-»f • )t JHÊ.^-'r C^A 2.ÔS..I ^ibraro of t^e Sluseum COMPARATIYE ZOÔLOGY, AT DARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. JFoun'Det) l)B ptfbatE suliscrfptfon, tn 1861. Deposited by ALEX. AGASSIZ. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES 1894 SECOAD SEMESTIIE. COMPTES REM)LS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, rAK MM. I,ES SECRÉTAaîSliS I»EIIPÉTI'E1«S . TOME CX1\. N^ 4 (2 Juillet 1894), PARIS, GAUÏHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBKAIKES DES COMPTES KENDUS DES SÉ.VNGES DE 1/ A.C ADÉMI E DES SCIBNCliS yiiai des Grands-Augusiins, "îS. ■^■'1894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. lies CompU's rendus hebdomadaires des scéances de r Académie se composent des extraits des travaux de Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les RajJ- s(-s Mfembres et de l'analvse des Mémoires ou Notes \ ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autanl présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages on 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. U y a deux volumes par année. Artici.k P'. — Impressions des travaux de l' Académie. I I-esextraits des Mémoires présentés p;ii' un Membre que l'Académie l'aura décidé. l^es Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Aktw.i.y. 2. — Impression des travaiiv des Savants étrangers à l'Académie. [.es Mémoires lus ou présentés par des personnes (pii ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être rolijet d'une analyse ou d'tui ré- )u par un Associé étrangerdel'Académie comprennent | sumé qui ne dépasse pas 3 pages. au plus 6 pages par numéro. Un IMenjbre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séan-ce tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Corresponriants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par lunuéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont l^ris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne ! un Rapport sur la situation des Comptes rendus après préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de 1 l'impression de chaque vohmie. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Mendjre qui (ait IiW|)résentation esl toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. AliTlCLE 3. Le l)on à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est in^éré dans \c Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu siu- vaut, et mis à la (in du cahier. Akticu". 1. — Planches et tirage ù part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Amici.E 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Secrétaires sont chargés de l'evéculion du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5*'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 2 JUILLET 1894, PRÉSroENCE DE M. LŒWV. aiÉllIOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la phénylhydrazine. Action de l'oxy- gène et action de V eau ; formation des sels; par M. Berthelot. « Avant eu occasion, clans ces derniers temps, d'employer la phényl- hydrazine dans mes recherches de Physiologie végétale, j'ai fait diverses observations qui me paraissent mériter d'être signalées, en raison de leur application à l'usage de ce précieux réactif. Elles sont relatives à l'action de l'oxygène libre, qui en dégage de l'azote à froid, réaction exceptionnelle et du plus haut intérêt; à l'action de l'eau; enfin à la for- mation des combinaisons salines, qui donne lieu à des observations dignes de remarque pour la Statique chimique. ( M I. — Action de l'oxygène libre. )) 1. La phcnylhydrazlne, exposée au conlact de l'air, ne Larde pas à jaunir et à s'altérer. Cette altération est plus manifeste encore lorsqu'on opère sur les dissolutions de la phénylhydrazine dans l'eau pure, ou dans les acides. Ces dissolutions brunissent et déposent une matière insoluble. Mais l'altération n'a pas lieu lorsqu'on opère dans inie atmosphère ab- solument exempte d'oxygène, ou de gaz oxydant. En raison de ces cir- constances, le réactif doit toujours être employé à l'état frais. » J'ai étudié de plus près cette oxydation, en opérant en présence d'un volume d'oxygène exactement mesuré, soit à froid, soit à ioo°; dans ce dernier cas en ballons scellés. L'hydrazine était pesée exactement et em- ployée soit pure et anhydre, soit dissoute dans une proportion équivalente d'acide chlorhydrique étendu, c'est-à-dire à l'état de chlorhydrate : CH'Az-.HCl, tantôt pur, tantôt mélangé avec son équivalent d'acétate de soude, tel qu'on a coutume de l'employer. Il contenait^ d'équivalent d'alcali par litre, dans mes essais. » 2. C'est pour ce dernier cas que l'action est la jjIus nette. Lorsqu'elle est poussée jusqu'à son terme, à ioo°, ce qui exige une douzaine d'heures, elle donne lieu à l'absorption d'un atome d'oxygène et à un dégagement d'un atome d'azote, de telle sorte que le volume gazeux ne change pas. C« H» AzMiCl étendu + O dégage Az. » Les mêmes rapports de volumes s'observent pendant toute la durée de l'expérience ; ils ont été obtenus également avec une action poussée seu- lement à la moitié de sa limite, poussée au tiers, et môme seulement au sixième; dernier essai quia été réalisé à froid, vers iS", dans l'espace d'un jour. » Dans ces conditions, il se sépare des liqueurs un composé huileux, incristallisable, qui répond aux propriétés de la diphénylhvdrazine C'-H'-Az- : toutefois, l'analyse n'en a pas été faite. Sa formation explique bien la réaction observée : sCH'Az^ -h 0^= C'-ir-Az=4- Az=H- .iH^O. )) 3. La phénylljydrazine pure et anhydre, renfermée dans un ballon scellé avec de l'oxygène et chauffée à loo", se décompose d'une manière ( 7 ) ilifférente. Elle a absorbe, dans les mêmes conditions, une dose d'oxygène un peu supérieure à un atome, soit i,i dans un essai; 1,25 dans un autre; et elle a dégagé un volume d'azote qui surpassait de près de moitié celui de l'oxygène, soit i,6 et 1,7 atomes dans les deux essais ci-dessus. Elle se rapproche donc, parla, d'une élimination totale, probablement par suite de la formation de produits de plus en plus condensés, produits rési- neux, insolubles dans l'eau et incristallisables. » 4. La décomposition par oxydation directe de la phénylhydrazine pure, ou dissoute dans l'eau, ou bien dans les acides et au contact de l'eau, se manifeste de même par un dégagement continu de bulles d'a- zote, faciles à observer, soit à froid, soit dans le cours des distillations de cet alcali. La phénylhydrazine ne réagit pas sur l'oxyde de carbone. Elle n'attire pas l'acide carbonique de l'air. II. — Action de l'eau (')• — Hydrate de phénylhydrazine. » 1. La phénylhydrazine pure attire l'humidité de l'air et quelques gouttes placées au fond d'un verre cristallisent au bout de quelques heures en beaux cristaux lamelleux, pourvu que la température ambiante soit inférieure à 22°. On les obtient également, si l'on sature d'eau la phé- nylhydrazine, en y ajoutant, par exemple, un peu moins de la moitié de son volume d'eau et en abandonnant la liqueur dans une assiette à l'évapora- tion spontanée; le tout se change en magnifiques cristaux brillants et in- colores, au moment de leur apparition, mais qui ne tardent pas à jaunir sur ( ') La réaction entre l'eau et la phénylhydrazine, indépendamment de la formation de l'hydrate, donne lieu à des pliénomènes de quelque intérêt, au point de vue des équilibres qui s'établissent entre deux corps réciproquement solubles dans l'autre, sans cependant se dissoudre en toutes proportions. Nous avons déjà traité ce sujet, M. Jungfleisch et moi {Annales de Chimie et de Phys., 4° série, t. XXVI, p. Sgô). Voici des observations sur la phénylhydrazine : si l'on ajoute de la phénylhydrazine dans l'eau en excès, vers 20", elle s'y dissout d'abord complètementet tant que sa pro- portion ne surpasse pas 8 centièmes environ du poids de l'eau. Réciproquement, la phénylhydrazine dissout l'eau, tant que le poids de celle-ci ne surpasse pas /jo à 45 cen- tièmes du poids du premier liquide. Quand les proportions relatives sont comprises en dehors de ces deux, limites, il se forme deux couches, contenant chacujie de l'eau et de la phénylhydrazine. Si l'on élève la température, la phénylhydrazine dissout une quantité d'eau croissante et finit par s'y mélanger en toutes proportions. Mais, pen- dant le refroidissement, il se reforme deux couches. les bords, puis à prendre une teinte orangée, par suite de leur oxydation lente. Cependant la masse principale subsiste pendant plusieurs jours. » 2. Ces cristaux fondent à + 24°, i. Ils paraissent avoir été confondus jusqu'ici avec la phénylhydrazine anhydre, à laquelle on attribue, dans les Traités, un point de fusion de 28°. En réalité, elle fond à -t- 17", 5. » 3. On obtient du premier coup l'hydrate de phénylhydrazine, en ajou- tant à lo*^*^ de la base anhydre o"'^,9 d'eau ; l'eau s'y dissout d'abord, puis le mélange se prend en une masse cristalline, qui durcit rapidement. Dans le cas où il demeure liquide et surfondu, il suffit d'y ajouter un cristal déjà formé pour faire cesser la sursaturation; artifice qui s'applique également aux mélanges plus hydratés, et renfermant, par exemple, pour 2 parties d'alcali, un poids voisitl de i partie d'eau. » 4. Quel que soit le procédé de préparation, il convient d'exprimer les cristaux par compression entre des feuilles de papier buvard. Quand ils sont aussi purs que possible, on en fait l'analyse élémentaire. T'ai trouvé ainsi la formule 2C''H^Az%H-0, laquelle exige C = 6i,5, H = 7,7. L'analyse a donné C=:6o,9: H = 7,7; le carbone étant un peu faible, à cause de la grande oxydabilité de la ma- tière. » 5. J'en ai déterminé la chaleur de formation par deux méthodes diffé- rentes. I/une consiste à dissoudre dans la même quantité d'eau pure, 3o parties par exemple, d'une part l'hydrate, d'autre part un poids équi- valent de phénylhydrazine pure. » L'autre consiste à faire les mêmes opérations, en employant l'acide chlorhydrique étendu comme dissolvant. Enfin j'ai exécuté les mêmes opé- rations comparatives avec la phénylhydrazine liquide (surfondue) et avec cet alcali cristallisé à la même température, ce qui en fournit la chaleur de fusion. » J'ai trouvé ainsi Cal Cal Phénylhydrazine liquide, C H* A z-, H- eau, à ifi°.. . . -i-o,5i; à 21°, 4-0,29 » cristallisée à 17" — 2,16 Hydrate, 2C«H8Az2H''0, cristallisé à lô» —7,40 Phénylhydrazine liquide, H- HCl(iéq.= 2'), à 16".. -j- 8,70 » cristallisée » >i . -h 6,08 Hydrate cristallisé -1- 2HCi(i éq.=: 2M -4-9,00 — Cal 2,67 ( et — 2 ■.ê\ ,62 -f- 8,42 et +8, ,/,o 3,08 i ,53 en- 3, ,16 ( 9 ) » 6. On déduit de ces données : Clialcur de fusion moléculaire de la phéiiylhydrazine, C^U'Az^ . . Chaleur de combinaison de l'eau et de la pliénylhydrazine 2C''FPAz--H H-0, les composants liquides Chaleur de combinaison de l'eau liquide et de la phénylliydrazine cristallisée Chaleur de combinaison, les deux composants cristallisés, environ. » L'union des deux composants liquides formant un composé liquide surfondu a donné, par action immédiate : -H o'^^'jSy. D'où, chaleur de fusion de l'hydrate: -(- 8,o4. » 7. Ces nombres se rapportent à un hydrate bien cristallisé au sein d'un dissolvant, soigneusement purgé de toute trace liquide et formé depuis un certain temps. » Mais on obtiendrait des valeurs différentes, si l'on essayait de le pré- parer par synthèse directe et si l'on opérait sur un hydrate récemment obtenu, ou récemment refondu, en raison de l'état de transformation in- complète qu'il présente dans les premiers moments. )) Ainsi, ayant placé au fond d'un petit ballon de verre mince, immergé dans l'eau du calorimètre, à 19°, un certain poids de phénylhydrazine, j'v ai ajouté la dose d'eau strictement équivalente : il s'est dégagé + o^''',37 pour 2C*H'Az^-l- H-0; le tout formant un liquide homogène. J'ai projeté dans ce liquide quelques cristaux. La cristallisation a commencé aussitôt. Au bout de dix-huit minutes, elle semblait totale ; la masse était durcie et le thermomètre calorimétrique commençait à baisser; la marche de son refroidissement (o°,oo2 par minute) étant d'ailleurs sensiblement iden- tique avec celle du refroidissement de l'eau, observé après enlèvement du petit ballon. On pourrait calculer à l'aide de ces données la chaleur de soli- dification du corps dans les cas ordinaires. » J'ai trouvé ainsi, tout calcul fait : Col _ Chaleur de solidification prétendue -1-2,96 au lieu de -i-8,o4 Chaleur de combinaison depuis les composants liquides. . -t-3,33 au lieu de -l-S,/|i Ecart +5,08 j'y reviendrai. » Cependant, le ballon ayant été conservé pendant une demi-heure sur la table, je l'ai réintroduit dans le calorimètre et, quand l'équilibre de température a été rétabli, j'ai brisé le ballon avec mon écraseur et j'ai dissous le composé qu'il renfermait dans l'eau du calorimètre. La dissolution a absorbé — 2*^"', 64 au lieu de — 7,40 • écart ■+■ 4.76. La différence avec 5,08 répond au degré d'avancement plus grand delà combinaison pendant C. R.,iSq4, J" Semeslre. (T. CXI\, N° 1.) 2 ( 'o ) l'intervalle d'une demi-heure, degré insensible à l'observation thermomé- Irique directe à cause de la durée de cet intervalle. La combinaison se poursuit ainsi peu à peu. Mais au bout d'une semaine elle n'était pas encore accomplie. En effet, un échantillon similaire, préparé de même par syn- thèse entre 17° et 19°, après sept jours, a fourni une chaleur de dissolu- lion égale à — 6,18; au lieu de — 7, 4°. » La différence entre ces nombres caractérise l'état incomplet de la transformation : ce qui s'explique pour une partie par l'état plastique ini- tial de semblables composés; pour une autre partie, par la combinaison incomplète de l'eau avec la phénylhydrazine, laquelle maintient en outre à l'état semi-fluide une portion notable de l'hydrate déjà constitué. J'ai déjà signalé des phénomènes du même ordre pour l'hydrate de chloral {Ann. de Chim. et de Phys., 5* série, t. XII, p. 54o à 564). » Ils montrent à quelles erreurs expose le procédé ordinairement suivi pour mesurer la chaleur de fusion des corps, d'après la chaleur dégagée pendant leur solidification, les deux phénomènes n'étant pas nécessaire- ment réciproques; il est nécessaire dès lors de ramener les corps à un étal final identique, par leur dissolution totale dans un même milieu, accom- pagnée ou suivie au besoin de la formation d'un composé défini, tel que le chlorhydrate de phénylhydrazine. III. — Formation des sels. » 1 . Chlorhydrate : HCI(i éq. = 2')-HC«H'AzMiq. à i5°,4 ■+- 8C''i,7o | Alcali dissous... +8,19 » M. Petit a trouvé en 1889, pour le premier nombre : 8,9. » Un excès d'acide ne produit pas d'effet sensible. » 2. Sulfate : SO'H-(i mol. = 4')-hG''H8Az2 1iq. à 21°. .. -)-9<=='',ii | Alcali dissous. . . -i-8,82 )) Ce chiffre répond au bisulfate. SO'H2(imol. = 4i) + 2C«H»Azniq. à 21°.. +i9<:ai,39| D" +18, Si ou 9,40 x 2 » Le premier équivalent de base dégage moins de chaleur que le second, comme il arrive en général pour les bisulfates. M 3. Acétate : C=H*OHi éq. = 8')-HG'=H»AzMiq. à ai-,;. -4- 5<:",42 2C2H'0^( d" ) -t-C«H«AzMi(i .'. +6c»',68 Alcali dissous. . . -i-5,i3 D" H-6,39 ( II ) » Le sel acide dégage plus de chaleur que le sel neutre, sans doute parce que l'acétate est dissocié par l'eau. » Un excès d'alcali accroît les nombres obtenus pour les sels neutres dans une proportion sensible. » 4. Carbonate. — La phénylliydrazine n'attire pas l'acide carbonique de l'air, même en présence de l'eau. Son chlorhydrate, mélangé avec une dissolution de carbonate de soude, ne donne lieu d'abord à aucun dégage- ment gazeux ; mais il se forme quelques bulles au bout d'un certain temps. Au contraire, le mélange du chlorhydrate, avec le bicarbonate de soude dissous, produit une vive effervescence. Pour mesurer la réaction, il faut opérer en présence d'un volume d'eau capable de dissoudre la totalité du gaz carbonique. (2) C«H«Az«,HCl(iéq.= 22i)-i-CO=KH(imol. =:4')à 220,4.... — 2<^=',63 » En admettant ime double décomposition totale, on en déduit C«H» Az2 dissous + GO^ dissous -+-3<^^\i (1) C«H'Az%HCl(i éq. = ioi)4-^C0'Na2(i moI. = 4') à2i°,8... — 2<:",28 » On en déduit, en admettant de même une réaction totale, comme il arrive en fait pour les sels ammoniacaux, 2C'=H«Az^ dissous + CO2 dissous -r4'^''',8 » Ces nombres s'appliquent à des corps dissociés. » Entre la chaleur de formation du sulfate et celle du chlorure la diffé- rence : 9,40 — 8,19 =+ 1,21 est de l'ordre de grandeur de celles qui ca- ractérisent les sels alcalins stables ; mais la différence entre [l'acétate et le chlorure (h- 3,o) est notablement plus forte, ce qui répond à l'état dissocié du premier sel; l'écart croît surtout lorsqu'on passe aux carbonates (5,1 pour le bicarbonate; 5,8 pour le carbonate ordinaire) conformément à ce qui arrive pour l'ammoniaque (') et pour les oxydes métalliques (' ) comparés aux oxydes des métaux alcalins. Aussi, lorsqu'on mélange la disso- lution du chlorhydrate ou du sulfate de phénylhydrazine avec celle de l'acétate de soude, se produit-il une absorption de chaleur très notable et cette absorption est beaucoup plus marquée encore avec les carbonates alcalins. ') Toutes ces expériences vérifient de nouveau une loi que j'ai établie ( ' ) Annales de Chimie et de Physique, l\' série, t. XXIX, p. 477"48i ( = ) Même Recueil, 5' série, t. IV, p. 168. ( 12 ) par une miiUiliule d'expériences thermiques sur les sels dissous (^Annales de Chimie et de Physique, !f série, t. XXX, p. loo, io3, 5o3, etc.; 1873), à savoir que : l'acide fort s'unit à la base forte, en formant en totalité, ou à peu près ('), le sel le plus stable en présence de l'eau, lequel est en même temps celui dont la formation à l'état solide dégage le plus de chaleur. Par suite de la constitution de ce sel au sein de la liqueur, l'acide faible reste ainsi en présence de la base faible, de façon à constituer le sel le plus dis- socié, et de cet accroissement de dissociation résulte une absorption de chaleur considérable, dont la valeur numérique démontre l'existence d'une réaction à peu près totale. Ces phénomènes ne résultent pas d'une théorie; mais ils ont été établis directement par les expériences elles-mêmes. Ils sont en contradiction avec l'énoncé de la thermoneutralité saline; ils sont aussi en contradiction formelle avec les véritables idées de Berthollet ("), telles qu'il les a formulées de la façon la plus explicite, en disant que « chacun des acides », mis en présence d'une base, « a dans l'action une » partie déterminée par sa capacité de saturation et sa quantité », c'est- à-dire « par sa masse chimique » (ce qui signifie, d'après le langage actuel, en raison de son]équivalent et du nombre d'équivalents mis enjeu), « sans « que l'action d'un de ces acides l'emporte sur celles des autres. » CHIMIE MINÉRALE. — Impuretés de Valuminium industriel. Note de M. Henri Moissan. « L'industrie de l'aluminium, fondée en France par Henri Sainte-Claire Deville en i854, se transforme actuellement avec une très grande rapidité. Depuis que ce métal a pu être obtenu par la décomposition de l'alumine au moyen de courants intenses, sa préparation est devenue assez pratique pour que le prix du métal soit descendu à 5^'' le kilogramme. De plus, le progrès si rapide de cette industrie permet d'espérer que le prix actuel pourra assez facilement être diminué. » Il est probable que les qualités de ce métal si léger se prêteront dès lors à de nombreuses applications. (') Je dis « à peu près » : les sels mêmes des acides forts étant susceptibles de quelque trace de dissociation en présence de l'eau. (^) Statique chimique, t.I, p. i5 et 72. Voir aussi Annales de Chimie et de Phy- sique, 5"= série, t. VI, p. 442. ( '3 ) » Les poinls secondaires qui demanclenl de nouvelles recherches, tels que l'affinage de l'aluminium ou la préparation à hon marché de l'alumine pure en partant de la bauxite ou du kaolin, ne tarderont |)as sans doute à être résolus. » L'aluminium industriel a déjà quelques débouchés; outre son emploi dans l'affinage des aciers et des fontes ('), quelques-uns de ces alliages présentent des propriétés très curieuses. » Nous ajouterons seulement que l'aluminium produit par les différents procédés électrolytiques n'est jamais pur et que sa composition est assez variable; tous les métaUurgistes savent combien les propriétés chimiques et physiques d'un métal varient avec des traces de corps étrangers. Il y aurait donc tout intérêt pour l'industrie à chercher à obtenir un aluminium aussi pur que possible, dont les propriétés deviendraient constantes et fourniraient toujours les mêmes résultats. » Les impuretés de l'aluminium industriel signalées jusqu'ici sont au nombre de deux : le fer et le silicium. » Le fer provient du minerai, des électrodes et des creusets. La pureté de l'alumine et la fabrication soignée des électrodes et des creusets semblent devoir l'écarter. M. Minet a publié d'intéressantes expériences sur ce sujet et a bien établi quelle pouvait être ^'influence fâcheuse exercée par une petite quantité de fer. )) Le silicium provient aussi en partie des électrodes et des creusets mais surtout de l'alumine employée. La présence de ce métalloïde semble plus difficile à éviter. Bien que, dans certains cas, ce corps simple ne pré- sente aucune action nuisible, nous avons pu en diminuer facilement la teneur par une simple fusion du métal sous une couche de fluorure alcalin (-). (' ) Cet affinage de l'acier a été étudié en Angleterre par M. Iladfield, et en France par M. Le Verrier. (-) L'échantillon d'aluminium que nou^ avons utilisé dans cette étude présentait la composition suivante : Aluminium 98,02 Fer o , 90 Silicium 0,81 Carbone 0,08 Azote traces 99.8' Après une fusion sous uue couche de fluorures alcalins, il ne contenait plus que 0,5; de silicium pour 100. ( i4) )) Mais, en dehors du silicium et du fer, il existe couramment dans la- luminium industriel deux autres impuretés qui n'ont pas été signalées jusqu'ici. Nous voulons parler de l'azote et du carbone. » Lorsque l'on traite un fragment d'aluminium industriel par une solu- tion de potasse à lo pour loo, le métal est rapidement attaqué, et l'hydro- gène qui se dégage en abondance entraîne une très petite quantité de va- peurs ammoniacales. On peut en démontrer l'existence en faisant passer, bulle à bulle, l'hydrogène dans le réactif de Nessler. )) Il ne tarde pas à se produire une coloration, enfin un précipité plus ou moins abondant. Il est très important dans cette réaction d'employer de la potasse absolument pure. » Lorsque l'on fait passer un courant d'azote dans de l'aluminium en lusion, on le sature de ce gaz et le métal ainsi obtenu nous a présenté une petite diminution dans sa charge à la rupture et dans son allongement. La présence de l'azote fait donc varier les propriétés physiques de l'alu- minium ('). » M. Mallet, professeur à l'Université de Virginie, avaitindiqué, dèsi876, l'existence d'un azoture d'aluminium; c'est à ce corps légèrement soluble dans l'aluminium que doivent être attribués ces changements de pro- priétés (-). » Nous avons rencontré le carbone dans les aluminiums industriels d'une façon constante, et en plus grande quantité que l'azote. Lorsque l'on traite une centaine de grammes d'aluminium par un courant d'acide chlorhydrique ou d'acide iodhydrique bien exempt d'oxygène, il reste un résidu gris. Cette matière, reprise par l'acide chlorhydrique étendu donne un carbone amorphe très léger, de couleur marron, qui brûle entièrement dans l'oxygène en donnant de l'acide carbonique; ce carbone ne contient pas trace de graphite. On peut doser ce carbone en attaquant une dizaine de grammes d'aluminium par une solution concentrée de potasse. On re- prend le résidu par l'eau, puis on le sèche et enfin on le brûle dans un cou- rant d'oxygène. Du poids d'acide carbonique recueilli il est facile de déduire le poids decarbone. Nous avons trouvé ainsi les chiffres suivants : Carbone pour loo : o,io4, o,io8et 0,080. Limite Charge d'élasticité. de rupture. Allongement. (') Aluminium fondu 7''s, 5oo ii"'?, 103 g"" Aluminium saturé d'Az .... G'^s.ooo g''?, 600 6""" (■-) J. Mailet, St/r un azoture d'aluminium (Journ. of the chem. Society, 1. XXX, p. 340; 1876). ( i5 ) >i L'action exercée par ce métalloïde sur les propriétés physiques de l'aluminium nous semble bien caractéristique. M Pour la mettre en évidence, nous avons fait fondre au creuset un aluminium de bonne qualité; nous en avons coulé une partie dans une lingotière; puis, dans la masse restante encore liquide, nous avons fait dis- soudre du carbure d'aluminium cristallisé, préparé au four électrique. Quelques instants plus tard, on coulait un nouvel échantillon du métal, et l'on avait ainsi deux échantillons : l'un d'aluminium fondu, l'autre d'alu- minium carburé. » On a découpé dans ces lingots des éprouvettes, et, tandis que l'alu- minium fondu présentait, par millimètre carré, une charge de rupture de I i''s,ioo, et un allongement pour loo de 9™'", l'aluminium carburé ne pré- sentait plus qu'une charge de rupture qui a oscillé entre 8''s,6oo et 6'*^, 5oo et un allongement pour 100 de S"""" a 5""^ ('). » En résumé, l'aluminium industriel, outre le fer et le silicium, contient une petite quantité de carbone et des traces d'azote (^ ). Ces différents corps modifient notablement les propriétés de l'aluminium, mais il est à espérer que l'électrométallurgle pourra produire bientôt un métal plus pur et de composition constante. » (') Ces expériences ont été faites sur le métal tel qu'il a été fondu, sans laminage ni recuit. Après un premier laminage sans recuit, on a obtenu les chilTres suivants : Aluminium carburé Après laminage et recuit. Limite Charge d'élasticité. de rupture. Allongement 2o''S 20''S, 793 2""™, 5 ■j^s, 700 i3''s,8oo 26°"", 5 (2) Nous ajouterons aussi que l'aluminium industriel renferme une petite quantité d'alumine ne présentant aucune forme cristalline. Enfin, dans certains échantillons, nous avons pu reconnaître au microscope, dans le résidu provenant de l'attaque par l'acide chlorhjdrique, de petits cristaux très nets de borure de carbone. Le bore de ce composé provenait de Tacide borique qui avait servi à agglomérer le charbon des électrodes. ( '(' ) CHIMIE MINÉRALE. — Préparation d' un carbure d'aluminium cristallisé. Note de ÎM. Henri Moissajî. « On ne connaissait jusqu'ici aucun carbure d'aluminium. La solubilité du carbone dans ce métal avait même été mise en doute par plusieurs savants ('). » Nous avons préparé au four électrique un carbure d'aluminium de formule C'Az'', très bien cristallisé, auquel nous avons fait allusion dans la Note précédente. » Préparation. ~,Pour obtenir ce nouveau composé, on se sert du four électrique à tube, que nous avons décrit dans une Note antérieure (-). Des nacelles de charbon assez épaisses, remplies d'aluminium, sont pla- cées dans le tube de charbon, qui est traversé par un courant d'hydro- gène. Chaque nacelle contient environ i5s''à2oS'' d'aluminium; on chauffe pendant cinq à six minutes avec un courant de 3oo ampères et 65 volts. Le refroidissement se termine dans le courant d'hydrogène, et l'on trouve les nacelles remplies d'une masse métallique de couleur grise, sur la surface de laquelle se trouvent des sphères métalliques qui se sont formées par suite d'un rochage au moment de la solidification. » Lorsque l'on casse le contenu de la nacelle, l'aluminium apparaît pailleté de cristaux brillants d'une belle couleur jaune. » On obtient un aluminium qui présente le même aspect lorsque l'on chauffe modérément ce métal dans un creuset de charbon au four élec- trique ; seulement, dans cette dernière préparation, les cristaux jaunes de carbure d'aluminium sont souillés par une petite quantité d'azote. En réduisant au four électrique un mélange de kaolin et de charbon, le ré- sultat est identique. Il se dégage d'abondantes vapeurs et il reste un culot métallique présentant une cassure cristalline bien nette, de couleur jaune pâle. (') D'après M. Mallet, l'alLuninium ne se combine pas au carbone ; au conlraire, M. Frank, par la calcination d'un^mélange de noir de fumée et d'aluminium, a obtenu un métal qui fournit par l'acide chlorliydrique de l'hydrogène souillé d'acétylène. ('-) Henri Moiss.v\, Sur un nouveau modèle de four électrique à réverbère et à électrodes mobiles [Comptes rendus, l. CXN II, p. G-gV ( '7 ) » Pour séparer ce carbure de l'excès de métal, on divise le culot en fragments de i^ à ^k"", et l'on en attaque 2^' à 3^'' au plus par l'acide chlor- hvdrique concentré. Cette attaque se fait dans un tube à essai entoin-é d'eau glacée. Il est imj)orlant, en effet, d'empêcher la température de s'élever, et d'opérer le plus rapidement possible, car l'eau, même froide, décom- pose le carbure d'aluminium comme nous le verrons plus loin. M Lorsfpie l'attaque s'arrête par suite de la formation de chlorure d'aluminium peu soluble dans l'acide chlorhydrique, on lave à l'eau gla- cée, on décante le liquide, puis on reprend le métal par une nouvelle quantité d'acide. Dès qu'il ne se dégage plus d'hydrogène, le résidu est lavé rapidement à l'eau froide, puis avec de l'alcool concentré, enfin avec de l'éther, et séché à l'étuve. » Pour que cette préparation soit bien faite, elle doit s'exécuter en trente minutes environ. On dispose une série de tubes à essai que l'on surveille tous en même temps. » Ij'emploi de l'acide chlorhydrique moins concentré détermine une attaque beaucoup plus calme, mais aussi plus longue, il fournit un produit déjà très altéré. » Propriétés. — Le carbure d'aluminium préparé dans les conditions que nous venons d'indiquer se présente en beaux cristaux jaunes, trans- parents, dont certains atteignent S""" à 6™" de diamètre. Quelques cristaux ont la forme d'hexagones bien réguliers doués d'une certaine épaisseur. Leur densité, prise dans la benzine, est de 2,36. La température la plus élevée que paisse fournir l'arc électrique les décompose. » Le chlore attaque ce carbure au rouge sombre avec incandescence. Il se forme du chlorure d'aluminium et il reste un charbon lamellaire qui a conservé la forme des cristaux primitifs; c'est un carbone amorphe sans trace de graphite. Le brome est sans action sur ce carbure à la tempéra- ture ordinaire, mais, vers 700'', une incandescence se produit, il se fait du bromure d'aluminium et un résidu de carbone. L'iode ne paraît pas avoir d'action au rouge vif. » L'oxygène au rouge sombre n'attaque le carbure d'aluminium que superficiellement; ce phénomène tient à ce que l'alumine qui se forme dès le début de la réaction recouvre le carbure d'une gaine protectrice. Au contraire, le soufre r;;ttaque à la même température avec un grand dégagement de chaleur; il se produit en quelques instants du sulfure d'aluminium et des traces de sulfure de carbone. La plus grande partie du charbon reste sous forme de minces lamelles. C. R., iH.i4, 2" Semestre. (T. CXIX, .N° 1.) ■' ( -« ) )i L'azote et le phosphore ne rlécomposcnt pns le carbure d'aluminium au rouge sombre. » Certains oxydants attaquent ce carbure avec énergie. Mélangé avec du permanganate de potasse sec et légèrement chauffé, il produit une belle incandescence ; il se forme de l'alumine et il se dégage de l'acide carbonique. Le bichromate de potasse et l'acide chromique le brûlent lentement au rouge sombre. L'oxyde puce de plomb et le massicot sont réduits avec incandescence, tandis que le chlorate et l'azotate de potassium sont sans action. » Une solution de bichromate alcalin, additionnée d'acide sulfurique, l'attaque lentement à froid et à l'ébullition. L'acide nitrique fumant est sans action à froid ou à chaud, mais l'addition de l'eau détermine l'attaque qui se produit en quelques instants. » L'acide chlorhydrique concentré n'attaque que très lentement ce car- bure, tandis que l'acide étendu le dissout en quelques heures. L'acide sul- furique concentré et bouillant est réduit avec formation d'acide sulfureux ; l'acide étendu réagit surtout vers loo". » La potasse en fusion attaque ce carbure très énergiquement à une température voisine de Soo"; au contraire, les carbonates alcalins, au rouge vif, ne produisent qu'une décomposition incomplète. » La réaction la plus curieuse que nous présente ce carbure d'aluminium est la décomposition lente de l'eau qu'il |)rodultà la température ordinaire. Nous avons démontré précédemment que les acétylures alcalino-terreux cristallisés, de formule C-Ca, se décomposaient au contact de l'eau en fournissant du gaz acétylène pur. Le carbure jaune d'aluminium, de for- mule C^Al', se décompose en présence de l'eau en donnant du méthane CH". Il suffit de placer dans un tube rempli de mercure quelques cristaux de ce composé avec une petite quantité d'eau pour voir le dégagement se pro- duire. Après douze heures, o,i45 de ce carbure ont donné 7™, 5 de gaz, et après soixante-douze heures un Aolume de 35"^*^, 5. La décomposition, pour être complète, demande dix à douze jours. La chaleur l'accélère, mais la lumière ne parait pas avoir d'effet. » Cette réaction, d'après nos analyses, est exprimée par la formule : C Al'' -+-* 12H-O = 3Cn ■■ + 2 [ Al-(OTI)"] ( • ). » Analyse. — L'analyse de ce carbure {rahuiiiuiiim nous a présenté de {') D'après cette formule, o,ioo de carbure doivent donner 48"^s8 de méthane, Voici ( "J ) nombreuses difficultés à cause de sa facile décomposition par l'eau. Si les échantillons obtenus ne sont pas absolument purs, ils contiennent de l'alu- mine hydraté, qui complique beaucoup le dosage. La formule C Al' exige- rait théoriquement C = 24,6 et Al = 75,4- » Dosage de raluininium. — Nous avons employé deux méthodes pour doser l'aluminium : » 1° Un poids connu de ce carbure est abandonné quelques heures au contact de l'acide chlorhydrique étendu jusqu'à dissolution complète. Si le corps est absolument pur, il n'y a pas de résidu, sinon on peut fdtrer pour séparer une petite quantité de carbone et de produits insolubles. Le liquide limpide renferme du chlorure d'aluminium; on l'évaporé lente- ment, puis on le calcine avec précaution. Il ne reste que de l'alumine très légère qui donne, par son poids, la quantité d'aluminium que renfermait le composé. » Nous avons trouvé ainsi : Al pour 100 74 ,48 73, 12 >i li" \jn poids donné de ce carbure d'aluminium est attaqué par la po- tasse au creusel d'argent. On reprend le résidu par l'eau et la solution est neutralisée par l'acide chlorhydrique que l'on maintient en très léger excès. Le liquide porté à l'ébullition est traité en liqueur étendue par rhvposulfile de soude. Il se produit un |)rét'ipité d'alumine et de soufre. Après filtration, on calcine et l'on pèse. Al pour 100 74,7 74,9 7.5,7 » Dosage du carbone. — Lorsque l'on traite le carbure d'aluminium par le chlore tout le métal est entraîné sous forme de chlorure et il reste du charbon. Il est facile d'enlever l'excès de chlore retenu par le charbon en chauffant ce dernier dans un courant d'hydrogène, puis de brûler le carbone dans l'oxygène et de peser l'acide carbonique produit. Cette le détail de deu\ expériences : I" 0,070 onl donné 01'^'^, 5; il faudrait théoricjuenient 32,6; 3" o, 1 45 ont donné 6g'''", i; il faudrait ihéoriqueinent 70,9. Le gaz recueilli dans ces conditions est du méthane, ainsi ([ue l'établit l'anah. se sui- vante : volume primitif i'^",6, oxygène ajouté 8'='=, 5. Après détonation 7'^'^, 1 , contrac- tion 3". Après potasse 5'^'", 6. Acide carbonique formé i"^"^, 5. ( 20 ) méthode nous a toujours donné des résultats trop faibles même avec du chlore parfaitement desséché. Cela tient à ce que le chlore peut renfer- mer des traces d'oxygène et d'acide carbonique et aussi à la présence d'une petite quantité d'alumine qui souille le plus souvent le produit et qui, mélangée au charbon, est attaquée par le chlore avec production d'oxyde de carbone. » Le chiffre le plus rapproché que nous avons trouvé par celte mé- thode était de 23,5, tandis que la formule C^Al' exigerait 24.6- » Le seul procédé qui nous ail donné des résultats comparables consiste à décomposer par l'eau à la température ordinaire un poids déterminé de carbure et à mesurer le volume du gaz méthane dégagé. De ce dernier vo- lume il est facile de déduire le poids de carbone contenu dans le carbure d'aluminium. » Nous avons trouvé ainsi : Carbone pour 100 24,2 24,7 24,8 » Conclusions. — En résumé, le carbone peut s'unir à l'aluminium pour fournir un carbure jaune cristallisé de formule C\\l''. Ce nouveau composé possède des propriétés réductrices bien marquées; sa réaction la plus curieuse est de décomposer lentement l'eau à la température ordinaire en dégageant du méthane ou formène CH*. C'est le premier exemple d'une semblable décomposition. Peut-être ce carbure intervienl-il dans les phé- nomènes géologiques qui produisent depuis des siècles des dégagements de formène. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Du lieu de production et du mécanisme des souffles entendus dans les tuyaux qui sont le siège d'un écoulement d'air; par M. A. Chauveau. « La liltérature scientifique, si riche en travaux sur les bruits musicaux ayant pour cause directe ou indirecte les vibrations de l'air, est d'une rare pauvreté sur les bruits de souffle ou simples murmures engendrés ])ar l'écou- lement des fluides élastiques dans les tuyaux. Ce dernier sujet est, sans doute, moins intéressant que le premier pour les physiciens. jMais il im- porte tout particulièrement aux physiologistes. C'est, en effet, à l'étude physique des souffles et des murmures, engendres par l'écoulement de l'air dans les tuyaux inertes, qu'ils ont à demander les éléments du méca- ( 21 ) nisme des bruits respiratoires divers que l'auscultation révèle aux obser- vateurs. » Tout récemment, au cours de leçons sur la théorie de l'auscultation, j'ai été placé en présence de la nécessité de suppléer à celte pénurie de documents spéciaux. J'ai dû taire plusieurs séries de recherches expéri- mentales, pour étudier les jihénoménes acoustiques produits par le mouve- ment de l'air dans les tuyaux inertes. Il n'est peut-être pas inutile de faire connaître ces recherches, ne fût-ce que pour exciter les gens compétents à s'occuper du sujet. » Délimitation du sujet. — Tout d'abord, il est nécessaire de s'entendre sur les phénomènes acoustiques visés dans cette étude. Il s'agit de phéno- mènes dont la perception est accessible à l'ouïe, sans autre intermédiaire que les appareils acoustiques qui permettent d'ausculter l'intérieur des tuyaux o\\ s'accomplit un écoulement d'air. » Par exemple, une des extrémités d'un tube en caoutchouc de petit diamètre est introduite, par une narine, jusqu'aux environs de l'orifice guttural de la cavité nasale. L'autre extrémité est munie d'un embout auriculaire étroitement engagé dans le conduit auditif externe. On entend ainsi, sur soi-même, admirablement bien, les bruits respiratoires qui se |)roduisent ou qui retentissent dans la cavité pharyngienne : ils sont tantôt très forts, forts, faibles, tantôt nuls, suivant la rapidité avec laquelle s'effectue l'écoulement de l'air dans l'arbre respiratoire. Ce sont ces bruits, souffles plus ou moins rudes ou murmures doux à peine perceptibles, qui font l'objet des présentes recherches. M II est bon d'indiquer de suite la portée et la signification de ces re- cherches, en formulant les diverses propositions qu'elles ont servi à établir. » Propositions résumant et synthétisant les résultats des expé- riences. — \° L écoulement de l'air dans les tuyaux est, par lui-même, ab- solument silencieux. » 1° L'aphonie des écoulements d'air se constate surtout dans les conditions suivantes : » a. La section du tuyau oit s'opère l' écoulement est parjaitement uniforme dans tous les points; » b. Le pourtour des orifices terminaux du tuyau ne forme pas d'arête vive capable de briser et de faire vibrer les courants d'air à leur entrée ou à leur sortie; » c. La vitesse de l'écoulement reste au-dessous d'un certain minimum, de valeur constante pour les tuyaux de même longueur et de même diamètre. ( ^o » 3" Si la vitesse de V écoulement s'cléve plus ou moins au-dessus dudit mi- nimum, les autres conditions restant les mêmes, l'écoulement devient souf- flant. )) 4° L'écoulement peut devenir également soufflant quand, sans rien chan- ger à la vitesse qui le rend habituellement aphone, on modifie en un ou plu- sieurs points le diamètre du tuyau, soit par dilatation, soit par rétrécissement. » 5" Les souffles sont dus, dans ces divers cas, aux veines fluides qui se forment aux orifices de sortie de l'air : orifices extérieurs ou orifices intérieurs, représentés par l'abouchement d'une partie relativement étroite dans une partie relativement ou absolument dilatée des tuyaux à section non uniforme. )) G" La production des souffles dépend exclusivement des vibrations propres de ces veines fluides.^ Dans les tuyaux à section parfaitement uniforme, où il n'y a de veine fluide qu'à l'orifice extérieur d'écoulement, le souffle entendu à Vintérieur de ces tuyaux a donc son origine au dehors, vers l'extrémité ter- minale de l'appareil d'écoulement. » '7° Les bruits de soujfie qu'engendrent les veines fluides se transmettent, en eff'et, avec la plus grande facilité et peuvent être entendus très loin du lieu de leur production, avec une netteté qui donne l'illusion de cette production dans le point fnême où l'oreille les perçoit. » 8° La transmissibilité des souffles est fonction de leur intensité, et cette intensité, fonction de la vitesse dont sont animées les veines fluides soufflantes. » Ces propositions ressortent des faits qui se révèlent dans les expé- riences ci-après signalées. » Matériel employé pour les expériences. — Pour étudier les écoulements d'air, je me sers d'un tuyau de caoutchouc de fabrication soignée, ayant 20" de longueur et gmm (jg diamètre. Il est garni à ses deux extrémités d'ajutages métalliques qui portent les orifices. Ceux-ci s'ouvrent chacun au milieu d'un petit disque plat. Leur pourtour est émoussé pour éviter la production des bruits autres que ceux, qui sont la consé- quence directe du mouvement même de l'air à l'intérieur des tuyaux. » Un étroit branchement latéral de l'ajutage permet l'adaptation du tube de caout- chouc avec lequel on pratique l'auscultation intérieure de ces tuyaux. Grâce à cette dis- position, les moindres bruits intérieurs arrivent à la menbrane du tympan : celle-ci faisant alors partie de la paroi d'une sorte de diverticule de la cavité tubulaire où les bruits sont perçus. » L'appareil moteur qui détermine l'écoulement de l'air dans le tuyau se compose de deux réservoirs d'une capacité de 4° litres, communiquant par un large et long tube intermédiaire, en caoutchouc. L'un de ces réservoirs est fixe. L'autre peut, à l'aide d'un treuil, être élevé au-dessus ou abaissé au-dessous du premier. On fait ainsi passer de l'un dans l'autre une certaine quantité d'eau ; d'où il résulte un refoulement ou un appel d'air dans le réservoir fixe. Une large tubulure placée à la partie supérieure ( ^3) de ce dernier réservoir reçoit l'une des extrémités du tuvau de 20"". Ce luvau devient ainsi le siège d'un écoulement par compression ou par aspiration, c'est-à-dire sous pres- sion positive ou sous pression négative : c'est la reproduction schématique de l'expi- ration et de l'inspiration. » Cet outillage permet la reproduction facile de deux séries d'expé- riences fondamentales : 1° Dans l'une, on transforme un écoulement soufflant en écoulement silencieux, par diminution de la vitesse de l'écoulement. 1° Dans l'autre, on rend à un écoulement silencieux son aptitude souf- flante, sans modifier la vitesse de l'écoulement. » Transformation d'un ccoulemenl soufflant en écoulement silencieux, par ra- lentissement de la vitesse de l'air. — Un écoulement d'air est établi dans le tuyau de 20™, soit par refoulement, soit par appel, avec une vitesse assez considérable, par exemple 4" par seconde. Cet écoulement est très fortement soufdant dans toute la lon- gueur du tuyau. Que si l'on diminue graduellement la vitesse de l'écoulement, en di- minuant la dénivellation entre les surfaces d'eau des deux réservoirs, il arrive un mo- ment où tout bruit de souffle est supprimé dans le tuyau : l'écoulement est rendu tout à fait aplione. » Mais cette aphonie ne survient pas en même temps aux deux extrémités du tuyau. Elle débute par l'extrémité qui constitue la porte d'entrée de l'air. Lorsque l'écoulement se fait par refoulement, tout souflle disparaît du côté de l'entrée même avant que la vitesse de l'air ait été réduite à 2"' par seconde (dénivellation de 36"" à ^o*^™ par seconde). A l'autre extrémité, celle qui répond à la sortie de l'air, pour que le souffle disparaisse complètement sous l'oreille, il faut que la dénivellation soit diminuée da- vantage. » D'après cette expérience on serait tenté de croire que les bruits de souffle entendus dans les tuyaux, qui sont le siège d'un écoulement d'air, se produisent ^wr/^/ace, par collision des molécules d'air sur la paroi des tuvaux. La marche de la disparition des souffles, pendant l'atténuation gra- duelle de la vitesse d'écoulement, est très favorable à cette manière de voir. En effet, la production du bruit dans l'expérience se montre influencée, comme l'est le frottement, par la vitesse de l'écoulement de l'air. Il ne ftiut pas oublier que l'air n'est pas animé de la même vitesse dans toute l'éten-. due des tuyaux où il s'écoule. Le chemin parcouru par l'air en un temps donné croît en progression arithmétique, à peu près régulière, de l'entrée à la sortie des tuyaux, parce que la valeur du débit, en chaque point que l'on considère, est inversement proportionnelle à la densité de l'air en- traîné ou à la pression qu'il supporte. Or la pression supportée par l'air en mouvement dans uu tuvau diminue graduellement de l'entrée à la sortie. La ( M ) vitesse d'entraînement de l'air augmente donc graduellement à mesure qu'il s'avance vers l'orifice d'écoulement. » Ainsi, dans notre expérience, le souffle cesse d'abord de se taire en- tendre du côté de l'entrée de l'air, là où l'écoulement est le moins rapide, puis du côté de la sortie, là où l'écoulement prend plus de ra|Mdilé. Il est donc logique de considérer les bruits de souffle comme l'effet direct de la vitesse avec laquelle l'air entraîné frotte contre les parois du tuyau d'écou- lement; maison va voir que cette hypothèse, si plausible soit-elle, ne repré- sente pas le véritable mécanisme des souffles. » Transformation d'un écoulement aphone en écoulement soujjflant sans modi- fication de la vitesse de l'air. — Il convient, pour ces nouvelles expériences, d'adop- ter la disposition dans laquelle l'écoulement se fait de l'extérieur vers le réservoir : les expériences sont rendues plus faciles. Pour avoir alors un écoulement silencieux du côté de l'orifice de sortie, il faut réduire la dénivellation du réservoir à 20""-25'^'". L'aphonie complète étant obtenue, on substitue à l'ajutage simple de l'extrémité libre un ajutage dilaté, dans sa partie moyenne, par une ampoule cylindrique, longue de 6'"'", large de 3""', ayant le pourtour de ses orifices intérieurs parfaitement émoussé comme celui des orifices extérieurs. On constate alors qu'avec la même dénivellation des ré- servoirs, l'auscultation permet d'entendre un souffle très intense aux deux extrémités du tuyau. » Ainsi, la vitesse de l'écoulement ne constitue pas le facteur essentiel du mécanisme des souffles, puisque, sans rien changer à cette vitesse, on redonne à un écoulement, rendu aphone, l'aptitude à produire des souffles retentissants. » La suite de l'expérience apprend quelque chose de plus. » Cette expérience, en e.Tel, étant disposée comme il vient d'être dit, on arrive encore, par ralentissement graduel de la vitesse d'écoulement, à faire disparaître le souffle. Mais, chose remarquable, l'aphonie sunuent plus tût du côté de la sortie que du côté de l'entrée. C'est précisément le contraire de ce qui s'observe dans la première série des expériences. Maintenant, en effet, il faut ramener la différence des niveaux de l'eau dans les deux réservoirs à iG'^-iy""™, pour rendre l'écoulement silencieux du côté delà sortie de l'air, et à i5="'-i6'=™, pour obtenir le même résultat du C(Jté de l'entrée, » Ces faits ne permettent plus de considérer la production des souffles comme l'effet direct de la vitesse de l'écoulement, vitesse qui, au-dessus d'une certaine valeur minima, donnerait au frottement de l'air, sin* la paroi du tuyau, l'aptitude à provoquer, entre les molécules gazeuses, des colli- sions sonores. » Objection. — - La substitution d'un ajutage ainpuUaire à un ajutage simple ne modifie pas d'une manière appréciable la vitesse d'ensemble de ( 25 ) rccoulement, doiiL la |)eiitc générale reste exactement la même clans les deux cas : ceci est parfaitement vrai. Mais il se produit des modifications locales, tenant aux changements que la présence de l'ampoule introduit dans la distribution des pressions. Il est sûr, en effet, qu'au point où l'air passe de l'ampoule dans le tuyau, il y a une chute brusque de la pression, donc une accélération de l'écoulement. Ne serait-ce pas cette accélération, en un point extrêmement limité, qui serait la cause du souffle provoqué par l'adjonction de l'ampoule? La question peut être posée. ]Mais il n'y faut voir qu'une objection théorique. S'il est vrai, en effet, que l'accéléra- tion locale d'un écoulement puisse atteindre une grande valeur du fait de la présence d'une ampoule sur le trajet d'un tuyau, ce n'est pas dans le cas particulier que nous examinons. En effet, sur notre tuyau de 20", une ampoule de 6'^'" de long, placée à quelques centimètres du point d'entrée de l'air, ne peut exercer qu'une influence insignifiante sur la vitesse de l'écoulement, au point d'union de l'ampoule et du tuyau. Néanmoins, il est bon de montrer expérimentalement que cette objection ne doit pas être prise en considération. liadite démonstration se trouve, avec d'autres renseignements importants, dans l'expérience suivante. » Ecoulement aphone rendit soufjlant sans aucune niodi/icalion nialérielle ap- portée à l'appareil où s'effectue l'écoulement. — Cette fois on se sert d'un écoulement dair allant du réservoir à l'extréniilé libre du tuyau, c'est-à-dire s'elîectuant sous pression positive. L'écoulement est rendu silencieux, par un amoindrissement suffisant de la dénivellation de l'eau des réservoirs. Que Ion approche alors de l'orifice de sortie, une mince membrane en caoutcliouc, bien tendue sur une caisse de résonance; aussitôt l'écoulement devient soufflant dans toute la longueur du tuyau: les vibrations de la \eine lluiile extérieure, (jui s'échappe de ce tuyau, sont alors assez renforcées pour que le souflle qui en résulte s'entende non seulement près de l'orifice de sortie, mais encore près de l'orifice d'entrée, c'est-à-dire à 20™ du point où le bruit prend naissance. » Conclusion dèfînilive. — Cette expérience ne laisse subsister aucun doute sur le lieu de production et le mécanisme des souffles entendus dans les tuyaux, siège d'un écoulement d'air. Ces souffles ne se produisent pas sur place, ils sont l'effet de la transmission des bruits engendrés par les veines fluides vibrantes qui se forment aux orifices d'écoulement (veines extérieures), ou à l'entrée des dilatations absolues ou relatives des tuyaux (veines intérieures). » Expériences confirmalii^es. — 1" Dans tous les cas dont il a été parlé jusqu'à présent, si l'on compare attentivement les bruits entendus auv deux extrémités du C. R., 1894, i' Semesire. (T. CXIX, N« 1.) 1 ( ^(i ) tuvau, ces bruils sont plus faibles, plus loinliins à Tune de ces exlrémilés. On sent qu'ils se produisent à l'autre d'où ils se propagent vers la première. Au moins ceci est-il très net lorsque l'écoulemenl s'opère avec la vitesse miniraa nécessaire à sa sonorité. » 2° Si, l'écoulement ayant lieu de l'extérieur vers le réservoir, ou place, à l'extré- mité libre du tuvau, une ampoule dont l'orifice extérieur puisse être facilement modifié dans sa longueur, sans atteinte portée au diamètre, le timbre et l'intensité du bruit produit par la veine fluide intérieure, qui se forme alors dans l'ampoule, subis- sent des modifications considérables. Or, toutes ces modifications se traduisent 20"' plus loin, près de l'orifice de sortie; elles donnent bien alors aux bruits entendus sur ce point leur véritable caractère, celui de bruits transmis. » Ces exjjériences ont été variées de bien des manières, et toujours elles ont donné les mêmes résultats. Jamais il n'a été possible, dans les conditions expérimentales où je me suis placé, de produire des souffles autres que ceux qui résultent des vibrations des veines fluides, extérieures ou intérieures, engendrées par l'écoulement de l'air. » ÉCONOMIE RURALE. — Application de la pomme de terre à V alimentation du bétail. — Production de la viande; par M. Aimé Girard. « C'est, en maintes contrées, une coutume ancienne que de faire inter- venir accidentellement, et dans une mesure limitée, la pomme de terre à l'alimentation du bétail. Il en est ainsi en France dans les provinces de l'Est, dans certaines parties de la Bourgogne, etc. » Mais c'est toujours sans règle et sans compte que cette intervention a eu lieu jusqu'ici. Deux agriculteurs seulement, M. Cormouls-IIoulès à Mazamet (Tarn) et M. Pluchet, à Roye (Somme), ont, l'année dernière, fait connaître à ce propos quelques résultats précis et singulièrement satis- faisants d'ailleurs. » Ces résultats, cependant, ne sauraient suffire à éclairer nos cultivateurs au sujet de la grande valeur fourragère qu'il convient d'attribuer à la pomme de terre; pour porter la conviction dans leur esprit, c'était chose nécessaire que de soimiettre la question à un examen nouveau, essentiel- lement méthodique, et permettant d'établir la balance entre les dépenses et les profits que détermine l'emploi de ce fourrage. » Cet examen, il est vrai, a déjà donné lieu en Allemagne, il y a trente ans, à divers travaux dus à MM. Wolf, Wilhem et surtout à M. le D' Kûhn ; mais, aujourd'hui, en suite des grands progrès accomplis par la culture ( 2; ) intensive de la pomme de terre, les conclusions auxquelles ces travaux ont conduit doivent être regardées comme surannées. » Les considérations qui précèdent m'ont amené à penser que ce serait faire œuvre utile à l'agriculture française que de reprendre cet examen, et c'est sur les animaux de l'espèce bovine et de l'espèce ovine qu'il m'a semblé surtout intéressant de le faire porter. » Ainsi limitée, l'entreprise était cependant trop vaste encore pour que je pusse prétendre à la suivre tout entière. J'ai pensé qu'il y aurait avan- tage pour la science agricole à ce qu'elle fût divisée, et j'ai fait appel, pour qu'il en prît sa part, à M. Cornevin, professeur à l'Ecole Vétérinaire de Lvon, bien connu pour ses travaux sur l'alimentation du bétail. » Répondant à cet appel, M. Cornevin a bien voulu se charger d'étudier à Lvon, suivant ses inspirations propres, l'influence de l'alimentation à la pomme de terre sur les vaches laitières ('); tandis que, de mon côté, je m'appliquais à préciser l'influence de cette alimentation sur la production de la viande. » C'est à Joinville-le-Pont, dans les étables de la ferme de la Faisanderie, annexée à l'Institut national agronomique, et sous la surveillance de M. Lachouille, régisseur de la ferme, que mes recherches ont eu lieu. Elles ont porté sur une bande de neuf grands bœufs, du poids de 800''^ en movenne, que M. Maringe, éleveur réputé de la Nièvre, avait bien voulu me confier, et sur 33 moutons choisis dans le troupeau de Joiuville; elles ont duré du 28 novembre 1893 au 24 mars 1894. M Le plan d'ensemble suivant lequel ces recherches ont été conduites a consisté à mettre en parallèle, pour les bœufs aussi bien que pour les moutons, trois lots recevant : le premier, une ration normale faite de betteraves et de foin; le second, une ration normale également, équi- valente à la première, mais faite de pommes de terre et de foin ; le troi- sième, une ration enricliie en pommes de terre; les deux premiers lots devant permettre de constater la valeur de la pomme de terre fourragère au point de vue de la production de la viande, en comparaison avec la va- leur bien connue de la betterave; le troisième étant destiné à reconnaître l'influence d'une quantité de tubercules supérieure à la raiion normale et à fixer, par conséquent, la limite de l'emploi utile de la pomme de terre. » C'est à l'état cuit que ce fourrage, sauf un cas tlistinct de ceux qui viennent d'être indiqués, a été délivré aux animaux. » Tja betterave et la pomme de terre, mises en parallèle, avaient l'une (') \'(>ir, page ii5, la Noie de M. Cornevin. ( 28 ) et l'autre une composition (elle qu'au point de vue des matières sèches, considérées comme nutritives, loo'''' de betteraves équivalaient à 5o''^ de pommes de terre. » Dans ces conditions, la ration normale a été, par tète et par jour : » 1° Pour les bœufs, de So''^ de betteraves ou de 2.5''^ de pommes de terre cuites, enrobés dans 5'~s de menue paille, de 7"^^, 5oo de foin et de SoS'-de sel. » 2° Pour les moutons, de 4''s de betteraves ou de 2^^ de pommes de terre cuites, enrobés dans 0*^^,500 de menue paille, de o'^s, 700 de foin et de So^"' de sel. » Quant à la grande ration, elle a été constituée en portant la propor- tion de pommes de t,erre à So'^s pour les bœufs et à 3'"^ pour les moutons, la proportion de foin, de la menue paille, etc., ne subissant d'ailleurs aucun changement. . » Les bœufs ont été, aussi exactement que possible, répartis en trois lots de trois animaux chacun : le premier pesait au total 23S-j^^ , C)Oo , le second 23 16''''', le troisième 2362'^^, 5oo. » Pour mieux caractériser l'influence exercée sur l'accroissement de ces bœufs par l'alimentation à la pomme de terre, j'ai maintenu d'abord en comparaison, pendant une période de 61 jours, du 28 novembre iSgS au 27 janvier i8g4, les trois lots séparés, recevant chacun la ration ci- dessus indiquée. Chaque semaine, les bœufs étaient individuellement pesés à la bascule; sans noter ici ces pesées successives ('), j'indiquerai les pesées initiales et finales de chaque lot, ainsi que l'augmentation en poids vif à laquelle celles-ci correspondent. Augmentation du poids vif Poids _- — ^ —^mm— -^ ■- — - — ^ par tête en cent, du initial. final. totale. et par jour, poids init. ( Ralion normale de 1 . \ I ks kK kg kg !'"■ lot. ' betterave et de ■ 2887,9 aSôg 186, 4 1,000 7,3 foin. ' Ration normale de 1 pommes de terre '■ 2816,0 2564 238,5 i,3o8 10,1 .'lot. ,„ _..... [ et de foin. ) / Grande ration de 3" lot. pomme.s de terre ) 2362,5 2688 276,6 i,52o 18,7 ( et de foin. ) (') Voir le Mémoire complet qui paraîtra prochainement au Bulletin du Ministère de V Asrriculture. ( ^-9 ) » Ces chifTies sulfisenl à établir, d'une manière saisissante, la supério- rité de l'alimentation à la pomme de terre sur l'alimentation à la bet- terave. )) Si la ration ost normale, c'est, au bénéfice de la première, une dift'é- rence de o''s,3o8 dans l'augmentation par tète et par jour du poids vif; si la ration est d'u« cinquième plus riche en pommes de terre, cette augmen- tation s'élève jusqu'à o'^,520. » A la suite de cette première période, et désireux de charger les ani- maux en viande nette et en graisse, désireux d'autre part de vérifier l'ap- titude de ceux qui avaient été nourris jusqu'alors à la betterave, pour l'alimentation à la pomme de terre, j'ai réuni huit de ces bœufs en un lot .unique, dont tous les sujets ont reçu alors indistinctement une ration de pommes de terre et de foin, additionnée de 2*"' de tourteau par jour. Cette deuxième période a été courte, elle n'a duré que vingt-huit jours ; troublée par un accident, elle n'en a pas moins montré les huit bœufs gas^nant en moyenne, par tète et par jour, pendant deux semaines, 2''s,o3j et même 2^^,3i'2 de poids vif. Ce gain devait être le dernier; à partir du 24 février, en effet, et pendant les deux semaines qui ont suivi, l'augmentation est devenue très faible ; les animaux étaient à point et l'effet de l'alimentation à la pomme de terre pouvait être considéré comme complet. » C'est le 10 mars que cette alimentation a pris fin. Pour l'ensemble des deux périodes qu'elle avait embrassées, les résultats auxquels elle a abouti peuvent être résumés à l'aide de quelques chiffres. » En qualre-vingl quinze jours les bœufs du lot 11° 1, nourris à la betterave pen- dant soixante-sept jours, à la ponirae de terre pendant vingt-huit jours, n'ont aug- men'lé en poids vif que de o"*?, g56 par tète et par jour. » En qualre-vingl un jours, les bœufs du lot n° 2 re- cevant la ration normale de pommes de terre, ont augmenté de . , i'-s,33i » » En qualre-vingl un jours les bœufs du lot n° 3 re- cevant la grande ration de pommes de lerre, ont augmenté de i'*s,629 » » C'est à des résultats plus remarquables encore que m'a conduit l'étude de l'introduction de la pomme de terre dans la ration des moutons. » Les moutons avaient été assortis en quatre lots. » Le lot n° 1 (10 moutons) a reçu la ration normale de betteraves et de loin précédemment indiquée. » Le lot n° 2 (10 moutons) a reçu la ration normale de pommes de terre et de foin. ( :^o ) » Le lot n° 3 (lo moutons) a reçu la grande ration de pommes de terre et de foin. » A ces trois lots, la pomme de terre a été donnée cuite. » Un quatrième lot enfin (3 moutons seulement) a été mis au régime de la pomme de terre crue; la ration de ce lot comprenait 3''^ de pommes de terre et o''^, ySo de fojn. » Les résultats ont été les suivants : comparés l'un à l'autre, les lots n° 1 et n° 2 recevant l'un en betteraves, l'autre en pommes de terre, la ration normale, ont, en soixante-dix jours, réalisé les augmentations sui- vantes de poids vif : Augmentation du poids \i( Poi ids par tête en cenlièmes , — — ^-- — — - et du initial. final. totale. par jour. poids initial. kS 38o kg 4'9.4 kg^ 39 > 4 o,o56 k: .0,3 388,4 404,4 76,0 0,109 '9>0 Lot n" 1 (à la betterave)... Lot n° 2 (à la poni me de terre) 388,4 L'augmentation, dans le second cas, est double de ce qu'elle est dans le premier. » Les lots n"* 1 et 3, recevant, l'un 2''^, l'autre 3''^ de pommes de terre par jour, ont été mis en parallèle, afin d'établir la mesure dans laquelle une augmentation de la ration féculente peut infltiencer l'augmentation du poids vif; prolongée pendant cent seize jours, la comparaison entre ces deux modes d'alimentation a fourni les résultats ci-dessous : Augmentation du poids vif Poids par tète et en centièmes du poids initial. initial. final. totale. par jour. ks 345 kg 464,4 kg 119,3 kg 0, io3 3478 35i,4 007,2 i55,8 o,i34 44,3 Lot 11° 2 (ration normale). Lot n" 3 (grande i-atiou).. )) Ce sont là des résultats singulièrement remarquables; en cent seize jotirs, des moutons de 35^^ ont augmenté de i5''s,58o en poids vif: leur poids a augmenté de moitié. » Quant au quatrième lot recevant de la pomme de terre crue, mis en parallèle avec le lot n° 3, il a permis de reconnaître qu'à cet état la pomme de terre introduite dans la ration fournit des résultats inférieurs à ceux auxquels aboutit l'emploi de la pomme de terre cuite. » Pour les moutons, par conséquent, comme pour les bœufs, la pomme ( 3. ) (le terre donnée à l'état cuit doit être considérée, au point de vue de l'aiig- nientation en poids vif des animaux, comme un fourrage de premier ordre et, en tout cas, tout à fait supérieur à la betterave. )> Mais, à côté de l'augmentation en poids vif des animaux, et pour apprécier la valeur de l'alimentation qu'ils reçoivent, il convient de faire intervenir leur rendement en viande nette et la qualité de cette viande. » De ce côté, l'emploi de la pomme de terre cuite a donné des résultats inespérés. Le rendement en viande nette pour les bœufs s'est élevé, en moyenne, à 39,17 pour 100. » Pour le lot n" 2. recevant la ration normale, il a atteint 60, 19 pour 100. Le rendement ordinaire des bœufs d'étable ne dépasse pas 53 à 5G pour 100; de ce côté, la supériorité est donc de 3 à 6 pour 100 du poids vif. )) Pour les moutons, le rendement en viande nette s'est élevé à 5i pour 100; il était, à la sortie du troupeau, avant l'alimentation à la pomme de terre, de 4' pour too; c'est chose rare, d'ailleurs, que de voir le rendement de 5o pour 100 dépassé. M Quant à la qualité de la viande, elle était absolument supérieure. Toutes les personnes qui ont eu l'occasion de la goûter l'ont trouvée fine et succulente entre toutes. » Le succès est donc complet au point de vue de l'augmentation en poids vif, du rendement en viande nette et de la qualité. » Une seule question reste à examiner maintenant: c'est celle du prix auquel ces résultats ont été obtenus. » Sans prétendre fournir, à ce propos, des données rigoureusement exactes, j'ai tenté cependant, dans mon Mémoire, de présenter au moins un aperçu des dépenses et des recettes, et je suis ainsi arrivé, en chargeant mes dépenses, en allégeant au contraire mes recettes, à reconnaître que, dans les conditions où mes recherches ont été faites, le bénéfice net pou- vait être considéré comme s'élevant : Par Létc. h !à la betterave, à 4-^,28 , , , 1 ration normale, à. .. . io4,83 a la pomme de terre ! , • . o ( grande ration, a oi , 10 _ , ■ . , , i ration normale, à. . . . 5,5g 1 our les moulons nourris a la pomme de terre • , • . , / ( grande ration, a 4i94 » D'où il convient de conclure que, de toutes les rations, c'est la ration normale qui fournit, au point de vue économique, les résultats les plus rémunérateurs. ( 32) » Pour les bœufs comme pour les moutons, il est une limite au delà de laquelle l'augmentation de poids vif est payée d'un trop grand prix. » Des faits qui viennent d'être exposés, il résulte que, dans la pomme de terre riche et à haut rendement, il convient de voir dorénavant un four- rage normal fournissant économiquement des résultats remarquables, au point de vue de la production de la viande. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Note de M. Armaxd Gautier accompagnant la présentation de l'Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre : « La Chimie de la cellule vivante » ( ' ). « J'ai écrit avec soin ce petit Ouvrage, où j'expose le mécanisme de la vie de la cellule tel que je le conçois aujourd'hui à la suite d'un travail d'es- prit et de recherches de laboratoire qui n'ont pas duré moins de vingt années. » L'observation que je faisais en 1872 que les microbes anaérobies pro- duisent des alcaloïdes (les ptomaïnes) aux dépens des albuminoïdes qu'ils dédoublent, que c'est là une condition tout à fait générale du fonctionne- ment de ces petits organismes, m'a conduit plus tard à chercher si les cel- lules des tissus des animaux ne pouvaient pas aussi, dans certains cas, être le siè£;e d'une fonction semblable. La découverte des leucomaïnes est venue répondre affirmativement à cette hypothèse; elle me fit dès lors soupçonner que l'économie animale pouvait être, au moins localement, le siège de phénomènes anaérobies. J'ai donné en 1H82 les preuves tirées de considérations d'ordre divers que cette conception, appliquée à l'ensemble de l'être vivant, était bien conforme aux faits. Mais faisant un pas de plus, et qui me paraît important, j'espère avoir démontré dans cet Ouvrage que toutes, ou presque toutes les cellules de l'économie animale sont à la fois le siège d'un double fonctionnement anaérobie et aérobie. Dans la profondeur du protoplasma albuminoïde de la cellule se produisent d'une manière con- tinue et régulière des phénomènes d'hydratation et même de réduction, à r abri de toute intervention de l'oxygène étranger. Dans les parties vacuolairse ou périphériques de la cellule, les produits formés à l'aliri de l'oxygène sont soumis ensuite à l'action de ce gaz, et se brûlent définitivement. » C'est dans la première phase, ou phase anaérobie, de ces dédouble- ments du protoplasma cellulaire que se produisent les hydrates de carbone, {'■) Encyclopédie Léaiilé. ( 33 ) les sucres, les graisses, les iiréides et l'urée elle-même. Cette dernière sub- stance, l'urée, n'est donc pas un produit d'oxydation, directe ou indirecte, des substances protéiques, comme on le croit généralement, mais un produit d'hydratation, ou plutôt, de fermentation hydratante de ces sub- stances. C'est seulement aux albuminoïdes, et à l'eau qu'elles fixent, que l'urée emprunte son oxygène. » Presque toutes les cellules de l'économie fonctionnent sur le même type. Partout les matières albuminoïdes des protoplasmas donnent par hydratation de l'urée ou des uréides, des amides et des corps non azotés; mais, tandis que dans les cellules hépatiques il se dépose du glycogène. dans la plupart des autres cellules, ce dernier corps ne se forme que vir- tuellement; il est remplacé par un système équivalent, à savoir des graisses et de l'acide carbonique formés simultanément, sans intervention de l'oxy- gène, par dédoublement fermentatif. » C'est le Tableau synthétique de ces phénomènes, et les mécanismes par lesquels l'urée, les uréides, les leucomaïnes, les amides, les ferments, le gly- cogène et les corps gras se produisent corrélativement à la destruction des albuminoïdes, que j'expose dans ce petit Ouvrage. » M. Haton de la Goupillikre fait hommage à l'Académie d'une brochure dans laquelle il a envisagé la recherche de la courbe de potentiel minimum. MEMOIRES LUS. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — Sur la distribution géographique rfoCyrtandrées. Note de M. E. Drake del Castillo. « On a souvent cherché à caractériser les différentes régions du globe, au point de vue botanique, par la présence d'une espèce ou d'un groupe plus ou moins étendu d'espèces : ainsi, la région intertropicale qui s'étend de l'Hindoustan aux limites orientales de l'Archipel asiatique doit sa phy- sionomie pai liculière aux Corypha, Borassus, Nepenthes, etc. A côté de ces formes saillantes s'en trouvent d'autres qui le^sont moins, mais qui, néan- moins, occupent un rang assez important dans la Botanique systématique. Tel est le cas des Cyrtandrées, tribu intéressante à étudier dans l'immense G. R., 189/,, 2" Semestre. (T. CXIX, N' 1.) 5 ( 34) flore qui semble avoir son siège principal dans la région indo-malaise. » Les Cyrtandrées exigent toutes, sauf de rares exceptions, les mêmes conditions climatériques, savoir une température élevée sans être ex- trême et une grande humidité. Vu la distribution des moyennes de tempé- rature sur le globe pendant la saison chaude, on peut ranger celles qui dé- passent 28°C. parmi les extrêmes et celles qui n'atteignent pas ^5° parmi les modérément élevées. D'autre part, on peut considérer comme très humides les régions qui reçoivent une précipitation annuelle de 2™ et davantage. Si l'on cherche sur la carte de l'ancien monde, sur quels points ces conditions sont le plus complètement réalisées, on trouvera tout d'abord l'Archipel asiatique. Ijargement ouvertes aux moussons tropicales, les îles de l'Océan indien reçoivent une quantité d'eau annuelle considérable : environ 2™; leur situation dans la zone équatoriale fait qu'il n'y a guère pour elles, dans tout le cours de l'année, qu'une seule saison pendant laquelle la tem- pérature est presque uniformément de aS^C. Si l'on s'écarte de l'Archipel asiatique ou de la Polynésie, on retrouvera les mêmes conditions climaté- riques dans d'autres pays, mais cette fois pendant une partie de l'année seulement et avec cette différence que l'on devra, pour apprécier la tem- pérature de la saison chaude, l'observer en juillet pour l'hémisphère boréal, et en janvier pour l'hémisphère austral. On peut donc chercher à circon- scrire une portion de l'ancien monde, l'Afrique exceptée, au nord de l'équateur par la ligne isotherme de 28° en juillet et au sud par l'isotherme de janvier d'un égal degré. Si l'on combine cette ligne avec celle des fortes précipitations, on obtiendra une aire d'une forme irrégulière dont la limite partira de l'est de la Polynésie, s'avancera vers le nord-ouest jusqu'à l'Asie, en passant au nord de l'Archipel malais, renfermera une partie de la Chine orientale, puis sera un peu refoulée au sud-est par les montagnes du Thibet, fera une pointe le long de l'Himalaya dans les régions arrosées par les tributaires de la rive gauche du Gange, reviendra sur ses pas jusque vers l'embouchure du grand fleuve indien, descendra en laissant à l'ouest la péninsule hindoue jusqu'à l'île de Ceylan qu'elle renfermera, de là re- montera vers le nord détacher une étroite bande de terre sur la partie occidentale de l'Hindoustan jusque vers Bombay, retournera alors vers l'Archipel asiatique, passera au sud de Sumatra, de Java et de la Nouvelle- Guinée, échancrera la portion orientale de l'Australie, et reviendra à son point de départ en passant au sud de la Nouvelle-Calédonie et de la Poly- nésie. La vaste région que l'on aura ainsi limitée correspond à peu près à ( 35 ) l'aire de diiTusion de la presque totalité desCyrtandrées. Il n'y a en dehors d'elle qu'une espèce à la Nouvelle-Zélande, les quatre Ramondia euro- péens (y compris Vllaberlea), un petit nombre d'espèces remontant jusque dans la Chine septentrionale, et un Conandron au Japon. » Les espèces sont inégalement réparties dans les divers pays que cette région comprend. Les îles de l'Archipel indien sont les plus riches (de 46 à 47 pour 100 environ de la totalité des espèces de l'ancien monde); l'Inde transgangétique en compte de 18 à 19, la Polynésie environ 17, l'Inde cisgangétique de i3 à i4, la Chine de 10 à i r, la Nouvelle-Calédonie 12 et l'Australie i . Les îles de l'Archipel asiatique peuvent donc être considérées comme le point central de répartition des Cyrtandrées : presque tous les types de sous-tribu y sont représentés : genres à fruit sec et déhiscent, ou à fruit charnu et indéhiscent, à graines munies d'une aigrette ou à graines nues. Le genre le plus considérable par le nombre d'espèces, sinon celui qui par ses caractères représente le type de la majorité des genres de la tribu, quoiqu'il lui ait donné son nom, le genre Cyrlandra, partage presque exclusivement les espèces dont il se compose entre les îles de l'Archipel asiatique et la Polynésie : celte dernière contrée n'en possède pas d'autres. Parmi les grandes îles de l'Archipel asiatique, Bornéo est la plus riche en Cyrlandra; viennent ensuite Sumatra et Java. Dans l'Inde transgangétique la région la plus riche est l'Assam. Vu l'état actuel de nos connaissances, les diverses autres parties de l' Indo-Chine semblent devoir être également pourvues de Cyrtandrées, car le chiffre des espèces qu'on en possède est à peu près en proportion de l'importance des matériaux que les explorateurs en ont rapportés. C'est ainsi que l'Inde transgangétique anglaise semble plus riche que l'Annam et le Tonkin, parce que ces derniers pays ont été peu explorés; et l'on peut cependant citer la collection de Balansa, la- quelle donne une idée assez exacte de la végétation du Tonkin méridional, et qui sur 2000 espèces à peine comprend près de 20 Cyrtandrées. Dans l'Inde cisgangétique les régions les plus riches sont le SUdcimet leNépaul; Ceylan et les monts Nilgherries occupent un rang secondaire. On remar- quera avec intérêt que la richesse en Cyrtandrées diminue, lorsque du s^-stçme orographique du bassin de l'Irraouaddy, et des affluents de la rive gauche du Brahma-Poutra, on passe dans celui du bassin du Gange. » L'Afrique ne compte qu'un petit nombre de Cyrtandrées (de 4 'i 5 pour 100 du chiffre total des espèces de l'ancien monde) ; mais, là encore, on retrouve les espèces de cette tribu partout oii sont réalisées les condi- ( 36) lions climatériques indiquées plus haut. Des remarques analogues pour- raient être faites sur le continent américain. » Quant aux Cyrtandrées européennes, il est assez curieux que, pour les i-etrouver, on soit obligé de taire un énorme saut de l'Inde aux Balkans et de là dans les Pyrénées. Ce phénomène de disjonction prouverait-il que les Ramondia sont des restes d'une antique flore existant à une époque à la- quelle nos climats étaient plus chauds et plus humides? » En général, l'habitation de chaque espèce de Cyrtaïidrées est assez restreinte et, sauf de rares exceptions, l'aire la plus vaste qu'une espèce puisse couvrir s'étend à peine plus loin que du Népaul à l'Assam inclusive- ment, ou delà péninsule de IMalacca à l'extrémité de Java. Les espèces sont très voisines les unes des autres. » En résumé, l'étude de la distribution des Cyrtandrées prouve deux faits d'ordre différent : i" cette tribu comprend des espèces qui, presque universellement, recherchent des conditions climatériques uniformes; 2" elle peut être prise avec assez de vérité comme type pour étudier dans quelle limite s'étend le domaine de la flore indo-malaise. » MEMOIRES PRESENTES. M. Sappix-Trocffv soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur les Urédinées ». (Commissaires : MM. Duchartre, Van Tieghem. ) M. Cii. Degagxy adresse une Note intitulée : « Sur la formation de la plaque nucléaire et l'orientation des fds du fuseau chez les végétaux ». (Commissaires : MM. Duchartre, Van Tieghem, Bornet.) M. Cote adresse la description d'un moteur « applicable à l'induslriev la locomotion ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) à l'Agriculture et à la locomotion ». (37 ) CORRESPONDANCE. M. le MiNiSTiiE DE l'Instruction publique invite l'Académie à lui adres- ser une liste de deux candidats pour la chaire d'Anatomie comparée, laissée vacante au Muséum d'Histoire naturelle par le décès de M. Pouchet. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégralion algébrique des équations différentielles linéaires. Note de M. Paul Painlevé, présentée par M. Picard. « Les résultats publiés par M. Vernier, dans les Comptes rendus du 1 1 juin « Sur les équations linéaires du second ordre », sont des théorèmes bien connus de M. F. Klein. I.a méthode par laquelle M. Vernier a re- trouvé ces résultats n'est que l'application aux équations du second ordre (à coefficients rationnels) de la méthode que j'ai indiquée pour une équa- tion linéaire d'ordre quelconque, à coefficients algébriques (voir les Comptes rendus, juin, juillet 1887 et février 1888). » Les propositions que j'ai obtenues se résument ainsi : soit une équa- tion différentielle linéaire d'ordre q à coefficients algébriques, , , d'iy i d'i 'y . dy . dont les coefficients A sont exprimés rationnellement en fonction des va- riables ic et X liées par la relation algébrique G (ar, X) = o. Soit, en outre, s = — : la fonction z vérifie une équation différentielle d'ordre {q — i) facile à former. Ceci posé, quand V inté grale générale de (i) est al- gébrique : ■» 1° q intégrales distinctes jk(^) satisfont à une relation de la forme (2) y^ + x, v"'"-" 4- ... 4- av_, y" -hx^ = o, où les X sont rationnels en a; et X ; N appartient à un certain système d'en- tiers bien définis pour chaque valeur de q et inférieurs dans tous les cas à (38) une certaine limite

.. D'où suit que si une équa- tion a toutes les racines de son équation caractéristiques réelles d\ Or, = -A. ( 4t ) ('X,, X, >.„), on peut formera priori des équations inlégrables 'immé- diatement et les possé lant. Nous considérerons équivalente au système qu'on intègre de proche en proche en se donnant les valeurs initiales de » Soit f{z) = O(a-r) une telle équation. On lui étend le lemme primitif sans grandes modifications. » Une équation à caractéristiques réelles pourra toujours se mettre sous la forme /■(=) = U(=). z ne contenant que des dérivées partielles jusqu'à l'ordre n — \ . )) On l'intègre par approximations successives, et l'application du lemme conduit à un système de comparaison qui, par un changement de variables, se ramène aux équations déjà considérées dans une précédente Note (Comptes rendus, 3o avril). Il en résulte immédiatement : » Dans une région où tous les \ et les coefficients de u sont analytiques, prenons un segment S (y =70); '^ existe une région 9 entourant S et telle que toute intégrale déterminée par des conditions initiales analytiques sur tout S soit analytique dans tout o. » On étend immédiatement la même propriété à un arc de courbe dont la tangente en aucun point n'est une caractéristique. Il en résulte, comme dans la Note déjà citée, le résultat suivant : « Dans la région où l'équation caractéristique a toutes ses racines réelles, les intégrales analytiques ne peuvent présenter que trois sortes de lignes singu- lières essentielles : » 1° Les lignes singulières essentielles des coefficients ; » 2° Les lignes le long desquelles deux racines distinctes de l'équation ca- ractéristique viennent se confondre; » 3° Des caractéristiques. » La démonstration donnée fournit encore le résultat suivant : » Le contour du domaine dans lequel une intégrale est analytique ne G. R., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N" 1.) ° (42) peut présenter de points anguleux tournant leur point vers l'intérieur, à moins qu'ils n appartiennent aux lignes singulières fixes. » Appliquons aux équations f{z) = u{z), les 1 étant des constantes ayant m valeurs distinctes et les coefficients de u étant analytiques dans tout le plan. Désignons de telles équations par ô(.) = o. » Nous obtiendrons immédiatement : » Le domaine dans lequel une intégrale quelconque de 6(3) = o est analy- tique est l'aire d'un polygone convexe ayant au plus im côtés, qui sont paral- lèles aux 2m directions caractéristiques distinctes. » Soient A et B 'deux points quelconques, AB n'étant pas une caracté- ristique. Il y a un parallélogramme/» limité par des caractéristiques issues de A et B, qui est à l'intérieur de tous les polygones que nous venons de considérer et qui contiendraient A et B. En outre, tout arc analytique ré- gulier allant de A en B et n'ayant aucune tangente caractéristique sera à l'intérieur de ce parallélogramme. » A tout groupe de deux points A et B est attaché un parallélogramme p. Quel que soit l'arc analytique régulier T allant de A. en B et n'ayant aucune tangente caractéristique, et quelles que soient les/onctions initiales analytiques sur tout r, l'intégrale correspondante dé l'équation 6(s) = o est analytique dans tout p. Et plus particulièrement : » Soit une droite A non caractéristique, toute intégrale de 9(-) définie par des conditions initiales analytiques tout le long de A est analytique dans tout le plan, car p vient recouvrir entièrement le plan. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe de polynômes décomposables en facteurs linéaires. Extrait d'une Lettre de M. Moutard à M. Appell. « Soit A un symbole d'opération, linéaire par rapport aux dérivées par- tielles d'une fonction de/? variables, dans lequel le multiplicateur de chaque dérivée est une forme d'un degré égal à l'ordre de la dérivée. Le problème qui a pour objet de trouver une forme d'un degré donné, qui soumise à ( 43 ) l'opération A se reproduise ;i un facteur constant près, en d'autres termes qui vérifie l'équation A(«) — su ^= o (où s est une constante inconnue), est en général un problème déterminé. L'étude élémentaire du résultat de la substitution d'une forme de degré m, à coefficients indéterminés, dans A(w) — su conduit, en effet, à reconnaître que la solution du problème dépend d'une équation F (5) = o, dont le degré par rapport à s est néces- sairement égal au nombre des termes d'une forme de degré m à/? variables, et dont il est d'ailleurs facile d'assigner le degré par rapport aux divers coefficients de A. » A toute racine simple de l'équation F(j) = o, et plus généralement à toute valeur de s, qui n'annulerait pas en même temps que Y (s) les déri- vées premières de F (5) par rapport à tous les coefficients de A(«) — su correspond nécessairement une forme unique, abstraction faite d'un facteur constant arbitraire. » Ces remarques permettraient de former des équations de conditions auxquelles doivent satisfaire les coefficients de A, pour que la proposition générale puisse tomber en défaut, mais elles ne sont pas indispensables pour ce qui va suivre. « Considérons en particulier le symbole où les a, les h et k sont des constantes, et ce,, . . ., Xp les variables. Une épreuve directe permet de reconnaître que la forme particulière du sym- bole ne rentre pas en général dans les cas d'exception, et même que V équa- tion F(*) = o correspondante est en général irréductible. » Cela posé, le symbole Q jouit de cette propriété singulière que les formes qui lui sont associées ( c'est-à-dire celles pour lesquelles — ^ est une con- stante ) sont, en général, décomposables en facteurs linéaires. Pour le démon- trer, il suffirait, après ce qui précède, de montrer que l'on peut en général, malgré la surabondance des conditions, trouver des formes de degré m, décomposables en facteurs linéaires, associées au symboles; mais, pour éviter les obscurités qui pourraient résulter de ce que les équations d'exception ne sont pas données explicitement, on peut montrer en outre que le nombre des solutions du nouveau problème est le même, en général, que celui du problème primitif. ( 44 ) » Posons en général et proposons-nous de rechercher m valeurs 1,, 1.^, . . ■,'km par la condition que si l'on pose u = u,, u^, ■ ■ •, «„,, soit une constante s. » La substitution directe dans - (a-, y-^ -+-...+ Xp -r— ; 1 donne 1 1 r "^x, 1 Jn-rtiX,)(i + rtiXy) el en remarquant que f/f.r, ap\i ce résultat devient de même, en appelant u^, le facteur rt,ir, +. . ., on trouve enfin il vient donc finalement » Il suffira donc pour résoudre le problème de choisir X,, X.,, ..., X,„ de manière à vérifier les m. équations A- <•/,//, Q'/./'/. (i=i.2...w) :i y ^ — r + ^H — !— v+----t- i + aiX/ '" \-\-a„\i o, et chaque système distinct de valeurs des X donnera une valeur correspon- dante pour 5 :=: — ^'^ )-• i Il Fj'étude directe des m équations conduit, sans grande difficulté, à re- connaître que le nombre des solutions distinctes est égal en général à ( /p ) m -h-p — t. g'gg^.^.jipj, ;ju nombre des solutions du premier problème. Ou mlp — Il ' ' pourrait arriver au même résultat en remarquant que, si l'on pose /{■\)={i-\)Ck~\,)...(i-\^), P(X) = -X(n-a,X)...(i + apl), Q(^) _ _^ «1 h\ n„hp P(X) "~ ). "^ i + a,). •••"^ i + a,X la résolution des équations revient à la recherche d'un polynôme fÇk) par la condition que yrrrr ^ pT\\ s'annule pour toutes les valeurs de \ qui annulent f {'>-), en d'autres termes, que Vf"+ Q/' soit divisible par/. » Si, dans ce qui précède, on remplace le symbole 0 par le symbole plus général («0 -+- a.a:, +...) (a.. ^ -t-. ..+A, ^ +...) + /• (a, x, ^ +. où a„^ o, et qu'on remplace partout le mot /orwie, par l'expression poly- nôme entier et rationnel, on arrive aux mêmes conclusions. . » Il suffit de remplacer dans notre analyse, «, par I 4- «iX,- » Parmi les corollaires de la proposition relative au symbole ©, je crois intéressant de citer le suivant : » Les formes harmoniques qui admettent un diviseur quadratique sont en général décomposables en un produit de facteurs quadratiques et de facteurs linéaires homofocaux. Les exceptions ne peuvent se produire que lorsque les invariants orthogonaux du diviseur quadratique en question satisfont à certaines conditions spéciales. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Recherches expérimentales sur le matériel de la batellerie. Noie de M. J.-li. de Mas, présentée par M. Sarrau. « Dans deux Notes précédentes (Comptes rendus, 23 mai 1892 et 3 juil- let 1893), nous avons donné un aperçu des expériences faites en 1890, (46 y 1891 et 1892 à l'amout du barrage de Port-à-1'Anglais, dans une partie de la Seine qui peut être assimilée à une eau indéfinie, avec des bateaux sus- ceptibles de naviguer alternativement sur les rivières et les canaux. Nous en avons conclu qu'en donnant aux deux extrémités une forme de cuiller, on obtiendrait, sans dépasser la longueur de 38", 5o à la ligne de flottai- son, ni la largeur de 5™ au maître couple, des bateaux dont le coefficient de déplacement resterait compris entre o,g5 et 0,(^0 et dont la traction sur les ri- vières ne demanderait qu'un effort égal à o, 20 environ de celui qu exigent les péniches. L'objet de la présente Note est de rendre compte des expériences faites en iSgS sur le canal de Bourgogne pour reconnaître si la forme ci- dessus indiquée présente aussi des avantages en canal. » La portion considérée du canal de Bourgogne a une section mouillée moyenne de 29'»"i,53 correspondant aux dimensions moyennes ci-après : largeur au plan d'eau 18™, 70, largeur au plafond 8'°, 3o, mouillage 2", 19. » Les expériences ont porté sur neuf bateaux appartenant aux cinq types précé- demment définis {Comptes rendus,?) juillet 1898), savoir : une péniche, quatre flûtes, deux toues, un margotat et un bateau prussien. Tous ces bateaux étaient en bois et parfaitement comparables au point de vue de l'état de la surface. » Influence de la longueur. — Sur le canal, comme en rivière, la résistance totale d'un même type est indépendante de la longueur, du moins dans les limites et dans les conditions où ont été faites nos expériences. Voici, par exemple, les résultats ob- tenus à l'enfoncement de i"',3o, d'une part, avec deux toues; d'autre part, avec trois flûtes, ayant les unes et les autres même largeur (5™, 03), ne différant que par la lon- gueur. Longueur de la partie Résistances aux vitesses successives de immergée " Désignation des bateaux. des coques. 0",'25. O^SO. 0",75. 1",00. 1",25. m kf kg kg kg kg Toue Gambetta ^7,78 22 68 i5o 272 469 Toue Célestin 29,85 22 68 i5o 272 469 Flùle Avant-garde ^7t7^ 22 70 i56 284 49' Flûie Jeanne 3o,oo 22 70 i55 282 487 Flùle Petite-Jeanne 24,00 21 66 i46 263 45i « A la vérité, les résistances de la Petite-Jeanne sonl un peu inférieures à celles de l' Avant-garde et de la Jeanne, mais cela peut très bien s'expliquer par ce fait que la première flûte avait l'arrière un peu plus effilé que les deux autres. » Influence des formes. — Elle ressort très nettement du Tableau ci-dessus, où nous avons réuni les résultats obtenus avec un bateau de chaque type, à l'enfonce- ment commun de i™,3o. Tous avaient sensiblement la même largeur; il résulte d'ail- leurs de ce qui précède que leurs résistances n'auraient pas changé, s'ils avaient été ramenés à une longueur uniforme, celle de la péniche, par exemple (38"", 25). (47) Résistances aux vitesses successives de Désignation des bateaux. 0'°,2b. 0'",50. 0»,75. I^.ÛO. 1",25. „, . , ks kR ke kc kg Péniche 33 n4 256 " 469 807 Flûte 22 70 i56 284 491 Toue 22 68 i5o 272 469 Margotat 17 53 112 197 335 Bateau prussien 17 54 119 2i5 870 » A ne considérer que les chiffres du Tableau, c'est le margotat qui de- vrait avoir la préférence, mais pour la navigation sur les canaux ce type présente un vice rédhibitoire. Si l'on veut qu'il puisse à la fois passer par les écluses de 38", 5ode longueur et prendre l'enfoncement légal de i",8o, son déplacement, par conséquent son tonnage utile, se réduit dans une forte proportion. 1) L'avantage reste donc au bateau prussien et nous sommes fondé à penser qu'en donnant aux extrémités des bateaux la forme de cuiller, on obtiendrait des résultats satisfaisants sur toutes les parties du réseau de nos voies navigables. )) Sur les canaux où la traction animale est encore généralement em- ployée, l'adoption des formes de moindre résistance permettrait d'aug- menter la vitesse sans accroître le travail des chevaux de halage. Sur le canal de Bourgogne, une courbe (une paire de chevaux), halant avec la vitesse de o™,75 une flûte à l'enfoncement de i™,3o, produit un travail de ii^"*^"". En supposant que le travail des chevaux reste constant pour de faibles variations de la vitesse, la vitesse qu'on pourrait obtenir à l'enfon- cement de i™,3o avec une courbe serait : m Pour la péniche o, 64 à la seconde Pour la flûte 0,76 » Pour la toue 0,76 » Pour le bateau prussien o,83 » l'adoplion des formes de moindre résistance permettrait donc de réaliser, par rapport à la péniche, une augmentation de vitesse d'environ 3o pour 100. » Comparaison de la résistance en canal avec la résistance en rivière. — Lorsque le bateau passe de la rivière en canal, la résistance augmente con- sidérablement. Si l'on désigne par ù la section mouillée du canal; u) la section inamergée du bateau au maître couple; R la résistance totale à la traction, en canal; ( 48 ) /• la résistance totale à la traction, en rivière; — est le rapport de ces deux résistances correspondant au rapport — des sections, ce qu'on peut appeler le coefficient de résistance de la voie considérée. » Le Tableau ci-dessous donne le coefficient de résistance du canal de Bourgogne pour divers bateaux à différents enfoncements et aux deux vitesses de o™,5o et i",oo par seconde : A la vitesse A la vitesse de o",5o. de i". Enfoncements -- — .i i .^ — -"- . . " , , i^ R. ., 5. R. ,-. 5. désignation des bateaux. \i. w. i-j r r Enfoncement de i'",6o. ^ . , , J liiq mq k k k k Péniche i 29,53 8,o5 8,67 172 102 1,69 860 3oi 2,86 Flûte 29,53 8,o3 3,68 112 54 2,07 48> 162 2,97 Toiie 29,53 8,o3 3,68 109 44 2,4s 463 126 8,67 Enfoncement de i'",3o. Flûte 29,53 6,53 4,32 70 44 1,59 284 143 1,99 Bateau prussien 29j53 6,38 4^62 54 22 2,45 2i5 80 2,69 Margolat 29,53 6,5o 4>54 53 21 2.52 197 67 2,94 Enfoncement de i"',oo. Flûte 29,53 5,02 5,88 48 89 1,28 191 129 i,48 » Ce Tableau met en évidence un fait intéressant : )) Pour une inêine imleiir du rapport -, le coefficient de résistance de la voie est d' autant plus grand que la résistance en rivière était moindre. Le bénéfice des formes est moins important, en canal qu en rivière. » PHYSIQUE. — Sur l'élasticité de torsion d'un /il-oscillant. ^ole de MM. G. Berso.v et H. Bouasse, présentée par M. Mascart. « Les multiples recherches expérimentales effectuées jusqu'ici sur l'élasticité de torsion des fds ont eu pour but l'étude des lois de la torsion à l'état statique : l'une des extrémités du fil ou de la barre employée est maintenue fixe, l'autre est tordue par un couple connu qui agit progressi- vement de façon à produire la torsion avec une vitesse angulaire aussi petite que possible. Nous nous sommes proposé d'étudier le mouvement oscillatoire d\m fil de platine, recuit au rouge, lancé brusquement de sa position d'équilibre. (49) » Nous déterminons la forme cinétique de l'impulsion en photographiant à des instants connus une cpiinzaine de positions du Cil pendant la durée d'action de la force de lancement (environ une seconde); nous photogra- phions de même de dix à quinze autres positions du fil pendant une frac- tion de la seconde suivante. » Nous prenons ensuite de 5o à loo épreuves photographiques pendant les premières oscillations, à des moments équidistants déterminés. Ces temps, ainsi que les précédents, sont inscrits sur la bande de papier d'un chronographe électromagnétique. Nous enregistrons sur le même appareil chronographique les instants des passages au zéro initial. » Enfin, nous lisons les positions extrêmes du fil pendant un grand nombre d'oscillations, ce qui nous donne les élongations par le rapport au zéro initial et les amplitudes. » Le premier résultat général de nos expériences a été l'apparition évi- dente d'un déplacement permanent du zéro. Ce déplacement s'effectue dans le sens de l'impulsion initiale. Pour un fil de nature donnée, il croit : » 1° Avec le diamètre du fil ; le phénomène, très peu marqué pour des fils de o''™,oi de diamètre, acquiert une valeur qui a dépassé 35° pour un diamètre de o'=™,oi5. » 2° Avec l'accélération maxima pendant la durée de l'action impulsive, c'est-à-dire qu'à des élongations initiales égales correspondent des dépla- cements de zéro d'autant plus grands que la durée de l'impulsion est plus courte. » Jj'expérience prouve d'autre part que, si un fil recuit a été lancé une première fois en subissant un certain déplacement du zéro, et si, après l'extinction des oscillations, on lui imprime une nouvelle impulsion égale à la première et dans le même sens, il se produit un nouveau déplacement du zéro dans le même sens, mais beaucoup plus petit que le premier; il en sera de même pour une troisième, une quatrième, ... impulsion, les déplacements du zéro diminuant graduellement et rapidement. » Lorsque, après une première série d'oscillations, la nouvelle impulsion est de sens contraire à la première, il se produit un déplacement du zéro . dans le sens de cette nouvelle impulsion, mais notablement plus faible que le premier, de sorte que le zéro, après cette deuxième série d'oscil- lations, est loin d'être revenu à sa position initiale. » Cette déformation' permanente du fil, se- manifestant pour des torsions très petites par rap[)ort à celle qui correspond à la limite d'élas- ticité statique, est corrélative d'une perte d'énergie considérable pendant C. R., iSij4, 2' Semestre. (T. CXIX, N" 1.) 7 ( 5o) la première oscillation, l'énergie du fil tendant, en oscillant, vers une certaine valeur asymptotique. » PHYSIQUE. — Sur les radiations calorifiques comprises dans la partie lumineuse du spectre. Note de M. Aymoxxet. « L'existence des maxima périodiques des spectres calorifiques fait supposer : » I" Que les corps transparents sont inégalement diathermanes pour les radiations comprises entre le rouge et le violet; » 2° Que l'œU ne perçoit pas tous les rayonnements de la partie lumi- neuse du spectre. » Dans cette Note, je vais exposer les expériences caractéristiques et faciles à répéter que j'ai exécutées pour résoudre la première question; et si l'Académie le permet, j'indiquerai dans une Note ultérieure les résultats expérimentaux relatifs à la seconde. » Le système spectroscopique employé est matériellement hétérogène; il se compose : de deux grandes lentilles de crown L,, L^ de iS*"™ de foyer (L, est à ij*"" de la source, L^ à i5'" de la fente du spectroscope) ; d'une lentille achromatique L3 de 22'" de foyer servant de collimateur; d'un prisme de tlint, A = 60°, «j, = 1,6264, placé au minimum de déviation pour la raie D et ayant sa face opposée à l'angle de réfraction couverte de noir de fumée; d'une lentille achromatique L^ de 33"™ de foyer, comme objectif; d'un oculaire L^ pouvant avoir son réticule remplacé par la fente d'une pile linéaire, thermo-électrique. » La pile est en relation avec un galvanomètre astatique de Thomson, dont les bobines, couplées convenablement, ont une résistance égale à celle de la pile. C'est grâce à l'obligeance de M. Pellat que j'ai pu disposer de ce galvanomètre construit par la maison Carpeatier. Cet instrument était réglé à ses dernières limites de sensibilité, pour le milieu dans lequel j'opérais; ainsi vers la raie A, avec une fente de pile de i™"" et une fente d'admission de 0°"", 666, j'obtenais avec la lampe Drummond une dévia- tion de 71 divisions de la règle, et une déviation de [\o divisions avec la lampe Bourbouze portée vers 1200". » Une partie des radiations émises par la source est directement réfléchie par un miroir sur un thermo-multiplicateur témoin. Un écran mobile per- met d'intercepter, en même temps, les rayonnements tombant sur les deux piles. Les images monochromatiques ont i™"' de largeur. ( 5i ) » Quand la fente du spectroscope est suffisamment étroite, et la source le Soleil, on distingue une multitude de raies de A en H', et en particu- lier les raies de Fraiienliofer. Dans une première série d'expériences, j'ai mesuré, en différents points du spectre, les pouvoirs diathermanes de quatre auges de verre vides, à faces planes : x, [3, y, «^ (le verre des faces est du verre à vitre sans bulles), de l'auge y remplie de chloroforme et de l'auge (5 pleine d'eau. Les épaisseurs e des deux lames de verre des auges et des couches liquides; les densités rfdes verres et des liquides sont : e . cl. 4 omm ,44 ,58i 4"", 67 2"", 522 Eau. 20""" Chloroforme. 10""" i"'"',488 » La source employée est la lampe Bourbouze portée vers 1200". Les auges sont placées avant la fente spectroscopique. La pile a i™™,5 d'ou- verture. Diathermanéilé. Position en À du milieu Intensité 3. ?• V. .:. r S de la fente. sans auge. :hIoroformc. eau. 0,7750 J J 'J^ 0,57 0,66 0,87 o,83 o,83 o,63 0,7805 54,10 o,Go 0,71 0,82 0,69 0,62 0,6771 .. . 25,90 0,67 0,74 0,84 0,82 0,74 0,67 o,636o . . . i7'4i o,65 0,69 0,80 0,69 0,7' 0 , 6000 . . . 9-97 0,73 0,77 0,74 o,84 0,74 0,67 0,5710 . . . 6,i5 0,71 0,81 0,88 0,71 0,67 0,5475 . . . 4,5o 0,66 0,82 0,81 0,87 0,70 0,,'35 0,5255 . . . 3,19 0,69 0,71 o,84 0,69 0,68 0 , 5o65 . . . 2,58 0,69 0,67 0,71 0,87 0,75 o,4o 0,4875... 2,17 0,62 0.77 0.90 0,71 o,4i 0,4780 . . . 1,85 o,5i 0,73 0,78 0,70 0,37 0,4620 . . . 1,45 o,5i 0,C9 0,81 0,80 0,33 0,4580 . . . . 1,34 0,55 0,78 0,79 0,61 0,39 0,4370. . . i,3i 0,43 0,67 0,78 0,7:3 0,62 o,4i » Ce Tableau montre, entre autres, que les corps transparents le sont avec de notables différences. Un corps nous paraît transparent quand il se laisse traverser par des quantités suffisantes de radiations assez rappro- chées en >. et distribuées dans toutes les couleurs du spectre. » Après avoir constaté que les pouvoirs de transmission spécifiques d'un corps sont constants, lorsqu'on éloigne plus ou moins ce corps d'une source de température constante, j'ai fait les expériences suivantes : » La pile linéaire est placée sur la raie C\=^ o,656i, la lampe Bour- ( 52) bouze est portée à différentes températures, estimées à l'aide du galvano- mètre témoin, puis déterminées en se servant de la courbe de M. Violle('). Pour toutes ces températures le spectre paraît continu, même observé avec un spectroscope Thollon que je dois à l'obligeance de M. Pellat (^). Diathermanéité. Intensités — — ^ ~^ — ■' Température. sans auge Auge a Auge fl Auge 5 en C. vide. vide. pleine d'eau. ilan. S-o" o,56 0,71 0,9.5 0,43 950° 1,29 0,76 0,86 0,55 1000° 3,53 0,61 0)79 o>69 1070° 6,i4 0,57 0,76 o,65 iioo°...p 8,1 5 0,60 0,70 0,64 ii4o° 11,95 0,70 0,76 0,77 1190° 20,55 0.64 0,77 0,74 » Ces résultats montrent, en particulier, que les radiations émises par une source et considérées dans une portion étroite du spectre, changent de nature avec la température de cette source, quoique le .spectre lumi- neux paraisse toujours continu; ils indiquent également que la recherche des maxima périodiques dans un spectre n'est possible qu'autant que la source est suffisamment constante. » D'après les deux Tableaux précédents, il est très probable que les corps solides incandescents cmellent, (>t les corps transparents laissent passer, dans la partie lumineuse du spectre, des rayonnements discontinus en 1. Si cette discontinuité n'est pas visible, cela tient à ce que ces rayon- nements très nombreux, fort rapprochés et presque équidistants, ont leurs images en partie superposées. N'a-t-on pas vu d'abord une seule raie D, puis 2, puis 3, puis 64; et, rien n'établit que chacune de ces 6/( ne pourra être plus tard résolue en plusieurs autres. » Comme dans un .spectroscope, il est très difficile, sinon impossible de constater la présence de maxima ou de minima d'éclat si ces variations quoique considérables ont de grands rayons de courbure; on ne peut guère songer à rechercher optiquement les maxima périodiques (^). » ( ') \ioLiE, Comptes rench/s, 1879, i*'' semestre. (^) Le spectroscope appartenant au collège Rollin permet de voir trois des raies D. (^) Ces expériences ont été faites au laboratoire d'enseignement de la Sorbonne. ( 53) ACOUSTIQUE. — liéceplion des sons. Note de M. Hexri Gilbault, présentée par M. Lippinann. « Dans une Note que j'ai en l'honneur de présenter à l'Académie, le 7 mai, j'ai établi une équation donnant l'élongation d'un mouvement vi- bratoire par influence; si, dans cette équation, on suppose/ un peu grand, c'est-à-dire que le régime permanent soit établi, l'élongation est et l'amplitude de la résonance : I -)- ^'«^ inn'^y-h (q--h r'yn'' n Ces équations conduisent à un certain nombre de conséquences : » 1° L'amplitude a de la vihralion par influence est proportionnelle à V amplitude A de la source. — Quoiqu'on puisse, comme je l'ai dit ('), considérer cet énoncé comme une conséquence de la décroissance loga- rithmique des amplitudes d'une source abandonnée à elle-même, j'ai tenu à le vérifier directement. Des expériences, faites en employant comme corps soumis à l'influence des diapasons et des membranes observés au microscope micrométrique et comme source un diapason, ont vérifié par- faitement cette loi. » i'' La résonance tKirie avec m. — Si Ton suppose m variable et toutes les autres quantités constantes, l'équation (a) passe par un maximum pour p- — mn- = o, ou n = —Jp-m, alors que la hauteur propre du corps est n =: m -i/p-m -,; la source a donc, dans le cas où la résonance est maxima, un son plus aigu que le son propre du corps influencé, elle a le son qu'avait ce corps (') Comptes rendus, t. CXVIIl, p. 1087; 1894. ( 54) s'il était dénué de frottement intérieur et s'il était placé dans le vide; pour toute autre valeur de m, la résonance est plus faible. Pour faire des expé- riences constituant une vérification, je prenuis deux diapasons : l'un en acier, qui était un microscope vibrant, servait de source, l'autre en bronze portant des masses mobiles; je les plaçais d'abord en regard ayant leurs branches parallèles et je mesurais l'amplitude a du diapason de bronze; puis, leurs branches étant perpendiculaires, j'examinais avec le microscope vibrant de la poudre d'antimoine fixée au diapason de bronze, de façon à former la figure de Lissajous correspondante, dont je mesurais le temps de déplacement, ce qui permettait de calculer la différence de hauteur h entre les deux corps. )) Je faisais ainsi toute une série d'expériences en déplaçant les masses mobiles, ce qui me donnait des valeurs de a et h, avec lesquelles j'ai pu tracer une courbe qui est bien représentée par l'équation empirique a = dh + h-' avec c =■ 0,0000593, b 1= 0,00073, d = o,o3di, dont le maximum ne correspond pas à une valeur de h = o, mais h = 0,0175. » 3*^ La résonance varie avec p. — En effet, si l'on suppose p variable, l'équation (2) passe par un minimum pour p = o, et l'amplitude est a = \k\/ — -,, \ 1)1/1' r + {q-'-\-r'y c'est-à-dire qu'elle est indépendante de n, le corps influencé vibre comme une tranche d'air, à l'unisson et proportionnellement à toute source. Je me suis approché de ce cas théorique, en prenant une membrane très petite et pas tendue; elle était placée au-dessus d'une source constituée par une membrane portant une lame de fer, qui était attirée périodiquement par un électro-aimant placé en regar I et parcouru par des courants interrom- pus par des diapasons dont la hauteur était différente; la source a toujours même surface, et j'ai pu constater qu'il y a sensiblement proportionnalité entre A et a lorsque la hauteur du diapason interrupteur varie entre sol,, et ut^. ( 55 ) » En supposant toujours p variable, l'équation (2) passe par un maxi- mum pour p- — mri- = o et a = hk-rr^ — 5' (j- -h 1- c'est-à-dire qu'il y a encore proportionnalité entre a et A quelle que soit la hauteur de la source, mais à condition que n = —\fp^ m. c'est-à-dire que le corps influencé soit maintenu à l'unisson de la source, ce qui explique (') que j'ai pu prendre une membrane à tension variable comme phonomètre. J'ai pu également vérifier cette conception. » 4" L(i résonance varie avec q. ■- Plaçons-nous, par exemple, dans le cas du maximum de résonance a =--/iA r + r- puis changeons la nature de la surface du corps influencé, ainsi que sa masse, par exenqile, jusqu'à obtenir à nouveau le maximum de résonance, on a fjl + r-' or SI g, > y, a, >- a. » Dans le cas où le corps influencé est dans de grandes limites à l'unis- son de la source, il y a variulion de la résonance par simple variation de la surface, il y a donc un pouvoir absorbant sonore, c.^ que j'ai pu vérifier. » 5° Il y a une diJJ'érence de pliase entre la source et le corps injluencé. — Si nous nous plaçons dans le cas du maximum de résonance mn- = o. tang s = 30 comme i et que n est très grand, tangç est très grand et ^— t-ï est très voisin de i. Il n'y a donc pas sensiblement de différence de phase entre ces deux corps. Si /w ou p varient, tq t <^ ce, il s'établit une différence de phase qui tend vers la valeur j lorsque l'intensité de la résonance tend vers o, et cela se conçoit puisque, dans ce cas, pendant la moitié du (') Comptes rendus, t. CXVllI, [j. 1244; 1894. ( 56 ) temps, les deux mouvements sont de même sens et pendant l'autre moitié de sens inverse, )) J'ai entrepris cette étude expérimentale en faisant vibrer par influence un diapason de bronze placé en regard d'un diapason d'acier entretenu électriquement; dans le circuit de cette source se trouvait un électro-aimant actionnant, sans différence de phase, un microscope vibrant avec lequel j'examinais le diapason de bronze de façon à former les figures de Lissajous. » ACOUSTIQUE MUSICALE. — Sur les gammes enharmoniques. Note de M. A. de Bertua, présentée par M. Sarrau. « Le nuuiéro du 1 8 juin 1894 des Comptes rendus contient une Note de M. Edmond de Polignac, dans laquelle il revendique son droit de priorité aux gammes enharmoniques que j' ni ]n-ésentées à l'Académie le 21 mai 1894. )i J'ai déjà reconnu à cette occasion qu'une de ces gammes avait été em- ployée en 1888 par M. de Polignac; je reconnais également que dans une Note d'une douzaine de lignes annexée à son morceau il a donné la défini- tion des trois gammes qui constituent ce que j'appelle les premières homo- tones. » Mais les combinaisons arithmétiques, qui servent de base aux gammes enharmoniques, m'ont conduit non seulement aux trois trouvées, ce que j'ignorais, par M. de Polignac, mais à ti'ois autres gammes conjuguées d'é- gale importance et qui constituent ce que j'appelle les homotones secondes. » De leur ensembicrésulte tout un système dont j'ai étudié et exposé tous les détails au point de vue de l'Acoustique, des théories musicales et de l'en- seignement de la musique dans mon « Essai d'un système de gammes nou- » velles » publié dans le numéro du 1*'' janvier 1894 de la Nouvelle Revue et présenté à l'Académie, avec des additions musicales, dans la séance du 21 mai 1894; c'est ce système dont on doit m'accorder l'entière pro- priété. » ( -^7 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur une application des rayons cathodiques à l'étude des champs magnétiques variables. Note de M. Albert Hess, présentée par M. A. Cornu. « Les propriétés des rayons cathodiques ont été récemment l'objet d'une étude très étendue de M. P. Lenard (') qui vient compléter les travaux publiés sur ce sujet par Hitlorf, Crooks, Goldstein, Hertz, Eberl et Wiedemann, et d'autres physiciens. Au point de vue qui m'occupe, c'est-à-dire de l'utilisation de quelques-unes des propriétés de ces rayons pour l'étude des champs magnétiques, je ne retiendrai que les résultats suivants de ces travaux : » i" Les rayons cathodiques peuvent traverser des lames métalliques minces; » 2" Ces rayons, quoique ne pouvant cive produits que dans des milieux très raréfiés, se propagent dans tous les gaz à toutes les pressions; mais le faisceau est d'autant moins diffus que la pression du gaz est plus faible; » 3° L'aimant fait tlévier les rayons cathodiques; la déviation, variable avec l'intensité du champ, n'est pas due à une action directe de l'aimant sur les rayons eux-mêmes, mais à la déformation magnétique du milieu, qui, dans ce cas n'est autre que l'éther; » 4° A conditions de production égales des rayons et pour la même intensité de champ, l'a déviation du faisceau est la même dans tous les gaz et à toutes les pressions ; » 5° Les rayons cathodiques agissent sur la pellicule photogra])hique. » On peut utiliser ces propriétés pour l'étude des champs variables en se servant d'un dispositif expérimental dont je n'indiquerai que les grandes lignes, les détails de l'appareil étant aisés à combiner d'après les indica- tions circonstanciées données par M. Lenard dans son travail mentionné plus haut. )) Les rayons cathodiques sont produits dans un tube Geissler, dont l'extrémité opposée à la cathode est fermée hermétiquement par une plaque métallique présentant une fente diamétrale de i""" à 2'°" de lar- geur. Cette fente est obturée par une feuille métallique très mince (-). On (') \\ iedemann's Anitalen, l. LI, p. iî."); l. LU, p. aS, i8y4- (-) Feuille d'aluminiiun de o"'"',oo2 à o""",oo3 d'épaisseur, fournie par les batteurs de feuilles. C. R., 1894, a' Semestre. (T. CXIX, ^• 1.) 8 ( 58) dispose le champ magnétique à étudier de manière que la déviation du faisceau ait lieu dans le sens de la longueur de la fente. » Les rayons traversent cette feuille mince et sortent du tube de Geissler ; ils sont reçus dans une caisse métallique complètement close, et dont la paroi rapprochée de la fente est constituée par une feuille métallique très mince, de l'ordre de l'épaisseur de la feuille qui recouvre la fente. Cette caisse contient une pellicule photographique à laquelle un dispositif quel- conque communique un déplacement dans le sens normal à l'axe du fais- ceau pénétrant dans la caisse et au sens de la déviation. La position de ce dernier se trouve ainsi photographiée à chaque instant, et l'on obtient une courbe des variations de l'intensité du champ magnétique. )) La caisse métallique peut contenir de l'air; il convient, dans ce cas, pour obtenir une trace nette du faisceau, d'abaisser la pression, à l'inté- rieur de la caisse, à quelques millimètres de mercure. Si la caisse est rem- plie d'hydrogène, la pression peut être de quelques dizaines de millimètres. La valeur de cette pression n'influe d'ailleurs pas sur la grandeur de la déviation que subit l'axe du faisceau, elle n'affecte que le degré de netteté de ce dernier. » Étant donné que les déviations des rayons sont dues aux modifications dans l'état de tension de l'éther sous l'influence du champ magnétique, que ces déformations se propagent avec une vitesse très grande, et con- naissant, d'autre part, le mode de variation de la déviation en fonction de l'intensité du champ, on possède dans les rayons cathodiques un index sans inertie, capable d'enregistrer, avec une vitesse limitée seulement par la sensibilité de la pellicule photogr.iphique, les variations les plus rapides des intensités de champs magnétiques et, indirectement, des intensités de courants électriques. » ÉLECTRICITÉ. — Détermination de la forme des courants périodiques en fonction du temps au moyen de la méthode d' inscription électrochimique (' ) . Note de M. P. Janet, présentée par M. Mascart. « Il est possible d'appliquer la méthode d'inscription électrochimique des courants alternatifs, que j'ai eu l'honneur de présenter récemment à l'Académie (^), à la détermination de la forme de ces courants en fonc- (') Laboratoire d'Electricité industrielle de la Faculté des Sciences de Grenoble. (^) Comptes rendus, t. CXVIII, p. 862. ( 59 ) tion du temps. Voici quel est le principe de cette nouvelle application. » Soient M et N deux points pris sur un circuit alternatif et séparés par une résistance non inductive, une lampe à incandescence par exemple. Supposons, pour fixer les idées, que le point M soit maintenu au potentiel o ; alors le potentiel V du point N pourra être représenté par V =f{t), /{t) étant une fonction périodique du temps que je ne supposerai pas sinusoïdale : celte fonction est d'ailleurs proportionnelle à l'intensité du courant que l'on veut étudier. Mettons le point M en communication avec le cylindre enregistreur, le point N en communication avec un premier style S,. La fonction /"(/) représente à chaque instant l'excès de potentiel de ce style S, sur le cylindre, le circuit dérivé MS,N étant, comme dans le cas des voltmètres, très résistant. Traçons la courbe C, représentative de la fonction /(/) {ftg. i). Le style S, commencera à marquer sur le cylindre une trace de bleu de Prusse chaque fois que l'excès de potentiel de ce style sur le cylindre atteindra une valeur bien déterminée a que nous n'avons pas besoin de connaître. Traçons donc la droite aa' parallèle k Ot k une distance a. Il est facile de voir que si le cylindre tourne d'une vitesse uni- forme et si la figure est faite à une échelle convenable, les segments de droite AB, A'B', . . . , représentent en grandeur et en position les traces bleues que l'on, observe sur le papier déroulé. » Cela posé, mettons le même point N en communication avec le pôle négatif d'une pile (') de force électromotrice connue e et de résistance in- térieure négligeable. Le pôle positif de cette pile communique avec un second stvle So disposé à côté du style S, et au même niveau que lui (les (') Dpns la pratique, on emploie une batterie tracciinnulalenis. ( 6o ) ])ointes (les styles S, et Sj étant toujours sur une même génératrice du cy- lindre enregistreur). L'excès de potentiel du style Sj sur le cvlindre est évidemment V =y^(/) + e, de sorte que cet excès est représenté par la courbe Cj, qui se déduit de la courbe C, en augmentant les ordonnées d'une quantité constante e. Ici encore, les traces bleues commenceront à s'inscrire sur le cylindre dès que cet excès de potentiel dépassera la même valeur a que tout à l'heure : elles seront donc représentées par les seg- ments de droite CD, CD', etc. » Sur les graphiques ainsi obtenus, nous pouvons maintenant mesurer à la machine à diviser la longueur BD, distance des extrémités des deux traits bleus sur les deux traces parallèles ; d'autre part, nous connaissons DE qui est égal à la force électromotrice e introduite; nous connaissons donc l'abscisse et l'ordonnée du point E en prenant comme origine le point B et comme axe des temps la droite aà . De même, le point C nous fournissait le point E'. En faisant varier e, on construira ainsi par points l'arc BF'E'; et en renversant les pôles de la pile, on se procurera tous les points de l'arc BFA. On aura ainsi construit une période entière de la courbe C,. 1) Nous avons supposé, dans ce qui précède, la vitesse du cylindre uni- forme; mais cette restriction est facile à lever, ce qui nous permettra de faire tourner le cylindre simplement à la main; il suffit, en effet, de rame- ner toutes les mesures à ce qu'elles seraient si la vitesse était constante. Pour cela, remarquons que les segments tels que AB sont proportionnels à la vitesse du cvlindre; il suffira alors, pour corriger les variations de vitesse, de considérer partout, au lieu de la valeur absolue BD, le quo- . BD tient T-B" AB » Les mesures se simplifient notablement si l'on suppose a priori c^ue la courbe est symétrique par rapport à un axe vertical tel que XY. On mesure alors directement sur le graphique fourni par le style 2 l'ab- scisse PD du point D dont l'ordonnée connue est DE. Celte mesure suffit si la A'itesse du cylindre est constante ; si elle est variable, on prend à l'aide du style i un graphique de comparaison qui sert, comme précédemment, à ramener toutes les mesures à la même vitesse. Même en l'absence d'un axe de symétrie, ces courbes représentent, comme il est facile de le voir, un courant fictif avant même intensité moyenne (mais non efficace) que le courant étudié. » Si nous comparons la méthode que nous venons d'exposer à la mé- ( (il ) thode classique de M. Joubcrt {' ), nous trouvons que la différence consiste essentiellement en ce que, dans la méthode de M. Toubert, on se donne le temps et on mesure le potentiel, tandis que, dans la méthode actuelle, on se donne le potentiel et on mesure le temps; les avantages de cette ma- nière de procéder sont, en premier lieu, la très grande simplicité des ap- pareils et des mesures, en second lieu la possibilité de n'avoir à sa disposi- tion ni l'alternateur qui fournit le courant, ni un moteur svnchrone. » Enfin, comme j'espère pouvoir le montrer prochainement, la mé- thode s'applique, avec quelques modifications de détail, à l'inscription autographique directe de la forme des courants périodiques. « ÉLECTRICITÉ. — Transformateur (le courant monophasé en courants triphasés . Note de M. Désiké Korda, présentée par M. Lippmann. « Cet appareil a pour but la production d'un champ magnétique tour- nant d'intensité constante tout en u utilisant qu'iui courant monophasé. Il est destiné à rendre possible le démarrage, en pleine charge, des moteurs asynchrones à courants alternatifs simples, ainsi qu'à permettre le branche- ment de moteurs à courants triphasés sur un réseau existant à courant monophasé et à servir en même temps de transformateur de tension. » Il se compose, en principe, d'un transformateur à trois noyaux et d'une bobine de self-induction à noyau mobile. » Le principe de son fonctionnement est le suivant : » Le circuit du courant sinusoïdal monophasé : ? = Iosinu/ étant bi- furqué de façon que les deux branches I et II aient la même résistance ohmiqueR, on place dans la branche II une bobine de self-induction L, telle qu'on ait (i). -jf = V^ = tangôo", en posant tu = ^ (T étant la durée d'une période). » Si nous représentons le courant de la branche l, E . t, = jT sinco< (•) Annales de l'École ISormale, i" série, t. X. (62) (E étant la force électromotrice maxima), en valeur maxima par le dia- mètre AB d'un cercle, le courant de la branche II sera représenté, égale- ment en valeur maxima, par la corde AC, faisant 60" avec AB. En effet, on a E . E . /., = — sin(M< — «) = — ^ sin(co/ — 60°), - v'R2-H(o-L"- ^ -^ 2R ^ ' c'est-à-dire le courant i^ sera la moitié du courant i^ tant que la condi- tion (i) sera satisfaite. » Par conséquent, en enroulant la branche II r?-fois autour du premier noyau du transformateur et la branche I — fois autour du deuxième noyau, mais en ayant soin de faire ces deux enroulements en sens contraire l'un par rapport à l'autre, on obtiendra dans ces deux noyaux des flux sinus- oïdaux d'intensités égales, mais ayant une différence de phases de 240°. » L'un sera de la forme $, = (ï)(,sin(rti et l'autre 2 = — o sin(o)« — 60°) = o sin(to/ — 240°). La somme des spires de ces deux noyaux enroulées en sens contraire sur le troisième noyau du transformateur nous fournira un troisième flux de 1^ forme suivante : $3 = — {^^ + $2) = o sin(co/ — 120°). » Nous disposons ainsi d'un artifice qui nous permet de produire trois flux triphasés induisant des courants triphasés dans les trois enroulements secondaires de notre transformateur. Par conséquent, en réunissant les trois bouts commençants de ces bobines secondaires, on obtient un point zéro O, tant que la condition (i) est remplie et l'on peut relier dans ce cas le point O par un conducteur, soit à la terre, soit au deuxième point de réunion O' des fils secondaires sans observer aucun courant dans ce con- ducteur. » Seulement, dès que la charge du transformateur varie, la différence de phase, exprimée par le membre gauche de (i) variera également. En effet, en posant ^ = A — ., , ,„ ., / (63) et a' ^ L -h >., où M est le coefficient d'induction mutuelle, A le coefficient de self-induc- tion des spires primaires et / celui de l'enroulement secondaire dont r est la résistance ohmique, nous aurons pour l'angle de phase de la branche avec bobine de self-induction L , X'co tangç = — et pour l'autre branche Xo. lang(p=-^. Pour rétablir la différence de phase cp' — ç = 60", il faut, par conséquent, déplacer le noyau de la bobine de self-induction de façon qu'on ait lang((p'-9)= v/3, ce qui détermine la nouvelle valeur de L, c'est-à-dire jusqu'à ce que la tension au point O s'annule de nouveau. » Le déplacement du noyau peut s'effectuer par un régulateur auto- matique qui ne vient au repos qu'autant que les trois courants secondaires sont parfaitement symétriques et que, par suite, il n'y a pas de courant dans le fil OO'. » CHIMIE. — Recherches sur l'action qu'exercent les molybdates çcides de soude et d' ammoniaque sur le pouvoir rotatoire de la rhamnose (^isodulate) . Note de M. D. Gerxez, présentée par M. Duclaux. « Dans des Communications antérieures ('), j'ai établi que les molyb- dates acides de soude et d'ammoniaque exercent sur les solutions aqueuses des composés polyalcooliques,mannite, sorbileetperséile, des actions dont on peut suivre les progrès par la variation qui se produit dans le pouvoir rotatoire de ces substances, lorsqu'on y ajoute des quantités graduelle- ment croissantes de ces sels. » Le pouvoir rotatoire de ces sucres prend, lorsqu'on fiiit intervenir l'action des molybdates, des valeurs relativement considérables. Ainsi les (') Comptes rendus, i. CXU, p. i36o; t. CXUI, p. io3i, et i. CXIV, p. 480. ( 64 ) quantités de ces trois corps qui produisent des rotations de i,i6 et 1 1 mi- nutes donnent, après addition d'une même quantité de molybdate acide de soude et toutes choses égales d'ailleurs des solutions dont les rotations sont i65, 323 et43i minutes, c'est-à-dire i6o, 20 et 4o fois les rotations initiales. Or, plusieurs des corps précédents ayant été longtemps consi- dérés comme inactifs, il était naturel d'essayer l'effet des molvbdates alci,- lins sur les sucres qui leur sont analogues et que les déterminations di- rectes indiquent comme n'ayant pas d'action sur la lumière polarisée : la dulcite, par exemple. » Des solutions concentrées de cette substance, additionnées de molyb- dates acides de soude et d'ammoniaque, en quantités graduellement crois- santes et suffisantes pour saturer les solutions aqueuses à froid ou à chaud, n'ont produit sur 'la lumière polarisée aucun effet appréciable. On peut conclure de là, ou bien que la dulcite agit sur les molybdates acides autre- ment que ses isomères, la mannite et la sorbite, ou bien, ce qui est plus probable, qu'elle ne doit pas être considérée comme un corps actif à pou- \ oir rotatoire trop faible pour être évalué. Ce fait vient alors à l'appui de ceux qui ont permis de fixer la formule de constitution de la dulcite. » Les sucres à fonction aldéhydique n'éprouvent, de la part des molyb- dates alcalins acides que des effets d'une intensité généralement très faible ; il en est un toutefois dont l'action sur la lumière polarisée peut être dou- blée par l'addition de quantités convenables de ces sels : c'est l'isodulcile ou rhamnose que ses propriétés chimiques conduisent à regarder comme une méthylpentose. Elle présente, au point de vue du pouvoir rotatoire, des particularrtés signalées ou étudiées par MM. Rayman, Kruis, Sclinelle, Jacobi et qui expliquent la diversité des nombres qui ont été donnés comme représentant cette constante. » La matière dont j'ai fait usage était formée de beaux cristaux limpides provenant de la xanthorhamnine. Son pouvoir rotatoire, mesuré 90 se- condes après la dissolution dans l'eau, était [xH" = — 6'*,o5, et, quelques heures après, la valeur correspondant à l'équilibre était [ocjù" = -i- 9°, 70, un peu supérieure à celle de 9", 4 qu'ont observée JNLM. Rayman et Kruis. » Les solutions sur lesquelles ont porté les expériences contenaient o^', 7583 de rhamnose avec des quantités de sel augmentant graduelle- ment par fractions du poids moléculaire égales à ^^ , et l'eau distillée néces- saire pour que le volume total fût de 12'='= à 18", température à laquelle toutes les mesures ont été faites à la lumière du sodium dans un tube de 200™™ de longueur et sur des solutions arrivées à l'état d'équilibre stable. Variai ions pour Holatious. :i de m. t.3T' 36' ,.4:. 28 1. ?, r8 3.l3 lO a . 20 1 >. .25 5 2.29 4 2.3l 2,7 2.3l 0 2.3l 0 2.3o — r )) Le Tableau suivant résume les expériences : Molybdatc acide de soude. Molylnlalr aride d'ammoniaque. Quantités de sel ■ ^^ —' pour 5', Variations pour du poids moléculaire /». Kolations. 4x "4' » i^S' » Déviations du corps pur. . . Déviations du mélange » L'acétate d'amyle exempt d'anhydride me paraît présenter tous les (caractères de la congélation interne admise par M. Le Bel : constance de la déviation à haute température et abaissement progressif et marqué de la déviation par l'action du froid ('). Et cependant une petite quantité d'anhy- dride acétique vient détruire les effets de la température et donner au pouvoir rotatoire une valeur constatîte différente de celle que l'on constate vers 100°, ainsi que le montre l'inspection du Tableau précédent. La con- gélation interne serait donc ici détruite par une faible quantité d'anhy- dride acétique : on ne voit pas pourquoi. Au contraire, connaissant la facile décomposition deséthers acétiques et les phénomènes d'équilibre constatés sur ces corps par MM. Berthelot et Péan de Saint-Gille, il semble probable que l'éthérification, plus facile à 100" qu'à o", est toujours limitée (soit que l'étlier contienne une trace d'eau, ou mieux une trace d'acide et d'al- cool non combinés) et qu'entre les trois corps, acide, alcool, eau, il existe pour chaque température un équilibre déterminé, accusé par une valeur correspondante du pouvoir rotatoire. On comprend alors qu'un excès d'anhydride acétique, ab.sorbant l'eau, donne de la stabilité à la mo- lécule en provoquant un équilibre stable. » A l'appui de cette opinion, considérons un éther acétique qui soit en même temps un anhydride avide d'eau. Il est évident que dans ce cas l'ad- dition de I pour 100 d'anhydride acétique aura peu d'influence sur l'équi- libre et par suite sur le pouvoir rotatoire qui résulte de cet équilibre. C'est ce que montre le Tableau suivant : Elher pui- Mélange acétique. Températi lires vers 60». 40°. 30°. 18». -i-Sa' — 1°22' -i"i8' -i-S' -1029' — I''2l' - -fiS' — I°IO » L'éther pur sur lequel j'ai opéré est l'anhydride acétylmalique. Ce corps étant cristallisé, fusible à 63°, se purifie plus aisément qu'un liquide, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer. En été, il reste aisément en sur- (') Ces observations ont été faites pendant l'hiver et contrôlées par M. Favier, in- génieur des Arts et Manufactures. Par refroidissement on retrouve sur le corps pur o°,57' vers o". ( 6H ; fusion à l'état visqueux, et il est avide d'eau. Sa viscosité empêche l'action de l'humidité atmosphérique, c'est-à-dire toute saponification extérieure, et son avidité pour l'eau empêche toute altération par l'eau à l'intérieur de la masse visqueuse. Ces exemj)les établissent donc : » 1" Qu'il existe des composés qui possèdent un pouvoir rotatoire ex- trêmement variable avec la température à tel point qu'il peut changer de Signe, comme je l'ai lait voir dans le cas de l'oxyde isobutylamylique; » ■2" Qu'en certains cas ces grandes variations sont occasionnées par des équilibres chimiques. » CHIMIE MlMiKALE.! — Sur le spectre de lignes du soufre, et sur sa recherche dans les composés métalliques. Note de M. A. ue Gkamo.vt, présentée par M. Friedel. « En continuant l'étude des spectres d'étincelles des sulfures métal- liques ('), j'ai observé certains groupes de raies fines, se détachant faible- ment sur la partie verte du spectre, et dont les longueurs d'onde coïncidaient avec celles des principales lignes du spectre, dit secondaire, du soufre. On obtenait celui-ci, jusqu'ici, en faisant passer l'étincelle d'induction con- densée dans un tube de Plïicker ou dans un tube à gaines, rempli de va- peurs de soufre à une faible pression. J'ai cherché à m'assurer que l'on pouvait obtenir le même spectre dans les conditions ordinaires de tempé- rature et de ])ression, en faisant éclater l'étincelle de la bobine d'induction servant précédemment à mes recherches, entre deux fils de platine ou entre deux baguettes de charbon de cornue, recouvertes de soufre pur, fondu et refroidi. » Lorsqu'on opère sans condensateur, le soufre s'enflamme et donne un spectre continu et peu lumineux. Mais en interposant dans le circuit induit un condensateur de /^o à 5o'"^°"', j'ai obtenu le beau spectre de lignes très net figuré ci-contre. C'est bien le même que signalèrent d'abord Pliic- ker et Ilittort et qu'étudia M. Salet (Ann. de Chim. et de Phys., 4* série, t. XXVIII, p. 3^); le mode de production, beaucoup plus simple, seul dilTère. » Voici les longueurs d'onde des raies principales, en regard des divi. sions micrométriques observées CVa,, = loo). l^es lettres grecques dési- (') Séances du 12 mars iSg/j, p. Syi, el du a avril 189/i, p. 7^6. { ^9 ) gnant les groupes sont celles du Mémoire de M. Saict, cl la lettre d accompagnant un chiffre indique le milieu d'une double raie : 87 rf... (64o) (638,5) 89,3rf. (63 i) {600) 'jo (628,r) 100,4.-. (565,7) 106,6... (566) io7rf... (564,7) (5<>4) ioS,5... (56i) I 112.... ( ii5,3rf j 118,5.. ^1 119,5.. 5 i2!\d. 129... (55o,9) (547-0 (545) (543,i)(542,7j . (534,3) . (332) . (52I,3)(520,2) (5.0,2) i33.... i33,5... '^ 1 34 , 5 rf . i35 (.>..3) (5o2,4) (5oi,3) (5oo) (5oo,8) (i99.3) «38 (492,6) «45 (48i,4) ,5i,5... (471,5) Baiule [ i5j ('(69,5) Vague 161 (456) l'ii (455) . . (453,3) (4'48,8) \ 170.... (446,3) Bande 182. (43i,5) i63. . 168., . i«.>,5 (4î9,3) 1 i85.. (428,4) ) 186.. (427) ( i87.. (425,6) i .97 •• (4'6) i à2ooà(4i4) 660 fiMl 610 600 ffjiifjrfu Pfomb CHALCOSINE UaKSduCuivre. •>. fines ) trouvé ainsi dans le spectre du sélénium, donné commercialement comme pur, les groupes du soufre Soc et Sp, et les raies de l'arsenic (' ). » CHIMIE MINÉRALE. — Nouvelles recherches sur les boracites hromées. Note de MM. G. Rousseau et H. Allaire, présentée par M. Troost. « Nous avons décrit antérieurement deux boracites bromées de fer et de zinc. Elles avaient été obtenues l'une et l'autre en faisant passer le brome en vapeurs sur un mélange de métal et de boronatrocalcite, chauffé au rouge (^ = ). » Cette méthode est générale. Elle nous a permis de réaliser la synthèse de toute la série des boracites bromées de la série magnésienne par une réaction parallèle à celle qui donne naissance aux boracites chlorées ('). Nous avons constaté en outre que la méthode de Heintz, qui n'avait réussi, lors de nos recherches sur les chloroboracites, que pour la reproduction du sel zincique, n'est également applicable qu'à la préparation des bromo- boracites de magnésium et de zinc. Ajoutons que toutes ces boracites bro- mées cristallisent, comme les boracites chlorées correspondantes, en cubes, en tétraèdres ou en dodécaèdres, appartenant à la svmétrie pseudo- cubique et agissant sur la lumière polarisée. Ces deux groupes de boracites substituées présentent donc une analogie complète de composition chi- mique, de propriétés optiques et cristallographiques, et se forment dans des conditions pareilles. » Boracite bromée de jnagnésium 6MgO, 8Bo^O', MgBr-. — Nous l'avons obtenue par deux méthodes : « 1° On dispose un mélange intime de boronatrocalcite desséchée et de magnésium en poudre dans un tube de verre de Bohème que l'on couche ensuite sur une grille à analyse. Afin de modérer la réaction du brome sur le métal, on le dilue dans un grand excès d'hydrogène, condition qu'on réalise en faisant passer un courant assez rapide de ce gaz dans une cornue renfermant du brome, maintenu vers So" ou !^o° à l'aide d'un bain-marie. Dès que l'appareil est purgé d'air on porte graduellement la grille au rouge sombre. Il se forme ainsi de l'acide bromhydrique qui attaque le métal avec incandescence vers le rouge obscur. L'action se propage de proche en proche et (') Ce Travail a été fait au laboratoire du regretté M. Salet, où M. Friedel a bien voulu me donner une hospitalité dont je tiens à le remercier ici. (-) Comptes rendus, i3 juin 1898. (') Ibid., 23 mai 1898 et 4 juin ■894- ( 72 ) finit par gagner rextrémité postérieure du tube. A ce moment, on interrompt Faction du feu. Afin d'éviter un échaufTement trop considérable de la masse et la destruction consécutive de la boracite, on baisse successivement la flamme des becs dans la zone où l'incandescence indique que la réaction commence. » Malgré toutes ces précautions, l'opération échoue fréquemment; il se forme en outre des quantités notables d'une matière brune, décomposant l'eau avec une vive effervescence et qui paraît être du sous-oxyde de magnésium. La boracite formée est toujours accompagnée d'aiguilles prismatiques de borate de magnésium, dont on la débarrasse par une petite proportion de silice et d'oxyde de fer provenant du ma- gnésium. » 2° On obtient un produit beaucoup plus pur, d'après la méthode de Heintz, en chaufTant au rouge, dans un creuset de platine, un mélange équimoléculaire de MgBr* et de NaBr avec un peu de borax et d'acide borique. La masse est soumise, après fusion, à un refroidissement lent dans un moufle. On la reprend par l'eau qui laisse un mélange de boracite cubique et de prismes de borate de magnésium que l'on traite par l'acide chlorliydrique froid. » La boracile bromée de magnésium cristallise en cubes et en tétraèdres incolores. » Boracite hromée de zinc : 6ZnO, 8Bo-0\ ZnBr-. — Nous avons décrit précédemment la préparation de ce corps par l'action du brome sur un mélange de boronatrocalcite et de zinc métallique. La méthode de Heintz nous ayant donné de bons résultats avec la chloroboracite de zinc, nous avons été conduits à reproduire par le même procédé la bromoboracite correspondante. » On chauffe dans un creuset de platine un mélange à molécules égales de bromure de zinc et de bromure de sodium, puis on y incorpore une petite quantité de borax fondu et d'acide borique vitreux. Après un refroi- dissement lent on reprend la masse par l'eau. » La boracile préparée dans ces conditions est constituée par un mélange de tétraèdres, de dodécaèdres et de cubes. » Boracite bromée de cadmium (jCdO, 8B0-O', CdBr'. — Ce composé, ainsi que les suivants, a été obtenu par l'action du brome sur un nciélange de boronatrocalcite desséchée et de métal en filets ou en fragments, chanfté au rouge sombre dans un tube de verre de Bohême à l'aide d'une grille à analyse. La masse refroidie était reprise par l'eau, puis ou la puri- fiait par une digestion à froid dans l'acide chlorhydrique ou bromhydrique fumant. Ce traitement, indispensable pour les échantillons qu'on veut sou- mettre à l'analyse, corrode les faces des cristaux et leur fait perdre leur transparence; aussi convient-il, pour l'étude au microscope, d'employer le produit simplement lavé à l'eau. ( 73) » La boracife de cadmium cristallise en tétraèdres et en dodécaèdres incolores. » Boracile de manganèse 6MnO, 8Bo-0% MnBr'. — Comme la boracite chlorée correspondante, ce composé, préparé à l'aide du carbure de man- ganèse, est souillé par du carbone et des oxydes manganiques bruns. On le débarrasse des oxydes par un traitement à l'acide chlorhydrique concentré, et du carbone par des lévigations dans le bromot'orme ou l'iodure de méthylène. » La boracite de manganèse cristallise en cubes et en tétraèdres inco- lores. » Boracite de cobalt GCoO, 8Bo-0% CoBr-. — Elle cristallise en tétraèdres et en dodécaèdres. Ces cristaux, comme ceux de la chlorobora- cite correspondante, sont verts par transparence et violets par réflexion. » Boracite de nickel 6NiO, 8Bo^O', NiBr-. — Ce produit, qui prend naissance dans les mêmes conditions que les boracites précédentes, est formé par des tétraèdres et des dodécaèdres de couleur jaune. » A l'exception des bromoboracites de magnésium et de zinc obtenues par la méthode de Heintz, tous les composés que nous venons de décrire renferment environ i pour loo de calcium isomorphiquement substitué, provenant de la boronatrocalcite employée dans la préparation. » Nous publierons prochainement les résultats de nos recherches sur les boracites iodées. » CHIMIE MINÉRALE. — Influence de la pression sur la combinaison de l'hydro- gène et du sélénium. Note de M. H. Pélabox, présentée par M. Troost. « Quand un corps gazeux peut se combiner partiellement en vase clos à un corps solide ou liquide, pour donner un composé gazeux, le rapport qui existe à chaque température entre la pression partielle du composé dans le mélange gazeux et la pression partielle du composant gazeux dé- pend en général de la pression totale que supporte le système. » La théorie de la dissociation indique cependant {[ue si le composé en question renferme un volume égal au sien du composant gazeux (c'est le cas de l'acide sélénhydrique), la pression n'a aucune influence sur la valeur du rapport considéré. » En opérant à 35o° et à 44o" avec des tubes scellés contenant du sélé- nium et dans lesquels la pression de l'hydrogène introduit était de o^o""'" G. R., 1894, j- Semestre. (T. CXI\, !i- 1.) '^ ( 74) et 940"™ de mercure, M. Ditte (') a constaté qu'au bout d'un même nom- bre d'heures la quantité d'acide sélénhydrique formée dans le tube où la pression est la plus forte est supérieure de i à 3 pour 100 à celle que l'on trouve dans celui oîi la pression est la plus petite. » Nous nous sommes proposé d'étudier l'influence de la pression en faisant varier celle-ci dans des limites plus étendues. » Pour introduire dans un tube de verre un morceau de sélénium et de l'hydrogène sous une pression de plusieurs atmosphères, nous avons eu recours au procédé suivant : le tube contenant le sélénium est effilé aux deux extrémités. Il est mis en relation avec un appareil à hydrogène pur et lorsque l'air est complètement chassé, on ferme l'une des extrémités à la lampe. » Le tube est pUcé verticalement, l'extrémité fermée en haut et l'on y comprime l'hydrogène. Quand on a donné au gaz la pression voulue, on chauffe légèrement le sélénium de manière à l'amener, à l'état liquide, à la partie inférieure du tube. On le laisse se solidifier en cet endroit ; il inter- cepte alors la communication entre le tube et l'appareil producteur d'hy- drogène. On peut alors ramener la pression du gaz dans cet appareil à une valeur peu différente de celle de la pression atmosphérique, sans modifier la force élastique du gaz qui se trouve à l'intérieur du tube de verre. En dessous du bouchon de sélénium, on pourra donner un coup de chalumeau et fermer définitivemeat le tube. » Nous avons pu, de cette manière, introduire dans des tubes de verre scellés du gaz hydrogène sous des pressions allant jusqu'à 5""". » Voici les principaux résultats que nous avons obtenus relativement à la combinaison de l'hydrogène et du sélénium sous pression ; » Quatre tubes chauffés à la même température, 620°, et dans lesquels la pression de l'hydrogène était 520"", 1270™"", 1 520'"°' et SoiGo""" de mercure ont donné res- pectivement, pour valeur du rapport de la pression partielle de l'hydrogène sélénié à la pression totale, les nombres o,4o5, o,4ii2, 0,42, 0,428. B A la température de 5^5° pour des pressions de 678""" et i38o'"'" de mercure, les valeurs du rapport ont été 0,89 et o,4o3. » Enfin, à une température plus basse. Sic", sous des pressions de 58o'"'° et 1520°'°', nous avons obtenu les nombres 0,214 et 0,28. » Ces résultats montrent bien, comme l'avait, du reste, fait remarquer M. Ditte, que l'augmentation de pression accroît très légèrement la quantité (') Ditte, Annales de l'École Normale supérieure, 2.' série, t. I. ( 75 ) diacide sélénhydrique produit à une certaine température; que, de plus, c'est à la température la moins élevée que cette influence se fait sentir davantwe. )) Nous avons remarqué, en outre, que la pression a pour effet d'ac- croître la vitesse de la réaction. » En somme, les nombres que nous avons obtenus montrent que les conclusions de la théorie de la dissociation sont sensiblement vérifiées par l'expérience, et cela d'autant mieux que la température est plus éle- vée ('). » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur une réaction des aldéhydes. — Différenciation des aldoses et des cétoses. Note de MM. A. Villiers et M. Fayolle, pré- sentée par M. Henri Moissan. « Sclimidt a indiqué en 1848 une réaction des aldéhydes sur les solu- tions aqueuses de fuchsine décolorées par l'acide sulfureux. Il se produit, à froid, une recoloration immédiate, si l'aldéhyde est ajoutée en propor- tion notable, lente, s'il n'y en a que des traces très faibles. Cette réaction, d'une sensibilité assez grande pour déceler la présence des plus petites quantités d'aldéhydes, par exemple dans les alcools commerciaux, a été attribuée aussi bien aux aldéhydes qu'aux acétones. Et, en fait, l'acétone du commerce, même celle qui est vendue sous le nom d'acétone pure et bouillant à une température sensiblement fixe, la produit nettement. /> Ayant eu l'occasion de préparer de l'acétone absolument pure, nous avons rectifié, dans un appareil Claudon et Morin, 20''' d'acétone pure de commerce. Nous avons ainsi obtenu 18'" de liquide bouillant, sous une pression fixe, entre 55°, 7 et 55", 9; les produits de tête et de queue bouil- lant eux-mêmes un demi-degré au-dessous et au-dessus. La portion prin • cipale a donné une coloration marquée, immédiatement avec i'^'^ ou 2'^'', au bout de quelques minutes avec deux gouttes. Les produits de queue coloraient à peine le réactif; les produits de tête, au contraire, donnaient une coloration à peu près aussi intense que l'aldéhyde elle-même. Ayant ainsi constaté que la coloration produite par l'acétone allait en s'atténuant, à mesure que cette dernière était débarrassée des parties les plus volatiles, nous avons été conduits à penser que la réaction que l'on peut obtenir avec (') Ce travail a été fait à la Faculté des Sciences de Lille. ( 76) l'acétone devait être attribuée à des impuretés, et, pour nous en assurer, nous avons poursuivi la purification du produit. » La portion principale obtenue par une première rectification a été combinée au bisulfite de soude et les cristaux ont été essorés. Un second traitement au bisulfite a été effectué sur l'acétone régénérée de sa combi- naison par l'action d'une lessive de soude étendue, à l'ébullition. Les cris- taux ont été essorés une seconde fois, et l'acétone régénérée de nouveau a été soumise à une seconde rectification. Le produit ainsi obtenu bouillait à une température constante. Nous avons constaté qu'il était sans action sur le réactif, du moins lorsque le volume d'acétone ne dépasse pas i™ ou 2.'^" pour 5'"' de ce dernier. Au delà, on obtient encore, au bout d'une heure, une légère cploralion, qui ne peut être évidemment attribuée qu'à des traces d'impuretés. Il nous paraît impossible d'éliminer ces dernières d'une manière absolument complète. » Nous avons fait usage, dans ces essais, d'un réactif aussi sensible que possible, c'est-à-dire préparé sans excès d'acide sulfureux. La décoloration de la fuchsine, dans ces conditions, est très longue et n'est complète qu'au bout d'une journée ; mais le réactif ainsi préparé se recolore sous l'influence des moindres traces d'aldéhydes, telles que l'aldéhyde ordinaire, l'aldéhyde benzoïque. Les essais doivent être faits dans des tubes bouchés, car le réactif se recolore en rouge, par une exposition prolongée à l'air. » Nous avons cru devoir signaler cette différence entre l'iddéhvde et l'acétone, surtout parce que la recoloration de la fuchsine décolorée par l'acide sulfureux a été à plusieurs reprises signalée comme une réaction de l'acélone, permettant de caractériser cette dernière, notamment dans cer- taines urines. En fait, bien que cette réaction ne soit due qu'à une impureté de l'acétone, elle nous paraît pou voir encore, dans certains cas, être utilisée à ce point de vue, et nous pensons que toute urine contenant de l'acétone doit la produire, l'acétone se formant presque toujours en même temps que de l'aldéhyde. C'est ainsi que l'acétone synthétique, préparée récemment par M. Desgrcz, par hydratation de l'allylène fourni par la décomposition de l'acide tétrolique, recolore encore légèrement le réactif, d'après les indications de l'auteur. » L'emploi de la solution de fuchsine décolorée par l'acide sulfureux permet de vérifier la pureté de l'acétone. Pour que ce mode d'essai puisse être employé pratiquement, on devra se contenter d'ajouter une seule goutte d'acétone à quelques centimètres cubes du réactif. (77 ) » Cette réaction nous paraît aussi pouvoir permettre de différencier les aldéhydes des acétones. Nous avons constaté que, de même que l'acétone ordinaire, la niéthyléthylacétone, suffisamment rectifiée, donnait un ré- sultat négatif. Mais il serait nécessaire, avant de généraliser ce fait, d'é- tendre ces essais à un plus grand nombre d'acétones. » Dès maintenant, nous pouvons affirmer qu'elle permet de différencier les sucres aldoses des sucres cétosiques. liC glucose, le sucre interverti, le galactose rougissent le réactif ainsi que les. aldéhydes; il en est de même des dextrines réductrices. Nous avons, au contraire, constaté que deux échantillons de lévulose et de sorbine purs, que nous devons à l'obli- geance de M. Jungfleisch et de M. Vincent, donnent un résultat tout à fait négatif. La réaction des sucres aldéhydiques est empêchée par la présence des acides; aussi doit-on employer un réactif préparé ainsi que nous l'avons dit plus haut, et opérer avec des liqueurs neutres dans un tube bouché. De plus, on doit faire agir une quantité de sucre assez grande, telle que i*'' pour 10''° à 12"' de réactif. Dans ces conditions, la recoloration de la solu- tion de fuchsine est aussi intense qu'avec les aldéhydes ordinaires, bien qu'elle se produise plus lentement. » La réaction doit être essayée sur des sucres soigneusement purifiés; c'est ainsi que le lévulose tel qu'on l'obtient dans une première cristalli- sation contient encore assez de glucose potu' donner très nettement la réaction des aldéhydes. Inversement, elle permet de vérifier la pureté des sucres cétosiques. ou, du moins, l'absence des sucres aldéhydiques. Ce- pendant, la sensibilité du réactif est moins grande pour les sucres aldé- hydiques que pour les aldéhydes telles que l'aldéhyde ordinaire. » Les saccharoses tels que le sucre ordinaire, le maltose, le lactose, ne donnent pas de coloration, bien qu'ils soient formés en totalité ou en par- tie par des glucoses aldéhydiques et que les deux derniers possèdent aussi un pouvoir réducteur. On n'observe aucune coloration du réactif après quelques heures, alors que les sucres aldéhydiques ont produit une colo- ration intense. Après plusieurs jours, la coloration se développe indiquant un dédoublement produit à froid par l'action de l'eau avec formation de glucoses aldéhydiques. » ( 78 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les substitutions de radicaux alcooliques liés au carbone et à l'azote. Note de M. C. Matig.vox. « Dans le dernier numéro du Journal fur praktiche Chemie ( ' ), MM. Stoh- mann et Langbein adressent une réclamation au sujet de la loi relative à la variation de la chaleur de combustion d'un corps dans lequel on effectue une substitution alcoolique liée au carbone ou à l'azote. Je demande à l'Académie la permission de rappeler ce que je disais en présentant mon travail : » En poursuivant l'étude thermochimique des uréides, je suis arrivé, il y a près de six mois, à la loi suivante : La substitution d'un radical alcoolique lié à l'azote augmente la chaleur de combustion d^ une quantité plus grande que la substitu- tion du même radical lié au carbone. J'attendais, pour communiquer ce résultat, qu'il fût confirmé par un plus grand nombre d'expériences ; mais la publication d'un travail de MM. Stohmann et Langbein, où la même loi se trouve énoncée, m'oblige adonner de suite les nombres qui m'y ont conduit (-). » J'ajouterai que MM. Stohmann et Langbein énoncent la loi précédente sous la forme d'une simple remarque et sans y ajouter le moindre déve- loppement ('); au contraire, dans la Note précédente publiée aussitôt que j'eus connaissance des travaux de ces savants, j'insiste sur l'importance de cette loi, en même temps que je montre par un exemple les applications dont elle est susceptible. Depuis, je l'ai utilisée pour établir que l'acide désoxyamalique de M. Fischer était l'acide tétraméthylhvdurilique (*); pour différencier les aminés primaires, secondaires et tertiaires, pour l'étude et la prévision des migrations moléculaires (^) ; je l'ai généralisée et j'ai montré qu'elle s'appliquait aux substitutions nitrées, ce qui m'a permis de déduire quelques conséquences relatives aux explosifs (°); enfin, j'ai montré qu'une loi analogue existait pour les liaisons avec l'oxy- (') T.XLIX, p. 490; 1894. (-) Comptes rendus, t. CXIII, p. 55o. (^) Journal fïtr praktiche Chemie, t. XLIV, p. SgS. (') Comptes rendus, t. CXVI, p. 642. (^) Annales de Chimie et de Physique, 6' série, t. XXVIII, p. 498 à 5i2. (^) Comptes rendus; t. CXIV, p. 1197. ( 79) gène et que, d'une façon générale, la substitution d'un radical alcoolique augmente la chaleur de combustion du composé d'une quantité d'autant plus grande que le poids atomique du corps qui sert de liaison est plus élevé (' ). » Remarques sur la Note précédente ; par M. Behthelot. « Dès l'origine de mes recherches sur la chaleur de formation des com- posés organiques, j'ai distingué la chaleur de formation des composés éthérés et celle des corps homologues, qui leur sont isomériques : les pre- miers étant regardés comme des composés secondaires, c'est-à-dire facile- ment dédoublables et formés avec des dégagements de ^chaleur faibles ou nuls, depuis l'alcool générateur et l'autre composant ; tandis que les se- conds étaient désignés comme des co/?î/>o^e.y unitaires, diiiicWe?, à dédoubler, et formés avec des dégagements de chaleur plus considérables depuis les mêmes composants et, par conséquent, depuis les éléments : ces lois ont été particulièrement développées (p. 98 et p. 102 à 106) dans une Leçon sur l'Isomérie, professée en i863 devant la Société chimique de Paris, et publiée dans ses Recueils (^). » Si nous exprimons par des formules atomiques ces relations, — ce qui n'ajoute rien d'essentiel k leur existence, ou à leur interprétation générale, — nous pouvons dire que, dans les composés unitaires, le méthyle, et plus généralement le radical alcoolique est lié directement au carbone, tandis que, dans les composés éthérés, le radical alcoolique est lié avec l'oxygène ou l'azote, etc. D'après ce qui précède, la chaleur de formation des pre- miers est supérieure en général à celle des seconds, et, par conséquent, la chaleur de combustion des seconds l'emporte sur celle des premiers. Tel est le cas de la méthylaniline, véritable éther de l'aniline, ainsi que la chose est d'ailleurs reconnue d'après sa synthèse par l'alcool méthylique et son dédoublement par l'acide iodhydrique en ammoniaque, benzène et formène; tandis que les toluidines régénèrent uniquement du toluène et de l'ammoniaque. C'est ce qu'exprime la notation atomique, en disant que (') Bulletin de la Société chimique, 3° série, t. IX, p. 662. (^) Voir aussi mes Leçons sur les méthodes de synthèse, professées au Collège de France, p. 25o, en i864 5 chez Gaulhier-Villars ; el Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. VI, p. 342 et 353, i86d. ( 8o )■ le méthyle est lié à l'azote dans la raéthvlaniline, tandis que le méthyle est lié au carbone (du groupe benzénique) dans la toluidine. » Enfin la benzylamine réalise l'union du méthyle, à la fois avec le carbone et l'azote. » En raison de l'intérêt qui s'attache à ces isomères et à leur définition thermochimique, j'ai prié M. Petit, qui travaillait dans mon laboratoire en 1888, de mesurer la chaleur de combustion de ces divers alcalis, et par conséquent leur chaleur de formation depuis les éléments. Ce savant a obtenu (Ann. de Chim. et de Phys., 6* série, t. XVIII, p. 149 et suivantes) les valeurs suivantes pour les chaleurs de formation : Cal Toluidine paira + 9*^"', 7 (cristallisée), d'où. . . -h 7 environ liquide. » ortlio )i .... -H 3,8 liquide. » meta « .... -t- 2,9 liquide. Benzylamine » .... — 0,1 liquide. Méthylaniline h .... — 5,5 liquide. » On voit que la chaleur de formation la plus faible de toutes est celle de la méthylaniline, dérivé éthéré, et la plus forte, celle des toluidines, la benzylamine étant intermédiaire : ce qui est conforme à la loi annoncée, d'après la théorie des composés éthérés. » Ces relations, signalées il y a bien des années d'une manière géné- rale, n'étaient pas purement théoriques; car elles ont été précisées dès le début par la comparaison thermique des éthers avec les acides gras iso- mériques et, plus récemment, dans le cas particulier des alcalis aroma- tiques, par les expériences de M. Petit. » Leur étude a été continuée, à partir de 1889, par M. Matignon, qui a succédé à M. Petit dans mon laboratoire; il a suivi une voie originale pour approfondir un problème déjà soulevé, aussi bien que MM. Stohmann etLangbein, qui développent avec tant de zèle et de succès l'étude ther- mochimique des combinaisons organiques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la picéùie, glucoside des feuilles du sapin épicéa (pinus picea). Note de M. Taxret. « La précipitation des glucosides par des sels neutres, suivie d'un trai- tement par des solvants appropriés, est un mode de préparation que j'ai ( 8i ) ' précédemment indiqué pour les vincétoxines ut l'îiarantiamariiie (' ). (le procédé est susceptible d'une certaine généralisation : appliqué, en effet, aux f Propriétés physiques. — La picéine, hydratée ou anhydre, cristallise en aiguilles prismatiques soyeuses, solubles dans i j)artie d'eau bouillante et dans 5o parties à i5"; dans 20 parties d'alcool à 70", G8 parties à 90" et ,'534 parties d'alcool absolu à froid (i5°); 33 parties d'alcool absolu bouil- lant et 123 parties d'éther acétique à iS". Elle est insoluble dans l'éther et le chloroforme. Sa saveur est amère. » J.a picéine est lévogyre : «0=^ — 84° en solution dans l'eau et a^,= — 78" en solution dans l'alcool à 70° ('). (') Compte.'! rendus, t. G et Cil. C) Trouvé pour le produit séché à 100° : C =; 5&, 32 et 56,38; 11 = 6,20 et 6,28. Calculé : C = 56,37, ^^ ^ =6,04. Eau trouvée : 6,10 pour 100; calculé : 5,69. (') Avec l'eau : /j = 2S"',5o; »' = 60'''^; a ——7"; 1 = 35". Avec l'alcool : p — is' ; i> = 25"; a=:— 6>'3o; 1 = id". G. R., i8.j',, 3- Semestre. (T. CXI\, N° 1.) ï I ( 82) 1) La picéine anhydre fond à 194". » Réactions. — Sous l'inflaence de l'émulsiae la picéine fixe une molé- cule d'eau et se dédouble en glucose C^ H'-O" et picéol (') C^H^O'- selon l'équation C'*H'»0'^H-0 ^^CH'-O^-h C^'H^O-. » Les acides étendus produisent le même dédoublement, mais, con- trairement à ce qui se passe pour la saligénine et l'alcool coniférylique, ce picéol cristallise aussi bien que celui que donne l'émulsine. » Projetée en petite quantité dans l'acide sulfurique concentré la pi- céine s'y dissout avec une colorahon brun rougeàtre à peine sensible. Or, on sait que des traces de coniférine donnent, avec l'acide sulfurique, une coloration violette intense. On a donc là une réaction différentielle des deux glucosides des plus nettes. » La picéine n'est précipitée ni par le tannin, ni par le sous-acétate de plomb. Elle donne avec l'acétate de plomb ammoniacal un précipité qui répond à la formule C'H'M^bO'. M Le sulfate de magnésie la précipite de ses solutions, mais sans s'y com- biner. » Bien que peu soluble dans l'eau froide, elle s'y dissout néanmoins abondamment en présence des glucosides amorphes qui l'accompagnent dans les feuilles d'é[)icéa. J'ai déjà signalé un fait semblable pour la vincé- toxine insoluble et l'hespéridine, dont la vincétoxine soluble et l'aurantia- marine sont les dissolvants naturels. » La picéine chauffée avec l'anhydride acétique et un fragment de chlo- rure de zinc donne un éther tétracétique (C " H'» O') (C- H^ 0')\ Cet éther, qui est cristallisé et soluble dans l'éther, fond à 170". La picéine est donc en même temps éther et alcool. « Picéol. — Le picéol CIl'O' fond à 109°. Il est soluble dans 100 par- ties d'eau à i5° et dans i4 parties d'eau bouillante. Cette dernière solution en refroidissant le laisse déposer en gouttelettes qui, peu à peu, se trans- forment en cristaux. Il est coloré en violet par le perchlorure de fer. » Le picéol se dissout dans les solutions de carbonates alcalins sans en déplacer l'acide carbonique; avec les alcalis caustiques, il forme des com- posés cristallisés décomposables par l'acide carbonique, mais non par l'eau; il a pu, d'autre part, être combiné aux acides acétique et benzoïque. (') Trouvé : C = 70,80 et II = G,i.5. Calculé : G = 70,09 et H =r 5, ( 83 ) Le picéol se comporte doac comme un phénol et, j'ajouterai, comme un phénol monoatomique. Son composé barytique répond, en effet, à la for- mule (C^H^O-)- BaO, et son éther benzoïque {'), qui fond à i3/|", à (C''H''0)(C'H''0^). » L'étude du nouveau glucoside sera complétée dans une prochaine Communication. )> CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la présence de V hydrogène et de l'hydrogène proto-carboné dans l'azote rési'liial du sang. Note de M. L. de Saixt- Makti\. « I^a présence de l'hydrogène et de l'hydrogène proto-carboné dans les atmosphères closes où ont longuement séjourné les animaux et surtout les herbivores avait été mise en évidence par les travaux de MM. Regnault et Reiset (^). L'opinion généralement admise était que ces gaz pi'oviennent du tube intestinal, lorsque, en 1884, Tacke démontra que les lapins tra- chéotomisés exhalent directement par le poumon des quantités notables de ces deux gaz (plusieurs centimètres cubes de chacun d'eux par heure et par kilogramme d'animal) ('). Que l'hydrogène et le gaz des marais ainsi reconnus proviennent des tissus ou, ce qui est plus probable, d'une résorp- tion intestinale, ils ont nécessairement traversé l'appareil circulatoire et leur présence dans le sang devenait certaine bien que difficile à prouver, en raison de leur très faible quantité. )) M. Gréhant, le premier, vient d'annoncer qu'il avait trouvé, à l'aide de son ingénieux grisoumètre, une petite quantité d'hydrogène dans l'azote résidual des gaz extraits du sang de chien. De mon côté, après avoir répété et vérifié les expériences de Tacke, j'avais entrepris de rechercher les mêmes gaz dans le sang, et les résultats que j'ai obtenus confirment et complètent le fait annoncé par M. Gréhant. J'ai opéré sur le sang de bœuf afin de pouvoir agir sur une grande masse de sang provenant d'un animal herbivore. )) Dans chaque expérience, j'épuise de ses gaz, au moyen de la pompe à (' ) Trouvé : C = 74.61 et 74j79) H = 5,29 et 5, 19 ; calculé C = jj et H =: 5. (^) Regnault et Reiset, Ann. de Physique et de Chimie, 5= série, t. XXVI; 1849. - A. Reiset, Reclterclics praliqito; et ejpcrirnenlales sur V Agronomie, Paris ; i863. (') Taose, Ber. d. deulsch. chein. {Ges., t. 17, p. iS-ir ; i884). mercure, en deux fractions chacune de 5oo", un litre de sang de bœuf déflbriné aussi frais que possible. Les gaz dégagés par le vide sont recueillis sur le mercure dans une grande éprouvette garnie de 4*^"^ de potasse qui absorbe au fur et à mesure l'acide carbonique. On les prive ensuite de l'oxygène au moyen de l'hydrosulfite de soude; l'emploi d'une solution al- caline d'acide pyrogallique, pour cet usage, doit être évité, parce que ce réactif est susceptible d'introduire dans l'azote résidual des traces sen- sibles d'oxyde de carbone. Le phosphore à froid, que j'avais d'abord essayé dans le même but, a pris feu dans ce mélange gazeux très riche en oxvgène, accident qui a fait perdre l'expérience. » Après l'action de l'hydrosulfite de soude, le résidu gazeux, dès lors réduit à 1 5"^^ ou ad*^*^, exhale une forte odeur caractéristique de triméthvl- amine. Il est peu probable que cet alcali préexiste dans le sang; M. Des- saignes ('), du reste, avait déjà signalé sa présence dans le sang de veau, quelques heures après sa sortie de la veine. » Aussi, avant de soumettre le résidu gazeux aux essais eudiométriques, est-il nécessaire de l'agiter avec quelques gouttes d'acide sulfurique au cin- quième, et de le mettre encore une fois en présence de la potasse et de l'hydrosulfite de soude. » Voici les résultats de deux analyses eudiométriques, exécutées, d'après la méthode de Doyère, sur les résidus gazeux ainsi obtenus, chacun d'eux provenant d'un litre de sang de bœuf défibriné introduit dans la pompe une heure environ après l'abatage. I. II. ce CL- Volume du résidu gazeux (Az, elc. ) '7; 28 '5,43 Il api'ès l'addition d'oxygène pur 28,22 20,86 » après l'addition de gaz de la pile 82,08 29,98 >i après l'explosion 20,96 18,24 » après l'action de la potasse 20,18 '7>47 i> après l'addition d'hydrogène de la pile. .. . 81,82 27,87 » après la seconde explosion '9, '6 ri, 3.5 » Dans la première analyse il y a eu production de o*^*^, 78 de CO^ avec une contraction de v.™, 26 et consommation de 1^,89 d'oxygène. Ces chiffres conduisent à 0"=, 78 de C-H' et à o'^'^, 46 d'hydrogène. 1^'oxygène consommé est de i'^^'.Bq. Calculé i'''=,79. » Dans la seconde analy.se il y a eu production de o"', 77 de CO' avec ( ') Dessatgnes, Journal de Pharmacie. 3'' série, t. XXXII, p. 43. ( 85 ) une contraction de 2^,62 et une conson)mation de i'"',92 de O. Ces chffires correspondent à o"',7- de C'H* et :'i 0^*^,72 de H. F^'oxYgène con- sommé est de i"\c)2. Calculé i'''',9o. » En résumé un litre de sang de bœuf a fourni (chiffres réduits à o" et à 760) : I. II. Hydrogène o'''', 41 o'"^,64 Hydrogène protocarboné. .. . C'^Gg o'''',68 CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide sulfuriq ne sur le camphcne. Note de MM. G. 1îouciiakd.4t et J. L.vfo.xt. « L'acide sulfurique concentré réagit énergiquement sur le camphène comme sur les térébenthènes et les terpilènes de même formule ; mais cette action présente de grandes différences. Elle est moins violente, il se dégage une bien moindre quantité de chaleur, les produits formés sont dissem- blables, appartenant à des groupes doués de fonctions chimiques autres. » Nous avons ajouté goutte à goutte au camphène inactif par compen- sation, le dixième de son poids d'acide sulfurique monohvdraté. On refroidit pour éviter les actions secondaires, et en particulier la formation abondante de polymères n.C^^W\ qui se produisent toujours eu faible quantité en opérant dans les meilleures conditions. » L'acide sulfurique donne aussitôt, avec le camphène solide, un li- quide homogène à peine coloré, sans séparation de matières résineuses acides, brunes, que l'on observe toujours en opérant avec les térébenthènes ou les citrènes. Après un contact de vingt-quatre heures, le produit a été agité et lavé à grande eau. » Les combinaisons formées primitivement par l'union de l'acide sulfu- rique et du carbure sont en grande partie délrtiiles par l'action de l'eau. Cependant ces eaux de lavage renferment une petite quantité d'un aciJe sulfoconjugué. » L'acidité de ces eaux de lavage, dans le cas le plus favorable, n'a été que des trois quarts de l'acidité correspondant à l'acide sulfurique ajouté; presque la même dans d'autres opérations. » Le sel de baryte de l'acide ainsi formé étant très peu soluble se préci- pite avec l'excès de sulfate île baryte. Il est très facilement décomposable par l'eau, l'eau alcaline surtout, de même que les sels correspondants de soude et de potasse. Le résidu de l'évaporation finit par noircir et ne ( 86) donner que de l'acide sulfurique et des sulfates; pendant l'évaporation, il se dégage une'odeur camphrée intense. » Les eaux de lavage acides saturées par un excès de soude et distillées donnent de l'eau qui entraîne un composé cristallin insoluble à l'eau, con- stitué par du bornéol de camphène inactif, fusible 3210", donnant par oxy- dation du camphre inactif. Ce bornéol C-TI'^O^ provient de la décom- position par l'alcali d'un acide camphéno-sulfurique qui semble être le produit normal primitif de l'action de l'acide sur le camphène. La propor- tion de bornéol ainsi obtenue est faible. » La partie huileuse surnageant les eaux acides a été soumise à l'action d'un courant de vapeur d'eau qui en entraîne les deux tiers environ, loo^'' pour i65 du camphène mis en réaction. C'est du camphène inaltéré ren- fermant des traces de bornéol et qui, traité à nouveau par l'acide sulfu- rique, a donné les mêmes produits. » L'huile privée de camphène est très épaisse, elle dépose une abon- dante matière cristalline que l'on isole par un essorage et des cristallisations dans l'éther qui la dissout abonrlamment. Les cristaux obtenus de la so- lution éthérée sont en trémies d'apparence rhomboédrique ou en longs prismes cannelés à faces brillantes, à cassure vitreuse ; leur composition répond à la formule C*''H^''0-; carbone 83,3; 83,37; 82,8; hydrogène 11,7; 12,3; 11,8. » Ils fondent à go^-gi"; ils distillent à 322° sous la pression normale sans notable décomposition, la masse se reprend totalement par refroi- dissement. Le brome forme avec cette substance un composé d'addition peu stable qui laisse la substance inaltérée après la volatilisation du brome. Le perchlorure de phosphore est sans action à froid sur ses solutions dans l'éther de pétrole. Les solutions chlorhydriques saturées à o" n'agissent pas sensiblement sur ce corps à 100°; à i5o° elles le transforment en chlory- drate de camphène C^"H"Cl. L'acide nitrique concentré l'attaque très dif- ficilement ;i l'ébuUition en donnant du camphre inactif C-°H'*0-. L'acide nitrique fumant l'attaque à froid et donne du camphre. Les solutions con- centrées d'acide chromique dans l'acide acétique l'oxydent en donnant le même camphre. L'anhydride acétique est presque sans action, à 200° il y a formation d'un peu de camphène C-°H'°. Toutes ces réaction? indiquent que c'est Vélher mixte du bornéol de camphène inactif C-^IV^ (^C-^H^^ O'-). )) Les huiles qui imprègnent les cristaux de ce coi'ps, soumises à la dis- tillation sous pression réduite à 2"^'", donnent un peu de camphène, du bornéol de camphène, et surtout des huiles passant de 2o(3 à 218; la frac- ( 87 ) lion 209-2 r 2 dépose d'abondants cristaux, identiques aux précédents. Les fractions supérieures incristallisables donnent à l'analyse des chiffres in- termédiaires entre ceux du carbure C'" II" et du corps C^''H"0-. Elles renferment un peu de polymère du camphène, elles sont vivement atta- quées par l'acide nitrique chaud comme ce polymère, et donnent du cam. phre par une oxydation prolongée, camphre provenant de l'oxydation de l'éther C"H"0=. » Les produits de l'action de l'acide sulfurique sur le camphène sont donc : i" Yéther du bornéolde camphène inactif, produit principal ; 2" l'acide honiéol sidfurique donnant par saponification ultérieure du borncol de cam- phène inactif; 3" eiifin un peu de polymères du camphène, le plus abondant est C'"!!''-; la proportion en est d'autant plus élevée que l'addition de l'acide a été plus rapidement faite et plus abondante. L'action de l'acide sulfu- rique sur le camphène est donc très comparable à celle du même acide sur l'éthylène, très différente de son action sur le citrène, qui ue fournit que des polymères, ou sur les lérébenlhènes, qui forment à la fois des carbures isomères et polymères très abondants, et des composés sulfuriques neutres très stables. » Nous avons produit le même éther du bornéol, mais en faible ])ropor- liou, en traitant le camphène par l'acide acétique cristallisable, ad litionné d'acide sulfurique, le produit principal dans ce cas étant l'éther bornéo!- acétique du bornéol de camphène. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les dérivés bromes de l'éthylène perchloré. Note de M. A. Bessox, présentée par M. Troost. « La théorie permet de prévoir l'existence de chlorobromurcs du tvpe C^X* présentant les compositions suivantes : C-CPBr, C-CP Br-, C-ClBr'. L,e premier de ces corps n'a pas été signalé. JNL Bourgoin (5«//e^m delà Société chimique de Paris, iSyS) a publié la préparation d'un composé répondant à la seconde formule; enfin, Denzel a préparé le dernier de ces corps. » Je me suis proposé d'obtenir ces chlorobromures par substitution du brome au chlore dans l'éthvlène perchloré C-CP; cette substitution se fait aisément au moven du bromure d'aluminium, ajouté en quantité con- venable à l'éthylène perchloré. La réaction, exigeant une faible élévation de température, doit être faite au bain-raarie et dans un gaz inerte. Quand ( «8 ) elle est terminée, on traite avec précaution par l'eau pour détruire le chlorure d'aluminium formé dans la réaction, on filtre à la trompe, puis séparant l'eau de lavage, on sèche le liquide restant sur du chlorure de calcium. On distille ensuite dans le vide pour éviter la décomposition des produits les plus bromes, en recueillant tout d'abord ce qui passe jusqu'à ioo°; cette portion peut alors être fractionnée dans l'air sans inconvénient et on en retire successivement : » 1° Un liquide qui distille de i45"-i48° et présente à l'anal3'se la composition C-Cl'Br. Poidsde iA£;Cl + AgBr=iS',498 , l Cl ^ ( Cl p. loo 5o,q8 < \<' ( n loo 9nr> n- matièreoS',5i2/AgCl + AgCl = iS'-,393 ' » | Br i^' " ^ ' |Bip. loo 86,82 ^ , ,. /-,/-uD » I CI ., o l f"^! P- 100 5o,6o Calcule pour C- Cl' Br Ae ', _ p. 100 200,8' 00 r ° ( Br"^ ^ ( Br p. 100 38 » Il se solidifie sous l'influence du froid et le solide obtenu fond de — 12° à — 13"; densité 2,02 à i5°. Le brome est sans action sur ce corps à l'obscurité, même à la température de 100°, mais, en présence de la lumière solaire, la combinaison est totale au bout de quelques heures. » Le composé résultant de cette combinaison est un solide blanc subiiinable, sans décomposition dans le vide: cette snlsllmation commence à se produire à 100° en donnant de petits cristaux prismatiques, mais elle ne devient active que vers iib". Il fond à 178"-! 80°, mais avec décomposition partielle et mise en liberté du brome; densité 2,44 à 18°. Ce corps dont la composition est, comme le fait prévoir sa genèse, représentée par la formule C^CPBr^, n'avait pas encore été obtenu; l'analyse suivante suffit à fixer sa composition : Poidsde ) AgCl + AgBr=:i8'-,34o j Cl | Ci p. 100 28,9.5 matière os■■,499(AgCl + AgCl = IS^ 161 °)BrP' ^°° ^^*^' JBrp. 100 64, 4? Calculé pour C^Cl^Br' AgS^'p. 100 268,4 lî^^^' '°° f/'^ï ' °(Br' (Brp. 100 64,78 » 2° Un liquide distillant de i69''-i7i°, dont la composition, représentée par C^CPBr^, est justifiée par l'analyse suivante : Poidsde ( AgCl + AgBr= iS'-,70i j Cl ( Cl p. 100 28,69 matière os^65I JAgCl + AgCl=:isr, 477 ^"(Br^' '°° ' (Brp. 100 61, 84 /■ I !■ r-ri'D ■> \ i C' c ( Cl p. 100 27,84 Calcule pour C-Cl-Br- Ag r. P- 100 260 „ / / ' " ( Br' j Brp. 100 62,74 B Ce liquide se solidifie sous l'action du froid en donnant ainsi un corps solide fon- dant de + 1° à -H 2°; densité 2,35 à iS". » Comme je l'ai dit précédemment, M. jjoiu'goin a signalé la prépara- tion d'un corps de même composition en réduisant le chlorobromure ( ^9 ) C*Cl*Br= par l'aniline à loo", ce dilorobromiirc (l-CP Hi- ;ivant été obtenu par l'action dn chlore snr le bromure d'acétylène C-il-Br'. Après réaction (le l'aniline. l'autenr recueille ce qui distille jusqu'à 170"; puis, dans une nouvelle (listillaLion il rejette ce qui passe au-dessous de i3o" et purifie enfin le corps par solidification dans un mélange de glace et de sel marin, en éliminant la partie restée liquide. L'auteur ne donne malheureusement aucune constante physique caractéristique de son composé et dit seule- ment que tout est fondu à o", tandis que le corps que j'ai obtenu ne se liquéfie pas dans la glace fondante. Rien ne s'oppose d'ailleurs à l'existence de deux combinaisons de même composition, car la théorie permet de pré- voir deux corps différents C.-Cl-Br-, représentés par les schémas suivants : C = GI^ C = ClBr (': = Bi'' C = CiBr » La fixation de brome sur C.-Cll-Br- se produit encore à la lumière so- Liire, mais elle est beaucoup plus lente que pour C'Cl^Br; il en résulte un corps solide blanc, sublimable dans le vide sans décomposition vers i5o°, fusible avec décomposition de rr)'i"-i9j". » Il présente à l'analyse la composition C^Cl-Br^; on a déjà décrit un corps de même composition fondant vers iSo'\ mais on sait qu'il peut exister deux isomères dérivant des deux schémas précédents. » L'oxvgène ozonisé se fixe directement sur C^CPBi- comme sur C-Cl', mais plus difficilement; car, bien que le liquide fût maintenu à la tempé- rature de So", une partie de l'ozone échappait à la réaction; l'ozone, dans sr>n action sur C^Cl', donnant des quantités notables de COCP, j'avais espéré obtenir avec C^Cl-Br- un mélange de COCl" et COBr° : ces prévi- sions n'ont pas été confirmées, car, tandis qu'il se dégage bien en effet COCl-, le brome est mis en liberté, et, s'unissant ultérieurement à C^Cl'Br'- donne le corps solide C-CPBr' que l'on peut séparer en majeure partie du liquide par cristallisation sous l'action du froid. Le liquide restant, d'odeur désagréable rappelant celle du chlorure de trichloracé- tvle, fume à l'air et contient une fraction distilUmt vers i5o°, mais que je n'ai pu séparera l'état de pureté; cependant le produit de l'action de l'eau nous renseignera sur sa nature. Une petite quantité d'eau le décompose en effet, avec formation d'un corps solide blanc déliquescent, à réaction acide, sublimable dans le vide sans décomposition; il correspond à la for- CCIBr^ -, r , 1 , , • CClBi'- mule I : il faut donc admettre que le corps dont il dérive est 1 CO.OH ^ ^ COCl C. K., 1894, ■>' Semestre. (T. CM\, N' 1 .) 12 ( 90 .) Cette réaction est d'ailleurs en tout semblable à celle que l'ozone donne avec C-Cl" avec formation de chlorure de trichloracétyle. » Je rappellerai à cette occasion que Demo\e (Comptes rendus 1878)3 pu fixer directement l'oxygène à une température qui ne dépassait pas 55", sur l'étlivlène bibromé C-H-Br- et a obtenu un corps analogue 1 •' ' '^ COBr » Le présent travail avait pour but principal la préparation des deux produits de substitution C-Gl'Br et C-Cl^Br- que je viens de décrire; cependant, on trouve déjà dans la partie liquide ayant distillé dans le vide à 100° une quantité notable du troisième terme de substitution C-ClBr% obtenu précédemment par Denzel par la décomposition du corps C^HClBr\ Il est hors de doute enfin que la substitution totale conduisant à l'élhylène perbromé C-Br'' puisse s'obtenir en présence d'une quantité suffisante de bromure d'aluminium, mais quand on aura cette préparation en vue, il conviendra d'éviter une élévation trop considérable de température pen- dant la préparation, car, sans celte précaution, du brome mis en liberté s'unit ultérieurement aux produits de substitution et l'on obtient une masse solide renfermant des chlorobromures correspondant au type C-X" et dont la séparation présente des difficultés insurmontables. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (le nouvelles combinaisons organo-mèlalUques. Note de M. G. Périer, présentée par M. Friedel. « Dans plusieurs Communications précédentes ('), jai montré que le chlorure d'aluminium anhydre se combine avec un certain nombre de corps appartenant à la série aromatique, pour donner des composés de la formule générale [R]-Al-Cl"; [R] désignant une acétone, un chlorure d'acide, un élher, etc. Celte propriété s'étend également aux aminés, amides et à leurs produits de substitution. » Chlorure d'aluminium et acétanilide. — Lorsqu'on chauffe légèrement un mélanee de 2 molécules d'acélanilide et de i molécule de chlorure d'aluminium anhvdre, récemment préparé, il se produit une réaction vio- lente, donnant naissance à un liquide bien homogène qui, par refroidisse- ment, se prend en une masse jaune translucide. Ce nouveau corps s'est formé sans dégagement sensible d'acide chlorhvdrique. Pulvérisé et traité par l'eau, il régénère l'acélanilide en totalité. (') Comptes rendus. .") juin et i5 mai iS^) Au commencement de la fermentation quand la levure se trouve dans un milieu où elle trouve amplement les matières nutritives nécessaires à son développement, elle possède une énergie plus grande et les produits accessoires se forment en proportions bien moins grandes. » Cette différence d'action de la le\ ure au commencement et à la fin de la fermentation, suivant f|u'elle est douée de toute son énergie fermen- tative ou suiAant qu'elle a perdu celle-ci en grande partie, faute d'éléments nutritifs, corrobore les observations que j'ai faites avec les levures accou- tumées aux composés fluorés. Ces derniers, en effet, exaltent la levure, augmentent son énergie fermentative; et par le fait même, à la fin de la fermentation, ils la [placent dans des conditions similaires à celles dans lesquelles se trouvent les levures non accoutumées au commencement de la fermentation dans une' fermentation alcoolique conduite avec de la le- vure ordinaire. » CHIMIE AGRICOLE. — De l' injluence des chlorures sur la nitrification. Note de MM. J. Crociietelle et J . Dumoxt, présentée par M. Dehérain. « Les expériences que nous avons déjà exécutées (') sur l'influence qu'exercent les sels de potasse sur la nitrification nous ont montré que (') Compt.es rendus, t. GXMI, ]). 670; t. CXMII, p. 6o4. ( 94 ) si le carbonate et le sulfate de potasse étaient efficaces, il n'en était plus de même pour le chlorure de potassium. » M. Schlœsing a reconnu du reste, depuis longtemps, que ce sel est sans action. » Quand, cependant, on verse une dissolution de chlorure de potassium sur un sol qui n'est pas dépourvu de calcaire, on reconnaît que les eaux d'égoutlage renferment du chlorure de calcium, ce qui implique la forma- tion du carbonate de potasse dont nous avons constaté l'influence favo- rable; nous avons pensé que si cette action n'était pas manifeste après remploi du chlorure de potassium, c'était, sans doute, parce que le chlo- rure de calcium formé en même temps que le carbonate de potasse avait une influence nuisible. » Les expériences suivantes démontrent la justesse de cette hypothèse. Azole nilrifié, en vingt Jours, dans looos'' de terre ayant reçu différentes doses de chlorure de calcium. Chlorure de calcium Azote nitrique pour looos'. en niilli^raniine; er 0,00 29>2 0,25 16,0 o,5o ij,9 1 ,00 i3,8 1 ,5o 0 0 10,0 3,00 11,8 0,00 ",9 8,00 ji,3 10,00 11 ,0 » Ce point étant acquis, nous avons eu l'idée de débarrasser la terre, par une pluie artificielle, de la présence du chlorure de calcium provenant de la l'éaction des chlorures alcalins sur le calcaire. » Si, en effet, l'influence retardatrice du chlorure de calcium est bien la cause du peu d'action du chlorure de potassium, nous devions trouver que les terres ainsi débarrassées d'une matière nuisible devaient former plus de nitrates que celles dans lesquelles le chlorure de calcium était resté. On sait combien ce corps est soluble : en faisant passer, au travers d'un échantillon de looS' de terre, assez d'eau pour recueillir 5o'^'=, on en- lève la majeure partie de ce sel. » En mettant en comparaison des terres ayant reçu les mêmes doses de ( 95 ) chlorure de potassium ou de sodiuin, lavées ou non, nous avons obtenu les nombres suivants : Azole nilrif/iie. en milligranimcs, oblenit en vingt joiir.i dans looos'' c/e terre. Clilorure'ile potassium Clilorurc de sodium pour lOooB'. lavé. non lavé. lavé. non lavé. in?r mgr nigr ojgr o 35,5 35,5 33,1 33, i 0,25 43,5 35,2 35,2 19 1 5 o,5o 69,3 33,6 52,3 18,2 1,00 57,3 21,4 54,8 17,0 i,5o 55,5 19,5 5o,4 i4)5 2,00 54,2 i5,7 45,0 i5,7 5,00 5o,4 i4i5 39,0 16,3 8,00 32,2 i3,9 35,2 i5,7 10,00 3o,i 12,4 32,1 a 10,1 » Ainsi, la terre qui a reçu du chlorure de potassium à la dose de oS' , 5o par kilogramme nitrifie deux fois mieux que la terre normale pourvu qu'elle ait été débarrassée du chlorure de calcium par un lavage; ceci explique les actions très différentes d'une année à l'autre qu'exercent les chlorures sur l'abondance des récoltes : pendant les années pluvieuses ils sont favorables, tandis que leur effet est nul ou franchement nuisible pen- dant les années sèches. >) De I à 5 millièmes le chlorure de potassium exerce une action favo- rable, mais aussitôt que les doses augmentent la quantité de nitrates formés diminue. » Le chlorure de sodium à la dose de -^^ provoque une nitrification semblable à celle du chlorure de potassium, et il est facile d'en comprendre la raison : le sel marin se transforme en effet dans le sol non seulement en chlorure de calcium et en carbonate de soude, mais il se dédouble aussi dans les terres riches en potasse pour former du chlorure de potassium. » Nous rappellerons la curieuse expérience de IM. Dehérain qui, ayant semé des haricots dans des pots à fleurs, et les ayant fait périr en les arro- sant avec des dissolutions de sel marin, reconnut à l'analyse des cendres que les plantes n'avaient pas absorbé de chlorure de sodium, mais étaient mortes d'une pléthore de chlorure de potassium. On conçoit, par suite, que le chlorure de sodium, eu se transformant dans le sol en chlorure de ( 9^' ) potassium, exerce une acLiou analogue à relie du chlorure de potassium direcLement ajouté. » L'efficacité du chlorure de potassium pour provoquer la nitrification est bien due à sa transformation en carbonate de potasse sous l'influence du calcaire, car son action est nulle dans les terres dépourvues de carbo- nate de chaux. » ZOOLOGIE. — Un nouveau cas de commensalisme : association de Vers du genre Aspidosiphon avec des Polypes madréporaires et un Mollusque bivalve. Note de M. E.