,7 10, 3 De o", 5o à o", 75 7,9 9,8 De o"',75 à i-" 7,5 8,5 » La terre de la parcelle est un peu plus humide que celle de la case ; les différences sont faibles cependant; on remarque, en outre, que la ( ^71 ) couche superficielle est plus chargée que les couches profondes, ce qui in- dique bien que l'eau du sous-sol de la parcelle n'est pas remontée par capillarité jusqu'à la surface. Il fallait donc abandonner cette hypothèse et passer à l'examen des racines. » A force de soins et de patience, M. J. Dumont, chimiste de la station agronomique, qui m'a prêté dans cette recherche le concours le plus dé- voué, parvint à extraire de la terre meuble des cases quelc[ues racines de blé sans les briser. Ces racines s'enfoncent verticalement en filets très minces au travers de la terre meuble, atteignent la couche de cailloux qui assure le drainage, s'y ramifient en tous sens, rampent enfin sur la couche de ciment qui forme le fond de la case, à i*" de la surface. Nous avons étalé ces racines sur une planche; quand elles sont étendues, elles attei- gnent i'",']5 de long, ainsi que le montrent les photographies que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. » Il est visible que, si, au lieu de rencontrer une surface absolument imperméable, incapable de leur rien fournir, ces racines avaient trouvé un sons-sol enrichi d'humidité j)ar les pluies d'hiver, elles auraient pu s'y abreuver. » C'est précisément ce qui est arrivé pour le blé de pleine terre. Nous n'avons pas réussi à en extraire complètement les racines; leurs minces filets sont facilement suivis jusqu'à i^'.ao; à cette profondeur elles ren- contrent une couche de calcaire grossier fendillé; elles rampent à la sur- face, puis, profitant des moindres fissures, y pénètrent, s'y couvrent de poils absorbants, traversent cette couche pierreuse et s'enfoncent dans la terre plus meuble sous-jacente. Ces racines ont certainement atteint une longueur de 2'". » On sait depuis longtenqjs que les racines du blé atteignent de grandes dimensions, mais il est intéressant de constater que, pendant l'année que nous venons de traverser, ces racines ne se sont pas épanouies dans les couches superficielles comme on les représente habituellement, mais ont formé des filets très allongés qui se sont surtout ramifiés dans les couches profondes pour aller y puiser l'eau qui faisait défaut à la surface. » Ou voit, en outre, que, pendant cette année sèche, le blé pàtit dans une terre d'excellente qualité, ayant une profondeur de i'" et renfermant encore 7 à 8 pour 100 d'humidité, quand cette terre repose sur un sous-sol imperméable laissant écouler les eaux d'hiver sans faire aucune réserve; mais, qu'il en est tout autrement quand cette terre repose sur un sous-sol perméable, capable d'emmagasiner des réserves d'humidité; dans ces nou- G. K., 1890, >• Semestre. (T. CX\H, i\- 5.) -^('> ( 272 ) velles conditions, le blé enA'oie ses racines jusque dans les couches pro- fondes, et la récolte, au lieu de rester à 18''''' environ, s'élève jusqu'à 3i'''''. » Le blé sait donc se défendre contre la sécheresse en enfonçant ses racines jusqu'à des distances considérables de la surface; il n'en a pas été ainsi du ray-grass. Je mets sous les yeux de l'Académie une photographie d'une touffe de gazon qui a poussé dans une des cases de végétation de Grignon, voisine de celle où avait été semé le blé. On voit que le ray-grass a été incapable de former de longues racines; ayant à sa disposition i™ de bonne terre, le gazon n'en a guère profité; toutes ses racines s'épanouis- sent en une grosse touffe dans les couches superficielles; c'est à jjeinc si quelques filets descendent jusqu'à o'",^.). Il est bien à remarquer, en outre, que cette graminée dispute mal à la terre l'eau qu'elle renferme encore; la terre des cases renfermait -j^ à -^ d'humidité, et, dans les observations qu'il a présentées récemment à l'Académie ('), notre con- frère M. Reiset a trouvé qu'une terre placée immédiatement au-dessous d'un gazon 6n//e renfermait encore ^-f^ d'humidité. » Les faits [précédents permettent de comprendre facilement comment la sécheresse de 1 898 a exercé sur les récoltes des influences si différentes. Semé sur une terre reposant sur un sous-sol capabk^ de conserver des ré- serves d'humidité, le blé a résisté grâce à ses longues racines; dans les mêmes conditions, le gazon a succombé, car ses racines sont restées dans les couches superficielles qui se dessèchent absolument quand la pluie fait défaut. )) Tandis que le blé, médiocrement sensible à la dessiccation du sol, couvre les plateaux, la prairie, dont les racines doivent être constamment humectées, s'établit dans les vallées, s'étend dans les régions pluvieuses et ne donne dans le Midi d'abondantes récoltes que lorsqu'elle est ir- riguée. » MÉTÉOROLOGIE. — Obseivation de qiialre trombes simultanées, en vue d'Anlibes. Extrait d'une Lettre de M. IVaudin à M. le Secrétaire perpétuel. (' Permettez-moi de vous faire part d'un intéressant phénomène météo- rologique dont nous avons été témoins hier, 27 juillet, à la villa Thuret. Il (') Comptes rendus, i. CWI, |). 1178. ( 273) s'agit, non pas d'une, mais de quatre trombes, qui se promenaient de com- pagnie sur la mer, à i""", a''"' ou 3'"° de nous. La vue en était aussi nette que possible. )) Toute la journée du 27, le ciel a été couvert; le vent soulflaitde l'est, assez fort, et nous a amené quelques gouttes de pluie. Dans l'après-midi, le temps est devenu orageux et l'on remarquait surtout un gros nuage sombre, qui s'étendait d'Antibes à Nice, à quelques centaines de mètres au- dessus du littoral, et qui, de temps en temps, lançait des éclairs. Il se traî- nait lourdement, de Testa l'ouest, appuyé, en cpielque sorte, sur les hautes collines qui bordent la côte. » Tout d'un coup le vent a fait une saute, passant de l'ouest à l'est, et très fort. C'est alors qu'on a vu se former, à la face inférieure du gros cumulus dont je viens de parler, des protubérances en cônes renversés, dont la pointe se prolongeait presque instantanément en une sorte de bras qui atteignait la mer et y plongeait, soulevant un gros bouillonnement de plusieurs mètres de haut et de large, avec des remous circulaires tout autour. Cela durait quelques minutes, puis la trombe, quoique se dépla- çant assez lentement, s'en allait se perdre sur les collines voisines. Alors nous la perdions de vue. » Toutes ces trombes, complètes ou seulement commencées, étaient situées sur la même ligne, comme les volcans sur une même faille, et cette ligne était manifestement la ligne de contact et de conflit des deux vents contraires. C'était exactement le phénomène des tourbillons qui se pro- duisent dans les rivières, par suite de remous marchant en sens contraire, et qui a été plusieurs fois invoqué par M. Faye pour appuyer sa théorie des trombes. Le fait que je viens de vous citer était, pour ainsi dire, la preuve tangible et palpable de la justesse de cette théorie. Pour en bien saisir la portée, il faut tenir compte de la disposition topographique de cette partie du littoral de la Provence, si puissamment abritée contre les vents du nord par la longue série des montagnes alpines et alpestres, qui lui font comme un rempart dirigé du nord-est au sud-ouest. Grâce à ce rempart, le climat du littoral est presque sublropical. De là, le nombre toujours croissant des plantes de pays chauds qui peuplent les jardins provençaux. » Mais ce long et haut rempart a encore un autre effet : c'est de forcer tous les courants d'air, de quelque part qu'ils viennent, à prendre cette direction uord-est-sud-ouest ou l'éciproquement, avec de Jégères variantes suivant les cas. Il en résulte que nous ne connaissons guère ici que des vents d'est et des vents d'ouest, uiclinant plus ou moins vers le nord ou vers ( 274 ) le sud. Le vent franchement nord est presque inconnu, et ne souffle, quand cela arrive, que très faiblement; le vent franchement sud n'est pas beaucoup plus fréquent. C'est par les vents d'est que la pluie nous arrive; les vents d'ouest balayent le ciel et amènent invariablement le beau temps. » Par suite de celte disposition des lieux et de la direction qu'elle fait prendre aux courants d'air, il arrive que, dans les sautes de vent, deux courants d'air opposés se heurtent et produisent des remous qui de- viennent des tourbillons trombiques, visibles si le ciel est couvert de nuages orageux, invisibles dans les autres cas. Le fait est assez commun en Provence. )) .... Dans le cas que j'ai cité, la gyration de l'air s'est faite dans un sens contraire à celui des aiguilles d'une montre. » IVOMINATIOKS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui doit être présentée à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, pour la place de Membre titulaire du Bureau des Lon- gitudes, devenue vacante par le décès de M. le vice-amiral Paris. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier can- didat, M. de Bernardières obtient 3i suffrages M. Manen 3 » Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, M. Manen obtient 27 suffrages En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre comprendra : En première ligne M. de Bernardières. En seconde ligne M, Maxen. ( 275 ) MEMOIRES PRESENTES. M. Al. Roy adresse une Noie relative à un traitement antiphylloxé- riqiie. (Renvoi à la Commission du Plivlloxera.) M. PoujADK adresse un Mémoire sur la conititaliou physique du Soleil. (Renvoi à la Section d'Aslronomii-.) M. ïowssEND Porter adresse un Mémoire relatif à un système permet- tant d'employer les moyennes résultant des mesures anthropologiques, pour déterminer l'aptitude physique des enfants d'une école à fournir le travail exige. (Commissaires : MM. Marey, Charcot, Bouchard.) M. Savakv d'Odiakdi adresse une réclamation de priorité, concernant le mode de traitement el l'appareil décrits récemment par M. d'Arsonval. (Commissaires : MM. Marey, Cornu, Lippmann. ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la (Correspondance, un Ouvrage en langue russe, accompagné de magnifiques Planches, et relatif aux Animaux invertébrés de la mer Blanche; par M. Wagner. (Présenté par M. de Lacaze-Duthiers.) « Les principaux points traités dans cet Ouvrage sont les suivants : » 1° Un nouveau mode de propagation des lijdroraédiises, au moyen des pièces de coenosarc, qui se détachent des extrémités de la Souche dans les calices des Hydrantes. » 3°' Un nouveau mode de développement des œufs dans l'endoderme du Bougain- villea superciliaris et la sortie des larves (Planules) à travers les parois de l'estomac (polypite). » 3° Un fait analogue aux Rhizostomides chez la Slauroplwra : les tentacules en forme de coulisses el disposées en croix se soudent ensemble, de sorte que la bouche ( ^7^ ) disparaît et la nutrition s'opère au moyen de ces tentacules, près de la base desquels se forment les œufs chez les femelles. » 4° L'anatomie complète du Clio borealis, et en particulier les points suivants : » a. La description détaillée de l'appareil de la mastication; » b. Le système circulatoire, démontré par des injections; » c. L'existence, dans la partie postérieure du corps, d'un grand sinus qui sert à la respiration; » d. L'auteur a observé et dessiné la fécondation de l'animal, qui présente des particularités singulières. Chaque individu s'accouple deux fois. Premièrement, il agit comme un mâle, enfonce son membre dans la vul\e et injecte le sperme dans une bourse copulatrice. Après ce premier acte, les individus se séparent et celui qui a reçu le sperme va chercher un troisième individu, qu'il féconde par ce sperme. A côté de l'organe copulateur se trouve un long appendice, qui joue aussi un rôle pendant la fécondation. 11 s'assujettit au moyen d'une petite ventouse qui se trouve à son extrémité, aux diflérents endroits de la partie postérieure du corps; il pénètre parmi les cellules épilliéliales des téguments et laisse pénétrer dans le corps les particules que sécrètent les glandes situées au dedans des parois d'un long sac, placé dans cet organe singulier; » e. Après la fécondation et la ponte des œufs, les organes génitaux subissent la métamorphose graisseuse; toute la graisse entre dans l'estomac par une artère et sert comme nourriture. » 5° Une nouvelle classification phylogénétique des Pléropodes. » 6" L'anatomie détaillée des différents types des Ascidies de la mer Blanche. Chez le Chélyosome, l'auteur a trouvé le sjstème du nerf pneumogastrique, qui commence à la partie postérieure du ganglion et va fournir les nerfs du sac branchial. Chez le Cynthia echinata, il a trouvé dans l'endothélium de l'estomac des granules d'amidon. » L'auteur donne un aperçu de la faune de la mer Blanche et spécialement du golfe des îles de Solowetz. Il donne une description de la station fondée par lui sur ce golfe. La faune de la mer Blanche se montre beaucoup plus riche que la faune de la mer Noire » M. Tisserand communique l'extrait suivant d'une Lettre adressée par M. Merino, Directeur de l'observatoire de Madrid : « Madrid, le 26 juillet iSgS. » La comète vue le 8 juillet à Utah, par M. Rordame, et le 9 à Juvisy, par M. Qué- nisset, a été vue antérieurement le 4 ji'dlet, à ij'' de temps moyen local, à Logrosan (Estramadure), latitude 39»2o' N., et longitude o''3i"'27" à l'ouest de Paris, par M. Roso de Luna qui la prit pour une étoile nouvelle de 4° grandeur, dans la constel- lation du Cocher, entre les étoiles a, e, Ï, yj et p, sans prêter malheureusement à la dé- couverte l'importance qu'elle méritait. Toutefois, le 6 juillet, M. Roso m'écrivit pour me l'annoncer; mais l'état défavorable du ciel ne permit d'observer le nouvel astre à Madrid que le 10 juillet.. . . » Un graphique de M. Roso, à la date du j juillet au malin, montre que la position ( 277 ) de la nouvelle étoile coïncidait avec la position de la comète Rordame-Qnénisset, con- clue de réphérnérlde de M. E. Lnmp (.i^-t/'o/i. Nachr., n" 3173). « ASTRONOMIE. — Photographie et obsen'ations physiques de la comète h 1898. faites à l'observatoire de Jiwisy. Note de 'SI. F. Quévisset, transmise par M. Tisserand. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie une photographie de la nou- velle comète. Elle a été obtenue le 19 juillet 1893 de 10'' lo"" à io''5o™, soit en o'V[0"' de pose, à l'aide d'un objectif Hermagis de 16'''" d'ouverture. Cette photographie montre des détails que l'on ne soupçonnait pas à l'é- quatorial de o™, •.i4- Ainsi on remarque une double queue, l'une lonajue de i" et presque exactement dirigée vers l'est, l'autre de 3o' de longueur et sensiblement inclinée vers le nord. )) La partie extérieure de la chevelure, très nette à l'ouest, s'étend da- vantage à l'est où elle est comme rejetée vers la queue. » Le même jour, à l'équatorial (grossissement 96), la queue mesurée avait 24' de longueur, elle était bien visible jusqu'à une distance de 8' de la chevelure ; puis, plus loin, était excessivement faible et se perdait in- sensiblement. La chevelure avait un diamètre total de 6'. » On voit que la Photographie a révélé une queue bien plus longue, et l'on est porté à penser qu'elle devait se composer de matières très photogé- niques. Sur deux autres photographies, prises les 21 et 22 juillet, la queue est encore bien plus belle et plus longue que dans la lunette. » Le 24 juillet, la chevelure avait 3' 35" de diamètre total et la queue 65' de longueur. » Le 26 juillet, la chevelure n'avait plus que l'ao" de diamètre total et la queue 4o' de longueur. » NOMOGRAPHIE. — Complément à la méthode nomo graphique récemment dé- crite, en vue de V introduction d'une variable de plus. Note de M. Maurice d'Ocagne. « Je demande la permission d'ajouter quelques mots à l'exposé, fait dans la précédente séance, d'une nouvelle méthode nomographique générale, en vue de lui permettre de donner naissance à des abaques à dix entrées. » Au lieu d'orienter le plan transparent mobile sur le plan fixe au moyen ( 27« ) d'une droite, toujours la même, que nous avions prise pour axe des x, nous pouvons le faire au moyen de droites différentes, prises dans un sys- tème d'isoplèthes répondant à une nouvelle varinblc a,, . Nous avions, en effet, précédemment supposé que le plan mobile ne portait que deux sys- tèmes d'isoplèthes curvilignes (a,j) et (a,o)- Rien ne nous empêche de leur adjoindre un système d'isoplèthes rectilignes (a,, ), défini, sur le [)lan mo- bile, par l'équation u(a, , )x -i- v(a., , )y + (v(x, , ) = o, où w, (', w sont des fonctions quelconques. » Il suffira, pour fau'e la théorie de la méthode ainsi modifiée, de rem- placer les équations précédemment numérotées (6) par les suivantes + 4-:^-(//-^o) + M'?y—Y„)|-H}î"Ay:- 4-(:'H»0Cl = HCl -hCil'^AzHI'H-'O. » Le chlorhydrate de benzoylnicotine formé, étant peu stable à chaud, se dissocie en presque totalité et, dans l'expérience ci-dessus, on a pu recueillir sur la cuve à mercure jusqu'à 1800'^'' de gaz acide, au lieu de 2200'''' prévus par la théorie. )) Si le i^az de la cloche communique avec le ballon, il est d'ailleurs bientôt résorbé pendant le refroidissement. )) Dès que le dégagement gazeux se ralentit, la masse est coulée dans un mortier froid, puis lavée à l'éther pour enlever la nicotine ou le chlo- rure en excès. On dissout le résidu dans un acide, puis le sel, décoloré au noir animal, est décomposé par la soude et extrait par l'éther jusqu'à épui- sement de la base. » La benzoylnicotine est un alcaloïde sensiblement incolore, légèrement visqueux et dépourvu de tendance à la cristallisation. Son odeur est vi- reuse et sa saveur faible ne rappelle en rien l'àcrelé de la nicotine, dont elle diffère encore en ce qu'elle est une base monoacide faible, insoluble dans l'eau et ne se dissolvant que dans un excès^notable d'acide chlorhy- drique étendu. » Le chloroplatinate de benzoylnicotine est un précipité cristallin jaune (') Annalen der Cheinie, t. GXVIII, p. 206. G. H., iSg3, '1' Semestre. (T. CXVU, N» 5.) -J? ( 28o ) clair, ayant la composition [C"'H"Az(C'H^O)HCl]='PtCP (0 = 42,5-42,7, H = 4,o-4,i, Pt = 21,0-20,7-20,9) » Ces faits, notamment le dégagement d'acide chlorhydrique, démon- trent, sans discussion possible, que les chlorures de radicaux acides réa- gissent sur la nicotine, et que dans la molécule de cet alcali un hydrogène est lié à l'azote. » Outre l'acétylnicotine précédemment décrite, il existe donc une ben- zoylnicotine H H t: c - CH- - CH' HC C CH- I II I HC C CH- Az Az — CO - CH'. » Les bases queM. Pinneradécrites sous les noms decoïmjneC'H'^Az^O et de ticonine C'n'^Az^O- (représentée par un dérivé brome) ne peuvent contenir un groupe = AzCH', la nicotine étant secondaire-tertiaire avec un anneau pyridique. Leur formule doit donc être mise sous une forme à azote secondaire telle que H H CH ' C C — CO - CW /-\/\ HC C CO I II I HC C CH- \/\/ Az AzH Ticonine. » Les dérivés bromes de ces substances donnent, par les alcalis ou par réduction, de la méthylamine, provenant, conformément à l'idée émise par F. Blau, de la rupture de la molécule. Ils donnent encore des acides oxalique, malonique, nicotianique, comme les formules ci-dessus le font prévoir, et enfin deux dérivés caractéristiques : l'apocotinine C'H'^AzO' et un dérivé de réduction de la ticonine, dont la formule est C»H'^\zO''. H H C C - Cl HC C CO 1 II 1 HC C CH' Az AzH Cotinine. (28. ) » D'après les propriétés qui ont été signalées pour ces corps, ils doivent être considérés, en tenant compte des formules ci-dessus, comme des déri- vés pyridyl-^-butyriques : H H H! H C C-CO-CH', C IC-CH(OH)-CHXOH). HC C CO^H HC C CO-H I II I II HC CH HC C \/ %^ Az Az Apocotinine C'H'AzC. C»H"AzO*. » Pour confirmer, si cela pouvait encore paraître nécessaire, la pré- sence d'un groupe AzH dans la nicotine, il convient de dire que cette base anhydre, chaulfée à iGo^-iyo" avec de l'aldéhyde sèche, bouillant à 21°, donne un mélange que la distillation sépare en aldéhyde non trans- formée et en eau, dont j'ai pu recueillir ^sidans une seule expérience. Les produits à point d'ébullitiou plus élevé sont constitués par de la nicotine qu'on enlève par lavage à l'eau et par une base insoluble visqueuse, ayant tous les caractères des bases dérivées d'aldéhydes, découvertes par Ger- hardt, et maintenant connues sous le nom de bases de Schiff. Il s'agit évi- demment là d'une éthylidène-nicotine dont je n'ai fait que commencer l'étudq. » CHIMIE ORGANIQUE. — De la fixation de l'iode par l'amidon. Note de M. G. Rouvier. « Mylius a montré que le composé que donne l'amidon en présence d'un excès d'iode a pour formule (C''H"'0'^)''l (fimcAfe Gesellschaft, t. XX, p. 694 et suivantes). J'ai montré moi-même qu'en présence d'un excès d'amidon il se forme un composé ayant pour formule (CH'^O'^)*! (^Comptes rendus, 7 juin 1892). En étudiant la fixation de l'iode par l'amidon suivant le procédé que j'ai indiqué (^Comptes rendus, 18 janvier 1892), j'ai été amené à constater l'existence d'un composé intermédiaire, qui a pour formule (CH'^O'')'*!'. Ce composé se forme quand on ajoute à de l'amidon une quantité d'iode un peu supérieure à celle qui correspond à ( 282) cette formule. Si, en effet, à des volumes déterminés et égaux d'une eau amidonnée dont on connaît la teneur en amidon, on ajoute peu à peu des quantités d'iode de plus en plus fortes, on constate qu'il reste de l'iode libre dès que l'on a dépassé la proportion d'iode correspondant à la for- mule (CH^'O')'»!'. Ce résultat est d'ailleurs corroboré par ce fait que la quantité d'iode poin- laquelle il n'y a plus d'amidon libre dans la solution est toujours sensiblement égale aux f de celle pour laquelle l'iode com- mence à être en excès. » Il me paraît que les trois composés de l'iode et de l'amidon pour- raient se formuler de la manière suivante : (C»H"'0^)"'[^ (C''H"'0')'»F. (C«H"'0'V«r. » Il esta remarquer que c'est à cette dernière formule que Mylius avait été conduit par la considération du composé d'addition que forme, avec l'acide iodhydrique, l'iodure d'amidon, le plus riche en iode; composé que Mylius formule [(C''H"'0^)''I|MH. » CHIMIE ORGANIQUE. — De la préparation des acides caproïque et hexylique normaux. Note de M. J. Tripier, présentée par M. P. Schûtzenberger. « Depuis longtemps on sait que les huiles végétales et plus particu- hèreraent celle de ricin donnent, par l'action de l'acide azotique, de l'acide heptylique, en même temps que divers acides gras bibasiques ; mais, eu mettant en pratique cette oxydation, on constate que les rendements sont trop faibles pour constituer une préparation; ils atteignent à peine lo pour loo de l'huile employée : c'est ce qui explique le peu d'étendue de nos connaissances sur la série œnanthylique. » Ayant dû me procurer des quantités notables d'acide heptylique, pour des recherches en cours, je me suis proposé tout d'abord d'arriver à une préparation capable de donner des rendements. Les résultats auxquels je suis arrivé à ce point de vue et la nature des acides monobasiques obtenus feront l'objet de la présente Note. » Dans l'attaque de l'huile de ricin par l'acide azotique, l'expérience montre que la variation de concentration n'a pas d'influence notable : une grande partie de celte huile est brûlée et transformée en gaz. J'ai pensé qu'on pourrait arriver à de meilleurs résultats et localiser en quelque ( 28,-^, ) sorte l'action oxydante sur la double liaison de l'acide ricinoléique, en le plaçant dans des conditions telles qu'il puisse former par addition un dérivé sulfnrique. » Après divers essais méthodiques faits dans ce but, je suis arrivé à emplover un mélange oxydant formé de a''' d'acide azotique et de ooo'^'^ d'acide sulfurique étendu de a'"' d'eau. Ce n'est qu'après que ce mélange a été fait et placé dans une cornue d'environ 20'" qu'on ajoute i'" d'huile de ricin. Il convient de chauffer jusqu'à ce que la masse commence à mousser et d'éteindre le feu aussitôt pour rallumer après c[ue l'effervescence s'est calmée. Cette effervescence peut se reproduire une seconde fois; et, s'il y a projection, on introduit dans la cornue les matières qui auraient pu s'échapper. Après cette première période, qui paraît correspondre à une destruction rapide du composé formé primitivement, on peut distiller le mélange à grand feu; dans les deux premiers litres de liquide que l'on condense avec soin, se trouvent les deux tiers des acides liquides susceptibles de se former. Après séparation de l'acide par l'entonnoir à robinet, on additionne les 2''' d'eau décantée de 5oo" d'acide sulfu- rique et de 2000" d'acide azotique, afin de constituer une nouvelle charge pour terminer l'oxydation. » Dans les conditions qui viennent d'être indiquées, i''' d'huile peut donner jusqu'à 25o5'' d'acides gras volatils, soit sensiblement 25 pour 100. Ce chiffre n'est pas très éloigné du rendement théorique, l'huile de ricin étant un glycéride, et la rupture à l'oxvdation se faisant dans les meilleures conditions possibles, de façon à par- tager la molécule ricinoléique en deux fractions : l'une en C'j; l'autre, celle qui donne les acides bibasiques, en C". Le rendement en acides bibasiques non volatils a été de SooS'' soit 5o pour 100. » Les acides volatils, obtenus dans les conditions qui viennent d'être indiqués, sont traités par un excès de soude, et le mélange est distillé à la vapeur d'eau, afin de sé- parer une huile non basique et assez abondante, qui a été identifiée par son point d'ébuUition, 177°, avec le nitrile heptylique normal. Ce nitrile est le seul qui se pro- duise dans la réaction. » Les acides gras monobasiques, complètement débarrassés du nitrile, sont mis en liberté par un acide et soumis au fractionnement. Les renseignements qu'on trouve dans les auteurs sur les acides dérivés des corps gras et du ricin, sont très variables. Selon les uns, l'oxydation du ricin donnerait de l'acide heptylique pur; selon d'autres, il se- rait mélangé à la série des acides homologues. Dans les conditions expérimentales que je viens de décrire, on n'a jamais qu'un mélange d'acide heptylique normal et d'acide hexvlique ou caproïque. En raison de l'extrême simplicité de ce mélange, il est aisé de le séparer en quelques tours de fractionnement, et l'on obtient environ 76 pour 100 du premier de ces acides, passant à 220° (non corrigé), et 2.5 pour loodu second, bouillant à 206°. Les produits de tête et de queue font complètement défaut. » En résumé, l'oxydation de l'huile de ricin par un mélange étendu d'acides sulfurique et azotique donne des rendements bien supérieurs à ceux qu'on obtient par l'acide nitrique seul. Les produits volatils sont ( 284 ) uniquement composés des acides hexyliques et heptyliques normaux et d'une petite quantité de nitrile heptylique pur ( ' ). » THÉRAPEUTIQUE. — Sur le gallate de mercure. Nouvelle préparation antisyphilitique. Note de MM. Brousse et Gay, présentée par M. Bouchard. « Les bons effets obtenus par divers expérimentateurs et nous-mêmes, dans le traitement de la syphilis, par l'emploi du tannate de mercure, nous ont suggéré la pensée d'essayer un corps très voisin au point de vue chimique, le gallate de mercure. Nous espérions, d'abord, trouver dans ce médicament un composé plus stable et mieux défini que ne le sont les produits désignés sous le nom de tannate de mercure. A cet effet, nous avons préparé un gallate mercureux en précipitant une solution de nitrate mercureux par l'acide gallique, et un gallate mercurique par la réaction du même acide sur l'acétate mercurique. » Dans le premier cas, il se précipite une poudre vert jaunâtre, qui devient vert sale foncé par dessiccation; dans le second cas, le dépôt, rouge d'abord, prend, en sé- chant, une couleur brune. » Ces changements de couleur montrent déjà que ces composés ne doivent pas être plus sta])les que les tannâtes correspondants; en outre, si on les lave à l'eau chaude ou même froide, ils cèdent peu à peu tout leur acide gallique et noircissent; aussi avons-nous été amenés à préparer \e gallate de inercu/c pav le procédé qui nous avait déjà fourni le tannate employé dans nos expériences sur ce corps, et qui donne nais- sance à un composé, sinon mieux défini, du moins à teneur en mercure invariable : Pr. : Acide gallique cristallisé 87,60 Oxyde mercurique jaune 21 ,60 » Mêlez les deux corps par trituration dans un mortier; ajoutez aS'''^ d'eau distillée, pour obtenir une pâte fluide; abandonnez le mélange dans le mortier pendant deux jours. Réduisez en poudre la masse séchée; achevez la dessiccation en l'exposant dans une cloche à acide sulfurique pendant 24''. » La couleur vert noir mat de la poudre indique qu'elle est formée surtout jiar du gallate mercureux; la teneur en mercure métallique est de 87, 17 pour 100. » Ce médicament a été administré en pilules formulées comme suit : gallate de mer- cure, o,o5; extrait de quinquina, o, 10. Leur teneur en mercure est de 0,018. M C'est cette préparation que nous avons expérimentée à la clinique (') Travail fait à l'École Municipale, laboratoire de î\i. Étard. ( 285 ) dermatologique de Montpellier, à la dose de deux à quatre pilules, soit lo'^sià 20*^8'' de gallate de mercure par jour. Nous l'avons employée sur plus de trente malades, soit à la période du chancre, soit au cours des différentes manifestations secondaires. » V^ahsorplion est rapide : l'examen des urines nous a permis de déceler la présence du mercure dès les vingt-quatre heures qui suivent l'ingestion de la première dose du médicament. » \^&s effets physiologiques on\. èià généralement nuls, toujours peu marqués; les malades n'ont jamais accusé de salivation accentuée, encore moins de stomatite; porté à la dose journalière de oS'', ao et administré pendant un certain temps sans interrup- tion, ce médicament a provoqué, exceptionnellement chez quelques malades, de légères coliques qui, d'ailleurs, ont rapidement cessé par une courte interruption de la médication, laquelle a pu ensuite être reprise et continuée sans encombre jusqu'à la guérison des accidents. » Quant aux. effets thérapeutiques, ils se sont toujours montrés rapidement effi- caces : la dose journalière de os', lo a été généralement suffisante pour les chancres, les accidents secondaires légers (roséole, plaques muqueuses), et leur disparition a été obtenue après quinze jours de traitement en moyenne; un mois au plus. Pour les formes plus sérieuses (papules vulvaires, anales, surtout syphilide papuleusc généra- lisée), la dose a dû être portée à os^^ 20 et le traitement quelquefois, mais rarement, continué au delà d'un mois. Enfin, ce médicament nous a encore donné des succès dans certaines formes graves de syphylis secondaire, observées chez des alcooliques ou des cachectiques. » En résumé, le gallate de mercure est un antisyphilitique puissant, pou- vant figurer comme agent de la médication interne de la syphilis à côté du bichlorure et du protoiodure, et présentant le grand avantage de ne pas déterminer, aux doses thérapeutiques, d'accidents mercuriels. Aussi, sans le considérer comme une panacée de la syphilis, nous pensons que, dans, les cas où les préparations classiques se trouvent contre-indiquées par suite de troubles digestifs, d'une mauvaise dentition, d'un état général cachectique, etc., ce médicament peut rendre de réels services à la théra- peutique de cette maladie. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Du choléra virulent et épidémique. Note de M. N. Gamaleia, présentée par M. Chauveau. « Dans un Mémoire présenté à l'Académie le 20 août 1888, nous avons décrit une virulence jusqu'alors inconnue du vibrion cholérique. » Nous avions réussi à exalter à tel point le pouvoir pathogène de l'agent ( 286 ) du choléra, qu'il produisait la septicémie chez les animaux d'expérience en envahissant leur sang et tous les tissus. Une goutte de sang des animaux infectés suffisait pour transmettre la maladie à d'autres. Ce microbe exalté nous a servi comme point de départ pour un certain nombre de recher- ches sur la vaccination, la pathogénie et l'immunité cholériques. Nous sommes très heureux de pouvoir venir affirmer que toutes ces recherches sont aujourd'hui démontrées exactes. M D'abord, au courant de la dernière épidémie cholérique, on a pu re- trouver dans différents endroits notre vibrion exalté en virulence. Nous n'avons qu'à citer à cet égard les publications de Vlaeff à Saint-Pétersbourg, de Vincenzi à Sassari, de Savtchenko à Kiev. Partout notre vibrion septi- cémique a été retrouvé avec les caractères que nous lui avons assignés. Puis, ce qui est plus important encore, nous avons réussi à mettre en évi- dence les conditions essentielles qui exaltent la virulence du microbe cholérigène. » C'est la concentration du milieu nutritif, l'abondance en matières salines du bouillon de culture. En élevant à 3, 4. 5 pour loo la richesse en chlorure de sodium du milieu où se multipliaient les vibrions cholériques de diverses provenances, j'en ai obtenu plusieurs races différentes, qui, tout en se distinguant l'une de l'autre par certains caractères morphologiques et biologiques, conformément à leur origine différente, concordent toutes en ce point capital, qu'elles produisent une septicémie réinoculable chez le cobaye et le pigeon. » Cette concentration en sels du milieu nutritif, que nous avons trouvée comme une condition nécessaire à l'exaltation de la virulence du vibrion cholérique, pourrait avoir un certain intérêt épidémiologique. On sait que l'apparition et l'extension du choléra sont liées au dessèchement du sol humide, à l'abaissement du niveau d'eau souterraine. N'est-ce pas la réali- sation en grand, par la nature, de la condition pathogénique que nous venons d'établir par nos recherches de laboratoire? » ZOOLOGIE. — Sur la Photographie sous-marine. Note de M. Louis Boutan, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « L'outillage zoologique du laboratoire Arago s'est beaucoup enrichi dans ces dernières années. Grâce à la présence du vapeur qui permet d'évoluer dans la baie, mèuie par les temps les plus calmes, grâce aussi au ( 2«7 ) scaphandre dont les marins pratiquent la manœuvre depuis plusieurs années, j'ai pu tenter mes premiers essais de photographie sous-marine. M. de Lacaze-Duthiers m'ayant encouragé dans cette voie nouvelle, nous avons fait établir les appareils nécessaires pour impressionner des plaques sensibles au fond de la mer (' ). » Sans entrer dans le détail des appareils employés, nous nous conten- terons d'en indiquer le principe. » Un appareil photographique quelconque, de préférence cependant, un de ces petits appareils à déclenchement qui permettent d'obtenir suc- cessivement plusieurs clichés et qui sont toujours au point à partir d'une distance donnée, est enfermé dans une boîte en métal ayant la forme d'un parallélépipède rectangle. Des lunettes formées par des verres plans en- châssés dans des bagues en cuivre sont disposées sur chacune des faces de l'appareil et correspondent aux viseurs et ii l'objectif. Deux manettes placées à l'extérieur pénètrent par l'intermédiaire de presse-étoupes dans l'intérieur de la boîte et actionnent l'obturateur et le déclencheur des pla- ques. » La boîte en métal est rendue étanche à l'aide de rondelles de caout- chouc; un ballon compensateur, fixé dans sa partie supérieure, atténue les différences de pression, en diminuant de volume quand la pression augmente à l'extérieur. » Voilà l'appareil photo-sous-marin constitué; pour le compléter, il faut y joindre un pied robuste et des poids qui donnent de la stabilité au svstème tout entier, quand il repose sur le fond. » Dans quelques cas, il est nécessaire d'ajouter un appareil d'éclairage spécial pour remplacer la lumière directe du soleil. La première lampe que j'ai utilisée avait été construite et combinée par un ingénieur électri- cien, M. Chaufour; nous l'avons modifiée et transformée sur place, avec l'aide du mécanicien du laboratoire Arago, de la manière suivante : » Une lampe à alcool, allumée hors de l'eau, est placée à la partie supé- rieure d'un tonneau d'une capacité de 200'" environ (réservoir d'oxygène). Elle est protégée par une cloche en verre, qui constitue le globe de la lampe et qui est solidement fixée au tonneau. En face de la lampe, on dis- pose un tube, en communication avec un réservoir rempli de poudre de (') Le plan de l'appareil a élé donné par mon frère, M. A. Boulan, ingénieur des Arls el Manufactures. G H., 1S93, 1' Semestre. (T. CXVU, N° 5 ) 38 ( 288 ) magnésium; ce tube communique aussi avec un ballon de caoutchouc placé en dehors du tonneau et qui joue le rôle d'un soufflet. » Quand l'appareil est immergé, il suffit de presser plusieurs fois sur le ballon pour obtenir un courant de gaz et projeter dans la flamme de la lampe la poudre de magnésium qui achève de brûler sur un écran conve- nablement disposé. On peut brûler ainsi environ S^"" de magnésium. » Si l'on opère près du rivage, par i™ de profondeur, par exemple, on peut immerger l'appareil sans s'immerger soi-même et obtenir cependant des épreuves satisfaisantes, après des poses d'une dizaine de minutes, par lumière directe. » Si l'on veut opérer par grands fonds, il faut descendre en scaphandre pour installer convenablement l'appareil photographique et viser le paj sage choisi. Dans ce cas, en opérant à la lumière directe, même par grand soleil, la pose doit durer environ trente minutes, par des fonds de 6™ à 7"'. » Il me paraît indispensable, dans ces conditions, pour obtenir une image nette, d'interposer entre l'objectif et le milieu eau des verres colorés. Tous les clichés satisfaisants ont été impressionnés, un verre bleu étant placé en avant de la lunettte. Un calme absolu est d'ailleurs nécessaire pour obtenir de bonnes épreuves. » Cet inconvénient est supprimé quand on utilise la lampe au magné- sium. J'ai pu me procurer des épreuves instantanées suffisantes, pendant un violent orage qui rernuait le fond et par un temps sombre et obscur. » Le défaut général des clichés obtenus consiste dans leur peu de pro- fondeur; les arrière-plans sont presque toujours à peine indiqués. Ce dé- faut sera, je crois, facile à corriger et me paraît résulter de l'imperFection de l'appareil photographique que j'ai utilisé. » Pour obtenir une image nette, j'étais obligé de placer un diaphragme très petit en avant de l'objectif : on pourrait remédier à cet inconvénient en calculant un objectif qui serait baigné en avant par le milieu spécial, l'eau de mer. )) En résumé, je crois avoir réussi à prouver : » i" Que l'on peut prendre aisément, à la lumière directe du soleil, des photographies du fond de la mer à une faible profondeur (i™ à 2""), sans que l'opérateur soit obligé de s'immerger lui-même complètement; » 2" Que l'on peut obtenir des clichés à la lumière directe du soleil par des fonds de 5™ à 7"", en allant placer l'appareil au fond de la mer à l'aide du scaphandre et en l'y laissant séjourner de trente à cinquante minutes; ( 289) » 3° Que l'on peut, à l'aide d'une source lumineuse arlificielle (magné- sium), prendre des vues photographiques instantanées, à une profondeur quelconque, la limite maximum dépendant uniquement de la profondeur maKJmum que peut atteindre le scaphandrier. » ZOOLOGIE. — Sur les mœurs du Blennius sphynx, Cuv. et Nal. et du Blen- nius Mon\.as,n\, Fleming ('). Note de M. Frédéric Guitel, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « La construction du grand vivier d'expériences récemment annexé au laboratoire de Banyuls-sur-Mer m'a permis de faire quelques ol)servations que j'avais vainement essayé de mener à bien jusqu'ici. Un grand nombre d'animaux côtiers, trouvant dans ce vivier un abri sûr contre la grosse mer, sont venus v faire élection de domicile : ils se trouvent là dans des conditions exceptionnellement favorables pour une observation suivie. Le Blennius sphynx est dans ce cas. Beaucoup d'individus de cette jolie espèce ont pénétré dans le bassin pour y faire leur nid. Les uns ont choisi les trous qui perforent en tous sens les schistes de la côte; les autres se sont établis dans les galeries percées par les tarets dans les pièces de bois qui ont servi à la construction des batardeaux. » Le mâle du Blennius sphynx choisit pour y élablir son nid une petite cavité à ouverture étroite, juste assez grande pour livrer passage à son corps. Sa jolie tête, noire rayée de bleu et surmontée de deux élégantes cornes jaunes, passe seule hors du trou et le petit animal reste constamment aux aguets dans cette situation; dès qu'il aperçoit une femelle cherchant sa vie dans les algues environnantes, il se hisse à demi en dehors du nid, sa nageoire dorsale épineuse extrêmement élevée et très vivement colorée se dresse verticalement ; il imprime à la partie antérieure de son corps un balancement vertical dans le but non équivoque d'appeler la femelle. Si celle-ci ne répond pas à celte invitation, le mâle quitte le nid et va au-devant d'elle. Ses couleurs deviennent extrêmement vives, sa tête noircit subitement, ce qui fait encore ressortir plus nettement les fdels bleus qui l'ornent; les bandes noires, jaunes et bleues des faces latérales de son corps acquièrent un éclat d'un effet saisissant et il se jette brus- quement sur la femelle, en redressant sa magnifique dorsale. » Ces démonstrations ne réussissent pas toujours à assurer le succès du petit mâle; mais, si ses appels sont écoutés, la femelle pénètre dans le nid et commence bientôt à déposer ses œufs, qui se collent aux parois du nid par l'intermédiaire de fins filaments (') Les observations rapportées ici ont été faites au laboratoire zoologique de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). ( 290 ) gluants, d'origine folliculaire, annext's à la base de la coque autour du niicropyle. Pen- dant tout le temps que dure la ponte, le mâle est plongé dans une extrême agitation. Il tourne autour de son trou pour en surveiller les abords; lorsque la femelle, com- plètement cachée dans le nid, laisse voir sa tête et fait mine de vouloir s'enfuir, il se précipite sur elle et la mord pour la forcer à rentrer. De temps en temps, il pénètre dans le nid ; on le voit s'agiter rapidement, puis être pris d'une sorte de vif frisson, accompagné d'une légère progression en avant, qui correspond à l'émission de la semence destinée à la fécondation des œufs déposés. » Les scènes que je viens de décrire se reproduisent jusqu'à ce que, la ponte terminée, la femelle abandonne le nid pour n'y plus revenir. Le mâle, qui est polygame, reste fidèle gardien des œufs déposés par les dif- férentes femelles qu'il reçoit chez lui et s'acquitte de sa tâche avec une persévérance et une ténacité surprenantes. » J'ai capturé des mâles gardant leurs œufs et je les ai transportés dans un bac de l'aquarium. Lorsque, au bout de quatorze heures et même de vingt-huit heures, je les ai rapportés à peu de distance de leur domicile, ils l'ont toujours retrouvé. J'ai pris un mâle veillant sur sa progéniture et je l'ai remis en liberté séance tenante, à 12" de la planche flottante dans laquelle il avait établi son nid; cette planche était entourée d'un grand nombre d'autres, dirigées dans tous les sens et immergées à dif- férents niveaux; cependant, au bout d'un certain temps, il était revenu à son poste. Un autre mâle, placé dans les mêmes conditions, a été transporté à 28"" de son nid et y est revenu une heure et demie après. Un troisième, pour revenir à ses œufs, a dû traverser le vivier qui a 5o™ de largeur. Ces faits, et d'autres encore que je publierai bientôt, dénotent chez le Blenniiis sphynx un développement très grand de la mé- moire et un attachement à ses œufs tout à fait remarquable. » Le mâle rejette au loin, en les transportant dans sa bouche, le sable, le gravier, les coquilles ou les corps quelconques qu'on introduit dans sa demeure ou avec lesquels on bouche sa porte. » Il entre toujours chez lui à reculons, en introduisant d'abord l'extrémité de sa queue, s*ir laquelle il se haie ensuite en la recourbant de manière à prendre un point d'appui sur les parois de sou logis. Il poursuit avec acharnement les crevettes, qui ne manquent pas de manger ses œufs s'il a l'imprudence de les quitter pendant trop long- temps. Il chasse aussi avec fureur les poissons qui passent à proximité de son trou, surtout les autres mâles; il les poursuit et les mord, s'ils ne s'enfuient pas assez loin. » Pour assister à une bataille, il n'est pas nécessaire d'attendre la venue d'un autre mâle. En effet, si l'on prend une glace, qu'on l'approche et qu'on l'éloigné alternative- ment du gardien d'un nid, on arrive facilement à le convaincre qu'il est attaqué par l'un de ses semblables; il sort alors de sa retraite, se précipite sur sa propre image en se cognant violemment le museau sur la glace et ne cesse que lorsque l'on supprime son adversaire imaginaire. » Le Blennius Montagui est très abondant à Banviils-sur-Mer. On le prend facilement à la main en fouillant dans les fentes de roches peu profondes ( 291 ) revêtues d'algues côtières. Mes observations, qui datent d'avril 1892, ont été faites sur des animaux vivant en captivité dans un bac de l'aquarium du laboratoire Arago. » Le mâle, comme celui du Blenniiis sphynx, est seul chargé des soins à donner aux œuts. Il établit son nid sous une pierre à face inférieure excavée. » Lorsqu'une femelle gravide passe à proximité de son domicile, il s'élance vers elle, agile très rapidement tout son corps pour attirer son attention et la frôle même du bout de son museau; s'il ne réussit pas, il revient à son nid : il élève et abaisse constamment toute la partie antérieure de son corps et se balance en même temps à droite et à gauche; puis il revient vers la femelle et la provoque de nouveau. Si cette dernière se laisse tenter, elle pénètre avec lui dans le nid, se renverse la face ventrale tournée vers le haut et dépose ses œufs au plafond du nid, en une couche qui le ta- pisse sur une grande étendue. » Pendant ce temps, le mâle resté à son côté s'appuie et se frotte doucement contre elle; puis, tout à coup, il se renverse à son tour au plafond du nid, sa queue ondule régulièrement et finalement un tremblement accompagné d'une légère progression en avant agite tout son corps. On reconnaît là le spasme génital. » La ponte terminée, la femelle abandonne le nid et le mâle en reste le gardien as- sidu. Il agite constamment ses pectorales et sa queue pour assurer le constant renou- vellement de l'eau. Il chasse avec fureur les autres poissons passant trop près de lui; si par hasard l'un d'eux, même beaucoup plus grand que lui, pénètre dans son nid, il le mord, le harcèle jusqu'à ce que celui-ci s'enfuie. » Le Blennius Monlagiii veille avec un soin extrême à la propreté du logis; il transporte au loin tous les corps étrangers qui jsénètrent chez lui, poussés par les cou- rants. Rien n'est curieux comme de le voir saisir dans sa bouche de larges fragments de coquilles et les porter le plus loin possible de son nid. On ne peut parvenir à lasser sa patience; il rejette hors de chez lui les corps étrangers qu'on y rapporte. » Les femelles font plusieurs pontes pendant la même saison et le même mâle fé- conde les pontes de plusieurs femelles différentes. Le mâle ne garde sa progéniture que pendant la durée de l'incubation des œufs; les embryons éclos sont abandonnés à eux-mêmes et mènent la vie pélagique. » HISTOLOGIE. — Sur les noyaux cérébraux des Myriapodes. Note de M. JoANXES Chatin, présentée par M. Edm. Perrier. « On sait quel intérêt s'attache actuellement à l'étude des éléments ner- veux chez les Invertébrés. C'est en précisant les résultats ainsi obtenus par l'histologie zoologique et en les rapprochant des faits révélés par l'histo- genèse, que nous pourrons arriver à élucider et à interpréter exactement ( 292 ) la structure comparée du tissu nerveux, structure dont tant de points de- meurent encore obscurs ou incomplètement connus. » De ce nombre est la notion des noyaux cérébraux, noyaux ganglion- naires, etc., indiqués chez les Articulés et spécialement dans la classe des Myriopodes, ou diverses recherches ont mentionné sous ce nom des élé- ments que l'on présente comme des formations spéciales et de haute va- leur fonctionnelle. Il suffit toutefois de comparer ces descriptions, pour constater qu'elles s'appliquent, suivant les cas, à des éléments différents, dont l'importance et l'autonomie deviennent dès lors assez douteuses. » L'examen du sujet demandant ainsi à être repris d'une façon rigou- reuse, j'ai entrepris, dans ce but, une série de recherches qui ont été sur- tout consacrées à diverses espèces du groupe des Chilopodes {Lithohius forficalus, Scolopendra morsitans, Scutigera coleoptrata, etc.). J'ai choisi ces types à dessein, parce qu'ils avaient été signalés comme offrant avec une netteté exceptionnelle les noyaux cérébraux ou ganglionnaires. » D'après les publications auxquelles je viens de faire allusion, ceux-ci se trouveraient principalement dans le lobe frontal ('); c'est là qu'ils se montreraient particulièrement abondants; or l'examen histologique de cette région y fait découvrir trois sortes d'éléments nerveux : » 1° Des cellules nerveuses normales, généralement unipolaires ou bipolaires, avec un corps volumineux et un noyau globuleux dont le pou- voir chromatique varie suivant le développement de la formation nucléi- nienne. » 2° D'autres cellules nerveuses, différant des précédentes par l'exi- stence de deux ou plusieurs noyaux. Ces noyaux fixent faiblement les réactifs colorants; la formation nucléinienne s'y montre fréquemment représentée par des corpuscules ovoïdes, ainsi qu'on peut le constater avec un bon objectif à immersion. » 3° Des petites cellules, mesurant en moyenne 4 (^., possédant un noyau si volumineux que le corps cellulaire s'en trouve souvent réduit à une mince zone périphérique de protoplasma. Elles reproduisent assez bien l'ancien type dit myélocyte. « On voit que ces divers éléments sont nettement cellulaires et qu'il est impossible d'admettre des noyaux cérébraux libres. Cette conception (') Ccitaines réserves seraienl à rorninler relali\ement à l'emploi de ce terme et au\ limites de la région qu'il sert à désigner; mais je n'ai pas à considérer ici les par- licniariti's allérentes à l'anatomie descriptive des cenlies nerveux chez les Myriopodes. ( 293 ) est sans doute née d'une étude hâtive et incomplète de la troisième forme histique qui vient d'être décrite. En réalité, partout où se montrent des noyaux, ils sont accompagnés d'une masse protoplasmique dont les fron- tières, pour être souvent délicates à suivre, sont néanmoins incontes- tables. » L'histologie comparée des principaux groupes d'Invertébrés y avait d'ailleurs établi, dans ces dernières années ('), l'existence d'éléments iden- tiques à ceux qui ont été signalés chez les Myriopodes comme nouveaux et spéciaux. Il suffit, dans tous ces cas, de multiplier les observations pour voir les prétendus noyaux libres se relier, par de nombreuses formes de passage, au type normal de la cellule nerveuse; ils n'en représentent qu'une simple variéîé. » ZOOLOGIE. — Recherches sur l'anatomie et le développemenl de l'armure génitale mâle des Insectes orthoptères (-). Note de M. A. Peytoureau, présentée par M. A. Milne-Edvards. « L'homologie généralement admise des armures génitales des deux sexes dans le groupe des Hexapodes se trouve contredite par ce fait que les pièces solides, asymétriques dans plusieurs genres, de l'armure mâle des Orthoptères, occupent dans l'abdomen de ces Insectes une position toute différente de celle des pièces de l'armure femelle. )) Chez la Periplaneta americana notamment, l'histoire du développe- ment démontre d'une façon évidente que les pièces génitales femelles dé- rivent de formations appartenant aux huitième et neuvième uroslernites, profondément modifiés pendant la dernière mue. » Quant aux pièces mâles, au nombre de onze, elles se présentent toutes, chez l'Insecte parfait, comme enchâssées dans une vaste membrane plissée qui, en haut, prend origine au bord postérieur du dixième urotergite, de chaque côté au bord postérieur du pleurite du neuvième urite, et, en bas, au bord postérieur du neuvième urosternite. Cette membrane de soutien obture ainsi toute la région terminale de l'abdomen; elle est percée de trois orifices, pour l'anus, le canal éjaculateur et le conduit d'une glande (') JoANiNES Ghatin, Suv les myélocytes des Invertébrés {Comptes rendus, 1888). (-) Ce travail a élé fait à la Faculté des Sciences de Bordeaux, dans le laboratoire de M. Kunsller, professeur-adjoint de Zoologie. ( 294) accessoire de l'appareil reproducteur. Dans cette membrane, se trouvent encore deux épaississements de forme particulière {plaques podicales), si- tuées des deux côtés de l'anus et qui se sont développées avec les autres pièces solides du tégument, bien avant l'apparition des pièces génitales; Huxley considère ces lames comme un onzième zoonite abdominal, mais elles me semblent devoir être bien plutôt regardées, du moins chez les Orthoptères, comme le dixième m'osternite, dédoublé en deux valves pour donner passage à l'anus. » Si l'hypothèse de Huxley était exacte, l'ensemble des pièces de l'ar- mure mâle foi-merait le dixième urosternite, mais cette opinion me parait d'autant moins fondée, que ces pièces n'ont aucune connexion musculaire ou nerveuse avec le dixième urotergite, tandis qu'elles se trouvent, au con- traire, en relations immédiates avec le neuvième urite et se présentent, les unes comme des plissements chitineux, les autres comme de simples indu- rations de la membrane d'union du neuvième au dixième urosternite, ce dernier représenté par les plaques podicales. w En étudiant l'évolution de l'armure pendant la vie nymphale, on observe, à un premier stade post-embryonnaire, une membrane très légè- rement chitinisée, résistante, translucide, irrégulièrement plissée, qui relie le tergite du dixième urite au sternite du neuvième et englobe le dixième urosternite. Ce n'est pas cette membrane qui donnera naissance à l'armure de l'adulte, puisqu'elle tombera lors de la dernière mue; mais elle en pro- tège l'ébauche constituée par des bourgeons sous-jacents de tissu nouveau, recouverts par une très fine cuticule. Bien que présentant peu d'adhé- rence avec leur membrane protectrice externe, ces bourgeons la repous- sent devant eux; aussi celle-ci offre-t-elle cinq protubérances, de tailles dif- férentes, toutes dirigées vers l'arrière. » A un second stade, l'ébauche de l'armure émet, toujours au-dessous de la membrane, de nouveaux bourgeons qui deviennent de plus en plus visibles. Durant la même période, les protubérances préexistantes de cette membrane s'accentuent; leur forme se modifient; elles s'infléchissent vers la droite et se chitinisent plus nettement. On constate, dès à présent, par transparence, à l'intérieur de l'avant, dernière protubérance gauche, la transformation d'un des bourgeons en ébauche bifide de la pièce dite litillateur, qui se trouve ainsi de beaucoup la première des pièces définitives à subir la chitinisation. )) A un troisième stade, la membrane externe se détache presque com- plètement de la cuticule interne et ses protubérances, sous l'effort de ( 295 ) l'armure qui grandit et se chitinise rapidement aii-rlessous d'elle, ont presque disparu. A la dissection, il est déjà facile de reconnaître tontes les pièces génitales importantes de l'Insecte parfait; les autres, celles qui se présentent chez l'adulte comme de simples indurations de la cuticule, ne sont pas encore différenciées. » Enfin, au moment de la dernière mue, la membrane protectrice tombe et les pièces définitives sont ainsi mises à jour : celles de la partie gauche de l'armure ont seules la consistance et la taille qu'elles auront chez l'adulte; les autres n'ont pas acquis leur chitinisation complète, qui ne se produira que plus tard. » Ce mode de développement tardif des pièces principales de l'armure mâle de la Periplaneta arnericana, aux dépens de bourgeons asymétriques de tissu hypodermique, diffère donc à la fois de la formation des plaques squelettiques et de la genèse des membres, par des points importants. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Caractères analomiques de la tige des Dioscorées. Note de M. C. Queva. « I. Dans la tige des Dioscorées, les massifs libéro-ligneux (') sont disposés sur deux rangs : un rang interne qui comprend les grands massifs réparateurs, un rang externe qui comprend les massifs sortants. Chaque feuille reçoit de la tige trois faisceaux du rang externe. » II. Les trois faisceaux qui pénétrent dans la feuille en forment cinq à la base du pétiole. Chacun des faisceaux intermédiaires (-) résulte de la réunion d'un lobe issu du médian avec un lobe issu du latéral du même côté. » III. Chacun des trois faisceaux qui se rendent dans la feuille n'est que la portion antérieure d'un massif du rang externe. Au moment de l'émis- sion du faisceau foliaire, le massif du rang externe se divise en trois par- ties, une antérieure qui sortira dans le pétiole, et deux postéro-latérales qui s'écartent pour laisser passer le faisceau foliaire. (') Je n'emploie pas l'expression faisceau, pour bien spécifier que je ne considère pas ces massifs comme des faisceaux simples, mais bien comme des groupes dans la constitution desquels interviennent plusieurs faisceaux. (^) Ces faisceaux sont situés a droite et à gauche du faisceau médian, entre celui-ci et le faisceau latéral de chaque côté. C. R., 1893, 2- Semestre. (T. CXVII, N» 5.) -^9 ( 29ti ) » IV. L'insertion du bourgeon axillaire se fait par trois groupes vascu- laires, un médian et deux latéraux. Le groupe vasculaire médian comprend une branche insérée sur les deux réparateurs qui enserrent le faisceau médian M et deux branches insérées sur les portions postéro-latérales du massif M. Les deux groupes latéraux sont symétriques; chacun d'eux se compose de trois branches, dont deux s'insèrent sur les lobes postéro- latéraux du massif sortant latéral, et une sur les réparateurs voisins de ce sortant latéral. » V. Les massifs libéro-ligneux de la tige ont la valeur de systèmes anastomotiques. En effet : » i" Le liber de ces massifs forme de deux à six groupes distincts; » 2° Dans la différenciation, le liber apparaît en plusieurs points dans chaque massif; » 3° Chez le Dioscorea illustrata, chacun des massifs réparateurs se com- pose d'un faisceau antérieur et d'une masse postérieure qui, dans les idées généralement admises, équivaut au moins à un faisceau ; » 4" Dans la différenciation du massif réparateur du D. illuslrala, on voit se former une première trachée dans le faisceau antérieur; ultérieure- ment un pùle ligneux apparaît dans la masse postérieure du réparateur; )) 5'^ Chaque massif sortant se divise au nœud eu trois parties, dont l'antérieure sort comme faisceau foliaire, les autres restant dans la tige; » 6° En suivant le parcours des faisceaux dans certains rameaux du D. Batatas, on voit des massifs réparateurs se former par la superposition radiale de deux massifs tous deux pourvus de trachées antérieures. Le massif résultant de cette réunion est un réparateur ordinaire, avec trachées dans sa pointe antérieure seulement. On observe ce fait lorsqu'à une ré- gion nodale la portion antérieure d'un réparateur vient se placer en avant d'un massif externe. )) VL Le type moyen du parcours des faisceaux se trouve réalisé dans les rameaux de Tamus communis L., dont le cycle est | sénestre. Un ra- meau de cette force présente huit systèmes réparateurs. Un faisceau mé- dian M„ naît au nœud n — 5 de la droite du réparateur situé à sa gauche, c'est-à-dire qu'il parcourt cinq entrenœuds avant sa sortie. Il en est de même du faisceau latéral gauche. Un faisceau latéral droit D„ naît au nœud n — 3 de la droite du réparateur situé à sa gauche. Le faisceau médian et le la- téral gauche parcourent donc cinq entrenœuds de la tige avant leur sortie, tandis que le faisceau latéral droit n'en parcourt que trois. Cet état moyen est modifié quand le cycle change ou lorsque le calibre de la tige varie. ( 297 ) » Naegeli a décrit chez le Tamas quatre exemples de parcours qui se rapprochent beaucoup de notre type moyen. L'un de ces exemj)les a été figuré depuis par M. Bucherer qui, à l'exemple de Naegeli, comprend dans la trace foliaire les groupes vasculaires qui représentent l'insertion laté- rale du bourgeon axiliaire. » Le Testudinaria elephandpes présente un parcours identique à celui du Tamus, mais le cycle est dextre. » Chez le Dioscorea Batatas Desne., les feuilles peuvent être alternes ou verticillées par 2, 3 ou 4- Mais il y a lieu de distinguer entre les ra- meaux qui présentent accidentellement des verlicilles de feuilles et ceux dont tous les nœuds portent régulièrement le même nombre de feuilles. Ces derniers rameaux sont vraiment verticillés et pour ainsi dire régula- risés. I^es tiges les plus fortes du D. Batatas ont 12 réparateurs et 12 sor- tants; leurs feuilles sont verticillées par 3. Les tiges verticillées par 2 ont 8, 6 ou 4 réparateurs, suivant qu'elles sont plus ou moins grosses. De même, lorsque le cycle est de \, le nombre des réparateurs est de 10 ou de 5. Les tiges fournies par la germination des bulbilles ont le cycle ^ et 2 ou 4 réparateurs : ce sont les plus réduites. Enfin, lorsque le cycle est de g, on a 8 réparateurs et le parcours est identique à celui du Tamus, mais le cycle est ordinairement dextre. Dans ce cas, on observe fréquem- ment de faux verticillés formés par le rapprochement de 2 ou 3 termes du cycle. Ces variations peuvent être aussi observées chez le D. siniiala, leZ). illustrata . » Naegeli a décrit et figuré deux exemples du parcours des faisceaux chez le D. Uatatas; ce sont des rameaux grêles, l'un avec feuilles verticil- lées par 2, l'autre avec feuilles alternes disposées suivant le cycle '-. M. Beauvisagea décrit le parcours des faisceaux dans un rameau à feuilles verticillées par 2. Les faisceaux sont au nombre de iG, dont 8 réparateurs et 8 sortants. C'est le cas normal des rameaux verticillés par 2 du D. Ba- tatas. D'après cet auteur, tous les autres dispositifs seraient des anomalies. » Le cycle est de f dextre chez leZ). multicolor, oh l'on a 5 réparateurs et 5 sortants. Avec le même cycle on a chez le D. illustrata un nombre tle réparateurs presque toujours inférieur; il est souvent de 3. » Les tiges à feuilles verticillées par 2 se rencontrent normalement chez les D. alata, D. repanda, D. salicifolla, D. anguina. » l^ei, Rajania pleioneura, R. cordata, R. aiigustifolia m'ont montré 5 ré- parateurs et 5 sortants avec cycle ^ dextre. » ( ^9^ ) ÉCONOMIE RURALE. — Développement de l'Arachide. Note de M. A. Axdouard, présentée par 1\I. Dehérain. « J'ai pu suivre à peu près complètement, en 1892, l'évolution de l'Ara- chide, grâce à des envois réguliers de cette légumineuse à l'état vert, qui m'ont été adressés par une compagnie franco-hollandaise, propriétaire d'un domaine important à El Salieh, dans la Basse-Egypte. La fin de l'été ayant été marquée par un refroidissement relatif et inusité de la tempéra- ture, la plante n'a peut-être pas atteint tout le développement dont elle est susceptible. Toutefois, les semences présentaient un poids normal, et nor- male aussi était la proportion de matière grasse qu'elles avaient élaborée. Je me crois donc autorisé à penser que, si la maturation des fruits a été un peu retardée, les différentes étapes de la vie végétative qui la préparent se sont accomplies sans perturbation physiologique sérieuse, et qu'on peut les considérer comme normales. » S'il en est ainsi, l'Arachide croît avec une assez grande lenteur pen- dant la première moitié de son existence. La vitesse de son allongement devient maximum pendant le quatrième mois, puis elle diminue sensible- ment jusqu'à la fin du sixième mois, c'est-à-dire jusqu'au terme, sans cesser d'être mesurable. A ce moment, elle avait atteint o'",655 en longueur, sur les sujets que j'ai eus entre les mains. » Je n'ai pas l'intention de faire la description botanique de la plante. Je veux seuiem^i,!. signaler les tubercules bactériphores dont ses racines sont couvertes. Ces tubercules ont échappé à l'attention des premiers observateurs. Mais Chaumeton en 1814, Poiteau en i853, les ont figurés dans leurs travaux, sans y attacher d'importance, il est vrai, leur rôle physiologique n'étant pas connu à celte époque. Après des témoignages aussi précis, on serait surpris devoir Eriksonn en nier l'existence, dans un Mémoire publié en 1874, si M. Gain n'avait démontré qu ils ne se forment que dans un sol humide. Toutes les racines venues d'EI Salieh, où l'irriga- tion est pratiquée d'une manière méthodique, étaient criblées de tuber- cules pisiformes de cette nature, ce qui vient confirmer l'explication pré- cédente. » En raison de l'état d'enchevêtrement inextricable dans lequel me sont parvenues les plantes, il n'a pas été possible de prendre le poids de chacune d'elles isolément; non plus, par suite, de déterminer la propor- ( 299 ) tion totale de leurs éléments constituants. J'ai dû limiter les recherches à la fixation de leur composition centésimale à différentes époques de leur croissance. » Toutes les parties de l'Arachide sont sucrées, la racine surtout, ce qui avait fait dire à Frémont qu'elle peut remplacer celle de la réglisse. L'assimilation n'était pas entièrement exacte ; il ne se forme de glycyrrhizine à aucun moment dans aucun de ses organes. On n'y trouve pas davantage de glucose. » Le seul sucre qu'elle contienne semble être un saccharose. Il est dex- trogyre et il ne réduit qu'après inversion le tartrate cupropotassique. Sa proportion centésimale prend, vers le i5o* jour, uu maximum correspon- dant à 4,00 pour 100 pour le péricarpe, 6,00 h n la semence, 8,33 » » la tige, 12,00 » » la racine. » Au delà de ce terme, la quantité de sucre diminue de moitié, parfois même des deux tiers, suivant l'organe considéré. » Uamidon, disséminé dans tous les tissus et particulièrement facile à étudier dans les semences, est très ténu, assez régidiérement orbiculaire, à hile central, punctiforrae et fréquemment éclaté jusqu'à la périphérie, ce qui donne au granule un aspect rayonné tout spécial. Il augmente de quantité, du commencement à la fin de la végétation, dans la tige et dans la racine, tandis qu'il suit une progression inverse partout ailleurs. Cette progression, très accusée dans le fruit, est déguisée dans les feuilles par des alternatives d'augmentation et de diminution, qui révèlent bien le transport de l'amidon dans toutes les parties de la plante. » Les substances protéiques, en voie d'accroissement dès les premiers jours, cessent bientôt d'augmenter dans la tige et dans la racine et plus vite encore dans les feuilles, diminuent même jusque vers révolution florale, pour reprendre ensuite une marche ascensionnelle à peu près continue. Dans le fruit, le mouvement ne cesse pas d'être ascendant. » Il en est tout autrement pour les principes azotés non protéiques. Ceux-ci s'amoindrissent tout d'abonl, puis ils tendent vers un maximum peu élevé coïncidant avec le début de la fructification, et finalement ils déT clinent sans retour. Toutefois, leur proportion est encore assez notable dans le fruit mûr, ce qui me semble dû à la présence de l'asparagine et peut-être d'un autre amide. ( 3oo ) » La substance grasse, formée partout en même temps, é|irouve un accroissement général jusrprà la frucLification. A cemoment, sa proportion centésimale est brusquement et fortement réduile, dans les organes végé- tatifs, tandis qu'elle grandit très rapidement dans les semences, où l'on en trouve jusqu'à Sa pour loo, lorsqu'elles sont très développées. » Le maximum i\es principes pecliques &e ia\amie?,\.e enlre, \a sixième et la neuvième semaine, pour les organes de végétation. Il diminue ensuite régulièrement, pour se relever d'une manière sensible aux approcbes de la récolte. Dans le fruit, son atténuation se poursuit jusqu'à la maturité. A ce moment, le péricarpe en construit encore une proportion importante, alors que dans les semences ils ont été complètement métamorpbosés. » Les èlémenls minéraux sont relativement abondants, pendant le jeune âge, dans la racine et dans la tige. Ils subissent presque aussitôt, dans celle-ci, une réduction d'un cinquième, suivie d'une recrudescence vers la période florale. A la maturité, ils ont baissé de 35 pour loo dans la racine et de \l\ pour loo dans la tige. Les feuilles en contiennent une quantité plus uniforme, légèrement surélevée à la fin de la floraison. Tandis que le fruit voit décroître progressivement sa quantité initiale. >) Leur total, dans les organes végétatifs, est, à l'origine, un sixième du poids du sujet, ainsi que l'indiquent MM. Dehérain et Bréal, pour les plantes herbacées. M Parmi ceux de ces éléments qui n'ont pas pu être dosés, figure \ ammoniaque, ou une aminé simple, dont on trouve des traces dans toutes les parties de la plante ; ^y\\^\ acide azotique, intermittent dans la racine, dans la tige et dans les feuilles, à peine perceptible dans le péricarpe et com- plètement absent des semences. » AÉROSTAïiON. — Sur un essai de l'hélice à propulsion verticale. Note de M. Mallet, présentée par M. Janssen. « Le i4 juillet dernier, j'ai été assez heureux pour exécuter, dans le cours d'une ascension aérostatique, des expériences intéressantes, à l'aide d'une hélice propulsive imaginée et disposée par I\I. Lunglois, conseiller municipal de la ville de Saumur, dans le but d'imprimer au ballon une vitesse verticale. Ce genre d'application a été déjà indiqué et tenté, à différentes reprises, notamment par MM. Van Hecke et Bowdler, mais dans des conditions différentes, et d'une façon plus compliquée. ( 3oi ) » L'hélice-lest Langlois, qui avait 2™,, "io de diamètre, tournait autour d'un arbre vertical, fixé par deux vis à une des parois de la nacelle. Je lui ai imprimé une vitesse de 100 tours par minute, et j'ai obtenu pendant cette minute une surélévation de 100'" de mon ballon, qui avait un cube de 800™ et que j'avais préalablement mis en équilibre. Nous étions à bord trois personnes, M. Langlois, M. Chaussepied et moi. » Recommencée à différentes reprises par mes deux voyageurs, rexjjé- rience de l'hélice-lest a toujours donné des résultats identiques. Le mou- vement circulaire était imprimé à la manivelle par l'opérateur sans pro- duire aucune oscillation gênante. Mais la multiplication de mouvement produite par les engrenages n'était que de 2 pour i, et l'on ne pouvait imprimer à l'hélice motrice que i j tour par seconde, ce qui est loin de suffire. M. Langlois se propose de doubler ou tripler ce nombre dans les prochaines expériences. Les hauteurs obtenues étaient évaluées au baro- mètre, et chaque fois que le mouvement de l'hélice cessait, le ballon reve- nait à son niveau primitif. » La rotation imprimée au ballon n'a pas été gênante. Sa vitesse n"a été que de -^^ de tour par seconde. On peut estimer qu'en une minute le ballon avait acquis un mouvement giratoire représentant environ i5 kilo- grammètres pour un rayon de G™. La giration a donc absorbé un travail moyen de ^ de kilogrammètre j)ar seconde. Il m'est impossible d'évaluer le travail nécessité par la surélévation de mon ballon, car je ne connais pas la valeur du frottement qu'il exerçait sur l'air. 1) Afin d'évaluer le travail utile que je produisais, j'ai eu l'idée d'em- ployer l'hélice-lest à relever un bout de mon guide-rope, qui avait 3o'" de longueur et pesait iio^'le mètre courant. Je me suis approché à 20*° de terre. A ce moment, une longueur de 3o™ traînait sur le sol. J'ai relevé ce bout de cordage en agissant sur l'hélice. Cet effet s'est produit avec une vitesse décroissante, et au bout d'une minute tout le guide-rope avait quitté terre. L'hélice-lest avait soulevé le ballon de 3o" et développé sur l'air, pour relever le guide-rope, un effort total que j'évaluerai à 5o kilo- grammèlres, sans tenir compte des frottements latéraux produits j)ar le glissement de la corde sur le sol, et la résistance offerte par l'air à la réas- cension du ballon. » Je crois le procéJé que j'ai appliqué susceptible d'applications nom- breuses pour les expériences scientifiques, et c'est dans ce but que je prends la liberté de le signaler. » Séduit par les charmes d'une magnifu|ue ascension nocturne qu'il a ( 302 ) exécutée l'an dernier, rie Sanmiir à Guérande, M. Langlois s'est proposé de prouver sa reconnaissance à la navigation aérienne en mettant à la disposition des aéronautes un agrès simple et susceptible de s'adapter à toute espèce de nacelle. Il n'a aucunement la pensée d'en tirer le moindre avantage personnel. » L'hélice-lest ne pèse que 6''^, avec son arbre, ses coussinets et la planche qui sert à la fixer. On la démonte en enlevant les deux vis qui l'attachent à la planche. Lors de l'atterrage, une minute suffit pour exé- cuter cette opération et l'attacher au cercle. » M. Langlois et moi, nous avons l'intention de continuer ces expé- riences, et de déterminer le diamètre et la vitesse à donner à l'hélice pour utiliser le mieux possible la force musculaire des aéronautes. )) Nous avons aussi en vue d'exécuter à l'aide de cet agrès des expé- riences scientifiques sur le rendement des hélices et la résistance de l'air. » Nous nous ferons un devoir de tenir l'Académie au courant des résul- tats que nous obtiendrons. » M. L, Descroix adresse une Note iutitulée : « Contribution à l'étude du phénomène de l'oscillation diurne barométrique ». A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. .T. B. ERRATA. (Séance du 24 juillet 1893.) Note de M. Cornu : Page 228, ligne i3 en remontant, au lieu de diagramme focal, lisez diaphragme focal. On souscrit à Pains, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, i Quai (les Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4"'. Deuî! blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annue Table: et part du i" janvier, Le ]»ix de Vdbonnement est pxé ainsi qiCil mit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale': 34 fr. — Autres pays : les irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. ( Gavaull St-Lager. Alger < Jourdan. ( Ruir. Amiens Hecquet-Decobert. 1 Germain elGrassin. "^"g^'" \ LachèseetDolbeau. Bayonne Jérùme. Besançon Jacquard. . Avrard. Bordeaux ] Dulhu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. Lefouriiier. F. Robert. J. Robert. V Uzcl Caroiï. Brest. Caen. If Baër. ) Massif. Chambery Perrin. ^1 , t Henry. Cherbourg ' ^ Clermont-Feri { Marguerie. ) Rousseau. Hibou-Collay. , Lainarche. Dijon rRatel. ' Daniidot. ( Lauverjat. \ Crépin. \ Drevet. \ Gratier. La Bochelle Koucher. Bourdignon. Donibrc. Marchai. Lille ' Lefebvre. Quarré. Douai. . . Grenoble La Boche Le Havre. w Lorient. Lyon . Marseille. . ■ Montpellier Moulins .... Nancy . K an tes Nice. Ni mes . . Orléans . foitiers — Bennes Rochefort . Rouen S'-Étienne Toulon .... Toulouse- Tours. . Valenciennes.. chez Messieurs : ( Baumal. ( M"' Texier. UcMiiiux cl Cumin. Georg. ( .Mégret. i Palud. 1 Vilte. Ruât. ( Cahis. / Couict. Martial Place. [ Siinlolllet. Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. j Loiseau. I M"* Veloppé. \ Barma. ( Visconti et G''. Thihaud. Luzeray. \ Blanchier. ( Druinaud. Plihon et Hervé. Girard (M»"). \ Langlois. / Lestringant. Chevalier. ( Bastide. ( Rumcbe. j Gimet. ( Privât. / Boissclicr. j Pérical. ( Suppligeon. ( Giard. / Lemaltre. On souscrit, à l'Etranger, chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen ' et C'. At/iènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C'". Calvary et O'. Friediandcr et fils. Mayer et Millier. n , ( Schmid, FrancUe et licrne , p-, Bologne ..... ZauichelU et C'°. I Ramlot. -imsterdani. Berlin. Brujcelles. Bucharest. . ' MayoIezelAudiartc. ( Lebégue et C'". \ Haimann. / Ranistcanu. Budapest KIlian. Cambridge Deighlon, BellelC''. Christiania Cammcrmeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hiist et lils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hostc. Gênes Bcuf. I Cherbuliez. Genève '. Georg. ( Stapclmohr. La Haye Belinfante frères. I Bcnda. Lausanne . „ I Payot. / Barlh. l Brockhaus. Leipzig ', Lorentz. I Max Rube. \ TwieLmeyer. ( Desoer. ( Gnusé. Liège. Londres Luxembourg. . Madrid Milan chez Messieurs : ( Dulau. i Nutt. I V. BUck. Libr. Gutenberg. i Fuentes et Capde-I ville. Gonzalés e hijos. F. Fé. j \ Dumolard frères. • j Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples I Marghieri di Glus. ^ ( Pellerano. ■ IChristern. j Stechert. i Westermann. : Odessa Rousseau. Oxford Parker et G". Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. '■ Rio-Janeiro Garnier. ! ( Bocca frères. | j Loescheret G'*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et VVallin.: ( Zinserling. ( Woiir. 1 Bocca frèi'es. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier' Varsovie Gebelhner et Wolfl' Vérone Drucker. ' ( Frick. ! Vienne _ , , . _, I Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. Rome . S'Pétersbourg . Turin . 15 fr. 15 fr. 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. P''" Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix ' Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre iSSo.) Volume in-i"; 1889. Prix SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\lgues, par MM. A. DerbescI A.-J.-J. Solier.— Méinoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le! Comètes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatiqvie dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedem. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de iS56, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher a natun .. des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bro.ns. In-4°, avec 27 planches; 1861 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 5. TARf.E DES ARTICLES. (Séance du 51 juillet 1-893.) MEMOIRES ET COM3IUIVICATIONS DES MEMBItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËAllE. Pages. M. Sarkai'. — Notice sur 1rs Iravaux de M. n. Colladon 263 M. Dalbrke. — Couclies à pétrole des envi- rons de Pechelbronn (Basse- VIsacc) ; tem- pératures exceptionnellement élevées qui s'y manifestent sBd Pages. M. P. -P. Deiiérain. — Sur l'inégale résis- tance à la sécheresse de quelques plantes de grande culture !'