^W^'^y^ 7 Uôf f ibrarn of tljc gTuseuin OF COMPARATITE ZOOLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. iFounSeli 1)5 piibatc subscrfptfon, l'n 1861. Deposited by ALEX. AGASSIZ. ^I^'X N9V27t894 1894 '^01^9 SECOND SEMESTRE. COBIPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR Ml?l. liES SECRÉTAIRES PERPÉXUEI^S. TOME CXIX. ÎVM8 (29 Octobre 1894). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉA.NCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ^1894 RÈGLEMENT RELATIF AIX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 18G2 et 24 mai 1875. I-es Comptes rendus hebdomadaires des sceances de fAeade'mie se composent fies extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentes par des savants étrangers à l'Académie. tUiaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. .\rticle 1^'. — Impressions des travaux de l'Académie. I,es extraits des Méii oires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite j)ar leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. T>es Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les (lorresponilants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris j)art désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance lenante, des Notes sommaires, ilont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicifc en rien aux droits (ju'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Dscours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. AuTiCLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou ( orrespondantsde l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pajjes requis. Le Membre qui (ait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font iiour les articles oïdinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, le jeudi à 10 heures du matin; faule d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \q Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. AuticIe 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de pl.mches. I^e tirage à part des articles est aux fr.iis des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Ra|)|)orts el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative lait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Rcgieinent. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. N0V271894 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 29 OCTOBRE 1894, . PRÉSIDENCE DE M. LŒ.WY. MEMOIRES ET COMMUIVIGATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Vérifications expérimentales de la théorie des déversoirs à nappe noyée en dessous ou adhérente : vérifications relatives aux pres- sions; par M. J. BoussiNESQ. « I. Le même grand Tableau de la page 76 du Mémoire cité ( ' ) contient d'autres résultats d'observation, notamment au sujet de la pression maxi- mum, que j'appellerai P, dans la section contractée (ou plutôt au-dessus du sommet des filets inférieurs), et touchant l'altitude, que j'appellerai A^, des points à pression nulle dans la même section. Comme, pour déterminer un peu exactement les valeurs théoriques de ces quantités, il faudrait avoir, en fonction de N', ou de N, ou de «^, ou de ^'0, la valeur (8) de k et, par suite, celle de c , inconnue jusqu'à présent, nous nous bornerons à l'ap- (') Voir le précédent Compte rendu, p. 663. Je profite de l'occasion pour corriger une erreur qui s'est glissée à la dernière ligne de la p. 666 : au lieu de « inférieure », il faut y lire « supérieure ». C. R., 1894, 2- 5emei«re. (T. CXIX, N» 18.) 9'^ ( loS ) proximation que donne l'hypothèse /c = A„. En tirant l'expression de/? en- fles deux formules (i), et procédant ensuite comme à la fin du n° II de ma première Note sur les déversoirs (du 4 juillet 1887, Comptes rendus, t. CV, p. 17), il viendra, pour calculer lejnaximum P et son altitude H —\ -t- rcos[i, les deux formules P i — k'ii' .. /An i — A-/(2\ï l") pgh (i — c) ' I — k \2 H c ,1 — X^rt- / kii i — k-n'' /( ( I — c ) 1 — c 1 — A \ 3 I — A- » Quant à'Taltitude h^^ -c -i- z cos,{i des points où p ^ o, on trouve assez facilement , en annulant l'expression de p transformée par la substi- tution à z de sa valeur en /?„, et après avoir chassé la racine évidente s = •/) relative à la surface libre supérieure, l'équation du second degré (2)) 7.- — 2( — — kii' — ')^ + ('~"'H,' - k n-) = o, ou y. = ~7~- , _.• Or la racine à employer ici de celte équation en a, savoir, celle qui, dans le cas de «-^i ou de la nappe libre, correspond à la surface inférieure Afl = e et par conséquent s'annule, est -P«= » L'autre^ racine de (24), plus petite, et toujours finie comme la pre- mière, se réduit, pour /^^ = i, à — (1 — k)(^i -\- k). Elle n'est jamais utili- sable, ou ne donne pas de valeur de /«„ supérieure à i; car, pour devenir positive, elle devrait passer par zéro, ce qui exigerait, d'après (23), que l'on eût (1 — «■)(! — k^n^) = o, c'est-à-dire i — k- n- = o, hypothèse im- possible qui annule l'épaisseur n de la nappe. )) II. En faisant /■ = k^ dans (24) et (22), puis attribuant à k„, rr, c les valeurs qui figurent aux Tableaux précédents, on trouve, jusqu'aux limites où disparaissent /(„ et P : o,5o 0,60, o,2i63 0,3458, 0,3410 o, i52r 0,2445 0,4970. *„== 0,275 0,3 0,325 0,35 0 , 4o 0,45 h ~ 0 , 390 I o,3644 0,3368 0, 3071 0,2402 0, 1608 p 0,0773 0,0873 0,0982 0, I 102 o,i382 0, 1728 u _ /l 0,5543 0,5386 0,021 4 0 , 5026 0,4592 0 , 4o64 N'=- -1,8116 — 1,3264 —0,9534 —0,6607 — o,238i 0,0455 ( 7''>9 ) » Pour faciliter les comparaisons, nous y avons joint les pressions rela- tives N' sous la nappe au niveau du seuil. » Les deux ou trois premières colonnes verticales du Tableau se rap- portent, comme on sait déjà, aux nappes adhérentes, chez deux desquelles M. Bazin a trouvé environ o,o5 à 0,07 pour rapports de P à çgh, et, respectivement, o,36, o, 5i pour rapports de /?« et de H à h : l'accord est suffisant, vu la difficulté des observations, vu aussi la grande étendue relative des variations de p (pouvant aller jusqu'à 2pg^A) dans l'intérieur de la section contractée, et eu égard encore à la substitution, seulement approximative, que nous avons effectuée, de k„ à X-. Toutefois, le cas plus précis delà nappe libre (Comptes rendus, t. CXVI, p. 149; 19 juin ^^9^) ayant déjà paru donner une valeur théorique du rapport de H à /i un peu trop forte (o.S^ au lieu de o,34), il y a lieu de remarquer qu'elle l'est éga» lement ici (o,55 environ au lieu de o, 5i). » Les colonnes suivantes concernent les nappes noyées en dessous et spécialement celles dont il est fait mention au grand Tableau delà page 76 citée. Les rapports observés de h^ à A sont inférieurs, de o, 01 ou de 0,02. à leurs valeurs théoriques, et ceux de P à p^A, d'abord inférieurs, de 0,01, pour les valeurs deN' les plus faibles, puis égaux pour les moyennes, et, enfin, supérieurs, de 0,02 à o,o3, pour les plus fortes : écarts ne dé- passant pas ceux auxquels permettaient de s'attendre les raisons données ci-dessus. » De part et d'autre, c'est sensiblement pour une même valeur de N', peu différente de 0,12, que le point de pression nulle, s'abaissant de plus en plus, atteint le bas de la nappe, puis disparaît, et encore pour une même valeur de N', égale environ à o,5o, que le point de pression maximum at- teint, lui aussi, à la suite du précédent, le bas de la nappe, pour s'évanouir à son tour (' ). (') Il y a aussi accord suffisant entre le Tableau théorique ci-dessus et les quinze valeurs expérimentales données dans le Tableau de la page 72 du même Mémoire de M. Bazin, pour les nappes produites avec abaissement maximum du niveau d'aval, valeurs concernant dix des rapports de //(, à h et cinq des rapports de P à pgh. Seulement, les valeurs de N' n'y figurent pas et devront se déduire, comme on a dit plus haut en note, d'une formule empirique. Il y figure uniquement les valeurs de N; ce qui, on le verra au numéro suivant, ne revient pas tout à fait au même, car les pressions ne varient pas suivant la loi hydrostatique immédiatement au-dessous de la section contractée. De plus, les deux limites (o,o4, 0,09) obtenues comme compre- nant entre elles cinq autres valeurs du rapport de P à p.gh, qui ne paraissent pas avoir ( 7IO ) )> III. L'hypothèse de la fluidité parfaite, inévitable, à ce qu'il semble, pour arriver ici à un résultai, paraît constituer, dans le cas des nappes novées en dessous ou adhérentes, la j)lus grave im|)erfection de notre théo- rie. En effet, la masse liquide que \e frotlement inlérieurïail tourbillonner sous la nappe, emprunte son mouvement aux couches inférieures de celle-ci et réduit leur vitesse V„, tandis que, d'autre part, ses propres forces centri- fuges, dirigées vers le haut, ne permettent pas à la pesanteur de rendre la pression croissante avec la profondeur e — y, sous la section contractée, autant que l'indique la loi hydrostatique : double cause de perturbations, surtout locales, il est vrai, mais dont un effet est évidemment, par la dimi- nution imposée à V^, de porter le rapport de la vitesse superficielle V, à la vitesse maxima Vo un peu au-dessus de sa valeur théorique ^' ('). • » On conçoit aussi que, dans les nappes à courbure très forte et très ra- pidement variable, comme les nappes adhérentes, les divers fdets s'éloignent plus que dans les autres du parallélisme, sur la section presque verticale que nous appelons contractée : d'où un nouvel écart d'avec la théorie, au- quel tient probablement, dans ces nappes, l'existence d'une chute superfi- cielle h — /i' = (i — R)A un peu plus grande que dans les autres, avec un accroissement corrélatif de la vitesse V, et de son rapport à ¥„, dés lors en pu être mesurées individuellement avec quelque précision, sont un peu faibles, eu égard aux valeurs de N constatées : ce qui doit tenir à quelque cause perturbatrice encore inconnue. (') Au contraire, dans la nappe libre, les filets inférieurs ne sont pas sensiblement plus ralentis par l'air conligu que les filets supérieurs. Aussi le rapport des vitesses respectives V], Vo de ceux-ci et de ceux-là n'j- excède-t-il guère k\ En eflTet, ce rapport a été trouvé par M. Bazin égal à j^ =rro,5o25 sur la section passant par le sommet des filets inférieurs (Mémoire cité du numéro de novembre 1891 des Annales des Ponts et Chaussées, Tableau de la p. 67), taudis que la valeur de /.■ la plus appiochée que j'aie obtenue pour les mêmes nappes, dans ma Note du 19 juin iSgS {Comptes rendus, t. CXVI, p. 1417 et iSaa), est 0,46854 -1-0,2027 X o,o85r=o,4858, ou moindre seulement de 0,0167. Le déficit du résultat théorique, savoir, trois cen- tièmes environ de la valeur, peut être dû en majeure partie à la petite influence, né- gligée dans nos calculs, des vitesses d'amont, qui sont moins faibles pour les filets supérieurs que pour les filets inférieurs, et qui tendent ainsi à accroître encore quelque V, peu le rapport — • Vo J'avais oublié, dans mes Notes de juin iSgS, de mentionner cette vérification assez intéressante de la théorie. ( 7" ) excédent encore plus sensible sur k, excédent pouvant atteindre peut-être jusqu'à un cinquième de la valeur. » Mais on voit que ces quelques imperfections n'empêchent pas la théo- rie d'esquisser fidèlement l'allure des phénomènes compliqués de l'écoule- ment par déversoir, jusque dans leurs détails, qu'elle a d'ailleurs fait pré- voir ('), et même de calculer les plus importants d'entre eux avec une précision satisfaisante. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur i existence, dans les végétaux, de principes dédoublahles avec production d'acide carbonique ; par MM. Berthelot et G. André. « Dans le cours des études que nous poursuivons depuis plusieurs années snr la formation par les végétaux des principes immédiats constitu- tifs de leurs tissus, nous avons observé divers faits qui intéressent le mé- canisme chimique de la respiration végétale, ainsi que les méthodes em- ployées aujourd'hui |)our doser certains de ces principes. Il s'agit de la formation de l'acide carbonique et de l'absorption de l'oxygène par les feuilles des plantes, sujet si souvent traité par les physiologistes et les chimistes. Nos observations ont été dirigées essentiellement par le dessein de séparer les phénomènes chimiques proprement dits des phénomènes biologiques, » Nous demandonsla permission de rappelerd'abord nos premiers résul- tats pour mieux faire comprendre l'intérêt des nouvelles expériences. Dans un Mémoire présenté à l'Académie l'année dernière et publié complète- ment dans les Annales de Chimie et de Physique(j^ série, t. II, p. sgS), nous avons établi, entre autres résultats, que les feuilles de diverses plantes, (') Tels sont, par exemple : l'existence d'une contraction inférieure sensible et une valeur approchée de son maximum; le fait que les plus fortes vitesses se produisent, en général, au bas des nappes déversantes et non à leur superficie ou à une petite profondeur au-dessous, contrairement à ce qui arrive partout ailleurs dans les cou- rants liquides à lit découvert; cet autre fait, que, dans les nappes noyées en dessous ou adhérentes, le coefficient m de débit est presque uniquement fonction de la pres- sion relative N ou N' exercée sous la nappe, quand les vitesses d'amont sont négli- geables; enfin l'existence et la valeur approchée d'un maximum positif sensible de la pression, dans l'intérieur de la plupart des nappes. ( 7'2 ) chauffées entre loo" et iio° dans un courant d'hvdrogène, dégagent une certaine proportion d'acide carbonique, qui s'élève jusqu'à 0,7^ centièmes. Ce dégagement est indépendant des phénomènes inologiques, en raison de la température à laquelle il s'accomplit. 11 est également indépendant de la présence de l'oxygène et démontre l'existence dans les feuilles âe prin- cipes immédiats susceptibles de se décomposer facilement en développant de V acide carbonique ( ' ). )) Si l'on répète ces expériences en présence de l'air, c'est-à-dire de l'oxygène, toujours entre 100° et 110°, on obtient des doses d'acide car- bonique qui s'élèvent jusqu'au double de celles formées en l'absence de l'oxygène : phénomène qui démontre l'existence dans les feuilles de prin- cipes oxydables, susceptibles d'être altérés par l'air, avec une formation propre d'acide carbonique, correspondante à cette nouvelle réaction. » Le rapport entre l'acide carbonique produit et l'oxygène absorbé a été mesuré dans une série spéciale d'expériences. On a reconnu que l'oxy- gène ainsi absorbé surpasse constamment celui de r acide carbonique et neal s'élever, dans certains cas, jusqu'au double et même au triple : ce qui at- teste encore l'existence de matières très oxydables dans les feuilles, les produits étant susceptibles de s'accumuler dans certaines conditions, indé- pendamment de l'acide carbonique exhalé, parce que l'absorption de l'oxv- gène et la génération de l'acide carbonique ne sont pas liées chez les végé- taux par un cycle semblable à celui qui caractérise les animaux supérieurs, et tel que l'être vivant reprenne un état final sensiblement identique à son état initial. » C'est sur la formation purement chimique de l'acide carbonique, par suite du dédoublement de certains principes immédiats, que roulent nos nouvelles expériences. » Elles ont été exécutées sur les feuilles des végétaux, celles du lierre notamment, séchées à l'étuve à 110°, puis réduites en poudre fine et chauffées au bain d'huile (maintenu à 120" ou i3o", afin d'écarter toute surchauffe locale), avec une solution aqueuse d'acide chlorhydrique, ren- fermant 12 pour 100 environ de cet acide. On opère dans une atmosphère d'hydrogène et l'on renouvelle à mesure le liquide qui distille. Ces condi- tions sont celles de la production bien connue du fiirfurol, dont le dosage (') Voir aussi notre Mémoire Sur les carbonates dans les plantes vivantes (An- nales de Cldniic et de Physitjiic, 6" série, t. X, fails signalés à la p. loi). ( 7i3 ) est réputé correspondre à celui des sucres renfermant t atomes de carbone et des principes qui en dérivent. » Or, nous avons reconnu que la réaction qui se manifeste donne nais- sance à un développement continu d'acide carbonique. Celui-ci n'apparaît qu'au bout de quelque tem|)s; il se produit peu à peu, pendant un certain nombre d'heures, pour diminuer ensuite, sans s'arrêter complètement. La dose totale que nous avons ainsi recueillie surpassait trois centièmes du poids de la matière mise en expérience; dose qui paraîtra considérable si l'on remarque que chaque molécule d'acide carbonique résulte de la décom- position d'un hydrate de carbone, ou principe analogue; en supposant que ce principe contienne 24 ou 36 atomes de carbone et produise i molé- cule d'acide carbonique, le poids de ce dernier composé obtenu répon- drait à 25 ou 38 pour 100 du poids total de la feuille sèche mise en expé- rience, chiffres qui montrent toute l'importance de cette production. » Rappelons qu'elle s'accomplit en l'absence de l'oxygène, dont l'in- fluence en augmenterait sans doute la proportion. » On peut s'en rendre compte, soit en admettant l'existence de composés analogues auxéthers carboniques des hydrates de carbone; soit, et plutôt, par la constitution acétonique de certains de ces hydrates, et des corps, tels que l'acide lévulique, engendrés par leur transformation. )) Ija production de l'acide carbonique est d'ailleurs simultanée avec celle de ces acides humiques, développés sous l'influence des acides éten- dus et que nous avons déjà eu occasion d'étudier ( ' ). » L'acide C"*H"*0', notamment, renferme un excès d'hydrogène, tel que la production d'une molécule d'acide carbonique, nécessaire à la for- mation de 2 molécules de cet acide humique, répondrait à la destruction de douze fois environ son poids d'hydrates de carbone ; c'est-à-dire de près de 4o pour 100 du poids de la matière végétale pour 3 centièmes d'acide carbonique produit. Ce ne sont pas là des chiffres négligeables. » Tout ceci nous conduisait à opérer, non plus sur les feuilles, agrégat de divers principes, mais sur des principes immédiats, uniques et définis. Une première expérience, exécutée sur le sucre de canne chauffé avec l'acide chlorhvdrique à 12 centièmes, dans les mêmes conditions, a en effet fourni également un dégagement lent et progressif d'acide carbo- nique, accompagné par du furfurol (et des acides humiques). Quoique les (') Annales de Chimie et de Physique, 6= série, t. XXV, p. 4'o. ( 7i4 ) doses ainsi obtenues en quelques heures avec le sucre n'aient pas sur- passé un centième, cette observation n'en montre pas moins que les corps observés, acide carbonique et furfurol, peuvent se produire avec les sucresà 1 2 atomes de carbone et leurs dérivés. » Pour éclaircir ces questions, nous avons entrepris toute une série de recherches sur les divers hydrates de carbone renfermant 5 et 6 atomes de carbone (ou des multiples), ainsi que sur l'acide lévulique et ses ana- logues. Il est facile d'en concevoir la grande importance, soit pour déter- miner la connaissance de la constitution véritable de ces hydrates et prin- cipes immédiats congénères, soit pour préciser la nature des réactions chimiques accomplies dans la respiration végétale. » L'étude chimique de la fermentation alcoolique des sucres y puisera sans doute quelque lumière. En tous cas , la formation naturelle des ])rincipes immédiats des végétaux avec excès d'hydrogène est corrélative de celle de l'élimination d'une portion de l'oxygène de ces derniers, sous forme d'acide carbonique. » Nous poursuivions l'étude de ces problèmes. » MÉCANIQUE ANIMALE. — Dcs moiuements que certains animaux exécutent pour retomber sur leurs pieds, lorsqu'ils sont précipités d'un lieu élevé. Note de M. Mare y. « Dans les études que je poursuis à la Station physiologique sur la loco- motion des animaux, il est certains phénomènes que l'œil n'a pas le temps de suivre et dont il est parfois difficile de comprendre le mécanisme. De ce nombre est l'acte par lequel un animal qu'on laisse tomber d'un lieu élevé s6 retourne, s'il y a lieu, de manière à retomber sur ses pieds, afin d'amortir les chocs au moment de l'atterrissement. Il est un dicton popu- laire d'après lequel un chat retomberait toujours sur ses pattes. J'ai pu véri- fier que le même phénomène s'observe sur d'autres espèces d'animaux, le lapin et le chien, par exemple. » Cet effet a quelque chose de paradoxal au point de vue mécanique, attendu que ces animaux, libres dans l'espace pendant leur chute, manquent de point d'aj)pui extérieur pour effectuer ce retournement. Quelques personnes ont pu croire que l'animal, au moment où on le lâche, prend appui sur les mains de la personne qui le tenait suspendu. ( 7'5 ) D'autres ont supposé que, par des actes brusques, l'animal trouvait un appui sur la résistance de l'air. » Comme l'œil est incapable de saisir ce qui se passe réellement dans ces cas, j'ai recouru à la chronophotographie pour saisir les phases succes- sives du phénomène. Sur la bande pelliculairc qui se déroule au foyer de l'objectif on obtient une série d'imagesqui, lues de droite à gauche, repré- sentent l'animal à des phases de plus on plus avancées de sa chute et de Fie Chiite d'un clial vue île cùlé. I.a succession des images se lit de droite à gauche et se poursuit de la série a à la série h. son retournement. C'est sur le chat quont été obtenues les deux figures ci-dessus. » Dans la fig. i l'animal est vu décote; il'est vu au contraire suivant son axe longitudinal dans la fig. ■?.. Ces deux séries d'images se complètent l'une par l'autre pour faire bien saisir la nature du mouvement exécuté. >i Disposées en forme de zootrope, ces images reproduisent le mouvement C. R.,1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N» 18.) 9''* ( 7i6 ) de l'animal dans des conditions très favorables, parce qu'on peut donner une assez grande lenteur au phénomène. En effet, si l'on photographie les images à raison de 60 par seconde, on peut les faire passer au devant de l'œil avec une vitesse de 10 seulement à la seconde ; cela suffit pour que le mouvement paraisse absolument continu. Mais alors il est six fois plus lent que dans la réalité, et comme, à chaque tour du zootrope, le phé- nomène se reproduit identique à lui-même, on finit par en saisir tous les détails. » Or ou voit que l'animal, d'abord courbé de façon que son dos soit fortement convexe et dirigé en bas, redresse sa colonne vertébrale et la courbe en sens inverse; en même temps, une torsion se produit suivant l'axe vertébral et le couple résultant de l'action musculaire tend à faire tourner la partie antérieure et la partie postérieure du corps en sens con- traire l'une de l'autre. « Mais la rotation de ces deux moitiés du corps est fort inégale. Elle porte d'abord presque exclusivement sur l'avant-main ; puis, quand celui- ci a tourné de 180° environ, c'est l'arrière-main qui tourne. » I/inspection de ces figures exclut tout d'abord l'idée que l'animal s'imprime un mouvement rotatif, en prenant un point d'appui sur les mains de l'opérateur, car les premières images de chacune des deux séries montrent, que dans les premiers instants de sa chute, l'animal n'avait encore aucune tendance à tourner ni d'un côté, ni de l'autre; sa rotation ne commence qu'avec la torsion des reins. )) Quant à l'hypothèse d'un appui sur la résistance de l'air, elle n'est pas plus admissible, car, en raison du sens des mouvements de l'animal, si cette résistance avait des effets sensibles, elle produirait une rotation inverse de celle qui s'observe. » C'est sur l'inertie de sa propre masse que l'animal prend des appuis successifs pour se retourner. Le couple de torsion que produit l'action des muscles vertébraux agit d'abord sur lavant-main dont le moment d'inertie est très faible parce que les pattes antérieures sont raccourcies et serrées près du cou, pendant que les membres postérieurs, fortement allongés et presque perpendiculaires à l'axe du corps, présentent un moment d'inertie très résistant au mouvement de sens inverse que le couple tend à pro- duire. » Dans le second temps, l'attitude des pattes est inverse, et c'est l'inertie de l'avant-main qui fournit un point d'appui pour la rotation de l'arriéres ( 717 ) » Cette explication, qui m'a été fournie par notre Confrère Giiyou, me iMS «/# i » I I ■■■■^^^^^S:"* v«r«<*^ Cliutc tlu clial me suivant l'axe longiliulinal du corps. semble très simple et entièrement satisfaisante; je le prie de vouloir bien l'exposer lui-même sous sa forme mathématique. » MÉCANIQUE ANIMALE. — Note relative à la Communication de M. Marey ; par M. Guvou. « Au premier abord, ce retournement spontané de l'animal parait impos- sible. On constate, en effet, en comparant la position initiale et la position finale, que chacun des points du corps a décrit une rotation de i8o° autour d'un axe longitudinal, et ce résultat semble incompatible avec le théorème des aires. Mais cette incompatibilité n'existe |)as. La somme totale des aires ne dépend pas seulement, comme celle des rotations angulaires, de la posi- tion initiale et de la position finale; elle dépend aussi des phases intermé- diaires du mouvement. Et, dans le cas considéré, cette somme reste con- ( 7i8 ) stamment nulle, bien que la somme algébrique des rotations soit positive. » Lorsque, en ellet, l'animal, par une contraction des muscles, imprime à son corps un mouvement de torsion, il donne toujours, par l'extension de ses membres, un grand moment d'inertie à la partie qui tourne dans le sens négatif. Il résulte donc du théorème des aires que les rotations néga- tives ont une valeur angulaire moindre que les rotations positives. Admet- tons, pour fixer les idées, que les moments d'inertie respectifs des parties avant et arrière du corps aient pour valeurs I quand les membres sont allongés et i quand ils sont ramenés le long du corps. Lorsque l'animal, ayant contracté les pattes antérieures, donne à la partie correspondante du corps une rotation £2, la partie postérieure tourne d'une quantité négative w telle que l'on ait » Lorsque, ensuite, intervertissant les moments d'inertie par la con- traction des pattes de derrière et l'allongement de celles de l'avanl, il donne à son corps une torsion inverse, c'est la partie arrière qui tourne dans le sens positif de la quantité il, et la partie avant dans le sens négatif de la quantité w. Par suite, la somme algébrique des rotations des deux parties est positive et égale à i2 — co. Le corps est donc venu dans une posi- tion telle que toutes ses parties ont tourné de cette quantité dans le sens positif. » La rotation totale peut ainsi s'effectuer par mouvements différentiels successifs. » MÉCANIQUE. — Observations sur le principe des aires; par M. Maurice Lêvy. « Les expériences de M. Marey ont soulevé, à la dernière séance, cette question : Un chat abandonné à lui-même, les pattes en l'air et sans vitesse initiale, peut-il se retourner sans prendre appui sur la main qui le lâche et alors même qu'il serait dans le vide, en un mot sans le secours d'aucune force extérieure? » Notre Confrère, le commandant Guyou, avec son sens fin de la Mé- canique, a opiné pour l'affirmative. Il donne ses raisons dans une Note présentée ce jour môme à l'Académie, ce qui me dispenserait de donner les miennes s'il n'avait bien voulu m'y engager lui-même. » La question |)osée équivaut à celle-ci : Un système matériel soumis ( 7'9 ) uniquement à la pesanteur et à ses actions mutuelles et partant du repos peut-il s'imprimer à lui-même une rotation autour d'un axe horizontal passant par son centre de gravité, en décrivant constamment une somme d'aires nulle? Ce serait manifestement impossible s'il était assujetti à tourner comme un système invariable. Mais on n'exige pas cela; on exige seulement que la forme finale soit la même que la forme initiale, avec une orientation difFérente. Dans ces conditions il existe un grand nombre de systèmes matériels articulés comme le sont l'homme, le chat et d'autres animaux qui peuvent effectuer le mouvement indiqué. » Pour le montrer, considérons un point matériel partant d'une posi- tion A pour se rendre à une position plus ou moins voisine A', de sorte que, si l'on considère dans l'espace un axe fixe O, l'aire décrite relative- ment à cet axe est le triangle curviligne AOA' en projection sur un plan perpendiculaire à l'axe. Nous compterons cette aire positivement dans un sens convenu. » Si le point décrit une courbe fermée, l'aire décrite est indépendante de la position de l'axe O et égale à l'aire de la courbe fermée en projection sur un plan perpendiculaire à l'axe, cette aire comptée positivement ou négativement suivant le sens du mouvement. Nous dirons, dans le dernier cas, que le point a décrit un cycle négatif. » Considérons à présent un système matériel qui doit se déplacer par lui-même en se rendant d'une position initiale (i) à une position finale (2) où il doit reprendre la même forme que dans la position initiale avec orientation angulaire différente et admettons, pour simplifier le langage, que, s'il se rendait directement et sans changement de forme de la première à la seconde de ces positions, il développerait une quantité de mouvement aréolaire ou, comme nous disons pour abréger, une somme d'aires posi- tive autour d'un axe horizontal passant par son centre de gravité. Il s'agit de voir comment il peut s'y rendre en décrivant, à chaque instant, une somme d'aires nulle autour de cet axe que nous pouvons regarder comme fixe dans l'espace, le mouvement du centre de gravité n'intervenant pas dans la question comme étant indépendant des forces intérieures seules en jeu. » Admettons que certains points du système aient la liberté de décrire des cycles négatifs : j'entends par là qu'ils ont cette liberté non seule- ment par suite de leur mode cinématique de liaisons avec les autres points du système, mais qu'ils peuvent décrire ces cycles en n'utilisant que les forces intérieures qui s'exercent entre eux et ces derniers points. Cela ( 720 ) exige que, pendant que les premiers points décrivent les éléments succes- sifs de leurs cycles, les derniers prennent des mouvements correspondants tels que la somme des aires soit nidle à chaque instant. Appelons l'en- semble des premiers points la partie cyclique du système et l'ensemble des autres, la partie non cyclique. » Ceci posé, le système étant dans la position (i), faisons décrire un cvcle à la partie cyclique du système. Elle décrira ainsi une aire totale négative -- E, dont la valeur ebty?j?e, c'est-à-dire indépendante du mouve- ment du système par rapport à l'axe horizontal jjassant par son centre de gravité. La grandeur E est, quelle que soit la déformation du système, la somme des]uoduils des masses des points qui ont accompli des cycles, par les projections sur un plan vertical, perpendiculaire à l'axe, des aires des courbes fermées qu'ils ont décrites.. )) Pendant ce temps, la partie non cyclique aura décrit une somme d'aires positive + E. » Admettons que la partie cyclique, après l'accomplissement des cycles, par conséquent à partir de la position initiale (i^, se meuve de façon à s'approcher directement delà position à atteindre (2), c'est-à-dire décrive vuie aire positive s <[ E. M Pendant ce temps, la partie non cyclique rétrogradera, c'est-à-dire s'éloignera de la position (2) en décrivant l'aire négative — e. Mais, puis- que ietilo pnr rap- port à cette pression, des différences de pression aux deux extrémités des petites droites ds' et r/5"; il faudra donc que l'on ait d ds' , d ds" , 5> */ —r-~ ds = —, — as ou rtx — h a. ds ds » L'équation de continuité se réduit alors à d'j do di\ o'a MM. Fr. Cr«»tte et Giiirei.li adressent un Mémoire « Sur l'aldéhyde for- mique appliquée à la gnérison de la tuberculose et de la phtisie pulmo- naire ». (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) ( 7^3 ) M. F. Becic adresse une Note, écrite en allemand, sur l'éclairage de la mer. (Commissaires : MM. Cornu, Mascart, de Bussy.) M. F. Becic adresse une Note, écrite en allemand, sur la destruction des carnassiers. (Commissaires : MM. Milne-Edwards, Gaudry, Edm. Perrier.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le premier Volume d'un Ouvrage de M. G. Hinrichs, « Sur la Mécanique des atomes ». Ce Volume estconsacré en grande partie à la discussion des poids atomiques et des méthodes employées pour leur détermination. L'auteur s'appuie sur les valeurs numériques ainsi obtenues pour discuter la question de l'unité de la matière, agitée par les anciens alchimistes ('), et à laquelle les savants modernes sont ramenés aujourd'hui par les théories générales de la Phy- sique et de la Chimie. Ce sujet est jusqu'ici tout hypothétique et les pages que M. Hinrichs lui consacre méritent d'être lues. La Société nationale d'Horticulture de France informe l'Académie qu'elle organise une Exposition internationale des produits de l'horticul- ture et des industries qui s'y rattachent, du 22 au 28 mai iSgS. (Renvoi aux Sections de Botanique et d'Économie rurale.) MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur des problèmes de Dynamique dont les équa- tions différentielles admettent un groupe continu. Note de M. l*. Staeckel, présentée par M. Picard. « En continuant mes recherches sur l'application des méthodes de M. S. Lie aux. équations différentielles de la Dynamique (^voir ma Commu- (') Voir Origines de l' Alchimie, Livre I\' : Les théories, p. 247. Le serpent ËvjoTixv, symbole reproduit par M. Hinrichs. G. R., iSy'i, 1' Senieslre. (T. CXIX, N° 13.) 9^^ ( 724 ) nication précédente du 17 septembre), j'ai trouvé quelques théorèmes inté- ressants. » Un groupe continu G, qu'admettent les /* — i équations différentielles en p^, />,, . . ., p^, e&tjini. Cela résulte d'un théorème général que je dois à M. F. Engel, de Leipzig, qui me l'a communiqué récemment avec une démonstration ingénieuse, théorème selon lequel chaque groupe continu qu'admet un système d'équations différentielles du second ordre jâ=/a(j)',. •••-j;; J. .•••.>-,; ^) (a = 1,2 r) doit être fini. Or on sait que chaque transformation infinitésimale d'un groupe fini G appartient à un sous-groupe de G à deux paramètres, et que, par une transformation ponctuelle, les transformations infinitésimales de ce sous-groupe se ramènent à un de ces quatre types : M, EL âpi ' dp-2 àf àf df àf „ àf àp,' P'àp, àf àf àpi' ' - àpx (0 (3) (4) » Le groupe G devant laisser invariant l'équation ^Uk\àp,,âp-^ = o, on voit aisément qu'il faut exclure les types (3) et (4). Par conséquent tous les sous-groupes de G à deux paramétres sont semblables avec les types ( i ) et (2). » Cela posé, considérons le cas spécial « = 2. Alors les tvpes (i) et (2) sont transitifs. Mais la fonction des forces tt est un invariant du groupe G. Donc nous avons le théorème : » L'équation différentielle en p^ et p^ d'un problème de Dynamique à deux variables, dont la fonction des forces n est pas une constante, ne peut admettre ( 7^5 ) qu'au plus une transformation infinitésimale indépendante de la constante h de la force vive. » Les conditions sous lesquelles existe cette transformation infinitési- male résultent immédiatement du théorème général donné par moi dans la Communication précédente; d'ailleurs elles ont été déjà trouvées par M. O. Staude (Leipziger Bericlite, 1892). » Revenons au cas général. Des calculs assez longs conduisent à ce théorème : » Pour que le système des n — i équations différentielles en p^, p.^, ...,/?„ admettent un groupe continu G^ à deux paramétres indépendant de la con- stante h de la force vive il faut et il suffît quon puisse choisir les variables p ^ , p.-,, . . ., p^de telle sorte que : » 1° La fonction des forces t. dépende seulement de p.^, p^, . . ., pn', » 2° L'expression de la force vive se réduise à une de ces deux formes (A) jf .P. 'P'2éLa{P,,p, Pn)-Jf^' /;-, X dpk dp\^ i2^|-..-..-..->.c,>(y,..^ z-.)??^; *■, ). to,, too et Y sont des constantes arbitraires et on doit prendre i/^^^o pour » Les transformations infinitésimales du groupe G, sont (A) (B) EL, EL dpi dp-i àf df , Of » La démonstration de ces théorèmes sera donnée dans un des cahiers prochains des Mathematische Annalen . » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la différentiati OU des séries trigonométriques. Note de M. RIatyas Lercii. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Hermite.) « Yous m'avez proposé, Monsieur, la recherche de la différentiation des séries trigonométriques, telles que la série classique de Kummer. Pour ( nofi ) répondre à voire question, je considère la série V=a (i) /(or) = ^~sm2^X7:, v = l en admettant que la série suivante (2) ^(a"')= V(r, — r,,,)sin(2v + i).tt:, v = o où (-„ = o, converge uniformément dans un intervalle, je dis que sa valeur donne celle de la dérivée /'(^) par la formule (3) f'ia-) = ^(.v)^^—. » Posons, en effet, g(x) — '^^^ =/?•, (ar). nous aurons ^ff.r^)^lim^(^-c...)^'"^;:;:^"^ v = o et l'applicalion de la formule d'Abel, 2 aji^ = A.,(k, — h^^, ) + A„ h„ où Av = a„-^ a, -h. . .-h a,,. 1 1 11 1 f . 1 7 sin (av -h i).r- , dans laquelle il faut prendre a^ = c,,— r... ,, h,.= — î;^ — — , nous donne ' sin.rT: l'identité :^^i(^) = l"" 2à ^v^. 2 COs(2v + 2).r:: + c„^, • l_ v = o J » Cela posé, soienta?o, ce, deux points compris dans l'intervalle (o . . . i), oi!i la série g, (.r) est uniformément convergente, on aura, d'après un théo- rème élémentaire, / g,{.T)(îx =\im\ ^!^(sin2v.r,7r — sin2va:-„77) + R„ . ( 7^7 ) en posant, pour abréger, r, r^'T,s\n{9.n-^i).rT.j ^n=Cn+i ^-^ do-. J ^, sina:- Or vous trouverez, en intégrant par parties, R _ _ ^"+1 rcos(?-/i + i):riiT _ cos(2» -t- O-rpT " « + i L sina^iTt sin^ou 7rC„+i /" 'C0S(2n -i-l)iC'K.COSûrT. , 2/i + I J , sin'^^Tt ' là la quantité infiniment petite — '^^^^ se trouve multipliée successivement par deux quantités qui restent finies pour n infini, et nous aurons, par con- séquent, limR,, = o, ce qui fait voir qu'on a, avec une entière rigueur, 06 J g,(œ)flx ='^'^(s\n9.^x,-:z — sin2va"o-) =/(x,) — /(.r„), ''" V = 1 ce qui prouve l'exactitude de la formule (3). » .l'applique maintenant le théorème à la série de Kummer ' ^ogT(w) + -log -^^ + [^w - -j[log277-r (i)]= 2^-77^^'" -""'"• n = I la relation (3) me donne le résultat cherché —i — f sinwîi H COSfiP'Tr H- Floç^aTr — r'(i)lsin(P7r r((V) 2 1 C V /J ce = 7 loç — — sin(2n + r)n'7T. Il = 1 » C'ejt, Monsieur, la théorie des quantités Malusténiennes qui m'a con- duit directement à cette formule, et m'a inspiré la vraie voie pour parvenir au résultat général. Il m'a frappé qu'on puisse, à l'aide de cette règle, trouver la valeur de la série N — '^^ — ^, car, les c^ étant éffaux, les diffé- rences c^— c^+, seront nulles, sauf la première c„ — c,, qui est égale à : on aura donc /'(.r)= smixt:—. — ^^ — := — i.d'oii /'(^)^const. — a;, et la constante s'obtient en posant .t =^ ^. J'ai étendu la règle aux autres formes, 7 — cos2va7:T, 7 sinfav — i).tt: et aussi aux séries ^id V ^^ 2 V — I ■' ( 7^8) V — " — [20CT.(ii -h /?)]. Un exemple que j'ai considéré m'a conduit à l'identité suivante ^ r'(M + «) . / , 7:\ ■^- /'l ^ • sm27: ux -+- nx = -. x .^4 r(H-)-/i + l) \ 2/ Slll«Tr\2 n = — 00 et à d'autres formules analogues. Ce sont des théorèmes qui me font une véritable joie et dontije suis redevable uniquement à votre question, à la- quelle je n'ai pu répondre qu'après bien des tâtonnements. » SPECTROSCOPIE. — Sur la constitution de l'arc électrique. Note de M. L. Thomas, présentée par M. Mascart. « La production de franges d'interférences avec la lumière de l'arc montre qu'une région voisine du pôle négatif est sensiblement monochro- matique. En éclairant simultanément une moitié du champ avec l'arc et l'autre avec une flamme chargée de sodium, on reconnaît que les deux séries de franges se raccordent exactement. Le phénomène est donc dij à l'éclat considérable qu'acquiert la vapeur de sodium au voisinage du pôle négatif, relativement aux autres gaz présents. On reconnaît en outre que c'est à partir du pôle négatif que la vapeur se répand dans la flamme exté- rieure. » Il y avait lieu de supposer que cette accumulation au pôle négatif n'est pas particulière au sodium; mais, pour les autres corps, la question ne pouvait être traitée qu'avec l'aide du spectroscope. Or les modifications éprouvées par les raies métalliques dans les diverses régions de l'arc se- raient, d'après M. Lockyer ('), des plus irrégulières, un corps montrant en même temps certaines lignes près du pôle positif, d'autres près du pôle négatif, d'autres au milieu seulement. » J'ai repris cette étude, en ayant égard aux deux points suivants : i" une modification dans une raie ne peut être rapportée sûrement à une région particulière de la source que si, l'image de la soiu'ce étant projetée sur le plan de la fente, le spectroscope fournit pour chaque |)oinl de la fente un spectre linéaire, c'est-à-dire qu'il faut réaliser le réglage aplanc- tique indiqué par M. Cornu dans son beau Mémoire sur les groupes A, B, oc («) Proc. R. S. L., l. XXVIII, p. ^aS. ( 729 ) du spectre solaire, et qui complète si utilement la méthode de M. Lockyer ; 2° pour se mettre à l'abri des modifications si fréquentes de l'arc, il con- vient de réduire l'observation à la plus courte durée possible, et pour cela il suffit de photographier la région du maximum de sensibilité des plaques. » Les charbons employés sont, soit des charbons ordinaires dont les impuretés sont surtout des composés du fer et du calcium, soit des char- bons à âme formée d'un mélange de charbon en poudre et d'un sel métal- lique. Ces derniers, si le mélange est intime et la proportion de sel pas trop considérable, permettent d'obtenir des spectres très constants. » Voici les faits observés : » 1. Fente parallèle aux charbons, partageant l'arc en deux parties égales. — Les lignes métalliques, visibles sur toute la hauteur, augmentent d'éclat et de largeur du positif au négatif; pour beaucoup, l'augmentation s'exagère brusquement au voisi- nage de ce dernier; les lignes qui n'occupent qu'une partie de la hauteur s'appuient sur le négatif; c'est au voisinage du négatif que le renversement, lorsqu'il a lieu, est le plus marqué; enfin, tandis que quelques lignes seulement dépassent l'intervalle des cliarbons, et avec peu d'éclat, presque toutes traversent le négatif et ne s'éteignent qu'à quelque distance. » II. Fente parallèle aux charbons, extérieure au cercle brillant qui termine le négatif. — Le spectre est divisé en deux parties, situées à des niveaux différents : appuyé sur le charbon positif, le spectre de Swan et le spectre du cyanogène, et, au delà, le spectre des vapeurs métalliques présentant son maximum d'éclat à peu près au niveau où se terminent en pointes fines les lignes du premier. » III. Fente perpendiculaire aux charbons. — Les raies métalliques s'étendent beaucoup plus loin que les lignes du spectre des bandes. Ces dernières ont la forme de fuseaux, de largeur constamment décroissante du milieu aux extrémités, quelle que soit la position de la fente entre les deux charbons. Les lignes métalliques ont la même forme au voisinage du négatif; partout ailleurs, elles ont une largeur constante, à parties amincissements des extrémités. » Dès lors, il est aisé de comprendre les changements fréquents qu'on observe d'un instant à l'autre lorsqu'on examine directement le spectre, et la raison des irrégularités signalées par M. Lockyer, et de quelques singu- larités qu'il serait trop long de décrire ici. » Enfin, on voit, extérieurement à l'arc et principalement au voisinage du pôle négatif, des spectres d'oxydes métalliques; les bandes de la chaux et de la baryte sont surtout brillantes. n L'ensemble de ces faits s'interprète ainsi : L'arc, formé avec une lon- gueur moyenne entre deux charbons contenant des sels métalliques, est constitué par un noyau et une enveloppe; dans le noyau, se trouvent les corps qui émettent les spectres de bandes, carbures ou vapeur de carbone ( 73o ) et cyanogène; dans l'enveloppe circulent, du charbon positif au négatif, les vapeurs métalliques provenant des sels dissociés; les molécules métal- liques, après ce transport pour ainsi direélectrolytique sur le pôle négatif, se combinent à l'oxygène de l'air et s'échappent dans la flamme. » J'ai réussi à obtenir l'image photographique de celte couche, en plaçant devant l'objectif une cuve remplie de fluorescéine. La division est nettement marquée, par suite de la solarisation partielle des clichés; la couche seule est noire; le noyau elles deux, surfaces brillantes qui terminent les charbons sont solarisés. Un point intéressant est que la couche vient couper le charbon négatif perpendiculairement à la direction des charbons, ce qui est favorable à l'étude spectroscopique de la vitesse des molécules à l'extrémité de leur parcours. Cette partie de l'enveloppe oflVe des déviations dans les lignes métalliques; mais, du moins avec les dispersions que j'ai pu employer, ces déviations s'annulent en même temps que l'astigmatisme du spectroscope. Je me pro- pose d'entreprendre de nouvelles expériences à ce sujet. » On peut, d'après ce qui précède, e.xpliquer les différences d'éclat et de forme des deux pôles. Bien qu'aucune expérience ne inonlre l'apport des éléments de l'air au pôle positif (sauf peut-être la présence du cyano- gène dans le noyau), il n'en est pas moins très vraisemblable et doit jouer un rôle important dans l'élévation de température de ce pôle. L'arc serait ainsi une sorte de voltamètre à gaz. Le charbon positif serait attaqué par les gaz qu'y apporte le courant, le charbon négatif serait protégé par les vapeurs métalliques contre l'accès de Vair. » A l'appui de celte manière de voir, je citerai les faits suivants : » Dans une atmosphère très raréfiée, les sections de l'arc au voisinage des deux pôles sont sensiblement égales; dans l'hydrogène, sous une pres- sion d'une dizaine de centimètres, on constate l'éclat plus grand de Hœ, Hp, au voisinage du pôle négatif. )) Dans le gaz d'éclairage, en une heure, l'arc dépose sur le charbon positif un amas considérable et régulier de charbon assez compact; le charbon négatif montre un grand nombre de cratères. » Si le charbon positif est garni de chlorure de strontiimi, l'arc n'est stable que lorsque le charbon négatif est taillé en un cylmdre de petit dia- mètre, à extrémité arrondie et sur la surface latérale duquel s'appuie nor- malement la couche de vapeurs de strontium ( ' ). « (') Laboratoire de l'Iijsique de l'Ecole des Sciences d'Alger. ( 73i ) PHYSIQUE. — Relation entre les tensions maxima de vapeur de ieau, delà glace et d'une solution saline au point de congélation de cette solution. Note de M. A. PoxsoT, présentée par M. Amagat. « A la température de congélation d'une dissolution, lorsque celle-ci ne supporte d'autre pression que celle de sa vapeur, il y a égalité entre cette pression et la tension maximum de vapeur de la glace. Il suffit donc de trouver une relation entre les tensions maxima de vapeur de l'eau et de la glace à une même température. » I. Je considère le cycle isotherme et réversible suivant : Soit, à T", i^^ de glace; sa tension de vapeur est f. i" La glace est comprimée de f à P, pression sous laquelle peut être opérée la fusion à T"; A est la varia- tion d'énergie interne, Tr le travail externe effectué par la glace. 2" La glace est fondue à température et à pression constantes; /, est la variation d'énergie interne, P(wp — Up) le travail externe; «p le volume de i^"' d'eau et Mp celui de i^'' de glace, à T" et sous la pression P. 3° La pression sur l'eau est réduite de P à F, tension maximum de sa vapeur; B est la variation d'énergie interne, Tr' le travail externe. 4" L'eau est vaporisée sous la pression F, \^ est la variation d'énergie interne, F(V — u\.) le travail ex- terne; V est le volume de i^'' de vapeur à la pression F. 5"^ Il y a détente de la vapeur jusqu'à la pression /; d'après plusieurs physiciens, on admet qu'aux températures voisines de o", la vapeur d'eau suit presque exacte- ment les lois de Mariotte et de Gay-Lussac : la A^ariation d'énergie in- terne G est donc presque nulle et RT log -. représente le travail externe ; R se rapporte à i^"' de vapeur. 6" La vapeur est condensée en glace : X^ est la variation d'énergie interne; /("/ — (') le travail externe ; v le volume de i^r de vapeur sous la pression /. On a (i) iAU = o, (A + /, -+-B) + (:^,-l-c + X,) = o, I 2Trav. ext.= o, Tr + P(w; - ;/p) + Tr'+ F(V - u,) + RTlog^ 4-/(//^_ 4,) = o. (2) ou Jr -4- P(m;. — Hp) -t- Tr' = - ( RT log ^ +/?//■ — Yu\. » II. Je considère le cycle fermé réversible suivant : Soit i*'*' de glace C. R., i8()4, 1' Semestre. (T. CXIX, N" 18.) 9^ ( 730 au point tripla T„, où F g est la tension commune de la vapeur de l'eau et de la glace : i" la fusion est opérée sous cette pression, /„ est la variation d'énergie interne; 2° l'eau est portée de To àï<:^T„; Cp(T — To) représente la variation d'énergie interne, si l'on néglige la chaleur nécessaire pour effectuer le travail externe correspondant; 3" 4" ou 5° l'eau est vaporisée, la vapeur se détend, elle se condense en glace comme dans le cycle pré- cédent; 6° la glace est ramenée à 0°; C„(Tn — T) représente avec une erreur négligeable la variation d'énergie interne. On a S AU = o, [/„ - (r,- c.)(T„ - T)] 4- (>-, + c + 1,) = o. et à cause de l'égalité (1) /o — (c^— Cg'){Ta — T) = A -t- /, + 13. » En résumé : dans la fusion à température constante T, la variation d'énergie interne est (3) /, = /„-(r,.-c,,)(T„-T;); de plus, la somme des travaux externes effectués par le corps dans la fusion est - Tr, ^ -(^RT log^ +/;/, - Fi/X » III. Je considère le cycle élémentaire et réversible suivant : i^'" de glace à T est porté à T + dT, ou lui fournit C„ dT ; cette glace est fondue, ou lui fournit Ij+^t pour la variation d'énergie interne et — A.Trj_^,,^ pour les travaux externes; on ramène l'eau à la température T, ou lui fournit — CgdT; puis, on opère la solidification en lui fournissant —Ij et -t-^iT/^. » La variation d'entropie étant nulle, on a lr.„r - T- (^. - C,) - ^ - .1, ^^^ + A., y = O. » On peut considérer les mêmes opérations réversibles entre T -\- dl et T + 2dT, ï + 2dT et ï + 3f/T. . . ., jusqu'à T„ — dT et T„ ; en faisant la somme des égalités obtenues, en remarquant que dans ~, •^^^^^^^^— ^ peut disparaître avec "°,^, ""- > en remplaçant aussi l^ par sa valeur, on a (4) RTlog^ = E[A(T„_T)-(C,-C,)T(I»---^-log:^^°)]. » RTlog-^est le travail osmotiqite d'une dissolution à son point de con- gélation, ou encore sa hauteur osmotique. )) Vérification de la relation (4) : La Table ci-dessous donne (A), log-^ (733) calculé d'après la relation (4) en prenant 4 = 79- 23, C<,= i, Cg^= o, 5i, F R = 4706, aS*'"'''^'", E = 425oo«' •''■"; les valeurs de log-> tirées des observa- tions de Jùhlin (B) et de Fischer (C); les valeurs calculées pour y en ad- mettant F donné par l'expérience ( D et D' ) ; les valeurs de/ tirées des ob- servations (E et E'). A. B. C. D. li. D'. E'. 0 mm mm mm ni m — I 0,00960849 0, 010628 0,0069837 4,255 4,25i -4 4,27 4,28 + 1 — 2 0,0192209 0,0199694 0,0176076 3,919 3,916 -3 3,93 3,94 + 1 — 3 0,0288477 0,027857 0,029929 3,607 3,611 +4 3,62 3,62 0 - 4 o,o384854 o,o38ioi o,o4i 1753 3,320 3,321 + 1 3,34 3,33 — I - 5 o,o48i335 0,0482847 o,o5o958 3,o53 3,o53 0 3,07 3,06 — I - 6 0,0577916 0,0570893 0,0620783 2,806 2,808 -h2 2,82 2,81 — I — 7 0,0674863 0, 06554 0,0746847 2,578 2,583 +5 2,60 2,58 — 2 — 8 0,077140 0,074687 0,084954 2,638 2,374 +6 2,39 2,37 — 2 - 9 0,0868296 0, 084431 o,09i55i3 2,174 2,179 +5 2,20 2,19 — I — 10 0,096529 0,09543 0, 102877 1,995 ï,997 -4-2 2,04 2,o3 — 1 — 11 0, 1062376 0, 107276 M i,83o 1,828 — 2 « » ), — 12 0, I 15956 0,11937 » 1,678 1,673 -5 )) ,) » » Les observations de Fischer vérifient la relation (4) d'une manière très satisfaisante, car le troisième chiffre décimal dans la valeur de/résulte du calcul d'interpolation appliqué aux résultats de l'expérience. » Pour une solution très étendue, à son point de congélation, ou pour l'eau et la glace dans le voisinage du point triple, la relation (4) donne H7 o" J^ = lr| (To - T) = :^ (T„-T), c'est-à-dire que la diminution relative de tension de vapeur est environ 104 fois plus petite que l'abaissement du point de congélation. Cette der- nière relation a déjà été donnée par Guldberg (^Comptes rendus, t. LXX), mais sans spécifier que /^ est la chaleur latente interne de fusion. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les produits gazeux qui se dégagent du charbon de bois lorsqu'il est soumis à une haute température à l'abri du contact de l'air. Note de M. Dosmond, présentée par M. Henri Moissan. « En poursuivant, depuis plusieurs années, des expériences de labora- toire ayant pour objet l'étude de l'action de l'oxyde de carbone sur la con- ( 734) servation des matières organiques, je fus amené à rechercher un procédé de préparation permettant d'obtenir ce gaz rapidement et économique- ment. Parmi les procédés connus, je donnai la préférence à celui qui con- siste à réduire l'acide carbonique par le charbon porté au rouge. » L'acide carbonique accumulé dans un gazomètre était mis sous pres- sion et lancé dans des cornues de fonte exactement remplies de charbon de bois porté au rouge. Les gaz sortant des cornues se lavaient dans un barboteur, sous une pression d'environ So*^™ d'eau, et se rendaient dans des gazomètres. C'était le dispositif amplifié de l'expérience classique de laboratoire et l'application de la formule C-l-CO^= 2CO. Mais, quelle que fût la pression exercée sur le gazomètre à acide carbonique, je con- statai les deux faits suivants : » 1° Impossibilité de faire passer l'acide carbonique sur les charbons, à cause de la pression qui se dévelo])pait dans les cornues; » 2" Dégagement régulier d'un courant gazeux provenant du charbon, qui emplissait rapidement les gazomètres primitivement destinés à re- cueillir l'oxyde de carbone. » Je fermai alors le robinet mettant en communication le gazomètre à acide carbonique avec les cornues et je constatai que le charbon de bois, à partir du rouge sombre, fournit des produits gazeux de distillation dont la composition moyenne répond à : Acide carbonique 9) i4 Oxygène 0,26 Oxyde de carbone 1 8 , 08 Hydrogène 49,11 Gaz des marais 16,04 Azote 7 1 37 100,00 ('). » Par suite, la réaction C -H CO* := 2CO, admise, jusqu'à présent, comme l'expression de la vérité, est beaucoup plus compliquée que ne l'in- dique la formule ci-dessus. » J'ajouterai que les volumes de gaz recueilli (à partir du moment où la réaction est régulière) ont avec les poids correspondants de charbon les relations suivantes : » ■2^i,6f\0 de charbon de bois ont fourni 4^0'" de gaz, d'où i^' de charbon donnorail environ 170''' de gaz. » Dans une expérience de laboratoire, le rendement a été notablement supérieur. (') iSous devons cette analyse à l'obligeance de MM. Girard et Ogier. (735 ) 355'' de cliarhon oui dégagé 8'", 77, soit environ aSo"' de gaz par kilogramme de char- bon employé. )) Enfin, le charbon de bois qui a servi à l'opération présente, à s'y mé- prendre, l'aspect du charbon ordinaire; il brûle avec facilité, sans odeur ni fumée, et peut, dans certains cas, offrir des avantages appréciables sur ce dernier. » Quant aux propriétés antiseptiques du mélange gazeux obtenu, je les ai trouvées supérieures à celles de l'oxyde de carbone. Bien que diverses réactions puissent intervenir pour expliquer la complexité du mélange gazeux obtenu, il nous semble que l'on doit attribuer la majeure partie de ce dégagement à la décomposition pyrogéuée de corps organiques solides ou liquides condensés dans le charbon de bois. Ce fait nous semble entiè- rement nouveau. Il nous indique que dans l'empoisonnement par ce que l'on appelle vulgairement les vapeurs de charbon, l'oxyde de carbone ne provient pas du fait seul d'une combustion incomplète. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les températures de transformation des fers et aciers. Note de M. Georges Chaupy, présentée par M. Henri Moissan. (c J/étude des dégagements de chaleur qui se produisent à certaines températures pendant le refroidissement d'un corps, pour caractériser les transformations subies par ce corps, a été appliquée au soufre par Regnault, aux composés du fer par M. Osmond. L'application de la méthode de M. Osmond à quelques échantillons d'acier m'a conduit à des résultats que je crois intéressant de signaler. » L'appareil employé comprenait : i" comme appareil de chauffage, un four chauffé par le passage d'un courant électrique dans un fil de platine; 2° comme appareil de mesure, un pyromètre I^e Chatelier inscrivant photo- graphiquement ses indications sur une feuille de papier sensible enroulée sur un cylindre de chronographe. Ces dispositions permettaient d'observer aussi facilement réchauffement que le refroidissement et de faire varier notablement la durée des expériences sans diminuer la précision. » Le Tableau suivant indique les températures critiques (absorption ou dégagement de chaleur) observées pendant réchauffement ou le refroi- dissement de cinq aciers extra-doux ('); je désignerai ces points critiques, comme M. Osmond, par les lettres rt, , a.^, a.^. (') Ces échantillons, dont la préparation était fort délicate, m'ont été donnés par Echauf- Refroi- Echauf- Refroi- Echauf- Refroi- femcnt. dissement. fement. dissement. fement. dissement, » » 740 780 865 84o •^11 664 744 731 903 860 710 69S 744 782 835 » » 675 744 744 860 789 » 63o 749 740 923 877 ( 736) Acier contenant 0,07 de carbone » Acier contenant 0,09 de carbone 7 Acier contenant 0,07 de C et 1 , i5 de nickel. . . . Acier contenant 0,08 de C et 0,75 de chrome. . Acier contenant 0,11 de G et 0,60 de tungstène. » Ces chiffres sont la moyenne de plusieurs expériences différant entre elles de quelques unités. » Dans tous ces métaux doux, le point a^, qui est ordinairement d'au- tant plus marqué que la teneur en carbone est plus élevée, se trouve natu- rellement à peine indiqué; le point a^, très apparent en général, varie beaucoup, non seulement avec la nature du métal, mais aussi avec la rapi- dité du chauffage; mais le point «o est remarquablement fixe et semble indiquer une transformation nettement réversible, puisqu'il se produit à la même température pendant réchauffement et le refroidissement. Des mesures, exécutées tout récemment par M. Arnold sur des métaux tout différents, montraient aussi cette fixité de a, dans les aciers doux. » Les essais mécaniques effectués après trempe indiquent que le palier rectiligne de la courbe de traction disparaît lorsque le métal a été chauffé entre 750° et 800°, puis trempé. Le point critique a., correspondrait donc à la transformation du fer qui se produit par écrouissage à froid et que caractérise la portion rectiligne de la courbe de traction. » Pour vérifier cette conclusion, j'ai étudié réchauffement des mêmes aciers après les avoir étirés à froid. Le plus souvent les courbes sont identiques à celles que donne le métal recuit; il en est, d'ailleurs, de même pour les métaux trempés. Cela indique que les transformations produites par la trempe ou l'écrouissage ne sont pas stables à froid et disparaissent par recuit à une température inférieure à la température de transformation. Cependant, en augmentant la vitesse de réchauffement, j'ai obtenu pour l'acier étiré des courbes dans lesquelles le point de 740" n'existait pas ; deux expériences ont montré ce résultat très nettement; dans quatre autres essais, le point de 740° était remplacé par une sorte de bosse répartie sur une grande longueur entre 7200 et 740°. » Ces résultats, rapprochés de ce fait quejes cinq aciers étudiés pré- sentent le palier rectiligne à l'essai de traction et ne le présentent plus M. Léon Lévy, directeur des l'orges de Chàtillon et Commentry, que je tiens à remercier ici. ( 737 ) après étirage à froid ou trempe entre 'j5o° et 800°, semblent indiquer que la transformation du fer, qui est caractérisée par le palier rectiligne de la courbe de traction, correspond au point critique de 740". Ces résultats sont d'accord avec ceux de M. Curie qui trouve que, au point de vue ma- gnétique, le fer se comporte normalement jusqu'à 800"; en effet, la trans- formation du fer a bien une influence sur les propriétés magnétiques, mais une influence très faible par rapport à celle de la température, et qui doit être masquée par celle-ci. » En rapprochant donc tous les faits observés, on pourrait énoncer les conclusions suivantes : le point a, (Ogo^-yoc") correspond à la transfor- mation du carbone caractérisée par l'essai Eggertz, transformation qui augmente notablement la durée de l'acier; le point «3(740") correspond à la transformation du fer caractérisée par le palier rectiligne de la courbe de traction; cette transformation modifie légèrement les propriétés ma- gnétiques ou mécaniques ; à ce dernier point de vue elle peut avoir de l'importance, par suite de la variation du volume qui lui correspond, en développant des tensions qui peuvent devenir considérables dans les grosses pièces; le point a^ (860") correspond à une deuxième transforma- tion du fer qui, jusqu'ici, semble influer surtout sur les propriétés magné- tiques. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la Âermésite. Note de M. H. Baubigny, présentée par M. Troost. « J'ai établi dans une Note précédente (') que le cinabre ou vermillon d'antimoine n'était, en tant qu'espèce chimique, que le sulfure ordinaire, contrairement à l'opinion de Wagner ('), qui l'avait assimilé, comme compo- sition et espèce, à la kermésite naturelle, un oxysulfure, d'après l'analyse de Rose. Cette détermination, faite en 182.5 sur un échantillon que Rose avait reçu de Weiss, étant la seule analyse qui ait jamais été faite de ce minéral, je fus amené naturellement à la vérifier. » Rose, après avoir séché le minéral, le traitait à chaud par l'hydrogène sec et faisait traverser au gaz dégagé un tube de chlorure de calcium. Des poids de la kermésite, du métal resté et de l'eau recueillie, il déduisait la (') Comptes rendus, t. CXIX, p. 687. (■) Pogg. Aun., t. III, p. 452. ( 7^8 ) composition en tant qu'oxygène et antimoine. Il fit ainsi deux détermina- tions et obtint : Oxygène pour loo. Antimoine pour loo. Pour la première 5,29 74i45 Pour la seconde 4>27 75,66 » Par un troisième essai, en oxydant par l'eau régale et dissolvant l'acide antimonique formé à l'aide de l'acide tarlrique, il avait la richesse en soufre à l'aide du poids du sulfate de baryte recueilli. Il trouva ainsi S = 20,49 po"'' loo- » De ces résultats. Rose tira la conclusion que les quantités d'oxyde et de sulfure d'antimoine étaient dans le rapport de i équivalent du premier à 2 du second. » Excellent au point de vue qualitatif, le procédé adopté par Rose n'est pas à l'abri des objections comme méthode de dosage, du moins en ce qui concerne la détermination de l'oxygène; puisque pour des poids de ker- mésite s'élevant à o*'!'', 908 et o^'',978, — ceux sur lesquels Rose a opéré, — les poids d'eau recueillie n'étaient que de 54™^'' et 47™^% quantités qu'un gaz imparfaitement desséché et employé à l'état de courant peut aisément apporter avec lui à l'état de vapeur, et surtout parce qu'à de faibles écarts dans le poids de l'eau correspond une différence très notable pour la composition, ainsi que le montre nettement l'expression en cen- tièmes des résultats analytiques. » Dans ces conditions, il m'a paru plus rationnel de n'accorder de crédit qu'au dosage de l'antimoine et du soufre, de ce dernier surtout, sous forme de sulfate de baryte, puisque, pour une même quantité de sulfure d'antimoine Sb-S' et d'oxysulfure Sb^OS", suivant la formule attribuée par Rose à la kermésite, l'écart de poids est tel que le sulfate de barvte que peut fournir l'oxysulfure n'est très sensiblement que les -^ du poids de celui que donne le sulfure Sb-S'. » Mais, avant de commencer l'analyse, je crus devoir rechercher si les cristaux de kermésite en ma possession ne renfermaient pas k l'état de mélange de petites quantités d'oxyde d'antimoine et de berthiérite, en un mot étudier ses propriétés chimiques et sa pureté. » Les cristaux sont, en général, constitués par de petites aiguilles brillantes, d'un brun rouge, formant des petits amas à texture rayonnée, sur une roche ferrifère. Ils sont nettement distincts de ceux de la stibine, dont on voit souvent des échantillons dans le voisinage sur la même roche, mais auxquels ils ne sont que fort rarement mé- ( 7^9 ) langés. Ils sont seulement pénétrés par de petits cristaux de quartz dont on peut les débarrasser assez facilement par un triage mécanique à la loupe. » A la température ordinaire, une solution d'acide tartrique à 7 pour 100 et froide ne semble pas altérer ces cristaux; même, après plusieurs jours d'action, ils ont con- servé leur couleur, leur éclat. Leur examen microscopique ne révèle non plus aucune altération de forme. Enfin, si on les maintient quelque temps dans ce liquide vers ôC-yo", on ne perçoit aucune odeur d'hydrogène sulfuré. Par contre, cette liqueur tartrique, par l'addition d'une seule goutte d'une solution de gaz sulfhydrique, prend une teinte jaune due à la formatitm de sulfure d'antimoine, dont la quantité a toujours été minime, puisque la teinte n'augmente pas sensiblement si l'on ajoute de l'hydro- gène sulfuré. Lavé après ce premier traitement, le minéral n'abandonne plus rien par un deuxième. Il semblerait donc qu'avec la kermésite se trouvent à l'état de mélange des traces d'oxyde d'antimoine, exitèle ou autre. » Enfin 180™?'' de kermésite furent dissous par l'eau de brome en présence d'acide tartrique. L'excès de brome ayant été chassé, on ajouta d'abord quelques gouttes d'acide chlorhydrique, puis une à deux gouttes de solution de gaz sulfhydrique ('); le manque de coloration brune prouva l'absence du plomb, du cuivre, etc. Quant au fer, il n'en existait pas non plus, car la liqueur purgée de la totalité de l'antimoine par l'hydrogène sulfuré ne donna lieu, par addition d'ammoniaque, à aucune formation de sulfure de fer. » La pureté de l'échantillon vérifiée, il fut procédé à l'analyse. » La pesée faite,/» ^oS'',47i5, les cristaux furent mis en digestion dans une solu- tion tartrique à 7 pour 100, et la liqueur, après filtralion et acidifiée légèrement, fut traitée par l'hydrogène sulfuré. » Au bout de dix-huit heures de repos, le trouble produit à l'origine avait donné un léger dépôt de sulfure d'antimoine, qui, à la pesée, donna Sb-S^ -- o?'', oo3. » Le minéral fut alors oxydé par le brome, en présence d'acide chlorhydrique, en vase fermé. L'action terminée, il ne restait qu'un peu de quartz qui, lavé et séché, était parfaitement blanc et pur, SiO- r= g8'',oo3i. » Si l'on admet que les oS'',oo3 de Sb-S' dosés précédemment représentaient de l'oxyde libre, on avait donc Sb'O' = |-3 r= 2™e'', 6, et, en résumé, le poids réel de kermésite mis en œuvre était 06', 4715 — (o,oo3i +0,0026) =06'', 4658, dont la solution chlorhydrique, débarrassée de l'excès de brome, fut d'abord traitée par le gaz sulfhydrique et, selon les conditions d'usage, filtrée après quelques heures d'attente, en chauffant à 6o°-70°. Le sulfure, desséché dans un courant d'acide GO- à 3oo°, a donné Sb^S' = o6'',490. » Quant au soufre dosé comme sulfate de baryte, en précipitant à l'ébullition (') Dans ces conditions, l'action de H- S sur l'acide antimonique formé ne se produi- sant qu'à la longue, on peut alors déceler des traces des autres métaux : plomb, cuivre, etc. C. R., 1894, 3' Semestre. (T. CXIX, N° 18.) 97 ( 74o ) l'acide sulfurique formé par un excès de chlorure de baryum, toujours emplo3"é sous forme de solution titrée, il donna BaSO'^o"'',68o, en réunissant au premier précipité recueilli la petite quantité de sulfate retenue en solution dans la liqueur à la faveur de l'acide chlorhydrique et obtenue par évaporation à siccité, puis reprise et lavage avec l'eau. » Exprimée en centièmes, la composition de la kermésite correspond bien à l'oxy- sulfure Sb-OS^. On a en effet : Pour Sb'S 1 Pour Sb'OS' Tro pour 100. pour 100. pour 100. Sb. . 240 7'' 43 240 75 75, i3 s 96 28, 57 64 20 20, 04 o . . » 1) 16 5 pa r différence » Ces résultats sont donc en complet accord avec ceux de H. Rose; la kermésite naturelle est bien un oxy sulfure, celui qu'il a indiqué Sb^OS^, et l'assimilation qu'en a faite Waijaer avec le vermillon d'antiinoine est erronée. Jusqu'à ce jour, les oxysulfures d'antimoine n'ont pu être pré- parcs que par voie sèche; on peut même les obtenir cristallisés et comme composés à proportions définies, mais, dans aucun cas, par voie humide, d'une manière positive. » STÉRÉOCHIMIE. — Superposition des effets optiques des divers carbones asy- métriques dans une même molécule active. Note de MM. Ph.-A. Gdte et M. Gautier, présentée par M. Friedel ('). « 1. Nous nous sommes proposé de déterminer expérimentalement les actions attribuables aux divers carbones asymétriques d'une même molé- cule active, et de rechercher, si possible, la loi suivant laquelle ces actions se superposent. Indépendamment de l'intérêt que cette question peut pré- senter en elle-même, il importe de la résoudre si l'on veut appliquer aux corps à plusieurs carbones asymétriques les règles qui se déduisent de la formule du produit d'asymétrie pour les corps à un seul carbone asymé- trique (-). > Jusqu'à présent, nos recherches nous ont montré que cette question (' ) Genève, Laboratoire de Chimie de l'Université. (') Pii.-A. GuYE, Ann. de Chim. et dePhys., 6= série, t. XXV, p. i45, et Arc/iives Se. p/i. et nal. de Genève, 3" série, t. XXVI. p. 91. ( 74i ) peut être ramenée à deux principes fondamentaux dont nous donnons plus loin une première vérification. » Premier principe. — Dans une molécule contenant plusieurs carbones asymétriques, chacun d'eux agit comme si tout le reste de la molécule était inactif. » Sans avoir été énoncé sous cette forme, ce principe, que l'on pour- rait appeler principe de l' indépendance des effets optiques des carbones asy- métriques, est celui dont l'un de nous a fait usage antérieurement en étu- diant les corps à deux carbones asymétriques identiques. On sait, en effet, que la position du centre de gravité du schéma d'un des carbones asymé- 1 „ -, . • HO\^/COOH .^. ... triques de i acide tartrique, soit )C( ^^i/z-itiN /-/^^/^tt ' ^' ^^^ determi- H/ \L.rl(^UH^.LiU Uri née en regardant le groupe CH(OH).COOH comme le. plus lourd, sans prendre en considération le fait que ce groupe contient lui-même un car- bone asymétrique; des raisonnements semblables ont été appliqués au valérate d'amyle, à l'oxyde d'amyle, à l'oxalate d'amyle, à la dianiylamine et à la triamy lamine ( ' ). » Deuxième principe. — Les effets optiques des divers carbones asymé- triques dans une même molécule s'ajoutent algébriquement. » Ce principe de la superposition algébrique des effets optiques des car- bones asymétriques {-) est déjà implicitement admis dans la notation des isomères actifs. Ainsi, on dit fréquemment qu'avec deux carbones asymé- triques A et B, on peut concevoir quatre isomères optiques que l'on dé- signe d'une façon abrégée : A -{- B, A — B, — A — B, — A + B. Nos recherches actuelles tendent à prouver qu'il y a là plus qu'une notation, et que cette loi de superposition algébrique concerne aussi les pouvoirs ro- tatoires. )) L'importance de ces deux principes apparaît dans une de leurs con- séquences qui, sans autre développement, peut s'énoncer ainsi : )) Le pouvoir rotatoire d'un corps à plusieurs carbones asymétriques s'ob- tient a priori en évaluant l effet optique de chaque carbone asymétrique comme (') GuïE, Ann., loc. cit., p. 176, 179, 181, i84 el 198. {-) Ce principe a été énoncé par Van't lloff, à propos de l'acide tartrique {Bull. Soc. chiin., 1873, 2° série, t. XXIII, p. 298), el plus récemment par le même auteur {Lagerung der Atome im Raume, 1898, p. 119). Entre temps nous avons commu- niqué nos jDremiers résultats qui viennent à l'appui de cette manière de voir et nous ont conduits à formuler, en outre, le premier principe ci-dessus. ( 742 ) si tout le reste de la molécule était inactif, et en faisant ensuite la somme al- gébrique de ces divers effets. » "2. Nos premières recherches ont porté sur le cas le plus simple d'un corps à deux carbones asymétriques identiques; l'exemple choisi était l'oxyde d'amyle actif (0 ^,j^,^CH-CH=-0-CH^-CH(^ç,jj3' dont les deux carbones asymétriques sont marqués du signe '. 1) D'après le premier principe, chacun de ces carbones doit produire un eflet optique égal à celui d'un oxyde d'amyle dont un seul radical amyle serait actif. « Pour trouver une valeur approchée de cet efFet optique, nous avons préparé l'oxyde d'amyle répondant à la formule CH'\ . /CH^ (^, jj,3^CH - CH-- O - Ctr-- CH- - CH(' ^jj3 . avec un seul carbone asymétrique. Cet éther a été obtenu par réaction du bromure d'amyle actif sur l'amylate sodique dérivé de l'alcool CH-OH-CH-.CH:^^JJ' XCii préalablement débarrassé de l'alcool actif qui l'accompagne. Cet oxyde d'amyle tournait de ocj, = + o", 27 pour L = o,5'*". Tel doit être à peu près l'effet optique d'un seul des deux carbones asymétriques de l'éther répon- dant à la formule (I). » Comme nous venons de le dire, il ne s'agit là que d'une valeur appro- chée, car le radical amyle inactif n'a pas identiquement la même structure que le radical actif, et l'on sait, par les recherches de M. Binz ('), de MM. Frankland et Mac Gregor (-), de M. Freundler ('), de MM. Gold- schmidt et Freund ( ' ) (confirmées par de nombreuses observations, encore inédites, faites dans ce laboratoire), que des corps isomères n'ont pas rigou- reusement des pouvoirs rotatoires identiques, même s'ils sont de constitu- tion très voisine. » On peut, cependant, évaluer exactement l'activité attribuable à un (') Binz, Zeitsch. f. physik. Cliem., t. XII, p. 782. (-) FiiANKi.AND el Mac Gregor, Journ. of the chem. Soc, p. i^io; iSg/î. (^) Freltsdlek, Bull, de la Soc. chini., 1894, et Tlièse, Paris, 1894. (*) GoLDSCiiMiDT et Fkeund, Zeitsch. f. physik. Chem., t. XIV, p. 894. ( 743 ) seul des deux carbones asymétriques de l'oxyde d'amyle; il suffit de mas- quer en quelque sorte l'effet optique de l'un de ces carbones. Expérimen- talement, ce résultat est obtenu si l'on fait réagir du bromure d'amyle actif sur de l'amylate de sodium racémisé. Bien qu'on isole dans ces conditions un mélange d'oxyde actif et d'oxyde inactif non dédoublable, ce mélange doit se comporter au polarimètre comme si l'on avait annulé l'effet optique d'un seul des deux carbones asymétriques. Nous avons trouvé pour un éther préparé ainsi : «„ = -h o°, 25 pour L ^ o'^'"", 5. » En résumé, l'effet optique d'un carbone asymétrique de l'oxyde d'amyle répondant à la formule est : ai,= 4- 0^,27 (valeur approchée) ou au= + o°,25 (valeur exacte) pour L = o'''='",5, de telle sorte que, en raison du principe de la superposition algébrique, l'oxyde d'amyle à deux carbones actifs identiques devra donner une déviation double, soit : a[,=:4-o°, 54 (valeur approchée) ou ap= + o",5o (valeur exacte) pour » Ce point établi, nous avons préparé cet oxyde en faisant réagir le bro- mure d'amyle actif sur l'amylate de sodium actif, et ce corps, convenable- ment purifié, tournait en effet de ap= -+- o'',49, pour L = o^'^'", 5, à -— près; cette valeur est bien d'accord avec la valeur exacte calculée (' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les hydrocarbures saturés à radicaux amyliques actifs. Note de M"* Ida Welt, présentée par M. Friedel (-). « L'étude des hydrocarbures actifs contenant le radical amyle a fait l'objet de recherches de Wurtz (') et plus récemment de M. Le Bel (') et de M. Just ('). Il m'a paru intéressant de reprendre cette étude pour dé- terminer les pouvoirs rotatoires de quelques termes de cette série. » Au point de vue des propriétés o^itiques, on n'a encore étudié que ( ') Le détail de ces expériences et les précautions qu'elles comportent feront l'objet d'une publication détaillée qui doit paraître au Bulletin de la Société chimique. On trouvera dans une Note de M"' Welt une seconde confirmation du même ordre. Nous ne tarderons pas à publier la suite de nos recherches relatives à des corps à deux car- bones asymétriques différents. (^) Travail fait au laboratoire de Chimie de l'Université de Genève. (^) Ann. de Ph., 3° série, t. XLIV, p. 275. (') Bulletin, 2" série, t. XXV, p. 565. (^) Lieb. Ann., t. CCXX, p. 107. ( 744 ) l'éthylamyle (Le Bel, Just) et le diamyle (Wurtz, Jusl). Ces deux hydro- carbures avant été obtenus au moyen d'alcools amyliques d'activités fort différentes, j'ai cru bien faire de les préparer à nouveau, afin de rendre comparables les constantes optiques des divers ternies de la série. >i J'ai adopté le procédé de préparation indiqué par Wurtz, procédé qui consiste à attaquer par le sodium un mélange, en proportions équimo- léculaires, des deux iodures alcooliques, par exemple l'iodure d'amvle et l'iodure d'éthyle. La réaction dure plusieurs jours, et les quantités d'hy- drocarbures obtenues sont peu considérables, par suite de diverses autres réactions qui se produisent en même temps. Le détail de ces opérations sera indiqué dans une publication plus étendue. Je me borne pour le mo- ment à noter qu'il est très difficile d'obtenir des hvdrocarbures tout à fait purs et exempts d'iodures, ce dont on s'aperçoit par une augmentation de la densité; cette difficulté était d'autant plus sérieuse dans des recherches oîi l'on a en vue l'étude des propriétés o])tiques; on ne peut, en effet, son- ger à purifier ces corps en les chauffant en tube scellé avec du sodium mé- tallique, ainsi que Wurtz l'a pratiqué, ce mode de purification pouvant entraîner une racémisation partielle. » On peut cependant, connaissant la densité de l'hydrocarbure et celle de l'iodure qui l'accompagne, calculer très approximativement la quantité de ce dernier corps, et de là déduire une valeur corrigée du pouvoir rota- toire. C'est ce que j'ai fait; les détails des calculs, du reste fort simples, que comportent les corrections se trouveront dans la publication détaillée. » L'iodure d'amyle dont je me suis servie avait un pouvoir rotatoire [i3t]„=: -I- 3,77 à la température ordinaire. Il provenait de l'alcool amy- lique employé dans le laboratoire de M. Guye pour l'étude des dérivés amyliques actifs. » Les principales propriétés des hydrocarbures obtenus sont les suivantes : an— -H 1,81 à 6o°C. j "^ ' ' <^io = o,78o6, fl?58=:o,73i3, Propylamyle ; an = -1- 2 , 22 à 1 6"> C . ai, = -)- 2,07 à 54''C. ^,5=0,7075, 6^70 = 0,6682, JsoOulylamyle : iXf^ = -^- 2,0b à 20''C. aD=-(- 1 ,9' à SfC <^io,;= o>88i3, o; i8g3. (') Comptes rendus, t. CXVl, p. 1878; 1898. (') Archives des Sciences ph. et nal., t. III, p. 3o et 172. — Voir aussi le présent numéro des Comptes rendus. ( .74? ) être égal au double du pouvoir rotatoire d'un diamyle contenant un radical amyle actif et un radical amyle inactif. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur le dosage de l'alcool dans les huiles essentielles. Note de MM. Chaules Fabre, Garrigou et Surre. « Dans l'industrie, la production de l'alcool donne naissance à un résidu, désigné sous le nom à'huiles essentielles ; il renferme une certaine quantité d'alcool éthylique. L'impôt qui frappe cet alcool est de peu d'im- portance, si l'huile essentielle n'en contient que 6 pour loo. Il importe donc de déterminer avec exactitude ce titre alcoolique et, dans ce but, le Comité des Arts et Manufactures a recommandé un procédé spécial (' ). On fait subir à ces huiles une série de quatre traitements à l'eau saturée de sel marin, qui se charge ainsi d'alcool; on sépare l'eau salée d'avec l'alcool amylique par l'action du sulfure de carbone; on distille enfin cette eau salée. Le distillât renferme l'alcool éthylique, les alcools propylique, iso- propylique : on dose ces derniers à l'aide du permanganate de potasse. » Cette méthode n'est pas précise; dans son application, elle donne naissance à de nombreuses contestations entre les industriels et les agents du fisc. Une étude approfondie nous a montré qu'elle était peu précise et que son emploi causait un réel préjudice au Trésor public. » Nous avons d'abord préparé, à l'aide d'alcools vinique, amylique, propylique, iso- propylique purs, des liqueurs de synthèse contenant des quantités rigoureusement dé- terminées d'alcool vinique. En effectuant la seule série de quatre traitements à l'eau salée, lavant au sulfure de carbone, etc., nous n'avons retrouvé que 25 pour loo environ de l'alcool mis en expérience. » Nous avons opéré ensuite sur des huiles essentielles dont le degré alcoolique avait été déterminé par les laboratoires des Contributions; nous les avons additionnées de volumes connus d'alcool éthylique : en appliquant la méthode officielle, nous n'avons retrouvé que aS à 3o pour loo de l'alcool ajouté. » Ainsi, après une série de quatre traitements à l'eau salée, les huiles essentielles contiennent encore des quantités notables d'alcool éthylique; nous avons été conduits à pousser plus loin l'application de la méthode. » Les huiles essentielles, résidu de la première série de traitements, ont été de nou- veau soumises à des séries successives de quatre lavages à l'eau salée, jusqu'à ce que (') Journal de Chimie et de Pharmacie, t. II, p. 5i7 ; iSgS. G. H., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N» 18.) 9^ ( 748 ) la quantité d'alcool trouvée dans cetlo eau salée soit devenue négligeable, après traite- ments au sulfure de carbone. » Voici les chiffres que nous avons obtenus pour les quantités d'alcool à iS^C. dans les trois échantillons A, B, C. Les nombres de la première lif;ne indiquent les propor- tions d'alcool qu'ils contiendraient d'après la méthode officielle; pour obtenir la quan- tité réelle d'alcool, il faut ajouter à ces nombres les chiffres fournis par les sept autres séries de traitement : Echantillons A. B. C. Première série de traitements SiQ'/u 6,250/0 6,2 "/„ Deuxième série » 5,4 3,55 3,8 Troisième série » 3,2 2,7 2,1 Quatrième série >> 1,9 i,4 i,i5 Cinquième série « 1,0 o,85 0,75 Sixième série » 0,7 0.45 o,3o Septième série » o,5 o,35 o,25 Huitième série n o,25 o,25 0,20 Quantité d'alcool 21, 85 i5,8o i4j75 » La méthode officielle est donc insuffisante au point de vue pratique. Son emploi permet l'introduction frauduleuse, dans les distilleries, de quan- tités d'alcool qui sont énormes si l'on consulte la statistique des distilleries d'huiles essentielles. » Le procédé de dosage que nous avons employé est long à appliquer, mais il fournit des résultats précis. » ANATOMIE ANIMALE. — De l'existence de « cellules en paniers » dans l'acini/s et les conduits excréteurs de la glande mammaire ( ' ). Note de M. E. La- croix, présentée par M. Edm. Perrier, « Nos premières recherches ont porté sur les glandes mammaires de femmes mortes dans les deux derniers mois de la grossesse. Les pièces, recueillies vingt-quatre heures après la mort, ont été fixées et durcies par un séjour prolongé dans le liquide de Millier. » Sur des coupes épaisses, traitées par le pinceau, nous avons constaté l'existence, en dedans delà membrane vitrée qui limite l'acinus, de cellules plates, ramifiées, anastomosées les unes avec les autres et formant un ré- (') Travail du laboratoire d'Analoniie générale de la Faculté de Médecine deLvon. ( 749 ) seau dont les mailles sont à peu près régulièrement circulaires. Ce réseau cellulaire est nettement appliqué sur la face interne de la membrane vi- trée, au-dessous de \ unique rangée de cellules épithéliales glandulaires; il épouse les courbures de cette membrane, mais il en est parfaitement dis- tinct. Sur les points élargis du réseau protoplasmique apparaissent des noyaux ovalaires qui fixent cnergiquement les matières colorantes. Ces noyaux ne sont pas englobés dans la nappe protoplasmique, mais toujours placés à sa surface, et^font un léger relief du côté des cellules glandu- laires. » Par cette méthode du pinceau on obtient des figures tout à fait ana- logues à celles que F. Boll, le premier, a décrites d'une façon complète dans l'acinus de la glande lacrymale et que l'on connaît sous le nom de cellules en paniers. Nous avons pu, sur une glande lacrymale, enlevée chez un en- fant au cours d'une opération chirurgicale, dissocier, par un tour de main spécial, ces cellules en paniers de Boll. En comparant ces dernières avec les figures que nous venons de décrire dans l'acinus de la glande mam- maire, l'identité de ces deux formations saute aux yeux. Ij'intérêt de ce fait ne peut échapper, alors que des opinions très diverses sont encore émises sur la structure de la glande mammaire et sur le mécanisme de la sécrétion du lait. » Nous avons cru utile de confirmer ce fait par de nouvelles recherches sur des mamelles, fixées à l'état frais, d'une façon parfaite et par des procédés variés. Nous avons choisi comme objets d'étude des mamelles de chattes sacrifiées, soit dans le cours de la gestation, soit après quelques semaines d'allaitement. » Après fixation, soit par l'acide osmique seul, soit parle liquide de Millier faible- ment osmiqué, sur des coupes épaisses traitées par le pinceau, nous avons retrouvé ces mêmes cellules ramifiées, formant un réseau à mailles beaucoup plus larges et plus irrégulières. » Le protoplasme qui constitue les travées de ce réseau délicat présente un éclat gras spécial et une élasticité très grande qui lui permet de résister aux efl'orts de traction qu'il subit dans les dissociations ; en plus d'un point nous avons constaté l'existence d'une fine striation longitudinale, comparable à celle que nous avons ob- servée sur les cellules en paniers de Boll de la glande laci-ymale. Les noyaux du réseau fixent énergiquement les matières colorantes et occupent ici encore une position superficielle. » Ce réseau cellulaire peut être mis en évidence, d'une façon très élé- gante, par une méthode d'imprégnation que nous devons à notre maître M. le professeur Renaut. En injectant interstitiellement dans la glande mammaire un liquide osmio-picro-argentique, on imprègne la surface d'un ( 75o ) grand nombre de culs-de-sac glandulaires. Le réseau cellulaire que nous avons décrit se trouve ménagé en un blanc très pur, tandis que la base d'implantation des cellules glandulaires dans les mailles du réseau prend une teinte brune granuleuse avec des traits de ciment d'un noir très pur. » Cette méthode d'imprégnation par injection interstitielle du liquide osmio-picro-argentique nous a conduit à la découverte d'un fait bien autrement intéressant. » Les canaux excréteurs intralobulaires et interlobulaires se trouvent généralement imprégnés. On constate alors que, toujours, la couclie des cellules en paniers de l'acinus se continue sans interruption au-dessous de l'épithélium des conduits excréteurs. Dans les points où l'imprégnation est délicate, on peut voir successivement, en abaissant l'objectif, ces deux plans cellulaires (cellules prismatiques de revêtement, cellules en paniers) avec leurs contours nettement délimités par l'argent. Nous avons suivi cette couche de cellules ramifiées jusque dans les conduits excréteurs de gros calibre ou conduits galactophores, à peu de distance de leur termi- naison à l'extrémité du mamelon. » Par une dissociation délicate, on peut, sur une coupe, isoler un con- duit excréteur interlobulaire. Si l'on chasse avec le pinceau l'épithélium de revêtement et si l'on monte ce petit fragment de coupe dans la glycé- rine hématoxj'lique éosinée faible, on constate les détails suivants : ce canal excréteur est le plus souvent coupé obliquement; à sa face interne existe un réseau délicat, tout à fait superposable aux figures ménagées en blanc par l'argent après l'injection interstitielle de liquide osmio-picro-argen- tique. Les cellules ramifiées et anastomosées les unes avec les autres qui le constituent sont étirées dans le sens longitudinal, de telle sorte que les mailles du réseau sont allongées parallèlement à l'axe du conduit, tout à fait comparables aux mailles d'un filet dont les nœuds seraient représentés par les noyaux, toujours placés d'ailleurs à la surface et faisant une légère saillie. » Ainsi toutes les cavités glandulaires, acini et conduits excréteurs, de la mamelle sont tapissées à la face interne de leur membrane propre ou vitrée, au-dessous de l'épithélium, soit sécréteur, soit de simple revêtement, par des cellules également de nature épithéliale, ramifiées et anastomosées entre elles de façon à constituer un réseau absolument continu. » Plusieurs caractères morphologiques de ces cellules permettent de les rapprocher des formations myo-épithéliales. Nous n'insisterons que sur les ( 75i ) caractères suivants : éclat gras spécial et fibrillation délicate de la substance du réseau ; situation constante des noyaux à la surface et non dans le plein du réseau. » Sans conclure d'une façon définitive, il est permis de se demander si ces cellules en paniers n'ont pas une importance capitale dans le méca- nisme de l'excrétion glandulaire. Si l'on reconnaît, en effet, à ces cellules des propriétés contractiles, on conçoit le rôle qu'elles doivent jouer dans l'expulsion des produits de la sécrétion accumulés dans la lumière des acini et des conduits excréteurs. Par le resserrement des mailles de ce vaste réseau, elles peuvent d'un seul coup réduire dans des proportions consi- dérables la capacité totale des cavités glandulaires. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Observations relatives à une Note de MM. Prillieux et Delacroix, sur la gommose bacillaire des vignes; par M. L. Daille. (c Je demande à l'Académie la permission de rectifier, en un point qui me concerne personnellement, le passage suivant de la Note de MM. Pril- lieux et Delacroix (^Comptes rendus, t. CXVIII, p. i432; i8 juin 1894) : » La Torula antennata Fers, se montre sous l'apparence de petites plaques velou- tées noires, sur le bois mort.... M. Daille, d'Auxerre, a observé depuis plusieurs années cette espèce sur les vignes malades; la croyant nouvelle et se méprenant sur sa nature et son rôle, il l'a nommée Uredo viticida, et a attribué à son action la maladie de la vigne. » MM. Prillieux et Delacroix m'ont adressé les dessins de la Torula an- tennata, que j'aurais confondue avec mon Uredo viticida. Ces dessins repré- sentent des spores dans les cellules de la Torula; il n'y a jamais de spores dans les cellules de V Uredo viticida. Ce n'est donc pas le même végétal. » M. O. Cornes, directeur de la station agronomique de Portici, m'a envoyé, en 1882, des échantillons de vignes italiennes malades, exacte- ment infectées du même organisme avec des cellules sans spores inté- rieures. » Cette maladie est occasionnée par le même organisme microscopique, que le professeur Cornes, de Naples, classe dans les bactéries, à cause de letir flagellum. Les spores pénètrent par les saillies dans les canaux de la sève et injecte nt les ceps d'un liquide brunâtre qui les fait périr ('). » (') C'est ce que j'ai dessiné d'après nature, et peint sous le microscope, dans les Planches et le Mémoire déposés à l'Institut en 1890. Les Planches ont été faites en 1878. ( 752 ) BOTANIQUE APPLIQUÉE. — Culture d'un Champignon lignicole. Note de MM. Costantin et Matrlchot. « Le Collybia velulipes est un Champignon qui pousse sur le bois. Il nous a paru intéressant de tenter la culture de cette espèce, et cela pour plu- sieurs raisons. » On sait d'abord, par les écrits qui ont été conservés de l'antiquité, que les anciens cultivaient, sans doute d'une façon grossière, empirique et le plus souvent incertaine, diverses espèces lignicoles. On lit dans Diosco- ride l'indication du procédé : « On dit que l'écorce du Peuplier blanc et du » Peuplier noir, coupée en morceaux et placée dans des fossés remplis de » fumier, |>roduit dans toute saison des Champignons comestibles. » (Livre P'', chap. XCIIL) Quel était ce Champignon, poussant sur le Peu- plier? Les modernes ont pensé, mais sans en avoir la preuve certaine, qu'il s'agissait du Pholiota œgerila. » Au milieu de ce siècle, Devaux voulut répéter l'expérience; ayant frotté, avec les lames du Pholiota œgerila, des rondelles de bois de Peu- plier, et ayant enfoui celles-ci sous terre, il obtint, dit-il, des Champignons par ce procédé. Cette expérience est restée isolée, du moins à notre con- naissance. » Les Japonais ont mieux conservé que les |)euples d'Occident les an- ciennes traditions sur la culture des Champignons lignicoles. Leurs procé- dés, très curieux, s'appliquent à des espèces encore mal connues, proba- blement des Armillaires. Cette culture se fait assez en grand pour donner lieu à un commerce d'exportation en Chine, dont l'importance est sans cesse grandissante. » La culture ânCollybia velutipes présente donc un véritable intérêt, non pas tant à cause de la valeur alimentaire, en somme assez faible, de cette espèce, que par les données qu'elle fournit. Le résultat obtenu par nous montre, en effet, que l'on arrivera, vraisemblablement sans de trop grandes difficultés, à produire les espèces lignicoles. » La grande inconnue du problème de la culture des Champignons est la nature du milieu favorable au développement complet de la fructifica- tion. Cette inconnue est toute trouvée pour les espèces poussant sur le bois. Du moins les résultats auxquels nous sommes arrivés pour le Collybia velutipes semblent le prouver. » Nous avons fuit germer les spores du Collybia velutipes par le procédé ordinaire cil milieu slcrilisé. Le mycélium obtenu, nous l'avons transporté sur des morceaux ( 753 ) de bois stérilisés, mis en tubes dans une almosplière constamment humide. Ce der- nier semis a été fait le 28 août. Deux mois après, la fructification s"était développée, et tous les visiteurs de l'Exposition de Champignons de la Société mycologique ont pu voir le résultat obtenu. Les Champignons qui s'épanouissent dans les tubes de culture sont bien formés; le pied velu et noir est très reconnaissable, le chapeau et les lames ont l'aspect normal; mais la taille du Champignon reste petite. 11 est vrai- semblable qu'en opérant dans des tubes plus grands et en y faisant passer un cou- rant d'air, on obtiendrait des fructifications beaucoup plus belles qu'en air confiné. » A la surface du substratum de bois, s'observe la forme oïdiale signalée dès 1876 par M, Van Tieghem (') pour celte espèce, et retrouvée en 1889 par M. Brefeld (-). » Les morceaux de bois qui nous ont servi étaient de Robinia pseudo- acacia. Le CoUybia poussant sur un grand nombre d'arbres différents, la culture pourrait réussir sur de nombreuses essences de bois. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la maladie du Rouge dans les pépinières et les plantations de Paris. Note de M. Louis 3Iangin. (c La maladie du Rouge, qui sévit sur certaines essences feuillues, est caractérisée parce que les appareils reproducteurs, apparaissant à travers les déchirures de l'écorce sous l'aspect de petits mamelons rouges de la grosseur d'une tête d'épingle, communiquent àla tige une teinte rougeâtre caractéristique. D'abord d'un rouge saumon, et constituant la forme coni- dienne (tuhercularia) , ces mamelons deviennent plus tard d'un rouge foncé et ont reçu le nom de Nectria. » L'espèce la plus répandue, le Nectria cinnabarina, qui se rencontre, comme on le sait, sur les Tilleuls, le Marronnier, les Érables, l'Orme, l'Acacia, attaque aussi l'Ailante, considéré jusqu'ici, à ma connaissance du moins, comme résistant à son action. » Décrite depuis longtemps comme saprophyte, cette espèce est aussi parasite, ainsi que l'a établi M. Mayr ('). Les dégâts causés dans les pépi- nières de la Ville de Paris sur les Tilleuls {Tilia argentea. T. euchlora), les Marronniers, les Ailantes, et, dans certaines promenades, sur les Mar- (') Van TiEGOKM, Bulletin de la Société botanique de France, t. XXIII, p. ici; 1876. M. Van Tieghem a obtenu en outre dans cette espèce le développement de cha- peaux secondaires, bourgeonnant à la surface d'un chapeau primaire tantôt intact, tantôt découpé en fragments. (^) BitEFELD, Untersuchungen aus deni Gesam/ntgebiete der Mykologie, t. VIII, 56; 1889. (^) H. Mayr, Ueber den Parasilisnius von Nectria cinnabarina {Untersuchung. ausdeniforstbolanisch.Inst.zu Munclien, t. 111, p. i-i4)- <\ ( 754 ) ronaiers, les Erables et les Ormes, ont attiré mon attention. En vérifiant les faits annoncés par M. Mayr, j'ai pu compléter sur certains points l'his- toire de cette espèce. » Germination des spores (coiiidies et ascospores). — La germination des coni- dies n'a pas eu lieu dans l'eau distillée à la température optimum, même après qua- rante-huit ou soixante heures. Dans l'eau de Seine bouillie, la germination n'a pas eu lieu à lo" après quarante-huit heures; àla température de iS" à 20°, elle a lieu fai- blement au bout de dix heures, et les tubes rajcéliens atteignent à peine la longueur de la spore. L'addition de sucre favorise la germination, si la proportion n'est pas considérable (i pour 100); dans le cas contraire, les conidies grossissent démesuré- ment et ne germent pas. » Les meilleurs liquides nutritifs sont constitués parles infusions du bois des diverses essences, mais leur activité est variable. D'après l'abondance et la rapidité de la végé- tation, on peut grouper les essences dans l'ordre décroissant suivant: Tilleul, Marron- nier, Sycomore, Chêne. En mélangeant à une infusion de tilleul (26^ à 58^ de bois dans 100" d'eau ) du sucre (i pour 100) et de la gélatine, on obtient un excellent milieu de culture. » La formation des conidies secondaires sur les filaments mycéliens issus de la ger- mination apparaît plus ou moins tôt. Elle est, en général, d'autant plus précoce que les matériaux nutritifs sont moins abondants ou moins appropriés à la nutrition ; ainsi, elle se produit rapidement dans l'infusion du bois de Chêne, ensuite dans celle du Sycomore, plus tard dans l'infusion du Marronnier, et en dernier lieu dans celle du Tilleul. » Certaines substances entravent la germination, telles que le naphtolate de soude, à la dose de i-o-fj^ ; contrairement à ce qui a lieu pour d'autres parasites, le sulfate de cuivre à yô\wv ralentit, sans la supprimer, la germination; l'action du tanin est aussi très manifeste, quoique à une dose plus élevée ; dans la proportion de -ç^ ou de-,-!^, les conidies sont presque toutes tuées, à xoWâ '^ germination est si ralentie qu'après vingt-quatre heures les tubes mycéliens ont à peine \ fois la longueur des spores; elle est d'ailleurs toujours très faible et irrégulière. » L'influence de la température est la suivante : à 21° la germination commence après quatre ou cinq heures, à 10" elle n'a lieu qu'au bout de vingt-cinq à vingt- huit heures; l'optimum paraît être situé entre 18° et 20°. » Les conidies sont très sensibles à l'action de la lumière diffuse, même faible; leur germination est notablement retardée, parfois supprimée; en outre, l'action retardatrice, une fois produite, continue à s'exercer, même à l'obscurité. » Infection des arbres, altération des tissus. — Les données qui précèdent permettent de préciser les conditions de l'infection. En été, la sécheresse et l'insolation entravent la germination ; en hiver, l'abaissement de la tem- pérature, en ralentissant la germination, diminue aussi les chances d'in- fection ; c'est au printemps et à l'automne, pendant les temps doux et plu- vieux, que la contamination est le plus facile. » Les tissus vivants opposent à ce parasite une résistance considérable; ( 755) aussi est-ce par les blessures du bois ou par les régions mortes que l'in- fection se produit. Le mycélium issu de la germination des spores s'introduit d'abord dans le bois, formé en grande partie de tissus morts : les vaisseaux sont envahis les premiers et souvent sur une grande longueur, puis les fibres ligneuses et enfin les cellules du parenchyme ligneux, dont la vitalité est très faible. Autour des parties nécrosées, la résistance des parties vivantes voisines est diminuée et le mycélium peut envahir des régions indemnes. Aussi, quand le bois est tué sur une certaine étendue, l'écorce est-elle à son tour progressivement envahie et tuée, depuis la zone cambiale jusqu'au liège. C'est seulement après la destruction de celle-ci que les fructifications apparaissent. » Les altérations produites dans les tissus sont caractéristiques et ne se bornent pas, comme le croit M. Mayr, à la digestion de l'amidon et au dépôt de masses verdàtres dans les cellules du bois. L'irritation produite par la présence du parasite est faible, car elle est incapable de provoquer la subérisation des tissus ; elle se traduit tantôt par une exagération de l'activité des cellules annexes des vaisseaux : formation de thylles normales dans l'Orme, ou de nombreuses thylles gommeuses (Tilleul, Marronnier, Sycomore); tantôt, au contraire, la formation des thylles gommeuses est ralentie (Ailante). Après la destruction de l'amidon, la membrane interne non lignifiée {innenhaut), d'épaisseur variable, est entièrement digérée et la trame du bois envahi est réduite à la partie lignifiée. Dans l'écorce, tous les éléments cellulaires sont digérés, contenu et membrane, sauf les fibres libériennes lignifiées; le liège seul résiste à l'action du parasite. » Traitement. — L'ablation des parties malades, essayée parfois, est inefficace; car, ainsi que M. Mayr l'a déjà signalé, le mycélium s'étend souvent à une grande distance de la région couverte de fructifications. Dans un Ailante des pépinières d'Auteuil, j'ai retrouvé le mycélium àGo"^"" de l'endroit où les fructifications avaient commencé à apparaître. » Les seuls moyens à employer pour soustraire les arbres à la maladie du Rouge sont préventifs; ils consistent à empêclier l'arrivée des spores sur les parties mortes (blessures, plaies d'élagage). » Dans ce but, on jjeut recouvrir les plaies d'un enduit imperméable, tel que le goudron de liouille, le goudron de marine, depuis. longtemps recommandés, ou employer un mélange d'huile de lin cuite, d'oxyde de zinc et de noir de fumée. » On peut encore utiliser l'action des antiseptiques mentionnée plus G. H., lSa^, !!'• Seineulre. (T. C\l\, N" 18.) 99 ( 756 ) haut, ellolionner les plaies avec une solution de tanin à 5 pour loo, on une solution de naphtolale de soude à i pour loo ('). GÉOLOGIE. — Sur les rapports du basalte et du phonolite du Suc d'Araules (Haute-Loire). Note de M. Ferdinand GoyxAUD, présentée par M. Fouqué. « L'impossibilité où l'on est d'observer les rapports du basalte et du phonolite du Suc d'Araules, à cause des éboulis qui en recouvrent les pentes, a conduit les géologues à formuler à cet égard deux hypothèses opposées. » Tous les anciens auteurs qui se sont occupés de cette partie du Velay, et, après eux, M. l'ingénieur Termier, parmi les modernes, regardent le basalte d'Araules comme postérieur au phonolite, la première de ces roches ne constituant, pour eux, qu'un placage adossé à celle-ci. » Récemment, M. Marcellin Boule a, dans sa Description géologique du Velay (1892), émis une opinion pour ainsi dire inverse de la précédente; il l'étaye de diverses considérations que je crois inutile de reproduire. D'après ce savant, le phonolite d'Araules, ainsi que du pic de Lizieux, serait postérieur au basalte, dont il aurait traversé la coulée en venant au jour. Cette hypothèse offre un caractère séduisant de simplicité et de géné- ralité, et je suis, pour ma part, disposé à l'accepter. Mais il m'a paru que M. Boule a négligé un argument d'une certaine valeur : je veux parler des faits de métamorphisme qu'il a observés à Araules dans les argiles sa- bleuses, dans le phonolite et dans le basalte. Le but de la présente Note est de montrer leur liaison qui me semble corroborer l'hypothèse de M. Boule. » M. Termier avait attiré l'attention des géologues sur des faits de même nature à Saint-Pierre-Eynac, et dont la cause serait due à des eaux ther- males siliceuses ayant accompagne l'émission du phonolite. Il est vrai que, d'autre part, M. Marcel Bertrand et M. Boule lui-même tendent à regarder la cause du métamorphisme des argiles oligocènes de cette localité comme contemporaine de la sédimentation. » Mais, sans reproduire les raisons données à cet égard, pour ou contre cette conteraporanéité, quant à Saint-Pierre-Eynac, voyons ce qui se passe à Araules. (') Ces diiTérents procédés seront employés prochaineinenl dans les pépinières de la Ville de Paris. ( 757 ) » I.e substraUun visible est le granit, au-dessus duquel se sont déposées des argiles sableuses avec bloc siliceux (résinites et quartz hyalin cristal- lisé), et, sur certains points, avec schistes charbonneux plus ou moins im- prégnés de silice. Quant au Suc d'Araules proprement dit, il paraît con- stitué en entier par une coulée de phonolite; mais, sur tout son pourtour on trouve le basalte. Une carrière a été ouverte sur le flanc de la montagne en plein phonolite. La masse, exploitée pour pierres de taille, constitue un dvke d'environ 60™ à 70'" de puissance, engainé du bas en haut du Suc dans un autre phonolite, d'un faciès absolument différent. Tandis que le premier se présente sous l'aspect d'une pierre compacte, de couleur claire gris bleuâtre, se taillant facilement et fournissant des blocs ayant jusqu'à 4"" de long ('), le phonolite qui entoure le dyke exploité est vitreux, à cassure écailleuse, de couleur gris foncé avec mouchetures noirâtres (phonolite moucheté et tigré de Bertrand-Roux), et ne peut guère servir qu'à l'em- pierrement. M. Boule semble n'avoir pas remarqué les différences de faciès de ces deux phonolites; du moins, il n'en fait pas mention. » Mais ces deux variétés ne sont pas les seules qu'il faille considérer au Suc d'Araules; car, à peine a-t-on quitté le village pour monter à la car- rière, que, sur la droite du chemin qui la dessert, on rencontre une roche blanche, mouchetée accidentellement de points noirs, fissile parfois presque à l'égal d'un calcaire marneux. C'est un phonolite altéré, remarquable par des cristaux sporadiques d'une sphère jaune d'or d'une très grande netteté ; ils ont été signalés par M. Boule. Ces sphènes, ainsi que quelques prismes allongés de hornblende et quelques petits cristaux aplatis de feldspath, se détachent aisément de la roche qui les contient, en y laissant une empreinte polie. On voit que, là encore, une action métamorphique est venue altérer les caractères minéralogiques primitifs du phonolite. )) Si, maintenant, on quitte le village d'Araules pour faire le tour de la montagne, et que l'on prenne le chemin de droite du hameau de Courcoules, on arrive, en vingt minutes à peine, à un. petit col, où se trouve un beau gisement de zéolites (chabasie et christianite avec calcite); la roche qui les contient est un basalte très scoriacé. On en doit la connaissance à M. Boule. » Or, ce basalte à zéolites est au voisinage d'un grand escarpement phonolitique, dont le sommet est le point le plus élevé du Suc. C'est là vraisemblablement qu'on peut placer la bouche du volcan. Comme l'on (') Celte carrière a fourni, en très grande partie, les beaux matériaux, de l'église d'Yssingeaux et ceux de l'église d'Araules. ( 758 ) n'observe pas trace de zéoliles sur le reste du pourtour de la monlagne, il est naturel d'admettre que c'est du côté du village, c'est-à-dire vers le sud, non loin du col en question, que les eaux thermales ont dû sourdre, déterminant dans le basalte qu'elles imbibaient lors de la sortie de phono- lite, cette abondante production d'hydrosilicates alumineux. Voici un troi- sième acte métamorphique. On est ainsi amené à penser que la cause de ces actes a agi d'une manière continue dans le temps, c'est-cà-dire dans la série des formations qui constituent la masse de la montagne d'Araules. Les eaux thermales accompagnant l'émission du phonolite ont pénétré d'abord dans les argiles sableuses; elles ont laissé dans ce vaste tiltre la silice qu'elles contenaient, puis ont zéolitifié le basalte scoriacé qui les recouvre; enfin, elles ont métamorphisé le phonolite des pentes au-dessous de la carrière, en déterminant même dans le phonolite de celle-ci la for- mation de quelques filonnets zéolitiques. » Admet-on, au contraire, avec M. Termier, qu'une coulée basaltique (dont le point de départ ne s'aperçoit pas d'ailleurs, puisqu'au nord d'A- raules le pays est granitique, et que la nappe de basalte est inclinée du côté du ruisseau de l'Auze, c'est-à-dire du nord au sud) est venue, long- temps après la consolidation et le refroidissement de la masse phonolitique, se plaquer contre celle-ci et en épouser fidèlement les contours, on ne voit pas quelle action métamorphique ce basalte aurait pu recevoir des argiles qu'il recouvre, et comment, par suite de cette action, des zéolites auraient pu prendre naissance dans ses vacuoles. Il faudrait supposer une récur- rence des eaux thermales, et alors quelle cause l'aurait produite? )) L'hypothèse de M. Boule est donc plus satisfaisante. )) Toutefois, on peut lui faire une objection. On trouve bien des enclaves de granité dans le phonolite exploité à Araules; mais on n'y trouve pas d'enclaves de basalte, à ce que je crois du moins, l'our ma part, je n'ai pas été assez heureux pour en recueillir, et le propriétaire de la carrière, M. Delorme, m'a affirmé n'en avoir jamais rencontré. » Quoi qu'il en soit, j'ai cru devoir ne pas négliger de mentionner cette objection. » GÉOLOGIE. — Sur la géologie du Congo français. Note de M. Mairick Barkat, présentée par M. Daubrée. « Je vais essayer de relier les trois coupes données dans une précédente Communication aux observations faites par mes prédécesseurs dans diffé- rentes parties de la colonie. ( 7^9 ) » Dès 1873, le D' Lenz signalait aux îles Elobi un calcaire grésenx à Schlœmbachia inflata (cénoinanien), et, sur le continent, l'abondance de la latérite. Quelques excursions dans le Mouni, dans le Tamboni et dans le Como, un long; et pénible voyage dans l'Ogooué, ne semblent pas lui avoir donné des idées bien exactes sur le massif ancien qui borde la côte : il propose le nom de Westafricanischeschiefergebirge, auquel nous préfé- rons celui plus populaire et plus juste de monts de Cristal. » Peu de temps après, M. Pierre S. de Brazza, et surtout son frère Jacques, trop vite enlevé à la science, recueillaient dans le bassin de l'Ogooué et dans le pays des Batékés, des renseignements plus précis et des échantillons qui furent étudiés par M. Daubrée. J. de Brazza a laissé une carte manuscrite qui permet d'étendre vers le nord-est, dans la ri- vière Sébé, et vers le sud-ouest jusqu'à Brazzaville, les zones que nous avons reconnues dans l'Ogooué et dans les monts de Cristal. M La région proprement dite du Congo a été étudiée en 1882 par M. Pechuel-Lœsche, puis par M. Zboinski, et enfin par M. Dupont, direc- teur du Muséum de Bruxelles, jusqu'au confluent du Rassaï. De ces divers travaux résulte une coupe complète, sensiblement parallèle aux nôtres, à une distance de 600""", et qu'il convient de leur opposer. » Coupe du Congo. — La zoue littorale comprend, avec des plages quaternaires ou actuelles soulevées, du sable, de l'argile, un calcaire fossilifère miocène et des grès analogues à ceux d'Elobi. La région montagneuse est formée d'une première bande de terrains fortement métamorphisés par le granité et présentant, comme dans TOgocué, des quartzites à minéraux, des schistes micacés et amphibolitiques à faux aspect de gneiss, de micaschistes et d'amphibolites, pendant vers l'ouest (de Borna à Mossouk); puis viennent, en discordance, des quartzites et des schistes moins métamorphisés, mais contournés, traversés encore de fdons de quartz laiteux et d'hématite et inter- rompus par la diabase d'Issanguila (de Mossouk à Ngoma). Une seconde discordance fait apparaître une formation calcaréo-schisteuse fortement plissée et où M. Dupont a rencontré en un point des fossiles dévoniens. La direction de ces couches est vers le nord-ouest. Enfin, au rapide de Tchoumbou, apparaît le grès rouge feldspathique ho- rizontal, surmonté de grès blancs qui sont en transgression sur les couches précé- dentes et qui recou\rent la majeure partie du bassin du Congo. » Dans la région intermédiaire, nous possédons les extensions des zones de M. Pechuel-Lœsche auxcours inférieurs du Niari-Kouilou et du Nianga, et les obser- vations de deux agents de lu colonie, MM. Chôlet et Thollon, encore inédites et dont voici les résultats essentiels. » Coupe de Loango à Brazzaville, le long de la route des porteurs. — Après 40*"" d'une plaine de sable, on entre dans le Mayombe, région des collines et des forêts. Les premières roches sont des grès rouges et blancs; puis vient une bande de terrains métamorphiques, leptynolites blanches, schistes micacés et feldspathisés, en couches ( 76o) plissées, avec une direction générale vers le nord-ouesl. A la sortie du Mayombe, s'étend jusqu'à Comba une formation peu ondulée comprenant des schistes gris et rouges, calcifères, et des calcaires dolomitiques, marneux, siliceux, talqueux, ana- logues à ceux du Congo, découpés en mamelons et en édifices par l'érosion et sur- montés par des grès rouges généralement concordants. Cette formation calcaréo- schisteuse est limitée vers l'est par une ligne concave entre Tchoumbou et Comba, puis par une ligne sinueuse qui suit à peu près le 12'^ méridien est de Paris; vers le nord-ouest elle s'étend probablement jusqu'au bassin du Nianga. De Comba à Brazza- ville, on ne rencontre que des grès rouges surmontés de grès blancs, qui, autour du Stanley Pool passent au quartzite et forment les Dover ClifTs, avec une trompeuse apparence de craie. Dans son exploration du Djoué, M. Thollon a pris contact avec le massif ancien marqué vers le I2° méridien par J. de Brazza ; il en a rapporté plusieurs roches intéressantes, entre autres un calcaire qui parait plus ancien que ceux du Niari et du Congo. » Le cours moyen du Congo et les régions nouvellement acquises de la Sanga et de l'Oubangui sont presque entièrement recouverts de grès blancs et d'alluvions; un barrage rocheux forme les rapides de Bangui et de la route d'El Kouti, M. Dybowski a rapporté quelques échantillons rappelant le faciès métamorphique de l'Ogooué. Il faut aller jusqu'au versant occidental du massif des grands lacs, pour trouver de nou- velles coupes. M. J. Cornet a publié récemment une étude très complète des roches recueillies par l'expédition du Katanga; avec une plus grande richesse de sédimenta- tion, corrélative de plissements plus énergiques, elles présentent le mélange des deux faciès de l'Ogooué et du Congo, et permettent par des comparaisons évidentes d'établir la correspondance entre les diverses parties de ces deux faciès. Ainsi les éludes de M. Cornet elles miennes démontrent qu'il existe une identité complète de constitution entre deux régions étendues de l'Afrique, distantes de Sooo''™. » Enfin, des études paléontologiques de M. Choflat sur la province d'Angola dé- montrent que'les dépôts fossilifères les plus anciens qui aient été signalés sur la côte occidentale d'Afrique appartiennent à l'albien et au vracconnien, )) Résumé. — L'ensemble de ces documents nous donne les traits essentiels de la géologie du Congo et m'a permis d'en dresser une carte déjà assez complète et qui provoquera, j'espère, de nouvelles recherches. Trois ca- ractères essentiels permettent de distinguer entre eux les terrains précé- demment décrits : 1° le métamorphisme ne paraît pas s'être exercé sur le dévouien; 1° le dernier plissement paraît contemporain du plissement hercynien de l'Europe; 3" l'émersion du plateau africain était achevée à l'époque albienne. » Les terrains du Congo peuvent alors être divises eu quatre groupes principaux : i" l'archéen proprement dit n'étant pas encore signalé d'une façon certaine, nous attribuons au précambrien et au silurien tous les terrains métamorphiques et cette formation de schistes amj)éliteux, de phlanites et de dolomies, si analogues aux roches de Bretagne et en partie ( 7»^i ) atteintes par le métamorphisme; 2° au dévonien et au carbonifère infé- rieur, la fornialion calcaréo-schisteuse du Congo et du Rouilou et comme équivalent dans l'Ogooué, les schistes argileux et les arkoses à ciment cal- caire; 3° les grès rouges et blancs comprendraient peut-être le houiller, tout le permo-trias et même l'infra-lias ; 4° les terrains fossilifères, allant du crétacé au moderne s'étalent le long du rivage au pied du plateau africain. » SPÉLiEOLOGIE. — Sur plusieurs grottes quaternaires de la Dordogne et sur quelques monuments mégalithiques de l'Orne et de la Manche. Note de M. Emile Rivière, présentée par M. Daubrée. « A la suite de la lecture que j'ai eu l'honneur de faire le 6 août der- nier, de mes Nouvelles recherches anthropologiques et palèontologiques dans la Dordogne, l'Académie m'ayant accordé une nouvelle mission, j'ai ter- miné les fouilles des deux grottes Rey et des Combarelles ; j'ai eu, en outre, la bonne fortune de trouver quelques nouvelles grottes et stations qua- ternaires, dont j'ai commencé l'exploration. Enfin, je me suis rendu dans les départements de l'Orne et de la Manche, pour y terminer le travail que j'aurai l'honneur de présenter prochainement à l'Académie sur plu- sieurs monuments mégalithiques qui m'avaient été signalés. » Bien que je n'aie pas encore eu le temps de déterminer les pièces recueillies dans les grottes et stations quaternaires mentionnées ci-dessus, je liens à rendre compte, dès maintenant, des résultats de ces travaux. » A. Dordogne. — i** Grotte Rey. — Cette grotte, dans laquelle j'étais parvenu, au mois de mai, à 5i™,5ode l'entrée, et que j'avais explorée jusqu'à 33™, 5o, mesure en réalité 54"", 7^ de longueur. Je l'ai fouillée jusqu'à son extrémité, avec les mêmes ouvriers. » Dans cette partie reculée de la grotte, mes découvertes ont été moins nombreuses que dans la première partie, soit comme faune, soit comme industrie. Cependant l'ensemble des pièces que j'ai trouvées appartient à la même époque géologique et archéologique que les objets présentés à l'Académie le 6 août dernier. )) 1° Grotte des Combarelles. — Celle-ci est restée, dans la partie que j'avais encore à fouiller, aussi riche que dans mes explorations précédentes. La faune, également quaternaire, y est des plus nombreuses, surtout en Rennes, en Équidés, en petits Carnassiers, en Rongeurs et en Oiseaux : ( 1^-^ ) c'est par milliers que j'ai compté leurs ossements. La détermination des espèces animales auxquelles ils appartiennent exigera un temps assez long. » Quant à l'industrie des habitants primitifs de cette grotte, elle est re- présentée, comme dans mes précédentes fouilles, par d'intéressantes gra- vures sur os, par de très beaux instruments en os, par toute une collection d'aiguilles en os également, de grosseur et de longueur très difféi'entes (quelques-unes sont entières, la plus petite de ces dernières ne mesure que v'i'^" de longueur, chas compris). 1) Enfin j'ai trouvé aussi : )) a. Des dents percées pour être portées, soit comme amulettes ou fé- tiches, à l'instar notamment des indigènes actuels du Congo; soit comme bijoux (ce sont des canines de petits Carnivores de la taille du Renard, des canines de Renne); )) h. Quelques coquilles marines, percées d'un trou de suspension. » c. Enfin plus de onze mille silex, parmi lesquels de très belles pièces. » En résumé, les grottes Rey et des Combarelles, dont la faune et l'in- dustrie appartiennent géologiquement aux temps quaternaires et archéo- logiquement à l'époque magdalénienne, m'ont donné, comme espèces ani- males, et c'est là, au point de vue paléontologique, le résultat le plus important : des Chéiroptères, des Insectivores, de grands et de petits Carnassiers, des Rongeurs très nombreux, des Pachydermes, notamment le Rhinocéros ticliorhinus, des Ruminants dont la Capra primigenia et le Renne Çfaraudus rangifer), représenté par de nombreux restes, des Oiseaux fort nombreux également, des Reptiles, des Poissons, enfin quelques In- vertébrés, Mollusques marins et terrestres. A ces restes d'animaux se trouvaient associés quelques ossements humains. 3° Grolles nouvelles. — Ces grottes, nouvelles en ce qu'elles m'ont été ré- cemment signalées pour la première fois, sont quaternaires également quant à la faune qu'elles renferment. Je n'ai pu les explorer que super- ficiellement jusqu'ici, mais suffisamment cependant pour en constater l'importance scientifique. En effet, elles m'ont donné, dès les premiers coups de pioche, des résultats tels, que j'ai cru devoir m'assurer auprès de leurs propriétaires respectifs le droit exclusif de les fouiller. » Elles sont au nombre de quatre, situées dans des cantons différents : )) a. Dans le canton de Saint-Cyprien ; on y rencontre, associés à VEle- plias prifnigenius et au Renne, des silex très beaux par leurs dituensions, par leurs retouches, et par la variété de leurs teintes. » h. Dans le canton du Bugue ; celte grotte m'a donné, en deux journées de ( 763 ) fouilles, de nombreux ossements de Renne, d'Équidés, etc., avec des silex présentant une grande analogie avec ceux de Cro-Magnon. . » c. Dans le canton de Montignac; celle-ci est un peu moins riche que les précédentes, mais renferme également une faune intéressante. » d. Dans le canton de Sarlat; il s'agit ici d'un abri-sous-roche, carac- térisé aussi par la présence du Renne et de nombreux silex taillés. » A ces gisements, je dois ajouter une autre grotte du canton de Saint- Cvprien, en partie vidée il y a vingt et quelques années pour en faire une grande cave, mais qui conserve intacts de véritables foyers quaternaires, dans la partie la plus reculée. Les fouilles que j'y ai commencées m'ont donné des débris de Rennes, associés à des silex, et une coquille percée. )> B. OR^■E ET Manche. — Ici, il ne s'agit plus de recherches paléonto- logiques, mais bien d'anthropologie et d'archéologie préhistoriques. » J'ai terminé l'étude: i" Dans l'Orne, des stations ou ateliers néoli- thiques de Cerisy, situés sur le mont de ce nom et à une cinquantaine de mètres environ (le premier du moins) d'un ancien ermitage, dont il ne reste que les soubassements de la chapelle; ermitage et chapelle remontent au XII* siècle. 1° Dans la Manche, du polissoir de Saint-Cyr-du-Bailleul. (• Dans le département de l'Orne, j'ai étudié également une pierre levée, le Menhir de Maly ; et j'ai découvert un monument mégalithique qui me paraît être une allée couverte d'une assez grande étendue, vierge de toutes fouilles; l'entrée, masquée par des broussailles, est fermée par une pierre assez régulièrement circulaire ('). M. Mesny, à propos de la Note récente de M. Marey, rappelle les mouvements exécutés par les gymnasiarques pendant la chute verticale. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à h heures un quart. M. B. (') Aussitôt que l'étude de laboratoire, que nécessite la nombreuse série de pièces que j'ai rapportées, sera terminée, j'aurai l'honneur d'en soumettre les résultats com- plets à l'Académie dans un Mémoire détaillé, accompagné de dessin représentant les pièces les plus intéressantes. C. R., 1894, 1' Semestre. (T. CXIX, N° 18.) ' ' OO ( 764 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUR. Ouvrages reçus dans tA séance du 22 octobre 1894. Sur l'âge des dépôts houillers de Comment^', par M. R. Zeiller. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France.^ 1894 ; i br. in-S". (Présenté par M. Daubrée. ) Bulletin de l' Académie de Médecine. N° 42. Séance du 16 octobre 1894. Paris, G. Masson; i fasc. in-8°. Album de Statistique graphique de \ 893. Paris, Imprimerie nationale, 1 894 ; I vol. in-8°. Mémoires de la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du départe- ment de la Marne. Année 1893. Chàlons-sur-Marne, Martin frères, 1894; I vol. in-8°. Notices sur les travaux scientifiques de M. A. Michel-Lévy, ingénieur en chef des Mines, lauréat de l'Académie des Sciences. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894; I br. in-4°. Bévue météorologique. Travaux du réseau météorologique du sud-ouest de la Bussie. Année 1893. Vol. VI, par A. Klossovsky. Odessa, P. Franzov, i8g4. I vol. in-4"- Beport on the progress of the State land survey of the State of New-York . Albany, James B. Lyon, 1891 ; i vol. in-8°. American Journal of Mathematics, pnblished under the auspices of the Johns Hopkins University. Volume XVI. Numbers 1, 2, 3. Baltimore, 3 fasc. in-4°. Missouri bolanical Garden ; fifth annual report. Saint-Louis, 1894; i a'oI. in-8°. Fotochimica dei sali di mercurio e processi fotografici hasati sul loro im- piego. Prof. Rodolfo Namias. Modena, 1894; i br. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 29 octobre 1894. htude des moyens mécaniques et électriques de traction des bateaux. Compte rendu d'une mission, par M. Maurice Lévy, Membre de l'Institut, inspec- teur général dos Ponts et Chaussées, professeur au Collège de France, et ( 7^'^ ) M. G. Pavie, ingénieur des Ponts et Chaussées. Première Partie : Halage funiculaire. Tome \". Paris, Imprimerie nationale, 1894; i vol. in-4". Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, professeur de Physio- logie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. N" 10, 25 octobre 1894. Paris, G. Masson ; i fasc. in-8°. Les Gaz du sang. Applications à l'hygiène expérimentale, par M. Gréhant, professeur de Physiologie générale au Muséum d'Histoire naturelle. Paris, Gauthier-Villars et fils; i vol. in-8". (Présenté par M. le baron Larrey, pour le concours des Arts insalubres.) Bulletin de l'Académie de Médecine. N° 43. Séance du 23 octobre 1894. Paris, G. Masson; i fasc. in-8°. L'Anthropologie. 1894. Tome V. N'^S. Septembre-octobre. Paris, G. Mas- son; I vol. in-8°. Les vers hlancs et les freux, par M. Gabriel Rogeron. (Extrait de la Revue des Sciences naturelles et appliquées. Paris, 1894; i broch. in-8°. Revue internationale de Viticulture et d' OEnologie, publiée sous la direc- tion de Victor Vermorel. N"* 1 à 8. Paris, 1894; 8 fasc. in-8°. Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. Mémoires de la Section des Sciences. Les terrains primaires de l' arrondissement de Saint-Pons (^Hérault). Géologie de la région du Pic de Saint-Loup {Hérault). Méthode de titrage des quinquinas. Montpellier, Ch. Boelim, 1894; 3 fasc. in-8°. Acta Societalis Scientiarum /ennicœ. Tomus XIX. Helsingforsite, 1893; I vol. in-4°. Aiti délia reale Accademia délie Scienzejisiche e matematiche. Série seconda . Vol. VI. Napoli, 1894 ; i vol. in-4''. Koninkrijk der Nederlanden, Statistiek van den in-, uil-en doorvoer over het Jaar 1893, uitgegeven door het département van Financien. Tweede Ge- deelte. S'Gravenhage, 1894; i vol. in-4°. The true atomic weights of the chemical éléments and the unity of matter. Saint-Louis, Mo, U. S. Carl Gustav Hinrichs. New-York, 1894; i vol. in-8". On souscrit à Paris, chez GAUTHIEU -VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièromenl le Diiimnrltc. IlsfonneiU, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Don; Tables, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annue et part du i" janvier. Le prix de Vitbonnement est fixé ainsi i/nUl suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Mcdan. ÎGavault St-Lager. Joiirdan. Rufr. Amiens Courtia-Hecquet. Germain et Grassin. Lachèse. Bayonne Jérôme. Hesnnçoii Jacquard. ; Avrard. lioi deaux ! Dulhu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. / Lefouniier. F. Robert. J. Robert. V Uzel CarolT. Baër. Massif. Chambery Perrin. Henry. Brest. Catu . Cherboitri Clermont-Feri Marguerie. ) Rousseau. Ribou-Collay. ( Lamarche. I^ijon Ratel. ' Damidot. „ 1 Lauverial. Uouai ■' I Crepin. f „ 1 1 \ Drevet. Orenoole ( Gratier. La hochetle Foucher. Lelia^^re j Bourdignon. LUle.. Dombre. Lefebvre. Quarré. Lorient. chez Messieurs : ( Baumal. / M"" lexier. Bernoux et Cumin. Georg. I.yon < .Mégret. Clianard. Vitte. Marseille Ruai. Montpellier. Moulins . . . . { Calas. I Coulet. Martial Place. / Jacques. A'ancj Grosjean-Maupin. [ Sidot frères. { Loisean. n'ailles ,. „ , ( M»" Veloppe. 1 Barma. Nice ... ,. , -- ( Visconli et C'". JVimes Thibaud. Orléans Luzeray. „ . . 1 Blanchior. Poitiers ,, , I Dnimaud. Rennes Plihon t Hervé. Roclieforl Girard ( M"" ). 1 Langlois. Rouen , , ■ ( Lestringanl. S'-Élienne Chevalier. ( Bastide. / Rumèbe. ( Gimct. ( Privât. , Boisselier. ' Tours , Pcricat. ' Suppligeon. \ Giard. ( Leniaitre. 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A la même Librairie les Mémoires de l'AcadérDie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants â l'Académie des Sciences. W 18. TARr.E DES ARTICLES. (Séance du 20 octol)re 1894.) MEMOIRES ET COMMUN ICATIONS DR? MEMlillKS ET DES CORRESPONDANTS DR L'ACADÉMIE. Pages. M. J. lioussiNESQ. — VéiificalioDs expéri- iiicnUilcs de la lliéoiic des dcveifoirs à na|)|)e novcc en dessous ou adliérenlc : vi-rilications relatives aux pressions ' 707 MM. lîi:iMiiEi.OT et C André. — Sur Texls- lencc, dans les végétaux, de principes dé- doublablcs avec production d'acide car- l)c. nique 771 Pages. M. M.viiEV. — Des mouvements que certains animaux exécutent pour retomber sur leurs pieds, lorsqu'ils sont précipités d'un lieu élevé 714 M. Olvou. — Note relative à la Communi- cation de M. Marey. 717 M. .Mauhice Lévy. — Observations, à ce même propos, sur le principe des aires.. -i"< MEMOIRES PRESENTES. M. P. -K. Touche. — Réduction de l'équation de continuité en Hydraulique à la forme do df dv, _ 2 * _ tt -'" '• ds ds ds' M.M. Fit. CnôTTE et Giur.Ki.Li adicssent un MiMiiiiire <■ Sur r^ildélixdo furmique ap- pliquée il la puérison de la tuberculose et do la phtisie pulmonaire » -M. F. 15i;cio adresse une Note sur l'éclai- rage de la mer -M. r. Bixic adresse une Noie sur la des- truction des carnassiers 7.3 CORRESPONDANCE. M. le Secuétaire rEUPÉiUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le premier Volume d'un Ouvrage de M. G. Ilinriclis « Sur la Mécanique des atomes ». . 728 L.\ Société nation.^le d'IIorticultike de Khanck informe l'Académie qu'elle orga- nise une Exposition internationale des pro- duits de l'horlicullure et des industries qui s'y raltaclienl, du .■< au (8 mai 1896. 7a3 M. P. St.veokel. — Sur des problèmes de Dy- namique dont les équations différentielles admettent un groupe continu 728 1\I. M-MY.is Lerch. — Sur la diflérentiation des séries Irigonométriques 725 !\1. TiiOM.\8. — Sur la constitution de l'arc électrique 72S, M. l'oN'soT. — Relation entre les tensions maxima de vapeur de l'eau, de la glace cl d'une solution saline au point de congéla- tion de celle solution 7.31 M. DosMONi). - Sur les produits gazeux qui se dégagent du charbon de bois lorsqu'il est soumis à une haute tempé- rature à l'abri du contact de l'air 733 AI. CiEOROES Cii.vRi'V. — Sur les tempéra- tures de transformation des fers et aciers. 785 M. II. lÎAUDiONY. - Sur la kermésitc 787 .\I.M. Pli. A. GUYE et .M. GAiriKii. — Super- position des effets optiques des divers car- bones asymétriques dans une même mo- BULLETIN BIULlOCnAPIIIQUE lécule active .M"' Ida Welt. — Sur les hydrocarbures saturés à radicaux amyliques actifs M.M. Cil. FAiiRE, GaiuihiOU et Suniu:. — Sur le dosage de l'alcool dans les huiles essen- tielles M. K. I.Acnoix. — De l'existence de " cel- lules en paniers >> dans l'acinus et les con- duits excréteurs de la glande mammaire. M. L. Daillk. — Observations relatives à une Note de MM. Prillieux et Delacroix >i Sur la gommoso bacillaire des vignes «. M.M. Constantin et Matruchot. — Culture d'un Champignon lignicole M. L. Mangix. — Sur la maladie du Bouge dans les pépinières cl les plantations de Paris .M. I'. GoNNARD. — Sur les rapports du ba- salte et du phonolite du Suc d'Araules ( llauto-Loire) M. M. BAUiiAT. — Sur la géologie du Congo français M. V.. HiviiiHE. — Sur quelques grottes qua- tcrnaiies de la Dordogne et sur quelques I uiuieiits mégalithiques de l'Orne et de la Manche M. Mesnv, 'a propos de la Note récente do M. Marey, rappelle les mouvemenls exécutés par les gyninasiarques pendant 1,1 ohulc verticale 740 7 17 71 18 753 75(i -Si -M PARIS. — IMPHIMERIE GAUTHIKR-VILLARS KT FILS, Quai des tirandt-Aucusiins, SS. Le Cétnnt .* CAUTUiKA'VttLAiis. N0V271894 H^^ 1894 SECOND SEMESTllE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK Vin. IiES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXIX. NM9 (5 Novembre 1894), PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1894 RÈGLEMENT RELATIF AIX COMPTES RENDIS. Adopté dans les séances des 23 juin iSGs et 24 mai 1875. Les Comptes rendus liebciumaclaii es des sceances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus ;i 48 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Lesextraits desMéiiioires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite ])ar leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Acadéinic avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- simié qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la corresj)ondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exceplion que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative lait lui Rapport sur ia situation des Comptes rendus après l'impressioti de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de rexécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. N0V271B54 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. m iji y SÉANCE DU LUNDI 5 NOVEMBRE 1894, PRÉSIDENCE DE M. LQEWY. MEMOIRES ET COMMUXICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, MÉCANIQUE. — Sur un appareil sentant à mettre en évidence certaines conséquences du théorème des aires. Note de M. Marcel Depbez. « Dans son Traité de Mécanique rationnelle, Delaunay, parlant des con- séquences du théorème des aires, s'exprime ainsi (p. 45o, § 229) : » Donnons quelques exemples de l'application du théorème des aires : Si nous sup- posons comme nous l'avons déjà fait qu'un être animé soit isolé au milieu de l'espace, qu'aucune force extérieure ne lui soit appliquée, et qu'il soit primitivement immo- bile, non seulement cet être animé ne pourra pas déplacer son centre de gravité, mais encore il ne lui sera pas possible de se donner un mouvement de rotation autour de ce point. En effet, de quelque manière qu'il fasse jouer ses muscles, il ne peut déve- lopper que des forces intérieures; l'absence de toute force extérieure entraine donc comme conséquence que la somme des aires décrites, en projection sur un plan quel- conque passant par son centre de gravité, par les rayons vecteurs émanés de ce point, conserve constamment la même valeur; donc cette somme d'aires doit rester con- C li., i«.4. s' t-'uncsire. (T. CM\ l\' 10.) lut ( 7^8 ) stamment nulle puisqu'elle l'était tout d'abord, en vertu de l'hypothèse que nous faisons que l'être animé dont il s'agit était primitivement immobile. » Lorsque je lus pour la première fois, il y a déjà longtemps, le passage que je viens de citer, le dicton populaire qu'un chat retombe toujours sur ses pattes se présenta aussitôt à mon espritet je résolus de vérifier le fait en employant le procédé primitif qui consiste à laisser tomber un chat d'une cer- taine hauteur, le ventre en l'air, la chute de l'animal ayant lieu sur un cous- sin pour éviter de le blesser dans le cas où le proverbe serait démenti par l'expérience. De quelque manière que je m'y prisse et quelles que fussent la position et la direction de la vitesse initiale du sujet, le résultat fut tou- jours conforme à l'adage populaire. Le moyen employé par l'animal pour obtenir ce résultatsingulier me semblait avoir, au point de vue du théorème cité plus haut, une grande importance, mais n'ayant à ma disposition aucun appareil de photographie instantanée, je ne crus pouvoir mieux faire que de communiquer mes idées à ce sujet à M. Marey qui possédait tous les moyens d'investigation qui me manquaient et, à plusieurs reprises, je lui exprimai le désir de le voir soumettre cette question au contrôle delà pho- tographie instantanée. Je me félicite aujourd'hui démon insistance puisque l'expérience qu'il a communiquée à l'Académie a eu pour résultat, ainsi que je le lui avais annoncé, d'attirer l'attention sur les conséquences du théo- rème des aires et démettre en évidence l'erreur dans laquelle sont tombés, non seulement Delaunay, mais encore tous les auteurs de Traités de Mé- canique rationnelle. MM. Guyou, Maurice Lévy, et enfin M. Picard ont rectifié ce que l'énoncé de ce théorème a de trop absolu et ils ont donné la véritable interprétation du phénomène en question que j'avais tenté d'expliquer en me conformant strictement à l'énoncé classique. » Maintenant que ce sujet ne fait plus de doute et que l'examen plus approfondi du théorème des aires a démontré qu'un système matériel peut, par le seul jeu des forces intérieures, tourner d'un angle quelconque autour de son centre de gravité, sans éprouver de déformations permanentes, tous ses points matériels se retrouvant finalement dans les positions relatives qu'ils occupaient primitivement, il est intéressant d'étudier les conséquences de ce corollaire et de chercher à en donner une démonstration expérimentale autre que celle qui résulte de l'exemple emprunte au chat. » Après avoir étudié plusieurs solutions différentes qui présentaient d'assez grandes difficultés d'exécution, je me suis arrêté à la disposition suivante, qui est de beaucoup la plus facile à réaliser matériellement, et dont le principe m'a été communiqué par notre Confrère M. Emile Picaril. ( 7^9 ) » Soit un disque matériel homogène mobile autour d'un axe vertical passant par son centre de figure. Sur la face supérieure de ce disque, on a tracé une courbe fermée entièrement comprise dans une portion angulaire du disque inférieure à un angle droit (cet angle pourrait d'ailleurs être beaucoup plus grand). Si un point matériel partant d'un point quelconque de la courbe en suit le périmètre, de manière à décrire un circuit fermé, il est facile de voir que chaque fois qu'il aurait fait un tour complet sur ce périmètre, la somme des aires décrites par ce point autour du centre du disque sera précisément égale à l'aire de la courbe fermée. Il résulte de là que la somme des aires décrites autour du centre de gravité commun par l'ensemble du point mobile et des points matériels constituant le disque ne pourra être constamment nulle (le disque étant supposé en repos au mo- ment du départ du point mobile sur sa courbe) que si, à la fin de l'opéra- tion, le disque a tourné d'un certain angle. Pour que le centre de gravité commun reste toujours sur l'axe de rotation, j'ai remplacé le point mobile unique par deux points assujettis à décrire dans le même sens des courbes identiques symétriquement situées par rapport au centre du disque. » Dans l'appareil placé sous les yeux de l'Académie, les courbes fermées sont deux circonférences, les points mobiles sont deux petites sphères qui, sous l'action d'un ressort rendu libre par la combustion d'un fil, décrivent exactement une circonférence complète, de manière à ramener le système à sa forme primitive. L'expérience réussit parfaitement et, après une rota- tion complète des petites masses qui décrivent des circonférences inscrites dans un angle inférieur à 90°, l'appareil tout entier décrit autour du fil de suspension un angle dépassant un peu 40°. Le calcul montre que le mo- ment d'inertie du disque ne doit être ni égal à zéro, ni infiniment grand, parce que, dans ces deux cas, le déplacement d'ensemble serait nul. » Il résulte de ce cas particulier du théorème des aires des conséquences curieuses quand on l'applique au mouvement de rotation des planètes à la surface desquelles des molécules matérielles décrivent des aires fermées situées dans un plan perpendiculaire à l'axe de rotation de la planète. Il en résulte en effet, à la longue, une avance ou un retard du mouvement de celle-ci. » L'appareil expérimenté a été construit très rapidement et très habile- ment par le chef de mon laboratoire, M. de la Valette. » ( 77" ) MÉCANIQUE. — Sur le théorème des aires. Note de M. P. Appeli,. « Imaginons un svstème sollicité par des forces extérieures telles que la somme de leurs moments par rapport à un axe fixe Or soit nulle. Alors, si le système part du repos, la somme 2mr- -y reste nulle. Mais, malgré cette condition, si le système n'est pas rigide, il peut, par des déformations suc- cessives et sans subir de torsions, partir d'une configuration déterminée et revenir à une configuration identique, déduite de la première par une ro- tation autour de Oz. C'est ce que MM. Guyou et Maurice Lévy ont établi dans des Notes présentées à la dernière séance. Je me propose, au point de vue de l'enseignement, d'en indiquer un exemple élémentaire, que j'avais communiqué à plusieurs de nos confrères dans la dernière séance. » Soient une roue homogène de centre O mobile sans frottement sur un plan horizontal, A(,A^ un diamètre invariablement lié à la roue. Aux points AoA„ sont placés sur la roue deux ouvriers de môme masse m et aux points CoCg situés sur le même diamètre, à égale distance de part et d'autre du centre O, sont placés deux autres ouvriers de masse j^.. Le svstème est immobile. Cela posé, les ouvriers font la manœuvre suivante, composée de quatre phases : » \° Les ouvriers m se mettent à marcher sur la circonférence, dans le même sens de rotation, autour du centre en restant diamétralement opposés; ils s'arrêtent après avoir parcouru un quart de la circonférence de la roue; celle-ci tourne alors en sens contraire d'im angle a, puis s'ar- rête. » 2" Les ouvriers [;. se réunissent au centre : la roue ne bouge pas; mais le moment d'inertie par rapport à O:; diminue. » 3° Les ouvriers m reviennent alors à leurs positions primitives sur la roue; celle-ci tourne en sens contraire de sa rotation précédente d'un angle digèrent p, puis s'arrête. » 4" Les ouvriers [7, se séparent et viennent occuper leurs positions pri- mitives sur la roue; opération qui laisse la roue immobile. » Après ces mouvements, le système a repris la même configuration, mais a tourne d'un certain angle p — a. En les recommençant, les ouviiers arriveront donc à faire tourner le système d'un angle supérieur à tout angle donné. Le calcul des angles a et p est des plus élémentaires. Il serait sans intérêt de le reproduire ici. ( 77Ï ) » C'est par des mouvements de ce genre qu'un homme placé verticale- ment et tombant dans le vide pourrait se retourner autour d'un axe ver- tical : il lui suffirait de faire jouer à ses bras étendus le rôle des ouvriers m et à ses jambes, plus ou moins écartées, celui des ouvriers ]).. » Terminons par une remarque générale qui permet de ramener à un même type simple les problèmes du genre de celui'que nous venons d'in- diquer. )) Imaginons un système formé par un corps solide mobile autour d'un axe fixe Os et par des points matériels m,, m.^, . . . animés de mouvements prescrits à l'avance par rapport au corps solide : les coordonnées semipo- laires r,, 0,, z, ; r.^, Oo, z.-., . . . de ces points par rapport à des axes liés au corps solide sont des fonctions données du temps. Supposons enfin que la somme des moments des forces extérieures par rapport à O- soit nulle. On peut alors, sans altérer le mouvement du reste du système, remplacer plusieurs des points m,, m.,, ... par un seul point de masse M, dont les coordonnées relatives R et 6 par rapport au solide sont définies en fonc- tion du temps par les deux relations MR= = lmr\ MR= dQ = Imr' rfO. » Par exemple, dans le cas particulier indiqué ci-dessus, on pourrait, pour ne pas changer le centre de gravité, remplacer les deux points ^. et m, placés primitivement en C,, et A;,, par un seul point M, défini comme nous venons de le dire, décrivant une courbe fermée sur la roue et les points symétriques par un point symétrique de M décrivant la courbe symétrique. De même, pour un observateur vertical tombant dans le vide, on pourrait, en regardant le tronc comme rigide, remplacer les mouve- ments relatifs des mains et des pieds par ceux de quatre points matériels seulement, ou même de deux. » HYDRODYNAMIQUE. — Su?- la théorie de V écoulp.ment par un déversoir à nappe déprimée ou noyée en dessous, dans le cas où une armature horizontale ■ rend la contraction inférieure maximum ; par M. J. Boussinesq. « I. Je n'ai pas eu, dans l'étude précédente ( ' ), à traiter le cas d'un dé- versoir à contraction inférieure C maximum, parce qu'on ne possède sur ') Voir le dernier Compte rendu, p. 707. — A la note de la page 709, ligne 7 en remontant, chacun des deux mots « dix » et « cinq » doit être entre deux virgules : la suppression de ces virgules a rendu la phrase presque inintelligible. ( 772) ce cas aucune observation de nappe déprimée ou noyée en dessous qui permette d'y contrôler les prévisions théoriques. Toutefois, comme il offre un certain intérêt à raison de cette circonstance que la dérivée C peut y être évaluée théoriquement, il ne sera peut-être pas inutile d'en donner ici un aperçu. » Ainsi qu'on l'a vu pour la nappe libre dans ma Note du 26 juin 1893 {Comptes rendus, t. CXVI, p. 1487), il n'est guère permis d'y supprimer dans les formules les carrés et produits de C et C, un peu trop grands pour cela. On ne devra donc rien négliger dans l'équation (i3) ou (t4) définis- sant C en fonction de n et de k, lorsqu'on la différentiera en R sous la condition N = const., afin d'obtenir la dérivée C. » Cette différentiation complète de (i3) ou de (i4) donnera, si k' et n' désignent les dérivées de /• et n on R, j = [i - k-n\?