-L. Bouvier, présentée par M. Edmond Perrier. « Dans leur Monographie des Turhinolides publiée en 1848, Milne- Edwards et Jules Haime ont signalé l'association de Mollusques gastéro- podes avec des Polypes madré|)oraires qu'ils ont rangés plus tard (^Histoire naturelle des Csralliaires, t. II, p. 5i, 1857 et t. III, p. 63, 1860) dans les genres Heterocyathus, Heteropsarnmia et Stephanoseris. Ct^ phénomène de commensalisme a également attiré l'altention de Deshayes (^Catalogue des Mollusques de l'île de la Réunion, p. 65, i863) qui a considéré les com- mensaux des Polypes comme des Gastéropodes à tours disjoints et qui a formé pour eux, dans la famille des Vermétides, le genre Cryptobia. Deshaves a exactement décrit les perforations respiratoires qui traversent le squelette des Polypes pour aboutir au cor[)s de leur hôte; il a observé en outre que la coquille du Mollusque persiste jusqu'à l'orifice externe dans les Heteropsarnmia , mais non dans les Heterocyathus, que ses tours disjoints n'ont pas la surface lisse et brillante de ceux qui sont restés con- tigus, enfin qu'il v a lieu d'attribuer celte différence à une « dissolution progressive de la matière du polypier dont le Mollusque aurait comblé les porosités. » » Grâce aux riches matériaux que M. le D"" Jousseaume a recueillis à Aden, et qu'il m'a très obligeamment communiqués, j'ai pu reprendre cette étude et je suis arrivé aux curieux résultats suivants : » Les Polypes des genres Heterocyathus et Heteropsarnmia se fixent, pro- bablement au sortir de la vie embryonnaire, sur des coquilles vides, mais toujours très petites, de divers Gastéropodes; aussitôt fixés, ils reçoivent pour commensaux de jeunes Géphvriens du genre Asjiidosiphon qui se logent dans la cavité de la coquille et s'enroulent en spirale comme elle. Les deux commensaux se développent ensuite simultanément; le Polype enva- ( 97 ) hissant de plus en plus la coquille qu'il recouvre complèlement et cpi'il fmil par déborder; le ver croissant de son côté sous la forme d'une spirale à tours disjoints et provoquant, dans le tissu calcaire du Polype, une cavité de même forme qui prolonge celle de la coquille et qui s'ouvre au dehors par un orifice arrondi. » En même temps que croissent le Polype et son hôte, celui-ci sécrète un tube qui prolonge celui de la coquille, mais qui en diffère par son épaisseur plus faible, par son union intime avec le tissu du polypier, ainsi que pau l'aspect de sa surface interne qui n'est ni lisse, ni brillante comme celle de la coquille; dans les Heleropsammia, le tube ainsi formé atteint le plus sou- vent l'orifice externe; il se développe, au contraire, plus lentement et n'atteint pas cet orifice dans les Heterocyathus. Pour se maintenir en rela- tion directe avec le milieu respirable, le ver dissout, suivant certaines lignes normales à sa surface, les éléments calcaires environnants, et donne nais- sance de la sorte à des perforations linéaires qui servent à l'entrée et à la sortie de l'eau ambiante. La formation de ces sortes d'évents est due, sans doute, à l'action dissolvante qu'exerce sur le calcaire la sécrétion de cer- taines glandes cutanées. » Les vers commensaux des Polypes sont munis d'une longue trompe ])rolractile et de deux boucliers solides formés par la juxtaposition de pièces cornées. La trompe se termine par une couronne péribuccale de courts tentacules et présente à sa surface de nombreuses rangées transversales de crochets à une pointe; c'est un organe de préhension dont l'animal se sert pour capturer sa proie; mais elle sert aussi, grâce à ses crochets, à la locomotion des deux commensaux, car M. Jousseaume a vu le ver la projetei- au dehors, l'appliquer sur le fond comme pour y trouver un point d'appui, et la contracter ensuite de manière à entraîner le Polype. Les boucliers sont au nombre de deux, comme dans toutes les espèces du genre Aspidosiphon ; le premier est sillonné de stries transversales en avant, de stries longitudi- nales en arrière, il est situé près de l'anus et à la base de la trompe; le second occupe l'extrémité postérieure du ver et a la forme d'un cercle sillonné par des rayons. Je ne sais quel est le rôle de ce dernier, mais le bouclier anal ferme l'orifice du tube quand l'animal est rétracté, et joue par conséquent, le rôle d'opercule protecteur. )) Ces vers appartiennent à deux espèces nouvelles dont l'une habite les Heleropsammia, l'autre les Heterocyathus. La première se rapproche beau- coup de Y Aspidosiphon mirabilis Thée\, des mers de Suède, mais elle en dif- fère par son habitat, par la forme de ses nc|)hridies et par le nombre des C. n., 1894, a» Semestre. (T. CXIX, N» 1.) I -^ ( 9» ) Jours du tube digestif; la seconde est voisine d'une espèce malaisienne, VJ. raviis Sluiter, dont elle se distingue aisément par les sillons de ses bou- cliers. Deshayes ayant proposé, pour les Gastéropodes qu'il croyait com- mensaux des deux Polypes, les noms àcCryptohia heteropsammiarum et de C. Michelini, il sera bon d'attribuer au Géphyrien des Heleropsammia le nom iV A. heteropsammiarum et à celui des Heterocyathus le nom A' A. Michelini. ') Le commensalisme des Aspidosiphons se complique, au moins chez J'^. Michelini, par la présence des jeunes d'un très petit Mollusque la- mellibranche (la Kellia Deshayesi, s. p. nov. de M. Jousseaume) qui A'ient se loger dans la cavité habitée par le Ver et qui se niche dans des dépres- sions à la surface de ce dernier; quand les commensaux sont adultes, ces bivalves sont au nombre de douze environ. Ils trouvent leur subsistance dans le courant d'eau qu'amènent, à l'intérieur de la cavité spirale, les perforations linéaires des Polypes. En résumé : i*^ les Heleropsammia et les flsieTOcya//HZ5 ont pour com- mensaux un Ver du genre Aspidosiphon et non un Gastéropode; 2° chaque Polype a son espèce particulière et se développe avec elle; 3° les coquilles sur lesquelles se fixent les Polypes sont quelconques et ne sauraient for- mer un genre distinct ; 4° le tube rugueux qui leur fait suite n'appartient pas à leur substance, mais est formé par le Ver; 5° l'association du Ver et du Polype se complique, au moins chez les Heterocyathus, par la présence d'un troisième commensal qui est un Mollusque bivalve. » Abstraction faite de ce dernier animal, le commensalisme des Aspido- siphons avec des Polypes rappelle à tous égards celui du Parapagurus pi- losimanus avec les colonies d'Epizoanthe ( ' ). » ANATOMIE. — Transformation des arcs aortiques chez la Grenouille. Note de M. S. Jourdain, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Au cours des reciierches que depuis plusieurs années je poursuis sur les Grenouilles, j'ai eu l'occasion d'étudier, à l'aide des injections, les transformations que subissent les gros vaisseaux, issus du bulbe aortique, lors du passage de la vie aquatique à la vie aérienne. Les résultats de mes observations diffèrent à tel point de ceux qui sont consignés dans les traités de Zootomie, que je me suis décidé à en entretenir l'Académie. (') Travail lail au iaboiatoire de JM. le professeur Edmond Perrier, (99) » On sait que chez le Têtard de Grenouille, les branchies sont an nombre de quatre. La quatrième, celle qui est placée en arrière, est nota- blement moins (léveloj)pée que les trois autres. » Pour rendre ma description plus intelligible, je dois modifier, à cer- tains égards, la terminologie adoptée. Je nomme crosses bulbaires les gros vaisseaux, au nombre de quatre, qui apportent le sang noir aux branchies; vaisseaux hypohranchiaux la portion subdivisée de chacune de ces crosses qui se distribue aux branchies, et vaisseaux: épihranchiaux celle qui rap- porte le sang hématisé à l'origine des artèi^es nées de ces épibranchiaux. Ces artères sont, pour le premier arc, les carotico-linguales; pour le deuxième, l'aorte; pour les troisième et quatrième la cutanée respiratoire et la pulmonaire. » Les vaisseaux épibranchiaux sont, de chaque côté, reliés les uns aux autres, à peu de distance de leur émergence de la branchie, par des ra- maux anastomotiques dirigés longitudinalement et que je nomme rameaux connectifs. » Enfin il est important de noter la présence d'un réseau anastomotique court et large, que je désignerai sous le nom à' interbranchial , qui établit une communication de plus en plus libre entre les hypo et les épibran- chialesvers le point où ces dernières sortent de la branchie. » D'une manière générale, la constitution du type circulatoire définitif est réalisée par l'abouchement direct des crosses bulbaires avec l'origine des. artères issues des épibranchiales, par l'intermédiaire des interbran- chiales, et la disparition de tout le système circulatoire branchial avec la branchie elle-même. » Voyons maintenant comment les choses se passent pour chacun des arcs branchiaux. » Premier arc. — Le court lacis vasculaire qui représente l'inlerbran- chiale établit une communication directe entre la première crosse bulbaire et la carotico-linguale, qui en l'orme alors la terminaison. L'interbran- chiale devient la glande carotidienne. La connective i à 2 disparaît. » Deuxième arc. — Une anastomose à plein canal se forme, au moyen de l'inlerbranchiale, entre la deuxième crosse bulbaire et l'origine de l'aorte. La connective 2 à 3 s'atrophie. » Troisième et quatrième arcs. — Pour ces arcs, la transformation est plus complexe. » Par l'intermédiaire de l'interbranchiale 3 et de la connective 3 à 4. qui subsiste, la troisième crosse bulbaire se continue avec le vaisseau al'fé- ( 'oo ) rent du poumon ou artère pulmonaire, dont l'origine principale est l'épi- branchiale du quatrième arc. » La quatrième crosse bulbaire, qui n'est qu'une subdivision de la troi- sième, devient inutile et s'atrophie. » L'artère pulmonaire de l'adulte constituée par les divers tronçons que je viens d'énumérer (crosse bulbaire 3, interbrancbiale 3, connective 3 à 4) donne naissance, au niveau de la troisième branchie, à un vaisseau qu'on peut rapporter à l'épibrancliiale de cette branchie, et qui forme cette branche si intéressante de l'artère pulmonaire qu'on nomme cutanée respi- ratoire. » I-orsque le sac pulmonaire commence à s'organiser, il reçoit un vais- seau alimenté par 1 épibranchiale du quatrième arc et aussi par la connec- tive 3 à 4- Il résulte de cette disposition que ce vaisseau du poumon, qui n'est autre chose que l'artère pulmonaire, reçoit du sang déjà hématose, mélangé d'une petite quantité de sang noir provenant des anastomoses interbranchiales. C'est qu'en effet, au début, cette artère est un Aaisseau nourricier assimilable aux autres artères. » Vers le terme de la vie larvaire, lorsque le poumon fonctionne comme organe de respiration, l'artère conserve son rôle de nourricière, mais, en outre, le sang qu'elle contient se surhématose et les veines pulmonaires rapportent au cœur du sang rouge pur. » Chez l'adulte enfin, l'artère pulmonaire charrie du sang noir presque pur commençant à réaliser les conditions circulatoires des Vertébrés à ven- tricules séparés. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la respiration des feuilles. Note de M. L. Maquenne, présentée par M. Dehérain. « Dans l'acte de la respiration normale, l'absorption d'oxygène et le dégagement d'acide carbonique ont lieu simultanément; l'analyse de l'air modifié par le séjour d'un organe végétal ne donne par suite que la résul- tante de ces deux actions et il est impossible, par l'analyse seule de l'atmo- sphère modifiée par le séjour d'une pLuite, de savoir si l'acide carbonique dégagé provient, comme dans la fermentation, du dédoublement d'une matière préalablement oxydée, ou s'il résulte de la combustion pure et simple de quelque principe directement oxydable à l'air, que la plante éla- borerait d'une manière continue. Dans le premier cas, l'absorption d'oxy- ( lOI ) gène serait en quelque sorte indépendante de la production d'acide carbo- nique; dans le second, les échanges gazeux seraient, au contraire, en relation intime et réellement simultanés. » Le phénomène bien connu de la respiration intracellulaire, qui s'ac- complit même à l'abri de l'oxygène, dans le vide ou dans une atmosphère inerte, pourrait être invoqué en faveur de la première hypothèse; cepen- dant on sait que le dégagement d'acide carbonique est alors beaucoup moins considérable qu'à l'ordinaire et que sa production est accompagnée de celle d'une petite quantité d'alcool; ce dernier, d'après M. Miintz (' ), étant anormal, on peut admettre qu'il en est de même pour l'acide carbo- nique, d'où il résulte que la respiration intracellulaire peut n'être que la conséquence du changement de milieu. » Il m'a semblé qu'en étudiant de plus près la vie d'une plante privée d'air, on pourrait peut être éclairer davantage le mécanisme de la respira- tion : si, en effet, conformément à notre seconde hypothèse, la cellule vi- vante sécrète constamment un produit combustible qui, par simple exposi- tion à l'air, s'oxyde et dégage de l'acide carbonique, ce produit doit s'v accumuler si on la soustrait systématiquement à l'action de l'oxygène, et plus tard, si on. la replace dans l'air, sa respiration doit en être accrue d'autant. » Pour vérifier cette manière de voir, j'ai comparé la respiration de dif- férentes espèces de feuilles à l'état normal et après un séjour de quelques heures dans le vide de la trompe à mercure; pour éviter toute erreur pro- venant de l'individualité des sujets mis en expérience, les feuilles étaient prises toujours sur la même plante, choisies dans les deux cas de même poids et autant que possible de même âge. » Les gaz ont été extraits à la trompe, suivant la méthode que nous avons déjà employée, M. Dehérain et moi (-); les mesures et les analyses ont été faites dans l'eudiomètre de M. Schlœsing, faisant office de volumé- nomètre. » J'ai ainsi reconnu, comme je l'avais supposé a priori, que, dans tous les cas où la plante résiste à l'action du vide, sans subir d'altération appré- ciable, elle dégage ensuite, dans l'air, une plus grande quantité d'acide carbonique que la même plante, prise à l'état normal. Les nombres qui suivent ne sauraient laisser aucun doute à cet égard : ils sont tous relatifs (') Comptes rendus, t. LXXXVI, p. 49. (^) Comptes rendus, t. C, p. 1234. ( '"2 ) à des feuilles détachées de leur tige; la durée de séjour dans le vide a été uniformément de quatre heures et l'on a eu soin au début de chaque expé- rience, avant de replacer les feuilles dans l'air, d'extraire tout l'acide car- bonique que celles-ci avaient dégagé par suite de leur respiration intra- cellulaire. ce dégagé en C0= dégagé en une heure Désignation Poids quatre heures dans l'air. des des dans —^ -^ • feuilles. feuilles. Température, le vide. État normal. Après vide, gr 0 ce ce ce Fusain du Japon .. . 3,o5 16 i,4 0,66 1,06 Id. ... 3,9.5 i4 i>2 0,61 0,89 Id. ... 3,5o i4 1,1 0,73 1,01 Id. ..'. 4,3o 20 1,7 1,48 1,90 Td. ... 4,65 i4 1,2 0,66 I ,07 Lilas 4,55 18 2,5 1,39 2,02 Id 2,95 21 2,0 0,80 i,5i Id 3,80 21 2,5 1,07 t,96 Girollée 3,70 18 1,9 1,22 2,43 » 3,75 20 2,0 1,87 2,76 Aster 3,20 20 1,9 1,52 2,47 Buis 4)00 20 2,0 1,34 1,54 )) Il est utile de faire observer que certaines feuilles particulièrement délicates, comme celles du blé, de la luzerne ou de la pomme de terre, ne supportent pas impunément un séjour quelque peu prolongé dans le vide; après quelques heures on les voit se flétrir, changer de teinte et finale- ment prendre une odeur spéciale qui indique une modification profonde de leurs tissus; dans ces circonstances il est clair que l'étude ultérieure de la respiration dans l'air ne peut plus conduire à aucun résultat intéressant et qu'il nous faut renoncer à l'emploi de cette méthode pour les espèces végétales très sensibles. » D'ailleurs on observe généralement, dans ces cas particuliers, l'in- verse de ce que montrent les espèces plus résistantes : la diminution du volume d'acide carbonique produit est alors corrélative de l'affaiblissement des fonctions vitales et ne saurait s'expliquer d'iuie autre manière. )) Le phénomène que nous venons de signaler n'est pas le seul qui ré- sulte du séjour préalable de la plante dans le vide; l'absorption d'oxygène qui se produit ensuite est influencée de la même manière et nous aurons prochainement l'occasion d'y revenir en étudiant les variations du rap- port —^ consécutives à la privation momentanée d'air. » ( 'o3 ) BOTANIQT.'E. — Mécanisme des moiivemenls provoqués du Berbcris. Noie de M. Gustave Chauveaud, présentée par M. Duchartre. « On sait depuis longtemps qu'il suffit de toucher légèrement la face interne du filet slaminal du Berberis, pour le voir s'infléchir brusquement et venir appliquer son anthère sur le pistil. Mais le mécanisme de ce mou- vement était demeuré inconnu jusqu'ici ('). Plusieurs tentatives, il est vrai, ont été faites pour appliquer au Berberis la théorie proposée pour la Sensitive, par exemple, dans laquelle l'expulsion et l'afflux de l'eau jouent un rôle important. C'est ainsi que Pfeffer, pour tourner la difficulté résul- tant de l'absence de méats ( -) dans le tissu irritable du Berberis, indiqite la présence d'une « substance intercellulaire », susceptible de se gonfler beau- coup et de faciliter par cette propriété le transport de l'eau expulsée des cellules irritées. Il déclare même qu'il a pu observer l'expulsion d'une gouttelette d'eau lors de la contraction d'une étamine qu'il avait sectionnée transversalement ('). )) Je vais essayer de montrer que ce rôle attribué à l'eau n'existe pas et que c'est par un mécanisme fort simple que s'effectue le mouvement du Berberis. » En plaçant une étamine coupée ii sa base dans un endroit sec, on peut, après son redressement, provoquer chez elle une nouvelle flexion, puis, après sou retour à l'état de repos, un autre mouvement, et ainsi de suite, comme cela, pendant un certain temps. Or, si chaque contraction s'accompagnait réellement d'une expulsion d'eau, comme le dit Pfeffer, le second mouvement déjà serait rendu impossible, puisque l'étamine placée dans l'air sec est séparée du corps de la plante, par conséquent dans des conditions telles qu'elle ne peut réparer aucune perte d'eau. Cette expé- rience prouve donc la non-intervention de l'eau. » Etudions maintenant la structure anatomique. » Le filet du Berberis (') présente, en dedans du faisceau libéro-ligneux, (') Van TiEGHEJi, Traité de Botanique, 2" édit., p. 43.^. (-) D'après Ukger, Anatoniie, p. 4'9; i855. (■') W. Pfeffer, Physiolog. Untersuch., p. i58; 1873. (') J'iii en vue spécialement le Berberis aristata, mais j'ai constaté sur les espèces citées par les auteurs les divergences que je signalerai. ( io4 ) un tissu spécial qui occupe environ les deux tiers de sa section transver- sale et les deux tiers de sa longueur. Ce tissu est formé de cellules étroites, allongées, serrées les unes contre les autres, mais laissant toutefois entre elles, surtout vers leurs extrémités, de petits méats. » Les parois transversales de ces cellules sont minces; leurs parois lon- gitudinales, au contraire, sont épaisses, mais demeurent cellulosiques et présentent de nombreux amincissements. Ces amincissements disposés suivant des lignes transversales, en même temps qu'ils facilitent les échanges rapides entre les cellules, constituent la disposition mécanique la plus favorable à la flexion dans le sens de la longueur ('). » Ce tissu élastique est revêtu d'une assise qui continue l'épiderme sur la face interne et s^u- les faces latérales du filet, mais qui présente avec lui des différences profondes tant dans la forme que dans le contenu de ses cellules. Celles-ci sont arrondies par leur face liJire et leurs parois sont très minces, sauf la paroi profonde qui est notablement épaissie. Leur con- tenu, beaucoup plus opaque que celui des autres cellules épidermiques, possède des propriétés tout ;i fait spéciales. C'est, en effet, cette assise, superficielle ou épidermique, circonscrite aux faces interne et latérales de la région moyenne du filet, qui constitue l'élément essentiellement actif de cet organe. Le tissu sous-jaccnt lui prête son élasticité et sa souplesse. Quant aux autres parties du filet : faisceau libéro-ligneux et parenchyme de la face externe, elles sont tout à fait passives dans le mouvement qu'elles exécutent (-). » A l'état de repos, le protoplasma de chaque cellule de l'assise motrice se montre condensé en une bande épaisse appliquée sur le fond de la cel- lule. Sous l'influence d'une irritation mécanique physique ou chimique, du plus petit choc, par exemple, ce protoplasma réagit : la bande se détend subitement, se courbe en arc et, tandis que ses bords tirent sur les parois transversales, son milieu convexe presse contre la paroi externe qui se bombe encore davantage, de telle sorte que la cellule se raccourcit et aug- (') Celte disposition anatomique qui me parait caractéristique du K'ssu irritable des végétaux ne semble pas avoir été indiquée par les auteurs. Par contre, on ne constate point la présence de la a substance intercellulaire », dont parle PfefTer {loc. cit., p. i58). (-) On ne constate au repos, contrairement à l'opinion de Snetzler (voir Sur le Berberis, in Bull, de la Soc. vaudoise des Se. nat., t. X, 1869; p. i3), aucune dilTé- rence de tension entre les divers tissus et je n'ai pu observer aucun retrait de l'épi- derme qui mettrait à nu la base de l'étamine qu'on vient de couper. ( 'o> ) mente d'épaisseur. L'ensemble des cellules motrices constitue une lame située, ainsi que nous venons de le voir, du côté interne du fdet dans sa région moyenne; leur déformation entraîne une déformation de la lame qui s'incurve vers l'intérieur de la fleur entraînant dans son mouvement l'étamine tout entière. La déformation est très grande, mais le changement de volume est faible et la nature du tissu sous-jacent avec ses petits méats pleins d'air suffit à l'expliquer. » Ainsi, la région sensible de l'étamine, non seulement correspond à la région motrice, mais encore se confond avec elle, puisque c'est l'assise su- perficielle qui possède cette double propriété. On comprend facilement dès lors pourquoi un léger attouchement produit sur l'épiderme de cette région provoque immédiatement une réaction très vive, tandis que sur un point voisin il peut n'éveiller aucune action. » Les mouvements de contractilité des cellules motrices sont très ra- pides; ils exigent, d'autre part, pour se manifester, l'intégrité complète de la cellule, aussi sont-ils peu faciles à suivre dans toutes leurs phases. Toute- fois il est possible d'arriver à saisir les phases extrêmes de leur évolution. On y parvient en employant comme fixatif l'acide osmique sous différents états. Alors, à Vétat de repos, on voit le protoplasma former une bande colorée en noir foncé, appliquée contre le fond de chaque cellule motrice. Sur une coupe longitudinale du filet, l'ensemble de ces bandes noires situées bout à bout donne un ruban sensiblement rectiligne dont la colo- ration s'atténue peu à peu vers ses extrémités qui correspondent aux limites de la région sensible. A l'élat de tension, au contraire, la bande se détache dans chaque cellule motrice sous forme d'un arc noir et l'en- semble de ces arcs donne, sur la coupe longitudinale, un long ruban ondulé dont la forme générale dessine une courbe très accentuée. Dans l'un et l'autre cas, ces deux bandes se détachent fortement par leur coloration noire sur le reste de la coupe qui est incolore. » Ces deux aspects sont représentés par les photographies que je sou- mets à l'Académie. Ces photographies, ayant été obtenues directement sans coloration préalable des autres tissus, ne montrent pas les détails de structure de ces derniers, mais elles mettent en év idence les modifications essentielles de l'organe moteur du Berheris. » C.R.,i8o4 a- Semestre. (T. CXIX, N" 1.) ' '^ ( io6 ) PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — La brûlure des feuilks de la Vigne produite par /'Exobasidiiim Vitis. Note de ftlM. Prillieux et Delacroix, présentée par M. Duchartre. « Depuis quelques semaines, nous recevons au Laboratoire de Patho- logie végétale, de régions viticoles diverses, des feuilles de Vigne présen- tant des altérations généralement^désignées sous le nom de Rougeot ou de Briilure. « Les feuilles atteintes de cette maladie, qui cause aux vignerons une certaine inquiétude, présentent une apparence assez caractéristique. Leur coloration se modifie; elles prennent une nuance livide qui parle dessè- chement devient fauve surtout sur le bord. En même temps, se marquent sur le limbe des places qui se colorent en rouge pourpre ; elles modifient à peine, au début, le ton vert de la feuille, mais leur coloration devient de plus en plus intense en même temps que leur surface grandit et souvent on voit toute la portion marginale desséchée et jaunâtre, tandis que la par- tie centrale du limbe encore vivante se colore en rose. » Sur les portions tuées, on voit apparaître des sortes d'efflorescences blanches, concrètes, ressemblant à une fine poussière de plâtre ou de craie, formant çà et là de petits amas plus épais et d'un blanc plus mat. Elles sont produites par les filaments fructilères d'un parasite qui, en sortant par touffes du tissu de la feuille malade, répandent autour d'eux des myriades de spores. » Nous avons reçu de pareils échantillons du Bordelais, de la Charente et du Beaujolais. Sur tous, nous avons constaté la présence du même pa- rasite qui nous paraît ne pas différer de celui que MM. Viala et Boyer ont observé en 1891 sur des grains de raisin récoltés à Beaune et conservés dans l'alcool dans les collections de l'École d'Agriculture de Montpellier et qu'ils ont décrit sous le nom à' Aureobasidiurn Vitis. » Le mycélium légèrement jaunâtre est cloisonné, assez lâche et à peine agrégé; ses ramifications ultimes très grêles, qui s'insinuent entre les cellules, sont hvalines. Par places il crève l'épiderme et émet des touffes de filaments les uns stériles et s'allongeant à la surface^de la feuille, les autres fertiles. Ces derniers se renflent le plus fréquemment en massue à leur extrémité et deviennent de véritables basides qui portent un nombre variable de spores à l'extrémité de très courts stérigmales; parfois cepeii- ( I07 ) dant, tout en produisant des spores à son extrémité, le Hlament fructifère reste cylindrique. Le plus souvent la baside termine le fdament mycélien, mais elle peut aussi être latérale et se former à l'extrémité d'une courte ramification. Parfois un rameau devient baside, tandis que le filament prin- cipal reste stérile et s'allonge. Il y a des filaments grêles et peu cloisonnés qui se terminent en basides; il y en a d'autres plus gros, formés d'éléments courts, à parois plus épaisses, d'apparence toruloïde, qui sont souvent stériles, mais qui, dans certains cas, produisent des rameaux latéraux se renflant en basides ou donnent des spores sur leur dernier article. » Les basides sont toujours hyalines , à plasma granuleux fortement guttulé. Leur largeur varie ordinairement entre 8a et lo;/.. L'insertion des spores est le plus souvent terminale sur la baside; parfois, cependant, elle descend un peu sur le côté pour une ou plusieurs spores. )) Le nombre des spores sur chaque baside varie de a à 9. Il est toujours plus considérable sur les basides terminales; sur les latérales, on n'en voit souvent que 2 ou 3. » Les spores sont tout à fait hyalines, droites, rarement un peu arquées, tantôt ovoïdes, tantôt cylindriques, atténuées aux deux bouts. Leur forme et leur taille sont très variables; leurs dimensions oscillent en général entre 12 [j. et 16 [x de long pour une longueur de 4 y- ^ 6,5 [;.. Elles ger- ment en bourgeonnant à la façon des levures. Il se forme dans leur plasma des vacuoles qui le séparent souvent en plusieurs masses, mais il ne s'y produit pas de cloisons. Aux deux pôles de la spore se montrent des bour- geons, uniques la plupart du temps, quelquefois au nombre de deux sus- ceptibles de proliférer en donnant un court chapelet. )) Cette espèce ne nous paraît pas offrir de caractères essentiels qui permettent de la séparer du genre Exobasidium. Si l'irrégularité de forme des basides et les spores subsessiles l'éloignent un peu du type Exobasi- dium, elle s'en rapproche beaucoup par le nombre considérable et en même temps variable des spores naissant sur des basides disposées en touffes et aussi par le mode de germination de ces spores qui est le même que celui des Exobasidium, avec cette légère différence qu'elles ne se cloi- sonnent pas en germant; il est fort différent de celui des Hypochnées aux- quelles MM. Viala et Boyer ont rattaché leur genre Aureobasidium et dans lesquelles en outre les basides sont régulières et portent deux ou quatre stérigmates. » f'e parasite, produisant la brûlure des feuilles de la Vigne en mai et juin et attaquant les raisins en automne, doit donc, selon nous, être rap- ( 'oS ) porté au genre Exobasidium sous le nom à' Exobasidium Vins. Nous ne con- naissons pas encore exactement l'intensité des dégâts qu'il cause cette année dans les vignes. Un de nos correspondants, M. Cheysson, nous as- sure qu'à Chiroubles, dans le Beaujolais, il a produit, au dire des vigne- rons, autant de mal qu'une grêle. » La maladie ne paraît pas avoir été arrêtée par les traitements cupri- ques, mais peut-être ont-ils été effectués trop tardivement. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur une nouvelle maladie du Blé causée par une Chylridinée. Note de M. A. Prunet, présentée par M. Duchartre. r « Dans certaines régions de divers départements du Sud-Ouest, la Haute-Garonne, le Gers, le Tarn, etc., le Blé se montre actuellement atteint d'une maladie déjà redoutable par les effets qu'elle a produits, mais dont on ne pourra mesurer toute la gravité qu'à l'époque de la moisson. » La maladie est caractérisée par un arrêt de croissance suivi, après un temps variable, d'un jaunissement et d'une dessiccation progressive des feuilles d'abord, puis de la plante entière survenant à divers stades de l'évolution du Blé; de telle sorte que, dans un même champ, on peut trou- ver des chaumes malades ou morts de o™, lo à o", 1 2 de hauteur et d'autres ayant presque atteint la taille normale. Les chaumes jaunis ou desséchés et plus ou moins rabougris forment dans les emblavures des taches qui s'accroissent de plus en plus et prennent souvent des dimensions consi- dérables. » Cette maladie est causée par un Champignon parasite appartenant à la famille des Chytridinées, dont j'ai pu étudier l'organisation et en grande partie le développement. )) Comme dans toutes les Chytridinées, les spores sont mobiles; ce-sont des zoospores. Elles pénètrent dans les tissus du Blé en perçant les parois des cellules périphériques. En germant, elles produisent un mycélium ramifié, intracellulaire, fort étendu, composé de fdaments purement protoplas- miques, très délicats, d'une extrême finesse, difficiles à voir. De distance en distance, un filament se renfle et donne naissance à une sphère termi- nale ou intercalaire pourvue d'un noyau et représentant un zoosporange. Il ne se forme habituellement qu'un zoosporange par cellule. D'abord nus, les zoosporanges s'entourent plus tard d'une fine membrane; en grandis- sant ils deviennent d'ordinaire ovoïdes ou pyriformes ou se moulent sur ( '09 ) les parois de la cellule qui les renferme et qu'ils remplissent alors com- plètement. Le mycélium qui les accompagne disparait en général avant qu'ils aient atteint leur taille définitive. Les zoosporanges mûrs ont un dia- mètre compris entre i5y. etSojx. Ils s'ouvrent dans la cellule même qui les contient par un orifice apical rarement placé à l'extrémité d'une courte ])apille. Les zoospores, d'abord plus ou moins anguleuses, deviennent en- suite sphériques; elles sont pourvues d'un cil et renferment un noyau ré- fringent; leur diamètre est d'environ 3 p.. Après s'être fixées à la paroi, elles rétractent leur cil, s'entourent d'une membrane et, à leur tour, donnent naissance à un mycélium ramifié qui s'étend dans les cellules voisines et fournit un nombre variable de zoosporanges, ou bien elles se transforment directement en zoosporanges. Des zoosporanges secondaires se forment parfois à l'intérieur de zoosporanges qui se sont vidés de leur contenu. Assez souvent, les zoosporanges portent à leur base une petite vésicule vide de protoplasma qui paraît provenir d'une bipartition précoce. » Les zoospores peuvent traverser les parois cellulaires et pénétrer dans les cellules avoisinantes. Pour cela, après s'être fixées, elles poussent un fin filament qui perce la paroi et, peu à peu, le contenu de la spore par- court l'étroit canal ainsi creusé et passe dans la cellule contiguë, laissant en arrière la délicate membrane, maintenant vide, qui l'entourait. Les jeunes zoosporanges peuvent se comporter de la même façon. » Les générations se multipliant, toutes les parties de la plante se trouvent peu à peu envahies : racine, tige, feuilles, fleurs; la présence du parasite dans l'ovule en détermine l'avortement plus ou moins complet. Le nombre des zoosporanges que peut contenir une cellule donnée aug- mente aussi de plus en plus : j'en ai compté dix-neuf dans une seule cellule. Des zoosporanges peuvent se rencontrer dans tous les tissus, même dans des éléments sclérifiés à parois très épaisses et d'une extrême dureté. On peut en trouver aussi à la surface des téguments; les zoospores qui s'y trouvent contenues servent à la propagation du parasite. » Lorsque la nourriture s'épuise, il ne se forme plus de zoosporanges à évolution rapide, mais des zoosporanges de repos ou kystes, à parois d'une grande épaisseur, de couleur brune, habituellement héi'issés d'émi- nences coniques. Ces kystes sont plus ou moins sphériques et d'ordinaire plus petits que les zoosporanges, lis permettent aux parasites de résister plus efficacement à la sécheresse et au froid et de se perpétuer d'une année à l'autre. » Par la nature de son mycélium et le mode de formation de ses zoo- ( "O ) sporanges, la Chytridinée que je viens de décrire se rattache à la tribu des Cladochytriées ('). Toutefois par son action sur la plante qui la nourrit, par son extension considérable, par la forme ou le mode de déhiscence de ses zoosporanges, par la coexistence de zoosporanges et de kystes, non seu- lement elle ne correspond à aucune des espèces que renferment les quatre genres de la Iribu, mais encore elle ne paraît pouvoir prendre place dans aucun de ses genres. Je proposerai donc de créer, pour cette nouvelle Cladochytriée, un cinquième genre, Pyroclonum (TiOpo:, blé, et x.tsivw, je tue) et de l'appeler Pyroclonum sphœricum. C'est la première fois qu'on voit une Chytridinée s'attaquer aux plantes de grande culture et provoquer ime maladie grave à allure épidémique bien marquée. Sanis doute, les pluies aboudantes du printemps dernier ont singulièrement favorisé son extension, mais il serait dangereux décompter exclusivement sur des conditions atmosphériques plus normales pour en- rayer la marche d'un parasite appartenant à une famille dont les espèces se font remarquer par une évolution extrêmement rapide, par des moyens de reproduction presque illimités et par une rare puissance de destruction. » Il sera prudent de brûler les chaumes des champs atteints et de re- noncer pendant quelque temps à y cultiver du Blé. Dans les régions con- taminées on devra éviter l'emploi du fumier de ferme dans les emblavures, la paille des litières pouvant apporter des kystes, et comme des kystes pourraient se trouver aussi dans les grains de Blé récoltés, il sera bon d'em- prunter les semences à des régions restées indemnes. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — La hniiiissure en Algérie. Note de M. F. Debray, présentée par M. Duchartre. « Cette maladie s'est présentéedès le mois de mai dans certains vignobles des environs d'Alger. La température est restée froide, brumeuse et les grands vents ont été fréquents. » Les Vignes atteintes se développent très lentement; leur végétation est languissante, leurs feuilles plus petites que normalement; ou bien, dans d'autres régions plus chaudes, les sarments se sont allongés comme d'habitude, et ils ne sont attaqués, ainsi que les feuilles qu'ils portent, que (') Dans le sens de J. Schroler {Die nalinlichen Pjlanzenfamilien von Engler iinH Prand, Theil I. Abllieil, 1, p. 80). ( MI ) dans leur région infériiHuo, la partie supérieure semblant rester saine. T^cs pieds les plus atteints perdent leurs sarments qui tous ou quelque-suns se dessèchent dans toute leiu' longueur. » On observe sur les feuilles les caractères qui ont été décrits par MM. Viala et Sauvageau. La coloration des feuilles atteintes est brune chez la plupart des cépages observes, et le début de la maladie s'annonce par des ponctuations également brunes; chez le Carignan et le petit Bous- chet, les ponctuations sont très rares, et les feuilles prennent de suite une coloration rouge. Certaines feuilles présentent, en outre, sur leur face inférieure, une teinte jaune soufre, due à la présence du parasite sur les poils. Les feuilles très atteintes sont souvent gondolées et leur bord re- courbé. » Chez tous les cépages, les tiges présentent les symptômes qui ont été décrits comme constituant l'anthracnose ponctuée, affection dont le para- site était jusqu'à présent resté inconnu. Ces derniers symptômes sont très accusés dans certains vignobles, tandis que, dans d'autres, ils sont peu marqués et n'apparaissent que sur des pieds très attaqués. Ils sont toujoui's présents sur les sarments tués par cette maladie. M Le parasite a été rencontré dans les cellules superficielles des tiges, des vrilles, des pétioles, dn limbe; on le trouve également à la surface de ces organes et sur les poils. Il se présente sous la forme d'amas globuleux aplatis ou irréguliers, lobés ou réticulés, contenant des vacuoles généra- lement très petites. » J'ai pu observer la formation des spores sur les poils de la Vigne. Le plasmodium tapisse la surface d'un poil ou bien en englobe plusieurs dans sa masse qui peut atteindre plus d'un dixième de millimètre de diamètre. On voit se former sur la surface des lobes qui se pédiculisent. Ces spores, à leur parfait développement, présentent un double contour; elles sont ovales, lisses et leur grand diamètre mesure généralement lo^ à 12^^, rarement 8^^ à g^ seulement. » Le soufre et la bouillie bordelaise restent sans effet. Nous avons essayé la chaux hydraulique répandue en poudre fine, comme on le fait pour le soufre, mais sans obtenir de résultat bien net. » ( "2 ) GÉOLOGIE. — Sur le tremblement de terre de Locride (Grèce) du mois d'avril 1894. Note de M. Socrate-A. Papavasiliobe, présentée par M. F. Tisserand. (( Un tremblement de terre, ressenti sur toute la Grèce et bien au delà, vient d'affecter la région nord-est de la Grèce continentale et surtout la pro- vince de Locride. » Ce tremblement de terre se compose de deux secousses très violentes, qui ont été suivies d'innombrables autres plus ou moins fortes. L'une a eu lieu le 20 avril et a été ressentie à Athènes à 6''52'" du soir, suivant l'indi- cation du séismoscdpe de l'observatoire national. Elle fut précédée d'un bruit souterrain et dura cinq secondes. » La région que cette secousse a affectée d'une manière désastreuse peut être divisée, suivant l'intensité de destruction, en trois zones principales : » 1° Celle de l'épicentre, comprenant la presqu'île A'jEtolymion. Trois villages de cette région, composés en tout de 800 maisons et de 1600 habi- tants, ont été détruits de fond en comble. Le nombre des victimes s'élève à 180, celui des blessés à 27. » 2" Celle où presque tous les édifices des villages ont été démolis. Cette zone a la forme d'une ellipse dont le grand axe, long de 28'"", s'étend dans la direction sud-est-nord-ouest depuis la baie de Larymne jusque près du cap à! Arkitza; le petit axe mesure 8'^™ à 9'^'". Les villages affectés sont au nombre de 9 et se composent en tout d'environ 1200 mai- sons avec 55oo habitants, dont 44 ont été tués et 20 blessés. » 3" Enfin celle où il y a eu chute partielle ou de grands dégâts de mai- sons dans plusieurs villages. Cette zone forme également une ellipse dont le grand axe de direction sud-est-nord-ouest mesure 90'^'" et s'étend du village de Drilza (20'"" à l'est de Thébes) jusque près du village Molos (situé près des côtes sud du golfe Maliaque). Le petit axe a une longueur d'environ Go""" et s'étend de la ville de Lévadie jusqu'au village de Man- toudi (près des côtes nord-est de l'Ile d'Eubée). » Les villages de cette zone qui ont le plus souffert sont environ 10 de la province de Locride, plus de 12 de la province de Lévadie, situés surtout sur les rivages sud de l'ancien lac de Ropaïs, et à peu près 12 de la pro- vince de Thébes. » Sur l'île cVEubée, ce n'est guère que le village de Sainte-Anne (sur les côtes nord-est de l'île) qui a été endommagé d'une manière sensible. ( ii3 ) » Le sol, sur les trois zones, se compose de terrains crétacés, formés de calcaires et de schistes, de terrains tertiaires (néogènes), disposés à peu près horizontalement et en stratification discordante aux terrains précé- dents, et formés de tufs calcaires, grès, conglomérats, marnes, etc.; enfin de couches diluviales et alluviales. La région au sud-est de la pres- qu'île i]\€lo!vnu'on, oîi prédominent les terrains crétacés, a beaucoup moins souffert que la région opposée, où il y a prépondérance des couches ter- tiaires et quaternaires, en général moins consistantes que les précédentes. Il est à remarquer que la plupart des villages endommagés sont bâtis sur un sol tertiaire ou quaternaire peu consistant. » Après ladite secousse, qui a eu pour effet la formation de légères crevasses du sol dans quelques endroits, le tarissement de certaines sources et l'augmentation du cours d'autres, le sol, sur la première et la deuxième zone, se trouvait, pendant la nuit du 20 au 21 avril, dans un état d'ébranlement incessant pour ainsi dire, interrompu souvent par des secousses paroxysmiques plus ou moins fortes et précédées, la plupart du temps, de bruits souterrains. » Pendant trois jours il y avait des secousses très fréquentes sur toute l'étendue des trois zones; puis elles devenaient de plus en plus rares, lorsque, le soir du 27 avril, une nouvelle secousse très violente, plus consi- dérable que la première et précédée également d'un bruit souterrain, pareil à un coup de canon tiré au loin, a ravagé de nouveau la région. Elle dura douze secondes et a été assez sensiblement ressentie à Athènes à 2''2i™G* du soir, suivant le séismoscope de l'observatoire national. Après la secousse, même ébranlement du sol, comme la première fois. Les secousses, loin d'avoir cessé, se font encore sentir sur toute la région. » L'aréal affecté par la seconde secousse violente est plus grand que celui de la première. C'est ainsi que le grand axe de la deuxième zone s'est allongé de oo'^'", surtout vers le nord-ouest, et s'est étendu depuis la baie de Sc/opone/'i jusqu'au village de Saint-Cons/antùi {Palœokhén). J>e grand axe de la troisième zone s'est étendu d'environ 22'"" jusqu'à la ville AeLamie. Les deux petits axes de ces zones ont grandi de quelques kilomètres, sur- tout du côté sud-ouest. Les mêmes villages, affectés par la première secousse, l'ont été naturellement aussi cette fois, mais avec une intensité et un dommage plus grands. Il y a eu très peu de victimes. » Cette seconde secousse a été, à plus d'un point de vue, remarquable. Ainsi, au moment de la secousse, la mer, sur toute l'étendue de la côte, depuis la baie de Saint-Théologne (à l'ouest de la presqu'île A' Aito- G. R., 1S94, V Semestre. (T. CXIX, N° 1.) I t ( -14 ) lymion) jusqu'au village de Saint-Constantin, s'était élevée en une onde qui est venue submerger la côte sur une distance de quelques dizaines de mètres en général. La mer s'est retirée à sa place initiale, sauf dans la plaine iV Atalante, dont la plus grande partie de la côte, celle au nord, est resiée couverte par les eaux sur une distance de quelques mètres, tandis que la partie sud plonge dans les eaux, sur une distance de plusieurs dizaines de mètres. Cette immersion, par suite de laquelle la presqu'île de Gaïdouro- nisi, au fond de la baie d'Atalante, s'est transformée en île, est due à un affaissement de cette plaine, dont il sera question plus bas. » Divers autres phénomènes se sont produits. Ainsi des blocs de terre, mesurant parfois 25°"^, ont été détachés de quelques collines. Plusieurs sources ont tari, d'autres en ont augmenté le cours. De nouvelles sources chaudes, abondantes et en grand nombre, ont surgi à ^Edipsos près des sources préexistantes. D'aj)rès M. le professeur Dambergis, elles sont de même nature que celles-ci et d'une température qui varie de Si" à 82°. » De nombreuses crevasses, parfois longues de quelques kilomètres, ont été formées, dont celles sur le cap Longos ont détaché une superficie de ce cap de quelques milliers de mètres carrés et l'ont précipitée dans la mer. Un phénomène pareil a été constaté aussi près du village Saint-Constantin et, sur une moindre échelle, près du village Gialtra (situé sur l'extrémité ouest de l'île d'Eubée). Près de certaines côtes (Saint-Constantin) un abaissement du fond de la mer a été constaté. » Mais le phénomène le plus remarquable, c'est la formation d'une grande crevasse, longue d'environ .'iS'"'" (en plan), large de quelques cen- timètres à 3" suivant la nature du terrain (largeur en généi'al peu consi- dérable), qui s'étend en direction constante de la baie de Scroponen jus- qu'à la ville d'Alalante qu'elle traverse juste au-dessus; de là elle suit en direction toujours sud-est-nord-ouest, mais légèrement sinueuse, et va ss perdre près du village de Saint-Constantin. » Vu la nature alluviale de la plaine d'Atalante, l'affaissement de celle-ci le long de la crevasse va jusqu'à i", 5. » D'après mes observations faites sur place, il paraît que l'endroit épi- central est une ligne qui s'étend de l'est du cap S/ra^'o et qui traverse la presqu'île d'yElolymion en direction sud-est-nord-ouest. » ( ii5 ) ÉCONOMIE RURALE. — La pomme de Icrrc dans V alimenlalion de la vache lailicre. Note de M. Ch. Cobxevix, présentée par M. Aimé Girard. « A l'instigation de ]M. Aimé Girard, j'ai entrepris l'hiver dernier une suite de recherches destinées à élucider quelques points du rôle que peut jouer la pomme de terre dans l'alimentation de la vache laitière. » Ces recherches dont les détails font l'objet d'un Mémoire spécial qui paraîtra prochainement dans le Ihdletin du Ministère, de l' Agriculture, à côté de celui publié par M. Aimé Girard sur la production de la viande chez les bœufs et les moutons, ces recherches, dis-je, m'ont fourni les prin- cipaux résultats qui suivent : M Privées de toute nourriture autre que des pommes de terre qu'elles reçoivent à discrétion, crues et convenablement divisées, les vaches laitières en prennent chaque jour, en moyenne, 7 pour 100 de leur poids vif. » Sous l'influence de ce régime exclusif, il y a élévation du rendement en lait et perte notable de poids vif; l'opposition est très nctie et très re- marquable. Les déjections, qui sont ramollies et blanchâtres, renferment des granulations de fécule non attaquées par le travail digestif. Je n'ai pas trouvé de sucre dans les urines. » Les pommes de terre cuites sont bien prises par les bêles bovines, mais quand elles sont données seules, à l'exclusion de tout autre aliment, la rumination se fait mal ou s'arrête et la digestion est entravée; on ne peut pas persister dans ce régime. » Qu'elle soit crue ou cuite, la pomme de terre doit être mélangée à d'autres aliments pour constituer une ration convenable au double point de vue de la production du lait et de celle de la viande grasse. Le mélange a pour résultat de favoriser les actes mécaniques et chimiques de la diges- tion, d'élever le coefficient de digeslibilité en resserrant la relation nutri- tive et le rapport adipo-protéique. » En poursuivant parallèlement sur deux lots de vaches laitières l'étude comparative des résultats fournis par une ration dont les pommes de terre forment la moitié de la matière sèche totale et par une autre où elles n'en forment que les 7"^, j'ai reconnu que la première est nettement préférable à la seconde. » D'autres expériences comparées m'ont montré qu'à quantités égales, les pommes de terre crues favorisent la production du lait, tandis que cuites elles provoquent l'engraissement et l'augmentation du poids. ( ii6 ) » Sons rinfliience d'un régime à base de pommes de lerre cuites, la teneur du lait en sucre s'élève, mais l'élévation ne persiste pas quand on change le régime. » En analysant chaque semaine pendant près de quatre mois le lait de huit vaches dont la ralion comportait 20'^^ de pommes de terre pour les unes et lo'^^ pour les autres, j'ai constaté avec mon assistant, M. Boucher, qui m'a prêté un concours empressé pour ces analyses longues et répétées, les modifications suivantes qui ont été constantes : 1° diminution de la densité, de la proportion d'extrait sec et de la caséine; 2° augmen- tation du beurre et des matières minérales. Les conséquences pratiques de ces constatations se déduisent d'elles-mêmes pour l'introduction de la pomme de terre dans le régime dfes bêtes laitières, suivant que le lait est vendu en nature ou que dans la ferme on se livre à l'industrie beurrière ou à la fabrication des fromages. » Parmi les aliments que j'ai associés aux pommes de terre, ceux d'ori- gine animale (poudre de viande de baleine) ont donné des résultats très intéressants, une fois que les vaches y furent accoutumées. Je reviendrai ultérieurement sur ce point. » ÉCONOMIE RURALE. — La végétation des vignes traitées par ta submersion. Note de M. A. SIo.vtz, présentée par M. P. -P. Dehérain. « La submersion des vignes est un des procédés les plus efficaces pour combattre le Phylloxéra. Elle est employée sur une grande échelle dans le Midi et dans le Sud-Ouest, là où la nature du terrain, le relief du sol et la proximité de rivières permettent de maintenir le vignoble recouvert d'une nappe d'eau, pendant une période de quarante à soixante jours consé- cutifs. )) Suivant que les sols sont plus perméables ou qu'ils ont plus de pente, les quantités d'eau qu'il faut amener pour maintenir la vigne submergée varient depuis locoo""*^ jusqu'à go 000""^ par hectare. C'est le plus souvent à l'aide de pompes puissantes que l'eau est amenée et maintenue à un niveau constant (ordinairement o'",20 ào"',3o au-dessus de la surface du sol). » La submersion n'a pas seulement pour effet de garantir les vignes des atteintes du Phylloxéra, elle les garantit aussi des gelées printanières, qui n'atteignent pas les jeunes pousses, aussi longtemps que la nappe d'eau (i«7) recouvre le sol ('). Mais cette pratique a l'inconvénient d'être coûteuse, fl'o])érer un lavage du sol, qui élimine les principes fertilisants sohibles, et de placer la vigne dans des conditions anormales qui favorisent le déve- loppement des maladies cryptogamiques. 1) J'ai étudié les conditions de végétation et de production des vignes traitées par la submersion. » Le premier problème que j'ai cherché à résoudre, c'est celui de la respiration des racines dans un sol recouvert d'eau, dans lequel l'oxygène est absorbé rapidement et où des phénomènes de réduction ne tardent pas à se produire. On sait que les racines respirent en absorbant l'oxygène de l'atmosphère du sol et en émettant de l'acide carbonique. Privées d'oxy- gène, elles meurent asphyxiées. Comment, dans la pratique de la submer- sion, où tout au moins certaines parties du sol se trouvent transformées en milieux réducteurs, exempts de toute trace d'oxygène libre, les racines de la vigne ne sont-elles pas asphyxiées ? )) J'ai trouvé la cause de cette résistance dans la présence des nitrates préexistant dans le sol, ou amenés par les eaux qui servent à la submer- sion. Dans une série d'expériences, j'ai pu faire vivre et prospérer indéfi- niment des vignes dont les racines plongeaient dans une terre submergée ne recevant aucune trace d'oxygène libre, mais qui contenait des nitrates, tandis que, dans les mêmes milieux exempts de nitrates, la vigne périssait rapidement. Comment les nitrates peuvent-ils intervenir pour fournir aux racines l'oxygène nécessaire à leurs fonctions physiologiques? » On sait, d'après les travaux de M, Schlœsing, de MM. Dehérain et Maquenne, de MM. Gayon et Dupetit, que, dans une terre privée d'oxy- gène, les nitrates se décomposent en dégageant de l'azote libre, du prot- oxyde et du bioxyde d'azote et que cette décomposition est due à l'action des microrganismes. » Parmi les gaz ainsi dégagés, il en est un, le protoxyde d'azote ("), qui peut entretenir la combustion à l'instar de l'oxygène. Peut-il servir aux ra- cines de la vigne, à entretenir leurs fonctions respiratoires pendant la durée de la submersion? J'ai va, par des expériences directes, qu'il en est réellement ainsi et que les vignes dont les racines plongent dans un milieu privé d'oxygène vivent indéfiniment quand on leur fournit du protoxyde d'azote, même en petites quantités. (') CuAUZiT, Revue de Viticulture, t. I, p. 92 etSSg. (^) Signalé parMM. Dehérain et Maquenne. ( ii8 ) » La tlécomposition des nitrates sous l'influence des microrganismes met donc à la disposition des racines des vignes submergées un gaz capable de servir à leur respiration. » Mais les racines sont-elles exclusivement tributaires des êtres inférieurs qui vivent dans la terre et ne peuvent-elles pas directement, comme ces derniers eux-mêmes, prendre l'oxygène des nitrates? » J'ai dirigé mes études dans ce sens et, dans l'impossibilité de détruire les microrganismes existant à la surface des racines, sans tuer ces der- nières, j'ai procédé comparativement, en opérant sur des milieux iden- tiques, formés de terre couverte d'eau, contenant des nitrates, et entière- ment soustraits au contact de l'oxygène atmosphérique. » Dans les uns il rt'y avait pas de vignes et l'action exclusive des micror- ganismes s'y exerçait. » Dans les autres, où étaient plongées les racines de vignes bien vivantes, dont le système aérien se développait à l'air libre, l'action simultanée des microrganismes et des racines se produisait. » Voici un exemple des résultats obtenus : Acideazotique détruit par l'action simultanée des racines et des microbes. 0,298 » des microbes seuls o , n 2 » directe des racines 0,181 » On voit que les racines peuvent directement agir sur les nitrates et leur emprunter de l'oxygène. C'est donc grâce à la présence de nitrates dans le sol et dans les eaux que les racines des vignes submergées résistent à l'asphyxie, dans les cas où le sol se transforme en un milieu réducteur, ce qui est surtout le cas des terres peu perméables, auxquelles la submer- sion s'applique de préférence. » L'énorme quantité d'eau qui lave, par infiltration, les terres des vignes submergées, les place dans des conditions spéciales au point de vue de la fumure. Les frais du mode d'exploitation, la faible valeur marchande des vins obtenus, obligent le viticulteur à pousser à de grands rendements, d'ailleurs favorisés par l'humidité du sol et le choix des cépages. Les ni- trates surtout sont entraînés par les eaux. Les fumures azotées sont donc les plus nécessaires. Comment se comporte la vigne vis-à-vis de celles qu'on lui donne? » J'ai pu étudier cette question dans le domaine de Saint-Laurent d'Ai- gouze (Gard), appartenant à M. Trouchaud-Verdier et qui est un des types les plus remarquables des vignobles traités par la submersion. ( "9 ) » En 1892, année ordinaire, la vigne a absorbé, pour sa végétation et pour la production de la vendange, 5']^s,6 d'azote par hectare, avec une production de vin de 190''', 2. ]>a partie la plus vigoureuse de l'exploita- tion, prise séparément, a produit jusqu'à 3oo''', chiffre qu'on peut regar- der comme représentant le maximum de productivité de la vigne; dans ce dernier cas, la quantité d'azote absorbé a été de 82'^s, 5. » De pareilles exigences nécessitent l'intervention de fortes fumures azotées, puisque le sol, lavé par les eaux, est dépouillé, chaque année, de l'apport précédent. Aussi a-t-on surtout recours au nitrate de soude, qu'on donne par an et par hectare, à la dose de Goo''^, contenant gi'^s d'azote. Ce n'est qu'à l'aide de cette fumure intensive que la vigne peut maintenir sa productivité. Dans d'autres domaines on exagère les quantités de nitrate au point de les doubler. » Si nous comparons la quantité d'azote donnée par la fumure (91''^) à celle qui est exportée en moyenne par le vin (■2^'^,56), nous trouvons que la déperdition de l'azote est énorme et qu'elle atteint 97 pour 100 de ce qu'apporte la fumure. Ce n'est donc guère que 3 pour 100 de l'azote donné qui se retrouvent dans la récolte proprement dite, puisque, pour maintenir la production, il faut chaque année renouveler la dose d'engrais azoté. )) La pratique de la submersion entraîne donc des pertes énormes d'a- zote. Cette fumure coûteuse, si abondamment donnée chaque année, ne fait en réalité que traverser les organes de la plante, auxquels elle permet d'élaborer de grandes quantités de raisins; les débris et les résidus de la végétation annuelle retournent ensuite au sol, qui les consomme rapide- ment et les laisse perdre dans les eaux qu'on amène à sa surface. » La terre ne s'enrichissant jamais en azote, malgré les grandes quan- tités de cet élément qu'on lui donne, malgré le retour à la terre d'une grande partie des feuilles et des marcs, exige donc chaque année de nou- veaux apports, pour maintenir cette végétation puissante à laquelle sont dusses énormes rendements. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur la délerminalion de la valeur agricole de plusieurs phosphales naturels. Note de M. G. Paturel, présentée par M. Dehérain. « Les phosphates fossiles ont une valeur commerciale très variable, sui- vant la région dont ils proviennent. En Bretagne, où leur consommation ( I20 ) est considérable, on emploie principalement, soit les phosphates de l'étage des grès verts, dits du Boulonnais, qui se vendent couramment à raison de o'''", 32 à o'^'', 35 le kilogramme d'acide phosphorique, soit les sables phos- phatés de la Somme ou de l'Aisne, dont le prix ne dépasse pas o*^', 20 à o'^'", 22 le degré. Au point de vue de la puissance fertilisante des deux pro- duits, les résultats culturaux sont assez discordants, et les phosphates du Boulonnais ne justifient pas toujours leur plus-value. Il est donc utile de rechercher la cause des différences que l'on observe. » L'assimilation de l'acide phosphorique nous paraît se produire de la façon suivante : i" par l'action des sucs acides des racines; 2° par l'action des acides du sol, acide carbonique et autres acides organiques qui exis- tent dans les terre^ de landes, si abondantes dans notre région. Nous avons examiné l'influence dissolvante de ces deux agents sur plusieurs phos- phates naturels. )) 1° Action des acides des racines. — La réaction acide apparaît dans les racines aussitôt qu'elles se forment. En répétant la vieille expérience de Sachs, non pas avec des plaques de marbre, mais avec des blocs d'apatite verte bien polis, nous avons trouvé à la surface de la roche dure des sillons nombreux tracés par des racines de sarrazin, et la plante a prélevé sur l'apatite 45™°'' d'acide phosphorique. D'autre part, en étudiant les acides contenus dans les tubercules de pommes de terre, nous en avons séparé aisément de l'acide citrique, produit très répandu, d'ailleurs, dans les vé- gétaux. » Partant de ce point, nous avons mis en contact dans des conditions semblables plusieurs solutions d'acide citrique avec deux phosphates, du Boulonnais et de la Somme, présentant sensiblement la même richesse. Après vingt-quatre heures de contact, on a filtré, puis dosé l'acide phos- phorique dissous. On a trou^ é : Boulonnais. Somme. Acide citrique, 10 pour 100 4i)4 24,9 » 5 » 3 1 , 5 9,2 w 2 » 19)5 1,6 >' I » 1 3 , 1 0,9 Pour 100 d'acide phosphorique l lotal. I i> Quelle que soit la concentration de la liqueur acide, on voit que le phos- phate du Boulonnais est plus aisément attaquable que celui de la Somme. Les différences sont dues à l'inégale teneur en carbonate de chaux des deux produits : le premier contient 7,2 pour 100, et le second 33, i pour 100 de calcaire. Et un examen plus approfondi de ces résultats ( 131 ) montre qu'il ne s'est pas opéré simplement une saturation partielle de l'acide par le calcaire; mais, en outre, le citrate de chaux formé oppose un obstacle spécial à la dissolution du phosphate par l'acide resté libre. » Ce résultat a été confirmé par une série de vingt autres expériences faites dans des conditions analogues; l'énergie de l'attaque est toujours réglée par la proportion de calcaire qui accompagne le phosphate. Ce point est aussi conforme à la pratique agricole qui conseille, sur les terres de défrichement, de ne pas apporter à la fois les éléments calcaire et phos- phaté, mais d'enfouir d'abord des phosphates, et de n'introduire l'amen- dement calcaire que quelques années plus tard. » 2" Action (les acides du sol. — Les terres de landes et de bruyère ont une réaction acide très marquée, et depuis longtemjjs M. Dehérain a caractérisé dans ces sols la présence de l'acide acétique. Nous avons étudié l'action de cet acide sur les phosphates déjà examinés, en opérant dans des conditions semblables aux précédentes. Les résultats sont : lioulonnais. Somme. „ / Acideacétiouefà 8°), 5o pour 100. . . 10,1 3,8 Pour 100 l 1 V / r ,,.,,,. " 20 1) ... 8,7 2,3 dacide phosphorinue ( ' , J » 10 » ... 7,0 1,3 tolal. f , _ _ n Ces nombres sont de même ordre que ceux déjà trouvés. Bien que l'attaque soit moins énergique, il y a cependant une supériorité manifeste dans la dissolution du phosphate du Boulonnais. L'écart est dû encore à la différence de richesse en calcaire : en effet, en additionnant un même phosphate de doses croissantes de carbonate de chaux, puis traitant les mélanges par l'acide acétique, on voit la dissolution de l'acide pliospho- rique décroître à mesure que la proportion de calcaire s'élève. » L'action dissolvante de l'acide carbonique a été essayée également. La quantité d'acide phosphorique solubilisé par ce corps a toujours été minime; mais les phosphates ainsi traités, se trouvant débarrassés de la majeure partie de leur gangue calcaire, sont ensuite bien plus aisément attaquables par les acides citrique et acétique. C'est donc d'une façon indi- recte que l'acide carbonique concourt à l'assimilation des phosphates. » De l'ensemble de ces résultats, on peut conclure : 1° que les diffé- rences constatées parfois dans l'efficacité des phosphates naturels tiennent surtout à l'inégalité de leur teneur en calcaire : les sables de la Somme, employés directement à la culture, sont, d'après leur origine géologique, C. R., 1894, 2* Semestre. (T. C.XI.\, N° 1.) ^" ( 122 ) très chargés de carbonate de chaux et, par suite, résistent davantage aux actions dissolvantes qui déterminent leur assimilation; i" la valeur com- merciale des phosphates naturels ne devrait pas être basée uniquement sur leur richesse : il conviendrait de tenir compte aussi de la quantité de car- bonate de chaux associé au phosphate et de diminuer le prix de l'engrais proportionnellement à cette quantité; 3° il serait désirable de voir appli- quer dés maintenant aux phosphates de la Somme l'un des procédés méca- niques ou chimiques proposés pour les enrichir, en les débarrassant de leur gangue calcaire. Leur valeur agricole serait augmentée dans une telle proportion que la culture aurait encore intérêt à les employer à l'état naturel, même si leur prix de vente se trouvait, par ce fait, légèrement élevé. » ' PHYSIQUE DU GLOBE. — Les couranls et les vents sur la côte des Landes de Gascogne. Note de M. Hautreux. « Depuis quelques années le courant de Rennell est discuté; son exis- tence est mise en doute; de nouvelles expériences ont été entreprises pendant une année entière, du i^' juin iSgS au 3i mai 1894, au moyen de bouteilles flottantes lancées à une distance moyenne de 20 milles de terre, par les vapeurs des Pêcheries d'Arcachon, et de i5o à 200 milles au large par les paquebots des Messageries maritimes. )) Pour éviter le roulement des bouteilles à la surface de l'eau, les bou- teilles ont été accouplées par une cordelette de 3*" de longueur. L'une d'elles aux trois quarts pleine d'eau sert de lest et maintient l'autre bou- teille flottant dans sa verticale. L'ensemble obéit aux déplacements de la couche d'eau voisine de la surface jusqu'à 3™ de profondeur. Le système la montré une grande résistance; des bouteilles ont été recueillies après sept mois d'immersion. » Tableau des bouteilles flottantes. — Voici mois par mois le nombre des lance- ments et celui des arrivages : 1893. 1894. Mai. Juin. Juill. Août. Sept. Cet. Nov. Dec. Janv. Fév. Mars. Avril. Mai. Totaux. Lancemenlè près * déterre 7 19 9 18 28 13 8 i4 3 8 17 ?, 16 161 Arrivages » i4 7 r 6 4 2 3 4 5 i3 i 3 64 ( 123 ) » Parmi ces arrivages il en provient : Des lancements au large 19 Des lancements près de terre 45 » C'est pour ces derniers une proportion d'arrivages de 28 pour 100. » Les grandes époques d'atterrissages ont été : Du i5 au 17 juin 1898 10 bouteilles. Du 1 4 au 18 juillet 1893 7 » Du i3 au 17 mars 1894 1 1 >' A ces difTérentes époques, il a régné à Arcaclion des vents forts du S.-W. au N.-W. B Sur les 64 atterrissages, il n'y en a pas eu plus de 7 à 8 qui se soient produits sans l'aide immédiate des vents du large. » L'influence de la direction du vent est certaine et prépondérante. » Les directions résultantes des bouteilles ont été : Vers le S.-E. pour 4 ' bouteilles. Vers l'E. « 10 » Vers le N.-E. » i3 » » Ces dernières ont toutes eu lieu pendant la saison froide. » L'ensemble des atterrissages a eu lieu sur le rivage des Landes de Gascogne, entre l'embouchure de la Gironde et celle de la Bidassoa. » Les vitesses de transport, déduites du rapport entre la distance par- courue et le temps d'immersion, dans les trajets de courte durée, donnent pour les bouteilles lancées au large, 5 à 6 milles par vingt-quatre heures ; tandis que, pour les bouteilles lancées à moins de 3o milles de terre, les vitesses ne sont que de 2 à 3 milles par jour. Les vitesses s'amortissent à mesure que les épaves pénètrent davantage dans le golfe. La côte repousse au large les corps flottants. L'aspect de la carte des bouteilles montre que les directions s'infléchissent le long des côtes. Les durées d'immersion donnant les moindres vitesses ont eu lieu généralement en hiver, ainsi que les directions les plus divergentes. » Les grandes époques d'atterrissage ayant eu lieu par les gros vents du large, on a étudié la direction générale et la poussée des vents aux trois points qui limitent le champ des observations : La Coiibre, Arcachon et Biarritz. » Les bulletins météorologiques donnant chaque jour la direction et la force relative du vent, on peut, sur un plan, comme on le ferait pour la route estimée d'un navire, tracer une suite de lignes qui, quelle que soit réclielle adoptée, représente un ensemble de mouvements semblable à ( 124 ) celui qu'ont réellement éprouvé les couches d'air voisines du point d'ob- servation. C'est l'expression figurée de la poussée des vents. Ce travail, exécuté pour les trois points désignés, a donné les résultats suivants pour toute une année, à 7'' matin. » La poussée des vents, à Biarritz, a donné une direction générale vers le nord. A La Coubre, l'ensemble porle vers le large en décrivant un large circuit tourné vers le sud, avec des rétrogradations en octobre iSgS et en mai 1894. A Arcachon, les lignes s'enchevêtrent davantage et donnent la sensation de vastes tourbillonnements. » D'après le graphique de Biarritz, l'air paraît s'écouler des sommets des montagnes cantabriques vers le large, dans la matinée, et afTecter le caractère des brises de terre. » Les observations (^'Arcachon, prises à midi et le soir, montrent la tendance à la rotation diurne des vents sur la côte des Landes. A midi la direction générale est vers l'E.-S.-E. ; à S^" du soir elle est vers le S.-E. Pendant la saison froide l'appel des vents du large ne se fait plus et le système des vents étésiens disparaît. » La poussée des vents de la journée vers le S.-E. explique que les bou- teilles aient suivi, pendant l'été, des trajets vers le S.-E., tandis qu'à partir du mois de septembre les trajets vers le nord deviennent nombreux. » Il y a concordance complète entre le régime météorologique et les mouvements des eaux de la surface; il n'y a pas lieu de faire intervenir un courant océanien d'origine extérieure. » En résumé : Les corps flottants à l'ouvert du golfe de Gascogne ont, pendant l'été, une tendance à pénétrer dans le golfe ; leur vitesse de trans- port s'atténue à mesure qu'ils approchent de terre; ils éprouvent, pendant l'hiver, des mouvements contrariés en tous sens. )) Les courants de la côte des Landes sont la conséquence directe de la poussée des vents. Pendant les mois chauds, les vents ont une tendance marquée à souffler du large pendant la journée et à s'infléchir vers le sud-est dans l'après-midi. Les eaux de la surface obéissent à cette poussée. Pour cette raison, le rivage des Landes est, pour les épaves, un point d'atter- rissage beaucoup plus fréqueut et presque exclusif des autres parties du globe. « Près de la côte existe, pour une cause encore indéterminée, une sorte de répulsion qui amortit la vitesse de transport et retarde l'atterrissage; il faut, pour le faciliter, l'aide des grosses brises du large. Les vitesses de dérive, déduites des immersions de courte durée et des trajets de carcasses flottantes, sont: au milieu du golfe, de 5 à 6 milles par vingt-quatre heures; en dedans do 3o milles de terre, elles sont de 2 à 3 milles par jour. Avec ( 125 ) les gros vents d'ouest, les vitesses n'ont pas dépassé 6 milles en vingt- quatre heures. » M. G. Cleret adresse à l'Académie les Chapitres IV, V et VI de son « Histoire de la Création ». MM. Ed. Piette et J. de Laporterie adressent luie Note ayant pour titre : « Les races humaines ». M. E. Maumené adresse deux Notes intitulées : « Sur la loi des actions de contact » et « Sur les composés de l'acide phosphorique ». M. V. DucLA adresse à l'Académie plusieurs Notes relatives à la classi- fication générale des sels métalliques. Dans la séance du 3o septembre 1878 l'Académie avait accepté le dépôt d'un pli cacheté de M. A. Lexoir. Sur la demande de la famille de l'auteur, ce pli, inscrit sous le nu- méro 3246, est ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel. Il con- tient une Note sur la direction des aérostats. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçds dans la séance du 2 juillet 1894. Œuvres de Fermât, publiées par les soins de MM. Paul Tannery et Charles Henry, sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique. Tome II : Correspondance. Paris, Gaulhier-Vilfars et fils, 1894; i vol. in-A". Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XVIII, avril 1894. Paris, Gaulhier- Villarset fils, 1894; i fasc. in-8°. ( 126 ) Acta mathematica. Journal rédigé par G. Mittag-Leffler. 18 : 1. Paris, A. Hermann; i fasc. in-8°. (Présenté par M, Hermite.) Le Calcul simplifié par les procédés mécaniques et graphiques, par M. Mau- rice d'Ocagne. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894; i vol. in-8°. Bulletin de la Société d' encouragement pour l'Industrie nationale^ publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. Collignon et Aimé Girard. Mai 1894. Paris; i fasc. in-4''. Bulletin de la Société géologique de France. Troisième série. Tome XXII. Juin. Paris, 1894; i fasc. in-8°. Bulletin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France. Compte rendu mensuel. Année 1894. Paris, Chamerot et Renouard ; I fasc. in-8''. , Archives des Sciences physiques et naturelles. Troisième période. TomeXXXI, n° 6. Paris, G. Masson, 1894; r fasc. in-8<'. Annals of the Royal Botanic Garden, Calcutta. Vol. IV : The Anonaceœ of British India, by George Ring, M. B. Calcutta-London, 1898; i vol. in-4°. Smithsonian Institution. United States national Muséum. Scientijic Taxy- dermy for Muséums, by R.-W. Shufeldt, M. D. Washington, 1894; i vol. in-S". La Chimie delà cellule vivante, par Armand Gautier, Membre de l'Institut, professeur à la Faculté de Médecine de Paris. G. Masson; Gauthier-Villars et fils; I vol. in-8°. (Présenté par M. A. Gautier.) Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. Septième série, juillet 1894. Paris, G. Masson, 1894; i fasc. in-8". Journal de Mathématiques pures et appliquées. Tome X. Année 1894. Fasc. n° 1. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894; in-4°. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, etc. Tome XX, n°6. Paris, G. Masson, 1894; 1 fasc. in-4°. Recherches pour servira l'histoire des insectes fossiles des temps primaires, précédées d'une étude sur la nervation des ailes des insectes, par Charles Brongniart, assistant de Zoologie du Muséum d'Histoire naturelle. Texte et atlas. Saint-Etienne, Théolier et C"; 2 vol. in-4°. (Présentés par M. Blanchard.) Les Annélides polychètes des côtes de Dinard. Troisième Partie, par le baron DE Saint-Joseph (Extrait des Annales des Sciences naturelles, etc.). Paris, G. Masson, 1894; i vol. gr. in-8". (Présenté par M. Milne-Edwards.) ( 127 ) Sur l'addition des fondions hyperelliptiqaes , par M. le Vicomte de Salvert, Professeur à la Faculté libre des Sciences de Lille. (Extrait des Annales de la Société scientifique de Bruxelles.^ Bruxelles, F. Ilavez, 1894 ; i br. in-8". Essai de Thermodynamique graphique, par René de Sxusslre. (Extrait des Archives des Sciences physiques cl naturelles.) Genève, Aubert Schuchardt, 189/i; I fasc. in-S". Obsen'ations météorologiques publiées par l'Institut météorologique central de la Société des Sciences de Finlande. 1881 à 1888. Kuopio, O.-W. Back- mann, 1898; 4 vol. in-4''. Philosophical Transactions of the Royal Society of London, (A-B) for the year MDCCCXCIII. Vol. 184. London, Harrison and sons, 1894; 2 vol. in-4''. Documente privitore la Istoria Românilor culesse de Ludoxiu de Hurmuzaki; VolumusVIII, 1376-1650. Bucuresci, 1894. Universily ofNebraska Seventh annual Report of the Agricultural Expen- ment Station of Nebraska. Lincoln, Nebraska ; i vol. in-8°. ERRATA. (Séance du 18 juin 1894) Note de M. Hinrichs, Notice préliminaire sur un genre inverse des pierres météoriques communes : l'age 1^20, ligne i5, au lieu de pj'rovénce, lisez doninie. K 1. TABU: DES Alll'l(:Lb:S. (Séance d.. 2 juillet 1894. MEWOIUES ET COMaïUNICATlOi^S DES MKMHHKS ET DES CORRESPONDANTS DR 1,'ACADÉMIE l'iiges. .M. Beutih;lot. — Ucchciclics sur la plienxl- liydrazinc. Vclion de riixy);(;iic et action de l'eau : formation des sels 5 M. IlExni MoissAN. — Inipiirclrs de l'alii- iiiiniuiii industriel i'^ M. HiCNKi MoissAN. — Pirpai-aliiiii diiii cai- bure d'aluminium cristallisé iii M. A. CilAUVliAi;. — Du lieu de production et du mécanisme des souflles entendus dans les tuyaux i|ui sont le siéi;e d'un écoulement d'air ■•-'> Pages. M. \iME (■IHAHU. — Appliialion rie la pomme de terre à l'alimentation du bétail. Pro- duction de la viande ''i \l. AiiMAND Gautier. — Note accompagnant la présentation de son Ouvrage « La Chi- mie de la cellule vi\ante i> i • M. llATOX DE LA GoLPiLLii;i!E l'ail liomuuige à l'Académie d'une brochure dans lai|uclle il a envisagé la reclierclic de la courbe île piitentii-l minimum -'i • MEMOIRES LUS. M. E. Dkakk i>i;i. C \,\ tli>l rihiUiod 'l<> ('\ / ftf//(//et.'s . MEMOIRES PRESENTES. M. SAPPlN'rTuoUEH siiiniirl an jii^iuienl de l'Académie un Mémoire <■ .'^ur lis I ledi- iiées » ■''i M. Cit. Uegauny adresse une Note intitulée : Il Sur la formation de la plaque nucléaire et l'oricnlatioii des lil> du fuseau chez les veL;étau\ ■> M. Cote adresse la desciiption d'un moteur '- applicable à l'indusrrie. à l'aeriiMilhiri- et à la li)i"omotii)n - CORRESPONDANCE. M. le .Mi.NisTiu: OE l'1nstuui:tiii.s I'DI'.liqie invite l'Académie A lui adresser une liste de deux candidats pour la chaire d'\na- tomie comparée, laissée vacante au Mu- séum d'Histoire naturelle par le décès de M. Poucliet 17 M. Paui. Painleve. — Sur l'intégration al- gébrique des équations dillérentielles li- néaires 37 M. Delassus. — Sur les équations aux dé- rivées partielles, linéaires et à caractéri> tiques réelles î" M. Moutard. — Sur une classe de pois nés déeomposablcs en facteurs linéaires 1 - M. K.-B. DE Mas. — Iteclierchcs expériinen- lales sur le matériel de la batellerie !\'y MM. G. Berson et H. Bouasse. • Sur l'élas- ticité de torsion d'un lil oscillant '|S M. Aymonnet. — Sur les radiations calori- fiques comprises dans la partie lumineusr du spectre >o M. Henri Gilbault. — Béceplion des sons.. V< M. .\. DE Bertha. — Sur les gammes cnluu moniques ''' -M. Vluert Hkss. — Sur une application des rayons cathodiques à l'étude des champs magnétiques vari.ibles 17 M. P. Janet. — Détermination de la forinc des courants périodiques en fonction du temps au moyen de la méthode d'inscrip- tion électrochimique '1^ M. Désiré Korda. — Transformaleur de courant monophasé en courants triphasés, im _M. I>. (iEuxEZ. — Ueclierclies sur l'action (|uexercent les molybdatcs acides de soude et d'ammoniaque sur le pouvoir rotatoire lie la rhainnose (isodulale) 'i-1 M. Vlbeut Colsox. — Sur le changement de signe du pouvoir rotatoire li > M. S. DE (Iramoxt. — Sur le spectre de lignes du soufre, et sur sa recherche dan- les composés métalliques ''^* MM. tj. lioussEAU et H. Allaire. — Nou- velles recherches sur les boracitcs liro- mées 7 ' .M. II. Pei.abox. — lulluence de la pression sur la combinaison de l'hydrogène et du sélénium 7' W i. SrifTE HK L\ TABf.K DES ARTICLES. MM.A. \ ii.i.iiiis ol M. I-'ayiili.k. - Sur une réaction des aldéhydes. DifTéienrialinn lies ;ildoses el des céloscs 71 M. ('., 'M.\'riG.\ON. — .Sur les sulislilulions de i.idiciHix alrooli([ncs liés au carbone l'i à l'azote ~^ M. liEiiTuiCLiFT. — IScmarques sur la Note précédeule " 711 M. Tanket. — Sur la |jicéine, glucoside des feuilles de sapin épicéa (pinus /ticca)... So M. L. DE Saint-Martin. — .Sur la présence fie riiydrogénc et de riivdrogénc proto- carboné dans l'azote résidual du .sang.. . .^1 M.M. G. BouniiAiiDAT el J. Lafoxt. ~ \clion de l'aeide sulfurique sur le canipliènc.. . . J^'i M. \. Besson. — Sur les dérivés bromes de l'élliylène pcrehloré 87 M. G. PÉRiEn. -- .Sur de nouvelles combi- naisons organo-métalliques 90 .M. .1. Eefbont. — Sur la forniation de l'acide succinique el de la glycérine ilans la fer- mentation alcoolique i|î MM. J. Crochetelle cl J. Dumont. — De l'inlluenee des chlorures sur la nitrilica- tion Il i M. E.-L. Bouvier. - Un nouveau cas de commensalisme : association de Vers du genvc Aspidosip/ion avec des Polypes ma- dréporaircs el un Mollusque bivalve ;/i Al. S. .louRDAiN. — Transformation des aro aoi'tiques chez la Grenouille i)!S ,\l. L. Maquk.nne. — Sur la rcspirati(ui des feuilles 100 M. GisTAVE CiiAUVEAii>. - Mécauisme des liUI.LlîTIN BIBLIOGRAPHIQUE I'Irrvta Pages. iiinii\ riueiil^ pri'\ o(|ués «-lu lierberis \n.\ MM. l'niLi.iEUX et Delacroix. ~ La brûlure lies feuilles de la >'igiie produite par l'^'.ro- hasicliiim Vitis ' 1 uii M. A. Pkunet. - Sur une nouvelle niabiilie du blé causée par une Cbylridinée iii>i M. I'. IlERRAV. — l.a bninissure en Algérie. 110 M. SiiCRATE-A. PAPAVASiLioRK.-Snr le Ireni- blemenl de terre de Locride (Grèce) du mois d'avril 189') 11^ M. Ch. Cornevin. — La pomme de terre dans ralimenlation de la vache laitière 111 M. A. MuNTZ. — La végétation des vignes traitées par la submersion l'i M. G. PATUREE. — Sur la délerniinalioii de la valeur agricole de plusieurs phosphales iialnrcls ... 1 iji M. Hauireux. — Les courants et les vent- sur la côte des Landes de Gascogne 1 ^' M. G. Ceeuet adresse à l'Académie les Cha- pitres IV, V el VI de son « lii^ioire de Li Création >> ' • ' MM. Ed. Piette et J. de Laporterie adres- sent une Noie ayanl pour titre : « Les races humaines de la période glyptique » 1 '•> M. !•:. I\L\i!.iiENr, adresse deux Notes intitu- lées: «Sur la loi des actions de contait" et « Sur les composés de l'acide phospho- riqne ) ' ' ' M. V. DuoLA adressée l'Académie plusieurs \otes relatives à la classification générale des sels métalliques ' ^-J M. A. Lenoir. — Pli cacheté contenant une . Note sur la direction des aérostats 1 ■'> PAKIS — IMPUIMËKIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, ^oijf 1894 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. liES SECIIÉTA!ES£S PERPÉTl'EIiS . TOME CXIX. N^ 2 f9 Juillet 1894). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS,, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉA.NCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Augustins, 55. 1894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin jSG-i et 24 mai 1875. I.cs t'omplcs rendus hebdomadaires des sceances de 1 Les Programmes des prix proposés par l'Académie l'Académie se composent des extraits des travaux de sont imprimés dans les Comptes rendus, xn-àis les Rap- ses Membres et de l'analvse des Mémoires oU Notes ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant présentés pai' des savants étrangers à l'Académio. que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 4H pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Af4T1c,i,e 1^'. — Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel'Académie coriiprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de ,to pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a élé remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. JjCS Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits desMémoir(>s iusoii communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspontlant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reprotluit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont jiiis part désirent qu'il en soit tait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau, L'iu) pression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Airrici.K 2. — Impression des travaux des Sava/its étrangers à l' Académie. I es Mémoii'es lus ou présentés par des personnes ipii ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- dénue peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ini ré- simié qui ne dépasse pas 3 |)ages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. T^e Membre qui lait la présentation est toujours nomme; , nuiis les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant c(u'ils le jugent con\ enable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la corresjîondance offi- cielle ds l'Académie. AlillCLE 3> I,e bo/i à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé' au Compte rendu sui- vant, et mis à la lin du cahier. Ain'KU.r. 1. Planches et tirage ù part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage ;i part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvei-nement. Aiiiici.E 5. Tous les six mois, la Commission administrative lait ini Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'cxéculion du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 9 JUILf.ET 1894,^ PRÉSIDENCE DE M. LQEWY. MEMOIRES ET COMMUNICATIO]\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Présidext, en annonçant à l'Académie la perle douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Mallard, Membre de la Section de Minéralogie, s'exprime comme il suit : « C'est avec une profonde émotion que je remplis le pénible devoir qui m'incombe, d'annoncer à l'Académie la mort d'un de nos Confrères les plus estimés. » M. Mallard a succombé vendredi, en quelques heures, à l'âge de 6i ans. En le voyant parmi nous alerte et plein de vie, il y a quelques jours encore, personne n'aurait pu se douter de l'imminence de l'événe- ment qui nous frappe si douloureusement. Ses obsèques ont eu lieu ce matin à lo*" etle doyen de notre Section de Minéralogie, M. Daubrée, a rappelé avec éloquence les titres scientifiques, si considérables, de notre C. R. i8u'|. 2- Semestre. (T. CXIX, N" 2.) '7 ( i3o ) Confrère, dont le caractère aimable et loyal nous inspirait la plus vive sympathie. Je renouvelle ici l'expression des regrets que cause à l'Acadé- mie la perte imprévue qu'elle vient de subir et qui prive la Minéralogie d'un de ses représentants les plus illustres. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Siw les photographies de la Lune obtenues au grand Équatorial coudé de l'Observatoire de Paris; par MM. Lœwy et PuiSKUX. « Ija Lune a toujours été, en raison de sa proximité de la Terre, celui des corps célestes qui a le plus attiré la curiosité du public savant, et pro- mis à l'Astronomie phvsique la plus abondante moisson de découvertes. De faibles moyens optiques permettent, en effet, d'y découvrir une multi- tude de détails d'un caractère net et persistant. Les premiers observateurs se sont proposé d'interpréter les accidents comme l'œuvre de forces ana- logues à celles qui agissent à la surface de la Terre. Bientôt même ils ont cru constater des modifications permanentes pouvant être attribuées à l'ac- tion de l'eau, de l'atmosphère ou des êtres vivants. Mais une critique plus sévère n'a pas tardé à rendre ces conclusions douteuses. On a reconnu que les changements signalés s'expliquaient presque tous par les déplace- ments relatifs de la Lune, de la Terre et du Soleil, qui ne retrouvent qu'à de longs intervalles leurs situations primitives. Bientôt les divergences n'ont plus porté que sur les objets délicats et difficilement saisissables. L'insuffisance des descriptions contenues dans les travaux scientifiques est devenue manifeste, et les observateurs ont dû tenter d'obtenir j)ar le dessin une représentation aussi fidèle que possible des apparences révélées par le télescope. » Ces dessins, exécutés par des procédés divers, et souvent avec une habileté remarquable, trahissent presque toujours par leur facture et leur aspect général la personnalité de leur auteur. Aussi s'est-on trouvé dans un grand embarras chaque fois que l'on a eu à décider, en présence de deux documents contradictoires et inconciliables, s'il fallait croire à un changement réel, ou accuser l'imperfection inévitable des procédés gra- phiques. Le doute en pareille matière est d'autant plus légitime que les diverses représentations datées d'une même époque ne s'accordent guère mieux entre elles que celles qui ont été faites à de longs intervalles. L'abondance des renseignements, loin de fournir un contrôle décisif, ne ( i3i ) fait qu'augmenter l'incertitiule. On comprend d'ailleurs combien la tâche du dessinateur est malaisée, en présence d'un Tableau changeant et com- plexe. Le temps nécessaire pour décrire ou figurer avec soin une étendue môme restreinte de la surface lunaire suffit pour modifier les teintes ou faire apparaître de nouvelles ombres. » Il est vrai que, par un exercice assidu , l'observateur acquiert une main plus sûre, un coup d'oeil plus prompt; mais aussi certaines idées théoriques se précisent dans son esprit, et finissent quelquefois par guider sa main d'une manière plus ou moins inconsciente. » Ce court aperçu des obstacles opposés aux investigations des séléno- graphes montre dans quelle direction doit être cherché le remède. Tl s'agit d'obtenir des images d'une authenticité incontestable, à la fois précises et riches de détails, toujours comparables entre elles, se rappor- tant à une époque déterminée et indépendante de toute erreur de per- ception ou de jugement, commise par l'astronome. De cette manière seulement, on évitera les discussions toujours si délicates qui peuvent mettre en cause la clairvoyance ou l'habileté de l'observateur. Enfin il est désirable que les épreuves puissent être multipliées à de courts intervalles. Une simple comparaison suffira dès lors pour dissiper toute incertitude sur la réalité ou l'interprétation des objets figurés. Il est bien évident ^ue les méthodes photographiques permettent seules de réaliser dans toute son étendue ce programme complexe. Ces remarques faites depuis longtemps semblaient de nature à dicter sans hésitation le choix des astronomes. Aussi accueillirent-ils avec un vif intérêt les premières tentatives faites dans cette voie par Warren de la Rue et Rutherfurd. Mais une objection de la plus haute gravité ne tarda pas à se présenter. L'examen des épreuves obtenues, fait, il est vrai, dans bien des cas, sur des reproductions impar- faites, conduisait à leur attribuer une infériorité considérable par rapport à la vision directe. Des objets délicats, mais offrant encore pour l'œil des teintes et des formes arrêtées, devenaient indiscernables sur la plaque sen- sible, exposée derrière une lunette de même ouverture. Or c'est sur des détails de ce genre qu'ont |)orté toutes les discussions engagées entre les sélénographes. La photographie semblait donc incapable de rendre, dans cet ordre de recherches, les services que l'on espérait d'elle. En fait, nous voyons toutes les théories émises jusque dans ces dernières années, sur l'histoire et la constitution présente de noire satellite, s'appuyer exclusi- vement sur des dessins ou des descriptions verbales. ( i32 ) » Cet insuccès partiel tenait à diverses causes, et avant tout à une adap- tation imparfaite des moyens d'exécution matérielle au but poursuivi. A mesure que ceux-ci se sont perfectionnés, on a vu diminuer l'infériorité provisoire de la photographie comparée à l'observation directe. La sensi- bilité croissante des plaques au gélatino-bromure a permis de se contenter de poses plus courtes. On atténue de cette manière une cause de trouble considérable, consistant dans le défaut de stabilité de l'instrument et dans l'imparfaite concordance de son mouvement avec celui de la Lune. De plus un énorme progrès a été accompli par MM. Paul et Prosper Henry; les perfectionnements qu'ils ont réalisés dans la construction des objectifs spécialement achromatisés au point de vue chimique, les méthodes d'ob- servation si exacte^ imaginées par eux et qui ont déjà trouvé une applica- tion si importante dans la construction de la Carte générale du Ciel feront époque dans l'histoire de la Photographie céleste. Il s'agissait enfui d'ob- tenir des épreuves dont l'échelle fût équivalente à celle des meilleures Cartes de la Lune, déjà très chargées de détails. Les photographies de Rutherfurd n'auraient pu être portées à cette dimension que par un agrandissement ultérieur excessif qui eût fait acquérir trop d'importance aux défauts et aux lacunes de la couche sensible. On peut effectuer l'agran- dissement sur la lunette elle-même avec un oculaire spécial. MM. Henry ont obtenu par ce procédé des résultats extrêmement remarquables. Mais l'instrument dont ils ont fait usage, établi en vue de la Carte du Ciel, n'était pas adapté spécialement à la photographie de la Lune. On conçoit, en effet, que si la construction des Cartes célestes demande un champ considérable, la finesse et les dimensions de l'image prennent une impor- tance majeure dans l'étude des étoiles doubles ou de la surface des planètes. Il convient donc ici de s'adresser à un instrument de grande distance focale, dût-on s'astreindre à une manœuvre plus pénible et plus déli- cate. Et comme l'équatorial coudé a le privilège de se conduire avec une facilité indépendante, ou peu s'en faut, de la distance focale, il nous a paru devoir offrir la solution la plus satisfaisante du problème posé. » L'avantase des instruments à grande distance focale a été mis en lu- mière par les travaux des astronomes américains. L'observatoire Lick pos- sède, comme l'on sait, un équatorial gigantesque de o'", 91 d'ouverture et dont la distance focale se réduit à un peu moins de i5™ quand on lui ap- plique la lentille de correction destinée aux opérations photographiques. Cet instrument a fourni depuis plusieurs années une série de très beaux ( i33 ) clichés de la Lune. MM. Langley etilolden ont émis l'opinion qu'on pour- rait la prendre comme base d'un travail d'ensemble destiné à remplacer toutes les Cartes existantes et à les rectifier au besoin. » Le D'^ Weinek, de Prague, auteur d'une collection de dessins d'un grand effet artistique, a entrepris de comparer aux négatifs de Ijck les objets les mieux étudiés par les anciens sélénographes. La difficulté, en pareille matière, est de mettre le lecteur à même de se former, pièces en mains, une opinion personnelle. Il faudrait pouvoir lui mettre sous les veux une reproduction des clichés de Lick, aussi détaillée et plus lisible que l'original lui-même. L'usage de la loupe, indispensable avec les épreuves directes, n'est pas pratique quand il s'agit d'acquérir des notions d'ensemble sur le relief du sol ou d'attribuer à des régions étendues leurs caractères propres. D'autre part, l'expérience a conduit le D'' Weinek à penser que tous les procédés d'agrandissement photographique entraîne- raient la disparition de nombreux détails A'isibles sur les clichés. Il a donc pris le parti d'exécuter ces agrandissements à la main, par un procédé de lavis à l'encre de Chine qu'il a successiAcment amélioré, et que nous ne connaissons pas encore dans tous ses détails. » Tout en rendant justice aux travaux du D'' Weinek, il est permis de croire que l'arrêt prononcé par lui n'est pas sans appel. Nos expériences nous portent à penser, au contraire, qu'un agrandissement photogra- phique exécuté avec soin, dans les dimensions prévues par le projet de M. Langlev, rend aisément visibles tous les détails dont on peut affirmer l'existence sur le cliché. Nous ne croyons pas qu'en présence d'un en- semble aussi complexe, le plus habile artiste puisse se flatter d'atteindre le même résultat par un procédé manuel, en laissant à chaque objet sa valeur relative exacte. Il sera toujours indispensable, chaque fois qu'une divergence ou un cas douteux se produira, de recourir à l'original. Alors même qu'il v aurait lieu de rétablir artificiellement sur l'épreuve agrandie quelques détails de l'image primitive, cette opération ne pourrait s'effec- tuer qu'aux dépens de l'effet plastique et de la vérité générale. En tout cas elle aurait l'inconvénient grave de faire perdre au document photo- graphique son caractère d'absolue authenticité, et d'introduire à nouveau la personnalité de l'observateur dans le domaine d'où il s'agissait de l'ex- clure. On doit se préocuper aussi du risque des interprétations inexactes. Tous les artistes savent combien il est difficile de rendre d'une manière à la fois fidèle et détaillée un objet lointain, si l'on ne connaît pas à l'avance le sens physique de tous les détails perceptibles. ( '34 ) » Il s'en faut bien que nos connaissances, relativement au relief de la Lune, soient parvenues à ce degré d'avancement. M. Weinek lui-même nous signale, dans les agrandissements exécutés par lui, des accidents assez nombreux dont les observations ultérieures n'ont pas confirmé l'existence, et qui doivent être attribués au défaut de la couche sensible. Le danger de telles confusions disparaît si l'on dispose de plusieurs clichés pris à de courts intervalles. Nous n'avons jamais, pour notre part, négligé cette pré- caution. Il nous aurait donc été facile de lever l'incertitude, chaque fois qu'elle se serait rencontrée. Mais, en fait, nous n'avons pas été obligés, pour ce motif, dejuxtaposer les clichés d'une même soirée. Dans un agran- dissement effectué parles procédés chimiques, les défauts de toute nature, grains de poussière ou lacunes de la gélatine, se révèlent le plus souvent avec une sécheresse et une netteté de contour qui les distinguent à pre- mière vue des accidents de terrain, toujours modelés et dégradés sur les bords. La comparaison des épreuves sera au contraire indispensable pour vérifier la réalité des objets qui touchent à la limite de la visibilité. » Il importe enfin, pour faire un choix entre les deux méthodes, de se préoccuper de la durée probable du travail d'ensemble. Il s'agit, avons- nous dit, d'exécuter une carte complète à l'échelle de i™,8o environ pour le diamètre de la Lune. Le D"' Weinek estime à quarante-trois ou quarante- cinq heures la durée du travail effectif exigé par la représentation d'un seul cratère, sous un éclairage particulier. Or, la connaissance exacte du relief linéaire ne peut résulter que de la comparaison d'images obtenues sous des incidences variables des rayons solaires. Une formation importante ne devra être considérée comme bien connue que si l'on a pu la voir éclai- rée successivement par l'Est, par l'Ouest etducôté dumériden. Onjugera, par là, que l'exécution manuelle d'une carte d'ensemble surpasserait les forces d'un travailleur isolé. Comment, d'autre part, diviser la tâche entre plusieurs artistes sans lui enlever son caractère d'unité? Nous croyons donc pouvoir affirmer que le plan de M. Langley n'est pas réalisable par des copies exécutées à la main. On ne fera faire ce pas décisif à la sélénogra- phie qu'en obtenant pour toutes les phases de la Lune des reproductions exclusivement photographiques, et en même temps aussi claires, aussi complètes que les meilleures cartes existantes. » Tel est le problème dont nous avons abordé la solution en utilisant le grand équalorial coudé de l'Observatoire de Paris. Les épreuves que nous avons l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie nous paraissent de nature à justifier cette ambition. Il n'est point exagéré de dire que plu- ( '35 ) sieurs années seraient nécessaires pour décrire ou dessiner tous les détails visibles sur une seule plaque obtenue en moins d'une seconde de pose. Les épreuves directes surpassent en dimension celles de Lick; elles ne cèdent en rien, pour la finesse, à celles que nous connaissons et suppor- tent un grossissement considérable. Cela ne veut pas dire que nous consi- dérons le travail comme arrivé à son terme. Sur cinquante ou soixante soirées employées à la photographie de lai Aine, quatre ou cinq seulement nous sem- blent avoir donné des résultats irréprochables, et ces dernières se rapportent toutes à des phases comprises entre le premier et le dernier quartier. Encore ce résultat partiel, si lentement acquis, a-t-il exigé une étude minutieuse des difficultés à vaincre et des conditions qui doivent être réunies pour assurer une réussite complète. A plusieurs reprises, nous avons dû apporter à notre instrument des modifications pour lesquelles M. Tisserand, directeur de l'Observatoire, nous a libéralement accordé les crédits nécessaires. Nous croyons être aujourd'hui en mesure de conduire le travail à son terme, en abordant les phases qui réclament une pose plus prolongée. » La série de nos clichés, sans être encore complète, nous a fourni une matière amplement suffisante pour les expériences d'agrandissement. Nous n'avons pas tardé à nous convaincre que cette seconde partie du travail était aussi minutieuse et aussi délicate que la première, avec cette seule différence de ne pas dépendre de l'heure et de la saison. L'examen et le réglage des différentes pièces de l'appareil, le choix de la source lumineuse et du temps de pose demandent des soins comparables à ceux dont on en- toure les déterminations astronomiques les plus précises, et il serait im- possible de confier la surveillance immédiate du travail à de simples opé- rateurs. En présence des résultats obtenus, nous pouvons dire que l'exécution d'un atlas complet de la Lune, dans les dimensions proposées par M. Langley, est dès à présent réalisable avec notre instrument sans qu'il y ait lieu de redouter une dépense excessive de temps et de travail. Une comparaison sommaire de nos agrandissements avec les représenta- tions existantes des mêmes régions suffira aussi, croyons-nous, pour mon- trer qu'ils réalisent un progrès sensible sur les travaux antérieurs. Nous reviendrons sur ce point, si l'Académie veut bien le permettre, dans une prochaine Communication. » ( i36 ) ASTRONOMIE. — Sur divers travaux exécutés à l'observatoire de Nice. Note de M. Perroti.v. « Dans la séance du 9 janvier 1893, j'avais l'honneur de communiquer à l'Académie les premiers résultats obtenus à l'observatoire de Nice par M. Charlois dans la recherche des petites planètes à l'aide de la Photogra- phie. Depuis cette date, l'application de ce puissant moyen d'investigation, que les astronomes français, notamment ceux de l'Observatoire de Paris, ont porté à un si haut degré de perfectionnement, s'est poursuivie de manière à nous faire entrevoir, pour un avenir peu éloigné, la réponse à plusieurs des questions qui intéressent notre système planétaire. » Depuis le 19 septembre 1892 jusqu'à ce jour, M. Charlois a décou- vert 45 astéroïdes (soit 72 en tout, avec les 27 qu'il avait trofivés par l'ob- servation directe) et, pour y parvenir, il a dû faire ii5 clichés renfermant chacun, jusqu'à la grandeur i3,i4, toutes les étoiles comprises dans un carré de 1 1° de côté. L'étendue du Ciel explorée de la sorte par la Pho- tographie correspond à une bande de 11" de large qui, placée le long d'un grand cercle, ferait trois fois et demie le tour de la sphère céleste. » En môme temps que ces 45 planètes nouvelles, M. Charlois en ren- contrait 112 déjà connues, fort inégalement distribuées, d'ailleurs, les unes et les autres, sur les divers clichés, puisque 4° d'entre eux ne conte- naient absolument rien, pas plus de planètes anciennes que de planètes nouvelles. M II peut paraître intéressant de réunir dans un Tableau, et classés par ordre de grandeur, les astéroïdes dont la présence a été révélée par la Photographie. Voici ce Tableau : Nombre de planclcs par ordre de grandeur. Nombre de clichés. 1 15 dont 4o n'ont rien donné .... Planètes. 7. S. y- 10". II". 12'. i3'. Total Anciennes . . 5 5 19 32 41 10 1 12 Nouvelles. . . » 2 I 7 20 i5 45 Total . 5 -T 20 39 61 20 » De son examen se dégagent les laits suivants ( ' ) : » 1° Le nombre des planètes nouvelles est, dans l'ensemble, notable- (') Le présent Tableau complète celui qui a été publié par M. Tisserand et sur sa demande {Bulletin astronomique^ numéro de mai 1894)- ( i37 ) ment plus petit que celui des planètes anciennes. Le premier est presque exactement les quatre dixièmes du second; » "2.° Jusqu'à la douzième grandeur, les planètes nouvelles sont moins nombreuses que les planètes anciennes, mais c'est l'inverse pour les astres plus faibles actuellement connus; )) 3° Pour les divers ordres de grandeur, le nombre total d'astéroïdes (anciens et nouveaux réunis) suit une marche ascendante jusqu'à la dou- zième grandeur pour diminuer brusquement aussitôt après ('). » Enfin, résultat que le Tableau fait pressentir, mais que montrent mieux encore les nombres individuels qui l'ont fourni, dans ces derniers temps, depuis surtout que la Photographie repasse par des régions déjà explorées, le rapport du nombre des planètes nouvelles à celui des an- ciennes a très notablement baissé; d'où cette conclusion que le nombre de planètes qui restent à découvrir, jusqu'à la douzième grandeur tout au moins, est nécessairement fort restreint. )) Remarque importante et qui donne un certain poids à ces considéra- tions : les régions photographiées ont été choisies au hasard, le long de l'écliptique ou dans son voisinage, sans qu'on se soit préoccupé à l'avance des planètes déjà connues qui pouvaient s'y rencontrer. » Ces faits fournissent d'utiles renseignements sur la question si contro- versée du nombre total de petites planètes et sur celui de leur masse probable qui s'y rattache et nous en font espérer la solution pro- chaine. » Bien que résolu théoriquement par Le Verrier, ce dernier problème préoccupe encore certains esprits et demande une solution pratique, dût-on, pour y parvenir, faire usage d'instruments de plus grandes dimen- sions que ceux dont on se sert aujourd'hui. » Chemin faisant, d'autres questions se poseront ou se sont déjà posées, celle du groupement des astéroïdes avecla distance moyenne au Soleil, par exemple, et celle, non moins intéressante, de leur mode de distribution dans l'intérieur et le long de l'anneau qui les contient. Celte distribution ne semble pas uniforme si l'on considère que les petites planètes se ren- contrent systématiquement dans certaines régions privilégiées du Ciel qui ne dépendent pas exclusivement des circonstances plus ou moins favorables de l'observation. » Bien que modestes, ces résultats qui, sans la Photographie, auraient (') Remarque faite par M. Newcomb sur le Tableau du Bulletin. G. R., iSq'i, 1' Semestre. (T. C\I\, N" 2.) l8 ( i38 ) exigé de nombreuses années de travail, sont de nature à engager les obser- vateurs à poursuivre la recherche des petites planètes, et leurs précieux auxiliaires, les calculateurs, à continuer à en déterminer les éléments, à les passer toutes au crible de leurs calculs, pour ainsi dire, et, quel que soit leur nombre. Ne devrait-on retenir, eu fin de compte, que les astres qui nous intéressent à des titres divers, ceux notamment qui peuvent nous instruire sur le degré de parenté, soupçonné dans ces derniers temps, entre les astéroïdes et certaines comètes périodiques, question qui, comme celles que je viens de rappeler, n'est pas indifférente au progrès de nos connaissances cosmogoniques. » Je n'aurais pas dit tout le parti que l'on peut tirer des photographies prises à l'observatoire de M. Bischoffsheim, si je n'ajoutais que plusieurs des clichés faits en double, à une année de distance, et contenant le plan invariable du système du monde , peuvent être utilisés en vue de la recherche de la planète ultra-neptunienne (si toutefois cette planète est de iS*^ grandeur, au moins). » Un appareil, dont M. Gautier fait en ce moment l'étude, rendra facile et rapide la comparaison minutieuse de deux clichés représentant la même partie du Ciel, à douze mois d'intervalle. » Au commencement de l'année dernière, je faisais part à l'Académie du projet formé par M. Bischoffsheim d'établir dans les Alpes-Maritimes, sur le Mounier, à 2800™ d'altitude, une station astronomique destinée à devenir une dépendance de son bel établissement de Nice. J'émettais aussi l'espoir que le nouvel observatoire, terminé dans le courant de l'été 1893, pourrait aussitôt après entrer en fonction. » Une partie seulement de ce programme a pu recevoir son entière exécution : l'observatoire était bien achevé à la fin dumoisd'aoûl, mais, dès les premiers jours d'observation, au commencement de décembre, pendant que mon assistant, M. Prim, renlrepreneur, M. Mavnard, son frère et moi nous trouvions dans la coupole, un incendie se déclarait dans la maison- nette d'habitation, la détruisait complètement à la faveur d'un vent d'une violence extrême et, en nous privant des vivres et des provisions de toute nature qu'elle renfermait, nous forçait, après une descente précipitée, faite en partie la nuit, dans la neige, beaucoup plus pénible d'ailleurs que dangereuse, à chercher un refuge au village de Beuil qui est le point le plus voisin du nouvel observatoire. » Dès ce moment, tout travail devenait impossible là-haut et devait ( '39 ) être remis à plus tard. C'est d'ailleurs la seule conséquence fâcheuse du déplorable accident qui nous a si brusquement chassés du Mounier. L'Académie apprendra avec plaisir que, grâce à la générosité de M. Bis- chofîsheim que rien ne décourage, le mal sera bientôt réparé. Une nou- velle maison (en maçonnerie cette fois et non en bois comme la première) est en cours de construction et sera bientôt habitable; la coupole recou- verte, à l'origine, avec de la toile imperméable et dont le vent et les intempéries ont eu facilement raison, sera revêtue d'une enveloppe en tôle de fer qui ne saurait subir le même sort. De plus, une galerie abritée reliera la chambre de l'observateur avec la salle de l'équalorial et nul doute dès lors que les études astronomiques ne puissent être bientôt reprises dans des conditions meilleures que celles qu'on avait voulu tout d'abord réaliser. » Je termine en déposant sur le bureau de l'Académie un exemplaire du deuxième Catalogue de nébuleuses découvertes par M. Javelle avec notre grand équatorial : cela porte à 807 le nombre des nébuleuses dont la position se trouve ainsi fixée avec la précision que comportent des mesures micrométriques, sur les io5o trouvées en tout par cet obser- vateur. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Je nouveaux dérives obtenus en parlant de l'acide benzoylbenzoïque. Note de MM. A. IIxVller et A. Guyot. ■(( Les recherches qui font l'objet de cette Note ont été effectuées en partant de l'acide benzoylbenzoïque obtenu par l'élégante méthode do MM. Friedel et Crafts, en traitant un mélange d'anhydride phtalique et de benzène par du chlorure d'aluminium. Nous ferons remarquer qu'en opé- rant avec du benzène pur et exempt de thiophène, on peut avoir un ren- dement en acide représentant environ 92 pour 100 du rendement théo- rique. Si l'on projette du penlachlorure de phosphore dans du sulfure de carbone, tenant partie en dissolution et partie en supension de l'acide ben- zoylbenzoïque, une vive réaction se déclare, de l'acide chlorhydrique se dégage en abondance, et tout le produit ne tarde pas à se dissoudre. Après avoir chassé dans le vide le sulfure de carbone et les chlorures de phos- phore, en ayant soin de ne pas dépasser 100°, il reste une huile brune que l'on décompose facilement, en donnant naissance à de l'acide benzoyl- benzoïque et à de l'acide chlorhydrique. ( i4o ) )) Quand on dissout cette huile dans le benzène et qu'on ajoute à la solution du chlorure d'aluminium, il se forme, avec un rendement de 85 pour loo environ, du diphénylphtalide , facile à obtenir 'pur, si l'on a eu soin d'employer un carbure exempt de thiophène. » La formule dissymétrique du diphénylphtalide étant admise, on peut expliquer les réactions qui précèdent de deux manières, suivant qu'on adopte pour l'acide benzoylbenzoique l'une ou l'autre des deux formules (A) '-"\C()OH ' /OH (II) ' C«H*( \ \ \0 co/ » Dans le premier cas, il se formerait un dérivé trichloré de la forme qui, en présence de benzène et de chlorure d'aluminium, donnerait nais- sance au composé IV. L'eau décomposei-ait ensuite ce dernier suivant l'équation /Cl /C«H5 (IV) c«H*/ \c^H3+"^0=CeH'/'^^" -+-2HCI. coci co/ Mais des expériences en cours d'étude nous obligent d'ores et déjà à re- jeter cette manière d'interpréter celte réaction. » Dans le second cas, le perchlorure donnerait naissance au com- posé V, avec lequel la formation du diphénylphtalide s'expliquerait très aisé- ment : /Cl /G' 11^ (V) CMi^/\o -t-CMi^-H=C=H*/ \Q +11C1. CO/ CO/ » Un fait observé par nous, dans le cours de la préparation du diphényl- phtalide, au moyen du chlorure de phtalyle, corrobore inversement cette manière de voir. Si l'on a soin, dans cette dernière opération, d'éviter l'ad- dition de la quantité voulue de chlorure d'aluminium au mélange de ben- zène et de dichlorure de phtalyle, on obtient, en même temps que du ( i4i ) diphénylphtalide, de l'acide benzoylbenzoique. Or celui-ci ne peut se for- mer qu'aux dépens d'un corps /Cl /OU C=H*/ \Q +H'0=11C1+C«H»/''\Q CO/ CO/ » Si cette formule lactonique de l'acide benzoylbenzoïque ne permet pas de rendre compte d'une façon simple de la formation de l'anthraqui- none, elle se prête, par contre, très facilement à l'interprétation des réac- tions signalées plus haut, de celles qui vont suivre et de beaucoup d'autres déjà connues. Elle concorde, de plus, avec celle qui a été adoptée pour l'acide dioxybenzoyl-o.-benzoique, par M. Graebe et ses élèves, MM. Rohn et Huguenin. )) Diméthylarnidodiphcnylphtalide. — Aune solution d'acide benzoylben- zoïque, dans un grand excès de diméthylaniline, on ajoute peu à peu la quantité théorique de trichlorure de phosphore dilué dans la diméthylani- line. Pendant toute la durée de l'opération, on a soin de maintenir la tem- pérature au-dessous de So". On reprend par l'eau, on alcalinise et on chasse l'excès de diméthylaniline dans un rapide courant de vapeur d'eau. Il reste une huile qui, au bout de quelques mois seulement, se met à cristalliser quand on n'a pas à sa disposition un cristal du produit, pour amorcer la cris- tallisation. » Après purification au noir animal et cristallisations répétées au sein de l'alcool, on obtient de beaux cristaux blancs, fondant à 119°, solubles dans la plupart des dissolvants ordinaires, surtout à chaud, et se combinant également aux acides. M Le chlurhydrate C-^H'^AzO-HCl constitue des paillettes blanches, perdant leur acide chlorhydrique à 100° et se dissociant facilement au contact de l'eau. » En nous appuyant sur ce qui précède, nous pouvons traduire la for- mation de ce composé par l'équation suivante : /Cl /C«H*A7.(CH3)2 /C — C«IP /C — CH^ C«H»^ \q 4-G«H»Az(CH3)'izz:C«H*^ \q + HCl. \co/ \co/ » A côté du produit principal, on trouve dans les liquides mères une huile jaune, dont les solutions sont légèrement fluorescentes, dislillables ( i42 ) sans décomposition et dont la quantité semble augmenter quand on em- ploie un excès de trichlorure de phosphore. » Oxydé, ce produit donne une coloration violette peu intense. » Acide diméthylamidotriphénylméthaneorthocarbonique : /C«H*Az(GH3)2 C«H'/ \C=PP \C00H » Ce composé s'obtient facilement et quantitativement quand on réduit le phtalide étudié plus haut en solution chlorhydrique par le zinc, ou mieux en solution alcoolique, au moyen de l'amalgame de sodium. » Cristallisé dans le xylène bouillant, cet acide se présente sous la forme de petits cristaux blancs, peu solubles dans les dissolvants ordi- naires et fondant à 190°. » Dimctliylamidophénylanthranol : '( I ^G=IP ou CH*/] \ » Ce composé prend naissance quand on broie dans un mortier l'acide diméthylamidotriphénylraéthaneorthocarbonique avec de l'acide sulfu- rique concentré. On verse le tout dans l'eau et on neutralise par du carbo- nate de soude. On obtient ainsi une poudre jaune qui, essorée et séchée, est mise à cristalliser dans le xylène bouillant. Ce composé est très diffi- cile à purifier et les rendements en cristaux purs ne dépassent guère i pour 100 de la quantité de matière employée. » Les cristaux se présentent sous la forme d'aiguilles allongées, d'un jaune d'or, sans point de fusion défini, car elles se décomposent avant de fondre. » On peut représenter ce corps par l'une ou l'autre des formules indi- quées plus haut, mais nous sommes portés à considérer la première comme se rapprochant plus des faits que la seconde. Des recherches en cours d'exécution justifieront cette manière de voir. » ( '43 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Production expérimentale de la péripncu- monie contagieuse du bœuf, à l'aide de cultures. Démonstration de la spéci- ficité du Pneumobacillus liquefaciens bovis. Note de M. S. Arloixg. « I. Dans deux Notes insérées aux Comptes rendus, les 9 et i6 sep- tembre 1889, j'ai résumé l'état de mes recherches sur la bactériologie de la péripneumonie contagieuse du bœuf. Dans la seconde, j'exposais parti- culièrement mes tentatives pour déterminer le microbe producteur de la maladie. « La détermination d'un microbe pathogène est complète, disais-je le » 16 septembre 1889, lorsqu'on a reproduit, par l'inoculation de ses cul- » tures, les lésions d'oîi il procède ». » Je faisais ressortir alors, qu'il m'avait été impossible de reproduire exactement, c'est-à-dire avec toute leur intensité, les lésions caracté- ristiques de la péripneumonie naturelle, ou celles qui accompagnent quel- quefois l'inoculation de la sérosité virulente du poumon dans le tissu conjonctif sous-cutané ou dermique avec les cultures pures du microbe que j'ai nommé Pneumobacillus liquefaciens bovis. Néanmoins, en présence d'une série de faits d'une valeur secondaire, mais tous concordants, obte- nus au cours de mes nombreuses tentatives d'inoculations, j'avais conclu à la spécificité du pneumobacille. » Depuis cette époque, je n'ai jamais cessé de poursuivre la preuve dé- finitive de mon assertion , c'est-à-dire la reproduction intégrale des désordres causés par le virus péripneumonique dans le poumon et le tissu conjonctif à l'aide des cultures du microbe sus-indiqué. )) Les doutes élevés sur la valeur étiologique du pneumobacille, parles personnes qui se sont le plus occupées chez nous de la péripneumonie contagieuse, me poussaient d'ailleurs à fournir cette démonstration; doutes fort sérieux, puisqu'ils se sont traduits un jour par cette hypothèse que la péripneumonie était probablement l'œuvre d'une particule vivante, échap- pant aux moyens de culture et de coloration actuellement usités dans l'é- tuJe des microbes connus. )) Chemin faisant, je me suis aperçu que le pneumobacille déversait, dans son bouillon de culture, des substances toxiques auxquelles les animaux porteurs de lésions péripneumoniques étaient plus sensibles que les ani- maux sains. J'ai pu m'assurer, en outre, que les cultures complètes, sous ( i44 ) un certain état virulent, donnaient au bœuf, sans lui faire courir aucun danger sérieux, une immunité égale à celle que procure la sérosité du poumon malade, inoculée selon le procédé du docteur Willems, de Has- selt. » Je reviendrai sur ces points ultérieurement. Aujourd'hui, je désire montrer : i" que l'agent essentiel du virus se comporte à la manière des microbes ordinaires; 2° que cet agent est le pneumobacille. » II. Étant admis que la virulence péripneumonique est fonction d'une particule vivante, elle doit grandir avec le nombre des particules présentes dans la sérosité du poumon malade. Si cette particule est un microbe or- dinaire et si son véhicule peut lui servir de milieu de culture, en plaçant la sérosité recueillie ipurement dans les conditions où le microbe peut se multiplier, l'activité de cette dernière augmentera, jusqu'à un certain point, proportionnellement à la durée de la culture. » Par conséquent, inoculant sous la peau du bœuf des quantités égales de sérosité pulmonaire recueillie purement et soumises préalablement à une incubation dans l'étuve à + 35°, si l'on obtient des effets locaux crois- sant en raison du temps de l'incubation, on pourra conclure que la viru- lence péripneumonique est fonction d'un microbe ordinaire. Or, l'expé- rience a fourni des résultats conformes aux prévisions. » La sérosité pulmonaire augmente de virulence et se trouble légère- ment pendant son passage dans une étuve. I^e trouble est lié à la multipli- cation des germes, comme l'atteste la culture dans la gélatine étalée, quand cette opération est possible. » Ne peut-on inférer de ces expériences que les agents pathogènes de la péripneumonie sont des particules, vivantes aptes à se multiplier dans leur véhicule naturel, autrement dit des microbes tels qu'un certain nombre de ceux que nous connaissons? » III. Les cultures, dans la gélatine étalée, des sérosités sortant d'une étuve iucubatrice, ont révélé simultanément un accroissement de la viru- lence et du nombre des germes. Si j'ajoute que les colonies les plus nom- breuses sont liquéfiantes, il sera logique de déduire que le Pneumobacillus liquefaciens est l'agent pathogène de la péripneumonie. » Mais ce genre de démonstration serait encore une solution indirecte à la seconde question qui nous occupe dans cette Note. Je n'insisterai donc pas, car je suis en mesure de donner une réponse péremptoire. » J'étais convaincu, d'une part, que les effets de mes inoculations ten- dant à démontrer le rôle étiologique du pneumobacille s'étaient montres ( i45 ) insuffisants parce que l'activité du microbe propage dans mes cultures était originellement trop faible. D'autre part, j'avais remarqué, dès avant 1889, que les organismes contenus dans la sérosité pulmonaire devenaient plus virulents en évoluant sous la peau du bœuf. Il m'était donc permis d'es- pérer que je trouverais des microbes plus actifs, tels que je les désirais, dans les lésions coccvgiennes succédant parfois à l'inoculation wil- lemsienne, lésions graduellement envahissantes en dépit des mauvaises conditions ambiantes. Je souhaitais vivement cnlre|)rendre une série de cultures et d'inoculations en puisant la semence dans ces lésions : M. Robcis, vétérinaire sanitaire à Paris, m'en a fourni l'occasion. » Dans la couche profonde du derme et dans le tissu conjonctif inter- musculaire d'une région caudale tuméfiée sous l'influence du virus péri- pueuraonique, j'ai rencontré beaucoup plus de microbes qu'au sein des lésions pulmonaires. » Ces microbes se sont multipliés rapidement et abondamment dans du bouillon de bœuf fortement peptoné. » La méthode de Roch pour l'isolement des espèces m'a fait séparer des cultures deux bacilles différant principalement par l'aptitude de l'un d'eux à liquéfier promptemcnt la gélatine. Le bacille non liquéfiant est généralement plus court que l'autre. Tous les deux sont abondamment pourvus de cils. Le bacille liquéfiant répondait donc exactement aux carac- tères que j'ai assignés jadis au Pneumobacille. En le propageant à l'état de pureté, j'ai pu expérimenter son action physiologique. » D'abord, j'ai été frappé de l'intensité des effets sous-cutanés de 2*^" d'une ctUture de deuxième génération, effets plus rapides mais exacte- ment semblables à ceux de la sérosité pulmonaire la plus active. J'ai pensé que l'occasion était excellente pour tenter des inoculations intra-pulmo- naires fructueuses. » J'ai préparé une culture de troisième génération et, dès le lendemain, j'en poussai 1'^'' dans la profondeur du poumon droit sur un taurillon âge de i5 mois. Le surlendemain, je répétai cette inoculation. Trois jours plus tard, je sacrifiai le sujet et je trouvai à l'autopsie une masse pneumonique d'un volume supérieur à celui du poing, offrant au plus haut degré tous les caractères des lésions résultant de la contagion naturelle. » Dans une seconde expérience, j'inoculai dans le poumon d'un jeune bovidé une culture de quatrième génération, à la dose minime de o*''', 5, pour éviter les effets toxiques immédiats des doses massives, et je renouvelai cette inoculation pendant trois jours de suite avec des cultures de généra- C. R., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N»2.) '9 ( -46 ) lions successives. Six jours après la première inoculation, je sacrifiai l'ani- mal. L'autopsie a montré des noyaux pneumoniques bien caractérisés et des lésions pleurales siégeant en face de ces derniers, ainsi qu'à la partie antéro-inférieure de la poitrine. » Enfin, dans une troisième expérience, pour mieux éviter les effets toxiques immédiats, j'injectai simplement les microbes contenus dans lo*"' d'une culture de dixième génération. L'injection ayant été poussée un peu trop en arrière, le hasard voulut que les bacilles fussent déposés au delà du poumon, sur les deux faces du diaphragme. A l'autopsie, pratiquée cinq jours plus tard, je trouvai un épaississement séro-fibrineux du diaphragme propagé au poumon, en avant, au péritoine et au foie, en arriére; de sorte que ces trois organes faisaient corps dans une tumeur entourée de fausses membranes. Je constatai en outre : une pleurésie très accusée au niveau du péricarde et des deux lobes antérieurs du poumon ; du liquide citrin dans la plèvre , le gonflement des ganglions lymphatiques médiastinaux et sous-pleuraux. M IV. Somme toute, j'ai reproduit sur le bœuf, avec des cultures pures du Pneumobacille comprises entre la deuxième et la dixième génération, les altérations typiques causées sous la peau et dans la poitrine parle virus de la péripneumonie contagieuse. Je puis donc affirmer péremptoirement : 1° que l'agent virulent de la péripneumonie contagieuse est un microbe ordinaire ; 2° que ce microbe est le Pmeumohacillus liquefaciens bovis. » Je traiterai, dans une autre Note, les variations biologiques diverses que peut offrir ce bacille pathogène. » MEMOIRES LUS. CHIMIE ANALYTIQUE. — Recherches comparatives sur les produits de combustion du gaz de l'éclairage fournis par un bec d'Argand et par un bec Auer. Note de M. N. Gréhaxt ('). « J'ai soumis à de nouvelles recherches les produits de combustion du gaz de l'éclairage, en me servant du procédé chimique par l'oxyde de cuivre, et de mon procédé à la fois physiologique et chimique qui permet de doser avec la plus grande exactitude les moindres traces d'oxyde de carbone. (') Travail du laburaloire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire iiaUirelle. ( î47 ) » t'oiir absorber complèlenient l'acide carbonique, j'ai utilist- trois barboteurs de Cloëz remplis d'une solution filtrée de potasse dans l'eau de barvto : on est averti, par un anneau de carbonate de bnrvte, du moment où le troisième barboteur commence à fixer l'acide carbonique; les deii\ premiers devenant insuffisants sont remplacés; les gaz traversent ensuite deux tulies témoins à eau de baryte, longs de o"\ 70, qui doivent toujours rester parfaitement clairs; à la suite du tube à combustion, se trouve un der- nier tube à eau de baryte. Tous les points par lesquels pourrait rentrer l'air extérieur sont enveloppés de manchons de caoutchouc pleins d'eau. » Vérification de l'appareil. — Je compose, dans un gazomètre construit sur le mo- dèle de celui du D'' de Saint-Martin, un mélange de 34 litres d'air et de 3™, 4 d'oxyde de carbone pur, mélange à ,,1^^^ ; je fais passer le gaz lentement, bulle à bulle, à l'aide d'une trompe de Golaz et d'un régulateur de pression à mercure, à travers rox.yde de cuivre rouge; il se produit un anneau très marqué dans le dernier tube à baryte; la décomposition du carbonate de baryte dans le vide de la pompe à mercure a donné 3'"'",4 d'acide carbonique, correspondant exactement à 3'^'",4 d'oxyde de carbone. » Bec cV Argand. — Je fais allumer un bec d'Argand, qui est enveloppé d'un manchon de crislal et d'un couvercle métallique communiquant par un réfrigérant et un long tube de caoutchouc avec le gazomètre dans lequel on établit une diminution de pression de 2*^" d'eau; les produits de la com- bustion remplissent ijo litres en six minutes. » On fait passer ce gaz lentement sur l'oxyde de cuivre pendant vingt-quatre heures, et l'on obtient, pour 73''', un léger anneau de carbonate de baryte qui, décomposé, donne seulement i", 2 d'acide carbonique : il existe donc, dans les produits de la com- bustion du bec d'Argand, une trace de gaz contenant du carbone, mais la proportion en est si faible qu'on peut l'évaluer à , -„^„. » En faisant respirer à un chien les produits de combustion d'un bec d'Argand, après avoir pris un échantillon de sang normal pour doser le gaz combustible du sang, j'ai trouvé, au bout d'une demi-heure, qu'un second échantillon de sang a donné la même réduction au grisoumétre, ou 0,91, ce qui confirme le résultat précédent et démontre l'absence de l'oxj'de de carbone dans ces produits de combustion. » Bec Auer. — Il n'en est plus de même lorsqu'on opère avec le bec Auer, qui donne une lumière si blanche et si éblouissante. » En faisant passer 60"' de gaz provenant de la combustion de ce bec, j'ai obtenu, après l'oxyde de cuivre, un précipité volumineux que je présente à l'Académie et qui, décomposé dans une expérience toute semblable, m'adonne z'i'^',1 d'acide carbonique correspondant à 23'"'", 2 de formène ou d'oxyde de carbone, ou d'un mélange des deux gaz; la proportion de ce gaz combustible dans les produits de la combustion est égale à ' " 2380" » En recherchant avec un animal si ce gaz contient de l'oxyde de carbone, j'ai obtenu un résultat positif; après une demi-heure de respiration, j'ai obtenu i",3 ( i48 ) d'oxyde de carbone pour loo^'^ de sang, ce qui représentait dans l'air ^--5-;^ d'oxyde de carbone. » Il rcsiilfc de ces recherches qu'il y aurait le pUis grand intérêt, au point de vue de l'hvgiène, à faire échapper au dehors les produits de la combustion du gaz de l'éclairage, surtout ceux qui proviennent du bec Auer. » MEMOIRES PRESENTES. M. Béraud soumet au jugement de l'Académie quelques échantillons de couleurs nouvelles,' extraites du cobalt. (Coinmissaires : MM. Troost, Schùtzenberger. ) M. GiLEwisT adresse une Note relative à diverses applications du pho- nographe. (Commissaires : MM. Cornu, Mascart.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Images spéciales du Soleil données par les rayons simples, qui correspondent aux raies noires du spectre solaire. Note de M. !I. Deslandres, présentée par M. Tisserand. « Jusqu'à présent, la surface du Soleil a été étudiée simplement avec la lunette et le miroir ordinaires dont les images sont formées par l'ensemble des rayons lumineux ou photographiques. Or, comme le spectre continu du Soleil est sillonné par de très nombreuses raies noires, les images précé- dentes sont dues en grande partie aux ravons simples des intervalles bril- lants entre les raies noires, rayons c[ui, d'ailleurs étant réunis, donnent seu- lement un résultat moyen. Aussi j'ai proposé déjà (') d'étudier le Soleil avec chaque rayon simple brillant ou sombre, mais isolé, et dans le but de re- connaître les couches successives du Soleil et de son atmosphère, qui ont été dévoilées au bord par les éclipses totales, mais qui, en temps ordi- naire, nous échappent encore, surtout dans la partie projetée sur le dis- (') Comptes rendus du 26 décembre iSgS. ( '^19 ) que. Ces couches du Soleil, par le jeu de leurs émissions et absorptions de lumière, produisent ces inégalités du spectre, qui, par contre, peuvent servir à les déceler. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les premiers résultats obtenus dans cette voie nouvelle. L'appareil employé comprend un sidérostat, un objectif ordinaire et un spectrographe enregistreur à deux fentes, qui donne l'image d'une source quelconque en lumière monochromatique, d'après le principe général posé par M. Janssen en 1869. » i" Rayons les plus brillants. — J'ai isolé, d'abord avec le spectro- graphe, un intervalle brillant entre des raies noires; l'image obtenue, comme on pouvait s'y attendre, est celle de la lunette ordinaire employée seule. Elle montre la photosphère avec les taches et les facules, qui sont brillantes surtout au bord. J'ai constaté seulement que, dans la région lu- mineuse, la seule étudiée, la distinction entre le fond brillantdu disque et les taches et facules est plus marquée pour les rayons les plus réfran- gibles ('). » 2" Rayons brillants des vapeurs de calcium. — Ils doivent être mis à part, car ils sont renversés et émis par des matières non plus liquides ou solides, comme dans le cas précédent, mais gazeuses, et placées plus haut dans le Soleil. Ils donnent avec le spectrographe, comme je l'ai montré précédemment, l'image de la chromosphère entière du Soleil, telle qu'on la verrait isolée de la photosphère. Les plages brillantes sont en accord général de formes avec les facules de la photosphère, mais avec le même éclat sur toute la surface, au centre comme au bord, et avec une extension plus grande, qui souvent cache les taches dont la pénombre en général n'est pas marquée. » 3° Rayons relativement sombres correspondant aux raies noires. — Avec le spectrographe employé, la raie brillante du calcium a une largeur de Qiunj q(3 ^ quiiu p^. j^-j.jjj, ]g large raie noire du calcium, qui comprend en son milieu la raie brillante, est, de chaque côté, large au moins de o""'',35. Or, si l'on isole, avec la seconde fente, une partie de la large raie noire, on obtient, avec une pose à peine plus longue, un résultat curieux et d'ail- leurs (lifléreut. Les jilages brillantes des flammes faculaires apparaissent encore, aux mêmes points du disque, mais moins intenses par rappuit au fond, moins étendues, sensiblement de même éclat au centre et au (') Ces épreuves et les suivantes ont été obtenues avec le concours de mon assis- tant, M. Mittau. ( i5o ) boni; les taches, d'autre part, se montrent nettes et non voilées, avec leur pénombre bien marquée ('). J'ai obtenu encore des images sem- blables dans leurs lignes générales, avec les antres raies noires (fer, alu- minium, calcium, carbone) assez larges pour être isolées avec le spec- trographe (^). Il y a donc là un fait général nouveau spécial à ces raies noires. » Ces images des raies noires sont intermédiaires entre les images de la photosphère et de la chromosphère; en effet, elles sont fournies en grande partie par les couches solaires productrices des raies noires, qui, vraisem- blablement, tiennent à la photosphère comme à la chromosphère, qui, de toute façon, occupent au moins la partie la plus basse de la chromosphère, appelée, en anglais, the reversing layer. Ces couches apparaissent, en effet, brillantes et renversées dans les éclipses totales, pendant les deux pre- mières secondes de la totalité, d'après les observations de Young; et, comme elles ont une faible hauteur, une seconde darc au plus, elles sont aussitôt cachées par le mouvement de la Lune pendant les éclipses, et ne peuvent pas non plus être étudiées par le spectroscopc en temps ordinaire. Les images du Soleil, données par les rayons simples des raies noires, permettent donc d'étudier la répartition et l'intensité des vapeurs cor- respondantes, qui, jusqu'alors, ont échappé à l'observation, et ouvrent ainsi une voie nouvelle d'investigation. ■a Tels sont les premiers résultats obtenus, encore incomplets eu égard aux recherches nombreuses qui restent à faire dans la même direction. Le spectrographe employé, qui est celui déjà décrit pour la photographie de la chromosphère avec la raie brillante du calcium, a, en effet, une dis- persion trop faible pour permettre l'isolement des raies très fuies du spectre; il ne présente pas non plus les dispositions spéciales qui ont été recommandées pour la recherche des plages brillantes dues à la couronne du Soleil (') et qui ont toujours la même valeur. Les vapeurs du calcium, (') Ce résultat avait été prévu à l'aide des spectrographes enregistreurs dits rfes vitesses ou par sections qui montrent dans la large raie sombre un petit renforcement de lumière aux points occupés par une flamme faculaire brillante. (-) L'extension des plages brillantes est variable avec les diverses raies isolées. (') Ces dispositions spéciales paraissent encore nécessaires pour mettre nettement au jour les plages dues à la couronne ou aux masses donnant le spectre continu ob- servé pendant les éclipses. Ces plages de la couronne peuvent coïncider avec les plages de la chromosphère gazeuse, puisque l'on a observé des protubérances avec un spectre ( i5i ) d'une part, offrent un grand intérêt, à cause de leur renversement triple, qui annonce trois couches différentes superposées dans le sens de la hau- teur. Les deux couches les plus basses, correspondant à la large raie noire et à la raie brillante double ont déjà été obtenues. Il convient de rechercher l'image de la Iroisicmc couche, la plus voisine de la couronne, qui est donnée par la petite raie noire centrale. Celte dernière image, d'après les résultats déjà fournis par les spectrographes par sections, ne présentera pas toutes les plages brillantes des couches inférieures; elle permettra de créer entre les flammes faculaires une distinction utile à l'étude de l'atmo- sphère solaire autour des taches. » CHALEUR RAYONNANTE. — Sur ks radiations calorifiques comprises dans la partie lumineuse du spectre. Note de M. Aymomnet. « Melloni, en i835 et 1837 ('), a fait remarquer : M 1" Que le maximum de 'lumière du spectre solaire conserve une po- sition presque invariable, pendant que le maximum calorifique se dé- place, et que l'action chimique varie, avec la nature du spectroscope, avec la composition chimique des corps transparents mis en avant de la fente, et avec l'époque des observations faites par un ciel également serein, le Soleil étant à la même hauteur au-dessus de l'horizon; » 2° Que les humeurs aqueuses de l'œil ne laissent arriver sur la rétine que la série d'onde donnant le calorique lumineux; » 3° Qu'il y a discordance entre les effets optiques et thermiques obser- vés dans la partie lumineuse d'un spectre solaire obtenu avec un spectro- scope de sel gemme. » Jamin et Masson (-), en i85o, reprirent les expériences de Melloni, relatives à la troisième remarque, en employant un spectroscope plus par- fait optiquement que celui du savant italien, mais hétérogène, composé de flint et de crown. Ils trouvèrent un ^.ccorà presque parfait entre les phé- continu. Parmi les raies à isoler dans ce but, il faul citer la petite raie noire centrale du calcium. (') Melloni, Annales de Chimie et de Physique, t. LX, 2"^ série, p. 4i8; 2'* sé- rie, t. LXXII, p. 334. (-) Jamin et Masson, Comptes rendus, t. XXXI, p. i4. ( i52 ) nomènes calorifiques et lumineux. Celle divergence des résultats obtenus par d'aussi habiles expérimentateurs peut être attribuée aux différences de leurs spectroscopes, et aussi à ce que le sel gemme n'absorbe pas les mômes radiations que le flint et le crown. » Jamin ('), en 1860, fit des recherches sur la thermochrose des diffé- rents tissus et humeurs de l'œil; il reconnut que, poLir les radiations obscures, elle est identique à celle de l'eau. Cette identité subsiste-t-elle encore pour les rayons compris entre le rouge et le violet? Si oui, comme plusieurs expérimentateurs ont constaté que l'eau absorbe inégalement les diverses radiations du spectre lumineux, il est certain que l'œil ne peut percevoir les rayonnements de cette région capables d'êti-e absorbés par 1 eau. » Je me suis proposé d'élucider expérimentalement cette question qui inléresse, non seulement la théorie générale de l'Optique, mais encore et particulièrement celle du spectre d'émission et d'absorption. » Pour cela, j"ai déterminé les pouvoirs de transmission de quatre systèmes d'écrans, placés successivement avant la fente du spectroscope décrit dans ma Note précédente, spectroscope ne livrant passage qu'aux radiations non absorbées par les crowns et les (lints les constituant. Ces écrans sont : i°.(M), l'auge y contenant une couche de i'^" de chloroforme saturé d'iode, ne laissant jiasser de la lumière qu'entre les limites — 1'56 et — 15'94 de la raie A; 2° (N), l'auge 0, de a"", remplie d'eau et suivie de l'auge iodée précédente; 3° (P), l'auge 0 renfermant une solution saturée de sulfate de cuivre dans de l'eau ammoniacale, ne laissant passer de la lumière que vers G, entre 182' 19 et 25i'36 de A; 4° (Q), une lame de verre rouge, transparente seulement pour les radiations comprises entre — io'2i et 5o'oo de A. )) J'ai fait usage de sources artificielles : les lampes Bourbouze et Drummond. Entre chacune d'elles et la pile ou l'œil de l'observateur, la quantité de vapeur d'eau était faible. » Je me suis servi également du Soleil; comme, entre lui et nous, la quantité d'eau interposée est considérable, nous devons nous attendre à ne pas trouver dans son spectre calorifique lumineux les radiations susceptibles d'être absorbées par l'eau; et nous pouvons prévoir qu'il y aura moins de discordance entre les courbes repré- sentant les distributions de la chaleur et de la lumière dans le spectre R — V solaire, qu'entre les courbes analogues répondant aux spectres des sources artificielles, puisque la plupart des rayons qui absorbent les humeurs de l'œil l'auront été par la vapeur d'eau atmosphérique. » Les intensités indiquées dans les colonnes i et 6 du Tableau suivant corres- (') J. Jamin, Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. 60, p- 71. ( T^3 ) pondent à une fente spectroscopique de o™"',666 donnant des images nionocliromatlque^ de i™'" et à une ouverture de pile de i™"*, 5 sous-tendant un angle de i5',5. ions (lu milieu de la pile. Lampe Bourlïouze vers l-iOû". Lampe On immond. Sol Rrtpp. de eil. ■osil IntcnsiU-s sans écran. Kapport de tran^Qlis^iun. InlPiisilés sans écran. Rapport dotransnt. M. tran^m. .M. N. P. Q. M. Q- 1. 2. 3. V. 5. 6. 7. R. 9. du. div. lur nC) -8849... Ho\,7 0,70 » M 0,55 798,6 ",75 0,77 o,56 u - 8.75... 78,1 o,2q 0,1^ » >' » » o,i4 » A 0.00. . . fio,i o,.i o,o5 0,00 0,26 106.7 0,10 0,07 0,32 a 9.48... 45, f, o,i3 o,o3 0,00 0,58 85,2 » o,o3 0,16 B , ig.ôj... 3o,(! 0. iG o,o4 0,01 0,18 7-,'. » 0,02 0,07 C 3o.i8... 21,8 0,17 o,o4 0,02 o,i3 07,0 0,08 . o,o3 o,o3 D 57.55. . . 8.7 0,19 o,o3 o,o3 0.18 27,0 0,08 o,o3 <0,0I E 97.45... 3,35 0,35 o.oG <0,0I o,3i 9, S )> 0,02 09 0,45 0,08 o,o3 o,3i 5,4 0,53 0,01 0,00 G 20 ',.69... 1,20 0,60 <0,0I 0,21 » 1.95 o,5o <0,0I <0,0I H 268.13... 0,87 » » » » 1,28 0,81 0,19 0,00 H- 281.99. . , » » » » » 1,20 » » » » De l'examen de ce Tableau (-), on déduit les conclusions suivantes : » 1° L'œil ne perçoit pas toutes les radiations comprises entre le rouge et le violet; )) 2° L'œil n'est pas impressionné par les rayonnements interceptés par l'eau ; )) 3° Lorsque le milieu interposé entre la source radiante et l'appareil de mesure renferme de l'eau, il v a concordance, mais imparfaite, entre la distribution de la chaleur et celle de la lumière dans la même région du spectre; » 4° I-'ÊS raies ou bandes brillantes que rions pouvons observer dans un spectre sont seulement celles ou une partie de celles qui peuvent frau- (') A celte position, le ([uatrième grand maximum du spectre solaire se superpose aux. maxima des lampes Bourbouze et 'Drummond. Le maximum maximorum du spectre solaire est à — ■ iS'.Sa. (-) Si Ion calcule, par la formule de Fresne!,la quantité de chaleur pouvant tomber sur la pile après trois réilexions sur les faces du prisme, sous l'angle du minimum de déviation ;= So", on trouve qu'elle est les 0,0002 de la radiation directe. Le rayonne- ment d'intensité maximum (lampe Bourbouze), supposé non dispersé, fournirait donc après ces trois réflexions une déviation de o'^"",i6 : aussi, comme je l'ai trouvé, que la face du prisme opposée à l'angle de rétraction soit noircie ou non, les résultats sont identiques. C. R., 189',, 2« ScmnUre. (T. CX1\, N» 2.) 20 ( '54 ) chir l'eau. Ainsi il est probable que le sodium émet, dans R — V, d'autres radiations que les raies D ; » 5" Puisque l'eau intercepte les radiations obscures, son spectre d'ab- sorption est discontinu en T.; il est très probable qu'il en est ainsi pour les spectres d'absorption de tous les corps; aucun d'eux n'est continu ('). » OPTIQUE. — Sur la polarisation rie la lumière diffusée par les surfaces dépolies. Note de M. A. Lafay, présentée par M. A. Cornu. « L'action des corps dépolis sur la lumière a surtout été étudiée au point de vue de l'intensité des rayons diffusés dans les différentes direc- tions, tandis que peu de travaux ont eu pour but l'étude de la polarisation qui accompagne ce phénomène. » Sur les conseils de M. Gouv, j'ai entrepris, au laboratoire de physique de la Faculté de Lyon, quelques recherches sur la polarisation de la lu- mière diffusée par les surfaces dépolies, et cette Note a pour but de com- pléter sur certains points les résultats que MM. La Provostaye et Desains, et M. Gouy lui-même, ont publiés à ce sujet (^). » Les expériences ont consisté à faire tomber un faisceau parallèle de lumière polarisée sur la face dépolie d'une plaque de verre et à étudier l'influence des conditions expérimentales, telles que : degré de polissage, couleur, incidences d'éclairement, etc., sur la polarisation de la lumière diffusée dans des directions géométriquement définies ; cette polarisation est partielle, mais en général considérable. La face postérieure des plaques était noircie afin d'éviter les réflexions intérieures. » Le mode de représentation suivant permet d'embrasser d'un coup d'œil l'ensemble des phénomènes. Supposons qu'une sphère ait son centre sur la surface diffusante et lui soit invariablement liée ; dessinons au point de rencontre de cette sphère et d'un -rayon diffusé quelconque une petite ellipse semblable à la vibration elliptique qui lui correspond ; en opérant ainsi pour un assez grand nombre de directions et dans des conditions expérimentales différences, on obtient une série de diagrammes dont la description comparée fait ressortir les points intéressants de la question. (') Ces expériences ont été faites au laboratoire d'enseignement de la Sorbonne. (') La Provostaye et Desains, Ann. de Chimie et de Phys., 3" série, t. XXXIV ; M. GouT, Comptes rendus, t. XCVIII, p. 978; 1884. ( i55 ) Dans la pratique, on substitue à celle sphère idéale sa représentation en projecti«)n stéréographique sur le ])liin de la surface diffusante. » Le plan de polarisation de lu lumière incidente ayant une orientation quelconque, on remai'que généralement sur la sphère deux pointes dont la position parait déterminer entièrement l'aspect du diagramme. Ces points correspondent aux rayons neutres de MM. La Provostaye et Desains; leur polarisation circulaire et de sens opposés a été découverte par M. Gouy. Pour abréger le langage, nous les appellerons /oj^e/-.?. » Autour d'eux, les ellipses représentatives vont en s'aplatissant très rapidement à mesure qu'on s'éloigne, de sorte que, sauf dans leur voisinage immédiat, la polarisation des rayons diffusés est très sensiblement rec- tiligne. De ce fait, il résulte qu'on ne peut pas définir avec une exactitude bien grande la ligne de démarcation entre les zones des vibrations dcxlror- sum et sinislrorsum qui entourent respectivement chacun des foyers. » En un point quelconque les axes de l'ellipse correspondante font l'un et l'autre des angles à peu près égaux avec les arcs de grand cercle qui joignent le point considéré aux deux foyers; mais ce n'est là qu'un à peu près qui permet, à défaut de figure, de se faire une idée très approchée de l'aspect d'un diagramme. » Quand le degré de poli augmente, les foyers se rapprochent l'un de l'autre et s'éloignent du point où le rayon incident rencontre la sphère (nous appellerons ce dernier point /jô/e d'incidence); en même temps la zone d'ellipticité se rétrécit autour d'eux, et la proportion de lumière po- larisée augmente. » Les phénomènes varient dans le même sens quand, le poli restant le même, on emploie de la lumière dont la couleur va du violet au rouge. D'ailleurs, d'une façon générale, les variations dues à l'élément couleur sont de même ordre que les différences entre les angles brewstériens cor- respondants aux radiations employés et telles que l'augmentation de la longueur d'onde ou du polissage produisent des effets de même sens. » Quand on fait varier l'orientation du plan de polarisation de la lumière incidente, les foyers décrivent respectivement deux courbes symétriques l'un de l'autre par rapport au plan d'incidence et qui se coupent sur ce plan. Ces courbes peuvent être, aux erreurs expérimentales près, assimi- lées à deux arcs de cercle, et l'approximation est d'autant plus exacte que le dépoli est plus fin. Ces arcs de cercle ont leur pôle dans le voisinage du pôle d'incidence, et leur rayon a une valeur à peu près égale au double de l'arc ayant même mesure que l'angle brewstérien du verre employé; cette ( i56) estimation, qui n'est approchée qu'à 7° ou 8° pour un dépoli grossier, se justifie de plus en plus quand on pousse le polissage. » Le point d'intersection des deux cercles précédents, que nous appelle- rons point principal, est intéressant à considérer ; en effet, en orientant conve- nablement le plan de polarisation de la lumière incidente on peut obtenir en ce point une vibration d'ellipticité et de sens arbitraire. Il est aisé d'en conclure que le point principal détermine dans le plan d'incidence une direction par laquelle les deux composantes de la lumière diffusée ont une différence de phase équivalente à un quart d'onde. La vérification expé- rimentale de celte conclusion a montré que, pour le verre et les corps analogues, c'est la composante (') située dans le plan d'incidence qui est en avance sur l'autre. » Quand on fait varier l'incidence d'éclairement de 0° à 90°, le point principal s'éloigne d'abord du pôle d'incidence pour s'en rapprocher ensuite; le maximum d'écart est atteint pour une incidence très voisine de l'incidence principale L et a lui-même une valeur légèrement inférieure à 2L » L'incidence restant constante, pour obtenir une vibration circulaire au point prmcipal, il faut que l'angle de la vibration (') incidente avec le plan d'incidence soit d'autant plus faible que le poli -est plus fin. D'autre part, à mesure que le polissage augmente, la distance du point principal au pôle d'incidence devient plus grande et le maximum des valeurs qu'elle prend tend vers 2 L » Ce qui précède résume les caractères principaux de la diffusion sur le verre dépoli; actuellement je me propose d'étudier plus spécialement les rayons diffusés dans le plan d'incidence, afin de pouvoir, en poussant de plus en plus le degré du poli, suivre la variation des phénomènes quand on passe du cas de la diffusion à celui de la réflexion ordinaire. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la relation entre la densité d'une solution saline et le poids moléculaire du sel dissous. Note de M. Georges Ciiarpv, présentée par M. Henri Moissan. « Dans une série de Notes présentées à l'Académie en 1892, j'ai attiré l'attention sur quelques simplifications introduites dans l'étude des solu- (') 11 s'agit bien entendu Je la vibration perpendiculaire au plan de polarisation comme la concevait Fresnel. ( i57 ) lions par l'emploi d'une variable convenable pour représenter la concen- tration. J'ai montré, en particulier, que les densités des solutions salines sont représentées par des courbes très régulières quand on prend comme concentration le nombre de molécules de sel contenues dans loo molé- cules de mélange, et que les courbes relatives à différents sels d'une même série se placent, les unes par rapport aux autres, dans l'ordre des poids moléculaires. » Dans ces calculs, on prenait le poids moléculaire de l'eau égal à i8; sur le conseil de M. Le Chatelier, j'ai repris ces calculs en tenant compte de la condensation des molécules d'eau aux basses températures, indiquée par les travaux de M. Ramsay. » Si l'on construit les courbes qui représentent les densités en fonction de la concentration moléculaire C, en donnant au poids moléculaire m de l'eau des valeurs graduellement croissantes à partir de i8, on constate que la concavité, (-7^)' positive pour m = 18, diminue graduellement à mesure que m augmente, s'annule pour une valeur de m qui est toujours très voi- sine de m = 3 X 18, et devient ensuite négative. Il y a donc une valeur de m, voisine de 3 x 18, telle que, si on l'atlopte, la densité est propor- tionnelle à la concentration moléculaire. M Voici les résultats obtenus pour une solution de chlorure cui- vrique à 0°. » Les densités indiquées sont des résultats expérimentaux; on a calculé ensuite pour chaque solution la concentration moléculaire en faisant successivement /« ^:= r 8, /n :^ 3 x 18, a« = 4 X 18; ces valeurs sont dé- signées par C|, Cj.C, ; les différences entre les valeurs de -^indiquent comment est disposée la concavité de la courbe. rfO (ID rfD Densité. rfC,' DifTérence. cîcj DifTérence. llC,' Différence. \ i ' o.oSaS o,o23i 0,0196 '„_ o,o55o H- 22 0,0280 — I 0,0192 — 4 ' „o o,o568 + 4o o,o23o — i 0,0189 — 7 , 0,0.588 -h 60 0,0228 — 3 o.oiSii — 12 I,2204 ^ c^ ^ ' ^ . , 0,0628 -t-ioo 0,0282 -Hi 0,0182 — 14 ç o,o652 -I-124 o,o23i 0 0,0177 • — 19 » Les autres solutions donnent des résultats analogues; la concavité ne s'annule, en général, que pour une valeur de /n très légèrement supérieure à 3 x 18. ( i58) » J'ai recherché si la considération de ces molécules condensées ne permettait jsas de mettre en évidence une relation entre la densité d'une solution et le poids moléculaire du sel dissous. J'ai calculé les valeurs de C3 pour un certain nombre de chlorures et de sulfates. Les courbes de den- sité en fonction de Cj s'écartent très peu de lignes droites. On a alors me- suré les ordonnées (D) correspondantes à une même concentration (C3), pour les différents sels, et divisé ces ordonnées par les poids moléculaires des sels. Les Tableaux suivants donnent les résultais relatifs à deux ordon- nées différentes. D Poids -^ Clilofiu'es. ' moléculaire i\I. pour €3 = 2,5. pour G, = 6,5. M g Cl- 9.5,2 0,254 0,983 CaCI- '10,9 0,252 0,983 CuCI- i34,2 o,23o 0,890 SrCl^ i58,58 0,241 0,922 BaCI- 208,1 0,289 o,9i3 D M Sulfates. M. pour C, = 2. pour C, = 4- SO'Mg 120,44 o,i25 0,63 SO*Mn iôi,o6 0,1 36 0,68 SO*Ni i55,o6 0,127 0,63 SO'Co i55,o6 0,127 Oj63 SO*Gu i59,36 0,126 0,63 SO'Zn 161, 56 0,126 0,64 » Ces calculs se résument dans l'énoncé suivant : » La densité d'une solution saline augmente proportionnellement à la concentration moléculaire, si l'on admet que le poids moléculaire de l'eau à 0° est environ 3 X 18. Les densités de solutions également concentrées de sels analogues sont à peu près proportionnelles aux poids molécu- laires de ces sels. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle gtucosane, la lévoglucosanc. Note de M. Taxket. « L'action de la baryte sur la picéine est particulièrement intéressante. Alors, en effet, que les acides, de même que l'émulsine, dédoublent ce glu- coside, avec fixation d'eau, en picéol et glucose, c'est au contraire un anhy- ( «59 ) dride du glucose ou glucosane que je viens d'obtenir en le traitant à loo" par l'eau de baryte. J'ai reconnu, de plus, que cette réaction n'est pas exclusive à la picéine et que d'autres ghicosides, comme la salicine et la conifcrine, la donnent enraiement. Ainsi se trouvent vérifiées les vues de M. Bcrthelot sur les glucosides, quand, en 1860, dans sa Chimie fondée sur la synthèse ('), leur étendant la théorie des mannitannides qu'il venait d'établir, il en faisait dériver une partie, non plus du glucose, mais des glucosancs, dont, disait-il, « la formation doit être recherchée à l'avenir ». » La nouvelle glucosane diffère par ses propriétés physiques, le sens de son pouvoir rotatoire notamment, de la glucosane dextrogyre qui se forme quand on maintient pendant c[uelque temps le glucose à 170°. Je l'appellerai donc, pour l'en distinguer, lévo glucosane. » Préparation. — Pour préparer la lévoglucosane avec la picéine, on chauffe le glu- coside en matras scellé, pendant quatre heures, à 100°, avec vingt fois son poids d'eau de baryte; on précipite ensuite la barvle par CO^, on filtre chaud et, après avoir enlevé le picéol par plusieurs agitations avec de l'éther, on concentre la liqueur aqueuse. Quand elle est arrivée en consistance d'extrait, on l'épuisé par l'éther acé- tique bouillant; celui-ci, distillé à son tour, laisse comme résidu la lévoglucosane cristallisée. On la purifie en la faisant recristalliser dans l'eau. » La réaction est beaucoup plus pénible avec la coniférine et la salicine : ainsi cette dernière a pu être chauffée pendant sept heures à 100° avec de l'eau de baryte, sans donner sensiblement de lévoglucosane. Il faut, pour les dédoubler, emplover deux et trois fois plus de baryte que n'en contient l'eau de baryte saturée à froid, et, de plus, prolonger l'ébullition trente à quarante heures. Le reste du traitement est le même qu'avec la picéine. Si toutefois il reste de la coniférine ou de la salicine non dé- doublée, on la sépare en partie en reprenant par le moins d'eau froide possible le ré- sidu laissé par l'éther acétique, les glucosides étant bien moins solubles que la glu- cosane. Mais ce n'est que difficilement et à la suite de cristallisations répétées qu'on arrive à avoir de la lévoglucosane bien exempte de coniférine ou de salicine, ce qu'on reconnaît à ce qu'elle se dissout alors sans coloration dans l'acide sulfurirpie. » La quantité de lévoglucosane obtenue avec la picéine est théorique. Il n'en est pas de même avec la coniférine et la salicine : une partie se détruit sous l'influence pro- longée de la baryte bouillante et l'on n'a plus que de 20 à /Jo pour 100 du rendement prévu. » J'ajouterai que, dans cette réaction de la baryte sur la picéine, la coniférine et la salicine, il se produit, en même temps que la lévoglucosane, du picéol, de l'alcool co- niférylique et de la saligénine, mais accompagnés d'autres dérivés qu'il reste encore à étudier. « Composition. — L'analyse indique pour la lévoglucosane une composition centé- (') Brrtuei.ot, Chimir fondée sur la synthèse, t. 11, p. 27G. ( î6o ) simale qui répond à celle d'un anhydride du glucose ('). D'autre part, le raoultage de sa solution aqueuse (') lui assigne un poids moléculaire voisin de 162. La lévoglyco- sane a donc pour formule CH'^O'. » Propriétés phyxiques. — • La lévoglucosane cristallise en magnifiques ciistaux, ex- trêmement soiubles dans l'eau et dans l'alcool. Elle se dissout à froid dans moins de son poids d'eau : iP,3 d'alcool à 60°; 5p,8 d'alcool à 90°; 19P,6 d'alcool absolu et 24 parties d'éther acétique à 22". Elle est aussi légèrement soluble dans l'éther. La lévoglucosane fond à 178° et se sublime sans altération quand on la maintient en fusion dans le vide. Elle est lévogyre et a pour pouvoir rotatoire rtu = — 66", 5 en solution aqueuse à 10 pour 100 et au-dessous, et a^ ^ — Si°,5 en solution à 5opour 100. On a aD= — 70°) 5 avec l'alcool absolu et «0= — 77°» 5 avec l'éther acétique. Le pouvoir ro- tatoire des solutions aqueuses ne varie pas sensiblement avec le temps et la tempé- rature. » La lévoglucosane' a une densité de i ,69. Sa saveur est légèrement sucrée. )i 1\L Wvrouboff, qui a bien voulu examiner les cristaux de lévoglucosane, les a trouvés orthorhombiques avec les paramètres 1 ,0164 : 1 : 0,5674 ou très sensiblement I • I • v''^. ' • ' • \ 3 » Propriétés chimiques. — La lévoglucosane a pour propriété caractéristique de former du glucose ordinaire, dextrogyre, fermentescible et réducteur, par consé- quent, quand on la chaulTe avec les acides étendus. Or la lévoglucosane, qui est lévo- gyre, ne fermente pas avec la levure de bière, et ne réduit pas la liqueur de Fehling. Mais l'hydratation de la lévoglucosane est lente : avec l'acide sulfurique à 2,5 pour 100, par exemple, elle demande prés de quatre heures à 100° pour être complète. )i L'émulsine est sans action sur la lévoglucosane. Elle n'est précipitée ni par le sous-acétate ni par l'acétate de plomb ammoniacal. » Ethers. — Des éthers benzoïque et acétique de la glucosane ont déjà pu être préparés. Le premier s'obtient en la traitant par le chlorure benzoïque en présence d'une solution de soude. C'est une poudre blanche, remarquable par sa faible solubi- lité dans l'eau, l'alcool et l'éther. Cet éther fond à 194° et a une composition voisine de celle d'un éther triatomique C*(II-0)- (C' IPO'-)^. » L'éther acétique, beaucoup plus soluble et, par conséquent, plus facile à purifier, se prépare en chauffant la lévoglucosane avec l'anhydride acétique et un fragment de chlorure de zinc. Il cristallise en aiguilles fusibles à io7°-io8''; il a, en solution alcoo- lique, un pouvoir rotatoire a0 = — 4'^"j5. Sa composition répond exactement à la for- mule C^(IPO)- (C^H»0^)3. (>) Trouvé : C = 44,63 (I); 44,5- (II); 44,22 (III); et H = 6,35 (I); 6,28 (II); 6,32 (III) pour la lévoglucosane obtenue avec la salicine (I), la picéine (II), et la co- niférine (III). Calculé pour C«H'»0» : C = 44,44 et H = 6, 18. TP (') P = Ios^63; C = i°,i75. D'où M = -7T- =166,8. Calculé : 162. ( i6i ) » La glucosane se comporte donc avec les acides acétique et benzoïque comme un alcool triatomique. Mais son atomicité ne paraît devoir être définitivement établie qu'après l'analyse d'un plus grand nombre de ses composés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses au moyen de l'élher cyanacétique. Él/iers phénacylcyanacétiques . Note de M. T. Klobb, présentée par M. Friedel. « Les recherches entreprises par M. Halier et ses élèves sur l'éther cyanacétique ont eu pour principal objet l'étude des dérivés de substitu- tion fournis, soit par les chlorures acides, soit par certains éthers. Dans le même ordre d'idées, je me suis proposé tl'étudier l'action de la broma- cétophénone (^bromure de phénacyle). » De rétlier cyanacétique sodé, préparé d'après les indications de M. llaller ('), a été traité, molécule à molécule, au sein de l'alcool, par de la bromacélophénone en dissolution dans trois fois son poids d'étber anhydre. Le mélange se colore et laisse déposer un précipité cristallin. Pour isoler les produits formés on chasse par distilla- tion l'éther et l'alcool, et l'on reprend le résidu par l'eau qui dissout le bromure de sodium. Il se sépare une masse brune, le plus souvent demi-fluide, qui se solidifie plus tard. Celle-ci est reprise par l'éther qui s'empare du dérivé monosubstitué, tandis que le dérivé bisubslitué reste insoluble. Ce dernier constitue une poudre très blanche qu'il suffit de faire recristalliser dans l'alcool bouillant. Ainsi obtenu, il se présente sous la forme d'aiguilles fondant à i42°, peu soluble dans la plupart des dissolvants, ... , C«H5-C0-CIP\„/CAz ^, , ,. , . et repondant a la tormule p^us r o CVf^ / \ rnsp^Hs' diphenacylcya- nacétate d'éthyle. On peut sans doute interpréter sa formation par l'équation !(G''H=-C0-CH^Br)+2('cHNa/^Qf^,^,) = 2NaBr-hCH^/^^'ç,jj, -h(C«H=-CO-GHTC/cQrC.H^ » Le second produit de la réaction, généralement moins abondant, n'est pas aussi facile à purifier. Après évaporation de l'éther, il reste sous la forme d'une masse molle, très colorée, cristallisant à la longue. Cependant, après plusieurs cristallisations dans l'alcool, on finit par obtenir des feuillets blancs fusibles à 54° et qui donnent à l'ana- lyse des nombres répondant à la formule (C^H^— CO — GH-) CHî' La (') Comptes rendus, t. CIV, p. 1626. G. R., 1894, 2- Semestre. (T. CX!X, N- 2.) 21 ( l62 ) réaction généralrice est donc » Pour confirmer ces résuUats, j'ai répété les mêmes essais en prenant comme point de départ le cyanacétate de méthyle : la marche de la réaction a été la même. Les élhers obtenus représentent les homologues inférieurs des deux précédents. /C Az » Le diphénacylcyanacétate de méthyle (C'''H''-CO-GH^)^C(^ m^PHs ^'^^ ""^ pondre cristalline blanche fondant à igS", insoluble dans Téther, peu soluble dans l'alcool et le benzène bouillants, qui l'abandonnent en aiguilles microscopiques. )i Le phénacylcjanacétate de méthyle (G''H^-CO-CH-)CH(^ mTHs est, comme son homologue supérieur, très soluble dans les dissolvants habituels, et fond, comme lui, à 54°. Il se sépare de l'éther en petits mamelons et cristallise au sein de l'alcool en longues aiguilles. M La diagnose de ces corps est très aisée. Les ctliers monosubstitués prennent au contact de la potasse aqueuse une coloration jaune; après dissolution, le liquide précipite en bleu par les acides. Les bisubstitués, au contraire, se dissolvent dans la potasse alcoolique en bleu foncé, et, si Ton acidifie ensuite, il se forme un précipité rouge. )) Je me propose de poursuivre l'étude de ces divers dérivés ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'éther paraphlalodicyanacélique. Note de M. J. Locher, jjrésentée par M. Friedel. Cl En continuant les recherches de MM. Haller (^ ) et MuUer (' ) sur l'ac- tion réciproque des chlorures acides et de l'éther cyanacétique sodé, nous avons fait réagir sur l'éther sodocyanacétique les chlorures des acides méta-et paraphtaliques. Nous ne nous occuperons dans cette première Note que des expériences faites avec le chlorure de paraphtalyle. (') Laboratoire de l'École supérieure de Pharmacie de Nancy. {"-) Comptes rendus, t. CV, CVI, CVII. (^) Annales de Chimie et de Physique, 7° série, t. I, p. 464 et 477- C i63 ) » P réparation du chlorure de paraphlalyle. — Nous avons modifié la préparation ordinaire du chlorure de téréphtalyle; on obtient de bons résultats en opérant de la manière suivante : » On mélange i molécule d'acide paraphtalique, 3,5 molécules de pentachlorure de phosphore et 3 molécules d'oxychlorure; le tout est chauffé pendant six heures au réfrigérant ascendant, au bain de sable; on laisse reposer pendant douze heures, et l'on sépare par décantation le liquide contenant le chlorure dissous, du pentachlorure cristallisé. Le liquide soumis à la distillation fournil deux produits, l'ox^ chlorure dis- tillant à loS"-! 10° et le chlorure de téréphtalyle, passant à 258''-259°et fondant nette- ment entre •j']''--j8''. n Ce procédé fournit en moyenne 85-9© pour loo de la théorie. Action du chlorure de téréphtalyle sur l'élher cyanacétique sodé /pon /CAz iy-Wi '::Xr; H-4CHNaCOOC2H5 \COCI ,'CAz ç, \CAz » On met en suspension 4 molécules d'éther cyanacétique sodé parfaitement sec et bien pulvérisé dans le quadruple de son poids d'éther anhydre, on ajoute i molécule de chlorure de phtalyle, dissous dans le double de son poids d'éther. La masse s'échauffe légèrement et la couleur jaune se change en jaune-orangé. On agite de temps à autre et, après vingt-quatre heures, la réaction peut être considérée comme terminée, l'odeur du chlorure ayant presque entièrement disparu. Le produit de con- densation, ainsi que le chlorure de sodium, insolubles tous deux dans l'éther, se pré- cipitent. On filtre et on lave à l'éther chaud pour enlever l'excès de chlorure et l'éther cyanacétique créé par la réaction et l'on essore à la trompe. Puis on dissout dans l'eau froide; on filtre el l'on ajoute de l'acide acétique; l'éther paraphtalodicyana- cétique se précipite tandis que le chlorure de sodium et le phtalate de soude, provenant de la décomposition partielle du produit restent en solution. Le précipité, lavé à l'eau froide et séché, forme une poudre blanchâtre, fondant entre i6o°-i70°. » Pour purifier le produit, on le fait bouillir avec de l'alcool absolu, on filtre et on laisse refroidir lentement; on obtient ainsi de fines aiguilles. Les rendements sont assez mauvais. i6ï',2 d'éther cyanacétique sodé ont fourni ordinairement 38"',2 d'éther paraphtalacyanacétique, soit environ 3o pour loo de la théorie. » Cet éther cristallise de l'alcool, du benzène ou du chloroforme sous la forme de longues aiguilles d'un beau blanc, fondant nettement à 179°; il est insoluble dans l'eau froide, soluble plus ou moins dans la plupartdes dissohants organiques, égale- ment soluble dans les alcalis caustiques et carbonates, ainsi que dans l'ammoniaque. » Il se décompose quand on le chauffe à l'étuve à 100°, de même quand on le fait bouillir a\ec de l'eau ou des solutions alcalines. Sou sel de soude donne une colora- ( i64 ) lion rouge avec le chlorure ferrique, réaction qui, ainsi que Fa démontré M. Haller, CAz. caractérise le groupement CO — GH — COOC2H5. » L'éther paraphtalodicyaiiacétique est un véritable acide bibasique qne nous avons pu titrer par la soude en solution hydroalcoolique. » Pour le caractériser nous avons préparé, en outre, et analysé : )) Le sel cuivrique, poudre verle cristalline, renfermant 2 molécides deau de cristallisation. » Le sel plombique, poudre blanche amorphe. » Le sel charge ntique, poudre blanche amorphe, noircissant à la lumière. » Le sel ammonihcal , poudre blanche amorphe. » Action de l'eau bouillante sur l' élher paraphlalodicyanacétiqiie. — Nous avons fait bouillir l'éther pendant plusieurs heures avec de l'eau, espérant obtenir, ainsi que M. Haller (') et M. Muller (-), un dérivé analogue à la cyanacétophénone : /CAz „,„j/C0-CH-C00C2H= „,„ „^, ^„„.^„ „„„,/CO-CH^CAz \CAz » Malheureusement, la molécule s'est scindée en éther cvanacétique et en acide téréphtalique. Le carbonate de soude et la soude à chaud pro- duisent le même résultat. )> Par contre, nous avons pu nettement caractériser la fonction dicéto- nique de notre composé en préparant sa dihydrazone. » Préparation de l'éther paraphtalodihydrazonedicyanacétique : Az — AzH— C«H5 II r6ut/G-CH(CAz).COOG^H5 \C-GH(CAz).GOOC2H5 II Az-AzH — C«H5 » 11 s'obtient en faisant bouillir pendant deux heures une solution chlorofor- mique de l'éther avec 2 molécules de phénylhydrazine. Purifié par cristallisation dans l'alcool absolu bouillant, il se présente sous la forme de cristaux incolores, insolu- (') Comptes rendus, t. CI, p. 1270. (^) Annales de Chimie et Phjsi/jue, 7= série, t. I, p. 497- ( i65 ) blés dans l'eau, peu solubles dans tous les autres dissolvants, et fondant nettement à 26o''-26i° ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le goudwn de pin. Note de M. Adolphe: Beivaro, présentée par M. Friedel. « Le goiidroil de pin, obtenu dans les Landes par carbonisation en meules du bois de pin maritime, se présente sons la forme d'un liquide épais, brun-foncé. Sa densité est \,oS[\. Soumis à la distillation, il fournit d'abord une petite quantité d'eau, puis un mélange d'hydrocarbures et de phénols distillant de ioo"à4oo°, que l'on sépare par un traitement à la lessive de soude qu'il importe d'employer bouillante, afin d'éviter d'émul- sionner le produit. Après refroidissement, on soutire la liqueur alcaline qui, traitée par un acide, abandonne les phénols; l'huile surnageante, après avoir été lavée à l'eau bouillante, peut être soumise à la distillation. On obtient ainsi environ : Eau 3,5 pour loo. Hydrocarbures avant 3oo° 12 » » de 3oo" à 36o° 45 » Phénols 18 » Brai riche en retène 21 ,5 » » Les produits distillant avant 3oo° sont donc en proportion minime, et, pour en isoler une quantité suffisante, j'ai dû opérer sur So''^ de gou- dron brut. Par des distillations fractionnées, on peut alors en séparer trois hydrocarbures : un carbure térébique, dont l'étude fait l'objet de la pré- sente Note, et deux autres hydrocarbures, à point d'ébullition plus élevé, sur lesquels je me propose de revenir prochainement. » Pour isoler le térébenthène, on recueille les produits distillant de 160° à 180°, on les débarrasse des produits oxygénés qu'ils renferment par ébullition avec du so- dium, puis on les soumet à une dernière rectification. » Le térébenthène ainsi obtenu se présente sous la forme d'un liquide incolore, bouillant à I7i°-i74°- Sa densité à 0° = 0,866. » Son pouvoir rotatoire est a^ = — 19°, i. Son indice de réfraction = i ,4780. 1) Son analyse conduit à la formule C'H". » Sa densité de vapeur =4i6 (théorie, 4)7)- » Exposé sur le mercure dans une éprouvette remplie d'oxygène, il absorbe ce gaz plus rapidement que l'essence de térébenthine. (') Travail fait à l'Inslilut chimique de Nancy (Laboratoire de M. Haller). ( '^^ ) » Traité par le brome en solution sulfocarbonique, il donne un produit d'addition Qiopji6g,.2 qj,j gg décompose pendant l'évaporation du sulfure de carbone et dont la composition n'a pu être établie qu'en déterminant la quantité de brome absorbée par sa dissolution jusqu'à coloration rouge. Par l'action directe de brome, il se transforme en un dérivé tétrabromé C'H'^Br' (trouvé, 70,7 Br pour 100; théorie, 70,7), sous forme d'un liquide sirupeux, rouge brun, qui, abandonné pendant plusieurs jours à lui-même, laisse déposer de fines aiguilles qu'il n"a pas été possible de séparer du liquide épais qui les accompagne. » 11 absorbe le gaz chlorhydrique : le produit obtenu, distillé dans le vide, laisse comme résidu un dichlorhydrate solide qui, après cristallisation dans l'alcool, fond à 49°) 5. Traité par le gaz chlorhydrique en solution éthérée, il abandonne, après éva- poration à l'air de la partie liquide, le même dichlorhydrate fusible à 49°, 5. » Traité par l'acide sulfurique ordinaire, il s'échaulTe fortement. Le liquide sur- nageant, soumis à la distillation, bout vers 170° et laisse un résidu abondant d'un polymère très épais bouillant au delà de 3oo°. )) Les produits passant vers 170" sont en grande partie formés de cymène; traités par l'acide sulfurique fumant, ils donnent de l'acide cymène-sulfonique dont le sel de baryum répond à la formule (C'^H^SO^) Ba + IPO (trouvé, 23,5 Ba pour 100; théorie, 28,6). » Après le traitement à l'acide sulfurique fumant, il reste une petite quantité d'un hydrocarbure bouillant vers 170° qui n'est autre que de l'hexahydrure de cymène G'»H". » Son analyse conduit à la formule C'H-''. » Sa densité de vapeur ^=li,S (théorie, 4, 9). » Il est inattaquable par le brome à froid et l'acide nitrique fumant ( ' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Composition quantitative des créosotes de bois de hêtre et de bois de chêne. Note de MM. A. Béhal et E. Choay, pré- sentée par M. Friedel. « Avant de commencer ce travail, il importait avant tout d'avoir une créosote à l'abri de tout reproche. » M. Scheurer-Kestner, à qui nous sommes heureux d'adresser ici nos plus vifs remerciments, nous a donné une certaine quantité d'huile lourde de hêtre pure. Nous devons également à l'obligeance de M. Barré une provision d'huile lourde de chêne. » Nous avons traité ces deux créosotes de la même façon et avec les mêmes appareils reclificateurs, de façon à rendre les produits compara- bles. Il est facile, en effet, de comprendre que la créosote étant un mé- (') (^u'il me soit permis de signaler à l'Académie l'inlelligenl concours que m'a prêté dans ce travail M. Olivier Potier, élève du Laboratoire de l'Ecole des Sciences de Rouen. ( i«7 ) lange hétérogène sera dilïérente, quoique provenant d'une même huile lourde, suivant la puissance des appareils rectificateurs. » Méthode de préparation. — L'huile lourde provenant de la distillation du gou- dron de bois est acidulée avec de l'acide chlorhydrique et agitée avec l'eau pour la débarrasser des composés basiques qu'elle renferme. La partie huileuse est décantée, puis dissoute dans la lessive de soude et additionnée d'une quantité d'eau assez con- sidérable. Cette précaution est nécessaire, car les phénates alcalins retiennent en dis- solution concentrée une certaine proportion de corps neutres. On décante les huiles surnageantes. On épuise la solution alcaline au benzène, puis on décante le benzène et on fait passer dans la solution alcaline un courant de vapeur d'eau tant que le pro- duit (|ui distille possède une odeur forte. » Le liquide alcalin est traité par l'acide chlorhydrique, les phénols mis en liberté sont décantés et la solution aqueuse est épuisée au benzène. Celui-ci est distillé et le résidu de la distillation est réuni à l'ensemble des phénols. » On rectifie alors deux fois, en se servant d'une colonne Le Bel-Henninger à cinq boules et en recueillant, d'une part, ce qui passe de 200° à 210°, d'autre part ce qui passe de 210° à 220°. « Dans le cas de la créosote de hêtre, pour looos'' de la portion 20o''-2io", on ob- tient 367B'' de la portion 2io°-22o°. )) La densité de la portion 20o°-2io° à 17° est de 1 ,o85. » La densité de la portion 2io°-220° à i5° est de i ,o83. » La créosote de chêne 20o°-2io" possède une densité de i ,068 à i5°. » Nous avons procédé au dosage de ces diflerentes portions en nous servant de la méthode que nous avons décrite dans les Comptes rendus (' ). » Voici les chiffres trouvés : » Créosote de hêtre passant de 200° à 210°. Pour 100. Monophénols 89 Gayacol 26,48 Créosol et homologues Sa, i4 Perte 2,38 » Créosote de hêtre pure passant de 100° à 220° obtenue par un mélange de la portion 20o''-2io° et 2io"-220°, dans le rapport de lOooS'' à 8678''. Pour 100. Monophénols Sg Gayacol '9172 Créosol et homologues 39,98 Perte i ,3o (') Il se présente fréquemment, surtout lorsqu'on opère avec la créosote 200°- 220°, que l'homopyrocatéchine et ses homologues retiennent avec énergie de la pyrocatéchine. Dans ce cas, on distille à la pression ordinaire le mélange dont on a pris le poids brut en se servant d'un petit tube Le Bel-Henninger à quatre boules, et en recueillant ce qui passe jusqu'à 25o°. Cette portion mise avec deux fois son poids de ))enzène abandonne sa pyrocatéchine, ou du moins la majeure partie de celle-ci. ( i68 ) « En calculant la quantité de gayacol fournie par le rapport ;ooo à 867, et en se basant sur l'analyse de la portion 20o°-2io°, on voit que la portion 2io°-220"' ne ren- ferme pas de gayacol. » Créosote de chêne loo^-iio". Pour Too. Monophénols 55 Gayacol l[^ Créosol et homologues 3i )> La créosote de chêne se diflerencie donc de la créosote de hêtre par sa densité plus faible 1068, par sa richesse plus grande en monophénols et par sa teneur moindre en gayacol. i> On peut aller plus loin et se demander quelles sont les proportions relatives des monophénols entrant dans la créosote. Mais ici nous perdons de notre précision. Les dosages précédents sont, en effet, aussi précis que possible, car répétés sur plus de 4''? de créosote ils conduisent sensiblement aux mêmes résultats. Néanmoins, il nous paraît intéressant de les connaître. » Voici comment les chiffres ci-dessous ont été fournis : » Quand tout l'ensemble de la rectification des monophénols dans la recherche qualitative a été fait, nous avons pesé chacune des portions présentant un point fixe et nous avons partagé par le calcul les portions intermédiaires de telle façon que la moitié de cette portion a été attribuée au phénol possédant le point d'ébuUition le plus élevé. C'est, pensons-nous, la meilleure façon de partager ces portions qui sont devenues irréductibles par la distillation fractionnée, au moins dans les conditions de l'expérience. )i En opérant de cette manière, on trouve que 100 parties de monophénols renfer- ment, en chiffres ronds : Pour 100. Piiénol ordinaire , i3 Orthocrésylol 26 Meta et paracrésylol 2q Orthoéthylphénol 9 Métaxylénol i , 3, 4 5 Métaxylénol i, 3, 5 2,5o Phénols divers non caractérisés i5,5o 100,00 )■ Nous pouvons maintenant transporter ces résultats dans ceux fournis parla créo- sote de hêtre 20o°-2io''. » En arrondissant les chiffres trouvés plus haut pour cette dernière, on arrive aux nombres suivants qui peuvent être considérés comme une movenne : Pour 100. Monophénols 4o Gajacol 25 Créosol et homologues 35 » Décomposons les 4o pour 100 de nionophénols trouvés en nous basant sur la ré- ( ï69 ) partition de loo parties de monophénols. Nous avons alors la composition sui- vante : l'oiir 100. Phénol ordinaire 5, 20 Orlliocrésylol 10, 4o Meta et paracrésylol i i ,60 Orthoéthyjphénol 3, 06 Métaxylénol i, 3, 4 2,00 Métaxylénol i, 3, 5 i ,00 Phénols divers 6,20 Gayacol 25 , 00 Créosol et homologues 35 , 00 100,00 )) Il n'est pas sans intérêt de remarquer combien les phénomènes d'entraînement sont considérables dans la distillation des créosotes; on trouve, en effet, dans la par- tie 2oo"-2io'' 5 pour 100 de phénol ordinaire qui bout vers 179", c'est-à-dire 20° plus bas que la créosote et d'autre part 35 pour 100 de créosol et de ses homologues. Or le créosol bout vers 220°, c'est-à-dire 10° plus haut que la créosote analysée. Ceci nous explique pourquoi la distillation fractionnée directe de la créosote ne donnait pas et ne pouvait pas donner de bons résultats à Marasse. » En résumé, la créosote de hêtre est plus riche en gayacol que la créo- sote de chêne; celle-ci possède une densité moindre due à sa teneur plus grande en monophénols et cette même teneur en monophénols doit la rendre plus caustique, la causticité de la créosote étant due essentielle- ment aux monophénols. » Nous ferons remarquer combien ces analyses donnent des résultais tout différents de ceux que l'opinion courante sur la composihon de la créosote pouvait faire attendre. On croyait, en effet, que la créosote était essentiellement constituée par du gayacol et en renfermait de 60 à 90 pour 100, le reste étant constitué par du créosol et un peu de monophénols. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Accoutumance des ferments aux antiseptiques et influence de cette accoutumance sur leur travail chimique. Note de M. J. Effront, présentée par M. Duclaux. « J'ai démontré, dans un travail précédent, que l'accoutumance des levures de bières à l'antisepsie des composés du fluor produit un change- ment manifeste dans le travail chimique de ces organismes. L:i fermenta- tion secondaire qui consiste dans le dédoublement du sucre en glycérine C. K., 1894, a* Semestie. (T. CXIX, N» 2.) 22 ( 170 ) et en acide succinique diminue graduellement au fur et à mesure que les levures employées ont été plus ou moins accoutumées aux antiseptiques fluorés; après une accoutumance assez prolongée, leur travail chimique se borne presque exclusivement à la transformation du sucre en alcool et en anhydride carbonique. » Il m'a paru intéressant de rechercher si d'autres ferments subissent la même influence, quand on les cultive avec des composés fluorés. Une pre- mière série de recherches a porté sur le ferment lactique et sur le ferment butyrique. » Je préparai deux séries d'échanlillons identiques d'infusion de malt stérilisée; elles furent additionnées, toutes les deux, de dillérentes doses graduelles d'acide fluorhydrique; l'une d'elles fut ensemencée avec des cultures pures de ferment lac- tique; l'autre, de ferment butyrique. » Je constatai que les quantités d'antiseptique nécessaires pour empêcher le déve- loppement de ces ferments pendant deux jours, à la température de 3o° G., étaient pour le premier de 25™s'' d'acide fluorliydrique pour loo d'infusion, et de 12™?'' pour loo d'infusion pour le second. » Ces quantités déterminées, j'ai pu accoutumer insensiblement les deux ferments à l'action antiseptique du fluor. J'ai employé à cet effet la même méthode que celle que j'avais appliquée aux levures. » Les premières cultures furent faites avec des infusions auxquellesje n'avais ajouté que i^s' d'acide fluorhydrique pour loos' de liquide; les doses furent successi- vement augmentées dès que je constatai une augmentation d'acidité dans l'infu- sion. » Après une série assez longue de cultures, j'observai que les deux ferments résis- taient à des doses d'acide fluorhydrique représentées par 3o'"S"- de cet antiseptique pour looe'' d'infusion. » Dans une infusion additionnée de cette proportion d'acide fluorhydrique, le fer- ment lactique a produit is"', 5 d'acide lactique pour loos"' d'infusion'; le ferment buty- rique qS'', 86 d'acide butyrique pour une proportion identique d'infusé. » Ces quantités d'acide se rapprochent beaucoup de celles qui sont produites par les mêmes ferments, à une même température, pendant le même laps de temps et dans les mêmes conditions, dans une infusion de malt non additionnée de combinai- son de fluor. » L'examen microscopique des infusions, après la fermentation, m'a dé- montré que les ferments qui ont subi l'accoutumance aux composés fluo- rés, tout en produisant des quantités identiques d'acide, donnent nais- sance à beaucoup moins de cellules nouvelles que ces mêmes ferments qui n'ont pas subi le traitement antiseptique. ( «70 » J'ai constaté, lors du travail de ces deux ferments, les mêmes phéno- mènes que ceux que j'avais observés pendant le travail des levures de bières; leur pouvoir d'accroissement diminuait considérablement, mais, en même temps, lenr pouvoir ferment augmentait dans des proportions semblables. » Il est évident que, pendant les fermentations lactique et butyrique, de même que pendant la fermentation alcoolique, il se forme, à côté des pro- duits principaux, d'autres produits secondaires. On peut s'en assurer faci- lement par le dosage du sucre avant et après la fermentation : la quantité disparue ne sera jamais en rapport avec la proportion d'acide formée; celle-ci sera toujours inférieure à la quantité qu'on aurait dû obtenir si l'on déduit théoriquement l'acide du sucre. Jusqu'ici, il n'a pas été fait d'études complètes sur la nature de ces produits accessoires; on ne les connaît guère et il m'a été impossible de déterminer quels sont les com- posés organiques qui se forment aux dépens du sucre, au lieu et place des acides; cependant le fait est exact, et il peut se vérifier. » Le changement de travail chimique a été beaucoup plus démonstratif avec le mycoderma aceli. » Pour ces expériences, je me suis servi d'un mélange contenant pour loo : 6 d'al- cool, 1 d'acide acétique, 5 d'infusé de malt stérilisé, d'une densité de 7° Baume. » Les cultures lurent pratiquées dans des ballons à fond large. En présence de 5o°'e"' d'acide fluorliydrique, les liquides ensemencés avec le ferment acétique ne don- nèrent pas de voile, ils n'accusèrent pas une augmentation d'acidité, tandis que, dans les ballons témoins, sans fluor, le développement du mycoderma fut très régulier et la production d'acide normale. » Après une série de cultures successives avec 5™s'', io™5'', tS^sr^ 2o°'3'', 25™?'', etc. d'a- cide (luorhjdrique, les semences ont fini par se développer en vingt-quatre heures, en présence de So^sr d'antiseptique, et je suis parvenu, par la suite, à provoquer leur développement, même à des doses de i20"'S"'. Le caractère de cette accoutumance se traduisit par le fait que, au fur et à mesure que les ferments présentaient une plus grande résistance à l'antiseptique, l'oxydation se rapprochait de l'équation CH^CH^OH -H 60 = 2C0^+ SH^O. » Une série de déterminations d'alcool et d'acide acétique dans des liquides ayant subi trois jours d'acétificalion m'a donné les chiffres ci-après : Acide fluorhydriquc pour 100 Alcool restant Acide formé de liquide. pour 100. pour 100. mgr o 1,55 4)32 25 1,75 3,27 5o 1 ,95 1 ,3i 120 i,4o 0,12 ( 172 ) » Ainsi, pour loo parties d'alcool disparu dans le moût, sans acide fluorliydrique, on a trouvé au début 97,08 d'acide acétique formé; avec 25"S'' d'acide fluorliydrique, ces quantités étaient dans le rapport de 76,94 d'acide pour 100 d'alcool disparu; avec 5o"s^ d'acide fluorliydrique, 32,34 d'acide pour 100 d'alcool; enfin, en faisant usage de i20™s'' d'acide fluorliydrique, 100 parties d'alcool n'avaient plus donné lieu qu'à la formation de 2,62 parties d'acide acétique. .1 Dans toutes ces expériences, j'ai toujours eu soin de ne pas pousser l'acétification jusqu'au delà de la disparition complète de l'alcool ; dans ces conditions, il devient impossible d'objecter que l'acide acétique a pu disparaître après avoir été formé. » L'influence de cette accoutumance sur le travail chimique des fer- ments est cependant moins caractéristique qu'avec les levures de bières, mais elle est toutefois très manifeste. » Les changements que j'ai observés dans le travail chimique des fer- ments, selon qu'ils ont été accoutumés, ou non, à un antiseptique, pré- sentent un intérêt tout particulier pour l'étude des bactéries pathogènes; il me paraît probable que certains ferments pathogènes pourront perdre de leur virulence par un traitement antiseptique, au moyen des composés du fluor; aussi, depuis quelque temps, j'ai entrepris des expériences dans cet ordre d'idées. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Nature des onychomycoses, démontrée par la culture et les inoculations. Note de M. J. Sabrazès, présentée par M. Chauveau. « Le diagnostic entre le fiivus et la tricophytie des ongles n'est pas pos- sible cliniquement, même après l'examen microscopique des lésions ('), si bien qu'on ne saurait actuellement affirmer, avec certitude, qu'il existe des onychomycoses favique et tricophytique. » Nous avons montré, dans un travail antérieur (^), que par culture on pouvait remonter à la cause première des lésions. C'est ainsi que dans un cas nous avons pu affirmer l'altération tricophytique des ongles en même temps que d'une plaque d'herpès circiné, bien que la présence, chez le ( ' ) Aknozan et W. DuBREUii-H, De la tricophytie des mains et des ongles ( Arclm'es cliniques de Bordeaux), janvier 1892. (^) J. Sabrazès, Sur le favus de l'homme, de la poule et du chien, p. 18. Paris, 1893. (•73) même sujet, de godets du cuir chevelu, nous incitât a priori à conclure au favus unguéal ('). » Pour démontrer d'une façon péremptoire la réalité des onvchomv- coses faviques, il fallait retirer, de la profondeur de la lame unguéale, dans des conditions telles qu'on pût éviter de récolter des germes extérieurs à l'ongle, un champignon identique h celui qu'on aurait isolé, chez les mêmes malades, des godets du cuir chevelu et de la peau glabre. Il était indispensable, en outre, que ce champignon fût susceptible de reproduire, par inoculation, cette lésion décisive, le godet. Tel est le travail que nous avons poursuivi pendant le cours de celte année. )) Après bien des tâtonnements, bien des résultats négatifs, nous avons été assez heureux pour isoler, dans deux cas de favus à godets avec coexistence d'onychomycoses, des champignons qui ne se différencient pas de celui que nous avons décrit dans \e favus humain spontané. » Bien plus, l'inoculation du parasite extrait des ongles malades repro- duit des godets caractéristiques sur les oreilles de la souris. » L'existence des onychomycoses faviques, que les recherches cliniques avaient pressentie sans pouvoir l'affirmer, est donc définitivement établie par ces faits expérimentaux. » ANATOMIE ANIMALE. — De la coexistence du sternum avec l'épaule et le poumon. Note de M. Alexis Julien, présentée par M. A. Milne- Edwards. « Sternum. — Le tronc des Vertébrés est composé par trois groupes d'organes squelettiques : le rachis (dorsal), les côtes (latérales), le ster- num (ventral). Le rachis seul est constant. Lorsqu'il est relié au sternum par les côtes, il y a thorax ou poitrine, c'est-à-dire une cavité plus ou moins éloignée de la tète, et logeant les organes respiratoires essentiels (poumon) et le cœur. En rapport physiologique avec la respiration pul- monaire, le thorax ne se rencontre que chez les Vertébrés pulmonés. Mais il n'est constant que chez ceux dont la température est constante (Mam- mifères et Oiseaux), c'est-à-dire dans les deux classes où la respiration pulmonaire atteint son maximimi d'activité. » Os du thorax par excellence, le sternum n'est également constant que (') La sœur de la malade était atteinte de tricophjtie. ( Ï74 ) chez les Mammifères et les Oiseaux; inconstant chez les Reptiles et les Batraciens, il manque toujours chez les Poissons. Les pièces qui, dans certains genres (Hareng) de cette classe, ont été considérées autrefois comme appartenant au sternum, n'en font réellement pas partie. On les rattache avec raison au système tégumentaire. Le sternum coexiste donc toujours avec le poumon, et l'on a le droit de dire : Sans poumon pas de sternum. Mais, si de l'existence du sternum on j^eut toujours conclure à celle du poumon ('), la réciproque n'est point vraie : de l'existence du poumon on ne saurait toujours conclure à celle du sternum : les Serpents, par exemple, sont pulmonés, mais ils n'ont pas de sternum. » Composition. — Le sternum est généralement impair et médian; mais cette dis- position est inconstante : dans celui de l'Acontias, par exemple, on trouve deux moi- tiés latérales distinctes. Constitué par une seule pièce chez les Oiseaux, par douze chez rUnau, le sternum offre une composition variable non seulement d'une classe à l'autre, mais cette composition varie dans la même classe, dans le même ordre et dans la même famille. Ainsi, dans les Anthropoïdes, on compte trois pièces sternales chez le Gibbon, six cliez le Chimpanzé. » Forme. — Les Anciens ont comparé le sternum de l'Homme à une épée de gla- diateur. Il est composé de trois pièces (proximale ou poignée, moyenne ou lame, dis- taie ou xiphoïde). Large chez l'Homme et chez l'Orang, le sternum est étroit chez le Magot. Tranchante, la poignée sternale du Rhinocéros dépasse beaucoup en avant la première côte, tandis que celle du Bœuf s'arrête au'niveau de cet os. Dans les Éden- tés, le xiphoïde manque chez l'Unau, mais chez le Phatagin il se prolonge jusqu'au bassin par deux filets distincts. La configuration du sternum varie même dans les Oiseaux, où pourtant la conformité d'organisation est si prononcée. Le sternum de ceux qui volent présente une crête médiane (bréchet), dont les dimensions sont pro- portionnelles à la puissance du vol; le bréchet manque aux Oiseaux Coureurs (Au- truche), preuve manifeste de la corrélation existant entre l'organe et la fonction. » Texture. — Le sternum des Oiseaux est, en général, entièrement osseux. Les deux filets xiphoïdiens du Phatagin sont cartilagineux. Le sternum de la Grenouille est formé par deux pièces, mi-osseuses, mi-cartilagineuses. Enfin, le sternum du Bimane est entièrement cartilagineux. » Développement. — Le sternum des Mammifères, des Oiseaux et de la plupart des Reptiles est une production costale. Chez l'Homme, par exemple, les huit pre- mières côtes (-) d'un même côté se soudent, par leurs extrémités ventrales, en une bandelette longitudinale (bandelette sternale), qui, se soudant, à son tour, avec sa congénère opposée, constitue l'ébauche cartilagineuse du sternum. Mais telle ne peut (') Le développement du sternum peut précéder celui du poumon (Grenouille); mais, par cela même qu'un animal possède un sternum durant l'état larvaire, on peut affirmer qu'à l'âge adulte il possédera aussi un poumon. (-) Ruge a montré que le xiphoïde humain dérive du S° cartilage costal. ( 175 ) être l'origine du sternunx de la Grenouille^ on sait, en effet, que cet animal est en- tièrement dépourvu de côtes. » Le sternum de l'Homme s'ossifie par 6 à lo points : i pour la poignée, i pour le xiphoïde, 4 " 8 pour la lame. Ces derniers donnent 4 pièces osseuses, dont la soudure l'orme une pièce unique. Do tous les os humains le sternum est sans doute celui dont l'ossification est le plus irrégulière. Tout varie dans l'ossification de cet os : le nombre des points osseux, leur disposition relative, l'époque de leur apparition et celle de leur soudure. Le sternum des Oiseaux s'ossifie ordinairement par deux points latéraux. Chez les Pics on en trouve 3, dont i médian fournissant le bréchet Chez les Galli- nacés il en existe 5 (i médian et 4 latéraux). )) Connexions. — Ainsi que son développement, sa texture, sa forme et sa compo- sition, les connexions du sternum sont extrêmement variables ; mais jamais ce segment squeletlique n'est indépendant, c'est-à-dire isolé comme l'hyoïde humain; il est tou- jours uni à d'autres organes squelettiques (côtes, épaule). » Le sternum des Oiseaux s'articule toujours avec les côtes et l'épaule. Cette arti- culation se fait en général avec le coracoïde seul, quelquefois avec le coracoïde et la clavicule (Héron), d'autres fois encore avec le coracoïde et le procoracoïdc (Autruche). Le sternum des Mammifères s'articule toujours avec les côtes, et le nombre des côtes sternales varie de i (Baleine) à 12 (Unau). Celui du Cheval n'est uni qu'avec les côtes, mais celui de l'Homme se joint aussi à la clavicule. Enfin, celui des Monotrèmes est relié non seulement à la clavicule, mais encore au coracoïde, à l'épicoracoïde et même à l'omoplate. Le sternum des Reptiles s'articule toujours avec l'épaule, souvent aussi avec les côtes. Celui de l'Orvet n'est uni qu'à l'épaule, seul représentant du membre ihoracique'; mais celui des Crocodiles se joint aussi aux côtes. Enfin le sternum des Batraciens s'articule toujours avec l'épaule; jamais il ne s'unit aux côtes, qui sont rudimentaires ou nulles (Grenouille). » Le sternum, les côtes et l'épaule sont constants chez les Mammifères et les Oiseaux. Les Reptiles qui ont un sternum ont tous des côtes et une épaule. Mais il est des Batraciens qui sont dépourvus de côtes, et qui ont un sternum et une épaule. D'autre part, les Serpents, qui possèdent des côtes très développées, mais qui n'ont point d'épaule, sont aussi dépourvus de sternum. » Le sternum coexiste donc toujours avec l'épaule, et on a le droit de dire : Sans épaule pas de sternum. Mais ici, comme pour le poumon, la réciproque n'est point vraie : l'Axolotl, qui possède une épaule et un poumon, n'a point de sternum. » Conclusions. — Le sternum varie clans sa composition, dans sa forme, clans sa texture, dans son développement et même dans ses connexions. Rien ne semble donc fixe dans l'histoire de ce segment scjuelettique. Poin-lant, au milieu de cette variabilité presque illimilée, il est possible de distinguer une certaine constance : » Le sternum coexiste toujours avec l'épaule et le poumon : Sans épaule ni poumon pas de sternum. Eu d'autres termes, tous les Vertébrés cjiii pos- sèdent un sternum possèdent aussi une épaule et uu poumon; mais la réci- proque n'est point vraie. ( 176 ) » A cette remarque générale, vraie pour le type Vertébré tout entier, on peut en ajouter quelques autres d'ordre secondaire : » 1° Le sternum, les côtes et l'épaule ne sont constants que chez les Mammifères et les Oiseaux; 2" le sternum s'articule toujours avec les côtes et l'épaule dans les Oiseaux, avec les côtes dans les Mammifères, avec l'épaule dans les Reptiles (' ) et les Batraciens. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur l'insertion de la membrane de Corti. Note de MM. Coïne et Cannieu, présentée par M. Bouchard. « Frappés des divergences des différents auteurs au sujet des insertions (le la membrane de Corti et plus particulièrement de ses insertions extrêmes, nous avons entrepris une série de recherches portant sur les rochers de l'homme, du chat, du chien, du cobaye, du rat, de la souris, du mouton et du bœuf. » Tout d'abord, nous devons dire que nous n'avons jamais observé les dispositions décrites par Lœwenberg, c'est-à-dire que nous n'avons jamais vu cette membrane prendre son insertion externe sur la paroi externe de la rampe cochléaire, au niveau d'une sorte de bourrelet situé sur le liga- ment spiral. » Dans la majorité des cas, nous avons observé que cette membrane se terminait librement au niveau et au-dessus de la papille spirale sensorielle, et même tout d'abord, nous avions pensé que c'était ce mode de terminai- son que l'on pouvait admettre avec la plupart des auteurs. Ces faits atti- rèrent d'autant plus notre attention que l'un de nous, dans une monogra- phie complète de l'oreille [Coyne, arlicle Oreille (^Dici. encyclopédique des sciences médicales)] avait vu et décrit l'adhérence de la membrane de Corti aux cellules du sommet, aux piliers, ainsi qu'aux deux ou trois premières rangées des cellules de Corti. Une observation plus rigoureuse des faits nous permit de découvrir un certain nombre de particularités qui nous engagèrent à entreprendre des recherches plus minutieuses, aumoyen d'une technique nouvelle. » Toutes les fois que la membrana tectoria nous paraissait se terminer (') 11 ne s'agit ici que des connexions constantes du sternum ; car, ainsi qu'on l'a vu plus haut, ce segment squelettique peut aussi s'arliculer avec l'épaule dans les Mammifères, avec les cotes dans les Reptiles. ( '77 ) librement vers sa partie externe, nous pouvions observer l'un des trois ordres de faits suivants : » 1. Certaines cellules de Corti ou bien de Claudius n'étaient plus à leur place; elles étaient séparées de la membrane basilaire et on les retrouvait éparses dans la rampe cochléaire. M 2. Souvent ces cellules restaient attachées à l'extrémité externe de la membrana tectoria; elles avaient été arrachées de l'endroit qu'elles occu- paient et avaient suivi cette membrane dans son ascension. » 3. Dans d'autres circonstances, enfin, on observait, sur une coupe longitudinale du limaçon, que la partie externe de la membrane présentait des irrégularités indiquant qu'elle avait été brusquement arrachée. Si alors on examinait l'organe de Corti, on voyait au-dessus de lui une couche formée par une substance claire, transparente, striée transversalement, en tout semblable à celle qui constituait la membrane de Corti. La surface interne de cette sorte de cuticule présentait également des irrégularités correspondant à celles dont nous avons parlé sur l'extrémité libre de la membrane. » Il était donc évident que cette membrane adhérait à l'organe de Corti et aux cellules externes de Claudius; et nous pensâmes que les particularités que nous avions observées et dont nous venons de parler étaient dues à des ruptures déterminées par les manipulations nombreuses qu'on fait subir aux rochers avant d'en faire des coupes. Après un grand nombre de tâtonnements, nous nous sommes arrêlés à une technique que l'on trouvera exposée dans un travail ultérieur, plus étendu que celui-ci. Cette technique nous a permis d'obtenir des préparations caractéristiques. » D'après nos recherches, la membrane de Corti présentait deux inser- tions bien visibles passant par l'axe du limaçon. La partie interne de cette membrane s'insère en effet sur la protubérance de Huschke. Cette inser- tion commence au niveau du point d'origine de la membrane de Reissner. Là, cette membrane est constituée par une couche transparente, à peine striée, excessivement mince. Elle augmente insensiblement d'épaisseur jusqu'au point où elle devient libre et où elle recouvre le sillon spiral interne. Cette insertion s'effectue donc sur une surface assez étendue et comprend toute cette partie que Lœwcnberg appelait la partie interne de la membrane de Corti. » Quant à l'insertion externe, elle est également assez étendue. Il est relativement facde de l'observer chez les jeunes chats. Le rocher, après décalcification et coloration, peut fournir facilement des coupes en série. C. R., 189.'), 2" Semestre. (T. CXIX, ? • 2.) 2,') ( 178 ) Si nous suivons la membrane de Corti, nous voyons qu'elle ne s'arrête pas, ainsi que le pensait Rolliker, au niveau du bourrelet épithélial qui touche le côté extérieur de la protubérance. )> Chez le chat, elle s'accole tout d'abord aux cellules en éventail (cel- lules de Waldeyer) qui précèdent les cellules du sommet, puis elle adhère à ces dernières. Elle continue vers l'extérieur et, dans son trajet, elle s'ac- cole aux piliers de Corti, puis aux cellules de Corti et de Deiters (aux trois rangées) et enfin se termine au niveau des deux ou trois premières rangées des cellules externes de Claudius : c'est au niveau des cellules de Waldeyer que la membrana tectoria du chat présente la plus grande épais- seur; elle diminue insensiblement en allant vers l'extérieur, et finit par se confondre avec la cuticule qui recouvre les cellules de Claudius. » Comme on peut s'en rendre compte, la membrane de Corti est donc adhérente dans sa partie externe, mais celte adhérence commence plus tôt que ne l'avait décrit l'un de nous et se prolonge plus loin qu'il ne l'avait cru tout d'abord [Coyne, article Oreille (^Dictionnaire encyclopédique des Sciences me'dicales)]. » En résumé, la membrane de Corti, sur une coupe longitudinale du limaçon se présente sous la forme d'une membrane assez épaisse vers sa partie centrale, se terminant par deux extrémités à peu près semblables, minces, allongées, dont l'une, l'interne, prend insertion sur la protubé- rance de Huschke et l'autre, l'externe, sur les cellules de Waldeyer, les cel- lules du sommet, les piliers, les cellules de Deiters et de Corti, et les pre- mières rangées des cellules de Claudius. » ANATOMIE ANIMALE. — Note sur la topographie de ruréthre fixe, étudiée Sur des coupes de sujets congelés. Note de M. L. Testut, présentée par M. Bouchard. « Chacun sait que l'urèthre fixe, je veux dire la portion du canal de l'urèthre comprise entre le coi de la vessie et l'angle prépubien, décrit une courbe dont la concavité regarde en haut et en avant quand le sujet est debout, en haut et en arrière quand il repose dans le décubitus dorsal. La nature géométrique de cette courbe, le point où elle commence et celui où elle finit, sa longueur, la direction exacte de ses différents segments, ses rapports précis avec la symphyse pubienne sont autant de questions qui intéressent au plus haut point l'anatomiste et le chirurgien. Pour les rc- ( Ï79 > soudre, on a utilisé tour à tour la dissection sur pièces préalablement dur. cies, les injections dans l'urèthrc de substances solidifiables, l'emploi de fiches enfoncées dans la sympliyse pubienne, les coupes de sujets congelés. De ces différents procédés, le dernier, en fixant les organes dans leur forme et leurs rapports réciproques, me paraît de beaucoup ])référable à tous les autres ; c'est celui que j'ai mis en usage. J'ai choisi quatre sujets adultes de trente à quarante ans, et, après les avoir fait congeler dans l'at- titude debout, j'ai pratiqué sur le bassin une série de coupes verticales et antéro-postcrieures. L'étude de la coupe médiane, intéressant l'urèthre dans toute son étendue, m'a permis de constater, quant à la topographie de ce canal, un certain nombre de faits que je résume dans les quelques observations suivantes : » 1° Le col de la vessie, tout d'abord, se trouve constamment situé au- dessus et en arrière de l'extrémité inférieure de la symphyse ou angle symphysicn. Un intervalle de 23"", en moyenne, le sépare de cet angle. » 2" Une horizontale menée par le col rencontre la symphyse à sa partie moyenne ou un peu au-dessus de sa partie moyenne. Dans un cas étudié et figuré par Braune (Atlas, Pi. Il), elle passait par l'extrémité supérieure de la symphyse, mais ce fait est tout à fait exceptionnel. » 3" La distance qui sépare le col de la symphyse est, en moyenne, de 23'"". » 4° Le point le plus déclive de l'urèthre est toujours situé en avant de l'aponévrose périnéale moyenne, le plus souvent au niveau ou au voisi- nage d'une verticale passant par l'angle syriiphysion. Ce point déclive est séparé de l'angle symphysien par un intenalle moyen de i8™™. J'ai ob- servé un minimum de 12"" et un maximum de 20""; cette donnée est, par conséquent, très variable. » 5" L'angle prépubien de l'urèthre a, par rapport au pubis, une situation fort variable. Je l'ai toujours trouvé au-dessous d'une ligne horizontale passant par l'extrémité inférieure de la symphyse, sauf dans un cas où il remontait jusqu'à cette ligne, mais sans la dépasser. » 6° I>a longueur de l'urèthre fixe est, en moyenne, de 65"" à 70"", dont 4o"" pour la portion située en amont du point déclive et 20"" ou 3o™" pour la portion située en aval. » 7° Si de l'horizontale passant par le col, nous abaissons deux verti- cales, l'une sur le point déclive, l'autre sur l'angle prépubien, nous con- statons que ces verticales mesurent en moyenne, la première 38"", la se- conde 32"" seulement. L'urèthre descend donc à 38"" au-dessous du ( i«o ) niveau occupé par le col, et remonte ensuite pour atteindre l'angle prépu- bien. Toutefois, cette ascension est peu considérable, puisqu'elle n'est que de 6"'". Je dois ajouter que l'urèthre, entre le point déclive et l'angle pré- pubien, n'a pas toujours une direction ascendante. Sur deux de mes sujets, la distance en projection qui se trouve comprise entre une horizontale menée par le col et le point le plus déclive de l'urèthre est exactement égale à celle qui sépare cette même horizontale de l'angle prépubien. Sur ces deux sujets, par conséquent, le canal de l'urèthre, du point le plus dé- clive à l'angle prépubien, suit un trajet parfaitement horizontal et je re- marque qu'il en est de même dans l'observation précitée de Braune. )) 8° La distance en ligne droite qui sépare le col de l'angle prépubien, autrement dit la coi'de de l'arc que décrit l'urèthre fixe autour de la sym- physe, est évaluée par M. Sappey à 70™'". Elle atteint même yS""" sur le sujet étudié par Braune. Ces chiffres me paraissent un peu trop élevés. J'ai obtenu, dans mes quatre observations, 58™"", 54""°, 55""'° et, de nouveau, 54™" : soit une moyenne de 55""". » 9° On retrouve un peu partout cette assertion de Gély que la courbe uréthrale se rapporte assez sensiblement à une portion de circonférence engendrée par un rayon de Go""" et que sa longueur représente un peu moins du tiers de cette circonférence. Formulé d'une façon aussi explicite et sans tenir compte des variations individuelles, celte proposition n'est pas acceptable. M. Guyon, sur deux sujets, a trouvé un rayon de courbure qui mesurait 60°"" sur le premier, mais 3o'""^ seulement sur le second. Je dois avouer que sur les quatre sujets que j'ai examinés et dont j'ai actuellement sous les yeux les coupes uréthrales, je n'ai jamais rencontré dans le trajet décrit par l'urèthre une portion de circonférence, mais bien une courbe fort irrégulière, se prêtant d'autant moins à une définition gémuétrique qu'elle varie pour chaque sujet. La seule formule qui paraisse se dégager de l'étude comparative de mes observations est celle-ci : VurèUire fixe se compose d'un segment initial à peu près recliligne et cVuu segment terminal également recliligne^ réunis l'un à l'autre par une courbe de raccordement. Cette courbe de raccordement elle-même varie beaucoup dans sa longueur et dans sa nature, et n'est pas nécessairement une por- tion de circonférence. En menant deux tangentes par le côté extérieur des deux segments initial et terminal, et en les prolongeant l'une vers l'autre, on les \'oit se réunir en arrière du canal de l'urèthre en formant un angle que l'on pourrait appeler angle de courbure de V urèlhre fixe . Mais cet angle, au lieu d'être fixe, varie dans des proportions considérables : sur mes ( i8i ) quatre sujets je l'ai vu obtus chez l'un d'eux seulement (106"), aigu chez les trois autres (58", 63° et ()5°). N'est-ce pas le cas de répéter qu'il n'y a pas un urèthre, mais des urélhres, presque autant d'uréthres que d'indi- vidus (*). » BOTANIQUE. — Sur la mesure de l'absorption de l'eau par les racines. Note de M. Henri Lecomte, présentée par M. Duchartre. « Un grand nombre d'expériences, et en première ligne celles de Dutrochet et de Schumacher, ont mis en évidence l'absorption de l'eau par les plantes. Celles de Haies, répétées par Mirbel et Clievreul, Hofmeister et Clarke, ont servi à donner une mesure approchée de cette force d'absorp- tion. Enfin Mac Nab, Pfitzer, Sachs, etc., ont pu suivre la rapidité de l'as- cension; mais, à notre connaissance, on n'a jamais eu l'occasion de fournir la mesure quantitative du liquide absorbé dans le sol par un tronc d'arbre, en dehors de toute évaporation par les feuilles. » Dans un voyage que nous venons de faire au Congo français, nous avons eu l'occasion de rencontrer, à chaque pas, surtout dans les endroits un peu humides, un arbre d'assez grande taille, le Musanga (Smithii), de la tribu des Conocéphalées, famille des Urticacées, dont tous les troncs coupés récemment ou même depuis longtemps laissaient dégoutter de l'eau en assez grande quantité. » Le Musanga, fréquemment visité par les singes qui se montrent très friands de son fruit, est un grand arbre atteignant facilement 20"" à 25™ de hauteur; son tronc régulier, recouvert d'une écorce grisâtre, i iche en tannin , se termine à la partie supérieure par de grosses branches portant des feuilles composées digitées, à i3 ou i5 folioles habituellement. Le tronc, divisé à la base comme celui des Palétuviers, s'enfonce dans le sol par un grand nombre de ramifications. Nous avons pu expérimenter sur cet arbre aussi parfaitement qu'il était possible de le faire dans un long voyage, pour lequel on n'emporte nécessairement qu'un matériel restreint, et nous avons répété nos expériences sur des arbres différents. » Ayant coupé un arbre à i™,6o du sol, nous avons mesuré la section qui présentait une forme ovale, de o™, 49 pour le grand axe de l'ellipse et deo™,4o pour le petit. La section du tronc attenant au sol a été creusée en gouttière et un récipient a été (') Laboratoire d'Anatomie de la Faculté de Médecine de Lyon. ( l82 ) disposé à l'orifice inférieur de cette gouttière. La section ayant été faite vers 5"^ du soir le 6 janvier 1894, en pleine saison des pluies, c'est-à-dire dans une atmosphère presque saturée de vapeur d'eau, nous avons placé le seau sous la gouttière à 6^ et nous l'avons laissé en place toute la nuit. Le lendemain à 7'^ du matin, c'est-à-dire après treize heures, nous avons trouvé le seau plein et contenant 9"', 25o d''eatt (nuit sans une seule goutte de pluie). Cette quantité énorme d'eau rejetée par le tronc est cepen- dant au-dessous de la valeur réelle, car le seau plein avait dû déborder; de plus la toile avait dû laisser échapper une certaine quantité d'eau. Le seau, retiré à ^''du matin, fut replacé à Si" et à midi il contenait 3''', 870 d'eau. Enfin, replacé de nouveau à midi, il recevait encore i''',44o de liquide jusqu'à 4*^ du soir. 11 résulte de cette série d'expé- riences que ce tronc de Musanga a laissé exsuder : lit Première période 0,71 1 par heure Deuxiènpe période 0,587 » Troisième période o,36o » » Ces résultats nous ont paru intéressants à signaler, en raison de la quantité énorme d'eau rejetée. Le Gorille connaît bien, paraît-il, cette pro- priété du Musanga, car, avec la grande force qu'il possède, il arrache les branches et se désaltère à même la plaie. » Nous avons cru devoir étudier sommairement l'eau ainsi aspirée par l'arbre. Elle n'est pas pure, car l'acide phospho-molybdique y détermine un précipité jaune, indiquant la présence d'un alcaloïde. Avec la solution de nitrate d'argent, elle prend une légère teinte opalescente qui décèle un chlorure. Or la môme solution de nitrate d'argent n'a donné aucun préci- pité avec l'eau d'une rivière située à peu de distance de l'arbre sur lequel nous avons expérimenté. » PÉTROGRAPHIE. — Sur la nature pétro graphique du sommet du mont Blanc et des rochers avoisinants. Note de MM. J. Vallot et L. Dupauc, pré- sentée par M. Daubrée. « La limite des lîiicaschisles et de la protogine est mal connue dans les parties élevées du mont Blanc. Alph. Faure la faisait passer au Dôme du Coûter. Depuis lors, l'étude de l'emplacement de l'observatoire du mont Blanc a fait remarquer à l'un de nous, en 1888, que les rochers des Bosses étaient, en partie, formés par des micaschistes plus ou moins granulitisés ou protoginisés et par des aniphibolites à grain fin. En 1892, M. Michel- Lévy, d'après l'examen d'un échantillon de protogine qu'on lui avait ap- porté des rochers de la Tournette, faisait passer la limite aux environs de ( i83 ) ces rochers. Enfin, la même année, M. Mrazec analysait un échantillon de protogine provenant du rocher de la Tourette, laquelle avait été signalée par de Saussure. » D'après ces diverses recherches, il semblait bien avéré que le sommet du mont Blanc était réellement constitué par la protogine; toutefois, cer- taines remarques, faites au cours de plusieurs ascensions au mont Blanc, nous amenèrent à penser que celte assertion n'était pas exacte. » En 1893, nous avons visité soigneusement tous les pointements ro- cheux qui émergent aux environs (lu sommet du mont Blanc, et nous avons constaté que la plupart d'entre eux sont constitués, non point par de la protogine, mais par de véritables schistes, d'aspect séricitique ou micacé, représentant un niveau relativement supérieur, parfaitement identique à ceux qui flanquent le culot protoginique sur le versant nord (rochers des Mottets, coupe du Montanvert, etc.). Dans ces schistes s'intercalent des bancs variés d'amphibolites, le tout plus ou moins profondément protogi- nisé ou granulitisé par des apophyses de protogine émanées du culot, ou par des filons granulitiques de seconde venue. Nous avons trouvé ces di- verses roches aux Grands-Mulets (où les amphibolites dominent), aux rochers de Pitschner et de l'Heui-eux-Retour, au Dôme du Goûter, aux Bosses, à la Tournette, aux rochers qui bordent l'arête finale du mont Blanc, et à l'arête rocheuse qui forme le mont Blanc de Courmayeur. Les filons (le protogine ou de granulite les plus importants s'observent aux ro- chers des Bosses et de la Tournette, puis au rocher de la Tourette et au mont Blanc de Courmayeur. » La protogine franche, du type de rebrassement, se retrouve aux Rochers-Rouges, tandis qu'aux Petits-Mulets on peut observer toutes les formes de passage du schiste à la roche éruptive. Si, du mont Blanc de Courmayeur qui, comme nous l'avons dit, est un micaschiste, on examine les pentes du glacier de la Brenva, on voit la protogine apparaître à quelques mètres au-dessous de soi, tandis que dans les escarpements occi- dentaux du mont du Brouillard, on aperçoit le culot de protogine du massif, qui est encore surmonté d'une couverture schisteuse de plusieurs centaines de mètres à la base, qui s'amincit graduellement à son approche du sommet, où elle se réduit à quelques mètres. La limite de la protogine contourne donc le sommet du mont Blanc de trois côtés. » On peut conclure de ces observations que la protogine est encore recouverte de son manteau cristallophyllien au sommet même du mont Blanc et sur les arêtes les mieux conservées du versant méridional. Dans ( i«4) les parties où l'érosion a été plus intense, la couverture schisteuse a été enlevée, tandis qu'en d'autres points elle subsiste, mais la présence du culot en profondeur est néanmoins indiquée dans les sillons les plus accu- sés. Ce qui donc a été considéré antérieurement comme protogine en place dans les parties les plus élevées du mont Blanc n'est en réalité autre chose que de paissants filons, injectant par endroits le manteau cristallophyllien subsistant. Une étude pétrographique détaillée paraîtra ultérieurement sur le sujet. » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. ilWe On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VIJ.LAl'.S LT l'Il.S, Quai (les Grands-Aiigusiins, n" 5,k epuis 1835 les COMPTES RENDUS liebiiomadaires paraissent réguliôromenl lo Dimanche Us furmenl, à la lin de l'année, deux volumes in-4°. Deux fables, l'une par ordre alpliabélkiue de matières, l'autre par ordre alphabétique do noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel it part du i" janvier. Le prix de l'iiboiinciiient est fixé niiisi i/ii'il suit : Paris : 20 l'r. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, inL'eis. chez Messieurs : Igeri Michel et Médan. I Gavault St-Lager. tlgei ' Jourdan. * ( Ruir. imiens Ci)urliu llecqucl. 1 Gcriiiaii» etGrassin. i Lachèse. Bayonne Jérùme. Besançon Jacquard. Avrard. Bordeaux ' Duthu. Millier (G.). Bourges Keiiaud. ; Lefourriicr. ) !■■. lîobeit. i J. ISobert. ' V Ll?.el CarulT. \ ISaer. ( Massif, l'errin. ) Heiiiy. ' Maiguerie. ) Rousseau. ( Kibou-Collay. , Lantarche. , Balel. ' Damidot. ( Laiivei'jal, ' Crepin. , Drevel. ' Gralier. La Hochellc l'ouclier. , ,, \ Bourdignun. Le Havre !, " ( Doinbre. j Lorienl. Brest Ctteti "ni! nUicr] ■l'i'iirg oie/ inont-ï'err. i/otuii . . . Oi enoble Marseille.. Mont}iellier Moulins. . . . Nantes Lille. I Lefebvre. Quai'ré. chez Messieurs ; \ Bauiiial. ' M°" Icxicr. Bcniciux et Cumin Georg. I.yon ( .Mégrel. Ch;iniird. Ville. Ruai, i Calas. * Cmilel. .Maniai l'Iacc. / Jac(|ues. Nancy Giosjean-Maupin. ' Siec. Auer i4'i MEMOIRES PRESENTES. .M. BiiisAUD soumet au jugement de l'Aca- démie quelques échantillons de couleurs nouvelles, extraites du cobalt M. GiLKWisT adresse une Note relative à di- verses applications du phonngra]die 1^8 CORRESPONDANCE. M. H. Deslaxdres. — Images spéciales du Soleil données par les rayons simples, qui correspondent aux raies noires du spectre solaire i ÎS M. Aymonnet. — Sur les radiations calori- fiques comprises dans la partie lumineuse du spectre i5i .M. A. Lafay. — Sur la polarisation de la lumière diffusée par les surfaces dépolies, ib!) M. G. Charpy. — Sur la relation entre la densité d'une solution saline et le poids moléculaire du sel dissous i56 M. Tanuet. - Sur une nouvelle glucosane, la lévoglucosane i5s M. T. Klobb. — Synthèses au moyen de l'éther cyanacétique. Éthcrs phénacylcya- nacétiques iGi .M. J. LocHER. — Sur l'éther paraphtalodi- ■ cyanacétique 162 y\. Ad. Renard. — Sur le goudron de pin . i65 MM. A. ISéhal et K. Choay. — Composition quantitative des créosotes de bois de hêtre et de bois de chêne itifi M. J. EiFUoNT. — Accoutumance des fer- ments aux antiseptiques et influence de cette accoutumance sur leur travail chi- mique 169 .M. J. Sabr.^zès. — Nature des onycliomy- coses, démontrée par la culture et les ino- culations 172 .M. Al. Julien. — De la coexistence du sternum avec l'épaule et le poumon 170 MiM. Coyxe et Caxmeu. — Sur l'insertion de la membrane de Corti 176 .M. L. Testut. — Note sur la topographie de l'urèthre fixe, étudiée sur des coupes de sujets congelés 178 M. Henri Lecomte. — Sur la mesure de l'ab- sorption de l'eau par les racines tSi MM. J. Vallot et L. Dui'arc. — Sur la na- ture pétrographique du sommet du mont Blanc et des rochers avoisinants 1S2 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augaslins, 55. he Cet ant : fiAOTuiER-Va.LARS. 1804 ' SECOXD SEMESTIIE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. rAK MM. liES SECRÉTAIKliS I»ERPÉTUE1,S. TOME CXIX. IV" 3 (16 Juillet 1894). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, I.MPKlMIiUKS-LIBRAIRliS DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCE: Quai des âraoda-Augusiins, ^&. 804 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. ].es Comptes rendus hehdomadaiies des sceanees de Les Prograinnies dos prix j)ro|)osés pur l'Académie I Académie se composent des extraits des travaux do sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'antanl présentés par des savants étrangers à l'Académie. cpie l'Académie l'aura décidé. Chaque c.ihicr ou numéro des Comptes rendus 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il Y a deux volumes par année. Artk.lf. 1". — Impressions des travaux de l'Académie. l/csextraits des Mémoires présentés par un Membre nu parun Associé étrangerdel'Académie comprennent i sunié qui ne déjjasse pas 3 pages. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. AiiTici.K '2. — Impression destra^xiux des Savants étrangers à l'Académie. Les jMomoiios lus ou |)résentés par des personnes qui ne Sont pas MemJjres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- au plus 6 pages par numéro. Un IMembre de l'Académie ne peut donner auv Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions (iemaudéspar le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les. Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 ])ages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- | vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, j dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nomme ; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. ACTICLE 3. Le (wn à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterendii actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. AuïicLi: i. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage ti part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de rexéeution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 16 JUILF^RT 1894. PRÉSIDENCE DE M. LOEWY. MÉMOIRES ET GOMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Nouvelles recherches sur le chrome. Note de M. IIevri Moissax. <( Le chrome, dont nous devons l'importante découverte à Vauquelin. nous a fourni déjà de nombreuses applications. Ses oxydes et ses autres combinaisons sont entrés rapidement dans la pratique industrielle. Si le chrome a été peu utilisé comme métal jusqu'ici, cela tient à la difficulté de sa préparation. On n'est jamais arrivé à l'obtenir en notable quantité ( ' ) et lorsqu'on a voulu utiliser ses merveilleuses qualités pour la fabri- (') En 1892, M. Placet, i-eprenant l'étude de l'éleclrolyse des solutions des sels de chrome, indiquée antérieurement par Bunsen, a pu préparer du chrome métallique dont il a présenté un échantillon à l'Académie des Sciences. 0. R., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N" 3.) 2^ ( 'B6 ) cation des aciers chromés, il a fallu préparer au haut fourneau un alliage de fer et de chrome très riche en carbone, le ferrochrome. » La présence du fer et du charbon dans ce dernier composé a empêché d'étendre cette étude et l'on ne connaît pas les alliages que le chrome peut fournir avec les autres métaux. » Les recherches que nous publions aujourd'hui permettront vraisem- blablement de combler cette lacune. » Préparation. — Nous avons déjà indiqué comment il était facile au moyen de la haute température produite dans notre four électrique de réduire avec facilité le sesquioxyde de chrome par le charbon, soit dans un appareil intermittent (' ), soit dans un appareil continu (^). Dans ce dernier cas, nous avons employé un four électrique qui contenait un tube de charbon légèrement incliné recevant à l'extrémité supérieure le mélange aggloméré de sesquioxyde et de carbone et laissant couler à l'extrémité inférieure le métal liquide. Ce tube de charbon était chauffé dans notre modèle de four électrique à réverbère et à électrodes mobiles que nous avons décrit précédemment. » C'est au moyen de cet appareil qu'il nous a été facile de préparer les 2o''s de chrome métallique que nous avons l'honneur de présenter à l'Aca- démie. )) La fonte ainsi obtenue contenait des quantités assez grandes de char- bon. Nous avons étudié les différentes conditions de formation de ce métal et nous avons pu préparer deux composés définis et cristallisés du chrome et du carbone. )) Carbure de formule C-Cr>\('). — Lorsque l'on chauffe dans le creuset du four électrique, pendant dix à quinze minutes, du chrome métallique en présence d'un grand excès de charbon (35o ampères et 70 volts), on ob- tient un culot friable rempli de cristaux d'un carbure de chrome répon- dant à la formule C*Cr\ Ce carbure se présente en lamelles très bril- (') Henri Moissan, Préparation rapide du chrome et du manganèse à haute température [Comptes rendus, t. CXVI, p. 349). {-) Henri Moissan, Sur un nouveau modèle de four électrique à réverbère et à électrodes mobiles {Comptes rendus, t. CXVH, p. 679). (') Ce carbure nous a donné à l'analyse les chiftVes suivants : 1. 2. Théorie. Chrome 86, 5o 86,72 86,67 Carbone i3,io 18,21 i3,33 ( i87 ) lantes, d'un aspect gras, inattaquables par l'acide chlorhydrique concentré, par l'acide nitrique fumant et hydraté, par l'eau régale, mais attaquables lentement par l'acide chlorhydrique étendu. La polasse en fusion a peu d'action sur lui, tandis que le nitrate de potassium fondu le détruit avec facilité. Sa densité est de 5,62. Il ne décompose l'eau ni à la température ordinaire ni à ioo°. » Carbure de formule CCr^ ('). — Dans les nombreuses préparations de fonte de chrome que nous avons faites, nous avons vu parfois la surface des lingots métalliques se recouvrir d'aiguilles à aspect mordoré présentant souvent une longueur de i*^'" à 2*^™. Ces cristaux répondaient à la formule CCr'. On les rencontre aussi sous la forme d'aiguilles brillantes dans les géodes qui se forment au milieu de la fonte de chrome. Leur densité est de 6,75. » Chrome cristallisé. — Nous avons cherché à affiner cette fonte de chrome, ainsi que nous l'avons dit précédemment, en la chauffant en pré- sence d'un excès d'oxyde. On arrive bien dans ce cas à enlever le carbone, mais le métal ainsi préparé est saturé d'oxygène; c'est, au point de vue mé- tallurgique, un métal brûlé. » L'affinage a été effectué alors en présence de chaux fondue, et nous avons pu, en opérant chaque fois sur une quantité de Soo^' à i''^ de métal, retirer la majeure partie du carbone contenu dans le chrome. Ou sait, en effet, avec quelle facilité le carbone et la chaux se combinent pour donner un acétylure de calcium (-). » C'est cette réaction que nous avons utilisée, et elle nous a fourni le plus souvent un métal à grain fin dont la teneur en carbone oscillait entre 1 ,5 et 1 ,9. Lorsque le chrome est ainsi purifié, bien qu'il renferme encore une petite quantité de carbone, il cristallise avec une grande facilité. Nous avons obtenu maintes fois de très belles trémies de chrome cristallisé dans lesquelles les cristaux atteignaient une longueur de 3"™ à 4°"°. Ces cristaux ont à première vue l'apparence de cubes et d'octaèdres. Leur groupement rappelle celui des masses cristallines de bismuth. (') Ce composé renfermait les proportions suivantes de carbone et de nickel : 1. 2. 3. Théorie. Chrome 94!22 94i02 » 94>^^ Carbone 5,4o 6,11 0,24 5,45 (') Henri MoissAN, Préparation au four électrique d'un acétylure de calcium cristallisé; propriétés de ce nouveau corps {Comptes rendus, t. CXVllI, p. Soi). ( i8« ) » FreniY avait déjà indiqué qu'il était possible d'obtenir le chrome cris- tallisé par l'action du sodium sur le chlorure de chrome. » Chrome exempt de carbone. — La méthode d'affinage par la chaux en fusion que nous venons d'indiquer ne peut cependant pas nous donner le métal absolument décarburé. Nous avons remarqué en effet que quand le chrome était suffisamment pur, en présence de la chaux liquide et des gaz du four, il se produisait une réaction inverse. Tout le métal était ramené à l'état d'oxyde double de calcium et de chrome très bien cris- tallisé. » Nous avons pris alors cet oxyde double qui se produisait si facile- ment dans nos fours électriques, nous en avons formé une brasque dans un four de chaux vive et au milieu nous avons refondu de la fonte de chrome. Dans ces nouvelles conditions, l'affinage se produit et l'on obtient un métal brillant pouvant se limer et se polir avec facilité. C'est le chrome pur qui à l'analyse ne donne plus trace de carbone. M Propriétés physiques. — La densité de chrome pur a été trouvée égale à 6°, 92 à la température de 20" (moyenne de trois expériences). Elle est donc un peu différente, comme on le voit, de celle indiquée précédem- ment. » Au chalumeau à oxygène à la pointe du dard bleu, la fonte de chrome affinée fournit de brillantes étincelles, brûle en partie, mais ne paraît fondre superficiellement que grâce à l'excès de chaleur dégagée par cette combustion. La fusion n'est jamais totale, elle n'est que superficielle et la partie fondue est encore riche en carbone. Dans le four en chaux fermé qui a servi à Deville et Debray à fondre le platine, nous n'avons pas pu liquéfier la fonte de chrome à 2 pour 100 de carbone, au chalumeau oxhydrique après une marche de quarante-cinq minutes. Le fragment de fonte qui était frappé par l'extrémité du dard bleu était seul fondu, en partie, par suite du phénomène d'oxydation dont nous venons de parler. )) Quand le chrome est bien exempt de carbone, il brûle rapidement et sa combustion au chalumeau est encore plus brillante que celle du fer. L'oxydation se complète avec rapidité, et il reste après l'expérience un fragment arrondi de sesquioxyde de chrome fondu. » Le chrome pur est plus infusible que la fonte de chrome ; son point de fusion est notablement supérieur à celui du platine et ne peut pas être atteint non plus au moyen du chalumeau à oxygène. Au contraire, au four électrique, le chrome en fusion se présente sous l'aspect d'un liquide bril- lant, très fluide, possédant, dans le creuset, l'apparence et la mobilité du ( 189 ^ mercure. On peut même le sortir du foiu' électrique et le verser clans une lingolière. En utilisant comme arc électrique la chaleur fournie par un courant de 1000 ampères et de 70 volts, nous avons pu dans un four de dimensions suffisantes préj)arcr en une fois lo''^ de fonte de chrome affinée et la couler avec facilité ('). » Le chrome pur, bien exempt de fer, ne nous a présenté aucune action magnétique sur l'aiguille aimantée. » Le carbure de chrome répondant à la formule C^Cr' raye le quartz avec facilité et même la topaze, mais n'a pas d'action sur le corindon. Le carbure CCr* raye profondément le verre et plus difficilement le quartz. Quant au chrome pur, il n'a aucune action sur le quartz et raye le verre avec beaucoup de difficulté. Certains fragments de chrome pur ne rayaient même plus le verre. « La fonte de chrome à grain fin dont la teneur en carbone oscille entre i,5 et 3 ne peut être travaillée et polie qu'avec des meules armées de diamants. )) Au contraire, le chrome affiné, bien exempt de carbone, peut être limé avec facilité, prendre le poli du fer et présenter un beau brillant, un peu plus blanc que celui de ce dernier métal. » Propriétés chimiques. — La fonte de chrome ne s'attaque pas à l'air sous l'action de l'acide carbonique et de l'humidité. Le chrome pur, bien poli, se ternit légèrement après quelques jours dans un air humide; mais cette légère oxydation n'est que superficielle et ne se continue pas. » Le chrome peut être regardé comme inaltérable à l'air. » Chauffé à 2000° dans l'oxygène, il brûle en fournissant de nombreuses étincelles plus brillantes que celles produites par le fer. » La limaille de chrome chauffée vers 700° dans la vapeur de soufre devient incandescente et se transforme en sulfure de chrome. » Le chrome pur placé dans une brasque en charbon et chauffé à un violent feu de forge fournit le carbure cristallisé en aiguilles de formule ' ) Voici une analyse complète de la fonte de chrome : Chrome 97 > 1 4 Carbone i >69 Fer G , 60 Silicium o , 89 Calcium traces ( '90 ) CCr*. A la température du four électrique, il se forme le composé cristal- lisé C^Cr'. » Le silicium se combine au chrome avec facilité. En chauffant au four électrique un mélange de chrome et de silicium, on obtient un siliciure très bien cristallisé, d'une grande dureté, rayant facilement le rubis, inat- taquable par les acides, par l'eau régale, par la potasse et par l'azotate de potassium en fusion. » Le bore se combine au chrome dans le four électrique dans les mêmes conditions et fournit un bor:ire très bien cristallisé, difficilement atta- quable par les acides et possédant aussi une grande dureté. )) L'acide chlor^liydrique gazeux réagit sur le chrome au rouge sombre et donne avec facilité du protochlorure cristallisé. » La solution d'acide chlorhydrique attaque le chrome très lentement à froid et plus vivement à chaud. L'acide dilué ne produit rien à la tempé- rature ordinaire, mais à l'ébullition l'attaque est beaucoup plus vive. Sous l'action d'un courant électrique, le chrome étant placé au pôle positif, la dissolution se produit dans l'acide étendu. » L'acide sulfurique concentré à l'ébullition fournit, avec le chrome, un dégagement gazeux d'acide sulfureux et le liquide prend une teinte foncée. L'acide étendu l'attaque lentement à chaud, et lorsque cette action se produit à l'abri de l'air, elle détermine la formation du sulfate cristal- lisé de protoxyde de chrome de couleur bleue que nous avons ancienne- ment décrit ('). » L'acide nitrique fumant et l'eau régale a froid ou à chaud n'ont aucune action sur le chrome. Avec l'acide nitrique étendu, l'attaque est très lente. » Une solution de bichlorure de mercure attaque très lentement le chrome en poudre avec production de chlorure chromique. A la température de 1200°, le chrome maintenu dans un courant d'hy- drogène sulfuré se transforme entièrement en un sidfure fondu d'appa- rence cristalline. » A la même température, l'acide carbonique attaque le chrome super- ficiellement, et le métal se recouvre d'une couche verte d'oxyde mélangé de charbon. » L'oxyde de carbone est réduit à 1200° par ce métal, avec formation (') Henri Moissan, Sur (a préparation et les propriétés du protochlorure et du sulfate de protoxyde de chrome {Comptes rendus, t. XCII, p. 792). ( 191 ) ;i la surface d'un dépôt de sesqiiioxyde et carburation du chrome. Cette réaction fait comprendre les difficultés de l'affinage, elle explique pourquoi, même en opérant dans des creusets de chaux vive, il est impossible d'ob- tenir à la forge du chrome exempt de carbone. » Le nitrate de potassium fondu attaque le chrome au rouge sombre avec énergie. L'expérience devient beaucoup plus belle quand on substi- tue au nitrate, le chlorate de potassium en fusion. Le chrome se meut sur ce liquide comme le potassium sur l'eau en produisant une très belle in- candescence. M La potasse en fusion n'attaque pas sensiblement le chrome au rouge sombre. » Conclusions. — En résumé, en utilisant la chaleur intense produite par l'arc électrique, il est possible de préparer la fonte de chrome en très grande quantité. Cette fonte, qui répond à peu près à la formule C Cr\ peut s'affiner soit par la chaux fondue, soit par l'oxyde double de calcium et de chrome. Le métal obtenu dans ces conditions est plus infusible que le platine, il peut se limer, prendre un beau poli et n'est pas attaquable par les agents atmosphériques. Très peu attaquable par les acides, il résiste à l'eau régale et aux alcalis en fusion. )) Cette préparation du chrome permettra d'aborder efficacement l'étude des alliages de ce métal. Uni, soit à l'aluminium, soit au cuivre, il donne en effet, avec ces métaux, des résultats intéressants. Le cuivre pur, allié à 0,5 de chrome, prend, en effet, une résistance presque double, et cet alliage, susceptible d'un beau poli, s'altère moins que le cuivre au contact de l'air humide. « Cette étude a été poursuivie au Conservatoire des Arts et Métiers où notre Confrère M. Laussedat a continué à mettre à notre disposition les ressources de ce bel établissement. C'est grâce à son obligeance que j'ai pu mener à bien ces longues recherches, je tiens à lui en témoigner toute ma reconnaissance. » ZOOLOGIE. — Sur deux Orangs-Outans adultes morts à Paris. Note de M. A. Milxe-Edwards. (c Les grands Singes anthropomorphes de Bornéo et de Sumatra, dési- gnés sous le nom d' Orangs-Outans, ont été l'objet de travaux nombreux et importants, et cependant les naturalistes sont loin d'être d'accord sur la question de l'unité ou de la pluralité de l'espèce. Les différences qui ont ( >92 ) été constatées sur les animaux vivant à l'état sauvage ou sur les exem- plaires conservés dans les musées ont été diversement appréciées et consi- dérées tantôt comme appartenant à des espèces, tantôt à des races ou même à de simples variétés individuelles. La plupart des Orangs-Outans que l'on voit dans les jardins zoologiques de l'Europe sont jeunes et ne pré- sentent pas encore tous les caractères définitifs de l'espèce; ils résistent mal au climat et, au bout de quelques mois, ils meurent sans avoir pu se développer normalement. Les Singes adultes tués dans leur pays d'origine ne sont pas étudiés sur place; c'est à peine si quelques mensurations sont rapidement prises sur le cadavre, les chasseurs se contentent de garder le squelette ou la peau; aussi jusqu'à présent les analomistes n'ont jamais eu l'occasion de disséquer en Europe des Orangs-Outans adultes. )i Des circonstances particulières m'ont permis d'acquérir le jour même de sa mort l'un de ces Singes, remarquable par sa taille et son parfait état de conservation. C'est le plus grand des deux Orangs-Outans qui furent exposés au Jardin d'Acclimatation au commencement de cette année. Il était connu des visiteurs sous le nom de Maurice. Le second, Mao;, mort quelques jours après, a aussi été transporté dans mon laboratoire, où j'ai pu l'étudier et le comparer à son compagnon. Il avait été acheté par l'administration du Jardin d'Acclimatation. Je me suis empressé d'inviter quelques-uns des naturalistes du Muséum à profiter de cette bonne fortune, et MM. Deniker, Boulart, Delisle et de Pousarges se sont partagé le travail et ont pu faire d'intéressantes observations sur l'organisation de ces Singes : les Notes dans lesquelles elles se trouvent consignées sont insérées plus loin (' ). )i Maurice est un des plus grands Orangs-Outans connus; il mesurait, du talon au sommet de la tête, i",4oet son envergure, les bras étendus, était de 2'", 62. Il pesait 73''8,5oo. Dans la région jugale de la face s'éle- vaient d'énormes loupes graisseuses en forme de croissant qui lui don- naient un aspect étrange. Ces appendices, ainsi que l'épaisseur et la saillie des apophyses et des crêtes du squelette, indiquent qu'il était arrivé au terme de sa croissance, et les poils blancs qui entourent les lèvres prou- vent qu'il était très vieux. » Max était un peu plus petit, il mesurait i'°,28 et son poids était de 65''8, 5oo. Cependant il peut être considéré comme adulte et son appareil glandulaire génital était notablement plus développé que celui du précé- dent. Ses loupes jugales étaient peu marquées. (') Voir page 235 et suivantes. ( '93 ) » Ces Singes n'ont pas été longtemps malades, ils sont morts d'une congestion pulmonaire sans avoir beaucoup souffert, et sous leur peau s'étendait une épaisse couche de graisse, leurs muscles n'étaient pas émaciés. » Malgré les différences que présente la face de ces deux Orangs-Outans, je les considère comme de même espèce. M Les loupes jugales ne constituent pas un caractère spécifique , comme le croyaient certains zoologistes, c'est plutôt un caractère sénile de l'espèce. » Les reclierches que j'ai faites, d'après un très grand nombre d'Orangs- Outans vivants et d'après beaucoup de squelettes et de crânes, m'ont donné la conviction que tous ces animaux appartiennent à une même espèce dont la taille, la dentition et les caractères ostéologiques peuvent beaucoup différer. » Les Dyaks de Bornéo distinguent trois sortes d'Orangs-Outans ou Mias : i" le Mias Chappan ou Mias l'appan, de grande taille et pourvu de loupes jugales bien développées. C'est sous ce nom qu'ils auraient désigné le singe Maurice. C'est l'état de vieillesse de l'espèce. i" Le Mias Rambi, aussi grand que le précédent , mais dépourvu de loupes jugales. C'est l'état adulte représenté par le singe Max. 3° le Mias Kassu, de petite taille et sans loupes jugales. » E. Geoffroy Saint-Hilaire reconnaissait deux espèces, l'Orang roux ou Simia Safyrus de Linné, et l'Orang brun ou Sirnia Wurmbii, dont le squelette fait partie des collections anatomiques du Muséum; la pre- mière n'est que le jeune âge de la seconde. L'Orang de Sumatra, nommé par Lesson SfVn?rt Abêti, a été décrit d'après des renseignements erronés; Clark-Abel lui assignait une taille de plus de 2"", ce qui est évidemment faux. Le Sirnia Wallichii est basé sur la description faite par de Blainville d'un crâne qui ne diffère pas d'une manière appréciable de celui des Orangs ordinaires. Le Simia morio de Richard Owen n'est que la race de petite taille, celle nommée Mias Kassu par les habitants de Bornéo. Enfin, le jeune Orang de Sumatra, que L Geoffroy Saint-Hilaire avait appelé Simia bicolor, ne se distingue que par les teintes légèrement décolorées des parties inférieures du corps. » L'existence ou l'absence de l'ongle ou de la phalange terminale du pouce ont été invoquées comme caractère spécifique par quelques auteurs, mais on ne doit y attribuer qu'une très faible importance, car souvent ces parties ne sont pas symétriquement disposées chez le même animal. G. R.,i«r.'|, I' Semestre. (T. C.\IX N»3.) ^5 ( '94 ) Il semble que, chez les Orangs-Outans, le pouce soit en voie de régression et que la main tende à ressembler à celle des Semnopithèques, où le pouce s'atrophie presque complètement. » Les comparaisons qui ont été faites des deux Orangs-Outans adultes montrent quelle peut être l'étendue des variations que présente le sque- lette chez des animaux de même espèce, et elles confirment l'opinion des zoologistes qui admettent l'unité d'espèce de ces grands Anthropo- morpbes. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Sur k mécanisme des souffles engendrés pat l'écoulement de Tair dans les tuyaux. Détermination du moment où un écoulement aphone, transformé instantanément en écoulement soufflant, devient sonore dans les différents points du tuyau où s'opère l'écoulement; par M. A. Chauveau. « Il résulte des expériences sommairement exposées dans une Note précédente (^Comptes rendus, 2 juillet) que l'écoulement de l'air dans les tuyaux de section uniforme est, par lui-même, aphone ou silencieux : les souffles entendus sur le trajet de ces tuyaux ne sont que le retentissement des bruits soufflants produits par la veine fluide qui s'échappe de l'orifice de sortie. » L'importance de cette proposition impose l'obligation de s'assurer de son exactitude par tous les moyens possibles. De là les nouvelles expé- riences qui vont être succinctement racontées. » On a vu précédemment qu'un écoulement silencieux peut, en conser- vant exactement la même rapidité, être transformé en un écoulement soufflant, par la simple addition d'un ajutage ampuUaire à l'extrémité libre du tuyau. Si la transformation pouvait se faire pendant l'écoulement même, sans rien changer à sa vitesse, sans suspendre aucunement l'auscultation, il serait possible de se rendre compte du moment de l'apparition du bruit dans les différents points du tuyau : ce serait un moyen très précieux de s'assurer que le souffle perçu est ou un phénomène transmis, ou un phé- nomène engendré sur place. Or, il est très facile de se procurer cet avan- tage, en procédant comme il va être dit. » Instrunientatioii et résultais '^dncraux qu'on en obtient. — Qu'on se représente, avec un diamèlre de 35™™ environ, le disque de l'ajutage simple qui termine le tujau servant aux expériences de production et de transmission des souflles. Ajoutons à ce ( 195 ) disque un bras de 12"^™, articulé pai- une cliarnière avec un autre bras semblable et parallèle au premier. L'extrémité libre de ce second bras porte une courte caisse cylin- drique, présentant à l'un de ses bouts un orifice tabulaire du mêipe diamètre que le tuyau principal. A l'autre bout, la caisse manque de paroi propre et est ainsi large- ment ouverte. Mais elle peut être fermée par le disque de l'ajutage lorsqu'elle en est rapprochée. L'ampoule résonnante des expériences racontées dans ma première Note se trouve alors constituée, avec son. aptitude à donner lieu à l'audition d'un bruit de souffle plus ou moins fort, lorsqu'on ausculte, en n'importe quel point, l'intérieur du tuyau. En séparant, au contraire, les deux, pièces susdites, on supprime la cavité am- pullaire terminale; l'air s'écoule par l'orifice de l'ajutage simple, silencieusement si l'écoulement s'effectue alors avec la vitesse qui entraine l'aphonie. » Comme ces opérations de rapprochement et d'éloignement se font presque instantanément pendant l'écoulement, et qu'il n'en résulte aucune modification dans la vitesse de celui-ci, on réalise ainsi la condition fondamentale nécessaire aux con- statations projetées. » Ces constatations apprennent que l'apparition et la disparition du souffle ne sur- viennent pas exactement au même moment dans tous les points du tuyau, par rapport au moment de la constitution ou de la suppression de l'ampoule. Quand l'auscultation est pratiquée tout près de celle-ci, les deux phénomènes semblent naître d'un^ ma- nière instantanée en quelque sorte; ils coïncident tout à fait avec le rapprochement ou l'écartement des deux pièces du nouvel ajutage. Mais la coïncidence n'existe plus si le tuyau est ausculté plus ou moins loin de cet appareil ainpullaire; l'apparition et la disparition du souffle subissent alors un retard, dont la durée croît avec l'éloigne- ment du point où l'auscultation est pratiquée. » Ainsi il paraît établi, d'après les résultats de cette expérience, que le souffle entendu dans les tuyaux est bien un bruit transmis et non pas un bruit engendré sur place. Le retard qu'il met à paraître et à disparaître, dans les points éloignés du lieu où s'exerce l'intervention provocatrice du bruit, ne peut être autrement interprété. Mais la constatation de ce re- tard exige une oreille exercée et une très grande attention. En effet, la brièveté du chemin que les ondes sonores ont à parcourir dans le tuyau entraîne la rapidité de leur transmission; il n'est pas toujours permis de saisir facilement le moment de l'apparition ou delà disparition du souffle, par rapport au moment de l'addition ou de la suppression de l'ampoule. Mais on peut arriver à rendre cette constatation très facile, au moins en ce qui regarde la coïncidence du début du souffle avec l'instant de la création de la condition matérielle qui est la cause essentielle du bruit. Tout ce qui va être dit maintenant s'appliquera exclusivement à ce cas. 1) Dispositions adoptées pour rendre l'observation des résultats des expériences plus facile et plus sûre. — Trois procédés ont été imaginés dans ce but. Ils vont être successivement exposés, le plus simple d'abord, le plus compliqué en dernier lieu. ( 11.6 ) » Premier procédé. — Je dispose en ligne droite un tube en caoutcliouc de 3o"' de long, portant de lo"" en io™des tubulures latérales pour l'ausoullation, tubulures qui peuvent être alternativement fermées et ouvertes. Le réservoir qui met l'air en mou- vement communique, selon l'habitude, avec l'une des extrémités du tuyau. Quant à l'autre extrémité, qui est un peu relevée, elle reçoit l'ajutage garni de l'ampoule. Celle-ci, suspendue au-dessus du disque ou plateau de cet ajutage, produira un bruit de choc, nettement perceptible, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du tuyau, quand un aide la laissera retomber sur ce plateau, pour créer la condition du bruit de souffle. » Les choses étant ainsi préparées, si l'on ausculte successivement l'ajutage lui- même et les trois points du tuyau qui en sont distants de lO", 20", So"", on constatera ce qui suit : 1° le bruit de choc produit au moment même et par le fait de l'addition de l'ampoule, se fait entendre, à l'intérieur du tuyau, exactement au même moment que le début du souffle qu'engendre cette addition; 2° la même coïncidence exacte s'observe entre ces deux bruits intérieurs et le bruit de choc qui arrive par Vair ex- térieur à l'oreille libre, et cela, dans tous les cas sans exception, quel que soit le point ausculté. » Une impérieuse signification est attachée à cette simultanéité rigou- reuse du bruit de choc entendu extérieurement, comme intérietirement, et du début du souffle perçu, à toute distance, dans l'intérieur du tuyau. Le souffle ne peut pas être un bruit produit sur place, si le choc est un bruit propagé; ils sont nécessairement de même nature; tous deux résultent d'une transmission à partir du même lieu de production, l'ampoule addi- tionnelle de l'ajutage du tuyau. » Une nouvelle preuve en est donnée par une légère modification à l'expérience. Au lieu de s'éloigner de plus en plus du siège du bruit, pour pratiquer rauscultation intérieure du luvau en ses diflerents points, l'opérateur s'immobilise tout près de l'ampoule : ce sont les points à ausculter qui sont successivement ramenés à portée de l'oreille de l'opérateur, à l'aide de courbures imprimées au tuyau de caoutchouc. Alors le bruit de choc perçu extérieurement par l'oreille libre ne coïncide plus avec les bruits intérieurs perçus par l'autre oreille, que dans un seul cas : celui où l'ausculta- tion intérieure s'exerce au siège môme de la production des bruits. Dans les autres points, les bruits intérieurs retardent sur le bruit extérieur, et l'avance de ce dernier est d'autant plus marquée que l'oreille s'éloigne davantage du siège de la cause intro- ductrice du bruit de souffle. Mais jamais ce bruit de souffle ne se sépare du bruit de choc perçu à l'intérieur du tuyau. Leur concordance reste, dans tous les cas, aussi parfaite que quand le tuyau est rectiligne. » Deuxième procédé. — Ce deuxième procédé a justement pour but de montrer que la discordance du bruit extérieur et des bruits intérieurs peut être obtenue exac- tement de la même manière dans les tuyaux rectilignes. » Avec la dernière forme donnée à l'expérience, le bruit extérieur produit par l'ampoule, en tombant sur le disque, donne l'indication rigoureusement exacte du moment où se crée la cause du bruit de souffle. On peut, à l'aide d'une petite addition ( '97 ) instrumentale, remplacer ce signe par un autre, permellant à l'opérateur d'agir à l'extrémité du tuyau de 3o™ étendu en ligne droite. » Un contact électrique est placé entre les deux bras porteurs de l'ampoule. 11 se règle avec une vis, de manière à être exactement établi au moment où les deux pièces de cette ampoule s'appliquent l'une sur l'autre, et immédiatement rompu quand elles s'écartent. Dans le circuit de la pile que ce contact ferme et ouvre, prend place, d'une manière fixe, un diapason à indications continues et son électro-aimant. Un tube auscullaleur, rattaché à un point de ce diapason, permet d'entendre le son bref et sec qui se produit, au moment de chaque fermeture et de chaque ou\erture du courant, en coïncidence avec l'addition ou la suppression de l'ampoule. On a ainsi un procédé sûr pour être avisé, sans aucun retard, du moment où se crée la cause du bruit de souflle et ce bruit lui-même, quelle que soit la distance à laquelle on se trouve. » Or, le son du diapason, indicateur de la présence de la cause du souffle, avance sur ce dernier dans les mêmes cas et suivant les mêmes règles que tout à l'heure le bruit de choc entendu extérieurement. La discordance des bruits entendus par l'oreille gauche et par l'oreille droite s'accentue donc à mesure qu'on s'éloigne du siège du bruit de souffle. Mais celle des oreilles qui est chargée de l'auscultation de l'intérieur du tuyau continue à percevoir simultanément le bruit de choc de l'am- poule et le début du bruit de souflle. M On ne saurait donc conserver le moindre tlonte sur la nature de ce bruit de souffle : dans les points du tuyau oîi il se fait entendre, c'est bien un bruit transmis qui a pris naissance au sein de l'ampoule additionnelle. » Troisième procédé. — Il me reste à donner une dernière preuve de cette propo- sition, en démontrant que le temps comjiris entre le moment de la création de la cause du bruit, d'une part, et le moment où ce bruit se fait entendre dans le tuyau, d'autre part, est exactement le temps indiqué par la vitesse connue de la propagation du son dans l'air. » On arrive à cette démonstration par l'inscription simultanée des indications d'un diapason-chronographe et d'un signal électrique qui marque la fermeture et l'ouverture d'un courant, en correspondance avec les deux moments de la création de la cause du souflle et de son audition : l'intervalle compris entre ces deux manifestations du signal indique la durée de la transmission du phénomène acoustique. » Voici le détail des autres modifications et additions que l'instrumentation doit recevoir pour cet objet. » 1° Le bras porteur de l'ampoule s'augmente d'un levier coudé qui, actionné par le mouvement du cylindre enregistreur, détermine automatiquement, à chaque tour de celui-ci, la chute et le relèvement de l'ampoule. » 2° L'axe moteur du cylindre enregistreur porte un disque de o"',20 de diamètre et dont une échancrure entame, de o'",oi, le quart environ du contour. Cette échan- crure peut être plus ou moins rétrécie, par un segment d'un autre disque, de même rayon que le premier, ayant aussi mê[ne centre, mobile sur ce centre, et pouvant être fixé sur l'organe qui'l complète, à l'aide d'une vis de pression, dans la position qui convient le mieux au rôle de cet organe. ( I'J« ) » Quelques explications, propres à faire comprendre ce rôle, ne seront pas inutiles. » L'ajutage porte-ampoule est solidement fixé près du contour du disque, de manière que l'extrémité du levier coudé dont il a été parlé ci-dessus s'appuie sur ce contour, par une saillie en biseau dont elle est pourvue. L'ampoule alors est suspendue à une petite distance au-dessus du plateau de l'orifice du tujau. Mais quand le mouve- ment circulaire du disque amène l'échancrure au niveau du biseau, celui-ci rencontre le vide et l'ampoule opère sa chute. Puis, le mouvement du disque se continuant, le biseau est heurté par l'autre bord de l'échancrure, et l'ampoule se relève, pour re- tomber à une nouvelle rencontre du biseau avec le vide, et ainsi de suite. » A chaque tour du cylindre enregistreur et du disque, il y a donc établissement et rupture du contact électrique ci-devant décrit. Si l'on place dans le circuit de la pile à la fois le diapason auscultateur (5o VD) et le signal électrique, celui-ci marque sur le cylindre la fermeture, et l'ouverture du courant; celui-là devrait donner, par les sons qu'il rend, l'indication de ces deux phénomènes; mais, en réalité, il n'indique que l'ouverture, parce que, dans les conditions nouvelles du fonctionnement de l'appareil, le son d'ouverture se trouve, fort heureusement, seul perceptible d'une manière nette. » Or, la fermeture du courant coïncide avec le moment où l'addition de l'ampoule se produit et où se crée la cause du bruit de souffle. D'autre part, il est facile de faire coïncider l'ouverture, c'est-à-dire le moment où survient le son du diapason, avec le bruit de choc et le souffle résultant de l'adjonction de l'ampoule. On possède ainsi les éléments nécessaires pour déterminer, par l'inscription électrique, le moment où ces deux bruits arrivent en tel ou tel point du tuyau. » C'est grâce à la pièce mobile, permettant de modifier la grandeur de l'échancrure du disque, que l'on réussit à provoquer la coïncidence entre les deux bruits entendus dans le tuyau et le son du diapason. Pour cela, deux opérateurs sont toujours né- cessaires. » L'un, les oreilles munies des deux tubes auscultateurs, appliqués au tuyau et au diapason, indique à l'autre la concordance ou la discordance des bruits du côté gauche et du côté droit. Le second opérateur règle la grandeur de l'échancrure du disque : il l'auD-menle ou la diminue suivant les indications de son collaborateur; l'opération est terminée quand celui-ci signale la coïncidence rigoureusement exacte des bruits des deux oreilles. » Une fois cette coïncidence obtenue, on prend le tracé du signal électrique et celui du diapason chronographe (5oo VD) en inscription hélicoïdale à tours rapprochés. On acquiert ainsi, avec beaucoup de précision, la mesure du temps qui sépare le mo- ment de la production du bruit de souffle du moment de son audition. » La figure ci-jointe donne un exemple des résultats obtenus dans les expériences ainsi instituées. Us sont très instructifs, quoiqu'on ne se soit pas astreint à réaliser toutes les conditions qui auraient rendu l'expérience irréprochable. Ainsi le disque commandant les soulèvements et les chutes de l'ampoule n'était pas conjugué directe- ment avec l'axe du cylindre enregistreur. On s'est servi d'un autre axe, relié au pré- cédent par engrenage; d'où un peu de jeu et altération possible de la simultanéité et de la régularité absolues des deux mouvements de rotation subordonnés l'un à l'autre. De plus, le tuyau en caoutchouc qui a servi pour l'expérience n'a pu être mesuré ( >99 ) surplace, à cause des iuflevions qu'il présentait; les cliiOVes donnés ci-après ne peuvent donc être d'une exactitude rigoureuse, l'jifin ce tuyau était très long, et la grande longueur des tuyaux n'est pas favorable à la substitution des écoulements soufflants aux écoulements aphones, et vice versa. C'est pour accentuer les di/Térences des ré- sultats que j'ai choisi ce très long tu^au, et aussi parce que j'en avais à ma disposi- tion, en bonne condition pour l'expérience, les éléments constitutifs, à savoir : une pièce de 20™, 80, une autre pièce de 18", 4o et enfin un morceau de i" environ, les- quelles pièces, réunies par des raccords à tubulure latérale pour l'auscultation, for- maient ensemble un tuyau de !\o"'.7.o à peu près. Ajoutons qu'à cette distance les bruits transmis n'arrivent que très affaiblis à l'oreille, ce qui expose parfois à quelque incertitude sur la détermination de leur synchronisme avec le son du diapason. * )) Quoi qu'il en soit, pour le but qu'ils se proposent, les tracés de la figure méritent toute confiance. Il y en a cinq groupes, tous disposés de la même manière. La ferme- ture du courant a lieu en a, l'ouverture en b, c, d. n Les groupes 1 et 5 se rapportent à la propagation des bruits d'un bout à l'autre du tuyau. Longueur du chemin parcouru : 4o"%20. » Les groupes 2 et 4 concernent la transmission de ces bruits à la distance de 19'", [\o seulement. » Enfin le groupe 3, obtenu quand l'auscultation n'était pratiquée qu'à 1"' environ de l'ampoule, sert de repère pour apprécier le temps perdu, dans les deux phases essentielles de l'expérience, par le fait des dispositions de l'outillage. A signaler, dans ( 200 ) le nombre, une avance donnée syslémaliquement à rétablissement du conlactéleclrique, pour éviter les trépidations qui déformaient très fâcheusement le graphique du signal au moment de la fermeture du courant. » L'intervalle a b {n° 3) donne la mesure de ce temps perdu. » c (n°' 2 et 4) <3? (n°= i et 5) indiquent la place chronologique du moment où le souffle s'entend à 19™, 4o et à 4o™,20 du lieu d'origine du bruit. Par conséquent, les intervalles bd, bc, cd représentent, ensemble ou séparément, les durées de propagation que l'expérience avait pour but de procurer. » En somme, déduction faite du temps perdu, ab, les divers graphiques de la feuille d'où a été extraite la figure fournissent les déterminations ci-après, pour le temps moyen emplojé par le souffle à parcourir les deux principales portions du tuyau. On en a rapproché le temps calculé d'après la vitesse moyenne de la propagation du so'n dans l'air libre ou dans les larges conduits, à raison de S^o" par seconde. I Temps parcouru. employé. calculé, m , , Première partie (n°= 2 et 4) 18, 4o OjoSoy o,o54i Deuxième partie (n°= i et 5) 20,80 o,o636 0,0612 Ensemble 39,20 0,1198 o,ii53 » 11 ne nous fallait et nous ne cherchions qu'une approximation : on reconnaîtra que nous n'en pouvions désirer une plus satisfaisante. La méthode qui donne de tels résultats, lorsque l'application qui en est faite pèche dans les détails, fournirait certainement d'irréprochables documents dans l'étude de plus d'un point delà question de la trans- mission des ondes sonores. » Conclusion. — Il est donc bien définitivement établi que, dans le cas où un écoulement aphone devient soufflant à l'intérieur d'un tuyau, la trans- formation ne s'opère inslanlanèmenl qu'au point même où siège la cause de cette transformation. Ailleurs, l'apparition du souffle retarde, en raison de la distance qui sépare ce point de celui qu'on ausculte, conformément aux lois de la vitesse de la propagation du son. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — De la nécessité pour les Autruches, et la plupart des Oiseaux, d'avaler des corps durs qui séjournent dans la région pylorique de l'estomac, et qui jouent, à l'égard des aliments, le rôle d'organes masti- cateurs. Note de M. C. Sappey. « Les Autruches contiennent dans leur estomac des corps durs, dont la présence dans cet organe est pour elles d'une absolue nécessité. Ces corps durs se rassemblent dans la moitié droite ou pylorique de l'organe. Ils sont ( 20I ) représentés par des silex arrondis, de la grosseur d'un pois ou d'une noi- sette. Les plus volumineux ne dépassent pas les dimensions d'une i\oix. A ces calculs siliceux ne se mêlent jamais des graviers de nature calcaire qui seraient promptement attaqués et dissous par les acides du suc gas- trique. Mais à la petite masse siliceuse s'ajoutent souvent des débris de vitre ou de glace, quelquefois assez considérables, et plus rarement des corpuscules ou lamelles métalliques, qui sont alors aussi polis, aussi brillants que s'ils sortaient de l'atelier d'un armurier. » Leur existence, chez l'Autruche et chez la plupart des Oiseaux, avait été signalée, et assez souvent mal interprétée. Certains auteurs ne sem- blaient pas éloignés de penser que ces animaux possédaient un estomac assez puissant pour digérer des pierres. Mais l'absolue nécessité de ces calculs, la aénéralité de leur existence, leur utilité, et le mécanisme de leur mode d'action restaient encore entourés d'une assez grande obscurité. Quelques faits qu'il m'a été donné d'observer me permettent de compléter leur étude physiologique. » En 1845, à l'époque où je m'occupais de mes recherches sur les sacs aériens des Oiseaux, M. Serres, professeur au Muséum d'histoire naturelle eut l'obligeance de me faire remettre dans mon laboratoire, à l'Ecole anato- mique des hôpitaux, une Autruche de grande taille, du poids de cent et quelques kilogrammes, sur laquelle je préparais en effet ces sacs et qui prit place ensuite dans le musée d'Anatomie comparée. » Dans l'estomac de cette Autruche je rencontrais tous les corps durs dont je viens de parler. Ils étaient remarquables par leur nombre, par leurs va- riétés de forme et de volume, par leur réunion sur un même point, très rapproché du pylore, et aussi, et surtout, par leurs rapports avec la masse alimentaire. » Au milieu des calculs siliceux et des débris vitreux se trouvait une lame de fer. de o^.oS de longueur et de o™,o3 de largeur, unie et brillante comme un instrument tranchant soumis à des frottements répétés. Il était de toute évidence que ces corps étrangers, situés entre le pylore et la masse alimentaire et tous groupés sur un même point avaient pour destination de diviser, de broyer, de triturer les herbes contenues dans la moitié gauche ou œsophagienne de l'estomac. A l'union de la masse herbacée avec les organes masticateurs, celle-ci était coupée aussi nettement qu'elle aurait pu l'être par un instrument tranchant; en sorte que la cavité du viscère se trouvait partagée en deux parties à peu près égales; d'un côté se présen- tait la masse calculeuse à laquelle étaient mêlées des herbes très finement C. R., 1S94. 'i- Semestre. (T. CXI\, iN° 3.) 26 ( 202 ) hachées, de l'aulredes herbes absohiment intactes. Tout était donc disposé de manière à démontrer que les corps durs, collectés dans la région du pylore, se comportaient à l'égard des aliments contenus dans l'estomac, comme les dents de l'homme et des Mammifères à l'égard des aliments introduits dans la bouche. » De ces faits, nous pouvons conclure : i" que toute Autruche bien por- tante contient dans son estomac une collection de corps durs occupant la région du pylore; 2" que toute Autruche privée de ces corps durs, repré- sentant pour elle des dents artificielles, ne saurait triturer les aliments qu'elle prend et se trouverait ainsi condamnée à mourir d'inanition. Cette seconde conclusion ^n'est pas une vaine hypothèse. Une Autruche récem- ment morte au Muséum d'Histoire naturelle vient la confirmer de manière à ne laisser sur ce point aucun doute. » Cette Autruche, originaire de la Casamance, c'est-à-dire de la côte occidentale d'Afrique, est morte au Muséum quelques jours après son arrivée. Notre éminent confrère, M. Milne-Edwards, pensant qu'elle me serait peut-être utile pour compléter mes études sur les réservoirs aériens, voulut bien me l'adresser. Elle était dans un état parfait de conservation, mais extrèmemeat maigre. J'en fis aussitôt l'examen. Mon attention se fixa d'abord sur l'estomac. Il était rempli d'herbes sèches, représentées par de longues tiges, assez grosses, pliées et repliées sur elles-mêmes, remplissant la totalité du viscère, depuis l'œsophage jusqu'au pvlore. Au milieu de ces tiges sèches, s'entrecroisant en tous sens, se voyaient quelques petits cal- culs très largement disséminés, mais sans aucun rapport entre eux, et ne pouvant remplir, par conséquent, le rôle d'organes masticateurs. Cette Autruche avait donc pris des aliments, et même en grande abondance, mais des aliments qui ne lui convenaient pas et qu'elle n'avait pu triturer. Privée d'organes masticateurs groupés sur un même point et ne pouvant broyer ses aliments, elle était morte de faim, d'oîi son extrême maigreur. » De cette observation découle une conclusion pratique : sur le sol qu'habitent les Autruches, il importe de laisser en suffisante abondance des calculs siliceux, de volumes divers et des fragments de vitre ou de quartz, et même des débris ferrugineux diversement configurés. Entre ces corps durs, l'animal saura choisir ceux qui lui conviennent. Si l'Autruche voyage et ne peut ingérer dans son estomac des herbes fraîches, si elle ne peut se nourrir que d'herbes sèches et de grains, ces corps durs lui deviennent encore plus utiles, leur consistance étant plus grande et d'une trituration plus difficile. Il importe alors de mettre de semblables corps ( 203 ) à sa disposition pendant son voyage. Il n'y a pas lieu de craindre qu'elle en abuse, un instinct sûr lui révélant ceux qu'elle doit prendre pour se constituer un appareil dentaire convenable. » Ce que font les Autruches sur une plus grande échelle, tous les Oiseaux, ou du moins la plupart d'entre eux, le font aussi en avalant des graviers plus petits. Chez un très grand nombre d'entre eux, on retrouve, en effet, ce même a])pareil masticateur; il est particulièrement remarquable chez les Palmipèdes et les Gallinacés; chez ceux qui se nourrissent d'insectes, comme les Hirondelles, ou de fruits, ou d'aliments mous, il fait peut-être, il fait même très probablement défaut. Chez les grands Gallinacés, comme le coq, ces corps durs sont représentes par de petits graviers très nombreux et inégaux, faciles avoir. Ils se trouvent mêlés aux aliments, mais occupent pour la plupart cependant la région du pylore. De leur rapprochement et de leur collision résulte aussi la trituration des aliments qui se conver- tissent en une sorte de pâte molle et qui passent ensuite par parcelles suc- cessives dans l'intestin grôlc. » La collision des calculs groupés dans la région pylorique est un phé- nomène que nous ne saurions voir, mais que nous pouvons entendre. L'oreille nous rend très bien compte du mécanisme de la trituration à la- quelle ils président. Voici, en effet, ce que l'auscultation nous permet de constater. Si l'on saisit un coq par la face inférieure du tronc et si l'on ap- plique le dos de l'animal sur l'oreille pendant la durée de la digestion stomacale, on entend un bruit tout particulier qu'on pourrait entendre aussi chez un Palmipède, comme le Canard, ou chez tout autre Oiseau. Mais le coq, entre tous, mérite la préférence. Belliqueux, aimant la liberté, on pourrait croire qu'il va lutter pour reprendre son indépendance. Loin de se débattre, il reste au contraire immobile entre les mains de son ravisseur; il le regarde avec des yeux hagards, comme surpris de son au- dace, et se prête avec une soumission parfaite à l'étude qu'on va faire sur lui. L'observateur peut continuer cette étude aussi longtemps qu'il le- désire, il peut la répéter aussi souvent que cela lui convient, l'animal reste toujours dans une immobilité complète. » Si donc, au moment où la région dorsale de l'Oiseau est appliquée sur le pavillon de l'oreille, on écoute avec un peu d'attention le bruit ré- sultant de la collision des calculs, voici ce qu'on entend avec la plus grande netteté. » Ce bruit commence par un murmure sourd et lointain, qui augmente ( ^u4 ) graduellement d'inlensité et qui s'affaiblit ensuite pour s'éteindre graduel- lement aussi. Il rappelle assez bien le bruissement des feuilles d'un arbre qu'agite un vent d'abord léger, puis plus rapide et plus vif. Après quelques secondes le bruit se renouvelle avec les mêmes caractères. Il a donc pour attributs essentiels : i° sa tonalité croissante et décroissante; 2" ses inter- mittences dont la durée est à peu près égale à celle du murmure qui les' sépare. » Or, cette tonalité croissante et décroissante, coupée par des intermit- tences de même durée, nous explique très bien tous les phénomènes qui se rattachent à la trituration des aliments. Elle nous révèle pour ainsi dire le véritable mécanisme de la digestion stomacale chez l'Oiseau. n Au début du murmure les organes masticateurs sont séparés par des aliments qui ont pénétré dans leurs intervalles ; sous l'influence du resser- rement de l'estomac ils se rapprochent. Ceux qui n'étaient séparés que par une très petite distance se rencontrent les premiers et s'entrechoquent : de là le faible murmure qu'on entend d'abord et que nous avons comparé au bruissement des feuilles; puis d'autres calculs séparés par une couche plus épaisse ne tardent pas à entrer aussi en collision, et le bruit devient plus distinct. Enfin, tous les corps durs ou masticateurs arrivent au contact; tous à la fois glissent et se meuvent les uns sur les autres; le murmure résultant de leur frottement réciproque et simultané se trouve ainsi porté à son maximum d'intensité. » A celte première période du murmure, ou période de croissance, suc- cède une période inverse. Presque aussitôt, en effet, les parois de l'esto- mac commencent à se relâcher; les organes masticateurs s'écartent, sous la pression des aliments qui pénètrent dans leurs intervalles; ceux-ci s'in- sinuent d'abord entre les plus petits calculs, puis entre les moyens, et finalement entre les plus grands; ainsi s'accomplit la seconde période ou période de décroissance. Survient alors un temps de repos, à peu près égal à la durée du murmure stomacal. Ces mêmes phénomènes se repro- duisent et se succèdent dans des conditions identiques, aussi longtemps que la cavité de l'estomac est pleine, c'est-à-dire pendant toute la durée du jour, de nouveaux aliments étant sans cesse introduits et remplaçant les premiers à mesure que ceux-ci pénètrent dans la cavité de l'intestin. » Tel est le murmure à tonalité croissante et décroissante qui se pro- duit dans l'estomac des Oiseaux au moment où s'entrechoquent les dents artificielles à l'aide desquelles ils broient leurs aliments; tels sont les ca- ractères de ce murmure ; tel est le rhy tme qu'il présente. Ces phénomènes, ( 2o5 ) jusqu'ici méconnus, méritaient, je crois, d'être mentionnés et décrits avec quelques détails. >> CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides diméthyl et dièthylamidobenzoylben- zoïques et la dimèthylanilincphlnléine. Note de MM. A. Haller et A. GUYOT. « Dans notre dernière Communication ('), nous avons exposé un cer- tain nombre de réactions qui nous portent à attribuer à l'acide benzoyl- benzoïque, au moins en ce qui concerne les réactions envisagées, une for- mule lactonique. » Si, dans la préparation de cet acide, on remplace le benzène par de la diméthylaniline, on obtient de l'acide diméthylamidobenzoylbenzoïque, qu'on peut également représenter par l'une ou l'autre des deux formules /OH ^"\COOH ' C=«'"\ \o » Dans cette préparation, pour éviter l'action destructive du chlorure d'aluminium sur la diméthylaniline, il faut avoir soin d'opérer au sein du sulfure de carbone. On dissout le sel dans de la diméthylaniline étendue de deux à trois fois son volume de sulfure de carbone. Quand la solution est saturée, il arrive parfois, surtout en hi^er, qu'elle laisse déposer une combinaison cristalline de diméthylaniline et de chlorure d'aluminium, combinaison très altérable à l'air humide, et qui est du genre de celles que M. Perrier a étudiées récemment ("). Mais, sans se préoccuper si ce com- posé se produit ou non, on ajoute, par petites portions, de l'anhydride phtalique finement pulvérisé, tant qu'il se manifeste une réaction. On laisse refroidir, on décante la couche supérieure, presque uniquement com- posée de sulfure de carbone, et l'on dissout le résidu, d'un aspect gou- dronneux, dans de l'acide sulfurique au 3. La solution est traitée par l'ammoniaque étendue, et le précipité qui se forme est essoré. On purifie ce composé par redissolution dans le carbonate de soude et cristallisation dans l'alcool. (') Comptes rendus, t. CXIX, p. iSg. (') Ibid., l. CXIX, p. 90. ( 2o6 ) )) \Jacide diméthylamidobenzoylbenzoïque ainsi obtenu se présente sous la forme de belles aiguilles jaunes, ou de cristaux en forme de losanges fondant à 199°- )) Il se combine aux acides et aux bases pour donner naissance à deux catégories de sels, généralement très bien cristallisés. 1) Le sel de sodium constitue des cristaux d'un blanc pur. solubles dans l'eau et dans l'alcool, répondant à l'une ou l'autre des deux formules /ONa ^ " \COONa "" C«H*/ \0 CO/ „ Traité par de l'acide sulfurique étendu, ce sel régénère l'acide diméthylamide avec sa couleur jaune primitive. » Diniéthylamidobeiizoylbenzoate de méthyle. — Cet élher s'obtient avec la plus grande facilité et quantitativement, quand on salure par de l'acide chlorhj'drique ffazeux une solution d'acide diméthvlamide dans l'alcool méthvlique. » Il se présente sous la forme de gros cristaux, d'un blanc pur, fondant à 128°, solubles dans tous les dissolvants ordinaires et redonnant par saponification l'acide jaune. » La formation de cet éther, dans les conditions indiquées, milite en faveur d'une fonction carbox3lique dans l'acide diméthylamidobenzoylbenzoïque. 11 est cependant à remarquer qu'il existe des molécules phénoliques qui sont éthérifiées dans les mêmes conditions. » Diméthylanilinephtaléine. — Ce composé, obtenu par M.O.Fischer en partant soit de l'anhydride phtalique, soit du chlorure de phtalyle qu'on traite par de la dimé- ihylaniline et du chlorure de zinc fondu, se prépare facilement en faisant agir du chlorure de phosphore sur un mélange d'acide diméthylamidobenzoylbenzoïque et de diméthylaniline. On conduit l'opération comme celle qui a permis de préparer le diméthylamidodiphénylphlalide et, en admettant pour l'acide diméthylamide, la for- mule lactonique, la réaction se traduit aisément : /Cl y(ywxz(cwy- /C-CnPAz(CH^)- /C-G«H*Àz(CH')= C6H»/\Q ^ +C^H^Az(CH'r-=G»H*/ \0 CO/ CO/ » Ce procédé de préparation de la diméthylanilinephtaléine permet d'obtenir ce composé à l'état pur avec un rendement de 90 pour 100 de la théorie. Or, avec le pro- cédé de M. Fischer, le reul connu jusqu'à ce jour, il ne nous a jamais été possible d'atteindre même un rendement de 5o pour 100. (') Annalen der Cheniie, t. CCVl, p. 92. ( ^o7 ) » Tctraméthyldiamidolriphénylmélhane-ortho-carbonntc de mèthyle. /C«H'-Az(CIP)^ \C«H'-COOCH'. » La ilimélliylanilineplilaléine, réduite par le zinc el l'acide cliloriivdrique, se traus- forme, comme on sait, en acide tétramélhyldiamidotripliénvlméthane.o. carbonique, qui n'est autre chose que la leucobase du vert malachite orthocarboxylé. Oxydée, cette leucobase fournit non pas un vert, mais de la diméthylanilinephlaléine qui est régénérée. Mais si, avant cette oxydation, on éthérifie la fonction carboxylique, on obtient un dérivé qui, soumis à l'influence des agents oxydants, donne naissance à une matière colorante. » Cette éthérification s'opère en saturant de gaz chlorhydrique une solution du leu- codérivé dans l'alcool méthylique. L'éther ainsi préparé constitue de très beaux cris- taux d'un blanc pur, assez peu solubles dans l'alcool et dans l'éther, beaucoup plus solubles dans le chloroforme, surtout à chaud. Les sels sont généralement très bien cristallisés. » Le clilorozincate s'obtient, soit en éthérifiant le chlorozincate de l'acide triphé- nylméthaneorthocarbonique dianiidé tétraniéthylé, soit en précipitant par une solution de chlorure de zinc une solution chlorhvdrique de l'éther. Il cristallise au sein d'une liqueur alcoolique en prismes blancs et incolores. » Quand on chauffe une solution de la leucobase dans de l'acide acétique cristalli- sable, avec quelques gouttes de bichromate de potasse, il se produit une coloration d'un bleu pur qui, si l'on pousse l'oxydation trop loin, passe au violet, puis au rouge fuchsine. » 11 ne nous a pas été possible d'isoler la matière colorante elle-même-à l'état de pureté. » Acide diéthylamidobenzoylbenzoïque et dérivés. )) En remplaçant dans la préparation de l'acide diniéthylamidobenzoyl- benzoïque la diinélhylaniline par la diéthylaniline, on obtient l'homologue supérieur de cet acide. » L'acide diéthylamidobenzoylbenzoïque constitue des cristaux légère- ment jaunes, fondant à i8o° et possédant les propriétés de l'acide dimé- thylé. Traité par la diéth\laniline et le trichlorure de phosphore, il donne naissance à de la diéthylanilinephtaléine, cristallisée en aiguilles et dont l'étude n'a pas été poursuivie. » Nous avons l'intention de continuer l'étude de ces produits de conden- sation obtenus avec les acides benzoylbenzoïques, et nous nous proposons, en particulier, de chercher à obtenir des phtaléines mixtes amidées, al~ coylées et phénoliques ( ' ). « (') Dans le cours de ces recherches, nous avons été obligeamment secondés par M. Michel, auquel nous adressons nos meilleurs remercînients. ( 208 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Note sur quelques variations biologiques du Pneumobacilkis liquefaciens bovis, microbe de la péri pneumonie contagieuse du bœuf; par M. S. Arloing. « Déjà, en 1889, j'ai signalé des variations chez les formes microbiennes que j'avais observées dans les lésions de la péripneumonie contagieuse du bœuf. J'ai vu, par exemple, que le Pneumobacillus liquefaciens, parfois très court, subarrondi dans le bouillon, s'allonge, grossit légèrement et se régularise sur la gélatine; que le Pneumococcus gulta cerci et le Pneumo- coccus lichenoïdes augmentent de volume ou deviennent pseudo-bacillaires sur les milieux solides (voir Comptes rendus du 9 septembre 1889). » Depuis cette époque, les idées se sont ouvertes sur les changements de cette nature : on sait mieux les observer et on est moins surpris de les constater, même de les trouver liés à une modification des propriétés pathogènes. J'étudie attentivement, à ce point de vue, les microbes que l'on rencontre dans les lésions de la péripneumonie. Je signalerai simple- ment dans cette Note quelques variations offertes par le Pneumobacillus liquefaciens bovis. » Conservé longtemps dans le bouillon, à travers des générations succes- sives, cet organisme peut perdre l'aptitude à liquéfier activement et rapi- dement la gélatine. Je suis parvenu à la lui rendre temporairement, en faisant végéter les individus d'une culture non liquéfiante, d'abord sur le sérum sanguin gélifié, et ensuite sur la pomme de terre. Quelquefois la restitution n'est pas immédiatement complète; le microbe ne liquéfie la gélatine qu'au bout de quelques jours. » Quand le Pneumobacille a perdu le pouvoir liquéfiant, il végète sur la gélatine inclinée en colonies larges, assez épaisses, à surface légèrement plissée. Ces colonies finissent par prendre une teinte jaunâtre. » Dans les cultures du Pneumobacille fortement liquéfiant, on ren- contre un assez grand nombre d'individus allongés, articulés; dans les cultures non liquéfiantes, les individus courts, trapus, à extrémités arrondies, sont beaucoup plus fréquents. » Je viens d'observer ces deux variétés côte à côte dans les lésions coccygiennes succédant parfois à l'inoculation de la sérosité virulente du poumon à l'extrémité de la queue, dans un but préventif, selon le pro- cédé du docteur Wdlems. Elles formaient exclusivement la population microbienne de ces lésions. ( --^09 ) » Sur des cultures en plaque, les colonies non liquéfiantes étaient moins nombreuses que les colonies liquéfiantes. Ces dernières s'étendaient rapidement et se confondaient avec leurs voisines, de manière à constituer de e^randslacs grisâtres creusés dans la gélatine. Celles-là végétaient moins vite et formaient une légère saillie blanchâtre, translucide. » Dans les colonies liquéfiantes, les individus étaient manifestement bacillaires. Traités par le procédé de Nicolle et Morax un peu modifié, ces bacilles présentaient une aréole hérissée de cils généralement longs et nombreux. . ,, » Dans les colonies non liquéfiantes, la forme bacillaire était plus diffi- cile à saisir. Les microbes, serrés les uns contre les autres, avaient l'appa- rence de staphylocoques; mais sur les individus isolés, optiquement saisis suivant leur plus grand diamètre, on apercevait la forme suballongée, trahissant leur affinité avec des bacilles. Au surplus, presque tous possé- daient des cils aussi nombreux et aussi longs, toutes proportions gardées, que les individus des colonies liquéfiantes. » Avions-nous affaire à deux espèces, ou à deux variétés différentes de la même espèce? Nous avons cherché la réponse à cette question dans l'é- tude comparative des effets pathogènes. » Inoculées sous la peau du bœuf, à la dose égale de 2^", les cultures liquéfiantes et les cultures non liquéfiantes exercent une action qui diffère seulement par l'intensité. Ainsi, tandis que la culture liquéfiante produit en quatre jours une tuméfaction aplatie, dont la pb.^s grande dimension me- sure o™,45, la culture non liquéfiante en produit une mesurant seulement o^.aS. A la dose de o", 5, les effets sont beaucoup moins étendus et offrent toujours une différence analogue dans leur intensité respective. Quant à l'aspect intérieur des lésions sous-cutanées, il est exactement, dans les deux cas, celui des tumeurs produites par l'inoculation de la sérosité viru- lente du poumon péripneumonique. » Inoculées comparativement dans la poitrine, les unes dans le poumon droit, les autres dans le poumon gauche, leur action diffère simplement encore par Tintensilé. Alors que les bacilles liquéfiants produisent des no- dules pneumoniques gros comme une pomme, des lésions pleurétiques étendues, des fausses membranes épaisses, infiltrées de sérosité citrine, les bacilles non liquéfiants déterminent des noyaux pneumoniques de la grosseur d'une amande ou d'une noisette, mais à structure caractéristique, des lésions pleurétiques plus circonscrites, des fausses membranes moins pulpeuses. G. R., i8t|4, 2- Semestre. (T. CXI\, N» 3.) 2.7. ( 210 ) » Les troubles immédiats qui suivent les inoculations, et sont la consé- quence de l'introduction dans l'organisme des substances toxiques déver- sées par les microbes dans le bouillon de culture, se présentent dans les mêmes conditions que les efTets locaux : identité de nature, différence d'intensité suivant qu'il s'agit du Pneumobacille liquéfiant ou du Pneumo- bacille non liquéfiant. » J'ai donc eu sous les yeux deux variétés du Pneumobacille, et non deux microbes différents. Conséquemment, le Pneumobacille peut présenter une variété non liquéfiante douée de propriétés pathogènes moins ac- tives. » Il s'ensuivra que la détermination certaine de cet agent virulent devra reposer sur l'étude de son évolution dans une série de cultures et sur celle des suites de l'inoculation. » J'espère communiquer prochainement à l'Académie une suite à ces recherches. Elle apportera plus de lumière dans nos connaissances sur la bactériologie de la péripneumonie épizootique. » NOMIIVATIOI\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la désignation de deux candidats qui doivent être présentés à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, pour la chaire d'Anatomie comparée, vacante au Muséum d'Histoire naturelle. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier can- didat, M. Filhol obtient 37 suffrages. M. Beauregard » 8 » M. Houssay ï. » 1 » Il y a trois bulletins blancs. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second can- didat, M. Beauregard obtient 33 suffrages. M. Houssay « 2 » RL Jourdan » i » Il V a huit bulletins blancs. ( ^'I ) En conséquence, ki liste présentée par l'Académie à M. le Ministre comprendra : En première ligne M. Filhol. En seconde ligne IM. Beaureuard. CORRESPOIVDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Mémoire de M. Robcrlo Campana, professeur à l'Uni- versité de Rome, sur « la lèpre ». M. A. Milxe-Edwards transmet une Lettre par laquelle le Comité d'ini- tiative pour l'érection d'un monument à a mémoire (.V Armand de Quatrc- fages invile l'Académie à se faire représentera l'inauguration de ce monu- ment, qui aura lieu à Valleraugue (Gard) le 26 août iSg'i. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Etudes Sur les actions centrales. Lois générales relatives à l'effet des milieux. Note de M. F. -P. Le Roux, présentée par M. Mascart, (i l. L'ensemble des faits nous montre que les actions à distance les mieux connues sont influencées par les milieux interposés entre les élé- ments actifs. D'un autre côté, notre raison répugne à admettre que la transmission de ces actions puisse se faire avec une vitesse infinie. Tout cela nous autorise à concevoir comme possible que l'action d'un élément actif se transmette par une modification oscillatoire imprimée au milieu et s'y propageant plus ou moins vite. Or, sans qu'il soit besoin de rien spécifier sur la nature de ces oscillations, non plus que sur l'espèce des actions auxquelles elles donnent naissance, les raisonnements généraux delà tliéorie des ondulations paraissent applicables à certains phénomènes qui résultent de ces actions; on semble pouvoir leur appliquer notamment tout ce qui, en Optique, est indépendant de la forme supposée des vibra- tions. C'est ce que nous allons essayer de faire à propos de l'influence des milieux. ( 212 ) » 2. Concevons un mur à faces planes parallèles, conslitiié par un milieu II, immergé ilans un milieu I. )) Considérons deux éléments actifs A et B, situés, de part et d'autre de ce mur, sur une même perpendiculaire à ses faces. » Posons AP = ce, BQ = y, PQ = e. » Soient A', et V, les vitesses de transmission dans les milieux I et II d'une certaine action s'exercant entre A et B. » Posons ^ = n. ^ 2 » L'action étant supposée se transmettre par ondes, s'il s'agit de milieux isotropes, les ondes doivent être des sphères. Les ondes émanées de A donneront lieu dans le milieu II à des ondes réfractées qui pourront être considérées comme se confondant, dans le voisinage de la normale PQ à la surface de séparation, avec des sphères qui auraient pour centre un point A' déterminé par la condition A'P = n AP. » Pour atteindre B, ces ondes devront se réfracter à nouveau au passage du milieu II au milieu I, et l'on pourra, dans la portion qui nous occupe, les confondre avec des sphères ayant pour centre un point A" tel .„„ A'Q A'P e e que A Q = — ^ = 1- ~ = ce -{ » I^'après le principe de Huygens, on peut donc admettre que l'action de A sur B dans le système proposé est la même que celle d'un élément A", situé comme il vient d'être dit, en supposant que le mur n'existe pas, mais en ayant soin de tenir compte des pertes d'énergie subies par les ondes réfractées en raison de réflexions possibles à chacun des deux changements de milieu. » Si donc on désigne pary^(/') l'expression de la force qui s'exerce entre deux éléments tels que ceux proposés, quand ils sont placés à la distance r ( 2l3 ) dans le milieu I, l'action entre les deux éléments A et B dans les circon- stances proposées serait p, ?i./(-P +/ H — j' en appelant p, et p., des coefficienls exprimant ratléniiation que subit l'action considérée au pas- sage normal d'un milieu à l'autre suivant le sens de ce passage. » Ceci devant être vrai cpiels que soient x et y, supposons ces distances infiniment j)etites; dans ces conditions, l'action de deux éléments situés de part et d'autre du nuu' serait donc, à un infiniment |)etit près, (0 - ?.?./■(;;)• » Mais, si les distances des deux éléments agissants aux faces du mur sont infiniment petites, la présence du milieu I ne se fera sentir que par les coefficients d'atténuation, |et l'action sera, à un infiniment petit près, celle qui serait réglée par la dislance e qui les sépare dans le milieu II, c'est- à-dire ^(c) multi])liée par le produit des coefficients p, et p^. On aura donc pour autre expression de l'action (2) p.?2?(e); d'où, en égalant (1) el (2 ), M Or e, qui c.st d'ailleurs quelconque, n'est autre chose que la dislance de deux éléments actifs; nous pouvons lui substituer le symbole r habi- tuellement employé et écrire /'(- \ =(^(r'), ou bien remplaçant n par sa valeur (3) /r^r) = o(r). V, » Si maintenant nous posons r = Y'.r, (3) pourra s'écrire d'où, finalement, et en supprimant les accents, » 3. Une telle égalité signifie que si l'on imagine les fonctions /"(r) ( 2i4 ) et ip(r) et qu'on remplacer dans la première par^ et par - dans la seconde, les deux expressions ainsi formées doivent être identiques. » Il faut donc qu'en supposant ces expressions exprimables par un ensemble de termes algébriques, ceux qui contiennent /-avec le même exposant, quelconque d'ailleurs, soient identiques. » On en conclut que les deux fonctions doivent pouvoir s'écrire /(r) = PV';/-/'+ Q V'fr'' +. . ., o(r) = pyPrP-hOYlr'' ^ .... » Comme, en combinant de la même manière que ci-dessus un milieu III avec le milieu I, on trouverait/! ^^ j = t]>f ^r)' *3" aura donc, pour un mi- lieu III, 'l(r)= V\'lr'' + i)y If '' + ..., et de même pour d'autres milieux. » Nous sommes donc amené à conclure : Pour un même genre d'action, le milieu n intervient dans V expression de la force en fonction de la distance des éléments actifs que par la vitesse de transmission de cette action dans ce milieu. Les coefficients P, Q, . . . ne dépendent que du choix des unités et peut- être de l'espèce de l'action. Quant aux exposants p , q, . . ., s'ils sont varia- bles, ils ne peuvent dépendre que de l'espèce de l'action. » OPTIQUE. — Sur les interférences à moyenne différence de marche. Note de M. Georgf.s Meslix, présentée par M. Mascart. « Lorsqu'on fait réfléchir la lumière blanche sur une lame mince, on ob- tient des colorations, quand l'épaisseur de la lame est seulement de quelques longueurs d'onde; si la lame est très épaisse, l'interférence ne se produit plus; si, enfin, la lame a une épaisseur intermédiaire, les irisa- tions n'apparaissent pas non plus, non parce que l'interférence ne se pro- duit pas, mais parce qu'elle est réalisée au contraire pour un trop grand nombre de couleurs du spectre et qu'un grand nombre de radiations >.|, >.3, A;; sont détruites, tandis que les radiations intermédiaires X.^, \^ sont renforcées de telle sorte qu'en analysant la lumière réfléchie, suivant le procédé de M. Fizeau, on obtient un spectre cannelé; la superposition de ces différentes couleurs produit sur l'œil la même impression que la lumière ( 2i5 ) blanche naturelle; Loulefois celle lumière a une constitution spéciale que je me suis proposé de mettre en évidence de la façon suivante : » Imaginons que l'on reçoive celle lumière sur une autre lame ayant à peu près la même épaisseur que la première : à l'endroit où l'épaisseur est exactement la même, les seules radiations qui pourront être renforcées sont encore 1^, ">■■,. ■■ ; qnani aux radiations X,, I3, . .., elles seraient détruites par interférence, si elles ne l'avaient été déjà par l'action de la première lame; la lumière émergente aura donc la même constitution que précé- demment. Considérons maintenant la région voisine où l'épaisseur est un peu différente et telle que ce soient les radiations l^, X., qui soient détruites par interférence; les couleurs qui seraient susceptibles d'être renforcées sont 1,, X3, ...; mais elles n'existent pas dans la lumière incidente, si bien que, par l'analyse, on obtiendrait un spectre contenant deux fois plus de mi- nimas, en >.,, 1,,, . . ., ainsi qu'en l^. ^1. • • •• » On conçoit que, dans ces conditions, la lumière réfléchie, tout en étant blanche, sera moins intense que dans le premier cas. Il suffit pour cela que l'épaisseur ait changé d'un point à l'autre d'un quart de longueur d'onde. On voit que celte condition ne pourra être réalisée à la fois dans toute l'étendue du spectre, mais il suffira, pour que le raisonnement pré- cédent puisse être reproduit, qu'elle le soit au voisinage de la couleur pour laquelle l'œil est le plus sensible; de plus, lorsque celte condition sera réalisée pour une couleur, elle le sera sensiblemenlpour un nombre de radiations d'autant plus considérable que les minimas sont plus rap- prochés, c'est-à-dire que le relard est grand. Les cannelures seront donc en nombre deux fois plus considérable et la lumière sera constituée comme si on avait une lame unique d'épaisseur deux fois plus grande. 1) L'intensité de la lumière réfléchie par une lame d'épaisseur e peut se représenter par An- sui"-^-' ^ A » Si cette lumière tombe sur une autre lame d'épaisseur e' , l'intensité réfléchie sera ,o-,2C ,,.„2e' suivant ciue l'on aura e' =: e ou e/ ^ c + 7, il vient 4 /- , • o 2c . o 2e ,. , . , 2e loa sm--^ sin-- ^ = loa sni'-r;-^ A A A ( 2l6 ) ou Cette dernière expression est la même, à un facteur numérique près, que si l'on avait une lame unique d'épaisseur 2 p. » En opérant avec de la lumière blanche, l'intensité totale peut se figurer symboliquement , dans les deux cas, par les expressions ^ sin-7T Y sm-- --«A et ^ sin--^ ces-- -^-r/ a, qui représentent l'une et l'autre de la lumière blanche. » On peut démo'nlrer que chacun de ces termes peut être remplacé par une somme d'intégrales, en nombre égal au nombre des cannelures et l'étude de ces intégrales prouve que la première expression représente une quantité de lumière blanche supérieure à la seconde, comme il a été dit plus haut. )) En résumé, la limiière ainsi obtenue présentera, tout en restant blanche, un maximum aux régions où les deux épaisseurs sont égales et un minimum aux points où la difïerence des épaisseurs est de un quart de longueur d'onde pour la radiation la plus active du spectre. Si les épaisseurs dilTèrent d'un nombre pair ou impair de quarts de longueur d'onde, on aura des maximas moins intenses et des minimas moins tranchés (puisque la concordance ne subsiste que dans une portion plus faible du spectre), en somme, un groupe de franges au voisinage des points où les épaisseurs sont les mêmes; ces franges sont alternativement brillantes et sombres et disparaissent par défaut de contraste entre les maximas et les minimas. » J'ai, en effet, obtenu ces franges en prenant une lame analogue aux lamelles de microscope, en la coupant suivant une perpendiculaire aux lignes d'égale épaisseur et en regardant l'une des lames par réflexion dans l'autre; tandis qu'aucune d'elles, vue isolément, ne présentait de franges, l'ensemble ainsi disposé en montrait en lumière blanche; mais il fallait pour cela les ajuster de façon qu'un rayon lumineux puisse se réfléchir en deux points où les épaisseurs fussent les mêmes; cet ajustement exigeait quelques tâtonnements. Voici un autre dispositif qui permet d'atteindre ce résultat immédiatement et à coup sûr : il consiste à prendre deux appareils à anneaux de Newton et à regarder l'un par réflexion dans l'autre de façon que les centres d'anneaux ne se correspondent pas. » En elTet, un de ces appareils fournit toutes les épaisseurs possibles, et les rayons lumineux, correspondant à une même épaisseur, forment un cylindre qui s'appuie sur un anneau circulaire du premier appareil; ce cylindre vient rencontrer le second ap- pareil suivant une ellipse qui, à cause du décentrage indiqué, coupe les différents anneaux, c'est-à-dire les lignes d'égale épaisse'ur comprises entre des valeurs e' et e" ; ( 217 ) toutes les combinaisons possibles se trouvent donc réalisées entre ces limites et les franges apparaîtront au voisinage du point où le cylindre rencontrera le cercle qui correspond à l'épaisseur e. » J'ai obtenu ainsi, avec deux appareils non identiques, des franges pâles, sans co- loration, bien au delà de la région où les anneaux de Newton étaient visibles sur l'un ou l'autre des deux appareils. Ces franges forment des courbes fermées, circulaires ou faiblement elliptiques, qui enveloppent complètement celui des deux systèmes d'anneaux produit par l'appareil dont le rayon de courbure est le plus faible. » On peut, en effet, s'en rendre compte par une construction graphique. Pour cal- culer simplement la forme des courbes, plaçons-nous dans l'hj'pothèse où les rayons tomberaient normalement sur les deux appareils placés presque parallèlement l'un à l'autre; il suffit de chercher le lieu des points tels que le rayon lumineux passant par ce point traverse les deux appareils suivant les mêmes épaisseurs. Soit M ce point, et y et j' ses distances aux deux centres d'anneaux, O et O'; on a j^ = qR^, /* = 2R'., d'où Z^y/|;=R: c'est le lieu des points tel que le rapport des distances à O et O' soit constant; c'est un cercle; si R'<; R, on a K > i et le cercle entoure le point O' ; si les deux appareils étaient identiques, on aurait R = R' et /=/'; les franges seraient des droites perpendiculaires à 00'. » Cette expérience se projette facilement en employant la lumière solaire et en se servant d'une lentille qui donne sur un écran l'image des anneaux; on reconnaît ainsi que ces franges sont localisées au voisinage des surfaces. » ÉLECTRICITÉ. — Inscription auto graphique directe de la Jorme des courants périodiques au moyen de la méthode électrochimique ('). Note de M. P. Janet, présentée par M. Mascart. « J'ai montré, dans une précédente Communication (*), comment la méthode d'inscription électrochimique permettait, au moyea de mesures prises sur les graphiques à la machine à diviser, de construire par points la courbe représentative des courants périodiques. Je suis parvenu depuis à perfectionner notablement cette méthode en obtenant l'inscription auto- graphique directe, sur le cylindre earegistreur, des courbes cherchées. (•) Laboratoire d'électricité industrielle de la Faculté des Sciences de Grenoble. (^) Comptes rendus, 2 juillet 1894. C. R., iSrj4, 1' Semestre. (T. CXIX, X" 3.) 28 ( 2l8 ) » L'appareil employé se compose do quinze styles en acier (aiguilles à tricoter), isolés les uns des autres, et dont les pointes équidistantes sont disposées en ligne droite à i™'" environ les unes des autres. Ces styles communiquent respectivement avec quinze points équidistants pris sur une batterie d'accumulateurs en tension : dans les expériences faites, les com- munications étaient prises de deux en deux éléments, de sorte que la dif- férence de potentiel entre deux pointes consécutives était de l\ volts en- viron. Cela posé, soient A et B les deux points entre lesquels on veut étudier une force électromotrice périodique : on met le point A en com- munication avec le cylindre, le point B avec l'un des styles. (Dans les expériences, c'était en général le troisième du côté négatif, mais ce choix n'a rien d'absolu.) On procède alors à l'inscription. En se reportant à la démonstration qui a été donnée dans la Note déjà citée, on verra sans peine que chaque style décrit, sous forme de traces bleues, une série de segments de droites, et que tous ces segments ne sont autre chose que les segments interceptés par une série de droites parallèles et équidistantes, sur la courbe périodique étudiée : il en résulte que cette courbe se des- sine immédiatement d'elle-même en hachures bleues sur fond blanc. C'est par ce procédé qu'ont été obtenues les courbes que j'ai l'honneur de pré- senter à l'Académie; elles représentent la différence de potentiel aux bornes du secondaire d'un transformateur Zipernowsky fonctionnant sensi- blement à vide. » Il résulte de cette Communication et des deux autres que j'ai eu occa- sion de publier précédemment (') que la méthode électrochimique se prête avec la plus grande facilité à l'étude des plus importantes questions que présente le courant alternatif; fréquence, différence de phases, forme du courant ou de la force électromotrice : il semble donc que, dès main- tenant, elle doive prendre sa place dans l'Electrotechnique à côté de mé- thodes plus précises peut-être, mais à coup sûr plus compliquées et plus délicates. » ') Comptes rendus, 16 avril et 2 juillet 1894. ( 2".) ) ÉLECTRICITÉ. — Coefficient de self-induction de n Ji! s parallèles égaux et équidistants, dont les sections sont réparties sur une circonférence. Note de M. Cil. -Eue. GuYE, présentée par M. Lippmann. H Dans une précédente Communication (') j'ai montré comment l'on peut, à l'aide de la moyenne distance géométrique, calculer les coefficients d'induction d'un ou même de plusieurs systèmes concentriques, formés chacun de n fds égaux, parallèles et équidistants, lorsque la section de ces fds est circulaire. » Dans le but de vérifier expérimentalement l'exactitude des formules établies, j'ai déterminé les coefficients de self-induction de deux systèmes de fils parallèles. » Le premier était formé de trois fils égaux de o*'"', 007013 de rayon; la section du système comprenait donc trois surfaces circulaires équidistanles, réparties sur une circonférence de 5o'™ de rayon et l'ensemble des trois fils parallèles formait un conducteur carré de io3'^'" de côté. » Le second système, absolument analogue, était formé de six fils sem- blables. » J'ai mesuré les coefficients de self-induction de ces deux systèmes par une méthode déjà connue, qui convient particulièrement à la mesure des faibles coefficients d'induction ("). Elle consiste, comme on sait, à observer l'extinction du son dans un téléphone placé dans la diagonale d'un pont de Wheatstone, les autres branches étant occupées par le conducteur en expérience et par des résistances connues. A la place de la pile se trouve le circuit secondaire d'une bobine d'induction. On intercale, en outre, un appareil à induction mutuelle variable, formé de deux bobines mobiles l'une par rapport à l'autre. L'une des bobines est placée dans la diagonale du téléphone, l'autre dans la branche renfermant la force électromotrice. En manœuvrant convenablement les résistances et l'appareil à induction variable, on rend le téléphone muet et l'on a tous les éléments pour déter- miner le coefficient cherché. >i Si l'on désigne par To, r, r, , r,, r^, /•,, les six résistances du réseau ; par (') Ch.-Elg. Guïe, Comptes rendus, n juin 1894. C) H. -F. Weber, Àcad.der JVisscnscha/ten, Berlin; 1886. ( 220 ) Lo, L, 1^1, L^» L3, L^ leurs coefficients de self-induction, et par M le coeffi- cient d'induction mutuelle des deux bobines mobiles, le coefficient cher- ché L, a pour expression L, = m(i -h il + ^ + ^) + l„ :■ + L3 ^ - L, ^• » En choisissant pour r.^ et r^ des conducteurs identiques, la formule se réduit à r » Le conducteur a étant un fil replié sur lui-même, son coefficient de self-induction Lo, d'ailleurs très petit, peut être calculé exactement. De même le coefficient M peut se déduire des dimensions et de l'angle des deux bobines ou être mesuré directement par l'expérience. La détermina- tion du rapport — ne présente aucune difficulté. » Toutes corrections faites, cette méthode a donné les résultats sui- vants : I" système. 2" système. -icm » D'autre part, j'ai calculé ces coefficients à l'aide de la formule connue, donnant le potentiel mutuel de deux circuits linéaires parallèles de forme carrée m 8 En remplaçant, dans cette expression, la distance t/des deux conducteurs par la moyenne distance géométrique a des éléments de la section, on ob- tient le coefficient cherché. » La moyenne distance a est, dans le cas particulier, donnée par la formule I log(«,/2R«-') los;a = — 2-i-J i, ° Il dans laquelle a^ représente la moyenne distance des éléments de la section d'un seul fil (soit 0,7788 p), n le nombre des fils et R le rayon de la cir- conférence sur laquelle sont réparties les sections des différents fils. ( 22 1 ) » On avait ainsi : Premier syslème. Deuxième syslémc. cm cm a, =o,oo5463 / a, :=o,oo5463 /i = 3 I rt =1 6 R = o,5o 1 R =: o,5o a =0,1600 \ a =: 0,3175 L, = 4656 Li= l\\Zi » La différence entre les résultats du calcul et de l'observation est com- prise entre -^ et^; l'expérience confirme donc, comme on pouvait s'y attendre, les précisions de la théorie (' ) ». ÉLECTRICITÉ.— Sur l' équation des décharges. Note de M. R. Swyngedauw, présentée par M. Ijippmann. « Considérons un condensateur dont les armatures sont réunies par un fd conducteur homogène présentant une interruption. Si l'on charge ce condensateur très lentement jusqu'à ce qu'une étincelle éclate à l'inter- ruption, il se produit une décharge satisfaisant à trois conditions, à l'in- stant où la décharge commence : 1° l'intensité du courant est nulle; 2° entre deux sections du fil séparées par l'interruption ou, ce qui revient au même, entre les deux armatures du condensateur, la différence de po- tentiel a une valeur déterminée V„ ; 3° entre deux sections du fil séparées par un segment conducteur continu, la différence de potentiel est nulle. » En supposant le courant uniforme, W. Thomson a donné une théorie de la décharge résumée dans la formule suivante, exprimée en notations connues. t L^ ■ LC' M Cette équation ne satisfait pas à toutes les conditions initiales; elle contredit la troisième. En effet, entre deux sections du fil a et b, la diffé- rence de potentiel v est donnée par la relation (2) ç, = „ + /^, (') Zurich, laboratoire d'Éleclricilé de l'École Polytechnique. ( 222 ^ r désignant la résistance du segment ab, l le coefficient d'induction de tout le circuit sur ce segment. D'après l'équation (i), au début de la décharge it=a= o. {-£) = jfj donc, au début de la décharge, la diffé- rence de potentiel entre aetb serait «',=0 = tT' c'est-à-dire en général ^ o même quand a et 6 appartiennent au même conducteur homogène et continu. Il en résulte qu'au moins dans les premiers instants de la décharge, l'équation de Thomson ne représente pas le phénomène. Cela tient en parti- culier à ce fait que, pour établir cette relation, on suppose la résistance constante, ce qui est une hypothèse loin de la réalité au début. Quand la décharge commenpe à passer, la résistance de la couche d'air de l'inter- ruption peut être considérée comme infinie; elle diminue par suite de réchauffement et devient rapidement comparable aux résistances métal- liques. En définitive, au début du phénomène, on a trois fonctions du temps à déterminer par leurs variations : la différence de potentiel, l'in- tensité et la résistance, chacune d'elles introduisant une constante arbi- traire. Lorsque les variations de la résistance totale deviennent négli- geables par rapport à cette résistance, l'équation différentielle des décharges de Thomson est à coefficients constants : par suite sa solution a la même forme que l'équation (i), mais les constantes d'intégration sont diffé- rentes. » Depuis l'instant oîi la décharge commence, jusqu'à l'instant où la théorie de Thomson s'applique, les conditions initiales nous donnent des indications sur la loi du phénomène. Considérons la formule (2), qui donne la différence de ^potentiel entre deux sections a et 6 du fil de décharge; supposons que ces sections soient les extrémités d'un segment conducteur homogène et continu, et prenons pour ab un sens tel que l'intensité soit positive. » On a à l'instant t = o, ii^o = o, i'^^,, = o; on peut toujours choisir a et Z» de façon que / soit ^o : donc f j- j =0. » L'intensité et la dérivée de l'intensité, étant toutes les deux nulles pour t = o, sont des fonctions croissantes du temps dans les premiers instants de la décharge. En représentation graphique, la courbe des intensités en fonction des temps, tangente à l'origine à l'axe des temps, commence par tourner sa ( 223 ) concm'ité vers l'axe des intensités; et, comme l'intensité ne peut croître in- définiment, il arrive un moment où la courbe tourne sa concavité vers l'axe des temps. La courbe présente donc un premier point d'inflexion; au delà de ce point, elle prend une allure correspondant à l'équation de Thomson. » Si le coefficient l qui figure dans la formule (2) est > o, la différence de potentiel entre les points a et h est une fonction croissante du temps dans les premiers instants de la décharge. Il en est toujours ainsi quand a et b sont les extrémités d'une bobine sur laquelle l'induction du reste du cir- cuit est négligeable devant l'induction propre ou agit dans le même sens que celle-ci. » La différence de potentiel entre a et b, ne pouvant croître indéfini- ment, atteint un premier maximum compris entre le premier point d'in- flexion et le premier maximum de l'intensité. » Avant que la différence de potentiel maximum soit atteinte entre a et b, une certaine charge a traversé la bobine; l'expérience suivante permet de la déterminer. L'armature interne C d'un condensateur est réunie à l'armature externe C par un conducteur offrant : i" une interruption I, ; 2° une bobine AB. Cette bobine a 80"^ de fil. Les autres conducteurs sont très courts et sont de faible résistance dans le circuit CI, ABC; désignons- les, pour abréger, par leurs extrémités. On rapproche I, A de BC de façon que l'étincelle éclate simultanément en ï, et entre un point a de I, A et un point b de BC; on détermine la plus grande distance L de a et b pour laquelle on observe simultanément une étincelle entre I, et entre ces points; on mesure le rapport des potentiels explosifs en I, et L. L'expé- rience montre de plus : 1° que L ne varie pas sensiblement quand les con- ducteurs I,C, I,A, BC varient de quantités inférieures à une certaine limite; 2° que lo diminue de ~ de sa valeur environ (') quand on double la distance explosive de l'interrupteur I, sans changer le potentiel explo- sif (^). » Ces données permettent de calculer le rapport de la charge initiale du condensateur à la charge qu'il possède quand la différence de potentiel est C) Celle diminution peut être due à l'augmentalion de la résistance de l'interrup- liou ; on peut l'expliquer aussi en admettant ([ne, pour échauflTer la couche d'air de l'intorrupleur, il faut une quantité d'éiecti icité d'autant jilus grande que la distance explosive I; est plus grande. (-) On y arrive eu substituant un interrupteur à pointes à l'interrupteur à boules. ( 22/, ) maxima enlre n et b. On trouve ainsi que, dans certains cas, près du tiers de la charge a déjà passé avant que la différence de potentiel maximum soit atteinte entre les extrémités de la bobine ('). Ces considérations sont très importantes pour l'explication des phénomènes signalés dans une Note antérieure (^). » CHIMIE ANALYTIQUE. — Séparation et dosage de l'étain et de l'antimoine dans un alliage. Note de M. Mexgin, présentée par M. Henri Moissan. « La séparation de l'antimoine et de l'étain présente d'assez grandes difficultés, surtout quand ces deux corps sont alliés à d'autres métaux pré- cipitables par l'hydrogène sulfuré, comme le métal antifriction par exemple, car dans ce cas il est peu pratique de transformer ces métaux en sulfures, leur dissolution complète dans les sulfures alcalins pour les sé- parer des autres étant longue et pénible. » Quand on a affaire à un alliage de cette sorte, le mieux est d'attaquer par l'acide azotique, qui dissout les autres métaux et transforme en oxydes insolubles l'étain et l'antimoine. On recueille ces oxydes, qu'on lave, cal- cine et pèse. C'est à ce moment que surgit la difficulté, car, si l'on a réussi à séparer l'étain et l'antimoine des autres métaux, il n'est pas facile de les doser sous cette forme : un grand nombre de méthodes ont été proposées qui laissent toutes à désirer, parce qu'elles présentent des causes d'er- reur, ou parce qu'elles sont d'une exécution longue et difficile. Les uns ont essayé de réduire les oxydes par voie sèche, les autres de les dissoudre pour précipiter ensuite les métaux. » Je mettrai à part la méthode électrolytique, qui n'est applicable que quand on possède les appareils, et quand on a déjà réussi à dissoudre les deux métaux, étain et antimoine, seuls dans une liqueur. » J'ai pensé qu'il était inutile de chercher des movens détournés pour dissoudre les deux oxydes calcinés, et qu'on pourrait facilement les ré- duire en faisant directement agir sur eux l'hydrogène naissant. L'expé- rience et les données de la Thermochimie confirment cette manière de voir. En effet, si l'on fait agir l'acide chlorhydrique sur l'antimoniate d'an- (') Institut de Plijsique de la Faculté de Lille, (-) Comptes rendus du 28 avril iSg^- ( 225 ) timoine, il se fait la réaction suivante en présence de l'étain : Sb=0' + 8HC1 diss. + 4Sn = 2Sb + 4IP0 -f- 4SnCl^ diss. + (4.69, 04-4.81, 2 -248, 6 -8. 39, 3) =(+37, 8). » Il est facile d'établir le même calcul pour l'étain. M Voici donc le mode opératoire que je propose comme me paraissant plus simple, d'une exécution plus facile, et m'ayant donné des résultats d'une exactitude très suffisante. )) Après avoir calciné les deux oxydes et en avoir pris le poids, on les introduit dans un verre de bohème avec une plaque ou une balle d'étain pur, de l'eau et de l'acide chlorhydrique. L'antimoine commence immédiatement à se réduire et l'oxyde d'étain est transformé en chlorure. On porte au bain de sable, car la réaction, très lente à froid, se fait beaucoup mieux à chaud (pour is'', 5o à 28' d'oxydes, il faut trois heures environ en liqueur très acide). Il est bon d'agiter de temps en temps pour renouveler les contacts. On reconnaît que la réaction est terminée quand on n'aper- çoit plus traces d'oxydes ; à ce moment, la liqueur est parfaitement limpide, et le métal réduit, très noir, se précipite rapidement au fond du vase quand on le retire du feu. » On décante la liqueur et on lave le précipité dans le verre avec de l'eau bouillie et refroidie à l'abri de l'air, on recueille le précipité sur un filtre qu'on lave à l'eau puis à l'alcool, on sèche à l'étuve puis on pèse. On a ainsi très exactement le poids de tout l'antimoine. J'ai pu ro'assurer que dans cette opération de lavage du précipité pulvérulent d'antimoine il n'y avait pas d'oxydation appréciable. On pourrait, si l'on voulait, opérer plus rigoureusement, sécher dans le vide et fondre le métal. )) Connaissant le poids des oxydes calcinés et celui de l'antimoine, on a par un calcul très simple celui de l'étain. » Soit A le poids d'antimoine, on multiplie ce nombre par 1,262 pour avoir le poids correspondant d'oxyde d'antimoine, que l'on retranche du poids M du mélange des deux oxydes. » M — A. 1,262 = poids de l'oxyde d'étain, ce dernier multiplié par 0,78667, donne le poids de l'étain contenu dans l'alliage. » J'ai fait de nombreux essais, en suivant la marche indiquée ci-dessus, et tous m'ont donné d'excellents résultats. )) MM. Louvetet Tambon, pharmaciens de la Marine, ont voulu à leur tour contrôler le procédé, et après avoir précipité tout l'antimoine par l'étain, ils ont de nouveau précipité tout l'étain par une lame de zinc; ils ont eu pour l'étain une perte de moins de o^', 01. » Voici les chiffres d'une analyse : Prise d'cchantilloa. Oxydes Irouvés. Métaux réduits. Étain is'-, 162 3,i3i Élain is-, i54 Antimoine... is'',3i2 » Antimoine... iS'jSog C. K., 1894, 3- Semeslre. (T. C\1X, N- 3.) 29 ( 22(i ) » Dans cette analyse on voit qu'on n'a perdu que oS'',oo3 d'antimoine, et seulement 6 d'étain. La lame d'ctain introduite pour réduire les deux oxydes avait perdu 6s'',yi8. » CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les pouvoirs rotatoires variables avec la tempéra- ture; réponse à M. Colson. Note de M. A. Le Bel, présentée par M. Arm. Gautier. « L'objet du nouveau Mémoire de M. Colson est de montrer que, « en certains cas », les variations que le pouvoir rotaloire éprouve avec la tem- pérature, sont dues' à « des équilibres chimiques », autrement dit à des réactions qui se produisent entre les impuretés qu'ils renferment. L'auteur cite, comme exemple unique, l'acétate d'amyle. Nous accorderons volon- tiers que le produit qu'il a examiné renferme assez d'alcool amylique et d'acide acétique pour que leur réaction à ioo° produise une nouvelle quan- tité d'acétate d'amyle. Cette réaction produira évidemment un accroisse- ment du pouvoir rotatoire et il était facile de prévoir que l'anhydride acé- tique, qui transforme le restant de l'alcool amylique libre en acétate, mettrait fin à des variations de pouvoir ayant une pareille cause. Cela prouve qu'il vaut mieux laisser dans ces éthers un petit excès de chlorure d'acé- tyle ou d'anhydride, ainsi qu'il est d'usage, plutôt que de laver à l'eau. » En somme, l'acétate d'amyle, ainsi que l'éther isobutylamylique qui a servi aux expériences précédentes de M. Colson, renfermaient un excé- dent d'alcool amylique; mais, chez le premier, le pouvoir devient constant quand il perd son alcool; chez le second, j'ai démontré que, même pré- paré par le chlorure d'amyle et l'alcool isobutylique sodé, par conséquent exempt d'alcool amylique, le pouvoir continue à varier considérablement entre — 4o° et loo"; seulement, il cesse de devenir négatif. M. Colson af- firme de nouveau que ce changement de signe se produit; il lui attribue une importance théorique. Peut-être pensera-t-on que, pour maintenir cette affirmation, il faudrait de nouvelles expériences, faites sur un corps que M. Colson aurait préparc lui-même, et non pas sur un produit em- prunté à un autre chimiste. » Les variations de pouvoir rotatoire énormes que subissent les tar- Irates d'éthyle et de méthyle ne peuvent pas non plus être dues à des traces d'alcool et d'acide tartrique, car ces corps ne bouillent dans le vide qu'à des températures élevées : l'alcool est parti bien avant; quant à ( 227 ) l'acide tartrique, il n'est pas volatil. Ces tartrates sont les premiers corps signalés comme ayant un pouvoir variant avec la température. Cette ob- servation de M. Pictet est rapportée dans la Chimie de M. Beilstein. Au- trefois, on supposait que ces variations étaient dues à des polymérisations; la question n'a pris un intérêt considérable qu'à partir du moment où M. Ramsay a pu démontrer que le tartrate d'éthyle est formé à 70° (tem- pérature à laquelle le pouvoir varie encore) et l'éther isobutviamylique, à toutes les températures, par une molécule simple. Ce dernier corps a l'avantage de se prêter à l'observation jusqu'à — 28" et, de plus, une mesure cryoscopique faite dans la benzine par M. Freundler indique éga- lement une molécule simple. » On ne peut donc pas plus attribuer ces variations à une polymérisa- tion qu'à des impuretés, et il f;uit bien admettre qu'un changement interne se produit dans la molécule ; qu'on le compare à ime congélation interne ou non, le mot importe peu. L'hypothèse ne commence, en réalité, qu'à partir du moment où l'on admet que ce changement est dû à ce fait que les liaisons monovalentes, libres à chaud, deviennent immobiles à froid (position favorisée de M. Wislicenus). )) Il n'v a autre chose à demander à une hypothèse que de rendre compte des faits; or, celle de M. Wislicenus, non seulement rend compte des variations du pouvoir rotatoire, mais permet de prévoir un nouveau fait très intéressant, observé par M. Colson lui-même sur l'éther isobutylamy- lique, à savoir que le pouvoir devient constant vers 100°. En effet, dès que la mobilité parfaite est atteinte, les variations du pouvoir doivent cesser; j'ai confirmé cette observation, que je considère comme capitale, et je l'ai étendue au lactate de méthyle qui, pour 5'^™, tourne de — i°'\i' à — 23°; de — 4" 2' à -f- 1 5"; et de — tf^'j' à 100". Il est vrai que le pou- voir du tartrate d'éthyle continue à augmenter encore à 100°, mais la limite n'est pas nécessairement la même pour tous les corps. » Quant à la loi de M. Guye, à savoir que l'action optique d'un atome est proportionnelle à sa masse, j'ai fait cette réserve que probablement il faudrait substituer à la masse la réfraction atomique ,_ X —r- Cela met- trait les phénomènes de la polarisation rotatoire sur le même plan que ceux de la réfraction. Les résultats que donnent les deux hypothèses sont en général concordants, et je crois que l'un ou l'autre énoncé est appli- cable à tous les corps actifs. Actuellement, nous ne savons faire cette appli- cation que dans le cas où les liaisons sont mobiles, elXix formule de M . Guye, ^ 228 ) établie avec cette hypothèse, n'est évidemment utilisable que lorsqu'elle est réalisée. C'est pourquoi nous voyons cette formule s'appliquer très bien au tartrate d'éthyle et aux éthers amyliques mixtes à 100°. Si les pouvoirs varient à des températures plus basses, nous ne pouvons prévoir jusqu'oïl va aller la variation; il est donc actuellement peu important que quelques-uns changent de signe. » Celte discussion a eu l'utilité de jeter quelque lumière sur la question de la mobilité des liaisons monovalentes, qui est encore loin d'être éclaircie. J'aurais continué à m'en occuper, si je n'avais appris que M. Guye a entre- pris de son côté, sur ce sujet, un travail étendu. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse de V acide mèsoxalique et mèsoxalate de bismuth. Note de M. H. Causse, présentée par M. Arm. Gautier. « L'oxydation de la glycérine a été, dans ces dernières années, l'objet de nombreuses recherches. Successivement on l'a traitée par la mousse de platine et l'oxvgéne (M. Grimaux),par l'acide azotique faible, le brome et les carbonates alcalins, l'oxyde de plomb (M. E. Fischer). Dans tous les cas, l'oxvdant généralement peu énergique, ou employé à dessein en quan- tité insuffisante, attaquait une fonction alcoolique primaire ou secondaire et engendrait des dérivés aldéhydiques ou acétoniques, avec lesquels on a tenté la synthèse des sucres (M. E. Fischer). » Toutefois, la glycérine, mise au contact de l'acide nitrique concentré, subit une oxydation commune aux alcools (M. Debus); d'ordinaire très énergique, difficile à modérer, donnant une série nombreuses de dérivés, parmi lesquels l'objet que visent les recherches figure souvent pour une quantité minime. » J'ai observé que cette réaction se régularise par la présence d'un oxvde métallique susceptible de former, avec l'acide naissant, un composé insoluble; le sel aussitôt produit quitte le champ de la réaction et la limite à la première combinaison insoluble qui se forme. » C'est ce qui arrive quand on traite la glycérine par le nitrate neutre de bismuth : il se dépose un sel cristallin. Cette propriété, la glycérine la partage avec les sucres et, en général, avec tous les composés renfermant des fonctions alcooliques, pendant que les dérivés à fonctions simples, comme l'acide acétique, résistent à l'action du réactif précédent. Nous ne décrirons dans cette Note que ce qui concerne la glycérine, nous réservant ( 229 ) de revenir prochainement sur les sels dont nous signalons aujourd'hui l'existence. h Mésoxalate de bismutlt. — Dans un mélange de loo" d'acide nitrique D= i,3g et de 25o" de solution saturée de nitrate de potasse, on dissout jusqu'à refus du sous- nitrate de bismuth; on cliaufl'e ensuite vers 5o° pendant une demi-lieure, en présence d'un excès de ce même sel. La solution filtrée est additionnée du tiers de son poids de glycérine D = So" B., distribuée dans des ballons de i5o'"'' de capacité, remplis à moi- tié seulement, et chauffée jusqu'à ce que des bulles apparaissent; à ce moment le feu est supprimé. La réaction ainsi amorcée débute lentement, mais elle progresse avec rapidité et devient après quelques minutes extrêmement violente ; du bioxyde d'azote, de l'acide carbonique se dégagent en abondance, puis un calme relatif s'établit, le li- quide se trouble et laisse déposer de petits cristaux blancs brillants dont la quantité augmente tant que se manifeste le dégagement gazeux. » Lorsque la réaction est terminée, le précipité est séparé du liquide, jeté sur un filtre, soumis à une forte pression entre des doubles de papier Joseph, séché com- plètement à l'air; lavé ensuite à l'eau distillée, jusqu'à élimination des sels étrangers, et enfin desséché à la température ordinaire. » Le mésoxalate de bismuth est en petits cristaux blancs qui, vus au microscope, paraissent être des plaques rhomboïdales. Ils présentent, outre les réactions générales des sels de bismuth, le caractère le plus constant des combinaisons de ce métal, la dissociation par l'eau et la décomposition par la chaleur. » Exposés quelque temps à une température de bo''-6o°, ils jaunissent; si elle est prolongée, ils charbonnent; l'eau froide est à peu près sans action, mais l'eau bouil- lante enlève toujours de l'acide mésoxalique, facile à mettre en évidence, par l'une des réactions que nous allons indiquer. » Avec les acides minéraux, l'attaque à froid est incomplète; à chaud il se dégage de l'acide carbonique provenant de l'acide mésoxalique. » Les alcalis caustiques se conduisent de même; si on les fait agir en solution con- centrée, on observe que le mésoxalate noircit : l'acide mésoxalique est dans ces condi- tions détruit; il se comporte vis-à-vis de l'oxyde de bismutii comme le ferait la glucose. » L'anhydride acétique agissant envase clos à loo" dissout le mésoxalate qui par le refroidissement se dépose inaltéré. » Composition. — Le sel desséché d'abord dans un courant d'air, puis exposé long- temps au-dessus de l'acide sulfurique, a donné à l'analyse des résultats qui corres- pondent à la formule C^HO'Bi. » Les nombres obtenus font de la combinaison bismuthique précédente un mé- soxalate basique de bismuth. Si l'on adopte pour l'acide mésoxalique la formule CO^H suivante G(^ _ qui en fait un acide bibasique contenant le groupe dioxyméthylène CO^'H ( 23o ) G(OH)-, le sel décrit pourra être représenté par l'expression suivante CO^ \ 1/0 Bi. |\0H / C02 / » Acide mésoxalique. — L'acide mésoxalique n'ayant pas été jusqu'ici préparé avec la glycérine, bien qu'il constitue un dérivé prévu de l'oxydation de cet alcool, nous avons pensé qu'il était nécessaire de l'isoler et de le caractériser par d'autres réactions. » Le mésoxalate de bismuth est mis en suspension dans l'eau, contenant un peu de bicarbonate de potasae, et traité par un courant d'hydrogène sulfuré; le gaz hj'dro- gène sulfuré est absorl)é ; lorsque l'odeur hépatique est persistante, on fdtre, on chasse l'hydrogène sulfuré par un chauffage au bain-marie et la solution présente les réac- tions suivantes : » La liqueur de Fehling est réduite lentement à froid; à chaud on obtient une ré- duction comme avec les glucoses. » Le chlorure de baryum y produit un précipité blanc cristallin de mésoxalate de baryte insoluble. « Mésoxalate d'argent : CH-O^Ag^. — Ce sel s'obtient en versant du nitrate d'argent dans la solution précédente, préalablement neutralisée. Précipité blanc cristallin, noircissant à la lumière, et répondant à la formule ci-dessus. )> Dérivé hydraziniqiie. — Il se sépare sous forme de cristaux blancs légers, quand on verse une solution de chlorhydrate de phénylhydrazine au dixième saturée d'acé- tate de sodium, dans la solution précédente; après deux cristallisations dans l'alcool bouillant où ils sont d'ailleurs peu solubles, ils se déposent sous forme de feuillets na- crés fusibles à (i64"-i65'') ; à (lôSo-ie^"), d'après M. E. Fischer. » Mésoxalate acide de potassium .• C H'0''K,2H^0. — Ce sel, qui n'a pas été en- core décrit, se dépose par concentration delà solution, au sein de laquelle a été effec- tuée la décomposition sulfhydrique. Cristaux déliquescents, d'une saveur très acide, solubles dans l'eau, insolubles dans l'alcool et l'éther, après un lavage à l'éther sec, ils ont donné à l'analyse des nombres s'accordant avec la formule indiquée plus haut. Trouvé C pour 100 iS,6o I^ " 20, 25 » Mésoxalate de potassium et d'antimoine : C'H-(SbO)KO%H20. — Cet émé- tique se prépare, en faisant bouillir l'oxyde d'antimoine avec le mésoxalate acide de potassium. La solution filtrée bouillante abandonne par le refroidissement des cris- Calculé pour la formule, 18, 65 18,75 20,28 20, 3 1 ( 23f ) laux qui, vus au microscope, sont conslilués par des prismes groupés en rosette; un dosage d'antimoine lui assigne la formule précédente. Calcule pour la formule Trouve. C'II'(SbO)KO'. Sb'O' pour 100 49.70 49,99 I) Enfin, le sel d'argent décomposé par une quantité d'acide chlorhydrique, légère- ment inférieure à la dose théorique, cède son acide mésoxalique à un mélange d'alcool et d'éther; l'évaporation de ce dissolvant laisse de petits cristaux fusibles à I 20°. » Telles sont les réactions sur lesquelles il nous semble que nous pou- vons nous appuyer pour conclure que l'acide obtenu est bien l'acide mcsoxalique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Cuntrihution à l'étude de (juelqacs acides amidés, ob- tenus par dédoublement des matières protéiques végétales. Note de M. E. FleurkiVt, présentée par m. Schïitzenberger. « Dans une précédente Communication (') j'ai étudié de quelle façon les matières albuminoides végétales se comportent sous l'action de l'hy- drate de baryte dans différentes conditions de concentration, de tempéra- ture et de pression. J'ai démontré que les équations posées par M. Schût- zenberger, pour les matières protéiques animales, ne conviennent plus dans le cas actuel, et j'ai avancé que la rupture de l'équilibre entre les quantités d'ammoniaque, d'acide oxalique et d'acide carbonique produites était due, au moins en partie, à l'action ultérieure de la baryte sur les acides aspartique et glutamique provenant du dédoublement des groupes asparagine et glutamine préexistant dans la molécule protéique origi- nelle, » J'ai été ainsi amené à étudier l'action de la baryte sur les deux acides précédents, et ce sont les conclusions auxquelles je suis arrivé qui font l'objet de la présente Note. » Dans une première expérience, j'ai chaude, en tube scellé et à la température de 200", pendant quarante-huit heures, 5s'", 206 d'acide aspartique avec iSs'' (') de baryte et 60" d'eau. Après refroidissement, j'ai trouvé que sur io,5'i d'azote que contiennent (') Comptes rendus, t. CWII, p. 790; 1898. (-) Cette quantité de baryte employée est indépendante de la quantité nécessaire ( 232) 100 parties de l'acide mis en expérience, 7,4 étaient, après ce laps de temps, transfor- més en ammoniaque, cette transformation étant accompagnée de la formation d'une quantité notable d'acides oxalique, acétique et succinique. » Ce fait étant acquis, j'ai, dans une deuxième expérience, augmenté légèrement l'intensité de la réaction et chaufle dans un autoclave en présence de cinq jiarties de baryte, pendant cent vingt heures, i95'',8i3 d'acide aspartique et 170" d'eau. La quan- tité d'azote transformée en ammoniaque a été cette fois de 10, 24 sur 10, 52 que contien- nent 100 parties d'acide; la réaction a donc été à peu près complète : elle a donné les mêmes produits de dédoublement et dans les proportions indiquées par le Tableau suivant dont les chiffres sont rapportés à 100 d'acide aspartique mis en expérience : Azote transformé en ammoniaque. . . 10,24 (sur 10, 52) Acide oxalique 22,65 » acétique 22,90 » succinique 82,22 » L'ouverture de l'autoclave dans lequel a eu lieu la réaction a été mar- quée par une détonation, indiquant à l'intérieur de l'appareil une pression assez élevée : cette pression était-elle due à un carbure ou simplement à de l'hvdrogène? Il y a là un point qui n'a pas encore été éclairci. )) L'action de la baryte sur l'acide glutamique, quoique étudiée inten- tionnellement 'dans des conditions modérées d'intensité, m'a néanmoins fourni un résultat susceptible d'interprétation. « En chauffant vers i95°-2oo°, pendant quarante-huit heures, 55^,469 d'acide glu- tamique avec 3 parties d'hydrate de baryte et i5o'='= d'eau, j'ai pu sur 9,6 d'azote que contiennent 100 parties d'acide en transformer 1,6 en ammoniaque, mais sans obtenir production d'acides carbonique et oxalique. » Les conclusions qu'on peut déjà tirer des réactions précédentes, dont l'étude n'est pas terminée, sont de deux .sortes suivant qu'on les applique à l'étude du dédoublement des matières albuminoïdes végétales ou qu'on les envisage en elles-mêmes. » 1° Dans le premier cas, puisqu'on sait que la légumine et l'albumine végétale fournissent une proportion appréciable d'acide aspartique, on a maintenant le droit de conclure que, placé dans les mêmes conditions d'expérience, cet acide, etpeul-être aussi d'autres analogues, se dédoublent en produisant une certaine quantité d'ammoniaque qui vient s'ajouter à la proportion que l'hydratation des groupements carbamide et oxamide a fournie, en même temps qu'une quantité correspondante d'acide oxalique, pour transformer au préalable l'acide mis en expérience en sel neutre de baryum. 11 en est de munie dans les expériences qui suivent. ( .33 ) et non d'acide carbonique comme je l'avais. d'abord pensé, vient achever de rompre l'équilibre qui s'établit dans le cas des matières albuminoïdes animales. » Dans le cas du gluten, l'étude du dédoublement de l'acide gluta- mique démontre que c'est simplement à l'ammoniaque que la décomposi- tion ultérieure de cet acide fournil, qu'il faut attribuer les mêmes effets dans le changement du rapport entre Tazote ammoniacal dégagé, et les acides carbonique et oxalique. » 2° Envisagées en elles-mêmes, les transformations des acides aspar- tique et glutamique apparaissent comme un fait nouveau dans l'histoire des composés amido-acides. Jusqu'ici, en effet, il était admis que le grou- pement AzH" qu'ils renferment encore n'est pas transformable en ammo- niaque dans des conditions normales de réaction. En présence des faits énoncés plus haut, il est évident cpie la formule de constitution admise pour l'acide aspartique ne peut plus expliquer le mécanisme du dédouble- ment observé. » Il est à présumer que les composés rangés jusqu'à ce jour dans la classe des amido-acides se comportent, dans les mêmes conditions de réac- tion, comme l'acide aspartique. Déjà Erlenmeyer et Sigel ont donné pour le glycocolle une formule de constitution différente de celle encore admise et, en se basant sur diverses réactions connues, M. Joji Sakurai, dans la séance du 19 avril 1894 de la Société de Chimie de Londres, a prétendu que le terme amido-acide doit être rayé de la nomenclature chimique : les réactions que je viens de faire connaître contribuent à donner, à ces affir- mations, un certain degré de vérité, c'est pourquoi je compte les étendre aux termes les plus importants de cette classe de composés et continuer cette étude intéressante pour en faire plus tard connaître les résultats ( ' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérkés des propy lamines. Note de M. F. Cuaxcel, présentée par M. Friedel. « Propylpropylidènamine : C'H" = Az — C'H'. — Cette base s'obtient par l'action de l'aldéhyde propionique sur la monopropvlamine. La réac- tion est immédiate et accompagnée d'un grand dégagement de chaleur; on (') Ce travail a été tait au laboratoire de M. Aimé Girard, au Conservatoire des Arts et Métiers. C. R., 1894. 2' Semestre. (T. CXIX, N" 3.) 3o ( ^^34 ) peut la formuler comme suit : ÂzH-(C'H') + C'H''0 = C^H''= Az-CH' + H^O. » La base obtenue est séchée sur la potasse, puis on distille en recueil- lant ce qui passe aux environs de loo". )) La propylpropylidènamine est un liquide incolore, mobile, d'odeur ammoniacale très désagréable, bouillant à 102" sous ^60. Sa densité est de 0,84 à 0°; elle est peu soluble dans l'eau. » Par une réaction inverse de celle qui lui a donné naissance, la propyl- propylidènamine tend à s'hydrater pour redonner de l'aldéhvde propio- nique et de la monopropylamine; celte hydratation se fait facilement sous l'influence des acides; de sorte qu'on ne peut préparer de sels. En effet, si l'on sature peu à peu la base par de l'acide chlorhydrique en évitant tout échauffement, et si ensuite on ajoute du chlorure de platine, il ne se précipite rien sur le moment; mais, le lendemain, on trouve des cristaux de chloroplatinate de monopro;>ylamine. De même, en faisant bouillir la base neutralisée par de l'acide chlorhydrique, on peut, dans le liquide qui distille, reconnaître par la fuchsine dissoute dans l'acide sulfureux, la pré- sence de l'aldéhyde. » Monopropylacétamide : CWCOXzK(C^YV). — J'ai d'abord préparé ce corps par l'action du chlorure d'acétyle sur la monopropylamine, suivant l'équation CIPCOCl -f-2AzH^(C'-H') = GH3-CO-AzH(C5ir)-HAzH-(C'H-')IICl. » Il faut diluer les deux liquides dans l'éther sec et faire tomber goutte à goutte le chlorure d'acétyle dans la base; la réaction est immédiate. Après séparation du chlor- hydrate de monopropylamine par fîltration sur le coton, on distille Téther et il reste la propylacétamide que l'on purifie par rectification en recueillant ce qui passe entre 220° et 230°. •" » Il est plus commode de préparer la propylacétamide en faisant réagir à i4o°-i5o° en matras scellé de l'éther acétique sur la monopropylamine en proportion équimolé- culaire. » La propylacétamide est un liquide incolore un peu sirupeux, d'odeur faible; elle distille à 222''-225'' sous la pression ordinaire sans se décomposer. » Dipropylacétamide : CH'COAz(C^H')'. — J'ai également obtenu ce corps par l'action du chlorure d'acétyle sur la dipropylamine. On opère comme pour le corps précédent; à la rectification on recueille ce qui passe aux environs de 210», le point d'ébuUition réel étant 209"'-2io''. » J'ai essayé de faire réagir l'acide acétique sur la dipropylamine, mais, même à 160°, je n'ai pas obtenu de réaction. ( 2,35 ) » Télrapropyliircc : Az(C'H')^-CO- Az(C'ir)-.— Ce corps s'obtient par raclioii de roxjchlorure de carbone sur la dipropylamine d'après l'équation C0Cl=+4AzH(C'H-)''— Az(C'H")2-C0-Az(C^H-)'-+-o.AzH(C^H')MlGl. » Les liquides réagissants sont dilués dans du benzène; la réaction est très vive. 11 est bon de mettre un petit excès de dipropylamine et de chauffer quelques instants à la fin, sinon la réaction pourrait ne pas être complète et l'on aurait du chlorure d'acide dipropylcarbamique COCl=-t-2AzH(Cni-)2=:Az(G5ir)2COCl + AzII(G'll")MICI. » La réaction étant achevée, on sépare le chlorhydrate de propylamine; on lave à l'eau, on sèche, on distille en recueillant ce qui passe entre 250" et 260". » La tétrapropylurée ainsi obtenue est un liquide légèrement sirupeux, d'odeur aromatique rappelant celle de la menthe, de saveur brûlante. Elle bout à 2.58" sous ^55""" sans subir de décomposition; sa densité est de o,9o5 à 0°. Elle est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et le benzène ('). » ANATOMIE COMPARÉE. — Sur dk'crs points de l'analomie de l'Orang-Outan. Note de MM. J. Demker et R. Boulart, présentée par M. A. Milne- Edwards. « Sacs laryngiens. — Presque toutes les descriptions des sacs laryngiens desOrangs-Outans, notamment celles de Camper (1794), de Cuvier(i8o5), de Vrolik (1841), de Mayer (iSSa) et de nous-mêmes (i88)), se rappor- tent aux animaux jeunes, dont la taille variait de 45"^'" à 80'='° (du vertex à la plante du pied). La seule description concernant l'adulte est celle de Sandifort (i 839-1 844); mais elle est faite d'après des pièces ayant séjourné plus d'une année dans l'alcool et ayant macéré ensuite dans l'eau. Nous étions dans des conditions beaucoup plus avantageuses. Nous avons pu in- jecter et étudier en détail, quelques heures après la mort, les sacs laryn- giens d'animaux parfaitement adultes ayant i",28 et i™,4o de taille. » Cette étude, jointe à nos recherches précédentes (') démontre que les sacs laryngiens, c'est-à-dire les ventricules de Morgagni hypertrophiés, sont toujours paires et inégaux chez l'Orang-Outan, comme chez les autres singes anthropoïdes. Si certains auteurs (Camper, Sandifort) ont, dans (') Travail fait à la Faculté des Sciences de Marseille, laboratoire de M. Duvillier. (-) Deniker et Boulart, Note sur les sacs laryngiens des Singes anthropoïdes {Journal de l' Analvmie et de la Physiologie ; 1886, j). 5i, pi. III Cl IV). (236) quelques cas assez rares, trouvé un sac unique, il faut attribuer ce fait soit à l'atropliie d'une des poches (qui peut passer ainsi inaperçue), soit à la déchirure ou à la résorption, dans des pièces macérées, de la membrane délicate qui sépare les deux réservoirs aériens. » En effet, chez un de nos Orangs, le sac gauche était adjacent au sac droit; la mince cloison qui les séparait, dirigée d'avant en arrière et de gauche à droite, était le produit de la coalescence de leurs parois accolées. Chez l'autre sujet, au contraire, l'énorme sac laryngien gauche occupait autour du cou et sur le thorax, l'espace qui, d'ordinaire, est recouvert par l'ensemble des deux poches; il envoyait d'ailleurs des prolongements vers la nuque et le creux axillaire aussi bien à droite qu'à gauche. Quant au sac droit, il était réduit à une petite bourse cylindrique mesurant à peine 4"" de longueur sur i*^'" de diamètre. » La forme et la position des sacs laryngiens chez les sujets que nous avons disséqués confirment les différences morphologiques que l'un de nous (') a établies entre le type de ces organes, d'une part, chez l'Orang- Outan, et, d'autre; part, chez le Gorille et le Chimpanzé. Ces derniers An- thropoïdes ont le sac principal long et étroit ; il est situé sur la ligne mé- diane de la région cervicale antérieure, dont il ne recouvre qu'une faible partie, tout en détachant de longs diverticules en séries parallèles vers la région cervicale externe, la région claviculaire et dans le creux de l'ais- selle. Chez rOrang, au contraire, la poche principale recouvre entière- ment la région antérieure du cou; elle se trouve placée presque per- pendiculairement au plan médian du corps et envoie des prolongements relativement courts vers le creux axillaire et la nuque. Cette diversité de forme et de disposition, comparée aux différences dans la configuration de la tête osseuse, correspond, peut-être, à un usage différent des sacs laryn- giens dans les deux groupes des Anthropoïdes. » Excroissances adipeuses de la tête. — Les deux Orangs que nous avons disséqués présentaient sur la tête des excroissances plus ou moins volu- mineuses. Une de ces proéminences, ayant 6*^'" d'épaisseur chez le plus grand sujet, s'observait sur l'occiput et à la nuque. Deux autres, en forme de crêtes semi-lunaires, longues de 18"" et larges de 1 1"" chez le même sujet, se trouvaient de chaque côté de la face, sur les joues, et donnaient à ces (') Demker, Recherches analomiqaes et embryologiques sur les Singes anthro- poïcles( Archives de Zoologie expérimentale, etc., 2' série, l. III bis. Supplémentaire, p. 206; 1 885-1 886). ( ^37 ) animaux une physionomie singulière, dont étaient frapjJés tous ceux qui ont eu occasion de les voir, et dont tant de dessins ont conservé les traits. » Plusieurs naturalistes ont signalé ces productions en leur donnant les noms les j)lus divers: crêtes (Geoffroy Saint-IIilaire), tubcrosités (Sandi- forl) , accessoires charnus (Temmmck), callosités (Wallace et Anderson), etc.; certains d'entre eux ont même voulu baser sur leur présence ou leur ab- sence, les caractères distinctifs des prétendues espèces du genre Simia; mais aucun n'a donné d'indication sur leur véritable nature. » La dissection minutieuse nous a permis de constater que ces excrois- sances ne sont autre chose que des amas de tissu cellulo-graisseux main- tenus par une trame fdjreuse et recouverts parla peau. Ces masses doivent se développer et se soulever à mesure que l'animal avance dans l'âge, à partir de l'époque de puberté; leur développement est sujet à de notables variations individuelles. » Les muscles superficiels de la face et du cou suivent le soulèvement de ces crêtes adipeuses; les faisceaux les plus supérieurs du peaucier du cou s'étalent d'abord sur la face postérieure de l'excroissance, puis pé- nètrent dans son épaisseur, tout en se dirigeant en éventail vers la moitié inférieure de son bord libre; d'autre part, certains muscles de la face, le fronto-temporal, le zvgomalique, le canin, et quelques faisceaux du trian- gulaire des lèvres montent à la fuce antérieure de l'excroissance et pé- nètrent ensuite dans sa profondeur. L'examen histologique de ces masses, fait sur notre demande par M. Pettit, a démontré qu'elles sont essentielle- ment formées d'une charpente de fibres lamineuses, de fibres et de lames élastiques, chargée d'un grand nombre de grosses vésicules adipeuses. Par leurs rapports anatoraiques (au moins dans leur partie inférieure) et par leur texture histologique, les excroissances faciales de l'Orang corres- pondent à la boule graisseuse de Bichat chez l'homme, considérablement augmentée de volume. « Langue, larynx, poumons. — L'organe folié de la langue est constitué par douze lames parallèles situées de chaque côté de la base de cet organe. Le fibro-cartilage cunéiforme ou de Wrisberg est excessivement grand; il est fusiforme et mesure plus de 2"'™ de longueur. Comme chez tous les Orangs, les poumons ne sont pas lobés chez les sujets que nous avons examinés; mais chez les deux, nous avons constaté, dans la région supé- rieure de la face postéro-externe du poumon droit, une fente transversale assez profonde qu'on peut considérer comme une ébauche delobulisation. » Cerveau. — Le poids du cerveau du plus grand Orang-Outan pesait, ( 23S ) à l'étal frais, avec la pie-mère, le cervelet et le bulbe rachidien, 4008"^; ce chiffre représente un peu plus de o,.5 pour cent du poids de l'animal (yS'^s'). Après un séjour de deux mois dans l'alcool et débarrassé de la pie- mère, l'encéphale ne pesait plus que aGo»'' ainsi répartis : 3^sr pour le cer- velet et le bulbe rachidien, 223s''pour les hémisphères. » Une connaissance plus exacte des dispositions anatomiques des sacs laryngiens, un exposé de la signification morphologique et histologique des excroissances adipeuses de la tête, tels sont les résultats les plus sail- lants de nos recherches sur les Orangs-Outans. » ANATOMIE COMPARÉE. — Sur l'appareil génital mâle de l'Orang-Outan Simia satyrus (i.). Note de M. E. de Pousargues, présentée par M. Milne-Edwards. (( Deux Orangs-Outans adultes mis à ma disposition m'ont permis de con- stater, sur la structure des vésicules séminales, de la prostate, de la por- tion musculeuse de l'urèthre et du gland, quelques détails intéressants. » Les vésicules séminales, chez l'Orang adulte, se font remarquer par leur grand développement; elles mesurent o™, 10 de longueur sur o™,025 de largeur maximum et o™,oi2 d'épaisseur. Contrairement à ce que l'on remarque chez l'Homme et chez la plupart des Singes, le tube aveugle, con- voluté et pelotonné qui les forme ne présente, sur toute son étendue, aucune ramification ni aucune bosselure; son diamètre reste sensiblement constant et égal à o",oo6. Il est impossible d'amener ce boyau à l'état complètement rectiligne; en certains points qui correspondaient à des changements brusques de direction dans le pelotonnement initial, l'une des faces de la paroi de ce tube présente moins de longueur que l'autre ; il en résulte des sinuosités irréductibles et des torsions effectuant parfois un tour de spire complet. A l'état d'extension maximum ainsi entendue, le tube séminal mesure o™,34 de longueur, mais sa longueur réelle atteint certainement o'",4o si l'on suppose ce tube formant un cylindre régulier dont la génératrice serait une moyenne entre les longueurs prises suivant les grandes et les petites courbures. Ces dimensions, bien que considé- rables, n'ont cependant rien qui doive surprendre et confirment en tous points les observations de Leuckart ('). D'après cet anatomiste, la lon- ( ') Leuck.vrt, Ail. Vesicul. séminal {Todd's Cyclopcdia, vol. IV, Part, il, p. i4''9)' ( ^39 ) giieur du tronc séminal primaire est en raison inverse du nombre et de l'importance desdiverticules qui en émanent. Chezl'Orang, il y a absence complète de divcrticulcs et, par une sorte de balancement, la longueur du tube séminal s'en trouve considérablement augmentée. » La forme, les dimensions et la structure de la prostate sont à peu près les mêmes que dans l'espèce humaine ; mais ses rapports avec le canal de l'urèthre diffèrent sensiblement. La prostate englobe les canaux éjacula- tcurs, mais il est à remarquer que ses bords latéraux, qui débordent l'urè- thre de chaque côté, ne contournent pas ce canal pour venir se souder sur la liçne médiane antérieure. Chez l'Homme, la prostate entoure complète- mentle sommet de l'urèthre d'un anneau très épais en arrière, plus mince en avant, mais continu; tel n'est pas le cas chez l'Orangoù toute la masse prostatique est post-uréthrale. Le volume de cette glande était moindre chez le plus âgé des deux Orangs, à l'inverse de ce qui se passe dans l'es- pèce humaine où l'âge provoqtie le plus souvent une hypertrophie de la prostate. » La portion pelvienne de l'urèthre chez l'Orang renferme, dans l'épais- seur de ses parois musculaires, un nombre considérable de ces glandules (Viles pariétales ou de Litire, et la muqueuse de cette portion initiale assez restreinte du canal urogénifal était perforée par plus de cinquante orifices correspondant à ces glandes. Le verumontanum, percé sur chacun de ses flancs d'un orifice de sortie pour le canal éjaculateur, mérite bien le nom de crête uréthrale ou caput gallinaginis. sous lequel les anatomistes l'ont parfois désigné; son sommet est garni d'un paquet de franges filiformes et de petites lames membraneuses qui flottent librement dans la cavité uré- thrale, et au milieu desquelles se dissimule l'orifice de l'utérus mâle. La cavité de cette utricule, longue d'un centimètre, offre des traces évidentes de sa dualité embryonnaire; elle est profondément mais incomplètement divisée en deux gouttières latérales svmétriquespnr un raplié longitudinal médian dorsal, reste témoin de la cloison commune de séparation de l'ex- trémité distale des canaux de MuUer accolés sur la ligne médiane. Paral- lèlement à la base du verumontanum, dansl'angle que cette crête forme avec la paroi dorsale de l'urèthre, se remarquent de chaque côté deux sé- ries d'orifices prostatiques, dont le nombre n'est pas constant et varie de G à 8 pour chaque côté par rangées de 5 et 3, 5 et 2 ou 4 et ■>.. » IjCS glandes de Cooper et le bulbe n'offrent rien de remarquable, et pour les corps caverneux, il n'y a à signaler que la disparition de la cloi- ( 24o ) son médiane immédiatement au-dessous de la jonction des racines de la verge, d'où résulte un seul corps caverneux impair médian sur toute la longueur du pénis. Le gland, qui termine celui-ci, est comprimé latérale- ment et recouvert d'une muqueuse qui présente des rides transversales nombreuses et profondes. A l'état de non-turgescence, il mesure environ o™,o27 de longueur, son calibre excède à peine celui du pénis, de sorte que sa base n'offre pas, à proprement parler, de couronne. Le prépuce qui le recouvre est libre sur tout son pourtour et sans frein. )) A l'intérieur du gland, on peut distinguer un axe central, formé par la terminaison du corps caverneux et l'os pénial, et une zone externe de tissu érectile. Ce dernier n'est qu'une expansion terminale du corps spon- gieux qui, une fois dégagé de la gouttière du corps caverneux, s'attache au périoste de l'os pénial, le contourne, le coiffe et l'enveloppe comme la pulpe d'un fruit fait du noyau. Le corps caverneux pénètre assez avant dans l'intérieur du gland et forme la base de sa portion axile. Son extré- mité, creusée en godet, reçoit la portion proximale basilaire de l'os pénial qui s'y enfonce conmie l'ongle dans sa matrice, et dont le périoste se soude intimement avec la gaine fibreuse externe du corps caverneux. La pré- sence d'un os pénial dans l'intérieur du gland avait été signalée chez un jeune Orang par Crisp en i865('). Suivant i'anatomiste anglais, cet os me- surait 9""° de longueur sur 2""" d'épaisseur. Chez l'Orang adulte, l'os pé- nial, en place et recouvert de son périoste, compte t^'""' de long, et sa forme est celle d'une massue. Son calibre diffère selon le point que l'on considère. Dans son quart distal arrondi et renflé, il mesure 5""'" suivant son diamètre antéro-postérieur; sur le reste de son étendue, on ne compte que 3™™. Après macération et dépouillé de son périoste, l'os pénial ne mesure plus que i5°"" de long. Vu la taille considérable qu'acquiert rOrang, les dimensions de son os pénial sont donc des plus exiguës, et sont même très inférieures à celles que l'on a signalées chez les Singes proprement dits, de taille bien moindre, tels que le Cercopithecus Sabœus (-), dont l'os pénial mesure 22™". )> (') Edw. Cbisp, On the os pénis of tlie Chimpanzee and of the Orang {Proceed. Zool. Soc. London, p. 48; i865). (') Caris et Otto, Tab. anat. compar. illuslr., Pars V, pi. \\,fig. 10. ( 24i ) ANATOMIE COMPARÉE. — Sur l'ostéologie des Orangs-Oulans. Note de M. P. Delisle, présentée par M. A. Milne-Edwards. « L'étude des deux squelettes d'Orangs mâles, Maurice et Max, et des pièces ostéologiques provenant de sujets de même espèce qui sont dans les collections d'Anatomie comparée du Muséum, nous a conduit aux consta- tations suivantes : » Le crâne de l'Orang Maurice est celui d'un sujet adulte et même déjà âgé. Toutes les sutures du crâne sont entièrement oblitérées et particu- lièrement la suture sphéno-basilaire. La suture sagittale est recouverte par une crête volumineuse qui continue les deux crêtes frontales jusqu'à la rencontre des renflements postérieiu's panèto-occipilo-temporaux. Cette disposition des crêtes est la même sur plusieurs pièces de la collection d'Anatomie comparée. Toutefois le volume des crêtes est variable et la crête sagittale commence tantôt en avant, tantôt en arrière du bregma. )> Sur le crâne de Max, les sutures sont encore ouvertes, même la sphéno-basilaire, indice certain d'une certaine jeunesse. Chez l'homme elle ne disparaît pas avant l'âge de 20 ans environ. » Nous avons reconnu que plusieurs crânes porteurs de crêtes sagit- tales tout aussi développées que celle du crâne de Maurice avaient la suture sphéno-basilaire encore ouverte. » Mais les crêtes frontales du crâne de Max, au lieu de se réunir vers le bregma pour constituer la crête sagittale, se portent en dehors vers la partie supérieure des pariétaux, de chaque côté de la suture sagittale, indépen- dantes, séparées par un intervalle d'environ a*^"" jusqu'à la rencontre en arrière des crêtes postérieures très développées comme sur le crâne de Maurice. » Les circonvolutions cérébrales et les artères ne laissent pas sur la paroi interne du crâne les digitations et les sillons que l'on observe dans la ca- vité du crâne de l'homme. » L'épaisseur de la paroi crânienne, variable suivant les sujets, nous a toujours paru moins grande sur les sujets dépourvus de crête sagittale. » La capacité cranieijue est, selon nous, plus grande, toutes proportions gardées, sur les sujets sans crête sagittale que sur ceux qui en sont pour- vus. La capacité du crâne de Max (470'^'^^) est plus élevée que celle de Maurice (385«). C. R., iSg'i, 2- Semestre. (T. CM\, N» 3.^ 3l ( 242 ) » Les divers indices facial, nasal, orbilaire, crâniens, du trou occipital présentent d'un sujet à l'autre des variations étendues. )> La forme de la voûte palatine est tantôt très large en avant dans la région incisive et va se rétrécissant en arrière, tantôt elle est étroite en avant, s'élargit vers le milieu pour se resserrer en arrière (Maurice), tantôt encore l'élargissement est progressif d'avant en arrière (Max). » Les rapports ostéométriques entre les segments des membres ou des membres entre eux font ressortir les différences qui existent entre les squelettes d'Orangs et de sujets humains (européens et nègres) et aussi entre les Orangs. » Nous croyons qu'il y a lieu de diviser les Orangs-Outans en deux va- riétés : l'une de grande taille, l'autre de petite taille. » Dans la variété de grande taille, à laquelle appartiennent les deux sujets morts à Paris, indépendamment des caractères qui permettent de distinguer les sexes, il y a entre les sujets de même sexe des variations individuelles très grandes dans le développement de la voûte crânienne. « PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches sur i excitabilité des muscles rigides et sur les causes de la disparition de la rigidité cadavérique. Note de M. J. TissoT, présentée par M. Chauveau. « Dans une Note précédente ('), j'ai dit que les muscles rigides res- taient excitables électriquement, mécaniquement et chimiquement, pen- dant un temps souvent [assez long. Je citerai une autre expérience, qui montre d'une manière très nette que les muscles rigides sont vivants, tout au moins au début de la rigidité. » On strj'chnise plusieurs grenouilles par une faible dose de strychnine (i à 3 dixièmes de milligramme). On les décapite lorsque les convulsions ont cessé. Dans ces conditions^ la rigidité apparaît au bout d'une heure ou plus. )) On conserve dans un endroit frais les grenouilles dont la rigidité a été le plus rapide. On peut alors constater sur ces dernières que Texcilation du muscle rigide par l'intermédiaire du nerf (coupé et chargé sur une pince pour éviter toute dérivation du courant excitateur) persiste longtemps. Chez une grenouille, j'ai déterminé de fortes contractions du gastro-cnémien, même avec les courants de très faible intensité, six heures après l'apparition de la rigidité, et j'aurais obtenu un temps encore plus (') Recherches sur la rigidité cadavérique {Comptes rendus, avril 1894). ( 2^3 ) long si j'avais pu continuer l'observation plus longtemps. Il est donc indubitable que les muscles rigides sont vivants et qu'ils peuvent encore augmenter leur raccourcisse- ment, tout au moins au début de la rigidité. » D'après une opinion généralement admise, la putréfaction est la cause de la disparition de la rigidité. Les expériences que j'ai faites à ce sujet m'ont montré que cette opinion est fausse. J'ai fait des cultures des muscles à différentes époques et après la disparition de la rigidité, afin de saisir le moment où les microbes envahissent les muscles. J'ai vu : >- I"' Qu'il n'y a jamais de bactéries dans un muscle rigide (chez un animal qui n'est pas mort de maladie infectieuse); » 2° Qu'il n'y a jamais de bactéries dans les muscles au moment oîi la rigidité cesse, et qu'il s'écoule un certain temps, souvent fort long, entre la disparition de la rigidité et le début de la puUulation microbienne. » Ces faits peuvent être mis facilement en éviilence chez des animaux soumis à l'inanition, surtout ceux chez lesquels l'inanition a duré long- temps. L'animal est porté au frais sitôt que la rigidité a apparu, puis on fait des cultures des muscles jusqu'à ce que les microbes les envahissent. Je ne donnerai qu'un court résumé de deux expériences dont les résultats sont les plus concluants.. » Expérience I. — Chat en inanition depuis le lo mai, mort le 25 juin à S^" du matin, le 46° jour de l'inanition. La rigidité apparaît i heure après et cesse le lende- main 26 juin vers S*" du soir. Les cultures des muscles n'y ont décelé la présence de microbes qu'à partir du 29 juin à ô"" du soir. Il y a donc eu un espace de trois jours entre la cessation de la rigidité et l'apparition de la putréfaction. » Expérience If. — Chien en inanition depuis le i4 mai, tué le 21 juin (36 jours d'inanition) à io'> du matin par section du bulbe. La rigidité apparaît à midi, elle cesse à ô*" du soir. Les cultures des muscles n'y ont indiqué la présence de bactéries qu'à partir du 20 juin à 5'' du soir, c'est-à-dire quatre jours après la cessation de la rigidité. » On peut dire, en résumé, que le relâchement des muscles rigides n'est pas dû à la putréfaction, et que cette dernière est postérieure à la dis- parition de la rigidité. )) On a donné aussi, comme autre cause de la cessation de la rigidité, la dissolution de la myosine par l'acide formé dans le muscle. Mais cette hypothèse n'a pas plus de valeur que l'autre, car chez les animaux en ina- nition, les muscles ne deviennent pas acides (Cl. Bernard) en devenant rigides, et restent alcalins jusqu'après la cessation de la rigidité. Ce fait est sans exception chez tous les animaux soumis à l'inanition; on peut donc ( 244 ) conclure que l'acide n'entre pas plus en cause dans la production de la rigidité que dans sa disparition ('). " PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Mécanisme physiologique de la ponte chez les Insectes Orthoptères de la famille des Acridides. — Rôle de l'air comme agent mécanique et fonctions multiples de l'armure génitale. Note de M. J. KuNCKEL d'Herculais, présentée par M. A. Chauveau. <( Les naturalistes témoins des invasions de Sauterelles, quelle que soit l'espèce observée (fachytylus migratorius et cinerascens, Stauronotus Maroc- canus, Caloptenus spretus, Schistocerca peregrina ou autres Schistocerca, etc.), ont décrit avec soin la ponte des Acridiens; mais ils ne se sont guère inquiétés d'étudier les moyens mécaniques dont usent les femelles pour enfoncer profondément leur abdomen dans le sol, même le plus compact, pour effectuer le dépôt de leurs œufs; ils s'étonnent de la facilité et de la rapidité de l'opération, sans soupçonner l'ingéniosité des procédés mis en œuvre. j) Tous admettent que les deux, paires de pièces de l'armure génitale transformée sont les instruments de perforation; ceux-ci croient qu'elles fonctionnent comme quatre pioches; ceux-là prétendent que, mises en jeu par des muscles qui les écartent et les rapprochent alternativement, elles agissent comme des outils perforants; pour quelques-uns, elles constituent une tarière qui, actionnée par des demi-rotations de l'abdomen dans un sens, puis dans l'autre, s'ouvre à chaque demi-révolution. Ils reconnaissent bien, les figures qu'ils donnent en font foi, que l'abdomen s'allonge lors de la ponte; mais ils supposent a priori qu'il se distend par effort muscu- laire. » Pour interpréter d'ailleurs certains phénomènes biologiques, il ne suffit pas d'avoir recours uniquement à l'observation, il faut faire intervenir à la fois l'Anatomie et la Physiologie; c'est en appliquant ce principe que j'ai pu établir le rôle des pièces de l'armure génitale dans l'aménagement de la cavité où sont pondus les œufs, déterminer la cause de l'allongement de l'abdomen, découvrir l'artifice employé pour donner à cet abdomen la force de pénétration. » Solideiiient cramponnées à l'aide de leurs pattes antérieures et mé- (') Travail du laboraloire de Palhologie comparée du Muséum. ( 2/,5 ) dianes, les pattes postérieures, jetées de-ci de-là, souvent même relevées, les femelles des Acridiens tàtent le terrain avec leur armure génitale; celui-ci reconnu favorable, elles insinuent leur abdomen graduellement, mais assez rapidement, en reculant au fur et à mesure, jusqu'à ce que le plastron sternal vienne toucher l'orifice du trou. Chaque femelle de Criquet pèlerin, prise comme exemple, peut creuser une cavité ayant jus- qu'à 8*^'" de profondeur, alors que son abdomen, rempli d'œufs, mesure seulement 5*^"" ; il est donc capable do s'allonger de 3"^'" et en même temps susceptible d'accroître sa capacité en proportion de son allongement. Avec un peu d'adresse, je pus surprendre des couples de Criquets pèlerins au moment de la ponte; je dis couples, parce que le mâle des Acridiens ne se sépare pas de sa compagne pendant l'opération et demeure fixé sur son dos, ce qui a fait croire à quelques observateurs qu'il lui venait en aide. Les maintenant appliqués contre terre, j'injectai délicate- ment, à l'aide d'une seringue de Pravaz, ceux-ci d'alcool absolu, ceux-là d'une solution de bichromate de potasse; la mort étant presque instan- tanée, la conservation des attitudes était assurée (' ). Déblayant le terrain latéralement, j'ai obtenu tantôt des coupes du trou de ponte occupé en entier par l'abdomen distendu, tantôt des trous avec pontes commencées ou presque terminées; les pièces de l'armure étaient toujours écartées et leurs positions indiquaient leurs fonctions. » A proprement parler, les femelles des Acridiens ne creusent ni ne forent la terre avec les pièces dures situées à l'extrémité de leurs corps, comme nous le ferions avec nos outils spéciaux, puisqu'elles n'extraient des trous aucuns déblais; en réalité, elles enfoncent dans le sol leur abdo- men comme nous y enfoncerions par pression un pieu, un plantoir; rien ne peint mieux l'acte de la ponte que le langage imagé des Arabes, qui disent que les femelles plantent. Les pièces solides composant l'armure génitale, épisternites et tergorhabdites, d'après la nomenclature de M. de Lacaze-Duthiers, ne sont pas des instruments perforants, ce sont des instruments appropriés pour remplir des fonctions multiples (-). Lorsque les quatre pièces sont complètement rapprochées, elles constituent un pal à quatre pointes, étagées deux par deux, les pointes des épisternites (') J. KrNCKEL d'Herculais, Incasions des Acridiens, vulgo Sauterelles en Algérie. Alger, 1898. PL y^fig. I el 2. (2) ID., loc. cit.. PI. A, Jig. 4 et 5; PI. F, fg. 6, 7, 8 et 9; PI. B, fig. 9, .0, n et 12. ( 246 ) formant l'extrémilé du pal, celles des tergorhabdites étant placées au- dessus. Quand les épisternites et les tergorhabdites, par des mouvements successifs, s'écartent ou se rapprochent. les quatre pointes incurvées et tournées vers l'extérieur ont pour attributions de dissocier les grains de sable, les parcelles de terre, de les appliquer et de les maintenir contre les parois du trou; les épisternites, élargies en arrière et cupuliformes, sont particulièrement bien disposées pour empêcher le sable ou la terre de retomber au fond de la cavité. » Pratiquant l'autopsie des femelles dont l'abdomen avait atteint son maximum de distension, c'est-à-dire mesurait 8"^™, je fus surpris de trouver le tube digestif rempli d'air; prenant certaines d'entre elles et les ponc- tionnant avec la fine canule d'une seringue de Pravaz, je retirai l'air qui gonflait le tube digestif et je ramenai l'abdomen à ses dimensions normales de 5*^™. Ainsi donc, les Acridiens qui n'ont à leur disposition que la quan- tité de sang invariable qui remplit la cavité générale, usent à nouveau, pour augmenter la capacité de leur abdomen et le transformer en une sorte de doiçt rigide légèrement incurvé, de l'artifice qu'ils ont déjà utilisé lors de l'éclosion, des mues et de la métamorphose, artifice que j'ai signalé en 1890 ('); ils remplissent leur tube digestif d'une quantité d'air en rapport avec les dimensions qu'ils ont nécessité de donner à leur abdomen ; dans ces conditions, le tube digestif fait fonction de pompe à air, le sang sert de matelas pour régulariser la pression déterminée par l'élasticité des muscles comprimés; contrairement à l'opinion des auteurs, les muscles ne jouent par conséquent qu'un rôle secondaire. ,) Quand les femelles de Criquets pèlerins, distendant leur abdomen à sa limite maximum, l'ont enfoncé de 8'^'", elles maintiennent les pièces de l'armure géuilale dans leur plus grand écartement et sécrètent une matière visqueuse, qui agglutine les grains de sable ou les parcelles de terre du fond de la cavité, puis elles commencent leur ponte; les œufs et la matière visqueuse sont émis simultanément, mais l'écoulement de cette dernière se fait à la périphérie de la masse ovigère, de façon à consolider les parois de cette cavité, qui affecte la forme incurvée de l'abdomen. La ponte ter- minée, les femelles continuent à émettre la matière qui forme, en se des- séchant à la partie supérieure du trou de ponte, un bouchon spumeux (') J. KiJNCKEL d'Herculais, Rôle de l'air dans le mécanisme physiologique de l'éclosion, des mues et de la métamorphose, chez les Insectes Orthoptères de la Janiille des Acridides {Comptes rendus, 4 avril 1890). ( 247 ) protecteur, mesurant 3"'° ou 4'^'". La rétraction graduelle de l'abdomen, déterminée par la diminution de la quantité d'air contenu dans le tube digestif, accompagne la ponte et la sécrétion du liquide agglutinatif. » Les observations et expériences ont été répétées sur V Acridium /Egyp- tiuin, le Slaitronotus Maroccanus et sur une espèce de très grande taille, le Pamphagus eleplias; tous emploient le même mécanisme et usent du même artifice pour préparer le trou de ponte. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Conditions du développement du Rougeot sur les feuilles de vigne. Note de M. Albert Renault, présentée par M. Troost. <( Dans une Note récente ( ' ), MM. PriUieux et Delacroix ont caractérisé, sous le nom A' Exobasidium vitis, le parasite, cause de la maladie qui s'est répandue cette année sur les feuilles de la vigne, et appelée communément Rougeot. Il semble intéressant, à ce propos, de signaler les conditions dans lesquelles s'est développée cette maladie, d'autant mieux qu'elles font ressortir un moyen de la prévenir. » On sait que, au moment où les sarments de la vigne commencent à donner prise au vent, le vigneron, pour en éviter la rupture, les lie en- semble, sur chaque cep, de manière à réunir leurs extrémités en fais- ceau. C'est à cette pratique que me paraît due principalement la propa- gation du Rougeot, au moins dans le Beaujolais. Le parasite décrit par MM. Prillieux et Delacroix s'est montré d'abord sur les ceps liés de bonne heure. L'invasion a commencé par le haut des sarments, se propageant vers le bas, sur toutes les parties vertes jusqu'à la ligature. Partout où les sarments n'ont pas été liés, le mal n'a pas fait son apparition. Dans une même vigne les ceps liés ont été atteints, les autres sont restés indemnes; dans les vignes étayées à l'aide de fils de fer au lieu d'échalas, cas où les sarments sont fixés chacun séparément au fil de fer, de manière à donner de l'air et de la lumière à la plante, le parasite ne s'est pas montré davan- tage. » D'après cela, le Rougeot, qui, dans ces vignes, s'est développé en mai et juin, sur des pousses précoces venues en avril, par un temps superbe, semble s'être propagé, sous l'action de l'humidité, grâce au (') Comptes rendus, l. CX.1\, p. io6. ( 2',8 ) manque d'air et de lumière provoqué par la réunion des sarments en faisceau. Il suffirait donc d'aérer le cep, pour éviter le retour de cette ma- ladie. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — 5? 4° Un fragment de figurine n'ayant que le haut du torse. Le bras sculpté en demi-relief est appliqué contre la poitrine. Une pèlerine couvre les épaules. C'est la première fois que l'on trouve la preuve que l'homme se vêtissait alors partiellement, pour abriter certaines parties de son corps. )i 5° Petite figurine de femme, véritable joujou d'enfant, taillée en quatre ou cinq coups de silex. La personne représentée n'est nullement stéatopigique. Ses longs che- veux tombent sur le dos. Les seins manquent par suite du délit de l'ivoire. Le sexe est indiqué par une simple raie, ce qui prouve que les nymphes étaient enfermées et masquées par les grandes lèvres. Cette raie est placée un peu trop haut. Mais il s'agit d'un simple joujou auquel on ne peut demander beaucoup d'exactitude. D'ailleurs la femme au renne connue sous le nom de femme enceinte et la Vénus de M. de Vi- braye, qui toutes deux ])araissenl être des métis, ont aussi le sexe figuré par une raie. Il y avait donc alors sur notre sol des femmes voisines de celles de notre race par l'absence de stéatopigie et par la conformation des organes sexuels. » Toutes ces statuettes ont été recueillies par nous ou, sons nos yeux, par nos ouvriers. » PHYSIQUE DV GLOBE. — Sur /e tremblement de terre de Constantinople. Extrait d'une Lettre de M. Moureau.v à M. Mascart. '< .... Les journaux de ce matin (ii juillet) signalent qu'une violente secousse de tremblement de terre s'est produite à Constantinople, hier lo juillet, à 12'' 24™; les oscillations se seraient dirigées de l'est à l'ouest. » Les courbes, relevées ce malin à notre magnétographe, portent la trace très nette du phénomène, qui a été enregistré ici à 10'' 5o"' (temps ( 2,52 ) moyen local), heure qui correspond à 12'' 36"" (temps moyen de Constanti- nople). Le trouble constaté est principalement accentué sur la courbe du bifilaire; celle du déclinomètre indique, en outre, une seconde vibration 7™ ou 8"" après la première; la composante verticale semble affectée éga- lement, mais d'une façon beaucoup moins appréciable. Les deux suspen- sions bifdaires à barreau de cuivre orientées dans deux plans rectangulaires n'ont subi aucun mouvement apparent; de même, on ne remarque rien d'anormal sur les courbes de variations des courants telluriques, mais cela pourrait tenir à l'apériodicilé des galvanomètres. Si l'heure transmise par le télégraphe est exacte, l'impulsion aurait mis douze minutes pour se pro- pager de Constantinople à Paris, dont la distance est d'environ 3 000'"". » Le tremblement de terre d'Athènes, du 27 avril dernier, a également affecté nos courbes magnétiques à 20'' 04°* et à 2o''o8'" (temps moyen de Paris); l'heure des secousses n'a pas été transmise avec une approximation suffisante pour qu'il ait été possible d'établir la durée de la propagation. » La courbe du baromètre à gravité indique également une agitation du mercure vers 10'' 53'". L'époque est ici plus difficile à préciser; si le phénomène est réel, comme il le paraît, il ne peut être dû qu'à un trans- port mécanique de mouvement. » M. Mascakt, en présentant une publication tie M. Rung sur la « Répar- tition de la pression atmosjihérique sur l'océan Atlantique septentrional, d'après les observations de 1870 à 1889 », ajoute : « L'Atlas de M. Rung renferme une série de cartes donnant l'état moyen de la répartition des pressions pendant chaque mois de l'année jusqu'à la latitude de 75" et même jusqu'au Spitzberg dans la mer du Nord. Les documents ont été empruntés à différentes sources, et le nombre des observations à la mer utilisées est supérieur à 225ooo; c'est le travail le plus complet qui ait encore paru sur cette question importante. » M. Léopold Hugo adresse une Note « Sur la disposition apparente de l'anneau stellaire des Gémeaux ». La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. On souscrit à Paris, chez GAUTIJIKR -VILLA RS ET FII.S, Quai (les Grands-Augusiins, n" 5 >. puis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissoiU régulièrement le Dimanche. Ils fonneiU, à la fin do l'année, deux volumes in-4*. Deux îs, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique do noms d'Auteurs, terminent «"haque volume. L'abonnement est annuel rt du i" janvier. Le prix (le l'tibonnenient est Jîxé aiii\i i/ii'il suit : Paris : 20 Tr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Antres pays : les frais de poste extraordinaires en sns. st. chez Messieurs : ■> Michel et Médan. Gavault St-Lager. !/• l Jourdan. Ruir. \ens Courtin-Hecquet. ( Germain etOrassin. r Lachèse. onne Jérôme. mçon Jacquard. . Avrard. ieaux ! Dulhu. Millier (G.). rges Kenaud. Lefoufiiier. l'. Robert. J. lîoberl. ( V Uzel Caroir. i Baër. ( Massif. mbeiy Pcrriii. ) Henry. ' Marguerie. ( Rousseau. / Ribou-Collay. . Lainarche. j Ratcl. ' Damidol. ( Lauverjal. f Crepin. _ ., i Drevel. enoble ' ' Ciratier. ISockelle Foucher. \ Bourdignoii. rbourg imont-Ferr. aai. Havre le.:... l Dombre. i Lefebvre. ; Quarré. chez Messieurs : i Bauinal. Lorient ' M"' IcMcr. ,' Bernoiix et Cumin. y Georg. I.yon < Mégret. iChiUKird. 1 Ville. Marseille Ruai. i Calas. Montpellier , ^^^^^^^ Moulins Martial Place. . Jacques. Nancy Giosjean-Maupin. ' Sidot frères. t t^oisean. Nantes ... ,, , ' M"" \ eloppc- i Barnia. ' Visconli el t. '. Nimes Thibaud. Orléans I-uzeray. . . 1 Ulanchier. Poitiers I ,, , ' Druinaud. Bennes Plihon t Hervé. liochefort Girard (M""). 1 Langlois. Rouen , ,' . ' I.estringant. S' -Etienne Chevalier. „ , \ Bastide. Toulon , ,, , , ' Kumehe. 1 Giinct. Toulouse ' ■ ' Privai. Boisselier. Tours Péricat. ' SuppUgeon. ,. , . ( Giard. Valenciennes .' ( Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin . Bucharest . chez .Messieurs : I Feikema Caarelsen ' et C". Athènes Reck. Barcelone Verdaguer. I Asher et C''. Dames. Friediander et fils. Mayer et Millier. ggi.„g * Schmid, Franckc et ( C'°. Bologne Zanichelli. 1 Ramiot. Bru.relles .MaynIczetAudiartc. ! Lebègue el C". \ Haimaun. * Ranistoanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC". Christiania Cammernieyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague HiJst et lils. Florence Lœscher el Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. , Clierbuliez. Genève Georg. ( Slapelraohi-. La Haye Bclinfante frères. ( Benda. ' Payol. Barlh. Brockhaus. Leipzig • Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. ( ttesoer. ' G mise. Londres chez Messieurs , Dulau. Luxembourg. .i/ilan . Lausanne. Liège. Itaoliettc et C'V Nuit. V. Buck. l.ibr. Gulenberg. .Uudnd |Capdeville. 1 Gonzalcs e hijos. ' F. Fé. ( Diimolard frères. I Hoepli. Moscou Gaulier. / Furchheiin. Xaples Margliieri di Giu>. ' Pellerano. ; Dyrscn et PfeilTer. A'€■ i\L A. Mii.ne-Edward.s transmet "une lettre par laquelle le Comité d'initiative pour l'érection d'un monument à la mémoire d'Armand de Qiiatre/ages invite l'.Xca- démie à se faire représenter à Tinaugiu'a- tion de ce monument -M. F.-P. Le Roix. — Études sur les actions centrales. Lois générale* relatives à l'eflet des milieux M. G. Mkslin. — Sur les interférences à moyenne différence de marche M. P. Janet. — Inscription autographique directe de la forme des courants pério- diques, au moyen de la méthode électro- chimique .M. Cii.-EuG. GiVE. — Coefficient de self- induction de n lils parallèles égaux et équidistants, dont les sections sont répar- ties sur une circonférence .M. R. SwYNGEDAUW. — Sur l'équation des décharges M. JIengix. — Séparation et dosage de l'étain et de l'antimoine dans un alliage M. .\. Le Bel. — Sur les pouvoirs rotaloircs variables avec la température; réponse à M. Colson M. H. Caisse. — Synthèse de l'acide més- oxalique et mésoxalate de bismuth .M. E. Fleurent. — Contribution à l'étude de quelques acides amidés, obtenus par dédoublement des matières protèiqucs végétales 23 I M. F. CuANCEL. — Sur quelques dérivés des propylamines 23i MM. J. Dfniker et H. Bollart. — Sur divers points de l'anatomie de l'Orang-Outan. . .. i !5 M. E. DE PoiSARuiE.s. — Sur l'appareil géni- tal niàlc de rOrang-Outan ajfs M. P. Delisle. — Sur l'osléologie des Ûrangs-Outans 3^) i M. J. Ti.ssoT. — Recherches sur l'excitabi- lité des muscles rigides et sur les causes de la disparition de la rigidité cadavérique. 2^3 M. J. kiNCKEL d'Hercllais. — .Mécanisme physiologique de la ponte chez les Insectes orthoptères de la famille des .\cridides. Rôle de l'air comme agent mécanique et fonctions multiples des pièces de l'armure génitale ^ i'^!^ .M. Albert Renault. — Conditions du déve- loppement du Rougeot sur les feuilles de vigne 247 M.\L P. VuLA et G. Rover. — Sur VAureo- basidiuni V'itis, parasite.de la \igne.... _>4S MM. Eu. PiETïE et J. DE Laporierie. — Sur des ivoires sculptés provenant de la station quaternaire de Rrassempouy (Landes) 249 M. Moureaux..— Sur le tremblement de terre de Constantinople jjj M. .Mascart présente une publication de M. Biing sur la « Répartition de la pres- sion atmosphérique sur l'océan Atlantique septentrional, d'après les observations de 1 S70 à 1 8S9 » 2Ô2 M. LÉOPOLii HiGO adresse une Note « Sur la disposition apparente de l'anneau Stel- la ire des Gémeaux 2.32 PAKis. — IMPKl.MEKIE GAUTHIEK-VILLAKS ET FILS, Quai des G^ani^s-Auiîu.^liQs, 55. I.e Gérant : Cautuier-V:li.kiis. 1894 OÔ^^ SECOXD SEMËSTKE. 1 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECKÉTAIISKS PERPÉTl£L.$» . TOME CXIX. N^ 4 (23 Juillet 1894). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AGÀDÈMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Augusiins, 55. 1894 . M^A X 1 M.^ ^^ «^ ^ • Adopté dans les séances des 23 juin 18(32 et 24 mai 187,5. iptes rendus hebdomadaires des sceances de se composent des exliaits des travaux de es et de l'analyse des Mémoires ou Notes )ar des savants étrangers à l'Académie, cahier ou numéro des Comptes rendus a n 6 feuilles en moyenne, éros composent un volume, iix volumes par année. . — Impressions des travaux de l' Académie. I nits desMéiiioiros présentés pur un Membre issocié étrangerdel'Académie comprennent |>ages ))ar numéro. libre d(^ l'Académie ne peut donner aux idus plus de 5o pages par année, munications verbales ne sont mentionnées •amples rendus, rpTautant qu'une rédaction leur auteur a été remise, séance tenante, aires. ports ordinaires sont soumis à la même les Mémoires; mais ils ne sont pas coni- es r)o pages accordées à chaque Membre. ports et Instructions demandés par le Gou- sont imprimés eu entier. aits des Mémoires lusou commiuiiqués pa: pondants de l'Académie comprennent au es par numéro. 'espondarl de l'Académie ne j)eut donner pages par année. s Comptes rendus, on ne reprockiit pas les > verbales qui s'élèvent dans le sein de ;; cependant, si les Membres qui y ont ésirent qu'il en soit fait mention, ils doi- er, séance tenante, des Notes sommaires, onnent lecture à l'Académie avant de les lu Bureau. L'impression de ces Notes ne en rien aux droits qu'ont ces Membres de les séances suivantes, des Notes ou Mé- l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- |)orts relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. ]^es Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Articli: 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. les Mémoires lus ou présentés par des personnes c[ui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui (ait la jirésentation est toujours nomme; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. AirncLE 3. ' Le i>on à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tani, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Complerendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fl\^ du cahier. Ai'.