>() M. Nal'Din. — Observation de quatre trombes simultanées, en vucd'Vntibes •','• IVOMINATIONS. Liste de deux candidats présentés à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour une place de Membre titulaire au Bureau des Longitudes !" M. Malien . . M. de Jiernardières; MEMOIRES PRESENTES. M. Al. Koy adresse une IVote relative à un traitement antipliylloxériquc i-j M. PouJADE adresse un Mémoire sur la con- stitution physique du Soleil n'jô M. TowNSEND PoRTEiî adresse un Mémoire relatif à un système permettant d'employer les moyennes résultant des mesures an- thropologiques, pour déterminer l'aptitude physique des enfants d'une école à fournir le travail exigé M. Savary d'Odiardi adresse une réclama- tion de priorité, concernant le mode de - traitement et l'appareil décrits récemment par M. d'Aisonval CORRESPOND AIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de M. Wagner relatif aux ani- maux invertébrés de la mer Blanche ... M. Tisserand communique l'extrait d'um Lettre de M. Merino, Directeur de l'obser- vatoire de Madrid, relatif à la découverte de la comète Borda me-Quénissel M. K. QuÉNissET. — Photographie et obser- vations physiques de la comète b iSgS, faites à l'observatoire de Juvisy M. Maurice d'Ocagne. — Complément à la méthode nomographique récemment dé- crite, en vue de l'introduction d'une va- riable de plus M. A. Etahu. — "La benzoylnicotine M. (!. Bouvier. — De la fixation de l'iode par l'amidon M. J. Tripier. — Delà préparation des acides capro'ique et hexylique normaux MM. Brousse et Gay. — Sur le gallate de mercure. Nouvelle préparation antisyphi- EllRATA , >Si Du choléra virulent et ■ Sur la Pholographie liliquc M. N. Gamaleia. - épidémi(]ue. ... AL Louis Boutan. sous-marine .M. Préderio Guitel. — Sur les mœurs du Blenniiis spliynx, Cuv. et Nal.. et du Dlennius Montagiii, Fleming M. .loANNEs Chatin. — Sur les noyaux céré- braux des .Myriopodes M. \. Peytoureau. — Becherches sur l'ana- tomie et le développement de l'armure génitale mâle des Insectes orthoptères... M. C. OuEVA. — Caractères anatomiques de la tige des Dioscorées .M. .V. Andouard. — Développement de l'A- rachide M. Mallet. — Sur un essai de l'hélice à propulsion verticale M. L. Descroix adresse une Note intitulée : « Contribution à l'étude du phénomène de l'oscillation diurne baromélriqui' >> J8.5 ■!8.) jq. -.1)8 ;^oo 3o2 PABIS. — IMPKIMERIE (iAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Aususiins, 5S. Le .. ( 0,637 0,777 1 ,009 .,187 ■ ,444 ■ ,849 2,000 3,000 4,000 5,000 6,000 7,000 8 , 000 » On le voit, la concordance est parfaite pour la région commune à nos observations. Les nombres de MM. Rubens et Snow s'écartent ensuite de la formule à mesure que X grandit. A cela, rien que de très naturel, l'extrapolation étant énorme ; mes observations ne permettaient pas de calculer le terme de Briot avec une précision suffisante pour maintenir la concordance. Je reviendrai sur le calcul de la formule, dès qu'il me sera possible. » Carvallo. Rubens. Rubens el Se 1 ,43292 i,433o I ,433o I ,43096 1,4309 1 ,43 10 1 , 42904 1,4290 1,4290 1,42804 I ,4280 I ,4210 .,42676 1,4269 1,4268 1 ,42460 1,4249 1.4247 » ..4243 .,4241 )> ',4190 .,4188 » » 1,4119 » » 1 ,4o55 » » 1.3990 » » 1,3907 » » ',3799 i calculés. Différence lo I , 43295 •+- 0,2 I ,43095 0,0 1 ,42903 — 0,2 I ,42800 -l- 0,1 .,42674 -t- 0,8 .,42488 - 1,5 .,4238 -+- 4,0 i,4'79 -+- 10,0 . ,4ioo + 19,0 .,3995 + 60,0 1,3868 -1-122,0 I .37.5 -1-192,0 1,3538 -1-26. ,0 OPTIQUE. — Sur r absorption de la lumière dans le brome liquide. Note de M. Charles Cv.michel, présentée par M. Lippmann. « Je me suis proposé, dans les expériences que je vais décrire, d'étudier l'absorption de la lumière dans le brome liquide. » Ce corps absorbe très énergiquement les radiations lumineuses, sur- lout les plus réfrangibles (ainsi une épaisseur de brome d'une longueur d'onde et demie de la raie D absoibe déjà très énergiquement la raie verte du ihallium, une épaisseur six fois plus grande absorbe tellement la môme radiation que les mesures deviennent difficiles). ( 3o8 ) » Chaque expérience comprend : la mesure de l'épaisseur d'une mince couche de brome, et une série de déterminations photométriques. L'ap- pareil dont je me sers est le spectropLotomètre de M. Gouv('), que M. Bouty m'a très obligeamment prêté. » Cwce à brome. — J'introduis une goutte de brome dans la mince couche d'air comprise entre deux plaques de verre servant à obtenir les anneaux de Newton. Ces plaques sont serrées dans une monture à vis, elles reposent sur le chariot d'une ma- chine à diviser, qui permet de les déplacer devant l'un des collimateurs du spectro- photomètre. » Mesure des épaisseurs. — Il faut, avant d'introduire (2) le brome, mesurer l'épaisseur moyenne de la couche d'air aux points où elle est traversée par les rayons lumineux qui pénètrent dans le collimateur, et cela pour différentes positions du cha- riot : l'observation des anneaux de Newton en lumière monochromatique et quelques dispositifs qu'il serait trop long de décrire m'ont permis d'y arriver. » Expériences photométriques. — Deux faisceaux lumineux parlent A' une même source. Le premier traverse le collimateur à niçois, le deuxième traverse d'abord la cuve à brome, puis le collimateur ordinaire. » Ces deux faisceaux fournissent deux plages, que j'amène à l'égalité : » 1° Quand la cuve est vide; » 1° Quand elle est pleine ('). » Soient II et 1, les intensités correspondantes du deuxième faisceau. » Résultats. — Si je porte en abscisses les épaisseurs et en ordonnées les valeurs correspondantes de l'expression logy^, j'obtiens des droites qui ne passent pas à l'ori- gine. n Ainsi, pour la raie verte du thallium, je trouve : Épaisseurs en demi-longueurs d'onde de la raie D. 9. 12. 15. \%. 90. A logj^ observé —0,1847 —0,1800 — o,23i3 -0,2706 -o,3o8o |logy^ calculé en sup- i posant que la courbe ~°''^^'' "«''S^» -0,2290 -0,2765 -0,8078 est une droite j Différence... -t-0,0007 —0,003 -ho,oo2 —0,0009 +0,0002 (' ) Voir Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. XVIII. (^) J'ai vérifié que l'introduction du brome ne produisait aucune variation sensible dans la distance des deux plaques. (') Je n'insiste pas ici sur les moyens employés pour éliminer les causes d'erreur provenant des franges par transmission. ( 3o9 ) » L'absorption de la lumière dans les couches minces de brome suit donc la loi exponentielle (dans mes expériences, les épaisseurs employées ont varié entre o, 5 et Go longueurs d'onde du sodium). » Le coefficient angulaire de la droite est le coefficient d'absorption; sa distance à l'origine dépend des réflexions aux diverses surfaces. » En construisant les droites pour diverses radiations, j'ai obtenu les coefficients d'absorption correspondants. Voici quelques nombres : Raie Raie du sodium du thallium Longueurs d'onde. o'-'jOoooSSg. o"",oooo569. o'-jOoooSSS. Coefficient d'absorption rap- porté au centimètre 0,517x10' 0,981x10-' 2,49Xio'(') CHIMIE. — Sur l'origine de i oxygène atmosphérique. Note de M. T.-L. Phipsox. (c Je demande la permission de faire connaître à l'Académie les résultats de quelques expériences entreprises depuis quelques années, dans mon laboratoire à Londres, relativement à la constitution chimique de l'atmo- sphère terrestre. )) On peut admettre que l'atmosphère primitive ne contenait pas d'oxy- gène libre, puisqu'on trouve des sulfures et du graphite, corps combusti- bles, dans les roches primitives. D'après feu le D"^ Koene, longtemps professeur de Chimie à l'Université de Bruxelles, il ne contenait que de l'azote et de l'acide carbonique, dont la quantité a graduellement diminué à mesure que celle de l'oxygène a augmenté. » J'ai voulu voir comment se comporteraient les plantes de nos jours dans le gaz acide carbonique, dans l'azote, dans un mélange de ces deux gaz, et dans l'hydrogène. Les expériences ont porté sur des plantes des genres Poa, Agroslis, Trifolium, Myosotis, Anthirrhinum et Convolvulus. De toutes ces plantes, le Convolvulus arvensis est la meilleure pour ce genre d'expérience, à cause de ses petites dimensions et de la rapidité de son ac- croissement. J'avais d'ailleurs constaté, il y a dix an'i {Chemical News, i883), que des plantes microscopiques végétant dans l'eau de fontaine (Protococ- cus pluvialis et P. palustris) peuvent être transformées, pour ainsi dire, en véritables fabriques de gaz oxygène. (') Ce Travail a été fait au laboratoire de Physique de l'École Normale. ( 3io ) )) Mes observations relatives à ce sujet intéressant ont paru clans le Chemical News de Londres (juin et juillet 1893). Dans toutes ces expé- riences, les racines des plantes plongeaient dans un sol fertile, ou dans de l'eau contenant de l'acide carbonique libre, ainsi que toutes les substances nécessaires à la végétation, et placée dans l'obscurité, tandis que la partie supérieure de la plante était exposée dans une cloche graduée à la lumière constante du ciel nord. La température a varié, pendant toute la durée des expériences, de i5°à26''C. pendant le jour. » J'ai constaté que, dans l'acide carbonique, les plantes peuvent vivre pendant quelque temps, mais qu'elles ne prospèrent point. Dans l'hydro- gène, la végétation semble moins gênée; mais l'hydrogène est graduelle- ment absorbé (brûlé par l'oxygène sécrété par la plante) et au bout de peu de semaines ce gaz a presque entièrement disparu. Dans l'azote, le Co/U'oh'ulus arvensis peut vivre assez longtemps, si l'on a soin d'entretenir de l'acide carbonique libre dans l'eau qui joue le rôle de sol fertile. Dans l'azote contenant un tiers d'acide carbonique, la végétation prospère assez bien, et après quelques semaines la composition de l'atmosphère s'est rap- prochée un peu de celle de l'air, sans que le volume ait changé. » Or, si j'essave de me transporter par la pensée aux âges primitifs du globe, je dois admettre, avec plusieurs savants, que la chaleur a dû d'abord empêcher la formation de tout composé chimique, la matière du globe étant alors à l'état d'atomes libres; mais, à mesure que la terre se refroidis- sait, les éléments se sont combinés selon les lois de l'affinité, et finalement la surface de la terre a été entourée d'une atmosphère de gaz azote, sub- stance qui n'a pas de tendance à se combiner directement avec les autres corps. C'est dans cette atmosphère primitive de gaz azote que, depuis des temps incalculables, les végétaux ont versé du gaz oxygène, jusqu'au moment où l'air a atteint la composition que nous lui connaissons aujour- d'hui. Le gaz oxygène de l'air est donc le résultat de la vie végétale (qui a dû, nécessairement, précéder la vie animale), et les végétaux l'ont em- prunté au gaz acide carbonique, que nous devons regarder comme un pro- duit volcanique. » L'atmosphère primitive d'azote était sans doute plus riche en acide carbonique, dû à l'action volcanique, que ne l'est l'atmosphère terrestre de nos jours. » (3ii ) CHIMIE. — De l'isomorphisme dans les aluns anhydres. Note de M. T. Klobb, présentée par M. Henri Moissau. « I. Lorsque l'on fond avec du sulfate d'ammoniaque de l'oxyde, du chlorure ou du sulfate de chrome, de l'acide chromique ou du bichromate d'ammoniaque, on peut retirer successivement de la masse refroidie : i" un sulfate double (SO')' Cr-, 3[S0'(AzIl'')='] ; 2° de l'alun anhydre (SO*)^Cr%SO''(Azir)^ Tous deux sont cristallisés, le premier en petits prismes aciculaires, le second en tables hexagonales. » Le produit ainsi obtenu répond à la formule ( SO^)'Cr-, 3 [SO''(AzH ■')=]. C'est une poudre vert pâle à froid, rose fleur de pêcher à chaud ; les aiguilles dont elle est formée peuvent avoir o°"",i de long. Insoluble dans l'eau froide, elle est à peine attaquée par l'eau bouillante, les acides ou les alcalis faibles et bouillants. » Chauffée à Soo", elle ne se décompose pas : au rouge, elle perd facile- ment tous ses éléments volatils et laisse de l'oxyde. » En prolongeant davantage la luslon avec le sulfate, on voit les cristau\ aciculaires se re dissoudre petit à petit pour faire place à des tables hexagonales, qu'on isole de la même façon que le sel précédent. On peut chauller sans inconvénient jusqu'il vola- tilisation complète du sulfate d'ammoniaque. » On obtient ainsi l'alun de chrome anhydre (SO')^Cr-,SO'(AzH')^ il se forme constamment dans l'attaque de la plupart des composés du chrome; le sesquichlorure violet lui-même se dissout; seul l'oxyde Cr-0' cristallisé résiste à l'action du fondant. » Poudre cristalline vert clair, composée de tables hexagonales régulières atteignant Qimu q5 3 o'""',o^ de diamètre, dans les conditions où je me suis placé. C'est un sel très stable; l'eau, les acides, les alcalis bouillants n'ont aucune action sur lui. Une lessive de potasse de i,3 de densité, ne l'attaque que très lentement à l'ébullition. A SûO" il ne se décompose pas, mais prend une coloration rose violacée passagère; il ne se détruit complètement qu'au rouge vif. A la dillerence du sesquichlorure violet Cr^Cl" il ne se dissout pas dans l'eau si l'on ajoute une petite quantité de protochlo- rure de chrome ou détain. » Il etit été intéressant de voir si ce sel se comporte comme les aluns partiellement déshydratés de ]M. Recoura (' ), en un mot si l'on peut Je (') Coinpies rendus, t. CXIV, p. 477- C. R., 1893, 3' Semestre. (T. CXVII, N« 6.) 4^ ( 3i2 ) considérer comme du chromosulfalc d'ammoniaque [Cr^,4S0''] (AzH*)^. Mais comme il est insoluble, cette vérification n'est guère possible. » II. En présence de ces résultats, j'ai cherché à obtenir l'alun chromico- potassique anhydre en fondant le sel hydraté ordinaire avec un excès de sulfate d'ammoniaque. L'expérience, tentée sous cette forme, n'a pas donné le résultat attendu; par contre, j'ai obtenu des cristaux hexagonaux, d'as- pect identique aux précédents, et contenant à la fois du potassium et de l'ammonium. L'analyse montre que l'on se trouve en présence de mélanges isomorphes : (SO.).Cr=.SO.(J^^.)", » Enfin, en prenant, par exemple, r partie d'alun de chrome, 4 parties de sulfate de potasse, 4 parties de sulfate d'ammoniaque, et chauffant jus- qu'à ce que ce dernier soit entièrement volatilisé, il se forme un sel vert, en longues aiguilles soyeuses, qui répond à la formule (S0\)^Cr%3(S0''K=') : c'est le kalisulfale de chrome de M. Etard('), probablement isomorphe avec le sel ammoniacal correspondant que j'ai décrit à l'instant. Peut-être doit-on envisager ces deux sels comme des chroinotrisulfales alcalins (") : [Cr-,6S0''JM-, (M = K,ouAzH^); mais ce sel de potasse est lui-même insoluble, de sorte qu'on ne peut pas savoir si le chrome et l'acide sulfurique y sont dissimulés. )) On pouvait prévoir la possibilité de remplacer, dans les cristaux hexa- gonaux, l'ammonium par du sodium; c'est à quoi l'on arrive, en effet, en chauffant avec le fondant du sulfiite de chrome (ou de l'alun violet chro- mico-ammonique) et du sulfate de soude. Le produit obtenu, de laforni ule / Na (SO^)^CrSSO^(^^j^, renferme des proportions variables de sodium. » Dans toutes ces opérations, il ne se forme de cristaux que d'une es- jjèce seulement (à condition de prolonger suffisamment la fusion); ces cristaux d'alun mixtes sont homogènes, inattaquables par l'eau bouillante. Calcinés, ils laissent un mélange de sulfate alcalin et d'oxyde de chrome (et une trace de chromate). La seule forme observée au microscope est le {') Comptes rendus, t. LXXXIV (1877). (-) JbicL, i. CXIV, p. 477. ( 3i3 ) prisme hexagonal aplati à contours réguliers. Il y a donc isomorphisme, dans ces aluns, entre les métaux alcalins. » TH. Le procédé de cristallisation décrit plus haut a déjà été appliqué avec succès à la production d'autres sulfates, soit par moi-même, soit par MM. Lachaud et Lepierre; nos premiers résultats ont d'ailleurs été publiés à peu de jours d'intervalle. MM. Lachaud et Lepierre, notamment, ont obtenu les sels ferriques (SO'YFe-, 3[SO'(A/,H')=l et (SO')'Fe% S0''( AzH'')^ le premier cristallise en petits prismes courts, le second, qui est de i'alun de fer anhydre, en tables hexagonales. (Ces composés, à la différence de ceux du chrome, sont attaqués assez promptement par l'eau froide.) Si on les fond avec du sulfate d'ammoniaque (ou mieux leurs éléments respec- tifs), ils s'unissent entre eux en toutes proportions. Les cristaux mixtes (SO'')^(p'')",SO''(AzH')= sont d'un jaune verdàtre variable, à contours hexagonaux bien nets. Ils sont d'autant moins attaquables par l'eau et d'autant plus difficilement décomposables par la chaleur qu'ils contiennent plus de chrome. ■n II restait à isoler enfin l'alun d'alumine anhydre. Par fusion du sel hydraté avec du sulfate d'ammoniaque, il se forme : i" de gros prismes courts et cannelés; 2° des tables hexagonales. Puis, si l'on chasse le sul- fate d'ammoniaque en excès, il ne reste plus que du sulfate d'alumine basique plus ou moins décomposé. Les hexagones représentent sans doute l'alun anhydre, mais il est difficile de les isoler; ils se dissolvent dans l'eau et dans l'alcool étendu, la solution abandonne par évaporation de l'alun octacdrique ordinaire. Par contre on obtient facilement, en combinant les aluns deux à deux, des cristaux mixtes (S0")'(^[)', SO"(AzH')% (SO'')^(^j y, SO■■(AzH")^ Les cristaux ne contenant que l'atome de chrome pour l'atome d'alumine sont insolubles dans l'eau bouillante aussi bien que l'alun de chrome pur. En revanche, les combinaisons (Fe, Al) sont attaquées très rapidement. » En résumé donc : » 1° Les deux anhydres, aussi bien que ces mêmes sels hydratés, sont isomorphes; ils cristallisent ensemble en toutes proportions. » 2" Leur forme cristalline est celle d'un prisme hexagonal régulier. Il (3.4) est difficile de décider quant ;i présent si cette forme est simplement pseudo-hexagonale. » 3° Ces conclusions ont élé vérifiées pour les oxydes Cr^O^ APO'\ Fe^O' d'une part, R-0, Na^'O, (Azir')=0 de l'autre. » BOTANIQUE. — Influence des radiations solaires Sur les végétaux ('). Noie de M. G. Lasdel, présentée par M. Duchartre. « Je me suis proposé d'étudier l'influence exercée sur les végétaux par les variations d'intensité des radiations solaires au point de vue de la tige, delà fleur, du fruit, et des divers pigments qui colorent le plus souvent ces organes. )) Ces quelques remarques portent sur des plantes observées dans la nature, à l'ombre et au soleil, ou cultivées expérimentalement dans les mêmes conditions. I. — Plantes hécoltées dans la natuke. » Buphlalinum salicifoliam. — Un grand nombre d'individus sont récollés les uns au soleil, les autres à Forabre, le même jour, et dans des sols de composition à peu près identique. L'humidité est sensiblement la même des deux, côtés. » Les individus pris au soleil avaient des tiges entièrement colorées en rouge; les fleurs étaient d'un jaune foncé. La tige des individus pris à l'ombre était complète- ment verte, et les fleurs étaient de couleur jaune pâle. » Le nombre des capitules sur chaque individu était à peu près le même de part et d'autre. Mais la numération des fleurs faite exactement pour chaque capitule m'a donné deux moyennes très différentes : Soleil 1 55 Ombre i^o )) Ces difl"érences se répartissent à peu près proportionnellement sur les fleurs en languette et les fleurs en tube. Les ligules sont sensiblement plus grandes à l'ombre qu'au soleil : Soleil : moyenne ! 17™™, 1 Ombre: » 18™"', 5 » Solidago Virga-aurea . (Les divers échantillons ont été récoltés dans des conditions analogues). — Pour la coloration des tiges et celle des fleurs, les diflé- (') Ce travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, di- rigé par M. Gaston Pionnier. ( "îiS ) rences sont les mêmes que précédemment. Il en est de même pour le nombre de fleurs dans chaque capitule : Soleil : moyenne 20 Ombre: « 17 » Mais dans cette espèce, le nombre des capitules est bien plus considérable pour les échantillons récoltés au soleil. Les fleurs en languette sont plus grandes à l'ombre. » Eupatorium cannabinum. — Au soleil, non seulement les tiges, mais encore les feuilles, les pédicelles et les involucres sont colorés en rouge violacé. Les fleurs sont d'un rose vif. » A l'ombre, les fleurs sont presque blanches; les autres parties ci-dessus men- tionnées sont complètement vertes. Le nombre des capitules est plus considérable au soleil, mais le nombre des fleurs par capitule, qui d'ailleurs n'est que de 5 ou 6, est à peu près le même des deux côtés. » Torilis Anthriscus. — La coloration rouge des tiges et des fruits, très marquée au soleil, n'existe pas à l'ombre. » Le nombre des fleurs est le même de part et d'autre. Mais la moyenne suivante fait voir que le nombre des fruits est plus élevé au soleil, plus de la moitié des akènes avortant chez les individus qui poussent à l'ombre : Soleil : moyenne des fruits 83 par ombelle Ombre : » 54 » 1) Epilobium parvitlorum. — La coloration rouge des tiges existe à l'ombre et au soleil. Le nombre des graines dans chaque fruit est beaucoup plus considérable au soleil. Soleil : moyenne 189 Ombre : » i46 II. — Expériences. » Les plantes suivantes ont été obtenues au moyen de graines semées le même jour dans des pots semblables, et arrosées de façon à obtenir de part et d'autre une humi- dité à peu près égale. » Spilanthes fiisca. — Les tiges n'ont pas de coloration rouge. Le nombre des ca- pitules est plus considérable au soleil; la moyenne des fleurs dans chaque capitule atteint aussi un nombre plus élevé : Soleil : moyenne aSa Ombre : » 2o3 » Œnolhera biennis. — Au soleil, les tiges sont rougeâtres à la base seulement; à l'ombre, elles sont complètement vertes. Le nombre des fleurs à l'ombre et au so- leil est dans la proportion de deux à trois. » Polygonum Fagopyriun. — Les tiges sont complètement rouges au soleil; à l'ombre, elles le sont dans toute leur moitié inférieure. Le nombre des fleurs est plus grand au soleil. ( 3.6 ) » Sinapis alba. — Au soleil, les liges sont forlenient colorées en rouge violacé ; les pétales des fleurs sont franchement jaunes. A l'ombre, les tiges sont failslement colo- rées en rouge et les pétales sont tl'nn ja\ine pâle. Le nombre des fleurs est plus élevé au soleil; les pétales ont à l'ombre une longueur un peu plus considérable. » Conclusions. — Les variations d'intensité des radiations solaires sem- blent donc toujours agir dans le même sens sur les végétaux, au point de vue de la quantité des fleurs et de la proportion du pigment rouge qui colore les diverses parties de la plante. Ces variations présentent une importance très inégale suivant les espèces. Chez quelques-unes, le pig- ment rouge est bien développé à l'ombre, tandis que d'autres, dans les mêmes conditions, restent complètement vertes. L'inflorescence chez cer- taines espèces ne paraît pas subir à l'ombre de modification sensible; chez d'autres, le nombre des fleurs est moindre ; chez certaines Composées, enfin, cette réduction porte non seulement sur le nombre des fleurs, mais encore sur celui des capitules. » Cette diminution du nombre des fleurs dans les plantes qui poussent à Tombre a pour conséquence un amoindrissement dans la fonction re- productrice ; mais ce résultat peut également être atteint d'une façon plus directe par une diminution du nombre des graines dans les fruits, ou en- core par l'avortement des fruits eux-mêmes. » BOTANIQUE. — f^es hulhilles des Dioscorées. Note de M. C Queva. « 1. La bulbille du Dioscorea Balatas Decsne, très jeune, se présente sous la forme d'un gros bourgeon axillaire. Le point de végétation de ce bourgeon est recouvert par une bractée sans faisceau, dont les bords sont étroitement accolés, mais non concrescents. Dans celte espèce, l'aisselle de la feuille renferme deux ou trois bourgeons placés l'un derrière l'autre; les deux bourgeons antérieurs fournissent des tiges axillaires, c'est le bourgeon postérieur qui fournit la bulbille. Il se renfle en un organe à peu près sphérique, sur lequel on aperçoit une proéminence qui est le point de végétation du bourgeon. D'autres éminences plus petites, dispersées sur toute la surface, marquent la place de racines dont le point de végétation est tout formé au-dessous de la surface. La croissance de la bulbille ne se produit pas également sur toute sa périphérie ; sa face postérieure se renfle beaucoup plus que sa face antérieure, de sorte que, le point d'attache et le point de végétation restant voisins, l'organe paraît courbé à la manière d'un ovule anatrope. ( 3i7 ) M 2. La surface de la bulbille est tout d'abord formée par l'épiderme du bourgeon. Pendant le développement, cet épidémie se déchire, et il est remplacé par un liège issu d'un cambiforme superficiel. Sauf cette pro- duction subéreuse superficielle, la bulbille est entièrement formée par des tissus primaires. Lorsque le bourgeon qui lui donne naissance commence à se renfler, ses tissus ne sont pas encore différenciés, les faisceaux sont à peine indiqués. Toute la masse de la bulbille provient du cloisonnement des tissus jeunes du petit bourgeon. Il n'y a pas de méristème localisé. Les tissus sont plus avancés que l'état méristématique, les cloisons se faisant dans des directions constantes. » 3. Le système vasculaire de la bulbille se compose, au niveau du hiie, de deux faisceaux larges, à bois antérieur et liber postérieur. En avançant dans la bulbille, ces faisceaux se divisent une ou deux fois; l'organe a donc quatre ou cinq faisceaux qui vont directement du hile au bourgeon. Sur ces faisceaux s'insèrent des anses vasculaires qui s'y attachent par leurs deux extrémités. Ces anses vasculaires sont des faisceaux unipolaires. Tout le tissu fondamental intercalé entre les faisceaux est à l'état de cel- lules parenchymateuses remplies d'amidon. On trouve des cellules à ra- phides, allongées parallèlement à la surface, dans la région externe du tissu fondamental cortical. » 4. Les bulbilles ne se forment guère que sur les tiges grêles. » Quand on bouture le Dioscorea Balatas en plaçant dans le sol un ra- meau bulbifère, la bulbille commence par se renfler, puis sa région infé- rieure s'allonge et pénètre dans le sol. Il en résulte un organe allongé, renflé à son extrémité inférieure. Cet accroissement se produit par un mé- ristème séparé de la surface par quelques assises subéreuses. )) 5. La bulbille peut être double chez le D. Batatas, lorsque deux bour- geons axillaire s concrescents interviennent dans sa constitution. Dans ce cas, la bulbille est formée ordinairement de deux sphères accolées, l'une située à droite, l'autre à gauche du pétiole. Chaque renflement porte un |)oiut de végétation. )) G. Chez ÏHelmia bidbifera Kunth, la bulbille est normalement con- stituée par la coalescencede trois bourgeons axillaires, placés l'un derrière l'autre. La bulbille se développe comme celle du D. Batatas. La forme est un peu différente, mais les tissus ont la même valeur. Le liège superfi- ciel forme une couche plus épaisse. Les points de végétation de racines sont nombreux et forment des séries plus ou moins régulières sur la surface. La bulbille est généralement réniforme, un peu étranglée dans sa région ( 3i8 ) médiane qui est enserrée entre le pétiole et la tige. Les points de végéta- tion des bourgeons primitifs restent dans le plan de symétrie de l'organe qui coïncide avec celui de la feuille. Sur la bulbille développée, le point de végétation du bourgeon postérieur est placé sur la face inférieure de la bulbille, le point de végétation du bourgeon moyen sur sa face supérieure, le point de végétation du bourgeon antérieur reste à proximité du point d'attache. » 7 . La bulbille des Dioscorées résulte donc de l'accroissement d'un bour- geon axillaire ou de plusieurs bourgeons concrescents, hypertrophiés dans leur région inférieure. » I^a séance est levée à 3 heures et demie. M. B. 0„ souscrit à Pans, che. GAUTHIER -VILI.ARS ET FILS. Quai des Grands-Augustins, n« 5o. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : .... Michel et Médan. * ■■■■ I Gavault St-Lager. Alger Jourdan. Amiens Hecquet-Decobert. 1 Germain etGrassin. Angers \ Lachèse el Dolbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. , Avrard. Bordeaux Dulhu. 1 IHuUer (G.). Bourges Renaud. / Lefouriiier. Brest. Caeri I F. Robert. \ J. Robert. ( V Uzel Carolt ( Baër. ( Massif. Chambery Perrin. ( Henry. Cherbourg Clermont-Ferr.. Marguerie. j Rousseau. ( Ribou-Collay. ; Lamarche. Dijon ) Ratel. ' Damidot. Douai. Grenoble. \ Lauverjat. ' Crépin. ( Drevel. ■ I Gratier. La Bochelle Foucher. ^ Bourdignon. Le navre ) Dombre. 1 Marchai. Lille Lefebvre. ( Quarré. chez Messieurs : ( Baumal. Lorient (M"» Texier. / Bernouxct Cumin \ Georg. Lyon .Mégrel. I Palud. 1 Vilte. Marseille '^"al. \ Calas. Montpellier ) Coulel. Moulins Martial Place. [ Sordoillct. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. I j Loiseau. Nantes j ^^t^, Veloppc. ( Barina. Nice ( Visconti et C'". Nîmes Thibaud. Orléans Lu/.eray. ( Blanchicr. yoitiers ) pruinaud. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort... ■.. Girard (M""). ^ Langluis. Rouen ] Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. Toulon / Rumèbe. , Gimet. Toulouse j Privai. ; Boisselier. I Tours jPéricat. I Suppligeon. ( Giard. Valenciennes , Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, Berlin. Berne chez Messieurs ; I Feikema Caarelsen Amsterdam j ^^ Qi, Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et C'*. ) Calvary et C". • " ■ " ', Friedlander el fils- ( Mayer el Millier. \ Schmid, FrancUe et I G'-. Bologne Zauichcll. et C-. i Ramlot. Bruxelles MayolezctAudiarte. ( Lebégue el C'"- ^ Haimann. Bucharest ) Ranisteanu. Budapest Ki';«"- Cambridge DoglUon, RellclC . Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Ke.l. Copenhague Host et l.ls. Florence Lœscher et Sceber. Gand »°^^'=- Gènes »'=»''• I Cherbuliez. Genève Georg. \ Stapelmohr. La Haye Bclinfante Irére^. Londres Luxembourg Madrid Milan Lausanne. Leip^iÊ 1 Liège. P»cnda. J Payot. ; Barlh. \ Brockhaus. Lorentz. Max Riibe. Twielmeyer. ^ Uesoer. I Gnusé. chez Messieurs : 1 Dulau. i Nuit. V. BUck. Libr. Gulenberg. Fuentes et Capde- ville. Gonzalès e hijos. . F. Fé. ( Dumolard frères. ( Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples Marghierid. Gius. ( Pelleraoo. ( Christern. New-Vork Stechert. I Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C-. Palermc Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. ^ Bocca frères. Rome I Loescher et C". Rotterdam Kramers et fils. ^Stockholm Samson et Wall.n . Zinserling. Wolff. / Bocca frères. \ Brero. Clausen. RosenbergetSell Varsovie Gebethuer et W Vérone Drucker. ^ Frick. ) Gerold et C". Zurich MeyeretZeller. S'Pétersbourg. • Turin. i Vienne. III î Tom.s 32 à 61^ - l .- l™vi.r .85, . 3. D«cemb,e .865. To ~ ._, 7^^.^ „ „ Tomes 62 à 91— C" '•"««' ■»«« • " '>™»'«° '"°' SOPPLÈMEBT iOX COMPTES RESBIIS DES SÉANCES DE L'ACADtMIE °^' ff^'^.'i „„„,„.„ „c.,„„ d» P.«.rt...i-. ■'•^f""" A ,. „*». Ub,.i„. 1.S «™oi«. d. VAcdémi. de. Sc,„oes, e. !«> ■«.»«.»» P N" 6. TARÏ.E DES ARTICLES. (Séance du 7 août 1895. MEMOIRES PRESENTES. Pages. M. .). ilF.isiMu adresse un Mémoire relatif à une « Nouvelle chronolot;ie » 'ioiî M. \. lÎAPiwT iiilrcsse un Mémoire iriatif Pages. à un « Nouveau moteur » 'lo'l M. G. Perhin adresse une Note relative :i un remède contre le croup 'o.'l CORRESPOlXDArVCE. M. le SixKErAïUE I'EUI'ETI'el signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance. un volume de M. J. Daniel /lo'i M. .\ymonet. — Sur les maxima périodiques des spectres ^lo4 M. K. C.-iRVALLo. — Sur le spectre calorifique de la fluorine 3o6 M. Charles Camichel. - Sur l'ahsorption de la luniièi-e dans le hronie liquide iîo-j M. T.-L. PhU'SoN. — Sur l'origine de l'ovy- ;;éne atmosphérique 3(ii| iM. T. Klobe. — De l'isoniorpliisme dans les aluns anhydres 3i j i\l. G. I.AXDEL. — Influence des radiations solaires sur les végétaux 3i '| M. C. QuEV.\. — Les hulbilles des Diosco- rées o 1 fi PAKIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILr.AKS ET FILS, Quai des Grands-Aucusiins, 55. /.(' flèfanl. : Gauiiiieu-Villabs. 1893 SECOND SEMESTUE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAK MM. IjES secrétaires PERPETLTEIiS. TOME CXVll. N^ 7 (U Août 1895). PAKIS. GAUTHIEK-VILLARS ET FILS, IMinUMEUKS-LIlîKAIRES DES COMPTES IlENDUS DES SÉANCES DE I/AGADÉMIE DES SCIENCES, \Jna\ des Grands-Augusiins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. AuOl'TJi 1)A^S LES SÉANCES DF.S 23 JUIN I 862 ET 2^ MAI 1876. Les Comptes rendus hehclomad aires des séances de t Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 18 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. AiiTicLE l". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par lin Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même '■"^'te que les Mémoires; mais ils ne sont pas corn- ai is dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des trmaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Rlémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. liCs Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article .3. Le bon à tirer àe chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à lo heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions.demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administratiAe fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'*. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 14 AOUT 1893, PRÉSIDÉE PAR M. LCEWV. MEMOIRES ET COMMUMCATIOI^S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Lœwy, en présentant à l'Académie un Volume intitulé : « Recher- ches sur la détermination des constantes des clichés photographiques du ciel », s'exprime comme il suit : « J*ai l'honneur de faire hommage à l'Académie d'un Volume qui ren- ferme l'ensemble des recherches que j'ai entreprises relativement à la Carte photographique du ciel. Le but de ces travaux était de rendre réali- sable, par une méthode exacte et rapide, la construction du Catalogue qui doit contenir les positions précises de plusieurs millions d'étoiles; ces positions nous feront connaître, non seulement les mouvements propres des astres et les mouvements de divers systèmes stellaires, mais encore les G. K.,1893, 2' Semestre. (T. CWII, M» 7.) ■V-^ ( 320 ) changements qui se manifesteront, par la suite des temps, sur la voûte céleste, au point de vue de l'existence des étoiles. » Dès le début de cette grande entreprise, des progrès notables ont été réalisés dans la construction de la Carte du ciel, et l'on peut déjà prévoir dans un avenir très prochain, dans une dizaine d'années tout au plus, l'achèvement de l'œuvre purement photographique; mais il n'en est pas de même pour la publication du Catalogue qui doit en être la conséquence et qui est destiné à présenter aux savants les résultats se prêtant directe- ment aux recherches astronomiques. » Pour nous rendre compte de toute l'étendue des labeurs que provo- quent les mesures et les calculs, prenons comme exemple un seul des cli- chés du Catalogue. » La pose photographique ne réclame qu'une dizaine de minutes, mais !a détermination seule des coordonnées rectilignes des images nécessite le travail assidu de trois personnes pendant trois à quatre jours. » Cette première série d'opérations faite, il s'agit de réduire les résul- tats ainsi trouvés, c'est-à-dire d'affranchir d'abord les mesures micromé- triques effectuées des erreurs physiques et instrumentales, et d'établir ensuite un mode de correspondance uniforme et précis entre les positions des astres dans le ciel et les images des clichés. )) Si l'on avait suivi le projet primitivement mis en avant pour la déter- mination des constantes des plaques photographiques, il aurait fallu re- courir à de nombreuses séries d'observations méridiennes nouvelles et à des travaux de longue haleine dont il était impossible de prévoir la fin. » Dans ces conditions, le succès de l'entreprise serait devenu très dou- teux. C'est pour échapper à ce danger que j'ai proposé une méthode qui remédie à ces inconvénients et qui résoud le problème posé d'une ma- nière prompte et rigoureuse. » Les membres de la Commission compétente ayant adopté en principe cette méthode nouvelle, j'ai dû lui donner le développement le plus com- plet et l'adapter à tous les cas qui pourront se présenter. Je ne reviens pas aujourd'hui sur l'idée fondamentale de la méthode, elle a été indiquée antérieurement à l'Académie. » Dans le présent Volume, j'expose la théorie définitive relative à la réduction générale et au procédé de rattachement des clichés voisins pour constituer l'équivalent d'un grand cliché. Je fournis une Note sur la dis- tribution des étoiles de repères dans l'espace et un exemple qui permet de ( 321 ) se rendre compte du peu d'étendue des opérations numériques du raccor- dement et, en outre, tous les renseignements qui peuvent intéresser les astronomes au point de vue de l'exécution pratique. « BOTANIQUE. — Sur une Truffe du Caucase, la Touboulane ; par M. A. Chatin. « Une main bienveillante (restée inconnue) m'adressait, au mois d'oc- tobre dernier, coupé dans un journal russe, un article signalant l'exis- tence au Caucase, dans les environs de Choucha, district de Djebrailski, d'une Truffe assez abondante pour remplir, dans la région, un rôle impor- tant comme matière alimentaire, avoir un marché ouvert dans les grandes villes du Caucase, notamment à Bakou et à Titlis, et pouvoir même, en raison de l'extrême modicité de son prix (5 à lo kopecks, 4 à 8 centimes la livre russe de 409R' ), devenir un article d'exportation en Europe. » Désireux de connaître cette Truffe, qui ne pouvait manquer d'offrir quelque intérêt, soit qu'elle se rapprochât des espèces d'Europe, ou, plus probablement, en raison des latitudes des lieux, des Terfàs d'Afrique et Rames d'Arabie, j'exprimai à M. Auzepi, consul de France à Tiflis, le désir d'en avoir quelques spécimens. » M. le consul voulut bleu, dans une réponse qui ne se fit pas attendre, m'informer que la Truffe de Choucha, désignée au Caucase sous le nom de Touboulane, se récoltait au j)rintemps, et qu'il emploierait ses relations à me l'envoyer dès la prochaine récolte. » La promesse a été bien tenue, et, le 12 mai, M. le consul m'annon- çait l'envoi, par la malle des Affaires étrangères, d'un certain nombre de Touboulanes récoltées dans le district de Djebrailski. M. Auzepi ajoutait que : « cette année les Touboulanes ont élési rares, en raison de l'insuffi- » sance des pluies, qu'il a eu quelque peine à s'en procurer, et qu'elles » n'ont pu faire leur apparition ni sur le marché de Bakou, ni sur celui de » Tiflis ». M On remarquera le grand rôle reconnu aux pluies, pour la production truffière, au Caucase comme en FAU-ope et en Afrique. Mais, tandis que nos Tubéracées d'Europe, dont la maturation a lieu en général fin d'automne et en hiver, réclament des pluies d'été, celles du Caucase, d'Arabie et d'A- frique, espèces de printemps, sont favorisées par les pluies d'hiver ou de ( :^22 ) premier printemps ; ce qui indique assez que c'est vers la première pé- riode du développement des Truffes que s'exerce plus spécialement l'action bienfaisante des pluies. » La saison (le printemps) de maturation des Touboulanes, à peu près la même que pour les Terfàs d'Algérie et les Rames d'Arabie, semblait indiquer que leurs analogies botaniques seraient plutôt avec ceux-ci qu'avec les Truffes d'Europe : ce que justifie pleinement l'examen que je viens d'en faire. » Du volume d'une grosse noix (volume qu'on peut regarder comme étant au-dessous de la moyenne en raison de la sécheresse du printemps), les Touboulanes sont irrégulièrement rondes ou en forme de poire, leur base atténuée paraissant être seule hypogée à la maturation, comme cela a lieu le plus souvent pour les Terfàs. » La coloration, d'abord faible, se fonce par la dessiccation, plus sur le périderme que dans la chair, encore comme dans les Tirfezia, à l'exclu- sion des Tirmania, qui restent blancs. » La chair, assez homogène (observée sur le sec), ne renfermait au moment de mon étude (qui n'a eu lieu qu'environ deux mois après la récolte) que des spores libres, toute trace des sporanges ayant disparu : fait à rapprocher de celui offert par l'une des deux sortes de Truffes (Tirfezia Boudieri, var. arabica) de Damas. » La saveur et l'arôme des Touboulanes sont d'ailleurs agréables, mais faibles comme dans tous les Terfàs et Rames. » Les spores, quelquefois encore par groupes de huit, comme elles ont dû l'être dans les sporanges, sont rondes et non oblongues, ce qui suffît à éloigner les Touboulanes des Tirmania et à les classer dans les Tirfezia. » Parmi ceux-ci, leurs analogies sont principalement avec le Tirfezia Boudieri, le plus répandu des Terfàs d'Afrique, et avec le Tirfezia Boudieri var. arabica de Damas. Des différences existent toutefois, qui, peut-être insuffisantes pour faire admettre comme espèce la Tubéracée du Caucase, justifient bien sa distinction comme variété, variété que je propose de dénommer Tirfezia Boudieri var. Auzepii, la dédiant, comme témoignage de ma reconnaissance, au très distingué (') consul de France à Tiflis. » Le Tirfezia Boudieri var. Auzepii a j)our caractères essentiels : des spores à surface relevée de gros reliefs rappelant ceux du Tirfezia Boudieri (') M. Auzepi est bien connu comme un savant numismate et arcliéologue. ( 323 ) arabica, le diamètre de ces spores étant, d'autre part, seulement égal à celui des spores du Boudieri à' kir\c{i\e. » Dans celui-ci, comme dans VAuzepii, le diamètre des spores ne dépasse pas 2o-25[j., tandis qu'il est de 26 à 3o[;. dans X Arabica. » Les gros reliefs, à sommet arrondi, de V Ausepii n'ont d'ailleurs, comme ceux de l'Arabica, aucune ressemblance avec les reliefs en forme de dents d'engrenage du Tirfezia Leonis. » Comme on le voit, le Tirfezia Boudieri Auzepii se place entre V Arabica et le type Boudieri d'Africpie, empruntant à celui-là les gros reliefs de l'épispore, à celui-ci le petit diamètre des spores. » La très grande diffusion, sur le globe, du Tirfezia Boudieri et de ses variétés récoltées à ce jour : dans toute l'Afrique du nord, du Maroc à Tunis et des déserts aux hauts plateaux : en Asie, dans les sables d'Arabie et le Caucase, est un fait de Géographie botanique intéressant. » Si j'ajoute que le Tirfezia Claveri qu'apportent à Damas les cara- vanes du désert m'a été envoyé du Sahara et des hauts plateaux (Sétif, Saint-Arnaud); que le Tirfezia Leonis d'Algérie est commun aux environs de Smyrne, on est conduit à regarder les Tubéracées comme étant peul- être, de toutes les plantes, celles qui ont sur la terre l'aire géographique la plus étendue. Après elles viendraient les espèces aquatiques, puis les végé- taux terrestres épigés, enfin les plantes aériennes ou épiphytes. » L'examen chimique de la Toiiboulane n'a pu être complet, par rinsuffisaiice des matériaux. » Ont été toutefois très approximativement dosés : l'azote, le phosphore, la potasse, la chaux et la magnésie. La proportion de ces corps est, en centièmes de la matière sèche, la suivante : Azote 3,80 Acide phosphorique 17 ,00 Potasse i4,oo Chaux 7'4o Magnésie 3, 60 » Ces dosages, encore inférieurs à ceux de la Truffe de France {Ttiber melano- sporum), l'emportent sensiblement sur les dosages correspondants chez les Terfâs. » La proportion de la magnésie est toujours élevée, comme l'a constaté le professeur Gayon, même dans les Truffes provenant de terres peu ma- gnésiennes. Ce fait a même suggéré à M. Gayon l'idée que la terre à Truffes par excellence serait celle qui contiendrait le plus de magnésie. ( 3a/i ) » Ont été constatés qualitativement : le fer, le chlore, l'iode et le soufre. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Étude sur l'origine microbienne fie l'infection purulente chirurgicale. Note de MM. S. Arloixg et En. Chantre. « Il est naturel d'attribuer l'infection purulente chirurgicale (la seule que nous visions dans cette Note) à la dissémination dans l'organisme des microbes producteurs habituels de la suppuration; pourtant les observa- teurs ne sont pas unanimes sur cette question. Deux points appelaient par- ticulièrement de nouvelles études. Nous avons pu les entreprendre, grâce à un accident exceptionnel depuis l'usage des méthodes antiseptiques et aseptiques. » En raison des caractères cliniques qui souvent distinguent ime sup- puration simple d'une autre compliquée d'infection purulente, quelques personnes crurent que l'agent pathogène de cette infection n'est pas un microbe pyogène ordinaire. » Le terme seplico-pyérnie, employé par beaucoup de chirurgiens pour désigner l'infection purulente, laisse supposer que celle-ci ne relève pas exclusivement d'un agent pyogène, mais de l'action combinée de microbes pvogènes et septiques. M. Pasteur, après avoir fait connaître son diplo- coque pyogène des eaux communes, en 1878, émit l'idée que le mélange du microcoque au vibrion septique produirait une infection purulente sep- ticémique ou une septicémie purulenle, ce dernier jouant le rôle de pro- pagateur pour le premier. Le microscope a plusieurs fois démontré, dans les lésions pyémiques de l'homme, des micrococci et des bacilles; mais les observateurs ont varié sur l'attribution du rôle principal. Birch-Hirschfeld pense que les micrococci sont plus dangereux que les bactéries. Au con- traire, Ranke, Cheyne, frappés de la présence des micrococci dans des plaies traitées antiseptiquement et à marche régulière, accordent le rôle principal aux bacilles. » On doit à Heiberg, Baumgarten, Cornil et Babès des observations où le microbe aclif était exclusivement un microcoque. Seulement, alors que pour Baumgarten ce microorganisme serait ordinairement le streptocoque, pour Cornil et Babès, il serait un staphylocoque. ( 325 ) » On H donc attribué Finfection purulente chirurgicale, soit à un microbe pyogène spécial, peu probable et que l'on n'a pas encore montré, soit au mélange d'un bacille ou du vibrion septique aux microbes pvogèues ordi- naires, soit à l'acLion pure et simple de l'un de ces derniers. » Les observations de Heiberg, de Baumgarten, de Cornil et Babès, et d'autres encore, sans exclure l'existence possible de la septico-pyémie, où la septicémie se présente elle-même comme une complication de la pyé- mie, établissent que l'intervention d'un bacille septi([ue n'est pas indis- pensable à la production de l'infection purulente; néanmoins, nous étaye- rons ce fait de nouvelles preuves. Reste à savoir pourquoi les agents pyogèues ordinaires, dont les effets si souvent sont localisés, deviennent aptes à produire des généralisations redoutables. En iS-]!5, M. (^bauveau a montré que tous les pus, mêmes putrides, ne peuvent pas causer d'acci- dents métastatiques; douze échantillons de pus seulement sur une cen- taine ont entraîné expérimentalement l'infection purulente; les pus ordi- naires, peu phlogogènes, faiblement pvrogènes, sont presque inaptes à produire l'infection. L'étude de M. Chauveau démontre donc que le pus ou, comme nous dirions aujourd'hui, l'agent pyogène a besoin de subir une modification pour devenir infectant, sortir de son foyer et aller créer au loin des lésions métastatiques. Quelle est cette modification? Faire connaître le résultat de nos investigations sur ce point, tel est le second objet principal de cette Communication. » L IJ adjonction d'un microbe sepUque aux agents pyogènes n'est pas néces- saire à la genèse de l'infection purulente. ~ Nous nous sommes plus spécia- lement occupés du vibrion septique dont l'intervention avait été signalée explicitement. Des pus de bonne nature et des cultures pures du staphy- locoque pyogène ont été inoculés au lapin, dans le sang et sous la peau, isolés ou mélangés au vibrion septique, sans parvenir a créer des fovers métastatirpies. )i L'un de nous a étudié, en 1881, les lésions de l'infection purulente sur un opéré mort à l'Hôtel-Dieu de Lyon. La sérosité purulente des acci- dents pulmonaires contenait des microcoques isolés, couplés ou caténu- laires, et des bacilles plus ou moins allongés. Inoculée sous la peau du lapin et du cobaye, elle lit périr seulement le premier, en provocpiant au point d'inoculation un amas purulent riche en microcoques et en bacilles, et un épanchement péritonéal contenant exclusivement des streptocoques. Étant connue la grande vulnérabilité du cobaye à la septicémie, on peut affirmer ( 3-26 ) que le bacille présent dans les foyers purulents de ce malade n'était pas le vibrion septique. » Enfin, dans un cas d'infection purulente naturelle, développé sur le cheval et que nous avons étudié grâce à l'obligeance de M. Peuch, pro- fesseur à l'École vétérinaire de Lyon, nous n'avons trouvé que le strepto- coque : 1° au sein du foyer primitif développé au voisinage d'une plaie faite pour l'opération de la castration ; i° dans la sérosité purulente des grandes séreuses; 3° dans les abcès secondaires occupant les ganglions lymphatiques de l'entrée de la poitrine. La culture du sang, du pus, des sérosités diverses recueillis sur le malade, confirma absolument les exa- mens microscopiques directs. » II. Les microbes pyogènes doivent revêtir une virulence particulière pour produire l'infection purulente chirurgicale. — Dans les cas examinés par nous, l'agent pyogène était le streptocoque. Avec le pus du cheval, ne renfermant pas d'autres microbes, nous avons provoqué sur le chien des abcès sous-cutanés mortels et, par injection intraveineuse, des arthrites multiples suppurées. Les cultures de deuxième et troisième générations, récentes, inoculées au lapin de plusieurs manières, ont également déter- miné, sur un sujet ou sur un autre, des accidents pyémiques. Le strepto- coque pyogène, dans cet exemple, possédait donc à un haut degré l'apti- tude à engendrer des lésions purulentes généralisées. L'occasion était excellente pour chercher l'influence à laquelle il devait cette propriété. » Nous savons qu'en telle occurrence, il est inutile de s'attacher à l'abon- dance des streptocoques dans le foyer primitif, puisque l'infection puru- lente succède parfois à de très petites inoculations. Force est donc de son- gera une modification de la virulence habituelle du microbe, avant ou après son arrivée dans les tissus lésés. Pour l'apprécier, nous avons puisé un terme de comparaison dans les études que l'un de nous avait faites ou vu faire par M. Chauveau sur la septicémie puerpérale. » Ces études ont établi péremptoirement que toutes les formes de l'in- fection puerpérale sont dues au streptocoque pyogène, agissant tantôt avec un degré de virulence particulier tantôt avec un autre, et déterminé les caractères de l'infection sur le lapin et le cobaye suivant le mode d'acti- vité du streptocoque. » Or, en inoculant dans le péritoine du lapin le pus du cheval, ou les streptocoques retirés de ce pus par culture, nous avons produit une mala- die foudroyante et des lésions semblables à celles que détermine le strep- ( '^^7 ) t(iroqii(> puerpéral rpiniid II alloinl son plus haiil ilegré de maligiiiié sur la femme. Les tableaux des inoculations pratiquées par d'autres voies, avec le streptocoque des deux provenances, chez les deux espèces animales susnommées, ont toujours été superposables. Enfin , de même que le streptocoque puerpéral est beaucoup moins dangereux pour le cobaye que pour le lapin, et perd de sa malignité primitive en vieillissant dans les humeurs naturelles ou en passant à travers des cultures successives poiu- se borner a produire l'érysipèle expérimental, de mèine fait le streptocoque (\c l'infection purulente. » De cet exposé, nous tirerons les conclusions suivantes : )) i" L'infection purulente chirurgicale a pour agent essentiel les mi- crobes ordinaires de la suppuration (streptocoque dans les cas que nous avons observés). » 2° Si des microbes autres que les précédents existent assez souvent dans les lésions, ils compliquent l'infection pinulente, mais ne sont jias nécessaires à son développement. » 3° Pour produire l'infection purulente, le streptocoque doit revêtir la virulence qu'il possède dans les formes aiguës et graves de la septicémie puerpérale, et non celle qu'il montre dans le phlegmon simple ou l'érvsi- pèle. » 4 " On pressent des rapports étiologiques entre l'infection purulente chirurgicale, la septicémie puerpérale et l'érysipèle, mais on ignore en- core où et comment s'opère la transformation des propriétés pathogènes (lu streptocoque, qui lui permet de produire alternativement ces divers états cliniques. » MÉMOIKES PRÉSENTÉS. M. G. HixRiciis adresse une Note » Sur les poids atomiques de Van der Plaats ». (Commissaires : MM. Troost, Krieflel. Schûtzenberger.) MM. DELAHAVECtBouTiTiE adressent une Noie sur un « avertisseur auto- matique de changement de densité des milieux gazeux » fondé sur le principe du baroscope, et destiné spécialement à signaler la présence du grisou dans les mines. (Commissaires i MM. Daubrée, Haton de la Goupillière.) G. R., i8.,3, a' Semestre. (T. GWll, iN- 7.i 1^ M. J. Desbourdieu demaiule l'ouverture de plis cachetés, adressés à diverses époques ('). Ces plis, ouverts en séance par M. le Secrétaire per- pétuel, contiennent l'indication de diverses applications possibles de l'élec- tricité. (Renvoi à la Commission du |)rix Ponti.) CORRESPONDANCE . CHIMIE. — Sur un produit d'oxydation incomplète de l'aluminium. Note de M. Pioxchox. « Soumis à l'action du dard d'un chalumeau oxhydrique à faible débit d'oxygène, l'aluminium s'oxyde avec une vive incandescence et se trans- forme en une matière d'aspect gris noirâtre, dans laquelle le rapport du poids de l'oxygène au poids de l'aluminium a une valeur voisine de 0,6 et, par conséquent, fort différente de la valeur 0,888, caractéristique de l'alumine. » On peut interpréter ce résultat en supposant que la matière obtenue est formée soit d'un mélange d'aluminium et d'alumine, soit d'un oxyde ayant une composition représentée par la formule cet oxyde étant mêlé à des traces d'aluminium libre et d'alumine; soit enfin d'un oxyde de composition voisine, mais un peu différente de celle qui correspondrait au rapport 0,592, cet oxyde étant mêlé à une certaine quantité d'aluminium épargné par la combustion et aussi à une certaine quantité d'alumine. » Pour décider entre ces trois hypothèses, j'ai eu recours à l'examen de la réaction opérée sur la matière en question par l'acide chlorhydrique. Cette réaction donne lieu à un dégagement d'hydrogène et à la formation de chlorure d'aluminium, qui reste en dissolution; il y a, d'autre part, un résidu insoluble. Opérant sur une masse connue M de matière, j'ai déter- miné la quantité H d'hydrogène dégagée, la quantité A d'alumine fournie (') Ces plis ont été déposés dans les séances des 22 août 1887, 7 septembre 1891 (deux plis), et 3 octobre 1892. ( 3^9 ) par le chlorure d'aluminium de la liqueur, et enfin la masse R du résida insoluble. La différence M — R donnait la quantité X de matière atta- quée. » Voici, comme exemple, le résultat moyen d'une série d'expériences : M. H. \. a. \. ij. ;^. i->70,!>! 21,842 545,8 999.3 371,6 o,o58- 1.469 » On voit tout de suite que la matière X enlevée il M par l'acide chlor- hydrique ne saurait être de l'aluminium, car, dans cette hypothèse, on eût dû recueillir 41,28 d'hvdrogène. M Les rapports Y --0,0587 et;^^ - \,![6rj différaut respectivement très pendes rapports yttq — ;t^ — - 0,0:77 et . ...„ = '^^ =- 1,457, il semble que la matière X aurait une composition très voisine de celle d'un oxyde d'alu- minium représenté par la formule Al^O. D'après le sens dans lequel les rapports trouvés diffèrent des rapports théoriques, cette matière serait formée de l'oxyde Al-0 mêlé à une petite quantité d'aluminium libre. Et, en effet, en déterminant la composition d'un mélange d'oxyde APO et d'aluminium capable de fournir les quantités II et A d'hydrogène et d'alu- mine recuedlies, on trouve un poids x d'oxvde APO et un poids j' d'alu- minium, tels que a: + y == X. » La ([uantité d'oxvgène contenue dans le résidu insoluble peut se dé- duire très approximativement de pesées faites avant et après la combustion, en tenant compte de l'oxygène contenu dans la matière X. On trouve ainsi, pour le rapport du poids de l'oxygène au poids de l'aluminium dans le résidu, le nombre 0,479, c'est-i>-dirc le rapport caractéristique de l'alu- mine. Bailleurs ce résidu a une densité 4.01; il se dissout intégralement dans le bisulfate de potasse au rouge, et la dissolution aqueuse de la frite obtenue donne un précipité d'alumine de poids égal au poids du résidu employé. » Le poids de l'oxyde Al-0 contenu dans la matière X est au poids du résidu dans le rapport o,33 = . ^^ ^- On est donc amené, pour interpré- ter tous les faits qui précèdent, à énoncer la proposition suivante : » De la combustion ménagée de l'aluminium, effectuée au chaliuneau oxhydrique, résulte une matière grise qui, à côté de petites quantités d'alu- minium libie et d'alumine, serait constituée par un nouvel oxyde d'alunii- ( 6io ) ///«/«. auquel son mode d'attaque par l'acide chlorhydrique assignerait la composition représentée par la formule Al«0' = Al^O,3Ar-()\ (|iii peut être soit un mélange, soit une combinaison. ') Il semble v avoli' là le point de départ d'un coinplémenl inléressaut à l'étude chimique de l'aluminium. » CHlMlli: ORGANIQUE. - Sur une nom'elle réaction de V ésèrine el une matière colorante verte dérivée du mênii' alcaloïde. Note de M. S.-J. Fkrreik.v dv Sii.vA, présentée par M. Friedel. « En [890. nous avions annoncé le tait que l'ésérine était le seul alca- loïde du groupe benzénique ammoniacal qui donnait, après le traitement par l'acide nitrique i'uniant de densité 1,4, et l'évaporation jusqu'à sic- citc, un résidu vert sur les bords (' ). » En étudiant de plus près cette réaction de coloration, nous avons constaté (]ue la production de la couleur verte par l'action de l'acide azo- tique se prêtait à merveille à l'identification de très petites quantités d'é- sérine. » J'ai l'honneur de présentera l'Académie non seulement les conditions pour bien réaliser la réaction, mais aussi quelques propriétés intéressantes de la matière colorante obtenue. » Ou prend un petit IVagraeiit d'ésérine ou d'un de ses sels, de la grandeur d'un |)eUt grain de saille, (|u'on place dans une petite capsule de porcelaine el que l'on dissout dans une ou deux gouttes d'acide nitrique fumant; on obtient alors une solu- tion jaune clair qui, étant cliauflee au bain-raarie, tourne successivement au jaune foncé, puis à l'orangé; mais, si l'on évapore à siccité en agitant le mélange avec une petite baguette eu verre jusqu'à élimination de presque tout le liquide, on remarque, une ou deux minutes après complète dessiccation, le cliangement de la couleur ilu résidu qui était jaune foncé en un vert pur. » I.a matière verte produite dans cette réaction est soluble dans l'eau et plus encore dans l'alcool concentré, et ses solutions parfaitement vertes, pas fluorescentes, aban- donnent par évaporation la matière colorante inaltérée. Elle se dissout aussi dans (') Comptes rendus, t. CM, ji. oJS et Bulletin de la Société chimiijut- de J'ai ' série, I. I\ , |i. \~?>\ i8i)0. ( ■^■■•i' ) I acide sullurique concenlré, avec une couleur verte, el la solution n'est pas fluores- cente. » Si Ton fait tomber une goutte d'acide nitrique sur le résidu vert de l'évaporation, placé dans le bain-marie, on remarque f|ue le résidu passe au bleu dans les points qui ne sont pas directement atteints par lacide el que Ion obtient une solution rouge NÏolet, qui passe après quelque temps au jaune verdàtre. La solution de la matière dans l'acide azotique étendu est très nettement fluorescente; elle jirésente une couleur rouge de sang à la lumière réflécliie et jaune verdàtre par transparence. » L'ammoniaque ne change pas la couleur du résidu. )> La solution aqueuse de la matière verte, examinée au spectroscope, est carac- térisée par deuY bandes d'absorption : l'une, la plus netle, placée dans le rouge, entre ). 670 et X 688 ; et l'autre, plus large, mais ajant des bords moins tranchés, occupant une partie de l'indigo et le violet, surtout entre X /(oo et X^iS. On remarque encore une très faible bande dans l'orangé. » La solution de la même matière dans l'alcool à 70° offre les mêmes caractères spectroscopic[ues, avec plus de netteté. » La solution sulfurique ne diffère pas de la précédente par ses caractères spectro- scopiques. » La réaction qui nous a conduit à la découverte de cette matière verte est très sensible ; elle permet de révéler la présence de o*''', oo5 d'alcaloïde et doit être, sous ce point de vue, placé eau même rang que les plus sensibles connues jusqu'à ce jour. » On voit donc qu'il s'agit d'une matière verte spéciale, bien définie par ses caractères optiques. » On connaissait déjà une matière bleue dérivée de l'ésérine (bleu de physostigmine, physosdgmin blait), isolée par M. A. Petit ('), après le traitement de l'alcaloïde par l'ammoniaque, et dont les caractères spectro- scopiques ont été étudiés par MM. Brasche et Eber (-); et une luatière colorante rouge, nommée nibrésérinc par M. Duquesnel, et obtenue par le traitement par les alcalis fixes. » Voici maintenant tme nouvelle matière colorante bien définie, de couleur verte, obtenue par le traitement à l'acide azotique, et pour laquelle nous proposons le nom de chlorésérine (de /Xùoo;, vert et ésérine). » Nous nous proposons de continuer nos recherches sur cette réaction nouvelle de l'ésérine. » (') Comptes rendus, t. LXII, p. 569; 1871. (') Oscar Brasche, Ueber Verwendbarkeit derSpeciroscopie zur Uatersckeidung der Farbenreactioneri der Gifle in Interesse der forensischen Cliemie: Inaugural- Dissertation. Dorpat, p. 53-r)5; 1891 et W. Ebkii, Pharmac. Zeitung, p. 483; 1888 (citation de Brasche). ( 332 ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Préparation d'acide cilri(jue de synthèse, par la fermentation du glucose. Note de M. Charles Weumer. « Des fermentatioiis acides, provoquées par les champignons filamen- teux, ont déjà été observées, notamment celle qui donne lieu à la pro- duction de l'acide oxalique. J'en ai trouvé une nouvelle dans la formation de l'acide citrique, au moyen d'une solution de glucose ('). L'acitle ci- trique est un produit de sécrétion important de certaines moisissures, cl se forme d'une manière analogue à celle qui préside à la transformation du glucose en acides lactique ou acétique, au moyen de bactéries. >i Si l'on abandonne des solutions sucrées, de composition déterminée, à l'action de certains champignons, l'hydrate de carbone est décomposé, et il se forme, en même temps que de l'acide carbonique, un acide orga- nique dont les propriétés et la composition sont identiques à celles àv l'acide extrait du jus de citron. » J'ai reconnu la propriété de transformer le glucose en acide citrique, dans deux espèces de champignons, jusqu'à présent; mais ces organismes avaient échappé à l'observation; leur espèce était inconnue. Les petites dimensions de leurs organes reproducteurs et leur ressendjiance macro- scopique avec des espèces connues déjà sont évidemment les causes prin- cipales de l'ignorance clans laquelle nous étions resté sur leur compte. )) Ces moisissures forment, au-dessus des solutions appropriées, des tissus verts, comme feutrés, dont l'épaisseur atteint un demi-centimètre et plus, ressemblant au pénicillium, mais qui s'en distinguent par des carac- tères morphologiques assez difficiles à découvrir. Je leur ai donné le nom de citromyccles, et je dislingue les deux espèces connues par les mots pfefferianus et glaher. » Les spores de ces espèces sont abondantes dans l'air. J'ai facilement réussi à en faire la sélection par culture, en différentes contrées, comme, par exemple, à Hanovre, et à Thann en Alsace, où la fabrique de pro- duits chimiques a entrepris des expériences sur une grande échelle, depuis plus d'une année; du reste, mes premières expériences remontent à l'année 1890. » Les liquides sucrés, les fruits, etc. favorisent le développement (') Ce procédé a été breveté, car il est susceptible d'une application industrielle. ( 333 ) de ces moisissures. Cependant ce sont les solutions de glucose qui semblent constituer le milieu le plus favorable. La présence de l'acide citrique, déjà formé, semble être sans influence nuisible sur la marche de la fer- mentation; je l'ai vue se continuer quand le milieu sucré renfermait jus- qu'à 8 pour loo d'acide citrique. » En opérant dans de bonnes conditions de température, de hauteur de liquide, d'aération, etc., et en présence de sels nourriciers convenablement choisis, on arrive à décomposer jusqu'à 5o pour loo du glucose employé. Un essai comprenant ii'*''' de glucose a donné, dans l'usine de Thann, ô'^s: (l'acide citrique pur; dans ces conditions, il ne se forme pas d'autres produits organiques secondaires (' ). « PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les changements survenus au glacirr de la Tête Rousse depuis la catastrophe de Saint-Gervais, du 12 juillet 1892. ÎNote de MM. A. Delebecque et L. Duparc. (I L'un de nous ayant été chargé par M. le Ministre des Travaux publics d'explorer à nouveau le glacier de Tête Rousse, nous sommes remontés sur les lieux le 7 août iSgS, accompagnés de M. Guillaume Favre, le petit-fds de l'illustre Correspondant de l'institiil, Alphonse Favre, et du guide Gaspard Simond, de Chamonix. On sait que c'est de ce glacier que partit, le 12 juillet 1892, l'avalanche d'eau qui détruisit les bains de Saint-Gervais, et l'on se rappelle que cette eau était contenue dans deux grandes cavités intraglaciaires, réunies par un couloir (^). Voici ce que nous avons con- staté : » Le glacier ne paraît pas avoir avancé sensiblement. J^a paroi d'arrache- ment qu'il présentait l'an dernier est restée à peu près intacte; mais le trou béant de la cavité inférieure, qui s'ouvrait dans cette paroi et qui mesurait 40™ de large sur 20'" de haut, n'existe plus. Il est réduit à une simple ou- verture, de i'"de haut environ, dans laquelle on ne peut pénétrer et qui ne semble plus communiquer avec la cavité supérieure. II est évidemment en voie de disparaître. Les longues surfaces cylindriques de glace polie, qui revêtaient la cavité inférieure et qui étaient à peu près horizontales, ne sont presque plus visibles; on en retrouve seulement deux lambeaux, dont (') Il me paraît intéressant de rappeler que les expériences actuelles ont été entre- prises par M. Scheurer-Kestner, dans l'établissement même où G. Kestner a fait la découverte de l'acide paratartrique en 1826. (') Voir Comptes rendus, 26 juillet 1892 et Archwes de Genèi'e, i5 septembre 1892. ( 3i/, ) la (lireclion iortenientiiiclinée sur 1 horizontale prouve une Iranslorination profonde du glacier (' ). De nombreux décollements s'observent dans les couches de glace. Au pied de la paroi d'arrachement, la neige amoncelée par le vent forme une muraille qui contribue encore à obstruer l'orifice de la cavité inférieure. » La cavité supérieure a beaucoup moins changé. Sa profondeur a di- minué, par suite de la neige tombée pendant l'hiver. Les couches supé- rieures horizontales surplombent, sur tout le pourtour de la cavité, et particulièrement à l'aval, les couches profondes inclinées. De nombreuses fissures se sont formées, qui n'existaient pas lors de nos premières expédi- tions (19 juillet et 17 août 1892). Tout accuse un tassement général de la partie aval du glacier. » Ajoutons que, à l'une des extrémités de la cavité supérieure, on ob- serve une vaste galerie, transversale à la direction du glacier, finissant en forme de coin à quelque vingt mètres de la cavité, et qui est manifeste- ment une crevasse de fond, résultant de la forme concave du lit du glacier. )) Nous avons vérifié avec soin l'écoulement du elacier et nous avons constaté que, sauf quelques ruisseaux •superficiels, presque toute l'eau s'échappait parle fond, sous l'ancien couloir qui réunissait l'an dernier les deux cavités. L'écoulement parait donc se faire à présent dans des con- ditions convenables. Mais cet état de chose n'est cpie temporaire; car, ou bien le tassement du glacier et la barre de neige amoncelée dont nous avons parlé plus haut auront pour effet d'interrompre cet écoulement à bref délai et de permettre l'accumulation de l'eau dans la cavité supé- rieure, auquel cas un lac glaciaire à ciel ouvert se formera; ou bien la ca- vité supérieure se remplira complètement de neige avant la cessation définitive de l'écoulement et disparaîtra dans la marche du glacier, auquel cas, par suite de la configuration du sol, de nouvelles cavités pourront se reformer. De toute façon, la vallée de Montjoie nous paraît être exposée, dans un avenir peut-être très prochain, peut-être plus éloigné, à une ca- tastrophe semblable à celle du 10 juillet 1892. Aucun travail préventif ne nous semble possible. Une surveillance assidue et, au besoin, une évacua- lion de la vallée sont les seuls remèdes. » La séance est levée à 3 heures et demie. J, B. I ') Voi/' \e.> |)lioi()grapliies jointes à la piéseiUe Mole. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FfES, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimarnhe. Ils fonneiU, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deuj Tables l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annue et part du \" janvier. Le l'rix (le Vdbnnnemenl est fixé ainsi ijiCil suit : Paris : 20 l'r. Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. ( Gavault Sl-Lager. Alger ' Jourdan. ( Ru 11". Amiens Hecquet-Decobeit. j Germain elGrassin. '^"^^'■* \ LachùseelDolbeau. Bayonne Jérùme. Hesançon Jacquard. , Avrard. Hordeaux ) Dulhu. ' Muller (G.). liourges Renaud. / Lcfouniier. I'". Robert. J. liobert. V Uzel Caroir. Baër. Massif. Chambery Perriii. ,. , l Henry. Cherbouig .. - ° I Marguene. ^ Rousseau. / Ribuu-Collay. Lamarciie. Ratel. ' Daniidcil. \ LauverjaL. I Crépin. ( Drevel. ( Gratier. La Hoclielle l'ouclier. lîourdijjnon. Dombre. Marchai. Lille ' I.efebvre. Quarré. Brest. Ctoen . Clermont-Ferr. Dijon. Douai. Grenoble. Le Havre. \: Lorienî. Lyon . . . \ chez Messieurs : ( Baumal. / M"* re.\ier. ' Benioux cl Cumin. \ Georg. ( Mégret. Palud. Vitte. Marseille Ruai. 1 Calas. Montpellier , Co,x\,,l. Moulins Martial Place. [ Sordoillet. Nancy Grosjcan-Maupin. ' Sidol frères. ( Loiseau. Nantes , ., ., , I M"' Veloppe. ( Barnia. ^'^^ i Visconli et C'". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. ' Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Roche/ort Girard (M""). 1 Langlois. ' Lestringant. S'-Étienne Chevalier. j Baslide. ( Rumébe. ( Gmiel. * Privât. , Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. ^ Giard. ( Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : I Feikema Caarelseii \ et C'". Athènes Beck . Barcelone Verdaguer. 1 \sher el C". 1 Calvary et C'". , Friedlandcr et fils. f Mayer el Millier. „ l Schniid, FrancUe et Berne ; „„ ' Amsterdam. Berlin . Bucliarest. foitiers. Rennes Roclief' Rouen. S'-Étie Toulon . . . Toulouse. Tours Valenciennes.. t C- Bologne Zaniclielli et C'". [ Ramiot. Bruxelles Mayolezet /Vudiarte. ( I.ebcgue et G''. ^^ Ha i ma ni). ' Ranisteanii. Budapest KIlian. Cambridge Deighton, BelletC" Christiania Caminermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague HiJsl et lils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hosle. Gênes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. Lausanne. Benda. Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig ; Lorentz. Max Rubc. Twietmeyer. y Desoer. I Gnusé. Liège. Londres Luxembourg . Madrid . chez Messieurs : \ Dulau. / Nuit. V. Biick. / Libr. Gutenberg \ Fuenles et Capdr ville. I Gonzalés e hijos. ' I'-. Fé. ( Duniolard ^rère^ » llœpli. Moscou Gautier. 1 Furcheim. Naples ' Marghieri di Gius. ' Pellerano. , Chrislern. Milan . Netf- l'ork i Stechert. ' Weslermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el O'. Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. j Bocca frères. / Loescheret C''. Rotterdam Krauicrs et (ils. Stockholm Samsou et Wallin Zinserling. / Wolff. Bocca frères. Brero. Rome . S' Pétersbourg. \ ■ Turin . \ Clausen. [ RosenbergelSel Hier Varsovie Gebelhiier el Wolfl Vérone Drucker. Frick. Gerold et C". Zurich Meyer et Zeller. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l"à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre iSSo.j Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par M.\I. A. Derbes el A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenl le Comètes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matière^ grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec Sa planches; i856 15 fr Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseoes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSJ'i, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher a natur. .. des rapports qui existent entre l'étalactuel du règne organique et ses états .antérieurs », par M. le Professeur Bbon.-». In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fi A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 7. TAIU K DES ARTICLES. (Séance du 14 août l»95.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEiMUItKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. VI. I.ŒWY. — PréseiiUiliiiii il'iiii \iplunii- intitule : <■ KfcliciTJies sur lu ilùlciiiiiiiii- lioii tics cnnstanles fies clichés phoUigra- |)iii(|ues (In ciel >* .Tip \l. \. CiiATiN. - Sni' uni- l'inllc dn (1;imc;i~i-. Pages. \,\ Tonhoulanc -12 i MAI. S. A1U.ÛIXG et lin. CiiAXTin:. — Klude snr l'origine microbienne de l'infection pnriilenle chirurgicale -î »'( ME3I01RES PRESEI\TES. M. G. Hi.NHieus adresse une i\ole « Sur les poids atomiques de Van der Plaats ». .. MM. UELAHAYii et BoUTiTiE adressent une Note sur un « avertisseur automatique de changement de densité des milieux ga /cii\ », destiné spécialement à signaler la |iréseace du grisou dans les mines S ■ M. J. Desbouhdieu demande l'ouverture de divers plis cachetés, relatifs à quelqui's jpplii ations de l'électricité ; ■ CORRESPOIVDArVCE. M. l*lo.\i:iiON. - .Sur un produit d'oxydation incomplète de l'aluminium .'f 'S M. S.-J. Ferheiua da Silva. — Sur une nouvelle réaction de l'ésérine et une ma- tière colorante verte dérivée du même alca- loide :\:,n \l. CiiAiii.iLS 'Wr.ii.MEi:. - Préparation d'acide ilh. se p; la ferineiitation citrique de du glucose MM. \. Di;li;i5E(:que et L. Duparc. — Sur les cliangenients survenus au glacier de la Tète Housse depuis la catastrophe de Saint- iWivais, du iijuillel i> 3 .UHN 1862 ET 24 MAI 1875. wcs Comptes rendus hebdomadaires des séances de t Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Academie comprennent ati plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui jjrésentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction I autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, j pour les articles ordinaires de la correspondance offi- aux Secrétaires. ' cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même Article 3. limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjndicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de |)lanches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un" Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque voliune. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les ijcposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 21 AOUT 1893, PRÉSIDÉE PAR M. LŒWY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président, en informant l'Académie de la perte qu'elle vient d'éprouver dans la personne de M. Charcot, Membre de la Section de Médecine et Chirurgie, s'exprime comme il suit : « J'ai la triste mission d'annoncer à l'Académie la perte cruelle et im- prévue qu'elle vient de subir. » La nouvelle de la mort si soudaine de notre éminent Confrère Charcot nous a causé la plus douloureuse émotion. Cette émotion sera certainement ressentie par tous ceux qui s'intéressent à la grandeur intellectuelle du pays, car nous voyons disparaître en lui une des personnalités les plus C. R., 1893, 1' Semestre. (T. CXVII, N' 8.) 44 ( 336 ) distinguées de notre époque et se clore avant l'heure une des carrières scientifiques les plus glorieuses. » Par la valenr originale de ses doctrines et l'immensité de son œuvre, Cliarcot a fait preuve des ressources merveilleuses du génie national, et il a puissamment contribué à accroître le prestige de la Médecine moderne. » Il ne m'appartient pas de rappeler les travaux si extraordinairement variés de l'illustre physiologiste, ils se trouvent enregistrés dans les annales historiques de toutes les Sociétés savantes, mais je suis certain d'être l'interprète de l'Académie en exprimant les profonds regrets que nous cause ce deuil inattendu et en proclamant que Charcot a rendu à la Science médicale d'éclatants services qui lui assureront une renommée impérissable. )> Les obsèques de notre regretté Confrère ont eu lieu samedi matin ; conformément au désir du défunt, aucun discours n'a été prononcé sur sa tombe. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. A. DupoNciiEL demande l'ouverture d'un pli cacheté qui a été dé- posé par lui le 27 mars 1893. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient un Sommaire intitulé : « Principes de Cosmogonie générale ». Ce Sommaire et les développements que l'auteur adresse aujourd'hui à l'Académie, sous le titre : « Principes de Cosmogonie rationnelle », seront soumis à l'examen d'une Commission composée de MM. Faye, Lœwy, Poincaré. M. C. Hue présente un Mémoire sur l'électrolyse, faisant suite à sa Communication sur la matérialité des électricités. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) (337 ) CORRESPOND ANGE. MÉCANIQUE. — Sur les équations du mouvement d'un corps solide se mouvant dans un liquide indéfini. Note de M. C. Maltézos, présentée par M. A. Cornu. « A propos du mouvement brownien (') nous sommes arrivé, pour les équations du mouvement d'un corps solide se mouvant dans un liquide indéfini, au système concentré suivant d{x„x,,.r,) _ /^_ _^_ .^_\ ^I (.T,....T...'r.A-^ ^— dt dT , X àT (') • 'V' ' — (*'2' '^"s''^')^/^.^... ,o {oc.„x,,x.,) » Clebsch (-) a intégré ces équations, au signe des seconds membres près, en l'absence de toute force accélératrice, c'est-à-dire quand (X, Y, Z, M^, M^, M^) = o identiquement. » Nous allons maintenant chercher à quelles conditions il faut que les X, Y, Z, Mj, M^, Mj satisfassent, pour que le système (i) des équations com- plètes prenne la forme intégrée par Clebsch. » Posons [x^=^x\'J^'k,t, y, =j; + [^.,^, (2) iXi = x'.,-h'ka, y-i = y'., + [j-it, ( a?, = a?; +\.J, 73 = j; -I- [J..,l, où les X et [j. sont fonctions du temps et des x' , y'. M, X. » T étant une fonction homogène et du second ordre par rapport aux x^, x.^, ..,, Xj, ... x,„ si l'on pose X^ — X- — r~ A^'t, (') Le Mémoire paraîtra prochainement dans les Annales de Chimie et de P/iysigue. C) Voir Halphen, Fonctions elliptiques, t. II. ( 338 ) on a dxi ôx', dXi dÇkil) dxi et il est aisé de démontrer qu'on a (fT _ d1 dx'i à {lit) donc dT _ dT dxi dx'i » Si l'on applique ces considérations au problème qui nous occupe, on trouve d{x\, x'^, x'^) / ' ' ' \ ^^ ( ' ' ' \ ^^ (3) H(y..j;.y3)^ (.r... ^^ < > „ /^ , - «, ^'., a^:) ., /^ . , , , , . dT , . , ,. dT avec les six conditions pour la détermination de \ et [j., ^"^ \ -^(1 1 . dT _X,Y,Z { - ^ ' V^-^^3'^'>d(^-„x'.,a-;) ^^■^^^'^^^)dix',,x',,x\y » Les équations (4), (5) ne sont pas possibles à résoudre ; mais on peut prendre un cas remarquable. » Si l'on appelle T' et T" la même fonction T, où à la place des x^ on met respectivement x'^ et >,, on aura (^) d^i'^'iiFi'^^dri' » Prenons donc le cas où il y a l'identité (7) T" = C. ( 339) » Alors on trouve rH\ dT _dT ^ >' da:'^ — dx'/ » Donc les équations du mouvement deviennent qui sont les mêmes que celles examinées par Clebsch dans le cas de (X, Y, Z, M^, M^, M^) = o, au signe des seconds membres près, et donnent les x' et y . Les équations (4) et (5) deviennent / C?(X,, >,2, X3) X|,X5,>.3 /-s -1 -i \ <^T' / c?