> + ■ik)\n-k' + -\i+k-k^ n'' (2 + k) - :^^J nn , dans le cas de l'équation (i3), c'est-à-dire de la nappe déprimée, et {i3h{s) _i2__^fr-Â-=«^(3 + 2/t)]X-'-/î-'(2+>i-)««'' dans le cas de l'équation (i4) ou de la nappe noyée en dessous. » Portons-y les valeurs (5) de n' et de k' , savoir ^^^ T^TT} ^'' ~' — ^—r\ puis groupons les termes en Cet observons enfin que i — C ikn^ I — G' i^ o r s'élimine immédiatement, par l'équation mème(i3) ou (i4). ''" coeffi- cient total de C. Il viendra simplement » Dans le cas particulier de la nappe libre, où n- =1, la première de ces expressions de C acquiert le facteur (i -f- ky tant à son numérateur qu'à son dénominateur ; et la suppression de ce facteur commun la réduit à (27) C'=^^|^- (nappe libre), formule exacte, bicMi plus simple que celle de première approximation donnée dans mon article du 26 juin 1893, sous le n" 15, et que j'avais ( 773) obtenue par la différentiation d'une expression de C rendue rationnelle en y supprimant certains termes de l'ordre de C" ( ' ). M II. Il ne reste plus, pour former l'équation en k, qu'à porter la valeur convenable (26) de C dans la relation (6) obtenue à cet effet. Multiplions celle-ci, en vue de simplifier les résultats, par 2(1 — ^^C); et, nous bor- nant au cas usuel des nappes noyées en dessous, substituons à C la seconde • expression (26). Il viendra (28) Li-A^«^ ~ VlogA i-A-yJ l/^«Mi + A)(2 + A^)-A-J A-'«H3-t-2A) n-(2 — 3A-2)«2 ' := O. «2(1 + A) (2 + A') — A' i-k-ii- » Après avoir chassé les dénominateurs, ordonnons-la par rapport à n'-, et divisons finalement par kn'' . Si nous posons enfin, pour abréger, nous aurons l'équation, du second degré en ^, j +F[2l(H-J)-(3-+-2yt)('. -3F)] = 0. Celle-ci, d'une résolution impossible par rapport à k (sauf au moyen de lon^^s tâtonnements), fait, en revanche, connaître presque immédiatement (') 11 est digne de remarque que cette expression exacte (27) de C, portée dans la formule seulement approchée (8), où A-o=o,46854 et A = 0,4325, donne, en rédui- sant d'ailleurs A(2 — A) à Ao(2 — Aq), 2(1 — A) — Ao valeur bien plus approchée de la valeur exacte k = 0,4332, trouvée au dernier numéro de Tarticle cité du 26 juin 1893, que n'est celle, A = 0,453 1, obtenue au numéro pré- cédent du même article en parlant de l'expression seulement approchée et rationnelle de G rappelée ici. La formule (27) donne ensuite, par la substitution de cette valeur A = 0,4277 dans son numérateur, C' = — o,20i4, résultat peu différent de celui qu'on obtient en portant dans (27) la valeur exacte A" = 0, 4332, et qui est C' = — 0,1968. Observons enfin que la formule (i5) donne pour G, en y faisant A = 0, 4332, la valeur exacte 0,2259, un peu inférieure à la valeur approchée 0,2292, obtenue plus haut dans l'hypothèse k = Aj. ( 774 ) deux valeurs réelles oii imaginaires de n^, lorsqu'on se donne k et, par suite, les deux coefticients de l'équation, d'un calcul malheureusement laborieux. » De k ^ o k k = 0,4367, les deux valeurs de n- sont réelles et posi- tives. L'une, nulle, l'autre, infinie, au début ou pour ^ ^ o, elles vont, la première, en grandissant, la seconde, en diminuant, de manière à devenir toutes les deux n- ^ 0,7179 au moment où k atteint le maximum 0,4367. L'ensemble de ces valeurs de n- et de k, sur un plan où l'on prend n- pour abscisse et k pour ordonnée, représente une branche de courbe s étendant au-dessus de l'axe des abscisses positives, d'où elle émane sous un certain angle à l'origine n- = o et qu'elle rejoint à l'autre extrémité n- = ao, en ne coupant, d'un bout à l'autre, qu'une seule fois chaque ordonnée. » Comme la valeur de C, quel que soit n.', s'annule sur l'axe ^ = o des abscisses, la dernière expression (4) du coefficient de débitez, nulle dès lors avec k, devient positive et croît pour k ^ o, lorsqu'on suit sur le plan les lignes N^ const. ou (i — C)(i — /i^)= const. Donc la région comprise entre l'axe des abscisses et la branche de courbe dont il vient d'être parlé constitue la portion du plan à considérer ici; et c'est sur cette branche de courbe que le débit atteint son maximum cherché. En effet, la hauteur A' de l'eau sur la section contractée et, par suite, son rapport R à la hauteur h d'amont, n'ont à décroître, dans cette théorie, à partir de l'état de repos supposé qu'on avait d'abord pour h' = h, que jusqu'au moment où le débit atteint un maximum; car, au delà, même pour un abaissement indéfini du niveau d'aval, le régime du déversoir reste désormais invariable. Or, c'est dire que k ne doit croître, à partir de zéro, que jusqu'à sa valeur pour la- quelle, N restant constant, m devient maximum. Ainsi, la partie du plan que nous venons de considérer sera bien la seule utile dans la question physique, et, la branche de courbe (à coordonnées n", k) qui la li- mite, la seule propre à fournir la racine k demandée de l'équation (28) ou (3o). M 11 est cependant bon, pour le problème analytique, d'observer que les valeurs de k supérieures à 0,4367, mais moindres que 0,7374, rendent n^ imaginaire; puis, que, pour k = 0,7374, les deux valeurs de n" redevien- nent réelles, d'abord égales à o,532, et qu'elles restent réelles et positives jusqu'à ^- = GO, en donnant lieu à une seconde branche de courbe, sorte de boucle dont les deux côtés se raccordent asymptoliquement, pourX: = ao, avec l'axe des ordonnées. Cette seconde branche, limftant une région du plan dans laquelle m a décru à partir de la branche précédente, doit cor- ( 77^ ) respondre à un minimum rie m, mais sans signification physique dans la question, comme on vient de le voir. » Du reste, une partie de l'espace compris entre les deux branches, et même une partie de celui qu'enferme la seconde, seraient rendues inutili- sables (si elles ne l'étaient pas déjà) par cette circonstance que la rcl;i- tion (i4) y donnerait une contraction C ou négative, ou supérieure à i. Car l'ensemble des deux conditions C i, revient, d'après (i4), à poser ce qui a lieu dans la région, à coordonnées positives n- ou X- assez grandes, limitée par la courbe (3i) Fn=(2 + /(-)=2, sorte d'hyperbole, asymptote, à la fois, aux deux axes tant des abscisses n* positives que des ordonnées ^positives, et extérieure à la première branche considérée ci-dessus, mais pénétrant entre les deux côtés de la boucle par le point (n- = |, A = i). » Voici les coordonnées d'un certain nombre de points de la première branche et de la boucle, avec quelques valeurs du coefficient correspon- dant m de débit : = o, «2=/'^" '\ ^n = (o,cc); /î: = o, 4(254. «'=(0,5407,1); 7n = (0,2598, 0,3372); k = o,4253o, n- = (0,3924, 0,8898); ^- = 0,43669, «-=(0,7179,0,7179), /« = 0,2949; X- = 0,7372, n-= (0,532, 0,532), m = 0,255 ; X: = 0,74, «-=(0,496, o,568); jk=:o,']5, «-=(0,455, o,6o4); ^• = 1, «-=(i, f), /« = (0,161, 0,272); k = co, "'=(i'i)' m = (0,0). » On remarquera que, dans le cas «^ ^ i , où la nappe noyée en dessous ne supporte aucune pression ni non-pression au sommet de ses filets infé- rieurs, et qu'on pourrait ainsi regarder comme l'analogue du cas de la nappe libre, le coefficient de débit, m = 0,3372, est un peu moindre que celui c. R., 1894, 2" Semestre. (T. CMX, N' 19 ) I02 ( 77^ ) d'une pareille nappe libre, trouvé égal à o,3j.'')8 vers la fin de ma Note ci- tée du 26 juin 1893. Et, en effet, les petites pressions positives exercées sous la nappe depuis le seuil jusqu'au sommet doivent retenir le liquide et réduire le débit. « Le calcid des points à coordonnées «-, A- étant assez laborieux, il sera temps d'effectuer une construction précise de la courbe (28) ou (3o) quand on possédera des expériences propres à contrôler la théorie et à lui donner ainsi plus d'intérêt. » CHIMIE. — Sur la vaporisation du carbone. Note de M.Hknri Moissax. « Dans les séries de recherches que nous avons entreprises depuis deux années au moyen du four électrique, nous avons eu l'occasion de réunir un certain nombre d'expériences sur la vaporisation du carbone. Nous les résumerons dans ce travail. » Jusqu'ici, la formation de la vapeur de carbone n'avait été constatée que dans l'arc électrique, soit grâce à l'analyse spectrale, soit par la belle synthèse de l'acétylène de M. Berlhelot. On peut démontrer l'existence de cette vaporisation en dehors de l'arc de la façon suivante : Si l'on place un tube de charbon d'un diamètre intérieur de i*^"" environ au milieu d'un four électrique en chaux vive, chauffé par un arc puissant (2000 am- pères et 80 volts), on voit l'intérieur du tube se remplir rapidement d'un feutrage noir très léger produit par la condensation de la vapeur de car- bone. » On peut encore rendre cette vapeur de carbone visible en plaçant dans une nacelle au milieu de ce tube de charbon fortement chauffe du silicium cristallisé. On voit alors le silicium fondre, entrer en ébuUition, et au fur et à mesure que sa vapeur s'élève, elle vient rencontrer la va- peur de carbone qui descend du haut du tube sous l'action calorifique de l'arc, et il se produit entre la nacelle et le tube un lacis de fines aiguilles de siliciure de carbone. Ce dernier composé cristallisé et transparent s'est formé par union directe des deu\ vapeurs. » A une très haute température produite dans notre four électrique, on peut donc, en dehors de l'arc, vaporiser le carbone. » Nous avons pensé qu'il était intéressant d'étudier comment se produi- sait cette vapeur. En général, un corps passe de l'état solide à l'état liquide, puis, après ime élévation de tcMiipérature suffisante, il prend l'état gazeux. Le carbone se conduit-il de même, ou fait-il exception à la règle générale? Les expériences suivantes vont résoudre la question. ( 777 ) » Nous avons placé à rintérieur de notre four électrique, chauffé au moyen dun arc de 1200 ampères et 80 volts, un petit creuset de charbon bien pur, dans lequel le couvercle massif entrait profondément à frotte- ment doux. Ce petit creuset était disposé sur un disque de charbon sou- tenu par un lit de magnésie comprimée. La chauffe a duré dix minutes et la chaleur produite était assez intense pour volatiliser plusieurs centaines de grammes de chaux et de magnésie. » Après refroidissement, le couvercle, qui était resté en place, n'adhé- rait nullement au creuset; toute la masse était transformée en graphite, mais les deux surfaces n'étaient pas soudées. » Lorsque l'on place une nacelle de charbon dans un tube de même substance, et que l'on chauffe le tube soit superficiellement, soit intérieu- rement, au moyen d'un arc puissant, on n'arrive jamais à souder la nacelle au tube. » En faisant agir un arc de 1000 ampères et de 80 à 90 volts dans notre four électrique à tube, il arrive souvent que la partie supérieure du tube qui est la plus exposée à l'action calorifique de l'arc se troue, sans que les bords de l'ouverture présentent, après refroidissement, aucune trace de fusion ('). » Nous avons chauffé du charbon de sucre dans un creuset fermé au (') Grâce à l'obligeance de M. Meyer, directeur de la Société Edison, nous avons pu, pendant les vacances, poursuivre ces nouvelles expériences sur la volatilisation du carbone, au moyen d'une machine de 3oo chevaux. Dans ces conditions, nous avions dans notre four électrique un arc d'environ 2200 ampères et yo à 80 volts. La force effective était donc dans le four électrique de 200 chevaux. On obtient ainsi un foyer intense et, dans la cavité du four, les parties les plus éloignées de l'arc se trouvent exactement à la température de volatilisation de la chaux vive. La cavité du four s'agrandit, en effet, de plus en plus au fur et à mesure de la durée de l'expérience. A la suite de cette dernière étude, et après des centaines d'expériences réalisées dans des conditions bien diff"érentes, il nous a semblé que, dans un four fermé à petite cavité, la température s'élevait avec l'intensité du courant. Il est vraisemblable que la vaporisation du carbone peut limiter, dans une certaine mesure, la température de l'arc lorsque l'on emploie des tensions qui ne sont pas très élevées. Il en est de même des phénomènes de dépolymérisation du car- bone, pliénomènes importants qui viennent aussi compliquer les conditions thermiques de l'expérience. Mais il nous a toujours paru, dans les nombreuses recherches faites sur ce sujet, que, plus l'intensité du courant qui fournissait l'arc augmentait, plus la température était grande. Avec 4oo ampères et 70 volts, il nous a été impossible de réduire l'oxyde de vana- dium par le charbon, le creuset étant placé à un centimètre de l'arc. Avec un courant ( 77« ) moyen d'un arc de looo ampères et 70 volts. Le charbon de sucre a gardé sa forme; il conserve encore les vacuoles par où se sont dégagés les hydro- gènes carbonés au moment de sa formation. Il est entièrement transformé en graphite, mais la masse pidvérnlente, examinée au microscope avec un faible grossissement, ne présente aucune trace de soudure. « En chaiitfant dans les mêmes conditions du graphite, du charbon de bois ou du charbon de cornue purifiés par le chlore, on ne retrouve après l'expérience que du graphite, mais chaque variété de carbone a conservé sa forme et l'on ne rencontre nulle part trace de fusion ou de soudure. » Yient-on maintenant à examiner les électrodes formées de carbone aussi pur que possible qui ont été employées dans ces expériences; on voit que les pointes sont arrondies, complètement transformées en graphite, mais ne présentent pas trace de matière fondue. Avec un courant de 2200 ampères et de 70 volts, la transformation sur des électrodes de o,o5 de diamètre s'est opérée sur une longueur de iS*^*" (' ). » On peut même former l'extrémité de l'électrode positive, par un cy- lindre de charbon, ajusté à frottement doux et, après l'expérience, ce cylindre, qui s'est trouvé dans la partie la plus chaude de l'arc, est déformé, mais ne s'est pas soudé à l'électrode. » Nous devons faire remarquer qu'il n'en est plus de même, si le char- bon employé contient des impuretés : oxydes métalliques, silice ou acide borique. » Nous avons déjà indiqué que l'acide borique fournit, dans ce cas, un borure de carbone défini et cristallisé de formule Bo*C. Ce borure de car- bone cristallisé peut s'unir à un excès de charbon et produire des corps d'apparence fondue à forme arrondie, des gouttelettes d'une dureté par- fois très grande, mais qui ne sont pas formées de carbone pur. Une très petite quantité d'impuretés métalliques peut de môme donner des carbures de 1000 ampères et 70 volts, cette réduction se fait à plusieurs centimètres de l'arc et l'on obtient, dans un temps moitié moindre, environ loos"' de métal. (') Voici l'analyse du graphite pris à l'extrémité de l'électrode : Carbone 99 > 63 Hydrogène o,o3 Cendres 0,089 Avant l'expérience la quantité de cendres de ce charbon était voisine de i pour 100. Toutes les matières minérales étant plus volatiles que le carbone, l'électrode s'est j)u- rifiéc peu à ])eu par volatilisation. ( 779 ) fondus ou cristallins; j'en ai déjà décrit plusieurs. Il est donc indispensable dans ces expériences de n'employer que du carbone aussi pur que pos- sible. » D'après ces expériences, le carbone passe donc de l'état solide à l'état ga/.eux, sans prendre l'état liquide. » Il reste à étudier la variété de carbone produite par la condensation de cette vapeur. » Nous avons recuedli la vapeur de carbone par trois procédés diffé- rents : » 1° Par distillation. T.a vapeur de carbone condensée dans le tube de charbon, ainsi que nous l'avons indiqué précédemment, nous a donné un dépôt noir entièrement formé de graphite. » 2° Par condensation sur un corps froid. Lorsque nous avons placé un tube de cuivre traversé par un courant d'eau froide ('), dans notre four électrique, nous avons recueilli, à la surface, un dépôt noir qui a été traité à froid par l'acide chlorhydrique très étendu pour le débarrasser de la chaux vive. Ce dépôt contient de petites sphères de silice et d'autres impuretés, mais il est formé surtout de carbone dont les parties lourdes ou légères sont constituées par de petits cristaux microscopiques présentant tous les caractères du graphite. » 3° Par condensation sin* une paroi chaude. — Lorsque l'on fait jaillir l'arc électrique dans un four en chaux vive, pour éviter la présence de l'acide carbonique qui absorbe la vapeur de charbon pour se transformer en oxyde de carbone, on obtient, surtout au pôle positif, des champignons de carbone qui proviennent de la vaporisation de ce métalloïde dans l'arc lui-même. » Ce carbone, dont la surface est plus ou moins arrondie, examiné au microscope, ne présente lui aussi aucune apparence de fusion. Sa densité est de 2,io. A l'analyse, il nous a donné pour loo, 99,61 à 99,90 de car- bone; il ne renfermait qu'une trace insignifiante de cendres (-). C'est donc du carbone pur produit par distillation ; il présente tous les caractères du (' ) Dispositif que nous avons décrit à propos de la vaporisation du fer, de l'uranium, de l'or et des autres métaux. (-) Ce carbone nous a donné à l'analyse les chillVes suivants : Carbone 99,61 gQ'^d 99'90 Hydrogène 0,018 o,o3o o,o3i Cendres 0,028 0,018 0,017 ( 7«o ) graphite et ne peut être brûlé dans l'oxygène qu'à une température assez élevée, de sorte que sa combustion ne peut s'effectuer que dans un tube de porcelaine. » En résumé, toutes ces condensations de la vapeur de carbone nous ont toujours donné du graphite. » Lorsque ces diverses expériences ont été terminées, nous avons pensé à les vérifier avec un petit appareil bien connu, la lampe à incandescence. Tout le monde connaît aujourd'hui le dispositif de cet appareil. Un fila- ment de charbon est réuni, grâce à un dépôt électrolvtique de cuivre, aux extrémités de deux fils de platine. Ce filament est enfermé dans une am- poule de verre dans laquelle on a fait le vide avec la trompe à mercure. Après un temps d'éclairage qui varie de Soc"" à goo"", on voit un léger voile noir se produire sur le verre. Ce dépôt augmente et met bientôt la lampe hors d'usage. D'autres fois, sous l'action d'un courant trop intense, le filament se brûle en un point et donne en même temps et tout d'un coup, le même dépôt qui se répand uniformément sur l'intérieur de l'ampoule ('). » Si l'on recueille ce dépôt noir dans un verre rempli d'eau, et si on l'examine au microscope, on remarque : des cristaux très petits de siliciure de carbone de forme caractéristique, des cristaux empilés rappelant la si- lice obtenue par M. Marsden dans l'argent en fusion, et surtout de petites masses plus ou moins agglutinées de couleur noire. Ce dernier dépôt, avec un fort grossissement, ne nous a pas présenté trace de cristallisation. Nous devons faire remarquer, en même temps, que, sur le liquide, nage une pel- licule mince qui, au microscope, a une teinte marron. Le contenu d'une lampe a été traité par le mélange d'acide azotique et de chlorate de potas- sium, et la matière noire ne s'est pas détruite aussitôt. On a maintenu ce mélange pendant douze heures à la température de 60°, et après lavage et décantation, le léger dépôt obtenu, examiné au microscope, nous a pré- senté des cristaux très nets d'oxyde graphitique. On a enlevé alors la petite lamelle supérieure, on a fait évaporer le liquide, et le résidu, sur la plaque même de verre, a été porté au rouge sombre. Un nouvel examen microsco- (') Une trace de silice ou de sel de calcium déposée accidentellement sur le filament de carbone peut fournir un siliciure de carbone ou un carbure de calcium fusible ou volatil, qui amène une diminution du diamètre du filament. En ce point, la résistance augmente et le courant dé>cloppe une température plus élevée; dès lors, le carbone se volatilise et le lilainent ne tarde pas à se rom2)re. ( 7«0 pique a fait voir que tous les cristaux jaunes ou verflàtres avaient disparu et étaient remplacés par un dépôt floconneux noir beaucoup plus volumi- neux. Ce dépôt noir a disparu, à son tour, par combustion à l'air, au rouge sombre. Nous pouvons conclure de cette expérience que le voile formé sur les lampes à incandescence est surtout constitué par du graphite ('). )) Si, d'autre part, on examine au microscope les extrémités du filament qui a été rompu dans une lampe à incandescence, on reconnaît que les pointes du filament ne présentent pas de parties fondues, que les extré- mités en sont effilées et hérissées de petits cristaux de graphite (-). » De toutes ces expériences, nous pouvons donc conclure que, dans le vide comme à la pression ordinaire, le carbone passe de l'état solide à l'état gazeux sans prendre la forme liquide. A ce point de vue, il peut donc être comparé à l'arsenic. » Lorsque le carbone gazeux reprend l'état solide, il fournit toujours du graphite. » Nous estimons cependant que le carbone peut être amené à l'état liquide ; mais ce phénomène ne se produirait que sous l'action de pressions plus ou moins fortes. Dans le cas des grandes pressions, comme nos expé- riences précédentes l'ont établi, la densité du carbone augmenterait et l'on obtiendrait le diamant. J'ai pu préparer en effet, dans mes culots de fer refroidis dans le plomb, de petits diamants présentant l'apparence d'une goutte allongée telle qu'on en rencontre parfois dans la nature. On sait, en effet, que l'on trouve au Cap, comme au Brésil, des diamants qui ne pos- sèdent aucune trace de cristallisation apparente et qui ont des formes arrondies comme celles que peut prendre un liquide maintenu au milieu d'une masse pâteuse. Le carbone sous pression pourrait donc prendre l'état liquide et se solidifier comme l'eau, soit en présentant une masse confuse de cristaux, soit en prenant une forme arrondie et amorphe. » (') La petite pellicule qui surnageait le liquide était formée aussi de graphite qui, après déflagration, a laissé un oxyde pyrographitique facilement combustible. (^) Le graphite qui forme le filament est plus difficilement transformable en oxyde graphitique que le dépôt recueilli à l'intérieur de la lampe. ( 782) PALÉONTOLOGIE. — Nouvelles observations sur les menhirs des bois de Meudon ; par M. Bertiielot. « En poursuivant mes recherches sur les monuments préhistoriques fhi bois (le Meudon, j'ai fait quelques nouvelles observations, qu'il paraît utile défaire connaître à l'Académie. Je rappellerai d'abord qu'il ne suffit pas de reconnaître l'existence d'une pierre plus ou moins volumineuse, d'une forme déterminée, pour en conclure à son caractère de monument préhis- torique. Il faut encore et surtout constater, par des fouilles, que la pierre a été travaillée et apportée de main d'hommes, et qu'il ne s'agit pas d'une roche en place, telles qu'elles abondent dans tous nos bois. C'est préci- sément la démonstration que j'ai donnée par mes fouilles, pour les deux menhirs de grès voisins du carrefour de la Garenne (Comptes rendus, t. CXIX, p. 265). » J'ai observé dans la même région, à 200" environ de distance, mais à une altitude supérieure de 5o", une troisième pierre, travaillée en forme de menhir, et renversée sur le sol de la forêt dans une légère dépression, voi- sine de la lisière de la forêt et de la haute plaine de Clamart, près d'un chêne numéroté 5 en bleu par les agents forestiers. J'ai fait dégager cette pierre par des fouilles; elle est parfaitement indépendante du sol, et aucune pierre analogue ne l'accompagne. C'est une meulière compacte, taillée en forme de table, ou pentagone irrégulier ; elle est épaisse de o", 4o; sa face inférieure surtout est taillée et sensiblement plane. La tranche de l'un des côtés est longue de i™, 10, rectiligne, à cassure nette et normale à la face inférieure de la pierre. Cette table présente i",6o dans sa plus grande dimension, et i'", 20 dans une direction perpendiculaire. La tranche rectiligne était orientée de l'est à l'ouest, avant la fouille, de même que les menhirs du carrefour de la Garenne. J'ai fait dresser cette pierre sur sa tranche, et j'ai constaté qu'elle reposait à nu sur une terre noire, sans aucune adhérence ni prolongement. Elle a élé sans doute apportée en ce point par la main des hommes qui l'ont taillée. » J'aurais désiré la laisser debout; mais le garde-forestier qui m'accom- pagnait a préféré la recoucher, de crainte de quelque accident causé par l'imprudence des promeneurs. » La contre-épreuve du caractère véritable de ces divers menliirs m'a ( 783) été donnée par l'examen de deux au 1res pierres, l'une meulière, l'aulre de grès, situées dans les alentours, mais que la fouille a montré être des roches -en place, tenant au sol par leurs prolongements. Je dirai seulement quelques mots de l'une d'elles, à cause de la lumière qu'elle jette sur les origines des deux menhirs de grès du carrefour de la Garenne. C'est une table de grès quadrangulaire, longue de i™,90, sur i™,8o de large, située à i5o'° de ces deux menhirs et à 5o™ environ du troisième, que je viens de décrire; mais à un niveau interméiliaire, c'est-à-dire à So" ou 4o™ plus haut que les deux menhirs de grès. Cette table est couchée sur une pente fortement inclinée. La fouille a mis à nu, à côté, un autre grès en pointe, . qui s'enfonce horizontalement sous la te^re. » En outre, j'ai vérifié, à l'aide d'un baromètre anéroïde, que ces deux derniers grès sont précisément au même niveau qu'un banc de grès, ac- tuellement en exploitation à 2'''" plus loin, dans la plaine de Chàtillon. En les dégageant, nous avons trouvé quelques silex éclatés, mais sur lesquels la tiace du travail humain est incertaine. » Si je signale celte table de grès, c'est que sa présence à iSo"" des deux menhirs du carrefour de la Garenue, et ii une altitude supérieure d'une quarantaine de mètres, offre quelque intérêt : elle rend probable, en effet, la région d'origine des deux menhirs, qui auraient été amenés de cette côte voisine, jusqu'au point où on les a ériges autrefois, auprès des sources qui sourdent au bas de la côte. Cette petite région, circonscrite au voisinage du carrefour de la Garenne, est d'ailleurs la seule oît il existe, à ma connaissance, des grosses pierres isolées, préhistoriques, en forme de menhirs, dans toute l'étendue des bois qui s'étendent de ClamarL ta Ver- sailles. » MÉCANIQUE. — Noie de M. Maurice Lévv accompagnant la présentation de son «. Étude des moyens mécaniques et électriques de traction des ba- teaux » . « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie de la première partie d'un travail intitulé : Étude des moyens mécaniques et électriques de traction des bateaux. Cette première partie se rapporte exclusivement à la tr.iction par câble ou halage funiculaire que j'ai expérimenté à Charenton de juil- let 1889 à novembre 1891, qui a été ensuite expérimenté par ordre du Gouvernement prussien sur le canal de l'Oder à la Sprée, qui va sans doute C. R., i8()4, 2" Semestre. (T. CXIX, M" 19.) Io3 ( 7«4 ) être mis ;i l'essai aussi par l'Administralion néerlandaise et qui recevra sa première application véritable d'ici à la fin de l'année au souterrain du Mont de Billy sur le canal de l'Aisne et de la Marne. » Le volume comprend l'historique de la question, la nature des difti- cultés qu'elle présente, la solution que j'en ai donnée; puis une étude théorique détaillée de la transmission télédynamique envisagée spéciale- ment au point de vue de la traction des bateaux et les règles pratiques pour installer les circuits d'un halage funiculaire. » Il résulte de cette étude que ces circuits peuvent être très longs, c'cst- . à-dire que les machines fixes à placer sur les rives d'un canal pour action- ner les câbles peuvent être très espacées. Pour un trafic d'un million de tonnes, elles pourraient, à la rigueur, être espacées de prèsde4o'"° et pour 4 millions de tonnes elles pourraient encore l'être de plus de 20'"". " Ce tonnage de 4 millions de tonnes peut être considéré comme le tonnage maximum auquel un canal dont les écluses ne peuvent écluser qu'un bateau à la fois puisse livrer passage. D'autre part, au-dessous d'un million de tonnes, le halage funiculaire est trop dispendieux d'installation pour être économique. Il coûte de 20000''' à 20 000'' par kilomètre. Mais il devient rapidement économique au-dessus de i4 à 1 Sooooo tonnes. » Pour les canaux de faible trafic, j'étudie un tout autre mode de propulsion des bateaux où l'électricité jouera sans doute un rôle. Ce sera l'objet de la seconde partie de ce travail avec quelques détails complé- mentaires sur le halage funiculaire. ') En terminant, je dois remercier de son zèle mon collaborateur M. l'in- génieur Pavie, qui m'a secondé dans les expériences, dans la rédaction de ce Volume dont il a fait tous les calculs numériques souvent très labo- rieux. Je dois également remercier l'Imprimerie nationale du soin qu'elle a apporté à l'impression et de la beauté des planches. » M. BoiQUET DE i,A Grye présculc, au nom du Bureau des Longitudes, le Yolumc de la Connaissance des Temps pour Tannée 1897. L'Académie sait que d'importantes améliorations ont été apportées récemment à cette pu- blication, qui paraît régulièrement depuis 219 ans. M. Jjcewy, qui la dirige, a fiil ajouter cette année, dans les Cartes des éclipses de Soleil, les courbes passant par les pojnts de la Terre pour les- quels le commencement et la lin de l'éclipsé ont lieu simultanément, et d'autres passant par les points dans lesquels la grandeur de la phase atteint quatre et huit doigts. ( 785 ) Ce même Volume contient, en outre, les éléments écliptiques des grosses planètes et de leurs satellites y compris leurs élongations et les éléments de l'anneau de Saturne. D'après le dire des astronomes étrangers, la Connaissance des Temps est aujourd'hui le plus complet des éphémérides. MEMOIRES PRESENTES. M. Isidore Jary soumet au jugement de l'Académie un système de signaux sonores à intervalles convenus, destinés à faire connaître la direc- tion de la route des navires en mer et à prévenir les collisions en temps de brume. (Commissaires : MM. de Jonquières, Guyou.) CORRESPONDANCE . ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle planète BE, faites à l'Observa- toire de Paris {équatorial de la tour de l'Ouest), par M. G. Rigourdas. Communiquées par M. Tisserand. « Cette planète, remarquable par la grandeur de son mouvement jour- nalier en déclinaison (— 29'), a été découverte, le i*'' novembre 1894, par M. Max Wolf, à la position suivante (pour 9''i5'° t. m. de Heidelberg) iR = 2i'38™48% Décl. =+8'>8'. » Voici les observations que nous en avons pu faire jusqu'ici : Étoiles Planèlc — Étoile. Nombre 189'i. comparaison. Am- A Décl. compar. ■ ni s , "k Nov. 4 a4ioBD4-6 — o. 5,66 +■3.29,0 12:12 4 « 410BD + 6 — 0.10,97 — ••i5,4 4:4 4 b^ogBD-^,6 +0. 9,78 h-4-3i,7 ^ 4:4 Positions des étoiles de comparaison. Ascens. droite Déclinaison Dates moyenne Réduction moyenne Réduction 1894. Étoiles. 1894,0. aujour. 1894,0. aujour. Autorités. h m s s a , „ ./ Nov. 4... a 2.36.51, or +3,86 +6.3i.34,3 +24,8 Weisse, (584) 4-.. 0 2.36.29,36 +3,89 +6.25.39,7 +24,7 Schjellerup (754) ( 786 ) Positions apparenlex de la planète BE. Dates 18!)i. Nov. ,1 .\scension Temps moyen di'oile Log. fact. Déclinaison Lo^. fact (le Paris. appareille. parallaxe. apparente. parallaxe. h Di s Il m s , 9. M. 7 2.36.49,2 1 7,376,, +6.34.28,1 0,782 "i2.i5.48 2.36.43,90 2,787 -1-6.30.43,7 0,774 12.23 .23 2.36. 4 3, o3 2,869 -l-6.3o.36, 1 0,774 » Remarque. — La planèle est de graiuleur 11-11, ■j. » ASTRONOMIE. — Les neiges polaires de Mars. Note de M. C. Flammarion, présentée par M. Paye. « La tache polaire australe de Mars a suivi la décroissance normale de sa fusion estivale sous l'action des rayons solaires, mais elle n'a pas entière- ment disparu. Le pôle du froid de l'hétnisphère austral de ce monde voisin ne coïncide pas avec le pôle géographique, mais se trouve vers le So" degré de longitude et vers 5" ^ de distance polaire, c'est-à-dire à envi- ron '33o'"" du pôle géographique. Cette région n'était pas en vue à la date du i3 octobre, car alors, à 10'' So" du soir, c'était le 263'^ degré qui passait au méridien central de l'hémisphère martien tourné vers la Terre. L'incli- naison actuelle du pôle austral vers nous fait qu'en cette position la mi- nuscule tache neigeuse, étant de l'aiilre côté du pôle, s'efface dans le bord de la planètç. « T^a région de la Baie du méridien au Lac du Soleil, au-dessus de la- quelle la calotte polaire neigeuse est toujours visible, extrêmement réduite, car elle approche de son minimum, est revenue de face et a pu être observée le 29 octobre dernier, à l'observatoire de Juvisy, aux premières heures de la soirée, ainsi que le 3i octobre et le i"' novembre, par d'assez bonnes con- ditions atmosphériques, surtout à cette dernière date. La fusion des neiges polaires (([uelle que .soit d'ailleurs la nature de ces neiges, qui ne sont peut-être pas composées d'une eau chimiquement identique à l'eau ter- restre) avait continué régulièrement. Elles sont actuellement en grande |)artie l'ondiies et ne mesurent guère que ;)" d'arc aréocentrique. J'ai l'hon- neur de présenter à l'Académie c[uclques-uns des dessins faits à l'observa- toire de Juvisy, par M. Antoniadi, qui mettent bien en évidence la diminu- tion lente de ces neiges depuis la saison d'été de cet hémisphère de Mars, ( 7«7 ) dont le solstice a eu lieu le ji août dernier. Voici un résumé très som- maire des observations : » 1 juillet, i^'io"^ du malin. — Diamètre =: lo", 9. Longitude du méridien cen- tra'l in 228°. La calotte polaire australe est très blanche et très étendue. La mer cim- mérienne passe au méridien ceniral. Le Cjclope se voit sans difficulté {fig. i). Fig. I. i jllillL'I. » 26 Juillet, i*" matin. — D =: i3",i. 41= 304". La calolle polaire présente une di- minution de plus en plus sensible. La mer du Sablier se couche à l'ouest, et la Baie du méridien va bientôt s'approcher dn centre {Jig'- 2). Fig. 2. 26 juillel. » 23 août, 2^ matin. — D=^i6",i. -J^ = 57°. Neige polaire de plus en plus réduite, entourée d'une bordure sombre. Lac du Soleil. Le Gange, qui passe au méridien cen- ( 7»« ) Irai, esl 1res nel et aboutit au Lac de la Lune, d'où le Chiyiorrhoas monte vers le petit lac Tithonius. Projection brillante sur le terniinateur, par So" de latitude au- strale. Autre, minuscule, au-dessous de l'équateur {Jig. 3). fis. .^. ■j3 aoiU. » 28 aoûl, 3'' matin. — D = iG'',7. J^=34°. La calotte polaire, parfaitement nette, est examinée avec un grossissement de 600. Elle se montre légèrement polygonale, et non pas elliptique, les neiges étant plus étendues à Test, vers 70° de longitude, qu'à l'ouest, vers 34o°. Cette tache esl certainement irrégulière {fig. 4)- Fig. 4. ■j8 aoiU. » 29 août, minuit. — D=;i7",o. J^=33i". l)e la neige polaire à la Corne d'Ammon, on remarque une traînée sombre. La Baie du méridien, fourchue, se prolonge par riliddekel et le Gehon. L'Oronte se dégage de l'Hiddekei pour aller traverser l'Eu- phrale et atteindre la mer du Sablier. La région de Deucalion est assez claire {fig. 5 ). » i5 septembre, i2''3o. — D == i9",3. .(^=ri82°. On soupçonne seulement la calotte ( 7«9 ) polaire australe au bord même du disque, et l'on poun ail croire qu'elle va disparaître. Fig. 5. 39 août. Mer Cimmérienne. On y reconnaît le Titan, le Tarlare et le Laestrygon {Jig. 6). Kig. G. 10 septembre. » 27 septembre. — D ^20", 8. 4^:^02°. La calotte polaire est bien plus étendue qu'elle ne l'était le i5. Ce qui prouve qu'elle doit être excentrique par rapport au ( 79« ) pôle de rotation. Le golfe de l'Aurore, assez foncé, passe au centre. Le Gange se voit neltemenl {fig. 7). Fis. :• >7 seplcmbie. » 1"' novembre, 11'' soir. — D = 2o",i. J,|^=:io5°. La calotte polaiie, extrêmement réduite, se voit depuis j*" du soir, comme le 29 et comme le 3i octobre, vers la même longitude où déjà le 27 septembre nous avons constaté l'agrandissement apparent de la tache neigeuse. C'est bien toujours vers 3o° ou ^o". Définitinn' parfaite. Douze canaux. Fis. ï^. novcnilirr Sont visibles, plus un notneati, non observé encore, a l'es! du lac du Soli'il. Grand changement sur Aonius sinus. Trace certaine des neiges polaires boréales (fii;. 8). ( 791 ) » De l'ensemble des observations, on peut conclure que la tache polaire australe a subi la diminution suivante : Dates. Arc aréoccntrique. Eq kilomètres. u I Juin 65 Sgoo 1 5 » 5o 3ooo I Juillet 42 2620 i5 » 35 2100 I Août 3o i8oo 28 » 1 5 900 27 Septembre 11 660 I Novembre 5 3oo » On a pris soin de faire les trois dernières séries résumées ici, lorsque la longitude 3o n'était pas trop éloignée du méridien central. » PHYSIQUE. — Relation entre les tensions de vapeur d'un corps à l'état solide et à l'état liquide. — Influence de la pression sur la température de fusion. Note de M. A. Po.nsot. « Dans une récente Communication, je me suis occupé en particulier de la glace et de l'eau et j'ai établi la relation suivante : RTlog-^ =e[^»(T„-T) - (C- C,)ï(-V' -- 1«§t)]' F et/étant les tensions maxima de vapeur cà T, /„ la chaleur latente interne de fusion à ï„, température du point triple, Q.et C.Jes chaleurs spécifiques de l'eau et de la glace. » On peut, pour un corps quelconque, et par un raisonnement analogue à celui qui a été donné, retrouver la môme relation entre R, F,/, ï„, T, /„; Q, C^ se rapportant à ce corps. 11 faut toutefois remarquer, qu'à l'inverse de l'eau, la plupart des corps augmentent de volume dans la fusion, et, par suite, qu'à une température inférieure au point triple, la pression P sous laquelle la fusion se fait d'une manière réversible est plus petite que les tensions maxima de vapeur F et/. Il ne faut pas oublier que la relation convient seulement aux corps satisfaisant aux conditions suivantes : i" on peut appliquer à leur vapeur les lois des gaz parfaits; 2" pendant les chan- gements de température le travail externe peut être négligé devant le travail interne; 3" les chaleurs spécifiques peuvent être considérées comme C. R., iS,,4, 2' i:(imcnre. (T. CXIX, rj" J 9. ) I O '[ ( 792 ) invariables. Ces trois conditions seront souvent réalisées dans un intervalle de température plus ou moins étendu. » Des observations relatives aux tensions de vapeur d'un corps à l'état solide et à l'état liquide ont été faites sur le benzène et l'acide acétique. Les résultats montrent qu'elles comportent des erreurs accidentelles et des erreurs systématiques relativement importantes. )) Pour le benzène, je rejette les résultats de Ramsay et Young obtenus en employant du benzène impur, et ceux de Fischer, avec lesquels on ne peut pas calculer la température du point triple; j'utilise à la vérification de la relation ci-dessus ceux de Ferche (Annales de Wiedemann, 1891) : afin de balancer les erreurs systématiques, je réunis les formules empi- riques résumant chaque série d'expériences et j'obtiens les deux formules suivantes : F = 26""", 4492 + 1,47215^ + 0,04220/% /■=24™™,432 +1,6938/ +0,070372/-. » Elles donnent pour le point triple où F =/, / = 5''4oo ; c'est précisé- ment la température observée par Ferche dans des expériences directes. On peut en tirer à diverses températures les valeurs de log j et de /(don- nées en A et C dans le Tableau ci-dessous). On peut calculer les valeurs de log— et de/, en admettant F donné par l'expérience, à l'aide de la relation à vérifier (B etD). Je prends R = io86^'-"°, 5 en admettant comme densité de vapeur la densité théorique (des expériences d'Young on déduirait une densité plus faible de quelques centièmes). Je déduis /q de la formule ^loo7 p/ RTo — +^ = -^-,CQ qui donne 29s 22 compris entre 29,089 (Pettersson) et 29,433 (Pickering); C^— C„= 0,017 : t. .v. ». c. u. t)in- 5 0,00597912 0,00599787 34,660 34,660 o 4 0,0208295 0,020788 82,333 32,336 + 3 3 o,o358o5 0,0356692 3o,i47 3o,i52 + 5 0,0506898 0,050701 28,101 28,101 2 o I 0,0652795 0,0658826 26,196 26,182 — i4 » I.a relation est donc vérifiée pour le benzène. » J'ai essaye de l'appliquer aux mesures de Ramsay et Young relatives à l'acide acétique. Mais on sait que la vapeur de ce corps ne suit pas les ( 79^ ) lois de Mariette et de Gay-Lussac : comprimée, sa densité relative par rapport à l'hydrogène, dans les mêmes conditions, croît beaucoup jusqu'à la saturation et atteint une valeur Aariable avec la température. En prenant à chaque température, pour valeur de R, celle qui correspond à la vapeur F saturée, on prend Rtrop petit; on doit donc trouver pour logy une valeur trop grande et pour / une valeur trop petite, ce que le calcul vérifie. » Dans le voisinage du point triple Tq on a ^ : (T„-T) = 1^ = —^ pour le benzène » = — pour l'acide acétique. » Influence de /a pression sur la température de fusion. — La somme des travaux extérieurs effectués par le corps dans la fusion lr+V{u[,- «p) + Tr'= - (Rïlogl +fuf- Yu'X Cette égalité établie pour la glace à une température inférieure au point triple peut être étendue à tous les corps et à une température supérieure au point triple, alors que les valeurs de /ne sont pas observables. Cette somme de travaux est donc en général de signe contraire à log-p:> excepté dans le voisinage du point triple; car à une température très proche du point triple cette somme de travaux change de signe. On peut évaluer cette somme de travaux à l'aide des coefficients moyens de compressibilité C et C, et l'on obtient pour relation entre la pression et la température de fusion, en négligeant/ et F devant P, E[^4(T„-T;-(a-C,,)T( = V{uf-u',)+^{Cu,-Cuj). A la limite, on a la formule connue » En appliquant ces formules aux résultats expérimentaux de Thomson sur la glace, on trouve que T^ = 273°+ 0°, 00725 et que le coefficient de compressibilité de la glace doit être très peu inférieur à celui de l'eau : en moyenne o,oooo5. Pour le benzène on calcule que la température de ( 794 ) fusion sous la pression atmosphérique est supérieure de o",o3o5 au point triple : ce qui a été vérifié directement par Ferche ('). » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Influence de la forme sur la sensibilité lumi- neuse et aberration de l'œil. Note de M. Charles Hexhy, présentée par M. Becquerel. « On peut étudier l'influence d'une forme (un angle pnr exemple) sur la sensibilité lumineuse en recherchant rapidement la distance la plus grande à laquelle cette forme, après fixation durant quelques secondes, apparaît comme une tache à peine distincte sur le fond blanc du papier. Pour pou- voir enregistrer le plus rapidement possible l'influence delà forme, influence de courte durée et difficile à saisir, pour éviter aussi les inconvénients mul- tiples de mesures de grandes distances et les perturbations provenant de poussières atmosphériques, j'adopte un dispositif d'observation dont j'ai déjà eu l'honneur d'entretenir l'Académie (21 mai 1894) '■ j'applique contre l'œil, à l'extrémité d'une règle plate divisée en centimètres, une lentille convergente (12 dioptries), qui a pour résultat de produire une myopie artificielle et conséquemment de brouiller les images ; je fais glisser, à la lumière d'une source constante (lampe Carcel), sur ce mètre, un curseur qui présente des cartons avec les différents angles tracés à côtés égaux et d'une même épaisseur de trait. Je prie le sujet d'indiquer le moment auquel la perception de l'angle disparaît jiour ne laisser qu'une tache indistincte : je note la division correspondante. Dans le Tableau ci- dessous les angles (aj""™ de côtés) sont mesurés par les inverses des sec- tions de circonférence déterminées : Distances en cenliniètres observées par cliflërents sujets. Angles. 3 36 4 33 5 4i 6 34 7 45 8 3o 9 43 (') Celle Noie, celle du 5 novembre ol celle du 3o avril 1894 se rattachent à des travaux entrepris au laboratoire de Uecherclies physiques à la Sorbonne. 21 20, :25 24 22,5 20. ,25 20 22,5 23,5 20 20 ,5o 24 24,5 21 , ,2^ 19. ,75 23,5 25 , 25 21 ,5o 21 , ,25 25,5 27 21 20 24 24,5 21 , ,2.'') 21 20 25,5 ( 795 ) Distances en centimètres observées par différents sujets. lo 39,75 20,5 19)75 23 21,25 II 48 2 1,25 20, 5o 24,5 23,5 12 37 19 19. 5o 21 20,75 i3 45 20 20, 5o 28 24 i4 44 21 21 25 23,5 i5 39 19,75 19,75 21 21,5 16 87 19,25 19,50 20,5 20,75 17 3i 1917'' '9i5o 21 .20 18 48 20 20 24,5 24 » De ces nombres, extraits au hasard de mon carnet d'expériences, et vérifiés pour toutes .les situations, il ressort que les angles déterminant des sections de circonférence, dont les extrémités correspondent aux som- mets de polygones régidiers inscriptibles parle compas, c'est-à-dire ayant des nombres de côtés des formes 2'", i"-h i (premier), 2'"(2"+ 1) (2'' 4- 1) .... formes que j'appelle rythmiques, disparaissent à une moindre distance que les autres; ils sont donc relativement anesthésiants, les autres relative- ment hyperesthésiants. » Celte conclusion s'applique à un œil normal; pour une rétine fati- guée, il V aurait renversement. Suivant que le quotient de la somme des distances auxquelles disparaissent les angles non rythmiques dans leurs diverses situations par la somme des distances auxquelles disparaissent les angles rythmiques dans des situations aussi identiques que possible aux précédentes est plus grand, égal ou plus petit que i, il y a état normal, anormal ou fatigue de la rétine : j'appelle indicateur opsimétrique cette nouvelle constante en ophtalmologie. » Il est important de pouvoir déduire la distance à laquelle la forme deviendrait, si possible, clans les mêmes conditions de rapidité, à peine per- ceptible à l'œil nu. Il est facile de résoudre approximativement ce problèiiie si l'on connaît l'aberration de l'œil qui observe. » Dans ma Communication du 21 mai, j'ai assimilé l'œil à une lentille dont les deux faces plongent dans l'air, et je suis arrivé à une formule faisant dépendre "X, l'aberration longitudinale de l'œil, des variations de diamètre de la pupille que l'on constate, chez les visuels, suivant la per- ception du minimum perceptible à l'œil nu ou suivant la perception de ce minimum à travers la lentille. L'assimilation de l'œil à une lentille n'étant qu'une approximation un peu grossière, j'ai repris le calcul de \ en fonc- ( 796 ) tion (les données de ces expériences pour Vœil rèchtit, et je suis arrivé aux relations suivantes : » i" Dans le cas de la vision à travers le pupillomètre (•) ^ = T-3«o^7;r^; » 2" Dans le cas de la vision sans adjonction du pupillomètre / \ ■ . 3oo ( p, ^ !S ) „ , A — A. o (2) _ ^= % +D tango, -^-30. les nombres exprimant des millimètres, /;, la distance à laquelle l'objet disparaît dans la vision à travers la lentille, 9 la distance focale de la len- tille, D la longueur de l'œil réduit (20™™). M I. De l'examen de ces deux formules il ressort que la méthode per- met de déterminer l'aberration, même chez les sujets qui ne présentent à aucun degré la vision mentale (chez lesquels A, = A); la méthode est géné- rale; l'aberration est seulement plus faible. )) II. En calculant avec les nouvelles formules, d'après les données de l'expérience relatées dans ma précédente Communication, les valeurs de 'k, on trouve pour les dilïérents sujets, dans le cas de la vision, à travers le pupillomètre : o""",oi78, o™™,552, o™'",025i, — o™"',2i7; dans le cas de la vision sans adjonction de pupillomètre : i^™,^^, 2""", 02, o°"",2i2, i™™,665. La I™, la 3* et la tf des valeurs de chacune de ces séries se rap- portent au même œil respectivement; dans deux cas sur trois les \ de la i'* série sont notablement plus petits que les>. de la 2*^; si l'on observe que, dans le i*'" cas de l'adjonction du pupillomètre, il y a des efforts d'accommodation en vue de percevoir la tangence des cercles de diffusion des deux trous pupillométriques, ou trouve une confirmation d'un fait très important et très discuté : la tendance à corriger et à surcorriger l' aberration pendant l' accommodation. » III. Si l'on connaît \ par une méthode indépendante de celle de la lentille, par exemple la méthode skioscopique, il suffit de résoudre par rapport à /? l'équation (2) pour pouvoir déduire approximativement d'une observation à travers la lentille la distance à laquelle, dans les mêmes con- ditions de raj)idité, si cela était possible, une forme aj)paraitrait comme une tache à peine distincte, après fixation de l'œil nu. » ( 797 ) THERMOCHIMIE. — Recherches sur les azolates mercuriques. Note de M. Raoul Varet. « On ne possède aucune donnée thermochimique précise relative aux azotates mercuriques. Aussi ai-je fait de ces sels une étude parallèle à celle que j'ai effectuée sur les sulfates de mercure et que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie dans une précédente Communication. Ce sont les résultats que j'ai obtenus au cours de ces recherches qui font l'objet de la présente Note. » I. Azotate neutre de mercure Hg{ÂzO^)^,jH^O. — A. J'ai mesuré la chaleur de dissolution de l'azotate de mercure très pur dans l'acide azotique; j'ai trouvé que 4AzO'H (i mol. = i'i')-+- Hg(Az03)MH2 0 sol. absorbe vers 16" — oC»',7i 4AzO^II (I mol. = i"')-i-2Hg(AzO')S'-H20 sol. » — ic.",42 » B. J'ai déterminé la chaleur de formation de l'azotate de mercure solide à partir de l'acide nitrique étendu et de l'oxyde de mercure précipité par la méthode rigou- reuse des doubles décompositions réciproques qui conduit en outre à des notions inté- ressantes sur les déplacements réciproques entre les acides azotique, chlorhjdrique et cyanhydrique combinés au mercure. Hg(AzO')-,|FPO sol. -H 2HCI et. dégage vers 16" -Hi i*^''',70 aAzO'II ét. + HgCl^ et. » + oC--'',o9 l. » On a d'ailleurs, d'après M. Berlhelot, HgO préc. 4- 2HCI et. dégage -(-i8c»i,qo » D'où l'on tire HgO préc. -H 2 Az 03 H et. = Hg(AzO')MH-0 sol. + H-Oliq. dégage. . . + 7"=-'',29 \ lIg(Az03)MH-0 sol.-t- 2HCy et. dégage vers i5" +24*^»', 4o "■ ( 2AzO'H ét.-t- HgCy2 et. » -f- oc>',85 » On a, d'après M. Berthelot, HgO préc. 4- 2HCy et 3i'^''',oo » D'où l'on conclut HgO préc.-(-2AzO'Hét.r=Hg(Az03)^H^-0 sol. 4- H^Oliq. dégage... + 7'^'",45 ( Hg(Az03)MH-0 sol.-H2NaCl et. dégage vers iS" -i-ii'^'^So ( 2NaAz03 ét.-+-HgCP et. absorbe vers iS" — o'^"',35 d'où l'on conclut, d'après les chaleurs de formation du chlorure et de l'azotate de so- dium qui sont égales et celle du chlorure de mercure, 7*^*', 35. La moyenne générale est -H7<=",36. ( 79« ) » En résumé, on a : HgO précip. + 2 AzO'H étendu = Hg( AzO')M FPO so). + 11-0 liq. dégage cai vers i5° + ^,36 Hgliq. + Az=gaz + 0"gaz + iU-Oliq. = Hg(AzO')-, | H*0 sol. dégage, vers i5° -(-58,36 » II. Azotate tribasique SHgOAz-O'^H^O. — A. J'ai Irouvé, pour la chaleur de dissolution de ce sel dans l'acide azotique étendu, Az«0^3HgO.H20 solide -+- aoAzOMI étendu dégage -(-3*='", 8 » B. J"ai employé deux procédés pour déterminer la chaleur de formation de ce composé / Az^'O^SUgO.H^Osol. -(-6nClét. = 3HgCl2diss. -+-2AzO=Hét. 1. < dégage vers 16° _l_/jiCai ,^, ' 3HgCl- étendu + 2 AzO'H étendu dégage vers 16" -h o'^''',07 » Sachant queSHgO précipité -i- 6HC1 étendu dégage bQ'^''^,'], on en déduit 3HgO précipité -H aAzO^H étendu — 3HgO.Az'-0^ H-0 sol., dégage -f-i5,°36 l 3HgO.Âz-O^FPOsol.H-6HCvétendu = 3HgCy^étenduH- AzO'Hét. 2. I -t- 11=0 liq. dégage -l-77,5o ( 3HgCy- étendu H- 2 AzO'H étendu dégage -+- 0,06 » On a aussi 3HgO précipité -t- 6HCy étendu dégage 93'-^', o. D"où l'on conclut 3 HgO précipité -t- 2AzO'H étendu = 3IIgO. Az-O^H^O sol., dégage. . . -m5'^"',54 » De ces nombres, on déduit 3HgOprécip.-i-2AzO'Hét.r=3HgO.Az20=.tP01iq. dégageversiS"... 4-i5C"',45 I-IgOAz=OMH=Osol.+ 2HgO-i-iH201iq.= 3HgO.Az'-OMI20sol... -i- Sc^'.og » III. Action de l'eau sur l'azotate neutre. — J'ai examiné l'action d'un grand excès d'eau sur l'azotate neutre et j'ai trouvé que llg( AzO^)S i IPO sol.-^ 10"' eau = fJIlgOAz'OMiss.+ ^AzOMIdiss.-+-l|(3HgOAz^O>.ir^O)sol. abs.. -i<--',2 » Le calcul indique — o'^"',9g. La transformation totale d'une molécule d'azotate neutre en azotate tribasique et acide étendu absorberait — 2C'',2i, et la redissolution du sel basique ainsi formé dans un excès d'acide dégage i*^^',2G. La réaction la moins endothermi(]uo correspondra à la formation d'une liqueur nitrique saturée d'azotate tribasique; ce qui est conforme aux expériences de M. Dltte. » Conclusions. — 1. J'ai mestirc la chaleur (le tormalioii, jusqu'ici incon- nue, des azotates mercuriques. » II. Dans la dissociation par l'eau de l'azoLale mercurique netitre de ( 799 ) toutes les réactions possibles, c'est celle qui est la moins enrlolhermique qui se produit. » III. L'acide azotique, comme les acides sulfurique, picrique, acétique et oxalique, opposé aux acides chlorhydrique et cvaidiydrique vis-à-vis de l'oxyde de mercure, est déplacé par ces derniers complètement ou sensible- ment. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides campJioléniques et les campholénamides . Note de M. A. Béhal, présentée par M. Friedel. « L'acide campliolénique a pour formule C"'H'"0^; il a été obtenu soit par la saponification du nitrile campholénique, soit par l'action de l'amal- game de sodium en solution alcoolique sur le camphre [3-dibromé (') [Goldschmidt et Zûrrer (/). chem. Ges., t. XVII, p. 2061), et Kachler et Spitzer ÇMon.f. Chem., t. III, p. 216)]. » L'acide obtenu en partant de ces produits a paru identique à MM. Kachler et Spitzer (D. chem. Ges., t. XVII, p. 2400). » Ce corps est décrit comme une huile épaisse, incolore, à odeur de té- rébenthine, à saveur brûlante, bouillant à 25^°-i55°, d'après MM. Gold- schmidt et Zûrrer et à 265" d'après MM. Kachler et Spitzer, donnant des sels difficilement cristallisableset uneamide fondant, suivant les différents auteurs, de 124° à 127°. » M. W. Thiel (/>. chem. Ges., t. XXVI, p. 922) a de plus trouvé que l'acide préparé au moyen du nitrile campholénique de Naegeli se décom- posait en acide carbonique et campholène bouillant à i29°-i3o°,5. M Je me suis proposé d'étudier l'acide campholénique, espérant trouver des faits utiles à l'établissement de la formule de constitution du camphre. » Je l'ai préparé par la saponification du nitrile campholénique obtenu lui-même par la déshydratation de la camphoroxime parle chlorure d'a- cétyle. » I^e nitrile obtenu possède une odeur mixte de violettes et de camphre; il bout mal; après quatre rectifications au tube Le Bel-Henninger, il passe vers 222", mais en laissant une portion supérieure assez abondante. Vou- lant partir d'un corps nettement défini, j'ai hydraté le nitrile passant 3222° par une ébullition d'environ vingt minutes avec la potasse alcoolique. La (') Il est possible que ces deux produits ne soient pas identiques. C- R., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N° 19.) Io5 ( 8oo ) liqueur neulralisée, puis privée d'alcool par distillation, eiiHii traitée par un courant de vapeur d'eau cpii entraîne le nitrile qui n'a pas réagi, laisse dans le ballon un corps qui se solidifie. Celui-ci purifié par cristallisation dans l'eau bouillante, qui en laisse déposer environ 4?'' par litre, forme de longues aiguilles soveuses fondant à 83", et nul, cristallisées dans l'alcool à 40", dans lequel elles sont très solubles à chaud et peu à froid, fondent encore à 83". » C'est l'amide campholénique; or on donne pour point de fusion de cette amide 124", laS", 126", 127°. » C'est de cette amide que je suis parti pour préparer l'acide campholé- nique; la saponification à chaud par la potasse alcoolique est assez longue. Une fois qu'elle est terminée, ce que Ton reconnaît 'a l'absence de dégage- ment sensible de gaz ammoniac, on distille au bain de sel pourchasser l'al- cool, on neutralise par un courant d'acide carbonique, on additionne d'eau et l'on distille de nouveau pour enlever l'alcool. retenu par la potasse. La liqueur refroidie est épuisée une fois à l'éther pour enlever l'amide qui aurait pu ne pas être saponifiée. On acidulé ensuite par l'acide chlor- hvdrique étendu et l'on épuise à l'éther exempt d'alcool. La solution éthérée, lavée à l'eau, estséchéesur le chlorure de calcium; l'éther est dis- tillé; l'acide cristallise par refroidissement; il fond à 5o°, est incolore, inodore, insipide; il distille très bien sous pression réduite à i85° (sous 120"""). Pur, il distille également sans altération notable à 247°-248" (sous 760™™); mais une trace d'alcali provoque un dégagement régulier d'acide carbonique et la formation de campholène ('). » La décomposition est intégrale. » L'acide campholénique que j'ai obtenu est-il un acide vrai et ren- ferme-t-il le groupement fonctionnel CO'H? C'est là la première des ques- tions que je me suis posées et je crois qu'on peut la résoudre par l'affir- mative : en effet, cet acide campholénique, très peu soluble dans l'eau, est cependant acide au tournesol; il décompose les carbonates; son amide se saponifie facilement; le nitrile correspondant, traité par l'acide chlorhy- driquc en présence d'alcool, donne un éther à odeur de pommes (odeur d'acétone grasse), bouillant vers 225", el qui se saponifie en cinq minutes par la potasse alcoolique en régénérant un acide. Enfin la perte d'acide car- bonique sous l'influence de la distillation seule indique encore la présence (') Je me propose de voir si celte réaction ne serait pas susceptible de généra- lisation. ( «OI ) du groupement fonctionnel acide. L'acide campholénique possède de plus une fonction carbure éthylénique : traité, en effet, par l'acide iodhydrique, il donne, en solution dans l'éther de pétrole, naissance à un acide cristallisé fondant à 60", se dissociant en présence de l'air humide, en régénérant par perte d'acide iodhydrique un acide qui n'est pas l'acide primitif; je revien- drai prochainement sur ce sujet. » A quel moment s'est faite la rupture du noyau du camphre pour don- ner naissance à un acide vrai? Pour répondre, il faut étudier les produits intermédiaires entre la camphoroxime et l'acide. » Le camphre étant saturé, l'action de l'acide iodhydrique à froid sur les produits intermédiaires pourra montrer s'ily a ruptureou non. La rup- ture ne peut se faire qu'en créant une fonction éthylénique, les extré- mités de la chaîne rompue exigeant deux atomes d'hydrogène pour se sa- turer, ce qui occasionne la migration de deux atomes d'hydrogène et la formation nécessaire d'une liaison éthylénique, à moins d'admettre la fer- meture subséquente de la chaîne primitivement ouverte. Or le nitrile cam- pholénique en solution dans le benzène fixe avec dégagement de chaleur une molécule d'acide iodhydrique; le composé solide essoré à peu près blanc fond vers 84°- » A ce moment la rupture est donc effectuée, et c'est au moment précis où ce nitrile se forme qu'elle a lieu. Cette rupture peut être du reste effec- tuée par la plupart des agents déshydratants. M Le nitrile qui a fixé l'acide iodhydrique jjerd celui-ci sous l'influence de l'air humide plus lentement que l'acide campholénique cependant, ou par l'action del'eau ou d'une lessive alcaline. Mais le nitrile régénéré n'est pas identique au nitrile primitif, quoiqu'il possède un point d'ébullition voisin et une odeur analogue; il peut en être distingué nettement par l'ac- tion de la potasse alcoolique. En effet, tandis que le nitrile primitif se transforme très rapidement en une amide fusible à 83°, le second nitrile exige un temps plus long pour son hydratation et l'amide obtenue, cristallisée dans l'éther de pétrole, fond à 92°. » Ces deux amides sont du reste très voisines comme propriétés, peu solublesdans l'eau, cristallisant en aiguilles très solublesdans l'alcool con- centré et peu à froid dans l'alcool à 4o°. Elles sont de plus très solubles dans la ligroïne chaude et peu dans le môme solvant froid. » Il est vraisemblable que cette amide saponifiée donnera un acide iso- campholénique identique à celui obtenu par l'action de l'acide iodhydrique à froid sur l'acide campholénique fusible à 5o°. ( 802 ) » Nous voici donc en présence d'au moins trois acides camjiholéniques dont lesaniides tondent respectivement à 83''-92° et 127°. » Dans la prochaine séance, j'aurai l'honneur de communiquer à l'Aca- démie les résultats que j'ai obtenus dans l'étude du canipholène et qui, me conduisant à la formule de constitution du camphre, expliquent la formation possible de quatre acides campholéniques dérivés du cam- phre. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la présence de l'éther mélhyhalicylique dans quelques plantes indigènes. Note de M. Em. Bourquelot, présentée par M. H. Moissan. « L'éther méthylsalicylique ou salicylate de méthyle a été signalé j)our la première fois, en i843, par Cahours (') dans l'essence retirée d'une plante appartenant à la famille des Éricacées, le Gaultheria procumbens'ij. Il l'a été ensuite successivement dans l'essence obtenue par distillation, en présence de l'eau, de l'écorce de Betula lenta Willd. (-); dans l'essence de Gaultheria LeschenaultiiX). C. (^); dans ceWes des Gaull/ieria punctala Blume et leucocarpa Blume ( * ) et enfin dans les racines des Polygala Senega I^. ( ^ ) etalba? {''). » Toutes les plantes qui fournissent ces essences ou ces racines sont exotiques. Celles dans lesquelles j'ai rencontré le même principe sont indi- gènes : elles ajjpartiennent aux genres Polygala et Monotropa. » L'espèce qui, la première, a attiré mon attention est le Polygala vul- gans L., plante commune dans nos prairies. Sa racine fraîche, écrasée entre les doigts, répand nettement l'odeur d'éther méthylsalicylique. Il est d'ail- leurs facile de mettre en évidence l'acide salicylique, l'un des composants de cet éther. » Pour cela, on écrase dans un mortier de porcelaine 5^"^ à 6^"^ de racines fraîches que l'on recouvre de 40*^* d'eau à 60°. Au bout d'un quart d'heure, on (') Journ. de Pharm. et de Chim., mai i843. (°) Procter, The American journal of Pharinacy, l- XV, p. 241, janvier i844- (') Brol'ghton, d'après /a/i/-. dcr Chemic, p. 588; 1876. (') H. KôuLER, lier. d. d. chcm. Ge.se/L, t. XII, p. ?.46; 1879. (') Langbeck, d'après Ja/ir. /iir Pharm., Pharmakogn. tind Toxikologic; 1881-1882. (') L. Reltbr, Arch. der Pharmacie, 3" série, t. XXVII, p. 927; 1889. ( 8o3 ) filtre, on acidulé le liquide filtré avec trois gouttes d'acide chlorhydrique et l'on agite avec So'^" d'éther sulfiirique. Après quelques instants de repos, on sépare la solution éthérée qu'on verse dans une petite capsule et qu'on laisse évaporer. On reprend le résidu avec 20'='^ d'eau à 60" et l'on ajoute au liquide une goutte de solution étendue de perchlorure de fer; il se pro- duit une coloration violette plus ou moins vive, caractéristique de l'acide salicylique. » L'aldéhyde salicylique et l'éther méthylsalicylique lui-même, en solu- tion dans l'eau, donnent aussi une coloration violacée; mais celle-ci dis- paraît, comme je l'ai constaté, lorsqu'on agite le liquide soit avec de l'éther sulfurique, soit avec de l'éther de pétrole, ce qui n'a pas lieu quand la colo- ration est due à l'acide salicylique. » Les racines des P. depressa Wenderoth et calcarea F. Schultz, plantes communes dans certaines localités, renferment également de l'éther méthyl- salicylique. » Dans le Monotropa /lypopilys L., petite plante parasite des racines de Pins, d'où son nom vulgaire sucepin, c'est la lige qui renferme le salicylate de méthyle. Cette tige, haute de o™, 20 environ, est, comme on sait, plus ou moins renflée inférieurement; il suffit de la briser à la hauteur du ren- flement et d'attendre quelques instants pour en sentir nettement l'odeur. Si l'on brise de même l'extrémité supérieure, qui porte les fleurs, l'odeur d'éther méthylsalicylique est moins facilement perceptible, parce qu'elle est en partie masquée par une sorte d'odeur herbacée. » On arrive également sans grandes difficultés à mettre en liberté l'acide salicylique, mais à la condition d'opérer ainsi qu'il suit. » On brise les liges à la main ou on les écrase dans un mortier de por- celaine. On traite par l'alcool à go°; on sépare la solution alcoolique, on filtre et l'on distille. L'éther méthylsalicylique qui bout vers 220" reste, au moins en partie, dans le résidu. On agite celui-ci avec de l'éther de pétrole, on sépare la solution éthérée et on l'additionne d'un peu de lessive de soude étendue. On laisse en contact pendant quarante-huit heures en ayant soin d'agiter fréquemment. Dans ces conditions, il y a saponification du sa- licylate de méthyle et formation de salicylate de soude qui passe en solu- tion dans l'eau. On soutire le liquide aqueux, on l'acidulé avec de l'acide sulfurique et l'on agite avec de l'éther sulfurique qui dissout l'acide sali- cylique mis en liberté. En laissant évaporer, on obtient des cristaux presque blancs, qui présentent les propriétés de ce dernier. » J'ai dit plus haut que l'odeur caractéristique d'éther méthylsalicylique ( 8o4 ) n'est perceptible que quelques instants après que la tige de Alonotropa a été brisée ou écrasée. Cette particularité laisse supposer que ce principe s'y trouve renfermé à l'état de combinaison et qu'il est mis en liberté, à la façon de divers principes analogues, sous l'influence d'un ferment soluble. Dans ses recherches sur l'écorce de Betula lenla, Procter a observé un fait sem- blable. Il a même pu séparer, à l'état amorphe, un composé, qu'il a nommé gauhhérine, qui donne par hydratation de l'éther méthylsalicylique. Il est possible qu'un tel composé existe dans le Monotropa. Toutefois les essais que j'ai faits pour l'isoler n'ont pas réussi jusqu'ici. J'ai seulement constaté que des fragments de tige de cette plante et de racine des Polygala que j'ai étudiés possèdent la propriété de dédoubler l'amygdaline, lorsqu'on les ajoute à une solution aqueuse de ce glucoside, ce qui indique que ces or- ganes renferment un ferment analogue à l'émulsine. » ZOOLOGIE. — Sur la formation de colonies nouvelles chez le Termite lucifuge (Termes lucifugus). Note de M. J. Péuez, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. « Bien que la biologie des Termites européens et exotiques ait occupé de nombreux zoologistes, dont quelques-uns comptent parmi les plus distingués, l'origine de leur société reste encore enveloppée d'une com- plète obscurité. Ni de Quatrefages, ni Lespès n'ont observé les essaims de sexués qui, à certains moments, s'échappent des galeries et auxquels on a attribué la mission de fonder des colonies nouvelles. Fritz Mûlier va même jusqu'à leur dénier formellement ce rôle. Ses pai'oles sont à citer : » Pour les Calotermes, dit-il, je veux bieu ne pas refuser d'admettre cette possibi- lité de vivre par eux-mêmes et de former une nouvelle colonie. Mais, pour toutes les espèces de Termes, Eutermes, Anoplotermes, dont je connais assez la manière de vivre, la fondation d'une nouvelle cité par un couple ailé aurait autant de chance d'aboutir que celle d'une population issue d'une paire d'enfants nouveau-nés déposés dans une île déserte. » {Jenaische Zeitschrift, 1878.) » Malgré la négation si absolue de l'éminent naturaliste, il est, ce semble, évident qu'une espèce sociale dénuée de la faculté de dissémina- tion à distance serait vouée aune disparition fatale et prochaine. La dissé- mination doit exister chez les Termites, et elle existe. » Quand une termitière a fourni un essaim de mâles et femelles ailés, on trouve toujours, à proximité de la colonie, soit même vers l'orifice d'émis- ( 8o5 ) sion, quelques sujets errants ayant perdu leurs ailes. Ils vont ordinairement par paires, l'un suivant l'autre de très près. Celui qui précède est invaria- blement une femelle, celui qui suit est un mâle. Ces couples recueillis ne tardent pas à périr si on ne les place dans les conditions naturelles, ce qui paraît n'avoir jamais été fait. )) Voici comment j'ai procédé. Dans un large bocal est mise une cer- taine quantité de terre, sur laquelle est posé un bloc de vieux bois altéré, chêne, pin, ormeau, peu importe. D'autre terre est ensuite ajoutée, de manière à entourer jusqu'à la hauteur de plusieurs centimètres la partie inférieure du bois. Un ou plusieurs couples de Termites, posés alors sur le bois, ne tardent pas à se glisser entre celui-ci et la terre et à se loger dans quelque dépression, soit en dessous, soit sur les côtés de la partie enfouie du bois. Il suffit de restituer de temps à autre à la terre, par quelques gouttes d'eau, l'humidité que l'évaporation lui enlève, pour tout maintenir en état convenable. Le bocal doit rester ouvert pour éviter la moisissure. Il n'y a d'ailleurs jamais la moindre tentative d'évasion. » Dans ces conditions, les Termites vivent très bien. Au bout de deux ou trois semaines, on peut constater qu'ils ont fait élection de domicile entre terre et bois, et absorbé de la nourriture. Leur abdomen, jadis plat, est légèrement convexe. Ils sont très vifs et extrêmement agiles. L'espace étroit qui les loge, clos de toute part, contient un peu d'une fine poussière ligneuse, provenant du bois superficiellement entamé. Plus tard, ils l'ont plus directement attaqué en quelque point et ont commencé d'y creuser un rudiment de galerie. » Des couples recueillis le 29 avril de cette année sont trouvés vivants et en parfaite santé, le 4 juillet. Ils ont manifestement grossi, et, sur l'ab- domen gonflé et distendu, la membrane intersegmentaire sépare par de fins lisérés blancs les disques noirs des segments. L'abdomen plus volu- mineux dans certains sujets désigne clairement les femelles. » Le 3o août, les Termites sont encore bien vivants, mais assez diffi- ciles à retrouver, leur pénétration dnns le bois étant plus profonde, logés qu'ils sont dans une chambre globuleuse, où donne accès un étroit orifice en rapport avec la terre environnante. L'abdomen est plus largement annelé de blanc, les disques noirs sont séparés les uns des autres sur tout leur pourtour. » Le i5 octobre, je trouve dans un de mes bocaux six Termites sexués réunis dans une même cavité, qu'un léger éclatement du bois met à dé- couvert. Avec eux se trouvent deux jeunes ouvriers, éclos depuis très peu ( 8o6 ) de temps, car ils sont fort petits, l'un surtout, dont le corps, translucide, ne laisse voir aucune matière ingérée dans les voies digestives. En un des points de la paroi est collé un gros œuf. Quant aux adultes, ils sont tou- jours en parfait état, mais ils sont moins agiles que jadis et fuient avec obstination la lumière. Les femelles, cependant, ne paraissent guère plus volumineuses qu'au mois d'août, et leur abdomen est encore loin des pro- portions monstrueuses qu'on observe chez les reines normales des vieilles termitières. Cette différence s'explique aisément par le développement encore médiocre des ovaires, capables seulement, au début de leur entrée en fonctions, de fournir une ponte très restreinte. » Quoi qu'il en soit, il est déjà démontré par cette expérience que les Termites ailés provenant des essaims sont parfaitement capables de vivre sans le secours d'ouvriers de leur espèce, et que leurs couples se déve- loppent en roi et reine fondateurs d'une nouvelle colonie. On s'explique de la sorte que les individus ailés se trouvent toujours à l'état d'imma- turité sexuelle et n'aient jamais été vus accouplés : ils ne deviennent aptes à s'unir qu'au bout d'un temps assez long, dont mes observations permettent de fixer la durée à cinq ou six mois. » ZOOLOGIE. — Défense de V organisme contre les parasites chez les Insectes. Note de M. L. Cuénot, présentée par M, Blanchard. « Les mémorables travaux de Metchnikoff ont montré que, chez cer- tains animaux, il y a une lutte active entre les parasites habituels et les globules du sang, lutte qui se termine par la victoire d'un des combattants ou au moins par le ralentissement de l'invasion. Il semble que cette défense naturelle soit particulièrement faible chez les Arthropodes; les Crustacés décapodes, entre autres, sont complètement désarmés; les parasites, quels qu'ils soient, s'installent tranquillement dans leurs tissus, sans provoquer la moindre réaction phagocvtaire ( ' ). J'ai voulu voir s'il en était de même chez les Insectes, notamment chez les Orthoptères. » 1° Chez tous les individus de Grytlus domeslicus L. provenant de Yendresse (Ardennes), j'ai trouvé en abondance extraordinaire une Gré- garine cœlomique, non encore signalée, rappelant beaucoup le Diplo- (') L. Cuénot, Etudes physiologiques sur les Crustacés décapodes {Archives de Biologie, t. XIII, iSgS, p. a/jS). ( «07 ) cyslis Schneideri décrit par Kunstlcr dans le cœlome de Periplanela ameri- canaL(').Chezun même individu, on rencontre tous les stades d'évolution : 1° Grégarines oviformes, sphériques, surtout aux environs de l'intestin, parfois libres dans le sang; 2" Grégarines conjuguées, remplies de paragly- cogène; 3" kystes sphériques atteignant jusqu'à i'"™,5 de diamètre, bourrés de spores et de grains discoïdes de paraglycogène (ou zooamylum de Maupas). » Il n'y a pas la moindre trace de phagocytose autour des Grégarines oviformes ou conjuguées; la cuticule qui les limite paraît même exercer une action répulsive sur les amibocytcs, car on n'en voit jamais ramper à leur surface. Mais le tableau change tout à fait quand on s'adresse aux kystes; tous, sans exception, sont recouverts d'un manteau de phagocytes, appliqués étroitement les uns sur les autres, et plus ou moins nombreux suivant l'âge du kyste. Celui-ci ne tarde pas à entrer en régression, sans doute parce que les phagocytes sécrètent des sucs nocifs qui activent sa dégénérescence; le contenu devient trouble, le kyste se recroqueville et finalement se résout en une masse amorphe dans laquelle on ne reconnaît plus ni spores, ni grains de zooamylum. On trouve ainsi dans le cœlome des Grillons une quantité considérable de ces masses résiduelles entourées d'un épais manchon de phagocytes, et il est probable qu'elles finissent par être complètement digérées. » 1° J'ai rencontré une seule fois, dans le cœlome de Gryllus domesticus, un petit Nématode que je n'ai pu déterminer. Il était enfermé dans un kyste ovoïde, à paroi très irrégulière, qui était lui-même enveloppé d'un très épais manteau de phagocytes. Le parasite était évidemment réduit à l'impuissance et ne pouvait tarder à mourir. M 3° Dans le cœlome de Foificula auricularia L., j'ai trouvé une larve de Diptère longue de i™" environ, probablement le Tliryptocera selipennis Fall., déjà signalé par Boheman chez la Forficule. Cette fois le parasite était ab- solument intact et il n'v avait pas le moindre indice de phagocytose. » Metchnikoff(-) a déjà constaté une pareille indifférence des phago- cytes chez un Coléoptère, le C/eo/j?/.v /«/«c/ùf/i/m, attaqué par un Cham- pignon du groupe des Ascomycètes, Visaria destruclor. Je puis en dire autant pour la Chenille du Picris branicœ L. attaquée si fréquemment par (') KuNSTLER, Diplocystis Schneideri {Tabt.ZooL, t. il, 1887). (■-) Metchnikoff, Leçons sur la pathologie comparée de VinflanimaLion. Paris, Masson; 1892. C. R., 1894, 2° Semestre. (T. C.\I\, N° 19.) Io6 ( 8o8 ) richneumonide Microgaster glomeratorL., pour la Chenille du Bombyx rubi L. attaquée par Microgaster perspicum Wesm., pour la larve du Chirono- mus plumosus h. attaquée par Gordiiis aquaticus Duj., etc. Ce doit être le cas général pour les Insectes attaqués par les Hyménoptères, les Diptères et les Champignons. » En somme, on voit que chez les Insectes, la phagocytose joue un rôle tout à fait minime dans la défense de l'organisme contre les parasites : les globules du sang restent parfaitement indifférents à l'égard d'ennemis dangereux, qui détermineront immanquablement la mort de leur hôte, lorsqu'ils auront achevé leur développement, comme, par exemple, pour les Orthoptères, les larves de Diptères {Chryptocera de la Forficule, nom- breux Sarcophaga des Acridiens) et les Champignons entomophages {Lachnidiiim, Enlomophlhora, Polyrhizium des Acridiens, Leptophyes et Forficule). Par contre, s'il est un parasite inoffensif, c'est bien la Gréga- rine cœlomique dont j'ai parlé plus haut; il y en a au moins une vingtaine, à tous stades, dans chaque individu des Gryllus de Vendresse, et cependant les Grillons se multiplient activement dans la localité, atteignent leur taille normale et leur maturité sexuelle ; or, c'est justement ce parasite peu dan- gereux qui va être attaqué par les phagocytes, et encore au moment oii cela devient inutile, lorsque la Grégarine, au maximum de sa taille, va sporuler : c'est à peine si l'action phagocy taire peut avoir comme résultat de diminuer un peu les chances d'infection, en empêchant la maturation de quelques kystes et en digérant quelques spores. » Les faits que je viens d'exposer dans cette Note font partie d'un tra- vail que je poursuis depuis longtemps sur le parasitisme et la phagocytose; bien que j'en pressente les conclusions, il me paraît prudent de les réser- ver pour plus tard('). » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Caractères extérieurs de la chytridiose de la Vigne. Note de M. A. Phuxet, présentée par M. Duchartre. (1 Dans une précédente Communication, j'ai fait connaître l'organisation d'une Chytridinée, le Cladochylrium vitico/um Prunet, qui est actuellement l'un des parasites les plus répandus de la Vigne, où il provoque le dévelop- pement d'une maladie à laquelle j'ai donné le nom de chytridiose. ( ') Travail du laboratoire de Zouiogiu de la Faculté des Sciences de Nancy. ( 8o9 ) » Si on laisse de côté les variations secondaires de peu d'importance, les caractères extérieurs de la chytridiose peuvent être résumés ainsi qu'il suit : M Sarments. — Les entre-nœuds sont tous raccourcis ou certains seule- ment, ces derniers occupant une position variable. 1) Leur surface peut présenter deux sortes d'accidents, des ponctuations et des taches. » Les ponctuations sont de petites éminences coniques ou irrégulière- ment hémisphériques, plus rarement linéaires, ayant en moyenne o™™, 5 à i"™ de largeur et de saillie, fréquemment disposées en fdes longitudi- nales, quelquefois rapprochées en plaques, à sommet brun, noir ou rou- geâtre, parfois un peu déprimé, lisse ou comme excorié et creusé d'une petite cavité; elles sont surtout nombreuses à la base des sarments. » Les taches sont brunes, noires ou rougeâtres, souvent un peu sail- lantes, d'autres fois, au contraire, légèrement déprimées; leur forme est irrégulière et variable; leur longueur est comprise entre quelques milli- mètres et plusieurs décimètres, leur largeur entre moins de i""" et le pour- tour entier du sarment; elles peuvent se fendiller superficiellement en divers sens et prendre alors l'apparence de croûtes. Leur répartition est variable; lorsqu'elles sont nombreuses et très étendues dans les régions en voie de croissance, les mérithalles peuvent être raccourcis, épaissis anor- malement, plus ou moins arqués ou tordus; il en est qui embrassent la partie supérieure tout entière des sarments et peuvent en amener la défeuil- laison et la dessiccation. A la fin, les taches se creusent souvent de vraies fentes suivies d'excoriations qui déterminent la destruction de l'écorce sous-jacente. Certaines même, ordinairement noires et plus fréquentes à la partie inférieure des sarments, présentent des fentes ou des cavités irré- gulières à bords noirs, qui sont assez profondes pour atteindre la moelle. 1) Feuilles. — Le limbe peut présenter des accidents variés. » A. H rougit ou jaunit d'une façon plus ou moins uniforme, puis, en général, se dessèche partiellement ou en totalité, la dessiccation débutant à la périphérie ou entre les nervures principales. » B. La couleur verte générale du limbe persiste, mais devient plus pâle sur son pourtour ou entre les nervures; il peut y avoir alors dessic- cation immédiate des parties pâlies, ou seulement après formation, dans- ces mêmes parties, de taches jaunes, rouges ou brunes de nuances diverses, de forme irrégulière, envahissant parfois toute la feuille. » C. Le limbe demeuré vert porte des taches distinctes de petite dimension, brunes, noires, rougeâtres, arrondies ou irrégulières, formant (8io) lies phiges ou uniformément réparties, devenant parfois très nombreuses sans se fusionner, se desséchant d'ordinaire plus ou moins. » Ces divers accidents peuvent former des combinaisons complexes. » Les taches du limbe n'envahissent pas d'ordinaire simultanément les deux faces du limbe; elles débutent le plus souvent à la face supérieure et ejagfnent la face inférieure, mais peuvent aussi suivre une marche inverse. » Des ponctuations, des taches et des croûtes accompagnées ou non de fentes, peuvent apparaître sur le pétiole et les nervures principales comme sur les sarments et amener les mêmes arrêts de développement et les mêmes déformations. » Quels que soient les accidents cpi'elles présentent, les feuilles con- servent des dimensions normales ou deviennent plus petites; leur limbe peut être asymétrique; il peut se crisper, se gondoler en divers sens, se creuser en cupule ou en gouttière; ses découpures peuvent s'accentuer ou se réduire. Elles peuvent enfin tomber prématurément. Dans ce cas et lorsque la défeuillaison s'effectue du sommet du sarment vers sa base, on voit quelquefois les mérithalles supérieurs se désarticuler et tomber. » Grappes. — On observe sur les grappes les mêmes ponctuations et les mêmes taches que sur les sarments, les pétioles et les nervures des feuilles, elles y produisent les mêmes effets; assez fréquemment des grap- pillons ou des grappes entières noircissent, se dessèchent et tombent. » Les fleurs peuvent avorter et tomber ainsi que les jeunes grains, après avoir noirci ou non. Les grains peuvent éprouver un arrêt de dévelop- pement plus ou moins précoce et rester verts; ils peuvent porter des ponc- tuations, des taches ordinairement brunes et un peu saillantes, lisses ou crustacées, ou présenter des zones brunes internes auxquelles correspon- dent souvent des rides ou des dépressions; au moment de la véraison, ils prennent quelquefois une teinte brune ou rougeàtre et se confisent ensuite graduellement ou se dessèchent au contraire, rapidement ou à la longue. ." La chytridiose est assez souvent peu nuisible à la végétation et à la fructification de la Vigne; elle prend un caractère plus grave, lorsqu'elle détermine la coulure, le millerange ou la dessiccation des grappes et sur - tout lorsqu'elle mortifie les sarments ou les dépouille de leurs feuilles ; mais elle devient particulièrement redoutable lorsqu'elle se généralise, en quelque sorte, à la plante tout entière : dans certains cas, on voit, au printemps, les bras des souches malades pousser inégalement, les uns peu ou point, les autres d'une façon normale; des rejets partent du vieux bois, soit du greffon, soit du porte-greffe; les sarments, souvent très inégaux. ( 8fi ) étant, en général, plus ramifiés que d'ordinaire; dans d'autres cas, les souches se rabougrissent, portent des sarments courts et grêles, très ra- mifiés, à nœuds rapprochés et prennent un aspect qui rappelle celui des Vignes phvlloxérées ou pourridiées. Ces accidents généraux peuvent se superposer dans une mesure variable aux accidents locaux précédemment décrits. Quoi qu'il en soit, ces phénomènes s'accusant de plus en plus, les souches meurent au bout de peu d'années. » Les caractères extérieurs de la chytridiose sont, on le voit, extrême- ment variés; l'un d'eux, à cause de sa constance presque absolue, a une grande importance pratique; je veux parler des ponctuations, qu'on devra rechercher de préférence à la base des sarments encore verts et sur les pé- dicelles fructifères. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur une maladie myco-hactèrienne du Tricholoma terreum. Note de M. Paul Vuillemi\, présentée par M. Duchartre. « J'ai rencontré dernièrement, dans les bois de Pins des environs de Nancy, un grand nombre de Tricholoma terreum déformés. Tantôt le cha- peau était conique ou irrégulier, tantôt le stipe était seul développé en forme de cône, de massue ou de nodule mamelonné. Quelques spécimens étaient considérablement hypertrophiés. Les faits de ce genre ne paraissent pas être rares. Chez le même Tricholoma terreum, Smith a trouvé des exem- plaires dépourvus de chapeau. » A côté de la question morphologique, incontestablement digne d'é- veiller la curiosité, se pose une question étiologique, plus importante au point de vue pratique. Le Tricholoma terreum est un Champignon comes- tible, je dirai même une espèce recherchée par un grand nombre de con- sommateurs. Or, il n'est pas indifférent, au point de vue économique et même au point de vue de l'hygiène, de savoir d'où vient l'altération d'un végétal qui entre pour une part notable dans l'alimentation du peuple. » Les fruits déformés se décomposent de bonne heure : le cœur est ramolli et putrescent quand la surface offre encore une apparence saine. ]jes spécimens cueillis depuis vingt-quatre heures et maintenus à l'humi- dité sont invariablement couverts d'une moisissure qui s'observe aussi, dan^ la nature, à la surface des fruits un peu vieux. La moisissure prend bientôt une couleur rose : c'est le Mycogone rosea, avec ses spores durables et ses spores légères, tantôt unicellulaires et répondant aux caractères des Verticdlium, tantôt munies d'une ou deux cloisons transversales. ( 8l2 ) » MM. Coslanlin elBaioar (Comptes rendus , 29 février 1892) ont attribué à un congénère de cette moisissure, le Mycogone perniciosa, une maladie (lu Champignon de couche, appelée la Molle, dont les symptômes sont analogues à ceux de la maladie du Tricholoma. » Pour vérifier le rôle étiologique du Mycogone rosea, il fallait le trouver à l'œuvre dès le début de la maladie. Mais les spores caractéristiques n'apparaissent que quand le Tricholoma commence à se décomposer. Il est assez facile de déceler le Micogone avant l'apparition des spores, grâce aux caractères bien définis du mvcélium. Ses filaments se distinouent des élé- ments larges et clairs au. Tricholoma, par leur direction, leur dimension, leur structure. Ils s'insinuent à travers les tissus et sont, tantôt perpendi- culaires aux filaments du grand Champignon, tantôt obliques sous les angles les plus divers. Le calibre des filaments interstitiels est très fin, inférieur à 5^, oscillant le plus souvent entre 2^^, 3^ et S^. Le contenu est opaque, vacuolaire, rappelant une émulsion laiteuse. Les noyaux, pourvus d'un contour net et d'un riche réseau chromatique, sont sphériques ou elliptiques, longs de i*^ au maximum; ils occupent une aire claire, avant en moyenne 1^,23 de diamètre. Chaque segment de tube compris entre deux cloisons contient parfois un seul noyau, le plus souvent 2 ou 3. ou même un nombre assez élevé. Ce mycélium existe dans tous les Cham- pignons déformés, sans exception, au centre du fruit, non seulement dans la paroi des cavités closes, des fruits déjà fisluleux, mais dans la masse pleine des fruits tuberculeux à l'état jeune. Ces filaments se nourrissent nécessairement en parasites, aux dépens des tissus qui les enveloppent, mais ils ne contractent avec eux que des rapports de contiguïté ; il n'existe ni soudure, ni pénétration de tubes ou de suçoirs dans les éléments hospitaliers. )> Les spores de Mycogone apparaissent constamment à la surface des cavernes des fruits qui contiennent ces filaments et sur les prolongements du mycélium parasitaire. J'ai même pu en trouver les ébauches au centre d'un jeune tubercule encore plein. » Nous pouvons donc conclure avec certitude que la maladie du Tri- choloma terreum éclate sous l'action du Mycogone rosea, de même que la maladie du Champignon de couche résulte de la pénétration du Mycogone perniciosa. Sur ce premier point essentiel, nos recherches nous amènent aux mêmes conclusions que celles de MM. Costantin et Dufour. » Passons à la pathogénie et voyons si l'action du Mycogone nous rendra compte des trois symptômes de la maladie : déformation, stérilisation, ra- ( 8i3 ) mollissement? Les filaments étrangers entrent en étroite union avec les filaments du fruit naissant. A leur contact, les tubes du Tricholoma, loin de subir aucune dégénérescence, sont un peu dilatés et hypertrophiés. L'altération, appréciable à l'œil nu ou au doigt, ne peut différer essentiel- lement de la lésion locale constatée au microscope : elle n'en est que l'amplification. On ne saurait donc imputer au Champignon parasite le symptôme qui a frappé les fongiculteurs; je veux dire le ramollissement des tissus. La moisissure agit sur le Tricholoma comme le Champignon d'un Lichen agit sur l'Algue. Sa sphère d'action propre se borne à un effet déformant et stérilisant. « Le ramollissement est l'œuvre de Bactéries introduites au cœur du Champignon par les filaments du Mycogone. Je n'ai cherché vainement les Bactéries que dans des fruits tuberculeux mesurant 3'"" sur 5™"" et contenant des tubes de Mycogone enchevêtrés aux tissus profonds du Tri- choloma. Dans les tubercules un peu plus volumineux, on rencontre, exclusivement au centre du fruit et au contact des filaments parasitaires, des zooglées de Bacilles immobiles, larges de o^, 5, longs de 2^^, 5 à 3i^,25, atteignant C quand une cloison les divise en deux. Parfois les Bacilles contiennent un endocyste. Tant que les Bactéries sont absentes ou étroi- tement serrées contre les filaments parasitaires, le fruit déformé offre un tissu compact et très ferme. Quand le fruit cède à la pression du doigt, les Bactéries se sont répandues dans tous les tissus altérés et en direction centrifuge. Le cœur du fruit est en pleine putréfaction, alors que la surface est saine et les tissus périphériques dépourvus de microbes. » En résumé, la maladie du Tricholoma terreiim, analogue à la Molle du Champignon de couche, éclate sur les sujets qui poussent spontané- ment dans les bois. Elle est l'effet d'une association parasitaire entre le Mycogone rosea et des Bacillus auxquels la moisissure a frayé le chemin. Le Mycogone déforme son support et le rend plus ou moins stérile. Il uti- lise pour sa propre dissémination l'appareil aérien destiné à faciliter la dispersion des spores du Tricholoma. Les Bactéries ramollissent les tissus et hâtent la décomposition du fruit. » De cette étude se dégagent les notions suivantes : Plusieurs Mycogone, et notamment une espèce largement répandue dans la nature, vivent en parasites sur les Agarics et produisent des maladies analogues. Les fongi- culteurs, prévenus de l'existence de la Molle sur les Champignons spon- tanés, n'attribueront pas à un simple vice d'installation un fléau qui relève de la présence d'agents infectieux. On tiendra pour suspects les ( «i4) Trichotoma à chapeau nul ou déformé, car les Bactéries logées au cœur des Champignons sains à la surface, peuvent sécréter des produits putrides, daneereux à consommer. » Il sera utile de compléter l'étude de la Molle du Champignon de couche par la recherche des Bactéries. Les effets sont trop identiques à ceux que nous observons chez le Tricholoma , pour qu'ils ne relèvent pas d'une cause de même ordre, c'est-à-dire d'une association para- sitaire. » GÉOLOGIE. — Défense du Saharien comme nom du dernier étage géologique. Note de M. Mayer-Eymak, présentée par M. Albert Gaudry. u Le nom de Saharien, choisi en remplacement de celui de Diluvien, dans le but principal de le faire concorder avec ceux des autres étages, se trouve imprimé pour la première fois dans mon Tableau des terrains tertiaires, 3* édition, distribué en i865. Imbu des idées d'Escher de la Linth sur les causes du phénomène glaciaire, je réunissais alors, sous ce nom de Saha- rien, tous les dépôts postérieurs à l'Astien, et ce n'est qu'après avoir re- connu la loi des étages ( ' ) que j'ai restreint son application aux formations de la dernière époque glaciaire de l'hémisphère boréal. » Pour qu'un nom d'étage soit valable, il doit indiquer que des dépôts marins de l'âge en question se trouvent dans la contrée à laquelle il est emprunté. Or, cette qualité est niée au terme de Saharien par divers géo- logues et, en première ligne, par M. Pomel. Tout en reconnaissant que l'hypothèse d'une vaste mer transsaharienne, durant la dernière époque géologique, est contredite par les faits, je crois pouvoir aujourd'hui, en m'appuyant, d'un côté, sur des découvertes faites en Egypte et, de l'autre, sur les données concernant la région des Chotts algériens, démontrer que le nom de Saharien a, de fait, la qualité qu'il implique. » Je rappellerai, en manière d'introduction, qu'en conformité avec la loi des étages, la seconde époque sicilienne a été une époque de mer basse et relativement chaude, dans le bassin clos de la Méditerranée d'alors, puisque la Sicile n'était pas ou était à peine séparée de l'Afrique, et qu'elle nourrissait de nombreux Elephas antiquus et des Hippopotames. Or, le nou- (') Classification des terrains tertiaires conforme à l'équivalence des périhclies et des étages. Zurich, 1884. ( 8'5 ) veau changement de climat tout à coup survenu, l'océan Atlantique septen- trional refluant vers le sud, fit irruption dans la Méditerranée; le détroit de Gibraltar s'ouvrit à cette époque, et inonda ses côtes méridionales jusqu'à 200™ d'altitude, peut-être pour baisser bientôt de moitié, par suite de l'éga- lisation de sa surface et des immenses e^ondrements déterminés par son nouveau poids. » Ceci avancé, par analogie avec les invasions dûment constatées de la mer du Nord, aux débuts des âges londinien, parisien, bartonien, ligurien, tongrien et aquitanien, je vais éclaircir les faits sur lesquels je base ma dé- fense. » Je commence ma démonstration par l'exposé des données concer- nant le Saharien égyptien. Comme je l'ai montré dans ma première Notice sur la Géologie de l'Egypte ( ' ), les dépôts marins qui existent aux environs du Caire et jusqu'au sud-est du Fayoum, ne peuvent pas être plus anciens que l'époque dite diluvienne, et cela pour les deux raisons qu'ils sont su- perficiels et intacts, et que leur faune de Mollusques, riche de plus de cent espèces, a tout à fait le cachet de la faune méditerranéenne actuelle, par le grand nombre et l'abondance des espèces en commun, abstraction faite de quelques espèces néogènes et tropicales qui paraissent être venues s'éteindre ici. Or, ces dépôts, à 45™ d'altitude au sud des grandes Pyra- mides, ont, par la présence en grand nombre du Slrombus mediterraneus, le faciès du bas de la seconde zone balhymétrique, ou des Laminaires, ce qui donne tout au moins au niveau de la mer 72™ de plus qu'actuelle- ment. En second lieu, il y a sur les rochers à i""" au sud-ouest des Pyra- mides, à 70™ d'altitude (-), comme il y a, au même niveau, au sommet déchiqueté du rocher isolé des carrières nord-ouest du Mokattam, des nids d'Ostrea cucullata intacts, entourés, au dernier endroit, d'un lit de cailloux roulés de silex noir. De ces données, il appert, qu'à l'époque en question, la mer avait, en ces parages, son niveau à 80'° plus haut qu'actuellement, à Alexandrie. Or, comme les cols des petits plateaux qui séparent le Delta et la Méditerranée du ouadi Faregh et du ouadi Natroun n'ont, avec leur couverture mobile, qu'une centaine de mètres d'élévation, j'en ai conclu qu'à l'époque saharienne première, la Méditerranée couvrait non seulement la vallée du Nil, comme l'admet S. -W. Dawson, mais aussi (') Vierleljahrsschrift der Ziircher Naturforschcnden Gescllschaft ; 1886. (^) G. ScHWEiNFLRTH, Die Kieide der Pyramiden- Région {Pétermann Gcogr. Mittheil.). Berlin, 18S9. C. R., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N° 19.) 107 ( 8i6 ) toiis les bas-fonds du nord-est de l'Egypte et de la Tripolitaine, au moins jusqu'au golfe de la grande Syrte. Et, défait, l'existence d'un poisson de la Méditerranée, le Cyprinoclon dispar, dans les étangs salins de cette région, confirme absolument les conclusions tirées des données géologiques. » Je passe maintenant à la .^xation du Saharien du pied sud-est de l'Atlas. Suivant la coupe qu'en a donné Laurent, le sondage de Ouem- el-Thiour, au nord-ouest du chott Mel'rhir, a montré que le fond de ce bassin est occupé, sur 90™ d'épaisseur, par une formation d'eau douce (à Ptanorbis Aiicapitainei Bourg.), sans traces de Cardium edule, et que les couches remplies de cette coquille marine ne commencent qu'à 7™ du sol. Comme ensuite Desor l'a fait connaître, les berges des petits ravins près du puits de Bou Chama, de l'autre côté dudit chott, lui ont fourni le Car- dium. edule, abondant, fragile et cependant souvent bien conservé, quel- quefois même les valves réunies, en compagnie de valves assez communes du Balanus miser et d'un exemplaire très roulé et à moitié brisé du Nassa gibbosula, mais sans traces de coquilles d'eau douce; tout cela à quelques mètres du sol de l'Erg, dans des sables stratifiés, terminés par une cor- niche de gypse endurci. De ces données très certaines, il ressort à l'évi- dence : premièrement que le bassin en question, d'eau douce durant la seconde époque sicilienne, s'est subitement transformé en un bassin salin, et, en second lieu, que les Cardium. edule n'ont pas été transportés par des oiseaux de la Méditerranée dans ce bassin, comme l'admettait Tournouër, car comment auraient-ils pu l'être en individus assez nombreux pour pul- luler tout à coup. C'est donc décidément la mer qui, au début de l'âge saharien, a surmonté le seuil de Gabès, qui n'a pas 5o™ de haut, pour remplir tout à coup la dépression des grands chotts. Cette mer intérieure, grande au moins comme la mer d'Azoff, mais peu profonde, à fond et bords sableux et impropre à l'existence des animaux marins s'est évaporée avant la fin de l'époque, n'ayant eu que des affluents insignifiants, et la preuve, c'est que les ruisseaux produits par la fonte des neiges de l'Atlas, au com- mencement de l'époque actuelle, ont, en maint endroit, ravine et remanié ses dépôts. » Reste maintenant à savoir si un nom d'étage peut être basé sur la pré- sence de dépôts marins fort limités comparativement à l'étendue de la con- trée dont il se prévaut. Eh bien, bon nombre de noms d'étages, par exemple ceux de Franconien, Sinémurien, Aquitanien, Langhien, Derto- nien, Sicilien, sont tout aussi hyperboliques que celui de Saharien. Je pense donc qu'on peut conserver le nom d'étage saharien. » { «17 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la présence et le mode de répartition du glycogcne dans les tumeurs. Note de M. A. Bhault, présentée par M. Verneuil. u Cette question est presque entièrement nouvelle. Bien rares sont les auteurs qui ont signalé ou soupçonné la présence du glycogène dans les néoplasmes. L'indication la plus explicite a été formulée par Schiele (') dans sa dissertation inaugurale, à propos de quelques épithélionies cuta- nés et d'un cancer du testicule observé par Langhans. Plus récemment, Cornil et Ranvier (-) mentionnent le glycogène dans les encliondromes i\ développement rapide; mais ces faits passèrent inaperçus et ne condui- sirent à aucune conclusion générale. » Avant d'avoir pris connaissance du travail de Schiele, l'idée qui nous avait conduit à rechercher le glycogène dans les tumeurs était la suivante : les néoplasmes sont, comme l'Histologie le prouve, assimilables, dans une certaine mesure, à des tissus en voie de développement : il est donc possible qu'ils contiennent une assez forte proportion de glycogène, ainsi que Cl. Bernard (') et Rouget (*) l'ont établi pour les premières phases du déve- loppement des tissus chez le foetus. » Les résultats confirment cette supposition. Il importe peu que l'on examine un epithelioma, un sarcome, un enchondrome ou une tumeur com- plexe comprenant plusieurs tissus juxtaposés à développement parallèle. La présence du glycogène se constate facilement dans tous les cas à des degrés et en proportions différents. » La technique indiquée par Erlich (*) pour la recherche du glycogène dans les reins diabétiques donne une réaction instantanée pourvu que la tumeur en contienne une certaine quantité. Le glycogène apparaît sous forme de gouttes à contours très nets que l'iode colore en brun foncé. Le nombre et la dimension des gouttes sont extrêmement variables d'une tu- meur à l'autre et dans les différentes parties d'une même tumeur. (') ScBiELE, Dissert. Bern.; 1880. (-) GoRNiL et Ranvier, Hist. Path.; 2" édition, (') Cl. Bernard, Journal de l'Anal.; iBSg. (*) Rouget, Ibid. (°) Eklicii, Zeits. f. klin. Med.; i883. ( «i8 ) » Le fait le plus saillant qui se dégage de ces recherches, est que la pro- portion de glycogène trouvée dans une tumeur est exactement en rapport avec la rapidité de son développement. L'abondance en est telle parfois que la coloration de la coupe après l'action de la gomme iodo-iodurée est unifor- mément brun-acajou. Les parties exemptes de glycogène prennent une teinte jaune, assez pâle. » Les tumeurs qui présentent un accroissement très rapide correspon- dent aux sarcomes, aux cancers épithéliomaux appelés autrefois tumeurs encéphaloides à cause de leur consistance et de leur aspect; toutes très "riches en cellules. Parmi celles où le glycogène s'est montré très abondant, il faut si2:naler : 'S' a 2 sarcomes du testicule, i sarcome de la cuisse, 2 sarcomes de l'épaule et du cou, 2 sarcomes ossifiants du tibia, i sarcome périoslique du radius, 3 chondromes ou fibromes ossifiants du maxillaire, i sarcome du rein, 3 myxo-cliondromes de la paro- tide, I sarcome de la voûte palatine, i sarcome de la pie-mère, i lymphadénome et 1 sarcome d'origine placentaire ou déciduome. u Parmi tes épilhélioinas : 4 cancers du testicule, 3 épithéliomas de la parotide, 3 cancers du rein, 5 cancers primitifs du foie, i épitliélioma de la vésicule biliaire, 2 cancers du pancréas, 4 épithéliomas du col utérin, 3 cancers du corps de l'utérus, 2 cancers du sein, 1 épithélioma du pénis, i épitliélioma du cuir chevelu, 1 de la langue, i de la joue, i du larynx, i des fosses nasales, i du rectum, i des glandes sé- bacées, I des ganglions. » Soit au total 55 tumeurs riches en glycogène; la plupart s'étaient développées très vite et avaient acquis un volume considérable. » Quand les sarcomes ou les épithéliomas, bien que volumineux, se dé- veloppent plus lentement, les régions qui contiennent le glycogène en petite quantité sont toujours les parties les plus anciennes. Par contre, à la péri- phérie de la tumeur, dans la zone d'envahissement, ou dans les nodules secondaires erratiques, le glycogène apparaît avec toute sa netteté. On peut ainsi, mieux que par toute autre méthode, suivre la marche envahissante d'une tumeur, alors même que les cellules émigrées sont en petit nombre ; la coloration si franche de l'iode indique les points de repère. » La recherche du glycogène n'offre aucune difficulté dans les tumeurs récemment enlevées et soumises immédiatement à l'action de réactifs énergiques, tels que l'alcool absolu. Les conditions d'examen sont beau- coup moins favorables quand il s'agit de pièces d'autopsie, les fermenta- lions cadavériques pouvant détruire le glycogène. M Les sarcomes et les tumeurs d'origine conjonctive sont moins exposés ( «'9 ) aux dégénérescences que les volumineux épithéliomas, étant creusés de vaisseaux et de lacunes qui assurent une répartition plus égale des maté- riaux nutritifs. On peut sans doute expliquer ainsi pourquoi ces tumeurs contiennent qiieh[ueiois dans toule leur étendue une si grande proportion de glycogène. » Pour montrer l'importance considérable du phénomène de la glyco- génèse dans les tumeurs, il suffira de rappeler que nous avons réuni en quelques mois 88 faits positifs : soit ig épithéliomas ectodermiques ; 11 sar- comes; 35 épithéliomas glandulaires ; deux cas où les ganglions correspon- dants contenaient des noyaux cancéreux chargés de glycogène et deux tumeurs com/)fexei constituées par plusieurs tissus; 8 épithéliomas à cellules cylindriques; tumeurs très différentes d'origine et par cela même très démonstratives pour le point qui nous occupe. » Il nous eût été facile d'étendre cette liste de ces faits, mais nous avons pensé que, étant donnés leur nombre et surtout leur variété, nous étions autorisés à présenter quelques conclusions. » La glycogénèse apparaît comme une des manifestations les plus écla- tantes de l'activité et de la vitalité des néoplasmes. Elle acquiert toute sa valeur lorsque le développement des tumeurs se fait avec une grande énergie. Par suite, elle peut servir à mesurer la puissance de prolifération d'un épithélioma ou d'un sarcome et, en dehors de toute autre considéra- tion, permet de porter un pronostic des plus sévères, puisque toute néo- iormation envahissante est riche en glycogène. » D'autre part, toute tumeur, qui prend en quelques mois des dimen- sions considérables, contient dans sa masse une quantité de glycogène de beaucoup supérieure à celle que l'on trouve dans le foie des animaux en pleine digestion, ou le foie des suppliciés. « Il faut remonter aux premières périodes du développement fœtal pour rencontrer le glycogène en telle abondance. » Par ce côté, les tumeurs se rapprochent, jusqu'à un certain point, des tissus de l'embryon : ce que nous établirons plus amplement dans une prochaine Communication. » M. Pierre Giiassin adresse la description des expériences qu'il a faites sur certains animaux pour observer les mouvements qu'ils exécutent pour retomber sur leurs pieds. ( 820 ) M. L. Hugo adresse une Note relative au système du inonde. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages keçus dans la séance du 5 novembre 1894. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Bertiîelot, Pasteur, Friedel, Mascart. Novembre 1894. Tome III. Paris, G. Masson, 1894; i fasc. in-8". Bulletin astronomique, publié sons les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. F. Tisserand, Membre de l'Institut, avec la collaboration de MM. G. BiGouRDAN, O. Callaîsdreau et R. Radau. Tome XI. No- vembre 1894. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894; i fasc. ia-8*'. Bulletin de l'Académie de Médecine. N° 44. Séance du 3o octobre 1894. Paris, G. Masson; i fasc. in-8°. Connaissance des Temps ou des mouvements, célestes pour le méridien de Paris, à l'usage des astronomes et des navigateurs, pour l'an 1897, publié par le Bureau des Longitude. Paris, Gauthier-Villars etfils, 1894; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Traité élémentaire d' Ophtalmologie, par MM. H. Nimier et F. Despagnet. Paris, F. Alcan, 1894; i vol. gr. in-S". (Présenté par M. le baron Larrey. Renvoyé au concours de 1895.) Journal de Pharmacie et de Chimie, N° 9. i" Novembre 1894. Paris, G. Masson ; i fasc. in-S". Tableaux mensuels de la statistique municipale de la ville de Paris. Juillet 1894. Paris, G. Masson, 1894; i fasc. gr. in-8°. Annuaire de la Société météorologique de France. Mai-juin. 1894; Paris. Gauthier-Villars et fils; i fasc. gr. in-8°. Résumé météorologique de l'année 1893 pour Genève et le Grand Saint-Ber- nard, par A. Kammermann, astronome. (Extrait des Archives de la Biblio- thèque universelle.) Gqwcxq, Aubert-Schuchardt, iSgi; i vol. in-8"'. ( «21 ) Archives italiennes de Biologie. Résumés des travaux scientifiques italiens sous la direction de A. Mosso, professeur de Physiologie à l'Université de Turin. Tome XXII. Fasc. I. Turin, H. Lœscher, 1894; i vol. iii-8°. Ahhandlangen der kôni glichen Akademieder WissensJiaft&nzi Berlin, ans demJahre 1893. Berlin; i vol. in-Zi". Report on the censiis of Calcutta txken on tke iGi"^ february 1891, by H. F. I. T. Ma-Guire, census officer. Calcutta, 1891. ERRATA. (Séance du 27 août 1894.) Note de M. E. Desiandres : Recherches sur les mouvements de l'atmo sphère solaire : Page 458, ligne 7, au lieu de les couches basses nuraienl donc, relativement aa\ couches élevées, lisez les couches élevées auraient donc, relativement aux. couches basses. , « (Séance du 29 octobre 189^1.) Note de M. L. Daille, Observations relatives à une Note de MM. Prillieux et Delacroix, sur la gommose bacillaire des vignes : Page ySi, ligne 2 en remontant, au lieu de saillies, lisez tailles. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS liT FIl.S, Quai (les Grands-Augusiins, n° Sa. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanrlti;. Us l'onnent, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i"" janvier. ^r. Le prix île rubonnement est fixé ainsi qu'il suit : Jp- Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais do poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : en Michel et Médan. iGavault St-Lager. Jourdan. Rufr. liens. . . - Courtin-Hecquet. ( Germain et Grassin. gers J - , , " ( Lachese. yonne Jérôme. lançon Jacquard. ( Avrard. rdeaux j Duthu. ' Millier (G.). urges Renaud. [ Lefouruier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Carolï. Baër. Massif. ambery Perrin. . ( Henry. eroourg !.. ( Marguerie. iSt. •rmont-Ferr. Rousseau. Ribou-Collay. iLamarche. Ratel. Damidot. ( Lauverjat. ( Crepm. Drevet. Gratier. Hochelle Foucher. Bourdignon. Dombre. Lefebvre. Quarré. enobte. Hoche Havre le Lorient. Montpellier . Nantes Nice. . . Ninii Orlé, Poitiers. Bennes floche/ Bouen. S'-Étie Toulon... Toulouse.. Tours Valenciennes. chez Messieurs : ( Baumal. ( M»' Texier. Bernoux cl Cumin. Georg. Lyon ( Mégret. Chanard. Vilte. Marseille Ruât. . Calas. Coulet. Moulins Martial Place. [ Jacques. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. Loi seau. M"' Veloppé. ( Barnia. ( Visconli el G'°. Nîmes Thibaud. Orléans Luzcray. ( Rlanchier. ( Druiuaud. Rennes Plihon t Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). Langlois. Lcslringant. S'-Étienne Chevalier. ( Baslide. ( Rumèbe. ( Gimet. l Privât. ; Boisselier. Tours Péricat. ( Supgligeon. Giard. Leniaitre. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : chez Messieurs : Amsterdam. . . . i Feikema Caarelsen ■ 1 et G''. 1 Dulau. Athènes . Beck. . Verdaguer. Luxembourg . . ' Nutl. Barcelone . V. 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Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; iS56 ' 15 fr. orne II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vax Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences r le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSô'i, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- lentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature es rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 19. TAnr.K DES ARTICLES. (Séance du 6 novembre l»94.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MF.MHURS lîT DRS COFilUiSPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. I Pages. iM. M.\ncEL DErnEZ. — Sur un aiipareil soi'- ! du carbone 77I3 vont à mettre en évidence certaines con- M. Beuthelot. — iSouvelles observations séquences du" théorème des aires 71'; sur les menhirs des bois de Meudon 7S2 >r. P. ArPELL. — Sur le théorème des aires. . 77^1 ' M. .Maurice Levy. — Note accompagnant M. J. BoussiNESQ. — Sur la théorie de l'ccou- la présentation de son « Etude des moyens IcMient par un déversoir à nappe déprimée mécaniiiucs et électriques de traction des ou noyée en dessous, dans le cas où une bateaux » 78.Î armature horizontale rend la contraction M. ËoDûiHiT de la Guye présente, au nom inférieure maximum 771 du Bureau des Longitudes, le Volume de M. Henri Moissan. — Sur la vaporisation 1 la Connaissance des Temps pour 1897. . 7S4 MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. IsinoRE Jary soumet au jugement de l'Académie un système de signaux sonores à intervalles convenus, destinés à faire connaître la direction de la roule des navires en mer 785 CORRESPONDANCE. M. G. BiGOURDAN. — Observations de la nou- velle planète BE, faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest).. M. G. Klajimarion. —Les neiges polaires de Mars M. A. PoNsoT. — Relation entre les tensions de vapeur d'un corps à l'état solide et à l'état liquide. — Influence de la pression sur la température de fusion M. Charles Henry. — Inllucnce de la forme sur la sensibilité lumineuse et aberration de l'œil M. Raoul Varet. — Recherches sur les azo- tates mercuriques M. A. Behal. — Sur les acides campholé- niques et les campholénamides ' M. E.M. BouRQUELOT. — Sur la présence de l'éther methylsalicylique dans quelques plantes indigènes M. .T. Pekez. — Sur la formation de colo- bulletin bibliographique Errata 7S5 786 79' 794 797 799 802 nies nouvelles chez le Termite lucifuge ( Termes liicifugus ) So4 M. L. CuÉNOT. — Défense de l'organisme contre les parasites chez les insectes 80O M. A. PnuNET. — Caractères extérieurs de la chytridiose de la Vigne 808 M. Paul Vuille.min. — Sur une maladie myco-bactériennedu Tricholomaterreum 811 M. Mayer-Eymar. — Défense du Saharien comme nom du dernier étage géologique. 8i4 iM. A. Brault. — Sur la présence et le mode de répartition du glycogène dans les tumeurs 817 M. Pierre Chassin adresse la description des expériences qu'il a faites sur certains animaux pour observer les mouvements qu'ils exécutent pour retomber sur leui-s pieds 819 M. L. Hugo adresse une Note relative au système du monde S20 820 821 PARIS. — IMPKl.MERIE GAUTHIER-VILLAKS ET FILS, Quai des Grands-Auffusiias, 55. Le aérant ; Gactuier-Villars. SûâjCf 1894 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK iTin. EiES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXIX. N^ 20 (12 Novembre 1894). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRLMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. "1894 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaiies des sceances de [Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l'Académie. I, es extraits des Mémoires présentés par unMembro ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de do pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque iVIembre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués pai' les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant do les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéniii sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- j)orts relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autani que l'A endémie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne! qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires scjnl tenus de les réduire au nombre de paj;es requis. Le Membre qui lait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foni pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis ; l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, h jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les SIX mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Cornples rendus apréi l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le; déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 12 NOVEMBRE 1894, PRÉSIDENCE DE M. LCËVVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie la perte 'douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Duchartre, Membre de la Section de Botanique, et prononce les paroles suivantes : (c Vous avez sans doute appris déjà la bien affligeante nouvelle du décès de M. Duchartre. L'illustre doyen de notre Section de Botanique est mort à l'âge de 83 ans, après une courte maladie. Un très grand nombre de nos Confrères et de notabilités scientifiques ont conduit vendredi à sa dernière demeure ce noble et modeste vieillard, ce travailleur infatigable dont le nom restera un honneur pour la Science française. Selon le désir formel du défunt, aucun discours n'a été prononcé sur sa tombe; mais vous m'ap- prouverez certainement si je consacre les premières paroles de cette séance à traduire la douloureuse émotion que nous cause cette perle inat- tendue, et à manifester notre vénération profonde pour le caractère pur et l'intelligence si vaste et si féconde de notre regretté Confrère, » c. R., i8g4, 2» Semestre, (T. CXIX, ti' 20.) 10^ ' ( 824 ) Notice sur la vie et les travaux de M. Duchartre; par M. Bornet. « L'Académie des Sciences vient de perdre un de ses membres les plus estimés et les plus sympathiques. La modestie de M. Duchartre n'a pas permis d'exprimer au dehors la douleur que sa disparition soudaine a causée parmi nous; mais cette interdiction ne va pas jusqu'à nous empê- cher de rendre ici un suprême hommage à notre regretté Confrère, à l'un des plus anciens membres de cette Académie, à l'un de nos derniers pré- sidents, à un homme de bien, dont la vie entière a été consacrée à la famille, au devoir et au travail. Jusqu'au dernier jour, il a poursuivi sa tâche habituelle avec une surprenante énergie. Le contraste était grand entre sa nature physique assez frêle et la vigoureuse constitution de son intelligence. » Depuis quelques semaines, M. Duchartre n'assistait plus à nos séances. Il s'est éteint subitement lundi dernier, 5 novembre, à l'âge de 83 ans. La surprise égala l'émotion lorsque la nouvelle de sa mort s'est répandue. On était si habitué à le voir scrupuleusement exact à toutes les réunions, les années passaient sur lui si légèrement, qu'il semblait devoir en être de même pendant longtemps encore. Au vide qu'il laisse se mesure la place qu'il occupait parmi nous. » Duchartre (Pierre-Etienne-Simon) est né à Porliragnes, petit village de l'arrondissement de Béziers, le 27 octobre i8ri; c'était le deuxième des neuf enfants de Pierre-Jacques Duchartre, avocat à Béziers, et de Marie-Marguerite Gay, fille de Louis Gay, homme de loi k Vias, gros bourg des environs d'Agde. Ses ascendants paternels et maternels étaient pro- priétaires ruraux. Il commença ses études à Béziers et les acheva à Tou- louse, où la famille entière s'était transportée en 1828. Parmi ses condisci- ples se trouvaient M. A.d'Abbadie, notre Confrère, et M. Petit, ancien Directeur de l'observatoire de Toulouse, qui fut Correspondant de l'Institut. Rien jusqu'alors ne fait pressentir la voie dans laquelle le jeune étudiant va s'engager. Une circonstance fortuite détermine sa vocation. » N'ayant pas 16 ans accomplis lorscjue ses études classiques furent terminées, et ne pouvant, en conséquence, subir immédiatement l'examen du baccalauréat ès-lettres, il suivit, en attendant, les cours de Sciences, et, comme il assistait, en 1827, à une séance solennelle où l'on distribuait, au Capitole, dans la salle des Illustres, les prix accordés aux étudiants qui suivaient les cours de Botanique du Jardin des Plantes, il se dit que, lui aussi, pourrait essayer de devenir lauréat. En effet, il obtint d'abord le ( 825 ) second, puis le premier prix et gagna du même coup, et pour toujours, le goût de la Botanique. Ce fut inutilement que son père, étant avocat et dé- sirant avoir un fds avocat, lui fit suivre pendant un an les cours de la Fa- culté de Droit. Ce genre d'études lui était antipathique, et il y renonça d'autant plus volontiers qu'il constatait chaque jour l'insuffisance des pro- fils que la profession d'avocat procurait à son père. » Décidé dès lors à se livrer exclusivement à l'étude des plantes, il dut trouver les moyens de vivre, d'ohtenir ses grades universitaires et d'aider sa famille, bien réduite à présent, car il ne restait plus que deux enfants. Il chercha et réussit à donner des leçons dans plusieurs établissements d'instruction, d'abord à Toulouse, puis, à partir de iSS^, dans un village du Haut-Agenais nommé Monsempron, à 2 kilomètres de Fumel. Pendant son séjour à Toulouse, il fit de nombreuses herborisations dans la région environnante, à Béziers et dans les Pyrénées. Ces herborisations donnèrent lieu à deux publications : un exsiccata de plantes des Pyrénées, publié, à partir de i836, sous le titre de Flore pyrénéenne et un Mémoire sur la Géo- graphie botanique des environs de Béziers, qui fut présenté à l'Académie des Sciences de Paris, le 12 janvier 1 844- A Monsempron, la situation maté- rielle s'était améliorée, mais les moyens de travail s'étaient amoindris. Plus de livres ni de collections; pas de conseils, pas d'exemples. Seul avec de médiocres instruments, n'ayant pour sujets d'étude que ceux qui se trouvaient à sa portée dans la nature, M. Duchartre crut devoir se livrer, comme il l'a écrit lui-même, aux seules recherches qu'il soit possible de faire aA'ec espoir de succès dans un isolement aussi complet du monde scientifique. Il entreprit une série d'observations sur l'organisation intime des plantes, plus particulièrement sur le développement des organes flo- raux ou sur l'organogénie florale, branche de la Science à peine créée à cette époque et dont il fut, sinon le premier, du moins l'un des premiers promoteurs. Dès le début, il comprit la nécessité de remonter à l'origine des parties florales, d'en suivre pas à pas le développement pour se rendre un compte exact de la structure définitive de la fleur. Pendant les six années qu'il passa à Monsempron, il prépara sa licence, recueillit les matériaux de deux Mémoires publiés dans les Annales des Sciences naturelles, d'une Thèse de Botanique pour le doctorat, enfin d'un grand travail sur la Clan- destine d'Europe, qui eut l'honneur d'être imprimé dans le Recueil des Srt- i'ants étrangers, sur un rapport favorable d'Ad. Brongniart. » Le 26 septembre i843, M. Duchartre arrivait à Paris, où son frère l'avait précédé, dans l'espoir de s'y faire une position, au moins momen- tanée; car toute son ambition allait à retourner en province en qualité de ( 826 ) professeur dans une Faculté des Sciences. Très léger d'argent, ne con- naissant personne, il s'adressa à Decaisne et à Brongniart qui savaient au moins qu'il existait et qu'il travaillait, puisqu'ils avaient accueilli, dans les Annales, ses deux premiers travaux. Decaisne le reçut très bien et lui accorda bientôt son amitié. » Le diplôme de docteur ès-sciences, les certificats les plus flatteurs n'ont pas une vertu magique qui ouvre les portes à qui vient y frapper. Dans les pensions, les places étaient prises; chez les éditeurs d'Encyclo- pédies et d'autres ouvrages généraux, la rédaction était au complet. La formule ne variait pas. Enfin ]NL Duchartre parvint à être accepté, d'abord pour une faible part, dans le journal Y Echo du monde savant, en offrant de faire des traductions et des extraits d'articles allemands, anglais, etc.; un peu plus tard, il devint l'unique rédacteur du journal. L'année suivante Decaisne le présenta à d'Orbigny qui publiait alors son grand Dictionnaire d'Histoire naturelle. D'Orbigny le chargea de la partie botanique pour tout ce qui restait à faire. On était seulement à la lettre G. Le nombre des articles qu'il eut à écrire est considérable. )) Dès lors, il lui fut relativement facile de trouver d'autres rédactions payées. Tl collabora à Y Encyclopédie du xix® siècle, au Complément de l'En- cyclopédie moderne, à Y Encyclopédie de F Agriculteur et rédigea seul, pen- dant deux années (i 845-1 84 7) la Revue botanique, recueil mensuel publié sous le patronage de Benjamin Delessert. Il écrivit ainsi l'équivalent d'un grand nombre de volumes. Comment suffit-il à fournir cette somme de travail sans négliger ses travaux scientifiques? M. Duchartre l'attribuait à deux circonstances : d'abord à l'abondance des documents réunis dans la bibliothèque Delessert, oi^i il travaillait quatre ou cinq heures par jour, ensuite à ce qu'il avait, dès les premiers temps, contracté l'habitude d'écrire tout du premier jet. Il aurait pu ajouter sa remarquable puissance de travail, la clarté et la précision de son esprit. Si j'insiste un peu longue- ment peut-être sur cette période de la vie de M. Duchartre, c'est qu'elle me paraît expliquer la compétence si générale qu'il possédait dans les questions de Botanique pure et appliquée. Dans ce maniement incessant des Ouvrages les plus divers, il puisa une ampleur et une variété de ren- seignements qui lui permettaient d'exposer les sujets les plus différents avec une aisance et une sûreté que nous avons eu souvent l'occasion d'ad- mirer, lorsqu'il résumait ici les travaux que les botanistes confiaient à sa bienveillance toujours prête. >■> Parmi les travaux originaux les plus importants qui remontent à cette date se trouvent un Mémoire sur les végétaux à placenta central libre et ( «27 ) un autre sur l'organogénie florale des Malvacées. Tous deux avaient leur place dans le Recueil des Savants étrangers, s'ils n'eussent été donnés aux Annales, dont la publication était plus rapide. » En 1849, M. Duchartre fut nommé, après un brillant concours, pro- fesseur de Botanique agricole à l'Institut agronomique de Versailles, qui vécut à peine trois ans. Durant ces trois années, il travailla beaucoup sans beaucoup publier. La raison en est qu'il eut à créer un cours à peu près sans précédent, dans lequel il fut le premier, en France, à enseigner certaines branches fort étendues de la Science, telles que la Pathologie vé- gétale. Il dut aussi fonder un jardin botanique agricole, disposé d'après un plan dont il arrêta les moindres détails. C'est dans le jardin de l'Institut agronomique que M. Duchartre fit exécuter les expériences desquelles il est résulté que la fleur de soufre détruit Voïdium de la vigne. Je ferai remarquer, à cette occasion, que ce sont trois botanistes, membres ou correspondants de l'Académie des Sciences, MM. Duchartre, Planchon et Millardet, qui signalèrent et firent passer dans la pratique les moyens de combattre efficacement les trois maladies les plus graves de nos vignobles : l'oïdium, le phylloxéra et le mildiou. )) Rendu à la vie privée, sans compensation, par la suppression de l'Institut agronomique, M. Duchartre reprit son labeur d'autrefois. Il ter- mina le Manuel des Plantes commencé par Jacques et Hérincq; rédigea, de 1 854 à £ 8G1 , le Bulletin bibliographique de la Société botanique de France, avec un talent qui ne saurait être dépassé et devint secrétaire-rédacteur de la Société centrale d'Horticulture. Pendant le même temps il produisit plus de quarante Notes ou Mémoires dont plusieurs fort étendus. Enfin, en 1861, toutes les difficultés de sa carrière furent levées; le 21 janvier il était élu membre de l'Académie des Sciences et, deux mois après, il était appelé à la chaire de Botanique de la Sorbonne. Il l'occupa pendant vingt-six ans avec une exactitude si rigoureuse que deux fois seulement, et pour de graves motifs, il ne fit pas ses leçons. » Professeur, M. Duchartre fut amené à modifier la nature et la forme de ses travaux. Créer un cours qui portait sur toutes les parties de la Botanique, moins la Botanique descriptive proprement dite, puis le tenir constamment au courant de la Science, a exigé beaucoup de temps et de recherches. Il a réuni les résultats de sa vaste érudition dans ses Éléments de Botanique. Trois éditions, représentant un total de i4ooo exemplaires, témoignent du succès de ce Livre où les étudiants trouvaient reproduites, avec une méthode et une clarté toutes françaises, les leçons qu'ils avaient reçues à l'amphithéâtre. Lorsqu'en 1886, atteint par la limite d'âge, il dut ( 828 ) quitter, non sans déchirement, un enseignement qui était devenu partie intégrante de sa vie, il n'abandonna pas ses travaux personnels. Les com- munications fréquentes qu'il faisait à la Société botanique et ailleurs montrent que son activité scientifique ne s'était pas arrêtée. » Pour bien apprécier la valeur des travaux si nombreux et si divers de M. Duchartre, il faudrait les replacer à la date où ils ont paru. Le temps et l'espace me manqueraient pour l'essayer aujourd'hui. Il suffira de rap- peler les principaux : ses recherches sur les Aristoloches, les Zostéracées, sur les embryons polycotylés, ses nombreuses observations tératologiques, ses expériences sur les rapports des plantes avec l'humidité atmosphé- rique, la rosée, la pluie, etc., la découverte des stomates aquifères de la Colocase. M On croit souvent trouver, dans l'influence maternelle, la cause qui détermine la direction que prend la vie des hommes. La mère de M. Du- chartre, qu'il eut le bonheur de conserver jusqu'à un âge avancé, fut pour lui l'objet d'une admiration sans bornes. Tl se plaisait à vanter sa bonté, sa douceur, son intelligence, son esprit d'ordre et surtout sa calme énergie dans les épreuves. Ces mêmes qualités se retrouvaient chez son fils; elles lui ont valu l'estime respectueuse et sympathique dont il était entouré. Puisse l'unanimité de nos regrets adoucir en quelque mesure la profonde douleur des enfants qui lui survivent et qu'il aimait de toute son âme! » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur le passage de Mercure. Note de M. J. Janssen. « Le passage de la planète Mercure sur le disque solaire qui a eu lieu samedi dernier se présentait pour Paris, dans des conditions extrêmement défavorables, le premier contact extérieur ne devant avoir lieu que très peu de temps avant le coucher du Soleil. M Néanmoins, nous nous étions préparés à Meudon pour le cas où le ciel permettrait cette observation. » Nous avions dirigé les préparatifs en vue de reprendre et de confirmer une observation de 1874, importante au point de vue de la constitution du Soleil. Je veux parler de la vision de la planète Vénus qui alors fut aperçue, avant le premier contact, se détachant en noir sur le fond lumi- neux du ciel, entre deux et trois minutes d'arc du bord solaire qu'elle allait atteindre. Cette observation, impi'évue alors, démontrait la présence d'un milieu lumineux autour du Soleil, et ce milieu ne pouvait être que ( «^9 ) l'atmosphère coronale dont nos observations de (871 aux Neelgherries avaient révélé l'existence. » Il était donc très intéressant de confirmer ce fait avec la planète Mei'cure. Malheureusement, comme je viens de le dire, les circonstances, à Paris, étaient bien défavorables. » A Meudon, notre horizon du couchant est masqué par les bois de la forêt qui forment un rideau s' élevant de 2° à 4° pour un observateur placé près du bord de la grande terrasse. Notre grand équatorial atteint l'horizon rationnel, mais la plate-forme métallique que j'ai fait établir sur le sommet de notre grande coupole et à laquelle on accède par un escalier extérieur domine tout à fait les bois environnants. C'est cette terrasse que j'ai fait mettre à la disposition de M. de la Baume-Pluvinel, bien connu de l'Aca- démie, et qui désira se charger de cette observation. On y installa une des lunettes de 8 pouces qui servirent précisément, en 1874, pour l'observa- tion du passage de Vénus. On prit les dispositions pour masquer le disque solaire et augmenter ainsi les chances de visibilité de la planète au dehors du disque. » De mon côté, j'observais avec l'équatorial de 16"", 5o de foyer de la grande coupole et j'avais pris les dispositions pour l'observation de l'heure des deux premiers contacts. » En même temps, on devait photographier avec la lunette solaire les phases d'entrée. )) Un nuage très épais et très persistant s'opposa à l'observation des pre- miers contacts. » M. de la Baume, grâce à l'élévation de sa station, put observer la pla- nète à la sortie du nuage et après son entrée de 4*" 10™ à 4"" 20"° environ. )) Pendant ces observations, on a pu voir que la Tour Eiffel eût consti- , tué un excellent poste d'études, car elle resta constamment illuminée dès que le Soleil fut sorti du nuage dont je viens de parler. Ceci montre com- bien cet édifice, qui domine si complètement Paris et qui est déjà si bien utilisé au point de vue météorologique, pourrait rendre de services d'ordre scientifique et combien il serait fâcheux de le détruire. » Nous n'avons donc pas pu remplir complètement le programme que nous nous étions tracé et même ce n'est que grâce à l'élévation de sa sta- tion que M. de la Baume a pu observer une partie du passage. J'espère que les observateurs américains, qui furent si bien placés pour ces obser- A^itions, auront pu réussir complètement et j'apprendrais avec plaisir que l'observation de 1874 relative à la visibilité de Venus en dehors du disque solaire aurait été confirmée avec la planète Mercure. ( 83o ) » Je regrette de n'avoir pas appelé d'une manière spéciale leur atten- tion sur ce point. » Les observatoires de montagne, qui suppriment une partie plus ou moins grande de l'action de notre atmosphère et de son illumination, pré- senteront sous ce rapport, dans l'avenir, un grand intérêt. » J'ajoute que le fait de la visibilité d'un corps opaque à une certaine distance du disque solaire montre que la lumière qui est envoyée par l'atmosphère coronale n'est que partiellement masquée par l'élimination atmosphérique, et que, dès lors, nous pouvons espérer, à l'aide de moyens optiques appropriés, obtenir des images plus ou moins étendues de la couronne sans l'intervention des écUpses. C'est là le principal intérêt de l'observation de 1874- » ÉLECTRICITÉ. — Recherches sur la condensation des gaz de l' électrolyse par les corps poreux et en particulier par les métaux de la famille du platine. Applications à la pile à ga:-. Accumulateurs électriques sous pression; par MM. L. Cailletet et E. Collardeau. « On sait que dans l'électrolyse de l'eau par des électrodes de platine, les gaz hydrogène et oxygène séparés par l'action du courant n'apparaissent pas immédiatement après l'établissement de ce courant. De plus, après la rupture du circuit, une différence de potentiel persiste entre les deux électrodes, de sorte que, en fermant sur lui-même le voltamètre par un fil conducteur, il se produit un courant inverse de celui qui traversait d'abord le liquide. » On explique ces effets par la recombinaison des gaz hydrogène et oxygène condensés par le platine. La durée du courant ainsi obtenu est très faible. » Nous avons pensé qu'en prenant comme électrodes des substances capables d'emmagasiner beaucoup de gaz, nous aurions chances d'obtenir de meilleurs effets au point de vue de la durée et de l'intensité du courant de décharge, sans rencontrer les inconvénients inhérents à la pile à gaz de Grove, qui ne donne qu'un débit extrêmement faible à cause de sa grande résistance intérieure et de la lenteur de la recombinaison des gaz libres par le platine métallique. » INous avons essayé d'abord la mousse de platine. Nous avons enfermé une certaine quantité de cette matière (6^'' environ) dans deux petits sacs d'étoffe de soie dans chacun desquels pénétrait un fil de platine destiné à amener le courant. Ces sacs placés dans de l'eau acidulée par l'acide sul- ( 83. ) fnriqlie an -^ et reliés aux deux pôles d'une pile, ont été saturés de gaz par le passage du courant et ont fourni une décharge beaucoup plus intense et plus prolongée que celle que l'on aurait obtenue avec le même poids de pUtine à l'état métallique ordinaire et non spongieux. » L'appareil fonctionnant, dans ces conditions, comme une véritable pile à gaz condensés, nous avons pensé qu'une forte pression augmenterait le pouvoir absorbant du platine en mousse. Pour le vérifier, nous avons enfermé l'appareil dans un réservoir en acier, et nous avons exercé sur lui, à l'aide d'une pompe hydraulique, des pressions que nous avons pous- sées jusqu'à 600 atmosphères. Ainsi que nous l'avions pensé, la durée du courant de décharge a augmenté beaucoup avec la pression. L'appareil est devenu un accumulateur d'énergie électrique pouvant se prêter k des me- sures de capacité, de force électromotrice et de débit. » Les courbes ci-jointes (n" 1 ) représentent les résultats obtenus avec un appareil contenant G^'' de mousse de platine et intercalé sur un circuit de décharge d'une résistance de 2 ohms. Sur l'axe vertical sont portées les intensités du courant de décharge et, sur l'axe horizontal, les temps. On voit que, sous la pression atmosphérique, la durée de la décharge n'est que de dix secondes environ. La force électromotrice initiale, égale à 1'°'', 8, baisse sans discontinuité jusqu'à zéro. )) Si l'on opère sous des pressions plus élevées, l'allure de la décharge se modifie peu à peu et comprend trois périodes : C. R., t«94, 2- Semestre. (T. CXIX. N° 20.) îf>9 ( 832 ) » 1° Une période de chute très rapide suivie d'une légère augmentation de l'intensité du courant; » 2° Une période d'intensité constante. Cette intensité augmente un peu avec la pression. Pendant cette période, la force électromotrice de l'appa- reil est voisine de i volt. )) 3° Enfin une nouvelle période de chute moins rapide que la pre- mière. » Si l'on calcule la capacité de l'accumulateur ainsi formé, en la rap- portant à 1^^ de mousse de platine, on trouve qu'elle est de 56 ampères- heure, pour une pression de 58o""". [On sait que la capacité pratique des accumulateurs industriels au plomb varie de lo à 20 ampères-heure par kilogramme (').] )) Quant à l'intensité du courant de décharge, elle peut atteindre facile- ment 100 ampères par kilogramme. » Dès le début de nos expériences, nous avons remarqué qu'en em- ployant, pour les deux pôles, des quantités égales de mousse de platine, le dégagement des bulles d'hydrogène se produisait bien avant celui des bulles d'oxygène. Nous en avons conclu que, pour obtenir d'un poids donné de matière le meilleur rendement, il fallait le répartir en quantités iné- gales aux deux ])ôles. Nous avons trouvé que le rapport à adopter était de trois parties ponr le pôle négatif contre une pour le pôle positif. » Enfin, nous avons cherché à nous rendre compte du rendement de l'appareil, c'est-à-dire du rapport de la quantité d'électricité restituée par la décharge, à celle fournie pendant la charge. Nous avons trouvé que ce rendement atteint des valeurs élevées (93 à 98 pour 100), quand on ne pousse pas la charge à ses dernières limites et que la décharge lui succède immédiatement. Quand ces conditions ne sont pas remplies, l'accumula- teur dissipe peu à peu sa charge en circuit ouvert, et le rendement diminue. » Nous avons soumis aux mêmes expériences plusieurs autres métaux de la famille du platine. M. Joly, directeur du Laboratoire de chimie de l'École Normale supérieure, où nous avons fait ces recherches, a bien (') 11 est bien entendu, ainsi que Ta fait remarquer M. Mascart à la suite de notre Communication à l'Académie, que le nombre que nous citons pour les accumulateurs industriels au plomb s'applique à leur capacité pratique rapportée au poids total de l'appareil et non au seul poids de matière active. On sait depuis lonsjtemps qu'il est possible de construire des accumulateurs au plomb présentant une capacité plus éle- vée; mais cet avantage est contre-balancé par la mise hors de service très rapide de ces appareils. ( 833 ) voulu en préparer spécialement pour nous les quantités nécessaires, eL dans un grand état de pureté. )) L'iridium nous a donné des résultats tout à fait analogues à ceux du platine. » Le ruthénium est légèrement attaqué au pôle positif par la liqueur acide qui se colore en brun foncé. Malgré cela, il condense aussi les gaz de l'électrolyse et fournit un accumulateur dont la capacité augmente avec la pression. Mais sa force électromotrice ne se fixe pas à une valeur con- stante. Elle décroît d'une manière continue de i™",6 à zéro, sans mani- fester de tendance à rester stationnaire à aucun moment de la décharge, et cela aussi bien à la pression de loo"'™ qu'à la pression ordinaire. » De tous les métaux voisins du platine, le palladium est celui qui nous a donné les résultats les plus intéressants. Les propriétés condensantes pour l'hydrogène sont bien connues depuis les expériences de Graham. Ce physicien n'avait trouvé aucune trace d'oxygène condensé dans les expé- riences faites à ce sujet sur des lames ou des fils de ce métal. Nous avons vérifié, en effet, qu'un accumulateur formé de deux lames de palladium ne possède, même sous forte pression, qu'une capacité excessivement faible, à cause de la saturation presque immédiate de la lame positive qui laisse dégager l'oxygène libre aussitôt le courant de charge fermé. » En employant le métal à l'état de mousse (obtenue par la calcination du cyanure), les résultats ont été entièrement différents, et nous avons obtenu des effets bien supérieurs à ceux donnés par les autres métaux du minerai de platine. » Môme à la pression ordinaire, l'accumulateur, après avoir donné, à la décharge, une période de chute rapide, puis une légère surélévation de l'intensité du courant, fournit un débit constant. (On a vu que la mousse de platine ne commence à donner ce résultat qu'à partir de 20^"" à So""".) A mesure que la pression augmente, on observe les mêmes effets généraux qu'avec le platine; mais, à pression égale et à poids égal de ma- tière active, la capacité de l'accumulateur est de trois à quatre fois plus grande. » Ainsi, sous la pression de 600""", celte capacité peut atteindre 1 76 am- pères-heure par kilogramme de mousse de palladium. » L'or précipité du chlorure par le gaz sulfureux a été reconnu apte à former aussi un accumulateur de capacité variable avec la pression. Cette capacité est, d'ailleurs, plus faible que celle obtenue avec le palladium ou le platine. L'allure de la décharge est également un peu différente de celle que donnent ces métaux. (Voir les courbes ci-dessus, n° 2.) ( 834 ) » Enfin, avec l'argent, l'étuin, le nickel, le cobalt qui ont été essayés dans les mêmes conditions, il y a altération chimique du métal au pôle po- sitif. H en est de même avec le cliarbon sous ses divers états. On a bien encore une certaine accumulation d'énergie électrique dans ces corps, mais une forte pression ne donne aucune augmentation dans les résultats. Les effets observés sont probablement dus à une altération d'ordre clii- mique, comme celle à laquelle les accumulateurs au plomb doivent leurs propriétés. Pour le charbon, en particulier, le gaz qui se dégage au pôle positif après la saturation n'est pas de l'oxygène pur, mais un mélange de ce gaz avec une très forte proportion d'acide carbonique. Ce résultat avait déjà été constaté (' ). )) En résumé, parmi les diverses substances essayées, les métaux nobles non susceptibles de s'altérer chimiquement au contact de Télectrolyte ou des produits de sa décomposition semblent seuls aptes à for-mer des accu- mulateurs à gaz condensés dont la capacité augmente avec la pression. Pour quelques-uns de ces métaux, la capacité peut atteindre des valeurs élevées et notablement supérieures à celles que donnent, dans la pratique courante, les accumulateurs industriels au plomb. » M. lÎERTHELOT rappelle, à propos de l'intéressante Communication qui précède, que le platine, le palladium et les métaux analogues forment à froid, avec l'hydrogène et l'oxygène libres, avec le premier corps spéciale- ment, de véritables combinaisons définies. Le platine notamment donne naissance à deuS liydrures successifs, l'un stable jusque vers 200°, l'autre dissociable à froid (^) : c'est surtout la formation de ce dernier qui est in- fluencée par la pression. Ce sont là. de véritables combinaisons chimi- ques, et non des gaz condensés ou occlus en vertu de quelque propriété mystérieuse, comme on l'a supposé quelquefois. Leur existence et les actions réciproques entre les composés hydrogénés et les composés oxygénés des métaux nobles expliquent la formation des nouveaux accumulateurs, que notre Confrère vient de signaler, ainsi que le courant électrique développé entre deux électrodes de platine chargées de ces deux gaz, et même le cou- rant qui se développe, sans aucune force électromotrice auxUiaire, entre deux électrodes de platine immergées dans l'eau acidulée ('). (') Debkay et Pécuard, Comptes rendus, t. II, p. 2-; 1887. (-) Annales de Chimie et de Physique, 5" sér., t. XXX, p. 524 à 53o. (') Même Recueil, |). SSj. ( 835 ) BOTANIQUE FOSSILE. — Nouveaux détails concernant les Nymphéinées. Nymphéinées infracrétacées, par M. G. de Saporta. « Sous la dénomination de Nymphéinées je comprends, non seuIemenL les Nymphéacées propres, mais aussi les Nélumbées et les Cabombées, groupes alliés de près aux premières et appartenant à la même catégorie vés;étale. Les Nymphéinées dont je parlerai tout d'abord proviennent des • lits infracrétacés du Portugal. Associées aux plus anciennes Dicolylées eu- ropéennes observées jusqu'à ce jour, elles m'ont paru susceptibles de fournir des notions sur l'état de ces sortes de plantes dans un temps plus ou moins rapproché de leur origine. » Le gisement de Buarcos, situé à une faible distance du cap Mondégo, et placé par M. Choffat à la hauteur de l'Albien inférieur, renferme une Nymphéinée que je viens de décrire sous le nom de Braseniopsis venulosa Sap. (' ). Ce sont des feuilles peltées, de contour ellipsoïdal, qu'il est natu- rel d'assimiler au Brasenia peltata Pursch {lîydropeltis purpurea Michx. ), type de Cabombées, indigène des eaux tranquilles des régions chaudes de l'Amérique, de l'Asie et même de l'Australie. Les feuilles fossiles s'écartent cependant de celles du type actuel par la disposition en réseau des veines rayonnantes qui occupent le limbe. Il n'est pas inutile de constater l'affi- nité, au moins apparente, de cette Nymphéinée primitive avec un type dans lequel les carpelles, libres de toute adhérence mutuelle, ne sont ni soudés en un fruit ou syncarpe, ni disposés sur un réceptacle commun, comme le montrent les Nymphéacées propres, d'une part, et, de l'autre, les Nélum- bées. )) On a recueilli dernièrement à Bizarros, dans un gisement plus ou moins contemporain du précédent, les restes d' an. Nelumbium, que je nom- merai N. lusitanicum. Nous en possédons des fragments de feuilles, les unes étalées, les autres repliées en cornet, même des pétales, détachées après l'anthèse, comme il arrive à ceux des Nelumbium actuels; enfin des radi- cules éparses, munies de filaments et provenant des stolons flottants émis par ces plantes. Le Nelumbium lusitanicum ne diffère en réalité des formes vivantes du genre que par les détails du réseau veineux, formé de nervures (') Flore fossile du Portugal, par le marquis de Saporta, pi. XXXIV, fig. i-4, p. 192; Lisbonne, luip. de l'Acad. royale des Se; 189^. ( 836 ) plus capricieusement distribuées et subdivisées à l'aide de ramifications dicliotomes plus irrégulières que celles de nos Lotus. Autant qu'il est pos- sible d'en juger, en l'absence des parties fructifiées, le type Nelumbium se serait constitué de bonne heure et, ses caractères décisifs étant une fois acquis, il n'aurait plus donné lieu qu'à des variations secondaires relatives aux détails de la nervation. » Ce Nelumbium n'est pas le seul dont la région portugaise ait offert des traces. A Preza, au nord-est de Mira, les marnes infracrétacées en ont laissé voir un second, dont la découverte est due aux recherches persévé- rantes de M. Choffat. Les restes de ce Nelumbium, N. Choffati, consistent dans une empreinte de feuille, dont une faible partie a pu être extraite du lit qui la contenait, mais qui, dans son intégrité, devait présenter une am- pleur considérable, et dans la partie centrale d'une autre feuille, répon- dant au point d'attache du pétiole, d'où partent, pour s'étendre à la sur- face du limbe, les nervures rayonnantes. Ces nervures ne sont ici qu'au nombre de neuf au plus, nombre très inférieur à celui de ces mêmes ner- vures, qui sont d'une vingtaine dans l'espèce précédente, conformément, du reste, à ce qui existe chez les Nelumbium du monde actuel. » Le gisement de Casal-dos-Bernardos, sur le même horizon, a fourni un rhizome de Nymphéinée, qu'on serait tenté de reconnaître pour celui du Braseniopsis venulosa Sap. Il est de petite dimension et les cicatrices radiculaires se trouvent disposées à sa superficie à peu près comme elles sont chez les Nymphœa, par groupes de 6-8, inscrits sur des coussinets peu saillants, vers le haut desquels là trace d'insertion des anciens pé- tioles, sans doute relativement minces, est assez peu visible. Riais le type deNymphéinées le plus saillant provient de Valle-de-Sobreiros. » Les marnes schisteuses de ce gisement présentent des empreintes de rhizomes, dont les caractères diffèrent sensiblement de ceux qui distin- guent les parties correspondantes des Nymphœa vivants ou fossiles, observés jusqu'ici. » Le pourtour superficiel de ces rhizomes, comprimés et réduits à l'état d'empreintes, est occupé par des rangées de coussinets insertionnels des pétioles détachés, fort nets, peu saillants et ordonnés en séries régulières. Ces coussinets alternent, dans beaucoup de cas, avec des traces d'inser- tion des pédoncules floraux. Ces dernières tiennent la place d'une feuille, mais se distinguent des cicatrices de pétioles par leur dimension beaucoup plus restreinte. Ces cicatrices pétiolaires sont surtout remarquables par la présence de nombreux vestiges de lacunes, à la fois petites, égales et dis- ( 837 ) tribuées sans ordre apparent dans tout le périmètre correspondant à l'em- placement de l'ancien organe. Les mêmes vestiges, ayant l'aspect de ponc- tuations, se retrouvent sur les cicatfices des pédoncules, mais beaucoup moins nombreux. Les cicatrices radiculaires sont par contre irrégulière- ment disposées ou même tout à fait absentes. Ni leur nombre, ni leur di- mension respective, ni leur mode de groupement sur les coussinets ne se trouvent déterminés. On en compte jusqu'à quatre sur certains coussinets, disposées comme à l'ordinaire, tandis que d'autres coussinets en sont en- tièrement dépourvus ou n'en présentent que deux à trois ou même une seule, isolée et fort petite. » Si l'on résume ces divers traits, en se plaçant au point de vue de l'é- volution chez les Nymphéinées, il semble : i" que le type Nelumbium, constitué à la faveur d'une combinaison organique promptement acquise et demeurée ensuite sans changement, n'aurait gardé de variables que les seules nervures rayonnantes, dont les ramifications et le réseau veineux auraient tendu à se régulariser graduellement; 2° que le type des Ca- bombées, représenté parle Braseniopsis , chez lequel les carpelles, exempts de soudure mutuelle, ne sont pas réunis en syncarpe, aurait probablement précédé les Nvmphéacées propres; 3° enfin que, chez les Nymphéacées primitives ou certaines d'entre elles, les lacunes, à l'intérieur des pétioles, d'abord étroites, nombreuses et égales en dimension, se seraient réduites par le groupement et la fusion des plus intérieures de ces lacunes devenues inégales et régulièrement distribuées ; tandis que, d'autre part, les cicatrices d'insertion des pétioles et des pédoncules de ces Nymphéacées primitives dénotent entre ces organes comparés entre eux des différences d'aspect et de dimension qui auraient tendu à s'effacer, sinon à disparaître entièrement chez les Nymphéacées plus récentes. Ce sont là, il est vrai, de simples présomptions ; pourtant l'examen des Nymphéinées tertiaires, auxquelles je vais maintenant m'adresser, ne leur apporte aucun démenti et les confir- merait plutôt. » MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Êtadc des causes de la digestion saline. Note de M. A. Dastre. « J'ai appelé digestion saline l'ensemble des transformations qu'éprouvent les albuminoïdes frais en présence des solutions salines. J'ai montré, en ce ( 838 ) qui concerne la fibrine fraîche mise en présence de solutions concentrées, que ces transformations étaient identiques avec les phases d'une véritable digestion gastrique. » Le phénomène ne se produit qu'avec les albuminoïdes frais et crus. L'ébullition dans l'eau, l'action suffisamment prolongée de l'alcool empê- chent la digestion saline de la fibrine. Si l'on réfléchit que ces conditions, ébullition, précipitation par l'alcool, qui suppriment le phénomène sont précisément celles qui suppriment l'activité des microorganismes ou des ferments solubles, on sera porté à penser que ceux-ci sont les agents réels de la transformation. On admettra que la fibrine emporte et retient à l'état frais des zymasesdu sang qui l'a fournie ou qu'il s'introduit dans la liqueur, au cours de l'opération, des raicroorganismes venus de l'extérieur et ca- pables d'opérer les changements observés. Ces deux hypothèses semblent les plus plausibles et elles m'ont été opposées. Divers auteurs, comme A. Hermann, ont incriminé la putréfaction; d'autres, comme Plosz, ont fait intervenir les ferments solubles. « La Note que je présente à l'Académie a pour but de montrer qu'au- cune de ces hypothèses n'est réellement fondée et que la digestion saline n'est due ni à l'action des ferments solubles ni à celle des microbes. )) L On ne connaît, dans l'organisme animal, que deux espèces de fer- ments solubles protéolytiques, c'est-à-dire capables de digérer les albimii- noïdes : la trvpsine du pancréas, la pepsine de l'estomac. La trypsine doit être écartée a priori. En effet, un des caractères de son action sur la fibrine, c'est qu'elle aboutit à la formation de peptones vraies et surtout detyrosine. Or, si prolongée qu'elle ait été, la digestion saline ne m'a ja- mais fourni de tvrosine. )) Au contraire, le phénomène se rapproche de la digestion gastrique; il V a mômes produits finaux : protéoses, propeptones. et même processus intermédiaire, formation des deux globulines coagulables à 54° et à 70". Pourtant, la digestion saline n'est pas due à l'intervention du ferment pep- tique vrai. Elle diffère de la digestion peptiqiie par les traits suivants : i" elle s'accomplit en milieu neutre et est empêchée en milieu acide. En acidifiant le milieu salin au même titre (3 pour 1000) que le suc gastrique, j'ai arrêté la digestion saline; 2° le ferment peplique vrai, retiré de l'esto- mac de porc ou de chien, n'agit pas dans les solutions salines fortement concentrées que j'ai employées : je me suis assuré que l'albuminoïde y reste inattaqué. " lî. Il n'v a pas lieu davantage de faire intervenir les microbes exté- ( «39 ) ' rieurs et, parmi eux, ceux de la putréfaction. Eu effet, les ferments bacté- riens connus et ceux de la putréfaction en particulier produisent peu ou point de peptones, tandis que la transformation qui est en question en produit beaucoup. D'ailleurs, avec l'aide de mon préparateur, M. Portier, j'ai pratiqué l'examen bactériologique direct des liqueurs, chlorurées à i5 à 20 j)Our 100, fluorurées à 2 h 3 pour 100. Il faut employer une méthode convenable pour éviter l'inconvénient créé par la cristallisation des sels : on la trouvera indiquée dans un Mémoire spécial ('). L'examen n'a révélé aucun micro-organisme dans les digestions salines fortes. » III. On peut donner à ces démonstrations un caractère plus saisis- sant au moyen des deux expériences suivantes : » 1° La première consiste à opérer simultanément sur la fibrine crue et la fibrine cuite : » Expérience I. — On a prélevé deux, lois de même poids (So»'') et aussi iden- tiques que possible dans une même masse de fibrine fraîche. On les a enfermés dans une étoffe d'étamine à larges mailles qui en permettra l'imbibition facile. On a ainsi deux nouets. L'un d'eux est préalablement exposé à l'action de l'eau bouillante. Après quoi ils sont tous les deux, le nouet à fibrine fraîche et le nouet à fibrine cuite, im- mergés dans une solution saline (deux litres de fluorure d'ammonium à 3 pour 100) et abandonnés à l'étuve à [\0° pendant plusieurs jours. » Au bout de ce temps, on constate que la fibrine fraîche a été digérée; le nouet est vide. Le nouet de fibrine cuite est intact. Le contraste est parfait. » Cette expérience exclut à la fois, comme facteurs de la digestion saline, le ferment soluble et le microbe. Si ces agents étaient présents, ils attaqueraient, comme l'on sait, la fibrine cuite aussi complètement (quoique plus lentement) que la fibrine crue. » 2° La seconde expérience consiste à obtenir la fibrine pure et fraîche à l'abri des microbes. » Un dispositif spécial que je n'ai pas à décrire ici me permet de recueillir le sang de la saignée, de le défibriner, de le laver à l'eau distillée bouillie dans le même vase stérilisé sans qu'il soit exposé à aucun moment à la pénétration des micro-orga- nismes. Cette fibrine fraîche stérilisée est digérée par la solution saline qu'on y ajoute dans les mêmes conditions d'asepsie. » Cette expérience exclut donc catégoriquement toute action micro- bienne. (') A. Dastre, La digesUon saline de la Jibrine {Archives de Physiologie, p. 927, octobre 1894). G. R., 1894, V Semestre. (T. GXIX, N" 20.) HO ( H4o ) )) Par là, nous avons déblaye If terrain des fausses interprétations que l'on a pu imaginer pour la digestion saline. Nous aurons prochainement à pénétrer plus avant, à notre tour, dans le mécanisme du phénomène. » COFaiËSPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. Ern. Cesàro, ayant pour titre : « Tntroduzione alla theoria délia Elasticita ». (Présenté par M. Hermite.) ASTRONOMIE. — Sur la disparition de la lâche polaire australe de Mars. Note de M. G. Bigourda.v, communiquée par M. Tisserand. « Dans une Note présentée à l'Académie dans la séance du i5 octobre dernier, et insérée à la page 633 de ce Volume, j'ai signalé la disparition de la tache polaire australe de Mars, d'ailleurs sans donner aucune expli- cation de l'invisibilité actuelle de cette tache. » Abstraction faite des mesures qu'elle renferme, cette Note peut être ainsi résumée : JD Le 9 et le lo octobre 1894, par des images mèdiocTes, cette tache était encore un objet mesurable (et j'ajoute ici qu'elle était de beaucoup le détail le plus saillant de la surface de Mars), tandis que, trois ou quatre jours après, le i3 octobre, et par des images très belles, on en soupçonnait à peine quelques traces, dont on ne pouvait pas même affirmer l'existence. » L'observation de cette disparition ayant donné lieu à quelques cri- tiques, j'ajouterai ici des détails complémentaires sur l'observation du i3 octobre, avec la suite des observations faites depuis cette époque, aux moments oii l'état de notre atmosphère donnait des images bonnes ou assez bonnes. Temps Dates moyeu de u. a. Images. Remarques. 1894. Paris. Oct. 10 10 Il Ul 10. 10 10. 17 284° 284 0 — io6 — 106 Médiocres. Id. \ Tache bien visible (voir \ Comptes rendus, p. 634 ) de ce Volume). ( 8/,i ) Temps Dates moyen de l'i. oc. Images. 1894. Paris. i3 h m 10. 3o 0 262 0 — 128 Très belles. i3 1 1 . 0 270 — I20 1(1. i3 12. i5 288 — 102 1(1. 19 9-39 197 + .67 Belles. '9 10. 16 206 + 176 Assez ondulantes, Si 9.33 90 + 60 Très belles. [ov. I 8.19 63 H- 33 Assez ondulantes i 10.56 102 -h 73 Belles. I II. i5 106 + 76 Id. 6 6.36 355 6 7 • 59 I 5 6 9. 3 29 — 35 Assez belles. — i5 Belles. — I Id. Remarques. On voit de nombreux dé- tails sur la planète, mais on ne peut apercevoir au- cune trace certaine de In tache polaire. Aucune trace de tache po- laire; on examine la pla- nète avec divers ocu- laires. Non seulementon n'aperçoit pas de tache polaire, mais aucun détail n'est visible à la surface de la planète, quoique les images soient belles. A 5*" 36", on voit bien Syr- tis magna, Hainmonis Cornu; le sinus Sabœus tranche bien en sombre sur la teinte du continent voisin; mais on ne peut apercevoir aucune trace de tache polaire australe. » Dans ce Tableau, w, tire des éphémérides de M. Marth, désigne comme précédemment la longitude du méridien qui passe par le centre du disque de la planète au moment de l'observation ; et o, est l'angle de ce méridien central avec le méridien de la tache polaire australe, supposée placée par So" de longitude aréographique. Les valeurs de oc, comptées de — 180° à -I- 180°, sont affectées du signe — quand le méridien de la tache n'a pas encore atteint le centre du disque, du signe -+- quand il l'a dépassé. )) La visibilité de la tache dépend de la valeur absolue de a, toutes les autres circonstances restant les mêmes ; plus cette valeur absolue est petite, plus les conditions de visibilité de la tache sont favorables; mais rien n'au- torise à dire que cette tache doive être invisible, même quand a. atteint son maximum 180"^, car, alors, la tache est encore à plus de 10" en avant du bord extrême. 1) Si nous revenons au Tableau précédent, on voit que le i3 octobre, à 12*' 1 5™ et par de très belles images, la tache était invisible, tandis que, trois ( 8/,. ) jours avant, la tache étant un peu moins favorablement placée sur le disque apparent de Mars, et les images étant médiocres, elle était non seulement visible mais mesurable. » Les observations suivantes ont confirmé cette invisibilité : voir notam- ment celles du 6 novembre à 9'' 3"" faites par de belles images et au moment où la tache passait par le méridien central (oo ^ — 1°). » Aussi paraît-il impossible de se ranger à l'opinion des astronomes qui, au commencement de novembre, non seulement voyaient la tache, mais lui attribuaient un arc aréographique de 5°; le diamètre apparent de Mars étant alors de 20", cet arc de 5" répond à o",9 : un tel objet est non seule- ment visible, mais mesurable avec l'équatorial dont je me sers, par l'état d'images du G novembre; la tache était d'ailleurs voisine du méridien cen- tral. » ASTRONOMIE. — Passage de Mercure devant le Soleil. Note de M. E.-L. ïrouvelot. (( Comme il m'eût été impossible d'observer le passage de Mercure de- vant le Soleil, à cause de la lisière de la forêt qui se trouve à proximité de ma coupole, et masque complètement l'horizon occidental, je me rendis à l'observatoire de la Société astronomique de France, dans le but d'ob- server le phénomène. )> Le ciel, presque partout couvert, ne promettait pas grand succès. Ce- pendant, vers 4'\ on voyait à l'ouest deux étroites ouvertures horizontales qui se trouvaient précisément sur la route du Soleil. En effet, vers 4'' 3™, il apparut par la première ouverture, qui, étant très étroite, ne permet- tait d'en voir qu'une faible partie. Malheureusement, la partie du disque où Mercure devait entrer en contact apparent avec le limbe resta entière- ment cachée, et, à 4'' 7"» 1© Soleil disparut, de sorte que les deux contacts, la partie la plus intéressante du phénomène, ne furent pas observés. )) A 4''Jo"', le Soleil se montra de nouveau, et immédiatement j'aperçus Mercure sur le disque, bien qu'à ce moment l'astre parut en ébullition, car le rayon visuel passait, pour aller au Soleil, au-dessus d'une cheminée d'usine qui était la cause de cette perturbation. A 4''i2™, l'image projetée sur le fond rouge pâle du ciel avait un cahiie parfait; Mercure, avec des bords d'une grande netteté, apparaissait alors comme une tache circulaire d'un noir intense, projetée sur le fond lumineux du Soleil. Malgré mes efforts, je n'ai pas vu trace de l'anneau lumineux que j'avais observé au- ( 3V^ ) ■ tour (le la petite planète, lors de son passage - - (^'- — 4 ac) W' = I. » On aura alors, pour déterminer n, de telle sorte que y et z "soient entiers, en désignant par e et e' des nombres entiers, deux équations du premiei' degré (^^el/^bis)i"sin^2m: ^-^^ = ., b.'l^^,, =^; (5 eiSbis) 2°si,. = 2m + i : Y? + ^ + S^ + ^^^^^^ _ .,^^^^^,^„, ^ qui devront s'accorder entre elles. ( 844 ) » Jusqu'ici, l'analyse est exacte, mais Legendre en conclut que les va- leurs de n sont de la forme v + {h- — 4fl!c)R, R étant une indéterminée, ce qui est erroné. L'erreur consiste en ce que les quantités représentées par S et ^ sont divisibles par Ir — \ac ei que les équations du premier de- gré ne satisfont plus à la condition que les coefficients des inconnues soient premiers entre eux. En effet, l'application de la méthode de Legendre à l'équation (2) conduit à la transformée (^) ^^5^|^^" + (2«N + &):.'« + a(è»-4«r)A^= = ±i, où N désigne une variable auxiliaire telle que aN^-H èN + c soit divisible par (&■ — [\ac)S., et n une autre variable liée à y' et ;;, par la relation y'=: Nr-'H-(Z>- — 4«c)A7z; et, dans ces conditions, les coefficients îî et Ç seront, à un facteur i près, ( i:=(2aN + />)/,+ 2«(ft^-4«c)A«', ; (7) W v/ , /7 2 / \Ar/ ivr , 7\ ' , aW+b'S + c ,1 I S = NC + (i=-4«f')A|^(2aN + i)M, + 2-^^^— ^^^^y^ y,J, y\ et n\ désignant une première solution de l'équation (G). (3r, />N"H- />N + c étant divisible par (b' — 4«c)A : ^[(aaN + b)- — (b- — 4ac)]est divisible par(/j^ — 4«c)A. Donc, (2aN+ b), etpar suite, !^ est divisible par (A^— 4ac) ainsi que S. » Les équations de Legendre sont donc en défaut. Mais il faut et il suffit que (a, + y ) ainsi que (jî + e) soient divisibles par (P — '^ac) si n est pair ou (y(p + a) et (eçp -f- p) si n est impair. I^es équations, se réduisant alors à la forme A + 2Bw = e sont satisfaites par toutes les valeurs entières de m, et, par suite, n varie suivant une progression arithmétique, donc la raison est 2, et non {b^ — [\ac). D On tirerait immédiatement la même conclusion de la loi de récurrence qui lie trois solutions consécutives des équations de la forme (2) et que Legendre a établie. Cette considération même suffit et peut remplacer l'analyse du Chapitre XIL De là, on conclut la règle suivante : » Étant données deux solutions consécutives de l' équation (2) y',, z\ ; y!,, x;!, ; si aucun des systèmes y\ + a, z',^ + P; jl + «, ^„ + p nest divisible par (b- — 4'^'^) l'équation proposée n'est pas résoluble en nombres entiers. Si l'un ou l'autre est divisible, à tous les systèmes de même parité que celui-là, corres- vondra une solution de la proposée. ( «i'i ) » Les systèmes y,, z\; y'^, z'^; ... forment une série récurrente dont l'échelle de relation est (29, — i). Les termes de cette série, pris de deux en deux, formeront une nouvelle série récun'ente de même échelle avec un terme additionnel constant, ou, ce qui revient au même, une série récur- rente de troisième ordre dont l'échelle de relation est de la forme Cette règle comporte une exception quand a, b, c ont un facteur commun h (cas étudié trop sommairement par Legendre dans une Noie du même chapitre). En chassant ce facteur, on obtient une réduite a' y"- + h' y" z" + c' z"- = {()"' - \ a'c')^', et les quantités j" -t- a', c"-t- [i' devront être divisibles non seulement par {h'- — 4«'c') mais par h. On voit aisément que ces quantités divisibles se reproduiront suivant une certaine période dont la raison ne sera plus le nombre 2, mais un nombre dépendant du facteur h ; et les solutions x et y de la proposée formeront encore une série récurrente du troisième ordre dont l'échelle se déduira également du nombre h. » En résumé, toutes les solutions entières d'une équation quelconque du deuxième degré dans laquelle (è" — 4«c)est >o et non carré peuvent se grouper, pour chacune des inconnues, suivant une ou plusieurs séries récurrentes dont l'échelle de relation sera, en général, du troisième ordre, de la forme (X, ~\, -i- i), et s'abaissera au deuxième ordre, avec la forme (p., — i) pour celle des inconnues qui n'entre pas au premier degré dans l'équation. )) Lorsque (6^ — l\ac) := o, les solutions sont aussi groupées suivant des séries récurrentes du troisième ordre; mais l'échelle de relation a des coefficients constants, savoir (3, — 3, + i), parce que les deux inconnues sont, dans ce cas, des fonctions algébriques entières du deuxième degré d'une même variable 6. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la représentation des courbes gauches algé- briques et sur une formule irHalphen. Note de M. Léo\ Auto.xne, pré- sentée par M. Jordan. « Prenons une courbe gauche algébrique indécomposable G, de degré n. Elle peut, conformément à des théories classiques, être représentée par ( 846 ) les équations y" est un polynôme indécomposable de degré n; les deux polynômes Pq et P,, dénominateur et numérateur de :;, ont pour degrés r et r +■ i respec- tivement. Appelons enQn g la courbe/ (a?, y) = o, projection de G. » On peut, sans changer G, remplacer P,, et P, par deux autres polynômes Pg et P',, de degrés r' et /-'-h i, choisis à volonté, pourvu seulement que l'expression P', P„ — P'^ P, soit divisible par/. Il y a ainsi dans la représen- tation de G une dose d'arbitraire qu'il est intéressant d'évaluer. Dans son grand Mémoire Sur la classification des courbes gauches algébriques, Hal- phen, excluant les courbes à points multiples, énonce une proposition que voici : Peut être pris pour dénominateur de z tout polynôme^ ^, qui s' évanouit en chaque point double apparent. » Etendant l'analyse d'Halphen à des courbes munies de singularités quelconques, je parviens à l'énoncé suivant : » Théorème. — Peut être pris pour dénominateur de z tout polynôme tel que la courbe P„ =: o : i° passe par chaque point double apparent; i" coupe chaque cycle de g, issu d'un point multiple m, en a points confondus avec m, a ne pouvant être inférieur à un nombre fixe r,^. » J'ai calculé la limite inférieure n^ de g à l'aide des développements en série, qui fournissent les coordonnées du point courant sur G aux abords du point multiple. La démonstration, qui est une application du théorème bien connu de M. Nœlher, est trop longue pour être reproduite ici, mais une seconde limite inférieure pour c, savoir g'„ avec peut être définie en quelques mois. » Supposons que du point multiple m, où nous pouvons placer l'origine des coordonnées, soient issus M cycles C,[î = i, 2, ..., M], d'ordres «, respectivement. Les équations des w, branches de G; seront I ^ ( fy= I, 2, ...,«,] ) f ô, == racine primitive /;/'""' dé l'unité, a\\ étant holomorphe en x, [5=0, I, 2, ..., Ui— i] » Posons <^ (a) ^ TT {u — y,y) ; sera un polynôme en u à coefficients holomorphes; sera aussi holomorphe le discriminant D(a;)de l'équation algébrique en u, $ (m) = o. ( S,i7 } » Par simple multiplication et tenant compte de ;"■ = x, je forme [5 = 0, I, ...,«,-i]. y^=2fl';:(/,0/y. [/=r,2, 3, ..., «,-1]. Sera holomorphe en œ le déterminant n,(.r) des a'Il, \s = I, 3, .... n,- 1]. » Si afi est la plus hante puissance de ce qui divise le produit DD,, p, est la limite c'^, ci-dessus définie, qui est relative au cycle C,. 1) Voici quelques applications du théorème : » Un point double ou de rebroussement sur G n'impose aucune sujétion à la courbe ?„= o. Un point [;."?'"', à tangentes séparées, fait apparaître sur Po = o un point ([;. — 2)"''''=. » Aucune sujétion n'est imposée à la courbe P„ = o par un point mul- tiple m de G, si par G passe une surface qui admette en m un plan tangent unique. » Le théorème ci-dessus m'a permis aussi de généraliser une importante formule d'Halphen, relative au nombre, X, des conditions qui expriment que G est située sur une surface algébrique de degré N. » La formule d'Halphen, qui suppose l'absence sur G de points nvdliplcs, est X = «N + i — p -\-u. p est le genre de G. Ij'entier non négatifs dépend de la configuration du groupe constitué par les m pointsy= Po = o. Halphen ne donne aucune règle générale pour évaluer n et se borne à indiquer quelques cas, et = o. En réalité, Halphen démontre simplement que X est compris entre nN + i — petnN-f-r. » Pareillement, pour une courbe G à singularités quelconques, je démontre la formule X = «N + I — /> — illi, + Tô. La sommation 1 s'étend aux divers points multiples; iiL est le nombre qui mesure V abaissement du genre produit par le point multiple. L'entier non négatifs dépend de la configuration du groupe A formé par les rn points /=P„ = o. » Pour avoir ift, il suffît de connaître les développements en série affé- rents au point multiple. Pourra, ce nombre s'obtient sans difficulté quand la courbe G est donnée. Si l'ensemble des courbes planes de degré /■ + N, c. H., i8ç)',, 2« Semestre. (T. CXIX, N» 20.) III ( «48 ) qui passent par les points du groupe A, constitue un système linéaire (/j — i^npiement infini, alors (r + N-)-i)(r + N + 2) , , ra = — ^: — -h h -h m. 2 Lorsqu'on ne connaît de G que le degré n, le genre p et les singularités, tout ce que l'on peut affirmer sur SfZ,, c'est qu'il est compris entre wN + i et nN + 1 — p — ^■\Siy. C'est l'analogue du résultat énoncé par Halphen. )) Au lieu du genre p, on peut introduire la classe A. Alors 23ï, = 2n(N + i) — A — 2^. gi. est le nombre qui mesure l'abaissement de classe produit par un point multiple. La sommation 1 s'étend aux divers points multiples. « ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une formule empirique de M. Pervouchine. Note de M. Ernest Cesàro, présentée par M. Hermite. « M. Pervouchine vient de faire connaître dans les Mémoires delà Société physico-mathématique de Kasan quelques intéressantes formules arithmé- tiques, qui lui ont coûté près de trois années de travail. Si p^ est le n'*"® nombre premier, une de ces formules, d'où l'on peut déduire toutes les autres, est la suivante — = logn + loglogn — I H ; h , , ', n " D D i2log« 241oglog« » Ce résultat ne nous semble pas théoriquement admissible en ce qui concerne les deux derniers termes. On peut, en effet, déduire la formule (rectifiée) de M. Pervouchine de la formule connue (^Actes de l Académie des Sciences de Naples, 1898, Mém. 1 \,form. 4o) (T) ~=l°g/'«-^-ï^„-(T^--" » Si l'on désigne momentanément par L le logarithme de log/7„, on a (2) log/7„ = logn + L - l0g/)„ 2(l0g/J„)^ en négligeant toutes les quantités dont le produit par (logn)' tend vers " ( «49 ) zéro lorsque n croît indéfiniment. Dans ces conditions on a aussi 1 _ _j L_ parce que, pour n infini, L se comporte comme loglog/i, de sorte que ses puissances sont toutes négligeables vis-à-vis de log«. Si l'on porte le der- nier résultat dans l'égalité (2), on obtient (3) log/.