ïK.i.r. L — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teiu's; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Akticlk 5. Tons les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sontchargés de rexéculion du pré- sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SEANCE DU LUNDI 23 JUILf.ET 18î)4, PRÉSIDENCE DE M. LœWY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. G. Darboux, au nom du Comité du jubilé de M. Hermite, fait hommage à rAcadémic de la médaille fondue en l'honneur de notre Confrère, et d'un exemplaire de la brochure qui a été publiée à l'occasion de la célébration de ce jubilé. M. É . Picard fait hommage à l'Académie du premier fascicule du tome III de son « Traité d'Analyse ». G. R., iRq4, 2' Semestre. (T. CXIX, N" 4.) •^•' ( 254 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les photographies de la Lune obtenues au grand equatorial coudé de l' Observatoire de Paris ('); par MM. Lœwy et PuisEux. <( L'Académie a bien voulu accueillir avec intérêt la présentation de quelques épreuves photographiques, reproduction agrandie des clichés de la Lune obtenus au foyer du grand equatorial coudé de l'Observatoire. Les épreuves originales mesurent environ o™, i8 de diamètre. Pour être con- sidérées comme pleinement satisfaisantes et pouvoir contribuer à l'exécu- tion d'un travail d'ensemble à l'échelle proposée, elles doivent supporter un grossissement! de dix à quinze fois. On sait qu'il n'est pas aisé d'obtenir un tel résultat, même quand il s'agit d'objets terrestres pour lesquels on dispose, à son gré, de l'éclairage et du point de vue. Si l'on veut repro- duire des corps célestes, toujours en mouvement et très éloignés de nous, les difficultés se multiplient. » L'exécution d'images aussi parfaites échappe alors à la compétence des praticiens ordinaires et devient un véritable travail scientifique. Il ne sera pas inutile, pour s'en rendre compte, de passer brièvement en revue les obstacles qu'il s'agit de vaincre et l'ensemble des conditions favorables qu'il faut réunir. » L'image de la Lune, étudiée sous un grossissement un peu fort, semble presque toujours dans un état de vive agitation. Cette circonstance n'em- pêche pas un œil exercé de percevoir les menus détails, mais elle est sou- vent fatale à la netteté de l'impression photographique. » Les images de deux points dont la distance angulaire excédera peu le pouvoir séparateur de l'objectif arriveront très rapidement à se confondre sur la plaque, tout en demeurant distinctes pour l'œil. Il y aurait donc avantage à réduire la pose à une très petite fraction de seconde, si les pré- parations dont on dispose possédaient une sensibilité suffisante. En pra- tique il n'en est pas ainsi, surtout pour les phases éloignées de la pleine Lune, qui peuvent exiger trois secondes de pose ou davantage. D'ailleurs la sensibilité d'une émulsion aux sels d'argent paraît être en quelque sorte inverse de la finesse du grain, et l'on doit considérer cette dernière qualité comme tout à fait essentielle, sous peine de se voir enlever le fruit de l'agrandissement ultérieur. On ne peut donc éviter de recourir à des poses (') Noir les Comptes rendus, séance du 9 juillet. ( 235 ) . d'une certaine durée, tant que les progrès de la Chimie ne nous auront pas mis en possession de plaques à la fois fines et très sensibles. » Il convient par suite de se placer autant que possible dans les conditions qui atténueront l'inconvénient des poses prolongées. Ainsi l'on choisira les soirées où les variations de température sont assez faibles pour ne pas amener des courants d'air et des réfractions anormales. On surveillera les instants où l'atmosphère, parfaitement calme, n'imprime aucun ébranle- ment sensible à la lunette. Il conviendra aussi d'apporter une attention spéciale à l'appréciation du temps de pose. Il dépend de la présence éven- tuelle d'un léger voile de brume devant la Lune, de la phase que l'on veut reproduire, de la composition chimique de l'émulsion employée, de la date plus ou moins reculée de la préparation des plaques. L'incertitude à craindre sur ces divers facteurs est une cause assez fréquente d'échecs. Mais il est clair qu'en multipliant les épreuves, dans des conditions variées, on obtiendra de temps en temps la coïncidence désirée d'un temps de pose exact et d'une image calme. » L'image de la Lune fût-elle exempte de toute ondulation, on n'obtien- drait encore un résultat parfait, avec une pose un peu prolongée, que s'il y avait concordance exacte entre le mouvement de l'astre et celui de la lunette. Il n'est pas facile de réaliser cet accord, même pour une durée de quelques secondes. La variation horaire de l'ascension droite est toujours assez forte pour exiger une modification dans la vitesse normale du mou- vement d'horlogerie. On exécute ce changement à l'aide d'une ingénieuse disposition mécanique , appliquée pour la première fois dans le grand équatorial coudé par M. P. Gautier. Un bouton, placé sous la main de l'observateur, agit par un engrenage sur une coulisse qui modifie la posi- tion des poids du régulateur. On arrive ainsi très rapidement à mettre la vitesse moyenne du mouvement horaire d'accord avec la vitesse réelle de l'astre qu'on veut reproduire. M Mais le déplacement propre de la Lune ne se produit pas seulement en ascension droite, il se manifeste en déclinaison, tant par suite d'une variation effective dans la distance polaire géocentrique que par l'effet va- riable de la parallaxe. On peut, par un choix judicieux des circonstances de l'observation, faire que ces deux influences nuisibles travaillent en sens contraire et se neutralisent en partie. Nous avons calculé pour cet objet des Tables spéciales donnant, à de courts intervalles, l'effet de la parallaxe en déclinaison. Mais celte nécessité diminue encore le nombre des jours que l'on doit considérer comme pleinement favorables. ( 256 ) )) Si la pose devait être portée à plusieurs secondes, on pourrait, en agis- sant à la main sur les deux mouvements de rappel, maintenir la lunette constamment dirigée sur le même point de la Lune. Un oculaire muni de fds fins a été disposé à cet effet à côté du cadre qui porte la plaque sensible. Il recueille, à l'aide d'une petite glace inclinée, un faisceau de rayons peu étendu, suffisant toutefois pour que l'on puisse y choisir et y conserver un point de repère. Mais il fallait prévoir, en raison de la masse et de l'éloi- gnement du grand miroir, que les organes de rappel en déclinaison n'au- raient pas la souplesse et la précision nécessaires pour parer à toutes les variations accidentelles. » L'expérience ayant confirmé cette crainte, nous avons dû recourir à une disposition différente, permettant d'imprimer à volonté de petits mou- vements, dans deux directions rectangulaires, au système formé par le châssis photographique et l'oculaire. La masse qu'il s'agit de mouvoir se trouve ainsi réduite dans une très forte proportion et l'on peut obtenir une sensibilité plus grande. Toutefois il nous reste sous ce rapport une amélio- ration à réaliser. M Le mouvement d'horlogerie, bien qu'amené à la vitesse moyenne de la Lune, accuse encore certaines irrégularités à courte période qui sont de nature à troubler les images obtenues avec plusieurs secondes de pose. Nous espérons, par des modifications ultérieures, pouvoir bientôt éliminer complètement cette dernière cause d'incertitude. )> Pour les motifs indiqués plus haut, nous n'avons pas encore obtenu de reproduction entièrement satisfaisante de toutes les phases de la lAine. Les clichés que nous avons recueillis présentent, cependant, des points de comparaison nombreux et intéressants avec les travaux antérieurs. Ji'éclairement relatif des diverses parties du disque, les teintes souvent très délicates, juxtaposées dans les régions unies, apparaissent sur nos épreuves avec une netteté et une variété extrêmes de nuances : sous ce rapport, la Photographie nous parait avoir un avantage marqué sur la vision di- recte, où l'œil est rapidement fatigué par l'excès de la lumière. Les j^lus faibles différences de niveau s'accusent distinctement au voisinage du ter- minateur. Les montagnes projettent sur les plaines voisines des ombres fines et pointues très propres à une mesure exacte. La richesse des détails dans les régions accidentées parait surpasser celle des meilleures Cartes. » Les représentations de la Lune exécutées jusqu'à ce jour se partagent en deux classes : les unes visant -à reproduire fidèlement l'aspect d'une portion limitée de la Lune sous un éclairage donné; les autres résumant ( 2J7 ) sous une forme graphique et conventionnelle une longue série d'obser- vations et de recherches; c'est seulement aux images de la première caté- gorie que les épreuves photographiques peuvent être cquitablement com- parées. Il est de toute nécessité qu'elles soient contrôlées et complétées les unes par les autres. Il serait chimérique de croire qu'un cliché unique, si parfait qu'il soit, rende superflu tout travail ultérieur sur l'objet qu'il représente. Un objet quelconque ne saurait être considéré comme connu si l'on n'a pu, au moins, le voir éclairé successivement par l'est, par l'ouest et du côté du Méridien. » Ainsi la Carte du Cirque de Maginus, donnée dans l'Ouvrage de M. Neison, résume plus de vingt dessins différents répartis sur cinq années d'observation. Il est donc naturel qu'un certain nombre des mouvements de terrain figurés par M. Neison demeurent pour nous plongés dans l'ombre ou peu perceptibles. Mais la supériorité de la Photographie devient manifeste si l'on tient compte de la vérité de l'effet général et de l'expres- sion intense du relief. Elle prend, pour ainsi dire, sur le fait l'action des forces puissantes qui ont modelé la surface de la Lune. Elle place un document parlant et irrécusable sous les yeux des savants que leurs con- naissances en Géologie et en Physique céleste mettent le plus sûrement à même de remonter des effets aux causes. » Les épreuves que nous avons mises sous les yeux de l'Académie four- niraient, à l'appui de ces considérations, de nombreux exemples. Nous les avons comparées, en particulier, avec les dessins du D^' Weinek, insé- rées dans les trois derniers Volumes de l'observatoire de Prague. La plu- part de ces dessins sont obtenus à l'aide d'une lunette de 7 pouces d'ouverture, très inférieure par conséquent à la nôtre. Mais les plus ré- cents sont des agrandissements de 10 à 20 fois, exécutés d'après les meil- leurs clichés de Lick, et permettent, en conséquence, une comparaison équitable. De ce nombre sont les dessins I et III, qui représentent les cirques d'Archimède et d'Arzachel vus sous un éclairage peu différent du nôtre ('). Les deux petits cratères situés au sud-est d'Archimède nous apparaissent comme régulièrement circulaires, semblables à tous les points de vue, sauf les dimensions, qui sont entre elles approximativement comme 3 et 2. Dans le texte du D"^ Weinek, ces deux objets sont signalés et désignés par les lettres c et d. Mais, dans le dessin I de son atlas, le (') Astronoinisclie Deobachtungen aux cler k.k. Sternwarlc zu Prag in den Jahreii 1888, 1889, 1890, 1891. ( 258 ) cratère de l'ouest est indiqué comme très net, très profond; son impor- tance, en un mot, est plutôt exagérée, pendant que le cratère de l'est est absolument méconnaissable et remplacé par une simple tache blanche. Entre ce point et la montagne isolée qui s'élève plus à l'est, nous voyons une dépression large et bien visible, courant du sud au nord. L'astronome de Prague figure ici une accumulation de détails dont il serait difficile de tirer une conclusion d'ensemble sur l'hypsométrie de cette région. Sur le dessin III, relatif au cirque d'Arzachel, nous sommes d'accord avec le D'' Weinek pour constater l'existence de deux vallées profondes, allant déboucher dans la partie méridionale du cirque voisin d'Alphonsus. Mais, pour lui, ces deux vallées s'arrêtent nettement vers le sud sans se relier au cirque d'Arzachel. Nous les voyons, au contraire, se prolonger avec une profondeur moindre, mais encore très apparente, s'infléchir presque à angle droit vers le sud-est et venir creuser sur une grande longueur le rempart oriental d'Arzachel dont elles épousent la forme circulaire. Nous reconnaissons ici la (race d'une force d'érosion remarquable par l'étendue, sinon par l'énergie de ses effets, et agissant à angle droit avec le soulève- ment principal qui forme trait d'union entre les cirques d'Arzachel et d'Alphonsus. On se rendra compte sur notre cliché que les deux dépres- sions secondaires présentent, sur les deux versants de la chaîne qu'elles franchissent, des inclinaisons opposées. Elles auraient donc subi l'effet du soulèvement principal et seraient, par conséquent, plus anciennes. » Ces clichés agrandis nous semblent pouvoir être considérés comme une réalisation partielle de l'idée de M. Holden, qui estime que les photo- graphies de Lick permettraient l'exécution d'un atlas, dont l'échelle serait calculée à raison de six pieds anglais pour le diamètre de la Lune. Les dimensions auxquelles nous nous sommes arrêtés sont notablement supé- rieures et l'emploi de plaques à grain plus fm permettrait de les augmenter encore. L'examen détaillé de ces épreuves appellerait bien des re- marques; nous nous bornons pour le moment aux plus essentielles. » Nous voyons aisément les rainures signalées par Schmidt à la base est des Apennins, et que M. Neison a considérées comme trop incertaines pour les reproduire sur ses cartes. Par contre, la rainure que Schmidt figure comme faisant trait d'union entre les Apennins et le Caucase n'est pour nous qu'une dépression simple, à forme nettement linéaire, mais ne possédant pas deux versants opposés. Une autre rainure, qui part du cirque d'Archimède et se dirige vers les Apennins, est fort bien visible sur notre épreuve. Le D'' Weinek, averti de son existence, a vainement ( 259 ) cherché à la retrouver sur deux clichés de Lick, pris sous des éclairages opposés. Les petites taches très nettes que l'on remarque sur le bord est d'Archimède, au sud d'Aristillus, en travers du cirque de Lexell, sont des défauts du cliché primitif. On remarquera qu'ils se distinguent à première vue des accidents de terrain qui se trouvent dans la même région. Si tou- tefois une confusion de ce genre paraissait à craindre, on pourra lever l'in- certitude, ainsi que nous l'avons expliqué, par la comparaison d'épreuves prises à de courts intervalles. On décidera par là si de faibles différences de teintes doivent être considérées comme réelles ou comme résultant d'une irrégularité accidentelle dans l'action chimique. L'examen des agran- dissements pourrait aussi, dans certains cas, conduire à des interpréta- tions inexactes, car l'opérateur le plus soigneux ne peut toujours éviter qu'il ne se produise de petites taches sur les épreuves. Mais ces difficultés se résoudront de la même manière que pour les clichés directs. Elles seraient, en tous cas, une source d'erreurs bien moins fréquentes que celles qui sont inhérentes aux méthodes graphiques. » En résumé, nos recherches confirment celle du D'' Weinek concer- nant la valeur scientifique des photographies lunaires obtenues à l'aide d'instruments à long foyer. Elles les complètent en montrant la possibilité d'obtenir, par la seule action de la lumière, des agrandissements aussi clairs, aussi détaillés que les meilleurs dessinsetl'emportant sureuxparleur effet artistique et leur caractère d'authenticité. Si encourageants que soient ces premiers résultats, ils ne nous font pas perdre de vue les étapes qui nous séparent encore de l'exécution d'un atlas lunaire général. Il reste à exa- miner si nos épreuves pourront fournir de nombreuses reproductions, sur verre ou sur papier, qui ne leur soient pas trop inférieures. Nous avons aussi à étudier comparativement la méthode des agrandissements directs, effectués sur la lunette elle-même. Ce procédé, s'il conduit aux résultats espérés, aurait le grand avantage de se prêter immédiatement aux tirages sur papier. D'ailleurs, il est éminemment désirable qu'un travail aussi considérable, tel que la description générale de la surface, de la Lune, et qui nécessite des recherches d'une nature très délicate et très variée, soit poursuivi simultanément par plusieurs établissements scientifiques. La multiplicité des résultats fournis par des instruments et des observateurs différents est seule capable de fournir un contrôle rigoureux et d'ouvrir la voie à de nouveaux progrès. » ( 26o ) CHIMIE. — Sur une nouvelle série de sulfophosphures, les thiohypophosphates ; par M. C. Friedel. « Ayant cherché à faire réagir à une température élevée le pentasul- fure de phosphore sur le fer, j'ai obtenu un composé gris de fer en lamelles éclatantes, ressemblant au fer oligiste ou au graphite; j'ai reconnu que c'est un sulfophosphure d'un type nouveau, correspondant parmi les com- posés oxygénés du phosphore aux sels de l'acide hypophosphorique. )) Outre le composa ferreux, j'ai préparé ceux d'un certain nombre d'autres métaux. Tous les métaux sur lesquels j'ai opéré m'ont donné des résultats satisfaisants et des composés cristallisés. Je ne doute pas que la série ne puisse s'étendre beaucoup encore. Si je ne l'ai pas complétée jus- qu'ici, ce sont plutôt les difficultés et les longueurs des analyses qui m'en ont empêché, que celles de la synthèse pour laquelle un petit nombre d'heures sont suffisantes. » Dans mon premier essai, j'avais enfermé, dans un tube en verre dur scellé à la lampe, du sulfure de phosphore et du fer, et j'avais chauffé le tube, entouré de clinquant, au rouge sombre, sur une grille à analyse. Malgré la précaution que l'on avait prise de chauffer moins fortement les extrémités du tube non soutenues par le clinquant, l'une d'elles avait fini par se souffler. Néanmoins, le tube renfermait encore de belles lamelles de sulfophosphure de fer. » J'ai modifié alors le procédé de protection du tube scellé, et je suis arrivé à chauffer celui-ci jusqu'à la température de ramollissement du verre, sans qu'il éclate ou se souffle et voici comment : le tube en verre de Bohême dur, renfermant le métal et le sulfure de phosphore, ou le soufre et le phosphore rouge dans les proportions voulues, est fermé à la lampe de manière à ne pas dépasser une longueur de 20*=" à 25*^™. Il est introduit dans un tube de fer comme ceux qui servent à protéger les tubes scellés qu'on chauffe dans les bains d'huile ou dans les blocs Wiesnegg, dans le- quel on a disposé une couche de sable fin bien sec. Par dessus le tube de verre, on verse du sable, en le Lassant soigneusement, jusqu'à ce que la gaine de fer soit entièrement remplie et l'on bouche la gaine. Si celle-ci est assez longue et a, comme d'ordinaire, 60"^" environ, on peut se servir d'un bouchon de liège qui sert à maintenir solidement le sable. Les deux extrémités de la gaîne peuvent même être bouchées de la sorte sans incon- ( 26l ) vénient, pourvu que l'on se contente de chauffer la partie centrale dans laquelle se trouve le tube, et que les bouchons soient assez éloignés des portions chauffées au rouge. On peut, en effet, porter dans ces conditions la partie médiane de la gaîne et, par conséquent, le tube intérieur au rouge, sans qu'il y ait rupture. Il faut néanmoins pour cela que la gaîne soit d'une solidité suffisante. J'avais essayé, d'abord, d'employer des étuis en laiton, mais ceux-ci ne sont pas assez résistants et chaque fois l'appa- reil a éclaté. Il en est allé de même quand on a employé des gaines de fer amincies par un long usage. En dehors de ces quelques insuccès, les opé- rations ont toujours réussi. Je pense d'ailleurs que cette méthode, permet- tant de chauffer des tubes clos à une température élevée, pourra rendre des services dans beaucoup d'autres circonstances. Les tubes, lorsqu'on les retire de la gaine, sont entièrement recouverts de grains de sable qui se sont incrustés dans le verre. A part cela, ils sont intacts, et, dans les expériences que j'ai faites, inattaqués à l'intérieur. )) Après avoir employé d'abord le sulfure de phosphore, et avoir eu quelque peine à isoler les produits formés, j'ai trouvé préférable, dans la plupart des cas, pouvant prévoir, par analogie, la composition du sulfo- phosphure qui devait se former, d'enfermer dans le tube les quantités nécessaires du métal, de soufre et de phosphore rouge, ce dernier soi- gneusement lavé à l'eau et à l'alcool, puis séché. Dans ces conditions, le plus habituellement, on obtient le sulfophosphure à l'état de pureté et cris- tallisé. » Il est utile qu'il en soit ainsi, car la purification du produit n'est pas toujours très facile. Celui de fer, qui a été obtenu plusieurs fois mélangé d'un excès de sulfophosphure, peut être purifié par un traitement avec une lessive de soude étendue, qui attaque plus facilement le sulfure de phosphore que le sulfophosphure, ou mieux encore, en le chauffant jus- qu'au rouge dans un tube fermé par un bout. Le sulfure de phosphore distille et se condense sur les parois ; le phosphosulfure de fer résiste à ce traitement, quand il est chauffé, bien entendu, à l'abri de l'air. Chauffé il l'air, il brûle avec une flamme où l'on reconnaît la présence du soufre et du phosphore et en laissant un résidu ferrugineux. A la température ordinaire, il est inaltérable. Il n'en est pas de même de quelques autres thiohypophosphates. » Thiohypophosphate de fer : Ph-S°Fe^. — Lorsqu'on mélange les proportions convenables de soufre et de phosphore rouge avec un excès C. R., 1894, 2' Senicsire. (T. CX1\, N» 4.) 34 ( 202 ) de fil d'archal, et que l'oa chauffe au rouge le tube préparé comme il a été dit plus haut, pendant quelques heures, on le trouve garni d'une matière cristallisée en belles lames hexagonales brillantes d'un gris noir ressemblant au fer oligiste ou au graphite, flexibles comme ce dernier. Les lames sont brunes par transparence, quand elles sont très minces et n'agissent pas sur la lumière polarisée parallèle. » Elles se séparent facilement du fer en, excès. » Elles sont attaquables par l'acide azotique seul, et encore mieux par cet acide avec addition de chlorate de potassium. » ThiohypopJiosphate d' ahaniniiim. — En chauffant dans le tube de verre scellé is', 5 d'aluminium, 5^"' de soufre et 2^'' de phosphore rouge bien sec, on a obtenu une matière blanche, un peu brunâtre par places, en lamelles cristallines allongées, transparentes, agissant sur la lumière polarisée et s'éteignant en long. Cette matière se ternit rapidement à l'air et est dé- composée par l'eau avec dégagement d'hydrogène sulfuré. » Thiohypophosphate de zinc. — En chauffant de même et en propor- tions variées le zinc, le phosphore et le soufre, on a obtenu des masses cristallines d'un jaune très pâle, mélangées encore de sulfure de phosphore d'un jaune plus vif. Tout le zinc n'était d'ailleurs pas attaqué. Il est de tous les métaux sur lesquels j'ai opéré celui qui se prête le moins facilement à la transformation en phosphosulfure et à la préparation du dérivé à l'état de pureté. » Dans une expérience dans laquelle le tube avait fait explosion, on a trouvé des cristaux blancs transparents, brillants, en aiguilles, en croûtes ou en cristaux isolés, sans action sur la lumière polarisée, qui, d'après leur aspect et leurs propriétés n'étaient autre chose que de la blende. » Thiohypophosphate de cuivre : Ph-S''Cu-. — Lorsqu'on chauffe dans le tube du fil de cuivre avec les quantités correspondantes de soufre et de phosphore, on voit que le fil de cuivre est transformé en une matière jaune brun, friable, transparente. Elle est formée de petits cristaux en aiguilles rayonnant de l'axe à la surface et qui agissent fortement sur la lumière polarisée, s'éteignant dans le sens de la longueur. Il n'a pas été possible d'en déterminer la forme cristalline. » Sur les parois du tube, il était resté une très petite quantité d'une matière d'un rouge de réalgar, ayant l'odeur du phosphore et prenant feu à l'air. » Les chiffres obtenus sont assez approchés pour qu'il ne soit guère ( 263 ) possible He douter de la formule qui doit être attribuée au composé. C'est un dérivé cuivreux. » Thiohypophosphate de plomb : Ph- S' Pb". — En chauffant dans un tube scellé 2^'' de plomb, 2^"" de phosphore rouge et 5'^'' de soufre, on obtient une masse cristalline orangée qui attire l'humidité de l'air. Chauffée à l'ébullition avec de l'eau, la masse est attaquée avec dégagement d'hydro- gène sulfuré; au bout d'un certain temps, l'attaque cesse et la masse est transformée en une poudre cristalline jaune orangé agissant fortement sur la lumière polarisée et sur laquelle l'eau est sans action. On l'a ainsi débar- rassée de l'excès de sulfure de phosphore qui y était mélangé. » La forme cristalline n'a pas pu être déterminée; mais on a pu me- surer sur les grains cristallins, qui présentent des faces brillantes et mul- tiples, un angle de 76", 5o à 77". » Une deuxième portion, celle qui a servi à l'analyse II et qui n'a pas été traitée par l'eau bouillante, a été obtenue en chauffant ensemble 4^' . i4 de plomb, i^'",92 de soufre et o?'',62 de phosphore. )) Thiohypophosphate d'argent : Ph^S^Ag''. — On a chauffé pendant quel- ques heures 28'",i6 d'argent, 1^'', 92 de soufre et 0^,62 de phosphore. » On a obtenu vine masse cristalline jaune de soufre, qui brunit lors- qu'on la chauffe et qui, au rouge, brûle avec une flamme de phosphore en laissant une matière brune cassante. » Thiohypophosphate de n«e/-CMre ; Ph^S^Hg-. — 6^'' de mercure, i^^" de phosphore, 3'''^ de soufre ayant été chauffés ensemble, dans un tube scellé, ont donné une masse cristalline jaune de soufre; il restait une petite quan- tité de sulfure de phosphore en gouttes non cristallisées. Les lames cristal- lines, facilement clivables, agissent fortement sur la lumière polarisée et montrent, en lumière convergente, un système d'anneaux excentré. )) L'eau les attaque lentement à l'ébullition avec dégagement d'hydro- gène sulfuré. Avec la potasse, l'attaque est plus rapide et il reste un résidu de sulfure de mercure. » On a pu, en opérant avec précaution et en présence d'un excès de sulfure de phosphore, sublimer dans le vide une certaine quantité de la matière. Le sulfure de phosphore se condense plus loin. Lorsqu'on chauffe brusquement, il y a décomposition et formation de produits noirs. Dans un tube large, la matière s'enflamme d'abord, puis une partie se sublime. » La matière jaune noircit peu à peu à la lumière. Certaines préparations ( 264 ) faites avec un petit excès de mercure sont, par places, colorées en orangé, sans doute par suite de la présence d'une petite quantité de cinabre. » Thiohypophosphales d'élain : Ph'S*Sn= et Ph-S''Sn. —On a obtenu deux composés assez différents d'aspect suivant les proportions d'étain, de soufre et de phosphore que l'on a fait réagir. » En employant 2S'',36 d'étain, i^%92 de soufre et oe'',62 de phosphore, on a relire des tubes une belle matière cristalline d'un jaune orangé. )) L'ébullition avec l'eau l'attaque avec dégagement d'hydrogène sul- furé. Avec la potasse légèrement étendue d'eau, le produit se dissout assez rapidement et complètement. C'est même la meilleure manière de le dissoudre pour le soumettre à l'analyse. L'analyse a présenté d'assez grandes difficultés. 'On n'est arrivé à des résultats satisfaisants qu'en se servant de la méthode électrolytique après dissolution dans la potasse avec ou sans addition de soufre. » Dans la liqueur privée d'étain, on a dosé le phosphore et le soufre, ce dernier lorsqu'on n'avait pas été obligé d'en ajouter une certaine quantité. » Quand on a employé i^'', 18 d'étain, i^"", 92 de soufre et oS'",G2 de phos- phore, on a obtenu une masse cristalline fondue, rayonnée, brun-jaunàtre s'altérant à l'air en devenant opaque et jaune et en dégageant de l'hydro- gène sulfuré. » Ce dernier composé est le dérivé stannique, le précédent étant le dé- rivé stanneux. » On voit donc que l'on a obtenu ainsi une série de corps bien définis qu'il convient d'envisager comme des thiohypophosphales ayant pour for- Ph— S^M" mule générale ^S Pbs/g')M" » Berzéliusa décrit un certain nombre de sulfophosphures obtenus par voie sèche, par l'action des sulfures de phosphore sur les sulfures métalli- ques ou du soufre sur les phosphures métalliques; mais aucun n'appartient à la série qui vient d'être décrite. Ils correspondent aux types Ph-S-M", Ph=S^M"S Ph=S'M"= (Pogg. Afin., t. LIX, p. 4G7). » ( 265 ) GÉOLOGIE . — Sur deux menhirs trouves dans les bois de Meudon ; par M. Bertiielot. « Les gisements de grès ne sont pas rares aux environs de Paris; on exploite cette roche en carrière à Chàtillon, dans la vallée de l'Yvette et ailleurs, et l'on rencontre des échantillons disséminés en bien des en- droits. Les champs du Haut-Sèvres en contenaient un certain nombre, il v a cinquante ans. Ils donnaient leur nom à la Sente des Grès, devenue depuis la rue des Grès; mais ils ont disparu, ayant été exploités lors de la con- struction récente des villas avoisinantes. On peut même apercevoir encore un fragment de grès en roche, dans un sentier qui monte en pente rapide le long du mur du parc de Meudon, près de l'étang de Trivaux. » Aussi, lorsque j'ai eu occasion d'apercevoir près delà fontaine des Lynx, autrement dite de Sainte-Marie, au-dessus de Fleury, au carrefour de la Garenne, dans l'intérieur de la forêt de Meudon, une roche de grès de forme singulière, récemment mise au jour par suite d'une coupe des bois faiteil y a deux ans, ma première pensé e a-t-elle été de vérifier si cette roche ne serait pas un fragment naturel demeuré en place. Elle était connue des agents forestiers, comme on devait s'y attendre; mais elle n'a pas été signalée dans les cartes des monuments mégalithiques, publiés par la Commission archéologique des Gaules, ou inscrits dans ses dossiers; notre Confrère, M. Alexandre Bertrand, Directeur du Musée de Saint-Germain, si compétent dans ces questions, et à qui je m'adressai d'abord, n'en avait aucune connaissance. C'est ce qui m'a engagé à en faire l'examen, après autorisation gracieusement accordée par le Directeur des Forêts. Je l'ai fait déchausser, de façon à en reconnaître la base; j'ai pratiqué des fouilles à ses deux extrémités et j'ai dégagé complètement une seconde roche sem- blable, gisant sous la terre, à un mètre plus loin. » La roche principale est une table de grès, à peu près triangidaire, dressée verticalement sur l'une de ses tranches et tronquée au sommet. Elle est haute de 2™, 5, large à la base de 2", 5, au sommet de o^jGS en- viron. Elle est épaisse de o™,G à la base, deo'",5 un peu au-dessous du sommet, où elle se rétrécit brusquement jusqu'à o"", 3. Le sommet tronqué est constitué par un petit parallélogramme horizontal, de o'^jÔj sur o™,3 environ. L'orientation de la pierre, c'est-à-dire la direction du plan ver- ( 266 ) tical tracé entre les deux faces dressées, est celle du Levant : ainsi les deux faces verticales sont dirigées l'une vers le nord, l'autre vers le midi. » Ces divers caractères rappellent ceux des menhirs, trouvés en bien des endroits de la France. Mais, pour établir la véritable nature de la pierre, il était nécessaire d'examiner la base. Une fouille pratiquée avec précaution l'a mise à nu tout entière et j'ai pu constater que la pierre n'était pas implantée sur roche, ou dans une couche de sable siliceux avec laquelle elle aurait fait corps, comme il arrive dans la forêt de Fontainebleau. » Sa base est très nettement isolée et posée horizontalement sur un sol purement argileux. En d'autres termes, elle a été dressée à cette place, après avoir été apportée d'une distance plus ou moins considérable : peut- être de la région de la porte de Châtillon, située à i*"", 5 environ, où se trouvent d'anciennes carrières de grès; les bois les plus voisins ne renfer- ment pas de roche semblable. » J'ai pratiqué une fouille sous la tête orientale de la pierre ; il s'y trou- vait des meulières plates, empilées, mêlées d'argile, sans autre objet. Le sol portait d'ailleurs en ce point les traces d'un remaniement plus moderne, mais dont il est impossible de fixer la date. Sous la roche même, aucun remaniement, non plus qu'à son extrémité occidentale. » En avant du menhir dressé que je viens de décrire, la fouille a permis d'en reconnaître un second, celui-là renversé, un peu plus petit. Il a la forme d'une table pentagonaie, irrégulière; la plus grande dimension est de 2™ entre deux angles opposés; on mesure i™, 8 de la pointe à la base. L'épaisseur est la même que celle de la première, c'est-à-dire qu'elle varie de o'",G5 à o'",35. Ce menhir a glissé à une certaine époque, sur une forte meulière plate qui le calait, et que j'ai pu extraire, après avoir fait soulever le menhir avec des leviers. Aucun autre objet ne s'y trouvait et le sol infé- rieur n'était pas remanié. D'après la position actuelle de ce second men- hir, son orientation, lorsqu'il était dressé, était probablement la même que celle du premier qu'il précédait. J'ai fait poursuivre la fouille plus loin et faire des sondages dans cette direction, avec l'espérance de rencontrer soit d'autres menhirs, soit peut-être un dolmen; mais sans rien observer de plus. » Jj'existence de ces deux menhirs dans le bois de Meudon doit être rapprochée de celle du dolmen ne grès découvert, il y a quarante ans environ, dans l'avenue du château de Meudon et qui se trouve aujourd'hui sur la terrasse, ainsi que des ateliers de l'âge de pierre, signalés dans le ( 207 ) bois de Clamarl par M. Rivière ('). L'endroit où gisent les menhirs est in» téressant : c'est une région remplie de sources, résultant du drainage de la plaine de Chàtillon et arrêtées au niveau de la couche d'argile imperméable. Elles -alimentent les étangs (artificiels) de Trivaux, de Chalais, de Ville- bon. Ces sources ont dû attirer l'attention des anciens habitants de la con- trée sur le point oîi ils érigèrent autrefois les deux menhirs que je viens de signaler. » NOMINATIONS. L'Académie procède, parla voie du scrutin, à la nomination de deux de ses Membres qui devront faire partie de la Commission de vérification des comptes. MM. DE BussY et AIadrice Lévy réunissent la majorité des suffrages. MEMOIRES PRESENTES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la réduction d'un système différentiel quel- conque à une forme complètement intégrable. Mémoire de M. Riquier, présenté par M. Picard. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Darboux, Picard, Appell.) « Ce Mémoire contient l'exposé détaillé de mes recherches sur la théo- rie générale des systèmes différentiels. Ses conclusions, que j'ai déjà for- mulées dans diverses Notes communiquées à l'Académie, peuvent se résu- mer comme il suit : » Étant, donné un système différentiel impliquant à la fois un nombre quelconque de fonctions inconnues et un nombre quelconque de variables indé- pendantes, de simples éliminations, combinées avec des différenliations, per- mettent, dans les circonstances générales, de les ramener d'abord à une forme complètement intégrable, dont l'ordre est presque toujours supérieur à i , puis de proche en proche à une forme linéaire et complètement intégrable du pre- mier ordre. « (') Comptes rendus, t. CI, 1190; i885. ( 268 ) M, Béraud adresse une nouvelle série de couleurs de cobalt, destinées à la peinture sur porcelaine. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. F. Becié adresse deA^ickovar (Autriche-Hongrie) une Note relative à un mode de traitement des vignes phylloxérées. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) ' CORRESPONDANCE. M. le 3I1NISTUE DU Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télé- CKAPHES invile l'Académie à lui présenter une liste de candidats pour la chaire de Constructions civiles, actuellement vacante au Conservatoire na- tional des Arts et Métiers. (Renvoi à la Section de Mécanique. ) ÉLECTRICITÉ. — Sur le pouvoir inducteur spécifique du verre. Note de M. F. Beaulard, présentée par M. Lippmann. (c La détermination du pouvoir inducteur spécifique du verre présente des difficultés particulières, qui tiennent à la nature même du phénomène qui est complexe; aussi la valeur numérique de ce coefficient est-elle mal déterminée : les nombres trouvés par les différents auteurs présentent des écarts parfois considérables, et n'obéissent pas, en général, à la loi de Maxwell. » Je me suis proposé d'étudier principalement \ influence du temps de charge, et de chercher, par un artifice particulier, la valeur du pouvoir in- ducteur spécifique du verre, pour un temps de charge égal à zéro. » La méthode employée est la méthode balistique; elle consiste à lancer successivement dans un galvanomètre le courant de charge du condensa- teur avec ou sans lame de verre. Il est nécessaire de tenir compte de l'amortissement toujours sensible et d'en corriger la déviation galvanomé- trique. » Le condensateur employé est formé de plateaux rectangulaires en bois ( 269) recouverts d'étain et séparés par des cales d'ébonite ; pour éliminer l'in- fluence des bords, j'ai utilisé une méthode particulière (*) indiquée par M. Blondlot et employée déjà par M. Pérot. » Soient A la capacité [en unités électrostatiques (G. S.)] du condensateur à air, B la capacité du même condensateur à lame de verre, et x la correc- tion due à l'influence des bords. Si l'on désigne par E l'épaisseur des cales isolantes, par e l'épaisseur de la lame de verre (^), inférieure à la distance des plateaux, par e la différence E — e, et enfin par S la surface collectrice des plateaux, on a où k désigne le pouvoir inducteur spécifique. » En retranchant, pour éliminer x, il vient, après simplifications, . . . ,-H(B-A)Ce (^) ^•=,_(B-A)Cs' en posant, pour abréger, (3) G = ^4^ -• ^ ■' Se )) On a opéré avec des temps de charge variables de un demi-centième à huit centièmes de seconde obtenus par une disposition spéciale. Le con- densateur était chargé au moyen de piles Daniel (98 volts) ou de piles Gouy (208 volts ou 69 volts). » Le plateau collecteur communique avec le pôle -+- de la pile dont le pôle — est au sol; le plateau condensateur est au sol par l'intermédiaire du fil du galvanomètre, lequel est, par suite, parcouru par le courant de charge du condensateur. On opère, successivement, pour un temps de charge donné avec ou sans lame de verre. » Les résultats sont représentés par une courbe; on porte les temps en abcisses O^, et les déviations du balistique (proportionnelles aux charges) en ordonnées Oy. » La courbe relative au verre part de l'origine, s'élève rapidement, en- suite tourne en présentant sa concavité vers l'axe Ox, ensuite elle devient rectiligne ; mais cette portion rectiligne de la courbe n'est pas parallèle à (') Comptes rendus, l. CXV, p. 38; 1892. (') Lame de Sainl-Gobain légèrement opaque. G. R., iSa4, 2- Semestre. (T. C\I\, N° 4.) 35 ( 270 ) l'axe des temps, à cause de la conductibilité des cales isolantes d'ébonite. Le prolongement de cette droite vient couper l'axe vertical Oy en un certain point qui correspond à la déviation D que l'on aurait en opérant pendant un temps de charge nul ( ' ). » On a, pour exprimer B, la relation (4) Bx\'=5-^D, où Y représente le potentiel de charge et g ^ la constante balistique; de même, pour le condensateur à air, on a (5) ' AxV=^o-_Ld'; on calcule K par la formule (2) » Pour faire varier les temps de charge, on interpose entre le conden- sateur et la pile une machine d'Alwood (-) dont la règle verticale ordinaire est en ébonite et porte deux poulies dont on peut faire varier l'écartement. Un cordon de soie passe dans les gorges des deux poulies; il a été, sur une fraction de sa longueur, rendu conducteur. A cet effet, il a été entouré d'un mince fil de cuivre. Le courant de la pile arrive à l'axe de l'une des pou- lies tandis que l'axe de la seconde communique avec le condensateur. » Pendant la chute, le courant passe lorsque la partie conductrice touche à la fois les deux poulies; on fait varier le temps de charge en aug- mentant la distance des axes de rotation. On a, au préalable, étalonné ces distances en fonction des durées de charge. » La moyenne d'un certain nombre d'expériences faites à des époques différentes et avec des potentiels de charges variables a donné pour k la valeur de 3,9. » La courbe des charges en fonction des temps permet une vérification théorique importante. » Soient E la force électromotrice de la pile, v le potentiel du collecteur au temps t, G la capacité du condensateur, R la résistance du circuit, et Q (') Si l'on fait une seconde série de mesures, on constate que cette partie rectiligne est moins oblique à l'axe O a; et se rapproche davantage de l'horizontale; mais son prolongement coupe l'axe Oy au même point que dans le cas précédent. Cela tient à une diminution de la conductibilité de l'ébonite. (2) Disposition déjà employée par M. Pérot {Journal de\Pliysique, 2= série, t. X; avril 1891). ( 271 ) la charge au temps t, on a (6) €R*+.. = E. .= f = C*, d'où l'on déduit facilement la relation Q — CE se détermine sur la courbe (à un facteur près), ainsi que -j= qui est un coefficient angulaire de tangente à la courbe; on vérifie, très exac- tement, que le quotient 0-CE dt est constant (" ). » ÉLKCTROCHIMIE. — Sur l'électroh'se. du sulfate de cuivre. Note de M. A. Chassy, présentée par M. Lippmann. « Si l'on clectrolyse du sulfate de cuivre à chaud, on obtient, dans un grand nombre de cas, un dépôt rouge violacé remarquable. A ioo° par exemple, avec une densité de courant d'environ un centième d'ampère par centimètre carré, une solution saturée de sulfate de cuivre pur donne sur une électrode en platine un beau dépôt, qui, examiné au microscope, présente de magnifiques cristaux d'un rouge vif, dont les formes dérivent du cube et de l'octaèdre. » Le dépôt n'est pas toujours homogène; si l'on diminue la tempéra- ture de décomposition, on obtient de petites masses cristallines jaune rou- geàtre de cuivre, disséminées à travers les cristaux rouges. Plus la tempé- rature est basse, plus la proportion de cuivre métallique est grande. Ainsi, vers 4o° on obtient seulement quelques cristaux rouges isolés. Une aug- mentation de la densité du courant ou une diminution de la concentration produisent le même effet qu'un abaissement de la température de l'expé- rience. Dans tous les cas, pour obtenir les cristaux rouges, il faut une so- lution presque neutre; l'expérience réussit aussi bien avec un liquide privé d'air par une ébuUition prolongée. (') Ce travail a été effectué au laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Marseille. ( 272 ) » En analysant, par la méthode si précise de M. Riche, le dépôt, quand il ne présente au microscope aucune partie de cuivre jaune, on trouve qu'il représente exactement du sous-oxyde rouge de cuivre, de sorte que les cristaux considérés sont des cristaux de cuprite artificielle. » Un autre fait intéressant à noter est la différence entre le poids de ce dépôt et le poids de celui que l'on obtient à l'électrode négative d'un vol- tamètre à sulfate de cuivre froid, en série avec le voltamètre chaud. Le poids du dépôt dans ce dernier surpasse toujours beaucoup celui qui cor- respondrait à l'oxydation du cuivre déposé dans la solution froide. Le rap- port entre les deux dépôts est égal environ à i,35 dans de bonnes condi- tions; or le rapport serait seulement égal à i , 12 si le dépôt du voltamètre chaud ne provenait que de l'oxydation d'une quantité de cuivre déposée égale à celle de l'autre voltamètre. Si, dans la solution à 100°, on met une plaque en cuivre, de même dimension que la lame de platine sur laquelle se dépose la cuprite, et pendant le même temps, on obtient bien une légère augmentation de poids, correspondant à une faible oxydation, mais cette augmentation est presque négligeable par rapport à la différence de poids des dépôts des deux voltamètres en série. » Quant à la diminution de poids de l'électrode positive en cuivre dans la solution chaude, elle est toujours plus petite que l'augmentation de l'autre électrode, par suite de cette faible oxydation du cuivre à chaud. Il faut donc se garder de déduire l'intensité d'un courant, de mesures faites avec une solution chaude de sulfate de cuivre; il y a déjà une faible erreur quand le sel est légèrement acidulé et que la densité du courant est assez grande, mais l'erreur est beaucoup plus importante avec le sel neutre et une faible densité de courant. » CHIMIE MIXÉRALE. — Sur l'acier manganèse. Note de M. H. Lk Chatelier, présentée par M. Daubrée. « L'acier manganèse, alliage de fer et de manganèse (i3 pour 100 Mn), qui a été découvert, il y a quelques années, par M. Hadfield, le savant directeur de Helda Works à Sheffîeld, possède des propriétés extrêmement singulières. Ce métal n'est pour ainsi dire pas magnétique; de tous les alliages du fer, c'est celui qui présente la résistance électrique la plus éle- vée, 1°*"" pour I™ de longueur et i™" de diamètre; enfin, il est d'autant plus malléable qu'il a été trempé plus énergiquement. J'ai antérieure- ( 273) ment ( ' ) donné quelques indications sommaires sur la variation de sa ré- sistance électrique avec la température, en annonçant que je reviendrais ultérieurement sur cette question. J'avais en effet rencontré, dans ces expériences, des anomalies qu'il m'avait été jusqu'ici impossible d'expli- quer. » M. Hadfield, continuant de son côté l'étude de cet alliage a reconnu récemment qu'il en existait une seconde variété allotropique, laquelle est magnétique. Il avait obtenu cette nouvelle variété en recuisant, pendant une dizaine de jours, à une température élevée, l'acier manganèse ordinaire. L'existence de ces deux variétés allotropiques donne immédiatement l'ex- plication des anomalies que présentaient mes anciennes expériences; elles avaient, en effet, porté, sans que je m'en fusse rendu compte, tantôt sur l'une, tantôt sur l'autre de ces variétés. » Quelques expériences récentes m'ont permis de préciser les condi- tions de transformation des deux variétés de l'acier manganèse l'une dans l'autre. Pour transformer le mêlai non magnétique en métal magnétique, il faut le recuire à des températures comprises entre 5oo° et 65o°; à la tem- pérature de SSo", qui m'a paru être la plus favorable, la durée de la trans- formation complète est comprise entre une heure et deux heures. Poiu- transformer le métal magnétique en métal non magnétique, il faut le chauffer à une température égale ou supérieure à 800°, et le refroidir assez rapidement pour empêcher la transformation inverse de se produire entre 5oo° et 600°. Seulement, comme cette vitesse de transformation est très faible, il suffit d'une vitesse de refroidissement également très faible pour l'empêcher de se produire. Le refroidissement spontané à l'air suffit dans tous les cas, pour obtenir le résultat voulu. Ce fait est analogue à celui qui se produit pour certains aciers au chrome ou au tungstène, qui trem- pent complètement par simple refroidissement à l'air. La seule différence est que, dans le cas de ces deux derniers métaux, la transformation sup- primée par la trempe est celle du carbure de fer, tandis que, dans le cas de l'acier manganèse, c'est la transformation de la variété non magné- tique du métal qui est empêchée. » Les deux Tableaux ci-après donnent la variation de la résistance électrique et la dilatation en fonction de la température, pour les deux va- riétés de l'acier manganèse : (') Comptes rendus, 10 février 1890. ( 274 ) Résistance électrique d'un fil de i""" de longueur et i"™,/4 de diamètre. Température lo» 90° 3oo° Soo" 635° 730° SSo" 965° 1020° . j non magnétique. i",o6 i",i9 i",44 i",65 » » ï"',^?) » i",97 "'^'^"*^® j magnétique o",88 o'-'.gg i",27 i»-,» i",7 iw,79 » i«,93 i'-,97 Dilatation d'une tige de loo""™ de longueur. Température 280° Soo" 680» 83o° 990° 1060° Dilatation o"",35 o">'°,67 i^^.oS i™°',43 i'""',97 2""', 09 » Les deux courbes de résistance électrique se rencontrent à 740° et, pour les températures supérieures, se confondent l'une avec l'autre. Cela montre que cette température de 740" est celle de transformation des deux variétés du métal; dr, cette même température est précisément pour le fer doux celle de passage de l'état magnétique à l'état non magnétique. Cela conduirait à supposer que l'acier manganèse est constitué par un mélange mécanique de fer et d'une combinaison définie de fer et manganèse qui, dans aucun cas, ne serait magnétique; le fer seul éprouverait sa transfor- mation normale, elle se ferait seulement plus lentement en raison de la présence de la combinaison manganésée. » La dilatation des deux variétés d'acier manganèse a été trouvée la même, ce qui exclurait l'existence d'un changement de dimension au point de transformation. L'acier manganèse trempé à Veau éprouve immé- diatement par le recuit une contraction définitive de o"'™,4 sur 100" -.iniu CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'élher métaphtalocUcyanacètîque. Note de M. Locheii, présentée par M. Friedel. « Dans notre dernière Communication ('), nous avons décrit la prépa- ration et les propriétés de l'cther paraphtalodicyanacétique. Nous résu- mons aujourd'hui l'histoire du dérivé en meta : C=H'(^^Q^|-i-4CHNa.C00Cn-P f:^\\^^.,.. /CA IZ \CAz (') Comptes rendus, t. CXIX, p. 1 ( '-^75 ) » Ce composé se prépare comme son isomère en para; i66'',2 d'élher cyaiiacétique sodé sec et bien pulvérisé sont mis en suspension dans 65s'' d'élher anhydre; on ajoute 68', 19 de chlorure d'isophtaljle dissous dans iSs'' d'étlier, et l'on abandonne pendant vingt-quatre heures, en agitant de temps à autre. La condensation est alors terminée; on achève l'opération comme nous l'avons indiqué pour l'éther en para. » L'éther métaphtalodicjanacétique est l'analogue complet de son isomère en para. 1! cristallise en aiguilles blanches, microscopiques, fondant nettement à rgio-iga"; il est insoluble dans l'eau, très soluble dans le chloroforme, soluble dans les autres dis- solvants organiques. » L'eau bouillante, les alcalis et les acides forts le décomposent en éther cyanacé- tique et acide métaphtalique. » Ce corps est un acide bibasique qu'on peut titrer à la phénolphtaléine, en solution hydroalcoolique. » Nous avons préparé et analysé en outre : » Le sel diarffentiqiie C^^W'Ag-Az^O^, poudre blanche, amorphe, insoluble dans l'eau et noircissant à la lumière. H Le sel cuivrique C"H'*Cu Az'0*4- 2II-O, composé vert qui perd son eau de cristallisation dans le vide. » Le sel ferriqite (C"H" Az'^0'')'/e- poudre brun-rougeâtre, ayant l'apparence cristalline, insoluble dans l'eau et dans les dissolvants organiques. » Le sel aw7?ionjaca/C'*H"Az20°(AzH')^, poudre blanche cristalline, soluble dans l'eau et fondant à iSqo-iSS", en perdant du gaz ammoniac. /GAz .,.,, _,. ,, ,.„„,,, /C0-C.CH3.C00C='H^ ^ ., . • r -, » L ether aimelhyleyJ'W ^ „^ „ ^,,, ^^„^,,,t-Let ether se produit lacile- ■' \C0 — CCH'.COOG^H^ "^ \CAz ment en partant du sel diargentique; on opère de la façon suivante : » Une molécule du sel diargentique sec et bien pulvérisé est mise en suspension dans 20'^'= d'alcool méthylique dans un ballon, muni d'un réfrigérant ascendant; on y ajoute deux molécules d'iodure de méthyie et on chauffe pendant une heure au bain- marie. L'iodure d'argent se précipite, tandis que l'éther diméthylé reste en solution. Ayant filtré, on évapore une partie de l'alcool et on laisse cristalliser. On obtient ainsi l'éther sous la forme de cristaux blancs et brillants. Après une seule cristallisation dans l'alcool méthylique, le corps est parfaitement pur. » L'éther mélaphlalodiméthyldicyanacétique cristallise en fines aiguilles blanches microscopiques, fondant à 188°. Il est insoluble dans l'eau et dans les solutions alca- lines, soluble dans les dissolvants organiques. Az — AzII — C'tP // I j-, 1 ^,„, /C-CH.(CAz).C00CMI-5 n A- ■ ■ )) La dihydrazone C^ll\ ,, i^ii/rK \ rr\{\rïvi- • ~" ^^ dérive se prépare avec Az — AzH — C^H» la même facilité que celui de l'isomère en para; on opère au sein du chloroforme et on fait cristalliser le produit dans l'alcool absolu. » La dihydrazone cristallise en aiguilles blanches microscopiques, rougissant à l'air; ( 276 ) elle est insoluble dans l'eau, très peu soluble dans tous les dissolvants organiques et fond à 26o°-26i° ('). Elle est décomposée à chaud par l'eau, les alcalis et les acides. » Nos deux éthers phtalodicyanacétiques sont les isomères de l'éther orthophtalodicyanacétique que M. MuUer a obtenu en faisant réagir à froid le chlorure de phtalyle ordinaire sur l'éther sodocyanacétique. Dans cette réaction il se forme en plus de l'éther orlhophtalyl/nowocyanacé- tiqueC»H'.C'0-':C(CAz)COOC-H' (=■); nous avons essayé de préparer Tisomère de ce corps en partant du chlorure de meta- et paraphtalyle. Bien que nous nous soyons placé dans les conditions les plus variées, nous n'avons pas réussi à isoler un produit répondant à la formule CH^^ ^C(^ ij , g (1,3 ou 1,4)- Nous ne nions pas la possibilité de l'existence d'un pareil composé; mais nous pouvons affirmer que, d'après nos expériences, ce produit doit posséder une grande instabi- lité ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaisons organo-metaliiques du bornéol, du camphre et du camphre monochloré, avec le chlorure d'aluminium. Note de M. G. Perrier, présentée par M. Friedel. « Bornéol et chlorure d'aluminium. — Lorsqu'on chauffe au bain-marie, vers 70° et 80°, 2 molécules de bornéol pulvérisé et i molécule de chlo- rure d'aluminium anhydre récemment préparé, il se produit une réaction vive sans dégagement sensible d'acide chlorhydrique; la masse se liquéfie en partie. En chauffant vers 110° à 120°, on complète la réaction, et l'on obtient un liquide bien homogène qui, par refroidissement, se prend en une masse cristalline jaune-brun; cette dernière, traitée par l'eau, régé- nère le bornéol. » Si l'on répète la même expérience en présence de sulfure de carbone, on obtient un produit bien défini, sous forme de cristaux volumineux. Ce nouveau produit se dissociant dans une quantité trop grande de sulfure de carbone, il est important d'opérer de la façon suivante : » Dans un ballon de i5o'^", contenant los'' de bornéol (2 molécules), dissous dans (') Nous avons donné par erreur le même point de fusion à l'hydrazone para ( Comptes rendus, t. GXIX, p. i65 ; le vrai point de fusion de ce dérivé est 267''-268°. (^) Annales de Chimie et de Physique, 7° série, t. I, p. 499- (^) Travail fait à l'Institut chimique de Nancy (Laboratoire de M. Haller). ( 277 ) 4o'"' de sulfure (le carbone, on ajoute 8s'' de chlorure (raluminlum (i molécule). La combinaison s'eflectue à la température ordinaire avec un dégagement de chaleur assez considérable. On achève la réaction en chauffant le ballon au bain-marie et au réfrigérant ascendant pendant une demi-heure environ. » 11 s'est formé une liqueur rouge foncé parfaitement limpide, qui, par refroidisse- ment, laisse cristalliser le nouveau produit. M II se présente tantôt en petites lamelles hexagonales roses, tantôt en cristaux volumineux atteignant parfois une longueur de plusieurs centi- mètres. La coloration rose est due à des traces d'impureté et à l'action de la lumière. » Ce produit est très altérable à l'air; le benzène, le toluène et le clilo- roforine le décomposent en partie à chaud avec dégagement d'acide chlor- hydrique. L'eau le décompose assez viveiment, en donnant une solution de chlorure d'aluminium et régénérant le bornéol. » Soumis à l'analyse, les cristaux ont donné des résultats qui correspon- dent à la formule (C'^H'^O)- Al-Cl". » Camphre et chlorure d'aluminium. — Le camphre et le chlorure d'aluminium se combinent dans les mêmes conditions, pour donner un produit analogue au précédent. Ce dernier se dissociant dans un excès de sulfure de carbone, nous employons les proportions suivantes : lo^"^ de camphre (2 molécules), loo^"' de sulfure de carbone, Q^'^de chlorure d'alu- minium (i molécule). )) La combinaison obtenue est très altérable à l'air; la lumière la co- lore en rouge; elle se présente parfois en petites lamelles, mais le plus souvent en grandes lamelles atteignant plusieiu's centimètres. » L'eau la décompose en régénérant le camphre. » L'analyse conduit à la formule (C'»H"0)^APCl«. » Le camphre monochloré, fondant à 97", se combine également au chlorure d'aluminium. Le produit obtenu est parfaitement cristallisé; ce sont de grandes lamelles nacrées, blanches, très altérables à l'air, décom- posables par l'eau et répondant à la formule (C"'H''ClO)^Al^ Cl'. M Le perchlorure de fer anhydre donne également des combinaisons avec ces trois corps. Ces combinaisons n'ont pas encore été analy- sées ('). » (') Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie de la Faculté des Sciences de Caen. C. R., 1894. a' Semestre. (T. CXIX, N° 4.) 36 ( 278 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un acide nouveau, l'acide isocamphohque. Note de M. Guerbet, présentée par M. Friedel. « Les résidus de la préparation de l'acide campholiqiie par le procédé que j'ai indiqué (') renferment un acide de même composition, pour lequel je propose le nom d'acide isocamphohque. » Je rappelle brièvement la mélhode que j'ai employée pour la préparation de l'acide campholique; elle consiste essentiellement, comme l'a indiqué le premier M. de Montgolfier (^), à préparer un mélange de camplire. camphre sodé et bornéol sodé qu'on enferme dans des tubes scellés. Ceux-ci sont alors chauffés à aSo^-ago", au bain d'huile pendant vingt-quatre heures, puis leur contenu est jeté dans l'eau chaude où il se désagrège. On obtient ainsi une solution brune surnagée d'un liquide noirâtre qu'on sépare par décantation. La solution aqueuse est alors additionnée d'acide chlorhydrique de façon à lui laisser une réaction à peine alcaline à la phtaléine du phénol. Il se sépare une matière jaune brun qu'on enlève, et le liquide est soumis à l'action d'un courant d'acide carbonique qui précipite l'acide campholique. On re- cueille celui-ci sur une toile et l'on fait de nouveau passer le courant d'acide carbo- nique dans la solution. Si l'on a soin de refroidir, avec de la glace, le flacon où s'ef- fectue la précipitation, on arrive ainsi à débarrasser la solution de presque tout l'acide campholique qu'elle renferme. » On la traite alors par un excès d'acide chlorhydrique qui précipite une matière visqueuse peu colorée ayant une forte odeur valérianique, et qu'on sépare. Elle con- tient de l'acide campholique et d'autres acides parmi lesquels l'acide isocampholique. » Pour se débarrasser de l'acide campholique, on profile de la propriété que possède ce corps de ne pas donner l'élher correspondant quand on traite par l'acide chlorhydrique sa solution dans l'alcool absolu, tandis que l'acide isocampholique s'éthérifie dans ces conditions. La matière visqueuse est donc dissoute dans l'éther sulfurique et la solution est desséchée sur le chlorure de calcium. On distille l'éther, on ajoute au résidu son poids d'alcool absolu et on sature d'acide chlorhydrique à 0°. On abandonne le mélange douze heures à la température ordinaire, puis on étend d'une grande quantité d'eau. Le liquide huileux qui vient surnager est décanté etlavé avec une solution étendue de soude qui enlève l'acide campholique. Lnfin, l'éther élhylisocampholique brut est lavé, séché sur le chlorure de calcium et soumis à la distillation fractionnée. On ne peut arriver à l'avoir pur par ce procédé qu'après un grand nombre de distillations et il vaut mieux, pour gagner du temps et avoir un meilleur rendement, saponifier par la potasse alcoolique la portion de l'éther isocam- pholique qui bout entre 21 5° et 240°, puis transformer en sel de chaux l'acide régénéré (') Bull, de la Société chimique, 3° série, t. IX, p. 426. (^) Ann. de Chiin. et de Phys., 5= série, t. XIV, p. ici. ( 279 ) et purifier ce sel par plusieurs cristallisations dans l'alcool absolu. On le transforme en- suite en l'éther étiiylique correspondant par l'alcool et l'acide chlorhydrique, puis on purifie cet élher par distillation fractionnée. L'éther passe entre 224° et 234°. Après quatre rectifications environ la moitié du produit passe entre 228° et 229°. » On saponifie de nouveau cet étiier par la potasse alcoolique, on sèche l'acide ré- généré sur le chlorure de calcium et on le distille sous pression réduite. Il bout à iSoo-iSi" sous 6"^", 5 de mercure. » Sa composition répond à la formule G'^H'^O', comme le montre l'analyse. » Sa densité de vapeur qui a été prise par la méthode de M. V. Meyer, dans la vapeur de mercure, s'éloigne un peu de la densité théorique pour la formule C'^H'^O" : trouvé, 4.90; calculé, 5,88. Cette différence est due, sans aucun doute, à la décomposition partielle de l'acide à la tempé- rature de l'opération, car la détermination des densités de vapeur des éthers méthylique et élhylique correspondants donne des chiffres con- formes à la théorie : Densité de vapeur Densité de vapeur de l'isocanipholate de méUiylc. de l'isocampholale d'éthylc. Trouvé. Calculé. Trouvé. Calcuîc. 6,43 6,3; 6,85 6,85 L'acide a donc bien pour formule C"* H"0*. » Il se comporte d'ailleurs comme un acide monobasique, comme l'a montré l'analvse des sels d'argent, de cuivre, de chaux, de baryte. » Sa formation, à partir du camphre, peut être figurée comme celle de l'acide campholique par la formule C'^l'^O + Il-O = C'Mr'O-. » L'acide isocampholique est un liquide incolore, de consistance hui- leuse; son odeur est désagréable et rappelle un peu celle de l'acide valé- rianique. )) Il bout à 1 80°- 181" sous G""", 5 de mercure, et à 256°-257'' avec décomposition partielle à la pression ordinaire. Sa densité à 0° est 0,9941. Son pouvoir rotatoire est a,, = 4- 24°. 38' (une molécule par litre d'alcool). w 11 est presque insoluble dans l'eau, miscible à l'alcool et à l'éther. Il ne fixe pas le brome. Ses sels cristallisent sans difficulté soit dans l'eau, soit dans l'alcool ou dans l'éther. » Éther inéthylisocaniplialique G'"!!'" (CH')O^. — Liquide incolore, de consistance huileuse. Il bout à 2i6''-2i8', et a pour densité à 0°, 0,9093. ( 28o ) » Éther éthylisocamplwUque C"'H"(C-H5)0^ — Liquide incoioie, luiileu\, d'odeur très désagréable. Sa densité à o» est 0,9477- » Amide isocamplwlique G'"H"AzO. — L'isocampholate d'ammoniaque, chauffé ■A 210" pendant six heures, se transforme en une amide correspondante, comme le montre l'analyse du produit formé. » Cristallisée dans l'eau bouillante, elle se présente en paillettes nacrées assez solu- bles à chaud, presque insolubles à froid dans l'eau; elle se dissout, au contraire, très facilement dans l'alcool et dans l'élher. Elle fond à 116°. M Contrairement à l'acide campholique, son isomère se comporte comme un acide fort avec les réactifs colorés, n'est pas précipité par l'acide carbonique de ses dissolu- tions alcalines, est éthérifié à la température ordinaire par l'action de l'alcool et de l'acide chlorhjdrique et l'éther formé est saponifiable par les alcalis. » Les propriétés de l'acide isocanipiioliqiie et de ses dérivés montrent qu'il ne peut être confondu avec aucun des acides de même composition connus jusqu'à ce jour. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du pentachlorure de phosphore sur la quinone tétrachlorée. Note de M. Et. Baural, présentée par M. Friedel. « En chauffant à i3o°-i4o° un mélange de i molécule de quinone et de 2 molécules de pentachlorure de phosphore, on voit la masse solide se liquéfier très lentement en un liquide jaune. Cette réaction, qui demande trois jours pour s'effectuer dans ces conditions, se fait plus rapidement en vingt-quatre ou trente heures, si l'on ajoute un peu de triclilorure de phosphore. » Le produit solide, blanc, obtenu par refroidissement, est projeté dans l'eau, lavé, séché et traité par le benzène chaud qui laisse un résidu abondant, presque insoluble, probablement du phosphate de pentachlorophénol. » La solution benzénique abandonne, par évaporation très lente, un mélange de longues aiguilles de lienzène hexachloré et de gros prismes de biclilorure de benzène hexachloré, imprégnés d'une matière huileuse jaune à odeur de quinones chlorées. Le chlorure de Julin étant soluble dans tous les dissolvants du bichlorure de benzène hexachloré, celui-ci doit être séparé mécaniquement et purifié par plusieurs cristalli- sations. » Le produit obtenu est identique au bichlorure de benzène hexachloré, qui a fait le sujet d'une précédente Communication (') : il cristallise en longs prismes dans la ligroïne et l'élher de pétrole, en gros prismes clinorhombiques dans le benzène. » Ces cristaux fondent à i59°-i6o'' et donnent, à l'analyse, des résultats correspondant à la formule C^Cl*. (') Comptes rendus, 7 mai 1894. ( 2«I ) » Le biclilorure de benzène he\achloré se volatilise, sans décomposition, quand on le maintient fondu à une température inférieure à 200°; mais il se décompose, au- dessus de cette température, en chlore et benzène hexachloré. Toutefois, en présence du pentaclilorure de phos})liore, la décomposition a lieu à une température bien infé- rieure à 200°; cela explique pourquoi M. Graebe n'a obtenu que du benzène hexa- chloré en chauffant à 180° du chloranile avec du pentachlorure de phosphore. 0 L'acide azotique fumant dissout lentement, à chaud, le bichlorure de benzène hexachloré; la solution, maintenue pendant plusieurs heures au bain-marie bouillant, laisse déposer peu à peu des cristaux jaunes de quinone tétrachlorée. « La transformation en bichlorure de benzène hexachloré, obtenue par la quinone tétrachlorée, dont les deux atomes d'oxygène sont dans la po- sition para, la formation inverse du chloranile par oxydation du bichlorure de benzène hexachloré, donnent la constitution de ces deux corps, et, par suite, celle de la quinone : CCI2 C=:0 C = 0 CIC/^CCI CIG,/\CC1 HC./^CH C = = 0 Cl G |l II CCI Cl G Il II CCI Cl G I' 1 1 C Cl Cl G II II G Cl lie II II CH CCP C = 0 Gz=0 Parabichlorure de benzène Quinone lélrachlorée. Quinone. hexachloré. » Le corps obtenu par l'action du pentachlorure de phosphore sur le chloranile est donc le parabichlorure de benzène hexachloré. » Le chloranile est une dicétone chlorée, et la quinone une dicétone (^'). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur l' essence de Pelargonium de la Reunion. Note de MM. Pu. Barbier et L. Bouveault, présentée par M. Friedel. « L'essence de Pelargonium ne paraît pas avoir été étudiée jusqu'ici d'une manière approfondie. Les travaux de .Tacobsen et de Setnmler semblent se rapporter plutôt à l'essence extraite de V Andropogon Schœ- nanlhus désignée dans le commerce sous le nom à'essence de géranium indou. MM. Bertram et Gildmeister, dans une récente publication, ont affirmé l'identité de trois alcools isomères savoir : le Lémonol (Géraniol) (') Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie médicale, à la Faculté de Méde- cine de Lyon. ( 282 ) de l'essence à' Andropogon Schœnanthus, l'alcool C'"H"0 de l'essence de Pelargonium et le Rhodinol de l'essence de roses. » Nos recherches sur l'essence de Pelargonium dont nous donnons ici les premiers résultats nous permettent de croire que les deux chimistes allemands sont dansJ'erreur, au moins pour ce qui est relatif à l'essence de Pelargonium. » Si l'on soumet à la distillation clans le vide l'essence de Pelargonium brute qui est colorée en jaune verdàtre assez foncé, il passe à basse température des composés volatils et d'odeur désagréable, puis les trois quarts de l'essence passent de 90° à laS". Le thermomètre monte régulièrement et s'arrête seulement assez longtemps à ii5°. U reste un résidu visqueux assez abondant qui est constitué par un mélange des éthers d'un alcool que nous Avons trouvé identique à celui qui forme la portion principale. » Nous saponifions au préalable l'essence brute par la potasse alcoolique. La solu- tion alcaline contient des acides qui existaient dans l'essence à l'état d'éther; nous reviendrons plus tard sur ces acides. » Le liquide huileux est ensuite rigoureusement rectifié dans le vide jusqu'à 125°, il reste une faible proportion (7 pour 100 de l'essence) d'un liquide très coloré qui n'a été étudié que superficiellement. » La rectification dans le vide (10""") du liquide saponifié a fourni : ^i au-dessous de 80°; \ de 80° à 100°; J bouillantà ii5°-ii6°; la portion ioo"-ii5°, assez abondante au début, disparaît complètement pendant la rectification. » Les portions bouillant au-dessous de 80°, très peu abondantes, n'ont pas été étudiées; notre examen a surtout porté sur les fractions So^-ioo" et ii5°-it6°. » Ces deux fractions possèdent exactement la même composition répondant à la for- mule C'^H'^O; la portion principale bouillant à ii5°-ii6° possède une densité à 0° égale à 0,8866; sous une épaisseur de 20'^"', elle dévie de — i2°28'. Ce composé est huileux, incolore ; possédant une très forte odeur de roses, nous l'appellerons provi- soirement Rhodinol du Pelarganium. Il donne par l'anhydride acétique un acétate liquide bouillant à 120° sous une pression de 10™™. Cet éther saponifié régénère le Rhodinol pur présentant une odeur moins forte mais plus suave que celle du corps primitif; la densité à 0° est devenue égale à 0,8826 et sous une épaisseur de 20"^™ il ne dévie plus que de 7° 12'. Dans une prochaine Note nous ferons connaître les expé- riences qui nous ont permis d'établir sa constitution. » La portion inférieure (Soo-ioo") présente de grandes ressemblances avec le Lica- rèol dont elle a la composition ; son odeur elle-même s'en rapproche, quoiqu'elle soit modifiée par une assez forte odeur de menthe. Nous l'avons traitée par l'anhydride acétique pour voir si elle se comportait comme le licaréol. Ce traitement fournit une quantité notable d'hydrocarbure bouillant de 60" à 80° dans le vide et d'éther acétique bouillant aux environs de 120°; mais la moitié environ du produit n'a pas été altérée même par l'emploi d'un excès d'anhydride. ( 283 ) )) Nous avons constaté que cette fraction, Ijouillant surtout de 90" à gS", était une acétone. Elle ne réduit pas le nitrate d'argent ammoniacal, elle ne se combine pas au bisulfite, mais elle fournit une oxime qui donne un dérivé acétylé par l'action de l'an- hydride acétique. Pour purifier cette acétone nous l'avons entièrement transformée en oxime à l'aide du réactif de Crismer. Cette ovime bout à i35°-i4o°, sous 10™™. » Nous l'avons ensuite décomposée par ébullilion avec l'acide sulfurique à 25 pour 100. L'acétone pure bout à 94° sous 10""°; elle possède une très vive et très agréable odeur de menthe poivrée; soumise à l'analyse, elle a donné des nombres compris entre ceux exigés par les formules C'H'^O etCH'^O; traitée en dissolution dans la ligroïne légère par l'acide bromhydrique gazeux et sec, elle fixe une quantité d'hy- dracide égale aux deux tiers de la quantité théoriquement exigée par une acétone non saturée de formule C'^H'^O. Cette expérience, rapprochée de l'analyse mentionnée ci-dessus, montre que cette substance est un mélange de deux acétones, l'une saturée C'^H'^O, identique ou isomérique avec le menthone, et l'autre non saturée C'°n'^0 sur la constitution de laquelle il est impossible de se prononcer actuellement, mais qui cependant nous paraît différente de la pulégone. » Quoi qu'il en soit, le mélange de ces deux corps fournit abondamment par oxy- dation de la diméthvicétone et de l'acide fi-méthyladipique CH'-O* fusible à 84°. Nous reviendrons plus tard sur ce point intéressant. » L'alcool qui accompagne cette acétone et qui a été transformé en acétate par l'anhydride acétique peut être obtenu directement en traitant le mélange des deux corps par le réactif de Crismer. On le sépare aisément par distillation de l'oxime qui prend naissance. C'est un liquide incolore bouillant à 89° sous 10™'" et dont la densité à 0° est 0,8820. » L'alcool régénéré de l'acétate possède la même composition, mais ses propriétés physiques sont considérablement modifiées. Il bouta 117° sous 10™™ et possède une odeur assez indistincte. Cet alcool est identique au licarhodol de même que l'alcool primitif est identique au licarèol, car l'oxydation par le mélange chromique le trans- forme en un acide fixe très soluble dans l'eau, moins soluble dans l'éther et qui n'est autre que l'acide lérébique fusible à 174". » Nous avons retiré les acides de la solution alcaline qui a servi à sapo- nifier l'essence de Pelargoniiim hriite; ces acides sont constitués par un mélange d'acides acétique, isobutyrique, isovalérianiqiie, tiglique, et une petite quantité d'un acide bouillant à 250°, probablement C"H"CO^H? Tous ces acides sont contenus dans l'essence à l'état d'éthers. » L'acide tiglique a été caractérisé par son point de fusion 64°, 5, l'ana- lyse du sel de baiyum (C^H'O^)-Ba + 4H-O; nous avons en outre con- staté qu'il fixe du brome en donnant de l'acide dibromovalérianique fusible à 87°, déjà connu, et dans lequel nous avons dosé le brome. » Nous avons isolé en outre un composé liquide fortement coloré en bleu, bouillant vers i65''-i70° sous lo""", dont nous n'avons pas fait l'étude, mais qui nous parait être l'éther oxyde (C"'H'')- = 0. ( 284) » Les portions liquides qui bouillent en dernier lieu laissent déposer une substance cristalline fusible à 63", qui paraît se comporter comme le stéaroptène de l'essence de roses. » En résumé, on voit, par ce qui précède, que l'essence de Pelargonium renferme au moins six substances différentes parmi lesquelles domine le rhodinol du Pelargonium dont l'étude, actuellement terminée, fera l'objet d'un prochain Mémoire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la condensation de l'aldéhyde formique avec les alcools de la série grasse en présence d'acide chlorhydrique. Note de M. C. Favre ('), présentée par M. P. Schûtzenberger. « En i838, MM. Wurtz et Frapolli firent réagir l'acide chlorhydrique gazeux sur un mélange d'aldéhyde et d'alcool, ils obtinrent ainsi de l'oxyde d'éthyle monochloré d'après l'équation CH'COH + CH'CH^OH + HCl = CH'CH=. O.CH' CHCl + H^O. » J'ai préparé en m'appuyant sur cette réaction toute une série d'éthers raonochlorés dérivant de l'aldéhyde formique et des alcools de la série grasse, d'après la réaction HCOH + ROH -h HCl = CH-Cl.OR + H^O. » La préparation de ces corps se fait de la façon suivante : » On fait un mélange d'aldéhyde formique commerciale à [\o pour loo avec un léger excès sur la quantité théorique de l'alcool à étudier. La solution aldéhydique se mélange facilement avec tous les alcools, même les alcools isobutylique et amy- lique. Dans le mélange on fait passer un courant d'acide chlorhydrique, en refroidis- sant par un courant d'eau rapide; en effet, réchauffement produit par la réaction est considérable et peut donner lieu à la formation de produits secondaires. » Au bout d'un certain temps, le produit se sépare en deux couches. La couche inférieure, légèrement jaunâtre pour les alcools à basse molécule et fortement colorée en rouge pour les supérieurs, est formée d'un mélange d'eau et d'alcool en excès, le tout saturé d'acide chlorhydrique. La couche supérieure, complètement incolore, est formée de l'oxyde chloré, qu'il suffit de fractionner pour purifier. » Les composés sont d'autant plus instables que la molécule est plus basse; ils fument tous au contact de l'air en répandant l'odeur d'aldéhyde formique et d'acide chlorhydrique. L'eau décompose ces produits en don- (') École de Physique et de Chimie, Laboratoire d'études et de recherches. ( 285 ) nant de l'aldéhyde formique, de l'alcool et de l'acide chlorhydrique. Plus la molécule est basse, plus rapide est la décomposition. Alors que le dérivé méthylique se dissout instantanément avec dégagement de chaleur, le dérivé amylique ne se dédouble que très lentement. » Wurtz et FrapoUi en faisant réagir une molécule d'alcoolate de so- dium sur l'oxyde chloré ont obtenu l'acétal d'aprèsia réaction CH'.CHCl.O.CH-.CH' -t-CH'CH-'ONa = NaCl + GH'.CH :(OCH-CH»)^ » Cette réaction se produit également en employant simplement l'alcool. J'en ai profité pour préparer tous les formais correspondants aux éthers chlorés; le procédé permet également d'obtenir les formais mixtes de la formule générale CH^^ dont je poursuis l'étude. » Pour faire les formais, on met l'éther monochloré en présence d'un léger excès d'alcool et l'on chauffe au réfrigérant ascendant pendant deux ou trois heures, puis on lave à la soude concentrée pour enlever l'acide chlorhydrique en excès, celui-ci décomposant les formais à la distillation. J'ai obtenu ainsi une série de ces composés préparés d'une autre façon par MM. Trillat et Cambier {Comptes rendus, t. CXVIII, p. 1277). » On obtient, dans ces préparations, des rendements d'autant meilleurs que la molécule est plus élevée. Deux tours de fractionnement fournissent un produit très pur. » Je résume ici les résultats obtenus : » I. Alcool méthylique. — A. Oxyde de méthyle chloré : CH'CI.O.CH^ (déjà ob- tenu par M. Friedel en traitant l'oxvde de méthyle par le chlore). Eb. =59,5, D.-\- = I, i5o8, «,5=1,389. » B. Formai diméthylique : CWiOCW)''. Éb. = 45,5, D.i^=: 0,872. «,9=1,356. » II. Alcool éthylique. — A. Oxyde d'élhyle et de méthyle chloré : CH2Cl.o.CH^CH^ L'isomère de ce corps CH'.OCHCl.GH* a été obtenu de la même façon par M. Ruben- kamp au moyen de l'aldéhyde ordinaire et de l'alcool méthylique. Eb. r= 80, D.^:= 1,023, lli^-r: \ ,[^ol. » B. Formai diéthylique : CWiOC^W)-. Éb.=r74, D. V=o,83i, «,,=11,369. G. K., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N°4.) ^'J ( 286 ) j) III. Alcool propylique normal. — A. Oxyde de propyle el de méthyle chlore : CH^CH^CH^ocH2Cl. Éb.=: 113,5, D. •'^ = 0,985, «,3 = 1,409. » B. Formai dipropylique : CW-i^OC^W'Y. Éb. =140,5, 0.^ = 0,827, «,,= 1,391. Il IV. Alcool isobutylique. — A. Oxyde disobalyle el méthyle chloré : (CHS)2.CH.CH^0.CH^CI. Éb. = i3i°, D. V°=0)947> «1, -i,4io. .) B. Formai diisobulylicjue : CH'iOC-WY. Éb. = 164,5, 0.14^ = 0,837, «15-1,400. » V. Alcool amylique — A. Oxyde d'amyle et de méthyle chloré : (CH')-.CH.CH».CH20CH^C1. Éb. = i54, D.-!^= 1,066, «,3=1,425. .; B. Formai diamylirjue : CH'(OCnV')'. Éb. = 207,5, D. 15^ = 0,841, «19=1,412. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur Vexistence de l'eau oxygénée dans les plantes vertes. Note de M. A. Bach, présentée par M. Schiitzenberger. « Dans une Note antérieure (' ), j'ai exposé sur le mécanisme chimique tle la réduction de l'acide carbonique dans les plantes à chlorophylle une nouvelle hypothèse, suivant laquelle 3 molécules d'acide carbonique hy- draté CO^H- entrent en réaction pour fournir i molécule d'aldéhyde for- mique et 2 molécules d'acide percarboniquc hydraté CO'H^. Ce dernier, aussitôt formé, se décompose en anhydride carbonique, eau et oxygène, en engendrant de l'eau oxygénée comme produit intermédiaire. » Par une série d'expériences, et notamment par mon expérience avec l'acétate d'urane et la diéthylaniline Ç), j'ai démontré que, sous l'influence de la radiation solaire, l'acide carbonique se décompose en aldéhyde for- (') Comptes rendus, 1893. (■) }fonitetir scienli/î(/iie. seplembre iSgS, ]). 669 à 685. ( 287 ,) mique et en un corps oxjclaiil dont l'action est analogue à celle de l'eau oxygénée. Etant donnés ces résultats, il était intéressant de rechercher, par des réactifs sûrs, si efTectiveraent les plantes vertes renferment de l'eau oxygénée au moment de l'assimilation de l'acide carbonique. » Je rappellerai que, signalé pour la première fois par M. J. Cler- mont ('), le fait de l'existence de l'eau oxygénée dans les plantes a été combattu par M. Belluès (*), affirmé de nouveau par M. Wurster (^) et encore une fois contesté par M. Borkony (* ). » Avant tout, j'ai cherché à me rendre compte jusqu'à quel point les réactifs usuels de l'eau oxygénée peuvent être utilisés pour la recherche de cette substance dans les plantes. Voici les résultats auxquels je suis arrivé. » 1° Tétramelhylparaphénylènediamine. — C'est par ce réactif que M. Wurster croit avoir démontré la présence de l'eau oxygénée dans les plantes. Mais l'auteur reconnaît lui-même que le réactif est tellement sen- sible qu'il se colore déjà par le chlorure de calcium et par la glycérine, par suite de l'absorption d'oxygène par ces substances. M. Borkony affirme que l'eau agitée à l'air suffit pour provoquer la coloration da papier télra . Cette sensibilité dépasse certainement le but et, comme le réactif est, en outre, commun à l'acide azoteux et à l'eau oxygénée, les résultats qu'il fournit sont toujours contestables. » 2° Teinture de gayac en présence de diaslase. — Ce réactif est d'une préparation et d'un maniement trop délicats et incertains pour mériter confiance. C'est ainsi que l'eau pure agitée à l'air le colore en bleu (réac- tion caractéristique de l'eau oxygénée) : 1° lorsque la résine employée pour la teinture n'a pas été découpée à l'intérieur d'un gros morceau; 2° lorsque l'alcool employé avait subi l'action de la lumière ; 3° lorsqu'on opère en présence d'une trace d'ammoniaque ou d'un autre alcali, etc. En outre, l'action sur ce réactif des substances contenues dans les feuilles est totale- ment inconnue. )) 3" lodure de potassium-amidon en présence de sulfate ferreux. — Pai- une série d'expériences, j'ai acquis la certitude qu'en présence de sub- (') Comptes rendus, t. LXXX, ]). iSgi. (') Berichle d. deut. Cliem. Ges., l. XII, p. i36. (3) Berichle, p. i525; 1888. {•-) Ibid.. p. i848; 1888. ( 288 ) stances non saturées susceptibles d'absorber de l'iode, et les plantes en renferment toujours, ce réactif perd toute sa valeur. Voici un exemple : » J'ai préparé une solution très étendue d'eau oxygénée et, au moyen d'une bu- rette, j'ai déterminé la quantité de cette solution nécessaire pour provoquer la colora- lion dans 5" de réactif; trouvé : o"''', 7. Après addition de 5" d'un extrait de feuilles (obtenu en faisant macérer, à l'obscurité, des feuilles dans de l'eau légèrement acidu- lée par l'acide sulfurique) à la même quantité de réactif, il a fallu employer 73"'^, 5 de la solution deau oxvgénée pour obtenir un commencement de coloration! De plus, le réactif, préalablement bleui par l'eau oxygénée, s'est rapidement décoloré par l'addi- tion du même extrait de feuilles. » 4° Bioxyde de titane en solution sulfurique. — Tous les expérimenta- teurs s'accordent à reconnaître que c'est le réactif le plus sur de l'eau oxy- génée. Ayant constaté, par ce réactif, la présence d'eau oxygénée dans des extraits de feuilles, j'ai fait un certain nombre de dosages quantitatifs, en me servant de la méthode coloriniétrique. Mais, en étudiant l'action de la solution titanique sur différentes substances dont la présence pouvait être supposée dans les extraits, j'ai trouvé que le tannin donne, avec ce réactif, absolument la même coloration que l'eau oxygénée. » D'autre part, dans tous les extraits sans exception, j'ai constaté la présence du tannin. Donc, pour la recherche de l'eau oxygénée dans les plantes, la valeur de ce réactif est nulle. » 5° Acétate d'urane. — Une solution à i pour 100 de ce sel donne, avec une trace d'eau oxygénée, un léger trouble jaune verdàtre qui ne dis- paraît pas par l'addition d'acide acétique. Mais cette solution se trouble également par une trace d'albumine ou de tannin, et le trouble ne dispa- raît qu'incomplètement par l'addition d'acide acétique. » 6" Bichromate de potasse-éther. — Déjà très peu sensible par lui-même, ce réactif le devient encore beaucoup moins en présence d'une solution de tannin ou d'un extrait de feuilles. Dans les deux cas, le tannin semble absorber l'oxygène de l'eau oxygénée, et empêche la réaction de se pro- duire. )) En résumé, aucun des réactifs usuels de l'eau oxvgénée ne peut donner de résultats siirs et incontestables, en ce qui concerne l'existence de cette substance dans les plantes. On a tout aussi peu de raisons d'affir- mer cette existence que de la nier (' ). « (') Travail commencé au laboratoire de M. Schijtzenberger, au Collège de France, et terminé au laboratoire de l'auteur, à la campagne. ( 289 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — De la présence de plusieurs chlorophylles clislincles dans une même espèce végétale. Note de M. A. Etard, présentée par M. Henri Moissan. « Dans de précédentes Communications, je me suis occupé de quelques principes que les dissolvants neutres peuvent extraire des feuilles des phanérogames. Même après la mort des plantes, ces principes, variables avec les végétaux, sont encore, si l'on arrive à bien les connaître, des té- moins valables de la biologie de l'espèce. D'ailleurs, l'étude des réactions chimiques sur la cellule vivante est illusoire, car les réactifs la modifient aussitôt et un très grand nombre de composés définis concourent à ])ro- (iuiie des effets chimiques ou optiques qu'on est en droit d'attribuer aussi bien au protoplasma qu'aux nombreux éléments du grain chloro- phyllien. » Dans les produits d'extraction des feuilles par un dissolvant neutre, le sulfure de carbone, on trouve d'abord des alcools élevés mono- ou pluriatomiques. ^Ces alcools cristallisés et incolores retiennent avec une extrême ténacité la chlorophylle par voie de teinture. On a ainsi des sub- stances vertes cristallisant et recristallisant sans aucune difficulté dans l'acide acétique ou d'autres dissolvants. Ce sont, d'après mes expériences, ces corps qui ont reçu les noms à' hypochlorine , puis de chlorophyllane . Dans certaines espèces, le véritable pigment vert des plantes peut aussi cristalliser, ainsi que nous le savons déjà par les belles recherches de M. Ar- mand Gautier, mais seulement après de longues et minutieuses purifi- cations. )) A la suite de mes premières études sur la séparation et l'analyse des principes des feuilles de divers végétaux, je me suis proposé de négliger provisoirement les extraits incolores, et de concentrer mes efforts sur une espèce unique et abondante, en vue d'en extraire assez de matière colo- rante pour entreprendre les purifications nécessaires. On peut ainsi essayer de trancher la question de savoir s'il y a, dans les espèces vertes, une chlo- rophylle unique ou plusieurs chlorophylles. Déjà on a dit, sans l'avoir prouvé par des analyses, que les fougères, les conifères et les algues avaient une chlorophvlle spéciale. )) Dans le présent travail, je me suis uniquement occupé de la luzerne {Medicago sativa). ( ^9" ) » On a fauché un peu avant la floraison 5oo'"i d'une culture pure, il a été obtenu 48o''s qui, après dessiccation à l'ombre et séparation aussi complète que possible des tiges, ont laissé 5o''s de feuilles sèches. Cette récolte épuisée par le sulfure de carbone donne Soo"'"' d'extrait, soit i,6 pour loo. En en séparant le médicagol déjà décrit, il ne reste que 280s"' d'un extrait encore complexe, mais déjà riche en pigments verts. Cela représente o,56 pour 100 de la plante sèche et on ne peut tenter à moins des sépara- tions utiles. » Lorsque le sulfure de carbone n'enlève plus rien à la luzerne restant encore verte on épuise celle-ci par l'alcool à 85°. Il se dissout des extraits, des glucoses, etc. La teinture alcoolique est d'un- vert très intens^e, la plante se décolore complètement et après distillation de l'alcool on peut séparer ii^e, 35o d'une sorte de graisse contenant la totalité de la chlorophylle que le végétal retenait encore. » La matière vert^ provenant des solutions alcooliques est parfaitement soluble dans le sulfure de carbone; si celui-ci n'a pu l'enlever aux corps chlorophylliens dès le début, cela montre qu'elle y est retenue sous forme de combinaison et, comme je l'ai constaté par l'analyse, à ce qu'elle est de nature chimique dilTérente. » Des nombres qui précèdent on peut conclure qu'après purification complète il n'y aurait pas plus de 20''^ de matière colorante par hectare de Itizerne. Ainsi 2^'' de matière active par mètre carré et sur une hauteur d'environ o'",3o, qui est celle de la plante, suffisent pour assurer les réac- tions de la synthèse végétale. » La couche superficielle qui impressionne efficacement l'œil ne dé- passant pas o™, o5, on peut dire que oe%333 de chlorophylle par mètre carré assurent une coloration intense, et cependant les grains chloro- phylliens placés dans la profondeur du parenchyme n'influent pas. » En poids, la luzerne vivante est colorée par environ So^^"^ de pigment vert au kilogramme. « De l'ensemble des matières chlorophylliennes, extraites aussi bien par le sulfure de carbone que par l'alcool, j'ai pu séparer jusqu'à présent quatre chlorophylles distinctes, parfaitement définies, et qui ont été ana- lysées. Elles seront décrites séparément. » L'une de ces chlorophylles provient de l'extrait sulfocarbonique de luzerne : elle se prépare en appliquant la méthode d'analyse que j'ai dé- crite. On malaxe l'extrait solide avec de l'alcool froid, qui laisse le médi- cagol ; le nouvel extrait alcoolique solide est repris par l'éther, et ce dernier, chassé à son tour, est remplacé par du pentane qui, à la faveur d'une trace d'éther, dissout d'abord toute la chlorophylle, mais un excès de pentane rend les impuretés négligeables et précipite bientôt une portion de la matière colorante, restant après séparation définitivement insoluble dans ce carbure pur. ( 291 ) » Cette première chlorophylle de la luzerne est amorphe, de consistance molle, à reflets bleuâtres et puissamment colorante. Soluble dans le sul- fure de carbone et insoluble dans l'eau, elle est exempte d'extraits, de tannins, de gommes, de glucoses, d'acides végétaux. Insoluble dans le pentane, elle ne contient ni graisses, ni huiles, ni acides gras élevés. Ce sont là des caractères de pureté, corroborés par la présence de 0,88 pour 100 de cendres seulement; la chlorophylle de Hoppe-Seyler en contenait 1,45 pour 100. La solution dans l'acide acétique glacial est d'un vert intense avec dichroïsme rouge; étendue au 7^'^^, la coloration se voit encore bien sur So*^". La chlorophylle, insoluble dans le pentane, est plus dense que l'eau; insoluble dans la potasse concentrée, elle se dissout dans les alcalis très étendus, d'où les acides et même le sel marin la précipitent : c'est un corps à fonction acide très faible. En solution ammoniopotassique, il y a, par le nitrate d'argent, formation de miroir sur les tubes maintenus au bain-marie. Toutes les chlorophylles que j'ai vues présentent cette réaction remarquable, en accord avec la mobilité de leurs fonctions dans les plantes. » Pour le distinguer d'autres que j'aurais à décrire, je désignerai le pigment vert dont il est ici question sous le nom de médicagophylle-x. » Le poids moléculaire de cette matière, pris en solution acétique par la méthode de Raoult, adonné 4^5. La formule (^-'H''AzO* représente un poids moléculaire de 459. ce qui est dans les limites de l'expérimenta- tion pour les corps élevés ('). » La faible quantité de cendres que j'ai obtenue montre qu'il n'y a pas lieu d'en tenir compte pour établir le poids moléculaire des chlorophylles, que je viens d'ailleurs de fixer pour la première fois, par la méthode plus certaine de la cryoscopie. » La médicagophylle-7. ne cristallise pas, ce qui ne peut surprendre pour une matière liée aux transformations de la vie. Cela ne l'empêche d'être une espèce définie par ses réactions au même titre que les tannins, la gélatine, l'huile de ricin, le gluten et diverses autres substances. « ( ' ) Analyse : C =z -2,j ; 72,8, 11 = 9, 6; 9,6, Az = 3,o; 3,3. La l'orunile précitée exige 73,2; 9,8; 3,o. ( 292 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Recherches sur les cames de la toxicité du sérum du sang. Note de MM. Mairet et Bosc, présentée par M. Bouchard. « Nous avons fait une série d'expériences relativement à l'injection intra-veineuse du sérum sanguin d'un animal (homme, chien) à un animal d'espèce différente (lapin). Ces expériences nous ont montré que, dans ces conditions : )) i" Le sérum sanguin entraîne la mort à des doses relativement faibles et légèrement variables suivant l'espèce animale. Ainsi tandis qu'il faut, en moyenne, 15"^*= de sérum humain pour tuer un kilogramme de lapin, il faut 21"", 5 de sérum de chien pour obtenir les mêmes résultats. » 2° Le sérum tue toujours par coagulation ; on retrouve, à l'autopsie, des thromboses qui peuvent occuper tout ou partie du système veineux. Le sérum du sang de chien a des propriétés coagulatrices plus actives que le sérum du sang de l'homme. « 3° Toutefois, si le sérum tue par coagulation, il possède, à côté de ses propriétés coagulatrices, des propriétés toxiques très nettes. Il est possible de séparer ces deux espèces de propriétés, en détruisant l'une d'elles : lorsqu'on ajoute au sérum une certaine quantité de chlorure de sodium et de sulfate de soude, on supprime la propriété coagulatrice, les propriétés toxiques persistant seules. Il en est de même lorsqu'on traite le sérum, pendant trois quarts d'heure, par la chaleur à 5 2°-.') 3°. » 4° Lorsqu'on étudie comparativement les effets physiologiques pro- duits par le sérum privé ou non de ses propriétés coagulatrices, on trouve que ces effets ont, dans l'un et l'autre cas, la pins grande analogie, si bien qu'on est amené à conclure que la propriété coagulatrice du sérum est une propriété qui se développe rapidement, à un moment donné de l'in- toxication et presque à la limite de l'action toxique, surajoutant ainsi ses effets nocifs aux effets toxiques. » Les expériences qui nous ont amenés aux conclusions qui précèdent viennent d'être communiquées à la Société de Biologie (séances des i6, 22 juin, 7 et 22 juillet 1894). Nous ne les rappellerons pas ici, voulant nous borner à relater les recherches qui nous ont permis de séparer les ma- tières coagulatrices des matières toxiques, et de déterminer leur nature. ( 293 ) » En Irailant le sérum par la chaleur nous avons acquis la conviclion que les propriétés coagulalrices et les propriétés toxiques, tout en élant distinctes, devaient être cependant attribuées à des substances de nature très voisine. En effet, le degré de chaleur nécessaire pour abolir les pro- priétés coagulatrices atténue déjà très fortement les propriétés toxiques; et, comme la plupart des auteurs pensent que les propriétés coagulatrices doivent être attribuées à des matières albuminoïdes, nous avons dirigé nos recherches de ce côté et employé l'alcool qui, on le sait, précipite ces matières. » Nous n'indiquerons pas toutes les expériences que nous avons faites à ce sujet; nous dirons seulement que certaines d'entre elles nous ont amenés à admettre : « 1° Que r extrait alcoolique na aucune propriété toxique et coagulatrice ; » 2° Que ces propriétés sont contenues dans le précipité. 1) Mais nous insisterons davantage sur les expériences qui nous ont permis de séparer les matières toxiques et les matières coagulatrices du sérum. » Pour arriver à ce résultat, nous nous sommes d'abord adressés à l'alcool absolu et à des alcools forts, des alcools ne nous ont donné aucun résultat, la mort étant toujours produite par coagulation. Il en a été de même lorsque nous avons traité le sérum par de l'alcool à un degré de plus en plus faible. » Nous avons alors traité un même sérum, d'abord par de l'alcool faible (mélange à 3o"); puis le fdtratum a été de nouveau repris par de l'alcool à un degré plus élevé (mélange à 40") 6t nous avons ainsi traité successivement le filtratum par de l'alcool, de façon à obtenir un mélange d'un degré alcoolique de plus en plus élevé. Nous sommes arrivés au chiffre de 80° auquel toutes les matières albuminoïdes sont précipitées. » Nous avons recueilli le plus rapidement possible chacun de ces préci- pités; après les avoir essorés et desséchés, nous les avons dissous dans l'eau distillée et injectés à des lapins. » Le premier précipité, obtenu par un mélange à So", tue l'animai, par coagulation, en répétant le Tableau symptomatique produit par le sérum pur (voir Comptes rendus de la Société de Biologie, séances des i G et 22 juin 1894). A l'autopsie, nous avons constaté une coagulation en masse dans tout le système veineux. » Les autres précipités, obtenus par alcoolisation des filtrata, peuvent tuer l'animal, mais à l'autopsie on ne trouve aucune trace de coagulation C. r.., iSg'i, r Semestre. (T. CXIX, N' 4.) 38 ( 2) 6" Que ces deux matières, à en juger par leurs réactions, rentrent l'une et l'autre dans le groupe des matières albuminoïdes. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur la Structure de la membrane de Corti. Note de MM. P. CoYNE et Casnieu, présentée par M. Bouchard. « Quand on examine la membrane de Corti des mammifères (Homme, Chnt, Chien, Souris, etc.), on s'aperçoit qu'elle est constituée par une ( 295 ) substance spéciale claire, transparente, offrant un aspect élastique. Cette substance est striée transversalement, c'est-à-dire dans une direction qui s'étend de son point (l'insertion interne vers son point d'insertion ex- terne. )) Nous étudierons la structure de la membrane de Corti, d'abord en l'examinant par sa face supérieure, puis en faisant porter nos observations sur des coupes faites dans différentes directions. » Vue par sa face supérieure, cette membrane paraît constituée par des stries très rapprochées les unes des autres, unies entre elles au moyen d'une substance plus claire et peu abondante. On observe cette disposi- tion et cette apparence plus particulièiement au niveau de la protubérance de Huschke, c'est-à-dire dans sa portion interne. L'aspect et la disposition des stries sont un peu différents dans la parlie externe decctte membrane. En effet, nous voyons à ce niveau les stries et les fibrilles s'éloigner de plus en plus les unes des autres au fur et à mesure qu'on poursuit leur prolon- gation vers la portion externe, de telle sorte que par leur disposition elles rappellent l'apparence d'un éventail étalé. M Au niveau de l'insertion externe de la membrane, on voit une sorte de réseau à mailles polygonales. » Nous n'avons jamais observé le revêtement épithélial dont parle Lœwenberg et dont l'un de nous avait déjà nié l'existence. )) Sur une coupe passant par l'axe du limaçon, la membrane de Corti présente dans sa partie interne un aspect différent de celui que l'on observe dans sa portion externe. La l'égion qui est en connexion avec la protubérance de Huschke paraît constituée par des fibrilles unies par une sorte de ciment plus clair. A ce niveau, ces fibrilles sont parallèles, très denses, très rapprochées les unes des autres. Lorsqu'on les suit dans leur trajet vers la partie épaisse de la membrane, elles constituent trois fais- ceaux superposés qui donnent naissance à trois couches principales qui sont : une couche limitante supérieure et une couche limitante inférieure, peu épaisses, denses, constituées par des fibrilles très rapprochées les unes des autres; entre les deux existe une couche intermédiaire formée par des stries éloignées les unes des autres, mais agglomérées par la sub- stance intermédiaire dont nous avons parlé précédemment. » La couche limitante supérieure présente une apparence qui tranche (•) Ce réseau a été très exactement décrit par l'un de nous dans l'article Oreille du Dictionnaire encyclopédique des Sciences médicales. ( 296 ) sur l'aspect de l'ensemble de la membrane. Dans sa partie interne, elle revêt la forme d'un liséré mince, réfringent, strié dans le sens de sa lon- gueur. A mesure que l'on se rapproche de son extrémité externe, elle devient moins dense et un certain nombre des fibrilles qui la constituent s'en détachent successivement, traversent la zone médiane en décrivant une courbe à convexité externe et vont se confondre avec les stries qui forment la couche inférieure. » La couche limitante formée, ainsi que nous l'avons dit précédemment, par le faisceau inférieur des fibrilles, se présente avec l'apparence d'une membrane dense, réfringente et habituellement parcourue par de fines stries. Elle est plus ondulée que la précédente, chez la majorité des Mammifères où nous l'avons étudiée; on y observe des sortes de den- telures de longueur et de largeur variables. Cependant, chez le Chat, on observe la disposition inverse et la zone limitante supérieure est plus ondulée que l'inférieure. Moins épaisse que la couche supérieure, elle est plus difficile à étudier et constitue le rendez-vous où aboutissent, après avoir décrit un arc de cercle à convexité externe, les fibrilles provenant des faisceaux supérieur et moyen. » La zone movenne est également formée, dès sa partie interne, par des faisceaux de fibrilles masqués par des lignes de striation divergente vers l'extrémité externe. Les faisceaux les plus proches de la face inférieure se recourbent en bas pour se terminer presque immédiatement dans le bord inférieur; ceux qui sont situés immédiatement au-dessus d'eux prennent la même direction pour aller rejoindre la zone inférieure un peu plus en dehors. Il en est ainsi pour tous les faisceaux de fibrilles qui proviennent de la zone moyenne. Quand ces fibrilles sont épuisées, celles qui ont con- stitué la couche limitante supérieure traversent à leur tour la zone moyenne, la prolongent en dehors et se terminent comme les précédentes. Il résulte de ces faits que la zone moyenne est constituée par des fibrilles qui la parcourent de dedans en dehors en décrivant des courbes à convexité externe. Entre ces fibrilles existe une substance intermédiaire que nous allons étudier plus complètement sur des coupes dirigées dans des direc- tions différentes. M Sur des coupes verticales et parallèles à l'axe du limaçon passant par la protubérance de Huschke, on peut observer au niveau de cette protubé- rance des sections perpendiculaires à la direction des stries, tandis qu'à droite et à gauche de cette région, les sections des fibrilles sont de plus en plus obliques. ( 297 ) » Au niveau de l'inseï Lion inlernc de la membrane sur la protubérance de Huschke, la coupe des fibrilles se présente avec l'apparence de points très rapprochés les uns des autres; puis, au furet à mesure que les sections portent sur des parties plus éloignées de la protubérance de Huschke, ces points laissent entre eux des espaces minces d'abord, mais qui augmentent progressivement d'étendue. Il se forme ainsi un réseau constitué par des cloisons très minces dont les points de jonction sont signalés pardesépais- sissements plus foncés. A de forts grossissements, on s'assure qu'à chacun de ces épaississements nodaux du réticulum correspond une des fibrilles que nous avons précédemment décrites. Cette apparence réticulée consta- tée sur des coupes de la membrane de Cortiestdue à la réunion des lignes limitantes de ces cloisons qui sont constituées par ce que nous avons appelé plus haut la substance intermédiaire elle-même. « Comme les fibrilles apparaissent par transparence étagées sur plu- sieurs plans, elles donnent dans ces conditions à la membrane un aspect plus ou moins finement strié. M Cette description nouvelle que nous donnons de la structure de la membrane de Corti rend compte des faits observés par M. Coyne au ni- veau de la partie externe de cette membrane ; elle confirme les recherches antérieures de cet anatomiste, qui portent à considérer la membrane de Corti comme une formation cuticulaire, constituée par la coalescence de cils vibratiles agglutinés, et présentant ainsi une grande analogie avec la cupule terminale des crêtes acoustiques. » ECONOMIE RURALE. — Sur les métamorphoses de la Cecidomyia destructor Say, et sur le puparuim ou l' euK'eloppe de sa larve avant la transformation en chrysalide. Note de M. A. Laboulbène, présentée par M. Em. Blan- chard. « La Cecidomyia destructor est un insecte diptère nuisible au blé tlans les deux mondes. Aux États-Unis d'Amérique, où elle est très redoutée, elle est connue sous le nom de Mouche de Besse (Hessian-Fly), parce qu'on l'a supposée venue avec la paille apportée par les troupes de Hesse, à la solde de l'Angleterre pendant la guerre de l'Indépendance, ce qui n'est pas démontré. En France, la Cécidomyie destructive a été signalée seulement en Languedoc, dans diverses contrées de l'Isère, de l'Aveyron, de Seine- et-Marne, de l'Aube. Ses ravages sont constatés actuellement d'une ma- ( 298 ) nière indéniable et fâcheuse dans la région du Nord-Ouest, principalement dans le bocage vendéen. » L'Insecte nuisible a deux générations par année. Vers la fin de mai et en juin, les Cécidomyies destructives se montrent à l'état parfait, adultes, pourvues d'ailes. Les femelles déposent leurs œufs sur les nervures mé- dianes et supérieures des feuilles du blé; les larves éclosent rapidement et se rendent entre la gaine foliaire et le chaume, pour se fixer au-dessus des derniers nœuds à la base de la tige. Chaque larve, avant de se métamor- phoser en nymphe, revêt une forme tout à fait spéciale : elle devient brune, luisante, allongée en ellipsoïde irrégulier ou plutôt en petite massue, plus amincie à une extrémité dirigée vers le haut de la tige, tandis que l'autre extrémité opposée est élargie, placée en bas près d'un nœud du chaume. La nvmphose a lieu sous cette enveloppe. Les insectes adultes en sortent et paraissent dès la fin d'août jusqu'en octobre. Les femelles pondent leurs œufs qui éclosent avant l'hiver, et les larves s'enkystent dans leur coque brune, et résistent pendant la mauvaise saison pour éclore au printemps suivant. Quelques larves retardataires restent encore sans enveloppe au printemps. » Plusieurs auteurs, entre autres Fitch, surtout Packard, ont comparé la larve devenue brune et luisante à la graine du lin (Flaœseed state) et ils l'ont désignée sous le nom de pupariiim, la regardant comme la peau durcie, rigide, pupiforme, semblable à celle qui revêt la chrysalide des Muscides. Mais, récemment, M. A. Giard a considéré cette forme spéciale comme résultant d'une sécrétion surajoutée, d'une sorte de cocon, entou- rant et la larve, et plus lard la nymphe incluse. » Les larves de Cecidomyia destriictor, sous la forme appelée pupariiim, ont ^mm jg longueur; j'en ai observé une seule atteignant 5"". La surface extérieure est lisse, les anciens Latins auraient dit : pumicata, c'est-à-dire semblant être polie avec la pierre ponce. Parfois, rextrémiié postérieure, toujours renflée, n'est point dirigée suivant la ligne médiane; elle est légèrement déviée sur le côté. En ouvrant un pupa- rium, on trouve sous l'enveloppe la larve libre, d'un blanc mat, oflVant un étal inter- médiaire entre la larve proprement dite sortie de l'œuf et la nymphe précédant l'in- secte adulte. La tète est rudimentaire, les antennes à peine visibles; la spatule sternale est disposée en lame étroite, fauve, appliquée contre le corps, terminée par une pointe triangulaire en avant ; cette pointe seule est saillante. Les stigmates, au nombre de neuf de chaque côté, sont bien appréciables. Les lobes graisseux du corps donnent la coloration blanche, opaque. Plusieurs fois, j'ai trouvé sous le puparium une larve ajant dévoré l'habitant normal, cette larve parasite ayant les caractères propres aux hyménoptères et appartenant probablement au genre Plalygaster. ( 299 ) )i Une occasion fin orable m'a permis de constater comment se consti- tuait le puparium. Ayant placé, au mois de mai, des tiges de blé attaquées dans des flacons de verre mince, une larve de Cecidomyia destructor est venue s'appliquer contre la paroi transparente. En l'examinant fréquem- ment, je l'ai vue ramper, ayant le corps humide; elle s'est fixée, puis elle est devenue de plus en plus brune. Enfin, après plusieurs jours, le pupa- rium apparaissait très nettement formé. Ce dernier m'avait semblé résulter d'une sécrétion extérieure, d'une membrane adventice superposée au té- gument et l'entourant dans son entier, aussi l'opinion émise par M. A. Giard me paraissait-elle répondre à la réalité. » Désireux d'arriver à la certitude, j'ai voulu connaître la composition exacte du puparium et savoir s'il ofTrait les caractères chimiques de la soie ou des enveloppes extérieures produites par plusieurs larves d'insectes. Avec les conseils de M. Armand Gautier et l'aide de M. Guinochet, j'ai emplové les divers réactifs attaquant la soie et, loin de se dissoudre, le puparium a résisté absolument, complètement, et de la même manière que le tégument mince de la larve incluse; il a présenté les propriétés carac- téristiques de la chitine. Ainsi, après un contact de plusieurs heures à froid avec une solution sirupeuse de chlorure de zinc, il n'y a pas eu trace de dissolution ; il ne s'en est pas produit davantage à la suite d'une ébuUition de cinq minutes liquéfiant la soie. — Une solution de potasse caustique, même après ébullition, rend seulement les /)«/?«/■«« et la mince peau des larves plus transparents sans les attaquer; — l'azotate mercureux ne les colore pas en rouge, comme cela se voit pour la soie ; l'acide azotique pur et froid ne donne aucun phénomène de coloration, tandis que la soie prend la teinte jaune; — une solution d'oxjde de cuivre ammoniacal ne produit même pas de gonflement, tandis que celui-ci précède la dissolution de la soie. En résumé, la substance des puparia est identique avec celle qui constitue les enveloppes tégumentaires des larves et elle ofl're les réactions de la chitine, caractérisées surtout par la résistance complète à l'action de solutions concentrées et bouillantes de chlorure de zinc et de potasse caustique. » Ij'examen microscopique des puparia, ayant éprouvé l'action de la potasse caustique et rendus moins opaques, permet de reconnaître les reliefs ou saillies granuleuses du tégument, telles que les offrent les larves avant l'enkystement. On peut ainsi les comparer avec la peau finement grenue de la larve incluse. Je n'ai pu que très difficilement, sur le pupa- rium, apercevoir les stigmates, mais je suis parvenu à leur constatation. » En résumé, c'est par une mue avec épaississement considérable de la peau préexistante que la larve de la Cecidomyia destruclor s'enkyste, en pre- nant la forine appelée puparium. Cette particularité remarquable permet à l'insecte de résister aux intempéries; elle est très intéressante au point de vue scientifique, mais elle rend la destruction de cet ennemi du chaume ( 3oo ) des blés exceptionnellement tlifficile. Parmi les meilleurs moyens à opposer, l'alternance des cultures est un des plus efficaces. » BOTANIQUE . — Sur l'origine des sphères directrices. Note de M. Léon Guignard, présentée par M. Duchartre. » Depuis que j'ai signalé l'existence des sphères attractives ou directrices chez les plantes ('), quelques botanistes les ont aperçues dans des tissus d'origine diverse, mais d'autres ont confondu avec elles des éléments d'une nature toute différente. Cette méprise s'explique surtout par la difficulté qu'on éprouve souvqntàles mettre en évidence, même pendant la division nucléaire, et à plus forte raison quand le noyau est à l'état de repos. Dans ce dernier cas, en effet, les stries radiaires qui les entourent, déjà beaucoup moins accusées pendant la division chez les plantes que chez les animaux, paraissent faire complètement défaut dans les cellules végétales. » Parmi les zoologistes, les uns considèrent les sphères, ou plutôt leurs centrosomes, comme des organes permanents de la cellule, demeurant en dehors du noyau pendant l'état de repos; d'autres pensent, au contraire, que ces corps n'apparaissent qu'au moment de la division et qu'ils font partie intégrante du noyau lui-même, opinion adoptée notamment par M. O. Hertwig et par M. Aug. Brauer. Mais, tandis que le premier savant tend à admettre un lien génétique entre les nucléoles et les centrosomes, le second est porté à croire que ces derniers ne dérivent pas des nucléoles et conservent leur autonomie dans le noyau à l'état de repos. » Il y a quelque temps, M. G. Karsten (*) a cru pouvoir conclure de ses recherches sur les sporanges du Psilotiim /nqiietnim queïes centrosomes proviennent des nucléoles. Selon cet observateur, quand les noyaux des cellules du tissu sporogène entrent en division et perdent leur membrane d'enveloppe, ces nucléoles sortent dans le cytoplasme ambiant, pendant que les éléments chromatiques s'orientent à l'équateur du fuseau nucléaire. Les nucléoles seraient alors au nombre de deux et viendraient se placer aux pôles du fuseau pour y former les sphères. (' ) L. GuiGNARD, Sur l'existence des « sphères attractives » dans les cellules végé- tales {Comptes rendus, 9 mars 1891). (-)G. Karsten, Ueber Deziehungen der Nucleolen zu der Cenlrosomen bel Psi- lotuni tiiquetrum {Derichle der deutsch. Bot. Gesellsch.; séance du 39 décembre 1893). ( 3oi ) » Qnnnd parut ce travail, je continuais depuis un certain temps mes re- cherches antérieures sur les sphères directrices dans des exemples variés, afin d'envisager la question d'une façon aussi générale que possible. J'avais constaté de nouveau, dans plusieurs cas, que ces corps ne dérivent pas du noyau et se trouvent, conformément à ma conclusion première, dans le cytoplasme, où l'on parvient à les mettre en évidence pendant l'état de repos de la cellule. L'opinion de M. G. Karsten étant en opposition avec mes résultats, il était nécessaire de reprendre l'étude du Psilotum. Je venais de l'achever quand, tout récemment, une Note de M. J.-E. Hum- phrey (' ) était publiée sur le même sujet. » Dans cette Note, l'auteur combat l'opinion de M. G. Karsten et admet, aussi bien pour d'autres plantes que pour le Psilotum, que les sphères ne dérivent pas des nucléoles. Sur ce point essentiel, comme sur d'autres, mes recherches antérieures se trouvent entièrement confirmées. /> Il n'v aurait donc pas lieu de revenir sur la question, si le Psilotum ne présentait certains faits particuliers, mal décrits jusqu'ici ou mal interprétés. » Dans le sporange très jeune, lorsque le tissu sporogène se développe pour produire les cellules mères des spores, les noyaux renferment, entre les replis de leur charpente chromatique, plusieurs nucléoles inégaux. Dans la très mince couche de cytoplasme qui recouvre les noyaux, on peut distinguer deux petites sphères accolées l'une à l'autre. Ces corps, que M. Humphrey ne paraît pas avoir aperçus dans le /'«7o^i9 0,370 II. Terre de la plaine de Lattes. Propriété Germais. Riipestris du Lot greffé, présente faible vigueur et caractères nets de chlorose. 0,25 59,0 18,5 .6,3^ 1 ,5o 29>3 43,5 0,675 o,5o 61 ,0 23,5 •7.87 1,3. 28,6 3o,5 0,572 III. Vigne des collections de l'École d'Agriculture : V. Berlandieri nettement chloroses en Juin 1894. 0,25 40,7 3,55 i5,3o 1 ,5o 26,7 43,4 o,6i5 o,5o 4o,o 3,07 19-24 1,58 35,5 4o,5 0,880 IV. Vigne des collections de l'École d'Agriculture : V. Berlandieri d'un beau vert franc et d'une bonne vigueur. 0,25 38,8 2,48 i4,36 1,44 23,2 45,6 o,5io o,5o 38,3 2,5i 14,70 1,48 20,1 44,1 0,670 » La comparaison des terres I et II montre que le sol I p.lus calcaire et contenant P V P plus d'humidité pour looS' est moins chlorosant que le sol IL Le rapport ^ est moitié moindre en I qu'en IL » Les sols III et IV sont deux parcelles contiguës d'un mênnelot de V. Berlandieri, cépage très réfractaire à la chlorose. Le taux d'humidité po'iir loos"- et la teneur en calcaire ne présentent rien d'excessif, mais la détermination de :rT indique une satu- (') HoLDAiLLE et Semichon, Le calcaire et la chlorose in Revuede Viticulture, 1894. ( 3o7 ) ration presque complète par les eaii\ jiliiviali's cliez le sol III à o'",5o; la saturation est bien moindre pour le sol IV à une même profondeur. » Plusieurs autres observations analogues à celles que nous venons de l rapporter démontrent l'intérêt réel qui s'attache à la détermination du \ P . . rapport y pour le diagnostic des sols calcaires capables de provoquer la S, chlorose permanente ou temporaire de la vigne. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur une perturbation magnétique. Note de M. Mourealx, présentée par M. Mascart. « Nous avons enregistré, le 20 juillet, la plus grande perturbation ma- gnétique qui se soit produite ici depuis celle du 12 février 1892. Elle a débuté brusquement à ô*" 12" du matin; vers lo"", la composante horizon- tale a commencé à baisser très rapidement; le mouvement en hausse de la composante verticale n'a commencé à s'accentuer que vers midi. Entre midi 3o™ et 2'', la force magnétique a augmenté considérablement, car, con- trairement à ce qu'on observe le plus souvent, les deux composantes crois- saient simultanément. L'agitation s'est à peu près calmée vers i^ dans la nuit, mais la composante horizontale est restée très faible toute la journée du 11. Les variations extrêmes, pendant cette perturbation, sont : D = i", H = 4. Z== I uo » Les variations du courant tellurique, sur la ligne Est-Ouest, donnent une courbe assez semblable à celle du bifilaire; sur la ligne Nord-Sud, les différences de potentiel sont plus rapides et de plus grande amplitude; les deux galvanomètres ont à peu près la même sensibilité. » Le début de la perturbation a été simultané sur les deux séries d'ap- pareils. 1) Les courbes magnétiques de l'observatoire de Perpignan, transmises par M. le D"^ Fines, ont, comme on l'a signalé déjà, la même allure géné- rale que celles du Parc Saint-ÎMaur, mais les variations des deux compo- santes de la force v sont beaucoup moins accusées. » Les taches solaires sont nombreuses, mais elles ne présentent rien de particulier, quant à leur étendue, ou à leur position relativement au méri- dien central. » ( 3o8 ) M. Peutek Ignatz adresse la description et la photographie d'un support destiné à l'étude des grandes lentilles de verre. M. Cil. Lestek Léonard adresse une série de photomicrographies rela- tives aux mouvements amiboïdes des corpuscules blancs du sang. La séance est levée à [\ heures un quart. M. B. ERRA TA , (Séance du 2 juillet 189/i ) Page 112, ligne 2, le nom de rauteur est Papavasilfon. Mênae page, ligne 17, au lieu de 27, lisez 97. Même page, ligne 28, au lieu de ao, lisez qo. Page 1 13, ligne 24, au lieu de 2''2i»'6', lisez 9''2i™6'. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VU J.AHS ET FII.S, Quai (les Grands-Augusiins, n" 55. ipuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dinmndœ. Ils forineiU, à la fin de l'aniiéo, deux volumes iii-4*. Deux 3S, l'une par ordre alphabétiiiuedo malières, l'autre par ordre alpli;il)otique de iioiiii d'Autours, terminent chaque volume. f,'abonnemenl est annuel irt du )" janvier. Le jirix (le rabonneiuent est pxr ainsi qu'il udt : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. _— Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, à l'Etranger, chez Messieurs : I Michel et Médan. i Gavault Sl-Lager. . I Jourdan. I Ruir. tns Ciiurtin-llecquel. ( Germain ctGrassin. r Lachésc. onrie Jérôme. nçon Jacquard. .\vrard. leaiix Dulhu. ' Mullcr (G.). Renaud. . l.efoui'nier. \ V. Robert. ■ ] J. Robert. ' V Uzel Caroll. ( Raer. ■ / Massif. l'ci'fill. , lliMirv. 'ges mbei-j-.. bourg. I iMargucrie. mont-Ferr... \ Rousseau. ( Ribou-Collay. , Lamarche. , Ratel. ' Oainidut. ( Lauverjat ' Crepin. \ Drcvel. I Graiier. tochel/e Koucher. ravre t Bourdignon. / Donibrc. 1 I.erebvre. ( Quarré. xoble chez. Messieurs : ( Baumal. Lorient ' . ( M"* lexier. Bernonx cl Cunii Georg. Lyon < Mégrel. J Chanard. I Ville. Marseille Huai. \ Calas. Montpellier ' , , '^ ' Coulel. Moulins .Martial Place. I Jaripies. A'anc)' Grosiean-.Mau|iiii. ( Sidot frères. j Loiscau. ) M"" Veloppé. i Barrna. A'/ce , ... ,. , „„ ' \ isconli et G". n'imes Thibaud. Orléans f.uzeray. . . i Blaiichier. Poitiers ,, , I Uruinaud. Hennés Plilion l Her\ê. Nantes . nochefori . liouen. . ■ S'-Étienne . Toulon .... Toulouse Gir-ird (M""). \ Langlois. i I.eslringaiil. Chevalier. \ Bastide. ' Ituinêbe. j G miel. ' Privai. . Boisselicr. Tours j Pcricat. ' Suppligeon. ( Giard. i Leniailrc. Valenciennes.. chez iMessieurs : Berlin. Bucharest. , , . 1 l'cikema Caarelsen Amsterdam „ ' et C". Athènes Beck. Barcelone.. Verdaguer. , Ashcr et G". 1 Dames. , l'riedlander et lils. ' Mayer et Millier. D^,.„. ( Schmid,,l'"rancke et °* "'^ / C". Bologne . . . Zanichelli. , Kamiol. Bruxelles .Mayolczcl.\udiarle. ' l.ebègue et C''. ^ Mainiann. ' Ranistcann. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, licll cl C°. Christiania Camnierjiicyer. Constantinople. . Otio Keil. Copenhague Hôst et lils. Florence Lœschor et Seeber. Gand Hosle. Gênes P.euf. Cherbulie/. Genèvi Georg. ' Stapelniohr. Belinfanle frères. , ISenda. ■ ' Payol. Barlh. ^ Brockhaiis. I.orenlz. j Max Riibc. Londres chez .Messieurs , Dulau. ■ • ■ Machette et C". 'Nuit. Luxembourg. . . V. Biick. / Libr. Gulenberg. Madrid.. Capdcville. j Gonzalès e hijos. ' 1^ Fc. ^lilaii \ Duinolard frères. ' llœpli. Moscou IS'aples Oautier. ■•'urcliheiin. Marghieri di Glus. ' Pcllerano. . Iiyrscn et Pfeiffcr. Stechcrl. La Haye. Lausanne. Leipzig. A'ctt'- York Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'-. l'alermc. . Clauscn. Porto .Magalhaés. Prague Rivnac. Rio- Janeiro Garnier. \ Bocca frères. ( Loescheret C". itotterdani Kranicrs et (ils. Stockholm Samson et Wallin , JCinserling. * Woiir. Bocca l'rères. Brero. Home . S'Pétersbourg. . Turin . iCIausen. Roscnbergeti Liège. Twielnieyer. y Desoer. ( Gnusé. - iSclher Vaisovie Gebethner et Wold Vérone Drucker. ( Krick. \ Gcrold et C •. ZuricU Meyer et Zeiler. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes 1" à 31. — ^3 Août i835 à 3i Docembie i85o. ) Volume in-4'; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-l°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.). Volume in-l"; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : une I: .Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .Vlgues, par M.\I. .\. DcRiieseï .\.-J.-J. Soi.ibr.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations >|U'eprouveni le^ êtes, par M. Hansen.^ Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 3> planches; i856 15 fr. ime II : Mémoire sur les vers intestinaux, par .M. P.-J. Vas Beseden. — Essai d'uae réponse à la question de Prix proposée en i83o par PAcadémic des Sciences • le concours de i853, et puis remise pour celui de iSo'î, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- Bntaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher a nature is rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs •, par .M. le Professeur Bbonn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. I» môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savanlâ à l'Académie des Science». K 4. TAB[.E DES A.RTICLES. (Séance du 25 juillet 1894.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS OKS MEMltltES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE Pages. M. G. Darbolx fail hotninage à l'Acadéinie, au nom lUi Comité du jubilé de -M. Hermitc, lie la médaille fondue on son lionneur, et d'un exemplaire de la brochure publiée à l'occasion de la célébration de ce ju- bilé 'ji M. É. PiCARii lail hommage à l'Aradémie du premier fascicule du tome III de son <• Traité Pages. d'Analyse >• 253 MM. Lœwv et Plisllx. — Sur les photo- graphies de la Lune obtenues au grand équatorial cou dé de l'Observatoire de Pari s. -M. C. FiiiEiJKL. — Sur une nouvelle série de sulfopliosphures, les tliiohypophosphales. jM. liERTHELOT. — Sur deux menhirs trouvés dans les bois de Meudon 2'i5 NOMINATIONS. MM. DE BuâSY et .M.vuiiicE Levy sont nommés membres de la Commission de vérificalion des comptes . 2.):, ■'Jk, 2(1- MEMOIUES PRESENTES. .M. KlQUiEU. — Sur la réduction d'un sys- tème différentiel quelconque à une forme complétemenl intégrabic M. Beraud adresse une nouvelle série do couleurs de cobalt, destinées à la peinture sur porcelaine abS M. F. Beoiê adresse une Note relative à un mode de traitement des vignes phylloxé- rées 21)8 CORRESPONDANCE. M. le Ministre du Commerce, de l'Industrie, DES Postes et des Telégrai'iies invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats pour la chaire de Constructions civiles, vacante au Conservatoire natio- nal des Arts et Métiers M. F. Beaulard. — .Sur le pou^oir induc- teur spécifique du verre .M. A. CiiAssï. — Sur lélectrolyse du sul- fate de cuivre M. ti. Le CiiATELiER. — Sur l'acier manga- nèse M. LocHER. — Sur l'éiher métaphtalodicya- nacé tique M. G. Perrier. — Combinaisons organo- métalliques du bornéol, du camphre et du camphre monochloré, avec le chlorure d'a- luminium M. Guerbet. — Sur un acide nouveau, l'acide isocampholique M. Et. Barral. — .\ction du penlachlorure de phosphore sur la quinone tétrachlorée. MM. Pu. Barbier et L. Bouveault. — Sur l'essence de Pelargonium de la Réunion. M. C. Favre. — Sur la condensation de l'al- déhyde formique avec les alcools de la série grasse en présence d'acide chlorhy- drique M. A. Bach. ~ Sur l'existence de l'eau oxygénée dans les plantes vertes Errata 2(i8 272 2>in 2S1 2s:i 2Sfi M. A. Etard. — De la présence de plusieurs chlorophylles distinctes dans une même esi>éce végétale MM. Mairet et Bosc. — Recherches sur les causes de la toxicité du sérum du sang.. MM. P. CoYNE et Canxieu. — Sur la struc- ture de la membrane de Corti -M. A. Laeoulbène. — Sur les métamoi- phoses de la Ceciclomyia cleslructor Say, et sur le puparium ou l'enveloppe de sa larve avanl la transformation eu chrysa- lide , M. LÉON Guignaro. — Sur l'origine des sphères directrices M. Henri Lecomte. — Les tubercules radi- caux de l'Arachide (Arachis hypogea L.). .MM. F. HoDDAiLLE et M. Mazade. — In- fluence de la distribution de l'humidité dans le sol sur le développement de la chlorose de la vigne en sol calcaire M. .MouRE.AUX. — Sur une perturbation ma- gnétique M. Peutek Iunatz adresse la description et la photographie d'un support destiné à l'étude des grandes lentilles de verre .... M. Ch. Lester Léonard adresse une série de photomicrographies relatives aux mou- vements amibo'ides des corpuscules blancs du sang 0S9 294 302 3o4 3o- 3oS 3o8 3o8 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, 1894 SECOXD SEMESTllE. / COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAK MM. liES SECRÉTAaSSKS PERPÉXlEIiS. T03IE CXIX. !V^ 5 (30 Juillet 1894), PARIS, GAUTHIEK-VILLARS liY FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES UES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Augustins, 55. I 804 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. ADOPTK DAIvS LES SÉANCES DES 23 JUIN 18^2 ET 2/| MAI iStS. I>es Comptes rendus hebdomadaires des sceances de f Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Cliaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pag«s ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1^'. — Impressions des travaux di' l' Académie. liCs extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, (pi'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque iVIembre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés- en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le 1 Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le ch'oit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foui pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. AllTlCLE 3. Le ho/i à tirer J'ai, le premier, opposé ces faits positifs, constatés dans le Sahara al- gérien, aux partisans idéalistes de la reconstitution d'une mer saharienne, qui n'avait pas existé. L'ingénieur des Mines Fuchs l'a reconnu sans hési- tation possible, dans son exploration du seuil de Gabès. Ce qui constitue cet isthme prétendu est un puissant atterrissement, d'origine purement con- tinentale. Il a fallu des surfaces continentales considérables pour permettre l'alluvionnementdes éléments détritiques ayant constitué ces dépôts, et un régime météorique excessif pour leur transport et leur dispersion. L'im- mensité des dépôts, non seulement au Sahara, mais aussi dans le Tell, té- moigne de l'intensité et de la généralité du régime alluvionnaire. Nous ne pouvons en fixer la durée, mais on peut l'estimer très longue par les ré- sultats produits. (3.5) )) Or, à celle phase de siirsaturalion hygrométricpip, en a succédé une autre d'une extrême sécheresse, également générahsée sur une grande partie de la côte barbaresque, depuis la Tripolilaine, au moins, jusqu'au ri- vaçfe même de la côte atlantique. Toute la surface des dépôts alluvionnaires et de ruissellement s'est recouverte d'une croûte Iravertineuse, qui lui a formé une sorte de carapace d'une épaisseur variable de quelques décimè- tres à quelques mètres. Très dure à la surface et rocheuse, elle devient progressivement plus tendre et plus tuffaire dans son intérieur, et passe à son substratum sans que rien prenne l'apparence d'une stratification. » Cette croûte se comporte comme si elle résultait de l'assèchement d'eau d'imbibition, plus ou moins riche en solutions minérales, appelée à la surface par son évaporation même successive, et y laissant par efflo- rescence ses résidus minéraux qui se concrétionnent de plus en plus sur les parties exposées. Il est certain ([u'un pareil phénomène n'a pu se pro- duire que sous l'action d'un climat sec excessif, que n'a pas atténué l'in- fluence contraire du climat atlantique, puisque la région de Mogador est une de celles où il s'est produit avec le plus d'intensité. Cet encroûtement des surfaces exposées n'est pas spécial aux anciens atterrissements quater- naires; il s'est aussi produit sur d'autres terrains de structure analogue plus anciens; mais il est rudimentaire lorsqu'il existe sur les formations plus récentes, ce qui peut confirmer la spécialité et la généralité du phé- nomène. » Nous ne pouvons que faire des hypothèses sur la durée de cette sin- gulière phase climatérique en Barbarie. Elle a pris fin plus ou moins brus- quement, lors de l'immersion d'une longue bande, qui a fait, et fait presque encore, le littoral de la mer. Celle-ci v a déposé ses sédiments bien stratifiés, formés de vases, de sables et de galets, sous une nappe peu profonde. Ces formations reposent le plus souvent sur la carapace qui indique leur âge. Les organismes marins qu'on y trouve sont ces mêmes espèces que nourrit encore la mer voisine; mais il y en a quelques autres qui ont au moins émigré, telles que Tugonia, Slrombus, Conus, Nassa, etc., ce qui prouve que cette phase d'envahissement par la mer est relativement assez ancienne. » Les sédiments accumulés sous ce rivage nouveau n'ont jamais eu qu'une faible puissance, depuis quelques décimètres jusqu'à quelques mètres, une trentaine au plus. Après cette phase, dont la durée ne peut être estimée que par le temps nécessaire à la puUulation des organismes ( 3i6 ) qui s'y sont accumulés quelquefois en immense quantité (bancs épais de plusieurs mètres, par exemple, de Pectunculus violacescens), une nouvelle phase s'est produite avec l'émersion de ces dépôts maritimes sous forme de plages ou de bancs coquilliers, quelquefois restés encore à fleur d'eau, rarement soulevés au-dessus d'une trentaine de mètres d'altitude. )> Toutes ces plages émergées ne sont pas restées continues le long du rivage barbaresque; mais elles y forment une chaîne qui se déroule de nos jours depuis Zarsis jusqu'à l'ouest de Tanger, venant ainsi affirmer l'existence du détroit de Gibraltar à cette phase de l'époque quaternaire. » Cette phase d'émersion ne paraît pas avoir été suivie d'un retour de la phase de sécheresse, car l'encroûtement ne s'est pas produit sur ces nouveaux sédiments marins, ni sur les dépôts limoneux récents des grandes plaines, qui marquent l'instauration d'une autre phase de grandes pluies et d'un climat approprié aux Rhinocéros, aux Eléphants et à l'Hip- popotame, pendant laquelle les dernières dépressions des grandes plaines ont de nouveau été envahies par les eaux météoriques. » Puis enfin s'est produite une nouvelle phase de sécheresse relative, pendant laquelle l'alimentation des bassins lacustres n'a pu compenser leur évaporation, dont les eaux, de plus en plus condensées, n'ont pas pu conserver leur faune de mélanies, de mélanpsides et de cardium, et enfin, se desséchant plus ou moins complètement, se sont transformées en chotts et sebkas. La Berbérie parait être encore sous le régime de cette dernière phase, ou tendre à peine à en sortir depuis les temps historiques. En tout cas, dès lors, les changements climatériques paraissent s'être produits avec lenteur et probablement par alternances ménagées. )) Nous n'avons malheureusement que peu de documents nous permet- tant d'établir des concordances entre ces phases quaternaires et celles de l'Europe. Nous savons seulement que les Vertébrés fossiles trouvés dans les sédiments alluvionnaires ou limoneux de la phase la plus ancienne appartiennent à VEleplias meridionalis et à VEquus Stenonù, dont certains auteurs font une troisième faune pliocène, dont d'autres font un étage pléistocène, et que j'ai toujours classé comme quaternaire ancien. » Par oîi ces quelques représentants d'une faune archaïque ont-ils passé du continent européen au continent africain? C'est certainement bien dif- licile à établir. Cependant, on peut considérer que le terrain quaternaire ancien, d'origine continentale, a dû primitivement s'étendre au large dans la mer des Syrtes et se rapprocher de la Sicile, peut-être en construisant ( ;^i7 ) les hauts fonds qui séparent cette île de la Tunisie. C'est donc par là qu'avant l'immersion, nous avons des raisons tie croire que ces anciens animaux ont pu nous arriver de l'Italie, leur vrai |)ays d'origine. » La formation des plages émergées contient un autre Eléphant, assez frc(juent, trouvé également en Sicile. Malheureusement, nous ignorons à quoi il correspond chronologiquement sur le continent européen : nous ne pouvons donc en tirer aucun renseignement. On y trouve aussi un Rhinocéros qui, lorsqu'il sera plus complètement connu, pourra éclairer cette question. » Au point de vue géologique, nous pouvons résumer ainsi les observa- tions précédentes : M i" Les premiers temps quaternaires en Berbérie ont été marqués par le développement maximum du régime des grandes nappes d'eau douce et des formations alluvionnaires; » 2° Un encroûtement travertineux, sous l'action d'une extrême sé- cheresse, a produit une carapace peu épaisse, mais générale, à la surface des atterrissements alluvionnaires, depuis le rivage atlantique jusqu'à celui des Svites ; » 3° Une immersion de cette zone encroûtée, le long du rivage actuel, a dû mettre un terme à cette phase de sécheresse. » 4" L'émersion de cette même zone a produit une longue et étroite bande de plages marines, depuis Zarzis jusqu'au delà de Tanger, attestant à cette époque l'existence du détroit de Gibraltar. )) Au point de vue climatérique, on peut faire les remarques suivantes : » i" La phase la plus ancienne a été marquée jjar un régime pluvio- métrique excessif. » 2° Cette phase a été suivie d'une autre à régime sec excessif. » 3° Une submersion partielle de la côte a mis fin à ces phases de climat excessif. » 4° Après l'émersion de la même zone et la production du cordon de plages marines, il y a eu une phase transitoire, d'abord encore assez humide pour remplir encore les dépressions sahariennes. » 5" Puis, le climat est allé sans cesse, ou par alternatives, en se dété- riorant, finissant par ne plus compenser l'évaporation par les chutes plu- viales, pour transformer enfin les cuvettes d'eaux sanmàtres à cardiurn C. K., iSy.'i, 2" Semestie. (T. CXIX, N" 5.) 4^ (3i8) edule en véritables fonds plus ou moins desséchés et salés des chotts et sebkhas. » 6° La reconstitution des anciens bassins ne s'est point encore opérée par une alimentation nouvelle, et le régime actuel paraît encore sous l'in- fluence des mêmes conditions climatériques peu améliorées. » RAPPORTS. ASTRONOMIE. — Rapport sur un Mémoire de M. Bigourdan, intitulé : « Sur la mesure micrométj-ique des petites distances angulaires célestes, et sur un moyen de perfectionner ce genre de mesures » . (Commissaires : MM. Lœwy, Tisserand; Wolf, rapporteur.) « M. Bigourdan soumet au jugement de l'Académie un nouveau mode de mesure des très petites distances angulaires, telles que distances des étoiles doubles, diamètres des planètes et des satellites, distance de deux détails sur la surface d'un astre. » Jusqu'ici, ces mesures angulaires ont été faites, soit à l'aide de micro- mètres à fds, soit avec les micromètres à double image. L'emploi des fds est excellent quand il s'agit d'étoiles doubles dont les composantes sont brillantes, à peu près de même éclat, et suffisamment distantes. On peut alors aisément bissecter chaque étoile avec un des fds, et la méthode des doubles distances donne exactement l'angle cherché. Mais lorsque la dis- tance est inférieure à une seconde d'arc, ou lorsque l'une des compo- santes est faible par rapport à l'autre, la mesure devient très difficile et se réduit le plus souvent à une simple estime. Aussi constate-t-on que la mesure de l'angle de position, c'est-à-dire de l'angle de la ligne passant par les deux étoiles avec le cercle de déclinaison de l'étoile principale, est beaucoup plus précise que la mesure de la dislance. Si bien que J. Herschel a fondé sa méthode classique de la détermination de l'orbite apparente du compagnon autour de l'étoile double sur la seule considération des angles de position, et qu'à sa suite plusieurs astronomes, surtout parmi les Anglais, ont complètement négligé la mesure des distances. » En recherchant la cause de cette anomalie, assez singulière au pre- mier aspect, M. Bigourdan a reconnu qu'elle réside uniquement dans l'épaisseur des fils. Les fils d'araignée les plus fins qu'on puisse employer ( 3.9 ) ont environ 5 microns de diamètre, ce qui correspond à un angle de i" au foyer d'une lunette de i"", et à un angle de o ", 2 au foyer d'un objectif de 5™. De pareils fils masquent donc complètement l'image des étoiles très faibles, de sorte que, dans le cas des très petites distances, l'erreur de superposition du fil à l'étoile est de même grandeur que la distance à me- surer. L'influence de cette épaisseur est nulle, au contraire, dans la mesure de l'angle de position, qui se fait en plaçant les deux étoiles entre deux fils parallèles. » Celte réflexion a conduit M. Bigourdan à applifjuer à la mesure des étoiles doubles un procédé semblable à celui que l'on a employé souvent pour la détermination de la position des lignes fines du spectre. La super- position d'un fil à une telle ligne la masque et en rend le pointé impos- sible; plusieurs observateurs ont remplacé le fil par une aiguille dont on amène la pointe sur le milieu de la ligne à repérer. Pour les étoiles doubles il fallait deux pointes. M. Bigourdan les forme en étirant, à la lampe d'émailleur, une tige pleine en verre. Il obtient ainsi deux pointes extrê- mement fines, de 6^ de diamètre à peu près, supportées par des tiges co- niques suffisamment rigides, qu'il fixe sur les chariots mobiles de son mi- cromètre à la place des fils. Un système de réglage des supports, très habilement exécuté par M. Mailhat, permet d'amener ces pointes à être pa- rallèles et à avoir même longueur. Ce réglage se fait très rapidement sur place, le micromètre étant fixé à la lunette. Dans le champ éclairé de l'in- strument, les pointes apparaissent complètement noires. » On voit que ces pointes de verre ne sont pas, en réalité, plus fines que les fils d'araignée. On pourrait aisément les amincir, mais elles exige- raient alors, pour être vues, un éclairage du champ qui ferait disparaître les faibles étoiles, et la méthode ne demande pas une telle finesse. Elle consiste, en effet, à amener les pointes en face des deux étoiles, sans les recouvrir, de telle façon que leurs prolongements aillent passer par les centres des disques fictifs. Une expérience de deux années a prouvé que, avec les pointes, on peut mesurer tous les couples dont les composantes sont séparées en vertu du pouvoir optique de l'instrument, et même ceux qui sont simplement allongés. On peut, de même, mesurer le diamètre fictif des étoiles. M Ce n'est point à dire que l'emploi des pointes doive nécessairement donner des mesures plus exactes que celui des fils. L'opération qui con- siste à prolonger par la pensée les axes de ces pointes et à les faire coïn- cider avec les cenlrey des images stellaires doit, évidemment, en raison ( 320 ) de la largeur des extrémités de ces pointes, donner place à une équation personnelle, qui peut n'être pas la même pour deux étoiles très différentes d'éclat. Le véritable avantage du nouveau mode de pointé, c'est qu'avec lui l'observateur a conscience de ce qu'il fait, ce qui n'a plus lieu lors- qu'un fil masque l'étoile. S'il donne lien à une équation personnelle, M. Bigourdan, qui a fait autrefois une étude très complète des causes d'erreurs dans la mesure des étoiles doubles et construit dans ce but un appareil fort ingénieux, voudra certainement soumettre son nouveau pro- cédé à l'épreuve de l'expérience directe. » Déjà la comparaison des mesures de distances faites par les deux pro- cédés du micromètre à fils et du micromètre à pointes sur des couples auxquels le premier' peut s'appliquer, lui a fait reconnaître que les distances mesurées aux pointes sont, en général, très légèrement plus grandes, de ()",o5, que les distances mesurées aux fils. C'est un résultat à rapprocher de celui tout semblable que Kaiser a obtenu par l'emploi du micromètre d'Airy. » Les diamètres des planètes et de leurs satellites se déterminent aussi avec exactitude en plaçant les pointes de façon que leurs axes parallèles prolongés soient tangents aux bords opposés du disque. Avec des fils, il y aurait à tenir compte de leur épaisseur, et il ne faudrait pas croire qu'on puisse éliminer cette cause d'erreur en les mettant en contact avec le disque successivement par leurs bords extérieurs et intérieurs. Par un effet de diffraction, le disque lumineux empiète sur le fil obscur dès que la distance est très petite, et quelquefois même le fait disparaître complète- ment. » Les micromètres à double image, micromètre d'Airy, prismes biré- fringents, héliomètre, semblent a priori devoir donner les diamètres des astres beaucoup mieux que les micromètres filaires. En réalité, ils pré- sentent d'autres inconvénients. Dans tous les cas, réduction à moitié de l'éclat du disque; avec les prismes d'Arago, achromatisme très imparfait et inégal des deux images et influence énorme d'une légère obliquité; avec l'héliomètre, pouvoir optique insuffisant et déformation des images par la diffraction; enfin, avec le micromètre d'Airy, le seul qu'on puisse appliquer à l'étude des étoiles doubles, nécessité, comme l'a démontré Kaiser, d'une étude très longue et très pénible de l'appareil pour en pouvoir obtenir des mesures absolues. » En résumé, le procédé préconisé par M. Bigourdan facilite beaucoup la mesure des très petites distances angulaires et leur assure un degré de ( 32, ) précision au moins égala celui que donne aucun des micromètres employés jusqu'ici. » Nous ne pouvons qu'encourager l'auteur à poursuivre l'application de son procédé ingénieux, et nous demandons à l'Académie d'ordonner l'in- sertion du Mémoire dans le Recueil des Savants étrangers. » ■&^ Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. CORRESPONDANCE. Le Coxsf.il gëxërai. des Faci'ltés de Lyox invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration de la statue de Claude Bernard, qui aura lieu à Lvon le 28 octobre prochain. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces de la Correspon- dance, un Mémoire de M. Malvy « Sur les polygones réguliers (étude élé- mentaire) M. (Mémoire autographié.) Depuis que Gauss a découvert la possibilité d'inscrire dans le cercle les polygones réguliers de dix-sept côtés, et, en général, ceux dont le nombre de côtés est un nombre premier de la forme 2"-»- i, ce problème a été l'objet de divers travaux; en particulier, de la part d'Ampère et de Serret. Dans la solution nouvelle qu'il propose, M. Malvy s'est astreint à faire usage des méthodes purement géométriques. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, 1' « Annuaire de l'Ecole Polytechnique pour l'année 1894 M. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie des formes différentielles quadratiques. Note de M. Wladimir de Taxxexberg, présentée par M. Darboux. « Considérons la forme quadratique à n variables que l'on rencontre dans les équations de Mécanique 2 T f//- = 2 2 ""^ ^^i ^^'^'l^- ( 322 ) La théorie de la réduction de cette forme comprend en particulier le pro- blème suivant : » Tromper les conditions nécessaires et suffisantes pour que la forme iT di' soit réductible à la suivante 2T dl"- =dy] + ...^ dy; + fidfp^, ,..., dy,.), les coefficients de f étant indépendants de y,, . ., y^,. Effectuer la réduction dans les cas où elle est possible. » J'ai été conduit à la solution de ce problème de la manière suivante. Considérons le système invariant lié à la forme ï et que j'ai déjà défini (i5 mai). Les intégrales du premier degré en x',, . . . , x. de ce système ont la forme ^ - 2à dx]' ' i et sont définies par le système déjà mentionné (2) MA* = ; f- > b", -. = O. le » Ce système est aussi invariant, comme le montre la formule (3) •■'.■«=22vv.,£ïg. M De là résulte une classification des formes T : la forme T sera dite de la classe p, si le système (2) admet précisément /; solutions distinctes, p pouvant d'ailleurs être nul. (On fait abstraction de la solution banale 0 = const.). Pour reconnaître a priori la classe d'une forme donnée, nous ferons usage d'un invariant particulier J, défini par (4 ) J = 22 "'M 'Z^-,- Sa-, = 2 S w«p "^^^ ^^?- I I, a. 'fi » A cet effet, supposons les dx et ^x définis par les systèmes invariants V fi,A dX/, = ^ dl, ^ Ou, txu =^ ^ S^ ( 323 ) où 0 et ç sont deux fonctions arbitraires des .r. Alors J devient un para- mètre différentiel du second ordre de la forme T. On trouve que » La quantité A désigne ici, suivant l'usage, le paramètre différentiel Ao= vylL^jaiL. i k )) Les formules (4) et (5) vont nous permettre de caractériser la classe (/)) de la forme T. Soit en effet (y,, .... y,,) un système de solutions dis- tinctes du système (2 ). Pour f) =,y, l'invariant J est nul, quelle que soit la fonction cp, donc A(j',) = const.; on en déduit ^(J/'Ja) = const. M II est aisé de voir qu'on peut choisir le système de solutions de ma- nière que A (y,) = I , A (Vi, yh) = o 'V -î-. » Cela posé, considérons le système d'équations distinctes S,(/) -AO',, /) = n, /=.r.2 p. » Ce système admet n — p intégrales distinctes JVi ' ■ • ■ • Jn» ^^'' s,s,(7;)-s,s,^/) = o. » Choisissons comme nouvelles variables les fonctions distinctes }',. . . . Y p. ■ ■ ■ . y,,' alors la forme T devient (G) 2 T (h- = dy] -1- . . . :- dy],+ [{dy^^, , ..., dy,,), et comme 7,, .... y' doivent être des intégrales du premier degré du système (7) 4.rSW^=0, /=:..2 .,, il en résulle » La forme/ a donc ses coefficients indépendants de j, , .... y p. Réci- ( 324 ) proqiiement, si la formule (G) est applicable, la forme T appartieiiL à la classe (yo). Donc : « Pour que la forme iTdt'- soit réductible à la suivante (1) ^Tdl"- = dy\ -r . . . + dyl +f{dy^^, . . . dy/), où les coefficients de la/orme quadratique f so/U indépendants dey, .... ,yp, il faut et il suffit quelle soit de la classe (^p), c'est-à-dire que le système inva- riant (2) admette précisément p solutions distinctes, » La démonstration précédente met d'ailleurs en évidence les intégra- tions à effectuer pour réduire une forme T de la classe (^) à la forme (I). Pour^ = n, on ret:ombe sur la solution que j'ai donnée dans ma dernière Communication. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration de certains systèmes d'équa- tions aux dérivées partielles du premier ordre impliquant plusieurs fonctions inconnues. Note de M. Riquier, présentée par M. Darboux. « Étant donné un système du premier ordre résolu par rapport à un certain nombre de dérivées, on peut, pour en disposer nettement les di- verses équations, les écrire dans les cases d'un quadrillage rectangulaire dont les lignes correspondent aux variables indépendantes et les colonnes aux fonctions inconnues, en mettant l'équation qui aurait, par exemple, -j- pour premier membre, dans la case qui appartient à la fois à la co- lonne (m) et à la ligne (a-). Cela posé, si les cases vides du tableau résultant sont toutes situées dans une même colonne, si de plus le système considéré est complètement intégrable ('), son intégration se ramène à celle de systèmes complètement intégrables d'équations différentielles totales. » I. Cas d'un système linéaire. — Je supposerai, pour fixer les idées, que le système implique trois fonctions inconnues u, v, w de cinq variables. (') La théorie des systèmes difTérentiels quelconques est réducliljle, dans les circon- stances générales, à celle des systèmes linéaires complètement inléy;rables du premier ordre : c'est ce que j'ai établi dans diverses Notes communiquées à l'Académie (28 mars 189a, 27 février iSgS, 24 avril iSgS) et dans un Mémoire in extenso adressé dernièrement à M. le Secrétaire perpétuel. Le type de système dillerentiel qui fait l'objet de la présente Note n'est pas assujetti à être linéaire, mais il est, comme ceux dont je viens de parler, complètemeiil intégrable et du premier ordre. ( 325 ) iiidépenchinlcs j:, y, :., s, t, et que toutes les cases du Tableau sont pleines, à l'exception des cases (z), (f), (/) de la colonne (h^). Le système con- sidéré est alors de la forme suivante ( ^ - U + H ("z — + S ^ ^- T '''''\ dx ^^ ' "«\^^-^ r/z ^ ■^■'- ds ^ '-■' dt rty ^y "uy-y ^. ■ -^y ^^. -r- i, ^^ (3) ' (4) ' "^^ (-5) r "^^ les coefficients de a-, y, z, s, t, ii, c, w qui figurent dans les coefficients des seconds membres étant liés entre eux par certaines relations. On posera U,-U,Z,- U,S,,- U,T,. = U',", U,- U,Z,- U,S,~ U,T, = U',", V. - v,z,. - v,s. - v,T., =. v;", V, - v,z,, - v,s,. - v,t, = vy \ et l'on formera les équations idu _ Tidi , y du du du ^ - U, + Z,^ + ^- rf^ + ^- rf7' f^-W -4-7 ^'^S ''"■ -4- T '^"' 1^" _ TT" _i_ 7 '^^" , C ^" T '^" ^j ~ ^ +^^v7 +^^rfj -^^ylTt' ^ - V'" -t- Z — + S "^'^ -t- T '^'' j «'j- ~ ^^ ^^^dz + ^7/7 "*" ^^TS' c. R., i8çi4, 1- Semestre. (T. CXI\, N° 5.) 4^ (326) qui, jointes à (3), (4) et (5), constituent un système équivalent au pro- pose. En désignant par / une fonction inconnue de huit variables a;, y, z, s, t, u, c, w, et par/,, /„ /„ /,, /„ f, six intégrales particulières dis- tinctes du système linéaire et homogène complètement intégrable 1^ - ^■■^Tz'^^^'ds + ^'dt ^- da ~ ^- d, ^^^d.v' df y df ^df df ,,,dl_ _ ^n>df_ w ^, Ty-^yTz'^^y^h'^ ^>dt ^y du ^.>- ^,. ^v^.v' la solution générale du groupe [(6), (7)], considéré isolément, s'obtiendra en égalant/,,, /j,/; à trois fonctions arbitraires de/,, /o./a- » Cela étant, supposons que l'on veuille déterminer, parmi les solu- tions du système proposé, toutes celles oi!i la fonction w se réduit, pour a- _ j-^ 3= y — y^ = o, il G (z, s, t). On conservera, à cet effet, les variables indépendantes x, y, et on changera les trois dernières z, s, t, ainsi que les fonctions inconnues u, v, w, en prenant à leur place pour nouvelles variables les quantités ^, c,t, et pour nouvelles fonctions inconnues u, ç, <]/ que définissent les relations (8) /, = •(, /,-., /, = T. /. = ., /,= ?, /» = f Faisant, dans^ces dernières, x — x^, y —Jo et^^' = G(-, s, t), on éliminera z-, s,l, u, V entre les formules ainsi obtenues, ce qui donnera la relation (9) i2('C,cr, T,u,(p,'i) = o. Enfin on effectuera le changement de variables (8) dans les équations (3), (4) et (5) en tenant compte de la relation (9), et on tombera finalement sur un système complètement intégrable d'équations différentielles totales impliquant deux fonctions inconnues des seules variables ^, a, t. On en formera les intégrales générales, on adjoindra à celles-ci la relation (9), et on reviendra aux anciennes variables. » II. Cas d'un système non linéaire. — Je supposerai, pour fixer les idées, que le système donné 1, composé de quatre équations, implique deux fonctions inconnues u, v des trois variables indépendantes x, y, z, et que toutes les cases du Tableau sont pleines, à l'exception des cases (y) et (z) de la colonne (v). Pour trouver, parmi les solutions du système 2, toutes celles où v se réduit, pour x ■= x^, à F(j, =). on procédera comme il suit : i" on adjoindra à i l'équation -^ —1 (x,y, :,u, v, ^b et l'on rem- ( 327 ) placera y- par 7^ dans 1, ce qui donnera un système 1' composé de cinq équations; on prendra d'ailleurs pour >. la détermination qui rend i' complè- tement intégrable, et qui en môme temps se réduit à — ■ ' " pour ^r = x^ ; 2" on adjoindra à 1' l'équation -^ = ij.(cc, y, z, ii, r\ et l'on remplacera -j- par [j. dans 1', ce qui donnera un système 1" composé de six équations : on prendra d'ailleurs pour a la détermination qui rend i" complètement inté- grable et qui en même temps se réduit à — ^J" ' pour x — a?„ ^ v — y„ = o ; 3" on formera les équations intégrales générales f P(.T, r, --.w.r,C,C') = o. ^'"'* i Q(x,y,z,„,v,C,C') = o, du système i", et, faisant dans ces dernières .r = x,,, y = Yo< ^ = ^n. (• = F(/o,;ii), on éliminera u entre les deux équations résultantes; on tombera ainsi sur une relation C'= ^{C), à l'aide de laquelle on éliminera finalement C des relations (lo). » OPTIQUE. — De l'absorption de la lumière dans les milieux isotropes et cristallisés. Note de M. G. Morkau, présentée par M. Poincaré. « Aux hypothèses de la théorie d'Helmholtz sur la dispersion anomale, j'ai substitué une hypothèse qui me semble plus logique et qui donne des équations de mouvement rendant compte des principaux phénomènes connus pour l'absorption isotrope et cristallisée (dispersion anomale, pé- riodicité des raies d'absorption, observation de Becquerel). » Si l'on considère un corps absorbant traversé par une onde lumineuse, les atomes d'étlierqui environnent une molécule de matière la rencontrent dans leur mouvement et lui communiquent une partie de leur force vive. L'absorption provient de cette perle de force vive. M La théorie du choc simultané de plusieurs atomes élastiques m, sur une grosse sphère élastique M de centre O, donne les formules suivantes : OA, OB, OC étant les trois axes principaux d'inertie des atomes m placés en leurs points de contact sur M, U^, Ug, Up; U^, UJ,, Ué les composantes de la vitesse de M avant et après le choc, on a, suivant OA, (.) M(L,-U,)^ -^/ - ou m,= lmx-, u,,= ^^_, ^ :^28 ) X, y, z cosinus directeurs du rayon de contact de m, v composante de la vitesse dew suivant ce rayon. La formule (i) se rapporte à un mouvement de translation, car le mouvement de rotation est négligeable si H m est petit à côté de M. Appliquée à un mouvement rectiligne del'éther, en supposant le rayon de M très petit vis-à-vis d'une longueur d'onde, elle devient (2) M(U;--U,) = co,(V,-U,) ou co.^jj^^, V^, Vu, V( vitesse de l'éther. » Par rapport à un système d'axes fixes Ox, y, z, la formule sera, sui- vant Ox, (3) M(U' - U) = P(» - U) + I((^ — V) + y(co - W). » Suivant Oy et O:;, on aura deux composantes dont les coefficients forment avec les premiers un déterminant symétrique, Q, R, /■ et q s'obtiendront par permutation de a, p, y, ... cosinus directeurs des axes d'inertie. » Les composantes de la force accélératrice, qui, agissant sur M, pro- duira l'augmentation de quantité de mouvement M(U'— U) seront X, Y, Z ou X = NM(U'-U). M Pour l'éther XY'Z' ou X'=-X )) Le calcul des composantes X exige le calcul des sommes ^^ mx". Ce calcul nécessite la connaissance de la distribution de l'éther autour du centre de M. On décrit, pour cela, une sphère de rayon i autour de ce centre. On considère un élément de surface ck> de centre x, y, z. Le nombre n d'atomes de cet élément sera tel que (n X m) (ho = (A.X-'- H- By^ + C^- + 2.Dxy + 2.Eyz -+- 2.Vzx) d = ^ d(.o. L'équation = i caractérise un ellipsoïde de distribution tel que, si OP est le rayon vecteur passant par x, y, z, on a » La forme de cet ellipsoïde sera donnée par les conditions de symétrie du milieu absorbant. ( 329 ) M On trouve facilement que, par rapport à une droite quelconque x, p, y passant par O, pour un mouvement parallèle à Ox, on a 2wa;2= ^(A+ B + C + 2T), où T = tl)(=c, p,y). Cette formule montre que les axes principaux d'inertie sont confondus avec les axes de l'ellipsoïde de distribution, et que, pour ces axes, on a '^mx''= ^«,/?2 -f- ^(A + B + C), n, m étant le carré de l'un des demi-axes de l'ellipsoïde. » On voit facilement que cette expression ne change pas avec l'orienta- tion du mouvement incident de l'èther. On déduit alors (4) ^mx^-='-^{3A,-^B,+C,), où ^j |j-> jr sont les carrés des demi-axes de l'ellipsoïde. » I. a formule (4) donne P = (p(A, + B, -4- C, ) + 2o(A,a-- + B, a'- -+- C, y."-), P = 2 Tout étant symétrique de part et d'autre du plan XY, ne considérons qu'une des moitiés de l'appareil. » Le problème revient à étudier la marclie des rayons dans trois prismes en contact et dont les faces extrêmes sont parallèles. » Remplaçons donc la lentille au point B par son plan tangent, et étudions les dé- viations que subit le rayon. » La face delà cuve de chauffage étant perpendiculaire au rajon, nous n'aurons à nous occuper de la réfraction qu'aux points C et B; en ce dernier point, la déviation sera (■) -(•-)" A'). » La condition que réalise l'appareil est de ramener le rayon réfracté C parallèle à sa direction incidente AB. Il faut donc que la déviation au point C soit égale et oppo- sée à celle qui se produit en B, (2) _3=(^f_,JA', ce qui donne, en égalant (i) et (2), (^■)"-*''=-(î-)^' ou eu simplifiant (3) "'H'-^} n Nous avions trouvé pour l'appareil ordinaire, c'est-à-dire quand les faces de la cuve plongent dans l'air, (4) --'=■ Semestre. (T. CXIX. N°5.) 43 ( 334 ) » En ajoutant aux deux membres Je (3) la quantité (e — i) : (5) (^-i) = a(^^l^^ + (e-,). » Celte équation, qui est celle de l'appareil à chauffage, représente encore une droite, mais qui ne passe plus par l'origine. M L'adjonction d'une cuve extérieure conserve donc la proportionna- lité à l'appareil. « Remarquons en outre que, pour une même cuve, la sensibilité se trouve accrue par l'immersion dans le rapport des coefficients angu- laires des droites (A) et (5), soit- ; environ 3 avec les matières em- t^ ^ ^ n — e ployées, crown et eau. ■» Au point de vue construction, ceci permet d'obtenir des sensibilités considérables avec des faces lenticulaires dont le rayon de courbure n'est pas trop grand, et qui sont, par conséquent, faciles à travailler. » Le premier appareil réalisé dans ces conditions est destiné à l'étude des huiles et des corps gras qui demandent une température assez élevée pour être fluides et transparents. Il faut de plus, que cette température soit toujours la même et facilement reproduite; enfin on a besoin, dans ce cas d'une assez grande précision, ces corps ayant des indices très rappro- chés (1,46 à 1,49)- Ces diverses conditions sont très bien remplies par l'appareil modifié. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution du rhodinol de l'essence de Pelar- gonium. Note de MM. Ph. Barbier et L. Bouveault (' ), présentée par M. Friedel. « La portion principale de l'essence de Pelargonium est un liquide in- colore, un peu huileux, possédant une très forte odeur de roses, bouillant à II 5"-! 10° sous 10™". Sa densité à 0° est 0,8866, et elle donne, sous une épaisseur de 20*^", une déviation de — i2°28'. )) Ce composé est un alcool, comme le montre sa transformation très facile en éther acétique. Cet acétate s'obtient aisément en chauffant à ido"- i6o° la solution de rhodinol dans un excès d'anhydride acétique. Il bout à 120° sous 10™" et possède une odeur assez agréable; sa densité à 0° est (') Voir la Note précédente, t. CXIX, p. 2S1. ( 335 ) o,gi58. En iiaéme temps que cet éther, il se fait une faible quantité d'un hydrocarbure bouillant à Go^-So" sous la même pression. Cet acétate fixe une seule molécule de brome. » Si l'on saponifie cet éther, l'alcool régénéré a conservé le même point d'ébullilion, mais son odeur s'est affaiblie en devenant beaucoup plus suave, et sa densité s'est abaissée à 0,8825. En même temps la déviation polarimétrique, sous la même épaisseur, est tombée à — 7°i2', ce qui cor- respond à «D = — f\°. » Nous avons tenté de combiner cet alcool avec l'isocyanale de phényle afin d'obtenir une phényluréthanc cristallisée et caractéristique, malheu- reusement l'isocyanate de phényle agit comme déshydratant, et l'on n'ob- tient que de la diphénylurée. » Le rhodinol du Pelargonium est un alcool primaire, car, soumis à une oxydation ménagée, il donne à la fois une aldéhyde et un acide de même condensation en carbone. Nous avons préparé ces corps en faisant tomber un mélange chromique pouvant donner O' sur le rhodinol du Pelargonium placé dans un ballon. Il se fait une grande quantité de produits de conden- sation à point d'ébullition élevé, aussi les rendements en aldéhydes et en acides sont-ils peu satisfaisants. » L'aldéhyde bout de loo" à 108°, mais il est impossible de la séparer de l'excès d'alcool qui l'accompagne toujours. Elle possède une odeur mixte de menthe et de citron. Afin de transformer ce composé en un pro- duit facile à purifier, nous en avons fait l'oxime qui, elle, est un liquide hui- leux bouillant de i4o° à i5o°. Traitée par l'anhydride acétique, cette oxime se change en un nitrile bouillant à i i2°-i i3° sous 1 1""". Ce nitrile a pour composition C"'Il'*Az, l'aldéhyde dont il dérive était donc bien C'^H'^O. » Nous avons constaté que ce nitrile fixe une molécule de brome en solution chloroformique. » Nous avons isolé, des produits d'oxydation du rhodinol du Pelar- gonium, un acide huileux à forte odeur d'acide gras bouillant à i49''-i5o" sous lo""™. Cet acide a pour composition C'^H'^O^. Nous avons préparé et analysé son sel de baryum. Il fixe en solution chloroformique une molé- cule de brome. » Une oxydation plus profonde de cet alcool donne des quantités con- sidérables de diméthylcétone, et un acide cristallisé se présente sous la forme de fines aiguilles fusibles à 100". Cet acide a pour composition C'H'-O''. Il distille sans altération au-dessus de 3oo" à la pression ordi- naire et à 205° sous lo""™. Sa formation en même temps que celle d'acé- ( 336 ) tone est exprimée par l'équation C'H'^O + O* = C'HHJ + C'H'-O*. C'est un acide bibasique saturé; il ne fixe pas le brome. Nous avons établi sa bibasité par l'analyse des sels d'argent et de baryum; nous l'avons éga- lement transformé en anilide par simple ébuUition avec l'aniline. » Cette anilide forme de fines aiguilles incolores fondant à 2o6<-"-207''. Elle est assez soluble dans l'alcool, surtout à chaud, très peu soluble dans l'éther. » Traité par l'anhydride acétique à l'ébuUition, le nouvel acide bibasique fournit un anhydride qui est un liquide très visqueux bouillant à i8o° dans le vide et répondant à la formule CH'^O'. » Cet acide n',a pas été décrit jusqu'ici, mais les diverses propriétés qu'on vient de signaler permettent de lui attribuer une constitution définie. Comme il ne se décompose pas et qu'il ne fournit pas d'anhydride sous l'influence de la chaleur, on peut en conclure qu'il n'appartient pas à la ca- tégorie des acides maloniques substitués ni à celle des acides succiniques et glutariques substitués. » L'acide pimélique normal s'en distingue par un point de fusion plus élevé (io5°); de plus, le nouvel acide est doué de pouvoir rotatoire; 2^'', 5 dans 50*=*^ d'alcool ont fourni une déviation de — 19' sous 20'^"' d'épaisseur, ce qui correspond à un pouvoir rotatoire «1, = — S^io'. » Nous nous proposons d'ailleurs de faire subir de nouvelles purifica- tions à notre acide pour établir que le pouvoir rotatoire assez faible que nous avons trouvé n'est pas dû à une impureté; nous le comparerons également à l'acide pimélique normal sur lequel les données précises sont fort peu nombreuses. )) L'acide pimélique étant écarté, on ne peut plus hésiter qu'entre les acides a et p méthyladipique; or le second est connu, il fonda S/f^-SS" et ne peut être confondu avec notre acide. Nous admettrons donc que nous avons entre les mains l'acide a méthyladipique; nous ajouterons qu'une tentative pour reproduire synthétiquement cet acide n'a pas abouti. » Les alcools isomériques du rhodinol du Pelargonium, lémonol (géra- niol), licarhodol, avec lesquels il a été jusqu'ici confondu, perdent aisé- ment I molécule d'eau pour donner naissance à des terpènes C'^H". L'al- cool que nous venons d'étudier s'en distingue par une conduite très différente. Le bisulfate de potassium le transforme en produits visqueux à point d'ébullition très élevé, des oxydes sans doute, et ne donne qu'une lî es faible quantité d'hydrocarbure qui n'a pu être encore étudié. » L'acide chlorhydrique qui éthérifie si facilement à froid ses isomères ( 337 ) ne l'attaque qu'à chaud; le chlorhydrate ainsi obtenu, chauffé avec l'acé- tate de potassium, régénère l'acétate de rhodinol, tandis que les éthers chlorhydriques de ses isomères, traités de même, fournissent un terpène ; le produit obtenu à l'aide du perchlorure de phosphore se comporte de même. » I,es expériences qui précèdent établissent que le Rhodinol de l'es- sence de Pelargonium est un alcool primaire répondant à la formule C*''H'*0, contenant une seule liaison éthylénique, ainsi que le montre l'action du brome sur son éther acétique, sur l'acide monobasique prove- nant de son oxydation ménagée et sur le nitrilc de ce dernier; c'est donc un composé cyclique. De plus, l'existence du pouvoir rotatoire chez l'al- cool et ses dérivés imphque l'existence d'un atome de carbone asymé- trique. La facilité avec laquelle il fournit à l'oxydation à la fois de l'acé- tone et de l'acide (X méthyladipique nous conduit à attribuer provisoirement à ce corps la formule de constitution I. I. II. CH^ CtP CIP CH» C co i! + COOII CH- /\ CH2 CH^ ,/ . CH' 1 1 ^ en-' ' ' CH-CH^OH CH2 0* + H^O: = 1 ' CH'- '1 CH-COOH CH^ )) Par oxydation, ce corps se change en l'acide monobasique correspon- dant, puis en acide bibasique et diméthylcétone. » CHIMIE. — Action du chlorure de thionyle (acide chlorosulfureux) sur quelques composés minéraux el organiques. Note de M. Cu. Moureu, présentée par M. Friedel. « Le chlorure de thionyle (acide chlorosulfureux) SOCl", chlorure d'acide qui correspond à l'acide sulfureux hypothétique S0(^ , a été, dans ces dernières années, l'objet d'un certain nombre de travaux. Avec les aminés primaires, notamment, il a donné à M. Michaëlis les thiona- mines SO = AzR; en réagissant sur l'acide acétique, il produit du chlorure d'acétyle (Béhal et Auger). » Il m'a paru intéressant de rechercher quel serait son mode d'action sur quelques composés particuliers, tant minéraux qu'organiques, renfer- ( 338 ) mant des groupes OH. Dans le présent travail, j'étudie l'action du chlorure de thionyle sur les acides minéraux, sur les acides oxalique et formique, et sur les aldoximes. Ainsi qu'on va le voir, le chlorure de thionyle se conduit tantôt comme agent de déshydratation, à la façon de l'anhydride acétique (aldoximes) ou même de l'acide sulfurique (acides oxalique et formique), tantôt comme agent chlorurant, à la façon des chlorures de phosphore (acides minéraux). Il fournit, en effet : i° avec les acides minéraux, les chlorhydrines correspondantes (monochlorhydrine et pyrodichlorhydrine avec l'acide sulfurique): 2° avec les aldoximes, les produits de déshydra- tation immédiats ou nitriles. Quant aux acides oxalique (oxalates) et for- mique, ils donnent, avec le chlorure de thionvle, les mêmes produits qu'avec l'acide sulfurique ; en d'autres termes, l'acide oxalique est décom- posé, avec formation de gaz carbonique et d'oxyde de carbone, et l'acide formique avec production d'oxyde de carbone. Toutes ces réactions sont accompagnées d'un dégagement d'acide chiorhydrique et de gaz sulfureux à volumes égaux. (Il va sans dire que, dans le cas des oxalates, il se forme, non pas H Cl, mais un chlorure métallique.) » Acide sulfurique. — Je me suis servi d'acide ayant rigoureusement pour densité 1 ,84. 11 a été préparé en redistiliant, dans une cornue de platine, l'acide pur du com- merce, et l'on n'a utilisé que la seconde moitié du produit distillé. » On verse dans un ballon de l'acide sulfurique (aos"'), et un excès de SOCP (5os''). Il se dégage aussitôt SO- et H Cl. La réaction, qui a lieu sans échauffement sensible, se poursuit régulièrement, jusqu'à ce que tout l'acide sulfurique ait été attaqué, ce que l'on reconnaît à la disparition de la couche inférieure. » Le liquide est immédiatement distillé. La plus grande partie passe entre )3o° et iSj". Il est impossible, même après un grand nombre de rectifications, d'obtenir un produit bouillant à point fixe. On se trouve, en effet, en présence d'un mé- lange de monochlorhydrine S0^(^ „. , bouillant à loS" et de pyrodichlorydrine gQ./Cl \ 2/ \ tués sur des portions passant à diverses températures yO , bouillant à i3o°. Ce fait a été établi par une série de dosages de chlore effee- so' à 18" 17,9 5,8 3,66 8,44 Moùl à 10° Bail. 2,5 1,3 4,2 6,06 2,5 8,34 2,4 1,1 4,3 ( 343 ) » On reconnaît que, pour le moût n" II, l'oxydation et l'aération sont complètes, puisque la dose d'oxygène dissous est normale, et présente avec le volume d'azote le rapport de i. Ces chiffres concordent d'ailleurs avec ceux qui ont été publiés antérieurement, en tenant compte de la concen- tration, puisque nous opérons ici avec du moût à io°, tandis que le moût recueilli en pratique représentait près de iS" Balling. )) Comme le volume d'air injecté était de i lo"* par minute sous une pression de o''s,6, sur un volume de 4oo''S nous pouvons en déduire que l'on obtient une oxydation et une oxygénation suffisantes en injectant à chaud ou à froid un volume de 750"' d'air par hectolitre de motit, avec une vitesse d'environ 1 10'" par minute. » L'exemple du moût n° I montre qu'une partie de l'air doit être injectée à chaud, puisque, avec une aération de 3o minutes à 16°, on n'arrive pas à une saturation complète. M L'oxydation porte, non seulement sur les principes du houblon, mais encore sur des éléments du moût lui-même; en effet, sur un même moût on a trouvé : Avant houblon. Vol. total. CO». O. Az. ce ce ce ce Chaudière saturée d'air à froid 3o,i 3,8 4-8 ''^^ Moût houblonné, salure à froid 20 5,8 4187 9,33 Aéré 10 minutes à chaud et 17 min. à 180°.. 17,9 5,8 3.66 8,44 » Sur 5", 8 d'acide carbonique provenant d'oxydation, 3'='', 8, c'est-à-dire près des f , doivent être attribués aux éléments du moût, et^ seulement aux principes du houblon. Cet essai montre encore que l'oxydation obtenue par une aération de 10 minutes à chaud et 17 minutes à froid, à raison de 750''^ par hectolitre de moût clair, est normale. » Cette oxydation des principes du moût est très faible à basse tempé- rature, et s'active surtout par l'ébullition; en effet, tandis que le moût pris dans la cuve-matière à 60° environ donne par litre 2."" gaz dissous, dont o'^'', II CO- seulement, et après saturation d'air 16", 5 gaz dont . 2"=%! C0^ il fournit après ébuUition et saturation d'air 20", i gaz dont 3", 8 CO^ Il reste à déterminer quels sont les éléments des moûts de sac- charification susceptibles de s'oxyder par l'air (' ). » (') Travail fait à l'École de Brasserie de la Faculté des Sciences de Nancv. ( 344 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Mécanisme de l' influence des substances toxiques agissant à titre de causes secondes dans la genèse de l'infection. Note de MM. Charrin el Duclert, présenlée par M. Ch. Bouchard. « Pour triompher des résistances de l'organisme, les microbes récla- ment fréquemment des auxiliaires. Des substances toxiques, on le sait, peuvent être au nombre de ces agents auxiliaires. Cette notion, qui se dé- gage des observations les plus anciennes, a reçu la consécration de l'expé- rimentation. » Toutefois, les' auteurs (')qui se sont occupés de cette question se sont bornés, pour la plupart, à enregistrer ou à reproduire les faits, sans s'efforcer de |)énétrer dans l'intimité de leur mécanisme. MM. Roger et Monti ont pourtant montré que, dans ces circonstances, les poisons bacté- riens intervenaient en agissant sur l'ensemble de l'économie plus encore que localement. M. le professeur Bouchard, qui, le premier, a vu combien ces poisons étaient nuisibles, quand ils pénétraient peu d'instants après le virus, seul est allé plus loin, en prouvant que ces toxiques s'opposaient aux activités phagocytaires. » Chaque jour, des données nouvelles étendant, en pareille matière, l'influence désormais incontestable des différentes intoxications, il nous a paru intéressant d'élucider le mécanisme de cette influence. » Expérience I {^). — Le 5 juillet 1894, deux, cobayes, A et B, reçoivent, chacun sous la peau, 2'" d'une culture peu active du bacille pjocyanogène. Au mênne moment, on injecte dans le tissu cellulaire de B, loin de l'inoculation, o'''^,5 d'acide lactique dilué au tiers. » Le lendemain, on sème un égal volume du foie de ces cobayes sacrifiés sur des plaques d'agar, après lavage des viscères. » Le 8 juillet, on compte neuf colonies sur la gélose qui a reçu les tissus de A ; sur celle qui a été ensemencée avec ceux de l'animal infecté et intoxiqué, on observe de nombreux îlots se fusionnant en une longue traînée. » Expérience II. — On remplace l'acide lactique par i" d'alcool absolu étendu de moitié. — On enregistre des résultats analogues. (') Parmi les principaux travaux relatifs à ce sujet, il convient de rappeler soit ceux de M. Arloing, de MM. Boux et Nocard sur la reviviscence du virus du charbon symplomatique par l'acide lactique, soit les recherches de MM. Charrin, Platania, Wurtz, Maurel, etc. (^) Ces expériences ont été poursuivies au laboratoire de M. le professeur Bou- chard. ( 3/,5 ) » Dans d'autres expériences, nous avons injecté de l'acétate de plomb, du bichlorure de mercure, de la tuberculine, de la malléine, des toxines pyocyaniques, utilisant ainsi des poisons inorganiques ou des corps pou- vant dériver soit de la vie de nos cellules, soit de celle des bactéries. Dans l'immense majorité des cas, un fragment donné de l'un des viscères d'un animal intoxiqué a fait apparaître plus de colonies qu'une même parcelle de l'organe similaire d'un cobaye inoculé, mais non empoisonné. » Les faits établissent donc que l'intoxication agit sur l'élément quan- tité, lorsqu'elle influence un virus. — Il convenait, dès lors, de recher- cher si elle ne modifiait pas la qualité. » Expérience III. — Le lo juillet, on injecte, sous la peau d'un cobaye, quelques gouttes d'une culture pyocyanique obtenue en semant le sang de l'animal A de l'expé- rience I ; un cobaye D reçoit la culture correspondante faite avec le sang du sujet B de cette expérience I. » On fait pénétrer des doses identiques, estimant que la durée de ces cultures, elTectuées dans i\" de bouillon, permettait de négliger l'inégalité de richesse micro- bienne des semences initiales, inégalité d'ailleurs rendue insignifiante par le peu de volume de ces semences. » Le cobaye C succombe le 12 juillet; le second, contaminé par le bouillon fertilisé à l'aide des humeurs d'un animal empoisonné, meurt le i4- » Expérience IV. — On cultive le microbe du pus bleu sur des milieux addition- nés d'acide lactique à 2 pour 1000. — On reconnaît que la sécrétion des pigments est entravée. » On inocule à un cobaye E 2='= de cette culture contenant de l'acide lactique; il résiste durant six jours. — La culture normale tue, à cette dose, en quarante- huit heures ('). » Ces résultats amènent à conclure que les poisons utilisés, comme autorisaient à le prévoir leurs propriétés antiseptiques, tendent à diminuer la qualité du virus. » Ainsi, chez les sujets intoxiqués, les bactéries, sans acquérir plus de virulence, se multiplient plus aisément que chez les animaux contaminés par ces bactéries, mais exempts d'intoxication. » Cette action sur le virus est-elle directe ou dérive-t-elle d'une modifi- cation du terrain? — L'absence d'exaltation du côté tie l'élément qualité permet, dans une certaine mesure, de rejeter la première hypothèse et de supposer qu'on se trouve en présence d'une perturbation de l'économie retentissant sur ce virus. Toutefois, en pareille matière, l'expérimentation seule légitime une conclusion. (•) Chacune de ces expériences a été répétée plusieurs fois; le défaut d'espace nous oblige à ne rapporter que quelques types. ( ys ) » On est ainsi logiquement conduit à rechercher l'explication de cet excès de quantité dans l'examen des changements possibles survenus dans l'organisme sous l'influence de l'introduction des toxiques. » Expérience V. — Le ii juillet 1894, on injecte 3'^'^ d'une culture du bacille du pus bleu dans le tissu sous-cutané de deux lapins également vaccinés contre ce ba- cille; à ce niveau, on place des cellules de Ziegler, puis on fait pénétrer, dans le derme de l'un de ces lapins, loin de l'inoculation, i" d'alcool et J d'acide lactique dilué. » Une, deux., trois, quatre heures après, on constate que, dans les tissus de l'animal empoisonné, les microbes sont plus abondants, les cellules migratrices plus rares, la phagocytose plus discrète. » L'immunité de cet animal a, du reste, complètement fléchi; il est mort au bout de cinq jours; le second a résisté. » Expérience VI. — Le 12 juillet, on saigne deux lapins vaccinés, dont l'un vient d'être intoxiqué. » Leurs sérums ensemencés sont également bactéricides. » La conclusion imposée par ces expériences, c'est que les corps toxi- ques mis en jeu amoindrissent la défense de l'économie luttant contre les agents pathogènes. » Des deux principaux moyens de protection actuellement les plus connus, la phagocytose et Tétat bactéricide, le premier semble être le seul compromis, du moins dans les conditions fixées par nous ( ' ). i> Or, si, chez un animal donné, la destruction microbienne due à cette phagocytose n'a pas lieu, alors qu'elle se réalise chez un témoin, il est clair que, chez cet animal, les microbes ne tarderont pas à être plus abondants que chez ce témoin. — En définitive, on est en présence d'une perturba- lion frappant l'organisme et réagissant par voie indirecte sur le virus. » En somme, nos recherches généralisent le rôle des poisons dans la genèse de l'infection; elles montrent qu'un virus, en vertu de l'action anti- phagocvtaire toxique, gagne en nombre sans devenir plus virulent. C'est, en dernière analyse, cette augmentation de nombre qui le rend, ici, plus redoutable, un virus valant principalement soit par sa qualité, soit par sa quantité. « (') Cette atténuation est-elle due à ce que les phagocj'tes ne peuvent librement sortir des capillaires, en raison de certaines propriétés vaso-motrices attribuées à quelques-uns des principes utilisés par MM. Bouchard, Gley etCharrin? Dépend- elle de ce que les toxiques employés lèsent ces phagocytes, etc.? On ne peut ici que poser des questions touchant ces sujets. — Dans l'immunité pyocyanique, les anti- toxines sont sans grande importance; nous les avons laissées de côté. ( 347 ) PHYSIOLOGIE. — Sur des lois nouvelles de la contraction pupillaire. Note de M. Cii. Henry. « Lambert a cherché à déterminer la relation qui existe entre l'ouver- ture de la pupille, la clarté de l'image rétinienne et la grandeur de l'image ; il a représenté les résultats de ses expériences par l'équation dans laquelle a désigne un nombre proportionnel à la surface de l'iris, x un nombre proportionnel à l'ouverture de la pupille, vi un nombre pro- portionnel à la surface de l'image rétinienne, y la clarté de l'image qui, en égalant une constante à l'unité, devient égale à x, a et y deux con- stantes. » Lambert suppose que la fraction ^ = "~^ > 1» part contributive de chaque élément rétinien à la contraction totale, est la même pour tous les éléments; en réalité, cette fraction ne représente qu'une moyenne; E ne dépend pas seulement de j, mais encore de yî. » J'ai d'abord répété les expériences de Lambert, dans lesquelles y elr\ varient simultanément, en considérant, à des distances différentes, une ouverture circulaire découpée dans le volet d'une chambre noire, et en mesurant ma pupille immédiatement après chaque expérience au pupillo- mètre de Robert Houdin; Lambert mesurait également sa pupille dans un miroir après chaque expérience : j'ai constaté que ^, en adoptant pour a la valeur de Lambert io°"°,6 , croît plus vite avec y qu'il ne l'avait trouvé. » A propos du calcul de ces expériences, il convient de remarquer que le diamètre observé de la pupille n'est pas le diamètre vrai, mais l'image de ce dernier fournie par l'humeur aqueuse, c'est-à-dire multipliée par f ; d'autre part, Féclairemenl de la rétine est projiortionnel, non pas à la surface vraie de la pupille, mais à la surface de l'image donnée par l'humeur aqueuse; cette quantité de lumière en effet est, toutes choses égales d'ailleurs, proportionnelle à la section utile du faisceau incident; ce faisceau, cylindrique dans l'air, devient conique après réfraction et s'appuie sur les bords de la pupille; par conséquent, le faisceau incident prolongé s'appuiera sur les bords de l'image de l'iris donnée par l'humeur aqueuse. )» J'ai entrepris ensuite deux séries d'expériences : i" en faisant varier y et conservant r, constant; 2" en faisant varier y) et conservant y constant. ( 348 ) Je mesurais ma pupille simultanément en regardant à travers les trous du pupillomètre. Dans ce cas, l'image rétinienne d'un cercle n'est plus circu- laire; les cercles de diffusion découpent dans l'objet deux lunules lumi- neuses dont la surface 2 5 = n est donnée par la formule o 2 r^ 1 r" 2c = -r- — 7,- 1 — j —^ J P 24 p r étant le rayon de l'image, p le rayon du cercle de diffusion, que l'on démontre être égal au rayon de l'image de la pupille donnée par le cris- tallin, image plus grande que la pupille vraie dans le rapport f^ et plus petite que la pupille observée dans le rapport j^. » Pour faire varier/ en conservant r, constant, j'ai adapté au pupillo- mètre un tube de i5o""" de long, terminé par un verre dépoli, que j'ai placé à des distances variables d'une ouverture circulaire découpée dans le volet. De ces expériences, il ressort que : » I. La part contributive moyenne de chaque élément rétinien à la con- traction pupillaire augmente d'abord très vite, puis très lentement, quand l 'éclat rétinien d'une même image augmente. » Pour faire varier vi en conservant/ constant, il suffisait de se placer à des distances différentes de l'ouverture circulaire découpée dans le volet, y, pour les distances un peu grandes, dépendant, dans de très faibles li- mites, de la distance, comme cela ressort de son expression ,5' \/'-2o dans laquelle i désigne l'éclat de l'objet, co la surface du trou du pupillo- mètre, p la distance de l'objet, i5 la distance en millimètres du centre op- tique à la rétine, 20 la distance du centre optique au foyer antérieur. » De ces expériences, il ressort que ^ varie en raison inverse de 0 ; la courbe est une hyperbole équilatère; autrement dit : )) II. La part contributive moyenne de chaque élément rétinien à la contrac- tion pupillaire varie en raison inverse de la surface impressionnée : les élé- ments centraux (les moins sensibles) sont les plus constricteurs. » On sait que l'ouverture pupillaire diminue quand l'éclat rétinien aug- mente; par là même la surface impressionnée diminue; mais, quand cette surface diminue, l'ouverture pupillaire, d'après la seconde série d'expé- riences, tend à augmenter; donc : « III. // existe pour la contraction pupillaire un de ces mécanismes régula- ( 349 ) leurs, dont on constate l'existence dans d'autres domaines du système nerveux et qui tendent à assurer la stahilité de l'organisme. n Dans les calculs de ces deux dernières séries d'expériences, j'ai adopté pour a la valeur i3""" , c'est-à-dire le carré de la valeur du diamètre de l'iris indiquée par les anatomistes. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — L'emploi du bec Aner peut-il produire un empoison- nement partiel C)! Note de M. N. Gréhaxt. « Dans un Mémoire que j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie le 9 juillet dernier, j'ai indiqué la présence, dans les produits de la combustion d'un bec Auer, d'une foible proportion d'oxyde de carbone, égale à ^-j^ environ. » Je me suis demandé alors s'il est possible de reconnaître, chez un animal qui respire dans une chambre fermée, éclairée pendant plusieurs heures par un bec Auer, un commencement d'empoisonnement par l'oxyde de carbone. En d'autres termes, la quantité de ce gaz qui est mélangée avec les autres produits de la combustion peut-elle donner, dans l'air con- finé, une proportion d'oxyde de carbone suffisante pour que ce gaz soit fixé par le sang? » L'expérience seule pouvait répondre à cette question, et voici com- ment je l'ai réalisée en imitant l'expérience classique et fondamentale de Félix Leblanc. » Dans la matinée, je découvre chez un chien de forte taille pesant 2o''s l'une des artères carotides, j'aspire un volume de sang égal à 42" qui est injecté dans mon appareil servant à rextraclion des gaz, dont le récipient a reçu d'abord 100"' d'acide acé- tique privé de gaz par l'ébullition; le sang a donné un volume d'acide carbonique égal à 19", 25 et une réduction à mon grisoumètre de 1,7 division, due au gaz combus- tible du sang normal. » Je fais placer sur une table, au milieu d'une chambre dont la capacité est égale à ôi""^, un bec Auer neuf qui est allumé et qui brûle avec une grande régularité et un vif éclat. L'animal est attaché dans la même chambre à i™ environ du bec: il respire les produits de la combustion, qui se mélangent avec l'air de la pièce. » Sept heures après le début de l'expérience, on fait une seconde prise de sang arté- riel, quia donné 19'=", 85 d'acide carbonique, c'est-à-dire seulement 0""^, 6 en plus; au grisoumètre, j'ai obtenu une réduction égale à 2,2; retranchons 1,7 venant du sang (') Travail du laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire natu- relle. G. K., 1894, 2- Semesire. (T. CXIX, N° 5.) 4^ ( 35o ) normal, il reste o,5 correspondant à l'oxyde de carbone extrait du sang, ce qui repré- sente o",o65 d'oxyde de carbone ou C^iS de ce gaz dans loo'^''. )) Si j'appliquais la loi d'absorption au bout d'une demi-heure, ne connaissant pas encore ce que devient l'absorption au bout de sept heures, je trouve que ce très petit volume d'oxyde de carbone correspondrait à la présence de Yïhrô d'oxyde de carbone dans l'air, ce qui est une proportion absolument négligeable. » Je conclus de cette expérience que remploi d'un bec Auer ne peut pas produire d'empoisonnement. » ZOOLOGIE. — Sur la transformation des Paguriens en crabes anomoures de la sous-famille des Lithodinès. Note de M. E.