(!J.,, (A,, (J.3) [X,, [X,, 1J.3 \ ^T' , , dT' ^"^ i _M.,M.,.M, N àT dV qui sont des équations simultanées linéaires du premier ordre par rapport à If, Xo, >-3, y.,, [/.o» [^-s. et l'on sait les intégrer quand on y a substitué les x', y par leurs valeurs tirées du système (9). On peut donc tirer de là les valeurs de>. et y.; en les substituant à la relation T"= C, on trouvera défi- nitivement une relation entre les X, Y, Z, M^, M^, M^, qu'on peut avec une valeur convenable d'une des X ou des M rendre identique. » OPTIQUE. — Sur les alternances de couleurs présentées par les réseaux. Note de M. Georges Meslin, présentée par M. Cornu. « J'ai étudié, dans une précédente Communication ('), les franges ri- goureusement achromatiques, c'est-à-dire alternativement blanches et noires, obtenues à l'aide d'un réseau; or, si l'on continue à les observer (') Voir pour les notations le nunaéro des Comptes rendus du 24 juillet iSgS. ( 34o ) de plus en plus près du réseau, elles deviennent de plus en plus fines et l'on voit apparaître des colorations distribuées de la façon suivante : les franges noires continuent à rester sombres, mais, sur deux franges brillantes consécutives, l'une d'elles s'illumine en violet, tandis que l'autre se co- lore en jaune; le même phénomène se produit dans tout le champ, qui se trouve alors couvert de ces deux couleurs alternées; la périodicité existe encore, mais il faut traverser deux franges noires pour retrouver la répé- tition des mêmes apparences; en avançant lentement le microscope, on observe une grande variété de couleurs, mais celles qu'on remarque le plus généralement sont : le violet-mauve associé au jaune, le vert associé au rose, ou encore le bleu à côté du blanc; les deux couleurs juxtaposées sont donc à peu près complémentaires et, pendant ce déplacement, on retrouve à plusieurs reprises les mêmes apparences, qui deviennent plus complexes lorsque la distance est plus faible encore. Les franges noires sont alors très fines, l'intervalle de deux d'entre elles se resserre, tandis que l'intervalle voisin s'élargit et se subdivise en bandes colorées, avec un axe bleu, rose ou jaune; dans tous les cas, le phénomène reste périodique. » Enfin, en continuant à approcher, les colorations deviennent moins vives jusqu'au moment où l'on vise le réseau lui-même; elles apparaissent de nouveau lorsqu'on vise au delà. M Pour pouvoir faire plus commodément des mesures, j'ai cherché à ob- tenir des photographies de ces phénomènes; je les ai exécutées en trans- formant l'oculaire du microscope en chambre noire et en y introduisant de petites plaques sensibles orthochromatiques, de i'='"de côté; la chambre où l'on opérait était rendue obscure et le microscope, placé dans un chevron fixé dans l'embrasure de la fenêtre, recevait directement les rayons solaires tombant sur la fente. )) Ces photographies peuvent être ensuite examinées avec un fort gros- sissement, et l'on y retrouve des dispositions périodiques différentes et ca- 'ractéristiques pour chaque phénomène coloré. » Les franges d'interférences provenaient des deux diffractés de premier ordre émanés virtuellement de Sj et S2 ; en réalité, le mouvement vibratoire en un point M provient de la lumière qui s'est dilTractée au voisinage des deux points s^ et s^, et il faut calculer l'effet que produisent toutes les portions d'ondes laissées libres au voi- sinage de ces points par tous les petits écrans qui constituent le réseau, en les com- posant aux points s^ et «2, ce qui leur applique des retards tfj et tpj caractéristiques de la position de ces points sur l'élément du réseau. Supposons que la perpendiculaire abaissée de S sur le réseau en soit un axe de symétrie, c'est-à-dire tombe au milieu d'une partie opaque ou d'une partie transparente; on reconnaît que l'interférence sera ( 34i ) complète sur cette droite, grâce à ce que c'est-à-dire d'un demi-élément; elles 2« se reproduiront donc identiques de deux en deux. » En un point M où il y a un maximum, il y a concordance pour toutes les couleurs, mais chacune d'elles ne conserve pas la même intensité relative que dans la lumière blanche; car le point Si varie avec la source virtuelle S], c'est-à-dire avec la couleur; autrement dit, le point M ne voit pas le spectre diffracté de la même manière dans toute son étendue, et ces différences sont déterminées d'après Vombre du réseau pro- jeté par le point M sur le spectre. 1) D'après ce qu'on a vu, cette ombre sera la même pour tous les maxima de pre- mière espèce, et d'une nature différente pour tous les maxima de deuxième espèce, qui auront une couleur différente des premiers. » Toutefois si le point M est assez éloigné de la source et du réseau pour que l'ombre d'un élément ne couvre qu'une petite portion du spectre, alors ce spectre pourra se subdiviser en plusieurs régions (violet, indigo, bleu, etc.), qui sont pareil- lement modifiées; il en résultera évidemment une teinte blanche pour les deux maxima; le phénomène, constitué par des franges achromatiques, semblera avoir une période deux fois plus faible. » Les colorations apparaîtront à partir du moment où le spectre ne sera plus recouvert que par Tonibre àe p éléments du réseau, et l'apparence observée sera ca- ractéristique du nombre/;. En écrivant cette condition, on obtient l'équation d y — d p qui montre que d el y — d varient en sens inverse l'une de l'autre, comme les dis- tances à une lentille de l'image et de l'objet. » Lorsqu'on diminue la distance d, on reporte donc en arrière, et à des distances de plus en plus grandes, le point Ap, à partir duquel le phénomène caractérisé par le nombre/? se produit, ainsi que les autres points A,,_, , ^-p—^, qui correspondent à des phénomènes plus complexes. ( 342 ) » J'ai vérifié cette formule avec un réseau au cinquantième, en me repérant sur une des premières teintes que l'on distingue nettement, un rose violacé associé à un jaune vert; cette vérification permet de calculer la valeur de p correspondante : on trouve un nombre compris entre 3 et 4 ; le spectre est alors divisé à peu près en trois segments par l'ombre de trois éléments. » Avec un réseau au centième, ce phénomène ne se montrera qu'à des distances beaucoup plus faibles, car c'est le carré de n qui s'introduit; on trouve 2""°, 2 au lieu de 20""" qu'on avait précédemment. Au contraire, avec un réseau au vingtième, le même calcul donne une distance infinie, même lorsque ^atteint 5o°"". » D'une manière générale, si l'on veut observer ces colorations à des distances très grandes du réseau (c'est-à-dire pour avoir j — d ^ ao), il faut que la source soit à une distance égale à ou n^(\ — V) w'' X 0,0001 5o ce qui, pour les réseaux au :^, au ^ et au -p^^ , donne 5o""", 8""™ et 2"'°; pour des distances plus grandes, on aura des franges achromatiques; pour des distances moindres, on aura des colorations de plus en plus vives. M Ces résultats permettent d'expliquer les franges de l'ouverture, dans l'expérience des réseaux parallèles : c'est ce que je montrerai dans une prochaine Communication. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur deux nouvelles maladies du Mûrier. Note de MM. G. BoYER et F. Lambert, transmise par M. Duclaux. « Nous avons observé deux maladies sur le Mûrier blanc : l'une est causée par une bactérie, l'autre par un champignon. » La maladie causée par une bactérie {Baclcriurn Mor'i) est grave sur les jeunes Mûriers de pépinière, dont elle compromet l'existence en arrê- tant le développement des rameaux. Cette affection se manifeste extérieu- rement par des taches d'un brun noir réparties, en des points quelconques, à la face inférieure des feuilles et sur les rameaux. Les taches des rameaux (343 ) ont des formes et des dimensions variées; ordinairement ovales, allon- gées dans le sens de la longueur des rameaux, elles s'étendent fréquem- ment sur un seul côté de ceux-ci, mais peuvent embrasser tout leur pour- tour. Elles se dépi'iment suivant leur grand axe et souvent se creusent en forme de chancres, plus ou moins profonds, atteignant parfois jusqu'à la moelle. Très fréquemment les altérations débutent par le sommet des ra- meaux, qui semblent alors carbonisés sur une longueur de quelques cen- timètres à plusieurs décimètres et se courbent en forme de crosse. Sur les feuilles, les taches des nervures se creusent comme celles des rameaux. Sur le parenchyme, elles sont moins étendues et très rapprochées; elles forment, en se réunissant, des lésions de dimensions variables, qui passent d'une teinte couleur rouille à une coloration noire. M Le B. Mori existe dans l'épaisseur des tissus qu'il détruit en creusant, surtout dans l'épaisseur des rameaux et perpendiculairement à leur lon- gueur, des cavités dans lesquelles il se multiplie en colonies serrées et qui sont limitées par des cellules brunies par le parasite. Il se produit parfois, au pourtour des altérations, une zone de liège qui isole les régions saines de celles qui sont altérées. » Nous avons produit artificiellement, par inoculation du parasite pris sur les rameaux, les taches du parenchyme et celles des nervures. Le B. Mari, isolé et cultivé en surface, sur milieux artificiels solides, donne des colonies hémispliériques qui, du blanc hyalin, passent au jaune. » La maladie qui est provoquée par le développement d'un champignon, que nous n'avouspu encoredéterminer, estplus commuuequelaprécédente. Elle détermine, chaque année, la disparition d'un grand nombre d'arbres, dans toutes les parties de la région séricicole de la France. Lorsqu'un Mûrier est attaqué, les bourgeons ou les feuilles se flétrissent et se dessè- chent. La maladie débute par le sommet des rameaux, se propage vers hi base et gagne peu à peu les branches principales, le tronc et, en dernier lieu, les racines. Ces divers organes périssent successivement et la plante succombe en présentant dans le bois des colorations d'un gris plus ou moins foncé. Ces altérations sont sûrement causées par le mycélium du champignon parasite, qui est le plus souvent localisé dans les vaisseaux du bois et que Ton suit des parties saines vers les parties malades. Ce mycé- lium est variqueux, cloisonné, ramifié, d'abord blanchâtre, puis d'un jaune pâle et définitivement brun. » Nous poursuivons nos recherches sur ces deux maladies. » C. K., i8ç,3, î* Semestre. (T. CXVII, N° 8.) 'V^ ( 344 ) GÉOLOGIE. — Sur la géogénie et la straUgraphie des bassins houillers de la France centrale. Note de M. A. Juliex, transmise par M. de Lacaze- Duthiers. « I>a découverte de l'origine glaciaire des brèches houillères de la France centrale entraîne avec elle des conséquences inattendues, qu'il me semble indispensable de mettre en lumière. M En premier lieu, si l'on examine le mode de formation du terrain houiller dans celte région spéciale, on voit, par l'examen des assises, que ce mode est incompatible avec la théorie des deltas fluvio-lacustres, émise il y a peu d'années par M. Fayol ; tandis qu'il s'accorde bien avec celle de M. Grand'Eury, qui en est complétée et vivement éclairée. En réalité, nos bassins houillers ne sont autre chose que des lambeaux, plus tard soumis à des glissements et à des failles, de formations d'origine glaciaire et allu- vio-glaciaire, ce qui n'exclut pas, du reste, l'existence à divers niveaux de lits tourbeux formés sur place, et intercalés dans les assises de véritable transport. » En second lieu, cette découverte fait naître des problèmes variés, dont mes études permettent déjà de faire entrevoir la solution. Ces pro- blèmes sont les suivants : » 1° Quelle était la cause des glaciers houillers? » 2° Quels en étaient les centres de dispersion? » 3° Quelle était pour chaque bassin leur direction? » 4" Enfin, quel est l'âge relatif précis des brèches? » La cause de l'apparition de ces glaciers réside dans la création, au début de la période houillère supérieure, de massifs alpestres, faisant partie de cette chaîne que M. Marcel Bertrand a désignée, il y a peu d'années, sous le nom de chaîne hercynienne, et dont la formation a eu pour résultat d'exhausser l'Europe centrale et occidentale, et de déplacer l'océan carbo- nifère, comme la chaîne des Alpes, à la fin de l'époque miocène, a chassé la mer helvétienne. Dans les deux cas, ces mouvements orogéniques formi- dables ont été accompagnés d'un prodigieux développement de l'activité interne du globe, qui a semé l'Europe de volcans porphyriques à l'époque permo-carbonifère, et de volcans trachytiques et basaltiques vers la fin de l'époque tertiaire. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que des glaciers houillers et permiens aient pu se produire, puisque cette époque ancienne ( 345 ) a vu se réaliser les conrlitions qui ont permis, à une époque plus récente, l'établissement de glaciers pliocènes et quaternaires. » I/inventaire lithologique des brèches, relevé patiemment dans chaque bassin, permet de retrouver l'emplacement de ces massifs aujour- d'hui effacés, en même temps que la direction suivie par les fleuves de glace. M Nous pouvons déjà affirmer que, pour le bassin de Saint-Etienne en particulier, les glaciers arrivaient du nord, c'est-à-dire de la direction ac- tuelle de la Riverie. Notre conviction s'est formée par l'étude attentive des nouvelles cartes de la région, publiées par M. Termier et par M. Mi- chel-Lévy. Ija feuille de Lyon seule offre la série complète des roches en- gagées dans les brèches et spécialement des porphyres et porphyrites variés que l'on y recueille, taudis que ces derniers manquent dans la feuille de Saint-Etienne. » Age relatif des brèches, '^on?, distinguons dans le mont Crépon deux zones superposées, savoir : — i° la zones ituée à la base, bien visible au nord, c'est-à-dire à V'alfleury, formée, sur une épaisseur de jo" environ, par les alternances de brèches, de poudingues et de grès, à nombreuses em- preintes de plantes, telles que des Sigillaires gigantesques, par exemple. Cette zone correspond, à notre avis, à la formation complète de Rive-de- Gier et de la Fouillouse, et elle doit se continuer sous la gratte de Saint- Chamond, puisque l'un des niveaux de brèche, celui deCellieu, réapparaît à Saint-Martin-en-Coailleux. 2" La seconde zone, exclusivement glaciaire, superposée à celle-ci et qui se poursuit jusqu'au sommet du mont Crépon, avec une épaisseur de 200" environ. Il nous paraît donc très justifié de considérer la gratte stérile de Saint-Chamond (sensu lato) comme formée d'alluvions subordonnées à la moraine génératrice du mont Crépon qui forme cette deuxième zone. Ce maximum correspond, dans la classification botanique de M. Grand'Eurv, au temps écoulé entre la zone des Sigillaires et celle des Cordai tées. » Or, c'est à ce niveau exact que se rencontrent soit d'énormes brèches, soit de puissantes alluvions stériles, offrant parfois dans leur sein des blocs erratiques gigantesques, à Epinac, à Blanzy, à Brassac et Langeac, à Com- mentry et dans d'autres bassins. Le maximum de puissance, d'extension ou de permanence de ces glaciers houillers s'est donc produit à la même époque dans ces divers bassins. Il en résulte ce fait capital , et désormais mis hors de doute, que tous ces bassins houillers sont synchroniques, que leur formation a été simultanée, et qu'ils ne diffèrent entre eux que par le plus ( 346 ) ou moinsd'épaisseur des couches supérieures, enlevées plus tard par l'éro- sion. C'est là, à notre avis, le résultat d'ordre stratigraphique le plus impor- tant de nos recherches, que celui de la substitution de ce puissant niveau stérile, de cette barre glaciaire, aux zones végétales établies par les ma- gnifiques travaux botaniques de M. Grand'Eurv, pour la classification du terrain houiller supérieur de la France centrale. » Ces zones végétales, en effet, dont les rapports avec les variations offertes par le milieu ambiant, chaleur, degré d'humidité, etc., sont encore ignorés, dont la succession est impossible à expliquer au point de vue phi- losophique, par l'évolution (car on ne conçoit pas la possibilité de trans- former une Sigillaire en Cordaïtée, celle-ci en Fougère, et une Fougère en Calamodeudron), dont la valeur stratigraphique est, par suite, purement empirique; ces zones, dis-je, ne sauraient être mises en balance, comme critérium chronologique, avec un horizon glaciaire de cette importance, évidemment synchronique dans tous les bassins d'une région aussi peu étendue que le Plateau Central. 1) Ainsi, nous sommes amené à synchroniser, malgré les différences dans les éléments végétaux, si habilement constatées par M. Grand'Eury, les couches de Rive-de-Gier, Valfleury et la Fouillouse, celles d'Épinac, du Colombier et du Marais à Commentry, de la Combelle et de Chalède, dans les bassins de Brassac et de Langeac, qui ont toutes précédé la formation glaciaire dans son maximum d'extension. Nous synchronisons aussi, et pour des raisons analogues les couches supérieures au grand niveau stérile, telles que celles de Saint-Étienne, du Grand-Molov et de Sullv, celles de Blanzy, le terrain houiller de JVIeaulne supérieur à la brèche, enfin les couches de Brassac et de Marsange. » Nous n'hésitons pas davantage à paralléliser la grande couche de Commentry, avec les trois zones de Saint-Étienne; mais, en raison de l'im- portance de cette dernière question, nous en réservons l'exposé et la justi- fication pour une prochaine Communication. » GÉOLOGIE. — Camhrien de VEèrault. Note de iMM. de Rouville, Delage et MlQUEL. « Des recherches, faites en commun, ont amené les auteurs à recon- naître dans le cambrien (ou sous-anglais) du département de l'Hérault ( 347 ) trois groupes absolument concordants, qu'ils oiiumèrent de haut en bas et qu'ils nomment provisoirement, vu l'insuffisance actuelle des documents paléontologiques, de la manière suivante : » Troisième groipk : Postpai-adoxidien (Treniadoc slates. Liitgala flagx), formé d'une alternance de schistes et de qiiartzites avec intercalation d'enclaves calcaires et d'amygdaiine se fondant par le haut dans l'arenig;, par le bas dans le jîroupe suivant : » I20O'" à i5oo™ sans jjlissenient apparent; I) Barioubio, . . . , etc. » Deuxième groupe : Paradoxidien (Ménévian and Harbeh? group), formé de schistes verts, jaunes, rouges lie de vin et de calcschistes amvgdalins. » 25'" à 3o™ ; » Vélieux (lit de Brian) Coulouma, . . . , etc. I) Premier groupe : Anteparadoxidien (Harbeh? and Longmyad group), ensemble de marbres saccharoïdes, de calcaires et de dolomies compactes ou schistoïdes en alternance (Vélieux, Coulouma, . . .), et dans le bas, formation de grès parfaitement homogènes, de plusieurs centaines de mètres d'épaisseur (grès de Marcory). » 1200'" à IDOO"". » Faune. — Aucun élément nouveau n'a été, pour le moment, ajouté par les auteurs aux collections classiques recueillies dans les Facultés des Sciences de Paris on de Montpellier et chez M. Miquel. » Les auteurs signalent dans le troisième groupe, à sa zone de passage à l'arenig, ces apparences de forme organique faisant croire à Texistence de lingules; mais ils excluent de ce groupe la Lingula Lesneuri, malheureu- sement et faussement citée à ce niveau. » Ils signalent encore de très vagues indices dans les calcaires du pre- mier groupe et insistent sur la présence de représentant de la faune pre- mière dans les couches amygdalines du groupe médian, couches amvgda- lines qu'on avait, antérieurement à leurs conclusions actuelles, rapportées au dévonien. )) Une grande partie de pavs figurant sur les cartes comine dévo- niens et, en particulier, un certain nombre de couches calcaires soigneu- sement délimitées par l'un des auteurs, devront donc être considérés comme cambriens, sans préjudice, toutefois, des importants lambeaux dévoniens (Taussines, près Saint-Pons, Causses, Vfeussan, etc.) que leurs phacops, leurs orthis et, pour quelques-uns, leurs goniatites rattachent au dévonien. » Allures architec Ioniques. — La carte détaillée de la surface étudiée et les profils en préparation permettront de se faire une idée nette des mouve- ments subis par les trois groupes, constamment concordants. La multipli- ( 348 ) cité des affleurements du paradoxidien (Vélieiix, Rodomonts, Euzède, etc.), sous forme de bandes de largeur variable, toujours parallèles, inter- rompues par places, l'emmagasinement constant du groupe entre les deux autres, dont les plongements variés seront exactement indiqués par des flèches, feront saisir à l'œil, et sans autre explication, le sens des mouve- ments (anticlinaux, synclinaux), généralement obliquant vers le sud. » Les auteurs relèvent, dès aujourd'hui, le fait très important dans l'éco- nomie stratigraphique du pays, de renversements accentués sur de grandes longueurs, que n'accompagne aucune trace de dislocation brusque, de rupture ni de déchirure violente. » Cette circonstance, jointe à celle de similarités pétrographiques (cou- ches amvgdalines) absolument décevantes, n'a pas peu contribué à entre- tenir jusqu'ici, sur la constitution du pays, une obscurité regrettable. Ils citent, entre autres exemples, la dorsale de Ferrais et celle de Poussarou, et sur une surface plus restreinte l'extrémité du ruisseau de Briant, près Minerve, où les assises se présentent dans un ordre inverse de celui qu'elles présentent en amont. » Une Note plus explicite fera connaître ultérieurement la part contri- butive de chacun des auteurs aux résultats acquis. » M. Ch.-V. Zgnger adresse deux petites photographies du lac de Ge- nève et des montagnes environnantes, obtenues par lui le 17 août, à 10'' 3o"" du soir et à 2'' du matin, sur des plaques orthochromatiques. Ces résultats le conduisent à admettre l'existence de radiations par phosphorescence, qui seraient émises par les objets, à la suite de l'insola- tion à laquelle ils ont été soumis pendant le jour. M. P. Blakdix adresse une l!^ote relative à deux appareils qu'il nomme mydriasomètre et ophtalmoscope-microscope. La séance est levée à 3 heures et demie. M. B. ( 249) BULLETIN BIBLIOtiRAPUIQUE. Ouvrages reçus dans la séance dd 3i juillet iSgS. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. Sixième série, tome XXIX, août 1893. Paris, G. Masson, im- primerie Gaiithier-Villars et fils, 1893-, I fasc. in-8°. Annales agronomiques , publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P.-P. Dehérain, Membre de l'Institut, professeur de Phy- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. Tome XIX, n" 7. Paris, G. Masson, iSgS; i fasc. in-8". Traité de Géologie, par A. de Lapparent, ancien ingénieur au corps des Mines, professeur à l'Institut catholique de Paris. Deuxième Partie : Géo- logie proprement dite. Fascicule cinquième. Paris, F. Savy, 1893; i vol. gr. in-8°. Monographie des Oscillariées (Noslocacécs homocystées) , par M. Maurice GoMONT. Mémoire couronné par l'Institut (prix Desmazières, 1890). Paris, G. Masson, 1893; i vol. in-S". Notice généalogique sur la famille Papin. Son existence ancienne, sa no- blesse, ses alliances, ses illustrations. Denis Papin; Nicolas Papin et Isaac Papin. Extrait de l'Ouvrage : Vie et œuvres de D. Papin, par L. de Belenet, officier d'Infanterie. Blois, C. Migault et C'% 1893; i vol. gr. in-S". L'Anthropologie, sous la direction de MM. Cartailhac, Hamy, Topinard, 1893. Tome IV, n° 2, mars-avril. Paris, G. Masson; i fasc. gr. in-8''. Sur l'intégrale eulérienne de première espèce, par J. Beaupain, ingénieur au corps des Mines. Bruxelles, E. Hayes, 1893; i fasc. in-4°. Fennia, etc. Bulletin de la Société de Géographie de Finlande. Helsingfors, 1893; I vol. gr. in-8". Médical electricity : What is il ? and how does it cure? by E.-S. d'Odiardi, médical electrician. Swan Sounenschein and C. London, 1893; i vol. in-i8. Puhblicazioni délia Specolavaticana. Fascicolo III. Roma, 1893; i vol. gr. in-4°. Report of the New-York meteorological observatory 0/ the department of ( 35o ) Public Parli s, ce/il rai Park, New- York city, for llie year 1893. New- York, 1898; I vol. iii-4°. Ouvrages reçus dans la séance du 7 aolt iSgS. Journal de Pharmacie et de Chimie (ioyxàk en 1809), rédigé par MM. Fremy, Regnavld, Lefort, Planchon, Riche, Jungfleisch, Petit, Villejean, BouRQUELOT et Màrty. N'*3, 1*=' août 1893. Paris, G. Masson; i fascicule in-8°. Les explosifs industriels. Le grisou et les poussières de houille, par J. Daniel, ingénieur des Arts et Manufactures, directeur de la Compagnie des Explo- sifs Sécurité. Paris, E. Bernard et C'% 1893; i vol. grand in-8°. (Présenté par M. Berthelot. ) (Renvoyé à la Commission du prix Montyon, Arts insalubres.) Société philomathique de Paris fondée en 1788. Extrait du Compte rendu de la séance du 22 juillet 1893. N" 19. Paris, 1898; 1 fasc. in-S". Ampélographie des cépages indigènes de l'Afrique française du Nord, par Leroux S.-C, ingénieur agronome viticulteur. Blida, Mauguin, 1893; i fascicule gr. in- 8°. Bulletin mensuel de l'observatoire météorologique de l'Université d'Upsal, par Hildebrand Hildebrândsson. Appendices : Recherches sur le climat d'Upsal. 1 : Pluies, par Thure Wigert. Upsal, 1893; i fasc. in-4". Chemical and micro-mineralogical researches on the upper cretaceous zones nfthesouthofEngland,hyWihLiA.uFRkSER Hume, demonstrator in Geo- logy at the Royal Collège of Science, South Kensington, 1893. London; I vol. in- 8". North americanfauna. N" 7, published by authority of the Secretary of Agriculture (actual date of publication, may 3i, 1893). The Death Valley expédition, a biological survey of parts of California, Nevada, Arizona and Utah. l>art. [I, Washington, 1898; i vol. gr. in-8°. Resultados del obscrvatorio nacional argeniino, vol. XVI. Durchmusterung catalogue. Part I, 22" to 02". Buenos-Aires, 1892; i vol. in-4". Oïl souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VJLI.ARS ET VU.S, Quai (les Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forinent, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, lermuient chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix lie V abonnement est fixé ain\i ijiiUl suit : Paris : 20 l'r. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Angers. chez Messieurs : Agen Michel et Médan. I Gavaull St-Lager. Alger ' Jourdan. ( Ruir. Amiens Hccqucl-Decoberl. 1 Germain elGrassin. ' ' ■ ■ ( Lachése et Dolbeau. Baronne Jérûme. Hesançon Jacquard. , Avrard. Hordeaux j Dulhu. ' Muller (G.). Uourges Renaud. iLerouiiiier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Canill. i Baër. i Massif. Chambery Perrin. ., , , i Henev. Cherbourg , I Marauerie. Brest. Caen . Clermont'Ferr. ^ Rousseau. ( Ribou-Collay. I Laniarclie. Dijon , Ratel. ' Dauiidol. ,, \ Lauvenal uouai 1 . ■" ( Crepin. ( Drevet. 1 Gratier. Grenoble. La Hoclielle l'oucher. ( Bourdignon. Le Havre. Lille. \ Donibre. Marchai. Lefebvre. ' Quarré. Lorient. chez Messieurs : ^ Baumal. ( M"* Texicr. Rcrnoux et Cumin. Georg. Lyon ( Mégret. j Palud. 1 Ville. Marseille Ruai. \ Galas. Montpellier ' ' Goulet. Moulins Martial Place. [ Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidol frères. \ Loiseau. / M°" Veloppé. \ Barnia. ' Visconli et G'". Aimes Thibaud. Orléans Luzcray. \ Blanchier. Nantes Nice . Hoitiers. ' ' ' ' ( Druinaud. Hennés Plihon et Hervé. Hochefort ... Girard (M""). t Langlois. Rouen , , • ' Lestringant. S'-Étienne Ghevalier. i Bastide. Toulon . . . Toulouse. Toun Valenciennes. I Rumihe. J Gimel. ' Privât. , Boisselier. Pérical. ' Suppligeon. J Giard. ' Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, .imsterdani. chez Messieurs Feikenia Caarelsen t et C'«. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et G" Berlin. Galvary et C". Friediander et lils. ' Mayer et Millier, n \ Schmid, Francke et Bologne Zauicdielli et G'*. I Ramiot. Bruxelles Mayolezet \udiarte. ( Lehégue et G'". \ Hainiann. Bucharest . ,, ' Ranisleanu. Budapest Kilian. Cambridge Ilcighton, BelletC"- Ckristiania Ganinierriieyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et lils. Florence Lcescher et Seebei . Gand Hosle. Gênes Beuf. . Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmolir. La Haye Belinfanle frères. 1 Beiula. Lausanne , _ ' Payol. Barlh. \ Brockhaus. Leipzig ■ Lorent/,. Max Riibe. Twielnieyer. Desoer. Liés I Gnusé. Londres Luxembourg. Madrid Milan chez Messieurs : { Dulau. ) Nuit. V. BUck. Libr. Gutenberg. Fuentes et Capde- ville. Gonzalès e hijos. F. Fc. ( Dumolard frères. ( Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples Margliieri di Gius. ' Pellerano. . Christern. Neiv- York j Stechert. ' VVestermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Glausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. ( Loescherel G". Botterdam Kratners et fils. Stockholm Samson el Wallin ^ Zinserling. / Wolir. Bocca frères. Brero. Rome . S' Pétersbourg. Turin. i Glausen. RosenbergetS Sellier Varsovie Gebethner et VVoIrt. J Vérone Drucker. Frick. Gerolil et C'". Ziirich Meyer el Zeller. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes 1" à 31. — (3 .Août i8i5 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. 1 Tomes 32 à 61.— ( i"^ Janvier i85i à 3i Décembre i86 3.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. j Tomes 62 à 91.— ( 1" Janvier 18G6 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. ' SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DeuuKset A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'èprouvenl les Coméles, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 3 > planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beskden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de iS53, et puis remise pourcelui de i85'), savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- u nientaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive on simultanée. — ■ Rechercher a nature » des rapports qui existent entre rétatacluel du règne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Bkosx. In-J", avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" S. TAHLE DES ARTICLES, (Séance du 21 août 1895.) MÉMOIRES ET COMMUN ICATIOIVS DES MEMHItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE Pages. M. le Président aniiuruc a rAcailcmic la perle (|ii'ellc \ iinl M .le \lé,lerine el Cliirurj;ie 335 MEMOIRES PRESENTES. M. A. Dui'ONOiiEL deiiuiiuie lOuverUii'c il'iin pli cacheté, coiilciiaiil le Sommaire de ses (1 Piiiieiprs de Cosmogonie {générale ».... .!3(i M. C. Hue préscnle un Mémoire sur l'élec- Irolyse, faisanl suite à sa Communicalion Mir la mat('Tialilé des éleetricilés 336 CORRESPONDANCE. M. C. Maltézos. Sur les équations du mouvement d"un eorps solide se mouvanl dans un liquide indélini 337 M. G. Meslin. — Sur les alternances de cou- leurs présentées par les réseaux 339 MiM. G. liOYER et !•'. Lamuert. — Sur deu\ nouvelles maladies du Mûrier '■>'[■•. M. A. Julien. — Sur la géogénie et la stra- tigraphie des bassins houillei'sde laFrance Bulletin liiiiLiouRVi-Hioun centrale '^'\k MM. DE RouviLLE, Delage et MlQUEL. — Cambrien de l'Hérault ■ ■ ■ 346 .M. Cn.-V. Zenger adresse deux petites photo- graphicsdii lac de Genève et des montagnes environnantes, obtenues pendant la nuit. . 3q8 M. P. Blandin adresse une Note relative à deux appareils qu'il nomme mydriaso- inrlrr c\_ (iplitahnoscope-tnicroscope 348 34;» PARIS. - IMPUIMEKIE GAUTHIKR-VILLARS ET KILS, Quai des Grands-Aususiins, 55. Le Ct'runt : GAliTbiER-VlLLAltâ 1893 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MJfl. liES SECRÉTAIBËS PERPÉTUEIiS . TOME CXVII. N^ 9 (28 Août 1893). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES IIENDCS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai des Granda-Augusiins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai i8i5. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de \ Les Programmes des prix proposés par l'Académie r Académie se composent des extraits des travaux de : sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes j ports. relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant présentés par des savants étrangers à l'Académie. ■ que l'Académie l'aura décidé. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. AnTicLE 1" — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, pour les articles ordinaires de la correspondance offi- aux Secrétaires. cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- |)ris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui les correspondants de l'Académie comprennent au vaut, et mis à la fin du cahier jjIus 4 pages par numéro. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remisa temps, le titre seul du Mémoire esi inséré dans \eCompte rendu Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teiu's; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administratiA'e fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les disposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 28 AOUT 18«5, PRÉSIDÉE PAR M. LŒWy. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, MÉTÉOROLOGIE. — Sur lin typhon de l'an dernier, des mers de la Cinne; par M. H. Fave. « Le R. P. Chevalier, directeur de l'observatoire météorologique de Zi-ka-Wev, m'a adressé un important Mémoire en anglais sur le terrible typhon de l'an dernier quia laissé de cruels souvenirs chez les résidents de Shangai et de Hong-Kong. Noté le 7 octobre 1892 à l'est de Lncon, ce typhon a passé le 10 très près du South Cape de Formose, englouti le stea- mer norvégien Normand et brisé sur des récifs le mail anglais Bokhara. » Par une étude approfondie, le P. Chevalier a reconnu qu'il n'existe pas d'aire de haute pression à 600 ou 1000 miles autour du centre. Celte assertion est entièrement opposée à la théorie de M. Ferrel, car celui-ci affirme que tout cyclone est entouré d'une aire de haute pression, faisant C. R., 1893, 2' Semestre. (T. CXVII, N» 9.) 46 ( 352 ) fonction d'anticyclone. Cette démonstration n'est pas sans intérêt an point de vne de la valeur théorique qu'on assigne encore aux; vues de M. Ferrel en x\mériqne. » En second lieu, le P. Chevalier s'attache à convaincre les marins que, dans les basses latitudes, il faut accorder une grande attention à la pré- sence des cirrus, présage le plus constant d'un typhon éloigné. D'après lui, le centre d'un typhon et sa direction sont indiqués par le point de l'hori- zon d'où les cirrus paraissent diverger. Cette notion, bien connue en France depuis les travaux de M. Bridet sur les tempêtes de 'l'hémisphère austral, tend à reporter l'origine des typhons dans la région des cirrus des basses latitudes, c'est-à-dire à 1200" ou iSoo"" de hauteur. » J'ai la satisfaction de voir que le P. Chevalier adopte l'idée que les typhons sont des tourbillons dont la cause génératrice réside dans les hautes régions de l'atmosphère; il admet aussi que leur mouvement de translation a la mêmeorigine. Il y a plus de vingt ans que je soutiens cette doctrine contre les météorologistes qui s'obstinaient à placer au ras du sol les débuis d'un cyclone et la cause de son mouvement de translation. » Il admet que leurs tourbillonnements sont circulaires à rintéricur, à proximité du centre, et même il accepte l'idée que ce centre est occupé, en général, par une région de calme autour duquel tournent leurs effrovables girations circulaires. Mais ces données incontestables, d'où il résulte clai- rement que les typhons sont des tourbillons descendants, ne l'empêchent pas d'admettre en même temps la vieille idée de Meldrum, de Doberck, de Blanfort, d'Elliot, etc., aux Indes orientales et de presque tous les météo- rologistes aux Indes occidentales, à savoir que les mouvements intérieurs des cyclones sont des trajectoires reclilignes convergentes courbées par la rotation de la Terre, en sorte que l'air doit être ascendant et non descen- dant dans tous ces phénomènes, sauf peut-être au centre où M. Chevalier n'ose pas nier le mouvement descendant qui résulte si clairement des ob- servations de Manille. A une certaine distance que l'auteur laisse totale- ment incertaine, il admet, malgré les maîtres de la Science nautique, Red- field, Reid, Piddington, Bridet, malgré les Écoles anglaises de navigation, que les spires du vent font un angle, non pas de 90", mais de i io" à iSo" et môme plus avec le rayon vecteur. » C'est le seul point sur lequel je marque une forte dissidence avec le P. Chevalier. Sans entrer dans le détail des observations par lesquelles l'auteur croit pouvoir établir ces déviations, je me contenterai d'une simple remarque. Le P. Chevalier se flatte de représenter assez bien les laits du ç) au 10 octobre; mais, à partir du 10, il rencontre une difficulté ( 353 ) qui montre, à mon avis, qu'il n'a pas déterminé la vraie trajectoire du typhon. Je laisse la parole au P. Chevalier en abrégeant quelque peu : » Jusqu'à 3'' après midi du lo, tout est régulier dans le mouvement du typhon, mais à partir de là nous entrons dans une mytérieuse part de son histoire : la marche du baromètre indique, en elTet, à ce moment, un total changement dans la basse pression centrale. J'ai été curieux de déterminer ce fait avec toute l'évidence possible, mais il faut reconnaître qu'un fait pareil est plus aisé à établir qu'à expliquer. » Je vais tâcher cependant d'en présenter une explication. » Les météorologistes s'accordent à reconnaître que les typhons, les cyclones, les tornados et les trombes sont des phénomènes de même nature qui ne diffèrent entre eux que par des particularités, par exemple la grandeur et les dimensions en hauteur de ces phénomènes. Or les tornados ne sont autre chose que des tourbillons qu'on voit descendre des nues en dévastant tout ce que leur pointe rencontre sur le sol. » De plus, ces tornados, après avoir ravagé le sol, remontent parfois en l'air et cessent totalement leurs ravages, pour redescendre ensuite et les recommencer sur la même trajectoire ('). Ces mouvements sont absolument indépendants des accidents topographiques qui, bien certainement, n'exercent aucune action sur les tornados. » Cela posé, puisque les typhons ne diffèrent des Iromljes et des tornados (|ue par l'ènormilé de leurs dimensions en tous sens, il est permis de supposer que ce mouve- ment alternatif de descente et de retrait temporaires peut se produire aussi dans les premiers. Seulement ce phénomène, aisément perceptible dans les tornados, ne se fera pas sentir de même dans les tvphoas. » Dans les tornados, la faible pioporlion de la largeur comparée avec la hauteur fait comprendre que, si la pointe coniijue se relève, le tourbillon tout entier se relève avec la pointe et cesse de loucher le sol. Dans le typhon, au contraire, dont la largeur est telle qu'aucun spectateur ne peut l'embrasser en entier, cette largeur l'ail f[ue le relèvement de la partie centrale n'empêche pas les parties extérieures du tourbillon de toucher le sol et de continuer les dévastations commises le long de la livijecloire. » La première conséquence sera évidemment un grand changement dans la dépres- sion centrale, que cette dépression soit l'efTet dynamique d'un tourbillonnement violent qui modifie la transmission de la pression, comme le veut M. Faye, ou celui d'une raréfaction physique de l'air dansée centre. » La deuxième conséquence sera un prompt abatlement du vent autour du centre du lyphon. Une large aire de faibles gradients succédera aux vents violents du centre, et ceux-ci seront remplacés par des vents plus modérés. » Une troisième conséquence sera l'existence d'un anneau de plus profonds gra- dients, et par conséquent de vents plus forts autour de l'aire centrale. » C'est par cette alternative d'abaissements'et de relèvements qu'on peut se rendre compte de la dilférence que présentent les typhons dans leur région centrale. On sait qu'en général il y existe un calme absolu. M. Sprung incline à croire que c'est un (') Et cela, à plusieurs reprises, jusqu'à ce c[u'ils se relèvent définitivement et \ûiit se confondre avec la masse nuageuse i[ui les porte. ( 354 ) pur accident. M. Faj'e, au conlrairc. soutient qu'il s'agit là d'un trait essentiel à la constitution île chaque. cyclone non encore déformé, et cette opinion de M. Faye sur ce point paraît parfaitement vraie. Cependant elle n'est pas indistinctemenl appli- cable à tous les typhons; ils ne présentent pas tous au centre un ciel pur au zénith avec des étoiles brillant passagèrement avec toute leur splendeur, et c'est précisément dans le cas d'un relèvement du tourbillon central que doit se présenter un ciel cou- vert avec de fortes brises variables. » Le R. P. Chevalier montre en effet que tel est le cas dn tvplion observé le lo octobre dans l'après-midi; il cite à l'appui les observations faites à bord de la barque Nanaimo, de la Ciiè de Pékin Phra-Nang et de YEmpress of Japan, comparées avec celles des stations météorologiques du canal de Formose. Il constate même que le tvphon, en parcourant Formose, s'est seginenté en deux portions complètement séparées l'une de l'autre. » Je ne m'inscrirai pas en faux contre l'idée du P. Chevalier, qui attri- bue aux tvphons cette singulière propriété des tornados d'exécuter en qiielc[ue sorte une danse verticale ('). » ]Mais je ferai remarquer ceci : si le typhon se relève, comtne un tor- naJo, il se relèvera tout entier; le calme central diminuera d'étendue; les spires successives se rapprocheront sans que la pointe du typhon quitte le sol pour de faibles différences de pression. J'ai fait voir, en outre, qu'en s'obstinant à représenter la marche du vent dans les typhons par des spi- rales, on .était fréquemment conduit à des trajectoires inadmissibles (^Ame- rican Meteorological Journal de janvier i8()i, p. 47^-47 5)- Nous rencon- trons ici un cas analogue; le sinistre du Bokhara ne me parait pas exiger cette complication de phénomènes, car le naufrage de ce navire a été plu- tôt occasionné par le récif sur lequel il s'est brisé que par l'effort de la tem])ète. » J'applaudis, du reste, aux vues théoriques de M. Chevalier, sauf le point cjue je viens d'indiquer; il tïie semble que iious ne sommes pas sé- jjarés par des différences infranchissables. (') Voici un remarquable passage de M. Dallas, des Indes orientales, qui montre que ce savant météorologiste a eu la même idée que M. Chevalier {American AJelcorolofficalJoarnal, iu'iWet 1892, p. 108) : « ... 11 est donc évident, théorique- ment ou par observation, i^que les tempêtes cycloniques descendent des hauteurs de l'atmosphère et y opèrent parfois un mouvement de retraite en y remontant; que le tourbillon cjxlonique peut voyager dans les hauteurs en ne donnant en bas que de faibles indications de sa présence à la surface du sol ; 3° que les mouvements des cyclones s'accordent, en général, avec ce qu'on peut présumer de leurs mouvements dans les couches élevées de l'atmosphère, c ( 355 ) » Reconnaître que les cyclones et les trombes sont des tourbillons dont la ^iration et la translation sont déterminées par des causes supérieures, c'est en même temps reconnaître que ces tourbillons sont descendants. » Reconnaître que les alternatives de descente et de retrait des tor- nados sont déterminées par des changements survenus dans la vitesse des girations descendantes, c'est renoncer à l'idée du mouvement centri- pète. » Reconnaître que le phénomène admirable du calme complet au centre de la tempête est la règle dans les cyclones non déformés, c'est renoncer au prétendu mouvement centripète de l'air, car il est impossible d'admettre que l'air monte à la périphérie et descend au centre. » C'est ce qu'il est impossible d'accepter depuis que la théorie de la con- vection a été mise à une rude épreuve par M. Hann, le directeur célèbre de l'observatoire météorologique autrichien, qui a montré qu'il n'existe pas à l'intérieur des cvclones un excès de température capable de rendre compte de leur circulation intérieure. » Enfin je ne vois pas d'obstacle à ce que le P. Chevalier accepte ma théorie, à moins qu'il ne persiste à croire que les tourbillons, en dépit de leur indépendance par rapport aux accidents to|)ographiques, sont produits en bas par un mouvement centripète de l'air rasant le sol, subissant toutes ses irrégularités, exerçant une succion capable de déboucheries bouteilles dans les caves, d'emporter dans les airs des barres de fer et de les faire tournoyer jusque dans leur embouchure, enfin, et c'est le comble, de pomper jusqu'aux nues l'eau des rivières et des mers (' ). » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Élude chronophotographique des différents genres de locomotion chez les animaux. Note de M. i^Iakey. « L'intérêt principal de l'étude des êtres organisés est de chercher le lien qui existe entre la conformation spéciale de chaque espèce et les ca- ractères particuliers des fonctions dans cette espèce. M L'union de plus en plus intime de l'Anatomie et de la Physiologie com- parées mènera sans doute à la découverte des lois fondamentales de la morphogénie, lois qui permettront, à^l'inspection d'un organe, de prévoir les particularités de sa fonction. (') Voir aussi H. Faye, Sur la vraie théorie des trombes et tornados, à propos de celui de Lawrence ( MassachuseUs), i3 mars 1893. ( 356 ) » Ces relations commencent à être saisissables pour les organes de la locomotion chez les Vertébrés. Le volume et la longueur des muscles, les dimensions relatives des rayons osseux des membres, l'étendue et la forme des surfaces articulaires permettent de prévoir les caractères des allures d'un mammifère et, d'autre part, on peut montrer l'exactitude de ces prévisions en les contrôlant par la chronophotograpliie qui donne l'épure géométrique de ces mêmes mouvements. » Nous avons cherché à étendre à un grand nombre d'espèces animales ce mode d'analyse de la locomotion par la photographie et nous avons réussi à l'appliquer non seulement aux Mammifères, mais aux Oiseaux, aux Reptiles, aux Poissons, aux Mollusques et aux Articulés. » Ce sera sans doute une entreprise de longue haleine que de recueil- lir les nombreuses séries d'images nécessaires pour ce genre de compa- raison ; mais nous avons pu nous assurer qu'il est presque toujours pos- sible d'obtenir ces images en se plaçant dans des conditions variables suivant le genre d'animal étudié. » Les Reptiles, par exemple, doivent être mis dans une sorte de canal circulaire où ils peuvent courir indéfiniment; l'appareil chronophotogra- phique est placé au-dessus du chemin que parcourt l'animal dont il saisit au passage les attitudes successives. » Les Poissons nagent dans une gouttière analogue remplie d'eau lim- pide et éclairée par-dessous, de sorte que leur silhouette se détache sur un fond clair. D'autres fois, l'animal est éclairé par le haut et se projette en clair sur un fond obscur. » On emploie pour les Insectes des dispositions analogues. Enfin nous n'avons pas à revenir sur les champs obscurs qui nous ont servi pour l'é- tude des Mammifères et des Oiseaux. » La principale difficulté est d'obtenir que l'animal en expérience marche à son allure normale. Chez les espèces domestiques et chez les animaux apprivoisés le résultat est facile à obtenir; chez les autres il exige Ijeaucoup de patience et de nombreux tâtonnements. » En comparant entre eux quelques-uns des types dont nous avons re- cueilli les images chronophotographiques, on trouve déjà d'intéressantes analogies. Ainsi, pour la locomotion sur terre et la locomotion dans l'eau, il est possible de suivre les transitions graduelles entre la reptation simple et les genres de locomotion plus compliqués. » Une anguille et une couleuvre placées dans l'eau progressent de la même manière : une onde à indexions latérales court sans cesse de la tête à ( 357 ) la queue de l'animal, et la vitesse de progression rétrograde de cette onde est très peu supérieure à lu vitesse de translation de l'animal lui-même, ainsi que nous l'avons montré dans une Note précédente. » Si l'on place sur le sol l'Anguille et la Couleuvre, le mode de reptation sera modifié de la même façon chez les deux espèces. Le mouvement on- dulatoire aura, de part et d'autre, une amplitude plus grande et cette ampli- tude croîtra d'autant plus que la surface sur laquelle rampe l'anima! est plus glissante {ftg. i). Fi;. I. Reptation d'une Couleuvre (succession des images de gauche à droite). » Chez les Poissons pourvus de nageoires et chez les Reptiles qui ont des pattes, il reste, en général, un vestige plus ou moins j^rononcé du mouvement ondulatoire de reptation. )) Chez le Chien de mer par exemple, l'onde rétrograde qui parcourt tout le corps est extrêmement prononcée; elle se réduit beaucoup chez les -Salrîionidés et n'existe pins guère qu'au niveau de la queue chez les Pois- sons dont le corps est plus trapu comme les Cyprins. » Dans la locomotion terrestre l'onde rétrograde se voit très bien chez le Gecko, mais est moins prononcée siu- le Lézard gris et le Lézard vert {fig. 2). » Les Batraciens présentent, aux phases successives de leur évolution, des types de locomotion variés que tout le monde connaît, mais dont l'ana- lyse chronophotographique est intéressante. » Le têtard du Crapaud par exemple présente, dans le premier âge, la progression par ondulation delà nageoire caudale; quand les pattes sont apparues, on voit se produire un type de locomotion mixte : la queue on- ( 358 ) dule et de chaque côté les membres postérieurs exécutent les mouve- ments de natation qui leur sont propres. Ces mouvements des membres postérieurs existent seuls quelque temps après quand la queue a disparu. Fis Gecko trottant. » Or ces mouvements qui ressemblent si bien à ceux de la natation de l'Homme présentent cette particularité, que les membres antérieurs n'v prennent aucune part et que les postérieurs, après s'être écartés au point de faire avec l'axe du corps un angle droit, se rapprochent brusquement l'un de l'autre jusqu'à devenir parallèles, puis se fléchissent et s'écartent de nouveau pour recommencer une nouvelle détente. Fig. 3. Marclie du Scorpion. » Les mouvements des membres des Lézards échappent par leur rapi- dité à l'observation directe, m.iis sur les images chronophotographiques, prises au nombre de 4o à 5o par seconde, ou suit très bien les mouvements ( 359 ) successifs des membres d'avant et d'arrière. Or sur le Lézard eris aussi bien que sur le Gecko, l'allure normale est celle du trot; c'est-à-dire que les membres se meuvent en diagonale. La grande amplitude des mouvements de ces membres combinée à l'ondulation de l'axe du corps fait que les membres d'un même côté se rapprochent beaucoup l'un de l'autre, puis s'éloignent beaucoup dans l'instant suivant. Le Gecko porte son pied d'ar- rière presque sous son aisselle du côté où son corps devient concave; l'instant d'après, ce côté deviendra convexe, le membre antérieur se por- tera très loin en avant, et le corps présentant de ce côté un arc convexe, les deux membres seront très écartés l'un de l'autre. )) Des observations intéressantes peuvent se faire aussi relativement à la locomotion des Insectes, des Arachnides {fig. 3), etc. » CORRESPONDANCE. M. le Ministre de i/Instrcctio.v publique, des Iîeaux-Akts et des Cultes informe l'Académie que l'Exposition internationale de Médecine et d'Hygiène qui devait avoir lieu à Rome, à l'occasion du Congrès mé- dical, est, de même que ce Congrès, ajournée au mois d'avril 1894. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, des « Recherches concernant les inégalités planétaires du mouvement de la Lune », par M. R. Radau (extrait des Annales de l'Observatoire de Paris, Mémoires, t. XXI). (Présenté par M. Tisserand.) M. le Secrétaire perpétuel signale à l'Académie deux Opuscules de M. Van der Mensbrugghe, intitulés : « Sur la pression hydrostaticjue néga- tive » et « Sur la cause commune de la tension superficielle et de l'évapo- ration des liquides ». « Les liquides, en général, sont parfaitement élastiques, peu compressibles et très dilatables; on n'est donc pas en droit de les regartler, à l'exemple de Laplace et de Gauss, comme des milieux, incompressibles. En outre, presque tous les liquides s'é- vaporent spontanément : pour ce motif, on ne peut pas, avec Poisson, supposer un équilibre permanent dans la couche superficielle, malgré la variation de la densité dans cette couche. Voilà, je pense, pourquoi les trois grands analystes si célèbres dans l'histoire de la capillarité ont forcément fait échapper à leurs calculs le siège des forces figuralrices d'une masse liquide soustraite à toute influence extérieure. C. R. 1893, 2' Semestre. (T. CXVII, N- 9.) 4? ( 36o ) » Pour découvrir le siège de ces forces, il convient donc : i° de regaider les li- quides comme compressibles, et, par conséquent, comme discontinus; 2° d'examiner les forces d'où dépend la cohésion à l'intérieur d'un liquide et déjuger ensuite si le même degré de cohésion peut ou non exister dans la couche superficielle. » Supposons que de l'intérieur d'une grande masse liquide où les forces molécu- laires, attractives et répulsives se font équilibre, on fasse couler dans un vase quel- conque une certaine quantité de ce liquide, et vovons si, quant à la portion transva- sée, la constitution moléculaire, qui était d'abord la même partout, ne doit pas se modifier dans la couche superficielle. » Soit O une particule quelconque prise au sein de la masse; cette particule est attirée par l'ensemble des molécules comprises dans la sphère de rayon /• (rayon d'activité de l'attraction); considérons, en particulier, les molécules a, b, c, d, e, / et a', b' , c', d', e' , /' situées, par exemple, au nombre de douze, sur le diamètre /O/'; elles sont toutes équidistantes, car la cohésion est supposée égale partout. Puisque, malgré les forces attractives, les molécules ne sont pas en contact, il faut bien ad- mettre des forces répulsives capables de réagir contre un rapprochement plus pro- noncé. Or supprimons, par la pensée, les forces répulsives entre 0« et 0«'; quelles seront, abstraction faite de toute action extérieure, les forces concourant à annuler ces deux intervalles? Evidemment ce seront les attractions de O sur a, b, c, d, e, sur «', b', c', d', e', ainsi que les forces attractives de a surrt', b', c', d', de b sur a', b',c', de c sur a', b', et enfin de f/sur a'. Toutes ces forces pourront se manifester sans que les distances mutuelles des particules autres que O, a et a' soient changées. D'après cela, le degré de cohésion autour du point O est produit par toutes les actions exer- cées par les molécules distribuées sur l'ensemble de tous les diamètres qu'on peut imaginer dans la sphère ayant O pour centre. » Pour toute particule dont la distance au niveau sera supérieure ou égale à .r, le nombre de ces diamètres sera évidemment le même, ainsi que le degré de cohésion qui lui correspond. Mais, si la molécule se trouve à une distance du niveau moindre que /■, on ne pourra imaginer dans la sphère qu'un certain nombre de diamètres garnis de molécules sur toute leur longueur; les autres diamètres n'en porteront que sur une portion de leur longueur, si l'on néglige l'action du milieu ambiant. Dès lors, le nombre des forces tendant à augmenter la cohésion autour d'une molécule très voisine du ni- veau sera moindre qu'au sein de la masse et la différence s'accentuera de plus eu plus à mesure que la molécule centrale se rapproche de la tranche extrême libre; à la sur- face limite même, les seuls diamètres complets se trouvent dans le plan horizontal du niveau, tandis que, dans tout autre plan diamétral, les particules agissantes ne sont distribuées que sur des demi-diamètres; le minimum de cohésion règne donc à la sur- face limite. » 11 suit de là que la tendance au rapprochement des molécules est bien plus grande à l'intérieur que dans la couche superlicielle ; donc la force répulsive capable de main- tenir les molécules en équilibre doit être notablement plus intense au sein de la masse que dans la couche libre; comme celle force était provisoirement supposée la même partout, il est évident que les particules de la couche sujjerficielle devront éprouver entre elles des écartements d'autant plus marqués qu'elles sont ]dus près du niveau. Ces écartements développeront, dans tous les sens, des forces élastiques de traction (36, ) d'autant plus grandes qu'on sera plus près de la surface libre; dans le sens horizontal ou tangentiel, ces forces produiront une série de tensions élémentaires dont la résul- tante n'est autre chose que la tension superficielle mesurée dans les expériences de capillarité. Quant à la force élastique développée dans le sens normal, et portée à son maximum à la surface libre, elle pourra être telle que l'efFet de la cohésion, joint à la pression exercée ])ar le milieu ambiant, l'emporte sur la^répulsion, et alors il n'3' aura pas d'évaporation ; mais, dans le cas contraire, les particules de la surface lil)re se répandront dans le milieu ambiant et seront aussitôt remplacées par d'autres molécules jouant le même rôle. » Je montre ensuite que les conséquences tirées de la théorie précédente sont con- formes à tous les faits observés, et, pour terminer, je décris une série d'expériences par l'évaporation de l'eau à travers des couches épaisses d'huile. » GÉOMÉTRIE. — Sur une propriété d'une classe de surfaces algchiiques. Note de M. Georges Humbert, présentée par M. Appell. « Soit, sur une surface algébrique S, une série simplement infinie de courbes algébriques, n, de môme ordre, se coupant deux à deux en k points mobiles (^>i). A chaque courbe c on peut faire correspondre un point d'une courbe algébrique plane C, et réciproquement à chaque point de C correspond une courbe c. Par un point quelconque. M, de .S, de coordon- nées 'i. Y), ^, passent q courbes g, q étant supérieur à un, d'après les hypo- thèses; désignons par {x^,y^), {x^, y^), ..., (Xç, Jq) les coordonnées des q points correspondants sur C, et par g{x,y)dx une différentielle abélienne de première espèce appartenant à la courbe C. L'expression est évidemment, si on l'exprime en fonction des coordonnées ç, y:, '(, du point M, une différentielle totale de la forme Nc?ç -f-Pr/r, N et P étant rationnels en E, yi, "C, car, si l'on se donne le point E, -n, X,, les points corres- pondants (j7,, y,) sont déterminés d'une manière unique. » L'intégrale de l'expression (i) ne devenant infinie en aucun point de C, l'intégrale / N f/^ -)- V df\ garde sur S une valeur finie, et c'est par suite ce que M. Picard appelle une intégrale de première espèce. » Admettons maintenant, ce qui est le cas le plus ordinaire, que la sur- face S n'ait pas d'intégrales de première espèce, N et P seront nuls et l'on aura g{x, , y, ) dx, 4- . . . + g(Xq, Vq) dxq = 0. ( 262 ) » La conclusion est que, sur la courbe C, les q points (a:-,, r,), qui coi-- respondent à un point E, -r,, "C de S, forment des groupes, en nombre doublement infini, qui appartiennent à un môme système, c'est-à-dire que ces groupes sont compris parmi les groupes de q points découpés sur C par les courbes d'un même système linéaire (2) ■X,o,(.r, y)-i-\,92(-P. v)-^.. .-l->-,.9,.(:r, j)= o, les >. étant des constantes, et r un entier supérieur à deux. )) Pour la courbe du système (2) qui découpe sur C le groupe de q points (a:,, _7,) correspondant au ])oint (c, r,, X,) de S, les 1,- sont évidem- ment des fonctions rationnelles de E, -/), ^, et par suite cette courbe a une équation de la forme (.1) ^,(E,7), ■C)remière espèce; on le voit par l'exemple de la surface réglée d'ordre quatre et de genre deux, sur laquelle les courbes du troisième ordre, de genre un, ne font pas partie d'une série linéaire. » Les applications de ces principes sont nombreuses; en voici deux : » Toute surface engendrée par des courbes unicursales sans point sin- gulier mobile et se coupant deux à deux en un nombre quelconque de points, est représentable point par point sur le plan. J'ai énoncé ce théo- rème sans démonstration dans une Note précédente (12 juin 1893). » Les surfaces susceptibles d'être engendrées par des cubiques planes de genre un, se coupant deux à deux eu un ou plusieurs points, sont : 1° les surfaces d'ordre trois; 2° les surfaces réglées d'ordre quatre et de genre un; 3" une surface d'ordre neuf (avec ses variétés) dont les coor- données homogènes d'un point, exprimées en fonctions de deux para- mètres u et t-, sont des combinaisons linéaires et homogènes des six quan- tités I : pu p r ; j)' u p'v; p u + p v ; ,p' m + ,p ' r ; ,p u ,p V + p v p' u . » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur le troisième principe de l'énergétique. Note de M. \V. J^Ieyerhoffer. « Récemment, M. I^e Chatelier a ajouté aux deux principes de l'éner- gétique le suivant : « Chaque forme de l'énergie peut être décomposée » en deux facteurs, dont l'un est d'une grandeur constante. « » Je désire faire remarquer que j'ai soumis, il y a plus de deux ans, à une étude spéciale, la décomposition de l'énergie en hicteurs, et que j'ai également énoncé la loi que vient de formuler M. Le Chatelier. J'avais nommé les deux facteurs capacité (Inhalt) et potentiel, et je disais (') : « Tout ce qui se passe au monde consiste donc en ce que les différentes (') Der Energieiiihalt iind seine Rolle in Clwmie tind Physik {Zeitscitrift fiir physikalische Chemie, t. Vil, p. 557; 1891). ( 364 ) » capacités varient leur potentiel sans changer en quantité ». Les vues de M. Le Chatelier ne diffèrent des miennes qu'en ce qui concerne la chaleur. J'ai tâché de démontrer que ce n'est pas l'entropie, comme le veut aussi M. Le Chatelier, mais la chaleur spécifique absolue, qui doit être consi- dérée comme le facteur capacité de la chaleur. En effet, elle dépend uni- quement de la masse et demeure constante comme celle-ci. L'entropie, au contraire, est une grandeur tout à fait différente. Elle est des dimen- sions d'une énergie divisée par un nombre, qui indique la quantité de degrés que possède la chaleur lors de son passage, nombre que j'ai pro- posé de nommer le numéro de l'isotherme. C'est uniquement parce que notre système d'unités n'a point d'expression pour les degrés de tempé- rature, qu'on arrive à confondre l'entropie avec la chaleur spécifique absolue, laquelle est une énergie divisée par des degrés de température. D'ailleurs, toute autre énergie a son entropie à elle, comme la chaleur. » Dans l'œuvre de Clausius, l'entropie a principalement servi à distin- guer les procès réversibles de ceux qui ne le sont pas. » La décomposition de l'énergie a singulièrement facilité cette distinc- tion. D'après la loi de la conservation de l'énergie, le changement d'un potentiel entraine nécessairement celui d'un second, parce que ce chan- gement crée ou fait disparaître une quantité d'énergie. Considérons le cas le plus simple, celui où il ne s'agit que de deux potentiels : alors les procès sont réversibles lorsque les deux potentiels sont différents, irréversibles lors- qu'ils sont égaux. Si l'on refroidit un corps, et qu'on chauffe [)ar cela même un autre corps, le procès n'est pas réversible. iNIais, si la chaleur prove- nant de ce refroidissement est entièrement consommée pour l'accroisse- ment d'un autre potentiel, on a un procès réversible. C'est ce qui a déjà été énoncé très clairement par Sadi Carnot, qui dit : « La condition nécessaire du maximum (ou de la réversibilité) est » donc qu'il ne se fasse aucun changement de température qui ne soit dû » à un changement de volume, et réciproquement. » En effet, cette auij- mentation de volume peut être considérée comme un accroissement d'un potentiel, savoir celui de la pression, parce que, au lieu de dire que le volume s'est accru sous pression constante, on peut aussi dire que, dans ce nouveau volume, la pression s'est élevée de zéro jusqu'à la hauteur de cette pression constante. Tous les procès réversibles qui ont été inventés depuis ont toujours cette même fonction, de transformer la variation d'un potentiel en celle d'un autre, de nature différente. A ce point de vue, on peut citer les cycles de MM. Rirchhoff, Lippmann, Helmhoitz et Van't Hoff. » La décomposition de l'énergie a encore permis de ramener la plupart ( 365 ) des lois stéclieiométriquesà une loi commune, qui peut être énoncée ainsi : « Les plus petites particules de la matière ont, dans un état comparable, » la même capacité d'énergie. » En spécifiant celte règle pour les diverses formes de l'énergie, on obtient successivement la loi de Regnault sur les chaleurs spécifiques des gaz, celles de Dulong et Petit, de Faraday, d'Eotvôs et de Dalton. » Inversement, on peut démontrer que toute détermination de poids atomique ou moléculaire (détermination directe par la balance, ou fondée sur les lois d'Avogadro et de Dulong-Petit; méthode cryoscopique) n'est autre chose que la comparaison d'une capacité quelconque chez deux corps. Si ces capacités sont égales, les masses de ces deux corps sont en relation moléculaire. » En terminant, je ferai remarquer que, si l'on admet ce troisième prin- cipe (loi des capacités), celui-ci, réuni au second (loi des potentiels) suffit à l'énergétique. Le nombre des principes reste donc toujours égal à deux. » La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages ueçis dans la séance du i4 août 1898. Recherches sur la dèterminalion des constantes des clichés photographiques du Ciel, par M. Lœwy, Membre de l'Institut et du Bureau des Longitudes, sous-directeur de l'Observatoire de Paris. Premier Mémoire : Principe de la nouvelle méthode; étude sur l' exactitude des rattachements successifs des clichés au cliché central. Note sur la distribution dans l'espace des étodes com- prises entre la 6^ et la 8" grandeur. Second Mémoire : Développement complet de la méthode; calcul des termes d'ordre supérieur. Paris, Gauthier-Villars et fils, i8t)3; i vol. 111-4". L' Anthropologie, paraissant tous les deux mois, sous la direction de MM. CA.RTAILHAC, Hamy, Topinard. Touie IV, n" 3, mai-juin ]8g3. Paris, G. Masson; i vol. in-8°. Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles- ( 366 ) Lettres du département de l'Aube. Troisième série, tome XXIX. Année 1892. Troves, Dufoiir-Bouquet; i vol. in-8". Travaux et Mémoires du Bureau international des Poids et Mesures, publiés sous les auspices du Comité international, j)ar le Directeur du Bureau. Tome VIII. Paris, Gauthier-^ illars et fds, iSgS; i vol. gr. in-4*'. Étude sur l'aréomètre de Baume, par M. Edouard' Moride, ingénieur-chi- miste à Paris. Marseille, Barlatier et Bartlieiet, i8f)3; i fasc. in-S". Memorie délia regia Accadenùa. di Scienze, Leitereed Arliin Modena. Série II, volumes Vil et VIII. Modena, i8go; 2 vol. gr. in-4°. Shanghai meteorological Society Jirst anniial Report for theyear 1892, by the R. F. S. Chevalier, S. J., director oftheZi-Ka-Weiobservatorv, prési- dent oflhe S. M. S. Zi-Ra-Wei, iSgS; i fasc. in-8". ERRATA. (Séance du i4 août 1893.) Note de MM. A. Delebecque et L. Duparc, Sur les changements survenus au glacier de Tête Rousse, etc. : Page 333, ligne 12, au lieu de glacier de la Tète Rousse, lisez glacier de Tèle Rousse. Page 334, ligne 4 en remonlant, au lieu de 10 juillet, lisez 12 juillet. On souscrit à Paris, chez GAL7nilER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auo;uslins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche. Us ronnent, à la fin de l'année, deux volumes in-4°- Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique du noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement esf fixé ainsi iftCil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départemerits, chez Messieurs ; Agen Michel et Médan. l Gavault St-Lager. Alger < Jourdan. ( RuIT. Amiens Hecquel-Decobert. ( Germain etGrassin. *' f LachèseelDolbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. I Avrard. Bordeaux Duthu. ' Muller (G.). fioui ■ges Renaud. Lefouniier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroir. Baër. Massif. Chanibery Perrin. Brest. Ctten . , i Henry "bourg .. Cheroourg. Clermont-Ferr \ Marguerie. ( Rousseau. ( Ribou-Collay. É Laniarche. Dijon Ratel. ' Daniidot. Douât. Grenoble. . . . La Hochet le.. \ Lauverjat. ( Crépin. ( Drevel. \ Gralier. Koucher. , ,, i Hourdignon. Le Havre ° ( Donibre. , .Marclial. Lille Lefebvre. 1 Quarré. Lorient. chez Messieurs : ( Baumal. / M°" Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Lyon ( Mégret. Palud. Vitte. Marseille Ruât. j Calas. ' Coulet. Moulins Martial Place. / Sordoillet. Nancy ■, Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ( Loiseau. i M"° Veloppé. 1 Ba'rma. ] Visconti et C''. Montpellier . Nantes Nice . Ninies Thibaud. Orléans Luzeray. i Blancliier. foitiers ! _ , ( Druinaud. Hennés Plihon et Hervé. Rocheforl Girard ( M"" ). 1 Langlois. Rouen , . . ( Lestringant. S' -Etienne Chevalier. „ , ^ Bastide. Toulon , „ ., f Ruraebe. ( Gimet. / Privât. . Boisselier. Tours I Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. Toulouse. Valenciennes. Lemaitre. Amsterdam. Berlin. chez Messieurs ; ( Feikema Caarelsen > et C'«. Athènes Beck . Barcelone Verdaguer. i Asher et G'". ] Calvary et C''. I Friediandcr et fils. ' Mayer et Muller. ( Schmid, Francke et \ O'. Bologne Zanichelli et C". [ Ramlot. Bruxelles Mayolezct Audiarte. ( Lebégue et C". \ Hainiann. Bucharest. . . On souscrit, à l'Étranger, Berne I Ranisteanu. Budapest Killan. Cambridge Deighton, BelletC». Christiania Canimeruieyer. Constantinople. ■ Otto Keil. Copenhague Hijst et lils. Florence Lœsclier et Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. / Cherbuliez. Genève ' Georg. ( Stapelmolir. La Haye Belinfanle frères. ^ Beiida. / Payot. / Barlh. \ Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. Max Rilbe. Lausanne. Liège. Twietmeyer. ( Desoer. \ Gnusé. Londres .... Luxembourg Madrid .... chez Messieurs : ( Dulau. I Nutt. V. Buck. / Libr. Gutenberi;. \ Fuentes et Capdc- Milan . ville. Gonzalès e bijos. F. Fé. ( Ouniolard frères. ( Hœpli. Moscou Gautier. [ Furcbeim. Naples Marghieri di Gius. ( Pellerano. i Christern. Nciv-Vork Stecbert. ' Wcsteruiann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'*. Palernie Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocta frères. ( Loescheret C". Rotterdam Kramers et fds. Stoclilwlm Samson et Wallin. ^ Zinserling. ( Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. 1 RosenbergetSellier Varsovie Gebethner et WolO. Vérone Drucker. ( Frick. \ Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. Rome . S'-Pétersbourg. Turin . Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l»' à 31. — (3 .4oût i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— 1,1" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" .Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4"'; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par M.M. A. Derbes et .\^.-J.-J. Soljer. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M.Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSô*!, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédl- o mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher a nature » des rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 9. TABF.E DES ARTICLES. (Séance du 28 août 1895. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBItES ET DES CORRESPONDANTS DE' L'ACADEMIE. Pages. M. 11. l'AYE. — Sur uii Ivplioii tle l'an rlev- nicr, (les mers de \i> Chine 'iSi Al. Maiikv. — KUidc elironopliologra|jliii|ue Pages, des din'éreiiLs genres de locomotion chez les animaux 355 COUKESPONDANCE. M. le MixisTiiii DE l'Ixstulcïion publique, DES Beaux-Arts et des Cultes informe l'Académie que l'Exposition internatio- nale de Médecine et d'Hygiène qui devait avoir lieu à Home est ajournée au mois d'avril 1894 -M. le Sei'.ret.\ike peupêtuel signale, parmi les pièces imprimées de laCorrespondanee. des» Recherches concernant les inégalités planétaires du mouvement de la Lune », Bulletin RinLtofiii vpmiqiie Errât \ par M. A. Baclau M. le Secrétaire perpétuel signale à r.\ca- démie deux Opuscules de M. Van der Mensbrugghe, sur la pression liydrosta- j tique négative, la tension superficielle et 359 ! l'évaporation des liquides j M. G. HUMBERT. — Sur une propriété d'une classe de surfaces algébriques M. W. Meyerhoffer. — Sur le troisième principe de l'énergétique 359 359 3Gr 363 36J '366 PARIS. — impkimerie gauthier-villars et fils, Quai des Grands-Autiustins, 55. Le Ccrarïl : Gautuier-Villars. 1893 7 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK ]»OI. liES SECRÉTAIItËS PERPÉTlEIiS. r03IE CXVII. 0 iT 10(4 Septembre 1893). PARIS, GAUTHIER- VILLARS ET I^^ILS. I.MI'RIMEURS-LIRRAIRES DES COMPTES (lENDQS DES SÈVNCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, V^uai des Grands-Augusiins, 55. On 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopte dans les séances dks aS juin 1862 et 2^ mai 1875. Les Comptes rendus hehanmadaires des séances de | Les Programmes des prix proposés par l'Académie r Académie se composent des exLraits des travaux de i sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes j ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant présentés par des savants étrangers à l'Académie. j que l'Académie l'aura décidé. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume, îl y a deux volumes par année. AnTiCLE 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne petit donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires kis ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. liCs Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; Les communications verbales ne sont mentionnées | mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'uue rédaction i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a ete remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions veibales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne |)réjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renAoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouven ement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rap|Jort sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les Uuposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SEANCE DU LUNDI 4 SEPTEMBRE î895, PRÉSIDÉE PAR M. LCEWY. RAPPORTS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Rapport suv un Mémoire de M . Defforges, ayant pour titre : « Sur la distribution de l'intensité de la pesanteur à la surface du globe » . (Commissaires : MM. Fizeaii, Daiibrée, Cornu, Bassot; Tisserand, rapporteur.) « Ce Mémoire, qui a été soumis au jugement de l'Académie par M. le Ministre de la Guerre le i5 juillet dernier, résume les recherches théori- ques et expérimentales faites depuis huit années au Service géographique de l'Armée, pour la détermination de l'intensité de la pesanteur. Le tra- vail est très étendu et fort intéressant. L'auteur a considéré deux pro- blèmes distincts : » 1° La mesure de l'intensité absolue de la pesanteur dans un petit G. K. 1893. 2" Semestre. (T. CXVII, N» 10.) 4^ ( 368 ) nombre de stations fondamentales; la plus grande précision est alors la seule condition à laquelle on doive avoir égard. » 2° La mesure de l'intensité relative (par rapport aux stations fonda- mentales) dans de nombreuses stations secondaires; on doit introduire ici des simplifications qui permettent d'obtenir une exécution rapide avec un matériel aussi simple que possible, tout en réalisant une précision déter- minée, fixée d'avance. » Une mesure de l'intensité absolue exige environ un mois d'un travail assidu, tandis que deux jours suffisent, avec les nouveaux appareils de M. Defforges, pour obtenir l'intensité relative dans une des stations se- condaires. » Pour ce qui concerne la mesure absolue, nous rappellerons que les nombreux perfectionnements introduits par M. Defforges ont été déjà sou- mis à l'Académie, qui les a favorablement appréciés et a décerné à l'auteur le Prix Gay en i885. La Commission actuelle est heureuse de constater que toutes les prévisions formulées alors ont été réalisées; la méthode a étéappliquée huit fois, à Nice, Breteuil, Paris (1889 et 1890), Greemvich, Rosendaël, Alger, Marseille et Rivesaltes, La concordance parfaite des déterminations obtenues en un même lieu avec des couples de pendules différant par la longueur et le poids donne une sécurité complète. » Les mesures de l'intensité relative ont été obtenues avec le pendule réversible inversable de M. Defforges oscillant dans le vide. Cet instrument, bien que court et léger, remplace avantageusement les pendules longs et lourds, d'un maniement difficile, reconnus nécessaires dans les expéditions antérieui'es. On l'a employé dans vingt-huit stations, et il a justifié toutes les espérances que l'auteur avait conçues en le combinant. Il a fourni l'approximation de ,^„'„^,, avec la plus grande facilité; c'est réellement l'appareil pratique pour les observations lointaines. » Il est nécessaire de faire ressortir l'esprit scientifique qui a présidé à ce grand travail sur le pendule. M. Defforges s'est livré à une étude appro- fondie de toutes les causes d'erreur du pendule réversible, et il a réussi soit à les éliminer, soit à mesurer leur infiuence d'une façon rigoureuse. Il faut citer notamment ses belles expériences sur l'élasticité du support et sur le mouvement de glissement du couteau. » Il nous reste l\ parler des résultats importants qui se dégagent des observations, au point de vue de la Géodésie, de la Géologie et de la Phy- sique du Globe. » Les valeurs numériques trouvées dans trente-cinq stations, pour Fin- (369) tensité de la pesanteur, ont été réduites au niveau de la mer par l'appli- cation de la formule de Bouguer, et reliées ensuite les unes aux autres par la relation de Clairaut. » La simple inspection des résidus montre qu'ils sont beaucoup plus considérables que les erreurs probables des mesures, et qu'ils ont une allure nettement systématique. La pesanteur observée est plus grande que la pesanteur calculée sur les bords de la Méditerranée et dans l'île de Corse. La pesanteur paraît normale sur les régions de faible relief, tandis que, sur les régions élevées, elle est naturellement inférieure à la pesan- teur calculée, et d'autant plus que la station est plus élevée et plus éloignée de la mer. » Ces faits deviennent encore plus évidents quand M. Defforges, profi- tant de stations communes, rattache ses déterminations à celles de ses de- vanciers, Biot, Kater, Mathieu, Sabine, Foster, de Freycinet, Duperré,etc., et forme de cet ensemble un tout homogène. Il arrive, par l'application de corrections convenables à chaque groupe d'observations, à tracer la courbe des anomalies de la pesanteur sur une ligne qui, partant du Spitzberg, traverse les îles Shetland, l'Ecosse, l'Angleterre, la France et l'Algérie. » La courbe fait ressortir d'une façon frappante l'excès de pesanteur des îles, et le défaut de pesanteur des continents. Si l'on s'astreint à repré- senter exactement la pesanteur sur les rivages de la mer du Nord, on trouve un excès notable sur les bords de la Méditerranée, et cet excès semble croître avec la profondeur des eaux immédiatement voisines. Le continent français, les plateaux et le massif pyrénéen présentent un dé- faut de pesanteur bien marqué, tout comme le plateau et les massifs mon- tagneux du nord de l'Afrique. Enfin, les îles de la Méditerranée donnent un excès de pesanteur considérable, bien que sensiblement inférieur aux excès trouvés par les anciens observateurs dans les îles de l'océan Atlan- tique et du Pacifique. » On voit que M. Defforges confirme des résultats importants, et la rigueur de sa méthode ne laisse aucun doute à ce sujet. Mais, en même temps, il en donne de nouveaux et fort intéressants. » Pour les étendre, et en tirer le plus grand profit pour la Science, il est nécessaire que M. Defforges et ses collaborateurs soient à même de se livrer à un travail d'ensemble portant sur des stations nombreuses et judi- cieusement choisies, principalement dans les îles du Pacifique. La Géo- désie a eu jusqu'ici peu de prise sur l'hémisphère austral et sur les océans. ( 370 ) Le pendule peut être porté facilement dans les îles et dans les terres australes; il donnera de précieux renseignements sur la figure de la Teri-e et sur la constitution de l'écorce terrestre. » La Commission propose à l'Académie, qui depuis plus de deux siècles a pris l'initiative des grandes expéditions relatives à la figure de la Terre, d'appeler l'attention du Gouvernement sur l'importance des résultats déjà obtenus par M. Deiforges, et d'exprimer le désir que les ressources néces- saires lui soient accordées pour la continuation et l'achèvement prochain de ce grand travail. Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. Le Rapport sera adressé au Ministre de la Guerre. MEMOIRES PRESENTES. M. A. Baudouin soumet au jugement de l'Académie unMémoire portant pour titre : « L'agent de l'attraction universelle ». (Commissaires : MM. Faye, Cornu, Mascart.) CORRESPONDANCE. PHYSIQUE DU GLOBE. — Hypothèse des cloches soiis-continentales. Note de M. Râteau, présentée par M. Haton de la Goupillière. « Il est généralement admis que la Terre est formée d'un globe igné, fluide à la partie périphérique, enveloppé d'une croûte solide, sorte de peau relativement mince, sur les trois quarts de laquelle s'étendent les mers; l'atmosphère environnant le tout. Cette constitution est pourtant insuffi- sante pour expliquer une foule de phénomènes importants, connus au- jourd'hui. » Ces phénomènes sont au contraire bien expliqués, et reliés entre eux, si l'on admet que la croûte, au-dessous des continents, ne touche pas le globe fluide, mais en est séparée par un espace rempli de matières gazeuses en pression. Les continents constitueraient ainsi des sortes de cloches, très apla- (371) lies, gonflées et soutenues par des gaz, tandis que le fond des océans reposerait directement sur le globe igné. M Déjà les observations du pendule avaient porté les astronomes (Bou- guer, Laplace, Petit) à penser que les montagnes sont creuses en dessous. L'hypothèse que je propose va beaucoup plus loin : elle étend cette idée des vides à l'ensemble des terres qui émergent des eaux, tout en admettant, bien entendu, des irrégidarités locales. » Lamé a démontré (^Théorie de l'Elasticité), et cela se sent a priori., que la croûte terrestre est incapable de conserver sa forme elle-même, sur de grands espaces, si elle n'est pas soutenue en dessous. A mesure que le globe fluide se contracte (par refroidissement), elle est donc obligée de le suivre, en s'écrasant et se plissant; mais on comprend qu'à certains endroits elle se sépare du noyau, et qu'il se forme des anfractuosités, des boursouflures, où vont se loger les gaz qui se dégagent du magma igné. Les saillies continentales tendent généralement à s'exhausser, gonflées par les gaz qui s'y accumulent, pendant que le fond des mers s'abaisse. Ainsi s'explique le recul progressif des rivages, constaté dès les premières études de Géologie. Mais les gaz, emprisonnés à une très forte pression, fuient peu à peu par les fissures de l'écorce. Lorsque l'apport de nouvelles quantités, provenant du noyau interne, deviendra insuffisant, la pression s affaiblira sous les continents, et ceux-ci s'effondreront sur la nouvelle croûte solidifiée au-dessous, en donnant lieu à des cuvettes ou cirques cra- tériformes, plus ou moins étendus. C'est l'état où nous voyons aujourd'hui la Lune. » Si, par suite d'éboulements sous-jacents, la résistance de la croûte di- minue trop en un point, le gaz fait sauter cette partie faible; une bouffée de ce gaz pénètre dans l'atmosphère, la boursouflure se vide partiellement et la croûte se referme. N'est-ce pas là exactement ce qui est arrivé tout dernièrement au Krakatau? » A quelle pression et à quelle température sont ces gaz ? Quelle en est la nature? Si l'écorce terrestre a 3o'"° d'épaisseur sous les continents (chiffre assez probable), la pression doit être de 65o atmosphères et la tem- pérature de 900° environ. Les formules de Clausius et de M. Sarrau mon- trent que, dans ces conditions, les gaz difficilement liquéfiables ont une densité inférieure à celle de l'eau ou peu supérieure. L'ordre de super- position s'établirait ainsi : hydrogène, méthane, azote, éthane, oxygène, anhydride carbonique. Mais il y a certainement beaucoup d'autres gaz sta- bles dans ces conditions, peut-être l'acide chlorhydrique, l'hydrogène si- ( 372 ) liclé, etc.; leur connaissance entraînerait probablement celle de la genèse des pétroles, du chlorure de sodium, de la silice en poussière lancée par les volcans, etc. » Cette idée des cloches sous-continentales n'est pas une pure hypothèse. II y a des faits et des choses qui nous paraissent la démontrer. Puisque la croûte terrestre n'a ni assez d'épaisseur, ni assez de rigidité, pour se tenir d'elle-même sur de grands espaces, il faut qu'elle se trouve dans son en- semble en équilibre statique ; c'est-à-dire que, si l'on considère des colonnes verticales, de même section, allant de la surface jusqu'à une nappe de ni- veau inférieure prise dans le globe liquide, la quantité de matière contenue dans chacune de ces colonnes doit être partout la même. La compensation des 4000™ à GooG"" d'eau que contiennent les océans, et des Soo"" à doo"" de terres qui émergent au-dessus, exige alors qu'il y ait au-dessous de ces terres une zone de faible densité, épaisse de 2'"" à 4'^'" (par exemple). » Les observations du pendule vérifient en gros la formule de Clairaut, ce qui prouve la compensation indiquée; mais les mesures plus récentes coordonnées entre elles par M. Defforges ( ' ) font ressortir des anomalies régulièrement liées à la distribution relative des terres et des mers : augmentation de la pesanteur près des rivages, d'autant plus grande que la pente est plus forte, déficit à l'intérieur des terres. Toutes ces anomalies s'expliquent parfaitement bien si l'on admet la constitution que nous avons dite, et elles en donnent, en quelque sorte, une autre démon- stration. » Les régions continentales de l'écorce n'étant soutenues que par des gaz, on voit pourquoi elles sont plus plissées et plus irrégulières que les parties marines qui reposent sur du liquide. » On voit aussi pourquoi il ne peut y avoir à l'intérieur des continents que des sources de gaz et aucun volcan rejetant des laves ; pourquoi, dans le cours des siècles, la ligne côtière des volcans a successivement reculé en suivant les rivages, c'est-à-dire la ligne de contact de la surface liquide interne avec l'écorce solide; pourquoi le magnétisme terrestre subit de brusques changements au passage de cette ligne, qui limite les endroits où la surface est séparée du noyau liquide ferrugineux par des matières gazeuses. (') Comptes rendus du 24 juillet 1898. Au lieu de faire la courbe des anomalies suivant un méridien, il serait encore plus instructif de la construire suivant un paral- lèle. (373) » Il n'est pas impossible d'expliquer les périodes glaciaires par des variations de l'atmosphère, dues à l'antagonisme entre les dégagements de gaz par les fentes de l'écorce et leur absorption parles matières en suspen- sion dans les eaux. » Puisque sous les mers la croûte terrestre touche le liquide igné, elle peut, par le refroidissement, continuer de s'accroître en épaisseur, tan- dis que sous les continents l'épaisseur doit rester à peu près constante, et même diminuer plutôt, jusqu'à l'effondrement définitif ; notre idée s'accorde donc avec celle de M. Faye et lui apporte même un solide appui. Elle s'accorde parfaitement bien avec les conceptions de Green sur la forme légèrement tétraédrale de la Terre, avec celles de T.aplace, de Suess et de M. Marcel Bertrand sur la formation de l'écorce et ses plissements concen- triques. » Tout cela demanderait à être développé plus qu'il n'est permis de le faire ici. Il me suffira, pour le moment, d'avoir esquissé cette idée des cloches sous-continentales, et indiqué les principales raisons qui militent en sa faveur. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Sur l' élimination des matières étrangères chez les Acéphales et, en particulier, chez les Pholades. Note de M. He\ri CoupiN, présentée par M. Edm. Perrier. « Le corps des Acéphales est, on le sait, enveloppé en partie par un manteau, formé tantôt de deux lobes plus ou moins soudés le long de leur bord, tantôt d'un véritable sac se prolongeant en arrière par deux siphons. Dans l'un et l'autre cas, l'eau extérieure, avec les matières qu'elle tient en suspension, est entraînée à l'intérieur de la cavité palléale. L'eau sert à la respiration ; à cet effet, elle pénètre dans les chambres intrabranchiales et ressort par le siphon dorsal, quand il en existe un. Les particules étran- gères, du moins les plus légères, sont amenées par le bord libre des bran- chies jusqu'à la bouche. En examinant le contenu du tube digestif, on n'y trouve jamais qu'une matière extrêmement ténue, formée particulière- ment de Protozoaires, de spores d'algues, etc. Que deviennent dès lors les particules volumineuses, telles que les grains de sable, qui ont été en- traînées dans la cavité palléale? Pour s'en rendre compte, il suffit d'eu- tr'ouvrir légèrement la coquille et le manteau d'une Moule (Mytilus edulis) ou d'une Bucarde (Cardium edule) et de faire tomber sur la surface de son (374) corps une pluie de particules étrangères. On voit ainsi que celles qui sont volumineuses et qui ne sont pas, par suite, entraînées très loin par le cou- rant d'eau afférent, tombent sur le manteau et sont rapidement amenées le long d'un sillon parallèle au bord épaissi de celui-ci. Là, on s'aperçoit bien vite que les particules s'engluent peu à peu de mucus et sont entraî- nées, par le jeu de cils vibratiles puissants, à la partie postérieure du man- teau, où on les A oit sortir soit en boules gélatineuses, soit en un cordon mucilagineux. Quant aux particules qui sont entraînées par le bord libre des branchies, elles sont amenées jusqu'à la bouche où les plus fines pé- nètrent; les plus grosses vont rejoindre les sillons ciliés que nous venons d'indiquer sur le manteau. )) Plus le manteau est fermé, mieux est assurée l'élimination des ma- tières étrangères. Tel est le cas de la Pholade {Pholas dactylos), qui non seulement présente un manteau en forme de sac, prolongé par un très long siphon, mais encore vit dans un trou vertical où les corps étrangers arrivent très facilement. Chez ce mollusque, les tentacules dorsaux et ventraux sont volumineux et s'étendent jusqu'à la partie postérieure de la masse viscérale. Les palpes dorsaux sont soudés dans presque toute leur longueur au manteau, dont ils ne sont distincts qu'à l'extrémité. Les palpes ventraux sont libres, mais appliqués sur la masse viscérale. Les faces en regard de chaque tentacule sont marquées de stries très fines et très nombreuses, couvertes de cils vibratiles. On admet généralement que les palpes labiaux servent toujours à guider les matières alimentaires jus- qu'à la bouche. Le plus souvent, en effet, il en est ainsi, quoique dans une très faible mesure. Chez les Pholades, sans doute en vertu du genre de vie spécial de ces animaux, on observe un renversement complet dans la marche des cils vibratiles. » Une Pholade étant sortie de sa coquille, étalons-la sur le dos et fen- dons le manteau et le siphon ventral dans toute leur longueur; cette opé- ration n'altère en rien la vitalité de l'animal. Comme nous l'avons fait tout à l'heure, laissons tomber une pluie de particules étrangères sur les tenta- cules et voyons quelle direction elles vont prendre. On assiste à un spec- tacle très net. Les particules tombées sur les tentacules dorsaux sont entraî- nées avec une rapidité remarquable, non pas vers la bouche, mais laté- ralement ou même en arrière. Elles sont ainsi amenées sur cette région du manteau qui est comprise à droite et à gauche, entre l'organe lumineux antérieur et le palpe. Dès lors, elles sont entraînées rapidement vers la région siphonaire, en même temps qu'un mucus les réunit, les concrète ( 375 ) en boules plus ou moins volumineuses. Les courants de droite et de gauche sont d'abord distincts, mais ils se réunissent, un peu plus bas que les cornes de l'organe lumineux antérieur, en un courant unique qui suit toute la ligne longitudinale ventrale du siphon ventral. Arrivées à l'extré- mité du siphon, les particules sont entraînées au dehors. » Les choses ne sont pas moins nettes avec les tentacules ventraux. Les matières, également entraînées transversalement le long des stries, sont amenées sur la masse viscérale. Là, les cils vibratiles les poussent rapi- dement en arrière, en les agglutinant de mucus. Les deux traînées, ainsi formées, glissent en se rapprochant l'une de l'autre, pour se confondre finalement en une seule, qui va jusqu'à la partie postérieure effilée de la masse viscérale; arrivé là, le cordon mucilagineux va rejoindre le sillon ventral du siphon, où il se mélange avec les matières rejetées par les ten- tacules dorsaux. )) Il n'y a donc pas de doute que les palpes servent principalement, chez la Pholade, à empêcher les particules étrangères volumineuses d'ar- river à la bouche et, par suite, dans le tube digestif, dont les parois sont très délicates. » Il est à noter que, chez l'animal intact, une partie des particules volumineuses sont arrêtées par les digitations ramifiées qui garnissent les" bords du siphon buccal. » Les faits que nous venons d'exposer expliquent aussi ce que devien- nent les matériaux désagrégés par la Pholade, qui perce son trou soit dans l'argile, soit dans un rocher. Ces particules, détachées par le jeu du pied et de la coquille, s'introduisent naturellement dans l'espace qui sépare le pied des bords de l'orifice pédieux du manteau, et arrivent jusque dans la région buccale. Là, elles rencontrent les palpes labiaux qui les conduisent de proche en proche jusqu'à l'orifice du siphon ventral et, par suite, au dehors ('). » F. Caillaud, qui a fort bien étudié le mode de perforation de la Pho- lade, s'exprime ainsi au sujet d'un de ces Mollusques mis en expérience : « Par son siphon branchial, il rejetait la poussière plus grosse de schiste » micacé et les fragments de feldspath et de quartz qui constituent la » roche. » Et, plus loin : « Le n° i, toujours le plus vigoureux, fit trois » tours à gauche et un tour à droite en trois heures et demie, rejetant (') Travail du Laboratoire de Saint-Vaast-la-Hougue (Manche). C. R., 1893, 2' Semestre. (T. CXVII, N° 10.) 49 ( 37b ) » de toute la circonférence de son trou et de son siphon branchial les » détritus de la roche. « La séance est levée à 3 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OlVr.AGBS REÇUS DANS LA SÉANCE DU 2 1 AOUT I 898. Recherches expérimentales sur le cancérisme. Inoculabilité du cancer humain à la souris blanche (Communication préliminaire ), par le D'' F. Francotte et le D' G. de Rechter. Bruxelles, F. Hayez, 1892; i broch. in-8°. Principes de Cosmogonie rationnelle, par A. Duponchel. Paris, 1893; I broch. gr. in-8°. Relatorio parcial aprcsentado ao Ministro da Industria, Viaçâo e Obras pu- è/?'c«5, pelo D' Luiz Cruls, Chei'a da Commissào. Rio-de-Janeiro, 1893; I vol.in-8". The Flora of the Dakota group, a posthumous work, by Leo Lesquereux. Editedby F. -H. Rnowlton. Washington, 1891 ; i vol. in-4°. Gasteropoda and Cephalopoda of the Raritan Clays and Greensand Maris q/^Âe iVetv-yeriej, by Robert Parr Whitfield. Washington, 1892; i vol. in-4°. GeologY ofthe Eurêka district, Nevada, with an atlas, by Arnold Hague. Washington, 1892; i vol. in-4" avec atlas. Abhandlungen der kôniglichen Akademie der Wissenschaften zu Rerlin, aus dem Jahre 1892. Berlin, 1892; i vol. in-4''. Ouvrages reçis dans la s£a.nce du 28 août iSgS. Traité d'Analyse, par Emile Picard, Membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences. Tome II. Fonctions harmoniques et fonctions ana- lytiques. Introduction à la théorie des équations différentielles. Intégrales abéliennes et surfaces de Riemann. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1893; deuxième fascicule; i vol. in-8°. ( 377 ; Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, professeur de Physio- logie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. Tome XIX, n° 8. Paris, G. Masson, i.SgS; i fasc. in-8°. Recherches concernant les inégalùés planétaires du mouvement de la Lune, par R. Radau. Paris, Gauthier-Villars et fds; i vol. in-4°. (Présenté par M. Tisserand.) Description des Brachiopodes, Bryozoaires et autres Invertébrés fossiles des terrains crétacés de la région sud des hauts plateaux de la Tunisie, recueillis en i885 et i886^or M. Philippe Thomas, membre de la mission de l'explo- ration scientifique de la Tunisie, par Alphonse Péron. Paris, Imprimerie nationale, iSgS; i fascicule in-8". (Présenté par M. Milne-Edwards.) Sur la pression hydrostatique négative, par G. Van der Mensbrugghk, Membre de l'Académie royale de Belgique. Bruxelles, F. Hayez, 1898; I broch. in-8''. Sur la cause commune de la tension superficielle et de T évaporation des liquides, par G. Van der Mensbrugghe, Membre de l'Académie royale de Belgique. Bruxelles, F. Hayez, 1893-, i broch. in-8°. Illustrations de quelques fossiles nouveaux ou critiques des terrains tertiaires et secondaires de la Tunisie, recueillis en i885 et 1886 par Philippe Thomas. Planches XII, XIII, XIV dessinées d'après nature par F. Gauthier. Paris, Imprimerie nationale; i atlas gr. in-4°. Précis analytique des travaux de l' Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, pendant Tannée 1 89 i-i 892. Rouen, Espérance Cagnard, 1898; I vol. in-8". L'atmosphère, recueil de documents météorologiques, publié par les soins de l'observatoire de la Tour Saint-Jacques, à Paris. Paris, Klincksieck, 1898; I vol. in-8''. Viagem em volta do Mundo, por uni estudiante da Escola Polytechnica. Rio-de-Janeiro, 1892; i vol. gr. in-8°. El magne tismo terrestre en Filipinas por el P. Ricardo Cirera, S. J., director de la Seccion magnetica. Manilla, 1898. Lehrbuch der Stéréométrie und Trigonométrie in ausfuhrlicher Darstellimg. Nebst einem Anhange, enthaltend : Die Regeln ûber Potenz-, Wurzel-, Gleichungs-, Reihen und Logarithmenlehre , vonR.-L. Barthels. Wiesbaden, 1893; I vol. in-8°. Observatorio meteorologico de Manila bajo la direccion de los PP. de la (378 ) Compania de Jésus. Observaciones verificadas durante elmes defebrero de 1 892. Manila, 1892; i broch. gr. 111-4". CosTANTiNO PiTTEi. Dell' Origine, diffusione e perfezionamento del sistema metrico décimale. Firenze, 1892; i broch. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 4 septembre tSgS. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. Sixième série. Septembre iSgB. Paris, G. Masson, 189.3; i fasc. in-8°. Journal de Pharmacie et de Chimie, rédigé par MM. Fremy, Regnauld , Lefort, Planchon, Riche, Jungfleisch, Petit, Ville.iean, Bourquelot et Marty, n" 5, i*"' septembre 1893. Paris, G. Masson; i fasc. in-8°. Annales des Ponts et Chaussées, 1898, juillet. Paris. V" Ch. Dunod; I vol. in-8°. Revision des champignons tant supérieurs qu'inférieurs trouvés jusqu'à ce jour dans les Pays-Bas, par G -A.-J.-A. Oudemans, professeur de Botanique à Amsterdam. I. Amsterdam, J. MûUer, 1893; 1 vol. gr. in-8°. Verslagen en Mededeelingen der koninUifke Akademie van W e ten se happe n. Amsterdam, J. Muller, 1892; i vol. in-8°. On souscrit i\ l'aris , chez GAUTHIER -VILLAHS ET FILS, Quai (les Grands-Augustins, n'' 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimnnchc Ils tonnent, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. De^ Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annu et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé tiinsi (/it'il .suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, A S'en. Alger Hrest. Ciien . chez Messieurs : Michel et Médan. , 1 Gavault Sl-Lager. / Jourclan. 1 Ru 11. Amiens Hecquet-Decobert. î Germain etGrassin. '* '* f LachéseelDolbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. , Avrard. Bordeaux ) Dulhu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. ' Lefournier. F. Robert. J. Robert. ( V Uzel CarolT. \ Baër. I Mas.sif. Chambery l'errin. ( Henry. ( Marguerie. ( Rousseau. ( Ribou-Collay. i Laniarclic. Rate). ' Daniidul. \ Lauverjat * Crépin. 1 Drevel. I Gratier. La Hochelte l'oucher. , ,, i 15ourdignon. Le Havre _ " ( Dombre. , Marchai. Lille Lefebvre. ' Quarré. Lorient. Marseille. . ■ Montpellier Moulins . . Cherbourg Clermont-Ferr. Dijon Douai Grenoble chez Messieurs : i^ Bauinal. I M""" Texier. Berrioiix et Cumin I Georg. Lyon < Mégrel. IPalud. Ville. Ruai. \ Calas. / Coulel. Martial Place. ; Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidol frères. i Loiscau. A'a/ites , ... ,. , > M"' Veloppe. i Barnia. ! Nice ,,. ,. . „,. j / V isconti et C". \Nimes Thibaud. Orléans I.uzeray. k Blanchier. foitiers ,, , f IJruinaud. Rennes Plihon et Hervé. Bocheforl Girard ( M"" ). ( Langlois. / Lcslringant. \S'-Étienne Chevalier. \ Bastide. I Rumébe. 1 Gimet. ( Privai. ; Boisselier. Tours 1 Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. ( Lemaitre. Rouen . S'-Étie Toulon. . . Toulouse. Tours Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. chez Messieurs : ) Feikenia Caarelsen Rertin. Bucharest. \ et O'. Athènes Beck . Barcelone Verdaguer. I Asher et C". \ Calvary et C'». , Friediander et lils. ' Mayer et Muller. r.„ ,„ l Schmid, Francke et z>e/ ne ^^^ Bologne Zanichelli et C". . Ramlot. Bruxelles ■ Mayolezet Auitiarte. ' I.ebègue et G''. \, Haimann. ' Hanisteanu. Budapest Ivilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Cammernieyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. 1 Cherbuliez. Genève j Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. J Benda. ( Payot. ; Barth. \ Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. I Max Rube. , Twietmeyer. Londres Luxembourg. chez Messieurs \ Dulau. Madrid . Milan . I Lausanne. Liés Desoer. Gnusé. / Nuit. V. BUck. Libr. Gutenberg. Fuentes et Capd ville. Gonzalès e hijos. F. Fé. ( Dumolard frères. ' Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples Marghieri dl Gius ( Pcllerano. I Christern. Neiv- Vork J Stecherl. ' VVesterinann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'». Palerme Clausen. I Porto Magalhaés. j Prague.. . Rivnac. j Rio-Janeiro Garnier. „ 1 Bocca frères. Rome ! , , ( Loescheret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin \ Zinserling. ; Woiir. ; Bocca frères. I Brero. (Clausen. RosenbergetSellie , Varsovie Gebethuer et VVol Vérone Drucker. Frick. Gerold et C'*. Zlirich Meyer et Zelier. S' Pétersbouri Turin . . Vienne. . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; rSâS. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Pri.\ 15 fr. Tomes 62 à 91. — (i" Janvier 18G6 à 3i Décembre iSSo.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DerbescI .\.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbatrons qu'éprouveni 1< Comètes, par M. Ha:>- MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. \. liAi;D(jriN adresse un Mémoire |iortaul jjdur liUi- : • Lagcul de l'allrailion universelle >■. S-ii CORRESPOIVDAIVCE. M. Uatkal'. — Hypoihése des cloches sous- iiéres étrangères ebez les Acépbales et, en continentales '>-•< |iinticulier, chez les Pbolades '■'i-'^ M. H. CnuPiN. — Sur l'élimination des ma- Hui.LETlN BIBLIOGIWPIIIQUE 876 mk PARIS. - IMPIÎIMEKIE (iAUTHIER-VlLLAKS KT KILS, Quai des Grands-Au^u^iiins, 55 /-(' Cei-anf : (iArfiiiKn-ViLi.Aiis. 1893 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MIM. liES SECRÉTAIRES PERPCTLEIiS. TOME CXVII. NMl (H Septembre 1893). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IVIPRLMEURS-LIBRAIRES DES CO.NU'TES RENDUS DES SÉ.VNCES D\i L'ACADÉMIE DES SGIEiNGES, <^uai des Grands-Augusiins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. AdOI'IK HATfS LES SÉANCES DES 2.3 JUIN I 862 ET 24 MAI iStÔ. Les Comptes rendus hehaomar/aires des séances de f Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Akticle l". — Impressions des travaux de l'Académie. IjCs exliaits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o jjages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; niais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Acailémic comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Btu-eau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires bis ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à lo heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans XeCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs.; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés ])ar le Couver, einent. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rap|Jort sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séauce. avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES _ DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE I>U LUNDI 11 SEPTEMBRE 1895, PRÉSIDÉE PAR M. LŒWY. MEMOIRES LUS. VITICULTURE. — Traitement des Vignes phylloxérées , par les mousses de tourbe imprégnées de schiste. Note de M. F. de Mély. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Les résultats du traitement dont j'ai en l'honneur d'entretenir l'Aca- déniie l'an dernier ont été contrôlés officiellement par M. Couanon, in- specteur général de l'Agriculture, et par M. de la Molère, inspecteur géné- ral de la Compagnie de Tijon. A la suiie de leur visite, le Ministre de l'Agriculture a bien voulu m'ccrire que mes expériences étaient assez in- téressantes pour être continuées, et qu'il chargeait M. le D'' Crolas, de la Faculté de Lvon, de s'entendre avec moi pour organiser de nouvelles ap- plications. Dans nombre de localités, d'ailleurs, le traitement que j'ai pré- G. K., 1893, 2" Semestre. (T. CXVII, N" 11.) JO ( 38o ) conisé est appliqué aujourd'hui ; mais c'est principalement en Champagne qu'il sera précieux d'en connaître les effets. Nous nous trouvons là en présence d'une situation toute particulière. En effet, alors que le système radicellaire d'une Vigne normale, dans le centre de la France, s'élève au poids de /l'jB^'', en Champagne les plus beaux ceps ne donnent que i'3s'' de radicelles. 11 y aurait donc là des craintes sérieuses d'asphyxie : en ce moment, on fait à Epernay des expériences aussi scientifiques que pos- sible : nous en connaîtrons prochainement le résultat. Mais les essais que je viens signaler à l'Académie doivent faire espérer que les craintes du principe seront vaines. » Cette année, comme l'an dernier, j'ai fiiit deux traitements, à 220^'" de mélange, c'est-à-dire à 22^'' de schiste lampant. Le sarment que je pré- sente à l'Académie lui montrera l'incontestable vigueur de la Vigne, com- parable aux plus belles Vignes greffées. A mon grand regret, il m'est im- possible déparier de la récolte, car mon champ d'expérience a été dévasté par l'ouragan du 24 août, à la veille de la vendange, qui s'annonçait ma- gnifique. » Mais, à côté du traitement que j'appellerai normal, j'ai cru qu'il était indispensable de connaître la force de résistance de la Vigne aux émana- tions du schiste ainsi employé : j'ai traité alors un certain nombre de pieds avec 2''s, lySoB'', iSooS"", 1230^'', 1000^'' de mélange, c'est-à-dire avec aooS'', lyS^"', i5oS'', i25s'', loo^' de schiste pur. Le sarment que je pré- sente à l'Académie provient d'un cep traité à 200^'', au commencement de juin. Il a poussé admirablement; on y compte dix-sept sarments et dix- huit grappes de raisin. La nature semble même avoir voulu confirmer mon expérience, car j'ai trouvé au pied de ce même sarment un morceau de tourbe imprégnée de schiste, traversé de part en part par une radicelle. » Quant au Phylloxéra, voici ce que je constate aujourd'hui. Dans les ceps témoins, des cordons d'insectes descendent en suivant les cavernes des racines, de la surface du sol à l'extrémité; il ne reste pas trace de radi- celles. » Dans une nouvelle portion, que j'ai cru devoir traiter en juin malgré son triste aspect, sur le conseil de M. de la Molère, on rencontre encore quelques Phylloxéras, mais la Vigne n'a pas jauni. » Dans la partie traitée depuis deux campagnes, et qui a repris son as- pect admirable, on trouve sur les jeunes radicelles quelques piqûres, une, deux, comme des trous d'aiguille, certainement dues au Phylloxéra, mais (38, ) je n'ai pu y découvrir l'insecte. Quant aux radicelles, elles sont absolument intactes, avec leur petit bout blanc, sans aucune déformation. » Les ceps traités à haute dose sont, eux, absolument indemnes; on ne trouve sur leurs racines ni piqûres, ni trace de Phylloxéra. » Il faut certainement tenir compte ici de la sécheresse et de la chaleur extraordinaires par lesquelles nous venons de passer. Le Phylloxéra a eu cette année l'occasion de se développer d'une façon absolument anor- male, et la Vigne a été très éprouvée par la sécheresse. Les cicatrices qu'on remarquait l'an dernier sur les racines n'ont pu se faire cette année, faute d'Iiumidité, et il est certain que les piqûres dont je viens de parler auraient passé inaperçues dans une année agricole ordinaire. » Mais, en résumé, pour mes expériences, il ne pouvait y avoir d'année réellement plus défavorable; la Vigne américaine elle-même périt, at- teinte par le Phylloxéra; ma Vigne traitée, loin d'avoir souffert, a repris une vigueur nouvelle, qui doit inspirer toute confiance. » MEMOIRES PRESENTES. M. DoMiNGos Freire adresse une Note portant pour titre : « Nature et guérison du cancer (') ». (Commissaires : MM. Brown-Séquard, Bouchard, Guyon.) M. S. d'Odiardi adresse, de Londres, une série de documents à l'appui de sa réclamation de priorité, au sujet des résultats thérapeutiques obtenus récemment par M. (TArsonval. (Commissaires précédemment nommés : MM. Marey, Cornu, Lippmann.) (') Celle Noie, dalée du 3o juillet 1898,3 élé trouvée dans les papiers de notre re- gretté confrère, le D''Charcol. C'est sur le désir exprimé à M. Pasteur par M''"' Char- cot, qu'elle est déposée aujourd'hui sur le bureau de l'Académie. ( 382 ) CORRESPONDANCE . PHYSIQUE DU GLOBE. — Des observations magnéliques récemment faites en Russie. Note de M. Vénukoff. « Deux séries de travaux sur le magnétisme terrestre, récemment ef- fectués en Russie, sontdignesde l'iiltcntion du monde savant : d'une part, la détermination des éléments magnétiques dans l'Asie Centrale; d'autre part, les études sur les variations locales du magnétisme terrestre dans les différentes parties de la Russie d'Europe. » Les observations asiatiques appartiennent toutes à M. Schwartz, de l'observatoire astronomique de Tachkent; elles ont été exécutées par lui pendant les années 1877-1886. En voici quelques résultats, rapportés par l'auteur au i^'' janvier i8go : Intensité Longitude E. horizontale; Latitude de Déclinaison unités N. Greenwich. Noms des lieux d'observation, occidentale. Inclinaison, de Gauss. 45.11 82.17 Kaptagaï 7.21 62.10 2,525 44-II 80.45 Tchin-toha-go-dzi (Dzoung.) 7. 4 61. 5 2,073 43.55 81.18 Kouldja (Dzoungarie) 6.38 60. 52 2,087 43. 3 1 77.42 Malovodnoé 6.36 59.55 2,63i 42.44 80. 3i Mouzarl 6.10 59.14 2,687 4i.2o 69.18 Tachkent 5.43 57. 9 2,697 40.54 68.43 Tchinaz 5.3o 56.25 2,741 40.32 72.47 Och 5.43 56. 4 2,785 40.24 71-47 Marghélan 5.36 55.46 2,819 40.17 69.37 Khodjent 5. 18 55.48 2,801 4o. 7 67.50 Djizak 5. 9 55. i5 2,796 39.41 73.52 Ichkertam 5.37 55. 10 2,848 39.39 66.58 Samarkand 5. 1 54-44 2,8i5 39. 3 66.49 Chaar (Boukhara) 4-47 53.57 2,843 39. I 70.24 Garm (Boukliara) 5. 8 54.12 2,877 38.52 65.47 Karchi (Boukhara) 4-4i 53.39 2,846 38.35 68.48 Duchambé (Boukhara) 4.59 53.34 2,882 37.54 69.47 Kouliab (Boukhara) 5. i 52. 4o 2,917 37. 6 70.35 Badakchan (Afghanistan) . . 4-25 5i.54 2,964 36.42 67. 8 Mazar-i-Chérif (Afghan.)... 3.58 5o.55 2,984 ( 383 ) » Je n'indique que vingt points d'observation, distribués entre 36°42' et 45° II' de latitude et 65°47' et 82° 17' de longitude E. deGreenwich; mais le nombre total des points où M. Schwartz a étudié le magnétisme terrestre dépasse une centaine; ces points sont, d'ailleurs, contenus dans le même cadre de méridiens et de parallèles que les précédents. Toutes ces données expérimentales prouvent que la carte de lignes isogones, insérée dans le Physicalischer Atlas de Berghauss, n'est pas exacte pour l'Asie Centrale : en particulier, les degrés de la déclinaison acceptés, théoriquement, par le géographe allemand sont trop grands. » Dans la Russie d'Europe, qui possède déjà, depuis plusieurs années des cartes magnétiques de M. de Tillo, on s'est préoccupé dernièrement de l'étude des variations locales du magnétisme terrestre. Sur l'insistance du aénéral de Tillo, un observateur fut envoyé aux environs de Belgorod, où il a trouvé d'énormes déviations de la boussole ; ces déviations s'éten- daient parfois jusqu'à 180", sur un espace de quelques dizaines de kilo- mètres carrés. On a, par conséquent, découvert une espèce de petit pôle magnétique, tout à fait local. Mais les résultats définitifs de cette expédi- tion ne me sont pas encore connus. Au contraire, voici un fait exact de variations de la boussole, observé dans la province de Groduo; on y a trouvé qu'en certains endroits la déclinaison magnétique change de 10° sur une distance de ai""", ce qui est en désaccord complet avec la loi géné- rale pour le pays, où les lignes isogones sont ordinairement parallèles entre elles et passent à la .distance de loo""" l'une de l'autre. Dans le delta delà Neva, c'est-à-dire à Saint-Pétersbourg même et dans les environs, en ob- servant la boussole, on a trouvé que, par exemple, la forteresse de Saint-Pierre-et-Paul fait dévier l'aiguille aimantée de 10°, certainement parce qu'une masse considérable de fer y est déposée (canons, projec- tiles, etc.). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Présence d'un ferment analogue à l'émukine dans les Champignons, et en particulier dans les Champignons parasites des arbres ou vivant sur le bois. Note de M. Em. Bourquelot. « Malgré de nombreux travaux, nos connaissances sur les agents à l'aide desquels les Champignons parasites rendent assimilables les sub- stances alimentaires qui entrent dans la composition des tissus végétaux sont encore peu avancées. Nous n'avons pas non plus de données positives ( 384 ) sur le mécanisme par lequel les Champignons lignicoles amènent la dés- agrégation et la destruction du bois. L'opinion la plus répandue est que ces Cryptogames produisent des ferments solubles agissant sur ces diverses substances à la façon des ferments digestifs ; mais cette opinion est basée sur des analogies et non sur des preuves expérimentales. » Les recherches que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie établis- sent que de nombreux Champignons, et en particulier ceux qui se déve- loppent sur les arbres vivants ou morts, renferment un ferment soluble possédant la propriété de dédoubler divers glucosides (amygdaline, sali- cine, coniférine). Il n'est pas possible d'affirmer que ce ferment soit iden- tique à l'émulsine des amandes ; tout ce qu'on peut dire, c'est qu'il agit de la même façon et sur les mômes corps que cette dernière. )) Pour rechercher ce ferment, j'ai eu i-ecours à deux procédés qui m'ont également réussi. Dans l'un, le Champignon frais, récemment ré- colté, était exprimé ou placé dans une atmosphère saturée de vapeur d'éther ou de chloroforme, ce qui amène, comme on sait ('), une exsu- dation abondante de liquide tenant en dissolution une grande partie des principes contenus dans le suc cellulaire. Ce liquide était mis directement en contact, pendant vingt-quatre ou quarante-huit heures, avec une solu- tion de glucoside ; ou bien il servait à préparer, par précipitation à l'aide de l'alcool, un produit dont la solution aqueuse pouvait être utilisée comme le liquide lui-même. )) Dans le second procédé, le Champignon était trituré avec du sable et transformé en une pâte que l'on délayait dans de l'eau distillée. On jetait sur un filtre, et le liquide filtré était employé comme dans le premier pro- cédé. )) Pour chaque essai, on faisait agir sur oS'',20 de glucoside une quantité de liquide correspondant à quelques grammes de Champignon frais. Dans quelques cas, l'action du ferment a été favorisée en maintenant le mélange, pendant trois ou quatre heures, à une température comprise entre 35° et 45°. » Voici, comme exemples, trois essais effectués avec des Champignons différents : le premier sur de l'amygdaline, le deuxième sur de la coni- férine, et le troisième sur de la salicine. » Polyporus snlfureus (Bull.), espèce parasite du chêne, des saules arborescents, (') Sur la présence et la disparition du tréhalose dans les Champignons {Comptes rendus, séance du i3 octobre 1890). ( 385 ) du peuplier, etc. Le Champignon que j'ai utilisé était jeune et avait été récolté sur le tronc d'un saule vivant. 11 a d'abord été soumis à la presse, ce qui a fourni une assez grande quantité de liquide que l'on a filtré et traité par l'alcool à g5°. Le précipité obtenu a été desséché sur l'acide sulfurique. Après dessiccation, on en a prélevé os%2o que l'on a ajouté à une solution d'amygdaline renfermant oS', 20 de ce glucoside. Au bout de quarante-huit heures, la température étant de 20° à 22°, il y avait oS'',o64 de glucose formé, ce qui correspond au dédoublement de 45,7 pour 100 de l'amyg- daline contenue dans le mélange. Celui-ci exhalait une odeur très prononcée d'es- sence d'amandes amères. Auricularia sartibucina (Mart.), espèce vivant surtout sur les branches de sureau. Ce Champignon, traité par le second procédé, a fourni un liquide dont une portion a été directement additionnée de oS"', 20 de coniférine. Au bout de trois jours de con- tact à la température ordinaire, il y avait oe'',0958 de glucose formé, ce qui corres- pond au dédoublement complet du glucoside. Polyporm fomentarius (L.), Polypore amadouvier, espèce vivant en parasite sur le tronc et les branches de divers arbres, mais surtout du hêtre. Le Cliampignon examiné était jeune; il a été traité comme le P. sulfureus; seulement la solution de ferment a été additionnée de oS"', 20 de salicine, et maintenue à la température de 40° pendant trois heures, puis abandonnée vingt-quatre heures à la température du labo- ratoire. Au bout de ce temps, il y avait oS"',o43 de glucose formé, correspondant au dédoublement de 35,8 pour 100 de la salicine. » Voici un Tabl.eau des autres espèces clans lesquelles j'ai pu caracté- riser la présence du ferment : Nom des espèces. Hydnum cirrhaturn (Pers.). TrameLes gibbosa (Pers.). Polyporus applanatus (Pers.). » squamosus (Huds.). » betuUnus (Bull.) » lacteus, Fr. FistuUna hepatica (Huds.). Bolet us parasilicus, Bull. Lentiiius iirsinus, Fr. Hypholoina fasciculare ( Huds. Pholiola œgerita, Fr. » inulabilis (Schaeff.). Claudopus variabilis (Pers.). Collybia fusipes (Bull.). » radicala (Relh.). Phallus impudicus, Lin. Hypoxylon coccineum, Bull. Xylaria polyinorpha (Pers.). Fuligo varians (Som.). Habitai. Vieux troncs de hêtres. » peupliers. Troncs de peupliers et de saules. Parasite du noyer. » bouleau. Branches de hêtres morts. Parasite du chêne. » des Scleroderma. Troncs pourrissant. Vieilles souches. Parasite du peuplier. Vieilles souches. Arbres morts tombés. Au pied des arbres. Souches enterrées. A terre? Branches mortes de hêtres. Vieux troncs d'arbres. Sciure de peuplier. ( 386 ) )) Dans les espèces suivantes, au contraire, il ne m'a pas été possible de déceler trace de ferment : Nom des espèces. Habitat. Lactarius vellereus, Fr. A terre. Russula cyanoxanlha (SchaefF.)- » » delica (Vaill.). « Nvctalis asterophora, Fr. Parasite des Russules. Amanita vaginata (Bull.). A terre. Sclerodermaverrucosimi (Bull.). Terrains sablonneux. Aleuria vesiculosa (Bull.). Fumiers, jardins ('). Peziza aurantia (FI. dan.). Terre humide. Tuber œstivum, Vitt. ? » On voit à l'examen de ces deux Tableaux que le ferment des gluco- sides se trouve presque exclusivement dans les Champignons parasites des arbres ou vivant sur le vieux bois. Or ou sait que parmi les principes immédiats que renferment l'ccorce, le cambium et même le ligneux des arbres, se trouvent des glucosides. C'est ainsi que dans les peupliers et les saules, si souvent envahis par les Polypores, on rencontre de la popu- line et de la salicine; dans les pommiers de la phlorizine, dans les pins de la coniférine. On peut donc supposer que le ferment en question permet aux espèces qui le produisent d'utiliser pour leur nourriture ces divers glucosides, ceux-ci fournissant, entre autres produits de décomposition, du glucose, sucre directement assimilable. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur une méthode de détermination de la densité des gaz, applicable à l'industrie. Note de M. IIÎaurice Meslans, présentée par i";î. Henri Moissan. (c Malgré les appareils ingénieux imaginés pour en simplifier les mani- pulations, l'analyse des gaz a bien peu pénétré jusqu'ici dans l'industrie. Il V a cependant un puissant intérêt à connaître la composition des produits gazeux qui prennent naissance dans un grand nombre d'opérations in- dustrielles aux diverses périodes d'une fabrication, soit pour préciser le mécanisme des réactions qu'ils accompagnent, soit poiu" en surveiller la marche. (') A été trouvée cependant sur sciure de peuplier. (387 ) » La détermination de la densité de ces gaz peut, croyons-nous, four- nir de précieuses indications et, dans un grand nombre de cas, faire con- naître avec autant de certitude que l'analyse la composition de mélanges gazeux simples. Cela m'a engagé à rechercher une méthode rapide, qui n'exigeât aucune manipulation et qui fût susceptible de donner la densité des gaz aussi aisément que les aréomètres donnent celles des liquides. » La méthode que j'ai adoptée consiste à plonger, l'une dans l'air, l'autre dans le gaz à étudier (placées dans les mêmes conditions), deux sphères creuses de même volume, préalablement équilibrées dans l'air. L'équilibre est rompu et un poids P est nécessaire pour le rétablir. F' représente la différence des pertes de poids éprouvées par les deux sphères. » Celle qui est plongée dans l'air perd un poids 0,001293 cH P "" (I -4- It) 760 ' » Celle qui est immergée dans le gaz de densité d Hes conditions de température et de pression étant les mômes) a perdu 0,OOI2q3('H , ' (l 1- ■3.1) 700 et n / 0,001293 cH , , , '^ ^ (i-f- dt) 760 ^ ^ » La densité du gaz est donc , „ 760 I M- ai o , 001290 (' H M Le volume v des ballons a été déterminé avec soin et la quantité 1 —- = k est la constante de l'instrument. o , 001293c » L'appareil qui permet de réaliser ces conditions se compose, en outre des sphères (') et de la balance, d'une caisse à doubles parois métalliques divisée en deux compartiments complètement séparés, dans chacun des- quels est logée l'une des sphères. Un couvercle laisse seulement passer les fds de suspension. L'intervalle entre les parois est rempli d'eau, afin d'assurer l'égalité de température dans les deux compartiments. Ceux-ci sont primitivement remplis d'air, afin d'équilibrer les deux ballons. (') Les sphères sont en verre, ou en métal embouti (aluminium ou cuivre doré). G. K., 1893, 2' Semestre. (T. CXVII, N» 11.) 5l ( 388 ) » L'un des compartiments porte, à la partie inférieure, un tube métal- lique assez long, bourré de tournure de cuivre et immergé dans l'eau de la caisse. Ce tube vient déboucher au dehors; il sert à introduire le gaz dont on veut déterminer la densité et à lui faire prendre la température de l'appareil. Ce gaz a été préalablement séché; des matières desséchantes sont également placées dans les deux compartiments. » On fait arriver ainsi le gaz dans la boîte pour chasser l'air, et l'on maintient un courant lent et continu. » Quand on veut prendre la densité du gaz, il suffit de rétablir l'équi- libre eu ajoutant un poids convenable P dans l'un des plateaux de la balance, et de lire la température de l'appareil et la pression atmosphé- rique. La densité est donnée de suite par la formule très simple d= I P^ i^^ (•). La détermination de la densité du gaz se réduit donc à une pesée unique, et peut être fréquemment renouvelée. Si l'on a soin de maintenir le cou- rant gazeux dans l'appareil, on peut suivre ainsi les variations de compo- sition des gaz aux diverses périodes d'une opération. )) La détermination est susceptible d'une assez grande exactitude, qui est fonction de la sensibilité de la balance et de la perfection du jaugeage des ballons. (') 11 est facile de dresser une table, à deux entrées, où seront calculées d'avance les valeurs de k x — jj — pour les différentes valeurs ordinaires de t et H. ( 389) » Dans le but de rendre l'application de cette méthode plus pratique, j'ai modifié, en collaboration avec M. Georges Frère, ce premier appa- reil, de façon à en faire un véritable densimètre pour les gaz. Un courant continu de gaz circule dans l'appareil, et les variations de la densité, etpar conséquent de la composition du mélange gazeux, sont indiquées d'une façon continue et automatique, par la situation de l'aiguille de la balance sur un cadran convenablement divisé. On peut ainsi connaître à tous les instants la composition des produits gazeux par une simple lecture. » L'application que nous avions surtout en vue, en créant cet appareil, était l'étude méthodique de la combustion dans divers systèmes de foyers, et surtout le réglage de l'admission de l'air dans les foyers générateurs, fours, etc. » A part quelques usines, trop peu nombreuses, dans lesquelles on pra- tique l'analyse des gaz de foyers, on peut dire que la combusiion est tou- jours effectuée avec un grand excès d'air, non seulement inutile, mais nui- sible, et qui est quelquefois lo fois égal au volume nécessaire. Il on résulte une perte considérable de combustible. La cause en est dans l'ignorance où l'on se trouve de la composition des gaz de combustion, et dans le dé- faut de réglage de l'air qui en résulte nécessairement. » La détermination de la densité des produits gazeux permet de se rendre compte très facilement de cet état de choses. « A de rares exceptions près, on peut considérer les gaz de foyer comme formes du produit normal de combustion (79 volumes d'Az et 21 volumes de C0-) dont la densité est voisine de i,oS'j5, et de l'air en excès. La densité des gaz varie donc avec l'excès d'air. » L'appareil est gradué de façon que chaque position de l'aiguille in- dique la proportion d'acide carbonique renfermée dans le gaz, et cette proportion, qui est théoriquement 21 pour loo, n'atteint dans la pra- tique que 18 pour 100, sauf dans l'emploi des gazogènes. Dans un grand nombre d'usines, elle varie entre 8 et 6, et tombe dans bien des cas malheureusement à 4 et même à 2. » Les indications fournies par l'appareil permettent de modifier l'ad- mission de l'air et d'éviter des combustions aussi onéreuses. Cet appareil nous a permis d'entreprendre l'étude des conditions de meilleure marche dans les divers systèmes de chauffage. » Une autre application de cet appareil, qui a également fixé notre atten- tion, est relative à la recherche et au dosage du grisou. Avec des sphères d'un litre de capacité et en faisant usage d'une balance sensible au demi- ( 390 ) milligramme, on peut facilement dénoter la présence de y^ de méthane dans l'air et doser ce gaz avec une approximation semblable. Nous nous proposons de poursuivre cette étude dans une mine grisouteuse et d'em- ployer notre appareil soit comme avertisseur, soit pour le dosage continu du grisou dans l'atmosphère des mines. » M. Léopold Hugo adresse deux Notes portant pour titres : « Sur la syndromie arithmétique des deux constellations arctiques » et « Considé- rations sur l'axe de rotation dans l'espace. » M. Genevée adresse une Note relative aux conditions d'équilibre de la balance. La séance est levée à 3 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du ii septembre 1898. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. 2"= série, juin 1893. Paris, Gauthier -Villars et fils, 1893; I fa se. in-8°. Memorie delV Accademia m^dico-chirurgica di Ferrara. Anno 1 892-1893. Ferrara; i vol. in-8". Catalog der farhigen Sterne zwischen dem Nordpol und iZ Grad sùdlicher Declination mit hesonderer lierucksichtigung des Spectraltypus , von Friedrich Rrueger. Riel, iSgS; i vol. in-4°. Estadistica gênerai de la Republica Mexicana a cargo del D"^ Antonio Penafiel. Mexico, 1892; i vol. in-4°. Ergebnisse der m.eteorologischen Beobachtungen im Jahre 1892. Herausge- geben vom Director Professor D'' Paul Sckreiber. Chemnitz, 1893; i vol. in-4°. aen r-a^g— On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FfLS, Quai (les Grands-Aiigustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us fonnoiU, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du !"■ janvier. Le prix île C abonnement est fixé ainsi qiCil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Micliel et Médan. I Gavault St-Lager. Alger I Jourilan. I Ruir. Amiens llecquet-Decoberl. ) Germain etGrassin. '*"S«''^ ; LachèseelDolbeau. Bayonne Jérôme. Uesançon Jacquard. . Avrard. Bordeaux | Duthu. ' Mullci- (G.). Bourges Ilenaiid. Lefouiiiier. Brest Caen Clianibert Cherbourg Clerniont-Ferr. Lorient. '-) DijLin. Douai. Grenoble. \ V. Hoberl. J. liobcrt. V Uzcl CarolT. Baér. Massif. Pcrrin. Henry. Marguerie. Kousseau. liibou-Ccillay. Laniarclie. Uatel. ' Uainidol. ( Lauverjal. ! Crépi n. ( Ilrevel. ( Gralier. La liochelle l'ourlicr. , ,, i Buurdignon. Le Havre ! " ( Doiiibre. Marchai. Lille ! Lcfebvre. ' Quarré. chez Messieurs : I Bauinal. ( M"" lexier. lîeriuiux et Cumin. Georg. Miigret. Palud. Ville. Marseille Huai. ( Calas. Montpellier . ^ , . '^ > Coulet. .Moulins Maniai Place. j Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidul frères. ( Loiseaii. ( M"" Veloppé. 1 Barnia. IVice ... ,. , ,-,„ I Visconli ei C". ,\inies Thibaud. Orléans Luzeray. L Blancilier. l'oitiers ,^ , Bennes PliUon el Hervé. Koclieforl Girard (M""). ( Langlois. ( Leslringaal. S'-Élienne Chevalier. l Bastide. { lUiincbe. ) Ginicl. ( Privai. Nantes . /ioueii. S'-Élie Toulon . . . Toulouse.. .Amsterdam. Berlin. BuchareU. Tours Valenciennes.. . Boisselier. J Péricat. ' Suppligcon. ( Giard. ( Lcmaitre. chez Messieurs : I Feikeina Caarelsen I el C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. [ Asher et C'-. Calvary et C'". priedlander el fils. ' Mayer el iMuller. fterne * Schmid, Francke et Bologne Zaniclielli el C''. I Kamlol. Bruxelles Mayolczcl Vudiarle. ( Lebègue cl C". \ Haimann. I Hanislcanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, liellelC". Christiania Cammerrrieyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague HOsl et lils. Florence Lœsclier et Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. , Cherbuliez. Genève • Georg. ( Stapelmolir. La Haye Belinfanle frères. ( Bcnda. / Payol. Barth. \ Brockhaus. Leipzig ■, Lorentz. I Max RUbe. Lausanne. , Twietmeycr. Liège. Desoer. ( Gnusé. Londres Luxembourg. . . . Madrid Milan chez Messieurs : ( Dulau. I Nuit. V. Biick. Libr. Gutenberg. Fuentes et Capde- ville. Gonzalés e liijos. F. Fé. \ Duniolard frères. / llœpli. Moscou Gautier. / I''urcheim. Naples Marghieri di Gius. I Pellerano. ; Chrislern. A'en-ro/A 1 Slechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'". Palerme Clausen. Porto . iMagalhaès. Prague Bivnac. Bio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. I Loescberet C'*. Rotterdam Kranicrs et (ils. Stockholm Samson et Wallin. ^ Zinserling. / Wolfr. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenbergel Sel lier Varsovie Gebelhner el VVcId. Vérone Drucker. Frick. Gerold el C". ZUrich Meyer el Zeller. Rome . S'Pétersbourg. Turin. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1«' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4"'; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Pri.\ 15 fr. Tomes 62 à 91. — (i" Janvier i866 à 3i Uocerabre 1880.) Volume in-4°; i88g. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERuEsel A.-J.-J. Solier. — Aléiaoire sur le Calcul des Perturbations 4u'éprouvenl les Comètes, par M.Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulLérement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Ber:., V les angles formés par la direction de Î2 avec celles de Oz, O'-'; VC l'axe instantané de rotation et de glissement de (S) dans son mouve- ment relatif par rapport à (S); a = 10, a' =^ 10' les rayons des circonférences de gorge des hyperboloïdes engendrés par I^ en tournant autour de O-, O':;'; U la vitesse relative de glissement de (S'), par rapport à (S), suivant IC On a sin!X = to = -^sma. sin'X'^: tu . = ^sma. (0 (2) (3) (4) to-t-co'cosa , A' sina cosX = , tang)i = , to' + iocosa cos)l = , tangV= , , sinX sin A' ,, \/:il sina , „ L = j-, j = - A£2, I -I- A---I- 2 A' cosa ' AA-(A:-|- cosa) . sinXcos)v' a = — —jr, 7 — — = A : , J -t- «■'-h 2 A' cosa sina , A(i + A-cosa) . sinX'cosX a = 7» ; — — — A -. , I + «■•' ~t- 2 A COS a sina a' langX' a tangX ' (5) A = atangV = a' tangX. ( 393 ) >> Plans qui limitent les roues. — La partie utilisée de chacun des hyper- boloïdes (S), (S) est limitée par deux plans perpendiculaires à l'axe. Les plans limites des deux roues coupent respectivement \X, aux mêmes points. » Soient / la portion de I^ interceptée par les plans moyens des deux roues; 2£ celle qui est interceptée par les plans limites; R, R' les rayons des parallèles de (S), (S') correspondant à /; Ri, R', Ro, r; » On a » R' K /+£; /-£. R = \/a' H- /-sin-X, ^ s^la- + (l -h i)-sm'l, = vV--h/^sin-V, R. = Va'^ + (/-»-£)^sinn', R, = v/a2+(/_5) sin^T., K= ^la'^ -h (l— tY^mn. » Le plus grand des rapports — |T~) .^, n'atteint pas ordinaire- ment ^. » Conditions que doivent remplir les formes de deux dents en contact. — En continuant à supposer (S) ramené au repos, soient m. un point de contact du couple; /«J sa distance à IÇ. En transportant la rotation Q. en m, on obtiendra la translation 9.. mi dont la résultante V avec U devra être située dans le plan tangent commun au couple de dents. » Étant donnée la forme des dents de Vune (S) des roues, déterminer celle des dents de l'autre roue. — Nous ne considérons ici que le mouvement réel. » Soient O'x' la direction du rayon de la circonférence de gorge de l'hyperbo- loïde (S'), mené à la position l\ que prend le point I de cette circon- férence au bout du temps t ; 0' l'angle xO'\\ ; O'y la perpendiculaire à O' x' menée dans le sens de l'accroissement de 6'; O' x\ , 0'y\ les positions de O'x', O'y' pour 9' = o; (6) f(x',y',z') = o l'équation de la surface de la dent de (S'). On a a;' = a?'^ cosG'+j'', sinO', y =y, cosO' — a;, sinO'. ( 394 ) » Prenons la direction 10' pour axe des y^ et pour axe des v, la posi- tion que prend la droite IC quand, en se plaçant suivant O'I en ayant les pieds en I, on la fait tourner de 90° de gauche à droite. On a œ\=^a' — y, y', = YicosX' — ï^sinX', s'= (^'cos}/-4- Tisinl', par suite / x' = (a' — ■/) cos^' -+- (r; cos>l' — ^sinV) sinO', (a) { j'= (t) cosV -~!^sinV)cos6'— (a' — -/)sin6', ' z' = "CcosV - -/isin>/. » En substituant ces valeurs dans l'équation (6), on en obtiendra une autre de la forme ('1') F(7.,-,7,'C,0') = o, où, dans ce qui suit. G' sera une constante. » Soient ■/', -/)', "Q les coordonnées d'un point de contact d'un couple de dents; a', fi', y' les angles de la direction de V avec \/, Iyi, l'C ; on a Vcosa'— _ o-/,', VcosP' = £27;, Vcosy'^U et, pour les équations de la direction de V, comme elles doivent vérifier l'équation du plan tangent il vient (Z - 3C')^ - (-^ - ■^')% + (X - 1)% - o, ou, en supprimant les accents devenus inutiles, ,,. d¥ d¥ ,d¥ (o) n-z Y- h«-TTr=0. » Les équations (a) donnent / ■/ =a' — (ic'cosô' — y sinO'}, (c) < •/) := (a?' sin6' -f-j' cos9') cosX' + s' sinX', ( ï, = s' cosV — (aj'sinO' + y cos6') sinX'. ( 395 ) On a identiquement dx' dy •■ dz' = ^- diV -h ^- d-r\ + ~Y7 rt C ày Oii Ol = ^ (- dx' cosô' + dy' sinB') d'où £)F H- -r- [(û^ic'sinO'H- «fy' cosO') cos>>' + dz' sinX'] + -rr [rfs'cosV -- (r/a?' sin6'-i- û(y'cos6') sinV] ; 3- = 3=^sinô' r^, cosO', — = (-vAsinO' i- -y^cosÔ' )cos>.' + -f^sinV, d¥ df ^, l df . û, àf „A . -, oÇ <^s' \da;' dy j et l'équation (è) devient — [(y I- «' sinO') cosV -f- {z' cosO' h- h sinô') sin V] -r^ (7) ' -4- [(a;' — a'cosO')cos)^'-h (^' sinô'-- A cos6') sinl'] -p; [ -T-[(a;'cos9'— ysin9'-a')sinV-h AcosV]^ =0. » Les équations (6) et (7) sont celles de la ligne de contact sur la dent de (S'). Nous supposerons que cette dent passe par la génératrice de l'hy- perboloïde, et alors l(, sera évidemment une ligne de contact, ce qu'il est facile, d'ailleurs, de vérifier; car, pour 6'= o, y^ = o, t) = o, la fonction F doit être indépendante de "(,, et l'équation (6) est satisfaite. » Prenons maintenant le point O pour origine; soient 00' la direction des x^ , Oj, celle de la projection de Q. sur le cercle de gorge de (S). Nous avons x\=^ù^ — x^, y =j', cosa — s sina, 3'= s cosa + y, sina; par suite, a;' ^ ( A — o;, j cosô' -t- (y, cosa — z sin cl) sinô', y= (j, cosa — ssina.)cosô' — (A — a;,) sinô', s' = s cosa + J'i sina. » Soient Oa:^ la direction du rayon menée à la position I, de I sur la cir- X on a ( 396 ) conférence de gorge de (S) contemporaine de I', ; X, = a;cos9 — j sin9, y, =ycos^ -t-a^sinO; par suite,' a;'= (A — a;cosÔ +j'sin6) cos^:0 + [(ycosO + .Tsin9)cosa — ssina] sinA:0, (d) / y' — [(jcosO 4- ;r sinO) cosa — zsina]cos^O — (A — a;cos6 + jsinO) sinX:6, z' = ^cosa + (jcosf) -f- a;sinô)sina. » En portant ces valeurs dans les équations (6 ), ( 7 ), on obtiendra deux équations de la forme (8) ^(x,y,z,b) —o, gt{x,y,z,()) = o, et, en éliminant 6 entre elles, on aura celle de la surface de la dent de (S). » Pour une valeur donnée de 0, les équations (8) sont celles de la ligne de contact de cette dent correspondant à celle de la dent de (S') pour 6' = ^6. » En supposant ^ = (/is) cosX et faisant varier 0 à partir de o, les équations (8) permettront de tracer, par points, les intersections de la sur- face de la dent de (S) avec les plans limites de la roue, intersections qui, avec les lignes de contact, détermineront la surface. » Pas. Nombres des dents. — Soient s, s les arcs décrits au bout du temps t par les points des circonférences (R,), (R,) qui se trouvaient primitive- ment sur IZ,. On a s = R,J'(adi, s' = R'J'iii'dt = R', kftùdt d'où f — Jil ? ~" A: R; ■ » Supposons que s. s' soient les pas des traces des dents en prise sur les plans de (R)), (R, ,)> que /«, n désignent les nombres des dents des deux roues ; on a 2TtR, , Z'TtR'i s — ) s =^ ; — ) par suite — =k, comme pour les engrenages cylindriques et coniques, (397 ) quoique les pas ne soient pas généralement égaux. En choisissant en con- séquence n, n', les pas seront connus et l'on pourra tracer les intersections des dents avec les circonférences (R, ), (R', ) et par suite les traces des dents sur les hyperboloïdes. Les dents seront limitées par les lignes de contact correspondant à 0 = — • I) Formes des Jlancs. — Les formes les plus simples pour le flanc de cha- cune des roues, soit (S') par exemple, sont les suivantes : » 1° Normalie de V hyperboloïde suivant sa génératrice {x' — a') (xs'cos)-' — /'sinV) + (^'lang).' +/') a'sinV= o. » 2" Lieu des perpendiculaires abaissées des points de la génératrice sur O' z' a' y' + x' z' tang V = o, » 3" Plan passant par la génératrice et par le centre de la circonfé- rence (R'i) (6") {x — fl')/sinV-(- a'(y + -'tang^') = «• )) Nous nous arrêterons à cette dernière forme parce qu'elle conduit à la construction la plus simple. L'équation (7) devient — [(j' + a'sin^•0)cosV^- (^'cos/cQ + Asin/[:9)sinl']/sinV, -l- [(a?' — a'cosA-6)cosV + (s'sinX-9 — Acos9)sin7^'Ja', -i- [(a7'cosX"0 — y sxnkM — a') sinV-H AcosV] rt'tangV:= o. » Les lignes de contact des flancs de (S') sont donc rectilignes; il en est de même de celles de la tête de (S), puisqu'on substituant les valeurs {d) dans (6") et (7') on obtient deux équations linéaires en x, y, z. La forme de la tête est donc une surface réglée. » Cas, spéciaux. — - i'* Engrenage cylindrique . — On a X = o, 7^' = o, par suite h =^0, Y ^^ o> et l'on retombe sur des formules connues. » 1° Engrenage conique. — On a o = a = a' = A, A = o et sinX' » 3" / = o. La disposition n'est admissible que si A n'est pas trop petit. n En substituant les valeurs {d) dans les équations (6") et (7'), on ob- ( 398 ) tient (sinGcosa cosX:ô ~- cosfJ sinÂ-6 + sinQsina tang>.')ir (9) ^ "'^ (cosOcosacos^ô — sin9sinA9 -(-cosô sina tat)g>.') y -h- (— sinacosX'9 + cosa tangV) s — A sin^O = o, (10) — cos6(cos^ô 4- tang^V) + sin6 — ^t sinX:6 sinO (cosX;9 + lane-'X) -!- cosO — r; sin^O COS X' cosX cosX' _ T _J_ n { Of\(i /-A _l_ Iq n or- "i ' "1 cosX' X sinX-0 y z H- a(cosX-0 -htang-).') -h Atang'X'(( — cos^9) = o. » Pour ô = o ces équations donnent j = z tang ce qui est une vérification. » y = z tangX, a? = a, -r^ = o. CORRESPONDANCE . MÉTÉOROLOGIE. — Les étoiles Jïlanles du mois d'août i8g3 observées en Italie. Note du P. François Dejvza, présentée par M. Lœwy. « Des communications nombreuses que nous avons reçues jusqu'à pré- sent de toute la Péninsule (depuis Oderzo, près Trévise, jusqu'à Pelagonia, près Catane), il résulte que l'apparition périodique des étoiles filantes au mois d'août a été observée presque partout dans des conditions relative- ment favorables. I.e ciel est resté partout assez clair; çà et là seulement des nuages et des brouillards ont empêché une bonne observation, parti- culièrement dans les derniers jours. L'absence de la lune a naturellement favorisé partout l'observation du ciel. Le nombre des météores est allé progressivement en augmentant après le i"'aoùt, eta atteint son maximum la nuit du 10 au 11 août, dans laquelle l'apparition devint de beaucoup plus splendide que dans ces dernières années. » Pour donner une idée plus exacte des observations que l'on a faites, nous présentons ci-après les résultats obtenus pendant les quatre nuits du 9 au 12, dans les principales stations de notre Association météorologique. Afin qu'on puisse comparer, autant que possible, ces résultats entre eux, nous avons réduit les nombres des météores observés à quatre observa- teurs dans chaque station. ( ^^91> ) Obser- vateurs. 9-10. Oderzo (Trévise) i 28 Vérone i » Aprica (Sondrio) i 202 Passerano (Bergame) i ■ iSs Pavia II 178 Camburzano (Bielle) 1 72 Montaldo (Turin) 2 54 Moncalieri 2 i5i Valpeglino (Torlone) 2 198 Tortone 2 i88 Brignano Curone (Alexandrie) 4 '45 San-Remo (Ligurie) i 100 Allare (Gênes) i 48o Bargone (Gènes) i 220 Saint-IIilaire d'Enza (Reggio) i- 176 Pistoie i 84 Caslelmaggiore (Bologne) i 4*^4 Rome (Spec. Vat.) 4 '7- Rome (Caslelli) i 120 Monteco^aro (Macerata) i io4 San-Martino in Pensili (Campobasso)... 2 35o Pélagonie ( Catane ) 1 260 Noto (Syracuse) i 48 lu-U. 4o 376 3l2 180 385 I 2 60 522 564 232 ,48 384 212 252 648 1025 888 4 454 244 i588 IM-'. 64 280 392 100 476 i64 )) i46 328 10 i4 36 36o » » 616 2o3 8 i48 390 3oo 116 12-13. 48 i44 192 48 170 240 » 1 22 170 44 » 60 228 68 208 » 24 i36 24 T(itau\. l8o 800 1.48 496 1209 488 ii4 922 1260 474 3oo ,96 12 16 662 602 336 ,728 i4oo IOI6 280 1390 8o4 1-176 » Dans la suite, le phénomène alla toujours en diminuant. Le Tableau ci-dessus montre, comme nous l'avons dit, que le nombre des météores a atteint presque partout le maximum dans la nuit du 10 au 11, et que, géné- ralement aussi, il a été grand presque partout. )) Il est donc arrivé cette année tout le contraire des deux années pré- cédentes, où le maximum eut du retard, particulièrement en 1891. Cetle augmentation insolite de la pluie météorique semble indiquer la différence d'intensité du nuage d'où émanent les étoiles filantes, et dont une partie plus compacte s'est rencontrée cette année avec notre planète. » Les radiants des météores de ces jours ont été très divers, ainsi qu'il arrive à cette occasion; mais le principal a été celui des Perséides, placé près de yi de Persée, et qui va se déplaçant d'année en année. De l'en- semble des observations faites jusqu'à ce jour, il résulte pour la position a = 44°, 55 =+55". •» Dans certaines stations, on a remarqué aussi quelques bolides qui ont ajouté à l'éclat du phénomène, mais ils ont été, en général, assez rares : G. R., 1893 2' Semestre. (T. CXVII, N' 12.) 53 ( 4oo ) le plus grand nombre des étoiles observées ont été d'une grandeur inférieure à la seconde et à la troisième. » On peut conclure, de tout l'ensemble des observations, que l'appari- tion des Perséides, en iSgS, doit être rangée parmi les plus éclatantes remarquées jusqu'à présent; et qu'il est très important de bien suivre le phénomène dans les années qui viendront après, tant il a été cette fois singulièrement différent des autres qui l'ont précédé. » GÉOMÉTRIE. — Des cercles ou des sphères « dérivés » d' une enveloppe , plane on solide, de classe quelconque. Note de M. Paul Seriîet. « 1. Étant donnés les N éléments tangentiels, lignes droites ou plans, T,,T„ ...,T,.= o qui déterminent une enveloppe, plane ou solide, de classe n, on peut com- prendre sous le terme abrégé de « cercles ou sphères dérivés •» de cette enveloppe, la totalité des cercles ou des sphères de rayon fini, nul, ou infini, compris dans l'équation (i) 2^/.t:=o abaissée, soit au premier degré, soit à la forme caractéristique £c- 4- y- + . . . , par un choix convenable des coefficients. Et parce qu'on voit aussitôt que tous ces cercles dépendant, linéairement, de trois quelconques d'entre eux, comme toutes ces sphères de quatre d'entre elles, les uns et les autres admettent un même centre radical O et sont coupés orthogonale- ment par un cercle ou une sphère, déterminés, décrits de ce point comme centre, on peut appeler « cercle directeur « ou « sphère directrice » de l'enveloppe cette sphère ou ce cercle de centre O, sur le contour desquels se trouveront répartis les centres de tous les cercles évanouissants ou de toutes les sphères de rayon nul, compris dans la série considérée, tandis que toutes les droites et tous les plans de la série passeront, ces derniers par le centre de la sphère directrice, celles-là par le centre du cercle direc- teur. » 2. Or il suit, en premier lieu, de cette dernière propriété, que le cercle directeur et la sphère directrice sont concentriques à l'enveloppe considérée; la détermination du centre de celle-ci, au moyen des N élé- ments tangentiels qui la définissent, étant dès lors assurée, dès que l'on ( 4oi ) saura construire la droite ou le cercle, le plan ou la sphère « déterminés », compris dans l'équation particulière (■2) -^1 ;/,T'; = o pour les valeurs de l'indice v, v = N- I ou V = N v = N- 2 ou V N qui rendent le problème déterminé. » 3. 11 convient d'ailleurs de remarquer que les cercles et les sphères de la série (i) ne dépendent des éléments T , T^; que dans la mesure où ceux-ci sont nécessaires pour définir l'enveloppe. De telle sorte que, si l'enveloppe est connue d'autre part, ou si l'on en connaît N autres éléments tangentiels 'p' y, nr- !';;'■■■'>' les cercles ou les sphères, dérivés de ce nouveau groupe d'éléments, et compris dans la nouvelle équation ne différeront pas des cercles ou des sphères dérivés du premier groupe, compris dans l'équation ( i ). » 4. Il y a plus, et s'il existe entre k des éléments primitifs, ou si l'on con- çoit, entre de nouveaux éléments tangentiels T, , . . . , T'^, de telles dépen- dances de situation que l'équation (1") iu:v=o représente, accidentellement, une droite, un cercle, un plan, une sphère, ce nouveau lieu sera compris toujours parmi les précédents; et toutes les solutions singulières du même genre rentreront, comme cas particuliers, dans la solution générale fournie par les équations ( i ) ou ( i). » Il résulte, en effet, de l'identité caractéristique par laquelle se traduit l'inutilité constituante d'un (N + i )''''"*^ élément, T^, ajouté aux éléments initiaux T,, . . . , Tj, qui, déjà, définissaient l'enve- loppe, que l'on peut remplacer chacun des termes de Téquation ( i") par autant de fonctions linéaires, déterminées, des quantités T", T^, ... , TJ,-. Or, cette substitution faite, il devient visible que la solution singulière (i") ( 402 ) reproduit, purement et simplement une solution déterminée de l'équa- tion ( I ). » Bien qu'accidentelles, ces solutions, qui demeurent singulières au moins par leur origine, pourront, dès lors, être utilisées dans la détermi- nation du centre de l'enveloppe, au même titre, et d'ordinaire avec des facilités plus grandes, simultanément avec les solutions normales énumé- rées dans l'équation (2). » SPECTROSCOPIE. — Sur les maxima périodiques des Spectres. Note de M. Aymon.vet. (Extrait.) « D'après les phénomènes observés en Chimie et les lois servant de bases à la Théorie mécanique de la chaleur, la matière serait constituée par des particules insécables, par suite indéformables, appelées ato/wes; les atomes différemment groupés constitueraient des molécules, masses matérielles sécables sous l'action de mouvements particuliers, suffisamment courts et intenses, et déformables sous l'influence de ces mêmes mouvements lorsqu'ils ont de plus petites amplitudes. » Dans les gaz, chaque molécule peut éprouver trois genres de mouve- ment. . . . )) Un solide limité peut toujours être considéré comme une verge ou une plaque, lorsqu'il s'agit de mouvements radiants; car, si ses dimensions sont généralement très grandes relativement aux longueurs d'onde, elles sont excessivement petites par rapport à la vitesse de la lumière. Ce solide, traversé par une radiation déterminée, présentera donc des nœuds et des ventres fixes, dont les distances seront toujours égales à un nombre exact de diamètres atomiques, puisque l'atome est indéformable, et, par excep- tion, égales à un nombre exact de diamètres moléculaires. On aura donc toujours pour longueur d'onde (1) X = m'(/'+e'+-„') et exceptionnellement (2) A = //i(/+e + r,)('), (') Nous supposons pour l'instant que le solide est isotrope; par conséquent, que ') -'> 'Ui 'o' sont les mêmes, quelle que soil l'orientation de la molécule. ( 4o3 ) m et m' étant des nombres entiers pairs; /', /les diamètres des espaces ato- mique et moléculaire au zéro absolu; -J , e les dilatations de ces diamètres à la température de l'expérience; t)', ti leurs élongations ou raccourcisse- ments dans le sens de la propagation, sous l'intliience de l'onde. » Quand s + n est suffisamment grand pour atteindre la première limite d'élasticité de cohésion, le solide devient liquide; et si i'-\--n' dépasse la limite d'élasticité d'affinité, il y a réaction chimique, formation d'un nou- vel édifice moléculaire acceptant un nouveau mode d'ondulations, phéno- mène qui ne se produira que très rarement sans dégagement ou absorption de chaleur. » Toutes les ondes arrivant sur le solide et ne satisfaisant pas à la rela- tion (i) sont très probablement décomposées en mouvements tendant à briser les molécules, en échauffant les corps, et en ondes susceptibles de se propager. ■» Comme il faut développer moins d'énergie pour faire rendre à une verge ou à une plaque sa note fondamentale que ses harmoniques et que, d'autre part, les pertes de force vive éprouvées latéralement sont, dans un mouvement ondulatoire, d'autant plus grandes que ce mouvement en- cendre, dans un même espace, plus de concaméralions, on est conduit à supposer que les ondes comprenant un nombre exact de rangées molécu- laires se propagent avec moins de frottement que les ondes produisant des nœuds et des ventres dans les molécules mêmes. Si cette hypothèse est vraie, lorsqu'on fera dans le corps, vers l'émergence, l'analyse spectrale des radiations qui l'ont traversé, on ne devra trouver que des ondes satis- faisant à la relation (i), et, parmi elles, des ondes maxima répondant à l'équation (2). Et si, entre deux limites données, le rayonnement incident étant suffisamment intense ou complexe, le solide transmet toutes les ondes maxima possibles, celles-ci, dans le spectre normal, devront être distantes d'une quantité égale à 2(/-i- i -+- r,). » En acceptant, d'accord avec les expériences de Tyndall, que l'air est susceptible de transmettre toutes espèces de radiation, le spectre aérien répondant au précédent présentera également des maxima sensiblement périodiques, distants l'un de l'autre en X, d'une quantité (3) A = 2(/-f- £ + •/]).«, n étant l'indice de réfraction moyen du corps pour deux maxima consé- cutifs. » A sera donc le plus petit intervalle que l'on pourra trouver entre deux ( 4o4 ) maxima consécutifs, dans une portion déterminée du spectre où n et vi varient peu ; quand on modifiera suffisamment le rayonnement incident, soit en changeant de source, soit en interposant successivement, entre une source constante et le solide considéré un grand nombre de corps dia- thermanes. C'est avec une lampe Bourbouze et un spectroscope de même matière que le solide considéré que j'ai obtenu le plus petit intervalle A. )) Si Y) est négligeable vis-à-vis de/ + s, l'équation (3) peut s'écrire (4) /+ s = A : in; or (5) l-h i = (pe:d)^, e étant l'équivalent du corps, d sa densité à la température qu'il possède pendant l'expérience,/» le poids moléculaire de l'hydrogène. » Des équations (4) et (5), on déduit /> = „ ^ • » En adoptant les nombres que j'ai obtenus pour le sel gemme A = oi^,o352, n moyen = 1 , 533o5, e = 58,5, f/^2,1725, on trouve /-f- s = 01^,02997 ; 2 =^ 0^^,01498 et pour poids moléculaire de l'hydrogène, p = B'^s^',6igi '. 10". » Si, pour un même corps porté à des températures peu différentes, A est sensiblement constant dans une même portion du spectre, on aura pour deux températures T et T, (T, > T), n = A:2(/-f- £ + •/■)) et /i, = A: 2(/+ e, + r,,). En admettant £, + r,, > s -l- ■/;, c'est-à-dire £, — £ = a ^ rj — r,,, on aura «,- Sulfure de carbone. . . o à 4o o,ooo4o P o,ooo44 " — o,oooo4 Phénol i3 à 70 0,00028 K o,ooo3o n — 0,00002 Acide propionique .. . 18 à 28 o,ooo36 K 0,00029 L 0,00007 Acide butyrique 18 à 28 o,ooo3.) K o,ooo3o L o,oooo5 II. d'amandes amères . 16 à 26 o,ooo3i2 K 0,000327 L — o,ooooi5 Alcool amylique o à 10 o,ooo3o P 0,00017! D et G o,oooi3 » Il est à remarquer que, quand les liquides sont inactifs et possèdent une température voisine de leur point de solidification ou assez éloignée de leur point d'ébullition, la valeur de (■/] — -/),):(/+ s) (comportant les erreurs d'observation) est fort petite; il est donc probable qu'elle devient négligeable pour les solides. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur le développement du pancréas chez les Ophidiens. Note de M. G. Saint-Remy. présentée par M. H. de Lacaze-Duthiers. « Le développement du pancréas a été le sujet de nombreuses recherches dans ces dernières années : les Reptiles sont la seule classe oîi il n'ait pas été étudié à nouveau, et nos connaissances sur cette question se bornent à d'anciennes observations (Rathke, Hoffmann) qui nous représentent l'é- bauche pancréatique comme un bourgeon dorsal unique de l'intestin. Ce- pendant, si l'on rapproche certaines dispositions anatomiques, signalées depuis longtemps, du mode de développement aujourd'hui décrit chez les autres Vertébrés, on devine que la glande pancréatique doit son origine à plusieurs rudiments, comme dans les autres groupes : on sait, par exemple, ( ^loG ) que, chez beaucoup de Serpents et de Lézards, le canal cholédoque est en- veloppé par le pancréas dans une partie de son trajet, ce qui semblerait indiquer l'existence d'ébauches ventrales, naissant sur un conduit hépa- tique, comme dans les autres classes. Nous avons pu préparer et étudier à ce point de vue plusieurs embryons de Couleuvre {Tropidonolus natrir), et examiner des coupes d'embryons de Vipère appartenant à la collection de M. le D"' Prenant. )) Le stade le plus jeune que nous ayons observé chez la Couleuvre, et qui correspond à peu près au Poulet du cinquième jour au point de vue du développement du pancréiis, montre nettement les trois ébauches qui ont été reconnues chez d'autres Vertébrés, une dorsale et deux ventrales. Les ébauches ventrales sont absolument isolées de l'intestin et se détachent du canal hépatique en formant deux amas d'acini, disposés respectivement de chaque côté de lui; leur importance est faible en comparaison de celle de l'ébauche dorsale. Celle-ci, fort volumineuse, est actuellement rejetée à droite duduodénum, avec lequel elle communique par un large canal: c'est elle qui fut observée seule autrefois. Aux stades suivants, les trois ébauches, en s'accroissant, se confondent en une seule masse ovoïde, allongée d'a- vant en arrière et aplatie latéralement, mais leiu- fusion n'a pas modifié leurs relations originelles : la position antérieure de l'organe, constituée par les ébauches ventrales, est traversée par le canal hépatique dans le- quel se jettent les canalicules pancréatiques de cette région; la portion postérieure, formée par l'ébauche dorsale, envoie directement son canal propre dans l'intestin. » Les mêmes relations s'observent chez la Vipère et se présentent, même à un stade assez avancé, dans un état plus simple et plus primitif, car le pancréas y est formé de deux lobes non entièrement fusionnés, correspon- dant aux ébauches ventrales et dorsale. » Les connexions étroites qu'on observe entre le conduit hépatique et le pancréas s'expliquent ainsi fort bien par le développement; il est pro- bable que, dans tous les cas où ce conduit traverse le pancréas, il reçoit les produits d'une partie de celte glande. Enfin il résulte de nos recherches que, chez les Ophidiens (et vraisemblablement aussi chez les autres Rep- tdes), le pancréas se développe aux dépens de trois ébauches parfaitement homologues à celles qui ont été décrites chez les autres Vertébrés. » ( 4o7 ) ZOOLOGIE. — Su/- les Coccidies des Oiseaux ( ' ). Note de M. Alphonse Labbé, présentée par M. H. de Lacaze-Duthiers. « Dans le courant de nos recherches sur les parasites du sang des Oiseaux, nous avons pu examiner, au laboratoire de Roscoff, un assez grand nombre d'Oiseaux de mer, et chez quelques-uns d'entre eux nous avons constaté la présence d'une Coccidie intestinale que nous croyons nou- velle (='). » Nous avons trouvé cette Coccidie avec les mêmes caractères chez les Oiseaux suivants : » Cliaradrius caiitianus, Lalli.; Charadrius philippimis, Scopoli ; Strepsilas iiiler- pres, lllig-; Calidris ai citai ta, Leach.; Pelidna lorquuta, Degl.; T ringa alpiiia, L., et Àclitis Hypoleucos, Boie. » C'est un très petit Coccidium, tétrasporé, à développement exogène. » La capsule, pyriforme, très mince, ne dépasse pas i6 à i8y. de lon- gueur sur i4 à it)[j. dans la plus grande largeur; elle est tronquée à l'extré- mité antérieure formant là, par l'amincissement de sa paroi, un pseudo- micropyle. Les jeunes stades intracellulaires, de même que le contenu plasmique des kystes, sont remplis de granulations verdàtres, noir-ver- dàtres ou jaune-verdâtres. Il y a quatre spores pyriformes, contenant cha- cune deux sporozoïtes et un reliquat de différenciation. Il n'y a pas de reliquat de segmentation. Enfin, à l'extrémité antérieure du kyste, se trouvent deux globules brillants, réfringents, qui apparaissent avant la formation des spores et dont la place à ce pôle est constante : leur présence dans le kyste n'est pas constante, mais fréquente. » Cette petite Coccidie n'est pas très commune, mais elle doit exister chez la plupart des espèces riveraines, car nous avons rencontré une Cocci- die très voisine chez un Motacilla alba, L. Les kystes sont, en général, peu abondants. (') Travail du laboratoire de Zoologie expériinenlale de Roscofï. (^) Zurn est le seul auteur qui parle des Coccidies des Oiseaux d'eau ; il se borne à signaler, dans l'intestin, des grégariiies rondes, liés petites {Kraiikheiten des Haus- geflugels, p. i38; 1S83). G. R., 1893, 2- Semestre. (T. CXVII, N° 12.) 