„ = logn + L - j^ + ^^-^, puis la formule (i) devient P"- _ l^„„ _, T _ . ?_ _|_ ^L — 9 _ log« 2(log«)^ (4) ^'=log« + L-i-,-^ + » Il nous reste à calculer L. Or, si l'on prend les logarithmes des deux membres de (3), on trouve I — ^]L = loglog« log/l 2(log/j)'^J ° ° (logAi)^' d'où l'on déduit aisément ^ "" L' "^ iôg^ "*" (log«)^ ~ 2(log«)-J °» »" ~ (log«)-^* » Il suffit de porter cette valeur dans (4) pour obtenir enfin l'égalité f^ = log/i + loelog« — I H S^^! ^—ïi-j — i—- ^^ , n ^ » & log/j 2(log«) qu'on doit substituer à la formule de M. Pervouchine. » PHYSIQUE. — Détermination expérimentale directe de la chaleur spécifique de vapeur saturée et de la chaleur de vaporisation interne. Note de M. E. Mathias, présentée par M. Lippmann. (( Soit à mesurer la chaleur spécifique de vapeur saturée à t°. Il suffit pour cela de généraliser la méthode décrite dans ma Note du i3 août dernier, relative à la chaleur spécifique du liquide saturé et de conserver le même dispositif expérimental. Supposons de plus connues la loi de va- riation de la pression de vapeur saturée/ et la chaleur de vaporisation à la température ambiante. M On calcule \e poids de vapeur saturée P, qui remplit le vase A à i", puis ( 85o ) on enlève l'excéclent de gaz. Au moyen de l'étnve, on porte A à t° -{- s. (i = quelques dixièmes de degré), on l'y mainlient plusieurs heures, puis on le plonge dans un calorimètre. Soient^ la chaleur dégagée, s la chaleur spécifique de la vapeur surchauffée entre /"-(-£ et t", M le poids en eau du vase A, pie poids du liquide existant dans A à la température finale 9" : rc\|)r('ssion suivante, dans laquelle tout est connu expérimentalement, représente la chaleur à fournir au mélange de liquide et de vaj)eur à 6" pour le porter à volume constant (' ) à la température t", k laquelle il n'existe ])lus que de la vapeur saturée. Parlant du même état initial, on peut arriver au même étal final en ima- ginant d'autres transformations du mélange. Soient Q et ï, Q' et T', Q" et T", ... la chaleur fournie et le travail extérieur produit dans la transformation à volume constant et dans les autres; le principe de l'équivalence donne, en remarquant que T = o très sensiblement, (i) q = q'_jLt' = Q"_^T"-.... Transformation 1. — On vaporise le poids p de liquide à h"\ on a alors, à 9", un poids V de vapeur saturée de volume spécifique u' ; on porte celte vapeur à l" en la maintenant saturée. M Cette transformation fournit la relation (2) (2) Q=p^ + py^^^' f'pdu'; p est la chaleur de vaporisation interne à 0" et jéi 1^ chaleur à fournir à i^'' de vapeur saturée, pour la porter de 6° à t° en la maintenant saturée. » Or p est connu; / pdu' peut être calculé à l'avance. L'équation (2) fournit donc y'^ d'une façon indépendante de la chaleur spécifique du liquide. » Transformation II. — On porte de G° à t° respectivement le poids p de liquide et le poids {y — p) de vapeur saturée ; puis on vaporise le liquide à t°. » Cette transformation fournit la relation (3) (3) Q=^p' + p4 + (p_^;)j.j„| r pdu ^ f pdu'; (') La vai-ialion de volume provenaiU de la dilatalion de l'enveloppe est négligeable en général. ( «5» ) p' est la chaleur de. vaporisalion interne à t", u et u' les deux: volumes spéci- fiques, aij la chaleur à fournir à i^^ de liquide pour le porter de 6" à t" en le laissant saturé. La seule inconnue est donc ici p'. )) Résultats. — Cette méthode a été appliquée à l'acide sulfureux. La transformation I a fourni onze valeurs de yéi ^ variant entre 21° et 26", et t" entre i55",8 et 102", 65. En y ajoutant les valeurs approchées de y^o qui se trouvent dans ma thèse, on obtient les^j^. On construit alors la courbe j4 = HO' •^lo'ït le coefficient angulaire est la chaleur spécifique de vapeur saturée. La transformation II fournit de même onze valeurs de p'. Voici les valeurs approchées des résultais : f. yi.- Pi- 155°, 80 Cal - 41,72 Cal + 4,75 i55,45 —39,71 7.9' i55,45 —39,50 8,i4 i53,8o -39,76 9'4i i5i ,85 —37,70 12,67 147,80 -34,48 '7.95 f. y\.- ?l- 144°, 08 Cal —33,02 + Cal 20,49 187,70 - 31,67 24,64 128,00 — 3i,i7 27 ,65 121 ,00 —32,82 27,72 102,65 — 29,20 35, 5i 20,00 0 » » 1" La courbe j = ;|/(^) admet pour la température critique (i56°) une tangente parallèle à l'axe des ordonnées; donc la chaleur spécifique de vapeur saturée tend bien vers — oc pour cette température. » 2° Cette courbe admet un maximum pour t == 1 32", 5 environ ; c'est la température du deuxième point d'inversion annoncé dans ma thèse. )i 3" Elle admet aussi un minimum pour i ^ 1 16° environ; c'est la tem- pérature Au. premier point d'inversion. » 4° I^e maximum et le minimum précédents sont séparés par un point d'inflexion vers 124", température du maximum de la chaleur spécifique de vapeur saturée. )) 5° La courbe p'= '/.(O ^dmet, pour la température critique, une tan- gente parallèle à l'axe des ordonnées. » La méthode générale exposée permet donc, au moyen d'une double série d'expériences calorimétriques identiques, avec un appareil chargé une fuis pour toutes, de résoudre complètement le problème de l'étude calori- métrique d'un corps, et de montrer que la chaleur spécifique de vapeur satu- rée, loin d'être une quantité purement spéculative, est susceptible d'une mesure expérimentale directe, simple, et ne jmuvant donner lieu à une interprétation douteuse. ( 852 ) » La discussion complète de la méthode sera donnée dans un Mémoire inséré aux Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse (' ). » CHIMIE GÉNÉRALE. — Détermination du poids moléculaire des liquides. Note de M. Ph.-A. Gute, présentée par M. C. Friedel. (c 1. La connaissance du coefficient critique (rapport de la température critique absolue à la pression critique) et de la réfraction moléculaire, ou même du coefficient critique seul, suffit pour choisir, parmi les divers mul- tiples d'une formule centésimale, celui qui représente la grandeur molé- culaire d'un corps à l'état critique (-). 1) D'autre part, suivant que ce corps subit, ou ne subit pas, de polyméri- sation en passant de l'état critique à l'état liquide, la quantité y, donnée par l'expression ( ' ) (i) ^^(log^.-log/.)^^ prend des valeurs comprises entre 3,2 et 4,i clans le premier cas, et entre 2,8 et 3,1 (moyenne 3,o6) dans le second cas. » De là résulte une méthode pour déterminer le poids moléculaire d'un corps non seulement à l'état critique, mais encore à l'état liquide. )) Les mesures de constantes critiques, effectuées par M. Altschul (*) sur plusieurs hydrocarbures, précédemment étudiés par MM. Landolt et Jahn C) au point de vue de leurs indices de réfraction, fournissent une série d'observations auxquelles cette méthode peut être appliquée. M 2. Une première manière de déterminer la grandeur moléculaire à l'état critique consiste à faire le rapport de la réfraction moléculaire au coefficient critique. Dans ce but, les réfractions moléculaires ont été d'abord calculées C) Travail fait an Laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Tou- louse. {^) GuYE, Anii. Chim. Phys., 6° série, t. XXI, p. 211. — Archives Se. ph. nal. Genève, 3" série, t. XXIII, p. 197. (') GuYE, Arch. Se. ph. nat. Genève, 3= série, t. XXXI, p. 38 el 164. Pc et T^- dé- signent la pression et la température critique, T une température absolue d'ébullition sous une pression quelconque/). (^) Altschul, Zeitschr. f. phys. Chcni., t. XI, p. 5o5. {'■") Landolt et Jahn, Zeitschr, f. phys. Cheni., t. X, p. 3o2, ( 853 ) (Tableau I, colonne VI) au moyen des données de MM. Landolt et Jahn, en supposant exacts les poids moléculaires (colonne V) déduits des for- mules des hydrocarbures. Si ces formules sont bien choisies et correspon- dent aussi aux poids moléculaires à l'état critique, les rapports de la ré- fraction moléculaire au coefficient critique devront être voisins de i , 8. Ces 'rapports (colonne VIII) oscillent en effet autour d'une valeur moyenne i ,9, très rapprochée de la valeur i , 8 trouvée pi'écédemment. Tableau 1. I. II. m. IV. V. VI. VII. VIII. Poids Réfraction Coefficients Noms. Formules. Indices nensités moléc. moléc. critiques Rapports rf— I M 273 + t^ n. d. M. —— - -T- — -■ q- H'+i d p, Pentane G^ H'^ 1,8476 0,6201 72 24,63 i3,8 1,7 Hexane G" H'* i,3683 o,6445 86 29,16 16,9 1,7 Octane G' H'^ 1,3902 0,7074 ii4 38,22 22,6 1,7 Décane G^'H^'^ i,4ooi 0,7278 i42 47'3o 28,8 1,7 Benzène G"^ H- i,4777 o,8834 78 24,97 "'3 2,2 Toluène G' H« i,4743 0,8707 92 29,71 i4,3 2,1 Élhylbenzène G' H" i,4756 0,8746 106 34, 16 16,2 2,1 o-Xylène G« H"> i,4838 o,8852 106 84,17 17,1 2,0 ;?-Xylène C« H'» i,4744 0,8609 106 85,45 17,7 1,9 /«-Xylène G' H'» i,4755 0.8688 106 84,38 17,8 2,0 Propylbenzène G' H'» i,47o3 0,8659 120 88,69 i9>8 2,0 Isopropylbenzène.. . G' Ri- i,47i8 0,8663 120 88,77 19-7 2,0 Mésitylène G» H" i,474i 0,8649 120 89,00 19,8 2.0 Pseudocumène G' H'^ i,4835 0,8829 120 89,76 19,7 2,0 Isobutylbenzène G'^H"^ i,4742 0,8716 i34 48,22 20,9 2,0 Cymène G">H'* 1,4712 0,8619 184 43,47 22,8 1,9 r> N.-B. — L'indice n est égal au coefficient A de la formule de dispersion de Gaucliy « = A + ^ • Les coefficients critiques sont tirés du Mémoire de M. Altschul. » Les poids moléculaires des hydrocarbures étudiés par M. Altschul sont donc bien les mêmes à l'état critique qu'à l'état gazeux. )) Les valeurs du rapport q telles qu'elles ont été calculées par M. Alt- schul sont assez différentes de celles indiquées dans le Tableau I; cela pro- vient de ce que ce savant a adopté pour n- les valeurs des constantes dié- lectriques, assez différentes de celles fournies par la formule de Cauchy. Je reviendrai sur ce point dans une publication plus étendue. » Une seconde manière de déterminer le poids moléculaire à l'état cri- ( 854 ) ticiuc repose sur l'emploi ries coefficients critiques. Nous nous bornons à la mentionner. » Après avoir établi que les poids moléculaires des hydrocarbures sont les mêmes à l'état critique qu'à l'état gazeux, il nous reste à démontrer qu'en passant de l'état critique à l'état liquide, les molécules simples ne forment pas de molécules complexes. A cet effet nous n'avons plus qu'à calculer la quantité /donnée par la relation (i) ci-dessus. Si la valeur de/ est comprise entre 2, 8 et 3, 2, on peut en conclure que le passage à l'état liquide n'entraîne aucune polymérisation; si au contraire elle dépasse 3, 2, et dans ce cas elle peut atteindre l\,i,\e passage d'un état à l'autre s'effec- tue avec polymérisation des molécules simples. Le Tableau ITI montre que l'expérience correspond à la première alternative. Tableau III. Pentane 187 28 33,3 2,23 llexane 234,5 68,4 3o,o 3,o4 Octane 296,4 i23,5 25,2 3, 21 Décane 23o,4 137,5 21, 3 3,3i Benzène 290,5 80 5o,i 2,85 Toluène 3ao,i no 4i,6 2,95 Éthylbenzène 346,4 134 38, i 3,o3 o-Xylène 358,3 i43 36,9 3,o3 /)-Xylène 344,4 i38 35, o 3, 08 w-Xylène 345,6 i38,8 35,8 3,09 Propylbenzène 365,6 i57 32,3 3, 11 Isopropylbenzène 363,7 '^^ 32,2 3, 06 Mésilyléne 367,7 '^''' ^3,3 3,22 Pseudocuniène 38 1,2 169,8 33,2 3,17 Isobutylbenzène 377, r 167 3i,i 3,i3 Cymène 378,6 175 28,6 3, 21 » Les poids moléculaires des hydrocarbures étudiés par M. Altschul sont donc les mêmes à l'état liquide, à l'état critique et à l'état gazeux. » MM. Ramsav et Shields (' ), c[ui ont appliqué leur ingénieuse méthode au benzène et à l'octane, sont arrivés, pour ces deux hydrocarbures, aux mêmes conclusions, en ce qui concerne du moins les états liquides et gazeux ('). (') Ramsay et Shields, Zeitschr. f. physik. Chem., t. XII, p. 433. (^) Laboratoire de Chimie de l'Université, Genève. ( 855 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide amylacétique actif et quelques-uns de ses dérivés. Note de M"* Ida Welt, présentée par M. Friedel. « Comme suite à un précédent travail ('), j'ai entrepris l'étude d'un certain nombre de dérivés amyliques actifs obtenus à partir de l'éther éthylique de l'acide amylacétylacétique. » Ce dernier a été déjà préparé par MM. Paal et Hoffmann (*) qui l'ont obtenu au moyen du malonate d'éthyle et l'ont décrit comme un corps inactif. » J'ai préparé cet acide par la méthode de MM. Frankland et Duppa ('), en faisant d'abord réagir l'iodure d'amyle sur le composé sodique de l'éther acétylacétique et en saponifiant ensuite cet éther. » I. Ether éthylique de l'acide amylacétylacétique CH'.CO.CH(C«H").COO.C-H\ On sait que ces éthers subissent toujours une certaine décomposition lorsqu'on les distille, mais celle-ci paraît sans grande influence sur le pouvoir rotatoire de l'acide amylacétique obtenu par saponification. Pouvoir rotatoire de l'éther éthylique. 22 Première fraction : P. E. = 190-228, rfj, =0,9^66, [a]o=:4-7,4i à Deuxième » » =223-233, «^jj =r 0,9824 , » =^4-8,93 » Troisième » » =:233-25o, d.2i^o,g3ji , n =-1-6,79 » Valeur moyenne. .. . [ajo r= -i- 7 .^r » L'iodure d'amyle employé avait un pouvoir rotatoire [ajc = 4- 3,69 à 20°. » II. Acide amylacétique. — Les trois fractions ci-dessus ont fourni un échantillon moyen distillant 3° environ plus haut que la naphtaline ('); son point d'ébullition est donc de 221". (') Comptes rendus, t. CXIX, p. 748; 1894- ("-) Ber., t. XXIII, p. 1499. (') Ann. Chem. Pharm., t. CXXXVIII, p. 388. ('•) MM. Paal et Hoffmann indiquent 208^-310''. C'est à peu près ce que j'ai ob- servé (2i2"-2i4°), lorsqu'on néglige la correction pour la partie du thermomètre non plongée dans la vapeur. G. R., ,894, 2" Semestre. (T. C\I.\, :M' 20.) I 12 ( 856 ) Détermination polarimétrique . (i,,, ^ 0,9149, aD=: + 3,86 pour L = o,5 à 20°, e?5j =: o , 8902 , a£,^-t-3,4o » L=:o,5 à 54°, d'où l'on déduit [o(]d = + 8,44 à 20" et [«]„= + 7,64 à 54°. » M. Gondet a bien voulu répéter aussi pour moi la préparation de cet acide au moyen du malonate d'éthyle, et il a obtenu un acide amylacétique de pouvoir rotatoire [a]p = 4-8,9. » III. Éthers inéthylique et éthylique de l'acide amylacétique. — . Ces étliers ont été préparés en chauffant directement l'acide avec l'alcool, après avoir ajouté deux ou trois gouttes d'acide sulfurique concentré. On a opéré dans les deux cas avec l'alcool absolu. Pression moyenne à Genève. L'éther métallique passait à i58°-i64° ) „ . » éthylique » i73''-i79'> | ""7 7- Déterminations polar imétriques. » Ether méthylique : \/ \/ C = CH' CI — CH> » Or, si l'on enlève de l'acide iodhydrique à ce composé, l'iode va s'en aller avec l'atome d'hydrogène du carbone voisin le moins hydrogéné; il va donner le corps suivant : Carbure isomérique du premier ( isocampbolène) » Or, celui-ci fixe de l'acide iodhydrique; l'iode allant au carbone le moins hydrogéné, il y a ici deux positions possibles, mais, la position meta se refusant généralement à la substitution, l'iode se placera en position para et le dérivé iodé sera identique au dérivé iodé du carbure primitif, ce qui explique que le campholène et l'isocampholène donnent le même dérivé iodé, ainsi que le montre l'expérience. » La constitution du campholène étant établie (') et l'acide campholé- nique étant un acide campholène-carbonique, on peut se demander où se trouve le groupement fonctionnel acide. » Il est vraisemblable qu'il se trouve fixé au groupe méthylène; les rai- sons qui militent en faveur de cette supposition sont : )) 1° Sa facile décomposition. On sait que l'acide cinnamique, corps de constitution semblable ayant une fonction acide greffée sur une fonction éthylénique, perd facilement de l'acide carbonique; » 2° La formation d'une lactone bouillant à 255° sous 760™™; ( ' ) Ici, on a supposé d'emblée que le méthylène était en position para et en position ortho par rapport aux groupements métliyles. Je puis donner aujourd'hui les faits qui appuient cette manière de voir; dans le campholène, la position mélhylénique n'est pas en position (4), car, dans l'acide campholénique, la fonction acide ne serait pas au voisinage de la fonction éthylénique, ce qui est nécessaire, cet acide donnant avec la plus grande facilité une lactone, comme je l'ai trouvé; elle n'est pas non plus en po- sition (2), car on ne comprendait plus la formation du cymène. ( 86i ) » 3° L'histoire tout entière du camphre. Nous allons le montrer rapi- dement. Le camphre a sa fonction cétonique dans un noyau dérivé du ben- zène; tout le monde semble d'accord là-dessus. Or, la fonction acide de l'acide campholénique a été créée à l'endroit même de cette fonction céto- nique qui a disparu en même temps que l'acide s'est formé; comme c'est un acide vrai, il y a eu rupture du noyau; comme, d'autre part, l'acide campholénique possède lui aussi d'une façon certaine un noyau hexagonal, il en découle forcément que le camphre possède un double noyau hexago- nal et doit répondre, d'après ce que nous venons d'établir, à la formule c-cn' CW / CO \, CH' CH" I CH' ' CH-CH' CH Cette formule présente le camphre comme un corps saturé, et cela est vrai; en effet, si au lieu de considérer le camphre on prend le camphol, alcool correspondant, pour éviter la fonction cétonique pouvant laisser une ambiguïté sur la saturation, on trouve qu'il est saturé ; du reste si le camphre possédait une fonction éthylénique, l'acide campholénique, à moins qu'il n'y eût une nouvelle fermeture de chaîne, devrait en posséder deux, la saturation des extrémités de la chaîne rompue exigeant deux atomes d'hydrogène, qui ne peuvent être fournis que par la création d'une fonction éthylénique. » Cette formule a, du reste, l'avantage de pouvoir expliquer simple- ment la formation de dérivés disubstitués ou trisubstitués du benzène. Elle cadre avec la formule de l'acide camphorique, qui semble établie avec certitude par les travaux de M. Friedel, et avec celle de l'acide campho- lique, qui a été à peu près démontrée par M. Guerbet. Les schémas sui- vants montrent cette triple relation : C — CH' CH'— C — OH CO'H — COH /|\ /| /l CH' / CO \ CH= CH' ,/ CO , CH' CH' ,/ CO , CH' CH» l CH" J CH — CH' CH' I CH' j CH — CH' CH' ' CH' J CH — CH' \l/ \|/ \|/ CH» CH CH Camphre. Acide campholique. Acide camphorique. » Elle fait voir enfin comment, d'un dérivé du triméthylbenzène 1, 3, 4, on peut passer à un dérivé du méthylisopropylbenzène 4. Je terminerai en faisant remarquer que cette formule a été proposée par M. Bouveault. ( 862 ) » Je continue d'étudier le produit de la déshydratation de la campho- roxime, qui est complexe, les bromures de campholène et l'acide isocam- pholénique, et je tente une synthèse partielle du camphre en déshydratant l'acide dihydrocampholéniquc. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur V oxydation, des alcools par la liqueur de Fehling. Note de M. Fernand Gaud. (Extrait.) « Les alcools, quels qu'ils soient, ne réagissent pas sur la liqueur de Feh- ling dans les conditions ordinaires et il faut opérer en tube scellé, à une température supérieure à loo", pour observer une réduction. » Les expériences dont j'expose ici les résultats ont été faites en deux séries différentes : en opérant d'abord avec excès d'alcool, puis avec excès de réactif. Dans le premier cas, on a toujours pris volume égal des deux corps ; dans le second, le volume du réactif était égal aux deux tiers du vo- lume total ; en outre, la température a été portée à 240° pendant six heures, au lieu de 120° pendant une heure, durée des premiers essais. » Alcool éthy ligue. — I. Le mélange à parties égales est décoloré au bout d'une heure et de l'oxydule cristallisé se précipite. Le liquide contient de l'alcool non modifié, de l'aldéhyde et de l'acide acétique sous forme d'acé- tate de potassium. » IL L'excès de réactif, combiné à une élévation de température suffi- samment prolongée, modifie ces résultats : il se forme une petite quantité d'acétate cuivrique qui est dissocié en oxydule cuivreux et acides carbo- nique et acétique, au bout de cent heures de chauffe. Si l'on arrête la réac- tion au bout de six heures, on ne trouve que de l'acétate de potassium avec une petite quantité d'acétate de cuivre. A aucun moment, on ne trouve d'al- déhyde à l'état de liberté, lorsque l'oxyde de cuivre est en quantité suffi- sante; quand l'oxyde est insuffisant, par suite d'excès d'alcool, une partie de l'aldéhyde demeure non modifiée. » Alcool méthylique. — L Employé en excès, cet alcool donne de l'aldé- hyde formique et du forniiate de potasse; la marche de la réaction est identique à celle de l'alcool éthylique. » IL Si l'alcool est en assez petite quantité pour pouvoir être trans- formé tout entier en aldéhyde, puis en acide formique, il se produit du for- miate de cuivre qui, au bout de six heures, se trouve dissocié en acide carbonique salifié par l'alcali, à mesure de sa formation, et acide formique. » Alcool propyli que. — I. Les produits d'oxydation de cet alcool pris ( 863 ) en excès sont constitués par de raldéli^le propionique et du propionate de potassium. » II. Dans la seconde série d'expériences, la présence de l'aldéhyde n'est plus manifestée dès le début, et, jusqu'à la centième heure d'une chauffe de 240°, on ne trouve que du propionate de potassium. Au bout de deux cents heures, on peut séparer un nouvel acide plus oxygéné, en petite quantité, qui nous a paru être l'acide lactique sous ses deux formes isomé- riques. » L'oxydule cuivreux obtenu dans ces expériences s'est toujours pré- senté sous forme de cristaux cubiques et octaédriques très brillants, de couleur violet-rouge. Le cuivre métallique était en cristaux microscopiques, formés par des prismes terminés par des pyramides quadrangulaires. » ZOOLOGIE. — Observations biologiques faites sur le Criquet pèlerin (Schisto- cerca peregrina, Olivier) pendant les invasions de 1891, 1892 et 1893 en Algérie. — Panade et accouplements répétés. — Pluralité des pontes. Note de M. J. KiJNCKEL d'Hercuf.ais, présenté par M. Perrier. « Il est dit dans les Hadis ( ' ) , d'après le témoignage du calife Ibn Omar, qu'une Sauterelle tomba un jour aux pieds de Mahomet et que, sur ses ailes étalées, le Prophète put lire les mots suivants, écrits en langue hébraïque : « Nous sommes les légions du Dieu suprême; nous portons » 99 œufs; si nous en avions 100, nous dévorerions le monde entier (-). » » Ces paroles sacrées se sont transmises d'âge en âge et personne, mu- sulman ou chrétien, n'a songé à contrôler l'assertion de Mahomet. Les naturalistes ont recueilli pieusement la légende et nous l'ont transmise; ceux qui, témoins des invasions, ont été en situation de fiiire des observa- tions, l'ont reproduite, en lui octroyant un véritable cachet d'authenticité ; ils lui donnèrent la précision qui lui manquait, en ajoutant que les Saute- relles n'émigrent que pour se reproduire et mourir, couvrant de leurs ca- davres les lieux oia elles ont pondu (Peysonnel, 1723; G. -A. Olivier, de (' ) Les Hadis, Hadits ou Iladilh (prononcez Vs comme le th anglais) sont les paroles mémorables de Mahomet recueillies par ses disciples et transmises par la tradition. (^) Damiri, Hayat el Hayaouân ou Histoire naturelle des animaux. — El Mous- tatref ou I^ecueil de faits intéressants {Miscellanea) , t. II. p. 129. — O. Houdas, El Djerad, dans El DJerad ou les Sauterelles en Algérie, Paris, 1888, p. 19. C. R.. 1894, a' Semestre. (T. CXIX, N» 20.) 1 l3 ( 864 ) l'Institut, 1801-1807; D' Guyon, .845; O. Mac Carthy etRaimbaud, 1849 ; D'A. Maurin, Péron, de Bourilhon, 1866; Corne, 1867; colonel Lacombe, 1873, etc.; dans leurs réponses au questionnaire adressé par le Gouverne- ment général de l'Algérie en 1877, plus de la moitié des témoins des in- vasions de 1866, 18^/4 et 1877 ont soutenu que les Sauterelles mouraient après la ponte). Ils sont rares ceux qui ont avancé que les Criquets pèlerins survivaient à l'acte de la procréation (Olivier, de Bône, 1866; A. Durand, 1878). Jja croyance à la mort immédiate ou rapide après l'accouplement et la ponte était donc répandue en Algérie comme dans toute l'Afrique et dans tout l'Orient, partout où prédomine la religion musulmane. » Lorsque, le 16 mai 1891, à la Société d'Agriculture d'Alger ('), j'an- nonçai d'abord que, contrairement à l'opinion accréditée, les Criquets pè- lerins ne mouraient pas après la ponte, qu'ils s'appariaient et s'accouplaient de nouveau, puis, en second lieu, que les femelles, un certain temps écoulé, étaient susceptibles d'effectuer une nouvelle ponte, je rencontrai bien des sceptiques; et cependant les Criquets capturés par moi à Biskra le 26 mars, appariés et accouplés nombre de fois, avaient fait une première ponte le 26 avril, puis, à la suite de rapprochements sexuels répétés, avaient déposé en terre une seconde ponte le i4 mai, c'est-à-dire au bout de dix-huit jours. Mais, lorsque, le 18 septembre 1891, au Congrès tenu à Marseille par l'Association française pour l'avancement des Sciences (-), je fis connaître que ces mêmes femelles avaient enfoui dans le sol quatre pontes, séparées par des intervalles de quinze, dix-huit ou vingt jours, ceux qui avaient révoqué en doute la véracité de mes assertions, commen- cèrent à admettre que je pouvais avoir raison. On s'effrayait toutefois en pensant que mes observations, bouleversant toutes' les idées reçues, dé- montraient que ce n'était plus do, 60, 70, 80 à 99 œufs qu'une femelle dé- posait en terre, mais que c'était le double, le triple, le quadruple même; les invasions prenaient alors un caractère de gravité exceptionnelle. » Ces premières études, tout en fournissant la preuve de la pluralité des pontes des Acridium (Schislocerca) peregrinum, étaient loin de nous ren- seigner sur le nombre de pontes qu'ils déposaient pendant leur existence; on ignorait d'ailleurs la durée de leur vie. Il était nécessaire de reprendre (') La Dépêche algérienne, n° 2111, 19 mai 1891. — Bulletin de la Société d'Agriculture d'Alger, 34° année, n° 103, p. 46- (^) Association française pour l'avancement des Sciences, 20° session, Congrès de Marseille; Paris, 1891, p. 24i ( 865 ) les investigations en suivant le cycle évolutif complet d'une génération. » J'élevai donc, à Alger, les Criquets éclos de quelques-unes de ces pontes, déposées au mois de mai 1891 dans le sable des cages oii je tenais les couples prisonniers; les Criquets éclos le 24 juin firent leur sixième et dernière mue les 3i juillet, i""', 2 et 3 août; les jeunes éclos le 2j juin ac- complirent leur métamorphose du 2 au 7 août; ceux qui sortirent de l'œuf le 26 et le 27 juin terminèrent leur évolution du 8 au 9 août. Après avoir subi les changements de coloration successifs dont nous avons déjà entre- tenu l'Académie ('), ayant pris la teinte terre de Sienne, ils commencèrent à s'apparier et à s'accoupler à partir du 3i août et des premiers jours de septembre. J'isolai alors 10 couples, gardant dans deux cages distinctes une réserve d'animaux continuant à vivre en société comme à l'état de nature. Dès que les couples eurent pris la teinte jaune vif après des accou- plements répétés, la ponte commença. Une première ponte eut lieu du 18 septembre au 2 octobre, une seconde du 3 au 16 octobre, une troisième du 18 au 28 octobre; une quatrième du 29 octobre au 16 novembre; les pontes, séparées d'abord par un intervalle de 12, i3, i4, i5 jours, s'espa- cèrent pendant la mauvaise saison; trois couples sucombèrent; les couples restant ne firent qu'une ponte en décembre et en janvier, mais en fé- vrier 1892 ils en firent deux, en mars deux ou trois, en avril trois, enfin les dernières femelles moururent du i"' au ^3 mai. En résumé, certaines femelles, dans l'intervalle de 7 mois et demi, de 8 et de 11 mois, comptés du jour de la métamorphose, ont déposé 8, 9 et jusqu'à 1 1 pontes. » Ces observations fixent tout d'abord la durée de la vie de chaque gé- nération de Criquets pèlerins ; en efFet, les voh provenant des individus qui s'étaient développés en Algérie pendant le printemps et l'été de 1891 avaient quitté le nord de l'Afrique pour hiverner par delà le Sahara, re- fluaient dans les premiers mois de 1892 vers l'extrême Sud, les Hauts-Pla- teaux et même le Tell, s'accouplant et pondant sur tous les territoires qu'ils traversaient, alors que ceux que j'avais conservé en captivité s'ac- couplaient aussi et pondaient également. Mais, en arrivant sur le littoral, ces vols ne renfermaient souvent plus que des individus affaiblis par les parasites animaux ou végétaux, parvenus presque au terme de leur carrière, et qui venaient pour la plupart confier à son sol leurs dernières grappes (*) Le Criquet pèlerin (Schistocercaperegrina Ohr) el xes changements décolora- tion. — Rôle des pigments dans les phénomènes d'histolyse et d'histogenèse qui accompagnent la métamorphose {Comptes rendus, i"'' février 1892). ( 866 ) d'œufs pour mourir ensuite; ceci nous donne la clef delà croyance à la mort des Sauterelles après la ponte. )> Enfin, les études que nous avons entreprises démontrent que les paroles atti'ibuées au Prophète et base de la tradition ne sont pas l'expression de la vérité; car, un mois, un mois et demi après la métamorphose,. les Cri- quets pèlerins sont en état de s'accoupler et de se reproduire, pouvant, suivant les conditions de lumière, de température et suivant les ressources alimentaires, confierausol leurs pontes tous les 12, i5 ou 18 jours; d'après mes calculs faits à Biskra, en mars 1891, et vérifiés depuis en 1892 et iSgS, chaque grappe d'oeufs contient de 5o à 80, 90 œufs, soit en moyenne 70 œufs : une femelle peut donc normalement pondre de 5oo à goo œufs. » De ces constatations scientifiques découle un enseignement pratique, c'est qu'il faut, en Algérie comme en Tunisie, donner à l'autorité militaire, en territoire de commandement, et aux administrateurs ou aux contrôleurs, en territoire civil, dans les communes limitrophes, tous les moyens d'exterminer, dans la mesure du possible, les premiers vols dès leur appa- rition pendant la pariade, l'accouplement et la ponte. » ZOOLOGIE. — Sur les essaims du Termite hicifuge. Note de M. J. Pérez, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Les essaims de Termites se voient fréquemment à Bordeaux quand le temps est favorable ; les sexués s'échappent en foule de l'orifice de sortie du nid et prennent aussitôt leur essor. Leur vol est faible, mais leurs grandes ailes donnent facdement prise au vent, qui les emporte et les disperse au loin. Le froid, même par un beau soleil, contrarie l'essaimage et le ra- lentit. Un mauvais temps y met obstacle et peut le retarder de plusieurs jours. » La sortie commence d'ordinaire vers lo*" du matin et se termine vers midi ou i''. Très abondante au début, elle ne se fait plus ensuite que par petits groupes ou par individus isolés. » L'époque de l'essaimage est fort variable, et l'émission n'est pas unique pour un même nid. » En 1893, une termitière dont le gîte m'est connu depuis plusieurs années, après un premier essaim fort abondant, sorti le 20 avril, en donna un second beaucoup moindre le 23 du même mois. Les 12 et i5 mai sui- vants, deux nouvelles émissions se produisirent encore. Cette année, le ( 867 ) même nid a essaimé pour la première fois le 29 avril, puis le 9 et le 12 mai, et une dernière fois le 3 juin. Le 19 du même mois, un essaim très nom- breux sortait d'un autre nid, situé dans la même rue, à So™ ou 60™ du pre- mier. » On peut se demander si, dans un même nid, les différents essaims représentent la progéniture ailée d'autant de reines distinctes, ou s'ils ne résultent pas simplement du développement successif et non simultané des individus ailés nés d'une même mère. La seconde hypothèse me paraît la plus raisonnable; mais je ne saurais, quant à présent, l'établir sur des faits indiscutables. » Lespès avait supposé que la sortie des essaims, chez le Termite de Bordeaux, devait se faire dans la première quinzaine de juin. De Quatre- fages, se fondant sur des observations incomplètes de Bobe-Moreau, pen- sait qu'à Rochefort l'essaimage se produisait près de deux mois plus tôt, et il vovait dans cette différence d'évolution une preuve incontestable de différence spécifique entre les Termites des deux localités. L'observation de l'essaimage en mai et juin, à Rochefort comme à Bordeaux, réduit cette preuve à néant. Il n'est pas inutile de rappeler que M. Blanchard n'a pu trouver aucun caractère distinctif entre les ouvriers et soldats des deux provenances. Ils sont absolument identiques, et j'en puis dire autant des individus ailés des essaims. » Le Termite de Bordeaux et des landes de Gascogne est donc le même que celui de la Charente. S'il ne s'est pas signalé parles mêmes désastres, il faut l'attribuer uniquement à un ensemble de circonstances moins favo- rables, surtout à une sécurité plus longtemps prolongée des colonies du second. L'un comme l'autre sont fort lents dans leurs travaux et mettent un temps considérable à produire des dégâts d'une certaine gravité. Mais ils ne sont pas toujours négligeables, à Bordeaux même; et, sans parler de nombreuses maisons particulières, la Mairie, l'Hôtel de la Douane et, plus récemment, la Préfecture, ont subi des réparations assez importantes, rendues nécessaires par le fait des Termites. » Malgré le nombre énorme de sexués qui périssent peu après la sortie du nid, l'essaimage est un très puissant moyen de dissémination. Il explique l'existence si fréquente de colonies dans les parties supérieures des édifices, oîi, cependant, elles ne trouvent que rarement des conditions favorables; dans des pieux isolés, des échalas; dans les clôtures, dans toute sorte de bois en contact avec le sol. Beaucoup de colonies sont fon- dées, mais peu sont durables. ( 868 ) >> Les essaims révèlent la présence de colonies que souvent, pendant de longues années, aucun autre indice ne trahit à l'extérieur. Dès que l'existence d'une termitière est dévoilée par la sortie des ailés, il serait urgent de l'attaquer sans retard, surtout d'en rechercher la pondeuse, afin de n'avoir pas dans la suite à réparer de plus graves dommages. Mal- heureusement, les essaims échappent à l'attention du public, qui n'y voit que des fourmis ailées, et ignore absolument leurs rapports avec les Ter- mites des boiseries, que très peu de gens connaissent sous le nom de fourmis blanches, sans soupçonner d'ailleurs leurs méfaits. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur l' assimilation des nitrates par les végétaux. Note de M. Demoussy, présentée par M. Dehérain. « J'ai montré, dans une Note précédente ('), que les nitrates sont re- tenus en nature dans les plantes par le protoplasma vivant; en effet, lors- qu'on altère ce protoplasma par la chaleur ou par l'action des vapeurs de chloroforme, le nitrate, contenu dans les cellules et qui, jusque-là, résis- tait à l'action de l'eau froide, s'y dissout avec une extrême facilité, proba- blement par suite d'une modification des propriétés osmotiques du suc protoplasmique. Cette immobilisation des nitrates dans la cellule vivante conduit à expliquer leur absorption, conformément à la théorie de l'assi- milation des matières minérales énoncée, il y a plus de vingt-cinq ans, par mon savant maître, M. Dehérain. » Il était utile de soumettre cette manière de voir à une nouvelle vérifi- cation. S'il est vrai que c'est l'immobilisation des nitrates dans le sac pro- toplasmique qui détermine leur absorption, nous devions trouver qu'une dissolution étendue baignant les racines de jeunes plantes devait s'ap- pauvrir, c'est-à-dire que le sel devait être pris en plus forte proportion que l'eau. Nous devions, en outre, retrouver en nature ces nitrates dans les plantes qui s'en étaient saisies, et voir enfin leur absorption croître avec l'abondance du proloplasma dans les plantes mises en expérience. )) Pour réussir à observer le premier fait, il convient d'employer des solutions de faible concentration et de volume restreint, afin que la quantité de sel prise par les plantes soit une fraction notable de la quantité totale qui leur est offerte. (') Comptes rendus, 8 janvier 1894. ( 8^9 ) » MM. Berthelot et André ayant montré que le nitrate de potasse se rencontre dans tous les végétaux, c'est ce sel qui a été choisi tout d'abord. Les expériences ont porté sur diverses plantes. )) Les nombres suivants se rapportent à une culture de Colza (375 plantes) dont les racines plongeaient dans loo'^" d'une solution de nitrate de potasse, renfermant 20™'='!' d'azote nitrique. Dates Volume Poids d'azote Poids d'azote pris par les plantes des analyses de bioxj'de d'azote contenu — ~^ ^-b^— ~ de la solution fourni par 5o" dans 5o'° dans l'intervalle en moj'enne de nitrate. de liquide. de liquide. des analyses. par jour. ce mg 23 mai (début) 16,0 10 ^^ ^^ 24 » i3,.5 8,5 3,8 3,8 ■ 25» 10,0 6,3 4)3 4i3 26» 8,0 5,0 3,4 3,4 29 » 2,9 1,8 5,5 1,8 30 » 2,0 1,2 1,3 1,3 » Le 3o mai, la solution est à peu près épuisée; pendant cette première période, les plantes ont absorbé 26™ d'eau et iS'^s^, 3 d'azote nitrique; si elles avaient pris le sel en même raison que l'eau, elles n'auraient absorbé que 5"^'', 2 d'azote; le nitrate a donc été soustrait à sa dissolution, ce qui démontre la première de nos propositions. » Le 3o mai, on a remplacé l'ancienne dissolution jiar une dissolution neuve, on a obtenu les résultats suivants : Dates Volume Poids d'azote pris par les plantes des analyses de bioxyde d'azote Poids d'azote « — — —^ — de la solution fourni par 5o'"= contenu dans So"" dans l'intervalle en moyenne de nitrate. de liquide. de liquide. des analyses. par jour. ce mg mg nig 3o mai (début).. . 16,0 10,0 2 juin 10,2 6,4 7>8 2,6 5 » 8,4 5,0 3,9 1,3 7 » 8,5 5,0 0,8 0,4 q ,) 9,9 6,2 traces traces II» 11,6 7,3 o o » On exagère alors l'évaporation et l'on trouve le lendemain : 12 juin 16,9 ^ 9,9 o o » Du 3o mai au 7 juin, les plantes ont absorbé 3o'='' d'eau et 12"^^ 5 d'azote; elles ont donc encore pris pendant cette période plus de sel que ( 870 ) d'eau, car, avec les 3o" absorbés, elles n'auraient dû prendre que 6""^ d'azote. A partir du 7 juin, le phénomène se renverse, et bien que, jusqu'au II, les plantes aient encore pris lo'^" d'eau, elles n'ont plus absorbé de quantités appréciables de nitrate; du 11 au 12 juin, on a favorisé l'évapora- lion en enlevant la cloche sous laquelle jusque-là les jeunes plantes étaient maintenues; l'évaporation a été de 25*^'^ et, cependant encore, aucune trace de nitrate n'a été prise. » Il devenait dès lors probable que si les nitrates ne pouvaient plus pé- nétrer, c'est qu'ils se trouvaient en nature dans les plantes en quantité telle qu'ils opposaient un obstacle absolu à une nouvelle diffusion et à une nou- velle absorption. » En effet, la composition de la récolte comparée à celle des graines a montré que plus de la moitié de l'azote nitrique entré dans les plantes, 18""^ sur 3i™s, y existait encore en nature, l'autre portion étant passée à l'état de matière albuminoïde. Ainsi tombe l'hypothèse qui se présentait natu- rellement à l'esprit : la transformation de l'azote nitrique n'est pas la cause dominante de son absorption; sansdoute, cette transformation est la fin dernière de l'azote nitrique absorbé, mais elle est précédée par l'immobi- lisation des nitrates dans les cellules. )) Nous trouvons une nouvelle preuve à l'appui de cette manière de voir dans les faits suivants. » Tandis que les plantes provenant des petites graines telles que celles de colza, de trèfle, contenant une faible quantité de matière azotée, n'ab- sorbent que peli de nitrate, que, par exemple, cent jeunes plantes de colza prennent 9""^ d'azote nitrique, et cent jeunes plantes de trèfle en saisissent G"s^ il en est tout autrement pour des végétaux provenant de graines de grosses dimensions; c'est ainsi que l'on a trouvé que cent jeunes maïs se sont emparés de 4oo™s d'azote nitrique. » Pour bien démontrer, au reste, que cette absorption était réglée par l'abondance du protoplasma, des graines de maïs germées furent privées de leurs cotylédons de façon à enlever les réserves qu'ils contiennent; les plantes continuèrent à vivre et furent placées dans une solution de nitrate de potasse; lorsque l'absorption cessa, on trouva que cent plantes n'avaient pris que 3i"s d'azote nitrique. )) Ainsi, nous voyons que l'absorption est en raison de l'abondance de la matière azotée contenue dans les jeunes plantes ou dans leurs réserves; tandis que si l'azote nitrique avait été employé directement à la formation ( 871 ) d'alburainoïdes nécessaires à la croissance des plantules, son absorption aurait été d'autant plus active que ces albuminoïdes auraient fait défaut plus complètement. » Dans une nouvelle Note que j'aurai l'honneur de présenter prochai- nement à l'Académie, je montrerai l'influence exercée sur l'assimilation de l'acide nitrique par la nature de la base avec laquelle il est uni. » M. D. IVanu adresse, de Bucharest, une Note relative aux conditions mécaniques qui interviennent dans les mouvements de chute de certains animaux, quand ils sont précipités d'un lieu élevé. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 12 novembre 1894. Bullel in des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Tnillet 1894. Paris, Gauthier-Villars et fds; x fasc. in-S". Eléments de Paléontologie, par Félix Bernard, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle. Paris, J.~B. Baillière et fds; i vol. in-8°. (Présenté par M. Gaudry.) Bulletin de l' Académie de Médecine. N" 43. Séance du 6 novembre i8g4. Paris, G. Masson; i fasc. in-8°. Flore fossile du Portugal. Nouvelles contributions à la flore mésozoïque, par le marquis de Saporta, Correspondant de l'Institut de France; accompa- gnées d'une Notice stratigraphique par Paul Choffat. Lisbonne, 1894; I vol. in-4°. (Présenté par M. Gaudry.) L'Astronomie. Revue mensuelle d'Astronomie populaire, de Météoro- logie, de Physique du globe et de Photographie céleste, publiée par Camille Flammarion. N° 11. Novembre 1894. Paris; i fasc. gr. in-S". Annales de la Faculté des Sciences de Marseille. Tome IV. Fasc. I, II et III. Marseille, Barlatier et Barthelet; 3 fasc. in-4°. G. R., 1S94, 2° Semestre. (T. CXIX, N' 20.) ' l4 ( 872 ; Les oiseaux dans la mode, par M. J. Forest aîné.'(Extrait de la Revue des Sciences naturelles appliquées). Paris; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Milne- Edwards.) Carie du ciel de France (^Paris) le i*'' décembre à 9 heures du soir, par Joseph Vingt. Structure et histoire géologique de la partie du Jura central, par Louis RoLLiER. (Extrait du volume intitulé Matériaux pour la carte géologique de la Suisse). Berne, iSgS; i vol. in-4°. Muscologia gallica. Descriptions et figures des mousses de France et des con- trées voisines, par T. HusNOT. Deuxième Partie : Pleurocarpes ; 1892-1894. Revue météorologique. Travaux du réseau météorologique du sud-ouest de la Russie. Année 1893. Vol. VI, par A. Rlossovsky. Odessa, P. Franzow, 1894; I vol. in-4°- (Présenté par M. Faye.) Annales de l'École Polytechnique de Delft. Tome VIII, 1894. i'*et 2^ livr. Leyde, E.-J. Brill, 1894; i vol. in-4°. Om tyfoidfebern i sverige af Ernst Bolin, Med. Doktor. II. Eliologi. Stockholm, i8g4; i vol. in-8°. Verslag omtrent den staat van 'S lands Plantentium te Buiienzorg oyer het jaar 1893, Batavia, Lands Drukkerij, 1894; i vol. in-S"^. Catalogue of 6424 stars for the epoch 1890. Oxford, J. Parker, 1894; I vol. in-4°. ERRATA. (Séance du 27 août 1894.) Mémoire de M. Charles Henry, Sur les variations de grandeur apparente des lignes et des angles : Page 45o, ligne 21, au lieu de K', lisez loK'. (Séance du 5 novembre 1894) Communication de M. Charles Henry, Influence de la forme sur la sen- sibilité lumineuse, etc. : Page 79(5, ligne 17, au lieu de o""",03ji, lisez o'"", 25i. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -YILI.ARS ET FIES, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la fln de l'année, deux volumes in-4''. Deu Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annu< et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qud suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. chez Messieurs : Agen Michel et Médan. I Gavault St-Lager. Alger I Jourdan. ( Ruir. Amiens Coiirtiu-Hecquet. j Germain elGrassin. ° \ Lachése. Bayonne Jérôme. ■ Besançon Jacquard. iAvrard. Duthu. Muller (G.). Bourges Renaud. ( Lefouiiiier. F. Robert. J. Robert. V» Uzel Caroiï. Baër. Massif. Chambery Perrin. .>, ; ( Henry. Cherbourg... . ' •" Clermont'Fen Dijon Brest. Ccten. Oouat. Marguerie. l Rousseau. I Ribou-Collay. . Lamarche. Ratel. I Damidot. \ Lauverjat. ( Crepin. ,. . , ( Drevet. urenoole „ ( Gratier. La liochelle Foucher. ( Bourdignon. \ Dombre. Lefebvre. Quarré. Le Havre. Lille. Nantes Nice. . . Ni m. Orle, Poitiers. Rennes ftoclief Rouen. S'-Étie Toulon . . . Toulouse Tours Valenciennes. \ chez Messieurs : 1 Baumal. Lorient ( M"" lexier. Bernoux el Cumin. Georg. Lyon < ,\Iégrel. Chaiiard. Vitte. Marseille Ruât. 1 Calas. Montpellier „ , I Coulet. Moulins Martial Place. j Jacques. Nancy' Grosjean-Maupin. ! Sidot frères. Loiseau. ( M"" Veloppé. 1 Barma. ) Visconti cl C". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Druinaud. Rennes Plihon t Hervé. Rochefort G i rard ( M"" ) . ^ Langlois. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. / lîumcbc. j Gimct. i Privât. , Boisselicr. Tours 1 Pérical. ( Suppligeon. \ Giard. / Leraaitre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et G'*. Berlin. Dames. Friediandcr el lils. Mayer el Muller. jig,.„g \ Schmid, Francke cl Bologne Zanichelli. [ Ramiol. Bruxelles | Mayolezet Audiarte. I Lebcgue et C'". I Haimann. Bucharest i ,. ( Kanisleanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Caininevmeyer. Constantinopie. . OUo Keil. Copenhague Hosl el lils. Florence Lœscher cl Seeber. Gand Hosle. Gênes Beuf. I Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapebnohr. La J/aje Belinfanle frères. Benda. Lausanne. Leipzi Liège. t Payol. Barlh. Brockhaus. Lorentz. Max Rilbe. Twietmeyer. ^ Desoer. I Gnusé. chez Messieurs : / Dulau. Londres Hachette et C". ( Nuit. Luxembourg . ... V. Biick. iLibr. Gutenberg. Capdeville. Gonzalès e hijos. F. Fé. Milan j Dumolard frères. ( Hœpli. Moscou Gautier. / Fnrchheim. Naples Marghieri di Gius ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. Ne^v-Vork j Slechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Falerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescher et C". Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Samson et Wallin i Zinserling. ( WolIT. I Bocca frères. ) Brero. Clausen. RosenbergelSellie Varsovie Gebelhner et Woll Vérone Drucker. 1 Frick. Vienne j „ , , . „,. ( Gerold et C". Ziirich Meyer el Zeller. Rome . S' Petersbourg. Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes le'àSl.— (3 Août i835 a 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; '853. Prix. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1: Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre iSSo.) Volume in-4°;iï SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DÉS SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES G. Prix . Q. Prix . 15 fr. 15 fr. 15 fr. Tomel: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. DerbescI A.-J.-J. Soukr.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouveni I Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, parliculiéremenl dans la digestion des matiér grasses, par M. Claude Bernard. Volume 10-4°, avec Sa planches ; i856 15 Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benbdes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Scienc pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i85'), savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains séd » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la natu » des rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 I  la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 20. TAnr.E DES ARTICLES. (Séa..c« d., 12 novembre 1«94.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBHES ET DES CORUESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. -M. le l'iiEsiDENT annonce à l'AcadiMiiie la perle douloureuse qu'elle vienl de faire dans la personne dé M. Ducharire S23 M. BouNET. — Notice sur la vie et les tra- vaux de M. Diichartie Sa') M. J. Janssen. — Sur le passage de .Mercure.. 828 MM. L. Cailletet et E. Coi.lardeau. — Re- cherches sur la condensation des gaz de l'éleclrolyse par les corps poreux et en Pages. |iarliculier par les métaux de la famille du platine. Applications à la pile à gaz. Vccumulalcurs électriques sous pression. . 8.'io M. Berthelot. — Remarques relatives à la Communication précédente de MM. Cail- letet et Coltardeau 835 M. G. DR Saporta. — Nouveaux détails con- cernant les Nymphéinées. Nymphéinées in- fracrétacées 835 BIEMOIRES LUS. M. .\. Dastre. — Étude des causes de la digestion saline 83- CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de M. Ern. Cesaro, ayant pour titre : » Introduzione alla Iheoria délia clasticita > M. G. BiGOunoAN. — Sur la disparition de la tache polaire australe de Mars M. E.-L. Tbouvelot. — Passage de Mercure devant le Soleil M. Di].iARriiN. — Sur une erreur relevée dans la « Théorie des nombres >> de Legendre. . M. Léon Autonne. — Sur la représenta- tion des courbes gauches algébriques et sur une formule d'Halphen 1\L E. Cesaro. — Sur une formule empirique de M. Pervouchinc M. E. Mathias. — Détermination expérimen- tale directe de la chaleur spécifuiue de vapeur saturée et de la chaleur de vapo- risation interne M. Pli. -A. GuYE. — Détermination du poids Bulletin bibliographique Errata 84o 8^0 842 8',3 845 848 «49 moléculaire des liquides M"' Ida Welt. — Sur l'acide amylacétique actif et quelques-uns de ses dérivés.. ... M. \. lÎEiiAL. — Sur les rampholènes et sur la constitution du camphre iM. 1'. Gaud. — Recherches sur l'oxydation des alcools par la liqueur de Feliling. . . . AI. .1. KuNCKEL d'Heroulais. — Observa- tions biologiques faites sur le Criquet pè- lei'in (Schistocerca peregrina, Olivier) pendant les invasions de 1891, 1892 et 1893 en .Algérie. — Pariade et accouple- ments i-épélés. — Pluralité des pontes... . M. J. PÉREZ. — Sur les essaims du Termite lucifuge M. Demoussy. — Sur l'assimilation des ni- trates par les végétaux M. Nanu adresse une Note relative aux mouvements de chute de certains ani- maux, quand ils sont précipités d'un lieu élevé 852 855 S58 862 863 Sti6 K68 8,, 871 872 PAKIS. — IMPKIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET KILS, Quai des Grands-Au);usi.iDS, 55. Le Gérant ; GÀOTUiEii-ViLl.Ahs. soz^ 1894 SECOIVD SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR mu, IjëS secrétaires PERPÉTUEEiS. TOME CXIX. N' '2\ (19 Novembre 18941 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1894 RÈGLEMENT RELATIF AIX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. l.es Comptes rendus Jiebdomadaii es des sceances de [Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus ;i 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l'Académie. Les Programmes des prix proposés par rAcadémie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi| blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des ]>ersonnés qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- ' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. |j Les IMembres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. J^ Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extraii autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par.un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au ! y^^^ et mis à la fin ARS LT F11.S, Quai (les Grands-Augiistins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimnnche. Us forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux ables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel \ part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi r/ii'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34- fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements,. gen. chez Messieurs : Michel et Médan. iGavault St-Lager. Jourdan. RufT. miens Courtiu-Hecquet. ( Germain etGrassin. ° f Lachèse. ayonne Jérôme. esançon Jacquard. ; Avrard. ordeaux | Duthu. ' Muller (G.). ourges Renaud. / Lefoui'iiier. \ F. Robert. j J. Robert. ( V Uzel Caroflf. ( Baër. aen ,, I Massil. hambery Perrin. 1 t i Henry. Iterboure ,, ( Mareuerie. rest. lermont-Ferr.. ijon. \ Rousseau. ( Ribou-Collay. 1 Lamarche. Ratel. ' Damidot. 1 Lauverial. \ouai ' I Crepin. '.<-»>.> ( Drevet. renoble ! I ( Gratier. la&ochetle Foucher. \e Havre j Bourdignon. ( Dombre. iUe.. Lefebvre. Quairé. Lorient. chez Messieurs : j Baumal. / M"" lexier. Berriou\ et Cumin. Georg. I.yon . . { Mégrel. Chanard. Vitte. Ruai. ) Calas. ' Coulet. On souscrit, à l'Étranger, Marseille. . Montpellier Moulitis Martial Place. I Jacques. Nancy Grosjean-Maupin: ( Sidol frères. ( Loiscau. • ; Mm. Veloppé. I Barma. / V'isconti et G'". Nîmes Tliibaud. Orléans Luzeray. \ Blancliier. ' ' ! Druinaud. Bennes Plihon t Hervé. Rochefort Girard (M""). \ Langlois. Nantes Nice. . . . Poitiers. Rouen S'-Étienne Toulon I Lestringant. Chevalier. \ Bastide. / Kuniébe. ( Gimct. ( Privât. , Boisselier. Tours Péricat. I Suppligeon. \ Giard. / Lenïaitre. Amsterdam. Berlin. Bucharest . Toulouse. Valenciennes. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen \ et Ci-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. [ Asher et C''. Dames. Friedlander el fds. ! Mayer cl Muller. gg^ng l Schmid, Francke et ) G'". Bologne Zanichelli. 1 Ramlot. Brujcelles | Mayolezel.\udiarte. ( Lebèguc cl C'". ( Hainxann. / Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence.. Lœscher el Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf, . Chcrbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ) Benda. / Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig (' Lorentz. Max RUbe. Twietmeyer. ^ Desoer. ( Gnusé. Lausanne. Liège. chez Messieurs : I Dulau. Londres Hachette el C^'. 'Nuit. Luxembourg . ... V. Biick. iLibr. Gutenberg. Capdeville. Gonzalés e hijos. F. Fé. Milan.... (Dumolard frères. ( Hœpli. Moscou Gautier. / Furchheim. Naples ' Marghieri di Gius. ( Pellerano. ; Dyrsen el Pfeiffcr. Neiv-forf: j^Stechert. ' VVeslermann. Odessa. Rousseau. Oxford Parker el C" Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. „ ( Bocca frères. Rome j ^ , ( Loescheret C". Rotterdam Kramcrs el fils. Stockholm Samson el Wallin ( Zinserling. ) WolIT. 1 Bocca frères. Brero. S' Petersbourg. . Turin . i Clausen. RosenbergclS Sellier Varsovie Gebethner et Wolft Vérone Drucker. i Frick. \ Gerold el C'V Zurich Meyer et Zeller. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1»' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4»; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Rlémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. DERBêsel A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les iméles, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ■assés, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec Sa planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedem. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences lur le concours de i853, et puis remise pour celui de i85'), savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- menlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'étatactuel du règne jrganique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bronn. ln■-!^'', avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 21. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 19 novembre 1894.) aiEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages, j Pages. iM. le PnÉsiDKXT, à l'occasion des funérailles Icrprèle des senliments de l'Académie et de l'empereur Alccandre III. se fait l'in- I lève la séance en signe de deuil .S-3 PARIS. - IMPRIMEHIE G.\UTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Aucusiins. 55. Le fjerant : Gautuieh-Villamb. o 1894 Sozj SECOND SE3IESTIVE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR .Yin. EiES SECRÉTAIKËS PERPËTUEIiS. TOME CXIX. N^ 22 (26 Novembre 4 894), PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AC.VDÉMrE DES SGIBNGBS, yuai des Grands-Augusiins, 'iS. 1894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, ADOPTE DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI iHyS. l.(?s Comptes rendus hebdomadaiies des sceances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présentés par des savants étrangers à l'Académie. Cliaque cahier on numéro des Comptes rendus a 48 pages OH 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l'Académie. Lesextraits desMénioires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés eu entier. Les extraits des Mémoires Insou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance lenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Alé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARxrcLE 2. — Impression t/rs travaux des Savants étrangers à f Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou C:orrespondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les ]Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. Ij( Membre qui lait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foff pour lesailicles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Ami CLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis î i'imprinierie le mercredi au soir, ou, au plus tard, h jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompterendt actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vaut, et mis à la fin du cahier. Article 1. — P/anches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont j>as de planches. Le tirage il part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative (ail nii Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter lenrs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. îo95 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 NOVEMBRE 18U4, PRÉSIDENCE DE M. LGEWV. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Études photographiques sur quelques portions de la surface lunaire ; ^^ay MM. Lœwy et Puiseux. « Les épreuves focales de la Lune que nous avons obtenues au grand équatorial coudé de l'Observatoire de Paris, dans les premiers mois de cette année, et dont nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie plusieurs agrandissements, ont fait depuis l'objet de quelques études intéressantes. Conformément au désir qui nous a été exprimé par le D"^ Weinek, direc- teur de l'observatoire de Prague, connu par de beaux et nombreux travaux de Sélénographie, nous lui avons adressé deux de nos clichés, datant du i3 février et du i4 mars. Le D'' Weineka exécuté d'après ces clichés plusieurs agrandissements photographiques sans aucune retouche. Je mets sons les yeux de l'Académie ces épreuves dont on peut apprécier à première vue C. K., 1894, 1' Semestre. (T, CXIX, N° 22.) I l6 ( 876) l'excellente exécution et le grand effet artistique. Elles comprennent divers objets remarquables, portant sur les cartes delal^une les noms d'Ariadœus, d'Albategnius, de Triesnecker et de Linné. » Les régions ainsi représentées, les deux dernières surtout, sont au nombre des mieux étudiées de la surface lunaire. Des dessins et des dia- grammes très nombreux s'y rapportent. L'occasion était donc favorable pour s'assurer si les procédés photographiques constituaient, dans cet ordre de recherches, un progrès sur les méthodes antérieures. Le résultat de cet exa- men, fait par le D'' Weinek, lui a montré que, d'une part, l'épreuve étudiée permettait de rectifier dans leurs traits généraux les dessins les plus récents et les plus complets, et que, de l'autre, elle fait apercevoir nombre de dé- tails et de petits cratères omis jusqu'à ce jour sur toutes les cartes. Plu- sieurs objets, dont la nature a été méconnue ou l'existence contestée à di- verses reprises, se trouvent définis avec une clarté qui ne laisse place à aucun doute. » Conformément à la proposition qui nous a été faite par le D' Weinek lui-même, nous avons cru devoir soumettre ces conclusions à une vérifi- cation attentive. Si précieuses, en effet, que soient les méthodes photo- graphiques, on ne doit pas considérer une épreuve isolée comme un docu- ment irrécusable. On pourrait s'imaginer qu'à tout détail visible sur un cliché correspond un accident de terrain ou un changement de teinte réel sur la Lune. Cette opinion, émise récemment par un observateur habile, M. Gaudibert, pourrait entraîner de sérieux mécomptes. De légers défauts dans la surface du verre, une répartition inégale de la couche sensible, l'adhérence à la gélatine de menus grains de poussière, la dessiccation irré- gulière de la plaque, la tendance au groupement des molécules d'argent réduit, sous l'influence de forces de cohésion ou d'affinité encore mal connues, sont autant de causes perturbatrices contre lesquelles il faut être en garde lorsqu'il s'agit d'apprécier, pour un cliché donné, la réalité d'objets se trouvant à l'extrême limite de la visibilité. Chacun a pu observer que sur une plaque de verre immergée dans l'eau, puis exposée à l'air, il y a toujours des portions qui retiennent l'humidité plus longtemps que les autres, et les traces en demeurent visibles après la dessiccation, si l'eau est le moins du monde chargée de matières en dissolution. Les photo- graphes savent aussi que la réduction des substances sensibles à la lumière s'effectue de proche en proche, et finit par gagner les parties qui n'ont point subi l'impression lumineuse. Cette extension, nuisible à la finesse et à la fidélité des images, ne manque jamais de se produire dès que l'on ( 877 ) exagère la durée de la pose ou celle du développement. Il serait donc inexact de regarder le noircissement de la couche comme dépendant uniquement de l'intensité de la lumière incidente. » L'étude des clichés au microscope montre encore que la divisibilité des sels d'argent à l'état d'émulsion est en pratique limitée. Les teintes en apparence unies ou fondues se résolvent sous un fort grossissement en petits grains juxtaposés, parfois difficiles à distinguer dans les parties claires ou très noires, mais bien reconnaissables dans les demi-teintes. La dimension de ces grains varie avec les méthodes de préparation, avec le véhicule employé pour les sels d'argent; mais avec les plaques très sen- sibles dont nous avons fait usage, ils deviennent quelquefois perceptibles sous un grossissement de dix fois, et semblent même nettement séparés. De là résultent deux conséquences : d'une part, il sera sans intérêt de porter l'agrandissement d'un cliché photographique au delà d'une certaine limite, que l'on peut évaluer provisoirement à vingt ou trente fois; de l'autre, il est avantageux, en dehors des raisons déjà données antérieure- ment, d'employer un instrument à long foyer. Aucun détail ne pourra être interprété avec certitude si une au moins de ses dimensions, sur l'épreuve focale, ne surpasse pas notablement celle des grains de la couche ou des intervalles qui les séparent. Ces réserves nécessaires étant faites, il de- meure certain que tout accident observé sur une photographie de la Lune pourra être considéré comme réel du moment où il apparaît sur un second cliché dans la même position et avec la même étendue. Mais on ne saurait se dispenser de ce contrôle si l'on veut faire porter l'investigation jusque sur les derniers détails visibles, car la disposition fortuite des grains de la couche sensible peut simuler des inégalités du sol de manière à tromper l'œil le plus exercé. » Cette vérification sera très facile et ordinairement superHue pour les accidents de quelque importance. Elle pourra presque toujours être faite de manière à dissiper tous les doutes si l'on dispose de plusieurs clichés pris à de courts intervalles, dans des conditions à peu près semblables. » Les recherches faites sur la surface des planètes, et en particulier de Mars, montrent que pour interpréter les traits les plus délicats sur les images formées au foyer des lunettes, une longue éducation de la vue est indispensable. La même nécessité s'impose dans l'étude minutieuse des reproductions photographiques. Aussi l'on ne saurait se contenter d'un examen hâtif pour affirmer, comme on l'a fait quelquefois, que la Photo- graphie est ^incapable de révéler des détails aussi fins que l'observation directe. Sans doute, si les clichés sont exécutés dans des conditions mé- ( 878 ) diocres, avec des images ondulantes, un mouvement d'horlogerie irrégu- lier, un instrument qui vibre sous l'action du vent, il pourra se faire que deux points rapprochés se confondent sur la plaque, alors qu'un observa- teur attentif aurait pu les distinguer. Mais ces causes de trouble peuvent être atténuées presque sans limite si l'on abrège la pose, si l'on prend les précautions nécessaires et si l'on attend au besoin des circonstances favo- rables. L'objectif photographique retrouve alors l'avantage théorique que lui donne, à ouverture égale, la moindre longueur d'onde des ravons employés pour la formation de l'image. Il se peut que les occasions de l'utiliser soient plus rares; mais aussi une seule épreuve parfaitement venue fournit des renseignements plus abondants et plus sûrs que bien des soirées d'observation. Il faut, pour en tirer tout le parti possible, posséder une certaine expérience et des moyens optiques appropriés. L'habileté reconnue acquise par le D'' Weineck dans ce genre de travail donne un grand intérêt aux constatations faites par lui sur les clichés de Paris. On nous permettra de résumer les plus importantes. )) Le nom de Linné a été appliqué par les premiers sélénographes à un cratère isolé situé au milieu de la mer de la Sérénité. Il est demeuré très distinctement visible jusqu'en 1866 d'après les témoignages et les dessins concordants de Lohrmaun, Béer, Miidler et Schmidt. A cette date, il paraît avoir changé d'aspect, au point que son existence même a été contestée. M. Weinek le retrouve sur notre cliché du i4 mars, mais avec i*"" au plus de diamètre, soit le dixième de ce que lui attribuent les anciens auteurs. Ce cratère est également perceptible, malgré ses dimen- sions très petites, sur les clichés demeurés en notre possession. M. Schia- parelli, à qui les épreuves du D' Weinek ont été soumises, y trouve également Linné bien reconnaissable et conforme à ses propres obser- vations. » Dans la plaine qui s'étend au sud d'Ariadœus, entre les cirques de Silberschlag et de Cayley, le D'' Weinek signale quatre objets qui ne figu- rent encore sur aucune carte, et qu'aucune description ne mentionne. Trois sont de petits cratères, le quatrième semble plutôt une élévation isolée. L'existence de ces objets est confirmée par nos autres clichés, ainsi que par ceux de l'Observatoire Lick, mais ces derniers en indiquent moins nettement la nature; » Le fond du cirque d'Albalegnius était représenté par les cartes comme très uni et presque dénué d'accidents. Le D' Weinek n'y relève pas moins de dix cratères nouveaux. Nous devons dire que plusieurs d'entre eux nous ont semblé très peu profonds, à peine distincts des ondulations de ( 879) terrain qui les entourent, et pour ce motif d'une identification difficile. » On remarque à l'ouest du cirque de Triesnecker, un réseau de fis- sures ou d'étroites vallées, qui constitue l'une des régions les plus cu- rieuses de la Lune. Quatre ou cinq sont assez facilement visibles sous une illumination oblique. Les autres sont d'une observation très délicate. Le dessin le plus récent et le plus complet de ce système est dû à M. Rrieger et a paru dans le journal Siriiis. Il représente une trentaine de fissures en- trecroisées entre Triesnecker et Hyginus. Dans une étendue moindre, notre cliché a permis au D'' Weinek d'en relever plus du double. Nous n'avons pas réussi à les retrouver toutes, mais nous sommes pleinement d'accord avec l'astronome de Prague pour dire que, dans ce cas particu- lier, une seule photographie permet de rectifier avec certitude toutes les représentations antérieures. L'examen d'autres clichés de notre collection, pris le i3 février et le ig septembre de cette année, confirme l'opportunité des corrections indiquées par le D'' Weinek. Il montre aussi que certaines rainures, un peu effacées par les remaniements ou les soulèvements ulté- rieurs du sol, peuvent néanmoins être suivies avec certitude sur des éten- dues considérables. Nous en avons figuré deux siu- le diagramme ci-joint avec les lettres abc, de/g. Les portions ab, ef ont déjà été signalées par le Trfesnecker Carte schématique des rainures de Tricsneclvcr, d'après un cliclié pris à l'Observi.toire de Paris le i( mars 1894. Les petits cercles représentent des dépressions cratériformcs. La ligne pointillée indique le contour approximatif de la région montagneuse. ( 88o ) Rév. Webb et par M. Weinek. Les prolongements dont nous croyons être en mesure d'affirmer l'existence établissent une liaison entre les systèmes d'Ariadœus, d'Hyginus et de Triesnecker. » Les deux premiers se recommandent, comme l'on sait, par leurs fortes dimensions et la facilité relative de leur étude. Mais les rainures de Tries- necker, si nombreuses et si étrangement enchevêtrées, sont certainement les plus instructives. Il n'est pas besoin d'examiner longtemps, soit nos clichés, soit le diagramme du D'' Weinek, pour démêler quelques lois simples au milieu de cette complication apparente. » Ainsi l'on remarquera que ces lignes ne s'arrêtent pas en général à leur confluent avec les autres, mais se prolongent des deux côtés, sans in- flexion, à l'inverse de ce qui se passerait pour de simples vallées d'érosion. » On doit encore signaler la fréquence des élargissements circulaires formés sur le trajet des rainures ou à leur point de croisement. La grande fissure d'Hyginus en fournit un exemple bien connu. Plusieurs des étroites vallées notées par le D'' Weinek dans le système de Triesnecker, d'après notre cliché du i4 mars, offrent le même caractère. Ces rainures ne con- duisent pas, comme les rivières terrestres, à de vastes bassins de réception, et ne vont pas en s'élargissant progressivement d'un bout à l'autre. En les suivant à partir de leur origine, on les voit atteindre leur maximum de largeur en un point situé vers le milieu de leur parcours, et ordinairement marqué par un entonnoir. Il y a lieu de penser que les deux portions de la fissure ont leur pente dirigée vers cet entonnoir, et que les eaux qui ont pu s'y déverser à une époque antérieure pénétraient par cette voie dans les couches profondes de l'écorce lunaire. » Bien plus que les grands cirques ou les plaines connues sous le nom de mers, les traits que nous venons de signaler trouvent leurs analogues dans les failles ou cassures de l'écorce terrestre. Sans vouloir conclure trop hâtivement de la ressemblance des effets à l'identité des causes, il nous semble intéressant d'appeler sur ce rapprochement l'attention des géologues. Dans l'ensemble, les conditions actuelles de la surface de la Lune sont si différentes de celles qui ont prévalu sur notre globe que toute tentative d'explication générale offre nécessairement un caractère hasardé. Le meilleur moyen de circonscrire la difficulté serait sans doute, de s'attacher d'abord aux points de ressemblance entre la Lune et la Terre, en laissant provisoirement de côté les formations grandioses qui ont tenu jusqu'ici la première place dans les préoccupations des séléno- graphes. » ( 88i ) ASTRONOMIE. — Note sur le calcul des orbites des planètes; par M. F. Tisserand. « La planète BE, découverte le i*'' novembre dernier par M. Max Wolf, a présenté une circonstance curieuse, un mouvement inusité en déclinai- son, voisin d'un demi-degré par jour. M. Schulhof, désireux d'avoir presque aussitôt une idée de la nature de l'orbite, a voulu déterminer une orbite circulaire à l'aide de deux observations; mais l'équation propre à déter- miner le rayon de cette orbite s'est trouvée n'avoir pas de racine réelle utilisable. J'ai cherché à voir dans quelles conditions cette impossibilité pourrait se représenter; les calculs suivants élucident la question, au moins dans un cas que je préciserai plus loin. )) Soient, pour les moments t et t' des deux observations : /, \, P' X, f' ^» L. /', V, ?'. ce'. y\ L' la longitude et la latitude géocentriques de la planète, sa distance à la Terre, ses coordonnées rectangulaires héliocentriques, et la longitude de la Terre ; l'unité de longueur est la distance de la Terre au Soleil, supposée constante. On a les formules X = cosL + pcos'Xcos/, x'=^ cosL'-i- p'cosVcos/', y = sinL -+- p cosl sin/, y' = sinL'+ p'cosV sin/', z = p sin)., z' = p' sinV. » Soient encore u le rayon de l'orbite circulaire, ç l'angle des deux rayons héliocentriques de la planète; on aura les équations x" -t- y- -h s- = x'^ +y- + z'- = u-, xx'-^ yy' -h zz'= u- cos'f. » On trouve aisément la relation (i) u- coscp = COS90+ A.p + A'p'+ Bpp', ( 882) où l'on a posé ?o = L'-L, A = cos>.cos(L' — /), A.' = cosVcos(L — / ), (2) j p = v'"*— sin-»]; - cos<]/, p' = v'm' — sin-«]/' - cos^l; , cosA = cosX cos(L — /), cos|'==cosVcos(L'- /')' B = cos'Xcos>.'cos(/'— /)-H sinXsinTv'. « On doit avoir d'ailleurs, par la troisième loi de Kepler, d'où ?o ?= — p- ;< y ii >i En reportant cette valeur de 7 dans l'équation (1), elle devient /(M) = ircos^ - cosço- Ap- A'p'- Bpp'=o, ou bien if(u) — «^COS-^ — COSÇo u\Ju ^ - , - k^slii' - sin^'l - cos<{/) - A'(v'm'- sin^>]/' - cos^') — B(v/«' — sin^'J/ — cosi]/)(v/a- — sin-f — cos<]/') = «• )) Cette équation admet la racine m = i , qui correspond à la Terre. » Nous discuterons l'équation (3) dans les cas analogues à celui de la planète BE, où les angles ^J/ et ^' sont assez petits; il en sera de même alors de sin^, sin-V, sin=(L - /) et sin-(L' - /'). Nous développerons ^u- — sin-ij/ et \w- — sin-tj^' suivant les puissances de sin-i]/et sin-t|/', en né- gligeant sin^ij^ et sin^ij^', ce qui nous donnera y/jr — sin^iJ/ = a — — sin^ij/, cosA = i — ^sm-i|/, cos-^=i-^,- » L'équation (3) deviendra " ■ -'-■ .A(«-.)(i + ^^)-A'(«-.)(i + ^» 2w "^" -y \ - ■ 2« y " "■ -'V 2« _B(«-,)- 1 + — 4l^ =0, ( 883 ) d'où, en supprimant le facteur u — i, (4) 0-B)u+^^=q; r nous avons fait pour abréger (;, = ç;;+(B- A)sin^^ + (B - A')sin='^', ^^ I y =A + A'- B -I+■^(sm=4- + sin-f)• 0r, l'équation (4) est rlu second degré en u; elle aura ses racines imagi- naires si la condition (6) q^-- 2p(i-B) I — B = (8) I d'où m- -h n- — 2 tpo "î ' 2 C. R., i8g4, 2- Semestre. (T. CXIX, N° 22.) 1 I' ( 884) » En ayant égard aux expressions (7) et (8), l'inégalité (6) devient (7n- -h n- — amcpo)- — ^(m" -+- «^)'^'^< o, ou bien (9) (..= +p^ + 2a)^-4(a^+[i'),- -X' L' -L — a et — p sont, comme on voit, les rapports des mouvements diurnes de la planète, en longitude et latitude géocentriques, au mouvement corres- pondant de la Terre en longitude. » La condition (9) donne (11) P^<2 — a,-— 2a -H 2 \/i — 2a, (12) p^^ 2 — a- — 2a — 2 y/i — 2a; a est compris généralement entre 0,1 5 et o,35 (mouvements diurnes 9' et 21'); dans ces conditions, l'inégalité (11) est toujours satisfaite; il reste seulement à tenir compte de l'inégalité (12); on en conclut Pour a:=o,i5, p>o,o6, X — X'> 4') B a^o,20, p>o,io, X — X'> 6', » a=:0,25, p>o,f5, X — X'> 9', » a=ro,3o, p>o,2i, X — X'>l3', » az=:o,35, p>o,29, X — X'>i7'; Ainsi, pour des mouvements en latitude assez forts, il n'y a pas d'orbite circulaire. Dans le cas de la planète BE, a = o,3o, X — 7^' = 24'; l'inéga- lité (9) est largement satisfaite. Si p est inférieur à la limite qui vient d'être calculée, il y aura deux solutions réelles et supérieures à i. M II est probable que, dans d'autres conditions que celles considérées ci- dessus, les orbites circulaires peuvent cesser d'exister. Pour le voir, il faudrait discuter l'équation générale (3), ce qui ne paraît pas très facile. » ( 885 ) ASTRONOMIE. — OhscTvaùon de la planète Wolf (1894, BE)/aùe au grand équalonal de V observatoire de Bordeaux par M. G. Rayet. Note de M. G. Rayet. Planète Wolf (1894, BE). Temps sidéral Date (le 1894. Étoile. Bordeaux. Aaplaaète. Ai]? planète. Observ. Novembre 17 1 i'>59'"5o%83 +2'"26%55 —1'[^o",■2.^ G. Rayet Position moyenne de l'étoile de comparaison pour 1894,0. Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au Étoile. Catalogue et autorité. moyenne. jour. moyenne. jour. I... Weisse,, H. II, n°42i 2>'27-"i8%6i +3', 90 SSoSg'Sg'SS -24",o Position apparente de la planète Wolf (1894, BE). Temps moyen Ascension Distance Date de droite Log. fact. polaire Log. facl. 1894. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Novembre 17 io''ii'°i2%6 2''29"49%o6 —2,741 88°56'35",6 —0,787 » La planète est de 11" grandeur et légèrement jaunâtre. » MÉCANIQUE. — Sur les lois de la résistance de l'air. Note de M. E. Vallieu. « On admet généralement que la résistance opposée par un gaz au mouvement d'un élément plan est proportionnelle à la surface de cet élément, à la densité du gaz, à sa pression et à une certaine fonction de la vitesse du mobile, que l'on écrira -/(('). » On adoptait au début, d'après Newton, une fonction proportionnelle au carré de la vitesse; puis, l'expérience ayant démontré l'inexactitude de cette loi, on essaya diverses expressions monômes ou binômes, telles que les formes et»', dv\ bv- -}- dv'' . » En tout cas, on pensait, jusque dans ces derniers temps, que la loi du carré de la vitesse était exacte dès que cette vitesse dépassait 400™. D'autre ( 8S6 ) part, l'usage s'élait introduit, juslifié du reste par des considérations de calcul, de mettre la fonction f(^v) sous la forme v'^¥^(^v). » Si, pour un moment, on adopte ce mode de représentation, on trouve que le terme K((') présente une allure fort complexe. » Sensiblement constant pour de très faibles vitesses, il ne tarde pas à croître rapidement à partir àe v ^= i4o™. Cette croissance se manifeste sur- tout aux environs de la vitesse du son, vers 340™; puis, au lieu de rester constant à partir de 4oo™, le terme K(t^) continue à croître, passe par ini maximum entre 44o™ et 5oo™, pour décroître ensuite jusqu'aux plus fortes vitesses expérimentées jusqu'à ce jour (1200°"). » Il a été proposé diverses explications au sujet de ces variations; mais, outre qu'aucune d'entre elles ne peut être considérée comme définitivement établie, il convient de remarquer qu'à des singularités de la nature de celles notées pour la fonction artificielle K(c) ne correspondent pas des parti- cularités du même genre, telles que points d'inflexion ou maxima, dans la fonction réelle /(ç'). Il ne faut donc pas attacher trop d'importance à ces particularités. » Lorsque l'on construit des courbes figuratives de /((^) en prenant la vitesse pour abscisse, et pour ordonnée la résistance par unité de section opposée aux projectdes oblongs qui ont été expérimentés soit dans les usines Krupp (dont les Tables, publiées en 1890, s'étendent jusqu'à 1000°), soit à Gâvre en utilisant les relevés effectués par M. Gibert, on constate que ces courbes diffèrent entre elles selon la forme de l'ogive qui constitue la partie antérieure du projectile. On peut se les représenter comme des hyperboles tangentes à l'origine à l'axe des vitesses et ayant une asymptote inclinée sur cet axe. Mais cette figuration, bien que donnant une idée suf- fisamment approchée de l'allure générale, ne serait pas assez précise pour les applications et, du reste, l'équation d'une telle courbe ne se prêterait pas au calcul. » On est donc forcé de renoncer à une formule unique pour l'expression de la loi. La solution la plus convenable, et d'après laquelle j'ai établi les tables numériques nécessaires à la pratique, est actuellement la sui- vante : » Pour toutes les vitesses supérieures à SSo", adopter une droite incli- née sur l'axe des vitesses (et qui se trouve presque parallèle à l'asymptote de l'hyperbole figurative). Au-dessous de la vitesse de 33o™ et jusque vers 100", adopter une parabole de degré \. Au-dessous de 100'", adopter une parabole du deuxième degré. ( 887 ) » On a ainsi trois expressions pour la résistance spécifique p, savoir p = iH(('-a) = -HV^ H'V= pour <^> 33o, pour 33o > (']> loo, pour ('< lOO. » Toutefois, dans le cas où la vitesse à l'origine du mouvement ne dé- passe pas 240", on peut accepter la forme unique du deuxième degré dans toute l'étendue du déplacement, et utiliser les formules et tables qui s'y rattachent. » Si les facteurs H sont indépendants de la vitesse, ils n'en sont pas moins variables avec la densité de l'atmosphère au moment de l'expérience, densité qui varie elle-même à mesure que le mobile s'élève au-dessus du sol. Dans les applications, il n'est pas nécessaire de calculer cette densité avec toute l'approximation que peut donner la Physique ; on opérera dans de bonnes conditions en prenant logA_^= logA^ — ^^^,7 étant l'altitude. Il suffit même, lorsque cette altitude ne dépasse pas 4'"°, de prendre la relation de Saint-Robert A,= A„(i-o,o^8j) où Ao désigne la densité au ras du -sol. )) Valeurs des conslantes des formules précédentes. — Les constantes H et a varient avec la forme de la partie antérieure du mobile. Ce dernier est, dans les questions pratiques, un cylindre de révolution terminé par une ogive d'angle y. » Pour le projectile d'angle y = 4i°5i on aura H = 0,123, a = 263, l'unité de superficie étant le centimètre carré. » Les paramètres H' et H" se déduisent respectivement des précédents par les relations 33o H'=H(33o-a), -2 [ooH"=iooH' ou H"=:ioH'. » Si l'on veut passer d'un projectile d'angle ogival l^I",5 à un projec- tile d'angle y°, tout en utilisant les Tables établies pour cet angle lii°,S, il ( 888 ) convient de multiplier les constantes H par un facteur caractéristique iÇv) dont l'expression^est '(" (• — 180" — 2Y° i(.) i",5 i' — 263 lorsque v est supérieur à 33o'°. Pour des valeurs de i> inférieures, j(t') est relié à y par le Tableau suivant : Y= Si" 33°,6 36°,9 4i°,5 48°, 3 i{i')^o,6'] 0,72 0,78 1,00 1,10 » Tels sont les chiffres à adopter actuellement pour les calculs relatifs à la résistance opposée par l'air aux projectiles oblongs, animés d'un mou- vement de rotation autour de leur axe de figure, ce dernier étant dirigé suivant la tangente à la trajectoire. Ils représentent la résultante des actions atmosphériques, c'est-à-dire la différence entre la pression anté- rieure et la contre-pression provenant des tourbillons qui se produisent à l'arrière, comme le montre une photographie ci-jointe. Je reviendrai, du reste, dans ma prochaine Communication, sur l'existence et l'évaluation de cette contre-pression. » BOTANIQUE FOSSILE. — Nouveaux détails concernant les Nymphe inées ; Nymphéinées tertiaires; par M. G. de Saporta. « A la hauteur de l'Aquitanien de Manosque, dans un lit précédemment signalé ('), on rencontre tout un ensemble de Nymphéinées, provenant d'une seule et même localité tertiaire, dont la richesse n'avait rien à envier à celles des régions du monde actuel les plus favorisées en fait de plantes de cette catégorie. Les échantillons caractéristiques que j'ai réunis et que j'achève de dessiner s'élèvent à plus de soixante et comprennent soit des feuilles, les unes à peu près entières, d'autres plus ou moins mutilées, mais faciles à reconstituer, soit des appareils reproducteurs, soit enfin des frag- ments de rhizomes. Ces vestiges se partagent très naturellement en deux groupes, l'un se rapportant aux Nelumbium, l'autre à des Nymphéacées (') Sur une couche à Nymphéinées récemment explorée et comprise dans l'Aqui- tanien de Manosque ( Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, t. CXVII, séance du 6 nov. 1893). ( 889 ) dont le type générique reste à définir. Je passerai en revue ces deux groupes. » L'espèce principale, Nelumhium protospeciosum Sap., .s'écarte à peine du A'^. speciosum Wild. actuel. Tout au plus remarque-t-on le nombre un peu moins élevé (21-22 au lieu de 23-24) des nervures rayonnantes des feuilles tertiaires, qui^mesuraient jusqu'à 45'''° d'étendue en diamètre. Mais à côté de ce Nelumhium se montre une seconde espèce plus rare et plus petite, puisque le diamètre de ses feuilles n'excède pas 20''"' environ, le nombre des nervures rayonnantes n'étant que de dix-huit. Cette seconde espèce, visiblement assimilable axi Nelumbiwn luteum'SV\\à. d'Amérique, prendra le nom de N. luteiforme. Ce sont là les ancêtres plus ou moins directs des deux seules espèces que renferme le geare dans la nature ac- tuelle. Disjointes maintenant, elles auraient été originairement associées au sein des eaux tertiaires, dans le midi de l'Europe. « En publiant les Nympliéinées du gisement de Manosque ('), j'en ai signalé six espèces, qui sont : Nymphœa calophylla Sap., A^. Nalini Sap., A^. Ameliana Sap., A'', cordala Sap., A'', minuta Sap. et Anœctomeria média Sap. Il n'existe qu'une feuille du A^, minuta Sap.; mais elle est entière et se rattache sans effort au N. pygmœa Ait. de la Mantchourie. De son côté, le A', cordata Sap. rappelle les Nymphœa minorD. C. et biradiata Somm., qui ne sont eux-mêmes que des formes ou sous-espèces du type représenté en Europe par le A^. alba L. » Le Nymphœa Ameliana Sap. est maintenant connu par plusieurs feuilles de dimension moyenne et suborbiculaires, qui rappellent, par le contour et les auricules, le A'^. Manda Mey., du Brésil. » Le Nymphœa Nalini Sap. se distingue par la terminaison en arc sur- baissé de ses feuilles, dont les nervures rayonnantes, élancées et multiples, se subdivisent, bien avant le bord, à l'aide d'une triple dichotomie. On ne saurait marquer aucun rapprochement direct reliant cette forme à l'une de celles de l'ordre actuel. A côté d'elle, cependant, vient se placer une forme affine, mais qui semble devoir en être distinguée; celle-ci ne serait pas sans rapport avec le Nymphœa alba L. var. Sphœrocarpa Casp., de la pénin- sule Hellénique; ce serait alors le Nymphœa latior Sap. » Associé aux précédents, le Nymphœa calophylla Sap. est reconnaissable à l'ampleur de ses feuilles, qui mesuraient jusqu'à 30*=" en diamètre, à (') Mémoires de la Société géologique de France, Paléontologie ; Mémoire n° 9, Recherches sur la vég. du niçeau aquit. de Manosque, I, Nymphéinées, par M. de Saporla; Paris, 1891. ( 890 ) leurs nervures rayonnantes élancées, subdivisées-dichotomes bien avant le bord, toujours entier; les auricules de la base s'étalent intérieurement, séparées l'une de l'autre par un étroit sinus. C'est sur quelques-unes de ces feuilles que j'ai observé des traces de parasites, sous l'apparence de ma- cules distribuées sans ordre à la surface du limbe ; des macules à peu prés semblables se retrouvent sur les feuilles du Nymphœaalba et se rapportent, selon M. Patouillard, qui a bien voulu les examiner, à une Tuberculariée du genre Hymenula. C'est au A', calophylla que se rattache sans doute l'em- preinte d'un rhizome intégralement conservé, réduit par la compression à l'état de mince pellicule. L'organe mesurait une épaisseur de 12'''° et sa surface se trouve occupée par les coussinets foliaires, dont il est facile de suivre l'ordonnance et de distinguer les contours. Un lambeau de feuille, couché en travers du rhizome et ayant appartenu au A'^. calophylla, vient à l'appui de l'attribution. )) La présence de V Anœctomeria média Sap. est basée sur la présence des coussinets pétiolaires et de débris de fruits, offrant les caractères de ce genre. Les feuilles considérées comme lui ayant appartenu ne sont pas rares. Elles sont reconnaissables à leurs auricules plus ou moins diver- gentes, à la finesse relative et aux ramifications élancées et plusieurs fois répétées de leurs nervures rayonnantes, le long de la marge toujours entière. L'existence, auprès de l'une de ces feuilles, d'un coussinet très nettement caractérisé confirme la vraisemblance de l'attribution. » On aurait pu croire à la localisation relative des types de Nymphéacées du gisement de Manosque ; mais les recherches persévérantes de M. Rousset, d'Uzès, dans l'oligocène des environs d'Alais (Gard) ont révélé sur ce point un état de choses sensiblement pareil. Seulement, près d'Alais, au lieu de se montrer sous forme d'empreintes, les feuilles et les rhizomes de Nymphœa se sont fossilisés en relief plein, en ce qui touche les rhizomes; en demi- relief, en ce qui concerne les feuilles, c'est-à-dire avec l'aspect et la saillie naturelle des nervures. Les premières de ces feuilles furent décrites par moi, sous le nom de iV. Dumasii, dans mon mémoire Sur les Organismes problématiques ; mais leur dimension médiocre ne me parut pas s'accorder avec la grosseur inusitée des rhizomes. Depuis, M. Rousset, poursuivant ses recherches, a recueilli de nouvelles feuilles dont l'une est remarquable par son ampleur, l'autre plus petite, mais offrant les mômes caractères de contour et de nervation. Il a également rencontré d'autres rhizomes, plus minces que les premiers et autrement conformés, qui pourraient bien être ceux dont le A^. Dumasii représente les feuilles. » Ainsi constituée, avec de larges feuilles entières sur les bords, pourvues ( Sgi ) de nervures rayonnantes, subdivisées-dichotomes vers le milieu de leur parcours, et d'auricules faiblement développées et très obtuses, la nouvelle espèce prendra le nom de iV. Rousseti. Elle n'est pas sans analogie avec le N. calophylla Sap., de Manosque, sans que l'on soit tenté de l'identifier avec celui-ci. » £n réalité, il faut une attention soutenue pour distinguer les unes des autres toutes ces feuilles, différentes, il est vrai, de forme et de dimen- sion, mais reproduisant uniformément le même type, caractérisé par le bord entier, les auricules séparées jusqu'au centre, les nervures rayon- nantes subdivisées par dichotomie. « On n'observe ici ni les dentelures si accusées des Nymphœa puhes- censW\\à., thermalisD. C, Lotus L. ou Stellata Y^ e\\\ . ; ni les sinuosités marginales des Nymphœa gracilis Zucc, Amazonum Mart. et Zucc. et capensis Thb. ; encore moins le réseau veineux qui se combine avec la pré- sence des dentelures chez le A^. ampla D. C. (Mexique) ou avec les bords entiers chez les Nymphœa versicolor Roxb., cyanea Roxb., odorata Ait., Cachemyriana Cambess ( ' ). » Les termes de comparaison et les éléments d'assimilation se trouvent ainsi tellement atténués et si peu concluants que l'on est amené à croire, en dehors de l'affinité signalée plus haut entre les Nymphœa minuta Sap. et pygmœa Ait., les Nymphœa cordata Sap. et minor D. C, que les autres espèces ont dû, à l'exemple de VAjiœctomeria, se rapporter à des types n'ayant plus de descendants directs, ni même de représentants dans l'ordre actuel. Ce qui engagerait à adopter cette manière de voir, c'est la découverte récente d'un fruit ayant certainement appartenu à une Nym- phéacée et cependant d'une interprétation difficile, puisqu'il s'écarte de ceux des Nymphœa, sans concorder avec celui des Nuphar. Les parois lisses de ce fruit dénotent effectivement un ovaire n'ayant rien de semi- infère, comme chez les Nymphœa; mais, au lieu de s'atténuer en un col s'évasant dans le haut pour donner naissance au disque terminal qui porte les stigmates, on voit ici l'ovaire directement surmonté d'un disque à moitié détaché et couronné par les stigmates; ces stigmates paraissent libres de toute adhérence, s'élevant au-dessus du disque et terminés en massue. (') Je remercie M. le professeur Bureau, du Muséum, qui a bien voulu mettre à ma disposition de précieux éléments de comparaison, choisis parmi les formes vivantes du groujie des Nymphéacées. C. R., i8cj4, 2' Semestre. (T. CXIX, N" 22.) I l8 ( «92 ) » Ainsi, à côté des Nelumbium qai depuis le milieu des temps tertiaires n'auront plus guère varié, en Europe, lors de l'aquitanien, les Nymphéacées auraient compris des types différents de ceux que nous connaissons et des formes sans rapport direct avec celles des pays chauds actuels. » M. Arm. Gautier, en présentant à l'Académie le i"' Volume de la 2* Édition de son Cours de Chimie minérale, organique et biologique, ajoute : « J'ai essayé d'exposer dans ce livre d'une façon claire et concise les derniers progrès accomplis en Chimie minérale dans les théories générales et dans les faits. « MEMOIRES PRESENTES. M. A. Delprat soumet au jugement de l'Académie un travail intitulé : « Navigation mécanique aérienne, à ailes battantes ». (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE . M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts invite l'Académie à lui désigner deux candidats pour la chaire de Médecine actuellement vacante au Collège de France, par suite du décès de M. Brown- Séquard. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) M. S. Jourdain prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parni les candidats à la place de Correspondant, laissée vacante par le décès de M. Cotteau. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un volume intitulé : « La circulation de la malière et de l'énergie dans l'univers; nouvel essai de Philosophie naturelle, par M. Manuel Crespo, traduit de l'édition espagnole de 1890 par M. Maximin Deloche. » ( 893 ) ASTRONOMIE. ^ Éléments de la planète BE. Note de M. L. Schulhof, présentée par M. Tisserand. (( La planète BE, découverte le i'^"' novembre par M. Max Wolf, avaif, dans les premiers jours, un mouvement exceptionnellement rapide en déclinaison, qui semblait dénoter une très grande inclinaison de son orbite. » Une tentative faite pour déterminer une orbite circulaire approchée à l'aide de deux observations de M. Bigourdan, des 4 ^t 8 novembre, a échoué, le problème n'admettant pas, dans le cas actuel, une solution réelle. Il aurait fallu, en effet, adopter une valeur du demi-axe de l'orbite, inférieure au rayon vecteur de la Terre, pour amener l'accord entre le mou- vement diurne, fourni par la troisième loi de Kepler, et le mouvement hé- liocentrique de la planète. Or, la planète étant en opposition avec le Soleil, une telle valeur est impossible. Il m'a fallu recourir au calcul d'une orbite parabolique, qui représente parfaitement les trois observa- tions mises obligeamment à ma disposition par M. Bigourdan. C'est à leur aide seulement que j'ai pu calculer une première orbite elliptique, en supposant arbitrairement que, ni l'excentricité, ni l'inclinaison ne seront pas par trop considérables. M. Bigourdan m'avant communiqué une nou- velle observation du i6 novembre, je puis maintenant donner des élé- ments plus exacts, et cependant toujours incertains. Époque, 1894, nov. 4>5 temps mojen de Paris. M := 20.38.22,2 Tt— 9.59.27,5 \ Q 1= 21 1 . 29.28,0 \ Équin. et écl. moy. 1894,0. irrr |8. 5.20,0 ) (f = 12. 3.46,0 fi— i3o2",976 loga = o, 290047 )) L'inclinaison et l'excentricité ne présentent, comme on voit, rien d'exceptionnel, mais le mouvement diurne dépasse d'environ 180" les plus grandes valeurs connues de cet élément. Même si les calculs ulté- rieurs diminuaient sensiblement cette quantité, la planète BE serait, parmi toutes les petites planètes, la plus propre à la détermination de la parai- ( «94 ) laxe solaire; sa plus courte distance à l'orbite terrestre semble, en effet, ne pas dépasser 0,6 de la distance de la Terre au Soleil. » ASTRONOMIE. — Obserx'alioris de la nouvelle comète E. Swift (1894 novem- bre 20), faites à l'Observatoire de Paris {équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bigocrdan. Communiquées par M. Tisserand. Étoile Comète — Étoile. Nombre Date de 1894. comparaison. Nov. 25 a 5876 BD — 11° 25 a Id. 25 a Id. Positions des étoiles de comparaison. de Aia. A Décl. compar. m 5 4-0. 8,39 —0.29,7 4:4 +0. 9,2a —0.20,2 4:4 4-0. 12,21 —0. 0,9 4:4 Ascens. droite Déclinaison Date moyenne Réduction moyenne Réduction 1894. Étoiles. 1894,0. au jour. 1894,0. au jour. Autorités. fov. 25.. Il m s s a 22. 3i. II, 58 4-3,00 I I .35.54; ^9 +'2^9 Rapportée à b 25.. b 22. 25. 34, Si b — 11.39.38, ,4 Munich, (3iio5) Positions apparentes de la comète. / Ascension Date Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1894. de Paris. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. hmshms ... Nov. 25 6. 6.5i 22. 3i. 22, 97 2 ,009,, — 1 1 .36. 1 1 ,7 o,885 25 6.16.22 22. 3i. 23, 83 3,795 — 11.36. 2,2 o,885 25 6.40. 2 22.31.26,79 2,674 —11.35.42,9 0,884 » Remarques. — La comète est très faible (grandeur i3,4). Elle est formée par un petit noyau d'aspect bien stellaire, autour duquel on soupçonne un peu de nébu- losité dans laquelle on ne parvient à saisir aucun détail. «Dans la dernière des trois comparaisons ci-dessus, la comète était en outre très voisine de l'étoile 5878 BD — 11°, ce qui gênait considérablement les mesures. » L'étoile de comparaison a a été rapportée avec l'équatorial à l'étoile 6 = 5854BD-ii'' et par 3.2 comparaisons on a obtenu *rt— >*-è: A^=:4-5'"37%27; AtO =r-+- 3'43",5 ». w 20 ( 895 ) ASTRONOMIE. — Sur la distribution des planètes entre Mars et Jupiter. Note de M. E. Roger, présentée par M. Jordan. « On ne connaît pas encore toutes les planètes de ce groupe; il n'est cependant pas impossible de déterminer dès à présent les principaux ca- ractères de leur distribution. » Pour mettre tout d'abord en évidence certaines relations de symétrie, il suffit de construire un diagramme avec les logarithmes hyperboliques des distances au Soleil pour abscisses, les ordonnées étant proportionnelles au nombre des planètes pour lesquelles x est compris entre deux limites très rapprochées a; zp — • En prenant pour unité de longueur la distance de la Terre au Soleil multipliée parc''"' ou 2,75, et en donnant à a; et à Sa; les valeurs a; = o. o.r 2 Sa; = — î on obtient le diagramme ci-après : 0 D D D D D c c c c c c A A A\ J\ I A /--\. ^-. Lm.\Ch,../J\^^ ^v , -Jt^w/ ^\^ ' U \7^>^-^ ^Vi--^->^- 30 20 25 a* 23 22 21 20 la 18 17 16 15 lit 13 12 11 10 8 8 7 6 S ■» 3 2 1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Iif 15 16 17 18 19 20 21 22 23 21* 25 » On peut ensuite vérifier que ce diagramme reproduit assez fidèlement les principales inflexions de la courbe qui a pour équation y ^NSa^^C,- ±: fl; cos i: o,i3 (i — ii)t:x 2' — I 2 COS ^ (l ■ o,i3 «i -I- a,- ] = (i = -I, 1,2,3), le signe 4- s'appliquant aux indices extrêmes, le signe — aux deux autres. » Dans cette équation, u désigne une inégalité dont la valeur numérique est toujours comprise entre ± — > N le nombre des petites planètes actuel- ( 896 ) lement connues (environ 4oo)j <^i 6t C, des constantes qui se déduisent des équations suivantes I- T ( I «,= ( -\, C,= -^^ "-^^^^ La constante C , doit être prise tantôt avec le signe +. tantôt avec le signe —, de telle sorte que l'ordonnée partielle j)'., soit toujours positive. 3l » La constante «, se confond presque avec c '", exponentielle qui re- présente, à une inégalité périodique près, les distances des planètes au Soleil (^Comptes rendus, t. CXIV). » Aux quatre ordonnées partielles dont la superposition forme l'or- donnée intégrale j, correspondent (en négligeant m) : A. Un maximum principal, c'est l'origine des coordonnées; B. Deux maxima du second ordre, dont les abscisses sont dz o,i3; C. Six maxima du troisième ordre, ayant pour abscisses ±~fj (7 = 1,3.5); D. Treize maxima du quatrième ordre, aux abscisses _,o,i3x2 , . ■> ± y (y = o,i,2, ...,b). » On peut disposer de l'inégalité u de manière à rendre presque nul, dans la plus grande étendue du diagramme, l'écart s existant entre l'or- donnée y et l'ordonnée du diagramme; mais, pour quelques régions très limitées, le rapport — est une fraction notable de l'unité : anomalie que j'essayerai d'expliquer tout à l'heure. » L'ordonnée du diagramme présente une surélévation remarquable dans les régions voisines des points où deux maxima coïncident. Ces points, qui ont pour abscisses : o, ±o,o4, ±o,i3, ±0,22, sont comme les centres de figure de sept anneaux distincts, séparés par des intervalles où les planètes sont beaucoup plus rares, disposition analogue à celle des anneaux de Saturne. Les abscisses ± o, i3 X 3 marquent la place de deux autres anneaux dont les distances au Soleil seraient 1,86 et 4.06. Dans ces régions, dont l'une est très rapprochée de Mars, l'autre, de Jupiter, (897) l'observation n'a signalé jusqu'ici que trois planètes, appartenant toutes à l'anneau le plus éloigné (D := 3,94 ; 3,95; 4.26). )) La formule précédente se fonde sur les hypothèses cosmogoniques que j'ai exposées dans une Communication antérieure {Comptes rendus, t. CXVI), et les confirme dans la mesure où elle s'accorde avec les obser- vations. » J'admets que le Soleil (S„ ou S) gravite, avec d'autres soleils du même ordre ( . . . S_, , S, , Sn, . . . ) autour d'un astre central C, et que toutes les trajectoires, elliptiques et homofocales, appartiennent à un même plan. » J'établis entre les moyens mouvements «_,, «0, n^, 11.^, «, la relation ') Le rapport -^^ diffère très peu de ^; j'étends, par extrapolation, cette loi approchée aux valeurs entières de i comprises en dehors des limites (-1,3). ^ » De même que les grandes marées terrestres correspondent aux con- jonctions des trois astres intéressés, les époques les plus favorables à l'exagération des protubérances solaires, et, par suite, à la formation des planètes, doivent être celles où le Soleil se trouve, par rapport à l'astre central, en conjonction avec l'un des soleils S,. » MÉCANIQUE. — Sur le mouvement d'un corps solide ('). Note de M. G. Kœsigs, présentée par M. Appell. « i. Une courbe quelconque liée à un corps solide en mouvement n'a généralement pas d'enveloppe. Toute courbe qui possède cette propriété peut être regardée comme la trajectoire relative d'un point dont la vitesse relative est portée par la même droite que la vitesse d'entraînement. Cela s'exprime par les équations (0 ^=\(E + yG — /y), ^=X(r,+/-.i,- -/>=), -£='k{^+py — q'X). Dans ces formules, x, y, z sont les coordonnées relatives du point mobile considéré, p, y, /• les composantes de la rotation, et ï,, t), X, les composantes (*) J'ai donné les deux propositions qui vont suivre dans mes Leçons de Cinéma- tique. ( 898 ) de la vitesse de l'origine du trièdre mobile. Enfin 1 est une fonction quelconque. » Pour ■k = — i,\es équations (i) définissent les courbes du corps qui glissent sur des points fixes. Ces équations sont alors celles qu'il faut intégrer pour passer des quantités p, q, r, l, y„ "( au mouvement fini et continu lui-même. M. Darboux a, comme on sait, ramené ce problème à l'intégration d'une équation de Riccati, suivie de quadratures (Leçons sur la Géométrie, t. I, p. 22). » Les raisonnements de M. Darboux s'appliquent aux équations (i), et l'équation de Riccati correspondante s'écrit (2) ___),___c +i\rc \ ^ » Seulement, comme 1 est une fonction quelconque du temps, on pourra disposer de 1 de façon à connaître à priori une solution de l'équation (2). Alors, on achèvera l'intégration de (2) et, par suite, tout le problème par des quadratures. » Ainsi, bien que le mouvement fini exige la solution d'une équation de Riccati irréductible, correspondant à >. = — i, cependant, il suffira de quadratures pour déterminer les courbes du corps qui ont une enveloppe. n 2. Considérons actuellement la surface réglée mobile R,„ qui, dans le mouvement, se raccorde constamment avec une surface réglée fixe R/, tout en glissant le long de la génératrice de contact; roulement que Reuleaux, dans sa Cinématique, appelle viration. Supposons que l'on substitue à la surface fixe R/ une autre surface R), sur laquelle Ao\i virerXa. surface R,„ de telle façon toutefois que le pas h du mouvement hélicoïdal instantané demeure à chaque instant la même fonction du temps. Dans ces conditions, les courbes liées à R,„ qui ont une enveloppe demeurent les mêmes, quelle que soit la surface réglée R^. » Par exemple, si A = o, la surface R,„ roule sans glisser sur R/, auquel cas Rm et Ry sont applicables, comme on sait. Si l'on substitue à Ry- une autre surface R'^ également applicable sur R„,, les courbes liées à R^^, qui ont une enveloppe sont les mêmes dans les deux cas. Un cas simple est aisé à vérifier directement, c'est celui des surfaces développables. Si l'on fait rouler une développable sur un plan, les courbes qui, dans ce mouve- ment, ont une enveloppe sont aussi celles qui ont une enveloppe quand on fait rouler sans glissement la surface considérée sur une autre dévelop- pable. ( 899) » Revenons au cas général ; si l'on a construit un équipage formé ou en- gendré par ces courbes à enveloppes, et lié à la surface R;„ qui jouera le rôle de surface primitive, cet équipage pourra servir indifféremment pour guider soit le roulement de R„ sur Ry^, soit celui de R,„ sur R'^. Ce théo- rème pourrait donc avoir une application pratique. » 3. Je profite de cette occasion pour rectifier la fin d'une Note publiée au tome CXIV des Comptes rendus, page 729. Une inadvertance m'a fait écrire transformation de Laplace au lieu de transformation de M. Moutard; la formule qui suit doit être modifiée en conséquence. » MÉCANIQUE. — Sur une application du principe des aires. Note de M. L. Lecornu, présentée par M. Appell. « L'Académie me permettra peut-être de revenir un instant sur la ques- tion, récemment débattue devant elle, des mouvements par lesquels un animal, abandonné dans l'espace sans impulsion initiale, parvient à se retourner complètement. Je désire faire voir que ce résultat peut être ob- tenu sans modifier, à aucun instant, la forme extérieure non plus que les moments d'inertie, et que, par exemple, unophidien dont l'axe serait assu- jetti à conserver une figure invariable n'aurait théoriquement aucune diffi- culté à effectuer une inversion analogue à celle du chat, La démonstration s'appuiera sur le lemme suivant, facile à vérifier : » Si une aire plane S, ayant par rapport à son centre de gravité C un rayon de gyration K, tourne autour de C avec une vitesse w, et si, en même temps, la ligne OC, de longueur constante a, issue d' un point fixe O , du plan, tourne en sens contraire autour de O avec une vitesse ç, on peut faire en sorte que la somme des aires décrites par les rayons vecteurs joignant le point O aux divers éléments de S soit nulle à chaque instant : il sufiït pour cela de poser la relation - =z i -\- Y^- La rotation de S s' effectue alors avec la vitesse angulaire absolue O) — (p, c est-à-dire t^ cp : c'est ce que l'on peut appeler la vitesse de retour- nement. » Cela posé, considérons un cercle de rayon invariable dont le plan reste perpendiculaire à une droite fixe D et dont le centre décrit un arc de courbe AB tracé sur un cylindre de rayon a ayant pour axeD. Si l'arc AB admet comme plan de symétrie une section droite du cylindre, le centre de gravité G du volume homogène V, engendré par le cercle, est situé c. R., i8t)4, 2« Semestre. (T. CXIX, N° 22.) I If) ( 9o^ ) dans ce plan. On peut, en outre, d'une infinité de manières, s'arranger pour qu'il se trouve sur l'axe du cylindre : cela aura lieu, par exemple, si chacune des moitiés de l'arc AB, parcourue en s'éloignant du point milieu, fait exactement une fois le tour du cylindre et rencontre une génératrice quelconque sous le même angle que la génératrice diamétralement opposée. Imaginons maintenant que le volume V tourne autour de l'axe D avec une vitesse angulaire cp et que, en même temps, chaque section circulaire tourne en sens contraire, autour de son centre, avec une vitesse angu- laire w. Si R désigne le ravon de gyration du cercle et si la relation - = I -1- =T-, est vérifiée, la somme des aires décrites, en projection sur un plan perpendiculaire à l'axe, parles rayons vecteurs joignant le centre de gravité G à tous les éléments du volume, est nulle à chaque instant en vertu du lemme. D'autre part, la somme des aires est nulle également en projec- tion sur tout plan parallèle à l'axe : cela résulte immédiatement de la sy- métrie supposée. » Rien n'empêche donc des forces purement intérieures de donner naissance à ce genre de mouvement : il suffit qu'elles agissent de manière à déformer progressivement, suivant une loi aisée à calculer, les fibres arbitrairement tracées, à l'instant initial, à la surface et à l'intérieur du volume. La rotation autour de l'axe, sans déformation apparente de la sur- face, résultera nécessairement de ce travail intérieur. Il est bon de remar- quer que la figure extérieure diffère, aussi peu qu'on le veut, de celle d'un cylindre droit; car rien ne limite la petitesse du rayon a du cylindre, sur lequel est enroulée la ligne AB; mais plus le rapport j^ est petit, plus lente devient la vitesse de retournement correspondant à une vitesse de rotation déterminée. j) Un exemple encore plus simple de retournement dû à des forces intérieures serait fourni par un serpent, qui se tiendrait courbé dans un plan en forme de tore et dont les sections transversales tourneraient, cha- cune dans son plan, avec la même vitesse angulaire. Le théorème des aires serait manifestement respecté, et non seulement la figure extérieure serait permanente, mais encore elle paraîtrait immobile dans l'espace, tandis que le dos viendrait prendre la place du ventre et réciproquement. Il n'est pas impossible que des procédés de ce genre soient utilisés par certains ani- maux aquatiques. » ( 90I ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équalions fonctionnelles. Note de M. Leau, présentée par M. Appell. « Soient les substitutions a?'/'— (p,.^(a-, ...a-„), ..., x'f = o,j{x\...x„). .'/': X r,, des quantités ^a,+a,+...+a„„. /a, < /', «/, «:^'. (Jx«> . . . t^x»» ^()«,-°'.+—>-«„»,.Yy) . ..4-a„ sont holomorphes, il existe un système de fonctions «,, Mo, ..., «m 6t un seul, vérifiant le système (j), holomorphes au voisinage du point il-, ^ rt, , . . ., a:„ ^ a„, et telles que l'on ait pourvu que les fonctions '|,, A,,, ..., '|,,,__, soient des fonctions de a;^» •••< a-„ régulières au voisinage du point a^, .. ., a„, et telles que l'on ait ALGÈBRE. — Sur un théorème de M. Bertrand. Note de M. Carta.v, présentée par M. Picard. « Il existe un certain nombre de démonstrations du célèbre théorème de M. Bertrand : )) 5/ une /onction rationnelle de n lettres prend plus de deux valeurs distinctes par l'ensemble des substitutions effectuées sur ces n lettres, elle en prend au moins n, sauf toutefois dans le cas n = 4- » On n'a pas encore, je crois, remarqué que ce théorème dérive immé- diatement de ce fait que le groupe symétrique de n lettres n admet, dans le cas où n est différent de [\, d'autre sous-groupe invariant que le groupe alterné, proposition qui se démontre d'ailleurs par des procédés tout à fait élémen- taires. » Il suffit d'observer en effet que si une fonction rationnelle F de « lettres prend j9 valeurs distinctes lorsqu'on effectue sur ces n lettres les substitu- tions d'un groupe G, ces^ valeurs sont échangées entre elles par un groupe r nécessairement transitif et isomorphe au groupe G. L'ordre de ce groupe r est donc à la fois un multij)le dep et un diviseur dejo!. )) En particulier, si G est le groupe symétrique, l'ordre de tout groupe r isomorphe à Gne peut avoir que l'une des valeurs ni et 2. Dans le premier cas, n\ ne peut diviser pi que si p est au moins égal à n; dans le second cas, 2 ne peut être un multiple de p que si p est égal à 2. Donc toute fonc- tion rationnelle de n lettres qui prend plus de deux valeurs par les substi- tutions du groupe symétrique en prend au moins n. » Le fait que le groupe alterné est simple, toujours si n est différent de 4, montre que toute fonction rationnelle non alternée de n lettres prend au moins n valeurs par les subtitutions du groupe alterné. » ( 9.o3 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Réclamation retalive aune Note précédente de M. P. Stiickel, sur des problèmes de Dynamique dont les équations différen- tielles admettent une transformation infinitésimale. Extrait d'une Lettre de M. Otto Staude à M. le Secrétaire perpétuel. « Université de Rostock (Mecklembourg) . » Les Comptes rendus delà séance du 17 septembre 1894 contiennent deux théorèmes, communiqués par M. P. Stiickel. Je prends la liberté de faire observer à l'Académie que ces deux théorèmes ont été publiés par moi pour deux variables le 17 octobre 1892 (voir les Berichte der Kgl. Sâchsischen Gesellschaft der Wissenschaften zu Leipzig; 1892, p. 435 et 438) et pour trois variables le 3i mai 1893 (loc. cit., i8g3, p. 5i8) et que la Communication de M. Stâckel ne contient qu'une extension de mes théo- rèmes de deux et trois à n variables. J'ai l'honneur de joindre les deux pu- blications citées à la présente Note. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la tempête du 12 novembre 1894. Note de M. Alfued Angot, présentée par M. Mascart. « Le 12 novembre 1894, une tempête d'une violence extraordinaire a sévi sur Paris et sur tout le nord-ouest de la France. Le centre de la dépres- sion, qui se trouvait aux îles Scilly à 7'' du matin, passe à Cherbourg à 6'' du soir, puis remonte par le Pas-de-Calais et la mer du Nord; il arrive sur le Danemark le i3 à 7'' du matin. Le centre a traversé ainsi toute la Manche suivant une route plus méridionale que de coutume, ce qui explique la force exceptionnelle du vent dans le nord de la France. Une autre tempête, plus violente encore dans son ensemble, avait été observée le 17 no- vembre 1893 ; mais comme son centre avait passé beaucoup plus au nord, sur l'Ecosse, le vent avait été moins fort à Paris que cette année. » Au Bureau météorologique, le baromètre a été très bas de 1 7*" à 1 9'' ; il est difficile de donner l'heure exacte du minimum, car le mercure était en oscillations perpétuelles, phénomène ordinaire pendant les grandes tem- pêtes sur les montagnes, mais beaucoup plus rare à Paris. L'amplitude de ces oscillations a dépassé plusieurs fois 0°"", 7. » La vitesse du vent au sommet de la tour Eiffel a été la plus grande (9Q4) vers i8''i3™ et iS'^iS"; à ces deux moments, le vent parcourait une distance de 5"^ en un peu moins de deux minutes, soit 42" par seconde; j'ai pointé, à deux reprises, une distance de 100™ parcourue en 2% 2, soit 45" par seconde ; dans ces conditions, il est probable que la vitesse maximum instantanée des rafales a dû atteindre au moins 5o™. » On trouvera dans le Tableau suivant, pour chaque heure, la vitesse moyenne du vent en kilomètres au Bureau météorologique et à la tour Eiffel, et, pour cette dernière station seulement, la vitesse en kilomètres de la composante verticale du vent, l'inclinaison moyenne du vent sur l'horizon, déduite du rapport des deux vitesses horizontale et verticale, et la direction du vent : Tour Eiffel. météorologique. Vitesse Vitesse Vitesse de la Inclinaison Direction Le 12 novembre. du vent. du vent. comp. verticale, du vent. du vent. km km km o De midi à I S'' 7 66 9,1 7,9 s Dei3''ài4'' 7 68 8,5 7,1 s{sw De i4'' à i5'' 27 83 10,9 7,5 ssw De iSi» à i6'> 18 93 12,6 7,7 ssw De 16'' à 17'' 29 iio 16,2 8,4 s|sw Dei7>'ài8'' 36 118 18,0 8,7 sVsw De 18'' à 19'' 42 122 18,3 8,5 ssw De I g'' à 20'' 4o 121 17,8 8,4 ssw De2o''à2ii' 42 m '5,4 7,9 sw|^s De 2 1*» à 22'' 4o 99 10,5 6,1 sw De 221' à 23'' 3o 102 5,5 3,i sw De aS*" à minuit 28 87 2,8 1,8 swjw De minuit à i*» (le 1 3).. . 25 72 i,5 1,2 wsw De i*" à 2'' (le i3) 24 68 1,9 1,6 wsw » Ces nombres, obtenus dans une position qui est soustraite aux pertur- bations que l'on peut craindre dans le voisinage du sol, donnent des ren- seignements précis sur le mouvement de l'air autour d'une dépression barométrique. Rappelons que, dans le cas présent, la station était située à droite de la trajectoire du centre et à une plus courte distance d'environ 200'""". » 1° A aucun moment, soit avant, soit après le passage du centre à sa plus courte distance de la station, la direction du vent observée ne peut être représentée par un mouvement circulaire autour du centre de la tempête; cette direction possède constamment une composante centripète très notable. ( 9o5 ) » 2° Pendant toute la durée de la tempête, le vent a présenté une compo- sante verticale bien nette, dirigée de bas en haut. L'inclinaison du vent sur l'horizontale, maximum au moment oi!i le centre de la tempête est le plus rapproché, est très grande encore et presque la même dans la portion antérieure du tourbillon. Elle devient très faible au contraire à une certaine distance dans la partie postérieure. » 3° Dans la moitié antérieure du tourbillon, la composante verticale du vent est constamment ascendante, sans aucune alternance de vents descendants. Il en est encore de même dans les premières parties de la moitié postérieure; mais, dans les parties plus éloignées on observe de fréquentes alternatives de mouvements ascendants et descendants, les premiers l'emportant toutefois sur les seconds. La vitesse absolue de ces mouvements verticaux est du reste très faible en comparaison de la vitesse horizontale, de sorte que, tout à f;ùt à l'arrière de la dépression, le vent est à peu près exactement horizontal. » D'autres tempêtes observées antérieurement avaient donné des résul- tats analogues, mais qui se rapportent tous également à la partie du tour- billon située à droite de la trajectoire. » CHIMIE ORGANIQUE . — Sur le passage de l'acide propionique à l'acide lactique. Note de M. Fernand Gauu. (Extrait.) « .... En opérant sur une masse de liquide assez considérable (Soo^"^, contenant 5o^ d'alcool propylique, répartis en une vingtaine de tubes) et chauffant à 240" pendant deux cents heures avec la hqueur de Fehling, j'ai retiré l\^^ environ d'un premier acide et 3e\5o d'un second, répondant tous deux sensiblement à la formule C'H'O'. L'essai cryoscopique a donné 88-89 P^u»' poids moléculaire. L'étude des propriétés chimiques a permis d'identifier le premier acide à l'acide éthylidénolactique, et le second à l'acide lactique ordinaire. » Cette transformation de l'acide propionique en acide lactique, créant d'un groupe hydrocarboné une fonction alcoolique, n'a rien qui doive bien surprendre. On savait déjà que l'acide acétique, homologue inférieur de l'acide propionique, peut échanger son groupe méthyle contre un noyau alcoolique, et donner de l'acide glycolique par saponification aqueuse de son sel de cuivre. Cette réaction dégage près de + 4? calories et se pro- duit seulement en solutions très concentrées (4o pour 100). Dès qu'il y a ( 9o6 ) dilution, l'accroissement de niasse des liquides dissémine cette quantité de chaleur et rend possible une seconde réaction produisant encore -i- 90 ca- lories dans ces conditions défavorables. L'acétate de cuivre se décompose en oxvdule, CO" et acide acétique, une molécule d'acide se trouvant dis- sociée. » Dans le cas présent, la formation d'acide lactique à partir de l'acide propionique dégage + 1 calorie, calculée d'après l'équation 2[(C'H'0')=Cu] + 2H-O = Cu=-t- 2(C'H''0') 4- 2(C'H«0=). » La seule autre réaction qu'il soit permis de supposer possible 2[(C'H=0=')*CuJ + 2H-O = 2CuO -t- 4(C'H»0=) est endothermique et absorbe — 8,4 calories. » En vertu du principe du travail maximum, la première réaction se produira dans tous les cas où aucun autre agent que la chaleur n'inter- viendra. « Il est facile de se rendre compte de ce fait : il suffit de chauffer à i8o°-20o° du propionate de cuivre avec un excès d'eau. Au bout de cin- quante à soixante heures, on trouve dans les tubes du cuivre métal cris- tallisé, de petites quantités d'oxyde cuivreux, de l'acide propionique et de l'acide lactique dissous dans l'eau avec un excès de propionate non dé- composé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les éthers-sels dérivés de F alcool amy ligue actif. Note de MM. Pu. -A. Guye et L. Chavanne, présentée par M. Friedel. « Dans une Note antérieure (') nous avons attiré l'attention sur le fait que le pouvoir rotatoire des éthers de l'acide valérique et de l'acide glv- cérique passe par une valeur maxima pour reprendre des valeurs décrois- santes à mesure que l'on considère des termes plus élevés dans chaque série, résultat qui confirme une des conséquences possibles de la formule du produit d'asymétrie (-). » Depuis celte publication, MM. Frankiand et Mac Gregor ont purifié les éthers-sels de l'acide glycérique avec plus de soin qu'ils ne l'avaient (') Guye et Chavanne, Comptes rendus, t. CXVI, p. i454. (^) Guye, Comptes rendus, t. CXVI, p. i45i. ( 9*^7 ) fait et préparé quelques nouveaux éthers du même acide ('). De leurs recherches résulte que le maximum correspond à l'éther butylique (et non plus à l'éther propylique), mais ne peut cependant faire l'objet d'aucun doute. » De notre côté, nous avons achevé l'étude des éthers-sels de l'alcool amylique actif primaire (-), étude dont nous présentons aujourd'hui les principaux résultats. » Les éthers-sels que nous avons préparés au moyen de l'alcool actif de la maison G. Claudon [(a)j, ^ — 4.4o] dérivent tous des acides saturés C"H-"0^ de la série normale; celte condition est nécessaire pour la comparabilité des résultats. Nous avons cru bien faire de pousser l'étude de ces éthers jusqu'aux termes élevés représentés par le palmitate et le stéarate d'amyle. C'était, en effet, le seul moyen de s'assurer : i° que le pouvoir rotatoire passe par un seul maximum, ainsi que le fait pré- voir la formule du produit d'asymétrie dans le cas des éthers-sels amy- liques, et 2° que les termes les plus élevés restent tous dexlrogyres, sans qu'aucun d'eux redevienne Içvogyre, ainsi qu'on serait en droit de le sup- poser en prolongeant la première partie de la courbe descendante qui fi- gure les pouvoirs rotatoires décroissants. A ce double point de vue les résultats de nos nouvelles recherches, consignés dans le Tableau ci-des- sous, confirment en tous points les considérations théoriques développées antérieurement. Élliers. Formules. Formiale d'amyle C'H"0' Acétate d'amyle C'H"0' Propionate d'amyle C"H"0" Butyrate n. d'amyle C'H"0' Valérate n. d'amyle C" H'° G' Caproale ra. d'amyle C"H"0' Heptylate «. d'amyle... C"H"0' Caprylale n. d'amyle... C"H"0' Nonylate n. d'amyle C"H"0" Laurate «. d'amyle C"H"0- Palmilate n. d'amyle... C"'H"0' Stéarate n. d'amyle C"'H"0' Tempèralurc Donnôos polarimêtriques. Produit ti'ébullition. Densités >_ - — . -—^ — - Relation d'asymétrie. H =727 (moyenne). à n'-u: «D- L. spécifique [ajn. PXIO*. 120-122 0,882 + 3,54 2 + 2,01 332 i38-i39 0,873 + 4,42 2 + 2,53 374 i56-i58 0,869 + 4,69 2 + 2,77 3,3 173-176 0,862 + 2,37 1 -f- 2,69 35i 195-197 0,860 -+- 2, 16 I + 2,52 321 2 1 j - 1 1 .'1 0,859 + i,o3 0,5 + 2,40 289 232-235 0,861 -H 0,95 0,5 4- 2,21 258 250-253 0,860 + 0,90 0,5 + 2,10 229 262-265 0,861 + 0,84 0,5 + 1,95 204 3o5-3o8 0,859 -t- 0,67 0,5 + 1,56 ■44 \ Température fusion. 9,5 0,854 + 2,19 2 -h 1,45 93,5 20-21 0,855 + 1,09 I -t- 1,27 76.7 (') Frankland et Mac Gregor, Journ. of Chein. Soc, p. i^'o; '898. ('^) Nos premières données, sur ce sujet, ont été insérées au Bull. Soc. Chim., Z" série, t. IX, p. 4o4- C. R.,1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N«22.) ' ^O ( 9oS ) 1) En regard des pouvoirs rolaloires spécifiques, nous avons inscrit les valeurs du produit d'asymétrie, calculées par la formule simplifiée p _ (a — b) (a — c) {a — d) {b — c) {b — d) {c — d) (a^ b -i- c -hdy )) Les valeurs de [«.J^ et de P passent par un maximum qui correspond au propionate d'amyle pour les premières et à l'acétate d'amyle pour les se- condes. La formule dont nous avons fait usage est donc insuffisante pour déterminer a priori la position tout à fait exacte du maximum ; mais elle en tait cependant prévoir l'existence, point qui nous semble très important. » Les limites de cette publication ne nous permettent pas de relater le détail des observations faites en préparant et étudiant ces douze éthers amyliques. Nous désirons cependant présenter dès maintenant quelques remarques. » Lorsqu'on prépare les éthers-sels de l'alcool amylique (surtout les éthers inférieurs à points d'ébullition peu élevés) par éthérification d'un mélange d'acide et d'alcool, on éprouve une sérieuse difficulté à enlever les dernières traces d'alcool amylique non éthérifié; plusieurs distillations fractionnées, menées avec le plus grand soin, ne conduisent pas au résul- tat cherché; nous avons remarqué que l'on pouvait employer dans ce but, et sans le moindre inconvénient, l'anhydride phosphorique recommandé par M. S. Young ('); on enlève ainsi les dernières traces d'alcool amy- lique; c'est le seul moyen d'obtenir ces éthers amyliques avec un pouvoir rotatoire bien constant et toujours le même. » Nous avons saponifié, dans des conditions aussi identiques que possible, deux de ces éthers, le formiate et le palmitate d'amyle. Aux erreurs d'ex- périences près, l'alcool amylique régénéré présentait dans l'un et l'autre cas le même degré d'activité que l'alcool primitivement employé. » Ce résultat répond à deux objections qu'on peut faire à nos mesures polarimétriques : » 1° L'alcool amylique employé étant en réalité un mélange d'alcool actif et inactif, il se pourrait que l'un des deux alcools ne s'éthérifiàt pas avec la même vitesse, en présence d'un acide volatil comme l'acide for- mique ou d'un acide à point d'ébullition très élevé comme l'acide palmi- tique. Dans ce cas le passage de [aj^par un maximum pourrait fort bien (') S. Young et Tuomas, Joiirn. of chem. Soc; iSg^- ( 9'i9 ) être fortuit ('). Notre expérience de saponification montre qu'il n'en est rien. Les observations de M. Menchoutkine(^) sur la vitesse unique d'éthé- rification des alcools primaires avec les acides gras de la série normale per- mettaient de prévoir ce résultat; de même aussi celles de M. Freundler ('), confirmées par M. Simon (''), sur l'impossibilité de dédoubler des racé- miques par simple éthérification. » 2° En admettant même qu'il n'y ait aucune différence dans l'éthérifi- cation des termes inférieurs et supérieurs de la série, leur purification par distillation fractionnée pourrait provoquer une racémisation partielle, d'autant plus prononcée que la température d'ébullition est elle-même plus élevée; dans ce cas le maximum de [aj^ pourrait être le résultat d'une cir- constance fortuite ("). Les expériences de saponification effectuées sur le formiate et le palmitate d'amyle prouvent que cette cause d'erreur n'est pas à craindre ("). » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur le chlore, dit organique, de la sécrétion gastrique. Note de M. H. Lescœur, présentée par M. Troost. « On connaît depuis longtemps l'existence, dans le suc gastrique, de chlorures métalliques et d'acide chlorydrique libre. M. Ch. Richet a, de plus, signalé dans ces sécrétions, des combinaisons organiques chlorées, et MM. Hayem et Winter ont donné une méthode pour apprécier la quan- tité de ce chlore organique (' ). » Pour l'analyse du suc gastrique, ils opèrent simultanément sur trois prises d'échantillon a, b, c; a, calciné en présence de carbonate de soude, donne le chlore total; b, évaporé d'abord à loo", puis additionné de car- bonate de soude et calciné, donne, par différence, l'acide chlorhydrique libre a-b; c, calciné sans l'addition d'alcali, donne les chlorures métal- liques et, par différence, le chlore organique b-c. L'acide chlorhydrique (') Cette objection a été formulée par MM. Frankland et Mac Gregor {toc, cil.). {'-) Menchoutkine, Handbuch d. org. Cheni. de Beilstein, 3"= édition, t. I, p. 218. (^) Freundler, Thèse, p. 16. Paris, 1894. C) Simon, Bull. Soc. cliim., (3), t. XI, p. 767. (^) Cette objection a été énoncée par M. Van'l Hoff {^Lagerung der Atome im Baume, p. 118, 1894). C) Genève, laboratoire de Chimie de l'Université. (') Haïem et Winter, Bu Chimisme stom,acal. Paris, Masson ; 1891. ( 9IO ) et le chlore organique sont ainsi obtenus indirectement. Nous avons indi- qué, en 1892, les inconvénients de cette méthode et proposé, en collabo- ration avec M. le D"" Malibran ('), une disposition permettant de recueillir les produits chlorés et de les titrer directement. » Notre appareil se compose d'un petit ballon B fermé par un bouchon à deux trous pour laisser passer un thermomètre l, et un tube de verre a, descendant tous deuv à peu de distance du fond. » Le ballon porte une tubulure latérale /qui le relie par un caoutchouc avec le flacon barboleur F. Celui-ci communique avec un aspirateur ou une trompe, qui dé- termine le passage d'un courant d'air entrant en a, circulant dans le ballon B et venant enfin barboter dans le flacon F, où se condensent les produits volatils entraînés. Le ballon est cliaufl'é à la température convenable par un bain-marie ou un petit bain de sable. Rien n'empêche de fractionner l'opération, notamment de recueillir d'abord les produits volatils à 100°, puis les produits de la carbonisation, pour rendre les ré- sultats comparables à ceux, de MM. Hayem et Winler, » Un certain nombre d'essais, faits comparativement par les deux pro- cédés, ont montré : M 1° En ce qui concerne l'acide chlorhydrique libre, que les deux mé- thodes s'accordent à la condition de ne point dépasser 100" de part et d'autre ; M 2° Eu ce qui concerne le chlore dit organique, qu'il y a généralement avec l'appareil en verre un déficit de chlore (compensé par un excès des chlorures fixes demeurant dans le charbon). Cependant, en poussant la température à 200° et au-dessus, l'accord tend à s'établir. (') Lescoeur et Malibran, Recherche et séparation de Vacide chlorhydrique libre (^Bulletin médical du J\ord; 1892). ( 9>i ) » On trouve la cause de ce désaccord en fractionnant les produits chlorés qui se volatilisent dans cette phase de l'opération. » Au-dessous de i3o° on recueille de Facide clilorh^drique pur, correspondant sans doute à la dissociation de composés peu stables formés par l'acide chlorhydrique. Au- dessus de i3o°, le produit condensé, qui est souvent neutre ou alcalin, renferme ordi- nairement du chlorhydrate d'ammoniaque (qui exige une température élevée pour être entraîné en totalité). » Ce composé provient, en partie au moins, d'une réaction pyrogénée entre le chlorure de sodium et les albuminoïdes. Ainsi, dans une digestion contenant (eau, loos"'; peptone, 3s'',25; NaCl, o,234), il a disparu dans la distillation os'', o54 de NaCl et l'on a trouvé dans les produits volatilisés os'',o45 de chlorhydrate d'ammoniaque. » 11 y a donc, dans le chlore organique de MM. Hayem et Winter, deux portions. L'une correspond à des composés neutres, tels que le chlorhy- drate d'ammoniaque, formés, en partie au moins, aux dépens du chlorure de sodium par une réaction pyrogénée, et constitue une donnée artificielle. L'autre partie correspond à de l'acide chlorhydrique rendu libre par l'action de la chaleur, à une température peu supérieure, en général, à ioo°. » Ces deux portions de l'acide chlorhydrique non seulement se distin- guent difficilement entre elles, les températures auxquelles elles devien- nent libres se confondant presque, mais leurs proportions respectives changent rapidement dans l'intervalle des opérations d'analyse. « Ainsi nous avons trouvé : Au moment de la remise. Après i!\ heures Après 48 heures Suc gastrique n" 1. Suc ga slrique n" 2. H Cl faiblement H Cl faiblement H Cl libre. combiné. H CI libre. combiné. o,58o 2,54o 0,820 1 ,000 o, IIO 2,95o o,5oo 1 ,33o 0,347 i,45o )) On voit que, en dehors de toute action stomacale, l'acide chlorhy- drique libre diminue et tend à disparaître dans les sécrétions tardivement examinées. » En résumé, le chlore dégagé du suc gastrique par la chaleur, à l'état d'acide chlorhydrique, évalué en bloc, est susceptible de mesures précises et parait avoir une signification physiologique simple. Mais la distinction entre l'acide chlorhydrique libre et l'acide chlorhydrique faiblement com- biné et surtout la notion de chlore organique sont loin d'avoir la même ( 912 ) simplicité. Il y aura lieu, pour l'application clinique, à préciser ces don- nées. » On remarquera que la notion du chlore organique, un moment intro- duite dans la chimie de l'urine par l'application à son analyse de la mé- thode de MM. Hayem et Winter ('), a dû disparaître devant les expériences plus précises de MM. Petit et Terrât (-). » CHIMIE ANIMALE. — Sur la composition du pigment rouge du Diemyctylus viridescens, Rafinesque. Note de M. A.-B. Griffiths. « Les échantillons vivants de ce petit lézard américain (la phase rouge) m'ont été envoyés par M. S. -H. Gage, professeur de Physiologie à l'Uni- versité Cornell, États-Unis. » J'ai traité d'abord les peaux par l'alcool bouillant et l'éther; le pig- ment et les graisses sont solubles dans ces réactifs. La solution filtrée a été évaporée à sec; le résidu a été traité par une solution de soude, dont on a extrait le pigment par le sulfure de carbone ou la benzine. L'évaporation spontanée a laissé le pigment comme résidu amorphe. )) Les analyses de ce pigment ont donné les résultats suivants : Trouvé. Calculé I. II. C'"H"Az'0'. Carbone 60,27 » 60, 3o Hydrogène 4,52 » 4,^2 Azote » 7,16 7,04 Oxygène » » 28,14 » Ces résultats répondent à la formule C^"!!" Az'O'. » Les solutions de ce pigment ne donnent pas au spectroscope de bandes caractéristiques d'absorption ('). Le pigment est soluble dans l'alcool, l'éther, la benzine et le sulfure de carbone ; insoluble dans l'eau, les acides et les alcalis. )) Par l'action prolongée de l'acide chlorhydrique bouillant, il se con- (') Berlioz et Lépinois, Journal de Pharmacie et de Chimie, 5= série, t. XXIV, p. 288. (=) Petit et Terrât, Journal de Pharmacie et de Chimie, 5= série, l. XXIX, p. 585. (') Voir S. -H. Gage, American jyaturalisl, p. logS; 1891. ( 9i3 ) vertit en l'acide iirique : il est probable que c'est un dérivé de l'acide uriqiie qui est déposé sous l'épiderme par les cellules errantes, c'est-à-dire qu'il est d'une nature excrétoire. Je lui ai donné provisoirement le nom de diémyctyline . » . CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur les cuirs acidés . Note de MM. Ballano et Maljean. (( On sait avec quelle rapidité le gonflement des peaux s'opère dans les fusées additionnées d'acide sulfurique; on sait que cet acide a encore pour effet d'atténuer la couleur trop foncée que présentent les cuirs tannés aux extraits, et de leur donner la nuance des premiers-choix du commerce. De là l'usage d'employer l'acide sulfurique dans les tanneries de cuirs forts, où l'on tient à faire vite. Cet emploi n'est pas sans inconvénient pour les chaussures, car les cuirs ainsi tannés retiennent toujours une quantité d'acide suffisante, avec le temps, pour désagréger les semelles, attaquer les clous et brûler les coutures. Aussi, l'Administration de la Guerre refuse-t-elle aujourd'hui, d'une façon absolue, tous les cuirs acidés à l'acide sulfurique. » Dans la pratique, la présence de cet acide, tant est grande son affinité pour la peau, est difficile à mettre en évidence. Le procédé préconisé autrefois par l'un de nous, à la suite de nombreux essais sur des échantil- lons de tans, de peaux et de cuirs, consiste simplement à faire macérer pendant vingt-quatre heures le cuir coupé en petits morceaux dans une faible quantité d'eau distillée. Si le cuir est acide, la solution est très net- tement acide et donne avec le chlorure de baryum acidulé par l'acide chlorhydrique un précipité manifeste de sulfate de baryte; les cuirs tannés d'après les procédés classiques, essayés comparativement, ne donnent aucun trouble ( '). » Ce n'est là qu'un essai qualitatif, car il reste toujours de l'acide dans le cuir, malgré les épuisements successifs qu'on lui fait subir. Nous î^vons poursuivi ces premières études au laboratoire de l'Administration de la Guerre et nous sommes arrivés à quelques données plus précises que l'on peut ainsi résumer : (') Balland, Recherches sur les cuirs employés aux chaussures de l'armée {Revue de l'Intendance militaire, 1891). ( 9i4 ) » 1. Les peaux, telles qu'on les trouve dans les tanneries, au moment où on les met dans la jusée de tan, contiennent environ 72 pour 100 d'eau. Elles peuvent prendre en cet état une nouvelle quantité d'eau lorsqu'on les plonge dans des bains acidulés par l'acide sulfurique. La prise d'eau est plus élevée dans les bains à i pour 5oo ou à I pour 1000 que dans les bains à i pour 100; elle atteint 100 pour 100 dans le premier cas, alors qu'elle dépasse à peine 5o pour 100 dans le second. » -2. Dans tous les cas, cette prise d'eau acquiert son maximum vers le troisième jour, pour rester ensuite à peu près stationnaire. La peau, à ce moment, a atteint son maximum de gonflement et a également absorbé son maximum d'acide sulfurique. » 3. Il n'y a pas de rapport entre la proportion d'eau absorbée et la quantité d'acide retenue par la pfeau ; d'autre part, cette quantité d'acide apparaît indépen- dante du degré de concentration des bains acidulés : elle est relativement peu variable (i8',32 à iS'-,64 pour 100 de peau fraîche, soit 38', 64 à 58"-,85 pour 100 de peau sèche). Il résulte de l'affinité de l'acide sulfurique pour la peau qu'un bain acidulé peut être épuisé par les premières peaux que l'on y plonge, à tel point que celles que l'on y ajoute ensuite n'y trouvent plus d'acide ou beaucoup moins. Comme conséquence, les cuirs que l'on en retirera plus tard, bien qu'ayant subi les mêmes opérations (fait à retenir en matière d'expertise), contiendront des proportions d'acide différentes. » 4. Les peaux gonflées par l'acide sulfurique perdent la plus grande partie de cet acide au cours des opérations qu'on leur fait subir pour le tannage; mais, malgré un séjour plus ou moins prolongé en fosses, les cuirs qu'elles fournissent retiennent tou- jours de l'acide. Toutefois, ces cuirs ne cèdent à l'eau ou à l'alcool absolu (après des- siccation préalable du cuir à une température inférieure à 100°) qu'une partie de leur acide et, au maximum, les deux tiers si l'on a recours à plusieurs épuisements suc- cessifs. » 5. Les cendres des cuirs non acides ou acides, obtenues par calcination directe, ne contiennent qu'une faible quantité de sulfates venant de la peau ou des matières em- ployées au tannage. Les cendres provenant des mêmes cuirs préalablement traités par un léger excès de carbonate de potasse en laissent davantage; l'augmentation vient, d'une part, du soufre contenu dans la peau; d'autre part, de l'acide sulfurique ajouté aux jusées. » Par la calcination directe, les cuirs forts tannés par les procédés classiques don- nent, à l'état sec, oS'',o37 à 08'', 066 pour lood'acide sulfurique monohydraté. Les cuirs acides donnent le plus souvent les mêmes résultats; dans quelques cas, paraissant se rattacher à un mode d'épiiage des peaux autre que l'échauffé généralement employée pour les cuirs forts, on a trouvé jusqu'à oS"', 233 pour 100. » Par l'incinération après addition préalable de carbonate de potasse, on obtient généralement, avec les cuirs non acides, oE'',o98 à oS'',i72 pour 100 et, avec les acides, o^^igô à o8'',55o. La peau fraîchement épilée ne donne que oe'',07i pour 100 et, par incinération directe, oS"", 047. » Ces données, rapprochées des résultats fournis par les macérations des cuirs dans l'eau ou l'alcool absolu, permettent d'affirmer qu'un cuir est acide et d'évaluer approximativement la quantité d'acide qu'il renferme. (9i5) » Nous opérons le dosage des sulfates comme il suit : » On prend 20^^ de cuir à examiner : on en fait deux parts, de lOS'' chacun, que l'on coupe en petits morceaux. » L'une est mise dans une capsule et convenablement arrosée avec une solution à I pour 100 de carbonate de potasse pur; on porte la capsule à l'éluve et, lorsque la dessiccation est complète, on procède à l'incinération, qui dure environ deux heures. Les cendres sont traitées par un léger excès d'acide azotique étendu, puis additionnées d'eau distillée, de façon à avoir, après la filtration et le lavage du fdtre, 3o™ à 4o'^'^ de liquide. On précipite à chaud par le chlorure de baryum et on pèse le sulfate de baryte obtenu, après l'avoir recueilli sur un filtre, lavé, séché et calciné. » La deuxième portion est mise en même temps dans une autre capsule et portée directement à l'étuve, sans addition de carbonate de potasse. Lorsque la dessiccation est complète, on note la perte de poids éprouvée, afin d'avoir la proportion d'eau con- tenue dans le cuir ; puis on calcine et opère comme précédemment. Le poids du sulfate de baryte obtenu, retranché du poids trouvé dans le premier cas, permet d'évaluer l'acide sulfurique ajouté et de le rapporter à 100 parties de cuir desséché. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Nouveau phénomène entopt'ujue. Note de M. S. TcHiRiEw, présentée par M. Ranvier. ^ et 4*^ du matin, et en regardant le plafond blanc, encore faiblement éclairé, j'aperçus que tout l'espace que pouvaient embrasser mes regards était bariolé d'un réseau de carrés d'une forme assez régulière; les lignes de ce réseau étaient plus claires, le fond était plus foncé. Si je regardais ce réseau un temps plus long qu'il n'en faut pour un simple coup d'œil, il disparaissait; si je fermais les yeux et si, quelques instants après, je regardais de nouveau le plafond, j'apercevais encore le réseau qui, après avoir été visible quelques dixièmes de seconde, disparaissait de- rechef. » En répétant plusieurs fois la même expérience, c'est-à-dire en fermant les yeux et en regardant successivement le plafond, j'obtiens chaque fois le même dessin. Mais, à mesure que je continue cette observation, le réseau devient de moins en moins visllsle et finit par disparaître entièrement. Alors, j'ai beau fermer les yeux et regarder ensuite le plafond, le -phénomène ne reparaît plus. » Au mois de juin, ce phénomène m'apparaît environ à la même heure, c'est-à-dire entre 3'' et 4'' du matin. Par contre, les mois suivants : en juillet, en août, etc., C. R,, 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N» 23.) 121 (9^6) il apparaît plus tard, de sorte qu'à présent, au mois d'octobre, je ne puis l'observer qu'entre 6^ et j^ du matin. » Le résultat du mesurage de ces carrés fut que, sur la rétine, ils avaient de tous les côtés un peu moins de i""" de longueur. Les lignes du réseau ne sont pas tout à fait droites; elles sont ondoj'antes par endroits. Ces lignes sont d'une certaine largeur. Les regards jetés en haut et à droite, ou en haut et à gauche, changent la position apparente du dessin, c'est-à-dire que les lignes lumineuses ou les cloisons précédem- ment verticales, ne v.ont plus verticalement du haut en bas, mais du haut et du côté droit en bas et à gauche, ou du haut et du côté gauche en bas et à droite. Quelquefois il se produit, dans les espaces rectangulaires du réseau, des lignes encore plus fines et tortueuses. » Si nous cherchons à expliquer ce phénomène, nous devrons admettre, en raison de ce que les cloisons des carrés nous paraissent plus claires que le fond, que la perception par la rétine se produit suivant ces cloi- sons; et, prenant en considération que la couche extérieure de la rétine, à savoir la couche des cônes et des bâtonnets, est la seule sensible à la lumière, nous devrons aussi admettre que c'est dans cette couche que se produit la perception. Déplus, prenant aussi en considération que ces cloi- sons ont la forme de réseaux rectangulaires, nous devrons admettre que dans les couches antérieures de la rétine il existe des figures ayant la même forme et grandes de moins de i™'"'' chacune et que, conformément à celles-ci, les couches antérieures de la rétine perçoivent plus aisément la lumière que les autres. « L'examen de plusieurs coupes transversales de la rétine, teintes de différentes substances, que mon collègue, le professeur Yakimovitch, a eu l'amabilité de mettre à ma disposition, n'a rien montré qui puisse être pris pour des éléments ou des régions de la rétine. La grandeur de ces cloisons doit nous prouver qu'elles ne peuvent être identifiées à la dispo- sition des bâtonnets autour des cônes. Il va sans dire que la grandeur des carrés visibles dépend de la distance qui sépare l'œil de la surface blanche ; ils nous paraissent beaucoup plus grands lorsque nous regardons une surface plus éloignée de l'œil, et, relativement plus petits, lorsque cette surface est plus rapprochée. » Ce qui précède me paraît constituer un nouveau phénomène entop- tique très intéressant. Il n'est plus produit sur la rétine par des objets opaques de l'œil même; il se produit de lui-même dans la couche de la rétine la plus sensible à la lumière, et ce n'est que lorsque la rétine est le plus impressionnable, ce qui arrive après un long repos pendant le som- meil, et lorsque la lumière est la moins forte. Les tentatives que nous avons ( 91? ) faites pour obtenir des cloisons teintes en différentes couleurs, en appli- quant à la surface blanche des morceaux de papier de différentes couleurs, n'ont donné aucun résultat positif, car, vues à un pareil degré de lumière, les couleurs ne peuvent encore être distinguées et ne nous paraissent que comme des parties sombres. » Ce phénomène a été constaté par plusieurs de mes amis. » Faute de pouvoir l'expliquer d'une manière plus ou moins satisfai- sante par la structure de la rétine, qui seule peut en donner une explica- tion, je crois devoir le communiquer dès à présent. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Principes de chroologie ou synthèse physio- logique de la couleur. Note de M. W. ]\icati, présentée par M. Ranvier. « La couleur, en Physiologie sensation ou apparence de la lumière, pré- sente, avec une gamme fondamentale des clartés ou valeurs, une série de phénomènes à grouper synthétiquement et à étudier dans leur mécanisme et leur évolution (' ). » I. Gamme des tensions et^ protochroïsme . — Nous appelons tension chroïque, pour des motifs empruntés à l'Electrochimie, l'expression du phénomène de Purkinje à définir : « Les modifications de la sensation de valeur par rapport aux changements d'intensité lumineuse objective suivant les radiations que l'on considère, étudiées dans le champ de vision directe ou centrale. » Elles sont distribuées dans le spectre en une gamme décroissante avec la longueur d'onde, ayant par conséquent son maximum dans le rouge et son minimum dans le violet. La gamme des tensions est l'expression des inégalités d'action photochimique des diverses radiations sur la photopsine ou substance rétinienne sensible à la lumière. Le yoro^o- chroïsme est l'état d'yeux doués de la seule gamme des tensions, connu sous le nom impropre d' achromatopsie . Ces yeux peuvent apprendre à distin- guer les radiations extrêmes à leur inégale variabilité aux changements quantitatifs de lumière. » IL Gamme des ardeurs et métachroisme. — Les températures chroïques ou ardeurs (chaud-froid des peintres) n'existent pas dans le centre du (') Celte synthèse représente une théorie physiologique de la couleur, nouvelle dans son ensemble et plus compréhensive que les théories actuellement en présence de Young-Helmholtz et de Hering. (9i8 ) champ visuel. Elles sont une motlificalion aux tensions ayant leur maximum dans le jaune et leur minimum dans le bleu. Violet est en effet plus chaud que bleu et rouge moins chaud que jaune vif. La gamme des ardeurs est le fait des absorptions par la chromophotopsine ou pourpre rétinien qui n'existe pas dans la fossette centrale de la rétine. La coloration de celte substance, en passant du lilas et peut-être du bleu au jaune par l'éclai- rement, provoque l'absorption du jaune dans les éclairages faibles et celle du bleu dans les éclairages forts. Le metocAro/i/ne (ou daltonisme) est l'état d'yeux doués du double sens des tensions et des ardeurs. Ces yeux dis- tinguent non seulement une vague différence entre les radiations extrêmes, par le moyen des tensions, mais ils distinguent fort bien le jaune du bleu, extrêmes de la gamme des ardeurs. Une différentiation organique pour- suivie sur cette base permet à une partie des daltoniens de distinguer le jaune et le bleu, non seulement aux variations d'intensité, mais d'emblée comme teinte. « III. Gamme des teintes et pk'ochroïsme. — Les teintes sont toutes les notes que l'on peut distinguer dans le spectre, avec en plus le blanc et le noir. Les teintes « irréductibles » , auxquelles toutes peuvent être ramenées, sont rouge, jaune et bleu, couleurs simples des peintres, et non pas rouge, vert et violet, couleurs fondamentales des physiciens. Les teintes « réflexes équilibrantes » sont les teintes spontanées connues sous le nom de con- trastes : le blanc ou « dominante-résultante claire », le noir ou « domi- nante-résultante foncée », véritable sensation, complémentaire du blanc et point absence de lumière, qui est le noir du physicien. Réflexe encore, et, comme les précédents, réflexe cérébral : le contraste successif ou cou- leur complémentaire, occupant le champ non éteint de toute teinte subi- temenféloignée. La gamme des teintes est l'expression d'une différentiation organique de trois degrés au moins de tension. » \jQ, plèochroïsme est l'état d'yeux doués à la fois des trois gammes des tensions, des ardeurs et des teintes. » \llièmèralopie est l'état régressif d'yeux dépouillés de pourpre rétinien et partant du sens des ardeurs. » \] amhlyopie chroïque, ou état émoussé du sens des couleurs, est l'état de régression générale caractérisé par l'extinction des teintes dans l'ordre des tensions : rouge d'abord, jaune ensuite, bleu enfin. » IV. Chroogénèse. — I^e mécanisme de la sensation visuelle réside, en dernière analyse, dans le fonctionnement d'un triple appareil rétinien cor- respondant aux trois couches cellulaires de la rétine : i° un appareil ( 9'9 ) fi'/ec/Ao^ràe siégeant dans des « électroblastes », ou cellules à photopsine (cellules à bâtonnets et cônes), impressionnables à la lumière et généra- trices de courants photéleclriques propres à exciter les nerfs de la vision ; 2° un appareil optogène siégeant dans des « optoblastes » (cellules gan- glionnaires interplexiques), amplificateurs de flux nerveux qu'excitent à décharge les courants électriques différenciés, suivant leur force électro- motrice, par leur passage à travers le lacis sélecteur du plexus basai ; 3° un appareil synchroïque siégeant dans des « synoptoblastes » (cellules ganglionnaires multipolaires), amplificateurs et distributeurs de réflexe cérébral et source dernière de cette excitation des optoblastes qui, par l'intermédiaire du lacis réflecteur ou plexus cérébral, les actionne en retour à fin d'équilibre. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur les effets de l'ablation des glandes à venin chez la Vipère (Vipera aspis Linn.). Note de MM. C. Phisalix et G. Bektkano, présentée par M. Chauveau. » Dans une précédente Communication ('), nous avons montré que le sang de la Vipère contient des principes toxiques analogues à ceux du ve- nin, et, nous fondant sur un ensemble de faits et de considérations physio- logiques, nous avons admis que la présence de ces substances était due à la sécrétion interne des glandes venimeuses. Mais ce n'était là qu'une hypothèse. On pouvait admettre, au contraire, que les poisons primitive- ment contenus dans le sang étaient éliminés par les glandes. Dans cette alternative, nous nous sommes adressés à l'expérience. Il suffit, en effet, pour trancher entre ces deux explications, d'enlever les glandes et d'exa- miner dans quel sens varie la toxicité du sang après l'opération. » Dans le cas d'une sécrétion interne, le venin contenu dans le sang tendant à disparaître, on doit constater une diminution de la toxicité; dans la deuxième hypothèse, au contraire, il doit y avoir augmentation. En réalité, la manifestation de ces phénomènes est moins nette qu'on pourrait le croire au premier abord ; deux causes principales viennent la masquer : d'une part, la lenteur avec laquelle s'élimine l'échinotoxine; de l'autre, la présence possible dans le saiig de substances toxiques d'origine différente. A ces obstacles s'ajoute la difficulté de conserver les Vipèi-es un temps (') Comptes rendus, 26 décembre iSgS, p. 1099. ( 920 ) suffisant après l'opération; elles survivent rarement plus de deux mois, et celles qui dépassent ce terme sont tellement anémiées qu'il est fort difficile d'en extraire une quantité de sang suffisante ('). » Malgré ces conditions défavorables, nous avons pu, à la suite de nom- breuses expériences, constater une diminution manifeste de la toxicité du sang après l'ablation des glandes à venin. Voici comment nous avons procédé : » Les Vipères, récemment capturées, étaient divisées en deux lots égaux. Sur l'un des lots, on enlevait les glandes, l'autre était conservé comme témoin. » L'ablation des glandes, quoique assez dangereuse, ne présente aucune difficulté. Elle se fait le mieux sans aucun appareil de contention; la tête est immobilisée par la main qui la saisit à la naissance du cou et tournée de manière que la face inférieure regarde en haut; la lèvre supérieure est écartée par de petites pinces à pression con- tinue qu'on laisse retomber sur le côté. Après avoir incisé l'aponévrose qui recouvre la glande et les muscles, on saisit avec les pinces le ligament postérieur de la glande et on le coupe entre la pince et l'angle de la mâchoire. En tirant sur ce ligament, on fait saillir le muscle éjaculaleur du venin ; on l'incise sur le bord postérieur de la glande, puis on coupe le ligament supérieur; la glande se détache alors sans effort; on la libère tout à fait en incisant les brides aponévroliques antérieures et l'on coupe le canal excréteur en avant du petit renflement terminal. Le seul accident, presque inévitable, est dû à l'ouverture des vaisseaux nourriciers de la glande, mais l'hémor- ragie qui en résulte cesse assez rapidement. Les Vipères opérées doivent être privées d'eau pendant plusieurs jours; sinon, comme elles se baignent et boivent fréquemment, les plaies s'infectent et les animaux succombent à bref délai. » Un certain temps après l'opération, les animaux paraissant complète- ment guéris, on les chloroformise légèrement et l'on extrait le sang du cœur, comme nous avons déjà eu l'occasion de l'indiquer. Ce sang, com- plètement défibriné, est injecté, dans l'abdomen de cobayes, à la dose de ~ de centimètre cube. On opère de même pour les Vipères témoins. Avec ces dernières, la dose de { de centimètre cube est généralement mortelle. » L'ablation des glandes venimeuses a été faite, du 1 8 mai au 2 novembre, sur4f> Vipères provenant du Jura, du Puy-de-Dôme, de la Vendée et des environs de Paris. Les inoculations ont porté sur 58 animaux. Nous résu- mons, comme exemple, une de ces expériences. » Expérience. — Le 7 août, 4o Vipères provenant de la Vendée (^) sont divisées en (') On sait que, généralement, les Vipères en captivité refusent toute nourriture. ('-) Nous remercions vivement M. l'abbé Chabiraud pour le bel envoi de Vipères qu'il nous a obligeamment adressé. ( 921 ) deux, lois aussi semblables que possible. Les 20 Vipères du premier lot sont opérées, celles du secoud sonl conservées comme témoins. Le i3 octobre, soixante-sept jours après l'opération, on extrait le sang de 3 des Vipères opérées d'une part et celui de 3 des Vipères témoins de l'autre. » Chacun de ces mélanges est injecté, à la dose de J de centimètre cube, dans l'abdomen de trois cobayes de même poids. » Les cobayes, qui ont reçu le sang des Vipères opérées, ont présenté, durant les six premières heures, un abaissement moyen de la température de 7°, 5 (7, 7,1; 8,4)- Ils se sont rapidement rétablis et sont encore en bonne santé plusieurs semaines après. » Quant aux cobayes qui ont reçu le sang des vipères témoins, leur température s'est abaissée d'une façon continue durant toute la journée. Quand on les a quittés, l'abaissement moyen était de 8", 2 (7,9; 8,2; 8,6). Un seul de ces cobayes a survécu; les deux autres sont morts, l'un après trente-six, l'autre après cinquante heures. En outre, ils ont présenté les symptômes habituels de dépression nerveuse, de véritable collapsus, auxquels les premiers ont à peu près complètement échappé. » Bien que la dose limite de ~ de centimètre cube ait été généralement employée, nous avons quelquefois tenté, avec le sang de Vipères opérées, l'inoculation de doses supérieures. C'est ainsi qu'avec ^ et même i*^"^, nous avons constaté quelques cas de survie, alors que les mêmes doses de sang normal sont toujours rapidement mortelles pour les cobayes. L'expérience suivante est très démonstrative : » Expérience. — Le 9 juillet, un cobaye mâle de 5o56'' reçoit dans l'abdomen 1'== de sang défibriné provenant d'une Vipère du Jura, opérée depuis cinquante-deux jours (18 mai). Quelques minutes après l'injection (4''45"')) il présente de faibles mouve- ments nauséeux. A 7'', sa température était descendue de 39,9 à 37,7, mais à minuit elle est remontée à 39,2 et l'animal très vif semble guéri. » Pour nous assurer que nous n'avions pas affaire ici à une immunité exceptionnelle, nous avions éprouvé ce cobaye un mois après avec du sang de Vipère normale. A ce moment (11 août) ce cobaye, qui était resté bien portant, présentait une notable augmentation de poids (543s''). On lui injecte dans l'abdomen i<=<^ de sang défibriné d'une Vipère de Vendée. Aussitôt après l'injection, mouvements nauséeux très violents ; quelques minutes après, le train de derrière s'affaisse et l'animal est plongé dans la stupeur. Sa température baisse rapidement et, une heure et demie après, il était mort. » Ces résultats suffisent pour démontrer qu'une partie au moins des principes toxiques du sang de la Vipère proviennent des glandes veni- meuses. Ils complètent ceux que nous avons obtenus dans nos recherches antérieures et apportent une preuve directe à la théorie de la sécrétion interne des glandes ('). » (') Travail du Muséum d'Histoire naturelle. ( 922 ) ZOOLOGIE. — Contributions à l'étude de la cellule conjonctive chez les Mollusques Gastéropodes. Note de M. Joaxnes Chatijt. « Dans la plupart des travaux récents, les éléments conjonctifs des Gas- téropodes sont représentés comme des « cellules arrondies renfermant « une sérosité transparente et très peu de protoplasma ». Cette diagnose est si bien regardée comme constante qu'on l'invoque pour opposer les éléments conjonctifs des Gastéropodes à ceux des Céphalopodes qui seraient toujours « étoiles et ramifiés », » Au cours des recherches que je poursuivais, il y a quelques années, sur le tissu nerveux des Mollusques, j'avais eu fréquemment l'occasion d'examiner et de dessiner les cellules conjonctives ambiantes; mes notes et mes croquis ne me semblant guère d'accord avec les descriptions qui tendent à devenir classiques, j'ai cru devoir reprendre l'étude du sujet. Je résume dans cette Note les principaux résultats auxquels j'ai été ainsi conduit. » I. Tout d'abord, il importe d'étudier la cellule conjonctive dans sa période de jeunesse, en quelque sorte à l'état initial. Elle se montre alors généralement polyédrique, avec un protoplasma sensiblement homogène (je préciserai bientôt ce terme) entourant un noyau relativement volumi- neux. On constate donc ici un nouveau cas de cette karyomégalie sur laquelle j'ai déjà appelé l'attention, et qui est fréquente chez les jeunes éléments. » Sphéroïdal ou ovoïde, le novau est entouré d'une membrane nucléaire de faible différenciation et, par suite, difficile à mettre en évidence; la formation nucléinienne est rubanée ou réticulée dans la plupart des cas. » En présentant le protoplasma comme homogène, je désire simple- ment exprimer que sa structure est sensiblement la même dans tous les points de sa masse; mais celle-ci est de nature mixte. Elle est effective- ment formée d'hyaloplasma et de paraplasma, également répartis dans les divers points du corps cellulaire. » On ne saurait donc y décrire un ectosarque et un endosarque, d'où un réel embarras pour délimiter les frontières de la jeune cellule. Inti- mement accolée aux éléments voisins, elle semble former avec eux un plasmode semé de noyaux. » Particularité remarquable, cet état plasmodial ne s'observe pas seule- ( 923 ) ment dans les tissus larvaires ou au début de certains processus inflamma- toires (pénétration de parasites, etc.), on le retrouve normalement dans certaines parties de l'organisme adulte : le tissu conjonctif sous-cutané des Héliciens et de la Testacelle, le tissu conjonctif de Vaile des Ptéropodes en fournissent fréquemment des exemples démonstratifs. » II. Voilà donc une première forme sous laquelle la cellule conjonc- tive ne répond nullement au schéma classique : loin d'être arrondie, elle est polyédrique; loin d'être gorgée de sérosité, elle présente \n\ plasma continu. » Va-t-elle du moins s'y conformer lorsqu'elle évoluera de son état initial vers ses adaptations ultérieures? La diversité même de celles-ci suffît à faire pressentir qu'il ne saurait être question d'un tracé unique et immuable; l'observation l'établit péremptoirement. » Deux phénomènes dominent l'ensemble des premiers stades évolutifs de l'élément conjonctif : \° accroissement du corps cellulaire ; 2" réparti- tion inégale des deux formations protoplasmiques. » Par sa croissance, le corps cellulaire tend à effacer la prééminence du noyau, naguère encore si apparente. La karyomégalie disparaît alors le plus souvent, mais non toujours : dans le manteau des Zonites, des Limaces et des Prosobranches, comme dans le tissu péricérébral des Héliciens et dans le tissu péri-otocystique des Cyclostomes, on trouve des cellules con- jonctives à noyau volumineux, » Quant à la localisation respective de l'hyaloplasma et du paraplasma, elle se manifeste plus ou moins rapidement, suivant le processus que j'ai déjà décrit chez d'autres éléments : à la périphérie de la cellule se rap- prochent les trabécules hyaloplasmiques groupés en feutrage de densité variable, tandis que vers son centre ces mailles s'élargissent et ménagent des espaces où se rassemble le paraplasma. » III. Pendant que la structure de la cellule s'affirme ainsi nettement, on constate de notables modifications dans son aspect extérieur. C'est du- rant cette période que se dessinent les diverses formes qu'elle est suscep- tible de revêtir : elle devient ovalaire, fusiforme, arrondie, étoilée, etc. Loin d'être exceptionnelle, la forme rameuse ou étoilée se montre au con- traire fréquente en certaines régions : les glandes salivaires des Cyclo- stomes, les centres nerveux des Héliciens, le rein de la plupart des Proso- branches, etc., présentent ce type cellulaire, y révélant d'intéressantes particularités. » C'est ainsi qu'on voit de grosses cellules étoilées entrer en relation les C. p.., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, [N"° 22.) 