-L. Bouvier, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Il est peu de Crustacés décapodes qui, à première vue, différent autant des Paguriens que les Litiiodes : avec leur carapace large et très calcifiée, leur rostre saillant, leur abdomen replié et aplati, ils ressemblent tout à fait à des Crabes et ne rappellent en rien ces Crustacés allongés et à abdomen mou qu'on nomme indifféremment Pagures ou liernards-V Ermite. En dépit de ces dissemblances frappantes, les affinités de ces animaux sont très réelles et l'on sait aujourd'hui, grâce surtout aux recherches de M. Boas, que les Lithodinès sont des Paguriens transformés en Crabes ano- moures. Mais on ignorait jusqu'ici, au moins en ce qui concerne l'abdomen, le mécanisme de cette transformation, et c'est pour combler cette lacune que j'ai entrepris les recherches consignées dans la présente Note, à l'aide des collections du Muséum d'Histoire naturelle. » Malgré les différences extérieures, les Crustacés du genre Hapalo- gaster (H. cavicauda) sont, à tous égards, les Lithodinès les plus voisins des Eupagurus, c'est-à-dire des Bernards-l'Eimite. Ils ont, comme eux, un abdomen en grande partie membraneux et, sur la face dorsale de cet ab- domen, un certain nombre de plaques plus ou moins calcifiées : une en avant qui correspond au i*'' segment abdominal, deux en arrière qui sont celles des 6° et 7* segments, enfin, en avant de ces dernières, deux ou trois paires successives de petites pièces qui correspondent aux segments 3, 4 et 5 de l'abdomen. Le 2^ segment abdominal rappelle également celui des Eupagurus par sa partie médiane membraneuse qui sépare deux aires plus solides, mais cette homologie n'est qu'apparente. Dans les Phylloh- tliodes (P. papillosa), en effet, la région dorsale du 2° segment est envahie ( 35. ) tout entière par des nodules calcifiés qui se soudent en partie pour former une série transversale, de trois pièces annulaires; dans les Eapalogaster, des nodules analogues remplissent toute Taire médiane membraneuse, puis se soudent peu à peu jiour former les aires solides latérales, qui se subdivisent elles-mêmes longitudinalement en deux pièces. On doit donc admettre que les pièces solides du 2"^ segment des Eupagurus ont disparu d'abord, et qa ensuite se sont formées à leur place, par fusion de nodules calcifiés, les pièces solides des Phyllolithndes et des Eapalogaster. » Chez les Dermaturus (D. hispidus) les nodules calcifiés, qui existent au milieu du deuxième segment chez les Eapalogaster, sont soudés en une seule plaque, de sorte que le segment est protégé par cinq pièces conti- gucs : une impaire médiane, deux latérales et deux marginales. Mais les pièces solides qui occupent les trois segments suivants chez les Eupagurus et les Eapalogaster ont disparu, et la surface membraneuse de cette région se recouvre tout entière de nodules faiblement calcifiés. » Cette calcification devient plus intense chez les Neolithodes {IV. Gri- maldii de l'Hirondelle) , les nodules s'élargissent et certains se soudent entre eux pour former à gauche une série linéaire de trois petites pièces, qui occupent de ce côté la même place que les pièces correspondantes des Eupagurus et des Eapalogaster. Mais il en est de ces pièces comme du deuxième segment des Eapalogaster; analogues à celles des Eupagurus, elles n'ont avec elles aucune homologie, et représentent simplement des formations nouvelles éminemment caractéristiques des Lithodinés. » Chez les Lithodes, en effet, les nodules se soudent sur une plus grande étendue et forment de chaque côté une série longitudinale de trois larges pièces contiguës. Entre ces deux séries de pièces les nodules médians se groupent en séries transversales plus ou moins régulières; en dehors ils se fusionnent entre eux et donnent naissance (des deux côtés chez le mâle, du côté droit seulement chez la femelle) à une série de petites pièces mar- ginales. Le deuxième segment abdominal varie d'ailleurs beaucoup dans ce genre : ses cinq pièces sont encore distinctes dans le L. brevipes et dans le L. camtschaticus, les deux latérales se soudent avec la médiane dans le L. antarctica, enfin toutes cinq se réunissent en une seule pièce dans le L. arctica et dans le L. ferox. » L'abdomen des Echidnocerus (E. cibarius ei E . foraminatus) ressemble à celui de ces derniers, mais les nodules médians se soudent et forment trois pièces qui s'intercalent exactement entre les pièces latérales des segments 3, 4 et 5; ces trois plaques nouvelles ne sont d'ailleurs pas con- ( 352 ) ligues et restent séparées par une rangée transversale de nodules libres ou incomplètement soudés. Il en est de même dans les Paralomis (P. gra- nulosa et P. verrucosa), mais les pièces marginales du troisième segment sont déjà soudées aux pièces latérales. » Chez les Rhinolithodes (R. biscayensis du Talisman), les pièces margi- nales se soudent toutes aux latérales; les nodules qui séparent les pièces médianes se fusionnent complètement et forment d'étroites baguettes intercalaires; chez les Cryptolilhodes (C. silchemis), enfin, ces baguettes se confondent avec la plus postérieure des deux pièces, qu'elles séparent, et l'abdomen sCtrouve constitué, dans sa partie moyenne, par trois séries longitudinales de trois pièces contiguës. Si les trois pièces transversales d'un même segment se soudaient alors comme celles du deuxième, l'ab- domen deviendrait extérieurement identique à celui d'un Crabe ; cet état n'est réalisé chez aucune espèce actuellement connue; mais c'est évidem- ment la forme vers laquelle évolue la sous-famille des Lithodinés. » En résumé, les pièces abdominales des Lithodinés, bien qu'analogues par leur position aux pièces correspondantes des Paguriens, ne présentent avec elles aucune homologie réelle. Pour se transformer en Lithodinés typiques, les Eupagiirus ont d'abord perdu toutes leurs pièces abdominales, à l'exception de celles du premier et des deux derniers segments; puis des nodules calcifiés ont envahi la vaste surface membraneuse de l'abdomen, et c'est par la fusion de ces nodules que se sont entièrement formées toutes les pièces solides qui caractérisent les représentants de la sous- famille. » ANATOMIE AMMALE. — La glande venimeuse des Myriapodes chilopodes ('). Note de M. O. Duboscq, transmise par M. de Lacaze Duthiers. « Malgré les recherches récentes de Mac I^eod, Soulié, Zograf, Herbst, la glande venimeuse des Myriapodes chilopodes n'est pas bien connue. On sait que l'orifice est situé, chez tous les Chilopodes, sur la face buccale de la pointe du crochet, qu'à cet orifice fait suite un canal chitineux tubii- laire s'étendant jusque dans la hanche de la forcipule; qu'autour du canal un tissu d'un blanc nacré constitue la glande, qui a une forme cylin- drique chez la Scolopendre, piriforme chez les autres Chilopodes ; mais, sur (') Travail fait au laboratoire de Luc-sur-Mer et au laboratoire Arago (Banyuls). ( 353 ) la véritable structure du tissu glandulaire, les auteurs sont en complet désaccord. Les uns (Mac Leod, Herbst) décrivent, autour du canal, de grandes cellules rayonnantes qui auraient un noyau à leur fond. Les autres (Soulié, Zograf) voient en ces prétendues cellules des tubes glandulaires à cellules sécrétantes multiples. Quant aux muscles de la glande, aucun n'en ayant vu, tous admettent qu'elle est comprimée par les muscles ad- ducteurs des forcipules, ce qui aurait cependant pour résultat de faire sourdre le venin à chaque mouvement de ces pieds-mâchoires. » Voici, d'après mes recherches, la structure de la glande de la Scolo- pendre (Scolopendra cingiilala, Labeille) : » Le canal excréteur, d'une chitine très épaisse, se divise en deux portions : une portion antérieure, non glandulaire, et n'offrant de particulier que des épaississeraents plus ou moins parallèles, lui donnant vaguement l'apparence d'une trachée; une por- tion postérieure, glandulaire, de même épaisseur et de même calibre, mais percée de trous en forme d'olives. Ces trous entêté pris par beaucoup pour de petites éminences creuses, appendues autour du canal excréteur : cela vient de ce que la chitine bor- dante est plus dense que la chitine unissante, qui est pâle, d'où apparence de relief. Ils n'occupent pas toute la surface de la partie postérieure, mais seulement les trois quarts. La région externe en est tout du long dépourvue. A celte région correspond le sillon de la glande. » Le tissu glandulaire semble disposé tout autour du canal excréteur, qui serait central. En réalité, le canal est superficiel, étant au fond d'un sillon longitudinal où se ramifient les trachées et les artères de la glande. (Les nerfs de la glande issus du nerf forcipulaire se répandent à l'opposé du sillon.) Au fond du sillon, le canal n'a pas sa chitine à nu; elle est recouverte d'un épithélium cylindrique. » Autour du canal, rayonnent, perpendiculaires, de nombreux tubes glandulaires. A chaque trou du canal s'abouche un tube glandulaire. Chaque tube est de forme conique ou pyramidale, avec l'orifice du canal pour sommet du cône. Leur paroi est une mince membrane fondamentale, légèrement chitinisée, où l'on remarque épars des noyaux ovalaires granuleux. Le fond seul est occupé par de petites cellules glan- dulaires en prolifération active. Aussi chaque tube produit et contient une grande quantité de venin. Les tubes ont leurs faces communes confondues, et sont en somme de profondes alvéoles. » Entre les tubes s'accolent, sur leurs parois, de nombreuses fibres musculaires striées, facilement mises en évidence sur les préparations bien fixées. Ces fibres s'insèrent, d'une part, par leurs extrémités ramifiées, sur le canal excréteur; d'autre part, elles se perdent dans la tunique externe de la glande, qui est un réseau musculaire de même nature. Elles présentent la striation transversale ordinaire, avec alternance de disques épais et de disques minces, et une striation longitudinale, qui les montre composées de fibrilles. Elles ont de nombreux noyaux ovalaires, granuleux, ordinairement superfi- ciels ; mais quelquefois dans l'épaisseur de la fibre. » La tunique externe de la glande n'est autre qu'un réseau musculaire dont les ( 354 ) mailles sonl unies par une substance fondamentale chilinisée. Les auteurs, ayant vu seulement les noyaux des muscles, l'ont décrite comme un endothélium. Ce réseau est épais et composé de plusieurs couches sur la face de la glande opposée au sillon. Au voisinage du sillon, les fibres sont plus rares et moins épaisses; elles ont la même structure que les fibres profondes intercalées entre les tubes. » Ainsi se trouve constitué un riche appareil musculaire pour la compression de la glande et l'expulsion du venin. » Chez les autres Chilopodes, la structure est essentiellement la même. Ainsi la glande venimeuse du Cryplops (Cryptops horlensis Leach) est assez semblable ; mais les tubes sont plus allongés et non perpendiculaires. Il n'y a pas de sillon, et le canal est perforé sur tout son pourtour. Les muscles sont très développés, surtout dans la tunique, et disposés comme dans la Scolopendre. M La glande du Géophile (Geophilus longicornis Leach) se rapproche de celle du Cryptops. Mais les muscles de la tunique ne sont plus en réseau. Ce sont de grandes fibres longues comme la glande, parallèles, sur une seule couche, et assez semblables à toutes les fibres musculaires du corps. » Chez le Lithobius (^Lithohius forficatus Linné), la tunique est un ré- seau de fibres; toutefois leur nature musculaire n'est plus évidente. Ce sont des fibres que les acides montrent composées de nombreuses fibrilles parallèles, desquelles toute striation est absente. A leur surface, sont de grands noyaux elliptiques, avec un très petit nucléole. Comme elles résistent à l'action de l'eau bouillante et des acides, je les rapproche des fibres musculaires, sans croire à leur contractilité. » Le Scutigère {Scutigera coleoptrata Linné) a sa glande faite, au point de vue histologique, comme celle du Lithobius. Mais le canal excréteur reste court et, la glande descendant jusque dans la hanche, l'allongement de la forcipule a amené ici un allongement extrême des tubes. 1) Je dirai plus tard ce qu'il faut penser du venin et de ses effets. » ANATOMIE ANIMALE. — Pulmonés à branchie. Note de M. Paul Pelseneer. « I. Parmi les Mollusques pulmonés aquatiques de Madagascar, se trouve une forme sénestre qui présente normalement, en dessous de l'ori- fice pulmonaire et à gauche de l'anus, une branchie bien constituée. Cette branchie est plissée et non pectinée (c'est-à-dire qu'elle est conformée comme celle des Opisthobranches) et n'est fixée que par sa base seule- ( 355 ) meut. Mais elle ii'esl pas homologue de la liranchie ou cténidie des autres Gastropodes : elle est, en effet, située tout entière hors de la cavité pal- léale, alors qu'elle y est contenue chez ces derniers : c'est donc^une for- mation nouvelle. » II. L'apparition de cet organe sur un Pulmoné s'explique par l'étude de nos formes indigènes; car certaines d'entre elles possèdent déjà cette branchie, mais à un moindre degré de développement : tels sont les Pla- norhis et les Ancylus. » Le Planorhis corneus présente, en dehors de la cavité palléale ou pul- monaire, à gauche de l'anus, un lobe tégumenlaire aplati, lisse, extensible, dont la structure révèle le rôle respiratoire; le même lobe existe, propor- tionnellement plus petit, dans Planorhis marginatus. » IS Ancylus possède aussi (à droite chez A. lacuslris) ce lobe, qui y est depuis longtemps déjà désigné sous le nom de branchie et qui en remplit les fonctions d'une façon continue, car, chez ce genre, il n'y a plus trace (le cavité palléale (ou poumon). Or on sait que le Planorhis est beaucoup moins aérien que la Limnœa; et on sait aussi que, dans une eau pure, X Ancylus reste toujours complètement immergé (ce qui explique la dispa- rition de son poumon). » Ces Pulmonés ayant perdu la branchie originelle (ou cténidie) des Mollusques, mais étant revenus ultérieurement à des habitudes aquati- ques, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'ils se soient refait une branchie, morphologiquement diiférente de celle.-là, bien que d^ns le Pulmoné de Madagascar elle soit conformée d'une façon semblable : il n'y a là qu'un remarquable exemple à' honioplasie et d'irréversibilité de l'évolution, c'est- à-dire de l'impuissance d'un organe perdu à réapparaître. )) III. Le Mollusque de Madagascar dont il s'agit n'est connu que con- chyliologiquement et se trouve désigné sous le nom de Physa lamellata. Mais toute son organisation montre qu'il n'appartient pas au genre Physa; je me borme à indiquer ici l'absence, chez ce dernier (comme chez la Limnœa), de l'appareil branchial para-anal. )) La Physa lamellata constitue le lype d'un genre très voisin des Pla- norhis, que je propose de nommer Pulmohranchia. » ( 356 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la pesle de Hong-Kong. Note de M. Yehsiv. M. DucLAUx communique à l'Académie les passages suivants d'une Lettre adressée, à l'Institut Pasteur, par M. le D"" Yersin, médecin des colo- nies, envoyé à Hong-Rong pour étudier la peste. « L'incubation est de quatre à six jours; puis, la maladie débute brusquement par de l'accablement et un épuisement des forces. Dès le premierjour, le bubon apparaît; il est souvent unique et siège, dans la majeure partie des cas, à la région inguinale. La fièvre est continue, elle s'accompagne de délire. La constipation est plus fréquente que la diarrhée. La mort arrive en vingt-quatre heures ou au bout de quatre à cinq jours. Quand la vie se prolonge au delà de cinq à six jours, le bubon se ramollit et le pronostic devient meilleur. » Les premières recherches bactériologiques ont été faites sur des sujets vivants. L'examen du sang retiré d'un doigt à diverses périodes de la maladie n'a pas montré de microbes et l'ensemencement est resté stérile. » Les bubons, au contraire, contiennent en abondance et à l'état de pureté un ba- cille très petit, court, à bouts arrondis, ne se teignant pas par la méthode de Gram, mais se colorant par le violet de gentiane. Chez huit malades, j'ai trouvé le bacille dans les bubons. A l'autopsie de deux pestiférés, j'ai rencontré le même microbe. Il est surtout nombreux dans les bubons, il est moins abondant dans les autres ganglions, et très rare dans le sang au moment de la mort. Le foie, la rate sont augmentés de vo- lume et renferment le bacille spécifique. » Des souris inoculées avec une trace de la pulpe d'un bubon meurent en vingt-quatre heures avec des bacilles dans les ganglions, dans les organes et dans le sang, où ils sont plus longs et plus grêles, elles succombent à une véritable septicémie. Les cobayes meurent en trois à six jours; ils présentent de l'œdème au point d'inoculation, une tuméfaction des ganglions voisins et une augmentation de volume du foie et de la rate. Plus la maladie se prolonge, plus les ganglions deviennent volumineux. » De cinq souris inoculées avec quelques gouttes de sang, une seule a succombé le quatrième jour. Un cobaye inoculé de la même manière est mort en six jours. » Une souris qui avait mangé la rate d'une autre souris morte de la peste a pris la maladie : il en est de même d'un rat qui avait mangé un fragment de bubon. » Le microbe se cultive facilement sur gélose, en donnant une couche blanchâtre uniforme. » La séance est levée à 4 heures. J. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILT.ARS ET FILS, Quai (les Grands-Augusiins, n" 55. epuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dtmitmlie. Ils fonneul, à la fin de l'année, deux volumes in-4'. Deux les, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel art du i" janvier. Le prix île l'abonnement est fixé iiin.ii i/u'il suit ; Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, ■st. chez Messieurs ; 71 Michel'et Médan. Gavault St-Lager. er { Jourdan. RuIT. tens Coiirtin-Hecquel. i Germain elGrassin. ers , , , ' Lacnese. onne Jérôme. ançon Jacquard. Avrard. deaux ' Duthu. Millier (G.). rges Renaud. ÎLefouriiier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroir. ( Baër. ( Massif. imbcry Perrin. , Henry. ( Marguerie. \ Rousseau. ( Ribou-Coiiay. , Lamarche. on j Ratel. ' Damidot. ( Lauverjal I Crepin. „ ., i Drevet. inoble ' ' Gralier. Hochelle Koucher. \ Boiirdignoii. Lorient. Lyon . Mai'seille Montpellier Moulins Nanc y ' Nantes A'ice. JS'inies . . Orléans îrbourg rmont-Ferr. Havre. te.. ( Donibre. \ Lefebvre. / Quarré. Poitiers... . Bennes . . . ■ liocheforl . Rouen S' -Etienne Toulon Toulouse.. Tours.. Valenciennes. chez Messieurs : I Baumal. / j\im« Texier. / Bernoux et Cumin. \ Georg. < Mégret. i Cliaiiaid. I Ville. Ruai. Calas. Coulet. Martial Place. Jai-qiies. Grosjean-Maiipin. Sidot frères. Loi seau. M"* Veloppé. Baraïa. Visconli et G". Tliibaud. Luzeray. Clanchier. Dniinaud. Plihon t Hervé. Girarier la production et la perception Pages. des souTIlrs dans les tuyaux qui sont le siège d'un écoulement d'air ^Vi'i M. .\. PoMEi.. — Sur certaines des dernières pliascs géolof»iques et climatériques du sol liarbaresi] ue 3 1 J RAPPORTS. M. WoLE. — Happori sur un .Mémoire de iM. Bigourdan, intilulé : » Sur la mesure inirroinétriqne drs pptitt'S distances an- gulaires célestes, et sui' un moyen de per- fectionner ce genre de mesures >■ CORRESPOrVDArVCE. Le Conseil uexéh-\l ues Facultés he Lyon invite 1 Vcadémic à se faire leprésenter à rinaui,'uralion de la statue de Claude Ber- nard , ' • I M. le Secrétaire perpéiuel signale, parmi les pièces de la Correspondance, un Mé- moire de -M. Mah'y <■ Sur les polygones réguliers ( étude élémentaire ) » ■ ■ ■ i iM. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces impi-imées de la Correspondance, r 11 Annuaire de l'École Polytechnique pour l'année iSg'i » -v'i M. W. iiE TANNKxnERG. — Sur la théorie des formes différeiilielles quadratiques. . iji M. RiQEiER.. — Sur l'intégration de certains systèmes d'équations aux dérivées partielles du premier ordre impliquant plusieurs fonctions inconnues Vj ^ jM. g. More.vu. — lie l'absorption de la lu- mière dans les milieux isotropes et cris- tallisés -Ss^ M. F. OsMOND. — Contribution à l'étude de la structure des aciers 839 M. FÉRY. Réfractométre à cuve chauf- fable. .\])plication à la mesure des corps liras j32 ,MM. Pu. Barbier et L. Boiveauit. — Sur la constitution du rhodinol de l'essence de Pelargonium ^>i| M. Cii. iMouRiju. — Action du chlorure de thionyle (acide chlorosulfureux ) sur quelques composés minéraux et organiques. .H 17 M. E. BuucEER. — Sur la stabilité des so- lutions aqueuses de biclilorure de mer- lure -iî" iV. P. Petit. — L'oxydation des moûts de bière i'^-! MM. CuARRiN et DircLERT. Mécanisme de l'influence des substances toxiques agis- sant à titre de causes secondes d.ins la genèse de l'infection '■^'| M. Cil. Henry. — Sur les lois nouvelles de la contraction pupillaire i'^- M. N. Gréuant. — L'emploi du bec Auer peut-il produire un empoisonnement par- tiel ■:■ -'-'lO M. E.-L. BoiviER. — Sur la transformation des Paguriens en crabes anomoures de la sous-fainille des Lilliodinés 3jo M. 0. DiBOSCû. — La glande venimeuse des -Myriapodes chilopodes iâ-i M. Paul Pelseneer. — Pulmonés à branchie. 35^ .M. Versin. — Sur la peste de Hong-Kong.. 35fi PAKIS. — LMPKIMEKIK G\UTHIER-VILL.\RS ET FILS, Ouai des Grands-AuKusi ins, 5S. Ll Gérant : Gautuier-Villabs. 1894 ^Ol 2E et « ^ 4 • on peut former un groupe transitif G, d'ordre Q, de degré p = x' holoédriquement isomorphe à S, le groupe T correspondant au groupe H des substitutions de G qui laissent une même lettre de G immobile. Inversement tout iso- morphe holoédrique de S peut être formé de cette manière. 1) Admettons que G ne se confonde ni avec le groupe symétrique, ni avec le groupe alterné de n éléments : les groupes transitifs de ce genre ont été considérés par MM. Kronecker, Jordan et Netto. » On peut énoncer à leur sujet les propriétés suivantes : I. — S est un groupe symétrique. » Théorème I. — En général G n'est qu'une fois positif; les seules excep- tions, correspondant à des groupes connus, ont lieu pour n^6, p poui'ant prendre les valeurs 10 et 6. ( 363 ) ). Il suffit d'établir ce théorème pour le cas où G est positif; alors, quand T contient une substitution circulaire d'ordre 3, on trouve deux ca- tégories de groupes primitifs, que l'on peut former directement; quand T ne contient pas de substitution circulaire d'ordre 3, on sait, d'après M. Bo- chert ('), que pn'est pas inférieur à (^j! ou i—~—]^- suivant que « est pair ou impair; la démonstration s'achève en s'appuyant sur le lemme sui- vant : » Lemme I. — Dans un groupe G' deux fois transitif quelconque, de degré p, d'ordre (/, une substitution quelconque a toujours au moins p — i transfor- mées distinctes ; par suite, le nombre des substitutions échangeables à une sub- stilution quelconque de ce groupe est 5 — ^- • )) Théorème II. — G ne peut contenir un groupe K transitif entre les lettres qu'il déplace et de degré <^ p, si > 8. » Théorème III. — En général, G ne peut renfermer de substitution circulaire quand n > 8. Cependant il existe des groupes G de degré in (n, impair^, non primitifs, contenant une substitution circulaire d'ordre 2n, et pour lesquels H est lioloédriquement isomorphe au groupe alterné de n — i éléments. M La démonstration s'appuie sur les lemmes suivants : » Lemme II. — Un groupe transitif ne peut renfermer de substitution cir- culaire (tordre h que s'il est primitif ou composé avec un sous-groupe d'ordre non premier à h . » Lemme III. — Un groupe primitif de degré f ne peut renfermer de sub- stitution circulaire d'ordre h que si h = p ou si le groupe est deux fois tran- sitif. » Ce dernier lemme est une conséquence directe d'un théorème de M. Jordan (-). II. — S est un groupe alterné. » Les raisonnements et les propriétés sont analogues : » Théorème IV. — En général, G n^est qu'une fois transitif; les seules ex- ceptions, correspondant à des groupes connus, ont lieu pour n^S, p pouvant prendre les valeurs ï5, lo et 6. » Théorème V. — G ne peut contenir un groupe K transitif entre les lettres qu'il déplace et de degré 8. (') Mathematische Annalen, t. XXXIII, p. 584. (') Journal de Liouville, 2" série, t. XVI, p. 384; 1871. ( 364 ) » Théorème VI. — G ne peut renfermer de substitution circulaire quand «>8. » Pour le cas de /i = 8, il existe effectivement ('|) un groupe de degré i5, deux fois transitif, d'ordre i5, i4. 12, 8, holoédriquement isomorphe au groupe alterné de 8 éléments et renfermant une substitution circulaire d'ordre i5 correspondant à la substitution {a,a.,a^a,a-^) {a^a^a^). » Les théorèmes III et VI avaient été établis par M. Netto (^) dans le cas où la substitution circulaire est d'ordre p'" (p étant un nombre pre- mier). » t ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les zéros de certaines fonctions discontinues. Principe de la méthode pour trouver les zéros de certaines fonctions. Note de M. Desaint, présentée par M. Poincaré. (Extrait.) « J'arrive à certains résultats qui se rattachent aux deux propriétés suivantes : » 1° Si Y{x,y,z)dxdydz, k{x,y,z) dx dy 4- V){x,y,z) dx dz + £,{x,y,z) dydz, h.{x , y , z) dx -\- V> dy -{- C dz conservent un signe constant quand (x,y, s) varie respectivement dans les volumes V, sur les surfaces S, sur les lignes L; si, déplus, <ï'(.r,j', :;X,Y,Z) garde un signe constant pour toutes valeurs des variables, les trois fonc- tions de chaque groupe f — f f C \'{x, y,z)dxdYdz{X — x) , .„ „ > •^' i J^v..-v,-....+v„*[(^-^r+(Y-/)^+(Z-^r]— •^*^^'^' *'^^' ,^ — C C C V( A-, y, z ) dx dy dz{Y - y) /yy7\ *-//x -t-V,+...+V„ y{x,y,z)dxdydz{Z~z) ^^j/y y 7\ (') Jordan, Traité des substitutions, groupes linéaires. 0 Journal fiiv Math., t. C, p. /jSe. ( 365 ) [A(.r, y, j)f/j-rfv+ B{x. v,z)d.rdz + G(.g, y,z)dvdz] (X — .r) ^ . „ y „. s,.s.....H-s„ [(X-.,/+(Y-j)^+(Z-.)n- =^^-" ' > /* /• (Af/xf/y + Brfxc/3 + G(frf/i) (Y — /) /y v v\ , r r {kdxdv + Bdxdz + Cdydz){7. — z) . =|('Y Y 7N ^'=J .W...S,. *[(x-^r-+(Y-yrH-(z-.rr "*^ ' '^• / /■ [A,(.r, .r,G)r/j- + Bi(X,7, j)tfr + Ci(^, y. •z)c?s](X — -r) ,.„ ,, „x -^•-"A,.,... .*L,. *[(X-.rr+(Y-r)^+(Z-.-)^] _/v^, i,/.;. '^'-'^Ju^u-....^.. *[(X_.T+(Y y)«+(Z-.ri =^^-'^' ^''^^• I r (A,f/.r+ B, qui admet la courbe h[z = g(t)] comme coupure, a ses zéros à l'intérieur de tout contour convexe entourant L. » Théorème. — Si k(^œ, y) dxdj conserve un signe constant dans les sur- faces S, S, . . . S„, la fonction Y(z)= f M^.^U^dy ^^ , ^ ,, + jy^ qui admet les lignes limitant 8,8, . . .S„ comme coupures, a ses zéros à l'inté- rieur de tout contour convexe entourant S, S^ 8„. » 2° Considérons 'maintenant, au lieu d'intégrales, des séries, autres formes d'un nombre infini de termes ; la plupart des résultats qui suivent dérivent de la propriété suivante : )) Si F, (a, p, y, ... , >>) est représentée par une série i/, (a, p, y, ...,l,m,n, p, ..., r), le signe 1 s'étendant à des valeurs des paramètres m, n, p, . . . , r, s variant d'une façon non continue suivant une certaine loi, et si, de plus, a{m, n, p, ..., r), b(m, n,p, . . .,r), cÇjn, n, p r) représentent, lorsque m, n, p, ... , /varient, un point quelconque d'un espace V à trois dimen- sions sous la condition que/, o, (x, y, z, m, n, . . . , p, . . ., r) garde un signe constant lorsque x, y, z, m, n, p, ...,/• varient, les trois fonctions . x^^^VV /i(°'.P.y'----^. "h n,p,...,r,s) ^i{a,b,c,r7i,n,p,...,r){a; — a) 1. "i '^^\^'y'~-)—2dZi {a: — ay-h (y — i^r^ {z — cy- ' 1, '■. A-, .'t 4>,(rr,j',z)— 22 /i(a, p, Y,-. •,X,7?z,n, /?,.■■,/•, 5) o,{a,b,c,m,n,p,...,r){s — c)^ 1.". ont leurs zéros communs à l'intérieur de toute surface convexe entourant les espaces de discontinuité V, — c^. » En particulier, si les volumes dégénèrent en cylindres infiniment apla- tis situés sur le plan des x,y, on a le théorème suivant : » Théorème. — Si F, (a, p, y, . . . , 1) est représenté par une série i/, (si, [3,.'., ...,m,n,p, .... r,s), le signe s'étendant à des valeurs des paramétres m, n, p, .. . , r, s, variant sui- ( 367 ) vanl une loi d'une façon non continue, si g, (m, n, p, . . . , r, s) représente un /loint quelconque d'une aire S, lors(jue m, n, p, . . . , r , s varient et si les termes du développement de F, gardent un signe constant. *(=)-22: étendue aux aires S,, S^, . . ., Sa, el qui admet ces aires comme espaces de dis- continuités, a ses zéros à l'intérieur de tout contour convexe entourant S,, S^, . . . , S/t. » En particulier, V V — , ^ " ' " t'CIuI admet les ' -^ -^ y _ nuit + /i6| + />Ci + ■ ■ ■ H- r/, 1 '•■''' ;," ! onliers „j _f_ „ _|_ p _,_..._)_ ,- 1/, j posiUls polygones convexes S, (a, h, c,f). . . , S/,(a/,, h,, /,,) comme espaces lacu- naires, a ses zéros à l'intérieur de tout contour convexe entourant ces po- lygones, pour les valeurs de k, fi, . .,\ ayant le même signe et de module inférieur à i . » MÉCANIQUE. — Sur les équations de la Dynamique. Note de M. R. Liouville, présentée par M. Poincaré. « M. W. Vladimir de Tannenberg a présenté, sur les équations de la Dynamique, deux Notes, l'une le 3o juillet 1894, l'autre, à laquelle il renvoie dans cette dernière, le 25 mai dernier. Il existe, entre les recher- ches de M. de Tannenberg et celles que j'ai publiées dans les Comptes rendus ou le Journal de l'École Polytechnique, un lien essentiel, qui a évidem- ment échappé à l'attention de ce géomètre et que je voudrais faire remar- quer. )) La méthode indiquée par M. de Tannenberg repose entièrement sur les propriétés d'un système iliiïércntiel linéaire, invariablement lié aux équa- tions de la Dynamique, et dont il indique la construction explicite. J'ai déjà, dans une Note présentée à l'Académie le 7 octobre 1889, indique, notamment pour étudier les cas où il n'existe que deux degrés de liberté, le secours que l'on peut tirer de la considération d'un certain système linéaire, invariablement lié aux équations du mouvement ou aux équations plus générales que j'avais en vue. Ce système est adjoint à celui que M. de Tannenberg a pris pour hase de ses travaux. ( 368 ) )) J'ai signalé aussi, vers la fin de la Note citée, que la méthode s'applique, sans aucune modification essentielle, quel que soit le nombre des degrés de liberté. Dans le Mémoire détaillé, inséré au Journal de l'Ecole Polytech- nique (LIX* Cahier, 1890), j'ai encore, pour le même objet, utilisé le sys- tème adjoint dont se sert M. de Tannenberg, et indiqué en particidier que les équations associées deviennent précisément celles de la Dynamique, quand le système linéaire dont il s'agit admet une intégrale du second degré (p. 68 du Mémoire). Quand le nombre des degrés de liberté est quelconque, une proposition analogue a lieu, généralisation immédiate de la précédente; c'est un théorème contenu, bien que sous une forme un peu différente, dans ma Note du 25 avril 1892, « Sur un problème » d'analyse qui se rattache aux équations de la Dynamique » et retrouvé par M. de Tannenberg (Comptes rendus, 25 mai 1894). )) L'application de ces principes au problème de M. J^ipschitz, égale- ment traité par M. de Tannenberg, a été donnée dans ma Note du 12 sep- tembre 1892. J'ai le regret d'ajouter que, n'ayant pas connu en temps utile les résultats obtenus par M. Lipschitz, je n'ai point, à cette occasion, rap- pelé les travaux de l'éminent géomètre sur ce même sujet. Cette circon- stance seule m'aurait conduit plus facilement encore, s'il eût été nécessaire, à reconnaître que c'est grâce à une coïncidence toute fortuite que M. de Tannenberg a indiqué comme nouveaux une méthode et quelques résultats que j'avais publiés avant lui. « CHIMIE. — Sur r hydrate carbonique et la composition des hydrates de gaz. Note de M. P. Villard ('). « L'hydrate carbonique découvert par Wroblewski (-) offre la plus grande ressemblance avec l'hydrate de protoxyde d'azote ('). Ces com- posés, à forte tension de dissociation, se détruisant sous la tension maxima du gaz à température peu élevée (-1-10 et -f- 12), s'obtiennent dans les mêmes conditions. Leur formation est accompagnée de phénomènes rap- pelant la surfusion et qui paraissent constants pour les corps de ce genre. >) La combinaison du gaz avec l'eau peut avoir lieu par simple compression dans des (') Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale supérieure. (-) Comptes rendus, t. XCIV, p. 904. (') Comptes rendus, t. GXVIll, p. 954. ( 369 ) tubes non lavés, où la surfusion se produirait difficilement. Avec des tubes très pro- pres et de l'eau exempte de poussières il n'en est plus ainsi, et l'agitation même, aidée par du mercure, reste sans effet parfois jusqu'à — 9°. L'introduction d'un cristal du composé fait cesser cet état de choses, mais n'est pas nécessaire : il suffit d'agiter l'eau et le gaz avec des corps solides, tels que des fragments de platine, et on réussit alors bien au-dessus de 0°. Les résultats sont les mêmes avec de l'eau ayant contenu récemment de l'hydrate. » Une congélation même locale provoque toujours la réaction. Mais aucun des deux gaz ne se combine avec la glace : celle-ci ne parait agir que comme corps froid, ou comme corps solide favorisant l'agitation, si elle est à 0°. » Au-dessous de 0°, les deux hydrates ne se décomposent pas sensiblement sous la pression ordinaire, sauf en ])résence d'eau liquide, dont ils ne font pas cesser la sur- fusion. » Leur forme cristalline est la même, et ils n'agissent ni l'un ni l'autre sur la lumière polarisée. )) Les résultats obtenus en analysant l'hydrate carbonique par le pro- cédé décrit à propos du protoxyde d'azote conduisent aux formules sui- vantes : CO-.G,iH^O, CO=.6,oH^O, C0^6,2H-0, C0^5,9H-0. » J'ai admis que la composition exacte serait représentée par la formule C0^6H='0, qui est semblable à celle de l'hydrate de protoxyde d'azote Az^O, 6H^0. » Les chaleurs de formation des deux composés sont les mêmes, soit i5'=*',o pour une molécule, en partant du gaz libre et de l'eau liquide. La chaleur de dissolution des hydrates, sous pression, est très sensiblement celle de fusion de l'eau combinée, et ce dernier résultat semble être une confir- mation de la formule que j'ai admise. » Cette similitude de composition m'a paru être, non pas un fait isolé, mais plutôt l'expression d'une loi générale des hydrates de gaz, exception faite pour les hydracides qui peuvent former avec l'eau plusieurs composés définis parfois très stables. » J'ai été ainsi conduit à étudier les hydrates de deux gaz très différents, de l'acide carbonique et du protoxyde d'azote, susceptibles en particulier de se combiner avec la glace, l'acide sulfureux et le chlorure de méthyle. Pour le premier surtout, j'ai dû modifier un peu la méthode d'analyse, en raison de sa solubilité considérable et de la facilité avec laquelle il se transforme en acide sulfurique dont la présence, même en quantité minime, aurait faussé nécessairement les résultats, en retenant de l'eau. » Un tube de faible volume est taré successivement vide, avec un peu de mercure, ( 370 ) après addition d'eau (environ i*') et vide d'air, après introduction d'un excès de gaz liquéfié; l'hydrate est alors produit, étendu sur les parois, laissé plusieurs jours à o" en présence du gaz en excès, et agité fréquemment. Le tube est ensuite ouvert au- dessous de o°, ramené à o°, fermé et taré à nouveau; il est enfin pesé vide pour vérifier les précédentes pesées. Dans les deux dernières analyses, il a été tenu compte de la très faible quantité d'eau entraînée par le dégagement de l'excès de gaz. Toutes corrections faites, j'ai été conduit aux formules SO^e.iH^O, S0^6,oH20, S0^6,ooIPO, S0^6,o2H■^0. » Pour le chlorure de méthyle, les opérations ont pu être un peu simplifiées; elles out donné, pour la composition cherchée, CH'C1.6,oH-0, CH'C1.6,3?PO, CH3C1.6,25H20, CH^Cl.ô.oH^O, GH^Cl.S.glPO. » Les formules exactes sont vraisemblablement soseri-o, ch'ci.gh^o. » Ces résultats constituent évidemment une forte présomption en faveur de l'hypothèse suivant laquelle tous les hydrates de gaz (exception faite pour les hydracides) auraient la même constitution, exprimée par la for- mule générale M, 6H^0. » Une loi de ce genre ne peut être évidemment démontrée que par les analyses rigoureuses de tous les composés analogues, dont le nombre dépasse 20; mais elle est dès maintenant assez probable pour que j'aie tenu à l'énoncer afin de prendre date à ce sujet. Elle ne me paraît pas d'ailleurs pouvoir être sérieusement infirmée par les analyses faites jusqu'à présent, s'il est permis d'en juger par celles que j'ai reprises » En général, la dessiccation des cristaux a été imparfaite. » M. Roozeboom ('), dont les analyses sont les meilleures, a trouvé pour l'hydrate sulfureux des nombres de molécules d'eau variant de 7,3 à 7,9, assez éloignés du nombre admis 7. M. Roozeboom a, il est vrai, employé avant moi la méthode qui m'a servi, mais dans une seule expérience qui a donné en efl'et 7. L'agitation était peut- être insuffisante, défaut auquel j'ai remédié par l'addition de mercure. Peut-être aussi s'est-il formé une trace d'acide sulfurique, ce que j'ai évité en faisant le vide et n'em- ployant que de l'acide sulfureux purgé d'air au point de n'entrer en ébullilion, sous la pression ordinaire, qu'au delà de -+- 3o°. » Pour l'hvdrate de chlore, la formation de H Cl peut devenir une cause d'erreur; la meilleure analyse de M. Roozeboom donne 8""°', 43 d'eau au lieu de 8, nombre ad- mis. Un écart de ce genre laisse subsister quelques doutes sur l'exactitude de la for- mule CP, SH^O. » Les analyses d'hydrate carbonique faites par Wroblewski donnent des nombres compris entre 7,21 et 8,88. Le volume de gaz combiné n'atteignait pas 1'^'=. Je ne con- (') Recueil des Travaux chimiques des Pays-Bas, t. 111. ( •"'71 ) sidèie pas non plus comme exacte la formule donnée par M. de Forcrand et moi (' ) pour riivdrale de clilorure de niétlivle. La durée de l'expérience (douze heuies) était insuffisante. » J'ajouterai que tous ces composés ont probablement la même forme crislalliiie. Les hydrates de Az-O, CQ-, SO-, CH'Cl offrent les mêmes ap- parences et n'agissent pas sur la lumière polarisée, fait déjà constaté pour l'hydrogène sulfuré (^), il en serait autrement, d'après M. Roozeboom, pour l'hydrate de chlore, mais ce corps, examiné à l'abri de toute lumière étrangère, m'a paru tout à fait inactif, même avec l'aide d'un quartz teinté sensible. D'ailleurs M. Ditte (') a observé des octaèdres presque parfaits et des cristaux rappelant ceux de AzH^Cl. Cette ressemblance m'a paru complète aussi bien pour l'hydrate de chlore que pour les autres, quand ils se forment au sein de l'eau. » CHIMIE. — Sels basiques de calcium. Note de M. Tassilly. n La chaux possède la propriété de s'unir aux combinaisons halogénées du calcium pour former des sels basiques. » L'un d'entre eux, l'oxydiloinu-c CaCP.SCaO .iGH-O, a été étudié par M. Ditte qui a examiné la stabilité de ce corps en présence de l'eau et du chlorure de calcium dissous ( ') et par M. André qui a déterminé sa chaleur de formation C^). L'oxybromure et l'oxyiodure font l'objet de la présente Note. » Lowig a autrefois signalé un oxybromure obtenu en chauffant du bro- mure de calcium avec un lait de chaux. Il obtint ainsi un corps cristallisé en fines aiguilles et ressemblant à l'oxychlorure ("). >i V^oici comment j'ai opéré pour préparer ce corps. On dissout à chaud loos'' de bromure dans 76" d'eau, puis, on ajoute S?"" de chaux par petites portions et en agitant. Le tout est maintenu à une douce chaleur pendant quelques minutes, puis filtré sur un entonnoir à filtration chaude. Le liquide, filtré et abandonné au refroidissement (') Comptes rendus, t. CVI, p. 1^02. (2) De Forcrand, Thèse de Paris, 1882. (') Comptes rendus, t. XCV, p. laSS. *) Comptes rendus, t. XCI, p. 696. (°) Ann. de Chim. et de Phys., 6"^ série, t. III, p. 66. (^) Gmelin, 2= série, t. I, p. Sg^. ( 372) en évitant l'action de l'acide carbonique de l'air, laisse déposer de belles aiguilles. Les cristaux sont essorés, lavés avec une solution de bromure de calcium à aS pour looet enfin séchés sur du papier. Ils s'agglomèrent et prennent l'apparence de paillettes na- crées. » L'analyse conduit à la formule CaBr^SCaO. i6H^0. » L'an dernier j'ai signalé (')un oxyiodure répondant à la formule CaI^3Ca0.l6H-0 et j'ai donné un mode de formation de ce corps, qui d'ailleurs peut être préparé plus avantageusement en suivant le mode opé- ratoire indiqué plus haut pour l'oxybromure. » L'oxybromure et l'oxyiodure de calcium sont décomposés par l'eau, l'alcool, l'acide carbonique et les acides plus énergiques. Ils se dissolvent facilement dans les hydracides et dans l'acide nitrique très étendu. Ce der- nier, insuffisamment dilué, dissout l'oxyiodure avec mise en liberté d'iode. L'acide sulfurique transforme ces corps' en sulfates. » J'ai déterminé la chaleur de dissolution du corps CaBr^.SCaO. iGH^O en le dissolvant dans l'acide bromhydrique étendu. » J'ai trouvé ainsi, vers 20°, CaBr^.SCaO. lôH^O ■+- 6HBr étendu dégage +63C''i, 55 or, d'autre part, 6HBr dissous + 3CaO solide dégage -hiSS*^"' CaBr'-i- eau = CaBr- dissous dégage -+- 24*^"', 4 » La chaleur de formation du composé à partir du bromure de calcium, de la chaux solide et de l'eau liquide sera donnée par ,38cai _^ 24'"'', 4 — 63'=»i,55 — 98c-',85 et la même chaleur de formation à partir de l'eau solide par ,38c»i + 240.1^4 _ 63cai^ 55 _ 24Cal^ /| ^ ^6'-"', 45. On obtient ainsi CaBr^+SCaO 4- lôH^O liquide dégage +98^-', 85 CaBr2-|-3CaO + i6H'-0 solide dégage +76'^"', 45 ). J'ai également déterminé la chaleur de dissolution du corps GaPSCa O 16H-O en le dissolvant dans l'acide iodhydrique étendu. » J'ai trouvé vers 20" Car^3GaOi6H20 -(- 6HI étendu dégage -i-63c-i,4 (') Ili/l/. Soc. C/'iim., 3'' série, t. 1\, p. 629. ( ^^73 ) or, d"autre part, 6HI dissous + 3CaO solide dégage +i38<:=' CaP-l- eau = Cal'Missous dégage -t- 27<^"',6 )) La clialeur de fornialiou du composé à partir de l'iodure de calcium, de la chaux solide et de l'eau prise successivement à l'étal liquide et à l'état solide, sera donnée par CaP+3CaO-+-i6H20 liquide dégage -+-i02C>i,3 CaP-t-3CaO + i6H^'0 solide dégage -+- 79*^"', 3 » Résumons dans un Tableau les nombres fournis par nos détermina- tions et ceux qui ont été obtenus par M. André. Nous avons : Chaleur de formation. Chaleur de dissolution. Cal Ox.ychlorure 63,4 Oxybromure 63,55 Oxyiodure 63,3 Eau Eau liquide. solide. Cal Cal 92,00 69,13 98,85 76,45 io3,3o 79>3 On remarquera que les composés de la forme Ca]\P.3Ca0.i6H-0, dans lesquels M représente le chlore, le brome ou l'iode, ont sensiblement même chaleur de dissolution dans les hydracides correspondants. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur l'emploi des levures séleclionnées. Note de M. Charles Fabre. « 1. Depuis quelque temps, on utilise dans la pratique de la vinification les levures sélectionnées; on a cependant constaté que, par leur emploi, les résultats les plus divergents pouvaient être obtenus. » Un grand nombre de viticulteurs cherchent en effet à modifier la qua- lité du vin à produire, sans se préoccuper de la nature du raisin récolté. On semble croire qu'une levure de grand cru, correctement employée, est capable de produire, avec un moût commun, un vin comparable à un vin de grand cru. Des observations très nettes montrent au contraire que, dans certaines conditions, mal définies d'ailleurs, les levures sélectionnées ne sont d'aucune utilité. C'est pour préciser ces conditions spéciales que nous avons entrepris depuis i8gi l'étude pratique de ces levures, étude qui a été poursuivie en 1892 et iSgS, soit à l'aide d'essais de laboratoire, soit par des expériences faites sur une plus vaste échelle. G H., 1S94 i' Semestre. (T CXI\, N» 6.) 4^ ( ■■^74 ) » 2. Les essais de laboratoire ont été faits sur des moùls provenant de cépages divers, moûts qui ont été préalablement portés à la température de yo^C. Nous avons recherché si de tels liquides, ensemencés avec des levures sélectionnées, pouvaient produire un vin semblable à un vin de grand cru. » Les levures mises en expérience nous étaient envoyées par l'Institut de la Claire; nous avons utilisé celles des crus de Margaux, de Sauterne, de Vougeot. » Les moûts étaient obtenus par le foulage des raisins connus sous le nom de Cabcrnet-Sauvignon, Merlot, Sémillon (cépages cultivés dans le Borde- lais), Pineau noir, pineau gris, G'amaj ( cépages de Bourgogne). Nos rai- sins provenaient de souches américaines, greffées depuis trois, quatre ou cinq ans, et cultivées dans le département de la Haute-Garonne. » Les résultats obtenus ont été très nets, toutes les fois que la levure de Margaux a été ensemencée sur moût de Cabernet-Sauvignon, celle de Sauterne sur Sémillon, celle de Vougeot sur Pineau noir. Le vin ainsi pré- paré possède un bouquet très franc, qui s'est développé avec l'âge. » L'ensemencement des levures : i^de Vougeot sur moût de Sémillon ou de Merlot; 2° de Margaux sur Pineau gris, a fourni constamment des vins à arôme très faible; le bouquet a d'ailleurs disparu assez rapidement. La même levure de Vougeot, ensemencée sur moût de Cabernet-Sauvignon, n'a pas fourni de vin présentant un arôme bien prononcé. » Nous pouvons donc conclure de ces essais qu'un même moût se com- porte différemment avec les diverses levures, malgré la stérilisation à 70° C. , seule température que l'on puisse atteindre en pratique, à cause du goût de cuit que prend le vin d'un moût chauffé à 8o°C. Par suite, si le goût du vin dépend en partie des levures qui président à la fermentation, il dépend aussi, et pour une très large part, de la composition du terrain de culture sur lequel est ensemencé le ferment. » 3. Les expériences faites en grand nous ont permis de préciser quel était le meilleur terrain de culture. Nous avons utilisé les mêmes raisins et les mêmes levures, employés pour nos essais de laboratoire. Les ferments sélectionnés ont été ensemencés dans des fûts contenant environ trois hectolitres de moût. » On a obtenu un vin très bouqueté, en ensemençant la levure de Mar- gaux sur moût de Cabernet-Sauvignon, celle de Vougeot sur Pineau, sur Gamay, celle de Sauterne sur Sémillon. » La levure de Vougeot ensemencée sur Sémillon a donné un vin blanc ( 375) médiocre, inférieur au vin témoin obtenu sans levure; celle de Margaiix sur Pineau a fourni aussi un vin très médiocre. Il est à remarquer que la levure de Mare^aux ensemencée sur moût de Gamav a produit, en 1893, un vin difficile à clarifier et qui, comme le témoin, a été atteint de la ma- ladie connue sous le nom de casse davin, tandis que la même levure four- nissait sur moût de Cabernet-Sauvignon un excellent vin. » 4. De ces recherches, que nous nous proposons de poursuivre, dé- coulent, dès à présent, les conclusions suivantes : » i" Les levures sélectionnées destinées à produire des vins fins ne peuvent être ensemencées dans un moût quelconque. )' 2° I/ensemencement de ces levures doit être fait dans un moût de raisin provenant du ou des cépages acclimatés depuis longtemps dans la région d'où provient la culture sélectionnée. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Des applications périphériques d'alcaloïdes dans le traitement des maladies aiguës à détermination cutanée. Note de MM. L. GuiNAUD et Gustave Geley, transmise par M. A. Chauveau. « Dans une précédente Note, nous avons signalé la possibilité que l'on a de mettre en jeu le système régulateur de la thermogenèse et de pro- duire, par exemple, la baisse thermique chez les fébricitants par l'action périphérique cutanée de certains alcaloïdes ou glucosides. Nous citions notamment la cocaïne, la solanine, l'helléboréine et la sparléine, comme capables de répondre aux indications découlant du principe général que nous faisions connaître. » Mais, dans cette Note, nous n'avons présenté que les faits relatifs à l'influence des actions périphériques sur la température, sans nous préoc- cuper d'une façon spéciale des eftets de ces actions sur la courbe générale et la marche des maladies aiguës. A ce point de vue, celles-ci se sont nettement divisées en deux groupes, comprenant, d'un côté, les affections à localisation précise sur un organe important, maladies à détermination centrale ou viscérale; d'autre part, les affections à détermination cutanée. » Dans les premières, à part les modifications momentanées de la tem- pérature des vingt-quatre heures, l'action thérapeutique des badigeon- nages a été à ])eu près nulle et n'a en rien modifié la marche, la durée et la gravité de l'affection. ( 376) » Mais il n'en a pas été de même dans les maladies aiguës à détermi- nation cutanée. Là, nos badigeonnages, pratiqués exactement et toujours suivant les indications et les règles que nous avons déjà fait connaître, ont donné des résultats fort intéressants, dans tous les cas non compliqués où nous les avons employés. Dans ces essais, nous nous sommes toujours servis delà spartéine, à cause de la longue durée de son action : nous avons constaté d'abord que l'effet momentané, consécutif à chaque badigeonnage, est plus intense dans les maladies à détermination cutanée que dans les affections du premier groupe. Au lieu de 1° à i°|, on constate des baisses de température de 3°, 4" et même 5°; de plus, la courbe générale est entiè- rement modifiée, parfois ramenée immédiatement à la normale; présentant, dans d'autres cas, des oscillations inattendues mais toujours évidemment plus courtes que normalement. C'est en particulier dans la rougeole, la scarlatine, l'érythème noueux, l'eczéma avec fièvre, Vérysipèle et la variole que nous avons heureusement employé notre méthode. M L'action sur la scarlatine elle-même est puissante, mais elle n'a aucun pouvoir sur les complications déjà établies, bien que nous ayons la con- viction qu'appliqués à temps les badigeonnages de spartéine peuvent prévenir ces dernières. » Dans la rougeole, les badigeonnages de spartéine ont une action cura- tive, quand elle est dépourvue de toute complication, de toute localisation pulmonaire un peu marquée; ils n'ont aucun effet thérapeutique dans les autres cas. » Mais c'est surtout l'érysipèle qui a le plus manifestement bénéficié des effets curatifs des actions périphériques et qui nous a donné les résultats les plus typiques. Nous possédons un nombre assez considérable d'obser- vations heureuses, qui toutes ont parlé dans le même sens et montrent qu'il a suffi, le plus souvent, de trois ou quatre badigeonnages, parfois moins, pour obtenir la baisse définitive de la température et la guérison. » En effet, dans l'érysipèle, l'action locale n'a pas été moias remar- quable que l'action thermique, et, dans tous les cas (sauf un érysipèle chirurgical de la jambe qui se fit en deux poussées), nous avons vu l'exan- thème cesser immédiatement de s'étendre et rapidement pâlir et dispa- raître. » Ces effets remarquables, constants et bien spéciaux, des badigeonnages de spartéine sur les maladies aiguës à détermination cutanée, sur l'érysi- pèle en particulier, nous donnaient le droit d'espérer en des résultats (^77) heureux dans la variole, maladie dont la gravité est proportionnée à l'in- tensité de l'éruption ( ' ). » Dans un cas de variole avec éruptions confluentes, les badigeonnages de spartéine, qui n'avaient pu être commencés qu'au moment où la séro- sité des pustules était sur le point de se troubler, ont empêché d'une façon complète la suppuration qui, selon toute apparence, était inévitable. Presque immédiatement les pustules se sont affaissées et se sont ensuite simplement desséchées. » D'après tout ce que nous avons vu jusqu'à présent, nous croyons que dans la variole les badigeonnages périphériques de spartéine auront une utilité réelle et pourront rendre moins sévère le pronostic soit au point de vue de la terminaison, soit au point de vue des suites. » INous recherchons actuellement le mécanisme physiologique de ces actions, dont le point de départ se trouve, comme nous l'avons déjà dé- montré, dans une influence nerveuse périphérique et dont les résultats sont si remarquables. » PALÉONTOLOGIE. — Sur une bactérie coprophile de l'époque permienne. Note de MM. B. Rexault etC-Ec. Bertrand, présentée par M. Albert Gaudry. « La bactérie qui fait l'objet de cette Note a été observée dans deux coprolithes de vertébrés ichthvophages, provenant, l'un des schistes bitu- mineux de Cordesse, l'autre des schistes d'Igornay. Ces schistes font partie du permien moyen et inférieur du bassin d'A.utun. » Le coprolithe de Cordesse est identique à ceux que M. Gaudry a cru pouvoir attribuer à un reptile très remarquable par ses caractères archaïques, V Actinodon Frossardi. Entier, il mesurait 3i"""de long sur iS""™ de large. Il consiste en une bande large de 20°"°, épaisse de o^^jô, roulée en spirale; cette conformation du coprolithe indique une valvule spirale chez l'animal qui l'a produit. » Le coprolithe d'Igornay montre également l'action d'une valvule spi- rale, mais à partir du troisième tour la bande forme des plis rayonnants (') Faute de malades, nous n'avons pas pu multiplier nos essais autant que nous l'aurions voulu; mais, étant donnée l'importance pratique de ces résultats, nous avons cru bon, quitte à y revenir bientôt, de faire connaître nos premières constatations. ( 378 ) du centre à la périphérie. Ce coprolillie provient d'une espèce animale différente de VActinodon. » Les deux coprolithes contiennent de nombreuses écailles de Palœo- niscus, qui paraissent toutes provenir de la même espèce. L'alimentation iclîlhvophage était donc la même pour les deux animaux. )) Le coprolithe de Cordesse ne présente la bactérie que nous allons dé- crire que dans ses trois premiers tours externes; elle est beaucoup moins nombreuse dans le troisième tour que dans les deux premiers; elle dispa- raît au début du quatrième; les suivants en sont totalement dépourvus, d'ailleurs les matières alimentaires incomplètement digérées ont encore leur structure reconnaissable dans le septième tour. La bactérie existe dans toute la masse du coprolithe d'Igornav, mais toujours plus abondante vers l'extérieur. C'est dans le coprolithe de Cordesse que nous avons ob- tenu les meilleures préparations, en particulier celles qui nous ont permis de prendre des photographies. » La bactérie de Cordesse consiste en bâtonnets rectilignes, longs de i4[x à 16 |j., remarquablement larges, 2!'-, 5 en moyenne et jusqu'à S!'-, 3, arrondis aux deux bouts. Les bâtonnets de 20 ]jl à 25 [x sont formés de deux articles contigus, placés dans le pro- longement l'un de l'autre. Quand les bâtonnets sont plus longs, leurs articles sont net- tement écartés, ou bien ils font entre eux des coudes brusques. La bactérie est à l'état d'éléments isolés ou de diplobacilles dans les deux premiers tours. Les cellules se sé- paraient donc après une ou deux divisions. On la trouve formant des streptobacilles ou des chaînettes entre les bols alimentaires du troisième tour et dans les plis de ces bols. Là les chaînettes sont alignées entre les masses alimentaires. Plus extérieure- ment, c'est-à-dire dans les tours i et 2, il y a des bacilles orientés en tous sens, mais un grand nombre suivent encore la surface très effacée des aliments. Dans ces régions externes, on voit, mêlés aux bacilles, des articles courbés, d'autres tordus en vibrions, et un assez grand nombre de bâtonnets hélicoïdes à aspect spirillien. De même, les plus longs streptobacilles sont tordus et rappellent l'aspect que prennent les filaments de CladothrLr dichotoma lorsque cette bactérie va donner ses formes mobiles. )i Ces formes contournées indiquent-elles que la bactérie permienne a été douée de mobilité dans l'un de ses états? Cela nous paraît extrêmement probable. C'est l'existence de nombreuses formes de transition, entre les états extrêmes que nous avons reconnus, qui nous porte à penser qu'il s'agit d'une seule es])èce bactérienne, douée d'un certain polymorphisme, mais il nous est inîpossible actuellement de démontrer qu'il ne s'agit pas d'un mélange d'espèces, la nature du milieu où vivait la bactérie compor- tant habituellement une grande variété de formes spécifiques. » Ces éléments bacillaires sont représentés, dans la masse du coprolithe. ( ■^7«J ) par des cylindres solides mesurant lay. à i3jy. de long sur 11^,3 à ii^,5 de large, arrondis aux deux bouts, de même calibre dans toute la longueur, non articulés. Autour, est une zone vide de o"^,/!, plus épaisse aux deux bouts. Au delà s'étend la masse du coprolithe. Le bâtonnet central repré- sente la masse protoplasmique remplacée par la matière minérale. L'espace entourant est un vide résultant de la destruction de la paroi cellulaire. La bactérie permienne aurait-elle eu une gaine distincte de sa paroi propre? Cela expliquerait l'épaisseur assez grande du manchon évidé et la continuité des tubes qui contiennent les streptobacilles. Les chaînettes bacillaires se présentent en effet comme des tubes fins, dans lesquels les articles cellulaires sont alignés. Là où les bacilles sont nombreux et entre-croisés, leur super- position peut donner l'impression de tubes rameux ; mais les photographies résolvent facilement ces divers aspects. La bactérie permienne nous a été conservée à l'état de moulage; elle est soulignée par une destruction de la paroi; la substance fossilisante a été le phosphate de chaux. )> Nous n'avons observé ni spores, ni état coccoïde, ni zooglées. A cause de ses dimensions, nous ne pouvons identifier la bactérie permienne à au- cune des bactéries stercopliiles actuelles. L'étal bacillaire semblant être son état le plus ordinaire, nous nommerons la bactérie de Cordesse : Dacil- hts permicnsis . — Dans le coprolithe d'Igornay, le />'. permiensis est iden- tique à ce que nous l'avons trouvé à Cordesse. )) Nous connaissons des bactéries coprophiles un peu différentes du B. permiensis dans des coprolithesde I-ally et de Commentry. Nous n'en avons pas encore trouvé dans les coprolithes du boghead d'Autun, ni dans ceux des schistes de Saint-Hilaire (Allier). » Le B. permiensis ne peut être regardé comme les articles dissociés d'un champignon inférieur, analogue auxmucédinées. Le gisement d'Igor- nay nous a fourni précisément un coprolithe d'ichthyophage, envahi dans toute sa masse par une raucédinée qui nous montre son mycélium et ses spores désarticulées; les caractères sont tout autres : en particulier, lu membrane cellulaire y est conservée et teintée en brun. DiAGNosE DU Bacillus permiensis. — Éléments bacillaires rectilignes, isolés ou couplés par deux, longs de i4 ,"• à iGjy., larges de 21^, 5 à 3"^, 3. Epais- seur de la paroi oi^, 4. Parfois courbés, tordus eu spirille ou encore en chai- nette. — Habitat : Coprolithes du permien d'Autun. » ( :i8o ) GÉOLOGIE . — Sur la nature de la grande crevasse produite à la suite du dernier tremblement de terre de Locride. Note de M. Socrate-A. Papavasiuon, présentée par M. Daubrée. « Dans une Note sur le dernier tremblement de terre de Locride que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie, je signalais, comme le phéno- mène le plus remarquable de ce tremblement de terre, la formalion d'une grande crevasse, longue d'environ 55*"" en plan, large d'environ So'^'" en movenne, qui s'étend dans une direction constante sud-est-nord-ouest (ou plus exactement est-sud-est-ouest-nord-ouest) de la baie de Scroponeri jusque près du village de Saint-Constantin. Je pense que nous avons plu- sieurs motifs de considérer cette crevasse comme \xne faille. )' Et d'abord, la longueur peu commune de cette crevasse, combinée avec ce fait que celle-ci est parallèle au golfe d'Eubée, permet de soup- çonner qu'il s'agit d'une dislocation analogue à celles qui, à la fin des temps tertiaires ou aux débuts des temps quaternaires, ont donné naissance à ce golfe, alors que l'île d'Eubée était réunie à la Grèce continentale par des terrains crétacés, sur lesquels se déposaient, dans des lacs, les terrains néogènes de ces deux contrées. » En second lieu, la crevasse a une direction constante et indépendante de la constitution géologique du sol. En effet, non seulement elle traverse les couches quaternaires meubles, les terrains tertiaires peu consistants en général, mais elle affecte aussi les terrains crétacés solides, d'une stratifi- cation discordante aux terrains précédents et d'un plongement vers le sud ou sud-ouest. » Enfin et surtout il y a lieu de considérer un rejet, ainsi qu'un déplace- ment horizontal de la région de Locride de l'au delà de la crevasse. D'après mes observations, faites entre le village de Mortino (au sud delà presqu'île d' Aetolymion^ et la ville d'Atalante, la valeur du rejet varie suivant la na- ture des terrains. Elle est en général très petite, souvent nulle sur le sol crétacé, compte plusieurs centimètres sur le sol tertiaire et va jusqu'à i'",5 sur les couches alluviales de la plaine d'Atalante. Quant au déplace- ment horizontal, celui-ci, très léger, a eu lieu vers le nord-ouest et s'ob- serve surtout sur la plaine d'Atalante. Pour tous ces motifs, nous croyons avoir affaire ici à une véritable faille. Cette manière de voir serait peut- ( 38i ) être d'accord avec les résultats que nous avons obtenus sur l'évaluation de la profondeur du centre d'ébranlement. » D'après une lellre de M. Davidson, de Birmingham, à M. Eginitis, directeur de l'observatoire national, la secousse du 27 avril, signalée à Athènes à g"" 21 ""6' du soir, a été ressentie à Birmingham à 9''34, c'est-à-dire i2™54' plus tard. De là résulterait une vitesse de l'onde séismique de la ligne épicentrale à Birmingham, d'à peu près 32O0'''. » Bien que la vitesse, d'après ce qu'on sait, varie et quelquefois même augmente avec la distance, pourtant je crois pouvoir adopter, en général, ce nombre comme vi- tesse du mouvement séismique, en m'appuyant sur le fait suivant. Le soir du 4 mai, quand je me trouvais au bureau télégraphique d'Atalante, une secousse assez forte se fit sentir à 8''47". Quelques secondes après, le bureau télégraphique d'Athènes nous annonçait qu'une secousse, évidemment la même, s'était fait sentir. En raison de la différence de quelques myriamètres, entre la distance de la ligne épicentrale à Athènes et la distance de cette même ligne à Atalante, la secousse a dû se propager extrême- ment vite. B En admettant la vitesse de 3200"", et un coefficient, supposé égal, d'après M. Fouqué, à o,58, j'ai essavé de déterminer, par la méthode de Falb, la profondeur du centre d'ébranlement : j'ai trouvé pour résultat 7183™ à 6007'". » Si ce calcul est exact, on y trouve, croyons-nous, un appui de plus pour notre manière de considérer la grande crevasse de Locride. Celle-ci serait alors la cause même du tremblement de terre. Produite par la se- cousse du 20 dans les profondeurs du sol, elle s'est fait jour jusqu'à la surface avec la secousse du 27, vu l'intensité extraordinaire de celle-ci et la profondeur relativement petite du centre d'ébranlement. » Nous ne voyons, dans cette faille, que la suite des phénomènes géolo- giques auxquels le golfe d'Eubée doit son existence. Le sol sur les bords de la Grèce continentale continue à se fendre, par suite des mouvements orogéniques, et à s'affaisser. Un jour, la région détachée, arrivée sous les eaux, pourra contribuer à l'élargissement de ce golfe. » GÉOLOGIE. — Sur r existence de lentilles récifales à Ammonites dans le Barré- mien, aux environs de Châtillon-en-Diois . Note de MM. G. Say.n et P. LoRv, présentée par M. Fouqué. « En 1889 l'un de nous signalait (') la présence de nombreuses Ammo- nites du Barrémien inférieur dans des blocs d'un calcaire nettement récifal, (') G. Sat.n, Eclogœ geologicce Helvetiœ, n" V, p. 4^6; 1889. C. R., 1894, 1' Semestre. (T. CXIX, N" 6.) 49 ( 382 à Polypiers et Orbitolines, éboulés dans le vallon de Pinet, près Châtillon- en-Diois. » La petite faune recueillie dans ce gisement tant par Garnier que par nous se compose des espèces suivantes : » Pulchellia nov. sp. aff. P. Dldayi à' Ovh. — Pulchellia cf. Sam'ageani Hermite. — Eolcodiscus Caillaudi d'Orh. sp., types c. •— Holcodiscus Caii- laudi formes de passage à H. Gastaldii d'Orb. sp. c. — Holcodiscus mcnglo- nensis Sayn. — Holcodiscus cf. alcoyensis Nicklès. — Desmoceras nov. sp. (groupe de D. difficile d'Orb. sp.) c. — Crioceras trinodosum d'Orb. sp. — Hamulina sp. ind. — Janira atava d'Orb. — Peclen sp. (petite forme lisse). — Bhynchonella sp. < ~ Orhitolina sp. (un exemplaire est fixé sur une Ammonite sp.). Débris de Radioles et de tiges d'Encrines. — Polypiers. » Malgré le petit nombre des formes que nous avons pu rapporter avec certitude à des tvpes connus, cette faune rappelle d'une façon frappante, par la prédominance des PulcJtellia et des Holcodiscus du groupe de //. Caillaudi, celle du gisement de Combe-Petite (montagne de Lure), type du Barrémien inférieur si magistralement établi par M. Rilian, et les faunes similaires de la région méditerranéenne (Espagne et Algérie). » Intéressantepar elle-même, la présence anormale d'Ammonites nom- breuses dans une formation récifale pouvait fournir en outre des données stratigraplïiques précieuses pour déterminer l'âge des premières inlerca- lations coralligènes dans une région où le faciès dit urgonien se montre à des niveaux si nombreux et si variables. Nous avons donc cherché à fixer la position des couches qui avaient fourni les blocs fossilifères exploités d'abord par Garnier, blocs abondants surtout au coi de Pieymard. » Au-dessus des Hoplites pexiptychus Uhl. qui forment celui-ci, on ob- serve successivement : » T° Marno-calcaires du Valanginien supérieur; » 2° Calcaires marneux hauteriviens à CncoceraîZ)M^a//Lév., présentant vers le sommet de gros bancs riches en Holcodiscus incerlus d'Orb. sp. et H. intermedius d'Orb. sj). ; » 3" Calcaires blanchâtres et bleuâtres, à pâte fine, avec taches vermi- formes blanches et rares débris à' Holcodiscus off. van den Heckei d'Orb. sp. et Desmoceras à la base, puis avec rognons de silex noirs (Barrémien infé- rieur). » Au sein de cette dernière assise et presque dès sa base apparaissent, à deux ou trois niveaux très rapprochés, des lentilles nettement récifales et détritiques. Ces calcaires du Barrémien inférieur couronnent seuls les ( 383 ) pentes dominant à l'est le col de Pieymard : ce sont donc bien certaine- ment leurs niveaux récifaux qui ont fourni les blocs de calcaire à Ammo- nites et Orbilolines dont nous nous occupons. Les parties les plus cristal- lines des lentilles ont d'ailleurs le même faciès lithologique que ces blocs, et l'on trouve notamment de part et d'antre les mêmes silex très particu- liers, les uns blancs, spliéroïdaux, à surface mamelonnée, les autres de forme irrégulière et ponctués de points bruns que le microscope montre être autant de protozoaires. » A quelques centaines de mètres plusau sud, nous avons été assez heu- reux pour trouver en place, dans un banc lui aussi récifal et à un niveau de très peu supérieur au précédent, des échantillons de Pidchellia voisines de P. Sc//ei Ril. et P. compressissima d'Orb. sp. » Ainsi, dans la région immédiatement voisine des grandes masses ur- goniennes du Vercors, le faciès récifal apparaît dès la base du Barrémien, tandis que plus au sud, à Vèse comme à la Charce, on ne l'a signalé qu'à partir du Barrémien supérieur. » Ajoutons que, môme aux environs de Chàtillon, les lentilles les plus puissantes sont à un niveau plus élevé que celles où l'on trouve les Pulchel- lia; ainsi les pentes de la pointe i349. toujours dans le vallon de Pinet, montrent au-dessus des couches à silex noirs des calcaires un peu marneux envahis sur une forte épaisseur par le faciès oolithique avec Brachio- podes et nombreuses Orbitolines : cette assise doit appartenir à l'Aptien in- férieur, car, soit ici, soit sur le revers est du col de Mensac, elle supporte directement les marnes aptiennes. » M. G. RouviER adresse une nouvelle Note relative à la fixation de l'iode par l'amidon. M. Léopold Hdgo adresse une Note « Sur le calcul des déplacements planétaires ». A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. ( 384) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 9 juillet 1894. Bullelin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XVIII. Mai 1894. Paris, Gaulhier- Villars et fils, 1894; i fasc. in-8''. Note sur l'hybridation sans croisement, ou fausse hybridation, par A. Mil- lardet, professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux, Correspondant de l'Institut. Bordeaux, Féret et fds, 1894; i broch. grand in-8°. Observatoire de Nice. — Catalogue de nébuleuses découvertes avec le grand équatorial de r observatoire de Nice, par M. Javelle ; i br. in-4°. Annuaire géologique universel. Revue de Géologie et Paléontologie, dirigée par le D' L. Garez et H. Douvillé. Année i89'2. Tome IX. 4" fasc. Paris, 1894; I vol. in-4°. Nouvelles Annales de Mathématiques. Juillet 1894. Paris, Gauthier -Villars et fils; I fasc. in-8°. Archives italiennes de Biologie, sous la direction de A. Mosso, professeur de Physiologie à l'Université de Turin. Tome XXI, fasc. II. Turin, Hermann Loescher, 1894; i vol. in-8°. Catalogue of scientific Papers ( 1 874-1883), compiled by the Royal Society of London. Vol. X. London, C.-J. Clay and sons, 1894; i vol. in-4°. Report ofH. M. Astronomer at the Cape of Good Hope for the period 187g, May 2G lo 1889 July 21 ; i fasc. in-4''. The scientific Transaction ofthe Royal Dublin Society . Vol. IV et V (séries II). Dublin, 1892-1893; 5 fasc. in-4°. HRRATA. (Séance du 2 juillet 1894) Note de M. Aimé Girard, Application delà pomme de terre à l'alimenta- tion du bétail : Page 28, ligne 10, au lieu de 3oS'', lisez 3s''. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLAHS ET FIES, Quai des Grands-Augusiins, u" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d' .Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le pri.t de rubonnement est fixé ainsi f/u'it suit : ^ Paris : 20 fr. — Déparlemenis : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit. à l'Étranger, Agen Alger chez Messieurs : .. Michel el Médan. 1 Gavault St-Lager. . . < Jourdan. ( RuIT. Lorient Lyon Marseille Montpellier . . . chez Messieurs : ( Baumal. ■ ' * M»' 1 exier. / Bernoux et Cumin. ^ Georg. . . ( .Mégret. 1 Chanard. ! Vitte. .. Ruât. ( Calas. ■ ■ / Coulet. Amsterdam . . . . Athènes chez Messieurs : Keikema Caarelsen et C'v . Beck . . Verdaguer. 1 Asher et C'*. 1 Dames. ■ . Friediander el fils. ' Mayer et Muller. i Schmid, Francke el ■\ O'. . Zanichelli. Ramlot. . MayoIezetAudiarte. Lebégue et G''. ( Haimann. / Ranisteanu. Kilian. Deighton, Bell et C". Cammermeyer. . Otlo Keil. . Host et fils. . Lœscher et Seeber. . Hoste. . Beuf. , Cherbuliez. . Georg. ( Stapelmolir. . Belinfante frères. 1 Benda. / Payot. Barlh. \ Brockhaus. . ' Lorentz. 1 Max Rube. ' Twietmeyer. ( Desoer. 1 Gnusé. Londres Luxembourg. . . Madrid Milan chez Messieurs : Oulau. Hachetlc et C". Nutt. Barcelone Berlin Berne Bologne Bruxelles Bucharest Budapest Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague — Florence Gand Gènes V. Buck. / Libr. Gulenberg. ) Capdeville. Gonzalès e hijos. ( Germain elGrassin. Bayonne ' Lachése. Jérôme. Jacquard. , Avrard. . . Duthu. ' Muller (G.). .. Renaud. , I.efournier. ) F. Robert. ■ j J. Robert. ( V Uzel Caroff. \ Baër. ■ (Massif. Perrin. ( Henry. ( Marguerie. \, Rousseau. " ' Ribou-Collay. . Lamarche. . RateK ' Damidot. \ Lauverjat. F. Fé. i Dumolard frères. Besançon Bordeaux Moscou Naples Ne»-rork Odessa Oxford Palerme \ Hoepll. Gautier. 1 Furchheim. Bourges Brest Caen . . . Nancy Nantes N,ce Aimes / Jacques. . . , Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. i Loiseau. 1 M». Veloppé. 1 Barma. ■ 1 Visconti et C'-. .. Thibaud. Marghieri di Gius. ( Pellerano. i Dyrsen et Pfeiffer. ) Slechert. ' VVeslermann. Rousseau. Parker el C". Clausen Magalhaès. Rivnac. Garnier. j Bocca frères. j Loescheret C". Kramers el fils. Samson et Wallin. J Zinserling. ( WolIT. Bocca frères. Chambery Orléans . . Luzeray. Cherbourg Ctermont-Ferr Dijon . . Douai Poitiers i Blanchier. ( Druinaud. Plihon t Hervé Rio-Janeiro Borne Rotterdam Stockholm S' Pétersbourg. . Boche/ort Bouen S' -Etienne Toulon Toulouse .. Girard (M""). ( Langlois. } Lestringant. .. Chevalier. ( Bastide. / Rumébe. ( Gimct. ' ■ 1 Privât. . Boisselicr. ! Péricat Genève La Haye Lausanne Leipzig Liège ! Crepin. ( Drevel. ' Gratier. Fouclier. i Bourdignon. ' Dombre. ) Lefebvre. Brero. Grenoble ta Hochelle. . . . j Clausen. [ RosenbergelSellier Gebelhner et Wold Le Havre Lille Vérone Vienne Ziirich Drucker. Valenciennes.. ' Supptigeon. ^ Giard. / Lemaitre. 1 Frick. i Gcrold et C". ( Quarré. Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l«à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4''; '853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i'^' Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 'S/O- Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i"^' Janvier i866 à 3i Décembre i88o.) Volume in-4'"; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DEBBF.set A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations 4u'éprouvenl les Comètes, par M. Hanses.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bermard. Volume in-4'', avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vam Beneben. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i85'i, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- • mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher a nature • des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses étals antérieurs •, par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861. 15 fr. A la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. TA.BI.K DES ARTICLES. (Séance du 6 août 1894. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DKS MlîMItUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. GoKsKLKT. - Sur les variciUons du Spirifer \ criieui/i . MEMOIRES LUS. M. Emile Rivière. - Nouvellesrecherchesan- tliropologisfues et paléontolosiquesdans la l.ioidiis» MEMOIRES PRESENTES. M. PLiisciiNEU adresse deux Notes relatives à diverses questions médicales 36i M. Ou. Amometti adresse une Note relative à la direction des aérostats liir CORRESPONDANCE. M. le Secuétaire l'EiiPKXL'EL annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. A. Hannover, Correspon- dant pour la Section de Médecine et Chi- rurgie IM. le SECRETAinE perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Rollet, Corres- pondant pour la Section de .Médecine et Chirurgie M. le SECKÉT-4IRE PERPETUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une petite Carte du « Ciel de France ». par M. J. Vinot M. Maillet. — Sur les groupes de substi- tutions isomorphes aux groupes symé- triques ou alternés M. Desaint. — Sur les zéros de certaines fonctions discontinues. Principe de la mé- thode pour trouver les zéros de certaines fonctions M. K. LiouviLLE. — Sur les équations de la Dynamique M. P. ViLLARD. — Sur l'hydrate carbonique Bulletin bibliographique Err.vt.v ' et la composition des hydrates de gaz.... M. Tassilly. — Sels basiques de calcium.. M. Charles Fabre. - Sur l'emploi des levures sélectionnées 36a ! MM. L. Guinard etC. Geley. — Des appli- cations périphériques d'alcaloïdes dans le traitement des maladies aiguës à détermi- nation cutanée -MiM. B. Renault et C.-Eg. Bertrand. — 362 Sur une bactérie coprophile de l'époque permienne M. S. -A. Papava.silion. - Sur la nature de la grande crevasse produite à la 36i ' suite du dernier tremblement de terre de Locride I MM. G. Sayn et P. LoRY. — Sur l'existence 362 de lentilles récifales à Ammonites dans le Barrémien, aux environs de Chùtillon- en Diois M. G. RouviER adresse une nouvelle Note 364 relative à la fixation de l'iode par l'ami- don 367 M. LÈOPOLU Hugo adresse une Note « Sur le calcul des déplacements planétaires ». 3S.^ 3,S4 PAKIS. - IMPRIMERIE GVUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Au^usiins. 5S. Le (jetant ; (;AuliilER-Vii.L\ris. 1894 iÙl^<^ SECOND SEMESTRE. C03IPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAK MIT!. liEii» SECRÉTAIRES PERPETlEIiS. TOME CXIX. N° 7 (15 Août 1894). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiine, 55. 1894 RÈGLEMEINT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans t. es séances des 2.3 juin 18G2 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hehdomadaiies des sceances de I Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Cliaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages on 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l' Académw . I ,esextraits desMéiuoires présentés p;ir un Membre Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont impi'imés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aidx prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. AiiTici.i': 2. — Impression des tiavaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membies ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- )u par un Associé étrangerdel'Académie comprennent j smné qui ne dépasse pas 3 pages. au plus b pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a élé remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soiuuis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont im|)rimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Aciulémie ne |)eut donner j plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne ! un Rapport sur la situation des Comptes rendus après Les Membies qui présentent ces iMémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui (ait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent con\enable, comme ils le fout pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. AllTICLE 3. Le bon à tirer de chaque Alembre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à tem|)s, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. AuTic.i.r, 4. — P/anc/ies et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y 'à d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Auïici.E 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou iMé- moires sur l'objet de leur discussion. l'impression de chaque volume. Les Secrétaires s(tnl chargés de Texéculioii du pré- I sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 AOUT 1894, PRÉSIDENCE DE M. LCEWY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Gustave Cotteau, Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoologie, décédé à Paris le lo août. M. Emile Blanchard, après l'annonce de la mort de M. Colteau, donne l'aperçu suivant sur la carrière de l'homme d'étude dont on attendait encore des travaux : « Appartenant à la magistrature, comme on l'a rappelé, M. Cotteau s'était renfermé, comme naturaliste, dans une bien étroite spécialité, un groupe de l'embranchement des Zoophytes : les Oursins; mais, dans cette spécialité, il avait pris une telle importance, qu'il semblait, par tous, désigné pour occuper une place à l'Académie, à titre de Correspondant. C. R., 1894, i' Semestre. (T. CXI\, N" 7.) J*' ( 386 ) » C'était en 1887, plusieurs places de Correspondants étaient vacantes dans la Section d'Anatomie et de Zoologie, les candidats étaient nombreux. J'étais chargé de faire le rapport sur les divers candidats ; mais des occupa- tions pressantes m'avaient empêché de le rédiger. Le doyen de la Section émit la pensée "que je pourrais faire un rapport verbal. C'était alors M. Janssen qui présidait l'Académie : « Allez, disais-je, de Londres à San » Francisco, allez de Saint-Pétersbourg à Sydney. Dans chaque ville où il » existe un musée d'Histoire naturelle, si vous demandez : — Avez-vous » des Oursins? Le conservateur ne manquera jamais de vous répondre : » — Certes nous avons des Oursins, et encore sont-ils déterminés par » M. Cotteau. •» Ndtre Correspondant avait eu sous les yeux tous les in- dividus recueillis dans les différentes parties du monde, et il ne cessait d'enrichir la publication périodique qui a pour titre La Paléontologie française, de nouvelles études sur le sujet qui lui a valu une si grande no- toriété. » Nous sommes maintenant privés d'une lumière qui longtemps ne fit jamais défaut. » MÉTÉOROLOGIE. — Note sur un Météorograplie à longue marche, destiné à l' observatoire du mont Blanc. Note de M. J. Jaxssex ('). « J'ai l'honneur de présentera l'Académie une série de photographies donnant la description d'un météorographe à très longue marche, con- struit à ma demande par M. Richard, pour l'observatoire du mont Blanc. » On sait que, en raison de la difficulté d'atteindre l'observatoire en hi- ver, on devait s'attacher, pour obtenir l'enregistrement des principaux phénomènes météorologiques du sommet, \x construire un instrument à très longue marche, c'est-à-dire pouvant passer l'hiver et le printemps sans être remonté. C'est là le problème dont j'ai demandé la solution à M. Jules Ri- chard, et qui l'a conduitàla construction du remarquable instrument dont je présente aujourd'hui des photographies, et que M. J. Richard mettra sous les yeux de l'Académie lundi prochain. » Tout l'instrument est actionné par un poids d'environ go'*''' des- cendant de cinq à six mètres en huit mois. Ce poids donne le mouvement à une pendule qui communique, en le réglant, le mouvement à l'ap- (') Celte rSoie a été présentée dans la séance du lundi 6 août 1894. ( 387 ) pareil. Il fallait une pendule dans laquelle les grandes variations de tcm- |iéralure intervinssent le moins possible. M. Richard a choisi la pendule à échappement Denison, en la perfectionnant. Les avantages de cet échappe- ment sont, d'une part, de permettre l'emploi d'une très petite quantité d'huile, qui peut mê'me être tout à fait nulle (juand l'atmosphère ambiante est exempte de poussière. Denison rapporte même qu'on n'a pu observer aucune variation dans les amplitudes de l'arc du balancier, lorsque l'huile était gelée, et avait la consistance du suif. )) Tous les mouvements du mctéorographe lui sont donnés par un arbre horizontal qui i-eçoit son mouvement de la pendule, à raison d'un tour en vingt-quatre heures, et le communique aux bobines et aux divers organes des enregistreurs. Ces bobines déroulent, avec une vitesse variable pour chaque instrument, le papier sur lequel les plumes de ces enregistreurs doivent écrire. » Enregistreur barométrique. — C'est d'abord l'enregistreur des varia- tions de la pression barométrique. Les mouvements de l'aiguille sont commandés par ceux du mercure dans la branche inférieure d'un baro- mètre système Gay-Lussac, à très large cuvette. J'ai beaucoup tenu à l'em- ploi du mercure, qui offre une très grande garantie d'exactitude. » Thermomètre et hygromètre. — Pour l'enregistrement de la tempéra- ture et de l'humidité, nous avons été obligés de recourir, pour la tempéra- ture, aux réservoirs métalliques, système Bourdon, et pour l'humidité, à l'hygromètre à cheveux de de Saussure. » Le réservoir thermométrique et le câble formé par les cheveux sont reliés a leurs plumes respectives par de longues tiges, de manière que ces organes puissent être exposés à l'action de l'atmosphère extérieure, tout en conservant l'enregistrement à l'intérieur. » Anémomètre enregistreur de la vitesse et de la direction du vent. — L'enregistrement de ces deux éléments se fait sur le même papier. Voici le principe de la solution adoptée par M. Richard : un cylindre portant un certain nombre de cames disposées en hélice reçoit son mouvement d'une girouette ou d'un moulinet Robinson, et agit, par le moyen de ces cames, sur les talons d'un nombre égal de plumes, qu'il soulève successivement et force à écrire pendant tout le temps de l'action de la came. Pour la direc- tion, l'appareil porte huit plumes, représentant les huit directions princi- pales du vent. Pour la vitesse, le cylindre est muni de dix cames, agissant successivement sur dix plumes. Chaque plume est en prise pendant un dixième de rotation du cylindre, lequel représente un parcours de vent ( 388 ) de lo*'". I.a vitesse est donc représentée ici p^r la longueur plus ou moins grande des traces laissées par les plumes. M La perfection avec laquelle tout l'appareil est exécuté fait honneur à M. Jules Richard, et je suis sûr d'être l'interprète de ses sentiments en adressant aussi des éloges à MM. Emile Honoré et Henri I.ibeert, qui ont été spécialement chargés de l'exécution de ce bel appareil. » Pour assurer à ce météorographe une température plus égale et le soustraire aux poussières que le va-et-vient des travailleurs, dans la salle de 45°"^ où il sera placé, pourmit soulever, ou lui a construit un cabinet spécial et fermé, qui n'en permettra l'accès que dans les cas oîi cela sera nécessaire. » Tel est l'instrument tout nouveau qui va être monté au sommet du mont Blanc. Je ne me dissimule pas, malgré les précautions minutieuses qui ont été prises, que nous sommes encore en présence d'un certain in- connu. Mais l'intérêt de la question de ces enregistreurs à longue marche, qui rendront tant de services dans les stations élevées, ou dans lesquelles on ne peut demeurer, est si grand, à mes yeux, que je n'ai pas hésité à commencer de suite cet essai, laissant à l'expérience le soin de nous instruire sur les modifications qu'il conviendra d'apporter à ces instruments pour leur assurer une marche sûre et tout à fait satisfaisante. » SPECTROSÇOPIE. — Nouvelles recherches sur la région infra-rougc du spectre solaire; par M. Laxglev. « Washington, aô juillet 1S9Î. » Au mois de septembre 1882, j'ai présenté à l'Académie une Commu- nication intitulée Observations du spectre solaire, et accompagnée d'une figure de la courbe d'énergie du spectre infra-rouge obtenu au moyen d'un prisme de verre. En se reportant à cette courbe, on verra qu'on n'a obtenu au-dessous de la longueur d'onde de 1^,2 que douze inflexions, grandes et petites, y compris la grande bande dont la longueur d'onde est d'en- viron i^^, 8, bande que j'ai désignée depuis par il, et dont l'existence a été établie avec précision par les observations faites au mont Whitney. On se rappellera que l'existence de la chaleur à une distance de près de 3^,0 (limite à laquelle le prisme de verre cessait de transmettre la radia- tion) avait été également constatée. » La Photographie n'a pu, comme ou s'en souvient, réussir à repré- senter une partie beaucoup plus grande de l'infra-rouge que l'œil n'en ( 389 ) peut percevoir, attendu que des raies dont la longueur d'onde dépasse oi^, 8 peuvent être distinguées à l'œil nu, et je ne sache pas qu'il ait été publié de photographies donnant des radiations dont la longueur fût de beaucoup supérieure à i [j.. » Certains résultats intéressants ont été obtenus au-dessous môme de ce point (i u.) par les procédés de phosphorescence; mais la courbe donnée dans ma Communication à l'Académie comprenait, si je ne me trompe, nos principales connaissances actuelles sur la région extrême, autour et au delà de 1^, dans le spectre d'un prisme de verre. Ces inflexions avaient été obtenues et déterminées au moyen du bolomètre, et par un procédé si lent qu'il ne laissait aucun espoir de pousser beaucoup plus loin les mesures. )) En i8()o, le Congrès, à Washington, autorisa certains travaux de recherches astro-physiques, dont il confia la charge à l'Institut Smithso- nien. Grâce à des expériences poursuivies durant ces dernières années, on a enfin réussi à remplacer la méthode lente et personnelle que je viens d'indiquer, par une autre qui, bien que fondée sur l'usage du bolomètre, est presque automatique, et qui, de beaucoup supérieure à l'ancienne pour la précision, est en même temps incomparablement plus rapide et plus minutieuse ('). » Le bolomètre et ses accessoires ont été perfectionnés de telle façon, qu'ils ne se bornent plus à indiquer un changement de température; ils en donnent aussi la valeur, là où les variations sont inférieures à un mil- lionième de degré centigrade, lorsqu'elles se manifestent dans le ruban métallique du bolomètre qui a ^ de millimètre de diamètre et j^ de milli- mètre d'épaisseur. M Un mouvement d'horlogerie de grande précision fait mouvoir le spectre de telle sorte que chacune des raies, visible ou invisible, passe successivement par-dessus le ruban qui, pendant ce temps, en vertu de sa faible masse, change d'équilibre thermique en un espace de temps si court qu'on peut le considérer comme insensible. Puisque ce qui est sombre à l'œil est froid au bolomètre, la présence d'une raie invisible d'absorption est signalée par une déviation presque instantanée du galvanomètre. (') Les résultats définitifs de ces travaux seront pu])liés officiellement, mais l'auteur tient à donner dés à présent une idée succincte des faits nouvellement acquis, à la savante Assemblée à qui il doit tant de reconnaissance pour l'accueil en- courageant qu'elle fit à son premier travail sur ce même sujet. ( 390 ) » Cette déviation était autrefois relevée à l'œil, sur une échelle. Actuel- lement cette échelle est remplacée par une plaque photographique sen- sible, laquelle est mue dans le sens vertical par le même rouage très parfait qui fait passer le spectre sur le bolomètre. Il s'ensuit que la courbe d'énergie est enregistrée d'une façon absolument automatique au moyen de la photographie, avec l'aide du bolomètre, dans des régions jusqu'alors entièrement inaccessibles à la photographie seule. » Le synchronisme parfait étant ainsi assuré dans le mouvement de la plaque photographique et du cercle éloigné qui porte le prisme, on voit sans peine que la courbe automatiquement tracée peut nous faire con- naître, à première vue, non seulement la grandeur des variations de tem- pérature du spectre, mais encore la partie exacte du spectre où elles se sont produites. » Ce ne sont pas des douzaines, mais des milliers de déviations, corres- pondant aux raies de Frauenhofer du spectre visible, qui peuvent être ainsi enregistrées, et l'on peut aujourd'hui obtenir avec précision, en uneheure, des résultats que l'on n'aurait pu atteindre avec le micromètre, même au prix de plusieurs années d'un travail assidu, si bien que l'on peut prendre, dans la môme journée, pour les comparer entre elles, plusieurs repré- sentations du spectre entier. Celles-ci, ainsi que d'autres obtenues dans différentes journées, sont soumises à une comparaison rigoureuse, par une méthode qui contrôle l'existence de chaque inflexion au même point de toutes les courbes ainsi tracées indépendamment les unes des autres, avec une erreur probable de position relative qui correspond à moins d'une seconde d'arc. En examinant ainsi le spectre inférieur invi- sible, on découvre qu'il est le siège d'absorptions au moins aussi com- plexes que celles qui se produisent dans le spectre visible, et la méthode nouvelle distingue déjà plus de 2000 raies invisibles. Les cartes de cette région, jusqu'ici inconnue, seront bientôt publiées. Pour prouver à quel degré la nouvelle méthode possède la faculté de séparation, on peut l'ap- pliquer, non jilus au spectre invisible, où les résultats annoncés doivent pour le moment être acceptés sur parole, mais au spectre visible, où elle peut être employée à étudier une région connue, celle de la raie D par exemple." Or, notre appareil, purement thermométrique, non seulement décompose cette raie en ses deux éléments, mais fait apparaître la raie du nickel qui se trouve au milieu; c'est l'épreuve bien connue des spec- troscopes visuels de puissance considérable. » Le tracé graphique ci-contre est automatique et à double effet. On a ( ;-iî)' ) d'abord la courbe d'énergie, obtenue automatiquement; les inflexions abruptes proviennent de l'extrême sensibilité de l'appareil; il a enregistré j)hotographiquement les variations de température produites par chacune des raies qui, séparément, sont invisibles sans l'aide du grossissement. M Une méthode, dont les détails seront donnés dans une publication ulté- rieure, a permis de convertir cette courbe d'énergie en un spectre linéaire que l'on voit au-dessous. Il est important d'observer que ce spectre li- néaire n'a pas été dessiné; il est obtenu par un procédé automatique, qui s'applique également à toutes les parties du spectre. Bien que la distance angulaire connue entre ces raies D, dans le spectre donné par le sel gemme, dépasse peu lo secondes d'arc, la figure inférieure (qui est une photogravure du tracé original) fait voir la raie du nickel tellement séparée de ses voisines, que la possibilité d'une résolution poussée bien plus loin parait évidente. En d'autres termes, la figure nous permet de (390 conclure que l'instrument peut séparer des raies dont l'intervalle ne dé- passe guère 2*; or, puisque ce procédé purement thermométrique est applicable dans toute l'étendue du spectre invisible de chaleur, développé par un prisme de sel gemme sur une surface de près de 2° (soit 7200"), on peut dire que ce procédé a une puissance de résolution capable de nous dévoiler des milliers de raies, si elles existent. » En prenant l'exemple de ces raies D, j'ai eu'pour but d'inspirer con- fiance dans cette assertion, que le spectre inférieur infra-rouge tout entier, de 11^,2 à 61^,0, peut maintenant être reproduit automatiquement, par un procédé donnant des centaines de raies pour chacune de celles qui sont déjà connues, et que la position relative de chacune de ces raies sera fournie avec une précision inconnue jusqu'ici pour des mesures de ce genre. » Ajoutons que, non seulement la plus gi-ande part de l'énergie solaire se trouve dans cette région peu connue, mais les absorptions semblent provenir en grande partie de notre atmosphère, plutôt que de celle du Soleil; il n'est donc pas improbable que leur étude arrive à fournir un moyen précieux de prédire les variations qui influent sur les pertur bâtions météorologiques. » PHYSIQUE. — Cristaux se rassemblant au sommet d'une solution m.oins lourde qu'eux. Note de M. Lecoq de Boisbaudran. « Si l'on place des fragments d'une substance plus lourde que le dissol- vant, les uns près de la surface, les autres au fond de la solution saturée de cette substance, on obsei'\e que, grâce aux fluctuations journalières de la température, les fragments supérieurs ne tendent pas à disparaître, tan- dis que les inférieurs se sont accrus d'autant. » Cet effet se produit ordinairement encore quand la solution est, non- seulement saturée de la substance même des fragments, mais est, en outre, saturée ou presque saturée d'autres matières. Il n'en est cependant pas toujours ainsi, comme le montre l'expérience suivante : » On sature d'abord et simullanéinent de l'eau par du carbonate et par de Thypo- sulfite de soude, à la température ordinaire (soit 20° environ). On sature ensuite cette solution (à la même température) par du monosulf'ure de sodium cristallisé (Na-S -+- gAq), dont il se dissout alors des quantités importantes. » La liqueur est versée dans une éprouvette ( de o"',io à o™,i5 de liauteur) an fond de ( 393 ) laquelle on place une certaine quantité de Na'S cristallisé. Sur un support et très peu au-dessous du niveau liquide, on met un tout petit fragment de Na'^S. On bouche l'éprouvette. » Au bout de quelques jours, ou de quelques semaines, tout le Na'S s'est rassemblé sur le support supérieur, autour du fragmenl qu'on y avait placé. « Il est i) noter que le Na^.S cristallisé est plus lourd que la solution complexe. » J'ai pensé que cet effet devait s'expliquer en admettant, pour la so- lution contenant les trois sels de sodium, une densité inférieure à celle de la solution saturée des deux sels : carbonate et hyposulfite. I^a dilatation produite par la dissolution du Na-S+pAq, dilatation portant sui- un liquide très dense, ferait alors plus que compenser l'augmentation de poids provenant de l'apport du nouveau sel dissous. M Dans une solution de carbonate et d'hyposulfite de soude de densité i,/j386 (h 25°, 5 et relativement à l'eau à 2d°,5), on introduisit des cristaux deNa-S; les mouvements des poussières contenues dans le liquide mon- trèrent déjà que la solution devenait plus légère à mesure qu'elle se char- geait davantage de Na^S. » Sans attendre la saturation complète par le Na^S, on mesura (à la balance) la densité du 'liquide et l'on obtint : D = 1,4179' (à 25°, 5); soit une densité de 0,0207 moindre que celle de la solution primitive de car- bonate et d'hyposulfite. Ainsi, sur 3"', 556, pris pour déterminer la den- sité, le poids avait diminué de of!'",0735 ; ce qui fait 20^*^,68 par litre. )) L'expérience ci-dessus réussit aussi bien avec une solution simple d'hvposulfite de soude qu'avec une solution mixte de carbonate et d'hvpo- sulfite. 1) M. GossELET fait hommage à l'Académie d'un Mémoire intitulé: « Etude sur les variations du Spirifer Verneuili ». {^xtvaxiàe?, Mémoires de la Société géologique du Nord, t. IV, 189/1.) MEMOIRES LUS. M. ToxDiNi donne lecture d'une Note intitulée : « La question du ca- lendrier à Constantinople et en Russie ». (Renvoi à la Section d'Astronomie.) C. R., 1894, 2= Semestre. (T. C\I\, N" 7.) '' (394 ) MEMOIRES PRESENTES. M. L.-H. Planche adresse un « Mémoire sur l'aérodynamique ». (Commissaires : MM. Mascart, Sarrau, Lippmann.) M. E. TouRNiER adresse, pour le concours du prix extraordinaire de 6000 francs, une « Note sur un projet de courbes de puissances de route ». (Renvoi à la Commission.) t CORRESPONDANCE. GÉOMÉTRIE. — Nouvel emploi du conoïde de Plucker ; par M. A. Maxnueim. « On sait construire les centres de courbure des courbes de contour ap- parent d'une surface (S) pour un point a de cette surface, lorsqu'on pos- sède en ce point les plans des sections principales et les centres de cour- bure principaux de (S). A ma connaissance, on n'a pas résolu le problème inverse et c'est celui que je me propose de traiter aujourd'hui. » Dans ce qui va suivre je supposerai toujours que les courbes de con- tour apparent de (S) sont obtenues en projetant orthogonalement cette surface sur des plans passant par la normale A en a à (S). Les projetantes seront donc toujours des perpendiculaires à A. )) La construction inverse de celle que j'ai donnée (' ) pour déterminer le centre de courbure d'une courbe de contour apparent conduit aisément à une première solution relative au cas particulier où l'on possède l'un des plans de section principale de (S), le centre de courbure principal corres- pondant et un centre de courbure d'une courbe de contour apparent de cette surface (-). Mais la construction n'est plus simple, si l'on donne les centres de courbure de trois courbes de contour apparent de (S). (') Cours de Géométrie descriptive, 1" édition, p. Sai. C') Celte solution peut être utilisée dans la Géométrie du Navire pour l'étude delà surface de flottaison, parce que le Flotteur a un plan de symétrie, qui est alors un plan de section principale de celte surface. ( '^95 ) » Pour traiter ce dernier cas, on peut employer rindicalricede (S) en a parce que celte courbe jouit de la propriété suivante, facile à démontrer, et qui, je crois, n'a pas été remarquée : » Les rayons de courbure en a des courbes de contour apparent de (S), relatwes à différentes projetantes, sont proportionnels aux carrés des dislances de a aux tangentes de l'indicatrice, parallèles à ces projetantes. M Jjorsqu'on connaît sur A trois centres de courbure de courbes de con- tour apparent de (S) correspondant à des projetantes de directions don- nées, on a d'après cela trois tangentes de l'indicatrice : cette courbe est alors facile à construire, puisque l'on possède son centre a; par suite, on peut en déduire les éléments principaux de courbure de (S) pour le point (I. » Un arrive de même à ces éléments, lorsque l'on donne le rayon de courbure en a d'une section faite par un plan mené par A, et, pour deux directions des projetantes, les centres de courbure de deux courbes de contour apparent de (S); ou encore, lorsqu'on connaît deux rayons de courbure de sections normales en a et sur A un centre de courbure de courbe île contour apparent de (S). » Pour ces différents cas, on doit toujours dans cette deuxième solution commencer par construire l'indicatrice. » Voici, au moyen d'un conoïde de Plûcker, une troisième solution très simple relative au problème suivant déjà traité plus haut : )) Etant donnés sur la normale A les centres de courbure des courbes de con- tour apparent de (S) relatives à trois directions données des projetantes, dé- terminer les éléments principaux de courbure de (S). » Faisons d'abord remarquer que ces trois centres de courbure suf- fisent, d'après ce que nous avons vu à propos de l'indicatrice, et que les plans des sections principales, ainsi que les centres de courbure princi- paux que nous allons trouver, sont relatifs non seulement à (S), mais aussi aux surfaces qui lui sont parallèles. » Circonscrivons à la surface (S) un cylindre dont les génératrices sont parallèles à une direction donnée et prenons sa courbe de contact comme directrice d'une normalie à (S). Le plan mené par A parallèlement à cette direction est le plan central de cette surface et il la touche en c qui est le point central sur A. Le point c est aussi, comme l'on sait, le centre de courbure de la courbe de contour apparent de (S) correspon- dante à la direction donnée. » Construisons c et pour cela considérons le paraboloïde des normales ( 396 ) à la normalie. Il a pour directrices les droites de courbure r, , Tj de (S) qui sont les normales à la normalie élevée des centres de courbure principaux de (S), situés sur A, et il a pour plan directeur le plan central de la nor- malie. » Une droite parallèle à ce plan et qui rencontre F,, To est alors une génératrice de ce paraboloïbe. » I^a perpendiculaire commune T à cette droite et à A est une génératrice du paraboloïde des normales, son pied sur A est le point c où le plan central de la normalie touche cette surface. » Lorsque l'on fait varier la direction des projetantes, V varie de posi- tion, mais comme elle est toujours la perpendiculaire commune à A et à une droite qui s'appuie sur T, , T^, elle engendre un conoïde de Pliicker. C'est celui dont je vais faire usage. » On peut remarquer que Y est la normale à la normalie élevée du point centrale; on retrouve (') ainsi que : )) Si, des points centraux des surfaces élémentaires du pinceau de normales [A], on élève des normales à ces surfaces, ces droites appartiennent à un co- noïde de Pliicker. » J'arrive à la solution du problème proposé. » Lorsque l'on donne sur A les centres de courbure c,, c.^, c^ des courbes de contour apparent de (S) correspondantes à trois directions données des jjrojetantes, on a, par cela même, trois génératrices du co- noïde de Pliicker et, d'après ce qui précède, elles suffisent pour déter- miner cette surface. Ainsi : » Trois génératrices d'un conoïde de Pliicker déterminent cette sur/ace. )) Il nous reste à montrer comment on construit ce conoïde connaissant les trois génératrices qui partent des points c,, Cn, c^. Pour cela, nous allons appliquer des propriétés connues. » Par l'une de ces génératrices menons un plan (P); il coupe les deux autres chacune en un point. Les projections de ces points sur le plan tan- gent en a à (S) et le point a déterminent une circonférence de cercle qui est, comme l'on sait, la projection de la conique suivant laquelle le plan (P) coupe le conoïde. » On sait aussi que les extrémités du diamètre de cette circonférence, perpendiculaire à la génératrice par laquelle on a mené (P), sont les pro- jections des points de ce plan appartenant aux génératrices extrêmes (') Voir Principes et Développements de Géométrie cindmatirjue, p. 269. ( ^97) du conoïde qui sont ici les droites de courbure r, , Tj. Ou peut alors con- struire ces points sur (P) et, en abaissant de chacun d'eux une perpendi- culaire sur A, on obtient les droites de courbure de (S). Ces droites étant connues, on a, par suite, les éléments principaux de courbure de (S) et des sur/aces qui lui sont parallèles. » On voit avec quelle simplicité le conoïde de Plucker conduit à la solu- tion du problème proposé. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Nouveaux théorèmes d'Arithmétique. Note du P. Pépin S. J., transmise par M. C. Jordan. « Parmi les théorèmes que l'on doit à Fermât, quelques-uns répondent à des cas particuliers du problème suivant: Trouver les carrés qui deviennent des cubes par l'addition d'un nombre donné. Tels sont, par exemple, plu- sieurs théorèmes renfermés dans la lettre de Fermât au chevalier Digby, du. i5 août 1657 : « Il n'y a qu'un seul nombre carré entier, qui joint au bi- » naire fasse un cube; ledit carré est 23, auquel, si vous ajoutez 2, il se » fait 27, qui est un cube ... ». Les théorèmes suivants sont du même genre. » 1. Dans la suite indéfinie des carrés, 4900 est le seul qui devienne un cube par l'addition de i3; il devient 491 3, cube de 17. » 2. Un seul carré devient un cube lorsqu'on lui ajoute 47. savoir 25oooo, lequel devient alors le cube de 63. » 3. Désignons par a l'un des nombres suivants : 49> 74» i46, 191,193, 3oi, 5o6, 589, 767, 866, 868. Il existe un carré, et un seul, qui devient un cube par l'addition du nombre a; la racine X de ce carré est détermi- née par les deux formules 3p- = a±i, X^p(3a -p""). Ainsi, le carré de 524 est le seul carré qui devienne un cube par l'addition de 49; il devient alors 274626, cube de 65. » Le carré de 985 est le seul qui devienne un cube par l'addition de n^; il devient alors 970299, cube de 99. » 4. Si l'on ajoute 19 à tous les carrés entiers i, 4. 9» ••■> une seule des sommes obtenues est un cube, savoir 343, cube de 7, que l'on obtient en ajoutant 19 à 324, carré do 18. » 5. Aucun carré différent de zéro ne devient un cube, lorsqu'on lui ajoute 27. ( :^98 ) M 6. Il y a deux carrés, et deux seulement, qui deviennent des cubes par l'addition de 1 1 unités; ces carrés sont i6 et 3364, qui deviennent res- pectivement les cubes de 3 et de id. » 7. Il est impossible de former un cube en ajoutant à un carré l'un des nombres 5o, ^5, 275. » 8. On multiplie par 11 les carrés entiers, et l'on ajoute successive- ment 1 , 4. 9, 36 à chaque produit ; aucune des sommes obtenues n'est égale à un cube. )) 9. Désignons par a un nombre premier, inférieur à 1000, renfermé dans l'une des formes linéaires 38/ + (3, i3, i5, ai, 27, 2f), 3t, 33), tel que 3, i3, 19, 3i, 41. 53, "ig, 67, 71, 79, 97, io3, 107, 109, 127, 167, 179, 181, 193, ...; il est impossible de former un cube en ajoutant igfois le carré a- à un autre carré. » 10. Désignons par a un nombre inférieur à 1000, renfermé d;ins la forme quadratique l^x^ -f- ixy + 5y- = a, mais différent des nombres 7, 43, 61, 4^7, 691, 757; si a est un nombre premier ou une puissance d'un nombre premier, on ne peut former aucun cube en ajoutant 19 fois le carré a- à un autre carré. » Ainsi, on ne peut obtenir aucun cube en ajoutant un carré à ig fois le carré de l'un des nombres 5, 1 r, 17, 2:"), 47. 49> 53, 73, i33, . . .. » 11. Parmi les sommes que l'on obtient en ajoutant 76 aux carrés successifs i, 4> 9> '6, ..., il n'y en a que deux qui soient égales à des cubes, savoir : 49 + 76 = 5 . 5. 5, I o3o 225 + 76 = loi .101. TOI. )) 12. Si l'on ajoute successivement tous les carrés au nombre 93 1 , deux seulement des sommes obtenues sont des cubes, savoir : 20^ + 931 = 11', 106^ + gSi = 23'. » 13. De toutes les sommes obtenues en ajoutant successivement tous les carrés au nombre 10979, deux seulement sont des cubes, savoir (i64)^+ 15979 = (35)', (388798)^+ i5979 = (5327)». » 14. Dans la suite indéfinie des carrés, 7744 est le seul qui de- ( 399) vienne un cube quand on lui ajoute 19 fois 18I9; il devient alors le cube de 35. » 15. Un seul carré devient égal à un cube lorsqu'on lui ajoute 19 fois le carré de 61; ce carré est 33 124 qui devient par cette addition le cube de 47. » 16. Un seul carré devient un cube par l'addition de 243, savoir 100, qui devient alors 343, cube de 7. » Ces questions d'analvse indéterminée ne sont pas toujours faciles à ré- soudre. Si l'on demande, par exemple, de trouver tous les carrés qui de- viennent des cubes lorsqu'on leur ajoute 307, on trouve deux carrés, 36 et 1024, qui répondent à la question. Existe-t-il quelque autre carré jouissant de la même propriété? C'est là un problème fort difficile. » ÉLECTRICITÉ. — Remarques sur la méthode éleclrochimique d'inscrip- tion des courants alternatifs. Note de M. A. Blondel, transmise par M. A. Potier. « M. Paul Janet a fait connaître récemment (') une nouvelle méthode très ingénieuse, qu'il a appelée électrochimique, pour l'étude des courbes périodiques des courants alternatifs. Il peut êlre intéressant de remarquer que cette méthode est, en électricité, l'analogue exacte de celle que M. Marcel Depreza imaginée autrefois pour l'étude des machines à vapeur. » Des deux côtés, le problème consistait à tracer une courbe périodique représentant en ordonnées les valeurs d'une pression variable, pression d'un fluide dans les machines à vapeur ou à gaz, pression électrique dans les circuits électriques. » M. Marcel Deprez a éliminé l'influence de l'inertie de l'indicateur de Watt, en lui faisant seulement marquer par un petit crochet le moment oij la pression du cylindre devient égale à une contre-pression connue, qu'il fait agir sur l'autre face du piston; en déplaçant la fourchette de butée du crayon, en même temps qu'il modifie la contre-pression (ce qui a lieu au- tomatiquement si cette pression est produite par un ressort), il a obtenu le tracé complet de la courbe par segments horizontaux. » De même, M. Janet fait agir, en opposition à la différence de potentiel (') Comptes rendus, 16 avril, 2 et 16 juillet 1894. ( 4oo ) variable qu'il veut mesurer, une force électromotrice constante; la trace électrochimique apparaît dès que la première dépasse la seconde d'une quantité connue, et c'est encore en modifiant la position du traceur en même temps que la contre-pression que l'on obtient le relevé de la courbe par segments de droites parallèles à l'axe des abscisses. Le succès de cette intéressante méthode vient surtout de ce qu'au lieu d'un instrument indi- cateur du genre du galvanomètre, elle emploie pour le tracé des segments de droite un phénomène chimique où n'interviennent ni inertie ni amor- tissement ('); elle dispense, parla même circonstance, de tout enregistre- ment photographique, toujours forcément compliqué. Elle paraît donc appelée à un légitim'e succès. » Mais l'emploi d'une batterie d'accumulateurs proportionnée à la force électromotrice à mesurer constituerait encore une sujétion gênante dans bien des cas; je me propose d'indiquer ici un autre artifice permettant de réduire autant que l'on veut le nombre de ces éléments sans introduire dans la méthode d'autres causes d'erreurs que celles existantes. » Pour trouver une série de points de la courbe par l'intersection avec une droite horizontale, il n'est pas nécessaire de déplacer celle-ci parallè- lement à elle-même; on peut, tout en la conservant fixe, déterminer les mêmes segments en modifiant l'échelle de la courbe; par exemple, en rédui- sant l'échelle de moitié, on obtient le même segment qu'en doublant l'or- donnée de la droite horizontale. Ce changement d'échelle peut être réalisé très simplement à l'aide d'un potentiomètre construit d'une manière appro- priée. » Supposons qu'il s'agisse, par exemple, de déterminer la courbe des différences de potentiel u entre deux lignes A,B,, A^Bs : on disposera entre A, et B^ ime dérivation AjBo de résistance totale R, comprenant un rhéostat sans induction /"et une série de résistances sans induction r,,r2, .... dont on reliera les bornes a,, a.^, ..., aux styles s^, s.^, .. . qui frottent contre le tambour par l'intermédiaire d'interrupteurs i^, L, . . ■ qu'on peut fermer successivement (^). D'autre part, on reliera le point K au tambour (') J'avais essayé, il y a un an, d'appliquer l'artifice de M. Marcel Deprez à mon oscillographe pour courants électriques, en limitant le déplacement du miroir vibrant par une double butée analogue à la fourchette de l'indicateur de Watt; mais la diffi- culté de régler le jeu de celle-ci à une valeur extrêmement faible et de réaliser encore l'amortissement nécessaire ne m'a |ias permis de réussir. (-) Dans le but de réduire au minimum l'intensité du courant dérivé par les styles; ( 4oi ) par un conducteur dans lequel on intercalera une pile E et une résistance o suffisamment grande pour que le courant dérivé à travers le tambour entre R et a, , ou a., ou a^, ... soit négligeable à côté du courant qtii traverse la résistance r,,r.,, Les différences de potentiel qui agiront aux extrémités des styles seront, dans ces conditions, sensiblement a hi-E), ^^,,_e], [i^i±^À±^._E » Si les styles sont également espacés, et qu'il y en ait lo par exemple, on devra faire r, + r,= '^r„ ou ' :t — 7 j ' I ' r, + r, + r3= V"'-, r.-=T,r„ - — l?r et l'on obtiendra lo segments de la courbe, c'est-ii-dire 20 points déter- minant une alternance (' ). » Pour inscrire l'autre alternance, il suffit d'intervertir le sens de la force électromotrice E ou de u, et de recommencer les opérations. » Dans ces conditions, le même appareil peut être appliqué à tous les cas possibles, quel que soit le voltage; il suffit de régler à la main le rhéo- dans ces conditions, je suppose, bien entendu, le tambour calé sur l'arbre de l'alterna- teur qui produit les courants, ou entraîné par un petit moteur synchrone amorti. (') Au lieu de cela, on pourrait faire varier les résistances suivant une loi quel- conque et espacer les styles inégalement en conséquence; mais la disposition qu'on vient d'indiquer paraît en général préférable. C. R., .8q4. 3' Semestre. (T. (AIX, N° 7.) -^2 . ( /|02 ) stat /• de façon que le premier stvle donne une trace courte (voisine du sommet de la courbe) pour que l'une des alternances de celle-ci puisse se trouver inscrite à une échelle convenable, facile à déterminer quand on connaît E, R et r,. » La force électromotrice employée E peut donc être quelconque, pourvu que les résistances r,, r.^, ... soient choisies en conséquence; mais il ne faut pas perdre de vue que la netteté dans l'apparition et la dispari- tion de la trace bleue, et par conséquent la précision, croîtra avec E. » On remarquera aussi que, en faisant plusieurs inscriptions avec des va- leurs différentes de E, on peut multiplier presque indéfiniment le nombre de points de la coi'irbe obtenus. )).Les mêmes dispositifs s'appliquent à la détermination des intensités de courant, soit qu'on établisse le potentiomètre sur le courant lui-même, soit qu'on le mette en dérivation par rapport à un des conducteurs; si l'on adopte ce dernier procédé, on pourra construire une fois pour toutes une boîte portative comprenant le tambour, son moteur synchrone, la pile, le potentiomètre et le rhéostat de réglage, applicable à toutes les détermina- tions d'intensité de courant aussi bien que de différence de potentiel. » OPTIQUE. — Application de l'auto-cnllimation à la mesure des indices de rèfraclinn. Note de M. Fkry, présentée par M. Fizeau. « Le principe de l'auto-coUimation, indiqué par M. Fizeau, a reçu entre ses mains des applications bien connues; il se prête également, avec une très grande simplicité, à la détermination des indices de réfraction, non seulement par l'emploi du prisme, mais aussi en utilisant le principe de la réflexion totale. » L Considérons d'abord un prisme {^fig. i) dont l'arête réfringente soit bien normale au plan du limbe d'un goniomètre à lunette auto-coliima- trice; on pourra recevoir dans cette lunette quatre ravons : deux réfléchis normalement aux surfaces extérieures du prisme (N et N'), et deux réfractés après réflexion normale à V intérieur du verre (R et R'). L'angle que font les deux rayons réfléchis est le supplément de l'angle du prisme; l'angle des deux rayons réfractés est le supplément de l'angle de déviation. » La forniLde de Descartes donne donc immédiatement . (i8o — ROR') SIM sin (180 — i\Oi\'; ( 4o3 ) » Remarquons que, si l'une des faces contient le centre du limbe, les points D et O sonl communs aux deux rayons normaux N et N' et au rayon réfracté par cette face. Ceci a un grand intérêt, car, l'angle prismatique et l'angle de déviation étant mesurés aux mêmes points des surfaces, un dé- faut de planéité de ces dernières aura une moins grande importance que dans les méthodes où cette condition n'est pas réalisée. » Dans ce cas, l'indice sera donné par la formule sinN'OR sin(i8o-N0'N) et la mesure ne comportera que trois lectures au vernier. D'autre part, on évite, par cette méthode, la recherche du minimum de déviation, tou- jours un peu incertaine; enfin le réglage est unique pour la mesure de l'angle du prisme et de la déviation. Fis. ■■ l'if; Kis T — !• » II. Toute combinaison qui permettra à un rayon réfléchi totalement de ressortir parallèle à sa direction incidente pourra être utilisée pour la mesure de l'indice par auto-collimation. » Le dispositif suivant, analogue à celui qui est employé dans l'apparoil de Pûlfrich, m'a semblé un des plus simples .• » Un parallélépipède {fig. "-i) de flint est argenté sur une de ses grandes faces AB et poli sur les autres. Ou voit facilement que le rayon incident I ( 4o4 ) donnera lieu à un rayon émergent E qui lui est parallèle. Ce dernier deviendra brusquement très intense quand on fera varier i, au moment où l'angle de réflexion totale R sera atteint. Si donc on mesure l'angle nOI= i, formé par le faisceau réfléchi normalement à la face d'entrée et par le faisceau réfracté, l'indice sera donné par la formule a:'- = N" — sin^t. » III. Pour réaliser facilement les conditions expérimentales réclamées par les deux méthodes que je viens de décrire, j'ai fait construire un gonio- mètre à lunette au,to-collimatrice fixe. Le prisme (ou le parallélépipède) est posé sur la platine, mue par une alidade à vernier donnant les 20". Cette platine est réglable pardeuxvis, agissantdans deux plans perpendiculaires; quand l'une des faces du prisme est dans l'un de ces plans, le réglage devient particulièrement commode. » Afin d'atteindre le grossissement et la précision de pointé réclamés par le vernier, l'oculaire auto-collimateur a dû être modifié de la manière suivante : » Vers le centre de la lunette (/ig- 3) est soudé un tube qui lui est per- pendiculaire, et qui porte une fente de collimateur F; les rayons émis par cette fente tombent sur la face hypoténuse mm', faiblement argentée ou dorée, d'un prisme à réflexion totale. Un autre prisme identique y est collé, de manière à permettre au rayon de retour d'atteindre l'oculaire. » On obtient ainsi une image non dédoublée de la fente, ce qui n'aurait pas lieu par l'emploi de la glace à faces parallèles dans ce dispositif. » IV. On voit donc que le principe de l'auto-coUimation permet d'exé- cuter, dans des conditions particulièrement simples et commodes, les me- sures d'indices. » L'angle des prismes employés ne peut guère dépasser So", mais la précision n'en est pas diminuée, la dispersion étant, grâce à la réflexion, identique à celle que produirait un prisme de 60" de même matière. » CALORLMÉTRIE. — Su7- la chaleur spécifique de i acide sulfureux liquide. Note de M. E. Matuias, présentée par M. Lippmann. « La chaleur spécifique des gaz liquéfiés a été très peu étudiée. Les expériences de Regnault sur ce sujet ont été perdues en 1870; depuis, il n'y a guère eu que quatre mesures de Nadejdine (Exner Reperlorium, i884) ( 4o5 ) sur l'acide sulfureux liquide entre — 20° et + 10° et quelques mesures ré- centes de MM. Ludeking et Starr (Si/liman's Journal, iSgS) sur l'ammo- niaque liquéfiée entre 26° et 46°. » D'une manière générale, la chaleur spécifique des liquides croît en même temps que la temj)érature. Que devient-elle à la température cri- tique? La théorie (Raveau, Duhem) indique qu'elle croît indéfiniment en valeur absolue en restant positive, tandis que, dans les mêmes conditions, la chaleur spécifique de la vapeur saturée est infiniment grande, mais né- gative (Mathias, Duhem, Raveau). » L'expérience, conduite comme il suit, donne la loi de variation com- plète de la chaleur spécifique du liquide. » Soit un récipient métallique A, très résistant, rempli une fois pour toutes à basse température d'un gaz liquéfié pur, et fermé hermétiquement par un robinet à poin- teau R. Connaissant la loi de variation des deux sortes de densités (liquide et vapeur saturée), le poids total P du fluide et le volume intérieur t' de A, on en déduit les poids p et P — /J du liquide et de la vapeur à une température 1°. » Soit à mesurer la chaleur spécifique moyenne du liquide entre la température ambiante et une température t° plus élevée. On calcule le poids de liquide qui rem- plit le volume c à 1°+ 2 (s = quelques dixièmes de degré); puis on enlève l'excédent de gaz. Soit P le poids, connu par dillerence, du gaz liquéfié qui charge l'appareil. Au moven d'une étuve on porte A à t°, on l'y maintient plusieurs heures, puis on le plonge dans un calorimètre. » Soient : pi et P — p' les poids du liquide et de la vapeur à la température finale du calori- mètre; M le poids en eau du récipient A ; Q la chaleur dégagée; a: elj les chaleurs spécifiques moyennes entre t° et 0" du liquide et de la vapeur; ). la chaleur de vaporisation k t°\ on a, par l'application au poids p — p' de fluide qui change d'état du principe de l'état initial et de l'état final (' ), quel que soit le sign&de p — p' : (1) [M + /yx-+-(P-/y)v] (^-6)-(/j-/y)X = Q. (') Pour être absolument rigoureux, il faudrait écrire que c'est l'énergie intérieure et non la quantité de chaleur mise en œuvre, qui ne dépend que de l'étal initial et de l'état final. Comme le travail extérieur est ici très petit, la variation de cette quantité, qui intervient seule, est tout à fait négligeable et l'équation (i) est correcte. ( 4o6 ) » La petitesse ( ' ) de P — p' et de /> — p' permet de les remplacer par des valeurs approchées. L'équation (i) donne alors de x une valeur très approchée. » Pour opérer à t' > t, on enlèvera de nouveau du gaz, et ainsi de suite. On aura donc X à des températures croissantes jusqu'au voisinage immédiat delà température critique t^. » On en déduira la quantité de chaleur cj ^f(t) nécessaire pour porter un gramme de liquide depuis une température fixe ^d jusqu'à t(tStc), le liquide restant toujours saturé. Par suite, la chaleur spécifique vraie du liquide à t", sera donnée par dt » La méthode est générale et s'applique immédiatement à tous les corps, dont les deux densités sont cofinues, quelle que soit la valeur de la température critique, la seule difficulté expérimentale consistant à maintenir constantes, des heures entières, des températures (|ui peuvent être très hautes ou très basses. » J'ai appliqué cette mélhode à l'acide sulfureux (t^. —- i56°) dans Irenle- f/eî/a;' expériences, t variant de 32", 3 à i55°,5; il faut y joindre les quatre expériences de Nadejdine citées plus haut. » Mes travaux antérieurs me donnant des valeurs approchées deX etdej, j'ai pu construire la courbe q =f{t), en prenant ^„ = — 20". On trouve ainsi que l'ordonnée q va en croissant constamment jusqu'à la température critique, où elle a une valeur finie voisine de ']B^^^,5, la tangente à la courbe au point critique étant parallèle à l'axe des ordonnées. )) Par suite : La chaleur spécifique vraie du liquide est toujours positive et va en croissant constamment et indéfiniment. » Entre — 20° et 4- iSo", les valeurs de m == -p sont bien représentées par la formule parabolique m = 0,317 12 + o,ooo35o7f "•" 0,000006762/-. Voici quelques valeurs de m : t. m. t. ni. t. m. — 20° o°,3i28 -1- 80 0,0884 100 0,845 0 0,8171 +100 0,4198 i53 i,o35 +20 0,8268 -1-130 0,4566 i54 ',270 -t-4o 0,3420 H-i4o o,568o i55 2,200 -1-60 0,8625 -1-145 0,662 i55,5... 2, 980 (') Les poids de vapeur P — /s et P — /?' sont de l'ordre du centigramme ou du milligramme; les poids/; et/;' du liquide sont généralement compris entre los'' et 200''. ( /|07 ) » Je me propose, en particulier, d'appliquer celte méthode à l'acide carbonique, dont la chaleur de vaporisation est connue par mes expé- riences antérieures, ce qui me permettra d'en déduire immédiatement la clialcnr spécifique de vapeur saturée ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la benzoïlquinine. INote de M. A. Wunsch (^), présentée par M. Henri Moissan. « M. Schiitzenberger C) a obtenu toute une série de dérivés benzoïques d'alcaloïdes, en traitant ces alcaloïdes par le chlorure benzoïque. Entre autres produits, il a préparé ainsi la benzoïlquinine, qu'il a décrite comme une masse résineuse et incristallisable. » Ayant repris son expérience avec la quinine pure, dont l'industrie fournit aujourd'hui les sels dans un état de pureté très satisfaisant, j'ai obtenu la base benzoïlée cristallisée en prismes incolores très nets. Ce résultat m'a permis de faire l'étude de cet alcali et de quelques-uns de ses dérivés. » Préparation. — Pour Irailer la quinine par le chlorure de benzoïle, j"ai chauiïe au bain-marie 100»'' du second réactif; puis j'ai ajouté, peu à peu, en agitant fré- quemment, &oi' de quinine pure, bien séchée et finement pulvérisée. J'ai obtenu ainsi un mélange peu coloré, contenant surtout du monochlorhj'drate de benzoïlquinine : C^"H=hN'2O2H-C/H^CO.Cl=C2»H"(C«H'CO)N^0'-HCI. » Par refroidissement, la plus grande partie de ce sel forme une masse cristalline, le reste étant retenu en dissolution dans l'excès de chlorure de benzoïle, avec lequel il forme un liquide sirupeux. J'ai traité la masse par plusieurs fois son volume d'eau froide; le monochlorhydrale de benzoïlquinine se dissout assez vite, tandis que l'excès de chlorure de benzoïle impur ne se décompose que très lentement. » La solution aqueuse, décantée, a été additionnée d'ammoniaque, jusqu'à produc- tion d'un faible précipité qui entraîne la matière colorante; après filtration, et addi- tion d'un excès d'ammoniaque, la base benzoïlée s'est séparée en un précipité blanc. Elle a été isolée en agitant le mélange avec de l'éther, qui la dissout aisément. La solu- tion éthérée, séparée par décantation, lavée à l'eau et concentrée par distillation, a donné, par refroidissement, des cristaux de benzoïlquinine. Il est nécessaire de faire intervenir un grand excès de chlorure de benzoïle, afin de transformer la totalité de (' ) Travail fait au laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Toulouse. (^) Travail fait au laboratoire de M. le professeur Jungfleisch. (') Compte:! rendus, t. \I.\ II, p. t3.'î. ( 4o8 ) la quinine. Sans celte précaution, la quinine non attaquée passe dans la liqueur éthérée et empêche la cristallisation de la benzoïlquinine. 11 est vrai qu'en chauffant au-dessus de loo", vers iio° par exemple, on peut parfaire la réaction sans employer un excès de clilorure de benzoïle aussi fort que celui qui est indiqué plus haut; mais la réaction se complique dans ces conditions et on n'obtient plus directement la base benzoïlée en cristaux : il faut alors, pour préparer la base cristallisée, opérer des séparations préalables, qui entraînent des pertes considérables. Peut-être, dans ces circonstances, la réaction porte-t-elle aussi sur le groupe méthoxydé de la quinine, ce qui multi- plierait les produits? » Propriétés. — La benzoïlquinine se présente sous forme de prismes incolores très nets, très réfringents et déterminables. » Elle est insoluble, dans l'eau; les cristaux gardent leur forme et leur dureté dans l'eau bouillante. Elle se dissout très abondamment dans l'alcool, la benzine, le chlo- roforme, l'élher de pétrole et le sulfure de carbone, ainsi que dans l'éther; ce dernier liquide la dissout mieux quand il est saturé d'eau que lorsqu'il est sec. La solution alcoolique, abandonnée à l'évaporation spontanée, ne laisse qu'un résidu visqueux; dans les mêmes conditions, tous les autres dissolvants donnent la base cristallisée, mais c'est la solution dans l'élher luimide qui fournit les cristaux les plus nets. » Ces cristaux sont anhydres et fondent à iSg", sans décomposition, en un liquide incolore; chauffés sur une lame de platine, ils fondent en répandant une odeur aro- matique et laissent un résidu charbonneux. Leurs combustions m'ont fourni des ré- sultats correspondant à la formule C-»H"(CnFCO)x\-0- ('). » Le benzoate de quinine contient une molécule d'eau de plus que la benzoïlquinine; il s'en différencie d'ailleurs par la décomposition immé- diate que la potasse lui fait éprouver dès la température ordinaire, alors que la benzoïlquinine ne se décompose, en présence du même réactif, que lentement et à la température du bain-raarie. Enfin toute confusion est rendue impossible par ce fait que le benzoate de quinine est soluble dans l'eau, qui ne dissout pas la benzoïlquinine. En outre, on constate aisément la présence du radical benzoïle dans la benzoïlquinine, en chauffant celle-ci avec la potasse alcoolique. )) Ija benzoïlquinine pure donne, comme la quinine elle-mênne, la colo- ration verte par l'eau de chlore et l'ammoniaque; les solutions aqueuses et diluées de ses sels sont fluorescentes. )) Sels. — L'introduction du radical benzoïle rend la nouvelle base plus Trouvé. (') Carbone 75,86 75,62 75>7 Hydrogène 6;77 6,85 6,54 Azote 7,28 7,o4 6,54 ( 4o9 ) faible que la quinine, bien qu'elle reste diacide comme celle-ci; non seu- lement elle n'agit pas sur la plilaléine de phénol, mais, de plus, elle ne ramène pas au bleu le tournesol rougi par un acide; tous les sels, même les sels basiques, ont une réaction acide au tournesol. La bcnzoïlquinine forme deux séries de sels : i° des sels basiques, très stables, formes d'une molécule de base diacide, unie à une molécule d'acide monobasique; 2° des sels neutres avec une proportion double d'acide; les derniers sont décomposés partiellement par l'eau. Les sels que j'ai pré})arés jusqu'à pré- sent ont été obtenus par cristallisation en solution dans l'alcool dilué (à -j^ environ). Les sels basiques sont insolubles ou fort peu solubles dans l'eau; en général hydratés, ils s'effleurissent d'ordinaire rapidement. » Le chlorhydrate basique s'obtient en solution en ajoutant un poids exact d'acide chlorhydrique à la quantité correspondante de base, dissoute dans l'alcool. Par éva- poration spontanée, la liqueur donne le sel en prismes aiguillés, réunis en faisceaux et renfermant une demi-molécule d'eau de cristallisation. Le sel est peu soluble dans l'eau, fort soluble dans l'alcool. » Le chlorliydrate neutre se précipite comme une poudre blanche et amorphe, quand on fait passer un courant d'acide chlorhydrique gazeux dans une solution de benzoïlquinine dans l'éther sec; repris par l'alcool absolu, ce précipité se trans- forme en petits prismes carrés, qui contiennent i molécule d'alcool. Les cristaux prennent très vite l'humidité de l'air; ils se dissolvent en toutes proportions dans l'eau et l'alcool ordinaire. » Le salicylate basique est insoluble dans l'eau et peu soluble dans l'alcool; il se précipite en une poudre cristalline, lorsqu'on mélange des solutions alcooliques con- tenant des quantités correspondantes de base benzoïlée et d'acide salicylique. Repris par l'alcool faible, le sel cristallise en fines lamelles anhydres. » Le tartrate basique se prépare, à la température du bain-marie, en ajoutant une demi-molécule d'acide tartrique à i molécule de benzoïlquinine, dissoute dans l'al- cool. Par refroidissement, le sel cristallise en aiguilles brillantes contenant 9 molé- cules d'eau. Ce sel est insoluble dans l'eau. » Le succinale basique se produit comme le tartrate basique, mais, comme il est beaucoup plus soluble dans lalcool que celui-ci, il ne cristallise pas par refroidisse- ment. Par évaporation de la liqueur dans le vide, on obtient des prismes incolores, à faces courbes, insolubles dans l'eau, contenant 8 molécules d'eau; ces cristaux s'ef- ileurissent très rapidement à l'air. » ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE. — Sur le cœur de quelques Orthoptères. Note de M. A. KowALEvsKY, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie un court résumé des obser- vations que j'ai eu l'occasion de faire cette année, en étudiant la rate des C. R., 1894, 2- Semestre. (T. CXI\, N°7.) 53 ( 4io ) Orthoptères, sur quelques points de la structure du cœur et de ses rela- tions. Je présente ce résumé dans l'espoir que les zoologistes pourront en- core, durant la saison actuelle, vérifier et étendre mes propres remarques. » On sait, d'après Graber, que le cœlome des insectes est divisé en trois régions (/« région péricardiale, la région péri-intestinale, la région périneu- rale), par deux diaphragmes horizontaux, l'un supérieur, le plus large qui sépare la chambre péricardiale de celle qui entoure l'intestin et les organes génitaux, Y àulre, inférieur, plus étroit, séparant la chambre péri-intestinale de celle qui enveloppe la chaîne nerveuse. Ces diaphragmes sont inégale- ment développés suivant les types d'insectes : chez les Orthoptères, ils constituent des membranes imperforées, de sorte que les trois chambres coelomiques secondaires, parfaitement délimitées, ne communiquent entre elles que par les extrémités antérieure et postérieure, où le cœlome n'est pas subdivisé. Le sang, qui pénètre dans la chambre péricardiale, arriA'e dans le cœur par les fentes veineuses qui s'ouvrent dans cette chambre. Ce sont les seules ouvertures jusqu'ici connues, en outre de l'ouverture cardiale postérieure, pour la pénétration du sang dans le cœur des insectes. Je viens de découvrir chez les Orthoptères une série d'ouvertures, diffé- rentes des premières, par lesquelles le cœur est directement en commu- nication avec la région péri-intestinale du cœlome. J'ai trouvé cinq paires d'ouvertures de ce genre chez le Pachytilus migratorius , chez le Caloptemus ilalicus, la Locusta viridissima et le Thamnotrizon. Elles sont disposées sy- métriquement dans les cinq segments abdominaux, de sorte que les chambres cardiaques de ces segments ont chacune quatre ouvertures, deux par lesquelles elles reçoivent le sang de la région péricardiale, et deux autres qui leur amènent le sang de la région péri-inleslinale . Je crois que toutes ces ouvertures sont également veineuses. » Ces ouvertures, que je suis le premier à signaler, sont bien visibles à l'œil nu, si l'on regarde le cœur par en bas. Je les désignerai sous le nom ûe fentes cardio-cœlomiques, pour les distinguer Aqs fentes cardio-péricardiales depuis longtemps connues. Elles sont ménagées sur des mamelons coniques des parois du cœur, qui perforent le diaphragme supérieur et s'ouvrent dans la civcwahve péri-intestinale du cœlome, directement, chez les Acridiens, au contraire dans des canaux spéciaux chez les Locustidés. Chez ces der- niers une membrane mince est appliquée au-dessous du diaphragme au point même où se trouve la fente cardio-cœlomique, et forme un canal allant vers les flancs de l'animal et s'ouvrant dans la chambre péri-intestinale, au-dessous des grands troncs trachéens longitudinaux. ( /»" ) » Les mamelons dans lesquels sont jjercées les fentes cardio-cœlomiques représentent un prolongement direct des parois du cœur, mais avec mo- dification de structure. Ces cellules v ont une apparence spongieuse, leurs noyaux sont plus grands, et l'ensemble a pris la forme du type des cellules glandulaires. » Il me reste à signaler un autre fait important. Au cours de mes re- cherches sur la structure intime du cœur et des tissus environnants, chez le Pachylilus, je fus très surpris de trouver dans la cavité du cœur de la région moyenne de l'abdomen un tube de Malpighi qui y décrivait plu- sieurs circonvolutions. Je crus d'abord à une disposition pathologique, mais depuis, j'ai retrouvé la même particularité chez la Locusla. J'ai pu, à l'aide de coupes, m'assurer que le tube de Malpighi pénètre dans le cœur par V oaserlare cardio-cœlomiqae, décrit plusieurs replis ou courbures, puis qu'il sort du cœur par l'ouverture cardio-péricardiale et pénètre dans la chambre péricardiale. » Je dois ajouter que j'ai vu plusieurs fois la pénétration des tubes de Malpighi dans la région péricardiale, simplement à l'aide de perforations du grand diaphragme suj)érieur. Je cherche à m'expliquer cette sorte d'at- traction des tubes de Malpighi vers les cellules péricardiales par le fait que chez la plupart des animaux (Mollusques, Vertébrés, Crustacés), les reins que j'ai appelés autrefois acides et alcalins, sont toujours réunis dans un seul organe (tubes urinaires et corps de Malpighi chez les Vertébrés; ca- naux urinaircs et saccules périphériques chez les Crustacés décapodes; glandes péricardiales et organes de Bojanus chez les Lamellibranches), tandis que chez les Insectes ces deux portions physiologiques des reins sont divisées. Il peut en résulter une certaine attraction physiologique des or- ganes déterminant la pcnétiation des tubes de Malpighi dans la région occupée par la partie acide du rein d'élimination, c'est-à-dire dans la région des cellules péricardiales. » BOTANIQUE. — Sur les périthêces de l'Oïdium de la Vigne (Uncinula spiralis). Note de M. Pieure Viala, présentée par M. Duchartre. « L'identité de l'Oïdium d'Europe {Erysiphe Tuckeri) et de l'Oïdium d'Amérique {^Uncinula spiralis), que j'avais affirmée en 1887, est devenue un fait acquis à la suite delà découverte, paj' M. G. Couderc, en 1892, des périthêces de VU. spiralis en France. La formation des périthêces, qui, ( 4l2 ) depuis 1847, n'avait jamais été constatée en Europe, a été très abondante en France en iSgS; nous les avons observés non seulement, comme l'avait fait M. G. Couderc en 1892, sur quelques pampres non aoùtés, mais sur tous les organes de la Vigne, sur rameaux herbacés, rameaux aoùtés, grap- pillons, et surtout, en très grande quantité, sur la face supérieure des feuilles oïdiées, dans l'Allier, l'Hérault, le Gard, l'Aude, le Var, l'Yonne, la Savoie, l'Eure-et-Loir. Le fait du développemeut exceptionnel de VU. spiralis, en 1898, n'a pas été particulier à ce Champignon. D'autres espèces de la famille des Erysiphées ont aussi fructifié en abondance; telles les espèces suivantes, qui ne fructifient pas ou fructifient peu : Sphœrotheca pannosa, Sph. Epilobii, Erysiphe horrichila, E. communis, Uncinula adiinca. Cette production extraordinaire des périthèces de l'Oulium en France, en 189.3, leur fréquence relative dans le nord des États-Unis est due, ainsi que nous le développons dans un travail complet sur cette question {Revue de Viticulture, tome II, i8g4), aux chaleurs excessives de iSgS, auxquelles ont succédé des abaissements brusques de température. Ces faits confirment l'hypothèse que nous avions émise, en [887, sur l'origine américaine de l'Oïdium européen, sur l'absence des périthèces en Europe et en Californie, et sur leur fréquence dans le nord des États-Unis. » Le parasite qu'avait signalé de Bary sur les conidiophores de l'Oï- dium, le Cicinnobolus Cesalii, s'est développé en abondance, en 1898, dans les périthèces de VU. spiralis. Dans le mycélium et les conidiophores, le C. Cesatii ïorme des fruits à membrane propre et pluricellulaire; mais sur les périthèces de l'Oïdium, il se substitue simplement à leur contenu, en utilisant leur enveloppe et en fructifiant dans leur cavité. » Un autre parasite des périthèces de l'Oïdium, que nous avons constaté pour la première fois, était encore plus abondant en 189^. Certains péri- thèces, qui présentaient à l'extérieur des caractères absolument normaux et qui ne se différenciaient en rien, soit dans la teinte, la dimension et la forme des cellules de l'enveloppe, soit dans les fulcres, étaient envahis par une Bactérie qui remplissait tout leur intérieur et s'était substituée le plus souvent à tout son contenu; quelques périthèces avaient cependant des fragments d'asques ou de sporidies en partie corrodés. C'e^t là un cas de parasitisme très particulier et dont nous ne connaissons pas d'autre exemple. On est même amené à se demander, en présence de ce fait d'une netteté indiscutable, s>[ cerliùnes spermogonies de Champignons ne consti- tuent pas des cas analogues. Quand on éclate les périthèces envahis parles Bactéries, souvent disposées en files radiales, ils laissent échapper une ( 4i3 ) quantité innombrable de petits bâtonnets, incolores, courts, ayant en lon- gueur deux fois leur diamètre, un peu renflés à leurs extrémités, où se dessine (en cultures ou dans les vieux périlhèces) un amas homogène, plus réfringent et qui n'est qu'une spore se colorant plus fortement par les réactifs; ces bâtonnets, à deux spores, une à chaque extrémité, sont un peu rétrécis à leur centre. » La séance est levée à 4 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i6 juillet 189/4. Répartition de la pression atmosphérique sur l'océan Atlantique septentrio- nal, d'après les observations de i8yo à 1889, avec la direction moyenne du vent sur les littoraux, par le capitaine G. Rung, sous-directeur de l'Institut météorologique du Danemark. Copenhague, 1894; i atlas in-f". (Présenté par M. Mascart). Manuel pratique de l'Aéronaute, par W. de Fonvielle, Paris, Bernard Tignol; i vol. in-S". Herpétologie algérienne ou Catalogue raisonné des Reptiles et des Batraciens observés jusqu à ce jour en Algérie, par Ernest Olivier. (Extrait des Mé- moires delà Société zoologique de France.) Paris, 1894; i fasc. in-S'*. Résumé des observations météorologiques faites du \" juillet 1891 au 3i dé- cembre 1893 à l'observatoire de la tour Saint-Jacques (Paris), par M. Joseph Jaubert. Versailles, Aubert, 189^1; i br. in-S". Muscologia gallica. Descriptions et figures des mousses de France et des contrées voisines, par T. Husnot. i3^ livraison. Cahan (Orne), T. Husnot, 1894; I fasc. in-8°, Roberto Campana, prof, di Clinica dermosifilopatica nella R. Università diRoma. Lepra. Genova, 1894; gr. in-S". Chimica e analyse chimica, por Virgilio Machado e Achilles Machado. Volume I. Métalloïdes. Lisboa, 1892; i vol. gr. in-8''. Observations and researches made at the Hongkong observalory in the year 1893; by W. DoiiERCK, director. Hongkong, 189'!; i vol. in-4°. (4i4 ) Ouvrages reçus dans la séance du aS juillet 1894. 1822-1892. Jubilé de M. Hermite {il\ décembre). Paris, Gauthier-Villars et fils, 1893; br. petit in-4°. (Présenté par M. G. Darboux.) Traité d' Analyse, par Emile Picard, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences. Tome III : Des singularités des intégrales des équations différentielles. Etude du cas où la variable reste réelle (premier fasc. ). Paris, Gauthier-Villars et fils, 189^; i vol. gv. in-8°. (Présenté par M. Picard.) Bulletin des Scien'ces mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XVIII. Avril-mai 1891; Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894; 2 fasc.in-8°. Les Travaux publics et les Mines dans les traditions et les superstitions de tous les pays, par Paul Sébillot, ancien chef du Cabinet du Personnel et du Secrétariat du Ministère des Travaux publics. Paris, J. Rothschild, 1894; I vol. in-8°. (Présenté par M. Danbrée.) Mémoires de V Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon. Sciences et Lettres. Troisième série. Tome II. Paris. J.-B. Baillière, 1893; i vol. gr. in-8". Annales de la Société d'Agriculture, Sciences et Industrie de Lyon. Septième série. Tome I. 1893; Paris. J.-B. Baillière et fils; i vol. gr. in-8°. Catalogue général annuel des produits chimiques, Pharmacie et Droguerie, et des industries annexes. Paris, L. Parly, i864; i vol. 111-4". Nova Acta regiœ Societatis Scienliarumupsaliensis. Sériel tertiœ. Vol. XVI. Upsalia?, 1898; i vol. in-4°. Publicationen des astrophysikalischen Observaloriums :u Potsdam. heraus- gegeben vom Director H. C. Vogel. Neunter Band. Potsdam, 1894; i vol. in-4°. Atti délia R. Accademia dei Lincei, anno CCXCI. 1894. Rendiconto deïï adunanza solenne del 3 giugno 1894. Roma, 1894; i fasc. in-4°. Bulletin 0/ the United States Fish Commission. Vol. XI, for 1891. Was- hington, 1893; I vol. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du 3o juillet 1894. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, professeur de ( 4i5 ) Physiologie au Muséumd'Histoire naturelle, etc. N° 7, sjjuilU'L i8g(. Paris, G. Masson, iSc)\; i fasc. in-S". EiiUetin de la Société (V encouragement pour l'Industrie nationale, publié sous la direction des secrétaires de la Société, INIJM. Collignon et Aimé Girard. Juin 1894 ; i fasc. in-4" Annuaire de V École Polytechnique pour l'an 1894. 2" série. Tome I. Paris et Limoges, H. Charles liavauzelle. Locornotii'es à adhérence totale pour courbes de petit rayon, par A. -M. Mallet. (Extrait des Mémoires de la Société des ingénieurs civils de France.) Mai 1894, Paris, Baudry et G**; i br. in-S". Bulletin de la Société des amis des Sciences naturelles de Rouen, i*'' et 2® se- mestres 1893. Rouen, J. Lecerf, 1894; i vol. in-S". Bulletin de la Société de l'industrie minérale, publié sous la direction du Conseil d'administration. Troisième série. Tome VII. IV° livraison, 1893. Saint-Etienne; i vol. in-S", avec atlas in-f*. Comptes rendus des séances de la Commission permanente de l' Association géodésique internationale réunie à Genève du 12 au 18 septembre iSgS. Rédigés par le Secrétaire perpétuel A. Hirsch. Neuchatel, Attinger frères, 1894; I vol. in-4°. Archives du Musée Teyler. Deuxième série, vol. IV; deuxième Partie. Paris, Gaiithier-Villars, 1894; i fasc. gr. in-S". Account oj the opérations of the great Trigonometrical Survey of India. Volume XV. India office. London, i8g3; i vol. in-4". A Manual of the Geology of India. Calcutta, iSgS; i vol. gr. in-8°. Ouvrages reçus da.\s la séance du 0 aùlt 189^. Direction générale des Douanes. Tableau général du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères pendant l'année 1893. Paris, Imprimerie nationale, 1894; i vol. in-4°. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d' invention ont été pris sous le régime de la loi du j juillet i844' publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie. Tome LXXVIII, F" et 11^ Par- ties. Paris, Imprimerie nationale, 1894; 2 vol. in-4". Annales de Chimie et de Physique, par JNIM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. Août 1894. Paris, G. Masson, 1894; i vol. in-8". Bulletin astronomique, publié sous les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. Tisserand, Membre de l'Institut. Aoùti894- Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894; br. in-8°. ( 4i6 ) Bulletin de l' Académie de Médecine, publié par MM. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel, Cadet de Gassicourt, secrétaire annuel. N°' 30 et 31. Séances des i[\ et 3i juillet 1894. Paris, G. Masson, 1894; 2 br. in-8°. Bulletin de la Société d' Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe. Année 1894. 3* fasc. Le Mans, Edmond Monnoyer, 1894 ; br. in-8°. Société de Géographie. Comptes rendus des séances. i8g4. N° 14. Séance du 1 5 juin i8g4. Paris, br. in-S". Les Anguillules du vinaigre. Note présentée au Congrès international de Chimie appliquée (Bruxelles, 4-10 août 1894), Section de Biologie, par M. H. Imhoff. lUŒA TA . (Séances des 2 et 28 juillet 1894) Page 112 et 3o8, le nom de l'aulcur est Papavasiliou au lieu de Papavasiliore et Papavasiuon. Page ii3, ligne 9 en remontant, au lieu de Paleeokliéri, lisez Palsokhori. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Augustins, u" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanclw. Ils forment, à la fin do l'année, deux volumes xw-À,". Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent cfiaque volume. L'abonnement csl annuel et part du i" janvier. Le prix lie Viiboniieinent est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : ... Michel et Médan. iGavault Sl-Lager. Jourdan. RulT. Amiens CourtJQ-Hecquel. i Germain elGrassin. f Lachèse. Muyonne Jérôme. Hesançon Jacquard. , Avrard. Hordeaux Dulhu. ' Muller (G.). Uour^es lienaud. .-If,f". An;ii_'rs. lii I Lefouniier. ) V. Kobeil. Cami . 1 J. lîobert. 1 V' Uzel CarolT. \ lîaer. i Massif. \Chambei} Perrin. i_, , 1 Henry. Cherbourg ' ■' r Murguerie. ^ Housseau. i Hibou-Collay. : Laniarche. Ralel. ' Damidot. Ooua, »La»verjat. Ctermont-Ferr. Oljon. ouai ïGrerioble. . . . La lloclielle.. Le Havre . . . . ' Crepin. ( Drevel. ' Gialier. l'oucher. \ liourdignun. ( Dombre. Lille jLeCebvre. ( Quarré. Lorient. chez Messieurs ^ Bauiiial. ) M"" lexier. / lîernoiix cl Cumin \ Georg. Lyon < Mégret. Ghana rd. Ville. Marseille Ruai. Montpellier . ( Calas. \ Goulet. Moulins Martial Place. ( Jacques. IVancy Grosjean-Maupin. '.Sidot frères. ^ Loiseaii. / M"" Veloppé. ) Barnia. / Visconti el C'°. IS'imes Thibaud. Orléans Luzeray. \ Blanchier. / Druinaud. Bennes Plihon t Hervé. KoclieforI Girard ( M""). ( Langlois. Nantes ■ Nice Poitiers. . Rouen S'-Élienne Toulon { I.estringanl. Chevalier. l Baslide. ' Rumébe. ( Gimct. / Privât. I Boisselier. Tours ; Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. ( Lemaitre. Toulouse.. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. chez Messieurs : I Feikenia Caarelsen ! et Ci'. At/iènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". Dames. Friediander el fils. ' Mayer et Miillei'. ^gi-^g l Schmid, Krancke el I C". Bologne Zauichelli. ; l^amlot. Bruxelles Mayolezel Audiarte. I Lebégue et C"'. \ Haimann. Bucharesl . ,, ' lîanisleanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BelIctC". C/iristiania Caranicrmeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague HGst el lils. Florence Lreschcr cl Seeber. Gand lloste. chez Messieurs : . Dulau. I-ondres Hachette el G'. ' Null. Luxembourg. . . . V. Biick. / Libr. Gulenberg. .Madrid.. Capdeville. I Gonzalés e hijos. ' F. Fé. )/,/„„ i Dumolard frères. / Hœpli. Ifloscou Gautier. / Furchheini. * Naples Marghieri di Gjus. ( Pellerano. Dyrseii et PfcilTor. Gênes . Genève. La Haye. Lausanne Beuf. Cherbuliez. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. Netv-Vork . Slechcrt. Westerniann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C". Palerme Clauscn. Porto . Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro ..... Garnier. „ i Bocca frères. Borne , ( Loescherel C". Botterdani Kramcrs et lils. Stockholm Samson et Walli Zinserling. ^ Bcnil.i. ' Payol. ; Barlh. \ Brockhans. Leipzig Lorenlz. Max Riibe. Twietnicyer. Liège. ( Desoer. ) Gnusé. S' Petersbourg. \ • \C\. \ Ro WolIT. Bocca frères. Brero. Clausen. osenbergetSellicr Varsovie Gebelhiier el WollI Vérone ^)rucker. ( Frick. ? Gerold el C". Zurich .Meyer elZeller. Turin . Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 a 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( r' Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-j"; 1870. Pri.\ 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier iSOfi à ji Décembre 18S0.) Volume in-l°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : lome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\lgues, par MM. A. DcnBEsel .\.-,l.-J. Soi.ikh. — Mémoire sur le Calcul des Perlurbalioiis qu'éprouvenl les jOmeles, par M. HA: Mémoire sur l'aérodjDamique mi'i M. E. TouiiNiER adresse, pour le ci>iiciiurs du prix extraordinaire de 6oou francs, une « Note sur un projet de courhes de puis- sances de route >• -"l'i CORRESPOrVDAlVCE. M. -\. MAXMIEI.M. — Nouvel emploi du cu- noïde de Pluckcr Sp-'i P. Pépin. — .Vouveaux théorèmes d'Arith- métique _3g7 M. A. Bloxdel. — Kemarques sur la méthode éiectrochimique d'inscription des courants " alternatifs S91) M. Ferv. — Application de l'auto-collima- UULLETIN BIBLIOeR.\PHIQlE fl > liRRVTA '|lti lion il la mesure des indices de réfraction. '| M. L. -Matimas. — Sur la chaleur spécilique de l'acide sulfureux liquide '|i M. \. WuNScii. — Sur la benzo'ilquinine.. . '1 M. A. KoWALEVsKi. — Surlecœurdecjuciques Orthoptères '1 M. Pierre Vi.vla. — Sur les périlhéces de l'oïdium de la Vigne 11 1 PAKIS. — IMPKIMEKIE G\UTHIER-VILLAKS ET FILS, Quai des Grands-Augustinii, dS- /.C Cerant .• GACTUIER-VlLLAhS. % 1894 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM, liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXIX. N^ 8(20 Août 1894), PARIS, GAUTHIER-VILLARS iîT FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins. 55. 1804 Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Comptes rendus hebdomadaires des sceances de 'nie se composent des extraits des travaux de nbres et de l'analyse des Mémoires ou Notes es par des savants étrangers à l'Académie, [ue cahier ou numéro des Comptes rendus a ;s ou 6 feuilles en moyenne, uméros composent un volume, deux volnmes par année. V . — Impressions des travaux de l' Académie. xtraitsdesMéitioires présentés par un Membre m Associé étrangerdel'Académie comprennent 6 pages par numéro. ilembre de l'Académie ne peut donner aux > rendus plus de 5o pages par année, ommiinications verbales ne sont mentionnées s Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction )ar leur auteur a été remise, séance tenante, ;rétaires. Rapports ordinaires sont soumis à la même jue les Mémoires; mais ils ne sont pas com- is les 5o pages accordées à chaque Membre, lapporls et Instructions demandés par le Gou- lent sont imprimés en entier. '.xtraits des Mémoires lusou communiqués pat- respondants de l'Académie comprennent au pages par numéro. Correspondant de l'Académie ne peut donner 32 pages par année. > les Comptes rendus, on ne rp|)roduit pas les ions verbales qui s'élèvent dans le sein de :mie; cependant, si les Membres qui y ont rt désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- îdiger, séance tenante, des Notes sommaires, s donnent lecture à l'Académie avant de les re au Bureau. L'impression de ces Notes ne cie en rien aux droits qu'ont ces Membres de ms les séances suivantes, des Notes ou Mé- Les Programmes des prix proposés par l'Acadé sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les F ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savante èlran'jers ci l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de VA demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un snmé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f pour les articles ordinaires de la correspondance ( cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; faule d'être remis à ten: le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re, actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus aj l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du j SEP 19^89^ COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 20 AOUT 1894, PRÉSrDENCE DE M. LCEWY. MÉMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. A. Milne-Edwards annonce à l'Académie que notre Correspondant M. Colteaii a légué au Muséum d'Histoire naturelle sa collection d'Échino- dermes vivants. MEMOIRES LUS. ÉLECTRICITÉ. — L' électricité considérée comme un mouvement tourbillonnaire. Note de M. Ch.-V. Zexger. i( Si l'on fait passer la décharge d'une bobine de Ruhnikorlï ou d'une machine Wimshursi dans une cloche pneumatique sous laquelle on a placé une éprouvette contenant de l'ammoniaque diluée, et une autre remplie d'acide chlorhydrique concentré, on voit s'élever, au moment de la dé- charge, des tourbillons qui sont formés par de petits cristaux blancs de C. R., 1894, v Semestre. (T. CX1\ N» 8.) '4 (4i8 ) chlorhydrate d'ammoniaque suspendus dans l'air. Ils se condensent en tourbillonnant en fdons cohérents, qui tombent sur la platine pneuma- tique. Ces cristaux se déposent comme M. Faye l'a montré pour les débris des toitures et des arbres pendant le cyclone de la vallée du Roux en Suisse, c'est-à-dire qu'ils forment des lignes de force électrique. )) Cette expérience montre que les décharges électriques, quelle que soit leur origine, produisent un mouvement tourbillonnaire dans la matière qui se trouve dans le champ électrique et qui s'y condense. )) Pour déterminer avec plus de rigueur la forme de ce mouvement tour- billonnaire, j'ai eu l'idée d'exécuter l'expérience suivante : )i Je colle, sur une plaque photographique de i3''™x i8<^", deux petits triangles de papier d'étain, en regard l'un de l'autre; je laisse sécher, et je couvre la plaque d'une légère couche brunâtre de noir de fumée. » Après la décharge, on trouve une trace blanche de 4™™ à 5°"" d'épaisseur, abords dentelés, qui va en s'élargissant vers le milieu. Dans la partie médiane de cette trace, se trouve un filet constitué par du noir de fumée qui est resté intact. L'épaisseur de ce filet va en diminuant jusqu'au milieu de la trace, où il disparaît. On peut donc considérer ce filet comme l'analogue de l'espace tranquille que l'on appelle Vceil du cjclone atmosphérique. De plus, la partie blanche de la trace est sillonnée de courbes hélicoïdales très serrées, dextrorsura près d'un pôle; sinistrorsum près de l'autre. )) Ces particularités me paraissent démontrer que l'électricité fait dé- crire aux molécules une trajectoire tout à fait différente de celle de la lu- mière. En effet, cette dernière peut être représentée en général par une vis de pas invariable, tracée sur une surface cylindrique à base circulaire ou elliptique, tandis que la trajectoire du mouvement électrique peut être con- sidérée comme tracée sur une surface conique à pas variable, dont les spires vont en s'élargissant vers le milieu de la trace de la décharge. )) Ces figures, que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, représen- tent la projection du mouvement tourbillonnaire sur un plan parallèle à l'axe du mouvement : il m'a paru essentiel de produire des images élec- trographiques, qui pussent être considérées comme la projection du même mouvement sur un plan perpendiculaire à cet axe. » Je prends un miroir argenté, recouvert d'une couche de vernis comme d'ordinaire. Je mets le déllagraleur positif en face de la couche de vernis, tout près d'elle, tandis que le déilagrateur négatif se trouve en regard de la surface de verre et à une dis- tance de 10"^™ à 12'=". Les choses étant ainsi disposées, le vernis est chassé par la dé- charge avec tant de force, que parfois il pénètre dans la peau de l'expérimentateur. Il se produit également une volatilisation complète de la couche mince d'argent, comme dans l'expérience bien connue de la décharge électrique traversant une feuille ( 4i9 ) d'or placée entre deux verres. La vapeur d'argent est mise en mouvement tourbillon- naire et se condense sur la surface froide du verre. On obtient ainsi des images trans- parentes, parsemées de spires d'argent amorphe, jaune-rougeàtres. » La même expérience, exécutée avec un miroir doré, donne également des spires d'or amorphe, de pourpre d'or. )) Les électrographies ainsi obtenues, agrandies cinq fois par la photographie, montrent des spires à plusieurs branches et des noyaux centraux, qui sont évidemment les sections du filet central de l'expérience précédente. Si la décharge est assez forte, on voit une série de ces noyauv centraux, dont chacun est entouré de spires; ce sont évidemment les eflets produits par une série de décharges consécutives. » Ces expériences sonl des expériences de laboratoire. Mais voici un exemple d'une sorte d'image, laissée accidentellement dans l'espace, du mouvement produit par un éclair. » La foudre, en tombant, le 21 juillet 1889, sur la manufacture de soude à Aussig, en Bohème, a atteint un miroir argenté, épais de 6""", qui se trouvait dans le salon du Directeur. Elle l'a mis en pièces, l'a perforé en plusieurs points, en y pratiquant des trous coniques. En chaque point, elle a chassé le verre fondu et laissé la trace du mouvement tourbillonnaire, sous la forme de minces fils de verre fondu, adhé- rents, et recouvrant les parois de l'excavation conique. » CORRESPONDAIVCE. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur de nouvelles expériences permetlanl de com- parer les débits des liquides, des gaz et de la vapeur, à travers les mêmes orifices. Note de M. H. Parexty, présentée par M. Sarrau. « I^es nouvelles expériences que j'ai eu l'honneur de résumer ici ont eu pour but de comparer les coefficients du débit des liquides, des gaz et de la vapeur d'eau, à travers les mêmes orifices. Elles présentent, pour les liquides, deux caractères spéciaux à l'étude des écoulements gazeux : i°les orifices sont noyés; 2" le rapport des pressions absolues h et A,, amont et aval, peut varier de l'infini à o, pour des valeurs de /<„ variant de la pression atmosphérique au vide. « Niveau conxlant. — Il est établi au sommet d'un pylône de 25™ de liauteur et se compose de doux petites cuvettes accolées et réunies par un siphon. La première cuvette, fixe, est munie de deux tuyaux verticaux pour l'entrée de l'eau sous pression de la ville et sa sortie. La seconde, mobile, est suspendue à l'extrémité d'un levier, ( 420 ) dont la partie mojxnne s'appuie sur la soupape horizontale du tuyau d'entrée. Ce ré- gulateur, fort précis, donne accès au rhéoinètre par un premier robinet de réglage, muni d'une manette longue et sensible. » Rhéoinètre. — L'orifice est disposé verticalement entre deux chambres horizon- tales cylindriques de o'°,ioo de diamètre et de i™ de longueur. Deux points culmi- nants de ces chambres aboutissent à des cloches de cristal destinées à recevoir et à mesurer l'air, qui se dégage, avec abondance, pendant certaines expériences de basses pressions. Ces cloches sont expurgées ensuite par de jietits robinets placés au-dessous du niveau constant. » Baromètre aspirateur. — C'est un tube de plomb de o™,o5o de diamètre. 11 se raccorde à la cloche graduée d'aval et descend en longeant verticalement un montant du pylône. Enfin, à 20"* environ au-dessous du niveau des orifices, il devient hori- zontal et se termine par un second robinet de réglage, suivi d'un robinet d'arrêt débouchant à l'air par un trop-plein en col de Gygne : c'est la disposition d'un baro- mètre à siphon, dont le robinet de réglage inférieur occuperait le point bas. » Manomètres. — La lecture des pressions comprises entre le vide absolu et la pression atmosphérique se fait sur des manomètres à siplion dont la courbure doit descendre à 11™ environ au-dessous des chambres du rhéomètre. L'installation com- prend également un baromètre à mercure et des thermomètres placés aux abords de l'orifice, dans les liquides et dans l'atmosphère. » Expérience. — Après avoir réglé par tâtonnement les robinets de façon à sou- mettre l'orifice à des pressions convenables, on purge d'air en fermant un instant le robinet d'arrêt. Au coup de sifflet préparatoire, le robinet d'arrêt est ouvert, et les trois opérateurs du pylône observent les hauteurs et le volume d'air dégagé à l'aval de l'orifice. Quand les niveaux manométriques sont à peu près stables, et au coup de sifflet définitif du chef, l'opérateur du bas met d'une main le chronomètre en marche et de l'autre place un vase gradué sous le robinet d'arrêt. Quand le vase est plein, troisième coup de sifflet, arrêt du chronomètre et lectures finales. Il convient de retrancher du volume liquide débité le volume d'air recueilli dans la cloche aval, et même d'y ajouter la petite variation du volume dans le tube manométrique aval pendant l'expérience. Les hauteurs sont données par la moyenne des observations extrêmes. M Dans une première série d'expériences, j'ai maintenu en tète des ori- fices une pression constante H„f h- g*", 90 et comparé quatre orifices em- ployés par Hirn (') et par moi-même (^) dans les études du débit des gaz et de la vapeur d'eau. (') HiR.N, Recherches expérimentales sur la limite de vitesse que prend un gaz, etc. Gauthier-Villars, 1886. — Mon Mémoire du 19 octobre 1891, Comptes rendus, t. CXIII, p. 493. ('-) Comptes rendus, t. CXVI, p. 867. ( 421 ) Orinceii cil uiiiui's parois *. -''i « d'expé- n d'expé er eau. ui m riences. m Moy. riences de oà I 2 0,718 4 I 2 3 o,7i5 4 Eau 2 3 4 0,712 3 (parabole) 3 4 4 6 » Oi7''l )> 6 7 5 0,7,3 » Air (ellipse) 0" 0" ,127 >4'o I 0,660 0,649 0,654 r 1 Vapeur d'eau diverses )) 0,70 » )) Moy. tu 0,662 ) <),656 ) 0,656 o,65i ) o,66j ) 0,649 i 0,657 (ellipse) Oriflcos convergents. -; angle 9". n d'expc- liences. 4 angle U". <-/ — 0", 00815. I ,oi3 1 ,031 1 ,02« 1,029 1,029 Moy. 1 ,025 n d'expé- riences, i3 7 4 <) 4 1,024 1 ,029 1 ,020 I ,o33 1 ,o33 i,o35 1 ,0261 1,0373 » Dans une seconde série d'expériences, j'ai soumis les deux faces de l'orifice convergent de o"',oo3i5 dediamètreàdes pressions /?„ el/>, simul- tanément variables et inférieures à la pression atmosphérique. A. absolu. K-i'i- lu. m 11,89 11,86 11,86 m 2,5l 4,93 4,85 0,998 i,o33 1,045 10, 3o 2,25 i,oi4 10, 3o ■'99 i,o33 10, o3 1.93 i,o38 n.gs 2,20 i,o38 .Moyenne, absolu. 1,029 9167 2,17 1 ,o33 9,63 2,20 i,o38 9,57 3,92 i,o33 9,55 3,86 i,o3S 8,93 2,08 1,029 8,80 2,08 I ,o38 8,65 2,00 i,o38 Moyenne. I ,o35 absolu. /i.-A,. in. m 5,o3 m 1 ,20 I ,023 2,87 2,44 2,43 I ,01 0.77 0,63 1,071 i,o3S 1,011 2,27 o,58 1,025 2,l5 0,55 1,018 Moyenne. I ,o3l Moyenne générale. I ,o3i6 » Pour observer de plus basses pressions, il conviendrait de supprimer le dégagement gazeux, en employant le mercure ou l'eau bouillie. » En résumé : 1° les coefficients du débit des gaz équivalent précisé- ment à ceux du débit noyé des liquides; 2° ces coefficients ne varient pas sensiblement quand on modifie de toutes façons la pression /«„, la contre- pression h, et leur rapport ; ils sont indépendants de la température et de la pression atmosphérique ; 3" il n'existe, pour les hquides, aucun phéno- mène analogue à la régularisation du débit des gaz, à partir d'un rapport limite déterminé de leurs pressions. Le débit des liquides est exacte- ment et toujours l'ordonnée d'une parabole dont la perte de charge est l'abscisse. )) Cette invariabilité de m donne aux orifices noyés que j'ai appliqués naguère au jaugeage de différents cours d'eau, de pentes extrêmement fiiibles ('), un avantage important sur les orifices à air libre ou les déver- Mor. I ,o3o i,o3i7 1,0373 (') Comptes rendus, t. CIV, p. 1427; t. CVIII, p. 5o5. ( 422 ) soirs, dont les coefficients de débit éprouvent des variations fort com- plexes, par suite de la transition d'un milieu liquide à un autre gazeux. Les coefficients du débit des orifices convergents sont un peu supérieurs à l'unité, et cette apparente anomalie ne me semble pas devoir être attri- buée nécessairement à quelque légère erreur d'appréciation sur le dia- mètre, fort petit lui-même, des sections. J'ai, en effet, assigné ici même à la valeur i,o373 du coefficient elliptique des gaz une interprétation géo- métrique précise ('). C'est pour l'orifice conique de demi-angle égal à i3°, le jdIus favorable de tous à l'écoulement, le rapport ' /arc tSn^ o Q (ih7T3-oj =''0373 de la calotte sphérique au cercle qui lui sert de base. Cela éveille en nous l'idée d'une réelle composition des forces vives, d'une orientation atro- pique de la matière en mouvement à la tranche de l'orifice; et l'on rap- prochera sans doute avec intérêt des chiffres de ce Mémoire les valeurs 1,027, ^'^07 et 1,039 P^'' lesquelles M. Bazin (-), après Poncelet et Les- bros, vient d'exprimer pour divers orifices, carrés, ronds et rectangu- laires, de sections etsurtout de convergences très diverses, le rapport delà vitesse réelle à la vitesse théorique des liquides à la section dite contractée de leur jet. » M. l'inspecteur général Humblot, directeur du Service des eaux de la Ville de Paris, a bien voulu s'intéresser à cette étude. Il a mis à ma dis- position, dés i8gi, le personnel et les ressources du laboratoire de la rue Coligny, dont l'habile directeur, M. Hermann Blanc, a construit l'installa- tion que je viens de décrire et déterminé seul, après mon départ de Paris, les résultats les plus importants de ce Mémoire. » OPTIQUE. — De la périoclicilé des raies d' absorption des corps isotropes. Note de M. G. Moreau. « J'ai montré dans une Communication précédente que, dans un milieu formé d'un seul système de molécules matérielles et d'éther, il résulte, par suite du choc de l'éther contre la matière, pour une molécule une (') Comptes rendus, t. CXIII, p. 790. (') Ibid., t. GXVIII, p. io32. ( 423 ) force accélératrice, et pour l'éthcr une force résistante rapportée à l'unité de volume. Le calcul des composantes de cette action est lié à l'équation d'un ellipsoïde de distribution de l'éther que j'ai défini. Je me propose d'appliquer les résultats obtenus à l'explication des raies d'absorption d'un corps isotrope. » Dans ce cas, l'ellipsoïde de distribution est une sphère. On a alors A,=B,=C,, P = Q = R = SçpA,, p=iq=zr=o. » La composante parallèle à O.r de la force accélératrice est $ et U élongations de l'éther et de la matière. » Les équations du mouvement sont : ■! = NP. Matière... M ^ = aU + ? (^ - U) -+- y ^^^^^^ P(U — ç), OÙ p est positif, caractérise l'attraction entre la matière et l'éther; aU, où a est négatif, les actions matérielles moléculaires. )) Le mouvement représenté par les équations précédentes sera trans- versal si l'on pose (0 A et B sont indépendants de / et de z, n est le nombre de vibrations du mouvement en l'unité de temps. » Le système (i) donne K _ J^ (AI/j2-t-«)2 ,2 C 20.' p- -^- n'^i i^_K3_p Mn^-+a-p?-^n^;^ ^ = M«=+«-?. C^ n^ «2 "^ «2^2 fj'^ -t- n^f » Ces formules, semblables à celles d'Helmholtz, se discutent de la ( 424 ) même façon. Cependant y, qui est proportionnel à N, doit varier avec la densité du corps absorbant, avec la vitesse C et avec n. De ces deux der- nières influences, il résulte que y croîtra très légèrement avec n. On obtient une bande ou un nombre très limité A& bandes d'absorption, accompagnées chacune d'une dispersion anomale. » Le système (2) correspond à une valeur réelle de 'X, donnée par une équation du troisième degré, qui n'admet qu'une seule racine réelle et négative. Cette racine, changée de signe, est toujours comprise entre X^ et :>.: n _ (M/i^4-p)(3 + M) ,^ t(/> + P)^ qui varient lentement avec n. On a donc une onde qui s' amortit lentement si y est petit, c'est-à-dire si le corps est peu absorbant. L'indice de réfraction correspondant est N' _ p p(2pX,-Y)-p(2MX,H--,-) \^) yi a^ (2MX, — Y)«^a' ' où X, est la valeur moyenne de — )l dans une certaine région du spectre, celle du spectre visible par exemple, V^ est la vitesse de la lumière dans le vide. )) L'équation (3) montre que l'onde amortie ne sera réelle que pour des valeurs de n assez grandes pour que p soit sûrement positif. Dans la région du spectre ainsi définie, la dispersion sera régulière, jusqu'à un maximum de l'indice très éloigné de/? ^ o. Or p = o correspond, si y est petit, à une bande à dispersion anomale définie par le système (i) : donc, si le corps présente cette bande dans l'infra-rouge, Vonde amortie sera dispersée régulièrement dans le spectre visible. » L'intensité sera donnée par l'expression ou „ X? + «- . J . z X = ^-T — /i sm 2 « ;^ -4- X , cos 2 n 7^ ■ A, t.- C I sera proportionnel à X,, c'est-à-dire à y, et sera, en général, petit. » L'étude des a ariations de X avec n montre : « L Que ses maxima sont donnés par l'équation y., -h arc tang -5 — arc sm , = 2K77. ( 425 ) » II. Que ses minima, c'est-à-dire les raies d'absorption de l'onde amortie, par g. + arctang ^ -h arcsin , ^ =(2K4-i)tc, OU K est entier et positit, oi, = 2/1 t;)A, = «^>B= i + a, -^)Li= -j^- » III. («) Qu'au voisinage d'une bande d'absorption à dispersion ano- male définie par le système (i), les maxima et minima sont écartés et que les raies d'absorption ont les bords diffus, (b) Dans une région plus éloi- gnée, du côté des n croissants, ils sont plus serrés et les raies noires ont un bord très net du côté le moins réfrangible. (c) Plus loin encore, les maxima et minima disparaissent entièrement et, au delà du maximum de l'indice, seules les raies (b) reparaissent. ■» IV. Les raies ou bandes d'absorption de l'onde amortie sont accom- pagnées d'une dispersion régulière; elles sont périodiques et cette pério- dicité est d'accord avec l'expérience, comme je le montrerai. » Ainsi, dans un corps absorbant isotrope, formé d'un seul système de molécules matérielles, il doit exister deux sortes d'ondes à propagation pos- sible. Les unes donnent des bandes à dispersion anomale (elles peuvent d'ailleurs se réduire à des raies très fines et très noires à dispersion régu- lière); les autres donnent des raies moins intenses, mais périodiques et plus nombreuses. Elles formeraient une sorte de double réfraction, que l'obser- vation ne me semble pas avoir indiquée. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' action des hydracides halogènes sur l'aldéhyde Jormique en présence des alcools. Note de M. Louis He\ry. « Louvain, 17 août iSg/j. » Les Comptes rendus ont publié récemment (23 juillet 1894, p. 284 de ce volume), une Note de M. C. Fabre intitulée : Sur la condensation de l'aldéhyde formique avec les alcools de la série grasse en présence de l'acide chlorhydrique. L'Académie me permettra de faire remarquer que je me suis occupé de ce sujet, il v a plusieurs années, dès que l'aldéhyde formique est devenue un produit commercial. » EniSgi, mon fds, M. Paul Henry, a employé l'oxyde de méthyle /Cl monochloré H-Cv , obtenu par cette voie, pour réaliser la synthèse c. R., 1894, 1' Semestre. (T. CXIX, N" 8.) ^^ ( 426 ) directe des alcools primaires (^Comptes rendus, t. CXIII, 1891, p. 368). Il mentionne en ces termes la réaction dont il est question dans la Note de M. C. Favre : /Cl » Ces deux éthers chlorés, l'oxyde de mélhjle monochloré H'CC^^pyr^ et l'oxyde /Cl d'éthyle et de méthyle monochloré Il-C\,,pj„. s'obtiennent aisément par la méthode indiquée par mon père, M. Louis Henry, en faisant réagir l'acide chlorhydrique gazeux sur l'aldéhjde méthylique en solution aqueuse de !\o pour 100, en présence des alcools correspondants. » Cette réaction est d^s plus nettes. Mon père se propose de publier prochainement un travail sur cet objet, qui se rattache aux études qu'il a entreprises sur les dérivés monocarbonés. » » Ce travail de mon fils, avec l'indication de la réaction de l'action H Cl gazeux sur l'aldéhyde méthylique en présence des alcools, a été résumé dans le tome Wlâw Bullctiii de la Société chimique de Paris (1892, t. VII, p. i5o). Mon Mémoire sur l'action des hydracides halogènes sur l'aldéhyde formique en présence des alcools est inséré dans les Bulletins de l' Aca- démie des Sciences de Belgique, t. XXV, 3* série, p. 439- J'y fais connaître non seulement l'action chlorhydrique, mais aussi celles des acides bromhy- drique et iodhydrique. J'y décris, à côté de l'oxyde de méthyle monochloré /"Cl H'C:^ OCH' ^^^ dérivés bromes et iodés correspondants (Eb. 87" et 128*'- 125°). » J'ajouterai pour terminer que, l'an dernier, mon assistant M. de Sonay s'est occupé, dans mon laboratoire, des dérivés chlorés de l'oxyde de mé- thyle. Il a pris pour point de départ l'oxyde de méthyle monochloré, pré- paré par la méthode indiquée précédemment par moi. Son travail est inséré dans les Bulletins de i Académie royale des Sciences de Belgique (t. XXVI, v3*= série, p. 629-604, décembre iSg3). Le Bulletin de la Société chimique de Paris en a donné un Extrait. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'anhydride camphoriquc sw le benzène en présence du chlorure d'aluminium. Note de MM. E. Burcker et C. Sta- BiL, présentée par M. H. Moissan. « En reprenant l'étude de cette réaction, nous avons pu isoler deux des composés dont l'un de nous avait déjà signalé la formation probable ( 4^7 ) à côté du produit principal, l'acide phénylcamphorique {Bulletin de la So- ciété chimique , i8c)o, p. ii3). » Le premier de ces corps est l'anhydride de l'acide phénylcampho- rique C'^H'*0- : il accompagne toujours ce dernier acide lors de sa pré- paration, et se forme en quantité plus ou moins considérable selon la température à laquelle la réaction se produit; pour les sép:irer, il faut se baser sur la solubilité plus grande de l'anhydride dans le benzène : on le retire de ce dissolvant sous forme d'un liquide sirupeux, jaunâtre, qu'un séjour de trois mois dans le vide n'amène pas à cristallisation ('). » On peut admettre pour cet anhydride l'une des deux formules de con- stitution suivantes qui correspondent à une élimination de H'-O dans la molécule de l'acide phénvlcamphorique. CO-CIP / H^ C , \ \ \ \ co CO-CIP 1 H^C /\ / \ 1 1 CO H-C 1 1 \ / 1 cir^ C'H' (1) )) Le deuxième produit que nous avons isolé se forme surtout lorsque la réaction entre le benzène, l'anhydride camphorique et le chlorure d'aluminium, a été tumultueuse et que les corps sont restés longtemps en contact : c'est une combinaison biphénylique qui répond à la formule C2-rp"0- : elle est plus soluble dans le benzène que l'acide phényl- camphorique et se sépare du dissolvant sous forme de masses cristallines de couleur jaune rougeàtre. ( ') Ce corps donne à l'analyse les chiffres suivants : I. II. • C 79>27 79)''^J H 8,o3 » O (par différence). 12,70 » Calcul i pour C'« H ■•G». 79 26 7 44 .3 3o ( 428 ) » L'analyse de ces crislaiix a donné les résultats suivants : Calculé pour C"H"0'. C 82,72 82,50 H 7,95 7,5o O (par différence) 9,33 10,00 » La formule de constitution peut être représentée de la manière suivante : I C-C»H= /\ H^C / \ CO lie' I CH-2 CH I CI!" CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' extraction des acides libres de la cire d' Abeilles. Note de M. T. Marie, présentée par M. H. Moissan. « Les acides contenus à l'état libre dans la cire d'Abeilles ont été isolés pour la première fois par Brodie ('), qui, les considérant comme une espèce chimique, les désigna sous le nom d'acide cérotique. Ce corps fon- dait à 78° et sa formule était C-'H'''0-. Mais Schalfes'ew (-), en 1875, montra que l'acide de Brodie était un mélange. Il put en retirer une petite quantité d'un acide fondant à 91°, auquel il attribua la formule C^H^^O^. L'étude de cette question a été reprise plus récemment par Nafzger (^), qui a confirmé les résultats de ses devanciers, sauf en ce qu'il donne à l'acide dont le poids moléculaire est le plus élevé la formule C'^H^'O- ou CH^-Q-, et le point de fusion 90°. » Les méthodes employées par ces auteurs dans leurs recherches laissent (') Brodie, Annalen der Cheinie und Pharmacie, t. LX\II, p. iSo. (^) ScHALFESEW, Journal des Biiss. Gesellsch., t. I!, p. ii3. (^) Nafzger, Liebig's Annalen der Cheniie. t. CCXXIV, p. 225. (429) encore des doutes sur la pureté des produits obtenus. Dans tons les cas, elles ne se prêtent à la préparation de quantités notables d'acide cérotique pur. Obligé de préparer de grandes quantités de cet acide pour un travail que je poursuis, je me suis efforcé d'atteindre ce double résultat. J'ai d'abord cherché à séparer les acides en les soumettant à des précipitations fractionnées par les différents acétates métalliques, mais sans grand succès. Cette méthode, due à Heintz, excellente pour les acides des graisses, est bieJi moins avantageuse pour les acides des cires. J'ai employé aussi les cristallisations et dissolutions fractionnées de l'acide libre ou de ses éthers dans l'alcool ordinaire, dans l'alcool méthylique, dans l'élher de pétrole et dans l'étlier ordinaire. J'ai pu constater que, si les cristallisations dans l'éther ordinaire constituent un moyen très sensible pour vérifier la pureté des acides gras supérieurs, il est difficile de les appliquer à une séparation. Il n'en est pas de même pour les dissolutions fractionnées dans l'alcool méthylique bouillant; elles permettent d'obtenir de l'acide cérotique pur de tout acide homologue et constituent une méthode de pratique assez rapide, applicable à une grande quantité de matière. » La méthode de séparation que je viens de signaler ne donne de bons résultats que si elle est appliquée à des mélanges d'acides entièrement exempts de corps appartenant à d'autres séries organiques. Or, la cire d'abeilles, traitée par l'alcool bouillant, abandonne à ce dissolvant non seulement les acides libres, mais aussi des carbures d'hydrogène, dont la présence dans la cible a été signalée par Schwalb (' ), des produits oléiques et colorants, et enfin de la myricine. Ce dernier corps est normalement insoluble dans l'alcool, mais il passe en assez grande quantité dans la dis- solution, grâce à la présence des autres principes de la cire. Les produits oléiques et colorants, ainsi que les carbures, sont faciles à séparer; les premiers parce qu'ils sont très solubles dans l'alcool froid, les seconds en épuisant les sels des acides par des dissolvants appropriés. La sépara- tion de la myricine, toujours beaucoup plus pénible, s'effectue cependant assez bien en chauffant le produit brut à 25o° avec la chaux potassée. Dans ces conditions, la myricine seule est modifiée. Il se produit d'abord une saponiBcation, puis les alcools, primitivement à l'état d'élhers paliniLiques, sont oxydés et transformés en acides correspondants. Pour que la transfor- mation soit complète, il est nécessaire, ainsi que l'a montré M. Buisine (-), (') Schwalb, Liebig's Annalen, t. CCXXXV, p. io6. C^) Buisine, Travaux et Mémoires des Facultés de Lille : 1891. ( 43o ) d'ajouter à la chaux potassée la moitié de son poids de potasse caustique. J'ai eu soin de vérifier, par des expériences préliminaires dans le détail desquelles je ne puis rentrer ici, que les alcools de la myricine oxydés par la chaux potassée, donnaient des acides identiques aux acides libres. )) A la suite de nombreuses expériences, j'ai adopté finalement la marche suivante pour l'extraction des acides libres de la cire d'Abeilles : » On épuise la cire par l'alcool bouillant et, après avoir distillé la plus grande partie du dissolvant, on presse le résidu refroidi et cristallisé afin de séparer les produits oléiques et colorants. Le gâteau solide est fondu et lavé à plusieurs reprises à l'eau bouillante, puis décolpré au charbon et filtré au papier; on obtient ainsi une masse à peine teintée de jaune, fondant à 70", et que l'on chauffe avec la potasse et de la chaux potassée jusqu'à cessation du dégagement d'hydrogène. Après refroidissement, la masse pulvérisée est délajée dans une grande quantité d'eau et portée à l'ébullition. Le liquide fortement alcalin est saturé avec de l'acide chlorhydrique étendu; en présence de sels de calcium solubles existant dans le mélange, les acides sont com- plètement transformés en sels de calcium insolubles. Ces sels recueillis, lavés et des- séchés, sont épuisés par l'alcool bouillant et la benzine, qui dissolvent les matières neutres. Les acides isolés fondent, après cristallisation dans l'alcool qui les débarrasse de la petite quantité d'acide palmiiique provenant de la myricine, à 79<'-8o<'. » Pour séparer les acides mélangés, on les broie très finement avec trente fois leur poids d'alcool méthylique. Le ballon contenant le mélange est placé dans l'eau froide et chauffé avec précaution. Dès que l'ébullition commence, on filtre dans un enton- noir maintenu à 60° par un courant de vapeur d'eau. Le liquide filtré contient surtout de l'acide cérotique qui cristallise par refroidissement. On répète ces traitements en diminuant chaque fois le volume du dissolvant jusqu'à ce que le résidu fonde à deux reprises à 78°. Le produit dissous fond alors à 76°. Une seule cristallisation dans l'alcool éthylique élève ce point de fusion à 77°, 5. » Pour contrôler la pureté de cet acide, j'ai employé particulièrement les moyens suivants : » 1° Cristallisations fractionnées de l'acide dans l'éther ordinaire. Le point de fusion n'a pas été modifié; » 2° Précipitations fractionnées par l'acétate de magnésie. Les acides, isolés de sept fractionnements obtenus avec 2?'^ d'acide fondent exactement à la même température; » 3° Cristallisations fractionnées des éthers méthylique et éthjlique dans l'éther ordinaire. Le point de fusion n'a pas été modifié. » Du résidu non dissous dans l'opération précédente, il est facile d'extraire, par des traitements répétés à l'alcool méthylique, de l'acide mélissique, très peu soluble, identique à celui que Story-Maskelyne et Pieverling ont obtenu en partant de la cire carnauba. Cette identité n'avait pas été indiquée jusqu'ici. » L'acide cérotique brut contient de 3o à 4o pour 100 d'acides ana- logues; il a cependant été décrit sous le nom d'acide cérotique, comme une ( /-iSi ) espèce chimique. C'est là un fait important à signaler. Il m'a engagé à reprendre l'étude de l'acide cérotique pur et de ses dérivés. Je poursuis cette étude. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Influence des lésions des tissus sur leur aptitude à fixer des substances dissoutes. Note de MM. A. Giiarrix et P. Carnot, présentée par M. Ch. Bouchard. « Lorsqu'on introduit, dans un organisme vivant, des substances so- lubles, tantôt on voit ces substances se distribuer uniformément, se rendre indistinctement dans les divers appareils, tantôt on constate que cette distribution est inégale : tel principe s'accumule de préférence dans le foie, tel autre dans le cerveau. En dehors de l'influence de la porte d'entrée, influence^aisée à neutraliser en usant de la voie intra-veineuse générale, ou de la voie digestive, il est permis d'expliquer quelques-uns de ces faits par des affinités chimiques entre les corps injectés et la constitution des parenchymes. Pour les bactéries, les choses se passent de la même façon. Mais, dans ces cas, on comprend plus facilement qu'un microbe donné se fixe, par hypothèse, dans la rate, tandis qu'un^second va pulluler dans la moelle des os. Chacun de nos viscères constitue en quelque sorte un mi- lieu de culture spécial; dès lors, il n'est pas surprenant que, suivant la composition de ces milieux, des ])arasites se localisent dans l'un plutôt que dans l'autre, ces localisations étant gouvernées par la nature des ali- ments recherchés par l'espèce mise en cause. » Toutefois, certaines notions demeurent acquises. On admet, en par- ticulier, que des lésions locales préexistantes appellent, pour ainsi dire, les infiniment petits; si, par exemple, le rein droit a été légèrement con- tusionné ou cautérisé, et qu'on vienne à injecter |des bacilles dans la veine de l'oreille, dans la majorité des cas, ces bacilles se retrouveront plus abondamment dans ce rein droit que dans le gauche parfaitement sain ('). » Ces lésions locales exercent-elles une influence analogue vis-à-vis des substances dissoutes? La question, pour plusieurs raisons, mérite d'être examinée, et, bien entendu, l'expérience seule doit fournir la réponse. » Expérience I. — Un lapin pesant 1940s', dont on a sectionné le sciatique gauche. (') Nous poursuivons sur ce sujet, avec M. Duclert, d'intéressantes expériences, au laboratoire de M. Bouchard. ( 432 ) reçoit quotidiennement, sous la peau, i"^' d'une solution d'aoétate de plomb à j^. — 11 succombe le septième jour. » L'autopsie décèle une péritonite caractérisée par des néo-membranes tapissant à droite le feuillet pariétal, le centre phrénique, l'épiploon ; ces néo-membranes sont blanchâtres; elles présentent un aspect brillant, réfringent, métallique; elles contien- nent des coli-bacilles. » On plonge la séreuse abdominale en totalité dans un bain d'eau, acidulée par l'acide chlorhjdrique, durant vingt-quatre heures; puis on fait agir un courant d'hy- drogène sulfuré. » On obtient une teinte noire foncée au niveau des parties malades; les régions saines demeurent incolores. — La plaie du sciatique, qui suppure légèrement, offre, après un traitement icfentique, celte même teinte, tandis que la zone voisine, indemne d'inflammation, ne change pas sensiblement d'aspect. « Expérience H. — Pendant onze jours, on intoxique par la voie gastrique à l'aide de cette solution d'acétate de plomb, un lapin auquel on a inoculé la tuberculose; l'animal reçoit par jour 2". » La nécropsie révèle que les granulations bacillaires, d'ailleurs nombreuses, sont inégalement distribuées ; elles sont en quelques points très confluentes ; dans ces points la plèvre est épaissie. » On soumet ces pièces à la technique précédente, et on voit la teinte noire se dé- velopper autour de ces granulations, révélant çà et là des nodules peu visibles à l'oeil nu. — Les fragments privés de tubercules se foncent à peine. » Expérience III. — On réalise celte même intoxicalion plombique, chez un lapin porteur d'une arthropathie considérable du genou droit, provoquée par l'injection in- trasynoviale d'une culture pyocyanique. — L'animal meurt au bout de neuf jours. » Les tissus articulaires traités par la solution acidulée, puis par l'hydrogène sul- furé, deviennent noirs. » Sur des parcelles de ces tissus malades, on a contrôlé ces réactions, en précipitant le plomb à l'étal de chromate ou en le colorant à l'étal d'iodure (*). » A la rigueur, on aurait pu objecter que cette teinte foncée était due à l'action de l'hydrogène sulfiné qui agit sur certains éléments sanguins en milieu alcalin. Déjà, les précautions prises pour acidifier ces tissus suf- fisaient pour rejeter cette objection; ces nouvelles réactions la rendent absolument inadmissible. » La survie beaucoup trop courte des animaux n'a pas permis au plomb de s'accumuler en assez grande quantité pour enregistrer, en dosant, des poids suffisamment différents; nous espérons plus tard obtenir ces différences. » L'examen histologique des coupes des tissus altérés porte à penser que le plomb arrive dans les régions lésées à l'état soluble et non, comme (') Nous ne rapportons ici, faute d'espace, que trois des sept expériences, toutes analogues au point de vue des résultats, que nous avons poursuivies au laboratoire du professeur Bouchard. ( 433 ) le feraient supposer des faits connus, sous forme de granulations transpor- tées par les cellules mobiles. Du reste, un amas de leucocytes, constaté au voisinage de l'articulation enflammée, ne s'est pas sensiblement coloré sous l'influence des réactions mises enjeu. » Il serait aisé de risquer des hypothèses pour savoir pourquoi ces corps se fixent de préférence dans les zones détériorées; bornons-nous, pour le moment, à remarquer que, dans ces zones, l'œdème tend à indi- quer et le développement et la lenteur de la circulation de la lymphe, sans parler des néoformations vasculaires qui accompagnent les processus inflammatoires. » Cette circulation lymphatique se fait dans des espaces lacunaires; l'absence de vaisseaux d'un volume appréciable, chez les animaux le plus souvent utilisés dans les laboratoires, rend difficile la mesure de l'écou- lement de ce liquide. Nous avons tenté de tourner la difficulté, sur les conseils de M. Bouchard. » Nous avons pratiqué, en respectant la veine fémorale, une égale constriction à la racine des membres inférieurs d'un lapin porteur d'une arthropathie infectieuse du genou drpit et intoxiqué par l'acétate de plomb. — Un œdème s'est produit des deux côtés, dans des proportions minimes à la vérité, malgré la section des nerfs. » Après un temps identique, nous avons recueilli la sérosité épanchée par des pressions répétées sur les tissus incisés; le côté malade a fourni 1'^'=, j de plus que le côté sain. — En tenant compte de l'état de l'articulation, nous avons trouvé que le membre droit pesait seulement iB"',io de plus que le gauche; à vrai dire, ses muscles étaient, en partie, atrophiés. » Quoi qu'il en soit, les lésions locales préalables paraissent capables, suivant nos expériences, d'influencer la répartition des substances toxiques introduites dans l'organisme, du moins dans les conditions indiquées. » Cette donnée constitue plus qu'une curiosité. — Elle fait entrevoir le rôle des altérations traumatiques ou autres dans la genèse des accès de certaines maladies dites de nutrition, en aidant à comprendre comment, par exemple, un choc sur une articulation va provoquer en ce point le dépôt des urates, ou, du moins, va faire partie des causes multiples, dont la mise en jeu aboutit à ce dépôt. — Cette donnée explique pourquoi, au cours d'un empoisonnement général, les tissus antérieurement en souf- france, les lieux de faible résistance seront les plus touchés. — Elle permet de saisir, par une sorte d'analogie, l'action de la tuberculine ou de la malléine au niveau des granulations dues au bacille de Roch ou à celui de la morve. — Elle autorise à prévoir la fixation, l'accumulation des sels G. R., 1894, 2" Semestre. (T. CX1\, N' 8.) 5" ( 434 ) de bismuth sur les ulcéralions de l'intestin atteint d'entérite, etc. Cette donnée, en définitive, soulève quelques coins des voiles qui recouvrent les mécanismes d'une série de processus, soit en Pathologie toxique, soit en Thérapeutique, soit, en somme, en matière de distribution d'une foule de principes solubles agissant à litre d'agents physiologiques, à titre de poisons ou de médicaments. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur les propriétés antiloxiques du sang de Salamandre terrestre (Salamandra maculosa) vis-à-vis du curare. Note de MM. C. PuiSALix e,t Ch. Contejean, transmise par M. A. Chauveau. « Dans un travail antérieur ( ' ), nous avons constaté que les Salaman- dres résistent d'une façon remarquable à l'action de certains poisons, particulièrement à celle du curare. C'est ainsi qu'une Salamandre pesant 28^'' n'a été complètement curarisée qu'après avoir reçu 43""°'' de curare, 'dose capable d'empoisonner plus de 80 Grenouilles! Cette immunité existe déjà, mais à un degré moindre, chez la larve de Salamandre, qui résiste beaucoup mieux au curare que le têtard de Grenouille. M C'est pour étudier le mécanisme de cette immunité que nous avons entrepris ces nouvelles recherches. Nous nous sommes demandé d'abord s'il n'y aurait pas, comme pour le venin, une relation entre cette immunité et la présence de glandes venimeuses, d'autant plus que, chez le Crapaud, la résistance au curare est beaucoup plus grande que chez la Grenouille. Dans ce cas, l'immunité de la Salamandre pour le curare serait due à la présence, dans le sang, d'une substance qui aurait pour résultat d'empê- cher ou de neutraliser les effets de ce poison. » Pour vérifier cette hypothèse, nous avons cherché si l'inoculation de sang de Salamandre pourrait annihiler, chez la Grenouille, l'action si éner- gique du curare sur cet animal. C'est ce qui ressort, en effet, des expé- riences suivantes : )) 1° Le mélange de sang de Salamandre et de curare, en proportions con- venables, n'agit pas sur la Grenouille. 0 Expérience. — Le 1 1 juin, à 6'' du soir, on fait les mélanges suivants (-) : » 1° 20 parties de sang de Salamandre défibriné : i | partie de solution de curare à 1 pour 1000. (') Nouvelles recherches sur les glandes à venin de la Salamandre terrestre {Mémoires de la Société de Biologie, i4 mars 1891). (-) Ces mélanges ont été faits avec une seringue contenant i'^%3 et dont la tige du ( 435 ) » 2° Mélange identique. « 3" 20 parties d'eau salée physiologique : i partie de curare à i pour looo. Le lendemain, 12 juin, à g*", ces mélanges sont injectés dans le péritoine à trois Grenouilles. Or, tandis que la Grenouille témoin n" .3 est complètement cararisée au bout de dix minutes, les deux autres, n"^ 1 et 2, n'ont manifesté aucun symptôme de curarisation. » Si l'on augmente progressivement la quantité de curare mélangée au sang, on ar- rive à injecter quatre fois la dose mortelle minima, c'est-à-dire o"'s, 26 de curare mé- langés à 1", 3 de sang de Salamandre, dans la cavité péritonéale d'une Grenouille sans qu'elle paraisse éprouver de malaise. Inversement, on peut diminuer la quantité de sang pour une même dose de curare; dans ce cas, o'"'',4 de sang suffisent à neutraliser la dose mortelle minima, c'est-à-dire o"'s,o65 de curare. )) Ces chiffres ne sont pas absolus; ils varient un peu suivant les condi- tions diverses de l'inoculation. » Parmi ces conditions, il en est une qui est moins favorable à la mani- festation du pouvoir antitoxique du sang de Salamandre, c'est l'inoculation du mélange, non plus dans le péritoine, mais dans le sac lymphatique dorsal; elle détermine souvent une curarisation incomplète. Or, dans ce cas, il se forme un coagulum qui distend le sac lymphatique et qui modifie probablement les conditions respectives d'absorption de la substance anti- toxique et du curare. Cela prouve toutefois que le sang n'a pas agi comme antidote en détruisant le curare in vitro, par action chimique. » 2° Le sang de Salamandre provoque une réaction physiologique antago- niste du curare. » Pour le démontrer d'une manière plus évidente, nous avons inoculé d'abord le sang de Salamandre à plusieurs Grenouilles, puis, vingt-quatre heures après, la solution de curare. Dans ces conditions, le pouvoir anti- toxique du sang de Salamandre s'est manifesté d'une manière plus éner- gique que s'il avait été préalablement mélangé au curare. » Expérience. — Le n juillet, on inocule du sang défibriné de Salamandre à cinq Grenouilles partagées en deux lots. Trois Grenouilles, formant le premier lot, reçoivent chacune dans le péritoine \", 3 de ce sang. Le deuxième lot, deux Grenouille:-, re- çoit la même dose de sang dans le sac lymphatique dorsal. Le lendemain, à la même heure, on fait l'inoculation d'épreuve avec des doses variables de curare. » Premier lot : Grenouille n° 1, o"'5,i3 de curare dans le péritoine {deux fois la dose mortelle). — Aucun sjmptôme. Le 18 juillet, sert à une autre expérience. piston est divisée en 20 parties égales. Une seule division de solution de curare à I pour 1000, c'est-à-dire o™s,o65, a suffi constamment pour curariscr à fond une Grenouille quelconque. ( 436 ) » Une Grenouille témoin a été curarisée complètement en moins de quinze minutes. » Grenouille n" 2, ©""s, 26 de curare dans le péritoine {quatre fois la dose mor- telle). — N'a éprouvé aucun malaise. Est encore bien portante le 20 juillet. » Grenouille n° 3, o™8, Sg de curare dans le péritoine {six fois la dose mortelle). — Aucun symptôme. Le 16 juillet, sert à une autre expérience. I) Jamais, par le mélange direct avec la même quantité de sang, nous n'avons pu faire supporter une dose de curare aussi forte que dans cette dernière expérience. » Il est donc vraisemblable d'admettre que cette augmentation de ré- sistance tient à ce qufe l'organisme de la Grenouille inoculée préventive- ment a eu le teinps d'accomplir une réaction antagoniste plus intense. » Pour répondre à l'objection que le sang resté dans le péritoine pour- rait encore modifier, après vingt-quatre heures, l'activité ou l'absorption du curare, nous avons, sur le deuxième lot de Grenouilles qui avaient reçu le sang dans le sac lymphatique dorsal, inoculé le curare dans le péritoine. » Deuxième lot : Grenouille n" 1, o™^, 26 de curare dans le péritoine {quatre fois la dose mortelle). — Aucun symptôme. Le i6 juillet, très vigoureuse, sert à une autre expérience. » Grenouille n" 2, o"5,39 de curare dans le péritoine {six fois la dose mortelle). — La curarisation est retardée, elle n'a lieu complètement qu'au bout d'une heure. {Le sac lymphatique était distendu par un coagulum.) ') D'après ces expériences, il est évident que le sang de SalaiTiandre ter- restre provoque, dans l'organisme de la Grenouille, une réaction physiolo- gique d'où résulte une forte immunité pour le curare. Pour nous assurer que cette propriété est particulière au sang de Salamandre, nous avons répété les expériences précédentes avec du sang de Chien et du sang de Grenouille; elles ont constamment échoué. » En résumé, le sang de Salamandre terrestre renferme une substance antitoxique vis-à-vis du curare, substance dont l'action protectrice s'exerce non seulement sur l'animal qui la sécrète, mais encore sur la Grenouille qui est le véritable réactif physiologique du curare (' ). » (') Travail du Laboratoire de Î\L Cliauveau, au Muséum. ( -137 ) ZOOLOGIE. — Sii7- le bourgeonnement des Diplosomidœ et des Didemnidœ. Note de M. Maurice Caullery. « Dans l'ensemble du groupe des Tiiniciers, les processus blastogénc- tiques ont pu être ramenés à une certaine unité, grâce surtout à la consi- dération des tubes épicardiques . Le rôle de ces tubes dans le bourgeonne- ment des Diplosomidœ et des Didemnidœ n'a cependant pas encore été mis en évidence. Le bourgeonnement de ces ascidies a été étudié surtout par Ganin, Giard, Délia Valle, Jourdain. Il résulte de toutes ces observations, qu'un individu produit deux espèces de bourgeons : les uns donnant la partie tlioracique des ascidiozoïdes, les autres la partie abdominale. J'ai eu l'occasion d'étudier ce processus, d'y préciser le rôle des tubes épicar- diques qui avait échappé jusqu'ici; enfin, de compléter et de rectifier les données des auteurs sur l'origine et l'apparition des divers organes. » Mes observations ont porté surtout sur \e Diplosoma gelatinosum Edw. Les tubes épicardiques persistent chez l'adulte, contrairement à l'opinion de Lahille, mais se séparent de la chambre branchiale, et leur extrémité supérieure arrive à peu près au niveau de l'estomac. Ils forment deux tubes séparés (droit et gauche), à l'extrémité inférieure desquels vient s'appuyer le cœur. Ils sont comprimés latéralement, el présentent un épithélium cu- bique en voie de prolifération continue, sauf sur leur bord tourné vers l'intérieur de l'anse intestinale, où leur paroi reste mince. Ce sont eux qui jouent le rôle principal dans le bourgeonnement. » i" Bourgeon thoracique. — On voit, sur une portion de leur trajet, les deux tubes épicardiques s'élargir, le long de leur bord externe (tourné vers l'ectoderme); leur paroi acquiert plusieurs couches de cellules. Ils sou- lèvent l'ectoderme qui s'est également épaissi en cette région. Ils ne tardent pas à se souder, à leur bord externe, par leurs faces en regard. Leurs faces opposées présentent en même temps, chacune une évagination. L'en- semble des parties de tubes épicardiques ainsi modifié, et ayant repoussé devant lui l'ectoderme, est un bourgeon qui produira la partie d'individu généralement appelée thorax. La cavité résultant de la soudure des deux tubes est la cavité branchiale. Elle reste longtemps en communication avec l'organe épicardique du parent, par les parties pédonculaires non soudées des tubes qui l'ont formée; ces pédoncules constituent une partie des tubes épicardiques du bourgeon. L'endostyle apparaît comme un sillon sur la face externe de la cavité branchiale. Les deux évaginations latérales, signa- ( 438 ) lées plus haut, sont les rudiments de la cavité péribranchiale. Celle-ci s'a- chève comme dans le cas des bourgeons d'autres ascidies composées. Il en est de même des orifices branchial et cloacal, du système nerveux; celui- ci se forme par un épaississement de la paroi dorsale du tube hypophysaire, dont le développement se fait suivant le mode indiqué par Pizon ('). Quand ces divers organes se sont formés, il se produit, aux. dépens de la partie du tube épicardique droit du bourgeon qui est en contact avec la chambre branchiale, un diverticule qui s'individualise progressivement et se dirige vers l'œsophage du parent auquel il se soude et où il s'ouvre. C'est l'œsophage 'd96o 900,880 » Si maintenant nous comparons des espèces qui diffèrent beaucoup au point de vue de la structure anatomique, ou bien, pour une espèce, des individus qui se sont développés dans des conditions diverses, nous obte- nons des résultats très différents. » Exemple : Volumes d'acide carbonique dégagés en dix heures et rapportés à iS' de poids sec. ce Sphagnum cuspidatum (forme aquatique) 13,667 Fontinalis anlipyretica 10,487 Hypnuni cupressiforme 7,432 Fissidens taxifolius 3 ,000 » Les Muscinées sont très sensibles à l'action des facteurs extérieurs, surtout à l'influence de l'humidité. Elles sont susceptibles d'absorber rapidement beaucoup d'eau et, d'autre part, présentent une très grande résistance à la dessiccation. L'augmentation et la diminution de la propor- tion d'eau sont en relation étroite avec les volumes de gaz dégagés ou absorbés par les Mousses. » En faisant absorber par une Mousse des quantités d'eau croissantes, on obtient des volumes de gaz qui vont eux-mêmes en croissant, comme l'indique le Tableau suivant relatif au Mniiitn undulatiim. Proportion Volume Durée de l'immersion d'eau obtenue de l'acide carbonique dans l'eau avant l'expérience. pour loo. dégagé. oc Une minute 40 0,750 Une demi-heure 59 i , 35o Deux heures ." 65 3 , 900 Etat naturel dans un lieu ombragé et humide. . . 84 9)680 » Bien d'autres espèces : LesJcea viticulosa, Hypnum Rulahulum, etc., ont fourni des résultats analogues. » L'influence de l'habitat sur les Muscinées est aussi très grande. Des Sphagnum cuspidatum, par exemple, dégagent environ deux fois plus d'a- cide carbonique, s'ils ont poussé dans un lieu très humide ou dans l'eau, que s'ils se sont développés dans un endroit sec. » Exemple : Forme humide ou aquatique. sèche. Acide carbonique dégagé en dix heures par iso de poids sec. 1800,733 700,820 Oxygène absorbé 1 400, 600 700, 820 G. R., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N" 8.) 37 ( 442 ) lia relation est la même pour l'assimilation. Forme humide ou aquatique. sèche. Acide carbonique absorbé 13^,689 4""! 944 Oxygène dégagé f3'^%722 4",48o » Sous l'influence de certaines conditions extérieures, diverses Mousses (FruUania, Hypnum, etc.) acquièrent une couleur brune ou brun rouge. Ce fait est dû à la coloration des membranes; mais en outre, dans ce cas, le contenu protoplasm.ique est lui-même modifié. Ces modifications dimi- nuent con.sidérablement les dégagements gazeux. » Ainsi le FruUania Tainarisci nous a fourni les résultats suivants pour l'assimi- lation : Acide carbonique Oxygène absorbé. dégagé. Échantillons verts 4",895 S'sSiô Échantillons d'un brun rouge 3'^'', 186 S", 694 )) Résultats analogues pour la respiration : Acide carbonique Oxygène .dégagé. absorbé. Échantillons verts 4^,699 5'^'^, 456 Échantillons d'un brun rouge 3""^, 242 3'='^, 452 » Le développement de cette coloration est intimement lié à l'action de la lumière. Si l'on met au soleil des échantillons développés à l'ombre et entièrement verts de FruUania dilatata ou de Ceratodon purpureus, ils de- viennent rouges, et inversement. » En résumé. — On trouve chez les Muscinées de très grandes différences dans l'intensité de la respiration et de l'assimdation chlorophyllienne. y Les diverses espèces dégagent, par exemple à l'obscurité, dans le même temps, par gramme de poids sec, des quantités d'acide carbonique très différentes. » Le contenu des Muscinées en eau est une cause importante de varia- tions : plus la proportion d'eau est considérable, plus les échanges gazeux sont intenses. » Les échantillons d'une môme espèce, choisis dans un lieu très humide, émettent plus de gaz que des échantillons de la même espèce cueillis dans un terrain sec. 1) La coloration rougeàtre de beaucoup de Mousses, très accentuée ( 443 ) surtout quand les plantes S3 sont développées à la lumière, a pour effet de ralentir beaucoup l'intensité de la respiration et de l'assimilation ('). « BOTANIQUE. — Sur les périthêces du Rot blanc de la Vigne (Charrinia Diplodiella). Note de MM. P. Viala etL. Ravaz, présentée par M. Du- cbartre. « Le Champignon cause du Rot blanc de la Vigne, dont nous avons fait connaître la biologie générale en i885, n'était connu que dans une de ses formes de reproduction, celle par pycnides (^Coniothyriuni Diplodieda). Nous avons cherché, depuis i885, à obtenir les fruits ou périthêces et, après beaucoup de tentatives infructueuses, nous sommes parvenus à ce résultat en 1893. » Si l'on prend des rafles, des pédoncules, des rameaux, par conséquenl des organes durs, fortement envahis par le Rot blanc, et si on les maintient dans une atmosphère confinée, en les plantant par une de leurs extrémités dans du sable stérilisé humide que l'on dessèche graduellement et lentement et que l'on soumet à un abaissement lent et successif de température, on obtient la formation des péritlièces. N^us n'avons jamais pu obtenir de périthêces sur les raisins, dans les mêmes conditions de culture expérimentale; les pycnides seules continuent à se former; les organes se réduisent en poussière et les slylospores se disséminent dans le sol où elles conservent leur faculté germinative jusqu'à l'été suivant; c'est le mode le plus commun de perpé- tuation du parasite d'une année à l'autre. Le substratum, dans lequel le mycélium persiste vivant, a donc une importance essentielle pour la formation des périthêces; l'influence du milieu est aussi primordiale, car sur les organes durs (rafles, pédon- cules. . .), maintenus dans un milieu constamment humide et à température fixe, les périthêces ne se produisent pas. » Les périthêces du Rot blanc sont sphériques (i4o à 160 [j. de diamètre) ; leur enve- loppe pluricellulaire est d'un noir très foncé, verruqueuse sur la partie émergée, à ouverture ostiolaire large et en forme de cratère. Les asques et les paraphyses sont insérées seulement sur la base du périthèce, comme dans le cas des pycnides. Les para- physes sont filiformes, de dimensions régulières, d'un blanc nacré, rarement avec une ramification à leur tiers supérieur; elles sont un tiers plus longues que les asques et forment pinceau. Les asques (longueur : 56 [j.; diamètre : Si'-jSo), à membrane mince et nacrée, sont en massue et portées par un pied mince, ayant un sixième de leur hauteur; elles sont peu nombreuses et noyées dans les paraphyses. » Les sporidies (i5|ji. sur 3H-,^5), au nombre de huit dans chaque asque, sont en forme de fuseau, à parois légèrement flexueuses, incolores et hyalines, ou avec une C) Ce travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, di- rigé par M. Gaston Bonnier. ( 444 ) très légère teinte citron clair quand elles sont mûres. Le fuseau que forment les spo- ridies est fortement comprimé au centre, au niveau duquel est une cloison aussi épaisse que leur paroi. Les sporidies présentent, au point de vue du nombre des cloi- sons, des variations que l'on retrouve dans les mêmes asques. Elles sont doubles et possèdent alors deux grosses vacuoles inégales dans chacune des parties ; mais elles sont très souvent formées de quatre parties, séparées -par trois cloisons; la cloison centrale est toujours plus épaisse que les autres et les parois de la spore sont compri- mées au niveau de ces cloisons. La germination des sporidies a lieu par un ou plu- sieurs tubes mjcéliens. » Les caractères fixes de variation du cloisonnement des sporidies, ceux si particuliers des paraphyses et du contentides périthèces, nous autorisent à créer, ainsi que nous le discuterons dans un travail complet sur cette question (in Revue de Viticulture), un genre nouveau dans le groupe des Sphœnaceœ-Hyalodidimœ , sous le nom de Charrinia (en l'honneur du D'' Charrin). Le nom spécifique du Rot blanc est par suite, d'après le carac- tère des périthèces, Charrinia Diplodiella. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la constitution chimique de l'atmosphère. Note de M. T.-L. Puipson. « Je demande à l'Académie la permission d'ajouter quelques mots à ma Note Sur V origine de l'oxygène atmosphérique ('). Mes expériences sur la végétation dans ce que j'ai appelé une atmosphère primitive, consistant en azote, acide carbonique et vapeur d'eau, m'ont montré que les plantes actuelles sont essentiellement anaérobies, qu'elles peuvent végéter parfaite- ment dans une pareille atmosphère. L'analyse du milieu gazeux, après plus de trois mois de végétation dti Convolvulus arvensis, a montré qu'il était plus riche en oxygène que ne l'est notre atmosphère actuelle (-). » Dans les temps géologiques, dès l'apparition des plantes inférieures, l'oxygène libre a commencé à faire partie de l'atmosphère terrestre, et l'on conçoit que, peu à peu, les cellules anaérobies ont dû se modifier gra- duellement à mesure que la quantité d'oxygène libre a augmenté et que la chaleur a diminué, jusqu'à ce que la cellule aérobie, ou, en d'autres termes, la vie animale, ait pu paraître et se développer. » L'oxygène a continué à augmenter, depuis ces époques éloignées, (') Comptes rendus, séance du 7 août 1898. (^) Voir Chemical A'ews, 1^'' décembre iSgS. ( 445 ) tandis que l'acide carbonique de l'air a diminué, laissant comme témoins de son abondance primitive les énormes dépôts de charbon, de lignite, etc., que nous trouvons dans les couclies stratifiées. La Paléontologie nous montre que, à mesure que la quantité d'oxygène augmentait dans l'atmo- sphère terrestre, les animaux devenaient de plus en plus parfaits, pour aboutir au maximum de développement du système nerveux cérébro- spinal, la plus haute caractéristique de l'animalité. M C'étaient les plantes les plus inférieures qui, sous l'influence des rayons solaires, versaient l'oxygène dans l'atmosphère terrestre; j'ai vu, dans mes expériences de laboratoire, que ce sont précisément ces plantes inférieures, ces Prolococcus, ces Microcystis, ces Conferva, etc., qui, poids pour poids, donnent, dans l'eau chargée d'acide carbonique, la plus grande quantité d'oxygène dans un temps donné. » L'azote, l'acide carbonique et la vapeur d'eau renferment tous les éléments des êtres organisés, sauf une petite quantité de matières miné- rales. Des expériences qui m'ont occupé depuis une trentaine d'années m'ont convaincu que l'azote est assimilé par les plantes à l'état d'azotates. La nitrification s'opère partout à la surface de la terre par \ oxydation lente de l'ammoniaque. L'ammoniaque est l'origine de l'acide nitrique dans la nature et, comme l'acide carbonique, l'ammoniaque est un produit vol- canique. » A la température ordinaire, l'azote et l'oxygène ne se combinent pas; mais l'ammoniaque est oxydée dans un grand nombre de circonstances, pour donner naissance à de l'acide azotique; jamais je n'ai pu opérer la nitrification sans substances pouvant donner de l'ammoniaque ('). » Un des faits les plus curieux et les plus intéressants de la Chimie, c'est la facilité avec laquelle deux corps de propriétés aussi opposées que l'ammoniaque et l'acide azotique peuvent se transformer l'un dans l'autre. » (') Dans une expérience que j'ai faite récemment, de l'ammoniaque liquide diluée est versée dans une solution de permanganate de potasse : au bout de quarante-huit heures, tout le manganèse est précipité à l'état d'hydrate de peroxyde; la solution filtrée, et abandonnée à l'évaporation spontanée, donne un mélange d'azotite et d'azo- tate de potasse cristallisés. Si l'ammoniaque est en grand excès, c'est l'azotite qui pré- domine; si le permanganate est en excès, c'est l'azotate que j'obtiens. ( 446 ) M. Léopold Hugo adresse une Note intitulée « Examen arithmétique des nombres relatifs aux distances des planètes au Soleil )>. M. Ducf.A adresse une Note intitulée « Fusibilité des corps simples; re- présentation de cette fusibilité au moyen d'une courbe ». La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPUJQUE. Ouvrages reçus daxs la séance du 6 août 1894. (Suite. ) Boletin de la Real Academia de Ciencias y Arles de Barcelona. Vol. I. !N* 11. Julio de 1894. Barcelona, Jaime Jepus, i8f)4; br. in-4°. Kongliga svenska Velenskaps Academiens Handlingar. TjiigufemteBandet. 1892. Fôrra Hâftet. Stockholm, 1892-189.3; i vol. in-4''. Le Opcre di Galileo Galilei. Edizione nazionale sotto gli auspici di Sua Maestà il Re d'Italia. Vol. IV. Firenze, G. Barbera, 1894; i vol. in-4°. Atti délia Reale Accademia dci Lincei. Rendiconti. Classe di Scienze /isiche, malematiche enaturali. Vol. III, fasc. 2. Roma, i8g4; br. in-4°. Società Reale diNapoli. Rendiconto délie tornale e dei lavori delV Accademia di Archeologia, Lettere e Belle Arli. Janvier et février 1894. Naples, 1894; 2 br. in-8°.- Società Reale di Napoli. Atti délia Reale Accademia di Archcologia, Leltere e Belle Arti. Vol. XVI. 1881-93. Naples, 1894; i vol. in-4°. Bollettino m.ensuale, pubblicato per cnraxlcll' osservatorio centrale del real Collegio Carlo Alberto in Moncalieri. Luglio 1894. Torino, 1894; br. in-4°. The quarlerly Journal of ihe geological Society. Août 1894. I^ondon; ) vol. in-8°. The Canadian Paient Office Record and Résister of copyrights and trade marks. May 3i st., 189^. Ottawa, 1894; br. in-4". ( 447 ) Ouvrages reçus dans la séance du i3 août 1894. Étude sur les variations du Spirifer Verneuili, par M. J. Gosselet, Cor- respondant de l'Institut (Extrait des Mémoires de la Société géologique du Nord, T. IV). Lille, Liégeois-Six, 1894; i vol. in-4». L'industrie de ta soie en France, par M. Natalis Rondot. Lyon, Mougin- Riisand, iSg^; i vol. in-8°. Commission météorologique de la Gironde. Observations pluviométriques et thermomélriques faites dans le département de la Gironde de juin 1892 à mai 1893. Note de M. G. Rayet, président de la Commission météorologique départementale. ^Bordeaux, G. Gounouilhou, 1893; i vol. in-8*'. Essai sur les origines et l'histoire deda ville de Réalmont (^Tarn), suivi de biographies locales, par M. Louis Julia. Albi, Corbière et Julien, 1894; I vol. in-8°. La Guadeloupe. Renseignements sur l'histoire, lajlore, la faune, la géolo- gie, etc., par M. Jules Ballet. Tome P'', Basse-Terre, 1894; i vol. in-8". Coefficient de self-induction de n fils parallèles égaux et équidistants, dont les sections sont réparties sur une circonférence, par M. Ch.-Eug. Guye (Ex- trait des Comptes rendus, 11 juin 1894); in-4°. Sur les phénomènes consécutifs à l' altération du pancréas déterminée expé- rimentalement par une injection de paraffine dans le canal de Wirsung, par M. E. Hédon (Yj-iLlvaxi des, Archives de Médecine expérimentale, janvier 1891); in-4''. Observatoire astronomique, chronotnélrique et météorologique de Besançon, sixième bulletin chronométrique, publié par M. L.-J. Gruey, directeur de l'observatoire. Besançon, Millot frères et C'*, 1894; br. iu-4''. Bulletin et Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France. Tome III. Mémoires, i89'2. Paris, Rlincksieck, 1893; i vol. in-S". Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions, etc., etc. 1894. Juin. Paris, Y"' Ch. Dunod et P. Vicq, 1894; I vol. in-8°. Ministère de la Marine. Revue maritime et coloniale. Août 1894. Paris, L. Baudoin, 1894; l vol. in-8". Bulletin de la Société d' encouragement pour l' industrie nationale, publié sous la direction des secrétaires de la Société, MM. Collignon et A. Girard. Juillet 1894. Paris, 1894; br. in-4". ( 448 ) Bulletin de l'Académie de Médecine. Séance du 7 août 1894. Paris, G. Masson, 1894; br. in-S". Société de Géographie. Comptes rendus des séances, n°^ 10, 11, 12, 13 ell4. Mai-juin 1894. Paris, 1894; 4 br. in-8". Bulletin de la Société géologique de France, tome XXII, 1894, n° 5. Paris, 1894; br. in-8°. Journal des économistes. Bévue mensuelle de la Science économique et de la Statistique. i5 juillet 1894. Paris, Guillaumin et C'*, 1894; i vol. in-8°. Bulletin de la Société botanique de Finance. Séances d'avril 1894. Paris, 1894; br. in-8°. Bulletin des séances et bulletin bibliographique de la Société entomologique de France. N° 14. Paris, 1894; br. in-8°. Archives diplomatiques, recueil mensuel international de diplomatie et d'histoire. N™4-5. Avril-mai 1894. Paris, F.-I. Féchoz, éditeur, 1894; i vol, in-8°. Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Borrleaux, t. III, 2* cahier, t. IV, i*^"^ et 2" cahiers. Paris, Gaulhier-Villars et fds, 1898 et 1894; 3 vol. in-8". ERRATA. (Séance du 6 août 1894.) Note de MM. G. Sayn et P. Lory, Sur l'existence de lentilles récifales à Ammonites dans le Barrémien, aux environs de Châtillon-en-Diois : Page 382, ligne 5, au lieu de Pulchellia cf. Sauvageani, lises Pulchellia cf. Sau- vagcaui. Même page, ligne 6, au lieu de Holcodiscus Cailtaudi d'Orb. sp., types c, lises Holcodiscus Caillaadi à'Ovh. sp. type, c. Même page, ligne 36, au lieu de Au-dessus des Hoplites, lise: Au-dessus des marnes à Hoplites. Même page, ligne 33, au lieu de Holcodiscus ofT., lisez Holcodiscus aflf. Page 383, ligne i5, au lieu de Yèse, lisez Vesc. On souscrit à Pans, chez GAUTHIER -YILLAHS ET FILS, Quai des Grands-Aiigusiins, n"' 5j. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. llsToruieitt, à la fin de l'année, deux volumes in-4". Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix lie /'/ibon/ienient ett fîxt' ainsi qu'il siiti : Paris : 20 fr. — Déparlemenis : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres jiays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Alf^er. Amiens. . Angers. 8 Hœpli. Moscou Gautier. . F'irchheim. l^'aples Marghieri di Oiu- ( Pellcrano. I Dyrsen et Pfeillcr. New-Vork , Slechert. ' Weslerinarin Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'v Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. ( Locscheret C". Rotterdam Kraincrs et fils. Stockholm Samson et Wallin „ „ , 1 Ziiiserline. S'Petersbourg..\^^,^^^^ Bocca frères. rero. Clausen. KosenbergelSulliei Varsovie Gcbeiliner el Wolfl Vérone Drucker. , Trick. \ Gerold et C". ZUrich Mcyer cl Zeller. Rome . Turin. Vienne. ! Bo ] Br TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; '8i3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 18G6 à 3i Décembio 18S0.) Volume in-T; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, pur .MM. A. Derbf.skI \.-J.-J. Solikh.— .Mémoire sur le Calcul des Perturbations i|U'éprouvent les Comètes, par M. Hasses.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement daos la digeslioa des matières jrasses, par M. Claude Bermaro. Volume 10-4°, avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par .M. P.-J. Vas Benëoen. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de iS53, et puis remise pourcelui de iSi*;, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- • mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher a nature ' des rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Bnoss. In-')", avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Hémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. iY' 8. TABr.E DES ARTICLES. (Séance dn 20 août 1894.) aiEMOIRES ET COM3IUIVICATIOIVS Diîs miïmhhhs ht niîs corhespondants dr l'académie. Pages. -M. A. .Milne-Edwards annonce à l'Acadé- mie iiiie iM. Cotteaii a légué au Muséum Pages. d'Histoire naturelle sa 'collection d'Eclii- iiodermes vivants \\- MEMOIRES LUS. JI. Cn.-V. Zenger. — L'électricité considérée comme un mouvement tourbillonnaire îi- CORllESPOrVDANCE. ■M. H. I'ai;i:mv. — Sur de nouvelles expé- riences permettant de comparer les débits des liquides, des gaz et de la vapeur, à travers les mêmes orifices I\L G. MouEAU. — Delà périodicité des raies d'absorption des corps isotropes M. Lotis Henry. — Sur l'action des hydra- cides balogénés sur l'aldéhyde formique en présence des alcools MM. K. BuRCKER et C. Stabil. — Action de l'anliydride camphorique sur le benzène en présence du chlorure d'aluminium.... M. T. Marie. — Sur l'extraction des acides libres de la cire d'Abeilles MM. A. Ciiarrix et P. Carnot. — Influence des lésions des tissus sur leur aptitude à fixer des substances dissoutes MM. C, PniSALix et Ch. Contejean. Sur Bulletin uiuLioGRvi'iiiQrK Errata les propriétés anlitoxiques du sang de Sa- lamandre terrestre {Salamandra rnacu- losa ) vis à- vis du cui-ai'e 419 I M. MAUFiiCE Caullery. — Sur le bourgeon- I nenient des Diplosomidœ e\ des Dideni- 422 : nidœ M. B. JoNSSOX. — Recherches sur la respi- ' ration cl l'assimilation des Muscinécs.. . . 425 '\I-'\L P. ViALA et L. Ravaz. — Sur les péri- I théces du liot blanc de la Vigne M. T.-L. PiiipsoN. — Sur la constitution 426 chimique de l'atmosphère ' M. Leopoli) Hruo adresse une Note intitulée : 428 « Examen arithmétique des nombres rela- I tifs aux distances des planètes au Soleil >>. M. DfCLA adresse une Note intitulée : « Fu- 43i j sibilité des corps simples; représentation de cette fusibilité au moyen d'une courbe ». 4^:i 'li't 4',6 441'. 148 PARIS. — IMPRIMEKIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, 55. he (,'eiant : GMiTiiiEn-Vri i xhs st - 1894 Sû M SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR IMEiTI. liES SECRÉTAIKES PEKPÉTlTEIiS. TOME CXIX. !\^ 9(27 Août 1894). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET F[LS, IMPaiMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augiisiins, 55. 1894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaiies des sceances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes préseiïtés uar des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. , Article l*^'. — Impressions des travaux de l' Académie . I-es extraits desMéuioires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque xMembre. Les Rapports et Instructions ilemandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Con'espondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les M-embres qui y ont pris part désirent qu'il eu soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. ]^es Notices ou Discoui-s prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Akticld; 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou [)résentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou' d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membi-es qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujoui's nomme; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font poui" les articles ordinaii'es de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rerulu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont charges de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter 1 déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, eurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. SEP191894 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 27 AOUT 1894, PRÉSIDENCE DE M. LCEWY. MEMOIRES PRESENTES. OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les variations de grandeur apparente des lignes et des angles, dans la vision directe et dans la vision par des mouve- ments des yeux et de la tête. Note de M. Ch. Hexry. « On sait que, à la suite d'un agrandissement ou d'une réduction pro- portionnels, les différentes portions d'une figure ne conservent pas les mêmes rapports apparents, surtout quand l'agrandissement ou la réduction sont considérables. La raison en est que les variations de grandeur appa- rente des lignes et des angles suivant leur direction ne sont pas les mêmes dans la vision directe et dans la vision par des mouvements des yeux el de la tête. Quelles sont les lois des variations de grandeur apparente des lignes et des angles dans chacun de ces deux cas, pour des yeux normaux, c'est- à-dire pour des yeux non entraînés par des exercices spéciaux à l'appré- ciation exacte des rapports géométriques? Les résultats suivants sont le résumé de longues statistiques instituées en vue de résoudre ce problème expérimental, très intéressant surtout pour l'art industriel. C. K., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N° 9.) 58 ( 45o) » Soit ua cercle de rayon p = i ,22 avec des unités différentes suivant le cas de la vision directe ou le cas de la vision avec des mouvements des yeux ou de la tête : ap- pelons rayons principaux les rayons distants de 45°, comptés de droite à gauche à partir de l'horizontale; on constate pour ces rayons principaux les valeurs moyennes apparentes 1,16; 1,18; i,3i; 1,28 dans le premier cas; i ,25; i ,00; i ,56; i , 10 dans le second. » Si r désigne un rayon quelconque, /•<,, r^ deux rayons principaux, 6 l'angle com- pris entre r^ et r, estimé en degrés, on a, d'après l'expérience, (1) '•='■!+ ('0— '-1)75; ( de même, en appelant t^ l'angle compris entre r, et p, on a (2) P = '•!+('„- 'l)^- » Résolue par rapport à T,, l'équation (2) détermine les situations des rayons qui sont appréciés exactement : 58°, 84 à droite, 4o° à gauche dans le premier cas; 5°, 4; 62°, 7 à droite; 6°; 58°, 6 à gauche dans le second cas, à partir de l'horizontale. » Une droite quelconque P, dont la situation est connue, a pour longi»eur appa- rente H le produit ; or p - = ^ -H (^''~^'^ e p p p45 » En remplaçant par K et K' les termes constants — et — "- — , ^ ' ; on trouve pour K P p-45 el K', dans les quatre demi-quadrants, les valeurs suivantes : Premier cas. K. K'. 0,967 — o,o364 •1,07 — 0,286 I ,008 -t- 0, 145 0,951 -1-0,127 Second cas. K. K'. 0,82 H- 0,455 1,28 — I ,02 0,902 -)-o,838 1,02 — 0,273 » Les valeurs apparentes a des angles a sont reliées aux valeurs apparentes des rayons r, r', entre lesquels ils sont compris, par la formule : a 2P B Cela posé, rien de plus facile que de déterminer les droites vraies p' et les angles vrais a' qui ont les valeurs apparentes p el a dans chaque cas individuellement et dans le cas d'une modification de l'échelle. » ( 45i ) M. André le Chatelier prie l'Académie de renvoyer au concours du prix Plumev ses études sur les propriétés mécaniques et les essais des mé- taux employés dans la construction navale. (Renvoi à la Commission du prix Plumey. ) CORRESPONDANCE . MÉCANIQUE. — Sur la transformation des équations canoniques du problème des trois corps. Note de M. Paul Vernier, présentée par M. Poincaré. « Soient X,, Y,, Z, les coordonnées orthogonales de l'un des deux points fictifs donnés par la transformation de Jacobi ( Z, est supposée perpendi- culaire au plan invariable). » Considérons un système d'équations canoniques du problème des trois corps, (>) où I désigne l'un des nombres i, 2. On connaît quatre intégrales de ce système de douze équations, savoir : H = A (intégrale des forces vives), 2(y,z;-z,y;.)=o j S(Z,Xj. — X,Zj) =0 > (intégrales des aires). 2(x,y;.-y,x;.) = >i- dX, dH rfY, dH dZi dH dt - dx'r dt - dY;' dt ~ jz;' dt dH ~ dX,' dt dH = dY,' dZ'i dH dt ~ dZ'i » Soient ■X, p., v; V, ;x', v' ; V, les neuf cosinus, variables avec le temps, d'une substitution orthogonale. Soit t|/ l'angle que fait l'axe des x (supposé compris dans le plan des XY) avec celui des X et soit ô l'angle fait par les axes des z et des Z. » Effectuons, sur le système précédent, la transformation suivante X,-= >. .a;,-|- av,-f-vs,-, X\ = \x[-h..., Y, = l'cc;-^ , y;. = Va;- + ..., A*/ A iV^ -T~ t Là: — - A ce -^ -\- • • * » ( 452 ) » La forme de H ne change pas et les intégrales des aires deviennent Myi^', - -rO = o, ^i{z^x[ — Xiz\) = — A sin 0, (2') , 2,(a;,- y,' — y^x'- ) = h cosO » Posons maintenant pdl = 'i dj.dk -+- , K- = Mp (j'"'-' - -'X) + 9(=->^'. - *V<) + r(xy, - j,-.r',)] ; le système (i) des équations canoniques se transforme en le système sui- vant dj-i _ djU—K) dyt _ ()(K: — H) . dt ~ dx', ' dt ~ dy'i ^^ ^ ^ dx[ _d{n~-K) dt dxi » Considérons maintenant le système d'équations dqj _dJB^-K) dpj _d{K-}l) (■, ^ fiN (' ) iLi - dp, ' -dt -—d^j (7-i.2,...,b}. » Ces équations (i") ne sont autres que les équations(i') dans lesquelles on fait subir kx^^y-j, z^Çi ^1,2) une transformation quelconque en qj, et à x', , y', , z[ une transformation définie par sous le bénéfice de cette transformation les intégrales (2') prennent alors la forme suivante (2") A(Pjqj) = o, f^(pjqj) = h &in^, /,(/j,7/) = AcosÔ. » Comme 6 et i]/ sont fonctions du temps, elles peuvent être déterminées par deux relations entre pj, 'qj : par exemple, en annulant deux quel- conques de ces variables, q„ et y„+,„. Les intégrales transformées (2") donnent alors 6, p„ et/î„^.,„. Puis, les dérivations effectuées, on peut écrire Pn ^^Pn+m dans Ics huit équations restantes. D'autre part, les équations o = -^— i -1 Q=^-\ ', 3 = — ocotô dpn àpn+m donnent les valeurs de p, q, r qui figurent dans les dérivées de K, puis- ( 453 ) qu'on a q dt = sin^d^, rdl= — cosOrfij/. » Il est aisé de voir que les huit cqualioiis, après les transformations indiquées, conservent leur forme canonique. Soit, en effet, f '-r— j le résul- tat de la dérivation de H par rapport à q, lorsqu'on y remplace d'avance o„ et /?„+„; il viendra àqs) à'/ s Opn Oq, Opn+m àq,, ()(II — K) (jK dK dpn , OK âp„+,„ -r , — • H i — T~ -+■ (jqs ôqs <)pn <^qo àp„+„, dqs Les trois derniers termes représentent la dérivée de K par rapport à y, lorsqu'on y remplace d'avance q,^ et y„+,„. Or ces valeurs sont déduites de (2"). Donc d{o) rf(Ksinfi) (}(Kcos9) „, „ , • û\ <^^ p-^ — 9-^-i -+- r-^ = — R(ocosO -+- rsin^)-r— = o; '^ dqs ' dq, dqs ^^ ' dpç> on voit de même que d\\\ d(H — K dp^) dpa donc la forme canonique est conservée. Les sept intégrations effectuées, une simple quadrature donnera •]/ (car r et 0 seront fonctions connues du temps) par les formules -ji =; — rsécô dl. » En annulant deux variables de toutes les manières possibles, nous formons soixante-six combinaisons; dans les cas particuliers, les combi- naisons ne donnant pas parles formules (2") les variables conjuguées aux variables annulées. » Remarque I. — Si, retenant les variables a,, y,, ^„ x-, y'-, z\ , nous faisons z\ = s,, = o, nous obtenons, après avoir calculé z, SjRsinô, li "ydx'J' W'yoyJ' ~dr ~~\d:Pi)' dt ~ \dy''i H ^ A reste l'intégrale de ces huit équations; et, en vertu des relations z\ = z'., — o, le plan xy reste parallèle aux vitesses des trois corps, rappor- tées au centre de gravité. » Remarque II. — On obtient les équations de Bour sous une autre forme pour c, = Sj — o. On les retrouverait sous la forme qu'il leur a don- ( 454 ) née par la transformation ar,= r,cosa.,cosp,, 7, = r,cosa,,cosp„ s, = r,sinp,-, et en annulant ensuite soit les a,, soit les p, («= i , 2). » Remarque III. — En annulant les conjuguées des P,, on retombe sur le système de Jacobi réduit à la forme canonique. » Remarque IV. — Enfin, en posant P. = e< — £0 et effectuant ensuite la transformation s,— £0= o, on retrouve le svstème de M. Brioschi qui, comme on sait, est analogue à celui de Bour. » GÉOMÉTRIE. — Sur la possibilité (le remplacer, par un problème détermine', le problème indéterminé que comporte la généralisation du théorème de Pascal. Note de M. Paul Serret. « 1. On a montré, dans une Note antérieure ( ' ), qu'en désignant par N le nombre des éléments tangentiels qui définissent une enveloppe de classe n, chaque groupe de N — 2 tangentes, ou de N — 3 plans tangents, donne naissance à un cercle ou une sphère « dérivés », représentés par l'une ou l'autre des équations (i) 2f-^..ou2^'/,T;■ = o, et coupés toujours à angles droits par un cercle ou une sphère fixés, de même centre que l'enveloppe : les « axes ou plans radicaux » de ces cercles ou de ces sphères deux à deux, c'est-à-dire les droites ou les plans « dérivés », définis individuellement par des équations de la forme (2) 2r-'...ouir^/.T;' = o passant, à leur tour, par un point fixe qui est le centre de l'enveloppe. (') Comptes rendus, 18 septembre iSgS. (455 ) » 2. Il en résulte que si l'on suppose en présence N -t- i élénienls, dési- gnés par les numéros d'ordre i, 2, ..., N, N + i, et avec lesquels on aura formé les trois groupes distincts (1,2, ...,N-i), (2,3,...,N), (3,4,...,N + i); n les droites dérivées, une à une, de chacun de ces groupes, ou les plans dé- )) rivés, un à un, des quatre groupes analogues (i,2,...,N-2). (2,3, ...,N-i), (3,4,. ..,N), (4,5,...,N-M) M se couperont toujours en un même point » : ce qui n'est point autre chose, d'ailleurs, que l'identité (3) Sr'ATi'^o, par laquelle s'exprime la dépendance entre N-f-i éléments d'une enve- loppe de classe n, interprétée géométriquement. » A la symétrie près, on voit que cet énoncé, dont les origines newto- niennes sont évidentes, offre le même degré de simplicité que le théorème de Pascal. Et, bien qu'il demeure subordonné, dans ses applications, à l'acquisition préalable des droites ou des plans, des cercles ou des sphères dont il impliquerait l'emploi, il n'y aurait aucune invraisemblance à y voir l'analogue de ce théorème, si, dans tous les cas où l'on aurait pu se mettre en quelque possession, suffisamment aisée, de ces indispensables éléments, l'énoncé actuel se prêtait aussi à tous les mêmes usages. Or, c'est ce qui a lieu en effet, non seulement pour /i = 2, c'est-à-dire pour les courbes et les surfaces du second degré, mais encore, dans leur voisinage immédiat, pour « = 3, ou, plus précisément, pour les courbes de la troisième classe : c'est ce que nous allons indiquer aussi brièvement que possible. » 3. Pour « =: 2, le cercle 1\ /, TJ =: o dérivé de trois droites est connu a priori. Il en est de même de la sphère 2j/, Tj = o, dérivée de six plans tangents d'un ellipsoïde, et que l'on sait diviser harmoniquement chacune des diagonales de l'hexaèdre 123456 : ce qui la définit aussitôt comme la sphère orthogonale à quatre autres, décrites sur ces diagonales comme diamètres. » Quant à l'énoncé précédent, appliqué d'abord à six tangentes 1,2, . . ., 6 d'une conique, ou aux trois quadrilatères successifs (7234). (2345), (3456) qui en résultent, il se réduitàlacoUinéation de leurs « médianes » : c'est le ( 456 ) théorème de Newton, et qui se prête tout à fait aux mêmes usages que celui de Pascal. » Appliqué, en second lieu, à l'ellipsoïde inscrit à neuf plans donnés 1 , 2, . . ., g, ou T, , . . ., Tj = o, le même énoncé, ou la notion équivalente d'une sphère directrice, orthogonale à toutes les sphères dérivées, permet, par exemple, de mener, à la surface, un dixième plan tangent, T,„, par une droite D (D)o==T, = T,„, prise arbitrairement, dans l'un des neuf plans donnés. » En effet, l'hexaèdre, partiellement inconnu, TjTj T^T^ étant circonscrit à l'ellipsoïde, la sphère dérivée de cet hexaèdre sera, premiè- rement, orthogonale à une sphère connue (M) : la sphère directrice, ou sphère de Monge de l'ellipsoïde, laquelle coupe à angles droits quatre sphères connues, dérivées une à une des quatre hexaèdres circon- scrits : 123456. 2^...., 67, 34. ••■,78,45. ...,89. » Mais si l'on considère, d'autre part, la série des hexaèdres compris sous les cinq faces fixes T5, T^, .... Tg, et/ermés par une sixième face mo- bile, T,o, tournant autour de l'arête fixe (D), on reconnaît aussitôt que les sphères dérivées de ces hexaèdres passent toutes par un même cercle (C), que l'on peut donc construire, et suivant lequel, ayant mené une sphère (S) orthogonale à la sphère (M) ci-dessus, on aura, dans (S), la sphère dérivée de l'hexaèdre TjTj T^T^ ; et, dans la trace, sur l'arête (D), du plan polaire du sommet (TjTcT,) par rapport à (S), un troisième point du plan cherché T,„, ou ce plan lui-même. » 4. Pour « = 3, le cercle ij/, T,' = o, dérivé de sept droites quelconques, admet encore une construction simple, réalisable tout entière sur des points, des droites ou des cercles, déjà connus et fournis immédiatement par les premières données du problème. » D'ailleurs, une fois en possession de ce cercle, on se trouve avoir dans les mains l'instrument même de toutes les premières constructions, réclamées par l'analogie, et auxquelles donne lieu la considération d'une cubique définie par la donnée de neuf de ses tangentes. » C'est, par exemple, au tracé, répété, de ce cercle que se réduisent, pour une cubique définie de la sorte, les déterminations suivantes : » Celle du centre et du cercle directeur de la cubique; » Celle encore du point de contact de la courbe sur l'une des tangentes qui la définissent, et celle du cercle osculateur correspondant; ( 15? ) » L'achèvement du faisceau tangentiel issu, soit du point de concours de deux des tangentes données, soit d'un point pris à volonté sur l'une de ces tangentes ; » Enfin la construction, fondamentale, de la conique, polaire d'une transversale quelconque. » M. Chasies avait donné déjà, et l'on trouve indiquées, dans divers Traités de Géométrie synthétique, des solutions, très différentes, de plu- sieurs de ces problèmes, y compris celui de la neuvième tangente, commune aux cubiques inscrites à un même octogone, auquel s'applique aussi, très particulièrement, notre méthode. Nous croyons les autres nouveaux, et l'on trouvera peut-être qu'il convenait que la Géométrie analytique pût prétendre, à son tour, une part d'originalité et de priorité dans un genre de recherches qu'une autorité très haute (') avait pu croire lui appartenir uniquement. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Recherches sur les mouvements de l'atmosphère solaire. Note de M. H. Deslandres, présentée par M. Lœwy. « Le Soleil, qui appartient à la grande classe des étoiles jaunes, doit être rangé aussi parmi les étoiles à lignes spectrales brillantes, dont le nombre est encore très restreint. Car le spectre de la lumière générale du Soleil ("), ainsi que je l'ai montré en 1892, offre, au milieu des larges raies noires H et Kdu calcium, une raie brillante qui même est renversée, c'est- à-dire large et divisée en deux par une raie noire. » Celte raie brillante renversée de la lumière générale est la résultante exacte, pour l'intensilé et la position dans le spectre, des raies similaires reconnues déjà aux différents points de la surface, la partie brillante large correspondant aux couches basses de la chromosphère, et la raie noire aux couches élevées. Les deux raies, brillante et noire, de la lumière générale représentent donc l'intensité moyenne des couches basses et hautes ile la (') Lamé, Examen des différentes méthodes . . ., 1818. ('^) Le spectre de la lumière générale ou lumière d'ensemble du Soleil s'obtient en dirigeant le collimateur du spectroscope vers le Soleil ou vers un point quelconque de notre ciel sans l'interniédiaire d'aucun objectif. Dans ces conditions^ le Soleil est analysé comme s'il était aussi loin de la Terre que les étoiles. C. R., i8,,4, 2» Semestre. (T. CXI\, N» 9.) ^9 ( 458 ) chromosphère (') et leurs déplacements dans le spectre indiquent les mouvements généraux de ces deux couches par rapport à la Terre. » Or, les nombreuses épreuves du spectre delà lumière générale, obte- nues depuis 1891, présentent la particularité suivante: le plus souvent, les deux composantes de la raie brillante sont dissymétriques, la compo santé du côté du rouge étant plus étroite que l'autre, si bien que la raie noire apparaît déplacée vers le rouge par rapport à la raie brillante. Les couches basses auraient donc, relativement aux couches élevées, un mou- vement général d'éloignement de la Terre. Sur cent quatre-vingt-six épreuves examinées, la dissymélrie est nette pour cent vingt, étant d'ail- leurs plus ou moins forte suivant les jours; elle est soupçonnée seulement pour les autres. )) Nécessairement, cette inégalité doit se retrouver aussi sur divers points du Soleil analysés isolément (^). De nombreuses épreuves de spectrographes par sections et, en particulier, d'un spectrographe automatique réalisé à l'Observatoire, en avril dernier, ont été examinées à ce point de vue. Or, à l'emplacement des facules qui sont les parties hautes de la photosphère, les composantes brillantes, intenses comme l'on sait, sont, en général, égales, mais avec des exceptions assez fréquentes, surtout dans le voisi- nage des taches où la dissymétrie a parfois un sens différent pour deux points opposés, où les raies brillante et noire offrent des inflexions attri- buables à un mouvement tourbiilonnaire. En dehors des facules, par contre, la dissymétrie des composantes brillantes, qui, d'ailleurs, sont faibles, est le cas le plus fréquent; elle est nette, en général, au moins sur les trois quarts de la surface, dans le sens de la lumière générale, et est plus ou moins accentuée, étant quelquefois telle que la composante rouge est in- visible. Elle seprésente aussi bien près de l'équateur que près des pôles, mais très rarement à une faible distance du bord. { ' ) La simple lunette, comme on sait, ne donne que le disque ou photosphère; les spectrographes à deux fentes, enregistreurs des formes, d'autre part, ne donnent que la chromosphère. Ces épreuves du spectre de la lumière générale fournissent le seul moyen connu de comparer directement la photosphère et la chromosphère. Or la raie chromosphérique apparaît extrêmement faible à côté du spectre continu intense delà photosphère. (^) Cette dissymétrie apparaît très clairement dans les superbes épreuves du spectre solaire publiées par M. G. Higgs et le professeur Rowland. Mais ces épreuves, obte- nues avec un réseau concave, donnent seulement un résultat moyen pour l'ensemble des points de la surface solaire projetés suivant un diamètre. ( 4% ) » L'ensemble des faits précédents peut s'expliquer par un mouvement ijénéral de circulation verticale et horizontale des couches hautes et basses de la chromosphère, analogue à celui que présente notre atmosphère. Les couches basses s'élèveraient et seraient attirées vers l'écjualeur, comme les vents alizés, d'où un rapprochement vers la Terre ; les couches élevées auraient un mouvement inverse. Ce mouvement général était prévu par les théories de M. Faye, et les expériences récentes de M»'" Rougerie('). » Pour éclaircir ce point, j'ai juxtaposé les spectres de différents points du Soleil projetés sur l'axe de rotation, et le spectre d'une étincelle d'in- duction donnant les raies du fer et aussi les raies du calcium renversées comme dans le Soleil. Or, avec le spectroscope employé (4* spectre d'un réseau Rowland et lentilles de i^jSo de distance focale), la raie noire chromosphérique a paru offrir, pour certains points, un léger déplacement vers le rouge, par rapport aux raies noires du fer, alors que le milieu de la raie brillante chromosphérique, déterminé à l'aide des deux bords, présentait un déplacement moindre ou inverse. En réalité, il faudrait em- ployer une dispersion plus grande, ce que ne permet guère l'exiguïté de la salle attenante au sidérostat de l'Observatoire. De plus, sur les épreuves les composantes brillantes de la raie du calcium dans l'étincelle présentent aussi une légère dissymétrie dans le même sens que la raie solaire, ce qui n'a pas été signalé encore dans l'arc ou l'étincelle électriques par les nombreux observateurs de ce spectre. Aussi, bien que la dissymé- trie de l'étincelle soit beaucoup plus faible que celle de la chromosphère, et bien qu'elle puisse être attribuée à des causes similaires, on ne peut être encore certain que la dissymétrie solaire soit due uniquement à un déplacement. Je soumets ces difficultés aux observateurs qui disposent de moyens puissants. » Cette dissymétrie de la raie chromosphérique, quelle que soit sa cause, est curieuse par elle-même et digne d'être présentée avec détails. D'autre part, elle apporte un appoint sérieux dans la discussion encore ouverte sur le cas singulier de la nouvelle étoile du Cocher de 1892. Les larges raies brillantes et noires de cette étoile, lors de sa première appari- tion, étaient aussi divisées en deux ou trois composantes qui ont été rap- (') D'ailleurs, le courant du pôle à l'équateur pourrait avoir lieu dans la photo- sphère, et le courant inverse de retour au-dessus, mais alors avec des vitesses crois- santes pour des hauteurs croissantes. ( 46o ) j)oitées par le ])''Hiiggins non à des astres différents, mais à de simples renversements. A l'appui, j'ai cité les raies chromosphériques II et R du Soleil, qui présentent en petit le même phénomène. Mais on a opposé à cette explication simple la dissymétrie des composantes qui, en effet, est l'are dans les renversements. L'étude ])récédente montre que cette dissy- métrie est le cas normal dans le Soleil; bien |ilus, elle a le même sens dans le Soleil et la nouvelle étoile ('). » PHYSIQUE DU GLOBE. - Coup de foudre remarquable. Note de M. Cii.-Y. Zexger. (' Le 20 mai 1894, à9''3o'" du soir, un orage épouvantable, mais de courte durée, a éclaté à Prague. )) La foudre, lombanl sur quatre maisons à la fois, a fait de grands dégàls, démoli l'anieublemenl et détruit les toitures sans y mettre le feu. » Une chambre photographique détective de Steinheil, placée sur une fenêtre près de l'Académie des Sciences et du Musée national, a reproduit l'image d'un éclair formidable sextuple, que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. On voit descendre, d'un nuage très éclairé, six éclairs dans toutes directions, atteignant quatre maisons, la coupole de l'Académie des Sciences et le conduit des fils téléphoniques. La foudre a produit de vérital^les flammes sur les fils brûlés, près d'une maison voisine de la cou- pole. » La lumière électrique intense a jiroduit, en outre, un phénomène inconnu jus- qu'ici, à ce que je crois ; on voit, dans la photographie, et mieux encore dans un agran- dissement de trois fois, l'ombre de la coupole projetée sur le ciel brumeux et pluvieux, avec des contours assez nets. Ce phénomène semble être du même ordre que le spectre du Brocken, où l'on put voir les images des aéronautes et de leurs ballons, projetées sur le ciel brumeux par la lumière solaire. » Une autre figure montre l'image d'un autre puissant éclair, piise pendant le même orage avec la chambre détective de Steinheil. » L'intensité de cet orage du 20 mai est d'autant plus remarquable, qu'il s'est produit au jour même de la période solaire et que Prague était atteint comme la Bohême entière d'un violent orage, également le 20 mai 1888, causant plus de 8000000*^' dédommages, par les ondées, la grêle énorme et les incendies allumés par de nombreux coups de foudre. J'ai trouvé, dans (') Ces expériences ont été faites avec le concours de mes deux assistants, MM. Millochau et Mittau. ( Vil ) les rapports sur les orages en France, de 1S79 à 1892, que les journées du 20 au 22 mai de chaque année ont été marquées par de nombrieux orages dans la France entière. C'est une preuve de la périodicité des perturba- tions atmosphériques, électriques et magnétiques, à des jours de l'année bien déterminés. » Les derniers événements météorologiques d'août 1894 apportent à ce fait une confirmation remarquable, car le 3 août 1894, jour de la période solaire de 12,6 jours, a été signalé par des orages cycloniques en Suisse, par des trombes atmosphériques dans le Tyrol, et de violents orages en Bohême. » La période solaire suivante, du 16 août('), n'a pas été moins remar- quable par des orages cycloniques en Saxe, dans la Silésie prussienne, la Bohême, l'Autriche ; des cyclones ont dévasté la Finlande et Madrid. » Le 16 août 1894, le Journal officiel de Vienne publiait la prévision suivante du temps : Direction du vent incertaine; le temps reste générale- ment au beau; pas de pluie; température en hausse. C'est à peu près exac- tement le contraire qui s'est produit le 16 août; on ne peut pas trouver une meilleure preuve de l'impossibilité de taire des prévisions de temps relia- bles par la théorie des gradients jusqu'ici généralement admise. » M. Léopold Hugo adresse une Note « Sur le groupement des isobares du 1 1 mars « . J^a séance est levée à 3 heures et demie. ■ J. B. (') Le 16 août, une série de taches énormes passait près de l'équaleur solaire par le méridien central; le 18, une perturbation très forte, précédée le 16 et 17 de perturba- lions moindres, s'est inscrite aux enregistreurs magnétiques de l'Observatoire de Paris. ( 462 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus daxs la séance du i3 août 1894. {Suite. ) Archives des Sciences biologiques publiées par l'Institut impérial de Méde- cine expérimentale à Saint-Pétersbourg. T. III, n" 1. Saint-Pétersbourg, 1894; br. in-4°. Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Belgique. T. VIII, n° 6, année 1894. Bruxelles, F. Hayez, 1894; i vol. in-8. Proceedings oflhe royal physical Society . Session 1892-1893. Edimbourg, Mac Farlane et Erskine, i8g3 ; i vol. in-S". The Journal of the american chemical Society . Août i894- Easton, 1894; br. in-8°. Aslronoiny and Astro-Physics, août 1894. Londres, 1894; br. in-8°. Jahrhuch des norwegischen meteorologischen Instituts fiir 1891, herausge- geben von Dr. H. Mohn. Christiania, Druck bei Grondahl Son, 1898; I vol. in-4°. Rendiconto deW Accademia délie Scienze fisiche e niateniatiche (Sezione délia Società reale di Napoli), vol. VIII, fasc. 6 et 7. Napoli, 1894; br. in-4''. Observatorio meteorologico de Manda, bajo la direccion de los PP. de la Compaaia de Jésus. Observaciones verificadas durante el mes de setiembre de 1892 y marzo de 1898. Manila, Ramiez y C''', i8g4 ; 2 br. in-4''. Ouvrages reçus dans la séance du 20 août 1894. Bulletin du Ministère des Travaux publics. Statistique et Législation comparée. Tome XXIX, mai 1894. Paris, Imprimerie nationale, 1894; i fasc. in-8". Bulletin de l'Académie de Médecine. Séance du i4 août 1894. Paris, G. Masson, 1894; i fasc. in-8°. L'A7ithropologie.Jm\\et-SLOÙi 1894. Paris, G. Masson, 1894: i br. in-8°. Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Aube. Tome XXX, année 1893. Troyes, P. Nouel, 1894; i vol. in-8''. ( 463 ) Annales de la Société Géologique rie Belgique. Tome XXI, i '" et 2* livraisons. Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1 893-1894; 2 fasc, in-8". Report of ihe sixty-third meeting of the British Association for the advan- cement of Science, held al Nottingham in seplcmhcr 1893. London, John Murray, 189/1; i vol. in-8°. Minutes of Proceedings of the Institution of civil Engineers with other selecled and abstracted Papers . Vol.CXVII, edited by James Forrest. JiOndon, 1894 ; I vol. in-S". Proceedings of the Boyal Society. Vol. LV, n° 335. London, 1894; i fasc. in-S", Peahody Institute of the city of Baltimore. Taenty-seventh annual Report , June I, 1894. Baltimore, 1894; i fasc. in-8''. The Canadian Patent Office record and register of copyrights and trade marks. Vol. XXTL n"6. Ottawa, 1894: i fasc. in-4°. Mittheilungen der deutschen Gesellschaft fur Natur- und Vôlkerkunde Osta- siens in Tokio. Herausgegeben von dem Vorstande. Suppleraent-heft I zu Band VL Tokio; i vol. in-4". The Journal of the Collège of Science, Impérial University Japan. Vol. VI, Part IV, et vol. Vil, Part I. Tokio. 1894: 2 vol. in-4''. Ouvrages reçus dans la séance du 27 août 1894. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XVIII. Juin i89'i. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1894; i fasc. in-8°. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, professeur de Phy- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. Tome XX, n° 8. Paris, G. Masson, 1894; in-4°. Bulletin de l'Académie de Médecine, 3' série. Tome XXXII. Paris, G. Masson; i fasc. in-8°. Archives des Sciences physiques et naturelles. Troisième période. T . XXXII, n"8. Paris, G. Masson, 1894; i fasc.in-8". Mémoires de l'Académie de Stanislas. 1893. CXLIV année. 5* série, Tome XI. Nancy, Bcrger-Levrault et C'% 1894; t vol. in-8''. Annales des Ponts et Chaussées. 1894. Juillet. Paris, V" Ch. Dunod et P. Vicq, 1894; in-8''. Marseille- Médical. Journal bi-mensuel. N° 16. 1 5 août 1894; i fasc. in-8°. ( 464 ) Sitzungsberichte der konigl. Rôhmischen Gesellschaft der Wissenschaften Classe. Jahrgang 1 892-1893. Prag, 1893- 1894; 2 vol. in-8". Aslronomical and magnetical and meteorological obsen'ations, made at the royal ohservatory Greenwich in the year 1891. Under the direction of W.-H.-M. Christie, m. A. F. R. S., Astronomer royal. London, iSgS; I vol. in-4°. Helcometer observations for détermination of stellar parallax , made at the royal observatory Cape of Good Hope, by David Gill. London, iSgS; I vol. gr. in-8°. , On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLAHS ET FFLS. Quai des Grands-Augusiins, n" 55. [Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forjiieiU, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux lies, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, lerjninent chaque volume. L'abonnement est annuel jart du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé idn.ù qt^il suit : Paris ; 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, \ngeis. chez Messieurs : .... Michel et Médan. I Gavaull Sl-Lager. ■er I Jourdan. I RuIT. lens CourliD-Hecquet. \ Germain etGrassin. 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Van Beneoen. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'.Vcadémie des Sciences pour le concours de i85.3, et puis remise pour celui de iSô*), savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédl- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher a nature « des rapports qui existent enlre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par .M. le Professeur Bronn. In-^", avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. ■ W 9. TA.IU.K DES ARTICLES. (Séance du 27 août 1894. 3IEMOIRES PRÉSENTÉS. Pages. M. Cil. IIknry. — Sur les variations de grandeur apparente des lignes et des angles, dans la vision directe elj dans la vision par des mouveinenls des yeux et de la lèle i'v, Pages. M. A. Le CiiATiiLiER prie l'Académie de renvoyer au concours du prix Pluniey ses études sur les propriétés mécaniques et les essais des métaux employés dans la construction navale 'i-ïi CORRESPOND AIVCE. M. PAtjL ^ lîRNiEK. — Sur la transformation des équations canoniques du problème des trois cor])s 4^ i M. l'AUL SiînRET. — Sur la possibilité de remplacer, par un problème déterminé, le problème indéterminé que cumporlc la généralisation du théorème de Pascal... 'i.y'i I BULLIÎTIN BIBLIOGRAPHIQUE M. H. Deslandres. — Kecherches sur les mouvements de l'atmosphère solaire 4^7 I\I. Cii.-V. Zenger. — Coup de foudre remarquable 4'"' M. LÉopOLn Hugo adresse une Note « Sur le groupement des isobares du ii mars». l)ih 4(i7 PARIS. — IMPRIMERIE GAU THIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Gérant ; Gautuier-Vji.lars. 1894 SECOND SEMESTKE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK M». EiEJ» SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXIX. !VMO (3 Septembre 1894). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grauds-Augustins, 55. '"1894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. I>es Comptes rendus hebdomadaires des sceances de \ Les Programmes des prix proposés par l'Académie r Académie se composent des extraits des travaux de sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes ! ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus ;i 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un \olume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l'Académie. I,es extraits des Mémoires présentés p.ir un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o p;iges accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués pai' les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les JNIembres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à (Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuAcnt être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé ; mais les Secrétaires ont ie droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles oïdinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque IMembre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. 1 au- * Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après; l'impression de cliaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S*". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 3 SEPTEMBRE I89i, PRÉSIDENCE UE M. LCEWV. MEMOIRES ET GOMMUIVIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. A. 3Iilne-Edwards rend compte à l'Académie de la cérémonie (jui a eu Heu à Valleraugue (Gard), le 26 août, à l'occasion de l'inauguration de la statue à' Armand de Quatre/âges. BIOLOGIE. — Le laboraloire niarUime du Muséum à l'île Tatihou, près Saint-Vaast-la-Hougue {Manche); par M. Edmond Pckrier. « Depuis une dizaine d'années, le Muséum d'Histoire naturelle de Paris poursuit l'installation d'un vaste laboratoire maritime à Saint-Vaast-la- Hougue, un peu au sud de Barfleur, dans la nuque de la tôle d'oiseau que dessine la presqu'île du Colentin. J'ai l'honneur d'annoncer à l'Académie que cette installation est aujourd'hui très avancée et a pu fournir à la Science un certain nombre de résultats importants. C. R., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N« 10.) 6o ( 4«6 ) 0 Saint- Vaast-la-Hougue est certainement, de toutes les côtes françaises de lu Manche et peut-être de l'Océan, la localité la plus riche en produc- tions marines. Les recherches de Thuret, de Bornet, de Le JoUis, etc., ont fait d'elle la région classique des Algues; celles d'Henri Milne-Edwards, d'Audouin, de Norman, de de Quatrefages, de Claparède, de Balbiani, de Baudelot, de Grube, de de Man, etc., ont répandu son nom parmi les zooloe;istes. Un grand nombre d'Ascidies composées, d'Annélides, d'ani- maux inférieurs de toutes sortes ont été découverts pour la première fois à Saint-Vaast, qui est ainsi devenu pour toutes ces espèces une sorte de loca- lité type. Lariches'se de la faune dans cette région s'explique d'ailleurs par la variété des conditions géologiques qu'elle présente ; de Barfleur à Grand- camp s'échelonnent toutes les formations comprises entre le granité et les calcaires oolithiques ; à Saint-Vaast même les roches primitives, les schistes, les sables, les prairies de zostères qui découvrent sur une immense étendue la vase, offrent les abris et les aliments les plus variés aux animaux, qui trouvent en outre, dans la rade si appréciée des marins, une tranquillité exceptionnelle. A Barfleur se rejoignent d'ailleurs la faune des détroits et des golfes, à laquelle se relie celle de la Manche et la faune des océans ouverts. » Le laboratoire maritime du Muséum est établi dans l'île Tatihou qui, à chaque basse mer, est reliée à la terre par un passage carrossable, même pour les voitures légères, nommé le Rhun. Deux embarcations appartenant au laboratoire font, aux heures où l'eau couvre le Rhun, un service réglé d'avance entre Saint-Vaast et le laboratoire (le passage dure, suivant le temps, de cinq minutes à un quart d'heure); un téléphone relie, en outre, le laboratoire au poste des douanes, de sorte que les inconvénients que l'on pourrait au premier abord redouter de la position quasi insulaire sont évités. Dix-huit naturalistes peuvent d'ailleurs, s'ils le désirent, habiter et manger à l'ile où tout le personnel est installé à demeure. )) Le laboratoire occupe les bâtiments, spécialement aménagés à cet effet, d'un ancien lazaret; il occupe une superficie de quatre hectares, enclos de murs et comprend onze constructions, savoir : i" une maison pour le chef des travaux scientifiques, M. Malard-Duméril, et le marin-concierge, an- cien capitaine au cabotage; 2" une construction pour abriter les machines; S'* un château d'eau; 4" I^ laboratoire proprement dit; 5" la maisonnette contenant les réfectoires et les pièces de service : 6° la maison de l'adminis- tration; 7° trois vastes baraquements de 70"" à 5o™ de long; 8° deux habi- tations pour les marins. ( 467 ) » L'eau de mer est conduite par un caniveau dans une vaste citerne de iS" de long, 6'" de large et 4" de profondeur, dont la communication avec la mer peut être interrompue par une vanne. Dans cette citerne, l'eau se dépouille de ses impuretés et se rafraîchit ; l'alimentalion d'eau du labo- ratoire est ainsi rendue indépendante des variations que subissent la pureté et la température de l'eau du rivage. Une pompe rotatoire, mue par une machine à air chaud de la force de neuf chevaux, capable d'actionner, en outre, une machine magnéto-électrique, élève l'eau dans le château d'eau à une hauteur de lo™; de là l'eau se distribue dans toutes les salies de tra- vail et dans les aquariums, situés dans un même bâtiment. La salle des aquariums contient 12 grands bacs dont la capacité varie de 1°"^ à 5""=; une quinzaine de petits bacs dont quelques-uns aménagés pour recevoir des animaux fouisseurs; enfin un nombre indéterminé de petits aquariums por- tatifs, disposés en cascades sur une table creuse de granit et pouvant servir à l'élevage des embryons et des petits animaux. Chaque salle de travail contient, en outre, son assortiment spécial d'aquariums et de cuvettes. )> Trois des parois des grands bacs sont en granit plan ou disposé en rocaille; la quatrième est formée par une épaisse glace de Saint-Gobain. A volonté, on peut alimenter d'eau chaque bac séparément ou établir un même courant dans la totalité des bacs, en sautant, si on le désire, tel ou tel bac, qui est ainsi mis à part sans arrêter le courant dans les autres; on peut aussi indifféremment rejeter à la mer l'eau qui a ti'aversé les bacs ou la reuA^oyer dans la citerne. L'aération est obtenue en faisant simple- ment couler dans un tube de verre, un peu large et arrivant jusqu'au fond des bacs, l'eau qui sort sous pression des robinets par un ajutage étroit (une simple plume de corbeau suffit pour former l'ajutage). Une nuée de bulles d'air sort du tube large et se répand dans toute l'étendue des bacs. Ce dispositif si simple est dû à M. Malard-Duméril. » Les animaux marins de toutes sortes vivent aujourd'hui parfaitement dans tous les bacs. x\u moment oîi la section de Zoologie du Congrès tenu à Caen par l'Association française pour l'avancement des Sciences- est venue visiter le laboratoire du Muséum, les bacs contenaient toute une colonie d'Actinies {Anemonia suleata, Tealia crassicornis, Bimodis gemmaceus , Actinoloha dianthus, Sagarlia reniista, Alcyoniumpalmatum, etc.), des .Spa- tangues, des Oursins, des Cribclles, des Palmipes, des Solasler, un tapis de Comatules, des Eupomatus, des Eulalia, des Sabelles, de nombreux Eu- pagunis Bernhardus, des Maïa, des Inachus, des Dromies et autres Crusta- cés brachyures, d'innombrables Crevettes, des Poulpes et de jeunes Sei- ( 468 ) ches, des Chétopsères, des Gébies, des Homards, une Squille; des Soles, des Mulets, des Bars, des Gnbius, des Blennies paons, des (Jnhius, des Vieilles, plusieurs espèces de Syngnathes, un certain nombre A' Amphinrus. Plusieurs de ces animaux, notamment les Bars, étaient depuis plus iVun an dans les bacs. Quelques-uns ont donné lieu à des observations de mœurs intéressantes; c'est ainsi que MM. Malard et Gravier ont pu assister aux soins quotidiens que les Tritonia, grands Mollusques nudibranches don- nent à leur ponte. » La bibliothèque du laboratoire s'est accrue dans ces derniers temps d'une série de la ZeitscJtrift fur wissenschaflliche Zoologie, donnée par M. le baron Erlanger, de nombreux ouvrages donnés par M™* de Quatrefages et qui proviennent de la bibliothèque de l'illustre zoologiste; de diverses publications données par M. de Man, de Leyde, etc.'; elle reçoit régulière- ment les thèses d'Histoire naturelle de la Faculté des Sciences de Paris. » M. Malard-Duméril a commencé la collection des animaux et des plantes de la côte. Un grand nombre d'échantillons d'Algues de la localité, déterminées par M. Bornet, membre de l'Académie des Sciences, et prove- nant de son herbier ont été données à l'herbier du laboratoire déjà assez riche. Parmi les pièces de la collection de Zoologie, je citerai le squelette de l'un des grands Hyperoodons échoués récemment à Saint-Vaast, et qui ont été étudiés par M. Bouvier. » Outre un certain nombre de pièces exceptionnelles envoyées aux col- lections du Muséum d'Histoire naturelle ou qui ont fourni les éléments de démonstration pour les cours soit au Muséum, soit à diverses Facultés ou Écoles du Gouvernement, le laboratoire maritime du Muséum a fourni les matériaux de leurs recherches à divers naturalistes, parmi lesquels je citerai MM. Bouvier, de Man, Malard-Duméril, Ménégaux, Remv Perrier, Félix Bernard, Bordage, Gravier, Bordas, Martin, Coupin, Fauvel, Blanc, de Lausanne, etc. L'un des travaux qui en sont sortis, les Recherches sur la blaslogénèse des Rotryllidés de M. Pizon, a été couronné par l'Académie des Sciences. » Mais l'ambition du laboratoire maritime du Muséum ne se borne pas aux recherches de Science pure. Par l'étendue considérable de terrain dont il dispose, les magnifiques baraquements qu'il possède, par son ou- tillage spécial, par sa situation géographique exceptionnellement favorable et par son annexe en pleine mer, l'île de terre de Samt-Marcouf, le labo- ratoire du Muséum est tout indiqué pour devenir un établissement de pisciculture marine de premier ordre, pouvant rivaliser avec ceux qui ( 1^9 ) fonctionnent le mieux à l'étranger. Peu de chose suffira pour le mettre en état de prendre la tète dans cette direction vers laquelle il fera tous ses efforts pour s'orienter, se rendant ainsi utile non seulement à la Science, mais à l'une des industries nationales les plus intéressantes, celle de la pêche. Saint-Vaast est d'ailleurs déjà un centre ostréicole important. » MEMOIRES PRESENTES. ÉLECTRICITÉ. — Sur deux- méthodes pour l'étude des courants dans les cir- cuits ouverts et des courants de déplacement dans les diélectriques et les élec- trolytes. Mémoire de M. de Nicolaieff, présenté par M. Poincaré. ( Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Cornu, Mascart, Poincaré.) « La première méthode a pour but l'étude des déviations que subissent les corps à étudier, dans un champ magnétique constant ou alternatif. )> Les corps , en forme d'anneaux onde disques, sont suspendus au moyen d'un bifilaire entre les deux pôles d'un électro-aimant; quand on lance un courant constant ou alternatif dans les bobines, l'espace interpolaire devient un champ magnétique constant ou alternatif. » Le plan de l'anneau suspendu fait un angle de 45° avec l'axe de l'électro-aimant et est au milieu de l'espace interpolaire, de sorte que l'in- fluence d'un champ constant se réduit à un couple moteur, axial ou équato- rial selon la nature du corps; le champ alternatif, outre le couple purement magnétique, crée encore des forces électromotrices d'induction, dont la composante tangentielle produira, dans les anneaux diélectriques, des cou- rants de déplacement. Ces derniers excitent autour de l'anneau un champ magnétique secondaire, qui, réagissant sur le champ primaire, crée un couple moteur qui vient s'ajouter au couple déterminé par un champ constant. ') En divisant les déviations par les carrés des intensités efficaces des champs, ou, si la perméabilité des noyaux est constante, par les carrés des intensités des courants magnétisants, on aura, dans les quotients, les déviations réduites, qui doivent être constantes pour toutes les intensités. On devra ensuite comparer les déviations réduites, dans le cas du champ constant et du champ alternatif; la différence, s'il y en a une, sera attri- buable aux courants de déplacement. ( 470 ) » Il est aisé de voir que les phases des champs primaire et secondaire sont identiques; par suite de cette identité des phases, les couples mo- teurs, dus aux réactions des champs, seront toujours équatoriaux, c'est- à-dire que les corps paramagnétiques seront moins déviés dans le champ alternatif, tandis que les diamagnétiques le seront davantage. » Deux séries d'expériences avec le même anneau, en paraffine diama- gnétique, ont montré une augmentation de 12 pour 100 pour gSo pé- riodes dans une minute et une augmentation de 9 pour 100 pour 770 pé- riodes. Le moment du c6uple moteur s'exprime par la formule ^01 ^I^L 2 T^qiitKL Mais il faut en déduire le couple de la poussée venue du milieu ambiant, lequel est aussi le siège des courants du déplacement, qui se calculent de la même manière, sauf que la valeur de R est différente. » Dans la seconde méthode, on excite les courants de déplacement dans les anneaux par les masses de fer des novaux eux-mêmes. Dans cette mé- thode, l'anneau est suspendu perpendiculairement à l'axe des noyaux et l'un de ces noyaux est déplacé parallèlement à lui-même; les deux faces polaires peuvent alors être rapprochées, autant qu'on le veut, des faces pa- rallèles des anneaux. La tendance des lignes de force secondaires à péné- trer dans la masse des novaux crée un couple pondéromoteur, appliqué à l'anneau et qui produit les différences entre les déviations à l'état per- manent et à l'état variable. » Cette méthode, vu la petitesse de distance qui peut être obtenue entre les faces parallèles des anneaux et des novaux, doit être regardée comme la plus efficace pour la manifestation des courants du déplacement. » L'anneau paramagnétiquc, en cire jaune, donnait pour une certaine distance l'augmentation de 8,46 pour too; pour une distance plus petite, une augmentation de i.5 pour 100. Un disque paramagnétique en paraf- fine a donné pour un courant l'augmentation de 8 pour 100; pour l'autre courant, une augmentation de 8,3 pour 100. >> Les électrolytes comme l'eau, les sulfates de cuivre et de zinc, l'acide sulfurique au maximum de conductibilité électrolytique, se comportaient comme des diélectriques parfaits; ils ne sont donc pas conducteurs à la manière des métaux. » L'acide sulfurique, renfermé dans un tube annulaire en verre, et traité ( 471 ) par la seconde méthode, a montré une augmentation de déviation égale à i5 pour roo. M Le circuit conducteur ouvert était un anneau en cuivre, de forte sec- tion, coupé transversalement en un point; quand il était traversé par un noyau commun aux deux bobines, il ne subissait presque aucune déviation avec le courant constant, tandis qu'avec un courant alternatif il pouvait atteindre de très grandes déviations. Bien que les secteurs pussent, par l'effet du flux magnétique, se charger d'électricité, tout porte à croire que les déviations étaient produites par les courants au sein même de l'an- neau. Ce courant se comportait comme un courant dans l'anneau fermé; les valeurs du quotient t-j calculées d'après les formules, relatives aux cir- cuits fermés, ont donné, dans des circonstances très différentes, des va- leurs assez concordantes. » Toutes les conséquences ci-dessus énoncées sont cependant déduites il'un trop petit nombre de mesures pour qu'on puisse les considérer comme indiscutables. » CHIMIE AGRICOLE. — AssirnilabiUté de la potasse , en sols siliceux pauvres, par l'action des nitrates. Note de M. P. Pichard. (Extrait.) (Commissaires : MM. Dehérain, Aimé Girard.) « Dans une précédente Note ( ' ), j'ai montré l'assimilabilité plus grande de l'azote nitrique des nitrates récemment formés. Le même ordre de re- cherches m'a amené à constater que la potasse, ordinairement peu assimi- lable et rare, telle qu'on la rencontre dans les roches siliceuses, grès et sables, peut cependant suffu'e aux plantes exigeantes à cet égard, grâce à une nitrification convenable, entretenue dans ces sols, ou à l'addition de nitrates chimiques. » Les expériences ont porté sur une espèce de tabac d'Amérique, le White Burley, cultivé ilans du sable siliceux fin et blanc de BoUène. Trois séries d'essais ont été effectuées, les deux premières sans addition de potasse, la troisième avec addition de sels de potasse reconnus comme facilement assimilables. (') Comptes rendus, lo juillet 1898. ( 472 ) )) Dans la première série, l'azole a été fourni à l'état de nitrate de soude, de nitrate de chaux, et de nitrate de magnésie; l'acide phospho- rique, à l'état de superphosphate. » Dans la deuxième, l'azote a été donné sous forme de tourteau d'ara- chides décortiquées, et l'acide phosphorique à l'état de phosphates de soude, de chaux et de magnésie. » Dans la troisième série, la potasse a été fournie à l'état de nitrate, de sulfate et de phosphate; l'azote, sous forme de nitrate et de tourteau; l'acide phosphorique, à l'étal de phosphate de potasse. » Résumé. — Dans des sols siliceux meubles très inégalement pourvus de potasse, riches en azote nitrique, le tabac végète vigoureusement et assimile des quantités de potasse très variables, allant du simple au qua- druple. » Les nitrates de potasse, de chaux et de magnésie contribuent direc- tement au développement du végétal, les deux derniers suppléant le ni- trate de potasse quand il fait défaut, par rareté ou par inassimilabilité de cette base. » Le fait le plus saillant qui se dégage de ces expériences apparaît dans les résultats fournis par la première série : culture en sols très pauvres en potasse et bien pourvus de nitrates ajoutés. Une portion notable de la potasse non attaquable par l'eau régale a été assimilée par les plantes. Sur 5^,60 de potasse inattaquable, les tabacs qui ont reçu du nitrate de chaux, du nitrate de soude, ou du nitrate de magnésie, ont prélevé respec- tivement o*'''',66, 31^', 21, o^'', 4^'- C'est le nitrate de soude qui a donné lieu au prélèvement le plus considérable. )' Le même fait se présente aussi dans la deuxième série : culture en sols pauvres en potasse assimilable, et bien pourvus d'azote organique (tourteau d'arachides), mais là seulement où la nitrification a été très active, sous l'influence des sels de chaux, phosphate et carbonate, comme en témoi- gnent le poids de matière sèche, le taux d'acide azotique et la combustibilité des feuilles. Les plantes ont prélevé, sur 5^,6 de potasse inattaquable par l'eau régale, des quantités qui ont varié entre i^'', 02 et 38', o4- Le prélève- ment a été maximum avec le carbonate de chaux. )) L'influence des nitrates ajoutés dans le sol, ou formés durant le cours de la A'égétation, opère un drainage énergique de la potasse, et recule les limites de l'assimilabilité de cette base bien au delà de ce qu'on a cru jus- qu'à ce jour, et montre, en même temps, la tendance de la potasse à ( 473) entrer clans la plante, à l'état de nitrate. Sachant le rôle Important de l'a- cide azotique, quant au développement, on peut dire que le nitrate île potasse est, par excellence, l'aliment efficace et préféré du végétal. » Conséquences aux points de vue agricole et analytique. — Ce fait d'assi- milation énergique de la potasse, sous l'action des nitrates, n'est pas, sans doute, spécial an tabac : il peut être étendu, sans témérité, aux plantes de la même famille, auxSolanées ; en particulier, à la Pomme de terre, que l'on sait exigeante à l'égard de la potasse. Nous avons tout lieu de penser que la plupart des végétaux se comportent de même. » Dans des sols siliceux de Bretagne, pauvres en potasse dite assimi- lable, dépourvus de calcaire, riches en azote organique, l'addition seule de carbonate de chaux et de chaux, agents nitrificateurs, a, dans une cul- ture de betteraves fourragères, porté les rendements de 63 iS"*^ à 21627'*'^ et 38700''» à l'hectare, c'est-à-dire quadruplé et sextuplé. Le plâtre, ajouté à la chaux et au calcaire, a augmenté encore la production. » Le surplus de récolte de | au minimum que les viticulteurs obtiennent aujourd'hui, par l'emploi raisonné du plâtre, en sol suffisamment pourvu d'azote organique, est dû à une assimilation plus grande de la potasse, à l'état de nitrate, comme cela ressort notamment des expériences do MM. Ville, Oberlin, Battanchon, Hoc, sur la vigne, et de nos travaux sur l'action nitrifiante du plâtre. » On sait depuis longtemps que l'addition de calcaire, dans les terres siliceuses bien pourvues d'azote organique, en augmente immédiatement la fertilité pour toutes les cultures. » L'azote nitrique est bien l'excitant et le facteur principal de toute végétation. Le produire à bon marché, en quantité suffisante et au fur et à mer.ure des besoins de la plante, constitue la partie la plus importante du problème agrologique. L'usage du plâtre associé au calcaire ou à la marne, fixant l'azote sous forme d'ammoniaque, d'un côté, et le transformant rapidement en acide azotique, grâce à l'oxygène à l'état naissant qu'il fournit, d'autre côté, c'est-à-dire assurant et activant la nitrification, eu tlonnera le plus souvent une solution satisfaisante. » L'assimilabilité notable de la potasse silicatée, sous l'action des ni- trates, commande la modification réclamée par M. Berlhelotpour le dosage de cette base dans les terres végétales. Outre la potasse attaquable par les acides et l'eau régale, regardée jusqu'à ce jour comme limite extrême de l'assimilable, il y a lieu de déterminer la totalité de la potasse combinée dans le sol. « G. R.. i8()4, 2- Semestre. (T. CXIX, ^" 10.) 6l ( 474 ) M. C. Hue adresse une Note relative au « Tonnerre en boule ». (Commissaires : MM. Fizeau, Mascart, Lippmann.) M. DucLA adresse une Note relative à la prévision de la pluie. (Commissaires : MM. Fizeau, Mascart.) CORRESPONDANCE. '^ GÉOMÉTRIE. — Sur la construction du cercle dérivé de sept droites, ou défini par V équation o = 2' /, TJ =e t^ + Y^* — R=. Note de M. Paul Serret. « 1. On peut obtenir séparément le centre et le rayon du cercle cher- ché, ou le déterminer à la fois de position et de grandeur. » De là deux solutions distinctes qui, pour devoir quelque chose à la méthode suivie, doivent plus encore au voisinage immédiat des courbes du second degré, et, avant tout, à une coïncidence fortuite assignant ici, à la différence N — N' des indices-paramétriques propres aux courbes de classe 3 et de classe i, la valeur même, passé laquelle, les renseignements, de- mandés à la méthode, eussent fait défaut. Il suit, d'ailleurs, de cette re- marque, que si ces indices successifs, pour les courbes de classes 2, 3, [\, 5, ... croissaient comme les termes d'une progression arithmétique de raison 4. ou croissaient plus lentement, l'une de nos constructions s'éten- drait, de proche en proche, au cercle dérivé de N — 2 tangentes d'une enveloppe de classe quelconque. Et il en serait de même, dans l'espace, pour les sphères analogues si l'on supposait substituée, à cette progression hypothétique, de raison 4> vérifiée seulement pour n' ^ 2 et « = 3, une autre progression de raison 6, qui n'est, elle, vérifiée que pour n' = i et 71 = 2. La loi de progression des indices est donc autre, et le problème général subsiste tout entier, ou n'admet qu'une solution purement spécu- lative. )) Car si l'on peut déduire, des données générales T,, T^, . . . impliquées dans le cercle iî*"\ ... ou dans la sphère 2f~'/, T" = o, des groupes ponc- tuels résolvants tels que les puissances des points de chaque groupe par rapport au cercle ou à la sphère cherchés, soient liées par autant de rela- tions linéaires, à coefficients connus, qu'il est nécessaire pour la détermi- ( 475 ) nation dont il s'agit, la rapidité croissante avec laquelle se compliquent ces coefficients, à mesure que la classe n s'élève, rend, presque aussitôt, cette solution illusoire. Le problème, toutefois, demeure linéaire et il ad- met, certainement, une construction effective, liée à quelque propriété in- connue des polygones d'ordre N — 2, ou des polyèdres d'ordre N — 3; comme il arrive pour le cas particulier actuel : le cercle dérivé de sept droites résultant, comme il suit, de l'heptagone complet défini par l'en- semble de ces droites. » 2. Que l'on désigne par P l'un quelconque des sommets de l'hepta- gone de côtés 1,2, . .., 7; par G et rie centre et le rayon du cercle de Monge de la conique inscrite aux autres côtés de l'heptagone, moins les deux qui se croisent en P; et qu'après avoir pris, sur la droite CP, le seg- ment Cco = \ CP, du point to, comme centre, avec un rayon P = ^^ on décrive un cercle: les 21 cercles obtenus de la sorte admettront un cercle orthogonal commun, qui sera le cercle dérivé de sept droites. » 3. On trouve, tout à la fois, l'énoncé et la démonstration dans les con- sidérations suivantes, fondées, d'une part, sur l'existence déjà établie ('), pour une enveloppe de classe quelconque n, d'un cercle directeur, ortho- gonal à tous les cercles dérivés des tangentes; d'autre part, sur cette remarque, essentielle ici, que la première polaire d'un point quelconque, par rapport à une courbe d'ordre n, C„, provenant de l'abaissement d'une forme de degré supérieur, est une autre courbe C), du même ordre et de même forme générale, ou, plus précisément, comprise sous les mêmes directions asymptotiques que la proposée C„. » En particulier, la première polaire du point (T, , T.,, . . ., X', Y') par rapport au cercle, de centre o et de rayon R, défini par la double équa- tion (A) o = 2]/,TJ = X='^-Y='-R^ est un autre cercle, défini de même par les équations équivalentes (A') o = Sy.T'.T^ — X^ 4- Y' - R^ + 2(XX'+ YY'- R*). (') Comptes rendus, 18 septembre 1898. ( 47^3 ) » Car si l'on écrit un moment, au lieu de (A), avec (B) o = 2;/,Tj=(X=' + Y-— R'''Z=)Z; la droite Z ^ o étant d'abord une droite quelconque, tracée à volonté dans le plan de la figure, mais que l'on pourra remplacer, en dernier lieu, par la droite de l'infini o = Z^ i , eu posant a = 6 = o; on aura pour la pre- mière polaire du point (p) t;,t;, ...,t;, x, y, z' = ax'-f-èY'-t-i par rapport à la cubique actuelle (B), (B') o = :s;/,t;tî=(x=+ y=-r^z^)Z'+2(xx'-hyy'-r^zz')z, et si l'on fait, dans celle-ci, a = è = o, d'où Z^Z'^i, on retrouve l'é- quation (A'). » 4. Plaçons maintenant le pôle P en l'un quelconque des sommets de l'heptagone i, 2, . . ., 7, par exemple au sommet o ^ T„ = T,. » La conique-polaire correspondante, définie toujours par la double équation (A') oii nous ferons o = T,, = T',, sera représentée par l'une ou l'autre des deux équations 2:/.t;T;=o, ' (X + X')^+('Y + Y)-=X'-+ Y'-+3R^ = OP-4-3R^ M Or, il suit, en premier lieu, de la seconde, que cette conique-polaire est un autre cercle (O', R'), dont le centre O' est le symétrique du pôle choisi P par rapport au centre O du cercle cherché, et dont le rayon R' est lié au rayon de celui-ci par la relation (i) R'- = 0P-f-3R^ » Mais ce même cercle (O', R') étant compris, d'autre part, dans la forme générale ijX, T^ = o, est l'un des cercles dérivés des tangentes de la conique inscrite au pentagone 1.2... 5; comme tel il est orthogonal au cercle de Monge (C, r) de cette conique, et l'on a -3 (2) O'C ^R'^-i-r*. » D'ailleurs, on a aussi, entre la médiane CO et les côtés du triangle CO'P, la relation (3) 2OC -^- 2OP =0'C -)-CP ; ( 477 ) laquelle étant ajoutée membre à membre avec les précédentes ( 2 ) et (i), tout ce qui se rapportait, dans ces relations, au cercle incident (O , R), se trouve éliminé, et il reste (4) 2OC +OP =CF -)-/'='+ 3 R^ = o. » Mais on sait que, dans le triangle OCP, la somme 2 OC -l- OP s'ex- prime linéairement en fonction du carré de la droite menée du sommet O au point w qui divise le côté opposé CP dans le rapport inverse des coeffi- o>-i»;-y'i MR') ^P(X'V) „-''(PJ cients 2 et i . De telle sorte que, si l'on prend sur CP le segment Coj ~ JC P, ,, C(o luF CF . . . „ ou que 1 on pose — = — = -5- » on aura, en joigna nt Uto, (5) 3ÔZ'=2 0C-hW'-'iCZ.PZ. » Or, si l'on ajoute (4) et (5), et que, dans la relation résultante, (6) 3Ô^'=3R--)-/- + Cp'- 3C^.P^, on remplace CP et Pw par leurs valeurs en Coj, il vient définitivement (X) Ô^"= 11^ » Le cercle cherché, de centre O et de rayon R, est donc orthogonal au cercle de centre w et de rayon p = l /ojC -t- v • ce qui est le théorème énoncé. » > Ces expériences montrent bien que la levure de bière sécrète une sub- stance dialysable, et que l'interversion du sucre se fait avant que les cel- lules nouvelles apparaissent. Le milieu est d'abord modifié par la zymase et devient alors seulement fécond pour tout ce qui peut donner naissance aux cellules. » La levure de bière étant un organisme réduit à l'état cellulaire, nous croyons que ces expériences peuvent éclairer le mode d'activité et les fonc- tions d'un grand nombre d'éléments anatomiques. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le tremblement de terre de Constantinople , du lo juillet 1894. Note de M. D. Ecinitis, communiquée par M. F. Tisserand. (Extrait.) « Le 10 juillet 1894, à midi 24"' (temps moyen local), un grand séisme de dislocation a fortement secoué Constantinople et ses environs. » Tois secousses violentes ont déterminé la presque totalité des désastres observés. La première secousse a été précédée, pendant une à deux secondes, d'un fort bruit souterrain; elle a été horizontale et la plus faible de toutes : elle n'a produit aucun dégât appréciable; sa durée a été de quatre à cinq secondes, en augmentant pro- ( 4«i ) gressivement d'intensité. La deuxième secousse, qui s'est produite immédiatement aj)rès la première, a été très violente et prolongée; elle a été verticale et rotatoire, augmen- tant graduellement d'intensité; elle a duré huit à neuf secondes et a produit presque tous les dégâts importants. Cette secousse a été accompagnée par le même bi-uil sou- terrain que la première. Enfin la troisième secousse, qui a immédiatement suivi la deuxième, a été ondulatoire, et horizontale vers la fin; pendant sa plus grande partie le sol oscillait comme une mer houleuse. Elle a été plus faible que la deuxième et a duré cinq secondes; le même bruit souterrain accompagnait également cette secousse. La durée totale de ces trois secousses, qui n'ont été séparées que par des intervalles de temps très petits, a donc été dix-sept à dix-huit secondes. Les trois secousses ont eu, à tous les points de l'épicentre, la même direction nord-est-sud-ouest, avec des va- riations de quelques degrés à peine d'un côté ou de l'autre de cette direction. M En réunissant les observatioils que nous avons pu faire sur place, grâce à la générosité avec laquelle S. M. I. le Sultan a mis à noire dispo- sition un bateau à vapeur, et en mettant à profit les dépèches officielles et un grand nombre d'autres renseignements précis, nous avons pu nous former une idée exacte de l'étendue et de l'intensité du phénomène aux différents lieux et tracer les courbes isoséistes. » Ces courbes séparent la surface de la terre ébranlée en zones distinctes. La pre- mière, qui constitue Vépicenlre, comprend les lieux qui ont été le plus maltraités et où des constructions solides se sont écroulées. Cette zone épicenlrale afifecte, comme d'ordinaire, la forme d'une ellipse très allongée, dont le grand axe, s'étendant de Tcha- taltza jusqu'à Ada-bazar, le long du golfe de Nicomédie (Ismid), a une longueur de 175'"°; son petit axe, compris entre les villages de Katirly et Maltépé, à l'embouchure dudit golfe, a une longueur de 3g''™. La direction des secousses est à peu près per- pendiculaire au grand axe de l'épicentre. » La deuxième zone, dans laquelle quelques habitations mal construites ont seules été renversées, et où la plupart des maisons ont subi de légères crevasses, est déli- mitée par l'isoséisle qui passe par Tchourlou, Rodosto, Moudania, Akhissar, Sku- tari et Derkos ; elle affecte aussi une forme elliptique, dont le grand axe a une lon- gueur de 248*^" et le petit axe une longueur de y^""". » La troisième zone, dans laquelle le séisme a été fort, mais n'a fait que déplacer quelques objets mobiliers, affecte aussi la forme d'une grande ellipse, dont le grand axe a 354''" et le petit lyS""". Elle est délimitée par une isoséiste qui passe par Pan- derma et Karakeuy, près de Biletzik. » La quatrième zone, s'étendant jusqu'à Bucarest, Jannina, Crète, Grèce, Konia et une grande partie de la Turquie d'Asie, contient les pays où le tremblement de terre a été plus ou moins faible, sensible à l'observation directe, mais n'a produit aucun dommage. » Dans les localités comprises dans l'épicentre, les dégâts matériels sont considé- rables et plusieurs centaines de personnes ont été tuées et blessées. Un grand nombre C. R., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N» 10.) ^'^ ( 4«2 ) de maisons se sont presque complètement écroulées, toutes sont plus ou moins forte- ment lézardées, pas une n'est restée intacte. A Stamboul, le désastre a été considé- rable à tous les points de vue, le grand bazar n'est plus que ruines. C'est à l'île de Halki et à l'île d'Antigoni qu'a eu lieu le maximum du phénomène. » La constitution géologique du sol, dans quelques localités, a contribué à aggraver les désastres. A Katirly la moitié du village, bâtie sur un sol meuble, a été ruinée, tandis que l'autre moitié, qui est établie sur un sol plus solide, est restée intacte. » Les désastres de ce tremblemeut de terre ont été encore aggravés par l'ancienneté des constructions en pierre et leur mauvais état, surtout à Stamboul. Les construc- tions en bois ont mieux résisté; il en est qui sont restées presque intactes. Après les maisons en bois, celles qui ont le mieux résisté sont celles qui étaient en briques. » La direction rotatoire, ainsi que celle de bas en haut, ont été observées en plu- sieurs endroits de l'épidentre. A l'île de Prinkipos, la grande cheminée pyramidale d'un moulin a été séparée horizontalement en trois morceaux qui ont tourné dans la même direction : celui d'en haut de o°',o5, celui du milieu un peu moins, et le troisième encore moins. Plusieurs faits du même genre ont été observés. » Le sol de l'épicentre ne présente pas beaucoup de crevasses. La plus importante de toutes celles que nous avons observées est celle du village d'Arabarly, bâti sur un sol d'alluvion. Cette crevasse a 3''™ de long et o",o8 de large au maximum; elle a une direction est-ouest, parallèlement à la côte de la mer, dont elle est éloignée de Sog™. A Halki, entre l'Ecole de Théologie et celle du Commerce, il s'est produit une fissure du sol de 200™ de long et dirigée nord-ouest-sud-est. A Proti, nous avons observé aussi des crevasses parallèles au rivage, dirigées nord-sud, et dont la plus im- portante a 200™ de long et ©""jOÔ de large. « Le câble Kartal-Dardanelles a été coupé en plusieurs endroits. Lorsque, quelques jours après, on l'a retiré, on s'est aperçu qu'il portait des cassures nettes, comme s'il était coupé au couteau. « Le séisme du 10 juillet a affecté aussi les sources et les puits. Quelques heures après les secousses, on a observé que les eaux des sources thermales Koury-Valova ont cessé de couler jusqu'au soir; mais ni leur température, qui est de 72° centigrades, ni leur qualité n'ont varié. A Ambarly, l'eau de source de la fontaine a manqué pendant une demi-heure après le séisme; lorsqu'elle est revenue, elle a été trouble pendant deux heures. A Katirly, l'eau de toutes les sources a été doublée pendant dix jours; elle a repris ensuite son état normal. A Saint-Kyriaky du même village, une source appe- lée Agiasma, qui n'avait pas d'eau depuis quelque temps, a recommencé à couler. » L'eau de la mer a été aussi fortement agitée le long de tout le littoral épicentral. Dans certains endroits, on a observé que la mer a commencé par se retirer de 200"" à peu près; après quelques oscillations, elle a repris son état normal. » Dans un grand nombre de localités côtières, pendant le séisme, on a observé que la mer bouillonnait. A Galata, plusieurs personnes ont remarqué que le sol était beaucoup plus chaud que d'ordinaire. De ces observations et d'autres que nous avons vérifiées, il résulte qu'avant ainsi que pendant le séisme il y a eu des dégagements de gaz ou de vapeurs chaudes. » En appliquant la méthode de Dation et Hayden, nous avons trouvé ( /|83 ) que la profondeur du foyer séismique est de 34'"". M. Lacoine ayant cal- culé cette même profondeur par une autre méthode, d'après la différence de l'heure de transmission des secoifsses en différents endroits, a trouvé à peu près le même résultat. » A l'aide des observations faites en France, en Russie et en Roumanie, nous avons pu calculer la vitesse avec laquelle les secousses séismiquesse sont propagées. A Paris, le choc est arrivé avec une vitesse de S"""; à Pav- lovsk, avec une vitesse de S""", 5 ; à Bucarest, avec une vitesse de 3""", 6 par seconde. Pendant le dernier tremblement de terre deLocride, nous avions trouvé que la vitesse de propagation de ce séisme jusqu'à Birmingham avait été de 3''™; il y a là un accord intéressant. » On doit considérer comme certain que des signes précurseurs se sont produits un peu avant ce tremblement de terre. A plusieurs endroits de l'épicentre, on a été frappé de ce que les hirondelles, effrayées avant le séisme, ont quitté leurs nids et se sont réfugiées en masse sur les lignes télégraphiques, ou se sont élevées à de grandes hauteurs; elles ne sont revenues qu'un peu après les secousses. Quelques minutes avant le séisme, on a observé que les poules et plusieurs autres animaux cherchaient à fuir. Ce phénomène, qui doit être attribué probablement à des frémisse- ments du sol, précédant les fortes secousses, rendrait désirable l'installa- tion d'instruments très sensibles, capables d'annoncer ces frémissements du sol, et, par conséquent, de permettre de prévoir les fortes secousses qui peuvent leur succéder. » Nous appellerons enfin l'attention sur la période séismique qui, de- puis deux ans environ, traverse l'Europe orientale. Après Zante, Thèbes; après celle-ci, la Locride ; un peu après, Constantinople ; dernièrement en- core, la Sicile, ont été successivement éprouvées. Outre ces grands séismes, un grand nombre de petits, pendant la même période, ont eu lieu en plusieurs points de l'Europe orientale et de l'Asie Mineure. Les pays cités plus haut se trouvent presque sur la même ligne droite et sont situés dans une partie de la surface terrestre qui a subi des dislocations ou des transformations géologiques très importantes. » Les violentes secousses, du lo juillet, ont été suivies d'autres beaucoup moins fortes, le même jour et le jour suivant. Les plus fortes ont été celle dn 12 juillet 4'' 10" s., d'une durée de deux minutes, et celle du 18 juillet 1 1'' 58" m. ; elles ont été accompagnées aussi d'un bruit souterrain, comme les trois premières. » M. Léopold Hugo adresse une Note intitulée : « Sur un processus re- latif aux Insectes ». La séance est levée à 3 heures et demie. M.. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3 septembre 189^. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. Septième série. Septembre 1894. Tome III. Paris, G. Masson; I fasc. in-8". Recueil des travaux du Comité consultatif d' hy giène publique de France et des actes officiels de l' Administration sanitaire. Annexe au Tome XXII : Le choléra en 189-2. Melun, 1894; i vol. in-8°. Rapport général présenté à M. le Ministre de l' Intérieur par V Académie de Médecine sur les vaccinations et revaccinations pratiquées en France et dans les Colonies françaises pendant tannée 1892. Melun, 189^; i fasc. in-S" RuUelin de la Société géologique de France. Troisième série. Tome XXI. Paris, 1894; 1 vol. in-S". Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité et des Conseils d'ar- rondissement du département du Nord pendant Vannée 1893. N° LU. Lille, L. Danel, 1894; i vol. in-8°. .Journal de Pharmacie et de Chimie. N° 5. i" septembre 1894. Paris, G. Masson; i fasc. in-8°. Nouveau système de Géométrie théorique et pratique, par Jean Richoux. Chaumont, 1891 ; i br. in-8°. Bulletin de l'Académie de Médecine. N" .35, séance du 28 août 1894. Paris, G. Masson; i fasc. in-8". El volcanismo chileno, por A.-F. Nogiès, Injeniero de minas, Profesor en la Universidad. Publicado en los Anales de la Universidad. Santiago, Cervantes, 1894; 1 br. gr. in-8". Statistisek van hel koninkrijk der Nederlanden. Bescheiden betreffende de Geldmiddelen. Negentiende Stuk (tweede gedeelte), 1893. Sgraven- hage, Martinus Nighoff"; 1894; i vol. in-4°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimunr/ie. Us forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux ables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel t part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Déparlements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. chez Messieurs : gen Michel et Médan. iGavault St-Lager. Jourdan. RuIT. imiens Courlin-Hecquet. 1 Germain etOrassin. 'ers ( Lachese. la) 0 une Jérôme. lesançon Jacquard. ■ Avrard. '■ordeaux Duthu. ' Muller (G.). lourges Renaud. i' Lefournier. Iresl. F. Robert. J. Robert. V- Uzel Carolî. Baër. Massif. -hantbery Perrin. ,, , i Henry. ,/ierootiig 1 ■' Marguerie. ,, , _ 1 Rousseau. .lermont-Fcrr.. . \ „., Ribou-Collay. Lamarche. '>ijon \ Rate). Damidot. , \ Lauveriat, louât ; ■■ Crepin. ., ., i Drevel. •renoble Gralier. -« Hochet le Fou cher. Ha^re j Bourdignon. ( Dombre. ille. Lefebvre. Quarré. Montpellier. chez Messieurs : , ( Baumal. Lorient ( M"' Jexier. / Bernoux et Cumin, 1 Georg. I.yon ( Mégret. I Clianard. 1 Vitte. Marseille Ruai. \ Calas. i Coulet. Moulins Martial Place. i Jacques. Grosjean-Maupin. Sidol frères. Loi seau. M"" Veloppé. Barnia. ViscontI et C'". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Druinaud. Bennes Pliliou l Hervé. Rocheforl Girard (M""). \ Langlois. On souscrit, à l'Étranger, Nantes . Nice Poitiers.. Bucharest. Bouen S' -Etienne Toulon } l.estringanl. Chevalier. j Bastide. I Rumèbe. ( Giniet. / Privai. , Boisselier. Fours j Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. f I.emallre. Toulouse.. Valenciennes. Amsterdam. Berlin. chez Messieurs : Feikema Caarelsen el C". Athènes Beck. Barcelone \'erdaguer. Asher el C". Dames. Friediander el fils. f Mayer el MUller. Berne \ Schmid, Francke el Bologne Zanichelli. IRamIot. Mayolezet Audiarte. I.ebègue et C". ^ Haimann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BelletC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Olto Keil. Copenhague llust et fils. Florence LœscUer el Seeber. Gand Hoste. Gènes Bcuf. I Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. Bel in fa nie frères. j Bcnda. / Payol. Barlh. \ Brockhaus. . ' Lorenlz. \ Max Riibe. ' Twietmeyer. ( IJesoer. ' Gnusé. La Haye. Lausanne.. Leipzig Liège chez ^lessieurs : Londres 1 Dulau. • 1 Hachette el C'". 'Nuit. Luxembourg . . V. Buck. Madrid .... ... Libr. Gutenberg. Capdevillc. j Gonzalés e hijos. l F. Fé. Milan ( Dumolard frères. Moscou 1 Hœpli. • Gautier. / Furchheim. Naples . Marghieri di Gtus. ( Pellerano. 1 Dyrsen'ct Pfeiffer. New- Vork . j Siechert. ' Wcstermann. Odessa . Rousseau. Oxford . Parker el C'- Palerme . Glausen. Porto Magalhaès. Prague . Rivnac. Rio-Janeiro .... . Garnier. Rome 1 Bocca frères. ( Loescherel C". Rotterdam Kramers el fils. Stockholm Samson et Waliin. S' Petersbourg. ( Zinscriing. ■ / Wolff. Bocca frères. Turin Brero. ' j Clausen. ( RosenbergelSeilier Varsovie . Gebethiier et Woin j-Frick. \ Gerold cl C". Ziirick . Meyer et Zcller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes i»' à 3i. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-^"; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à Si Décembre i865.) Volume in-4'' 1870. Prix 15 fr. 3. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-l°; iS _ SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. .\. DERBÊsel .\.-J.-J. Solieb.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières jrasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; iS56 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences mur le concours de i853, el puis remise pourcelui de iSSI, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— BecUercher la nature des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Biiunm. In-',", avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. iT 10. TAIU.E DES ARTICLES. (Séance d.. 3 septembre 1894.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMRUES ET DES CORHESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. Pages. M. iMil.ne-Edw.\rds rend compte à l'Aca- mancl de Quatrefages .'|65 demie de la cérémonie qui a eu lieu à \l. F^dmond PEnniER. — Le laboruloire ma- Valleraugue (Gard) le a6 août, à l'occa- ritime du Muséum à l'ilc Tatibou, près sion de l'inauguration delà slatuc'dVl;-- Saint Vaast-la-Hougue (Manche) '|l'5 MÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. M. DE NiC0L.\iEFF. — Sur deux méthodes ■ des nitrates I71 pour l'étude des courants dans les circuits I .M. C. Hue adresse une Note relative au ouverts et des courants de déplacement " Tonnerre en boule j ^7.'] dans les diélectriques et les électrolylcs. 4*'9 ^L Dijcl.\ adresse une Note relative à la M. P. PiCHARD. — Assiniilabililé de la po- ■ prévision de la pluie \~\ tasse, en sols siliceux pauvres, par l'action. CORRESPOIVDAIVCE. M. Paul Serret. — Sur la construction du cercle dérivé de sept droites, ou défini par l'équation o = Sj /, TJ .^ X" -i- Y' — K' . . . . M. Fernand Gaud. — Sur un nouveau do- sage pondéral du glucose M. E. Onimus. - Phénomènes consécutifs à la dialyse des cellules de la levure de Bulletin bibliographique bière 479 M. D. Eqinitis. — Sur le tremblement de 474 ! terre de Constantinople, du 10 juillet 1894. '|8o .M. LÉoroLD Hufto adresse une Note intitu- 478 ' lée ; " Sur un processus relatif aux In- I sectes )) /i'''4 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslios, 55. Le Cérant .* Gauthier- Villars. ^oAcj 1894 SECOND SEMESTKE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR iniTI. liES SECRÉTAIRES PERPETUEIiS. TOME CXIX. NMl (10 Septembre 1894), PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPKIVIEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DB L'ACADÉMrE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, Si. ^1894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des sceances de F Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de I,' Académie. Il- it J,esextraits des Mé noires présentés par un Memb ou par un Associé étranger de l'Académie comprenne! au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même bmite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués pai les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne rej^roduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant cjue l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui (ait la présentation est toujours nommé; maia les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant cpi'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, h' titre seul du Mémoire est inséré dans \e, Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous lessixmois, la Commission administrative fait im Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 10 SEPTEMBRE 1894, PRÉSIDENCE DE M. LCEWY. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. BOTANIQUE. — Truffes {Terfâs) de Tunisie et de Tripoli; par M. Ad. Ciiatin. « An commencement du mois de mars dernier, je priai M. Hanotaux, alors Directeur des Consulats et Affaires commerciales, aujourd'hui Mi- nistre des Affaires étrangères, de vouloir bien faire rechercher et envoyer par nos consuls les Truffes que je conjecturais, d'après la situation géo- graphique des lieux, pouvoir exister en certains pays d'Afrique et d'Orient, notamment à Tunis, Tripoli, Tanger, Salonique, Athènes, Ispahan et Té- héran. M En exécution des instructions qu'avec une grande obligeance M. Ha- notaux s'était empressé de donner, des envois étaient faits dès le mois d'avril par M. le Résident général de France à Tunis et par noire consid à Tripoli. C. R., i8y4, 2' Semestre. (T. CXIX, N° 11.) 63 ( 4S6 ) Truffe (Terfas) de Tunisie. » Résumant la Communication de M. Rouvier, résident général, M. Ha- notaux m'écrivait à la date du i*'' mai : » On ne connaît dans la Régence qu'une Truffe blanche appelée Terfess ( Terfez ou Tei'fâs) par les indigènes. Le Terfess, qui pousse dans les terres argileuses et hu- mides (?) du Sud, ne vient pas sous certains arbres, comme la Truffe de France; d'après les indigènes, sa présence est toujours décelée par une petite plante à laquelle ils ont donné le nom de Arong-Terfess, ce qui veut dire racines de Terfess. » La lettre était ajCCompagnée d'un paquet renfermant quelques tuber- cules et des spécimens de l'herbe dite Arong-Terfess, provenant d'un même point de la truffière. » Par leur poids de 60^'' à i oo^"' et leur forme, par leur peridium lisse, peu coloré, par leur chair blanchâtre assez homogène et leurs sporanges presque ronds et à huit spores, enfin par les spores d'un diamètre de o™"',2o à o™™,23, finement réticulées et à réseau variable et non verru- queuses, les Terfess de Tunisie sont spécifiquement identiques au Ramé de Damas que j'ai nommé Terfezia Claveryi : l'espèce, signalée par M. Pa- touillard, ainsi que d'autres tubéreuses dans ses missions en Tunisie, est la même en Afrique et en Arabie. » Quanta l'Arong-Terfess, connu aussi des Arabes sousles nom?, à^Re gui g et de Samari, il ressort de la détermination faite par le D"^ Bonnet, à qui est familière la flore de Tunisie, que c'est une Cistacée vivace, Y Helianthemum sessilijlorum Pers. (Cistus sessilijlorus Desf.) ( ' ). » Dans la terre assez légère et de teinte ocracée, retirée par lavage des tubercules et des racines de l'Hélianthème, il y avait approximativement, sur 100 parties, 5 de chaux, 2 d'oxyde ferrique, o, 10 d'azote, traces d'iode et d'acide phosphorique. Truffe (Terfas) de Tripoli. » Avec la Truffe de la Tunisie, M. Hanotaux me faisait tenir, en même temps qu'un certain nombre de tubercules, la lettre suivante : » J'ai l'honneur de vous transmettre ci-joints quelques spécimens de l'unique es- (') Les nombreux pieds A' Helianthemum sessilijlorum faisant partie de l'envoi étaient couverts d'une plante parasite, le Cuscuta planijlora. Dans l'hypothèse du parasitisme des Truffes, on voit que l'Arong-Terfàs aurait deuv ennemis à nourrir, l'un sous terre, l'autre au-dessus du sol. ( 487 ) pèce de TruflTes blanches que Ton récolte, vers les premiers jours du mois d'avril, dans la Tripolitaine. » D'après les renseignements recueillis par le Consul général de France à Tripoli, la production de ce tubercule n'atteint guère plus de 3ooo''e, même dans les années où les pluies sont abondantes au mois de février ('). » On récolte les Truffes dans les environs de Tripoli, à Gharsan, dans le Djebel tri- politain, ainsi qu'aux, environs de Tliten et de Mesrata, localités situées sur la côte orientale du vilayet. La qualité de Mesrata est réputée la meilleure. » Il résulte d'informations, recueillies par nos représentants à Tanger et à Salonique, que la Truffe n'existerait ni au Maroc (^), ni à Salonique, ni dans les villayets de Ja- nina, Kossovo, Macédoine et Monastir, ni à Athènes. )) Les tubercules de la Tripolitaine, de la grosseur d'un œuf et plus ou moins piriformes, ont le périderme lisse et peu coloré, la chair d'un blanc jaunâtre, les sporanges à six ou huit spores; les spores, arrondies et du dia- mètre de o™,02o à o'",o26, sont relevées de courts festons répondant à de multiples et fines granulations. » A ces caractères, on reconnaît le Terfezia Boudieri, que j'ai décrit pour la première fois sur des tubercules recueillis dans le sud de l'Algérie (Ba- rika, Biskra, Tougourt, etc.) et dont une variété (Terfezia Boudieri, var. ara- bica) me fut envoyée de Damas avec le Terfezia Claveryi. De Tripoli, ou de Tunisie, les Truffes appartiennentà ce groupe des Ter- fâs à tubercules blanchâtres à périderme lisse, à odeur et saveur nulles ou faibles, qui entrent dans l'alimentation des peuplades du désert. » CORRESPONDAIVCE. MÉCANIQUE. — Sur les équations de la Mécanique. Note de M. Wladimir de Tawenberg, présentée par M. Darboux. (( Le 6 août dernier, M. R. Liouville a présenté quelques observations au sujet de recherches que j'ai communiquées récemment (i5 mai et (*) C'est une remarque faite en tous les pays que les pluies, en certaines saisons correspondant à celle des premiers développements des Truffes, leur sont favorables. (^) Cependant le Tirmania africana et le Terfezia Leonis paraissent avoir été trouvés au sud de la province d'Oran, dans la région des Chotts R'Arbi et Chergui, frontière du Maroc. On peut seulement inférer, des renseignements recueillis, que les Terfàs n'auraient pas de marchés importants au Maroc. ( 488 ) 3o juillet) à l'Acarlémie. Je demande la permission de revenir un instant sur ces questions, » Considérons la forme quadratique (i) iTdt-=^ ^'^ai^dxidx^. et le système de Lagrange correspondant que l'on peut écrire' ^a^^dx'i^ -h/i{x')dt = o, ou encore, en observant que /, est homogène et du second degré en OC ^^ . . . , oc 1^ , (2) ^ai^dx'^ + 2 î dSi'^^'^* ^ '''^'^'^' ^^^'^ "" °- * /.■ » On sait depuis Lagrange que le système d'équations (3) lj(dx, dx')= o, dxi — x- dt ^ o est invariant par la transformation X,= ?,(^, ...,a?„), c'est-à-dire se change en un système analogue (4) L,(afX, rfX') = o, dX^-X'.dt = o. )) Cela posé, on démontre aisément la propriété suivante des formes linéaires lj{x,x'). Quelles que soient les variables indépendantes x , oc„,x\ x\^, on a (5) li = ^->;iU, k pourvu que les variables X, X' soient définies par (6) X,-=?,(ic ,x„), X, = ^.r, +...+ ^.r„. En d'autres termes, le système de formes linéaires l(dx, dx') est invariant ( 489 ) par la transformation (6), ce que l'on exprime aussi en disant que le sys- tème d'équations (^n\ li(dx, daf) = o est invariant. La réduction de la forme T est ramenée à celle du système(7). Le système linéaire, lié k la forme T, que j'ai considéré dans mes deux Notes est équivalent au précédent; on l'obtient en résolvant le système (7) par rapport aux dx' . » S'appuyant sur sa Communication du 7 octobre 1889, M. H. Liouville déclare que cette métbode d'étude de la forme T lui appartient. J'ai cepen- dant la conviction que le lien simple qui existe entre la forme T et les formes l{dx, dx'), a échappé à ce savant géomètre. Je ne puis que laisser à l'Académie le soin d'apprécier si sa réclamation est justifiée. » Je ne veux pas exagérer l'importance de mes Communications, en discutant les questions de détails soulevées par M. Liouville et qui sont relatives à ma première Note (i5 mai); ses citations n'ont pas modifié mon opinion. M. Liouville reconnaîtra dans le Mémoire, qui va paraître, que je n'oublie pas d'indiquer les travaux nombreux qui ont des relations avec mes modestes i-echerches. Si je ne l'ai pas fait dans la Noie en question, c'est simplement parce que cela m'aurait entraîné trop loin. « ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le problème de Pfaff. Note de M. A.-J. Stodolkievitz. « Les conditions d'intégrabilité, obtenues dans ma première Note de 1892 sous la forme (i) A, = A, = A3 = A,, = A5 = o, peuvent être simplifiées. Les déterminants mineurs du déterminant gauche symétrique de degré impair ont un diviseur commun et, par conséquent, le système (i) représente une seule équation en forme de la fonction de Pfaff {le, l, r) (i, m, r) ~ (i, l, r) {k, m, r) + (/, m, r) (i, /,-, r) = o, où (p, (7, t) ont une signification connue (8). ( 490 ) » L'équation différenlielle totale (3) X, dx^ + Xo fiteo -f-. • • -f- X„ dx^ = o, si n^7, peut avoir trois intégrales et, clans ce cas, les coefficients X,- doivent satisfaire à certaines conditions que nous déduirons plus bas. Admettons que les intégrales de l'équation (2) sont en même temps des intégrales du système des trois équations (3) Aj,,c?a;, -(- A,,-,^a72 + ...-t- Aj,„r/>r„ = o (5 = 1,2, 3), dans lesquelles A^,, satisfont à des conditions connues [i,k,l ^ \, 1, . . .,n). » Outre cela, pour les coefficients des équations (2) et (3), il existe des liaisons (5) A,,;i+ A2,A+ A3,i = aXA (^ = 1,2 n), où a. exprime une fonction inconnue. » Désignons ^2,*+ A3 ;t= Y^; alors pour l'équation Y, dx, + Y„ dx^ -h . . . + Y„ dxn = o, nous pouvons écrire les conditions correspondantes dans la forme (6) {k, /, r) (i, m, r) — (/, /, r) (k, m, r) -+- (/, m, r) ( i, k, r) = o, où le symbole (p, c, t) exprime (p,.,T)_Yp(^^-^— j + Y,^^-^j+\,(^— -^^j. » De cette manière, à l'aide des équations (4) et (6), nous formerons (491 ) le système que voici : (7) A,,iQ*,/ -f- A,,A Q/,, + A,,, Q,,A = o, A,,,QA,,„-f- A,,/^ Q,„,/+ A,,,„Q,-.A = o, A,,,QA.r + A,, A Q;.,,- + A,,^ Q,-;t = o, A,,,Qa,, + A, ,i Q,,,- + A,,j Q,.,^ = o, A|,,Q;.m + A,y Q,„ , -t- A, „,Q,,; = o, A,,iQ;,r + A,,; Q^., -f- A,,^ Q,-.; =o, A,,jQ/,. +A,,, Q,,, +A,,^Q,-; =o, A,,,Q„,r + A, ,„Q^, 4- A, ,. Q,-,,„= o. A),iVm,j 4" A, ,„(J^, + A, j (^^■,„= o, A,.,Q... + A,,,. Q,,- + A,,, Q,-, = o, {/c, l, r) (/, m, r) — (i, /, /•) (k, m, r) + (/, m, r) (i, k, r) = o, {k, l, s) (i, m, s) — (/, /, s) (k, m, s) + (/, m, s) (i, k, s) = o, (k,l,s)(i,r,s) — (i,l,s)(k,r,s) -h (/, r,s)(i, k, s) — o, ( k, m, s) {i, r, s) — (i, m, s) (k,r,s) ■+- (m,r, s)(i, k,s) = o, (/, m, s) (i, r, s) — (i, m, s) (/, r, s) -h (m, r, s) (i, l, s) = o, (l,m,s) (k,r,s) — (k,m,s)(l, r,s) + (m,r,s)(k, l,s) — o, dans lequel, pour abréger, nous écrirons Qa.i Oxh (a, b = i, k, I, m, r, s). » En mettant xXj — A, y au lieu de Yy dans les symboles des six équa- tions finales du système (7), il viendra A., JxXt: (JaXpN (9aXn _^aXp\_ / )■ OÙ le symbole (p, c, -r) désigne (8) („ „ ,) = X, (g - g) + X. (^-^ - g) + X. (g - f ;). » Si l'on éliminait toutes les quantités Q entre le système (7), après ( 492 ) l'avoir simplifié et abrégé, on aurait pour résultat une équation [(/, m, s) (k, r,s) — (k, m, s) (/, r, s) -+- (m, r,s') {k, l, .v)]A,,,- — [(/, m, s){i,r,s) — (i,m, s)(/,r,s) + (m,r,s)(i,l, 5)]A,,a + [(/c, m, s) (i, r, s) — (i, m, s) (k, r, s) +- (m, r, s) (i, k, s)]A,j — [(k, l, s) (i, r, s) — (i, I, s) (k, r, s) -h (/, r, s) (i, k, *)] A,,;„ -i-[(k, l,s)(i,m,s) ~ {i,l,s)(k,m,s) -h (l,m,s) (i, k, s)]k,^r — [(k, l, r) (i, m, r) — (i, /, r) (k, m, r) -h (/, m, r) (i, k, r)\ A,.,= o. » En changeant les indices, nous écrirons sept équations semblables, et notamment : pour l'équation deuxième, nous mettrons l à la place de s, ou emploierons la substitution ; pour la troisième, nous emploierons la substitution ' ; pour la quatrième ' ' ; pour la cinquième t, s, r, m j , ■ -, ( t, s, r, m, l \ p , , ; pour la sixième , , ; enfin, pour la septième s, r, m, l ) ' ( s, r, m, l, k \ ^ i t, s, r, m, l, k } s, r, m, l, k, i ) » Le déterminant du système ci-dessus des sept équations sera égal à zéro, comme gauche symétrique de degré impair et, par conséquent, nous aurons A,,- : A,,, : A,, : A,,,„ : A,, : A,,, : A,,,= w, : w, : VV3 : w, : w, : w„ : w„ où Ws désigne les déterminants mineurs du déterminant susmentionné. Parce que Ton peut déduire le même système et pour les coefficients A,,*, de même que pour A.^/^, il résulte facilement la conclusion que les déter- minants mineurs Wj doivent être égaux à zéro. Les déterminants W^ ont un facteur commun et représentent une seule condition d'intégrabilité dans la forme de la fonction du Pfaff : (A-, /, m,r, () [(i, l,m,s, t) (i, k, r, s, t) — (i, k, /??, s, l) (i, /, r, s, t) -h (i, k, l, s, t) (i, m, r, s, t)\ — («', /, m, r, t) [{k, l, m, s, t) (i, k, r,s,t) — (i, k, m, s, t)(k, l, r, s, t) + (/, k, l, s, t) (k, m, r, s, t)] ->r (i, k,m, r, t) \{k, l, m, s, t) (i, l, r, s, l) — (/, /, m, s, l) (k, l, r, s, t) -+- (ï, k, l, s, t) (/, m, r, s, t)] — (i, k, l, r, t)\{k, l, m, s, t) (i,m,r,s,t) — {i,l,m,s, t)(k,m, r, s, t) -+- (i, k, m, s, t) (/, m, r, s, t)] -h(i,k,l,m,l)[{k, /, r, s, t) (i,m, r, 5, /") — (/, /, r,s, t) (k, m, r, s,t) -+- (i,k, r, s, t) (/, m, r, s,t)] = o, (9) (493 ) où, pour abréger, nous avons employé la désignation : (p, -7, T, l, .XoY, - ies=XY-R-, oîi X| Y,, X2Y2 désignent deux angles droits, ayant pour sommet commun l'un des foyers considérés, et orientés arbitrairement autour de ce foyer. » D'où il suit que, pour une parabole déterminée P^^, défmie par N — i tangentes, le foyer et la directrice de la « parabole polaire » , P., se pourront définir, a priori : la directrice, parN — i de ses points; le foyer, par autant de cercles se croisant en ce foyer. Et l'on saura construire ces cercles, ou déterminer ces points de position, tout au moins pour « = 3. Tous ces résultats sont d'ailleurs en évidence dans les identités ci-dessus (A) ou (B), rendues homogènes de la façon accoutumée. » 3. Dans le problème précédent, c'est le centre du cercle dérivé de sept droites qui aura seul à intervenir dans les constructions finales ; comme il arrive d'ailleurs dans plusieurs autres cas. Le rayon du cercle devenu alors inutile, c'est l'indication que l'on doit pouvoir en déterminer le centre, séparément et autrement, par une voie qui nous mènera ensuite plus aisément là où nous voulions arriver. » Or, si l'équation initiale (i) o=S^-V,T';~X^-4-Y^-R^ ou ici o = 2;/,T^ = X-+Y^'-R^ ne nous fournit aucun renseignement sur la position du centre cherché o = X = Y"; d'autre part, il résulte immédiatement de notre analyse que la forme consécutive [ o = i:f-'/;T;"^' + const. = X^-f-Y=- R2 (I') ( o = I ;/; t;- + const. ees x- + y= - r- représenterait un cercle ayant son centre sur une droite déterminée, que l'on saurait construire, si l'on savait construire le cercle déterminé com- pris dans l'équalion -I ', i , — '1, -'i '1 !-, — o. D'où il suit que le problème général de la détermination du centre serait ( 495 ) abaissé d'un degré, si l'on savait réduire la forme (i) en la forme (i'); et, en particulier, que le centre du cercle dérivé de sept droites sera connu, dès que nous aurons pu remplacer, au moins de deux manières diffé- rentes, la somme des sept cubes qui composent l'équation de ce cercle, par une somme de quatre carrés, ou de quatre carrés plus une constante. » Or, cette rédurtion est possible, en effet; et l'on peut la réaliser géo- métriquement, de 35 manières différentes, à l'aide des considérations qui suivent, fondées, d'une part, sur la notion antérieure (') de la « conique » dérivée cubiquementde cinq droites » ou définie par une équation de la forme o = 2j /, T'*^ Ajs^H- 2Bay -f- ...; d'autre part, sur l'identité évi- dente du cercle unique et déterminé, dérivé de sept droites, et du cercle, pareillement unique et déterminé, dérivé linéairement de trois de ces 21 co- niques, dérivées elles-mêmes des sept mêmes droites T,, To,...,T,, prises cinq à cinq, de toutes les manières possibles. » Pour le démontrer, séparons quatre quelconques des sept droites don- nées, par exemple, les quatre dernières 4. 5, 6, 7; et pour n'avoir à em- ployer que les seules propriétés descriptives de la conique dérivée de cinq droites, considérons spécialement les trois seules coniques S, = o, 82=0, 83 = 0 dérivées, une à une, des pentagones (T4567), (24567). (34567); et, parce qu'il a été établi, en premier lieu (-), que « la conique dérivée » des côtés d'un pentagone a pour centre le centre même de la conique » inscrite à ce pentagone » marquons d'abord, sur la médiane M du quadri- latère circonscrit commun (4567), les centres respectifs de ces coniques incidentes, inscrites aux pentagones ci-dessus, ou les centres mêmes des coniques » Enfin, comme il a été établi, en second lieu, qu' «un groupe de cinq » droites étant donné, la médiane du quadrilatère résultant de quatre quel- » conques d'entre elles représente, pour la conique dérivée des cinq » droites, le diamètre des cordes parallèles à la cinquième », il s'ensuit (') Comptes rendus, 24 aoùl 1891, p. Saô. C-) Ibidem. ( 496 ) que si, par les centres précédents c,,C2,r,, nous menons des parallèles T',, T'^, T'g aux droites i, 2, 3, chacune des trois coniques dérivées S,, Sj, S3 se trouvant rapportée, dans les droites M et T',, M et T,,, M et T',, à un sys- tème de diamètres conjugués, les fonctions correspondantes S,, Sj, S3 s'ex- primeront linéairement en M^ et T',", M" et T.;, M^ et T^. Ce qui entraîne, pour le cercle dérivé linéairement de nos trois courbes, ou pour le cercle cherché, une équation de la forme (X) mM^ + i'/, T',' + const. = o. » Supprimant la constante, l'équation (X') ' m^V + l]lX' = o représente un cercle concentrique au ceicle cherché. Or les cercles con- tenus dans la forme (X') dépendant linéairement d'un paramètre unique, tous ces cercles se coupent dans les deux mêmes points, et leurs centres se trouvent distribués sur une même ligne droite. D'ailleurs, quatre points de cette droite se peuvent assigner a priori, qui sont les points de rencontre des hauteurs des quatre triangles auxquels donnent lieu les côtés du quadrilatère mt;t;t;, pris trois à trois, ou les centres respectifs des cercles, conjugués à ces triangles, et compris dans la forme ci-dessus (X'), où l'on ferait alternati- vement o ^ m^ l, ^1^ = 1^. » La droite résultante, ou la directrice de la parabole inscrite au quadrilatère MT, T^Tg, fait donc un premier lieu du centre du cercle 763 cherché. D'ailleurs,, ce quadrilatère « résolvant « est susceptible de ' ou 35 déterminations distinctes, comme le quadrilatère initial (4567) qui l'a fourni. On aura donc en tout 35 droites se coupant au centre cherché. » ENTOMOLOGIE. — Sur les Diptères nuisibles aux Céréales, observés à la Station entomologique de Paris en 1894. Note de M. Paul Marchal ('). « Parallèlement aux ravages qu'exerçait dans l'Ouest la Cecidomya (') J'adresse ici mes remercîments à MM. Le Cler, président du Conseil géntiral de la Vendée, Berthault de la Roche-sur-Yon, Larvaion de Poitiers, d'Encausse de la Haute-Garonne, Demazure du Gers, iMufl" du Tarn, qui m'ont procuré la plupart des documents et des matériaux que j'ai eus à ma disposition. ( 497 ) destriiclorSay, qui ancanliL dans certains points la totalité fie la récolte du blé, un Diptère du même genre dévastait les avoines du Poitou et de la Vendée. Lorsque l'insecte me fut signalé de Poitiers le 8 juin, sur des avoines d'hiver, on trouvait encore quelques individus à l'état de larves blanches; mais la plupart se présentaient déjà à l'état de pupes brunes (piiparia) entièrement comparables à celles de la Cecidomya deslructor, aux atteintes de laquelle l'avoine a pourtant été jusqu'ici considérée comme ré- fractaire. Si l'on vient, en effet, à ouvrir le puparium du Diptère en question pour examiner la larve qu'il contient, on constate que la similitude avec la Cecidomya destructor cesse d'exister, et que la larve offre d'une façon con- stante une spatule sternale hastiforme, terminée par une pointe impaire, tandis que celle bien connue de la Mouche de Hesse est en forme de four- chette. La multiplication de cette Cécidomye de l'avoine a d'emblée pris celte année un très grand développement et s'est étendue sur une surface considérable du Poitou et de la Vendée. J'ai trouvé jusqu'à 21 pupes au pied d'une même tige; la plante attaquée est renflée à sa base, en forme de bulbe, par le nombre des pupes qui s'y abritent; elle est arrêtée dans son développement, et se dessèche le plus souvent, après avoir à peine atteint quelques centimètres de hauteur. Les pupes sont logées au niveau du col- let, du premier, du deuxième, ou plus rarement du troisième ou du qua- trième nœud. Aucune Cécidomye n'ayant encore été signalée comme nui- sible aux avoines, il y a lieu de penser que nous avons affaire à un nouveau parasite redoutable pour cette culture et sur lequel il importe d'attirer l'attention. Les éclosions nous apprendront s'il s'agit d'une espèce dis- tincte, ou d'un cas curieux de dimorphisme larvaire déterminé chez la Ceci- domya destruc/or par la plante nourricière. Quoi qu'il en soit à cet égard, il importe, pour entraver le développement de ce parasite, d'avoir recours aux mêmes mesures préventives que celles qui ont été préconisées contre la Mouche de Hesse. » La Cecidomya destructor Sav, dont M. le professeur Laboulbène a ré- cemment entretenu l'Académie et sur laquelle M. le professeur Brocchi a présenté un rapport au Ministère, a ravagé les blés et les seigles, non seulement dans la Vendée, mais encore dans la Loire-Inférieure, dans la Charente, dans la I,oire (Forez), dans le Gers, la Haute-Garonne et leTarn. La Vendée a été le plus cruellement atteinte. On évalue à environ moitié le déficit pour le Bocage vendéen, c'est-à-dire pour les deux tiers du départe- ment, n a été remarqué, dans le Gers et la Vendée, que les blés atteints par la Cécidomye émettent pendant l'été des drageons, qui restent verts ( 498 ) et s'élèvent à peine au-dessus de terre au moment de la moisson. Us échap- pent ainsi à la faux du moissonneur et peuvent fournir un asile tout préparé pour la ponte de la seconde génération. Cette circonstance constitue une raison de plus pour appliquer la seule mesure rationnelle qui , avec l'ensemencement tardif, et, lorsque les circonstances le permettent, l'al- ternance des cultures, soit applicable contre la Mouche de Hesse, c'est- à-dire la destruction par le feu des chaumes qui restent sur pied après la moisson. » La Cecidomya (Diplosis) trilici Kirb. a aussi exercé ses ravages dans la région vendéenne. Les épis de blé envoyés de la Roche-sur-Yon m'ont fourni de nombreux puparia transparents, renfermant la larve de la Cé- cidomye, qui se préparait à la nymphose à l'intérieur même des glumes. Ce fait montre que la larve, arrivée au terme de sa croissance, saute à terre moins souvent qu'on ne le suppose généralement; et il en résulte, au point de vue pratique, la nécessité de détruire ou de faire consommer rapidement la menue paille et les résidus du battage. » IjCs céréales ont eu aussi cette année à souffrir, dans diverses régions, des attaques des Muscides ( ' ). » l'Oscinis pusilla Meig. est éclos en nombre vers la fin de juin, des avoines envoyées du Poitou et qui étaient attaquées en même temps par la Cécidomye mentionnée plus haut. La larve de cette Oscinie ronge la sommité des tiges et le panicule en voie de formation, puis se transforme en pupe entre les gaines foliaires. » Les attaques des Chlorops paraissent avoir été assez localisées, et ces insectes que j'ai obtenus de l'ouest (Vendée) et du midi, semblent s'être, cette année, développés d'une façon sporadique, sans grand dommage pour l'agriculture. )) Enfin j'arrive à un Muscide, la Camarota jlavitarsis Meig., dont l'évo- lution était inconnue et qui n'avait jamais jusqu'ici été considéré comme nuisible aux céréales. Cet insecte est éclos en nombre, à la fin de juillet et au commencement d'août, de blés envoyés de la Haute-Garonne (Laura- (') il existe dans les'auleurs une confusion extrême, au point de vue de l'identifi- cation de ces insectes, surtout lorsqu'il s'agit des Muscides de petite laille, encore si incomplètement décrits, auxquels nous avons alTaire. M. Gazagnaire, secrétaire de la Société entomologique de France, qui depuis des années s'occupe presque exclusi- vement des Diptères, a bien voulu déterminer ceux dont il est question. Je l'en remercie vivement. ( 499) guais) et du Tarn. Les tiges atteintes par la Camarota sont arrêtées clans leur croissance, ne dépassant guère 3o'^"' de hauteur, et l'épi ne se déve- loppe pas. La larve, observée vers le i5 juin, attaque la partie terminale, correspondant à l'épi en voie de développement; elle détruit ainsi l'axe sur tout son parcours, de haut en bas, ne laissant derrière elle que des fibres brunes dissociées. Arrivée au premier nœud supérieur, ou s'arrètant avant d'y parvenir pour se préparer à la nymphose, elle se retourne alors de façon que la mouche qui sortira par l'extrémité céphalique de la pupe ait le chemin libre devant elle. J'ai trouvé jusqu'à quatre et ciaq pupesdans la même tige terminale, les unes occupant l'axe même de la plante, la plu- part étant placées entre des gaines foliaires, plus ou moins extérieures. Lorsqu'il vient d'éclore, et avant même de déployer ses moignons alaires, l'insecte rampe entre les gaines foliaires, pour se dégager à leur extrémité supérieure. Aussi arrive-t-il parfois que ces gaines rétractées par la dessic- cation sont serrées contre l'axe, de façon à fermer toute issue, et l'insecte meurt sans avoir pu gagner l'air libre. « La larve se dislingue de celle des Chlorops par les deux gros tubercules stigma- tiques, situés à son extrémité postérieure, et qui, vus dorsalement, ont une forme très caractéristique, rappelant celle du fer d'une hache. La pupe conserve ce caractère; elle présente aussi à son extrémité antérieure deux petites cornes céphaliques, munies de plusieurs nodosités, analogues à celles des pupes d'Oscinies. L'insecte adulte de 2""°, 5, noir bleuâtre, avec la face blanche, le front fauve, l'extrémité des jambes et les tarses fauves, est remarquable par sa tête déprimée, sa face horizontale et ses ailes voûtées sur l'abdomen. » Outre la Camarota Jlaiitarsis, les blés de la Haute-Garonne et du Tarn m'ont donné, en assez grand nombre, une autre Mouche qui éclôt dans le courant de juin. Ce Diptère est un Elachiptera, présentant les caractères de VE. cornuta Meig. » On voit, par ce qui précède, que tous les Diptères nuisibles aux céréales sont encore loin d'être connus. Il nous importe pourtant d'être renseignés d'une façon précise sur les ennemis auxquels elles se trouvent exposées. Bien des cultures, dont on attribue le dépérissement à une maladie phy- siologique ou autre, peuvent n'avoir pour cause de leur déchéance que la présence d'un insecte encore ignoré ou mal étudié, dont il convien- drait de connaître l'évolution biologique, pour être en mesure défaire face à la marche envahissante du fléau. » ( 5oo ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur la chute des bolides et aérolithes tombés dernièrement en Grèce. Note de M. C. Maltézos, présentée par M. A. Cornu. « Pendant ces derniers temps (juillet-août), une quantité notable de bolides et aérolithes est tombée en Grèce ; leur chute a été accompagnée de phénomènes curieux, dont quelques-uns rares, et dont je vais décrire les principaux. » Le 20 août, en des'cendanl par le chemin de fer d'Athènes à Phalère vers 8''4o'" du soir, j'ai vu un bolide présentant l'aspect d'un globe blanc, assez volumineux, en- touré d'une atmosphère verdàtre. Sa vitesse m'a paru insignifiante. Après quelques instants, il a été caché à ma vue par le mont Pentélique. » Je passe tous les autres bolides, pour décrire les phénomènes remar- quables observés le 19 juillet ilernier. Ces phénomènes ont été rapportés par des journaux quotidiens grecs, et une partie m'en a été confirmée par des témoins oculaires. Voici les faits : » Le 19 juillet, les habitants de Boiai (Boixï) ont vu en plein midi un bolide, des- cendant avec une grande vitesse, d'après eux; ce bolide s'est soudain arrêté, et il est resté suspendu dans l'atmosphère, en laissant derrière lui une ligne brillante accom- pagnée par de la fumée. Après cinq minutes de suspension, juste à midi 12™, un bruit épouvantable a été entendu, et le bolide s'est dirigé vers le plus haut sommet du mont Crilhen, et, en continuant sa marche, est tombé dans la mer avec un nouveau bruit ('). » Le même jour, et presque à la même heure, a été signalée la chute de bolides et aérolithes en différents points de la Crète (Candie). » Un nuage noir, isolé, ayant fait explosion, on a vu un corps lumineux, ayant la forme d'un cône renversé, qui, se mouvant du sud-est vers le nord-ouest, es', tombé dans la mer, près Héracléion. » Le plus curieux est l'analogie frappante avec la chute du météore de l'Aigle dé- crite par Biot. C'est la même provenance apparente (nuage noir, isolé) ; c'est la même direction. » Un peu plus tard, d'après ce qu'a écrit le sous-préfet de Selinos (Crète), s'est produit la chute de deux aérolithes et d'un bolide, dans son district. Tous les trois venaient de l'est; l'un d'eux est tombé sur le sol, sans rien de particulier; le deuxième, ayant la forme et la grosseur apparente d'un vase étrusque, est tombé, au-dessus du village Sarakina-Gregoriana, près de la partie nommée Sternes {Réservoirs), sur un (*) Ce qu'il y a ici de rare, et peut-être d'exagéré, c'est l'arrêt brusque du bolide et sa suspension pendant cinq minutes. ( 5oi ) bloc de pierre qu'il a mis en luorceaux. Cet efTet de l'aérolilhe, de briser des blocs de pierres, a été signalé aussi dans une autre chute ultérieure. » Enfin le bolide, ayant une longueur apparente de 2™, a passé tout près de la mai- son préfectorale, est descendu jusqu'à un certain point, presque jusqu'au sol, au-des- sus des terrains nommés Constantin; puis, changeant de direction et se mouvant très vite parallèlement au sol, il a disparu vers le nord-ouest. » La chute de ces météores, tombant le même jour et presque à la même heure (midi), dans une étendue comprenant la Crète et la partie sud-est du Péloponèse, prouve qu'ils ont une provenance commune ('). » Si, dans ces descriptions, les faits n'ont pas été exagérés, il y au- rait trois phénomènes obscurs : le premier, c'est la nature du nuage d'oîi a paru venir l'aérolithe de Héracléion ; le deuxième, est l'arrêt brusque du météore de Boiai et sa suspension pendantcinq minutes; enfin le troisième, de la même catégorie, est le changement de direction du bolide Selinos et son mouvement parallèle au sol. » A 3 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret, La séance est levée à 4 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus da.ns la séance du lo septembre 1894. Bulletin astronomique, publié sous les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. F. Tissera.nd, Membre de l'Institut, avec la collaboration de MM. G. BiGOURDAN, O. Callandreau et R. Radau. Tome XI. Sep- tembre 1894. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894; i fasc. in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées, publié de 1873 à 1884 par H. Resal. Quatrième série publiée par Camille Jordan, avec la collabo- (') Peut-être étaient-ce les morceaux, d'un même bolide qui aurait fait explosion plus haut dans l'atmosphère et qui n'aurait pas été visible à cause du jour. C. R., 1894, a- Semestre. (T. CXIX, N' 11.) "5 ( 5o2 ) ration de MM. Lévy, A. MAJN^'HEIM, E. Picard, H. Poincaré, H. Resal. TomeX. Année 1894; fasc. n°2. Paris, Gauthier-Villars et fils; i fasc. in-4''. Leçons cliniques sur les ténias de l'homme, par L.-I.-B. Béranger-Féraud, membre correspondant de l'Académie de Médecine. Paris, O. Doin, 1894; I vol. in-S". (Présenté par M. le Baron Larrey.) Dispensaire Furiado-Heine. Statistique décennale: 1 884-1 894. Paris, imp. Chaix, 1894; I vol. in-4°. (Présenté par M. le Baron Larrey.) De la précision dans les Sciences expérimentales, par C. Decharme. Amiens, Ivert et Tellier, 1894; i vol. in-8". Détermination des vitesses des projectiles au moyen des phénomènes sonores, par le capitaine Gossot, de l'Artillerie de la Marine. Paris, Berger-Levrault et C'*, 1891; 1 vol. in-8°. L'Astronomie. Revue mensuelle d'Astronomie populaire, de Météoro- logie, de Physique du globe et de Photographie céleste, publiée par Camille Flammarion. N° 9. Septembre 1894. Paris; i fasc. in-8°. Bulletin de V Académie royale de Médecine de Belgique. IV^ série. T. VIII, 11° 7, année i8g4. Bruxelles, F. Hayez, 1894*, i vol. in-8. Bulletin de l' Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg. Nouvelle série IV (XXXVI), n°^ 1 et 2. Mars 1894; 2 vol. in-4°. Congrès géologique international. Compte rendu de la 5*^ session, Washing- ton, 1891. Washington, iSgS; i vol. in-4°. Archives italiennes de Biologie, sous la direction de A. Mosso, profes- seur (le Physiologie à l'Université de Turin. Tome XXI. Fasc. III. Turin, Hermann Loescher, 1894; i vol. in-8°. Proceedings and Transactions of the royal Society of Canada for tlie year iSgS. Volume XI. Ottawa, 1893; i vol. in-4°. Annali delV Vfficio centrale meteorologico e geodinamico italiano. Série seconda. Vol. XV. Parte I, 1893. Roma, 1894; i vol. in-4°. ( 5o3 ) ERRATA. (Séance du 27 août 1894.) Note de M. Paul Vernier, sur la transformation des équations canoniques du problème des trois corps : Page 453, ligne 17, au lieu de par les foi-milles, lisez par la fonnule. Même page, ligne 21, après annulées, ajouter seront écartées. Même page, ajouter avant la remarque I : « On voit donc qu'il est toujours possible d'obtenir plusieurs systèmes canoniques de huit équations réduisant par conséquent à sept le nombre des intégrations. Les considérations précédentes donnent d'ailleurs le moyen de résoudre cette question. » Page 454. ligne 3, au lieu de j, := /•, cosa, cos(3,-, lisez j, =; /■, cosa^ sin p,. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguiièremenl le Dimanche. Us forinoiil, à la fin de l'année, deux volumes in-^". Deux blés, l'une par ordre alphabétique de malières, l'autre par ordre alphabétique do noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du \" janvier. Le prix de rnriement est pxé iii/isi r/uUI mit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, '.st. chez Messieurs : en Michel et Médan. 1 Gavault St-Lager. ger l Jourdan. Ruir. tiens Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin. gers ! , ( Lachese. yonne Jérôme. iançon Jacquard. Avrard. 'deciux ,' Duthu. • ' Muller (G.). iges Renaud. / Lefouriiier. 1'". Robert. J. Robert. V' Uzel Caroir. Baër. Massif. ambery Perrin. 1 Henry. I Marguerie. 1 Rousseau. ( Rihou-Collay. , Lamarche. on Ratel. f Damidot. \ Lauverjat, [ Crepin. ., > Drevel. moble ! ( Gratier. Hochetle Foucher. \ Bourdignon. ( Dombre. Lefebvre. Quarré. Lorient. erbourg vmont-Ferr. chez Messieurs : \ Baumal. ( M°" Texicr. Bernoux et Cumin Georg. Lyon ( Mégret. (Chanard. Vitte. Marseille Ruai. „ , ,,■ (Calas. Montpellier J ^^^,^^ Moulins Martial Place. j Jaripies. Nancy Grosjean-.Maupin. ( Sidol frères. I Loiseau. / M"* Veloppé. ( Barnia. ( Visconti et C'". On souscrit, à l'Étranger, Nantes Nice. Ninies Thibaud. Orléans Luzera y. . . i Blancliicr. Poitiers ,^ , ( Druniauu. Rennes Plihon t Hervé. Rocheforl Girard (M""). ( Langiois. Rouen , ". ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. \ Bastide. Havre. Toulon.. Toulouse I liumèbe. ) Gimct. ( Privât. , Boisselier. Tours j Pérical. ' Suppligeon. ( Giard. ( Lenialtre. Valenciennes. Amsterdam. chez Messieurs : j Feikenia Caarelsen Berlin. I et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Ashor el C'«. Dames, l'riediander el fils. I Mayer et Mïdler. Bg,;ig l Schmid, Francke el I C'°- Bologne . . Zauichelli. j Ramiot. Bruxelles Mayolezel.Xudiarte. I Lebègue el C". \ Haimaiin. I R.inisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Caiiimermcyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hosl et tlls. Florence Lœscher el Seeber. Gand Hoste. Bucharest. Gènes . . . Genève.. . La Ha) e . ■ Lausanne.. Beuf. , Cherbuliez. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. ^ Benda. ' Payot. Barth. Brockbaus. Leipzig { Lorentz. Max RCibe. Twielmeyer. ( Desoer. / Gnusé. Liège. chez Messieurs : J Dulau. Londres Hachette el C'v ' Null. Luxembourg . ... \'. Biick. / Libr. Gutenberg. Madrid Capdeville. 1 Gonzalès e hijos. l F. Fé. Milan ' Dumolard frères. ' ' Hœpli. Moscou Gautier. / Furchheim. l^'aples Marghieri di Gius. ' Pellerano. 1 Dyrsen el Pfeiffer. Neiv-l'ork . Stechert. Weslermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el G" Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. \ Loescher el C''. Rotterdam Krainers et fds. Stockholm Samsun et Wallin. l^ Zinserling. ( Woitr. I Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg el Sel I ler Varsovie Gebethner et Wolfl Vérone Drucker. { Fpick. i Gerold el C". Ziirich Meyer el Zeller. Rome . S'Petersbour; Turin . Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes i"à 31. — (3 .'Voût i835 à 3i Décembre i85o. ) Voiuine in-4'; i8i3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865. ) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : )me I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. ,A. Derbêscl \.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbaliuns qu'éprouvent les létes, par M. Hansen.— Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phéaomènes digestifs, parliculiérement dans la digestion des matières ses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i8ô6 15 fr. )me II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedbn. — Essai d'un' réponse à laqucslloude Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences : le concours de i853, el puis remise pourcelui de i85'î, savoir : « Éludier les lois delà dislribulion des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- enlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparinin ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature :s rapports qui existent entre l'étal actuel du régne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4'', avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" H. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 10 septembre 181)4.) aiEMOIRES ET COMaïUNlC AXIONS DES MRMniiKS ET DES CORiiRSPONnANTS DR L'ACADÉMIE. M. Ati. CuATiN. — 'l'iijlVes (Tevfàs) de Tunisie el de Tripuli . COIUIESPONDAIVCE. Pages. 49" M. \Vl. de Tannenberg — Sur les équa- ' sur qiielques-uncs de ses applicalious. . . . -'ig^l lions de la Mécanique • 4^7 M. V.-J. Stodolkif.vetz. — .Sur le prnblénie de PfalT 489 M. Paul Serret. — Sur une autre délernii- nation du cercle dérive de sept droites el Bulletin BiBLioGR.4PmQUE ;>oi ErR VT V 5o'J sur quelques-unes de ses applicalious. . . . M. Paul Marchal. — Sur les Diptères nui- sibles aux céréales, observés à la Station enlomologique de Paris en 1894 M. C. Maltezos. — Sur la chute des bolides el aérolilliéi (oinln^ dernièrement en Grèce.. PARIS. — IMPRIMERIE (ÎAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands- A ufîumins, 55. Le Cerant : Cautuieb-Villaiis. OCT 20 I89i 1894 SùhOj SECOND SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAK MiTI. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOaiE CXIX. NM2 (17 Septembre 1894), PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. " 1894 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séaaxes des ^3 juin 18G2 et 24 mai 1870. Les Comptes rendus hehdomadaii es des sceances de [Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. t Article 1*'. — Impressions des travaux de l' Académie. I,esextraits desMéiiioires présentés p;u- un Membi c ou par un Associé étranger de l'Académie comprennoiil au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communicationsverbales ne sont mentionnées dans lès Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenanic, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pnges accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués pai- les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils dotaient lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'im|jression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont cju'autant que l'Ac idémie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à F Académie. Les Mémoires lus ou |)résentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou (iorrespondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bo/i à tirer de chaque Membre doit être remis à l'impi imerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être reiuis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré (]ans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Ar.TicLE 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions dcmantlés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. OCT2O1094 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 SEPTEMBRE 1894, PRÉSDENCE DE M. LCEWy. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Acadéinie la mort de M. Iler- mann von Eelmhollz, Associé étranger, décédé à Charlotterdjurg le 8 sep- tembre iSg'î, dans sa soixante-treizième année. GÉOLOGIE. — Les Académies réunies représentées à la session de l' Association géodésique internationale à Inspruck. Note de M. H. Faye. « Je n'ai qu'un mot à dire à l'Académie pour lui rendre compte de la mission dont elle m'a chargé à Inspruck. Les délégués anglais et ceux des Académies de Munich, de Vienne, de Leipzig et de Gœttingue ont été par- faitement accueillis par l'Association géodésique internationale ; il a été con- venu qu'à l'occasion du renouvellement de nos conventions en octobre G. R., 1S94. î' Semestre. (T. CXIX, ^' 12. ^ ^" ( 5o6 ) 1895, c'est-à-dire l'an prochain, entière satisfaction sera donnée aux représentants de la Géologie. A cet effet, on désignera probablement un certain nombre de ces savants pour faire partie de la Commission perma- nente de notre Association, afin de leur donner une part dans les déli- bérations des Géodésiens et assurer ainsi aux études de la Pesanteur et du Magnétisme terrestre le rôle qui leur convient. » MEMOIRES PRESENTES, t M. Sarrat adresse une nouvelle démonstration du théorème de Fermât. (Renvoi à l'examen de M. Darboux.) M. Ed. Schneider adresse, de Constantinople, un Mémoire relatif au « Tonnerre en boule « . (Commissaires : MM. Mascart, Lippmann.) CORRESPONDAIVCE . ASTRONOMIE . — Les éloiles filantes observées en Italie au mois daoàt 1 894 . Note du P. François Dexza, présentée par M. Lœwy. « Le retour périodique des étoiles tombantes du mois d'août a été ob- servé en vingt-six différentes stations d'Italie, depuis la Vénétie jusqu'au fond de la Sicile. L'éclat de la Lune et le mauvais temps ont eu pour effet d'empêcher de faire de bonnes observations en plusieurs stations. Néan- moins on a mis partout la plus grande attention pour saisir le phénomène, et l'on a assez bien réussi dans plusieurs de ces stations. » Les observations, commencées la nuit du 9 au 10 du mois, se sont continuées jusqu'à celle du i2-i3. Dans quelques stations on ne les a com- mencées qu'après minuit pour éviter, autant que possible, le trop grand éclat de la Lune. '> Nous donnons ci-après le nombre des météores observés chaque soir dans chaque station, en le réduisant, comme à l'ordinaire, à quatre obser- vateurs par station. ( 307 ) » Nous supprimons les deux stations, d'A/tane dans la Ligurie et de Mon- tevergine dans la province d'Avellino, où l'on n'a pas tenu un compte assez exact des météores observés. » Nous avons distingué par des guillemets les nuits dans lesquelles le mauvais temps n'a pas permis de faire les observations. Nuits Noms des slations. 9-10. 10-11. 11-12. 12-13. Totaux. Oderzo » 4^ " 6o io8 Aprica » i i4o u 700 i84o Passivano (Brescia) » 24 » 8 Sa Induno-Olonna (Como) » 4 8 » 12 Pavia » 70 55 » laS S. Giovanni Canavese » » 8 » 8 Camburzano » 72 388 ao8 668 Montaldo-Torinese « 8 » iG 24 Moncalieri 82 i Sg » 112 3o3 Volpeglino (Tortona) 188 4oo " '76 764 Tortona » 227 !\\ 20 291 Brignano-Curone » 3o » i3o 160 Bargone » 20 28 16 64 Pistoia 106 120 76 38 34o S. Giovanni in Galilea 64 84 4^ » i9> Fiesole 128 i4o 76 » 344 Roma 3i5 960 25o » i525 Montecojaro (Macerata ) 172 212 112 8 5o4 Borgo-Gaeta 200 424 808 488 '920 Procida 348 i44 32 » 524 S. Martino in Pensili 124 248 i4o » 5i2 Taranlo 4o 80 60 4<-> 220 Pelagonia 56 46o 34o 3i6 1 172 \oto 32 i52 » » 184 Totaux i8o5 5226 2468 -2336 ii835 » De ce Tableau, il résulte avec évidence que le retour périodique des Perséides s'est vérifié comme d'habitude et que l'essaim de ces mé- téores a été beaucoup plus abondant dans la nuit du lo au 1 1 que dans les autres. En outre, il ne s'est produit aucun retard dans leur appari- tion, ainsi qu'il était arrivé en 1892. Elle n'a pas égalé celle de l'année dernière : mais, eu égard aux circonstances qui en ont contrarié l'obser- vation, on peut affirmer qu'elle a été, en somme, bien abondante, surtout dans les stations plus méridionales et plus élevées, comme Aprica, Rome, ( 5o8 ) Borgo-Gaeta, Pelagonia. A Moiitevergine (iS^^™ au-dessus du uiveau de la mer), dans la nuit du lo au ii, à 3'*3o™ après minuit, il y eut une vraie pluie de météores qui étonna les observateurs. » Les météores avaient généralement un grand éclat, et leur point ra- diant prédominant, surtout la nuit du lo au ii, sortait de Persée et de Cassiopée : à l'exception de quelques météores sporadiques, ils offraient tous les caractères des pluies ordinaires d'étoiles. » Dans plusieurs stations, on a tracé sur les cartes du Ciel presque toutes les trajectoires de ces météores. L'examen des observations faites à l'observatoire du Vatican donne, comme résultat, que le point principal radiant des Perséides avait les coordonnées suivantes : a. = 45°, S = 5^°. Ainsi que dans les autres années, il s'est montré d'autres radiants secon- daires en Cassiopée, dans le Dragon et dans le Cygne. » Il faut noter aussi que les Perséides se sont montrées dans d'autres nuits encore que celles de la période ordinaire. En effet, le 3i juillet, pen- dant que les astronomes du Vatican étaient occupés à leurs travaux photo- graphiques, ils furent surpris par une pluie abondante de météores venant surtout du point habituel du Ciel, près de la constellation de Persée. C'est pourquoi on fît à Rome d'autres observations du phénomène dans d'autres nuits encore, soit pour en suivre mieux l'histoire, soit parce que l'on n'était pas gêné par l'éclat de la Lune : ces observations fournirent un résultat qui n'est pas à dédaigner. » MÉCANIQUE. — Sur des problèmes de Dynamique dont les équations différen- tielles admettent une transformation infinitésimale. Note de M. P. StÀckel, transmise par M. Picard. « Considérons un problème de Dynamique et soient />,,/? j, .. .,/?„ les variables indépendantes qui déterminent la position du système mobile. Eu supposant qu'il existe une fonction des forces U(p,,p.^, ...,/;„), nous avons l'équation de la force vive ;I.''".)## = ■> + /'. 2 A, À OÙ h désigne une constante arbitraire. » Afin de pouvoir utiliser les méthodes de M. L. Lie pour l'intégration des équations différentielles de la Dynamique, j'ai été amené à chercher ( 5o9 ) les conditions dans lesquelles les cc-"~^ mouvements du système qui cor- respondent à une valeur déterminée, d'ailleurs arbitraire, de la con- stante h, admettent une transformation infinitésimale p/=2-(/'"/'^----'^"^^' dans laquelle les coefficients ;,, Ço, . . -, ^v sont indépendants de la con- stante h. » Rejetant le cas où la fonction des forces n se réduit à une constante, qui exige une discussion spéciale, j'ai trouvé : » 1° Que la fonction n(p,, p.,, . .., p„) doit être un invariant de la trans- formation Vf ; » 2° Que cette transformation doit être con/o/me et relative à l' expression différentielle A =^ai:,dpi,dpx; » 3° Que les gèodésiques de la variété dont le carré de l'élément linéaire est donné par A, admettent la transformation Vf. » Au mois de mai 189,^, j'avais soumis ces résultats à M. Sophus Lie, qui voulut bien les présenter à la Société royale des Sciences de Leipzig. Mais il restait à résoudre une question importante; car, étant proposé un problème de Dynamique, on n'était pas encore en état de reconnaître s'il satisfaisait ou non aux conditions énoncées ci -dessus. J'ai réussi à combler cette lacune et je prends la liberté de communi- quer à l'Académie la solution; elle est plus simple qu'on ne pouvait s'y attendre. Une transformation infinitésimale P^, qu'admettent les « — i équations différentielles entre />,, /?o, ..., p,„ n'existe que quand on jieut choisir les variables p,, p.^, . . ., p,^, de telle sorte que : )) 1° La fonction des forces II dépende seulement de p., p^, ... /■<„ ; » 2° L'expression de la force vive se réduise à î'-iM/;../' p^^% c est une constante arbitraire et les coefficients b,i dépendent seulement des arguments p„ p^, ..., p„. ( 5io ) » Alors la transformation infinitésimale P^ a la forme canonique » Ces conditions sont nécessaires et suffisantes . ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations linéaires aux dérivées par- tielles du second ordre. Noie de M. A. Petot, présentée par M. Dar- boiix. « On sait que chaque solution particulière d'une équation harmonique donne naissance à une solution nouvelle; je vais montrer qu'il en est de même pour une équation quelconque de Laplace. Cela résulte de la relation suivante, qui existe entre une pareille équation et son adjointe : » Quand on connaît quatre solutions particulières d'une équation de la forme d-\ cl\ j d). ^ ■" aiiav du c/c on peut construire explicitement deux formules A et B, permettant de passer, en effectuant seulement des différentiations et des quadratures , de chaque solution particulière nouvelle 1 de cette équation à une solution [x de son ad- jointe; et inversement. » Comme on peut remplacer par 1 l'une quelconque des quatre solu- tions particulières >,,, 1.,, 1^, 1,, d'où l'on est parti, et réciproquement, on obtiendra, en résumé, non pas seulement une solution de l'équation ad- jointe, mais bien cinq solutions de cette équation. De même, si l'on connaît les cinq solutions particulières 'X,, T^o, X3, X^, jx, on en déduira une cinquième de l'équation (i) et quatre nouvelles de son adjointe. » Pour établir ce premier résultat, remarquons que les solutions 1,, 1^. 1^, lu sont les paramètres du jjlan tangent d'une certaine surface S, sur laquelle les lignes de coordonnées (v) et (m) sont conjuguées, et qu'en outre la cinquième solution particulière 1 permet de mener, par chaque point M de celte surface, une droite D te*l!e que les développables de la congruence engendrée G correspondent au réseau («,('). Si l'on désigne par G l'une des nappes de la surface focale de G, on sait que la détermi- nation des surfaces 1, découpées suivant un réseau conjugué par les ( 5.1 ) développables de cette congruence, revient à l'intégration de l'équation linéaire a, vérifiée par les quatre coordonnées homogènes de chaque point de ç. De même, la détermination des congruences H, formées de parallèles aux normales de c , et dont les développables correspondent au réseau (u, i'), dépend de l'équation P' adjointe _à l'équation p, vérifiée par les pa- ramètres du plan tangent à a. Comme la surface connue S est l'une de celles désignées par 2, on en déduit une solution particulière de l'équa- tion a, et par suite une solution de [i', qui donne une îles congruences H. Pour chaque droite de cette congruence, l'un des plans focaux est per- pendiculaire à la droite D correspondante ; si donc on mène par le foyer vs, relatif au deuxième plan focal, une perpendiculaire D, au plan tangent à S, on obtient, comme je l'ai montré dans une Note antérieure, une con- gruence G, dont les développables correspondent aussi au réseau conju- gué (u, r) de S. La distance focale de cette dernière congruence est alors une solution particulière de l'équation adjointe à celle vérifiée par les cosinus directeurs de la normale à S; on en déduit >nie solution particu- lière de l'équation adjointe à la proposée (i), ce qui établit finalement la formule indiquée A. Les mêmes considérations, développées dans un ordre inverse, conduisent d'ailleurs à la formule B. » Si maintenant on connaît quatre solutions particulières de l'équa- tion (i), et autant de son adjointe, on peut construire les formules A et B, et deux formules analogues A' et B' où l'équation adjointe joue le rôle de la proposée. On passe alors d'une solution particulière \ de l'équation (i) à une solution (X de son adjointe, à l'aide de la formule A; puis, de jy. à une solution nouvelle V de la proposée, à l'aide de la formule A'. » On peut aussi remplacer dans les formules A et B une des quatre solu- tions particulières employées par une cinquième 'Xj, ce qui donne deux nou- velles formules A, et B, analogues aux premières. Après être passé de a ;i II. à l'aide de la formule A, on doit, pour revenir a\, employer B; si au contraire on emploie B,, on obtient une solution >., de l'équation (i), dis- tincte de celle d'où l'on est parti. 1) On a, en résumé, le théorème suivant : « Chaque solution particulière d'urw. équation de Laplace quelconque donne naissance à une solution nouvelle, celle-là à une troisième et ainsi de suite, par l'emploi répété d'une formule où interviennent seulement des diffèrentialions et des quadratures. Pour que l'on puisse construire explicitement cette formule, il suffit que Von connaisse cinq solutions particulières de Céquation proposée, ou encore quatre solutions de cette équation et une de son adjointe. ( ai2 ; » Quand l'équation (i) est relative au système conjugué formé par les lignes de courbure d'une surface, on a immédiatement cinq solutions par- ticulières; il en est de même dans le cas des systèmes conjugués spéciaux qui interviennent dans l'étude de la déformation, car les congruences cycliques que l'on déduit d'un pareil système donnent une solution de l'adjointe. » PHYSIQUE. — Sur le mélange des liquides. Note de M. J. de Kowalski, présentée par M. Lippmann. lezel.\udiarte. I Lebùgue et C'". ( Haimann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deiglilon, Bell elC". Chrisliania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host el fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand iloste. Gènes Beuf. , Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfanle frères. ^ Benda. ' Payot. : Barth. 1 Brockliaus. Leipzig Lorentz. ] Max Riibe. Lausanne. Lièg Twietmeyer. ( Desoer. I Gnusé. chez Messieurs : I Dulau. ^""'^'■^ Hachette et C-. ' Nuit. Luxembourg . ... V. Biick. iLibr. Gulenberg. Capdeville. Gonzalès e hijos. F. Fé. Milan.... * Dumolard frères. ( Hœpli. Moscou Gautier. i Fiirchheini. IVaples ' Marghieri di Gius. ' Pcllerano. ■ i Dyrsen et Pfelffer. A'eiv- York , Slechert . ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C" Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. „ 1 Borca frères. Rome , ( Loescherel C". Rotterdam Kramcrs el fils. Stockholm Samson et Wallin. „, „ , , 1 Zinserling. S'Petersbourg..^^^^^^^ IBocca frère». Brero. j Clausen. [ RosenbergetScllier Varsovie Gebetliuer el Wolll Vérone Drucker. ( l'rick. ■ ■ ! Gerold et C". ZUrich Meyer et Zeller. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes i"' à 31. — (3 Août i835 a 3i Décembre i85o. ) Volumo in-4^; i8J3. Pri.x 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3t Décembre 1880.) Volume in-^"; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie dos .Mgues, par .MM. A. DERBEset \.-}.-3. Solieb. — Mémoire sur le Calcul des Perturbation» qu'éprouveni les Comètes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rùle du suc pancréatique dans les phénomènes digcslifs, parliculièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-',", avec 32 planches; i856 '. 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedes. — Essai d'un.; réponse à la question de Prix proposée en iSâo par l'.\cadé(uie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de iSj'i, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » menlaires, suivant l'or. Ire de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature • des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par .M. le Professeur Bhonn. In-i", avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 12. TABLE DES ARTICLES. (Séance dn 17 septembre 1894.) fllEMOlRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMHItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Skcrêt-Vire perpétl'li. annonce à l'A- cadémie la mort de M. //. von Helmhoitz, Associé étranger 5o5 Pages. M. H. Fayk. — Les Académies réunies repré- sentées à la session de r.\ssociation géodé- sique internationale à fnspruck 5o5 aiEMOIRES PRESENTES. iM. S.^RR.VT adresse une nouvelle démonstra- tion du théorème de Format .5o5 M. Ed. ScHNEiDiiR adresse un Mémoire rela- tif au « Tonnerre en boule )> 5o(i CORRESPOiMDAIVCE. p. Kr. UiiNZA. — I.cs étoiles lilantes obser- vées en Italie au mois d'août iSg^ 5o6 M. Staeckkl. — Sur des problèmes de Dyna- mique dont les équations différentielles admettent une transformation infinitési- male 5o8 M. A. Petot. — Sur les équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre.. 5io M. ,1. DE KowALSKi. — Sur le mélange des liquides 012 HL Louis Maxgin. — Sur la présence de thyllcs gommeuses dans la Vigne 5i4 Bulletin bibliographique ^>io .M. P. Ei.osTE. ~ Sur une maladie de la Vigne, déterminée par VAureobasidiiim Vitis "117 M. GÉNOI. — Trombe observée en mer. . . . •')U) M. LÉOPOLD Hugo adresse une Noie « Sur la classification philosophique et morpho- logique des figures adoptées dans les con- structions en fer .119 M. L. Capazza adresse une Note sur un phénomène électrique observé par M. Li- vrelli dans une ascension en ballon Sig PARIS. — IMPRIMEKIE G\U THIER-VILLAKS ET FILS, Quai de<: Grands-Au^usiins, 55. Le CeianI : Gautuier-Villars. Èoi-j 1894 SECOXD SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. E.ES SECRÉTAIRES PJERPÉTlTEIiS. TOME CXIX. i\^ 13 (24 Septembre 1894), PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPKIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉ\NCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai aes (irands-Augustins. 55. (894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. JiES Comptes rendus hebdomadaires des sceanccs de C Académie se composent des extraits des travaux de ses ?ilembres et de l'analvse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*"^. — Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donnei aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages frccordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. "* Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces ÎNIembres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéniie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-^ ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autand que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à ï Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes! qui ne sont-j^as Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent cfes Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui (ait ja présentation est toujours nommé v? mais les Secrétaires ont je droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. AinicLE 3. "J Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis a& l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, là jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps,' le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est l'envoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin ilu cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au-;' teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois^ la Commission administrative fail un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprèi l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré* sent Règlement. | Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le»') déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant h*'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivantel COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 24- SEPTEMBRE 1894, PRÉSIDENCE DE M. LŒWY. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. A. Milxk-Edwards présente à l'Académie le fascicule 7 de l'Ouvrage publié par le Prince de Monaco et intitulé « Résultats des campagnes scien- tifiques accomplies sur son vacht par Albert \" , prince souverain de Mo- naco. )) Ce fascicule, rédigé par MM. Milne-Edwards etE.-L. Bouvier, comprend les descriptions des Crustacés Brachyures et Anomoures. GÉODÉSIE. — Géodésie et ses rapports mec la Géologie; par M. H. Faye. (( Au sujet de l'importante accession des délégués des Sociétés royales de Gœttingue et de Leipzig, des Académies de Munich et de Vienne et des C. R., iSg.',, î» Semestre. (T. CX1\, N' 13.) (^^8 ( 022 ) délégués anglais qui sont venus conférer avec l'Association géodésique internationale, à Inspruck, sur la détermination de la pesanteur par le pendule, en se fondant sur les récentes opérations de M. le commandant Defforges et de M. le colonel von Sterneck, je me suis exprimé ainsi dans notre première réunion, et je demande à rAcadémie la permission de re- produire ici mes paroles : >' Déjà les travaux des géodésiens navigateurs avaient montré que la pesanteur, plus faible sur les continents, était plus forte sur les îles, au milieu des mers, malgré la faible densité de l'eau qui y remplace les masses continentales. L'archidiacre de Calcutta, le révérend M. Pratt, avait déduit, des mesures géodésiqiies exécutées aux Indes, que l';ittraction du globe est plus faible au-dessous des continents qu'au-dessous des mers; et il en avait conclu que la quantité de matière continentale est contre-balancée par un excédent sous-marin. Les belles opérations du pendule, exécutées par les officiers anglais aux Indes, avaient confirmé celte conclusion. » Cependant la question semblait peu avancée, car on n'avait aucune raison de supposer que l'écorce terrestre dût être plus lourde sous les mers que sous les continents, lorsque les marins français de la frégate la Vénus, sous le commandement de duPelit-Thouars, reconnurent que la température du fond des mers ne dépasse pas i° à 2° à la profondeur de 4000™, tandis qu'à cette même profondeur, la température des continents est de 133". » Des travaux plus récents ont montré qu'une température encore plus basse est atteinte à une profondeur presque double, c'est-à-dire à 7000" ou 8000"". Dès lors, il fallait conclure que le refroidissement progressif de l'écorce terrestre, auquel est due son épaisseur actuelle, va plus vite sous les mers que sous les continents; par conséquent, sous les mers, l'épais- seur et la densité de cette croûte solide doivent être plus grandes dans le premier cas que dans le second. Et, comme cette action a dû se produire à toutes les époques, depuis que les eaux se sont déposées sur le globe, le soldes mers a dû s'enfoncer peu à peu dans le noyau fluide interne, tandis que les continents s'exhaussaient par suite d'une inévitable réaction hydro- statique. » De là une notion nouvelle dans la théorie de la formation géologi > N. (Hl. réduites. 27 I 0,4 -1- 2 3 27- 7 10 !,• H-IO 287 27-5 8 2,4 — 20 ■>\ 28- 7 9 2,j -1-21 872 3 I 3,1 — I 2 28- 7 9 3,4 + 14 86 2- 3 2 3,6 — (i 2 3 I 3,7 — 16 2 2- 7 5 4,0 -1- 9 9 3-1 1 7 4,i) -2O 9" -T I 5,4 -m3 4 3l-I2 10 7,0 -14 78 6-II 4 7/-« -(-i3 27 3-1 1 3 8,3 1 'i 4 [ I I 9,7 -38 2 4-14 S 10,4 + 18 317 II I ,0,5 -52 3 II I 12,8 —37 1 I2-20 5 18,1 — 13 52 18 I 18,2 -1-20 3 18 I 19,0 -+- 8 2 18--25 Cl ■9,' -•4 69 14-26 8 20,9 — 13 200 18-20 3 21,4 — 6 6 18 I 27, , I -f- 8 2 19-28 7 25,9 -, T -T ' / 428 20-28 6 25,9 — 3o 1 10 24-25 2 26,7 -)-I2 4 23-26 4 27,8 — 18 1 1 23-28 5 28,3 -f-I2 240 23-28 5 28,8 +23 59 "8j Mai 1894 -«9°, 0 , 6 -Hi3°, 00. I 28 1 0,7 -1-21 6 25- 6 2 1,0 +17 40 26- 8 5 3,2 —26 4o5 4-10 4 5,0 — 3 44 10 I 5,5 -1-22 10 4-5 2 6,2 -t- 9 10 5 I 6,5 -+-18 1 1 4- 5 ■y. 7,2 -^-^9 3i 4-12 5 / ' / -l-i8 147 8-12 3 8,3 — 5 r>. 4- 8 3 9,6 -1-20 46 12 t 9,7 -1-28 2 10 1 '1 -1-23 1 8 I 14,1 — 8 8 12-19 (') >4,i — 18 81 8-17 6 .4,8 -1- 6 24 lO-ly / •5,9 — 14 968 |)atos N'inihro Pas». I.atltucles moyennes Snrfares e^iréiiifis d'oliscr- an nirr. — ■^— — ■■— — - inoyennns il'oliserv. valions, rentrai. S. N. rt-duiies. Mai iKi/[ 11,00 (su te). 10-19 1 2-24 8 '5,9 18,4 12 -1- 7 24 56o 1 5 -26 8 20 , 2 — '4 (ii; 1 6-26 0 23,1 -17 -1 j 24 i8-3o 19-30 / 6 23,8 •'•4,4 25,5 — 22 - 4 140 1 20 29-30 23- I 2 6 ■'•7,3 28,3 -2.3 — 4 8 34 29- I 26 3 I 29,5 3(1, 0 — 15 — 3i 2 2 23- 4 7 3o,o -1- 1 1 3y5 i5j. — ii",8 -1-17" Juin il^<)'(- 0,00. I I 0,2 —'9 'X 1 - 5 3 0,8 — i •7 29- I 3 1,5 — 7 8 26- 5 ■7 2,0 H-l3 320 I- 5 3 3,0 — 27 6 29- 5 5 3,3 — 5 '7 29- I 3 3,7 H- 9 " 5 I 3,9 H- 12 4 4-9 4 5,1 — 8 «9 3o- 9 6 5,3 -f-'4 57 4-1 5 9 9,2 — 13 84 4- 9 4 9,9 — >i i3 4-1 5 9 10,5 -t- 5 . 42 5-1 5 8 ",7 _- I- 228 i3-i5 3 12,7 — 19 9 8-1 5 - i3,5 — 1 ) '99 13-19 4 .3,8 — t 9'- I i-i j 5 1 4 , > -1- 6 3o 19 I i5,6 — 12 4 1 1-22 9 .6,2 -H 8 588 19-22 4 17,0 — 12 9" 1 3-23 .7,5 — 2 1 •43 12-23 9 18,0 -^ 9 '37 13-26 9 20 , 0 — 15 812 20 I 20,9 — 5 4 20-2 1 2 23,0 -1- 1 "> 4 23-26 2 23,4 — 10 1 1 19-30 10 25,8 -HII 234 26-27 2 26,6 -f-1 I 3 20- 3 0 9 26,6 — 2 37 27- 2 6 28 ,5 — 13 77 23-3o 0 29,0 -l-l6 35 3o I 29,7 —22 3 23-3o 6 29,9 -^ 9 1' ■i3",2 -H 10°, 6 ( 532 ) DislribiUion des taches en latitude. NnrJ. 14 'J l'i 1 15 G ^■^^^^.^— '^ ^ ^ Totauv Surfaces Somme. 0". 10\ 20". 30'. Vft". 90°. mensuels. niensuelles. 1 )) » 3[ 3ooo 4 11 ' ag 3-245 ,. » 34 34 i; Totaux.. I 3 10 ■>.4 16 J4 40 '3 21 G » u 94 9692 Table.iu III. — Distrihtilion des faciiles en latitude. I Su■ 120 i79,i )) Cette diminution dans le nombre de groupes de facules se répartit, comme pour les taches, à toutes les latitudes et de la manière suivante : II groupes de — 0° à — 10°; 12 de —10" à —20°; i de — 20° à — So"; 2 de — 3o" à — 40"; 3 de — 4o" à —90°; 3 de +0" à +10°; 12 de 4- 10" à + 20°; 8 de +20° à H-3o"; 2 de +30" à + 40° et enfin 3 de -i-4o° à 4-90°. Soit au total 29 groupes en moins au sud et 28 au nord. » ASTRONOMIE. — Sur la rotation des taches solaires. Note de M. Flam.mario\, présentée par M. Faye. « Nous avons entrepris, à l'observatoire de Juvisy, la mesure des posi- tions et des directions des taches solaires, ainsi que celle de leurs noyaux principaux. L'année actuelle, voisine d'un maximum très intense et féconde en manifestations solaires, s'est admirablement bien prêtée à ces études, quant au Soleil. Il n'en a pas été de même de l'atmosphère terrestre en nos climats, car elle est restée presque constamment couverte ou nuageuse. Les séries d'observations ne sont donc pas aussi longues que nous l'eussions désiré. Elles suffisent cependant pour établir un fait : c'est que les noyaux des taches qui se forment dans l'hémisphère boréal tournent sur eux-mêmes dans le sens sinistrorsum, c'est-à-dire en sens contraire du mouvement des aiguilles d'une montre. Il ne se forme j)as, en ce inoment, de Lâches impor- tantes dans l'hémisphère austral. ( 533 ) » Ces observations ont été faites par projection. Dans ces dessins, l'ouest est à ganclie et l'est à droite. Le sens du mouvement est donc ren- versé. Pour voir les taches dans la position du disque solaire vu à l'œil nu, il faut les regarder par transparence, le nord en haut et l'ouest à droite. >) Voici, par exemple [fîg. i), une laclio qui a fait son apparition au bord oriental du Soleil, le 2g juillet. Sa position était : ionf;iliide = ï85°; latitude + 1 1°. Le groupe s'étendait sur plus de 25" de longitude hélioccritrique. Sa longueur totale du nord au sud était de l'io", soit deSrooo''™. On comptait plus de aS noyaux sur l'immense étendue de la pénombre; les deux du nord étaient très grands et se touchaient; on remarquait, au-dessous, un troisième nnvau en forme de croissant. Les mesures ont été faites sur ce dernier noyau, ainsi que sur celui de droite, celui de gauche s'élant rapidement morcelé. Le dessin publié ici est celui du a août. La lâche solaire du n août iSg4. >) Le lendemain, 3 août, la tache s'est allongée, les noyaux se sont séparés, le grand axe de la pénombre a tourné dans le sens sinistrorsum, l'axe des deux noyaux a tourné dans le même sens; en vingt-quatre heures, la pénombre a tourné de 20", et tous les noyaux ont tourné dans le même sens. » Le 4 août, la tache offre de nouvelles transformations. Le noyau de gauche s'est segmenté, ainsi que le noyau sud, à l'extrémité de la pénombre, et leurs mouvements ( .534 ) sont naturellement changés. Mais les deux. noya"v nord-est, restés intacts, continuent de tourner dans le même sens. L'ensemble de la tache continue de s'allonger du nord au sud. Elle mesure i'3o". » Le 5, la transformation s'est continuée; mais les noyaux supérieurs, toujours in- tacts, continuent de tourner dans le même sens. » Le 6, les divers éléments de cette tache remarquable semblent fondus dans la photosphère. Le noyau de droite s'est segmenté et celui de gauche va subir le même sort. Les observations s'arrêtent donc ici quant aux mouvements à mettre en évidence. » On se rendra compte de la gyration de chacun de ces noyaux pendant ces cinq jours par le diagramme ci-dessous : Fig. a. N / U^ 2 0,0-Cct 1894 3 CLOÛt ^ a-oCU ô CLOCtt Rotation d'un noyau de tache solaire. Mouvement du noyau nord-est {ftg. 2) : o Du 2 au 3 août 35 » 3 i> 4 » 20 » 4 » 5 )> 22 Le 6 segmentation soit 77° en trois jours. Fig. 3. V 2 aoiiX 1S94. 3 aotit /j. ao<'il' 5 aoUt Rotation d'un noyau de tache solaire. Mouvement du noyau voisin itifcricur {fig- 3). Du 2 au 3 août. » 3 [» |4 >i . » 4 " 5 » . )> 5 » 6 » . 5o 3o fio I 2 6 OMct a " 6 ax>Cct soit de 162" en 4 jours. ( 535 ) » Ces angles de position mettent en évidence un mouvement de rotation conforme à la théorie de M. Faye. » Sans entrer en île plus longs détails, nous signalerons encore ici une autre tache observée les 20 et 22 juillet, par 35G" de longitude et -\- i3" de latitude, qui a tourné tout entière, y compris hi pénombre, de S/j" en deux jom-s, ainsi que le montre la /Z^'. 4. Fi?. 4- 20 Jiullet 22 iUft Kolation fl'une tache solaire. M Cette loi de rotation ne s'applique pas aux cas de segmentation : soit par l'ascension de gaz sous-jacents, soit par des courants formés dans la pénombre même, les noyaux se comportent alors tout autrement. » Les mesures ont été faites par M. Antoniadi, et j'en ai constaté avec lui la précision dans un très grand nombre de cas. » PHYSIQUE. — Sur la théorie de la machine Wimshurst . Note du P. V. SCHAFFERS. « On admet généralement que, dans la machine Wimshurst, le rôle des mâchoires à peignes est de décharger les plateaux. Les armatures res- teraient donc sensiblement neutres entre les peignes et les balais des con- ducteurs diamétraux les plus proches dans le sens de la rotation; elles ne se rechargeraient que sous ces balais. » Nous avons reconnu qu'eu réalité les plateaux ne sont neutres en au- cun de leurs points. Les signes des charges s'intervertissent, sur un des plateaux, aux balais du conducteur diamétral ; sur l'autre, aux peignes, c'est-à-dire aux moitiés des mâchoires qui font face à ce plateau. Le second conducteur diamétral sert à empêcher le renversement, comme dans la machine Voss. Les secondes moitiés des peignes n'ont aucune utilité. ( 536 ) » Le fonctionnement de la machine n'exige donc, à la rigueur, que la moitié des organes ordinaires, un conducteur et deux demi-peignes, comme il est aisé de s'en assurer. Dans la machine complète, les parties actives sont celles où le mouvement de l'électricité est le plus facile. De là, par- fois, dans les appareils peu symétriques, des distributions anormales en apparence. » La théorie que nous sommes amené à proposer revient donc à assi- miler absolument le jeu de la machine Wimshurst à celui de la machine Holtz du second genre, l'induction due aux charges des plateaux s'exer- çant, dans la première, sur deux demi-peignes et sur les balais du conduc- teur diamétral opposé, comme elle s'exerce dans la seconde sur les deux couples de peignes. » Au point de vue pratique, il en résulte deux conséquences impor- tantes : )i D'abord, il est toujours inutile d'employer des peignes en fer à che- val : des peignes droits devant un seul des plateaux les remplacent parfai- tement. De nombreuses mesures nous ont démontré que le rendement est exactement le même. » En second lieu, la machine Wimshurst actuelle ne donne que la moi- tié du débit qu'on pourrait lui demander. En effet, d'après notre théorie, toute l'électricité transportée par un des plateaux provient d'un conduc- teur diamétral non relié aux électrodes. Si l'on coupait le conducteur, et qu'on mît ses deux moitiés eu relation avec les électrodes, cette électricité serait utilisée pour le débit extérieur, comme celle de l'autre plateau. L'expérience a pleinement vérifié cette déduction. Voici, par exemple, quelques résultats obtenus sur la bouteille de Lane : Tours de manivelle en une minute. Étincelles Type Wimshurst ordinaire. . ( 3.5 90 (37 lOI Type modifié ( 25,5 180 ( 26 .89 )i Avec un conducteur diamétral devant chaque plateau, pour empê- cher le renversement, la marche de la machine ainsi transformée est d'une constance parfaite. « Voici donc, en résumé, comment nous avons constitué le nouvel ap- pareil. Les plateaux sont les mêmes que dans le modèle Wimshurst ordi- ( ^37 ) naire. Devant un de ces plateaux, nous montons deux peignes isolés, de- vant l'autre, deux peignes à 60° environ de la direction des premiers. Les deux peignes de gauche sont reliés à une électrode, ceux de droite à l'autre électrode. Ils sont munis, tous les quatre, de balais frotteurs. Enfin, à 3o° ou 35° des peignes dans le sens de la rotation de chaque plateau, se trouve un conducteur diamétral portant des pointes sans balais. » Il est évident que le nouveau modèle de machine Wimshurst construit par M. Bonetti est susceptible des mêmes perfectionnements, la théorie des réactions qui l'entretiennent étant la même. Du reste, nos mesures sur cette machine nous ont donné des résultats identiques : dans tous les cas, le débit s'est trouvé doublé. » ZOOLOGIE. — Sur la coexistence, chez le même hôte, d'une Coccidie niono- sporëe et d'une Coccidie polysporée ('). Note de M. Alphonse Labbé, pré- sentée par M. de Lacaze-Dulhiers. « Les cas d'infection coccidienne double, analogues à ceux que R. Pfeiffer a décrits chez les jeunes Lapins, coccidioses sur lesquelles L. Pfeiffer a établi sa théorie du dimorphisme des Sporozoaires, sont assez rares. )) Nous avons pu, chez des animaux très différents, observer plusieurs cas de coccidiose double, ce qui nous permet d'émettre une opinion sur la théorie de Pfeiffer. » Chez de jeunes Passereaux (Chardonnerets) infestés par le Diplospora Lacazei, Coccidie disporée à développement exogène que nous avons dé- crite dans une Note précédente (^), nous avons trouvé dans l'intestin une Coccidie monosporée, pouvant atteindre jusqu'à 5oy-, dont le plasma, tou- jours intracellulaire, était entouré d'une mince membrane cuticulaire ; les Sporozoïtes, très nombreux, longs de 7 à 8a, se forment superficiellement autour d'un reliquat très grand. » Nous avons trouvé une deuxième Coccidie monosporée chez déjeunes ïrilon cristatus, encore pourvus de branchies externes. Tous les Tritons d'une même mare étaient infestés, et quelques-uns renfermaient en outre (') Travail du laboratoire de Zoologie de RoscofF. (^) Làdbé, Sur les Coccidies des Oiseaux {Comptes rendus, 5 juin i8g3). C. R., 189^, 2« Semestre. (T. CXIX, iN» 13.) 7^ ( 538 ) une Coccidie létrasjiorée, Coccidium proprium Schneider. Cette dernière ne dépasse gnère 3o[x sur io\]., tandis que la Coccidie monosporée atteignait jusqu'à Ç)0[j. ('). Cette Monosporée donne, soit des macrosporozoïtes longs de i4 à i5(A, soit des microsporozoUes (^); les premiers, moins abondants, accaparent tout le plasma, et il n'y a pas de reliquat; les seconds, qui peu- vent être une centaine, et n'ont que 8 à gjx, se forment superficiellement et il y a un reliquat considérable. )) Un troisième exemple nous a été fourni par un Sélacien, Lamna Cor- nubica, Flem., qui héberge dans son intestin spiral deux Coccidies : » L'une, tétrasporiée, à développement exogé/ie, ce qui la différencie des autres Coccidies des Poissons, a un plasma toujours relégué à l'un des pôles de la capsule; celle-ci, épaisse, cylindroïde, atteint ']o\j. sur [\0[j. de largeur. » L'autre, monosporée, peut dépasser i*"™ de largeur; les kystes, ronds ou ovalaires, munis d'une mince membrane, sont bourrés de sporozoïtes longs de i4 à \3[j.. ')> Les Benedenia des Céphalopodes ne sauraient nous fournir un exemple, car il nous paraît probable, d'après nos préparations, que les kystes mo- nosporés de Mingazzini sont anormaux, pathologiques, et que les sporo- zoïtes de ces kystes sont en réalité des spores modifiées. » En résumé, dans tous les cas que nous avons observés : » 1° Il y a une grande différence de taille entre la Coccidie monosporée et la Coccidie polysporée. » 2° Les stades jeunes peuvent être facilement différenciés. I^es stades jeunes de la Coccidie monosporée n'ont pas de granules plastiques, ou ces granules sont très petits; les granules chromatoïdes sont abondants, ainsi que les vacuoles, les globules graisseux et le pigment. » 3° La capsule, toujours épaisse, de la Coccidie polysporée devient une simple membrane cuticulaire chez la Coccidie monosporée ; le plasma, chez cette dernière, ne se concentre pas au milieu de la capsule. » 4° Les Coccidies monosporées sont rares, tandis que les Coccidies polysporées se rencontrent souvent; on peut trouver des animaux in- festés par une Coccidie monosporée, sans qu'il y ait de Coccidie poly- sporée. » Pour ces diverses raisons, il nous semble logique de répéter pour les (') Cette Coccidie n'a aucun rapport avec le Cytophagus Tritonis de Steinhaus. (-) Comme chez les Ilémosporidies {Drepanidium. Karyolysus). ( 539 ) Coccidies l'opinion que nous avons déjà émise (' ) pour les Bémosporidies et les Gymnosporidies : » De ce que deux parasites voisins se trouvent dans le même organe du même hôte, il n'en résulte pas qu'ils dérivent l'un de l'autre; et si leur structure et leur évolution diffèrent, depuis les premiers stades jusqu'aux derniers, on ne peut admettre un dimorphisrae, et l'on peut conclure (\\\ils appartiennent à des espèces différentes. » M. L. Pfeiffer nous permettra donc de donner à la Coccidie mono- sporée que, lui chez le Lapin, nous-mêmes chez les Passereaux, les Tri- tons et les Lamna, avons rencontrée avec les mêmes caractères, le nom générique de Pfeifferia. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur le fonctionnement du rein des Hélix. Noie de M. L. Cuéxot, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. u. Ou sait que le rein des Gastéropodes pulmonés et spécialement celui des Hélix sécrète des concrétions volumineuses, à structure radiée, for- mées par de l'acide uriqne mélangé à divers produits mal connus. D'après un travail récent de M. Girod (-), ces concrétions ne seraient pas rejetées telles quelles au dehors, comme on l'avait toujours cru : dans la première portion de l'uretère (portion qui longe le rein et est tapissée par un épi- thélium vibratile), il se ferait une sécrétion alcaline (sel de soude), qui attaquerait les globules uriques dès leur sortie du rein et les transformerait en urate de soude, rejeté ensuite au dehors dissous dans l'eau. » A un point de vue général, il peut sembler assez bizarre qu'un pro- duit de désassimilalion, rejeté d'abord à l'état solide, subisse dans l'uretère une telle transformation; je n'avais rien constaté de semblable dans une étude précédente sur l'excrétion chez les Pulmonés ('), ce qui m'a engagé à revoir ce point de détail. » J'ai expérimenté sur Hélix pomatia L., Hélix nemoralis L. et Limax (') Labbé, Recherches zoologiques cl biologiques sur les parasites endoglobu- laires du sang des Vertébrés {Archives de Zoologie expérimentale et générale, fasc. 1 et 2; 1894). (^) P. Girod, Obsenritions physiologiques sur le rein de l'Escargot {Comptes rendus, t. CXVIII, 5 février 1894). (') L. CuÉNOT, Études pliysiologiques sur les Gastéropodes pulmonés {Archii'es de Biologie, l. XII, p. 683; 1892). i 540 ) maximus L. Si l'on élève ces Pnlmonés en captivité, on trouve au bout de quelque temps, sur les parois du cristallisoir, de petits amas blancs ou jau- nâtres, pesant parfois jusqu'à 4°^'' et ô^fi^ généralement accolés aux excré- ments : ces amas sont formés entièrement par des concrétions uriqiies, nulle- ment attaquées, ni corrodées, identiques à celles contenues encore dans les cellules rénales. Cette simple observation, que j'ai répétée un grand nombre de fois, prouve d'une manière indiscutable que les concrétions rénales sont bien éliminées en nature, et non transformées en route. » Ces masses de concrétions ne sont rejetées qu'à des intervalles éloignés, quinze jours, un mois et plus, suivant l'activité de l'animal; durant toute la jiériode d'hibernation (cinq mois), les Hélix ne rejettent absolument rien. Au lieu d'attendre l'élimination naturelle, il est facile de la provoquer en injectant dans le cœlôme une solution physiologique d'in- digocarmin ou de safranine, substances qui soiat éliminées par le rein en se fixant précisément sur les concrétions uriques : au bout de huit jours environ, l'animal rejette des amas de concrétions colorées en bleu ou en rose, identiques à celles renfermées encore dans le rein. » A l'état normal, l'uretère ne renferme qu'une faible quantité d'eau, contenant peut-être en dissolution quelques produits de désassimilation provenant des vacuoles rénales, mais pas de concrétions. Par contre, si l'on ouvre un Hélix au moment du rejet, la seconde portion de l'uretère (celle qui longe le rectum ), est absolument bondée de concrétions intactes; la première portion ciliée ne coniient qu'un liquide neutre et non pas alcalin, comme on peut s'en convaincre en y poussant une injection de tournesol sensible ('). » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Sur l'alimentation de deux commensaux (^Nerei- lepas et Pinnotheres) (-). Note de M. He.vri Coupi.v, transmise par M. Edmond Perrier. « Dans les coquilles de Buccin habitées par des Pagures, on trouve, on le sait, très fréquemment une Annélide, la Nereilepas fucata. Ce Ver se loge dans les premiers tours de spire, c'est-à-dire dans une chambre presque complètement close pMr la partie postérieure du Crustacé. Il est (') Travail du Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy. (■) Travail du laboratoire maritime de Saint-Vaast-de-la-Hougue. ( 541 ) cependant très bien développé, sans aucune souillure, et resplendit, pour ainsi dire, de santé. Cela n'a rien qui doive nous étonner, car il est admi- rablement protégé contre les injures et les ennemis extérieurs. Mais com- ment arrive-t-il à se nourrir? On admet généralement qu'il se contente de dévorer les résidus delà digestion du Pagure, qui sont précisément évacués dans l'endroit où il se trouve. Dans le but de savoir s'il en était ainsi, j'ai fait diverses observations et expériences qui montrent que cette hypothèse n'a rien de fondé. » Examinons, en effet, un Pagure ayant un Nereiiepas comme colocataire. Le Pa- gure se nourrit de deux manières principales. En temps ordinaire, il se contente de manger les particules que les mouvements rapides de ses appendices amènent au con- tact de sa bouche : ces matières, une fois digérées, sortent au dehors sous la forme d'un boudin cylindrique, plus ou moins allongé, d'environ i™" de diamètre, et faciles à distinguer des excréments du ver, lesquels sont filiformes. Si le Ver mangeait ces déjections, il est bien évident qu'on ne les verrait pas sortir au dehors. Pendant tout le temps que dure cette alimentation, l'Annélide ne donne pas extérieurement signe de vie : elle attend le moment favorable. » Mais les choses ne se passent pas de même lorsqu'on donne au Bernard un gros morceau, comme par exemple une moitié ou un quart de Cardiam. Satisfait de cette bonne aubaine, on le voit de suite mastiquer avec animation ; il sort même une partie de son corps au dehors et mange, si j'ose m'exprlmer ainsi, comme un glouton. Mais, presque aussitôt, on voit, entre la base des pattes droites et le céphalothorax, s'avancer lentement la partie antérieure du Ver. Celui-ci, sans hésiter, va directement explorer la bouche de son camarade; là, rencontrant le morceau, il le pince fortement avec ses deux puissantes mandibules et, dès lors, ne le lâche plus. Se rétractant en arrière, il attire à lui le butin. Alors de deux choses l'une : ou bien le Pagure se cramponne, lui aussi, à la proie, sans se rendre compte d'ailleurs des causes qui tendent à la lui enlever, et l'Annélide redouble d'efforts, si bien que le morceau finit par se déchirer en-deux parties : le Ver entraine sa part au fond de la coquille, pour la dévorer tout à son aise. Ou bien le Pagure lâche sa proie, et l'Annélide l'emporte tout entière; je lui ai vu ainsi enlever un Cardiuni presque complet, si bien même qu'elle ne pouvait plus le faire passer par l'orifice étroit laissé entre le Crustacé et la coquille. En tirant très fort, elle y arrivait cependant presque toujours. » Il ne faudrait pas croire que l'Annélide perçoit par l'olfaction la présence voisine d'une proie, car, ainsi que je l'ai pu constater en la retirant de la coquille, ses orgt-nes des sens sont très émoussés. Il est curieux de constater que c'est le Pagure lui-même qui, inconsciemment bien entendu, avertit son camarade de la présence d'une proie volumineuse : les mouvements désordonnés auxquels il se livre indiquent h l'Annélide qu'il est temps de se montrer; on ne la voit jamais sortir à un autre moment. C'est aussi un fait intéressant à noter que l'indillérence du Cruslacé à l'égard du voleur avec lequel il habite et qui vient, suivant l'expression populaire, lui » retirer le morceau » de la bouche ». J'ai vu souvent l'Annélide, après que le Pagure avait laissé tomber sa proie par mégarde, introduire sa tête et les premiers anneaux de son corps entre ( 542 ^ les paltes-màchoires et jusque dans la bouche du Cruslacé. Rien n'aurait été plus facile à celui-ci, semble-t-il, que d'ingérer le Ver et s'en débarrasser une fois pour toutes; or, il le laissait absolument tranquille ; le Nereilepas en profite pour manger les débris de nourriture qui restent encore dans la bouche du Bernard et les emporter dans son repaire. » Ces observations ont été faites dans des aquariums : nul doute, vu leur fréquence, que les choses ne se passent de même dans la nature, au fond de la mer. L'Annélide se nourrit des grosses proies que le Pagure se propose de manger. Mais peut-être, dira-t-on, l'Annélide mange-t-elle en outre, sinon tous îles excréments des Crustacés, du moins une partie? L'expérience suivante montre qu'il n'en est pas ainsi. » On donne à un Pagure affamé par quelques jours de jeûne un Cardiuin impré- gné de carmin. Aussitôt que l'Annélide, également affamée, se montre, on la touche avec un pinceau de manière à la faire revenir en arrière : on la chasse ainsi chaque fois qu'elle revient. Pendant ce temps, le Cruslacé mange Cardiurn et carmin. Au bout de quelques heures, on voit, dans la cuvette, les excréments du Pagure colorés en rouge vif. L'Annélide en aurait-elle mangé une partie? Pour le savoir, on casse la coquille et l'on dissèque le Ver : jamais je n'ai constaté de carmin dans son tube di- gestif. » Le Nereilepas ne mange donc pas les déjections du Pagure. Cette con- statation, me semble-t-il, est intéressante au point de vue de la nature de l'association du Pagure et de l'Annélide. Pour P. -J. Beneden, c'est ducom- mensalisme. Or, suivant la définition du célèbre zoologiste, « le commensal » ne vit pas aux dépens de son hôte : tout ce qu'il désire, c'est un gîte ou » son superflu ; le parasite s'installe temporairement ou définitivement )) chez son voisin ; de gré ou de force, il exige de lui le vivre et, très sou- » vent, le logement ». Cette dernière définition s'applique admirablement au cas du Nereilepas. Celui-ci fait évidemment tort au Pagure, puisqu'il lui soustrait une bonne partie de sa nourriture : c'est un véritable parasite, au sens où l'on entend ce mot dans le lanija^e courant. » D'autres commensaux, également bien connus, les Pinnolhères, amènent à une conclusion identique. En disséquant les estomacs de ces Pinnothères et ceux des Acéphales chez lesquels ils vivent, j'y ai constaté la présence des mêmes substances, composées surtout de végétaux infé- rieurs. Il n'y a pas, comme quelques hypothèses hasardées tendraient à le faire croire, une division des particules en deux groupes : les particules animales pour le Pinnotlière et les particules végétales pour le Mollusque. Non, le Pinnothère détourne à son profit une partie des matières alimen- ( 543 ) taires que le Mollusque se destine. Encore que le dommage soit très faible, il n'en existe pas moins. Peu importe que les matières alimentaires soient détournées dans le tube digestif lui-même, comme le font les Ta-nias, les Echinorhynques et beaucoup de >fématodes, ou à l'entrée de la bouche; au même titre que les Helminthes, qui ne s'attaquent pas aux tissus, sont parasites de leur hôte, le Pinnothère est un véritable parasite de son Mol- lusque, comme le Nereilepas en est un du Pagure. C'est à cette conclusion que je désirais arriver : l'étude d autres commensaux l'étendra sans doute singulièrement. » La séance est levée à 4 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus daxs la séance du 24 septemrre 1894. Résultats des campagnes scientifiques accomplies sursonyachl par Albert T'", Prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction, avec le concours du baron Jules de Guerne, chargé des travaux zoologiques à bord. Fasci- cule VII : Crustacés décapodes provenant des campagnes du yacht VRïrondeWe (1886, 1887, 1888), par M. A. Milne-Edwards et E.-L. Bouvier. Pre- mière Partie : Brachyures et Anomoures. Monaco, 1894; ï vol. in-4°. (Pré- senté par M. A. Milne-Edwards.) Paléontologie. Monographies. Bœufs-Taureaux, par A. Pomel, Corres- pondant de l'Institut. Alger, Fontana et C'*, 1894; i vol. in-4". Mémorial du Dépôt général de la Guerre, imprimé par ordre du Ministre : Tome XV; publié par le général Derrécagaix. Observations du pendule. P' fascicule. Paris, Imprimerie nationale, 189^1; i vol. in-4''. L'équilibre de la terre ferme, par A. de Lapparent. Extrait du Correspon- dant. Paris, de Soye et fds, 1894; i br. in-S". Restes d' Élan et de Lion dans une station préhistorique de transition entre le quaternaire et les temps actuels, à Sainl-Martory (Jlaute-Garonne), par Edouard Harlé. (y.yXx2Cv\.A&X Anthropologie. Paris, G. Masson, 1894; i br. in-8°. Bulletin des séances de la Société nationale d' Agriculture de France. Compte ( 544 ) rendu mensuel rédigé par le Secrétaire perpétuel. A.nnée 1894. N° 6. Paris, Chamerot et Renouard, 189^1'; i fasc. in-8°. Annuaire de la Société météorologique de France, 1894. Janvier-février- mars. Paris, Gauthier-Villars et fils; 2 fasc. in-8°. Bulletin de i Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Tome XXVIII. N" 8. Bruxelles, Hayez, 189^; \ fasc. in-8°. Miscellanées mathématiques, par LÉor^cE Agues. Barcelona, 1894; I br. in-8°. The collected mathematical Papers 0/ Arthur Cayley, SC. D. F. R. S; sadlerian professer of pure Mathematics in the University of Cambridge. Vol. VII. Cambridge, 1894; i vol. in-4". On souscrit à Paris, chez GALiTHlEU - VILLAHS ET FILS, Quai (les Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Diinamhf. Ils l'orineiu, à la fin de l'année, deux voluinos in-4'". Deu Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabéti(]ue do noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annuc et part du i" janvier. Le prix rie t'abonriement csl fixé ai/i.si qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. iGavault St-Lager. Jourdan. RuIT. Amiens Courtio-Hecquet. i Germain elGrassin. ( Lachése. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. , Avrard. Bordeaux , Duthu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. ; Lefouriiier. \ V. Robert. j J. Robert. ( V Uzel Caroflf. \ Baër. / Massif. Chainbery Perrin. , ( Henry. bourg .. Brest. Caen . Cherbourg Clermont-Fe, Mai'guerie. j Rousseau. \ Riljou-Collay. , Lainarclie. Dijon Ralel. ' Damidot. ,, \ Lauverjat. uouai ■" ! Crepin. n i.1 \ Drevet. Grenoble ' Gralier. La llochelle Fouclier. f„ ,. i Bourdignon. Le Havre " f Donibre. LiUe jLefebvre. ( Quarré. Lorien t. chez Messieurs ; \ Bauinal. / M°" Texier. ' Boinoux et Cumin \ Georg. Lyon . Marseille. . Montpellier Moulins Nancy , Nantes Nice. Ni mes . . Orléans . Poitiers Bennes . . . . fioche/ort . Rouen. S'-Etienne Toulon. . . . Toulouse Tours.. Valenciennes.. Mégret. Ghana rd. Ville. Ruai. Calas. Coulet. Martial Place. Jacques. Grosjean-Maupin. Sidol frères. Loiseau. M"" Veloppé. Barnia. Visconli et C'V Tliihaud. Luzcray. Blanchier. Druinaud. Plihon t Hervé. Girard (M""). Langlois. Lestringant. Chevalier. Bastide. Runiêbe. Gimct. Privai. Boisselicr. Péricat. Suppligcon. Giard. Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, Berlin. Bucharesl . chez Messieurs : , , , ( Feilienia Caarelsen Amsterdam ' ' et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et C'*. 1 Dames. . Friediandcr et (ils. I Mayer et Millier. l}g,.,(g \ SclimiH, Francke cl f C". Bologne Zaoichelli. I lîamlot. Bruxelles.. .Mayolczel Audiarte. I Lebégue et C''. i Haimann. ' Ranistcann. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BellelC". Christiania Cammeriiieyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hôst et lils. Florence Lœscher et Seeber. Gand lloste. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ' Slapelmolir. Belinfante frères. ^ Bouda. ■ / Payot.' Barth. \ Brockhans. Leipzig ' Lorenlz. 1 Max Rube. chez Messieurs ; Dulau. l-ondres Hachette et C- Luxembourg . La Baye. Lausanne. Liège. Twietmeyer. , Desoer. I Gnusé. Nutl. V. BUck. Libr. Gutcnberg. Madrid \Capdeville. 1 Gonzalès e hijos. ' !•■. Fé. Milan ' Dumolard (rcres. / Hœpli. Moscou Gautier. 1 Fiirchheini. iVaples Marghieri di Gius. ' Pcllerano. . Dyrscn cl PfeilTcr. Neiv- f'ork j Slechcrt. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el G'- Palerme Clausen. Porto Magalhacs. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. ) Bocca frères. / Loesclierel C'*. Botterdani Krauicrs cl (ils. Stockholm Samson el Wallin ^ Zinserling. ( Wolff. Bocca frères. Brero. i Clausen. RosenbergelSellici Varsovie Gcbelhner el Wolf Vérone Drucker. ( Frick. Vienne „ , , I Gerold et G'*. Ziirich Mcyer el Zeller. Borne . S'-Petersbourg. Turin. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : y Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre iSao. ) Volume in-4'; i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à Si Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 18G6 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES4.RENDDS DES SÉANCES DE^L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par .MM. A. DerbescI .•V.-J.-J. SauiiiB. — • Mémoire sur le Calcul des Perlurbalions qu'éprouvent U Comètes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas el sur lo rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digcslioa des matière; grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i85(j 15 f; Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Bkneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'.Vcadémie des Science pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSâ'i, savoir : « Éludier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différenls terrains sédi • mentaires, suivant l'ordre de leur superposilioa. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la natiii » des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique el ses états antérieurs », par .M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 37 planches; 1861.. . 15 fi A la même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 13 TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 24 septembre 1894.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS OES MEMItHES ET DES CORHESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. A. Milxe-Edwauds préscnleà l'Académie le fascicule 7 de l'Ouvrage publié par le Prince de Monaco et contenant les ré- sultats des campagnes scientifiques ac- complies sur son yacht ' 52 1 I\I. H. Paye. — Géodésie et ses rapports avec la Géologie 52i Truffe ( Domalan 1 M. A. ClIATIN. Smyrne M. A. PoMEL transmet a l'Académie un exemplaire de sa « Monographie des Bœufs- Taureaux fossiles des terrains quater- naires de l'Algérie >' : Pages, de . .. .',23 526 MEMOIRES LUS. M. Haoul Piotet. — Kecherches expérimen- tales sur l'inlluence des basses tempéra- Uires sur Ir-s phénomènes de phospho- rescence MEMOIRES PRESENTES. M. J. GuoNEMAN adi-esse un .Mémoire inti- tulé : Il Le choléra et son traitement thé- rapeutique par la créoline » . . . . ; 52() M. N. MoNT.AGNE adresse une Note relative à nii projet de télégraphe imprimant. CORRESPONDANCE. ;V1. le SECRETAIRE PERPETUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un fascicule du « Mémorial du Dèpùt général de la Guerre », t. XV, con- tenant les recherches du commandant Delforges sur la répartition de la pesan- teur, à l'aide du pendule 629 M. J. GuiLLAU.ME. — Observations du Soleil faites à l'observatoire de Lyon (équatorial Briinner), pendant le second trimestre de iSgi 029 AL Fl.\mmarion. — Sur la rotation des taches Bulletin bibliogtivphique solaires P. \'. ScMAFFERS. - Sur la théorie de la ma- chine Wimshurst M. ,\LPH. L.\BBÉ. — Sur la coexistence, chez le même hiMe, d'une Coccidie monosporée et d'une Coccidie polysporée M. L. CuENOT. — Sur le fonctionnement du Mn des Hélix .M. Henri Coupin. — Sur l'alimentation de d ux commensaux (Kereilepas et Pin- notheres ) 532 ^J^o 343 PAKIS. — IMPRIMERIE (iAUTHIER-VILLAKS ET FILS, Quai des GrHnds-AuKO'*''ns. 55. I.e (Jetant ; Gaothier-Vilabs. ioij- 1894 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR miTI. liES SECKÉTAIKES PERPÉTl EliS. TOME CXIX. N^ 14 (1 Octobre 1894), PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RBNDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai des Grands-Augustins, 55. ''1894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. - '«w r n ^ -1 Les Comptes rendus hebdomadaires des sceances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*^'. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Méuioircs présentés j3ar un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. ,LesRapporls et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants ch; l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Cori'espondant de l'Aciidémie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces ^Membres de hre, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie . sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. '. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nomme; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S*". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI P' OCTOBRE 1894, PRÉSIDENCE DE M. LQËWV. MEMOIRES ET COMMUIVICATiONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — La masse de Mercure el l' accélération du moyen mouvement de la comèle d'Encke, d'après les tra^'aux récents de M. O. Backlimd. Note de M. O. Callandreau. « La comète d'Encke olïre un intérêt particulier, à cause du fait bien constaté et encore unique de la diminution (1;^ sa durée de révolution (d'environ deux heures d'une apparition à l'autre), et de cette circonstance que la planète Mercure lui fait éprouver des perturbations très notables. C'était un des desiderata de l'Astronomie, d'utiliser les soixante-douze années d'observations qu'on possède pour déterminer la masse de Mercure, encore incertaine, et pour préciser la cause de l'accélération du moyen mouvement de la comète. » M. Backlund, qui a continué l'étude du mouvement de la comète C. R.,i&g!i, 2' Semestre. (T. CM\, N'14.) 7' ( 546 ) après Encke et d'Astén, et s'en occupe depuis près de vingt ans, a déjà fait connaître, en i884, un résultat important : l'accélération du moyen mouvement, au lieu de se maintenir constante, a diminué pour la période 1871-1881; elle a été alors réduite à peu près à la moitié de la valeur cor- respondant à la période 1 819-1865. » Une revision d'ensemble était dès lors indiquée. C'est grâce à l'Aca- démie des Sciences de Saint-Pétersbourg et à la générosité de M. Emma- nuel Nobel que M. Backlund, assisté d'habiles collaborateurs comme MM. Bohlin et Olsson, a pu mener à bonne fin un travail que la nécessité de pousser la précision assez loin pour éviter l'accumulation des petites erreurs dans les Cid^uls de quadrature rendait d'une longueur excessive. » M. Backlund a commencé par reprendre et compléter l'étude des sept apparitions récentes, de 1871 à 1891. » Les masses des planètes peuvent être regardées comme bien connues, à l'exception de celle de Mercure. En ce qui concerne l'accélération causée par un milieu résistant, des recherches antérieures avaient montré à M. Backlund que dans les hypothèses où la force de résistance est repré- sentée par K — , r étant la vitesse et /le rayon vecteur (l'hypothèse d'Encke correspond à m = « = 2), il y a seulement à ajouter à l'anomalie moyenne un terme proportionnel au carré du temps, plus un petit terme périodique ; l'excentricité subit une très faible diminution séculaire; les autres éléments ne sont pas modifiés sensiblement. » L'anomalie moyenne est donc représentée généralement par M = M, + ;;.;+ KT--t-0; T désigne le temps exprimé en unités de 1200 jours solaires moyens ; f) rem- place le terme périodique mentionné; R est une fonction des éléments de la jomète, de sorte que, si l'on fait K = Ko(i--y), K„ se rapportant à des éléments constants, y dépend de m, a et des varia- tions des éléments ; y contient en facteur ni -h in — i . « Cela posé, il s'agit de déduire de la comparaison de la théorie avec les observations la correction de la masse tôooTo^ admise pour Mercure et les valeurs des paramètres K^, m, n. C'est à quoi l'on arrive par la méthode des moindres carrés, en introduisant dans les équations de condition les nouveaux paramètres avec les corrections des éléments de l'orbite. (eO. Remarques. I020 On néglige le terme 0 820 n 496 On garde le terme 6 5'.7 » ( 547 ) » Les conséquences de quatre hypothèses étudiées d'abord sont ren- fermées dans le Tableau suivant. M Masse de Mercure ,,^^,^„„,;. On suppose y = o. Intcrvnlles. I<„. 1871-1891 44"63i8 188.-1891 39,7333 1871-1881 43,7229 1881-1891 39,8033 » On voit que l'introduction du terme périodique G améliore la repré- sentation. On observe aussi que la force résistante a subi une diminution apparente. » L'objet des trois hypothèses étudiées ensuite est de rechercher la correction de la masse de Mercure, correction que M. Backlund croyait d'abord petite. Si l'on admet pour R une diminution proportionnelle au temps, on trouve qu'elle est insensible, et pour la masse de Mercure on a le nombre indiqué ci-dessous. Prenant R comme constant, on corrige légèrement dans une seconde hypothèse la masse de Vénus d'après le résultat d'une discussion préalable des apparitions de 181 y à i858. Une troisième hypothèse est calculée conformément à la loi d'Encke, ce qui permet d'apprécier par comparaison les résultats fournis par d'autres lois de résistance. » Dans tous les cas, il s'agit de la même période 1871-1891. Hypothèses. K„. 1 4o,23oi II 39,9971 m 42,1099 » M. Backlund conclut que l'hypothèse d'Encke et aussi toutes celles où les valeurs de y dépasseraient la moitié des valeurs se rapportant à l'hvpo- thèse d'Encke, sont à rejeter; il faut que y soit très petit et R presque ' constant. La masse de Mercure est beaucoup plus petite que la valeur admise et paraît voisine de jj—;^. » Les anciennes apparitions de 1819 à i858 vont donner un résultat plus siu- : les perturbations de l'anomalie movenne de la comète par Mercure montent en effet dans cette période à près de i3', et seulement à 39" dans la période 1 87 1 - 1 89 1 . » Pour les discuter, M. Backlund remarque qu'un système d'éléments Inverse masse ?. (eO- I I 769000 I191 9745000 1081 6607000 1624 ( 548 ) approchés étant connu ainsi que les écarts avec les observations, on peut obtenir pour chaque apparition des valeurs de l'anomalie moyenne ayant la précision des observations. On relie ensuite les différentes apparitions, en tenant compte des petites corrections de l'anomalie moyenne, du moyen mouvement de la masse de Vénus et de celle de Mercure supposée de r — '- On effectue parallèlement les deux calculs correspondant à la 0 ooo ooo ' * loi d'Encke et à Thypothèse y = o. )> Voici les résultats : Limites des résidus. Hypothèses. , ,,. (es). Encke — 9^99 +7,56 3io Y r= o — 7,03 -+-5,53 aoi » Les observations sont donc mieux représentées si y=:o; dans les deux cas, il y a d'ailleurs une correction négative pour la masse de Mer- cure, et il vient, en adoptant y = o, masse de Mercure = 9647000 » Elle s'accorde avec celle déduite delà période 1871-1891, pour la- quelle on a été aussi conduit à admettre y = o. )) M. Backlund s'est assuré qu'en laissant de côté diverses apparitions, par exemple celles qui terminent la période et durant lesquelles la résis- tance a pu commencer à varier, en remplaçant y par-) ce qui revient à prendre une autre hypothèse de résistance, la masse déduite poin- Mer- cure change à peine. » Dans une discussion définitive, il est amené à traiter l'ensemble de qu.itre-vingt-huit équations de condition contenant, outre les six éléments de l'orbite, le quotient -r^ et les corrections des masses de Mercure et de Vénus. Les équations de condition ont été traitées dans six hypothèses dif- férentes, comme le montre le Tableau ci-dessous : Valeurs de l'inverse de la masse de Mercure. Hypolhèses. En prenant 9. En laissant 9. Ensemble des apparitions 9606000 9782000 En éliminant la variation de Kq 9789000 9765000 En excluant l'apparition de 1888 9648000 9701000 ( ^49 ) » De là résulte que la masse de Mercure a pour valeur très appro- chée ,,. „„|,,|. On peut dire que c'est la première fois qu'on a réussi à déter- miner la masse de Mercure d'après le mouvement de la comète d'Encke; les anciennes déterminations reposaient sur des valeurs inexactes des per- turbations. )) Il est à croire que l'influence du milieu résistant n'a qu'une faible j)art sur le résultat actuel également fourni par les combinaisons variées des équations deconditionetpar les deux périodes iSig-iSSS, 1871-1891. » Que donne la discussion des observations à l'égard du milieu résis- tants? » Les conclusions de M. Backlund, pour être ici moins nettes, n'en offrent pas moins de l'intérêt. M. Backlund est conduit à rejeter les milieux résistants à densité continue. » La discussion des observations a conduit, en effet, à des valeurs de y petites; on a o <^rn + -in — i 2. » On déduit de ces deux inégalités I > m + 2 /< — I > I -t- n ; n devrait être négatif, c'est-à-dire que la densité supposée continue du milieu résistant augmenterait avec la distance au Soleil. Dans ce cas, la résistance aurait dû être plus sensible pour d'autres comètes que pour celle d'Encke. » Ainsi, toutes les hypothèses où la force de résistance est représentée par l'expression K.— > à deux paramètres, sont contredites par les obser- vations. M. Backlund pense même que toutes les hypothèses de milieu résistant à densité continue doivent être écartées et que la résistance serait localisée en certaines régions : idée bien naturelle quand on a égard à ce que, dans la formation des planètes par la nébuleuse de Laplace, toute la matière des anneaux n'a pas dû être utilisée pour former les planètes, et qu'il circule sans doute le long de leurs orbites des nuages de matériaux très légers. ( 55o ) » Les planètes n'en éprouveraient pas de perturbations notables. Mais, en revanche, les comètes qui traversent dans tous les sens le système solaire pourraient rendre manifeste l'existence de ces régions de résis- tance. » Si la comète d'Encke pouvait être suivie loin du périhélie, il y aurait moyen d'éclaircir le mystère. Malheureusement la comète ne fait pas partie de la classe des comètes que M. Barnard a réussi à observer avec précision à une distance du Soleil encore plus grande que le rayon de l'orbite de Jupiter. » M. L. Troost fait hommage à l'Académie de la onzième édition de son « Traité élémentaire de Chimie (notation atomique) ». MEMOIRES LUS. NAVIGATION. — Si/r le transmetteur automatique des ordres de route. Note de M. le lieutenant de vaisseau H. Bersier. « L'instrument de navigation que j'ai l'honneur de présenter à l'Aca- démie a pour objet la transmission automatique, à distance, des indications du compas étalon. Ces indications se produisent en différents points du navire sous forme de signaux qui, d'une part, renseignent le Commandant et l'Officier de quart sur le degré de rectitude de la route; de l'autre, font gouverner l'homme de barre au moyen d ordres précis. De là, le nom de transmetteur automatique des ordres de roule, donné à cet appareil. Utile à bord de tous les navires, il le sera d'autant plus sur les cuirassés et sur les croiseurs modernes que, là, les compas de route sont toujours placés dans des régions où le champ magnétique est des plus raréfiés. Ces compas ont, par suite, une sensibilité tout à fait insuffisante. » Le problème du compas avertisseur a tenté de nombreux chercheurs. Tous sans exception pensaient pouvoir utiliser le heurt de l'aiguille contre des contacts fixes, pour fermer le courant de deux sonneries. Mais la rose est un mobile bien trop délicat pour qu'on puisse l'effleurer en aucune façon ; ces chocs l'affolaient, enlevant toute valeur à ses indications. D'ail- leurs la fermeture et la rupture du courant étaient très aléatoires. » L'adoption générale de la rose si parfaite de Sir W. Thomson, qui ne ( 55i ) pèse que 12^' et dont le moment magnétique est très faible, rendait encore plus illusoire toute tentative dans cette voie. » J'ai pensé que l'étincelle d'une bobine de Ruhmkorff pourrait consti- tuer un lien suffisamment immatériel entre un point de cette [rose et un certain nombre de lames verticales isolées, réparties sur la paroi interne de la cuve du compas. Le courant, étant alternatif et d'une intensité d'ailleurs infime, ne dévierait pas la rose. I/expérience a pleinement justifié cet espoir. Dès lors l'appareil a pu être établi comme suit : » Le courant induit d'une bobine arrive au pivot du compas, saute par étincelle de i'""" sur la chape, suit un fil d'aluminium, formant rayon du point nord de la circonférence de la rose. C'est de l'extrémité de ce fil que jaillit en permanence l'étincelle, trait d'union de 3""" de lon- gueur, sur l'une des six lames reliées à six électro-aimants que le courant induit traA erse par conséquent dans son retour à la bobine. Chacun de ces électro-aimants actionne la palette d'un relais, qui envoie le courant géné- ral du bord dans une des six petites lampes placées devant l'homme de barre. Il y a d'ailleurs autant de systèmes de six lampes qu'on en veut placer en divers points du navire. C'est également le courant général du bord qui alimente le circuit primaire de la bobine de Ruhmkorff. » Ainsi apparaît un principe nouveau et fécond : la distribution de l'énergie électrique par le déplacement relatif d'un corps aussi délicat que l'on voudra, sans troubler celui-ci en aucune façon, puisqu'on ne lui fait produire aucun effort, cju'en un mot il ne touche rien. Ce simple transport d'une étincelle peut du reste être l'origine de la mise en jeu d'une énergie aussi forte qu'on le désire. En particulier, celle-ci peut être appliquée à manœuvrer le servo-moteur du gouvernail, au lieu et place de l'homme de barre, supprimant ainsi ses inattentions et lui substituant un mécanisme d'un automatisme rigoureux. Les essais faits à bord du Neptune ne laissent aucun doute sur la réussite de cette extension, qui recevra avant peu la sanction de la pratique. » Pour le moment, ces essais ont mis en lumière la parfaite indifférence de la rose au courant induit, et l'excellence du mode de gouverner par signaux;. « En résumé, dit le rapport de l'escadre, il est acquis que l'on peut » désormais gouverner, d'une façon sûre et facile, d'après les indications I) automatiques d'un compas placé dans une position absolument quel- » conque j)ar rapport à la barre. » » J'ajouterai que la Commission a jugé la route mieux tenue avec le ( 552 ) fransmetleur que par la lecture directe de la rose, et qu'elle a constaté que les inclinaisons notables du gouvernail qui réduisent toujours la vitesse étaient évitées. Cela s'explique, si l'on considère que l'appareil est carac- térisé par un signal zéro! d'une sensibilité très grande. L'embardée la plus minime est indiquée par l'extinction d'une des lampes centrales, phéno- mène des plus apparents. » Enfin, une des propriétés de cet instrument est aussi l'aisance avec laquelle il permet au commandant d'opérer les changements de route, par une simple rotation imprimée au couvercle-tambour porteur des lames. » Tel est le dispositif que j'ai l'honneur de faire fonctionner devant l'Académie (* )• » ANATOMIE. — Description d'un faisceau de fibres cérébrales descendantes, allant se perdre dans les corps olivaires (^faisceau cérébro-olii'aire). Note de M. Y. LuYS. « Je crois avoir démontré, à l'aide des planches photographiques et des pièces disséquées que j'ai présentées à l'Académie, il y a déjà plusieurs années, dans mon travail sur l'agencement des fibres cérébrales (juin 1881), que ces fibres, malgré leur complexité, obéissent à un ordre général et qu'elles présentent des dispositions plus simples qu'on ne pense. » Ainsi, d'après les recherches de l'Anatomie pathologique et de l'Ana- tomie comparée, je crois pouvoir formuler les conclusions suivantes : » I. Les unes, transversales, passent d'un hémisphère à l'autre et for- ment le système de fibres commissurantes (corps calleux, commissures diverses). » IL La plupart des autres fibres obéissent à plusieurs centres d'at- traction. » Nées de tous les points de la périphérie corticale, au milieu des ré- seaux de cellules, elles forment plusieurs systèmes et sont toutes conver- gentes; les unes se pelotonnent autour de la couche optique et vont se perdre dans ses réseaux : elles constituent le système de fibres corlico- ( ' ) Ce modèle a été construit pour le département de la Marine grâce au bien- veillant intérêt qu'a témoigné à mes travaux le commandant Gujou, chef du Service des Instruments nautiques. Qu'il me soit permis de l'en remercier tout particulière- ment ici. ( :o3 ) iJialamicjucs. Elles sont connues isolément sous la dénomination fie cou- ronne rajonnaiilc (le Re il i^ur la portion moyenne, de rapsiilt; inCerne pour la portion antérieure, et de /?6/v?^ r/e /irœ//i^er pour la portion postérieure. » Un second groupe va se perdre dans le réseau du corps strié et du novau jaune que j'ai particulièrement signalés, dès i865, à l'attention des anatomistes (système de fibres cortico-striées). » III. Un troisième groupe de fibres blanches passant sous la couche optique, système cortico-sous-optique, et confondues jusqu'ici sous la dé- nomination d'expansion pe'donculaire, va se perdre dans les différents dé- partements de la substance grise des régions protubérantielle et bulbaire (noyau rouge de Stilling, substance grise de la bandelette accessoire que j'ai le premier décrite en i865, noyau rouge de la protubérance et corps olivaires). » On peut donc voir que, si les noyaux centraux opto-striés reçoivent un contingent ascendant de fibres venues de la moelle, contingent sur lequel j'aurai à m'expliquer plus tard, la majeure partie de fibres blanches cérébrales convergent comme des rayons partis de la périphérie d'une sphère creuse, qui se concentreraient vers le noyau central; elles vont donc toutes se perdre dans les différents noyaux centraux. » C'est, en un mot, l'écorce tout entière qui se relie, par ses fibres blanches, aux différents départements de l'axe. M Parmi ces faisceaux descendants, il en est un très nettement accusé, sur lequel je viens particulièrement appeler l'attention des anatomistes. C'est un faisceau bilatéral, en forme de bandelette en éventail, qui descend avec le contingent de fibres blanches descendantes. Il passe en arrière de la substance grise de la protubérance, dans une direction curviligne, et gagne ainsi l'extrémité de chaque corps olivaire correspondant ; il l'en- toure et lui forme une sorte de capsule ovalaire enveloppante, en se mou- lant sur la périphérie de ses anfractuosités. Il se perd au milieu de ses plis et replis, et forme des fibres afférentes à ces ganglions. Les planches pho- tographiques et les pièces naturelles que je présente donnent une idée indiscutable de cette disposition. ■» Les corps olivaires du bulbe, comme les noyaux opto-striés des lobes cérébraux, se trouvent donc, eux aussi, reliés aux éléments multiples de l'écorce, et désormais on peut dire qu'ils forment un système conjugué, dont les éléments sont strictement associés. » Comme preuve, je rappelle que les corps olivaires sont proportion- C. U., 1894, -2' Semestre. (T. CXI\, N" 14.) 7^ ( 554 ) nels comme masse, non pas à la moelle épinière, mais à celle des lobes cérébraux proprement dits. » Dès l'année 1809, je signalais déjà à la Société de Biologie que, dans la moelle du bœuf et du cheval, les corps olivaires se présentent sous forme de linéament rudimentaire : ce qui prouve que ce ne sont pas des éléments anatomiques liés à ceux de la moelle. » Chez l'homme, les corps olivaires sont au maximum de développe- ment et proportionnels à la masse cérébrale. L'existence du faisceau que je signale à l'Académie vient donc confirmer ces rapports mystérieux, dont on n'avait pas jusqu'ici trouvé l'explication, et dont la Physiologie est tout entière à faire, puisqu'ils peuvent être considérés comme un des facteurs silencieux de l'activité cérébrale. » CORRESPONDANCE . PHYSIQUE . — Influence des basses températures sur les lois de la cristallisation . Note de 31. Raoul Pictet ( ' ). « On sait que \a. fixité de la température d'une liqueur qui cristallise, pendant tout le temps de sa cristallisation, est un fait général, lorsque ce liquide est homogène et pur. Le point zéro du thermomètre et sa détermi- nation donnent à cette loi une importance capitale. » J'ai été conduit à constater des anomalies considérables lors de la cristallisation de certains liquides à de basses températures, notamment en opérant sur le chloroforme pur. » Ces anomalies se répétant sur d'autres corps, soit purs, soit mélangés, tels que l'acide sulfurique à divers degrés de concentration, l'acide chlor- hydrique, l'alcool plus ou moins étendu, etc., j'ai trouvé la loi de ces phénomènes, telle qu'elle se dégage de plusieurs centaines d'observations et d'expériences de vérification. 1» Exposons d'abord les conâit[on& physicothermiques de la cristallisation d'un liquide quelconque. Nous prenons une éprouvette de verre pleine de liquide observé, et nous la plaçons dans une enceinte froide, dont la tem- pérature soit plus basse que le point de cristallisation du liquide donné. Cet écart de température peut présenter des valeurs très diverses. Admet- (') Voir Comptes rendus de la séance du i\ septembre. ( 5y, ) Ions que tous les phénomènes desnrfusion soient écartés, et que I;i paroi de l'éprouvette soit déjà recouverte d'une couche de cristaux : assistons au dépôt d'un cristal élémentaire, au moment de sa formation. >i Doux ou plusieurs molécules liquides chutent les unes sur les autres en perdant de la force vive pendant cette chute, comme le feraient des balles élastiques tombant d'une certaine hauteur sur un sol de marbre ou d'ivoire. Ces balles rebondissent d'abord à des hauteurs voisines de leur point de départ pour perdre l'amplitude de relévation au prorata de la perte de l'énergie actuelle. » Or la perte de force vive des molécules liquides est composée de deux facteurs : i" la perte par condiictihilité ; i° la perle par rayonnement. » En effet, au moment du contact de deux molécules hquides qui cristal- lisent, les molécules solides d'attaché du cristal en formation reçoivent un choc, dont elles absorbent par contact une partie de l'énergie pour la j)ro- pager à l'intérieur des autres particules solides avec lesquelles elles sont intimement liées : c'est la chaleur emportée par voie de conductibilité. » De plus, au moment de cette chute moléculaire, pendant le passage de l'état liquide à l'état solide, une onde calorifique se forme dans l'éther en- tourant les molécules, et porte dans les milieux voisins une autre quantité d'énergie avec une vitesse de 3ooooo''™ par seconde, vitesse de la lumière et de la propagation de la chaleur par rayonnement. « Ces quantités de chaleur, intégrées entre le moment oii le phénomène de chute commence et celui oii le cristal est formé, donnent la chaleur latente de cristallisation, si on l'intègre par rapport à l'unité de poids, » Examinons maintenant les deux cas suivants : )) i" JjC liquide et son cristal sont adiathermancs pour la chaleur oh. scurc; ■2" ils sont au contraire diathcrmanes pour la chaleur obscure. » Prenons d'abord l'eau, correspondant parfaitement au premier ^as. Nousmettons une éprouvelte pleine d'eau dans une enceinte à —5°, —10° ou — 100"; nous voyons apparaître un cristal à l'intérieur de l'éprouvette. En menant un plan tangent à l'éprouvette par le point de cristallisation, nous partageons la chaleur dégagée en deux demi-sphères; l'une pénètre dans le cristal déjà formé, l'autre dans le liquide restant. Le cristal absorbe d'abord la chaleur par conductibilité, pour la porter dans l'enceinte froide avec une vitesse proportionnelle à l'écart de température ; quant à la demi- sphère de l'onde calorifique rayonnante, le cristal la transforme immédia- tement en chaleur actuelle, et l'enlève aussi par conductibilité. Pour la chaleur qui entre dans le liquide, soit par conductibilité, soit par rayonne- ( 556 ) ment, elle tendrait à élever la température du liquide et à paralyser la cristallisation, en portant la température au-dessus du point de cristallisa- tion. La chaleur rayonnante étant, dans le liquide, transformée en chaleur actuelle, le liquide se tiendra forcément et constamment au point le plus e'/et'e compatible avec la cristallisation, de telle sorte que toute la chaleur fournie à chaque instant au liquide soit enlevée pa?- conductibilité par les parois. De là, la parfaite fixité du zéro. » Si nous passons maintenant au second cas, nous verrons que les phénomènes sont tout autres. Eu effet, si les parois enlèvent, comme pré- cédemment, une partie de la chaleur par conductibilité, l'onde calorifique rayonnante passe instantanément au travers des cristaux formés, pour aller dans l'enceinte froide; l'écart de température entre cette enceinte et le point de cristallisation du liquide va jouer, dans ce cas, un rôle très important, carl'enlèvement de la chaleur due au rayonnement se fera directement, sans transformation en chaleur actuelle dans les cristaux dialherraanes. De même pour la chaleur envoyée au liquide; elle traversera ce liquide et se propagera jusqu'au centre, chauffant ce liquide dans toute sa masse et non plus seulement au contact avec les cristaux. Cette situation nouvelle, créée par la diathermanéité des cristaux et du liquide, rompt l'équilibre néces- saire dans le premier cas. Voici comment se passent alors les phénomènes de cristallisation. La surface de contact entre le liquide et le cristal est seule à la température vraie de cristallisation ; mais, à partir de ce plan de sépara- tion, la température baisse rapidement dans l'intérieur de la couche des cristaux déjà formés et mo«/e à l'intérieur du liquide, au prorata de l'inten- sité des ondes calorifiques qui se transforment partiellement en chaleur iactuelle, la diathermanéité du liquide n'étant pas parfaite. » Plus l'écart de température entre l'enceinte froide et le point de cris- tallisation du liquide est grand, plus la perte de chaleur que subit le cristal en formation est considérable, et plus grand aussi est l'écart entre la tem- pérature du liquide au centre de l'éprouvette et le point de congélation : le liquide indique une température sensiblement plus élevée. Cette éléva- tion de température se limite aussi d'elle-même, car le rayonnement du liquide aa travers du cristal lui fait perdre de l'énergie, et compense l'af- flux de chaleur rayonnante due à la cristallisation. » Or, nous savons maintenant que tous les corps refroidis au-dessous de 70" deviennent diathermanes, et d'autant plus diathermanes qu'ils sont plus refroidis; il n'est donc pas étonnant que l'on tiouve une température de — 68", 5 dans du chloroforme liquide, qui cristallise à — 83" sur les ( >^7 ) parois tlu cristal, lorsque l'enceinte extérieure est à — 120" ou — i3o". » Pour avoir la vraie température de cristallisation des liquides au- dessous de — 5o°, il faut régler la température de l'enceinte froide à la li- mite supérieure et cristalliser très lentement. Dès qu'on abaisse la tempéra- ture de l'enceinte, on voit immédiatement celle du liquide j'e/ew/- et donner de fausses indications. » PHOTOGRAPHIE. — Sur le développement de l'image latente, en Photographie, par les peroxydes alcalins. Note de M. G. -A. Le Roy. « L'action réductrice des peroxydes alcalins en solution aqueuse, ou celle de l'eau oxygénée rendue fortement alcaline, est capable de s'exercer sur le bromure ou le chlorure d'argent émulsionnés dans la gélatine, et étendus en surface mince, tels qu'ils se trouvent sur les plaques photogra- phiques, lorsque ces sels d'argent ont subi l'action décomposante de la lumière. Cette réduction s'effectue avec une intensité sensiblement pro- portionnelle à l'action lumineuse reçue par la surface sensible. Les solu- tions aqueuses des peroxydes alcalins sont donc capables de révéler l'image photographique latente, obtenue avec les émulsions au gélatino-bromure ou au gélatino-chlorure d'argent. Il faut toutefois observer que le pouvoir révélateur des peroxydes alca- lins est inférieur à celui que présentent les substances habituellement employées en Photographie. Le temps d'exposition à la lumière doit être augmenté. En outre, l'image révélée, formée d'argent métallique mélangé à des oxydes d'argent, perd de son intensité dans les solutions d'hyposulfite ou de sulfocyanure, employées ultérieurement comme bains fixateurs. » CHIMIE. — Action du pliosphurc d' hydrogène sur le pulassanvnoniuni et le sodammoniuni. Note de M. A. Joannis. « Action du phosjdture d'hydrogène sur le potassammonium. — Quand on fait arriver du phosphure d'hydrogène dans le potassammonium dissous dans de l'ammoniac liquéfié, on constate qu'une réaction se produit; le phosphure d'hydrogène disparaît peu à peu, en même temps que de l'hydro- gène se dégage. Dans le tube où se fait l'expérience, on voit se former un liquide qui ne se mêle pas à la solution ammoniacale d'ammonium alcalin. ( .)58 ) mais qui dissout cependant une petite quantité de ce corps. Lorsque la réaction est presque terminée, le potassammonium restant nage, sous forme de gouttelettes qui paraissent huileuses, au-dessus de l'autre liquide. Puis, lorsque la réaction est terminée, ces gouttelettes ont disparu et l'on a un liquide très réfringent, rappelant, à ce point de vue, le sulfure de carbone; si on laisse alors partir l'ammoniac en excès, il se dépose de fines aiguilles d'un corps blanc, qui a pour composition PhH-R : c'est un com- posé analogue à l'amidnre de jiotassium AzH'R et que l'on peut appeler par analogie phosphidure de potassium. Ce composé, qui n'avait pas encore été obtenu bien quç l'amidure soit connu depuis Gay-Lussac, se trouve ainsi préparé à un grand degré de pureté ('). » Action du phospJiure d'hydrogène sur le sodammonium . — Lorsqu'onfait agir du pljosphure d'hvdrogène sur une solution de sodammonium faite dans l'anmioniac liquéfié, on observe d'abord les mêmes phénomènes qu'avecle potassammonium : disparition duphosphure d'hydrogène, mise en liberté d'une quantité d'hydrogène qui correspond à la formation d'un phosphidure de formule PhH-Na. On voit aussi, vers la fin de l'expé- rience, des gouttes de sodammonium, avec leur couleur mordorée, flotter à la surface d'un liquide incolore, réfringent, et ayant, à cause de cela, l'apparence de sulfure de carbone; ce liquide se prend en masse quand on le refroidit fortement. Si l'on maintient, au contraire, le tube à o**, la masse reste liquide et, si on laisse partir tout l'ammoniac qui peut s'échapper à cette température, on n'obtient pas, comme avec le potassium, de masse solide cristallisée. I,a matière est encore liquide; elle contient à la fois du phosphidure de sodium et de l'ammoniac. Le tube, avant dégagé tout l'am- moniac qu'il pouvait perdre à o" sous la pression atmosphérique, a été pesé après un séjour de quarante-huit heures dans la glace; puis on l'a laissé revenir à la température ambiante (i3°); il a perdu une nouvelle quantité d'ammoniac, que l'on a déterminée par une nouvelle pesée. On (') C'est ce que montrent les deux, analyses suivantes : Trouvé. PUH^K. I. II. K 54,16 53,29 54,27 Ph 43,06 43,00 44,54 H 2,78 2,80 2,89 100,00 99'09 101,70 ( 559 ) l'a alors chauffé à G5°; la matière a cristallisé et a perdu une nouvelle quantité de gaz ammoniac, que l'on a encore déterminée par la pesée. Entre 65° et 69", un peu de pliosphure d'hydrogène (o'''', 3) a commencé à se dégager; on a cessé de chanlïer. Il est peu probable, d'après la façon dont l'ammoniac s'est dégagé, que le liquide, stable à o", soit une combi- naison définie; pour une molécule de phosphidure de sodium, on a trouvé qu'il s'était dégagé 2"'"', 87 d'ammoniac. On peut aussi enlever tout l'am- moniac en faisant le vide dans le tube; on obtient ainsi un corps solide, blanc, toujours souillé d'un peu de phosphure jaune PhNa^ (' )• » La chaleur détruit ces composés, par une réaction analogue à celle qui transforme l'amidure en azoture 3PhH^K = 2l»hH^ + PhK'. /) L'eau les décompose, en mettant aussi en liberté du phosphure d'hy- drogène. » J'ai fait réagir, sur ces composés dissous dans l'ammoniac liquéfié, du protoxyde d'azote; l'action est bien différente de celle que j'avais obtenue avec les amidures alcalins dans les mêmes conditions (Comples rendus, t. CXVIII, p. 71 5). Tandis (ju'avcc ces derniers composés il se forme de l'azoture de sodium Az' Na, sel de l'acide azothydrique, le protoxyde d'azote étant absorbé sans mise en liberté d'azote, i€i, au contraire, avec les phosphidures, il se dégage un volume d'azote égal au volume du protoxyde employé. J'étudie en ce momeut les autres produits de la réaction. » CHIMIE. — Recherches sur le picrate mercurique. Note de M. Raoul Varet. « Liebig, en dissolvant de l'oxyde de mercure dans l'acide picrique, obtint des cristaux orangés, qu'il dit être le picrate mercurique; cependant, (') Voici les résultais de trois analyses : Trouvé. Calculi- PliH'Na. 1. n. UI. Na 41,07 40,34 40,62 4a, 09 Ph 55,36 56, o5 55, Sg 54,62 H 3,57 3,61 3,79 3,29 100,00 100,00 100,00 100,70 ( 56o ) il ne fit pas connaître la composition exacte de ce composé. J'ai repris l'é- tude de ce sel, afin de déterminer les principales données thermochimiques qui le concernent. » I. Préparation. — A une sohilion d'acide plcrique (45bS 8 d'acide dissous clans 2'" d'eau) maintenue vers 80°, on ajoute, par très petites quantités, de l'oxyde jaune de mercure récemment précipité et non desséché [21?'', 6 de UgO pour ^ôei^jS de C'H^(AzO-)'OH]. Au début, l'oxyde de mercure se dissout aisément, puis la disso- lution devient plus difficile et il est nécessaire de chauffer plusieurs heures pour ache- ver complètement la saturation de l'acide picrique. La liqueur filtrée et concentrée doucement abandonne par refroidissement de belles aiguilles brillantes, orangées. Sé- chées entre des doubles de papier, elles répondent à la formule I Hg[C«tP{Az02)H)]2-i- 4H^0. » II. Propriétés. — Ce corps est assez soluble dans l'eau; la solution ainsi obtenue peut être portée à l'ébullition sans qu'il se produise de sel basique, ce qui contraste avec l'acétate de mercure observé par M. Berthelot. Chauffé à i3o°, il se déshydrate complètement, en se décomposant légèrement; on constate en effet la volatilisation d'une très petite quantité d'acide picrique. » III. Données thermiques. — J'ai mesuré la chaleur de neutralisation de l'acide picrique par l'oxyde de mercure, par la méthode rigoureuse des doubles décompositions réciproques. J'ai employé trois procédés différents : ^ î Hg[C''H-(AzO-)^0]-i mol. =r32'i'-t-2HGli mol. = 81" dégage -^iSc-^G ( HgCr-(i mol. r38'") + 2C«H2(Az0-)^0Hi mol. = 2o'i' dégage o^^So » On a d'ailleurs, d'après les expériences de M. Berthelot, HgO précipité -+- 2HCI étendu = HgCl' dnsous + H'O vers 12° -hi9'=-''',6 » D'où l'on tire HgO précipité +2C«H'{AzO-)20 dissous 4- ec^i.r) ( Hg [C* H^ ( AzO- )^0]^i mol. r=32i"-i- 2 HCyi mol. = 8'i' dégage vers 12°... 24c»i,44 ^° i HgCy-(imol. = 8ii')+-2C«H2(AzO'-)'OHiniol.= 2o'"dégageversi2"... oC^',o4 » On a, d'après M. Berthelot, HgO précip. -t- 2 HCy étendu =:HgCy=diss.+- H'-O 4-3i'=''',o D'où l'on conclut pour l'acide picrique -h 6*^''', 4 .^^ j Hg[C«H2(AzO^)'0]2(imol.=32'i')-t-2NaCl(imol.=8'i')dégageversi2°. iS-'-^yy '^" ( HgCP(i mol.= 8i")-H2C«H-^(Az02)30Naimol.= 2oi"dégageversi2''... oC''>,o7 d'où l'on conclut, d'après les chaleurs de formation du chlorure et du picrate de so- dium (qui sont égales) et celle du chlorure de mercure, -t-6'^'',3. La moyenne géné- rale est -+- 6*^"', 2. o ( 56i ) » IV. Pour mesurer la chaleur de formation de l'hydrate du picrate de mercure, j'ai dissous le sel anhydre et son hydrate dans une même solution de chlorure de so- dium : Dissolution de Hg[C*H2(AzO-)^0]-4H=0 dansaNaCl étendu dégage vers 12".. iC"i,3 Dissolution de Hg[C*H^( AzO-)^0]^ dans 2NaCl étendu dégage vers 12" Q*^"',© » De ces nombres on déduit : Picrate mercurique -+- ^WO liquide -f- j^n Chaleur de dissolution du picrate mercurique anhydre dans l'eau pure. ... — 4i7 Chaleur de dissolution du picrate mercurique hydraté — 12, 4 IJgO précip.+ 2C«H2(AzO-)'011 diss. = Hg[C«H'^( Az02)0]2 diss.+ H^O liq. dégage +6,2 HgO précip.+ 2C«H2(AzO-)'OHsol. = Hg[C«H2( AzO^)0]-^ sol. + ÎPO sol. absorbe — 4,0 2[C^diam. -f- H^gaz + Az^gaz-t-0*gaz -i- O gaz]+ Hgliq. = Hg[C«H^'(AzO-^)H)]2sol. dégage -f-44,35 » Conclusions. — Si nous comparons ces chiffres à ceux qui ont été obtenus par M. Berthelot, pour l'acétate, le chlorure et le cyanure de mercure, autres sels solubles du même métal, nous voyons que le picrate vient se ranger à côté de l'acétate, dont la chaleur de neutralisation par Hg O d éga ge + 6^^' , o . » On remarquera aussi que, tandis que l'acide picrique, opposé à l'acide cyanhydrique vis-à-vis de la potasse, le déplace dans la dissolution même et sans précipitation, avec im dégagement de chaleur de -f-io^^'.y qui répond à la prépondérance thermique du premier acide vis-à-vis de cette base, an contraire, vis-à-vis de l'oxyde de mercure, c'est l'acide cyanhydrique qui déplace complètement l'acide picrique, avec mise en liberté de i2'^''',2 pour chaque molécule d'acide, ce qui répond à l'inversion thermique des deux acides en présence de l'oxyde de merciu'e. » Ces renversements d'affinité sont à rapprocher de ceux que M. Ber- thelot a fait ressortir pour les acides halogènes ainsi que pour les acides acétique et oxalique, opposés vis-à-vis de l'oxyde de mercure : ils consti- tuent l'une des démonstrations les plus décisives à l'appui du principe du travail maximum. » C. R., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N" 14.) 7'^ ( 562 ) CHIMIE. — Action de l^adde picrique et des picrates sur les cyanures métalliques . Les isopurpurates. Note de M. Raoll Varet. « Les résultats obtenus au cours des recherches qui font l'objet de la précédente Note permettent de vérifier et de compléter une relation que j'avais formulée comme conclusion d'un travail sur la formation des iso- purpurates (Comptes rendus, t. CXII, p. SSg) ; à savoir que : » Dans l'action de l'acide picrique et des picrates sur les cyanures mé- talliques, il y a formation d'isopurpurates toutes les fois que l'acide pi- crique déplace l'acide cyanhydrique du cyanure mis en réaction; tandis que cette formation n'a pas lieu lorsque c'est l'acide cyanhydrique qui dé- place l'acide picrique, ces déplacements inverses étant prévus et vérifiés d'après les A'aleurs thermiques de neutralisation. » Ainsi, avec le cyanure de zinc, par exemple, le calcul donne ZnCy2 sol. + 2C''H2(AzO-^)-^OH diss. :="[C''H2(AzO-)30]2Zn diss. + 2HCv diss. dégage -H 5^=1,88. » Le cyanure de zinc engendre en effet des isopurpurates. Il en est de même, comme on sait, du cyanure de potassium, pour lequel la différence thermique calculée est plus considérable encore : au contraire, avec le cya- nure de mercure, la réaction HgCy'-diss. -h 2C'^H-(AzO-^)^OH diss. = [C^H-(AzO-^)^0]'-Hgdiss. + 2HCydiss. absorberait — i^'^-^^Z. » L'expérience montre en effet que, dans ce cas, il n'y a pas réaction, et il ne se forme pas d'isopurpurate. M J'ai vérifié la généralité de la relation que je viens de signaler, en étu- diant d'une façon méthodique l'action de l'acide picrique et celle des pi- crates, d'une part sur les cyanures de potassium, de sodium, de lithium, de baryum, de strontium, de calcium, de magnésium, de cadmium, de zinc, cyanures qui forment tous des isopurpurates. Au contraire, les cyanures de mercure, de cuivre, d'argent, sont indécomposables par une solution d'acide picrique, même bouillante, et ils ne forment pas d'isopurpurates. On voit par là, une fois de plus, comment la prévision des réactions indus- trielles peut se déduire des théories thermochimiques. » ( 563 ) CHIMir; PHYSIOLOGIQUE. — Propriétés antiseptiques des vapeurs de formol (ou aldéhyde for/nique). Note de M. A. Trii.lat, présentée par M. Friedel. « En 1891, dans un procédé d'application des propriétés antiseptiques des vapeurs de formol, j'ai spécifié que la désinfection pouvait être obte- nue par l'emploi de ce corps, soit à l'état solide, soit à l'état liquide, soit à l'état gazeux. J'ai ensuite établi ('), en collaboration avec M. le D'' Berlioz, l'action microbicide de l'air imprégné des vapeurs de formol sur les bacilles salivaires, les bacilles de la décomposition, le bacillus anlhracis, le bacille d'Eberth, le coli-bacille, etc. Enfin, j'avais démontré (^) que le voisinage d'un linge imbibé d'une faible solution de formol est capable d'arrêter la putréfaction de la viande, et décrit un procédé de désinfection (') basé sur cette propriété. » Ce procédé, quoique simple, offrait quelques inconvénients, notam- ment celui d'avoir à se procurer le formol. J'ai exécuté les expériences suivantes avec l'appareil même de production du formol, de dimensions réduites et présentant quelques modifications. » L'appareil a la forme d'un pulvérisateur ou d'une espèce de lampe; il peut transformer par jour jusqu'à 5''^ d'alcool méthylique en vapeurs de formol. Le rendement en formol est d'environ iS pour 100 de l'alcool brûlé. » Dans une première série crexpériences, j'ai cherché à savoir : i» Si l'action anti- septique des vapeurs produites par l'appareil dans une salle s'exerçait en haut comme en bas; 2° quelle devait être la durée de l'action pour tuer les germes; 3" la quantité d'alcool brûlé. J'ai construit une pelite échelle sur laquelle se trouvaient, à des hau- teurs différentes, des assiettes contenant des balayures d'hôpital ('), préalablement desséchées pour la comparaison des expériences. L'appareil à formol étant placé (') Trillat, Comptes rendus. 3o mai 1892.— Berlioz et Trillat, ibid., i"' août 1892. (") Moniteur scientifique, 1892. (') Brochure Sur le formol, février 1894. (') L'action antiseptique des vapeurs d'aldéhyde formique sur les poussières sèches a été mise en évidence par le travail si remarquable et si complet de M. le D' Miquel [De la désinfection des poussières d'appartement {Annales de Micrographie, juillet 1894)]. ( 564 ) dans des pièces de capacité variable, de 20""^ à 3oo"", fonctionnait pendant des espaces de temps déterminés, au bout desquels des prélèvements étaient elTectnés, déposés dans des bouillons et mis ensuite en observation pendant quinze jours. — Résultats : l'action des vapeurs s'est exercée en haut comme en bas de l'échelle; dans une salle de 20™'^, les germes ont été tués en huit heures; le poids de l'alcool méthylique brûlé a été de o8'',200; dans une salle de Soc""', le même résultat a été obtenu en vingt- quatre heures; poids de l'alcool brûlé a''?. » Dans une deuxième série d'expériences, j'ai étudié l'influence de l'humidité sur l'action antiseptique des vapeurs; les balaj'ures précédentes ont été humectées dans ce but avec des quantités variant de 3 pour loo à 20 pour 100 d'eau. — Résultats : la présence de l'eau ralentit l'action antiseptique du formol proportionnellement au degré d'humidité. » Dans une troisième série d'expériences, j'ai badigeonné, avec des boues riches en bactéries de tous genres, des parois de murs, des étoffes et divers objets; après chaque expérience, des raclages étaient effectués et déposés dans des bouillons stérilisés. — Résultats pour une expérience : durée du fonctionnement de l'appareil, dix heures, capacité de la salle, 5o""^; quantité d'alcool brûlé o''s,65o. Les bouillons ensemencés sont restés clairs après quinze jours. » L'expérience typique suivante mérite d'être signalée et résume les essais. » Dans une chambre de malade d'une contenance de 4'3""^ et pourvue de tous ses meubles, tentures et objets divers de toute nature, l'appareil à production de formol a fonctionné pendant quatre heures seulement. Après ce laps de temps, j'ai ensemencé des bouillons vierges avec des débris provenant des raclages du plafond, du plancher et.de la surface des objets; dans d'auires bouillons, j'ai déposé des petits carrés de papier, d'étoffe, des fragments de bois, qui avaient été trempés dans des bouillons riches en colonies charbonneuses ou légèrement badigeonnés avec des crachats tu- berculeux. Tous les bouillons sont restés clairs après quinze jours; quelques-uns se sont légèrement troublés après vingt-cinq jours d'observation. » Dans cette expérience, des étoffes épaisses, des papiers ont été traversés de part en part par les vapeurs de formol; j'ai même constaté que celles-ci pénétraient assez profondément le bois. » Je n'ai observé aticune détérioration sur les métaux, étoffes et in- struments de chirurgie; je signale cependant cette particularité, que les soies teintes par les dérivés de la rosaniline deviennent légèrement vio- lettes; celles qui sont teintes avec certaines couleurs azo'iques jaunissent un peu. Cette action ne provient pas d'une décoloration, mais d'une trans- formation de la matière colorante. » Quant à la persistance de l'odeur, elle ne résiste pas à un violent cou- rant d'air. Elle disparaît rapidement aussi, quand on expose dans la pièce un vase contenant de l'ammoniaque. Ces expériences, dont les détails ( 565 ) seront publiés séparément, sortant du domaine rlu laboratoire, sont forcé- ment un peu grossières, mais elles mettent en évidence d'une manière frappante l'énergie de l'action antiseptique des vapeurs du formol et la facilité de désinfecter au moyen de l'emploi de l'appareil à production directe des vapeurs de ces cor|îs. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Observations sut les farines. Note de M. Balland. « Les deux mille cinq cents échantillons de farines, reçus et analysés au Laboratoire de l'administration de la guerre durant la période de sep- tembre 1891 à juin 1894, ont permis de constater les faits suivants : » 1. La proportion d'eau la plus élevée a été de 16,20 pour 100; la moins élevée a été de 9,40 pour 100. Le maximum du gluten humide a été 47.50 pour 100; le maximum de la matière grasse 3, 10 pour 100; le minimum de l'acidité 0,01 3 pour roo. >) 2. C'est en février que les farines ont présenté le maximum d'hydra- tation, et en août le minimum. L'acidité a fourni d'excellentes indications sur l'état de conservation des farines : le minimuig s'observe en novembre, décembre et janvier; il s'élève pendant les autres mois, et surtout en juillet et août, c'est-à-dire pendant la période la plus favorable à l'évolution des germes contenus dans les farines. C'est ainsi qu'en 1893 le minimum d'acidité, qui était de os%oi3 pour 100 en janvier, a atteint o8'',o37 pour 100 en août. Il résulte de ces indications que les farines destinées à être conservées en caisses étanches pendant plusieurs années gagneront à être fabriquées et encaissées par un temps sec et froid ; les ferments sont alors inertes et l'on n'a pas à redouter d'autre part la transmission des œufs d'insectes. » 3. Toutes les relations que j'ai signalées autrefois à l'Académie entre la nature et la qualité des farines et leur composition chimique, au point de vue de l'eau, des matières salines, des matières grasses, de la cellulose, de l'acidité et du gluten, sont confirmées. » 4. Il n'a été constaté aucune falsification par addition de matières minérales ou de farines étrangères au blé (légumineuses, pommes de terre, seigle, riz, maïs, etc.). Les motifs de refus invoqués par la Commission chai'gée d'examiner les farines après l'analyse et la panification, reposent presque uniquement sur la présence d'un excès de bas produits (queues ( 566 ) de moutures) ou sur le mauvais état de conservation de la denrée ('). Dans le premier cas, la matière grasse est plus élevée; dans le second cas, c'est l'acidité. Le maximum d'acidité a été de o^', 278 pour 100; les acidités les plus élevées s'observent toujours dans les farines en voie d'al- tération, chez lesquelles le gluten et la matière grasse sont au-dessous du minimum ordinaire. » 5. Le rapport du gluten humide au gluten sec ne peut être nettement déterminé, car chaque gluten présente une hvdratation différente. Le gluten le plus hydraté contenait 71,1 3 pour 100 d'eau et le moins hydraté 02 pour 100. Dans les farines de premier choix du commerce, l'hydratation est voisine de 70 pour 100; dans les farines de qualité moyenne, comme celles qui sont consommées [lar les troupes, elle serait comprise entre 62 et 65 j)our 100. La proportion des deux tiers d'eau (66 à 67 pour 100), admise par les auteurs comme moyenne générale, est trop absolue. )) Les meilleures farines, au point de vue de la panification, sont celles dont le gluten retient la plus forte quantité d'eau. » Il y a une relation entre l'hydratation du gluten et l'état de conserva- tion de la farine représenté par son acidité : la quantité d'eau retenue par le gluten diminue lorsque l'acidité augmente. C'est une bonne indication en matière d'expertise. » Le taux minimum des matières azotées insolubles, généralement re- présenté, dans les cahiers des charges des diverses administrations, par le poids du gluten humide, serait plus exactement défini par le poids du gluten sec. ■» 6. L'aleuromètre Boland, cité par les Ouvrages classiques comme devant donner de précieux renseignements sur l'aptitude des farines à la panification, a fourni les résultats les plus contradictoires. L'emploi de cet appareil n'est pas à recommander. » 7. Les farines de même provenance ont un taux de gluten variable suivant les années. Les farines indigènes de la récolte de 1892 sont plus pauvres en gluten que celles de la récolle de i8gi; celles de 1893 sont elles-mêmes plus riches que ces dernières. (') Parmi les autres causes de refus signalées par la Commission d'expertises, qui comprenait un fonctionnaire de l'intendance, un pharmacien militaire, un officier d'administration des subsistances et deux experts civils appartenant à la Chambre commerciale de Paris, on peut citer l'insuffisance de gluten, le craquement sous la dent, dû à des blés mal nettoyés, et une saveur anormale (ail). ( 567 ) » 8. En dehors de ces considérations, le fonctionnemenl rc£;ulier du laboratoire des Invalides a eu pour effet direct d'améliorer l'alimentation du soldat, en écartant des approvisionnements militaires les produits les plus inférieurs des moutures ('). La caractéristique des farines destinées à l'armée étant, d'autre part, mieux définie, les instructions nouvelles sur cette partie du service des vivres acquerront plus de précision. » ZOOLOGIE. — Sur r extrémité antérieure de la corde dorsale chez tes Vertébrés supérieurs. Note de M. G. Saint-Remy, présentée par M. de Lacazc- Duthiers. « Parmi les nombreux auteurs qui ont observé l'extrémité antérieure de la corde dorsale, aucun ne s'est occupé jusqu'ici des phénomènes histolo- §iquesc[ui en déterminent la destruction. Nous avons étudié spécialement à ce point de vue les embryons de divers Mammifères, Oiseaux et Reptiles. » Chez tous les Amniotes, la portion terminale antérieure de la corde dorsale se coude pour s'insérer sur l'épithélium, en formant un angle plus ou moins prononcé, parfois très ouvert comme chez le Rat : on peut donc toujours distinguer une branche ascendante, terminaison de la portion principale de la corde, et une branche descendante. » Celle-ci disparaît constamment de très bonne heure, par la désagréga- tion de ses éléments qui deviennent des cellules du tissu conjonctif em- bryonnaire. » Le sommet de l'angle et même une partie de la branche ascendante peuvent également disparaître. Toutefois, chez les Mammifères et les Rep- tiles, il paraît constant que l'angle s'épaissit d'abord et bourgeonne en produisant un bouton ou bourgeon terminal, parfois considérable (Brebis, Couleuvre à collier). Cette formation secondaire disparaît ensuite, en gé- ( ' ) Les cours des farines, relevés en fin de chaque mois dans le journal La Meunerie française, ne laissent aucun doute à cet égard. En septembre 1891, avant le fonction- nement du laboratoire, on constate que les farines bises « sont très demandées et les prix fermement tenus » ; puis les acheteurs deviennent de plus en plus rares et les mentions suivantes de se renouveler sans cesse : « tendances faibles en petites farines; les affaires en farines bises sont presque nulles; les farines bises sont de plus en plus délaissées, etc. » Des petites farines et des farines de premier passage, (|ui en 1891 étaient enlevées couramment à 20^"' et 25'"' les loo'-s, ne trouvent plus d'acquéreurs ( 568 ) néral, par le même procédé de désagrégation que la branche descendante, parfois aussi en se transformant en cartilage (Brebis). Ce bourgeon est l'homologue de la poche palatine, décrite par Selenka chez l'Opossum, et qui existerait aussi comme poche creuse chez la Taupe (Kann). Chez au- cun des animaux étudiés par nous, cette formation ne présente de cavité : elle paraît n'être absolument qu'une formation dégénérative, opinion que Selenka lui-même n'a pas repoussée. Chez les Oiseaux, le bourgeonne- ment terminal ne se produit pas; après la disparition delà branche descen- dante par transformation en tissu conjonctif, l'extrémité de la branche ascendante déjà différenciée paraît se détruire à son tour, non par désa- grégation de ses éléments, mais par dégénérescence et résorption, les élé- ments conjonctifs voisins jouant le rôle de phagocytes et faisant disparaître les restes des cellules cordales. » La transformation des cellules de la corde en tissu conjonctif em- bryonnaire et en tissu cartilagineux est un fait intéressant, qui peut paraître singulier au premier abord, car la corde et le tissu conjonctif qui l'entoure diffèrent à la fois par leur origine et par leurs caractères. Le tissu cordai représente primitivement une partie constitutive de l'endoderme (ento- blaste cordai, O. Hertwig) : c'est donc un mésoblaste épithélial pur, tandis que le tissu conjonctif lâche, dans lequel la corde est située, pro- vient des masses mésenchymateuses latérales. Les éléments de ces deux formations évoluent d'une façon tout opposée; pour produire le tissu dif- férencié de la corde définitive, les cellules deviennent vésiculeuses et, en se comprimant réciproquement, elles forment un tissu d'aspect réticulé, dont les mailles représentent des cavités intracellulaires; les cellules mé- senchymateuses forment, elles aussi, un ensemble réticulé, mais c'est par l'extension de prolongements, de ponts intercellulaires, et l'écartement de leurs corps protoplasmiques, et les mailles sont des cavités intercellulaires. Mais, au fond, ces deux sortes d'éléments sont de même nature, puisqu'ils proviennent, en dernière analyse, les uns et les autres, de l'épithélium endodermique. Rien de surprenant alors que les cellules de certaines ré- gions de la corde puissent évoluer dans le même sens que les éléments conjonctifs et se confondre avec eux. » Nous avons constaté que, chez les Oiseaux aussi, la corde se termine primitivement au point d'insertion de la membrane pharyngienne, comme on l'a montré chez les Mammifères. C'est secondairement, par suite des phénomènes d'accroissement de l'épithélium, qu'elle est déplacée et qu'elle se trouve en relation avec d'autres points. Nous ne croyons donc pas que ( 569 ) la poche de Seessel représente l'extrémité de la corde non développée : nous pensons plutôt, avec Selenka, que cette poche n'a aucune significa- tion morphologique et n'est qu'un sillon formé mécaniquement par la flexion céphalique. D'ailleurs, la poche palatine de l'Opossum s'ouvrirait en arrière de la poche de Seessel. C'est aussi à une cause purement méca- nique que nous attribuons le fait que l'épithélium est souvent creusé légè- rement en entonnoir, au point où s'insère la corde : cela doit tenir à ce que l'épithélium est retenu en ce point par la branche descendante, qui ne s'accroît pas ou très peu. Cette légère ondulation, forcément secondaire, étant donnée l'insertion primitive de la corde sur la membrane pharyn- gienne, ne peut être regardée comme représentant l'orifice de la poche palatine. » ZOOLOGIE. — Évolution des éléments sexuels chez les Ascidies composées. Note de M. Antoine Pizox, présentée par M. Edmond Perrier. « Il existe, chez les Ascidies composées, des relations étroites entre les ascidiozoïdes adultes et les jeunes qu'ils engendrent par voie de bourgeon- nement. » Salensky ('), chez les larves des Diplosomidés, Caullery (■'), chez les bourgeons des Didemnidés et des Diplosomidés, ont récemment mis en lu- mière la part active que prennent les tubes épicardiques du parent, dans la constitution des nouveaux blastozoïdes. Les résultats auxquels je suis arrivé de mon côté chez les bourgeons de ces deux mêmes familles d'Asci- dies composées confirment ceux de Caullery dans leurs traits généraux. De l'ensemble de ces processus, il résulte que, si l'on remonte jusqu'à l'oozoïde fondateur delà colonie, on voit que la cavité branchio-intestinale et le cœur de chaque ascidiozoïde ne sont, en définitive, qu'une production de la cavité endodermique primitive de cet oozoïde. Ce sont des phéno- mènes de même ordre que ceux que j'ai déjà décrits chez les Polyclinidés (^) (') Salensky, Biol. Centralb., 1898, t. XIII. (^) Caullery, Sur le bourgeonnement des Didemnidés et des Diplosomidés (^Comptes rendus, 20 août iSgii). (') Obs. sur le développ. des bourgeons de Circinalium concrescens et c/'Aina- rœciuni proliferum {Bull, des Sciences naturelles de l'Ouest; 1892). C. K., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N» 14.) 74 ( ^70 ) dont le postabdomen, qui se segmente pour engendrer de nouveaux bour- geons, est précisément parconru dans toute sa longueur par le tube épicar- dique, et aussi chez les Dotryllidés ('), avec cette différence que, chez ces derniers, c'est la paroi péribrauchiale, dérivée comme le tube épicardique de la caviié entérique larvaire, qui prolifère pour engendrer de nouveaux bourgeons. )) Mais ces relations étroites entre les ascidiozoïdes adultes d'un cormus et les jeunes qu'ils engendrent par bourgeonnement se montrent encore autrement complètes si l'on considère l'évolution des éléments sexuels, évolution sur laquelle j'ai déjà appelé l'attention à deux reprises (-). » J'ai montré que, chez les Botryllidcs, chaque ascidiozoïde adulte ne conserve que les deux ou trois ovules les plus volumineux de chaque côté de son sac branchial et qu'il lègue les autres, encore trop jeunes pour être fécondés, aux bourgeons qu'il a engendrés et chez lesquels ils sont entraî- nés par le courant sanguin. » Chez les Polyclinidés, l'ascidiozoïde lègue de même à ses bourgeons les éléments de ses organes génitaux, mais sans intervention du courant sanguin : après la sortie des larves et au moment où le postabdomen se segmente, il existe encore dans ce postabdomen un reste d'ovaire sous forme d'une longue bande cellulaire, creuse sur une partie de son étendue. Cette bande se segmente en même temps que le postabdomen qui la ren- ferme, de sorte que chaque nouveau bourgeon se trouve pourvu dès l'ori- gine d'un petit cordon génital indifférencié, provenant du parent. J'ai observé cette production des éléments sexuels du bourgeon aux dépens de ceux de l'ascidiozoïde progéniteur non seulement chez les Aniarœcium proUferum et Nordmanni, mais aussi chez Xa Morchellium argus et le Circina- lium concrescens où Cauliery (^) ne l'indique qu'avec quelque doute. » Enfin chez les Ascidies composées de la famille des Bideninidès et des Diplosomides, il y a également, comme chez les précédentes, continuité entre le cordon sexuel du parent et celui du bourgeon. Les organes géni- taux du jeune ne sont pas des formations absolument nouvelles et indépen- ( 1 ) Histoire de la blastogénèse cliez les Botryllidés {Ami. des Sciences nal., 1 898). (-) Congrès des Sociétés savantes, 1898. Hist. de la blastogénèse chez les Botryl- lidés. (^) Caillery, Sur la dégénérescence des produits génilaujc chez les Polyclinidés (Comptes rendus, mars 1894). ( 571 ) dantes, dérivées d'une agglomération de cellules du niésencliyme; l'étude de séries non interrompues de coupes microscopiques ne laisse aucun doute à ce sujet. » Si l'on examine des cormus de Didemnidés et de Diplosoraidés {Did. nt\-eiim, Did. cereum, Diplosonia spongifornie) après la sortie des larves, on trouve qu'il existe généralement à ce moment trois générations d'ascidiozoïdes dérivées l'une de l'autre et inégalement développées : » 1° Des ascidiozoïdes adultes, ouverts à l'extérieur et complèteiuenl iiidépeiulants les uns des autres; on n'y trouve aucune trace de tubes vasculaires, tels que ceux qui existent chez les Botijllidés où ils font communiquer ensemble les divers ascidiozoïdes des cormus ; » 2° Chaque adulte est accompagné d'un autre plus jeune constitué, ainsi que l'ont décrit Délia Valle et Caullery, par deux bourgeons dilTérents qui à ce moment sont soudés ou sur le point de l'être ; » 3° De légères exlraflexions de tubes épicardiques et du tube digestif de ce bour- geon de deuxième génération s'annoncent bientôt et indiquent l'apparition d'un asci- diozoïde de troisième génération. n J'appelle encore ascidiodème, comme chez les Botryllidés, cette triade d'asci- diozoïdes inégalement développés, greffes pour ainsi dire les uns sur les autres et produisant d'une façon constante de nouveaux bourgeons à mesure que disparaissent les anciens. » L'unité morphologique de cet ascidiodème découle'non seulement de la façon dont la cavité branchio-intestinale et le cœur du bourgeon se constituent aux dépens du parent, mais encore de la continuité des éléments sexuels de l'ascidiozoïde progéni- teur et de ceux du jeune. » Chez les adultes, en effet, au moment de la ponte ou après celle-ci, on observe à coté des follicules testiculaires qui se vident par le canal déférent, un cordon ovarien plein, renflé à sa vase, et de la jjarlie inférieure duquel se sont détachés un certain nomijre d'ovules qui ont traversé l'exoderme maternel et sont tombés dans la cavité cloacale où ils ont été fécondés. M Ce cordon plein persiste après la ponte alors que la glande mâle se vide; il se continue, en s'effîlant progressivement, au voisinage du canal déférent et ne présente bientôt plus, vers sa partie supérieure, que des cellules indifférenciées. A un certain moment, il quitte le voisinage du tube déférent et va se prolonger jusque dans la région abdominale du bourgeon de seconde génération, dont les deux parties con- stituantes, bourgeon ihoracique et bourgeon abdominal, ne sont pas encore soudées à ce moment. Ce sera aux dépens de ce cordon génital indifférencié, provenant du parent, que se produiront les glandes sexuelles du jeune ascidiozoïde. » Quand le bourgeon de troisième génération se développe, on peut voir également, sur des séries de coupes, la bande sexuelle de celui de la deuxième génération se pro- longer chez ce nouvel ascidiozoïde. » Ainsi, ces phénomènes si curieux de la transmission des éléments génitaux de l'adulte chez le jeune, qui, après avoir été décrits d'abord ( 572 ) chez les Pyrosomes, avaient paru si étonnants chez les Botrylles et les Bo- trylloïdes, se généralisent chez les Ascidies composées les plus diverses, et viennent jeter un jour aussi nouveau qu'inattendu sur l'évolution coloniale de ces Tuniciers ( ' ). » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur une Chylridinée parasite de la Vigne. Note de M. A. Pruxet, présentée par M. Duchartre. « J'ai montré qup les ChytriHinées, considérées jusque dans ces derniers temps comme des parasites presque exclusifs des végétaux aquatiques in- férieurs, peuvent s'attaquer à des plantes de grande culture comme les céréales. Des recherches multipliées m'ont permis de constater que la "Vigne nourrit une Chytridince dont j'ai pu étudier l'organisation et le dé- veloppement, et qui en est actuellement l'un des parasites les plus ré- pandus. » Les zoospores de celle espèce sonl arrondies el se meuvenl à l'aide d'un cil assez fugace; elles sonl nues el renfermenl une goulle d'huile cenlrale très réfringenle; leur diamètre esl compris enlre i,5[ji. el 2,5iji.. Elles ne germenl qu'après avoir ré- iraclé leur cil el s'èlre enlourèes d'une membrane de cellulose. Elles poussent alors un fin filamenl qui perce les parois cellulaires et fournil un nombre variable de ra- meaux qui se comportent comme lui. » Il se constitue ainsi un mycélium intracellulaire très délicat, difficile à voir, formé de filaments extrêmement fins dont l'épaisseur est d'ordinaire comprise entre o,5|x el o,S[;i, mais peut exceptionnellement dépasser i \x. Sur le trajet des filaments mjcéliens ou à l'extrémité de rameaux demeurés courts, on observe de petites masses plasmiques, entourées d'une membrane délicate, isolées ou rapprochées par paires; ce sonl les initiales des zoosporanges; lorsqu'elles sont groupées par 2, l'une d'elles est plus petite et paraît presque vide, comme si son contenu était passé dans l'autre; quoi qu'il en soit, la plus grande seule devient un zoosporange. Les initiales et les zoosporanges émettent habituellement des filaments mjcéliens qui se ramifient plus ou moins, peuvent s'étendre aux cellules voisines, et portent de nouvelles initiales qui se comportent comme les premières el ainsi de suite. » Les zoosporanges résultent de l'accroissement des initiales. Ils sonl arrondis et ovoïdes ou fusiformes suivant qu'ils proviennent d'initiales terminales ou interca- laires; d'autres, plus rares, qui tirent leur origine d'initiales placées au point de croi- sement de 2, 3, 4, 5 filaments mjcéliens, présentent un contour polygonal. Les zoo- sporanges arrondis, ovoïdes ou polygonaux, ont de 5jx à 20jji de diamètre moyen; les zoosporanges fusiformes ont de 10 |j. à 40 [j. de longueur, el de 3|x à 10 jj. de largeur. (') Travail fait au laboratoire maritime de Talihou (Saint-Vaast-la-Hougue). ( -'^73 ) Quelle que soit leur forme, ils sont entourés d'une membrane très nette et renferment un protoplasma granuleux, et une ou plus rarement plusieurs gouttes d'huile. » Les zoospores résultent de la division simultanée du protoplasma en un certain nombre de masses égales, dont chacune devient une zoospore. Pendant ce temps, le zoosporange pousse un tube cylindrique, sorte de col droit ou flexueux qui s'ouvre à son extrémité et donne issue aux zoospores; ce col se réduit parfois à une courte papille. Le col ou la papille peuvent déboucher dans la cellule qui renferme le zoo- sporange, mais le plus souvent ils traversent la paroi cellulaire et déversent les zoospores dans une cellule voisine. Quelquefois, les zoospores sortent par une simple ouverture de la paroi du zoosporange. Les zoosporanges des cellules épidemiiques peuvent dé- verser leur contenu à l'extérieur; on peut trouver d'ailleurs des zoosporanges à la sur- face même de l'épiderme. » Dans certaines circonstances, les initiales donnent, non plus des zoosporanges, mais des kystes arrondis, plus rarement ovoïdes ou fusiformes, à parois épaisses, ordi- nairement brunes, à protoplasma homogène, riches en liuile et dont les dimensions sont voisines de celles des zoosporanges. Après une période de vie latente de durée variable, les kystes donnent naissance à des zoospores. Les zoospores paraissent pou- voir se transformer directement en zoosporanges ou en kystes. Les kystes conservent le parasite pendant l'hiver; toutefois, j'ai trouvé des filaments m3'céliens avec des zoosporanges dans des sarments récoltés en novembre 1898, en février, mars et avril 1894. » Par l'ensemble de ses caractères, cette Chjtridinée se rattache au genre Cladochytriiim de Nowakowski, oîi elle constitue une espèce nou- velle que j'appellerai Cladoc/iylrium viticolwn. » Le Cladochytriuni viticolum peut se rencontrer dans tous les organes de la Vigne et dans tous les tissus. Il y est fréquemment assez abondant pour que toutes les cellules vivantes comprises dans une coupe transver- sale renferment un zoosporange, assez souvent deux, rarement trois, quatre ou davantage. Son observation est particulièrement facile dans les cellules delà moelle, surtout après coloration par le bleu ou le brun d'ani- line. » Suivant son élection plus spéciale dans tel ou tel organe, tel ou tel tissu, le Cladochylrium inlicolum produit des effets très divers, qui se mani- festent extérieurement par les caractères les plus variés. Il suffira de dire que ce parasite représente la cause de ces maladies mal définies, décrites sous les noms à' antliracnose ponctuée, anthracnosc déformante, gommose bacillaire, géliçure, roncet, hrunissure, brunissure-rougeole, maladie peclique, maladie du coup de pouce; on doit, en outre, lui attribuer beaucoup de cas de coulure, un certain nombre de cas de chlorose, tout au moins dans les terrains siliceux ou peu calcaires, et diverses alfcctions de l'appareil végé- tatif ou fructifère que je décrirai prochainement. Enfin, grâce aux échantil- (574) Ions que je dois à l'obligeance des professeurs Briosi et O. Cornes, j'ai pu constater que le Cladochytrium viticolum est le parasite du Mal nero des vignes italiennes. » A cause de l'extrême diversité de ses manifestations extérieures, la maladie due à ce parasite ne saurait conserver aucune des appellations précédentes, dont les unes sont manifestement erronées et dont les autres manquent de généralité. Le nom de chytridiose me paraît lui convenir. )) J'ai constaté l'existence de la chvtridiose en Algérie, en Tunisie, et dans quinze départements pris au hasard dans les diverses régions viticoles de la France. Sa transmissibilité par boutures et greffons explique cette extrême diffusion. » La chytridiose n'est, sans doute, pas une maladie récente : l'une de ses formes au moins, le roncet, existe depuis longtemps en France; des sarments de Ripnria récoltés en 1875 sur les bords du Mississipi, près de Saint-Louis, se sont montrés chytridiosés. Quoi qu'il en soit, certaines formes de la chytridiose ont pris, dans ces derniers temps, des carac- tères dont on ne saurait se dissimuler l'extrême gravité. » Je me propose de décrire ultérieurement les caractères externes et internes de la chytridiose, et d'examiner les circonstances qui paraissent de nature à en enrayer l'extension. » GÉOLOGIE. — Sur les tufs calcaires du col de Laularet {Hautes- Alpes). Note de M. W. Kiliax, présentée par M. Daubrée. « Il existe, aux alentours de l'hospice du Lautaret (Hautes-Alpes), à plus de 2000'" d'altitude, plusieurs gisements de tu/s calcaires à végétaux, dont l'étude offre un grand intérêt. » Voici quelques renseignements préliminaires sur les conditions dans lesquelles se présentent ces tufs. » L'hospice est établi sur des dépôts morainiques, occupant de vastes surfaces tout à l'entour sans cependant recouvrir coniplètement les assises liasiques qui, fortement redressées, émergent çà et là de ce manteau glaciaire, pour constituer de petits ma- melons arrondis. Les débris nombreux de microgranulite et de protogyne que renfer- ment les accumulations morainiques indiquent, ainsi que leur disposition même, qu'ils proviennent du massif Combeynot-Roc Noir, d'où descendent, en effet, deux traînées de débris glaciaires, qui confluent au col même du Lautaret. » L'ensemble de pâturages qui entoure le Lautaret présente, avec ses petits ma- récages et ses nombreux mamelons, à un haut degré, le caractère de ce que Desor appelait paysage moralnique. ( 575) » Quant au substratum, il est formé d'assises liasiques fortement redressées vers le sud-ouest; elles supportent, au nord cl au nord-est, les grès et schistes nummulitiques du signal de Villar-d'Arène et s'appuient au sud sur une mince bande de dolomies triasique et de grès liouiller, bordant le massif cristallin de Combeynot. » Les gisements de tuf sont au nombre de trois : deux sur le versant de la Romanche et un dans le vallon de la Guisanne. Tous trois, ils ont été jM-oduits par des sources chargées de chaux carbonatée et sortant des assises calcaires du lias à BélemniLes (Charmouthien inférieur). » a. Le plus important de ces affleurements se trouve à quelques centaines de mètres à l'ouest de l'hospice; le tuf y est exploité depuis de longues années. Le dépôt calcaire est là adossé contre une colline basique d'où jaillit une source qui, sans doute, a donné naissance à la puissante (4™ à 5"") assise de luf mise à nu dans la carrière. L^ne partie de ce ruisseau est actuellement dérivée et amenée à l'hospice, où sa nature trop calcaire cause journellement de nombreux, mécomptes. » Les assises inférieures, celles qui sont le plus activement exploitées ('), sont com> pactes et cristallines; les couches supérieures, au contraire, ont moins de consistance et sont plus fortement colorées par l'oxyde de fer. La roche est remplie d'empreintes végétales. Outre un grand nombre de restes de Muscinées et de Graminées, nous y avons recueilli une assez grande quantité de débris de Conifères sur lesquels AL A. Sibourg avait attiré notre attention. Les empreintes de cônes et de rameaux se pré- sentent dans un tel état de conservation qu'il n'est pas difffcile d'y reconnaître le Pi/iiis svhestris. A la base de l'aflleurement, du côté de la route de la Grave, on observe des fragments émoussés, mais non roulés, de quarlziles et de protogyne erratique englobés dans le tuf en une sorte de brèche. » b. Le deuxième gisement est situé un peu plus à l'ouest, à gauclie de la roule de la Grave dont le sépare un marécage. Il est semblable au premier. » c. Un troisième dépôt de tuf assez considérable se trouve dans la vallée de la Guisanne, à l'est de l'hospice, du côté de la Madeleine et en contrebas d'un petit lac. Ici l'on peut étudier facilement la croûte tu(Tacée d'une épaisseur de .V" à 5"', accom- pagnant la pente du terrain. La source qui lui a donné naissance existe encore, quoique très réduite; elle tire sa teneur en calcaire des assises du lias et sourd au pied d'une moraine qui recouvre en partie la portion supérieure du gisement. » Les débris végétaux sont d'une abondance extrême dans ce dépôt; ils consistent en feuilles de Saule {Salix) et de plantes diverses dont l'étude sera faite ultérieure- ment. Une exploitation permet de voir, ici encore, les couches inférieures qui sont dures, compactes et plus cristallines, tandis que les supérieures sont très ferrugineuses et attirent l'attention par leur teinte rougeàtre. (1) Une partie du village de Villar-d'Arène, et notamment l'église, est construite avec les lufs du Laularel. ( 576 ) » En résumé, de l'étude préliminaire des tufs de Lautaret, il est permis de conclure : » 1° Que ces tufs sont relativement récents, leur disposition indiquant d'une façon évidente que le relief possédait déjà en grande partie, lors de leur formation, sou aspect actuel. De plus, s'ils ne sont pas antiglaciaires, il ressort au moins du fait que les dépôts morainiques les recouvrent en plusieurs points et y mêlent leurs éléments ; que le début de leur formation se place avant le moment où le glacier de Combeynot abandonna définiti- vement, en se retirant, le col du Lautaret. Il est probable que la glace descendait à ce moment jusqu'au mUieu des forêts, comme c'est le cas actuellement pour le glacier des Bossons près Cliamonix. » 2" Les débris végétaux contenus dans ces tufs, et notamment les cônes et rameaux de Pimis syli'estris (') indiquent en effet, pour cette époque, l'existence au Lautaret d'une végétation forestière qui, actuellement, a abandonné ces altitudes où croissent à peine quelques mélèzes rabougris. Ce fait vient à l'appui de nombreuses constatations tendant à établir, ainsi que l'a fait M. David Martin ( -), la marche rétrograde de la végétation forestière dans les Alpes françaises. » GÉOLOGIE. • — Sur la présence du terrain carbonifère dans le Sahara. Note de M. F. Fourevu, présentée par M. Daubrée. « La Note préliminaire que je présente a pour but de faire connaître les principaux résultats de mes recherches géologiques dans le Sahara. » Le terrain carbonifère joue, dans la constitution du sol des régions que j'ai explorées cet hiver, un rôle considérable. Avant d'indiquer les points où ce système affleure, je rappellerai brièvement les régions où le carbonifère a déjà été signalé en Afrique : » 1° Overweg a recueilli, entre Mourzouk et Ghât, des échantillons qui, d'après M. le professeur Bevrich (''), indiquent la présence du dévonien, ou peut-être du carbonifère. (') M. Vieux nous a assuré que les habitants du pays ont découvert à maintes re- prises, dans les alluvions du torrent de \ illar-d'Arène, des souches de Pin. Ce fait s'accorde bien avec notre découverte du même végétal dans les tufs du Lautaret. (^) Voir Bull. Soc. d'études des Hautes-Alpes, n" 34; 1890. (') Beyricu, Bulletin de In Société de Géologie allemande, t. IV, p. lôg-iôo; i852. ( 577 ) » 2° M. Stache ('), d'après les documents rapportés par le D*" Lenz, du Sahara occidental (région comprise entre l'Oiiad Draâ et les dunes d'Ignidi), reconnaît l'existence du calcaire carbonifère, caractérisé par des Prodnctus, notamment un Productus nouveau Pr. Africanus (Stache). 1) 3° Les matériaux paléontologiques recueillis par la première mission Flatters indiqueraient nettement, d'après le rapport de M. l'ingénieur des Mines Roche (-), la présence du dévonien caractérisé par A/r>7?a relicu- laris, etc. » Ce système s'étendrait du nord-nord-ouest au sud-sud-est, tout le long du bord occidental de la vallée des Ighargharen, avec des témoins avancés vers le nord àRhanfoussa et Gared el Beida, formant ainsi des bandes paral- lèles aux bandes carbonifères de la région que j'ai explorée et dont je vais indiquer la disposition. » Le carbonifère, dans les régions que j'ai parcourues, se manifeste sur une grande surface semblant s'étendre obliquement — dans l'Erg d'Is- saouan et sur le plateau d'Eguélé — du nord-ouest au sud-est entre le 27" et le 28* parallèle nord, et entre 5° et 6°3o' de longitude est. )) Sur mon itinéraire de retour, entre 28" 10' et 27^30' nord, le sol est recouvert de dunes qui perdent peu à peu de leur compacité à mesure que l'on marche vers le sud; et, en arrivant aai 27"^ parallèle, ce ne sont plus que des pitons de sable isolés; dans la même région et sur mon itiné- raire d'aller le sable cesse, sur ma route du moins, à 27°45' et ce qui reste pour atteindre le 27^ parallèle est du terrain de roche, tantôt raviné, tantôt assez plan. A partir du 27" jusqu'au 2G" parallèle, on peut dire qu'il n'y a plus exclusivement que de la roche se présentant sous forme de pla- teau (le Tassili), fortement accidenté et coupé par les lits encaissés des ri- vières. » La bande de carbonifère que je viens de signaler n'est point continue, mais, au contraire, plusieurs fois interrompue; j'ai pu cependant constater sa présence plus ou moins nettement caractérisée sur neuf points différents; là le carbonifère est représenté soit par des calcaires renfermant de nom- breux Productus (voir la carte points 2 et 9 B et D), notamment le Pro- ductus Cora (^) (7 et 9 D); soit par d'autres assises calcaires où se mon- (') Stache, Comptes rendus, i883. (') Ministère des Travaux pubtics. Documents relatifs à la mission Flatters. (') Les documenls paléontologiques de la région que j'ai explorée seront publiés par MM. Munier-Chalmas et Haug. G. R., 1S94, ■!• Semestre. (T. CXIX, N° 14.) 75 ( 578 ) trent de très grandes quantités de tiges de crinoïdes (Potenocriniis). Ces tiges sont parfois tellement abondantes qu'elles constituent presque à elles seules la roche (notamment en 6 et 9 D); en 6, elles forment une longue ligne de collines orientées ouest-sud-ouest, est-nord-est. Ces tiges se déta- chent facilement des bancs qui les contiennent et couvrent le sol de leurs débris. » Un point particulier sur lequel j'insisterai est celui relatif à la présence de végétaux carbonifères (n*^* I-3-8-AE) appartenant au genre Lepido- dendron (i et 3 A) et transformés en fer limonite, au milieu de grès rouges ferrugineux. ( -^79 ) » Il ressort des études que j'ai pu faire que les bandes dévoniennes de la première mission Flatters sont très probablement parallèles aux bandes carbonifères que je viens de signaler et dont la direclion générale est nord-ouest sud-est; on rencontrerait donc successivement en partant du sud-ouest, soit d'un point situé entre P et Q de la carte par exemple, pour gagner le nord-est, en premier lieu des bandes dévoniennes, ensuite on atteindrait les bandes carbonifères, et en continuant dans cette direc- tion on pourrait peut-être rencontrer le terrain houillcr, mais je ne fais cette bypothèse qu'avec la plus grande réserve; d'un autre côté, il serait fort possible que, si le terrain houiller existe, il n'affleure pas et soit re- couvert complètement par des terrains secondaires ou tertiaires. > MÉTÉOROLOGIE. — Observations thermométriques sur le Sommet de l'Ararat ('). Note de M. Venukoff, présentée par M. Faye. « Le iG (4) août 1894, le sommet de l'Ararat (4912™) a été visité par M. Zimmer, voyageur russe. Il y trouva la caisse en fer-blanc contenant deux thermomètres, que M, Pastoukoff avait laissée l'année précédente dans un endroit sur. Le thermomètre à maxima marquait + ly^^C, le thermomètre à miniina — 4o°C. Un autre instrument à minima, attaché à l'air libre en iSgS à un objet vertical, n'indiquait que — SS^C. Au mo- ment du séjour de M. Zimmer, la température de l'air ambiant était de -f- 3°C. dans l'ombre. » AÉROSTATION. — Sur une ascension aérostatique effectuée en Russie. Note de M. Venukoff, présentée par M. Faye. « Deux officiers russes ont fait un voyage aérostatique, de Goniondz (frontière de la Prusse) à Tchernigov (Petite Russie); la distance est de 800*"°. Leur ballon avait i5'" de diamètre, c'est-à-dire que le volume dé- passait 3ooo™'' : il appartenait au parc aérostatique militaire russe. » Partis à 9''3o™ du matin, les voyageurs ont très promptenient atteint la hauteur de 35oo" et sont restés dans cette région élevée pendant tout leur parcours, c'est-à-dire jusqu'à S"" du soir. Les nuages cumulus leur cachaient la vue de la terre, et de légers cirrus apparaissaient au-dessus d'eux, en très petit nombre. La température se tenait entre 2° G. et 3''C, dans la (') Arafat se trouve sur le parallèle 4o°N. ( 58o ) nacelle, c'est-à-dire à l'ombre; mais, si l'on exposait la main au soleil, la peau était brûlée. » Le vent soufflait du nord-ouest au sud-est, comme à la surface de la terre au moment du départ. Mais comme ce vent, quoique rapide, était très régulier, le ballon marchait aussi avec une grande régularité. » Seulement, à certains moments, les voyageurs ont obsen'é la rotation de r appareil autour de son axe vertical, aj^rès quoi le voyage s'est continué sans retards et toujours dans la même direction nord-ouest sud-est. )> M. Faye fait à ce sujet les remarques suivantes : « La situation des deux voyageurs en ballon est bien définie. Au-dessous, une couche d'épais cumulus cachant la surface de la terre. Au-dessus, bien au-dessus, de légers cirrus formant une autre couche de peu d'épais- seur, et le ballon voguant dans l'air serein intermédiaire, animé d'un mouvement rapide commun à toutes ces couches. Ce qu'il y avait de re- marquable, c'étaient les mouvements tourbillonnaires qui agitaient de temps en temps le ballon. Ces mouvements venaient évidemment de la couche de cirrus. C'étaient des mouvements cycloniques, ébauchés en haut, et n'al- lant même pas aux nuages inférieurs. Il aurait fallu une couche de cirrus plus dense, pour que ces ébauches de tourbillons s'étendissent plus bas et pussent atteindre le sol. Mais cela suffit pour montrer que l'origine de ces mouvements est dans la couche de cirrus, et qu'ils sont descendants. » M. Lëopold Hugo adresse une Note intitulée « Nouvel examen des nombres théoriques caractérisant les espacements planétaires ». M. BocQUET DE LA Grye appelle l'attention de l'Académie sur une pro- position de M. le D'' Prompt, qui paraît de nature à intéresser à la fois les astronomes et les médecins. Il s'agit de la création sur le mont Meige, à une altitude de 4ooo'" (Alpes Dauphinoises), d'un observatoire et d'un hô- tel où certaines maladies pourraient être traitées avec avantage. La distance a vol d'oiseau du mont Meige au village de La Grave, acces- sible en toute saison, n'est que de 4""° ; elle pourrait être franchie au moyen d'un chemin de fer à crémaillère, contournant les glaciers. La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. On souscrit à l'ari.s. chez GAUTHIER -VILLAUS ET F(LS, Quai (les Grands-Augusiins, n" 5). Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche. Ils fonnoEii, à la fin de l'année, deux volumes in-4"". Den Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alpliabétique de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annuc et part du i" janvier. Le i>rix élu t'iibonnenicnt fst fixé ainsi (fiiHl suit : Paris : 20 fr. — Dcpartemeiiis : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — .Autres pays : les liiiis de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Etranger, chez Messieurs : chez Messieurs : '<*■'■" . Micliel et Mcdan. 1 Gavault St-Lager. . 1 Jourdan. Lorient.. . . j Baumal. ( M"' lexier. ^ lf;er / Bernoux cl Cumin ( RulT. ^ Georg. . Courlin-Hecquet. lui,- fis. . . 1 Germain etGrassin. \ Lachèse. iCIiunard. ' Ville. Bayonne Jérôme. Marseille Ruai. Besançon - . Jacquard. Avrard. Montpellier . . . \ Calas. ■ ( Coulet. ■■. . 'icfina: . , Dullui. ' Muller (G.). 1 Jacques. Hoiii f^ts Hcnaud. Grosjean-Maupin. 1 Lefouriiier. 1 Si dot frères. Ri est \ F. Robert. ■ j J. Robert. ( V Uzel Caroir. n'ailles 1 Loiseau. ( M"' V'eloppé. ) Barma. Caen i Baër. • \ Massif. Pcrrin. Nice /\'inies . . . . / Visconli et C". .. Thibaud. Chanibery Orléans Luzerav. Cherbourg ( Henry. ( Marguerie. Poitiers \ Blanchicr. ' Druiiiaud. Clermont-P'err. ( Rousseau. ■ / Ribou-Collay. Rennes liochefort . . Plihon t Hervé. .. Girard (.M""). t>lJOII . Lamarche. . Ratel. Rouen ( Langlois. ( Leslringanl. ' Damidot. S' -É tienne ... . Chevalier. Grenoble La liochelle ( Lauvcrjal. ( Crepin. ( Drevel. ' Gralier. . l'ouclier. Toulon Toulouse \ Bastide. ' l'.umèbe. j Gimct. ' Privât. , Boisselier. Le Havre l Bourdignon. ( Dombrc. Tntirt ' Péricat ' Suppligcon. Lille ( Lefebvre. 1 Quarré. Valenciennes.. . ^ Giard. / Lemailre. Berlin. 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' Weslermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C" l'alerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague tîivnac. Rio-Janeiro Garnier. ) Bocca frères. ( Loescherel C'*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Sainson et Wallin ^ Zinserling. ( VVoinr. I Bocca frères. Brero. Borne . S'-Petersbourg. . Turin. i Clausen. Rosenbei bergelSelliei' Varsovie Gebelhiier et WolD Vérone Druckcr. 1 Frick. Vienne ,' , , . „ I Geroid et C'V Ziirich TT. . Mcyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes i" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à Si Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( i" Janvier 1866 à Si Décembre 1880.) Volume in-i°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\lgues, par .M.M. A. DerbescI A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouve» 1 It Comètes, par ALHamsen. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, parliculiéreraent dans la digeslioo des matière grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec Si planches; 1806 15 fi Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par AL P.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i85'î, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nalui » des rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronx. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fi A la même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 14. TABLE DES ARTirXES. (Séance du 1- octobre 1894.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DR? MEMBUES ET ORS CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. ! M. O. Callandrkai. . - La masse de Mereure | et racccléralion du moyen moiivenieiil île ] la comète d'KncUe, d'après les travaux récents de M. O. fiacklund 54S r Pages. \l. L. Tiioo.'iT fait hommage à l'.^cadémie de la onzième édition de son «Traité élémen- l;iire de Chimie (nolatioii atomique) » . . ij.i MÉMOIRES LUS. M. H. Bersiiîr. — Sur le traiismetleur au- tomatique des ordies de roule M. Ll'ys. — Description d'un faisceau ilr- lllires cérébrales descendantes, allant >^'> perdre dans les corps olivaires . CORRESPOi\DAl\CE. M. Raoul Pictet. — Inlluence des basses températures sur les lois de la cristallisa- tion 5.S4 M. G. -A. Le Iîoy. — Sur le développement de l'image latente, en Photographie, par les peroxydes alcalins 55^ M. A. JoANNIs. — Action du phosphure d'hy- drogène sur le potassammonium et le sodainmonium 637 M. H. Vahet. — Uecherehes sur le picrate niercurique ôôg M. lî. Vaiîet. — Action de l'acide picrique et des picrates sur les cyanures métal- liques. Les isopurpnratos JG^ M. A. Trillat. — Priipriétcs antiseptiques des vapeurs de formol 563 -M. lÎALLAND. — Observations sur les farines. 565 M. G. Saint-Remy. — Sur re.\trémitc anté- rieure de la corde dorsale chez les Verli - brés supérieurs mi- M. Antoine Pizox. — Evolution des éléments sexuels chez les Ascidies composées 56() ^t. A. PRfXET. — Sur une Cliylridinée para- site lie la Vigne M. \V. KiLiAN. — Sur les tufs calcaires du col de Laularet ( Hautes-Alpes) M. V. FouuEAU. — Sur la présence du terrain larbonifère dans le Sahara M. \ ENL'KOFF. — Observations thermomé- Iriques sur le sommet de l'Ararat .M. VENtJKOiT. — Sur une ascension aérosta- tique elfectuèe en Russie M. I'aye. — Remarques, à propos de la Com- iiiiinicalion précédente, sur les mouve- Micnls tonrliillonnaires descendant d'une couche tie cirrus iM. LitofOLii IkGo adresse une Note intitulée : « Nouvel examen des nombres théoriques cai'actérisant les espacements planétaires». M. KouQUKT DE LA Grye appelle raltcntiou de l'Académie sur une proposition de M. le 11' l'rompt, relative à la création, sur le mont JVÏeige, d'un observatoire et d'un hôtel où certaines maladies pourraient être trai- tées avec avantage PAKIS. - IMPHIMEIÎIE «iAUTHIEK-VILLAUS ET FILS, Quai des G-rands-Au;;usi ins, 55 /,e ftSi ant .- GAuriiiEB-ViLLARS, N0V271B94 l^^* ^OZq SECOND SEMESTRE. COMPTES RErSDllS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR niTI. IiES SECRÉTAIRES PERPÉTUÉE.^. TOME CXIX. NM5 (8 Octobre 1894), PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Qaai des Grands-Augusiins, 55. 1894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 2j juin i8()2 et 24 mai 1875. I.es Comptes rendus hebdomadaires des sceances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l' Académie. I,es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membre^ qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance lenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou xMé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Aciidémie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. ! es Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré clans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. AiiTicLi': 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S*". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 8 OCTOBRE 1894, PRÉSIDENCE DE M. LGEWY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur l' excentricué de l' orbite du cinquième satellite de Jupiter. Note de M. F. Tisserand. « J'ai montré Van àermer (^Comptes rendus, 26 décembre i8g3)qiie, si l'excentricité de l'orbite du cinquième satellite de Jupiter était sensible, on ne pourrait la déterminer qu'en ayant égard à la rotation du périjove du satellite, résultant de l'aplatissement de la planète. J'avais fixé cette rota- tion à + 882° en un an, soit -1- 2°, 42 en un jour. )) M. Barnard, l'auteur de la découverte du satellite, vient de publier le résultat de ses observations de 1892 et de 1893 (Astronomical Journal, n° 325) ; j'ai pensé que le moment était venu de faire une première déter- mination de l'excentricité et de la longitude du périjove à un moment donné. C. R., iSg'i, 2« Semestre. (T. CXI\, N" 15.) 76 ( 582 ) » Voici d'abord les nombres communiqués par M. Barnard pour les élongations est et ouest du cinquième satellite, ces élongations étant rap- prochées à la distance moyenne 5, 20 de Jupiter : Ëlongation est. 1892. Septembre 10 48 "o4 II 48 , 00 12 48,27 i4 48,12 23 47>75 27 48,37 Ëlongation f^ , 7o ouest. Octobre 7 48 , 29 9 48, i3 47 > '7 17 » 47)34 23 • 48, 3o 47^59 28 48,20 47,86 Novembre 4 48, 06 48,17 6 48, i3 » II 47>95 47,80 i3 _ 47,85 » 18 » 47.9^ 1893. Septembre 24 47,56 Octobre i 47,73 2 47'7^ Novembre 6 47,72 '9 47^76 Décembre 10 48,12 » On a, en négligeant le carré de l'excentricité et désignant par i' la longitude du satellite, cette expression du rayon vecteur /• = rt — «ecos(f — rr,g ^ CT, ^), en appelante le demi grand axe, e l'excentricité, C7„ la longitude du périjove à une certaine époque (nous avons pris le 28 octobre 1892), c>, son moyen mouvement diurne, t le nombre de jours écoulés à partir de l'époque ci- dessus. Soit /la longitude géocentrique de Jupiter à l'époque /; on a, dans les élongations, f = / — 90°, à l'ouest, i> — l -\- 90°, à l'est. » Il en résulte, dans ces élongations, les valeurs correspondantes /„ etr^ ( 583 ) de r : » Soit posé (O il viendra (2) r„ — a — aesin(/ — Wo — nT,ï), r^ = a -H aesin(/ — CTo — C7,/). aecosn;o = x. ae sinn>u= j, To^a — crsin(/ — ci,/) 4- VCOs(/ — ni, /), r, ^ a + a? sin(/ — tj, /) — jcos(/ — w, 0- )) J'ai comparé ces formules aux valeurs observées, ou plutôt à des po- sitions normales indiquées par des coupures dans le Tableau des observa- tions. J'ai emprunté les valeurs de / à la Connaissance des Temps; j'ai obtenu d'abord ces valeurs normales : puis les équations 48,11 » 48, i4 » 48,19 » 47,98 47,5i 47,67 47,97 47,74 » 48,12 » 48, ir 48.14 a -f- 0,71 J7 -f-o,70j, : a -)- 0,99a: — o.roj, 48,19 = a -f- 0,26a; — o,96j)', 47,98 = rt — 0,2607 — 0,97 V, (^) { 47*67 = a — o,5ia: — o,86j, 47,74 = « — o,63a7 4- 0,78/, 48,12 = a H- o,:>3a7 -1- o,85y, 47, 5i = a — o,65a; -+- 0,76^, 47,97 =« -H 0,61a; + o,78r. » J'ai déduit de ces équations, par la méthode des moindres carrés, (4 ) a = 47 ", 906, x — ->r o", 339, y — — o",o84. » Lesrésidus( observât, moins calcul que laissent ces valeurs (4) dans ( 584 ) les équations (3), sont désignés par R dans le Tableau suivant. J'ai mis en regard les résidus R^ que l'on obtient en supposant l'orbite circulaire, et les résidus R, que l'on trouve en laissant le périjove immobile [dans ce dernier cas, cr, = o; il faut former de nouvelles équations analogues aux équations (3), les résoudre et calculer les résidus; je ne reproduis pas tous ces calculs, pour abréger]. R,. R. R. +0,17 -)-0,03 -0,02 -1-0,20 -t-0,04 ~ 0, I I -1-0,^25 -1-0,06 -hO,12 -i-0,06 — o,i4 . -1-0,08 2Rl=o,m —0,27 -o,.4 —0, l3 I.RI=zO,2Sd — 0,20 — 0,11 -i-0,II i:R-=o,o«7 -ho,i8 -f-0,24 -i-O,I0 —0,43 —0,24 —0,09 -t-o,o3 -r-0,25 —0,08 » On voit que la représentation des résidus R est beaucoup plus satisfai- sante que celles des R, et des R„. M Les formules (i) et (4) donnent (5) a = 47",9oG; 6 = 0,0073, nT„ = - i4°. » On pourra prendre (6) c7o = ~ 4° pour 1892 nov. 1,0. « Les valeurs numériques (5) et (6) constituent une première approxi- mation, que les observations des années suivantes permettront d'améliorer. L'excentricité e = ^ environ est petite; mais elle est nettement indiquée par les excellentes observations de ^L Barnard. » A>'ALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les groupes de transformations des équations différentielles linéaires; par M. E.>iile Picard. « J'ai montré autrefois (Comptes rendus, i883, el Annales de la Facilité des Sciences de Toulouse, 1 887) comment on pouvait étendre aux équations diffé- rentielles linéaires la théorie célèbre de Galois relative aux équations al- gébriques. J'ai appelé l'attention sur la notion du groupe de transformations ( 585 ) d'une équation linéaire; la proposition fondamentale à ce sujet consiste en un théorème et sa réciproque, celle-ci étant énoncée dans mon Mé- moire avec une restriction inutile. Ces questions ont été approfondies ré- cemment par M. Vessiot dans une Thèse extrêmement remarquable ; mais M. Vessiot se place dans son travail à un tout autre point de vue que moi, et la marche que j'ai suivie pour poser les bases de cette théorie, marche qui se rapproche beaucoup de celle de Galois pour les cquatious algé- briques, me paraît à divers égards préférable. Je crois donc utile de re- prendre complètement la question en comblant la légère lacune que j'avais laissée subsister dans la réciproque du théorème fondamental. )i 1. Plaçons-nous d'abord dans le cas, le plus simple et le plus intéres- sant sans doute pour les aj)plications, d'une équation linéaire à coefficients rationnels. Soit donc une telle équation, où nous supposons que les coefficients sont des fonc- tions rationnelles de .r, et soit y^, r^, ..., jm un système fondamental d'intéerrales. » J'envisage l'expression suivante V = A,,j,-f-...+ A,,„7,„-f- A,, ^-H...+ A„„^'-^...+ A,„,„-^^, qui est, comme on voit, une expression linéaire et homogène par rapport aux j et leurs dérivées jusqu'à l'ordre m — \. Les coefficients A sont des fonctions rationnelles de x arbitrairement choisies. Cette fonction V satis- fait à une équation linéaire d'ordre w? facile à former; désignons-la par (2) - 5^ + ^. ZP^=- +•••+?'«■ V = o. On a, d'ailleurs, en difïérentiant V un nombre de fois égal à nr — i, m- équations du premier degré par rapport aux y et leurs dérivées, qui donnent où les a, p, . . ., > sont rationnelles en x. o, ( 586 ) » A toute intégrale de l'équation (2) correspond un système d'inté- grales j,, Yi, •••. Jm (le l'équation (i); ce système pourrait n'être pas fondamental. Cela arriverait si le déterminant des y et de leurs dérivées jusqu'à l'ordre m — i était nul; en écrivant ceci, on obtiendra une cer- taine équation en V, (3) n^'^'5i'---'^j k étant au plus égal à m^ — i . » On aura donc un système fondamental y,, jo, ....j^ si l'on prend pour V une intégrale de l'équation (2) ne satisfaisant pas à l'équation (3). » Ceci posé, il arrivera en général, c'est-à-dire si l'équation (i) est prise arbitrairement, que l'équation (2) n'aura aucune solution commune avec une équation différentielle (linéaire ou non linéaire) à coefBcients ra- tionnels, d'ordre intérieur à m-, si l'on fait abstraction des solutions qui satisfont à l'équation (3). Mais^il pourra, dans certains cas, en être au- trement; supposons donc que l'équation différentielle d'ordre /j (4) A^'^'^^-'""^)^^ (/ étant un polynôme) remplisse cette condition. Je suppose, de plus, l'équation précédente irréductible, c'est-à-dire n'ayant aucune solution commune avec une équation de même forme et d'ordre moindre; dans ces conditions toutes les fonctions V satisfaisant à l'équation (4) satisferont à l'équation (2), et, de plus, l'équation (4) n'aura avec l'équation (3) au- cune solution commune; par suite à chaque solution de/— o correspond un système fondamental d'intégrales pour l'équation linéaire proposée. » Soit donc j,, . . ., y^ le système fondamental correspondant à une cer- taine solution de l'équation /"= o et Y,, . . ., Y,„ le système correspondant à une solution quelconque de la même équation ; on aura Yo = «2, V, + . . . -I- a,^ j,„, ••" ••• f Y,„ = «„„ j, + . . . + «„,„ j,„. Les coefficients a dépendent seulement àe p paramètres arbitraires, et l'on voit très facilement qu'on peut les considérer comme des fonctions algé- briques de ces paramètres ; de plus, ces substitutions forment un groupe. Je désigne oar G le groupe continu et algébrique de transformations ( -^s? ) linéaires défini par les équations (S), et je l'appelle le groupe de trans- formations relatif à l'équation linéaire (i). » 2. On peut établir, à l'égard de ce groupe, la proposition suivante qui rappelle le théorème fondamental de Galois dans la théorie des équa- tions algébriques : » Toute fonction rationnelle de x, de y^, y.,, • ■ -, y,,, ci de leurs dérivées, s' exprimant rationnellement en fonction de x, reste invariable quand on effectue sur y ^ ^ y-n ••■■> Jm les substitutions du groupe G. )) Considérons en effet une telle fonction; en y remplaçant j,, y^, .. ., Yn pai" leur valeur en fonction de V, et égalant à une fonction rationnelle, on aura F et R étant rationnelles. Or cette équation se trouvera vérifiée pour une certaine solution V àe f =^ o; elle le sera par suite pour toutes les solutions d'après l'irréductibilité de cette dernière équation. Ceci revient à dire que la fonction rationnelle considérée ne change pas quand on effectue sur _7,, j'o, . . ., y,n la substitution S. » 3. Ce qui précède reproduit ce que j'avais déjà dit antérieurement. Arrivons maintenant au théorème réciproque. Nous allons montrer que : » Toute fonction rationnelle de œ, y, , y^, . . . , j,„ et leurs dérivées qui reste invariable par les substitutions du groupe G est une fonction rationnelle de x. « Je ne l'ai démontré (^Annales de Toulouse, t. I, p. 5) que si l'équation linéaire proposée a son intégrale régulière dans le voisinage de chaque point singulier (pour les autres cas, j'énonçais fonction uniforme de x au lieu de fonction rationnelle de x'). Cette restriction est inutile, et nous allons facilement démontrer le théorème. Soit $(.ï", y^, . . ., y,„, . . .) une fonction satisfaisant aux conditions de l'énoncé; il faut montrer que, si l'on met à la place dej,,^,. .. ..J'jn un certain système fondamental, la fonction $ sera une fonction rationnelle de x. Or remplaçons les y et leurs dérivées par leurs valeurs en fonction de V, nous aurons » Je dis que, si l'on prend pour V une intégrale quelconque de (4)» cette expression sera une fonction rationnelle de x. Remarquons d'abord que, d'après l'hypothèse faite sur 0, la fonction F (a;, V, . . .) représentera la même fonction de x, quelle que soit la fonction V satisfaisant à l'équa- ( 588 ) tion (4). Or soit ^. le degré en -^ de cette dernière équation; pour des valeurs arbitraires données à dY di'-'Y X, Y, dx dxP~ l'équation /=o a [h racines distinctes. En se servant de l'équation (4), on peut supposer que dans F la dérivée d'ordre p de V ne figure qu'au degré [j. — i au plus. Cette substitution faite, F devient une fonction 1M..-.V,, *' ■' dxP, I rationnelle par rapport aux lettres dont elle dépend et contenant ^^ à la puissance [j;, — i au plus dans son numérateur et son dénominateur. Comme, pour une valeur donnée de ir, la fonction F, prend la même valeur pour toutes les valeurs de V, -^) •••• :7— r satisfaisant à la relation dx dxP qui est irréductible et de degré [y, en -i-^j il faut que F, ne dépende que de X. La fonction $ est donc une fonction rationnelle de ce, comme nous vou- lions l'établir. « On remarquera que, dans les démonstrations précédentes, on ne con- sidère pas les fonctions rationnelles de ic, j,, jj, . . . , y„ et leurs dérivées comme contenant des fonctions indéterminées y,, . . . , y„, mais on doit toujours entendre que Y,,y2, ■ • • . Vm représente un certain système fon- damental de l'équation linéaire proposée. )) 4. Nous nous sommes placé dans le cas le plus simple. Pour avoir la théorie dans toute sa généralité, on peut supposer que les coefficients/), , . . . , p^ de l'équation linéaire sont des fonctions rationnelles de x et d'un certain nombre de fonctions adjointes A(x), B{x) h(x) et de leurs dérivées jusqu'à un ordre quelconque. Il n'y a aucune modifi- cation essentielle à faire à ce qui précède. Seulement les coefficients de l'équation /=o ne seront pas nécessairement des fonctions rationnelles de X, mais des fonctions rationnelles de x, de A, B, . . . , L et de leurs- ( '«9 ) dérivées. On a alors à considérer des fonctions rationnelles de x, de A, B L et leurs dérivées, de r,. J. Xm et leurs dérivées, et c'est à de telles fonctions que s'appliquent le théorème fondamental et sa réci- proque; ceux-ci sont relatifs aux fonctions s'expriniant rationnellement à l'aide de .r, de A L et leurs dérivées. M .5. Pour achever de poser la notion du groupe de transformations d'une équation linéaire, il faut encore démontrer que la double propriété, dont jouissent les substitutions de ce groupe à l'égard de l'équation pro- posée, leur appartient exclusivement. Considérons à cet effet, en nous plaçant dans le même cas qu'au n" l, le premier membre ^V^"'^'^'' ■■■'5^, de l'équation (4), où nous supposons d'abord que V soit une solution quelconque de (2). » En remplaçant V par sa valeur en 7,, y., ..., j„et leurs dérivées, l'expression / deviendra une fonction ^(^.7. '72 7m' •••)• » Celte fonction est nulle, quand on prend pour j,, /., y,n un système fondamental correspondant à une solution V de l'équation (4)- Une substitution 1' effectuée sur j,, .... j,„ et qui n'appartient pas au groupe G ne peut laisser à une valeur invariable, car une telle substitu- tion revenant d'une manière générale à remplacer une solution de l'équa- tion (2) par une autre, soit V par V, on aurait et, par suite, V satisfaisant à (4), la substitution 1' appartiendrait au groupe G, dont les propriétés caractéristiques sont bien mises ainsi en évidence. » HYDRODYNAMIQUE. — Théorie de F écoulement sur un dé<.-ersoir sans contrac- tion latérale, quand ta nappe déversante se trouve ou déprimée, ou noyée en dessous, ou adhérente au barrage; par M. J. Boussinesq. « I. J'ai montré, en juin iHgS ('), comment peuvent se calculer à très peu près les principales circonstances de l'écoulement sur un déversoir (') Comptes rendus, t. GXVI, p. 1827, i4i5 et 1487. C. R., 1894, 1' Semestre. (T. CXIX, N° 15.) 77 ( ^9o ) sans contraction latérale, dans le cas relativement simple et le plus usuel d'une nappe déversante libre, c'est-à-dire au-dessous de laquelle l'air exté- rieur afflue librement par de larges ouvertures ménagées des deux côtés. Mais le cas où, ces ouvertures manquant, la prompte substitution d'une eau tourbillonnante à l'air inférieur bientôt entraîné rend la nappe noyée en dessous, sinon même adlièrenle à la face aval du barrage (' ) grâce à une exagération de sa courbure, est aussi très fréquent dans la pratique; et il importe de voir si les indications de la théorie s'y accordent avec les expé- riences extrêmement variées (au nombre de plusieurs centaines), faites récemment par M. Bazin, qui les a décrites dans deux Mémoires insérés a.n-si Annales des Pqnts et Chaussées (^numéro?, àe. novembre 1891 et de fé- vrier 1894). En outre, le cas d'une nappe déprimée, ou au-dessous de laquelle reste confiné un certain volume d'air, à une pression moindre que celle de l'atmosphère, offre quelque intérêt, quoiqu'il faille des circon- stances assez particulières pour le produire, et que surtout de fréquentes entrées ou sorties d'air, paraissant inévitables, rendent bien difficile sa réalisation dans des conditions constantes. » Je me propose donc ici, premièrement, de reprendre la théorie, que j'avais déjà ébauchée en octobre 1887, de ces deux cas de la nappe déprimée et de la nappe noyée en dessous (avec ou sans adhérence au barrage), mais en tenant maintenant compte de tous les éléments mis en œuvre pour la nappe libre dans mes Notes de juin 1893, deuxièmement, de montrer que les résultats en sont d'accord avec les très nombreux faits constatés par M. Bazin, et spécialement avec trois formules empiriques, applicables l'une ou l'autre suivant la plus ou moins grande pression ou non-pression relative exercée sous la nappe, qui y résument les mesurages de débits. » II. Au n" II de la première N<5te citée de 1893, j'avais établi que, non seulement dans le cas de la nappe libre, mais aussi dans celui, moins spé- cial, de la nappe déprimée, la contraction inférieure c, rapport, à la charge h, du petit relèvement s qu'éprouvent les filets les plus bas en quittant le seuil, est, pour chaque inclinaison donnée a du barrage relativement à la verticale, une certaine fonction du rapport, N, de la pression p,, exercée sous la section contractée à la pression ^gh mesurant la charge, et du rap- port, K, des deux hauteurs respectives h' , h de l'eau sur la section con- tractée et en amont du déversoir. Or ce principe s'étend de lui-même, (') Supposé d'une certaine épaisseur, sauf à sa partie supérieure que termine une simple crête horizontale située dans le plan de la face amont. ( ^9' ) sauf changement de la fonction, au cas de la nappe noyée en dessous, quand le fluide tourbillonnant qu'elle recouvre est assimilé à un liquide mort dont la pression varierait hydrostatiquement avec l'altitude j, comme nous l'admettrons. » Alors, en effet, il n'y a de changé,- dans les équations du problème, que la condition (aux limites) définissant la surface inférieure de la nappe, condition devenue p — Np^i^ + pg(£ — v) au lieu de/? = la const. '^?gh. Mais, quoique moins simple, cette relation, divisée par fgh, contient seule- ment le rapport, N, de /?„ à pg/i, celui de p k pgh, et ceux de s, y à. h, rap- ports entre lesquels seuls elle contribue dès lors, concurremment avec les autres équations du problème, à établir des liaisons; et l'on en déduit, par suite, de même, que la contraction inférieure c, quotient de s par h, dépend uniquement de a, N et K. Donc, c ne variera, pour le barrage /?a;e consi- déré, d'inclinaison a, qu'avec le rapport K des deux hauteurs d'eau A', h, quand la pression relative N sous la section contractée sera constante : nous appellerons c' sa dérivée en R. » III. Cela posé, le principe de D. Bernoulli sur la conservation de la charge des filets fluides se combinera, comme dans mes précédentes Notes citées, avec l'équation régissant de proche en proche le changement de la pression dans la section contractée, le long d'une coordonnée z, comptée à partir de sa base normalement aux filets d'une même coupe verticale en long, qui sont censés y avoir acquis sensiblement, avec le parallélisme approché de leurs tangentes, un centre commun de courbure sous la nappe. Si R^ désigne la distance de ce centre de courbure au bas de la sec- tion, où l'altitude sera encore, à fort peu près, t = c/i, et où la pression/» deviendra />„ = Np^A, l'on aura ainsi, pour la vitesse V et la pression/» des divers filets à la traversée de cette section contractée, dont ^ désignera toujours le petit angle avec la verticale, les deux formules (i) V = v2^A(i-c-N)^, ^ = /,(,_,)_:;cosp-^. » Dès lors, en appelant encore t, la hauteur de la section contractée, ou épaisseur de la nappe, évidemment telle, que yicos^ =:A'— £ = A(K. — c); k le quotient du rayon Ro'de courbure des filets inférieurs par celui, R^ + t), des filets supérieurs (à pression nulle), quotient inverse du rapport de leurs vitesses respectives Y^, V,; enfin, introduisant, pour simplifier les ( 392 ) formules, un paramii\re positif n (') défini par l'équalion (2) N = (i-c)(i- /1-), ou /^ = Y/l--— -, il viendra aisément ^ ^ Ho + ^1 /( y I — c // cos p ^ ^ ' /( cos p I — A - ^ et l'expression du débit y = / Vr/r- par unité de longueur du déversoir, ou plutôt celle du coefficient m de ce débit y = /«A y a^g'A, sera, vu fina- lement la substitution permise de l'unité au cosinus du petit angle p. (/,) /n = «Vi-c^ log| = (i— c)^(A-n-P«') logA- c, n, k ) sont des fonctions parfaitement|déterminées de K et de N, dont la première est censée donnée et dont les deux autres résultent de la seconde (2) et de la première (3). » Il faudra de plus, comme on sait, exprimer que, le niveau d'aval s'étant assez abaissé pour cesser de noyer en dessus le déversoir, ou K ayant suffisamment diminué à partir de i tandis que h et N étaient main- tenus constants, le coefficient m de débit est devenu maximum, et que, par suite, sa dérivée en R (ou mieux celle de son logarithme) s'est annulée. Comme les premières relations (2) et (3), différentiées sous la condition N := const. , donnent d'ailleurs ,j.v dn {n- — i)c' dk k-c' — i rfK 2^i(i — c) dK ikn'-^i — c) il vient ainsi, toutes réductions faites, pour exprimer l'indépendance où se trouve désormais l'écoulenicnt vis-à-vis du niveau d'aval ('), l'équa- tion k-'ii" 1/ I I \ I + 2«- — SA-^/j^ k-c' (G) ^-^"^ _ I / ' ^ -^ I — /,^/i* 2 \ log/ k i — kj 2 ( 1 — A^ «-^ ) I — A-c' (') Ce paramètre revient à ce que j'appelais y^i-H/i dans mes Noies d'octobre 1887. (-) Sauf par l'intermédiaire de la pression Np^/i sous la nappe, qui décroîtrait efl'ectivemeut si ce niveau s'abaissait davantage; car elle n'est pas, en réalité, main- tenue fixe. La communication, supposée ici, du dessous de la nappe avec une atmo- ( 593 ) » TV. Dans le cas (auquel ont été bornées les observations) d'un bar- rage ayant sa face d'amont verticale, la contraction inférieure c et sa dérivée c' en R sont assez petites pour qu'on puisse négliger les termes de l'ordre de leurs carrés ou produits, de même qu'on l'a déjà fait pour ceux de l'ordre de p-. Alors le second membre de (6), où figure le facteur c', peut être supposé nul à une première approximation; et, si l'on appelle k^ la valeur approchée correspondante de X-, l'équation (6) devient (7) . -k\,e- ~ i (biT„ "^ T^^ j =''' °" Â>^ = ^ + [2 (j^p; "^ r:rÂ^ jj » On en déduit immédiatement, pour chaque valeur positive de Ic„, une valeur unique de k'in-, décroissante avec continuité de ^ à i lorsque k^ croît de zéro à i, et puis de i à zéro lorsque Xq grandit de i à ce. Ce der- nier cas répond aux valeurs de Rq négatives, c'est-à-dire aux nappes dé- versantes devenues concaves vers le haut sur la section contractée, située un peu à l'aval de l'endroit où la tangente aux fdets inférieurs est horizon- tale : circonstance se produisant sous l'influence d'une suffisante pression Np^A exercée en dessous. » Le paramètre n- décroît, par suite, de 00 à zéro, lorsque k^ grandit de zéro à l'infini ; et, à chaque valeur de n-, il ne correspond qu'une valeur de Xq. Le calcul donne, par exemple, pour ^0 — 0.275 o,3o 0,325 0,35 o,4o 0,40 o,5o 0,60 0,70 0,80 0,90 i i,5 2, re» = 3,0700 2,5575 2,1617 1,8497 'i^gfis 1,0891 0,8717 0,5926 0,4273 0,3217 0,2306 0,2 o,o84o o,o453. » A une deuxième approximation, on peut évidemment mettre k^ au lieu de k dans le second membre de (6), où figure le petit facteur c ; et le dé- nominateur i — k-c' V est de même réductible à i. Quant au premier membre, on lui substituera le produit de sa propre dérivée en k, prise pour k = k^, par le petit écart à évaluer k — kg, et l'on trouvera, tous calculs faits, en résolvant finalement l'équation par rapport kk après av-oir sphère artificielle el intérieure à la pression donnée Np^/«, est une pure fiction, destinée à isoler du problème réel, inabordable sans doute, sa partie accessible à notre Science actuelle, en laissant de côté celle qui ne paraît pas l'être, et qui consiste dans la relation existant elTectivemenl entre la pression Np^A sous la nappe et le ni- veau d'aval. En effet, les considérations théoriques que j'ai exposées dans une Note du 7 octobre 1889 {Comptes rendus, t. CIX, p. 543), ne fournissent, comme je l'y ai indiqué, qu'une limite de N supérieure, généralement assez éloignée sans doute de la vraie valeur. ( 594 ) remplacé log^o parsa valeur tirée de (7), — 4- 2 — 3 Ai n- (8) k = k(i-\- Kc'), où A= rfï t-, . ,. , v\' » Lorsque k^, croît de zéro à'i (ce qui comprend les intervalles les plus importants), le coefficient A est positif et grandit, mais en restant inférieur à l'unité. Il égale, en effet, ^ pour /•„ = o; o,3888 pour X'o = o,3; o,4325 pour « = I ou k^ =^ o, 46854 (cas de la nappe libre) ; o, 4840 pour ^^ = o, 6 ; enfin, | pour k^ = i . M Une valeur quel^conque de n- ou, par suite, de k^, étant censée donnée, la formule (8) et puis les relations (i) à (4), prises avec cos^ = i, feront connaître toutes les circonstances de l'écoulement dans la section conti-ac- tée, si l'on parvient enfin à déterminer, par l'observation ou autrement, la petite contraction inférieure c et sa dérivée c' , pour la valeur spéciale de R qui correspond au maximum calculé de débit. Et comme la pression relative N sous la lïappe, exprimée par (2), différera peu de i — n- ou variera en sens inverse de n, il n'en correspondra également qu'une valeur à chacune de «; en sorte que, si c'est désormais N, et non plus «, qui est fourni directement, on connaîtra bien sans ambiguïté le régime cherché du déversoir. » V. Il importe d'observer que la dernière expression (4) du coeffi- cient m de débit, différentiée ci-dessus en K, dépend immédiatement des trois variables k, n, c, dont les deux dernières ont le facteur c' dans leur dérivée en K. Par suite, quand on a posé l'équation (6) du maximum en. annulant la dérivée complète de m par rapport à K, c'est la dérivée par- tielle de m en k, seule, qui a fourni à l'équation (6) son premier membre, dont^o est justement la racine. Donc, si l'on fait, pour un moment, abstrac- tion du facteur en i — c (assez peu variable d'ailleurs) dans l'expi-ession considérée (4) de tn, la fonction de n et de k restante aura, pour k = /i:„, sa dérivée en k nulle, ou sera alors maximum relativement à X'; et la substi- tution de kç, à la vraie racine k de l'équation (6) la fera croître seulement d'une quantité négligeable de l'ordre de (X" — A'o)'- De plus, au même degré d'approximation, le facteur en i — c laissé de côté pour un instant est réductible à i — |c; de sorte qu'il vient simplement, pour évaluer le débit, la foriuule, indépendante de la petite dérivée c', (9) m = M(i — r.c), où l'on a posé M = kan{i — ^V^') y,"l.° • ( 595 ) » Le coefficient M, variable surtout à raison de son dernier facteur (fractionnaire), décroît avec continuité, de l'infini à zéro, en même temps que n-, ou quand la pression relative N exercée sous la nappe croît de — ce à I. Un calcul aisé donne, pour les valeurs de n} inscrites au Tableau du numéro précédent, ou pour /■„ = 0,275 o,3o 0,323 0,35 0,40 0,45 o,5o 0,60 Oj'jo 0,80 0,90 i i,5 2, M = 0,6588 o,6352 o,6i4o 0,6946 o,56o6 o,53i5 o,5o6i 0,4640 o,43oi 0,4020 0,3783 0,3678 0,2869 0,2416. ÉLECTRICITÉ. — Sur la propagation des ondes électromagnétiques dans la glace, et sur le pouvoir diélectrique de cette substance. Note de M. R. Bloxdlot. « Dans une Note précédente ('), j'ai énoncé la proposition suivante : La longueur des ondes qu'un oscillateur électromagnétique est susceptible d'émettre reste la même, quel que soit le milieu isolant dans lequel l'expé- rience est faite; autrement dit, la longueur d'onde dépend des dimensions de l'oscillateur seulement, comme, en Acoustique, la longueur des ondes émises par un tuyau dépend de la longueur du tuyau seulement. » Les expériences de vérification décrites dans la Note citée ont porté sur l'essence de térébenthine et sur l'huile de ricin; la loi s'est montrée parfaitement exacte pour ces deux corps, et tout porte à croire qu'il en serait de même pour les autres diélectriques. )> Un doute subsistait néanmoins pour l'un d'eux, la glace, à cause des propriétés exceptionnelles qui lui ont été attribuées. Les expériences de M. Bouty assignent, en effet, à la glace un pouvoir diélectrique égal à 78, c'est-à-dire incomparablement plus grand que celui de toutes les autres substances (-). vSoupçonnant que la loi relative à la propagation des ondes pourrait ne pas s'appliquer à un diélectrique si différent des autres, j'en- trepris de soumettre la question à l'expérience. » J'ai profité, pour faire ces recherches, des froids intenses et prolongés de l'hiver 1892-1893; M. M. Dufour m'a secondé dans leur exécution, que la rigueur de la température rendait difficile et même pénible : je le remercie pour son extrême obligeance en cette occasion. » La méthode que j'ai employée est la suivante, identique, à quelques (') Comptes rendue, séance du 2.5 juillet 1892. (-) Ibid., séance du - mars 1892. ( 50,6 ) modifications près, nécessitées par l'état solide du diélectrique, à celle que j'avais employée dans le cas de l'essence de térébenthine et de l'huile de ricin. » Des ondes électromagnétiques sont transmises le long de deux fils de cuivre étamé, de 2™™, 5 de diamètre, tendus horizontalement et parallèlement l'un à l'autre à la distance de o"',8. Un résonateur de cuivre doré, le même qui m'avait servi dans le cas des liquides, est installé à poste fixe entre les fils; la portion des fils de transmis- sion située au delà du résonateur est contenue dans une auge en bois, de 4"' de lon- gueur. L'auge étant vide de liquide, on cherche où il faut placer un_pont métallique mobile, joignant les fils au delà du résonateur, pour faire disparaître l'étincelle : la distance du pont au résonateur est alors le quart de la longueur d'onde propre au résonateur; on repère exactement la position du pont. » Cela fait, j'entoure la partie du résonateur qui forme condensateur d'un sac étanche en papier parchemin que je remplis d'eau distillée bouillie, puis je fais geler cette eau : la lame d'air du condensateur est ainsi remplacée par une lame de glace. En mesurant de nouveau la longueur d'onde, on la trouve beaucoup plus grande que dans la première expérience : elle est devenue environ les \^^ de ce qu'elle était. » J'emplis alors l'auge avec de l'eau que je fais geler, puis je cherche de nouveau la position du pont pour laquelle l'élincelle disparaît au résonateur : à cet effet, l'on casse et l'on enlève progressivement la glace à partir de l'extrémité de l'auge la plus éloignée du résonateur. J'ai constaté que cette position est rigoureusement la même que dans la première expérience, alors que le diélectrique était partout de l'air. » L'expérience, répétée quatre fois, en faisant varier chaque fois la ca- pacité du condensateur, a toujours donné le même résultat. La proposition relative à la longueur d'onde est donc vraie pour la glace comme pour les autres diélectriques. Par suite, comme je l'ai montré dans ma Note précé- demment citée, la relation de Max\vell, d'après laquelle le pouvoir diélec- trique est égal an carré de l'indice de réfraction, est également vérifiée dans le cas de la glace pour les ondulations électromagnétiques. )) Les résultats précédents, quelque peu imprévus, m'ont engagé à dé- terminer la constante diélectrique de la glace, en employant les ondula- tions électromagnétiques. En fait, l'expérience décrite plus haut me four- nissait toutes les données nécessaires pour cette détermination. » Si, en effet, l'on désigne par), et Y les longueurs d'onde correspon- dant à un résonateur donné, fonctionnant respectivement dans l'air et dans une substance de pouvoir diélectrique K, on a ( 597) » Comme je l'ai rapporte plus hauL, j'ai trouvé l' _ i4i 1 loo d'où R = 2, en nombre rond. 1) L'expérience, répétée une douzaine de fois, a toujours donné le même résultat: j'estime que l'erreur relative ne dépasse pas ■^, car la lame de glace était presque exempte de bulles d'air. D'après cela, la glace ne pré- senterait pas de propriétés diélectriques exceptionnelles. » Il reste à expliquer comment MM. Bouty et A. Pérot ont trouvé, pour le pouvoir diélectrique de la glace, des valeurs d'un tout autre ordre. En premier lieu, dans la méthode de M. Bouty, la charge et la décharge du condensateur étaient énormément plus lentes que dans mes expériences. N'est-il pas dès lors vraisemblable que les grandeurs physiques mesurées par M. Bouty et par moi étaient en elles-mêmes fort différentes? En tous cas, on sait aujourd'hui trop peu de choses sur les propriétés diélectriques des corps, pour qu'il y ait lieu de s'étonner de la divergence des nombres obtenus par deux méthodes si dissemblables, si grande soit-elle. » En second lieu, les résultats donnés par M. A. Pérot ('), qui opérait à l'aide de la méthode que j'ai décrite plus liant, sont erronés, comme il l'a reconnu depuis, par suite d'une omission importante jdans le calcul des expériences (-); en corrigeant cette erreur, les expériences de M. Pérot donnent, pour le pouvoir diélectrique de la glace, un nombre voisin de 2, comme les miennes propres. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Mag/iélisme moyen du globe et isanomales du magnétisme terrestre. Note de M. Alexis de Tillo. « Ayant appliqué le principe des isanomales au magnétisme terrestre, j'ai obtenu quelques traits caractéristiques de la constitution magnétique du globe. » En me servant des meilleures cartes magnétiques construites par Erman-Petersen, Sabine, Creak et Neumayer, j'ai calculé les valeurs (') Comptes rendus, séance du 27 juin 1892. (-') Voir plus loin une Note de M. Perot, p. 601. G. K., 1894, 1' Semestre. (T. CMX,-K° 15.) 7^ ( 598 ) moyennes des éléments magnétiques pour les parallèles, pour quatre époques, savoir : 1829, 1842, 1880, 1 885. Ces éléments constituent le ma- gnétisme moyen ou permanent du globe. » Les résultats sont consia;nés dans les Tableaux suivants : Eléments du magnétisme moyen ou permanent du globe. Potentiel. Latitudes. Déclinaison occ. 1829. 184'2. 18S0. 1885. 60 )) 5o » . . . . 4o » . . . . 3o » . . . . 20 )> . . . . 10 » . . . . Eq iateur. . . 10 sud 20 » 3o » 40 » 5o » 60 » 1.9 1,6 1,8 0'9 0.7 0,5 0,5 0,6 0,9 1,4 2,0 2,5 i>9 2,8 1.9 1,1 0,4 0,4 0,6 0,5 0,4 0,9 1,3 1,6 2,0 2,3 1,6 0,7 2,3 2,5 1,5 1,4 0,7 0,7 0,7 0,9 1,2 1,9 2,8 3,6 3,£ 3,7 0,4 0,5 o. / 0,9 1,2 1,9 2,6 3,5 4,0 4,1 1829. 8o°6 75,5 62,8 60, 1 48-9 34,6 17,2 - 1,8 — 20,2 —35,9 -48,3 ^57,6 -64,9 —70.8 Inclin 1892. 0 80,7 75,5 68,7 60,7 49,4 34,9 17,4 - 1,4 — 19,7 — 35, 1 -47,3 — •J7>4 -64,6 lâ80. 80" 8 75,3 68,5 59,8 48,7 34,4 16,7 — 3,3 — 21,6 -37,1 -48,6 -57,4 -64,4 — 70.2 1885^ 80°, 6 75,1 68,4 59,8 49,0 34,2 16,0 — 3,2 — 21,5 -36,8 -48,6 —57,2 -64,1 Unités électriques. 1829. 1885. 0,29 0,28 0,25 0,21 0,17 0,11 0,06 0,00 -0,06 -o. Il -o, 16 -0,20 -0,25 -0,28 0,29 0,29 0,25 0,2I O. 16 0,11 o,o5 0,00 — 0,06 — o, I I — o, 16 — 0,20 —0,24 —0,27 » Pour les forces totale, horizontale et verticale, il suffira de moyennes générales qui correspondent à l'époque moyenne de L'intensité est exprimée en unités électriques. donner les l'an 1839. Intensité du magnétisme moyen ou permanent du globe. Forces Latitudes. totale. o 70 nord o,58 60 » o,56 5o » 0,54 4o 'I o , 5o 3o » 0,45 20 » , o , 4 1 J o » 0,37 Equateur o,35 10 sud o,36 20 » o , 39 horizontale. 0,09 o,l4 0,19 0,24 0,29 0,32 0,34 0,34 0,32 o,3o verticale. +0,57 -^0,55 +o,5o -HO, 43 4-0,34 -1-0,23 -1-0,11 — 0,02 — o, i3 — 0,23 ( 599) Furces Lalitudcç. tolalc. horizontale. vcrlicale. o âo > 0,43 0,27 — 0,82 4o » 0,47 0,24 — o,4o 5o » 0,02 0,21 — 0,47 60 » 0,57 0,18 —0.53 » Avec les valeurs moyennes de ces Tableaux, j'ai construit des tables et des cartes des isanomales de l'inclinaison, du potentiel et de l'intensité magnétique. En ce qui concerne la déclinaison, on s'aperçoit, d'après les données de mon premier Tableau, que chaque carte des lignes isogoniqucs est en même temps une carte des isanomales de la déclinaison, parce que les déclinaisons moyennes des parallèles ne diffèrent pas beaucoup de zéro. » Un fait nouveau et important est que, par rapport à chaque élément ma- gnétique, le globe représente deux hémisphères dans le sens longitudinal. L'un de ces hémisphères possède des valeurs plus grandes de l'élément respectif que l'autre hémisphère, et il existe une liaison évidente entre l'allure des isanomales des divers éléments. » Par exemple, les lignes agoniques (de déclinaison zéro) se repro- duisent sur les Cartes des isanomales de l'inclinaison, de la force verticale et du potentiel magnétique. Notamment, il y a coïncidence de la déclinaison zéro avec les valeurs maxima et minima de ces éléments sur les parallèles. » Les isanomales de la force horizontale indiquent généralement que la surface du globe où la déclinaison est occidentale possède une plus faible force horizontale, tandis que l'hémisphère où prédomine la déclinaison orientale présente une plus grande force horizontale. » M. Hatox de la GoupiLLiÈRE aunoncc à l'Académie que M. Cotleau, Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoologie, a légué à l'École nationale supérieure des Mines sa magnifique collection d'Echinides fos- siles. H Voué depuis de longues années à l'étude de cette classe d'animaux, M. Cotteau était devenu l'une des premières autorités dans cette branche de la Paléontologie, ainsi que M. Blanchard l'a rappelé en termes élo- quents dans la séance du j 3 août dernier. L'Ecole des Mines possède déjà, pour le même groupe, la collection Michelin, qui, bien que plus ancienne, ( 6oo ) présente une grande valeur. La réunion de ces deux collections, que M. Cotteau avait toujours eue en vue, constituera un ensemble hors de pair, avec lequel il sera difficile à tout autre Musée de rivaliser sur ce ter- rain spécial. » NOMUVATIOKS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui doivent être présentés à M. le Ministre du Com- merce, de l'Lidustrie, et des Postes et Télégraphes, pour la chaire de Con- structions civiles, actuellement vacante au Conservatoire des Arts et Mé- tiers. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candidat, le nombre des votants étant 39 : M. Pillet obtient 89 suffrages. Au second lourde scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant 89 : M. Denfer obtient 38 suffrages. M. Monduit « 1 » En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre comprendra : En première ligne j\L Pillet. En seconde ligne M. De\feh. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, diverses brochures de M. Maignen, relatives à la purifi- cation des eaux par le filtrage, à leur stérilisation, et à l'alimentation des villes en eau potable. (Commissaires : MM. Schlœsing, Duclaux, Bouchard.) ( 6oi ) ÉLECTRICITÉ. — Sur le pouvoir diélectrique (le la glace. Noie de M. A. Pérot. « J'ai publié, dans la séance du 27 juin 1892, le résultat d'expériences faites pour déterminer, par les oscillations électriques, la constante diélec- trique de la glace. M Dans le calcul de ces expériences, que j'avais conduit comme pour le verre, j'ai commis une erreur due à l'existence de la capacité extérieure qui, dans ces expériences, est altérée, le condensateur étant plongé tout entier ou en partie dans le diélectrique. M. Blondlot m'ayant signalé la discordance'qui existe entre ses résultats et ceux que j'avais obtenus, j'ai repris les calculs et fait de nouvelles expériences dont je donne le résultat ci-dessous. X (air). X (glace). V/K. 9' i3o 1,43 91 i33 1,46 i36 186 .,37 i36 197 1,44 i5i 2l5 1,42 i49 2l4 >,44 Moyenne :v/R = i,43, K = 2,04. CHIMIE. — Étude des chaleurs latentes de vaporisation des alcools saturés de la série grasse. Note de M. W. Louguimne. « Les recherches qui font le sujet de cette Note ont été entreprises dans le but de rendre comparables entre elles les nombreuses données que nous possédons sur les chaleurs de combustion des diverses substances organiques liquides, en les ramenant à un état physique identique, celui de vapeur; c'est donc la détermination des chaleurs latentes de vaporisa- tion qui fait le sujet du travail dont je publie actuellement en abrégé la première partie. » En exécutant ces expériences, j'ai tâché de réaliser les conditions établies par Regnault dans ses recherches classiques sur les chaleurs latentes de vaporisation; seulement je suis parvenu à obtenir des résultats ( 6o2 ) précis en n'emplovant pour chaque expérience qu'à peu près loo^"" de liquide, tandis que Regnault croyait qu'un minimum de i"' était indispen- sable pour arriver à ce résultat. » Dans un Mémoire qui doit paraître sous peu dans les Annales de Chimie et de Physique, je décrirai en détail l'appareil et la méthode d'expé- rimentation. » Les substances que j'ai étudiées ont été préparées avec le plus grand soin, purifiées de toute trace d'eau, mises à l'abri de tout contact de l'humi- dité de l'air pendant l'expérience même. J'ai utilisé les chaleurs spécifiques déterminées par von Reiss {Wied. Annalen, XIII). » 1. Alcool élhylique. — Il a été fait, avec cet alcool, en tout onze expé- riences, à des pressions voisines de 750" ^mm » Ces expériences formaient trois séries : cal Moyenne de la première 201 , i5 » deuxième 202 , 58 » troisième 200, 53 » Dans chacune des séries, les expériences extrêmes différaient de la moyenne de moins de ^i^; la moyenne définitive des onze expériences est 201"', 42. )) Ce nombre, 201 ,42, est inférieur à celui qui a été trouvé par les autres expérimentateurs; Andrews seul donne un nombre voisin (202''^', o4). Je crois pouvoir attribuer ce fait aux grandes précautions que j'ai prises pour opérer sur un alcool absolument anhydre, et éviter le contact de l'humi- dité de l'air; la moindre trace d'eau augmentait d'une manière notable la chaleur latente de vaporisation; ainsi Brix, en opérant siu- un alcool con- tenant seulement i pour 100 il'eau, a trouvé pour la chaleur latente la va- leur 214"', ^5 (Pogg. Annalen, 55, 1842.). Regnault a trouvé, pour la cha- leur latente totale de l'alcool à 80°, la valeur 266"', o, et pour chaleur spécifique entre 8° et 0°, 0,76938, ce qui donnerait pour la chaleur latente de vaporisation — 204""', 45, nombre supérieur d'à peu prés i,5 pour 100 à celui que j'ai obtenu. W. Ramsay et Sidney Young (Philos. Trans., 1886) ont calculé la chaleur latente de vaporisation de C-H'O en partant de la ormule L = (i-, — s..) ? -^j dans laquelle L est la chaleur latente de va- poriFation, s^ — s., les volumes de la vapeur saturée et du liquide, t la température absolue de l'ébullilion du liquide, I l'équivalent mécanique de la chaleur, -^ la variation de la pression avec la température. Ces sa- ( 6o3 ) vants ont trouvé, pour 80", L = soG'"',/! (Table, p. ij3). La différence entre ce nombre et cebii que j'ai obtenu, par expérience directe, peut, je crois, être expliquée par la variété des données expérimentales entrant dans la formule emplovée; quant à la différence, relativement moins im- j)ortante, entre mes nombres et celui de Regnault qui, pour la seconde série de mes expériences, est inférieure à i pour 100, elle peut être attri- buée, je crois, à de légères différences dans le degré de pureté des échan- tillons d'alcool employés. » 2. Alcool propylique normal. — J'ai opéré sur deux échantillons de substance, et fait avec chacun cinq expériences. n Échantillon a : P. éb. : 96'',96, Ho^73i"™,o3. Moyenne = i64"',07. » L'expérience extrême en différait de ■^\^. 1) Échantillon b. P. éb. : 96,81, H» = 754™'°,02. Moj-enne = i63"', 19. ') L'expérience extrême en différait de jJ-j. ' Je crois devoir adopter, pour la chaleur de vaporisation de cet alcool, la moyenne de la première série, le point d'ébuUition semblant indiquer un plus grand degré de pureté de la substance employée. Ramsay et Young(/'A. Transact., 1889) ont calculél a chaleur latente de cet alcool, à l'aide de la formule citée plus haut, et ont trouvé : pour loo"', L = i64'^'',o; pour 90**, L ^ iGg'^^'jO; ce qui donnerait, pour 96°, 96, L = i65''''',o6 en- viron, nombre très voisin de celui que j'ai obtenu par expérience directe. » 3. Alcool isopropylique. — P. éb. = 82°, 19, Hj = 75o""",3i. " Reiss n'ayant pas déterminé la chaleur spécifique de cet alcool, j'ai cru pouvoir adopter le même nombre que celui donné pour l'alcool propy- lique normal, vu que généralement les chaleurs spécifiques des substances isomères ne diffèrent pas beaucoup entre elles. » Il a été fait avec cet alcool quatre déterminations, à des pressions H^ variant entre 746"™, 6 et 7/19™'", o. Moyenne =r 159"', 72. » L'expérience extrême en différait de moins de 3-J-5-. » 4. Alcool butyliqiic normal. — P. éb. = 106", 48, Ho = •][\(f^^,0']. » Il a été fait avec cet alcool quatre expériences, à des pressions barométriques Hj, variant entre 746"'", 4 et 753°"°, 6. Moyenne = i38"', 18. » L'expérience extrême différait de nombre d'à peu près j^. » 5. Alcool isobutylique : P. éb. — 107°, 67, H„ = 76o™'",36. — La cha- leur spécifique de cette substance n'ayant pas été déterminée, j'ai cru éga- ( 6o4 ) lement pouvoir admettre dans les calculs le nombre trouvé pour l'alcool normal. » Il a été fait avec cette substance quatre expériences à des pressions H,, voisines de 746™™, o. Moyenne =i36=»i, i6. » L'expérience extrême en différait d'à peu près -prww- » 6. Alcool amylique de fermentation :V. éb. = 130°, 06, Ho = 7.52'"'", 2. » La moyenne de quatre expériences faites à des pressions voisines de ySo^^jO est )) L'expérience extrême en diffère de j^. • » 7. Hydrate d'amylène (diméthyléthylcarbinol) : I'. éb. = io2'',o8, Ho = 753"™, o. J'ai également adopté, pour la chaleur spécifique de cet al- cool, le nombre trouvé pour son isomère, l'alcool de fermentation. » Jen'aijju faire avec cette substance que trois déterminations. Moyenne ^ 1 10"', 87. » L'expérience extrême en diffère d'à peu près y-j-j. » Toutes ces déterminations ont été faites à des pressions barométri- ques variant entre 745™™ et 755™"° : elles sont donc parfaitement compa- rables entre elles; la seule cause d'incertitude que ces recherches puissent présenter doit se trouver, selon moi, dans l'adoption des mêmes chaleurs spécifiques pour les divers alcools isoinères, ce qui ne peut pas être abso- lument exact. >> CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un cas particulier de l'attaque du glucose par les alcalis. Note de M. Fernand Gaud. « Dans une séance récente de l'Académie, M. H. Causse indiquait une méthode pour étudier de plus près la marche de l'oxydation des corps à fonctions alcooliques. Son procédé, qu'il appliquait à l'étude de l'action de l'acide azotique sur la glycérine, consiste à faire intervenir un oxyde métallique capable de fournir, avec un des acides produits, un composé salin insoluble dont la formation limite la réaction à cet acide. Cette mé- thode, qui n'est que l'application à un cas particulier d'une loi générale, nous l'avons utilisée dans nos recherches sur la capacité réductrice du glu- cose et les produits de décomposition qui en résultent, recherches que nous poursuivons depuis bientôt cinq ans. )) L'action de l'oxvde de cuivre alcalin sur le glucose ne se traduit pas ( 6o5 ) seulement par l'oxydation du glucose, qui se trouve transformé en acides tartronique, formique et oxalique, ces deux derniers en très minime quan- tité vis-à-vis de l'autre. Une fraction du poids du glucose (dont la valeur dépend à la fois des conditions physiques de l'expérience et du rapport du poids de glucose employé au poids exigé pour une réduction complète) est attaquée par l'alcali libre, et changée en produits complexes dont la formation n'a pas été encore bien justifiée. Nous avons pu constater de ce fait la présence des acides lactique, oxyphénique et oxalique, puis de deux corps isomères de l'acide dioxyphénylpropionique, et, dans le cas où le glu- cose a été mis en excès, des acides mélassique et glucique, constituant la plus grande partie des corps laissés de côté sous le nom de résines. Tous ces corps sont produits par une réaction complète de la base sur le glucose. )) La méthode des oxydes métalliques nous a fourni la confirmation la plus évidente de la théorie de cette réaction, théorie à laquelle d'autres inductions nous avaient conduit. » Il V a tout d'abord, pour les molécules de glucose soumises à l'action de l'alcali, formation d'acide glucique par simple déshydratation. Mais cet acide ne subsiste pas, étant en entier dédoublé en pyrocatéchine et acide gluconique, d'après le schéma C' = H"0' = C''H''02 + C«H'-0'. Ce dernier subit aussi un dédoublement qui donne naissance aux acides lactique et glycérique CH'-O' = C^H^O' + C^H^O*. L'acide glycérique, en pré- sence de la base, est transformé en acides lactique et oxalique. Entre l'acide lactique et la pyrocatéchine, demeurant à l'état libre, se produit une double éthérification réciproque, en vertu de laquelle on trouve deux éthers isomères de l'acide hydrocaféique C^H'^O'. L'un est acide et ré- /0-ch/^'"^ pond à la constitution C«H*^qjj^^^\CO^H(i)^ l'autreàla fonction al- coolique CH'^" p.^i, ^\ ^ ^. Il ne se forme pas trace d ether bi-acide. De tous ces produits les acides oxyphénique, lactique et leurs éthers, et l'acide oxalique demeurent seuls, et on peut les isoler. Les autres se transforment à l'état naissant, et pour se rendre compte qu'ils sont bien des points intermédiaires dans la réaction, il faut opérer en pré- sence successivement des différents oxydes métalliques capables de préci- piter chacun d'eux. La réaction se limite, chaque fois, à l'acide mis en cause, et il manque tous les produits à qui il donne normalement nais- sance. G. R., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N» 15.) 79 ( 6o6 ) » Afin de produire les précipités dans de bonnes conditioos d'observa- tion, il importe que l'oxydule cuivreux reste dissous : ce résultat est facilement obtenu en ajoutant une petite quantité d'ammoniaque, qui ne vient modifier en aucune manière l'action de l'alcali. I.e poids de glucose doit être théorique, pour obtenir un liquide incolore. » On doit, en outre, tenir compte de ce que la plus grande partie du glucose, échappant à l'alcali, se trouve oxydé en acides gluconique, sac- charique, et enfin tartronique. Dans les conditions normales, ce dernier seul subsiste: mais on est exposé à faire apparaître l'un ou l'autre des deux premiers, dès qu'on emploiera un oxyde capable de former un sel insoluble avec celui-là même. » Ainsi l'hydrate de plomb précipite les acides glucique et gluconique : il est impossible de caractériser dans la liqueur filtrée aucun des produits dérivés de ces premiers termes des deux séries. » L'hydrate de cadmium, que la présence du glucose maintient en disso- lution dans le liquide alcalin, fournit du gluconate de cadmium. L'oxydation par l'oxyde de cuivre s'est arrêtée à son premier terme, et l'on ne trouve ni acide saccharique, ni acide tartronique; mais on peut retirer de la pyro- catéchine formée de l'acide glucique en même temps qu'une autre portion d'acide gluconique. M Le chlorure stanneux sépare l'acide lactique : les acides gluconique et glucique ont disparu; seuls la pyrocatéchine et ses éthers lactiques demeu- rent. De même pour les produits normaux condensés en acide tartro- nique. » L'hydrate bismuthique rend stable l'acide glycérique, avec lequel il donne unglycérate neutre. Dans cet essai, la chaux ne décèle point d'acide oxalique, produit ultime de l'acide glycérique. » Il est donc très facile, par cette méthode, d'analyser la réaction et de la suivre pas à pas. Elle nous a permis, dans le cas présent, d'établir en toute sûreté le processus chimique du travail secondaire dû à l'alcali ('). » (') Laboratoire de Chimie organique de l'Ecole de Pharmacie de Marseille. ( 6o7 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la production de l'aldéhyde formique gazeux destiné à la désinfection. Note de MM. R. Cambier et A. Brochet, pré- sentée par M. Frieclel. « Une Note de M. Trillat, présentée dans la dernière séance, sur l'action antiseptique des vapeurs d'aldéhyde formique, nous oblige à publier, dès à présent, quelques uns des' résultats que nous avons obtenus sur ce sujet dont nous nous occupons depuis quelques mois pour le Service de l'assai- nissement de la ville de Paris. » Nous avons cherché à préparer l'aldéhyde formique par deux pro- cédés : I" dépolymérisation du trioxyméthylène par la chaleur; 2° produc- tion directe par la combustion incomplète de l'alcool méthylique. » Mais une première étude s'imposait. On sait avec quelle facilité se polymérise la formaldéhjde; pouvions-nous espérer que ce corps, si anti- septique à l'état de gaz, ne se transformerait pas spontanément en son polymère, le trioxyméthylène, complètement inactif vis-à-vis des bactéries et de leurs spores? » Le trioxyméthylène qui nous a servi se prépare très aisément en addi- tionnant la solution d'aldéhyde à 4o pour 100 du commerce du quart environ d'acide sulfurique. La polymérisation s'effectue du jour au lende- main; un simple lavage à l'eau ammoniacale, puis à l'eau pure, donne le trioxyméthylène absolument pur. » Si l'on introduit une certaine quantité de trioxyméthylène dans une éprouvette retournée sur le mercure et que l'on chauffe, ce corps' se décompose en donnant de l'aldéhyde formique gazeux. Si l'on cesse de chauffer, on voit, dès que le tube est froid, un corps blanc se déposer sur ses parois et le mercure remonter jusqu'en haut. Dans ce cas, la repoly- mérisation est totale et presque instantanée. » En répétant cette expérience, en laissant une petite quantité d'air dans l'éprouvette, la repolymérisation a également lieu, mais elle est d'autant plus lente que la quantité d'air est plus considérable. Si l'air est en très grand excès, ce qui se produit dans le cas ])ralique de la désinfection, la transformation en polymère est négligeable ; c'est ainsi que l'atmosphère d'une cloche de 20'", dans laquelle on avait volatilisé quelques centi- grammes de trioxyméthylène, s'est montrée aussi antiseptique après huit jours d'abandon que le premier. ( 6o8 ) » En projelaut du trioxyméthylène sur une plaque chauffée vers 200°, on le voit se volatiliser et l'on sent l'odeur si piquante de l'aldéhyde for- mique; mais celui-ci, se mélangeant mal à l'atmosphère, reste à un grand état de concentration et se retransforme en son polymère que l'on voit sous la forme d'un nuage blanc à peu de distance de la plaque. Il faudrait donc employer un appai-eil qui permît de mélanger rapidement les vapeurs aldéhydiques et dès lors disparaît la simplicité tentante de ce dispositif. )) Nous avons songé alors à utiliser la réaction classique d'Hofmann pour la production de l'aldéhyde formique gazeux. Dans-ce but, nous avons fait construire un appareil composé d'un briileur et d'un réservoir. Le brûleur est formé d'une bourre d'amiante contenue dans un tube mé- tallique percé de nombreux trous à sa partie supérieure, et recouvert d'un large dé de toile de platme. Pour modérer l'afflux de l'oxygène atmosphé- rique, ce qui a une importance capitale au point de vue des rendements, nous employons un régulateur analogue à celui bien connu du bec Bunsen ; ce régulateur est surmonté d'une lame de mica formant cheminée. L'appareil ainsi disposé fonctionne très régulièrement, sans danger d'in- cendie; les brûleurs, suivant la capacité de la salle à désinfecter, peuvent s'adapter en nombre variable sur le réservoir d'alcool méthylique à niveau constant. » Les premiers essais faits avec cet appareil remontent au mois de mai, ainsi qu'en témoigne un Mémoire publié par M. le D' Miquel (') Sur la désinfection des poussières d'appartement. Mémoire cité dans sa Note par M. Triliat, qui n'ignorait donc pas l'existence de nos recherches. » Les procédés usités pour le dosage de l'aldéhyde formique sont peu exacts et du reste inapplicables quand ce corps est contenu dans un mé- lange gazeux. Nous publierons bientôt un procédé entièrement nouveau, basé sur l'action de l'aldéhyde formique sur l'urée, et qui nous sert à éta- blir le rendement de nos lampes. » Nous avons entrepris plusieurs séries d'expériences; les unes, faites au laboratoire de Bactériologie de Monlsouris, dans des cloches de grande capacité, nous ont permis de stériliser, à coup sûr, les poussières habituelles des appartements, ainsi que les cultures de différents organismes patho- gènes; les autres, effectuées sur une plus grande échelle, dans des salles inoccupées de l'ancien collège RoUin, nous ont donné d'abord des ré- (' ) -MnjLEL, AnnaltiS de Micrograpliie, t. VI, p. 365. ( 6o9 ) sLiltats moins salisfaisants; on se heurte à de nombreuses difficultés quand on veut appliquer à la pratique les résultats du laboratoire. )) Quelques-unes sont déjà vaincues, et nous n'indiquons aujourd'hui ces travaux que pour établir notre droit à continuer des recherches pour- suivies par nous déjà depuis plusieurs mois. » CHIMIE I^'DUSTRIELLE. — Fabrication de l'alumine au moyen des argiles. Note de M. Joseph Heiblixg. « Dans l'état actuel de la fabrication de l'alumine, on se heurte presque toujours à deux difficultés principales : la présence inévitable de la silice, et le prix de revient trop élevé du produit. Le procédé suivant m'a donné d'excellents résultats. » Soit une argile d'une teneur donnée en alumine. Pour chaque molécule d'alumine, on incorpore à la pâle d'argile 3 molécules de sulfate d'ammoniaque [SO*, (AzH*)-], et un poids à peu près égal de sulfate neutre de potasse (SO', K-); i molécule de sulfate de potasse suffirait théoriquement. Le tout est malaxé d'abord, puis passé dans une machine à briques, qui débite le tout en briques creuses. » Ces briques sont cuites à une température de 270° C. à 28o°C. A cette tem- pérature, le sulfate d'ammoniaque se décompose en sulfate acide d'ammoniaque (SO', H, AzH*) et en gaz ammoniac qui se dégage et peut être recueilli par un con- densateur. L'acide du sulfate acide d'ammoniaque se porte d'abord sur le sulfate neutre de potasse, qui devient sulfate acide de potasse; ensuite, ce dernier, en pré- sence de l'alumine, de l'argile, et à celte température, se neutralise par l'alumine pour former du sulfate double d'alumine et de potasse, c'est-à-dire de l'alun absolument fixe. Les briquettes ainsi alunées sont épuisées au moyen d'un système de lavages mé- thodiques. » La silice peut être utilisée pour ciment. » L'alun obtenu est débarrassé du fer par recristallisation et sa solution peut être traitée par l'ammoniaque qui a distillé, en vue de la précipitation de l'alumine. On régénère ainsi les sels primitifs de sulfate de potasse et de sulfate d'ammoniaque. » Malheureusement l'alumine ainsi obtenue est gélatineuse. Pour l'obtenir grenue, on étale l'alun pulvérulent sur des claies étagées dans une tourelle qu'on fait traver- ser dans toute sa hauteur par l'ammoniaque chaude et humide, provenant de la cuis- son des briquettes. Dans ce cas, l'alun se transforme sur place en un mélange de sul- fate d'ammoniaque, de sulfate de potasse, et en alumine grenue qui garde la forme sablonneuse de la poudre d'alun utilisée, et se prête avec la plus grande facilité aux. lavages et à la calciuation. » Celte alumine est chimiquement exempte de silice, son alun ayant été (6io) obtenu dans une atmosphère alcaline. Quant au fer, il a été facile de l'éli- miner des aluns par quelques cristallisations. » Enlîn, elle est facile à mettre en sulfate, et ce dernier peut être utilisé lui-même pour la préparation des divers aluns. » BOTANIQUE. — Sur la germination des graines oléagineuses. Note de M. Leclerc du Sablox. « Je me suis proposé d'étudier les transformations chimiques qui se produisent pendant la germination des graines oléagineuses; je prendrai comme exemple les graines de Chanvre. » Les graines entourées du péricarpe sont mises à germer clans une étuve dont la température est maintenue à 22°. La germination se fait ainsi d'une façon uniforme, et le degré de développement des plantules peut être indiqué par la longueur de la radicule. Les graines arrivées à des degrés difFérents de développement sont desséchées dans une étuve à 45°, puis pilées et pesées. L'huile est extraite par l'éther anhydre; la matière épuisée par l'élber est traitée par l'eau, afin de dissoudre les sucres. La solution ainsi obtenue est divisée en deux parties égales : une moitié sert à doser directement le glucose au moyen de la liqueur de Fehling; l'autre moitié, traitée par l'acide clilorhydrique étudiée, donne la quantité totale d'hydrates de carbone trans- formables en glucose. Tableau L Glucose. Hydrates de carbone. 0,190 ( 2,7 7o) 0,260 ( 3,8 7J 0,100 ( 1,6 7o) 0,1 15 (1,9 7(,) 0,195 ( 6,5 7„) o,2o5 ( 6,8 7„) 0,455 (i3,6 7o) 0,435 (i3,o7„) 0,390 (i4,i 7o) o,36o (i3,o 7o) » Tl faut d'abord remarquer qu'au début de la germination, la propor- tion d'huile reste constante, quelquefois même augmente légèrement, le poids total de la graine diminuant plus vite que le poids de l'huile; ensuite, la teneur en huile diminue constamment, comme dans toutes les graines oléagineuses qui ont été étudiées. La quantité d'acide gras, qui n'est pas indiquée sur le Tableau ci-dessus, est faible et augmente avec le développe- ment de la plantule. » Les variations de la quantité de glucose et d'hydrates de carbone Longueur delà Poids de la radicule. nialiére sèche. Hi uilc. cm 0 0,8 6,976 5,917 2,Il3 i,83o (3o7o) (3o 7o) 2,0 2,5 5,0 2,997 3,345 2,762 0,736 0,594 0,397 (24%) (i7 7o) (•4 7o) Tableau II. Longueur Poids de la de la radiculo. malière scriie. Glucose. cm S'' er O 5, aSi traces 0,8 6,210 0,045 (0,7 Vo) 2,0 3,071 0,075 (2,4 »/o) 2,5 3,173 o,i4o (4,4 %) 5,0 3,420 0,210 (6,1 °/o) ( (HI ) donnent lieu à des remarques plus complexes. Pour interpréter et com- pléter les résultats indiqués dans le Tableau I, j'ai fait une seconde série de dosages avec des graines arrivées respectivement au même état de développement. » Après avoir extrait l'iuiile par Téther, je traite le résidu non plus par l'eau, mais par l'alcool à 85' qui dissout les sucres, mais laisse les dextrines et les diastascs. J'obtiens ainsi les résultats suivants, en dosant le glucose dans une moitié du li(|uide et les hvdrates de carbone dans l'autre moitié. Hydrates de carbone. o','i65 (3,1 o/o) o, 125 (2,0 °/o) o.iSo (5,8 »/o) 0,260 (8,1 »/o) o,4oo (11,6 »/(,) » D'après ce second Tableau, on voit que les graines non germées ne renferment pas de glucose, mais une quantité notable d'un sucre qui ne devient réducteur qu'après avoir subi l'action de l'acide chlorhydrique étendu; ce sucre est un saccharose, qui joue dans la graine le rôle de ma- tière de réserve. Lorsque la germination est commencée, le saccharose consommé par la plantule se trouve en quantité moindre; le glucose, au contraire, provenant d'abord de l'interversion du saccharose, puis de la di- gestion de l'huile, existe en quantité de plus en plus considérable. Ensuite, lorsque la germination est plus avancée, la proportion de sucre non ré- ducteur, qui avait d'abord diminué, augmente et continue à croître en même temps que la proportion du sucre réducteur. )) On peut expliquer ce résultat en supposant que la digestion de l'huile s'opère d'une façon analogue à celle de l'amidon. On sait que, pendant la germination des graines à réserve amylacée, l'amidon, après une série assez complexe de réactions, est transformé en maltose, et que le maltose est finalement transformé en glucose. Les chiffres portés au Tableau II s'accordent parfaitement avec une semblable hypothèse. L'avant-dernier terme de la digestion de l'huile serait un saccharose à pouvoir réducteur nul ou faible, qui serait finalement transformé en glucose. 1) Dans le Tableau II, on trouve moins d'hydrates de carbone que dans le Tableau I; cela provient sans doute de ce que les graines renferment ( 6i2 ) des hydrates de carbone, tels que la dexlriiie, qui sont insolubles dans l'alcool. » Il est maintenant fecile d'expliquer les contradictions qui semblent exister entre le Tableau I et le Tableau II. La quantité de glucose est beau- coup plus considérable dans le Tableau I que dans le Tableau II. Cela tient à ce que, dans le premier cas, l'eau en dissolvant les sucres dissout en même temps les diastases contenues dans les graines et, notamment, l'invertine qui transforme le sucre non réducteur en sucre réducteur. Cette transformation, qui s'effectue normalement dans la cellule vivante, s'est donc opérée pendant les manipulations, en dehors de l'organisme. D'ailleurs, si dans le Tableau I la quantité de glucose est supérieure à la quantité totale d'hydrates de carbone, cela tient à ce qu'une certaine quantité de sucre a été détruite pendant l'ébuUition dans l'acide chlorhy- drique. » Il m'a été possible de démontrer directement l'action de l'invertine dans les expériences du Tableau I. » Je prends 6?'', 696 de graines desséchées, dont la radicule a atteint i"^"» de lon- gueur; j'extrais l'huile; je traite le résidu par l'alcool à 85°, qui dissout les sucres et laisse les diastases. En utilisant pour le dosage une partie seulement du liquide, je trouve OB'', 100 de glucose et os%335 d'hydrates de carbone. Je reprends par l'eau la matière épuisée par l'alcool; j'ai ainsi un liquide qui renferme en dissolution les dia- stases de la graine et une quantité à peu près nulle de sucre; je mélange cette solu- tion au liquide qui contenait oS'',ioo de glucose et os^SSS d'hydrates de carbone, et, au bout d'un jour, je constate que tous les hydrates de carbone ont été transformés en glucose. » Les graines de Lin, de Colza, de Pavot, d'Arachide et de Ricin m'ont donné des résultats analogues, que je compte exposer prochainement en détail. Une Note déjà publiée (') renferme mes premières observations sur le Ricin. » SÉRICICULTURE . — Expéritnces sur les œufs des vers à soie du mûrier, race annuelle. Note de M. Victor Rollat. « On sait que nos graines de vers à soie, soumises aux seules influences de la température, ne peuvent éclore qu'après qu'elles ont subi, pendant {') Comptes rendus, séance du 16 octobre 1898. ( 6i3 ) un temps plus ou moins long, l'influence d'une température froide. Il y a longtemps déjà que M. E. Duclaux a démontré ce fait expérimentalement. » J'ai été conduit à me demander quel serait l'effet de la compression. Au mois d'octobre 1891, je comprimai, dans un nouet très serré, 2^'' à 3"^"^ de graines, pondues depuis plusieurs mois, mais n'ayant pas encore subi l'action du froid. Après une douzaine de jours de compression, je remis ces graines en liberté : des éclosions s'y produisirent quinze ou vingt jours après, alors qu'il n'y en eut aucune dans le lot de comparaison. » Pour savoir si l'air comprimé produirait les mêmes résultats, j'ai imaginé un petit appareil, que j'ai nommé coiweuse à air comprimé, et avec lequel j'ai pu faire, l'année dernière, des expériences sur des graines pon- dues depuis plusieurs mois; j'ai toujours obtenu des éclosions. » Voici enfin une expérience, faite cette année même, et qui ne laisse plus de doute sur l'action de l'air comprimé. » Le 9 juin, à q"» de l'après-midi, je divisai, en six morceaux chacune, trois cellules (petits carrés de toile) contenant chacune la ponte d'une femelle. Ces œufs avaient été pondus dans la nuit du 8 au 9 juin, c'est-à-dire depuis moins de vingt-quatre heures. Je mis cinq morceaux de chacune de ces cellules dans la couveuse et je donnai une pression de Z^i à 4''° (ou atmosphères). Le sixième morceau servait de lot témoin, et était placé à côté de la couveuse. M La température du local où se faisait l'expérience variait, suivant les jours, entre 25°C. et 28°C. » Toutes les vingt-quatre heures, je retirai de la couveuse un échantillon de chaque ponte et je mis ces échantillons à côté des lots témoins. » Les éclosions commencèrent le 18 juin, et elles durèrent trois ou quatre jours. » La ponte n" 3 n'a donné aucune éclosion. » Pour les deux autres pontes, ni les lots témoins, ni les échantillons qui sont restés vingt-quatre heures seulement dans la couveuse n'ont donné d'éclosions. » Quant aux autres échantillons, en voici les résultats : Après 48 heures de compression. . . 6 58 Soit c o a. s o eu » 3 jours » 4 „ » 5 >. » 48 heures » 3 jours » 4 ). » 5 » Nombre d'œufs soumis Vers nés. à 1 'expérience. 6 58 12 33 6 36 27 65 22 7' 23 78 42 89 32 76 G. R., 1894, 2« Semestre. (T. CXIX, N" 15.) lO po ur 100 36 » i6 )> 4i » 3o » 29 » 47 » 42 n 80 (6a ) » Cette expérience n'a donné de résultats que parce que les graines étaient fraîchement pondues, car la première condition pour réussir est de donner aux graines, pendant tout le temps qu'elles sont comprimées, une température de i5°C. ou lô^C. seulement. » Avec une pression de 6""" ou 8^"", et un séjour dans la couveuse d'une quinzainede jours, on peut faire cette expérience à n'importe quel moment de l'année. » M. J. Posxo adresse une Note relative aux résultats tournis par un pro- cédé de distillation des ordures ménagères. La distillation des ordures ménagères, préalablement mélangées de char- bon gras, a permis d'obtenir à la fois un engrais et un combustible, en trans- formant l'ammoniaque obtenue en sulfate, et le résidu fixe en briquettes. L'opération, effectuée dans un petit four à gaz ordinaire, à une seule cor- nue, a donné une quantité de gaz suffisante pour qu'on pût l'employer comme unique combustible au chauffage du four. M. F. Larroque signale les ravages produits par le microbe du charbon dans les pâturages des hauts plateaux des Pyrénées, et particulièrement sur le versant français. L'auteur attribue ces ravages, en grande partie, à l'habitude qu'ont con- servée les bergers, de laisser sur place les cadavres des animaux morts de maladie, après les avoir simplement dépouillés de leur peau. A '6 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures J. B. BULLETIN BIBLIOCRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i"" octobre 1894. Traité élémentaire de Chimie (notation atomique), par L. Troost, Membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences. Paris, G. Masson, 1894; I vol. petit in S". ( 6i5 ) Détermination analytique d'une formule nouvelle de la dispersion de la lu- mière dans les milieux homogènes isotropes considérée jusqu ici comme une for- mule empirique, par Eue. Ferrou. [Extrait des Publications de l'Institut grand-ducal de Luxembourg (Section des Sciences naturelles)]. Luxem- bourg, L. Bûck, 1894 ; 1 br. in-S". (Présenté par M. Bouquetde la Grye.) Annales de Chimie et de Physique, j)arMM. Berthelot, P.vstelr, Friedel, Mascart. Octobre 1894. Tome III. Paris, G. Masson, 1894; i fasc. in-8°. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, etc. Tome XX. N"9. Paris, Masson, 1894 ; i lasc. in-8°. Journal de Pharmacie et de Chimie, tome XXX. N" 7. 1"' octobre 1894- Paris, G. Masson; t fasc. in-8°. Annales médico-psychologiques. Journal destiné à recueillir tous les documents relatifs à l'aliénation mentale, aux névroses et à la médecine légale des aliénés. N" 2. Septembre-octobre 1894. Paris, G. Masson, 1894; i vol. in-S". Archives des Sciences physiques et naturelles. N° 9, i5 septembre 1894. (ienève, 1894; i fasc. in-8". Congrès internationaux d' Anthropologie et d'Archéologie préhistorique et de Zoologie à Moscou le io/22-i8/3o août. Matériaux réunis par le Comité d'organisation des congrès concernant les expéditions scientifiques, les excur- sions et les rapports sur les questions touchant les congrès. Moscou, 1894 ; I vol. gr. in-8°. Proceedings of the Royal physical Society. Session 1 893-1 894. Edinburgb, M. Farlane et Erskine, 5894; i vol. in-8". Organisation de l'étude ctimalérique spéciale de la Russie et problêmes de la Météorologie agricole, par A. Rlossovsky, professeur à rc/niversité d'Odessa. Odessa, N. Chryssoghelos, 1894; i fasc. xn-lf. Ouvrages reçus dans la séance du 8 octobre 1894. Bulletin astronomique, publié sous les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. F. Tisserand, Membre de l'Institut, avec la collaboration de MM. G. BiGouRDAN, O. Callandreau et R. Radau. Tome XI. Oc- tobre 1894. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894; i fasc. in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées . Quatrième série, publiée par Caaulle Jordan, avec la collaboration de MM. M. Lévy, A. Mannheim, E. Picard, H. Poincaré, H. Resal. Tome X. Année 1894; fasc. n" 3; I br. in-4". ( 6i6 ; Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XVIII. Juin 1894. Paris, Gauthier- Villars et fils, iSgZj; x fasc. in-8°. Bulletin de l'Académie de Médecine. N° 40, séance du 2 octobre 1894. Paris, G. Masson ; i fasc. in-8°. Étude sur la vie et les travaux du lieutenant-colonel d'artillerie Boileau, Correspondant de l'Institut, par Aimé Schuster. (Extrait des Mémoires de r Académie de Metz:) Metz, 1894; 1 br. in-8''. L'Astronomie. Revue mensuelle d'Astronomie populaire, de Météoro- logie, de Physique du globe et de Photographie céleste, publiée par Camille Flammarion. N° 10. Octobre 1894. Paris; i fasc. in-8°. Organisation de l'étude climatérique spéciale de la Russie et problêmes de la Météorologie agricole, par A. Rlossovsky, professeur à l'Université d'Odessa. Odessa, N. Chrvssoghelos, 1894; i fasc. in-4°. Observations météorologiques suédoises, publiées par l'Académie royale des Sciences de Suède, exécutées fet rédigées sous la direction de l'Institut central de Météorologie. 2" série. Vol. XVIII. 1890; i vol. in-4''. Publications of the Lick observatory of the University of California. Volume III. 1894; Sacramento, A.-J. Johnston; i vol. in-4''. Minutes of proceedings ofthe Institution of civil en gineers; with olher selected and abstracted Papers. Vol. CXVIII. London, James Forrest, 1894; I vol. in-8°. The gas and petroleum yielding formations of the central valley of Cali- fornia, by W.-L. Watts, M. E. assistant in the Field. Sacramento, A.-J. Johnston, 1894; i vol. in-8''. Observatorio meteorologico de Manila. Observaciones verificadas durante el mes de mayo àe 1893. Manila, Ramirez, 1894; i fasc. gr. in-4°. On souscrit à Pans, chez GAUTHIER -VILI.AHS \LT FILS, Quai (les Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS liebdomadaires paraissent régulièrement le Diinamhe. Us forment, à l;i lin do l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alpliabétiqne de matières, l'autre par ordre alpliabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le jirix lie l'abontiement est fixé ainsi i/ii'il siiil : Paris : 20 fr. — Départeinenis : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les fniis de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ageri Miciiel et Médan. 1 Gavault Sl-Lager. Alger / Jourdan. ( Ruir. Amiens Courtin-Hecquet. l Germain elGrassin. Angers , , , " ( Lachese. Sayonne Jérôme. Hesançon Jacquard. , (Vvrard. Bordeaux Dutliu. ' Muller (G.). . Renaud. I Lefournier. \ F. Robert. Lorient.. Marseille.. Montpellier. Bourges Brest. J. Robert. V- Uzel Carotl Baër. Massif. Terri n. Heury. Marguerie. ) Rousseau. ) Ribou-Collay. , Lamarclie. Dijon Ratel. ' Daniidot. l Lauverjal. I Crepin. \ Drevet. / Gralier. La Uochelle Foucher. BourdignoH. Dombre. Lefebvre. Quarré. Caen Chanibery Cherbourg Clernionl-Ferr. Douai. Grenoble. La Bockel Le Havre. Lille chez Messieurs ; \ Bauioal. i M"" lexier. ; Beinuux et Cumin \ Georg. Lyon i Mégret. I Chanard ' Vilte. Ruât. \ Calas. I Coulet. Moulins Martial Place. j Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. \ Loiseau. / M°" Veloppé. \ Barma. / Visconli et C". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. i Blancliier. / Druiuautl. Bennes Plihon t Hervé. rtocheforl Girard ( .M"" ). i Langlois. i l^estringanl. S'-Élienne ..... Chevalier. I Bastide. { lïuinèbc. ( Gimct. ( Privai. Boisselier. Tours I Pérical. ' Suppligeon. ( Giard. ( Lemailre. Nantes Nice. . . . Nime Orléa Poitiers.. Bennes Boche/ Bouen. S'-Étie Toulon. . . Toulouse Tours Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . chez .Messieurs : 1 Feikcina Caarcisen / et C'». Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. j Vsher et C'°. n , ' Daines. Berlin . ,, . Friediander et lus. ' Mayer cl iMullcr. ri„,.„„ \ Schniid, Francke et "^ "^ I C'. Bologne Zanichelli. Ramiot. Bruxelles MayolezctAudiarte. I Lebèguc et C". \ Hainiann. ' Ranisleanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C". Christiania Cammerincyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenlingue Hijst et lils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gènes Bcuf. , Chcrbuliez. Georg. ' Stapelmohr. Belinfante frères. I (îenda. Bucharest. Genève. La Haye. Lausanne. Leipzig. Liège. I Payot. Rarth. \ Brockhaus. Lorcntz. Max Rube. Twieuneyer. Desoer. Gnusé. chez .Messieurs : . Dulau. l-ondres Hachette et C-. 'iSutt. Luxembourg . ... V. Buck. iLibr. Gutcnberg. Capdcville. Gonzalés e hijos. F. Fc. Milan jDumolard frères I Hœpli. Moscou Gautier. i [•"iirchheim. Naptes Marghieri di Gru- ( Pellerano. . Dyrsen et Pfeiffer. Neiv-l'ork î Slechcrt. ' Westerniann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et O' Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. ) Bocca frères. \ Loescherct C". Bolterdam Kramcrs et fils. Stockholm Samson et Wallin iCinserling. ( Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. ( RosenbergctSellier Varsovie Gebethiier et Wolfl Vérone Drucker. l Frick. J Gerold et G". Ziirich Meyer et Zeller. Bome . S'-Petersbourg. . Turin . Vienne . . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1»' à 31. — (3 .4oùt i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4°; i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à^91.— (i" Janvier 18G6 à 3i Décembre iS8o.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques poinls de la Physiologie des Algues, par .MM. .\. DerbesbI A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M. H anses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rùle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Berxard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i85*), savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- • mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature » des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4T avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 8 octobre 1894.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBUES ET DES CORIIESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. I'. Tisserand. — Sur l'excenlricilé de l'orbile du cinquième satellite de Jupiter. 58i .M. Emile Picard. — Sur les groupe^ de IranslormaliDns des équations dilléren- ticlles linéaires 584 jM. J. BoussiNESo. — . Théorie de l'écoule- ment sur un déversoir sans conlraction latérale, ijuiind la najipc déversante se trouve ou déprimée, ou noyée en dessous, ou adhérente au barrage; •. . . . SSç) M. n. Hloxdlot. — Sur la propagation des Pages. ondes électromagnétiques dans la ylace. et sur le pouvoir diélectrique de cette substance "-. . M. Alexis de Tillo. — Magnétisme moyen du globe et isanomales du magnétisme terrestre .M. H.VTON DELA GouptLLiÉiîE annonce à l'A- cadémie que M. Cotteau a légué à l'iicole nationale des Mines sa magnifique collec- tion .d'Ecliinides fossiles 5(|-j A OMIIV AXIONS. Liste de deux candidats présentée à M. le Ministi'C du Commerce, de l'Industrie et des Postes et Tclégraidics, pour la chaire de constructions civiles vacante au Con- servatoire des .