5/| ( 4o8 ) » Nous donnons ici la liste des Echassiers et des Palmipèdes que nous avons examinés ( ' ) : » Pluvialis apricarius, Bp.; P. varias, Sclieg. ; Charadrius liiaticula, L.; C. philippinus, Scop. , C. cantianus; Vanellus ciistatus, Meyer et WolfT. ; Strepsilas interprcs, Illig. ; Numeniiis phœopus, Latli. ; N. arquaUis, Lath.; Gallinago scolo- pacinus, Bp. ; Calidris arenai-ia, Leach; Tringa alpina, L.; Pelidna cinclus, Bp; P. torquata, Degi. ; P. platyrhyncha, Bp; Tolanus calidris, Bechst. ; Actilis hy- poleucos, Boie. » Larus marinus, L. ; L. argentalus, Briinn; L. canus, L. ; L. nidibundus, L. ; L. tridaclylus; Sterna cantiaca, Gmel; S. hirundo, L. ; Hydrochelidon fissipes, Gray; Urialomvia, Br. » Nous avons vu qu'un des caractères intéressants de notre Coccidie était la présence fréquente de deux granules brillants à l'extrémité mi^ cropylaire. Ces granules sont absolument comparables à ceux que Schneider a observés chez son Cyclospora glomericola et auxquels il attribue, ainsi que Biitschli, l'importance et la signification des globules polaires. Nous ne croyons pas que cette importance soit aussi grande que les auteurs précédents se l'imaginent. La ])résence de ces granules polaires n'est pas plus constante, en effet, chez notre Coccidium roscoviense que chez le Diplospora Lacazii des Passereaux, où des granules polaires apparaissent quelquefois. » Chez ce dernier, avant même que le noyau émigré à la périphérie, et ce noyau étant encore au repos, il se forme un petit soulèvement de la surface plasmique; un petit granule brillant apparaît et reste accolé quelque temps à cette surface; un second granule se forme de la même façon. Je n'ai pu découvrir aucune relation entre la formation de ces globules et le noyau de la Coccidie. Lorsque la Coccidie a formé ses deux spores, les granules sont orientés de façon à se trouver sur l'axe qui sé- pare ces deux spores. Rarement il n'y a qu'un granule; quelquefois les deux granules sont accolés; le plus souvent, ils sont aux pôles d'un même diamètre et méritent bien le nom de polaires. Chez le Coccidium roscoviense, ds se trouvent tous les deux de chaque côté du pseudo-micropyle. M L'orientation et la formation des granules polaires seraient donc (') Tous ces oiseaux provenaienl des enviions de RoscoflT où, grâce à la bienveil- lance de mon éminent maître, M. de Lacaze-Duthiers, el à la bonne organisation du laboratoire, nous avons pu en étudier un grand nombre. C'est pour cette raison que nous proposons pour notre Coccidie le nom de Coc- cidium roscoviense, n. sp. ( 4o9 ) extrêmement importantes pour la comparaison des Protozoaires et des Métazoaires, si leur présence était constante. Mais, tandis que nous avions des cultures de coccidies de Ligurinus chloris, Anthus pratensis, Saxicola œnanthe, Galerida cristala, dans lesquelles tous les kystes avaient des glo- bules polaires, nous possédions, d'autre part, des cultures de coccidies des mêmes Oiseaux oi^i pas un kyste ne possédait de granules. La présence ou l'absence de granules polaires, chez Coccidium roscoviense, variait éga- lement avec la culture où se dévelop|)aient les kystes (' ). » Il y a donc deux cas dans l'évolution de ces Coccidies. Quel est le cas normal? Si les granules polaires avaient une réelle importance, ils existe- raient dans tous les kystes, et l'influence du milieu de culture ne serait pas assez considérable pour changer le processus du développement. Il serait très séduisant d'admettre la comparaison de ces granules avec les globules polaires de l'œuf des Métazoaires : malheureusement, leur absence chez un grand nombre de Coccidies, et leur inconstance chez les espèces dans lesquelles ils apparaissent, sont un obstacle sérieux contre cette appa- rence. )) Quoi qu'il en soit, nous devons nous réserver sur cette question intéressante, n'ayant pas encore de documents suffisants pour la ré- soudre. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Aiiatomie végétale de /'Ataccia cristata Kunth. Note de M. C. Queva. « 1. Dans la lige de X Ataccia cristata, on distingue une région corticale très épaisse, limitée intérieurement par une gaine casparyenne. Dans le tissu fondamental interne, on compte un très grand nombre de petits fais- ceaux (looàSoo) disposés sans ordre apparent. Les faisceaux les plus voisins du centre sont les plus volumineux, ceux de la périphérie sont très grêles. » 2. Le cycle foliaire est presque constamment de | dextre. Chaque feuille embrasse complètement la lige, dont elle reçoit de 9 à i5 faisceaux. (') Nous ferons remarquer que M. Schneider, dans sa première description de la coccidie du Triton {Orthospora propria), indique un stigma polaire [micropyle (?) pour Biischli], tandis que dans sa deuxième description {Coccidium proprium) il n'en figure plus. Ce stigma est peut-être un granule polaire variable. ( 4io ) Les faisceaux foliaires qui sortiront clans la feuille ii franchissent la gaine au nœud (« — i ) et parcourent l'entrenœud n dans la région corticale. En avant des principaux faisceaux foliaires circulant dans la région corticale, on voit d'autres petits faisceaux, qui se rendent au bourgeon axillaire de la feuille /?. » 3. Dans la tige, les faisceaux les plus rapprochés de la gaine sont des faisceaux simples. Ils forment deux ou trois rangs plus ou moins réguliers. Je désigne ces faisceaux sous le nom de faisceaux péripiiéricjues . Parmi ces faisceaux, ceux qui sont les plus voisins de la gaine sont les plus grêles. Ils servent à l'insertion des racines et se relient d'autre part aux faisceaux plus intérieurs de la tige. Ces faisceaux ne forment généralement qu'un rang. Ils représentent le réseau radicifère. — Les autres faisceaux périphé- riques, également simples, sont un peu plus volumineux. Si on les suit en montant, on en voit quelques-uns se diriger en même temps vers le centre de la tige, se rapprocher l'un de l'autre et se réunir en un seul massif qui prend l'aspect d'un faisceau unipolaire simple. Ce faisceau continue à mar- cher vers l'axe de la tige, en même temps qu'il s'élargit. Il émet ensuite suc- cessivement un ou plusieurs lobes ligneux latéraux. Ces lobes tournent autour de leur axe de figure propre et viennent se placer en arrière du faisceau primitif, de manière à former un groupe dans lequel tous les fais- ceaux présentent leur liber vers l'intérieur. Cet assemblage de faisceaux, plus ou moins distincts l'un de l'autre chez \ Alaccla, correspond à ce que des auteurs ont désigné chez d'autres Monocotylédonées sous le nom de massif on Ae faisceau caulinaire. Lorsqu'il a pris cette structure, le massif, au lieu de continuer son mouvement vers le centre, retourne vers la péri- phérie. Le faisceau antérieur du massif est un faisceau foliaire. Il franchit seul la gaine, tandis que les autres faisceaux du groupe caulinaire restent dans la périphérie du tissu fondamental interne. Après avoir séjourné sur une certaine hauteur dans la zone subpériphérique du tissu fondamental interne, ces faisceaux se réuniront par groupes pour reformer de nouveaux faisceaux caulinaires. )) D'après ce qui précède, nous voyons que, dans un massif caulinaire, le faisceau antérieur est un faisceau foliaire sortant, les faisceaux latéraux ou postérieurs sont des portions réparatrices. » 4. Le bourgeon axillaire s'insère à la fois sur les 3 ou 5 faisceaux foliaires les plus rapprochés de la surface de symétrie de la feuille et sur les faisceaux périphériques les plus extérieurs de la tige. » Le faisceau foliaire médian et les 2 ou /( faisceaux latéraux voisins ( 4ii ) emportent avec eux, au moment où ils pénètrent dans la région corticale, quelques petits faisceaux périphériques. Ces petits faisceaux se groupent en avant du faisceau foliaire et forment avec lui un massif elliptique allongé radialement, le faisceau foliaire occupant la partie la plus externe de la courbe. Dans ce massif, chaque faisceau tourne son liber vers l'extérieur de l'ellipse. Le faisceau foliaire émet bientôt, de chaque côté et en avant, un ou deux petits lobes libéro-ligneux qui s'ajoutent au groupe. Au moment où les faisceaux foliaires quittent l'écorce pour se rendre dans la feuille, les petits faisceaux antérieurs se rassemblent en avant du faisceau médian de la feuille et constituent les faisceaux du bourgeon. » Le bourgeon se trouve donc inséré sur les 3 ou 5 faisceaux foliaires voisins de la surface de symétrie de la feuille, et sur les faisceaux périphé- riques qui forment ce qu'on a appelé le réseau radicifère de la tige. » 5. Les grosses tiges cl' Ataccia cristata produisent, à chaque région nodale, enmême tempsqu'un bourgeon axillaire, un autre bourgeon oppo- sitifolié qui se développe en une hampe florale. L'insertion de cette hampe se fait immédiatement au-dessus du nœud, en un point diamétralement opposé à l'aisselle de la feuille. Par cette insertion, la hampe florale diffère complètement d'un bourgeon axillaire. Elle en diffère aussi par les rapports de ses faisceaux. » 6. Les faisceaux des hampes florales proviennent de lobes fournis par les massifs caulinaires et par les faisceaux périphériques de la tige. Les faisceaux d'une hampe florale (n + 2) occupent, au niveau du nœud «, la périphérie du tissu fondamental interne. Plus haut, les faisceaux se rapprochent du centre de la tige; durant ce trajet, plusieurs d'entre eux s'anastomosent deux à deux. Par suite, lorsque les faisceaux sont arrivés près du centre de la tige, ils sont moins nombreux, mais plus volumineux. Certains d'entre eux ont très nettement alors l'aspect de massifs anasto- motiques. Dans le haut de l'entrenœud (« + i), tout l'ensemble de ces faisceaux se dirige vers le pourtour de la tige et franchit la gaine un peu au-dessus du nœud (n + i). Dans l'entrenœud {n ■+- 2), les faisceaux de la hampe florale (« + 2) restent dans la région corticale, et certains d'entre eux se divisent. Cela fait, ils se disposent sur deux rangs : un rang externe de petits faisceaux et un rang interne de faisceaux plus volumineux. Ce sont les faisceaux définitifs de la hampe florale. » 7. La hampe florale n'a que deux rangs de faisceaux qui alternent entre eux. Les faisceaux du rang interne sont les plus grands. Tous les faisceaux se continuent sans variation le long de la hampe jusqu'à l'inser- ( 4l2 ) tion des bractées. Ce sont les faisceaux du rang externe qui sortent les premiers dans les bractées. » La séance est levée à 3 heures un quart. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i8 septembre iSgS. Annales de V Observatoire de Paris, publiées sous la direction de M. F. Tisserand, directeur de l'Observatoire. Observations, i885. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1893; ia'oI. gr. in-4''. (Présenté par M. Tisserand.) Journal de Pharmacie et de Chimie (fondé en 1809), rédigé par MM. Fremy, Regnauld, Lefort, Planchon, Riche, Jujmgfleisch, Petit, Ville- JEAN, BouRQUELOT et Marty. N" 6. i5 septembre i8g3. Paris, G. Masson ; I fasc. in-8'*. Annuaire des anciens Élèves de l'École Polytechnique, \ BgS. Paris, Wattier frères; i vol. in-B". Géométrie (et Géométrie descriptive), à l'usage des classes de Mathéma- tiques élémentaires, par M. C.-A. Laisant, ancien Élève de l'Ecole Poly- technique. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1893; i vol. in-8'*. Bulletin de la Société de Géographie, rédigé avec le concours delà Section de publication par les secrétaires de la Commission centrale. Septième série. Tome XIV, i^"^ trimestre 1893. Paris; i vol. in-S". Annales de la Société d' Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et Belles- Lettres du département de la Loire. Deuxième série. Tome XIII. Saint- Etienne, Théolier et C'", i8g3; i fasc. in-8°. Bulletin de la Société de l'industrie minérale, publié sous la direction du Conseil d'administration. Troisième série, tome VII, i'^ livraison, 1893. Saint-Etienne; i vol. in-S". Annales de la Société d'émulation du département des Vosges. LXIX* année, 1893. Epinal, Huguenin; Paris, Aug. Goin, iSgS; i vol. in-8". Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Belgique. IV* série, tome Vfl, n" 7, année 1893. Bruxelles, F. Hayez, 1893 ; i fasc. in-8°. ( 4i3 ) Sur le mouvement des corps célestes dans un milieu résistant, qui tourne unijormément autour du Soleil, par A. Ivanof (Mélanges mathématiques et astronomiques, tome VII, livraison 3). Saint-Pétersbourg, iSqB; i br. in-4". Sur les systèmes complets et le calcul des invariants différentiels des groupes finis, par ErnstLindelof. Helsingfors, iSgS; i br. gr. in-4°. Zoopraxography or the Science of animal-locomotion, by Ladweard Muy- BRiDGE. University of Pennsylvania, iSgS; i vol. in-8°. Sitzungsberichte der mathemalisch-physikalischen Classe der K. b. Akade- mie der Wissenschaflen. iSgS, Heft II. Miinchen, iSgS; i vol. in-8''. A. IssEL. Cenno sulla costituzione geologica e sui fenomeni geodinamici delV isola diZante. Roma, iSgS; i br. gr. in-8°. A. IssEL. Note paletnologiche sulla collezionedelsig. G. Rossi. (Tav. I-III). Parma, 1898. Tvcitlklâders desinfektion genom Ivàttning, hygienisk studio af Vilh. Sucks- DORFF, doceut i hygien. Helsingfors, 1898; i br. in-8°. Studier ôfver Wimshursts injluens-elektricitets-maskin. Akademisk Afhan- dling af Marten Holmberg. Helsingfors, iSgi; i br. in-8°. Ueber ein neues Vorkomninis von Kugelgranit unferm Wirvik bel Borga in Finland nebst bemerkungen uber ahnliche hildangen, von Benj. Frosterus. Helsingfors, iSgS. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche. Ils formeiU, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du \" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qii'il suit : Paris : 20 fr. — Département* ; 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays ; les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. iGavault St-Lager. Jourdan. Ruir. Amiens Hecquet-Decobert. ( Germain et Grassin. ° '* \ LachéseelDolbeau. Bayonne Jérôme. Hesançon Jacquard. ; Avrard. Bordeaux j Duthu. f Mullcr (G.). Bourges Renaud. j Lefouiiiier. V. Robert. J. Robert. V Uzel Caroir. Baër. Massif. ^hambeiy Perrin. . 1 Henry. bourg ' , Marguerie. Rousseau. Ribou-Collay. i Lamarciie. Dijon , Ratel. f Damidot. Lorient. chez Messieurs : i Baumal. Brest. Caen. I M"" Texier. (Bernoux et Cumin Georg. Lyon. < Mégret. Palud. Vitte. Marseille Ruât. i Calas. Montpellier ....,„ , . ' I Coulet. Moulins Martial Place. [ Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. Nantes . \ Sidot frères. \ Loiseau. Cherbourg Clermont-Fe Douai. Lauverjat. Crépi n. „ . , i Drevel. Grenoble „ / Gratier. La lioclielle Fouclior. Bourdignon. Donibrc. Marchai. Lille \ Lefebvre. Quarré. ' ' ' ( M"" Veloppé. ( Barnia. Nice , ,,■ ,■ , „ , [ Visconti et C". Nîmes Thibaud. ' Orléans Luzeray. ; . . i Blanchier. foitiers _, , ( Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Boche/ort Girard ( M»"). ( Langlois. Bouen , ( Lestringant. S'-Élienne Chevalier. ( Bastide. Toulon . . . Toulouse. { Rumèbe. ( Gimcl. Le Havre. w { Privât, i Boisselier. Tours j Péricat. ' Supptigeon. \ Giard. j Leraaitre. Valenciennes. On souscrit, à l'Etranger, chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen ' et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". Buckarest. Amsterdam . „ , 1 Calvary et O: Berlin „. ,, , ., [ Friedlander et lils. ( Mayer et Muller. Berne * Schmid, Francke et I C". Bologne Zaniclielli et C''. [ Ramlot. Bruxelles Mayolezet Vudiarte. ( Lebégue et C". \ Haimann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Lœscher et Seeber. Cand Hoste. Gènes Beuf. ICherbulie/-. Georg. Stapebnohr. La Haye Belinfante frères. Benda. I Payol. Barth. ' Brockhaus. Leipzig 'i Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. ( Desocr. ( Gnusé. Londres Luxembourg. Madrid . Milan. . Moscou. Naples. New-Vork. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Rio-Janeiro . Borne . Lausanne. \ Liège. Botterdam- Stockholm.. S'Pétersbourg. Turin. Varsovie. Vérone . . . Vienne. Ziirich. chez Messieurs : Dulau. Nutt. V. Biick. Libr. Gutenberg. Fuentes et Capde- ville. Gonzalès e hijos. F. Fé. ( Dumolard frères. ( Hœpli. Gautier. / Furcheira. I Marghieri di Gius. ' Pellerano. iChrislern. Stechert. Weslermann. Rousseau. Parker et C'". Clausen. Magalhaès. Rivnac. Garnier. j Bocca frères. ( Loesclieret C'*. Kramers et fils. Samson et Wallin. j Zinserling. ( WolIT. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellier Gebetluier et Wolfi. Drucker. Frick. Geroid et C". Meyer et Zeller. \ TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l"à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-^"; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i8G3.} Volume in-4°; 1870. Prix.. 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( 1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MAI. A. DERutscL .\.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique djns les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15. fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i85'), savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher a nature .1 des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Brosn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 12. TAHf.K DES ARTICLES. (Séance du 18 septembre 1893.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DKS MEMBItES ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. Pages. .M. 'l'issEiiAND fait lioniiiiage à l'Académie tlu i8sj Sgi Volume des . Vnnalcs de l'Observaloire ^'- H. Hes.vl. — Sur la ilenliirc; de l'engre- de l'aiis ", contenant le.* Observations de nage liyperbûloïdal 391 coniiEsrorvDANCE. Le P. Fit. Denza. — Les étoiles filantes du 1 M. G. Saixt-Iîiïmy. — Sur le développement mois d'août iS()3 observées en Italie 3ç)S du pancréas chez les Ophidiens '|05 M. P. SiiiiiîET. — Des cercles ou des sphères M. Alph. Labbe. — Sur les Coccidies des « dérivés » d'une enveloppe, plane ou so- Oiseaux ^o-^ lidc, de classe cjuelconque .^00 M. C. Queva. — Anatoniie végétale de 1'^- .M. AVMONNET. - Sur les maxima périodi- taccia crixtala Ivuntli ques des spectres ^Jo • BUU.ICTIN' BIBLKKili Vl'inyl 1; -^r- PARIS. - IMPKIMERIE OAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des ârands-Aufiusiias, 55. /.(■ durant : G.\itthier-Villars. 109 1893 302q second semestre. 1 1^^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR nOI. liES SECRÉTAIRES PERPETlEIiS. TOME ex VII. N^ 13 (25 Septembre 1893). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopte dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebaomacl aires des séances de C Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*"^. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o jjages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, 1 pour les articles ordinaires de la correspondance offi- aux Secrétaires. | cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même Article 3. limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- t z ., j 1 t\t 1 i •. -^ ^ 1.1 Le oort a i//er de chaque Membre doit être remis a ijris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. n- • • 1 i- 1 . j i ' 1 ^ ' I 1 miprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- je^di à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, vernement sont imprimés en entier. j \ç. titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par : actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- les correspondants de l'Académie comprennent au vaut, et mis à la fin du cahier, plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans' les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'iuipression de ces Notes ne prcjudicic en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rajjport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les tloposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant h^. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. J . ..«s -^ V - CCT 131893 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 23 SEPTEMBRE 1893, PRÉSIDENCE DE M. DE LACAZE-DUTHIERS. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. H. Faye, en présentant le dernier Volume de la Connaissance des Temps, donne les détails suivants : « J'ai l'honneur de présentera l'Académie le deux cent dix-huitième Tome de la Connaissance des Temps, c'est-à-dire le Volume pour l'année 1896. » Comme les précédents, ce Vokmie a reçu des modifications considé- rables en vue de perfectionner incessamment nos Ephémérides, et qui en ont finalement doublé l'étendue. )) Ainsi, à partir de cette année 1896, la Connaissance des Temps donne, de deux en deux jours, les constantes qui servent à ramener les coordon- nées rectilignes du Soleil de l'équinoxe moyen, du commencement de l'an- née à celui de 1900. C. K., 1893, 2' Semestre. (T. CXVII, N» 13.) 55 ( 4 '6 ^ » A partir de 189G, on a inséré, dans un Tableau d'ensemble des étoiles fondamentales, la grandeur, les deux coordonnées moyennes au commen- cement de l'année tropique, ainsi que la variation et le mouvement propre annuel, et les dates auxquelles les étoiles horaires passent au méridien vers midi et minuit. » Le Chapitre des occultations a reçu des modifications essentielles. » Enfin le Volume actuel présente une Table destinée à faciliter le calcul des facteurs parallactiques relatifs à un lieu donné. )) La Table des positions géographiques a été pareillement augmentée des positions de points géodésiques fournies par M. Arillaga et de certaines corrections dues au Service hydrographique. » ASTRONOMIE. — Les coordonnées géographiques de Tananarive et de l'Ob- servatoire d' Ambohidempona {fondé à Madagascar par le R. P. Colin). Note de M. Alfred Graxdidier. « Ayant reçu du R. P. Colin les observations qu'il a faites à Madagascar poiu' déterminer les coordonnées géographiques de l'observatoire d'Am- bohidempona, je les ai fait réduire sous la direction de M. Bossert et je suis heureux d'annoncer à l'Académie, qui s'est déjà intéressée aux travaux astronomiques et météorologiques de ce savant missionnaire auquel elle a décerné le prix Jérôme Ponti en 1891, que l'accord des nombreuses séries montre que les observations sont bonnes et qu'elles méritent la confiance des géographes. » L'Académie sait que l'observatoire de Madagascar, qui a été construit en 1889 à l'est de Tananarive sur une montagne granitique dont l'altitude est de i4i5™ au-dessus du niveau de la mer, se compose d'une tour cen- trale de forme octogonale et de 8"» de périmètre, qui est flanquée de trois autres tours plus petites au nord, au sudiet à l'est, toutes surmontées d'un dôme; il est muni du cercle méridien n^' 2 de Rigaud dont notre regretté confrère Yvon Villarceau a donné la description dans le Tome IX des Mé- moires de l'Observatoire de Paris, d'une lunette équatoriale et de tous les instruments météorologiques et magnétiques nécessaires. » La détermination exacte des coordonnées de cet observatoire , qui est à o'2" dans le sud et à i' i5" dans l'est de la capitale de l'île, Antana- narivo (tour O. de la cathédrale française d'Ambodinandohalo), était très désirable. Jusqu'cà mes voyages, la position assignée à Antananarivo par les divers explorateurs et géographes variait de plus d'un demi-degré pour la latitude et d'un degré pour la longitude; les meilleures cartes mettaient ( 4«7 ) encore tout récemment cette ville par i8°56'3o" (Rév. Mullens, 1870) ou ig^oo'oo" lat. S. (Rév. W. Johnson, 1882), et par 45''2o'oo" (Rév. Mul- lens) ou 45° 20' long. E. de Paris (Rév. W. Johnson). En 1869, j'ai fixé la position géographique d'Ambodinandohalo (cathédrale) d'une manière beaucoup plus exacte : lat. S'. i8"55'oo" et long. E. 45°ii'i5" (') (voir mon Esquisse d'une carie de Madagascar dans le Bulletin de la Société de Géographie de Paris, de 1871); mais le petit théodolite avec lequel j'ai fait mes observations, et que m'avait fourni le Dépôt des instruments de la Marine, était mal construit et tout à fait insuffisant, de sorte que je ne pou- vais accorder une confiance absolue à mes observations, avec quelque soin que je les aie faites. Il y avait donc un grand intérêt à ce qu'on déter- minât, d'une manière aussi sûre que le comportent les méthodes astrono- miques employées dans les observatoires munis d'excellents instruments, la différence de longitude entre Antananarivo et Paris. Le R. P. Colin, après beaucoup de peine et de travail, a rempli ce desideratum. )i La latitude a été déterminée avec le cercle méridien portatif n" -2 de Rigaud, par quinze séries d'observations portant siu- i56 étoiles dont la hauteur méridienne, comparée à la position du nadir, a fourni la valeur 18° 55' 2", 10 ± 2", 18 lat. S. Cette détermination de la latitude par la mé- thode des hauteurs d'étoiles et des nadirs a présenté de très grandes diffi- cultés; malgré les précautions les plus minutieuses que le P. Colin a prises pour empêcher toute cause extérieure de troubler la surface du mercure, et quoique le pilier de la lunette méridienne fût absolument indépendant du reste de la construction, le bain de mercure était presque toujours agité et, par conséquent, les fils du réticule tremblaient. Le P. Colin pense, avec toute apparence de raison, que cette trépidation presque incessante est due à ce que les vents de N.-E., d'E. et de S.-E., qui souf- flent d'une manière à peu près constante dans le centre de Madagascar, secouent la montagne au sommet de laquelle est construit l'observatoire et qui s'élève de 120™ au-dessus des rizières voisines; en effet, à chaque rafale, le mercure témoigne d'une secousse plus forte. Aussi les observa- tions de latitude qu'il a pu faire sont-elles très espacées, et il est arrivé cinq fois qu'ayant déterminé la position du nadir au commencement il n'a pu la déterminer à nouveau à la fin, parce qu'au temps calme avait brusquement succédé le vent de S.-E. (') Des calculs, basés sur des coordonnées d'étoiles reconnues fausses aujourd'hui, m'ont à tort amené à modifier, en 1881, celte longitude. ( 4i8 ) )) La différence de longitude entre le pilier de la lunette méridienne de l'observatoire d'Ambohidempona et Paris a été déterminée, avec le même cercle méridien de Rigaud, par la méthode des culminations lunaires. Les observations, au nombre de 39, ont porté sur 56i étoiles et la moyenne des résultats est 3''o'"46*± 4'= 45°! i'3o"± l'oo". En octobre 1891, le P. Colin, avec l'habile collaboration du P. Roblet, dont j'ai eu l'honneur d'exposer les beaux travaux topographiques à l'Académie qui lui a décerné le prix Delalande-Guériueau, a essayé de déterminer, par le télégraphe, la différence de longitude entre l'observatoire de Madagascar et le Jardin de la Mission catholique de Tamatave (côtes E.); il a trouvé, le 6 octobre, par 3 observations, 7™35%62et, le 12 octobre, par 4 observations, 7" 35% 23. Le débarcadère de Tamatave étant, d'après la discussion à laquelle j'ai' soumis les très nombreuses observations chronométriques et d'occultations d'étoiles par la Lune qui y ont été prises depuis soixante-dix ans, 47° 5' i o" E. de Paris, et ce débarcadère étant à 11" à l'est du lieu d'observation, il en résulte que l'observatoire serait par 45"! i'8", soit un écart de —22" avec la lone^itude astronomique fixée par la méthode des culminations lunaires et qui, jusqu'à nouvel ordre, doit être adoptée par les géographes. Tout le monde sait de quelles erreurs sont le plus souvent entachées les longi- tudes des divers lieux de la Terre et combien il est difficile, lorsqu'on ne peut pas employer la méthode télégraphique avec toutes les précautions indispensables, de déterminer les différences d'heures entre deux localités par les simples observations astronomiques. Néanmoins, on peut consi- dérer le nombre de 45°ii'3o" comme à très peu près exact. » C'est au milieu de grandes difficultés que le R. P. Colin a fait ces Ira- vaux. Il a dû, seul au milieu de Malgaches à demi sauvages, diriger la construction de l'observatoire, ayant même à surveiller la taille des pierres et leur transport au haut de la montagne, installer et régler les instru- ments, faire les observations, non seulement astronomiques, mais aussi magnétiques et météorologiques, rédiger et publier les volumineux Annuaires dans lesquels il résume ses observations. Pendant tout ce temps, il n'a eu et n'a. du reste, encore pour habitation qu'une baraque en planches mal jointes, ouverte à tous les vents, avec un mauvais toit de chaume, où, pendant la saison des pluies, il a souvent été obligé de prendre ses repas à l'abri d'un parapluie. L'excès de travail, les veilles prolongées, les voyages à travers les forêts marécageuses pour des levés topogra- phiques et des nivellements, ont malheureusement déterminé chez le savant directeur de l'observa toiie de Madagascar des fièvres intenses et tenaces qui ont ruiné sa santé. Il est juste de rendre hommage au dévoue- ( 4i9 ) ment scientifique et au zèle excessif de cet astronome, d'autant plus dignes d'éloges que les conditions dans lesquelles il opère sont loin d'être aussi favorables que celles dans lesquelles se trouvent ses confrères d'Europe. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Su7 les observations speclroscopiques faites à l'observatoire du mont Blanc, les \l\eti5 septembre iSgS. Lettre de M. J. Jaxssen à M. le Président. « L'Académie a pu s'étonner de n'avoir pas été la première à recevoir des nouvelles de mon ascension et de l'installation de l'observatoire du sommet. La raison en est simple. » Membre de l'Académie des Sciences, je désirais, avant tout, lui donner des nouvelles d'ordre scientifique. Or les observations dont je vais rendre compte n'ont pu avoir lieu, à cause du mauvais temps qui nous a surpris presque dès notre arrivée à l'observatoire, que quatre et cinq jours après; mais alors, il est vrai, par un temps admirable. » D'un autre côté, dès que j'eus examiné l'état de la construction, j'ai tenu à donner des nouvelles de notre entreprise à notre confrère M. Bis- choffsheim, au prince Roland Bonaparte, à MM. Léon Say, de Roth- schild, etc., que je savais impatients d'en connaître l'issue, plus encore comme amis des Sciences que comme coopérateurs. » Je ne donnerai pas ici les détails de l'ascension. Elle a présenté ce- pendant de grandes difficultés, en raison de l'état des glaciers que ce der- nier été, si chaud et sijong, avait dépouillés de leur revêtement neigeux et qui étaient sillonnés par d'énormes crevasses. » Ce qui a donné à cette ascension un caractère nouveau, c'est l'emploi qui a été fait, pour la première fois, des treuils à neige, pour le remor- quage du traîneau portant le voyageur. On sait que j'avais combiné, fait construire à Paris et mis entre les mains de nos entrepreneurs, pour le montage des matériaux au sommet, des treuils qui ont beaucoup facilité le travail; je me servis pour mon ascension de treuils du même modèle, et, de l'avis des guides, le glacier était, cette année, en si mauvais état qu'il eût été impossible de réaliser l'ascension, sans l'emploi de ces engins. » Partis de Chamonix le vendredi 8 septembre, à sept heures du matin, nous parvenions à la cime le lundi 1 1 septembre, à deux heures et demie du soir. L'observatoire se dressait devant nous. )) Cette construction à plusieurs étages, dont l'ossature est formée de ( 420 ) poutres larges et massives, croisées en tous sens pour assurer la rigidité de l'ensemble, produit une grande impression; on se demande comment elle a pu être transportée et édifiée à cette altitude; on se demande surtout comment on a pu. oser l'asseoir sur la neige. Cependant, si l'on examine attentivement les conditions offertes par ces neiges si dures, si perma- nentes, si peu mobiles de la cime, on reconnaît, d'une part, qu'elles peu- vent supporter les poids (') les plus considérables, et, d'autre part, qu'elles n'amèneront que bien lentement des déplacements nécessitant un redressement de la construction qu'on y asseoit. » Dès mon arrivée, je me livrai à une visite rapide. Je reconnus que la construction n'avait pas été enfoncée dans la neige autant que je l'avais demandé aux entrepreneurs, ce que je n'approuvai pas. » Mes guides et moi prîmes alors possession d'une des chambres de l'observatoire, la plus grande du sous-sol. J'avais fait monter d'abord les instruments, pour pouvoir commencer immédiatement les observations, et les vivres étaient restés au Rocher-Rouçe. Cette circonstance nous mit un instant dans l'embarras; le temps étant devenu subitement très mauvais, nous restâmes deux jours séparés de nos vivres. La tourmente dura du mardi au jeudi matin. Alors, le temps se mit tout à fait au beau, et je pus commencer les observations. » Ces observations avaient principalement pour objet la question de la présence de l'oxygène dans les atmosphères solaires. L'Académie sait que j'avais déjà abordé cette importante question dans mes ascensions aux Grands -Mulets (3o5o'") en 1888, et à l'observatoire de M. Vallot en 1890. » Mais ce qui constitue la nouveauté des observations de 1893, c'est, d'une part, qu'elles ont été effectuées au sommet même du mont Blanc, et surtout que l'instrument employé était infiniment supérieur à celui des deux précédentes ascensions. Le premier, en effet, était un spectroscope de Duboscq, incapable de séparer le groupe B en lignes distinctes, tandis que l'instrument qui vient d'être employé au sommet du mont Blanc est un spectroscope à réseau de Rowland (que je dois à son amitié) avec lunettes de 0,70 de distance focale, donnant tous les détails connus sur le groupe B. » Cette circonstance a une importance toute particulière, parce qu'elle ( ' ) Voir, dans les Comptes rendus, les expériences faites à Meudoii sur la résis- tance des neiges lassées. ( 421 ) permet de trouver, clans la constitution de ce groupe B, des éléments pré- cieux pour mesurer en quelque sorte les effets de la diminution de l'action de notre atmosphère à mesure qu'on s'élève dans celle-ci, et, par suite, d'apprécier si cette diminution correspond à une extinction totale à ses limites. En effet, on sait que les lignes doubles dont l'ensemble constitue le groupe B vont en diminuant d'intensité à mesure que leur réfrangi- bilité diminue, ou, si l'on veut, avec l'augmentation de leur longueur d'onde. » Cette circonstance peut être mise à profit, sinon pour mesurer, au moins pour apprécier la diminution de l'action d'absorption élective de notre atmosphère. On constate, en effet, que les doublets les plus faibles s'évanouissent successivement à mesure qu'on s'élève dans l'atmosphère, c'est-à-dire à mesure que l'action d'absorption de celle-ci diminue. Par exemple, dans les circonstances ordinaires, à la surface des mers ou dans nos plaines, les cartes du groupe B nous montrent, en dehors de ce qu'on nomme la tête deB, i3 à i4 doublets. Déjà à Chamonix, à looo", le treizième doublet est plus difficile à constater. Aux Grands-Mulets (3o5o™), ce n'est que du dixième au douzième que la constatation peut se faire. Enfin, au sommet du mont Blanc, je ne pouvais guère dépasser le huitième. 1) Il est bien entendu que nous n'établissons pas de proportionnalité entre la diminution numérique des doublets et celle de l'action atmosphé- rique : la loi est évidemment plus complexe; mais la constatation de cette diminution suffit, si on la rapproche d'expériences faites avec des tubes pleins d'oxygène et amenés à reproduire la série des phénomènes atmo- sphériques dont nous parlons, pour conclure à la disparition totale du groupe B aux limites de l'atmosphère. M Cependant n'est-il pas remarquable que, si l'on établit d'une part le coefficient qui représente la diminution d'action atmosphérique au sommet du mont Blanc d'après les pressions barométriques /^-^ = o,566j et qu'on multiplie par ce coefficient o, 566 le nombre 1 3 représentant les doublets, bien visibles généralement dans la i)laine, on trouve 7,4. c'est- à-dire, à bien peu de chose près, le nombre (8) de doublets visibles pour moi au sommet du mont Blanc. » Ce résultat est évidemment remarquable, mais je répète que, pour moi, c'est la comparaison avec les tubes, en se plaçant dans des conditions optiques aussi identiques que possible, qui peut seule conduire à des ( 42-- ) conclusions certaines. Ces expériences comparatives ont déjà été commen- cées dans le laboratoire de l'observatoire de Meudon; elles conduisent au même résultat, à savoir la disparition des groupes A, B, a aux limites de l'atmosphère. Mais, en raison de l'importance de la question, elles seront reprises encore et complétées. » On pourrait se demander si les températures élevées, auxquelles sont soumis les gaz et vapeurs des atmosphères solaires, ne sont pas capables de modifier leur pouvoir d'absorption élective, et, en particulier, si celui de l'oxygène qui pourrait se trouver dans ces atmosphères ne serait pas tout autre que celui que nous lui reconnaissons dans nos expériences, faites aux températures ordinaires. » J'ai déjà institué des expériences en vue de répondre à cette objec- tion. J'en rendrai compte à l'Académie, mais je veux déjà dire que les spectres d'absorption de l'oxygène, soit celui des bandes non résolubles, soit celui des raies, ne paraissent pas se modifier d'une manière appré- ciable quand l'oxygène est porté aux températures allant aux environs de 4oo° à Soo". » En résumé, je dirai que les observations qui viennent d'avoir lieu au sommet du mont Blanc permettent de donner, à l'étude de cette question de l'origine purement telluriqiie des groupes de l'oxygène dans le spectre solaire, des bases nouvelles et beaucoup plus précises, et qu'elles condui- sent aux conclusions déjà énoncées. » Indépendamment de ces observations, j'ai encore porté mon atten- tion sur les qualités de transparence atmosphérique de cette station presque unique; sur les phénomènes atmosphériques qu'on embrasse dans une si grande étendue et à travers une épaisseur si considérable. J'en parlerai à l'occasion. n L'observatoire, bien entendu, n'est pas terminé; il reste encore bien à faire ('), indépendamment des aménagements intérieurs et de l'instal- lation des instruments; mais la grosse difficulté est vaincue. On est désor- mais à l'abri pour travailler, on n'a plus à compter avec les tourmentes de neige; le reste viendra en son temps. ( ' ) Ma dépèche a été inexactement rendue sur ce point. Je disais : « Il reste encore bien à faire, plus les aménagements. « On a mis : « Il ne reste plus rien à faire que les aménagements. » ( 4^3 ) » J'espère que l'observaloire pourra bientôt se prêter à un séjour plus confortable que celui que j'y ai fait; cela dépendra du temps. » Quoi qu'il en soit, je ne regrette rien; je désirais ardemment voir notre œuvre en place et, plus ardemment encore, l'inaugurer par des ob- servations qui me tiennent à cœur. Je suis heureux qu'il m'ait été donné, malgré quelques misères, d'avoir pu les réaliser. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'arc électrique sur le diamant, le bore amorphe et le silicium cristallisé. Note de M. He.vri Moissa.v. « Diamant. — Dans un Mémoire publié aux Annales de Chimie et de Physique (3" série, t. XX), en 1847, Jacquelin a démontré que le diamant se transforme en graphite lorsqu'on le chauffe au milieu de l'arc élec- trique. Il est facile de rendre cette expérience visible pour tout un am- phithéâtre en lui donnant la forme suivante. » Au moyen d'un faisceau de lumière électrique assez intense, on pro- jette sur un écran l'image de deux charbons cylindriques entre lesquels on peut faire jaillir un arc d'intensité moindre. L'un des charbons très lé- gèrement creusé supporte un diamant brut on taillé de loo'^s'- à 2oo"'8'' dont l'image est projetée dans ces conditions avec une grande netteté. On approche ensuite ces charbons avec lenteur, de façon à faire jaillir l'arc sur le côté et à échauffer lentement le diamant pour qu'il n'éclate pas tout d'abord. Aussitôt que la température est assez élevée, le diamant est porté à l'incandescence, et on le voit bientôt foisonner saqs fondre et se recou- vrir de masses noires entièrement formées de graphite. Examiné après l'expérience, ce graphite se présente sous forme de lamelles hexagonales, séparées les unes des autres et facilement transformables en oxyde gra- phitique, sous l'action du mélange de chlorate de potassium et d'acide azotique. » On peut disposer cette expérience d'une autre façon, en plaçant au milieu du lour électrique que j'ai décrit précédemment (') le diamant en- fermé dans un petit creuset en charbon de cornue. J'ai réalisé celte expé- périence avec un arc de 70 volts et4oo ampères; le cristal commence par (') H. MoissAN, Description d'un nouveau four électrique {Comptes rendus. t. CXV, p. io3i). C. h., 1S93, a- Semestre. (T. CXVXI, N» 13.) 5() ( 424 ) se briser en menus fragments suivant les plans de clivage. Enfin, si la température continue à s'élever, chaque petite masse foisonne abondam- ment et la transformation en graphite est complète. Les lamelles irrégu- licres ou hexagonales se désagrègent avec facilité, et fournissent, par oxy- dation, un oxyde graphitique d'une belle couleur jaune. » A la température de l'arc, môme si cet arc n'est pas très puissant ( ' ), la forme stable du carbone est donc le graphite. )) Dans de nombreuses expériences, j'ai eu l'occasion de chauffer des diamants bruts ou taillés, entourés d'une brasque de charbon, à la tem- pérature de 2000" du chalumeau à oxygène. Dans ces conditions, le dia- mant s'est quelquefois recouvert d'une couche noire assez adhérente qui disparaissait lentement dans le mélange de chlorate de potassium et d'acide azotique, mais je n'ai jamais obtenu de graphite. » Je ferai remarquer aussi qu'en brûlant des diamants du Cap pour en obtenir les cendres et les soumettre à l'analyse, j'ai toujours vu qu'au moment de sa combustion le diamant se recouvrait d'un enduit noir, fait qui avait été signalé autrefois par Lavoisier et vérifié depuis par M. Ber- thelot. » Bore. -— Lorsque l'on place dans l'arc électrique du bore amorphe pur, préparé au moyen du magnésium (^), en projetant l'expérience comme nous l'avons indiqué précédemment, on voit le bore devenir rouge, s'en- tourer d'une grande auréole verte, puis disparaître sans présenter aucun phénomène de fusion. Après l'expérience, on trouve à l'extrémité de l'électrode des masses noires à aspect fondu, présentant quelques points cristallisés et qui sont formées par un boriire de carbone de composition très simple. » Dans cette dernière expérience, il est très important d'avoir des élec- trodes en charbon aussi pures que possible. On ne doit pas oublier non plus que, si la masse de bore est un peu grande, en même temps que la combinaison de bore et de carbone se produit, il peut se faire de l'acide (') Nous avons pu U-ansformer avec facilité un diamant en graphite dans un petit creuset de charbon formant l'extrémité de l'électrode positive d'un arc de 3o volts et 4o ampères. Cet arc était produit par une petite machine dynamo actionnée par un moteur à gaz de 4 chevaux. (-) II. MoissAN, Prépaiation du bore amorphe {Compte! rendus, t. C\l\', p. 392). ( ^2 5 ) borique qui tond avec rapidité, entre en ébullition, mais peut être enlevé ensuite facilement au moyen de l'eau bouillante. » Silicium. — Le silicium cristallisé, préparé par la méthode d'Henri Sainte-Claire Deville, est placé entre les deux charbons. Dès que l'arc jaillit, on voit très bien sur l'image projetée le silicium entrer en fusion, puis donuer naissance à une véritable ébullition. Lorsque les électrodes sont refroidies, on trouve sur leur sommet, au milieu du graphite qui s'est formé, des cristaux, d'un vert pâle, de siliciure de carbone. » A cette haute température, le bore et le silicium peuvent donc facile- ment se combiner au carbone. » CHIMIE MINÉRALE. — Préparation et propriétés du siliciure de carbone cristallisé. Note de M. Hexki 3Ioissax. « Le siliciure de carbone amorphe a été découvert par M. Colson('), qui l'a obtenu en chauffant au rouge vif des cristaux de silicium dans un courant d'hydrogène charge de vapeurs de benzine. Nous devons rap- peler à ce sujet que, dans différentes Notes publiées aux Comptes rendus, MM. Schûtzenberger et Golson ont indiqué l'existence de nombreux com- posés renfermant du silicium et du carbone unis à de l'oxygène, du soufre ou de l'azote. L'étude de l'action de l'arc électrique sur le silicium nous a conduit à préparer ce siliciure de carbone très bien cristallisé par quatre procédés différents. » 1° Combinaison directe du silicium avec le carbone. — En essayant de faire dissoudre du carbone dans le silicium maintenu en fusion, au moyen d'un four à vent, nous avons obtenu, il y a plusieurs années déjà, ce com- posé sous forme de beaux cristaux dont la longueur atteignait plusieurs millimètres. Ces cristaux étaient mis en liberté en dissolvant le culot de silicium dans un mélange bouillant d'acide azotique monohydraté et d'acide fluorhydrique. Cette première préparation nous démontre que le siliciure de carbone se forme avec facilité au milieu d'un dissolvant à une tempé- rature comprise entre 1200° et i4oo". (') CoLSON, Sur de noin'eaux composés carbosiliciés {Comptes rendus, t. XCIV, p. i3i6). ( 426 ) ), On prépare le même composé beaucoup plus simplemenlen chauffant au milieu de mon four électrique un mélange de silicium et de carbone dans les proportions de 12 de carbone et de 28 de silicium. On obtient dans ces conditions un amas de cristaux qui se purifient très bien en les maintenant d'abord dans un mélange à l'ébuUition d'acide fluorhydrique et d'acide azotique monohydralé, puis en les traitant par le mélange oxvdant de M. Berthelot : acide azotique et chlorate de potassium. I^es cristaux sont le plus souvent colorés en jaune, mais peuvent être tout à fait transparents et quelquefois présenter la couleur bleue du saphir. Les cristaux transparents se préparent en opérant rapidement dans un creu- set de charbon fermé et en emplovanl du silicium aussi exempt de fer que possible. » 2° Crislallisation clans le fer fondu. — On chauffe dans le four élec- trique du siliciure de fer en présence d'un excès de silicium. Le culot qui reste après l'expérience est attaqué par l'eau régale pour enlever tout le fer. Le résidu cristallin est maintenu plusieurs heures dans un mélange d'acide azotique monohydraté et d'acide fluorhydrique, enfin traité huit à dix fois par le mélange oxydant au chlorate de potassium. » On obtient de même un culot métallique contenant des cristaux de siliciure de carbone en chauffant dans le four électrique un mélange de fer, de silicium et de carbone ou, plus simplement, un mélange de 1er, de silice et de charbon. » 3" Réduction de la silice par le charbon. — On peut obtenir le même composé en réduisant la silice parle charbon dans le creuset du four élec- trique ('). Les cristaux de siliciure de carbone ainsi préparés sont moins colorés que ceux qui ont été préparés par solubilité dans le fer, à la con- dition d'employer de la silice et du charbon bien purs. » 4° Action de la vapeur de carbone sur la vapeur de silicium. — Un pro- cédé plus original de préparation du siliciure de carbone cristallisé con- siste à faire réagir la vapeur de carbone sur la vapeur de silicium. L'expé- rience se fait dans un petit creuset de charbon de forme allongée et (') A la fin de l'année dernière, on a indiqué la découverte, en Amérique, d'un corps dur pouvant rayer le diamant, auquel on a donné le nom de carborunditm. Ce produit se prépare en faisant jaillir l'arc au milieu d'une masse de silice, de coke, d'alumine et de sel marin. Le mélange obtenu dans ces conditions est d'une couleur sombre et renferme une notable quantité de siliciure de carbone cristallisé. ( 427 ) renfermant un culot de silicium. Le bas du creuset est porté à la plus haute température du four électrique. Après l'expérience on trouve dans l'appa- reil des aiguilles prismatiques très peu colorées, très dures et très cassantes de siliciure de carbone. » Propriétés. — Le siliciure de carbone cristallisé est, comme on vient de le voir, un composé qui se produit à haute température. Sa stabilité est très grande, il résiste aux réactifs les plus énergiques. M. Colson avait d'ailleurs établi nettement cette propriété pour le siliciure amorphe. » Le siliciure de carbone bien exempt de fer est incolore; ses cristaux très nets se pi'ésentent quelquefois sous forme d'hexagones réguliers. Grossissement : lo diamètres. Quelques-uns possèdent, mais rarement, des impressions triangulaires et des stries parallèles; à première vue, pour un œil exercé, i\ est im- possible de les confondre avec celles du diamant. Du reste, ces cristaux agissent vivement sur la lumière polarisée, et dans ces conditions s'irisent de belles couleurs. Leur densité est de 3, 12; ils possèdent une grande dureté, rayent avec facilité l'acier chromé et le rubis. Il suffit de frotter, avec une pointe de bois dur, quelques poussières de siliciure de carbone cristallisé sur la surface polie d'un rubis pour obtenir des raies profondes et très accusées. » Chauffés dans l'oxygène à la température de looo", ils sont inalté- rables. On peut les chauffer de même à l'air au moyen du chalumeau de Schlcesing sans qu'il y ait trace de combustion. La vapeur de soufre ne les attaque pas à 1000°. Dans un courant de chlore à 600" pendant une heure et demie l'attaque n'est que superficielle (' ). Elle devient com- plète à une température voisine de 1200°. L'azotate de potassium ou le chlorate de potassium en fusion ne produisent aucune attaque. » Il en est de même de l'acide sulfurique bouillant, de l'acide chlorhy- drique et de l'acide azotique. L'eau régale et le mélange d'acide azotique monohydraté et d'acide fluorhydrique qui dissout avec facilité le silicium sont sans action sur les cristaux de siliciure de carbone. (') Sur oS'',283 on n'a perdu dans ces conditions que 0,012. ( 428 ) » Le chromate de plomb attaque ce composé ; mais, pour Ijrûler complè- tement le carbone dans un tube de verre, il faut répéter l'opération plu- sieurs fois sur le même échantillon. » La potasse caustique en fusion désagrège ce siliciure, lui fait d'abord subir un véritable clivage, puis finit par le dissoudre après une heure de chauffe au rouge sombre, avec production de carbonate et de silicate de potassium. Cette dernière réaction permet de doser la silice, tandis que le carbone peut être pesé sous forme d'acide carbonique par combustion, en présence du chromate de plomb. » Analyse. — Le dosage du carbone se fait sur ioo™S'' à 200'"s>', que l'on chauffe dans une nacelle de platine contenant du chromate de plomb à une température un peu supérieure à looo". L'expérience se fait dans un tube de porcelaine de Berlin, tra- versé par un courant continu d'oxygène. » Le silicium, pesé à l'étal de silice, a été obtenu en attaquant 2oo"s'' de siliciure par un mélange d'azotate et de carbonate de potassium en fusion, le résidu a été repris par l'acide chlorhjdrique, puis évaporé à sec. Une fois l'attaque terminée, l'analyse se conduit comme un dosage de silice dans un silicate. » Nous avons obtenu ainsi les chiffres suivants : 1. 1. Théorie. Silicium 69 , 70 69 > 85 70 Carbone 3o 29,80 3o » Ces analyses nous ont permis d'établir que les cristaux de siliciure de carbone, obtenus par les différents procédés que nous avons décrits, répondaient tous à la formule SiC. » A ces températures de l'arc électrique, il ne se produit qu'une seule combinaison du silicium et du carbone, la plus simple, celle qui est formée d'une molécule de chaque élément. Ce siliciure dont la stabilité est si grande sera, pour nous, le type de toute une classe de composés préparés au moyen du four électrique et que nous décrirons successivement. ;> ZOOLOGIE APPLIQUÉE. — Sur la reproduclion des Huîtres dans le vicier de Roscoff. Note de M. de Lacaze-Duthiers. « Les résultats de l'expérience d'ostréiculture tentés dans le vivier de Roscoff ont été, dès qu'ils se sont produits avec quelque importance, pré- sentés à l'Acadénie des Sciences. Ils avaient été obtenus dans les années 1890, 1891 et 1892; en voici le résumé : ^) Quelques milliers de naissains dus à la ponte des mois de juillet et ( 429 ) août 1889, placés dans les caisses ostréicoles, avaient été déposés avec tous les soins voulus au mois de mars 1890 dans le vivier du laboratoire. Un an après les jeunes Huîtres avaient une jolie grandeur et étaient devenues mar- chandes par la taille; mais elles manquaient encore de corps et cependant leur saveur était fine et agréable. » Au mois d'août 1892 elles étaient déjà fort belles et, vers le mois d'octobre, leur qualité, au point de vue du consommateur, était excellente, ainsi que l'ont constaté de fins connaisseurs. » La publication de ces premiers résultats causa de la part de quelques ostréiculteurs, surtout étrangers, des questions et des visites qui ne pou- vaient manquer d'éveiller l'attention sur un point particulier. )> Il faut remarquer que ces essais d'ostréiculture, dans un pays où la culture des Huîtres était absolument abandonnée, bien que ce Mollusque se trouvât sur les plages et lesgrèveset où existait un banc, jadis riche et mainte- nant épuisé par suite d'une exploitation exagérée, avaient pour but simple- ment de montrer ce qu'on pouvait obtenir par les soins d'une culture intelli- gente et assidue. Les recherches de science pure étant entièrement assurées dans le laboratoire de RoscofF, il devenait utile de prouver aux gens de mer, le plus souvent aussi insouciants de leurs intérêts bien entendus que difficiles à convaincre, qu'on pouvait avoir des produits certains là où la mer ne rapportait rien. » Le laboratoire devait être, en ce cas, non pas un producteur, mais un démonstrateur de la possibilité de la création d'une industrie là où tout était abandonné à l'incurie absolue. Il devait, en un mot, faire un essai de zoologie appliquée. » Le repeuplement des bancs a été tenté de bien des façons. Il m'a paru qu'à Roscoff il n'y avait aucune innovation à faire pour le moment et j'ai commencé les essais dans le vivier suffisamment vaste dépendant du labo- ratoire placé sous ses murs. C'est là que des caisses ont d'abord été in- stallées et que du naissain acheté sur les vastes plages ostréicoles d'Auray a été élevé. » On sait que les ostréiculteurs se partagent souvent les opérations de leur industrie suivant les circonstances plus ou moins favorables dont ils peuvent disposer et profiter. M Les uns conservent des Huîtres mères pour produire du naissain qu'ils vendent et qui donne des produits fort rémunérateurs. Ils recueillent le naissain sur des collecteurs bien préparés et à côté ils soignent des Huîtres qu'ils livrent au commerce. ( 43o ) » Les autres ayant plus d'avantage à acheter le naissain ne s'occupent que de son élevage et du commerce des Huîtres de très bonne qualité qu'ils obtiennent. Ils ne conservent pas d'Huîtres destinées à la reproduction. » C'est dans cette dernière condition que s'est trouvé, au début, le labo- ratoire de Roscoff. Il s'agissait d'y prouver d'abord que l'Huître pouvait y vivre et y croître ; ensuite qu'elle y acquérait d'excellentes qualités. La série des expériences a montré que, pendant son passage de deux années dans le vivier du laboratoire, le naissain y avait acquis et une très belle taille et d'excellentes qualités comme aliment de luxe. » La production du naissain étant devenue dans quelques localités une source de revenus véritables, dans plusieurs des communications qui m'ont été adressées on me demandait si mes Huîtres s'étaient reproduites dans le vivier du laboratoire. La question était le résultat d'une croyance qui paraissait bien arrêtée, à savoir : que, dans un vivier ou enclos fermé, la reproduction ne pouvait pas avoir lieu. )) Dans la dernière Note insérée aux Comptes rendus, où il était question surtout de la qualité acquise, les faits observés relativement à la reproduc- tion y étaient rappelés et il y était dit : » En 1891, au mois de juillet et au commencement d'août, bon nombre d'Huîtres élevées dans le vivier étaient en lait ou renfermaient des embryons très viables, car ils étaient fort actifs; mais il s'en fallait de beaucoup que tous les individus se fussent reproduits. » En 1892, les mêmes Huîtres, déjà beaucoup plus belles, plus lourdes, ayant plus de corps qu'en 1891 et arrivant à leur troisième été de séjour dans le vivier, se sont de même reproduites. » J'ai montré leurs embryons très vivants, à Paris, à la Société nationale d'agricul- ture, et, à Roscoff, à des savants belges faisant des reclierclies au laboratoire. » Quant à la production en grande quantité du naissain, je ne saurais encore me prononcer. Il importe de prolonger l'expérience et de voir si l'âge n'est pas un facteui- dont il faut tenir grand compte dans la solution du problème qui se pose. » Des preuves non douteuses de la production des embryons viables se remarquaient dès la deuxième année dans tout l'appareil hydraulique du laboratoire. En effet, sur les parois du vivier s'étaient fixées de jeunes Huîtres, et un flotteur en bois, destiné à faire connaitre l'élévation de l'eau dans le réservoir qui alimente l'aquarium, portait plus d'une dou- zaine de jeunes Mollusques d'une très belle apparence et de taille remar- quable relativement à l'âge. Or, l'eau du réservoir d'alimentation n'avait été puisée que dans le vivier pendant la saison du frai. La prise d'eau en ( 4^1 ) mer étant en réparation pendant cette période, la pompe n'avait pu élever que de l'eau où baignaient les Huitres en état de reproduction; enfin, la preuve la plus convaincante qu'on puisse donner à l'appui de ce fait est celle-ci : avant la présence des Huîtres dans le vivier, on n'avait jamais vu de naissain se fixer sur les bois ou les parois de l'enclos. » Comme on l'a vu plus haut, il y avait à se demander si l'âge n'était pas un facteur important dans l'abondance de la production des embryons viables. » Aujourd'hui, celte pi'oposition, émise un peu dubitativement, devient une certitude absolue. » Les Huîtres du vivier de Roscoff sont âgées aujourd'hui de quatre an- nées, puisqu'elles sont nées en 1889. Elles ont trois années seulement de séjour dans le vivier; année par année, leur accroissement a été soigneu- sement enregistré, l^a valeur de leur qualité gustative n'a été acquise qu'en 1892, en septembre de la deuxième année de parcage. Quelques individus s'étaient reproduits après la deuxième année d'âge et la première année de parcage. » En 1893, soit la quatrième année d'âge et la troisième année de par- cage, les résultats sont tout autres que les années précédentes. Le naissain a été très abondant. » Je tiens à faire remarquer que l'expérience et l'essai d'Ostréiculture de Roscoff dans les procédés mis en pratique n'a rien de nouveau. Mon gardien dévoué a fait, sous ma direction, l'application des procédés em- ployés à Auray par M. Jardin, l'ostréiculteur bien connu du Morbihan, président de la Société ostréicole du pays. » Il n'y avait pas à innover, il fallait appliquer avec un soin continu et autant d'intelligence que de dévouement les méthodes ayant déjà donné de bons résultats. Les premières caisses et le naissain m'ont été fournis par M. Jardin, qui, avec une complaisance extrême, s'est plu à montrer ses parcs dans la mer d'Auray. » Mon gardien Ch. Marty a, pendant les trois années de l'expérience, appliqué tous ses soins à faire que mes essais réussissent pour le mieux. Je ne saurais trop le louer de son zèle à bien conduire cette longue expé- rience. » Aujourd'hui, la reproduction, non seulement a pu être reconnue pos- sible pendant les deux premières années, mais dans la troisième elle a été à ce point productive, que, l'année prochaine, j'espère pouvoir ne plus C. K., iS()3, 2" Semestre. (T. CXVII, N- 13.) •'>7 ( 432 ) acheter de naissain pour les expériences que je poursuis et continue à Roscoff et dans d'autres localités. )) Ch. Martv pense pouvoir détraquer au moins quatre à cinq mille petites Huîtres, car il a badigeonné avec la bouillie de chaux, dont se servent les ostréiculteurs, les collecteurs de toutes sortes : tuiles canal, briques, fascines de brindilles, pierres, qu'il avait placés sur les caisses d'éle- vage. » Ainsi se trouve vérifiée cette indication un peu dubitative, que l'âge est pour beaucoup dans la reproduction, puisque ce n'est qu'après la qua- trième année que le naissain s'est largement produit et développé. )) Ce résultat, du moins pour le vivier et les conditions existant à Ros- coff, établit déjà le fait important que, dans les deux premières années, la reproduction s'est produite dans une faible proportion chez quelques individus, mais qu'elle a été largement assurée pendant la quatrième. » De cette observation, poursuivie avec persévérance un long temps, on pourrait peut-être déduire la cause de l'opinion qui semblait prévaloir parmi les ostréiculteurs m'ayant adressé la question qu'on a vue plus haut. En effet, dans l'expérience faite à Roscoff, il a paru que, dans la deuxième année de parcage dans le vivier, la mortalité devenait plus grande qu'après la première année. Si ce fait était général, il aurait conduit évidemment à vendre le plus tôt possible le plus grand nombre d'Huîtres afin d'éviter les pertes considérables; moi-même et mon gardien Marty nous étions préoc- cupés de cette mortalité. Aussi j'avais donné pas mal de centaines d'Huîtres afin d'en faire apprécier la qualité dans la crainte d'avoir un déficit consi- dérable à la suite de la mortalité qui se produisait. » On peut donc supposer que, dans le commerce, des craintes de ce genre, bien autrement importantes et dues à cette cause, auront fait dis- paraître des viviers les Huîtres qui eussent pu, l'année suivante, devenir des Huîtres mères, alors que, au moment de leur vente, si elles avaient la taille marchande, elles n'avaient pas encore acquis toutes les qualités propres à une reproduction active. » Il ne faut, d'ailleurs, pas oublier que, dans ces questions de genèse des animaux inférieurs, il importe de tenir le plus grand compte des con- ditions biologiques inhérentes aux localités, conditions dont nous ignorons a priori la valeur et l'existence dans la plupart des cas, car il n'est possible d'en connaître l'existence que par le succès ou l'insuccès des expériences tentées. ( 433 ) » En résumé, dans le vivier de Roscoff, dont la surface n'est pas très étendue, où l'eau ne se renouvelle très bien qu'aux grandes marées et où, pendant la morte-eau, les courants sont faibles, le naissain a été produit en très grande abondance, et cela par des Huîtres âgées de quatre ans, élevées dans un vivier clos et ayant trois années de parcage. » Voilà le fait certain qui fournit une réponse précise à la question qui m'avait été posée plus haut. )) Nota. — Au moment de l'impression de cette Note, voici les rensei- gnements que m'adresse mon gardien Ch. Marty. Je tiens à les donner in- tégralement : Roscofl', le ij septembre iSgS. Monsieur le Directeur, » Voici les renseignements que vous nie demande/. : » 1° Sur le couvercle d'une caisse de 2""i, il y a ooo jeunes lluilrcs ou naissain de celle année. Il y a 5 couvercles, 5oox5 = 25oo naissains sur les couvercles des caisses. » 2° Sur 3 fagots il y a à peu près 200 naissains r= 200. » 3° Sur une pierre de 4o"" de long et 20"^'° de large, il y a 89 jeunes naissains, c'est-à-dire qu'elle est littéralement couverte de petites Huîtres. » 4° Sur toutes les pierres propres du vivier, il y a du naissain, même sur les caisses et sur les tuyaux de fonte conduisant l'eau à l'aquarium. » 5° Je compte, sans exagérer, qu'il y a bien 5ooo naissains dans le vivier, loiis nés celle année. » 6° Fait inslritctif. Dans le vivier, sous le dallage, un Poulpe avait installé sa demeure, et par sa respiration avait établi un courant actif qui avait maintenu les pierres propres. Sous ces pierres, il y a du naissain, ce qui prouve ([iie, partout où il y a un peu d'obscurité et des objets propres, le naissain les recherche de préférence. » 7° J'ai fait cette année, au mois de mai, un bon nettoyage du vivier et des Huîtres. J'ai fait également des doubles couvercles avec les planches qui servaient de flotteur l'année dernière, et qui n'avait rien donné. Ces planches ont été barbouillées de cliaux, ce qui permettra, je pense, de détroquer un certain nombre de jeunes Huîtres. » 8° 11 y a du naissain de toute grandeur, depuis 2™"' de diamètre jusqu'à 35'"" dans leur plus grande largeur {je dis 3 centimètres et demi). » 9° Doubles couvercles sur les caisses : Ces doubles couvercles ont eu pour résultat de maintenir toujours les vieilles Huîtres dans un grand état de propreté, tout en y laissant un courant continu d'eau, et de fournir des abris contre le soleil. » Les fagots, qui sont aussi sur une caisse, n'ont pas autant de naissains, parce qu'ils sont recouverts d'une couche de limons et d'algues qui se développent abondamment au soleil. Les algues lilamenleuses et le limon ont surtout été la cause de la nou- fixation des naissains. ( 434 ) » Du reste, sous ces doubles couvercles, il n'y a pas que du naissain ; les Bolrylles y sont en grand nombre, ainsi que la Ciona intestine;! lis et quelques petites Pha- liisia; sur les vieilles Huîtres, des Serpules, des Filigranes, des Éponges se sont aussi développées. » Dans le couloir de la vanne il n'y a rien, sauf quelques naissains sur le grillage et sur les pierres, en dedans delà vanne; mais là, les Eponges, les Algues, les Clavelines, avaient, avec les Botrylles, recouvert toute la pierre avant que les Huîtres eussent pondu; c'est ce qui a empêché la fixation. » M. Bouquet ue la Guye, à propos d'un travail récent de M. Hatt, sur l'analyse harmonique des observations de marées, présente les remarques suivantes : « M. Hatt, dont l'Académie a déjà apprécié les travaux, vient de publier un Mémoire sur l'analyse harmonique appliquée aux marées, qui est d'un intérêt pratique pour la Marine. » Cette expression, qui représente le développement en termes pério- diques de la série de Fourier, a été appliquée par Sir William Thomson à la représentation des mouvements de la mer dus à l'attraction luni-so- laire. La méthode imaginée par l'illustre Associé de l'Académie repose sur les principes généraux établis par Laplace, mais elle est à peine connue en France, et M. Hatt a cru faire une œuvre utile en l'exposant avec les dé- veloppements que lui a donnés M. Darwin. » La partie théorique qu'il présente diffère un peu de celle qui a cours en Angleterre, où l'on emploie, comme base des calculs, l'équilibre de Newton; mais le côté pratique est conforme aux prescriptions devenues réglementaires en Angleterre. Le Service hydrographique de la Marine est prêt à entreprendre l'application de la méthode au calcul de l'Annuaire des marées; une proposition a été faite pour la construction d'une ma- chine d'un nouveau modèle, traçant directement les courbes de la marée de divers ports, ce qui permettra de faire en quelques heures un travail qui demande aujourd'hui plusieurs mois de calculs. M Ajoutons que, sur l'initiative de M. Hatt, des ordres vont être donnés ])our l'installation en Indo-Chine, où la marée est des plus singulières, de plusieurs postes marégrapliiques. » ( 435 ) ^lEMOIRES PRESENTES. M. Mergier adresse une Note portant pour titre « Méthode optique pour l'étude des ondes électriques et lu mesure de leur longueur ». (Commissaires: MM. Fizeau, Cornu, Lippmann.) M. AuG. Berge adresse, par l'entremise de M. le Maire de Dax, un dis- positif destiné à effectuer ra|)idement le cubage des bois bruts, ou autres objets de forme analogue. (Commissaires : MM. Tisserand, Picard, Appeil. ) CORRESPOND AIVCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume publié par le Conservatoire national des Arts et Métiers : « Conférences publiques sur la Photographie, organisées en 1891-1892 par M. Laussedat, directeur de cet établissement ». M. le Secrétaire perpétuel informe l'Académie de la perte que la Science vient de faire dans la personne de M. Albert Ribaucour, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, lauréat de l'Académie et auteur de tra- vaux mathématiques très remarquables, mort à Philippeville le i3 sep- tembre. GÉOMÉTRIE. — Des cercles ou des sphères dérivés d'une enveloppe de classe quelconque . Note de M. Paul Serret. « 7. Nous avons d'abord à définir géométriquement, par rapport à l'enveloppe finale (E^), la sphère directrice et le cercle directeur com- muns à (Ea) et à toutes les enveloppes d'oii elle dérive. Or, cette défini- tion résulte immédiatement de ce qui précède. » Concentrique, eu effet, à l'enveloppe (E^), comme il a été dit déjà; ( 4i6 ) orthogonale, par définition, aux sphères i'/,6; = o, dérivées des plans tangents de celle-ci; et, dès lors, « lien géométrique du » centre des sphères », de rayon nul, dérivées d'un groupe quelconque de trois plans tangents rectangulaires : « la sphère directrice n'est autre que » le lieu du sommet des trièdres-trirectangles circonscrits, ou la sphère de » Monge 1) relative à l'ellipsoïde final (E^) >i; et « le cercle directeur, le lieu ana- » logue » relatif à l'ellipse (a, b) ». » 8. On aurait pu obtenir autrement, avec la notion de la sphère direc- trice relative à une enveloppe quelconque (E„), son rattachement immé- diat à une enveloppe du second degré et sa définition géométrique par rapport à cette dernière, en chercliant, « pour une enveloppe donnée (E„), » inscrite au groupe tangentiel T, , T,, . . . T-^, le lieu du centre des sphères » de rayon nul dérivées de l'enveloppe, ou définies, une à une, par des » identités de la forme Il suit, en effet, de cette identité, l'endue homogène en multipliant le se- cond membre par C""- — o=rC^i désignant le plan de l'infini que « toute envelopi^e de classe n », tangente aux plans T, , .... Tj<_, et « con- » juguée à chacun des groupes d'ordre n, X^C"~- et Y-C""" », sera d'elle- même conjuguée (' ) au dernier groupe Z-C"~'. » Or l'enveloppe considérée (E„) est tangente à T,, . . ., T.^_,; et elle sera conjuguée à chacun des groupes X-C""-, Y'-C"~^ si, prenant par rap- port à (E„) l'ellipsoïde polaire (Ej) du plan de l'infini représenté par G = o, le dièdre droit XY se trouve circonscrit à (E^) : et c'est ce que l'orienta- tion arbitraire du trièdre trirectangle XYZ, auquel est rapportée la sphère évanouissante ci-dessus, permettra toujours de réaliser. Imagi- nant, en effet, concentriquement à cette sphère et au trièdre XYZ, le cône (') Comptes rendus, janvier 1878. ( r^7 ) circonscrit à (Ej); désignant ensuite par X = o, Y = o les faces d'un dièdre droit circonscrit à ce cône, et achevant alors le trièdre trirectangle XYZ, le groupe Z-C""- sera encore conjiigiié à (E„), et la troisième face Z = o, tangente à (E^), comme le sont déjà les deux premières. M Le lieu cherché du centre des sphères de rayon nul dérivées de (E„) est donc identique au lieu du sommet des trièdres trirectangles circon- scrits à (Eo); c'est la sphère de Monge relative à l'ellipsoïde (E^). » 9. Ce résultat acquis, nous pouvons écrire immédiatement l'équation de la sphère directrice ou du cercle directeur pour toute enveloppe de classe /î rapportée à un nombre quelconque de points de référence /?,, /),, ..., /?, = o par inie équation tangentielle de la forme (E„) r;/,//' = o. » Si nous représentons, en effet, par S,=.o l'équation du cercle ou de la sphère de rayon nul ayant pour centre le point de référence/»,, le cercle directeur ou la sphère directrice ne seront autres que le cercle ou la sphère représentés, avec les mêmes coefficients /,, par l'équation (D) r;/,s, =o. » Elfectivement, les polaires successives de l'infini par rapport à l'en- veloppe (E„) ayant pour équations successives cherchons le lieu du sommet des trièdres trirectangles circonscrits à l'el- lipsoïde polaire (E,) o = r; l,p] = r; /, (« r, + hy, + r,-, -pf- et soit (^ocyz) un point du lieu. Si nous passons, du cône circonscrit ayant son sommet en ce point, et défini, implicitement, par la relation r^ /, [a{x - .r,) + h{r -y,) + c{z - r, )Y = o, au cône supplémentaire, représenté par l'équation explicite ly, \{x-x,)\+{y-y,)\+{z - z,y/.Y = o, ( 438 ) ce dernier devra être équilalére; et la condition correspondante A + A' + A" = o ne diffère pas de l'équation (D). » 10. Si les points de référence />,, />2. •••>/'v se trouvent distribués soit sur un même cercle ((]) ou sur une même sphère (S), cette sphère et ce cercle couperont orthogonalement la sphère directrice et le cercle direc- teur (D). Faisant v = 3 ou y = 4, et n = 2, on retrouve des théorèmes connus. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le glucoside de l'iris. Note de MM. F. Tiemasn et G. DE Laire, présentée par M. Friedel. « En étudiant les principes immédiats qui se trouvent contenus dans la racine d'iris, nous en avons retiré un glucoside, Viridine, dont nous nous sommes attachés à établir la constitution en raison des propriétés remar- quables qu'il nous a présentées. » La préparation n'offre aucune difficulté : l'extrait alcoolique de l'iris, repris par un mélange d'acétone et de chloroforme d'une densité de 0,950, donne l'iridine. Il suffit de quelques cristallisations dans l'alcool dilué, pour l'obtenir dans un état de pureté suffisant pour l'analyse. » L'iridine cristallise en fines aiguilles blanches, fondant à 208°, répondant à la formule brute C"H"0". » L'iridine, chauffée sous pression avec l'acide sulfurique dilué dans de l'alcool étendu, se dédouble d'après l'équation en glucose et en un corps cristallisable que nous désignerons sous le nom A'irigénine. a L'irigénine est purifiée par des cristallisations répétées dans la benzine bouillante et enfin dans l'alcool absolu, d'où elle se dépose en rhomboèdres d'un blanc jaunâtre, fondant à 186°. » L'irigénine forme des éthers alcooliques. Elle donne aussi naissance à deux séries d'éthers acides. Soumise à l'action des hydrates alcalins, elle fixe d'abord trois molécules d'eau et se sépare ensuite en trois corps : l'acide formique, un phénol acide que nous appelons acide indique et enfin ( 4^9 ) un phénol que nous désignerons sous le nom A'iretol C"'H"'0« + 3(H^O) = CH=0-H-CJ"Il'20« + C'H^O'. M Celte réaction doit être exécutée à l'abri de l'air, l'irétol en solution alcaline étant rapidement décomposé par l'oxygène. » L'acide iridique C'H'-O', purifié par recristallisations dans la benzine bouil- lante, se présente sous la forme de prismes incolores fondant à ii8°. Il est assez soluble dans l'eau, l'alcool, l'éther, et insoluble dans le pétrole léger. » Les iridates alcalins et de calcium sont déliquescents, tandis que l'iridale de ba- ryum cristallise très bien avec 5 molécules d'eau de cristallisation, qu'il perd complè- tement à io5°. Il a pour formule Ba (G'» H" O' )''-!- 511^0. » Les éthers de l'acide iridique, l'iridate de méthjle, Firidate d'éthyle, s'obtiennent facilement en faisant passer un courant d'acide chlorhydrique dans les solutions al- cooliques correspondantes d'acide iridique. » Outre le groupe carboxylique, l'acide iridique contient un hydroxyle libre, dont l'hydrogène peut être remplacé par les radicaux des acides et des alcools. » Soumis à l'action de l'acide iodhydrique, l'acide iridique dégage de l'iodure de méthyle, et le poids de l'iode correspondant, dosé au moyen du nitrate d'argent à l'état d'iodure d'argent, correspond à deux groupes méllioxyliques ('). n II résulte de là qu'on doit développer la formule de l'acide iridique de la manière suivante : G'H»(OCH^)2(OH)(C02H). » Lorsqu'on chauffe l'acide iridique au-dessus de son point de fusion, l'acide iridique se dédouble en i molécule d'anhydride carbonique et en une huile incolore qui distille à ■l'i'^f par le refroidissement; elle se solidifie en beaux et grands cristaux, fondant à 07". Ces cristaux constituent un nouveau phénol bien caractérisé, que nous appellerons Viridul. n Sous l'inlluence du chloroforme, l'iridol en solution alcaline se transforme en deux aldéhydes isomères, de la formule C"H*(COH)(OCH' )20H, l'un appartenant à la série para, l'autre à la série ortho. » La formule de l'iridol est OH'-O^. Si l'on oxyde, par le permanganate de po- tasse étendu, son dérivé méthylé C"H'*0', on obtient l'acide triméthylgallique. » Le troisième corps provenant de la cassure de la molécule de l'irigé- nine, VirétolC^ll^O'', contient un méthoxyle et trois hydroxyles, et sa for- mule peut s'écrire C''H^(OCfF)(OH)'. On peut le considérer comme l'éther méthylique d'un tétroxybenzène. C'est ce que l'expérience vérifie. Sa solution aqueuse est transformée par l'amalgame de sodium en chloro- glucine fondant à 208°, identique de tous points avec la chloroglucine ordinaire. (') Le calcul indique 29,23 pour (OCH')-; nous avons trouvé 33, i3. C. B., 1893, 2' Semestre. (T. CXVII, N» 13.) 