122 ( 924 ) unes avec les autres par de longs prolongements qui se réunissent en un réseau anastomotique des plus ténus. » IV. Corrélativement à l'accroissement de la cellule, sa texture intime peut subir diverses modifications secondaires. L'une des plus curieuses est déterminée par la rapide multiplication des trabécules hyaloplasmiquesau centre de la cellule où généralement elles sont peu nombreuses et large- ment espacées; il en résulte une charpente intracellulaire des plus com- plexes. Les Prosobranches (spécialement Buccin, Paludine, Triton) mon- trent des cellules conjonctives ainsi constituées, soit dans le tissu palléal, soit dans le tissu sous-muqueux de l'intestin. » V. Dans un élément dont l'activité est aussi intense, doivent se for- mer des produits. Ils apparaissent dans le paraplasma et ne laissent pas d'être assez variés; toutefois, c'est précisément la « sérosité transparente » qui s'observe le moins souvent. On la rencontre surtout dans les cellules du tissu périlingual des Pulmonés; ailleurs elle est rare. » Non seulement le paraplasma est toujours chargé de granuhitions, mais, parmi celles-ci, les formations pigmentaires sont de beaucoup les plus fréquentes. Cette prétendue cellule transparente est peut-être celle qui mérite le moins d'être ainsi caractérisée : les tentacules des Iléliciens, le manteau des Prosobranches, le tissu intestinal sous-muqueux de plu- sieurs de ces derniers (Cyclostome, Buccin, Nérite, etc.) offrent ainsi d'in- nombrables exemples de cellules conjonctives richement pigmentées. )) Les limites de cette Communication ne me permettent pas de la déve- lopper davantage. J'espère que les faits qui s'y trouvent résumés suffisent à montrer l'infinie diversité de la cellule conjonctive des Gastéropodes; ils établissent nettement que pour ce groupe, non plus d'ailleurs que pour celui des Céphalopodes, l'élément conjonctif ne saurait être représenté par une forme unique et constante. » PISCICULTURE. — Nouvelle méthode de culture des étangs. Note de M. Jousset de Bellesme. « Les étangs de la France constituent, en général, des exploitations agricoles de dernier ordre, qui n'apportent ni à l'agriculture, ni à l'alimen- tation publique, le contingent qu'on serait en droit d'en attendre. Il ressort des travaux que je poursuis depuis une dizaine d'années, pour la repro- duction des Salmonidés et leur élevage, que, grâce aux espèces importées ( 925 ) d'Amérique par la Société d'Acclimatation, cultivées et introduites dans nos cours d'eau par l'aquarium du Trocadéro, la culture actuelle des étangs peut être modifiée très avantageusement, et leur revenu, qui ne dépasse guère la moyenne de 60''' à l'hectare, plus que doublé. Pour at- teindre ce but, il faut abandonner la culture de la Carpe, au moins comme poisson destiné à la vente, et la remplacer par la culture intensive des espèces américaines. » Le poisson qui se prête le mieux à cette transformation est le Salmo QMj'«na< ou Saumon de Californie. Originaire, du Sacramento, d'une qua- lité de chair supérieure, très rustique, d'un élevage facile, supportant bien la chaleur, ce poisson peut être cultivé dans presque tous nos étangs. Il possède, sur son congénère la Truite arc-en-ciel, le grand avantage de pouvoir donner une récolte annuelle, en se bornant à l'amener au poids de 200S'', poids auquel il est apte à être vendu à un prix très rémunéra- teur. Cette supériorité tient à la précocité de sa ponte, qui a lieu en oc- tobre. » L'alevin éclôl à la fin de novembre. Dès le milieu de décembre, on commence à le nourrir avec un aliment riche, comme la pulpe de rate, que j'ai préconisée et em- ployée à l'Aquaiium dès i883, et d-ont l'usage tend à se généraliser. La croissance de l'alevin est si rapide qu'en cinq mois, si l'opération a été bien conduite, il atteint le poids de 608''. » Pendant que cet élevage s'effectue dans un réservoir spécial, l'étang doit être l'objet de soins particuliers. On doit le disj^oser de telle sorte qu'on obtienne en juin une très abondante éclosion d'alevins de poissons blancs, gardons, carpes, tanches; à cette fin, on y introduit, dès le mois de février, des reproducteurs en quantité suffi- sante. Aussitôt que le frai a été obtenu, et dès que l'alevin de poisson blanc a atteint 3=" ou 4"™) on le donne en nourriture aux. saumons, soit qu'on mette ceux-ci dans l'étang, soit, ce qui est préférable, qu'on y puise la quantité d'alevins nécessaire pour les alimenter. L'étang ne sert donc plus, dans cette nouvelle méthode, qu'à produire l'aliment qui devra amener rapidement le saumon à la taille marchande. » De juin en décembre, grâce à cette alimentation surabondante et très bien adaptée à l'organisme de l'animal, ces poissons atteignent facilement le poids de 2008'', et peuvent être vendus à un prix élevé en temps prohibe, avec un certificat d'origine; ou bien à la fin de la prohibition, c'est-à-dire à partir du 10 janvier, pour être livrés à la consommation. Ils sont, à cette taille, particulièrement recherchés. » L'opération recommence alors de nouveau. » La Truite arc-en-ciel ne se prête pas à ce cycle annuel d'élevage. Sa ponte n'a lieu qu'en avril; en juin, les jeunes ne sont pas assez développés pour se nourrir des alevins de poissons blancs, plus gros qu'eux. » Dans une superficie d'eau de i''^, on peut élever, au minimum, dans (926) les conditions ordinaires, looo saumons jusqu'à soos''; et, dans bien des cas, ce chiffre peut être doublé. Ces looo saumons représentent ensemble, à celte époque, un poids de 200'^°; d'après le cours moyen de ces poissons sur le marché de Paris, i,''^ d'étang, aménagé de la sorte, peut donner une récolle brute de 1600'''^ chaque année ('). » Comme toutes les cultures intensives, la méthode que j'expose ici demande des soins et de l'expérience; mais je la crois de nature à réaliser sur l'état de choses actuel une amélioration considérable. » PALÉONTOLOGIE . — Les Reptiles du terrain jurassique supérieur du Boulonnais. Note de M. H.-E. Sauvage, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Les Reptiles de la partie supérieure du terrain jurassique ont été, jusqu'à présent, peu étudiés en France, aussi pensons-nous qu'il est de quelque intérêt de donner la liste des espèces que nous avons pu déter- miner et qui ont été trouvées dans les étages kimméridgien et portlandien du Boulonnais. » Les ordres des Ichlhyoplérygiens et des Sauroptérygiens sont largement repré- sentés dans ces étages; nous citerons, du premier de ces ordres, les Ophlhalmosa unis dilatatus Phil., du Portlandien moyen ; Op. Cuvieriy&l., du Kimméridgien supérieur, niveau à Reineckia pseudoinutabilis; Ichthyosaarus trigonus Ow., du même niveau ; le. aff. Ihyreospondjlus Ow., du Portlandien moyen. Les Sauroptérygiens sont repré- sentés par Thaumatosaurus carinalus Cuv., des couches à Reineckia pseudomula- bilis; Th. moriniciis Svg., et Cimoliosaurus brevior Lydkr., du même niveau; C. truncatus l^yàkr., des couches à Aspidoceras caletanus et à Reineckia pseudomu- tabilis; C. trochanterius Ow., du Portlandien moyen; C. portlandiciis Ow. , de la partie supérieure du terrain portlandien; C. siipraju renais Svg., du même niveau; Colynibosauriis DulerUei Svg., du terrain portlandien; Polycotylus suprajurensis Svg., du Kimméridgien supérieur et du Portlandien supérieur; Pliosaurus Àrchiaci Desl., du Kimméridgien supérieur; le Pliosaurus grandis Ow. a été trouvé depuis les couches à Aspidoceras caletanus jusque dans le Portlandien supérieur. » Les Plérodaclyliens ne sont représentés que j)ar une seule espèce, le Plérodac- tylus suprajurensis Svg. (') Il faut évidemment défalquer les frais d'exj)loitation, parmi lesquels la dépense a plus importante consiste dans l'alimentation des alevins de janvier à juin. Mais l'expérience m'a appris que cette dépense ne s'élève qu'à environ 800^'' pour 1000 ale- vins dans ce laps de temps; et encore, dans de bonnes conditions, elle peut être ré- duite. Il reste donc à l'Agriculture une marge considérable. ( 92? ) » De l'ordre des Dinosauriens, nous connaissons des espèces appartenant aux. sous- ordres des Sauropodes, des Théropodes, des Ornilhopodes, savoir : Morinosaiirus typas Svg., du Kimméridgien supérieur; Pelorosatiriis prccursor Svg., de la partie supérieure du Portiandien; Mcgalosaurus insignisDeû., recueilli depuis les couches à Aspidoceras caletanus jusque dans le Portiandien supérieur; Iguanodon Prcsl- wichi Stk. de ce dernier terrain. » L'ordre des Crocodiliens est représenté, dans le Jurassique supérieur du Bou- lonnais, par la famille des Goniopholidées : Goniopholis undidens Mouss. , de la partie supérieure du Portiandien ; par la famille des Métriorhynchidées : Dacosaurus maximus PL, du Portiandien moyen, Metriorhynchus litloreus Svg., haslifer Desl. , incertus Desl. , du Kimméridgien moyen et supérieur; par la famille des Téléosauridées avec Machimosaurus Hugii Myr., et Steneosaurus Bouchardi Svg. des couches à ReinecAia pseudomutabilis S. riidis, Svg. du niveau à Stephanoceras portlandicurn. » Les ChélonJens nous sont connus par les deux sous-ordres des Crj'ptodères et des Pleurodères; du premier nous citerons Thalassemys Hugii Myr., du Portiandien moyen, Tropideniys morinica Svg., du Kimméridgien moyen; du second, Chelo- nides robusta Port., Plesiochelys Beaugrandi Svg., P. Duterlrei Svg., du Kim- méridgien moyen , P. hannoverana Port., du Portiandien moyen, Pleurosternon Bullocki Ow., du Portiandien supérieur. » En résumé, on a jusqu'à présent recueilli, dans le Jurassique supé- rieur du Boulonnais, 35 espèces de Reptiles, savoir : Ichthyoptérygiens, 4; Sauroptérygiens, ii; Plérodactyliens, i; Dinosauriens, 4; Crocodi- liens, 8; Chélonieiis, 7. » PALÉO-ETHNOLOGIE. — Sur de nouvellesfigurines humaines d'ivoire, provenant de la station quaternaire de Brassempouy. Note tle M. Ed. Piette, pré- sentée par M. A. Milne-Edwards. « La station quaternaire de Brassempouy a donné, en deux années, à ceux qui l'ont explorée, sept fragments de statuettes humaines en ivoire: cinq recueillies par M. de Jjaporlerie et par moi au printemps dernier, et deux découvertes en 1892 au cours des fouilles de l'Association française. Celles-ci sont l'objet de la présente Note. » Toutes gisaient, entre des foyers où l'on avait entretenu des feux de bois, dans une terre argileuse mêlée de cendre, au milieu de très nombreux ossements souvent à demi-brùlés, presque toujours brisés en long, de mammouth, de rhinocéros à narines cloisonnées, d'hyène tachetée, de cheval, et de débris moins abondants d'ours des cavernes, de bœuf ancien ( 9^8 ; {bos priscus), de cerf élaphe, de cerf du Canada, de loup, de renard, d'aigle, de coq de bruyère, de gelinotte. Quelques rares vestiges de renne apparaissaient en certains endroits parmi ces ossements. Tous ces ani- maux avaient servi de nourriture aux habitants de la station. » Cette assise, qui ne présentait la trace d'aucun remaniement, était recouverte, dans la grotte, par toute la série de couches magdaléniennes, et devant la caverne par un lit de terre et de pierrailles renfermant des silex taillés en la forme de ceux de Solutré, notamment des pointes de lance en feuille de laurier, et par 2'°,5o de lœss amené en cet endroit par le ruissellement des eaux, aux dépens du revêtement de la colline. » Les sept statuettes trouvées dans ce gisement doivent être classées en deux groupes : l'un formé de figurines de femmes appartenant à l'une des plus anciennes races humaines qui aient occupé notre sol, remarquable pour le développement du système pileux et par les masses graisseuses ou fibro- graisseuses réparties sur les cuisses, le ventre et les hanches; l'autre com- posé de sculptures qui ne sont pas sans analogie avec celles qui émanent de l'art égyptien ; elles sont en quelque sorte les essais précurseurs de cet art. » Les deux fragments de statuettes découverts au cours des fouilles de l'Association française appartiennent, l'un au premier groupe, l'autre au second. )) Celui qui fait partie du groupe égyptien est la partie inférieure d'une figurine de femme, brisée au ventre. Le haut du corps manque. Les jambes sont jointes. Les fesses, dont il ne reste que le bas, semblent sculptées con- formément au type des poupées égyptiennes. Les pieds ne sont pas entiè- rement dégrossis. On voit les coups de burin sur les cuisses et sur le ventre. C'est une ébauche. Elle n'a pas été achevée. Cette circonstance montre bien que les statuettes de ce groupe n'out pas été importées. Elles ont au contraire été sculpiées sur place. » Le fragment qui fait partie du groupe de la vieille race humaine pro- vient d'une figurine de femme qui n'a plus que la cuisse droite, la hanche et une portion du ventre. Elle était relativement grande, et je la considère comme une œuvre d'art véritable. Le ventre est volumineux et pendant. Il est couvert de poils disposés par bandes, même au-dessus du nombril. La cuisse est (rès épaisse et ses contours sont harmonieux. Elle est iden- tique, par sa forme, à celle des femmes boscliismanes. Les femmes de la vieille race avaient vraisemblablement, comme elles, ces membres enve- ( 929 ) loppés, à la face externe, de masses fibro-graisseuses, prolongées par de- vant en une lame épaisse qui formait une sorte de mollet et ne s'arrêtait qu'au genou. Mais il ne faut pas conclure de là qu'elles avaient des gibbo- silésfessières entièrement semblables à cellesdesBoschismanes. Un fragment de statuette trouvé par M. de Laporterie et par moi prouve qu'en vieillis- sant elles acquéraient sur les hanches d'énormes gibbosités graisseuses qui se reliaient latéralement aux fesses en laissant libre toute la partie voi- sine de la colonne vertébrale. Cette vieille race était donc distincte de toutes les races adipeuses actuellement existantes. Les seins manquent au fragment que je décris; mais ils ne manquent ni au fragment de figurine dont les hanches sont couvertes de gibbosités graisseuses, ni à la statuette en dent de cheval du Mas d'Azil, et nous savons par celles-ci qu'ils sont cy- lindriques et pendants. Celle du Mas d'Azil nous donne aussi les traits du visage. Le nez est gros, les lèvres épaisses, le menton fuyant, comme celui de la mâchoire de la Naulette, le front assez haut, l'oreille épaisse et lobée. Ces traits ne ressemblent en rien à ceux de la tête à coiffure égyptienne recueillie à Brassempouy. Celle-ci appartient évidemment à une autre r^fce. Pour compléter l'idée qu'on peut se faire delà vieille race, il faut se repor- ter encore à une gravure au Champ-levé de Laugerie-Basse, où l'on voit une femme couchée près d'un cervidé. Les bandes de poils qui couvrent tout son corps complètent les notions que la statuaire et la gravure nous ont léguées sur les peuplades qui ont habité primitivement notre sol. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de l'acide arsénique sur la végétation des Algues. Note de M! Raoul Bouilîiac, présentée par M. Dehérain. « M. Chatin, en faisant absorber de l'acide arsénieux à des plantes adultes, a montré l'influence nocive qu'exerce cet acide sur la végétation des Phanérogames; j'ai constaté qu'il en est de même quand on emploie les. arséniates. D'autre part, M. Marchand a observé dans des solutions arsenicales un champignon du genre Hygrocrocis. )) Il résulte de ces observations que l'influence de l'arsenic ne doit pas être la même sur toutes les espèces végétales. Dans ce travail, je me suis proposé de rechercher l'influence de l'acide arsénique sur la végétation, et, en particulier, de voir si les arséniates, qui présentent tant de pro- priétés communes avec les phos[)liates, sont susceplibles de remplacer ces derniers sels dans la synthèse végétale. ( 93o ) » T. J'ai bientôt reconnu qu'une Algue, le Stichococcus bacillarls Nœgeli, végète en présence de l'arséniate neutre de potasse. ^ » Pour apprécier rinfliience de l'acide arséniqiie sur le Stichococcus, j'ai essayé de cultiver cette plante dans des vases contenant chacun, en même quantité, une solution nutritive pourvue d'acide phosphorique, mais additionnée de doses différentes d'arsé- niate neutre de potasse. La culture, commencée le i" février, fut examinée le i5 mai par M. Bornet et reconnue pure. J'ai prélevé sur chacun des vases 5o"= de la cul- ture, préakblement rendue homogène par une agitation prolongée, et j'ai pesé la récolte. » Le Tableau suivant indique les résultats de l'expérience : Récolle évaluée Quantité en d'acide arsénique. matière séclie. mragr Vase n° 1 yjfôë 3 Vase n" 2 j^^ 7 Vase n" 3 tôVo ^o Vase n° 4. ^% l^ Vase n° 5 j^ i5 » Les conclusions qui se dégagent de cette première expérience sont : » 1° Le Stichococcus bacillaris Nœgeli vit et se reproduit en solution minérale contenant de l'acide arsénique; » 1° Même en présence de l'acide phosphorique, l'acide arsénique fa- vorise la végétation de cette Algue, et la dose qui semble jusqu'ici la plus convenable est celle de j^- L'acide arsénique est donc susceptible de reinplacer partiellement l'acide phosphorique. » Ces résultats obtenus, je devais rechercher si les arséniates n'étaient pas susceptibles de remplacer complètement les phosphates. » J'ai disposé alors une nouvelle série de cultures. Elle comprenait : un vase té- moin, contenant une solution nutritive exemple d'acide phosphorique et d'acide arsé- nique; plusieurs vases renfermant en même quantité la solution du témoin, mais, en outre, de l'acide arsénique à doses variables croissant jusqu'à ^^-^ sous forme d'arsé- niate neutre de potasse. Tous les vases furent ensemencés avec des quantités égales de Stichococcus. Mais, bientôt, ils furent envahis par des algues diverses dont les germes avaient été apportés par l'atmosphère. Dans le vase témoin se trouvent, outre le Stichococcus, trois algues différentes (P/'oiococcwi infusionuin, Ulothvix lener- riina, Phovinidium Valderianuin) dont l'ensemble forme un voile infime, d'aspect chétif et languissant. » Si, au contraire, nous examinons les cultures contenant la solution du témoin additionnée seulement d'acide arsénique, nous constatons une végétation luxuriante. M. Bornet, que nous sommes heureux de pouvoir ( 93i ) remercier ici de l'extrême obligeance avec laquelle il a bien voulu exami- ner nos cultures, y a reconnu les espèces suivantes : » Protococcus infasionum. Dactylococciis infitsioninn, Scenedesmua quadri- canda, Scenedesmus acutus, Ulnthrix tenerriina. » Diatomées. — Stichococcus bacillaris, Schizolhrix Lenorinandiana, Symploca muralis, Phormidium Valderianuni, Nostoe punctiforma. » Ces vases ont une belle couleur verte; dans l'un d'eux, où l'acide arsénique est au xvâm ^^ Phormidium forme une belle nappe qui. flotte à la surface. 1) Dans un autre vase contenant un litre d'une solution identique à celle du témoin, mais additionnée d'acide arsénique, de telle façon que la solution fût au ï^tjô, j'ai pu recueillir une masse composée de Protococcus infasionum et de Phormidium Val- derianuni, surtout de Phormidium, qui, pesée à l'état sec, accusait un poids de 2S% i5. » Après l'avoir soigneusement lavée, je l'ai desséchée pour la peser et je l'ai brûlée, en la traitant successivement par l'acide azotique et l'acide sulfurique. » L'acide arsénique qu'elle contenait a été ensuite dosé et j'ai constaté qu'elle en avait absorbé 3™?'', 6 (jôVû" ^^ ^^^ poids). » Trois conclusions découlent de ces observations : )i 1° Outre !e Stichococcus, les Algues dont les noms viennent d'être donnés peuvent végéter dans des solutions nutritives contenant de l'acide arsénique. » 2" Dans ces conditions, ces Algues sont capables d'assimiler l'acide arsénique. )> 3" L'addition d'acide arsénique à une solution nutritive exemple d'acide phosphorique suffit pour y faire prospérer la culture de ces Algues. Dans ce cas particulier, les arséniates remplacent donc les phosphates. » HYDROLOGIE. — Sur l'âge du lac du Bourget et les alluvions anciennes de Chamhèry et de la vallée de l'Isère. Note de M. A. Delebecque, présentée par M. Daubrée. « Quand on étudie les environs du lac du Bourget et la vallée de l'Isère en aval de Montmélian, on ne peut manquer d'être frappé de l'extension, déjà signalée par Lory, et du niveau à peu près constant des alluvions anciennes. Ces alluvions, qui s'élèvent jusqu'à l'altitude de 400" environ, dominant les vallées de i5o°à 200™, sont formées de couches, en général sensiblement horizontales, de sables et de graviers; ces couches sont d'ha- C. R., i8rj4, 2' Semestre. (T. CXIX, N" 22.) ^^^ ( 932 ) bitude peu cohérentes, mais cependant, par places, et surtout dans les par- ties qui ont été longtemps exposées à l'air, elles sont fortement cimentées. Elles sont recouvertes par du terrain glaciaire plus récent, où abondent les blocs anguleux et les cailloux striés. Lory, dans sa Descriplioti géolo- gique du Dauphmé, suppose que ces alluvions ont été déposées dans un vaste lac qui s'étendait sur tout l'espace occupé aujourd'hui par le lac du Bourget et le Grésivaudan. » Lesétudes récentes faites sur les lacs nous forcent à écarter l'hypothèse du savant maître. Il est incontestable que le Grésivaudan était autrefois un lac qui s'étendait jusqu'à Saint-Gervais, village situé à 35'^" environ en aval de Grenoble; vers ce point, la molasse marine, qui domine la vallée de quelque cinquante mètres, soutenait le lac à sa partie inférieure. Ce vaste bassin n'est pas d'ailleurs entièrement comblé; on en retrouve un témoin dans le petit lac de Sainte-Hélène, près de Montmélian. Mais les dépôts de graviers qui constituent les alluvions anciennes n'ont nullement la disposition caractéristique des deltas torrentiels, disposition si bien visible aux terrasses de la Dranse du lac de Genève et qui consiste, comme on sait, en une superposition de couches horizontales, à gros matériaux, à des couches, à matériaux plus fins, inclinées de 25° à 3o°. Ce sont des dépôts fluviatiles et non des dépôts lacustres. De plus, il est manifeste que le lac du Bouiget et l'ancien lac de Grésivaudan se trouvent dans des val- lées creusées au sein de ces alluvions anciennes qui, en maints endroits, et notamment aux environs de Chambéry, présentent des falaises dont la hauteur atteint 5o'". Il faut en conclure que la formation de ces deux lacs est, contrairement aux idées émises jusqu'à présent, postérieures au dépôt de ces alluvions. » Les récents.travaux de M. Heim et de son élève M. OEppli ont mon- tré que la formation des grands lacs de la Suisse est due à un affaissement des Alpes, postérieur à la première période glaciaire. Cet affaissement a provoqué, vers la limite des montagnes et de la plaine, une contrepenle dans les vallées qui ont été ainsi transformées en lacs. On doit rapporter à la même cause la formation du lac du Bourget et de l'ancien lac de la vallée de l'Isère. Nous avons là deux grandes vallées qui, lors de la pre- mière période glaciaire, ont été comblées par les alluvions anciennes sur une épaisseur de quelques centaines de mètres. Ces alluvions corres- pondent vraisemblablement, quoique ayant un faciès différent, à l'alluvion des plateaux ou Deckenscholter, si bien étudiée dans le nord de la Suisse par M. du Pasquier, en Autriche et en Allemagne par MM. Penck et Briick- ner. Elles doivent cire aussi contemporaines des cailloutis de la Dombes ( 933 ) et des hauteurs du Lyonnais, que M. Depéret, le savant professeur de Lyon, range dans le pliocène supérieur. Lorsque les glaciers ont fondu, des vallées ont été creusées dans ces alluvions et ce sont ces vallées que l'affaissement du massif alpin a transformées en lacs. J'ajouterai que, dans ces vallées, on trouve de nombreux dépôts d'une époque glaciaire plus récente. » La constance du niveau des alluvions anciennes, du lac du Bourget à Voiron et à Saint-Marcellin, soit sur un espace de iSo*"", ne peut d'ail- leurs guère s'expliquer que par un affaissement des Alpes. Car, si aucun mouvement ne s'était produit après le dépôt de ces alluvions, on retrou- verait probablement, même en faisant la part de l'érosion, une différence svstématique de niveau entre les témoins d'amont et ceux d'aval. De plus certaines alluvions des environs d'Aix-les-Bains, près de la station de Vi- viers, ont des plis analogues à ceux des roches sédimentaires plus an- ciennes. » Cet affaissement des Alpes, qui ont entraîné dans leur mouvement une partie de la plaine suisse et du Jura, a nécessairement produit, dans la partie de cette dernière chaîne qui touche aux Alpes, des dislocations im- portantes et encore peu étudiées. Il faut probablement lui attribuer le dé- placement des deux plus grands cours d'eau de la région, le Rhône et l'Isère. M. E. Ritter et moi avons reconnu que les roches cristallines des alluvions anciennes des environs de Chambéry provenaient du mont Blanc ou du Valais. M. Termier, qui a bien voulu les examiner, n'y a trouvé aucune des roches caractéristiques du bassin de l'Isère. Le Rhône passait donc autrefois à Chambéry et rejoignait l'Isère dans le Grésivaudan, tandis qu'à présent il s'écoule par la cluse de Pierre-Châtel. De même l'Isère qui, comme l'a observé Lory, a creusé autrefois la vallée de la Côte Saint-André, s'écoule aujourd'hui par Saint-Marcellin, en formant des gorges encaissées. » Il me parait très probable, par analogie avec ce que nous voyons en Savoie et en Dauphiné, que les célèbres alluvions anciennes du bois de la Bâtie, au confluent du Rhône et de l'Arve, sont aussi antérieures à la for- mation du lac de Genève. C'est un point sur lequel je me propose de revenir. » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. ( 934 ) ERRATA. l (Séance du 12 novembre" i^p^j ) Note de M. Dujardin, Sur une erreur relevée dans la « Théorie des nom- bres » de Legendre : Page 8/J4i ligne 8, équation (6), au lieu de z' n -\- a, lisez z' u -h a. Même page, ligne 10, au lieu de ei n, lisez et u. Même page, ligne 11, au lieu de A/î, lisez l^u. On souscrit à Paris, chez GAUTUIEH -\'1LLAHS ET FII.S, Oiiai (les Grands-Augiisiins, n" 5". Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires fiaraissont régulièremeiit le Diin-imlie. Ils loimoiiL, ù la (in de l'aimée, deux volumes in-4^ De Tables, l'une par ordre alphabétique de malières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est anni et part du !"■ janvier. Le prix de rabonrienient est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les Iniis de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, cliez Messieurs : Age/i Michel et Médan. iGavauit St-Lager. Jourtian. RulT. Amiens Coiirtin-Hecquel. ( Germain elGrassin. ° \ Lachèse. Bayonne Jérôme. Hesançon Jacquard. , Avrard. Bordeaux Dulhu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. / Lefournier. \ F. Robert. j J. Robert. ( V Uzel Carolt. \ Baër. i Massif. Chambery Perrin. ( Henry- ) Marguerie. \ Rousseau. ( Ribou-Collay. , Lamarche. Ratel. ' Damidol. \ Lauverjat. ' Crepin. ( Drevet. ! Gratier. La liochelle Foucher. ( Bourdignon. I Dombre. i Lefebvje. ( Quarré. Brest. Caen . CIterbourg... . Clermont-Fer Dijon Douai Grenoble Le Havre. Lille Lorient. rlicz Aïcssicurs : ( Baumal. ' .M™' lexier. liernoux et Cumin. \ Gcorg. Lyon ( Mégret. J Clianard. ! Ville. Marseille lUial. \ Calas. > Coulel. Maniai Place. I Jacques. Grosjean-Maupiii. ' Sidoi frères. ^ Loi seau. I j{m. Velo|ipé. 1 liarnia. ' N'isconti et C". Montpellier . Moulins . . .. Nancy J\'anles . . . . Nice l\'in)es Tliibaud. Orléans ... l^uxeray. 1 lilanchier. Poitiers ,, , ' uruinaud. Bennes l'Iihon t Hervé. Boc/ie/ort Girard (M""). J l.anglois. liouen S'-Élienne Toulon . . . ■ I l.eslringanl. Chevalier. ( Haslide. ' liuiiièbe. \ Gimel. ' Privai. Boisselicr. Tours j Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. ' Lemaitre. Toulouse.. Valenciennes. Amsterdam . Athènes Barcelone.. . . Berlin. Berne . . . Bolozne . Bruxelles.. Bucltarest . Budapest Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague Florence Gand Gènes Genève. . . La Ha) e . . Lausanne. Leip^i^ Liège. chez. Messieurs : 1 Feikenia Caarelsen I et O: Beck. Verdaguer. ; \sher et C''. ' Dames. , Friediander et (ils. ' Mayer el Muller. \ Sclimid, FrancUe el / C". Zanicliolli. ; Itainlol. ' MayolezelAudiarlc. ' Ijcbègue et C". \ Hainiann. ' Haiiisleaiui. Kilian. Dcighton, BellelC" Cammermcyer. Ollo Keil. Hiist et llls. I.œscher cl Seeber. Ilosle. lieuf. , Clierbuliez. Georg. ( Stapelmohr. Bel in fan te frères. ., Benda. ' Payol. liarlh. \ Brockliuiis. I.orcnl/. Max Kiibe. Twietmeyer. IJesoer. Gnusè. chez Messieurs I Dulau. Londres Hachette el C- Nuit. V. Buck. .Milan . Luxembourg . I Libr. Gutenberg. .Uadrid jCapdeville. I Gonzalès e hijos. ' F. Fé. ( Dumolard frères. > Uœpli. .Moscou Gaulier. / Furcliheim. iXaples Marghieri di Glu ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffei Kew-Vork | Stechert. ' Weslermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C" Falerme Clauscn. Porto . Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. 1 Bocca frères. Rome , ( Loesclierel C". Rotterdam Kramcrs el fils. Stockholm Samson et Wailii ^ Zinserling. ( Woinr. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSeHii Varsovie Gebelhner et Wol Vérone Drucker. \ Prick. Vienne , „ , , . _, ' Gerold et C". Zurich Meyer el Zeller. S' Petersbourg . Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes i" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décombie i85o. ) Volume in-4°; i853. PHx 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i'' Janvier i85i à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÊset .\.-J.-J. Soi.ikr. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'èprouveni I Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matiér grasses, par M. Claode Bernard. Volume in-4'', avec 32 planches ; i856 15 • Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedes. — Essai d'une réponse i la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Scienc pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSâ*!, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sec » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la natu » des rapports qui existent enlre l'étal actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches: 1861.. 15 1 A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 22. TAlUi: DES A.RTICLKS. (Séance ii S.4i'0liTA. — Nouveaux détails con- cerna m les Nymphéinees 888 M. Ahm. G.\t!TiEit fait hoiMiuage à l'Aca- démie du Tome I de la 2" édition de son <( Cours de Cliimie minérale, organique et biol(>gii|ue )) 892 MEMOIRES PRESENTES. .M. X. liiLi'iiAi adresse un travail intitulé « Navigation mécanique aérienne, à ailes h;, II, CORRESPONDANCE. .M. le IHiNMSTBE DE lTxstkuciion PUIÎLIQUE ET DES Beaux Akts invite l'Académie à lui désigner deux candidats pour la chaire de .Médecine vacante au Collège de France par suite du décès de M. Bronn-Sér/iiarc/. 892 M. S. Jourdain prie l'.Xcadémie de le com- prendre parmi les candidats à la place de Corrcspomlanl vacante par le décès de .M. Cotleau ' S92 M. le SEOuETAiiiE iMiui'ÉTUKL signale, parmi les pièces imprimées de la Cori'espondance, un volume de M. Manuel Crespo, traduit derespagnut par .M. Mitxiniin Dcloc/ie.. 892 M. L.ScHUi.iiOF. — Éléments de la planète BK. SgS M. G. Bmoi'iiDAX. — Observations de la nouvelle comète E. Swift (iSg'i, novem- bre 20), faites à l'Observatoire de Paris (équalorial de la tour de l'Ouest)., 894 ■M. E. BoGER. — Sur la distribution des planètes entre .Afars el Jupiter 893 M. G. Kœnius. — Sur le mouvement d'un corps solide S et resta même visible à l'oeil nu pendant quelques jours. Néanmoins elle ne put être retrouvée dans ses retours ultérieurs, bien qu'elle fût assidûment cherchée, notamment en 1855 et dans des conditions de visibilité favo- rables. Une seule fois, le i6 mai i855, Goldschraidt, à Paris, trouva une comète peu éloignée de la trajectoire de l'astre. Mais cet objet ne fut plus revu dans la suite, bien que son éclat eût dû augmenter; aussi les astro- nomes ne voulurent pas admettre que ce fût la comète cherchée. Mes calculs sur la nouvelle comète indiquent que cet astre extrêmement faible est la comète de De Vico, qui, à son neuvième retour, aurait été retrouvée par M. E. Swift, avec un instrument plus puissant que ceux dont on dispo- sait, pour sa recherche, il y a quarante ans. « Mes calculs sont basés sur deux observations delNice, des 22 et 29 no- vembre, transmises télégraphiquenient par M. Perrotin, à la demande de M. Tisserand, et sur une observation du 25 novembre de M. Bigour- dan. Les éléments paraboliques, qui représentent bien les trois observa- tions, montrent une telle ressemblance avec ceux de la comète de De Vico (') que j'ai cru utile de calculer des éléments elliptiques, en admet- tant arbitrairement une durée de révolution- d'environ 5''"%8, qui est de o*°,3 plus grande que celle de la comète de De Vico. » Voici ces deux systèmes d'éléments, rapportés à l'équinoxe et l'éclip- tique moyens de 1894, o : Époque, 1894 iiov. 22, 5, temps moyen tle Paris. T^riSg/ioct. 19,4971 M= 7° i'39",o 7r = 346»46'3o",4 7î = 345''2o' 4", 3 Q= 43''4o'55",4 Q= 48''35'22",9 j= 3°i5'32",2 i= 2"58'47",o log5r=: 0,1 80044 9= 34''4o'29",7 fjt =: G12'', 1 10 loga := 0,508780 » Le second lieu est représenté de la manière suivante r Dans la parabole. Dans l'ellipse. d\=-0",5 d^= + ô",J f/X=+2",7 f/!3:ir + 4",4 » Pour faciliter la comparaison des deux astres, je donne ici les éléments (') On sait que la pi-emière orbite elliptique de cette comète a été calculée par M. Faye, il y a cinquante ans. ( 94i ) de la comète de De Vico, obtenus par Le Verrier pour diverses époques, en calculant approximativement les perturbations : Époques. ir. Q. i. 9. [1. 1753 3i5°.37 3o6.45 2.9 33.58 604,9 1763 320.26 159.52 1.22 34.28 611,3 1775 324.47 145.2 4-49 34.47 6"i,3 1787........ 329.27 141.28 6.35 34.21 608,9 1799 334.24 i35.i8 5.56 34.38 606,2 1811 338.24 118.29 4-3 35.11 6i3,8 1844. 342.31 63. 5o 2.55 38. 7 649,9 » Voici les arguments qui militent en faveur de l'identité des deux co- mètes : » 1. Dans le cas d'une comète périodique qui possède un mouvement direct, les perturbations augmentent nécessairement la longitude du péri- hélie 7ï comme l'a remarqué Le Verrier et comme l'a démontré M. Callan- dreau; de même elles diminuent constamment la longitude du nœud, et d'autant plus fortement que l'inclinaison est plus faible. Or, on voit qu'entre 1844 et 1894, -^ a augmenté d'environ 2° et Q diminué de 16°. )) 2. Tant que les perturbations ne modifient pas sensiblement l'incli- naison, l'important critérium de M. Tisserand fournit simplement une rela- tion entre le mouvement diurne [j. et l'excentricité (p. Or, on voit dans le Tableau ci-dessus qu'à 17. = G 1 2" correspond en moyenne, ç = 34"4o', comme dans mes éléments. » 3. On voit facilement, et sans calcul, que les deux trajectoires doivent se couper et avoir un point commun près de leur aphélie, condition indispensable de leur identité. » 4. D'après les éléments que Brûnnow avait obtenus pour la comète de De Vico, cet astre a dû être très voisin de Jupiter vers la fin de i885. Or, d'après mes éléments, la comète de E. Swift est restée, pendant une année, en i885 et 1886, à environ 10° de Jupiter, en précédant la planète. Pendant cet intervalle de temps, la distance de la comète à la planète est demeurée sensiblement la même, égale environ à la distance de la Terre au Soleil; mais, à une telle distance, l'action de Jupiter, s'exerçant tou- jours dans le même sens, est très ])uissante, quand l'inclinaison est aussi faible que dans le cas actuel, et elle influe surtout sur le mouvement moyen [j.. On voit, en examinant l'expression analytique des perturbations de [J., que sa valeur doit nécessairement diminuer, quand la différence des longitudes héliocentriques Ij— /,^ est positive. La valeur sensiblement plus ( 942 ) grande de la durée de révolution que j';ii dû adopter, pour satisfaire au critérium de M. Tisserand, est en accord avec cette remarque. » Tout confirme donc l'hypothèse de l'identité des deux astres, et je crois ma valeur de v. exacte à un petit nombre de secondes près; sa véri- table valeur sera peut-être un peu plus faible. M La découverte inattendue de la comète de De Vico, perdue de vue depuis cinquante années, est un fait de grande importance. Elle jette une vive lumière sur les conditions mystérieuses dans lesquelles tant de comètes périodiques ont paru se soustraire pour toujours aux yeux des astronomes, soit après vuie première apparition, soit, comme tout récem- ment encore la comète de Brorsen , après plusieurs retours. Il ne faudra plus regarder comme exceptionnel le cas de la comète de Holmes (1892 III) qui fut d'abord, pendant quelques jours, très brillante, s'affaiblit ensuite rapidement, reprit d'une manière inattendue un grand éclat et devint bientôt définitivement invisible pour les instruments les plus puissants, bien que ses distances au Soleil et à la Terre n'eussent pas sensiblement augmenté. Il est fort probable que la comète de De Vico et bien d'autres encore possédaient, dans la première apparition, un éclat excèplionnel qui a facilité leur découverte, et qu'ensuite elles sont revenues beaucoup plus faibles, échappant ainsi aux chercheurs de comètes. » Aujourd'hui on ne devra plus nier d'une manière absolue la possi- bilité qu'une comète très faible devienne observable pendant peu de jours, pour s'affaiblir de nouveau brusquement. L'objet de Goldschmidt a pu être la comète de De Vico; les nébulosités que MM. Buckingham, Talmage et d'autres observateurs ont trouvées en novembre i865, ont pu être des fragments de la comète de Biéla. On fera bien, aux prochains retours de la comète de Brorsen, d'explorer minutieusement et à plu- sieurs reprises , avec les instruments les plus puissants , les environs immédiats du point du ciel où elle devrait se ti'ouver, au lieu d'étendre les recherches trop loin et de les rendre ainsi trop superficielles. M La comète de De Vico se rapprochera en 1897 encore plus sensible- ment de Jupiter qu'en i885 et les perturbations s'exerceront dans le même sens. Par conséquent sa distance périhélie, qui est actuellement de 0,2 plus grande qu'en i844. augmentera encore dans une forte mesure; en même temps son excentricité diminuera, en sorte qu'au prochain retour, en 1900, l'éclat de la comète sera bien faible. » ( 943 ) ASTRONOMIE. — Observations de la planète BH 1894, découverte par M . Bor- relly, à V observatoire de Marseille, le ig novembre i8g4. Note de M. Boit- RELLY, transmise par M. Stéphan. Planète — Etoile. Dates 1S94. Nov. '9' 20 . 21 . 22 . 23. 2.5 . 3o. Dec. Temps moyen de Marseille, h iij s 9.46.58 - 7.52.17 7.58.54 8.5o.2o 8.59. 3 8.52. 4 7.57.48 6.49.43 Aav. m s — o. 6,48 —0.59,71 — 1.57,09 —2.55,63 — 3.5i,52 —5.39,91 — 3.56,3o -4.40,48 Ay?. +•2159,2 H-3.44,o +4.34,1 -4-5.12,6 +5.53,4 +7- 7>3 +4.11,9 +4.24,3 Nombre de comp. m. app. Log. fact. parai I. Log.facl. paraît. *. 'i" app. h m s n • „ 5 3.14. 4.87 — r,344 74.46.12,9 —0,635 a 5 3.i3.ii,65 — T,54i 74.46.57,7 —0,681 a 5 3.12.14,28 — T,522 74.47.37,8 —0,673 a 5 3.11.15,75 — T,4i5 74.48.26,3 — o,65o a 5 3.10.19,87 — T,353 74-49- 7;! — o,645 a 5 3. 8. 3 {,49 — T,344 74.5o.2o,9 — o,644 « 6:12 3. 4.21,37 — ï,433 74.52. 9,0 — o,656 b 5: 5 3. 3.37,19 — T,555 74.52.21,4 — 0,687 ^ Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Réduction Dist. pol. Réduction Dates moyenne au moyenne au 1894. *. Gr. pour 1894,0. jour. pour 1894,0. jour. Autorités. Nov. 19. . a 8,3 h m s 3.14. 7,19 +4', 16 -4.43.37, r -23", 4 1433 Yarnall 20. . a B )) +4,17 » —23,4 )> 21.. a ») » +4,i8 » -23,4 » 22. . a )) )) +4,19 » -23,4 » 23.. ' a » » + 4,20 » —23,4 » 25.. a » » -1-4,21 » —23,5 » 3o.. b 7:8 3. 8.i3,45 + 4,23 74.48.20,9 —23,8 3858 Paris Dec. 1.. b » » +4,23 » -23,8 » 1) Le I a novembre la planète est de grande !ur i2"'-i3=; le 3o elle est de i3''. » ASTRONOMIE. — Sur la distribution des planètes entre Mars et Jupiter ( '). Note de M. E. Roger, présentée par M. Jordan. « Je place l'origine du temps à l'instant précis où, les soleils S_, , Sg étant en conjonction, les planètes dont les distances au Soleil sont aujourd'hui voisines de c''"' se sont séparées de cet astre, et je prends pour unité de temps l'intervalle qui sépare deux conjonctions successives de ces deux. (■) Voir ce Volume, p. 8g5. G. R., 1894, 2« Semestre. (T. CXIX, N° 23.) 12,') ( 944 ) soleils. Je suppose qu'à l'origine S„ se trouvait en opposition avec S, et So, en conjonction avec Sj, en quasi-opposition avec S_2. La situation des autres soleils S, est indifférente, à cause de leur grand éloignement lorsque «est sm -j- par o,d, cos^ par — o,8, -^ par o,48, et l'on a a; = — 0,48 -h o,36p( i — -^^) \^- Il résulte de cette équation que les rapports — et — sont a peu près inva- riables, pourvu quep soit compris entre ± — et m entre ± -• » On a ensuite ?<• 0,l2-t-p — ■TU a:. 3 (') Si l'on veut conserver l'hypothèse cosmogonique de Laplace , — mesurera la contraction de la nébuleuse solaire pendant l'intervalle de temps qui sépare la for- mation de deux planètes consécutives. Il n'est guère vraisemblable que cette con- traction puisse être à peu près constante; et moins encore qu'elle comporte l'inégalité , . .. m- periodique p cos — r— • ( 946 ) En faisant ç^ ^ o pour les indices extrêmes, (p„ = tt pour les indices inter- médiaires, p(i -h x) =^ — , on retrouve l'angle ?r-x qui figure — on déterminera ensuite les masses M_,, M,, Mo, M3 ou, pour mieux dire, les rapports de ces masses à l'une d'elles, au moyen des valeurs que prend la constante C,- lorsqu'on fait i ^ — i , i , 2, 3. « L'équation précédente équivaut à très peu près à celle-ci 1 X P = h u ' 10 10 Aux environs de l'origine, on peut négliger — , de sorte que p se réduit à h u; la distance qui sépare les deux maxima C les plus rapprochés de l'anneau central étant, d'après le diagramme, 0,08 ou -^-4; — - au lieu de 0,l3 X 2 I . ., -r 1- . . 1 ,^ 1 -1 ô ' on a M ^ — — et, par suite, /) = o. Le diamètre du Soleil ne peut donc subir, pendant la formation de l'anneau central, que des oscillations à courte période qui se compensent presque rigoureusement. » Les écarts s sont liés, selon toute apparence, à des oscillations de cette nature. Le potentiel "S ^^^- doit, en effet, influer à la fois sur la grandeur du rayon solaire et sur le nombre des planètes formées en un temps donné, de sorte que les énergies employées à l'accroissement du diamètre du Soleil sont perdues pour la production des planètes. » Lorsqu'on embrasse le phénomène dans toute son étendue, on peut faire abstraction de l'inégalité «; on a alors I .V p — 10 I ) 3 Cette équation indique que le coefficient/?, dont la valeur est — en dehors de la période exceptionnelle où les petites planètes ont pris naissance, s'est accru constamment du début à la fin de cette période. C'est sans doute parce que l'éloignemeiit progressif de la planète Jupiter diminuait l'intensité de son action perturbatrice. » ( 947 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les permutations quasi alternées. Note de M. Désire Anuké. (( Prenons une permutation quelconque des n premiers nombres; et, dans cette permutation, retranchons chaque nombre du suivant. Nous obtenons une suite de n — i différences, les unes positives, les autres négatives. Lorsque cette suite ne présente aucune permanence, la permu- tation est alternée ; lorsqu'elle en présente une, mais une seule, la permu- tation est quasi alternée. » Jai étudié autrefois les permutations alternées. Je viens d'achever un Mémoire sur les permutations quasi alternées. Je considère, dans ce Mé- moire, les permutations des n premiers nombres; je désigne par A„ la moitié du nombre, toujours pair, de celles qui sont alternées, et par B„ la moitié du nombre, toujours pair aussi, de celles qui sont quasi alternées; je conviens de donner aux symboles Aq, A,, B,,, B,, B2, qui n'ont par eux-mêmes aucun sens, les valeurs i, i, — i, — i, o. En employant ces notations et conventions, et m'appuyant sur les propriétés connues des permutations des n premiers nombres, j'arrive à des résultats assez nom- breux, qui me paraissent intéressants et dont je vais énoncer les prin- cipaux. » I. Les nombres A et les nombres B sont liés entre eux par l'égalité An+1 = 2A„+ 1>„, qui est vraie pour toutes les valeurs entières et non négatives de n. » II. Le nombre B„ n'est autre chose que le coefficient de ^ dans le déve- loppement de la fraction 1 — 2 cos X : ) suivant les puissances croissantes de œ. )) III. Le nombre B„ est aussi juste égal au coefficient de "— dans le déve- n ! loppement^ suivant les puissances croissantes de x, du produit (sécir — 2) èëcx, si n est pair ; du produit (séca? — 2) tanga;, si n est impair. < 948 ) » TV. Les nombres B sont liés entre eux par les quatre relations liîiéaires V— 1 V — 1 0 V— 1 B,, =(_i)-'-'2 +2/-')'^""'^-"^^-^-'" 0 V — 1 0 lesquelles sont toutes vraies dés que l'entier v est supérieur à zéro, et dans cha- cune desquelles on désigne par K^ le nombre des co/nbinaisons simples de p objets q à q. » V. Lorsque n croit indéfiniment, les deux nombres R A sont deux infiniment grands dont le rapport tend vers l'unité. » VI. Lorsque n croît indéfiniment, si l'on désigne par 7: le rapport de la circonférence au diamètre, les deux nombres sont deux infiniment grands dont le rapport tend vers F unité. » VII. Lorsque n croît indéfiniment, les quatre nombres A„+, B„+j B„ 211 sont quatre infiniment petits; et le rapport de chacun des trois premiers au quatrième tend vers V uni té. » VIII. La probabilité z-n, pour qu une permutation des n premiers nombres, prise au hasard, soit une permutation quasi alternée, n'est autre cliose que le double du coefficient de x"- dans le développement, suivant les puissances croissantes de x, du produit (sécr — 2)séc.r, si n est pair; du produit (séca; — 2) tango;, 5? n est impair. 1) IX. Lorsque n croît indéfiniment, la probabilité :■„ est un infiniment ( 949 ) petil; et les deux infiniment petits 2.75 4«(1 ont un rapport qui tend vers l'unité. » Ces différents résultats, rapprochés de ceux que j'ai donnés autrefois pour les nombres A, suffisent à nous montrer les relations étroites qui existent : d'abord, entre les nombres A et les nombres B; ensuite, entre ces nombres et les développements de certaines fonctions trigonométri- ques; enfin, entre les valeurs asymptotiques de ces mêmes nombres et les puissances soit de tt, soit de l'inverse de r:. » PHYSIQUE. — Sur la température de l'arc électrique. Note de M. J. Violle, présentée par M. Mascart. « M. Moissan a indiqué, dans une des dernières séances, que la tempé- rature de l'arc paraît augmenter avec l'intensité du courant. Les expé- riences que je poursuis depuis quelque temps, grâce à l'obligeance de M. Fontaine qui a bien voulu mettre à ma disposition les ateliers de la Compagnie Gramme, me semblent confirmer cette manière de voir, en même temps qu'elles corroborent les faits que j'ai précédemment établis. J'ai pu opérer jusqu'à des intensités de looo à 1200 ampères. » En prenant les photographies des charbons avec les précautions voulues (four électrique, cratère dégagé, diaphragme étroit à l'objectif, temps de pose très court), j'ai reconnu que l'éclat du cratère positif était encore exactement le même à 1000 ou 1200 ampères qu'à 10 ampères. Ce cratère est donc bien le siège d'un phénomène physique (ébuUition de carbone) caractérisé par une température constante, ainsi que je l'avais déjà établi par des mesures poussées jusqu'à 400 ampères. » J'ai examiné le spectre de l'arc en même temps que celui du charbon positif et j'en ai pris les photographies. La distribution des intensités lumi- neuses est différente dans les deux spectres. Bon nombre de raies du spectre de l'arc se détachent brillantes sur le spectre continu corres- pondant au cratère positif; leur éclat est d'ailleurs variable d'un instant à l'autre, et beaucoup de raies dont on suit à peine les prolongements à travers le spectre du cratère positif s'illumineat à certains moments dans toute l'étendue du spectre; l'illumination est d'autant plus vive que le courant est plus intense. ( 930 ) » Sans doute les lois de Rirchhoff ne doivent être appliquées ici qu'avec une certaine réserve. On peut douter que l'éclat des raies lumineuses constituant le spectre d'un gaz soit lié à la température par la même fonc- tion que l'éclat des régions correspondantes dans le spectre d'un corps solide. Le doute augmente quand le gaz s'illumine sous l'action de l'élec- tricité, qui paraît capable de se transformer en lumière sans chaleur. » D'un autre côté, si l'arc, se comportant comme un conducteur traversé par ini courant, est le siège d'un dégagement de chaleur proportionnel à l'énergie dépensée, sa température doit croître avec l'intensité du courant, d'autant plus que les variations brusques de la résistance amènent à cer- tains moments de véritables décharges qui donnent aux radiations consti- tutives un éclat considérable. Si l'on tient compte de l'énergie dépensée dans ces décharges avec les courants intenses et les potentiels élevés, on concevra que les températures peuvent devenir très hautes, phénomènes de dissociation mis à part. En tous cas, la cause qui limite la température du cratère positif cesse ici d'agir. » J'ai cherché à évaluer la température de l'arc en y portant une sonde constituée par une mince baguette de charbon. Quand l'arc jaillit entre deux charbons, on voit, ainsi que je l'ai déjà indiqué, cette baguette se creuser du côté positif, tandis qu'elle tend à s'accroître du côté négatif, l'éclat de la cavité positive étant le même que celui du cratère positif, et l'usure d'autant plus rapide que le courant est plus intense. » La même baguette, portée dans l'arc produit entre deux pôles d'un même métal, s'use encore, mais différemment selon le métal employé : lentement avec le cuivre, rapidement avec le zinc; d'ailleurs, elle manifeste une température de beaucoup supérieure au point d'ébullition du zinc (980°). Quand on voit la sonde réduite à un fd de charbon d'u)i blanc éclatant, il est difficile de ne pas admettre que le milieu environnant, l'arc de zinc, soit lui-même à une température élevée ('). » En somme, j'estime que la température de l'arc est généralement plus élevée que celle du charbon positif et qu'elle croît avec l'énergie électrique dépensée. » (') Il se peut aussi très bien que, dans un tube de Geissler, la température soit très élevée, Ja faiblesse de la masse rendant l'efTet thermique insensible. ( 95i ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur la solubilité de l'ozone. Note de M. l'abbé Mailfert, présentée par M. H. Moissan. « La solubilité de l'ozone, longtemps contestée par les chimistes les plus distingués, est aujourd'hui généralement admise. » On peut la vérifier facilement lorsqu'on recueille de l'ozone con- centré sur la cuve à eau; après un certain temps, l'eau de la cuve exhale une forte odeur d'ozone. Il en est de même de l'eau qu'on laisse un temps suffisant au contact de l'ozone, dans un flacon qui en contient. » Cette odeur se manifeste beaucoup plus lorsque, à l'aide d'un siphon, on transvase l'eau ozonée dans un ballon. Le gaz qui s'échappe de celte eau possède, avec l'odeur, toutes les propriétés de l'ozone. Il oxyde l'ar- gent et le mercure, forme des précipités de peroxydes avec des sels en dissolution de cobalt et de manganèse, et donne avec l'éther de l'eau oxy- génée. » Ces résultats se produisent aussi avec l'eau ozonée, mais plus diffici- lement. Aussi l'eau oxygénée ne se forme avec l'éther et l'eau ozonée que si la quantité d'ozone dissoute est assez grande, et encore y a-t-il certaines précautions à prendre. » Pour obtenir cette réaction, je remplissais d'eau ozonée un tube de So'^" à 60'^"; puis, rejetant quelques centimètres de celte eau, et versant un peu d'éther et d'acide chromique, je bouchais le tube avec le doigt et le renversais deux ou trois fois sans agiter. Alors apparaissait la coloration bleue de l'éther, indiquant la présence de l'eau oxvgénée. » Étant assuré que l'ozone est soluble dans Teau, j'ai recherché sa solubilité aux différentes températures. Cette solubilité a été déterminée, non par les méthodes ordinaires, qu'il eût été très difficile d'employer, mais en dosant directement l'ozone dissous dans l'eau, et l'ozone non dissous qui restait dans le mélange gazeux au-des- sus de la solution. Le rapport de ces deux quantités d'ozone, préalablement ramenées au même volume, indiquait sa solubilité à la température de l'expérience. » Voici comment on opérait : On se servait de flacons ordinaires de 2'" à 5"' bouchés à l'émeri, et de ballons de forme ovoïde de 3''' à 4'" continués à leurs extrémités par deux tubes munis de ro- binets. L'un des tubes, terminé par un entonnoir, permettaitde remplirle ballon d'eau, puis d'ozone. Ces flacons ou ballons remplis d'eau distillée étaient placés sur la cuve à eau, et l'on y faisait arriver de l'ozone très concentré (oS'',o8o à oS'', 1 20 par litre), obtenu avec l'appareil de M. Berthelot. On les enlevait quand ils étaient remplis d'ozone aux "j ou aux | et on les mettait dans un endroit peu éclairé, en les couchant. De temps en temps on les retournait et on les agitait doucement pour renouveler la surface de l'eau. C. R., i8g4, a" Semestre. {T. CXIX, N« 23.) I 26 ( 952 ) I) Au bout de deux ou trois jours et quelquefois plus, on faisait écouler l'eau dans un flacon, où avait été mise une quantité de liqueur arsénieuse suffisante pour détruire tout l'ozone dissous. Puis on introduisait dans l'ozone gazeux la quantité nécessaire de la même liqueur arsénieuse, et l'on faisait les dosages suivant la méthode de MM. Thenard. Les résultats obtenus avec les ballons ou les flacons ont été très sensi- blement les mêmes. » Le Tableau suivant donne, dans la première colonne, les températures; dans la deuxième, les poids d'ozone dissous dans i'" d'eau; dans la troisième, les poids d'ozone existant dans i"' du mélange gazeux au-dessus de la solution; et dans la quatrième colonne le rapport des deux poids correspondants, c'est-à-dire le coefficient de solu- bilité de l'ozone pour chaque température. Rapports des deux poids d'ozone Ppids de l'ozone Poids de l'ozone ou coefficienls dissous dans i liu-e de solubilité Températures. dans i litre d'eau. du mélange gazeux. de l'ozone. 0 mgr mgr o 39,4 61 ,5 o,64i 6 34,3 61 0,562 11,8 29,9 59;6 o,5oo i3 28 58,1 0,482 i5 25,9 56,8 o,456 19 21 55,2 o,38i 27 i3,9 5i,4 0,270 32 7,7 39,5 0,195 4o 4)2 37,6 0,112 47..--- 2,4 3i,2 0,077 55 0,6 19,2 o,o3i 60 0,0 12,3 0,G00 » 11 serait facile, avec ces nombres, de tracer la courbe de solubilité de l'ozone. '■) On peut remarquer qu'à la pression o^.yô l'eau dissoudrait à 0° près les I de son volume d'ozone, et vers 12° la moitié, c'est-à-dire environ i5 fois plus que d'oxygène aux ntiêmes conditions de température et de pression. » Dans une autre série d'expériences, j'ai cherché la solubilité de l'ozone dans l'eau acidulée. Le coefficient de solubilité a été trouvé le même qu'avec l'eau pure jusque vers 20°. Il augmente à partir de 20° à 25°. Voici quelques-uns des réultats obtenus : Coefficients de solubilité de l'ozone Températures. dans l'eau acidulée. 0 3o 0,240 ) 33 0,224 [ i'"d'eau — o'^'',7 de SOSH^O, 42,7 0,174 ) 49 0,1 56 i''^ d'eau = o'^'^, 9 » 57 o>096 1'" d'eau 7= 0'='', 3 » ( 953 ) » En présence de ces résultats, je me demande si l'on ne pourrait pas utiliser la solubilité de l'ozone, soit pour stériliser l'eau dans certaines cir- constances, soit pour employer l'eau ozonée comme désinfectant et anti- septique, par exemple pour assainir une salle d'hôpital, en y faisant arriver cette eau à dose régulière et convenablement déterminée, d STÉRÉOCHIMIE . — Superposition des effets optiques des divers carbones asymé- triques dans une même molécule active. Note de MM. Ph.-A. Guye et M. Gautier, présentée par M. Friedel. « 1. Dans une précédente Communication (*), nous avons montré que les deux, carbones asymétriques de l'oxyde d'amyle actif agissent chacun sur la lumière polarisée, comme si tout le reste de la molécule était inactif et que leurs effets s'ajoutent algébriquement, )) Des recherches faites sur le valérate d'amyle et sur l'amylglycolate d'amyle nous ont démontré que les mêmes règles s'appliquent lorsque * les deux carbones asymétriques sont différents. » 2. Il existe un valérate d'amyle actif représenté par la formule : (I) c, H,;CH - CH^ -O - CO - CH^^^jj3 . dans laquelle les deux carbones asymétriques sont marqués du signe *. » Si les principes que nous avons énoncés sont exacts, l'action exercée sur la lumière polarisée par un éther de la formule (I) doit être très approxi- mativement égale à la somme de deux déviations polarimétriques, à savoir : l'une produite par un valérate d'amyle n'ayant qu'un carbone asymétrique, celui de l'acide valérique : — tel serait l'éther (II) ^U:)cH -- CH= _ cH=-o - CO - tn/^l 3 ' l'autre produite par un valérate d'amyle à un seul carbone asymétrique, celui de l'alcool amylique : — tel serait l'éther (III; ^f'^^CH — CH^ — O -CO — CH= — CH^-CH-— CH'. (') Guye et Gautiek, Comptes rendus, 29 oclobre 1894. ( ÇM ,: » L'étlier de la formule (III) a été récemment préparé et ses propriétés optiques ont été décrites (') ; il tourne de a^ = + i°,o8 pour L = o'''",5. » Ce corps ayant été obtenu au moyen du même alcool amylique que celui dont nous avons fait usage, nous n'avions plus à préparer que l'éther de formule (II), que nous avons obtenu en faisant l'éagir l'acide valérique actif (provenant de l'oxydation de l'alcool amylique) avec l'alcool isoamy- lique inactif )r, CH- CH= - CH'OH, que nous avons déjà mentionné dans notre précédente Communication. Examiné au polarimètre, l'éther de la formule (II) donne une déviation «D =~- +■ ^°, 26 pour L r= o^""", 5. » La somme de ces deux déviations, soit ap = 4- 1,08 1-4,26 - -t-5'',34 pour L = o'*'^'",5, doit être égale à la rotation produite par le valérate d'amyle à deux carbones asymétriques de la formule (I). )) Le nombre que l'on obtient ainsi ne représente cependant qu'une * valeur approchée, car les radicaux amyle inactif ou valéryle inactif n'ont pas identiquement la même structure que les radicaux isomères actifs; nous ne revenons pas autrement sur ce point déjà signalé dans notre pré- cédente Note. >' Nous avons donc cherché à évaluer autrement l'activité attribuable à chaque carbone asymétrique par un procédé analogue à celui que nous avons suivi pour l'oxyde d'amyle, et qui consiste à masquer alternativement l'effet optique des deux carbones asymétriques du valérate d'amyle de formule (1). Dans ce but, nousavons préparé un premier valérate d'ample par l'action de l'acide valérique actif sur l'alcool amylique racémisé; on obtient ainsi un éther qui imprime au plan de la lumière polarisée une rotation ay -- -;-4°,4o pour L^o'^'^'", 5. Puis nous avons fait l'opération inverse, qui consiste à faire réagir l'acide valérique racémisé sur l'alcool amylique actif; on isole ainsi un second éther qui donne au polarimètre une déviation «o -;- 1°, 22 pour L = o'*™'',5. « Les élhers que l'on prépare ainsi sont en réalité des mélanges de deux élhers qui ne peuvent être séparés par distillation ; mais il est évident que ces mélanges doivent se comporter au polarimètre comme si l'on avait annulé une fois l'effet d'un carbone asymétrique, l'autre fois, l'effet du second carbone du valérate d'amyle de la formule (I). (') GuYE et Chavanne, Comj>tes rendus, i5 novembre 1894- ( 9^5 ; » La somme de ces deux déviations, soit a^ = h- 1,22 -h 4. 4° -- -1- 0,62 pour L = o'*'"",5, représentera une seconde valeur de la déviation produite par l'éther de la formule (I). M II nous restait enfin à préparer celui-ci. C'est ce que nous avons fait en mettant en réaction l'alcool amylique actif et l'acide valérique actif. Nous avons isolé ainsi un valérate d'amyle qui donnait au polarimètre une déviation de oci, = -+- 5°, Sa pour L = o^"", 5. Aux erreurs d'expérience près, co résultat confirme les deux valeurs +- 5, 34 et -[- 5,G2 pourL ; : o**'''", 5, déterminées par voie indirecte. » Une publication plus étendue nous fournira roccasion de développer une vérification semblable relative à l'amylglycolate d'amyle. » Nous poursuivons ces recherches, afin de savoir comment se com- portent des corps à trois carbones asymétriques ('). » CHIMIE ORGANIQUE . Recherches expérimentales sur le point de cristallisation de quelques substances organiques. Note de M. Raoul Pictet. (Extrait. ) «... La recherche expérimentale des points de congélation d'une foule de substances organiques reste à faire. Je désire présenter aujourd'hui à l'Aca- démie une première série d'observations, faites en collaboration avec M. le D'' baron von Schneider et M. le D'' Ailschul. » Les substances organiques suivantes ont été d'abord purifiées, par une série d'opérations rationnellement conduites, pour les débarrasser des moindres traces de corps étrangers, perturbant, comme on le sait, les tem- pératures de cristallisation. » Nous avons choisi à dessein les substances dont un radical soit le même dans plusieurs corps successifs, afin de distinguer l'effet de X introduction , dans un groupe défini, d'une molécule de CH^ ou de la substitution du chlore à l'hydrogène. 11 1° Chlorure de benzyle ; C"H'', CH-Cl. — Nous pui-ifions ce corps et opérons pour sa congélation suivant les" règles précises que nous avons exposées précédem- ment C^). Afin de trouver sûrement la vraie température cherchée nous refroidissons le liquide dans un bain d'o«> froid au centre du puits frigorifique. Nous faisons plusieurs lectures pendant que les cristaux se forment et pendant i[\.i' ils fondent. ti La moyenne est seule ici donnée. (') Genève, Laboratoire de Chimie de l'Université. (^) Voir Comptes rendus de la séance du i'='' octobre 1894. Pypéridine C'H"Az. C H^C 1 i CH^ H'-C 1 i Az H CH^ ( 956 ) » Température de congélation de C^H% CH^Gl m — 47°;9; ,1 1° Chlorohenzol : C^H*,CHC1-. - Nous opérons pour tous les corps comme il vient d'être dit. Température de cristallisation de C'H», CHCl-= - 17°, o. .. 3° Chlorure de benzényle : C"H°CCP.— Température de cristallisation — i7°,o. .) 4° Aldéhyde benzoïgue: C^H^CH. — Température de cristallisation — i3°,5. » 5° Pyridine : G^H'Âz. — Le point de congélation de ce liquide est très inférieur : — 100°. » Nous nous réservons de fixer plus tard la vraie valeur de ces températures très basses. Pour comparer \a pyridine à la pipéridine. nous rappelons ci-dessous les deux schémas qui représentent ces deux corps : Pyridine C>H'Az. H C HC f \ CH I I HC i I CH \/ Az . ■> 6° Pipéridine : C^H"Az. — Point de congélation — 17°, o. ■> 7° Chinoline : C'H''Az. — Point de congélation — 19°, 5. » 8° Aldéhyde cinnamique : G"H% CH:CH, CHO. — Point de congélation — 70,5. » 9° Acide propionique : CH^CH^COOH.— Température de cristallisation — 2/4°, 5. » 10° Orthotylol-Orthoxylène : C^Yi^^CR^)"-. — Tempér. de congélation —450,0. » 11° Acide isobutyrique : (CH3)-CH, GOOH. — Pas encore congelé à — 100°. » 12" Toluène : C^H'CH^. — Pas encore congelé à — 100°. » i3° Acide lactique: CH3CH(0H)C0UH. — Pas encore congelé à ^ 100°. )' 14° Mésitylène : C''H^(CH^)^. — Pas encore congelé à —100°. » iS" Méthylaniline : C'H'AzHGH'. — Pas encore congelé à — 100°. » 16° Mélaxylène : G*H*(CH^)-. — Pas encore congelé à -100°. » Conclusions. — 1° Nous pouvons constater une loi générale sur l'in- fluence de l'introduction, dans un groupe quelconque de la série aroma- tique, d'une molécule CH' : cette molécule abaisse toujours le point de congélation. » Nous voyons par exemple le benzol CH" se congeler à + 4°- Si nous introduisons une molécule de méthyle CH', nous obtenons le toluène qui ne cristallise pas encore à -- 100°. » L'aniline C"H^ Az, H'' se congèle à — 8"; l'apport de CH' retarde la cristallisation de la méthylaniline au-dessous de — 100°. » 2" Si l'on substitue à un H, du groupe méthyle, qui pénètre dans un radical, un chlore, le point de congélation s'élève. Si l'on substitue aux trois atomes H des Cl, cette élévation du point de congélation s'arrête. ( 9^7 ) » Ainsi nous avons : » Toluène CH^CH', non cristallisé à — ioo°. » Chlorure de benzyle CH'^CH-Cl, cristallise à — 47°, 9- » CA/o/'o6e«-3o/ C'H'CIICl-, cristallise à — 17°, o. » Chlorure de benzényle C^H^CCl^, cristallise à — 17", o. » 3° Nous avons pu constater également, dans la série d'expériences relatées, l'exactitude de la loi de Bayer. Ce savant a observe que dans les corps homologues, ayant une structure comparable au point de vue de la place qu'occupe le carbone C, les points de congélation montent ou des- cendent suivant que le nombre des atomes C est pair ou impair; les corps possédant un nombre impair de C cristallisent aux températures les plus basses. » En effet, l'acide propionique cristallise à — 24°, pendant que l'acide acétique fond à -l-iô^jS, et que l'acide butyrique normal se solidifie à - 19"- -) 4° l^li'S la molécule d'un corps, comparée à celle d'un corps voisin dans la série, présente de symétrie dans les atomes constituants, plus elle est compacte, homogène, avec un groupement symétrique des radicaux élémentaires, plus aussi la congélation s'effectue facilement et à tempéra- ture relativement haute. « Ainsi l'acide butyrique CIPCH-CH-COOH cristallise à -19°, et CH' l'acide isobutyrique ^CH.COOH ne cristallise pas encore à — 100°. ). De même, l'acide CH'.CH-.CH\CH\CH-.COOH se solidifie à -18°, et l'acide diéthylbutyrique ~)CHCH^CH^COOH n'est pas encore con- gelé à — 100". » L'ortho, le meta, le para-xylène obéissent également à la même loi. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. ^ Sur l' émission d'un liquide sucré par les parties vertes de l'Oranger. Note de M. le D'' M. Busgen. « École forestière d'Eisenach (Saxe). » Dans le Tome CXVl (i8g3) des Comptes rendus, page looi, se trouve un Mémoire de M. E. Guinier, sous le titre qu'on vient de lire. Ce Mé- moire me donne l'occasion d'attirer l'attention de l'Académie sur un tra- ( 958 ) vail qui, sans doute, est resté inconnu à M. Guinier, dans lequel je crois avoir démontré que les sécrétions du genre de celles que décrit cet auteur ne proviennent aucunement des plantes elles-mêmes, mais sont causées par des pucerons (Aphidiens et Coccidiens). La description parfaitement claire de M. Guinier permet de rapporter d'une façon certaine la sécrétion observée par lui, sur l'Oranger, aux phénomènes connus sous le nom de 31iellée ou Miel/at {Ilonigthau), qui, depuis Pline, occupent les naturalistes et ont été déjà l'occasion de Communications répétées dans les Comptes rendus, par exemple aux pages 87 et 472 du Tome LXXIV ('). Mon travail {Der Honightaii. Biolog. Sludien an Pjlanzen imd PJlanzenldusene ; von M. Bùsgen; léna, 1891) traite en détail de l'histoire de nos connaissances sur la Miellée, des rapports de ce phénomène avec les plantes et les puce- rons, et du mode de nutrition de ces derniers. Il conduit à ce résultat que les cellules végétales, sauf les cas de blessures graves, n'émettent de liquides sucrés que dans les nectaires. Toute Miellée, sauf celle que déter- minent chez les céréales certains champignons, sort de l'anus des Aphi- diens ou des Coccidiens. Chez les Orangers, Camélias et autres plantes analogues, ce sont des Coccidiens parasites sur les feuilles, de forme aplatie, très difficiles à apercevoir à cause de leur couleur pâle, qui éja- culent le liquide sucré jusqu'à So"""" de distance et même à quelques mil- limètres de hauteur. Une seule de ces Coccidées, qui vit sur le Camellia japonica, produisit en douze heures 16 gouttelettes de 1°"" de diamètre; de telle sorte qu'un rameau d'Érable (Acer platanoides ) composé de i5 feuilles, dont chacune porterait seulement 16 pucerons, pourrait, dans un seul jour, fournir i44o de ces gouttelettes. » Je renvoie pour plus amples détails, notamment pour ce qui a trait aux fonctions des remarquables tubes dorsaux des Aphidiens, au tra- vail cité que j'ai l'honneur de soumettre à la haute compétence de l'Aca- démie. » (') Voir aussi : Sur la manne du Sinaï el les productions analogues : La Chimie au moyen âge, l. I, Transmission de la Science antique, p. 385-39o; iSgS. — Sau- MAISE, De homonymis hyles iatricœ, p. 245-254- ^^- ^- ( 9^9 ) PATHOLOGIE ANIMALE. — Ostéomyélite du maxillaire inférieur chez le Kan- guroo. Note de MM. Laxxeloxgce et Aciiard, présentée par M. Milne- EiKvards. « Au printemps de l'année 1892, une maladie particulière sévissait sur les Ranguroos du Muséum; ces animaux présentaient des abcès des mâ- choires, l'alimentation devenait pour eux impossible et ils mouraient dans le marasme. M. le professeur Alph. Milne-Edwards voulut bien nous charger d'étudier la microbiologie de cette affection : grâce à son obli- geance, nous avons pu pratiquer l'autopsie d'un Kanguroo femelle, sujet de grande taille, mort dans la nuit du 3 au 4 juin 1892. » Cet animal présentait à la région sous-maxillaire du côté gauche un abcès fluctuant, contenant un pus sanieux, mélangé de grumeaux caséeux et grisâtres; les ganglions de la chaîne parotidienne étaient tuméfiés et suppures. En disséquant le foyer puru- lent, nous trouvâmes le corps de la mâchoire inférieure gauche complètement divisé, un peu en avant du trou mentonnler, en deux fragments baignant dans le pus. Le fragment antérieur, friable, laissait voir à nu la longue racine, elle-même nécrosée, de la grande incisive de ce côté. Le fragment postérieur montrait en avant un séquestre adhérent, parfaitement lisse et dénudé, à bord antérieur net, figurant une ligne avec quelques brisures et tout à fait semblable à un séquestre d'ostéomyélite humaine. En arrière de ce séquestre, le maxillaire formait un petit bourrelet d'hyperostose. Les autres régions et les viscères ne présentaient aucun foyer de suppuration. )i Des ensemencements furent faits avec le pus de l'abcès, de l'infiltra- tion œdémateuse et des ganglions, ainsi qu'avec le sang du cœur; des ino- culations furent pratiquées dans le péritoine de divers animaux (souris, cobayes, lapins, pigeons) avec le pus et les parois de l'abcès. Les ensemen- cements faits avec le sang demeurèrent stériles; les autres donnèrent, en cultures pures et mélangées, un microbe particulier que nous allons dé- crire; des cultures pures furent obtenues notamment avec le pus des gan- glions. Enfin les animaux inoculés succombèrent en un ou deux jours et le sang puisé dans leur cœur fournit aussi jdes cultures pures de ce même microbe. » Ce microbe se présente sous l'aspect d'un fin microcoque; il est généralement accouplé en diplocoque lorsqu'on l'observe dans le pus; nous ne l'avons jamais vu former de véritables chaînettes; souvent il est groupé en amas épais lorsqu'on l'exa- mine dans les cultures. 11 est dépourvu de capsule et se colore par la méthode de Gram. M Ses cultures sur la gélose ont un aspect un peu variable. Souvent elles forment, C. R., 1894, 2" Semestre. (T. CXIX, N" 23.) I 27 ( 96o ) 'au début, de petits points plus ou moins confluents ; les petites colonies sont très cohé- rentes, mais elles adhèrent à peine à la gélose. Parfois, dès le début, la culture forme une traînée mince, demi-transparente et brillante; plus tard les colonies s'épaississent un peu, restant plus minces sur les bords qui ofTrent souvent plusieurs zones dispo- sées en cocarde. En vieillissant, les cultures deviennent très adhérentes à la gélose. » Sur gélatine, par piqûre, les cultures se développent lentement et seulement au- dessus de 20°. » Dans le bouillon, la culture ne donne lieu, au bout de vingt-quatre heures, qu'à un léger trouble. Puis ce troul)le augmente, une pellicule blanche, plus ou moins épaisse, se forme à la surface. Plus tard se produit un dépôt épais et visqueux, blanc grisâtre, qui, par l'agitation, s'élève du fond du vase en formant un tourbillon con- sistant, difficile à fragmenter. B Les eftets pathogènes obtenus par l'inoculation des bouillons de culture ont été variables. 1) Sous la peau du cobaye, l'injection de i" à i", 5 n'a jamais provoqué d'abcès ni de phlegmon. B Dans le péritoine du cobaye et du lapin, l'inoculation produit une péritonite suppurée rapidement mortelle : 5 gouttes de cultures virulentes suffisaient à amener la mort en moins de quinze heures. » L'inoculation intra-veineuse chez le lapin produit la mort par septicémie, sans abcès, ou bien provoque la formation de foyers de suppuration plus ou moins nom- breux, ou enfin détermine des troubles passagers n'entraînant pas la mort. Chez les animaux qui succombent, on trouve le microbe à l'état de pureté dans le pus des abcès, dans le sang du cœur et parfois aussi dans l'urine. B Cliez deux lapins, qui ont succombé, l'inoculation intra-veineuse avait donné lieu à la formation d'arthrites suppurées multiples. Chez un troisième, une arthrite radio-carpienne se développa, avec gonflement et fluctuation, l'animal maigrit consi- dérablement, puis fut pris, au vingtième jour, d'une paraplégie transitoire qui disparut au bout de quatre jours; enfin l'arthrite se résorba, le poids remonta et l'animal est encore actuellement vivant et bien portant, après vingt et un mois. Cette expérience nous paraît particulièrement intéressante, car, outre la coexistence d'accidents infec- tieux variés, elle off're un exemple d'une sorte de pseudo-rhumatisme mono-articulaire, avec épanchement spontanément résorbable, et provoqué par une infection générale ('). Jamais, par l'inoculation intra-veineuse, nous n'avons produit d'ostéomyélite sup- purée, bien que ce microbe fît du pus en dilTérents tissus et bien qu'un certain nombre de nos animaux fussent jeunes et en pleine période de croissance. Mais nous avons pu provoquer la suppuration de la moelle osseuse par une inoculation locale, en introduisant dans l'os, après trépanation, de petits fragments de moelle de sureau imbibés de cultures. Dans un cas notamment, l'os s'étant brisé pendant la trépana- tion, le foyer de la fracture se transforma en un volumineux abcès. » Ajoutons que les températures élevées lui font perdre sa virulence. Ainsi à 46° il pousse encore dans le bouillon avec une certaine abondance, quoique plus lente- (') Nous avons rapporté ailleurs un fait expérimental analogue, observé avec le streptocoque pyogène {Annales de ilnsLitut Pasteur, p. 233; avril 1891). ( 9^1 ) ment qu'à Sj", mais ses cultures sont inofFensives. Enfin les inoculations non mor- telles ne nous ont paru conférer aucune immunité. » En résumé, le microbe que nous venons d'étudier est un microcoque pyogène, qu'on ne peut identifier complètement avec les microcoques pj'Ogènes vulgaires. Il se rapproche du streptocoque par certains caractères de culture, mais il ne forme pas de chaînettes, pousse plus largement sur le gélose, donne un dépôt plus épais et plus visqueux dans le bouillon qu'il trouble d'ordinaire uniformément. Enfin il n'a pas produit d'ostéomyélites dans les conditions où le streptocoque pyogène en détermine. Toutefois, il faut reconnaître que l'ostéomyélite duKanguroo présentait bien certains traits des ostéomyélites à streptocoques observées en Pathologie humaine, et notam- ment la diffusion de la suppuration, l'atteinte marquée du système lymphatique. Par plusieurs caractères, ce microrganisme se rapproche aussi d'un microbe trouvé par Weichselbaum dans une endocardite humaine et décrit par lui sous le nom de Mi- crococcas endocarditis riigatus ( ') ; mais ce dernier microbe poussait sur la pomme de terre, contrairement au nôtre; de plus, l'auteur allemand le compare pour l'aspect et les dimensions aux staphylocoques, alors que notre microcoque se présentait en grains plus petits. » Une particularité qui mérite d'être signalée consiste dans les variations des apti- tudes pathogènes de ce microcoque pendant les vingt mois durant lesquels nous avons pu poursuivre sa culture. Au début, injecté dans le sang, il tuait facilement par septi- cémie ; à une certaine époque, il provoquait des arthrites : les trois lapins chez lesquels nous avons décrit ces accidents ont été inoculés du 8 au 27 juillet 1892; puis, malgré de nombreuses tentatives, nous n'avons pu reproduire ces arthrites; plus tard, dans les derniers mois, il avait perdu sa virulence et ne déterminait plus aucun phénomène morbide, même lorsqu'on l'inoculait dans le péritoine du cobaye. » Un dernier point doit être discuté. Quel a été le rôle de ce microbe dans la maladie des Kanguroos? Tout d'abord, il est évident que nous ne sommes pas en droit de conclure de nos recherches qu'il ait été l'agent pathogène et spécifique de cette petite épizootie, puisque l'examen micro- biologique n'a porté que sur un seul cas. D'autre part, il y avait dans le foyer purulent, chez l'animal examiné, des microbes nombreux, puisque ce foyer communiquait avec la bouche. On peut toutefois accepter comme vraisemblable que ce microbe ait joué un rôle important dans le dévelop- pement de l'ostéomyélite du maxillaire, étant donné qu'il était pyogène, qu'il se trouvait dans le pus du foyer, qu'il se trouvait même à l'état de pureté au voisinage du foyer principal, dans les ganglions. Il est très pro- bable encore, vu l'absence de toute lésion viscérale, qu'il avait pénétré dans l'os non par la voie sanguine, mais par la voie buccale, et sans doute (MA. Weichselbaum, Beitr. zur œti'ol. u. paUiolog. Anat. der Endocarditis {Beilr. zur patholog. Anat. u. allgem. Pathol. von Ziegler u. Nauwerck, Bd. IV, 1888. -F. VIII, p. i64). ( 9^2) par l'intermédiaire du tissu lâche qui unit à l'alvéole la longue racine de l'incisive dont l'extrémité nécrosée plongeait dans le foyer ostéomyélitique. C'est aussi, d'ailleurs, d'une origine dentaire que semblent procéder, dans la Pathologie humaine, la plupart des ostéomyélites de la mâchoire infé- rieure. » PHYSI0r,0GlE PATHOLOGIQUE. — De l action de la toxine du staphylocoque pyogène sur le Lapin et des infections secondaires qu elle détermine. Note de MM. MosNY et G. Marca\o ('), présentée par M. Verneuil. (c L'inoculation intra-veineuse à doses élevées de cultures filtrées du staphylocoque pyogène doré (lo'^'^) fait mourir îes Lapins en quelques se- condes ; mais à la dose de i'^'' à 2'^'', ces animaux survivent. Ils ne sont nul- lement vaccinés contre l'action des cultures vivantes et virulentes du sta- phylocoque susdit. Tout au contraire, l'injection préalable de cultures filtrées semble favoriser l'action pathogène de ce microbe. )) Les animaux survivants se rétablissent promptement, mais au bout de quatre à cinq semaines ils maigrissent, une diarrhée profuse survient sans cause apparente; la température s'abaisse à 3^° ou 36° et la mort arrive en deux ou cinq jours. » L'autopsie a constamment révélé les mêmes lésions, à divers degrés suivant la durée de la survie : petits abcès arrondis, de volume variable, dans l'épaisseur des parois intestinales, et principalement du gros intestin; suppuration des ganglions lombaires ; péritonite pelvienne ; le plus souvent" péritonite purulente généralisée. En aucun cas, les lésions inflammatoires ou snppuratives n'ont dépassé les limites de la cavité abdominale. •a Les examens bactériologiques, colorations et cultures, ont toujours montré la présence, dans le pus, de microbes qui, d'après des recherches ultérieures sur le contenu normal de l'intestin des Lapins, sont les hôtes habituels de cette cavité. » L'inoculation de ces microbes, pris soit dans l'intestin, soit dans le pus des Lapins qui succombaient, est restée sans résultat lorsqu'elle était faite dans le péritoine. Seule, l'inoculation intraveineuse tuait l'animal en moins de vingt-quatre heures par septicémie, et sans aucune lésion apparente. (') Travail du laboratoire de Bactériologie de M. le prof. Straus. (963 ) » L'ensemble de ces expériences montre, en résumé, que l'introduction d'une toxine dans l'économie peut, sans déterminer aucun accident immé- diat, provoquer la sortie, hors de l'intestin, de microbes qui s'y rencon- trent à l'état normal, et que ces microbes, inoffensifs dans l'intestin, de- viennent pathogènes lorsqu'ils en sortent sous l'influence d'une affection septique et déterminent, dans leur nouveau milieu, des suppurations graves qui amènent la mort des animaux à plus ou moins longue échéance. » La pathologie humaine offre de nombreux exemples de ces prédispo- sitions morbides créées par des infections antérieures, à la suite desquelles s'opère la transformation en microbes pathogènes de microrganismes simplement saprophytes en apparence, hôtes habituels et inoffensifs de l'organisme sain. » Nos expériences apportent l'appoint du contrôle expérimental à l'é- tude clinique encore obscure et difficile des infections secondaires. » M. Verneuil fait remarquer, en terminant cette présentation, que les recherches de MM. Mosny et Marcano constituent un chapitre intéressant de l'histoire en voie de formation de cette grande maladie infectieuse ayant pour agent les staphylocoques et leurs produits et à laquelle il a proposé (') de donner le nom de Staphylococose , comme on donne celui de Tuberculose à la maladie provoquée par le virus tuberculeux, bacille de Koch et ses produits. PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Action des hautes pressions sur quelques bactéries. Note de M. H. Roger, présentée par M. Bouchard. « Plusieurs expérimentateurs ont recherché l'action des gaz comprimés sur les bactéries et, en employant l'oxygène ou l'acide carbonique sous des pressions relativement faibles, ont réussi à les atténuer et même à les détruire. La question que j'ai abordée est différente : j'ai étudié l'action exercée sur ces êtres par la compression des liquides où ils végètent. » Une première série d'expériences a été exécutée au moyen d'un appareil fort ingé- nieux imaginé par M. Gozand. Il se compose essentiellement d'un réservoir en fonte rempli d'eau; l'extrémité supérieure présente une ouverture où glisse à frottement doux un cylindre en cuivre qui l'oblure hermétiquement, une lourde masse métal- (') Gazette hebdomadaire. V^Tii, 1892. ( 964 ) lique peul tomber sur ce cylindre d'une hauteur de 3™ ou 4'"; le choc ainsi produit se traduit par une élévation de pression de 20o''s à 25o''Spar centimètre carré. » Les cultures qui ont servi à mes recherches ont été faites dans du bouillon; on en introduisait 1*^= dans de petits tubes de caoutchouc stérilisés qu'on fermait aux deux bouts; ces tubes étaient plongés dans le liquide de l'appareil et supportaient 5 à 10 chocs successifs. Les microbes employés, staphylocoque doré, bacille du colon, strep- tocoque de l'érysipèle, bactéridie charbonneuse, sporulée ou asporogène, n'ont nulle- ment été atteints par ces actions mécaniques; leur végétabilité, leur forme, leurs fonc- tions, leur virulence n'ont subi aucune modification appréciable. » Devant ces résultats négatifs, j'ai entrepris une deuxième série de recherches qui ont été exécutées dans l'usine de M. Bourdon au moyen des appareils qui servent à graduer les manomètres. Les cultures ont été soumises à des pressions de 1000'*°, 2000''*^ et 3ooo''s par centimètre carré. La durée de l'expériencea été de six minutes pour les pressions de iooo''iî, de douze minutes pour celles de 3ooo''S; il fallait dix minutes pour at- teindre cette haute pression qu'on maintenait deux minutes; la décompo- sition se faisait en cinq ou dix secondes. Ce dernier détail a une grande importance, car c'est peut-être à cette décompression rapide qu'on doit attribuer quelques-uns des résultats obtenus. » Dans ces conditions le staphylocoque doré et le bacille du côlon n'ont éprouvé aucun trouble; le staphylocoque notamment a conservé son pouvoir chromogène. » Le streptocoque a parfaitement supporté looo''^, mais une pression de 3ooo'*s a modifié les cultures; les microbes ont été tués dans la pro|)or- tion de I sur 3 ; ceux qui ont résisté se sont développés plus lentement que les témoins et ont présenté une virulence moindre. Des lapins, ino- culés sous la peau de l'oreille avec les cultures normales, succombèrent en cinq ou six jours à une infection généralisée, sans lésion locale; ceux qui reçurent les cultures qui avaient été comprimées furent atteints d'un érysipèle qui guérit en neuf ou dix jours. )) Les effets produits sur la bactéridie charbonneuse varient notable- ment suivant qu'on emploie des cultures sporulées ou asporogènes. » Le charbon sporulé, après avoir supporté une pression de Sooo'^s, pousse aussi bien qu'auparavant; mais sa virulence est légèrement dimi- nuée; les cobayes auxquels on l'inocule succombent deux ou trois jours après les témoins. » Si les cultures sont asporogènes, les résultats sont bien plus nets. Jusqu'à I ooo'^K on n'observe aucune modification ; mais, à 2ooo''ô' et à 3ooo''6, un grand nombre de bâtonnets sont tués; avant la compression, les cul- ( 965 ) tures sur plaques donnaient des colonies innombrables. Après avoir été soumis à 2000'*^ et Sooo'^s, les liquides de cultures, étudiés de même, ne donnaient que cinquante à soixante colonies dans le premier cas, seize à dix-neuf dans le second. La virulence des microbes qui avaient résisté était diminuée dans des proportions notables; au lieu de tuer les cobayes en trois ou quatre jours, les cultures qui avaient supporté 2000''''' faisaient périr les animaux en douze ou treize jours; celles qui avaient été soumises à Sooo'^s n'amenaient la mort qu'en dix-huit ou dix-neuf jours. On arrive doncàcréer ainsi une maladie chronique, analogue à celle que M. Phy- salix a obtenue en inoculant certains vaccins charbonneux. » Il existe donc une différence très notable entre la sensibilité des bac- téries à l'action des gaz comprimés et leur résistance aux simples élévations de pression. Il faut les soumettre à 2000''^ et Sooo'^s pour déterminer, chez quelques-unes, des troubles appréciables. Encore est-il qu'on peut se de- mander si, dans ce dernier cas, les effets ne sont pas dus à l'élévation thermique produite par la compression. M. le capitaine Meillet, qui a bien voulu étudier le problème, a trouvé, par le calcul, que l'élévation de tem- pérature, en supposant que tout le travail produit fût transformé en cha- leur, n'atteignait que,5°, 3 pour Sooo''^; les effets produits doivent donc être attribués à l'augmentation de la pression. Mais, avant d'accepter cette conclusion comme définitive, il sera bon de déterminer expérimentalement la température qu'acquièrent les liquides comprimés dans les appareils qui nous ont servi (' ). » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur la dcsinfeclion des matières fécales. Note de M. H. Vixcenï, présentée par M. Duclaux. « Dans les essais de désinfection des matières fécales, après les avoir additionnées d'une quantité déterminée d'antiseptique, on s'est géné- ralement contenté d'ensemencer directement les déjections dans les mi- lieux nutritifs, introduisant ainsi, en même temps que les microbes, une certaine quantité de désinfectant qui empêche le développement de ceux- ci, ce qui peut laisser croire, à tort, qu'ils ont été détruits. (') Je tiens à remercier M. l^ourdon, qui m'a si gracieusement prêté les appareils employés dans son usine, M. Gozand et M. Etienne, directeur de la maison Bourdon, qui se sont toujours mis à ma disposition, et M. le capitaine Meillet, qui m'a constam- ment aidé dans mes recherches et a été pour moi un véritable collaborateur. (966) )i Mes expériences ont été faites en évitant autant que possible ces causes d'erreur, c'est-à-dire en détruisant l'antiseptique avant l'ensemen- cement ('), soit en le neutralisant lorsqu'il était acide ou alcalin, soit en précipitant par le sulfure d'ammonium, lorsqu'il contenait un métal pré- cipitable à l'état de sulfure. )) Les ensemencements, faits ensuite dans la gélatine étalée dans des fioles de Gayon, permettaient de compter le nombre des bactéries survi- vantes et, par suite, d'évaluer l'activité comparée de chaque désinfectant. » Pour quelques substances antiseptiques, telles que les dérivés de la houille (crésyl, etc.), la neutralisation par un agent chimique ne pou- vait être effectuée avec le même succès. Dans ces cas, on a dilué les ma- tières fécales à ensemencer dans une quantité de gélatine nutritive assez grande pour que l'antiseptique fût porté à un degré de dilution incapable de nuire au développement des bactéries. » Seize désinfectants ont été ainsi comparativement étudiés. Ce sont : sulfate de fer, sulfate de cuivre, chlorure de zinc, bichlorure de mercure; hypochlorites de chaux, de soude et de potasse; chaux, soude, potasse; acide phénique; huile lourde de houille, crésyl, lysol, solvéol, solutol. )) Les résultats obtenus nous permettent d'énoncer, en premier lieu, la proposition suivante : la stérilisation bactériologique absolue des matières fécales et liquides des fosses d'aisances, principalement lorsqu'elles sont putréfiées ou mélangées à la terre, est pratiquement irréalisable, à moins d'élever à un taux considérable (et, par conséquent, fort coûteux) la pro- portion des désinfectants. » A des doses moyennes et acceptables de ces derniers, il persiste tou- jours, dans les selles, un certain nombre de bactéries, la plupart apparte- nant au genre bacillaire et pourvues de spores, qui fécondent invariable- ment les milieux de culture. La nature de ces microbes si résistants étant, d'ailleurs, inoffensive, on peut les négliger dans la pratique, et l'on est forcé de rechercher seulement une désinfection relative qui, tout en se rapprochant le plus possible de la désinfection totale, amènera, du moins, sûrement la mort : i" des microbes pathogènes ; 2° du Bacilliis coll commu- nis; 3° des bactéries de la putréfaction. » C'est d'après cette règle qu'ont été conduites les présentes re- cherches. (') Les matières fécales ont été délayées dans l'urine jusqu'à consistance semi- fluide. ( 967 ) » Ainsi que j'ai ])u le constater, il est un certain nombre de désinfectants qui, bien que jouissant d'une grande faveur jjour la stérilisation des fèces, ne possèdent cepen- dant, à leur égard, qu'un pouvoir antiseptique insuffisant. Tels sont : » Le sulfate de fer du commerce, même à la dose de 200 litres par mètre cube de matière; » Le chlorure de zinc du commerce dont i5o litres par mètre cube ne diminuent qu'assez peu leur teneur en germes et respectent le Colibacille; » Le sublimé corrosif à i pour 1000 additionné de Se'' pour 1000 d'acide chlorhy- drique. A volume égal, il laisse vivants, après vingt-quatre heures et plus, dans les selles, une quantité considérable de germes; » L'huile lourde de houille qui n'est pas plus efficace que le bichlorure de mercure. » Le lait de chaux, (chaux, au cinquième) n'a qu'une action relativement faible, surtout à l'égard du bacille du côlon et du bacille d'Eberth. Une proportion de 5o pour 100 ne tue pas toujours le Colibacille dans les selles, au bout de vingt- quatre heures. )) Par contre, l'acide pliénique et surtout le chlorure de chaux, le crésyl, le lysol possèdent une valeur désinfectante très grande. » Mais le meilleur agent de désinfection des matières fécales et du con- tenu des fosses d'aisance est le sulfate de cuivre. En vingt-quatre heures, on obtient une désinfection excellente avec une proportion de 78'' à S»"^, 5 de sulfate de cuivre pour 1000" de matières, soient 'j^^ à 8''s,5oo pour i""= de celles-ci. » La désinfection des selles typhoïdiques au bout du même temps s'ob- tient avec 6^"" de sulfate de cuivre pour 1000'^'^ de déjections. Celle des déjections cholériques réclame 4^' de sel. Le bacille virgule a disparu après douze heures d'action. » Ces expériences nous ont montré qu'il existe un certain nombre de causes susceptibles d'altérer les effets de la désinfection, et dont il importe de tenir le plus grand compte dans la pratique : fluidité plus ou moins grande des matières de vidange, état récent ou ancien de celles-ci, degré plus ou moins élevé de leur alcalinité, origine normale ou pathologique des selles, température ambiante, etc. » De ces divers facteurs , quelques-uns méritent surtout d'être sou- lignés. » 1° Les selles pathologiques, qui sont en général très fluides et ren- ferment des microrganismes pathogènes moins résistants que les sapro- phytes, sont plus aisément désinfectées que les matières fécales normales, dont la consistance et la composition microbienne offrent une plus grande résistance à l'action des antiseptiques. » 2° La stérdisation des matières fécales est nettement influencée par G. R., iSg'i, 2« Semestre. (T. CSIX, N" 23.) J 28 ( 9«8 ) la lempérature ambiante; toutes choses égales d'ailleurs, elle est plus rapide et exige une proportion d'antiseptiques moindre en été qu'en hiver. » 3" Le degré d'alcalinité des vidanges influe également beaucoup sur les effets des désinfectants, en particulier du sulfate de cuivre et du chlo- rure de chaux. Lorsque le liquide des vidanges est ancien et putréfié, il contient de fortes proportions d'ammoniaque, qui décomposent le sulfate de cuivre et atténuent, en grande partie, ses effets. » Ces raisons m'ont conduit à étudier les résultats fournis par l'action simultanée du sulfate de cuivre et d'une faible quantité d'acide minéral destiné à neutraliser l'alcalinité des matières. L'expérimentation a effecti- vement montré que l'on renforce ainsi singulièrement l'activité du sulfate de cuivre en permettant à son pouvoir antiseptique de s'exercer tout entier. » Dans ce cas, les matières fécales étant acidiliées à l'aide d'une quan- tité d'acide sulfurique égale à lo pour looo : » i" Pour les selles normales, putréfiées ou non, mélangées à de l'urine, et à la température de i6° en moyenne, la désinlection est obtenue en vingt-quatre heures lorsque l'on emploie une proportion de sulfate de cuivre égale à 6^'' pour looo'^'^ ou 6^'^ par mètre cube; )) 2° I*our la désinfection des selles typhoidiques et la destruction du bacille d'EberLh, la proportion de sulfate de cuivre n'est plus, dans les mêmes conditions de température, que de 5^'' pour looo'*^ ou 'S^' par mclrc cube d'excrèmcnls ; » 3° Il suffit de 3''''', 5 du même désinfectant pour neutraliser looo'^'^ de matières contenant le bacille du choléra. » Dans les deux derniers cas, la désinfection est obtenue en douze heures de contact des matières et de l'antiseptique. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Les vascs marines et leur classification. Note de M. J. Thoulet. « La vase proprement dite est de l'argile ou silicate d'alumine hydraté; en réalité, on donne le nom de vases à des mélanges en proportions va- riables d'argile, de sable et de débris divers. .Tusqu'ici, ou n'a jamais tenté de faire de ces dé])ôts une classification, qui ne serait cependant pas sans utilité pour la confection des Cartes lithologiques du fond des mers. » Quand on examine des dépôts marins, on est frappé de l'unitormité ( 9^9) de la dimension des grains de sable qui composent chacun d'eux. Elle ré- sulte de l'uniformité des circonstances qui, dans chaque cas, ont présidé à la sédimentation. Lorsqu'un dépôt est constitué par des éléments de di- mensions irrégulières, on est assuré que, au point considéré, les cir- constances extérieures sont extrêmement variables à des intervalles de temps très rapprochés. Ce cas est exceptionnel. La nature d'un dépôt est donc en relation avec les circonstances sous l'influence desquelles celui-ci s'est constitué; l'influence prépondérante est le mouvement des vagues. On peut dire encore qu'un dépôt existe partout où le mouvement des eaux ne l'a pas enlevé. » L'argile, qui résulte en majeure partie de l'attaque à l'air libre des roches alumineuses sous l'influence de l'air et de l'eau, est amenée à la mer par les fleuves. Par suite de la salure des eaux marines, et de phéno- mènes moléculaires sur lesquels j'ai déjà attiré l'attention, elle s'agglo- mère en flocons qui tomberaient immédiatement sur le fond s'ils n'étaient entraînés par les courants et les vagues . Les échantillons d'eaux re- cuedlis dans les portions océaniques même les plus éloignées des conti- nents et filtrés contiennent toujours de l'argile en suspension. » Si toutes les eaux étaient dans un repos absolu, le lit de l'Océan serait uniformément recouvert d'argile, surtout au voisinage immédiat de l'em- bouchure des fleuves. Inversement, si les eaux océaniques étaient partout animées d'un mouvement même très faible, ces matériaux sont tellement légers que nulle part ils ne se déposeraient. « L'observation montre que le voisinage immédiat de la terre est plutôt occupé par des sables que par des argiles. » Un amas de grains de sable est comparable à une pile de boulets, faite d'espaces pleins et d'espaces vides. Le calcul montre que le rapport des espaces vides au volume total est de o, i6. » Examinons directement, dans la nature ou en reproduisant artificielle- ment le phénomène dans le laboratoire, la façon dont se comporte un cou- rant d'eau contenant des particules argileuses en suspension et coulant sur un lit de sable. Les particules, entraînées par leur poids, tendent à descendre ; dès qu'elles arrivent près des grains de sable, le courant dimi- nuant de vitesse à cause du frottement, elles trouvent un abri derrière les grains supérieurs, s'arrêtent, tombent dans les interstices, y rencontrent une eau tranquille, descendent, se tassent et, par additions successives, finissent par combler tous les espaces vides et occuper leso,i6 du volume total de l'amas de sable. La proportion d'argile ne saurait dépasser cette (97^^) ' limite, car, dans ce cas, l'argile se superposerait au sable, el comme elle ne serait alors plus abritée, elle serait emportée par le courant. Une propor- tion d'argile supérieure à o,i6, dans un dépôt marin, ne peut se rencon- trer, d'une façon générale, qu'au contact d'eaux immobiles. » Je proposerais, dès lors, déclasser et de nommer les dépôts marins de la manière suivante : sable; sable vaseux, contenant plus de o,84 de sable et moins de 0,16 d'argile; vase sableuse, contenant plus de o,[6 d'argile; et enfin vase pure, ne renfermant, comme l'argile rouge et l'argile grise des grands fonds, qu'une très faible quantité de grains minéraux. » La profondeur où cesse de se faire sentir le mouvement des vagues h l'étude de laquelle un grand nombre de savants et, en particulier, le com- mandant Cialdi ont consacré leurs travaux, que les frères Weber ont dé- montré par expérience être pratiquement égale à 35o fois la hauteur de la vague, est donc indiquée en chaque point des côtes par la profondeur à la- quelle se rencontrent les premiers sédiments sableux renfermant plus de 0,16 d'argile. » Comme la profondeur oîi se fait sentir le mouvement des vagues est fonction de la hauteur, c'est-à-dire de la force de celles-ci, on comprend l'importance qu'il y a à chercher, en chaque localité, le point d'apparition des premières vases sableuses. On y trouvera une donnée particulièrement utile aux ingénieurs chargés d'élever des constructions destinées à résister à la mer. )) l^e dosage de l'argile contenue dans un sédiment s'exécute d'une ma- nière très simple, très rapide et très exacte par un siplionnement suivi d'une fdtration. » L'observation du niveau où, dans les lacs, le gravier du rivage dis- paraît sous les sédiments fins confirme les considérations précédentes. » M. G. Collet adresse, de Dangé (Vienne), une « Étude sur la pesan- teur ». Ce travail sera soumis à l'examen de M. Cornu. A 4 heures un quarl, l'Académie se forme en (Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. ( 971 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 26 notembrr iSgiJ. Cours de Chimie minérale, organique et biologique, par Armand Gautieb, Professeur de Chimie à la Faculté de Médecine de Paris, Membre de l'In- stitut, etc. — Chimie minérale, Paris, G. Masson, iSgS; i vol. in-8°. (Pré- senté par l'auteur.) Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Août, septembre, octobre 1894. Paris, Gauthier-Villars et fds; 3 fasc. in-B". Nouveaux essais de topographie cranio-encéphalique. Applications chirur- gicales. Trépanation et Trépano-ponction, par M. le professeur E. Masse (de Bordeaux) et M. le D*" Woolonghan. Paris, Bordeaux, 1894; t vol. in-S". (Présenté par M. Larrey.) Traité élémentaire de Physique biologique, par M. Armand Imbert, Profes- seur à la Faculté de Médecine de Montpellier. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1895; I vol. in -8". (Présenté par M. Marey.) Les Missions françaises, causeries géographiques, par M. R. de Saint- Arroman (Raoul Jolly). Préface de M. le D' Haniy, Membre de l'Institut, Paris; i vol. in-8°. (Présenté par M. Grandidier. ) Journal de Pharmacie et de Chimie, n" 10, i5 novembre i8g4. Paris, G. Masson; i fasc. in-8"'. Annuaire de l' Observatoire municipal de Montsourispnur Vannée 1 89 j . (Ana- lyse et travaux de 1898.) Paris, Gauthier-Villars et fils; i vol. in-i8. Recherches sur la Jlexion des pièces comprimées, par M. Félix Iasinski, In- génieur des voies de communication. (Extrait des Annales des Ponts et Chaussées, septembre 189'}.) Paris, Ch. Dunod et P. Vicq; i vol. in-B". Bulletin de la Société géologique de France. Troisième série. Tome XXI. Octobre 1894. Paris; i fasc. in-8°. Ministère de l'Agriculture. Bulletin. Documents officiels . Statistique. Rapports. Comptes rendus et Missions en France et à l'étranger. Treizième année. N° 6 ; octobre. Paris, Imprimerie nationale, 1894; i vol. gr. in-8°. Statistique sanitaire des villes de France et d' .Algérie, pendant l'année 1889. 4* année. Melun, 1894 ; i vol. in-8". ( 972 ) Bulletin de V Académie royale de Médecine de Belgique. T. VIIT, n" 9. Bruxelles, Havez, 1894» i f'''sc. in-8. Systematische Phylogenie der Protislen und Pjlanzen, von Ernst Haeckel. Berlin, 1894: i vol. in-S". Transactions of the clinical Society of London. Vol. XXVII. London, 1894 ; ] vol. in-8''. lowa geologicalSnrvey . Volume II. Coal depositis of lowa, by Charles Rol- LiN Keyes, 1894; • vol. in-4''. Suite oscillazioni elettriche a piccola lunghezza d'orida e sul loro impiego nella produzione di fenomeni analoghi ai principali fenomeni delV Oltica. Memoria ciel prof. Augusto Righi. Bologna, 1894; i vol. in-4°. Annual report of the hoard of régents of the smithsonian Institution, sho- wing the opérations, expenditures and condition of the Institution, to july 1892. Washington, 1898; i vol. in-8°. OdVRAGES reçus dans la séance du 3 DÉCEMBRE I Sg^. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. Décembre 1894. 7* série. Tome III. Paris, G. Masson; ifasc. in-8'*. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XVIIl. Novembre 1894; i fasc. in-8''. Les collections de Botanique fossile du Muséum d'Histoire naturelle, par M. L. Bureau, professeur de Botanique. Paris, Imprimerie nationale, iSgS; i fasc. in-4". (Présenté par M. ^1ilne-Ed^vards.) Les chronomètres de Marine, par E. Caspari, ingénieur hydrographe de la Marine. Paris, Gauthier-Villars et fds, G. Masson; i vol. in-t2. (Pré- senté par M. Bouquet de la Grye.) Bulletin de la Société d' encouragement pour Tindustrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société. N" 105, par MM. Collignon et A.IMÉ Girard. Paris, 1894; i fasc. 10-4°. Projet d'une édition nouvelle des OEuvres complètes de Descartes. Dijon, 1894; I br. in-8''. Bulletin de l'Académie de Médecine. Séance du 27 novembre 1894. Paris, G. Masson; i fasc. in-S". Détermination des constantes nécessaires pour la réduction des clichés pris à Helsingfors pour la construction du Catalogue photographique des étoiles jusqu'à la onzième grandeur, par Aîsders Donner. Helsingfors, 1894; I br. in-4''. ( 973 ) Bullelin de r Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique. N°' 9, 10. Bruxelles, F. Hayez, 1894; i br. in-S". United States geological Survey. J.-W. Powell, Director. Washington^ 1893; 3 vol. in-4°. Bulletin ofthe United States geological Survey. Washington, 1893 ; 20 vol. in-8°. University of Pennsylvania. Bandhook of information concerning tlie School of Biology. PhiladeJphia, 1889; i vol. gr. in-8". The Journal ofthe Collège of Science impérial University, Japan. Vol. VIII, Part 1. Tokyo, Japan, 1894; i vol. in-8°. Almanaque nautico para 1896, calculado de orden de la superioridad en el instituto y observatorio de Marina de la ciudad de San Fernando. Madrid, 1894; I vol. in-8''. The openning exercises of the inslitute of hygiène of the University of Pennsylvania. Philadeiphia, 1892; i br. in-8°. Planlkunding woordenboek voor de boosnen. Vandava met Kortc aantee Ke- ningen over de bruikbaarheid van Het Hout, door S. -H. Koorders. Batavia, Sgravenhague, G. Rolft', 1894; i vol in-S". ( 974 ) ERRATA. (Séance du 26 novembre 189I ) Note de M. E. Vallier, Sur les lois de la résistance de l'air : Pages 885 et 887, remplacez partout— par —• 5. 5 7 . 2 . Page 887, ligne 3 en remontant, au lieu de 100 , lises 100 Noie de M. W. Nicati, Principes de chroologie ou synthèse physiologique de la couleur : Page 917, remplacer les quatre premières lignes de la Communication par les sui- vantes : « 11 faut opposer aux théories existantes des couleurs une théorie de la couleur, en Physiologie sensation ou apparence de la lumière, présentant, avec une gamme fon- damentale des clartés ou valeurs, une série d'autres gammes à étudier dans leur mé- canisme et leur évolution. Note de M. A. Delebecque, Sur l'âge du lac du Bourgét et les alluvions anciennes, etc. : Page 982, ligne aS, au lieu de postérieures, lisez postéiieure. Même page, ligne 37, au lieu de OEppli, lisez yEppli. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILI.AHS ET FILS, Quai (les Gratids-Auguslins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la Sn de l'année, deux volumes in-4''. Deuu Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annufi et part du i" janvier. Le prix (le l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. iGavault St-Lager. Jourdan. RuIT. Amiens Couitin-Hecquet. ( Germain etOrassin. Angers , , , ° ( Lachese. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. . Avrard. Bordeaux ! Dutbu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. iLefouriiier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroff. l Baër. i Massif. Chambery Pcirin. ( Henry. Brest. \ Caen. Cherbourg Cterniont-Ferr. Marguerie. Rousseau. Ribou-Gollay. i Lamarche. Dijon j Ratel. ( Daniidot. ( Lauverjal. ( Crepin. \ Drevet. ( Gralier. La Hochelle Fouclier. Bourdignon. Donibre. Uouai. Grenoble. Le Havre. Lille jLefebvre. ( Quarré. Lorient. chez Messieurs : ( Baumal. ( M"" Texier. (Bernoux et Cumin. Georg. Lyon { Mégret. Clianard. Ville. Marseille Ruai. Montpellier . Moulins.. . \ Calas. ) Coulel. . . Martial Place. / Jariiiies. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. ( Loiseau. ■ ' ' ( M"° Veloppé. ( Barma. ' ■■■ ( Visconti et C'*. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. ' " * ( Druinaud. Bennes Plihon t Hervé. Hochefort Girard ( M»"). L Langlois. ' ' ' ( Leslringant. S' -Etienne Chevalier. \ Bastide. Nantes N'ice. Poitiers. Bouen. Toulon . . . Toulouse. { Rumébe. ( Gimcl. / Privai. ; Boisselier. Tours I Péricat. ( Suppligeon. ( Giard. / Lemaître. Valenciennes.. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". Athènes Beck . Barcelone Verdaguer. Asher et C'". Dames. Friediander et fils, f Mayer el Muller. Bgpne l Schmid, Francke el Berlin. Bologne Zanichelli. i Ramiot. Bruxelles ! Mayolezet Audiarte. I Lebégue et C'". ( Haitnann. Bucharest „ I Ranisleanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BelletC" Christiania Canimenneyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hijsl et fils. Florence Lœscher el Seeber. Gand Hosle. Gênes Beuf. i Cherbuliez. Genève Georg. ( Slapelmolir. La Haye Belinfanle frères. I Benda. / Payot. ; Barth. \ Brockhaus. Lorçnlz. Max Riibe. Twielmeyer. Lausanne. Leipzig. Liège. Desoer. Gnusé. chez Messieurs . Dulau. Londres Hachette el C'« 'Nutl. Luxembourg.... V. Biick. / Libr. Gulenberg. Madrid )Capdevillc. 1 Gonzalùs e hijos. ' F. Fé. Milan > Dumoh.rd frères. ( Hœpli. Moscou Gautier. \ i Fiirchlicim. Naples Marghiori di Gius. ( Pellerano. 1 Dyrsen et Pfeifîer.' Netv-Vork I Slechcrt. ' Westennann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C' Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. \ Loeschcr el C". Botterdam Kramcrs el fils. 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Cladde Bernard. Volume in-4'', svec 32 planches; i856 15 tr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedem. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de 1856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » menlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature » des rapports qui existent entre l'étalacluel du règne jrganique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Brosn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Acadéiuie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciencas. K' 25. TAIU.K DES ARTICLES. (Séance d.. 5 décembre l«94. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DIÎS MRMIlItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages M. H. MoissAN. — lléiliictlon de l'alumine par le charbon M. A. FoMEL. — Réponse à M. Mayer- Pages. Aymar à propos de sa défense du Saharien niiiimc nom dii dernier étage géologique. i|3'^ CORRESPONDANCE. M. Berthelot communique à l'Académie une letli'c de M. le professeur/?. Fresenitis, annonçani que des savants allemands ont formé un Comité de souscription pour le monument de Lavoisier M. L. SciiULHOF. — Sur l'identité de la nouvelle comète avec la comète de De Vico M. BoRKELi.Y. — Observation de la pla- nète BH iSg.'] découverte par M. BorreUy à l'observatoire de Marseille, le 19 novem- bre 1894 M. E. Roger. — Sur la distribution des planètes entre Mars et Jupiter M. D. André. — Sur les permutations quasi alternées M. .1. ViOLLE. — Sur la température de l'arc électrique M. M.viLKERT. — Sur la solubilité de l'ozone. MM. Pu. -A. Glyic et M. Gautier. — Superpo- sition des effets optiques des divers car- bones asymétriques dans une même molé- cule active Bulletin niBLiocinpiiiQUE EllR,\TA 9^9 943 9'.7 9^9 95, 953 M. lÀAom. PicTET. — Herherches expérimen- tales sur le point de cristallisation de quelques substances organiques M. M. BiJSOEN. — Sur l'émission d'un li- quide sucré par les parties vertes de l'O- ranger MM. Lannelonoue et ACH.iRD. — Ostéo- myélite du maxillaire inférieur chez le Kanguroo MM. MoSNY et G. Marcano. — De l'action de la toxine du strapliylocoque pyogéne sur le Lapin et des infections secondaires qu'elle détermine M. Verkeuii.. — Remarque au sujet de la Communication précédente ^^ H. Roger. — .\ction des hautes pressions sur quelques bactéries M. H. Vincent. — Sur la désinfection des matières fécales M. .1. TiiouLET. — Les vases marines et leur riassilicntion M. G. Collet adresse une " Élude sur la pesanteur » ■ . 9),) 937 9'9 962 9«3 90:1 965 9ii8 970 97' !)74 PARIS — IMPRLMERIE GAUTHIBR-VILLAKS ET FILS, Quai des Grands-Aucuviina, 55. /.« aérant .* fiAUTUlER-VlLLAhS. s '^ 1894 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR iTI.H. liES SECRÉTAIKËS t*ERPÉTUEIiS. TOME CXIX N^ 24 (10 Décembre 1894), PARIS, GAUTHIER-VILL4RS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉA.NCES DE L'ACADÉMIE DBS SCIENCES, Qaaii des Grandg-Augusiins, 55. 1894 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS. ADOPTÉ DAKS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET a/j MAI 1875. l.Ci. Comptes rendus hebdomaclaiies des sceances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sontmentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein do l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'rl en soit fait mention, ils tioi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants \ étrangers à l Académie. i Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-j sumé qui ne dépasse pas 3 pages. j Les Membres qui présentent ces Mémoires sonJ. tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le* Membre qui fait la présentation est toujours nommé; | mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait \ autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font J pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Meiubre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à lo heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-v vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de plimches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. AivTirxE 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après ,• l'impression de chaque volume. | Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- j sent Règlement. -! Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les ^. déposer au Secrétariat au pins tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante.?; ti COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCii DO LUNDI 10 DÉCEMBRE 18^4, PRÉSIDENCE DE M. LOiîWY. MEMOIRES ET GOMMUNiCATlONS DKS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Sfxrétaire perpétuel donne lecture d'une dépêche par laquelle M. le Président de l'Académie impériale de Saint-Pétersbourg annonce à l'Académie la mort de M. Tchébichef, notre Associé étranger, décédé le 8 décembre. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la mort de M. Ferdi- nand de Lesseps, Membre libre de l'Académie des Sciences, décédé à la Chesnaye (Indre), le vendredi 7 décembre. Les obsèques doivent avoir lieu dans le courant de cette semaine. M. le Président prend alors la parole et s'exprime comme il suit: « Vous avez certainement appris, par la voix de la Presse, la mort de notre doyen Ferdinand de Lesseps. Notre Confrère s'est doucement éteint G^ U., i8.j4, y Semestre. (T. CXIX, N' 24) 1 29 { 91^ ) le 7 décembre, à l'âge de 89 ans, dans sa propriété de la Chesnaye. Bien des orages ont passé dans ces derniers temps sur la tête de ce vieillard illustre. Peut-être ne faut-il pas trop regretter que le déclin de ses forces l'ait rendu, depuis quelques années, presque étranger aux tristes préoc- cupations d'ici-bas. Son nom restera à jamais attaché à une œuvre immense, dont le succès est dû tout entier à ses glorieux efforts, et qui marquera une date mémorable dans l'histoire de la civilisation. » Je suis sûr d'être l'interprète de vos sentiments en levant la séance en signe de deuil. » La séance sera levée immédiatement après le dépouillement de la Correspondance. CHIMIE MINÉRALE. — Étude des différentes variétés de graphite. Note de M. Henri Moissax. « Nous avons démontré dans un travail précédent que, par une éléva- tion de température suffisante et à la pression ordinaire, le diamant et le carbone amorphe étaient toujours amenés à l'état de graphite. » Le graphite est donc, à haute température et sans pression, la forme stable du carbone. Nous résumerons aujourd'hui les principales recherches que nous avons entreprises sur cette variété de carbone. » Je rappellerai d'abord que ce qui caractérise la variété graphite est, d'après M. Berthelot, sa transformation rapide en oxyde graphitique sous l'action de certains mélanges oxydants et, en particulier, du chlorate de potassium et de l'acide nitrique. » Cette curieuse réaction, découverte par Brodie, permet de transfor- mer le graphite en un composé presque toujours cristallin, qui a la pro- priété de déflagrer par la chaleur en augmentant beaucoup de volume et en laissant un résidu noir d'oxyde pyrographitique. M. Berthelot a décrit avec soin les conditions de cette oxydation et l'a appliquée à l'étude des graphites autrefois connus. J'ai étendu cette recherche aux nombreux échantillons de graphite que j'ai pu obtenir dans les expériences faites au four électrique (' ). (') Lorsque l'on emploie l'acide azotique fumant et le chlorate de potassium, en suivant exactement les conditions indiquées par M. Berthelot, la couleur de l'oxyde graphitique peut varier du vert ou du marron foncé au jaune, et l'oxydation complète ( 977 ) » J'ai joint à cette première étude la détermination des températures de combustion dans l'oxygène et des densités de plusieurs variétés de graphite. La recherche de la densité présente dans ce cas des difficultés très grandes. Il m'a été impossible de priver certains échantillons des gaz qu'ils semblaient retenir mécaniquement ; aussi les densités ne nous ont pas présenté un accroissement aussi régulier que les vitesses d'oxy- dation. » Les graphites que nous avons étudiés ont été préparés par deux pro- cédés différents : » 1° Action d'une haute température sur le carbone ; » 2° Cristallisation du carbone sous l'action d'un dissolvant métallique. I. — Graphites obtenus par l'action d'une haute température. » Diamant. — Jacquelaiii a déjà donné les propriétés du graphite provenant du diamant chauffé dans l'arc; nous ajouterons à ces observations que ce graphite affecte une] forme cristalline irrégulière. Les cristaux enchevêtrés sont trapus, d'un noir brillant et présentent quelques rares facettes planes. Lorsque l'expérience a été faite avec un courant de 35o ampères et 70 volts, l'attaque par l'acide azotique monohy- draté ordinaire et le chlorate de potassium est assez rapide. Après trois attaques, la transformation est complète et il se produit un oxyde graphitique de couleur jaune. A la combustion, ce graphite nous a donné pour 100 de carbone, 99,88 et 0,016 de cendres. » Carbone sublimé. — Le carbone sublimé recueilli sur l'électrode positive de l'arc, carbone sublimé dont j'ai déjà parlé dans un travail précédent, n'a été complète- ment transformé en employant l'acide azotique fumant ordinaire qu'à la quatrième attaque. L'oxj'de graphitique, d'abord verdâtre, est devenu finalement jaune. Ses frag- demande parfois six à huit attaques successives. Il n'en est plus de même lorsque l'on emploie de l'acide azotique préparé au moyen d'azotate de potassium récemment fondu et d'acide sulfurique bouilli employé en grand excès. Dans ces conditions, en ajoutant à l'acide azotique concentré le graphite sec, puis le chlorate de potassium bien sec par petites quantités, l'oxj-dation se produit beau- coup plus rapidement et, pour les graphites naturels, elle commence à apparaître dès la fin de la première attaque. On doit employer en chlorate de potassium vingt à trente fois le poids du graphite à transformer. L'attaque doit durer douze heures, et se ter- miner à la température de 60°. Il faut avoir grand soin de ne jamais porter tout d'abord ce mélange de chlorate de potassium, d'acide azotique et de carbone à une température de 60°, sous peine d'avoir des explosions souvent assez violentes. A la fin de ces oxydations, l'oxyde graphitique obtenu en cristaux plus ou moins nets possède toujours le même aspect gras et la même couleur jaune. Dans quelques cas, on obtient un oxyde graphitique presque incolore. ( 978 ) ments parfaitement tiansparents avaient Tapparence de feuillets contournés; à Tana- Ijse, il nous a donné les chiffres suivants: carbone 99,90, hydrogène o,o3i , cen- dres 0,017. » Carbone des extrémités d'électrode. — L'extrémité des électrodes est trans- formée en un graphite compacte, tendre, sans trace de cristallisation, prenant un ton gris sous le moindre frottement et fournissant, à la troisième attaque avec l'acide concentré, un oxyde graphitique jaune. » Carbone recueilli sur le tube chaud froid. — Amas de cristaux noirs brillants donnant à la troisième attaque un oxvde graphitique jaune cristallisé qui se présente sous forme de lames contournées et d'hexagones. » Charbon de sucre. — Le charbon de sucre, purifié au chlore et placé dans un creuset fermé, a été chauffé, pendant dix minutes, sous l'action d'un arc de 35o am- pères et 70 volts. L'aspect du charbon est sensiblement le même qu'avant l'expérience ; sa couleur cependant est devenue plus grise. Aucun fragment ne possède l'aspect cris- tallin, quel que soit le grossissement employé. Il laisse une trace grise sur le papier et, lorsqu'on l'écrase, il prend nettement le ton du graphite. A la troisième attaque par le mélange oxydant, il est transformé en oxyde graphitique jaune pâle qui pré- sente quelques hexagones très réguliers. Ce graphite bride dans l'oxygène à la tem- pérature de 660°. Sa densité est de i , 19. 11 do.nne à l'analyse : carbone 99,87, hydro- gène o,o32 et cendres 0,110. » Charbon de bois. — Le charbon de bois, préalablement purifié, a été chauffé dans un creuset muni de son couvercle. La chauffe a duré environ dix minutes avec une marche régulière, pendant cinq minutes, de 2200 ampères et 60 volts. L'expé- rience a dû cesser par suite de projections de chaux fondue tout autour du four. » Ce charbon de bois a conservé son aspect primitif, mais, sous l'action du jjIus léger frottement, il prend une couleur grise et devient brillant. Au microscope, les fibres du bois, bien que légèrement altérées, ont à peu près conservé leur forme. Ce graphite est difficilement attaquable par le mélange oxydant, et il fournit un oxyde graphitique d'un jaune très pâle formé, le plus souvent, d'un amas de petits rectangles allongés, ou de masses possédant encore une texture fibreuse. IL — Cristallisation bu CAllBO^F, sous l'actio.\ d'in dissolvant métallique. » Cette cristallisation peut se produire par deux méthodes différentes, soit que l'on déplace le carbone combiné au métal fondu par un autre corps simple, soit que l'on utilise la différence de solubilité du carbone dans le métal liquide à haute et à basse temjjérature. Nous ne nous occu- perons aujourd'hui que de ce second procédé. » D'une façon générale, pour obtenir les graphites des métaux réfrac- taires, on préparait d'abonl le carbure du métal; puis, dans une nouvelle opération, on saturait ce composé de carbone au moyen du four électrique. Le culot ainsi obtenu était attaqué au rouge par un courant de chlore pur et sec. Le résidu formé par un mélange de charbon amorphe et de gra- ( 979 ) phite était attaqué par l'acide nitrique fumant qui détruit la première va- riété de carbone. Le graphite restant était traité par l'acide fluorliydrique à l'ébullilion, puis par l'acide sulfurique chaud, enfin lavé et séché. » Aluminium. — Lorsque l'on chaufle raluminiiim pendant 5'" à 6"" au four élec- trique (35o ampères et 70 volts), en présence de charbon de sucre, ou même simple- ment dans un creuset en charbon, le métal se carbure, et, par refroidissement, on obtient un culot présentant une cassure cristalline jaune et renfermant le carbure d'aluminium C^Al*. Si l'on chauffe 10™ à 12™, le carbure d'aluminium se volatilise en partie, et il reste une substance grise, cassante, poreuse, hérissée de cristaux de graphite. Ce dernier composé est isolé par l'acide chlorhydrique, puis purifié par l'acide nitrique, par l'acide sulfurique et l'acide fluorhydrique. Finalement, il se pré- sente en groupements de petits cristaux très brillants, présentant parfois quelques filaments noirs. Sa densité est de 2,11. Dès la première attaque par le mélange oxy- dant, le graphite se gonfle et, dès la deuxième, les plus petits fragments sont complè- tement transformés en oxyde graphitique. L'acide concentré fournit, à la première attaque, un oxyde vert clair qui devient jaune à la seconde. » Manganèse. — Le manganèse préparé au four à vent ne renferme, comme M. Berthelot l'a indiqué, que du carbone amorphe; mais lorsque l'on prend ce car- bure de manganèse et qu'on le chauffe pendant quinze minutes en présence d'un excès de carbone sous l'action d'un arc de 35o ampères et 5o volts, le culot métal- lique qui reste renferme des cristaux de graphite et en est recouvert ('). Ce graphite est en lames brillantes assez grandes, présentant de beaux hexagones réguliers. Traité par le mélange oxj'dant, il fournit à la troisième attaque une transformation complète en oxyde graphitique jaune bien cristallisé. » Nickel. — Le nickel chauffé au four électrique donne un graphite qui, par l'aspect et la forme, rappelle celui de la fonte grise, mais ses cristaux sont beaucoup plus nets. Ils se transforment facilement dès la deuxième attaque en oxyde graphitique. » Chrome. — Les carbures de chrome, que nous avons déjà décrits dans une Note présentée à l'Académie, dissolvent avec facilité du carbone et, par refroidissement, ils laissent un culot métallique qui, par traitement par les acides, fournit des cristaux beaucoup plus petits que ceux du manganèse. Ces cristaux sont irréguliers, m'oins brillants et ils s'attaquent déjà plus difficilement que les graphites du fer (-) et du manganèse, ce qui tient au point de fusion élevé du chrome. Par le mélange oxydant, la transformation ne commence nettement qu'à la troisième attaque. Il se fait un oxyde graphitique, volumineux, jaune pâle, se présentant en masse irrégulière. {') Celte expérience semble être en contradiction avec la démonstration que j'ai donnée précédemment de la facile volatilisation du manganèse au four électrique. Cela tient à ce que le manganèse métallique est beaucoup plus volatil que le manganèse carburé. Ce dernier corps cependant finit aussi par disparaître sous l'action calori- fique continue di; 1 arc électrique. (-) Nous décrirons les graphites fournis par le fer dans différentes conditions de température dans une prochaine Note. ( 98o ) » Tungstène. — Le point de fusion du tungstène est plus élevé que celui du chrome; son graphite se présente en petits cristaux noirs brillants et d'une forme régulière ne commençant à se transformer en oxyde graphitique qu'à la troisième attaque. » Molybdène. — Le graphite du molybdène se présente en amas de petits cristaux noirs brillants. Parfois ces cristaux forment un véritable feutrage ou sont réunis en masses arrondies. Ils s'attaquent plus difficilement par le mélange oxydant que les précédents. L'oxyde graphitique obtenu est de couleur jaune et de forme plus ou moins régulière. » Uranium. — Amas de petits cristaux noirs et brillants qui ne commencent à s'at- taquer avec difficulté par le mélange oxydant qu'à la troisième attaque. Le graphite de l'uranium fournit un oxyde graphitique jaune de forme irrégulière. » Zirconium. — Le graphite de ce métal se présente en un feutrage de petites masses tourmentées présentant des surfaces perforées entourées le plus souvent de filaments plus ou moins longs. Attaque lente et difficile par le mélange oxydant! oxyde graphitique jaune. » Vanadium. ■ — De tous les métaux réfractaires que j'ai pu préparer au four élec- trique, le vanadium est le plus infusible. Son graphite est rarement cristallisé; il se présente surtout en fragments irréguliers très fins, perforés ou légèrement échancrés et présentant parfois des extrémités arrondies. » A la troisième et à la quatrième attaque du mélange oxydant, c'est à peine si quelques fragments commencent à se transformer en oxjde graphitique. Eu conti- nuant l'action du chlorate et de l'acide, on obtient un oxyde graphitique jaune ayant conservé la forme des fragments primitifs. » Conclusions. — Quelle que soit la variété de carbone mise en expé- rience, une élévation de température suffisante l'amène toujours à l'état de graphite. Ce graphite peut être amorphe ou cristallisé. Sa densité varie entre 2,10 et 2,25. Sa température de combustion dans l'oxygène est voi- sine de 660°. » Il existe plusieurs variétés de graphite, comme il existe plusieurs variétés de carbone amorphe ou de diamant. » La stabilité du graphite s'élève suivant la température à laquelle il a été porté. » Ce fait est mis nettement en évidence par la résistance plus ou moins grande que présente le graphite pour se transformer en oxyde graphi- tique. Du reste, au fur et à mesure que s'élève le point de fusion du métal dans lequel le graphite s'est formé, sa difficulté d'oxydation aug- mente avec netteté. C'est ainsi que, par une élévation de température, on peut transformer un graphite facilement attaquable, comme celui de Ceylan, en un graphite beaucoup plus résistant. » ( 9«i ) TOPOGRAPHIE. — Reconnaissance faite à l'aide de la Photographie, pour la délimitation de la frontière entre l' Alaska et la Colombie britannique. NoLe de M. Laussedat. « J'ai eu l'honneur, il y a deux ans, d'entretenir l'Académie des résultats remarquables obtenus par le service topographique du Canada, en appli- quant la méthode photographique à la construction de la Carte d'une partie des Montagnes Rocheuses traversée par le chemin de fer du Paci- fique. » Tout récemment, la question de la délimitation de l'Alaska, cédé aux Etats-Unis par la Russie, et de la Colombie britannique, a fourni aux ingé- nieurs canadiens une nouvelle occasion de démontrer la très grande supé- riorité de cette méthode sur toutes les autres dans des circonstances particulièrement difficiles. » Il avait été convenu entre les membres de la Commission mixte que les opérateurs de la section des États-Unis se chargeraient de relever la côte, tandis que ceux de la section canadienne reconnaîtraient l'intérieur du pays jusqu'à la distance de dix lieues marines, c'est-à-dire plus deSD""". Cette répartition du travail s'imposait, pour ainsi dire, les ingénieurs des Etats-Unis n'étant pas familiarisés avec le nouveau procédé auquel on prévoyait qu'il faudrait nécessairement recourir dans une région couverte de glaciers et de champs de neige. » Le nombre des opérateurs canadiens exercés était pourtant jusqu'alors très limité, mais M. Mac-Arthur, qui , sous la direction de l'arpenteur général M. E. Deville, avait si complètement réussi dans les Montagnes Rocheuses, parvint aisément à en former de nouveaux qui furent initiés en un mois à la pratique de la méthode et des instruments et aux principes de la Photographie. Sept brigades, composées chacune d'un opérateur en titre et de cinq aides, auxquels vinrent s'adjoindre un officier et un assis- tant américains, se trouvèrent prêtes à entrer en campagne en mai iSgS. » Les côtes de l'Alaska sont profondément découpées et forment une foule de golfes ou de fiords dont les bords abrupts servent de bases à des montagnes très élevées, sans cesse couvertes de neige, avec un climat extrêmement pluvieux en été. » Les sept brigades, réparties le long de la côte, étaient pourvues de ca- nots au moyen desquels elles pénétraient au fond des fiords aussi loin que possible. Il ne leur fallait pas moins transporter encore les instruments ( 982) et les provisions à de grandes distances, à travers les glaciers et les névés. Souvent la pluie tombait pendant dix jours de suite et, du campement établi au pied de la montagne, il fallait guetter les moments où le ciel pa- raissait vouloir se découvrir. Il arrivait parfois que, partis à 2^ du matin et après avoir fait péniblement une ascension de six à sept heures de du- rée, les opérateurs se trouvaient encore au milieu du brouillard, passaient toute la journée à attendre une éclaircie et se voyaient obligés de descendre sans avoir rien fait. )) Quand, par miracle, les nuages se dissipaient et laissaient apercevoir le paysage, même pendant un temps très court, on en profitait pour prendre à la hâte quelques vues et pour faire les observations angulaires stricte- ment nécessaires; puis le brouillard revenait, et il fallait attendre qu'il s'élevât de nouveau pour continuer. » Après bien des heures ainsi passées à endurer le froid à des hauteurs de 1200™ à 2000™ et plus, et par des latitudes de SS*' à 60°, on parvenait, dans certains cas, à compléter les observations, mais d'autres fois on était obligé de regagner le campement pour y attendre des circonstances plus favorables. » On conçoit que la Photographie seule ait permis de triompher de tant d'obstacles et, en effet, les délégués américains qui accompagnaient les brigades avec leurs planchettes ne purent à peu près rien faire sauf pen- dant quelques journées exceptionnellement belles. Au contraire, à l'aide de leurs appareils, les opérateurs canadiens recueillaient, souvent en quel- ques minutes, pour la construction d'une carte répondant à l'objet que l'on se proposait, plus d'éléments que l'on en eût pu obtenir par toute autre méthode, en y consacrant des semaines entières. Cela équivaut à dire que, sans la Photographie, l'opération de la délimitation projetée eût été impraticable. » Voici, au surplus, quelques détails précis que nous empruntons, comme la plupart d'ailleurs des renseignements précédents, à une Note qu'a bien voulu nous faire parvenir M. Mac-Arthur par l'entremise obli- geante de M. E. Deville. » En 1893, il y a eu, en tout, vingt jours où il a été possible de travailler. Pendant ce temps, morcelé comme on peut à peine l'imaginer, M. Mac- Arthur est parvenu à occuper 70 stations, il a exposé 108 plaques repré- sentant un terrain dont la surface dépassait 3ooo'""''. » Les autres brigades, composées d'opérateurs moins exercés, ont ce- pendant iccuuuu chacune de 12 à ijoo''""'. ( !)«^ ) » En 1894, la saison ayant été plus favorable et grâce à l'expérience ac- quise, M. Mac-Arthur a pu explorer une surface de plus de Sooo''""', en faisant 24 ascensions et en exposant 275 plaques. Chacune des six autres brigades a reconnu, de son côté, en moyenne Sooo''""', ce qui fait en tout 23ooo'"°'ï pour la campagne de 1894. Il est bien entendu toutefois que ce travail de reconnaissance ne doit pas être comparé au lever détaillé effec- tué de 1888 à 1892 dans les Montagnes-Rocheuses, mais il paraît devoir amplement suffire aux besoins de la Commission de délimitation. » Il n'est pas sans intérêt de savoir qu'au cours de cette exploration des Alpes de l'Alaska, qui forment une chaîne très élevée parallèle à la côte, on a reconnu que le mont Elie, qui lui donne son nom, parce qu'il en avait été jusque là considéré comme le point le plus élevé, est dominé par un autre pic, le mont Logan, dont l'altitude est de près de 6000" (.')947™), tandis que celle du mont Elie n'est que de 552o™; enfin on a aussi constaté qu'un troisième pic, le mont Fairwealher, dépasse encore notre mont Blanc et atteint l'altitude de 4940'". » Pour faire apprécier toute l'importance de cette belle application de la méthode photographique, il convient d'ajouter que, chaque année, les ingénieurs canadiens ont été obligés de parcourir plus de iiooo''™ pour se rendre sur le théâtre des opérations et pour rentrer à Ottawa, où s'exé- cute le travail de rédaction de la Carte sur des épreuves rapportées de si loin. » ASTRONOMIE. — Sur les variations séculaires des orbites des quatre planètes intérieures. Note de M. S. IXewcomb. « On sait que le mouvement actuel du périhélie de Mercure est plus grand que le mouvement calculé en tenant compte de l'action de toutes les planètes connues. Le Verrier est le premier qui ait remarqué cet excès de mouvement; il l'attribua à l'action d'un groupe de planètes encore inconnues, entre le Soleil et l'orbite de Mercure. Un tel groupe doit pro- duire des changements des autres éléments, non seulement de Mercure, mais de Vénus et même de la Terre. Les recherches que je viens de ter- miner sur les théories des quatre planètes les plus voisines du Soleil m'ont conduit à aborder le problème de ces variations et de leur cause, par la méthode suivante : C. K., 189^, 2" Semestre. (T. C\I\, N" 24.) ' ''"' ( î)«4 ) » 1. On détermine les variations séculaires des éléments des quatre planètes au moyen des observations seules, indépendamment de toute hypothèse sur la cause de ces variations. » 2. On détermine les masses des planètes perturbatrices par les mé- thodes les plus précises, les variations séculaires qu'elles produisent étant exceptées. » 3. On calcule les variations séculaires qui doivent être produites par les masses ainsi déterminées. » 4. On compare ces résultats de l'observation et de la théorie, et on cherche la cause de leurs dit'lerences. » Par la discussion de 62000 observations méridiennes du Soleil, de Mercure, de Vénus, de Mars, et de toutes les bonnes observations des passages de Mercure et de Vénus sur le disque du Soleil, je suis parvenu aux valeurs des variations séculaires qui se trouvent dans la première colonne du Tableau suivant. » J'ai déterminé les masses suivantes de Mercure, de Vénus et de Ju- piter, par les perturbations périodiques qu'elles produisent; celle de la Terre résulte de la valeur 8", 800 de la parallaxe du Soleil (moyenne des meilleuj-es déterminations). J'ai admis la masse de Mars trouvée par M. Hall par les observations des satellites. Mercure, masse Tôô^tnf Vénus, » j^-^ Terre, » rô^sWn Mars, Jupiter, M 3093500 1 1047,35 M Ces valeurs et les masses connues des autres planètes produisent les variations suivantes, déterminées par le calcul : Comparaisons des variations obsen'ées et calculées. Variation Mercure. observée. D^e . , + 3,36±o,5o eD,r. +ii8,24±o,4o Dii H- 7, i4±o,8o sintD(0 — gijSgztOj.ïo \'t''nus. D^e -- 9,48±o,2o eD^it -H o,96±o,20 Dii + 3,7.')±o,3o sin/D,0 — io5,/4'2±o.07 Variation calculée. DilTérence, + 4,24 — o",88 + 109,76 +8,48 + 6,76 +o,38 — 92,51 +0,62 - 9-67 +0,19 + 0,34 — 0,08 + 3,5o +0,25 — 106,01 +0,59 (985 ) \ui'iutioii Variation. Terre. observée. ralculée. Différence. Die — 8,55±o,09 — 8,67 +0,03 eD^T: -+- i9,48±o,ii -+- 19,39 +0,09 Die. — 47' lï— 0,25 — 46,89 — 0,22 Mars. D,e ■+- 19,00+0,27 4- 18,71 +0,29 eD/T. 4-i49,.5.5±o,35 +i48,8o +0,75 Dii — 2,26±o,2o — 2,34 — 0,02 sinj'D/) — 72,6o±o,20 — 72,66 — o,o4 » Trois de ces différences méritent attention, à cause de leur grandeur. Ce sont les mouvements des périhélies de Mercure et de Mars, et celui du nœud de Vénus. Les mouvements du nœud et de l'excentricité de Mercure s'écartent aussi de leurs valeurs théoriques, de quantités bien plus grandes que les erreurs probables. » Si ces écarts sont réels, on peut les attribuer à deux causes : » r Pour expliquer les mouvements des périhélies de Mercure et de Mars, on peut supposer que la loi de Newton n'est pas entièrement exacte et que la force attractive du Soleil varie actuellement comme /~'-^''', S étant une très petite fraction dont la valeur est environ 0,0000001374. Cette hypothèse a été proposée tout récemment par M. A. Hall : je ne sais s'il est le premier qui l'ait émise. » 2° On peut attribuer les écarts à l'action de masses de matières encore inconnues. M A première vue, on serait porté à croire que la seconde hypothèse doit être décidément préférée. Elle semble assez probable a priori; elle n'entraîne aucun changement dans une loi de la nature; elle est la seule qui explique d'autres écarts que ceux des périhélies, car les périhélies sont les seuls éléments qui seront changés si l'on accepte la première hy- pothèse seule. Mais où peut-on placer ces masses? L'ellipticité du Soleil, si elle existe, est trop petite pour expliquer aucun des mouvements. Un anneau de planétoïdes, voisin du Soleil, doit avoir une inclinaison sur l'écliptique d'environ 9^ pour produire à la fois les mouvements observés du périhélie de Mercure et du nœud de Vénus. Si l'anneau était voisin du Soleil, le rapport de sa masse à la masse du Soleil doit être de -rr— • Cette masse produirait une ellipticité sensible dans la figure du Soleil, et la quantité de lumière réfléchie par un tel anneau serait énorme. Une masse en mouvement près du plan de l'écliptique augmenterait l'écart du mouve- ( 9^6 ) ment du nœud de Vénus. Enfin, je trouve que, pour tenir compte à la fois des variations des éléments de Mercure et de Vénus, il faut placer l'an- neau entre les orbites de Vénus et de Mercure. Voici les éléments ellipti- ques qui rendent compte à peu près de tous les écarts qui se rapportent à ces planètes : Distance moyenne o,4S Excentricité o,o4 Longitude du périhélie io° Longitude du nœud 35° Inclinaison sur l'écliptique 7°, 5 Masse a7oooooo » Bien que cette hypothèse réduise les écarts au-dessous de leurs erreurs probables, je la regarde plutôt comme une curiosité que comme une réa- lité. En effet, il me semble impossible qu'un tel groupe ait pu échapper à la découverte. » Revenons à l'autre hypothèse. En cherchant les valeurs des masses des planètes qui produiraient les variations séculaires observées, les péri- hélies exceptés, on trouve ce résultat remarquable, que la seule masse qu'il faille changer de beaucoup est celle de la Terre. Ce changement entraîne une diminution notable de la parallaxe du Soleil. En admettant la valeur 8", 78 de cette constante et les valeurs ^irvsw ^t e^„»„^„ pour les masses de Vénus et de Mercure, toutes les variations séculaires peuvent être assez bien représentées par l'hypothèse de Hall, et avec la valeur 8", 77 de la parallaxe aucun changement n'est nécessaire dans les masses des autres planètes. Quoique je sois loin de regarder cette hypothèse comme bien établie, il me semble qu'on peut l'adopter comme pro- visoire. » PALÉONTOLOGIE. — Sur une nouvelle groUe ossifère découverte à la Pointe- Pescade, à l'ouest d' Alger-Saint-Eugène; T^diT M. A. Pomei.. « Des travaux de construction de voie ferrée en tunnel ont fait con- naître l'existence d'une grotte ou caverne, ouverte en grande partie dans le calcaire cipolin, au-dessous de la route départementale et un peu à l'est de l'ancien poste de douane de Pointe-Pescade. Une autre grotte ossifère, fouillée autrefois par le D'' Bourjot, mais aujourd'hui disparue dans l'exploi- tation du rocher, se trouvait un peu au-dessus de la route et à peu de mètres de distance. Nous avons quelques ossements qui en proviennent. ( 9«7 ) » La nouvelle grotte contenait une grande quantité d'ossements, qui ont attiré l'attention des ouvriers. M. l'ingénieur en chef des Mines Pouyanne, mon collègue de direction delà Carte géologique, prévenu, a fait, près des directeurs et entrepreneurs des travaux, des démarches pour assurer la récolte et la conservation de ces fossiles; il a obtenu d'eux toutes les facilités nécessaires. Il a délégué M. Brive, l'un de nos adjoints au Service géologique algérien, pour suivre les travaux et faire au besoin exécuter des fouilles particulières. La récolte a été abondante, très instructive, et déposée au laboratoire de l'Ecole des Sciences, où nous la soumettons à l'étude. » Je me suis empressé moi-même de rentrer de voyage pour visiter les fouilles et étudier le gisement. La grotte était remplie presque totalement par une terre rou- geàtre, calcaréo-limoneuse, contenant des concrétions calcaires, ayant encroûté sou- vent les ossements, terre semblable à celle qui recouvre les pentes extérieures voisines et semble résulter d'atterrissements par ruissellement. Le remplissage de la grotte peut résulter du remaniement de cette terre, introduite probablement par des fentes ou des canaux inconnus, peut-être à l'état plus ou moins boueux pour avoir pu emballer sans ordre les ossements qui se trouvaient alors dans la grotte ou au voisinage de ces canaux. » Les osseiîîents, mêlés clans tous les sens et dans toutes les positions, sans connexion squelettique, sont le plus souvent cassés à l'une ou à l'autre extrémité, quelquefois aux deux, mais ne portent aucune trace de transport alluvionnaire; aucun galet ni sable ne les accompagne. On ne remarque aucune trace d'habitation, pas d'outil d'aucune sorte, pas de poteries, pas de traces de foyers, pas d'os rongés. Donc, ou cette grotte n'était pas habitée, ou elle avait cessé de l'être lors de l'envahissement coiuplet par la terre ossifère, qui, dans ce cas, n'aurait pas été assez brusque pour en empêcher l'évacuation. L'ancienne caverne de Bourjot avait incontestablement servi d'habitation, et peut-être y avait-il dépen- dance entre elles. » Le déblayage de la caverne a enfin conduit à la découverte d'une entrée, ouverte sur le flanc de la falaise rocheuse et devant être difficile- ment accessible. Cela a permis d'arriver jusqu'au sous-sol de la terre à ossements, et de constater qu'il était formé par une croûte constituée par une agglomération de moules, de serpules fossilisées à test disparu. La mer avait donc pénétré dans la grotte, à une époque où elle était encore libre de terre à ossements, et cette dernière n'y a pénétré que lorsque l'immersion qui a soulevé les plages à Strombiis mediterraneus eut égale- ment immergé la grotte, et cela à l'origine des temps néolithiques. » La dépouverte tout à fait imprévue de cet ossuaire est venue jeter un " grand jour sur la constitution de la dernière faune des Vertébrés quater- naires de la côte barbaresque, car elle montre réunies un certain nombre ( 9«« ) d'espèces remarquables, déjà connues pour la plupart mais souvent trou- vées dans des localités différentes, isolées entre elles et sans lien strati- graphique pouvant en établir la contemporanéité. On avait même cru que certaines espèces pouvaient caractériser des phases particulières dans la période néolithique, en raison de quelques groupements spéciaux de types ou de gisements. Mais on doit reconnaître maintenant que, s'il y a eu des phases, ce n'est pas dans la répartition des espèces qu'il faut espérer en trouver la preuve. » Il y a cependant une observation à faire. Les terres rouges qui con- stituent les dépôts de peotes du flanc nord de Bouzaréa et du Sahel, depuis Rouba jusqu'au delà du cap Canine, renferment souvent dans leur partie superficielle, des restes de VElephas africanus et surtout des dents très ca- ractéristiques, qui ne peuvent laisser aucun doute sur leur détermination. L'espèce, du reste, s'est rencontrée dans les dépôts les plus récents de la Mitidja, en échantillons magnifiques de conservation. Nous avions tou- jours considéré ces débris comme représentant la phase ultime de l'évo- lution des mammifères, postérieure à celle caractérisée par la faune de la grotte. Or nous n'avons reconnu dans celle-ci aucune trace de l'existence de cette espèce, quoiqu'elle ne soit pas rare dans les dépôts de pentes voisins, de sorte qu'on peut en conclure qu'elle a réellement vécu à une phase ultérieure. )) Voici l'énumération des principales espèces qui ont fait l'objet d'une première détermination provisoire : )) Pas de trace de l'homme ni de son industrie. Pas de singes. » Carnassiers. — Un des ours de la caverne du ïaja, appartenant à la section des Ours à prémolaires persistantes, de la taille de nos ours bruns; trouvé aussi dans l'ancienne grotte voisine. Quelques ossements de petits félins ou viverrins indéter- minés. Pas de grands félins ni de hyènes reconnus. >) Hyslrix crislala ? — Assez rare. » Ongulés artiodactyles. » Bubalus antiquits Duvern. — De nombreuses pièces des os des membres, surtout des métacarpiens qui nous avaient manqué lors de notre monographie. Espèce très rare partout, sauf à Djelfa. » Bos opisthoiiomus Vota. — Peu abondant. » Bos ibericus Sans. — A peine représenté. » Cervus pachygenys Pom. — Deux mandibules qui complètent la série dentaire inférieure, remarquable par la simplification des prémolaires et l'atténuation de la branche dentaire. » Antilope {Gazella). — Débris assez frustres, peu étudiés. ( 9«9 ) » Antilope {Orcas). — Très grande espèce, duUpe du Canna, connue par «ne grande corne qui ne peut laisser de doute sur Indétermination. C'est encore un exemple de la représentation, sur la côte barbari^jue, des formes sud-africaines : Gnu, Phacochœre, etc.. Sus scrofa? Portions derânes et de mandibules peu ca- ractérisées. » Phacochœrus (éthiopiens? — Trouvé au voisirge, mais alssent de la grotte. » Hifjpopolame? — Très nombreux ossements, pbbablement de la même race que celui de Ternifine, ce qui n'a pu être encore constat. » Périssodactyles. » Equiis. — Débris rares et mutilés, rappelant lelype de Ternifine. » Rhinocéros mattrilaiiicusPom.? — Nombreuxbssements des membres, tronçons de mâchoires du type sud-africain des Atelodus, voiin, mais distinct du fi. simus. » Elephas atlanlicus Pom. — Rare, représenté »r un seul fragment de germe de molaire et un calcanéum; commun à Ternifine. » Il m;inque, à cette énumération, beacoup d'espèces grandes ou petites, qui n'ont pas été encore rencontrée dans la grotte nouvelle de Pointe-Pescade, mais qui ont été rencontées au voisinage, au grand Rocher, par exemple, à Fort-de-l'eau etàSid spelœa, Boselaphe connochatis. Antilopes de di Autruche, etc., et toute la série des petits roigeurs des grottes à phospho- riles, tels que Bramus, Mus, Gerbillus, Dipus. etc. » Ces espèces seront décrites dans nos ironogiaphies de la faune qua- ternaire de l'Algérie, en cours de publicatioii. » Féruch, tels que Felis, Hyena ers sous-genres, Phanochœre, IVO»IIIVATIOI\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à a formation d'une liste de deux candidats qui devront être présentés à M. le Ministre de l'In- struction publique, pour la chaire de Médecine actuellement vacante au Collège de France. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candidat, le nombre des votants étant 5o : M. d'Arsonval obtient [\& suffrages. M. Roux » I » Il y a 3 bulletins blancs. ( 99" ) Au second lourde scrutindestiné à la tlésignation du second candidat, le nombre des votants étan44 • M. Charrinobtient 89 suffrages. Il y a 5 bulletins blancs. En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M, le Ministre comprendra : En première ligne M. d'Arsonvai.. En seconde ligne M. Charrin. MEMQRES PRESENTES. M. A. MiLLARDET adresse, oar l'entremise de M. Diiclaux, une Commu- nication relative à « l'importaice de l'hybridation pour la reconstitution des vignobles « , (Commissaires : MM. Bornet, Dehérain, Duclaux.) CORRESPONDANCE. i ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la résolution des équations numériques au moyen des suites rcurrenles. Note de M. R. Perrin, présentée par M. Jordan. i « On sait depuis Bernoulli et Euler que, sl/(x) = o est l'équation gé- nératrice d'une suite récurrente ?/„, «, u„ la plus grande et la plus petite en valeur absolue des racines de cette équation sont les limites vers lesquelles tend le rapport — selon qu'on s'éloigne indéfiniment, dans le sens des n positifs ou des n négatifs, des termes initiaux de la suite, de quelque manière d'ailleurs que ceux-ci aient été choisis; pourvu toute- fois : » I" Que la suite particulière employée n'admette pas de polynôme générateur d'ordre moindre que /(or); ( î)9i ) » 2° Que la racine déplus grand (on de plus petit) module soit unique de ce module, ce qui exclut le cas de deux racines réelles égales et de signes contraires, et celui de deux racines imaginaires conjuguées; dans ces deux cas, en effet, le rapport -^^ ne tend vers aucune limite déterminée. » Ces restrictions ont empêché jusqu'ici de considérer l'emploi des suites récurrentes comme fournissant un procédé régulier et sur pour le calcul par approximation des racines des équations numériques, bien que M. Laisant ait donné (') une formule qui fait disparaître la seconde des restrictions ci-dessus, et que récemment M. d'Ocagne ait indiqué (-) un moyen simple de vérifier l'irréductibilité de l'échelle d'une suite donnée, et de former a priori avec une échelle donnée des suites certainement irré- ductibles. Il subsiste encore en effet cette grave objection, que la première racine « étant supposée ainsi calculée approximativement, il faut, pour ob- tenir les suivantes, opérer à nouveau de la même manière sur une autre équation ^ — - = o, dont tous les coefficients ne sont plus qu'approchés, en sorte que les erreurs s'accumulent à mesure qu'on avance dans les calculs. M En reprenant celte question, j'ai rencontré certaines propriétés des suites récurrentes qui paraissent n'avoir pas encore été signalées, et qui, en tout cas, conduisent, comme on le verra, à un procédé remarquable- ment simple et net de séparation et de calcul des racines des diverses ca- tégories. Je me bornerai ici à donner l'énoncé de ces propriétés et de leurs conséquences immédiates, me proposant de les démontrer ailleurs avec tous les développements nécessaires. » Soit donc une suite récurrente U d'ordre /j, savoir » Désignons par U', U", ..., U<'', ... et appelons V''% 2""'"% .... Â'''"'*' suite dérivée de U les suites dont les termes généraux seraient respective- ment les déterminants ,(/.! *rt+A 'k+A '■ni-lk (') Bulletin des Sciences maLhérnatiques, 1881. (') Journal de l'École Polytechnique, LXIV'' Cahier, 189^. C. u., ,!^g'|, 2' Semestre. (T. GXIX, N» 24.) ( 91)2 ) et qu'un théorème connu nous apprend déjà être récurrentes d'ordre au plus égal à /y-, . . ., /j* » I. La A'"^™ — i"^^"'* suite dérivée : si ce terme est nul, l'ordre est réductible. On calculera alors un terme quelconque de lap — a'"^^""* suite dérivée (par exemple u\f^'\ qui se déduit de «Jf^" en supprimant la dernière ligne et la dernière colonne); si ce terme est encore nul, on continuera de même jusqu'à ce qu'on arrive à un déterminant différent de o : l'ordre de ce déterminant sera l'ordre minimum de la suite U. Ce critérium ne diffère d'ailleurs que par sa forme, plus condensée et plus commode pour les applications, de celui de M. d'Ocagne. » II. Si y(x)r=o est l'équation génératrice d'ordre ininiinuni de U et a toutes ses racines distinctes, l'équation génératrice d'ordre minimum de U'''' a aussi toutes ses racines distinctes, et ce sont toutes les valeurs distinctes que peut prendre le produit de /.' -+- i racines de_/ ( j). » Si donc le rapport -^^f tend vers une limite déterminée pour n crois- sant indéfiniment en valeur positive (ou négative), cette limite est le produit des k -h i racines de plus grand (ou de plus petit) module dey'(j;) et toutes les autres racines ont des modules moindres (ou plus grands); et réciproquement. » III. La proposition II est encore exacte, si f{x) = o a des racines multiples ou n'est pas l'équation génératrice '^{x) =^ o d'ordre minimum /^ de U, pourvu que ç{.i') ait bien toutes ses racines distinctes, et (\uef{jc) n'en admette pas de distinctes de celles de <^{x); autrement dit, pourvu que «„ puisse être identifié avec l'expression a,x'; ^ï^x'l H-...+ ■^i.xl-, uii Xiy œ^, . . . , Xp sont les/j racines distinctes de u(x) comme de /'(x), et x,, a.,. . . ., ï^ des coefficients tous constants et difiéieuts de zéro. » Dans une prochaine Communication, je montrerai coinment ces pro- priétés peuvent être utilisées pour la séparation ot le calcul des racines des équations numériques. i> ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la composition des formes linéaires et les groupes à congruences. Note de M. X. Stouff, présentée par I\T. Dar- boux. « Les groupes à congruences par rapport à des modules premiers ou non ont déjà été étudiés avec soin dans les beaux travaux de M. Gierster. » Voici cependant un procédé pour définir une partie de ces groupes qui paraît mériter quelque attention tant par lui-même que par l'étendue des conséquences que l'on peut en tirer. Prenons, dans le groupe arith- métique, c'est-à-dire dans le groupe des substitutions à coefficients entiers et de déterminant i, deux substitutions : y.'z. 4- ?' Les coefficients de la substitution obtenue en multipliant la première par la seconde s'expriment par les formules ( 1 ) A = aoc' + py', B = y/^' 4- P^', T = ya.' + Sy'' ^ = if + ^'5'- 1) On peut se demander si certaines formes linéaires à cinq variables peuvent se composer avec elles-mêmes de la manière qui va être expli- quée. IjCs formules de composition pour les quatre premières variables sont les formules (i); pour la cinquième variable, la formule de composi- tion est bilinéaire, par rapport aux cinq premières variables et par rapport aux cinq dernières. Désignons la forme linéaire considérée par /(a, fi, y, f), H) = a, y. -]- a/i + a.^^f -h a^ ^ -h a-l; a^, flo, «';,, a.,, «3 sont des nombres appartenant à un corps algébrique K.. On a n, =-- K-, R étant un entier de ce corps; nous supposerons de plus que l>i _ l>i bi bi, a , — f^ 1 U-^ — T^ 1 a.-, — 7-:- ? a . — j^ » //,, h.,, Z/3, h^ étant des entiers du corps K. ( 994 ) » Les valeurs des quatre premières variables de la forme composée étant données par les formules (i), la valeur de la cinquième sera de la forme i = m, (2) + »233$y' +W^,^Î5' + OT,3 0t^'4- Wj^P^' wZjjS^' ^!-/ '««C''- /n, ■M' )i Nous devons avoir l'ideritité (3) /(A, B, r, A, E)=/(>, p, y, S, E)/(7.', p', y', S', E'); en calculant d'après cette identité les valeurs des coefficients m, on trouve «,(«1 — i)«a' + «,«>(a'^' + ^^»') + «.,(a..— i)So' ^ "2?'r/,. .w.^^T + ^'[a..+(a,-i)S]+^[«,a' + («,-OS'] (4) PP'- <2oC!, — «1 -Pi'+ï'[(«.-0-'+«*S'] «4 0, — yp rr ' + E(a, a' + fl'o p' + a,Y -h a, 8') H- ^'(a,a+ aji + a, y + a4S)+ 0^11'. » Pour que ce résultat soit de quelque utilité pour notre objet, il faut c|ue, E et i' étant des entiers du corps R, E soit forcément un entier de ce corps. Nous supposerons pour cela que nos deux substitutions sont con- i^rnes à l'unité module k- pour employer le langage reçu a = I + A-- a. , , P = X-- [3 , , elles appartiennent alors, comme on le sait bien, à un sous-groupe G du groupe arithmétique : a,, p,, ... sont des entiers du corps K. » Nous admettrons de plus que b, -+- bt est divisible par A-, et que ' '^_ * — I est divisible par k-. On reconnaît alors que, dans le second membre de (4), les fractions et les multiplicateurs de l et E' ont des va- leurs entières. Donc S est entier, si E et E' le sont. ( 995 ) » Supposons que l'on ait j /(.,p,y.ïî.e)=I. (/(oc', fi', y'. S', ^')=I, (5) on aura /(A, R,r, A. î)=i. » Pour bien comprendre ce résultat, posons A" l'équation (5) devient, après avoir divisé par k, b,oL, -hl'.fj, + è^y. + f'',^i + A-(E + N)= o. On en conclut facilement que, si pour deux substitutions du sous-groupe G, on a b^y., -+- h.,^, -h b^'ft +■ i*S,E^omodÂ-, la même relation s'applique à la substitution produite. Ou définit donc ainsi un sous-groupe du groupe G. » On peut aussi supposer que l'on ait /(a, [i, y, S, Ej=s,. £, et ^j étant deux unités du corps K, alors /(A, B, T, A, E) sera aussi une unité du même corps. Il en résulte que la congruence i-h k(b,r/_,-\- b.,{i,-h b.jy^-h b^Z,)^ti (mod^-) définit un sous-groupe du groupe G. » On peut imaginer évidemment bien d'autres manières d'utiliser le procédé que j'expose ici. Maison n'obtient que des groupes à congruences. Ge qu'il y a de plus remarquable, c'est la possibilité de faire intervenir des irrationnelles dans l'étude des sous-groupes du groupe G. » ALGÈBRE. — Surréliminalion. Note de M. Hadamard, présentée par M. Picard. « Étant données trois équations (0 /. (^'j) = o. (2) f^{x,y) = o, (3) f^{x,Y)^o ( 996 ) aux deux inconnues r, y et de degrés m, n, p, respectivement, on peut en écrire l'éliminant par le produit IT, = ^f.^{x,y), où la multiplica- tion est étendue aux mn valeurs de . a', r qui vérifient les deux premières équations. Mais la même condition pourrait s'obtenir par le produit n, =n/,(a", r), étendu aux solutions communes à (2) et (3). ou par le produit analogue ITj. » Il est intéressant de comparer entre elles ces différentes expressions; cette comparaison peut même être nécessaire pour l'établissement de cer- taines méthodes d'élimination. (Voir, par exemple Bierm\nn, Mormtsh./ûr Math, und Physik, 1894.) » Dans le cas de deux équations à une inconnue /, (r) = o, fîi-r) = o de degrés m, n, on sait trouver le résultant sous forme d'une expression R,2 entière par rapport à tous les coefficients et telle que R,,r=(— l)""«R 21 • » Dans le cas actuel, /° (y) désignant l'ensemble des termes de plus haut degré de/, (x, y) pour x — i eX. R"/, le résultant des polynômes/" (r), fl(y), l'expression ïl^ a pour dénominateur (R°J)''. On peut démontrer qu'à ces dénominateurs près, les quantités H,, IIj, H, sont identiques en valeur absolue. » A cet effet, remplaçons/ par/ — 1, l'expression ÏI3 devient un poly- nôme en >., dans lequel le produit des racines n'est autre que H, et le terme indépendant de )i, la valeur primitive de II,. Il suffit donc de cal- culer le coefficient de 1"''. » D'autre part,- si nous posons ar r:= — , y = —, les équations données deviennent F,(ï',7') = o; F,(x',y) = o; \\{x',y') = o. ou au produit H, correspond le produit II', =113(11.17')^= '' , où, dans la parenthèse, la multiplication s'étend aux solutions communes des deux premières équations. » Or, l'expression II',, pour 1 = ce , a manifestement la valeur —r~-y où h est le coefficient de r" dans /. Quant à II. r, il suffit, pour l'obtenir. ( 997 ) rréliminer y entre les équations /", — ^1 = 0, /^ = o, ce qui peut se faire par la méthode de Minding en remplaçant y par ses n valeurs asympto- tiques tirées de l'équation (2). On a ainsi une équation dont le premier terme est -j^oc'"", la partie indépendante de x étant un polynôme du «"^""^ degré en 1 avec ± i comme premier coefficient, d'oi^i résulte la conclusion annoncée. » Les remarques précédentes peuvent évidemment s'étendre à un nombre quelconque d'équations. Outre leur application à l'élimination, elles peuvent être considérées comme uiie source d'identités géométriques telles que les ont considérées Laguerre, M. Elling Holet et M. Humbert. » BALISTIQUE. — Sur la loi de résistance de l'air. Note de M. C Chapel. « Dans une Communication insérée aux Comptes rendus du 26 novembre, M. Vallier s'est appuyé sur le résultat empirique suivant : Pour les vitesses supérieures à 33o'", la loi de résistance de l'air peut être représentée par une ligne droite. » J'ai déduit ce résultat d'expériences faites en Russie et en Angleterre, do 1869 à 1874. M. Sarrau l'a, je crois, signalé de son côté, à l'occasion de recherches entreprises à Gàvre vers cette même époque. Mis récem- ment en possession de nouveaux résultats obtenus en Allemagne dans ces dernières années, j'ai montré que cette loi peut être étendue depuis 3oo'" jusqu'aux plus hautes vitesses expérimentées, c'est-à-dire au delà de lOOO"". » Ces résultats présentent un certain intérêt, sinon au point de vue de la théorie même de la résistance, du moins par les applications que l'on en peut faire aux calculs balistiques. La Balistique actuelle, en eftet, met en jeu des vitesses initiales considérables; il arrive maintenant que, dans les tirs dits de plein fouet, la vitesse du projectile puisse rester constam- ment supérieure à Soo"" : il devient dès lors possible d'admettre, dans toute l'étendue de la trajectoire, la loi de résistance indiquée ci-dessus, laquelle rentre dans l'une des seules formes permettant de ramener aux quadra- tures les équations du mouvement. « ( 998 ) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Théorie expérimentale du cisaillement et du poin- çonnage des métaux. Note de M. Cii. Fremoxt, présentée par M. Mau- rice Levy. « Il est actuellement admis que la rupture d'un métal par cisaillement, poinçonnage, perforation, est le fait d'un glissement. Mais ce n'est qu'une hypothèse qui n'est fondée'sur aucune expérience et dont l'exactitude est douteuse; en effet, si l'on examine, par exemple, la débouchure provenant du poinçonnage d'un morceau de fer, on constate que les arrachements qui devraient, suivant cette théorie, être tournés vers la partie supérieure, du côté du poinçon, sont toujours dirigés vers le bas du côté de la matrice {fi g. i). l'ig. Fie Débouchure. Débouchure. Cisaillement de fer rond exécuté avec des lames parallèles. M Pour connaître la genèse de cette rupture, nous avons donné, dans un morceau de fer misé, sept coups successifs avec le même poinçon, mais de telle sorte que le premier coup de poinçon n'entamât que peu le métal, et les suivants chacun un peu plus que le précédent, jusqu'au septième où la perforation fut complète. Puis, coupant la barre longitudinalement par le milieu de ces trous, nous avons damasquiné la surface rabotée; nous avons pu constater, par la di.sposition des veines, que le phénomène du poinçonnage est un travail de traction et non pas de glissement (^o-. 2). ( 999 ) Chaque couche comprimée sous le poinçon ne se sépare pas immédia- tement de la couche dont elle provient, il i-este un ligament, une sorte d'éprouvette qui va s'allongeant sous l'effort du poinçonnage; la striction, puis la rupture se font à la partie la plus faible, vers le centre de la débou- chure; celle-ci a la forme d'un double tronc de cône {fig. 3). » L'autre extrémité de l'éprouvette, qui adhère à la partie non poin- çonnée, se trouve tranchée par le passage du poinçon et on constate ce phénomène très singulier que les arrachements sont constitués par une couronne de métal sertie autour du double tronc de cône de la débou- chure. )) Pour le cisaillement, le phénomène est analogue : il se forme encore des éprouvettes, mais la démarcation est moins nette, parce que l'éprou- vette a plus de longueur, et, sa section étant constante, la striction se fait dans le plan de rupture, l'éprouvette cède en ce point et ne se trouve pas détachée. » Pour montrer la genèse du phénomène, nous avons, sur un mémo morceau de fer, donné une série de dix coups successifs de cisaille, péné- trant peu au début, et de plus en plus, jusqu'à rupture complète. Le mor- ceau de fer raboté et damasquiné (/fg'. 4) montre très clairement les divers stades du cisaillement; on constate encore que c'est une rupture par trac- tion et non par glissement. » Pour compléter l'étude du poinçonnage et du cisaillement, il ne reste qu'à connaître les diagrammes du travail nécessaire pour effectuer ces opérations. Nous nous sommes servi de la machine qui poinçonne et ci- saille, profitant de l'élasticité de son bâti pour enregistrer en ordonnées les efforts sur l'outil et en abscisses la course amplifiée de ce même outil. » Cel appareil de mesure {fig- 5), cet élaslicimèlre, se compose de deux branches, l'une droite C et l'autre B courbée à une extrémité pour venir s'articuler en N sur la première, comme un compas, dont la tète serait déportée; un ressort antagoniste D tend à écarter ces deux branches, qui sont en contact avec le bâti, la branche C étant fixe; c'est la branche B qui s'écarte et entraine le cra30n F par l'intermédiaire de la tige H. Le crayon trace verticalement une ordonnée proportionnelle à l'elTort produit pour poinçonner ou cisailler^le métal. » Mais la planchette G de l'enregistreur est entraînée horizontalement par un câble, qui passant sur les poulies Q et O est attaché à une touche A, qui suit le mouvement du porte-outil J. La poulie Q est dilTéreritielle pour amplifier la course. » Les abscisses tracées sur le papier par le crayon F seront donc proportionnelles à la course de l'outil et la courbe enregistrée représentera très exactement le travail C. K., 1S94, 1' Semestre. (T. CX1\, N' 24.) l3'2 ■.?j;!i ■■ÈiHi -iî ;;< ^5^-;¥ llr .11^ îA.\^ '';*■; :>:^1 Cisaillements de fers : rond, carré et cornière, exécutés avec des lames profilées. ( I002 ) nécessaire pour l'opération exécutée, sans intermédiaire hydraulique ou autre faussant le résultat. Fig. 5. JL ^ - -- B. Élaslicimètre enregistrant le travail dans le poinçonnage et le cisaillement. » La fig. 6 est une courbe de poinçonnage. La fig. 7 est une courbe de cisaillement. Fig. Ti et -. 0'%. S ^0 15 20 25 30 35"'™ N'.36 N°5 lf°3» N°2G N°23. ' ^—"-—^^ Diagrammes de poinçonnage et de cisaillement. » Il est à remarquer que la répétition d'une même opération, exécutée sur un même morceau de métal, donne une nouvelle courbe absolument ( ioo3 ) semblable à la première, et que le moindre changement de qualité de métal entraîne des changements appréciables dans le diagramme. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Intégration des équations de la lumière dans les milieux transparents et isotropes. Note de M. E. Carvaulo, présentée par M. Poincaré. « 1. Si l'on néglige le mouvement de particules pondérables, les équa- tions de la lumière sont : -=-^ —a-\u-hA-u = $ — a--j-, dt- dx (,) |_ _„-^, +^.^, =$._«-_, d' w o . Il ^ t d^ -y-; a- ^^1• -h k^w — (p, — a--j-- dt- ■ dz » Ces équations sont celles d'une Note antérieure ('), oîi l'on ajoute les forces $, ,, ^2 provenant des sources lumineuses (^), variables avec le temps / et le point (x, y, z) ; ces forces lumineuses sont nulles en dehors 1 1 A 1 ( J .• r, d" <^'' dw des sources. Il en est de même de la condensation '' = ^ "*" ^7 — ^77^' comme il est facile de le montrer. D'ailleurs, s'il faut regarder les forces $ comme connues quand les sources sont données, tandis que la condensa- tion 0 doit pouvoir s'en déduire analytiquement par les formules (1), il n'en est pas moins vrai que, pour la connaissance des phénomènes exté- rieurs aux sources, les seuls qu'on ait abordés jusqu'ici, on ne changera pas la nature du problème en se donnant les fonctions "ï* ~ ^* ^.' » Pour simplifier l'écriture, je sous-entendrai les coordonnées j et z, et je représenterai la fonction ^ — ^^ ^ P^r F(x, t). )) 2. Problème. — On suppose que, le milieu partant du repos, les forces lumineuses viennent à agir brusquement à partir de l'époque t = o. Trou\er, dans ces conditions, les intégrales des équations (f). (') Comptes rendus, t. CXII, p. 43i; 1891. (-) Poincaré, Théorie mathématique de la Lumière, l. II, p. iSy à iSg. ( »oo4 ) » La solution est fournie (c'est là le résultat que je veux signaler) par l'intégrale (2) u{x,t)=f^^^i^dr. 'R étendue aux points ^ intérieurs à la sphère de rayon R = çt. ') 3. Si l'on calcule les dérivées de cette expression (2) de u, on obtient ^ — a- \ -h k-j u{x, t) (; (3) =£(^~-a^-à + k'^ûhl^^d^ + ^^a\f(a^, l,r=o) ' ). » Dans la première intégrale du second membre de cette formule, les dérivations de A = -^ + y-? -4- -775 portent sur r seul et non sur ^. La seconde intégrale est étendue à tous les éléments drj de la surface de la sphère de rayon R — vt, qui a pour centre le point x; —- représente la dérivée de la fonction /(E), quand le point ^ se déplace sur la normale à la sphère. » 4. La formule (3) doit être identifiée avec la première des for- mules (i). Pour cela, on doit annuler l'intégrale de volume, l'intégrale de surface, puis égaler à F =