\rts et Métiers : i° M. Pil- let, 2° M. Denfer ')" CORRESPONDANCE. M. le Skcrétaiiie perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, diverses brochures de M. Maigncn, rela- tives il la purification des eaux par le fil- trage, à leur stérilisation, et ù l'alimenta- tion des villes en eau potable M. .\. Perrot. — Sur le pouvoir diélei- irique de la glace i\L W. LoUGLiNiNE. — litudc des chaleui'S latentes de vaporisation des alcools saturés de la série grasse ■ M. F. Gaud. — Sur un cas particulier de l'attaque du glucose par les alcalis MM. H. C-AMBiEii et A. Brochet. — Sur la production de l'aldéhyde formique gazeux Bulletin biblioqk.\phique I destiné à la désinfection M. J. Heibling. — Fabrication de l'alumine au moyen des argiles M. Leclerc du Sadlon. — Sur la germina- tion des graines oléagineuses. (ion M. V. Rollat. — Expériences sur les ■ eufs des vers à soie du mûrier, race au- i">i nuclle M. J. PosNO adresse une Note relative aux résultats fournis par un procédé de distil- Goi ; latiorr des ordures ménagères AL F. ;L.uîroque signale les ravages pro- 6o4 I duits par le microbe du charbon dans les pâturages des hauts plateaux des Pyré- nées Go 7 6ot) (ho (îia 6 il (ii4 rii} PAHIS. — IMPKIMEKIE GAUTHIKK-VILLAKS ET FILS, Quai des Grands-Au^ïustins, 55. f.e Géiant : Cautuier-Vii N0V27Î894 1894 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR Ifin. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXIX. ÎVM6 (J5 Octobre 1894), PARIS, GAUTHIEK-VILLARS ET FILS, LVIPRIMEURS-FJBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. I es Comptes rendus lœhdomadaiies des sceanrrs de [Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. II y a deux volumes par année. Article 1*"^. — Impressions des travaux de l'Académie. I-es extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mention nées dans les Coi7iptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposé.s par l'Académii sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les R^pJ ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autaii que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance puî blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. I.cs Mémoires lus ou présentés par des personne qui ue sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'im ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L< Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont Je droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foni pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'impiimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faule d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendit actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vaut, et mis à la fin du cahier. Ar.TicLK 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à pai't des articles est aux frais des au teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré' sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante NOV27I094 COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 16 OCTOBRE 1894, PRÉSIDENCE DE M. LCEWV. MEMOIRES ET COMMUIVlCATiOi\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. A^. Pringsheim, Correspondant de la Sec- tion de Botanique, décédé à Berlin le 6 octobre 1894. M. BoRNET ajoute ce qui suit : « M. Pringsheim est l'auteur de deux découvertes qui font époque dans l'histoire de la sexualité chez les êtres vivants. Lorsqu'il vit s'opérer sous ses veux le mélange d'un anthérozoïde et d'un oogone d'GEdogoniiun, il assistait à un spectacle qui n'avait jamais été contemplé et constatait, le premier, le mécanisme de la formation de l'œuf. Les observations confir- matives se sont multipliées, les progrès de !a technique microscopique C. K., 1894. 2' Semestie. (T. C\I\, N' IC.) ^^ t ( 6i8 ) ont permis de pénétrer plus avant dans les détails de l'union, mais la pre- mière observation complète et précise a été faite par un botaniste et sur une Algue; qu'il soit permis à un botaniste algologue de le rappeler. )) Ce sont encore des Algues qui fournirent à M. Pringsheim l'occasion de sa seconde découverte. Il vit, en étudiant certaines Volvocinées, que chez elles l'œuf résulte de l'union de deux zoospores parfaitement sem- blables, et que, par conséquent, la différenciation extérieure des gamètes, si marquée dans un grand nombre de cas, n'est pas une condition essen- tielle de la sexualité, comme on était porté à le croire. » Les Saprolégniées, Champignons confervoïdes qui se rapprochent des Algues par leurs organes reproducteurs, ont de bonne heure attiré l'atten- tion de M. Pringsheim. Dans une série de Mémoires, il a fait connaître les relations curieuses et variées de l'oogone et de l'anthéridie. » Depuis 1869, date à laquelle furent achevées la plupart de ces études, dont le succès valut à l'auteur le titre de Correspondant, M. Pringsheim a poursuivi d'importantes recherches sur la chlorophylle et la fonction chlorophyllienne. Il en a donné le résumé dans les Comptes rendus du 26 janvier 1880. » Enfin M. Pringsheim a rendu à la Science un autre genre de services en fondant et dirigeant pendant vingt-quatre années la publication d'un Recueil de Mémoires botaniques qui compte parmi les plus estimés. » HYDRODYNAMIQUE. — Délerminalion en partie expérimentale et en partie théorique de la contraction inférieure d'une nappe de déversement déprimée, ou noyée en dessous, ou même adhérente, sur un barrage ayant sa face d'amont verticale; par M. J. Boussixesq. « I. Il ne reste plus ('), pour pouvoir évaluer le débit, qu'à connaître la petite contraction c du dessous de la nappe. Or c'est seulement dans le cas d'un barrage rendant cette contraction maximum, c'est-à-dire armé à sa partie supérieure d'une large et mince plaque horizontale, dirigée contre le courant de manière à rejeter vers l'amont le fluide venu d'en bas suivre sa face inférieure, que le principe des quantités de mouvement permet de la déterminer. (') Voir le dernier Compte rendu, p. 589. (6r9) )) Dans ce cas, en effet, isolons (par la pensée) du liquide d'aval, à l'époque /, la masse fluide comprise en amont de la section contractée et du plan vertical de hauteur e qui la joint inférieurement à l'armature hori- zontale du barrage; el limitons cette masse, du côté de l'amont, par un autre plan vertical transversal, assez éloigné du déversoir pour que le fluide s'y élève à la hauteur h au-dessus du seuil. Elle n'éprouvera contre le barrage, ainsi que contre ce plan d'amont et contre le fond intermé- diaire, que les pressions hydrostatiques dues à cette hauteur h; car le fluide s'y trouve en repos partout, sauf toutefois sous la face inférieure de l'armature horizontale, où le demi-carré de la vitesse s'accentue et réduit d'autant la pression, mais sans qu'il en résulte aucune composante de celle-ci suivant le sens horizontal perpendiculaire au barrage. Or il ne provient non plus aucune composante analogue, ni du poids de la masse, ni des pressions exercées par les deux bords ou Joues qui la limitent laté- ralement; et, d'ailleurs, les frottements sur toutes ces parois ne deviennent tant soit peu sensibles (sans néanmoins prendre assez d'influence pour né- cessiter leur mise en compte dans nos calculs) que là où les vitesses sont elles-mêmes notables, savoir, au voisinage de la partie supérieure du bar- rage. » Donc, la masse fluide en question n'éprouve, suivant un axe horizon- tal perpendiculaire à celui-ci ou avant le sens général de l'écoulement, aucune action résultante dans sa partie inférieure au seuil, où s'équilibrent des pres- sions hydrostatiques de sens contraires; et, au-dessus du seuil, il v a seule- ment, d'une part, la pression, Ipgh^ par unité de largeur, exercée sur le haut de la section amont, d'autre part, la composante, — cos 'il pdz, de la pres- sion fpdz que supporte la section contractée, où p est donné parla se- conde formule (i), plus la pression, changée de signe, exercée sur le fluide supposé mort (^gaz ou liquide) contigu au plan vertical de hauteur s. qui prolonge inlérieurement la même section jusqu'à l'armature du barrage. Cette dernière pression égale p^i ou c^i fg/r, sous une nappe déprimée où le fluide dit mort est de l'air, et/>|)£ -i- r,^gs-' on c(N -H ic)p^A°, sous une nappe noyée en dessous, où c'est de l'eau tourbillonnante. » La masse considérée éprouvera donc, en somme, d'amont en aval, une action extérieure exprimée par (lo) -?gf^'{^ - 2cN) COS^j pc Iz ( (120 ) dans le cas de la nappe déprimée, et par {10 bis) - p^A-(i — 2rN — C-) — cosjî / pdz, dans celui de la nappe novée en dessous ou adhérente. » Ces expressions devraient être un peu accrues s'il fallait tenir compte des frottements extérieurs, exercés en majeure partie par la face inférieure de l'armature horizontale (principale des surfaces limites près desquelles l'écoulement est rapide) et dirigés par suite vers l'aval, en sens contraire des fdets fluides qui y glissent. Elles grandiraientsurtout, et alors dans un rapport notable, si, l'armature étant supprimée, la face amont (verticale ou inclinée) du barrage était parcourue par un fluide ascendant animé d'une grande demi-force vive ; ce qui diminuerait d'autant sa pression et, par conséquent, l'action retardatrice du barrage, qui, changée de signe, se trouve implicite- ment comprise dans les expressions (to) et (10 bis). Celles-ci sont donc, en réalité, des limites injérieures de l'action totale exercée, suivant le sens général de l'écoulement, sur le fluide en mouvement à l'amont de la section contractée. )) Il faut, d'après le princijie des quantités de mouvement, égaler le produit de (10) ou (10 bis), par l'instant dt, à l'accroissement, durant le même instant, de la quantité de mouvement de la masse suivant le sens horizontal normal au barrage. Or, à raison de la permanence du régime et vu les faibles vitesses du fluide affluant à l'amont, cet accroissement se réduit à la quantité de mouvement possédée, suivant le sens horizontal, par le fluide f ^(y dt)dz qu'a débité flurant l'instant dt l'unité de largeur de la section contractée, fluide possédant à travers l'élément dz de la section la vitesse horizontale Vcos[B. L'expression (10) ou (^10 bis) égale donc p cos p / 'V- dz; et, en divisant par ^o^A-, il vient, après transposition •-'0 d'un terme, r^'/V^ p\dz ( soit I - 2cN (nappe déprimée), (11) acosS/ ^ — 7T = •. AT 2/ . , J„ Kff PoJ" ( soit I ~ 2cN — c* (nappe noyée en dessous; » Remplaçons, sous le signe /, p par son expression résultant de la seconde relation (1), et puis V par sa valeur (i), qui rend l'intégration immédiate. Celle-ci effectuée, substituons à N, t„ R,, leurs valeurs tirées ( ^>5T ) de (2) on de (3): et, toutes réductions faites, nous aurons , „, ,,, i I — 2r(i -- c)(i — «-) (nappe déprimée), \ ■' ^ '^ ^^ ^ ■'' ( (i —c)(i - r4- 2«-c)(nappe noyeern dessous). » II. Cette double équation devant, comme on verra, fournir seulement des limites supérieures des petites contractions c effectives, il sera bon de désigner désormais ses racines, non plus par c, mais par C. Alors, dans le cas de la nappe déprimée, elle donnera aisément la relation suivante, du second degré par rapport à l'inverse de i — C, (■3) soit que la relation c = ^C s'applique à égalité des valeurs de A, soit qu'elle ait lieu pour des rapports K des hauteurs h' et h égaux, ou dans toute autre hypothèse voisine. Les deux équations (i3) et (14 ). différentiées sans faire varier n, don- nent respectivement (,-IT77Z-C)if73-c+«'-0^ = ï-'^'''"(3 + 2^) (nappe déprimée), \'i tTï 7/1- ^^ ^ ~ /r/""(3 -+- ik) (nappe noyée en dessous). ( 624 ) » La dérivée de C en ^ aie signe des seconds membres i — n-^-(3 + 2A), égaux à I pour ^- nid, puis décroissants jusqu'à —30, et qui, même, sont déjà devenus négatifs pour k = i tant que ri- excède sa valeur, \, corres- pondant à ^„ ^ I , ou tant qu'il s'agit de nappes à fdets convexes vers le haut aux points où ils traversent la section contractée. La fonction C, nulle pour k = o, atteint donc son maximum pour la valeur positive unique, A',, de k annulant l'expression 1 — ri^k-Çi -\- 2k). » Or kg est justement voisin de cette valeur k, , quel que soit n entre les limites à considérer ici. On le sait déjà pour ^"„ ^ o, 46854, où n^ = i et k, = ^, c'est-à-dire vers le milieu de l'intervalle compris de k^ = o à ^-(i =; i ; et l'on a d'ailleurs X", ^=k^ aux deux limites de cet intervalle, où k'in- = ^ et » On peut donc augurer que, dans tout l'intervalle et même un peu au delà, k„ne s'éloignera guère de k,, ou réduira l'expression i — k-n^(3-+-ik) à d'assez petites fractions de sa valeur i initiale (correspondant k k = o). Voici, en effet, le Tableau de quelques-unes d'entre elles, formé au moyen de celui qui suit la formule (7) et à partir de la limite X„ = 0,2^5, au-des- sous de laquelle il n'y a pas lieu pratiquement de descendre : A"^ = o,275 0,3 0,4 Oj^ t))6 <>j7 o>B 0,9 I 1,5 2, I — A"gn'(3-t-2A'„) = 0, 1708 0,1714 o,i5ii 0,1283 o,io4o 0,0788 0,0028 o,o25t) o — o,i345 — 0,2686. ASTRONOMIE. — Obsen'tttions de la comète Gale (1894, &), faites au grand équatorial de l' observatoire de Bordeaux par MM. G. Rayet, L. Picart et F. Courty. Note de M. G. Rayet. Comète Gale (1894, b). Dales 1894. Mai 5. 7- 12 . i3. 29 3i Etoile. Temps sidéral de Bordeaux. Aa comète. AÇ comète. Observ. h m s m s 11.42.39,14 — 2.55,09 -i- 5. 5,55 L. Picart I ! .38.39,07 — 3.33,5o — 2.57,07 G. Rayet .1.44.24,83 — 2. 12 ,93 — 6.58,86 G. Rayet i2.55.4i ,02 — 5. l5,22 -h 1 3. 25, 21 G. Rayet 12.28.52,06 —5. 19,73 — 1 4 . 5 1 , 93 G. Rayet 12.21.59,77 — 1.18,48 — 2.25,08 F. Courty 12.43.48,47 + 1.41,43 — 0.45,96 L. Picart 12.47-28,08 + 3.44,87 - 6. 8,37 L. Picart 14.23.39,35 — 2. 0,00 — 0. 1,67 G. Rayet ( Ho;') ) Dates 1894. Kl Juin 2 . . 8.. 10 1 1 12 . . 12 i3.. i3 19.. •4 20. . i.j 21 . . 16 22 . . '7 23.. 18 25.. >9 2G.. 20 28.. 2 1 Juillet 3.. . 22 4.. 23 5 . . 24 7 ■ ■ 25 27.. 26 3i .. 27 Temps sidéral de Bordeaux. h m 3 i5.i6. 9,39 i5. 18. 10, 83 16.38.35,94 15.49.21,09 i5. 33. 53, 88 i5 .38.4 1 ,73 16. 16. 16,02 i5.32. 18, i3 17. 7.51,35 17.25.30,45 i5.53.46,o5 16. 4.57,86 16.32.44,69 17.13.29,90 17. 2.28,10 18.57.35, 10 18.17.44,63 iS. 51.26, 49 .Il planète, m s -h4.4o>93 -)-I .32,25 — 1.54,28 -hl .26, 16 -i- 1.27, II -2.32,58 -5. 8,90 — I . (4,58 -1-2.39,26 — 3.25,26 — 1 .32,53 •-2. 16, 12 -hi . 12,73 — 2.49>74 — 2 . 1 3 , o i — 3. i5,4o -Hi .25,o5 — 2.i9,5i A^i" planète. -M2.42,59 — 12.52,08 — 2. 0,01 — ..21,44 — 7.34,30 — 10. 18,62 — 2.3i ,27 -H 6.35,76 -':- 4.14,77 4- 5.32,78 -i- 2. 6, ,57 — 0.07,57 — 5.44,o5 — o.58,34 9.16,19 -i- 3.25,66 -t- 0.52,32 — 3.59,34 Observ. G. Rayet L. Picart L. Picart G. Rayet L. Picart G. Rajei G. Rayet L. Picart F. Courly F. Courty F. Courly F. Courly F. Courty G. Rayet G. Rayet G. Rayet F. Courty F. Courlv Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1894,0. Réduction Distance Étoiles. I 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12 i3 14 i5 Ascension droite moyenne. h m s 8.3i.i3,5i 8.42. 16. Catalogue et autorité. |[Lalande, 16947. — i Paris, 10067] i i[Weisse,,H.VIII, io4o. — Munich,, 3520] Weisse,, H. VIII, 1472 Bonn, t. VI ■+- 20°, 2379 Weisse,, H. IX, 984-986 Bonn, t. VI -1- 24°, 21 54 Weisse,,H.X, 417-418 WeissCj, H. X, 1007 Weissej, H. X, 1216-1217 Weisscj, H. X, 1194 Weisse,, II. XI, 336 W'eisse,, H. XI, 602 Weisscj, H. XI, 562 Bonn, t. VI 4- 42°, 2249 ^[Weissej, H. XI, 906. — Paris 14569] Weisses, H. XI, io48 C- H., 1894, i- Semestre. (T. CXIX, N° 16.) au jour. polaire moyenne. ,49 8.59.48,85 9.42. 3,08 9.48.31 ,5i 9.50.39,69 10.23.22,68 -+- 10. 52. 32, 3o H- II. 2.29,80 H- II. 1 .41 ,22 + 1 1 .20.22 ,70 -t- 11.33.19,48 + 11,32. 8,32 -+- II. 44.51,46 4- 11.50.54,26 + -HO, 58 93. 8.23,0 -t-0,67 89.32. 0,2 -i-o,83 82.45.15,2 ,17 69.27.41,5 ,24 68. 2.5o,6 + 1,25 66. 7.46,3 ,5o 57.27. 7,4 ,70 52.24. 3,7 ,75 5i .26. I I ,8 ,74 5o. 28. 3i ,0 ,79 49-'4. 6,8 ,80 48.16. 4,7 ,81 48. 5.i5,5 ,80 47.26.43,0 ,82 ,83 47^ 23.46,0 47. 10.37,3 8- Réduction au jour. -t-3,02 4-2,22 -HO, 55 -2,48 —2,72 —3,35 — 5,12 —5,73 — 5,65 —6,07 — 5,82 — 5,85 —5,81 — 5,62 -5,42 — 5,32 ( 626 ) Étoiles. Catalogue el autorité. '7- Bonn, t. VI + 43», 2172 i8. Weisse», H. XI, 970 19- Weisse,, H. XI, ii83 20. Weisscj, H. XI, ii83 21 . Weisse,, H. XI, ii83 22. Weisse,, H. XII, 198 23. Bonn, t. VI + 43°, 22l5 24. Weisse,, H. XII, 358 25. Weisse,, H. XII, 463 26. Bonn, t. VI + 43°, 2285 27. WeissCj, H. XIII, 40 Ascension Réduction Distance Réduction droite ; u polaire au moyenne. jour. moyenne. jour. ti m s s 0 11.53.40,77 + 1 ,8i 46.56.35,9 — 5,47' 1 1 .5i .47,73 + 1 ,78 46.54.11,9 -5,55 12. 1.42,63 + 1 ,81 46.44.57,3 —5,27 12. 1.42,63 + 1 '79 46.44.57,3 —5,27 12. 1.42,63 + 1 ,76 46.44.57,3 -5,26 12.12. 4,76 -hl ,74 46.36.56,2 —4,95 12. 17.59,60 -M >75 46. 3o. 53,0 -4,79 12.19.11,34 + 1 ,75 46 . I 9T3 I , I —4,79 12.23.59,09 + 1 ,73 46.23.53,7 -4,63 12.54.23,06 -M ,53 46.40.49,0 — 3,12 i3. 5. 6,5o + 1 ,5i 46.52.36,6 —2,71 Positions apparentes de la comète Gale (1894, b). Temps moyen Ascension Distance Dates de droite Log. fact. polaire Log fact. 1S94. Bordeaux apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Mai 4 ■ • ■ h m s 8.51.45,7 Il m 9 8.28.18,00 +T,5oi 93. l3.3l ,6 -o,8i4 5 ... 8.43.50,9 8.38.35,62 -hT,475 89.29. 5,4 -0,796 7 ... . 8.41.43,4 8.07.36,75 H-T,453 82.38.16,9 -0,748 12 . . . . 9.33. 8,3 9.36.49,03 -T-i ,535 69.41. 4,2 —0,647 i3 ... • 9- 2-27,9 9.43. l3,02 -4-7,488 67.47.55,9 —0,600 i4... 8.5i.4o,8 9.49.22,46 -i-T,456 66. 5.17,8 — o,568 21 . . . . 8.45.54,6 0.25. 5,61 +7,455 57.26.16,4 —0,424 29... . 8.18. 6,3 I 0.. 54. 18,87 -HI ,402 52.17.49,6 — 1,182 3i ... 9.46.10,0 I . 0. 28, 17 h7,62i 51.26. 4,4 —0,379 Juin 2 . . . 10.30.39,4 I. 6.23,89 4-7,686 5o.4i. 7,5 -0,472 8 ... 10. 9. 5,2 I .2 I .56,72 +7, 680 49- '• 8,9 — 0,4l2 12 . . . ii.i3.33,5 I I .3i .27,00 H-7,743 48.i3.58,8 -0,564 i3 ... io.2o.3o,8 I .33.36, 19 -^7,708 48. 3.48,2 " 0,4.40 19 ... 9.41 .30,6 I .46.20,37 -h7,683 47.19. 3,1 - o,35i 20 . . . 9.42.21,8 I .48.23,50 -^7,687 47.13.21,9 — o,36o 21 . . . 10.15.54,0 [I .50.27,35 + 1,724 47. 8. 0,7 — o,45i 22 . . . 9.28. 7,4 I .52.28,00 -i-7,675 47. 3. 6,2 - 0,321 23 ... •• 10.59.29,1 1.54.28,77 -i-T,753 46.58.21 ,7 -0,569 25 . . . 10. 9.23,3 1.58. 19,18 -^7,726 46.5o.24,9 —0,455 26... 9.33.48,2 2 . 0. I I ,89 -^7,693 46.46.58,6 —0,354 28 ... 9.37. 6,3 (2. 4. o,5i +7,702 46 . 4 ' . I 5 , 5 — o,38i Juillet 3 ... .. 9.45. 8,8 2. i3. 19,23 +7,723 46. 3 I .7,2 — o,43i 4... io.2i.5i,5 2 . I 5 . I I , 66 +7,753 46.29.49,9 —0,027 5 ... 10. 6.25,7 2.17. 0,08 -h7,74i 46.28.42,5 —0,497 ( <^27 ) Temps inovcii Ascension Dislance Dales de droite Logfact. polaii'c Log.fact. 1894. Burdeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. .Iulllet7 . . . . h III s 1 1 . 53.53, 1 1 12 Il m s .20.45,.'j2 +î'>759 46°.27'. l4',7 -0,719 27 . 9.55.29,9 10! .55.49,64 ^1,758 46.41. 38, 3 —0,585 3i . i0.l3.22,6 i3 . 2.48,5o -4-1,960 46.48.34,5 —0,637 PHOTOMÉTRIE. — Sur le degré d'incandescence des lampes. Note de M. A. Crova. « Cette détermination peut être faite rigoureusement au moyen d'un spectrophotomètre; pratiquement, on l'obtient avec une précision suffi- sante par la méthode que j'ai proposée et qui a été recommandée par le Congrès des Électriciens en 1889 ('). » On détermine l'intensité lumineuse par rapport à la carcel, en inter- posant devant l'œil une cuve contenant le mélange de chlorure de nickel et de perchlorure de fer, dans des proportions qui laissent passer une par- tie des radiations comprises entre les longueurs d'onde G'iod, 534 avec un maximum bien accusé à 082; une seconde détermination est faite en pla- çant devant l'œil un verre rouge qui transmet les radiations comprises entre l'extrémité rouge du spectre et le voisinage de la raieD; la première détermination donne la valeur en carcels de la source étudiée; le rapport de la première à la seconde donne le degré d'incandescence. J'ai mon- tré (-) que, si l'on compare deux lumières de teintes différentes, les inten- sités totales sont dans le môme rapport que les intensités mesurées dans la région du spectre dont la longueur d'onde est 082; aussi est-il très commode et très précis de faire les déterminations photométriques au moyen de la cuve 582; en effet, les deux sources à comparer n'ont pas, en général, les mêmes teintes et, la solution 582 les rendant identiques, la détermination est plus précise; le champ d'un carcel à i" est trop intense et l'interposition de la cuve l'affaiblit de manière à mettre très nettement en relief les moindres différences des deux plages lumineuses de l'écran photométrique ( ' ) . (') Compte rendu des travaux du Congrès international des Électriciens en 1889, p. 210; on y trouvera la composition de la solution 583. (-) Comparaisons pholométriques des sources lumineuses de teintes différentes {Comptes rendus, t.XGlII, p. Sia). {') M. Pellin a construit, sur mes indications, une glissière s'adaptant à tous les photomètres, au moyen de laquelle ces déterminations se font très commodément. ( 628 ) » L'emploi des lampes électriques et des becs intensifs se généralisant de plus en plus, l'application de la méthode que j'ai proposée permet de rechercher facilement les conditions de régime des lampes qui donnent le rendement le plus avantageux. » Quelques exemples montreront l'utilité de ces déterminations : » Pour une lampe à arc, le degré d'incandescence a varié de i.5 à i ,7, le travail électrique absorbé étant respectivement de iSog à 1660 watts. » l^our une lampe à incandescence de seize bougies, ce degré a varié de i,o5 à 1 ,23, selon que la lampe était plus ou moins poussée. » Pour une lampe Bourbouze à corbeille de platine, le degré d'incandescence, in- férieur à l'unité pour de faibles débits, augmente avec la consommation de gaz et d'air comprimé, et atteint, pour un régime suffisant, le degré d'incandescence = i qui est celui de la carcel. )) L'étude du bec Auer conduit à des résultats intéressants: » La puissance photométrique, le degré d'incandescence et la consommation en gaz de l'éclairage du bec Auer que j'ai étudié m'ont conduit aux résultats suivants, pris dans un iiomlire considérable de déterminations : Intensités lumineuses /J.arccls_ ^2 5ra.cels^ 28 5carcels^ 35 Degrés d'incandescence i,3o i,4i 'j47 Consommation de gaz à l'heure gS'"' io5''' 102''' Consommation par carcel 21'" 20'" 19'" » On voit que la puissance photométrique augmente avec le degré d'incandescence, ce qui est conforme aux principes de l'émission des ra- diations par les corps incandescents. » La consommation de gaz par heure augmentant, le degré d'incan- descence, faible au début, augmente d'une manière continue, ainsi que la jouissance photométrique, jusqu'à une certaine limite au delà de laquelle une partie de plus en plus considérable de gaz brûle inutilement, sans concourir à réchauffement du tissu de terres réfractaires qui constitue la mèche de ce bec; il est donc avantageux de pousser le bec Auer jusqu'au degré d'incandescence qu'il ne peut plus dépasser quelle que soit la con- sommation du gaz de l'éclairage. » Des études analogues peuvent être faites sur les divers systèmes de becs intensifs, et donner des indications précises sur le meilleur régime à leur donner. » Il en est tout autrement pour le gaz de l'éclairage brûlant dans un bec Bengel ordinaire : » En effet, dans le bec Auer et les becs similaires, la quantité de ma- ( fi29 ) tière réfractaire contenue dans la lampe est constante, et le rendement maximum correspond à la température la plus élevée qu'elle peut atteindre dans un bec Bunsen. Dans le bec Bengel, au contraire, nne partie du gaz est brûlée extérieurement et intérieurement à la niasse cylindrique de gaz qui s'échappe par la couronne de trous, sans dépôt de carbone, avec pro- duction d'une flamme bleuâtre, négligeable au point de vue photomélrique; la haute température produite par cette combustion sans lumière utile porte à l'incandescence les molécules de carbone dissociées des carbures d'hydrogène contenues dans la masse de gaz comprise entre les deux sur- faces de combustion, et qui sont la véritable source de lumière, comme le montre l'étude photographique que j'ai faite (' ). » La quantité de carbone incandescent qui émet la lumière est une frac- lion du carbone total contenu dans le gaz en combustion, d'autant plus petite que la flamme est plus basse; si celle-ci atteint des dimensions suf- fisamment faibles, tout le gaz brûle bleu, sans produire de lumière utile. » Le débit du bec augmentant, la quantité relative de carbone dissocié augmente; le degré d'incandescence diminue légèrement, et le rendement lumineux augmente rapidement jusqu'à un maximum qui correspond au moment oîi la flamme devient fuligineuse. » On obtient un résultat analogue avec l'étalon Carcel dont on fait varier le débit en élevant plus ou moins la mèche. M Avec un bec Bengel dont j'ai fait usage, j'ai obtenu les résultats sui- vants ; Consoaimation de gaz Intensités — "^i^— ■ — lumineuses. à l'heure. ■ par carcel. carcel Ht lit 0,2 56 280 0,4 78 195 0,6 go l58 0,8 108 i35 1,0 120 120 1,2.. 1 3 1 rog n Au delà de i3i litres à l'iieure, la llanime devient fuligineuse. >> Il résulte des considérations précédentes : » 1° Qu'en faisant croître, dans un même bec à hydrocarbures, la (') Etude pholotriétrique de quelques sources lumineuses {Comptes rendus, l. LXVI, p. i343). ( 63o ) quantité de combustible brûlé par heure, le rendement lumineux aug- mente, mais le degré d'incandescence diminue légèrement, jusqu'à un rendement maximum qu'on ne doit pas dépasser; » 1° Que, pour les lampes dans lesquelles la substance réfractaire portée à l'incandescence a une valeur fixe et indépendante de la consom- mation du combustible, le maximum de rendement correspond à la quan- tité minima de combustible que l'on doit brûler pour obtenir le degré d'incandescence maximum, » RAPPORTS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. Stieltjes, intitulé « Recherches sur les fractions continues ». (Commissaires : MM. Hermite, Jordan, Darboux, Picard, Appell; Poincaré, rapporteur.) « On sait quels services les fractions continues arithmétiques ont ren- dus dans les recherches sur les nombres, et depuis longtemps il était permis d'espérer que les propriétés des fractions continues algébriques pourraient utilement s'appliquer dans la théorie de la représentation des fonctions. » Cependant ce champ de recherches est resté jusqu'ici presque inex- ploré; sans doute si le sujet tentait les géomètres par son importance, il les rebutait par sa difficulté. Nos regrettés confrères, Laguerre et Halphen, n'ont abordé que des cas particuliers et dans cette étude ils ont rencontré des obstacles dont ils n'ont triomphé qu'en faisant appel à toutes les res- sources d'une habileté consommée. » Le Mémoire de M. Stieltjes nous apporte, dans un cas fort étendu, la solution de toutes les questions relatives à la convergence de ces expres- sions analytiques. » Les fractions continues considérées par le savant professeur de Tou- louse sont telles que les quotients incomplets sont alternativement de la forme les a, étant réels et positifs. » Le résultat final, si caché qu'il soit, peut s'énoncer de la manière la plus simple. ( 63, ) )) Si la série Sa„ converge, la fraction est oscillante; les réduites de rang pair tendent vers une limite déterminée; il en est de même de celles de rang impair, mais ces deux limites ne sont pas les mêmes. » liCS numérateurs et les dénominateurs des réduites de rang pair ou impair ont respectivement pour limites quatre fonctions parfaitement dé- terminées, holomorphes dans tout le plan, qui sont de genre zéro et dont tous les zéros sont réels et négatifs. » La limite des réduites de rang pair (de môme que celle des réduites de rang impair) est une fonction méromorphe dans tout le plan, décompo- sable en une série de fractions simples. » Si, au contraire, la série ia„ diverge, la fraction continue est conver- gente et la limite est une fonction F(,r) qui présente comme coupure la partie négative de l'axe des quantités réelles et qui est holomorphe dans tout le reste du plan. Cette coupure est, en général, naturelle, mais elle peut être artificielle. » Cette fonction F(a;) peut être représentée par une intégrale définie qui, dans certains cas, se réduit à une série de fractions simples. » Les fonctions étudiées par M. Stieltjes sont ainsi susceptibles de divers modes de représentation, tant par des fractions continues de différentes formes que pur des séries de puissances croissantes ou décroissantes, par des séries de fractions simples, ou par des intégrales définies. » L'auteur indique le moyen de passer d'un de ces développements à un autre et d'étudier les conditions de leur convergence. » Celte intégrale définie peut recevoir une interprétation très simple. La partie réelle et la partie imaginaire de F(a;) peuvent être regardées comme les composantes de l'attraction dues à des masses positives distri- buées d'une certaine façon le long d'une droite. L'attraction est supposée s'exercer en raison inverse de la ilislance. En général, ces masses forment une ligne attirante continue, mais elles sont isolées dans les cas particu- liers où l'intégrale se réduit à une série de fractions simples. i> Le problème qui consiste à trouver la distribution de ces masses quand on connaît le développement de F(z-) suivant les puissances décroissantes de z a été longuement traité par M. Stieltjes qui lui a donné le nom de problème des moments. » Il ne comporte qu'une solution si la traction continue est conver- gente (pourvu que l'on suppose toutes les masses positives; il n'en serait plus de même si l'on ne les assujettissait pas à cette condition); il en admet une infinité si cette fraction est oscillante. ( 632 ) » I,e développement de F(s), suivant les puissances décroissantes de z, est souvent divei'gent ; il n'a plus alors qu'une valeur formelle et ne peut représenter la fonction qu'asymptotiquement. Le premier exemple de ce fait est la célèbre série de Stirling qui donne une expression approchée du produit des n premiers nombres quand n est très grand; et depuis on s'est retrouvé plusieurs fois en face des mêmes circonstances dans l'étude de la Mécanique céleste, et c'est pour cette raison que les séries qui représen- tent les coordonnées des astres sont divergentes et peuvent néanmoins être employées par les astronomes. » Mais les fractions continues correspondantes peuvent être conver- gentes, et c'est ce que M. Stieltjes montre pour plusieurs exemples, entre autres, pour la série de Stirling et pour une série tout à fait semblable à celles de la Mécanique céleste. C'est là un fait important dont l'Astronomie pourra sans doute profiter. » Si j'ajoute qu'il y a une remarquable analogie entre ces fonctions et quelques-unes de celles que l'on rencontre en Physique mathématique, on verra que la découverte de M. Stieltjes nous donne l'espoir de conquêtes nouvelles dans le domaine des Mathématiques appliquées. » L'Analyse pure, en tout cas, en bénéficie largement dès aujourd'hui, non seulement par les conclusions que je viens de résumer, mais par di- vers théorèmes que l'auteur démontre chemin faisant et qui se rapportent à la théorie générale des fonctions et à celle des ensembles. » Le travail de M. Stieltjes est donc un des plus remarquables Mémoires d'Analyse qui aient été écrits dans ces dernières années; il s'ajoute à beaucoup d'autres qui ont placé leur auteur à un rang éminent dans la Science de notre époque. La plus grande clarté et l'élégance de la forme analytique qu'on remarque dans le Mémoire dont nous venons de rendre compte se joignent au talent de l'invention dans toutes les recherches qui ont pour objet d'importantes et difficiles questions, comme la variation de la densité à l'intérieur de la Terre, les séries semi-convergentes, la théorie des polynômes de Legendre, de la fonction r, etc. La Commission a l'hon- neur de proposer à l'Académie d'accorder à M. Stieltjes le plus haut témoi- gnage de son approbation en ordonnant l'insertion de son Mémoire « Sur » les fractions continues » dans le Recueil des Sai'ants étrangers, et elle émet le vœu qu'un prix puisse lui être accordé sur la fondation Lecomte. » Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. ( 633 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Is. Jacq adresse une Note relative aux collisions en mer. (Renvoi à la Section de Navigation.) M. E. FouRNiER adresse une Note relative à la direction des ballons. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPOIVDAÎVCE. M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'Ecole Polytechnique pendant l'année scolaire 1 894-1 8c)T. M. A. DE L APPARENT prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Minéra- logie, par le décès de M. Maltard. (Renvoi à la Section de Minéralogie.) ASTRONOMIE. — Disparition de la tache polaire australe de Mars. Note de M. G. Bigolrda.v, communiquée par M. Tisserand. « La tache polaire australe de Mars, facilement visible jusqu'à ces der- niers jours, vient de disparaître, car le i3 octobre 1894, par de très belles images, on en soupçonnait à peine les dernières traces, avec l'équatorial de la tour de l'ouest de l'Observatoire de Paris. » Mesurée le 4 octobre, cette tache avait encore i", 2 de diamètre, ce qui, sur la surface de Mars, répondait alors à 3oo'''", et le 10 octobre il a été possible de mesurer sans peine son angle de position. » Voici d'ailleurs les valeurs individuelles obtenues pour cet angle de position/», mises en parallèle avec la longitude aréograpliique w du centre de la'planète au moment de chaque observation, et de l'angle de position P G. R., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, M" 16.) 83 ( 634 ) de l'axe de rotation; ces deux derniers éléments sont tirés des éphémé- rides de M. Marth. Temps moy. Paris. /). P. M. Remarques. h m o o o 1894-. Octobre, g 10.87 i39,4 i43,7 298,0 Im. médiocres. » 9 10.88 iSji? 143,7 298,3 Id. » 9 10.45 i38,9 i43,7 293,4 Id. » 9 10.47 i38,2 143,7 298,4 Id. » 9 10.49 '39,6 143,7 298,4 Id. » 9 10.56 189,3 143,7 293,5 Id. 1 Im. médiocres; » 10 10.10 188,4 '48,7 204,2 ) , o /o or a i o'^s- coupées » 10 10.17 '37,7 148,7 284,8 / , ^ "' ' ', par les nuages. » La position de l'axe de rotation de la planète est assez bien connue pour que l'erreur de P soit très faible; la tache n'était donc pas exacte- ment centrée sur l'axe de rotation de la planète, fait qui a été assez sou- vent observé. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Prcinières observations pendulaires dans les Alpes du Dauphiné. Note de IM. J. Collet, présentée par M. Tisserand. « Les travaux du commandant Defforgessur les anomalies que présente la pesanteur à la surface de la Terre ont définitivement établi que, sur les continents, il se manifeste un défaut de gravité, croissant avec l'altitude moyenne et avec la distance à la mer. Dès lors, un grand massif monta- gneux étant donné, on peut se proposer de rechercher comment le déficit delà pesanteur s'y distribue, quelles relations il présente avec les acci- dents locaux topographiques ou géologiques, et quel est le périmètre de la région où il se manifeste, » C'est le problème dont, depuis plusieurs années, je me suis proposé d'aborder la résolution en ce qui concerne les Alpes, ou mieux, l'ensemble des massifs montagneux du sud-est de la France. 1) Grâce au concours obligeant que j'ai trouvé auprès de l'administra- tion de la Guerre, un pendule réversible inversable (Huetz, n" 3), tous ses accessoires et les appareils de coïncidence ont pu être construits, sous la surveillance immédiate du commandant Defforges qui a créé ces appa- reils, dans les ateliers mêmes du Service géographique de l'armée. Aussi, à l'aide d'un crédit qui m'a été ouvert au Ministère de l'Instruction pu- ( 635 ) blique, ai-je pu commencer, dès les vacances de 1893, mes expériences que j'ai continuées depuis en y consacrant successivement tous les loisirs dont j'ai pu disposer. » J'ai scrupuleusement suivi, dans ses moindres détails, la méthode du commandant Defforges (') ^onr \c?, détermi nations relatives àe la pe- santeur, en prenant pour point de départ l'Observatoire de Paris, où l'on a g = 9,81000. » Quant au plan de mes recherches, je me suis d'abord proposé d'étu- dier la pesanteur à travers les Alpes et le Plateau Central, en suivant le parallèle moyen de 45° qui traverse le massif du Pelvoux. Comme premier jalon, le long de ce parallèle, j'ai choisi Bordeaux, Aurillac, Valence, Grenoble, La Bérarde, cette dernière station étant située à 1738'" d'alti- tude, au centre même du massif du Pelvoux, » En 1898, j'ai fait les stations de Valence et de La Bérarde; à Pâques 1894, celle de Grenoble, et, l'an dernier, celles d'Aurillac et de Bordeaux. » D'autre part, pour relier mes observations à celles du Service géographique, une opération de départ a été faite à l'Observatoire de Paris. Enfin, au mois de janvier dernier, j'ai fait une semblable opération à l'observatoire de Marseille, pour obtenir une vérification de mes mesures. Au même lieu, en efifet, une détermination delà gra- vité avait antérieurement été faite par le commandant DeQbrges, et la difi'érence des valeurs obtenues a été inférieure à 0,0001. Cette concûrdance très satisfaisante est une preuve de la sûreté de la méthode. (') Cette méthode présente un précieux critérium. Si l'on appelle T la moyenne des quatre durées d'oscillations, le poids lourd en bas, T' la moyenne analogue quand le poids lourd est en haut, toutes ces durées étant d'abord réduites au vide, aux amplitudes infiniment petites et à une même tempéra- ture 6, et corrigées encore de l'oscillation du support, le commandant Deflbrges a dé- montré que pour un même pendule, en tous lieux, la différence T — T' ne dépend que de la température, et satisfait à l'équation T — T'=r A -t-B6, A et B étant des constantes à déterminer pour chaque pendule. Non seulement cette formule fournit, dans chaque station, un critérium de la bonté des opérations; mais elle peut encore suppléer aune détermination douteuse de T ou de T'. La durée théorique ■: de l'oscillation infiniment petite, dans le vide, du pendule simple dont la longueur serait la distance de deux couteaux à la température 6 est h' alors donnée par t r-= T H- -7 (T — T'). où li et /(' sont les distances des arêtes des h — Il couteaux au centre de gravité du pendule. ( 636 ) » Le Tablenu suivant donne les résullats de mes opéralions dans les cinq stations pour lesquelles les réductions sont actuellement terminées. -T'. T à Paris 0,71 121 12 I032 Valence 3762 IOI9 Grenoble. . . 3525 1041 La Hérarde . 5o64 io3o Marseille. . . 3497 io49 0,71 3647 17,28 o,7[i3499 9,81000 5267 20,59 49o3 9,8o6i3 5073 i4,64 SogS 9,8o56i 6.596 •7.59 6428 9,80193 5o57 12,62 5212 9,8o527 » Pour la réduction au niveau de la mer, j'ai employé les densités moyennes des couches sous-jacentes, telles qu'elles résulteiit des travaux les plus récents sur la constitution géologique des Alpes. Mege BrjAfi çon OUEST Plateau C«niral Chaberton LaBeraJwle ■ MÎAtber^ai» £a Chapelle ***■*"** Col du/4^CcnèvTv Coupe théorique des Alpes, suivant le parallèle du Polvoux, d'après MM. Kilian el Termier. » Dans le Tableau qui suit, en regard des valeurs obtenues pour la gra- vité ^0 au niveau de la mer, j'ai placé les valeurs théoriques correspon- dantes o-,, calculées à l'aide de la formule g^ — 9,-^8124(1 + o, 005243 sin-(p). Altitude. Latitude -.5. Densité. ^0-- Paris. .... 60 125 48.. 5o' 44.56 2 1.9 9,8ioi3 9,8o64o 9,8io3o 9,80682 — 0,00017 Valence — 0,00042 Grenoble. . . . 210 45.11 2,6 9,8o6o3 9,80705 — 0,00 102 La Bérarde . . 1738 44.56 2.7 9,8o53o 9,80682 — 0,OOl52 Marseille .... 61 43.18 2,6 9,80539 9,8o536 + o,oooo3 » L'examen de ce Tableau montre combien est sensible, le long du pa- rallèle moyen, le déficit de la pesanteur en allant, suivant des altitudes croissantes, de Valence à La Bérarde. A la vérité, dans cette dernière sta- tion, il y a lieu de tenir compte de l'attraction topographique qui tend à diminuer la pesanteur apparente. La Bérarde est, en effet, au centre d'un cirque de montagnes d'une masse considérable, s'élevant jusqu'à 4 loo", et ne s'abaissant nulle part, dans les lignes de crêtes, au-dessous de Sooo". ( <^>37 ) Des calculs Ires laborieux, qui n'ont pu être conduits à bonne fin que grâce à une connaissance complète de tout le massif, m'ont fourni, pour la correction considérée, le nombre o,ooo25, ce qui donne réellement à La Bérarde, pour la pesanteur réduite au niveau de la mer, ^0^9,80575. Le déficit de la pesanteur en ce point est donc réduit à 0,001 27, ce qui est encore considérable. » Tels sont les premiers résultats de mes expériences. Ceux qui se rap- portent aux stations de Bordeaux et d'Aurillac pourront être donnés pro- chainement, et l'ensemble fournira déjà une vue générale assez complète des variations de la pesanteur, le long du parallèle moyen, de l'Océan au centre des Alpes. » MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur les transformations infinitésimales des trajectoires des systèmes. Note de M. Paul Painlevè, présentée par M. Picard. « Dans une Communication faite en mai 189') à la Société des Sciences de Leipzig et dans une Note récente (^Comptes rendus, 1 7 septembre i8g4), M. P. Slœckel a indiqué (juelques propositions intéressantes concernant les transformations infinitésimales des mouvements d'un système. Je vou- drais rappeler ici les résultats que j'ai publiés antérieurement (^Comptes rendus, 3 janvier 1893) et qui comprennent ceux de M. Stœckel comme cas très particuliers. » Soit (A) un système d'équations de Lagrange où T=2^'v(7 ^«)7/?y- » Comme conséquences de travaux antérieurs sur les systèmes (A) correspondants, j'ai indiqué, dans la Note en question, une classification des transformations qi=i Première série. — Nous prenons de l'acide sulfurique chimiquement pur et mo- nohydraté SO'H'^. Nous le congelons. Lorsque la moitié du liquide est solidifiée, nous décantons par le moyen du vide et d'appareils de verre très propres et secs, et nous titrons successivement la teneur en eau des cristaux dégelés et de la partie restée liquide. » Nous prenons ensuite une seconde quantité d'acide sulfurique monohydraté, nous y ajoutons i molécule d'eau H^O et nous répétons l'opération comme précédem- ment. » Nous refaisons l'expérience en conservant la même disposition, jusqu'à ce que nous ayons ajouté 70 molécules d'eau; à partir de ce nombre, nous ajoutons chaque fois une plus grajade somme d'eau, jusqu'à l'eau pure. » Nous opérons sur i'",5 environ chaque fois. )) Nous prenons de l'acide sulfurique neuf chaque fois, pour éviter les erreurs dues au transvasage, à l'humidité de l'air, etc., qui pourraient altérer la proportion initiale. Hz5 + ï> « ts •2 -2 « ? ~ ta ç5,-e t. -a o HjSO».6HjO ■:ï :5 HjSOi.eHjO H^Oi..lOOOM>P|- ( 644 ) » Deuxième série. — Nous opérons exaclemenl comme précédenimenl; seulement nous commençons par l'eau pure el noui y introduisons i, puis 2, puis n molécules de S0*H2 successiveraenl; celte courbe est la vérification de la première. » Troisième série. — Nous prenons de l'acide sulfurique pur SO'H' et nous faisons cent mélanges successifs, allant de i jusqu'à 100 centièmes d'eau en poids. » Quatrième série. — Cette quatrième série est identique à la troisième, avec celte diiiérence que nous débutons par l'eau pure. » Ces quatre séries sont reproduites sur une même courbe; nous avons pu croire d'abord à de grandes erreurs d'expérimentation, trouvant souvent jusqu'à 8" et 10" cF écart s pour des titrages d'acide sulfurique identiques. » Les anomalies apparentes dans la cristallisation du chloroforme et l'étude plus approfondie des lois de cristallisation ( ' ) à basses températures nous ont appris qu'il faut opérer la congélation d'une façon lente et en maintenant l'enceinte froide à la température la plus élevée, compatible avec la congélation des liqueurs traitées. Une fois cette méthode suivie, et les expériences organisées d'après ce principe, toutes les anomalies ont disparu et les quatre séries ont parfaitement concordé entre elles. » Discussion de la courbe. — Comme on le voit sur la figure, la courbe des températures de cristallisation des mélanges coupe cinq fois la ligne du zéro. » Nous avons fait, dans le voisinage des sommets de la courbe, de très nombreuses expériences, en serrant de très près le titrage des mélanges. «Nous avons ainsi trouvé une vérification chimique de cette courbe. Toutes les fois que nous analysions la partie congelée, en la comparant à la partie liquide, nous trouvions que le liquide contenait plus d'acide sul- furique, lorsque le titrage du mélange tombait sur les portions descen- dantes de la courbe; sur les parties montantes de la courbe, c'est l'inverse, le cristal est plus riche en acide que le liquide. Aux sommets, nous avons toujours trouvé l'égalité, que les sommets soient au-dessous ou au-dessus de zéro. » La brusquerie avec laquelle la courbe monte et descend à certaines places nous a conduit à rechercher s'il existe une relation entre les for- mules chimiques et ces maxima; nous n'avons rien trouvé. Ainsi, par exemple, l'acide à 88,88 pour 100, ayant une densité de i,8i3, se congèle à — 55°; l'acide à 84,48, ayant 2 molécules d'eau et une densité de 1,777 cristallise à -1-3°, 5; ajoutons encore un peu d'eau, la densité devient 1,771 et le point de congélation s'élève à + 5°. Le minimum trouvé pour (') Voir les Comptes rendus des séances du 3o mai 1892 et du i"'' octobre 1894. ( 645 ) la cristallisation de l'acide sulfiirique — 88° correspond bien cependant à un hydrate défini SO'II-+ loH-O. » Comme complément à Ir courbe, nous donnons ci-dessous un Tableau numérique, contenant la désignation des hydrates, le pour cent d'acide sul- furique, la densité du liquide et la température de congélation ( ' ). Entre deu\, une chute de tempéra- ture à —55" jiour l'acide à 88,88 pour 100. Cette partie de la courbe a été étudiée de dixième en dixième de molécule d'eau. Point Pour 100 de Form lule. SO'U". Densité. congélation. SO*H>ur lOO 1,842 + 10,5 SO'H^H- H^O.. 84,48 '.777 + 3,5 S0412+- aH^O.. 73,08 1 ,65o -70 SO'H''+ 4H^0.. 57,65 1,476 -40 . S0*H2+ 6H^0.. 47>57 1,376 — 5o SO'-H^H- 8H'-0.. 4o,5o 1 ,3i I —65 SO'H= + loH^O.. 35 , 25 1,268 -88 S0'H2+ iiH^O.. 33, 11 1,249 -75 SO'H'4- laH^O.. 3l,2I 1 ,233 -55 S0*H^-4- iSH^O.. 29,52 1.219 -45 SO*H^+ i4H^0.. 28,00 1,207 -40 SO'H^+ i5H^O.. 26,63 1,196 -34 S0*H2+ i6H=0.. 25,39 1,187 —26,5 SO^H^H- iBH^O.. 23,22 1,170 — 19 SO^H^+ 2oH20.. 21 ,4o 1,157 -17 SO*tP+ aSH^O.. 17,88 1,129 - 8,5 SO'H^+ SoH^O.. 9,82 1,067 - 3,5 S0^H2+ 75H20.. 6,77 1 ,045 0,00 SO*H^+ lOoH^O.. 5,16 I,032 + 2,5 SO-II^-i- SooIPO.. 1,78 1,007 + 4,5 SO'H-+ioooH20.. 0,54 1 ,001 + 0,5 CHIMIE ORGANIQUE. — Application de la loi de Trouton aux alcools saturés de la série grasse. Note de M. W. Louguinine. « Il était intéressant de vérifier si la loi empirique donnée par Trouton (P/u7. Mag., 1884) est applicable aux alcools dont, dans ma Note précé- dente, j'ai donné les chaleurs latentes de vaporisation. D'après Trouton, le produit des poids moléculaires des substances, par leur chaleur latente (') Ce travail a duré plus de cinq mois; il a été fait, pour la plus grande partie, par mon assistant M. le D"' Thilo, et a coûté plus de 85oof'' de dépenses directes, tant en acide sulfurique qu'en charbon et en main-d'œuvre. ( 646 ) de vaporisation, divisé par leur température d'ébullition. prise à partir du zéro absolu, devait avoir une valeur constante, ^^r— -j = const. J ai établi, pour les substances dont j'avais déterminé les chaleurs latentes de vaporisation, la Table suivante : M. l. r. T-hi' 1. OH^O 46 78^3 201,42 26,37 2. CH'-CtP-CH^-OH... 60 96,96 164,07 26,61 3. (CH^)— CH-OH 60 82,19 159,72 -26,98 I ( 74 116,48 i38,i8 26,20 CH=-OH \ 5. (C3H")-CH"-0H 74 107,67 i36,i6 26,47 6. Aie. amyl. de fermentation. . . 88 i3o,o6 118, i5 25,79 7. (CH')= cn\^ \ -COH 88 102,08 110,3- 20,90 » Les températures d'ébullition données dans cette Table, pour les alcools étudiés, sont un peu inférieures à celles qui sont généralement indi- quées, ce qui doit provenir de ce qu'elles ont été déterminées à des pressions barométriques assez basses, vers 750™™ pour quelques-uns. Comme on le voit, pour les alcools sur lesquels j'ai opéré, la constante est à peu près égale à 26,34 (moyenne des nombres obtenus). Trouton a trouvé, pour deux des alcools étudiés par moi, des nombres fort voisins de ceux qui sont indiqués dans la Table précédente (26,80 pour l'alcool étbylique et 26, 20 pour l'alcool amylique). » Les expériences que j'ai faites confirment, par conséquent, la loi empi- rique de Trouton. Il est remarquable que, pour l'eau, celte loi donne un nombre très voisin de celui qui a été obtenu pour les alcools gras saturés (25,86). D'un autre côté, les expériences faites par Robert Schiff, sur de nombreux éthers des divers acides gras, donnent pour „ _^' une valeur très différente, voisine de 21. Pour les hydrocarbures de la série aroma- tique, dont ce savant a également déterminé les chaleurs latentes de vapo- risation, fp correspond à un nombre qui est à peu près le même pour toute la série et est un peu inférieur à celui qui a été donné pour les éthers (à peu près 20). MM. Berthelot et Ogier ont trouvé pour la chaleur latente de vaporisation de l'acide formique [Ann. de Ch. et de P/iys., 5" série, t. XXIII] le nombre 108,7 ^t M. Ogier pour celle de l'acide acé- tique 84,9 (Ann. de Ch. et de Phys., 5^ série, t. XXX, p. 4o6). En introdui- sant ces nombres dans la formule de Trouton, on trouve que la constante ( (547 ) pour l'acide formique est égale à 12,82, et pour l'acide acétique à i3,o3. » Mais ces nombres se rapportent à la formation d'une vapeur qui se trouve en majeure partie à l'état de gaz bicondensés, tels que (C*H*0-j-. En y ajoutant les nombres trouvés par ces auteurs pour la transfor- mation de l'acide acétique en gaz normal, soit + 80,2, on aurait pour l'acide acétique 23,9, c'est-à-dire la même valeur que pour l'alcool, et l'acide formique doit subir une correction analogue. » La conclusion que je crois pouvoir tirer de ces données serait que la valeur de ,p — - varie d'un groupe de substances organiques à un autre, tout en restant à peu près constante pour les membres d'une même série. Si de nouvelles expériences confirmaient cette opinion, la loi empirique de Trouton acquerrait une grande importance d'application; il suffirait, pour connaître les chaleurs latentes de vaporisation de toutes les substances composant un groupe organique, de déterminer par l'expérience la chaleur latente de vaporisation d'un seul membre de ce groupe, d'en déduire la valeur de la constante, fournie par l'expression = — -> valeur qui serait la même pour tout le groupe. » Nous aurions ainsi un moyen simple et commode de connaître les chaleurs latentes de vaporisation des nombreuses substances organiques dont les chaleurs de combustion ont été déterminées, le but du travail actuellement entrepris par moi étant de pouvoir les ramener à un même état physique qui les rende comparables entre elles. )) Je compte continuer ce travail et déterminer la valeur de la constante =; — - pour divers groupes de la Chimie organique, en commençant par les acétones. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure de soufre sur les dérives cupriques de r acèlylacéione et de la benzoylacétone. Note de M. VicroR Vaillant, présentée par M. Troost ( ' ). « On sait que Buchka (*) a obtenu l'éther thioacétylacétique CH'.CO.CH.CO'C-H^ >S CH'.CO CH.CO=.C=H^ (') Travail fail au laboratoire de Cliimie de la Sorboniie. (-)/>. ch. G., t. XVIII, p. 2090. ( 648 ) en faisant agir le protochlorure de soufre S-CP sur l'éther sodacéto- acétiqueCH\CO.CHNa.CO=C=H=. Schonbrodt ( ') l'a également préparé par le dérivé cuprique. J'ai essayé d'obtenir les composés correspondants relatifs à l'acélylacétone et à la benzoylacétone. » Je suis parti de l'acétylacétonate de cuivre, qu'il est facile d'obtenir très pur par la méthode de Claisen ("). >. On dissout ce composé dans le chloroforme jusqu'à saturation et Ton fait tomber goutte à goutte du protochlorure de soufre également dissous dans le_chloroforme jusqu'à ce que la teinte primitive bleu saphir de la solution ait complètement disparu. Il se fait un précipité abondant de chlorure cuivreux avec dépôt de soufie. » La solution filtrée est jaune clair; elle contient un corps qu'on sépare par évapo- ration du dissolvant, et qui, purifié par cristallisations successives, se présente en très beaux cristaux. Le rendement peut s'élever jusqu'à 55 pour loo. » Les eaux-mères contiennent une huile d'un rouge brun, à odeur très piquante, rappelant celle de l'acét^'lacétone chlorée. » Le dérivé cristallisé a donné à l'analyse : Poids de la matière i ,070 Poids du sulfate de bar3'te 1 ,901 d'où S =: 24,40 pour 100. » Le dosage du carbone et de l'oxygène a fourni : Poids de la matière o,3oo Poids de l'eau o, i4i Poids de l'acide carbonique o,5oi5 d'où H z= 5,22 pour 100, C:=45,59pour 100. » On a donc pour la composition centésimale du corps : Calculé G. H. S. O. pour Trouvé. C"H"S"0'. 45,59 45,77 5,22 5,34 24,40 24,42 24,79 24,42 » Ces nombres correspondent à la formule C'H'^S^O*. » On voit donc que la réaction n'est point parallèle à celle du chlorure (') Ann. Cliim. Pharm., t. CCLIII, p. 197. (') Bull. Soc. chim., t. I, p. 496. ( 649 ) de soufre sur l'éther acétylacétique ; l'atome de cuivre de la molécule est ici remjîlacé par 2 atomes de soufre. » L'existence de ce composé avait été déjà signalée par MM. Ch. et A. Combes ('), qui l'ont obtenu par l'action directe du chlorure de soufre sur l'acétylacétone. » Ce corps cristallise, dans le système orthorhombique, en beaux cris- taux de couleur ambrée, très biréfringents et présentant généralement les faces ^,, A,, m, e^. Il est complètement insoluble dans l'eau à froid; l'eau bouillante en dissout des traces. Il est peu soluble dans l'alcool, mais il se dissout bien dans l'éther, la benzine et surtout dans le chloroforme. Sa température de fusion, déterminée après cristallisation, soit dans le chloroforme, soit dans la benzine, est de 9o°-9i°. Le corps reste facilement en surfusion. Chauffé fortement à l'air libre, il se décompose sans entrer en ébuUition. » L'acide azotique fumant l'attaque avec une grande énergie, la réac- tion est presque explosive. Le permanganate de potasse, agissant sur le composé en solution dans l'éther de pétrole donne un dérivé cristallisé que je n'ai pu obtenir encore en quantité suffisante pour l'analyser. » Dérivés métalliques. — • En dissolvant le composé précédent dans un grand excès d'éther absolu, on observe d'abord un assez vif dégagement d'hydrogène, et il se forme peu à peu un corps insoluble dans l'éther qui se présente sous l'aspect d'une poudre amorphe. )i Ce dérivé sodé a donné, à l'analyse : Poids de la substance os'', 4 1 2 Poids du sulfate de sodium 06'", 186 d'où Na^ 14,67 pour 100. » Le nombre théorique, calculé d'après la formule C'"H'^ Na-S-0', est i5,o3 pour 100. » Ce corps est très soluble dans l'eau, mais il se décompose facilement à la tempé- rature de réljullilion. 11 cristallise, quoique avec peine, en petits groupements ma- melonnés. Chauffé à l'air libre, il se décompose en donnant des produits d'une odeur infecte. » On peut obtenir le dérivé cuprique en traitant le dérivé sodé par une solution saturée d'acétate de cuivre, mais on le prépare plus facilement en agitant ce dernier sel avec une solution éthérée du dérivé sulfuré. Il se produit ainsi sous l'aspect d'une (' ) Bulletin de la Société de Chimie, Procès-verbaux des séances, t. VII, p. 760. 0. R., 1894, 3- Semestre. (T. CXIX, N- 16.) ' 85 ( 65o ) poudre amorphe d'un beau vert soluble dans le chloroforme et cristallisable, quoique difficilement, en petits octaèdres d'un vert sombre. » Ce dérivé cuprique semble renfermer un nombre variable de molécules d'eau de cristallisation, car la coloration varie notablement quand la température s'élève. Une analyse faite après dessiccation à 60" a conduit à la formule C'E^'CuS- 0*-t- 4H-0. Ce corps se décompose comme le dérivé sodé à une température voisine de 100°, en donnant des produits sur lesquels je me propose de revenir. » Le dérivé sulfuré, en solution alcoolique ou éthérée, donne avec le perchlorure de fer une coloration rouge sang, très intense. )) On voit donc qu'un certain nombre de propriétés caractéristiques signalées par M. A. Combes pour l'acétylacétone sont conservées dans la dithioacétylacétone. )) En faisant agir comme précédemment le chlorure de soufre S^Cl^ sur le dérivé cuprique de la benzoylacétone, on obtient de même la dithioben- zylacétone mélangée d'une huile brun acajou très visqueuse et dont la séparation est difficile. Ce corps cristallise également dans le système orthorhombique et les cristaux présentent les mêmes facettes que ceux de la dithioacétylacétone. On obtient aussi un dérivé cuprique et une colora- tion rouge avec le perchlorure de fer. » Je me propose de continuer l'étude de ces composés sulfurés et de leurs dérivés. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur les dosages de glucose par liqueurs cupro-alcalines. Note de M. Fernand Gaud. « Lorsque, dans une solution bouillante d'oxyde de cuivre alcalin, on verse une solution de glucose, la réduction n'est pas immédiate. Nous aA'ons établi, dans une précédente Note, qu'une partie du glucose est dé- truite, dans sa molécule, par l'alcali en excès, et transformée en acides lactique, oxyphénique, oxalique, et éthers lactiques isomères de l'acide hydrocaféique. Ce travail secondaire soustrait ainsi une fraction du poids du glucose employé à l'action oxydante de l'oxyde et, par suite, modifie la valeur de la réduction opérée, jusqu'à occasionner une erreur très sen- sible. Heureusement celle-ci est, sinon constante, du moins régulière- ment variable avec la concentration des solutions glucosiques. La régula- rité de cette action secondaire fournit plusieurs moyens d'assurer aux dosages une exactitude suffisante dans la pratique. » i" On peut d'abord, et c'est là la marche uniquement suivie, opérer ( 65i ) avec des liqueurs sucrées d'une dilution telle (o,5 à i pour loo) que l'er- reur soit minimum, et dans des conditions de temps, température et vo- limies aussi identiques que possible, à la fois pour l'établissement du titre de la liqueur cuprique et pour les dosages effectués avec elle. De cette manière, on conserve dans chaque cas à l'erreur une valeur constante et l'on n'a pas à en tenir compte; mais on est toujours obligé de recourir à un essai préliminaire, qui permette d'amener sûrement les solutions à un titre compris entre o,5'et i pour loo. » 2° Il serait facile de supprimer la difficulté, en établissant directement la teneur en glucose des solutions non diluées, et corrigeant le titre expéri- mental obtenu de l'erreur commise, calculée d'avance. Dans ce but, nous avons effectué un grand nombre de dosages avec des solutions à titre par- faitement connu, variant de o,i à lo pour loo. Ce sont là des concentra- tions limites, d'où ne sort guère la pratique ordinaire des laboratoires. Les erreurs commises ont pu être ainsi parfaitement établies, pour chaque di- lution successive, et les moyennes de 4oo dosages ont permis d'établir la formule très simple y = — 0,00004801^ + o,o2876359:r'*, exprimant l'erreur y en fonction du titre exact x. Pour les calculs d'ana- lyse, il faut introduire le titre expérimental 6 et la formule devient o,o2876ir- — i,oooo48oiir + 0 ;= o, d'où il est facile de tirer x. Les titres pour 100, calculés à l'aide de cette formule, concordent avec les titres exacts jusqu'au chiffre des centièmes, ce qui assure une exactitude ^^^. » 3° Une troisième solution s'impose : éliminer la cause d'erreur dans l'expérience elle-même. La substitution, à la potasse ou la soude, de l'am- moniaque, sans action sur le glucose à 100°, et tout aussi capable de main- tenir le cuivre en dissolution, convient parfaitement : si, dans une pareille liqueur, on verse du glucose, l'oxyde est réduit, mais l'oxydule formé se trouve décoloré au moment où se termine la réduction. Il importe toute- fois d'opérer dans un courant de gaz inerte, H ou Az, et à la température de 80", afin de ne pas réoxyder le cuivre et ne pas trop appauvrir la solu- tion en gaz ammoniac. Les avantages de ce mode d'opérer sont considé- rables : très grande exactitude dans l'appréciation du moment de la déco- loration, le liquide étant vu sous une épaisseur égale au diamètre du ballon, et, en outre, suppression des filtrations répétées qui augmentent. ( 652 ) par les eaux des lavages consécutifs, la masse des liquides, au point de modifier la marche de la réduction. De plus, il est possible, après chaque dosage, de régénérer la liqueur en réoxydant l'oxydule par le passage, durant un quart d'heure, d'un simple courant d'air. On travaille ainsi toutes les fois dans des conditions absolument identiques, le poids de cuivre demeurant invariable. Il faut toutefois ajouter au liquide quelques centimètres cubes d'ammoniaque pour rendre au liquide sa richesse pri- mitive. y, Nous avons expérimenté cette méthode avec M. Allein, pharmacien-major de première classe, en employant des solutions contenant 34^'', 65 de CuSO* dissous dans une quantité suffisante d'eau et complétés à looo™ par de l'ammoniaque ordinaire. L'erreur constatée est très faible, comparée à celle qu'entraîne la liqueur de Fehiing : ainsi, avec des solutions à lo pour loo de glucose anhydre, elle est de o, i pour loo au lieu de 2,7 pour 100 : elle est uniquement constituée par l'erreur de lecture des volumes, erreur inévitable, prenant des valeurs relatives croissantes avec la concentra- tion. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le goudron de pin. Note de M. Adolphe Re.vard, présentée par M. Grimaux. « A côté du térébenthène déjà décrit ('), on rencontre dans les pro- duits de la distillation du goudron de pin un nouvel hydrocarbure bouil- lant vers '25o°-i8o°. Pour le débarrasser des produits oxygénés qui l'ac- compagnent, on le maintient pendant quelques heures en ébullition avec un excès de sodium; il se colore fortement en brun, prend un aspect géla- tineux; on le lave à l'eau bouillante et, pour achever sa purification, on le rectifie une dernière fois sur du sodium, qui alors n'est plus sensiblement attaqué. » Il se présente sous la forme d'un liquide incolore, bouillant à 254°- 257°. Sa densité à 0° égale 0,9419. Il est sans action sur la lumière pola- risée. Son indice de réfraction égale 1,507. » Son analyse et sa densité de vapeur ont donné des nombres corres- pondant à la formule C'^H-*. » Exposé à l'air, il se colore assez rapidement en brun. » L'acide chlorhydrique est sans action sur lui. (') Comptes rendus, t. CXIX, p. i65. ( 653 ) » Le brome réagit avec violence et le transforme en une masse épaisse brun rouge qui, dissoute dans le chloroforme, abandonne par êvaporation du dissolvant des cristaux incolores d'un dérivé tétrabromé CH'^Br^ » En solution sulfocarbonique, on obtient unbibromure C'*H^-Br- très instable. " » Lorsqu'on fait passer sa vapeur dans un tube chauffé au rouge sombre, il donne une petite quantité d'heptine. » Traité par l'acide nitrique fumant en solution acétique, il se transforme en un dérivé nitré C"'H-'(AzO-) que l'on débarrasse par un courantde vapeur d'eau d'une petite quantité d'un hydrocarbure ayant résisté à l'ac- tion de l'acide, dont la proportion ne dépasse pas 4 à 5 pour loo. » Traité par deux fois son volume d'acide sulfurique ordinaire, ce car- bure s'échauffe en se transformant en partie en un dérivé sulfoné. Par addition d'eau, il se sépare une couche huileuse formée de polymères vis- queux qui, soumise à la distillation dans un courant de vapeur d'eau, four- nit une notable quantité d'un hydrocarbure volatil bouillant à 25o"-26o° qui, traité par l'acide sulfurique fumant, se dissout en partie et laisse fina- lement environ i5 à 20 pour 100 d'un hydrocarbure complètement inatta- quable, bouillant à aSo"- 253" et répondant à la formule C'^ H-". L'acide sulfurique fumant, l'acide nitrique fumant, le brome à froid sont sans action sur lui; il présente tous les caractères d'un hydrocarbure saturé qui, en raison de sa proportion, a dû prendre naissance par l'action de l'acide sulfurique sur le carbure primitif C* H'-. » Quant à l'acide sulfonique resté en solution dans la liqueur aqueuse, on peut l'isoler en saturant le liquide par de l'ammoniaque et ajoutant du sel marin; le sel ammoniacal se précipite sous forme d'une masse gom- meuse très soluble dans l'eau avec fluorescence. Sa solution additionnée d'acide chlorhydrique en excès abandonne l'acide sous forme d'un dépôt gommeux, soluble dans l'eau, l'alcool, l'éther; les acides sulfurique, chlorhydrique et le sel marin le précipitent de sa solution aqueuse. Son sel de baryum est insoluble; séché à 100" il répond à la formule (C'^H*'SO»)'Ba. » Enfin, si, au lieu de faire réagir l'acide sulfurique seul sur le carbure C'H^^, on emploie un mélange d'acide sulfurique et d'alcool, on voit se produire, en chauffant légèrement, une coloration bleue très nette. ( 654 ) » Cette dernière réaction, comme l'a indiqué M. Maquenne ('), est ca- ractéristique des hydrures aromatiques; il en est de même de l'action de l'acide sulfurique seul qui, comme on l'a vu, transforme en partie cet hy- drocarbure en carbure saturé, réaction comparable à la transformation de l'heptine en hexahydrure de toluène sous la même influence ("). Enfin, à ces deux réactions viennent encore s'ajouter l'altérabilité du carbure à l'air, le peu de stabilité de son dérivé brome d'addition et sa transforma- tion partielle en heptine sous l'influence de la chaleur. » Ces faits établissent un rapprochement entre ce nouvel hydrocarbure (^14 jjas g|- jgg hydrures aromatiques, et particulièrement l'heptine C'H'-, ce qui permet de le considérer comme du biheptinyle C'H"-C'H" ou oc- tohydrure de bitolyle ( H*-C'H') -(C^H'- H"). Cette formule, en outre, rend bien compte de sa transformation en carbure saturé ou dodécahy- druredebitolyle(H'=-C'H')-(C'H'-H'') par fixation de 4 atomes d'hy- drogène ('). » CHIMIE APPLIQUÉE. — Action des sables et des eaux du Sahara sur les ciment s et chaux hydrauliques. Note de M. Jules Perret. « Au cours de travaux exécutés, en 1893, à la caserne des tirailleurs de Tougourt, j'ai eu occasion de constater que des mortiers et bétons de chaux hydrauliques, préparés en 1864 avec le sable et l'eau de Tougourt, étaient délayés ou désagrégés. Ce résultat était particulièrement net pour les mortiers et bétons en contact avec la nappe d'eau souterraine. » Ces constatations m'ont amené à faire quelques recherches sur l'in- fluence exercée par les sables et les eaux du Sahara sur les ciments et mortiers hydrauliques. » Influence des sables du Sahara. — Les sables du Sahara ont une composition très variable; d'après des analyses faitej par Dubocq et le laboratoire de l'École des Mines en 1892, leur teneur en silice varie de 3o à 60 pour loo et leur teneur en sul- (') Annales de Chimie et de Physique, 6°, série, t. XXVIII. (-) Loc. cit. (■') Je me fais un devoir de signaler à l'Académie l'intelligent concours que m'a prèle dans ce travail M. Olivier Potier, élève du laboratoire de l'École des Sciences de Rouen. ( 655 ) fale de chaux de i à 5o pour loo. J'ai préparé, avec de l'eau distillée, des mortiers à parties égales de portland et de sable, le n" 1 siliceux pur, les n°' 2, Z et k ayant la provenance et la composition indiquées ci-dessous : Sulfate Eau. Silice. de cbaux. Argile. Carbonates. Chlorures. N° 1 » » » » » » N" 2. El Oued ... o,o8 o,6o o,io 0,20 0,01 0,02 N° 3. Tougourt ... 0,17 o,4o o,3o o, 10 » o,o3 N° 4. Kef el Amar ao""" sud de Tougourt o, i.5 o,3o o,5o o,o3 0,02 » » La durée du durcissement a augmenté du n° 1 au n" 4; au bout de quatre mois d'immersion dans l'eau, j'ai obtenu les chiffres suivants pour la résistance à la com- pression : N° 1. N" 2. N- 3. . N° 4. I.5o''6 7o''S ^O^S 2o''S » D'autres échantillons, composés de i de portland et 2 de sable à 3o pour 100 de gypse, étaient complètement altérés au bout de trois mois d'immersion et se désagré- geaient à la main; l'inléiieur était pâteux. » Ces essais paraissent mettre nettement en évidence le rôle joué par le sulfate de chaux dans la désagrégation des ciments, par suite de la formation du sulfo-aluminate de chaux de M. Caudlat. Au cours de mes essais, j'ai également remarqué que le sulfate de chaux réagissait sur le silicate triba- sique de chaux. Le résultat de cette réaction doit être un sulfo-silicate de chaux, jouant le même rôle que le sulfo-aluminate. « Injluence des eaux du Sahara. — Mes essais sur l'influence des eaux du Sahara m'ont montré que ces eaux étaient particulièrement nuisibles, tant pour la préparation que pour la conservation des ciments. » J'ai préparé des mortiers avec différents ciments et de l'eau distillée, de l'eau de mer et de l'eau de Tougourt. Les temps de prise ont été les suivants : Isère Eau\. Portland. Vassy. prompt, demi-prompt. h ni m m m Distillée i.i5 10 5 10 ' De la Méditerranée 2.3o 20 20 20 De Tougourt i.!\o 25 2.5 20 » Ce Tableau montre que c'est l'eau du Sahara qui a donné les prises les plus lentes; de plus, en conservant ces mortiers pendant six mois dans l'eau identique à celle qui a^ait servi à leur préparation, j'ai constaté que l'eau du Sahara produisait une décomposition plus rapide que l'eau de Vitrâtes. Sulfates. Chlorates. » Ss', 3o 05'', 10 0SS06 3s>-,45 _ OS^, 08 ( 656 ) mer : les échantillons conservés dans cette eau étaient recouverts d'une couche épaisse de produits des décompositions; dans l'intérieur, on trouvait des parties non adhérentes. » Le Tableau ci-dessous donne la composition des sels contenus dans i^s d'eau de la Méditerranée et d'eau deTougourt : Chlorures. Eau de la Méditerranée aôs', 70 Eau du Saiiara as^'j/jo )) Les sulfates contenus dans l'eau de mer sont principalement des sul- fates de soude et de magnésie qui, le premier surtout, sont peu actifs sur les ciments, alors que l'eau du Sahara contient surtout du sulfate de chaux ; c'est à celui-ci que l'on doit attribuer l'influence néfaste de ces eaux, tant sur la prise que sur la conservation des ciments. » En résumé, la présence, en forte proportion, du sulfate de chaux dans les sables et dans les eaux du Sahara, est des plus nuisibles à la qualité et à la conservation des mortiers de ciment préparés dans cette région; il importe d'apporter le plus grand soin dans le choix de ces deux éléments, surtout en ce qui concerne les sables, que l'on peut trouver sur certains points suffisamment purs en sulfate de chaux. » ZOOLOGIE. — Sur r origine homarienne des Crabes {Brachyures). Note de M. E.-L. Bouvier, présentée par M. Milne-Edwards. « Les recherches effectuées durant ces vingt dernières années, notam- ment celles de M. Boas, nous ont fourni des détails intéressants sur les affinités et l'évolution des Crustacés macroures etanomoures, mais elles ne nous ont appris que fort peu de chose sur l'origine desDromiacés (Dromies et Homoles), c'est-à-dire des Crabes qui ont servi de point de départ à l'immense groupe des Brachyures. Les uns prétendent, avec M. Boas, que les Dromiacés se rattachent à des formes intermédiaires entre les Ano- moures et les Thalassinidés du genre Axius; les autres, avec M. Claus, qu'ils dérivent du groupe des Galathéides et probablement d'espèces très voisines de la Galathea squamifera. Grâce à l'obligeance de M. A. Milne- Edwards, qui a bien voulu mettre à ma disposition les Dromiacés abyssaux recueillis par le Blake et le Talisman, j'ai pu faire cesser ces divergences et (657 ) établir, sans conteste, je l'espère, que tes Crabes dérivent directement des Homaridés et vraisemblablement des Eomaridès de la période jurassique. » De tous les Dromiacés abyssaux que j'ai étudiés, l'espèce la plus pri- mitive, presque à tous égards, est V Homolodromia paradoxa des Antilles, qui ressemble encore aux Macroures et à beaucoup d'Anomoures par sa carapace allongée, rétrécie en avant et régulièrement convexe, par ses orbites largement ouvertes et par son rostre indépendant de l'épistome. Contrairement aux Galathées et aux Axies, elle a des éléments branchiaux filiformes et hexasériés, des sternites thoraciques tous soudés entre eux et des épipodites très développés; les sillons de sa carapace rappellent ceux des Homards, et ses pattes-màchoires antérieures se font remarquer par leur fouet exopodal articulé, ainsi que par la longueur et la largeur régulière de leur palpe (lacinie externe). Par la pleurobranchie qui existe à la base de ses pattes postérieures, par l'angle que font entre eux les axes d'articu- lation des deux articles de ses pinces, et par la soudure très apparente des articles 2 et 3 de ses pattes, elle diffère, en outre, complëteraent des Axies; elle diffère d'ailleurs des Galathées par sa carapace qui est dé- pourvue d'angle latéro-dorsal, par ses épipodites nombreux (6), par ses podobranchies (5), par l'arthrobranchie de ses pattes-màchoires de la deuxième paire, enfin par les fausses pattes modifiées de son premier seg- ment abdominal. » Ces caractères, qui distinguent les Homolodromies des Galathées et des Axies, et qui empêchent de les rattacher à ces formes, les rapprochent au contraire des Homaridés, car, à l'exception d'un seul que je signalerai plus loin, ils existent tous dans cette famille. D'autres caractères non moins importants sont également communs aux Homolodromies et aux Homaridés : l'épistome est de grande dimension, l'article terminal du palpe des mâchoires antérieures est allongé et s'applique sur les mandi- bules, les pattes-màchoires postérieures ont la même forme et la même rangée de denticule^ le sillon c de la carapace n'est pas encore uni au sil- lon e, les branchies et les épipodites sont en même nombre et disposés de la même manière, abstraction faite del'épipodite et de la podobranchie de la quatrième paire de pattes qui font défaut chez les Homolodromies, abstraction faite aussi de l'arthrobranchie des pattes-màchoires de la deuxième paire qui s'atrophie complètement chez les Homaridés. » Étant donné cet ensemble de caractères communs, on ne saurait douter que les Homolodromies dérivent de la famille des Homaridés, mais comme tous les représentants connus de cette dernière famille sont dépour- C. K., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N« 16.) 86 ( 658 ) vus d'arthrobranchies à la base des paltes-mâchoires delà deuxième paire, il y a lieu d'admettre que les Homolodromies sont issus d'Homaridés plus primitifs, qui avaient conservé toutes les arthrobranchies antérieures de leurs ancêtres les Pénéides. Ces branchies existaient vraisemblablement chez les Homaridés jurassiques, et notamment chez les Eryma, dont M. Boas a très exactement dessiné la carapace; or, quand on compare les sillons céphalothoraciques des Homolodromies à ceux des Eryma, on con- state qu'ils sont disposés de la même manière bien qu'ils soient singulière- ment plus nombreux que ceux des Homaridés actuels. C'est pourquoi je n'hésite pas à placer la souche des Dromiacés chez les Homaridés juras- siques ou chez des formes qui leur ressemblaient beaucoup. » J'ajouterai que les Dromiacés doivent se rattacher aux Homariens par une forme plus primitive que les Homolodromies, et aujourd'hui encore inconnue. Chez les Dicranodromies, en effet, de même que chez les Ho- moles, l'article basilaire des pédoncules oculaires est libre, comme chez les Homard», tandis qu'il est soudé à l'épistome chez les Homolodromies ; bien plus, on observe, chez les Dicranodromies, à la base des pattes de la quatrième paire, l'épipodite et la podobranchie homarienne qui font défaut chez les Homolodromies. 11 a dû s'intercaler, par conséquent, entre les Homaridés et les Homolodromies, une forme très primitive qui a servi de point de départ à la famille des Dromiacés et, par l'intermédiaire des Dro- miacés, au groupe tout entier des Brachyures. « PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur une maladie des Ailantes, dans les parcs et promenades de Paris. Note de M. Louis Mangin. « Dans le courant de cet été, les Ailantes de certaines promenades de Paris ont été très éprouvés par une maladie dont les premiers symptômes s'étaient manifestés il y a trois ou quatre ans. En quelcjues endroits même, et notamment rue Royale, faubourg Saint-Honoré, avenue Malakoff, près du Trocadéro, boulevard Raspail, près de la rue du Bac, la plupart des arbres atteints sont morts. Cette maladie a aussi été observée dans certains jardins ainsi qu'au bois de Vincennes où, depuis quelques années, les Ai- lantes disparaissent successivement. » Voici les apparences extérieures de cette affection sévissant sur une espèce qui jouissait jusqu'ici, parmi nos arbres, d'une immunité spéciale par sa rusticité et sa vigueur. La feuillaison s'est accomplie au printemps ( 659 ) d'une manière régulière, mais, vers le commencement de l'été, les feuilles se sont desséchées peu à peu et sont successivement tombées comme en iuitomae; aux mois de juin et de juillet, les Allantes des régions que j'ai signalées avaient pris l'aspect hivernal; quelques-uns ont bien développé lie nouvelles pousses sur le bois de deux ans, mais la plupart, rabougries et chétives, se soni flétries à leur tour. » Grâce à l'obligeance de M. de Tavernier, ingénieur en chef des plan- tations, de M. Forestier, conservateur du bois de Vincennes, et des ingé- nieurs des diverses sections de Paris, qui ont mis un grand empressement à me fournir les matériaux d'une première étude, j'ai pu faire, sur cette maladie, les observations suivantes. » r.es feuilles, ordinairement vertes, parfois avec quelques taches grises ou à contour brun, n'étaient pas déformées; sauf la formation de callose dans l'épiderme ou le parenchyme autour des poils et dans les taches grises; sauf la présence d'un acarien, le Tetranychus telarius, assez abondant sur quelques arbres malades, je n'ai pas rencontré de parasites ou d'altéra- tions capables d'expliquer la chute prématurée de ces organes. » Mon attention ayant été attirée sur la coloration jaune du bois, j'ai comparé les Allantes sains à ceux qui ont été abattus à Paris et au bois de Vincennes ('). Voici les résultats de cette comparaison : » 1° Arbre sain (Ecole de Pharmacie), 8 ans. - Diamètre du tronc : 16="". Les couches annuelles du bois sont très larges; l'une d'elles avait i5°"°, une seule très mince n'avait que 2""". L'épaisseur moyenne des couches du bois est de 9"", 5. » 2" Arbre malade (Faubourg Sainl-llonoré), 21 ans. — Diamètre du tronc : -î^'"^ . Les onze premières couches sont épaisses et l'une d'elles atteignait i3""; les dix der- nières sont très minces et leur épaisseur totale est de i5™". L'épaisseur moyenne des couches du bois est de 5""". 1) 3' Arbre malade (Faubourg Sainl-Honoré), 28 ans. — Diamètre du tronc : 25'-'". Les couches annuelles décroissent régulièrement. L'épaisseur moyenne des couches du bois est de 4°"°. I) 4° Arbre malade (Bois de Vincennes), 28 ans. — Diamètre du tronc : le™. L'épaisseur /noyenne des couches du bois est de 3""" à 3"", 5. (') J'ai pris comme types d'arbres sains les Allantes du Jardin Botanique de l'École de Pharmacie, où M. Guignard a bien voulu, sur ma demande, faire abattre l'un de ceux qui donnaient trop d'ombrage. ( 66o ) » 5° Arbre malade (Bois de Vincennes), 26 ans. — Diamètre du tronc : i4"". L'épaisseur moyenne des couches est de 2">'= à 2"™, 5. )) La struclure du bois a révélé une particularité importante. Dans les arbres sains (École de Pharmacie, pépinière de Longchamps), les nom- breux et larges vaisseaux qui occupent la partie interne de chaque couche annuelle, ne présentent pas de thylles normales, mais cà et là, surtout dans le bois de la première année, ils renferment des thylles gommeuses, ana- logues à celles que j'ai décrites récemment dans la vigne et qui-oblitéraient un très petit nombre de vaisseaux. Dans les arbres malades, au contraire, la formation de la gomme est très abondante et un grand nombre de vaisseaux sont bouchés par les thylles gommeuses; de plus, ces bouchons de gomme sont A' autant plus nombreux que l'épaisseur des couches annuelles devient plus faible. Ainsi, la réduction de l'accroissement annuel et l'infd- tration gommeuse sont les caractères du dépérissement. )) L'accumulation de la gomme ralentit la circulation de la sève ascen- dante ; j'ai pu m'assurer de ce fait par l'expérience suivante. Des fragments de bois, sain et lualade, débités en parallélépipèdes de i*^" ou 2™ de côté et de i*^"" d'épaisseur, ont été httés à l'extrémité d'un tube dans lequel on fait ensuite le vide, puis la section de ces fragments est plongée dans une solution tiède de gélatine colorée. Avec le bois sain, la pénétration du liquide est rapide et coiuplète et, après refroidissement de la masse, on voit que tous les vaisseaux sont injectés de gélatine; avec le bois malade et sur des fragments comprenant 7 et i5 couches annuelles, la pénétration est lente et la gélatine ne pénètre que dans le bois de la dernière année, ou dans quelques vaisseaux de l'année précédente. » La circulation de l'eau dans la tige ne peut donc s'effectuer, chez les arbres malades, que pour le dernier et une partie de l'avant-dernier bois. Or, sur tous les individus que j'ai examinés, ce bois est envahi par un mycélium, surtout abondant dans les vaisseaux et formant parfois un feu- trage occupant toute la section; en outre, ces vaisseaux renferment, ainsi que certaines cellules du bois, une substance jaune, insoluble dans l'eau et dans l'alcool, qui donne à la région la teinte jaune signalée plus haut. » On peut, d'après ce qui précède, expliquer de la manière suivante le dépérissement des arbres. Dès que les feuilles sont épanouies, elles éva- porent une grande quantité d'eau ; mais, comme la gomme bouche presque tous les vaisseaux, elles ne récupèrent pas assez vite l'eau qu'elles ont perdue, la nutritiou se ralentit, les feuilles se flétrissent, se dessèchent et ( 66i ) tombent; si, à ce moment, les champignons saprophytes à parasitisme fa- cultatif, s'introduisent soit par les racines, soit par les blessures des bran- ches, l'arbre, épuisé, meurt bientôt. » Il n'a pas été possible de déterminer l'espèce de champignon qui pé- nètre dans le bois, car les fructifications ne se forment que longtemps après la mort de l'arbre, à ce moment envahi par de nombreux sapro- phytes; mais il est probable que plusieurs espèces de Sphériacées con- courent à achever les arbres déjà malades. J'espère, dans le courant de l'hiver, rencontrer tous les appa-reils reproducteurs et arriver à une spé- cification encore incertaine aujourd'hui. D'autre part, je n'ai pas pu, vu la saison avancée, déterminer la cause de l'accumulation do la gomme dans les vaisseaux. En attendant les résultats des essais qui auront lieu au printemps prochain, on peut, ou bien remplacer les Allantes par une es- sence à port semblable, comme le Cedrela sinensis ou les novers d'Amé- rique {Juglans nigra, J. cinerea); ou bien on devra changer toute la terre végétale et assurer par un bon drainage, et surtout par quelques fumures, une nutrition abondante aux jeunes plants d'Allantes, pour les mettre en état de résister à l'invasion des parasites. J'ai pu constater que l'aération insuffisante des racines et le défaut de nutrition sont, parmi les causes de dépérissement de certains arbres à Paris, celles auxquelles on n'a pas suf- fisamment remédié jusqu'ici. » A 3 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPBIQUE. Ouvrages neçus dans la séance du i5 octobre 1894. Bullelm des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tanneky. Juillet 1894. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894; i fasc. in-8°. Traité de Chimie légale. Analyse toxicobgique. Recherches spéciales, par ( 662 ) Ernest Barillot. Paris, Gauthier-Villars, 189'i; i vol. in-8°. (Présenté par M. Troost. ) Bulletin de V Académie de Médecine. N° 41, séance du 9 octobre 1894. Paris, G. Masson ; r fasc. in-8°. Mémoires et Bulletin de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux . 3® et 4* fascicules. iSgS. Paris, G. Masson, iSy/j; i vol. gr. in-8''. Journal de Pharmacie et de Chimie, N" 8. t5 octobre 1894. Paris, G. Mas- son ; [ fasc. in-H". Société de Géographie. Comptes rendus des Séances. (89'!, Paris; 1 fasc. in-8°. Moyens physiques de l'action éloignée, par Jules Miffre. Paris, Bern;ircl etC'% 1894; I br. in-4°. Exposition de Chicago en 1893. Rapports publiés sons la direction de M. Camille Krantz, commissaire général du gouvernement français. Co- mité 19 : Produits chimiques et pharmaceutiques, matériel de peinture, parfu- merie, savonnerie. Paris, Imprimerie nationale, i884; i vol. in-4'^. Revue maritime et coloniale. Octobre 189'î. Paris, Baudoin; i vol. gr. in-8°. Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. Publié sous la rédaction du prof. Dr. M. Menzbier. Années 1893 et 189'}. Moscou, r894; 2 vol. in-8". Gerechtelijke statistiek van het koninkrijk der Nederlanden. iSgS. S'Graven- hage, 1894; I vol. in-4°. Discurso leido en la Universidad central en la solenne inauguracion del Curso academico de 1894 a 1895 por el Doctor D. Antonio Sanchez Moguel, catc- dratico de la Facultad de Fisolofia y Letras. Madrid, 1894; i br. gr. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLAHS ET FILS, Quai tles Grands- A ugusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS liebdomadaires paraissent réi;iilioreraeiU lo Dimanche. Ils fonueiU, à la fin de l'année, deux volumes in-4". Deu> Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alpliubélîquo do noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annuo et part du i" janvier. Le prix de riibo/inetiienl fst fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. ( Gavault Sl-Lager. Alger < Jourdan. ( RulT. Amiens Courtin-Hecquel. ( Germain et Grassin. ( Lachèse. Bayonne Jérôme. Ilesançon Jacquard. Avrard. Bordeaux Dulhu. ' Millier (G.). Hourgei Renaud. Lefournier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroff. Baër. Massif. Chambery Perrin. ,,, . 1 Henry. Lnerbourg J .. ■' Brest. Caen Cler/tioiit-Fer Marguerie. \ Rousseau. Douai. " I Ribou-Collay. . Laiiiarche. Dijon Ratel. ' Uamidot. \ Lauverjat. ' Crepin. „. ., i Drevel. Urenoble \ ^ ! Gralier. La Hochelle Foucher. ,„ ,, l Bourdignoii. ■Le Havre ° ( Dombre. Lefebvre. Quarré. Lille. chez Messieurs : , . ( Baumal. Lorient ( M°" lexier. Bcrnoux et Cumin. Georg. Lyon < Mégret. Chanard. Vitle. Marseille. . Montpellier. Ruai. ( Calas. / Coulet. Moulins Martial Place. / Jaf^ques. Nancy . Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. i Loiseau. \ M"" V'eloppé. ( Darma. ( Visconti et C'*. iVimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. I Druinaud. Tiennes Plihon t Hervé. .. Girard (M»"). \ Langlois. ( Leslringant. Nantes Nice . Poitiers. . liocliefort ■ liouen S'-Élienne Toulon Chevalier. ( Bastide. ( Ruinèbe. \ Gimct. \ Privât. 1 Boisselier. Tours ] Péricat. ( Suppligcon. \ Giard. I Lemailre. On souscrit, à l'Etranger, chez Messieurs ; ( Feikeuia Caarclsen I et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et C'*. ' Dames. . Friedlander et fils. ' Mayer et Millier. £l^,.„g \ Schmid, Francke et Amsterdam. Berlin. Bucharest. Toulouse. Valenciennes.. O'. Bologne Zanichelli. / Ramiot. Bruxelles ' Mayulezet.Xudiartc. ( Lebùgue et C". t Haimuiiii. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC" Christiania Cammerineyer. Conslantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hosle. Gênes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ( StapelmoUr. La Haye Belinfante frères. I Benda. / Payot. Barth. \ Brockhaus. Leipzig ■ Lorentz. j Max Rube. Lausanne.. chez Messieurs 1 Dulau. i-o'idres Hachette et C'- 'Null. Luxembourg . Madrid Milan . . Moscou N a pies. V. Buck. Libr. Gulcnberg. Capdevillc. Gonzalès e bijos. F. Fé. \ Duiiiolard f^ére^ ' Hœpli, Gautier, l-urcliheim. Marghicri di Gius. ' Pellerano. I Dyrscn et Pfeiffer. yVeif- l'ork Stechcrt. ' Wesiermann. Odessa Rousseau. Oxford... Parker et €'• Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivjiac. nio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. I Loescherct C*. Rotterdam Kraincrs et (ils. Stockholm Samson et Wallin. ^ Zinserllng. ( Wolff. Bocca frères. Brero. Rome . S'-Petersbourg. Turin. \ i Clausen. RosenbergetSell Liège. \ Twielmeyer. ( Desoer. ' Gnusé. berg et Sellier Varsovie Gebethiier et Wolfl Vérone Drucker. ( Frick. Vienne î „ , , _. ! Gerold et C". Zurich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-j"; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (I" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; '8-0- Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( i"' Janvier i866 à 3i Décembre i8.So.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par .MM. A. DtnuF.set A.-J.-J. Solier. — .Mèiiioire sur le Calcul des Perturbations qa'cprouvenl le Comètes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas cl sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matière: grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science pour le concours de iS53, et puis remise pour celui de iSô'i, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi • mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercjier la natur » des rapports qui existent entre l'étatactuel du règne urganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bbons. In-.')", avec 27 planches; 1861.. . 15 fr A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 16. . TAIU.E DES ARTICLES. (Séance du 16 octobre 1894.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMHHES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. iM. le Skckétaire i>i,ui>eïuei. annonce à l'A- cadémie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. A'. Pringsheim , Correspondant de la .Section de Botaniqne . 617 M. lioRNET indique en quelques mots les prin- cipaux titres scierUiliques de M. Prings- heim 617 M. J. lîoussiNESQ. — Détermination en par- tie expérimentale et en partie théorique lie la contraction inférieure d'une nappe Pages, de déversement déprimée, ou noyée en des- sous, ou même adhérente, sur un barrage^., ayant sa face d'amont verlicale iii8 M. G. R.WET. — Observations de la co- mète Gale ( iS()4i '') faite au grand équa torial de l'observatoire de Bordeaux par MM. rtayet, L. Picart et F. Courly 6^4 M. A. Crova. — Sur le degré d'incundes- renee des lampes 627 RAPPORTS. M. PoiNCARÉ. — Rapport sur un Mémoire de M. Stieltjes, inlilulé « Recherches sur Icv fractions continues 63o MEMOIRES PRESENTES. M. Is. .Iacq adresse une Note relative aux collisions en mer 633 -M. E. ForiiNiEn adresse une Note relative à la direction des ballons fi33 CORRESPONDANCE. M. le MiNiSTiiE DE LA GuEURE invite l'Aca- démie à lui désigner deux de ses membres pour faire partie du Conseil de perfection- nement de l'Ecole Polytechnique pendant l'année scolaire i8y4-if'9â 633 M. A. DE Lapparent prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section _ de Minéralogie, par le décès de M. Mal- lard 633 M. Bicourdan. — Disparition de la tache polaire australe de Mars 633 M. J. Collet. — Premières observations pendulaires dans les Alpes du Daupbiné. 634 M. P. PArNLEVÉ. — Sur les transforma- tions inlinilêsimales des trajectoires des systèmes GSy M. E. Carta.n. — Sur la réduction de la structure d'un groupe à sa forme cano- "ique 039 BlJLLlîTlN BlIiLIOGRVPlllOUE M. R. PicTET. — Recherches expérimentales sur la congélation de l'acide sulfurique à dill'érents degrés de concentration fi]i -M. W. EouQUiNiXE. — Application de la loi de Trouton aux alcools saturés de la sé- rie grasse (i^S M. V. Vaillaxt. — Action du chlorure de sou- fre sur les dérivés cupriques de l'acélyl- acétone et de la benzoy lacétone 647 M. F. Gaud. — Sur les dosages de glucose par liqueurs eupro-alcalines 65o M. A. Renard. — Sur le goudron de pin., iibi jM. j. Perret. — .\ction des sables et des eaux du Sahara sur les ciments et chaax hydrauliques 654 M. E.-L. Bouvier. — Sur l'origine homa- rienne des Crabes ( Brachyures) OôG M. L. Manoin. — Sur une maladie des Al- lantes, dans les parcs et promenades de Pa- ris 638 & 6*i r PAKIS. - IMPKIMKKIK GAUTHIIÎK-VILLAKS KT KILS, Ouai des Graads-Auijumins, ai /.i* Cèi ant : GALTUiER-ViLtAR 30HJ 1394 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ran, liES SECRÉTA.IKES PERPÉTUEIjS. T03IE CXIX. IV^ 17 (22 Octobre 1894). PARIS, GAUTHIER-VILLARS lîT FILS, niPRIMEURS-LIBRAIRKS DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES Dli! L'AGADÉMIB DES SCIENCES, yuai des Grands-Augnsiins, 55. 1894 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des sceances de [Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. Article l*'. — Impressions des travaux de F Académie. Impression îles travaux des Savants étrangers à l Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pei'sonnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- I,esextraitsdesMéiiioires présentés par un Membre ! demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- ouparun Associé étrangerdel'Académiecomprennent | sumé qui ne dépasse pas 3 pages. au plus 6 pages par numéro. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont Un Membre de l'Académie ne peut donner aux tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le I Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires %ont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces jMembres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Membi'e qui fait la présentation est toujours nommé ; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles eSt aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque A'olume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. NOV E7 1894 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES »»»ar SÉANCE DU LUNDI 22 OCTOBRE 1894, PRÉSIDENCE DE M. LœWÏ. MEMOIRES ET G0MMU1VICAT10I\'S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, HYDRODYNAMIQUE. — Vérijîcations expérimentales de la théorie des déversoirs à nappes noyées en dessous ou adhérentes : vérifications relatives au débit et à la contraction injérieure; par M. J. Boussixesq. « I. Nous pourrons donc ('), sans erreur sensible, remplacer k par k^ dans les deux équations (i 3 bis), (i4). et réduire ensuite de moitié la valeur de c en résultant. Dans le cas particulier de l'équation (i4). c'est-à-dire des nappes noyées en dessous ou adhérentes, il viendra ainsi (17 ) c = - 2 a(i + A-„)-^J,i^{2+X-o) « En se servant des valeurs de n" calculées précédemment, puis obte* (') Voir le précédent Compte rendu, ji. 6i8. C. R., 1S94, 2- Semestre. (T. CXJX, N- 17.) ( 664 ) nant les valeurs correspondantes de N = (f — c) (i — «'-) et celles de m données par (9), on trouve, par exemple, pour A-„= 0,275 0,3 0,325 0,35 o,4o o,45 o,5o 0,60 0,70 o,So 0,90 i i,5 2, c = 0,0842 0,0904 o,ot)64 0,1022 o,ii32 0,1236 o,i334 o,i5i2 0,1671 o,i8i4 0,1942 0,2069 o,25o5 0,2802, N =— 1,8958 —i,4i68 —i,o497 —0,7628 —o,35i3 —0,0781 0,1112 o,3458 0,4770 o,5552 o,6n38 o,6353 o,6865 0,6872, m= 0,5766 0,5491 0,6262 o,5o36 0,4653 0,4329 0,4049 o,3588 o,3223 0,2926 0,2681 0,2473 0,1786 o,i4oo- » D'après ce Tableau, C (double des valeurs calculées de c), considéré près de son maximum relatif k k ^ k,, varie assez lentement, en fonction de n^ ou de N, pour qu'un petit changement sur ces paramètres ne l'altère pas d'une manière notable. On aurait donc encore sensiblement les mêmes valeurs de c, en fonction de n ou de N, si la relatign c = ^ C avait lieu à éga- lité de valeur non pas den, mais des pressions relatives N sous les nappes des deux déversoirs considérés, l'un vertical à contraction c, l'autre avec ar- mature horizontale, à contraction C, ou dans toute autre hypothèse voisine. » En résumé, la coi^raction inférieure c et la pression relative IN exer- cée sous la nappe s'évaluent, en fonction du paramètre /{^ ou de n, sans qu'eu ait besoin de connaître la petite dérivée c' ; et l'on obtient, grâce aux deux propriétés de maximum de M et C par rapport à i\ le coefficient m du débit pour chaque valeur donnée de la pression relative N, sans avoir eu aucunement recours à des mesurages effectifs des nappes noyées en dessous dont il s'agit. » II. Il ne reste plus qu'à comparer les résultats précédents à ceux de l'observation. » M. Bazin a mesuré la pression sous les nappes au moyen d'un tube manomélrique débouchant en arrière de la mince paroi verticale qui con- stitue le haut du barrage, tout près de son bord supérieur; et il l'a réduite par une très petite correction à ce qu'elle aurait été au niveau même du seuil ou de la crête. C'est le rapport N', à çigh, de cette pression ainsi ré- duite, qu'il a adopté comme mesure de la pression relative sous la nappe. On voit que sa valeur théorique, avec nos notations, est (18) N'=N + c. » D'autre part, adoptant pour type le déversoir à nappe libre, il s'est attaché à obtenir, au lieu du coefficient m de débit, son rapport à celui m' d'un déversoir à nappe libre, où la hauteur h de charge égalerait la pro- posée (' ). Or le coefficient théorique de débit d'un pareil déversoir, évalué (' ) Il considère de préférence ce rapport comme étant bien moins inlluencé que /» ( 665 ) d'après les principes suivis ici, c'est-à-dire en réduisant c à la moitié de la contraction maxiraa correspondante, C, alors donnée par la formule (iÇ) prise avec k = X„, sera, vu les deux valeurs 0,3216 et o, 1 146 de M et de c, (19) m' = 0,4320. » Divisons donc par o,.\'ii les valeurs précédentes de m; et formons d'autre part celles de N', en ajoutant c à N. Nous aurons le Tableau suivant : Pour N' = — 1,8116 — 1,3264 — »>9''3.'( — 0,6607 — o,338i 0,0^55 o,2445 o,:'|97o 0,6^4' o,7366 0,7981 o,8'(i2 0,9370 0,9674» — , = 1,3326 1,2713 ï,2i6o i,i656 1,0773 1,0022 0,9373 o,83o6 0,7461 0,6775 0,6207 0,5726 o,4i33 0,3242. m » On le rendrait facilement plus complet, en effectuant les calculs ana- logues pour d'autres valeurs positives, plus rapprochées, de k„. » Comparons-le aux résultats extrêmement nombreux de l'expérience. M. Bazin les a résumés fidèlement dans les trois formules empiriques : l(pourN'oet < 0,6) ^ = i - o,235N' (i -+- N';. (pour N'> 0,6) — , = i,o5 s/i — N'. » On en déduit, pour les valeurs de N' ci-dessus : — ■ =i,3i56 1,2026 1,1935 i,i4o6 i,o5'|0 0,9888 0,9285 0,8252 0,74')! 0,6730 0,6160 o,5686 9,4178 o,3354- » III. Les valeurs théoriques précédentes leur sont légèrement supé- rieures. Les deux dernières seules font exception, car elles se trouvent, au contraire, un peu moindres; mais il est assez visible que cela tient aux contractions c alors trop fortes (o,25 et 0,28), qui ne permettent plus la suppression des termes non linéaires en c et c' . Si l'on cesse, en effet, de réduire, dans l'expression de m, (i — c)"à i — le, ces deux dernières va- leurs deviennent, comme les autres, un peu plus grandes que les valeurs observées; seulement, il conviendrait d'effectuer en même temps d'autres corrections bien plus complexes. Les valeurs théoriques du rapport —, pa- raissent donc un peu trop fortes; ce qui s'explique en observant que les par les petites vitesses d'amont. puis(iueles deux accroissements relatifs, dus à celles- ci, de m et de m' s'y retranchent l'un de l'autre. (666) pertes de force vive translatoire ou, par suite, de vitesse moyenne et de débit, négligées par notre théorie, et employées à faire tourbillonner sous la section contractée une masse fluide étrangère à la nappe, doivent être plus grandes quand cette masse est de l'eau que lorsqu'elle est de l'air et, par con- séquent, atténuer un peu plus les numérateurs m que le dénominateur m'. » Toutefois, si l'on songe que nos calculs n'ont emprunté à l'expérience aucune donnée quantitative, aucun élément numérique, on sera peut-être surpris de voir l'excédent de leurs résultats sur ceux de robser\Lation rester le plus souvent au-dessous d'un centième de la valeur ou peu au-dessus, et n'atteindre deux centièmes que pour les valeurs de N' comprises entre — 0,9 et — 0,2 environ, c'est-à-dire pour les nappes faiblement adhérentes ou ap- prochant d'être adhérentes, dont la quasi-instabilité peut bien entraîner une agitation exceptionnelle de l'eau tourbillonnante qu'elles emprisonnent. )) D'ailleurs, cet excédent est diminué par les circonstances susceptibles de réduire sous la nappe la masse fluide étrangère et, par suite, les pertes de force vive translatoire. Tel doit être, par exemple, le cas d'un barrage d'une certaine épaisseur et à seuil horizontal, où cette masse tourbillon- nante n'a que la petite hauteur maxima i = ch; aussi paraît-il résulter d'expériences toutes récentes de M. Bazin que les rapports --, sont alors un peu plus élevés que les précédents (20). » Tel est encore le cas d'un déversoir à mince paroi et à nappe noyée en dessous comme ceux qui ont conduit aux formules (20), mais à l'aval du- quel on abaisse assez le niveau de l'eau pour dégager la nappe le plus pos- sible. M. Bazin a reconnu qu'il convient alors de substituer aux deux pre- mières formules (20), entre les deux limites — 0,9 et o,3 environ comprenant N', la relation unique suivante, beaucoup plus approchée : (21) -, — 1,01 - 0,24dN Or, cette formule donne 1,1990, i.i5o5, i,o656, 0,9987 au lieu des troi- sième, quatrième, cinquième et sixième nombres du Tableau précédent, ou pour les valeurs —0,9334, —0,6607, — o,238i, o,o455 de N'; résul- tats excédant sensiblement ceux qu'ils remplacent et plus voisins des valeurs théoriques (encore supérieures) 1,2160, i,i656, 1,0773, 1,0022. » IV. Le déficit des coefficients de débit constatés sur les coefficients théoriques est assez faible, d'un bout à l'autre du Tableau, pour ne manifester nulle part l'existence d'une hauteur d'eau /t' (sur la section contractée) notablement inférieure à celle qui, vu la charge donnée h, assure la pro- (667 ) duction du débit maximum correspondant à la pression assignée Npg'A sons la nappe. Et cependant, la Table ci-dessus, prolongée, comme elle l'est, jusqu'à la valeur i de /•„, arrive presque à l'extrême limite des petites dénivellations observables entre l'amont et l'aval, puisque la pression relative N' dans l'eau morte, au niveau du seuil, y atteint environ 0,97, ou n'est plus inférieure que de trois centièmes à son maximum i caractéris- tique du repos, c'est-à-dire de l'absence de tout écoulement et de toute dé- nivellation ('). Il paraît donc que, dans les déversoirs noyé.?, la hauteur h' de l'eau sur la section contractée et la pression />o = Np^A sous la nappe se règlent solidairement, d'après les niveaux d'amont et d'aval, de manière à réaliser le débit maximum correspondant à cette pression />„ et à la charge h donnée (^). » V. Comparons maintenant les contractions inférieures c déduites de notre formule (i 7) à leurs valeurs expérimentales, déterminées, comme on a dit, en cherchant la situation du maximum de vitesse, sur diverses verti- cales prises en aval de la crête à des distances croissantes de celle-ci. M Et d'abord, pour les nappes adhérentes, avec A'aleurs négatives très fortes de N' telles que la première ci-dessus — 1,8116, M. Bazin a trouvé 0 = 0,072 en\'iron, la hauteur du déversoir étant o™, 75 et celles de charge o™,i29, o",273. Mais, d'autre part, il a constaté que, sous la nappe adhérente d'un déversoir de i'", 1 3 de hauteur et pour des charges (o™. 22 à o™, 38) qui donnaient lieu sensiblement aux pressions relatives N' ob- servées avec le déversoir précédent, l'eau morte, ou non entraînée par la veine d'une manière notable, s'étendait jusqu'à 0,079/4 ou o,o8A de hau- teur; d'où il suit que c y dépassait 0,08, d'une quantité pouvant aller jusqu'à o,oo5 environ d'après l'analogie avec certains faits constatés sur le déversoir de o",75. Il est donc admissible que la contraction sous une (') D'après les formules empiriques trouvées par M. Bazin (second Mémoire cité, p. 57 et 5i) pour relier N' aux hauteurs h et A, de l'eau en amont et en aval du dé- versoir, la dénivellation h — A, doit être, en général, inférieure à 0,02/1 et parfois même (pour une assez petite hauteur de la crête au-dessus du fond du canal de fuite) s'abaisser presque jusqu'à o,oih, quand N' atteint la valeur 0,97. (-) Toutefois, pour les valeurs de N' supérieures à 0,6, cas où la dénivellation de l'amont à l'aval est une petite fraction de h, les coefficients de débit correspondant à une même pression relative IN' sous la nappe ont paru à M. Bazin diverger quelque peu, suivant le rapport de la hauteur du niveau d'aval à celle du déversoir (ou plutôt à la hauteur de sa crête au-dessus du fond du canal de fuite) : ils semblent croître légèrement avec ce rapport. ( 668 ) nappe fortement adhérente ne s'écarte pas beaucoup de 0,08 ; ce qui est à peu près d'accord avec notre Tableau déduit de (17), oîi l'on trouve c = 0,0842 pour /•„ = 0,275 ou pour N' = — 1,8116. » Viennent ensuite, en prenant dans le dernier Mémoire cité de M. Bazin (')\e Tableau de la page 76, où sont relatées les principales valeurs observées de c à côté de celles de N', quatre mesures, o,io5, o,io3, 0,093, 0,100, dont la moyenne. est 0,1002, se rapportant sensi- blement à N'= — 0,66, c'est-à-dire à la quatrième case de nos Tables qui donnent, à cette place, c = 0,1022 et N'= — 0,6607. « La valeur expérimentale suivante, 0,102, pour N'= — o,4o, se place vers le milieu de l'intervalle de cette quatrième case et de la cinquième, tandis que la moyenne des deux valeurs théoriques de c correspondant à ces cases est o, 1077. » Deux mesures, o, io5 et o, 1 1 7, ayant pour moyenne o, 1 1 1 , répondent ensuite sensiblement à la cinquième case, oîi ]N' = — o,238i et où la va- leur théorique de c, 0,11 32, égale à très peu près cette moyenne. » Puis viennent six valeurs, 0,1 17, 0,1 12, o,io3, 0,108, o,ii3,o,ii4, intermédiaires entre les cinquième et sixième cases du Tableau, et dont la moyenne est 0,1112, alors que la movenne des deux valeurs théoriques de c, 0,11 32 et 0,1 236, inscrites dans ces cases, serait 0,1184 ou un peu plus forte. » La contraction théorique 0,1 236, répondant à la sixième case, se trouve à peu près identique à la valeur suivante, o,i25, du Tableau de M. Bazin, observée pour une pression relative, K = o,o5, qui est très sen- siblement celle de cette case, savoir N'^ o,o455. » Puis viennent, pour la septième case, trois valeurs expérimentales, 0,122, o,i33, 0,139, flont la moyenne, o,i3i3, ne diffère pas sensiblement de la valeur théorique 0,1334. Elles sont suivies des six mesures 0,146, 0,146, 0,144. o,i5o, o,i4o et 0,142, tombant entre la septième case et la huitième : leur moyenne, o,i447. ^^^ légèrement supérieure à la moyenne, 0,1423, des deux valeurs de c, 0,1 334 et o,i5i2, répondant à ces cases. La dernière de ces valeurs théoriques, o,i5i2, qui correspond à N'= 0,4970, se trouve contrôlée ensuite par deux valeurs expérimentales, o, 1 44 et o, i4o, dont la moyenne, 0,142, est un peu plus faible. » Enfin l'observation a donné, au milieu de l'intervalle suivant. {') Numéro de février 1894 des Annales des Ponts et Chaussées. (669) c = 0,173, valeur un peu supérieure à la moyenne théorique j(o, i5i 2 + 0,1671) = 0,1 591, tandis que, vers les ~ de l'intervalle compris entre N'= 0,7366 et N'= 0,7981, ou pour N'= 0,78, une dernière mesure prise a étéc = 0,1 8g, résultat se confondant presque avec la valeur théorique correspondante, obtenue par interpolation proportionnelle dans l'intervalle, o,i8i4 + 0,7(0,1942 — o,i8i4) = 0,1904. » La concordance, est, en somme, aussi satisfaisante qu'on pouvait l'es- pérer ('). I) I\OMIIVATIOI\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la désignation de deux de ses Membres, qui devront faire partie du Conseil de perfectionnement de l'Ecole Polytechnique pendant l'année scolaire 1 894-1895. MM. Cornu et Sarrau réunissent la majorité des suffrages. MEMOIRES PRESENTES. M. A. Trillat adresse une réclamation de priorité, au sujet des pro- cédés de désinfection par les vapeurs de formol. (Commissaires : MM. Mascart, Schûtzenberger, Arm. Gautier.) (') Il en est à peu près de même des dix valeurs expérimentales de c, allant de 0,089 * 0,1 13 pour iN' croissant de — 0,926 à 0,091, contenues dans le Tableau de la page 73 de ce Mémoire d'avril 1898, imprimé en février 1894, Tableau relatif aux nappes sans retenue d'aval, ou auxquelles convient la formule (21) ci-dessus. Les va- leurs de N', il est vrai, n'y figurent pas; mais elles se déduisent des rapports - qui y sont donnés (où li désigne la charge cl p la hauteur de la crête au-dessus du fond du canal de fuite), au moyen de la formule empirique (1) du Mémoire, qui est (p. 9) N'=o,6o — o,58Ê. Les contractions c semblent, toutefois, être un peu moindres dans ce cas que dans celui où l'on élève le niveau d'avaL ( 670 ) M. Ed. Schneider adresse un Mémoire intitulé : « Hypothèse cosmogo- nique atomique )). (Commissaires : MM. Friedel, Cornu, Poincaré. ) M. Edw. Pynchon adresse, de Chicago, une Note relative à l'emploi des explosifs pour la propulsion des aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats. ) CORRESPOND AIVCE . ASTRONOMIE. — Sur les pôles de rotation de Vénus. Note de M. C. Flammarion, présentée par M. Faye. oc La question de la rotation de Vénus est l'une des plus délicates de l'Astronomie contemporaine; elle est loin d'être résolue, d habiles obser- vateurs ayant cru pouvoir conclure que la planète présente constamment la même face au Soleil et que, comme il arrive pour la Lune, la durée de rotation égale la durée de révolution (deux cent vingt-cinq jours), tandis que d'autres astronomes, non moins habiles, sont portés à admettre une rotation voisine de vingt-quatre heures. » L'observation de la planète est d'une extrême difficulté. Quelle que soit la phase, la lumière est toujours si vive, que l'on n'est presque jamais sûr de rien distinguer à sa surface. Il me semble cependant résulter des observations faites à l'observatoire de Juvisy, qu'il y a des neiges polaires sur cette planète comme sur Mars, et que ces neiges sont aussi blanches,, mais, moins évidentes, parce que le ton général de Mars est un jaune roux prononcé, parsemé de vastes taches grises, tandis que le ton général du disque de Vénus est un jaune clair, presque blanc, sans taches grises bien foncées. » De l'ensemble des observations faites depuis huit ans à Juvisy, je détacherai les suivantes, comme particulièrement dignes d'attention. En voici le résumé sommaire : Équatorial de o"", 24, gr. = 3oo et 400. Observations faites pendant le jour. » Il juin 1887. — Diamètre = 17", 4- Atmosphère parfaite de transparence. Le ton général de la planète est un jaune laiton clair. Les deux extrémités boréale et australe du disque sont marquées par des taches blanches; l'inférieure est coupée juste par le Observations des pôles de rolalion de Vénus. C. R., 189',, 2- Semestre. (T. C\IX, N" 17.) 88 ( <''72 ) terminaUnir, l'auslrale esl un peu à i;aiiclie. Ces deux lâches se voient au^si bien à la lunette de 108""" qu'à l'équatorial. » i-j juin 1887. — D = i8",2. Les deux calottes polaires se voient bien, la supé- rieure sensiblement plus grande. » i4 décembre 1890. — D rr 58", 8. Croissant très mince. On remarque vers la corne supérieure un léger bourrelet éblouissant. Les cornes dépassent un peu le demi- diamètre. Comme toujours, pénombre le long du terminalQUE. — Variation dit niveau de l'eau dans un bassin communiquant avec un port à marée. Note de M. A. de Saixt-Germain. « Il sérail bien difficile d'obtenir l'expression rigoureuse, en fonction du temps, de la hauteur de l'eau dans un bassin communiquant, par un orifice de dimensions restreintes, avec la mer ou même avec un port où la marée se fait sentir; mais il est aisé de former des équations qui permettent de calculer cette hauteur, pendant le cours d'une marée, avec l'approxi- malion dont la pratique peut se contenter dans les formules générales, lorsque des perturbations importantes et imprévues peuvent intervenir dans leurs applications. Pour fixer les idées, je supposerai qu'on veuille se rendre compte des conditions de remplissage d'un bassin attenant à un port, et fermé par des portes au bas desquelles sont pratiqués des orifices c|u'onpeut ouvrir ou fermer au moyen de vannes; les sections horizontales (lu bassin ont une aire constante £2; les orifices, daire totale w, seront toujours noyés, et, quand on les ouvrira, le niveau de l'eau dans le port sera au moins aussi élevé cjue dans le bassin. » Soient, à l'instant t, u et z les cotes, positives ou négatives, au-dessus du niveau moyen de la mer, des surfaces de l'eau dans le port et le bassin; la communication étant établie et u supposé >=, le volume ^dz de l'eau qui entre dans le bassin pendant le temps dt est, suivant une formule acceptée, égal à [j.a>y/2o(«< — z); [j. est un Coefficient donné par l'expé- rience et voisin de 0,8. Si l'on représente - \jig par im, on aura (,) (^^^''^i.rn^i^u-z). » La hauteur u est une donnée du problème : c'est une fonction pério- dique et compliquée du temps; pendant le cours d'une marée, je la repré- senterai au moven de formules qui ne s'écartent pas sensiblement de la vérité, comme on peut s'en rendre compte par une représentation gra- phique. Comptant le temps à partir de l'instant où la mer est basse, je désigne par 2O et par 2O' les durées du flux et du reflux; j'admettrai que l'on ait Il = at^— aO-=fi(t), u = a^^—a'{t — 2e)2=!p3(<), ii = a'{2(i + 2^'—ty—ad^ — ,= - i\/in'^ -h !\a-\- m), \ devra être égal à //z a, ou à — /n,Û, : l'intégrale z = ma., t^ — ab^ = C conviendra au cas oi^i, à l'instant initial, z étant égal à u, on lèverait immé- diatement les vannes : ma, est toujours <; a. Pour avoir l'intégrale géné- rale, désignons -1^ par s' et différentions l'équation (2) par rapport à l : nous aurons dz' z'-^ + 2m-z' — ^m^ai =^ o, équation homogène dont l'intégrale se met aisément sous la forme (5'- 2/?2a,0''(s'+ 2mp,(f'^C; remplaçant :;' par sa valeur positive tirée de l'équation (2), j'ai l'intégrale de cette même équation, qui, après une simple réduction, devient (3) k?.(o-^ - ^,iTis/^,(i)-z + ?>,ty'=k, ; A, est déterminé par les valeurs de Z et de z quand on ouvre les orifices. » Dans la deuxième période, l'équation (i) devient ~y+/im'z-h \m'a(2(i - tf - 4m^a6- = o; on aurait une iatégrale particulière analogue à ^, mais sans intérêt pour la pratique; l'intégrale générale peut se déduire de celle de l'équation (2); elle est (4) [v^?,(0-~^ - --.(26 - t)Y'=k,y^,{t)-z - p,(2e - t)f-. ( 675 ) en supposant m'-^ '^a et. faisant a2 = {{m—slni^ — l^a), p^ = j(/n -{-sjm'^ — 4a). Pour la troisième et la quatrième période, on a respectivement (5) [s ?a(0 - ^ + ^.{t - 2 9)]»'=: A3[v/?,(0 - ^ + P.(' - 20^]^". (6) [s/(20 + 20'-/)f'[s/^(r)=5-P.(2e + 26'-<)]P'=:A 4 » » Les équations (3), (4), (5), (6) permettent de calculer s à une époque quelconque du flux et de reflux : le calcul sera fiicilité par ce fait que, généralement, a et a' seront notablement moindres que m* et, par suite, les % beaucoup plus petits que les jî. Les équations cesseront toutefois d'être vraies quand z sera devenu égal à u, ce qui, on le voit a priori, ne peut avoir lieu que pendant le reflux : l'instant correspondant est donné par l'une des équations (5 ), (6) où le radical s'annulera. Dans le cas où l'on supposerait que le bassin se vide au lieu de se remplir, on aurait des formules différentes des précédentes, mais on y arriverait par des considé- rations analogues. » ÉLECTRICITÉ. — Force agissant à la surface de séparation de deux diélec- triques. Note de M. H. 1*ellat, transmise par M. Potier. « En définissant une quantité d'électricité expérimentalement (balance de Coulomb, cylindre de Faraday), les lois de Coulomb ne sont plus appli- cables quand plusieurs diélectriques de nature difïérente existent dans le champ. Nous nous proposons de montrer dans un prochain Mémoire comment on peut établir, dans ce cas, toutes les relations connues de l'électrostatique, sans faire usage de la notion de force agissant à distance et sans faire d'hypothèses; nous y établirons, en particulier, les relations dont nous allons nous servir dans cette Note. » Avec les notations habituelles, on a pour l'énergie électrique W d'un condensateur : W = - MV — - -^r- Isolons les armatures, et defor- 2 2 L. mens infiniment peu le condensateur; on a, puisque M est constant, c?W = — i 7=^ rfC = — - WC. Dans ces conditions la variation d'énergie 2 (_<■' 2 ( 676) électrique est égale au travail des forces extérieures équilibrant les forces électriques ; le travail dJ des forces électriques est donc donné par (0 rfT = -f/W= -Y' de. » Supposons, en particulier, que la déformation consiste uniquement dans le déplacement linéaire da d'une portion A du condensateur; en dé- signant par F la projection sur la direction du déplacement des forces électriques agissant sur A, on a dJ = F da; d'où, d'après (i). Tie. 1. % M Q ^ ■ a' PP' et QQ' armatures rectangulaires planes et parallèles à une distance e ; les côtés PP' et QQ' étant verticaux de longueur b' et les côtés horizontaux ayant une longueur b, b et b' étant infiniment grands vis-à-vis de e; LL' lame diélectrique à faces planes et parallèles aux armatures, d'épais- seur c, débordant assez les armatures pour que ses bords soient en dehors du champ; elle est constituée par deux diélectriques de pouvoirs inducteurs spécifiques K, et K. séparés par une section droite horizontale S, les armatures et la lame sont baignées par un diélectrique de pou- voir inducteur spécifique K'. » x\ppliquons cette relation au condensateur représenté par la figure, décrit dans la légende et dont les diélectriques seront supposés non élec- trisés. Soulevons de da la lame LL', et calculons dC Remarquons, pour cela, iprenlre les armatures loin de S les lignes de forces sont des droites normales aux armatures et qu'en suivant l'une d'elles, on a (3) ?'K'=(pK, (p'(f _c) + cpc = V, 4itfji.' _ ,_ KV ( (V7 ) en désignant par cp' et cp les intensilés du champ dans le diéleclrique K.' et dans la lame LL' de pouvoir inducteur spécifique R, et par \j.' la densilé sur les armatures (ry/ est égal à [j.\ ou à ii.'„, suivant cpie K est égal à Iv, on à K2). En soulevant la lame \AJ , on fait varier la charge de V(/C = {]j:., — ij.\)hda\ d'où, d'après (2) et (3), r (^:_-^\)b _ 6Iv;V^ Iv, _ K. I V4; ^ — 2 V Stt ( Troisième série. — Partant de Valcool pur, nous ajoutons progressivement I pour 100, puis 2 pour 100, etc. d'eau, jusqu'à l'eau pure. » Quatrième série. — Cette dernière série est identique à la troisième série, en changeant l'ordre des termes; nous commençons par Veau pure pour finir par l'alcool pur. » Ces quatre courbes se superposent, mais chaque point trouvé expérimentalement a un intérêt spécial, car il répond à un paramètre ayant une valeur propre. » Nous donnons, dans la Planche ci-jointe, la courbe de la série 1, allant du mé- lange composé de i molécule d'alcool et de i molécule d'eau, au mélange final ayant I molécule d'alcool et 100 molécules d'eau. Cette courbe est marquée AA.A sur la Planche. » Nous y avons joint la courbe de la série 4, commençant par l'eau pure et allant jusqu'à 80 pour 100 d'alcool. » La courbe intermédiaire entre l'alcool pur et 80 pour 100, ainsi que celle qui passe de i molécule d'alcool pur au premier hydrate inscrit sur la courbe A, fait encore l'objet de recherches expérimentales assez complexes, vu les très basses tem- pératures nécessaires. » Dans toutes ces déterminations, l'alcool chimiquement pur est mélangé à l'eau dans une grande éprouvette en verre. On agite constamment le liquide avec un agita- teur spécial de verre, dont la tige traverse le bouchon de l'éprouvetle. Dès que les cristaux se voient, on fait une première lecture, on laisse la moitié des cristaux for- més se fondre et, tout en agitant, on fait une deuxième lecture; jjuis, laissant fonc- tionner à nouveau les machines frigorifiques, on voit la congélation reprendre : troi- sième lecture. La moyenne de toutes ces lectures est adoptée. » Les cristaux ont généralement l'apparence de fines lamelles, Ilottant dans le mé- lange agité. » En suivant scrupuleusement les règles trouvées pour la cristallisation à basse température |( ''), nous obtenons une grande exactitude dans la marche des expé- riences et, dans les séries, une constance très satisfaisante des résultats. » Discussion de la courbe A. — On voit que celte courbe rap|)elle une hyperbole équilatère rapportée à ses asymptotes. L'introduction tle l'eau, molécule par molécule, provoque, pour les points de congélation de ces divers hydrates, un déplacement qui peut s'exprimer par la formule xy = const. (formule approchée). (') Comptes rendus de la séance du i'^'' octobre 1891. C. K., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, ,N° 17.) ^9 ■ ( 6Ho ) » La régularité de la courbe montre bien ici une loi d'ensemble sur la cristallisation des hydrates d'alcool. ^^ 03 J-*^ o J- \ -_ < V \ « \ to€ \ J- "-: •v "^ s S, s \, u.^ ^ s. \ \ # \ t" \ S, On voit d'abord que de l'origine, eau pure, jusqu'aux mélanges conte- nant6,8pour loo d'alcool, la courbe est sensiblement une droite; nous pou- vons comparer ces mélanges aux solutions salines, et en conclure, avec assez de probabilité, que l'alcool, dans ces dilutions étendues, ne forme pas d'hydrate défini, mais reste en véritable solution aqueuse. » De 6,8 pour too à 14,4 pour loo, l'abaissement du point de congé- lation n'est plus proportionnel aux degrés de concentration; tandis que, de i6, 4 pour loo à 3o pour loo, la courbe reprend, à peu de chose près, la forme d'une droite ne passant plus par l'origine. On peut donc considérer le liquide à ce degré de concentration comme la dissolution d'un hydrate d'al- cool dans l'eau. » De 3o pour loo à 89 pour 100, l'irrégularité recommence à se faire sentir, et l'on peut admettre que, de Sg pour 100 à 65 pour 100, il y a, de nouveau, dissolution d'un hydrate défini dans l'eau. )) De 65 pour 100 à 80 pour 100, la courbe fait un crochet bien marqué, dont il est impossible de fixer la signification chimique. » Nous avons observé que si l'on fait cristalliser, sans agitation, une solution plus riche que celle qui correspond à la formule alcool : + 7H-O, il se forme toujours de beaux cristaux hexagonaux, dont la régularité est surprenante. Dans les solutions plus pauvres en alcool, cette cristallisa- tion ne se forme pas ( ' ). Points de cristallisation de quelques hydrates d'alcool. • Hydrates d'alcool Poids Pour cent Point éthylique. spécifique. d'alcool. de cristallisation. Alcool + H^O 0,8671 71,9 — 5l,3 » + aH^O 0,904- 56,1 — 4i,o » + 3H'0 0,9270 46,3 — 33,9 » + 4H20 0,9417 39,0 —28,7 .. + SH^O 0,9512 33,8 —23,6 » + ôH^O 0,9578 29,9 —18,9 » -+- 7H'0 0,9627 26,7 — 16, 0- ). -\- SH^O 0,9662 24,2 — i4,o (■) Ce travail a été fait, presqu'en totalité, par nion assistant, le docteur russe Altschul. (682) Pour cent Point d'alcool. de cristallisation 22,1 — 12,2 20,3 — 10,6 18,8 — 9.4 17,5 - 8,7 16,4 - 7.5 i3,8 - 6,1 11,3 - 5,0 6,8 — _3,o 4,8 — 2,0 2,5 — 1,0 Hydrates 'd'alcool Poids éthylique. spécifique. Alcool 4- gH'-0 0,9689 n 4- IoH-0 0,9712 I) H- iiH^^O 0,9732 » -+- 12H-0 0,9747 » + i3H=0 0,9761 >i H- i6H=0 ..'.... 0,9793 » + 20H-0 0,9824 » -H 35H20 0,9870 » -+- 5oH-0 0,9916 » H- 1 00 H^ O o , 9962 CHIMIE MINÉRALE. — Étude des combinaisons de l'anhydride fliiorhydrique avec l'eau. Note de M. R. Metzxer, présentée par M. Henri Moissan. « On sait que l'acide fluorhydrique anhydre a été refroidi par Gore à 35° au-dessous de zéro, sans présenter trace de solidification. Quant à l'acide hydraté, Gay-Lussac et Thenard l'ont refroidi à — 20° sans pouvoir en sé- parer l'hydrate cristallisé. Dans le but d'obtenir ces hydrates, j'ai été amené à examiner comment se comporte l'acide fluorhydrique à divers degrés de concentration, quand on le soumet au refroidissement. » L'acide anhydre ne se congèle pas à — 70°, dans le mélange d'acide carbonique solide et d'éther ; si l'on ajoute de l'eau, de manière à avoir une liqueur contenant 70 pour 100 d'acide anhydre, on constate qu'elle ré- siste également au froid de — 70°; mais si, par des additions d'eau succes- sives, on arrive à l'acide pur du commerce (celui que nous avons employé contenait 43,4 pour 100 d'acide anhydre), on s'aperçoit que, vers — 45°, il commence à se former, au fond du vase de platine dans lequel on opère, de petites masses dures opalines, dont le volume augmente lentement et qui envahissent graduellement tout le liquide : ce fait semble indiquer l'existence d'un ou de plusieurs hydrates d'acide fluorhydrique. » Si, dans l'acide à 70 pour 100, refroidi vers — 70°, on laisse tomber un peu de la masse solide précédente, celle-ci descend au fond et se dissout rapidement : la matière ne se congèle pas. » Avec un acide à 55 pour 100, refroidi lentement jusque vers — 45°, on voit le creuset se recouvrir d'une masse cristallisée transparente, tandis qu'à la surface fliottent des parcelles cristallines qui s'accroissent et ne tardent pas à constituer des houppes très belles, formées de petits cristaux ( G83 ) prismatiques tronqués au sommet; elles tombentau fond du liquide quand leur poids est devenu sutflsant, mais le liquide ne se solidifie pas en entier : au bout d'un quart d'heure il reste encore du liquide non congelé, et l'on peut alors extraire les cristaux et les sécher entre des plaques de mousse de platine préalablement refroidies h — 5o°. On détermine leur com- position, en les faisant tomber dans un poids connu d'eau et dosant le fluor par les méthodes connues. On reconnaît ainsi qu'ils contiennent exacte- ment 52,3 pour loo d'acide anhydre, ce qui correspond à la formule HFl.H^'O. » Cet hydrate est d'ailleurs caractérisé par son point de fusion : si, en effet, on place un thermomètre paraffiné au milieu de la matière solide et qu'on laisse la fusion se faire tranquillement, la température se maintient à — 35° avec une fixité remarquable, pendant tout le temps que dure le changement d'état. » Les cristaux fument à l'air; ils sont très solubles dans l'acide concen- tré et froid, ce qui explique comment il n'est pas possible de les préparer avec cet acide. )) Leur densité n'a pas été mesurée; mais, comme nous l'avons dit. les cristaux déposés dans de l'acide concentré gagnent le fond du liquide; ils sont donc plus lourds. Il en est encore de même quand on les dépose dans de l'acide du commerce, qui correspond à peu près à HFl, 2H-O, et dont la densité est i,i5 : leur densité est, par suite, supérieure à ce nornbre. » Remarquons, en passant, que celle de l'acide anhydre étant 0,988, les mélanges d'eau et d'acide fluorhydrique présentent un maximum de con- traction, auquel correspond peut-être l'hydrate à une molécule d'eau. » L'hydrate fondant à — 35° est encore solide à cette température ; ce- pendant il ne se sépare pas des liqueurs mères, dans lesquelles il reste en sursaturation jusqu'à une température bien inférieure : si, en effet, après avoir refroidi vers — 60" un liquide contenant 70 pour 100 d'acide anhydre, on lui ajoute de l'eau goutte à goutte, en agitant de manière à éviter que la température ne s'élève, on ne voit rien se former tout d'a- bord; mais, à un moment donné, la dernière goutte d'eau ajoutée donne naissance à quelques cristaux, et ceux-ci provoquent la cristallisation de proche en proche, si bien qu'on voit se former une quantité de houppes, qui deviennent encore plus nombreuses quand on agite le liquide pour favoriser son contact avec les cristaux déjà formés. Il y a là un phénomène bien net de sursaturation de l'hydrate; d'ailleurs, quand on refroidit de l'acide du commerce, on peut l'amener à — ^5° sans déterminer la soli- ( 684) dification, qui se produit brusquement par l'introductiou d'un cristal. » En s'appuyant sur les résultats que donnent les acides chlorhydrique et bromhvdrique, on admet en général l'existence d'un autre hydrate d'a- cide fluorhydrique, correspondant àHFl.2H-0 : quand on distille des so- lutions plus concentrées ou plus étendues, l'une perd de l'acide anhydre, la seconde de l'eau et, finalement, le liquide qui distille ofFre une composi- tion que la formule précédente représente'sensiblement. » J'ai essayé de préparer ce second hydrate en refroidissant l'acide du commerce, dont la composition est très voisine de la sienne; ilse forme, au fond du vase, de petites masses opalines qui se développent peu à peu de manière à envahir tout le liquide, et celui-ci se transforme bientôt en une masse solide qui adhère fortement aux parois du creuset de platine; on peut dépouiller cette matière de son eau mère, en l'écrasant sur du papier filtré qu'elle attaque peu, refroidi à — So"*. L'analyse montre que sa com- position est peu différente de celle du liquide qui lui a donné naissance : avec l'acide à 43,4 P'i'' exemple, j'ai trouvé dans la masse solide 43, x d'a- cide anhydre. Cette matière ne présente pas trace de cristallisation; elle ne fond pas à une température constante; tout porte à penser qu'elle est constituée par de l'hydrate à une molécule d'eau, empâté dans de la glace et formant une masse opaline plus ou moins homogène. » En se servant de liqueurs contenant une moindre proportion d'anhy- dride, on obtient, par refroidissement, des masses butyreuses ayant la composition du liquide qui leur a donné naissance, mais n'ayant ni forme cristalline propre, ni point de fusion défini. « Je crois pouvoir conclure, de l'ensemble de ces recherches, que l'a- cide fluorhydrique ne forme, dans les conditions de mes expériences, que l'hydrate à une molécule d'eau HFl.H'O ('). » THERMOCHIMIE. — Recherches sur les sulfates mercuriques. Note de M. Raoul Varet. « J'ai poursuivi mes recherches sur les sels de mercure, en déterminant les principales données thermochiniiques relatives au sulfate neutre de mercure, ainsi que les données concernant le sulfate tribasique qui prend naissance dans l'action de l'eau sur ce sel, et les réactions qui en détermi- (') Travail fait à la Sorbonne, au laboratoire de M. Alfred Ditte. ( 685 ) nent la formation. Ce sont les résultats obtenus au cours de cette étude que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. i> I. Sulfate neutre. — À. J'ai mesuré la chaleur de dissolution du sulfate de mer- cure très pur dans l'acide sulf'urique; j'ai trouvé que : 4S0*H-(i mol. =2'i>) -+-IIgSO'sol. dégage vers 16", 5 +4':»', 3 3 1 4S0'II-(i mol. =4»')H-HgS0' » » i4°,o -+-4Cai^go B B. J'ai mesuré la chaleur de neutralisation de l'acide sulfurique étendu par l'oxyde de mercure, parla méthode rigoureuse des doubles décompositions réciproques qui conduit en outre à des notions intéressantes sur les déplacements réciproques entre les acides sulfurique, chlorhydrique et cjanhydrique combinés au mercure. SO'Hg sol. H- 2HCl(i mol. = 5''') dégage vers 16" -i-i6,4 SO»H=ét. +HgCr^ét. » » -i- 0,08 On a d'ailleurs, d'après M, Berthelot, HgOpréc. -H 2HClét. dégage -r- 18,90 D'où l'on tire llgO préc. + SO'IP et. = HgSO sol. + ir^O- liq +2,58 l SO'Hgsol. -t- aHCy (1 mol. = 5"'') dégage vers \b° -+-28,25 ( S0»H2 et. H- HgCy-^ et -+- 0,02 On a, d'après M. Berthelot, HgO préc. + aHCy et +3i,o D'où l'on conclut HgO préc. + SO'H- et. = HgSO' sol. + H^O liq. dégage. ■+- 2,77 / S0*Hgdiss.dans4S0*lP(i mol. = 4i")-i-2NaCl(i mol.^ô'i') » . +i3,4o 3.| HgCl-^(imol. = 8'")+4SO'H-^(imol. = 4»') + ]\a2SO'(imol. 4'i') abs. — 1,61 ( HgSO' sol. +4SO'H2(i mol. =4'«) dégage -+- 4,90 d'où l'on déduit HgO préc. -h SO'H^ et. = HgSO' sol. 4- H^Oliq. dégage. -1- 2,6 » D'autres expériences (que je donnerai dans un Mémoire plus étendu) m'ont fourni les nombres 2'^''', Sg; 2*^^', 58; 2"^"', 60; j'adopterai 2*^"', G comme moyenne générale. » Ce nombre + 2*^°', 6 peut paraître faible à première vue, cependant il ne s'écarte guère de la chaleur de formation du sulfate de zinc anhydre calculée de la même manière 4- 5'^''',o; moins encore de celle du sulfate de cuivre anhydre +3'^''',4. La différence entre ces sels résulte surtout de la diversité dans l'action qu'ils éprouvent de la part de l'eau, les uns s'unissant de préférence à l'oxyde d'hydrogène pour former de Douveaux composés stables, tandis que l'autre se combine avec un excès d'oxyde de mercure. » En résumé, on a Cal HgO précipité -+- SO'H^ étendu = HgSO' sol. + H^O liq., dégage vers i5°. . . -+- 3,6 HgOprécip. + SO'H^puretliq.= HgSO'sol.+ lF01iq., » . . -+- 19,6 HgO précipité + SO' solide = HgSO' solide » ... +4o,i Hg liquide + S solide -h 0* gaz =: HgSO* solide » ... +166,1 » H. Sulfate tribasujue SO^SHgO. — A. J'ai trouvé, pour la chaleur de dissolution de ce sel dans l'acide sulfurique, SO^SHgO solide -t- 25SO'H2(i molécule =: 2I'') dégage +9'^''', i ( 686 ) » B. J'ai employé deux procédés pour déterminer la chaleur de formation de ce composé, ( SO^SIIgO sol.-t-6HClét. =:3HgCl=diss.-hS0*H' dégage vers i6°. +43'^"', 4 *• i 3HgCP étendu -+■ S0»H2 étendu + o'^^'-oS » Sachant que 3HgO précipité + 6HC1 étendu dégage 56c^',7, on en déduit 3HgO précip. 4- S0*H2 et. — SEgOSO^» sol. + H^Oliq., dégage +i3,36 l SO'.3HgOsol.+ 6HCy et. = 3HgCy'diss.+ S0'H°- dégage vers i5°. . +79,60 ^" i 3HgCy= étendu -H SO*H^ étendu + 0,00 ), On a aussi 3HgO précipité -+- 6HCy étendu dégage 93Cai,o. D'où l'on conclut 3 HgO précipité + S0'H2 étendu =3HgOSO' sol. + H501iq., dégage... +i3c»i,/lo » De ces nombres, on déduit 3HgO précipité + SO'H- étendu = 3HgOSO' sol. -^ H- O liq., dégage.. . -f-i3C"i,38 llgOSO' solide + 2HgO précipité = SHgO.SO^ solide +ioc»',78 » III. Action de l'eau sur le sulfate neutre de mercure. — J'ai examiné l'action d'un grand excès d'eau sur le sulfate neutre et j'ai trouvé que HgOSO'-Hio'i'eau = iHgSO'diss. + fSO*H^diss.-+- |(3HgO.SO') précip. dégage h-2c^i,38 » Le calcul indique 2C>i,29. La transformation totale d'une molécule de sulfate neutre en sulfate tribasique et acide sulfurique étendu dégagerait i<^^\%â, et la re- dissolution du sel basique ainsi formé i(3HgO.SO') dans une quantité suffisante d'acide, c'est-à-dire dans un excès, dégage 3C"',o. On remarquera d'abord que la for- mation d'un sulfate acide de mercure, contrairement à ce qui arrive avec les sulfates alcalins dissous, dégage de la chaleur. Le maximum thermique correspondra à la for- mation d'une liqueur sulfurique saturée de sulfate tribasique; c'est ce que M. Ditle a observé directement. Je n'insiste pas sur ces faits, que je développerai plus longue- ment dans mon Mémoire. » Conclusions. — 1. J'ai mesuré la chaleur de formation, jusqu'ici incon- mie, du sulfate de mercure. » II. Dans l'action de l'eau sur le sulfate de mercure, de toutes les ré- actions possibles, c'est celle qui dégage le plus de chaleur qui se produit. Ce qui explique pourquoi ce sel est décomposé par l'eau en acide libre et sel basique, réaction exothermique, tandis qu'elle serait endothermique avec les sels alcalins ou métalliques que l'eau ne décompose pas. » III. Tandis que l'acide sulfurique, opposé à l'acide cyanhydrique vis- à-vis de la potasse, le déplace dans la dissolution même et sans précipita- tion, avec un dégagement de chaleur de + 25<^"',4 qui répond à la prépon- dérance thermique du premier acide vis-à-vis de cette base, au contraire, ( <>«7 ) vis-à-vis de l'oxvcle de mercure, c'est l'acide cyanhydriqiie, même très étendu, qui déplace complètement l'acide sulfuric[ue, avec mise en liberté de 23*^*', 5. Ce renversement des réactions ordinaires, entre l'acide cyanhy- drique et l'acide sulfurique, est précisément le même que celui qui existe entre l'acide cyanhvdriquc et l'acide chlorhydrique; il s'explique de la même manière, par la prépondérance thermique de l'acide cyanliy- drique. » IV. L'acide sulfurique est également déplacé, d'une manière complète ou sensiblement, par l'acide chlorhydrique dans le sulfate de mercure. Et ce phénomène s'explique de la même manière. » Toutes ces réactions inverses des phénomènes ordinaires sont des conséquences du principe du travail maximum et en fournissent de nom- breuses et remarquables confirmations. « CHIMIE MINÉRALE. — Le vermillon d'antimoine n'est pas un oxymlfnre. Note de M. H. Baubigny, présentée par M. Troost. « C'est en 1842 qu'Himly a proposé l'emploi de Fhyposulfite de soude pour précipiter les oxydes métalliques de leurs solutions. Il considérn'i le produit comme un sulfure. Plus tard, Strohl, d'après une analyse erronée, a énoncé le premier que le vermillon d'antimoine obtenu par l'action d'un hyposulfite alcalin sur le trichlorure était un oxysulfure Sb^O^Sb^S'. )i Cette opinion prévaut encore, malgré les objections de Pettenkcfer, qui reconnaît la présence d'oxychlorure dans le corps préparé suivant la mé- thode de Strohl, et celles de Mathieu-Plessy,puis(le Rieckher, qui tous deux, par la seule comparaison du sulfure ordinaire et du vermillon, conclurent à l'identité des deux corps. » Cela est dû à ce que Wagner ayant étudié ultérieurement la composi- tion d'un produit préparé par lui à l'aide de l'émétique et l'avant trouvée identique à celle de la kermésite, minéral analysé par Rose en 182.'), son analyse fit foi, surtout devant son affirmation que le corps était exempt de tout oxyde d'antimoine, i\ l'état de simple mélange. Pettenkofer, Malhieu- Plessv et Rieckher n'avaient en effet donné aucune sanction analytique à leurs conclusions. A. la formule donnée par Strohl, Wagner substitua seu- lement celle Sb-OS^ trouvée par lui. » Aussi la Note d'Akermann, la dernière en date, n'eut-elle pas d'écho, quoiqu'il avançât encore que, si on enlevait au vermillon les produits basi- C. R., i8ç)4, i' Semestre. (T. CXI\, M' 17.) 9° ( 688 ) qnes d'antimoine par l'acide chlorhydrique faible et froid, dans tous les cas, il restait du sulfure Sb^S' pur. )) Il en est donc aujourd'hui du vermillon d'antimoine comme il en était il y a quelques années pour le kermès artificiel, au sujet duquel régnaient deux opinions : celle de Liebig qui le considérait comme un oxysulfure également, et celle de Berzélius définitivement admise depuis les travaux de H. Rose, quia prouvéqu'il est formé par unmélange desulfure amorphe Sb-S', d'un peu de sulfosel alcalin, avec des quantités variables d'oxyde d'antimoine cristallisé Sb^O', nettement visible au microscope^ Rose a en effet montré qu'on peut préparer -du kermès exempt d'oxygène et d'aspect très homogène, en employant une quantité relativement grande de carbo- nate alcalin et capable ainsi de retenir en solution froide tout l'oxyde d'an- timoine dissous dans la liqueur chaude. » Comme on le voit, les deux questions présentent une certaine simi- litude, et l'étude du vermillon mérij:ait d'être reprise. » Revenons à l'expérience de Strohl. Je ferai remarquer d'abord qu'il opérait dans des conditions telles, qu'il se formait toujours en premier lieu un précipité d'oxychlorure, ne se modifiant et ne se colorant à froid qu'après quelques heures. Afin d'éviter cette circonstance, défectueuse sans conteste pour obtenir du vermillon pur, j'ai augmenté considérablement la proportion d'hyposulfite, et effectué au préalable la dissolution du chlo- rure d'antimoine dans l'eau acidulée par l'acide chlorhydrique. » Le mélange des deux liquides, parfaitement limpide et transparent, à l'origine, se colore alors eu quelques instants, même à froid, et la réaction se continue peu à peu, avec dépôt d'une Substance d'un rouge carmin. A chaud, elle se produit de suite et se termine plus rapidement. Cependant, le produit contenait encore des quantités trop considérables d'oxychlorure, surtout celui de l'opération faite à froid où le chlo- rure basique formait de grosses paillettes cristallines incolores, pour juger l'analyse opportune. » J'ai alors cherché à éviter la séparation du sous-sel, en augmentant l'acidité de la solution d'antimoine, et en employant des liqueurs plus concentrées. En outre, instruit par l'expérience précédente qui m'avait prouvé qu'il était préférable de hâter la réaction, le mélange fut chaufTé de suite à 70°. Le vermillon formé, le liquide fut filtré chaud, le précipité essoré sous presse aussi parfaitement que possible, et finale- ment lavé à l'eau chaude, pour enlever tous les produits solubles. Le résultat, quoique meilleur, fut encore imparfait, car le produit, traité par une solution froide d'acide tartrique à 7 pour 100, perdit 1 1,6 pour 100 de son poids ; et par les dosages de chlore et d'antimoine du composé dissous il me fut aisé d'y prouver la présence de l'oxychlonure Sb^O', Sb^O-Cl-, terme ultime de décomposition par les lavages à l'eau chaude des chlorures basiques. ( 689 ) » Avec le chlorure d'antimoine, le vermillon ne pouvant être obtenu pur que fort difficilement (si, toutefois cela est possible) sans lavages aci- des, j'ai alors étudie le produit formé à l'aide de l'émétique, en présence de l'acide tartrique et dans les conditions où Wagner l'avait préparé. En agissant ainsi, il m'était d'abord facile de parer à tout dépôt de composés basiques, dus à l'action décomposante de l'eau sur les sels d'antimoine, et, en second lieu, de contrôler l'assertion de cet auteur. » Avec les proportions indiquées par Wagner, à 80°, le liquide vire de suite au jaune orange, puis au rouge cinabre. On décante à chaud, et le dépôt est lavé à plu- sieurs reprises avec de l'eau tiède d'abord, puis, après dessiccation avec du sulfure de carbone (*), par digestion pendant quarante-huit heures. Séché à l'air libre et dans le vide, ce produit n'abandonnait sensiblement rien à la solution tartrique. Dans ces conditions, j'en ai fait l'analyse sur is^joSS de matière. On l'oxyde à l'aide du brome en présence d'eau et d'un peu d'acide tartrique, dans un flacon fermé. Tout se dissout. Vingt-quatre heures après, on chasse l'excès de brome, on acidulé légèrement par l'acide chlorhydrique et on précipite l'antimoine comme sulfure : Sb'S' =is'', o53. » Ce premier fait que le poids'du sulfure obtenu était sensiblement le même que celui du vermillon soumis à l'analyse rendait déjà fort douteux que ce corps fût un oxysulfure, car, d'après la composition que lui assigne Wagner, on aurait dû trouver un poids de 5 pour loo plus fort. )) Le dosage de l'acide sulfurique devant finir de me fixer l'hydrogène sulfuré fut chassé de la liqueur par une longue ébuUition, et je versai peu à peu d'une solution titrée de chlorure de baryum jusqu'à cessation de précipité, ce qui exigea un poids de sel de baryum notablement supérieur à celui qui aurait été nécessaire pour séparer l'acide sulfurique fourni par l'oxydation de iê'',o55 d'oxysulfure Sb-OS". Le sulfate de baryte pesait en effet 2S'',i775, alors qu'on n'eût dû avoir que 16'', 5325 de sulfate, soit très sensiblement 70 pour 100 du premier poids dans le cas de l'oxysulfure, ou en composition centésimale si O =16 et Sb = 120 : Pour Sb"S'. Pour Sb"OS'. Trouvé Sb 240 71,43% 240 75 »/(. 7>.29 s 96 28,57 ^4 20 28,34 o » » 16 5 » )) Ce premier résultat étant en contradiction avec celui de Wagner, j'ai fait un second essai, en modifiant les proportions et en opérant à froid. » Je diminuai l'acide tartrique et augmentai l'hyposulfite. Le mélange des dissolu- tions fut abandonné à lui-même vingt-quatre heures, la liqueur claire décantée et le (*) La quantité de soufre enlevée a toujours été minime. (690 ) précipité lavé à l'eau froide d'abord et ensuite avec de l'eau à 60° pour enlever le bi- tartrate de potasse qu'il contenait. Le produit séché ne céda que fort peu de soufre au sulfure de carbone et sensiblement rien à l'acide tartrique. » Après dessiccation nouvelle, j'en fis l'analyse par la même méthode que précé- demment. Le poids de sulfure obtenu Sb^S^ = iS'-,o5o fut encore presque le même que celui du vermillon employé, /> = i§'',o53, et le poids de sulfate de baryte recueilli BaSO* = 25^,171 de beaucoup supérieur à celui qu'aurait dû fournir l'oxysulfure et qui eût été iB'jSSS ; » Ou en composition centésimale pour cette analyse : Pour Sb=S'. Pour Sb'OS=. Trouvé Sb 240 71,43 "/o 240 75 »/o 71-22 S 96 28,57 64 20 28,81 D ." » » 16 5 » » A froid comme à chaud, avec l'émétique et l'acide tartrique, la matière colorante du vermillon d'antimoine formée par l'action de l'hyposulfite de soude est donc, en tant qu'espèce chimique, le sulfure ordinaire Sb"S'. S'il possède une teinte spéciale, cela tient aux conditions de formation. Il ne se forme pas d'oxysulfure dans cette réaction, ainsi que l'a prétendu Wagner. Quant au vermillon formé avec le trichlorure, en dehors de la présence de l'acide tartrique, s'il renferme de l'oxygène, ce n'est qu'à titre de mélange, sous forme d'oxychlorure. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nitrosalicylates de bismuth. Note de M. H. Gausse, présentée par M. Arm. Gautier. « La double décomposition qui a lieu entre un salicvlate soluble et le nitrate de bismuth, double décomposition qui engendre du salicylate de bismuth insoluble, est le plus souvent incomplète; à moins de neutraliser le liquide par un alcali, il reste toujours une faible quantité des coinposés. » Les eaux-mères deviennent le siège d'une réaction, dont l'effet est différent suivant la concentration, mais dont la cause réside dans la forma- tion d'un nitrosalicylate de bismuth. Tantôt elles abandonnent de longues aiguilles blanches et soyeuses, tantôt un|précipité cristallin de couleur va- riant du jaune à l'orangé. » Au cours de nos recherches sur le salicylate de bismuth ('), nous ('j CompLes rendus, mai, octobre 1891. (691 ) avions fréquemment observé qu'il se colorait en rouge, coloration attribuée à la présence du fer. » Divers indices qu'il serait trop long de rapporter ici m'ont fait penser que le bismulli seul suffisait à donner ces réactions, que la formation de différents sels était la cause de ces colorations et ces observations venaient appuyer les faits que nous avions signalés quand nous avons établi la constitution du dermatol ou sous-gallate de bismutb ( ' ). Dans ce travail, corroboré par M. le professeur Cazeneuve (-), on a montré, d'une part, le rôle des fonctions phénoliques, et, d'autre part, que l'aspect jaune citron du dermatol était dû à la combinaison de la partie phénolique de l'acide gallique avec l'oxyde de bismuth. » Ici les mêmes remarques sont applicables; en effet, le nitrosalicylate neutre est incolore, le sel basique est jaune, et les sous-sels sont oranges. » p-NITllOSALICYLATE DE BISMUTH (C tP. AzO^ OH.CO= )' Bi -H 2 H* O. — On disSOUl 20S'' d'acide salicylique dans loC^" d'acide acétique, on ajoute iSo"^"^ d'eau distillée et iSe"' de nitrate neutre de bismuth dissous dans 5o" de solution saturée de nitrate de potasse. Au moment du mélange, il se développe une coloration violette qui passe au brun; en même temps, des bulles gazeuses apparaissent, la température s'élève peu à peu, et la réaction deviendrait énergique si l'on ne refroidissait. Après quelques heures de contact, il se sépare de fines aiguilles qui finissent par euN'ahir tout le li- quide. » Le même nitrosalicylate se dépose, en abandonnant à elle-même l'eau-mère de la préparation du salicylate de bismuth, par le procédé que nous avons indiqué; il se sépare à la longue des aiguilles, et leur formation se prolonge pendant plusieurs mois. » Quel que soit le procédé employé, les cristaux sont séparés, essorés, comprimés, pour enlever l'eau-mère très acide, desséchés à l'air, lavés à l'eau distillée et dessé- chés de nouveau. » On obtient un amas d'aiguilles feutrées. L'eau bouillante les décompose en acide p-nitrosalicylique et oxyde de bismuth; le perchlorure de fer les colore en rouge intense. » La formule du nitrosalicylate a été établie en dédoublant un poids connu de ce composé par l'eau bouillante, et traitant ensuite avec le môme liquide chargé d'hy- drogène sulfuré, pour éliminer la petite quantité de métal qui échappe à la dissocia- tion. L'acide est dosé par voie alcalimétrique et le bismuth à l'état d'oxyde. Il y a accord entre ceux que donne la théorie et l'expérience. Trouvé. CIPAzO-O' pour 100 70,1 5 Bi-0' pour 100 28,90 — — - Calculé 70,10 69,4 28,95 29,4 (') Comptes j'endus, juillet iSgS, (^) Bulletin de la Société chimique; i894' ( 692 ) » ^-NITROSALICYLATE BASIQUE DE BISMUTH : G^H^^ q ^Bi OH + H" O. — Dans Un \AzO'- ballon de capacité convenable, on introduit une solution de 206'' d'acide salicylique dans 100'^'^ d'acide acétique, et 300'" de solution saturée de nitrate de potasse conte- nant SoS"' de nitrate de bismuth. Le mélange se colore et dégage des bulles gazeuses; on favorise la réaction en chauffant au bain-marie vers 4o°-45°. Lorsqu'elle est de- venue vive, le ballon est retiré du bain et abandonné à la température ordinaire. 11 se forme un magma cristallin qui est traité et purifié comme le sel neutre. » Le p-nilrosalicylate basique dé bismuth est en petites aiguilles jaune citron, pos- sédant les mêmes propriétés que le sel précédent. 11 est dissocié par l'eau^se colore en rouge par le perchlorure de fer. La seule différence, outre l'aspect, consiste en une teneur plus grande en oxA'de de bismuth. » En appliquant à ce composé la méthode d'analyse que nous avons indiquée plus haut, il a donné des nombres concordant avec ceux de la formule. Trouvé. C'H'.AzO-.O' pour 100 ... . 43,3 43, i 42,90 Bi-0' pour 100 54,2 54,3 54,79 » SOUS-P KITROSAUCÏLATE DE BISMUTH : (C° IP. Az O^ OH . CO^)2Bi2 0= H=4- H'O. — Il se dépose quand on neutralise par le carbonate de soude le liquide qui a donné le sel basique, si l'on a soin de laisser une légère réaction acide. Il se présente sous la forme d'un précipité cristallin composé d'aiguilles microscopiques de couleur rouge orange. » Traité comme les sels précédents et analysé par le même procédé, il répond à la formule ci-dessus : Trouvé. C'H'AzO'' pour 100 44)3o 44, 'o 44, 80 Bi^O^ pour 100 5o,45 5o,3o 5o,oi . /CO^H (i) » Acide P-mtrosaucyliqce C'H' — OH (2). — Cet acide, isolé par l'action de l'eau \AzO' (5) bouillante sur l'un quelconque des nitrosalicylates débarrassé par l'hydrogène sulfuré de la petite quantité d'oxyde de bismuth entraîné et cristallisé dans l'eau, fcmd à 227°, 5. Il donne avec le perchlorure de fer une coloration rouge-sang, avec l'eau de baryte en léger excès un nitrosalicylate en lamelles jaune citron. Ces réactions, ajou- tées à celle des sels de bismuth, permettent de conclure qu'il se produit dans l'action du nitrate de bismuth sur l'acide salicylique de l'acide p-nitrosalicylique. » Des recherches précédentes il résulte que, même en solution étendue, l'acide nitrique combiné à l'oxyde de bismuth transforme l'acide salicylique en acide p-nitrosalicylique, susceptible de donner une série de sels dont l'aspect varie avec la composition. Cette propriété, l'acide nitrosalicylique ( 693 ) semble la devoir à la présence du groupe AzC dans sa molécule; il se passe ce qui a lieu d'ordinaire pour les autres composés nitrés : la fonction phénolique se trouve exaltée, son aptitude à la combinaison, rendue par là plus grande, explique l'existence d'une série de composés que jusqu'ici on n'a pu obtenir avec l'acide salicylique. Quant à la coloration rouge du sallcy- late de bismuth, qu'on supposait être due à la présence du fer, il est difficile de l'attribuer à un salicylate de ce métal. Elle est due à un nitrosalicylate. Si l'on fait évaporer au bain-marie, un mélange de sous-nitrate de bismuth cristallisé et de salicylate de sodium, vers la (in de l'opération, la masse pâteuse s'échauffe, dégage de la vapeur nitreuse et en quelques minutes le tout se colore en rouge; dans ce cas, la teinte est évidemment provoquée par la formation du nitrosalicylate de bismuth ». ANATOMIE. — Glandes salivaires des Apinœ (Apis mellifica ^ et ?)(')• Note de M. Bordas, présentée par M. Edmond Perrier. « Nous allons résumer ici le résultat de nos recherches sur les glandes salivaires des Apinœ, nous réservant de traiter ultérieurement cette ques- tion avec plus de détails. )) P. Schiemenz, résumant les travaux de Dufour, Leuckart, Leydig, Meckel, Wolf, etc., a décrit, chez VApis melUfica, quatre systèmes de glandes. Outre les organes déjà étudiés, nous avons constaté deux nou- veaux appareils glandulaires : chez les neutres, à la face inféro-interne des mandibules et sons l'orifice buccal, et, chez \ç,s,mûles, en arriére des ocelles et au-dessous de la lamelle chitineuse qui tapisse le pharynx. » 1° Apis MELLIFICA NEUTRE. — Lcs nouvelles glandes que nous avons rencontrées chez les Apis neutres sont les glandes mandibulaires internes et les glandes sublinguales. .» Glandes mandibulaires internes. — Ces organes sont situés à la base des mandibules, vers le pédicule qui rattache le menton à la plaque chiti- neuse inférieure de la tête. Par leur position, ils correspondent aux glandes mandibulaires internes des Bomhime et des Vespidœ, et, par l'embouchure de leurs conduits excréteurs, aux glandes maxillaires des autres Hymé- noptères. Ces glandes ont la forme d'une lamelle aplatie, losangique, (') Résumé d'un travail fait au Muséum, laboratoire de M. le professeur Edmond Perrier. ( ^94 ) constituée par une seule couche de cellules et étendue obliquement sur la plaque commune de la base de la mandibule et du pédicule du menton. Chaque cellule se présente sous l'aspect d'un petit granule blanchâtre, sphérique, et renferme un protoplasme jaune pâle, granuleux, et un noyau central. De chacune d'elles part un canalicule excréteur filiforme, allant déboucher de chaque côté de la base du menton. » Glandes sublinguales. — Ces glandes, ^rès développées chez la plu- part des Hyménoptères, sont fort rudimentaires chez les Abeilles neutres. Elles sont situées sous la plaque chitineuse qui forme la base de l'orifice buccal et disposées transversalement vers son bord antérieur. Elles sont piriformes et dépassent légèrement les parois du pharynx, ce qui permet de les apercevoir de la face supérieure de cet organe. Un peu élargies extérieurement, elles vont s'amincissant vers la ligne médiane et sont en- veloppées par une mince membrane. Chaque organe est constitué par un massif d'craVii glandulaires, ovoïdes, nucléés et pourvus d'un protoplasme réfringent. Les canaUcules, émanés de chaque glande, se groupent en deux faisceaux qui s'ouvrent sur les côtés de l'orifice buccal. » 2° Apis mellifica mâle. — Chez les mâles, les glandes situées en ar- rière des ocelles, ou postocellaires, présentent une forme nettement trian- gulaire, à base tournée en avant et à sommet dirigé en arrière. Les dimen- sions de la face supérieure sont les suivantes : base o™", 5 et hauteur o""", 65. Elles sont limitées, en avant par les trois ocelles et latéralement par les parois internes de la région postérieure des yeux composés. » liC bord antérieur est rectiligne ou concave et pourvu quelquefois d'un prolongement médian très court; les bords latéraux sont légèrement concaves, à courbure tournée vers l'extérieur. Des trois angles, le plus dé- veloppé est le postérieur, qui s'étend, sous forme d'appendice filiforme, dans l'étroit espace compris entre les extrémités terminales des veux. Les angles latéraux, moins allongés, émettent des prolongements qui contour- nent légèrement les ocelles externes. La face antérieure est plane ou fai- blement recourbée et les deux latérales sont beaucoup plus irrégulières. Quant à la face inférieure, en rapport avec l'extrémité postérieure de la masse cérébrale, elle est pourvue de nombreuses aspérités et logée dans une concavité située en arrière des ocelles. S) Cette glande est constituée par de nombreux acini monocellulaires, dont les canalicules excréteurs vont déboucher dans des conduits afférents d'un plus large diamètre s'ouvrant à l'extrémité antérieure de l'œsophage. » La glande sublinguale des Abeilles mâles, très volumineuse, est située ( 695 ) sous la plaque chitineiise qui recouvre, en avant, le plancher pharyngien. Elle est disposée transversalement et présente, dans sa région médiane, une très faible dépression séparant deux renflements latéraux, plus ou moins accentués, logés dans deux cavités peu profondes, situées au-dessous et de chaque coté de la bouche. Le sillon médian, dont nous avons parlé, fait parfois défaut, et la surface inférieure paraît alors uniformément plane. La structure de cet organe est identique à celle des glandes sublinguales des autres Hyménoptères. » Les Apis possèdent encore des glandes llioraciqucs, localisées dans le thorax, des glandes postcércbrales , situées en arrière du cerveau ; des glandes supracérébrales, qui recouvrent le cerveau, et des glandes mancli- bulaires externes, placées à la face externe de la base des mandibules. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur une chenille inédite, dévorant les feuilles et les fruits du figuier, dans V arrondissement de Puget-Théniers. Note de M. Decaux. « Le 5 août dernier, M. F. Gagnaire, professeur de Sciences natu- relles à l'École pratique d'Agriculture du golfe Juan, m'adressait quelques feuilles de figuier dévorées en partie par une petite chenille, dont il joi- gnait deux échantillons. » J'ai observé, me disait-il, la iiiésence de cette clicnille pour la première fois l'an- née dernière; si ce lépidoptère n'est pas une espèce nouvelle, il est au moins un ennemi nouveau. Cette année, l'invasion s'est beaucoup développée, non seulement sur les feuilles, mais, partout où il y a deux, figues qui se louclient, l'un des fruits a été dété- rioré et tombe maintenant. Je ne connais pas le papillon. y Cette chenille n'est pas rare en Corse, où j'ai eu occasion de l'obser- ver sur les feuilles du figuier; on la trouve également en Italie et il est pro- bable qu'elle habite tous les pays avoisinant la Méditerranée : Grèce, Tu- nisie, Algérie, etc. » Après de minutieuses recherches (à Argenleuil), j'ai pu recueillir quatre chenilles, le i3 août dernier; elles se sont métamorphosées et m'ont donné l'éclosion du papillon. « Le papillon de cette chenille est décrit depuis longtemps : c'est la Simaethis nemorana (Carlh), appelé aussi Torlrix nemorana par Hubner; Asopia incisalis par Treits; Xylopoda nemorana par Duponchel, qui l'a (i- C. R., i!<9'|, V Semestre. (T. CX1\, N" 17.) 91 ( (^1)6 ) guré assez exactement dans son Histoire naturelle des Lépidoptères de France, t. IX, p. 462, Pi. 160, /ig. 7; il ne croit pas qu'elle se trouve aux envi- rons de Paris; son habitat est le Midi. » Mœurs. — Le papilloh, qui est crépusculaire, apparaît vers le i5 juin; en Corse, on trouve de jeunes chenilles au commencement de juillet; généralement on rencontre, sur le dessus de la feuille, deux, trois ou quatre chenilles réunies sons une légère toile composée de fils de soie blanche d'une grande finesse, qu'elles ont confectionnée en commun. Elles se nourrissent du parenchyme de la feuille, ne laissant que les ner- vures. Les feuilles ainsi mutilées ne tardent pas à jaunir, puis à se dessécli^r. » Lorsque les chenilles sont nombreuses, comme elles se sont montrées cette année dans l'arrondissement de Puget-Théniers, elles s'attaquent aussi aux fruits dont elles dévorent la partie verte, par bandes de 2™™ à 3™™, allant de la queue à l'ombilic. Les fruits ainsi détériorés ne profitent plus et finissent par tomber avant la maturité. » Vers le 5 août, en Corse, la chenille, arrivée à tout son développement, se sus- pend à un fil et se laisse descendre à terre pour aller se transformer au pied de la plante; elle ne fait pas de cocon proprement dit; elle se contente de réunir quelques débris de feuilles ou autres détritus, qu'elle lie avec des fils de soie: c'est dans cet abri ou cocon grossier qu'elle passe l'hiver sous la forme de chrysalide. >i En captivité, une chenille a opéré sa transformation entre les plis d'une feuille de papier; une toile serrée, composée de fils de soie blanche, de 4''™,. 5 de long, retient fortement les deux parties de la feuille. Ce cocon, commencé le 14 août, a donné l'éclosion du papillon dans la matinée du 4 septembre. » L'hypothèse de deux générations par an est assez problable dans le Midi : la pre- mière en avril, la seconde en juin et juillet. Les chenilles écloses en septembre meurent avant d'arriver à leur entier développement. » Un mot des moyens de destruction. A partir de novembre jusqu'au i5 mars, on peut conseiller de ramasser avec soin les feuilles et attires détritus trouvés sous les figuiers, et de les détruire par le feu; ils contien- nent des nvmpbes en grand nombre. En complétant l'opération par un labour profond, sous les arbres, on enterrera les chrysalides qui auront échappé. Plusieurs expériences nous ont démontré qu'il est impossible au papillon, lors de son éclosion, de remonter au travers d'une couche de terre de lo*"" à iS"^'" d'épaisseur. « Si l'on remarque que chaque chrysalide femelle détruite supprime 200 à 3oo chenilles au printemps, on comprendra l'importance de ce mode de destruction. » ( ^Vl ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le mécanisme de la respiration végétale. Note de M. L. Maquenxe, présentée par M. Dehérain. « Dans une précédente Communication ( ' ) j'ai fait voir que, après un séjour de quelques heures dans le vide, les feuilles dégagent ordinaire- ment plus d'acide carbonique qu'à l'état normal ; il m'a paru intéressant, au point de vue de la connaissance des réactions internes qui caractéri- sent la vie végétale, de déterminer dans ces mêmes conditions la valeur que prend le rapport -ç— de l'acide carbonique dégagé à l'oxygène ab- sorbé. » On sait déjà, en effet, que la valeur de ce rapport est influencée par diverses causes : elle s'élève avec la température et paraît croître même, jusqu'à une certaine limite, avec l'âge de la plante; on pouvait donc prévoir que la privation momentanée d'oxygène, en modifiant le sens des réactions intérieures et, par conséquent, la nature des principes élaborés, devait déterminer aussi une variation du rapport —^- L'expérience nous a montré qu'il en est réellement ainsi ; mais, comme on va le voir bientôt, la variation n'est constante que si l'on s'adresse toujours à la même espèce végétale; positive pour certaines plantes, elle devient négative pour d'autres, et il semble impossible de formuler à cet égard aucune règle pré- cise ; elle est évidemment en relation avec la composition immédiate des tissus: c'est une nouvelle preuve de l'extrême complexité des phénomènes chimiques de la vie. » Le Tableau suivant donne les résultats que nous avons obtenus pour les espèces étudiées dans notre première Note, avant et après un séjour de quatre heures dans le ride de la trompe. Les analyses de gaz ont été faites, comme d'habitude, au moyen de l'eudiomèlre de M. Schlœsing, qui permet d'atteindre une approximation suffi- santé pour fournir les valeurs de —n— à -.^ près. » L'air introduit dans les tubes à respiration était au préalable dépouillé d'acide car- bonique; son volume était déduit du volume de l'azote trouvé dans l'analyse finale. » Les eîtpériences comparatives ont toujours été faites simultanément, à la même température et avec des feuilles aussi semblables que possible; la durée de chacune d'elles a été uniformément de une heure, enfin on a pris pour l'extraction des gaz (') Comptes rendus, t. CXIX, p. loo. ( %« ) lous les soins que nous avons reconnus nécessaires, M. Dehérain el moi, dans noire Mémoire de 1886 ('). Espèces étudiées. CO'. ( Normal 4>i2 ) Ap. vide 5,63 \ Normal 2,69 ( Ap. vide 4, 18 \ Normal 2,55 ( Ap. vide. 3,64 i Normal 4> 18 \ Ap. vide 5,07 Normal 3,89 Ap. vide 5,73 \ Normal 2,24 j Ap. vide 3,92 Normal 2,99 Ap. vide 5,46 \ Normal 3,37 \ Ap. vide 6,32 \ Normal 5, i5 ) Ap. vide 7,63 \ Normal 4,28 ) Ap. vide 6,70 \ Normal 3, 60 j Ap. vide 4)34 Fusain du Japon. Id. Id. Id. Lilas. Id. Id. Giroflée. kl. Aster. Buis. 5,29 8,65 6,38 8,76 7,02 7,53 5,78 6,97 5,4o 8,63 7,12 7 . 74 5,78 7,46 5,4o 5,96 4,i6 6,54 4,80 7,20 6,53 Az. 78,32 79>o8 78,66 79,44 78,69 79,34 78,29 79-i5 79, ï4 78,88 79, '3 78,96 79,27 78,76 79,17 78,28 78,89 78,21 79,18 78,50 79,20 79, '3 CO' 0 1,28 0,99 I ,22 0,89 1,21 0,91 1,29 0,97 0.97 i,o4 0,95 I ,o3 0,91 1,07 0,95 1,18 i,o4 1 , 16 0,96 1,11 0,95 0,98 » On voit que, eu général, le rapport -^- est plus élevé pour les feuilles qui ont séjourné dans le vide que pour les mêmes feuilles normales : le fait est surtout frappant pour le lilas et la giroflée, qui montrent des ac- croissements de II et 17 pour 100; mais, dans le cas du fusain, qui fournit CO" un rapport de -^y- exceptionnellement élevé, il y a au contraire une chute énorme, correspondant à 25 pour 100 de sa valeur moyenne. » De pareils écarts, absolument en dehors des erreurs possibles d'ex- périmentation, nous montrent que l'influence de l'espèce est ici dominante CO- et que le rapport -jr- est essentiellement variable par nature. » Faut-il voir dans ces variations une nouvelle preuve de l'indépendance du dégagement d'acide carbonique et de l'absorption d'oxygène, et par (') Annales agronomiques, t. XII, p. i45. ( ^9[) ) suite une objection à la manière de voir que nous avons formulée clans notre précédente Note? Nous ne le pensons pas, car le rapport des gaz échangés entre l'atmosphère et un tissu végétal dépend nécessairement de la composition de celui-ci, et cette composition doit être modifiée d'une manière sensible par un séjour préalable dans le vide, autant que par un abaissement ou une élévation de température. » D'ailleurs le Tableau qui précède montre que l'oxygène est mieux absorbé par une feuille qui est restée dans le vide que par une feuille normale. » Si l'on calcule le volume total d'oxygène qui a été pris dans chacune des expériences précédentes, on arrive aux résultats suivants, qui sont peut-être plus significatifs encore. Oxygène absorbé en une heure. Espèces Poids ^ — — ^ - étudiées. des feuilles. Élat normal. Vprés vide. se ^ ce co Fusain du Japon i3,35 10,76 19,60 Liias . . . . , ii,3o 9,65 i4j45 Giroflée 7,45 8,49 i'i94 Aster 3,20 4>46 6,02 Buis 4jOO 3,80 4,45 M Le séjour momentané d'une feuille dans le vide a donc pour effet immédiat d'augmenter à la fois la proportion d'oxygène absorbé et celle de l'acide carbonique émis, en d'autres termes de rendre la respira- lion plus active. » Ce fait indiscutable et indépendant des variations possibles du rap- ^ GO'- . , , , ,., port -Q-j au moins pour les espèces que nous avons étudiées, nous parait de nature à affermir l'hypothèse qui nous a servi de point de départ, et nous permet, en conséquence, d'énoncer la conclusion suivante : » La respiration des plantes semble être le résultat de la combustion lente d'un principe éminemment oxvdable, que la cellule vivante sécrète constamment, à l'abri de la lumière, et qui est susceptible de s'y accumuler quand l'oxygène fuit défaut dans l'atmosphère ambiante. » ( 700 ) PALÉONTOLOGIE. — La Station du Schweizersbild. Note de M. Nuesch présentée par M. Albert Gaudry. « Ayant fini les touilles de la station préhistorique du Schweizersbild, près de Schaffhouse (Suisse), je me permets de présenter à l'Académie un résumé des résultats de ces fouilles. " Les travaux ont été commencés en i8gi et continués en 1892 et iSgS; environ 760'" ont été fouillés aussi soigneusement que possible ; le terrain a été enlevé couche par couche de io"° à 20'^'" d'épaisseur; tous les objets ont été gardés et chacun a été muni d'une étiquette correspon- dant au numéro du journal. Auprès de la station, une tente a été dressée, sous laquelle j'ai vécu avec les ouvriers pour pouvoir garder jour et nuit l'endroit et surveiller sans cesse les travaux. Un conduit d'ean à haute pression a été installé, non seulement pour laver les objets trouvés, sans être obligé de les brosser, mais aussi pour rafraîchir la température qui montait, le 17 août 1892, à 53" C, à cause des rayons du soleil reflétés par les parois du rocher surplombant. » La station repose sur un terrain niorainique, provenant du dernier glacier du Rhin qui couvrait complètement la vallée du Schweizersbild; elle n'est donc ni préglaciaire, ni interglaciaire, mais bien nettement postérieure à la dernière époque glaciaire. Après la retraite du glacier qui a déposé des moraines terminales à 3oo'" à l'est et à 600"" à l'ouest du rocher, une petite couche arable s'est formée sur ce terrain morainique et sur les hauteurs environnantes qui donnaient accès à une végétation de mousses et d'arbrisseaux; de nombreux animaux y ont laissé leurs débris. Les spé- cialistes (M. Nehring à Berlin et M. Studer à Berne) ont constaté "i faunes différentes succédant l'une à l'autre au fur et à mesure que la température s'élevait, et se trouvant ensevelies dans les couches superposées l'une sur l'autre : « 1 " Une faune arctique, la faune des toundra, dans la couche inférieure, avec 4o espèces d'animaux, principalement des Rongeurs (21 espèces) qui ont été mangés par des oiseaux de proie et déposés par eux au pied du rocher surplombant. Pendant la formation de cette zone, la station n'a pas été habitée continuellement par l'homme; des chasseurs errants visitèrent seulement de temps en temps cet abri sous roche. Parmi les animaux, nous citons principalement le Myodes torqualus, Arvicola nivalis, A. ratticeps, A. gregalis, A. glareolus, A. amphibius, Lepus glacialis, Vulpes lagopus, Gulo ( 70I ) borenlis. Frrfnriris erminoa, Ursiift arctos, Rhinocéros lichorhinus. Bison prisais, Siirnia nisoria, Lagopits alhus et rnutiis Une faune semblable ne se trouve actuellement qu'au nord du 70° de latitude, au nord de la Sibérie; un climat très froid et rigoureux doit avoir régné alors aux environs de Scliaffhoiise et dans l'Europe centrale. » 9° Une faune subarctique, la faune des steppes ou la Jaune du Renne proprement dite, dans la seconde couche, au-dessus de la première, avec 5i espèces, soit le Renne, le Cheval, l'Ane des steppes, le Lepus variahilis, Capra ibex, Cervus niaral, l'Ours brun, Spennophilus ru/us, Lagomvs pusil- liis, Cricetus vulgaris, Tetrao tetri.r, Aquilafulva, Syrniumuralense, Erylhro- piis vespertinus, Brachyotus paliislris, Strix Jlammca, Corçus corax et cornix De la faune des toundra, 21 espèces avaient disparu et 3o espèces nouvelles se mettaient à leur place, surtout des animaux qui caractérisent les steppes. La température s'était élevée un peu pendant la formation de cette zone; un climat froid, sec et continental régnait, semblable à celui de la Sibérie et de la Russie septentrionale. » 3° Une faune de la forêt ou Jaune du Cerf élaphe et des palafittes avec 37 espèces, soit le Cerf élaphe, le Chevreuil, la Chèvre, la Brebis, le Dos primigenius, Bos brachyceros. Sus scrofa feras, l'Ecureuil, Castor fiber, Lepus iimidus. Mêles taxas, Mustela martes, Viilpes vulgaris, Felis catus fe- rox et 20 espèces de Gastropodes (^Clausilia parvula, CL plicatula, Belix sericia, H. lapicida, H. candidula...). Cette couche est au-dessus de la faune du renne; elle en est séparée par une couche de cailloutis presque stérile, provenant de la désagrégation du rocher, de 80*=™ d'épaisseur sur certains points; ce cailloutis est coupé en deux par une seconde zone de Rongeurs (Myoxus glis, Eliomys nitela, Sorex vulgaris, Crocidura sp.. Mus sp., Sciurus vulgaris....), vivant pendant la transmigration des steppes aux forêts. Le climat s'était amélioré encore plus et se rapprochait de celui de nos temps. La végétation des steppes fit place à des forêts. La couche supérieure ou la couche arable contient nos animaux domestiques, tels que Bos taurus. Sus scrofa domesticus, Felis calas, Lepus cunniculus, l'Oie, le Pigeon » Dans toutes les couches, il y a 91 espèces d'animaux vertébrés, soit i4Carnivores, 5 Insectivores, 21 Rongeurs, i4 Artiodactyles, 3 Périssodac- lyles, I Cheiroptère, 24 Oiseaux, 5 Amphibies, i Poisson, 20 espèces de Gastropodes. » La couche des toundra et celle des steppes correspondent au paléoli- thique; celle du Cerf représente le néolithique, et la couche supérieure ren- ferme des objets de Vâge du bronze et du fer. ( 7*^2 ) » Dans les niveaux paléolithiques, il y avait plus de i4oo outils en silex, des éclats et nucleus; les couteaux, les scies, les burins, les perçoirs sont du type magdalénien et proviennent du silex du Jura du canton de Schaffhouse; parmi les i3oo à i4oo objets travaillés en bois de Renne, en os de Renne et de Lièvre, il y a des flèches, des pointes de trait, des aiguilles, des sifflets, des objets troués, des bâtons de commandement avec des dessins : un mobilier tout à fait analogue à celui des stations de l'âge du Renne en France. Le Schweizersbild relie de cette manière le quater- naire de V Allemagne du Nord, la faune des steppes, presque dépourvu de documents archéologiques, avec les gisements paléolithiques de France. Des foyers soigneusement bâtis, avec peu de cendres dessus, prouvent qu'il avait encore peu de bois; des enclumes couchées dans des éclats de silex et entourées de marteaux nous révèlent les ateliers des habitants ; des coquilles ne se trouvant que dans les couches tertiaires de Mayence indiquent des relations commerciales des chasseurs de Renne. Les dessins représentent le Cheval, l'Hémione, le Mammouth, le Renne, un poisson et des orne- ments. » Dans la couche du Cerf qui est au-dessus de celle du Renne, il y avait encore 6000 silex taillés, mais aussi des pierres polies et des poteries gros- sières; les autres objets sont faits du bois et de l'os du Cerf élaphe; ils sont tout à fait semblables aux objets de nos habitations lacustres; par consé- quent, ils appartiennent au néolithique. C'est dans cette couche que des restes de 26 squelettes humains se sont trouvés : i4 appartenaient à des adultes et 12 à des enfants; les derniers furent ensevelis soigneusement avec des colliers de serpuleset des silex en mains. Les adultes représentaient deux races différentes : une grande race et une petite race. La hauteur de la grande race dépassait 1600™™, tandis que la petite race atteignait seulement une hauteur de i345™™-i38o"'°; c'étaient àe?, pygmées ou des nains qui sont, d'après les recherches de M. Kollmann à Bàle, les représentants de la race primitive de l'Europe. Ces nains ont été enterrés aussi soigneu- sement que les enfants. Ils étaient d'une constitution très grêle. » Par la succession des faunes, répondant aux âges paléolithique, néoli- thique, du bronze et du fer, ainsi que par la découverte des pygmées fos- siles, trouves pour la première fois en Europe, la station préhistorique du Schweizersbild occupera pour toujours une place importante dans l'étude de la Paléontologie et de l'Anthropologie. » ( 7o3 ) GÉOLOGIE . — Trois coupes géologiques du Congo français. Noie de M. 3Iaurice Barrât, présentée par M. Daubrée. « Chargé par le Gouvernement d'une Mission géologique au Congo français, j'ai concentré mes efforts dans les régions des monts de Cristal et de rOgooué. J'ai remonté ce fleuve jusqu'à Franceville, puis je me suis dirigé en ligne droite sur Njolé, évitant le coude formé par le fleuve, et de là vers les sources encore inconnues du Como et vers Libreville ; dans cette dernière partie du voyage, j'ai traversé le très intéressant massif des monts de Cristal. Ainsi, en cinq mois, de juillet à décembre 1893, j'ai re- levé une coupe en forme de 8, dont la longueur développée est d'environ 2000'"". » I. Coupe de l'Ogooué du cap Lopez à Franceville. — Jusqu'au poste de Lambaréné, les rives sont basses, argileuses, formées de latérite; le Bas- Ogooué est entouré de lacs nombreux et de canaux enchevêtrés; vers le sud, il se déverse en partie dans la grande lagune Ncomi; vers le nord, une digue basse, argileuse, le sépare à peine, à la saison des pluies, du Ramboé et de l'estuaire du Gabon; l'Ogooué possédait donc, à une époque relativement récente, un delta large d'au moins 200*"°. A Lambaréné, ap- paraît un premier pointement granitique entouré de quelques roches mé- tamorphiques, puis le pays redevient plat jusqu'à Samkila; des strates horizontales affleurent au bord de l'eau : ce sont des phyllatles, des schistes siliceux ou ampéliteux que nous retrouverons pins loin. » Près de Njolé, le faciès métamorphique s'affirme, et, en même temps, commencent les rapides. M. Michel-Lévy, qui a bien voidu me donner, en cette étude délicate, l'appui de sa haute compétence, a retrouvé dans les roches de l'Ogooué les mêmes phénomènes de métamorphisme qu'il avait rencontrés dans les schistes de Saint-Léon ; la série est même plus com- plète. Ainsi, on voit des schistes purement chloriteux et sériciteux devenir micacés et même feldspathisés au contact du granité, qui, lui-même, est modifié par endomorphisme en dissolvant les débris des schistes voisins. Mais, en outre, on trouve tous les équivalents de ces roches dans les séries quartzeuse et marneuse. » IjCs premières roches stratifiées marquent une pente très accusée vers l'est; les filons de quartz blanc et d'hématite sont nombreux, puis, les schistes deviennent de plus en plus micacés et quelques filons de pegma- tite apparaissent avec de beaux minéraux; les couches se contournent en G. R., 1894, 2- Semestre. {T. CXIX, M" 17.) 9^ ( 7o4 ) plis de plus en plus pressés, et, enfin, décrivent un grand synclinal pour venir s'appuyer contre le massif granitique du Lopé. )) Le plateau de l'Okanda est formé par un banc de quartzite oligistifère, compris entre deux massifs granitiques, puis s'étend jusqu'à la chute de Boue, un synclinal de roches non métamorphiques, comprenant des phta- nites surmontés de schistes argileux et d'arkoses à éléments fins et à ci- ment calcaire; près de la chute de Boue, les tranches redressées de cette formation sont recouvertes en discordance par une brèche granitique et par une seconde arkose à gros éléments. » Les granités de l'Ogooué sont pegmatoïdes, syénitiques, amphibo- liques par places et se réduisent parfois à du feldspath compact. Au delà de la chute de Boue, on voit affleurer des phtanites et des schistes ampéli- teux, identiques à ceux du bas Ogooué et légèrement ondulés. Le fleuve est divisé en biefs navigables par des barrages granitiques. » Près du poste de Lastourville, une coupe montre des dolomies méta- morphisées à leur base par le granité et interrompues en leur milieu par des lits de schistes et de phtanites. » Ces roches dolomitiques passent par degrés insensibles au quartzite veiné, variété de phtanite qui forme la chute de Doumé; puis ce sont en- core, jusqu'à Franceville, des couches alternées de phtanites et de schistes, faiblement ondulées, avec des pointements granitiques de loin en loin. L'arkose fine prédomine dans le haut Ogooué, percée de pointements de diabase ophitique, et surmontée, vers Franceville, d'un psammite rouge au-dessus duquel s'étend le grès blanc, tantôt en bancs horizontaux for- mant plateaux, tantôt décomposé en sable et soulevé par le vent en dunes de 200" ou 3oo™ : c'est le pays des Batékés, le plateau africain dont les points ménagés par l'érosion atteignent 800™ d'altitude. » II. Coupe de Franceville à Njolé. — Ces grès blancs, sans fossiles ni plantes, apparaissent surtout dés qu'on s'écarte du lit du fleuve, et nous allons les rencontrer presque constamment, s'étendant en transgression, jusque sur les sommets de la prétendue chaîne côtière. Toujours horizon- taux et découpés par l'érosion, ils montrent au fond des vallées un sub- stratum généralement granitique; parfois, ils sont interrompus par des cassures, remplies de diabase ophitique. » Puis ils deviennent de moins en moins puissants, et dans le bassin de l'Ofoué les phtanites réapparaissent, formant la base des monts Désousa. Enfin, dans le bassin du Lélédi, on retrouve le granité et le faciès méta- morphique de l'Okota; et près de Njolé, le bord de la cuvette des schistes ( 7o5 ; ampéliteux et phtanites du bas Ogooué, attaqué par le métamorphisme. » m. Coupe de Njolé à Libreville par les monts de Cristal. — Dans la partie de notre itinéraire qui est dirigée sud-nord, nous avons assisté au passage du faciès métamorphique de Njolé au faciès granitique franc qui carac- térise les monts de Cristal (sommets de i5oo™). Le granité, qui présente une variété singulière, presque exclusivement quartzeuse, fort répandue dans le Haut-Como et justifiant le nom de la chaîne, se mélange à d'autres roches, diorite, norite, etc., dont quelques échantillons ont malheureuse- ment été perdus dans le combat de la rivière Assangou; au milieu du magma granitique, apparaissent aussi parfois des lambeaux de schistes au maximum de métamorphisme. Cette énorme masse rocheuse s'étend sans interruption, sur une longueur de 80'"", jusqu'au mont Anengué-Fall. Sur la bordure extérieure du massif, nous avons retrouvé seulement les arkoses compactes à ciment calcaire du Haut-Ogooué, pendant vers l'Océan. Puis viennent des grès ferrugineux calcarifères horizontaux, qui reposent en discordance sur les précédents, et, après la région saumàtre de l'Ekoy, sorte de plage quaternaire soulevée, accident d'estuaire purement local, le calcaire fossilifère de Libreville, en strates horizontales, qu'un oursin voisin de V Echinobrissus pseudo-minimus de M. Gauthier, et un Inocérame voisin du Labiatus, permettent de rapporter au ïuronien. » GÉOLOGIE. — Dernières recherches géologiques dans l'Altaï. Note de M. Vénukoff, présentée par M. Daubrée. c( Une expédition scientifique a eu lieu, cette année, dans la région de l'Altaï. Elle avait pour but l'exploration des mines de charbon qu'on trouve en abondance dans différentes parties du pays, mais surtout aux bords du fleuve Tom. Les professeurs Inostrantzeff, de Saint-Pétersbourg, et Vénu- koff, de Riew, accompagnés de l'ingénieur des mines Pletner, se rendirent dans la contrée houilleuse et y passèrent tout l'été. Ils y trouvèrent des couches de bon charbon, dont l'épaisseur dépasse 4™. et cela à une distance de 55'*" à 80'""" du chemin de fer transsibérien qui est en construction. Un peu plus loin, sur le même chemin, ils découvrirent des dépôts de houille, encore plus puissants et surtout avantageux pour l'exploita- tion ; car les couches sont à peu près horizontales et se trouvent tout près du fleuve ('). » (') MM. Inostrantzeff et P. Vénukoff sont actuellement de retour à Saint-Péters-s bourg; ils ont voyagé par le chemin de fer depuis Omsk, par Zlatooust et Samara. 7o6 PHYSIQUE DU GLOBE. — Mouvements de rotation observés dans une ascension aérostatique. Note de M. Vénukoff, présentée par M. Faye. « Deux officiers russes, MM. Naïdenoff et prince Obolensky, ont fait un voyage aérostatique aux environs de Varsovie. Ils ont monté d'a- bord presque A'erticalement jusqu'à la hauteur de looo™; puis le ballon s'est dirigé vers l'ouest-sud-ouest et s'est élevé à la hauteur de i5oo™. » On a alors jeté un peu de lest et on a atteint i70o™-i8ao™, après quoi le ballon, continuant à monter, a décrit un arc de spirale ascendante, dont la projection horizontale a eu 3*"" de diamètre. On est arrivé ainsi à la hauteur de 3700™; quand on a commencé à descendre, on a décrit de nou- veau une spirale, cette fois descendante et dans le sens inverse de la première. Dans les régions basses de l'atmosphère, la descente a été presque verti- cale. Les conditions générales atmosphériques étaient telles que le ballon a parcouru, pendant six heures de voyage, à peine 16'*" vers le sud-ouest; c'est-à-dire que l'air était calme, à l'exception d'une région à une altitude de 1700™- 1800™, où l'on rencontrait une espèce de mouvement tourbil- lonnaire, d'ailleurs peu violent. » M. Léopold Hugo adresse une Note : « Sur le symbolisme de la sphère à méridiens chez les anciens Perses. » M. L. Labaume ailresse une Note : « Sur les taches solaires ». A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. ERRATA. (Séance du b octobre 1894-) Note du général A. de Tillo, Magnétisme moyen du globe, etc. : Page 598, ligne 7, deuxième colonne des inclinaisons, au lieu de 1892, lisez 1842. Même page, ligne lo, première colonne des inclinaisons, au lieu de 62', 8, lisez 68°, 8. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLAHS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliôremenl )o Dimanche. Ils fonnoiit, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Doux Tables, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix -L ( Huniebe. , 1 Gimct. Toulouse ' . ( Privât. , Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligcon. . \ Giard. Valenciennes l ^ I Lemailre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. Bucharest. chez Messieurs : i Feikenia Caarclsen ' et C-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C*. Dames. l'riedlander et fils. Mayer et Miiller. "Berne ' Schmid, Franckc et I C". Bologne Zaniclielli. Ramiot. Bruxelles ' Mayolezct Audiartc. 1 t.cbégue et C''. i Haimann. \ Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BelletC". Christiania Cammerineycr. Conslantinople. . Otto Kcil. Copenhague Hôst et lils. Florence Lœscher et Seebei-. Gand Hoste. Gênes Beuf. Cherbuliez. Genei'e . ' Georg. Stapelmolir. Belinfante frères. Benda. / Payot. Barth. \ Brockhaus. Leip:ig • Lorentz. Max l$(ibe. Twietmeyer. ( Desoer. I Gousé. La Haye. . Lausanne.. \ Liège. chez Messieurs : . Dulau. Londres Hachette et C". 'Nutl. Luxembourg. ... V. Biick. / Libr. Gulenberg. Madrid Capdcville. j Gonzalés e hijos. ' F. Fc. Milan * Dumolard frères. I Hœpli. Moscou Gautier. I Furchheim. ^'aples Marghieri di Gius. ' Pellerano. , Dyisen et Pfeiffer. Netv- iork , Stechcrt. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'- Palernie Clauscn. Porto . Magalhaés. Prague Rivnac. ftio-Janeiro Garnier. _ 1 Bocca frères. Rome , ( Loesclicret C". Rotterdam Kramcrs et (ils. Stoclholm Samson et Wallin. -, „ , , , Zinscrling. S-Petersbourg..^^^^^^^ I Bocca frères. Brero. j Clausen. ( RosenbergctSellier Varsovie Gebelhner et Wold Vérone Drucker. l l-'rick. Vienne À _ , . „ ' Gerold et C". Zurich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1»' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4^; i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 1 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4"'; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. .\. DEBBtset A.-J.-J. Solibr. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les .lométes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières Tasses, par M. Claude Bermard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences our le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSS*), savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règne urganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Brons. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 17. TARÏ.E DES ARTICLES. (Séance • 1170 priorité, au sujet des procédés de désin- M- Edw. Pynciiox adresse une Note relative fection par les vapeurs de formol ' (ii.f| à l'emploi des explosifs pour la propulsion M. Ed. Schneidkr adresse un Mémoire in- | des aérostats 6-0 tituK' : « Hypothèse cosmogonique alo- CORRESPOI\DAI\CE. M. C. Fl.\M5IA1!I0N. - Sur les pôles de ro- tation de Vénus 6-'J M. A. DE Saim-IjErmatn. ~ Variation de ) l'eau dans un bassin communiquant avec ' un i)ort à marée 1673 M. H. Pellat. — Force agissant à la sur- • face de séparation de deux diélectriques, i'7'i M. U. PicTET. — Recherches expérimentales sur le point de congélation des différents mélanges d'alcool et d'eau 67s M. R. Metzxer. — Etude des combinaisons de l'anhydride fluorhydrique avec l'eau.. 683 M. R. Varet. — Recherches sur les sulfates mercuriques 6S'| M. H. Raubigny. — Le vermillon d'anti- moine n'est pas un oxysulfure 6S7 M. H. CRUSSE. — Nitrosalicylates de bismuth. tif|u M. Bordas. — Glandes salivaires des Apinœ. 6ci 3 Errata M. Decaux. — Sur une chenille inédite, dé- vorant les feuilles et les fruits du figuier, dans l'arrondissement de Pugel-Théuiers. . 690 M. L. Maquenne. — Sur le mécanisme de la respiration végétale 697 M. Nl'esch. — La station du Schweizersbild. 700 M. M. Barrât. — Trois coupes géologiques du Congo français 700 -M. VÉXUKOFF. — Dernières recherches géo- logiques dans l'Altaï 700 .M. VÉNUKorr. — Mouvements de rotation observés dans une ascension aérostatique.. M. LÉOPOLD Hugo adresse une Note : « Sur le symbolisme de la sphère à méridiens chez les anciens Perses » 706 .M. L. Labaume adresse une Note : « Sur les taches solaires •■ 706 706 70t, PAKIS - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET PILS, Quai des Grands-^Vususiins,' 55 Le (Jetant : Gauthier-Villars. ,. ^ • .. ^; ■^ ,. \ • ■ -■- aj j; I • ir. • t ■ t t. ' -r, I ^ — ■— ,-5

  • s V ^ O ^. :5 3 if! ïj -i; _j _:; ^ tù tj vz.~ ^ Jx 'z TT - — r- ■_- "^ ■:: c "- — ~ -- s '' - '^ O o U « .j; i-' •- .ris./=-ij = ?■ I «"■^o"S«J~h.^ oaJÏÏ-T3-S«J-'W) 5-s«J?5■•:- Oï3u«-o-aoo2îf^ -r -z « o iti"I: i^ PiP ilm lï i-^ |:^i'%| ^ il i Mil . lîtf :^:tli|i n -5 i,S-^: 1^1^-1.3=3^ S Cl. . c = = •- 3 2 - i; ïï " S p - -n = =. n fer.» " ;7-£.2 =■< ra- f- ^ " • = — : 2=xioo = ~^''s; ;:" = =■=: 2. ■^^£"' = ►1 J?- =-c5 -a s 'J'%0 n-_T3^So-3go5-S"5-=.--a = 2aS-'ï2:= -=i§3 |g.g|<.î:|ii: ii^ïIIb'!-^ ^Jil^isiH isri^igi^=o|=-^.sfssj„^: 4g|i?:.|a= fi; n> Is^-o^-^ëBS ^:s-=:s-H|»'gi ;^l|sg=-^?? ^;s«tg'-?s-^2^oi-g?^li-^: E|^5-„l-";:g ?^iir.i^"3s2o gisi^-siii. i-s-i.:s-a:g :sL^?.? = ^isoig..o^tigg „So„? = ?^.r^ t/î c o , ^STd-o; „5tn ri c^ c£ =S"' g -S Ko; 5 g z°-3 ^.g "' S 4î o ° ,7-- s S-= caÏ c^S " c^« -^ --3 j£ «"^^J^g^gJ ~ S-o r.---" <» r..S o. -.^-n *" u o ;rf- • g 2 „; 2.- g p-S ^ "^S --t^ ^ c -;:-2 J. >^ 2-5;'2 :;- ^ -■ s ^ "" ?.o f <' 30.*««*'