58 ( 44o ) » L'irétol donne, avec l'aldéhyde benzoïque, la vanilline, des produits de condensation. Le chlorure de fer colore sa solution aqueuse en violet. Les oxydants énergiques le transforment en acide oxalique; les agents alcalins le dédoublent lentement en acétone et en acide acétique. » L'irétol, suivant les circonstances, peut réagir dans le sens de l'une ou l'autre des deux formules qui suivent; il possède donc la propriété de la tautoménie. C-OCH' CÔCH' HOC HG G OH GH HO G H^G G OH GH^ GO w On comprend par là l'instabilité de l'irétol. L'irigénine, au con- traire, est une substance relativement stable, qu'on ne peut que difficile- ment décomposer par les agents qui effectuent la saponification des éthers. On peut en conclure que, dans la molécule de l'irigénine hydra- tée, les résidus de l'acide iridique et de l'irétol ne sont pas liés entre eux par l'oxygène, mais attachés par une chaîne d'atomes de carbone. C'est à ces conditions et aux résultats constatés que répond la formule suivante : H^GO HO OGH^ H^GO -GH^-GO-GO-^ OH, OH qui correspond à une dicétone analogue au bcnzyle CH'COCOCC*. M L'iridone contient le groupe OC''H"0^ à la place d'un des deux hy- droxyles de l'irigénine; la formule de sa combinaison, après fixation de 3 molécules d'eau, s'écrira H» GO HO OGH' H^GO ■GH^-GO-GO- 0G^H"05. HO HO L'iridine anhydre aura pour formule 11= GO O H^GO ( -Vu ) M Bien que l'iridinc et l'irigcnine soient des hydrates de carbone, comme les sucres, et que l'on puisse concevoir leur formation comme résultant de la déshydratation de 3 ou 4 molécules de sucre par le simple fonctionne- ment organique de la plante, il n'est pas probable cependant, suivant nous, qu'ils soient le produit d'une réaction aussi simple. Les sucres cy- cliques, dont nous devons principalement la connaissance aux travaux de M. Maquenne, nous paraissent fournir une explication plus probable delà formation des dérivés benzéniques des sucres dans l'organisme végétal. » Dans le cas particulier considéré, la pinite est l'éther monométhy- lique d'une inosite. » Par le dédoublement symétrique de 3 molécules d'eau, l'inosite doit être transformée en chlorogiucine. « Par la séparation de 2 molécules d'eau seulement, la pinite doit don- ner le dihydroirétol, qui se transformera à son tour en irétol en perdant 2 atomes d'hydrogène. Or il est bien connu que la plupart des dérivés benzénicpies dihydrogénés se prêtent à cette sorte de dédoublement. » ANATOMIE ANIMALE. — Recherches anaiomiques sur le système nerveux grand sympathique de l'Esturgeon. Note de M. Rexé Giievrel, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Dans un travail précédent, j'ai décrit la disposition anatomique du système nerveux grand sympathique chez les Elasmobranches et chez les Poissons osseux ('); il me restait à examiner celle qu'il affecte chez les Ganoïdes, ou tout au moins chez l'Esturgeon. Cette Note est le résumé des résultats auxquels mon étude m'a conduit. » Le système nerveux grand sympathique de l'Esturgeon procède à la fois et de celui des Elasmobranches et de celui des Poissons osseux. Il pré- sente, comme celui de ces derniers, une partie céphalique, une partie abdominale et une partie caudale; néanmoins son faciès général, et en particulier la petitesse et la distribution irrcgulière de ses ganglions, les connexions des filets sympathiques avec les petits corps jaunâtres que Leydig a considérés comme des capsules surrénales, l'absence de cordons limitants proprement dits et leur remplacement par des plexus, le rappro- (') Voir Archives de Zoologie expérimentale et générale, 2" série, t. V bis sup- plémentaire; 1 887-1890. ( 4'.2 ) client davantage du système sympathique des Élasmobranches. Il établit visiblement le passage entre le système plus primitif des Élasmobranches et celui plus parfait des Poissons osseux. » Sa partie céphalique s'étend en avant jusqu'au nerf pneumogastrique et ne paraît pas aller au delà. Elle se compose de trois ou quatre rubans anastomosés qui se dirigent en arrière vers l'extrémité antérieure des reins. Les uns proviennent de la réunion des racines que leur fournissent les nombreuses ramifications du pneumogastrique, et des filets que le sympa- thique envoie aux rameaux branchiaux de ce même nerf; les autres sem- blent naître brusquement, près de la ligne médiane du corps, au voisinage de la partie antérieure de l'aorte à laquelle ils envoient de fines ramifica- tions. » Deux faits caractérisent la partie abdominale du sympathique des Élasmobranches : d'une part, l'absence d'un cordon limitant, unissant des ganglions nettement accusés et symétriquement placés de chaque côté de la colonne vertébrale, et, de l'autre, la présence de petits corps jaunâtres en connexion avec les filets sympathiques. » La même caractéristique se retrouve dans l'Esturgeon. Les ganglions nerveux sont rares, très petits et fort irrégulièrement disséminés; ils sont unis entre eux par des connectifs qui vont surtout se mettre en rapport, soit directement, soit par l'intermédiaire de ramuscules, avec les petits corps jaunâtres. Ceux-ci sont extrêmementabondants; mais, au lieu d'être placés en dehors des reius, comme la plupart de ceux des Elasmobranches, ils sont généralement plongés au milieu même de la substance rénale. C'est au voisinage de l'origine de l'artère mésentérique antérieure que se trouvent les plus volumineux d'entre eux; ils ne sont plus confondus en une seule masse comme chez les Élasmobranches, mais constituent un groupe dont les éléments sont unis entre eux par des connectifs. » C'est de ce groupe que partent les racines qui donnent naissance au nerf splanchnique. » La plupart proviennent du plexus latéral droit; seule, une commis- sure issue du côté gauche se joint aux racines de droite pour former l'un des deux troncs dont se compose le nerf splanchnique. Ces deux troncs s'envoient des anastomoses qui déterminent un plexus à mailles larges autour de l'artère; puis ils diminuent graduellement de volume et, après un certain trajet, deviennent si ténus qu'il est impossible de les suivre. » De chaque côté de la colonne vertébrale s'étendent les deux plexus qui remplacent le cordon limitant des Poissons osseux. Les filets qui cou- ( 4/.3 ) stitiient chacun d'eux sont très fins; ils présentent de place en place, mais très irrégulièrement, de petits ganglions à grosses cellules d'où parlent généralement des ramiiscules qui accompagnent les artérioles intercostales ou se répandent dans les parois du mésentère. Les rameaux communicants que ces plexus reçoivent du système nerveux central sont longs et minces ; ils s'unissent sans renflement ganglionnaire aux mailles du plexus qui n'est bien formé que dans la partie antérieure de la cavité abdominale; plus en arrière il se résout en un petit nombre de filets qui ne s'envoient plus que de rares anastomoses. » Au voisinage de l'artère mésentérique postérieure, et principalement du côlé gauche, apparaissent quelques petits corps jaunâtres, plus volu- mineux que ceux qui le précèdent; ils sont reliés par des filets qui s'unis- sent en deux troncs accompagnant l'artère et allant se distribuer dans l'intestin spiral. » A partir de là, un nouveau plexus se forme, unique, occupant la ligne médiane du corps; il s'étend depuis l'artère mésentérique posté- rieure jusqu'à l'extrémité postérieure des reins. Il présente, de place en place, de petits ganglions au point de jonction de ses filets, reçoit des rameaux communicants des nerfs rachidiens voisins et distribue à droite et à gauche de nombreuses ramifications. » Au niveau de l'anus, il se continue en arrière par deux fdels qui che- minent, au moins j)en(lant une partie de leur trajet, entre l'artère et la veine caudales. Ce sont ces filets qu'on peut, malgré des différences plutôt apparentes que réelles, homologuer à la partie caudale du sympathique des Poissons osseux. Ils ont l'allure des rameaux innervateurs ordinaires, émettant des ramifications qui paraissent se perdre dans les parois de la veine caudale; mais ils reçoivent, comme la partie caudale des Poissons osseux, des rameaux communicants des nerfs rachidiens correspondants et s'anastomosent avec les branches ventrales de ces nerfs. J'ai pu les suivre jusqu'au tiers postérieur de la queue ('). » (') Ce travail a été fait au laboratoire maritime de Luc-sur-Mer (Calvados). ( kV-\ ) ZOOLOGIE. — Contribution à l'histologie des Spongiaires (' ). Note de M. Emile Topsent, présentée par M. de Lacaze-Dnthiers. « L'examen d'Épongés vivantes, de groupes divers, conduit rapidement à la constatation de différences profondes, liées à des modifications histo- logiques, dans leur consistance relative. Indépendamment des Eponges friables ou coriaces, qui sont les plus nombreuses, il en est qui jouissent, au point de vue qui nous occupe, de propriétés toutes particulières. Les unes, au sortir de l'eau, laissent suinter par toute leur surface une muco- sité abondante dont elles ne se débarrassent jamais complètement : les Desmacidon fruticosus, Dendoryx incrus/ans, D. reses, Beniera viscosa de nos côtes sont autant d'exemples communs de ces Éponges muqueuses. D'autres adhèrent aux instruments de dissociation, comme la glu, avec une téna- cité vraiment surprenante; Reniera indistincla peut servir de types de ces Éponges visqueuses. D'autres enfin, surtout parmi les Chalininœ et les Ectyo- ninœ se montrent élastiques à des degrés divers, les fragments que la pince en détache sans peine tendant manifestement à faire retour au tronçon principal tant qu'on ne les en a pas écartés à l'excès. » Il est curieux de voir combien ces caractères physiques dépendent de la nature de ces cellules sphériileases dont on a si longtemps méconnu l'importance et la géné- ralité. Dans tous les Spongiaires elles existent (et cela souvent dès l'état larvaire), jouant, suivant les cas, le rôle de glandes, de réservoirs nutritifs ou d'éléments con- jonctifs spéciaux, remplissant même parfois deux de ces fonctions simultanément. » Leur rôle conjonctif est assez effacé dans les Eponges friables; tout au plus s'y mettent-elles en rapport les unes avec les autres, au-dessus des revêtements épithé- liaux, par de fins pseudopodes; la plupart du temps elles emmagasinent dans des sphérules dissociables, entre lesquelles le noyau apparaît en clair, des substances de réserve, graisses, amidons, sels minéraux, lipochromes variés et autres matières dont l'analyse cliimique reste à faire. )) Le liquide filant des Desmacidon et des Dendoryx est un mucus véri- table, sécrété par leurs cellules sphéruleuses dont les couleurs d'aniline mettent en évidence la nature glandulaire, (les éléments prennent alors l'aspect vésiculeux qu'on leur a d'abord trouvé chez Halisarca Dujardini (Rosettenzellen de Metschnikoff). (') Cette Note résume les résultats de recherches poursuivies aux laboratoires de M. de Lacaze-Dutliiers à Banyuls et à RoscofT. ( 445 ) » Une foule de Bubaiis, à' Axinella, de Raspailia se montrent plus ou moins visqueuses et c'est une particularité dont les Inachas et les Pisa savent tirer parti quand ils se frottent contre elles pour couvrir leur cara- pace de leurs bourgeons charnus. Ici, les cellules spliéruleuses abondent et souvent servent à la fois de glandes et de réservoirs nutritifs. Ainsi, chez Reniera indistincta, outre qu'elles sécrètent la matière collante, la glu, qui imprègne toutes les régions périphériques du corps, elles renferment un amidon dans des sphérules isolables. » C'est chez les Eponges élastiques qu'on rencontre les cellules sphéru- leuses le plus manifestement chargées d'un rôle conjonctif. Une Acervo- chalina de Banyuls m'a oft'ert le cas le plus simple de cette spécialisation : au lieu de se reher par de fins pseudopodes fortuits, les cellules en ques- tion s'y disposent sans intervalles en files compactes, ramifiées, qui s'ana- stomosent en un réseau continu. » Il semble que chez les Chalininœ élastiques le type le plus répandu soit celui que Schmidt a découvert sur Reniera aquœductus et dont j'ai donné (Arc/i. Zool. exp. et gén., 2^ série, vol. V'''% 4" Mém., p. 184) une description plus complète et une nouvelle interprétation. Je l'ai observé chez Chalina Montagui, Acervochalina finitima, etc. J'ajouterai que le petit ligament élastique que forme chacune des cellules s|)héruleuses en lignes, et qui prend part à la constitution des fibrilles, est teint vivement par les couleurs d'aniline; il n'est sans doute pas d'origine nucléaire, mais le noyau véritable ne se retrouve pas dans les cellules ainsi différenciées. Peut-être n'a-t-il qu'une durée éphémère, la cellule génératrice du liga- ment perdant de bonne heure son individualité cellulaire. )) Pour les Ectyojiinœ, trois cas me sont connus. » Chez Acarnus lortilis, les cellules sphéruleuses conjonctives mesurent une taille colossale et, comme chacune de leurs sphérules peut se défor- mer, se chiffonner, s'étirer, elles se présentent comme des linges tordus ou effilochés dont l'entrelacement communique à l'Éponge une consistance sui geiicris, semi-visqueuse, semi-élastique, appréciable de prime abord. Microciona armata et M. atrasanguinea possèdent les mêmes éléments avec mêmes particularités, mais beaucoup plus petits. » On les retrouve encore chez Clathria coralloïdes et Echinoclalhria seriata; seulement, dans ces derniers exemples, et quelquefois aussi chez les Microciana précitées, elles sont accompagnées de fibrilles très grêles, s'enroulant en spirale après rupture, franchement élastiques, toujours ten- ( 4^6 ) dues en tous sens dans l'ectosome et sur les parois des canaux du système aquifère. » Je n'ai pas réussi à isoler ces fibres entières ; elles atteignent certai- nement une longueur considérable, mais je ne suis pas sûr que leurs bouts tels que je les ai vus ne soient pas le résultat d'accidents de préparation. Je n'ai jamais, en tout cas, aperçu sur elles de renflement terminal com- parable à ceux des fibrilles des Hircinia dont elles remplissent précisé- ment le rôle. Malgré une Note de H. Fol à l'Académie {Comptes rendus, 9 juin 1890), l'origine des fibrilles des Hircinia n'est pas encore élucidée. Il en est malheureusement de même de celles des Eclyoninœ. On ne peut guère les considérer comme des modifications définitives de spliérules éti- rées jusqu'à devenir filiformes et disposées bout à bout, puisqu'une Éponge assez voisine, Rhaphidophlus Jolicœuri, qui représente le troisième cas des Eclyoninœ, pleine de ces fibrilles, remarquablement élastiques, ne contient jamais de cellules spliéruleuses chiffonnées. Il serait sans doute plus naturel de les comparer aux tractus sarcodiques qui se croisent en tous sens dans les Halisarca et les Bajulus. « ZOOLOGIE. — Sur deux types nouveaux de Choniostomatidse des côtes de France : Spheronella microcephala G. et B. et Salenskia tuberosa G. et B. Note de MM. A. Giard et J. Bonxier. « Nous avons montré, dans un travail antérieur ('), que la famille des Choniostomatidœ, établie par Hansen pour le seul genre Choniostoma, de- vait renfermer, en outre des formes autrefois entrevues par Kroyer et Max Weber, un genre nouveau découvert par nous sur une Mysis déjà para- sitée par un Epicaride, et enfin le Copépode énigmatique si bien étudié par Salensky, Sphœronella Leuckarti. » Jusqu'à présent, aucun Crustacé de cette famillen'avait été rencontré sur les côtes de France. A l'occasion de notre Note sur Podascon Dcllavallei, Epicaride parasite de V Ampelisca diadema Costa, M. Chevreux nous en- voya un certain nomf)re à' Ampelisca spinipes Bœck, A. tenuicornis Lillje- (') GiAHD et BoNNiER, Note sur l'Aspidfecia Normani et la famille des Clionioslo- matidse {Bulletin scientifi Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dan-, les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec Sa planches ; i856 15 (r. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science- pour le concours de i853, et puis remise pour celui de iSâ"!, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- II nicntaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher a nature .. des rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Biîonn. In-4«, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 13. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 23 septembre 1893.) MEMOIRES ET COMaïUNICATIOlVS DES MEMHIiES ET DES CORItESPONOANTS OE L'AGADÊMIH. Pages. M. U. Faye. — Présenlalion tic la « Connais- sance des Temps pour l'an i8i)6 » ^ij M. Alf. GnANDiDiER. — Les coordonnées géo- graphiques de Tananarive et de l'observa- toire d'Amboliidempona (fondé à Mada- gascar par le K. P. Colin) 4''' M. J. Janssen. — Sur les observations spec- troscopiques faites à l'observatoire du mont Blanc, les i'{ et i5 septembre i8g3 '. 4'!1 M. Henri, MoissAN. — Action de l'arc élec- Pas trique sur le diamant, le bore amorphe et le silicium cristallisé M. Heniîi MoissAN. — Préparation et pro- priétés du siliciure de carbone cristallisé. M. de Lacaze-Duthiers. — Sur la repi-oduc- tion des Huîtres dans le vivier de Roscolf. M. A. Bouquet de la Grye. — Remarques relatives à un Mémoire de M. tfatt, sur l'analyse harmonique des observations de marées MEMOIRES PRESENTES. M. Meuiue» adresse une Note portant pour titre « Méthode optique pour l'étude des ondes électriques et la mesure de leur longueur » '|3 * ies. 42,-. 4 a S M. .\UG. Beuge adresse un dispositif destiné à effectuer rapidement le cubage des bois bruts, ou autres objets de forme analogue. '1 ! CORRESPONDANCE. M. le SKCRÉTAinn perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les« Conférences publiques surla Photogra- phie, organisées au Conservatoire des Arts et Métiers en iSgi-iSga par M. Laussedat ». M. le Secrétaire perpétuel informe l'Aca- démie de la perte que la Science vient de faire dans la personne de M. Albert Jii- baucour, mort ;'i Philippeville le i.3 sep- tembre .... M. P. Serreï. — Des cercles ou des sphères dérivés d'une enveloppe de classe quel- conque MM. V. TiEMANN et 0. de Laire. — Sur le glucoside de l'iris .'.... M . René Cue vrel. — Recherches ana tomiques Bulletin BinLiotinAi'iiiQUE Err\ta 433 43s sur le sysléme nerseux grand syinpathique de l'Esturgeon 4^ ' M. Emile Topsent. -r- Contribution à l'Iiis- tologie des Spongiaires 4'l4 MM. A. GiARD et J. Bonnier. — Sur deux types nouveaux de Clwnlostomaticlœ des cotes de France : Sphœronella inicroce- phala G. et B. et Salenskia ttiberosa G. et B 44G M. .\. Bani)se1>t adresse une Note intitulée " Sur certains phénomènes observés dans la combustion rationnelle du gaz; nouveau calorimètre » 4 'iW M. A. IssELiN adresse une Note relative à un nouveau robinet pour l'alimentation des chaudières à vapeur 4'l!) 44!) 45o PAKIS. — IMPHIMERIE GAUTHIER-VILL\RS ET FILS, Quaf de^ GranJs-Auj;usiins, 55. Le Gèriint : Gautuier-Villaus. 1893 SECOND SEMESTRE. NOV 2Ô ^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR IfOI. liES SECRÉTAIBËS PERPËTHEIiS. TOME CXTII. NM4(2 Octobre 1893). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES KENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, V>aai des Grands-Augusiins, 55. " 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. AUOFTÉ DA>S LES SEANCES HKS 23 JUIN I 862 ET 2Zl MAI iStS. fiCs Comptes rendus hebaomail aires des séances de \ Les Programmes des prix proposés par l'Académie ''Académie se composent, des exlraits des travaux de sont imprimés dans les Cojnples rendus, mais les Rap- ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes , ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant présentés par des savants étrangers à l'Académie. ; que l'Académie l'aura décidé. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus s 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 2G numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. AiiTicLE l" — Impressions des travaux de l'Académie. JjCs ex Liai ts des Mémoires présentés par un Meml^re ou paru 11 Associé étranger de l'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o jjages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rcdacLion écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas JMembres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \q Compte rendu Article 4. — Planches et tirage a part. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- les correspondants de l'Académie comprennent au vant, et mis à la fin du cahier, plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Comptes rendus n'iônt pas de ])lanches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouveniement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait Un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède ^a séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 OCTOBRE 1895, PRÉSIDÉE PAR M. LŒWY. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Appell présente à l'iVcadémie le i^reniier Volume de son « Traité de Mécanique rationnelle ». Ce Traité est le résumé des leçons faites à la Sorbonne depuis plusieurs années. Ce premier Volume contient la Statique et la Dynamique du point. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur /e Serpent d'eau c/« ^/^d/ie, à Genève; par M. H. Faye. « J'ai profité de mon séjour récent à Genève pour examiner le phéno- mène dit Serpent d'eau, dont feu notre illustre Correspondant M. Daniel C. R., i8a3, 2' Semestre. (T. CXVII, N» 14.) ^*^ ( 45v ) Colladon a entretenu l'Académie dans son intéressante Communication du 2 2 septembre 1890, » M. Turettini a créé un système de barrage à rideaux pour régler le déversement du Rhône et maintenir le niveau de l'eau dans le bief qui alimente, par sa chute, les turbines motrices. On sait que ces turbines donnent à la ville sa distribution d'eau, son éclairage électrique et le transport de la force à domicile. » Lorsque j'ai vu ce barrage, il consistait principalement, dans sa partie centrale, en sept ou huit rideaux d'un peu plus de i™ sur 2™ de hauteur qui étaient entièrement relevés, précédés et suivis de deux rideaux entiè- rement abaissés qui laissaient passer l'eau du lac, tandis qu'au barrage l'eau traversait en masses écumeuses les interstices des rideaux relevés. L'arrêt, dans un intervalle de 8"° à 9™, n'était donc pas complet, quoique les rideaux s'élevassent un peu au-dessus du niveau du fleuve, et l'eau arrivait à cette espèce de digue aACC une certaine vitesse. De là un choc et, par suite, un mouvement rétrograde de l'eau, c'est-à-dire un remous parfaitement visible du dehors. L'eau, refoulée par le barrage, marchait en sens inverse du courant jusqu'au j)oint c (yfig. i), après de i™,.5ode la ligne des rideaux. Au-dessous, il existait donc un mouvement giratoire cd, Cours du Rhône bleu, arrêté en partie par le barrage. ej. Cours du Rhône dans le lit inférieur, nappe écumeuse blanche filtrant par les interstices des rideaux. ac, Giration à axe horizontal et à plans verticaux immobiles, régnant tout le long du barrage. très marqué dans le sens horizontal. Les spires de cette giration devaient par conséquent être contenues dans des plans verticaux immobiles per- pendiculaires à la direction des rideaux. C'est ce remous et cette giration que j'ai tâché de reproduire dans Xv^fig. i, sorte de coupe perpendiculaire au barrage. » La limite de la giration à axe horizontal, invisible, s'étendant d'un ( 453 ) bout à l'aulre des rideaux relevés, est indiquée sur \s. fig. i, en plan, par le trait pointillé GH. Elle est, comme je l'ai dit, à i™,5 de la ligne des rideaux et lui est parfaitement parallèle. C'est dans l'inter- valle des rideaux AB et de la ligne pointillée GII que se produit de temps à autre le serpent d'eau. Alors, quand l'air pénètre d'une façon quelconque dans cette giration, il s'étend rapidement d'un bout à l'autre tout en gar- dant le même diamètre. Ce n'est pas un tourbillon proprement dit, c'est un tournoiement rapide des molécules restant sensiblement dans des plans Fig. 2. rîJTTTTFI/n AB, Barrage à rideaux. Cet D, Déversement du Rhône blqu par les rideaux abaisses. EF, Cours du Rhône écumeux et blanc dans le commencement du bief inférieur ('). G et H, Tourbillons permanents à axe vertical et descendants produits par le courant de déverse- ment du fleuve. gb, Serpent d'eau horizontal, à la profondeur d'un demi-mètre, amorcé par les tourbillons ver- ticaux G et H qui lui amènent de l'air du dessus. verticaux autour d'un axe horizontal, légèrement serpentin, situé à o™,? de profondeur. L'air ne tend pas à s'en échapper en bulles montant dans l'eau ; au contraire, l'air emprisonné dans ce serpent d'eau y est à une pression inférieure. M. Colladon a fait voir, par une expérience délicate, parfaite- ment conduite, que ce serpent exerce à son intérieur une aspiration sen- sible. En y plongeant l'extrémité d'un manomètre, il a constaté que, dans la branche libre, l'eau monte d'mi demi-mètre environ. » D'après cela, il est probable que, en dirigeant autrement l'expérience, on reproduirait à volonté le serpent d'eau. 11 suffirait d'introduire dans le (') Lorsque je vis ce barrage pour la première fois, et d'un peu loin, je fus frappé du contraste de la couleur parfaitement blanche de l'eau qui sortait en écume par les petits interstices des rideaux relevés et de la belle couleur bleuâtre de l'eau qui sor- tait en masse continue par les rideaux abaissés. On aurait dit deux planches verti- cales peintes en bleu clair et comprenant les nappes écumeuses. ( 454 ) remous un tube plein d'air, ouvert en bas et fermé à la main par le haut, et (le talonner en promenant l'extrémité libre du tube à :1^ mètre au-dessous de l'eau, jusqu'à ce qu'on ait rencontré le lieu où les girations sont le plus resserrées et le plus étroites. Alors l'air du tube qu'on déboucherait par le haut serait aspiré par un effet centrifuge et s'écoulerait horizontalement à droite et à gauche de manière à former ce serpent plus ou moins mince. Seulement, lorsque ce serpent se déferait par une cause quelconque, l'air contenu s'échapperait sur place en remontant à la surface. Or c'est ce qui n'arrive pas. » La difficulté de l'explication du serpent d'eau vient de ce qu'on ne voit pas comment l'air s'y introduit et comment il en sort. L'explication précédente n'est donc pas complète. » C'est que la giration que nous venons de décrire n'est pas la seule qui se produise dans ce singulier barrage. Considérez l'un des rideaux abaissés à l'une des extrémités (fig- 2), par où l'eau passe librement dans le bief d'aval. Sur les bords, l'eau entraînée en masse agit sur l'eau voi- sine presque fixe qui est retenue par le rideau voisin relevé et y produit, en amont, une giration sensible. Mais ce ne sera plus une giration à plans parallèles, comme tout à l'heure : ce sera une véritable trombe à girations descendantes, comme on en observe fréquemment près des culées d'un pont lorsque la section d'écoulement se rétrécit. » On voit, dit M. Ilirn, se former un tube conique dont la pointe descend jusqu'au fond du canal et dans lequel l'air se précipite avec bruit. Des objets légers, du bois, du papier, qu'on jette dans ces tourbillons, descendent, entraînés vers le bas, et tour- nent sur eux-mêmes avec une vivacité extraordinaire ('). » L'air entraîné vers le bas va s'échapper plus loin et remonte en bulles à la surface de l'eau. » Or il peut arriver que cette trombe verticale touche et entame la gira- tion à plans parallèles et à axe horizontal que j'ai décrite ci-dessus, et vienne ainsi fournir de l'air à ladite giration, c'est-à-dire à ce tournoiement qui s'opère en ligne droite sur toute l'étendue des rideaux relevés. Cet air, une fois engagé dans la giration linéaire, forme aussitôt un mince cordon (') HiRN, Étude sur une classe particulière de tourbdlons; analogie existant entre le mécanisme de ces tourbillons et celui des trombes, p. Hg. Gauthier-Viliars; 1878. V 455 ; aérien et produit le serpent légèrement ondulant à la profondeur de o'^jOG, lequel va rejoindre le serpent produit par an mécanisme analogue à l'autre extrémité du barrage. )) Ce serpent va continuellement en s'enflant par l'air qu'il reçoit aux deux bouts. De quelques millimètres de diamètre, il arrive rapidement à r,mra Qy gmm^ q^, j^j^nig ^ lo™"". Alors, quaud il est tout formé à l'état à peu près stable, on distingue de grosses bulles d'air qui tournoient très rapi- dement sur elles-mêmes, à la même place, et sans remonter verticalement; puis le phénomène s'amincit et disparaît, probablement parce que les cir- constances qui le déterminent sont éminemment capricieuses. Elles changent, en effet, de manière à ne pas se reproduire pendant un temps plus ou moins long, et même des mois entiers. C'est qu'elles dépendent à la fois de deux ordres de girations indépendantes et totalement différentes l'une de l'autre. » Il me reste un doute dans l'esprit, non sur la nature de ces deux girations d'espèces si différentes, mais sur la manière dont l'horizon- tale s'embouche sur la verticale. Il se pourrait que le tourbillon vertical, lorsque le serpent s'établit, s'infléchît horizontalement tout entier pour obéir à l'aspiration du serpent, au lieu de rester vertical, au lieu d'être l'ob- jet d'une succion latérale pratiquée par la giration horizontale. » Je n'ai pu étudier comme je l'aurais voulu tous ces détails intéressants, faute de temps. Dans la première visite que je fis, j'étais accompagné du directeur de l'observatoire, M. Alfred Gautier, et des ingénieurs du service des eaux qui me firent descendre le long du pont établi sur le barrage pour examiner le serpent. Lorsque je voulus y revenir le lendemain, je trouvai le passage fermé et il me restait trop peu de temps pour aller demander leurs bons offices à ces mêmes ingénieurs. Mais je crois avoir expliqué au moins sommairement ce phénomène. Il mérite d'être étudié dans tous ses détails, d'autant plus que l'opinion de feu CoUadon, qui ne voyait là que Veffeld' une trombe ascendante, me paraît mal fondée. L'illustre physicien désirait trop trouver des trombes ascendantes pour les opposer à mes idées sur les tornados et les cyclones. Le serpent d'eau n'est pas une trombe ascendante ; ce n'est même pas une trombe, quoiqu'il ait besoin d'une trombe essentiellement descendante pour se produire. » • ( 456 ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète Rordame-Quenisset , faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux par MM. G. Rayet, Tj. Picart et F. Courty. Noie de M. G. Ratet. COHÈTE RORDAME-QuEMSSET. Temps moyeu Ascension Dislance Dates de droite Lo g. fact. polaire Log. fact. 1893. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Étoiles Observ. Juill. 12. . . h m s 9.32.19,4 h m 9 9.27.48,84 -1-1 •,732 46". 38 ^36] 4 -0,788 I G. Rayet i5. . 9.22. 1,7 1 0.29.14,79 -1-1 ',716 53.38.35,9 —0,742 2 L. Picart i6... 9.59.56,6 J 0.43.40,96 -+-1 ',696 55.54. 12,2 -0,781 3 G. Rayet 17... - 9-I7- 2,4 0.55. 5,83 -H" ",698 57.53.43,8 -0,730 4 F. Courty 18... 10. 4-5i,3 I. 5.19,3?. -i-" ',680 09.50.36,5 -0,778 5 F. Courty 22. . . q . 5o . I 2 , 2 I .32. i5,58 4-1 ",665 65.52. i5, 8 —0,772 6 G. Rayet 23... 9.24.15,2 1.36.43,57 4-1 ',661 67. 2.37,9 —0,756 7 G. Rayet 24... 9. 5.39,9 1.40.49,29 4-" f,655 68. 7.25,9 -0,748 8 G. Rayet 25... 9.13.32, 2 1 1 .44 -25,40 4-" ■,653 69. 7.3i,o —0,756 9 L. Picart 28... ■ 9- 7-37,9 1 1 .52.54,54 ~[- . ",646 7i.4o.3o,o - 0,761 10 G. Rayet ÂOÙI I . . . - 8.47.49,4 2. 0.42,78 -H" ,638 74.25.56,7 — 0,764 1 1 L. Picart 2 . , . . 9.26. II ,2 2. 2.17,74 4-' ',642 74.49.31,4 -0,786 12 L. Picart 3.... . 8.48.40,0 1 2. 3.37,39 -h' ",637 75.22.41 ,3 -0,770 i3 L. Picart 7... . 8.44-35,5 2. 8.20,34 4-1 -,637 77. 5.58,9 -0.779 i4 L. Picart 8... . 8.53. 3,3 2- 9-i9>69 4-1 •,636 77.28.30,9 —0,783 i5 F. Courty II . . . . 8.3i. 9,3 2 . II .55,59 4-" ",632 78.31.36,6 —0,781 16 L. Picart 12. . . 8.25.23,1 12. 12.42,30 4- F,63i 78.50.37,6 -o>779 17 L. Picart i3... • 8.27.17,9 12.13.26,61 -f-" f,633 79. 9.i3,o —0,781 18 L. Picart 16... . 8.24.52,4 12.15.29, 'I 4-" r,633 79.59.28,4 -0.78Ô 19 L. Picart Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1893,0 Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au :ioi les. * Catalogues et autorités. moyenne. jour. moyenne. jour. I . . "Weisscj, n. IX, 56o-56i h m s 9.29.21,32 s 4-0, 4l 46.33.22,4 —8,09 2. . Paris, n" 12987 10.30.39,78 4-0,65 53.41 - 18,2 -6,46 3. . Weisse^, H. X, n" 805 10.41 .44,08 4-0,68 55.5o.34,4 -5,86 a- . Weisse^, H. X, n» 1132 10.58.48,12 +0,78 57.59.24, I -5,i5 5. . Weisse.2,ri. XI, noSa II. 7. 4,12 4-0,75 59.52.33,3 -4,57 6. . Weissej, H. XI, n" 673 Il .36.22,86 4-0,81 65.57.22,9 —2,49 7- . Argclander 4- 23°, n° 2381 11 .39. 16, o3 4-0,81 67. 10.20,6 -2,11 8. A. G. Z. Berlin, zones 5i-55-249 11.38.54,74 4-0,80 68. 1.41,3 -1,88 ( 457 ) Étoiles. Catalogues et autorités. , "~ Weisse^, H. XI, n" 794 Weisse,, H. XI, n" 1030 Weisse^, H. XI, n° 1185 Lalande n" 2-2828 (obs. de Paris) Weisse^, H. XII, n" 92 i(Weisse,, H. XII, n°38; Schjell., 22855) Weisse,, H. XII, n" 78 i(Weisse,, II. XII, n" 115; Schjell., 22978) (" i[Lalande (Paris), n° 23064; ) i Munich I, n° 7901] ) Weisse,, II. XII, n" 193 Weisse,, H. XII, n" 183 1) 12 juillet. — La comète est une nébulosité ronde d'environ 3' de dia- mètre, avec un noyau de 4" grandeur. L'astre est visible à l'œil nu. » 1% juillet. — La comète, toujours ronde, a conservé le même dia- mètre, mais le noyau est devenu diffus et parait avoir un peu faibli. )) l'j-iS juillet. — La comète montre une queue étroite, longue et peu lumineuse. » 'i.'5-7.[\ juillet. — La comète, toujours ronde, commence à diminuer d'éclat. L'éclairement de la Lune empêche de voir la queue. » A. partir des premiers jours d'août, la comète faiblit rapidement. » 10. 1 1 . 12. i3. 14. i5. 16. 17- 18. '9- Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au moyenne. jour. moj'cnne. jour. h m s s 0 ' w „ 11.42.28,56 -1-0,80 69 . I I . 4,0 — 1 , 5o I 1 .54.36,43 -^o,8i 71.29. 4,2 —0,60 12. 1.44,21 -+-0-79 74.28.14,3 -1-0,87 12. 4-46,93 +0,80 74.52.38,0 H-0,55 12. 6.29,17 +0,79 75.23. 12,4 -f-0,74 12. 5.40,47 -1-0,75 76.56. 0,1 -Hl , l5 12. 7.46,60 -HO, 75 77.53.17,8 + 1,44 12.10.15,27 +0,74 78.82. 17,3 H-1,70 12. 18.40,09 -t-0,74 78.48.48,1 -M, 86 12.14.27,46 +0,74 78.55.14,0 -1-1,92 i2.i3.56,5i +0,71 79.56.29,5 -f-2,20 MAGNÉTISME TERRESTRE. — Valeurs des éléments magnétiques déterminées par r expédition polaire de la Société impériale russe de Géographie à l'em- bouchure de la Lena. Note de M. le général A. de Tillo. « La Société impériale russe de Géographie vient de recevoir du capi- taine N. Jurgens les résultats des observations magnétiques exécutées à Sagastyr pendant vingt mois (novembre i882-juin 1884). L'impression du volume, confié à ma rédaction, durera une année. En attendant, il sera intéressant de connaître les valeurs moyennes des éléments et de les com- parer avec les cartes magnétiques les plus récentes. » Pour l'époque i883, le capitaine N. Jurgens a trouvé 0 Déclinaison orientale 4,7 Inclinaison boréale 88,2 Intensité horizontale 0,072 unités électriques. ( 458 ) » Pour le même endroit, les cartes de M. G. Neumayer donnent les va- leurs suivantes : o Déclinaison orientale ii,o époque 1890. Inclinaison boréale 82,0 » i885. Intensité horizontale 0,076 » i885. H On s'aperçoit que la déclinaison, d'après la carte, est en défaut de plus de 6°. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. George-E. Hale adresse, de Chicago, une Note « Sur la recherche de la couronne solaire en dehors des éclipses » . (Commissaires : MM. Paye, Janssen, Cornu.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, pour l'année scolaire 1893-1894. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, 1' « A History of the Theory of Elasticity », par Isaac Todhunter, publiée et continuée par M. KarlPearson. Tome II, par M. Karl Pearson, en deux gros fascicules de 762 et 558 pages, contenant l'analyse des travaux publiés de i85o à nos jours. (Présenté par M. Boussinesq.) M. le Secrétaire perpétuel signale également, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance, le Tome I des « Annales de l'observatoire météorologique du mont Blanc (altitude 4365"), publiées sous la direc- tion de M. /. Fa//o«, fondateur et directeur de l'observatoire. » (Présenté par M. Daubrée.) Sur le désir exprimé par M. Daubrée, ce Volume est renvoyé à l'examen d'une Commission, composée de MM. Daubrée, Bouquet de la Grye, Mascart. ( 4.'ï9 ) ÉLECTRICITÉ. — Influence de l'état de la surface d'une électrode de platine sur sa capacité initiale de polarisation. Note de M. J. Colix, présentée par M. Mascart. « Vers la fin de son travail sur la capacité de polarisation ('), M. Blon- dlot s'exprime en ces termes : » Si on laisse séjourner pendant plusieurs jours une électrode de platine dans de l'eau acidulée, sa capacité initiale diminue peu à peu avec le temps et tombe, en une semaine ou deux, au quart environ de sa valeur primitive; elle garde ensuite sensible- ment cette valeur. » Le même fait a été constaté récemment par M. Bouty (-). » Il est probable, dit M. Blondlot, que les variations de capacité que subit une élec- trode proviennent de ce que des paz, et en particulier l'hydrogène, oblitèrent plus ou moins les cavités superficielles du platine et modifient ainsi sa surface réelle. » Si cette explication est exacte, on doit pouvoir faire varier, dans une large mesure, la capacité d'une lame de platine en produisant d'avance à sa surface un dégagement gazeux; je me suis proposé de rechercher s'il en est en réalité ainsi. J'ai mesuré les capacités parla méthode de M. Blon- dlot, et j'ai d'abord vérifié de nouveau que la capacité d'une électrode abandonnée à elle-même diminue avec le lemps; celle de l'une de mes électrodes a diminué, au bout d'un mois, dans le rapport de 6 à 23. » Voici maintenant comment j'ai étudié l'influence des gaz. Je prends une lame de platine, dont je détermine d'abord la capacité initiale; je fais ensuite dégager de l'hydrogène à la surface de cette lame, en m'en servant comme d'électrode négative dans un voltamètre à eau acidulée. Replaçant alors la lame dans l'appareil destiné à la mesure des capacités, je relie en court circuit la lame avec la grande électrode, pendant un temps suffisant pour qu'un galvanomètre intercalé entre elles ne soit plus dévié, et je me- sure de nouveau la capacité de l'électrode. J'ai constaté ainsi qu'elle est devenue beaucoup plus petite : par exemple, pour une électrode dont la capacité était 21, cette capacité est tombée à 7 après l'action de l'hydro- (*) Blondlot, Thèse, 1881, et Journal de Physique, t. X, i"'" série; i88i. (-) Bouty, Comptes rendus, 10 mars iSgS. C. R., iSgo, 2« Semestre. (T. CXVII, N» 14.) 6l ( 46o ) gène. Avec le temps cette valeur diminuait encore, mais faiblement; au bout de dix jours, elle était égale à 5,6, valeur qu'elle a conservée ensuite. » L'action de l'hydrogène sur l'électrode ne se borne pas à en dimi- nuer la capacité; elle apporte aussi une dissymétrie considérable dans le phénomène de la dépolarisation spontanée : celle-ci, très lente si l'on cherche à polariser la lame en lui faisant jouer le rôle de cathode, est au contraire très rapide dans le cas inverse. Elle est même alors tellement rapide, qu'il devient impossible de mesurer exactement la capacité lorsque l'électrode joue le rôle d'anode. Toutefois, il ne faudrait pas en conclure que la loi de l'indépendance de la capacité in-iiale de polarisation du sens de celle-ci cesse ici d'être exacte; il devient seulement impossible de la vérifier, la méthode employée pour mesurer la capacité se trouvant en dé- faut. » Si, au lieu d'hydrogène, on fait dégager de l'oxygène sur l'électrode, on observe un résultat inverse : la capacité augmente au lieu de diminuer. Pour une des électrodes que j'ai employées, elle passait de la valeur i8 à la valeur 3o, puis diminuait avec le temps. » Enfin, si l'on prend une électrode dont la capacité ait atteint sa valeur minima, soit par l'action du temps seul, soit par l'action de l'hydrogène, qu'on ajoute à l'eau acidulée du voltamètre une faible quantité d'acide chromique, environ ~, qu'on ferme le voltamètre sur lui-même jusqu'à ce qu'il ne donne plus de déviation au galvanomètre, qu'on mesure de nouveau la capacité de l'électrode, on constate qu'elle a augmenté : elle est supérieure à sa valeur primitive d'environ ~ de cette valeur. » Les résultats précédents s'accordent avec l'idée émise par M. Blondlol, que les gaz, et en particulier l'hydrogène, seraient la cause des change- ments dans la capacité d'une surface platine-eau. Si, en effet, conformé- ment à cette hypothèse, la présence de l'hydrogène diminue la capacité, la capacité d'une électrode ayant servi de cathode dans la décomposition de l'eau devra être très petite; au contraire, celle d'une électrode ayant servi d'anode devra être très grande, puisque l'oxygène dégagé aura fait disparaître l'hydrogène dont le platine pouvait être chargé. L'acide chro- mique, oxydant énergique, doit aussi agir dans le même sens ('). » (') Ce travail a clé exécuté au laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Nancy. ( 46i ) CHIMIE ORGANIQUE. — De la fixation de l'iode par l'amidon. Note de M. G. Rouvier. « Je me suis proposé d'étudier la fixation de l'iode par l'amidon, au moyen d'une méthode plus précise que celle que j'ai déjà indiquée {Comptes rendus, i8 janvier 1892). Dans ce but, j'opère de la manière suivante : » Dans un flacon pouvant être bouché à l'émeri, je mélange des volumes détermi- nés d'une eau amidonnée dont je connais la teneur en amidon, d'une solution titrée d'iode, et d'une solution concentrée de chlorure de sodium. Après agitation, je laisse reposer pendant quelques heures, je décante un volume connu du liquide surnageant, et je détermine sa teneur en iode libre au moyen d'une solution titrée d'hyposulfite de soude. Je traite, dans le flacon même, le précipité et le liquide restant par un excès de la solution d'hyposulfite, et je ramène au bleu par l'addition d'une solution d'iode titrée. Au moyen de ces deux expériences, je détermine la quantité d'iode fixée par l'amidon. » J'ai ainsi obtenu les résultats suivants : » 1° Les poids de l'amidon restant le même, ainsi que les autres circon- stances de l'expérience, si l'on fait croître la quantité d'iode ajoutée, la quantité d'iode fixée va d'abord en croissant. Si l'on emploie l'iode en quantité suffisante, on obtient un composé dont la teneur centésimale en iode s'éloigne toujours fort peu de la teneur 19,6 pour 100, qui correspond à la formule (C H'" O')'" P. Je n'ai jamais obtenu une teneur plus forte, bien que j'aie employé des quantités d'iode relativement considérables. » 2° Les poids de l'iode et de l'amidon restant les mêmes, ainsi que les autres circonstances de l'expérience, si le volume du mélange va en aug- mentant, la quantité d'iode fixée diminue, à condition toutefois que l'on n'ait pas employé une quantité d'iode notablement supérieure à celle qui est nécessaire pour obtenir la teneur 19,6 pour 100. Dans ce cas, le vo- lume peut augmenter, sans que cette teneur cesse d'être obtenue. » M. Ch. Tellier adresse une Note « Sur l'influence de la navigation au point de vue du transport des germes épidémiques ». I^a séance est levée à 4 heures. M. B. ( 462 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 2 octobre 1898. Traité de Mécanique rationnelle, par Paul Appell, Membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences. Tome I : Statique. Dynamique du point. Paris, Gauthier-Villarset fils, iSgS; i vol. gr. in-S". Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Pasteub, Friedel, Mascart, sixième série, t. XXX. Octobre i8g3. Paris, G. Masson; r fasc. in-8°. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série, t. XVII. Juillet 1898. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1898; i fasc. gr. in-8". Journal de Pharmacie et de Chimie (fondé en 1809), rédigé par MM. Fremy, Regnauld, Lefort, Planchon, Riche, Jungfleisch, Petit, Villejeak, Bourquelot et Maf.ty. 5* série, t. XXVIII. Paris, G. Masson, 1898; 1 fasc. in-8°. Annales de l'observatoire météorologique du mont Blanc (altitude 4365™), publiées sous la direction de J. Vallot, fondateur et directeur de l'obser- vatoire, t. I. Paris, G. Steinheil, 1898; i vol. in-4°. (Présenté parM. Dau- brée.) Bulletin de la Station agronomique de la Loire-Inférieure. Exercice 1891- 1892. Nantes, V"^* G. Mellinet, 1898; i vol. in-8''. Recherches sur la composition de l'atmosphère, par A. Petermann et J. Graftiau. Seconde Partie : Combinaisons azotées contenues dans les eaux météoriques. Bruxelles, 1898; i br. in-8°. Mémoires et bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux. 8* et 4' fascicules, 1892. Paris, G. Masson; Bordeaux, Féret et fils, i8g3 ; I vol. gr, in-8°. Comité international des Poids et Mesures. Seizième Rapport aux Gouver- nements signataires de la convention du Mètre sur l'exercice de 1892. Paris. Gauthier- Villars et fils, 1898; i vol. in-4°. On souscrit à Paris, chez GALITHIER -VII.LARS ET FIES, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremoiU io Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux Tables, l'une par ordre alpliabétique de matières, l'autre par ordre alphab6tiqiii> de noms d'Auteurs, tenninent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du \" janvier. Le ]>rix de C abonnement (■\l .fixé ainsi qiûil mit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Angers. h chez Messieurs : Agen Michel et Médan. 1 Gavault St-Lager. Alger I Jourdan. Amiens Hecquct-Dccobcrl. ( Germain elGrassin. ■ ■ ■ " [ Lachèse cl Dolbeau. Bayonne Jérùine. Ilesançon Jacquard. , iVvrard. Bordeaux ! Dulhu. ' niullcr (G.). Bourges Hcnaud. I Lefouruicr. ) K. Hobert. 1 J. Kobcrt. ( V Uzel' Carofl. ( Baer. ( Massif. Pcrrin. Henry. Marguerie. f Rousseau. { liibou-ColIay. . Laiiiarche. ■ Hatel. ' Daniidot. \ Lauverjal. ' Crépin. \ Drcvet. I Graller. La liochelle Foucher. , ,, 1 Bourdignon. Le Havre ' " ( Doiiibre. . iMurchal. Lille ) Lefebvre. ' Quarré. Brest Caeu Chanibcry Cherbourg Clermoiil-Fcrr Dijon Douai Grenoble Lorienl. Lyon . chez Messieurs : I Baumal. ■ ' ( M°' Texier. i'Bornoux cl Cumi Georg. . . . . < Mégrel. iPaUxl. I Ville. Marseille Kual. i Calas. Montpellier .... ' ( Loulel. Moulins Martial Place. / Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. j Loiscau. ■ ' ( M"° Veloppc. 1 Bai-uia. Nice , ... ,. , ,. ' Visconli et (. Aimes Tliibaud. Orléans Luzcray. i Blanchier. foiticrs 1 ,., , ( lirujnaud. Hennés Plihon et Hervé. Hoche/ort Girard ( M""). I Lau^lois. Uoiien , , ( Lcslnngant. S'-Élienne .... Clievalier. t Bastide. Aaiilcs Amsterdam . Berlin. Toulon. . Toulouse { Kuuicbe. ^ Ginicl. * Privai. . Boisselicr. Tours j Pérical. ' Siippligeon. \ Giard. f Lcuiaitre. Valenciennes. chez Messieurs : 1 Feikenia Caarelsen ( et C'". .Itliènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et G". Calvary et C". Friediander et fds. ' Mayer et MUller. n t Schmid, FrancUe cl / W. Bologne Zauichelli et G". / Ramlot. Bruxelles Mayoleret Audiarte. ( Lebégue et G'°. L Haimann. Bucharest , ,, . , ( UuuLslcanu. Budapest Kilian. .mbridge Ucighlon, BellclC" hristiania Canimernieyer. Constantinople. ■ Ollo Keil. Copenhague Hiisl et fils. Florence Locschcr et Seeber. Gand Iloste. Gènes Bcuf. ; Gherbuliez. ' Georg. ' Stapelmohr. Bclinfanle frères. I Benda. ( Payot. Barth. Brockhaus. Leip=ig , Lorealz. i Max Kube. Twielmeyer. \ Desoer. ( Giuisé. chez Messieurs , ( Dulau. Londres ^, / Nuit. Luxembourg . . . . Madrid . V. Buck. r,ibr. Gutenberg. Fucntes et Capde-j ville. I Gonzalès e hijos. I F. Fô. ■ ! frc/wve. . La Haye. Lausanne Liés ,,., ( Dumolard frères. Milan „ ,. ( Hœpli. Moscou Gaulier. [ Furcheim. Aaples Marghieri di Gius ' Pcllerano. ; Christern. New-l'ork i Siechert. ' Wcslerinann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'-. Palerme Clauseii. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. ( Locschcr et G'". Rotterdam Kraincrs et fils. Stockholm Sanison et Wallin j Zinserling. ( Wolff. I Bocca frères. Brero. Clauscn. RoseuhergetSellier Gcocthner et WollL Rome . S'-Pétersbourg. Turin . Varsovie Vérone Drucker. i Frick. I Gerold et G'". ZUrich Mcycr el Zeller. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1»' à 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o.) Volume in-4°; i85j. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à Si Décembre i863. ) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1SC6 à 3i Décembre 1880.) VoluniB in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, parM.M. 'A. DerbescI .\.-.I.-J. Solier. — iMoiiioire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le» Comètes, par M. Hasses. — Mémoire sur le Pancréas et sur lu rôle du suc pancréalii[ue dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernabd. Volume in-4°, avec 32 planches; iS56. 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers inteslinau,\, par M. P.-J. Van Bemeden. — Essai d'uue réponse à la question de Pri-v proposée en iS5o par l'Académie des Sciences pour le concours de iS53, et puis remise pourcelui de iSj*!, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher a nature " des rapports qui existeut entre l'état actuel du régne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Buonn. In-4», avec 2-7 planches; i86i.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 2 octobre 1895.1 MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MKMBlîES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEA)IE. Pages. M. r. ArPELL présente ;i rAcatliJmie le pre- mier \'niume de son « Trailé de Alècanique rationnelle » 4-5' M. H. Faye. — Sur le Serpent d'eau du Rhône, à Genève Ifâj M. G. Hayet. — Observations de la comète Rordame-Quenisset, faites au grand équa- Pases liirial de l'observatoire de Bordeaux par MM. G. liayet, L. Picart et F. Courty . Al. A. DE TiLLO. — Valeurs des éléments magnétiques déterminées par l'i^xpédition polaire de la Société impériale russe de Géographie à l'embouchure de la Lena. . /,.5r, MEMOIRES PRESENTES. M. G.-E. Hale adresse une Note « Sur la recherche de la couronne solaire en dehors des éclipses >■ !\'}>i CORRESPONDANCE. M. le Ministre nE la Gueuue invite r.\ea- démie à lui désigner deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de perfec- tionnement de l'École Polytechnique, pour l'année scolaire 1893-1894 458 M. le Secrétaire PERrÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage à'isaac Todhunter, publié et continué par M. Karl Pearson I^S9: M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE dancc, le tome I des « Annales de l'ob- servatoire météorologique du mont Blanc, publiées sous la direction de M. y. Vatlot •. M. J. Colin. — Influence de l'état de la sur- face d'une électrode de platine sur sa ca- pacité initiale de polarisation M. 0. RouviER. — De la fixation de l'iode par l'amidon VI. Ch. Tellier adresse une Note « Sur l'in- lluence de la navigation au point de vue du transport des germes épidémiques » . . 4,-jS '|â9 4(ii 4f>i 462 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Aut^usiins, 55. Le Gérant : Gautuier-Villaus. ■i ' 1893 „ - isqo SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK MM. £.ES SECRÉTAIKÊS PERPÉTUEIiS. ■m T03IE ex VII. lY 15(9 Octobre 1893). PARIS, ' GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Augusiins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des aS juin 1863 et i[\ mai 1876. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 page^. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui foit la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction ! autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, pour les articles ordinaires de la correspondance offi- aux Secrétaires. cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même \ Les Comptes rendus hehaomaJaires des séances de t Académie se composent des extraits des travaux 1'? ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notr présentés par des savants étrangers à l'Académie. Ch.Tque cahier ou numéro des Comptes rendus ;; 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l". — Impressions des travaux de l'Académie. Los extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del' Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o j>ages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, vernement sont imprimés en entier. le titre seul du Mémoire est inséré d.^ns le Compte rendu Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- les correspondants de l'Académie comprennent au vaut, et mis à la fin du cahier. plus 4 pages par numéro. | ! Article 4. — Planches et tirage à part. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner , plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les ' ^e tirage à part des articles est aux frais des au- discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de ' teurs; d n'y a d'exception que pour les Rapports et l'Académie; cependant, si les Membres qui j ont ' les Instructions demandés par le Gouven.ement. pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. ...ati.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 9 OCTOBRE 1895, PRÉSIDÉE PAH M. LŒWV. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur fa théorie de la pyro-électricité et de la piézo-éiectricité. Note de Lord Kelvin, Associé étranger de l'Académie. « I. La doctrine de l'électropolarisation des corps masquée par une électrisation superficielle, que j'ai donnée il y a trente ans dans Nichol's Encyclopedia ('), manquait d'une explication physique de la polarisation (') Reproduile dans la collection des Malhematical and Physical papers (Sir W. Thomson), vol. I, p. 3i5. — U'iede?nann's Annalen, t. XVIII, p. 2i3; i883. — Allgemeine Théorie der Piezo- iind Pyro-electrischen Erscheinungeii an Krù- talten, p. 6; extrait du vol. XXXVI de Abhand. Kônig. Ges. Wiss. Gôttingen ; iSgo. C. R., iSgS, 2« Semestre. (T. CXVII, N» 15.) ^2 ( 464 ) moléculaire supposée, qui permît d'en déduire une théorie physique satis- faisante de la pyro-électricité. Cette doctrine était surtout détectueuse, comme l'ont remarqué M. Rontgen et M. Voigt, en ce sens qu'elle ne ren- fermait aucune suggestion pour expliquer les polarités électriques multi- ples produites irrégulièrement par des changements irréguliers de tempéra- ture dans la boracite, le quartz et la tourmaline elle-même, lesquelles ont troublé beaucoup de naturalistes et d'expérimentateurs. » Une Note courte, mais très importante, publiée par MM. Jacques et Pierre Curie dans les Comptes rendus du i4 février 1881, vient combler cette lacune de manière à suggérer ce qui me paraît être, comme une question de fait, la véritable théorie électrochimique d'une molécule cris- talline; ma primitive indication de théorie peut ainsi recevoir une exten- sion facile, qui remédie à son insuffisance au point de yne, de la multipo- larité et la rend propre à l'explication, non seulement de la pyro-électricité anciennement connue des cristaux, mais aussi delà piézo-électricité décou- verte par les frères Curie eux-mêmes ( ' ). » L'élément qu'ils considèrent de deux métaux, zinc et cuivre, soudés ensemble et uniquement entourés d'air, représenteparfaitement une véri- table molécule composée électrochimique, telle que H-O ou SiO"; j'en ai réalisé un modèle physique il y a trois semaines et décrit l'appareil dans une communication au Philosophical Magazine ("), sans savoir que j'avais été devancé dans cette conception. » II. Pour représenter les qualités pyro-électriques et piézo-électriques dans un cristal, prenons comme molécule cristalline un corps solide de forme quelconque entouré par une surface formée de parties de différents métaux, soudés ensemble de manière à constituer un conducteur métal- lique. Disposons un grand nombre de molécules semblables avec méthode, comme un assemblage homogène de Bravais, sans qu'elles se touchent entre elles, et relions chaque molécule aux voisines par des ressorts non conducteurs (en caoutchouc, si l'on veutréaliser un modèle qui fonctionne pratiquement). » Nous pouvons, par exemple, supposer que chaque molécule est liée seulement avec douze molécules voisines, c'est-à-dire dans l'ordre des dis- tances croissantes : les deux plus rapprochées; les deux suivantes; deux autres encore dans le plan des quatre premières ; et les trois paires de molé- (') Comptes rendus, 2 et 16 août 1880. (2) Ou a Piezoelectric Pile, pour octobre 1898. . ( 465 ) cilles choisies suivant la même règle de part et d'autre de ce plan. Ou a ainsi un modèle mécanique parfait pour l'élasticité et la piézo-électricité d'un cristal; il convient également à la pyro-électricité, si l'on suppose qu'un changement de température modifie, soit l'électricité de contact des métaux, soit la configuration de l'assemblage par un changement dans la forme de chaque molécule ou dans la force des ressorts. » III. Le problème mathématique que présente une telle combinaison est le suivant : » Etant donné un assemblage homogène de surfaces fermées S égales et semblables, chacune d'elles composée de deux ou plusieurs métaux différents, toutes isolées dans une grande enceinte dont les parois G sont partout à une distance pratiquement infinie de l'assemblage et formées par l'un des métaux qui entrent dans la composition des surfaces S (^du cuivre, pour fixer les idéesj, trouver : )) i" Le potentiel dans le cuivre d'une molécule quelconque, lorsque la charge électrique totale de chacune d'elles est nulle; )) 2° La charge électrique de chaque molécule, quand elles sont toutes reliées métalliquemcnt par des fils infiniment minces. » IV. L'expression mathématique de ces conditions et des questions du problème est la suivante : » Considérant la surface S d'une des molécules, soient y(P) une fonction donnée de la position d'un point P sur la surface S, qui représente la différence entre le potentiel dans l'air à une distance infi- niment petite du point P et le potentiel de l'air infiniment près du cuivre de la molécule (cette fonction est la même pour les points correspon- dants de toutes les molécules); V„ le potentiel sur le cuivre de la molécule désignée par le nombre n ; D(P,, P„) la distance des points P, sur la molécule i, et P„ sur la molé- cule n; I I dSi une intégration étendue à la surface de la molécule i, et p, une fonction de la position du point P, sur la surface de cette molécule (la densité électrique en P, ) ; ^ une sommation pour toutes les molécules, y compris le cas où « = « ; Q„ la charge électrique totale de la molécule n. » L'équation d'équilibre électrique est ("> 2Jicf0:;^ =/('■-) + ^- ( 466 ) et l'on a (6) //?«^S„=Q„. On demande de trouver, pour chaque valeur de n : » i'' V„, lorsque Q„ = o ; » 2° Q„, lorsque V„=o. » V. Le problème ainsi posé est d'un caractère transcendant très élevé, à moins que la surface S ne soit sphérique. Dans ce cas, il peut être résolu pour un nombre fini quelconque de molécules; c'est une simple question de calcul laborieux. » Le travail d'un mathématicien compétent, pend.uit sa vie entière, serait peut-être suffisant, si l'assemblage était un parallélépipède de Bra- vais renfermant laj globes en 5 réseaux de 23 globes, pour donner la so- lution relative à chacun d'eux avec une exactitude de j^. Il ne faudrait pas plus de peine pour résoudre le problème, au même degré d'approxi- mation, pour chacune des laS.io^' molécules sphériques dans un parallé- lépipède semblable de Bravais comprenant 5.io' réseaux, si la distance h entre les plans des points correspondants de deux réseaux consécutifs ren- fermant les molécules de première et de seconde distance n'était pas supé- rieure au double du diamètre de chaque molécule. » VL Lorsque cette dernière condition est remplie, on peut voir, par nos connaissances générales sur la doctrine des écrans électriques et sans résoudre le problème, tel qu'il est exposé, pour chaque molécule indivi- duelle, que la solution de la seconde question est très approximativement Q„= o pour toute molécule dont la distance à un point quelconque de la surface-enveloppe de l'assemblage dépasse 2A ou 3A, et cela que les molé- cules soient sphériques ou d'une autre forme quelconque qui n'en soit jias très différente. » On voit aussi que la distribution d'électricité est semblable sur toutes les molécules dont la distance aux bords de l'assemblage est supérieure à 3/i, ou peut-être l\h ou Sh, c'est-à-dire que la totalité de l'assemblage com- pris dans la cavité d'une couche d'une certaine épaisseur (3A ou 4^0 est entièrement homogène, non seulement au point de vue géométrique et mécanique, mais encore électriquement. » Le problème qui consiste à déterminer, avec une exactitude modérée, la distribution d'électricité sur chaque molécule de l'assemblage homo- gène ainsi constitué est comparalivcmeuL facile si la forme des molécules est sphérique. ( 467 ) » VII. On voit aussi, par les éléments connus d'Électrostatique et sans résoudre le problème de trouver la charge électrique sur chaque molécule de la couche extérieure dans les conditions indiquées au § VI, que la somme des quantités d'électricité situées sur toutes les molécules de celte couche, par unité de surface, est égale à la composante normale du moment électrique par unité de volume de l'assemblage homogène situé dans la cavité de cette couche superficielle. » VIII. Les conditions de l'édifice complet, couche superficielle et assemblage homogène situé à l'intérieur, auxquelles on est arrivé dans les §§ VI et VII, peuvent être considérées comme représentant la condition naturelle non troublée d'un cristal. )) Supposons maintenant qu'un changement homogène dans la configu- ration de cet édifice soit produit par l'application d'une force convenable aux molécules de la couche ou par une variation uniforme de température dans tout l'intérieur, ou par les deux causes agissant simultanément. Il n'est pas nécessaire d'exclure le cas où la forme de la couche-enveloppe serait invariable, c'est-à-dire le cas oîi les positions relatives des points correspondants de toutes les molécules resteraient les mêmes, le change- ment de configuration se réduisant alors à une rotation infiniment petite de chaque molécule. Il est important de comprendre ce cas pour se pré- munir contre une tendance que je trouve dans les Mémoires de MM. Curie et de M. Voigt, laquelle consiste à limiter les propriétés pyro-électriques, en supposant sans preuve expérimentale qu'elles sont identiques aux effets piézo-électriques produits par des forces capables d'amener les mêmes changements de forme ou de volume que ceux qui résultent des variations de température. Dans la nature, on peut considérer comme une possibilité générale, et comme un résultat probable dans certains cas, qu'une électropolarisation soit produite dans un corps par des variations de température, même lorsque les changements de forme ou de volume , sont détruits par l'application de forces convenables sur la surface. Dans notre modèle, des modifications de la force des ressorts devraient certai- nement entraîner une rotation des molécules et produire ainsi une électro- polarisation, même si les molécides de la couche extérieure sont mainte- nues immobiles, à moins que les ressorts ne soient combinés et construits spécialement en vue d'annuler cet effet. » IX. Il f;iut résoudre maintenant le problème de trouver la variation du moment électrique de chaque molécule de l'assemblage homogène, produite par le changement de configuration décrit au § VIII, lorsque le ( 468 ) potentiel est nul sur toute la surface de la couche enveloppante. Pour n'avoir pas à défaire l'isolement séparé de toutes les molécules ou de quelques-unes, et pour conformer nos idées à la réalité des expériences sur les propriétés électriques des cristaux, je suppose que cette égalité de potentiel est produite, non par une liaison métallique temporaire entre les molécules, comme au § III (2"), mais par une feuille métallique entourant notre modèle et dont la surface interne est partout très voisine de l'enve- loppe de l'assemblage, par exemple à une distance moindre que 2A ou 3/i dans notre modèle, ou moindre que 10". /i, si l'on opère avec un cristal réel dans une expérience réelle. » X. Pour trouver expérimentalement la solution du problème mathé- matique du § IX, divisons la feuille de métal en deux parties, dont l'une (correspondant an plan d'épreuve de Coulomb) sera désignée par E, pour abréger. Elle peut, ou être assez petite pour qu'on la considère comme plane, ou former une portion de la feuille qui couvre une étendue finie de surface plane sur l'enveloppe de l'assemblage. » Opérons d'abord sur le cristal dans son état naturel non troublé et couvert par la feuille métallique dont la partie E est isolée. » Produisons le changement de configuration indiqué au § VIII; me- surons alors la quantité d'électricité qui devrait passer de E au reste de la feuille pour égaliser le potentiel de part et d'autre. C'est entièrement et exactement ce que font MM. Curie dans leur admirable expérience avec le quartz piézo-électrique, évitant toute obligation de considérer le problème essentiellement transcendant de la distribution du potentiel électrique à la surface d'un cristal non couvert, quand il existe un trouble pyro- électrique ou piézo-électrique dans l'intérieur. » Le quotient de la quantité d'électricité ainsi mesurée par l'aire de E est égal à la composante normale à E de l'électropolarisation intérieure lorsque E et le reste de la feuille sont en communication métallique. » XI. Comme conclusion, en suivant M. Voigt dans sa Théorie géné- rale déjà citée, on voit qu'il existe essentiellement dix-huit coefficients in- dépendants pour la piézo-électricité d'un cristal en général, en trois for- mules qui expriment les trois composantes du moment électrique par unité de volume, chacune sous la forme d'une fonction linéaire des six compo- santes de la déformation géométrique (strain) de la substance. A chacune de ces expressions j'ajoute un terme pour la composante du moment élec- trique dû au changement de température, lorsqu'une force appliquée sur la surface empêche tout changement de volume ou de forme. On a ainsi ( 469 ) en tout vin2;t et un coefficients indépendants pour la piézo-électricité et la pyro-électricité, lesquels devraient être déterminés par l'observation pour un cristal réel. » Il est intéressant de voir comment notre modèle peut être construit pour réaliser les phénomènes piézo-électriques et pyro-électriques, en accord avec des valeurs quelconques données aux vingt et un coefficients, par une solution expérimentale d'autant de problèmes mathématiques du § IV qu'il sera nécessaire dans ce but. )) XII. Choisissons une forme convenable, sphérique ou peu différente de la sphère, pour chaque molécule. Divisons la surface totale en vingt- deux parties (ni très inégales, ni s'éloignant d'une manière exagérée de surfaces carrées ou hexagonales à angles égaux et côtés égaux) et numéro- tons-les par les chiffres 0, 1 , 2, . . . , 21 . Construisons une molécule d'épreuve, la partie o étant toujours en cuivre, la partie 1 étant en zinc pour la pre- mière expérience et les parties 2, 3, .... 21 en cuivre. Prenons un grand nombre de ces molécules pour en constituer un assemblage homogène de Bravais avec des valeurs arbitrairement choisies pour les six côtés des tétraèdres fondamentaux aux angles aigus. K Réunissons les molécules d'une manière homogène par des ressorts non conducteurs, comme il a été indiqué au § II. Pour arriver complète- ment à la pyro-électricité sans hypothèse, il faut choisir ces ressorts de telle façon que, par une variation de température, lorsque les molécules du pourtour sont fixes, toutes les molécules intérieures éprouvent autour d'axes parallèles des rotations égales entre elles et proportionnelles à la différence de température. Cette condition exige que les ressorts soient constitués par deux ou plusieurs substances différentes; et quand ces res- sorts sont situés dans leurs positions convenables entre les molécules, ils doivent être en tension (stress), les uns tirant et les autres poussant, dans la condition non troublée de l'assemblage. » XIII. Soumettons maintenant l'assemblage successivement à six com- posantes différentes, e, f, g, a, h, c, d'une déformation géométrique (strain^, et à une variation de température /, pendant que les molécules de l'enveloppe restent fixes. Pour chacune de ces sept configurations, mesurons par trois expériences distinctes, suivant la méthode indiquée au §X, les trois composantes de la somme des moments électriques des molé- cules par unité de volume. » XIV. Répétons les mêmes 21 mesures en formant avec du zinc la partie 2 de la surface de chaque molécule, tout le reste en cuivre; puis, ( 470 ) en formant la partie 3 avec du zinc et tout le reste en enivre; et ainsi de suite. » On a ainsi 21" mesures distinctes dont chacune donne, d'une ma- nière indépendante, un des facteurs [a-, e, i], [x, e, 2], . . ., qui apparais- sent dans les '21 équations : [x, e, i]v, + [(v, e, 2](', + ..|.+ [j7, e,2i}i>.,, =(x,e), \/l\/,l]i',-+-[x,/,l]v,-h...-i-[x,/,2}]i',,=(x,/), [x, g, i]p, + Ix, g, 2]c, + . . . + [a-, g, 2l]i^, = {x, g), \^x,a, i](^, +[^,a, 2]ç'. + ... + [a7, a, 2i](',, ={x, a), [37, b, i](', + [x,b, a]r2 + .. .-\-[x, h, aiji^j, ={x, b), [x, c, i](',-f-[a7, c, 2](^o-)-. . . + [a;, c, ii~\v.,^ —(x, c), [x, t, i~\i\-\-[x, /, 2]fo-l-. ..+[a;, t,Q.i']v.,,=(x, t), et deux séries d'équations semblables dans lesquelles on remplacera x par y et z. )> Dans ces équations C|,('o fj, désignent les différences volta- électriques rapportées au cuivre qui doivent être données aux parties 1, 2, . . ., 21 de la surface de la molécule pour que les 21 coefficients piézo- électriques et pyro-électriques puissent avoir leurs valeurs données (x,e), (x,/), ..., (z,t); la signification de ces coefficients est donnée par les trois équations suivantes : X —(x,e)e -{- {x,/)/ -h (x, g) g -h (x, a) a -h (x, b)b +(.r, c)c + {x, t)t, Y={y,e)e+ +{y,t)t, Z ={z,e)e+ +(=,0'. dans lesquelles X, Y, Z désignent les composantes du moment électrique par unité de volume produit dans le cristal par le changement géomé- trique et le changement de température (e, /, g, a, b, c, t). » Ainsi la différence volla-éiectrique du zinc au cuivre étant prise comme unité, les 21 volta-différences rapportées au cuivre des parties 1 à 21 de la surface de chaque molécule sont déterminées par 21 équations linéaires. )) XV. Par cette méthode on a construit, en imagination, pour les qua- lités piézo-électriques et pyro-électriques d'un cristal un modèle dans le- quel chacun des 21 coefficients piézo-électriques et pyro-électriques a une valeur donnée arbitrairement. ( l7i ) « XVI. Dans les principaux systèmes de symétrie, il est facile de voir quelle est, pour chaque cas, la manière de diviser la surface de notre molécule-modèle en parties de métaux divers, propre à donner de la façon la plus simple la solution du problème de réaliser dans l'édifice- modèle les phénomènes électriques observés. » Choisissons, par exemple, quatre cas : » 1. Isotropie électrique autour d'un axe bipolaire électrique. » 2. Quatre axes bipolaires électriques dans les directions des grandes diagonales d'un cube, avec les -t-+ aux extrémités des diagonales des faces et les aux extrémités des autres diagonales des faces. » 3. Le cas du quartz, c'est-à-dire un axe qui n'est pas bipolaire élec- trique : trois plans se coupant suivant cet axe à 120° et possédant des pro- priétés électriques égales et semblables. » 4. Le cas de la tourmaline, c'est-à-dire un axe bipolaire électrique, et trois plans comme au cas 3. )) XVIL Pour le cas l, choisissons un cube comme forme de molécule- modèle : trois faces en cuivre se coupant à une extrémité, et trois faces en zinc à l'autre extrémité d'une dç ses grandes diagonales. Faisons un assemblage homogène avec de petits morceaux de caoutchouc attachés aux coins des cubes. » XVIIL Pour le cas 2, la forme est un tétradécaèdre (polyèdre de quatorze faces) obtenu en coupant les sommets d'un octaèdre à faces équi- latérales, de manière à réduire ces faces à des hexagones équilatéraux avec des angles de 120°. Il y a dans ce polyèdre huit faces hexagonales et six faces carrées. Construisons ces huit faces en cuivre et zinc alternativement, les faces carrées étant ou creuses ou toutes en un même métal, tel que zinc, cuivre, ou tout autre. Faisons un assemblage comme il est expliqué au § XVIL Pour illustrer cette idée, je mets sous les yeux de l'Académie un modèle construit en carton. » XIX. Pour les cas 3 et i la forme de la molécule-modèle est déduite du dodécaèdre rhombique (chaque face étant un rhombe à angles de Go° et 120°) par une déformation indiquée au § XXI. On construira la molécule électrique en formant alternativement de cuivre et zinc les six faces parallèles à une quelconque des quatre diagonales passant par deux angles trièdres du dodécaèdre : pour le cas 3, les six autres faces sont chacune mi-partie zinc et cuivre; pour le cas 4 les faces qui se coupent sur un sommet C sont formées d'un métal et les faces du sommet opposé C d'un autre métal. c. R. 1893, :•' Semestre. (T. CXVII, N» 15.) ^'-^ ( 472) » XX. Faisons un assemblage, premièrement de ces molécules en con- tact, remplissant l'espace d'un prisme hexagonal de quartz on de tour- maline terminé en pyramide, comme celle du quartz, mais dont l'inclinai- son est rectiBée comme § XXI. » XXI. Séparons les molécules de manière à laisser des distances égales, (X, entre les faces parallèles à l'axe du prisme, et des distances égales, p, entre les autres faces des molécules. Rectifions l'inclinaison de la pyramide pour l'identifier avec la pyramide terminale de quartz, par une élongation uniforme de l'assemblage dans la direction de l'axe du prisme. » Nous avons ainsi deux paramètres disponibles, x et p, pour donner les deux coefficients piézo-électriques du quartz dans la théorie générale de M. Voigt. » Le premier de ces coefficients exprime le phénomène découvert par MM. Curie; le second un phénomène très remarquable de piézo-électri- cité déduit mathématiquement par M. Voigt, à l'aide de la loi de symétrie, des formules de la théorie, et démontré comme une réalité de la nature par ses propres expériences, avec la collaboration de M. Friecke. » Dans ces expériences ils ont mesuré les deux coefficients, et ils ont obtenu pour le premier à peu près la même valeur que MM. Curie. » Quant il la tourmaline, la théorie de M. Voigt et ses expériences avec M. Friecke donnent quatre coefficients. A présent il n'est pas néces- saire de discuter les modifications de notre modèle qui sont propres à donner des phénomènes piézo-électriques en accord avec quatre valeurs données arbitrairement pour ces quatre coefficients. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe de transcendantes nouvelles; par M. Emile Picard. « 1. Considérons une substitution de Cremona x'— \\^{x,y, ..., t), • > l' =i\,^{a;,y, ...,/), relative à m lettres .l'.jK, . .., ^ Je me propose de montrer qu'il existe une ( 473 ) , iafinité de systèmes de /n fonctions /(-'). ?(--) H=-) uniformes dans tout le plan, n'ayant que des discontinuités polaires, et jouis- sant des propriétés suivantes : » Elles admettent une période œ', et l'on a, parle changement de zen z + to, /(.^-co) = R,[A.),ç(..), ...,A(.)], ^^ \ ' oj et 'jj' sont deux constantes données dont le rapport est imaginaire. » Avant d'aborder ce problème, nous devons d'abord traiter une ques- tion plus générale. » 2. On peut se poser le problème précédent en prenant pour les R des fonctions rationnelles quelconques, c'est-à-dire en ne prenant pas une sub- stitution de Cremona. On démontre seulement, dans ce cas, l'existence de fonctions uniformes dans une moitié du plan. Ainsi supposons, comme il est évidemment permis, w réel et positif et désignons par o// (w' étant réel) la période appelée plus haut (./; nous allons faire voir qu'il existe une infinité de systèmes de fonctions /, 'p, ..., i satisfaisant aux conditions indiquées et uniformes dans la partie du plan à droite de Oy (en posant z -~ X -h iy). Nous avons seulement besoin de supposer que certaines con- ditions d^inégalité soient vérifiées par les coefficients des fonctions ration- nelles R. » On voit tout d'abord facilement qu'on ne restreint pas la généralité du problème, en supposant que les R soient des polynômes Qnf, 'p, ...,(]>. Écrivons donc les équations fonctionnelles /(= + a)) = P.[/( = ),cp(.), ...,K=)j. ^'^ I [ ^(. + co) = P4/(.),o(.),...K-')], les P étant des polynômes, que l'on peut aussi supposer s'annuler pour y"=

?..(-). •••' 't'o(s)- » Ces fondions tant nous servir de première approximation. » Traçons à droite de O)', dans le plan de la variable :;, des parallèles à cet axe distantes de co, x = im, 2(o, .... Nous avons ainsi une succession de bandes de largeur w. Je considère alors les équations t\ (z + o.) = ,., /, (.) + Q, [/„(,.), ç„(..), . . . , .!„(,)], 9.(^ + ^0 = !^-. ?.(=)+ Q.[/„(:^),?o(=),..., •%(=)], •l.iz + co) = !..,„!, (:;) + Q,„ [/„(:;), ?„(:=) A„(c)]. )) On peut (si certaines inégalités entre les jj. sont vérifiées) trouver un système de fonctions uniformes /, (z), . . . , A, (s) avec la période m'i, satis- laisant à ces équations, et ayant dans la première bande les mêmes pôles quey„(;;), . . . , pour simplifier, nous supposons simples et non situés sur Oy) avec les mômes résidus. De ces fonctions /^, ..., A,, on déduira des fonctions f.,, . . . , ^'2 absolument comme on a déduit/,, . . . , i, de/,, . . . , J/„. D'une manière générale, on a /„(,.4-o.) = ;../„(=)-+-Q,[y;,_,(s).7,,_,(.) <].«.., (s)], ?»(2 + ^'^) = H ?«( = ) + Q J./«-i (s). ?«-, ( = ), • • • . ']'«-, (s)], • » puis les neuf relations (>?j ~ àpj ^r\ à\os'?i/, 0 log 3,7 (7) dp/, dp,, » Les fonctions arbitraires introduites par l'intégration se ramèneront à des fonctions d'une variable, et, en prenant ces fonctions comme nou- velles variables, on pourra écrire je poserai P,a= P/- » Les neuf équations aux dérivées partielles entre les [i^ deviennent ainsi ^ + J^+K=o, apt dp ) \ dp, dp^ ^ : o: d^ dpî = PP2, f = P.P- t -'''■■ dp, dp. = P.P. f^P^P, f=pp.. (^') » La troisième et la quatrième des équations (i i) montrent que est une fonction de p et de p,. Mais la deuxième et la ;-,ixième équations amèneraient à conclure que la même fonction ne dépend que de p, et de p., : elle ne dépend donc que de p, , et l'on peut écrire, en désignant par R, une fonction de la seule variable o,, ^ _ ,_ ,, JjogR,. dp, '^'- ^''~uir' ( 479 ) d'où, en intégrant et en changeant de notations, ^ /{P.,P-2)-/(p) ^' /.(P,Pa)-/i(P.) '- /.(P,P.)-A(pO les deux quantités p et [io étant écrites par analogie. » Or, en vertu des équations (lo), on doit avoir d'oîi l'on conclut que les fonctions de deux variables qui figurent dans les dénominateurs des ^ sont en réalité des sommes de deux fonctions d'une seule variable /,(p,p,) = R +.a,, E,- désignant une fonction de p, seulement. Mais ces conditions ne suffisent pas et il faut de plus que /:(?.)5=/"(p)f;' équation impossible si l'on n'a pas, a, a, et a étant des constantes, «,Ro — aitlo = a, f"{ç) = a, /;(p,)=a,. » Ici deux cas peuvent se présenter : i" R^ est une constante et l'on est conduit au système des plans parallèles aux trois faces d'un trièdre trirectanglc ; a" « = ± «,. Dans ce cas on verra, sans trop de difficulté, que /(p..?-0 = -/.(p.)-/.(p.). A(f. p.) = -/(p )-/.(p.)' /.(p. p.) = -/(p )-/.(?.). avec /•(p<) = 5«Pz' + ^ ^^2 ' • • • » ^^N' ' tous exprimables linéairement en fonction des seules quantités Tu rrll "yn ,,!„,... ,1. )) Supposons, actuellement, l'élément Z rejeté à l'infini et représenté dès lors par l'équation accoutumée o = Z^ r . » Dans cette hypothèse, les N' groupes conjugués d'ordre n que l'on vient de définir se réduisent, en fait, à des groupes d'ordre n — \, Zn—\ "7/1-1 7n— 1 . , , ^2 » • • • . Li\ 1 et la possibilité d'exprimer chacun de ceux-ci, linéairement, en T", . . ., T^., subsiste toujours. » Mais, dans ces conditions, l'enveloppe (E„_,) représente, par rapport à (E„), la première polaire de l'élément de l'infini. Et si nous supposons (E„_,) déterminée par la donnée de ses N' éléments tangentiels Z,, ...,Zp|,, nous n'aurons qu'à écrire l'équation générale (i-) :sr/;zr' = o ( 482 ) des cercles ou des sphères dérivés de celte nouvelle enveloppe (E„_,), et à nous reporter aux observations antérieures, pour conclure que les deux enveloppes (E„), (E,,^,) admettent identiquement les mêmes cercles ou les mêmes sphères dérivés : donc aussi le même cercle directeur ou la même sphère directrice. » En effet, les cercles et les sphères contenus dans l'équation (i") sont aussi contenus, comme il a été dit, dans l'équation (i). Mais, d'autre part, les sphères ou les cercles impliqués dans l'une ou dans l'autre dépendent linéairement de deux paramètres pour les cercles, de trois pour les sphères; et, par suite, les deux équations, considérées comme représenta- tions de sphères ou de cercles, sont entièrement équivalentes. » Deux enveloppes consécutives quelconques (E„), (E„_|), et, dès lors, toutes les enveloppes de la suite (E„), (E«_,), . . ., (E.,) admettent donc, avec les mêmes cercles et les mêmes sphères dérivés, le même cercle di- recteur et la même sphère directrice : ce qui est le théorème énoncé. » Il convient d'ailleurs de remarquer, à côté de cette loi singulière de permanence des cercles et des sphères considérés, qui pouvait ne paraître que curieuse, la possibilité qu'elle nous offre de demander, à la seule en- veloppe du second degré (Ea) qui termine la série, le cercle directeur ou la sphère directrice de l'enveloppe initiale (E„). » On peut, en effet, utiliser cette indication et écrire immédiatement, dans un cas très étendu, ou former régulièrement dans tous les cas, pour une enveloppe donnée de classe quelconque, l'équation du cercle direc- teur ou de la sphère directrice. » OPTIQUE. — Sur les /ranges de l' ouverture, dans l'expérience des réseaux parallèles. Note de M. Georges Meslin, présentée par M. A. Cornu. (c En s'appuyant sur les résultats que j'ai précédemment exposés ( ' ), on peut expliquer la production des franges dites de l'ouverture, dans l'expé- rience des réseaux parallèles. On sait que ces franges sont indépendantes de la forme, de la grandeur et de l'orientation de la fente; elles n'exigent pas une position particulière de l'écran ou de la fente, et l'emploi d'une lentille n'est pas indispensable : leur caractère essentiel est d'offrir des colorations alternées, sensiblement complémentaires; du reste, elles pré- (') Comptes rendus, numéros du a/J juillet et du 21 août 1898. ( m ) sentent le même aspect que celles qui sont produites par une fente éclai- rant un réseau; toutefois, il y a une différence importante à signaler à cause de la théorie C|iii va être exposée : c'est que les franges noires, qui étaient très fines dans le premier cas, manqnent ici de netteté; le second phéno- mène ne reproduit pas les parties délicates du premier, il ne reproduit que les bandes qui ont une certaine largeur. » Nous considérerons les n fentes du premier réseau comme produisant chacune les mêmes phénomènes dont on observe la superposition, hi netteté étant néanmoins con- servée à cause de ta petitesse des réseaux et de la corrélation particulière r/uiejriste entre leurs périodes. Soient S,, S,, S3 les fentes du premier réseau directement éclairé et S'., S'j, S3 les fentes qui constituent le second, ou plus exactement les milieux des ouvertures; soient T', , T'^, T'^ les milieux, des parties opaques. » Considérons l'action produite à grande distance par la fente S, ; on a vu qu'il doit se produire sur un écran une série de franges alternativement brillantes et obscures, les franges brillantes se produisant dans les directions qui joignent le point S, aux points S'i, S'2, S3, T',, T'2, T'3 et les franges obscures se trouvant entre les brillantes : elles doivent être achromatiques, si la distance de la fente au second réseau est assez crande, mais elles se colorent si cette distance devient inférieure à une certaine limite que nous avons déterminée (i"" environ pour un réseau au-=L); les couleurs présentent alors une alternance et sont sensiblement complémentaires, par exemple Vert et Rouge, ce que l'on peut représenter par le schéma V R V R V R. » La fente voisine, Sj, va donner lieu à la production du même phénomène dans les directions S.>S',, SjS'j, SjS'j; or ces droites forment un faisceau identique au premier, mais déplacé par rapport à lui de ~ de millimètre dans le sens Si S.,; et comme, par sa rencontre avec l'écran, il indique les positions des franges, on obtiendra un phénomène identique au premier, qui se superposera à lui à yj de millimètre près. n en sera de même des phénomènes produits par les autres fentes, et le déplacement maximum sera égal à la partie utilisée du réseau, comme il résulte du Tableau sui- vant, où chaque ligne représente l'action dune fente, et où la dernière montre le phé- nomène résultant : V R V R V R V R V R V R V R V R V R V R » On aura donc la même apparence que dans le cas d'une fente unique éclairant un réseau, mais avec bien plus d'éclat, puisqu'on utilise, grâce aux n fentes du pre- mier réseau, toute la lumière solaire qui tombe sur une largeur de plusieurs centi- mètres et qu'on concentre sur lui avec une lentille; toutefois, cet avantage est racheté ( 484 ) au prix, d'une légère confusion dans les détails délicats; à cause du déplacement signalé, on conçoit que les lignes trop fines, dont la largeur serait comparable à ce déplace- ment, seront confuses ou disparaîtront; on voit pourquoi on améliorera le phénomène en réduisant ce déplacement; il n'y aura qu'à réunir les rayons avec une lentille et à mettre les réseaux dans la région où le faisceau est le plus étroit. » Bien des faits peuvent être invoqués à l'appui de celte théorie : » 1° On sait qu'en déplaçant d'une période un des réseaux parallèlement à lui- même, les franges se déplacent d'une période dans un sens ou dans l'autre. » 2° On peut constater que la période entière des franges (deux colorations) correspond à une largeur égale à la période du second réseau projeté sur l'écran par un point du premier. » Nous insisterons sur ce qui est relatif à la corrélation qui doit exister entre les périodes des deux réseaux. » L'identité des périodes entraîne la netteté du phénomène; mais il en sera encore de même si le premier réseau a un nombre de fentes deux fois moindre par millimètre; car cela revient à supprimer une fente sur deux, et les faisceaux consécutifs seront encore parallèles : c'est ce que j'ai vérifié en éclairant un réseau au ■^, d'abord avec un réseau semblable, puis avec un réseau au ^ qu'on lui substituait. Le phénomène est le même, quoique moins brillant, comme il le serait encore si la période devenait trois, quatre fois plus grande. Si, au contraire, les deux périodes ne sont pas des multiples l'une de l'autre (par exemple en associant un réseau au j^ avec un réseau _ au ^), aucune frange ne se manifeste. » Qu'arrive-t-il enfin lorsqu'on éclaire un réseau avec un autre de pé- riode deux fois plus faible? » On constate que, même en les plaçant à la distance où l'on obtenait précédemment des phénomènes colorés, on a cette fois des franges achro- matiques. C'est en effet une conséquence de la théorie précédente : » Les fentes d'ordre impair S,, Sj, S5 forment un réseau de même pé- riode que le second. Elles donneront lieu à des franges colorées, par exemple, une bande rose R dans la direction S, S', et une bande verte V dans la direction S,T', ; entre ces deux branches colorées, se trouve une bande sombre N, sensiblement suivant la médiane du triangle S', S,T', . » Les fentes d'ordre pair So, S, produiront la même apparence. Mais la banderosesera dans la direction d'un intervalle libre SoS!,, qui n'est autre que la direction S, T', oi^i se trouve la bande verte du premier système. Ces couleurs complémentaires superposées donneront du blanc et les bandes sombres se superposeront, car la médiane du nouveau triangle T', S2S!, est parallèle à la première médiane considérée. Le phénomène est ainsi repré- ( 485 ) senlé : Premier système V N R N V N R Deuxième système R N V N R N V Résultante B N B N B N B )) Voici d'ailleurs une vérification numérique : on associe deux réseaux, l'un au Yj^ et l'autre au^; si le second est pris comme réseau éclairant, on a des franges colorées; sans changer la distance des réseaux, on fait tourner leur support de 180°, de manière que le réseau au -^ devienne le réseau éclairant : on constate qu'on a des franges achromatiques dont la période a la même largeur que la période entière qu'on avait précédemment; aussi les bandes sont-elles plus larges. » Cela tient à ce que, dans le premier cas, la largeur angulaire de la pé- riode est représentée par l'angle S, S, Si, tandis que, dans le [second cas, l'angle de même valeur S, S, T', indique la demi-période d'un phénomène coloré qui se superpose à un phénomène complémentaire, ce qui fait que finalement cet angle correspond à une période entière. La période a donc la même largeur, mais, au lieu de se composer de deux franges brillantes de couleurs différentes, et de deux franges sombres, elle se compose d'une bande blanche et d'une bande sombre, chacune d'elles ayant la même largeur qu'une frange sombre et une brillante de la précédente expérience, comme il résulte de la représentation que voici : Premier cas VNRNVNRNVN Deuxième cas. . . B N B N B CHIMIE. — Sur la relation entre la précipitation des chlorures par l'acide chlorhydrique et r abaissement du point de congélation. Note de M. R. Engel, présentée par M. Friedel. (c J'ai montré précédemment que, pour précipiter i molécule d'un chlorure de sa solution saturée à o", il faut sensiblement, pour les chlo- rures monovalents, i molécule d'acide chlorhydrique, et pour les chlorures bivalents 2 molécules de cet acide. La loi des proportions définies se pour- suit donc jusqu'au sein des dissolutions. » I. J'ai été amené, en cherchant l'explication de ce phénomène, à exa- miner : i" comment varie la loi énoncée ci-dessus à des températures autres que 0°; 2° comment se fait la précipitation de i molécule renfer- mant plus de 2 atomes de chlore. ( 486 ) )i 1° Sur le premier point, j'ai observé que la loi reste vraie, au début de la précipitation, pour des températures fort éloignées de o*^. » Exemple. — Quantité (en milli-molécules) de KCl dans lo" de solution en pré- sence de quantités variables d'HCl : Somme KCl. H Cl. des molécules. Densité. ( II. 23,75 II, I 34,8 1,187 A ,30 ) I- 38,1 0 38,1 .,168 j II. 32,4 5,8 38,2 i,i55 A „-o j I. 54,25 O 54,25 1,2X6 ' \ II. 4i,o 10,5 54,5 i,i86 1) 2" Sur le second point, j'ai dû m'adresser à un chlorure double non décomposable par l'eau, le chlorure double de cuivre et d'ammonium (CuCP, 2AzH'Cl), parce que les chlorures simples à 3 ou 4 atomes de chlore donnent généralement des chlorhydrates de chlorure en présence de l'acide chlorhydrique. Le chlorure double de cuivre et d'ammoniaque, dont la molécule renferme 4 atonies de chlore, exige sensiblement 4 molé- cules d'acide chlorhydrique pour la précipitation de i molécule de sel double. Voici les résultats de quelques expériences; la première colonne (sel) donne le nombre de molécules du sel multiplié par 4, c'est-à-dire le nombre d'atomes de chlore du sel double en solution dans lo*^*^ à 0°, Sel. H Cl. Somme. Densité. 1 4t,43 o 41,43 l,l5o II 36,55 4,55 4i,i i,i35 m 27,7 i3,i 40,8 1,123 IV 19,8 M 4i,8 1,110 » II. Depuis la publication de mes premières recherches, plusieurs chi- mistes, notamment M. Van't Hoff et M. Nernst, ont tenté des explica- tions des faits signalés. Quoique M. Ostwald (Lehrbuch der allgemeinen Chemié) estime que la loi suivant laquelle l'acide chlorhydrique précipite les chlorures n'est plus aussi incompréhensible depuis le travail de M. Nernst, les explications proposées me semblent insuffisantes à rendre compte de l'ensemble des phénomènes concernant la solubilité des sels en présence des acides, des bases et des sels. » L'attraction qu'exerce un corps sur son dissolvant se mesure par la pression osmotique. M. Van't Hoff a montré qu'en admettant la propor- tionnalité entre l'abaissement du point de congélation et la concentration, l'abaissement moléculaire est en rapport direct avec la pression osmotique, ( 4«7 ) et que la pression osmotique moléculaire (i) est, pour les solutions éten- dues, égale à l'abaissement moléculaire divisé par i8,5. Cette grandeur est 1,98 pour l'acide chlorhydrique, 1,89 pour le chlorure de sodium. Une molécule d'acide chlorhydrique devra donc précipiter le chlorure de sodium dans le rapport de ~- = t,o5, soit sensiblement i molécule. 1,69 » Cette explication, due à M. Van't Hoff, ne s'applique plus au chlorure de baryum et aux chlorures bivalents dont l'abaissement moléculaire ^S n'est pas le double de l'abaissement moléculaire 3j,5 des chlorures mono- valents. D'autre part, les abaissements moléculaires, tels qu'ils ont été définis par M. Raoult, correspondent à des solutions étendues. » J'ai donc été amené à rechercher comment varie l'abaissement molé- culaire avec la concentration justpi'à la saturation. J'ai trouvé que, tandis que pour les chlorures monovalents l'abaissement moléculaire reste sen- siblement le même et ne varie pour les différents chlorures que de 35 à 4o, cet abaissement augmente de valeur pour les chlorures bivalents et de- vient sensiblement double de celui des chlorures monovalents. Exemple : AmCl('). CaCF(')- Quantité Abaissement Quantité Abaissement de sel. moléculaire. ' de sel. moléculaire. 17,64 36,38 5,26 43,29 21,95 36,38 17,64 65,49 28,45 35,8 25,00 77.7 23,86 35,8 38,8 77.7 » De même, pour le chlorure double de cuivre et d'ammonium, l'abais- sement moléculaire à la saturation tend ù devenir quatre fois plus grand que celui d'un chlorure monovalent. En posant ce dernier abaissement égal à l'unité, on constate les relations suivantes entre la quantité de chlore dans la molécule d'un chlorure, l'abaissement moléculaire du point de congélation et la précipitation de ce chlorure par l'acide chlorhydrique. Molécules d'HCl nécessaires Quantité à la précipitation de chlore Abaissement d'une molécule en atomes. moléculaire. du sel. Chlorures monovalents i i i Chlorures bivalents a 2 2 Chlorure double CuCl% 2 AzH'CI.... 4 4 4 » Ces relations jettent un jour considérable sur la cause de la précipi- (') Calculé d'après les expériences de M. Guthrie. C. R., 1893, 2« Semestre. (T. CXVII, N" 15.) t)5 ( 488 ) talion des chlorures par l'acide chlorhydrique; mais ce n'est là qu'une partie de la vérité. En effet, la soude caustique, dont la pression osmotique moléculaire est sensiblement égale à celle de l'acide chlorhydrique, ne précipite qu'une demi-molécule de la solution saturée des chlorure, bro- mure et iodure de sodium, ainsi que je l'ai démontré dans une Note pré- cédente. » III. Les faits relatifs à l'abaissement moléculaire signalés plus haut peuvent être exposés sous une autre forme : » Si l'on détermine le nombre de molécules d'eau fixées par une mo- lécule d'un chlorure alcalin ou alcalino-terreux au point de congélation de la solution saturée ou, ce qui revient au môme, au point de fusion du mélange réfrigérant du sel considéré et de glace, le produit de ce nombre de molécules d'eau par l' abaissejnent de la température est sensiblement une constante pour les chlorures alcalins et une autre constante, double de la première, pour les alcalino-terreux. La constante des chlorures alcalins s'obtient également pour les bromures et iodures alcalins. Voici quelques exemples : Molécules Point de Sels. d'eau. congélation. Produit. AzH'Cl 12,4 i5,5 19,2 KCl 16,6 11,4 18,9 Kl 8,5 22 18,7 NaBr 8,i 24 19,4 AzH*I 6,4 27,5 17,6 et pour les chlorures bivalents : SrCl= 22,9 17 38,9 CaCr- • 10,7 37 39,6 ») Ce fait conduit à cette conséquence, c'est qu'au point de congélation de la solution saturée des chlorures alcalins, alcalino-terreux et des bro- mures et iodures alcalins, il y a une relation entre la solubilité et les poids atomiques des éléments de la molécule. J'exposerai cette relation dans une prochaine Note. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur les variations de la glyco génie dans l'infection charbonneuse. Note de M. H. IIoger, présentée par M. Bou- chard. « On sait les modifications que subit la fonction glycogénique du foie dans diverses conditions expérimentales; mais on ne connaît pas encore les variations qu'elle peut présenter dans le cours des maladies infec ( 489 ) lieuses. C'est ce qui m'a engagé à entreprendre quelques recherches sur ce sujet. » J'ai opéré avec la bactéridie charbonneuse, parce que ce microbe consomme rapidement le glycogène. En prs-tiquant des cultures dans des décoctions laiteuses de foie, on constate qu'en moins de vingt-quatre heures tout le glycogène a été transformé d'une façon complète : le milieu ne renferme plus trace de cette substance et ne contient pas de sucre. On peut donc supposer que des modifications semblables se passent dans l'or- ganisme vivant et que la bactéridie, s'emparant des hydrocarbures conte- nus dans le sang ou dans les organes, entrave la vie des cellules par une sorte de concurrence vitale. » Un premier résultat semble donner raison à cette hypothèse : on ne trouve jamais de glycogène dans le foie des animaux qui succombent au charbon ; mais, contrairement à ce qui se passe dans les bouillons de cul- ture, il reste de laglycose, qu'on peut déceler facilement dans le toie et dans le sang. Chez un animal, dont la température rectale était tombée à 32" et qui mourut pendant qu'on l'attachait, j'ai pu recueillir quelques gouttes de sang au niveau de la carotide : ce liquide, traité par les procédés habituels, réduisait abondamment la liqueur cupropotassique. » J'ai été conduit ainsi à étudier simultanément les troubles de la glyco- génie hépatique et de la glycohémie. » Dans les premiers temps de la maladie charbonneuse, on n'observe que des variations insignifiantes : des lapins ont été inoculés soit sous la peau, soit dans les veines; vingt-quatre ou quarante-huit heures plus tard, ils paraissaient bien portants; leur température oscillait autour de 40°; l'examen du sang ne montrait que de très rares bactéridies. En sacrifiant ces animaux, on put constater que le foie contenait de grandes quantités de glycogène : le sang renfermait de 0,714 à i^'de sucre pour 1000, c'est- à-dire des doses égales ou légèrement inférieures aux doses normales. » Chez les lapins inoculés, les phénomènes graves apparaissent au bout d'un laps de temps qui, suivant la virulence de la culture et la dose injectée, varie de deux à quatre jours : les animaux ont le poil hérissé; ils se tien- nent immobiles dans un coin de leur cage; leur température s'abaisse; le sang renferme de nombreuses bactéridies. Quand ces phénomènes mor- bides sont nettement accusés, le foie ne contient plus de glycogène; mais il est assez difficile, si l'on ne s'en tient pas à celte formule un peu vague, de préciser le moment où cette substance a disparu : en effet, tantôt les animaux ont encore 89° 5 et pourtant le glycogène a disparu, tanlôt leur température est déjà tombée à 38° et l'on trouve encore du glycogène. (490 ) » Néanmoins, clans la plupart des cas, la disparition de cette substance coïncide assez exactement avec l'abaissement de la température centrale et la présence de nombreuses bactéridies dans le sang. Mais le résultat le plus curieux, c'est que la disparition du glycogène hépatique est toujours accompagnée d'une notable liyperglycémie : le sang, en effet, contient alors de a^^aGS à a^^g'yG de sucre pour looo. Il semble donc que, à la fin delà maladie charbonneuse, le glycogène hépatique soit rapidement trans- formé en glycose et que les tissus soient devenus incapables de consommer l'excès de sucre fourni par le foie. Mais ce qu'on comprend moins bien, c'est que les bactéridies, si nombreuses dans les organes et dans le sang, ne transforment pas ce sucre. Il faut donc admettre qu'elles ne se com- portent pas de la même façon dans les bouillons de culture et dans l'orga- nisme vivant. » Un autre résultat confirme cette manière de voir : quand les inocu- lations charbonneuses sont pratiquées sous la peau, il se développe souvent de l'œdème sous-cutané; la sérosité, qui infiltre le tissu cellulaire, contient une grande quantité de glycose qui reste inattaquée malgré la présence des bactéridies. » En résumé, la fonction glycogénique demeure intacte pendant les premiers temps de l'infection charbonneuse : à ce moment, la quantité de sucre contenue dans le sang est normale ou légèrement diminuée. A la fin de la maladie, le glycogène hépatique disparaît rapidement et il se produit une notable hyperglycémie. » EMBRYOLOGIE. — Recherches sur l'extension du blastoderme et Conenlaùon de l'embryon dans l'œuf des Téléostèens. Note de MM. R. Kœiu.er et E. Bataillon, présentée par M. Edm. Perrier. « Les recherches que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie ont été faites sur des œufs de Vandoise (Leuciscus jaculus), fécondés artifi- ciellement en avril 1893. Nous avons fixé particulièrement notre attention sur deux points controversés : d'abord sur la façon dont s'opère l'extension du blastoderme à la surface de l'œuf et sur les rapports de l'embryon avec le blastoderme; puis, sur la manière dont la chromatine s'individualise au sein du protoplasma cellulaire pour s'incorporer ensuite dans le noyau. Nous ne nous occuperons ici que de la première question, les résultats de nos observations cytologiques devant faire l'objet d'un travail spécial. » Le blastoderme forme dans ces œufs une calotte qui s'étend graduel- ( 491 ) lement à la surface du vitellus, et qui est constiluée par plusieurs assises de cellules. En même temps que la calotto s'étend, le blastoderme s'épais- sit vers ses bords, tandis que sa partie centrale s'amincit progressivement; de telle sorte que, à travers cette région amincie, on aperçoit par transpa- rence le vilellus qu'elle recouvre. Dans les œufs traités par les réactifs, chez lesquels le vitellus est très foncé alors que le blastoderme est blanc et opaque, cette région apparaît donc comme une tache noire qui tranche nettement avec la zone périphérique blanche. Or cette portion amincie répond précisément au pôle germinatif de l'œuf, sur lequel la calotte blastodermique primitive avait fait son apjjarition. Aussi, grâce à la pré- sence de la tache noire que nous observerons sur ce pôle à tous les stades du développement, nous posséderons un point de repère extrêmement précis, qui nous permettra de déterminer le mode d'extension du blasto- derme et ses rapports avec l'embryon. » Cette question a beaucoup préoccupé les naturalistes. Elle se résout facilement chez les Amniotes où l'embryon occupe le centre du blasto- derme, qui s'accroît régulièrement sur le vitellus et qui se ferme sur le côté opposé à cet embryon. Mais chez les Anamniotes, où l'embrvon occupe une position marginale et où le blastopore vitellin se ferme immédiate- ment derrière lui, il est beaucoup plus difficile de reconnaître la marche suivie par le blastoderme dans~son extension, et les auteurs qui ont voulu s'en rendre compte sont arrivés à des résultats contradictoires. Les diffé- rentes explications qui ont été données de ce processus ont été exposées et discutées par M. Henneguy dans son travail sur le développement des Poissons osseux. Kuppfcr a admis que le centre du blastoderme restait fixe au pôle germinatif, tandis qu'il se développait régulièrement et pro- gressivement à la surface du vitellus pour se fermer au pôle diamétrale- ment opposé; l'embryon suivrait le blastoderme dans son mouvement d'extension, tout en s'accroissant. OEllacher pense que la région du blas- toderme qui fournit l'embryon reste fixe pendant que le blastoderme en- veloppe le vitellus; l'extrémilé caudale reste en place tandis que l'extré- mité céphalique s'accroît et suit le blastoderme dans son mouvement. Au contraire, His croit que l'extrémité céphalique ne change pas de place et que le reste de l'embryon s'allonge en auivantje blastoderme. Miecz. von Rowalewsky, en étudiant des œufs ovoïdes de Cyprin doré et d'une espèce marine indéterminée, œufs dont la forme même lui fournissait un point Slechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford . Parker et C". Palernie . CUuisen. Porto . Magalhaès. Bio-Janeiro .... Garnier. Borne j Bocca frères. ( Loescheret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. S'-Pétersbourg. ( Zinserling. ■ / Woicr. / Bocca frères. Turin 1 Brero. 1 Clausen. < [ RosenbergetSellier . Gebethner et Wolfl Vienne Frick. Gerold et C". Ziirich . Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume 10-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3r Décembre i865. ) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre i88o.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, parAIM. A. DERBEset A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement clans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSo'î, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher a nature . des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4% avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 15. TAIU.K DRS ARTICLES. (Séance dn 9 octobre 1895. MÉMOIRES ET C0M3IUIVICATI0I\S DES MEMItltES ET DES CORHESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. Lord Im.lvin. Sur l;i tlu'oi-ie cli; lu pyru- rleclricilc cl de la piézo-éleclricilc ;'|6.i M. É.MILE PiCAiio. — Sur une classe de trans- cendâmes nouvelles 4?- Pages M. li.VDBUKE l'ail lioniniage à rAcadémie du Rapporl qu'il a présenté en 1S91, comme Président, sur les travaux du Bureau cen- I rai riiéléornlogii|uc '17'' NOMINATIONS. M.M. CoiiNU cl S.VRRAU sont désignés par rAcadéuiic à M. le Ministre de la Guerre, pour faire partie du Conseil de perfec- tionnement de l'École Polytechnique pen- dant l'année iSg3-i89'i 4"'' CORUESPONDANCE. M. Lucien Lévy. — Théorème sur les sys- tèmes triplement orthogonaux M. Patl Seiiret. — Des cercles ou des sphères dérivés d'une enveloppe, plane ou solide, de classe quelconque.. M. Geouges Meslin. — Sur les franges de l'ouverlure, dans l'expérience des réseaux parallèles i\L H. E?;gel. — Sur la relation entre la pré- cipitation des chlorures par l'acide chlor- hydrique cl l'abaissement du point de congélation M. H. HoGER. — Sur les variations de la glycogénie dans l'infection charbonneuse. MM. R. KiEiiLER et E. Bataillon. — Recher- ches sur l'extension du blastoderme et 480 /is:. 48S l'orientation de l'embryon dans l'œuf des Téléostéens M. LÉON GuiCrNAUD. — Sur la localisation des principes actifs chez les Capparidées. M. P.-.\. Daxoeard. — La reproduction sexuelle des Ustilaginées M. Edm. Jandrier. — Sur la miellée du platane M. N. DE Leuchtenberg. — Observation d'une aurore boréale M. L. IIuoo adresse deux Notes » Sur un hcxagrammc visible à proximité d'un cratère lunaire, d'après la photographie » et « Sur la stéréologie de la sphère et des polyzonères ^> '19'' 49S 9S ',9s PARIS. - IMPlîlMEUIK G VUTHIER-VILLARS ET FILS, t^uai de-i Gran 5 les composantes de la rotation to de Ox suivant Ovi, O^; Y £2 = -T^ la rotation du plan \0x autour de OV. suif) ^ » L'indice o caractérisera les éléments qui se rapportent à l'état initial. )) Les équations générales du mouvement de la toupie sont (') ; a^ n (cos6|, — cosô) -f- h'^s^ sinô,. (0 b" sin6 ô^sinO 'Il dt \ = ±y 2^/6-(cosOo — cosO) sin- 0 + 6 ''cousin- 9 — [rt'/j(cosOo — cos6)4-è-5osinO„J- )) L'axe Ox est en équilibre lorsqu'il coïncide avec la verticale du point O. L'équilibre est stable si, en écartant Oj; de la verticale d'un angle aussi jietit qu'on voudra et lui imprimant une rotation oj„, également aussi petite qu'on voudra, l'écart par rapport à la verticale reste constamment 1res petit. » Deux cas sont à distinguer selon que, lors de l'équilibre, le centre de gravité G se trouve sur OV ou sur son prolongement. » Premier cas. — L'écart initial 9„ et l'écart'), à un instant quelconque, sont censés assez petits pour qu'on puisse en négliger les carrés devant l'unité. )' Si l'on pose {'">) Liation {■ ^) - (' '^~ lit A= ^ glb\ l'éqi devient (4^ V 4^"^ (') Traité de Mécanique générale, l. 1, p. SSy. ( >oi ) A son inspection, on voit que, pour queC soit réel et ne croisse pas avec le temps, il faut que (6) A>o. » De la seconde de ces conditions, on tire (6') n>'^sf^l. » La première condition revient à + to^[^>''iof, H- {a-n- — iglh"-y)î — 2a^Z^-/tJoO„] > o, et sera satisfaite, en prenant, comme il est permis de le faire, les rap- ports -^> T^ suffisamment petits. » Si l'on pose l'équation (4) donne f^.=^^ (7) /-^(6^-J^)=cos(2./ + a). £ étant une constante qu'on déterminera par la condition 6 = 0(, pour » Généralement, dans les expériences, on fait dévier l'axe Ox de la verticale au moyen d'une règle, et on l'abandonne ensuite à lui-même sans vitesse initiale. On a alors puis 0: Ô- = . , ", „, fa' n- — 2s:b- -+- -xglb'- cos (2 y.l + 3)1 a' II- — liglb-'- ° ° ^ '^ ou, en exprimant que 0 == 0,, pour ? = o, (8) 9-= f-|(a'«-- \glb- co^'' y. t). ( 502 ) » On défluil de l'équation ( i), pour la rotation du plan VO.r autour de OV, I — 2 b- fi- " » a''n'— fifflb'^cos^at 2b^\' l -h g Ib'^ sin- oit d'où, pour l'angle |= / i2d(, décrit autour de OV au bout du temps t, par le plan YOx, 1 «'"' r, ^ ' ^ ( / ^^ Y = "rrr ^ =arctang 4/ i + ^^r— tanea/ )) Dans la réalité, n diminue graduellement par l'effet des résistances passives et finit par se trouver au-dessous de la limite (6'), ce qui explique pourquoi, sous la moindre influence dérangeant Qx de sa position d'équi- libre, cette droite s'écarte de plus en plus de OV dans le plan tour- nant VOa-. » Second cas. — On remplacera d'abord dans les formules (i), (2) 6 par 180" — 0, 9o par 180°— 0„, ce qui revient à conserver ces formules en changeant les signes de a^ /; à cela près, les calculs qui précèdent reçoivent ici leur application, et comme X est essentiellement positif l'équilibre est toujours stable. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur l' équation aux dérivées partielles qui se présente dans la théorie de la vibration des membranes ; par M. Émii.e Picard. « On sait que l'équation aux dérivées partielles (0 A„ + A-. = o (i« = S + |l) joue un rôle fondamental dans la théorie de la vibration des membranes. Etant donné un contour C, il n'existe pas, si la constante k est prise arbi- trairement, d'intégrale de l'équation (i) continue k l'intérieur de l'aire limitée par C et s'annulant sur cette courbe (en dehors, bien entendu, de ;/ = o). Il existe seulement certaines valeurs positives en nombre infini /£, , /îo, . . . , pour lesquelles il en est ainsi, et que nous rangeons par ordre croissant de grandeur; à ces valeurs correspondent les divers sons que ( 5o3 ) peut rendre la membrane. Il s'en faut que ces résultats soient démontrés avec la rigueur que l'on exige aujourd'hui en Analyse; on peut dire qu'ils sont seulement rendus vraisemblables par des raisonnements analogues à ceux dont on s'est servi longtemps dans l'étude du problème de Dirichlet. On doit toutefois faire exception pour la première valeur X-, ; son existence a été rigoureusement démontrée dans un Mémoire extrêmement remar- quable ('), par M. Sch\varz, qui a aussi établi l'existence de la solution sin- gulière correspondante (son fondamental de la membrane). » 1. Etant donné le contour C, envisageons l'intégrale v de l'équa- tion (i) prenant la valeur un sur le contour, et continue à l'intérieur; on peut développer cette intégrale en une série ordonnée suivant les puis- sances de k, soit ( 2 ) i> = 1 -h ç , k -h i'.,k- -h . . .-h v„k" +■ » Les fonctions r sont déterminées par les équations Ar, .H- I = o, Ar., -i- i^, =: o , âc,, -ht'„_, et par la condition de s'annuler toutes sur le contour C ; M. Schwarz a montré comment on pouvait trouver le rayon du cercle de convergence de la série (2); il est précisément égal à k,. De plus, d'après l'éminent géomètre, le produit i'„k'l a, pour n infini, une limite U, et cette fonction, qui n'est pas identiquement nulle et qui prend la valeur ;:e>TO sur C, satis- fait à l'équation (3) AU + A-,U = o. » Je considère maintenant, d'une manière générale, l'intégrale de (i) devenant égale à l'unité sur C; on peut la regarder comme une fonction de k, qui peut être complexe aussi bien que réel. Cette fonction est une fonction uniforme dans le plan de la variable complexe/:, et ses points singuliers sont les points A,, /%, .... J'ai cherché quelle était la nature du premier point singulier k, ; je vais faire voir que ce point singulier est un ( ' ) Festschrift zuin J ubelgcburlstage des Herrn Wcierstrass, von H. -A. Schwarz. Helsing-fors, i885. ( 5o4 ) pôle simple. Nous montrerons ensuite comment on peut obtenir le second point singulier k.^. » 2. Le point délicat est de savoir comment le produit ('„^-',' tend vers sa limite U. La méthode suivie par M. Schwarz pour établir l'existence de U ne donne à cet égard aucun renseignement; aussi indiquerai-je avec quel- ques détails la méthode dont j'ai fait usage et où je supposerai, pour éviter certaines difficultés, le contour G convexe et régulièrement analytique. En désignant par S l'aire limitée par G, on sait que l'on aura en désignant par G(^, r,, x, y) la fonction de Green relative à S et au point (x, y). » Le quotient ^4 reste compris entre deux nombres fixes A et B ( A >> B). Inspirons-nous ici de la méthode de la moyenne arithmétique de Neumann, et surtout de la belle application qu'en a faite M. Robin au problème de la distribution de l'électricité (Comptes rendus, t. CIV, p. 1 834). Nous parta- geons l'aire S en deux parties a et (3 de telle sorte que IJ>^— (dansa), ^ < ___ (dans^); on aura ..,<^JJ\JGdU-, + ±^fJuGdld,, f f^G d\ dr, 4- ^ f fVGd^ dr,. > I A+B f- Or on a, d'après l'équation (3), y yUG dl dr, + ^ //UG dl dn = U. 2Tt , On en conclut "2^' ."(i', 9' étant encore une constante fixe. » Il est immédiat maintenant que le point />, est un pôle simple de la ^>'„ = u + ô„ix'' (|0„|> = o, i.../)— r,f/, = o, î . . . q — i , r=Tt )) i" Isolons le premier terme de l'équation et représentons le reste parF(^). » Nous appliquerons la méthode des approximations successives em- plovée déjà par M. Picard (') pour la démonstration du théorème précé- dent dans le cas -particulier (n = i, p= ï, q =^ i). On aura à intégrer successivement les équations d'^z, _ Jl=i_ — vr-\ ^"'"' — pr- ^ Zf ayant les conditions aux limites précédentes et les z.,, z^, ... des con- ditions analogues obtenues en supposant nuls les X et les Y. (I) Journal de Mathématiques, 4" série, t. VI, p. 171. ( 5i2 ) » Ces équations s'intégrant immédiatement, on aura ' - -^^' 7! ^ - ^* A! - i\ X A! V d.V j,.=r> "'' ^- -^"^ et successivement :•,„= f dx f i)x=j; = o seront/) équations entre les Y et leurs dérivées jusqu'à l'ordre q, et l'on voit qu'elles détermineront successivement les Y comme solutions d'équations linéaires d'ordre q, de sorte qu'on pourra prendre ( 5i3 ) arbitrairement les pq valeurs initiales des Y et de leurs dérivées d'ordre <^ y ; de même pour les X au moyen des équations (0^)^=,^ = o, en remar- quant que les valeurs initiales pour les X sont les valeurs précédentes mises dans un autre ordre. » Les valeurs en x^Va des D^ s'expriment au moyen de ces constantes, de telle façon qu'on pourra exprimer toujoiu-s les pq constantes précé- dentes au moyen des^.^, valeurs initiales des D,^. ') Donc à tout système de valeurs initiales >>,^ des coefficients D,V( corres- pond une fonction U de Piiemann. Désignons par P le point (a;„,jo) et soient A et B les points où les parallèles aux axes menées par F rencon- trent la courbe C. » La fonction U donnera l'équation de Riemann le premier terme peut s'écrire Si donc nous prenons ^ ^ pq systèmes des [j., tels que le déterminant A qu'ils forment ne soit pas nul, à chacun de ces systèmes correspondra une équation analogue à la précédente, et, en vertu de A 5^ o, les N équations détermineront comme fonctions linéaires des V^ les quantités ( . " ^, \ qui sont précisément en nombre N : en particulier, on aura ;p = 7.,V, + I2V2 -h. . + X^V:,., de sorte que :;,, se trouve exprimé au moyen des valeurs de z et de ses dérivées jusqu'à l'ordre n — i le long de AB. C'est la généralisation du résultat fon- damental de la méthode de Riemann. » THERMODYNAMIQUE. — Sur le troisième principe de l'énergétique. Réponse à M. Meyerhoffer. Note de M. H. Le Ciiatelier, présentée par M. Daubrée. « La réclamation de pçiorité et les critiques que M. Meyerhoffer a for- mulées, dans la séance du 28 août, au sujet de ma Note sur le troisième ( 5i4 ) principe de l'énergétique, ne me sont tombées que récemment sous les yeux. Sa réclamation de priorité me paraît être le l'ésultat d'un malentendu, provenant de ce que nous avons employé dans des sens notablement diffé- rents, sauf en ce qui concerne l'énergie chimique, la même expression de capacité d'énergie. Il résulte du double sens de ce terme qu'avec des énoncés semblables nous exprimons, en réalité, des idées différentes. La capacité d'énergie de M. Meverhoffer est proportionnelle à la masse : « Puisque chaque capacité est liée à la masse, nous pourrions dire encore » mieux à la masse chimique, il résulte de l'indestructibilité de la masse » que la capacité est aussi une grandeur constante ». Or, les grandeurs que j'appelle capacités d'énergie : quantité de mouvement, quantité d'élec- tricité, entropie ne sont en aucune façon proportionnelles à la masse chi- mique et la loi de leur conservation ne résulte aucunement de la loi de conservation de la masse. M. Meyerholïer ne traite d'ailleurs cette ques- tion que d'une façon tout à fait incidente; l'objet exclusif de son Mémoire est l'étude des relations des capacités d'énergie avec les poids des molé- cules chimiques. Je regrette néanmoins que les quelques lignes qu'il consacre à cette question m'aient échappé; je me serais fait un plaisir de mentionner sur ce point l'initiative de M. Meyerhoffer, qui avait eu l'atten- tion de citer iii extenso le passage de mon Mémoire sur les équilibres chimiques dont son étude est le développement. » Je voudrais insister un peu plus longuement sur une des critiques de M. Meyerhoffer, relative au nombre des principes fondamentaux de l'éner- gétique. Sur ce point, en effet, je m'écarte d'une opinion généralement admise; on se contente, en effet, habituellement de deux principes expé- rimentaux distincts : celui de Joule et celui de Carnot, pour établir les deux équations fondamentales de la Thermodynamique. Si ces deux prin- cipes suffisent à eux seuls, la loi expérimentale dont je propose de faire un troisième principe doit se confondre avec les deux précédents. En fait, la Thermodynamique repose sur deux principes expérimentaux et une hypo- thèse relative à la nature de la chaleur. Le troisième principe expéri- mental dispense de recourir à cette hypothèse. Sadi Carnot faisait inter- venir l'hypothèse que la chaleur est de la matière et en concluait à son indestructibilité; les fondateurs de la Thermodynamique mathématique, Rankine, Thomson et Clausius, ont fait intervenir l'hypothèse que la chaleur est de la force vive et en ont conclu à la proportionnalité de sa variation à celle du travail. Si la première de ces hypothèse* est certainement fausse, les expériences de Rumford, Davj, Joule l'ont prouvé, rien absolument ne ( .5r5 ) prouve a priori que la seconde soit plus exacte. Il est vrai qu'aujourd'hui on évite de formuler ouvertement cette hypothèse sur la nature de la cha- leur; elle n'en intervient pas moins dans les raisonnements. C'est elle seule qui conduit à admettre que dans tous les cas de transformation de la puissance motrice il y a proportionnalité entre la chaleur détruite et le tra- vail créé; on n'oserait sans cela généraliser ainsi une corrélation observée seulement dans le cas de gaz à peu près parfaits ou la déduire de la rela- tion inverse établie expérimentalement par Joule dans le cas de destruc- tion de la puissance motrice. Dire que les expériences de Joule ont établi le principe de conservation de l'énergie et appliquer ensuite ce principe aux transformations réversibles revient à faire le raisonnement suivant : lorsqu'un corps tombant d'une certaine hauteur est arrêté brusquement par un obstacle, il s'échauffe spontanément, c'est-à-dire qu'une certaine quantité de chaleur est créée; donc, pour le relever à sa hauteur initiale parle travail d'une machine à vapeur, il faudra détruire dans cette machine une quantité de chaleur égale à celle qui avait été créée par le choc. Or aucune proposition n'est moins évidente a priori que celle-là, si la chaleur n'est pas de la force vive. » L'intervention d'un troisième principe expérimental dispense de toute hypothèse semblable ; on peut donner de ce principe l'énoncé suivant, qui est plus simple et d'une évidence expérimentale plus grande que l'énoncé donné dans ma première Communication ; // est impossible d'extraire de l'énergie d'un système de corps sans que deux au moins de ses parties éprouvent des changements de sens contraire. On déduit de ce principe, en y appliquant le raisonnement de Sadi Carnot, la conséquence que dans les transformations réversibles la relation entre ces deux changements correspondants est indépendante de la nature des intermédiaires mis en œuvre, de machines employées pour extraire la puissance motrice. Cette loi suffit, comme l'a montré M. G. Mouret, pour établir toutes les déductions que comporte le principe de Carnot, sans rien préjuger sur la nature de la chaleur. » Le principe expérimental de conservation des capacités d'énergie est donc indispensable pour éviter l'intervention de toute hypothèse sur la na- ture de la chaleur; mais ce principe, réuni à celui de Carnot, ne suffit pas davantage pour établir le principe de Joule, qui constitue bien un troisième principe expérimental. Ceci semble évident quand on arrive à faire abstrac- tion, ce qui est, il est vrai, fort difficile, avec notre éducation scientifique actuelle, de toute idée théorique sur la constitution de lu matière et la G. R., 1893, 2" Semestre. (T. GXVII, N" 16.) 6g ( 5x6 ) nature de la chaleur. De ce que dans la transformation par la machine à vapeur de la puissance calorificpie en puissance mécanique à une création de travail corresponde une destruction de chaleur, il ne résulte aucune- ment qu'il doive, dans la destruction définitive de cette puissance motrice par le choc, par exemple, se régénérer une quantité correspondante de chaleur. Il n'y a rien d'absurde, a priori, à admettre que dans le choc les corps s'arrêtent sans s'échauffer: c'est l'expérience seulequi peutapprendre s'il en est autrement. Et même ceci constaté, il n'en résulte pas que le rap- port de la puissance motrice détruite à la chaleur créée soit le même que dans les transformations sans destruction de la puissance motrice. C'est encore l'expérience qui nous apprend l'existence d'un seul équivalent mé- canique de la chaleur. )) C'est précisément cette égalité de l'équivalent mécanique de la cha- leur dans la transformation et dans la destruction de la puissance motrice qui permet de réduire à deux le nombre des équations algébriques suffi- santes pour représenter trois principes expérimentaux distincts. » ÉLECTRICITÉ. — Sur le transport électrique de la chaleur. Note de M. L. Houllevigue, présentée par M. Lippmann. « La différence de potentiel entre un corps conducteur et le fer n'a pas la même valeur suivant que ce dernier est aimanté ou neutre. C'est un fait qui résulte, entre autres, des expériences de Sir W. Thomson et de MM. Remsen, Rowland, Squier, Chassagny. Ceci posé, considéronsuncircuit formé par du fer et un autre conducteur non magnétique, du cuivre par exemple, et supposons les deux soudures fer-cuivre infiniment éloignées. La force électromotrice du système Fe| Cu -h Cu| Fe est nécessairement nulle. Mais, si l'on place un aimant au voisinage d'une des soutlures, la dif- férence de potentiel Fe | Cu correspondante se modifie par suite de l'aiman- tation du fer, tandis qu'elle garde, à l'autre soudure, la même valeur. Le système devrait donc fonctionner comme pile, ce qui est impossible puis- qu'il n'y a aucune absorption permanente d'énergie. Il est donc nécessaire que la variationde force électromotricequiseproduitàl'unedes souduresdu fait de l'aimantation ait, du même fait, une compensation dans le reste du cir- cuit; cette compensation se produit nécessairement dans les parties magné- tiques, et l'on doit admettre qu'elle consiste en une variation continue de potentiel entre les tranches inégalement aimantées. ( 5i7 ) » C'est ce résultat que j'ai cherché à vérifier expérimentalement par une méthode analogue à celle employée par Sir W. Thomson, c'est-à-dire en caractérisant ces variations continues de potentiel par des dégagements ou des absorptions de chaleur. La partie essentielle de l'appareil est une bande de fer doux de o™,oi de large, o""", 6 d'épaisseur et o'",5o de long, repliée en deux branches parallèles, qu'on fait traverser par un courant tandis qu'un aimant y produit les différences de potentiel qu'on cherche à caractériser. » A cet effet, on emploie une pile thermo-électrique formée de 4 élé- ments bismuth-cuivre en fer à cheval. Les soudures d'un même côté por- tent des fentes qui se correspondent de manière à embrasser entièrement la lame de fer, les unes en amont du pôle formé par l'influence de l'ai- mant, les autres en aval. » La pile thermo-électrique est reliée à un galvanomètre Thomson à double bobine, et sur le même circuit est une force électromotrice va- riable. La sensibilité du galvanomètre est telle que mnôooo ^^ Daniell, intro- duit dans son circuit, produit sur l'échelle une déviation de l'image lumi- neuse de 7 divisions. )) Dans ces conditions, si l'on fait passer un courant dans la lame de fer, on observe tout d'abord une déviation considérable et permanente (de 5o divisions environ) qui tient principalement à la différence des échauf- fements dus au terme RP aux deux pôles de la pile thermo-électrique. Quand on vient à renverser le sens du courant qui traverse la lame, on observe d'abord une petite déviation (i division environ), qui est instan- tanée et qui tient évidemment à une très légère modification du champ magnétique dans la région du galvanomètre par suite du renversement de courant; il a été impossible d'éviter ce phénomène, bien que le galvano- mètre fût à 5" du reste de l'appareil. Mais bientôt le galvanomètre prenait un déplacement lent, tout à fait distinct du précédent et qui atteignait en quelques minutes 3 divisions environ, après quoi l'aiguille restait au repos dans sa nouvelle position. C'est ce déplacement, très facile à suivre avec une loupe qui permet de distinguer le -^ de division, qui révèle l'effet attendu ; j'ai répété trois fois les expériences, et dans chacune d'elles renversé cinq ou six fois le sens du courant; j'ai trouvé toujours des résul- tats concordants. Toujours il y a dégagement de chaleur lorsque le cou- rant va des régions neutres aux régions aimantées, et absorption de cha- leur dans le cas contraire. » Donc, entre deux tranches inégalement aimantées, il existe, du fait ( 5i8 ) de r.timantation, une différence de potentiel en faveur de la tranche dont le magnétisme est le plus faible. » Je me propose de préciser cette étude par celle de l'effet Peltier à la soudure du cuivre et du fer neutre ou aimanté ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques propriétés des oxydes de plomb. Note de M. A. Bo.\.\et. « Lorsqu'on mordance du coton dans un plombate alcalin et qu'on lave à grande eau, il y a dissociation en faveur de la fibre qui se charge d'oxyde puce de plomb. )) Le pouvoir oxydant de ce corps amène la destruction plus ou moins grande de la fibre. » Le même phénomène de dissociation se produit avec les plombites sans présenter l'inconvénient de l'oxydation, et l'oxyde blanc ainsi déposé jouit, en dehors des propriétés connues des composés du plomb, d'une série d'autres réactions. Le coton mordance et immergé dans des bains de campêche, de sumac, de bois jaune et autres, forme immédiatement, surtout à chaud, une laque colorée : noire avec le campêche, jauue vert avec le sumac, jaune franc avec le bois jaune. Les tannins et les cachous sont vivement attirés. » On peut aussi avec ce mordançage déposer sur tissu la plupart des oxydes métalliques en employant des bains appropriés. L'or, l'argent, le mercure, le vanadium, le manganèse, le chrome, le fer, le cobalt, le nickel, le zinc donnent des réactions très nettes, à condition d'opérer à chaud dans des dissolutions de sels neutres. » Ces réactions sont tellement sensibles qu'il suffit, par exemple, de prendre un bain de permanganate de potasse à raison de o^', 20 par litre l)our obtenir à Bo^-go" un dépôt très bistré de bioxyde de manganèse. Des traces de vanadium dans du chlorure ammoniacal sont rendues manifestes et donnent un dépôt jaunâtre jouissant dans les sels d'aminés aromatiques de propriétés très marquées. » Ce déplacement des oxydes de différents sels s'explique par la forma- tion de sels de plomb solubles à chaud. C'est ainsi que les chlorures de fer, (') Ce travail a été fait au laboiMtoire de Pliysique de la Facullé des Sciences de Montpellier. (5i9) de cobalt, de nickel, de chrome sont décomposés à chaud et fournissent sur la fibre un dépôt d'oxyde correspondant, en même temps qu'il se forme dans le bain un chlorure de plomb soluble à chaud, mais précipité par le refroidissement. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la température intérieure du pain sortant du four. Note de M. Balland. « Dans une Note à l'Académie (^Comptes rendus du 3i octobre 1892), résumant des expériences que je venais de terminer sur le pain et le bis- cuit, j'ai avancé que la température intérieure du pain sortant du four, généralement comprise entre 97° et 100°, ne dépasse pas cette dernière température. J'opérais sur des pains de 1''% dont la croûte, à la sortie du four, était percée à l'aide d'un poinçon, de façon à faciliter l'entrée immédiate d'un thermomètre à mercure très sensibilisé. » En apprenant mes résultats, M. Aimé Girard me fit connaître qu'au laboratoire des farines douze-marques de Paris, il avait obtenu, dans quelques cas, jusqu'à 101", mais eu plaçant des thermomètres à maxima ordinaires dans l'intérieur des pains avant leur cuisson. M J'ai repris mes premières études dans les conditions indiquées par M. Aimé Girard en me servant de ses thermomètres et d'autres de moindre dimension, soigneusement contrôlés. » Les expériences ont été faites au laboratoire central de l'administra- tion de la guerre aux Invalides et à la manutention de Billy. » Laboratoire des Invalides. — Le four dépendant du laboratoire d'ex- pertises des farines est un four Biabaud pour Go*"» de pain, dont on ne se sert que quatre à cinq fois par semaine; il est muni d'un pyromètre Damaze à base de mica. » Première expérience. ■ — Avec deux pains semblables A et B de 75oB'' (forme longue) laissés au four pendant quarante minutes. La température du four était de 3oo° à l'entrée du pain et de 265° à la sortie : A 100°, 2 B 99°,8 » Deuxième expérience. — Avec deux pains semblables, de même poids et de même forme; Fan, A, laissé au four pendant trente-deux minutes, et l'autre, B, pendant ( 520 ) une heure. La température du four était de 3o2° au moment de renfournement, de 275" à la sortie de A et de 225° à la sortie de B : A 100», 8 B T 101°, G 1) Troisième expérience. — Avec deux pains semblables, de même poids et de même forme; l'un, A, laissé au four pendant vingl-huit minutes, et l'autre, B, pendant une heure. La température du four était de 294° au moment de l'enfournement, de 256° à la iorlie de A et de 225° à la sortie de B : A 101°, o B 101°, o » Quatrième expérience. — Avec deux pains semblables de i SooS'' (forme longue) ; l'un, A, retiré du four après une heure quinze minutes et l'autre, B, après une heure vingt-cinq minutes ; A 99°. 2 B 100°, 6 » Cinquième expérience. — Avec deux pains semblables de 2''s, retirés l'un et l'autre après une heure dix minutes d'exposition au four : A 100°, 8 B 100°, 8 » Sixième expérience. — Avec de petits pains longs de rSoS"' à 200?'', laissés au four pendant vingt à quarante minutes, la température a été comprise entre 100°, 5 et 101°, 5 : une fois elle s'est élevée à io5°, mais le réservoir du thermomètre était pris en partie dans la croule. I) Septième expérience. — Avec des pains-galettes de même poids, la température n'a également dépassé ioi°, 5 que lorsque le thermomètre était encastré dans la croûte. )) Manutention de Billy. — Le four Lamoureiix qui nous a servi peut cuire 270"^^ de pains; les fournées se succèdent sans interruptions nuit et jour. Il n'y a pas de pyromètre, mais la température n'est certainement pas inférieure à celle du four du laboratoire des Invalides. » 1. Avec les pains de munition ordinaires (ronds, à quatre baisures, pesant i5ooS'' après quarante-cinq minutes de cuisson), on a obtenu de 100", 5 à 101°, 5. » 2. Avec trois pains semblables, mais sans baisures (par suite ne communiquant point entre eux au four), on a eu 102°, 102° et io3'',6. Dans le dernier cas, le réser- voir du thermomètre touchait à la croûte inférieure. » 3. Avec un pain de ySoS^ fait avec de la pâte non levée (pâte à biscuit), le ther- momètre a marqué loi". » 4. Avec les biscuits de guerre (non percés de trous et d'une épaisseur de i5""' à 20™"), les résultats sont incertains, le thermomètre étant influencé par le voisinage de la croûte. On a obtenu jusqu'à 110°. ( 521 ) » Conclusions. — On est autorisé à conclure de ces expériences, faites dans des fours différents, sur des pains et des galettes de poids et de forme variables, avec de la pâte levée ou non levée, que la température de la mie penilant la cuisson du pain atteint de loo" à 102° ('), celle de la croûte, qui ne peut se former à cette température, étant bien supérieure. Au delà de 100", la vapeur d'eau emprisonnée dans la croûte se trouve maintenue sous une certaine pression ; lorsque cette pression fait défaut par suite d'une fissure de la croûte, et c'était le cas dans nos premiers es- sais, la température ne dépasse pas 100°. •» EMBRYOLOGIE. — Obsennlions sur les phénomènes karyokinètiques dans les cellules du blastoderme des Téléostéens. Note de MM. E. Bataillon et R. Kœiiler, présentée par M. Edm. Perrier. « Dans une Communication précédente, nous avons exposé les résultats de nos recherches sur l'extension du blastoderme à la surface de l'œuf chez la Vandoise. Nous nous proposons aujourd'hui de faire connaître les phénomènes curieux que nous a présentés la division des cellules blasto- dermiques dans les premiers jours du développement embryonnaire. » Méthode. — Avant d'aborder l'examen des résidtats, nous devons dire quelques mots de la méthode qui nous a servi afin de bien préciser leur signification. Les embryons, dégagés de leur coque, ont été fixés à la li- queur de Flemming, et les coupes traitées de la manière suivante : elles ont été colorées par le bleu de méthylène boracique, puis passées à l'eau et très rapidement à une solution aqueuse, forte, d'éosine; finalement, elles ont été déshydratées et montées au baume. » Considérons, par exemple, une coupe transversale de Vandoise quelques jours avant l'éclosion (huit jours après la fécondation). A un très faible grossissement, nous apercevons, soit dans les centres nerveux, soit dans les masses mésoblastiques, des taches bleues, tranchant sur le fond de la coupe nettement teinté en rouge. Avec un grossissement suffisant, nous constatons que ces taches bleues sont de belles figures de karyokinèse dont la chromatine montre à tous les étals une élection d'une grande finesse (') M. Graham {Chimie de la panification) admet, sans autrement préciser, qu'à l'intérieur du pain, la chaleur ne dépasse guère 212" Fahrenheit; c'est-à-dire la tem- pérature de l'eau bouillante. ( 522 ) pour le bleu de méthylène. Les granulations du noyau au repos sont colorées par l'éosine : seuls un ou deux grains parfaitement accusés réa- gissent, comme les parties chromatiques des figures de division et peuvent être regardés comme des nucléoles. Deux conclusions importantes se dé- gagent de ces observations. » i" Le bleu de méthylène est, clans ces conditions, un véritable l'éactif de la chromatine en mouvement ; » 2° A V exception du ou des nucléoles, les granulations du noyau au repos n'ont pas la même réaction que la chromatine de division ; elles doivent donc changer de composition chimique quand elles entrent dans la constitution du filament. >) Nous ferons remarquer que si l'action de l'éosine est trop prolongée, ou si la décoloration à l'alcool est poussée trop loin, !a teinte bleue dispa- raîtra complètement. Il y a là un artifice de préparation. Mais comme les résultats de cet artifice sont constants aux divers stades, sur des coupes nombreuses et sur des tissus différents, il doit correspondre à un état con- stant. La méthode que nous indiquons nous semble précieuse pour la technique cytologique, qui est du reste faite d'artifices. » Résultats. — Appliquons cette méthode à l'étude de la division aux premiers stades du développement. Pendant tout le premier jour, les sphères blastodermiques qui se multiplient rapidement montrent tous les stades de la division indirecte. On voit dans ces cellules les rayons des asters s'éten- dre depuis le pourtour du noyau jusqu'à la membrane dans toute la masse du protoplasma. Ces asters sont simples ou doubles; on suit facilement toutes les étapes de la division des centrosomes et leur migration vers les pôles. Jusqu'au moment del'apparition des fuseaux, les noyaux apparaissent comme des aréoles claires limitées par une mince membrane : non seule- ment les rares granulations qu'ils renferment ne sont pas colorées en bleu, mais la cavité nucléaire tranche par sa pâleur sur le fond violacé du proto- plasma qui, à ce stade, semble fixer d'une façon diffuse à la fois le bleu de méthylène et l'éosine. » Les fuseaux de division, dont les centrosomes seuls sont un peu plus colorés, ne contiennent ni grains ni bâtonnets chromatiques. Il faut obser- ver, à la fin du premier jour, des blastodermes à lo ou 12 rangées de cel- lules pour trouver, dans certaines karyokinèses, quelques grains bleus ex- trêmement fins qui constituent les premières plaques équatoriales. C'est du reste à ce stade que le protoplasma commence à montrer les particula- rités intéressantes sur lesquelles nous allons insister. ( 523 ) » A partir de la trente-sixième heure, la réaction du bleu de méthy- lène se produit constamment de la manière que nous avons indiquée plus haut. » Notre double coloration fait donc ressortir nettement le fait signalé par MM. Henneguy etSabatier, à savoir que les noyaux des premiers stades embryonnaires sont difficilement colorables; mais elle nous a permis en outre de reconnaître l'apparition, dans le protoplasma des cellules, d'élé- ments auxquels nous attribuons une grande importance, parce qu'ils nous paraissent donner la clef de celte particularité. Entre la vingt-quatrième et la trente-sixième heure, alors que quelques figures de division seulement présentent l'élection du bleu de méthylène, ce colorant marque énergi- quement, dans le protoplasma cellulaire, des sphérules dont la teinte est d'autant plus foncée que leurs dimensions .sont plus réduites. A de forts grossissements, on reconnaît que les sphérules les plus volumineuses dilté- rencient dans l'intérieur de leur masse plus pâle des grains plus petits, très foncés, qui sont éliminés dans le protoplasma ambiant. Dans des élé- ments voisins, on remarque que ces grains, soit isolés, soit disposés en séries, sont supportés par les filaments d'un aster : il semble que ceux-ci servent à les attirer, ou tout au moins à les diriger vers le milieu du fu- seau pour fournir les éléments de la plaque équatoriale. Dès lors, toutes les cellules en division montreront, contrairement à ce qui s'observait dans les premières karyokinèses, des plaques équatoriales très distinctes et énergiquement colorées en bleu. » Nous ne croyons pas que l'existence de ces grains chromophiles, représentant l'état le plus jeune sous lequel la substance chromatique se manifeste dans les cellules, ait déjà été signalée. Dans un travail sur le développement des Poissons osseux, Miecz. von Rovalevsky représente dans le protoplasma des cellules blastodermiques des granulations qu'on peut rapprocher de celles que nous décrivons, mais qu'il désigne sous le nom de granulations vitellines. Les recherches de ce naturaliste ayant été faites sur d'autres matériaux et à l'aide de méthodes différentes des nôtres, il ne nous est pas possible de discuter l'interprétation qu'il donne de ces éléments. Nous ferons seulement observer, et nous insistons sur ce fait, que dans nos meilleures préparations où les grains chromophiles sont co- lorés d'une manière intense par le bleu, le vitellus est parfaitement déco- loré et qu'il est impossible de considérer ces grains comme des éléments vitellius, le bleu de méthylène se portant uniquement sur lu chromatine en mouvement, ainsi que nous l'avons dit. C. R., 1893. ■>' Semestre. (T. CXVII, N' 16.) 7** ( 524 ) » Conclusions. — i° Aux premiers stades du développement chez la Van- doise, les cellules blastodermiques ne présentent point de chromatine individua- lisée et les figures karyokinèliques sont exclusivement formées d'éléments achromatiques. Ce fait important vient à l'appui de l'opinion que les re- cherches les plus récentes tendent à faire prévaloir, que dans la cellule le rôle essentiel n'appartient pas à la chromatine, comme on le croyait autrefois, mais doit être attribué plutôt aux centrosomes. » 2° La chromatine existe d' abord à l'état diffus dans le protoplasma, ainsi que quelques auteurs l'ont indiqué. Elle se différencie et s'individualise dans ce protoplasma, sous forme de granulations colorables, puis elle s'incor- pore aux noyaux pour constituer les plaques équatoriales qui font défaut aux premiers stades. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la germination du Ricin. Note de M. Leclerc du Sablon. (( J'ai étudié, au point de vue chimique, quelques-unes des modifica- tions qui se produisent dans la plantule et l'albumen de la graine de Ricin pendant la germination. La composition chimique de la graine k l'état de repos est connue dans ses grandes lignes; d'après M. Husemann, cette graine renferme environ 6 pour loo d'eau, 19 pour 100 de matières azo- tées, 66 pour 100 d'huile, 3 pour 100 de matières non azotées solubles, 2 pour 100 de bois et 3 pour 100 de cendres. Mes observations ont surtout porté sur les variations de la teneur en huile, en acides gras et en glucose. J'ai déterminé les différents stades de la germination par la longueur de la radicule; on sait, en effet, que la nature des phénomènes chimiques qu'on peut observer dans une graine en voie de germination est en rapport avec l'état du développement de la plantule plutôt qu'avec la durée de la ger- mination. » Le Tableau suivant montre comment la teneur en huile diminue dans l'albumen aussi bien que dans la plantule à mesure que la radicule s'al- longe. La première colonne verticale indique la longueur de la radicule, au moment où l'analyse a été faite; la seconde colonne indique le poids de matière sèche employée; l'albumen et la plantule ont été analysés sé- parément, et les nombres se rapportant aux plantules et aux albumens des mêmes graines se trouvent rapproches; la troisième colonne donne les quantités d'huile extraites de la matière sèche ; les nombres qui se trouvent ( 525 ) dans cette colonne sont supérieurs, surtout pour le début de la germina- tion, à ceux qui ont été donnés par M. Fleury ('); enfin la quatrième co- lonne, déduite de la deuxième et de la troisième, indique la quantité d'huile contenue dans loo parties de matière sèche : Longueur Poids Huile de de pour loo la la matière de matière radicule. sèche. Huile. sèche, cm pi' gr o 3,980 2,o54 69 Albumen et plantule \ 1,910 1,280 67 Albumen ''■'■■ j o,iG6 0,076 4'5 Plantule \ 2,069 i,2a3 59 Albumen ' ■■■• j 0,189 o,o38 20 Plantule \ 3,020 1,344 44 Albumen ^ i o,636 o,ii3 17 Plantule \ 1,836 0,667 36 Albumen / 0,589 0,080 i3 Plantule \ 1,297 o,3io 24 Albumen ( 0,662 0,061 9 Plantule , \ i,6i5 0,364 22 Albumen ( o,83o 0,070 8 l^laiiiule 10 \ 1,228 0,2.53 20 Albumen ( 0,680 0,066 9 Plantule \ 1,261 o,i35 II Albumen ] o,84o 0,060 7 Plantule » On voit que dans l'albumen la teneur en huile diminue constamment et s'abaisse jusqu'à environ 10 pour 100 vers la fin de la période germinative, c'est-à-dire lorsque les cotylédons sortent de l'albumen. Le Tableau montre aussi que la plantule renferme d'abord beaucoup d'huile, comme M. Mesnard l'a récemment montré par ses observations micrographiques, mais que la teneur en huile s'y abaisse rapidement et demeure voisine de 8 pour 100. )) Inondant la germination, les graines de Ricin renferment des acides gras; je les ai dosés en neutralisant avec de la soude titrée l'ensemble des corps gras extraits. La proportion d'acide gras augiîiente, d'ailleurs assez irrégulièrement, à mesure que la germination h'avance. Ainsi, pour l'albu- men, la quantité de soude nécessaire pour neutraliser les corps gras est d'environ 0,1 pour 100 parties de matière sèche analysée, au début de la (') Annales de Chimie et de Physique, 4" série, t. IV. ( 526 ) germination; à la fin de la germination, la proportion s'élève à plus de 0,5 pour 100, ce qni est assez considérable si l'on tient compte de l'équivalent élevé de l'acide gras de l'huile de Ricin (C'^H'''0"). Dans la plantule, la proportion d'acide gras passe par un maximum lorsque la ra- dicule a un peu moins d'un centimètre de longueur; pour neutraliser, il faut alors employer environ 0,7 pour 100 de soude. Mes recherches ne m'ont pas permis de déterminer avec certitude la présence de la glycérine. Si donc les corps gras sont saponifiés, la totalité de la glycérine et la plus grande partie des acides gras entrent immédiatement dans de nouvelles combinaisons. » Le glucose, ou plus exactement les sucres qui réduisent la liqueur de Fehling n'existent dans la graine de Ricin non germée qu'en quantité très faible; c'est à peine si l'on en trouve 0,4 pour 100. Dans les graines en germination, la proportion de sucre réducteur augmente rapidement, comme le montre le Tableau suivant se rapportant seulement à l'albumen de la graine. Longueur Poids Glucose pour loo de la de de radicule. la matière sèche. Glucose. matière sèche, cm cm gr 0,00 2,302 0,010 0,4 1,5 1 ,953 0,064 3 2 1 ,784 o, i3o 7 4 2,000 0,210 10 8 I ,6i5 0,222 i3 10 1 ,228 o, 175 i4 » Si, au lieu de considérer l'albumen seul, on considère l'ensemble de l'albumen et de la plantule, on trouve une proportion de glucose plus considérable qui peut atteindre jusqu'à 20 pour 100. D'après ces résultats, il est naturel de supposer, comme on le fait ordinairement, que le glucose provient plus ou moins directement de la transformation de l'huile. Si d'ailleurs on considère la somme de l'huile et du glucose renfermes dans une graine, on voit que cette somme diminue constamment à mesure que la germination s'avance, ce qui montre bien que, dans ce cas encore, le glucose n'est qu'une forme transitoire et assimilable des matières de réserve. M J'ai répété avec l'albumen germant isolément les mêmes dosages qu'avec l'albumen uni à la plantule. En me servant pour les germinations d'une étuve à température constante et en comparant après des temps ( 527 ) égaux les albumens isolés aux albumens des graines entières, j'ai constaté que la teneur en huile diminuait plus rapidement dans les albumens isolés. Ainsi, au bout de cinq jours de séjour dans l'étuve, les albumens isolés ne contiennent que 44 poi^ii' loo d'huile alors que les albumens des graines entières en ont au moins 55 pour loo; au bout de neuf jours, les albumens isolés renferment 20 pour 100 d'huile et les albumens des graines entières 32 pour 100, et ainsi de suite. La proportion de glucose augmente d'abord plus rapidement dans les albumens isolés que dans les albumens germant normalement, puis elle passe par un maximum (10 pour 100) vers le sep- tième jour et diminue ensuite. Le glucose est alors sans doute mis de nouveau en réserve et sert à former différents composés et notamment de l'amidon, dont M. Van Tieghem a depuis longtemps signalé la présence. » Dans un Mémoire plus étendu j'indiquerai en détail les méthodes d'analyse que j'ai suivies, ainsi que les résultais que j'ai oblenus avec d'autres graines. » VITICULTURE. — Un nouvel ennemi de la vigne : Blanyulus guttulatus Fabr. Note de M. Fontaine. « Le 27 avril dernier, je faisais planter dans un terrain d'alluvions sa- bleuses de la Loire, situé entre Varades et la Gare, préalablement défoncé à une profondeur moyenne de o'",55, des boutures non enracinées de vignes américaines des variétés : Riparia, Rupestris, Vialla-Solonis , Jacquez. » Afin d'éviter tout dessèchement de la |jlante, chaque bouture avait été fortement buttée jusqu'au-dessus de l'œil supérieur. Le terrain était, au moment de la plantation, des mieux préparés, et les précautions prises faisaient espérer un succès complet. » Un mois après, environ, quelques bourgeons seidement s'étaient dé- veloppés de-ci de-là, dans la pépinière, mais ce jeune plantier ne débour- rait, en général, que fort irrégulièrement. » Je fis déchausser les plants pour les examiner en détail. » Les bourgeons des sujets qui n'avaient pas encore donné signe de vie étaient envahis, entourés, de petits myriapodes au nombre de cinq, six et quelquefois dix par bourgeon, formant ainsi de véritables boules de la gros- seur d'un petit pois. Ceux de la pirtie véritablement souterraine étaient également attaqués. » Quelques jeunes pousses avaient reçu la visite de ces dévastateurs et ( 528 ) des galeries de i)Iusieiirs centimètres de longueur étaient creusées à l'inté- rieur du rameau herbacé. )) Je fis visiter tous les plants et ramasser le plus grand nombre possible d'insectes, .fe pus, de la sorte, sauver les deux tiers de ma plantation. » Je dois à l'obligeance de M. le D'' F. Henneguy, le professeur d'Em- bryogénie comparée au Collège de France, la détermination de ce myria- pode : c'est une Blauyule (Blanyuliis gutlulalus Fuhr.). » Cette bestiole, très nuisible aux fraisiers, aux salades et aux plantes délicates, n'avait jamais été signalée comme s'attaquant à la vigne. » Le sol dans lequel elle a commis ses déprédations est éminemment propre à la culture des plants greffés. Bon nombre de pépiniéristes ont déjà fait des plantations de ce genre dans la vallée de la Loire, et à bref délai beaucoup de terrains d'alluvions sableuses analogues à ceux de la pépinière de Varades seront utilisés pour cet objet. Le buttage des greffes étant une façon culturale indispensable, les bourgeons seront à la merci de la Blanyule. )) M. le D"' Henneguy croit qu'on peut se débarrasser de cet insecte au moyen d'un arrosage avec une solution de suifocarbonate de potassium. Il serait peut-être aussi bon de sulfurer énergiquement le terrain avant la plantation. » Quoi qu'il en soit, et en raison de l'intérêt qui s'attache à cette décou- verte, je prends la liberté d'adresser à l'Académie cette Communication. Dans la crise actuelle que subit la Viticultui'e française, il est bon, je crois, que les vignerons connaissent tous les ennemis contre lesquels ils ont à lutter. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur quelques phénomènes relatifs au mouvement de la mer prés de Bonifacio. Note de M. Nicol, transmise par M. de Jon- quières. « ... Je profite de l'occasion pour vous donner les renseignements que j'ai observés sur la marée de samedi soir à Bonifacio. Le 23 septembre, vers 9'' 3o" du soir, nous revenions d'une promenade sur la route d'Ajaccio; en arrivant derrière \Hamelin, au fond du port, nous i-euiarquàmes que la mer était extrêmement basse. Continuant notre route pour rentrer à bord, nous fûmes extraordinairement surpris de voir que 3oo™plus loin, au petit môle oîi était accosté le torpilleur 134, la mer était au contraire très haute (529 ) et couvrait en partie le quai qu'elle avait envahi ; il ne s'est pas écoulé plus de quatre minutes entre ces deux observations. Continuant notre route vers l'ouest, notre stupéfaction fut encore plus grande en voyant que, iSo" plus loin, derrière le torpilleur 126, la mer était basse, moins de deux minutes après la deuxième observation. Revenant au petit môle, nous y trouvâmes encore la mer basse, à o'°,35 au-dessous de la bordure du quai ; nous sta- tionnions en cet endroit depuis deux minutes, quand la mer se mit à monter rapidement et envabit de nouveau le quii ; elle resta étale pendant une minute, puis redescendit à o'", /p au-dessous de la bordure du quai, en moins de deux ou trois minutes. Tous ces mouvements se sont accom- plis sans houle apparente et sans qu'aucune lame déferlât sur la berge; c'était comme un soulèvement uniforme de toute la masse d'eau contenue dans le port. » M. Chavée-Lerov adresse une Note « Sur la température du moût de vin pendant la fermentation ». A 3 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dass la séaxce du 2 octobre iSgS. (Stiiie.) Rapport sur les triangulations, présenté à la dixième Conférence générale à Bruxelles, en 1892, par M. le général A. Ferrero; i vol. in-4°. Observations publiées par V Institut météorologique central de la Société des Sciences de Finlande. Observations météorologiques faites à Helsingfors en 1884, i885, x886, 1890 et 1891. 3 vol. gr. in-4''. Memorias presentadas en congresos inlernacionales que se reunieron en Espana durante lasfiestas del IV centenario del descubrimento de America, en ( 53o ) 1892, por SoLED.vD AcosTA DE Samper. Chartrcs, imprenta de Durand, 1898; I vol. 111-4°. A Historv of the theory of elaslicity and of ihe strength of materials from Galilei to the présent lime, bythe late Isaac Todhunter, D. S. C, F. R. S.; edited and conipleted for the syndics of the University Press by Rarl Pearson, m. a. Vol. IT. Part. T, II. Cambridge, 189.3; 2 vol. in-B". (Pré- senté par M. Boussinesq.) Philosophical Transactions of the royal Society of London (A, B) for the year MDCCCXCII, t. 183. London, MDCCCXCIII; 2 vol. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du 9 octobre 1898. Conservatoire des Arts et Métiers. — Conférences publiques sur la Photo- graphie, organisées en 1891 -1892 par le Directeur de l'établissement. Paris, Gauthier-Villarsetfils, iBgS; i vol. \n-8°. Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité et des Conseils d'ar- rondissement du département du Nord, pendant l'année 1892, présenté à M. le Préfet du Nord par M. Thibaut, secrétaire général. N° LI. Lille, Danel, 1893; i vol. in-S". Dénombrement des étrangers en France. Résultats statistiques du dénombre- ment de 1891. Paris, Imprimerie nationale, 1893; i vol. gr. in-8°. Proceedings and transactions of the royal Society of Canada for the year 1892. Volume X. Ottawa, 1893; i vol. in-4°- Ninth annual Report of the agricultural Experiment station of the Univer- sity of Wisconsin for the year ending june'io, 1892. Madison, Wisconsin, 1893; I vol. in-S". AutomatischesMicrotomnachprof. O'^Minot, vonE. Zimmermann. Leipzig; I br. in-i2. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils lormeut, à la fin de l'année, deux volumes m-4«. Deu Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annu. et part du i" janvier. Le iirix lie Pubonnement est fixé ainsi ifiiil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. ( Gavault St-Lager. Alger I Jourdan. ( Ruir. Amiens Hecquet-Decobert. ( Germain et Grassin. Angers ! , , . „ ,, [ LaclieseelDolbeau. Bayonne Jérùme. Resançon Jacquard. , Aviard. Bordeaux Dutliu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. / Lefouriiier. V. Robert. J. Robert. V- Uzel CaioH. Baer. Massif. Chambery Perrin. Henry. Brest. Caen . Cherbourg Clermont-Ferr. Dijon Douai. \ Marguerie. ( Rousseau. i liibou-Collay. ; Laniarclie. Rate). ' Damidiil. ) Lauverjal. \ Crépin. Grenoble \ l Gratier. La Rochelle Koucber. Roiiidignon. Doiubre. Marchai. Lille \ Lefebvre. Quarré. Le Havre. \ chez Messieurs : ' , ( Baumal. Lorient \ M"* J e.vier. / Bernou.iL et Cumin. 1 Georg. l.y'on < Mégret. j i Palud. 1 Vitte. Marseille Ruai. i Calas. Montpellier ., , ^ ' Coulel. Moulins Martial Place. / Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. \ Loiscau. , / M°" Veloppé. I Barnia. ( Visconti et G". A'imes Thibaud. Orléans Luzeray. ^ Blanchier. t Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Rocheforl Girard ( M"" ). ^ Langlois. ' Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. ( Rumébe. ( Gimet. / Privât. , Boisseiier. Tours ( Pêricat. ' Suppligeon. ^ Giard. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen Berlin. Berne Nantes Nice ... Ni me Orléa ! Hoitiers. Bennes Rochef Rouen. S'-Élie Toulon . . . Toulouse. Bucharest. I Valenciennes.. i Lemailre. / et C''. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. i Asher et G'". I Calvary et C'". , Friedlander et fils. f Mayer et Muller. \ Sclimid, Krancke et I C". Bologne Zauichelli et C'". Kamiot. Bruxelles Mayolezet.Xudiarte. ( Lebégue et C". \ Haimann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. I Cherbuliez. Genève ' Georg. ' Stapeiraohr. La Haye Belinfante frères. ^ Bcnda. / Payot. Barlh. Brockhaus. Leipzig ■ l.orcntz. Max Rube. Twietmeyer. l Desoer. i Gnusé. Londres Luxembourg. . . . Madrid Milan . . Moscou. N a pies. New- York. Lausanne. Odessa Oxford Falernie Porto Prague Pio-Janeiro . Borne . Rotterdam. Stockholm.. S' Pe'tersbourg . Turin . Liège. Varsovie. Vérone . . . Vienne . Zurich. chez Messieurs : ( Dulau. / Nutt. V. Buck. ILibr. Gutenberg. Fuentes et Capde ville. Gonzalès e hijos. F. Fè. j Dumolard frères. \ Hœpli. Gautier. / Furcheim. Marghieri di Gius. ' Pellerano. I Chrlstern. ) Stechert. ' Westermann Rousseau. Parker et C'". Clausen. Magalhaès. Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Kramcrs et fils. Samson et Wallrn Zinserling. Woinr. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier Gebethner et Wolll. Drucker. Frick. Gerold et C*. Meyer et Zeller. ■( TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31. — (3 .4oûl i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume 10-4°; 1870. Prix. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix . SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : 15 fr. 15 fr. 15 fr. ^ Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbes et A.-J.-J. Solier. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M.Hamse.-».— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique,dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-^", avec 32 planches ; i856 jc f | Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseden. — Essai dune réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de iS53, et puis remise pour celui de iSâfl, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher a nature .. des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs i., par M. le Professeur Bron.n. In-4», avec 27 planches; 1861.. . 15 fr A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 16. TAIU.E DES AHTICLES. (Séance du 16 octobre 1893.) MÉMOIRES ET C03IMUIVICAT10NS DES MliAlItUER ET DES CORHESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. H. Resal. — Sur la stal)ililé de l'équi- lilirc de l'axe de la toupie giroscopique. . '|i|;) M. li.MlLic Picard. — Sur I équation aux dé- rivées partielles qui se présente dans la tbéoric de la vibration des membranes .. 5o) M. E.-II. AmaGat. — Sur la cristallisation Pages, di' l'eau par décompression au-dessous de zéio '. '. 107 M. K.MiLE PiCAHD. — Présentation de deux volumes de M. Sophiis Lie sur la Théorie des groupes de transformations Sot) MEMOIRES PRESENTES. M. Miiii'EL Saderua y Maso adresse une re- lation du tremblement de terre survenu le îi juin ilernier à Tile de Mindanao ... ôoii M. P.-\V. Stuart-Menteatii adresse à l'Aca- démie trois Notes « Sur la géologie des Pyrénées >■ Jio >I. P. Blandin adresse une Note ayant pour titre : « Observations des mouches vo- lantes en Ophtalmologie " 5io M. P.-E). AuBRY adresse une Note « Sur un projet de numération sexagésimale » . .. . ôio COURCSPO.XDArVClî. M. Jaccoud, m. Lancereaux prient l'Aca- démie de les comprendre parmi les candi- dats à la place vacante dans la Section de Médecine et Chirurgie par suite dn décès de M. Cliarcot iM. le Secrétaire I'Erretuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de MM. //. Sauvaire et J. de Rey-Pailhade M. Delassus. — Sur une extension aux équa- tions d'ordre quelconque d'une méthode de Hicmann relative aux éciuations du se- cond ordre M. H. Le Ciiatelier. — Sur le troisième prin- cipe de l'énergétique. Réponse à M. Meyer- hoffer M. L. HoULLEViGUE. — Sur le transport élec- trique de la chaleur Bulletin itiBLioiiii\i>niQUi: M. L. BoNN'ET. Sur quelques propriétés des oxydes de plomb M. Rai.land. — Sur la température intérieure du pi(iu sortant du four MM. E. B.\TAILL0\ et R. Kœiiler. — Obser- vations sur les phénomènes karyokinéti- ques dans les cellules du blastoderme des Téleostéens M. Leclerc du Sablox. — Sur la germina- tion du Ricin M. FoNTAl.NE. Un nouvel ennemi de la vigne : Blanyulus guttulatus Fabr M. NieoL. — Sur quelques phénomènes re- latifs au mouvement de la mer près de Bo- nifacio M. Chavée-Leroy adresse une Note « Sur la température du moût de vin pendant la fermentation « 31'\ .T>.<) P\Hl.s - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Ouai des Grands- A ui:ii*tnns, 55. Le (itrniit : Gaw i HiEn-ViLLAii*. 1893 SECOND SEMESTllE. COMPTES RENDUS . HEBDOMADAIHES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR nOI. liES SECKÉTAIBES PE:RPKTI.>EL.S». TOME ex VII. W 17 (25 Octobre 1893). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMITES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES V»aai des Grands-Augusiins, 55. 1893 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. AduI'TK I)A>ÎS les séances des 2.3 JUIN 1862 ET SZj MAI iStS. Les Comptes rendus liebaomadaires des séances de i Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. AiiTicLE 1*"^. —Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Rlomoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications vei'bales ne sont mentionnées Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui'ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoiies sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élcvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvcn ement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après 1 préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de l'imp^'css'O" ^le chaque volume. lire, dans les séances suivantes, des Notes ou ]Mc- nioires sur l'objet de leur discussion. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. >^0V 25 1895 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 23 OCTOBRE 1893, PRÉSIDENCE DE M. DE LACAZE-DUTHIERS. MÉMOIRES ET GOMMUIXICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Tisserand, en présentant à l'Académie le Tome IIT de son « Traité de Mécanique céleste », s'exprime en ces termes : « Dans le cadre que je m'étais tracé primitivement, ce Traité devait comprendre trois Volumes; mais, après la publication des deux premiers, il restait encore tant de sujets importants que la nécessité d'un quatrième Volume apparut avec évidence. )) Dans ces conditions, j'ai pensé qu'il valait mieux consacrer le Tome III uniquement à la Théorie de la Lune. Aucun problème de Philo- sophie naturelle n'a provoqué autant d'efforts depuis deux siècles. Les G. R., 1893, a- Semestre. (T. CXVII, N" 17.) 7^ ( 532 ) noms des plus grands géomètres et astronomes y sont attachés pour tou- jours : Newton, Clairaut, d'Alembert, Euler, Laplace, Damoiseau, Plana, Poisson, Lubbock, de Pontécoulant, Hansen, Delaunay, Newcomb, Gvl- dén, Ilill, Adams, » J'ai voulu donner un Tableau de toutes ces recherches, cherchant à rester clair, malgré la concision qui m'était imposée. Il n'est pas inutile de rappeler les travaux anciens, quand ils émanent d'hommes de génie; plus d'une tentative récente vient se souder aux essais antérieurs, et se trouve ainsi mieux mise en lumière. » Après tant d'efforts consacrés à la solution pratique d'un cas spécial du Problème des trois corps, cette solution laisse malheureusement encore quelque chose à désirer. Déjà, à l'époque de Clairaut, la gravitation pa- raissait impuissante à expliquer le mouvement tlu périgée. Elle triomphera encore du dernier obstacle qui subsiste aujourd'hui, mais il reste à faire une belle découverte. » Il ne faudrait pas toutefois s'exagérer l'importance du désaccord final entre la théorie et l'observation. Il consiste simplement en ce que, dans l'intervalle de deux siècles environ, la Lune s'écarte progressivement de la position calculée, sans que la différence dépasse une seconde de temps. )) Je tiens à exprimer ici mes remerciements à notre Confrère M. Cal- landreau et à M. Radau qui m'ont prêté leur précieux concours (le Cha- pitre XVIII est la reproduction presque textuelle d'un beau Mémoire de M. Radau), et aux éditeurs, MM. Gauthier-Villars et fds, qui ont donné tous leurs soins à l'exécution typographique de ce Volume. » ASTRONOMIE. — Observations (le la coméle Brooks (iSgS, octobre 16), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux par MM. G. Rayet et L. Picard. Note de M. G. Rayet. Comète Brooks (1893, octobre 16). Temps moyen Ascension Distance Dates de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1S03. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Étoiles. Observ. h m s hms ..„ Oct. 19 i6.56. 7,0 12.20.19,98 — 1,640 75.1.5.34,4 — 0,766 I L. Picarl 20 16.42.23,6 12.26.36,87 — 7,640 74.34.55,1 — 0,771 2 G. l^ayet Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au moyenne. jour. moyenne. jour. h m s 12.22.18,95 12.24.23,05 s +0,98 +0,99 0 ' " 75. 9.12,1 74.44.33,6 +9" 18 +9.48 ( 533 ) Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1898,0. Étoiles. Catalogues et autorités. I . . . . Observations de Bonn, t. VI + i5°n°2467 2. . . \Veisse.2, H. XII, n°^ 471, 472, 473, 474 )) La comète offre l'apparence d'une nébulosité d'environ 3' de dia- mètre, avec noyau de 9* grandeur, prolongée par une queue qui atteint 20' de longueur et dont les bords sont sensiblement plus brillants que le centre. Cette dernière apparence est surtout visible sur une photographie obtenue le 20, au matin, par M. F. Courty; la pose a été de trente-trois minutes. » A l'aide de l'observation faite le 17 a Hambourg et des deux observa- tions précédentes de Bordeaux, M. F. Rromm, calculateur à l'observa- toire, a obtenu pour la comète de Brooks les éléments paraboliques et l'éphéméride suivante : Éléments de la comète de BrooAs (1898, octobre 16). T Cclobre 8,4522. Temps moyen de Paris. o ' Q 178.49- 9 ] i i35.i4.io > Equinoxc niojen de 1898,0 10 24.59. 16 ) log7 T,9453 Éphéméride de la comète de Brooks pour minuit, temps moyen de Pans. Ascension Date. droite. Déclinaison. LogA. Logr. h m s o ' _ 1893. Octobre 20 12.26.28 -t-i5.i6,6 0,1985 >,9584 » 22 29. 18 16.89,6 » 24 82.14 18. 6,2 O.I776 1,9680 » 26 35.29 19.86,9 a 28 88.59 21.12,0 o,i547 7,9796 » 80 42-47 22 .5i ,9 1893. Novembre 1 46.55 24.86,9 o,i3oi 7,9928 ( 534 ) M. G. Rayet fait hommage à l'Académie d'une Notice qu'il vient de publier sur la vie et les travaux de J.-J.-B. Abria, Correspondant de l'Aca- démie. MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Sur les mouvements de la surface du cœur. Note de M. Poïaix. « L'étude des mouvements de la surface du cœur semblait n'avoir plus aucun intérêt, depuis que les méthodes de Chauveau et Marey avaient per- mis d'explorer les fonctions de cet organe dans ses cavités mêmes. L'au- teur a été conduit cependant à reprendre cette étude, pour en obtenir l'in- terprétation des bruits cardiopulmonaires que la clinique lui avait fait connaître; bruits qui résultent des mouvements communiqués au poumon par le cœur, et des phénomènes inspiratoires localisés que ces mouvements produisent. )) Les mouvements de la surface du cœur ont été explorés, avec le con- cours du D' François-Franck, sur un animal à poitrine ouverte, à l'aide d'un dispositif instrumental particulier imaginé par l'auteur et qui a per- mis de recueillir à la fois, dans chacun des points de la surhice, les dépla- cements qui ont lieu suivant chacune des directions de l'espace. » Les éléments ainsi obtenus ont servi à déterminer, à l'aide d'une construction spéciale mise sous les yeux de l'Académie, la trajectoire exacte du mouvement pour chacun des points explorés. Ces trajectoires, divisées en dixièmes de révolution et reportées sur une coupe de la sur- face du cœur supposée faite suivant un plan perpendiculaire à l'axe, mon- trent non seulement l'amplitude et la direction du mouvement, mais aussi sa vitesse, qui se trouve indiquée à chacun des moments de la course par l'écart variable des points qui marquent les dixièmes. » Le mouvement longitudinal qui se produit suivant le plan parallèle à la surface a été négligé pour celte double raison : qu'il a relativement très peu d'amplitude, et que, étant parallèle à la surface, il ne produit qu'une sorte de glissement sans influence possible sur les bruits anormaux dont l'interprétation a été le sujet principal de ces recherches. » Ces trajectoires ont été déterminées en cinq points différents de la sur- face accessible des ventricules : au niveau de la partie la plus élevée de ( 535 ) l'infundibulum du ventricule droit; à la partie moyenne de la face anté- rieure du ventricule gauche; à la partie moyenne et à la base du ventri- cule droit; à la pointe. Le mouvement général qu'elles indiquent est, pendant la systole, un retrait rapide de la surface et une translation non moins rapide vers la droite; c'est-à-dire le mouvement de torsion tant de fois indiqué. La pointe fait exception, en ce sens que le retrait se pro- duit seulement à la fin de la systole. Elle n'éprouve pas de projection, comme on l'a dit; mais elle garde son niveau, pendant que le reste de la paroi se déprime. Au début de la diastole, toute la paroi s'affaisse soudain, en raison de sa flaccidité subite; puis elle se relève, lentement d'abord, sous l'influence de l'afflux progressif du sang dans les cavités; rapidement ensuite, quand vient la systole de l'oreillette. » Si l'on compare les caractères de ces trajectoires avec ceux des souffles anorganiques qu'on entend chez l'homme et souvent aussi chez les ani- maux, on trouve : i° que leur amplitude est prédominante là précisément où ces bruits se font le plus souvent entendre et avec le plus d'intensité, c'est-à-dire au-devant de l'infundibulum et de la face antérieure du ventri- cule gauche; 2° que \e\ir direction est, dans ces points-là, particulièrement propre à produire sur le poumon une aspiration vive pendant la systole, attendu qu'elle est exactement normale au plan de sa face profonde ; tandis que, dans les points où des bruits de ce genre ne se produisent habituelle- ment pas, elle lui est presque parallèle et ne détermine guère qu'une sorte de glissement; 3" que le rythme du bruit est lui-même en rapport avec les variations de la vitesse du mouvement. Là où le bruit est sensi- blement continu, le mouvement systolique est de vitesse égale; au-devant du ventricule gauche, au contraire, où le bruit est presque toujours méso- systolique, c'est-à-dire où il n'occupe que la partie moyenne de la systole, la partie moyenne du mouvement seule est rapide et capable de produire le souffle, la première et la dernière sont lentes et aphones. Enfin à la pointe, où l'on entend surtout deux sortes de souffles, les uns en dedans, les autres en dehors d'elle, les premiers, qu'on entend en général seulement à la fin de la systole, sont en rapport avec le retrait rapide qui, en cet endroit, a lieu seulement en ce moment; les autres, qui sont exactement systoliques, résultent d'un mouvement de translation rapide vers la droite, qui fait le vide à gauche et qui est lui-même exactement synchrone avec la systole. » L'accord précis et rigoureux jusque dans ses moindres détails que ces recherches ont établi, entre les mouvements extérieurs du cœur et les ( 536 ) bruits anorganiques qui les accompagnent, ne laisse plus aucun doute sur le mécanisme de ces derniers, mécanisme que les observations cliniques avaient permis à l'auteur de préciser déjà. L'application à la clinique des merveilleuses méthodes de Marey donne ainsi la solution définitive d'un problème singulièrement obscur et difficile apparemment, puisqu'il avait provoqué les interprétations les plus discordantes, après avoir désespéré l'auteur même de l'auscultation. » MEMOIRES PRESENTES. M. Abel Duveau soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ac- compagné de figures et intitulé « Bateaux-pompes atmosphériques, pour élévation de rivières ». (Commissaires : MIM. Resal, Maurice Lévy, Sarrau.) CORRESPOIVDAIVCE ; M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, trois brochures de M. E. Fédoroff, imprimées en langue russe, et portant pour titres : « La symétrie sur un plan » ; « La symétrie des systèmes réguliers des figures » et « Question sur le minimum des surfaces dans la théorie de la symétrie ». (Présenté par M. Hermite.) ASTRONOMIE. — Observations delà nouvelle comète Broo/cs (iS^'i, oct. i6), faites à l' Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. RiGouRDAx, communiquées par M. Tisserand. Étoiles Comète — Étoile. Nombre Dates de - — —^•^ — - — ^m^~ -, de 1893. comparaison. Aa\. ADécI. compar. Octobre i8 a 25o3BD-i-i4 -t-i. 26,07 -1-3.56,7 12: 8 18 6 25o9BD-i-i4 — I. 5,i5 -hi.38,8 12:8 19 c25o2BD + i4 -h3.49,33 +6.11,8 3:2 19 c 25o8BD-i-i4 -(-I. 3,80 -1-1.21,6 i5:io ( 3^7 ) Positions des étoiles de coin pa raison. Ascension droite Réduction Déclinaison Réduction Dates moyenne au moyenne au 1893. Étoiles, 1893,0.. jour. 1893,0. jour. Autorités. Octobre r8.. a h m s 12.22.34,05 s +0,96 -)-l4. 2.19,8 -8,9 Bonn. B. VI 18.. .. h 12.25. 3,8 4-0,96 -H14. 3.16 -8,9 B. D. 19.. . . c 12 .21 .28,42 -1-0,98 + i4.3S.i5,8 —9.2 Yarnall (5286) 19.. .. d I 2 .24 . i3,3 -4-0,98 -H14.43.18 —9,2 B. D. Positions apparentes de la comète. Dates Temps moyen Asc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact 1893. de Paris. apparente. parall. apparente. parall. h m s h m s . Octobre iS.. . 17. 5.53 12.24. 1,08 7,599,, -l-r4. 5. 7,6 0,79a 18.. . 17. 5.53 12.23.59,6 î , 599„ +i4. 4-46 0,795 19.. 16.56.27 12.25. 18,73 ",599« +14.44.18,4 0,791 19.. 17.10.43 12.25. 18, I 1,598,, -)-i4.44-3o 0,789 » Remarques. — Les positions des étoiles b et d ne sont qu'approxima- tives : c'est ce qui produit des discordances apparentes dans les coordon- nées conclues de la comète. » Oct. 18. La comète est une nébulosité ronde, de i',5 à 2' de dia- mètre, plus brillante au centre, à partir duquel l'éclat décroît graduellement. Cette partie centrale forme un noyau de grandeur 9-10 qui ne se détache pas nettement. La comète a une queue o])posée au Soleil, relativement brillante, et qu'on a aperçue un instant sur environ 5' de longueur. D'ail- leurs la comète est peu élevée au moment où commence le crépuscule, de sorte qu'elle n'a pu être examinée dans de bonnes conditions, quoique le ciel fiitbeau. ,) Ocl. iq. La brume de l'horizon affaiblit fortement la comète et l'on ne voit pas de queue. >i GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur certaines familles de cubiques gauches. Note de M. Lelieuvre, présentée par M. Darboux. (( Soit une cubique gauche G; ses plans osculateurs enveloppent une développabler de troisième classe; Getr constituent ce que nous appelons y ensemble GY . » Kous nous sommes proposé la recherche des familles de pareils ensembles, dépendant d'un paramètre u, qui possèdent la propriété d'être ( 538 ) divises homographiquement par leurs conjugués, en entendant par là que, si l'on exprime les coordonnées d'un point de G et de son plan osculateur en ce point, rationnellement (et d'une façon univoqiie) avec un para- mètre l, l'équation différentielle entre / et m qui détermine les lignes con- juguées des cubiques G ou les développables conjuguées des dévelop- pables r est réductible à une équation de Riccati. La famille des développables © circonscrites le long de chaque cubique G, à la surface S engendrée par ces cubiques quand u varie, et celle des lignes T suivant lesquelles chaque développable r touche la surface 2 qu'elle enveloppe en même temps, ont alors la même propriété. )) Soit Adt -h A' du = o l'équation différentielle des conjuguées, transformée de façon que A soit un polynôme entier en t du sixième degré, et A' un autre du huitième. Il faut et il suffît que A divise A'. Or une méthode indiquée antérieurement ( ' ) montre que, pour que A et A' aient une racine commune f ^ t^ (t^ fonction de m), il faut et il suffit, ou que le point t=^ (^ de la cubique G engendre, quand u varie, une em'eloppe de ces cubigiies (pouxant se réduire îi un point), ou que le plan tangent t = t^ à F engendre une enveloppe des dèveloppablesT (pouvant être un plan fixe). Nous appelons enveloppe E"^ de l'ensemble Gr, de l'ordre k, une telle enveloppe qui abaisse de m unités la classe de 0, de n unités le degré de T, et qui est telle que t ^ t^ soit racine commune de A et A', à la multiplicité k. Les entiers m, n, k dépendent de la nature de cette enveloppe et de ses conditions de contact avec G ou T. Par exemple, une enveloppe à laquelle G reste tangente sans avoir même plan osculateur qu'elle est une enveloppe E" de multiplicité i ; si le plan osculateur devient commun, on a m et «^i, ^^2; cela a lieu si l'enveloppe est une droite, etc. » On peut alors : 1° chercher quelles pareilles enveloppes peut et doit posséder l'ensemble variable (G F) pour que la condition demandée soit remplie; 2° tenter la détermination de pareils ensembles. » Voici les résultats généraux obtenus : )) i" Les ensembles cherchés peuvent se diviser en quatre groupes : » Premier groupe. — La développable 0 est un cône de deuxième classe. Si T est du sixième degré, l'ensemble GT a une enveloppe EJ d'ordre 2, quatre enveloppes E° d'ordre i. Les surfaces S sont polaires réciproques (') Comptes rendus, novembre 1891 ( 539 ) des surfaces S', déjà signalées ( '), qu'on engendre par une conique tan- gente en chaque point d'une enveloppe, dans le plan osculateur à l'en- veloppe en ce point. Le degré de T peut d'ailleurs s'abaissera 5, 4, 3, 2 par la présence d'enveloppes ])our lesquelles l'un des nombres m ou n au moins dépasse i. Nous n'énumérerons pas ici ces cas particuliers. )) Deuxième groupe. — La développable 0 est de troisième classe. Si T est du cinquième degré, ou bien l'ensemble G F possède une enveloppe E^ d'ordre 4 et deux E" d'ordre i, ou bien il possède deux EJ d'ordre 2, deux E" d'ordre i ; dans cette dernière catégorie se placent les enveloppes de quadriques de raccordement d'une surface gauche dépendant d'un para- mètre u, et dont les génératrices cubiques ont la propriété demandée. Le degré de T peut s'abaisser à 4, 3, 2. » Troisième groupe. — 0 est de quatrième classe; les cas généraux où le degré de T est 4 sont trop nombreux pour être énumérés ici. Signalons seulement celui où GT possède trois E^ et trois E", d'ordre i ; 0 est alors un cône et T une quartique polaire. » Quatrième groupe. — U est foimé des ensembles GT', polaires réci- proques des précédents. « 2° Réservant la solution générale de la question, nous remarquerons seulement ici que nous savons déjà déterminer les surfaces S quand 0 est un cône, comme polaires réciproques de surfaces S' lieux de lignes ration- nelles planes (-). On peut aussi obtenir géométriquement des solutions particulières en se donnant d'avance certaines enveloppes des cubiques G; exemples : familles de cubiques ayant deux points fixes ainsi que la tan- gente et le plan osculateur en chacun d'eux (deux Eï; d'ordre 3), ou encore deux points(deux E" d'ordre i)et deux tangentes fixes(deux E[ d'ordre 2). Ces solutions appartiennent au troisième groupe. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur l' iiUerprèladon cinétique de la fonc- tion de dissipation. Note de M. Ladislas Nata.vson, présentée par M. Poincaré. « Reprenons l'équation ( 5 ) de ma Communication précédente en suppo- sant, pour simplifier, qu'on puisse considérer l'énergie intérieure des (') Comptes rendus, décembre 1889. ('^) Ibid., octobre 1890. C. R., 1893, 2- Semestre. (T. CXVII, N« 17.) 7^ dv , d.='' £+:&=B. du di- . , dy dx (^ f ^ molécules h comme négligeable ou, plus généralement, comme constante. L'énergie moléculaire du fluide £ et son énergie apparente^, c'est-à-dire celle que l'on considère en Hydrodynamique, auront les valeurs suivantes : t = { fj'f? {V+7- + ^) dœ dy dz; k= y\ff?{u- -t- t'= + w^-) dx dydz. » Nous supposons le fluide contenu dans un volume V auquel s'étendent les intégrations indiquées. » Reprenons l'équation (g'i) de Maxwell \0n ihc Dynamical Theory of Gases (Scient. Papers, vol. II, p. 5i)] convenablement corrigée. » Négligeons-y les termes qui se rapportent à la conduction de la cha- leur et posons, pour abréger, du dx dv dw . dz dy l'équation deviendra (■) L= ^ (^ + ^' + ^) "•" P^" '+" ?^^ ^ P^'^ + P'^^^ + p'CËB -H p^y)C = o. » Ajoutons au jjremier membre i(F + V + p) ^' + ;?tl^ + ^ + ?) (È + :| + *) , ensuite développons -j [^p (^- + vi" + ^")] et, enfin, dans l'équation ainsi obtenue, faisons l'intégration par rapporta dxdydz, en l'étendant au vo- lume occupé par le tluide. Nous aurons ^ ^i + ly Yp (^ ^ .;;5 + ^) (/,, + „it, + mw) ds I -I- / C f (fI''a-hffb + fC'c-+-f'nK^^ + :ZlR-h?l-n^)dxdydz = o. » Si le fluide ne peut pas franchir la surface s du volume qu'd occupe, le second terme à gauche disparaît. Admettons-le et appliquons à l'équa- tion (3) de ma Note précédente la même transformation que celle qui vient d'être indiquée; nous trouverons dk dt — I f f ['^l^a ■+- fn-b-j- fÇ'c -h p-/i"C A + fCl B -H p;-/iC ) dx dy dz - f I /p("X + vY -h wZ)dxdydz, ( 54i ) c'est-à-dire, en tenant compte d'une autre équation de Maxwell, (3) 1^" = - J^ +fj I f ( aX + C'Y -I- (pZ) dx dy dz. Ainsi, la variation de l'énergie apparente est due en partie à l'action des forces extérieures; une autre partie de cette variation (nous la désigne- rons par -T- ) résulte de ce que l'énergie interne ou moléculaire et l'éner- gie apparente sont susceptibles de se transformer l'une dans l'autre. » Convenons de définir les symboles />, 0 et F j)ar les équations ?,p ~ pE- + ^rr H- p^- , 6 = a -^ /> H- c ; F = (p - pFO« -^{p- 9^')b + {p - p?)r - ?-^A -^^IB -jûr. _ = - ?V(a - le)- pV(^ --jO)- p^=(c -iO)-p^^A — p^^B- ?irX^ = (p-pË^)(a-iO) + (;.-pV^)(i-ie)-h(^-p!:^)(o-i6)-p^U-??:^B-p;^C; la valeur de — t- ou de — r- s écrira clt dt (4) -f^ = ^^^=fff(p^-F)d.dyd.. Par conséquent, l'énergie moléculaire du fluide change de valeur, en pre- mier lieu, par suite du travail ordinaire de la pression; mais, en outre, grâce à la perturbation apportée à l'état normal du fluide, et notamment grâce à l'inégalité des pressions normales entre elles et à l'existence des pressions tangentielles, il y a production ou consommation d'énergie mo- léculaire, en quantité F par unité de temps et de volume. Dans le cas où la perturbation n'est point très violente, on parvient facilement, en po- sant Q = (u H- ^)- et Q = (m h- E)((' -I- ■/)) dans l'équation fondamentale, aux relations A(^_pl^) = _.p(«._ie, A(p,î:; ''- à ?a et l'on trouve de même les équations relatives a p — ^r,^, p — p et flr,. Il vient alors Celte formule nous apprend que le sens dans lequel s'effectue la transfor- mation d'énergie représentée par le terme F est lié aux lois des chocs mo- léculaires. Si les chocs sont de nature à faire disparaître, au sein du ( 542 ) fluide, la perturbation qu'une influence étrangère y a provoquée, l'énergie (lu mouvement visible se convertit nécessairement, dans tous les cas, en énergie moléculaire, et la transformation en sens inverse est impossible. Cependant, pour démontrer qu'il en est réellement ainsi dans tous les fluides de la nature, notre méthode de raisonnement cinématique se trouve insuffisante. Rapportons-nous, par conséquent, aux équations />-pp=2;..(a-iO), ^,_p^^ =.,,.(/,_ ±6), ^_pPÏ_2(..(c-ie), p-rL Y — a A, p?:?=-v.B, f.l = ~..Q., = I^-l2(« - -^0)^+2(6 = iU(?^- -p?)'+Kp? = ^-W(b - -^Y +\{^ auxquelles parvient Maxwell moyennant une hypothèse bien connue, rela- tive aux lois du choc, et qui se confondent du reste avec les formules de Poisson et de Sir G. -G. Stokes. CLe coefficient de viscosité v est désigné par [j.,) Nous aurons 10)=+ 2 (c -ie)=+A^ + B=+C--] pfs) V i(pË^- p^) V (p-7C) V (p^) V {f,r^ ay +\{a -bf +A=+B= + f-], et de ces égalités on conclut (juc la fonction F ne peut jamais devenir né- gative. On trouve encore F = ;v.(2«- + ih-- + ic- - fÔ= + A- + B=-+- C-), c'est sous cette forme qu'a été donnée la fonction F par Lord Rayleigh qui lui assigne le nom de fonclion de dissipation. En eftét, comme on vient de le voir, lorsque a, b, c. A, B, C changent de signe, le terme />9 en change aussi, tandis que F ne change pas. Le premier correspond donc à un phé- nomène réversible, le second à un phénomène irréversible, à la transfor- mation de l'énergie apparente en énergie interne, c'est-à-dire en chaleur; cette transformation se produit toujours, quelle que soit la nature de la perlurbation que nous imposons au fluide. On a ainsi l'exemple d'un sys- tème purement dynamique qui réalise en plein le phénomène de la dissi- palion de l'énergie, phénomène reconnu universel j)ar la science de la Thermodynamique. » ( 543) ÉLECTRICITÉ. — Détermination (le la vitesse de propagation d'une perturba- tion électrique le long d'un fil de cuivre, à l'aide d'une méthode indépen- dante de toute théorie. Note de !\I. 11. Bloxdlot, présentée par M. Poin- caré. « Deux condensateurs tout pareils, A et A'(/ig. 17), sont formés l'un et l'autre d'un verre de lampe à gaz, garni intérieurement etextéricurement^de feuilles d'étain; chacune des deux armatures externes est scindée en deux parties annulaires, isolées l'une de l'autre, a et a, pour l'un des condensa- teurs, a' cta\ pour l'autre. Les armatures internes sont reliées respective- ment aux pôles d'une bobine d'induction, et les boules b et b' qui les ter- minent laissent entre elles un intervalle de 6""" à 8""". De a et a' partent deux fds courts en laiton, terminés par des pointes p et p' , distantes de i millimètre environ; la droite pp' est horizontale. De a^ et «', partent deux fds a, c/> et a', c'p' ayant chacun 1029™ de longueur et aboutissant aux mêmes pointes/; etp' que les précédents. » Lorsque la bobine fonctionne, les deux condensateurs se chargent, grâce à deux cordes mouillées, figurées par des traits ponctués, qui per- mettent le passage de l'électricité de chaque armature extérieure à l'autre. La décharge survient brusquement, par une étincelle qui éclate entre les boules b et b' ; à ce moment, les charges des armatures externes deviennent libres et une différence de potentiel prend subitement naissance, entre a et rt' d'une part et entre a, et a\ d'autre part; les cordes mouillées ne jouent cette fois aucun rôle, à cause de l'exlrcme rapidité des phéno- mènes. . » Les armatures a et a' se déchargent aussitôt mutuellement par une étincelle entre les points/? et p'. » De même, les armatures a, et a,, reliées aux mêmes pointes par les longs fds a,cp, a\c'p', se déchargent par une étincelle entre/; et p', mais, cette ibis, l'étincelle n'éclate qu'après que la perturbation originelle a parcouru, en suivant les longs filsa,c/>, a\c'p', un chemin de 1029"". » On a ainsi, entre les pointes /j dp', deux étincelles successives, sépa- rées par le temps qu'une perturbation électromagnétique emploie pour parcourir un chemin de 1029"' le long du (il de cuivre; pour déterminer la vitesse de cette propagation, il suffit de mesurer l'intervalle de temps qui s'écoule entre les deux étincelles. A cet effet, concentrons la lumière ( -^w ) clel'élincelle à l'aide d'un miroir concave mobile autour d'un axe parallèle 'à pp' et recevons sur un écran vertical l'image de l'étincelle; lorsque le miroir est mis en rotation rapide, l'image se dédouble, et il est aisé, con- Fia 31 Août M'I iSi c C naissant !a vitesse de rotation d:i miroir, la distance de celui-ci ;'i l'écran et l'écartement des deux images, d'en déduire l'intervalle de temps qui s'est écoulé entre les deux étincelles. )) En substituant à l'écran une plaque sensible, j'obtiens deux images photographic[ues dont je mesure après coup l'écartement. ( 545 ) M Le miroir est mis en rotalion par une machine de Gramme à aimants permanents actionnée par 28 éléments au bichromate; la vitesse de rota- tion se détermine à l'aide du son d'axe; les nombres de tours par seconde étaient compris entre 233 et 309. » La li^ne est formée de fds de enivre dit de haute conductibilité, ayant S""*" (le diamèîre; ils sont fixés aux poteaux delà ligne téléphonique qui joint la Préfecture de Nancy à l'Asile de Maréville. » En faisant fonctionner d'une manière continue la bobine d'induction, il arri^e toujours qu'au bout de quelques minutes des images viennent se former sur la plaque. » La Jig. 2 ci-jointe représente une portion d'une plaque photogra- phique sur laquelle l'expérience a été répétée neuf fois; à chacune des expériences isolées correspondent deux images (négatives) placées sur une même verticale : l'image supérieure est celle de l'étincelle du court circuit; l'image inférieure, plus faible, celle du long circuit ('). » Pour déterminer l'écartement de ces deux images, je trace dans chacune d'elles un trait horizontal médian, puis je mesure la distance des deux traits à l'aide d'une machine à diviser. » Le Tableau suivant contient les résultats de quinze expériences répar- ties sur cinq plaques photographiques : Kilomètre par seconde. Première plaque, moyenne de 4 expériences 3o2,9 Deuxième plaque, « 4 » 298,0 Troisième plaque, » 3 » 298,2 Quatrième plaque, » 2 » 293,9 Cinquième plaque, » 2 » 292, 1 Moyenne 296 , 4 » Une série d'expériences faites sur une ligne ayant une longueur de 1821'", 4, c'est-à-dire presque double delà première, a donné les résultats suivants : Kilomètre par seconde. Première plaque 297 , 5 Deuxième plaque 298 , 5 Troisième plaque 298,0 Moyenne 298,0 (') Afin de diminuer celte différence d'éclat des deux images, j'ai fait les anneaux des armatures externes beaucoup plus étroits pour le court circuit que pour le long. ( 546 ) » L'égalité des valeurs de la vitesse obtenue avec les deux: lignes de longueur différente montre que le mouvement de propagation est bien uniforme. Le nombre trouvé s'accorde parfaitement avec celui que j'avais obtenu précédemment par une autre méthode ( ' ) ; les expériences décrites dans la précédente Note ont l'avantage capital d'être indépendante, non seulement de toute théorie, mais même de l'existence d'oscillations et d'ondulations électromagnétiques. » MM. Fizeau et Gounelle ont trouvé pour la vitesse dans les fîls de cuivre 177 700'"" par seconde ( -). Toutefois, il n'y a pas désaccord entre ce résultat et le mien : dans les expériences de MM. Fizeau et Gounelle, en effet, le contact entre l'origine du fd et la source se prolongeait pen- dant " de seconde et, par suite, la perturbation, pénétrant dans l'inté- rieur des fils, devait, d'après la théorie, avoir une vitesse de propagation apparente beaucoup plus lente que dans mes expériences, où elle est pro- duite par la décharge d'une batterie de très petite capacité et, par consé- quent, a une durée extrêmement courte, de l'ordre du ,„^„|,^^^„ de se- conde (■'). 1) CHIMIE MINÉRALE. — Analyse d'une houille vanadifêre. Note de JNL A. Mourlot, présentée par M. Henri Moissan. « Dans une Note parue au Chemical News, 28 octobre 1892, M. John ,T.-J. Rvie, de l'Université de Buenos-Ayrcs, a donné l'analyse d'une houille vanadifêre, trouvée près la tour de San Raphaël, province de IMendozza, République Argentine. » Nous avons eu en notre possession un échantillon d'une houille ana- logue, que nous devons à l'obligeance de M. Heeren. » Cette houille est remarquable par sa faihle densité qui varie de i,i5 à 1,20; elle possède un aspect gras, une surface souvent arrondie et brillante, sans aucune texture cristalline; elle tache les doigts et laisse une tache grise sur le papier. Abandonnée dans le vide sur l'anhydride phosphorique, elle perd 0,6 pour 100 de son poids. A l'é- (') Comptes rendus. ( = ) Ibid., t. XXX, p. 437; i85o. (') J'adresse ici mes sincères remerciements à M. Corsigny, ingénieur des Postes et Télégraphes, à M. le Directeur de l'asile de Maréville, qui ont facilité l'installation de mes expériences, ainsi qu'à mes aides dévoués MM. J. Colin et M. Dufour, dont l'habile et zélé concours m'a permis de les mener à bonne fin. ( 5/,7 ) tuve, vers 120°, la perte est d'environ •?. pour 100. Une première analyse nous a donné les chifTres suivants : Matières volatiles. . . 5 1,62 Coke 47i85 Cendres o,63 » L'analyse élémentaire a été faite par les méthodes liabituelles; l'azote a été dosé en volume. » Les nombres obtenus didèrent notablement de ceux de M. J.-J. Kyle, ce qui peut tenir à un défaut d'homogénéité de ce curieux combustible. L'hydrogène est beaucoup plus faible, 5 pour 100 environ au lieu de 9 pour 100. Le carbone et l'azote sont en plus grande quantité. I" analyse. 2° analyse. 3* analyse. Carbone 84!9 85,2 83, o Hydrogène 4)9 4,6 4>7 Azote 1,8 1,6 1,62 » Cette houille est .surtout intéressante par la présence, dans ses cendres, d'une forte proportion d'acide vanadique sons forme de vana- dates alcalins et métalliques. Un simple traitement de ces cendres par l'ammoniaque nous permet d'extraire une notable partie de l'acide vana- dique qu'elles renferment. Du reste, l'acide vanadique préexiste dans celte houille, puisqu'il est possible de l'en extraire par lavage à l'eau am- moniacale. » Nous avons fait l'analyse des cendres qualitativement et quantitative- men . » Nous retrouvons ici, avec de légères modifications, les résultats de M. Kyle. Toutefois, au moyen de l'analyse spectrale,' qui n'avait pas été employée par M. Kyle, nous avons établi la présence, dans les cendres, des trois métaux alcalino-terreux : calcium, strontium, baryum. » L'analyse quantitative nous a, en résumé, indiqué dans les cendres de cette houille l'existence des composés suivants : » 1° Partie soluble dans l'eau : acide vanadique, acide sulfurique, calcium, potas- sium, sodium avec traces de chlorures; » 2° Partie soluble dans l'acide chlorhydrique : acide vanadique, acide phospho- rique, acide sulfurique, alumine, fer, calcium avec traces de manganèse, de strontium et de baryum; » 3° Partie insoluble dans les acides : silice, alumine, fer, magnésie avec traces de calcium. C. R., iSq'î, 2' Semestre. (T. CXVII. N° 17.) 7^ ( 548 ) Analyse qiiantilatii'e des cendres. Partie soluble dans les acides. Acide vanadique 38,5 Acide svdfiirique 12,1 Acide phosphorique 0,8 Sesquioxj'de de fer 4, 1 Alumine 4 Chaux 8,44 Oxyde de potassium 1,8 6^ Partie insoluble dans les acides. Silice i3,6 Alumine 5,5 Sesquioxyde de fer 9,4 Magnésie 0,9 29,4 » Ces nombres établissent que la houille remise par M. Heeren ren- ferme o , 24 pour 100 d'acide vanadique, et que les cendres en contiennent 38,5 pour 100. » Nous sommes donc en présence d'un véritable minerai de vanadium; l'abondance de ces bancs de houille ayant été bien établie, on peut espé- rer que, si les .propriétés du métal le permettent, l'industrie en pourra tirer de nouvelles applications. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le parfum de la violette. Note de MM. Ferd. TiEMANN et P. Kruger, présentée par M. Friedel. « Les sources naturelles les plus connues du parfum de violette ont été, jusqu'à présent, la fleur fraîche de la violette et la racine sèche de l'iris. Depuis bientôt dix ans nous avons travaillé à isoler l'individu chimique auquel est due cette odeur, à le caractériser scientifiquement, à en faire l'analyse et ensuite à le reproduire synthétiquement ( ' ). » En raison des difficultés que présente le traiteinent des fleurs de violette, nous avous pris la racine d'iris comme point de départ de nos recherches analytiques. Yoici les résultats auxquels nous sommes arrivés jusqu'ici. M Le principe odorant de l'iris est une cétone ayant pour formule C'Mî-"0, que nous appellerons irone. On peut l'isoler en procédant de la manière suivante : » On soumet à la distillation dans un fort courant de vapeur d'eau l'extrait obtenu (') Manipuler dans un laboratoire les quantités de plantes nécessaires à l'obtention des corps servant de matières premières pour ces recherches était chose impossible. MM. de Laire et G'", à Paris, et MM. Haarmann et Keimer, à Ilolzminden, ont mis à notre disposition les moyens industriels dont ils dis|)osent, et nos travaux se sont con- tinués dans leurs laboratoires et leurs usines. ( 5,l9 ) en épuisant par l'étlicr la racinu d'iris; on entraîne ainsi un mélange composé princi- palement des corps suivants : » 1° Acide mj'ristiqne, acide oléique et autres acides gras. » 2" Les éthers mélliyliques de ces acides. » 3° Des traces d'aldéhyde oléique. » 4° Quelques substances neutres en quantités infinies. » 5° L'irone. B On dissout ce mélange dans l'alcool et l'on ajoute une solution alcoolique d'hy- drate de potasse pour former les sels de potasse des acides libres et saponifier les éthers. Après quelques instants, on verse dans l'eau, on reprend les huiles neutres dans Féther et l'on évapore cet éther. Le résidu ainsi obtenu est distillé dans un cou- rant de vapeur d'eau. » L'irone passe avec les premiers corps entraînés, et, en répétant cette opération plusieurs fois, on obtient un produit ([ui donne les réactions caractéristiques des cé- tones, mais qui contient encore de petites quantités d'aldéhydes (aldéhyde oléique) et d'autres impuretés. » Le produit est chauffé avec de l'oxyde d'argent et de l'eau pour enlever les aldé- hjdes, et l'irone séparée est transformée en son hydrazone en laissant en présence, pendant plusieurs jours, des parties équimoléculaires d'irone brute et de phényl- h^drazine. On distille alors la masse dans un courant de vapeur d'eau pour enlever l'excès de l'Iiydrazine et les autres impuretés, et à la substance huileuse qui reste dans la cornue on ajoute de l'acide sulfurique dilué; après quoi on distille à nouveau pour avoir le corps pur. )) L'irone est une huile facilement soluble dans l'alcool, l'éther, le chloroforme, etc. Sous une pression de i6"'", elle bout à i44°- ^on poids spécifique est 0,939 et son indice de réfraction «1,= i,5oi i3. )) Elle est dextrogyre; elle forme une oxinie cristallisée qui fonda 121°, 5. Sous l'action de l'acide iodhydrique, elle se transforme en un hydrocarbure C"II", que nous appellerons irène. » Ce carbure distille, sous une pression de ij""", à iiS^-iiâ"; son poids spécifique est 0,9402 et son indice de réfraction «1, = 1 ,5-274. » Avec le temps, cette substance se résinifie à l'air; elle forme facilement des pro- duits d'addition avec le brome, et l'acide nitrique la transforme en corps nitré ayant l'odeur musquée qui caractérise les cymènes nitrés. » L'irène, par l'action des oxydants, donne comme produit iinal un acide ayant pour formule C'^H'-O" que nous appelons acide ionirégène-tricarboxylique. Cet acide, chauffé à iSo", se transforme, par élimination d'eau, en un anhydride qui bout à 224°. » L'acide ionirégène-tricarboxylique est le dérivé carboxylique de l'acide diméthyl- honiophtalique. » Comme produits intermédiaires on obtient les corps suivants : » 1° Trioxydéhydroirène C'^H'^O'' fondant à i54°-i35''; » 2° L'acide irégénone-dicarboxylique C'^H'*0' fondant à 227"; » 3° L'acide irégénone-tricarboxylique CH'^O" fondant à 227". 1) Essais synthétiques. — Dans l'essence de citron et dans celle <ï Andro- ( 55o ) pogon ciltatus (citronelle de l'Inde) se trouve une aldéhvde, le citral : 1 2 3 4 5 6 7 8 CH^CH.CH-.CH:GH.C:CH.COH. CH» CU^ » Cette aldéhyde se condense, sous l'action des alcalis, avec l'acétone en une cétone C'^H^^O que nous appellerons />5eu^o-«onorte. » C'est un corps facilement altérable par les aj^ents chimiques énergiques, bouillant à i/}3''-i45", sous une pression de 12'"'". Sa densité est de 0,9044 et son indice de réfraction rtj,= i , 5275. Son odeur est spéciale, mais pas très caractérisée. » Par l'action des acides dilués, elle se transforme en une cétone iso- mérique, Vionoiie. w L'ionone pure répond à la formule C'^H""0 et distille sous une pression de iG""" à laô'^-iaS''; son poids spécifique est o,935i et son in- dice de réfraction «1,= iSoy. Son odeur est celle de la violette en fleur. » Soumise à l'action de l'acide iodhydrique, à une température assez élevée, l'ionone perd de l'eau et donne un hydrocarbui'e C"H'* que nous désignerons sous le nom de ionéne. Par l'action successive d'oxydants faibles d'abord, puis plus énergiques, il se transforme dans l'acide ioniré- gène-tricarboxylique que nous venons de décrire ci-dessus. » Comme produits intermédiaires, on obtient, au courant de ces oxyda- tions : a 1° L'acide ionegénogonique C'^H'*0' fondant à 237°; » 2" L'acide ionegénone-tricarboxylique C"H'-0' fondant à 207°-2o8''; » 3° L'ionegénolide G'^H'^O^ fondant à 175°; » 4° L'acide ionégène-dicarboxylique G'-H'*0* fondant à iSo^-iSi" eu se transfor- mant en un anliydride de la formule C'-H'-O^ qui fond à io5°. » Les cctones isomériques irone et ionone donnent, comme on voit, par élimination d'eau des hydrocarbures isomériques de la formule C" H'" qui fournissent sous l'influence des oxydants les mêmes produits finaux acide ionirégè/ie-tricarbo ry ligue. )) Les produits intermédiaires obtenus au courant de ces procédés d'oxy- dation sont différents; ils dérivent de deux hydrocarbures isoméri([ues, encore hypothétiques, que nous pourrions appeler le déhydroirène et le déhy- droionêne, auxquels on devrait attribuer les formides (jue l'on trouvera dans le Tableau ci-après. » L'isomérie des corps décrits et la formation par l'oxydation de pro- ( 55i ) duits iatermédiaires différents s'expliquent par l'examen de ce Tableau. » Nous faisons seulement remarquer que la pseudo-ioiione est une cé- lone de la série grasse et de la formule t2 3 456789 10 11 CH» . CH . CH- . CH . CH . C : CH . CH . CH . CO . CtP. CH'' CH= » Par addition des éléments d'une molécule d'eau sur 6 et 7, il se forme un corps instable, de la formule 12 3 4 5 6 7 8 9 1U U CH'.CH.CH-.CH:CH.CH.CH.CH:CH.GO.CH\ CH^ CH' OH et ce corps instable se transforme aussitôt par suite d'élimination d'eau entre :2 et 7 en ionone cyclique. H'C HC HC \ c / \/ / \ Irone. CH' CH.CH:CH.CO.Cil' C1I.C!! = \ / Irène. H'C CH' \ C / CH \/ //\ y\ HC ICH CH H'C.C CH CH % /\ / \/ \/ CH CH= Déliydi'oiréne. H'C CH> \ C / \/ ,^\ /\ ^ \/ \ ^ CH H'C CH \ /\ / \/ \/ CH= H'C H-C ne \ c / \/ /\ / \ louune. CH' CH.CH:CH.CO.CIi' CH.CH- ^ / CH lonéne. H'C CH' \ C / CH \/ //\ /\ // \/ \ HC CH CH' H' ce CH CH -^ /\ // %/ \^ CH CH Déhydroionène. A'C CH' \ C / \/ ^\ /\ ^ \/ \ CH' A'C CH CH ( j52 ) Trioxydéhydroirène. H-C CH' \ C / \/ /\ /\ / \/ \ iCH.OH H'C CH.OH -^/ \/ CO Acide irégénone-dicarboxylique. H'C CH' CO-CO"H 2 Acide ircgéiione-tricarbox}lique. H'C CH' \c/ H£C-C«H'<^'^CO'H 4 CO-CO'H Acide ionegénogonique. H'C CH> \ / \/ ^\ /\ ^ \/ \ CH.CO'H H'C CO Acide ionegène-dicarboxylique. CH' H'C H'C-C«H> \c/ (^ \C0'H CO'H lonegénolide. H'C CH' C— CH-OH H'C-C'H' CO' O Acide ionirégène-tricarboxylique. HO'C-C«H' H'C CH> \c/ /i\cO'H CO'H Acide ionégénone-tricarboxylique. H'C CH= \c/ HO^-C'H'<^''^CO-CO'H 4 CO' H Acide diinéthylhomophtaiique. H'C CH' \c/ C»H«/'\cO'H CO'H ( 553) CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse nouvelle de l'érythrite, et synthèse d'une èrythrite isomérique. Note de M. G. Griner, }3résentée par M. Friedel. « Dans une précédente Note, j'ai montré comment je suis parvenu à réaliser la synthèse d'une èrythrite identique avec l'érythrite naturelle, en partant d'un carbure non saturé, C'H", le butadiène i.3 extrait des huiles légères du gaz. comprimé. Les théories stéréochimiques nous indi- quent que ce corps doit avoir un isomère, présentant avec l'érythrite na- turelle la même relation que l'acide tartrique racémique avec l'acide tartrique inactif par nature. Il semble, a priori, qu'à partir du butadiène, CH- = CH — CH = CH-, on puisse remonter aussi bien à l'érvthrite inactive qu'à son isomère racémique, et ce qui venait appuyer cette manière de voir ce sont les isoméries que j'avais constatées dans les bibromures de ce carbure. » Le présent Mémoire a pour but : i° d'expliquer comment j'ai pu réa- liser la synthèse de l'érythrite sous sa forme l'acémique, inconnue jusqu'à ce jour; 2° de donner une nouvelle synthèse de l'érythrite ordinaire. s Le bibromure de butadiène obtenu par addition à très basse tempéra- ture d'une molécule de brome au carbure, CH^ = CH-CHBr-CH-Br, instable sous cette forme, se transforme rapidementpar l'action de la cha- leur (loo"^) en un corps solide fusible à 53°-54° et bouillant à 92"-93'' sous i"",5, auquel j'attribue la formule CH'Br-CH = CH-CH^'Br. En réali- sant cette transformation, on n'obtient pas seulement ce bromure, mais une petite quantité d'un autre qui est liquide et bout vers 70° sous 2*^'". » Or le bromure solide donne par addition de brome le tétrabromure C'H"Br^ décrit par M. Caventou (') et celui-là seul, tandis que le bromure liquide ne donne que le tétrabromure de MM. Ciamician et Magnaghi ("). Ces deux tétrabromures s'obtiennent simultanément quand on traite par le brome en excès le carbure primitif (butadiène, i.3). L'isomérie de ces deux bibromures de butadiène est analogue à celle que présentent les corps éthyléniques bisubstitués, par exemple les acides fumarique et maléique. (' ) Bulletin de la Société chimique, t. XIX, p. i45. ('-) Rerichte dev deut. Chein. Ges., t. XIX, p. 670, et t. XX, p. 3o64- ( 554) Leurs formules peuvent s'écrire CH=Br II H CH=Br CH^Br H .CFFBr H Bromure solide I. Bromure liquide II. » Il était évident que, par Taddition de deux hydroxyles à l'aide du permanganate de potassium, on arriverait à deux dibromhydrines, Tune, celle du bromure II, identique avec celle de l'érythrile naturelle inactive, et l'autre, celle du bromure I dérivant de l'érythrite racémique inconnue. » J'ai donc fait agir le permanganate en solution aqueuse, à i pourioo, successivement sur les deux bibromurcs dissous dans une quantité suffi- sante d'alcool, en maintenant le liquide en agitation constante par un courant d'acide carbonique ou d'air et en opérant à une température voi- sine de zéro. Après séparation des oxydes de manganèse, j'ai concentré dans le vide et épuisé par l'éther. Dans ces conditions, le bromure II m'a donné un corps A fusible à i35", que j'ai identifié avec la dibromhydrine de l'érythrite ordinaire obtenue par M. Champion (') par l'action de l'a- cide bromhydrique sur l'érythrite. » Au contraire, le bromure I donne dans ces mêmes conditions un corps solide B, fusible à 83", qui présente à l'analvse la composition de la dibromhydrine de l'érythrite C"H*Br=0^ » Pour établir la formule de ce composé, je l'ai soumis à l'action de l'anhydride acétique par la méthode de M. Franchimont ; le composé obten u répond à la composition d'une dibromodiacétine C' H''Br-0^(C-H■-0)^ fusible à 96°, et différente de celle qui se prépare avec la dibromhydrine A, et qui fond à i33''-i34°. » A l'effet de remonter des dibromhydrines aux érvthrites correspon- dantes, il y a deux procédés : l'un qui consiste à transformer en dibromo- diacétines et à chauffer ces derniers composés en solution acétique avec de l'acétate d'argent pour obtenir la tétracétine correspondante. C'est le procédé dont je m'étais servi précédemment en partant du bibromure so- lide I, et qui m'a conduit à l'érythrite naturelle. ' » Ce procédé a l'inconvénient d'exiger l'intervention d'une température assez élevée. Le second consiste à transformer les dibromhvdrines en (') Zeitschrift fiir C hernie, p. 348; 1871. . ( o55 ) dioxydes par l'action delà potasse sèche, et ensuite à hydrater ces dioxydes par l'action de l'eau à une température inférieure à loo". C'est ce que M. Przibytek (') avait fait avec la dichlorhydrine de l'érythrite ordinaire. J'ai répété ces expériences en me servant de la dibromhydrine A, qui m'a donné le même dioxyde CIP-CH-CH-CH-, fondant à — i5"et O O bouillant à 49° sous 2'^'". Comme M. Przibytek l'a indiqué, ce dioxyde s'hydrate très facilement et conduit à l'érythrite naturelle. J'ai donc réalisé une nouvelle synthèse de l'érythrite ordinaire. » La dibromhydrine B, en solution dans l'élher aiiliydre, a été additionnée à son tour, à la température ordinaire, de (jotasse absolument sèche et finement pulvérisée. La réaction est terminée en quelques instants. Après décantation et évaporation de l'éther, on obtient par une distillation dans le vide un liquide incolore, mobile, fu- sible à 4°i bouillant à Sgo-Go", sous une pression de 3"^ de mercure. Il est soluble dans l'eau et dans l'alcool, et sa densité à 16" est 1,1 13. L'analyse lui assigne la formule d'un dioxyde de butadiène O CH--CH-CIi-CHv O M II présente du reste les réactions caractéristiques de l'oxyde d'éthylène et du dioxyde de M. Przibytek : il fixe l'acide bromhydrique gazeux à o" en régénérant la dibromhydrine qui lui a donné naissance, et il précipite les sels de magnésium et ceux de cuivre. » Il restait à montrer que l'hydratation du dioxyde conduisait à un isomère de l'érythrite. Celte hydratation se rcali.se facilement par l'action de l'eau à la température du bain-marie. On concentre ensuite dans le vide et l'on obtient une masse cristalline qu'on purifie par cristallisation dans l'alcool absolu. Les cristaux ainsi obtenus fondent à 72"; ils for- ment de petites houppes soyeuses ; ils sont extrêmement solubles dans l'eau et même déliquescents. Leur solubilité dans l'alcool est plus grande que celle de l'érythrite ordinaire. L'anal vse assigne à ce composé nouveau la formule de l'érythrite, C''H'"0^ Je l'ai transformé, par la méthode de M. Franchimont, en une acétine qui fond à 53". Elle donne à l'analyse les chiffres de la tétracétine de l'érythrite, C'H''(C-H' 0-)\ (') Berichte der deut. Chein. GeseL, t. XVIi, p. 1092. G. R., 1893, a" Semestre. (T. CXVII, N- 17.) 7''l ( 556 ) » Tous les faits que je viens d'énumérer montrent bien que j'ai réalisé la synthèse d'une nouvelle érythrite , présentant le même squelette d'atomes de carbone que l'érvllirite ordinaire, dont elle est, par consé- quent, un isomère stéréochimique. Dans une prochaine Note, je montrerai comment tous les faits que j'ai observés s'éclairent et s'enchaînent à l'aide des théories stéréochimiques de MM. Le Bel et Vaa't Hoff (' ). » CHIMIE. — Influence des dissolvants organiques sur le pouvoir rolaloire. Note de M. P. Fkeundlek, présentée par M. Friedel. <( Mes recherches sur les éthers tartriques du type du diacétyltartrate de mélhyle m'ont amené à faire un grand nombre de mesures du pouvoir rotatoire dans divers dissolvants. J'ai opéré sur cinq éthers propyliques, en adoptant une concentration moyenne de iS', i dans 20*'', les observations polarimétriques étant faites au moyen d'un tube de o™, 20 de longueur à la température ordinaire; voici les chiffres que j'ai obtenus : Valeurs de {a.)fypour la série propylique normale. Diacétyl- Dipropionyl- Dibut3TyI- Di n-valéryl- Di n-caproyl- Dissolvanls. tarlrale. tartrate. tarlrate. tartrate. tailrale. 00000 Éther liquide -f-i3,4 + 7,9 + 6,0 +8,7 +2,9 Alcool absolu + 9,6 4- 8,0 -!- 6,3 -i-6,6 +4,9 Acétone -t-io,4 + 9,7 + 7,2 -+-8.2 +5,3 Butyrone +8,5 H- 5,6 +3,8 +5,9 +i,3 Ligroïne +6,2 +5,2 +2,6 +3,8 —0,2 Sulfure de carbone . +36,7 +35,5 -f-28,8 « » Alcool méthylique +12,1 -l-ii,6 +9,3 » +5,4 Éther sulfurique + 7,6 -i- 7,0 + 4,6 » » Toluène +3,4 +3,9 +0,6 +2,3 —2,1 Benzène + 1,2 4- 2,8 — i,4 +i>i —2,5 Chlorure de méthylène + 5,7 h- 4,4 + 3,8 +2,9 » Chloroforme..... + i,2 +2,1 4-0,1 +0,8 —2,0 Tétrachlorure de carbone. . . + 3,8 -)- 3,2 + 0,6 +1,0 — 1,9 Chlorure d'éthylène +5,3 +4,8 +3,i +3,2 +o,3 Chlorure d'éthylidène + 6,4 + 5,3 + 2,7 +3,6 » Chlorure d'éthylidène chloré. +6,4 +5,3 +2,3 +3,4 +0,6 Bromure de méthylène -Hl,7 +1,1 — 2,4 — 1,4 » Bromoforme — 12,6 — 2,0 — 3.8 — 4>7 » Bromure d'éthylène +8,6 +7,2 +5,5 +3,5 +2,4 Bromure de propyle » + 4,3 + 2,4 » » lodure de mélhyle + 4,7 + 3,8 +1,7 » » (')Co travail a été fait au laboratoire de M. Friedel, Faculté des Sciences de l'aris. ( ^^57 ) » L'ensemble de ces observations me paraît démontrer mieux qu'on ne l'avait |fait jusqu'ici l'influence considérable exercée par les dissolvants sur le pouvoir rotatoire; on voit, par exemple, que la valeur de (oc)^ pour le diacétyltartrate de propyle varie de -+-36", 7 dans le sulfure de carbone à — 2°, 6 dans le bromofornie, tandis que le pouvoir rotatoire de l'éther est +i3°,4. » Les dissolvants oxygénés tels que l'acétone et l'alcool ont peu ou pas d'action; les dissolvants halogènes ou de la série aromatique tendent tous à diminuer la valeur de (00)1,, et parfois même la font changer de signe. Enfin, il est à remarquer que les cinq séries d'observations suivent toutes la même allure; chaque dissolvant agit donc d'une façon à peu près conslante : c'est aussi une garantie de l'exactitude des mesures. » On a reconnu que beaucoup de ces anomalies du pouvoir rotatoire des corps dissous tenaient à deux causes : )) i" La polymérisation de la molécule active en solution dont on a si- gnalé quelques exemples, celui entre autres de l'acide tartrique dans l'eau (AiGN.vN, Comptes rendus, t. CXH, p. gSi); » 2" lia combinaison du corps actif avec le dissolvant. Le cas a été sou- vent observé pour des dissolutions aqueuses. Je rappelle l'exemple de l'hydrate de glucose (Béchamp, Bull. Soc. cliim., t. IX, p. 5ii; Tollens, lier., t. XXVL p- 1799)- Pour les dissolvants organiques le fait est moins fréquent; je citerai seulement les combinaisons de sels d'alcaloïdes avec les alcools et le benzène (Wyrouboff, Journal de Physique, t. H, p. 180), celles d'essence de térébenthine avec le sulfure de carbone (Aignan, Thèse delà Faculté de Paris, 1893, p. 2,4), et enfin celles que j'ai obtenues avec le tartrate de propyle et le benzène {Bull. Soc. chim., t. IX, p. 683). » Je me suis proposé de rechercher si l'un de ces phénomènes pouvait se produire dans le cas des éthers tartriques tétrasubstitués, ou si, selon l'opinion de MM. Landolf et Oudemans, ces différences considérables étaient dues à une action spécifique du dissolvant. Dans ce but, j'ai entre- pris sur la série des éthers propyliques normaux un ensemble de détermi- nations cryoscopiques et de mesures polarimétriques dans des solutions de benzène et de bromure d'éthylène, les seuls dissolvants dont la constante cryoscopique soit connue, et qui semblent n'avoir aucune action chimique sur les éthers tartriques. Les résultats sont les suivants : Dipropionyl- Dibulyryl- Di n-va léryl- Di 77-caproyl- tartrate. tartrale. tartrale. tartratc. o 0 +6 o +6,7 o -t-2,9 346 3:4 4o2 430 +7>2 +5,5 +3,5 + 2,4 332 363 • 35o 424 +^,8 -1/4 + 1,' — 2,5 3oo 3o4 3o7 345 ( 558 ) Série propylique normale. Éther liquide (o()d Poids mol. théorique. Bromure d'cl/iyiène (a)D-- Poids mol. trouvé. . . . Benzène (a)[) Poids mol. trouvé. . . . » Voici ce qui ressort de ces observations : » Dans le bromure d'éthylène, la molécule des éthers tartriques est simple, sauf pour le divaléryltartrate de propyle. En outre, les valeurs fournies par les solutions coïncident avec celles données par l'éther liquide pur. Dans le benzène, an contraire, ainsi que pour le divaléryltar- trate de propyle dissous dans le bromure d'éthylène, le poids moléculaire est notablement altéré, mais aussi le chiffre du pouvoir rotatoire que l'on déduit d'observations faites sur ces solutions diffère de celui observé sur l'éther liquide. Les altérations du pouvoir rotatoire ne se produisent donc que lorsque la molécule active dissoute subit elle-même une altération qui nous est révélée par les mesures cryoscopiques. » Quant à la nature de cette altération, on voit d'emblée qu'il faut ex- clure la formation d'un produit de polymérisation : le poids moléculaire donné par la méthode de H. Raoult devrait être dans ce cas un multiple entier de la valeur théorique de M. Celle-ci étant généralement supérieure à la valeur trouvée, il faut admettre que : ou bien il se forme une combi- naison de l'éther et du dissolvant, auquel cas on se trouve avoir pris comme valeur de p (poids de substance dissoute dans un poids P de dissol- vant) un nombre trop petit, de sorte que la formule M = -p- conduit en effet à une valeur trop faible de M ; ou bien encore les éthers subissent une dissociation qui ne serait pas sans analogie avec celle qu'éprouvent cer- tains sels dissous dans l'eau. Bien que ce genre de dissociation paraisse au premier abord peu probable, diverses raisons me font penser que c'est plutôt dans ce sens que doivent être interprétées les valeurs trop faibles de M trouvées plus haut. » Sans insister autrement sur ces raisons, dont quelques-unes ont déjà été développées (Bn/L Soc. chim., t. IX, p. 680), les observations que je ( 5:.9 ) viens de présenter amènent à conclure que les dissolvants organiques dans lesquels le poids moléculaire des éthers tartriques n'est pas altéré se prêtent à des mesures polarimètriques qui conduisent à des valeurs nor- males de(a)n, tandis que les valeurs anormales de(a,)i, sont obtenues avec des dissolvants qui agissent sur l'éther dissous. Il résulte de là que toutes les observations polarimètriques effectuées sur des dissolutions devront à l'avenir être contrôlées par des mesures crvoscopiques, ébuUioscopiques ou autres, indiquant exactement à quel état se trouve le corps dissous; sans quoi l'on s'exposerait à attribuer à ce corps des valeurs de (oc)[, qui se rapportent en réalité aux produits de polymérisation, d'addition ou de décomposition des corps actifs dissous ('). » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur certaines ronditions chimiques de l'action des levures de bière. Note de M. J. Effroxt, présentée par M. Du- claux. « L'emploi des composés fluorures dans les distilleries s'est répandu rapidement, non seulement en France, mais dans presque tous les pays de l'ancien et du nouveau continent. I^'industrie en a retiré de grandes ressources et les propriétés bactéricides de ces composés à l'égard des ferments qui provoquent les fermentations lactiques, butyriques, etc., ne sont plus à contester. Il nous a paru intéressant de rechercher si le fluor avait quelque action sur le ferment alcoolique et si cette action était nui- sible ou favorable. » Nous avions reconnu antérieurement que toute dose dépassant ioo"sr de fluorure d'ammonium était nuisible pour l'accroissement des levures; à la dose de Sog^^"", celui-ci était complètement arrêté. Voulant nous rendre compte de cette perte d'activité et déterminer expérimentalement si elle était due à une espèce de paralysie momentanée du ferment ou à une modification organique, nous nous sommes livré à quelques expériences que nous allons résumer. » Les essais furent faits avec des extraits de malt stérilisés et des levures pures : Saccharomyces Cerevisiœ, Pastorianus 1, Carlsherg et Burton. L'in- fluence des fluorures a été constatée par l'atténuation, par l'alcool formé et par l'augmentation du nombre des cellules. (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Friedel, Faculté des Sciences de Paris. ( 56o ) » Nous avons introduit clans un moût frais, exempt de fluorure, les quatre races de levures qui avaient été cultivées dans un moût additionné de 3oo"S'' de fluorure d'ammonium. Ces levures, qui semblaient avoir perdu complètement leur activité, dès qu'elles se trouvèrent en contact avec le moût exempt de fluorure, reprirent im- médiatement un pouvoir ferment et une puissance d'accroissement tout à fait extraor- dinaire. » L'accroissement fut surtout marqué pour le 5. Cerevisiœ. Cette race de levure, dans les conditions normales de mes fermentations, donne un accroissement moven de une à luiit cellules; dans le cas qui nous occupe, nous avons obtenu un accroisse- ment de une à soixante-dix-sept cellules. » Comme, dans les expériences dont nous venons de mentionner les ré- sultats, les levures n'avaient subi l'influence des fluorures que pendant quarante-huit heures, il nous a paru intéressant d'étudier l'action pro- longée des fluorures sur les levures. » Nos premiers essais ne furent pas heureux; mais, par la suite, en mo- difiant notre méthode d'opérer, nous avons observé des faits d'une très haute portée. Nous nous bornerons à relater ces derniers : » Nous avons pratiqué une prepiière fermentation en présence de ao^s'de fluorure. yVprès la transformation du quart du sucre contenu dans le liquide, nous avons ajouté de nouveau au moût io"S'- de fluoi^-ure, et nous avons laissé la fermentation se continuer jusqu'au moment où la moitié du sucre avait disparu. A ce moment, nous avons pris loo'''^ du moût en fermentation e( nous les avons introduits dans 900'^" de moût frais additionné de ^o"?'' de fluorure. » Après disparition du quart À^u sucre du nouveau moût, nous l'avons additionné de lo"'?"' de fluorure et nous avons^continué à opérer comme précédemment. « Le troisième passage de la !(^'ure se fit avec yo^s"- de fluorure au début. Après une série d'opérations analogues iet en ajoutant la dose supplémentaire de fluorures seulement au moment de la formation des nouvelles cellules (moment qui correspond à la disparition du quart du sucre du moût) les quatre levures finirent par fermenter en présence de 3oo™s'' de fluorures. » Elles s'étaient accoutumées, pour ainsi dire, à la dose de cet antiseptique et elles avaient acquis vis-à-vis de lui une certaine immunité qu'elles ne possédaient pas an- térieurement. » Pendant ces opérations, nous avons pu faire les observations sui- vantes : » Alors qu'il fallait, pour les premières fermentations, de quatre à six jours pour amener la disparition de la moitié du sucre d'un moiit d'une densité de i,o83; on obtenait, par la suite, après cinq ou six passages dans im moût contenant Soo^^"^ de fluorure, des levures beaucoup plus éner- giques, provoquant très facilement des fermentations complètes. ( 5Gi ) » La reproduction de la levure est restée presque toujours eu dessous de la normale. Les levures produites dans un milieu renfermant des fluo- rures, d'après la méthode que nous venons d'indiquer, possèdent un pou- voir ferment de beaucoup supérieur à toutes les levures connues; avec o,i à 0,3 de levure sèche, on parvenait à faire fermenter en trois jours un litre de moût marquant 10° Baume. » La levure, traitée comme il est dit plus haut, possède un pouvoir fer- ment au moins dix fois plus fort que les levures ordinaires. Elle a acquis également une autre particularité très précieuse, on ne doit plus la faire passer par un levain acide pour l'employer dans les distilleries ; on sait que ce passage est indispensable pour toute autre levure. » Ces expériences nous permettent d'affirmer que l'action des fluorures sur les levures de bière se manifeste différemment suivant la dose et sur- tout suivant le mode d'application; nous pouvons en conclure : » 1° Qu'en cultivant la levure dans un moût contenant 200 à Soo'"^!'' f[e fluorure, on affaiblit sensiblement le pouvoir d'accroissement des cellules de levures; cette action se manifeste à un degré différent sur les diverses races de levures; » 2° Que les moûts additionnés de 200 à 3oo™''''' de fluorures peuvent servir de milieu de culture à toutes les levures de bière, sans distinction de race, et cela avec le même succès, si, au préalable, on a habitué les le- vures à la présence des fluorures, ce qu'on obtient facilement en procédant comme nous l'avons indiqué. » 3" Que les levures, après un traitement avec des quantités graduelle- ment plus élevées de fluorures, acquièrent un pouvoir ferment très consi- dérable, que l'on peut considérer comme décuple par rapport à ce qu'il était avant le traitement fluorure. Ce traitement a eu également pour effet d'enrichir les levures de propriétés que certains physiologistes avaient considérées jusqu'à ce jour comme des privilèges dont jouissaient certaines races, p.'-ivilèges qui semblaient leur appartenir exclusivement. » Nous ajouterons que les essais industriels faits avec des levures ainsi traitées ont donné des résultats, au point de vue du rendement en alcool, qu'on n'avait pas encore su atteindre 'usqu'à ce jour par tout autre moyen. » ( 562 ) PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la propagation du Pourridic de la Vigne par les boutures el les greffes-boutures mises en stratification dans le sable. Note de M. A. Prunkt, présentée par M. Duchartre. « Les greffes-boutures de Vigne obtenues en greffant sur des fragments de cépages américains des rameaux de plants français sont le plus souvent conservées, de quelques jours à deux mois, dans du sable siliceux plus ou moins humide, de même que les rameaux de plants américains destinés à servir de boutures et qui neseront greffés que l'année suivante. Cette pra- tique, qu'on nomme stratification, a pour but de retarder la végétation jusqu'au moment de la mise en place des boutures ou des greffes-boutures. En effet, le sable, abrité d'ordinaire sous un hangar ou dans un cellier, constitue un milieu peu humide, mal aéré, assez froid, et par suite peu propre à provoquer la poussée des bourgeons et la formation des racines. M Mais le défaut d'aération, surtout avec un certain degré d'humidité, est tout à fait favorable au développement des Champignons. » M. P. Viala a déjà signalé ( ' ) le Sclerotinia Fuckeliana de Bary sur des greffes-boutures ainsi conservées. Les sclérotes du Champignon s'insinuant entre les surfaces de contact des greffons et des porte-greffes en empê- chaient la soudure. Toutefois ce développement, s'il peut occasionner quelques pertes, n'a pas de conséquences graves, ce Sclerotinia étant, en dehors de ce cas, une espèce inoffensive. Le porte-greffe peut s'enraciner et être greffé l'année suivante. » La stratification dans le sable des boutures et des greffes-boutures peut avoir des suites plus redoutables. » Un viticulteur-pépiniériste ayant soumis cette année à mon examen une jeune vigne plantée par greffes-boutures, au printemps de 1892, et qui était manifestement en voie de dépérissement, je reconnus, sur les pieds malades ou morts, que les parties souterraines du porte-greffe étaient plus ou moins recouvertes d'une couche floconneuse presque uniforme formée de fdaments mycéliens bruns, un peu rigides, flexueux, légèrement variqueux au niveau des cloisons, en relation avec d'autres fdaments plus lins, incolores, qui pénétraient dans les tissus et les remplissaient plus ou (') P. ViALA, Une maladie des grcffes-boalures {/{cçue générale de Botaniijue, t. m, p. 1^5; 1891). ( 563 ) moins. C'étaient là les caractères du mycélium du Dematophora glomerata Viala, qui généralement cause le Pourridié dans les sables ou les terrains sablonneux. L'observation ultérieure des conidiophores vint confirmer cette détermination. La Vigne malade faisant tache au milieu d'autres plus âgées qui étaient restées indemnes dans le même [terrain, je recherchai la cause de cette anomalie. J'appris que les greffes-boutures qui avaient servi à constituer cette vigne avaient séjourné assez longtemps, avant d'être plantées, dans une cave obscure et humide, dans du sable employé depuis plusieurs années à stratifier des boutures, des greffes-boutures ou même des plants racines. Des rameaux de Vigne et quelques plants racines ou- bliés là sans doute portaient le Dematophora glomerata qui avait pu ains' envahir les greffes-boutures employées pour la plantation. » Je pus constater ensuite que parmi les boutures, greffes-boutures ou plants racines vendus avec une entière bonne foi par ce viticulteur, cer- tains de ceux qui avaient séjourné dans le même sable s'y étaient conta- minés et que le parasite avait plus ou moins attaqué plusieurs des planta- tions qui en étaient issues. » J'ai en outre examiné, chez un certain nombre d'autres viticulteurs, les sables servant à recevoirles boutures ou greffes-boutures. J'ai retrouvé dans l'un de ces sables, sur des débris de racines et des fragments de sar- ments, le Dematophora glomerata qui avait déterminé le Pourridié en deux points d'un vignoble. Enfin, chez trois autres viticulteurs, j'ai vu sur des débris organiques contenus dans les sables le Rœsleria hypogea Thumen, que divers botanistes croient pouvoir causer aussi le Pourridié et qui, en tout cas, est fort suspect. » Ce qui est particulièrement grave, c'est que les plants atteints de Pourridié périssent sûrement et qu'en outre le terrain reste contaminé et impropre pour longtemps à diverses cultures. De plus, les travaux de drai- nage et d'assainissement, qui arrêtent souvent les progrès du Pourridié dû au Dematophora necatrix WdiVii^ on à l'Agaricus melleus L., ne paraissent pas influer beaucoup sur la marche du Pourridié causé par le Dematophora glomerata. Ces faits sont encore aggravés par cette circonstance que la contamination passera presque toujours inaperçue, car la stratification n'est pas en général assez longue pour que le mycélium externe du Dema- tophora ou les corps reproducteurs du Rœsleria puissent attirer l'attention par leur développement sur les pUvnts. )) L'aération fréquente des sables, suffisant, ainsi que l'a constaté C. R., 1893, 2- Semestre. (T. CXVII, N» 17.) 7-^ ( 564 ) M. Viala ( ' ), pour arrêter la marche du Sclerodnia Fackeliana, devra pour empêcher le développement du Dematophora glomerata et du Kœsleria hypogea être complétée par les mesures suivantes : >> Les sables destinés à recevoir des boutures, greffes-boutures ou plants racines de Vigne, seront placés dans un lieu non humide, bien éclairé et bien aéré, de préférence sous un hangar exposé au nord; leur humidité ne dépassera pas sensiblement lo pour loo et ils seront soigneusement débarrassés de tout débris organique; on n'y laissera jamais séjourner les boutures ou les plants nc^ utilisés; ils seront passés au four chaque année aussi près que possible dé l'époque de leur emploi, ou, quand cette opé- ration sera difficilement réalisable, on les étalera, pendant les grandes chaleurs de l'été, sur une aire plane, en plein soleil, et on les remuera fréquemment à la pelle. » GÉOLOGIE. — Sur une dislocation en forme de champignon, dans les Alpes de la Haute-Savoie. Note de M. Maurice Lugeov, présentée par M. Daubrée. ) a Les Préal|)es suisses et chabiaisiennes, déjà si étranges par l'indépen- dance de leurs faciès, le Bont aussi par une singulière structure qu'a subie une de leurs parties : la région de la brèche du Chablais. Au point de vue de la disposition slratigraphib[ue, cette région forme une unité remarquable qui s'étend de la vallée de l'Ârve au Rhône, sur une longueurde 35'"° et sur une largeur maximum de i4'"" (iG""" avec un lambeau de recouvrement). Le terrain qui domine est une brèche calcaire, d'âge nettement jurassique, comme M. Renevier l'a démontré. « La région de la brèche du Chablais chevauche de tous les côtés sur les régions voisines, tantôt sur les Préalpes extérieures, tantôt sur les hautes Alpes calcaires dont elle est bordée au sud-est. En quelque direction qu'on tracerait une coupe géologique, celle-ci présenterait le phénomène du double renversement antiiclinal. Cette région a donc la forme d'un gigan- tesque champignon elliptique. Le pied du champignon se réduit à 4'^'° sous la Pointe-de-Grange, alors que les ailes, larges chacune de 6'^°', chevau- chent au sud-est et au nord-ouest. » Ce pli en champignon présente un grand intérêt sur son pourtour ( ' ) P. Viala, loc. cil. ( 565 ) \ sud-est, dans le val d'Illiez. Là, le déversement est inverse de celui des hautes Alpes calcaires. Le val d'Illiez, comme les Alpes glaronnaises, présente le phénomène du double pli. Ce double renversement synclinal se poursuit, plus ou moins complexe, de la vallée du Giffre (Haute-Savoie) jusqu'à la vallée de l'Aar en Suisse, sur l'énorme longueur de lao""". )) La découverte d'un nouveau double pli fait tomber le différend célèbre entre MM. Heim et Vocek. Notre découverte présente ceci de par- ticulier, que ce sont des terrains de faciès et d'âge différents qui se super- posent. L'hypothèse d'un pli unique venant du sud n'est pas admissible. )) La partie chevauchée montre à Collombey (vallée du Rhône) les mêmes plis secondaires, déversés au nord-ouest, des coupes de M. Heim. w La Schuppenslruclur de M. Suess se constate en plusieurs points (Ma- tringe, vallée du Giffre, Tréveneusaz, val d'Hliez). A Matringe, plusieurs plans de chevauchement se confondent, par laminage des parties intermé- diaires. » Le cheA^iuchement est parfois transgressif sur les chaînes extérieures, en ce sens que celles-ci disparaissent obliquement sous le manteau chevau- chant de la région de la brèche. ') Toujours et partout c'est le focies brèche qui chevauche. Les faciès littoraux du dogger et le faciès coralligène du malm n'y participent pas. D'où l'hypothèse à déduire que d anciennes conditions ont présidé au curieux plissement que nous observons aujourd'hui (phénomène de la continuité du plissement, défaut d'homogénéité des faciès). » Toutes ces constatations paraissent confirmer l'hypothèse que M. Mi- chel-Lévy et moi donnions l'année dernière : savoir l'existence, sous les Préalpes chablaisiennes, d'un noyau de résistance, constitué par un éven- tail de roches cristallines. Par déductions analogues, on peut concevoir l'existence de semblables plissements et noyau de résistance dans les Préalpes bernoises. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur un halo observé à Créteil, le 11 octobre iSqS; par M. Georges Pouchet. « Hier dimanche, 22 octobre, à 4'^, halo visible à Créteil. Le ciel au zénith est pur, avec quelques cirrus qui paraissent très lointains. A l'ouest, l'horizon est fermé par une panne ou masse nuageuse uniforme, dont le bord est plus élevé vers le sud, et derrière laquelle le soleil disparaîtra bientôt. » C'est alors que se montre, du côté du nord, une image parhélique extrêmement .( 566 ) intense, presque aussi brillante que le soleil à ce moment. Elle occupe le milieu d'un arc peu étendu au-dessus et au-dessous d'elle, mais d'un grand éclat aussi. L'arc a persisté après que l'image parhélique s'était éteinte. Point d'arc tangent. Rien au zénith. » La panne de nuages occupait vers le midi la place où aurait pu se produire l'image parhélique symétrique, à l'autre extrémité du diamètre horizontal. » M. A. Baudouin adresse une Note relative aux résultats d'expériences effectuées pour obtenir la pluie, en soutirant l'électricité des nuages à l'aide d'un cerf-volant : « Le dimanche i5 octobre, vers 5''i5"', j'ai obtenu un contact avec les nuages, situés à une distance que j'évalue à i2oo" environ. A ce moment, il est survenu un brouil- lard local; puis quelques gouttes d'éau se sont mises à tomber. Dès que le contact a cessé, en rentrant le cerf-volant, tout, est revenu à l'état normal à S^'So™. . .. » En 1876, j'ai ohlenu plusieurs feis la pluie de la même manière, sur le plateau de El Meridj (frontière de Tunisie). . . A 4 heures, l'Académie se forine en Comité secret. ( C03IITÉ SECRET. La Section de Médecine et Clmurgie, par l'organe de son doyen M. Marey, présente la liste suivante de cahdidats à la place laissée vacante par le décès de M. Charcot. En première ligne En seconde ligne, par ordre alphabétique. Les titres de ces candidats sopt discutés. L'élection aura lieu dans la p[-ochaine séance. M. PoTAIiV. M. CORXIL. M. Hayem. M. Jaccoud. M. Lancereaux. La séance est levée à 5 heures. J. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILT.ARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n** 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimunrhe. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4'>. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i"' janvier. Le prix de V abonnement est fixé ainsi lezel.\udiarte. I I.ehogue et C" . ) Halmann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell etC°. CItristiania Cammcrmeyer. Constantinople. . Olto Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Lœscher et Seeber. ûand Hosle. Gènes Beuf. , Cherbuliez. Genève Georg. ( Slapelmohr. La Haye Belinfante frères. ^ lïcnda. I Payot. Barth. l Brockliaus. Leipzig Lorcntz. Max Kilbe. Twietmeyer. ( Desoer. ( Gnusé. Lausanne.. Liège. Londres Luxembourg. Madrid . Milan . . Moscou . Naples. Neiv-York. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Bio-Janeiro . Rome Botterdam Stockholm S' Pétersbourg. . ] Turin . Varsovie. Vérone . . . Vienne . Ziirich. chez Messieurs : \ Dulau. ( Nuit. V. Biick. Libr. Gutenherg. Fuentes et Capde- ville. Gonzalès e hijos. F. Fé. Dumolard frères. Hœpli. Gautier. Furcheim. Marghieri di Gius. Pcllerano. Christern. Stechert. VVestermann. Rousseau, l'arker.et C'". Clausen. Magalhaès. RIvnac. Garnicr. Bocca frères. Loescher et C'*. Kramers et fils. Samson et Wallin. Zinserling. WolIT. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellier Gebethner et Wold. Drucker. Frick. Gerold et G''. Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume 10-4°; iSyo. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier i866 à 3i Décembre i88o.) Volume 10-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par M.VI. A. DERBÉset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M.Hansem. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans ies phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Benedem. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i83o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSS*), savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher a nature » des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 17. TABF.E DES A.RTICLES. (Séance d.. 25 octobre 1893. MEMOIRES ET COMMUIViCATIOIVS DES MEMUliES ET DES CORUESPONDANTS DE L'ACADEMIK. Pages M. Tissi:itAM> présente à l'Académie le Tome III de son « Traité de Mécanique céleste ■■ ■">•)< M. G. Rayet. — Observations de la comète , Brooks (1893, octobre i6), faites au grand équalorial de l'observatoire de Bordeaux ' Pages. par MM. G. liayet et L. Picard 53.! M. G. Rayet fait hommage fi l'Académie d'une Notice sur la vie et les travaux de J.~.l.-li. Abria, Correspondant de l'Aca- dérnie n3^ M. POTAIN. MEMOIRES LUS. Sur les mouvements de la surfoce du cœur Ô3'| MEMOIRES PRESENTES. M. AiiEL DiiVEAU adresse un Mémoire inti- tulé « Rateaux-pompes atmosphériques. pour élévation de rivières j3() C0RRESl»01\l)ArVCE. M. le Secuetaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, trois brochures de M. E. FedoroJJ. M. G. BitiouiiDAN. — Observations de la nou- velle comète Brooks (iSi)3, oct. i6), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) M. Lelieuvre. — Sur certaines familles de cubiques gauches M. L. iNatanson. — Sur l'interprétation ci- nétique de la fonction de dissipation.... M. R. lÎLONDLOT. — Détermination de la vi- tesse de propagation d'une perturbation électrique le long d'un fil de cuivre, à l'aide d'une méthode indépendante de toute théorie -AI. A. MouiîLOT. — Analyse d'une houille vanadifére MM. Fkrd. Tiemann et P. Krueqer. — Sur le parfum de la violette M. G. GiuNEii. — Synthèse nouvelle de l'érylhrite, et synthèse d'une érythritc isomérique .553 M. P. KiiEUNOLER. — Influence des dissol- vants organiques sur le pouvoir rolatoire. M. J. Effront. — Sur certaines conditions chimiques de l'action des levures de bière. M. A. Prunet. — Sur la propagation du Pourridié de la A'igne par les boutures et les gredés-boutures mises en stratification dans le sable M. Maurice Lugeon. — Sur une dislocation en forme de champignon dans les Alpes de la Haute-Savoie 5li'| M. G. PouciiET. — Sur un halo observé à Gréleil, le as octobre iSgS 5(i5 M. A. Baudouin. — Expériences effectuées pour obtenir la pluie, en soutirant l'élec- tricité des nuages à l'aide d'un cerf-volant. 5(i(i C03IITÈ SECRET. La Section de Médecine et Chirurgie pré- sente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par le décès de 55t> «) 56;! M. Charcot : i° M. Potain ; ■?' MM. Cor- nil, Ifnyein, Jaccoucl, Lancereaux 5(iG PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-^usumins, 55. Le Cvritnl : Gautiiier-Villaiis. llll'lllliHÎ 3 2044 093 254 019 Date Due _jiljiL5iL^ .-^-^ m