' donne le poids total /»i des carbonates renfermés dans p de terre sèche. On peut alors calculer les proportions de carbonate de chaux et de carbonate de magnésie. » Première manière. — Soit x le volume d'acide carbonique à 0° et sous la j)res- sion 760 produit par le poids inconnu de carbonate de chaux; soit >' celui qui est pro- duit par le carbonate de magnésie. On a (i) V„=x-t-j. » Le poids du carbonate de chaux est, en milligrammes, 5o ^ X 1-977746 X — =4,4948j;. Celui du carbonate de magnésie est de yx 1,977746 X '^=Z,'j-ja& y. ( lOIO ) On a donc (2) />, = .r X /S- 4948 + . r X 3,7756. B Remplaçant j' par sa valeur Lïrée de (i), il vient ^_ /Ji — 3,7756Vo 0,7192 Par suite, le poids c du carbonate de chaux est de (3) 0 = 6,2497/?, — 23, 5963 Vj. On aurait le poids m du carbonate de magnésie par différence ou par la formule /w =r 23,5963Vo — 5,2497/"!. » Précautions à prendre. — Le procédé le plus sûr pour obtenir Vq est de re- cueillir l'acide carbonique dans une cloche graduée remplie de mercure et placée sur l'orifice inférieur d'une trompe à mercure. On obtient plus simplement des résultats aussi exacts en attaquant la terre dans un flacon de 3oo'''^ à 5oo" communiquant par un tube à dégagement avec une éprouvette graduée de 100'^'^ remplie d'eau et repo- sant sur une petite cuve d'eau à niveau constant. Le flacon renferme un petit tube à essai rempli aux \ d'acide chlorhjdrique étendu saturé d'acide carbonique; par une légère inclinaison, on répand l'acide sur la terre. » L'acide carbonique produit déplace, en vertu de sa grande densité, un égal vo = lume d'air qui passe dans l'éprouvette ('). » Exemple. — is'' de terre donne 84", 5 à 14°, pression 752, soit 78''<', 265 d'acide carbonique sec à 0°, pression 760; y;, = 333"S"-; donc c = 6,2497 X 333 — 23,5963 X 78,265 = 2347^% 4 et m = gS"'?'-, 6. I) Seconde manière. — 1° On détermine le poids des carbonates, soit 333° s-; » 2° On attaque is"' de terre et on lit le déplacement d'air, soit 84'^'', 5; a 3° On attaque, dans les mêmes conditions, 333"^s'' de carbonate de chaux pur, on 42 obtient So'^'". Avec 333"'?'' de carbonate de magnésie, on aurait 80 x — =q5"^^',2; la oo ^ différence 95,2 — 8o = i5,2 correspondant à 333'"S'' de carbonate de magnésie; la 333 X 4 5 différence 84,5 — 80 = 4,5 correspond à . =q8'"«'',58 de carbonate de ma- ia,2 ^ gnésie; il y a donc 234"S'', 42 de carbonate de chaux. » (') On peut vérifier qu'il n'y a aucune absorption d'acide carbonique, en recevant le gaz sur de l'eau de chaux filtrée. ( 'OU ) CHIMIE AGRICOLE. — Le phosphate du Grancl-Connètahle. Note de M. A. AxDouARD, présentée par M. P. -P. Dehérain. « L'îlot du Grand-Connétable, situé à 27 milles à l'est de Cayenne, pos- sède un gisement très important de phosphate d'alumine, exploité depuis dix ans par une Compagnie américaine. » Ce phosphate est venu en France, pour la première fois, en 1893, et il n'a été utilisé jusqu'ici que par l'industrie de l'alun. Il est amorphe, léger, très poreux, d'un jaune rougeâtre ou d'im rouge brique foncé. Il présente la composition centésimale suivante : Acide phospliorique Sg, 10 » silicique i > 70 » sulfiirique 0,06 » carbonique traces Chlore traces Alumine 25,69 Sesquioxyde de fer 8,o3 Chaux I ) 4o Magnésie ...."! traces Eau, à io5° 21 ,24 )) au rouge 2 , 5o Non dosé o , 38 Total 100,00 » Bien qu'il soit très sec, ce phosphate perd, à io5°, plus d'un cinquième de son poids d'eau, dont la plus grande partie est à l'état de combinaison. Sa dessiccation doit, par suite, être effectuée à une température un peu inférieure à 100'', lorsqu'on veut évaluer son eau d'imbibition seulement. » Il ne cède rien à l'eau froide; mais il est très soluble dans les acides et dans le citrate d'ammoniaque, partant, très assimilable. Sous ce rapport, il est supérieur aux divers phosphates de chaux fossiles connus; il imprime à la végétation une impulsion des plus remarquables. L'agriculture pourra tirer un excellent parti de son emploi direct, je me propose de revenir prochainement sur ce point. » ( IOI2 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la pectase et siir la fermentation pectique. ^ote de MM. G. Bertrand et A. Mallèvre, présentée par M. P. -P. Dehérain. « La pectase est un ferment non figuré qui détermine la coagulation des sucs végétaux riches en pectine. « Elle a été découverte par Fremy en i84o ('), à une époque où l'étude des diastases était à peine ébauchée. Aussi le savant chimiste n'a-t-il laissé sur elle que fort peu de renseignements. » D'après lui (-), la pectase existerait sous la forme soluble, dans les racines de carottes et de betteraves, et sous la forme insoluble, dans les pommes et autres fruits acides. En précipitant du jus de carottes nouvelles par l'alcool, la pectase, qui d'abord était soluble, deviendrait insoluble dans l'eau sans perdre cependant la propriété caractéristique de transfor- mer la pectine en acide pectique. )) A ces premières observations, Fremy ajoute que la fermentation pec- tique n'est accompagnée d'aucun dégagement de gaz; qu'elle se produit à l'abri de l'air, et que la température de 3o° est la plus favorable. » Nous avons pensé, en raison de la grande diffusion et du rôle proba- blement considérable que la pectase joue dans le règne végétal, que l'é- tude de cette substance devait être reprise. Cette étude nous a conduit aux premiers résultats exposés dans cette Note. » Ce qui nous a frappé d'abord, c'est la composition du coagulum géla- tineux obtenu en faisant réagir du suc de carottes sur une dissolution de pectine ('). Contrairement à ce qui était admis, ce coagulum est formé par du pectale de calcium et non par de l'acide pectique. C'est ainsi qu'il est complètement insoluble dans les liqueurs alcalines faibles; il s'y dissout, au contraire, presque instantanément, après avoir macéré dans l'acide chlorhydrique étendu. En outre, la solution chlorhydrique contient de la chaux non précipitable quand on sature la liqueur à l'aide de l'ammo- niaque. (') Journal de Pharmacie, l. XXVI, p. 892. (^) Encyclopédie chimique ; Chimie des végétaux, p. 34. (') Nous rappellerons ici que la pectine et l'acide pectique sont des corps bien ca- ractérisés : ils ont la même composition centésimale, mais la pectine se dissout dans l'eau en toutes proportions, tandis que l'acide pectique y est complètement insoluble (voir FnEMY, Encycl. chini.: Chimie des végétaux). ( ioi3 ) » Il était vraisemblable, d'après cette observation, que la chaux inter- venait dans la fermentation pectique. C'est en effet ce qui a lieu. Bien plus, la chaux peut être remplacée par la baryte et la strontiane. Pour le démontrer, il convient d'opérer de la manière suivante : » A du suc de carottes fdtré on ajoute la proportion d'oxalate alcalin exactement nécessaire pour précipiter toute la chaux; il suffit, pour cela, de quelques tâtonnements; la quantité de chaux contenue dans loo" de suc est, du reste, assez constante et s'éloigne peu de o^'', 2. » En raison du poids moléculaire très élevé des composés pectiques et du volume énorme que ces composés occupent à l'état gélatineux, cette quantité de chaux est plus que suffisante pour expliquer les réactions que nous allons décrire.. » D'autre part, on se procure de la pectine bien exempte de chaux en l'épuisant à froid, avec de l'alcool à So", renfermant 2 pour 100 d'HCl; quand la pectine ainsi traitée ne contient plus traces de chaux, on la débarrasse de l'acide employé par une série de dissolutions dans l'eau pure et de précipitations par l'alcool (' ). » On peut alors constater ce fait fondamental qu'une solution aqueuse de pectine reste indéfiniment liquide, quand on y ajoute du suc décalcifié de carottes, tandis que la moindre addition, au mélange, d'un sel soluble de calcium détermine sa prise en gelée en quelques instants. » Pour s'assurer qu'une telle transformation de la pectine dépend à la fois de la pectase et du sel calcique, on ajoute à du suc de carottes préparé comme il a été dit plus haut une proportion de chlorure de calcium corres- pondant, suivant les essais, à une ou deux fois le poids de chaux qu'il con- tenait primitivement. Cette addition ne précipite pas la pectine. Chacun des mélanges est ensuite divisé en deux parties dont l'une est chauffée cinq minutes à 100", pour détruire l'activité de la pectase. Finalement, on ajoute un volume d'une solution de pectine à 2 pour 100. » Tous les mélanges de pectine, de chaux et de suc chauffé restent li- quides, comme celui qui ne renferme que la pectine et la pectase, sans sel de calcium. La chaux ou la pectase, agissant isolément, sont donc inca- pables de produire la fermentation pectique. » Tous les autres [mélanges, au contraire, où la pectase est restée ac- (') Cette dernière partie de l'opération est assez longue; pour aller plus vite, on peut s'arrêter après deux ou trois précipitations et saturer le peu d'acide qui reste par quelques gouttes de potasse étendue. ( ioi4 ) tive, se prennent en gelée dans un temps d'autant plus court que la pro- portion de chlorure de calcium est plus forte. L'action simultanée dt la chaux et de la peclase est donc nécessaire pour déterminer la fermentation pec- tique. » Si l'on remplace le chlorure de calcium par du chlorure de baryum ou de strontium bien pur, on observe des résultats semblables. » Il faut remarquer, toutefois, que ces expériences sont assez délicates, particulièrement avec les sels de baryum. Pour les réussir, il ne faut pas employer de fortes proportions de sels alcalino-terreux, sinon on produit des pectinates peu solubles qui masquent la réaction. Nous donnerons, dans le Mémoire qui paraîtra prochainement, toutes les indications néces- saires à ce sujet. » En résumé, les premiers résultats des recherches que nous poursui- vons sur la pectase établissent : » 1° Que ce ferment ne peut à lui seul coaguler la pectine; )) 2° Qu'il ne provoque cette transformation qu'en présence d'un sel soluble de calcium, de baryum ou de strontium; » 3° Car, en effet, le précipité formé dans ces conditions n'est pas, comme on l'avait cru jusqu'à présent, de l'acide pectique, mais unpectate alcalino-terreux ( '). » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur un procédé nouveau pour épurer les alcools, les sucres et un certain nombre d'autres matières organiques. Note de M. E. Maujuené. (Extrait.) « Les impuretés des alcools et d'un bon nombre d'autres substances sont d'un poids très faible relativement au poids du corps principal (alcool, sucre, etc.); le rapport atteint rarement ^~^. Il est naturel de les sou- mettre, en vue d'une épuration complète et pratique, à une quantité pro- portionnelle de l'agent chimique le plus apte à les détruire, si toutefois cet agent chimique n'attaque pas de préférence, ou même simultanément, le corps principal (alcool, sucre, etc.). » Cette pensée trouve une réalisation certaine par l'emploi du chlore, du brome, à titre de chlorurant, bromurant, etc., ou par l'emploi des oxydants énergiques, formant deux classes : i*' chlore et eau, brome et eau ; (') Travail du laboraton-e de Gliiniie du Muséum. ( ioi5 ) on sait combien facilement ces mélanges donnent une oxydation vive ["Cl _!-. (HO)" = C1H.(II0)"~' 4-0]; 2" oxydants énergiques, acide cliro- mique, chromâtes acides, etc.; acide permanganique, permanganates, etc.; oxyde de manganèse et acides, etc., etc. » Le permanganate dépotasse, aujourd'hui peu coûteux, réalise, avec une facilité merveilleuse, la destruction des impuretés; celles-ci, encore très imparfaitement connues, sont des corps sulfurés (comme l'essence de moutarde ou les analogues) on phosphores (dérivés des phosphoalbumi- nates), et d'autres encore. » Toutes ces substances agissent avec le chlore, le brome, le permanga- nate, avant l'a/coo/ dont je parlerai d'abord. » Considérons i'" d'alcool de mauvais goût, versons-le dans l'agitaleur ('), met- tons-le en mouvement rapide et versons doucement 2'^'= à 3" de la solution aqueuse du permanganate, pour les mêler en deux ou trois secondes d'une façon bien intime; suivant le degré d'impureté de l'alcool, on voit la magnifique couleur violette jaunir, brunir; en même temps, il se produit des flocons bruns noirs, d'un oxyde de manga- nèse MnO% Mu■^0^ etc. » Le mauvais goût diminue et quand on a versé 6", 8", iC^" de la solution (à iSs'', 8 =: 1000", par exemple), il disparaît entièrement. Le liquide abandonné à lui-même devient limpide et peut être séparé du dépôt noir d'oxyde par simple dé- cantation. » Si les substances du mauvais goût ont produit un peu d'acide, on ajoute la petite quantité de craie nécessaire pour saturer cet acide, et l'alcool, même avec le sel cal- caire plus ou moins soluble, est décanté sans autre opération; son emploi est parfai- tement convenable dans la plupart des cas; si l'on désire une pureté absolue, on le distille. Il offre alors ce que l'on n'a jamais obtenu jusqu'ici, de l'alcool tout à fait pur. M Les vins, blancs et même rouges, peuvent être épurés comme les al- cools; les vins rouges ne perdent pas une proportion bien notable de leur couleur, ni aucune de leur bouquet, dont lapin-eté devient souvent extrême. » A peine dois-je parler de l'innocuité des résidus laissés dans les al- cools, les eaux-de-vie, les vins par le permanganate. On sait depuis long- temps l'existence du manganèse dans les végétaux et dans les substances animales. L'Académie me permettra de rappeler le travail qu'elle a bien accueilli en 1884 (^), où j'ai montré le manganèse dans tous nos aliments (excepté les oignons, les citrons, les oranges), son élimination dans les ex- créments solides, et l'inutilité de son emploi comme succédané du ter. (') Décrit dans mon Traité de la Théorie générale, p. 5io. (^) Comptes rendus, t. XCVIII, p. io56 et i4i6. C. R., 1894, 1' Semestre. (T. CXIX, N* 24.) 1-^4 ( ioi6 ) Donc, même en cas d'entraînement accidentel du dépôt d'oxyde, on n'a rien à redouter : j'ai plusieurs fois, à titre de preuve, avalé des verres de vin avec leur dépôt manganésien, sans que ma santé en ait paru troublée. » Ce que l'on obtient pour les alcools n'est pas moins efficacement réa- lisé pour les sucres. » Une poudre blanche n° 3, n° 1, même absolument inacceptable en boisson (eau, café, thé) perd tout caractère d'origine, toute saveur et toute odeur de betterave ou même de canne. Le sucre est absolument pur après un raffinage peu prolongé, seule- ment assez pour le débarrasser des sels. Les jus bruts, les mélasses peuvent être épu- rés, mais avec des précautions qui me prendraient trop de place pour être décrites ici. » Parmi les substances dont l'épuration peut encore intéresser l'Acadé- mie, je dois citer les eaux potables. L'addition du penuanganate, proposée dès iSdq par SchroLter pour l'analyse, l'a été dans ces dernières années pour l'épuration. Le service militaire en Algérie débarrasse les eaux sau- mâtres, destinées à la boisson des troupes, par le permanganate. Des com- pagnies anglaises fourniraient une eau pure aux habitants de Londres après épuration par le même oxydant. » Si ces faits sont bien établis, je me borne à confirmer la puissance et la faible dépense du procédé. » Les deux grandes industries des alcools et des sucres trouvent dans le permanganate un agent chimique d'une bien grande valeur. En effet : i" sa proportion nécessaire est assez faible pour rendre la dépense d'achat presque nulle; 2" il n'exige l'emploi d'aucun appareil nouveau. >) On ne pourrait citer un second exemple d'une efficacité si grande à un prix si minime. )) Dans une prochaine Communication, je compte présenter à l'Acadé- mie les résultats du même procédé sur d'autres substances : huile de foie de morue, pétrole, etc. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Influence du rayonnement à basses tem- pératures sur les phénomènes de la digestion, Frigothérapie. Note de M. Raoul Pictet. (Extrait.) u Nous avons été amené à étudier d'une façon spéciale les conditions du rayonnement de la chaleur obscure entre -i- So" et — iGS", tempé- ratures que nous pouvons considérer comhie limitant la zone utile des ( loi? ) recherches dans notre laboratoire. Nous avons constaté les lois suivantes : )) i" Tous les corps, mauvais conducteurs de la chaleur : laine, coton, soie, bois, carton, charbon en poudre, tourbe, etc., retiennent très com- plètement le rayonnement de la chaleur obscure émise entre -H So" et — 60° centigrades. » 2° Entre — 60° et — 80", ces mêmes corps deviennent de plus en plus diathermanes, au fur et à mesure que les rayons calorifiques sont émis par un corps plus froid. » 3° Au-dessous de — 100", on peut considérer que toutes les vibra- tions calorifiques traversent les corps réputés mauvais conducteurs, comme la lumière traverse le verre. » Ces faits généraux ayant été établis par de nombreuses expériences, nous avons fiiit, sur un chien, l'expérience suivante : » L'animal est entouré d'un sac à parois épaisses, constituées par du coton, de la laine et des tissus appelés très chauds. Ces enveloppes protectrices ont plus de 10™ d'épaisseur et garantissent complètement le cliien de toutes parts. On dépose le chien au foud de ce sac, environ une demi-heure après lui avoir fait faire un bon repas et avoir constaté qu'il refuse absolument du pain qui lui est offert. » Le sac, ouvert par le haut, est descendu dans le puits frigorifique dont la tempé- rature est maintenue constamment entre —100° et —110° par le jeu deS compres- seurs. » Voici ce qui se passe : Le chien est un corps à -t- 87°, 5, qui émet toutes les ondes calorifiques comprises entre —273°, zéro absolu, et -t- 37°, 5. Si l'on faisait passer le faisceau de ces ondes calorifiques par un prisme diathermane, le spectre pourrait à peu près se superposer sur le spectre lumineux d'un corps en ignition : les vibrations ca- lorifiques de la base du spectre seraient les homologues des vibrations rouges du spectre lumineux, les vibrations calorifiques voisines de — 273° seraient peu ou point déviées par réfraction. Le chien émet donc un faisceau de chaleur et reçoit à son tour la chaleur ra3'onnanle du puits à — 100° ou — 1 10°. » Sur le spectre calorifique, nous savons que toutes les vibrations, comprises entre la base à — 273° et la longueur d'onde correspondant à —70° environ, traversent presque sans absorption le manteau protecteur du chien; par contre, les vibrations calorifiques caractérisant les températures plus élevées, entre — 70° et + 37°, 5, sont absorbées et retenues par les duvets et couvertures du sac. » Une partie des ondes calorifiques, représentant de l'énergie vibratoire, traverse ainsi les parois protectrices : c'est une cause active de refroidisse"ment. Les parois du puits frigorifique renvoient à l'animal des ondes calorifiques qui vont de — 273° à — 110° et compensent en partie les pertes subies. La différence entre l'apport et la perle de chaleur constitue pour le chien son bilan calorifique, qui se solde par une perle sensible. En effet, d'une part, les ondes calorifiques émises par l'animal entre — 70° et — 110° ne sont pas renvoyées par les parois du puits elles-mêmes à — no"; d'autre part, les ondes calorifiques comprises entre — 110° et — 273° sont, chez le ( roi8 ) chien, plus actives, plus intenses que celles qui sont renvoyées parles parois du puits frigorifique, dont la température absolue est notablement plus basse que celle du chien. » Tout l'organisme du chien participe à la perte de chaleur, et cela dans toute la profondeur des tissus, car le rayonnement à basse température traverse les tissus du corps avec la même facilité que les étoffes. » L'équilibre physiologique du chien est ainsi troublé dans des conditions abso- lument nouvelles, car les plus grands froids constatés dans les deux hémisphères ne dépassent jamais — 48° à — Si", températures pour lesquelles les fourrures naturelles agissent encore parfaitement comme préservatrices du froid. De plus, dans la disposi- tion adoptée, la peau de l'animal ne subit pas un refroidissement beaucoup plus grand que tout le reste des organes et ne. sert plus d'amorce, par la sensation du froid, aux mouvements réflexes de défense que la Nature a prévus dans la lutte de l'individu en danger. « On constate chez cet animal soumis au rayonnement calorifique, quoique protégé par les parois du sac, une augmentation rapide de la respiration et de la circulation : cinq à six minutes suffisent pour lui donner le désir de manger le pain qu'il refusait un instant auparavant. Il semble que, saisi par cette perte soudaine de chaleur, l'indi- vidu physiologique se défende en forçant par tous les moyens possibles la combustion, et fasse pour cela appel à la nourriture, en stimulant violemment tous les organes de la digestion. )) Cet appétit subit et pressant a été l'effet conslant du rayonnement de la chaleur naturelle du chien, dans le puits frigorifique. Nous l'avons con- staté sans aucune exception. )) J'ai été ainsi amené à faire l'expérience sur moi-même. » Depuis 1886, je souffrais de maux d'estomac violents à chaque digestion, maux rebelles aux traitements les plus divers et les plus énergiques. De 1886 à 1894, au printemps, j'avais perdu près de 9''?; le 28 février 1894, je pesais 65''s, 35o. » Je me mis dans une bonne pelisse, les jambes bien entourées d'une couverture épaisse, de manière à pouvoir cependant lever et abaisser successivement chaque pied sur une planche placée au fond du puits frigorifique. Je gardais la tête et le haut des épaules hors de l'enceinte froide maintenue à — 1 10°. » Je faisais par minute 4o balancements de jambes, lentement, comme en battant la semelle, mais sans y mettre aucune force. L'effet du rayonnement ne provoqua chez moi aucune sensation désagréable de froid à la peau; mais déjà, après quatre minutes de station dans le puits, l'envie de manger apparut, et cet appétit se trans- forma en une véritabley/7'«^a/e après huit minutes. » Je sortis du puits et fis une petite marche, éprouvant le désir de manger, d'une façon presque douloureuse, comme après un bain très froid en été. Après cinq mi- nutes de marche, une réaction puissante de chaleur dans tout le corps se fit sentir et, pour la première fois depuis plus de six années, je dînai de grand appétit, sans douleur. » Je recommençai huit fois l'opération, éprouvant chaque fois le même effet. Depuis ( IOI9 ) cette époque, je suis entièrement guéri : en trois mois et demi, j'ai gagné plus de io''B ; je pèse aujourd'hui 'j6^s,220. » J'étudie actuellement la frigolhérapie, soit l'action physiologique et thérapeutique provoquée par le rayonnement à basse température. » ZOOLOGIE. — Sur la morphologie et ta classification des Coccidies. Note de M. Alphonse Labbë, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. (1 On sait que M. Schneider a divisé les Coccidies en Monosporées, Oligosporées et Polysporées, en admettant que, chez les Monosporées, le contenu tout entier du kyste se transforme en une spore unique à l'inté- rieur de laquelle se différencient les sporozoïtes. )) Les études que je poursuis depuis plusieurs années, dans les labora- toires de M. le professeur de Lacaze-Duthiers, m'ont montré que cette interprétation, quelque ingénieuse qu'elle soit, n'est pas admissible, et m'ont conduit à des résultats sensiblement différents sur la morphologie de ces organismes. M Un sporozoïte pénètre dans une cellule, s'arrondit, s'accroît, s'entoure d'une capsule plus ou moins épaisse à l'intérieur de laquelle le plasma se concentre. Puis le noyau perd sa membrane, se divise et donne des noyaux périphériques plus ou moins nombreux, qui font hernie en quelque sorte sur le plasma formatif; celui-ci se creuse de plus en plus dans les inter- valles, et il en résulte une série de petites éminences, chacune pourvue d'un noyau. » Chez les Rlossia, les Benedenia, les Pfeifferia, les Eimeria, ce stade est identique; il y a un nombre indéfini de ces petites éminences nucléées, qui, chez les Coccidium, ne sont qu'au nombre de quatre. » Jusqu'à ce stade, toutes les phases du développement sont homologues chez toutes les Coccidies. » Mais tandis que, chez les Pfeifferia et les Eimeria, l'éminence nucléée (appelons-la V arche spore) devient directement, en s'allongeant, un sporo- zoïte, chez les autres Coccidies elle s'isole, acquiert une première enve- loppe cuticulaire, puis une seconde, devient une spore, à l'intérieur de la- quelle se forment les sporozoïtes. » En un mot, on peut définir l'archéspore, une petite éminence du plasma de la Coccidie renfermant un amas chromatique sans membrane qui provient par mitose du noyau initial de la Coccidie ; cette archéspore donne direc- ( I020 ) tement naissance, chez les PJeifferia et les Eimeria, à un sporozoïte unique, tandis que chez les autres Coccidies, elle forme un spore, c'est-à-dire un groupe de sporozoïles. » Cette définition, qui montre l'importance morphologique de l'arché- spore, ne permet plus de considérer le kyste entier des Eimeria comme une spore unique, puisque ce kyste donne naissance à un aussi grand nombre d'archéspores que les Klossia et les Benedenia. » Il n'y a pas de Monosporées; il y a des Coccidies qui ont un nombre indéfini d'archéspores, et des Coccidies où ces archéspores sont en nombre limité. On peut ainsi rapprocher les anciennes Polysporées des anciennes Monosporées, rapprochement qui se trouve vérifié encore par un fait téra- tologique. Chez les Benedenia de la Seiche, on trouve des kystes anormaux dans lesquels l'archéspore ne donne pas naissance à une spore, mais à un prolongement uninucléé, qui ressemble à un sporozoïte. Mingazzini, qui les a décrits après Eberth et Schneider, voit dans ces kystes une phase monosporée des Benedenia; ceci n'est pas exact, et il ne faut voir dans ces kystes que des spores avortées. Mais cet arrêt de développement nous montre l'importance de l'archéspore et la dégradation parasitaire se traduisant par la suppression du stade spore dans l'évolution. » En résumé, le terme Monosporé devant disparaître de la terminologie, on pourrait appeler Polyplastidées les Coccidies qui ont un nombre illimité d'archéspores, par opposition aux OA'jO'opton'c^ee*, chez lesquelles le nombre des archéspores est défini. » Dans le premier groupe, on établira une distinction entre les Cocci- dies {Pfeifferia, Eimeria) chez lesquelles l'archéspore donne directement naissance au sporozoïte; et les Coccidies (Klossia, Benedenia, etc. ) où l'ar- chéspore devient une spore, c'est-à-dire un groupe de sporozoïles. )) Dans le second groupe, le genre Coccidium sera déterminé par quatre archéspores et deviendra le centre des Tétrasporées ; les genres Diplospora, Isospora, Cyclospora qui ne possèdent que deux archéspores se- ront des Disporées. » Quel que soit le sort fait aux noms tout à fait provisoires que je donne ici, je pense qu'il est nécessaire de se baser sur l'archéspore pour établir une classification méthodique des Coccidies, l'archéspore étant le stade primitif et nécessaire par lequel doit passer l'élément reproducteur de toute Coccidie. » ( I02I ) GÉOLOGIE. — Succession des assises tertiaires inférieures sur le pourtour delà protubérance crétacée de Saint-Sever. Note de M. L. Reït, présentée M. Albert Gaudry. « Le terrain nummulitique prend une large part à la constitution géolo- gique de la Chalosse. Sa connaissance dans cette région est due surtout aux recherches de Delbos, d'Hébert et de M. Jacquot. » Les assises nummulitiques que nous avons particulièrement étudiées dessinent autour du novau crétacé du pli de Saint-Sever une ceinture in- terrompue sur le revers nord très faille et effondré de l'anticlinal. Ces affaissements ont favorisé l'invasion de la mer tongrienne dont nous avons reconnu les traces àMugron, Nerbis, Arcet, dans les affleurements rocheux du Gabas, sous Banos, et ils ne semblent pas étrangers à la présence de l'Aquilanien à Banos, Toulouzette et Meignos. » Sur les points où les dépôts superficiels ne masquent pas les observa- tions et où les effondrements, suivant les lignes de fractures qui ont affecté la région, n'ont pas troublé la disposition primitive des assises, on voit les premières couches tertiaires se lier intimement aun derniers sédiments cré- tacés et revêtir une forme lithologique sous laquelle il devient, difficile d'établir une limite nette entre les deux séries de formations. L'étude des assises nummulitiques du revers sud du pli de Saint-Sever nous a encore appris que, du moins dans cette partie de la Chalosse, la série qui nous occupe n'avait guère subi que de faibles interruptions durant peut-être toute la période éocène. Du reste, l'inclinaison de ces assises nummulitiques éocènes, la même que celle des couches crétacées sous-jacentes, indique bien que les unes et les autres ont participé aux mouvements généraux qui ont amené le ridement de la contrée. 1) La succession que nous avons établie sur le pourtour de la protubé- rance crétacée de Saint-Sever est une des plus complètes qui puissent s'offrir au géologue dans la région sous-pyrénéenne française. Elle peut se résumer de bas en haut comme il suit : » Subslratiim : Brèches et calcaires garumniens. I. - ÉOCÈNE. » A. SUESSONIEN. — a. Thanétien-Sparnacien :*1. Calcaire à OpercuUna Heberti, riche en espèces nouvelles de gastéropodes et de lamellibranches. ( I02 2 ) » b. Yprésien : 2. Calcaire glauconieux à Niimmulites planulata et elegans. » B. PARISIEN. — a. Lutétien : 3. Grès siliceux, avec nombreux cérithes, Tur- rilella, A'aCica, etc., à la partie supérieure. » li. Calcaire compact peu fossilifère, étroitement lié au n° 5. » 5. Calcaire blanc à milioles, se chargeant d'alvéolines {A. melo, ovoidea) à la partie supérieure. » 6. Calcaire blanc ou lavé de jaune, avec Alveolina Oi'oidea, oblonga, quelques nummulites (/V. biarritzensis, Guettardi) et échinides {Maretia Jacquod, Cassi- dulus Dubaleni). 1) 7. Calcaires glauconieux et marnes siliceuses glauconieuses, avec nombreuses nummulites (TV. biarritzensis, Guettardi. etc.), rares alvéolines, se chargeant d'orbi- toïdes (O. Fortisi) à la partie supérieure et passant au n° 8. » 8. Marnes siliceuses, grises, glauconieuses, avec A^anthopsis (surtout X. Du- fouri); quelques orl)iloïdes, Terebralulina tenuistriata , Anomia intustriata , Ostrca de grande taille, etc. » 9. Marnes et calcaires marneux, gris, glauconieux, avec orbitoïdes {O. Fortisi): Nummulites irregularis, subirregularis; quelques A'antopsis, Terebralula Del- bosi, Terebratulina tenuistriata, Anomia intustriata, Ostrea de grande taille, etc. » 10. Argiles et marnes bleues, brunes, souvent tachetées ou lavées de jaune, avec nombreuses operculines et orbitoïdes, alternant fréquemment à l'ouest avec des bancs calcaires à assilines {A. granulosa, Leymeriei) et nummulites (lY. coniplanata, per- forata, Lucasana, etc.), à la partie supérieure. » 11. Calcaire grossier à milioles, Ah'eolina elongata, Orbitolites complanata, Nummulites Heberti, Echinocyamus, Lucina cf. gigantea, etc., Sismondia occi- tana (var.) à la partie supérieure. » b. Bartomen. 12. Calcaire d'eau douce ou saumâtre (Z,i/««fea cf. longiscata, planorbes, néritines, cérithes, etc.) » C. PRIABONIEN. — M. -du et de Lapp. i3. Conglomérat de Palassou ? II. - OLIGOCÈNE. » A. SANNOISIEN; M.-Ch. et de Lapp. {Tongrien inférieur, Infra-tongrien.) i4. Lacune. » B. STAMPIEN ( Tongrien supérieur, Tongrien pp. dit. ) 1 5. Marnes et calcaires à Natica crassalina, Strombus auricularius, Delphinula scobina, Turbo Parkinsoni, Nummulites intermedia, Fichteli, nombreux polypiers, etc. » i6. Grès calcaires, mollasses et sables à operculines. » C. AQUITANIEN. — a. Inférieur. 17. Calcaire à Potamides margaritaceus. » b. Moyen et supérieur? 18. Marnes bleues à Potamides plicatus, [corrugatus, Neritina Ferussaci, Philine sp., Lucina incrassata, Mytilus aquitanicus, etc. » Les assises i, 5, 6 et i3 (?) rapprochent évidemment cette série delà série niimmulique du Bèarn, des Pyrénées centrales, des Corbières et de la Montagne-Noire, tandis que les n°^ 11 et 12 rappellent d'une manière frap- pante le calcaire grossier de Blaye et le calcaire lacustre de Plassac. Ainsi, les ( I023 ) assises nummulitiques de la Chalosse (exception faite des marnes et cal- caires à Nntica crassatina, connus depuis longtemps dans d'autres parties du sud-ouest), jusqu'ici regardées comme à peu près isolées des forma- tions synchroniques des régions voisines ou n'ayant généralement avec elles que de vagues rapports, viennent se relier d'une part aux couches nummulitiques des régions précitées, d'autre part aux dépôts éocènes du nord du bassin, et, par l'intermédiaire des lambeaux isolés de l'ouest de la France, à l'Éocène classique du bassin anglo-parisien. » GÉOLOGIE. — Sur les calcaires à lithothamnium de la vallée du Chellif. Note de M. Repelix, présentée par M. Fouqué. « Le terme de calcaire à Mélobésies (lithothamnium) s'applique, en Algérie, à des couches calcaires ou grossièrement gréseuses, assez variables d'aspect et de constitution, dans lesquelles ces algues se montrent parfois très abondantes et que l'on avait considérées comme appartenant à l'Hel- vétien inférieur. Cette formation joue, dans la plaine du Chellif, un rôle très important et a été décrite par M. Pomel dans le texte explicatif de la carte géologique de l'Algérie; je n'insisterai donc pas sur la description de ce terrain. J'aurai plus tard l'occasion de parler de sa faune, étudiée en grande partie par M. Pomel dans son travail sur la paléontologie de l'Al- gérie. » Ce dépôt ne se trouvant pas, dans les régions jusqu'ici explorées, en relation suffisamment nette avec l'un des niveaux bien caractérisés de l'Hel- vétien, il était naturel de le rapporter, en raison de son analogie avec les calcaires à lithothamnium helvétiens de Vesoul-Bénian, à la partie infé- rieure de l'Helvétien. La présence, dans la vallée du Riou, au-dessous de ces calcaires, de couches marneuses helvétiennes semblables aux marnes des Bou-Allouane, avait fait dire à M. Welsch (') qu'ils appartenaient au Tortonien. Mais cette raison n'était pas suffisante, attendu que les marnes dont il s'agit ne présentent pas de stratification et qu'on pouvait les consi- dérer comme un faciès de la partie inférieure du calcaire à Mélobésies. Lors même que leur synchronisme avec les marnes de la région de Bou- Medfa eût été établi, rien n'autorisait encore l'attribution des calcaires qui (') Comptes rendus des Séances de la Société géologique de France, i8 décembre ,893. G. R., iSg^, -i' Semestre. (T. CXI\, N° 24.) l35 ( 'o^^, ) les surmontent au Tortonien, plutôt qu'à l'Helvétien moyen ou supérieur. » J'ai eu l'occasion, au cours de mes études géologiques dans cette région sous la direction du Service de la Carte géologique de l'Algérie, de suivre le calcaire à Mélobésies depuis la plaine du Cheliff jusqu'à Mas- cara en étudiant pas à pas ses changements de faciès latéraux. J'ai pu ainsi l'identifier d'une manière certaine, d'une part avec le Sahélien de Mascara et de l'autre avec celui de la région de Carnot. J'ai été assez heureux, pour trouver aux environs de Zemmorah, à la base de ces couches, de nombreux fossiles identiques à ceux du Sahélien des Beni-Rached. Cette faune se pré- sente aussi bien dans le pays des Amamra qu'aux environs de Mendès, oii elle se trouve dans un horizon marnosableux correspondant exactement à la description donnée du Sahélien par M. Pomel. De là, on peut suivre cette formation dans le pays des Anatra puis dans les environs de Calaa et d'El-Bordj. Dans le ravin, au-dessous même du village d'El-Bordj, on peut voir avec une grande netteté le passage latéral des calcaires, massifs marmo- réens dits à Mélobésies, aux couches marnosableuses sahéliennes conte- nant la faune 'des Beni-Rached. De là à Mascara, le faciès ne change plus : c'est le Sahélien typique comme aux Beni-Rached. » J'indiquerai sommairement les relations des couches à Mélobésies avec celles des autres terrains de la région. Ces calcaires se sont déposés en stratification discordante avec tous les terrains sous-jacents. On les voit reposer tantôt sur le crétacé, tantôt sur le tertiaire. Ainsi, au sud d'Or- léansville, ils sont en contact direct avec l'Aptien, plus à l'ouest, vers Ma- lakoff, ils re})osent sur les poudingues du Miocène inférieur, au sud de Charon, sur les grès de l'Éocène supérieur, etc. De grands mouvements de phssements ont donc eu lieu dans cette région entre le dépôt de l'Hel- vétien et celui du Sahélien. En résumé, l'étage sahélien s'étend presque sans interruption depuis la région de Carnot jusqu'à Mascara. J^a plus grande altitude à laquelle il ait été porté est d'environ looo" à El-Bordj. Nos connaissances sur cette question ne nous permettent pas encore de généraliser comme l'a fait M. Welsch (') et de considérer les couches de Ben-Cbicao, de Teniet-el- Haad, de Tiaret comme tortoniennes. En elTct, ces couches n'ont fourni en aucun point la faune caractéristique du Sahélien, et elles ne sont pas en continuité avec les dépôts tortoniens bien caractérisés des Beni-Rached et de Mascara, les grès de Teniet-el-IIaad compris. » (') Comptes rendus, séance du 17 octobre 1892. ( 1020 ) SILVICULTURE . — Influence de la sécheresse de l! année 1893 sur ta végétation forestière en Lorraine. Note de M. Heiïry, présentée par M. Chatin. (c La vigueur de la végétation d'un arbre se mesure par son accroisse- ment en hauteur et en diamètre. Le premier est difficile, sinon impos- sible à mesurer sur les arbres âgés dont l'extrémité de la tige se perd, en général, dans la ramification de la cime; il a, d'ailleurs, dans ce cas, fort peu d'importance, puisque le fût, qui est la partie de beaucoup la plus pro- ductive, reste à peu près invariable en hauteur. » L'accroissement en diamètre, mesuré sur une section transversale, se prête au contraire à une détermination exacte, grâce à la distinction géné- ralement facile et, en tous cas, possible des couches ligneuses annuelles chez nos arbres indigènes. » L'assise cambiale produit, chaque année, durant la saison de végétation, sur une section transversale quelconque des organes axiles, un anneau ligneux dont l'épaisseur varie, pour une espèce donnée, avec l'âge, la région de l'arbre que l'on considère, l'état de peuplement qui l'entoure, la fertilité du sol et les circonstances atmosphé- riques. Si l'on examine, sur une section tranversale prise près du sol, les couches ligneuses d'un arbre ayant crû toujours dans les mêmes conditions, on voit au centre quelques couches minces, auxquelles succèdent des anneaux plus larges atteignant bientôt un maximum à partir duquel ils vont en s'amincissant peu à peu jusqu'à la périphérie. Mais, si, au lieu d'une diminution insensible, on observe, dans des couches contiguës, une variation brusque et générale, elle ne peut être attribuée qu'à une cause générale aussi, c'est-à-dire aux circonstances climatériques, puisque les autres facteurs n'ont pas varié. » Si l'anneau fabriqué par l'arbre en 1898 est notablement plus mince que celui de 1892, on peut en conclure légitimement que ces circonstances ont été moins favorables en 1893 et la nutrition moins active. La somme des manteaux ligneux qui viennent s'ajouter ainsi à chaque arbre constitue la récolte annuelle du propriétaire de bois, récolte d'autant plus abondante que l'épaisseur du manteau, c'est-à-dire de l'anneau ligneux, est plus grande. » Nous nous sommes proposé de déterminer, aussi exactement que possible, l'in- fluence qu'ont exercée sur la végétation des forêts lorraines ou sur la couche ligneuse qui en est l'expression, les circonstances climatériques de l'année 1898, si remarquable par la sécheresse et la chaleur anormales de son printemps. )) Dans ce but, nous avons mesuré, à ^, de millimètre près, l'épaisseur de l'anneau de 1898 et nous l'avons comparée à celle des anneaux de 1892, qui fut encore une année sèche, déjà pauvre en fourrage, et de 1891 dont les conditions se rapprochent sensiblement de celles d'une année moyenne. » Il était nécessaire d'opérer, pour chaque espèce d'arbre, sur un grand nombre de ( I02(i ) sujets, afin de faire disparailre les anomalies dues à des accidents (bris de branches, dégâts d'insectes, etc.), et de prendre ces sujets dans des peuplements qui n'aient été l'objet, depuis une vingtaine d'années, d'aucune opération culturale, de façon que les phénomènes climatériques pussent être rendus seuls responsables des différences de largeur des accroissements. Ces arbres, d'âge varié mais toujours supérieur à soixante ans, appartenaient aux espèces forestières les plus répandues dans la région, le chêne {Quercus robur L.), le hêtre {Fagus syh'atica L.), le charme {Carpinus betulus L.), et avaient crû sur des sols divers, les uns calcaires, superficiels et filtrants, les autres argileux, profonds et peu perméables. Ces types extrêmes ont été choisis à dessein pour que les différences d'action de la sécheresse sur les sols ressortissent le plus net- tement possible. » Des espèces précitées l'une, le chêne, a l'enracinement pivotant et peut aller pui- ser les grandes quantités d'eau dont il a besoin dans les couches profondes du sol; l'autre, le hêtre, dont la puissance d'évaporalion l'emporte encore sur celle du chêne, est le type des essences à enracinement superficiel; le charme a un appareil radicii- laire qui tient le milieu entre les deux précédents. )) Voici les principaux résultats de ces mensurations qui ont été faites sur plus de deux cent cinquante arbres : » I. Végétation du hêtre en sol calcaire, superficiel et filtrant. — 87 hêtres, provenant de neuf places d'essai disséminées sur tout le massif de Haye, près Nancy (8000 hectares) et situé sur l'oolithe inférieure, ont fourni : 1893. 1S!)2. 1891. mm mm mm Une épaisseur totale d'accroissement de 39,7 73,7 108,2 Ou, en prenant pour unité l'accroissement de 1891 (ce qui facilite les comparaisons) 36,7 68, i 100,0 11 hêtres d'autres forêts oolilhiques 42,6 64,3 100,0 12 hêtres de forêts en sol corallien 3o,o 56, o 100,0 » La production de la matière ligneuse n'a atteint en iSgS que le tiers de son taux habituel. Dans les deux années sèches 1893 et 1892, il ne s'est pas formé plus de bois que dans la seule année 1891. Les propriétaires de forêts ont perdu la récolte d'une année. IL Végétation du hêtre en sol argileux, profond, peu perméable. 1893. 1892. 1891. 25 hêtres ont donné la relation /Ji 66,7 100 » Ce résultat qu'on ne pouvait prévoir montre que le hêtre a autant pâti dans les sols argileux que dans les sols calcaires, malgré les grandes diflerences que présentent ces deux types de sols sous le rapport de la faculté d'imbibilion. III. Végétation du chêne en sol calcaire, superficiel et filtrant. 1893. 1892. 1891. 3i chênes (massif de Haye) ont donné la relation. . 61,8 81, 4 100 10 » (autres forêts oolithiques) » » .. 78,5 96,6 100 7 » (forêts en sol corallien) » » .. 74,6 90,6 100 ( ">27 ) IV. Végétation dit chêne en sol argileux ou siliceux à grain très fin. Sg chênes en sol argileux ont donné 71,2 88,8 100 i5 » sur grès infraliasique » 76,5 83, o 100 » On voit que la production ligneuse du chêne s'est abaissée aussi en 1898, mais dans une proportion bien moins forte que celle du hêtre. Le rendement atteint les | du rendement normal au lieu d'être réduit au tiers. » Ce fait si frappant ne peut être attribué qu'à des différences spécifiques (enraci- nement, durée de végétation, etc.), car les chênes ont été pris dans le voisinage immé- diat des hêtres et les conditions de station (sol, climat, sous-bois) sont rigoureusement identiques. » Sur l'argile, l'effet de la sécheresse a été sensiblement le même pour les deux essences que sur le calcaire. V. Végétation du charme en sol argileux ou calcaire. 1893. 1892. 1891. 17 charmes ont fourni la relation 48,8 86,5 100 » Le charme qui a un enracinement intermédiaire entre celui du chêne et celui du hêtre a souffert de la sécheresse plus que le premier et moins que le second. VL Végétation de l'épicéa. — On pouvait se demander si les résineux, qui gardent leurs feuilles l'hiver et qui évaporent cinq à six fois moins d'eau que les arbres à feuilles caduques n'avaient pas trouvé dans le sol la faible quantité d'eau qui leur est nécessaire. 1893. 1892. 1891. 8 épicéas ont fourni la relation 43,6 76,6 100 >) La diminution d'accroissement est presque égale à celle du hêtre auquel l'épicéa ressemble beaucoup par son enracinement. » Toutes les autres espèces examinées (frênes, ormes, bouleaux, cerisiers, tilleuls, érables) ont accusé, en 1898, une diminution plus ou moins considérable. » En résumé, nous croyons avoir démontré que : » 1° La sécheresse extraordinaire de iSgS a influé d'une manière évi- dente, en Lorraine, sur la végétation de tous les arbres forestiers aussi bien que sur la plupart des cultures agricoles; » 2° La production ligneuse de iSgS a été réduite à un chiffre variant entre 3o pour 100 et 76 pour 100 du rendement d'une année normale; » 3" Cette baisse de production dépend essentiellement de l'enracine- ment, fort peu de la nature du sol. » ( I028 ) AÉROSTATION. — Ascension à bord du ballon V « Archimêde » (ii oc- tobre 1894). Diagrammes thermométriques et hygrométriques comparés du gaz de l'aérostat et de l'atmosphère ambiante. Note de MM. Gustave Hermite et Georges Besaxço.v, présentée par M. Marcel Deprez. « Le II octobre nous avons exécuté à l'usine à gaz de La Villette, à bord de notre aérostat Y Archimêde (65o™'=), une ascension dans le but de comparer, à l'aide d'enregistreurs spéciaux, les variations de la tempéra- ture et de l'état hygrométrique du gaz du ballon avec celles de l'air ambiant. » Nous avions fait construire, sur nos plans, par la maison Richard, deux appareils enregistreurs identiques, qui présentent cette particularité que le baromètre, l'hygromètre et le thermomètre, superposés sur le même bâti, inscrivent sur un même cylindre d'horlogerie leurs diagrammes respectifs. L'avantage de cette disposition, outre la diminution consi- dérable de poids et de volume, est de donner la concordance des dia- grammes quelles que soient les irrégularités du mouvement d'horlogerie. » Ajoutons que nous avions fait régler et vérifier ces appareils avec le plus grand soin, à l'observatoire de la tour Saint-Jacques. » Lorsque l'aérostat a été gonflé, nous avons hissé un de ces enregis- treurs dans l'intérieur du ballon jusqu'au centre de la sphère de gaz, à l'aide d'une corde. Aussitôt après le départ, nous avons filé, à 5" en dessous de la nacelle, le deuxième enregistreur, qui était disposé dans un parasoleil identique à celui que nous avions employé dans l'ascension à grande hau- teur de l' Aérophile le 17 septembre iSgS ('). » Nous sommes partis à ii>'7™ du matin par un ciel uniformément couvert, qui semblait intercepter complètement les rayons solaires. Une demi-heure après, nous atteignons, par 800™ d'altitude, la limite inférieure des nuages, que nous mettons vingt-huit minutes à traverser. A 12'' 6°», par ii5o°' d'altitude, l'aérostat émerge des vapeurs et flotte sous un ciel bleu foncé parfaitement limpide. » Au-dessous de nous s'étend la mer des nuages, dont la surface peu ondulée réflé- chit les rayons solaires comme un miroir, et nous apercevons aussitôt Vauréole, dont nous prenons plusieurs photographies instantanées. » Nous atteignons peu à peu notre altitude maxima de i5oo"'. Puis, lorsqu'il ne nous reste plus que la quantité de lest suffisante pour opérer avec sécurité notre des- (') Voir Comptes rendus du 22 janvier 1894. ( '029 ) cente, nous laissons l'aérostat regagner les niveaux inférieurs. A i''43"', par i3oo™ d'altitude, l'auréole disparaît et nous plongeons dans les nuages, dont les particules sont visibles à l'œil nu. Nous ressentons une grande humidité. A 800*" de hauteur, nous avons traversé le dôrne de vapeurs qui nous sépare de la surface terrestre que nous apercevons. A 3oo"', nous remontons à bord l'enregistreur inférieur et son para- soleil. A 2'» 17™, l'aérostat nous dépose mollement dans la propriété de M. Soubiran, à la lisière même de la forêt de Fontainebleau. Nous sommes à Dammarie-les-Lys, à 3''"' de Melun (Seine-et-Marne). )) A notre arrivée, nous avons détaché des enregistreurs les papiers gradués sur lesquels se trouvaient inscrits les diagrammes que nous avons l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie. » Si nous comparons d'abord les diagrammes thermométriques, nous voyons qu'à terre, au moment du départ, la température de l'air était de Diagrammes de la température et de l'état hygrométrique dans l'intérieur du Iwllon. -+-t4°centigr., tandis que celle du gaz de l'aérostat était de -t-i8°. Pendant les premiers moments de l'ascension jusqu'à 5oo'" d'altitude, la tempéra- ture de l'air s'élève à +15°, tandis que celle du gaz descend à + 1 7°. D'après les lois de la Thermodynamique, l'abaissement de la température du gaz de l'aérostat, passant de la pression 760°"° à la pression 71 5""", aurait dû être plus considérable; nous pensons qu'il faut attribuer cette anomalie au rayonnement invisible du Soleil à travers la couche des nuages. L'inspec- tion de la suite des thermogrammes confirme cette manière de voir. En p.ffet, à partir de ce point, le ballon s'élève avec lenteur sous l'influence ( io3o ) d'un jeu de lest modéré, et la température du gaz augmente graduellement jusqu'à atteindre -f-25° à la limite inférieure des nuages, tandis qu'à ce moment le thermomètre extérieur marque seulement H-i4°- A la limite supérieure, le gaz est déjà à -+- 3-]", tandis que la température de l'air est Diagrammes obtenus avec l'enregistreur extérieur. de +i5°. Enfin, lorsque l'aérostat flotte entre i/joo" et iSoo"" en plein rayonnement solaire, la température du gaz est tellement élevée que le style du thermographe a dépassé les limites du papier gradué fixé sur le cylindre d'horlogerie. Heureusement, ce style a continué son inscription sur le métal du cylindre qui était un peu plus élevé que le papier, de sorte que cette partie intéressante du diagramme n'a pas été perdue. La tempé- rature du gaz se maintenait alors entre 46° et 47°, tandis que celle de l'air variait entre i3° et 19", soit une dil'férence de 28° à 34°. L'aérostat était ainsi transformé en une sorte de montgolfière. » Pendant la descente, le gaz s'est refroidi très rapidement; au moment du contact avec le sol, il n'y avait plus que 35'', 5, tandis que la température de l'air était de -t- i4°. Nous avons constaté que le gaz continuait, après ( io3i ) l'atterrissage, à se refroidir, pour arriver à peu près à la température de l'air ambiant au bout de vingt minutes environ. » La marche de l'hygromètre enregistreur intérieur a été la conséquence de la température élevée qui a régné dans l'aérostat. Il indique que le gaz était presque saturé au départ, 82°; à i5oo™ d^altitude, 21° seulement. L'hygromètre extérieur accuse 81° au départ, 92° dans les nuages, pour atteindre, avec de grandes oscillations, un minimum de 52° vers iSoo"". A terre, il y a 99°. » Les deux diagrammes barométriques étaient absolument identiques. Il aurait fallu des enregistreurs d'une sensibilité extrême, dans le genre du statoscope, pour déceler les légères différences de pression qui doivent exister entre le gaz du ballon et l'atmosphère. Nous n'en avons reproduit qu'un seul. M Ajoutons enfin que la couleur de notre aérostat était d'un brun clair, à peu prés de la nuance d'un cigare de la Havane. » Nous espérons, sous peu, pouvoir compléter ces expériences, en effec- tuant avec nos appareils plusieurs ascensions diurnes et nocturnes, dans des circonstances météorologiques variées et avec des aérostats de cou- leurs et de cubes différents. » La séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 10 décembre 1894. Bulletin de l'Académie de Médecine. Séance du 4 décembre 1894. Paris, G. Masson ; i fasc. in-8". Essai de Géographie générale, suivi de Tables se rapportant à la Géographie, par Christian Granier; i vol. in-8°. Société de Géographie. Comptes rendus des séances, 1894. Séance du 9 novembre 1894. Paris, Société de Géographie; i fasc. in-8°. Travaux du Laboratoire de Léon Frédéricq. Tome IV. 1891-1892. Paris, J.-B. Baillière et fils. Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, publiées par la G. R., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N° 24.) l36 ( io32 ) Société Hollandaise des Sciences, à Harlem, et rédigées par J. Bosscha, Secrétaire de la Société. Harlem, 1894. Paris, Gauthier-Villars et fils; ivol. in-S". Catalogue ofthe coins of the Indian Muséum. Part. I. The sultans of Dehli and their contemporaries. Calcutta, 1894; i vol. in-8°. Analele institutului météorologie al Romaniei publicate de Stefan C. Refîtes, Directorul institutului météorologie si al serviciului central de mesuri si greutati aie Romaniei. Tomul VIII. Anul 1892. Bucuresti, F. Gobi fii. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894; i vol. in-4°. Thirteenth annual report oflhe United States geological survey ta the secre- tary of theinterior {\^<^\-\%^'i.'), by J. W. Powell, Director, In three Parts. Part. I : Report of the Director. Washington, 1892. Part. I : Geology (1890- 1891). Washington, i8gi. Part. II : /m^a^«"o7t (1890-1891). Washington, 1891. — 660/0^^(1891-1892). Washington, 1893. Part. III : Irrigation (1891-1892). Washington, 1898; 5 vol. gr. in-S". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -YILLAKS liT FII,S, Quai des Grânds-Augiisiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimnnche. llslunnent, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Ueu- Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annue et part du i" janvier. Le prit: tic Ctiboniiemenl est fixé tiiiisi i/iîil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. iGavault St-Lager. Jourdan. RuIT. Amiens Courtin-Hecquet. ( Germain et Grassin. Angers i , , , ° ( Lachese. Ba) oniie Jérûme. Ilesançon Jacquard. . Avrard. liordeaiix ; Duthu. ' Muller (G.). Hiiitif^ei Renaud. il.efouriiier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caronr. ( Baër. \ Massif. C hambery Pcrrin. ,,, , ( Henry. C nerbourg •' ( Marguene. ) Rousseau. ( Ribou-Collay. , I.amarche. Ratel. ' Dainidot. \ I.auverjat. ' Crepin. \ llrevet. ( Gratier. l-ii ttocltelle Fouclier. Bourdignon. Dombre. Lefebvre. Quarré. Brest. C'ttrti Clermonl-Ferr. Uijon f'iouai Grenoble 1 Hoclte Le Havre Lille Montpellier. chez Messieurs : Lorient ' . / M"' lexier. Bernoux et Cumin Georg. Ly on ( .Mégret. icii.iiKird. 1 VitLe. Marseille Ruât. ( Calas. ( Goulet. Moulins Martial Place. ; .larqiies. IS'ancy Grosjeaii-Maupin. ' Sidol frùres. ( I.oi^cau. t iM°" Veloppé. I Itanua. ' \'isconti et G'". Nîmes 'l'hibaud. Orléans (.uz.cray. I Blanchier. ' Druiiiaud. /iennes Pli bon t Hervé. /ioche/ort ... Girard ( M»" ). t Langlois. ' l.eslringant. S' -Etienne Clievalier. I Bastide. ' lîumcbe. ( Gimct. ( Privât. Boisselicr. Tours,. Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. I Lemattre. Nan les Nice. . . Nimi Orlé Poitiers. Rennes Uochef Jiouen. S'-Élie Toulon . . . Toulouse.. Tours, V'alenciennes.. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. chez Messieurs : ( Fbikema Caarelsen ' et Ci'. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. ; iVslier et C'. Dames. Priediandcr et (ils. f Mayer et Millier. Bgi'ne ( Scbmid, PrancUe et ( C". Bologne Zauichelli. / Hamlot. Bruxelles MayolezelAudiarle. I l.ebùgue et C'". ^ , i llaiinann. Bucharesl ,, ' Itanisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BeilelC". Christiania Cammenueyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Uiist et fils. Florence Lresclicr et Seeber. Gand Hoste. Gênes Bcuf. Clierbulie/.. Georg. ( Stapeliuohr. Belinfanle frères. ^ Benda. ' Payot. Barth. 1 BrocUhaus. Leipzig borentz. Max Ktibe. Twietmeyer. Desoer. Genève. . La Haye. [Lausanne Liège. chez Messieurs I Dulau. i-oiidres Hachette et C" Luxembourg . I Gnusé. Nuit. V. Buck. Libr. Gutenberg. Madrid )Capdcville. 1 Gonznlès e hijos. l P. Fc. Milan... jDumolard frères. " l Hœpli. Moscou Gautirr. I Furcliiieim. IVaples Margl.ieri di Gius. ( Pellerano. ■ Dyrbcn et Pfeiffer. Neiv-york i Slecl.ort. ' VVeslirmann. Odessa Rous^cau. Oxford Parker et C'' Païenne Clauscn. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnn'r. 1 Boccii frères. ( Loescberet C*. Botterdani Kramcrs et fils. Stockholm Samson et VVallin. ) Zinserling. ( Wolir. j Bocca frères. ) Brero.' Clauscn. Rosenberg et Sel lier Varsovie Gebethner et Wold Vérone Drucker. j Frick. i Gerold et G". Zurich Meyer et Zeller. Bome . S'Petersbourg . Turin . Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1»' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— il" Janvier i85i à 3r Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Dccembre 18S0.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTÉS RENDUS DÉS SÉANCES DÉ L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbès et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouveni les Comètes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les pliéooméiies digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', avec 32 planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseuen. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de iSâ'i, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature » des rapports qui existent entre l'étatacluel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciencei. W 24. TABLE DES ARTrCLES. (Séance dn 10 décembre 18Î)4.) MEMOIRES ET COMaïUIVlCATIONS DES MEMHIiES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. \c Sr.c.nT.TMRV. VF.nrt.Tvr.i. donne lecture d'une dépêche annonçant la nioil de i\l, Tc/tébic/te/, Xsiocié étranger de r.\ca- (léniie 975 M. lo Sfcriît.muk PKnPKTUKi, annonce la nioil de \\. Ferdinand de Lesseps, Mem- l)ic libre de l'Académie : g-5 M. le PnitsiDENT, en annonçant la mort de M. de Lesseps, se fait l'inlcrprète des sen- timents de l'Académie et lève la séance en signe de deuil c)-5 M. II. Moiss.\N. ICtude des différentes Pages- \ aiicLés de graphite tj-j'i .M. l,.\ussED.\T. — Reconnaissance faite à l'aide de la Photographie, pour la délimi- tation de la frontière entre l'.MasIva el la Colombie britannique i|Si jM. S. Newcomiî. — Sur les variations sécu- laires des orbites des quatre planètes in- térieures t)S.1 M. A. PoMF.i.. — Sur H ne nouvelle grotte ossifère Sécouvertc à la Pointe-Pescade à l'ouest d'.\lgcr-Saint-Kngéne iit^'i nomiivaïioxs. Liste de deux candidats i|ui devront être présentés à iM. le Ministre de l'Instruction publique pour la chaire de Médecine va- ante au Collège de (•"rance :'>i;\-al ; ■»" M. Cfifirri'n M. d'Ar- ii'^y MEMOIRES PRESENTES. .M. A. .Mii.L.iiiDiîï adresse une Comniunica- lion relative à « l'importance de l'hybri- dation pour la reconstitutiiin des i;iinbles " CORRESPONDANCE. M. Perrim. — Sur la résolution des équa- tions numériques au moyen des suites récurrentes 990 M. H. Stouif. — Sur la composition des formes linéaires et les gioupes à con- gruences 993 W. H.VDAM.VRD. — Sur l'élimination 993 M. C. CiiAPEL. — Sur la loi de résistance de l'air 99- M. Kricmont. — Théorie expérimentale du cisaillement et du poinçonnage des mé- taux 99S M. E. C.VRVALLO. — Intégration des équa- tions de la lumière dans les milieux trans- parents el isotropes ioo3 M. D. HuRMUZESCU. — Force électromotrice d'aimantation 1006 M. TiiUREiiT. — Détermination des propor- tions de carbonate de chaux et de carbo- nate de magnésie dans les terres, cen- dres, etc 1009 M. A. Andouard. " Le phosphate du Grand- Connétable , 101 1 MM. G. Bertrand et A. Mali.ière. — Sur la BULLIÎTIN BIIILIOGHAPIIIQUI^ pectase et sur la fermentation peitique.. M. E. Mau.me.\è. — Sur un procédé nouveau pour épurer les alcools, les sucres et un ccTiain nondire il'autres matières orga- qiics . JL Haoul Pictei. — Influence du rayonne- ment à basses températures sur les phé- nomènes de la digestion. Frigothérapie .. i\l. A. I.,areê. — Sur la morphologie et la classification des Coccidies M. L. Reyt. — Succession des assises ter- tiaires inférieures sur le pourtour de la protubérance ci'étacée de Saint-Sever. . . , M. Hepelin. — Sur les calcaires à lithotham- nium de la vallée du Chellif M. Henry. — Inllucnce de la sécheresse de l'année iSgS sur la végétation forestière en Lorraine MM. G. IlERMrrE et G. Besançon. — As- cension à bord du ballon VArchimède (11 octobre 189'!). Diagrammes thcrmo- iiiétriques et hygrométriques comparés du gaz de l'aérostat el de l'almosphéie am- biante lui ^ 1 0 1 0 1019 .j UJ I 1023 lo-.S io3 I PAKIS. — IMPKIWEKIE (JAUTHIER-VILLAKS ET KILS, Quai des Grands-Aueusnns, 55 /.e Céinrit : (.AUTUIER.VtLLAHS. 1894 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR mu. liES SECBÉTAEKES PERPÉVUEIiS. TOME CXIX. N^ 25 (17 Décembre 1894), PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉA.NGES DE L'ACADÉMIE DBS SCIENCES, Quai des Graads-Augustiiis, 55. 1894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 18G2 et 24 mai 1-875. I>es Comptes rendus lubdomaclaii es des sceances de [' Académie se composent des extraits des traAaiix de es Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l' Académie. I.es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance lenante, des Notés sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académ sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta; que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personu' qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ri sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so! tenus de les réduire au nombre de pages requis. I Membre qui fait la présentation est toujours nomnif mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance ofl cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à terap: le titre seul du Mémoire est inséré dans le Com^/ere/io actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports 1 les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprt l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pri sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de Ii déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant .o95 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 17 DÉCEMBRE 1894, PRÉSIDÉE PAR M. MAURICE LOKWY. M. Lœwy prononce l'allocution suivante Messieurs, » Parmi les travaux innombrables, dont l'incessante production est un des caractères et non le moins frappant de notre époque, il en est qui, par leur importance exceptionnelle, méritent plus particulièrement d'attirer l'attention publique et qui sont destinés à laisser une trace profonde. 11 est d'usage dans cette séance solennelle de vous signaler les découvertes qui semblent appelées à devenir des instruments de progrès général ou les faits qui ont imprimé à la pensée humaine une direction nouvelle. » Mais l'année, ce court espace de temps si vite passé, que définit le retour des mêmes saisons, et qui semble se raccourcir à mesure que nous avançons en âge, peut-elle servir à marquer les étapes des progrès de nos connaissances? Une année! c'est vraiment trop peu, lorsqu'il s'agit du mou- vement des idées, où la moisson ne suit pas de près les semailles et se tait parfois attendre pendant de longues générations. » Il arrive ainsi qu'il y a des années en apparence vides : elles restent C. K., iSy4, 2' Semestre. (T. C\l\, N" 25.) Ï'J? ( >o-34 ) inaperçues dans l'histoire des Sciences; mais ce sont les années où la terre se repose, où les germes se développent, se préparent à lever, les années de méditation, où les découvertes s'élaborent dans le silence et le recueil- lement. Et l'époque où une invention est publiée, acclamée, couronnée, n'en marque pas toujours la vraie date. Qui sait si cette année 1894, qui ne se distingue pas à première vue par d'éclatantes éclosions, ne nous a pas valu quelque belle conquête encore insoupçonnée, mais déjà prête à venir au jour? » Pour faire concevoir cette possibilité, il suffit de rappeler l'étonnante série de découvertes dont nous avons été surpris et pour ainsi dire boule- versés, et qui constituent, en quelque sorte, la dot intellectuelle de la génération que nous voyons grandir autour de nous : analyse spectrale, théorie de la fermentation, téléphone, phonométrie, photographie céleste, photographie des couleurs, transport de la force à distance, analyse chi- mique aux températures de plusieurs milliers de degrés. » Toutes ces nouveautés fécondes commencent à peine à porter leurs fruits, et ne peuvent manquer, l'expérience du passé nous rassure là-dessus, de susciter de nouveaux progrès encore plus brillants. Ne nous plaignons pas de cette absence apparente de grands événements scientifiques. Sachons plutôt mettre à profit cette trêve pour nous orienter, pour conso- lider nos acquisitions récentes, pour en faire jaillir toutes les conséquences, pour les étendre. En vain l'on voudrait se soustraire à l'obligation de ce travail d'analyse patiente et de maturation intellectuelle. Aucune des grandes découvertes n'a échappé à cette loi. Toutes ont passé par une phase plus ou moins longue de préparation obscure, toutes sont apparues à la lumière comme l'expression en quelque sorte nécessaire du mouve- ment intellectuel qui les a précédées, soit qu'elles aient rencontré dès leur début des contradictions ardentes et tenaces, soit que, venues avant l'heure, elles aient dû attendre des circonstances plus favorables à leur avènement. Mais le temps marche et travaille toujours en définitive pour la vérité, en faisant graduellement éclore les fruits de cette longue et labo- rieuse germination. » C'est ainsi qu'à l'heure actuelle nous assistons au triomphe universel des idées de notre illustre Confrère, M. Pasteur. Chacun sait quelles résis- tances obstinées elles ont rencontrées, dès leur apparition, dans divers milieux et à quel point il a fallu, pour les faire prévaloir, accumuler les preuves les plus décisives. Aujourd'hui, cette opposition, que l'on pouvait croire irréductible, a dû céder devant l'évidence. ( io'î5 ) » Toutes les nations civilisées fondent des établissements destinés à propager l'application de ces méthodes célèbres, qui ont préservé tant de vies humaines, ou contribué, sous tant de formes, à développer la richesse publique, et les services impérissables rendus par notre Confrère à l'hu- manité sont attestés par la reconnaissance universelle. Y a-t-il rien de plus éloquent que ces luttes, encore présentes à toutes les mémoires, pour dé- montrer la force invincible que toute idée juste et féconde renferme en elle-même? » Tout autre a été le sort des vues émises, il y a presque un demi-siècle, par notre Confrère, M. Fizeau, sur le mode de propagation des ondes lumi- neuses dans le mouvement des astres. Ces aperçus, si pleins de consé- quences, sont demeurés bien des années ignorés et stériles, en attendant que des procédés d'investigation plus perfectionnés missent en évidence leur véritable efficacité. » Déjà Doppler avait pensé que le déplacement des corps célestes pourrait se révéler par un changement de leur coloration, mais cette idée fort ingénieuse n'était pas susceptible d'être confirmée par l'expérience. » Il était réservé à notre Confrère de donner un moyen véritablement certain pour accuser le mouvement d'une source lumineuse dans le sens du rayon visuel. Mais bien des progrès ont dû être réalisés avant que les physiciens fussent en état d'utiliser la méthode qui leur avait été suggérée depuis si longtemps. Chaque jour, on voit maintenant éclore quelque application nouvelle. Par elle, les astronomes sont aujourd'hui à même de savoir avec quelle vitesse les corps innombrables qui peuplent l'espace céleste s'approchent ou s'éloignent de nous ; l'existence de satellites obscurs au voisinage de plusieurs étoiles a passé du rang de simple con- jecture à l'état de vérité incontestée. Celte méthode si féconde nous fournit encore des indications précises et sur les lois des courants qui régnent dans l'atmosphère solaire et sur les violents mouvements éruptifs qui s'y accom- plissent. Lorsque notre Confrère lisait, le 28 décembre 1848, son Mémoire devant la Société philomathique, qui aurait soupçonné le brillant avenir réservé à l'observation des faibles déplacements des raies spectrales? » Dans un ordre d'idées différent, ce sont encore d'anciennes théories de M. Fizeau, sur le mode de production des franges d'interférences, qui ont mis à la disposition des physiciens un instrument de mesure d'une délicatesse extrême. L'application de ces méthodes, qu'il avait alors pro- posées, est devenue journalière. L'Astronomie de précision et la compa- raison des étalons de longueur y trouvent un secours inestimable. ( loHG ) » Un exemple également frappant de ces conceptions profondes qui ont passé par une longue période d'incubation et qui tout récemment nous ont fait entrevoir les vastes conséquences qu'elles renferment est fourni par la théorie de Maxwell, un des plus grands penseurs de ce siècle. Ses travaux nous conduisent à envisager sons un aspect aussi remarquable qu'inattendu les phénomènes électriques. S'appuyant sur quelques idées conjecturales de Faraday, Maxwell avait entrepris de leur donner un corps et une expression mathématiques. Guidé par une sorte d'intuition divinatrice, il a créé de toutes pièces une doctrine d'une portée incalculable, mais qui, sous sa forme obscure et énigmatique, n'a pu réussir à convaincre les esprits et ne semblait même pas accessible au contrôle de l'expérience. Un physicien d'une haute originalité, prématu- rément enlevé à la Science, Henri Hertz, a su, par des procédés d'une ingéniosité merveilleuse, saisir les forces de la nature dans leurs manifes- tations les plus délicates et les contraindre pour ainsi dire à venir elles- mêmes témoigner en faveur des doctrines de Maxwell. » On a vu entre ses mains des courants électriques interrompus de loo à looo millions de fois par seconde donner lieu, dans cet intervalle de temps si court, à des phénomènes d'induction et d'interférence; la répercussion de ces courants est ainsi devenue observable, aussi bien dans les corps isolants que dans les substances conductrices, et l'on a pu constater qu'il fallait un temps appréciable à ces actions vollaïques pour franchir même l'étroite enceinte d'un laboratoire. » Hertz est parvenu de celte manière à une vérification remarquable de l'hypothèse de Maxwell qui veut que les ondes électriques se propagent dans l'espace avec la vitesse de la lumière, c'est-à-dire de Sooooo""" par seconde, et empruntent, elles aussi, l'éther pour véhicule. Ainsi s'est éva- nouie sans retour la croyance longtemps entretenue d'après laquelle la transmission des effets électriques serait instantanée de même que celle de l'attraction universelle. » Ce sera un honneur pour noire siècle d'avoir vu la raison humaine prendre ainsi possession d'un domaine nouveau et fécond, grâce à ce pro- digieux travail de la pensée. Nous sommes dès maintenant en droit d'af- firmer qu'entre la lumière et l'électricité malgré leurs manifestations en apparence si dissemblables, il n'existe d'autre différence que l'étendue plus ou moins grande des ondulations éthériennes qui les propagent et consti- tuent leur seul mode d'action. Chacune des deux branches de la Science est désormais assurée de mettre à profit tous ses progrès qui seront effec- ( i'^37 ) tués dans l'autre. Envoyant les innombrables métamorphoses de la ma- tière inorganique et vivante, dues à ces deux agents physiques, s'accomplir uniquement par l'agitation d'un fluide impondérable, pouvons-nous ne pas admirer la sagesse protonde du plan dont la natnio ofTre la réali- sation. » Ces premières expériences de Hertz, qui ont eu un grand retentisse- ment dans tout le monde civilisé, ont trouvé dans les savants calculs de notre confrère M. Poincaré et dans les expériences aussi ingénieuses qu'exactes de MM. Blondlot, Sarasin et de La Rive, ime confirmation qui ouvre aux théories nouvelles un champ d'investigation illimité. Si l'on ré- fléchit que la longueur movenne des ondes lumineuses est à peine égale à trois dix-millièmes de millimètre et que la longueur des ondes électri- ques s'élève au chiffre relativement énorme de So"^'", comment ne pas être frappé d'une différence aussi radicale entre la grandeur des vibrations qui donnent naissance aux effets électriques ou lumineux! Ne semble-t-il pas que cette lacune immense doit être comblée par des ondulations d'une grandeur intermédiaire produites par des phénomènes encore inconnus, dont la nature et le mode d'action se révéleront aux physiciens de l'a- venir? Oserait-on qualifier celte espérance de trop hardie, quand on con- sidère les brillantes acquisitions réalisées depuis un siècle par la Philoso- phie naturelle? » Gardons-nous donc de croire que le mouvement scientifique se soit ralenti, parce que nous n'avons pas eu de conquête éclatante à signaler. Des travaux importants s'élaborent en ce moment même autour de nous, dont il serait téméraire de vouloir dès aujourd'hui fixer le terme et mesurer la portée; mais les progrès accomplis sous nos yeux sont l^en de nature à nous inspirer pleine confiance dans leur avenir. Déjà nous voyons surgir à l'horizon scientifique une nouvelle et brillante conséquence des doctrines de notre illustre Confrère, M. Pasteur. Bientôt, peut-être, nous devrons aux principes révélés par lui, et si heureusement mis en œuvre par ses disci- |)les, la disparition de plusieurs des fléaux les plus redoutables qui affligent l'humanité. » Mais si l'année. Messieurs, qui vient de s'écouler nous ouvre d'heu- reuses perspectives et nous permet de ressentir une légitime satisfaction, elle ne nous a pas non plus épargné les épreuves que la marche du temps nous réserve d'une manière inéluctable. Nous ne verrons plus, hélas! sié- ger parmi nous un trop grand nombre de chers et illustres Confrères, que ( io-^8 ) Ja mort nous a enlevés. Leurs noms viendraient d'eux-mêmes sur vos lèvres, si je ne me faisais pas votre interprète en cherchant à les faire revivre pour un instant devant vous. Dès les premiers jours de l'année, nous avons perdu un de nos plus anciens Membres : Edmond Fremy, né à Versailles le 28 février i8i4- Fils d'un pharmacien distingué de cette ville, il reçut de son père ses premières leçons de Chimie. De même que nos illustres Confrères Balard et Dumas, il développa dans les humbles fonc- tions de manipulateur cette adresse naturelle qui devait plus tard lui faci- liter tant de découvertes. Mais sa curiosité intellectuelle, son esprit attentif et laborieux ne tardèrent pas à l'entraîner dans la voie scientifique, et quand Pelouze, qui avait guidé ses premiers pas, quitta l'École Poly- technique pour le Collège de France, ce fut Fremy qui fut appelé à le remplacer. En i85o, après la mort de Gay-Lussac, notre Confrère devint professeur au Muséum, où il suppléait son maître depuis plusieurs années. Le voilà donc, à 36 ans, heureux titulaire de deux chaires enviées. Sept ans après, il entrait à l'Académie, en attendant que la retraite de Chevreul vînt l'ap- peler à la direction du Muséum. » Rares sont les carrières oîi, comme dans celle de Fremy, le mérite, dès qu'il se manifeste, se trouve immédiatement récompensé par le succès et par un avancement rapide. » Fremy était un savant qui s'est acquitté noblement de sa tâche ; il avait l'amour de la Chimie et plus il avançait en âge, plus son ardeur au travail augmentait; infatigable, levé de bonne heure, il courait à son laboratoire; c'était toujours avec la même impatience qu'il brisait ses creusets, avec les mêmes espérances qu'il essayait des réactions nouvelles, cherchant sans cesse, ne quittant pas un problème sans l'avoir éclairé de quelque lumière. » Pour bien saisir l'importance de l'œuvre de Fremy, il^faut se reporter à une cinquantaine d'années en arrière. A cette époque, la Chimie orga- nique était dans l'enfance; en Chimie minérale il n'était pas question de lois et de généralités, la recherche scientifique était encore d'ordre descriptif; la préparation d'un corps bien cristallisé, d'une espèce définie, semblait plus utile que la discussion d'une question d'équilibre chimique ou l'étude thermique d'une réaction. Aussi les premiers travaux de notre Confrère sur les oxydes métalliques, sur le minium, sur l'acide ferrique, sur l'osmium, sur l'antimoine avaient- ils, à l'époque où ils ont paru, un caractère de véritable originalité; et, dès i844» Fremy fut présenté en pre- mière ligne par la Section de Chimie à l'Académie des Sciences. ( io,39 ) » Balard l'emporta sur lui de quelques voix, et Fremy dut attendre au i4 décembre iSSy pour appartenir à notre Compagnie. Avant comme après son élection, ses publications ne se ralentirent pas un seul instant. Il ne m'appartient pas de les juger, mais le monde scientifique n'a pas oublié cette curieuse reproduction des rubis qu'd nous a présentée, il y a quelques années à peine, ni ses beaux travaux sur les combinaisons du fluor, qui devaient plus tard conduire notre Confrère M. Moissan à isoler cet élément. Nous ne ferons que mentionner son importante découverte des cobalta- mines, qui a été le point de départ de nombreuses préparations similaires; son étude sur l'ozone faite en collaboration avec Edmond Becquerel, sa belle découverte des sulfures décomposables par l'eau, ses études sur l'acier, sur les tissus et sur les fibres textiles des végétaux, sans compter d'autres recherches qu'il serait trop long d'énumérer aujourd'hui. Nous devons citer encore, parmi les publications d'ordre plus général, son Dictionnaire de Chimie qui fut longtemps le répertoire le plus autorisé de cette vaste science. » Non content de servir la Science par son œuvre personnelle, Edmond Fremy a toujours cherché à répandre autour de lui l'enthousiasme scien- tifique qui l'animait. De là ses efforts multipliés pour créer un centre de recherches, un laboratoire d'où sont sortis de nombreux disciples dont quelques-uns sont aujourd'hui nos Confrères. » D'une nature généreuse, tout en dehors el néanmoins très fine, Fremy se donnait corps et àme à la cause de jeunes savants dont il appré- ciait le mérite. Nul n'apportait plus de feu et d'adresse à défendre ceux qui combattaient à ses côtés. Je le vois encore, en face du Bureau, ses longs cheveux rejetés en arrière, le visage souriant, nous captivant tous quand il prenait la parole. » J'arrive maintenant. Messieurs, à une période de sa vie, qui nous a inspiré une grande tristesse. Noire Confrère, à qui la fortune n'avait cessé de sourire, était aussi destiné à faire la dure épreuve de l'inconstance du bonheur humain. Vers l'âge de 76 ans, la maladie l'atteignait, et ce fut une douleur de tous les instants pour ce savant actif de sentir ses forces décliner, de voir que ses moyens ne répondaient plus à sa volonté. Puis vinrent des jours encore plus sombres. » Mis à la retraite, il eut la douleur d'assister à la desti'uction d'une par- tie de son œuvre : il vit fermer ce laboratoire, qu'il n'avait pu créer qu'au prix de très nombreuses difficultés et dont l'existence lui tenait tant à cœur, et supprimer sa chaire, la plus ancienne de Paris, illustrée par tant ( io4o ) (le noms fameux. Il en éprouva d'abord un étonnemenl douloureux. A ce chagrin succéda bientôt une misanthropie que vint augmenter encore la perte d'une compagne dévouée, et cet esprit, que nous avions connu bril- lant et enjoué, s'est éteint dans une solitude volontaire. Mais, si l'homme a disparu, les services si variés qu'il a rendus à la Science ne cessent pas de porter leurs fruits, et il appartient à l'Académie de se faire envers sa mé- moire l'interprète de la reconnaissance publique. )) Peu de temps après, l'Académie des Sciences a aussi accompagné de ses regrets dans la tombe un de ses Membres libres, Confrère affable et obli- geant, officier d'élite, écrivain militaire et inventeur distingué, le général Favé. Des études historiques sur tous les grands faits de guerre depuis le xvi* siècle ont amené le général à contribuer pour sa part aux progrès de la stratégie et de l'armement. II fut l'inventeur d'un canon-obusier. » On lui doit aussi des batteries flottantes, premier spécimen de ces na- vires cuirassés qui tendent aujourd'hui à remplacer tous les autres dans les flottes de guerre, enfin un fusil qui, par la légèreté et par le système d'ob- turation, surpasse tous les modèles antérieurs. Ainsi, quand il n'était pas l'inventeur définitif, le général Favé s'est montré du moins un grand pré- curseur. Il a d'ailleurs prouvé, sur le champ de bataille arrosé de son sang, qu'il savait mettre sa science au sei'vice du courage et du patrio- tisme. » La perte de Brown-Séquard, suivant celle du général Favé, a été pour nous le coup le plus imprévu. Brown-Séquard est certainement une des figures les plus vivantes et les plus originales qui aient paru dans votre Compagnie. Dès ses débuts, il a su se faire une place à part dans la Science. Son nom, hautement apprécié des savants de France et de l'Étranger, res- tera aux yeux de la postérité attaché à une foule de recherches et à quel- ques découvertes capitales qui jettent un jour nouveau sur cet univers en miniature, si mystérieux et si utile à connaître : le corps humain. » Notre Confrère a dans sa vie beaucoup expérimenté. Persuadé que la Physiologie est appelée à transformer les bases de la Médecine, il fut un des fervents apôtres des méthodes nouvelles et tous ses travaux ont eu pour but d'en montrer la merveilleuse efficacité. Il était né à l'île Maurice en 1817, d'un père américain et d'une mère française. Bien qu'il ait protesté plus d'une fois qu'il était Français d'origine, de cœur et de tendance, le climat de l'ile où il a d'abord vécu, la nationalité de son père se révélaient ( lo'ii ) en lui par l'alliance d'une intelligence profonrl»», d'une volonté tenace et d'une imagination aventureuse. Nous y trouvons le secret de ses excursions incessantes à travers les pays et les idées. » De bonne heure, il était venu à Paris avant en poche un roman, œuvre de jeunesse, qui n'a pas rencontré, heureusement pour la Science, l'accueil qu'espérait son auteur. Détourné des Lettres, il devint agrégé de la Faculté de Médecine et se signala dès lors par son ardente curiosité, par ses vivisections, par les expériences qu'il faisait sur lui-même aux dépens de sa santé, au péril de ses jours. C'est ainsi qu'il retourna dans son île natale pour y étudier et pour y combattre une épidémie de choléra. Accessible à toutes les aspirations généreuses, nous le vovons se mêler aux fondateurs des phalanstères; républicain convaincu, il allait en Amérique et en Angleterre chercher la liberté, et il y trouvait la gloire. Après son retour en France, sa réputation de professeur et de physiologiste va tou- jours croissant. Il a le triple honneur de succéder en 1878 à Claude Bernard au Collège de France, en 188G à Vulpian à l'Académie des Sciences, et l'année suivante à Paul Bert à la présidence de la Société de Biologie. Vous lui donniez le prix Lucas en 1882 et le prix de l'Institut trois années après. » C'est lui qui a révélé au monde médical les lois nouvelles et fécondes des phénomènes inhibitoiresetdvnamogéniques, les doctrines inattendues sur l'entre-croisement des nerfs moteurs et sensitifs; il partage avec Claude Bernard la gloire de la découverte des vaso-constricteurs. Ses recherches sur l'épilepsie, sur l'excitation musculaire après la mort par l'injection du sang oxygéné et ses études sur la production d'accidents héréditaires ont eu un grand retentissement. » Enfin un dernier travail, en 1889, livre son nom, déjà illustre, mais jusqu'alors surtout répandu dans les cliniques et les laboratoires, aux dé- bats passionnés de l'opinion publique. L'inoculation hypodermique des liquides organiques n'est-elle qu'un de ces toniques que préconise à tout instant la mode, et dont elle fait pour un jour la fortune, ou sera-t-elle, dans la thérapeutique, le prélude d'une révolution analogue à celle qui au XVIII* siècle y introduisit les substances chimiques? Toujours est-il que ce traitement a conquis l'adhésion de plusieurs des plus hautes autorités scientifiques et mérité la reconnaissance d'une foule de malades. M (Je qui est hors de discussion, c'est le grand exemple que Brown- Séquard a donné d'honnêteté scientifique et de désintéressement. Ses dé- C. R., 189',, 2- Seme.<:tre. (T. CXTX, N» 25.) '38 ( I042 ) couvertes, il les a dues à un contrôle actif et indépendant des méthodes antérieures; ses théories, autant il les défendait avec une indomptable conviction, autant il se hâtait de les abandonner, si la témérité lui en était démontrée; ses expériences médicales, après en avoir comme épuisé le danger sur lui-même, il en a aussitôt rendu le bienfait accessible à tous, repoussant, en vrai savant, toute spéculation, dépensant au contraire ses ressources et sa peine pour accorder un secours plus prompt aux souf- frances humaines. » Bien qu'il ait plus étudié qu'écrit, il a laissé près de 5oo publications diverses et Mémoires, et il nous semble que, par cette débordante activité, il a même un peu trop disséminé ses forces. Toutefois, à côté de Claude Bernard, notre Confrère, avec un tour d'esprit moins philosophique mais plus hardi, grâce à une intuition parfois déconcertante, est arrivé à des résultats destinés à entrer de plus en plus dans le domaine de la Science classique. » L'explication de l'œuvre scientifique de Brown-Séquard , il faut la chercher dans la complexité intime de sa nature. Elle se présente pour nous, dans son ensemble, sous trois aspects différents : sa longue et infa- tigable activité a mis en lumière d'innombrables faits, jetant ainsi à pleines mains les semences dans les sillons du champ intellectuel; il est parti de là pour émettre des théories d'un caractère hardi et conjectural, et sur lesquelles il serait prématuré de porter dès maintenant un jugement. Mais, bien des fois aussi, son initiative a été couronnée d'un plein succès et ses brillantes hypothèses, vérifiées par l'expérience, ont pris rang parmi les acquisitions les plus sûres de la Physiologie. » La sympathie attristée que la mort de notre Confrère a provoquée dans le monde entier et dont un des témoignages les plus touchants vous a été adressé par le Congrès physiologique réuni à Rome, atteste la renom- mée glorieuse et universelle de Brown-Séquard et fait ressortir toute l'étendue de la perle que sa disparition nous inflige. » Mallard n'a appartenu que peu de temps à l'Académie des Sciences, où de longue date sa place était marquée; les années, qui lui ont été trop parcimonieusement mesurées, lui ont sulfi pour laisser une trace profonde dans tous les ordres de recherches où sa lumineuse intelligence s'est exercée. Ses travaux d'ingénieur, ses études géologiques sur le terrain avaient révélé chez lui des aptitudes variées et brillantes. Mais son talent ( io43 ) a pris le plus large essor, du jour où il fut chargé de l'enseignement de la Minéralogie à l'Ecole des Mines. En peu d'années, il a renouvelé la face de cette belle et difficile Science. » Difficile, en vérité, car elle exige presque au même degré de ceux qui s'y livrent le talent de l'observation et celui de l'abstraction mathéma- tique. « Que nul n'entre ici, s'il n'est géomètre, » inscrivait Platon sur la porte de son école. Nos philosophes modernes se montreraient, je crois, moins sévères. Mais les physiciens et les naturalistes tendent à rétablir pour leur compte, dans ses rigueurs, cette maxime de l'esprit antique. Ne semble-t-il pas d'ailleurs que la nature elle-même nous y invite en réa- lisant sous nos yeux, avec une perfection presque absolue, la ligne droite et le plan, ces pures fictions de l'entendement et en les faisant entrer comme éléments constitutifs dans la variété infinie des formes cristallines? » Mais la vraie Science ne s'arrête pas à l'apparence extérieure : elle veut pénétrer le fond des choses, leur structure intime. Un pas décisif dans cette direction avait déjà été accompli par Bravais. Il est vrai que sa conception des réseaux et des édifices moléculaires fut jugée trop hardie par ses contemporains. Enlevé par une mort prématurée. Bravais n'a pu écarter toutes les objections qui lui étaient opposées. Mallard a donné à la doctrine de son prédécesseur une extension imprévue ; il en a mis en lumière l'exactitude absolue et la haute portée. » Comprendre dans une même théorie tous les faits cristallographiques n'était pas une chose facile. Autant les lois géométriques des formes cristal- lines sont simples dans leur principe, autant on les trouve souples et variées dans l'application. Les combinaisons irrégulières s'y rencontrent bien plus souvent que la symétrie parfaite. Une théorie complète doit en rendre compte. C'est ce que notre Confrère a fait en menant de front l'étude de la forme extérieure et celle des propriétés optiques. Son esprit puissant et lucide a forcé, pour ainsi dire, toutes les exceptions à rentrer dans les règles et à lui fournir des confirmations inespérées. » Mallard ne se tenait pas toujours sur ces hauteurs, où un petit nombre de disciples choisis pouvait seul le suivre. La Stratigraphie, l'Archéologie lui doivent des découvertes remarquables. Membre de la Commission du grisou, de celle des substances explosives, il a poursuivi, au prix de réels dangers, des recherches expérimentales relatives à la sécurité des mines. Loin de nous la pensée que les rares facultés de notre Confrère auraient pu être mieux employées à des recherches spéculatives. N'hésitons pas à ( io44 ) compter comme un de ses meilleurs titres à notre souvenir le temps et les efforts qu'il a prodigués pour sauvegarder la vie d'humbles travailleurs. )) Dans notre Associé Hermann von Helmholtz, le monde scientifique a perdu une des plus vives lumières qui l'aient jamais éclairé. Il a terminé, le 8 septembre, à l'âge de 'j3 ans, une longue et laborieuse existence, em- bellie par les succès les plus durables. On trouvait en lui cette réunion rare des qualités intellectuelles qui seule peut expliquer la perfection et l'universalité de son œuvre. » L'esprit du philosophe s'alliait en lui à l'imagination inventive du créateur. Il avait une compréhension rapide et merveilleuse, une curiosité irrésistible de pénétrer dans le fond même des choses. Doué du sens cri- tique le plus sévère, il savait lui-même résumer ses travaux et les discuter avec rigueur. » Il n'est guère possible de peindre en quelques mots cette personna- lité si puissante et je ne puis ici qu'indiquer quelques-uns des traits prin- cipaux de sa vie. » Fils d'un professeur de Philologie, Helmholtz est né le 3i août 1820, à Potsdam. Il est peut-être intéressant de rappeler ici que sa grand'mèie était fille d'un émigré français, établi en Prusse à la suite de la révocation de l'édit de Nantes. Il débuta dans la carrière médicale et, grâce à son mé- rite exceptionnel, il (obtint déjà, en i855, une chaire de Physiologie et d'Anatomie à l'Université de Bonn; trois ans après, ses succès le condui- sirent à Heidelberg et, en 1871, nous le voyons à Berlin, où il succède à Magnus. C'est alors que, pour lui procurer tous les moyens de travail, on créa à son intention un grand établissement de Physique. Il prit en dernier lieu la direction de l'Institut physico-technique de l'Empire d'Al- lemagne. » Maniant les Mathématiques avec une souveraine perfection, familier avec les parties les plus diverses des Sciences de la nature, il était dès lors à même d'aborder les problèmes les plus complexes et de l'ordre le plus général. Déjà, comme jeune médecin, il s'était attaqué aune des ques- tions les plus curieuses de la Philosophie naturelle. On croyait encore dans la première moitié de ce siècle, en dehors des phénomènes purement psychiques, à l'existence dans le corps humain d'une force vitale spéciale, capable de créer à elle seule, sans cause étrangère, de la chaleur et du mouvement et modifiant le jeu des forces ordinaires de la nature. C'est en ( io45 ) approfondissant cette doctrine que Helmhoitz est arrivé à la conviction qu'elle devait être repoussée. Il a publié sur ce sujet un travail d'une im- mense portée, dans lequel, à côté de Robert Mayer et de Joule, il suit, dans toutes les transformations de la matière vivante ou inanimée, le prin- cipe de la conservation de l'énergie. Ce principe, établi par lui sur des con- sidérations très élevées, constitue une des lois fondamentales de la Science moderne et sert aussi à rattacher à la Théorie mécanique de la chaleur la loi de Joule et celles des actions électrodynamiques. » Dans le domaine de la Physiologie pure il a fait aussi une série con- sidérable de travaux de toute nature. Un des premiers, il a fourni des méthodes ingénieuses et précises permettant de mesurer la vitesse de pro- pagation des actions nerveuses. L'ophtalmoscope imaginé par lui est venu marquer une ère nouvelle pour l'étude des organes de la vue. Dans un autre ordre d'idées, il a fourni des preuves à l'appui de la théorie de Yung qui partage les nerfs de l'œil en trois catégories dont chacune ne possède qu'un seul mode de sensibilité, l'une d'elles étant appropriée à la perception du rouge, les deux autres à celle du vert et du violet. Le premier aussi, il a étudié la vision binoculaire et montré comment elle nous conduit à l'appréciation des distances. Plus qu'aucun autre avant lui, il a pénétré dans l'histologie de l'œil. Soç esprit investigateur s'est exercé dans les sujets les plus divers du domaine de l'Optique. On lui doit une théorie ingénieuse de la dispersion anormale, ce singulier phé- nomène découvert par M. Le Roux dans la vapeur d'iode, où l'on voit le rouge plus réfracté que le violet. » Le goût passionné de l'illustre savant pour la musique a exercé une influence décisive sur la direction de ses recherches qui ont embrassé la plupart des phénomènes acoustiques. La théorie physiologique de la mu- sique fondée sur l'étude des sensations auditives a jeté une vive lumière sur ces faits d'un ordre si délicat. Non content d'analyser le timbre et l'har- monie des sons, il a cherché à rendre compte de la nature des impressions produites sur l'oreille et a été ainsi le créateur d'une nouvelle esthétique musicale. Son étude sur les tuyaux sonores ouverts et fermés démontre que l'elfet d'un orifice libre peut exactement se remplacer par un allonge- ment du tuyau vibrant. Ce travail célèbre a contribué à établir dans sa forme définitive la théorie de l'Acoustique. » Dans toutes les branches essentielles de la Physique, il réalise quelques progrès marqués. L'Électrodynamiqueest le sujet de trois.de ses Mémoires de la plus haute importance. L'auteur donne une expression du potentiel ( io46 ) mutuel de deux éléments qui comprend les lois de Weber, de Neumann et de Maxwell. Il fait aussi une étude approfondie de l'éleclricité dans les conducteurs à trois dimensions et dans les milieux magnétiques. Mais je suis forcé de m'arrèter devant l'innombrable quantité de travaux dus à l'universalité de son génie, qu'il faudrait énumérer. Je ne veux citer que son Mémoire sur le mouvement tourbillonnaire des liquides, véritable chef-d'œuvre d'Analyse mathématique, où il découvre des lois nouvelles de l'Hydrodynamique. » Helmholtz s'en est allé après avoir fait véritablement l'usage le plus noble des facultés exceptionnelles dont il était doué. A peu d'hommes il a été donné d'exercer une action aussi étendue et aussi féconde. C'est une chose encore rare de voir alliées à un génie aussi puissant les plus pré- cieuses vertus humaines. Son influence intellectuelle sera ressentie à tra- vers les siècles dans le développement scientifique de tous les pays. )) Nous avions déjà l'espoir que le sort nous épargnerait de nouvelles rigueurs lorsque la mort récente de notre excellent Confrère Duchartre est venue nous causer une cruelle surprise. Malgré son âge avancé, nous comptions voir se prolonger longtemps encore cette vie égale et si heu- reuse. Notre Confrère a eu le rare privilège de reconnaître dès sa première jeunesse sa véritable vocation, de la suivre, d'y persévérer et d'y recueillir les succès les plus légitimes. Cette harmonie parfaite entre ses occupations et ses goûts a fait le charme de son existence : elle lui a fait accepter sans murmure les vicissitudes d'une situation exiguë et précaire où sa modestie l'a longtemps laissé. Il était né botaniste. La nature le captivait, et dans la nature le monde attrayant et délicat des plantes. Les plantes l'ont payé de retour. Nul mieux que lui n'a connu les plaisirs vifs et sains de l'herborisa- tion matinale, de ces chasses inofïensives et fructueuses qu'il a si souvent poursuivies à travers les collines grises et douces du Languedoc, son pays natal. » Confiné pendant six ans dans le village de Monsempron, réduit à un isolement intellectuel presque complet, il sut entretenir la vigueur de son esprit par un labeur incessant d'analyse et d'observation; de cette période obscure date le germe de plusieurs de ses recherches les plus admirées. » C'était l'homme du travail assidu, chaque jour avait pour lui une tâche, apportant son résultat. Pendant un demi-siècle, il a su marcher avec le progrès, et sa clairvoyance supérieure lui a permis de frayer la voie à bien des découvertes. Ses études personnelles ont porté sur les sujets ( lo^i? ) les plus divers dans le vaste domaine de l'Anatomie, de la Physiologie vé- gétale et de la Botanique descriptive; mais il a montré une préférence marquée pour les questions relatives au développement des plantes et aux déformations accidentelles qu'elles présentent. L'un des premiers il a reconnu la nécessité de remonter à l'origine des organes pour bien com- prendre leur structure et le urs fonctions définitives. » Dans son important Mémoire sur la Clandestine d'Europe, cette plante remarquable par sa végétation souterraine, il a jeté le fondement de rOrganogénie, cette )néthode d'analyse féconde devenue aujourd'hui d'un emploi général. A la Tératologie il demandait la solution des ques- tions que l'observation normale ne résolvait pas d'une manière certaine. Ce n'est pas ici le lieu d'analyser ses Notes et Mémoires si nombreux, qui font l'ornement des Recueils scientifiques, ou même d'énumérer les Vo- lumes et les articles sortis de sa plume; mais il est impossible de ne pas rappeler ces expériences célèbres qui ont été effectuées dans le jardin de l'Institut agronomique et qui ont permis de combattre efficacement l'oï- dium, ce fléau redoutable de la vigne. Ce sont là des titres éclatants; notre Confrère en a d'autres qui, pour être moins connus, ne sont pas moins considérables. 1) Sous de frêles apparences, Duchartre révélait une organisation pleine de fraîcheur et d'énergie; il s'est tenu pendant près d'un demi-siècle au courant de toutes les publications qui concernent la Botanique et l'Agri- culture. Grâce à cette vaste érudition et à la lucidité de son esprit, il a pu réunir en lui les mérites variés d'un chercheur original, d'un excellent écrivain, d'un professeur d'élite. Souvent entravé par des difficultés maté- rielles, il n'a pu suivre dans leurs conséquences toutes les idées neuves qu'il lui a été donné d'entrevoir. Beaucoup d'entre elles, semées par lui avec une eénérosité insouciante, ont fructifié en d'autres mains. Loin d'en ressentir quelque jalousie, il accueillait avec une bienveillance sans limites ceux qui avaient marché avec succès dans le chemin indiqué par lui. )) Peut-être, en raison de cette modestie si rare, ne saura-t-on jamais toute l'étendue des services rendus par Duchartre au monde savant et à la jeunesse studieuse. Pareille à la source discrète et cachée qui alimente un grand fleuve, la longue et active existence de notre Confrère s'est dépensée sans relcàche à élever le niveau de la Science à laquelle il s'était voué tout entier. » C'est presque à la veille de cette séance solennelle, que la mort est ( io',S ) venue nous ravir, coup sur coup, deux Confrères illustres à des litres bien différents. Ferdinand de Lesseps, notre doyen d'âge, a terminé sa longue et laborieuse carrière le 7 décembre au château de la Cliesnaye. En maintes circonstances de notre vie académique, nous avons eu l'occasion d'ad- mirer les puissantes qualités de notre Confrère, qui apparaîtra dans l'His- toire comme une des grandes figures de ce siècle. Tous nous avions subi le charme qui se dégageait de sa conversation entraînante; tous nous avons plus ou moins cédé à l'ascendant de son enthousiasme toujours jeune. Nul n'a porté plus loin que lui le talent de persuader et de séduire, don pré- cieux — et redoutable à la fois — quand il est joint à un esprit d'entre- prise hardi, à une volonté qui ne connaît pas d'obstacle; aussi, peu d'exis- tences ont offert plus de brusques alternatives de succès éclatants et de revers inattendus. Pendant bien des années, une popularité sans égale avait entouré sa per- sonne et fait de lui comme l'incarnation du génie national ; la postérité gardera, à tout jamais, de notre Confrère un glorieux souvenir : elle appré- ciera les bienfaits du travail grandiose, dont son irrésistible énergie a seule pu assurer le succès. L'Orient mis en communication directe avec l'Occi- dent, des voies nouvelles assurées au commerce et à la civilisation sont des titres impérissables ; mais l'honneur de cette œuvre rejaillit, pour une part, sur le pays qui a vu naître Ferdinand de Lesseps et qui lui a prêté un si persévérant concours. » Dans notre associé P. Tcéhbiclief, vice-président de l'Académie de Saint-Pétersbourg, nous perdons presque un Confrère dans le sens intime du mot. Son profond attachement pour notre pays se manifestait en toute circonstance. Dès que l'occasion s'offrait à lui. il s'empressait de venir en France pour participer personnellement à nos travaux. Ses visites à l'Aca- démie, il aimait à le dire, comptaient pour lui parmi les plus vives satis- factions de sa vie scientifique. » Les recherches de notre illustre Associé portent sur les parties les plus délicates de l'Analyse mathématique et sur quelques branches de la Mécanique appliquée. Ses études les plus célèbres sont relatives à la Théorie des nombres et aux formes quadratiques. Il n'est guère possible de faire comprendre en quelques mots la valeur de son œuvre, qui ap- partient au domaine des conceptions les plus élevées des Mathématiques pures. » Nous garderons le souvenir de cette noble figure, de ce savant si ( io49 ) sympathique, que ses premiers essais avaient déjà placé au rang des géo- mètres véritablement créateurs et dont la longue carrière a si bien répondu à ses brillants débuts. » La perte de tous ces hommes éminents, qui ont d'une manière si glo- rieuse contribué à augmenter l'éclat de notre Académie, nous inspire d'inef- façables regrets; mais nous avons au moins la consolation de voir déjà leur œuvre se perpétuer. Parmi les Confrères qui ont eu le grand honneur de leur succéder et auxquels j'adresse le plus cordial salut de bienvenue, je reconnais plusieurs disciples de ces maîtres illustres. Jusque dans ces travaux que vous allez couronner tout à l'heure, nous retrouvons l'action féconde de leurs pensées; vous verrez que cette année, aussi bien que les années précédentes, vos concours ont provoqué un mouvement considé- rable d'idées et de recherches. )) En présence. Messieurs, des bienfaits de cette activité intellectuelle toujours encouragée, toujours soutenue par notre Académie, devant le spectacle de ces prix décernés à l'intelligence, à l'opiniâtreté du travail, il me semble impossible de maîtriser un sentiment d'orgueil et de satisfaction. Où trouverons-nous, en effet, une si vive sollicitude pour le progrès d'où qu'il vienne et n'est-ce pas dans toute la terre civilisée que vos récom- penses suscitent l'émulation la plus noble et la plus efficace? Vos lauréats, dont le plus grand honneur est d'être distingué par vous, sont des savants de tous les pays. Ne faites-vous pas ainsi la propagande la plus sûre pour le succès des idées de paix et de concorde qui doivent préparer l'union de toutes les familles humaines, ce but essentiel de la civilisation, aujourd'hui rêve sublime de quelques cœurs généreux, demain, sans doute, aspiration commune de toutes les volontés. Et c'est assurément à ce libéralisme éclairé, à cette haute impartialité, que jamais le cours des événements n'a pu fléchir, qu'il faut attribuer en partie l'universel prestige exercé par l'Institut de France. Restons donc attachés, avec une fidélité inébranlable, à ces grandes pensées de nos fondateurs, et efforçons-nous. Messieurs, de leur donner un développement toujours plus généreux. » La parole est à M. Berthelot, pour faire connaître les prix décernés par l'Académie. C. R., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N" 25.) j 189 ( io5o ) PRIX DÉCERNÉS ANNÉE 1894. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Commissaires : MM. Picard, Poincaré, Jordan, Hermite; Darboux, rapporteur.) L'Académie avait indiqué aux concurrents le sujet suivant : Perfectionner en un point important la théorie de la déformation des sur- faces. Cinq Mémoires ont été envoyés au concours. La Commission en a dis- tingué deux qui lui paraissent notablement supérieurs aux trois autres. L'auteur du Mémoire n° 1 rappelle que la détermination des surfaces admettant un élément linéaire donné se ramène à l'intégration d'une équa- tion aux dérivées partielles du second ordre, dont l'étude directe n'a pas permis jusqu'ici d'obtenir un résultat de quelque importance dans la théorie de la déformation. Il se propose donc de chercher par une voie différente de toutes celles qui sont connues, une réduction nouvelle du problème à l'intégration d'une équation aux dérivées partielles du second ordre, et il atteint le but qu'il s'est proposé à l'aide d'une méthode qui nous a paru extrêmement ingénieuse, bien que les principes sur lesquels elle repose ne soient pas complètement mis en évidence par l'exposition. Après avoir formé celte équation aux dérivées partielles, l'auteur du Mé- moire cherche dans quels cas elle admet des intégrales intermédiaires du premier ordre. Il retrouve ainsi le cas connu des surfaces applicables sur ( 'o5i ) le paraboloïde de révolution et des développées des surfaces minima. Mais du moins il y parvient par une méthode régulière et l'application des théories connues relatives à l'intégration des équations aux dérivées par- tielles. La Commission, à l'unanimité, décerne à ce Mémoire le grand prix des Sciences mathématiques. Le Mémoire n" 3 cherche surtout à mettre en évidence les propriétés des lignes conjuguées qui se conservent dans la déformation. Quelques- unes des propriétés générales indiquées par l'auteur ne sont pas absolu- ment nouvelles; d'autres, au contraire, notamment celles qui reposent sur l'emploi de la géométrie à quatre dimensions, nous paraissent mériter d'être poursuivies et développées. Parmi les résultats obtenus, nous signa- lerons plus particulièrement la détermination de tous les couples de sur- faces applicables satisfaisant à certaines conditions géométriques données à l'avance, de ceux par exemple pour lesquels les normales aux points correspondants des deux surfaces forment un angle constant. La Commission accorde une mention honorable à l'auteur du Mé- moire n° 3. M. le Président ouvre en séance le pli cacheté annexé au Mémoire n° 1 qui porte la devise Sœpe stilum verlas. L'auteur du Mémoire couronné est M. le D'" Juous Weingarten. L'auteur du Mémoire n° 3 qui a obtenu une mention très honorable et porte la devise Analyse, continuité, génération, est M. C. Guichard, profes- seur à la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand. PRIX BORDIN. (Commissaires : MM. Darboux, Lévy; MM. Poincaré, Picard, Appell, rapporteurs.) L'Académie avait mis au concours la question suivante : Etude des problèmes de Mécanique analytique admettant des intégrales algé- briques par rapport aux vitesses et particulièrement des intégrales quadratiques. Quatre Mémoires ont été présentés au concours. Le Mémoire n" 4 portant pour devise quatre vers allemands, a dû être ( IOT2 ) écarté, bien que Tailleur y ait fait preuve d'un esprit ingénieux; car il traitait un sujet qui ne se rapportait qu'indirectement à la question pro- posée. Les Mémoires n"^ 1, 2, 3 ont été retenus par la Commission. Dans la première partie du Mémoire inscrit sous le n° 3, sont déve- loppés des théorèmes d'un caractère très général, offrant un grand intérêt analytique; ils sont relatifs aux intégrales premières d'un système d'équa- tions de Lagrange dt \dx' J dxi Les intégrales premières dont on veut faire la recherche sont supposées être des fonctions données des paramètres, de leurs dérivées x' et àek let- tres L,, . . ., L^ qui sont des fonctions inconnues des x. Il s'agit d'étudier la nature des équations permettant de déterminer ces fonctions L, quand elles existent. Bornons-nous, pour donner une idée des résultats obtenus, aux cas les plus simples quoique déjà suffisamment généraux. En premier lieu, on ramènera toujours la recherche des intégrales entières et de degré donné par rapport aux vitesses à l'intégration d'une équation linéaire ordi- naire. La recherche des intégrales rationnelles et de degrés donnés au numérateur et au dénominateur présente beaucoup plus de difficultés; elle dépend d'une équation différentielle ordinaire dont les intégrales ont leurs singularités fixes en dehors des pôles. Il est bien remarquable de voir intervenir ici tout naturellement une classe d'équations différentielles, qui a déjà fait l'objet de divers travaux, mais qui ne s'était présentée encore dans aucune application. On sait d'ailleurs que les difficultés d'intégration de ces équations sont bien différentes suivant que les constantes peuvent être ramenées ou non à figurer algébriquement dans l'intégrale générale. L'auteur montré que l'on pourra reconnaître, par des calculs algébriques, si l'on se trouve dans le premier cas, et alors le problème proposé se ra- mène à une équation linéaire. Il est utile de comparer les intégrales du système proposé avec celles du système sans forces, c'est-à-dire oîi les Q sont nuls. Nous trouvons d'abord cette première remarque que, si l'on sait déterminer toutes les intégrales entières de degré v et de degré inférieur du système sans forces, on pourra déterminer les intégrales d'ordre v du système (A), quels que soient les Q, cela sans intégration si le degré est impair, et par quadratures s'il ( lo.'îS ) est pair. Un théorème analogue est établi pour le cas des intégrales ration- nelles, avec cette différence toutefois que la détermination des intégrales rationnelles du système avec forces exige, en général, la connaissance de toutes les intégrales rationnelles du système sans forces. De ces propositions résultent des conséquences importantes. D'après ce que nous avons dit plus haut, le seul cas facilement accessible est celui où les constantes entrent algébriquement dans l'intégrale générale d'une certaine équation différentielle. On sera assuré que cette circonstance se présente dans la recherche des intégrales rationnelles du système proposé, si elle se rencontre pour le système sans forces. Citons notamment les cas où la force vive dépend algébriquement des x et oîi les géodésiques cor- respondantes sont algébriques. On obtient ainsi des exemples étendus où la recherche des intégrales rationnelles et, par suite, des intégrales algé- briques peut être systématiquement effectuée. Appliquant ces généralités à la recherche des intégrales du problème des n corps, algébriques par rapport aux vitesses, l'auteur est conduit à la conclusion qu'elles ne peu- vent être distinctes des intégrales connues. Il généralise ainsi un théorème de Bruns, qui était arrivé à un résultat analogue, mais en supposant les intégrales algébriques non seulement par rapport aux vitesses mais'aussi aux coordonnées, théorème auquel M. Poincaré avait déjà donné une grande extension dans une direction différente. Nous insisterons moins sur la deuxième Partie du Mémoire, qui se rat- tache à des problèmes dont des cas particuliers ont fait dans ces dernières années l'objet de nombreuses études. Prenant un système quelconque d'équations différentielles du second ordre où la variable t ne figure pas explicitement, l'auteur se propose de reconnaître si ces équations défi- nissent les mêmes trajectoires qu'un système convenablement choisi d'équations de Lagrange. Il suppose même d'abord que dans celles-ci la fonction T puisse être une fonction quelconque des x' et examine ensuite le cas de la Mécanique où T est quadratique. Dans cette étude, qui se re- commande par l'élégance des méthodes employées, deux cas sont à dis- tinguer suivant que les trajectoires dépendent de 2« — i ou de in — i con- stantes arbitraires. Les cas les plus intéressants sont ceux où les trajec- toires correspondent à plusieurs systèmes d'équations de Lagrange; il y a d'ailleurs toujours dans ce cas des intégrales quadratiques, et c'est ains que cette seconde Partie se rattache à la question mise au concours. Le troisième Chapitre est consacré particulièrement aux systèmes de Lagrange correspondants et aux groupes de transformations des trajectoires. L'énumération de tous les systèmes à deux paramètres qui sont correspon- ( io54 ) dants s'y trouve faite en détail, et le Mémoire se termine par l'étude des systèmes correspondants d'une forme spéciale pour un nombre quelconque de paramètres. Ce qui précède montre suffisamment l'intérêt du travail considérable que nous venons d'analyser sommairement. La Commission a été particu- lièrement frappée de l'originalité de la première Partie où l'auteur étudie de la manière la plus heureuse les équations de la Mécanique en se plaçant au point de vue de la théorie des fonctions; elle est unanime à accorder le prix Bordin au Mémoire inscrit sous le n° 3, et portant pour devise : Ne point détourner les yeux des choses tant qu elles ne nous sont pas apparues comme neuves. Le Mémoire n" 2, portant pour devise une maxime de La Bruyère, se divise en deux Parties bien distinctes. Dans la première l'auteur étudie les rapports des équations de la dy- namique avec un certain système linéaire assez compliqué, et il arrive ainsi à quelques résultats qui ne sont pas sans intérêt, quoique l'introduc- tion de ce système linéaire puisse paraître un peu artificielle. La seconde Partie a surtout attiré l'attention de la Commission. Il y a quelques années, le prix Bordin était décerné à M™* Rowalevski qui avait découvert un nouveau cas d'intégrabilité dans le problème du mouvement d'un corps pesant autour d'un point fixe. Peu de temps après, l'éminente mathématicienne annonçait à plusieurs savants qu'elle avait trouvé une infinité d'autres cas intégrables; mais elle mourut sans avoir publié son Mémoire et l'on ne retrouva rien à ce sujet dans ses papiers; on n'avait que de vagues indications sur la méthode employée et cette importante découverte menaçait d'être perdue pour la Science. L'auteur du Mémoire n" 2 s'est proposé de retrouver ces résultats et il a pu énoncer sous une forme simple et élégante les conditions né- cessaires et suffisantes pour que le problème admette une quatrième inté- grale algébrique. Il resterait à former effectivement cette intégrale et à étudier ses pro- priétés; mais le résultat obtenu n'en conserve pas moins une grande im- portance. La Commission accorde une première mention honorable à l'auteur de ce Mémoire qui porte pour devise : « Il y a plus d'outils que d'ouvriers et de ces derniers plus de mauvais que d'excellents. « ( io55 ) J/auteur du Mémoire n° 1 s'est borné au mouvement d'un point maté- riel dans le plan et dans l'espace, en supposant que les forces dépendent des seules coordonnées, sans dériver d'un potentiel. Ses recherches se divisent en deux parties, suivant que les intégrales considérées sont ou ne sont pas indépendantes du temps. Pour le mouvement plan, on sait que M. Bertrand a déterminé les lois de forces qui assurent l'existence d'une intégrale quadratique indé- pendante du temps. L'auteur, poursuivant ces recherches, détermine les lois de forces qui assurent l'existence de deux ou trois intégrales quadra- tiques; il résout complètement le problème en montrant que, par une transformation homographique, on peut le ramener à la recherche des fonc- tions de forces pour lesquelles il existe une ou deux intégrales quadra- tiques, outre celle des forces vives; ces fonctions de forces sont celles qui ont été données par Liouville. Pour le mouvement dans l'espace, l'auteur généralise les résultats de M. Bertrand et une partie des siens; puis il résout le problème de trouver toutes les fonctions de forces propres à assurer l'existence de deux intégrales quadratiques en involution : cette question comprend tous les problèmes de mouvement d'un point matériel que la méthode de Liouville et la méthode récente de M. Stâckel permet- tent d'intéerer. o Considérant ensuite, pour un mouvement plan, le cas des intégrales linéaires ou quadratiques contenant le temps, l'auteur partage ces intégrales en deux genres, suivant qu'elles contiennent le temps sous forme algé- brique ou transcendante. Il détermine toutes les lois de forces pour les- quelles il existe une ou plusieurs intégrales de l'un ou de l'autre genre; pour le second genre, la solution du problème est ramenée à l'intégration d'une de ces équations différentielles ordinaires du premier ordre et du premier degré, dont M. Darboux a donné la théorie, et qui s'intègrent à l'aide d'un certain nombre de solutions particulières. La Commission décerne une deuxième mention honorable à ce Mémoire n" 1, portant pour devise : Au soleil couchant, Toi qui vas clierchanl Fortune, Prends garde de choir; La terre, le soir. Est brune. ( io56 ) M. le Présidenl ouvre en séance le pli cacheté annexé au Mémoire n° 3. L'auteur du Mémoire couronné est M. Paul Painlevé. L'auteur du Mémoire n° 2, qui a obtenu la première mention hono- rable, est M. LiouviLLE. L'auteur du Mémoire i\° 1, qui a obtenu la seconde mention honorable, est M. Ellioï. PRIX FRANCOEUR. (Commissaires : MM. Darboux, Hermite, Poincaré, Picard; Bertrand, rapporteur.) A l'unanimité la Commission décerne le prix Francœur à M. J. Collet. PRIX PONCELET. (Commissaires : MM. Hermite, Darboux, Poincaré, Sarrau ; Bertrand, rapporteur.) A l'unanimité la Commission décerne le prix Poncelet pour l'année 1894 à M. H. Laurent, pour l'ensemble de ses travaux mathématiques. aiECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. (Commissaires : MM. de Bussy, Bouquet de la Grye; de Jonquières, Sarrau, Guyon, rapporteurs.) La Commission du Prix extraordinaire de six mille francs accorde à M. Lebloxd, pour ses travaux sur l'électricité, un prix de deux mille francs ; ( '"^'7 ) A M. le commandant Gossot, ponr la détermination de la vitesse des projectiles par les phénomènes sonores, un prix de deux mille francs ; , A M. le commandant Jacob, pour son étude sur les effets balistiques des poudres nouvelles, un prix de quinze cents francs; A M. SouiLLAGouËT, pour son Recueil de Tables du point auxiliaire, un prix de cinq cents francs. Rapport de M. de Jonquières, sur l'Ouvrage, en cinq volumes in-l\°, présente à l' Académie par M. Leblond, projesseur à l'École des officiers torpilleurs, à Toulon. L'un de ces cinq volumes, intitulé Cours élémentaire d'électricité, est des- tiné à l'instruction des mécaniciens et des premiers maîtres torpilleurs, appelés par leurs fonctions à conduire les dynamos établies à bord des navires de guerre de la Flotte. Il est fort apprécié à l'École des mécani- ciens de Toulon, où il est en usage. Des quatre, autres volumes, destinés à l'instruction des officiers, trois portent le titre de Cours d' électricité expérimentale et pratique; le dernier, qui est le plus récent, celui de Les moteurs électriques, à mouvement continu. Ils sont composés surtout en vue des applications de l'électricité à la Marine et à la défense des côtes. L'auteur y expose, avec tous les détails désirables pour leur objet : les théories générales de l'électricité et du ma- gnétisme; le système des unités électriques; la description raisonnée des instruments, leur usage et leur vérification; la mesure des résistances, des conductibilités, de l'intensité des courants, des quantités d'électricité, des forces électro-motrices et des différences de potentiel ; les machines élec- triques, la distribution de l'énergie électrique, etc. La lumière électrique, employée pour l'éclairage des navires et pour la surveillance extérieure, occupe la presque totalité du deuxième fascicule du troisième volume ; la téléphonie y fait suite. Le quatrième volume traite, avec les développements utiles : des moteurs électriques, des divers modes de leur excitation et des propriétés qui en dérivent, de leur étude expérimentale par le calcul et par les courbes carac- téristiques qui en sont la représentation graphique, des moyens de gou- verner les électromoteurs, de la navigation électrique sous-marine, enfin de l'établissement d'un projet de moteur électrique devant satisfaire à une fonction déterminée. C. R., 1894, -i' Semestre. , la Commission décerne à M. Leblond un prix sur la somme dont l'Académie dispose à ce titre. Rapport sur les travaux de M. Gossot, chef d' escadron d' artillerie de marine, par M. Sarrau. Les expériences de tir faites, dans ces dernières années, par l'École de tir du camp de Châlons et la Commission de Gavre, ont appelé l'attention ( io59 ) sur un phénomène intéressant. Lorsque !a vitesse d'un projectile est su- périeure à celle du son, un observateur placé dans le pian de tir perçoit d'abord, quand le projectile passe à proximité de sa position, un bruit in- tense, d'une durée inappréciable, comparable à celui d'une détonation et qui semble émaner du projectile lui-même. Quelques instants après, l'ob- servateur perçoit un second bruit, sourd, d'une durée appréciable et qui semble émaner de la bouche de l'arme. Ce phénomène a été étudié successivement par M. le commandant Journée (1887) et par M. le commandant de Labouret (1888). M. le pro fesseur Mach, de l'Université de Prague, l'a expliqué en remarquant que le mouvement du projectile dans l'air y produit une onde condensée ana- logue au sillage laissé par un navire à la surface d'une eau tranquille et, en fait, cette onde est visible sur les photographies que M. Mach a obte- nues de projectiles en mouvement dans l'air. C'est lorsque cette onde passe par l'oreille de l'observateur que celui-ci entend le bruit du projectile. Il existe en outre une onde sphérique ordinaire qui se propage, avec la vitesse du son, à partir de la bouche de l'arme; c'est elle qui produit le second bruit, venant de la pièce. M. le commandant Gossot a eu l'idée très ingénieuse d'utiliser ce phé- nomène pour la détermination des vitesses des projectiles ( ' ). Dans le procédé ordinairement usité, pour mesurer la vitesse en un point de la trajectoire, on dispose de part et d'autre de ce point deux cadres-cibles garnis de fils métalliques faisant partie de circuits électri- ques. Le projectile rompt successivement les courants en traversant les cibles et un chronomètre spécial fournit le temps 6 qui s'écoule entre les deux ruptures; en appelant d la distance des cadres, la vitesse moyenne du projectile est donnée par la relation v^ =^ d. Dans le procédé imaginé par M. Gossot, les courants sont rompus, non par le projectUe, mais par l'onde qu'd produit. A cet effet on dispose dans le plan du tir, ou à proximité de ce plan, deux appareils spéciaux devant jouer, par rapport au chronomètre, le même rôle que les cadres; l'inter- ruption du courant est produite, par exemple, dans chacun de ces appa- reils, à l'aide d'une membrane métallique que le passage de l'onde met en vibration. On peut mesurer ainsi le temps 9 qui s'écoule entre les passages succes- (') Mémorial de l'Artillerie de la Marine, t. XIX, 1891. ( io6o ) siis de l'ontle en deux poinls déposition connue et il reste à voir comment on peut en déduire la vitesse en un point correspondant de la trajectoire. M. Gossot donne à cet efïet des formules où interviennent, dans le cas général des vitesses restantes, les méthodes d'approximation usitées dans le calcul ordinaire des trajectoires. Dans la détermination des vitesses ini- tiales, que l'auteur a seule étudiée complètement, ces formules deviennent très simples et indépendantes de toute hypothèse sur la loi de la résis- tance de l'air. En supposant que les deux interrupteurs soient placés sur une même horizontale et dans le plan de tir, la vitesse initiale est donnée par les relations v^ ' COS(o— t)=^-) cos(j> ^ ' -' a a, T, d désignant respectivement la vitesse du son, l'angle de tir et la distance des interrupteurs. Si l'on suppose t =: o, ces relations donnent v% = d; les interrupteurs fonctionnent alors comme des cadres placés aux mêmes points. De nombreuses expériences ont été faites à Gavre, avec des canons de différents calibres, pour comparer cette méthode et la méthode ordinaire des cadres; elles ont montré que les différences entre les résultats de ces deux méthodes sont tout à fait négligeables. D'autres expériences ont dé- montré l'identité des résultats obtenus dans le tir sous divers angles. A la suite de ces vérifications, le nouveau procédé est entré dans la pratique courante des expériences. Il a, sur le procédé ordinaire des cadres, un avantage considérable : avec ce dernier procédé, lorsqu'on cherche la vitesse initiale d'un projectile, on est conduit à faire un i\r spé- cial \)our cette détermination qui exige que l'angle de tir ne dépasse pas un ou deux degrés. Un tir de cette espèce ne donne que la vitesse et l'on doit faire d'autres expériences pour déterminer, sous des angles de tir va- riables, les éléments balistiques qui servent à établir les Tables, en admet- tant que ces éléments correspondent à la vitesse mesurée antérieurement. Le procédé de M. Gossot, qui déduit la vitesse iuitiale d'un tir effectué sous un angle quelconque, permet de faire concourir tous les tirs balisti- ques à la recherche de la vitesse et de tenir compte ainsi de la modification qu'a pu subir le lot de poudre employé pendant la durée, souvent assez longue, des expériences. Il en résulte plus d'exactitude et en outre, dans ( i()6i ) certains cas, la réduction au minimum du nombre des expériences qui, dans l'état actuel de l'artillerie, sont fort coûteuses, surtout pour les gros calibres. En résumé, le travail de M. Gossot a rendu un service à la Science navale en apportant à la balistique expérimentale de nouvelles et impor- tantes ressources. La Commission propose de récompenser ce travail en lui attribuant un prix sur les fonds alloués par le Ministère de la Marine. Rapport sur les travaux de M. Jacob, chef d'escadron d'artillerie de marine, par M. Sarrau. Il importe beaucoup à l'Artillerie d'avoir des formules pour calculer, à l'avance, en fonction de toutes les variables du tir, la vitesse et la pression maxima réalisées dans une bouche à feu. Ces formules existent pour l'ancienne poudre noire; elles permettent, soit d'apprécier les effets que l'on obtient en modifiant les conditions de chargement d'une bouche à feu existante, soit de déterminer les dispositions intérieures, les conditions de chargement et la poudre à adopter, dans une pièce projetée, pour ob- tenir, avec des valeurs déterminées du calibre et du poids du projectile, une vitesse initiale et une pression maximum déterminées. L'extension de ces formules à l'emploi des nouvelles poudres est-elle légitime? Telle est la question que s'est posée M. le commandant Jacob. Il en a cherché la solution en se servant des résultats d'expériences exé- cutées à Gavre, avec un canon de 16""", dans des conditions où tous les élé- ments du tir ont varié entre des limites extraordinairement étendues; il a trouvé que les formules ne représentaient pas ces résultats avec exactitude. Il a, de plus, cherché la cause de ces discordances et il l'a trouvée par la considération d'une circonstance que présente la combustion des charges de poudre, lorsqu'elle s'effectue sous une pression variable. La vitesse avec laquelle se fait la décomposition de l'explosif cesse alors d'être con- stante; elle croît avec la pression et il en est tenu compte, dans l'établis- sement des formules, en admettant qu'elle est proportionnelle à une puis- sance oc de la pression. L'exposant a figure, indéterminé, dans les formules générales, et on lui a attribué la valeur particulière ^ dans les formules de la poudre noire. M. Jacob a vu que le sens des discordances indiquait que la valeur de cet exposant était supérieure à ^ pour les poudres nouvelles; il s'est servi ( io6a ) des vitesses et des pressions, mesurées dans des circonstances variées, pour en déterminer la valeur, et il a été amené à adopter la valeur f . M. Vieille avait examiné la même question par une voie bien diffé- rente; il avait étudié directement, avec le manomètre enregistreur, la combustion des explosifs dans une éprouvette close, et il a trouvé ainsi une valeur de a voisine de ~ pour les poudres noires, voisine de | pour les poudres nouvelles. Sans être absolue, la concordance des résultats est fort remarquable, eu égard à l'extrême difficulté des déterminations; elle jus- tifie, dans tous les cas, la modification que M. Jacob a introduite dans les formules. Ayant ainsi déterminé leur forme, il en a déterminé les coefficients de manière à les rendre numériquement applicables; il en a fait ensuite d'im- portantes applications à la pratique du tir. Ce travail est considérable; il a exigé des calculs longs et pénibles que l'auteur a conduits avec une grande habileté. Les résultats obtenus per- mettent de calculer, avec une approximation qui semble suffisante, les effets balistiques des nouvelles poudres et de diminuer ainsi le nombre d'expériences fort coûteuses. Un progrès important est donc réalisé et la Commission propose d'en récompenser l'auteur en lui attribuant un prix sur les fonds alloués par le Ministère de la Marine. Rapport de M. Guyoc, sur les travaux de M. Souillagouët. M. Souillagouët, ancien enseigne de vaisseau, actuellement professeur d'Hydrographie, est l'auteur d'un recueil de Tables, intitulé Tables du point auxiliaire, destiné à faciliter la résolution numérique du problème du point. Ces Tables, qui ont été en grande partie calculées par lui-même, sont le résultat d'un travail considérable, et un résultat doublement utile, car, outre les simplifications qu'elles apportent au calcul du point, elles donnent à vue la solution d'un grand nombre de problèmes d'ordre secondaire que l'on a fréquemment à résoudre en navigation. Les Tables du point auxiliaire peuvent aussi être considérées comme Tables du triangle sphérique rectangle et, à ce point de vue plus général, rendront encore de grands services. La Commission, en considération des commodités nouvelles qu'ap- ( io6^ ) portent ces Tables aux officiers de marine, pour l'accomplissement d'une partie de leur tâche, croit devoir proposer à l'Académie d'accorder à leur auteur un prix sur les fonds du Prix extraordinaire. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Resal, Sarrau, Boussinesq, T.éauté; Maurice Lévy, rapporteur.) La Commission du prix Montyon (Mécanique) décerne le prix à M. Bertrand de Foxtvioland, pour l'ensemble de ses travaux sur la Résis- tance des matériaux. PRIX PLUMEY. (Commissaires : MM. M. Deprez, Guyou, Maurice Lévy, E. Sarrau; de Bussy, rapporteur.) Les travaux de M. Axdré Le Chatemeu relatifs aux propriétés mécani- ques des métaux ont contribué dans une large proportion aux progrès accomplis, depuis quelques années, dans la construction des appareils moteurs destinés à la Navigation. C'est sur son initiative, fondée sur de nombreuses expériences, que la Marine a substitué l'acier mi-dur trempé et recuit à l'acier doux pour la fabrication des pièces de machines, qui re- quièrent à la fois la dureté et une limite élastique élevée. Il a aussi indiqué les épreuves qui peuvent servir à exclure les aciers entachés d'une fragi- lité qui peut s'allier à une grande résistance à la rupture et à une haute capacité d'allongement. Enfin il a établi les lois suivant lesquelles varient, avec la température, les propriétés mécaniques de certains métaux em- ployés dans la construction des appareils moteurs, ce qui a conduit à supprimer l'emploi du cuivre pour les foyers de chaudières où régne une combustion très active, et où peut se produire une température très éle- vée, et celui du bronze pour les accessoires de chaudières marines, ce métal devant être remplacé par du laiton d'aluminium, qui conserve jusqu'à 200° ses qualités de résistance et d'allongement. Les résultats des études de M. Le Chatelier sur les propriétés des aciers mi-durs trempés et recuits et sur le décèlement de la fragilité ont été confirmés par les expériences que M. J. Auscher a entreprises et menées à bonne fin par l'ordre du Ministre de la Marine. M. J. Auscher doit, par ( io6/( ) suite, être considéré comme avant contribué aux progrès réalisés dans la construction des machines à vapeur par l'adoption des principes dont M. A. Le Chatelier a été l'initiateur. En outre, M. J. Auscher est l'auteur d'un Mémoire très important sur l'écoulement des vapeurs. Mémoire dans lequel sont établies à l'aide de nombreuses expériences des règles adop- tées maintenant par la Marine pour la dimension à donner auK tuyaux de vapeur. Aussi votre Commission estime que MM. A. Le Chatelier et J. Auscher ont des litres égaux à l'honneur d'avoir fait progresser d'une manière notable la construction des machines à vapeur destinées à la Navigation. Elle propose de leur décerner le prix Plumey, qui serait partagé entre eux, par moitié. PRIX DALMONT. (Commissaires : MM. Haton de la Goupillière, Resal, Cornu, Sarrau; Maurice Lévy, rapporteur.) Par son testament en date du 5 novembre i863, M. Dalmont a fait mettre à la disposition de l'Académie, par ses légataires universels, une somme triennale de trois mille francs, pour être remise à celui de MM. les Ingénieurs des Ponts et Chaussées en activité de service, qui lui aura pré- senté à son choix le meilleur travail ressortissant à l'une des Sections de cette Académie. Ce prix tviennSiX àe trois mille francs , destiné, dans la pensée du testateur, « à exciter les Ingénieurs à suivre l'exemple de leurs savants devanciers, Fresnel, Navier, Coriolis, Cauchv, de Prony et Girard, et obtenir, comme eux, le fauteuil académique », ne doit être distribué que pendant une pé- riode de trente années, afin d'épuiser la somme de trente mille francs, que M. Dalmont a mise, dans ce but, à la charge de ses légataires. C'est dans sa séance publique de cette année que l'Académie le décer- nera pour la dernière fois. La Commission, à l'unanimité, l'attribue à M. Auto.vne, pour l'ensemble de ses travaux d'Analyse. Elle exprime le vœu qu'un prix supplémentaire, soit accordé à M. I^Iai- rice d'Ocagne, dont les travaux, bien connus de l'Académie, ont pris. ( [o65 ) dans ces dernières années, une certaine ampleur. En réalisant ce vœu de sa Commission, l'Académie, en même temps qu'elle rendra justice à un Ingénieur de grand mérite, accordera un suprême hommage à la mémoire du fondateur même du prix, l'éditeur Dalmont, dont le nom sera prononcé cette année, pour la dernière fois, dans nos séances publiques. La Commission décerne une mention exceptionnellement honorable à M. l'Ingénieur en chef Pochet, pour son beau Mémoire sur la marche en courbe de la locomotive et son Traité de Thermo dynamique, publié en 1874 et très remarquable pour cette époque, et une mention très honorable à M. l'Ingénieur en chef Willotte, dont les importants travaux ont d'ail- leurs déjà été récompensés par l'Académie. Un Ouvrage sur les chemins de fer, qui paraît d'un grand intérêt, a été présenté par un autre Ingénieur; mais la Commission a jugé que cet Ou- vrage, dont elle a reconnu toute l'importance, rentre moins que les autres dans la catégorie des travaux visés par le testateur. ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. (Commissaires : MM. Faye, Wolf, Lœwy, Callandreau; Tisserand, rapporteur.) Le nombre des nébuleuses connues s'est accru considérablement dans ces dernières années, grâce à l'emploi de puissants instruments. M. Ja- velle, attaché au bel observatoire que la Science doit à la libéralité de notre Confrère M. Bischoffsheim, s'est distingué particulièrement dans cette recherche délicate. Il a commencé ses recherches en 1890, à l'instigation de M. Perrotin, avec le grand équatorial de o"", 76 d'ouverture. Trois cents soirées ont été consacrées à ce travail dans lequel M. Javelle, parcourant la zone comprise entre les parallèles de — i5° à + 3o" de déclinaison, a G. R., I 94, -i' Semestre. (T. CXIX, N' 25.) '4' ( io66 ) rencontré environ six cents nébuleuses anciennes, et onze cents nouvelles. Ces dernières qui sont très faibles, même avec la grande lunette de Nice, ont été mesurées avec soin pendant cent cinquante soirées. Le travail de M. Javelle sera très utile aux astronomes, et la Commis- sion lui décerne le prix Lalande. PRIX DAMOISEAU. (Commissaires : MM. Faye, Wolf, Lœwy, Callandreau; Tisserand, rapporteur.) L'Académie avait mis au concours la question suivante : Perfectionner les méthodes de calcul des perturbations des petites planètes en se bornant à représenter leur position à quelques minutes d'arc prés dans un intervalle de cinquante ans ; construire ensuite des Tables numériques permettant de déterminer rapidement les parties principales des perturbations. Deux Mémoires ont été envoyés; nous n'avons pas pu retenir celui qui porte le n" 2, parce qu'il ne contient que des développements analytiques dépourvus de conclusions. Le Mémoire n° 1 s'appuie, dans sa partie théorique, sur les recherches de M. Gyldén et sur les compléments qui leur ont été apportés par un de ses élèves, M. Brendel. L'auteur a développé ses formules en supposant qu'il ne s'agisse pas d'une planète dont le moyen mouvement présente avec celui de Jupiter un rapport de commensurabilité très approché. Les choses se simplifient alors notablement, d'autant plus que la précision requise est fort restreinte. C'est ainsi que les termes caractéristiques de M. Gyldén sont laissés de côté, et qu'il suffit même d'avoir égard à quelques- uns des termes élémentaires, et aux termes ordinaires. Il nous est impossible de suivre l'auteur pas à pas dans des opérations où il s'agit en somme de réduire une théorie connue à ses parties essenLielles, sans que l'erreur commise dépasse une limite fixée d'avance, et de tout disposer de manière à permettre un calcul numérique rapide. Nous nous bornerons à donner une idée des résultats obtenus dans le cas de la planète (jn) Egine : l'incli- naison de l'orbite est faible (2°), l'excentricité modérée (0,11), et le rap- port du moyen mouvement à celui de Jupiter diffère assez sensiblement ( 1067 ) de 3 (la différence est 0,1 5). C'est donc un cas qui n'est pas des plus dif- ficiles, et qu'on peut taxer de moyen. La théorie de l'auteur a été comparée aux observations, depuis l'année 1866, époque de la découverte par M. Borrelly, jusqu'à 1891. En 1872, les erreurs n'ont pas dépassé 9* pour l'ascension droite, et 3o" pour la déclinaison. Ces erreurs s'élèvent respectivement à 40^* et 200", dans l'intervalle 1873-1891. Mais ces erreurs peuvent être réduites considé- rablement en corrigeant les éléments employés. Ce calcul de corrections a été entrepris par l'auteur, qui s'est assuré que les erreurs finales ne dé- passeront pas 12' en ascension droite et i' en déclinaison. Il convient de rappeler que la théorie des perturbations des petites pla- nètes, et leur réduction en Tables, ont déjà été l'objet de travaux impor- tants, notamment de la part de MM. Leveau et Perrotin pour Vesta, Briïnnow pour Iris et Flore, Lesser pour Pomone et Métis, Becker pour Amphitrito. Harzer pour Eécube. Le travail de l'auteur du Mémoire actuel, inscrit sous le n° 1, et son ap- plication à la planète Egine, ont un but différent qui était fixé par la question proposée comme sujet de prix. La Commission estime que les conditions imposées ont été remplies, et elle décerne le prix à l'auteur, qui est M. Brendel. PRIX VALZ. (Commissaires : MM. Lœwy, Faye, Callandreau, Wolf; Tisserand, rapporteur.) Les découvertes de petites planètes ont été très nombreuses en 1892 et 1893, grâce à l'application de la méthode photographique. On a pu craindre un moment que ces découvertes ne fussent perdues pour l'Astro- nomie, faute de calculateurs fixant les positions où l'on doit retrouver les petites planètes dans les oppositions suivantes. Il faut espérer qu'il n'en sera rien. Dans tous les cas, un calculateur du Bureau des Longitudes, M. CoNiEL, a fait preuve d'un zèle digne d'éloges. On lui doit en effet le ( io68 ) calcul des orbites de treize petites planètes; il a montré que l'une d'elles doit passer plus près de Jupiter qu'aucune de celles connues jusqu'alors. On lui doit également le calcul des orbites de deux comètes intéressantes. M. Coniel a rendu, en outre, un service réel aux astronomes en calcu- lant, d'après les Tables de J.e Verrier, les coordonnées héliocentriques de Jupiter pour l'intervalle compris entre 1769 et i843; ces coordonnées sont très utiles dans la détermination définitive des orbites des comètes. On doit encore à M. Coniel la prolongation, de 1900 à igi i, des calculs de Le Verrier, donnant l'ensemble des perturbations causées par les pla- nètes dans la longitude et le rayon vecteur de la Terre; on sait que ces calculs sont employés avantageusement dans la construction des éphémé- rides. La Commission décerne le prix Valz à M. Coniel. PRIX JANSSEN. (Commissaires : MM. H. Faye, Tisserand, Wolf, Lœwy; « Janssen , rapporteur.) M. Georges Hale s'est appliqué principalement à mettre en œuvre une méthode proposée en 1869 par M. Janssen, fondée sur l'emploi d'une seconde fente dans l'appareil spectroscopique et destinée à isoler dans le spectre une radiation déterminée. M. Hale a appliqué avec succès cette méthode à l'obtention, par la Pho- tographie, des facules et protubérances du disque solaire. Les résultats montrent tout le parti qu'on pourra obtenir dans cette voie nouvelle. M. Hale a, en outre, le mérite d'avoir créé un observatoire important et de mettre libéralement ses ressources personnelles au service de la Science, en môme temps qu'il la fait progresser par ses travaux. Par ces motifs la Commission propose de lui donner le prix Janssen pour l'année 1894. ( 1069 ) STATISTIQUE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Haton de la Goupillière. de Jonquières; baron Larrey, Bertrand, de Freycinet.) L'Académie a reçu cette année, pour le concours du prix Montyon de sta- tistique, des envois de la part de dix concurrents. Quatre d'entre eux ont été remarqués par votre Commission. La Commission place en première ligne, en lui attribuant le prix Montyon de 1894, l'ensemble de documents présentés par M. le Conseiller d'Etat BouTixsous le titre : Nouvelle évaluation des rei>enus fonciers des propriétés non bâties de la France. Elle demande également à l'Académie de vouloir bien attribuer un prix Montyon supplémentaire à M. le D"' Faidiierbr, pour son travail inti- tulé : Etude statistique et critique sur le mouvement de la population de Roubaix. La Commission a décerné en outre deux mentions honorables; à savoir, par ordre alphabétique : La première, à M. le D'' A. Cartier, pour son manuscrit ayant pour titre : V Hygiène à Toulon ; La seconde, à M. le D"" Tastière, pour son travail intitulé : Études sta- tistiques, démographiques et médicales sur le département de la Meuse, avec une topographie médicale de la ville de Verdun. Les Rapports suivants vous feront connaître les motifs qui ont déterminé ces divers choix. ( I070 ) Rapport de M. de Freycinet. M. BouTiN, Conseiller d'Etat, Directeur général des Contributions di- rectes, a demandé, par lettre en date du i3 novembre iSgS, à être admis à concourir pour le prix Montyon de Statistique de la France, qui sera décerné en 1894, par l'Académie des Sciences. A cette lettre sont joints les documents suivants : 1° Rapport sur les résultats de l'évaluation du revenu foncier des pro- priétés non bâties prescrite par la loi du 9 août 1879; 2" Atlas statistique présentant les résultats de l'opération; 3° Atlas graphique ayant le même objet; 4" Rapport sur les résultats de l'évaluation des propriétés bâties pres- crite par la loi du 8 août i885, suivi du Compte rendu de l'application, pour 1891, de la loi du 8 août 1890; 5° Atlas statistique présentant les résultats de l'opération ; 6° Rapport sur les opérations du répartement et du sous-répartement (contribution foncière des propriétés non bâties) en 1890 pour 1891; ^° Documents statistiques sur les cotes foncières. Les travaux administratifs, que résument ces documents, ont été exé- cutés sur toute la surface de la France, à l'aide du personnel des Contri- butions directes, secondé par des commissions locales de répartiteurs, sous la direction immédiate de M. le Conseiller d'État Boutin, qui est resté à la tête du service depuis l'origine des opérations et qui a eu ainsi l'avan- tage, après en avoir tracé le programme, d'en suivre la marche et d'en coordonner les résultats. Il est impossible de fournir un aperçu même sommaire d'une publication qui comprend des centaines de milliers de chiffres et dont les premiers élé- ments sont empruntés à plus de douze millions de cotes foncières. Il suffira de dire qu'elle embrasse toute la richesse agricole de la France et qu'elle établit les rapprochements les plus instructifs entre les diverses natures de culture, la valeur vénale des terres et la quotité de l'impôt qui les frappe. En même temps, elle permet de suivre le développement des constructions urbaines et rurales, depuis le commencement du siècle. Cet immense travail, qui fait le plus grand honneur à l'administration des Contributions directes, avait pour destination, conformément aux lois du ( I07I ) 9 août 1879 et du 8 août i885, de reviser les bases sur lesquelles est assise la Contribution directe et d'arriver, s'il était possible, à une meilleure ré- partition de l'impôt. L'enquête a révélé, ainsi qu'on s'y attendait d'ailleurs, une inégalité assez marquée entre le taux d'imposition de la propriété bâtie et de la propriété non bâtie, et des inégalités beaucoup plus grandes, dans la même nature de propriété, entre des départements parfois limi- trophes, et, dans un même département, entre les différents cantons et les différentes communes. On ne pouvait songer à faire disparaître entiè- rement ces inégalités, car il aurait fallu, pour y parvenir, procéder à une réfection complète du cadastre, c'est-à-dire dépenser des sommes et un nombre d'années considérables. Mais on a pu les atténuer sensiblement et placer les deux natures de propriétés sur le même pied, en effectuant un dégrèvement de 15267977''' sur la propriété non bâtie. Les résultats de cette opération, dont quatre-vingt-deux départements ont profité, sont consignés dans un intéressant rapport du Directeur général, en date du 17 février 1891, qui fait l'objet du n° 6 dans la liste ci-dessus. L'importance du but poursuivi, l'exactitude relative des moyens em- ployés, fort supérieure à celle qui avait été obtenue jusque-là, le temps et le labeur dépensés, la clarté des tableaux et des comptes rendus, l'appro- bation donnée par le législateur au résultat final, tout concourt à impri- mer à cette œuvre un caractère exceptionnel et à justifier l'attribution d'un prix au fonctionnaire élevé qui a eu, dans sa réalisation, la part prépondérante. Votre Commission n'hésite donc pas à proposer à l'Acadé- mie d'accorder à M. le Directeur général Boutin le prix Montyon de Sta- tistique pour l'année 1894. Rapport de M. Haton de la Goupillière sur le travail de M. le Tf Faidherbe. » M. le D'" Faidherbe a présenté un important travail manuscrit re- latif au mouvement de la population de la ville de Roubaix. La première partie comprend une étude statistique extrêmement attentive, à laquelle succèdent des considérations générales sur les enseignements qu'il convient d'en déduire. L'auteur embrasse une durée d'un siècle et demi qu'il partage en trois périodes, d'environ un demi-siècle chacune, correspondant à des phases his- toriques distinctes de l'accroissement de la population roubaisienne. Cet ( '"72 ) accroissement est devenu formidable, en raison des conditions industrielles particulières à ce centre. Il est, en dernier lieu, triple de la vitesse d'accrois- sement de la ville de Paris et huit fois supérieur à la moyenne de la France. M. le D' Faidherbe, avec une méthode excessivement soignée et une pro- fusion de tableaux numériques bien coordonnés, étudie la natalité, la nup- tialité, la mortalité, sous leurs aspects et dans leurs vicissitudes les plus variés. En sa qualité de médecin, il s'est attaché principalement, dès que les do- cuments recueillis le permettent, à l'étude des causes de décès ; et il propose à cet égard un type de classification qui lui semble préférable à celui qui a été donné par le bureau de statistique du ministère. Nous avons été frappés de la justesse et de l'élévation des idées générales qui ont été agitées par l'au- teur, sans qu'il perde jamais de vue leur étroite relation avec le milieu rou- baisien qui lui a servi de terrain d'observation, et dont l'amélioration forme l'objet spécial de ses préoccupations philanthropiques. Il a fait acte de bon citoyen, d'esprit observateur, de guide intelligent pour l'avenir d'un centre important de population. Des conclusions nettement formulées à la fin du manuscrit permettent de se rendre compte du fruit que l'auteur estime que l'on puisse tirer de son long et consciencieux labeur. Dans ces conditions, la Commission demande à l'Académie de vouloir bien attribuer à M. le D'' Faidhekbe un prix Montyon supplémentaire de Statistique pour 1894. Rapport de M. de Jonquières sur i' Ouvrage de M. le D'' Cartier, intitulé : <( L'Hygiène à Toulon. Statistique hygiénique, de 1874 à 189 3 ». (3 12 pages gr. in-4".) Dans cette importante publication, M. le D' Cartier se montre tour à tour historien, géographe, géologue, météorologiste, statisticien, médecin et hygiéniste, témoignant d'un savoir étendu, d'un esprit d'observation sa- gace, d'un jugement éclairé et d'un talent distingué d'écrivain. Accoutumé par profession à sonder les plaies des malades, il meta nu, sans ménagement, parfois peut-être avec un peu de pessimisme, celles de la ville de Toulon : voierie souvent défectueuse, égouts insuffisants ou ab- sents, eaux de lavage mal éliminées, aspect sombre de beaucoup de rues, état misérable des maisons dans les quartiers populeux, fosses d'aisances oubliées ou mal établies, eau d'alimentation suspecte en certains endroits. ( '073 ) C'est dans le concours de ces diverses influences, qu'il trouve l'explication de la rigueur des épidémies et de la persistance des maladies endémiques — particulièrement de la fièvre typhoïde et de la tuberculose — qui sévis- sent sur la population, et notamment sur les enfants, et qui classent Tou- lon, au quarante-cinquième rang parmi les villes de France suivant leur insalubrité, c'est-à-dire au nombre des plus malsaines. Ces fâcheuses conditions locales, n'étant pas produites par le climat et les éléments météorologiques, pourraient être atténuées, même supprimées, à l'aide d'améliorations que l'auteur indique et dont quelques-unes sont en voie d'exécution depuis quelques années; il ne faudrait qu'y appliquer des ressources financières suffisantes. Malheureusement, il n'en est pas de même de celles qui dérivent, d'après l'auteur, soit de certaines lacunes dans la réglementation municipale et d'une surveillance imparfaite des cabarets et des lieux de prostitution, soit de causes purement morales, difficiles sinon impossibles à combattre, telles que la prolongation du célibat et la nuptialité tardive, ayant pour conséquence la prostitution, principal agent de dispersion des maladies vénériennes, et la natalité illégitime, qui place l'enfant dans de mauvaises conditions biologiques. L'auteur décrit avec beaucoup de détails, dans la seconde Partie du livre, les hôpitaux de la marine et les casernes, et met leurs imperfections en relief. A ce titre, l'ouvrage mérite d'être signalé à l'administration ma- ritime, au moins comme résumé de ce qu'elle a intérêt à retenir dans les rapports officiels qui, déjà, ont pu l'éclairer sur ce qu'il lui importe de sa- voir. Comme il s'agit de notre premier port de guerre, on ne peut qu'ap- plaudir aux efforts patriotiques de M. le D'' Cartier, et si la Commission a le regret de ne pouvoir lui accorder le prix, elle est du moins unanime pour décerner, au nom de l'Académie, une mention honorable à son travail. Rapport de M. le Baron Larrev sur le travail de M. le /)'" Tastière. L'affluence progressive des travaux de Statistique médicale à l'Académie des Sciences, pour le Prix annuel de Statistique, fondé par le comte de Montyon, et plus spécialement les travaux de Médecine militaire et de Médecine navale, nous font regretter qu'une fondation analogue n'appar- tienne pas aussi à l'Académie de Médecine. J'ai eu l'honneur d'en faire la remarque à elle-même, comme son plus ancien président. C. R., 189I, 1' Semestre. (T. CXIX, N» 25.) •4'^ ( I074 ) Parmi les divers envois à l'Académie des Sciences pour le prix de statis- tique de cette année, se dislingue un volumineux manuscrit intitulé : Études statistiques, démographiques et médicales sur le déparlement de la Meuse, avec une topographie médicale de la ville de Verdun, par le D^ Emile Tastière, médecin-major de i"' classe au i48* régiment d'infanterie. L'auteur établit d'abord, dans une analyse succincte, que les études adressées par lui à l'Académie des Sciences sont essentiellement statis- tiques, comme le démontrent la grande quantité de ses tableaux numé- riques et leurs applications multiples, soit à la population, soit au recrute- ment et à l'épidémiologie. Ij'ensemble de ce grand travail remplit environ 3oo pages et une quantité de tableaux indiquant les recherches de tous les jours, pendant une longue période. Les diverses régions du département de la Meuse, compre- nant le Barrois, l'Ornain et la Vallée, découvrent, à la suite, le sol, le climat et la population, avec l'analyse des causes de dépopulation de ce département. Ici se présente l'étude de sa statistique générale. L'examen suivi de chacune de ces questions se développe par les pro- ductions agricoles et se complète par la dépopulation, avec la recherche de ses causes, dont la principale est l'alcoolisme. Suit une longue étude statistique du recrutement de la Meuse, expo- sant avec soin la différence des classes, les motifs d'exemption et d'ajour- nement du service militaire. Parmi les infirmités se présentent, tout d'abord, celles des organes de la vue, puis d'autres prédominantes, de diverse nature, le goitre, le bégaye- ment, l'idiotisme, les défectuosités dentaires, les hernies, le varicocèle, les varices et les difformités congénitales des pieds. Une dernière section, l'épidémiologie générale du département, retrace les épidémies observées pendant une période de seize années, période suf- fisante, pour être appréciée. Les divers tableaux comprennent à la suite: Le dénombrement de la population du département; le relevé des con- scrits par classes (depuis 1872); les exemptions du service actif, pour infirmités, par cantons, et le tableau des indications d'ajournement; les exemptions pour défaut de taille ; le relevé des jeunes gens classés dans les services auxiliaires, d'après la proportion des exemptions totales, pour faiblesse de constitution, d'après le nombre des hernies, pour les varices et le varicocèle; selon aussi la statistique des maladies épidémiques et suivant enfin le nombre des décès par ces épidémies. ( 1075 ) Telle est, dans son ensemble trop rapidement exposé ici, la première partie de cet immense travail de statistique du département de la Meuse. La seconde partie, moins étendue, de ces études statistiques comprend, à part et spécialement, la topographie médicale de la ville de Verdun qui, depuis la guerre de 1870, est devenue, a-t-on dit, le Metz français. M. le médecin-major Tastière a pensé que cette place de guerre méritait aussi une étude spéciale de statistique, fondée, quant à lui, sur un séjour de trois années entières. Il fait d'abord un exposé sommaire de la ville de Verdun, relate la statistique de sa population depuis le commencement du siècle, avec les tableaux de ses naissances, de ses décès, et la statis- tique dite météorologique. L'auteur, pour clore son volumineux manuscrit, examine la question des eaux de la place forte, ainsi que le tracé d'habitation et ses causes d'insalubrité, dépendant du sol et du casernement. Il établit enfin la statistique de la morbidité et de la mortalité, dans les hôpitaux civils de 1871 à 1893 inclusivement; puis il termine ce travail considérable par la statistique médicale de la garnison, durant les dernières années. La conclusion de ce rapport me permet de proposer le grand travail de M. le médecin-major de i"^ classe Emile Tastière comme méritant une mention honorable, à défaut d'un autre prix. CHIMIE. PRIX JECRER. (Commissaires : MM. Friedel, Troost, Armand Gautier, Moissan, Grimaux; Schùtzenberger, rapporteur.) On doit à M. Barbier de nombreux et importants travaux sur diverses questions de Chimie organique. Ses recherches ont depuis longtemps fixé l'attention de l'Académie car, depuis 1872 jusqu'à aujourd'hui, ce savant n'a pas cessé de donner des preuves de son activité. Nous ne pensons pas devoir donner dans ce Rapport la liste complète de ( i"7ti ) ses publications. Il nous suffira, pour justifier la récompense demandée pour M. Barbier, de faire ressortir l'importance des résultats obtenus dans les principales directions qu'il a suivies. De 1872 à 1876, M. Barbier, s'inspirant des belles recherches de son maître, M. Berthelot, a poursuivi l'étude des carbures pyrogénés. Dans son Mémoire, qui a servi de thèse pour le doctorat es sciences, il décrit un procédé modifié permettant de retirer du goudron, dans un grand état de pureté, le fluorène, récemment découvert par M. Berthelot. Par l'élude et la synthèse d'un grand nombre de dérivés de ce carbure, il parvient à fixer son poids moléculaire et sa structure chimique. La seconde partie du travail est consacrée à la genèse des carbures C'H"', isomères de l'anthracène, au moyen des carbures plus hydrogénés de formule C"*!!'^ (dibenzyle, ditolyle, benzyltoluène, phénylxylène, etc.). Les résultats obtenus ont éclairé d'un jour nouveau une question restée jusqu'alors très obscure. Dès ces premières recherches, M. Barbier se montre particulièrement préoccupé du soin d'arriver à une notion claire sur la constitution chimi- que et les fonctions des composés qu'il obtient et étudie. C'est la question qui présente le plus d'intérêt et d'importance et dont la solution offre les plus grandes difficultés. Nous retrouvons la même tendance dans ses recherches faites en colla- boration avec M. Léo Vignon, sur la constitution des safranines, et dans les diverses circonstances dans lesquelles ces matières colorantes se dé- veloppent. En collaboration avec M. Roux, M. Barbier a publié une série d'expé- riences instituées en vue d'étudier les relations qui relient la dispersion optique à la composition, au poids moléculaire et à la constitution des composés organiques de divers ordres. Il a également porté ses observations sur les pouvoirs dispersifs des so- lutions aqueuses. L'auteur a pu déduire de ses mesures diverses lois intéressantes. Nous insisterons plus particulièrement sur les recherches concernant les isomères acycliques du bornéol. Dans ce nouvel ordre d'idées, nous lui devons la découverte et l'étude chimique complète d'un nouvel isomère du camphre extrait de l'essence de menthe Pouliot {mentha pidegium). Reprenant l'examen du licaréol extrait de l'essence de Licari Kanali, il arrive à établir la véritable structure de ce produit, en montrant, par la ( '"77 ) faculté qu'a ce corps de donner un aldéhyde, un acide, un tétrabromure, qu'il est acyclique, à fonction d'alcool primaire, qu'il est deux fois étliylé- nique et susceptible, en perdant i molécule d'eau, de donner un carbure cyclique : le licarène. Les doubles liaisons constatées dans le licaréol laissaient prévoir l'existence probable d'un stéréoisomère ; M. Barbier a su la démontrer expérimenta- lement. Le rhodinol de l'essence de roses, legéraniol, l'aldéhyde extrait de l'es- sence du Limon grass, sont étudiés avec les mêmes soins et aux mêmes points de vue. Tous les chimistes qui se sont occupés de questions analogues se ratta- chant à l'histoire des terpènes et de leurs dérivés savent combien sont délicates et difficiles à mener à bien les recherches de cet ordre, combien elles exigent d'adresse, de tact et de perspicacité. Par les succès qu'il a obtenus, M. Barbier a non seulement prouvé qu'il possède ces qualités à un haut degré, mais il a, en outre, rendu de sérieux services à la Science. En lui décernant la moitié du prix Jecker, la Section de Chimie pense faire œuvre de justice. En utilisant la belle réaction de MM. Friedel et Crafts, M. Chabrië a préparé le premier des dérivés séléniés des carbures aromatiques dans lesquels le sélénium est fixé dans le noyau. Il fait agir, à cet effet, soit le tétrachlorure de sélénium, soit la dichlorhydrine de l'acide sélénieux, soit encore la dichlorhydrine de l'acide orthosélénique sur la benzine, en pré- sence du chlorure d'aluminium. Il a pu former ainsi le séléniure de phé- nyle, le sélénophénol, ladiphénylsélénine SeO(C*H'*)^. Ces divers composés ont servi eux-mêmes de points de départ pour réa- liser, soit par oxydation, soit par substitution la synthèse d'autres dérivés. Les recherches entreprises dans cette direction par M. Chabrié offraient de réelles difficultés, tenant surtout aux faibles rendements des produits donnés par les réactions mises enjeu. Plus récemment, MM. Kraft et Vorster ont réalisé la synthèse des mêmes corps par des procédés plus avantageux. Disposant de plus grandes quan- tités de matière, ils ont pu arriver à un plus grand degré de pureté et modifier quelques-unes des constantes physiques établies par M. Chabrié. Ces observations n'enlèvent rien au mérite du travail délicat de M. Chabrié. ( 1078 ) Parmi les travaux qui se rapportent à la Chimie pure, nous avons encore à signaler un Mémoire sur quelques dérivés halogènes. L'auteur s'est proposé de substituer, dans un chlorure de carbone, tel que le tétrachlorure: au chlore, soit des résidus (radicaux organiques), soit du fluor; au carbone, un élément polyvalent tel que le bore. Ainsi, par l'action du tétrachlorure de carbone sur le dérivé sodé de i'éther malonique, il forme un acide octobasique C[C^(CO-H)-]'' ; le phé- nol sodé et le perchlorure de carbone lui donnent Taurine. La seconde partie des recherches de M. Chabrié est du domaine de la Chimie physiologique et de la Chimie pathologique. Ces recherches ont déjà été l'objet d'une récompense décernée par l'Académie. Nous proposons de donner à M. Chabrié un prix sur la fondation Jecker. Les premiers travaux de M. P. Adam ont été faits en collaboration avec son maître, notre confrère M. Grimaux. Parmi ceux-ci, nous ne citerons que le plus important, la synthèse de l'acide citrique, réalisée pour la pre- mière fois. En plaçant le nom de son élève à côté du sien en tête de cette belle découverte, M. Grimaux a voulu montrer que, dans cette occasion, M. Adam avait été non seulement un préparateur habile, mais un véritable et utile collaborateur. Parmi les recherches qui lui sont absolument personnelles, nous place- rons en première ligne celles qui se rattachent à la synthèse des dérivés du diphényle. Il en ressort que le diphényle peut donner , comme la benzine, au moyen du chlorure d'aluminium, des dérivés à radicaux alcooliques, acides, etc.; que ces dérivés conservent l'inertie du carbure générateur; que les produits mono-substitués appartiennent à la série meta ; que les chlorures diatomiques agissent tantôt sur les deux groupes phényles d'une même molécule de diphényle, tantôt sur deux groupes phényles de deux molécules distinctes. De là dérivent en grand nombre des corps nouveaux décrits et étudiés avec soin par M. Adam. C'est ainsi que ce savant a réalisé la synthèse du fluorène, des mono et diméthyldiphényle, des mono et diéthyldiphényle, des métacétyldiphényle, du diphénylméthylcarbinol, du diphényldiphényl-mélhane, de la dibi- phénylacélone, du diphénylbenzhydrol, etc.. L'ensemble de ce beau Mémoire, joint à d'autres publications sur des questions moins générales, justifie, pensons-nous, très largement le choix ( I079 ) fait par la Section et la part que nous proposons d'attribuer à M. P. Adam dans le prix Jecker. M. BIeslans est un jeune savant qui ne s'est encore fait connaître que par un seul travail de longue haleine, mais ce travail s'est effectué avec une parfaite correction, touche à l'étude de corps difficiles à manier et à pré- parer; il constitue à lui seul un Chapitre très important de l'histoire des dérivés halogènes des matières organiques; aussi la Section de Chimie n'a- t-elle pas hésité à lui attribuer une part du prix Jecker. Le Mémoire de M. Meslans, qui a servi de sujet de thèse pour le Doc- torat es sciences, est intitulé : Recherches sur quelques fluorures organiques de la série grasse. Tirant partie des belles découvertes de son maître, M. Moissan, et guidé par ses conseils, il est arrivé à augmenter considéra- blement le nombre des fluorures des radicaux alcooliques, dont on ne con- naissait que les premiers termes. Nous lui devons, en collaboration avec M. Moissan, le fluorure d'isobutyle ainsi qu'une étude plus complète du fluorure de méthvle, et comme produit de recherches indépendantes, la préparation et l'étude des fluorures de propyle, d'isopropyle, d'allyle, des fluorhydrines mixtes de la glycérine, dichlorhydro-fluorhydrine, dibrom- hydrofluorhydrine, tous corps obtenus par l'action des iodures des radicaux alcooliques sur le fluorure d'argent et par l'action ultérieure du chlore ou du brome sur le fluorure d'allyle. M. Meslans a également étudié l'action de l'acide fluorhydrique et du pentafluorure de phosphore sur les alcools. Aux nouveaux produits signalés plus haut, il a ajouté le fluoroforme, analogue du chloroforme et de l'iodoforme, et préparé par l'action de ce dernier corps sur le fluorure d'argent; le fluorure d'allyle. Les modes opératoires assez délicats, les procédés analytiques, les con- stantes physiques et les propriétés chimiques de chaque substance sont décrits et donnés avec soin. Nous ne pouvons faire un meilleur éloge du Mémoire de M. Meslans, qu'en disant qu'il est susceptible de passer directement dans les traités classiques de Chimie. Comme il le dit lui-même, l'auteur s'est moins proposé d'augmenter le nombre des corps nouveaux obtenus que de donner un ou deux exemples bien nettement étudiés de chaque groupe fonctionnel de composés. ( io8o ) MINERALOGIE ET GEOLOGIE. PRIX VAILLANT. (Commissaires : MM. Mascart, Fizeaii, Lippmann, Friedel : Cornu, rapporteur.) Aucun Mémoire n'ayant été présenté, la Commission propose que la question soit remise au concours, pour l'année 1896. BOTANIQUE. PRIX DESMAZIERES. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Duchartre, Chatin, Trécul; Bornet, rapporteur.) M. Sappin-Trouffy, préparateur au Laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences de Poitiers, a poursuivi, pendant deux ans, des re- cherches sur la structure intime et le développement des Urédinées. Il en a divulgué les principaux résultats dans plusieurs Communications faites à l'Académie des Sciences, d'abord sous son nom et celui de M. Dangeard, puis sous son nom seul. Le travail complet a été adressé au Concours du prix Desmazières pour 1894. C'est un manuscrit d'une centaine de pages, accompagné de 19 planches dessinées avec soin, sous un grossissement (dont la mesure n'est pas in- diquée) assez fort pour que les noyaux des cellules et les modifications qu'ils éprouvent puissent être représentés avec une clarté suffisante. Sous ce rapport, les figures d'ensemble sont plus instructives qu'aucune de celles qui ont été publiées jusqu'à présent. Les recherches ont porté sur ( io8i ) 8 genres et 26 espèces, nombre assez grand pour que la généralisation des faits observésetleur extension aux espèces non encore étudiées ne semblent pas dépasser les limites d'une induction légitime. Les Urédinées forment un groupe de Champignons parasites des végé- taux terrestres; elles leur causent des maladies graves, désastreuses quand elles atteignent les plantes cultivées. Leur thalle se compose de fdaments cloisonnés, très ramifiés, qui s'étendent dans les méats intercellulaires, enveloppent les cellules sans déterminer, le plus souvent, de déformation notable de la plante. Dans son Livre classique sur la morphologie et la biologie des Champignons, de Bary enseigne que ces filaments mycéliens sont fréquemment pourvus de suçoirs semblables à ceux des Pérono- sporées; il ne donne d'ailleurs aucun détail sur la manière dont ils se com- portent à l'intérieur de la cellule où ils ont pénétré. IjC premier renseigne- ment sur ce point est dîi à M. Rosen qui a vu, dans une espèce de Puccinie, que les suçoirs, après avoir traversé la membrane de la cellule, se dirigent presque toujours vers le noyau, s'appliquent à sa surface, le contournent et souvent le déforment. M. Sappin-Trouffy a constaté que cette disposi- tion est générale chez les Urédinées dont il s'est occupé et, parmi les exemples représentés dans ses planches, on en voit plusieurs où le noyau, environné des rameaux du suçoir, rappelle de très près les gonidies des Lichens entourées par les hyphes. Comme l'auteur le fait observer, ces suçoirs sont ainsi dans les meilleures conditions pour détourner à leur profit les produits élaborés par la cellule et pour affaiblir l'organisme tout entier. On connaît chez les Urédinées jusqu'à quatre sortes de spores, non com- pris les spores secondaires. Malgré cette abondance de moyens de repro- duction, l'existence d'une reproduction sexuelle n'a pas encore été décou- verte. M. Sappin-Trouffy pense avoir comblé cette lacune. Partant du fait bien établi que, dans toutes les plantes où la fécondation est connue, la production de l'œuf est accompagnée de la fusion de deux noyaux, il a cherché à savoir si, parmi les divers organes reproducteurs des Urédinées, l'un d'eux ne présenterait pas ce phénomène caractéristique. Il l'a trouvé dans les spores qui marquent le terme de la végétation annuelle, dans les téleutospores. Ainsi que l'ont indiqué d'abord M. Schmitz, puis M. Rosen, les cellules tant végétatives que reproductrices renferment généralement deux noyaux, mais ces botanistes n'en ont pas suivi les modifications. M. Rosen se borne à dire, à propos des noyaux des téleutospores, qu'ils finissent par s'appli- C. R.,1894, 2' Semestre. ( T, CX1\, N» 25.) l43 ( io82 ) quer l'un contre l'autre et peut-être par se fusionner. Il insiste, en outre, sur la complète équivalence des deux noyaux et sur l'impossibilité logique d'attribuer à l'un d'eux des propriétés dont l'autre serait dépourvu. Tel était l'état de nos connaissances sur les noyaux des Urédinées lorsque MM. Sappin-Trouffy et Dangeard se sont emparés de la question. Nous résumons rapidement leurs observations. Dans les cellules du thalle, chaque article, suivant les espèces, renferme de I à 4 noyaux. Le nombre est assez constant pour une même espèce; il ne l'est pas dans les espèces d'un même genre. lia structure des noyaux du thalle est souvent difficile à mettre en évidence lorsqu'ils sont à l'état de repos. Dans quelques cas, elle s'aperçoit aisément. On rencontre fré- quemment les noyaux en division. Les écidiolispores ou spermaties contiennent un seul noyau. Les écidiospores en ont deux. Dans leur première Communication à l'Académie, les auteurs avaient dit que ces noyaux se fusionnent en un seul, et cette manière de voir a été partagée par M. Vuillemin. Plus tard, M. Sappin-Trouffy a reconnu qu'il n'en est pas ainsi et qu'en réalité les deux noyaux restent toujours distincts; ils le sont encore au moment où la germination s'effectue. Il existe également deux noyaux (quelquefois quatre) dans les urédo- spores. Lors de la germination, ils passent l'un et l'autre dans le tube ger- minatif. Les noyaux des téleutospores se comportent autrement, et voici, textuel- lement reproduite, la description que M. Sappin-Trouffy donne du phéno- mène : « On voit les noyaux de la téleutospore augmenter de volume; les nucléoles, si difficiles à apercevoir dans la période végétative, sont ici très développés et ont un contour très net; pour la fusion, les deux noyaux se placent très près l'un de l'autre; les deux nucléoles se fusionnent en un seul qui devient très gros, et alors les deux masses chromatiques rejoignent leur bord pour entourer ce nucléole unique. » A la germination, le noyau s'engage dans le filament germinatif et se divise. Une cloison se forme entre les deux noyaux. Ceux-ci se divisent à leur tour et s'isolent par deux cloisons. Le filament quadricellulaire ainsi formé constitue le promycélium dont chaque cellule est uninucléée. Les sporidies qui naissent du promycé- lium sont à un seul noyau ; celles qui dérivent des sporidies primaires en ont deux. Cette fusion des noyaux de la téleutospore, et de la téleutospore seule, qui se présente constamment dans plusieurs genres et dans un grand ( io83 ) nombre d'espèces, offre un intérêt qui n'a pas échappé à M. Sappin- Trouffy et à son collaborateur. Ces auteurs l'ont d'abord regardée comme représentative de la fécondation sexuelle et lui ont donné le nom de pseudo- Jéconclation ; puis, ayant rencontré des phénomènes semblables dans d'autres groupes de Champignons, ils la regardent maintenant comme une véritable reproduction sexuelle exactement équivalente à celle des végé- taux supérieurs, et telle est la conclusion du Mémoire présenté par M. Sappin-Trouffy. La Commission croit devoir exprimer quelques réserves à l'égard de cette conclusion. Sans doute on connaît des cas où des gamètes issus d'une même cellule et parfaitement semblables entre eux se réunissent pour donner naissance à l'œuf, et M. Sappin-Trouffy rappelle justement le cas des Spirogyra, chez lesquels la copulation s'opérant entre les cellules con- tiguës d'un même filament, ce sont deux noyaux récemment issus d'un môme noyau qui se réunissent de nouveau dans l'œuf. Mais, dans ce cas, il s'est fait d'abord une séparation et, pour ainsi dire, une individualisation préalable du protoplasme, qui ne paraît pas exister chez lesUrédinées. On sait maintenant que la fécondation n'est pas un phénomène aussi pure- ment nucléaire qu'on l'avait cru dans ces derniers temps. L'union des protoplasmes précède l'union des noyaux; parfois même les premiers in- dices de la fécondation accomplie se manifestent alors que les noyaux ne sont pas encore fusionnés. Et si l'on remarque que, dans le cas actuel, les réactifs colorants n'ont décelé aucune différence entre les deux noyaux qui se fusionnent, ni entre ceux-ci et ceux qui ne s'unissent pas, que la réduction du nombre des chromosomes, qui apporterait un argument dé- cisif dans la question, n'a pas été constatée, si toutefois elle peut l'être, on hésite à tenir pour démontrée la conclusion de l'auteur. La Commission, reconnaissant d'aUleurs l'intérêt du Mémoire de M. S.vppix-Trouffy qui est allé chercher dans les organes les plus intimes de la cellule, avec une persévérance digne d'éloges, la solution du pro- blème de la sexualité des Urédinées, lui accorde un encouragement. ( io84 ) PRIX MONTAGNE. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Bornet, Trécul; Chatin, rapporteur.) La Section de Botanique a eu à examiner deux publications importantes : l'une, de M. Husnot, sur les Mousses; l'autre du frère Héribavd Joseph, sur les Diatomées d'Auvergne. M. Husnot n'est pas pour nous un inconnu. Déjà l'Académie récom- pensait, en 1882, ce savant modeste qui, du fond de sa province (Cahan dans l'Orne), publiait un Recueil important, la Revue bryologique, arrivé à sa dix-septième année, Recueil très apprécié et auquel collaborent les bryologues de tous pays. L'Ouvrage qu'adresse M. Husnot pour le présent concours a pour titre : Muscologia gallica; description et figures des Mousses de France et des contrées voisines. Il se compose d'un volume iu-8° d'environ 5oo pages et de 12$ planches contenant chacune ordinairement les détails analytiques de cinq à six espèces, toutes dessinées et gravées par M. Husnot lui-même. La Muscologia gallica est un monument élevé à la Botanique française. Aussi la Section de l'Académie est-elle unanime à lui décerner le prix Montagne. "Les Diatomées d'Auvergne, par le frère Héribaud, professeur de Bota- nique au pensionnat de Clermont-Ferrand, est, de l'avis des diatomistes les plus autorisés, le travail le plus important qui ait été publié jusqu'à présent sur les Diatomées de la Flore française. C'est une étude très complète, très approfondie et très consciencieuse, appelée à former la base de notre Flore diatomique. Le nombre des espèces d'Auvergne antérieurement décrites ne dépassait pas 122, le frère Héribaud porte ce nombre à 700, dont plus de 100 sont nouvelles pour la Flore universelle, tant vivante que fossile. Sont distinguées en florules spéciales : les Diatomées des sources miné- rales; celles de la plaine, des montagnes; et enfin, les Diatomées fossiles. Les 100 espèces nouvelles sont décrites avec détails et figurées avec une exactitude irréprochable à la chambre claire et au grossissement uni- forme de 600 diamètres. Nous proposons d'accorder au frère Héribaud, le savant auteur des Diatomées d' Auvergne, un second prix Montagne. ( io85 ) ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX THORE. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Bornet, Duchartre, Chatin ; Emile Blanchard, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. Cuénot pour une série de travaux relatifs à la physiologie des insectes. M. Cuénot a observé avec un soin particulier, un singulier moyen de défense de l'organisme chez les insectes. L'animal est-il inquiété, il rejette par la bouche et par des déchirures qui s'effectuent dans les articulations des membres, un liquide coloré, nauséabond, qui n'est autre chose que le sang. L'observation a été poursuivie chez un grand nombre d'espèces, comme les Cantharidides, du genre Meloë, comme les Chrysomélides des genres Timarcha et Adimonia, ainsi que chez les Coccinelles. M. Cuénot a trouvé dans la cavité du cœur chez les Insectes orthoptères des corpuscules dont il a étudié la structure intime, ces corpuscules ayant pour rôle l'élimi- nation. Un autre travail de M. Cuénot porte sur divers points d'anatomie et de physiologie de l'ordre des Orthoptères, étude de l'absorption intestinale, de l'excrétion par les tubes de Malpighi, une recherche sur la constitution et la reproduction des globules du sang. PRIX SAVIGNY. (Commissaires : MM. Milne-Edwards, de Lacaze-Duthiers, Blanchard, Edmond Perrier; Grandidier, rapporteur.) Le prix Savigny pour 1894 est décerné à M. 3Iayer-Eymar, de Zurich, en récompense des recherches conchyliologiques qu'il a accomplies en Egypte et qui lui ont permis de déterminer l'âge géologique des différents terrains de cette région de l'Afrique. ( io86 ) PRIX DA GAMA MACHADO. (Commissaires : MM. Milne-Edwards, Blanchard, Ranvier, de Lacaze- Duthiers; Edmond Perrier, rapporteur.) Le prix da Gama Machado doit être décerné au meilleur Mémoire Sur les parties colorées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Deux concurrents ont déposé des travaux répondant à une partie de ce programme : MM. Phisalix, assistant au Muséum d'histoire naturelle, et JouBiv, professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Rennes. Tous deux se sont occupés des conditions de coloration du système tégumentaire des Mollusques Céphalopodes (Seiches, Calmars, Poulpes); tous deux ont soumis au jugement de l'Académie des Sciences de courtes Notes qui auraient sans doute gagné à être réunies en un ensemble présentant un exposé complet de l'état de la Science relativement au point spécial qu'elles traitent. La Commission n'a pas cru devoir proposer à l'Académie de décerner le prix dans ces conditions. Elle lui demande seulement d'ac- corder à M. Phisalix un encouragement à prendre sur le fonds da Gama Machado. M. le D'' Phisalix (') a étudié avec beaucoup de soin et de méthode les conditions dans lesquelles s'accomplissent les changements de couleur parfois si rapides que présente la peau des Céphalopodes, changements qui d'une part trahissent leurs émotions, et d'autre part permettent à l'animal de mettre sa couleur en harmonie avec celle du fond sur lequel il vit, et de se dissimuler ainsi presque complètement aux regards din^ant ses longues chasses à l'affût. Les instruments de ces changements de coloration sont de grandes cellules chargées de pigment qui se retrouvent chez tous les animaux aptes à modifier leur teinte, comme le fait le Caméléon, et qui (') L. Phisalix, Sur la nature du mouvement des chromatophores {Comptes rendus, ig octobre 1891). — Recherches physiologiques sur tes chromatophores \Archives de Physiologie, normale et pathologique, avril 1892 (16 pages)]. — Struc- ture et développement des chromatophores chez les Céphalopodes [Ibid. . juiUel 1892 (12 pages et i planche)]. — Sur un centre d'inhibition chez les Céphalopodes; con- striclion paralytique des chromatophores [Société de Biologie; 4 novembre 1898 (2 pages)]. — Nouvelles recherches sur les chromatophores des Céphalopodes [Ar- chives de Biologie, janvier 1894 (9 pages)]. ( io87 ) ont reçu le nom de chromatophores . Les chroma tophores sont connus de longue date; on sait depuis longtemps qu'ils sont susceptibles de s'étaler ou de se contracter; quand ils s'étalent, ils communiquent au moins par- tiellement leur teinte à la peau; quand ils se contractent, ils n'intervien- nent que faiblement dans la détermination de la couleur de l'animal. Les Caméléons, qui ont des chromatophores de diverses couleurs sur lesquels ils peuvent agir séparément, se nuancent de la façon la plus variée. Les Céphalopodes qui n'ont que des chromatophores noirs peuvent passer du noir au blanc en traversant toutes les nuances du gris. Comment les mou- vements de dilatation et de contraction des chromatophores sont-ils obte- nus? Dès i844) Pli étudiant l'embryogénie des Céphalopodes, RoUiker avait découvert autour de chaque tache pigmentée une couronne de fibres rayonnantes qu'il considéra comme des muscles. Suivant lui, ces muscles, en se contractant, étalaient le chromatophore ; en se relâchant ils lui permettaient de se ramasser sur lui-même en vertu de son élasticité ou de se laisser refouler par les tissus élastiques qui l'environnaient, ce qui reve- nait au même. Cette théorie a été acceptée, à la suite de recherches per- sonnelles, par H. MùUer, F. Boll, G. Fouchet, Rlemensiewicz, Frédéricq. Au contraire, Harting, Raphaël Blanchard, P. Girod considèrent les fibres rayonnantes de RoUiker comme des fibres conjonctives ou ner- veuses, dénuées, en tout cas, de contractilité ; incapables, par consé- quent, de déformer par traction le chromatophore. Celui-ci serait contrac- tile par lui-même et se déformerait, en vertu de cette contractilité propre, sous la stimulation des nerfs. Dans une Note aux Comptes rendus des séances de V Académie des Sciences, en date du 5 janvier 1891, M. Joubin, à qui l'Aca- démie a déjà accordé un encouragement sur le prix da Gama Machado, s'est rallié à cette manière de voir ; il admet cependant que les fibres rayon- nantes sont musculaires chez le chromatophore jeune ; mais elles se transformeraient, suivant lui, en fibres conjonctives chez le chromatophore adulte. En présence de ce différend, M. le D"^ Phisalix a repris l'étude physiolo- gique des chromatophores et montré par des expériences %'ariées qu'en toutes circonstances ces éléments réagissaient comme s'ils étaient soumis à une action musculaire. L'excitation du nerfpalléal notamment détermine, dans des conditions convenablement choisies, tout à la fois la contrac- tion du manteau et la dilatation des chromatophores et les détermine à un degré proportionnel d'intensité. La correspondance étroite des deux ( io88 ) phénomènes, en toutes circonstances, rend déjà problable que les mouve- ments des chromatophores sont bien dus à une action musculaire, et que leur dilatation correspond à une contraction musculaire, comme le veut la théorie de Rolliker. On peut, à la vérité, répondre qu'il y a là une forte présomption, mais non une démonstration rigoureuse, et que le chromatophore peut, en somme, réagir lui-même à la façon d'une fibre musculaire. Pour lever cette objection, M. le D"" Phisalix détruit la partie centrale d'un chro- matophore, de manière à n'en laisser subsister que la lisière ; cette lisière se déforme sous l'action des excitants comme le ferait le chromatophore lui-même; la périphérie d'un chromatophore est ensuite détruite de manière à détacher les fibres rayonnantes, l'intégrité de l'élément étant d'ailleurs aussi complètement conservée que possible, tout mouvement n'en est pas moins aboli. C'est donc bien autour du chromatophore, et non en lui, que résident les éléments actifs; ces éléments sont muscu- laires ; les seules parties qui s'attachent au chromatophore sont les fibres rayonnantes de Rolliker. Ces fibres sont donc musculaires. Peut-être doit-on regretter que M. le D'' Phisalix n'ait pas fait une étude histologique plus complète des éléments contestés, dont il n'a publié que des figures par- tielles, et que les dessins qui les environnent n'aient pas été eux-mêmes analysés en détail. M. le D"^ Phisalix a recherché ensuite où résidaient, dans les ganglions cérébroïdes, les centres coordinateurs des mouvements des chromato- phores; en usant des méthodes diverses de destruction et d'excitation en usage pour l'étude physiologique des centres nerveux, il est arrivé à éta- blir que la dilatation des chromatophores est produite par l'excitation de fibres nerveuses occupant dans le tronc palléal une position déterminée et aboutissant à des centres spéciaux, situés dans le lobe moyen des masses nerveuses sous-œsophagiennes; l'action de ces centres est croisée. D'au- tres centres situés à la face inférieure des ganglions sus-œsophagiens sont susceptibles d'exercer sur les nerfs dilatateurs une action inhibitoire qui amène la contraction passive des chromatophores et la pâleur du corps. Outre ces recherches physiologiques, évidemment fort instructives, M. le D'' Phisalix s'est également préoccupé de déterminer exactement le mode de développement des chromatophores. Là aussi, deux doctrines étaient en présence. Rlemensiewicz et Girod ont soutenu que le chroma- tophore tout entier se développe aux dépens du mésoderme; M. L. Joubin ( io89 ) affirme, au contraire, que l'origine des chromatophores est double; la cel- lule pigmentée proviendrait de l'exoderme, les fibres radiaires du méso- derme. A l'égard de celte doctrine dernière, M. le D"' Phisalix fait d'abord remar- quer qu'il se forme des chromatophores pendant toute la vie de l'animal, alors que l'exoderme a depuis longtemps produit toutes les différenciations dont ses éléments sont susceptibles. Effectivement chez l'animal adulte, M. Phisalix a toujours vu les chromatophores nouveaux se constituer dans le derme, aux dépens des cellules conjonctives de la peau, ce qui est con- forme aux propriétés connues de ces cellules; il n'a vu aucune différence entre le mode de formation de ces éléments chez l'animal adulte et chez l'embryon. L'ensemble des faits recueillis par M. le D'' Phisalix, leur accord avec de nombreuses observations dues à d'autres savants, la variété et la précision des méthodes au moyen desquelles il a effectué ses recherches, semblent donner raison aux opinions qu'il soutient. Toutefois, ainsi qu'il le reconnaît lui-même, nombre de points demeurent encore obscurs, notamment en ce qui concerne le mode d'innervation des chromato- phores. Déplus, les recherches n'ont porté que sur un petit nombre de types; l'évolution des chromatophores n'a pas été suivie chez le même animal au cours de toute leur durée et les apparences qui ont trompé quel- ques-uns de ses devanciers n'ont pas toujours été expliquées. C'est pour- quoi la Commission a cru devoir, cette année encore, réserver le prix, tout en reconnaissant le grand mérite des recherches déjà accomplies par M. Phisalix. D'autre part, M. L. Joubin est entré dans une voie nouvelle. Les tra- vaux qu'il a adressés à l'Académie n'ont plus trait aux chromatophores, ni nnême à la coloration de la peau chez les Céphalopodes ('). Les Histioteuthis sont de grands Calmars des régions profondes de la (') L. Joubin, Recherches sur l'appareil lumineux d'un Céphalopode (Histio- teuthis Ruppellii, Vérany), Sa pages; Rennes, iSgS. — Note complémentaire sur l'appareil lumineux d'un Ce/^Aa/o/Joc/e (Histioteuthis Ruppellii, Vérany) [Bulletin de la Société médicale de l'Ouest (9 pages)]. — Note sur une adaptation particu- lière de certains chromatophores d'un Céphalopode {l'œil thermoscopique du Chi- roteuthis Bomplandi, Vérany) [Bulletin de la Société zoo logique de France, iSgS (6 pages)]. — Quelques organes colorés de la peau chez deux Céphalopodes du genre Chiroleuthis {Mémoires de la Société zoo logique de France, 1898 (i3 pages). — Voyages de la goélette Melitta sur les côtes orientales de l'Atlantique et dans la 7T/e'6?ife/va/îee (Céphalopodes) [Ibid., iSgS (12 pages)]. C. R., 1894, ■?' Semestre. (T. CXIX, N° 25.) l44 ( logo ) Méditerranée, dont les téguments sont parsemés de taches lumineuses; les Chiroteiithis sont également des Céphalopodes de la Méditerranée et des mers chaudes, remarquables par leur extraordinaire transparence et la longueur singuUère de leurs bras. M. Joubin a étudié la structure histolo- gique des organes lumineux des Histioteuthis ; il a décrit et photographié, avec soin, les divers appareils réflecteurs et réfringents qu'ils contiennent; il a signalé chez les Chiroteiithis, une curieuse transformation des chroma- tophores en organes, qu'il croit destinés à percevoir la chaleur et qu'il nomme des yeux thermiques; ces mêmes Chiroteiithis posséderaient de petits miroirs à éclat argentin propres à attirer les proies; des ventouses tentaculaires tranchant par leur couleur noire sur le fond transparent des bras et qui non seulement serviraient d'appât, mais seraient capables de saisir de petits animaux à l'aide d'un réseau protoplasmique, qui n'a pas d'analogue chez les autres Céphalopodes; la palette tentaculaire a encore, chez ces animaux, des ventouses plus compliquées, fortement ar- mées, munies d'une sorte de perle noire servant d'appât, et d'un cercle corné et denté, puissant instrument de préhension. Ce sont là des décou- vertes du plus haut intérêt. Mais M. Joubin est au début de ses recherches. Les très intéressantes découvertes anatomiques qu'il a déjà faites sur les Céphalopodes sont susceptibles d'une grande extension ; il serait intéres- sant de savoir s'il n'existe pas des organes de transition entre les chroma- tophores ordinaires et les organes photogènes ou thermoscopiques qu'il a indiqués ; les interprétations encore hypothétiques, que ces organes lui ont suggérées, demandent à être exactement mises au point par des recherches nouvelles; la Commission de l'Académie se félicite d'avoir pu prendre connaissance des faits recueillis déjà par le jeune et habile naturaliste de Rennes; elle a examiné, avec le plus grand intérêt, les dessins, les photo- graphies et les préparations qui lui ont été soumis et, se rappelant que M. JouBix a déjà mérité les encouragements de l'Académie pour la pre- mière partie de ses recherches, elle espère pouvoir, dans une occasion prochaine, récompenser d'une manière plus effective les résultats définitifs. ( logi ) MÉDECIIXE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Verneuil, Marey, Bouchard, Potain, Larrey, Sappey, Chauveau, Brouardel ; Guyon, rapporteur.) La Commission nommée par l'Académie pour examiner les ouvrages qui ont pris part au concours pour les prix Montyon de Médecine et de Chi- rurgie vous propose de décerner les récompenses suivantes : Trois prix à : MM. les docteurs Fêuzet, pour son Traité des hernies inguinales de l'en- fance; Laborde, pour son Ouvrage intitulé : TrailernenL physiologique de la mort ; Panas, pour son Traité des maladies des yeux. Trois mentions à : MM. les docteurs Legendre etBRocA, pour leur Traité de thérapeutique infantile médico-chirurgicale ; Vacquez, pour un Mémoire Sur la thrombose cachectique; Vaudremer, pour son Travail Sur les méningites suppurées non tuberculeuses. Cinq citations à : MM. les docteurs Marcel Baudouin, pour sonhivre Sur la 3Iédecine trans- atlantique; Ferreira, pour ses Etudes sur la coqueluche Ernest Martin, pour son Ouvrage Sur l'opium, ses abus; mangeurs et fumeurs d'opiu/fi; PiETRA Santa, pour ses Recherches sur la fièvre typhoïde à Paris ; Voisin et Petit, pour leurs Recherches sur Vépilepsie. La Commission propose à l'Académie d'allouer un encouragement à M. Marcel Baudouin et à M. Ernest Martin. ( 1092 ) Rapport de M. le If Verxeuil sur le « Traité des hernies inguinales de l'en- fance », par M. le U^ Félizel, chirurgien de l'hôpital Tenon. On a lant et si bien écrit sur la Pathologie herniaire que l'on aurait pu croire ce chapitre parachevé. Il n'en, était pourtant pas ainsi; en effet, jusqu'à ce jour, on avait étudié à peu près exclusivement les hernies inguinales chez l'adulte, mais per- sonne n'avait entrepris de recherches spéciales sur celles de l'enfant, les- quelles cependant, et M. Félizet le démontre surabondamment, présentent des lésions, des caractères cliniques, une évolution, un pronostic qui leur sont propres, le tout impliquant un traitement particulier. Cette thèse a été développée par l'auteur dans un traité complet, fort étendu sans être prolixe, écritclairement, méthodiquement, dans une forme excellente, que l'on rencontre assez rarement aussi parfaite dans les œuvres de science et de pratique surtout. Dans ce Livre, rempli d'aperçus et de détails nouveaux, tout est coor- donné, tout est en son lieu, depuis l'historique, naturellement assez court, jusqu'aux notions d'Anatomie normale et pathologique, de diagnostic et de traitement. Il y a place même pour une critique fine, un peu vive parfois, ne dépas- sant néanmoins jamais les limites permises. La partie consacrée à la Thérapeutique est excellemment exposée; les indications et contre-indications opératoires sont discutées avec une me- sure, une sagesse dignes d'être louées, surtout par le temps qui court. La technique, le choix des procédés, les soins consécutifs, les résultats éloi- gnés sont l'objet de chapitres distincts, parmi lesquels il faut remarquer celui où l'auteur décrit la façon dont il opère et à laquelle il doit tant de succès. Cent cinq observations inédites appuient l'argumentation et soixante- treize dessins intercalés dans le texte facilitent l'intelligence des descrip- tions. Bref, il s'agit d'une monographie complète très digne de la haute récom- pense que votre Commission vous propose de lui accorder. ( '"9^ ) Rapport de M. Marey sur l'Ouvrage de M. le Z)'" Laborde, mlilulé : « Traitement physiologique de la mort » . Sous ce titre qui demande à être expliqué, l'auteur a voulu montrer que la mort se produit par des phases successives : la première consiste dans l'arrêt des fonctions respiratoire et circulatoire, tandis que persistent encore, sans manifestations extérieures et d'une façon latente, les propriétés fonctionnelles des tissus et des éléments. Une simple suspension de l'ac- tion respiratoire et des mouvements du cœur n'est encore que la mort apparente, mais cet état deviendra la mort définitive avec extinction des propriétés des éléments organiques et des tissus si, par quelque moyen puissant, on n'arrive à réveiller l'activité respiratoire et à rappeler les mou- vements du cœur. Les expériences phvsiologiques de M. Laborde ont montré que, parmi les excitations nerveuses qui provoquent à titre réflexe les mouvements respiratoires, il en est une beaucoup plus efficace que toute autre, et qui consiste à exercer des tractions rythmées sur la langue du sujet en état de mort apparente. Ces tractions produisent une série d'excitations des nerfs sensitifs de la langue, et ces excitations centripètes, portées jusqu'au centre bulbo-myé- litique des mouvements de la respiration, provoquent un réflexe centri- fuge par les nerfs moteurs de l'appareil respiratoire, et en particulier par le nerf phrénique, moteur du diaphragme. La réalité de ce mécanisme nerveux est démontrée par les expériences de M. Laborde qui, d'une part, en coupant les nerfs sensitifs delà langue, a vu que les tractions exercées sur cet organe restaient inefficaces et, d'autre part, que la section du nerf phrénique abolit également le retour de la respiration, quoique les nerfs sensitifs de la langue soient intacts. Après de nombreuses expériences physiologiques par lesquelles M. La- borde a rappelé à la vie des animaux mis en état de mort apparente par toute sorte de moyens, l'auteur a expérimenté sur l'homme et a obtenu des succès éclatants. A l'heure actuelle on compte plus de cent cas de rappel à la vie dans différentes formes d'asphyxie, parmi lesquelles l'asphyxie des nouveau- nés compte pour plus de la moitié. Ces cas sont d'autant plus remarquables que. dans un grand nombre ( I094 ) d'entre eux, on avait essayé vainement les autres moyens usités pour ré- veiller les mouvements respiratoires. Chez des nouveau-nés, par exemple, on avait inutilement pratiqué l'insufflation pulmonaire pendant fort long- temps, vingt minutes et même davantage. Les tractions rythmées de la langue ont rapidement amené les mouvements de la respiration et le rap- pel à la vie. Des noyés, des pendus et même des sujets asphyxiés par des gaz toxiques ont été sauvés par la méthode de M. Laborde. Et ce n'est pas entre ses mains seulement que les tractions rythmées de la langue ont produit ces beaux résultats, mais un grand nombre de praticiens qui avaient recouru à cette méthode avec peu de confiance et en désespoir de cause en sont aujourd'hui des partisans convaincus. En présence de ces importants résultats, votre Commission a consi- déré que M. Laborde avait rendu un grand service à l'humanité et à la Science; elle a été unanime pour lui décerner un des prix Montyon de Médecine et de Chirurgie. Rapport de M. le Z)'' F. Guyon sur le Traité des maladies des yeux, par M. le D" Panas , professeur de clinique ophtalmologique à la Faculté de Médecine de Paris. Ce grand Ouvrage, à l'exécution duquel M. Panas a apporté toutes les qualités conquises par une longue expérience, résume les leçons et les travaux de ce professeur. C'est une œuvre entièrement personnelle. Elle l'est non seulement parce que l'auteur n'a pas craint d'assumer l'immense labeur que nécessitait la rédaction de deux Volumes et l'a menée à bonne fin, sans le secours d'aucun collaborateur, mais parce que nous y trouvons exposées ses idées et sa pratique. M. Panas ne s'est voué à l'étude spé- ciale/le l'Ophtalmologie qu'après avoir pratiqué et enseigné pendant de longues années la Chirurgie générale, après s'être adonné à l'étude des Sciences anatomiques et physiologiques, et après avoir conquis toutes les situations qui conduisent aux Hôpitaux et à la Faculté. Dans ces conditions, M. Panas pouvait écrire dans un esprit vraiment chirurgical un Traité des maladies des yeux; y mettre la marque d'un sens clinique élevé, y faire figurer des recherches dont le nombre, la pré- cision et la nouveauté donnent à son livre le caractère scientifique. Il n'est aucune question touchant à l'Anatomie, à la Physiologie, à la ( 1095 ) Bactériologie, à la Pathologie, aux principes et aux applications de l'asepsie et de l'antisepsie qui n'ait été abordée et résolue. Qu'il me soit permis de signaler la description de la zone de Zinn, celle du muscle ciliaire, celle de l'angle iridien, l'évolution de la rétine, la des- cription de la capsule de Tenon, les ailerons d'arrêt qui relient les muscles droits inférieur et supérieur avec les muscles obliques, le développement des paupières, l'étude des glandes palpébrales et des glandes lacrymales, du système veineux de l'orbite, et les intéressantes et savantes recherches sur la nutrition de l'œil. Si j'ai pu, par cette énumération, marquer la valeur scientifique du Traité d'Ophtalmologie, il me serait plus facile encore d'en indiquer la portée pratique. Mais la si grande notoriété de M. Panas est trop affirmée pour que semblable démonstration soit nécessaire. Ce qui a déterminé le vote de la Commission chargée d'examiner les Ouvrages adressés à l'Académie pour le concours des prix Montyon de Médecine et de Chi- rurgie c'est le désir légitime d'honorer et de récompenser à la fois le grand et bel Ouvrage qui résume un des enseignements les plus écoutés de notre Faculté de Médecine, et l'un de ses professeurs les plus hautement et les plus justement estimés. L'un et l'autre font honneur à la Science fran- çaise. Rapport de M. le /)'" Potain. M. Vacquez a présenté au concours, pour le prix Montyon, trois Mé- moires relatifs à la Pathologie du système veineux, qui se complètent mu- tuellement, l'un traitant de la Phlébite des membres, un autre de la Thrombose cachectique, un troisième de la Phlébite non oblitérante des tuberculeux. Dans cette série de travaux, l'auteur s'est attaché surtout à résoudre une partie des questions que soulève encore la formation des thromboses vei- neuses dans la phlegmatia des cachectiques. Il a établi notamment par la discussion des faits antérieurement connus, par des observations nou- velles, par des études anatomo-pathologiques et des expérimentations nom- breuses : que l'hyperinose et l'inopexie invoquées comme causes de la coagulation sont des abstractions purement hypothétiques; que la stagna- tion non plus n'y suffit jamais, quelle que soit son origine; que les veines oblitérées chez les cachectiques sont le siège d'altérations inflammatoires toujours constatables quand elles sont recherchées avec un soin suffisant ; ( "'96 ) que ces lésions occupent tantôt la face interne du vaisseau, tantôt l'épais- seur de sa paroi ; qu'elles sont la cause et non la conséquence de la coagu- lation et peuvent produire des concrétions qui tapissent la paroi de la veine sans en oblitérer le calibre; enfin, qu'elles résultent de l'action d'agents microbiens divers dont il a constaté la présence sous la forme de staphylo- coques, de zooglées, voire même de bacilles tuberculeux, soit dans les bourgeonnements de la face interne et les coagulum qui les recouvrent, soit dans les capillaires de la paroi dont le sang est coagulé. Il a constaté, en outre, que les éléments endothéliaux sont à leur con- tact toujours altérés et que leur sécrétion est une cause active de coagula- tion sangume. Ses expérimentations ont établi d'une façon positive qu'un traumatisme aseptique de la face interne du vaisseau peut bien provoquer, quand il est suffisant, la formation d'un coagulum; mais que le coagulum n'a, dans ce cas, qu'une existence éphémère et disparaît à mesure que la lésion se ré- pare ; que la présence d'agents infectieux au milieu des éléments altérés par le traumatisme, retardant ou empêchant cette réparation, a pour consé- quence la persistance du caillot et la constitution, enfin, d'une maladie véritable, point de départ de la phlegmasie. Ce processus suivi chez les animaux, il l'a retrouvé chez l'homme, non seulement dans la phlegmatie des accouchées et des typhiques, mais dans celle même des cancéreux et des tuberculeux. Il a pu suivre ainsi l'agent infectieux depuis sa pénétration dans l'organisme jusqu'au vaisseau dont il détermine l'oblitération, et il a montré que la phlegmatie des chlorotiques même n'échappe sans doute pas à cette loi générale. Ce travail apporte donc une élucidation nouvelle à l'histoire d'une affec- tion jusqu'ici assez obscure à bien des égards. Les observations qui s'y trouvent sont recueillies et étudiées avec beaucoup de soin, les expéri- mentations conduites avec une très grande rigueur. Pour tous ces motifs votre Commission l'a jugé digne d'obtenir une récompense de l'Académie et vous propose de lui accorder une mention. Traité de Thérapeutique infantile médico-chirurgicale ; par MM. Le Gendre et Broca. Le Livre de MM. Le Gendre et Broca n'est pas seulement l'exposé clair et complet des moyens que la Thérapeutique peut fournir au médecin ( I097 ) dans le traitcrient des maladies de l'enfant. Il se distingne par des parties originales, qui ont paru à votre Commission mériter une récompense im- portante. Je signale particulièrement l'étude tout à fait nouvelle et d'une impor- tance pratique considérable, sur les bains chauds successifs à température graduellement moins élevée, qui ont permis aux auteurs de réduire nota- blement la mortalité dans le traitement de la broncho-pneumonie, cette complication si redoutable des maladies de l'enfance. Des méningites siippurées non tuberculeuses ; par M. H. Vaudremer. Ce travail est surtout une revue générale sur la question de la pluralité des espèces morbides qui ont comme manifestation locale la méningite suppurée. Cette revue, qui est d'ailleurs complète, était déjà une nou- veauté. L'auteur y a ajouté, et c'est son titre principal à la récompense décernée à son travail, des observations personnelles intéressantes, accompagnées de recherches expérimentales. Toutes ne conduisent pas à des conclusions positives, mais elles sont un premier pas dans une voie qui mérite d'être poursuivie. La Médecine transatlantique; par M. M. Baudouin. Sous ce titre, M. le D' Bacdouin a publié son Rapport de mission à l'Ex- position de Chicago. Il y a ajouté d'innombrables documents sur la popu- lation, la morbidité, l'hygiène aux Etats-Unis. C'est le premier Ouvrage ■ d'ensemble qui ait paru, en France, sur ces questions. On y trouve réunis des renseignements qu'il serait difficile de se procurer ailleurs, et qui ren- dront de réels services à ceux qui s'occupent de démographie, de prophy- laxie, d'assistance et d'enseignement. Rapport de M. le baron Lvrrey à V Académie des Sciences. Le D'' Ernest Martin, ex-médecin-major de l'Ecole Polytechnique et de la Légation de France à Pékin, a publié, en 1893, un Ouvrage ayant pour titre : V Opium, ses abus; mangeurs et fumeurs d'opium, morphinomanes. Ce Livre, déjà présenté au public par un avant-propos technique de notre savant confrère M. Henri Moissan, a été transmis à l'Institut pour C. R., 1894, .2' Semestre. (T. CXIX, N» 25.) l45 ( '098 ) la Commission des prix de Médecine, qui m'a chargé de lui en rendre compte, dans le concours des prix Montyon de 1894- L'auteur, établissant d'abord l'origine asiatique du pavot et de son extrait, l'opium, démontre son usage progressif et cependant modéré chez les Orientaux, tandis que son abus toujours croissant s'est manifesté, plus tard, en Europe. M. E. Martin le démontre par des recherches nouvelles, avec la compétence d'un observateur attentif et persévérant. Il décrit trois formes de l'intoxication par l'opium, la plus redoutable de toutes, en établissant des formes et des degrés, non encore décrits, de la morphino- manie, d'après la statistique de la morbidité et de la mortalité. Ici apparaissent les premières expériences de laboratoire faites par l'au- teur de ce travail d'ensemble et par de savants collaborateurs, MM. les professeurs Henri Moissan et Gréhant, au moyen d'échantillons rares d'opium, rapportés de Saigon, du Tonkin et de la Chine par M. Ernest Martin. Le fait nouveau qui ressort de cette étude, m'a écrit l'auteur lui-même, c'est que lorsque la température de l'opium dépasse Soo", il se produit des composés essentiellement toxiques, tandis que si le fumeur n'atteint pas ce degré, il ne provoque qu'une minime partie de morphine avec des parfums agréables : là est l'explication de l'immunité pour la plus grande partie des nombreux fumeurs d'opium de la Chine. Ajoutons que l'auteur a complété son œuvre par des recherches physio- logiques sur les animaux et enfin sur lui-même en personne, sans chercher à s'en prévaloir, et parmi les conclusions multiples de son œuvre origi- nale trop peu connue encore, il a pu constater une différence sensible entre le système nerveux central de l'homme et celui des animaux. Les abus de l'opium, dit-il enfin, en font, sans contredit, l'un des plus redoutables fléaux de l'humanité : c'est à la fois un poison physique et un poison moral, ou un poison social, démontrant, au sein des nations les plus civilisées, les funestes effets de la morphinomanic. M. Ernest Martin rappelle d'ailleurs loyalement les recherches qui ont précédé les siennes, et parmi les observateurs dont il n'oublie pas les noms, il cite spécialement le docteur Leveinstein, en Allemagne, et le professeur Bail, en France. La conclusion du rapporteur actuel de l'Académie sur le livre de l'Opium, c'est que, à défaut d'un prix, l'auteur, aujourd'hui retraité, sans clientèle médicale et sans fortune, a au moins mérité une citation et un ( i«99 ) encouragement pécuniaire qui l'indemnise des dépenses faites par lui pour contribuer aux progrès de la Science française. PRIX BARBIER. (Commissaires : MM. Bouchard, Chatin, Guvon, Potain; Vcrneuil, rapporteur). Si la tâche de rapporteur est quelque peu onéreuse, on la remplit néan- moins sans regret quand il s'agit de faire connaître et apprécier des tra- vaux de premier ordre, jetant éclat et gloire sur notre belle et utile science médicale. C'est à une pareille œuvre que votre Commission vous invite aujour- d'hui à décerner le prix Barbier. L'auteur, M. Hexri Leloir, professeur de Dermatologie à la Faculté de Médecine de Lille, déjà connu par un magniBque Livre sur la lèpre, vient de lui donner un pendant d'égale va- leur en réunissant ses recherches, commencées en 1878 et poursuivies jusqu'en 1892, dans un Traité pratique , théorique et thérapeutique de la scrofulo-tuherculose de la peau et des muqueuses adjacentes, dans lequel le lupus vulgaire, avec ses variétés et ses formes atypiques, tient la plus grande place. Pour mener à bien ce labeur important et difficile, M. Leloir a mis en œuvre toutes les ressources de la Science moderne : histologie, bactério- logie, inoculation, observation clinique, statistique, histoire, bibliogra- phie, et pour vous donner une idée de la persévérance et de l'opiniâtreté laborieuse de notre jeune confrère, qu'il suffise de rappeler que ses études cliniques ont porté sur 2000 malades environ, que ses recherches de labo- ratoire macroscopiques, microscopiques, expérimentales résument 3oo cas, dont 200 de lupus cutané; que son index bibliograpliique ne remplit pas moins de 28 pages sur deux colonnes d'un volume in-4°> et que le tout est illustré par un magnifique Atlas de i5 planches en chromolitho- graphie et héliogravure et par de nombreux dessins insérés dans le texte ; c'est vous dire que ni temps, ni peine, ni sacrifices d'aucun genre n'ont été épargnés pour faire du Traité de scrofulo tuberculose cutanée-muqueuse une des plus remarquables productions de noire littérature scientifique contemporaine, et l'un des plus brillants chapitres de cette Dermatologie à l'édification de laquelle l'École française a toujours contribué pour une si large part. ( 1 lOO ) Je puis ajouter : i" que la forme ne le cède en rien au fond et que ce gros volume se lit d'un bout à l'autre sans fatigue et sans ennui; vP que, si l'on y trouve approfondi et éclairé sur toutes ses faces un point de Patho- logie spéciale, rien n'y est négligé pour rattacher ce ])oint à la Pathologie générale et à cette grande question de la tuberculose qui préoccupe tant, et à si juste titre, tous les pathologistes, les praticiens et les expérimen- tateurs de notre époque; 3° que partout l'on rencontre des faits nouveaux, des vérités méconnues mises en lumière, et des erreurs mises à néant, grâce à l'étendue des connaissances d'un nosographe éminent qui, je le dis à sa louange, n'a du spécialiste que le litre officiel. Le travail de M. Artault a nécessité de nombreuses expériences; il est intéressant par ses déductions pratiques autant que par la constatation des faits qui s'y trouvent signalés. L'auteur a étudié en particulier les condi- tions de l'infection de l'œuf, surtout de celle qui se produit après la ponte. Indépendamment des champignons qui pénètrent dans l'œuf et dont plu- sieurs avaient été déjà signalés, il a fait une étude plus détaillée des mi- crobes qui trouvent dans l'œuf comme un milieu de culture : le Micrococcus pyogenes aureus, le Bacillus prodigiosus, le B. violaceus, le B. siiblilis, le B. pyocyaneus, le Bacttrium termo. Pour tous ces motifs, votre Commission vous demande d'accorder le prix Barbier à M. le professeur He.vri Leloir. Toutefois, elle réclame également deux mentions honorables, l'une pour M. le D'' Artault, pour ses Recherches bactériologiques, mycologiques, zoo- logiques et médicales sur l'œuf de la poule; l'autre pour M. le D"" Tsciier.mng, pour rinslrument de son invention auquel il donne le nom à'aherroscope. PRIX BRÉANT. (Commissaires: MM. Marey, Verneuil, Guyon, Potain; M. Bouchard, rapporteur. ) La péripneumonie épizootique des bétes à cornes est une maladie très grave qui prélève sur l'agriculture de l'Europe et, en particulier, de la France un énorme tribut. Elle est à chaque instant l'occasion ou le pré- texte d'entraves à la liberté du commerce entre les nations; elle impose directement à l'État de lourdes charges, tant pour la surveillance sanitaire que pour les indemnités accordées aux propriétaires dont on fait abattre d'office les animaux malades ou simplement suspects. Un crédit de cinq cent mille francs est inscrit annuellement au budget français en vue de ces indemnités. Cette somme est insuffisante et, cette année en particulier, des crédits supplémentaires devront être demandés. Depuis i852, pour garantir les troupeaux, mais surtout pour rendre pos- sible le repeuplement des étables infectées, on a recours à la vaccination qui se pratique en inoculant de la sérosité extraite d'un poumon malade, à l'extrémité de la queue d'un animal sain. Une lésion analogue à celle du poumon se produit à la queue et, si l'animal guérit, il a conquis l'im- munité, non sans dangers ni sans dommages. L'organe siège de l'inocu- lation tombe en gangrène soixante à quatre-vingts fois sur mille inocu- lations, et même les animaux inoculés meurent quinze fois sur mille. Un des dangers de cette maladie, c'est l'existence d'une forme chro- nique où le mai est pendant longtemps impossible à diagnostiquer, et où cependant l'animal infecté est capable de transmettre partout où il passe l'affection épizootique. Il appartient à M. Arloivg d'avoir démontré, isolé, cultivé et inoculé l'agent virulent spécifique de la péripneumonie contagieuse du bœuf; d'avoir substitué les cultures pures de cet agent à la sérosité du poumon malade dans la pratique des inoculations préventives; d'avoir fourni un moyen révélateur des cas de péripneumonie difficiles à diagnostiquer. Diverses tentatives avaient été faites de i85i à 1879 pour étudier expé- rimentalement le virus péripneumonique. Après les essais de Wdlems, de Van Rempen, de VoigtUender, d'Ercolani, de Gastaldi, un résultat sembla être obtenu en 1879 par Bruylands et Verriest qui, cultivant la sérosité pulmonaire, obtinrent des cocci isolés ou groupés en chaînettes plus ou moins longues. Inoculées à la lancette, ces cultures déterminèrent des pus- tules qui n'avaient rien de caractéristique. La critique de ce travail fut faite par M. Pasteur le 1 1 novembre 1882 dans une Note à la Société d'Agriculture de Melun. M. Pasteur déclare que les résultats de Bruylands et Verriest sont le fait d'erreurs au cours des manipulations; que recueilli à l'abri de toute contamination par des mi- crobes étrangers le virus, même conservé à l'étude, ne laisse pas décou- vrir d'organismes microscopiques; que les essais de culture dans nos mi- lieux ordinaires restent également infructueux. De nouveaux essais de Poels et Nollen en 1884, de Lustig en i885, n'ont pas été jugés plus démonstratifs que ceux de Bruylands et Verriest. M. Arloing, en 1886, reprit ces tentatives et, malgré les insuccès de ( II02 ) IM. Pasteur, essaya la culture sur nos milieux habituels soit liquides, soit solides. Il crut d'abord obtenir plusieurs microbes différents. Ce n'étaient plus des cocci, mais des bacilles, les uns liquéfiant la gélatine, les autres non liquéfiants. L'insuccès d'un grand nombre de cultures, tandis que d'autres étaient fertiles, lui donna à penser que la répartition des mi- crobes est inégale dans les tissus et dans les humeurs morbides. Au lieu de répandre sur la surface de l'agar une goutte de liquide, il touche cette surface un grand nombre de fois avec la pointe de l'aiguille chargée chaque fois au contact du tissu malade d'une quantité imperceptible de sérosité. Par ce moven, il obtient toujours sur quelques points la fertilité de l'ense- mencement. M. Arloing a d'ailleurs constaté que les bacilles qu'il a ainsi extraits |)ar culture de l'œdème du poumon malade se multiplient dans la sérosité de cet œdème quand on la place dans l'étuve. Il a établi plus tard que les deux bacilles, celui qui liquéfie et celui qui ne liquéfie pas la gé- latine, ne sont qu'un seul organisme qui peut présenter des degrés d'acti- vité divers, deux races d'une même espèce. Les cultures de ce bacille, quand on les injecte en quantité suffisante donnent, dans le tissu cellulaire sous-cutané, des inflammations de tout point comparables, y compris le séquestre, à celle que provoque sous la peau de la queue l'injection de la sérosité. Injectées directement dans le poumon elles donnent la pneumonie interstitielle comparable à celle de la maladie dite spontanée. Exceptionnellement, les injections intra-veineuses de cultures provoquent des inflammations métastatiques qui ne manquent pas d'analogie avec celles de la maladie naturelle. M, Arloing a démontré que cette propriété de provoquer l'inflammation est due aux matières que sécrète le bacille. Il obtient ces inflammations en injectant la sérosité pulmonaire ou les cultures après une filtration capable de les débarrasser de tout organisme figuré. La qualité phlogogène appartient à une substance précipitable par l'alcool. Des objections s'étant produites au sujet de la spécificité de ce bacille et cette assertion ayant été formulée que la sérosité virulente peut ne laisser découvrir aucun bacille ni par coloration ni par culture, M. Arloing a institué des expériences qui, à la fois, contredisent cette assertion et appor- tent un nouvel appui à sa doctrine. Il montre que si la sérosité, au mo- ment où on la recueille sur le poumon, peut être assez pauvre en microbes pour que le hasard des préparations n'en fasse pas découvrir et pour que le hasard des inoculations laisse indemne de toute inflammation un certain nombre d'animaux inoculés, il n'en est plus de même quand cette sérosité ( ii<)3 ) très pauvre en microbes a été portée à l'étuve. Les microbes alors s'y mul- tiplient au point de rendre bientôt la sérosité opalescente. En même temps l'insuccès des inoculations se fait de plus en plus rare et l'intensité de la réaction locale devient de plus en plus accusée : le tout sans qu'il y ait eu introduction accidentelle d'un microbe étranger. Les inoculations sous-cutanées des cultures, quand on les fait à petite dose, ne provoquent qu'une lésion locale insignifiante sans retentissement général appréciable. Elles laissent cependant après elles l'état d'immunité aussi bien que les inoculations de sérosité qui exposent l'animal à des mutilations fâcheuses et même à la mort. Depuis dix-sept mois, dans deux secteurs de Paris et du département de la Seine, l'inoculation est prati- quée comparativement avec les cultures et avec la sérosité dans les condi- tions prévues par la loi. Au i5 août dernier, 2 434 inoculations avaient été faites par la sérosité, 2 146 par les cultures. Ces vaccinations, faites sur des vaches laitières saines qu'on introduisait dans des étables contaminées, ont donné sensiblement le même chiffre d'insuccès. La maladie s'est déve- loppée chez 10,37 poui' 100 des vaches inoculées avec la sérosité; chez 9,59 pour 100 de celles qui ont reçu les cultures. Le dernier point sur lequel l'attention doit être appelée dans l'étude que M. Arloing a faite de la péripneumonie épizootique du bœuf, c'est l'action que les extraits des cultures du bacille de cette maladie provo- quent sur la respiration, sur la température, sur certaines sécrétions, action beaucoup plus marquée chez les animaux atteints de péripneumonie que chez les autres. C'est un effet comparable à ceux des extraits du bacille de la tuberculose, du bacille de la morve, etc., et qui fait que la pneumobacill ine est révélatrice au même titre que la tuberculine ou la malléine. Une œuvre si complète, si originale, si laborieusement conduite, si riche d'applications pratiques, nous a paru mériter à son auteur une grande récompense prise sur les arrérages du prix Bréant. PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Bouchard, Verneuil, Sappey, Potain ; Guyon , rapporteur.) La Commission propose à l'Académie -d'accorder le prix Godard à MM. 3Iklville-W^asser.mani\ et IVoel Halle. ( >>o4 ) Ces auteurs nous ont adressé deux Mémoires intitulés : Contribution à l'anatomie pathologique des rétrécissements de l'urètre, par MM. les docteurs Melville-Wassermann et Noël Halle; 1891. Urélrite chronique et rétrécissements; nouvelle contribution à l'anatomie pathologique des rétrécissements de l'urètre, par MM. Melville-Wassermann et Noël Halle; 1894. Depuis plusieurs années, MM. Wassermann et Halle ont étudié, avec toutes les ressources de la technique anatomique moderne, les rétrécisse- ments de l'urètre chez l'homme. Leurs recherches ont porté sur i5 cas et l'urètre a été complètement examiné en se conformant à une même méthode, celle des coupes transversales en série. Dans tous les cas, une succession de coupes perpendiculaires à sa direction ont été pratiquées sur toute l'étendue de la verge. Les examens anatomo-pathologiques ont donc été extrêmement multiples. C'était le seul moyen de prendre une idée exacte du calibre de l'urètre et des lésions si importantes du corps spongieux. Les résultats de ces consciencieuses et patientes études, poursuivies par deux hommes d'une grande instruction, précisent l'Anatomie pathologique des rétrécissements. Nous savons maintenant : Que le canal est atteint du méat jusqu'au col vésical et que, si le rétré- cissement ne se produit que sur un ou plusieurs points limités, l'urétrite scléreuse, qui lui donne naissance, étend son action à la plus grande partie du canal; Que l'urètre pathologique n'adosse plus ses parois ; sur la coupe il présente un trou ou une fente béante à parois rigides. C'est une véritable cavité pathologique où les sécrétions de la muqueuse malade et l'urine peuvent stagner et s'altérer; Que les lésions épithélialcs sont particulièrement intéressantes, et par leur multiplicité et par leurs formes diverses, enfin par leur étendue; qu'il y a des relations étroites entre les altérations épithéliales et les lésions des tissus sous-jacents; Que les lésions du corps spongieux ont une importance spéciale. La lé- sion essentielle du réti'écissement est, en effet, la sclérose interstitielle; Que dans presque tous les cas le rétrécissement est constitué par un anneau fibreux complet; Que les lésions péri-urétrales sont toujours profondes au niveau du point rétréci; ( iio5 ) Que dans l'anneau fibreux se retrouvent d'autres éléments disséminés, vestiges de ceux qui entrent dans la structure de la jsaroi normale; Que des lésions remarquables d'endo- et de péri-artérite allant jusqu'à l'oblitération sont généralement rencontrées; Qu'il existe souvent en arrière du rétrécissement des végétations em- bryonnaires fort vasculaires et parfois volumineuses; Que les glandes et lacunes sont toujours atteintes jusqu'à disparaître et peuvent, dans une certaine mesure, influer sur la production et déter- miner la direction des lésions ; Que les fistules ont leur orifice dans les angles de la fente à la jonction des parois antérieures et postérieures de l'urètre, qu'elles sont entièrement revêtues d'une couche épithéliale parfaitement constituée. Il s'agit donc d'un travail anatomo-pathologique vraiment scientifique, renfermant des faits nouveaux et précis, donnant une description d'en- semble qui n'avait pas encore été faite et rentrant exactement dans le prci- gramme du prix Godard. La Commission l'a, pour ces motifs, jugé digne de cette haute récompense. PRIX PARK.IN. (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, Verneuil, Brouardel; Potain, rapporteur.) MM. Beiial et Choay ont présenté au Concours pour le prix Parkin un travail manuscrit intitulé : Etude chimique complète des créosotes officinales et de leurs principaux composants. C'est chose toujours extrêmement utile et méritoire que l'étude d'une substance médicamenteuse poussée assez loin pour en préciser rigoureuse- ment les caractères et lui assurer une constance de composition qui, seule, permet de l'introduire avec sécurité dans la thérapeutique. Ce travail, MM. Behal et Choay l'ont entrepris pour la créosote, sub- stance qui tend à prendre une place de plus en plus grande dans la ma tière médicale, mais dont la composition imparfaitement connue et variable était un grand obstacle à son emploi méthodique. Ils paraissent l'avoir poussé à la dernière perfection. Non seulement ils ont analysé des créosotes de diverses provenances et de divers pays, et montré quelles différences considérables les séparent et d'où résultent ces différences, mais ils ont établi la présence dans les C. R., 1894, 2' Semestre. (ï. CXIX, N- 25.) l46 ( iio6 ) meilleures sortes d'un cerlain nombre de composants mal ou peu connus, notamment de monophénols ou éthylphénols. Puis ils ont précisé les pro- portions des éthers de diphénols (gaïacols, créosols, homocréosols, crésylols et xylénols). Ils se sont donné la peine de préparer synthétique- ment plusieurs de ces corps, de façon à les caractériser rigoureusement et à les pouvoir reconnaître avec certitude. Grâce à ce travail considérable, ils sont parvenus à créer une méthode d'analyse très exacte et à rendre précis le titrage des créosotes. Ils ont ainsi fourni le moyen de déceler des fraudes très condamnables qui consistent à extraire de la créosote les parties les plus actives et les plus précieuses, et à livrer au commerce comme créosote pure un produit à peu près inerte ou purement nuisible. Enfin, ayant obtenu les compo- sants de la créosote dans un état de pureté absolu, ils ont rendu possible l'étude sérieuse de leur action physiologique. Votre Commission a pensé qu'un travail aussi considérable, aussi cons- ciencieux et aussi accompli, méritait votre entière approbation, et elle vous propose de lui décerner intégralement le prix Parkin. PRIX BELLION. (Commissaires : MM. Bouchard, Potain, baron Larrey, Guyon; Brouardel, rapporteur.) La Commission vous propose de partager le prix Bellion entre M. le D' Lardier, de Rambervilliers, et MM. Beni-Barde et Materne, et d'accorder une mention honorable à M. le D'' Rexon. M. le D' Lardier, de Rambervilliers, poursuit depuis de longues années, avec une ardeur infatigable, l'application des mesures de pro- phylaxie qui résultent des progrès de l'Hygiène publique. Il a eu une large part dans l'organisation sanitaire du département des Vosges, qui, sous ce rapport, tient un des premiers rangs parmi les déparlements de la France. Il me suffira, pour justifier cette opinion, de citer quelques-uns des mémoires qu'il a adressés à l'Académie. La revaccination ohligaloire dans les écoles (iSSc)). — Le service de la revaccinalion en France et V opinion du Comité consultatif d'Hygiène (1889). — Le service de la l'accination devant le Conseil général des Vosges (1891). — De la prophylaxie des maladies épidé- miques et transmissibks (1888). — Etiologie de la fièvre typhoïde dans les ( II07 ) hameaux (1891). — De lapnéumonie infectieuse et, enfin, une étude faite en commun avec M. Pernet sur Une épidémie de dysenterie à Rambervilliers en 1889. Les auteurs démontrent que cette épidémie a eu pour cause la contamination des eaux de boisson. Cette énumération incomplète suffit pour montrer dans quelle direction se sont poursuivis, avec une persévérance qui ne s'est pas démentie, les efforts du D^'Lardier; votre Commission vous propose de le récompenser en lui accordant le prix Bellion. MM. lesD^BENi-IÎARnE et Materne ont publié un Livre très documenté sur V Hydrothérapie dans les maladies chroniques et les maladies nerveuses. I^es applications froides qui constituent la base du traitement occupent une place importante; mais, à côté d'elles, on trouve, outre une étude 1res complète des effets du calorique sur le corps humain, un exposé des avantages que l'on peut tirer de l'alliance de l'eau chaude avec l'eau froide quand on veut acclimater les malades rebelles aux applications froides ou atténuer l'excitation qu'elles provoquent chez eux. Dans la seconde partie de l'ouvrage, MM. Beni-Barde et Materne passent en revue les maladies de la nutrition qui sont tributaires de cette médication et donnent pour chacune d'elles les indications et les contre-indications qui leur sont propres. Votre Commission vous propose d'accorder le prix Bellion à MM. Bexi- Barde et Materne conjointement avec M. le D"^ Lardier. M. le D"^ Renon a publié un bon travail sur la Pseudotuberculose aspergil- lairc. Cette maladie survient chez les gaveurs de pigeons qui aspirent acci- dentellement les spores d' Aspergillus fumigalus répandues quelquefois sur la surface des graines. Les lésions que provoquent les spores de V Aspergillus consistent essentiellement en tubercules en tous points comparables aux tubercules produits par le bacille de Roch. Votre Commission vous propose d'accorder une mention honorable à M. le D-^ Renon. PRIX MÈGE. (Commissaires : MM. Blanchard, Potain, Guyon, baron Larrey, Brouardel; Sappey, rapporteur.) M. Facre, prosecteur de FÉcole anatomique des hôpitaux, a présenté pour le prix Mège un travail qui a pour titre : Études sur les ligaments sus- ( iio8 ) penseurs du foie, sur les déplacements de cet organe, sur les inconvénients qu'en- traînent ces déplacements et sur la thérapeutique à leur opposer. Ce travail est le résultat de longues et sérieuses recherches. Les ligaments qui attachent le foie au diaphragme sont multiples et depuis longtemps déjà avaient fixé l'attention des anatomistes. En les passant successivement en revue, M. Faure a réussi à compléter leur étude, en y ajoutant quelques faits nouveaux, et surtout en donnant aux faits déjà connus une plus grande précision. Il démontre que parmi ces ligaments suspenseurs, celui qui porte le nom de ligament transverse est en réalité le seul qui mérite ce nom. Il a constaté en outre que les deux lames contribuant à le former sont beaucoup plus espacées qu'on ne l'avait pensé jusqu'alors; l'inter- valle qui les sépare n'est pas d'un centimètre, mais de trois à quatre et quelquefois cinq. Le point le plus important des études de l'auteur est relatif au rôle que joue la veine cave inférieure dans la suspension et la fixation du foie; cette veine, en effet, adhère à l'orifice qu elle traverse par un tissu conjonctif très dense. Elle contribue ainsi très efficacement à immobiliser la glande hépatique. Grâce à cette adhérence et à la solidité du ligament transverse, la glande se trouve fortement unie à la concavité du diaphragme, d'où sa fixité habituelle. Cependant cette fixité n'est pas telle que la glande soit complètement immobilisée, et d'ailleurs on voit quelquefois le ligament coronaire se relâcher, s'allonger et permettre alors au foie de légers déplacements qui, d'abord très limités, acquièrent avec le temps une importance de plus en plusgrande. En même tempsie tissu conjonctif qui unissaitla veine cavein- férieure à l'orifice diaphragmatique devient plus lâche et concourt à favori- ser la mobilité de l'organe; de là un abaissement de celui-ci qui peut des- cendre-, dans quelques cas, jusque dans la fosse iliaque droite et même jusque dansl'excavation du bassin. On comprendsanspeineque, dans de telles con- ditions, la glande se déplace plus ou moins selon nos attitudes, comprime alors les viscères de l'abdomen et devient ainsi le point de départ de ma- laises et de certains troubles. Ces malaises et ces troubles fonctionnels, très bien étudiés et décrits par M. Faure, constituent les symptômes de la mo- bilité du foie, symptômes qui ne sont pas sans analogie avec ceux du rein mobile, mais qui entraînent des conséquences plus fâcheuses que les dé- placements de ce dernier viscère. L'auteur signale un grand nombre d'exemples de ces foies mobiles, qui avaient été mentionnés par d'anciens pathologistes, mais oubliés ou méconnus par les modernes. Il étudie aussi ( i'09 ) les divers moyens employés pour les combaltre, ou pour en atténuer les fâcheux effets. En résumé, le travail de M. Faure se recommande par l'exposé de quel- ques faits anatomiques nouveaux et intéressants, et par une très bonne étude du foie mobile, étude très digne de fixer l'attention des médecins de noire époque. Telles sont les considérations qui ont porté votre Commis- sion à lui décerner le prix Mège. PRIX LALLEMAND. (Commissaires : MM. Marey, Ranvier, Potain, Milne-Edwards; M. Ch. Bouchard, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. Gley; une mention honorable à M. Nabias; une autre mention à M. P. Ja\et. Rapport sur les travaux de M. Gley, par M. Ch. Bouchard. La Commission du prix Lallemand décerne le prix à M. Gley pour son Étude des phénomènes physiologiques liés à V activité psychique, et pour une série de travaux Sur In physiologie des nerfs. M. Gley a établi, par des recherches expérimentales, dont les pre- mières remontent à 1880-1881, que, sous l'influence du travail intellec- tuel, la pulsation de l'artère carotide augmente d'amplitude, que la ligne d'ascension devient plus rapide, que les ondulations secondaires se mul- tiplient sur la ligne de descente, tous caractères qui sont en rapport avec un écoulement plus facile du sang dans Iqs branches terminales de l'ar- tère explorée. Il a vu que ces caractères étaient d'autant plus marqués que l'attention est plus forte, ce qui paraît établir une corrélation entre l'intensité du phénomène psychique et l'activité de la circulation dans l'encéphale. Il a montré que ces modifications de la circulation artérielle ne sont pas le résultat de changements dans l'action du cœur ou dans les mouvements respiratoires, qu'elles doivent, par conséquent, être rap- portées à des phénomènes vaso-moteurs périphériques , à des actions vaso-dilatatrices, comme celles qui s'accomplissent dans les glandes en fonctionnement. Il convient de rapprocher de ces faits d'autres constatations faites par le même expérimentateur en 1884, et desquelles il résulte que le travail ( i"o ) intellectuel prolongé élève la température centrale d'un dixième de degré par heure. Je signale également des expériences délicates où M. Gley a réussi à inscrire les mouvements inconscients qui s'accomplissent sous l'influence de diverses représentations mentales, mouvements dont l'amplitude est en rapport avec l'intensité même de ces représentations. Je trouve à signaler, dans la portion de l'œuvre physiologique de M. Gley qui vous est soumise, d'autres découvertes intéressantes, dont plusieurs ont un haut degré d'importance. En 1886, M. Gley a montré que l'excitation du sympathique abdominal provoque, par action réflexe, la sécrétion de la glande sous-maxillaire. Il a établi que l'excitation électrique continue de cette glande produit, dans des conditions déterminées, une sécrétion périodique. C'est le commence- ment d'une étude des actions rythmiques appliquée aux phénomènes sé- crétoires. Dans le cœur, on savait que les mouvements rythmiques sont arrêtés définitivement par l'excitation électrique de la surface de l'organe. M. Gley a obtenu la simple suspension des contractions rythmiques et déterminé les conditions dans lesquelles elle peut être obtenue. Cet effet suppose la participation des centres ganglionnaires intra-cardiaques. L'influence des centres ganglionnaires sur la circulation, il l'a poursuivie jusque dans les cellules nerveuses, qui se trouvent disséminées le long des vaisseaux, dont il est parvenu à séparer l'action de celle qu'exercent les centres vasculaires de la moelle et du bulbe. Même pour des centres d'innervation vasculaires rapprochés anatomi- quement d'une façon très étroite, il est arrivé à établir des dissociations fonctionnelles. C'est ainsi que, étudiant avec M. Charrin les effets de certains poisons sécrétés par le bacille pyocyanique, il a pu constater la paralysie des centres vaso-dilatateurs bulbo-médullaires, alors que les centres vaso- constricteurs conservent toute leur excitabilité. Récemment, M. Gley a découvert que le nerf splanchnique exerce sur le réservoir lymphatique abdominal, sur la citerne de Pecquet, une action dilatatrice manifeste. Jusqu'à ce jour des difficultés techniques considéra- bles s'étaient opposées à la démonstration rigoureuse de l'action du sys- tème nerveux sur les vaisseaux lymphatiques. Ces nouvelles recherches apportent cette démonstration, en même temps qu'elles révèlent la pré- sence, dans le tronc du splanchnique, de fibres dilatatrices et qu'elles mon- ( "I, ) trent la réalité de l'influence que le système nerveux exerce sur des vaisseaux du type veineux. Rapport de M. Potaix sur l'Ouvrage de M. P. Janet, intitulé : « Étal mental des hystériques ». M. P. Janet a présenté au concours, pour le prix Lallemand, un petit volume ayant pour titre : « Etat mental des hystériques ». Cet Ouvrage est une analyse très délicate et très attentive des perturba- lions que subissent, chez les hystériques, les phénomènes de sensibilité, d'idéation, de volition et de mouvement. La multiplicité de ces perturba- tions et les réactions mutuelles qui en dérivent les rendent presque tou- jours singulièrement difficiles à interpréter. C'est seulement à force d'ingé- niosité et d'observation patiente que l'auteur y est le plus souvent parvenu. Il a eu d'ailleurs le mérite de savoir résister aux entraînements de l'imagi- nation, de se tenir toujours au plus près des faits observés, ou du moins de ne pas confondre les déductions directes de ceux-ci avec les hypothèses séduisantes dont ils peuvent être le point de départ. L'analyse psycholo- gique de l'hystérie est particulièrement traitée dans ce Livre avec beaucoup de finesse et de soin, l'étant par un homme évidemment rompu à l'étude des choses qui sont du domaine de la pensée. Un pareil travail n'est point susceptible d'analyse. Mais il aide à con- cevoir l'étonnante variété des désordres nerveux qu'offrent les hystériques, et il est un guide utile au milieu de ce dédale. Votre Commission a donc pensé qu'il était digne des encouragements de l'Académie et vous propose de le mentionner honorablement. ( "12 ) PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Marey, Bouchard, Duclaux, Potain, d'Arsonval, Chauveau.) De nombreux travaux ont été envoyés au concours. La Commission en a distingué cinq, dont deux présentent un grand intérêt. Aussi propose- t-elle de diviser le prix entre MM. Phisalix et Bertrand, d'une part, Raphaël Dubois, d'autre part. Elle accorde une mention honorable à M. MoROT, et deux mentions, l'une à M. Blaxc, l'autre à M. Philippon. MM. Phisalix et Bertrand ont présenté au concours l'ensemble de leurs travaux sur les venins. L'immunité bien connue de certains animaux ve- nimeux à l'égard des venins qu'ils fabriquent a été le point de départ des recherches nouvelles contenues dans ces travaux. S'appuyant d'abord sur les propriétés physiques, chimiques et physio- logiques du venin de crapaud, MM. Phisalix et Bertrand ont démontré sa présence en notable quantité dans le sang de cet animal. Ce fait les a conduits à l'hypothèse que l'immunité relative du crapaud pour son propre venin est due à une accoutumance. Ils ont donné plus de force à cette ex- plication vraisemblable en étendant leurs résultats à d'autres animaux venimeux : la salamandre, dont le venin se rapproche chimiquement de celui du crapaud, et la vipère dont le venin en diffère complètement. Cette relation si évidente entre la composition du sang et la présence de glandes venimeuses apporte à la théorie de la sécrétion interne des glandes un appui qui n'a pas échappé à nos auteurs. Mais cette théorie était pas- sible d'une objection. Fontana avait montré depuis longtemps que les cou- leuvres résistent au venin de la vipère. Et pourtant, ces serpents aglypho- dontes ne sont pas connus comme venimeux. Or, les expériences de MM. Phisalix et Bertrand ont montré que cette exception n'était qu'appa- rente et que le cas des couleuvres rentrait dans la règle générale. En effet, leur sang jouit de la même toxicité que celui de la vipère, et cette toxicité coexiste avec la présence de glandes venimeuses homologues de celles de ( "t3 ) la vipère. Cette découverte, déjà importante au point de vue de l'Anato- mie comparée, apportait un nouvel argument en faveur des hypothèses émises par MM. Phisalix et Bertrand. Les principes actifs du venin de la vipère, malgré l'analyse faite par Lucien Bonaparte, qui le rapprochait de la ]ityaline, étaient assez peu connus. C'est à l'occasion des précédentes recherches que les auteurs ont repris l'étude eticorc incomplète du venin de vipère. L'idée d'une analogie entre les virus et les venins découlait de la notion iniroduite dans la science par M. Chauveaii sur les poisons solubles d'origine microbienne. (]ette idée a été émise par divers expérimentaleins, mais sans aucune dé- monstration à l'appui. La preuve a été enlièremeiit fournie par MM. Phi- salix et Bertrand. L'application méthodique de la chaleur leur a permis de différencier dans le venin de vipère plusieurs substances toxiques à peiue soupçonnées avant eux. Les deux principales ont reçu les noms iVéchidnase et d'éc/udnotoxine. La première possède une action locale et ne résiste pas à une très courte ébullition; la deuxième a une action générale qui se traduit surtout par des troubles nerveux et vaso-moteurs; elle détermine rapidement la mort. Quoique non détruite par une très courte ébullition, l'échidnotoxine n'en est pas moins sensible à la chaleur et, suivant l'inten- sité et la durée du chauffage, elle subit une atténuation plus ou moins complète. Après avoir soumis du venin frais à une température de yS" à go° pendant cinq minutes, on peut, sans danger, en inoculer une dose mortelle dans les conditions ordinaires à un cobaye de SooS''. Le j)lus souvent même on n'observe aucun trouble appréciable. Cependant, sous l'influence modi- ficatrice de la chaleur, le venin a acquis une nouvelle propriété : il déter- mine une vaccination, d'où le nom û.' échidno-vaccin donné au venin ainsi modifié. Quant au mécanisme de cette vaccination, il a été établi par une série d'expériences. T^'état vaccinal n'est pas engendré dans l'organisme par la circulation de la matière vaccinante elle-même ; il apparaît peu à peu et n'est réalisé complètement qu'après quarante-huit heures. Si l'on éprouve l'animal pendant cette période, il succombe d'autant moins vite qu'on s'éloigne davantage du moment de l'inoculation vaccinale. L'immunisation n'est donc pas produite directement par la matière vacci- nante : elle résulte d'une réaction de l'organisme. Cette réaction de l'organisme a pour conséquence l'apparition dans le sang de nouvelles substances jouissant de la propriété de rendre inoffen- C. R.,iS94, 2- Semestre. (T. CXIX, N°25. 1^7 ( "i4 ) sive l'inoculation d'un venin mortel. Ces substances, dites antitoxiques, ne protègent pas seulement l'animal qui les a fabriquées : inoculées à un animal indemne, elles le préservent contre une inoculation mortelle. Quand le sang antitoxique est mélangé au venin, il le rend inoft'ensif. Cela ne résulte pas d'une action chimique exercée sur le venin (dans certaines conditions, le mélange conserve toute sa toxicité), mais au contraire d'une excitation de l'organisme opposée à celle du venin ; en un mot, le sang antitoxique n'est pas un antidote, mais un antagoniste du venin. Comment se produit cette substance antitoxique du sang? Se basant sur les caractères de similitude de l'échidno-vaccin et des diastases, les auteurs ont pensé que l'antitoxine est due à une réaction chimique entre l'échidno-vaccin et l'un des principes du sang. Cette hypothèse a été en partie vérifiée par l'expérience. Un mélange de sang normal et d'échidno- vaccin, mis à l'étuve pendant quarante-huit heures, acquiert des pro- priétés antitoxiques évidentes. Toutefois, il faut observer que les propriétés antiloxiques d'un tel mélange sont inférieures à celles du sang d'animaux vaccinés; il est donc légitime d'admettre que, dans l'organisme, vacciné, la substance d'où procède l'antitoxine est produite à fur et à mesure de sa Iransformation sous l'influence de l'échidno-vaccin. Tous ces faits peuvent être considérés comme la base scientifique des essais de séro-thérapie contre la morsure des serpents venimeux. M. Raphaël Dubois a présenté une très intéressante monographie d'un curieux mollusque : la Pholade Dactyle. Il s'est surtout attaché à l'étude physiologique d'un appareil particulier à ce coquillage marin : le siphon. Cet organe est remarquable par le grand nombre de fonctions diverses qu'il remplit. I^our M. Dubois, en effet, le siphon est non seulement un appareil contractile servant à la locomotion, mais il est également un organe servant à l'élimination, à l'excrétion, au tact, à l'audition, à l'olfac- tion, à la gustation, à la vision et enfin à la production de la lumière. En réalité, par des expériences très bien conduites, M. Dubois prouve que l'élément musculaire constituant le siphon répond par une contraction aux excitants les plus divers : excitants mécaniques, chimiques, physiolo- giques, vibrations sonores, lumineuses, etc. La forme de la contraction varie suivant la nature de l'excitant et aussi suivant son intensité. Les différents rayons du spectre, par exemple, pro- voquent des contractions qui diffèrent d'une couleur à l'autre. Tels sont les faits fondamentaux nouveaux que l'auteur établit par des expériences nombreuses qui sont conduites avec beaucoup d'ingéniosité. Le siphon est encore doué de la fonction photogénique précédemment étudiée par l'auteur chez les élatérides lumineux. Comme chez ces der- niers, la lumière émise est due à un phénomène physiologique de l'ordre des fermentations. De ces divers faits, très bien observés, l'auteur tire des conclusions qui lui servent à établir des théories personnelles sur le mécanisme des sen- sations en général, et sur nombre d'autres points intéressants de Physiologie générale. M. MoROT a élucidé le problème des pelotes que l'on rencontre si sou- vent dans l'estomac des Léporidés. La ressemblance qui existe entre les pelotes stomacales du lapin et les pelotes stercorales, c'est-à-dire les crottes de l'animal, avait fait naître l'idée que celles-ci n'étaient autres que celles-là, dégluties par le sujet. Mais, pour arriver à la démonstration, il a fallu à M. Morot de longues observa- tions poursuivies de jour et de nuit, d'abord infructueusement, puis avec un plein succès, quand la condition nécessaire à ce succès eut été trouvée et réalisée. Cette condition, c'est l'état d'isolement et de calme absolus. Si l'animal se sent observé, il s'abstient de tout acte dont on puisse tirer une inter- prétation de l'existence des pelotes stomacales. C'est en aveuglant complète- ment, par incision des globes oculaires, les sujets rais en observation que M. Morot a pu réaliser ladite condition. L'animal aveuglé peut être ob- servé, pendant la nuit, à la lumière d'une bougie, sans que son attention soit excitée par la présence de l'observateur. On constate alors que l'ani- mal assoupi se réveille de temps en temps et s'incurve de manière à ap- procher le museau de la région anale. Il recueille alors luie crotte avec les lèvres, l'introduit dans sa bouche et l'y retourne plusieurs fois avant de procéder à la déglutition. L'observateur a pu constater souvent la pré- sence de la pelote stercorale dans la cavité buccale. Jamais l'animal ne s'adresse aux pelotes déjà évacuées depuis un certain temps. On est donc fixé maintenant sur l'interprétation qu'il convient de don- ner des pelotes stomacales des Léporidés. Il s'agit là d'un phénomène singulier, peu connu, contesté, qui avait fait penser aux anciens que les Léporidés possèdent une sorte de rumination. Ce phénomène a été éclairci par M. Morot à l'aide d'observations et d'expériences très nombreuses et très bien faites. ( '"'i ) M. Blaxc concourt avec ses Éludes analomo -physiologique s sur certains vers à soie. Ces éliules portent sur le Bo?nbyx Mon et sur certaines espèces indus- trielles. On y trouve une bonne description de la tête et de l'appareil séricigène. Dans la tète, les glandes salivaires, celles de Filippi et la struc- ture des poils sont l'objet de description détaillées, où certaines erreurs sont relevées relativement à la disposition anatomique de ces organes. La structure de l'appareil séricigène a été également fort bien étudiée. Quant aux faits nouveaux signalés par M. Blanc, on ne saurait les révoquer en doute, car ils ont été confirmés par un habile observateur, M. Gibson. Au point (le vue physiologique, M. Blanc a suivi dès son origine la for- mation du brin de soie. Il le montre engendré par la fibroïdine qui appa- raît sous forme de granulations isolées qui se fusionnent en une masse homogène cylindrique, le brin. En arrière du réservoir où le brin se forme, le giès est sécrété et enveloppe comme un fourreau le cylindre de fd^roï- dine. En avant du même réservoir, les cellules sécrètent un liquide clair, la mucoïdine, qui faciliterait le glissement du brin dans le canal excréteur. Pour M. Blanc, la matière colorante qui teint en jaune certaines soies se forme dans le sang et cette coloration ne peut être provoquée par aucun genre d'alimentation. Les muscles qui font contracter la fdière produisent la soudure des élé- ments constitutils (lu brin qui, dans le Bombyx Mon, est généralement bien filé, à moins que certains globules fibrogènes ne s'égarent dans le grès et ne subissent isolément le laminage. Pour IVL Blanc comme pour Veison, la mue des vers serait pi'oduite par les glandes pililères dont les produits s'épancheraient entre le derme et la cuticule. On peut regretter que l'auteur n'ait pu déterminer le mécanisme de la sécrétion des glandes salivaires non plus que de celles de Filippi, qu'il n'ait pu retrouver la mucoïdine sur le fd de soie et qu'il soit réduit à des hvpo- ibèses sur la formation du grès. Mais il faut tenir compte de l'extrême difficulté du sujet due à l'exiguïté des organes et à la faible quantité des produits sécrétés. Eu somme le travail de M. Blanc est très étendu, con- sciencieux et assez riche en faits nouveaux pour mériter une mention. M. Piiiuppox est mentionné pour ses recherches sur les effets physiolo- giques de la compression et de la décompression de l'air. ( ti'7 ) PRIX POURAT. (Commissaires : MM. Rouchard, Potain, Guyon, Marey, Chauveau; d'Arsonval, rapporteur.) La question posée pour le |)rix Pourat, en 1894, était formulée ainsi : Des influences qu exercent le pancréas et les capsules surrénales sur le sys- tème nerveux et, réciproquement, des influences que le système nerveux exerce sur ces glandes, étudiées surtout au point de vue physiologique. En 1889, von Méring et Minkowski ont montré les premiers que V extir- pation totale àix pancréas produit constamment le diabète sucré. Les tra- vaux subséquents de Hédon, Thiroloix, Gley, etc., nous ont appris que ce diabète ne tenait ni à la su|5pression du suc pancréatique, ni à l'irritation traumatique des nerfs. L'altération de la nutrition qui caractérise le dia- l)ète pancréatique doit être attribuée à une modification qui se produit dans la composition du sang quand le pancréas est absent. Dans un premier travail, fait en collaboration avec son maître, notre Confrère M. Chauveau, M. Kaufmaxn a montré que l'hyperglycémie dia- bétique recoiuiait toujours ponr cause un excès dans la production du sucre et que cette surproduction se fait exclusivement dans le foie. Si l'ablation du pancréas amène toujours l'hypersécrétion sucrée du foie, il faut donc admettre que le pancréas verse dans le sang une sécrétion qui est frénatrice de la glycoso-formation hépatique. Les mêmes auteurs dé- montrent de plus que le foie, organe glycoso-formateur, et le pancréas, organe frénateur de la même fonction, sont soumis l'un et l'autre à l'in- fluence régulatrice du système nerveux. Ils admettent deux centres ner- veux antagonistes, l'un excito-moteur du foie et l'autre fréno-sécréteur du pancréas et inversement, à la suite de leurs expériences. Par quel mécanisme s'exerce cette action frénatrice de la sécrétion pancréatique? Est-ce en agissant sur le foie directement ou bien par l'in- termédiaire du système nerveux? Pour répondre à cette question M. R:iuf- mann énerve complètement le foie en conservant le pancréas. Dans ces conditions il n'y a jamais augmentation du sucre dans le sang, les animaux guérissent; mais si l'on vient alors à supprimer le pancréas, aussitôt le dia- bète apparaît. Ces expériences établissent donc solidement ce fait nouveau et important, à savoir que le foie et le pancréas sont associés dans la fonc- tion glycémique et agissent synergiquement. ( iitS ^ Maintenant quelles sont les influences nerveuses qui modifient la sécré- tion interne du pancréas normalement, et corrélativement, la production du sucre par le foie? En énervant successivement le foie, le pancréas, ou les deux à la fois, en même temps qu'il excite le système nerveux par la piqûre diabétique de Claude Bernard, M. Raufmann nous montre que le système nerveux agit sur ces deux glandes à la ibis. L'excitation qui augmente la sécrétion pancréatique diminue en même temps la glycoso-formation dans le foie, et réciproquement. Il ressort donc de ces expériences les conclusions suivantes : Les cellules hé])atiques possèdent une activité glycoso-formatrice propre en dehors du système nerveux, comme on le constate sur un foie énervé; i° le pancréas a une sécrétion interne propre qui arrête cette transformation; 3° le sys- tème nerveux agit synergiquement sur le foie et sur le pancréas pour acti- ver la fonction glycoso-formatrice et réfréner la fonction pancréatique, et inversement. Tels sont les résultats acquis par les belles expériences de M. Kauf- mann. Elles élucident certains points de la pathogénie du diabète sucré; aussi votre Commission vous propose-t-elle, à l'unanimité, de décerner le piix Pourat à M. Kaufmann. M. TmiioLoix s'est, de son côté, beaucoup occupé des fonctions du pancréas. Il a lait de nombreuses expériences sur l'ablation et l'ectopie de cet organe. Il a même réussi une véritable greffe pancréatique, et non plus seulement la marcotte ou l'ectopie de l'organe. Il a fait de nouvelles expériences sur l'influence du jeûne dans la production du diabète consé- cutif à l'exiirpation du pancréas. Les résultats qu'il a obtenus en piquant le bulbe sur un animal à pancréas ectopié sont nouveaux et d'un réel intérêt. Dans la partie consacrée Ji la détermination du rôle du pancréas, l'auteur trouve aussi, comme M. Kaufmann, que le pancréas et le foie sont associés dans la fonction glycémique. Dans le cours de son travail, l'au- teur cite les expériences de MM. Ghauveau et Kaufmann, celles posté- rieures de M. Kaufmann et les confirme par des expériences personnelles. Il présente des observations clinitjues intéressantes et traite ensuite des fonctions des capsules surrénales. Il confirme, au sujet de ces organes, les connaissances que nous devons à MM. Brown-Séquard, Abelous et Lan- glois, etc. En somme, le Mémoh-e de M. Thiroloix renferme un très grand nombre d'expériences soignées dont quelques-unes apportent des faits nouveaux ( i"9 ) qui, sans avoir l'importance des fails trouvés par M. Raufmann, sont dignes d'intérêt. Aussi votre Commission vous propose-t-elle d'accorder à M. TiiiROLoix une mention avec encouragement. GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (Commissaires : MM. D.iubrée, Fouqué, Milne-Edwards, Van Tieghem ; Albert Gaudry, rapporteur.) Lorsqu'on visite le Plateau central de la France, on entend parler de choses merveilleuses, découvertes depuis quelques années : des grottes telles que celle de Dargilan avec une salle haute de 60 mètres et des sta- lactites féeriques, celles de Bramabiau et de Padirac avec cascades et rivières où l'on fait de longues navigations, des couloirs souterrains qui ont été suivis sur une longueur de plusieurs kilomètres; on descend dans des gouffres que jusqu'alors aucun être humain n'avait osé aborder; à la lumière du magnésium, on illumine d'immenses cavités de roches où apparaissent des magnificences qui semblaient réservées pour les surfaces que le soleil éclaire. Qui donc nous révèle ce monde inconnu ? Quel audacieux ose le pre- mier s'enfoncer dans des abîmes où chaque pas est un danger? Ce n'est pas un savant de profession, c'est un Agréé au Tribunal de commerce, M. Martel. Son nom est dans toutes les bouches des paysans de la l^ozère ; on le prononce comme celui d'un bienfaiteur, car ses découvertes éton- nantes amènent de nombreux visiteurs et par conséquent un peu de bien être dans une des régions les plus pauvres, les plus isolées de la France. Comme il y a des savants qui se plaisent à gravir les hautes montagnes et d'autres qui explorent le fond des mers, M. Martel a la passion de péné- trer dans l'intérieur de la terre pour y découvrir ce qu'il y a de plus caché, Son amour pour l'inconnu est devenu commiinicatif. Il a eu de nom- breux et dévoués collaborateurs: M. Goupillât, M. de Launay, professeur à l'École des Mines, M. Rupin, bien d'autres encore. Ses recherches ont eu lieu pendant six années, de t888 a 189.3. Après la ( I I20 ) Lozère et le GarJ, il a fouillé l'Hérault, l'Ardèche, l'Aveyron, le Lot, la Dordogne et plusieurs autres parties de la France. Il a visité aussi les cavités du sol de la Belgique, de l'Autriche et de la Grèce. Il évalue à 23o le nombre des abîmes ou cavernes qu'il a explorés, et à plus de 5o kilo- mètres la longueur des galeries qu'il a levées à la boussole. Ces recherches sont publiées dans de nombreuses Notes et dans deux grands volumes, l'un intitulé Les Cévens, l'autre Les Abîmes. Tous ces ouvrages sont remplis de dessins, de photographies, de plans et de coupes de grottes. On y trouve des renseignements précieux pour la science et notamment la constatation matérielle des belles théories de M. Daubrée sur l'utilisation et l'agrandissement des fissures naturelles du sol par les eaux souterraines. Votre Commission a jugé que le courage et le talent de M. Martel devaient être récompensés; elle lui a attribué le prix Gav. Le nom de M. Gkoroes Uollaxd s'est aussi présenté à nous, car ses tra- vaux sur les eaux du Sahara ont eu un juste retentissement. Mais nous avons pensé qu'en lui donnant un prix en 1892 pour son ouvrage Sur la Géologie du Sahara algérien, 1 Académie avait déjà marqué combien elle appréciait ses recherches d'hydrologie souterraine. PRIX GENERAUX. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). (Commissaires : MM. Armand Gautier, Troost, Schlœsing, baron Larrev; Schûtzenberger, rapporteur. ) Parmi les Ouvrages imprimés présentés pour le prix Montyon (Arts insalubres), la Commission en a retenu deux qui, à des titres différents, lui paraissent de nature à rendre de très sérieux services à l'hygiène in- dustrielle. Le premier, dû à IM. A. Iîallaxd, pharmacien principal de l'Armée, intitulé : Recherches sur les Blés, les Farines et le Pain, est formé par la réunion d'un grand nombre de Mémoires originaux formant une série ( «121 ) méthodique de recherches ayant pour but d'éclairer les diverses questions qui se rattachent au principal aliment de l'homme. Ces travaux contiennent des résultats extrêmement importants et utiles au point de vue de l'économie alimentaire et partant de l'hygiène, et dont la pratique a su tirer déjà un parti avantageux. En transcrivant quelques- uns des titres des principaux Mémoires, nous donnerons une idée de la valeur de ce Recueil. Influence des climats sur la maturation des blés. Blés germes. Sur le développement du grain de^blé. Des modifications éprouvées parles farines en vieillissant. Expériences sur le gluten. Des causes de l'altération des farines. Répartition de l'eau, des matières salines, de la matière grasse, du ligneux, des acides, des matières sucrées, du gluten dans les divers produits des moulures. Comparaison entre les farines de cylindres et les farines de meules. De l'action de l'acide sulfureux sur les farines. Analj'se des farines. Recherches sur la panification, pain de munition. Expériences sur les levains. Réduction et transformation des matières sucrées pendant la panification; trans- formation des matières grasses. Composition du pain et du biscuit; des gaz contenus dans le pain. Température intérieure et stérilisation du pain sortant du four. En résumé, l'Ouvrage de M. Balland est excellent et mérite à tous égards de fixer l'attention de l'Académie. L'Ouvrage de M. Layet, professeur d'Hygiène à la Faculté de Médecine de Bordeaux, intitulé : Hygiène industrielle, constitue un Traité complet et écrit magistralement de l'Hygiène industrielle envisagée à tous les points de vue. Chaque industrie y trouve sa place avec les dangers et les inconvénients tant extérieurs qu'intérieurs qu'elle comporte et les moyens d'y remédier dans la limite du possible. Ce Traité devrait se trouver entre les mains de tous ceux qui, directe- ment ou indirectement, s'occupent de questions industrielles et hygié- niques. Votre Commission pense qu'il est de nature à rendre des services très sérieux et que par conséquent il rentre dans les limites du prix Mon- tyon (Arts insalubres). La Société anonyme française de munitions de chasse, de tir et de guerre G. R., 1894, i- Semestre. (T. CXI\, ^° 25.) '48 ( I I 2 2 ) a fait, depuis quelques années, subir à l'industrie de la fabrication de la poudre au fulminate de mercure d'heureuses modifications qui permettent aujourd'hui, non seulement d'éviter de dangereuses explosions, mais en- core de soustraire l'ouvrier au contact direct du fulminate et à l'aspiration de ses poussières. Il y a, dans les procédés chimiques et mécaniques, ingénieusement installés par cette Société, un ensemble d'heureuses trans- formations bien dignes d'appeler l'attention de l'Académie. La Commission du prix Monlyon (Arts insalubres) décide de partager le prix pour 1894 entre M. Balland et M. Layet, et d'attribuer une men- tion à la Société française de munitions de chasse, de tir et de guerre. PRIX CUVIER. (Commissaires : MM. Daubrée, Fouqué, de Lacaze-Duthiers, Blanchard; A. Milne-Edwards, rapporteur.) Le prixCuvier a toujours été réservé par l'Académie aux naturalistes les plus illustres de la France ou de l'étranger et les noms de L. Agassiz, de Jean Muller, de Richard Owen, de von Baer, d'Oswald Heer, de Van Beneden, de Leidy sont un juste garant de l'importance des travaux auquels vos Commissions ont voulu donner une marque de haute estime. Cette année le prix Cuvier est décerné à M. Joiix 3Iurray, l'un des na- turalistes de la célèbre expédition anglaise du Challenger et le Directeur actuel de la magnifique publication qui, commencée par Sir Wyville Thomson, s'achève en ce moment, comprenant près de 5o volumes rela- tifs à la Zoologie, à la Botanique, à la Physique du globe et constituant l'une des œuvres scientifiques les plus remarquables entreprises dans le cours de ce siècle. PRIX TRÉMONT. (Commissaires : MM. Bertrand, Berthelot, Fizeau, Faye; Sarrau, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. Emile Rivière pour ses nouvelles recherches de Paléontologie, d'Anthropologie et d'Archéologie préhisto- rique, effectuées au cours des années iSgS et 18941 dans la Dordogne, l'Orne et la Manche. ( .123 ) PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. Fizeau, Berlhelot, Hermite, Daubrée; Bertrand, rapporteur.) La Commission décerne le prix Gegner à M. Paul Serret. PRIX DELALANDE-GUERINEAU. (Commissaires : MM. d'Abbadie, Grandidier, Bouquet de la Grye, Berthelot; Milne-Edwards, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. le marquis de Folix qui, le premier en France, a étudié la faune des mers profondes; qui a pris part aux expé- ditions du Travailleur et du Talisman et qui poursuit depuis 20 ans ses recherches zoologiques dans le golfe de Gascogne. PRIX JEROME PONTI. (Commissaires : MM. Berthelot, Daubrée, Fizeau, Lœwy; Bertrand, rapporteur.) Le prix Jérôme Ponti est attribué à M. le Commandant Defforges pour ses travaux poursuivis avec autant de zèle que de persévérance sur les oscillations du pendule. PRIX TCHIHATCHEF. (Commissaires : MM. Edwards, d'Abbadie, Bouquet de la Grye, Duchartre; Grandidier, rapporteur.) Ily a quinze ans, l'Indo-Chine ne nous était connue que par les levés des côtes que les ingénieurs hydrographes de la Marine venaient d'exécu- ter avec de grandes difficultés et par le voyage du commandant Doudart delà Grée et de l'rancis Garnier qui avaient remonté leMé-Rong. MM. Du- ( n'M ) puis et de Kergaradecavaientfourni quelques renseignements sur le Fleuve Rouge; M. Dutreuil de Rhins, si malheureusement mort cette année même, s'était rendu de Hué à Tourane et avait visité la province de Quang-Duc; enfin, le D*^ Harmand avait étudié les bassins du Stung-Sen et du Toule-Re- pau et traversé l'Annam, et c'était tout. Depuis 1879, M. Pavie, auquel votre Commission a accordé à l'unani- mité le prix Tchihatchef, destiné aux explorateurs du continent asiatique, prix que l'Académie décerne pour la deuxième fois et qui a été attribué l'an dernier au célèbre voyageur russe Groum Grichimaïlo, M. Pavie parcourt l'Indo-Chine en tous sens, levant la carte, étudiant ses habitants, ses ressources naturelles, les moyens de communication, le commerce. L'œuvre qu'il a accomplie dans ces seize dernières années est consi- dérable; les itinéraires qu'il a suivis à travers le Siam, le Cambodge, le Laos, l'Annam, le Tonkin, les pays shans et l'Yunnan, dépassent Sogoo*""; M. Pavie a d'abord voyagé seul, puis il s'est adjoint de nombreux collabo- rateurs qui lui ont permis d'étendre ses recherches. Une carte détaillée en quatre feuilles grand aigle, à ^^,„l,o„„, qu'ont rédigée sous sa haute direction les membres de sa dernière mission, résume et coordonne tous ces tra- vaux; il suffit de la comparer avec celles qui existaietit alors, comme celle de Dutreuil de Rhins, pour en apprécier la valeur et se rendre compte du progrès considérable qu'elle a fait faire à la Science géographique. On doit en outre à M. Pavie de nombreuses photographies de types et de paysages, des renseignements variés et précieux sur l'Histoire naturelle, sur l'Ethnographie et l'Archéologie, sur les langues de ces régions d'au- tant plus intéressantes pour nous qu'elles sont dans la zone de l'influence française. Il a aussi étudié avec soin les débouchés commerciaux et les voies de communication entre nos colonies et les pays voisins. Il n'est pas besoin de dire combien ontété pénibles de semblables explo- rations sous un soleil brûlant, dans des régions désertes ou habitées par des peuplades sauvages, au prix de quelles fatigues et de quelles souf- frances ont été recueillis les précieux documents que M. Pavie accumule depuis tant d'années. Qu'il me suffise de constater que les voyages de notre courageux et persévérant compatriote comptent parmi les plus importants qui ont été faits dans l'Asie orientale et que son œuvre est tout autant pa- triotique que scientifique. ( 1125 ) PRIX HOULLEVIGUE. (Commissaires : MM. Bertrand, Berthelot, Daiibrée, Fizeau; M. Faye, rapporteur.) M. BiGouRDAN est un observateur modèle. Chargé à l'Observatoire de Paris du plus grand des équatoriaux, il a tiré tout le parti possible de l'instrument qui lui était confié. Ce n'est pas assez dire, car il a institué des recherches entièrement nouvelles, par exemple l'étude des étoiles doubles, abandonnée en France depuis 1822, époque où un astronome anglais (J. South), établi à Passy avec une lunette de Cauchois, avait fait quelques observations de ce genre; celle des nébuleuses, commencée par Laugieret laissée au bout de peu de temps après la mesure de 53 nébu- leuses sur les 8000 qui existent dans le ciel, et celle des étoiles variables dont jamais personne ne s'est occupé chez nous, tandis qu'elle com- mence en Amérique et en Allemagne à constituer une branche importante de l'Astronomie sidérale. Non seulement il a poursuivi avec courage ces observations difficiles, mais encore il a perfectionné les méthodes, donné les moyens d'estimer les erreurs et inventé le moyen de mesurer les plus petites distances en substituant des pointes aiguës aux simples fils d'araignée dont on se servait avant lui. Bien plus, il a pris part à la mission envoyée par l'Académie aux An- tilles pour le passage de Vénus, et il a '.dirigé, l'an passé, l'expédition du Sénégal pour l'observation de l'éclipsé totale du Soled dont les résultats sont en ce moment imprimés par ordre du Bureau des Longitudes. Enfin il a eu le bonheur de découvrir cette année la dernière petite pla- nète au moment où les astronomes commençaient à considérer ces re- cherches comme devant être bientôt frappées de stérilité. Si le dévouement dans les expéditions lointaines, le zèle dans toute une vie consacrée à de difficiles et délicates observations, l'ingénieuse re- cherche des moyens d'accroître la précision et de rendre possibles des séries d'immenses travaux, méritent une récompense, jamais plus belle occasion ne se sera offerte que cette carrière d'un astronome si distingué qui déjà avait été présenté en deuxième ligne à l'Académie pour la place d'astronome vacante dernièrement dans son sein. La Commission est heu- reuse de lui décerner le prix HouUevigue. ( II26 ) PRIX CAHOURS. (Commissaires : MM. Moissan, Troost, Berthelot, Schùtzenberger; Friedel, rapporteur.) M. Varet a publié déjà un grand nombre de Notes relatives à des ques- tions variées de chimie minérale et de chimie organique. Il s'est occupé d'une manière particulière des cyanures et a étudié, entre autres, les com- binaisons que le cyanure de mercure forme avec les sels halogènes ; il a montré que ce cyanure donne avec l'ammoniaque de simples produits d'addition et signalé des combinaisons cyanogénées simples de l'aluminium, du magnésium et du lithium. Il a fait spécialement l'étude des sels de mercure au point de vue des déplacements réciproques entre les acides cyanhydrique, chlorhydrique, sulfurique et azotique, et les lois de mécanique chimique qui y président, ainsi que l'influence de ces phénomènes sur la formation des isopurpurates. Il a aussi exécuté des recherches sur les combinaisons des sels avec la pyridine, la pipéridine et la quinoléine. La Commission a jugé que M. Varet mérite d'être encouragé et aidé dans ses travaux et lui a accordé un prix sur la fondation Cahours. M. Freundler a présenté, comme thèse à la Faculté des Sciences, un travail étendu sur les variations du pouvoir rotatoire dans la série tar- trique. Il a préparé pour celte étude un grand nombre d'éthers tartriques nouveaux, auxquels il a appliqué la considération du produit d'asvmétrie introduite par M. Guye et simplifiée par lui-même pour le cas particulier dont il s'agit. Il a montré que, dans un grand nombre de cas, les faits sont d'accord avec les prévisions. Il a constaté, en outre, ce fait important que, lorsque le pouvoir rotatçire d'un composé varie par l'action d'un dissol- vant, l'étude cryoscopique du corps dans le même dissolvant donne des résultats anormaux. Lorsque, au contraire, le dissolvant donne, pour le poids moléculaire, des nombres cryoscopiques normaux, il n'altère le pou- voir rotatoire à aucune concentration. La Commission augurant, par ce qu'a déjà fait M. Freuxdler, de ce qu'elle peut attendre de lui, lui a attribué un autre prix sur la fondation Cahours. Elle a pensé ne pouvoir mieux entrer dans les intentions de notre re- ( '127 ) grelté Confrère M. Cahours qu'en récompensant les premiers efforts de ces jeunes savants. PRIX SAINTOUR. (Commissaires : MM. Bertrand, Berthelot, Daubrée, Lœwy; Fizeau, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de décerner le prix à MM. L. Debu- RAux et M. DiBos, tous deux capitaines du Génie, pour un travail fait en commun relatif aux Aérostats. Le problème que se sont posé les auteurs est énoncé par eux de la manière suivante : « Déterminer dans quelles conditions un Aérostat de grandeur moyenne parcourra, par un vent donné, la distance la plus grande entre le moment de son départ et le moment où, ayant dépensé la totalité de son lest, il sera forcé d'atterrir ». Pour atteindre ce but, les auteurs n'ont pas recours aux hélices et autres appareils, tels que ceux de Dupuy de Lôme, destinés à imprimer au ballon une vitesse suffisante pour obtenir une direction déterminée, malgré l'im- pulsion du vent. Mais ils proposent l'emploi d'un ballon ordinaire, sans force motrice autre que la force ascensionnelle du gaz, muni d'un câble pesant traînant à terre (ou guide-rope), ainsi que d'un ballonnet intérieur à air, et du reste suivant l'impulsion des courants naturels de l'atmo- sphère, le ballonnet et le guide-rope étant destinés à maintenir le ballon dans une stabilité relative à une hauteur modérée de quelques centaines de mètres, en permettant de conserver pendant plusieurs jours les quan- tités de gaz et de lest nécessaires pour un voyage de long cours. Ce programme de voyage au guide-rope est fondé sur la constance et la régularité du régime des vents dans la région que l'Aérostat doit parcou- rir, et suppose des observations météorologiques antérieures suffisamment certaines, telles que celles qui concernent les vents alizés et les diverses moussons des régions tropicales. C'est donc avec raison que les auteurs étudient plus particulièrement des projets d'exploration dans l'intérieur du continent africain, et les détails dans lesquels ils entrent à ce sujet sur la construction du ballon, du guide-rope, du ballonnet, de la nacelle et des autres agrès, ainsi que sur les manœuvres à exécuter pendant le voyage, présentent un intérêt particulier et paraissent assez plausibles. Cependant la Commission, tout en reconnaissant le mérite réel de la ( Ii28 ) discussion et des idées ingénieuses de ce programme, aurait souhaité qu'il fût appuyé par des expériences décisives sur différents points qui peuvent être contestés, tels que la conservation du gaz par les enveloppes du bal- lon pendant un long voyage, le mode de fonctionnement du guide-rope à la surface du sol, etc. Aussi croit-elle devoir faire toutes réserves sur le succès probable du programme dont il s'agit. Mais, en somme, on doit admettre que l'étude de MM. Deburaux et Dibos ne peut manquer d'être utile pour la préparation des projets, si souvent vains et chimériques, con- cernant l'emploi et le perfectionnement des Aérostats. PRIX FONDE PAR M"'^ la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M^^la Marquise deLaplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection com plète des Ouvrages de Laplace, qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'École Polytechnique. Le Président remet les cinq volumes de la Mécanique céleste, V Exposition dusystème du monde et le Traité des Probabilités à M. Classer (Edouard), né le 6 janvier 1874 à Libourne (Gironde), et entré, en qualité d'Élève- Ingénieur, à l'École nationale des Mines. PRIX FONDE PAR M. FELIX RIVOT. Conformément aux termes du Testament le prix Félix Rivot est décerné, pour la première fois, à MM. Classer et Leprince-Ringuet, entrés les deux premiers à l'École des Mines et à MM. Parent (Henri) et Le Cavrian, entrés les deux premiers à l'École des Ponts et Chaussées. ( ii5>9 ) PROGRAMME DES PRIX PROPOSÉS POIR LES AMÉES 1893, 1896, 1897 ET I89H. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Prix du Budget.) (Question proposée pour Tannée 1896.) L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet de grand prix des Sciences mathématiques à décerner en iSgS la question suivante : Perfectionner en un point important la théorie algébrique des groupes de substitutions entre n lettres. Les Mémoires manuscrits destinés au concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut avant le 1*'' octobre iSpS; ils seront accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année 1896.) Perfectionner en un point important la théorie des lignes géodésiques. Le cas d'un élément linéaire à un nombre quelconque de t^ariables n'est pas écarté par l'Académie. Le prix est de trois mille francs. C. R.. !8()4, 2- Semestre. (T. CM\, N» 25.) l49 ( ii3o ) Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i"'' octobre iSgS; ils devront être accompa- gnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX FRANCOEUR. Un Décret en date du i8 janvier i883 autorise l'Académie à accepter la donation qui lui est faite par M™® Veuve Francœur, pour la fondation d'un prix annuel de mille Jrancs, qui sera décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. Les Mémoires manuscrits ou imprimés seront reçus jusqu'au i" juin de chaque année. PRIX PONCELET. Par Décret en date du 22 août 1868, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite, au nom du Général Poncelet, par M°" Veuve Poncelet, pour la fondation à'mnprix annuel àesûné à récompen- ser l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le jugement de l'Académie. Le Général Poncelet, plein d'affection pour ses Confrères et de dévoue- ment aux progrès de la Science, désirait que son nom fût associé d'une manière durable aux travaux de l'Académie et aux encouragements par les- quels elle excite l'émulation des savants. M™^ Veuve Poncelet, en fondant ce prix, s'est rendue l'interprète fidèle des sentiments et des volontés de l'il- lustre Géomètre. Le prix est de deux mille francs. Une donation spéciale de M""® Veuve Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des OEuvres complètes du Général Poncelet. ( 'i3i ) MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATURE A ACCROITRE l'eFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans la prochaine séance publique annuelle. Les Mémoires, plans et devis, manuscrits ou imprimés, doivent être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. PRIX MONTYON. M. de Montyon a offert une rente sur l'État pour la fondation d'un pnx annuel en faveur de celui qui, au jugement de l'Académie des Sciences, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instru- ments utiles aux progrés de l'Agriculture, des Arts mécaniques ou des Sciences. Le prix est de sept cents francs. PRIX PLUME Y. Par un testament en date du lo juillet iSSg, M. J.-B. Plumey a légué à l'Académie des Sciences vingt-cinq actions de la Banque de France « pour » les dividendes être employés chaque année, s'il y a lieu, en un prix à » l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute » autre invention qui aura le plus contribué au progrès de la navigation à » vapeur ». En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera chaque année. ( Il32 ) dans sa séance publique, un prix de deux mille cinq cents francs au travail le plus important qui lui sera soumis sur ces matières. PRIX FOURNEYRON. (Question proposée pour l'année 1890. ) L'Académie des Sciences a été autorisée, par Décret du 6 novembre 1 867, à accepter le legs, qui lui a été fait par M. Benoît Fourneyron, d'une somme de cinq cents francs de rente sur l'Etat français, pour la fondation d'un prix de Mécanique appliquée, à décerner tous les deux ans, le fondateur laissant à l'Académie le soin d'en rédiger le programme. L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, pour sujet du prix Four- neyron à décerner en 1893, la question suivante : Perfectionnement de la théorie de la corrélation entre le volant et le régu- lateur. Les pièces de concours, manuscrites ou imprimées, devront être dé- posées au Secrétariat de l'Institut avant le i*" juin 1 893. PRIX FOURNEYRON. (Question proposée pour l'année 1897.) Donner la théorie du mouvement et discuter plus particulièrement les condi- tions de stabilité des appareils vélocipédiques (^bicycles, bicyclettes, etc.) en mouvement rectiligne ou curviligne sur un plan soit horizontal soit incliné. ( ii33 ) ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. Le prix fondé par Jérôme de Lalande, pour être accordé annuellemenl à la personne qui, en France ou ailleurs, aura fait l'observation la plus inté- ressante, le Mémoire ou le Travail le plus utile aux progrès de l'Astronomie, sera décerné dans la prochaine séance publique, conformément à l'arrêté consulaire en date du i3 floréal an X. Ce prix est de cinq cent quarante francs . PRIX DAMOISEAU. (Question proposée pour les années 1896 et 1898.) Un Décret en date du 16 mai i863 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M*"^ la Baronne de Damoiseau, d'une somme de vingt mille francs, « dont le revenu est destiné à former le montant d'un prix annuel », qui recevra la dénomination de Prix Da- moiseau. Ce prix, quand l'Académie le juge utile aux progrès de la Science, peut être converti en prix triennal ^wv ime question proposée. L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, pour l'année 1896, la question suivante : On demande de relier les unes aux autres, par la théorie des perturbations, les différentes apparitions de la comète de Balley, en remontant jusqu' à celle de Toscanelli en i456 et tenant compte de l' attraction de Neptune. On calculera ensuite exactement le prochain retour de la comète en 1 9 1 o . Le prix est de quinze cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i^'^juin de l'année 1896. ( ii34 ) L'Académie a mis, en outre, au concours pour l'année 1898 la question suivante : Exposer la théorie des perturbations d'Hypèrion, le satellite de Saturne, découvert simultanément en 1 848 pcir Bond et Lassell, en tenant compte prin- cipalement de l'action de Titan. Comparer les observations avec la théorie, et en déduire la valeur de la masse de Titan. Le prix sera de quinze cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i" juin 1898. PRIX ^'ALZ. M"** Veuve Valz, par acte authentique en date du 17 juin 1874, a fait don à l'Académie d'une somme de dix mille francs, destinée à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les ans à des travaux sur l'Astronomie, conformément au prix Lalande. Sa valeur est de quatre cent soixante francs . L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique, à l'auteur de l'observation astronomique la plus intéressante qui aura été faite dans le courant de l'année. PRIX JANSSEN. Par Décret, en date du 18 décembre 1886, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite par M. Janssen pour la fondation d'un prix consistant en une médaille d'or, destinée à récompenser la dé- couverte ou le travail faisant faire un progrès important à l'Astronomie phy- sique. M. Janssen, dont la carrière a été presque entièrement consacrée aux progrès de l'Astronomie physique, et considérant que cette science n'a pas à l'Académie de prix qui lui soit spécialement affecté, a voulu combler cette lacune. Le prix fondé par M. Janssen a été décerné pour la première fois dans la séance publique de l'année 1887. Ce prix sera annuel pendant les sept premières années, et deviendra biennal à partir de l'année 1894. ( ii35 ) • Un généreux anonyme a offert à l' Académie une somme de quinze cents francs, destinée à encourager les calculateurs de petites planètes, spéciale- ment de celles découvertes à l'observatoire de Nice. La Section d'Astrono- mie est chargée de trouver le meilleur emploi de cette somme. PHYSIQUE. PRIX L. LA GAZE. Par son testament en date du 24 juillet i865 et ses codicilles des i5 août et 22 décembre 1866, M. Louis La Gaze, docteur-médecin à Paris, a légué à l'Académie des Sciences trois rentes de cinq mille francs chacune, dont il a réglé l'emploi de la manière suivante : « Dans l'intime persuasion où je suis que la Médecine n'avancera réel- » lement qu'autant qu'on saura la Physiologie, je laisse cinq mille francs » de rente perpétuelle à [''Académie des Sciences, en priant ce corps savant 1) de vouloir bien distribuer de deux ans en deux ans, à dater de mon » décès, un prix de dix mille francs (loooo fr.) à l'auteur de l'Ouvrage » qui aura le plus contribué aux progrès de la Physiologie. Les étrangers » pourront concourir » Je confirme toutes les dispositions qui précèdent; mais, outre la » somme de cinq mille francs de rente perpétuelle que j'ai laissée à YAca- » demie des Sciences de Paris pour fonder un prix de Physiologie, que je » maintiens ainsi qu'il est dit ci-dessus, je laisse encore à la même Acadé- » mie des Sciences deux sommes de cinq mille francs de rente perpétuelle, » libres de tous frais d'enregistrement ou autres, destinées à fonder deux » autres prix, l'un pour le meilleur travail sur la Physique, l'autre pour » le meilleur travail sur la Chimie. Ges deux prix seront, comme celui de » Physiologie, distribués tous les deux ans, à perpétuité, à dater de mon » décès, et seront aussi de dix mille francs chacun. Les étrangers pourront » concourir. Ces sommes ne seront pas partageables et seront données en » totalité aux auteurs qui en auront été Jugés dignes. Je provoque ainsi, » par la fondation assez importante de ces trois prix, en Europe et peut- » être ailleurs, une série continue de recherches sur les sciences naturelles, » qui sont la base la moins équivoque de tout savoir humain; et, en » même temps, je pense que le jugement et la distribution de ces récom- » penses par Y AcaÂémie des Sciences de Paris sera un titre de plus, pour » ce corps illustre, au respect et à l'estime dont il jouit dans le monde » entier. Si ces prix ne sont pas obtenus par des Français, au moins ils » seront distribués par des Français, et par le premier corps savant de I) France. » Un Décret en date du 27 décembre 1869 a autorisé l'Académie à accep- ter cette fondation; en conséquence, elle décernera, dans sa séance pu- blique de l'année i8g5, trois prix de dix mille francs chacun aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Physiologie, de la Physique et de la Chimie. (Voir pages i iSy et 1 149O STATISTIQUE. PRIX MONTYON. L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Statistique de la France, celui qui, à son jugement, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la prochaine séance publique. Elle considère comme admis à ce concours les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, avant été imprimés et publiés, arrivent à sa connaissance. Le prix est de cinq cents francs. ( "37 ) CHIMIE. PRIX JECKER. Par un testament, en date du i3 mars i85r, M. le D' Jecker a fait à l'Académie un legs de dix mille francs de rente destiné à accélérer les progrès de la Chimie organique. L'Académie annonce qu'elle décernera tous les ans le prix Jecker, porté à la somme de dix mille francs, aux travaux qu'elle jugera les plus propres à hâter les progrès de la Chimie organique. PRIX L. LA GAZE. Voir page ii35. MINERALOGIE ET GEOLOGIE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Prix du Budget.) (Question proposée pour l'année 1890.) Le prix sera donné au travail qui contribuera le plus à l'avancement de la Paléontologie française, en traitant d'une manière approfondie des ani- maux articulés des terrains houillers et des terrains secondaires et en les comparant aux types actuels. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i"' juin 1893. C. R., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N« 25.) l5o ( ii38 ) PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année iSqd.) Le prix sera donné au Mémoire qui contribuera le plus à la connais- sance de l'Histoire naturelle (Zoologie, Botanique ou Géologie) du Tonkin ou de nospossessions.de l'Afrique centrale. IjC prix est de trois mille francs. Les Mémoires manuscrits destinés à ce concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au i"' juin iSgS; ils devront être accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX VAILLANT. (Question proposée pour les années 1896 et 1898.) M. le Maréchal Vaillant, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de quarante mille francs, destinée à fonder un prix qui sera décerné soit annuellement, soit à de plus longs intervalles. « Je )> n'indique aucun sujet pour le prix, dit M. le Maréchal Vaillant, ayant » toujours pensé laisser une grande Société comme l'Académie des Sciences )) appréciatrice suprême de ce qu'il y avait de mieux à faire aA'^ec les fonds » mis à sa disposition. « L'Académie, autorisée par Décret du y avril 1873 à accepter ce legs, a décidé que le prix fondé par M. le Maréchal Vaillant serait décerné tous les deux ans. Elle rappelle que la question suivante, mise au concours pour l'année 1894, est renvoyée au concours de 1896 : Étudier les causes physiques et chimiques qui déterminent l'existence du pou- voir rotatoire dans les corps transparents , surtout au point de vue expérimental. La question ci-après désignée, mise au concours pour l'année 1896, n'en demeure pas moins valable : Perfectionnement théorique ou pratique dans les méthodes relevant de la Géodésie ou de la Topographie. ( 11^9 ) Chaque prix est de quatre mille francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i^juin i8g6. L'Académie met, en outre, au concours, pour l'année 1898, la question suivante : Faire connaître et discuter les indications que fournit l'étude microscopique des roches sédimentaires (^particulièrement des roches secondaires ou tertiaires^ au point de vue de leur genèse et des modifications quelles ont subies depuis leur dépôt, dans leur structure et leur composition (^les corps organisés com- pris^. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i"' juin de l'année 1898. PRIX DELESSE. jyjme Yeuve Delcsse a fait don à l'Académie d'une somme de vingt mille francs, destinée par elle à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les deux ans, s'il y a lieu, à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques, ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. Le prix Delesse, dont la valeur est de quatorze cents francs, sera décerné dans la prochaine séance annuelle. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin 1895. PRIX FONTANNES. Par son testament, en date du 26 avril i883, M. Charles-François Fon- tannes a légué à l'Académie des Sciences la somme de vingt mille francs, pour la fondation d'un prix qui sera décerné, tous les trois ans, à l'auteur de la meilleure publication paléontologique. L'Académie décernera le prix Fontannes dans la séance publique de l'année 1896. Le prix est de deux mille francs. ( ii4o ) Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le juin 1896. BOTANIQUE. PRIX BARRIER. M. Barbier, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital du Val-de-Gràce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille francs, destinée à la fondation d'un prix annuel, « pour celui qui fera une découverte pré- » cieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la Botanique ayant rapport à l'art de guérir » . L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique. PRIX DESMAZIÈRES. Par son testament, en date du i4 avril i855, M. Desmazières a légué à l'Académie des Sciences un capital de trente-cinq mille francs , devant être converti en rentes trois pour cent, et servir à fonder un prix annuel pour être décerné « à Y Awlewv , français ou étranger, du meilleur ou du » plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente, sur tout » ou partie de la Cryptogamie » . Conformément aux stipulations ci-dessus, l'Académie annonce qu'elle décernera le prix Desmazières dans sa prochaine séance publique. Le prix est de seize cents francs. PRIX MONTAGNE. Par testament en date du 11 octobre 1862, M. Jean-François-Camille Montagne, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences la tota- lité de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année un ou deux prix, au choix de la Section de Botanique. ( ii4i ) « Ces prix, dit le testateur, seront ou pourront être, l'un de mille francs, l'autre de cinq cents francs. » L'Académie décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de iSgS les prix Montagne aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la description des Crypto- games inférieures (Thallophytes et Muscinées). Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i^'^juin; les concurrents devront être Français ou naturalisés Français. PRIX DE LA FONS MELICOCQ. M. de La Fons Mélicocq a légué à l'Académie des Sciences, par tes- tament en date du 4 février 1866, une rente de trois cents francs qui devra être accumulée, et « servira à la fondation d'un prix qui sera décerné tous » les trois ans au meilleur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France, » c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes, 1) de la Somme, de l'Oise et de V Aisne ». Ce prix, dont la valeur est de neuf cents francs, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de iSgS, au meilleur Ouvrage, manuscrit ou imprimé, remplissant les conditions stipulées par le testateur. PRIX THORE. Par son testament olographe, en date du 3 juin i863, M. François-Fran- klin Thore a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de deux cents francs, pour fonder un prix annuel à décerner « à H l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Europe » (Algues fluviatiles ou marines. Mousses, Lichens ou Champignons), ou sur » les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe )>. Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. (Voir page 1142.) ( Il42 ) ANATOaiIE ET ZOOLOGIE. PRIX THORE. Voir page i i4i. PRIX SAVIGNY, FONDÉ PAR M"" LETELLIER. Un Décret, en date du 20 avril 1864, ^ autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation qui lui a été faite par M"* Letellier, au nom de Sa- vigny, d'une somme de vingt mille francs pour la fondation à'unprix annuel en faveur des jeunes zoologistes voyageurs. « Voulant, dit la testatrice, perpétuer, autant qu'il est en mon pouvoir » de le faire, le souvenir d'un martyr de la science et de l'honneur, je » lègue à l'Institut de France, Académie des Sciences, Section de Zoologie, )) vingt mille francs, au nom de Marie-Jules-César Le Lorgne de Savigny, » ancien Membre de l'Institut d'Egypte et de l'Institut de France, pour » l'intérêt de cette somme de vingt mille francs être employé à aider les » jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevTont pas de subvention du I) Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans » vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. » Le prix est de neuf cent soixante-quinze francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être envoyés au Secré- tariat de l'Institut avant le i" juin iSgS. PRIX DA GAMA MACHADO. Par un testament en date du 1 2 mars 1 852, M. le commandeur J. da Gama Machado a légué à l'Académie des Sciences une somme de vingt mille francs, réduite à dix mille francs , pour la fondation d'un prix qui doit por- ter son nom. Un Décret du 19 juillet 1878 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. ( 11-13 ) En conséquence, l'Académie, conformément aux intentions exprimées par le testateur, décernera, tous les trois ans, le prix da Gama Machado aux meilleurs Mémoires qu'elle aura reçus sur les parties colorées du sys- tème tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres ani- més. Le prix est de douze cents francs. Il sera décerné, s'il y a lieu, en 1897. MEDECINE ET CHIRURGIE, PRIX MONTYON. Conformément au testament de M. Auget de Montyon et aux Or- donnances royales des 29 juillet 1821, 2 juin 1825 et 23 août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des découvertes qui seront jugés les plus utiles à Vart de guérir. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée ; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Conformément à l'Ordonnance du 23 août 1829, outre les prix annoncés ci-dessus, il sera aussi décerné, s'il y a lieu, des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur des questions proposées par l'Académie, conformément aux vues du fondateur. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i*' juin de chaque année. ( II 44 ) PRIX BARBIER. M. Barbier, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital du Val-de-Grâce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille francs, destinée à la fondation d'un prix annuel « pour celui qui fera une découverte pré- » cieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la Botanique ayant rapport à l'art de guérir ». L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1895. PRIX BRÉANT. Par son testament en date du 28 août 1849, ^^' Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cenl mille francs pour la fonda- tion d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé le moyen de gué- » rir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes de ce terrible » fléau (') ». (') 11 paraît convenable de reproduire ici les propres termes du fondateur: «Dans l'étal » actuel de la Science, je pense qu'il y a encorebeaucoup dechoses à trouver dansla com- » position de l'air et dans les fluides qu'il contient : en efîet, rien n'a encore été découvert » au sujet de l'action qu'exercent sur l'économie animale les fluides électriques, magné- » tiques ou autres ; rien n'a été décotivert également sur les animalcules qui sont répan- » dus en nombre infini dans l'atmosphère, et qui sont peut-être la cause ou une des » causes de cette cruelle maladie. » Je n'ai pas connaissance d'appareils aptes, ainsi que cela a lieu pour les liquides, » à reconnaître l'existence dans l'air d'animalcules aussi petits que ceux que l'on aper- » çoit dans l'eau en se servant des instruments microscopiques que la Science met à la » disposition de ceux qui se livrent à cette étude. B Comme il est probable que le prix de cent mille francs, institué comme je l'ai 11 expliqué plus haut, ne sera pas décerné de suite, je veux, jusqu'à ce que ce prix soit » gagné, que l'intérêt dudit capital soit donné par l'Institut à la personne qui aura fait » avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, » soit en donnant de meilleures analyses de l'air, en y démontrant un élément morbide, » soit en trouvant un procédé propre à connaître et à étudier les animalcules qui n jusqu'à présent ont échappé à l'œil du savant, et qui pourraient bien être la cause ou » une des causes de la maladie. » ( 1.45 ) Prévoyant que le prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que Y intérêt du capital fût donné à la personne qui aura fait avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce prix pût être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres ou ce qui les occasionne. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : 1° Pour remporter le prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une » médication qui guérisse le choléra asiatique dans V immense majorité des cas » ; Ou : « Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique, de » façon qu'en amenant la suppression de ces causes on fasse cesser l' épidémie » ; Ou enfin : « Découvrir une prophylaxie certaine, et aussi évidente que l'est, » par exemple, celle de la vaccine pour la variole » . 2° Pour obtenir le prix annuel représenté par l'intérêt du capital, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur étiologie. PRIX GODARD. Par un testament en date du 4 septembre 1862, M. le D'' Godard a légué à l'Académie des Sciences « le capital d'une rente de mille francs, trois pour cent, pour fonder im prix qui, chaque année, sera donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Aucun sujet de prix ne sera proposé. « Dans le cas où, une » année, le prix ne serait pas donné, il serait ajouté au prix de l'année sui- » vante. » En conséquence, l'Académie annonce que le prix Godard, dont la va- leur est de mille francs, sera décerné, chaque année, dans sa séance pu- blique, au travail qui remplira les conditions prescrites par le testateur. C. R., 1894, 2' Semestre. (T. CXIX, N" 25.) i5i ( ii46 ) PRIX SERRES. M. Serres, membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de soixante mille francs, pour l'institution d'un prix triennal « sur » l'Embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à » la Médecine » . Un Décret en date du 19 août 1868 a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle décernera un prix de la valeur de sept mille cinq cents francs, dans sa séance publique de l'année 1896, au meilleur Ouvrage qu'elle aura reçu sur cette importante question. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i"juin 1896. PRIX CHAUSSIER. M. Chaussier a légué à l'Académie des Sciences, par testament en date du 19 mai i863, « une inscription de rente de deux mille cinq cents francs par an, que l'on accumulera pendant quatre ans pour donner un prix au meilleur Livre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, et fait avancer la Médecine, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pra- tique ». Un Décret, en date du 7 juillet 1869, a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera ce prix, de la valeur de dix mille francs, dans sa prochaine séance annuelle, au meilleur Ouvrage paru dans les quatre années qui auront précédé son jugement. Les Ouvrages ou Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i*''juin iSgS. PRIX PARRIN. M. le D"" John Parkin a légué à l'Académie des Sciences, par testament en date du 3o décembre i885, la somme de i5oo livres sterling pour être ( "47 ) placée en rentes françaises, et le revenu être employé, tous les trois ans, à récompenser des recherches sur les sujets suivants : « 1° Sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus » particulièrement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans » le choléra, les différentes formes de fièvre et autres maladies; » 2° Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies » épidémiques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des )) ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. » Le testateur stipule : « 1° Que les recherches devront être écrites en français, en allemand » ou en italien ; » 2° Que l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro- » près frais et en présentera un exemplaire à l'Académie dans les trois » mois qui suivront l'attribution du prix ; » 3° Chaque troisième et sixième année le prix sera décerné à un tra- )) vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuvième année à un » travail sur le dernier desdits sujets. « L'Académie devait décerner pour la première fois le prix Parkin dans la séance publique de l'année iSqv^. Aucun Ouvrage n'ayant été présenté au concours, l'Académie a décidé de remettre l'attribution de ce prix à l'année 1897. Le prix est de trois mille quatre cents francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le I®'' juin 1897. PRIX BELLION, FONDÉ PAR M"« FOEHR. Par son testament, en date du 28 novembre 1881, M"* Anne-Marie Foehr a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de quatorze cent soixante et onze francs pour fonder un prix annuel, dit Prix Bellion, à décerner aux savants « qui auront écrit des Ouvrages ou » fait des découvertes surtout profitables àla santé de l'homme ou à l'amélio- » ration de V espèce humaine. » Le prix est de quatorze cents francs. ( "48 ) Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. PRIX MÈGE. Par son testament, en date du 4 février 1869, le D"^ Jean-Baptiste Mège a légué à l'Académie des Sciences « dix mille francs à donner en prix à » V auteur qui aura continué et complété son essai sur les causes qui ont retardé » ou favorisé les pro grés de la Médecine, depuis la plus haute antiquité jusqu à « nos jours. » L'Académie des Sciences pourra disposer en encouragement des inté- » rets de cette somme jusqu'à ce qu'elle pense devoir décerner le prix. » L'Académie des Sciences décernera le prix Mège, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle de iSgS. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin. PRIX DUSGATE. M. Dusgate, par testament en date du 1 1 janvier 1 872, a légué à l'Acadé- mie des Sciences cinq cents francs de rentes françaises trois pour cent sur l'Etat, pour, avec les arrérages annuels, fonder nn prix de deux mille cinq cents francs, à délivrer tous les cinq ans, à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhu- mations précipitées. Le prix Dusgate sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année iSgS. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au i^'^juin 1895. PRIX LALLEMAND. Par un testament en date du 2 novembre i852, M. G. -F. Lallemand, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de cinquante mille francs dont les intérêts annuels doivent être employés, en ( i'49) son nom, à « récompenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots ». Un Décret en date du 26 avril i855 a autorisé l'Académie à accepter ce legs, dont elle n'a pu bénéficier qu'en 1880; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera annuellement le prix Lallemand, dont la valeur est fixée à dix-huit cents francs. Les travaux destinés au concours devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. M. de Montyon, par deux donations successives, ayant ofïert à l'Aca- démie des Sciences la somme nécessaire à la fondation d'un prix annuel de Physiologie expérimentale, et le Gouvernement l'ayant autorisée à accepter ces donations, elle annonce qu'elle adjugera annuellement un prix de la valeur de sept cent cinquante francs à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra répondre le mieux aux vues du fondateur. Voir page 11 35. PRIX L. LA GAZE. PRIX POURAT. Question proposée pour l'année iSgS.) M. le D'' Marc-Aubin Pourat, par son testament en date du 20 juin 1876, a légué à l'Académie des Sciences la nue propriété d'un titre de deux m,ille francs 5 pour 100 sur l'État français, dont les arrérages doivent être affectés, après extinction de l'usufruit, à la fondation d'un prix annuel à décerner sur une question de Physiologie. ( ri5o ) Un décret du 29 octobre 1877 a autorisé l'acceptation de ce legs. L'Académie est entrée en possession dudit legs le 27 mai 1887. Elle rappelle qu'elle a proposé, pour sujet du prix qu'elle doit décerner dans la séance publique de l'année 1895, la question suivante : Des actions vaso-motrices des matières virulentes. Le prix est de quatorze cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i^juin 1895. PRIX POURAT. (Question proposée pour l'année 1896.) L'Académie met au concours, pour l'année 1896, la question suivante : Étude des changements morphologiques et fonctionnels qu'on peut produire expérimentalement sur V appareil locomoteur. Le prix est de dix-huit cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*'' juin 1896. PRIX POURAT. Question proposée pour l'année 1897.) Produire des expériences nouvelles sur la détermination de la part qui revient aux oxydations dans l'énergie mise en jeu par les phénomènes physiologiques, chez les animaux. PRIX MARTIN-DAMOURETTE. Par son testament olographe, en date du 3 février i883, M. le D'' Félix- Antoine Martin-Damourette a légué à l'Académie des Sciences quarante mille francs pour fonder un prix annuel ou biennal de Physiologie thérapeu- tique. Un décret en date du 29 juin 1887 a autorisé l'Académie à accepter la moitié seulement dudit legs. ii5i ) L'Académie a décidé que le prix Martin-Damourette serait décerné tous les deux ans. Ce prix, dont la valeur est de quatorze cents francs, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique annuelle de iSgS. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au i" juin 1895. PRIX PHILIPEAUX. Par son testament, en date du 3o août 1888, M. Philipeaux a légué à l'Académie des Sciences une somme de trente mille francs devant être con- vertie en rentes 3 pour 100 et servir à fonder un prix annuel de Physiolo- gie expérimentale. L'Académie décernera ce prix, pour la première fois, dans sa séance publique annuelle de 1895. GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (Question proposée pour l'année iSgS.) Par un testament, en date du 3 novembre 1873, M. Claude Gay, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une rente perpé- tuelle de deux mille cinq cents francs, pour un prix annuel de Géographie physique, conformément au programme donné par une Commission nom- mée à cet effet. L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet du prix, qu'elle doit décerner dans sa séance publique de l'année 1895, la question suivante : Étudier le régime de la pluie et de la neige sur toute la surface de la terre. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au l'^juin 1895. ( Il52 ) PRIX GAY. (Question proposée pour Tannée 1896.) La Commission du prix Gay propose à l'Académie de décider que la question suivante soit mise au concours : Étudier les lacs français au point de vue physique, géologique et chimique. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i" juin 1896. PRIX GENERAUX. PRIX BIENNAL. (Institué par Décret impérial du 22 décembre 1860.) En 1895, l'Académie des Sciences désignera à l'Institut le prix biennal. Ce prix, de la valeur de vingt mille francs, « doit être attribué tour à tour à l'œuvre ou à la découverte la plus propre à honorer ou à servir le pays, qui se sera produite pendant les dix dernières années dans l'ordre spécial des travaux que représente chacune des Académies de l'Institut de France » . MÉDAILLE ARAGO. L'Académie, dans sa séance du i4 novembre 1887, a décidé la fondation d'une médaille d'or à l'effigie d'Arago. Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. ( ii53 ) PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). Conformément au testament de M. Auget de Montyon et aux Ordonnances royales des 29 juillet 1821, 2 juin 1825 et 23 août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions qui dimi- nueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail ofi cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i*' juin de chaque année. PRIX CUVIER. La Commission des souscripteurs pour la statue de Georges Cuvier ayant offert à l'Académie une somme résultant des fonds de la souscription restés libres, avec l'intention que le produit en fût affecté à un prix qui porterait le nom de Cuvier, et serait décerné tous les trois ans à l'Ouvrage le plus re- marquable, soit sur le règne animal, soit sur la Géologie, le Gouvernement a autorisé cette fondation par une Ordonnance en date du 9 août iSSg. L'Académie annonce qu'elle décernera, s'il y a lieu, le prix Cuvier, dans sa séance publique de l'année 1897, à l'Ouvrage qui remplira les conditions du concours, et qui aura paru depuis le 1*' janvier 1891 jusqu'au 3i décembre 1897. Le prix est de quinze cents francs. G- R,, 1894, 1' Semestre. (T. CXIX, N»25.) l52 ( >i54 ) PRIX TREMONT. M. le baron de Trémont, par son testament en date du 5 mai 1847, a légué à l'Académie des Sciences une somme annuelle de onze cents francs, pour aider dans ses travaux tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire « pour atteindre un but utile et glo- rieux pour la France » . Un Décret, en date du 8 septembre 1 856, a autorisé l'Académie à accepter cette fondation. En conséquence, l'Académie annonce que, dans sa séance publique annuelle, elle accordera la somme provenant du legs Trémont, à titre d'en- couragement, à tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien qui, se trou- vant dans les conditions indiquées, aura présenté, dans le courant de l'année, une découverte ou un perfectionnement paraissant répondre le mieux aux intentions du fondateur. PRIX GEGNER. M. Jean-Louis Gegner, par testament en date du 12 mai 1868, a légué à l'Académie des Sciences « un nombre d'obligations suffisant pour former le capital d'un revenu annuel de quatre mille francs, destiné à soutenir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des progrès des Sciences positives ». L'Académie des Sciences a été autorisée, par Décret en date du 2 oc- tobre 1869, à accepter cette fondation. PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU. Par un testament en date du 17 août i872,M'"*VeuveDeIalande-Guérineaii a légué à l'Académie des Sciences une somme réduite à dix mille cinq francs, pour la fondation d'un prix à décerner tous les deux ans « au voyageur )) français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à » la France ou à la Science » . ( ii55 ) Un Décret en date du 25 octobre iSyS a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera, en conséquence, le prixDelalande-Guérineau dans la séance publique de l'année 1896. Le prix est de mille francs . Les pièces de concours devront être déposées au Secrétariat de l'Institut avant le l'^'juin i8g6. PRIX JEAN REYNAUD. M™* Veuve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a, par acte en date du 23 décembre 1878, fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera successivement décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans >>. « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- )) nale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. » Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. » Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun )) Ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera » délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artistique, n Un Décret en date du aS mars 1879 a autorisé l'Institut à accepter cette généreuse donation. L'Académie des Sciences décernera le prix Jean Reynaud dans sa séance publique de l'année 1896. PRIX JÉRÔME PONTI. M. le chevalier André Ponti, désirant perpétuer le souvenir de son frère Jérôme Ponti, a fait donation, par acte notarié du 1 i janvier 1879, d'une somme de soixante mille lires italiennes, dont les intérêts devront être emplovés par l'Académie « selon qu'elle le jugera le plus à propos pour encourager les Sciences et aider à leurs progrès » . ( ii56 ) Un Décret en date du i5 avril 1879 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter cette donation; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera le prix Jérôme Ponti tous les deux ans, à partir de l'année 1882. Le prix, de la valeur de trois mille cinq cents francs, sera accordé à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu dans sa séance publique de 1896. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au 1" juin 1896. PRIX PETIT D'ORMOY. Par son testament, en date du 24 juin 1875, M. A. Petit d'Ormoy a institué l'Académie des Sciences sa légataire universelle, à charge par elle d'employer les revenus de sa succession en prix et récompenses attribués suivant les conditions qu'elle jugera convenable d'établir, moitié à des travaux théoriques, moitié à des applications de la Science à la pratique médicale, mécanique ou industrielle. Un Décret, en date du 20 février i883, a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Ormoy, elle décernera tous les deux ans, à partir de l'an- née 1 883, un prix de dix mille francs pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille francs pour les Sciences naturelles. Les reliquats disponibles de la fondation pourront être employés par l'Académie en prix ou récompenses, suivant les décisions qui seront prises à ce sujet. L'Académie décernera le prix Petit d'Ormoy, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle de 1895. PRIX LECONTE. Conformément au testament de M. Victor-Eugène Leconte, en date du ro septembre 1886, une somme de cinquante mille francs sera donnée, en un seul prix, tous les trois ans, sans préférence de nationalité : i" Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales; (,i57) 1° Aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. L'Académie décernera le prix Leconte, s'il y a lieu, dans sa séance annuelle de iSgS. PRIX TCHIHATCHEF. Par testament en date du i^' mars 1875, M. Pierre de Tchihatchefa légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs . Dans son testament, M. de Tchihatchef stipule ce qui suit : « Les intérêts de cette somme sont destinés à offrir annuellement aux » naturalistes de toute nationalité qui se seront le plus distingués dans l'ex- » ploration du continent asiatique (ou îles limitrophes), notamment des » régions les moins connues et, en conséquence, à l'exclusion des con- » trées suivantes : Tndes britanniques, Sibérie proprement dite, Asie Mi- » neureet Syrie, contrées déjà plus ou moins explorées. » Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque » des Sciences naturelles, physiques ou mathématiques . » Seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles » que : Archéologie, Histoire, Ethnographie, Philologie, etc. » Lorsque l'Académie ne croira pas être dans le cas d'accorder une ré- 1) compense ou un encouragement, soit partiellement, soit intégralement )) le montant ou le restant des intérêts annuels de la susdite somme seront n ajoutés à ceux de l'année ou des années subséquentes jusqu'à l'époque » oîi l'Académie jugera convenable de disposer de ces intérêts, soit à titre » de récompense pour des travaux accomplis, soit pour en faciliter l'entre- » prise ou la continuation. » Il est bien entendu que les travaux récompensés ou encouragés » devront être le fruit d'observations faites sur les lieux mêmes et non des » œuvres de simple érudition. » L'Académie décernera le prix Tchihatchef, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année 1896. Le prix est de trois mille francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le 1" juin de l'année 1895. - V ii58 ) PRIX GASTON PLANTE. Par testament olographe en date du 6 mai i88g, M. Raymond-Louis- Gaston Planté a légué à l'Académie des Sciences une rente perpétuelle de quinze cents francs par an, destinée à la fondation d'un prix, lequel, décerné tous les deux ans, sera attribué, d'après le jugement de l'Académie, à l'auteur français d'une découverte, d'une invention ou d'un travail im- portant dans le domaine de l'électricité. Un Décret, en date du 4 juillet 1892, a autorisé l'Académie à accepter ce legs. En conséquence, l'Académie décernera, s'il y a lieu, le prix Gaston Planté dans sa séance annuelle de 1895. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le 1" juin 189,5. PRIX HOULLEVIGUE. Par son testament, en date du 3o mars 1888, M. Stanislas Hoidlevigue a légué à l'Institut cinq mille francs de rentes 3 pour 100, à l'effet de fonder un prix annuel qui portera son nom et sera décerné à tour de rôle par l'Académie des Sciences et par l'Académie des Beaux-Arts. L'Académie des Sciences décernera le prix Houllevigue dans la séance publique annuelle de 1896. PRIX CAHOURS. Par testament, en date du 7 juillet 1886, M. Auguste Cahours a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs. Conformément aux vœux du testateur, les intérêts de cette somme se- ront distribués chaque année, à titre d'encouragement, à des jeunes gens ( ii59) qui se seront déjà fait connaître par quelques travaux intéressants et plus particulièrement par des recherches sur la Chimie. Le prix est de trois mille francs. L'Académie des Sciences décernera le prix Cahours, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle de iSgS. PRIX SAINTOUR. L'Académie décernera ce prix, de la valeur àe trois mille francs, dans sa séance annuelle de iSgS. PRIX ALBERTO LEVY. Par son testament, en date du 3 avrU 1891, le D'' Alberto Levy a légué à l'Académie des Sciences la somme de cinquante mille francs, qui devra être placée par ses soins en rentes sur l'Etat français. Les intérêts annuels de cette somme seront attribués à l'Institut Pasteur, dans le but de l'aider à poursuivre ses études et ses expériences sur le mi- crobe de la diphtérie; et la somme capitale sera attribuée par ladite Aca- démie, en séance publique annuelle, à celui qui aura découvert le moyen sur de prévenir ou de guérir cette terrible maladie, ou bien encore parta- gée entre ceux qui auront fait simultanément la même découverte. Les Ouvrages, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i*' juin de chaque année. PRIX FONDÉ PAR M'"« la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M"^ la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des Ouvrages de Laplace. Ce prix est décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. ( ii6o ) PRIX FONDE PAR M. FELIX RIVOT. Ce prix, qui est annuel, consiste en une rente de deux mille cinq cents francs partagée entre les quatre élèves sortant chaque année de l'Ecole Polytechnique avec les n°' 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. ( "6. ) CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvrages envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Par une mesure générale prise en i865, l'Académie a décidé que la clôture des concours pour les prix qu'elle propose aurait lieu à la même époque de l'année, et le terme a été fixé au premier juix. Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. LECTURES. M. J. Bertrand, Secrétaire perpétuel, lit une Notice historique sur Pierre-Louis-Antoine Cordier, Membre de l'Institut. J. B. et M. B. G. R., 1894, 2< Semestre. (T. CXIX, N- 25.) i53 ( Il62 ) TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PROPOSÉS DANS LA SÉANCE DU LUNDI 17 DÉCEMBRE 1894. TABLEAU DES PRIX DECERNES. ANNÉE 1894. géométrie. Grand prix des Sciences mathématiques. — Perfectionner en un point, important la théorie de la déformation des surfaces. Le prix est décerné à M. le D' Julius Weingarten. Une mention très honorable est attribuée à M. Guichard io5o Prix Bordin. — La Commission décerne le prix à M. Paul Painlevé, l'auteur du Jlé- moii-e n° 3. Elle accorde en outre une première mention au Mémoire n° 2, et une deuxième mention au Mémoire n° 1 io5i Prix Francœur. — Le prix est décerné à M. Collet >o56 Prix Poncelet. — Le prix est décerné à M. Laurent io56 mécanique. Prix extraordinaire de six mille francs. Un prix de deux mille francs est dé- cerné à M. Leblond, et un autre prix de deux mille francs A M. le commandant Gossot. Un prix de quinze cents francs est décerné à M. le commandant Jacob, et un autre prix de cinq cents francs à M. Souillagoilct io56 Prix Montyon. — Le prix est décerné à M. Bertrand de Fontvioland io63 Prix Plumey. — Le prix est décerné à MM. Le Chatelier et Auscher io63 Prix Dalmont. — Un prix est décerné à M. Autonne. Un prix supplémentaire est décerné à M. Maurice d'Ocagne: une première mention honorable à M. Pochet, une deuxième mention honorable à M. Vil- lotte io64 ASTRONOMIE. Prix Lalande. — Le prix est décerné à M. Javelle io55 Prix Damoiseau. — Le prix est décerné à M. Brendel io66 Prix Valz. — Le prix est décerné à M. Co- niel 1067 Prix Janssen. — Le prix est décerné à M. Georges Haie 1068 STATISTIQUE. Prix Montyon. — Le prix est attribué à M. Boutin. Un prix supplémentaire est décerné à M. le D' Faidherbe. Une men- tion honorable est accordée à M. le D' Cartier, et une autre mention honorable à M. le D' Tastiére 1069 CHIMIE. Prix Jecker. — Un prix est décerné à M. Barbier; un prix à M. Adam; un prix à M. Chabrié, et un autre prix à M. Aleslans lo^jS MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. Prix Vaillant. — Aucun Mémoire n'ayant été présenté, la Commission propose de ( n63 ) remettre lu question au concours pour l'année 1896 1080 BOTANIQUE. Prix Desmazières. — Un encouragement est accordé à M. Sappin-Trouffy loSo Prix Montagne. — Le prix est décerné à M. Husnot. Un second prix est accorde au frère Héribaud 1084 ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Prix Thore.— Le prix est décerné à M. Cué- not. Prix Savigny. — Le prix est décerné A M. Mayer-Eymar io85 Prix da Gama Machado. — Un encourage- ment est accordé à M. Phisalix 1086 MÉDECINE ET CHIRURGIE. Prix Montyon. — Trois prix sont décernés : à MM. les D" Felizet, Laborde, Panas. Trois mentions sont accordées à MM. les D" LegendreelBroca, Vaquez, Vaudrerner. Cinq citations sont accordées à MAL les D" Marcel Baudoin, Ferreira, Ernest Martin, Pietra-Santa, Voisin et Petit.. 1091 Pri.>c Barbier. — Le prix est décerné à M. Henri Leloir. Deux mentions honora- bles sont accordées : l'une à M. le D' Ar- tault; l'autre à M. le D' Tscherning 1099 Prix Bréant. — Le prix est décerné à M . Arloing 1 100 Prix Godard. — Le prix est attribué à MM. Melville-Wassermann et Noël Halle I io3 Prix Parkin. — Le prix est décerné à MM. Béhal et Choay i io5 Prix Bellion. — Le prix est partagé entre M. le D' Lardier et MM. Beni-Barde et Materne. Une mention honorable est ac- cordée à M. le D' Benon 1 106 PrixMège. — Le prix est décerné à M. i^'aMre. 11 07 Prix Lallem.4Nd. — Le prix est décerné à M. Gley. Deux mentions honorables sont accordées : l'une à M. de Nabias; l'autre à M. P. Janet 1109 PHYSIOLOGIE. Prix Montyon (Physiologie expérimentale). — Un prix est attribué à MM. Phisalix et Bertrand. Un autre prix à M. Baphaël Dubois. Une mention honorable est ac- cordée à M. Morot. Une mention à M. Blanc. Une mention à M. Philippon. 1112 Prix Pourat. — Le prix est décerné à M. Kaufmann. Une mention (avec encou- ragement) est attribuée à M. Thiroloix.. 1117 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. Prix Gay. — Le prix est décerné à M. Mar- tel '19 PRIX GÉNÉRAUX. Prix Montyon (Arts insalubres). — Le prix est partagé entre MM. Balland et Layet. Une mention est attribuée à la Société française des munitions de chasse, de tir et de guerre Prix Cuvier. — Le prix est décerné à M. John Murray Prix Trémont. — Le prix est attribué à M. Emile Bivière Prix Gegner. — Le prix est attribué à M. Paul Serret Prix Delal.ande-Guérineau. — Le prix est attribué à M. le marquis de Folin Prix Jérome-Ponti. — Le prix est décerné à M. le commandant Deff orges Prix Tohihatchef. — Le prix est attribué à M. Pavie Prix Houllevigue, — Le prix est attribuée M. Bigourdan Prix Caiiours. — Un prix est attribué à M. Varet; un autre prix à M. Freundler. Prix Saintour. — Le prix est décerné à MM. Deburaux et Dibos Prix Laplace. — Le prix est attribué à M. Classer {Edouard) Prix Félix Rivot. — Leprix Rivot, décerné pour la première fois, est attribué à MM. Classer et Leprince-Binguet, entrés les deux premiers à l'École des Mines, et à TA'SÏ. Parent etie Gavrian, entrés les deux premiers à l'École des Ponts et Chaussées. . 1122 1122 II23 II23 II33 II23 1125 1126 1127 II 28 1128 ( "■64 ) PRIX PROPOSES pour les années iSgS, 1896, 1897 et 1898. géométrie. 1896. Grand prix des Sciences mathéma- tiques. — Pei'feclionner en un point im- portant la théorie algébrique des groupes de substitutions entre n lettres 112g 1896. Prix Bordin. — Perfectionner en un point important la théorie des lignes géo- désiques. Le cas d'un élément linéaire à un nombre quelconque de variables n'est pas écarté par l'Académie n'îg 1895. Prix Francœur ii3o 1895. Prix PoNCELET ii3o mécanique. 1895. Prix extraordinaire de six mille FRANCS. — Destiné à récompenser tout pro- grès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales n3i 1895. Prix Montyon 1 i3i 1895. Prix Plumey i i3i 1895. Prix Fourneyron. — Perfectionne- ment de la théorie de la corrélation entre le volant et le régulateur nSa ASTRONOMIE. 1895. Prix Lalande ii33 1896. Prix Damoiseau. — On demande de i-elier les unes aux autres, par la théorie des perturbations, les différentes appari- tions de la comète de Halley, en remon- tant jusqu'à celle de Toscanelli en i456 et tenant compte de l'attraction de Nep- tune. On calculera ensuite exactement le prochain retour de la comète en 1910. . . . 11 33 1898. Prix Damoiseau.— Exposer la théorie des perturbations d'Hypèrion, le satellite de Saturne, découvert simultanément par Bond et Lassell, en tenant compte princi- palement des actions de Titan. Comparer les observations avec la théorie et en dé- duire la valeur de la masse de Titan ii34 1895. Prix Valz 1 134 1896. Prix Janssen nS^ physique. 1895. Prix L. La Gaze 1 135 STATISTIQUE. 1895. Prix Montvon ii36 CHIMIE. 1895. Prix Jecker 1137 1895. Prix L. La Gaze 1137 minéralogie et géologie. 1895. Grand prix des Sciences physiques. — Le prix sera donné au travail qui con- tribuera le plus à l'avancement de la Paléontologie française en traitant d'une manière approfondie des animaux arti- culés des terrains houillers et des ter- rains secondaires, en les comparant aux types actuels 1 137 1895. Prix Bordin. — Le prix sera donné au Mémoire qui contribuera le plus à la connaissance de l'Histoire naturelle (Zoo- logie, Botanique ou Géologie) du Tonkin ou de nos possessions de l'Afrique cen- trale 1 1 38 1896. Prix Vaillant. — Étude des causes physiques et chimiques qui déterminent l'existence du pouvoir rotatoire dans les corps transparents, surtout au point de vue expérimental. (Question présentée eu 1894 et remise au concours de 1896).. ii38 1896. Prix Vaillant. — Faire connaître et discuter les indications que fournit l'étude microscopique des roches sédimentaires (particulièrement des roches secondaires ou tertiaires) au point de vue de leur ge- nèse et des modifications qu'elles ont su- bies, depuis leur dépôt, dans -leur struc- ture et leur composition ( les corps organisés compris) 1 138 1895. Prix Delesse nSg 1896. Prix Fontannes nSg BOTANIQUE. 1895. Prix Barbier > ■ î" 1895. Prix Desmazières ' "40 1895. Prix Montagne n4o 1895. Prix de la Fons Mélicocq ii4' 1896. Prix Thore "'1' I I ANATOMIE ET ZOOLOGIE. 1895. Prix Thore 1142 1895. Prix Saviqny iit^i 1897. Prix da Gama Machado 1142 MEDECINE ET CHIRURGIE. 1895. 1895. 1895. 1895. 1896. 1895. 1897. 1895. 1895. 1895. 1895 Prix Montyon . . Prix Barbier. . . Prix Bréant.. . . Prix Godard . . . Prix Serres . . . ■ PrixChaussier. Prix Parkin Prix Bellion. . . Prix Mège Prix Dusgate.. . Prix Lallemand. II ',0 "44 1144 1145 ii46 II46 ii46 "47 114s 1.48 ii48 physiologie. 1895. Prix Montyon 1895. Prix L. La Gaze 1895. Prix Potjrat. — Des actions vaso- motrices des matières viruleates 1890. Prix Pourat. — Étude des change- ments morphologiques et fonctionnels qu'on peut produire expérimentalement sur l'appareil locomoteur 1897. Prix Pourat. — Produire des expé- riences nouvelles sur la détermination de la part qui revient aux oxydations dans l'énergie mise en jeu par les phénomènes "49 "49 "49 65 ) physiologiques chez les animaux ii5o 1896. Prix Martin-Damotjrette ii5o 1895. Prix Philipeaux 1 i5i GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. 1895. Prix Gay. — Étudier le régime de la pluie et de la neige sur toute la surface de la Terre 1 i5i 1896. Prix Gay. — Étudier les lacs fran- çais au point de vue physique, géolo- gique et chimique ii52 Conditions communes à tous les concours Avis relatif au titre de Lauréat de l'Académie. PRIX GÉNÉRAUX. 1895. Prix Biennal Médaille Arago 1895. Prix Montyon, Arts insalubres. 1897. Prix Cuvier 1895. Prix Trémont 1895. Prix Gegner 1896. Prix Del.a.lande-Guérineau 1896. Prix Jean Reynaud 1896. Prix Jérôme Ponti 1895. Prix Petit d'Ormoy 1895. Prix Leconte 1895. Prix Tchihatchef 1895. Prix Gaston Planté Prix IIoulleviûue Prix Cahours Prix Saintour 1895. Prix Alberto-Lévy 1895. Prix Laplace 1895. Prix Rivot 1896. 1895. 1895. l52 l52 i53 i53 i54 i54 i54 i55 i55 i56 i56 167 i58 168 i58 159 159 169 160 161 161 ( ii66 ) TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSES POUR 1895, 1896, 1897 ET 1898. 1895 Grand prix des Sciences physiûces. — Le prix sera donné au travail qui contribuera à l'avancement de la Paléontologie française, en traitant d'une manière approfondie des animaux articulés des terrains houillers et des terrains secondaires et en les comparant aux types ac- tuels. Prix Bordin. — Le prix sera donné au Mémoire qui contribuera le plus à la connaissance de l'His- toire naturelle (Zoologie, Botanique ou Géologie) du Tonkin ou de nos possessions de l'Afrique cen- trale. Prix Francœur. — Découvertes ou travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. Prix Po^'CELET. — Décerné à l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile au progrès des Sciences ma- thématiques pures ou appliquées. Prix extraordinaire de six mille francs. — Progrès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. Prix Montyon. — Mécanique. Prix Plumey. — Décerné à l'auteur du per- fectionnement des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus contribué aux progrès de la navigation à vapeur. Prix Fourneyron. — Perfectionnement de la théorie de la corrélation entre le volant et le ré- gulateur. Prix Lalande. — Astronomie. Prix Valz. — .astronomie. Prix La Gaze. — Physique. Prix Montyon. — Statistique. Prix Jecker. — Chimie organique. Prix La Gaze. — Chimie. Prix Delesse. — Décerné à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogitfues. Prix Desîiazières. — Décerné à l'auteur de l'Ouvrage le plus utile sur tout ou partie de la Gryptogamie. Prix Montagne. — Décerné aux auteurs de travaux imortants ayant pour objet l'anatomic, la physiologie, le développement ou la descrip- tion des Cryptogames inférieures. Prix de la Fons Mélicocq. — Destiné au meilleur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne. Prix Thore. — Décerné alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Eu- rope et aux recherches sur les mœurs ou l'ana- tomic d'une espèce d'Insectes d'Europe. Prix Savigny, fondé par M"' LetelUer. — Dé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs. Prix Montyon. — Médecine et Chirurgie. Prix Bréant. — Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Godard. — Sur l'anatomie, la physiolo- gie et la pathologie des organes génito-urinaires. Prix Chaussier. — Destiné à récompenser le meilleur Livre ou Mémoire, qui aura fait avancer la Médecine, soit Médecine légale ou pratique. Prix Barbier. — Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les Sciences chirurgi- cale, médicale, pharmaceutique, et dans la Bo- tanique ayant rapport à l'art de guérir. Prix Lallemand. — Destiné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au système ner- veux, dans la plus large acception des mots. Prix Bellion, fondé par M"' Foehr. — Dé- cerné à celui qui aura écrit des Ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la santé do l'homme ou à l'amélioration de l'espèce humaine. Prix Mège. — Décerné à celui qui aura con- tinué et complété l'essai du D"' Mège sur les causes qui ont retardé ou favorisé les progrès de la Médecine. Prix Montyon. — Physiologie expérimentale. Prix La Gaze. — Physiologie. Prix Pourat. — Des actions vaso-motrices des matières virulentes. Prix Martin-Damourette. — Physiologie thé- rapeutique. Prix Phili{''eaux. — Physiologie expérimen- tale. Prix Gay. — Etudier le régime de la pluie et de la neige sur toute la surface de la Terre. Prix Montyon. — Arts insalubres. Prix Trémont. — Destiné à tout savant, artiste ( n67 ) ou mécanicien auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. PrixGegner. — Destiné à soutenir un savant qui se sera distingué par des travaux sérieux pour- suivis en faveur du progrés des Sciences positives. Prix Petit d'Ormoy. — Sciences mathémati- ques pures ou appliquées et Sciences naturelles. Prix Leconte. — Décerné aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathé- matiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales. Prix Tciiiiiatohef. — Destiné aux naturalistes de toute nationalité qui auront fait, sur le conti- nent asiatique (ou iles limiti'ophes), des explo- ralions ayant pour objet une branche quelconque des Sciences naturelles, physiques ou mathéma- tiques. Prix Gaston Planté. — Destiné à l'auteur français d'une découverte, d'une invention ou d'un travail important dans le domaine de l'É lec tricité. Prix Caholrs. — Décerné, à titre d'encourage- ment à des jeunes gens qui se seront déjà fait connaître par quelques travaux intéressants et plus particulièrement par des recherches sur la Chimie. Prix Saintour. Prix Alberto Lévy. — Décerné à celui qui aura découvert le moyen sûr de prévenir ou de guérir la diphtérie, ou bien partagé entre ceux qui auront fait simultanément la même décou- verte. Prix Laplace. — Décerné au premier élève sortant de l'École Polytechnique. Prix Rivot. — Partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'École Polytechnique avec les n"" 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. 1896 Grand prix des Sciences mathématiques. — Perfectionner en un point important la théorie algébrique des groupes de substitutions entre n lettres. Prix Damoiseau. — On demande de relier les unes aux autres, par la théorie des perturbations, les différentes apparitions de la comète de Halley en remontant jusqu'à celle de Toscanelli en i:'|56 et tenant compte de l'attraction de Neptune. On calculera ensuite exactement le prochain retour de la comète de igio. Prix Janssen. — Astronomie physique. Prix Serres. — Sur l'embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. Prix Jean Reynaud. — Décerné au travail le plus méritant qui se sera produit pendant une période de cinq ans. Prix Delalande-Guérineau. — Décerne au voyageur français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la Science. 1897 Prix Fourneyron. — Donner la théorie du mouvement et discuter plus particulièrement les conditions de stabilité des appareils vélocipédi- ques (bicycles, bicyclettes, etc.) en mouvement rectiligne ou curviligne sur un plan soit horizontal soit incliné. Prix da G.-iMA Machado. — Sur les parties co- lorées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Prix Pourat. — Produire des expériences nou- velles sur la détermination de la part qui revient aux oxydations dans l'énergie mise en jeu par les phénomènes physiologiques chez les animaux. Prix Cuvier. — Destiné à l'Ouvrage le plus remarquable soit sur le régne animal, soit sur la Géologie. Prix Petit d'Ormoy. 1898 Prix Damoiseau. — Exposer la théorie des perturbationsd'Hypérion, le satellite de Saturne découvert simultanément en 1848 par Bond et Lassell, en tenant compte principalement de l'action de Titan. Comparer les observations avec la théorie et en déduire la valeur de la masse de Titan. Prix de la Fons Mélicocq. — Destiné au meil- leur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord du Pas-de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Dei Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annu et part du \" janvier. j Le prix (le l'abonnement est fixé ainsi t/u'il sait : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. iGavault St-Lager. Jourdan. Ruir. Amiens Courtin-Hecquet. ( Germain et Grassin. ( Lachèse. Bayonne Jérôme. Hesançon Jacquard. ; Avrard. Bordeaux 1 Duthu. I Muller (G.). Bourges Renaud. / Lefoumier. ] F. Robert, j J. Robert. ' V Uzel Caroiî. i Baër. I Massif. Chambery Perrin. Cherbourg j ^' ( Marguerie. Brest. Caen . Clerniont-Ferr. Dijon . . . ( Rousseau. ( Ribou-CoIIay. / Lamarche. Ratel. f Damidot. ,,„ l Lauverjat. Douai. . ■* ( Crepin. ^ . , l Drevel. Grenoble ' ( Gratier. La Hochelle Foucher. Le Havre J Bourdignon. ( Dombre. Lefebvre. Quarré. Lille.. chez Messieurs : , . . i Baumal. Lorient ( M°" lexier. (Bernoux et Cumin. Georg. Lyon < .Mégret. Chanard. Vitte. Marseille Ruât. „ . „■ \ Calas. Montpellier ^ '^ i Couiel. Moulins Martial Place. ( Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ( Loiseau. ( M"' Veloppé. If Barnia. ( Visconli et C'". Nîmes Tbibaud. Orléans Luzeray. \ Blanchier. l Druinaud. Hennés Plihon t Hervé. Bocheforl Girard ( M""). 1 Langlois. Rouen , . . ( Lestnngant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. / lîumèbe. ) Gimct. ( Privât. , Boisselier. Tours j Péricat. ( Suppligeon. ( Giard. ( Lemaitre. Nantes Nice. Poitiers.. Toulon . Toulouse. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . chez Messieurs : j Feikema Caarelsen f et C'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. i Asher et C''. Berlin. Berne . Bucharest. Darnes. Friediander et (ils. Mayer et Millier. Schmid, Francke et C'". Bologne . . Zanichelli. / Ramiot. Bruxelles ! MayolezetAudiartc. ( Lebégue et C'". ( Haimann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. , Cherbuliez. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. Benda. Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig I Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. \ Desoer. I °' j Gnusé. Genève.. . La Haye . . Lausanne. ■ Liège. Londres Luxembourg . Madrid Milan . . Moscou. Naples. New- Vork. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Rio-Janeiro . Rome Rotterdam. Stockholm.. S'-Petersbourg. Turin . Varsovie. Vérone . . . Vienne . Ziirich. chez Messieurs : I Dulau. j Hachette et C'*. ( Nutt. V. BUck. ' Libr. GuLenberg. I Capdeville. I Gonzalés e bijos. , F. Fé. I Dumolard frères. ' Hoepli. Gautier. F'irchheim. Marghicri di Gius Pellerano. , Dyrsen et Pfeiffer' Stecheit. ! Westerijiann. Rousseau. Parker et C'* Clausen. Magalhaés. Rivnac. ■ Garnier. Bocca frères. Loescheret C'*. Kramers et fils. i Samson et Wallin.i Zinserling. Wolir. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSelliei Gebethner et WnlH Drucker. Frick. Gerold et C'. Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l»' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-j"; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( 1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SDPPLÉMENT ADX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÉset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenl le Comètes, par M.Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matière; grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', avec 32 planches ; 1806 ' 15 fi Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseoes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSâf), savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la natur » des rapports qui existent entre l'élalactuel du régne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Brosn. In-4'', avec 27 planches; 1861.. . 15 fr A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences N° 25. TABLE DES ARTICLES. Séance publique annuelle du 17 décembre 189 j. Pages. Mloculion rh .M. Lœwy . io3^ Prix décernés i o5o Prix proposés ii2q Tableau des prix décernés 1 162 Tableau des prix proposés 1 1G4 Tableau par année des prix proposés 1 166 PARIS - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, 55. /.e Cérant : Gautuieb-Villam. 1894 1 SECOND SEMESTKE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR inra. IiE» SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXIX. N^ 26 (24 Décembre 1894), PARIS, GAUtHIER-VlLLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1894 RÈGLEMENT RELATIF AIX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 28 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hchdomadaii es des sceances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*' . — Impressions des travaux de l'Académie. I,es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires hisou communiqués pai les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par lunuéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qii'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance lenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que- l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Ar.TicLK 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui lait la présentation est toujours nommé; • mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin; taule d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire e.st inséré dans le, Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S*". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. ■^ - ....J COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCIi DU LUNDI 24 DÉGEiMBRE I8i)4, PRÉSIDENCE DE M. LOEVVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur deux nombres invariants dans ta théorie des surjaces algébriques; par M. Emile Picard. « J'ai, il y a quelque temps déjà, appelé l'attention sur un nombre inva- riant dans la théorie des surfaces algébriques {Comptes rendus, i3 fé- vrier 1893). Prenant une surface algébrique (i) f{x,y,z)=o, je considère deux fonctions rationnelles F et ^ àe jc, y et z, et je forme les deux équations ^Y{x,y,z) = u, [^{x,y,z) = v. » On suppose que les deux équations précédentes déterminent un cer- C. K., iSg't, 2' Semestre. (T. CXL\, N° 26.) 1^4 ( i'7o ) tain nombre j^. de points (j^,}', 2) de la surface, variables avec u et c, et tels que, peureux, le déterminant fonctionnel y., '• , ne s'ann^lle pas iden- ^ ^ D(u,i') ^ tiquement. Supposons qu'il soit possible de choisir les fonctions F et <î> de manière que, pour un système particulier de valeurs de u et t', les [z. points correspondants soient pi points arbitrairement donnés sur /, et désignons alors par p + i le minimum de ce nombre [a. Le nombre p est l'invariant que je signalais, et on voit que c'était l'extension aux surfaces du point de vue auquel s'était placé M. Weierstrass pour définir le genre dans les courbes algébriques. Les conditions d'existence du nombre p, comme je le disais, sont intéressantes à étudier; quoique je sois loin d'avoir terminé cette étude qui touche à beaucoup de points de la théorie des surfaces, je voudrais indiquer sommairement les idées qui m'ont guidé dans ces recherches. » Les équations (2) représentent deux faisceaux de surfaces, que nous supposerons contenir linéairement P paramètres arbitraires, et désignons par R le nombre de leurs points communs en dehors de points fixes ou de points situés sur des courbes fixes de /. Prenons sur la surface 1 points arbitraires. Si 1 <| P — i , on peut faire passer par ces points au moins une surface de chacun des faisceaux; ces surfacesj auront R — >. autres points communs, et si R— \

R » Telle est l'inégalité qui doit exister entre P et R, pour que nous puissions avoir des faisceaux de surfaces répondant aux conditions du pro- blème. » Considérons, d'autre part, une surface quelconque d'un des faisceaux et son intersection mobile T avec /. Nous avons sur celte courbe R points mobiles, dont P sont arbitraires et l'on peut, par suite, avoir sur la courbe un groupe de R — P 4- i points dépendant d'un paramètre et ayant des ( i'7' ) positions arbitraires pour une valeur particulière de ce paramètre. Il en résulte R— P4-i>n en désignant par II le genre de la courbe F, d'où nous concluons P>n + i. » Nous avons donc un système linéaire de surfaces coupant/ suivant une courbe mobile F, et le nombre P des paramètres est au moins égal au genre de F augmenté d'une unité. )) Nous allons conclure de là une propriété de la surface /. Prenons sur celle-ci n — i points A; nous pouvons par ces points faire passer une sur- face du système linéaire contenant au moins deux arbitraires. Cette surface détermine sur /une courbe F, et aux n — i points A de F correspondront n — I autres points B de cette courbe d'une manière uniforme. Ainsi, à un ensemble A de n — i points pris arbitrairement sur/, on peut faire corres- pondre un autre ensemble B d'un même nombre de points, et cette corres- pondance birationnelle entre les deux ensembles dépend rationnellement de deux paramètres arbitraires au moins. » Nous sommes donc ainsi amené à étudier les surfaces sur lesquelles peut exister une correspondance birationnelle dépendantde paramètres ar- bitraires entre deux ensembles d'un certain nombre v de points, les v points d'un de ces ensembles étant arbitraires sur la surface. C'est la généra- lisation du problème de la recherche des surfaces admettant des transfor- mations birationnelles en elles-mêmes (dans ce cas, v = i). Si la corres- pondance entre les deux ensembles renferme les paramètres de manière à former un groupe o\i plus généralement à faire partie d'un groupe continu et fini, le problème peut se traiter en suivant une voie analogue à celle que i'ai suivie autrefois pour chercher les surfaces admettant un groupe con- tinu de transformations birationnelles en elles-mêmes. Il n'en sera pas nécessairement ainsi dans le cas qui nous occupe; mais nous sommes as- suré alors que la surface / admettra une correspondance birationnelle entre deux ensembles de points situés sur elle, qui dépendra rationnelle- ment d'un nombre de paramètres arbitraires égal au double du nombre v. » Les considérations précédentes nous amènent à introduire un second invariant en général distinct du premier. Il peut exister sur une surface une correspondance birationnelle entre deux ensembles de v points, cor- respondance dépendant de paramètres arbitraires. Le minimum p' du ( T. 7^ ) nombre v sera évidemment un im'ariant de la surface. On obtient ainsi, avec le nombre p', un élément intéressant de classification pour des classes très étendues de surfaces algébriques, et il en est de même pour le nom- bre p. » Pour le cas des courbes algébriques, on a évidemment toujours les invariants p et p'; on sait que, en désignant par ^ le genre de la courbe, on a p=p, et l'on voit facilement que le second invariant p' est en général égal dp. )) CHIMIE MINÉRALE. — Déplacement du carbone par le bore et le silicium dans la fonte en fusion . Note de M. Henri 3Ioissax. « L'étude de la solubilité du carbone dans difFérents métaux ou dans un même métal, à des températures de plus en plus élevées, nous a amené à rechercher quelle pouvait être l'action du bore et du silicium sur un car- bure de fer défini maintenu à l'état liquide. » L'action du bore sur le fer n'a pas encore été étudiée ('), ou du moins, dans les quelques essais tentés sur ce sujet, le bore n'a pu être ca- ractérisé, après l'expérience, dans le métal soumis à son action. Pour ce qui touche l'action du silicium , aucune expérience n'a été conduite • d'une façon méthodique. On sait depuis longtemps en sidérurgie que les fontes sont d'autant plus pauvres en carbone qu'elles sont riches en sili- cium; mais l'action du silicium sur la fonte de fern'a pas encore été étudiée avec précision. » La fonte en fusion est un liquide dans lequel, comme nous allons le démontrer, les réactions sont parfois aussi nettes que dans les solutions aqueuses, maniées dans nos laboratoires à la température ordinaire. La complexité de certaines fontes, qui peuvent renfermer comme impuretés un grand nombre de composés, rend seule les réactions plus compliquées. » action du bore sur la fonte grise. — Nous sommes partis d'une fonte grise de Saint-Chamond qui renfermait 3,i8 de carbone total et o,5 de scories (^). (') Cela lient surtoul à ce que l'on ne connaissait pas jusqu'ici le moyen de pré- parer le bore pur. Nous avons indiqué cette préparation en 1892 {Comptes rendus, l. CXIV, p. 392). (') Dans l'.Tnalyse des fontes, on sépare par le chlore ou par le bicldorure de mer- ( "73) » loS'' de celte fonte ont été placés dans une nacelle de porcelaine bras- quée avec 2S'^,5 de bore. Le tout a été fortement chauffé au four à réver- bère dans un tube de porcelaine rempli d'hydrogène sec. Après l'expé- rience, on a trouvé, dans la nacelle, un culot bien fondu recouvert d'un feutrage noir entièrement formé de graphite. Le métal avait une teinte jaunâtre et présentait à la surfiice quelques longs prismes nettement cris- tallisés. Il renfermait, d'après l'analyse, B à 9 pour 100 de bore. C'était une fonte borée mélangée de borure de fer en partie cristallisé. » Cette fonte borée ne renfermait plus que 0,27 pour 100 de carbone et ne donnait plus de scories par la combustion du résidu dans l'oxygène. IjC bore forme donc facilement des combinaisons avec les impuretés de la fonte et les entraîne dans les scories. Il joue vis-à-vis de l'oxyde de fer qui se trouve en solution dans le métal, un rôle analogue à celui que MM. Troost et Hautefeuille ont assigné au manganèse (' ). » Nous pouvons donc conclure de cette réaction que le bore a chassé le carbone dans la proportion de i à 10 et a éliminé en môme temps les matières qui constituaient les scories. » Cette expérience a été renouvelée quatre fois sur un autre échantil- lon de fonte grise de Saint-Chamond renfermant 3,24 fie carbone et o,4i8 de scories. On a obtenu après l'action du bore les chiffres suivants : 1. Carbone o,36 Scories 0,02 » Nous avons substitué à la fonte grise, une fonte blanche d'affinage provenant du haut-fourneau de Saint-Louis, à Marseille. Cette fonte con- tenait 3,85 de carbone et o,36 de scories. Après l'action du bore, elle ne renfermait plus que 0,24 de carbone et 0,06 de scories. » Nous avons tenu à varier la forme même de l'expérience et à ne pas faire agir sur la fonte liquide un grand excès de bore. On a fondu à la forge Soo^'' de fonte grise de Saint-Chamond, et lorsque cette fonte a été parfaitement liquide, on y a ajouté So'^' d'une fonte borée à 10 pour 100 de bore. Après agitation, le creuset a été fermé et l'on a terminé la chautTe. Au moment oîi le culot de fonte de bore a été ajouté à la fonte grise en cure le mélange des différentes variétés de carbone. Ce résidu est brûlé dans l'oxy- gène et l'on donne le nom de scories aux cendres qu'il fournit. (*) Etude calorimétrique sur les carbures, les siliciures et les borures de fer et de manganèse {Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. IX). 2. 3. 4. 0,28 0,17 o,i4 0,00 o,o3 0,01 ( II74 ) fusion, il est resté quelque temps sur le bain liquide et ne s'est dissout que par l'agitation. )) Après refroidissement, le culot obtenu, d'apparence lamelleuse, pré- sentant une grande dureté, ne s'attaquait pas au burin et avait l'aspect d'une fonte blanche. » Sous l'action du bore, la teneur en carbone de cette fonte était descen- due de 3, 75 à 2,83. Le bore avait donc déplacé du carbone dont on a, d'ailleurs, retrouvé une partie sous forme de graphite entre le culot mé- tallique et le creuset. » Déplacement du carbone par le silicium. — Nous avons répété la même expérience en chauffant quelques fragments de fonte grise dans une na- celle brasquée avec de la poudre de silicium cristallisé. Le silicium, dans ces conditions, chasse aussi le carbone que l'on retrouve sous forme de graphite au-dessus du métal. Mais, comme nous le faisions remarquer au début de ce travail, une fonte blanche ou grise préparée au haut fourneau est une combinaison assez complexe. M Nous avons tenu à reprendre l'expérience dans des conditions plus simples. » On a préparé d'abord, au four électrique, une fonte riche en carbone, au moyen de fer doux et de charbon de sucre. Puis, sur ce bain liquide, on a projeté quelques globules de plusieurs grammes de silicium fondu. Après refroidissement, le culot, lisse à sa surface supérieure, avait l'aspect d'une fonte siliciée à cassure blanche et brillante. Cette fonte ne renfer- mait que très peu de carbone combiné et pas de graphite. Mais au milieu du culot se présentait une grande cavité qui le séparait presque en deux parties. Cette cavité était remplie d'une quantité notable de graphite brillant et très bien cristallisé. » Conclusions. — En résumé, le bore et le silicium déplacent nettement le carbone dans une fonte ou dans un carbure de fer en fusion ('). Ces corps, lorsqu'ils sont maintenus à une température suffisante, se conduisent exactement comme les solutions aqueuses de certains composés, dans les- quelles nous précipitons ou nous déplaçons tel ou tel corps en solution ou en combinaison. » Si le déplacement de carbone n'est pas absolument complet cela tient (') La température à laquelle toutes ces expériences ont été faites n'était pas assez élevée pour que des quantités notables de siliciure ou de borure de carbone puissent se produire. ( II75 ) à ce qu'il se forme un équilibre entre le siliciure elle carbure de fer, équi- libre dont les conditions varieront avec la température et avec les impu- retés renfermées dans le bain. C'est le cas général des fontes blanches ou grises. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur la circulation de la lymphe dans les petits troncs lymphatiques. Note de M. L. Ranvier. « Peut-on, chez un animal vivant, faire apparaître les lymphatiques en les remplissant d'un liquide coloré? Telle est la première question que je me suis posée, et à laquelle l'expérience a répondu d'une manière posi- tive. » Comme objet d'étude, j'ai choisi Foreille du lapin et j'ai pris comme liquide d'injection le bleu de Prusse soluble dans l'eau, préparé comme il est dit dans mon Traité technique d'Histologie, et en solution concentrée. J'en remplis une seringue hypodermique munie d'une canule d'acier extrêmement fine, dont je fais pénétrer la pointe dans l'épaisseur du derme de la face interne de l'oreille, à o™,o2 à peu près de son extré- mité. Il suffit d'une légère pression pour remplir du liquide bleu d'abord une partie du réseau capillaire lymphatique, et ensuite un des petits troncs lymphatiques qui accompagnent l'artère auriculaire. Il se peut que deux de ces troncs soient injectés en même temps et qu'entre eux se dessinent des branches anastomotiques. Mais je passe, parce que mon intention n'est pas de décrire aujourd'hui les lymphatiques de l'oreille du lapin, bien que j'en aie fait une étude à peu près complète. » Les petits troncs lymphatiques remplis de bleu de Prusse se voient admirablement par transparence chez l'animal vivant. La présence de la matière colorée dans leur intérieur ne provoque aucune réaction doulou- reuse, aucun trouble dans la circulation sanguine. Je considère l'opération comme bien réussie lorsque le réseau des capillaires lymphatiques, dans lequel le bleu a pénétré, est de faible étendue et surtout lorsqu'il ne s'est pas produit dans le tissu conjonctif de diffusion du liquide coloré sous forme de boule. » Au bout de deux à trois minutes, la coloration bleue des troncules lymphatiques a disparu. Cette disparition est'progressive. Elle commence dans la région supérieure de l'oreille et la teinte bleue, qui est très foncée de suite après l'injection, pâlit peu à peu avant de s'effacer complètement. ( "76 ) Or, pour débarrasser les lymphatiques du bleu de Prusse qu'ils contenaient, en un temps aussi court, il faut qu'il y ait passé une grande quantité de lymphe. » Cette lymphe, d'où vient-elle? Elle ne vient certainement pas du réseau capillaire lymphatique qui a été injecté en premier lieu. En effet, il peut se faire, et il se fait même le plus souvent que ce réseau soit encore rempli de bleu, alors que les troncs lymphatiques qui en partent et ont été injectés sont devenus incolores. Elle vient, sans doute, de tout le réseau capillaire lymphatique qui débouche dans les troncs en question et qui n'a pas été atteint par l'injection. » Cette expérience montre que la circulation de la lymphe dans les tron- cules lymphatiques est très active. On sait, surtout depuis les remarquables expériences de M. Colin, que chez les grands animaux l'écoulement de la lymphe par le canal thoracique est fort abondant; mais on n'avait pas fait encore, que je sache, d'expériences sur la circulation dans les petits troncs lymphatiques, et je crois que celle que je viens de rapporter est en- tièrement nouvelle. » Je dois maintenant répondre à une objection que pourraient me faire les analomistes qui sont habitués à manier le bleu de Prusse. Ne serait-il pas possible que cette substance se décolorât sur place dans l'intérieur même des lymphatiques? Pour répondre à cette objection, il me suffira d'attirer l'attention sur deux faits. Le premier, dont j'ai déjà parlé, est cette persistance de l'injection bleue des réseaux lymphatiques alors que les troncs lymphatiques sont décolorés. Pour observer le second, dont il n'a pas encore été question, il faut sacrifier l'animal et chercher à la base de l'oreille, au sein de la parotide, le ganglion lymphatique où vont se rendre les lymphatiques primitivement injectés. Le bleu qu'ils ont contenu se trouve dans l'intérieur du ganglion. Il y a donc été trans- porté . » VITICULTURE. — Importance de V hybridation pour la reconstitution des vignobles. Note de M. A. 3Iillardet, présentée par M. Duclaux. (Extrait.) « Les viticulteurs savent combien la reconstitution des vignobles dé- truits par le Phylloxéra, au moyen du greffage de nos cépages indigènes sur Vignes américaines résistant à l'insecte, est chose difficile, dans un ( "77 ) i^rand nombre de cas Mon intention, dans cette Note, est de montrer que la seule méthode efficace est l'hvbridation. » C'est ajîrès de grandes difficultés rencontrées au début, que l'hvbri- dation de la Vigne, pratiquée autrefois aux États-Unis dans un tout autre but, a pris, en France, depuis quatorze ans, un essor considérable. » Au mois de mai 1874, je fus cliargé par fa Commission académique du Phyl- loxéra, d'étudier les ressources que les Vignes américaines pouvaient offrir à notre viticulture. C'était l'époque on le Midi, sur la foi de Planchon, commençait à replan- ter son vignoble anéanti par l'insecte, avec des Concords, des Clintons et des Tay- lors qui, aux. Etats-Unis, semblent, en effet, présenter une résistance suffisante au Phylloxéra. Mais en peu d'années, ces plantations, déjà très considérables, commen- cèrent à faiblir, puis à disparaître. Il s'agissait d'expliquer cet échec et de trouver des porte-greffes moins infidèles. » C'est ce que je fus assez heureux de faire de 1876 à i88f . La diminution de ré- sistance de ces plantes, dans la zone de l'olivier, me parut être simplement un effet du climat plus sec et plus chaud de cette région, plus favorable par conséquent au Phylloxéra que le climat humide et tempéré de la partie moyenne des États-Unis, d'où ces Vignes provenaient. » L'étude attentive de la nature même des plantes dont il est question m'amena à résoudre également la deuxième question. » Il me parut certain, en effet, que le Concord ne résiste que très peu, parce qu'il descend directement du V. labrusca sauvage, lequel n'a qu'une résistance peu supé- rieiu-e à celle de la Vigne européenne. Quant au Taylor et au Clinton, ils résistent davantage, mais non suffisamment, parce qu'au lieu d'être, comme on l'avait toujours cru, des descendants directs du V. riparia, qui, à l'état sauvage, ne souffre aucunement du Phylloxéra, ils sont des produits du croiseinent de ce Riparia résistant avec le Jjahrusca non résistant. » Il en est de même, mutatis mutandis, pour le York, le Jacques, YHerbemont. le Cunningliani, etc. » Partant de là, je conseillai de n'adopter, comme porte-greffes, que des espèces types résistant au Phylloxéra, ou des hybrides entre espèces résistantes seulement. Ainsi, je proposai, le premier et dès 1877 (•), le V. riparia comme porte-greffe; puis le V. riipestris, ainsi que les V. cinerea et cordifolia (1878, 1879, 1881). On sait quel rôle important les Riparia et Rupestris iouenl actuellement dans la reconstitution des vignobles. Les deux autres espèces n'ont guère été employées jusqu'ici, à cause de la difficulté avec laquelle elles reprennent de boutures. On verra plus loin que l'hybri- dation a triomphé de celte difficulté. » Mais les Riparia et Riipestris eux-mêmes sont fréquemment insuffisants; non que le Phylloxéra puisse leur nuire, mais parce que les terrains qui contiennent une (') Journal d' Agriculture pratique, Soaoût 1877. — '878, 28 novembre. — 1879. Eludes sur quelques espèces de Vignes sauvages. — iSSi. jVotes sur les Vignes amé- ricaines. C. R., iSçji, 2' Semestre. (T. C\I\, N» 26.) I'^5 (ri78) certaine proportion de calcaire ne leur conviennent pas; ils s'y clilorosenl et sV ra- bougrissent plus ou moins. En un mot, ce sont des plantes silicicoles et calcifuges, tandis que notre Vigne européenne prospère dans tous les sols. Les deux formes de calcaire les plus dangereuses pour ces Vignes, toutes choses égales d'ailleurs, paraissent être les marnes d'eau douce et la craie. On peut estimer à un million d^ hectares en- viron la superficie du vignoble français qu'il est impossible de reconstituer par les Riparia et Riipeslris, aussi bien que par les autres espèces déjà nommées. » Les difficultés que je viens d'indiquer se sont présentées, à l'origine, surtout dans le Midi de la France. Il y a, dans celle région, de très nombreux vignobles qui ont été reconstitués jusqu'à trois fois successivement : une première avec le Clinton, le Tay- lor, le Concord, qui n'ont pas résisté; une seconde par le Riparia, qui est mort chlorose; une troisième à l'aide àaJacquez-, qui résiste mieux à la chlorose que le Ri- paria, mais qui est à son tour en train de disparaître, à cause de sa résistance insuffi- sante au l^hylloxera. » En 1887, M. Viala fut envoyé aux États-Unis par le Ministre de l'Agriculture, à l'eflet de rechercher si, dans ce vaste continent, il ne se trouverait pas quelque vigne calcicole, capable par conséquent de végéter dans nos sols calcaires. Après une explo- ration consciencieuse, M. Viala trouva cette vigne, le F. Rerlandieri, sur les collines crayeuses du Texas, où Engelmann l'avait déjà indiquée. Malheureusement, ce porte- greffe reprend si mal de boutures, qu'il est à peu près inutilisable. » Pour comprendre comment l'obstacle apporté par la chlorose à la reconstitution des vignobles a pu être surmonté, il est nécessaire de re- monter à dix-huit années en arrière. » Dans un Rapport sur la mission dont j'avais été chargé par l'Académie, en mai 1874. 6t que j'eus l'honneur de remettre à Dumas en juillet 1876, Rapport qui n'a pas été publié, je disais (') : » On peut affirmer en toute sécurité la possibilité de faire à volonté, par le croise- ment, des porte-greffes d'une résistance au Phylloxéra égale, sinon supérieure, à celle des cépages américains les mieux éprouvés jusqu'ici (Solonis. York, etc.); on peut avoir la certitude de rendre nos cépages européens résistants, tout en leur conservant une partie des qualités qui nous les rendent si précieux. » Pendant plusieurs années, dans divers écrits, j'insistai sur l'importance des résidlats que pouvait donner le croisement de nos vignes indigènes avec les espèces américaines résistantes et, dès 1880, je pratiquai moi- même l'hybridation. Mes paroles eurent, paraît-il, de l'écho, car, à la même époque, plusieurs personnes commencèrent également à faire des croisements : MM. Ganzin et Couderc, ainsi que l'École de Montpellier, (') Ce passage est reproduit dans mes Notes sur les vignes américaines, p. G4 ; iSSt. ( 1179 ) pour ne citer que les ouvriers de la première heure. Je me flattais, et sans doute je n'étais pas le seul, de l'espoir de produire, par ces croisements, dès Vignes à moitié américaines et à moitié françaises, douées, par consé- quent, à la fois, d'une certaine résistance au Phylloxéra et à diverses ma- ladies cryptogamiqUes, et d'une fructification suffisante. Jusqu'à présent, malgré un labeur énorme et l'assistance d'un collaborateur d'un dévoue- ment sans bornes, M. de Grasset, grand propriétaire de l'Hérault, ce btit semble n'avoir pas encore été atteint, par nous du moins. » Mais, si ni M. de Grasset et moi, ni personne, sauf peut-être M. Gan- zin, n'a été assez heureux pour créer un producteur hybride de quelque valeur, un autre résultai bien plus important est acquis, par lequel la question de la chlorose se trouve absolument résolue. » En combinant, dans un hybride, deux espèces résistantes au Phyllo- xéra, parmi lesquelles une calcicole, par exemple le Berlandieri, avec le Riparia ou le Rupestris, tous deux calcifuges, nous avons produit, mon collaborateur et moi, des plantes d'une très haute résistance et presque aussi calcicoles que le Rerlandieri lui-même. » Ce résultat devait être prévu, d'après les lois de l'hérédité. Mais, ce qui ne pouvait être espéré, c'est que le croisement du V. riparia avec le V. rupestris, deux plantes calcifuges, donnât naissance à un hybride calci- cole. Plusieurs numéros de notre collection et quelques-uns de M. Couderc sont dans ce cas. Ils sont employés, depuis six à huit ans, dans tout le vignoble français, et y donnent les meilleurs résultats, lorsque les sols ne sont que moyennement chlorosants. Ce fait de l'apparition, chez un hybride, de caractères qui manquent à ses deux parents, quoique très rare, n'est pas absolument inconnu des physiologistes. » On a vu plus haut que les V. cinerea, corclifolia et Berlandieri, auxquels il faut ajouter les V. monticola et œslivalis, feraient d'excellents ])orte- greffes, si la grande difficulté avec laquelle ils reprennent de bouture, ne les rendait inutilisables. Le croisement de ces espèces avec les V. rupes- tris et riparia a produit des hybrides, qui reprennent dans une proportion très suffisante, et qui, depuis plusieurs années, donnent les meilleurs résultats dans les sols très argileux, compacts, dans lesquels le Rupestris et le Riparia viennent plus ou moins mal. )) Voilà pour les croisements entre espèces américaines résistantes. Voyous maintenant quels sont les résultats du croisement entre ces mêmes espèces et notre vigne européenne. ( ii»o ) » Dans ces croisements, s'est produit un fait inattendu. La résistance du parent américain, dans certains cas, relativement très rares, il est vrai, a passé intégralement dans l'hybride, sans rien perdre de sa valeur par le mélange du sang américain avec le sang européen non résistant; de sorte que nous avons actuellement, par exemple, des Cabernet-Rupestris, des Aramon-Ri paria exactement aussi résistants que les meilleurs Rupestns et Riparia. » L'importance de ces hybrides franco-américains gît dans deux pro- priétés qui dérivent de leur composition même. D'une part, étant consti- tués pour moitié par des vignes européennes, ils ont pour ces dernières une affinité de greffage beaucoup plus grande que les porte-greffes pure- ment américains. D'autre part, comme ils ont hérité d'une partie de la résistance au calcaire de la vigne européenne, ils sont très peu sujets à la chlorose. » Aussi ont-ils été employés, depuis cinq à six ans, sur une très grande échelle, dans des terrains calcaires qui n'avaient pu jusqu'alors être re- constitués. Cependant, malgré leur haute résistance à la chlorose, ils sont insuffisants dans les sols les plus marneux et les plus crayeux. )< L'Académie apprendra sans doute avec intérêt qu'un hybride de Chas- selas et Rerlandieri, étudié depuis six ans dans les terres les plus chloro- santes du midi, du sud-ouest et de l'ouest, comblera cette dernière lacune. De même que dans les calcaires d'eau douce de l'Hérault et dans les marnes lacustres du Gers, il a toujours donné, dans les sols crayeux des Charentes (petite et grande Champagne) et de la Dordogne, là où la dose de craie dans le sol varie entre 23 et 65 pour loo, les meilleurs résultats, soit au point de vue de la résistance à la chlorose et au Phylloxéra, soit en ce qui concerne la vigueur et la fructification de ses greffes. » L'Académie me permettra de remarquer encore que, s'il est enfin permis d'affirmer la possibdité de reconstituer le vignoble français tout entier, cette solution du problème phylloxérique est due à l'hybridation, que je me fais honneur d'avoir préconisée le premier, c'est-à-dire dès 1876, et pratiquée dès 1880. » ( II«I ) MEMOIRES PRESENTES. M. E. DussAu adresse un Mémoire relatif à un procédé pour le traitement des eaux d'égout. (Renvoi au Concours des Arts insalubres, fondation Montyon.) MM. L. JouË etE. Crouzel adressent une Note relative à la bouillie tanno-cuprique, appliquée au traitement du mildew de la vigne. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) WM. Ilet et Malbot adressent une Note sur un nouveau phylloxéricide, expérimenté à Philippeville (Algérie). (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Seckétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte que la Science vient de faire dans la personne du P. François Denza, Directeur de l'obser- vatoire du Vatican, décédé à Rome le il\ décembre 1894. M. le Seckétaike perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance, deux Brochures de M. Adolphe Carnot^ intitulées : « Analyses des eaux minérales françaises, exécutées au Bureau d'essai de l'École des Mines » et « Minerais de manganèse, analysés au Bureau d'essai de l'École des Mines ». (Présenté par M. Haton de la Goupillière.) M. R. Zeiller prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Botanique, par la mort de M. Duchartre. (Renvoi à la Section de Botanique.) MM. P. Adam, Auloixg, Autoxne, Ralland, G. Rertrand, G. Rigoukdan, Charrié, J. Collet, CuÉ\OT, G. Dei forges, RapiiaelDubois, A.Faidherbe, ( ii8u ) G. Félizet, Bertrand de Fo.vtvioland, E. Gley, Guichard, Husnot, Lardier, A.Layet, LeChatemer, H. Leloir, R. Liouvii.le, E.-A. Martel, Ch. iïîoROT, M. d'Ocagxe, PiilsALix, E. Tartière, A. Valdremer, J. Weingarten adressent des remercîments à l'Académie pour les distinc- tions accordées à leurs travaux. ASTRONOMIE. — Éléments de la planète iHg/j BE. Note de M. J. Coniel, présentée par M. Tisserand. « Des éléments provisoires, pour la planète i8g4 BE» ont été calculés par M. Schulliofet publiés dans les Comptes fendus. » A l'aide de ces éléments, nous avons calculé une éphéméride pour la comparaison des observations individuelles. Les écarts que nous avons ob- tenus par cette comparaison sont assez sensibles et augmentent rapidement. Nous avons donc dû, pour la formation de nos lieux normaux, ne prendre que les observations du même jour, ou celles qui n'étaient séparées que par un jour d'intervalle. Nous avons ainsi formé les cinq lieux suivants. Temps moyen Lieux de Paris. Nombre normaux. 1894. d'observations. X1804,O. fi 1894,0. I . Nov. 4>70 3 38°. 48. 38", 4 — 8.27.37,3 11 1) i6,85 2 35.33.49, 1 — 12.49.49,9 III ... . » 24,40 2 34. 10.56,4 — 14. 52. 58, 6 IV.... . Dec. 1,87 2 33.24.54,2 — 16.25.57,0 V 7.35447 I 33.14.39,5 — 17. 18.29,3 )) Par la variation des distances géocentfiques des lieux extrêmes nous avons obtenu les éléments suivants : 1894 nov. 4,7 temps moyen de Paris. M 23. i8'.38",5 ■K 357.25.53,5 \ Q 2I2 .36.5i ,4 > équin. et éd. moy. 1894,0. l 28. 5. 5,7 ) (B 18. 4. 8,1 [x 1002", i5i loga o,366o49 ( II«3 ) » Ces éléments laissent subsister, dans les lieux intermédiaires, les écarts suivants dans le sens (obs.-calc.) : II. III. IV. AX — o", 2 • — I , 5 — I , o A^ -1-2,2 —2,6 -1-2,8 » Ces éléments provisoires comportent déjà une exactitude assez grande : l'incertitude ne dépasse pas dzo,oo2sur le logarithme de p, et ±0,002 sur le logarithme de p^. » Parmi toutes les petites planètes connues, la planète BE possède la plus petite distance périhélie (1,60); nous ne considérons pas ici Bru- cia (mi, dont les éléments sont trop incertains. » Lorsque BE se trouve dans son nœud descendant, sa distance à l'or- bite terrestre est de 0,67. Grâce à cette circonstance, cet astre, parmi toutes les planètes connues, est le plus favorablement situé pour faciliter la détermination de la parallaxe solaire. » ASTRONOMIE. — Éléments provisoires de la planète Bl. Note de M. C.*po\, présentée par M. Tisserand. « La planète BI a été découverte, le 24 novembre 1894, par M. Char- lois, à l'observatoire de Nice. A l'aide des observations des 24 novembre, 4 et i4 décembre, qu'il a bien voulu nous communiquer, nous avons cal- culé une orbite provisoire et nous avons trouvé les éléments suivants : T= 1894 novembre 2^,5, temps moyen de Paris. M 36°.56.' 2',8 TT 3.59.55.24,5 \ Q 94.38. 6,0 > Équin. et écl. moy- 1894,0 i 1 2 . 4 1 ■ 3,0 ; o 5.29.25,0 jj. 828",362 logrt 0,421 191 » En comparant ces éléments à ceux qui sont contenus dans le Tableau de Y Annuaire du Bureau des Longitudes, nous avons remarqué que cette planète est identique à la planète (S). » ( 'i«4 ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète d'Encke et des planètes BH et BI, faites à l'observatoire d' Alger à Vèquatorial coudé; par MM. Rambaud et Sy, présentées par M. Tisserand. Étoiles Astre — Etoile. Nombre Date de — — — — de 1894. comparaison. Aai. A Décl. rompar. Ohs. Comète d'Encke. m s . » Nov. 19 a Rumker — 3. i ,36 — 5.38,6 12:6 H 20 /? Seeliger -t-o. 8,64 +2.23,9 19:8 S BH. Nov. 24 c Weisse, Rumker +1. 4) '3 — i.52,o 3: 2 R 26 c Id. — 0.39,53 — 2.52,9 10:10 R 26 c Id. — 0.39,90 — 2.52,7 8: 8 S BI. Nov. 26 6? Lamont, Weisse — 3.28,43 — 9.15,9 ii;i4 S 26 d Id. — 3.28,90 — 9. 9,9 ii:i4 S 3o e Seeli ger — i.36,5o • — 13. 3,2 11:10 R Positions des étoiles de comparaison. Ascens. droite Déclinaison Date moyenne Réduction moyenne Réduction 1894. Étoiles. 1894,0. au jour. 1894,0. aujour. Autorités. h ni s s n , ,, „ Nov. 19.. n 22.42.25,98 +2,96 -+- 9.46.49,2 +21,0 Rumker, n" 10622 20.. l> 22.37.49,14 +2,73 -+- 9.24.49,8 +20,8 Seeliger, t. Il, 11° 12600 , o o o K, r o - o 00 i «[Weisse, n" 96 24.. c 3. 8.l3,54 +4,18 +1.3.11.39,7 +23,8 -•■ ni n n ^ , -t -t, y, y I + Rumker, n" 811] 26.. c » +4,20 » +23,8 » , , r f f ~o -, o / o \ .![l-amont, n" 36G 26.. d 2.26.44,'>8 +3,97 — 1.39.42,2 +22,8 -'- „, . , ^ ^' ^ / + Weisse,, n" 4io] 3o.. e 2.22.26,58 +3,90 — 1.15.59,4 +22,6 Seeliger, t. II, n° 557 Positions de la comète et des planètes. Ascension Date Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1894. d'Alger. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Comète d'Encke. h m s h m s » . . Nov. 19 8.44-5o 22.39.27,58 T,383 +9.4i.3i,6 0,620 20 9.18.41 22.38. o,5i 7,489 + 9.27.34,5 0,634 ( m85 ) Ascension Date Temps moyen droite Log. faci. Déclinaison Log fact. 1894. d'Alger. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe- BH. h m s II m s o . .. Nov. 24 10.16. 9 3. 9.21,85 2,9o6„ H-i5.io.it,5 o,5i3 26 8.53.29 3. 7.38,21 r,34o„ -f-i5. 9.10,6 0,535 26 9. 10. 16 3. 7.37,84 T, 292,1 -v-i5. 9.10,8 o,53o BI. Nov. 26 10.26.12 2.23.20,12 2,731 ~ 1.48.35,3 0,740 26 10.54.23 2.23.19,65 7,407 — 1.48.29,3 0,739 3o io.3i.i2 2.20.53,98 T,oo5 — 1.28.40,0 O1737 » Les oljserva lions de la comète d'Encke ont été très difficiles, à cause de la faiblesse de l'astre. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète d'Encke faites à V equalorial coudé (o™,32) de V observatoire de Lyon. Note de M. G. Le Cadet, présentée par M. Tisserand. Comparaisons et positions de la comète. Comète — Etoile. Nombre Dates Temps moyen —■ — ^ — .^ — ~ de Log. fact. Log. fact. 1894. de Paris. Aa. AS. comp. a app. parall. S app. paraU. if. hQisms ,„ hras o.. Dec. I.. 7. 14. 18 — o.3i,6o — 0.34,9 20:20 22.26. o,i4 9,248 -H 7.i4.3i,6 0,744 ' » I-. 8.34.47 —0.33,88 — 0.52,5 20:20 22.25.57,86 9,4o5 + 7.i4.i4>o 0,751 i Position moyenne de l'étoile de comparaison pour 1894,0. *. Désignation. a moy. jour. 3 moy. jour. Autorités. I BD + 7*4886 Réduction Réduction au au a moy. jour. 3 moy. jour. h m s 22.26.29, '^ + 2,58 +7°i4.47^7 + i8",8 0 — C (Backliind). -0^87 — 16,2 -1,38 --'I'7 » Reinarcjues. — Ces observations ont été faites au moyen du micromètre à gros fils de platine, avec un grossissement de 180. Le bras de la lunette était agité par un fort vent du nord et les images des étoiles étaient très diffuses. C. R., 1894, 2- Semestre. (T. C.XIX, N» 26.) I 56 ( I 1 86 ) » La comète apparaît sous forme d'une nébulosité extrêmement faible, à peine dis- tincte, diffusée sur un cercle d'environ 5' de diamètre; on soupçonne, par vision oblique, un point de condensation excentrique près du bord est. C'est sur cette con- densation que l'on s'est efforcé de pointer. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon {èqualorial Brunner), pendant le troisième trimestre de 1894. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. " Les Tableaux suivants résument ces observations. )) Le premier donne, à la droite de l'indication du mois, le nombre proportionnel des jours sans taches (nombre d'ailleurs nul pour tout le trimestre); les colonnes successives renferment les époques extrêmes d'observation, le nombre d'observations de chaque groupe, le jour du passage au méridien central du disque solaire (en T. m. civil de Paris), les latitudes moyennes, les surfaces moyennes des groupes de taches ex- pi'imées en millionièmes de l'aire d'un hémisphère et réduites au centre du disque; à la fin de chaque mois, on a indiqué le nombre de jours d'obser- vation et la latitude moyenne de l'ensemble des groupes observés dans chaque hémisphère. » Le deuxième Tableau donne les nombres mensuels de groupes de taches contenus dans des zones consécutives de 10° de largeur et les sur- faces totales mensuelles des taches (en millionièmes de l'hémisphère). » Le troisième, enfin, renferme des données analogues pour les régions d'activité du Soleil, c'est-à-dire pour les groupes de facules contenant ou non des taches ; dans ce dernier Tableau, les surfaces mensuelles des fa- cules, toujours réduites au centre du disque, sont exprimées en millièmes de l'hémisphère. » Les principaux faits qui en ressortent sont les suivants : » Taches. — Le nombre des jours d'observation durant ce trimestre s'est élevé à 61, pendant lesquels on a noté iio groupes de taches donnant une surface de 6024 mil- lionièmes; en 53 jours, le trimestre précédent, on avait noté 94 groupes dont la sur- face totale représentait 9692 millionièmes de l'hémisphère visible. On voit par là que l'étendue moyenne des groupes est en diminution notable (plus d'un tiers) malgré une augmentation de 16 groupes. » Cette augmentation dans le nombre de groupes s'est produite entre — 10° et —20° au sud, et entre H- 0° et + 10° au nord; il y a diminution dans les hautes latitudes. Nous avons le même nombre de groupes, soit 16, entre —0° et —10°, et, en plus : ( i groupes de — iû° à — 20 "; i de — 20° à — 3o°; en moins : 2 groupes de ( "87 ) — 3o° à — 4o°; I de — 4o° à — 90°. On a donc au total 9 groupes en plus pour l'hémi- sphère austral. » Au nord, il y a augmentation de 11 groupes de 4- 0° à -(- 10», et, en moins : 2 groupes de +10" à +20°; 2 groupes de -1-20° à +30°. Comme pendant le deuxième trimestre, on n'a vu aucune tache au-dessus de + 3o°. Au total, on a donc en plus 7 groupes pour cet hémisphère. » Les groupes visibles à l'œil nu sont au nombre de 3 seulement (il y en a eu 12 le trimestre précédent), ce senties suivants de notre Tableau I : juillet 17,1 à — 14°; août 5,2 à + 9° et 17, 2 à + 7°. Il n'y en a pas eu en septembre. » Régions d'activité. — Comparativement au trimestre précédent, les facules ont augmenté en nombre et en étendue. Nous avons, en effet, r4i groupes et une surface de 2o3,4 millièmes, au lieu de 120 groupes et 179,1 millièmes. » Cette augmentation se répartit d'une façon peu différente de celle des taches : elle est un peu plus australe dans l'hémisphère sud et plus étendue vers le nord dans l'autre hémisphère. Les variations sont les suivantes. En moins : 7 groupes de — 0° à — 10», et 2 de — 4o° à — 90°. En plus : 8 groupes de — 10° à — 20°; 2 de — 20" à — 30°; I de — So" à — 4o°- On a au total 2 groupes de plus (73 au lieu de 71). Au nord, on a en plus : 10 groupes de -t- 0° à -H 10°; i3 de + 10° à + 20°; 1 de -(- 4o° à -f- 90°, et, en moins : 5 groupes de 4-20° à -l-3o°. De -(- Se" à -I- 4o°, il y a le même nombre, soit I groupe. Au total, on a 19 groupes de plus (68 au lieu de 49). » Ta BLEAU I. ■ — Taches Dûtes r> extrêmes d d'observ. v ombro Pass. Laliludes mnyonncs Surfaces moyennes réduites. Dates Nombre eitrèiQes d'obsor- Pass. au niér. Latitudes moyennes Surfaces moyennes réduites. ations. central. S. N. d'obserf. vations. central. S. N. Juillet 1S94. 0 ,00. Juillet iSg'i 0,00 ( suite). 3o I 0,4 — I I 16-21 5 19,8 —18 7 28- 6 7 ^. ,2 — 12 i5 ! 16-21 3 '9.9 + i3 6 3 3,3 — I 3 16-23 3 21 , 1 -29 4 29- 7 8 4,2 -f- I i5 23 I 21,6 — 9 2 2- 7 6 5,4 +17 47 23 I 22,1 — 10 1 ■2 I 5,8 — 8 2 16-28 9 23,1 -l-ii 176 2- 9 7 6,5 + 7 46 23 I 23,6 — 22 8 6 I G, 7 — 15 2 19-28 7 24,1 -t-i3 162 6-1 3 5 7^5 — 15 54 21-28 2 24,4 — 22 5 2-11 7 8,6 -14 14 2o-3o 7 25,5 — 10 i59 3-i3 8 8,9 -l-ii 202 23 1 25,9 -34 I 3- 9 6 9,5 — •9 127 23-25 2 26,0 — II i5 4-i3 7 '0,4 — 20 222 23 I 26,3 -l-'9 4 6- 7 2 ..,5 + 8 18 27-28 2 27,2 — 7 4 7-i3 3 12,3 + 18 5 21- 2 9 27,4 -+-17 195 11-17 4 12,5 —12 147 27-28 2 28,. -^ 7 3 6-17 6 12,6 + 8 341 23- 2 8 29,0 — 22 116 7-19 7 i3,5 14,6 -+- 9 89 8 25 1 29,9 -+- 9 3 9-ï' 2 • -Hio ii-i3 2 i5,3 — 20 20 20 j —'4°, 7 -1-11°, 1 11-17 II 3 I 16,2 17,0 — 12 H-l5 29 5 \oût 1894. 0 ,00. 11-23 8 17,1 -14 38i 3- 4 3 2,8 — 12 i3 l3-2I 6 18,0 — 13 22 3o-u 8 5,2 -1- 9 387 13-23 7 18,7 -f- 6 184 1- 8 6 6,7 — 20 61 i3-23 7 19,0 —12 i35 2-14 6 8,2 + 17 124 ( ii88 ) Dal03 Nombre Pass Laliludes moyennes Surfaces extrêmes d'obser- au mér. ^ — - — - -■ — ^ mcijennes d'observ. valions, central. S. N. réduites. 2-1 4 2- 6 8-i8 8-1 1 8-1 8 i4-i8 1 1-23 lS-22 14-17 22 20-22 17-24 17-24 17-18 24-28 25 18-23 18-25 24 28 25 25 27- 4 20 J. Aoù 8,5 8,6 i3,o i3,3 i3,8 iC,o 17,2 17,3 18,3 18,5 20,2 20,2 21,0 22,6 22,6 22,8 23,7 23,9 24,4 24,8 26,5 28,6 3o,i l (suite). -M — 12 — 21 — 15 — 13 28-31 3i- I 27- 7 3i 3i- 4 3i 3i-7 0,3 2,0 2,3 4,3 4,4 4,7 -18 -28 -16 — '9 — 5 —27 -(- 7 -i3 -21 — '7 —26 — 7 — 16",6 -t-io",S Septembre 0,1 -24 —23 0,00. -t- 8 -i-ii -h-21 +29 79 27 49 20 43 5 924 4 5 5 i3 16 34 10 28 2 9 20 3 2 2 2 45 2 5 85 2 5 3 6 Dates Nombre Pass. Latitudes moyennes Surraces exirénjes d'obser- au mér. ■ ■— — — - — - moyenne» d'observ. valions, oeotral. S. N. réduites. Septembre (suite )■ 3i 1 6,5 —17 7 ■~ 7 5' 7,3 — 15 28 11 I 7,4 — 5 22 1 1 1 8,4 -19 4 4-7 4 9,1 ^-28 8 12-1 3 2 9,2 — ^12 6 5-1 3 6 11,2 — 9 3i 11-15 4 11,5 -!-i9 . 22 G-iS S 12,3 H- 1 5 209 6-18 8 12,4 -i5 200 6-1 5 6 12,8 H- 8 66 7-12 2 i3,4 -H19 20 i5 1 14,1 — 2 I ii-i3 3 14,3 — 13 7 15-17 2 16,8 — 7 9 12-20 7 18,0 — ^^1 1 18 17-22 3 i8,S — 27 3 .7-24 19,0 — 9 104 21-22 2 19,7 -+- 9 I i5-2 5 9 19,9 -1- 0 5o l5-22 3 20,5 — 0 •7 26 1 23,7 -V- 0 2 27 1 24,9 -t- 4 I 19-29 10 25,0 -)-i8 3i 27-29 3 25,8 — Il Cg 21 I 26,3 + i5 4 22-27 5 26,3 -^ 2 6 24-27 4 27,1 H-ïl 3 26 I 27,4 - 7 2 22-2G 3 27,5 -16 10 24-29 6 29,4 + 4 i5 28-29 2 29,5 -H 8 3 21 J. + 12° Tableau II. — Distribution des taches en latitude. Juillet , Août. Septembre. Totaux . . - Totaux 90°. mensuels. 44 27 39 1 II 35 16 47 24 19 Surfaces mensuelles. 3oo5 1932 1087 6024 Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Sud. Nord. Juillet Aotjt Septembre. . Totaux. . , tO". 30". 20 3 7 1 6 2 5 5 20 36 Somme. 23 21 29 73 Somme. 23 19 26 68 8 12 « 9 9 'J 25 34 Totaux mensuels. 46 40 55 i4i Surfaces mensuelles 64,0 63,8 75,6 ao3,4 ( "»9 ) MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur le problème des trois corps. Note de M. F. Siacci. « Je demande la permission de faire remarquer à l'Académie que la Note qui a paru dans les Comptes rendus du 27 août 1894 (p. 45i), Sur la transformation des équations canoniques du problème des trois corps, est la reproduction d'une Note que j'ai eu l'honneur de lui présenter le 12 jan- vier 1 874, avec le titre Sur le problème des trois corps ( ' ). » MÉCANIQUE. — Remarques au sujet d'une réclamation de M. O. Staude; par M. P. Staeckel. « La réclamation de M. O. Staude pouvant donner lieu à des méprises, je prie l'Académie de bien vouloir me permettre quelques remarques à ce sujet : » 1° Dans ma Communication du 27 septembre, j'ai renvoyé à une Note du 8 mai 1893, dans laquelle j'avais déjà ftiit mention des résultats de M. O. Staude pour le cas de deux variables, et, dans la continuation de ma Communication du 27 septembre, parue le 29 octobre, j'ai cité expressé- ment ce savant. » 2" M. O. Staude prétend que mes deux théorèmes ne sont que des généralisations des siens. Quant au second, ce n'est point M. O. Staude, mais M. Sophus Lie qui pourrait réclamer la priorité, car celui-ci a traité le premier la question des tranformations conformes des géodésiques (Math. Annalen, Bd. 20, 1880). Quant à mon premier théorème, il résulte d'une théorie générale des transformations infinitésimales des équations différentielles de la Dynamique, qui s'applique aussi quand on a plusieurs transformations, tandis que les moyens restreints dont se sert M. O. Staude ne suffisent que dans les cas spéciaux considérés par lui. Donc mes résultats ne sont pas des généralisations faciles des résultats de M. O. Staude, comme on pouvait le croire d'après la réclamation de cet éminent géomètre; au contraire, les théorèmes de M. O. Staude ne sont que les cas les plus simples de mes théorèmes généraux, obtenus par des méthodes tout à fait différentes des siennes. » (') Comptes rendus, t. LXXVIII, p. iio. ( I I90 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la résolution des équations numériques au moyen des suites récurrentes. Note de M. R. Perriiv, présentée par M. Jordan. « Dans une précédente Communication, j'ai énoncé trois propositions sur les propriétés des suites'que j'appelle dérivées d'une suite récurrente donnée. )) Si /(se) = o est une équation algébrique quelconque (à coefficients réels) d'ordre m, sa suite potentielle (c'est-à-dire celle dont le terme général «„ est la somme des puissances n''"^^^ des m racines) satisfait aux conditions de la proposition III. " » D'autre part, si p quantités toutes distinctes, a, h, c, d, e, /, . . ., sont rangées dans l'ordre de leurs modules décroissants, il est évident que, parmi tous les produits k à. k de ces quantités, le produit des k premières aura toujours le plus grand module, mais sera unique de ce plus grand module seulement si ces k quantités ont leurs modules (d'ailleurs égaux ou inégaux entre eux) tous supérieurs à ceux des quantités suivantes. Mais, s'd existe plusieurs quantités de même module, par exemple c, d, e, /, il y aura bien un produit unique de plus grand module que tous les autres pour ^=2 ou 6; mais, pour k = 3, 4 ou 5, il y aura plusieurs (savoir 4, 6, 4 respectivement) produits de même plus grand module. Enfin, lorsque cette circonstance se présente dans la série des racines d'une équation algébrique à coefficients réels, les racines d'égal module peuvent être ou toutes imaginaires, auquel cas leur nombre est pair et leur produit positif, ou une réelle et les autres imaginaires, auquel cas leur nombre est impair, et leur produit a le même signe que la racine réelle ; ou enfin deux réelles (égales et de signes contraires) et les autres imaginaires, auquel cas leur nombre est pair et leur produit négatif. » Ceci posé, formons le tableau ci-dessous : I u„ «; «; ... C"" 1 U^ U^ U^ ... M, ' '/ (ni—\) I U„ U,. U„ ... M , *'(ra-0 ( II9I ) où les 2'"""', 3"""",... m -\- 1"^™* colonnes verticales contiennent respecti- vement les termes de la suite potentielle de l'équation donnée, et de ses m — I premières suites dérivées; à la dernière ligne, est inscrite au bas de chaque colonne la limite vers laquelle tend, pour « indéfiniment croissant, le rapport d'un terme au précédent dans la suite correspondante, ou un zéro (par convention), si cette limite n'existe pas ou si tous les ternies de la suite sont nuls. » Convenons de dire que cette suite V (ligne des limites) présente une lacune simple, double,., /"i''", lorsqu'il existe ainsi i, 2,... r zéros consécu- tifs en^re deux valeurs effectives de limites; et une séquence (ou lacune nulle), lorsque deux valeurs effectives se suivent sans intervalle. Les con- sidérations précédemment développées conduisent immédiatement aux énoncés que voici : » I. Le nombre des racines distinctes de l'équation est m — p, si la suite des v est terminée à droite par p zéros. » II. Le nombre des racines réelles positives distinctes est égal au nombre des séquences et lacunes paires avec permanence de signe, plus celui des lacunes impaires avec variation de signe. » IIL Le nombre des racines réelles négatives distinctes est égal au nombre des variations de signe. » IV. Le nombre des racines imaginaires distinctes est égal au nombre des zéros compris dans les lacunes, (c'est-à-dire abstraction faite de ceux qui peuvent suivre à droite la dernière valeur eflective de limite), plus le nombre des lacunes impaires avec permanence, moins celui des lacunes impaires avec variation. » V. Pour que l'équation ait toutes ses racines réelles, il faut et il suffit que la ligne des V n'ait pas d'autres lacunes que des lacunes simples avec variation de signe. Y » VL Toute séquence V/,, V/,+] donne la racine réelle -^t^> avec son signe. » VIL Tout couple de valeurs effectives V/,, V/,+2/.+i, séparé par une lacune paire 2^'"?'=, donne avec son signe la racine réelle ' i / ''T^''^\ et A- couples de racines imaginaires conjuguées ayant cette même quantité (prise positivement au besoin) pour module commun. » VIU. Tout couple de valeurs effectives V/„ ^ h+ik', séparé par une lacune impaire avec variation désigne, donne les deux, racines réelles ± î/ rr^j ^^ ^f^ outre, si k > i, k— i couples de racines imaginaires conjuguées ayant pour module commun cette même quantité, prise positivement. » IX. Tout couple de valeurs effectives, \ ,„ V/,+2i, séparé par une lacune impaire avec permanence de signe, douue k couples de racines imaginaires coujuguées ayant pour module commun t /— rr-^ • V ''» { 1192 ) » Au lieu de prolonger indéfiniment la suite potentielle et ses dérivées du côté des n positifs, on peut la prolonger du côté des n négatifs et former une ligne I, «'„, w^, .... "',„_,, avec les limites vers lesquelles tend, de ce côté, le rapport -—■ d'un terme au suivant (dans l'ordre du calcul). Il est clair que cette ligne des w jouira des mêmes propriétés, relativement aux racines rangées par ordre de modules croissants, que celle des V par rapport aux modules décroissants; que les séquences, lacunes, permanences, variations s'y présenteront distribuées de la même manière, mais dans l'ordre inverse; et qu'enfin elle pourra servir tout aussi bien à déterminer la nature et la valeur des diverses racines. » D'auti'e part, la ligne initiale I. "o- "c "o' U {m- 1 ) 0 n'est autre que la suite de Borchardt, dont le nombre de variations indique le nombre de couples de racines imaginaires, et le nombre de zéros qui la terminent à droite celui des racines doubles : ce qui établit un lien bien remarquable entre les résultats ci-dessus énoncés auxquels j'ai été conduit par l'étude des suites récurrentes, et les propositions classiques qui dé- rivent directement du théorème de Sturm. )) Dans une dernière Communication, si l'Académie veut bien le per- mettre, j'ajouterai quelques remarques utiles pour l'application pratique de ces résultats à la résolution des équations numériques. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un point de doctrine relatif à la théorie des intégrales multiples. Note de M. Jules Andrade. (i Un point délicat de la théorie du champ ne semble pas avoir attiré l'attention qu'd mérite. Je veux parler de l'idée de quantité associée aux idées de contenant et de contenu. Cette association, intuitive en Géométrie, doit être établie analytiquemcnt quand on rattache, comme on le fait au- jourd'hui, la notion du champ d'intégration à la théorie des ensembles. Le théorème fondamental très simple qui fait l'objet de cette Note, et sur le- quel repose véritablement la notion des étendues intérieure et extérieure d'un ensemble à K dimensions, a été tacitement admis dans les théories nouvelles. ( i'9'î ) Avant de développer ce théorème, je rappellerai et compléterai quelques définitions connues. » Aux définitions qui concernent les ensembles, et données par M. Jor- dan {Cours d'Analyse, 2® édition, t. I, p. 18, etc.), j'ajouterai les suivantes : » J'appellerai /jmme à K. dimensions l'ensemble engendré par un point ^1(^7,^^, ...,i) dont les coordonnées variables sont ainsi définies : (y, 3, ...,1) est lepoint générateur d'un ensemble E, d'un seul tenant i\ K — i dimensions, et X prend toutes les valeurs possibles comprises entre deux nombres donnés a et b, limites comprises. » Dans ces conditions, les ensembles {a,y, ::,..., t) et (b, y, z, .. .,t) sont les èa^^i^ de ce prisme; (l,y, z, .. ,t) où ^ est donné, mais quelconque, est une section de ce prisme. " (jo' -0' • • •' ^0) désignant un point particulier de l'ensemble E,, l'en- semble (X, jo , ^0 , . . . , ^0) est u ne arête i ndéfinie. de ce prisme ; {x,y„ ,z-^,...,t„) est une arête finie de ce prisme; h — a est la /6i/îo«e,,^commune des arêtes. Chaque section s'appuie sur l'ensemble (y, z, .. ., t). » Considérons maintenant un point fixe quelconque, Mo(rtj,, 60, . ..,/«„), d'un espace à R dimensions. Soient £,,£., ..., s^, X: nombres désignés, égaux à ± I, et k variables positives ô^, 0,,, 0^ 6, quelconques, mais comprises entre o et i, limites comprises. Soit enfin p une quantité positive. J'envisage alors l'ensemble décrit par le point M M ] y .r = ào~i-s,jyo ] ; ' t / = A„-t-s,0,p Cet ensemble est d'un seul tenant; nous l'appellcions une cellule unitaire de côté p. Nous appellerons la quantité p* l'étendue de la cellule. Une telle cellule peut être regardée de /c manières distinctes comme un prisme; dans chaque manière, on peut considérer 2 bases; l'ensemble^de ces bases au nombre de 2A- constitue les /aces de la cellule. Enfin, les éléments froji- tières les plus réduits de la cellule, ou sommets, sont des points isolés au nombre de 2*. » Un réseau unitaire appuyé sur le point M» sera l'ensemble infini des cellules de côté p, qui auront pour sommets les points P, A A = «0 4- m, p p I B B := bt)-h rn,p ( H H = c„4-mAp G. R., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N' 26.) I.'lT (i'94) les m désignant des entiers quelconques positifs , nuls ou négatifs. » La quantité p sera appelée la maille du réseau . » Nous appellerons réseau unitaire borné un groupe de cellules d'un réseau dont la réunion forme un ensemble d'un seul tenant . » Théorème. — Si, dans un espace à R dimensions, un réseau unitaire borné, R, de maille p, contient un ou plusieurs réseaux de même espèce, R,, Ro, ...,de mailles respectives o,, p.,, ...; et si l'on r/e«o-/Z(?parN, N,, N,, ... les nombres respectifs des cellules unitaires dans ces réseaux, on a (i) Np*>N,p; + N,pJ + ..., ou en langage abrégé : L'étendue (algébrique) du contenant est égale ou supérieure à l'étendue du contenu. )) Supposons cette proposition vraie pour un espace à R— i dimensions, et observons que si elle est vraie pour un réseau borné R, elle sera vraie également pour la réunion de plusieurs réseaux de cette nature. Soient alors a et a, -f- «p (i entier) les valeurs extrêmes de la coordonnée x pour les points intérieurs au réseau R. Groupons les N cellules de R par assises, une assise de rang y contenant les cellules de R dont tout point a un x compris dans l'intervalle » Considérons alors l'ensemble des cellules ou des portions de cellules des différents réseaux bornés R,, Ra, ••., comprises dans lay^"^ assise de R; l'ensemble ainsi formé est une réunion de prismes à R dimensions, dont les sections s'appuient sur les cellules unitaires de réseaux bornés de mailles respectives p,, p^, ...; réseaux à R — i dimensions et intérieurs au ou aux réseaux de même nature, mais de maille p, qui servent d'appui aux bases de lay'^'"* assise de R. » Soit vy le nombre des cellules qui forment ce ou ces derniers réseaux et soient v^, v', ... les nombres analogues pour les réseaux analogues qui se rattachent aux réseaux R,,R2, ...; en vertu de l'hypothèse provisoire- ment faite, nous avons (2) v,p->vy'pr"+v-p^'+...; or, mettons en évidence individuellement d'abord les v^ sections des prismes de R,, et posons ,K-I ^ ^ ^ . P, '^f '^2 • "^v,'» puis mettons en évidence de même les vj sections des prismes de R,, et ( iigS) posons p2 ~' = T, — To = . . . = Tv? ; nous pourrons, en multipliant les deux membres de l'inégalité (2) par p, écrire Vyp''> ff, p + c.p +.. .+ g-,; on pourra donc écrire a fortiori vj p^^ a, A, -\- ij^h^ + . . . + '^■,\h^] » Faisons successivementy = i, 2, . . ., i, et ajoutons membre à membre ces dernières inégalités. On voit aisément que la somme des seconds membres de ces inégalités sera précisément IN , p^ + N2 p^ + • • • ; celle des premiers membres est évidemment Np". On aura donc bien Np'^>N,p';+N2p^ + ...; or, l'inégalité (r) est évidente pour K = i. Donc, en vertu de l'analyse précédente, l'inégalité (i) est établie pour toutes les valeurs de l'en- tier R. » NOMOGRAPHIE. — Sur des abaques à 16 et 18 variables. Note de M. A. Lafay, présentée par M. Resal. « 1. Dans deux Notes (') parues, en iSgS, dans les Comptes rendus, M. d'Ocagne, à qui l'on doit d'avoir réuni en un corps de doctrine les principes généraux du calcul graphique, a posé les bases d'un abaque à 1 1 variables. (') Comptes rendus, t. GXVII, p. 216 et 277; 1898. ( "9'' ) » Je me propose de monirer qu'en généralisant un peu la question on arrive à l'introduction naturelle de i6 variables. » Un abaque se compose en général de deux plans superposés, p et P, que l'on oriente de manière à faire passer, par certains points de l'un, des courbes déterminées, tracées sur l'autre. Or il est clair que, la position mutuelle des deux plans ne dépendant que de trois paramètres, il suffira d'exprimer qu'il existe enti'e eux quatre relations de liaison pour obtenir une équation de condition dont l'abaque est la traduction nomographique. » 2. Rapportons à des axes rectangulaires les figures tracées sur les plans /j et P, leurs cordonnées courantes respectives x,y et X, Y sont liées par les relations connues / X = (X — a)cos to — (Y — ^)sinw, X = .a^cosu -+- jsinw + a, ( j = (X — fl) sin w + (Y— i)cosco, Y = — icsinu + jcosoj + i. » Soient ^, = (*/(«,P,). X,= e,(E,r„), deux systèmes de points doublement isoplèthes, et /.(a-, j, /) = o, F,(X, Y,T) = o, {t et T variables) deux faisceaux de courbes pris respectivement dans les plans/) et P. M Nous introduirons une liaison dans le système {p, P) en exprimant, par exemple, qu'une courbe F, qui dans le plan P passe par le point X^Y, est superposée au point a;,j, de/j; ce qui donne, en tenant compte de (i), F,(X,Y,T,) = o, F,(a7,cosco -l-j/sinco + a, — ir,sinoj -i-j^cosco + b, T,) = o. » En exprimant que pareil fait a lieu pour quatre systèmes de points et de courbes, on aura, en éliminant lesT,, quatre équations (2) Wi{XiYiXiyi,i^>,a,h) = o, i—i,i,'i,[\, qui, par l'élimination de w, a et 6 donneront une relation entre les seize variables «.,,7.0, ..., «4 ; pi> P2. •■•> P* ; Eo •••> «^* ; '^i» •••, ■^4- » Mais, au lieu de prendre tous les faisceaux de courbes dans le plan P, on peut supposer que certaines courbes sont tracées sur/?. M Donc, si l'on désigne par (3) ( "97 ) le résultat de l'élimination de t^ entre les deux équations /(■i7V,',) = 0, fi [(X,- — «) coso — (Y,- — è)sin(i), (X, — a) sinu + (Y, — b) cosw, /,)] = o, on pourra, au lieu des équations (2) prendre l'un des deux systèmes W,- := o, i i^^ 1,-1, [ i = I , 2, 3, » Ce sont là d'ailleurs les trois seuls cas qu'il y ait à considérer, car dans la recherche d'un abaque ce sont les nécessités pratiques qui éta- blissent une différence entre les plans P etp; au point de vue de l'analyse il n'en existe aucune, et il est évident que l'un d'entre eux contiendra toujours deux, trois ou quatre faisceaux de courbes. » 3. Si l'on remarque qu'un point résulte de l'intersection de deux courbes qui elles-mêmes sont déterminées dans leurs faisceaux respectifs par la condition de passer par un point donné, il est aisé de voir que l'on peut introduire à l'aide des coordonnées Xiy,, X, j, et de courbes conve- nablement choisies, autant de variables qu'on voudra dans l'équation représentée par l'abaque. Mais de semblables combinaisons conduiraient à un entrecroisement de lignes inextricable; aussi, même dans le cas de seize variables, il sera nécessaire de prendre pour les F^ et y, des familles de courbes simples, telles que des lignes droites parallèles ou concou- rantes. » Faisons, par exemple, F, = M,X:-4- N,Y - T (droites parallèles), les équations (2) deviennent (M,-.r,--+- N,-7,) cosco + (M,j, — N,>r,) sinu -1- M,a 4- N,-6 = M,-X,- + N,Y,., i = i,2,3,4, et l'élimination de a, è et u donne (4) =[2zh(M,X,+N,Y,)(M,y,-N2a;,)M3N,J^ ( +[:S±(M,^, + N,J,)(M,X, + N2Y,)M,N,]^ I) Si l'on prend des droites concourantes V p p ■^ ' ' 'p ( i'98 ) le résultat de l'élimination s'obtient en faisant dans (4) la substitution N, = -(X— P,). » Enfin, dans le cas des systèmes (3), l'élimination, quoique moins simple, peut également se faire complètement. » 4. Les abaques que l'on rencontre dans la pratique rentrent généra- lement dans le type à deux plans que nous venons de considérer; mais toutes les formules ne sont pas susceptibles d'une telle représentation, aussi peut-il être nécessaire d'employer des systèmes caractérisés par la superposition d'un plus grand nombre de plans. On obtient, par exemple, un abaque à trois plans, relativement simple, en supposant que toutes les courbes tracées sur le troisième plan se réduisent à une droite. » Pour en faire la théorie, il suffit de remplacer l'une des équations de liaison du cas que nous avons traité plus haut, par une relation exprimant que deux points, respectivement pris dans deux systèmes doublement iso- plèthes tracés dans l'un des plans, sont en ligne droite avec un troisième point déterminé de la même manière sur l'autre plan. » Cette opération introduira six variables au lieu de quatre : on aura donc un abaque à dix-huit variables. » De plus, de même qu'on a vu dans le cas de deux plans qu'il était possible de combiner les éléments constitutifs de trois manières différentes, il serait facile de voir que ce nouvel abaque donne lieu à quatre combi- naisons. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la capacité électrostatique d'une ligne parcourue par un courant. Note de M. Vascby. « Dans sa Note du 29 janvier dernier (t. CXVIII, p. 227), M. Potier a fait remarquer que la capacité par unité de longueur d'une ligne élec- trique, bien définie lorsque l'électricité est en équilibre à la surface des fils, ne l'est plus dans le cas où ces fils sont parcourus par un courant. Il y a donc intérêt à examiner si l'extension de la notion de capacité à ce cas est légitime. Nous étudierons le cas d'un courant permanent. » Considérons, par exemple, un câble électrique formé d'un fil cylin- drique en cuivre, de rayon R,, entouré d'une couche isolante concen- trique de rayon Rj, sur laquelle est appliquée une armature métallique. ( "99 ) Si l'armature est au potentiel zéro et le fil au potentiel V,, on sait qu'en un point du diélectrique situé à une distance r de l'axe du câble (supposé indé- fini) le potentiel V est ^ désignant le symbole des logarithmes népériens. La densité électrique a, à la surface du fil, a pour expression |x /dV\ |xY, I 'A^\dr ) r^v^r '^'R. y(^^. \i. désignant le pouvoir inducteur du diélectrique, et f^j l'intensité du champ électrique dans ce diélectrique au contact du fil. La charge électrique Q, de l'unité de longueur du fil étant égale au produit de a, par la surface 2-R,, la capacité C du câble par unité de longueur est donc égale à /,\ r^ _ Qi _ axRiJi _ |x " ■ R. » Supposons maintenant le fil parcouru par un courant. Le conducteur étant homogène, dans la section droite située à une distance x de la sec- tion qui est au potentiel zéro, le potentiel V est proportionnel à x; soit V = ax. » Dans le diélectrique, le potentiel V dépend à la fois de l'abscisse x et de la distance r à l'axe du câble. Il doit satisfaire : i" à l'équation de Laplace 2" aux conditions d^V 6)-^V d^ dx- dy- d^ -2 -o; V = o pour r = R, (paroi intérieure de l'armature), V = ax pour r = R, (surface du fil). La fonction v.-|^.(!^) ( 1 200 ) satisfait à ces diverses conditions (cas d'un câble indéfini) et répond à la question. » Nous définirons encore la capacité C du câble par unité de longueur, en un point ce, comme étant le rapport de la charge Q, du fil par unité de longueur à la différence de potentiel ax qui existe entre ce fil (au pointer) et l'armature. La densité électrique n, ayant pour expression |x fd\\ \i.aûr I il en résulte (3) c = ^ = î^^^= ,^ » L'identité des formules (i) et (3) montre que la capacité par unité de longueur d'un câble parcouru par un courant permanent a le même sens qu'en Électrostatique. » Toutefois, le champ électrique à l'intérieur du diélectrique est différent de ce qu'il est dans le cas où le fil a un potentiel uniforme V, . Ainsi, la for- mule (2) montre que la surface équipotentielle zéro se compose de deux nappes : i" section droite ce = o; 2° cylindre de rayon R,. Les autres sur- faces équipotentielles sont de révolution autour de l'axe du câble et sont asymptotes au cylindre de rayon Ro (a? ^ co pour x = R^). Chacune d'elles coupe la surface du fil suivant une circonférence (^= R( pour a; = — j et se prolonge à l'intérieur du conducteur par la section droite de celui-ci, qui est équipotentielle. » La courbe méridienne de la surface équipotentielle V est représentée par l'équation (2), a; et r désignant l'abscisse et l'ordonnée. Elle coupe la surface du fil sous un angle a, dont la tangente est égale à son coefficient angulaire , fdr\ R, /R,\ Cet angle a est sensiblement nul sur presque toute la longueur du câble. En effet, avec les données R, = i millimètre, R2= 3'"'", dès que ce est su- périeur à 50*="», a tombe au-dessous de -^ de degré. Ainsi, à partir d'une distance de So*^" de la section droite, qui est au potentiel de l'armature (zéro), les surfaces équipotentielles se confondent sensiblement sur une ( I20I ) assez grande longueur avec des cylindres concentriques, comme dans le cas où il n'y a pas de courant. » Le même raisonnement est applicable aux lignes électriques aériennes. Il s'étend d'ailleurs au cas où le courant, au lieu d'être permanent, est lentement variable, quoique alors il ne soit pas rigoureusement exact. Mais, lorsque les variations du courant sont très rapides, on nepeut plus supposer que le champ électrique admet un potentiel, même approximativement, et la notion de capacité définie ci-dessus disparaît. » ÉLECTRICITÉ. — Potentiels électriques dans un liquide conducteur en mou- vement uniforme. Note de M. G. Gouré de Vii-lemontée, présentée par M. Mascart. '( Les expériences suivantes ont eu pour objet de déterminer si l'écou- lement d'un liquide (mercure, solutions de sulfate de cuivre, de zinc, de nickel, contenant los'' de sel par litre d'eau distillée) à travers des tubes de verre larges, de même section dans toute leur étendue, isolés, peut produire une différence de potentiel entre deux points du liquide. )) L'écoulement du mercure a été déterminé à travers des tubes de verre horizon- taux, de 3™"" de diamètre; l'écoulement des solutions de sulfates, à travers une série de tubes de 8™"" de diamètre, disposés : i° horizontalement dans un bain d'eau froide à température constante; 2° verticalement à l'air libre. » Les différences de potentiel ont été évaluées en reliant aux pôles d'un électro- mètre capillaire permettant d'apprécier une différence de o''°",oooi5 deux fils de pla- tine nus, plongés dans la colonne de mercure, et des fils de platine de quelques milli- mètres, soudés à l'extrémité de tubes de verre, recouverts de dépôts éleclrolytiques de cuivre, de zinc, de nickel, dans les solutions correspondantes. Les électrodes ont été placées : 1° toutes deux sur le trajet du liquide en mouvement; 2° l'une dans le réservoir, l'autre sur la colonne liq^uide en mouvement. Les distances entre les élec- trodes ont été 52"^"" sur la colonne de mercure; comprises entre 80"^" et 127'='" sur les colonnes horizontales des solutions salines; comprises entre ^o"^" et igS"^'" sur les colonnes verticales des mêmes solutions. » Les vitesses d'écoulement des solutions ont été 33™", 5 par seconde dans les tubes horizontaux; comprises entre i55""",3 et SaS""" dans les tubes verticaux. » Les différences de potentiel entre les électrodes cuivre et zinc, mesurées sur le li- quide en repos, ont été trouvées nulles lorsque le dépôt électrolytique était préparé depuis un ou deux jours, et comprises entre o''''",ooo45 et o'"", 00070 après une immer- sion de plusieurs jours dans les solutions. )' Résultats. — i" Les différences de potentiel observées : 1° lorsque le C. R., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX. N° 26.) '58 ( I202 ) liquide était immobile; 2° lorsque le liquide était en mouvement, ont été trouvées les mêmes avec le mercure, les solutions de sulfate de cuivre et de sulfate de zinc, les durées des périodes successives de repos et de mouvement variant de trente secondes à six minutes. » 2° Les altérations chimiques, le passage des bulles d'air entraînées par la solution, produisent, entre les électrodes, des différences de poten- tiel relativement très grandes et toujours très variables avec l'état de repos ou de mouvement du liquide. » 3° Des modifications très promptes des sels ou des électrodes de nickel n'ont pas permis d'obtenir, avec la solution de sulfate de nickel, des résultats concordants pendant des périodes alternatives de repos et de mouvement supérieures à trente secondes. » Conclusion. — Le mouvement uniforme d'un liquide conducteur à travers des tubes de verre larges, de même section dans toute leur étendue, isolés, ne produit aucune différence appréciable de potentiel entre deux points du liquide, dans les limites de vitesses où j'ai opéré ('). » CHALEUR RAYONNANTE. ~ Recherches expérimentales sur le rayonnement à basses températures. Note de M. Raoul Pictet. (Extrait.) « Comme nous l'avons exposé dans des Notes précédentes, le rayonne- ment aux basses températures joue un rôle important dans les lois de cris- tallisation et dans l'influence physiologique exercée sur les animaux placés au centre d'enceintes froides, quoique protégés de fourrures ou de couver- tures. Nous avons fait une série de recherches pour déterminer les valeurs numériques du rayonnement, de — 170" à -+-11°. » Il s'agit de définir expérimentalement combien de calories pénètrent par l'unité de surface d'un corps froid, entièrement nu, ou entouré de couches protectrices d'épaisseur variable, lorsqu'on connaît l'écart de tem- pérature entre le corps froid et l'enceinte. Les nombres obtenus doivent être rapportés à l'unité de temps. En multipliant les expériences, on consta- tera également quelle est l'influence de la température absolue du corps froid sur la chaleur reçue, pour un même écart de température. » Nous possédons des réfrigérants, ou puits frigorifiques, de formes diverses : les uns sont de longs cylindres à double enveloppe, pleine de li- ( ' ) Travail (ail, en pailie, au laboratoire de physique de l'École Normale supérieure. ( 1203 ) quide volatil; d'autres sont plus larges et plus courts; les uns ont un poids de cuivre dépassant loo'*''', d'autres ne pèsent que 8''^ à io''s. M Les réfrigérants qui fonctionnent avec le mélange de SO" et de CO" peuvent atteindre — loo" ou — iio°; ceux qui reçoivent le protoxyde d'azote descendent jusqu'à — lôS" où — 170°, grâce au fonctionnement de pompes pneumatiques puissantes, engendrant jusqu'à y™*^ par minute. » Toutes les températures sont mesurées au sein même des réfrigérants, par des thermomètres à alcool, à l'éther sulfurique, contrôlés au moyen du thermomètre à hydrogène sous quatre pressions différentes. » Nous réduisons en eau la valeur calorimétrique de chaque réfrigérant, en multi- pliant le poids du cuivre, du fer, etc., et du liquide volatil, par leur chaleur spécifique respective (encore assez mal connue à ces basses températures). » Nous notons la température très constante du laboratoire + 11° et nous refroi- dissons ces réfrigérants par le jeu des compresseurs. Une fois la température extrême obtenue et conservée plusieurs heures, nous arrêtons le fonctionnement des pompes. La chaleur ambiante pénètre par la surface extérieure dans les réfrigérants et relève la température progressivement. » Nous fixons en tableaux synoptiques l'heure des observations et les températures correspondantes de chaque réfrigérant. » Le calcul nous donne ainsi le nombre de calories qui pénètrent dans chaque réfrigérant, pour toutes les températures comprises entre la plus basse et -t-ii». Nous réduisons toutes ces observations en les rapportant à l'unité de surface, soit le mètre carré, et aux calories qui passeraient si la valeur calorimétrique en eau du réfrigérant était I. La courbe ainsi tracée correspond exactement au problème cherché. » Nous faisons cinq séries d'observations, identiques comme méthode, mais en pro- tégeant de plus en plus les surfaces extérieures des réfrigérants, par des enveloppes composées de déchets de colon très également répartis en couches concentriques. )j Voici le détail de ces cinq séries : » 1° Les réfrigérants sont entièrement nus, sans aucune protection contre le rayon- nement extérieur. » 2° La surface extérieure des appareils est recouverte d'une mince couche protec- trice de déchets de coton, juste suffisante pour paralyser le dépôt de givre dû à la con- densation de l'humidité de l'air extérieur. « 3° La couche protectrice de déchets de coton a 10"" d'épaisseur. » 4° Cette couche est portée à 25<''" d'épaisseur. » 5° Cette couche atteint Sc^". » Dans toutes ces expériences, les déchets de coton ont la même provenance. » Les cinq courbes de la figure ci-jointe représentent les cinq séri d'expériences, rajiportées à un réfrigérant de valeur i'^"', et ayant i"'' c. surface. Les écarts de température représentent donc la valeur en calo es de ( I204 ) ries du rayonnement, et cela pour toutes les températures comprises entre — 170° et + 11°. )) La courbe 6 est la courbe du rayonnement de INewton, qui sert de comparaison pour les autres. Les paramètres de cette courbe 6 ont été calculés en laissant le réfrigérant se réchauffer de lui-même de 0° à 11°, de façon à éliminer l'influence des basses températures. Cette courbe n'est valable que pour le réfrigérant nu, et elle coïncide avec la courbe 1, de 0° à -I- 1 1°. » Discussion des courbes. — 1° De — 170° à — 100°, toutes les courbes se superposent, sans qu'on puisse distinguer entre elles d'autre intervalle qu'un épatement du trait qui les représente toutes. » 2° De — 100° à — 70°, on commence à distinguer un retard de ré- chauffement pour les surfaces protégées, mais l'action protectrice n'est nullement proportionnelle à leur épaisseur. » 3" Toutes les courbes, sans exception, indiquent qu'entre —170° et — 70° l' afflux de chaleur est énorme et très supérieur à la courbe de Newton établie pour 0°. » 4° Aux environs de — 70°, les cinq courbes modifient très subitement leur coefficient angulaire et s'infléchissent toutes pour devenir parallèles à la courbe de Newton . » 5° Entre —55° et +11°, les courbes se séparent nettement les unes des autres. » 6° Entre — 20° et -t-io*', les courbes sont le plus séparées et l'effet des parois protectrices semble devenir progressivement proportionnel à leur épaisseur. » 7" Il semble qu'entre — 160° et — 100", l'absorption du rayonnement se fasse par la première couche traversée, comme Melloni l'a remarqué pour l'absorption de la chaleur obscure par les milieux transparents et diather- manes. » 8" Des expériences identiques, faites avec de la laine, de la bourre de soie, du charbon en poudre, de la tourbe, du bois en sciure, du liège, etc.. ont donné des courbes à peu près semblables. » 9° Ainsi, les corps mauvais conducteurs de la chaleur absorbent assez complètement le rayonnement correspondant aux températures comprises entre — 60° et +11°. » 10° Ces mêmes corps se laissent traverser de plus en plus par les vi- brations calorifiques de la base du spectre, soit par les rayons émis par les corps dont la température est au-dessous de — 60". ( ran'ï ) » 1 1° Entre — loo" et — 170°, le rayonnement correspondant à ces tem- pératures traverse également bien Ions les corps mauvais comlucteurs de la chaleur. Temps 1" iMO' ♦îOî ♦ 10° 0° - 10' =-^= — - ^ ^^^--^^ ^^ - 20° ^^ y ■ \^^ ^-^^ - 30? ^ y^^^ ^--"^ ^-— ^ -'Z^ À .^^ ^^--^^ - 50° y^^^^-^^ .^--r — - 60° f/y^^ ^^^^^^^^^ //y^ - 80? - 90; iv m -100° m m -120? Ê -130? f f -150? -160? -11(1° 1 1 f N. B. — Les abscisses de ces six courbes représenlenL les temps, durée des observations. Les m-données sont exprimées en degrés centigrades. » 12° La température des corps mauvais conducteurs ne semble pas avoir d'influence sur leur diathermanéité pour les rayons émis par les corps très froids, au-dessous de — 70". « I2o6 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Contribution à l'étude de l'ozone atmosphérique. Note de M. J. Peyrou, présentée par M. Mascart. « L'influence de la végétation sur la formation de l'ozone atmosphérique a été étudiée par plusieurs observateurs; mais, les résultats étant contradic- toires, j'ai cru utile de reprendre la question. » Mon travail repose sur un ensemble de plus de 700 observations, que j'ai faites pendant les mois de juillet, août, septembre et octobre de cette année. J'ai employé la méthode du papier ozonoscopique ioduro-araidonné. Je sais qu'elle laisse à désirer, mais elle offre de réels avantages dans des études comparatives, à cause de sa simplicité et de la rapidité des observa- tions. Voici les faits observés. » Dans deux champs voisins, séparés par un simple sillon, dont l'un est de la terre labourée sans végétation, tandis que l'autre contient de la luzerne en plein dévelop- pement, j'ai placé deux appareils à 200™ de distance. Sur 197 observations, j'en ai eu 172 où l'ozonomètre placé dans la luzerne à o™, 5o du sol marquait plus d'ozone que celui qui étall placé en terre labourée à la même hauteur; la différence était parfois considérable. i4 observations m'ont révélé des quantités identiques d'ozone et 1 1 dans lesquelles le degré ozonométrique était plus élevé en terre labourée que dans la luzerne. J'ai remarqué que les jours où j'ai trouvé égalité d'ozone, de part et d'autre, il souf- flait un vent d'est très desséchant peu favorable à la végétation. » Dans une autre série d'expériences, j'ai placé deux appareils à i" de dislance, l'un et l'autre à o", 20 du sol, mais dont l'un était suspendu au-dessus de la terre nue, tandis que l'autre était placé au-dessus d'un semis de radis. Mes expériences ont commencées alors que les jeunes plantes n'avaient que deux feuilles et elles ont été continuées pen- dant plusieurs jours ; en voici les résultats : sur 24 observations j'en ai eu 22 où l'ap- pareil, placé au-dessus des plantes, marquait plusieurs degrés de plus que l'appareil témoin. Ici, l'influence de la végétation me paraît indéniable. Dans les deux autres ob- servations où j'ai eu une diflférence en sens contraire, il est à constater que, ce jour là. le vent soufflait en tempête, produisant un brassage énorme de l'atmosphère. 1) Des expériences identiques faites dans une serre m'ont donné des résultats ana- logues; ainsi, sur trente observations, j'ai toujours trouvé plus d'ozone au-dessus des plantes que dans d'autres points de la serre où il n'y avait point de végétation. » Je crois devoir conclure que la végétation favorise la formation de l'ozone atmo.sphériqiie, ou du moins de cet agent particulier qui noircit le papier ioduro-amidonné, et que je crois être réellement de l'ozone, par cette raison que chaque fois que je me suis placé dans des conditions où se détruit l'ozone, j'ai trouvé le papier réactif moins attaqué. Des appareils ( I207 ) placés dans un poulailler où se trouvaient des matières organiques en dé- composition ont toujours marqué moins d'ozone que des appareils témoins placés dans le jardin à quelques mètres de distance. Pourtant, je me garde bien de conclure que l'oxygène dégagé par les plantes est ozonisé. Dans les cas où je me suis placé, la végétation s'est montrée favorable à la for- mation de l'ozone ou de l'agent actif sur le papier ioduro-amidonné. Si l'on admet l'influence bienfaisante de cet agent sur les phénomènes vitaux il est possible que l'assainissement de l'air par les plantes soit dû en parti- culier à cette formation d'ozone. J'ai remarqué dans mes recherches que la quantité d'ozone produite est d'autant plus grande que la végétation ambiante est plus active, ce qui coïncide avec la remarque de M. Houzeau qui a constaté que, de toutes les saisons, c'est le printemps qui donne le plus d'ozone. » Dans un travad que j'ai publié en 1888 (' ), j'ai démontré qu'il y avait dans la journée deux moments où les ])lantes présentaient une intensité maxima pour l'absorption de l'oxygène, j'ai voulu voir dans mes nouvelles recherches si ces deux moments coïncidaient avec des maxima d'ozone ; à cet effet, j'ai noté pendant quinze jours du mois d'août les quantités rela- tives d'ozone à différentes heures de la journée. » Je faisais mes observations toutes les deux heures. J'ai constaté ainsi que les quantités d'ozone pendant la journée sont à peu près les mêmes, à moins que le temps ne change brusquement en passant à l'orage, et il y a alors augmentation. En revanche, le soir, de 6 heures à 9 heures, j'ai trouvé, quatorze fois sur quinze, très peu ou pas du tout d'ozone. Ainsi l'ozonomètre tombait brusquement de la teinte n° 8, qui était la moj'enne de la journée pour des expositions de deux heures, à la teinte 2, i ou zéro. » Influence du milieu. — D'un ensemble de plus de 300 observations comparatives faites à Méréville (Seine-et-Oise) : 1° dans un parc immense de plus de 5o hectares et planté en grande partie de sapins; 2° dans un petit jardin situé au milieu du pays; et 3" dans un champ voisin du parc, faisant partie d'une vaste plaine, il résulte que les quantités d'ozone dans le parc et dans le petit jardin étaient identiques; qu'au contraire, l'air des champs en contenait constamment une plus grande proportion, ce que j'attribue au brassage plus facile, dans ce dernier cas, des couches atmosphé- riques. )i Dans c(s dernières expériences, mes résultats ne sont pas d'accord avec ceux qu'a obtenus M. Cloëz, en i856, au Labyrinthe du Muséum et au Jardin des Tuileries, car l'appareil, placé dans le parc au milieu des (') Thèse de doctorat, Faculté des Sciences de Paris; 1888. r 1208 ) sapins, a donné les mêmes résultais que celui qui était installé dans le jardin, où il n'existait pas d'arbre résineux, ni dans le voisinage. » Je crois intéressant de signaler, en terminant, que pendant tout le temps qu'ont duré mes expériences, depuis la fin de juillet jusqu'à la fin d'octobre, j'ai trouvé tous les jours et toutes les nuits de l'ozone à la cam- pagne; il n'en a pas été de même à Paris, où mes appareils, installés sur des arbres dans les cours du lycée Henri IV, place du Panthéon, pendant le mois d'octobre, ne m'ont révélé de l'ozone dans l'atmosphère que les jours d'orage ou de grands troubles atmosphériques. » CHIMIE. — Sur les sulfures métalliques. Note de M. A. Villiers, présentée "^ par M. Henri Moissan. « Les sulfures de nickel et de cobalt sont fort difficilement attaquables par l'acide chlorhydrique, même lorsque celui-ci est employé dans un état de concentration tel qu'il puisse facilement dissoudre les sulfures des mé- taux tels que l'antimoine, l'étain, le cadmium, etc,, dont les sels sont com- plètement précipitables, en solution acide diluée, par l'hydrogène sulfuré. Il y a là une contradiction avec ce lait, que les solutions des sels neutres de nickel et de cobalt à acide minéral ne sont pas précipitées immédiate- ment par l'acide sulfhydrique, et ne le sont pas du tout à froid, en présence d'un léger excès d'acide. » Cette contradiction peut s'expliquer en supposant que les sulfures de ces deux métaux, au moment de leur mise en liberté par les sulfures alca- lins, se produisent sous un état différent de celui sous lequel nous les connaissons. Ils seraient, sous cet état, attaquables par les acides, comme l'est le sulfure de zinc; plus facilement même, car les sels de zinc sont partiellement précipitables par l'hydrogène sulfuré, dans des conditions d'acidité pour lesquelles on ne constate aucune précipitation immédiate des sels de nickel et de cobalt ; mais ils éprouveraient, de suite, une conden- sation comparable à celle produite par la calcinalion sur l'alumine et le sesquioxyde de chrome précipités, et c'est à cette transformation molécu- laire qu'ils devraient leur stabilité relative, de même que l'alumine et le sesquioxyde de chrome ont perdu, par la calcinalion, la propriété de se dissoudre dans les acides. Mais la transformation subie par les sulfures de nickel et de cobalt se ferait spontanément et d'une manière trop rapide pour que nous puissions constater les propriétés de ces sulfures, au moment ( I209 ) où ils existeraient sous un état comparable à celui des deux sesquioxydes précipités, avant que ces derniers n'aient été transformés, à la suite d'une élévation de température. Peut-être pourrait-on, en opérant la précipita- tion des sulfures de nickel et de cobalt à une très basse température, re- tarder cette condensation et constater l'existence de ces sulfures sous cette modification instable. )> Quoi qu'il en soit, cette hypothèse nous paraît conforme aux faits si curieux étudiés, en 1882, par M. Baubigny ('). Tandis qu'une solution de sulfate neutre de nickel ne donne pas de précipité immédiat par l'action de l'hydrogène sulfuré, on constate que cette précipitation se produit ce- pendant, dés la température ordinaire, mais lentement; elle est à peine complète au bout d'un mois. La précipitation est activée par une élévation de température. Elle a lieu, même en présence d'un léger excès d'acide sulfurique. Enfin, la précipitation ne dépend pas de la dilution de la li-. queur, mais seulement de la proportion entre les poids de l'acide et du métal en présence, contrairement à ce qui a lieu pour les sels de zinc. Pour ces derniers, en effet, les proportions de sulfure précipité augmentent avec la dilution de la liqueur. » M. Baubigny a attribué ces faits à la production d'un sulfhydrate de sulfure présentant une stabilité variable avec la température et les condi- tions du milieu, se décomposant et se reformant successivement, et il a démontré, par une ingénieuse expérience, l'existence d'un sulfhydrate de sulfure de nickel insoluble dans l'eau. Il est probable que la plupart des sulfures métalliques, précipités en présence d'un excès d'hydrogène sul- furé, existent ainsi à l'état de sulfhydrates de sulfures. Le fait peut se véri- fier en particulier pour le sulfure de zinc. Mais leur formation ne nous pa- raît pas pouvoir suffire à expliquer les faits singuliers observés dans le cas du nickel, et que l'on ne constate pas avec le zinc et les autres métaux. Il semble difficile d'admettre une dissociation d'un sulfhydrate de sulfure, dissociation se produisant dans les conditions des expériences de M. Bau- bigny, c'est-à-dire dans un espace clos et dans un milieu saturé à o" d'hy- drogène sulfuré, suivant un mécanisme, en tout cas fort obscur, avec mise en liberté d'un sulfure semblable à celui qui doit rentrer de nouveau en combinaison avec l'hydrogène sulfuré, à la suite de ces décompositions (.') Comptes rendus, t. XCIV, p. 961, ii83, 1201, 1U7, i47^i ^^9^, 171a et t. xcv, p. 34. C. K., ,t9',, 2' Seinestre. .T. C\1X, is'- 26.) 1 J<> ( I2IO ) et reconstilulions successives. L'hypothèse précédente nous paraît, au contraire, en rendre compte facilement. » Une solution d'un sel de zinc neutre, ou légèrement acidulée par un acide minéral, étant soumise à l'action de l'hydrogène sulfuré, on observe une précipitation immédiate, qui se poursuit jusqu'à ce que la proportion d'acide mis en liberté par suite de celte séparation corresponde à un équi- libre déterminé par le degré primitif d'acidité, et variable par suite avec la dilution. » Il est probable qu'd se produit tout d'abord, avec les sels de nickel et de cobalt, un phénomène semblable, avec mise en liberté de sulfure ou de sulfhydratede sulfure, plus facilement attaquable, au moment de sa for- mation, que le précipité obtenu avec le zinc. Mais l'équilibre qui tend à se produire ne doit correspondre qu'à une mise en liberté de sulfure ou de sulfhydrate de sulfure infiniment faible, et à peu près inappréciable. Le sulfure éprouve ensuite une transformation spontanée, correspondant à une condensation moléculaire simple, ou à une condensation accompagnée d'une perte d'eau ou d'hydrogène sulfuré, qui le soustrait à l'action de l'acide dilué, sinon complètement, du moins dans des proportions telles que l'équilibre se trouve rompu, et tend de nouveau à se rétablir. De là résulte une élimination lente du métal, jusqu'à une limite sensiblement indépendante de la dilution primitive de l'acide, vu la stabiUté relative des sulfures formés en dernier lieu. Le sulfure de zinc, au contraire, même en supposant qu'il ait subi lui-même une transformation de même ordre, et dans l'état sous lequel nous le connaissons, est facilement attaquable par les acides, de sorte que, pour les sels de zinc, l'équilibre s'établit d'une manière définitive, et dépend directement de la production d'acide libre contenue dans le dissolvant. Il serait, d'autre part, plus difficilement atta- quable par les acides que les sulfures de nickel et de cobalt, sous leurs mo- difications primitives; c'est pourquoi la précipitation des sels de zinc serait plus rapide, et l'équilibre atteint d'une manière presque immédiate. » Dans une prochaine Note, nous nous proposons de montrer que le sulfure de nickel et d'autres sulfures métalliques paraissent posséder, au moment même de leur formation, des propriétés différentes de celles qui correspondent aux sulfures précipités. » ( '2f' ) CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaisons de V hexamèthylène-amine ai'ec l'azo- tate, le chlorure et le carbonate d'argent. Note de M. Delkpine, présentée par M. Henri Moissan. « I. Azotate d'argent hexamél/iylcne-amine: CW- Az'' .A.zO^ A^.— L'azo- tate d'argent en solution aqueuse, ajouté à une solution également aqueuse, d'hexaméthylène-amine, donne immédiatement un précipité blanc cris- tallisé en tables carrées ou rectangulaires. Le précipité cesse de se former lorsqu'à une molécule de base on a ajouté une molécule du sel argentique. » Cette remarque fait pressentir la formule C^H'- Az\AzO'Ag que con- firment les résultats suivants : I. II. ni. IV. Calculé. Carbone 23,84 » » » 33,32 Hydrogène 3,84 » » " ^,88 Azote » 22,22 » » 22,58 Argent » » 35, o8 34, 6 1 34,83 » Cette formule s'éloigne de celle de Pratesi, citée par Vohl (' ) : 2C«H'^\z^3Az0^4g et se rapproche de celle de l'amarine azotate d'argent (C''H.C"H=)''Az".AzO'Ag; mais tandis que la potasse dédouble cette dernière substance en araarine régénérée, amarine argentique et azotate de potasse, elle ne sépare de l'azotate d'argent hexaméthylène-amine que la base elle-même et de l'oxyde d'argent. » Cette combinaison est soluble clans l'acide azotique et surtout l'ammoniaque. L'addition ménagée d'ammoniaque à la première et celle d'acide azotique à la seconde fait réapparaître le précipité. La solution ammoniacale abandonnée à l'air laisse dé- poser l'azotate d'argent hexaméthylène-amine en longs prismes orthorhombiques. » Chauffée elle se réduit rapidement avec argenture du tube. Même dès la tempéra- ture ordinaire, elle s'altère sensiblement et les cristaux formés sont quelquefois gris. La combinaison seule et sèche s'altère leotemenl en se colorant en gris. » Additionnée d'acide chlorhydrique, la solution ammoniacale donne un dépôt blanc moins facilement soluble dans l'ammoniaque que le chlorure d'argent et se colorant moins vite à la lumière. C'est la combinaison suivante. » Chlorure d'argent hexaméthylène-amine : CH'^Az'' . H AgCl. — On (MZ>. Ch. G., t. XIX. ( ^1^r> ) l'obtient mieux en précipitant par l'azotate d'argent une solution chlorhy- drique acide d'hexaméthylène-amine, recueillant le précipité et le redissol- vant dans l'ammoniaque, puis évaporant dans le vide pour plus de rapi- dité. Il se forme des cristaux durs, prismatiques, répondant à la formule ci-dessus. I. II. m. Calculé. Chlorure d'argent. . . 80, 8 1 80,00 >> 80,89 Azote » » 8,02 7,84 » Ils sont insolubles dans les acides. Si l'on chauffe, aussi bien que les précédents, ils s'altèrent en donnant le sel argentique et les produits de destruction de l'hexa- méthylène-amine par les acides. La solution ammoniacale chauffée noircit rapide- ment. )) Carbonate d'argent hexaméthylène-amine : 3C0'Ag-, SCH'^Az", i5H=0. >■ L'oxvde d'argent n'a pu en aucune circonstance être combiné à l'iiexa- méthvlène-amine. Cependant une solution ammoniacale mêlée à l'hexamé- thylène-amine et abandonnée à l'air fournit quelques cristaux. J'ai été amené à penser que l'acide carbonique était intervenu et j'ai suivi le mode opératoire suivant qui m'a donné une combinaison de carbonate d'argent et d'hexaméthylène-amine : on fait passer un courant prolongé d'acide carbonique dans une liqueur contenant i molécule de base et r molécule d'oxyde d'argent dissoute avec assez d'ammoniaque pour que le tout fasse une solution limpide. H se fait d'abord un très léger dépôt de cristaux; la liqueur surnageante évaporée à l'air en lieu sombre fournit, au bout de quelques jours, de longs cristaux aiguillés, disposés en houppe, très durs, à peine teintés de gris. )) T/analysp donne les résultats suivants : Calculé pour la formule. Carbone 22,29 22,02 Hydrogène 4)29 5, 00 Azote i5,5i i5,57 Argent 36, 09 36, o4 Perte de poids à 1 50" 1 7 , 83 1 5 , 02 » Les acides ne l'attaquent que lentement à froid avec dégagement de gaz carboni que. L'ammoniaque et le carbonate d'ammoniaque le dissolvent en donnant une solu lion se réduisant très facilement par la chaleur. ( ,2X3 ) » Tl m'a paru curieux de noter la formation de combinaisons du chlo- rure et du carbonate d'argent avec une base voisine des aminés ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des élhers cyanés. Note de M. Albert Colsox, présentée par M. Schùtzenberger. « Les travaux de MM. Meyer et Haller font prévoir que le tétracyanure xylénique CH^CHCy-)' doit se comporter comme un acide bibasique. Pour préparer ce nouveau type de corps, j'avais essayé de faire réagir en vase clos au soleil le chlorure de cyanogène sur du paraxylène dilué dans de l'éther incomplètement sec. Le résultat de cette opération ne fut pas celui que j'attendais. Au bout de plusieurs semaines, il se fit dans le ballon un dépôt cristallin et une grande production d'acide carbonique. Le dépôt, analysé, était simplement du chlorhydrate d'ammoniaque; sa formation et celle du gaz carbonique s'expliquent par l'équation suivante : CAzXl + 2H=0 = AzH^Cl + C0=. Quanta l'éther, il renfermait de l'acide chlorhydrique, du xylène inaltéré et un composé qui distillait dans le vide entre 80° et 100", et se condensait à l'état cristallin dans le réfrigérant. Ce solide à saveur fraîche, excessive- ment soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther, fondait à 48°. Il contenait de l'azote, mais pas de chlore et sa composition le rapprochait d'un composé de l'éther plutôt que d'un dérivé xylénique. » Production d'urèthane. — J'ai donc recommencé l'expérience en ex- posant au soleil un mélange d'éther lavé et de chlorure de cyanogène. J'ai retrouvé le dépôt de chlorhydrate d'ammoniaque, la pression de gaz car- bonique mêlé parfois d'un peu d'oxyde de carbone, et les cristaux fusibles à 48°. Ceux-ci ont le point de fusion de l'uréthane et en ont également la composition : Analyse. Uréthane. C pour 1 00 40 ) 9 4o,45 H » 8,5 7,85 Az » i6,o3 i5,73 ). L'uréthane est un produit constant de la réaction du chlorure de cya- (') Travail fait au laboratoire de M. Prunier, à l'École supérieure de Pharmacie. ( i-^i/i ) nogène sur l'éther : je l'ai conslalé en chauffant à loo" ces denx corps même secs. /) M. Armand Gautier a déjà signalé la formation d'uréthane au contact de l'éther et du chlorure de cyanogène, aussi n'insisterai-je pas davantage sur cette réaction. » Élher cyané soluhle. — J'ai pensé que la présence dans l'éther d'une forte proportion d'acide chlorhydrique était due à la formation de pro- duits substitués. Pour isoler ces corps, j'ai prolongé pendant plusieurs mois l'exposition à la lumière du mélange éthéré, prenant soin d'ouvrir les ballons de temps à autre pour diminuer la pression de l'acide carbo- nique. L'éther ayant été distillé lentement, j'ai obtenu, vers 80° dans le vide, un liquide mobile, éthéré, soluble dans l'eau en toutes proportions. » Ce liquide, séché sur du carbonate de potasse et redistillé à la pres- sion ordinaire, passe à lag^-iSo". Son odeur est éthérée, sa saveur brû- lante comme celle de l'alcool; il est miscible à l'eau, à l'alcool, à l'éther, à la ben/ine; il se sépare de l'eau par addition de carbonate de potasse; sa densité à 12° est 0,87; sa composition est celle du nitrile éthvl-laclique Trouvé. Théorie. C pour 100 59)5o 60,60 H 9,09 9,09 Az )) i3,94 i4i24 » Ce composé paraît renfermer une trace d'eau ou d'amide; aussi sa densité de vapeur prise par la méthode de Meyer, dans l'aniline, corres- pond-elle à un poids moléculaire un peu faible, 94 au lieu de 99. » Éthcr cyané insoluble. — En opérant pendant l'été (mars-octobre), j'ai trouvé un produit semblable au précédent, mais très peu soluble dans l'eau. J'ai traité i''',j d'éther additionné de loo^'' environ de chlorure de cyanogène, et ce mélange a été renfermé dans G ballons résistants. Dans ces conditions, j'ai recueilli 55s'' d'un liquide distillant exactement à i3i" sous la pression 765™". Ce liquide renferme : C pour 100 60,00 H » 9,27 Az » i4>'0 » Son poids moléculaire pris dans l'aniline est io5. Il est donc isomère du composé soluble; et cette isomcrie paraît être de nature physique. En ( I2l5 ) effet, l'éther cyané insoluble possède aussi une saveur alcoolique, une odeur élhérée; il est miscible à l'alcool, à l'éther; sa température d'ébuUi- tion est très proche de celle du nitrile soluble; sa densité à 12° est 8,824. » De plus, au point de vue chimique, ces deux corps sont très stables; chauffés avec de la potasse en fusion ils dégagent l'un et l'autre de l'am- moniaque sans former de cyanure. M Leur mode de formation les rattache à l'acide lactique et non pas à l'acide hydracrylique, car l'attaque de l'éther par le chlore donne le produit CH' CH Cl. O.C^H\ D'autre part leur point d'ébuUition est inférieur à celui du corps CAzCH^O C^H'^ découvert par M. Henry. Or ce cyanure bout à i35°; le dérivé hydracrylique, qui est son homologue normal supérieur, doit donc bouillir notablement au-dessus de 135". Enfin l'éther cyané in- soluble, traité par l'eau à 180°, donne des cristaux fusibles à 63° comme l'éther de l'amide lactique de Wurtz. » L'éther cyané soluble semble être un produit de transition ; car chauffé en solution éthérée à 100'' avec de l'acide chlorhydrique, il se transforme en produits insolubles dans l'eau. Je m'occupe de reproduire cet éther soluble, le froid paraissant favorable à sa formation. » CHIMIE. — Sur tes chromâtes de fer. Note de M. Charles Lemerue, présentée par M. Schûtzenberger. « J'ai entrepris l'étude méthodique des chromâtes de fer qui n'avait pas encore été faite. » Tous les chromâtes obtenus sont plus ou moins attaquables par l'eau, surtout à chaud ; il reste alors un résidu d'hydrate ferrique. Tous ces corps sont ferriques; les chromâtes ferreux n'existent pas. » Afin d'éviter la décomposition de ces sels, il est entendu que j'ai tou- jours opéré à très basse température (2° ou 3°) et avec des solutions satu- rées; les lavages ont été faits à l'eau glacée, puis à l'alcool et à l'éther. Aucun acide n'est ajouté aux solutions. » I. Chromâtes dérivés des sels ferreux. — Les sels ferreux, en présence de Facide chromique ou des chromâtes, sont oxydés suivant l'équation classique 6FeO + 2Cr03=3Fe^O' + Cr=0^ mais, eu analyse, où cette réaction est très employée, on opère toujours en présence d'un excès d'acide; je n'ajoute, au contraire, aucun acide. » a. Sulfate ferreux et acide chromique. — En mélangeant à froid des solutions saturées de sulfate ferreux pur et d'acide chromique, on n'obtient aucun précipité : ( I2l6 ) l'oxydation est immédiate; la liqueur brune formée renferme un sel ferrique basique dont la formation s'explique par (x) 6FeS0'4- 2H2CrO*= 3(Fe^O'.S03) -t- 2IPO + Cr^SO'Y ('). » Cette solution brune est très peu stable; elle se trouble spontanément à l'air ou par l'addition d'eau distillée, par l'élévation de la température; il se dépose des sulfates ferriques basiques, la plupart connus, tous exempts de chrome, et dont la composition varie avec les causes de leur formation. Le phénomène se complique s'il y a un excès de sulfate ferreux car il se forme des sulfates ferroso-ferriques également peu stables. Il ne se forme donc aucun chromate de fer dans ce cas. » b. Sulfate ferreux et dichromate de potassium. — Phénomènes en tous points semblables aux précédents; il y a oxydation immédiate sans qu'il se forme de chro- mate; on obtient ainsi toute une série de sulfates basiques; dans le cas d'oxydation intégrale, on a (2) 6FeSO*-hK-^Cr2 0'=3Fe=05.2SO' + Cr2(SO')'-t-K2SO'. )> c. Sulfate ferreux et chromate neutre de potassium. — 1° Excès de sel fer- reux. — En ajoutant une petite quantité d'une solution très froide de chromate neutre saturée dans une solution également saturée de sulfate ferreux, on obtient un précipité brun microcristallin qui se dissout avec le temps en donnant une li([ueur brune; celle-ci renferme des sels ferroso-ferriques basiques si tout le fer n'est pas oxydé; si l'oxydation est complète, il se forme aussi un sulfate plus basique encore que ceux des équations (i) et (2) : (3) 6FeSO'-i-2K^CrO''=3Fe'-O^SO' + Cr^(SO^)5+ 2k2SO*. » Cette solution se comporte comme les précédentes. » En opérant vers 0° et rapidement, il est facile de séparer le précipité primitif qui, après lavage à l'eau glacée, à l'alcool et à l'éther présente toujours la même compo- sition ; au moment même de sa formation, il est ferrique et pas ferreux. Il renferme du chrome et du potassium qui s'y trouvent dans des proportions différentes de celles du chromate neutre. » Un grand nombre d'analyses lui assignent la formule 2CrO'.6Fe-0'.3K-0. » Le chromate humide est brun; séché à l'air, il est noir; dans ce dernier état, il renferme encore 26 à 27 pour 100 d'eau; ce qui correspond à environ 3oH-0. Celte proportion d'eau est très différente de celle qui correspondrait à l'oxyde ferrique (existant dans ce chromate) et supposé, soit à l'état de Fe^(OH)* (16 pour 100 d'eau), soit à l'état de 2Fe-0'.3H-0 sous lequel se présente le premier séché à l'air; la teneur en eau provenant de cet hydrate ne serait plus que de 8 pour 100. » L'action du chromate neutre n'est donc pas instantanée comme dans les cas pré- cédents; il se forme au début un chromate très basique, il est vrai, et qui agit à son tour, peu à peu, comme oxydant du sel ferreux. La précipitation à chaud ne fournit que des sulfates ferriques basiques, exempts de chrome. (*) Le chrome ne tend pas, en effet, à former des sulfates basiques, ainsi que nous l'avons vérifié, il y a plusieurs années, avec M. Etard, à l'Ecole de Physique et de Chimie. ( '^i; ) » 2° Excès de chromate. — Précipité micro-cristallin, jaune brun. Sa composition pouvait être très complexe, car il aurait pu se former des chromâtes de chrome (avec le sulfate chromiqne existant dans la solution), lesquels auraient été mélangés des chromâtes de fer. En réalité, l'action est plus simple. Il ne se forme qu'un chromate ferrico-potassique où tout le chrome est à l'état d'acide chromique combiné. L'analyse correspond à la formule 4CrO'.3Fe2 0'.4K20 ou 4K^Cr O'.SFe^O^ séché à l'air, il renferme, en outre, 22,7 pour 100 d'eau, soit 20H-O. Ici encore, la proportion d'eau est bien plus grande que celle qui correspondrait aux hj'drates ferriques. » Les résultats ont été les mêmes dans différentes préparations; ce n'est donc pas un mélange de chromate de potassium et d'hydrate ferrique (ce qu'exclut même le mode de purification; mais bien une combinaison définie, sorte de laque de compo- sition toujours identique. » Si, dans ces expériences, on remplace le sulfate ferreux par le sulfate de fer et d^ainnionium, on observe des phénomènes comparables. En présence d'un excès de chromate de potassium, on obtient un sel loCrO^.ôFe-O'.yR- O qui retient encore à l'air sec 20,8 pour 100 d'eau, soit 4oH^0. Ce composé peut être aussi considéré comme une laque. » Chromate de sodium. — Phénomènes semblables aux précédents. En présence d'un excès de chromate, on a le composé 5GrO'.7Fe^O'.4Na^O qui retient 27 pour 100 d'eau après dessiccation à l'air sec, soit 4oH^O. » Chromate d'ammonium. — En présence d'un excès de ce sel, le sulfate ferreux fournit un chromate 6GrO'5Fe''0'.6(AzH»)20 ou eAm^CrO'.SFe^O' qui contient 25 pour 100 d'eau dans l'air sec. » Avec les dichromates de sodium et d'ammonium, l'oxydation est immédiate, sans formation de chromâtes. » Chromâtes dérivés des sels ferriques. — Le mélange de chlorure ferrique pur et d'acide chromique ne fournit aucun chromate isolable. » Chlorure ferrique et chromate neutre de potassium. — i" Excès de chlorure ferrique. — En ajoutant peu à peu du chromate neutre saturé à froid dans du chlo- rure ferrique saturé, le précipité du début se redissout; quand le chlorure ferrique ne redissout plus le précipité, la liqueur rouge obtenue laisse déposer, après quelques jours, de beaux cristaux rouge-rubis hexagonaux visibles à l'œil nu, dont la formule est iiCr0^3Fe20^4K20.9H20. » 2° Excès de chromate. — En présence d'un excès de chromate de potassium, on obtient un précipité cristallin jaune orangé dont la formule estgCrO'.a Fe-0'.6K^0.6 ou loH^O, suivant que les lavages ont lieu à l'alcool ou à l'eau. » En présence d'un petit excès de chlorure ferrique (insuffisant pour redissoudre le précipité), on obtient le chromate loCrO'.SFe^ 0^6K-0.5H^O. » A chaud, les chromâtes obtenus sont de composition très complexe et consti- tuent des mélanges. » Chlorure ferrique et dichromate de potassium. — i" Le mélange des deux so- lutions froides saturées à volumes égaux devient plus foncé et donne, après quelques jours, de jolis cristaux rouge rubis dont la formule est 7 GrO^. 2Fe'-0'. 2K'^0. 7 H- O. C. R.,iS94, 3' Semestre. (T. CXIX, N» 26.) 160 K 1218 ) » 2° Avec un grand excès de dichromate, on obtient un autre chromate cristallisé^ déjà obtenu par Hensgel par un autre procédé ( ') 4 CrO'. Fe'O'. K-0 . 4H^0. » 3° Au contraire, si le chlorure ferrique est en excès, on obtient en même temps de grands cristaux de chlorochromate de potassium Cr()'.KCl. » 4° Pai" le procédé du tube fêlé et les deux solutions précédentes, j"ai obtenu un chromate cristallisé anhydre de composition intéressante 6CrO'. 2Fe-0^. 3K-0 ou SK^Cr^O'.aFe^O'. » Les chromâtes précédents sont obtenus à froid. Si l'on opère à chaud, en présence d'un grand excès de dichromate, on a le chromate connu sous le nom de jaune sidé- rin (^), qui n'avait pas été analysé. Il résiste assez à l'eau froide. Sa formule est i6Cr03. 4Fe^0^ 5X^0. SH^O. » Le chlorure ferrique et le dichromate d'ammonium fournissent, à froid, le chro- mate de Hensgel en cristaux rouges 4CrO'. Fe^O'. (AzH*)"- O. 4H-0. » Conclusions. — J'ai obtenu ainsi treize chromâtes, dont deux seule- ment étaient connus. Tous ces sels sont doubles et ils sont tous ferriques ; ils sont en général hydratés; ils sont tous colorés (depuis le rouge au jaune, en passant par les tons bruns). Les chromâtes dérivés des sels fer- reux sont moins riches en chrome que ceux provenant des sels ferriques et, parmi ces derniers, ceux qui dérivent des dichromates sont les plus riches. » La teneur en oxyde de fer est plus grande dans les chromâtes des sels ferreux et elle oscUle entre 23 et 26 pour 100 dans les chromâtes des sels ferriques. » Les chromâtes de fer forment donc une série parallèle à celle des sul- fates basiques du même métal. Tous sont susceptibles d'applications pour la peinture sur faïence ou porcelaine ('). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Nouveau réactif permettant de démontrer la présence de l'eau oxygénée dans les plantes vertes. Note de M. A. Bach, présentée par M. Schùtzenberger. « Dans ma précédente Note ('), j'ai montré qu'aucun des réactifs usuels de l'eau oxygénée ne pouvait donner de résultats concluants en ce qui concerne la présence ou l'absence de cette substance dans les plantes (') C. Hensgen {Deutsch. Cliern. Gesell., 1879). (^) Ëncycl. chirn., Fab. des couleurs, p. io5. (^) Travail du Laboratoire de Chimie de l'École industrielle de Coïmbra (Por- tugal). (') Comptes rendus, t. CXIX, p. 286. ( Ï2I9 ) vertes. M'étant attaché à rechercher un nouveau réactif de l'eau oxygénée qui ne fût pas infkiencé par les substances contenues dans les plantes, j'ai réussi à en trouver un qui semble donner entière satisfaction à ce point de vue particulier. » Ayant constaté que l'acide perchromique en solution éthérée trans- formait très facilement, en présence d'un acide libre, l'aniline en une matière colorante violette, j'ai utilisé cette réaction pour la recherche de l'eau oxygénée, en employant une solution très étendue de bichromate de potasse, additionnée d'aniline et d'un acide libre. Mais comme, d'autre part, le bichromate de potasse pouvait, lui aussi, oxyder l'aniline en pré- sence d'un acide libre, j'ai cherché à établir une ligne de démarcation bien nette entre ces deux réactions. Les expériences que j'ai instituées dans ce but ont donné les résultats suivants : )) Concentration de la solution de bichromate de potasse et d'aniline. — Au point de vue de la sensibilité du réactif, les meilleurs résultats ont été fournis par une solution contenant par litre os'',o3 de bichromate de potasse et 5 gouttes d'aniline. » Influence des acides. — En ajoutant à des essais formés par 5"^" de la solution ci-dessus et S"^"^ d'une solution étendue d'eau oxygénée quantités équivalentes de dif- férents acides, et notant l'espace de temps au bout duquel la coloration rose violacé due à l'action de l'eau oxygénée apparaissait dans chaque cas, j'ai trouvé que l'acide oxalique donnait les résultats les mieux tranchés et les plus rapides. » Pour déterminer l'action de l'acide oxalique sur le réactif en l'absence d'eau oxy- génée, des essais formés par S"^"^ de la solution de bichromate de potasse-aniline et 5"^'= d'eau ont été traités par des quantités croissantes d'une solution de 5 pour loo d'acide oxalique. « Dans une expérience parallèle, le réactif non additionné d'eau a été soumis au même traitement. L'espace de temps compris entre l'addition d'acide et l'apparition de la coloration rose violacé a été noté dans chaque cas. Ces expériences ont dé- montré : » 1° Que l'action de l'acide oxalique sur le réactif était considérablement retardée par la dilution. Exemple : 4 gouttes de la solution d'acide oxalique, ajoutées à 5" de la solution de bichromate de potasse-aniline, ont provoqué un commencement de coloration au bout de cinquante-neuf minutes, tandis que, dans le réactif additionné de son volume d'eau, le commencement de coloration n'est survenu qu'au bout de quinze heures; » ?.° Que la vitesse de l'action de l'acide oxalique décroissait avec la diminution de la quantité de cet acide ajouté. Ainsi, 20 gouttes d'une solution à 5 pour 100 d'acide oxalique, ajoutées à 5" du réactif étendus de 5'''^ d'eau, ont donné un commencement de coloration au bout de douze minutes; avec 10 gouttes, la coloration est survenue au bout de trente-sept minutes; avec 5 gouttes, au bout de trois heures cinquante mi- nutes; avec 3 gouttes, au bout de quinze heures; avec 2 gouttes, au bout de trente- six heures; avec i goutte, au bout de soixante-dix-huit heures. ( I220 ) » Dans la recherche de l'eau oxygénée au moyen de ce réactif, l'addition de i ou 2 gouttes delà solution d'acide oxalique suffit, et la coloration survient au bout de 10 à 3o minutes; on voit que, dans les conditions où j'opère, la colloration provoquée par l'eau oxygénée précède d'au moins 36 heures celle due à l'action de l'acide oxa- lique. Il y a donc entre les deux réactions une marge assez grande pour que le nou- veau réactif puisse être employé en toute sécurité pour la recherche de l'eau oxygénée. » Sensibilité du réactif. — Au point de vue de sa sensibilité, le nouveau réactif se range entre le système iodure de potassium, amidon, sulfate ferreux et le bioxyde de titane dissous dans l'acide sulfurique. Trois déterminations faites à plusieurs jours d'intervalle ont donné en moyenne, comme limite de sensibilité, oS', 00072 II- O^ par litre, soit i pour i 4ooooo environ. » Action des oxydants et autres substances. — L'acide azoteux et les autres com- posés oxygénés de l'azote sont sans action sur le réaclif. Par contre, comme l'aniline, celui-ci est coloré par les hypochlorites et l'acide liypochloreux. Le mélange de chlore et d'anhydride hypochloreux qui s'obtient par l'action de l'acide chlorhydrique sur le chlorate de potasse provoque également la coloration du réactif. » D'un grand nombre de substances rion oxydantes essayées, seul le tannin semble exercer une action sur le réactif, en diminuant la sensibilité de celui-ci. » Mode d'emploi. — 5'='^ d'une solution contenant oS'', o3 de bichromate de potasse el 5 gouttes d'aniline par litre sont placés dans une éprouvette, additionnés de 5'^'^ de la solution à essayer et de i goutte d'une solution à 5 pour 100 d'acide oxalique. En présence d'eau oxygénée, il se produit une coloration rose violacé. Un essai à blanc opéré en même temps avec 5"^"^ de réactif et S""^ d'eau additionnés de i goutte de la solution d'acide oxalique permet de mieux suivre le changement de coloration. » Muni de ce réactif, j'ai cherché de nouveau à déterminer si les plantes vertes renferment de l'eau oxygénée. Mes expériences ont été faites du i4 au 19 octobre dernier par un temps clair et doux. La saison étant trop avancée, les recherches n'ont porté que sur 25 espèces qui se trouvaient encore dans un état physiologique normal. B 256'' de feuilles bien vertes et cueillies au milieu delà journée ont été placés dans une tasse de porcelaine spacieuse et arrosés par 76" d'eau acidulée par 0,1 pour 100 d'acide oxalique. Il faut éviter d'employer les acides minéraux, parce qu'ils décom- posent certains glucosides et en mettent en liberté le tannin. La tasse, couverte d'une soucoupe, a été gardée dans une chambre obscure. A des intervalles déterminés, des portions de S"^"^ ont été prélevées sur l'extrait et essayées par le réactif, comme il a été indiqué plus haut. Un essai à blanc a été opéré dans chaque cas avec 5"^° de réactif, 5™ de l'eau acidulée et 1 ou plusieurs gouttes de la solution d'acide oxalique. Par des essais répétés, je me suis assuré que l'acidité des extraits était sensiblement égale à celle de l'eau acidulée employée. La coloration provoquée dans ce réactif ne pouvait donc avoir été déterminée par un excès d'acidité. ■» Sur les vingt-cinq espèces végétales examinées, les dix-huit suivantes ( 122 1 ) ont donné un résultat positif en ce qui concerne la présence de l'eau oxygénée. » Brassica asperifolia, oleifera, Daiicus Carota, Beta vulgaris. Géranium rotundifolium, Hedera hélix, Lauro-cerasus, Aster, Tropœolum pentaphyl- lium, Chrysanthemum Balsamita, Mercurialis annua, TJrtica, Colla paluslris. Vicia Faba, Papayer rhœas, Sisymhrium nasturtium, Dyanthus caryophyllus , Apiurn petroselinum, Fragaria vesea. » Deux plantes ont donné un résultat douteux : Lacluca sativa. Vicia. » Cinq plantes ont donné un résultat négatif : Medicago sativa, Chicorium in tybiis, Avena sativa, Viola odorata, Liliiim bulbifermn. » Ces expériences tendent donc à prouver que les parties vertes des plantes renferment de l'eau oxygénée ou des peroxydes fonctionnant comme l'eau oxygénée. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la valence du glucinium et lajormule de la glucme. Note de M. Alph. Combes, présentée par M. Friedel. « La formule de la glucine a été l'objet d'un très grand nombre de re- cherches depuis Berzélius qui lui attribuait la composition GPO', ce qui conduit à considérer le glucinium comme trivalent et à lui donner le poids atomique i3,5. » La plupart des auteurs qui, depuis, ont étudié la question ont conclu, comme l'a fait Debray, à la nécessité de donner à la glucine la formule GlO et, par suite, de ramener ce poids atomique à 9. Le glucinium devient alors un élément bivalent; c'est cette manière de voir qu'a adopté M. Men- deléeff, dans sa classification des éléments, et la plupart des chimistes ont suivi son exemple. » Les principaux arguments sur lesquels repose la formule GlO sont : l'absence d'un alun de glucinium ; l'existence d'un phosphate analogue au phosphate ammoniaco-magnésien ; enfin la densité de vapeur de son chlo- rure, prise à une température suffisamment élevée, qui correspond à la formule GlCP. )) D'autre part, M. Hautefeuille a montré que la glucine pouvait rem- placer partiellement l'alumine dans certains silicates doubles ('); et, tout récemment, M. Wyrouboff (-), en s'appuyant sur l'étude des silicolungs- (') Comptes rendus, t. CVII, p. 786. (^) Bull. Soc. chini., 3" série, t. XI, p. i 106. ( 1222 ) tates de la série magnésienne et de ceux de ghicinium et d'aluminium, a proposé de revenir à la formule de Berzcliiis. En effet, les silicotungstates d'aluminium et de gluciniuni cristallisent avec le même nombre de molé- cules d'eau, possèdent la même forme cristalline et sont capables de cris- talliser ensemble en proportions variables : ils sont isomorphes; il n'en est pas de même des silicotungstates de la série magnésienne qui, d'après M. Wyrouboff, ne sont jamais isomorphes avec celui de glucinium. M Dans ces conditions, il était intéressant d'apporter un argument nou- veau en faveur de l'une ou de l'autre des formules de la glucine. » C'est ce que j'ai tenté de faire, en me servant d'une méthode que j'ai déjà employée pour établir la trivalence de l'aluminium. » J'ai montré précédemment (') que les dicétones p et particulièrement l'acétylacétone (pentanedione 2.4) possèdent un atome d'hydrogène et un seul remplaçable par une valence métallique. Les combinaisons, toutes solides et cristallisées, que l'on obtient répondent aux formules (C=H'0=^)M', (C^H'O^)-M", (C'H'0=')'M"', suivant que le métal employé est mono-, bi- ou trivalent; il n'existe jamais de sel basique, ni de sel acide. » Les poids moléculaires des composés obtenus varient très rapidement avec la valence du métal, la molécule du radical (C'H'O^) pesant 99; il en résulte que l'on peut avec une grande certitude en déterminer les poids moléculaires par les méthodes physiques qui sont aujourd'hui à notre dis- position : densités de vapeur, cryoscopie, ébullioscopie. )) Les combinaisons métalliques de l'acétylacétone que j'ai fait connaître il y a plusieurs années se prêtent particulièrement bien à ces détermina- tions, car ce sont des substances faciles à obtenir à l'état de pureté, cris- tallisées, souvent très volatiles, solubles dans divers dissolvants dont on peut déterminer les points de congélation ou d'ébullition avec une grande précision. » La préparation de l'acétylacétonate de glucinium s'effectue très facile- ment; il suffit de précipiter la glucine de l'un quelconque de ses sels, et, après lavage, de la redissoudre dans un faible excès d'acide acétique; on ajoute alors à la solution acétique la quantité équivalente d'acétylacétone dissoute dans l'eau. Après mélange, il se précipite une matière blanche bien cristallisée. (') Comptes rendus, l. GV, p. 8G8. ( 1223 ) » Le composé ainsi obtenu est très peu soluble dans l'eau froide, da- vantage dans l'eau bouillante ; il est très soluble dans l'alcool, même à froid et, en évaporant la solution, on obtient de magnifiques cristaux appartenant au système du prisme orthorhombique. Le sel d'aluminium correspondant est tout à fait insoluble dans l'eau ; dans l'alcool, il cris- tallise en belles tables hexagonales appartenant à la symétrie clinorhom- bique; il fond à i93°-i9'i"' et bout à Si/j". L'acétylacétonate de glucinium fond à 108°; il est très volatil, car déjà à 100" il se sublime partiellement; soumis à la distillation, il entre en ébuUition à 270°, sous la pression nor- male, sans subir aucune décomposition. » Cette remarquable propriété m'a permis d'en prendre la densité de vapeur. La substance dont je me suis servi, purifiée par plusieurs cristal- lisations dans l'eau, fondait exactement à 108 ('). » Voici les résultats de deux expériences eflectuées parla méthode de M. V. Meyer, la première à la température d'ébullition de la diphénylamine, la seconde dans la vapeur de mercure. La substance employée, fondue en petits cylindres, étant intro- duite directement dans l'appareil, j'ai obtenu les résultats suivants : I. II. Matière Volume recuelli Pression barométrique réduite à 0°. . » Ce qui donne pour densité de la vapeur : I. II. 7,26 7,12 » La densité calculée par la formule Gl (C^H''0^)-(G1 = 9) est 7,16, tandis que la formule (C5H'0^)'GI (Gl = i3,5) exige 10,76. » Il en résulte évidemment que l'acétylacétonate de glucinium a bien la formule (C'*H'0-)-Gl, et, par conséquent, qu'on doit considérer, avec M. Mendeleéfï, le glucinium comme un élément bivalent, possédant le poids atomique 9. La formule qui en résulte pour la glucine est GIO. » Je me propose d'appHquer encore la méthode qui m'a servi pour l'aluminium et le glucinium à l'étude de quelques métaux dont la valence est encore discutée. » 0,2022 0,2224 22"='^, 6 à i3° 26"^'= à 17' 765""", 2 764""",6 (M Analyse : C : 57, q3 ) l G : 57,94 / -^, , „„ ^, ^ ' \ „ ^^. Gl:4,44. Calculé '"Z': Gl : 4,38 avec Gl = 9,1. Trouve :H: 6,93 ) (H: 6,76 ) ( I2-..4 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution des sulfones aromatiques. Note de MM. L. ZoRN et H. Brunel, présentée par M. Friedel. « Depuis les travaux de M. Otto sur la sulfone du toluène, on admet que, dans les sulfones aromatiques, le groupe SO^se met en positionnera. Dans un récent Mémoire sur ces sulfones, M. Genvresse (') émet un doute sur cette constitution. En effet, MM. Tœhl et Eberhard (^) paraissent avoir obtenu la sulfone du paraxylène; il semblerait que la conclusion à tirer de l'existence de ce corps serait que SO" ne peut se mettre en position para. Cependant, avant de se prononcer, il était nécessaire de reproduire la sul- fone du paraxylène par un procédé différent de celui qu'ont employé MM. Tœhl et Eberhard ; car ces auteurs ont fait réagir le chlorure de sul- furyle sur le paraxvlène en présence du chlorure d'aluminium; or, on sait que le chlorure d'aluminium peut produire des transpositions molécu- laires ('). Cette préparation était d'ailleurs d'autant plus nécessaire que MM. Tœhl et Eberhard n'ont donné ni le point de fusion du corps qu'ils ont obtenu, ni sa combustion. Ils n'indiquent pas de rendement, ce qui permet de croire qu'ils n'en n'ont recueilli qu'une très petite quantité. » D'un autre côté, M. Genvresse n'a pu préparer les sulfones du métaxy- lène et du mésitylène. En employant une méthode différente, MM. Tœhl et Eberhard n'ont pas pu davantage obtenir ces deux corps. Ces résultats négatifs, rapprochés de l'existence de la sulfone du paraxylène, font pré- voir la position meta pour le groupe SO". Mais, avant de conclure, il fallait : » 1° Reproduire la sulfone du paraxylène, sans employer le chlorure d'aluminium; » 2° Essayer d'obtenir la sulfone de l'orthoxylène. » C'est là l'objet de ce travail. L'idée première en est due à M. Gen- vresse, qui a bien voulu nous aider de ses conseils. » Sulfone du paraxylène. — Nous faisons arriver des vapeurs d'anh3-dride sulfu- rique dans du paraxylène pur refroidi par un courant d'eau froide. Au début, il se forme dans le liquide des cristaux de paraxylène, qui ne tardent pas à disparaître par suite de l'élévation de la température. Nous modérons le dégagement des vapeurs (') P. Genvresse, Bull. Soc. chim., t. XI, p. 5i3. (2) ToEHL et Eberhard, Ber. der Deutschen cheni. Gesellschaft, t. XXVI, p. 2940. (') P. Genvresse, Bull. Soc. chim, t. IX, p. 5o8. ( 1325 ) d'aiiliydride suU'urique de façon que la température ne dépasse pas environ aS". Dans ces conditions, le paraxylène se transforme en une matière visqueuse, brun foncé. Lorsqu'en traitant un peu de cette matière par l'eau, on ne voit plus surnager de paraxylène, on peut regarder la réaction comme complète. Nous reprenons alors le produit par l'eau, et du liquide laiteux se sépare la sulfone cherchée. Nous la dissol- vons dans l'alcool bouillant; la solution abandonne, par refroidissement, des cristaux ayant la forme d'aiguilles prismatiques, insolubles dans l'eau, solubles dans l'élher, le benzène, difficilement solubles dans l'éther de pétrole. Ils fondent ii i[\i''-ili2°. Combustion. Matière o,43d2 H^O 0,2642 CO^ i,io35 soit, en centièmes. Calculé. Observé. C 70,0 69, 3 H 6,5 6,7 » Le rendement est d'environ 9 pour 100 du paraxylène employé. » Sulfone de l'orlhoxylène. — Nous opérons comme dans le cas du parax>lène, cependant il est nécessaire ici de refroidir l'orthoxylène par un mélange réfrigérant, le rendement devenant très faible pour une trop grande élévation de température. Nous n'avons pas dépassé So". Il se forme encore une matière visqueuse brun foncé, presque solide qui, traitée par l'eau, donne un précipité floconneux et volumineux. Dissoute dans l'alcool bouillant, elle cristallise par refroidissement en paillettes bril- lantes, très légères, insolubles dans l'eau, très solubles dans le benzène, solubles dans l'éther, le chloroforme, difficilement solubles dans l'éther de pétrole. Elles fondent à i58°-i59°. Combustion. . ^' ^ Matière 0,2013 WO o,ii53 CO- 0,5 12 soit, en centièmes, Calculé. Observé. C 70,0 69,2 H 6,5 6,3 » De l'existence des sulfones du paraxylène et de l'orthoxylène, et de ce que celles du métaxylène et du mésitylène n'ont pu être obtenues, nous croyons pouvoir conclure que, dans les sulfones aromatiques, le groupe SO^ se place en position meta. La constitution des sulfones que nous avons c. B., 189:;, 2' Semestre. (T. CXIX, N" 26.) 161 ( 1226 ) préparées doit donc être représentée par la formule So. / \CH3 ^ " \CFP » La sulfone de l'orthoxylène n'avait pas encore été obtenue. Nous nous occupons de l'étude des dérivés de ce corps et, en particulier, des sulfones des phtaléines (' ). » ANAïOMiE ANIMALE. — Sur le lobe céplialique des Eiiphrosines (-). Note de M. Émii.e-G. Racovitza, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Le lobe céplialique des Amphinomiens, dans sa plus grande complica- tion, est pourvu des organes suivants : une antenne impaire, insérée près du bord postérieur; deux paires d'yeux, dont l'une est située en avant et l'autre en arrière de la base de cet appendice. Une paire d'antennes est située en avant de la paire d'yeux antérieurs. Du côté central, en avant de la bouche, se trouvent les deux lèvres et du côté dorsal, en arrière de l'an- tenne impaire, la caroncule. Les antennes externes (auctorum) sont des cirres tentaculaires de par leur innervation et Quatrefages (i865) soutient avec raison qu'elles doivent appartenir à un segment rudimentaire. » Lorsqu'on étudie certaines séries de formes de la famille dont il est question, on peut constater deux tendances dans la modification de l'ex- trémité antérieure : i° Les parapodes des trois ou quatre premiers seg- ments se portent de plus en plus en avant, de sorte que leur axe tend à se placer dans le plan sagittal du corps; 2° la bouche et les lèvres se portent de plus en plus en arrière et la paire d'yeux antérieure avec les antennes paires tend à passer sur la face ventrale. Il est probable que la seconde tendance n'est que fonction de la première. » Ces modifications se manifestent à un très haut degré chez les Euphro- sines. Dans ce genre, la caroncule, l'antenne impaire et les yeux postérieurs sont restés dorsaux (ils ont même été légèrement repoussés en arrière) mais les yeux antérieurs et les antennes paires sont ventraux. Entre l'an- tenne impaire et les antennes paires se trouve un espace notable, occupé (') Travail fait au laboratoire de Chimie de la Faculté des Sciences de Besançon. ('-) Travail fait au laboratoire Arago (Banyuls-sur-Mer). ( 1227 ) par la saillie terminale de l'extrémité antérieure, qui correspond au très petit intervalle séparant les appendices cités chez les autres Amphinomiens. Le premier segment chez l'Euphrosine étant normal, les cirres tentacu- laires se montrent sous leur forme primitive de cirres parapodiaux. » L'étude du cerveau non seulement justifie l'interprétation donnée au lobe céphalique des Euphrosines, mais permet en même temps de comprendre la véritable nature des appendices. Je considère avec Hat- schek (1893) le cerveau desPolychètes, pourvus d'appendices céphaliques, comme formé de trois régions distinctes : le cerveau antérieur innervant les palpes; le cerveau moyen donnant des nerfs aux antennes, aux yeux et fournissant la majeure partie des fibres des connectifs; enfin le cerveau postérieur qui innerve l'organe nucal. )) Chez l'Euphrosine le cerveau subit la même déviation que le lobe céphalique. Le cerveau antérieur est ventral ; il donne deux gros nerfs qui se rendent chacun à la lèvre correspondante. Ces organes, formés par des évaginations de la couche dermo-musculaire, sont donc des palpes. Ils ne peuvent être homologues aux coussinets buccaux des Euniciens comme le veut Ehlers (1887), mais sont homologues aux palpes de ces animaux comme aussi aux palpes des Aplirodiliens. » Le cerveau moyen est très allongé et très comprimé latéralement. Sa région moyenne, de dorsale, est devenue antérieure. De sa région an- térieure, devenue ventrale, partent les connectifs qui effectuent tout leur parcours dans un plan horizontal et non plus ou moins vertical comme chez les autres Polvchètes. De la même région naissent les nerfs des veux antérieurs et ceux des antennes paires. Le nerf de l'antenne impairs et ceux des yeux postérieurs sont fournis par la l'égion postérieure ici dorsale du cerveau moven. » Le cerveau postérieur, qui, chez cette forme, est franchement dorsal, prend un très grand développement ; il donne deux gros nerfs qui se portent dans la caroncule. Ce dernier organe, mal interprété par Ehlers (1864), a été décrit dernièrement par Mac-Intosh (1894), mais cet auteur n'a pas reconnu sa véritable nature et il n'y a vu que des fibres. L'innervation montre cependant que la caroncule n'est rien autre chose que l'organe nucal. Elle est formée en effet ])ar trois replis allongés de la paroi du corps. Un de ces replis est plus long et il est placé entre les deux autres; ses bords inférieurs sont unis aux bords internes des replis moyens. Des sillons vibraliles très marqués et parallèles parcourent toute la longueur des replis. Il y en a quatre sur le moyen et deux seulement sur les replis ( 12-28 ) latéraux. Deux des sillons vibratiles passent de la caroncule sur le lobe cé- plialique et s'étendent jusqu'aux antennes paires. Je décrirai ailleurs avec détail cette disposition. Je ne puis non plus m'étendre ici sur la structure histologique de la caroncule, qui du reste ne diffère pas fondamentalement de celle des mêmes organes chez d'autres Polychètes. Les trois replis indiqués plus haut sont tout à fait semblables aux ailerons occipitaux des Amblyosyllis, par exemple. Leur réunion en une seule masse ne fait que masquer l'état primitif représenté encore chez VEuphrosine triloha Ehlers. » Les organes glandulaires qui, d'après Mac-Intosh (1894), se trouvent de chaque côté de la caroncule ne sont que des amas de pigment déposés dans les lobes postérieurs du cerveau. De pareils amas se trouvent aussi le long des nerfs pédieux, et aussi chez d'autres Polychètes (chaîne ventrale des Eunices, par exemple). De A'éritables organes glandulaires existent ce- pendant. Ce sont deux masses pyriformes constituées par des cellules glandulaires hypodermiques très allongées. Ces organes appartiennent aux palpes; car, si les corps des cellules sont situés en arrière du cerveau, leurs conduits débouchent à la surface des palpes. » Dans le genre Spinther, les tendances signalées au commencement se sont réalisées bien plus complètement. Les parapodes du premier segment se sont soudés en avant du lobe céphalique. La caroncule a disparu comme les palpes et les antennes paires. Seule persiste l'antenne impaire des Am- phinomiens avec ses quatre yeux à la base. » La présence de quatre de ces organes à la face dorsale et à la base de l'antenne impaire indique clairement que les Spinthers ne peuvent être les descendants directs des Euphrosines. Ces deux genres sont deux branches distinctes du tronc des Amphinomiens. La tendance à la symétrie radiaire qui se manifeste dans les Spinthers comme dans les Euphrosines ne doit pas être attribuée à un rapport de fdiation directe des deux formes. On doit l'expliquer par une évolution convergente provoquée par une vie presque aussi sédentaire que celle des animaux fixés. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur le développement du rein et de la cavité générale chez les Cirripédes. Note de M. A. Gruvel, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. « Dans le travail que j'ai publié dans les Archives de Zoologie expéri- mentale, je disais, en parlant des rapports du rein et de la cavité générale ( '22t9 ) des Cirri|)è(les, qu'il n'y avait aucune communication entre les sacs rénaux et l'extérieur ou la cavité générale. J'avais en vue pour cela, comme dans tout mon travail, seulement les Cirripèdes adultes. » Il était intéressant de savoir si une communication quelconque n'exis- tait pas, à un certain moment du développement, entre le rein et la cavité générale. Ayant à ma disposition des larves et des exemplaires très jeunes de Lepas peclurala, recueillis au laboratoire Arago, j'ai pu faire quelques recherches sur ce sujet, et c'est le résultat de ces recherches que je vais brièvement exposer. » Si l'on examine des séries de coupes transversales de larves et de jeunes Lepas peclurala, on peut voir comment se modifient les rapports réciproques du rein et de la cavité générale. M Chez la larve Cypris, on trouve une toute petite cavité communiquant directement avec l'extérieur par une paire d'orifices situés sur les palpes de la lèvre inférieure, et qui représente évidemment la cavité générale, telle qu'on la retrouve chez l'adulte. Tout au fond de cette cavité, c'est- à-dire du côté opposé à l'ouverture extérieure, on remarque un petit amas de cellules, à peine différenciées, à lumière centrale étroite, c'est l'ébauche de la glande rénale. » Au fur et à mesure que la cavité générale s'agrandit, la lumière de la glande rénale augmente de plus en plus, et chez de tout jeunes individus, à peine sortis de leur coque larvaire, il existe une communicalion neUe entre la cavité générale et le rein. Puis, à mesure que l'animal grandit, les cellules rénales se différencient de plus en plus, et le sac se reforme com- plet, détruisant la communication qui avait un moment existé entre les deux cavités précités. » Donc, à un certain moment de leur évolution, les Cirripèdes, ou tout au moins l'espèce que je viens d'étudier (et il n'y a pas de raison pour qu'il n'en soit pas de même chez les autres) possèdent une paire de véri- tables organes segmentaires, formés par une bande excrétrice à peine dif- férenciée, il est vrai, mais communiquant directement avec l'extérieur. » Les pseudo-reins d'accumulation que j'ai décrits chez l'adulte se- raient donc, à cette période de la vie, de véritables organes d'élimination directe des produits excrémentitiels à l'extérieur. » La cavité générale de l'adulte serait primitivement un simple canal excréteur, devenu pour ainsi dire passif par suite de l'oblitération des sacs rénaux, dont il élimine encore bien les produits à l'extérieur, mais d'une ( I23o ) façon tout à fait indirecte, à l'aide des échanges osmotiques incessants qui ont lieu entre la cavité générale et les reins de l'adulte. )) On sait que chez les Crustacés, généralement la glande du test s'ouvre sur la deuxième paire de mâchoires. En réalité, la position de l'orifice ex- créteur de celte glande varie énormément, non seulement dans les diffé- rents groupes, mais encore suivant les genres et les espèces. » De plus, comme la terminologie des pièces buccales chez les Crustacés n'est, la plupart du temps, basée que sur des rapports de position et non sur le développement, je ne crois pas qu'il soit impossible de pouvoir homolo- guer d'une façon générale le rein larvaire vrai des Cirripèdes, pseudo- rein chez l'adulte, à la glande du test des autres Crustacés. > PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Des différences fonctionnelles entre le muscle normal et le muscle énen'é. Note de M. N. Wedexsky, présentée par M. A- Chauveau. « Depuis les recherches de Cl. Bernard sur le curare, la Physiologie dispose d'un excellent poison qui permet de paralyser la plaque terminale du nerf moteur et de mettre ainsi le muscle à l'abri des influences ner- veuses. Celui-ci garde alors son irritabilité directe, tout en étant soustrait à l'irritabilité indirecte. Et, comme le tissu musculaire est moins excitable que le tissu nerveux, il est tout naturel que le muscle énervé par le curare présente une irritabilité moindre que le muscle qui a conservé son irritabilité indirecte. » Cependant, l'interprétation classique de la manière d'agir de ce poison est contestée par quelques auteurs. C'est pourquoi il s'attache une certaine importance au fait qu'on peut amener la plaque terminale à l'état de suppression fonctionnelle par un procédé tout différent du précédent : l'excitation de la fibre nerveuse dont la plaque est la terminaison natu- relle. 1) J'ai montré ailleurs (') que, lorsque le nert moteur est animé par des excitations à la fois fréquentes et fortes, son muscle ne présente pas des (') Des corrélations entre Virritation et l'activité fonctionnelle dans le tétanos. Saint-Pétersbourg, 1886; en russe, avec un Résumé en allemand. Un exposé sommaire dans les Archives de Physiologie, i8gi, p. 687; 1892, p. 5o. ( 123 I ) contractions tétaniques durables et intenses; au contraire, il se relâche bientôt plus ou moins complètement. Un tel relâchement du muscle ne résulte pas de quelque fatigue; car il suffit tout simplemeat de diminuer, par n'importe quel moyen, l'intensité (ou bien la fréquence) des excita- tions du nerf pour que le muscle exécute immédiatement des contractions très énergiques (irritation oplimiun), tandis que c'est justement par le retour de l'excitation forte et fréquente qu'on peut le ramener à l'état pré- cédent de relâchement (irritation pessimwn). Le relâchement n'est dû, dans ce cas, qu'à une espèce d'inhibition qui a lieu dans les plaques ter- minales. On peut démontrer, avec toute évidence, au moyen d'un courant témoin appliqué au muscle, que celui-ci ne retient alors que son irritabilité directe, c'est-à-dire l'irritabilité qui persiste aussi dans le muscle curarisô. Mais il suffit d'interrompre l'excitation pessimum du nerf pour que le muscle reprenne tout de suite son irritabilité normale. » Il est bon de noter que la plaque terminale passe aussi bien à l'état de suppression fonctionnelle lorsqu'on porte l'irritation pessimum, au lieu du tronc nerveux, sur le muscle dans toute sa longueur. Cette circonstance nous fournit deux procédés, à l'aide desquels il est facile de reconnaître, dans tous les cas douteux, si nous avons affaire à un muscle normal ou à un muscle qui a perdu, par une raison quelconque, son irritabilité in- directe. » Premier procédé. — Ayant donné à l'inlerrupteiir du circuit primaire 100-200 vi- brations par seconde, on fait traverser le muscle, dans toute sa longueur, par des courants induits, d'abord très faibles, puis graduellement rendus plus intenses. Si l'on a aifaire à un muscle normal, on voit d'abord les contractions musculaires s'accroître en énergie, atteindre leur maximum (irritation optimum), ensuite dimi- nuer de nouveau et donner place à un relâchement du muscle (irritation pessimum); quand on pousse l'intensité des courants encore plus loin, le muscle reprend ses con- tractions, d'abord faibles, puis de plus en plus fortes (excitation directe). Si l'on par- court maintenant l'échelle de l'intensité des courants en sens inverse, on voit réap- paraître les phénomènes musculaires aussi dans l'ordre inverse. Le muscle curarisé ne manifeste qu'un renforcement progressif de ses contractions à la suite du renfor- cement des courants appliqués et un affaiblissement graduel des contractions suivant l'affaiblissement de l'irritant. » Deuxième procédé. — Si l'on applique au muscle normal simultanément avec Vïrv'ilAÛon pessimujn une autre irritation (courant induit peu fréquent), on volt l'ac- tion de cette dernière (tant qu'elle ne s'adresse pas à l'irritabilité directe) fortement déprimée; mais elle se manifeste aussitôt que V'u'\'\\.9.ûon pessimutn cesse. Si l'on fait l'eN-périence sur le muscle curarisé, on ne trouve, dans les mêmes conditions et toutes ( 1232 ) autres, rien de pareil; sur ce muscle, les fleu\ irritations s'ajoutent Tune à l'autre; jamais elles ne se suppriment. » Ces procédés reposent tous les deux sur la propriété de la plaque terminale de tomijer dans l'état d'inhibition sous l'influence des excitations fréquentes et fortes. Par cette propriété, la plaque terminale se rapproclie des centres nerveux. Mais elle a en- core une autre propriété qui la rapproche de ces centres : elle peut transformer le rythme des excitations fréquentes en un rythme plus lent. Si l'on applique au muscle normal des chocs induits d'une fréquence supérieure à loo par seconde et qu'on l'ex- plore avec un stéthoscope sensible, on perçoit d'abord dans le muscle un bruit ne présentant que peu de chocs sonores par seconde; au fur et à mesure que l'intensité de l'irritation devient plus forte, le bruit devient aussi de plus en plus serré pour passer enfin au son correspondant à l'irritant électrique, ou bien à un bruit semblable au bruit de la contraction normale {Archives de Physiologie, p. 6i; 1891). Quand on fait la même expérience sur le muscle énervé (par le curare, la suppression de la cir- culation sur un animal à sang chaud) ou bien sur le nerf (étude des ondes d'excitation au mojen du téléphone), on ne trouve point des rythmes transformés ou bien l'on ne trouve qu'une trace de ce phénomène et sans une autre forme rythmique. C'est pour- quoi l'examen du r3-thme musculaire pourrait servir comme troisième procédé diffé - renciel pour les deux étals du muscle. » Or, il y a entre le muscle normal et le muscle curarisé des différences plus profondes que celles qui se traduisent par un degré différent de leur irritabilité : elles s'expriment par des différences dans leur fonctionne- ment. Dans mes recherches dernières, j'en ai trouvé encore une qui est aussi tout à fait tranchante : le muscle normal est beaucoup plus excitable par le courant ascendant ; le muscle énen'é, tout au contraire, est plus suscep- tible pour le courant descendant. n Pour montrer combien est grande cette différence, je citerai l'exemple suivant : le muscle gastrocnémien de grenouille, isolé du corps, commencée réagir par ses secousses aux chocs induits d'ouverture quand l'écartement des bobines primaire et secondaire exprimé en centimètres de l'échelle du chariot est : Le muscle Le muscle normal. curarisé. _ l ascendant iq 1 1 , 5 Courant , , . , , ( descendant 14 10 » J'ai obtenu des résultats pareils sur les muscles plus réguliers (couturier, demi- membraneux) et avec le courant constant comme excitant. En opérant sur les muscles minces comme le couturier, on peut faire souvent l'observation suivante : la réaction caractéristique pour le muscle normal tourne avec le temps en réaction opposée, c'est-à-dire le muscle devient plus excitable par les courants descendants. A partir de ce moment, les premier et deuxième procédés témoignent aussi que le muscle a perdu son irritabilité indirecte. ( ^1^?, ) » Lorsqu'on envoie, sur le clial, les courants au mojen de deux épingles dont l'une est plantée dans le genou et l'autre dans le tendon d'Achille, et qu'on observe le muscle gastrocnémien, celui-ci accuse une irritabilité plus grande pour le courant ascendant. Si l'on supprime maintenant la circulation dans le train postérieur par la ligature de l'aorte, on constate au bout de près d'une heure que l'irritabilité tourne au profit du courant descendant; cela arrive au moment où le muscle cesse d'être excité par les courants appliqués immédiatement au nerf sciatique. Lorsqu'on rétablit ensuite la circulation, le courant ascendant regagne sa supérioiité excitatrice en même temps que le tronc nerveux reprend son action sur le muscle. » La différence relevée par moi est si constante qu'elle peut servir non seulement comme un signe différenciel entre le muscle normal et le muscle énervé, mais si besoin en était elle pourrait même à son tour servir à re- connaître la direction des courants, l'état du muscle soit curarisé soit normal étant donné. Que le muscle normal s'excite plus facilement par les courants ascendants, c'est assez compréhensible; en effet, on sait que l'onde d'excitation prend son origine sur le pôle négatif et dans ce cas c'est lui qui est plus rapproché de l'équateur nerveux, la partie la plus excitable du muscle. Mais, quant au muscle énervé, on pourrait s'attendre à ce que la direction des courants excitants y soit assez indifférente ou tout au plus d'une valeur accidentelle. Ce n'est pas là ce qu'on voit en réalité. Je me propose de revenir sur cette question dans une Note prochaine. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les rapports biologiques du Cladochytriinu viticolum A. Prunet avec la vigne. Note de M. A. Prunet, présentée par M. Chauveau. (! J'ai fait connaître l'organisation et le développement d'une Chytridinée jusqu'ici méconnue, le Cladochytrium viticolum A. Prunet, qui est, en réa- lité, l'un des parasites les plus répandus de la Vigne où il cause une ma- ladie que j'ai appelée chytridiose et dont j'ai décrit les caractères exté- rieurs ('). J'examinerai aujourd'hui les rapports biologiques du parasite avec son hôte, et je rechercherai les conséquences pratiques qu'on peut en tirer. » L'évolution annuelle du Cladochytrium viticolum suit sensiblement celle de la Vigne elle-même. Pendant l'hiver, il est enkysté et, par suite, à l'état de vie latente, comme son hôte. Au printemps, les kystes donnent (') Comptes rendus, i^' octobre et 5 novembre 1894. C. R., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N- 26.) I^'^ ( 123^1 ) des zoospores qui entrent en germination, et bientôt les parties vivantes de la souche, les anciennes comme les nouvelles, sont progressivement envahies par un réseau extrêmement délicat de filaments mycéliens por- tant un nombre considérable de zoosporanges intracellulaires comme les fdaments eux-mêmes. » La répartition du parasite n'est pas uniforme, et sa densité n'est pas nécessairement la même dans tous les organes ou dans les diverses parties d'un organe donné. Ces variations permettent de comprendre celles que l'on observe dans la localisation des accidents propres à la maladie. » A mesure que la saison s'avance, le mycélium et les zoosporanges se font rares, et les kystes apparaissent, toujours infiniment moins nombreux que les zoosporanges. Au printemps suivant, le cycle recommence. » On s'explique maintenant que les traitements soufrés et cupriques aient été impuissants à enrayer la chytridiose et en particulier certaines de ses formes à accidents foliaires prédominants, telles que la brunissure et la Maladie pectique. Le parasite, en effet, ne venait pas de l'extérieur comme dans l'Oïdium, le Mildiou, le Black-Rol, mais de l'intérieur. On comprend aussi que la chytridiose se montre beaucoup plus indépendante que les autres maladies cryptogamiques des conditions d'exposition, d'hu- midité de l'air ou du sol, et que, par exemple, les longues périodes de sé- cheresse, si défavorables aux maladies cryptogamiques en général, soient souvent celles où elle sévit avec le plus d'intensité. » Le Cladochylrium viticotum est un parasite vrai. Il ne se développe pas dans les parties mortes des souches, disparaît rapidement des tissus qu'il a tués, devient rare dans les souches mourantes, ne se rencontre qu'à l'état de kystes dans les souches mortes. C'est à cette raison qu'il faut attribuer sans doute l'échec de mes essais de culture en milieu artificiel. » N'ayant pas eu à ma portée des ceps de vigne sûrement indemnes, j'ai inoculé le parasite fourni par une souche gravement atteinte de chytridiose, de la forme autrefois appelée Anthracnose ponctuée, à des ceps appartenant à l'un des carrés d'expériences de la station agronomique de Toulouse, qui ne présentaient aucune apparence exté- rieure de maladie, mais renfermaient cependant quelques zoosporanges, n sarments pris sur 1 1 ceps différents furent inoculés. Trois semaines après, c'est-à-dire à la fin d'août, 7 d'entre eux étaient atteints de brunissure, à l'exclusion de tous les autres sarments du carré. Ils présentaient, en outre, d'assez nombreuses ponctuations, et se montraient particulièrement riches en zoosporanges. » La parenté de l'anthracnose ponctuée et de la brunissure, déjà indi- quée par la communauté du parasite, se trouve ainsi confirmée. On voit ( 1235 ) en outre que les souches fortement chytridiosées constituent un danger pour leurs voisines et l'on comprend que, dans une vigne tout entière con- taminée, elles soient susceptibles de former des taches s'agrandissant pro- gressivement. Enfin, il ressort de cette expérience que le parasite peut acquérir, dans certains cas, une virulence spéciale, ou qu'il représente une espèce à formes physiologiques multiples. » Le Cladochytrium viticoluni diffère profondément, par ses relations avec son hôte, des autres parasites de la Vigne et même de la plupart des Champignons parasites connus. Bien rares sont les exemples de pénétra- lion générale et intime de l'hôte par le parasite, alors que l'hôte est vivant. Plus rares encore ceux où les mêmes tissus, et sans doute les mêmes cel- lules, renferment plusieurs années de suite des fdaments mycéliens et des corps reproducteurs sans périr, ou même sans éprouver de modifications dans leur forme et leurs dimensions. C'est du parasitisme qui confine à la symbiose. Le parasite se nourrit sans doute uniquement des produits d'éla- boration du protoplasma. Toutefois, les cellules et les massifs celkdaires, où il est particulièrement dense, peuvent être tués, et il en est de même des cellules oîi des zoospores deviennent libres; ce dernier fait est d'ail- leurs moins fréquent qu'on ne pourrait le supposer, surtout au début de la maladie ; beaucoup de zoosporanges, en effet, peuvent demeurer stériles, perdre leur contenu et dégénérer de diverses façons. )) Toutes les causes d'affaiblissement de la Vigne sont aggravées par la présence du Cladochytrium, qui peut alors s'attaquer au protoplasma, soit que ce dernier ne fournisse plus au parasite qu'une nourriture insuffi- sante, soit que sa force de résistance ait diminué. Certaines d'entre elles, comme les circonstances atmosphériques, échappent au viticulteur ; d'au- tres, comme le greffage, lui sont imposées par l'existence du Phylloxéra ; mais il en est qu'il doit s'attacher à éviter afin de placer la Vigne dans les meilleures conditions de défense contre la maladie : résistance insuffisante au Phylloxéra, mauvaise adaptation du porte-greffe au sol ou du greffon au porte-greffe, défaut d'acclimatation du greffon ou emploi d'un mode de culture non approprié, excès de production non compensé par des ap- ports d'engrais. » Si, malgré tout, la Vigne s'affaiblit et présente quelque forme grave de la chytridiose, il faudra rendre la taille plus sévère et avoir recours à des fumures énergiques. 1) Le sulfate de fer s'étant montré efficace contre certaines formes de la chytridiose et, en particulier, contre les accidents chlorotiques, on devra ( 1236 ) l'uliliser, à tilre de médication complémentaire, contre toutes les formes (le la maladie : i" au pied des souches; 2° en badigeon nages d'automne après une taille préliminaire de nettojage, d'hiver, après la taille défi- nitive ; 3" en pulvérisations de solutions faibles (^ à i pour 100) sur les feuilles, répétées au moins trois fois à partir du début de la végé- tation. Il sera, en outre, utile d'arracher et de brûler les souches fortement atteintes. » Le Cladochylriu/n viticolum étant suscejHible de produire des effets comparables à ceux du l'hylloxera, ou de jirovoquer des accidents chloro- tiques, tout au moins en terrain siliceux etargileux, on devra tenir le plus grand comjite de ce facteur dans loutes les recherches sur la résistance des cépages au Phylloxéra ou à la chlorose. » GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — Sur une Carte botanique détaillée de la France. Note de M. Cii. Fi-ahault, présentée par M. Dehérain. « Il V a bientôt un siècle qu'A. P. de CandoUe projetait de condenser les renseignements fournis par les flores et de lier entre elles les obser- vations faites sur une grande étendue de territoire. L'exécution de ce pro- jet apparaissait à son auteur comme le lien nécessaire des faits accumulés par une masse d'observateurs; il était irréalisable à cette époque. » Dans l'étal actuel, il est rare que les études consacrées à la A'égétation d'un pays permettent de s'en faire une idée juste et d'en découvrir les traits principaux. » Convaincu que la synthèse des observations floristiques s'impose, je me suis efforcé de lever les difficultés qui ont arrêté de Candolle. J'espère y avoir réussi; j'ai commencé à exécuter une Carte botanique détaillée de la France; le fragment que j'en ai dressé embrasse un territoire d'environ 48 ooo'""'i, à peu près la dixième ])artie de la surface de noire pays. » Il a fallu pour cela dégager les caractères essentiels de la végétation en faisant abstraction des détails et des variations accidentelles. Je me suis convaincu, par un grand nombre de comparaisons, qu'on peut distinguer dans la végétation d'un pays des zones caractérisées par une espèce ou un petit nombre d'espèces; elles caractérisent les zones de végétation avec la même netteté que certains fossiles caractérisent les subdivisions admises par les géologues. On peut définir la zone des plantes littorales, celles du Chêne rouvre, du Cliè;ic vert, du Ciiàlaigiuer, du Ilélre, du Sapin, etc.. ( '237 ) avec la même rigueur que les assises à Gryphca arcuala, à Micraster coran- giiinum, à Cerithium giganteum. Ue même que deux assises peuvent être syncbroniques malgré des variations dans la composition de la faune fos- sile, de même, la composition essentielle de la flore demeurant la même dans une même zone, il s'y manifeste pourtant des variations de détail en rapport avec des modifications secondaires dans le milieu topographique ou climatérique. La zone des plantes littorales, nettement caractérisée par un ensemble de plantes, n'est pas identique sur les rivages de la mer du JNord et sur les bords de la Méditerranée; la zone du Hêtre présentera des différences très appréciables, qu'on la considère dans les Cévennes, dans les Vosges ou sur les collines de Flandre. Les différences se mani- festent par l'apparition ou la disparition d'un certain nombre d'espèces. Ces observations, appliquées avec la rigueur qu'elles comportent, per- mettent de tracer exactement sur des Cartes topographiques détaillées les lignes principales de la distribution des espèces, les zones de végétation. Ce procédé graphique a le précieux avantage de ne pas comporter de dé- tails ; il est forcément synthétique. Les faits secondaires, les variations locales, les particularités trouvent leur place, s'il y a lieu, dans une expli- cation de la Carte. » Dans certains cas pourtant, il n'est pas facile de dégager les carac- tères essentiels de la végétation ; l'homme est intervenu pour la modifier. Des espèces ont été chassées depuis des siècles, par sa volonté ou sans qu'il en ait conscience. Il est nécessaire de connaître celles d'entre elles qui ont tenu une grande place dans la végétation originelle; l'exécution de la Carte est à ce prix. L'intérêt de cette recherche n'est pas, d'ailleurs, purement scientifique; des applications importantes en découlent. Il vaut donc la peine qu'on ne néglige aucun des moyens dont on dispose pour résoudre ces sortes de problèmes; les moyens sont multiples comme les problèmes sont variés. \J observation directe permet parfois de retrouver dans la nature des témoins jalonnant d'anciennes stations ou le domaine autrefois continu d'une espèce; la linguistique et l'archéologie donnent souvent de précieuses indications; on peut suivre aussi l' expérience t^ouv- suivie depuis le commencement du siècle par les forestiers, sur l'ensemble de notre territoire. La combinaison de ces différents moyens d'information m'a permis de reconnaître la composition des forêts qui couvraient jadis des massifs montagneux dépouillés maintenant de toute végétation, et d'en déterminer les diverses zones. » La Carte botanique me paraît destinée à donner une précision qu'ils ( 1238 ) n'ont pas eue jusqu'ici aux recherches sur l'origine actuelle ou paléonto- logique des espèces, sur les centres de développement et les migrations des flores, etc. )) On peut aussi, dès maintenant, tirer des applications importantes de ces observations. Elles me permettent de formuler des résultats encoura- geants pour ceux qui ont la mission de reconstituer nos forêts. J'ai pu déterminer, pour quelques exemples, par quel mécanisme la végétation détruite ou modifiée est susceptible de revenir à sa forme primitive. J'ai acquis la certitude que la végétation originelle tend à se reconstituer de préférence à toute autre; elle tend à se reconstituer lentement, méthodi- quement, suivant une marche logique réglée par les conditions biologiques propres à chaque espèce ; les espèces primitives disparues peuvent recon- quérir leur place originelle, à la seule condition qu'on les mette dans les conditions qu'exige la nature de chacune d'elles. J'ai lieu de croire que ces espèces indigènes prmitives sont, dans la majorité des cas, les seules qui doivent persister, et que les essences étrangères, facilitant la reprise de possession du sol par la forêt, doivent être considérées comme pure- ment transitoires. » Les transformations qu'on a constatées dans la composition des forêts ne sont pas déterminées par une loi d'alternance, comme on l'a dit parfois. Toute espèce qui succombe disparaît parce que l'homme a méconnu les conditions nécessaires à son développement, à sa vie, à son maintien dans le milieu qui l'entoure. S'il fallait croire à une loi d'alter- nance, nons n'aurions qu'à subir ses effets et à observer, au profit de générations futures, la marche d'expériences exigeant plusieurs siècles. Nous ne sommes pas devant cette perspective décourageante. En fait, la nature tend à reprendre ses droits; l'homme n'a pas à la forcer; il n'a, pour corriger son œuvre ou réparer ses fautes, qu'à suivre simplement les indications qu'elle lui donne. » En déterminant d'une manière aussi exacte que possible les limites naturelles des végétations spontanées, j'ai l'espoir d'indiquer, à ceux qui s'efforcent de sauver une partie de nos richesses nationales par le reboise- ment des montagnes, les espèces qui paraissent devoir, en fin de compte, occuper tel niveau, tel versant, repeupler telle région ou tel massif mon- tagneux. Connaissant le but, ils pourront y tendre plus siirement et pré- parer le succès définitif par des travaux transitoires bien appropriés. )) Dans un travail plus développé, actuellement à l'impression, je mon- trerai bientôt, en m'appuyant sur des exemples, que les études de géogra- ( 1239 ) phie botanique peuvent, grâce aux Cartes détaillées, prétendre à un degré de précision qu'elles n'ont pas eu jusqu'à présent. » BOTANIQUE FOSSILE. — Sur un mode de dèhiscence curieux du pollen de Dolerophyllum, genre Jossile du terrain houiller supéiieur. Note de M. B. Renault, présentée par M. Dehérain. '( IjCS fructifications mâles des Dolerophyllum se présentent sous la forme de disques peltoïdes, épais, charnus, elliptiques, mesurant suivant la lon- gueur G*"'" et 5*^™ suivant la largeur; elles paraissent avoir été fixées un peu excentriquement sur un pédicelle assez robuste peut- être plongé dans l'eau, le disque seul flottant à la surface. » Sur une coupe perpendiculaire au limbe on remarque de nombreuses logclfes cylindriques, parallèles entre elles, garnies intérieurement d'un épidémie dont les cellules, peu épaisses, ont leur grande longueur dirigée suivant l'axe de la cavité. Le parenchyme qui entoure les logettes est constitué par des cellules rameuses présentant cinq à six prolongements qui s'unissent aux prolongements semblables des cellules voisines : le tissu qui en résulte est donc essentiellement lacuneux, et permettait au disque de rester à la surface de l'eau. » Les logettes atteignent i8"""à 20""" de longueur sur i""" de diamètre; elles renferment de nombreux grains de forme ellipsoïdale, dont le grand axe mesure 4G0 [j. et le petit 33o 17. environ. » Ce sont des grains de pollen différents des grains ordinaires, et que nous distinguerons sous le nom de prépollinies : ils se composent d'une intme pluricellulaire, on y compte huit à dix cellules, de grandeurs iné- gales, portant sur les faces en contact des épaississements irréguliers de forme et de disposition. n L'exine est épaisse, coriace, finement chagrinée à la surface, et pré- sente la particularité d'être parcourue par deux sillons longitudinaux, très accusés, suivant deux méridiens faisant entre eux un angle de 70° environ; comme tous les grains portent ces deux plis on ne peut les regar- der comme accidentels, ou une conséquence d'une dessiccation. » Les parois de l'exine sont plus minces le long de ces deux lignes, il en résulte que beaucoup de grains sont déjà fendus même à l'intérieur des logettes. » Les grains de pollen vivant présentent également des amincissements ( '2^|0 ) de formes très variées, circulaire, elliptique, linéaire, etc., qui permettent la sortie du tube pollinique. Mais dans les grains en question la déhiscence parait avoir été bien plus importante, car les deux sillons dont nous avons parlé, se rencontrant d'un côté, produisent une sorte d'opercule qui, en se détachant plus ou moins complètement, laisse une large ouverture béante. L'intine paraît être sortie tout entière de son enveloppe et ne pas avoir été seulement le point de départ d'un tube pollinique, comme on l'observe dans tous les grains de pollen ap])artenant aux plantes phanéro- games actuelles. » Ce fait, quelque bizarre qu'il paraisse, est confirmé par la présence, dans la chambre pollinique, de graines appartenant au genre MlheoLesla, d'enveloppes en tout semblables à ces intines. » Nous possédons en effet une coupe mince, passant par la chambre pollinique et le canal micropylaire d'un jEtheotesta elliptica, qui, malgré son peu d'épaisseur, montre nettement c/ny enveloppes ellipsoïdales distinctes, minces, pluricell\daires, mesurant [\oo[j. et 3ioa suivant le grand et le petit axe; on compte à l'intérieur 8 à 12 cellules dont les parois sont plissées ou munies d'épaississements irréguliers semblables à ceux de l'intine des grains de pollen des Dolerophyllum ; il n'y a pas d'autre différence que l'absence complète d'exine. » On ne peut attribuer cette absence au travail des nombreuses bactéries que l'on voit à l'intérieur et surtout en dehors de la chambre pollinique, car des grains de pollen de Cordaïtes qui se trouvent dans le voisinage sont restés intacts, ils ont conservé leur exine chagrinée et leur intine pluricellu- laire. M C'est donc avant de pénétrer dans la graine que cette disparition a eu lieu; du reste, le canal micropylaire du nucelle ne mesure que 200a de diamètre intérieur, tandis que les prépoUinies des Dolerophyllum atteignent 460 p.. « Le passage des grains munis de leur exine aurait été difficile dans ces conditions, quelle que soit l'élasticité que l'on veuille prêter à ce canal; débarrassés de leur exine, la traversée devenait au contraire relativement facile. » Les grains quittaient les logettes, fissurés mais non ouverts. Il est pos- sible que la déhiscence se soit effectuée à la sortie même, et que l'intine, déchargée de sa carapace, ait été transportée, seule, sur la graine; ou bien, que le grain tout entier, arrivé. à l'extrémité micropylaire du testa, y fût retenu par le mucilage dont nous avons constaté la présence à l'ori- ( I24l ) fice du canal nucellaire ( ' ) ; là, après s'être entr'ouvert, l'intine seule était attirée dans la chambre pollinique. » Quoi qu'il en soit, nous avons cru intéressant de faire connaître cette phase curieuse dans l'acte fécondateur du prothalle mâle de certain pollen fossile. » M. E. Maumesé adresse une Note « Sur la constitution des corps orga- niques ». M. Hexri Salomon adresse un Mémoire relatif à diverses questions de Météorologie et à l'origine des tremblements de terre. M. LéopoldHugo adresse une IN^ote « Sur la viçion mentale, à l'occasion d'un frontispice de Fontenelle ». A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. Ija séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 24 décembre 1894. Journal de Mathématiques pures et appliquées. Quatrième série, publiée par Camille Jordan, avec la collaboration de MM. M. Lévy, A. Mankheim, E. Picard, H. Poincaré, H. Resal. Tome X. Année 1894. Fasc. n" 4. Paris, Gauthier-Villarset fils, 1894; i fasc. in-4°. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième Série. Tome XVIII. Décembre 1894. Paris, Gauthier-Villars et fds ; i fasc. in-8°. (') Ce mucilage avait retenu un certain nombre de petits grains de pollen, mais aucune coque de prépollinies. C. K , ,8q4, 2- Semestre. (T C\I\, N° 26.) I^'-"* ( 1242 ) Bulletin de la Société d' encouragement pour l'industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. Collignon et Aimé Girard. Paris, 1894; i fasc. in-4°. Minerais de manganèse analysés au Bureau d'essai de l'École des Mines, de 1845 à 1893, par M. Adolphe Carnot, professeur à l'Ecole nationale su- périeure des Mines, directeur du Bureau d'essai. (Extrait des Annales des Mines, livraison d'août 1893. ) Paris, V^^Ch. Dunod. i fasc. in-8°. (Pré- senté par M. Haton de la Goupillière.) Analyses des minerais français exécutées au Bureau d'essai de l'École des Mines, par M. Ad. Carnot, Inspecteur général des Alines, professeur à l'É- cole nationale supérieure des Mines. (Extrait des Annales des Mines, livrai- son d'octobre 1894). Paris, V^ Ch. Dunod et P. Vicq, 1894; i fasc. in-8". (Présenté par M. Haton de la Goupillière.) Étude sur le Bilharzia hœmatobia et la Bilharziose, par MM. Lortet et ViALLETON. Paris, G. Masson, 1894; i vol. in-S". (Présenté par M. Marey.) (Renvoyé à la Section de Médecine et Chirurgie, pour le concours de iSgS.) Société de Géographie. Comptes rendus des séances, 1894. N°^ 7, 8, 9, 10, li, 15, 16 8t 17. Paris, 1894 ; 5 fasc. in-8°. Viticulture moderne, par M. G. de Dubor. Paris, Larousse, 1894; i vol. in-8°. L'Astronomie. Revue mensuelle d'Astronomie populaire, de Météoro- logie, de Physique du globe et de Photographie céleste, publiée par Camille Flammarion. Décembre 1894. Paris, i fasc. in-8°. Annales de l'Institut national agronomique (École supérieure d'Agri- culture). N° 13. Paris, Berger-Levrault, 1894; i vol. gr. in-8°. Bulletin de l'Académie de Médecine. Séance du 11 décembre 1894. Paris, G. Masson ; t fasc. in-8". Publicazioni délia Specola vaticana. Volume IV. Torino, G. degli Arti- gianelli, 1894; i vol. in-4°. Memorie délia Società degli Spettroscopisti italiani, raccolte e pubblicate per cura del Prof. P. Tacchini. Roma, Bertero, 1894; i fasc. in-4". Annual Report of the Board of régents of the Smilhsonian Institution. Re- port ofthe U. S. National Muséum 1891 a«r/ 1892. Washington, i8g3; 2 vol. gr. in-8''. Standard methods in Physics and Electricity criticised and a test for electric meters proposed, by H. A. Nabes. London, 1894; i vol. in-8°. Wunderbare Traumerfullungen als Inhalt des wirklichen Lebens. Ein Ap- pell an die Wissenschaft woa. Leopoldine Luksch. Leipzig, i vol. in-8'*. ( I 243 ) Pithecantropus erectus eine nienschenàlmliche Uebergangsjorm aus Java, von EuG. Dubois. Batavia, 1894; i vol. gr. in-4°. ERRATA. (Séance du 10 décembre 1894) Note de M. Hadamard, Sur l'élimination : Page 997, ligne 10, au lieu de Holet, lisez Holst. Note de M. Repelin, Sur les calcaires à lithotliamnium de la vallée du Chellif : Page 1024, rectifier comme il suit la dernière ligne de celte Note : .... et de Mas- cara. Les grès de Teniet-el-Haad compris entre le Gartennien et le Suessonien doi- vent être rapportés à réocène supérieur et, d'autre part, les couches miocènes de Tiaret sont séparées de celles de Mascara par des dépôts suessoniens très importants dans la vallée de la Mina. (Séance du 17 décembre 1894.) Prix Montyon (Statistique) : Pages 1069, 1073, 1074, 1075, au lieu de M. Emile Tastière, lisez M. Emile Tartière.- N" 26. TAIU.K DES A.RTICLKS. (Séance du 24 décembre 1894.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Kmilk Picard. — Sur deux nombres inva- riauts dans la théorie des surfaces algé- briques I iiiy M. Hfnri .Mois.s.^n. — Déplacement du car- bone par le bore et le silicium dans la fonte en fusion 1172 Pages. M. L. Uanviku. — Sur la circulation de la lymplie dans les petits troncs lympha- tiques 117.) M. .\. MiLLAUDET. - Impurt-ancc de l'Iiybri- " dation ponrla reconstitution des vignobles. 1 1 7(1 MEMOIRES PRESENTES. M. K. DussAU adresse un Alénioire rcbilif à un procédé pour le Iraitement des eaux d'égonl iiSj iMM. L. JouF. el E. Cr.ouzKi, adressent une Note relative à la bouillie taniw-cupritjtie, applii|uéo ail (laitenient du iiiiliiew do la vigne I i>. ciniuni el la formule de la glucine it?.t MM. L. ZnnN et H. Bni'NEL. — Sur la con- stiluliun lies sulfones aromatiques 1224 M. É>[iLE-(;. Kacoviïz.v. ^- Sur le lohe cé- plialique des Euphrosines 122(1 .M. \. GRiiVEL. — Sur le développenienl du rein el de la cavité générale chez les Cir- ripèdes , 1228 M. N. Wedensky. — Des différences fonc- tionnelles entre le muscle normal et le iiiuscle énervé i23o M. V. Prunet. — Sur les rapports biolo- giques du Cladochytriumyiticolum avec la vigne i233 BuLLiiTt.N riim.ior.iivpiiiQUj: Krrvta Pa M. Cii. l'LAUAUi . Sur une Carte botanique détaillée de la France M. B. Renault. — Sur un mode de déhis- cence curieux du pollen des Doletopliyl- Itim, genre fossile du terrain houiller supérieur M. E. Maumemî adresse une Note « Sur la constitution des corps organiques M. Henri Salomon adresse un Mémoire re- latif à diverses questions de .Météorologie et à l'origine des tremblements de terre. i\I. LÉOP01.D Hugo adresse une Note « Sur la vision mentale, à l'occasion d'un frontis- pice de Fonlenelle ■> es. 123fi 1239 J24l I 2'| 1 ■ 2.',. I'24' 1-...43 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Au^usiinSf 55. /.e aérant .• Oautuieb-Villaks. Sûz^cj 1894 SEGOIVD SE»IESTUE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PA.R niTl. KiES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. .TOME CXIX. N^ 27 (51 Décembre 18941 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, LMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉA,NCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1894 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hehdomaclaiies des sceances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangeis à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1^'. — Impressions des travaux de l'Académie. T-es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donjier aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Akïicly. 2. ~ Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé ; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extraii autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Ar.TicLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le' jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Ar.TiCLiî 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. I^e tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article b. Tous les six mois, la Commission administrative fa^ un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprèB l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lesl déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante-" COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 31 DÉCEMBRE 1894, PRÉSIDENCE DE M. LCËWY. MEMOIRES ET GOMMUIVIGATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Étude des graphites du fer. Note de M. Henri 3Ioissan. « Nous avons démontré qu'un grand nombre de métaux tels que l'alu- minium, le platine, le chrome, l'uranium, le vanadium, etc., pouvaient dissoudre du carbone lorsque la température était suffisamment élevée, et l'abandonner ensuite à l'état de graphite. )) Nous avons étudié précédemment les graphites obtenus soit par la simple élévation de température d'une variété quelconque de carbone, soit par la dissolution du charbon dans des métaux très difficilement fu- sibles. Nous avons pensé qu'il était utile de joindre à ces premières recher- ches l'étude des différentes variétés de graphite produites par un même métal, dans des conditions différentes de température et de pression. A ce point de vue, le métal le plus important par ses applications étant le fer, c'est à lui que nous nous sommes adressé. C. R., 1894, 2- Semestre. (T. CXIX, N-ZT.) • 1 64 ( 1246 ) » Graphite de la fonte dejer. — Le point de fusion de la fonte grise étant voisin de iiSo", le graphite que nous avons étudié et qui provient d'une fonte grise de Saint-Chamond a donc été formé aux environs de cette tem- pérature. Le mélange de carbone amorphe et de graphite provenant de cette fonte attaquée par le chlore au rouge sombre a été traité plusieurs fois par l'acide azotique fumant, puis par l'acide fluorhydrique. Le graphite restant après lavage et dessiccation possède les propriétés suivantes : sa densité est de 2,17; il brûle dans l'oxygène à une température de 670°; il se présente en très petits cristaux groupés, possédant des pointements hexagonaux très nets et des niasses irrégulières brillantes à cassures bien vives. Sa couleur tire un peu sur le gris. Traité par le mélange d'acide azo- tique monohydraté et de chlorate de potassium, il donne, dès la deuxième attaque et complètement à la troisième, un oxyde graphitique vert assez bien cristallisé. Si l'on emploie, ainsi que nous l'avons indiqué précédem- ment, l'acide azotique concentré et si l'on évite avec soin l'humidité, il se forme à la première attaque un oxyde graphitique vert clair, qui devient jaune à la deuxième. » Dans une autre série d'expériences, nous avons isolé le carbone, en attaquant la même fonte par un mélange d'acide chlorhydrique additionné d'une petite quantité d'acide azotique. Ce dernier corps servait à amener le fer à l'état de chlorure ferrique très soluble dans les acides étendus. Ce traitement détruit la majeure partie du carbone amorphe. Le résidu lavé et séché est traité à plusieurs reprises par l'acide azotique fumant. Le gra- phite obtenu, pour le débarrasser des matières minérales qu'il renferme encore, est traité d'abord par l'acide fluorhydrique puis par l'acide sulfu- rique bouillant. Dans ces conditions, il reste un composé qui présente bien l'aspect du graphite, mais qui ne renferme plus que 80 à 85 pour 100 de carbone, i,3o de cendres et 0,1 5 d'hydrogène. La teneur en hydrogène a varié de 0,1 5 à 0,80 pour 100 (' ). Comme ce graphite a été porté au rouge sombre au moment même du dosage, tout me porte à croire qu'il s'est formé, pendant les attaques par les acides, un corps complexe contenant du carbone, de l'hydrogène, de l'oxygène et même de l'azote, corps assez stable pour résister à la tempéi'ature de l\oo°. )) Il nous semble important de tenir compte de la formation de ces com- (') Ce graphite renfermait de l'azote que la chaux sodée transformait en ammo- niaque et qui apparaissait sous forme de vapeurs rutilantes dans la combustion par l'oxygène. ( 1247 ) posés dans l'étude des graphites des métaux. Ils paraissent formés par hvdros:énation, puis par oxydation du carbure de fer. Ils viennent s'a- jouter à ceux obtenus par M. Eggertz dans l'action de l'eau iodée sur la fonte et par MM. Schittzenberger et Bourgeois en traitant une fonte blanche par une solution de sulfate de cuivre (' ). » Graphite de la fonte fortement chauffée. — Nous avons placé du fer doux de très bonne qualité dans un creuset de charbon en présence d'un excès de charbon de sucre. Le tout a été soumis dans le four électrique à l'action d'un arc de 2000 ampères et de 60 volts. L'expérience a duré dix minutes. Dans ces conditions, le fer dissout des quantités de carbone assez grandes, perd sa liquidité et prend l'état pâteux. Nous avons re- connu, avec étonnement, qu'à cette température élevée le creuset pouvait être retourné sans que le métal s'écoulât. En laissant refroidir la masse à l'abri de l'air, on trouve au fond du creuset une fonte cassante recouverte de très beaux cristaux de graphite pouvant atteindre plusieurs millimètres de diamètre. On rencontre à la surface du métal quelques fragments qui ne contiennent plus que très peu de fer et qui sont formés par un amas de cristaux de graphite. A cette haute température, une portion du métal a même été volatilisée. M Le culot métallique a été attaqué par le chlore au rouge sombre et le résidu a été traité ensuite par l'acide azotique fumant pour détruire le carbone amorphe s'il en existait. » Ce graphite se présente surtout en cristaux volumineux, brillants, d'une belle couleur noire, souvent très réguliers. On rencontre aussi quelques amas de cristaux très petits formant une espèce de feutrage et qui paraissent résulter de la condensation de la vapeur de carbone. Ce graphite a une densité de 2,18, il brûle dans l'oxygène à une température voisine de GSo" ; il renferme 99, 1 5 de carbone et ne contient plus que 0,17 de cendres et 0,28 d'hydrogène. Il est donc beaucoup plus pur que le graphite de la fonte ordinaire et il ne paraît contenir qu'une très petite quantité de ces composés hydrogénés complexes qui se rencontrent tou- jours dans les graphites des fontes ordinaires traités par les acides étendus. » Ce graphite, ayant été porté à une température très élevée, va nous présenter, au contact du mélange oxydant, une stabilité très grande. La (') Rechei-ches sur le carbone de la fonte blanche, par MM. Schiitzenberger et Bourgeois. {Comptes rendus, t. LXXX, p. 911.) ( 1248 ) première et la deuxième attaque ne produisent aucun effet; à la troisième seulement, il commence à se produire un oxyde graphitique incolore ou très légèrement teinté ayant l'apparence d'un verre enfumé. Cet oxyde graphitique se présente en hexagones réguliers. Avec l'acide concentré, il faut aller jusqu'à la quatrième attaque pour avoir une transformation com- plète en oxyde graphitique jaune. » Ces deux expériences nous démontrent donc nettement que la résis- tance du graphite du fer aux agents oxydants est fonction de la tempéra- ture à laquelle il a été porté. » Graphite de la fonte refroidie dans Veau. — Pour faire intervenir la pression dans la préparation du graphite, nous avons employé l'artifice qui nous a servi à comprimer fortement le carbone dans le fer liquide ; nous avons brusquement refroidi nos culots de fonte en fusion dans l'eau froide. » Après un traitement au chlore, identique à celui que nous avons dé- crit précédemment, il est resté un graphite brillant, de belle couleur noire, et dont la forme était toute différente des autres graphites. Il se présente en cristaux trapus dont les angles sont souvent émoussés et en masses irré- gulières, dont la forme arrondie semble indiquer un commencement de fusion. Sa densité est de 2,16; il brûle dans l'oxygène à 660° et il donne à l'analyse les chiffres suivants : Cendres 1,29 Hydrogène o,64 » Traité par le mélange oxydant ordinaire, il ne commence à se trans- former en oxyde graphitique qu'à la troisième attaque. Avec l'acide nitrique concentré, il faut quatre attaques pour arriver à l'oxyde graphitique jaune cristallisé. » Graphite produit par V action du silicium sur la fonte. — Dans les expé- riences précédentes, on ne s'était adressé pour préparer le graphite qu'à la solubilité du carbone dans le fer. J'ai tenu à examiner le graphite produit par une réaction chimique et j'ai chassé pour cela le carbone combiné au fer dans une fonte par du silicium. » Le détail de cette préparation a été donné dans une Note précédente ayant pour titre : « Déplacement du carbone par le bore et le silicium dans » la fonte en fusion ». » Le graphite ainsi obtenu est d'une belle couleur noire en cristaux sou- vent très réguliers. Sa densité est de 2,20. Il a donné à l'analyse : car- bone 98,82; cendres o,85; hydrogène 0,20. » Il s'attaque avec facilité par le mélange oxydant et, dès la première ( 1249 ) attaque par l'acide azotique ordinaire, on voit le graphite s'entr'ouvrir et donner, sur les bords, quelques fragments d'oxyde graphitique. Dès la troisième attaque, la transformation est presque complète : l'oxyde gra- phitique jaune-verdâtre est doué d'un bel éclat, et ses cristaux ont con- servé d'une façon remarquable V^ispect primitif du graphite. » Avec l'acide nitrique concentré, la transformation en oxyde graphi- tique jaune, cristallisé, est complète dès la troisième attaque. » Présence de Vhydrogène dans les différents graphites. — Tous les gra- phites que nous avons étudiés jusqu'ici renferment de l'hydrogène. * » Cet hydrogène peut provenir, soit d'un phénomène physique : con- densation du gaz hydrogène dans le graphite ('); soit d'un phénomène chimique : hydrogénation du carbure de fer ou de certaines variétés de carbone amorphe contenues dans la fonte. » Pour bien établir que cet hydrogène ne préexiste pas dans le graphite, nous avons fait l'expérience suivante. Un culot de fer saturé de carbone sous l'action d'un arc de 2200 ampères et 60 volts est abandonné à lui- même à l'abri de l'air. Par le retroidissement le culot métallique se re- couvre d'une notable quantité de graphite. Ce dernier corps est recueilli et, sans être séparé des petits fragments ou petits globules de fonte qu'il peut contenir, sans être traité par aucun réactif, on en prend dans une nacelle une petite quantité que l'on chauffe dix heures dans le vide, à une température de Soo". Lorsque l'appareil est encore à 200°, on laisse ren- trer de l'air sec, puis on pèse dans un tube rodé et finalement on place la nacelle, encore chaude, dans l'appareil à combustion venant de servir à une expérience à blanc. Dans ces conditions, la combustion de 0,076 de graphite dans l'oxygène ne donne qu'une augmentation de poids du tube à eau de i"^, ce qui ne correspondrait qu'à o,oi4 d'hydrogène, quantité qui nous paraît être de l'ordre des erreurs d'expérience. » Conclusions. — Si l'on étudie les conditions de formation du graphite dans un même métal, le fer, en faisant varier la température et la pression, on obtient les résultats suivants : » 1° A la pression ordinaire, le graphite est d'autant plus pur qu'il est formé à une température plus élevée. » 2° Ce graphite est d'autant plus stable en présence d'acide nitrique (') M. Cailletet a démontré depuis longtemps, par des expériences délicates {^Comptes rendus, t. LXI, p. 85o), que les fontes en fusion dissolvaient une notable quantité de gaz hydrogène. ( laSo ) et de chlorate de potassium qu'il a été produit à plus haute température. » 3° Sous l'influence de la pression, les cristaux et les masses de graphite prennent l'aspect d'une matière fondue. » 4° La petite quantité d'hydrogène que renferment toujours les gra- phites diminue nettement à mesure que leur pureté augmente. Un gra- phite qui n'est traité par aucun réactif, et qui est chauffé au préalable dans le vide, ne fournit plus d'eau par sa combustion dans l'oxygène. )i 5° Il se produit dans l'attaque de la fonte par les acides des composés hydrogénés et oxygénés qui résistent à la température du rouge sombre, et qui, comme le graphite, se détruisent par la combustion. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant, pour la Section de Minéralogie, en remplacement de M. Kokscharow. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 89, M. Richthofen obtient 33 sulTraees M. Rûtimeyer » 3 » M. Tschermac » 2 » Il y a un bulletin blanc. M. Richthofen, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. RAPPORTS. Rapport sur un Mémoire de M. Riquier « Sur V existence des intégrales dans un système différentiel quelconque et sur la réduction d'un semblable sys- tème à une forme linéaire et complètement intégrabte du premier ordre ». (Commissaires : MM. Darboux, Appell; Picard, rapporteur.) « La démonstration de l'existence des intégrales d'un système d'équa- tions aux dérivées partielles a fait déjà l'objet de bien des recherches. Cau- chy, le premier, parvint sur ce point à des résultats rigoureusement établis. Le grand géomètre désignait la méthode à l'aide de laquelle il démontrait ( '251 ) la convergence des développements obtenus sous le nom de Calcul des li- mites, et on la désigne plus souvent aujourd'hui sous le nom àe. Méthode des fonctions majorantes ; elle a été suivie par presque tous les analystes qui se sont occupés, après Cauchy, de ce genre de question. Malgré un grand nombre de travaux, qu'il serait trop long de citer, une difficulté subsistait cependant dans cette théorie. On avait considéré des types de plus en plus étendus de systèmes d'équations aux dérivées partielles, mais le cas le plus général n'avait pas été abordé. Une question importante se présente en effet tout d'abord, et, quoique ce soit une question de Calcul différentiel plutôt que de Calcul intégral, elle ne laisse pas que d'être délicate; je veux parler de la réduction du système à une forme complètement intégrable. Dans le travail qu'il vient de présenter à l'Académie, M. Riquier est arrivé par une analyse très ingénieuse à surmonter les difficultés qui avaient ar- rêté ses devanciers, et a pu ainsi dire le dernier mot sur cette question fondamentale. Nous pensons donc que son Mémoire, d'une rédaction d'ailleurs fort soignée, est très digne d'être imprimé dans le Recueil des Mémoires des Savants étrangers, et nous demandons à l'Académie d'ordonner cette insertion. » Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et approuvées. CORRESPONDANCE . MM. A. Behal et E. Cuoay, Freusdler, N. Halle, Javelle, Leblond, P. Painlevé, É. Rivière, Tiiiroloix, R. Varet adressent des remercîments à l'xicadémie pour les distinctions accordées à leurs travaux, M. V. Damato prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à une place de Correspondant, pour la Section de Médecine et Chirurgie. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que M. Stieltjes, dont elle avait distingué et couronné les travaux mathématiques, s'est éteint dans la nuit du 3o au 3i décembre i8g4. ( 1252 ) ASTRONOMIE. — Sur la lutesse radiale de ^ Hercule. Note de M. H. Deslandres. « M. Belopolsky , qui a organisé à l'observatoire de Poulkovo la recherche des vitesses radiales avec le grand réfracteur de o", 70, a annoncé récem- ment (^Asironomy and Aslrophysics, février 1894) que l'étoile Z, Hercule (gr. 3,1) avait un mouvement considérable par rapport au Soleil. La vi- tesse radiale, mesurée sur les épreuves obtenues du 18 mai au 1 4 juin 1893, varie de —84'"" à —64''", et a une valeur moyenne de —70'"", qui est ex- ceptionnelle, eu égard aux résultats donnés par les autres étoiles ('). » Or, l'observation de la même étoile faite à Paris le 3 août 1898, avec le grand télescope, confirme le résultat de M. Belopolsky. L'épreuve qui a été obtenue avec le concoui's de mon assistant M. Millochau a été relevée récemment, les travaux de ce genre étant, pour des raisons faciles à com- prendre, réservés pour la période d'hiver. La mesure du déplacement a été faite avec un micromètre fixé à l'oculaire d'un microscope; elle est ré- sumée dans le Tableau ci-contre, qui donne, pour six raies de l'hydrogène et du fer comparées directement dans l'étoile et la source de comparaison, les vitesses obtenues séparément par M. Millochau et par moi-même. Vitesses Longueurs correspondant d'onde. à i tour de vis. Étoile M. Étoile D. Poids, km 44^ Fe i52,2 43,6 42,6 3 44o Fe i5o,7 45,21 42,20 4 438 Fe 147,0 47,23 44,28 2 434 H 141,27 44, i4 45,91 I 432 Fe i39,i5 47, 3i 45,92 2 427 Fe i3i,65 5i,34 46,07 i Moyenne —46,33 —43,77 Vitâese de la Terre. . . — 16,64 — 16, 64 Résultat — 62,97 — 60, 4' » Le spectre de l'étoile (-), qui appartient^ à la classe lia de M. Vogel, (') On peut remarquer que le mouvement propre du Soleil explique en partie celle grande vitesse. {^) Les raies plus réfrangibles que 427 sont trop faibles pour se prêter à une me- sure. Cependant, la pose de l'étoile a été de i''35'"par temps assez beau; à Poulkovo, par contre, une pose d'une heure a suffi par temps brumeux. De même, avec l'étoile ( 1253 ) contient les raies ordinaires da spectre solaire ; mais la raie de l'hydrogène X 434. qui est simple sur les épreuves solaires obtenues avec le même spectroscope, apparaît assez nettement double dans l'étoile; et, en fait, la mesure précédente a été faite seulement sur la composante la plus réfran- gible. Ce fait, qui semble annoncer une étoile double spectroscopiquc on une anomalie spéciale, a une faible valeur, puisqu'il est observé sur une seule épreuve; il est présenté comme une simple indication. » Mais, au seul point de vue de l'étude des déplacements, l'épreuve offre des particularités intéressantes. Le spectre de l'étoile ('), haut de o""°,8 environ, est encastré entre deux spectres de comparaison, qui lui sont juxtaposés, et comprennent chacun les raies du fer et de l'hydrogène. Ces deux spectres sont photographiés sans que l'observateur, qui est placé à S'" du spectroscope, à l'extrémité opposée du télescope, change sa position qui est la seule possible avec cet instrument spécial {Comptes rendus, no- vembre 1892). A cet effet, au milieu de la pose de l'étoile, et à l'aide d'une transmission simple par air comprimé, l'observateur déplace un petit dia- phragme qui vient recouvrir la partie delà fente collimatrice sur laquelle on fait courir l'étoile; puis, par une transmission analogue, on place de- vant la fente un prisme à réflexion totale, qui permet de projeter les images d'étincelles de fer et d'hydrogène débordant le diaphragme. » Cette disposition des deux spectres de comparaison au-dessus et au- dessous du spectre de l'étoile est employée depuis 1892 et est très avanta- geuse pour les mesures; elle permet de bien orienter les fils du micromètre et d'éviter les erreurs dues à l'astigmatisme des raies spectrales. » De plus, contrairement à la méthode suivie par MM. Vogel et Belo- polsky, les faisceaux des sources de comparaison ont, dans le collimateur, la même ouverture que le faisceau de l'étoile; car il nous a semblé dès le début, et il nous semble encore que, pour comparer exactement les deux lumières, il convient de les placer dans des conditions aussi identiques que possible. Même, pour réaliser mieux ce desideratum, les deux lumières 8 E3're, le spectre vient très faible, avec le grand réflecteur de r",20 et une pose de deux, heures, alors qu'une heure de pose le donne net avec le réfracteur de o"", 75. C'est que la grande ouverture ne suffit pas. La qualité des surfaces optiques, qui in- flue sur la proportion des rayons entrant par la fente et la rigidité de la monture qui assure la fixité de l'image sur la fente, sont, en effet, des facteurs importants. ( ' ) L'étoile Ç Hercule est double, mais son compagnon est de grandeur 6 i et paraît trop faible pour agir sur la plaque. La possibililé d'un dédoublement s'applique à l'étoile principale. G. R.. 1894, 2" Semestre. (T. CXIX, N" 27.) I^'' ( 1254 ) sont examinées avec une lunette auxiliaire et disposées de manière à avoir la même netteté sur la fente. » Enfin, une cause importante de trouble dans ces recherches est la va- riation de température qui produit un déplacement supplémentaire des raies de l'étoile; c'est pour y remédier que le spectre de comparaison est photographié au milieu de la pose. Mais, comme les variations de tempé- rature, dans les deux moitiés de la pose, sont souvent inégales, j'emploie une méthode simple de correction, qui accroît notablement la précision de la mesure et qui doit être signalée. A l'aide d'un diaphragme spécial sur la fente, je juxtapose sur une extrémité de cette fente trois sources de comparaison fournies par une seconde étincelle de fer et placées bout à bout, les étincelles étant projetées sur la fente au commencement, au milieu et à la fin de la pose. L'examen de ces trois spectres, appelés spectres té- moins, permet de reconnaître et de corriger les déplacements dus à la température, aux flexions et, en général, à toutes les causes autres que le mouvement réel de l'étoile. » Avec les longues poses, les spectres témoins sont nécessaires ; si l'on veut assurer aussi la netteté des raies, il faut les compléter par un dispo- sitif qui diminue les écarts de température; les résultats obtenus dans cette direction seront exposés prochainement. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la détermination du nombre des racines communes à un système d' équations simultanées et sur le calcul de la somme des valeurs d'' une Jonction en ces points; par M. Walther Dvck. (Ex- trait d'une lettre adressée à M. Picard.) « Dans ses recherches Ueber Système von Functionen mehrer Variabeln, Kronecker a donné une généralisation des deux théorèmes fondamentaux de Cauchy qui se rapportent à la détermination du nombre des racines d'une fonction d'une variable complexe et au calcul de la somme des va- leurs d'une seconde fonction en ces points. » Je rappelle rapidement les formules de Kronecker auxquelles je me rapporterai tout à l'heure, et je les écris ici, pour être bref, seulement avec deux variables. » Soient ç, ^, L des fonctions réelles des variables réelles s,, r^ con- tinues et monodromes dans le domaine L<^o, L ^ o, que nous suppo- sons fini. Soit D le déterminant fonctionnel de cp et de <]/ qui ne soit pas nul pour les racines considérées cp ^ o, A = o; d'ailleurs soit § une fonction ( 1255 ) des ^,, Zn, uniforme dans le domaine L 2^ yL<0, ==>= • • • Vk ( ^y, ^j.. ■ ■ ■ ^Jk)" °], /t I'a-^+i . où 8y^/^. est le produit des dififérences des A' racines Xy,, . . . , Xj^ ; P,. la somme des pro- duits /• à r de ces mêmes racines, et le signe \ s'applique à tous les groupements A à A que l'on peut faire avec les p racines distinctes. D'7' » Donc si — ,,^, . tend vers une limite déterminée pour « ^± oo, cette limite est la somme des produits A — ^ + i à A — Ç -h i des A racines de plus grand (ou de plus petit) module, et il en sera ainsi pourvu que les p — A autres racines aient toutes des modules moindres (ou plus grands). » S'il existe, après les h racines de plus grands modules (égaux ou inégaux), un groupe de r racines d'égal module, dont r' couples com- plexes, aux arguments tp, o', ..., ce théorème permettra de calculer les quantités P,, P„, ..., P^, relatives aux rracines d'égal module, ce qui suffit pour obtenir, comme on le vérifie aisément, cosç, coscp', ... par une équation de degré / seidement. » Cette méthode, qui conduit bien pour A = o, r = 2, /'= i, à la for- mule de M. Laisant, est plus simple que celle qui consisterait à calculer les r racines d'égal module en partant de l'identité, facile à établir direc- tement I u„ X «„,., Un+k- 'n+/s X Un^k • • • "n+2k- ( Ï259 ) 2(-iy^^2;^y,.-.-AK---^.)"^^.PA- et dont la conséquence immédiate est le théorème suivant : » Si pour n tendant vers ± oo , le déterminant du premier membre tend (à un fac- teur près indépendant de x) vers une limite déterminée, l'équation ci-dessus tend à admettre pour racines les k racines de plus grand (ou de plus petit) module de la pro- posée; la condition nécessaire et suffisante étant d'ailleurs que le plus petit (ou le plus grand) des modules de ces A' racines soit supérieur (ou inférieur) à celui des p — /i autres. Si cette condition n'est pas remplie, l'équation ci-dessus tend tout au moins à admettre les k' {k' — k racines de plus petit (ou de plus grand) module de la proposée ('). )) Si on voulait utiliser directement ce théorème on aurait, dans le cas considéré plus haut, à résoudre une équation de degré r, au moins égal à ir' . V THÉORIE DES NOMBRES. — Sur les intégrales définies suivant les diviseurs. Note de M. N. Bougaïef, présentée par M. Darboux. « L'intégrale définie suivant les diviseurs est une somme des fonctions 0(ûf) prises pour tous les diviseurs d du nombre entier n entre les limites a et b inclusivement. (') La première partie de ce théorème très général, dont on peut déduire toute la théorie de la résolution des équations par les suites récurrentes, paraît avoir été éta- blie en 1898 par M. Auric, dans une thèse dont je n'ai pu me procurer le texte. Elle se trouve démontrée dans un Mémoire étendu, publié cette année même par M. Cohn dans les Math. A/in., et dont je n'ai eu connaissance qu'après la présentation de mes deux Notes précédentes. Dans ce Mémoire M. Cohn développe, avec plusieurs appli- cations numériques à l'appui, une méthode de résolution fondée sur les mêmes prin- cipes, bien que différant, par un certain nombre de détails, de celle que j'ai résumée ci-dessus. ( I26o ) )) Ainsi 2" 6(r/) = 0(2) + e(3) + 6(4) + 0(6). •^"2, (12) » La théorie de -ces intégrales est intimement liée avec la théorie des intégrales numériques suivant les diviseurs. Elle donne des lois numé- riques tout à fait nouvelles pour Y Arithmologie ou pour la théorie des Jonc- tions discontinues . » Nous donnons quelques exemples de ces lois. » En désignant par E(m,7i) le nombre des diviseurs du nombre n qui ne surpassent pas m, nous trouvons la loL numérique suivante (.)SXiv'5) = K£5"')+KiJ'») + 5('tp'") + <£^'") + -- )) Dans cette formule 0(/?) est une fonction qui représente la quantité des nombres premiers qui ne surpassent pas n. » Exemple : ou + o(rv/4UofrvGUo(rV9 = 9(i) + 0(i) + 0(i)+0(2) -f- 6(2) + 0(3) + 0(3) + 0(4) + 0(6) = O + O -h- O + I + I + 2 + 2 + 2 + 3 -— I T , ^(£,|,36) = E(4,36) = /,, K<Î^S'^7) = ^('.36)^.. )) 2. Seconde loi. — Pour deux fonctions arbitraires 0(/?) et 'h{n) existe toujours la relation suivante ( I26l ) » Dans cette relation § et û? sont deux diviseurs complémentaires; c'est- à-dire l'on a » Supposons que (i(u) = II, H") — "'• n La formule (2) donne la loi numérique (3) y Vç,{d,n) = y ^%(d,n). » La fonction ^, (c?, n) représente la somme des diviseurs et la fonction ^.i{d, n) la somme des carrés des diviseurs du nombre n qui ne surpassent pas le nombre d. » Pour « = 6, la formule (3) donne iE,(6, 6)+2^..(3,6)-h3l,(2, 6) + 6^,(i,6) ou 1(1^ +2^+ 3- + 6^)+2(i^-H2- + 3-)+3(i^+22) + 6. i- = [ = (i + 2 + 3 + 6)4- 2='(i + 2 + 3)+ 3-(i + 2) + G^ I = 99. » ÉLECTRICITÉ. — Sur certaines conditions à réaliser pour la mesure des résis- tances électriques au moyen des courants alternatifs et du téléphone. Noie de M. R. CoLsoN, présentée par M. A. Cornu. « Les résultats que j'ai trouvés en étudiant la propagation et les inter- férences d'ondes électriques de basse fréquence (') donnent lieu à des conséquences importantes, parmi lesquelles je signalerai ici ce qui est relatif à l'emploi des courants alternatifs et du téléphone pour la mesure des résistances. » On sait que cette méthode consiste à lancer des ondes électriques périodiques dans un pont de Wheatstone par les extrémités A et B, et à rendre égaux à chaque instant les potentiels des points C et D, ce que l'on constate par l'extinction du son d'un téléphone T intercalé entre C etD. Les conducteurs formant les branches du pont doivent d'ailleurs être dé- (') Séances des 10 février 1892; i4 novembre 1892; 8 mai 1898. G. R., 1894, 2" Semestre. (T. CXIX, N" 27.) 1 1>6 ( 1262 ) pourvus de self-induction et de polarisation. Le fonctionnement de ce système donne lieu aux remarques suivantes : » 1° La proportion des quatre branches qui constitue la propriété du pont équilibré, repose sur la loi de Ohm, c'est-à-diresur une décroissance du potentiel proportionnelle à la résistance. Or, cette loi n'est plus admis- sible que dans certaines conditions pour la propagation d'ondes à haut potentiel, comme celles de la bobine d'induction, dans des résistances considérables, telles que celles de fds imprégnés de dissolutions salines (chlorure de calcium par exemple) ou de tubes capillaires contenant de l'eau. Je l'ai constaté expérimentalement. Le potentiel décroît d'abord très rapidement, puis l'écart avec la loi de Ohm diminue lorsque la distance franchie par l'onde augmente; la décroissance est plus rapide lorsque le potentiel est plus élevé ou lorsque la résistance est plus grande. » H est vrai que, au lieu de s'appuyer sur la proportion des quatre branches, on peut opérer par substitution dans une seule, BD par exemple, de façon que le potentiel en D reste égal à celui de G. L'affaiblissement de potentiel de B à D est le même dans les deux cas, mais il n'est encore possible d'en conclure l'égalité des deux résistances que si, pour elles, la loi de Ohm est satisfaite. » 2° Le potentiel, en chacun des points C et D, résulte de deux ondes de signes contraires venant de A et de B en sens contraires. ■» Si le point C, par exemple, est tel que ces deux ondes y passent en même temps et avec des potentiels égaux en valeur absolue, il y a là poten- tiel nul et ce que j'ai appelé point neutre (Note du i4 novembre 1892); un téléphone, dont une borne est en contact avec C et dont l'autre est isolée, est réduit au silence. » Si les deux ondes y passent en même temps, mais avec des potentiels différents en valeur absolue, ceux-ci donnent lieu à un potentiel résultant dont la variation détermine dans le téléphone un son de même hauteur que celui de la source vibratoire. ( 1263 ) » Si les deux ondes n'y passent plus en même temps, et si leurs passages sont assez écartés pour produire dans le téléphone des effets distincts, celui-ci rend un son dont le nombre de vibrations est double de celui de la source. » Ces différents cas se présentent de même au point D; de sorte que, en définitive, il y a à prévoir la combinaison de l'une quelconque des con- ditions de C avec une quelconque de D; il n'y aura réellement silence du téléphone que si les conditions de C et de D sont identiques. L'une d'elles est facile à réaliser; c'est celle de la région neutre, où le potentiel rèsullant est nul. Pour cela, on prend les branches AC et CB telles que le point C se forme dans cette région neutre; de même ensuite pour D. Le téléphone intercalé T est alors muet. On y trouve, de plus, l'avantage d'opérer ainsi dans une région où le potentiel s'écarte toujours moins de la loi de Ohm que près des extrémités A et B. )) 3" L'onde qui, partie de A, a franchi ACB, envoie dans BD une per- turbation qui complique ce qui se passe en D. Supprimons les liaisons CT, AD et celle de B avec la source; puis relions B avec une bobine identique à celle de la source, pour ne pas changer la capacité en relation avec B. Si le téléphone est muet, c'est que les variations du potentiel en D, prove- nant de A par le chemin ACBDT, sont insuffisantes pour produire le trouble en question. Si le téléphone rend un son, il faut ou augmenter les résis- tances ACB, ou diminuer le potentiel en A soit en agissant sur la source, soit en introduisant dans le tronc commun avant A une résistance addi- tionnelle. On opère de même pour les trois autres chemins. » 4° Il faut examiner, en outre, si l'onde qui revient en C, par exemple, après avoir traversé tout le circuit, apporte aussi une complication. Pour cela, on ajoute à la suite à partir de C les résistances du circuit complet, et l'on met en contact avec l'extrémité une borne du téléphone. S'il rend un son, il faut augmenter les résistances ou diminuer le potentiel. » Conclusion. — On se rend compte ainsi de certaines erreurs graves auxquelles est sujet ce procédé de mesure des résistances, et l'on met en évidence les précautions qui permettent de s'en affranchir. » CHIMIE. — Sur les sulfures de nickel et de cobalt. Note de M. A. ViLLiERS, présentée par M. H. Moissan. « Sulfure de nickel. — Si l'on met en présence un précipité de sulfure de nickel et du sulfure d'ammonium, il se produit une dissolution par- ( T264 ) lielle, manifestée par la coloration de la liqueur, après filtration. La colo- ration est assez intense, si le sulfure d'ammonium est fortement chargé de soufre; mais si le réactif est absolument exempt de soufre, et si l'on évite l'accès de l'air pendant la filtration, la totalité du sulfure reste sur le filtre et la liqueur filtrée est incolore. » Il en est de même avec le sulfhydrate de sulfure d'ammonium, avec les dissolutions de sulfure de sodium et de sulfhydrate de sulfure de so- dium. » Il est facile cependant d'obtenir une liqueur exempte de soufre, et contenant en dissolution la totalité du sulfure métallique. » Si l'on verse, en effet, dans la solution d'un sel de nickel un excès de soude, après j avoir ajouté une quantité d'acide tartrique suffisante pour empêcher la pré- cipitation de l'oxyde de nickel par l'alcali (■), l'hydrogène sulfuré n'y précipite plus le nickel, mais le sulfure qui se produit reste dissous dans le sulfure de sodium, même après que l'on a fait passer le gaz sulfhydrique jusqu'à refus. On obtient ainsi une liqueur non plus colorée légèrement en brun, mais complètement noire, qui tra- verse le filtre sans laisser de résidu. Si, avant de faire passer l'hydrogène sulfuré, on a soin de diluer avec un grand volume d'eau, on peut suivre facilement les change- ments de couleur de la liqueur qui reste parfaitement limpide. » L'acide tartrique ajouté au sel de nickel n'a ici d'autre rcMe que d'empêcher la précipitation de l'oxyde. On peut du reste constater des phénomènes analogues, en traitant immédiatement par l'hydrogène sulfuré l'oxyde de nickel précipité par un excès de soude. Le sulfure de nickel produit se dissout encore en proportion notable dans le sulfure alcalin. » 11 n'en est pas de même si l'on fait agir l'hydrogène sulfuré sur une solution ammoniacale d'oxyde de nickel. Le sulfure métallique formé ne se dissout que si l'oxygène de l'air intervient en mettant du soufre en liberté. Si l'on évite le contact de l'air, le sulfure d'ammonium ou le sulfhydrate d'ammoniaque ne dissolvent pas la moindre quantité de sulfure de nickel, et la liqueur filtrée est incolore. Le sulfure de nickel, au moment de sa formation, est donc soluble dans le sulfure de sodium, mais non dans le sulfure d'ammonium, de même que l'alumine précipitée se dissout dans les alcalis et est insoluble dans l'ammoniaque. )> On voit qu'au moment de sa formation le sulfure de nickel se com- porte, vis-à-vis du sulfure de sodium, autrement que le sulfure précipité, et cette différence de propriétés peut être expliquée par une modification moléculaire qui se produirait d'une manière presque immédiate (t. CXIX, (') Cette expérience doit être faite avec la soude plutôt qu'avec la potasse, qui écipiterait plus ou moins complètement l'oxyde de nickel, malgré la présence de prec l'acide tartrique ( 126,'^ ) p. 1208). Cependant, quelle que soit la rapidité avec laquelle le sulfure de nickel serait ainsi transformé, on peut encore manifester de la manière suivante cette transformation : » Si, dans deux volumes égaux d'une solution d'un sel de nickel, on verse le même excès de soude saturée par l'acide sulfhydrique, on obtient des résultats différents, suivant que cette addition est faite lentement, ou que l'on fait brusquement le mé- lange. Dans ce dernier cas, la liqueur filtrée est très colorée; dans le premier cas, le sulfure de nickel reste en grande partie sur le filtre, et le liquide est peu coloré, d'au- tant moins que le mélange a été fait plus lentement. » La vitesse avec laquelle se produit la transformation moléculaire du sulfure de nickel augmente avec la température; elle peut devenir assez grande pour que la dissolution dans le sulfure alcalin soit incomplète. » Si l'on fait passer l'hydrogène sulfuré dans une dissolution d'un sel de nickel additionnée d'acide tartrique et de soude, comme plus haut, en opérant non plus à la température ordinaire, mais à l'ébullition, la majeure partie du sulfure de nickel se précipite, et la liqueur est peu colorée. Cependant, la dissolution que l'on obtient à froid jouit d'une grande stabilité, et l'on peut la faire bouillir indéfiniment sans dé- terminer la séparation du sulfure. » L'addition d'un léger excès d'acide détermine la précipitation complète du sul- fure de nickel dissous dans le sulfure alcalin. » Sulfure de cobalt. — Le sulfure de cobalt précipité ne se dissout pas dans les sulfures et sulfhydrates de sulfure d'ammonium ou de sodium. Ce n'est que lorsque ces derniers contiennent en dissolution une grande quantité de soufre que l'on peut constater une légère coloration brune de la liqueur fdtrée, qui contient alors des traces de cobalt. » Si l'on fait passer l'hydrogène sulfuré dans une solution d'un sel de cobalt, addi- tionnée d'acide tartrique et d'un excès de soude, le cobalt se précipite complètement à l'état de sulfure, contrairement à ce qui a lieu dans le cas du nickel, et l'on con- state que si l'on fait passer l'hydrogène sulfuré jusqu'à refus, la liqueur séparée du précipité par filtration est complètement incolore, si l'on évite l'action de l'air, et ne renferme pas de cobalt. Si l'on n'a pas employé une quantité d'acide sulfhydrique suffisante pour saturer l'alcali, de petites quantités de cobalt peuvent être retrouvées dans la liqueur filtrée, qui brunit, dans ce cas, au contact de l'air. » On peut conclure des résultats précédents, ou bien que le sulfure de cobalt, au moment même de sa mise en liberté, est incapable de se dis- soudre dans le sulfure alcalin, ou bien qu'il se transforme en sa modifica- tion définitive avec une vitesse telle qu'il échappe à l'action de ce der- nier. Cette dernière conclusion paraît confirmée par ce fait, qu'à partir d'une dilution très considérable, correspondant à trois ou quatre centi- grammes de cobalt pour un litre, on observe encore, si l'on n'a pas ajouté ( 1266 ) un trop grand excès de soude, les mêmes phénomènes qu'avec le nickel, le sulfure de cobalt se dissolvant encore complètement dans le sulfure alcalin, en formant un liquide coloré stable, môme à l'ébullition. » Nous donnerons prochainement une application de ces faits à la sé- paration qualitative du nickel et du cobalt, et nous continuerons ensuite l'étude des autres sulfures métalliques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'èlhylate de calcium. Noie de M. de Forcrand. « Parmi les réactions du carbure de calcium C-Ca, préparé au moyen du four électrique, il en est une qui permettrait de préparer l'éthylate du calcium. Ce carbure, chauffé à 180° avec de l'alcool éthylique absolu, don- nerait r-H'O \ C=Ca + 2C=H«0 = C=H= + ^,„,^ ) Ca. » Cette réaction est intéressante, car l'éthylate de calcium n'est pas connu jusqu'ici. Seul, l'éthylate de baryum (C^H'^O)^Ba a été décrit par M. Berthelot, et j'en ai fait moi-même l'étude thermique; mais des expé- riences récentes m'ont montré qu'en réalité la constitution de ce corps n'est pas celle d'un éthylate. On sait donc peu de choses sur les éthylates des métaux alcalino-terreux. » M. Moissan ayant bien voulu me confier quelques grammes de son carbure de calcium C^Ca parfaitement pur, je me suis proposé d'étudier le composé que ce corps forme lorsqu'on le chauffe avec l'alcool éthylique absolu. » Plusieurs tubes scellés ont été piéparés avec is'', 5 du carbure de calcium, et un excès d'alcool. Après les avoir cliaufTcs à 180° pendant plusieurs heures, on en a extrait les gaz, et on a séparé sur des plaques de porcelaine poreuse la substance blanche formée. » Au bout de deux ou trois jours, elle donne une matière pulvérulente qui paraît sèche et dont le poids reste à peu près constant, sous une cloche, en présence d'acide sulfurique concentré. B L'analyse a donné : Trouvé. „ ( par l'alcalimétrie 34,22 ) \ à l'état du sulfate 34, 71 i C 27,01 H 6,00 Calcul é pour , (Ca (C=H'0)'Ca. O)'(C^H'O) 3o,77 34,09 36,93 7,54 27,27 6,82 ( 1267 ) » C'est donc, non pas l'éthylate du calcium (C*H'0)^Ca, mais une combinaison d'addition de l'alcool et de la chaux anhydre, ayant à peu près la composition 3CaO + 4C"H°0. » Ces rapports de 3 à 4 sont les mêmes que dans le cas de la réaction de l'alcool méthylique sur la baryte anhydre. J'ai montré, il y a plusieurs années, que ces deux corps réagissent aussi, en formant, non pas le mé- thylate de baryum (CH=0)-Ba, mais le composé 3BaO + 4CH*0. Et il est probable que le produit de l'action de la baryte anhydre sur l'alcool éthylique absolu est encore une combinaison du même genre. » On remarquera sans doute que les dosages du calcium donnent des nombres un peu trop élevés pour la formule 3CaO + 4C^H°0, et inverse- ment celui de l'hydrogène un nombre un peu faible. Il y à sans doute dans la matière analysée un peu de chaux en excès. D'ailleurs, en prolongeant l'exposition de ce corps sous une cloche, en présence d'acide sulfurique, pendant très longtemps, j'ai pu enlever un peu d'alcool au produit de la réaction. Après plusieurs sem.aines, le dosage du calcium donne des nom- bres plus élevés, qui paraissent se fixer vers une limite voisine de 39 pour 100 (38, 5 1 — 38,64), tandis que le pour cent de carbone devient voisin de 23 pour 100 et celui de l'hydrogène de 5,5 pour 100. On arrive ainsi à un nouveau composé (') qui serait CaO + C-H"0; mais les der- nières traces d'alcool ne s'échappent qu'à la condition de broyer souvent la substance, qui se carbonate assez rapidement à l'air. » J'ai d'ailleurs remarqué que, dans les tubes scellés, avant leur ouver- ture, les parois sont recouvertes de cristaux incolores, qui se transforment peu à peu en une poudre blanche amorphe et homogène sur les plaques poreuses. C'est sans doute une combinaison formée toujours par l'union de la chaux et de l'alcool, mais avec un excès d'alcool. » On voit que la réaction qui se produit entre le carbure du calcium et l'alcool doit être C^Ca + 2C-H''0 = CaO.C^H''0 + C^H«, ce composé CaO,C^H*0 pouvant d'ailleurs fixer un excès plus ou moins considérable d'alcool pour donner plusieurs composés définis. » Le carbure d'hydrogène qui se dégage C''H',ou plutôt nC*H' est un mélange d'acétylène C"H- et d'au moins deux autres carbures, dont l'un (•) La formule CaO 4- G^H^O demande C a "/o 39,21; C% 23,53; HVo 5,88. ( 1268 ) est forménique (probablement du formène) et l'autre élhylénique et d'une plus grande condensation en carbone. » Dans des expériences où j'ai négligé les gaz dissous dans l'excès d'al- cool des tubes scellés, j'ai trouvé en effet que les gaz carbures contenaient 80 pour 100 d'acétylène ('), 10 pour 100 d'un carbure éthylénique facile- ment liquéfiable et rapidement absorbé par l'acide sulfurique, et plusieurs centièmes du formène. » Le sens et la signification de la réaction ne sont donc pas douteux : le carbure de calcium C'Ca donne avec l'alcool, non pas l'éthylate (C?H^O)-Ca, mais des combinaisons du type «CaO -h r'C^H'O, dont l'une serait 3CaO 4- 4C=H'0, et l'autre CaO + C-H^O. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'oxyclnchomne-<^. Note de MM. E. JuNGFLEiscH et E. Légek. « Nous avons annoncé antérieurement l'existence de l'oxycinchonine-p {^Comptes rendus, t. CV, p. 1238); nous nous proposons actuellement de faire connaître ce composé. » I. Préparation. — L'oxjxinchonine-p prend naissance, en même temps que son isomère, l'oxycinchonine-a, clans l'aclion prolongée, sur la cinchonine, de l'acide sul- furique mélangé de son poids d'eau et maintenu à 120". Le produit de la réaction est complexe, il contient à la fois des isomères de la cinchonine et des oxycinchonines. Lorsqu'on traite pour le séparer l'ensemble des bases ainsi obtenu, l'oxycinchonine-p se trouve parmi les composés que l'éther ne dissout pas, mais que dissout l'alcool faible. Le traitement par ces deux dissolvants fournit un mélange d'oxycinchonine-a, d'oxycinchonine-p et de faibles quantités d'autres bases parmi lesquelles domine l'apocinchonine. De ce mélatige on isole d'abord l'oxycinchonine-oc à l'état de chlor- hydrate basique peu soluble; quand les liqueurs concentrées cessent de fournir les fines aiguilles caractéristiques de ce dernier sel, on traite les eaux-mères par un al- cali, en évitant un trop grand excès de réactif, on lave les bases précipitées et on les change en succinates basiques que l'on fait cristalliser. Il se dépose du succinate d'oxycinchonine-p, sel peu soluble, qui se charge de plus en plus de succinates d'oxy- cinchonine-a et d'apocinchonine, à mesure qu'on pousse plus loin la concentration. Après plusieurs crislallisalions répétées, le sel recueilli est encore impur; on en ex- trait les bases et on les transforme en dérivés diacétylés. A cet effet, après les avoir lavées et séchées exactement, on les chauffe pendant deux heures à 70°-8o° avec un (') J'ai remarqué, comme l'indique M. Moissan, la coloration brune de l'acétylène cuivreux formé pendant l'absorption de cet acétylène, ce qui permet de penser que celte portion absorbable contient d'autres carbures. ( 1269 ) excès d'auhydride acétique; il se produit des acétates de bases acéljlées. On reprend par l'eau, on ajoute beaucoup d'étlier et l'on décompose par l'ammoniaque, qui pré- cipite les alcalis acétylés; en agitant aussitôt, ces derniers se dissolvent dans l'éther. Comme la diacétyloxAcinchonine-f! est fort peu soluble dans l'éther, si ce n'est au moment même de sa précipitation, elle ne tarde pas à se déposer en cristaux; les pro- duits qui l'accompagnent restent dans la liqueur éthérée. On sépare donc le produit cristallin, peu soluble, et on le lave à l'éther froid. En chaufTant l'éther acétique qu'il constitue, à 70°-8o° pendant trente ou quarante minutes, avec un léger excès de po- tasse dissous dans un peu d'alcool, la plus grande partie de l'oxycinchonine-p se sépare sous forme de cristaux; la base achève de cristalliser par refroidissement. On essore les cristaux et l'on purifie le produit par des cristallisations dans l'alcool fort. » Quant aux eaux-mères du succiuate et au mélange des bases acétylées solubles dans- l'éther, ils retiennent des quantités importantes d'oxycinchonine-p maintenue dissoute par les autres substances. Nous dirons, dans notre Mémoire, comment on peut en séparer cette base. n II. Propriétés. — Cristallisée dans l'alcool fort, l'oxycinchonlne-P forme des petits prismes aiguillés, incolores, anîiydres. Elle fond à 278° (corr.); mais, dès aSo", elle commence à se colorer. Elle est fortement dextrogyre; elle l'est un peu plus que l'oxycinchonine-a : en dissolution au centième dans l'alcool absolu, ao=:+i88",8 (f =z ly") ; dans- l'eau chargée d'acide chlorhydrique, ai,=r-|-228'',o avec 2 H Cl (f =15"), et au = -1-228'', 33 avec 4HC1(< = iS"). » L'oxycinchonine-P esta peu près insoluble dans l'eau; toutefois, si l'on ajoute un alcali à la dissolution de l'un de ses sels, dilué au millième environ, il ne se forme pas de précipité tout d'abord; mais, au bout de quelques heures, la base s'est déposée en fines aiguilles; celles-ci, recueillies sur un filtre, lavées et séchées, se feutrent et donnent un produit présentant l'aspect du papier, anhydre après dessiccation à l'air libre. Elle est soluble à froid dans l'alcool, très soluble à chaud. L'acétone la dissout moins abondamment que son isomère. Elle se dissout aussi dans le chloroforme, sur- tout au moment où on la met en liberté d'un de ses sels par un alcali; la base ainsi dissoute ne tarde pas à se séparer en cristaux pour la plus grande partie. » L'oxycinchonine-p est une base assez énergique; elle bleuit le tournesol et rougit la phtaléine du phénol. Comme son isomère, l'oxycinchonine-a, elle est biacide et possède deux fonctions phénoliques. » L'analyse de l'oxycinchonine-p a donné 72,88 et 72,80 de carbone, 7,71 el 7,54 d'hydrogène; la formule C^*H-°Az-0' correspond à 73,54 de carbone et 7,09 d'hy- drogène. Cette composition a été confirmée d'ailleuis par les analyses d'un très grand nombre de dérivés. » III. 5e/*. — Base diacide, roxycinchonine-!3 forme deux classes de sels avec les acides monobasiqiies : C^'H--Az=0", A et C''H--Az=0'', 2 A. La plupart de ses cotxibinaisons salines cristallisent avec netteté. » Le chlorhydrate basique, (B) IICl -H II-O', constitue des aiguilles prismatiques, légères, à éclat nacré, assez solubles dans l'eau froide, très solubles dans l'eau bouil- lante. Il devient anhydre à 100°. Il fond à 255° en s'altérant. C. R., iSy4, 2" Semestre. (T. C\l.\, IM° 27.) 167 ( I270 ) » Le c/ilor/irdra/e neutre, (B) 2IICI + 3 II^O-, s'obtient en ajoutant de Vacide chlorliydrique à une solulion alcoolique de la base; essoré et recristallisé dans l'eau, il donne de magnifiques cristaux quadratiques (M. Wjrouboflf), très solubles dans l'eau, perdant à iio° un peu d'acide chlorliydrique en même temps que l'eau de cris- tallisation. » Le bromhydrale basique, (B)HBr+H-02, cristallise en fines aiguilles légères. Peu soluble dans l'eau froide, il est assez soluble à chaud. 11 fond à 248°, 6. » Le bromliydrate neutre, (B) 2HBr, est anhydre. Soluble dans l'alcool, il se dissout plus abondamment encore dans l'eau froide; par évaporalion dans l'air sec, sa solution le fournit en petits prismes, qui s'agglomèrent en croûtes. Il fond à 1^^"']. » \Jiodhydrate basique, (B)III, forme des prismes anhydres, courts, très réfrin- gents, fusibles à 258°, en s'altérant, peu solubles à froid. » h'azotate basique, (B)AzlIO"', forme de gros prismes courts, anhydres, assez solubles dans l'eau, surtout à chaud. » Le sulfate basique. (B)-S-H-O' 4- 4H-0-, se dépose de ses solutions chaudes en aiguilles feutrées, solidifiant la masse; sec, il a un aspect cotonneux. » Le chloroplalinale, (B) 2HCI, PtCl*, est peu soluble dans l'eau froide et cristal- lise en petites aiguilles d'un jaune orangé. » Le chlorocadmiate, (B) 2HGI, CdCl- 4-2H-0-, constitue de forts beaux cristaux clinorhombiques (M. WyroubofT), assez solubles à chaud, peu solubles à froid. » L'oxalate basique, (B)-C*H-0' + H-O', est en aiguilles peu solubles, d'aspect cotonneux. » Le succinate basique, (B)-C*IPO' + 3H-0'-, est peu soluble dans l'eau froide et cristallise en prismes allongés, fusibles à ig^"* après dessiccation. « Le tartrate basique, (B)-C*II^O'- -h H-0-, est peu soluble dans l'eau, même à chaud; il forme des aiguilles brillantes. » Le tartrate neutre, (B) CH^O'- -t- 3IP0-, est plus soluble que le sel basique; il constitue de longues aiguilles prismatiques. )) Nous avon.s étudié aussi un certain nombre de dérivés alkylés de l'oxydnchonine-p, ainsi que ses étliers acétiques ou benzoïques et leurs dérivés alkylés. On a vu plus haut que la diacétyloxycinchordne-^ a été utilisée par nous pour la purification de l'oxycinchonine-p elle-même. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlore sur les alcools secondaires. Note de M. A. Brochet, présentée par M. P. Schûtzenberger. « Autant l'action du chlore sur les alcools primaires est, ou du moins paraît compliquée, autant elle se simplifie dans le cas des alcools secon- daires. Le chlore enlevant l'hydrogène au groupement CH OH, donne des acétones en même temps qu'il s'unit au carbone par substitution dans les groupes voisins, l'acide chlorliydrique n'agissant plus pour condenser ( I27I ) le produit 'de la réaction avec l'alcool en excès, celui-ci est transformé intégralement. » Alcool isopropylique. — Lorsque l'on fait arriver un courant de clilore sec dans l'alcool isopropylique le gaz est absorbé immédiatement; le liquide s'échauffe et il est nécessaire de refroidir très énergiquement au début. Dès que la réaction com- mence à se ralentir, on arrête l'opération. » Le produit de la cliloruration soumis au fractionnement donne une assez notable quantité d'alcool inatlaqué, mais ne renferme ni acétone, ni chlorure d'isopropyle; le thermomètre monte rapidement à 170° et la majeure partie du liquide distille entre 180° et i85°. » Le composé ainsi obtenu présente les caractères des acétones chlorées; il donne à l'analj'se des nombres qui correspondent à la formule C/*H-C1*0. » Dans aucun cas, je n'ai obtenu d'acétones chlorées inférieures, même dès le début de l'action du chlore. » La théorie prévoit l'existence de deux tétrachloracétones isomères, l'une de con- stitution symétrique et l'autre dissymétrique: (i) GIICI-.CO.GHCIS (2) CH^Cl.CO.CCF. » Il était intéressant de rechercher si le composé obtenu était formé uniquement par une de ces deux acétones ou par leur mélange. Dans ce but, je l'ai soumis à l'ac- tion d'une lessive excessivement étendue de potasse; j'ai obtenu ainsi un liquide qui, séché sur du carbonate de potassium, distille entre 59° et 61°; ce liquide est formé de chloroforme sans chlorure de méthylène, ce qui conduit à considérer le produit de la chloruration de l'alcool isopropylique comme composé exclusivement d'acétone tétraclilorée dissymétrique. » D'autre part, après acidification de la liqueur alcaline, je l'ai épuisée par l'éther; j'ai obtenu ainsi un acide liquide, incristallisable, distillant entre 191» et 198° et don- nant à l'analyse Cl = 5i,6 pour 100; ce produit semble donc répondre par ses pro- priétés à l'acide dichloracétique Cl ^ 55,o. Mais il n'en est rien, le mélange de l'acide monochloracélique (p. f. 63°) et de l'acide trichloracétique (p. f. 55") possédant éga- lement les propriétés du dérivé intermédiaire; il suffit de montrer la présence de ce dernier corps pour en déduire la composition du mélange; or cet acide liquide que j'ai obtenu étant chauffé avec un excès d'alcali donne du chloroforme. » La formation, d'une part, de chloroforme sans chlorure de méthylène, d'autre part, celle des acides mono et trichloracétique montrent que les alcalis peuvent agir de deux façons sur l'acétone tétrachlorée dissymétrique : (1) CH2Gl.CO.CCl3+K01i = CH2Cl.GOOK + HCCI', (2) CH=Cl.CO.CGl=-h KOH = CIPCl + CCP.COOK. Les propriétés physiques que j'ai trouvées pour cette acétone différent un peu de celles indiquées jusqu'ici. Point d'ébullition i83°, D'/ = i,624 (au lieu de i,48), «rf= 1,497 à 18". ( 12-2 ) » M. Friedel, en faisant réagir le brome sur l'alcool isopropylique, a obtenu du bromure d'isopropjle et un mélange d'acétones tri et létrasubstituées, mais sans bromoforme, dont la présence dans les produits de cette réaction avait été signalée par Linnemann. » M. Etard, dans cette même réaction, a obtenu seulement du bromure dïsopro- pyle et de la tribromacétone dissymétrique, qui paraît être le premier produit formé; l'opération, d'ailleurs assez difficile à limiter, devant être faite à une douce chaleur. Avec le chlore, l'action est plus profonde, le second groupe CH' étant directement attaqué; la chloruration se faisant à froid, l'éthérification de l'alcool en excès n'a pas lieu. » Alcool oclyllque secondaire. — Un courant de chlore est rapidement absorbé par l'alcool octylique secondaire ou mélhylbexylcarbinol, mais l'action du métalloïde se ralentit bientôt et il est nécessaire de chauffer au bain-marie; lorsque l'action est complètement achevée, on arrête le courant gazeux. » Le produit obtenu renferme encore de l'alcool octylique en excès; si l'on essaye de le rectifier à la pression ordinaire, il se décompose en donnant des composés irritant fortement les yeux. La distillation dans le vide s'impose; encore n'est-elle pas aisée, à cause de la viscosité du liquide. Cependant, sous la pression de iS™"", on arrive à le fractionner. La portion 172-177, qui est de beaucoup la plus considérable, possède les propriétés des acétones et donne à l'analyse des nombres qui correspondent à la formule C»H"CPO. » C'est donc une acétone pentaclilorée; quant à sa constitution, la formation de chloroforme par l'action des alcalis indique la présence du groupement CCP; quant aux deux autres atomes de chlore, il est peu probable qu'ils soient séparés et éloignés de CO ; la formule de cette acétone paraît donc être la suivante : C=II"CC1-.C0.CC1^ » C'est un liquide incolore, oléagineux, bouillant à 174° sous la pression de i5°"", DJ5 = 1 ,4oi, «d = 1 ,5o6 à 21°; il est incrislallisable à —21° et insoluble dans l'eau; malgré cela, il possède une saveur brûlante et une odeur excessivement tenace et très désagréable. » En résumé, l'action du chlore sur les alcools précités de forme R.CHOH.CH' donne des acétones de forme R.CO.CCP, le radical se chlorant d'après ses affinités propres; il serait intéressant d'étudier cette action du chlore sur des alcools secondaires plus complexes, afin de voir de quelle façon se ferait la substitution du chlore (' ). » (') Ecole de Physique et de Chimie industrielles. ( 1=73 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la préparation indaslrielle et les propriétés physiologiques de Voxalale et des sels cristallises de la nicotine. Note de MM. H. Paukkty et E. Grasset, présentée par M. Brouardel. « La nicotine caustique s'altère facilement, même à l'abri de l'air. Elle est d'un maniement fort dangereux et n'a fourni, jusqu'à ce jour, aucun sel franchement cristallisable et, par suite, susceptible d'être purifié et dosé. Elle n'a donc pu prendre encore, dans la Thérapeutique, le rôle im- portant que ses propriétés énergiques nous paraissent devoir lui assigner. Or, nous avons observé que les vagues cristallisations, produites acciden- tellement au sein du sel neutre sirupeux que forment, avec la nicotine, certains acides solides, tels que les acides oxalique, tartrique, borique, etc., appartiennent réellement à des sels définis, fortement acides, que dès lors il est possible de consolider en grande abondance. Nous l'avons également fait cristalliser à l'aide de la soude, en des sels doubles dont le tartrate offre un magnifique spécimen. » 1. Nous étudierons spécialement la préparation industrielle et les propriétés du quadroxalatc de nicotine 2(C-0'')H'', C"'H"' Az^ qui se pro- duit à l'état de lamelles nacrées, dès qu'on ajoute un excès d'acide oxa- lique à l'oxalate neutre C=0''H-,2(C'»H'*Az=). » Ce sel prend l'aspect grenu d'un sel rhomboédrique ou s'agglomère en houppettes hérissées, quand l'acide oxalique est en grand excès. Il se mamelonné et s'effleurit à l'air en une poudre blanche, amorphe et anhydre, renfermant 4o pour loo de nicotine. )) 2. Les côtes et résidus de la fabrication des tabacs, épuisés par déplacement à l'eau froide, fournissent, par ioo''s, 5o''' de jus à 21° Baume, renfermant environ 20^' de nicotine par litre, soit environ i''s de nicotine. » 3. Ce liquide, alcalinisé par une base quelconque, qui peut être la potasse pro- venant de la calcination des jus épuisés en nicotine, traverse lentement une batterie de six gros tubes en cristal, remplis de grioline ou essence de pétrole. Il y tombe en se brisant sur un cône métallique, sous forme d'une pluie globulaire très fine, et sort du bas de chaque tube par un tuyau intérieur qui le ramène au sommet du suivant, et cela sans aucun mélange avec le dissolvant neutre auquel il abandonne sa nicotine. Ce curieux, lavage, d'un liquide par un liquide pourrait s'appliquer à l'extraction de la plupart des alcaloïdes végétaux. » h. La grioline est ensuite roulée dans un tonneau, avec la proportion convenable d'acide oxalique porphyrisé. Elle peut être réemployée. Il ne reste plus qu'à dessé- cher le quadroxalatc, qui est presque chimiquement pur. ( 1274 ) » 5. Le quadroxalate de nicotine est très soiuble dans l'eau et dans l'alcool. Sa dis- solution aqueuse, traitée par la chaux, devient une dissolution nicolineuse. Elle se trouble dès qu'on la chauffe, ce qui permet de constater que la nicotine caustique, soiuble en toutes proportions dans l'eau froide, est presque insoluble dans l'eau bouil- lante. Elle y surnage en couche huileuse, et peut en être séparée par un simple souti- rage. Le quadroxalate anhydre, chauffé dans une cornue de verre, fond à i io° et com- mence à se décomposer avec un dégagement gazeux très violent à iiS», 5. Il dégage, à 160°, de l'oxalate neutre, enfin, à 25o°, de la nicotine pure. Dès que le dégagement initial s'est un peu calmé, il convient de recueillir tout ce qui distille, et de le rectifier après une addition de chaux vive ou de litliarge. On obtient encore la nicotine caus- tique en calcinant doucement dans une cornue de grès un mélange d'oxalate et de chaux. Ainsi donc le quadroxalate abandonne facilement la totalité de sa nicotine. C'est le magasin le plus commode de cet alcaloïde. » 6. Le quadroxalate se prête à tous les usages de la nicotine pure; il peut être employé en fumigations pour la désinfection des locaux, en projections pulvérulentes pour la destruction des punaises et cancrelas, enfin en dissolution pour la gale, les ( 1275 ) pucerons et le phylloxéra. M. Hourmei, professeur d'agriculture, a bien voulu se charger d'étudier ce remède contre le phylloxéra. » 7. Nous avons entrepris sur des lapins: a, b, c, etc., et nous poursuivons sur d'autres animaux, des expériences ayant pour but de comparer les effets pliysiolo- giques et la toxicité du quadroxalale de nicotine et de la nicotine caustique. » 8. Quadroxalate. — a. Poids, 1780s'". Instillation entre les paupières de deux gouttes d'une solution concentrée d'oxalate représentant aS"?' de nicotine. Immédiate- ment, contraction puplllaire, abrutissement et somnolence. Salivation, pas de convul- sions. Diminution de poids de SoS"" pendant deux jours. Kérato-conjonctivile pendant trois jours. » b. 223o8'. Même opération avec 5 gouttes, soit 6'"?'' de nicotine, mêmes phéno- mènes. Guérison en trois jours. » c. 1700S'. Injection sous-cutanée de i" de la même solution, soit la''?'' de nico- tine. Respiration, 92. 3' contraction des pupilles, affaissement des membres anté- rieurs. 5' affaissement des membres postérieurs; 8' respiration; 168 secousses clo- niques généralisées, se répétant à intervalles de 2' à 3' jusqu'à la mort. i''3o'" : respiration, i5o; i''5o'" : respiration, 180; 2'', mort. Nécropsie : muscles pâles; cer- veau anémié, les cavités du cœur, sauf le ventricule gauche, ainsi que les gros vais- seaux, sont gorgés de caillots noirs. » d. igoo?''. Injection sous-cutanée de i" de la même solution, soit 2/4''°'' de nico- tine. 3', contraction subite des pupilles, stupeur; respiration, 80. 8', secousses cloni- ques généralisées, suivies de l'affaissement de l'animal, les membres écartés. 12', sa- livation abondante, puis nouvelles secousses jusqu'à la mort à 55'. A l'autopsie, mêmes constatations que pour le précédent. » e. 235oS"'. Injection hypodermique de |''" d'une solution au — , soit 5''S'',9 de ni- cotine. Immédiatement somnolence et rétraction pupillaire pendant une heure. Pas de convulsions. Au troisième jour, l'animal a perdu 25o5''. Il retrouve au septième jour son poids initial. » f. I85os^ Injection hypodermique de i" de la même solution, soit lo'S'' de nico- tine. 3' contraction des pupilles; abrutissement, affaiblissement des membres. Pas de convulsions. Le poids descend à 1750s"' les jours suivants et remonte à 1880 le qua- trième jour. » g. 23oos^ A reçu quatorze injections hypodermiques d'oxalate faites de deux en deux jours. La dose de nicotine a été portée de 24™s'- à 24o"8\ L'animal a ainsi ab- sorbé en trente jours : is"", 536 de nicotine. Après chaque injection, stupeur et rétraction pupillaire. Pas de convulsions. La mort est survenue le trentième jour, trente-six heures après la dernière injection de 24o'"S''. L'animal avait perdu 258'- par jour, en moyenne, et ne pesait plus que ^6I0^^ A l'autopsie, émaciation extrême et mêmes lé- sions qu'aux lapins c et d. » 9. Nicoline caustique. — h. 28oos^ Injection hypodermique de Sô^s-- de nicotine en dissolution au i, contraction pupillaire immédiate; i5' abrutissement. L'animal s'étale, les membres écartés, la tête couchée sur le sol; de 45' à 80', convulsions clo- niques légères. Le poids baisse jusqu'à 2570s'' au cinquième jour et remonte au poids initial le dixième jour. ( 1276 ) » i. 238o5''. Injection hypodermique de S'i' de nicotine pure. 5' contraction pupil- laire; 10' abrutissement avec parai} sie des membres, entrecoupée de convulsions clo- niques généralisées. Ralentissement de la respiration; i5' mort. A l'autopsie, muscles pâles, anémie cérébrale. Gros vaisseaux, et cavités du cœur, moins le ventricule gaucha, emplis de caillots noirs. » A'. i68oS''. Injection hypodermique de io'"«''de nicotine pure; immédiatement ré- trécissement pupillalre et abrutissement, i' i5" convulsions cloniques généralisées, la respiration monte à i5o et descend rapidement à 5o et 20. j' lio" mort. A l'autopsie, mêmes constatations que sur le précédent. » 10. Acide oxalique pur. — /. 225oS''. Nous avons injecté à ce témoin une solu- tion contenant ^ov d'acide, soit la plus forte des doses injectées dans les expériences précédentes. Nous n'avons constaté aucun effet appréciable. » Conclusion. — La dose mortelle de nicotine pure qui est comprise entre 2o'"S'' et 2i™sf par kilogramme d'animal (A et i), s'élève à 7o"'si' ^ig nicotine combinée, soit i5o'"s'' de quadroxalate par kilogramme (c). Ce sel, dont le foisonneinent est d'aiiletirs considérable, ce qui atténue le danger d'une absorption accidentelle, est donc, à poids égaux, huit fois moins vénéneux que la nicotine caustique. Ses effets physiologiques con- servent d'ailleurs, dans leur atténuation, les mêmes caractères généraux : contraction pupillaire, paralysie et convulsions, salivation, anémie céré- brale, vasoconstriction de la périphérie, enfin cœur en asystolie. Dans aucun cas la mort n'a été foudroyante. » L'expérience g d'empoisonnement chronique permet de constater, en outre, qu'un animal peut arriver par l'accoutumance à supporter jour- nellement une dose bien supérieure à la dose mortelle. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le goudron de pin. Note de M. Adolphe Renard, présentée par M. Grimaux ('). « Les derniers produits de la distillation du goudron de pin, à point d'ébuUition supérieur à 3oo° et qui sont les plus abondants, sont consti- tués par un mélange de bitérébenthyle C""!!'", bouillant à 332°-338° et de bitérébenthylène C^^H", bouillant à 34o''-345°, hydrocarbures iden- tiques à ceux que l'on rencontre dans les huiles de résine; mais, dans le goudron de pin, la proportion de bitérébenthyle est beaucoup moindre que dans l'huile de résine et atteint à peine le quart du volume du mélange. On sépare facilement ces deux hydrocarbures par un traitement à l'acide (') Comptes rendus, t. GXIX, p. i65 et 652. ( '277 ) sulfurique ordinaire; le bitérébenthyle est transformé en dérivé sulfonéet le bitérébenthvlène reste inaltéré; il est alors complètement soluble dans l'acide sulfurique fumant, ce qui indique l'absence du bidécène C""!!''', que l'on rencontre toujours en mélange avec lui dans les huiles de résine. » Enfin, dans les produits ultimes de la distillation du goudron de pin, passant vers SSo" à 4oo°, se trouve le rétène, dont la présence y a déjà été constatée par M. Ekstrand et qu'il est facile d'isoler à l'état de pureté par expression et cristallisations dans l'alcool. » Quant aux phénols obtenus par l'action de la soude sur le produit brut de la distillation du goudron, après les avoir purifiés par la méthode indiquée par MM. Béhal et Choay (') pour la préparation des créosotes, on les a soumis à trois rectifications, en se servant d'un tube de Hempel. loooS'" ont donné : er o o 73 de produits, de 190 à 200 35o » 200 210 3 10 » 210 220 167 » 220 23o 1 10 » résidu et pertes. » Soit 66 pour 100 de produits distillant de 200° à 220°, correspondant, comme point d'ébuUition, à la créosote ordinaire. » La portion distillant de 200° à 210" a été soumise à la méthode d'analyse des créosotes de MM. Béhal et Choay, et a donné les résultats suivants : Monophénols 4o,o pour 100. Gayacol 20, 3 » Créosol et homologues 27 , 5 » Pertes 2,2 » ■» La portion 2io°-22o° ne renfermait pas de gayacol. » La créosote de pin présenterait donc, au point de vue de sa teneur en gayacol, une composition intermédiaire entre la créosote de hêtre et la créosote de chêne. » (') Comptes rendus, t. CXIX, p. 166. C. K., i8g4, r Semestre. (T. CXIX, PV- 27.) . 168 ( '278 ) ANATOMIE COMPARÉE. — Remarques sur les muscles et les os du membre posté- rieur de /'Halteria punctata. Note de M. A. Perrix, présentée par M. Edm. Perrier. i( J'ai étudié les muscles et les os du membre postérieur de YHaUeria pour les comparer à ceux d'un assez grand nombre de Sauriens, que j'ai précédemment disséqués. » Les muscles du pied n'avaient pas été décrits, tandis que ceux de la jambe et delà cuisse avaient été l'objet des recherches de Gûntheret, après lui, de Gadow. Les descriptions de Gûnther sont très succinctes; au point de vue des insertions, elles sont souvent en désaccord avec celles de Gadow, qui sont beaucoup plus complètes. Le premier de ces savants conclut que la musculature du membre postérieur de VHatteria ressemble absolument à celle des autres Sauriens; le second, au contraire, l'étudié à part au même titre que celle des crocodiles ou des tortues. » Mes dissections m'ont démontré que, si les muscles et les os de VHat- teria appartiennent bienau type saurien, ils présentent néanmoins quelques caractères spéciaux, rappelant que l'on est en présence d'une espèce an- cienne relativement peu modifiée. Les différences qui existent entre les muscles de ce reptile et ceux des autres Sauriens peuvent être rangées dans les quatre catégories suivantes : » 1° Un assez grand nombre de muscles ne présentent aucune trace de division, alors que chez les autres Sauriens on peut y distinguer plusieurs ventres distincts, parfois suffisamment individualisés pour être considérés comme des muscles différents; )) 2° Certains muscles de la cuisse ont leurs insertions proximales en relation plus directe avec la colonne vertébrale. » 3° Les muscles de la jambe, qui aboutissent au tarse, ont leurs inser- tions distales plus étendues que celles des autres Sauriens. Il est à noter que les os du tarse chez les Urodèles servent à de nombreuses insertions musculaires, tandis que chez les Sauriens ils tendent à devenir de simples osselets articulaires, ne servant d'attache à aucun muscle. » 4° Au pied de VHatteria, on trouve de petits muscles, qui naissent du tarse; on ne les rencontre pas chez les autres Sauriens, et d'ailleurs ils ne semblent pas jouer un rôle physiologique très important. » L'étude des os permet les observations suivantes : » i" La tôle du tibia présente un grand développement dans le sens ( 1279 ) antéro-postérieur, ce que l'on remarque chez le Palœohalteria et le Calli- brachion. » 1° Il y a une ligne de suture très nette entre le fibulaire et les autres os, qui constituent avec lui la première rangée du tarse : ce fait se présente aussi chez quelques autres Sauriens. Les os de la deuxième rangée du tarse ou tarsaliens sont au nombre de cinq. Ce fait, que j'ai vérifié sur plusieurs échantillons, est en contradiction avec les descriptions des autres anato- mistes. Gïmther et Gadow, qui a traduit son prédécesseur, citent à la deuxième rangée du tarse trois os et un cartilage. Baeyer, outre les deux os externes, décrit une plaque cartilagineuse unique située entre le tibial et les trois premiers métatarsiens; elle correspondrait, d'après lui, au troi- sième tarsalien seulement : les premier et deuxième tarsaliens se seraient déjà soudés aux métatarsiens correspondants. La présence de ces cinq tar- saliens est importante, car elle rapproche VHatteria du Palœohalteria où Credner, et après lui Baur, décrit la deuxième rangée du tarse comme formée de cinq petits os. » Ceci permet enfin d'affirmer que, chez les Sauriens, l'osselet le plus externe de la deuxième rangée du tarse est un tarsalien et non un méta- tarsien, comme le prétendent Furbringer, Gûnther et Gadow, trompés par le développement de cet osselet. Si l'on examine le membre posté- rieur d'un Saurien, on voit que, la jambe étant dirigée obliquement de haut en bas et d'avant en arrière, il est nécessaire, pour que le pied repose horizontalement sur le sol, que les deux rangées du tarse aient des os plus développés du côté externe que du côté interne. De là résulte la grosseur décroissante des cinq tarsaliens du bord fibulaire au bord tibial du pied; l'os unique de la première rangée se comporte d'ailleurs de la même façon. » ZOOLOGIE. — Etudes comparatwes sur les Rhizopodes lobés et réticulés d'eau douce. Note de M. Félix Le Daxtec, présenté par M. Edm. Perrier. (c Les observations dont je donne dans cette Note un court résumé ont porté sur V Aniœba proteus et sur une Gromia (trouvée dans une eau demi- stagnante du plateau de la Dombes), que je rapporte à l'espèce G. Jluviatilis de Dujardin, malgré l'insuffisance de la description de cet auteur, et qui se sépare nettement de la G. granulata (F.-E. Schultze). Cette Gromia émet un très riche réseau de pseudopodes anastomosés, adhérents à la surface des corps solides. ( laSo ) » Chaque fois qu'un ou plusieurs pseudopodes envoie de croissance en rencontrent un autre déjà établi, ils s'y jettent à plein canal et l'on voit se former aux points d'anastomose une palmure (Dujardin), c'est-à-dire une plaque polygonale à côtés con- caves vers l'extérieur. Il apparaît souvent, dans ces plaques, des cercles clairs que Dujardin a appelés à tort des vacuoles; ces cercles clairs sont déterminés par le con- tour app.arent intérieur d'un tore, et non par le contour extérieur d'une sphère qui serait infuse dans le sarcode; ils correspondent donc à des trous percés à travers la substance de la plaque. » Des corps étrangers, suspendus dans l'eau, venant au contact d'un pseudopode, y adhérent aussitôt, et, le courant de plasma qui avait lieu dans le pseudopode se trouvant ainsi gêné, il se forme peu à peu, au niveau du corps étranger, une varice protoplasmique dans laquelle il est englobé et qui est ensuite assez lentement ramenée avec son contenu vers l'in- térieur de la coque. // ny a pas de vacuole aulonr des ingesta, qui sont ainsi, dès le début, en contact immédiat avec le sarcode. Il n'y a donc pas lieu de se demander s'il se fait ou ne se fait pas une sécrétion digestive acide autour des ingesta. Des grumeaux d'alizarine sulfo-conjuguée, ingérés par la Gromie, indiquent simplement la réaction du protoplasma dans lequel ils baignent. Cette réaction est légèrement alcaline (teinte rose de l'aliza- rine); elle ne varie pas quand on modifie le milieu extérieur jusqu'à y obtenir et même y dépasser l'alcalinité correspondant à la teinte violette de l'alizarine. » Une partie du réseau pseudopodique, séparée par une section nette du reste de l'animal (expériences de mérotomie de MM. Balbiani, Hofer, Verworn) et consti- tuant une masse sarcodique dépourvue de noyau, se contracte d'abord et émet en- suite des pseudopodes comme un être complet, mais entre en dégénérescence au bout de quelques heures. Pendant les premiers temps qui suivent l'opération, les courants existant dans les pseudopodes de la masse énucléée peuvent encore englober les corps solides, de la même façon que la Gromie complète. Des grumeaux d'alizarine ainsi ingérés indiquent toujours la réaction du protoplasma qui les baigne. Or, si l'on augmente l'alcalinité de l'eau ambiante, la couleur des grumeaux internes ne tarde pas à s'en ressentir; elle finit par être identique à celle des autres particules d'aliza- rine restées à l'extérieur. En comparant ce résultat à celui que donne l'être complet, on est naturellement amené à attribuer au noyau la propriété de maintenir constante la réaction (et peut-être, dans de certaines limites, la composition) du protoplasma qui l'entoure, soit en influant directement sur les échanges de matières entre ce proto- plasma et l'extérieur, soit, ce qui me semble plus probable, en modifiant ces matières une fois qu'elles sont arrivées dans le protoplasma. » Quand une de ces masses sans noyau est fraîchement séparée de la Gromie, ses pseudopodes peuvent se rencontrer avec ceux de l'être d'où ( I28l ) elle provient. Dans ce cas, il y a soudure immédiate, et tout se passe comme si la plaque polygonale qui se trouve ainsi ajoutée au réseau pseudopo- dique de la Gromie n'en avait jamais été séparée. Si les pseudopodes de la Groraie rencontrent, au contraire, une des gouttes sarcodiques sphéroï- dales qui constituent l'état de dégénérescence de la masse isolée, le con- tenu de la sphérule coule dans le pseudopode, vers la coque (comme cela a été fort bien décrit par Verworn chez des Foraminifères marins). » J'interprète ces deux faits comme des phénomènes de nutrition ra- menés à ce qu'ils ont de plus simple; le premier consiste en l'addition, à une masse sarcodique d'une masse sarcodique de composition identique; le second, en l'addition d'une masse dont la composition s'est modifiée par des échanges anormaux avec l'eau ambiante, mais est encore assez voisine de celle de la Gromie nucléée. Ce dernier phénomène ressemble, à s'v mé- prendre, au passage du plasma d'un Infusoire dans celui d'un Acinétien par le canal du tube suceur. Un troisième fait, un peu plus complexe, sera l'in- gestion d'un Infusoire par une Gromie; les parties de sa substance qui sont directement miscibles au plasma dans lequel il baigne peuvent s'a- jouter directement à ce plasma. Les courants centripètes que l'on observe seraient, dans ce cas, en rapport avec la fonction dévolue au noyau, de maintenir constante la composition du protoplasma. Ce serait au noyau qu'appartiendrait la fonction à' assimilation (au sens étymologique du mot). » Dans tous les cas précédents, il n'y a pas eu digestion, puisqu'il n'a été question que de substances miscibles avec le protoplasma ambiant; mais le protoplasma est aussi susceptible de dissoudre certaines substances baignant dans son intérieur (les parties plus solides des Infusoires, par exemple ; les grains d'amidon aussi sont profondément modifiées). Ces so- lutions ne peuvent se faire que dans un protoplasma de composition dé- terminée, et cessent de se produire dans les masses sarcodiques isolées, dés que la composition de ces masses est devenue notablement différente de celle du liquide plasinatique nucléé dans lequel étaient solubles les in- gesta. » Toutes les observations que je viens de résumer sont en rapport avec la très faible valeur de la tension superficielle qui existe au contact de l'eau et du plasma de la Gromie; d'autres faits, que je ne puis exposer dans cette courte Note, corroborent cette manière de voir. Au contraire, au contact de l'eau et de VAmœba proteus, j'ai été amené à conclure à l'existence d'une très forte tension superficielle. De nom- breuses observations, et en particulier l'étude de ce qui se passe quand on comprime une de ces grosses amibes, m'ont prouvé qu'il y a, à ce point de vue, deux liquides ( 1282 ) diflérents dans son sarcode : l'un externe, recloplasme, séparé de l'eau par une ten- sion superficielle relativement très forte; l'autre interne, chargé de granulations, qui est au contraire presque absolument miscible avec l'eau. » Les corps solides en suspension dans l'eau n'adliérent pas à l'ectoplasme; l'inges- tion se lait d'une façon que j'ai décrite ailleurs; les ingesta ne sont pas au contact du plasma; ils entraînent une goutte d'eau qui s'entoure naturellement d'une couche du liquide ectoplasmique, avant de pénétrer dans l'endoplasme, avec lequel elle ne peut plus ainsi se mélanger. Ici donc il v a vacuole; il y aura sécrétion, terme qui ne signifiait rien dans le cas de la Gromie; Vabsorption ne pourra se faire qu'après une dissolution des ingesta dans le liquide vacuolaire, une véritable digestion. Les cas simples de nutrition par addition directe ne se retrouveront plus ici, puisqu'il ne peut pas y avoir contact immédiat entre les ingesta et le sarcode ; il n'y aura que des phénomènes de nutrition, compliqués de sécrétions chimiques extra-protoplasmiques. » Dans l'expérience classique de Bruno-Hofer, la niasse dépourvue de noyau vit de douze à treize jours, tandis que quelques heures suffisent à la dégénérescence d'une masse comparable chez la Gromie. La différence des tensions superficielles se traduit ici par la tendance plus grande que manifeste le proloplasma de la Gromie à se mé- langer avec l'eau. » Si l'on considère le protoplasma comme un milieu très particulier, nécessaire à la vie d'un noyau, noyau capable d'autre part de maintenir .dans de certaines limites la composition de ce milieu nécessaire à sa vie, on peut dire que ce milieu proloplasmique est très peu différencié et très peu sé- paré du milieu extérieur chez les Gromies (condition avantageuse en ce qu'elle permet l'addition directe de substance, et désavantageuse en ce qu'elle expose l'organisme à plus de dangers); il en est, au contraire, séparé fortement, chez les Amibes, par une couche externe à tension superficielle con- sidérable. » ZOOLOGIE. — Sur les nids de la Vespa crabro L. ; ordre d' apparition des premiers alvéoles. Note de M. Charles Ja.\et, présentée par M. Blanchard. « J'ai suivi, en détail, dans le courant de l'année 1894, le développe- ment de nids de V. crabro L. Cette étude m'a permis d'ajouter quelques observations nouvelles à celles des anciens auteurs. J'ai, en particulier, constaté, dans l'ordre d'apparition des premiers alvéoles, une disposition symétrique spéciale, qui mérite d'être signalée. » Le nid que j'ai observé de la façon la plus suivie a été commencé le i4 mai, sous la toiture d'un petit kiosque en construction dans un jardin. Ni la présence des ou- ( 1283 ) vriersqui, au lieu de tuer le Frelon, eurent la curiosité de l'observer, ni les coups de marteau qui ébranlaient la légère construction, ne détournèrent la mère fondatrice de la continuation de son travail. » Les nids de Frelons débutent par une petite base étalée, collée sous le support choisi par la mère. Cette base se prolonge verticalement, vers le bas, en une petite tige, plus ou moins cylindrique, de 2"" à 3™™ do diamètre et de 10™™ à 12™" de lon- gueur, à l'extrémité inférieure de laquelle apparaissent les premiers alvéoles. » Souvent, les trois premiers alvéoles apparaissent tout à fait simultanément. D'autres fois, le premier apparaît et reste seul pendant un temps très court; mais, même dans ce cas, sa naissance est suivie de si près de celle du deuxième, puis de celle du troisième, et ces trois premiers alvéoles s'égalisent si rapidement, que l'on peut considérer leur apparition comme étant simultanée (y?^. A). L'adjonction, également presque immédiate, d'un quatrième alvéole, donne un ensemble à deux axes de symé- trie {/Ig.B) qui constitue la véritable figure nucléale, autour de laquelle viendront se grouper les alvéoles suivants {Jiff. G et suiv.). le?- coidour - -Smf! contour -3me contour n Le 23 mai (9 jours) le gâteau alvéolaire comprend huit alvéoles disposés symétri- quement. Les quatre alvéoles centraux contiennent chacun un œuf (y?^. D). » Le 4 ji'in (21 jours) la figure nucléale est complètement entourée d'une rangée d'alvéoles constituant ce que j'appelle le deuxième contour {Jig. E et G). A cette date, il y a un œuf dans chaque alvéole, et il en sera désormais toujours ainsi, les alvéoles n'étant plus construits qu'au fur et à mesure des besoins de la ponte. On voit que les œufs ont été déposés bien exactement dans l'angle où l'alvéole a pris nais- sance et que leur gros bout est légèrement incliné vers l'extérieur du nid. Il en résulte que leur ensemble affecte une disposition tout à fait s) métrique. Cette disposition vient confirmer la loi de symétrie déduite de l'ordre d'apparition des alvéoles, ordre dont elle n'est, d'ailleurs, qu'une simple conséquence. » Du 6 au 9 juin (aS à 26 jours) ont lieu les éclosions des quatre premières larves (',/^-F). « Le 29 juin (46 jours) le gâteau est arrivé au stade de troisième contour {Jig. G) et les deux premiers alvéoles sont operculés. ( 1284 ) » Le 9 juillet (56 jours) la première ouvrière sort de son cocon. » Le i8 juillet (65 jours) le quatrième contour est complet. » Le 22 juillet (69 jours) le deuxième gâteau est amorcé sous forme d'une lame de suspension qui n'est autre chose que le prolongement de deux cloisons alvéolaires contiguës. Les deux premiers alvéoles sont construits tout à fait simultanément et la cloison qui les sépare est exactement le prolongement de la lame de suspension. Quant aux alvéoles suivants, ils se groupent symétriquement, comme pour le premier gâteau, autour de la figure nucléale formée par les quatre premiers. » Il résulte de ce qui précède que la fig. H, donnée généralement pour représenter la symétrie d'un gâteau normal, ne peut, avec ses six axes, fournir une idée exacte de l'ordre d'apparition des premiers al- véoles, tandis qu'au contraire la fig. G, qui ne possède que deux axes de symétrie, dérive tout naturellement des figures représentant les pre- miers accroissements du gâteau. » Rouget dit que, dans les nids de V. crabro, les alvéoles destinés aux reines n'ont pas un diamètre plus grand que les autres, mais sont seule- ment plus profonds. Cela n'est pas exact. Les gâteaux supérieurs sont formés d'alvéoles de 8"™ et les gâteaux inférieurs d'alvéoles de 10™", 5. » Tandis que, dans les nids de V. germanica, on a constaté (P. Marchai) que le nombre des gâteaux à grands alvéoles est inférieur à celui des gâ- teaux à petits alvéoles, on a, pour les grands nids de V. crabro, une pro- portion inverse. J'ai observé un nid dans lequel quatre gâteaux à petits alvéoles étaient suivis de huit gâteaux à grands alvéoles. )) Comme chez V. germanica (P. Marchai), les mâles de V. crabro se dé- veloppent aussi bien dans les petits que dans les grands alvéoles. » La première enveloppe est entièrement construite par la mère et reste intacte jusqu'à l'apparition des premières ouvrières. Ce sont ces dernières qui construisent de nouvelles enveloppes plus grandes et démolissent en- suite l'enveloppe primitive, devenue insuffisante. » J'ai eu, dans mes nids, à faire subir quelques mutilations aux enveloppes, pour pouvoir examiner l'intérieur du nid, et aux gâteaux pourme procurer des larves comme matériaux d'étude. Ces mutilations ont été faites en l'absence des Frelons, que j'avais momentanément enlevés du nid et mis en liberté. J'ai constaté, à leur retour, que les dégâts faits à l'enveloppe passent toujours, pour ainsi dire, inaperçus, tandis que l'en- lèvement d'un certain nombre d'alvéoles excite chez les ouvrières une vive colère, comme si elles comprenaient à quel point la seconde de ces mutilations est, pour l'a- venir de la colonie, plus grave que la première. » Tandis que les Frelons, en arrivant au nid, partagent le plus souvent les boulettes de pâtée alimentaire qu'ils rapportent, ils ne partagent jamais les boulettes de pâte de bois. Chacun emploie intégralement la totalité de la boulette qu'il a récoltée. Presque ( .285 ) toujours, dans les jeunes nids, les ouvrières, après avoir employé la majeure partie d'une boulette à la construction de l'enveloppe, en conservent un petit reliquat qu'elles utilisent, après un malaxage complémentaire, pour la construction des alvéoles. » Comme cela a été bien vu par les anciens auteurs, les Frelons em- ploient le bois pourri pour construire leur nid. On a dit qu'ils employaient aussi, à cet usage, les écorces des arbres vivants. Cela me paraît être inexact, car, bien que mes Frelons aient, en septembre et en octobre, atta- qué l'écorce des Frênes du voisinage, il m'a été impossible de trouver dans leurs nids des parties construites avec ces écorces. » Le véritable motif pour lequel les Frelons attaquent, en fin de saison, les arbres vivants paraît donc être uniquement le besoin qu'ils éprouvent de se procurer la sève qui suinte des écorces entamées, sève qui constitue, grâce aux substances qu'elle contient, un liquide nutritif. )) Les ouvrières d'un certain âge, mais cependant encore bien actives au travail, cessent à peu près complètement de fonder de nouveaux alvéoles, tandis que les plus jeunes ouvrières s'adonnent avec ardeur à cette occupation. Dès le lendemain de leur éclosion, ces dernières savent aller enlever, sur le bord de l'enveloppe, de la pâte molle qu'une ouvrière âgée vient de poser, la malaxer à nouveau et l'employer à la fondation de nouveaux alvéoles. En dehors de cette spécialisation, il m'a été impos- sible de trouver aucune division bien nette du travail entre les ou- vrières. » GÉOLOGIE. — Les lambeaux de recouvrement de C Ubaye . Note de MM. E. H a ug et W. KiLiAN, présentée par M. Fouqué. « Il existe peu de régions, dans les Alpes françaises, dont la constitution géologique soit aussi compliquée que celle de la vallée de Barcelonnette et des montagnes qui l'entourent au nord et au sud, entre Ubaye et Jau- siers. Nous étudions leur structure depuis plusieurs années, en vue d'une monographie, et ce n'est que lors de nos dernières courses que nous sommes arrivés aune interprétation satisfaisante des difficultés tectoniques qui se dressaient partout, surtout dans les massifs un peu élevés. « Dans le fond de la vallée, les allures des couches sont en général assez simples. La rivière de l'Ubaye traverse, en aval du Martinet et jusqu'à son confluent avec la Durance, une série de couches dirigées nord-ouest-sud-esl et plongeant régulièrement C. R-, 1S94, 2« Semestre. (T. C.VIX, N" 27.) '69 ( I28fi ) vers le nord-est. Remontant le cours de la rivière, on coupe successivement, à partir du Lias supérieur, tous les étages jurassiques, puis les calcaires noirs néocomiens, les marnes aptiennes et les sédiments variés de l'Eocène supérieur, qui supportent au Lauzet un synclinal couché de grès d'Annot. » En amont du Martinet, on observe jusqu'à Jausiers une succession assez régu- lière d'anticlinaux et de synclinaux à pendage isoclinal vers le nord-est. Les anticli- naux sont constitués par les gypses du Trias (Glot Meyran, entre les Thuiles et Saint- Pons, Uvernet, Méolans ), ou par des calcaires bajociens fortement laminés qui for- ment des barres rocheuses au milieu des terres noires bathoniennes, calloviennes et oxfordiennes, correspondant aux svnclinaux. » A peu de distance au sud et à l'est de Barcelonnette, les allures du sou- bassement des montagnes changent : la vallée du Bachelard est creusée dans une grande voûte régulière, dont le centre est occupé par du Lias à faciès dauphinois, mais avec intercalations de massespuissantes de brèche du Télé- graphe ; les torrents de Clapouse et de Terres-Pleines entament une série de couches allant du gypse triasique au Bathonien et formant deux plis anticlinaux couchés vers le nord, dont les charnières sont en partie con- servées. Ce qui rend ces plis et la voûte du Bachelard particulièrement intéressants, c'est le fait remarquable que les dépôts tertiaires s'étendent par-dessus ces accidents sans v avoir pris part, recouvrant en discordance angulaire les couches secondaires redressées. Entre le vallon de Terres- Pleines et celui de Clapouse les grès d'Annot reposent même sur du Trias renversé, comme nous avons pu le constater en 1892, en compagnie de M. Léon Bertrand. C'est la première fois que l'on signale l'existence, dans les'Alpes, de plis couchés anténummulitiques. » Le massif de l'Aulan (Chapeau du Gendarme, de la Carte), les Sio- lanes, le Caire, le Morgon présentent, dans leurs parties élevées, une composition et une structure complètement différentes de celles de leur soubassement. Tous ces sommets sont constitués par du Trias, du Juras- sique, des calcaires nummulitiques. Mais, tandis que dans la série du sou- bassement tous les étages jurassiques sont représentés; sur les hauteurs, le Lias est recouvert immédiatement par le Jurassique supérieur, et l'un et l'autre possèdent des caractères étrangers au reste de la région. Le Lias, qui débute par des couches à Avicula contorta ou par des arkoses, est constitué par des calcaires compactes à gros amas de silex, avec Gryj)hées et Bélemniles. Le Jurassique supérieur est représenté par des calcaires gris coralligènes et par des calcaires bréchiFormes rouges. Ces faciès sont ceux du Lias et du Jurassique supérieur de la zone du Briançonnais et, en particulier, des environs de Guillestre, où les étages moyens du Jurassique ( <287 ) font aussi le plus souvent défaut. Le Néocomien est représenté à l'Aulan seulement; ailleurs les calcaires nuniinulitiques reposent immédiatement sur le Jurassique supérieur, comme dans l'Embrunais et dans le bas Queyras. » Au milieu d'une région dont les terrains présentent dans les parties basses, d'une manière constante, le faciès dauphinois, s'élèvent donc plu- sieurs montagnes constituées par des terrains à faciès tout différents. Ce sont de y érilahles maises exotiques, analogues aux kllppes des Alpes suisses; mais, tandis qu'en Suisse et en Savoie il n'est pas encore prouvé que toutes les klippes soient des lambeaux de recouvrement et que, au cas où elles devraient être réellement considérées comme des témoins de grandes masses charriées, il n'est pas possible actuellement d'indiquer d'une ma- nière certaine le sens d'où est venu le recouvrement, il n'en est pas de même dans l'Ubaye, car, non seulement la superposition anormale des masses exotiques au soubassement ne fait plus aucun doute pour nous, mais nous sommes encore à même, dès à présent, d'indiquer avec certitude de quelle direction est venu le charriage. » En effet, la superposition anormale est nettement visible en plusieurs points : à l'Aulan, où la masse exotique repose sur le Jurassique moyen ; au-dessus de la Maure, près d'Uvernet; à l'Escoureous, où elle repose sur le Flysch. La masse immense de la Grande Siolane est constituée par une série renversée de grès d'Annot, de calcaire nummulitique, de Jurassique supérieur, de Lias à Grvphées et d'Infralias, ce dernier formant le sommet et le tout reposant sur un substratum de Flysch. » Quant à l'origine du recouvrement, l'identité de faciès que présentent les terrains jurassiques des klippes avec les terrains de même âge de l'Em- brunais indique déjà un charriage venu de la zone du Briançonnais. D'autre part, des charnières conservées dans plusieurs de nos klippes montrent que celles-ci doivent être considérées comme des témoins épargnés par l'éro- sion de vastes plis couchés refoulés vers le sud et vers le sud-ouest. » De grandioses charnières anliclinales sont nettement visibles dans le massif de l'Aulan et dans celui du Caire : un noyau de Trias est entouré, dans les deux cas, par une enveloppe de Lias, de Jurassique supérieur et de calcaire nummulitique formant un vaste anticlinal à convexité tournée vers le sud. Au Morgon, on observe, sur le versant nord, un grand synclinal à noyau liasique entouré de Trias et superposé au soubassement de Jurassique moyen. Dans une même klippe les charnières sont presque toujours multiples, deux ou trois plis sont empilés les uns sur les autres, les anticlinaux ayant toujours leur convexité tournée vers le sud. )) Les lambeaux de recouvrement de la région deTUbayesont donc des ( 1288 ) témoins d'un grand pli couché de terrains à faciès briançonnais refoulé vers le sud-ouest sur un soubassement de terrains à faciès dauphinois; ils corres- pondent presque toujours à une partie ilu pli couché voisine de la char- nière, dans laquelle se sont formés des plis secondaires superposés. » Les flancs du pli sont également en partie conservés. On doit envisager comme tels les affleurements de Trias qui s'étendent de Jausiers au col de rEvssalette, séparant les terrains jurassiques du soubassement des grandes masses de Flysch formant la crête qui sépare l'Ubaye de l'Embrunais. Ils correspondent certainement à un anticlinal couché, entamé par l'érosion, car on y observe une double succession complète des assises, avec au centre les quartzites et même, aux Sagnières, des arkoses rouges per- miennes. L'absence du Jurassique dans toute cette partie du pli corres- pondant aux flancs peut s'exi)liquer par l'étirement qu'ont subi les couches et par un véritable afflux de la masse plissée dans la région de la charnière, qui se trouve ainsi pour ainsi dire nourrie, comme c'est le cas également, d'après les observations récentes de M. Briart, dans le grand pli couché du bassin houiller franco-belge. Comme dans cette région, le flanc inverse du pli se trouve le plus souvent entièrement supprimé par le charriage. » Les flancs du pli couché plongent vers le nord-est, reparaissent sur le versant d'Embrun, sur tout le pourtour du vallon des Orres, puis s'en- foncent sous un énorme paquet synclinal de Flysch à replis multiples et disposé en éventail. Ce n'est qu'au delà de cette bande que réapparaissent, dans la Haute-Ubaye et dans les environs de Guillestre, les terrains secon- daires, portant quelques lambeaux de Flysch; mais là les plis sont déver- sés vers l'Italie et ne peuvent plus être mis en corrélation avec le pli couché de l'Ubaye. La racine de ce pli se trouve donc cachée sous la zone du Flysch. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur les conditions de propagation de la fièvre typhoïde, du choléra et du typhus exanthématique. Note de M. Rexard, Directeur du Service de santé du i*' corps d'armée, présentée par M. Brouardel. <( Il ressort des observations faites par les médecins militaires l'immu- nité presque absolue des troupes pour la fièvre typhoïde, lorsque celles-ci sont casernées'et abreuvées en eau de source, ou, à son défaut, d'eau po- table filtrée par l'appareil Chamberland. » Les prescriptions du service de santé de l'armée, là où elles ont été ( i2«9 ) strictement exécutées, ont mis les soldats presque à l'abri de la fièvre ty- phoïde et du choléra. La mortalité annuelle dans toute l'armée, par fièvre typhoïde, est tombée, en cinq ans, de 1200 à 4oo. Pour la fièvre typhoïde et le choléra, ce sont les individus qui vivent en dehors de la caserne, les ordonnances notamment, qui payent le plus lourd tribut. » Dans la région du Nord, il n'y a guère que pendant les manœuvres, quand les soldats boivent de l'eau de puits, de ruisseau ou de mare, que quelques groupes sont atteints. » Quant au typhus exanthématique, son mode de propagation est diffé- rent. Transporté de Bretagne par les mendiants, cheminaux et roulottiers, il n'a attaqué que ceux qui étaient immédiatement en rapport avec eux, les gendarmes, les gardiens de prison, les juges d'instruction, les avocats, les médecins, les infirmiers et les sœurs; les militaires sont restés in- demnes. Là où la désinfection a été faite avec soin, l'épidémie a été im- médiatement enrayée. » M. FovEAU DE CouRMEi.i-ES adrcssc, par l'entremise de M. Brouardel, une Note intitulée « Contributions à l'étude de l'ozone ». A 3 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance bu 3i décembre 189/4. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. Septième série. Janvier iSgS. Tome IV. Paris, G. Masson, iSgS; I fasc. in-8°. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, professeur de Physio- logie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. N" 12, 25 décembre 1894. Paris, G. Masson, 1894; i fasc. in-8°. ( 1290 ) Bulletin de l'Académie de Médecine, publié par MM. J. Bergeron, Se- crétaire perpétuel, Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du 26 décembre 1894. Paris, G. Masson; t fasc. in-8*'. NoiU'elles Annales de Mathématiques. Journal des candidats aux Écoles spé- ciales, à la Licence et à l' Agrégation, rédigé par MM. Ch. Brisse et E. Bou- ché. Décembre i8y4- Paris, Gauthier-Villars et fils, 1894; i fasc. in-S". Bulletin de la Société de Géographie. Tome XV. 3* trimestre i8g4. Paris; I vol. in-8°. Les Hématozoaires de l'homme et des animaux, par les D" Laveran et B. Blanchard. Première Partie : Protozoaires du sang. Paris, Bueft et G'*, 1895 ; I vol. in-8°. Bégaiement et autres défauts de prononciation, par le D"" Chervin, Direc- teur de l'Institut des bègues de Paris. Paris, i vol. in-S". Acta Mathematica, ionrndX rédigé par M. G. Mittag-Leffler. 18 : 3. Paris, A. Hermann; i fasc. in-4°. (Présenté par M. Hermite.) La Colombophilie belge, par Félix Rodenbach. Roubers, L. Ackermann, iSg'i; i vol. in-8°. Bulletin de l' Académie royale de Médecine. Tome VIII. N" 10. Année 1894. Bruxelles, F. Hayez; i fasc. in-S". Bulletin de V Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg. 5* série. Septembre, octobre, novembre 1894. Saint-Pétersbourg; 3 fasc. in-4°. Poliedrograjia sperimentale, l'Unita di Misura délie forme poliedriche o cristalline, per Ferdinkvbo Faraone. Napoli, Cesare, 1894; i fasc. in-8°. Protoi'o e globuli polari deir Amphorinacserulea. Commimicazionedel Prof. Salvatore Trinchese. Bologna, 1894; i fasc. in-8°, avec photographies. Journal of the royal microscopical Society, edited by F. Jeffrey Bess, M. A. Part. 6. December. London, 1894; i vol. in-8''. FIN DU TOME CENT-DIX-NEUVIEME. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA HS ET FILS, Quai (les Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ilsfurmeiit, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux fables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel it part du i" janvier. Le /irix lie l'abonnement est fixé ainsi ifiUil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; ZA fr. — Autres pays : les (Vais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : igen Michel et Médan. iGavault St-Lager. Jourdan. RuiT. imiens Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin. * I Lachése. Rayonne Jérôme. iesançon Jacquard. Avrard. lordeaux Duthu. ' Muller (G.). 'ioiiiges Renaud. , Lefournier. ) F. Robert, j J. Robert. ( V Uzel CarolT. ( Baër. ( Massif. iambery Pcrrin. . . ( Henry. erbourg | ,, 7iesl ermont-Ferr.. Marguerie. j Rousseau. ton.. I / Ribou-Collay. iLamarche. Ratel. Damidot. ( Lauverjat. I Crepin. i Drevet. I Gralier. '.a Hochelle Foucher. ( Bourdignon. I Dombre. Lefcbvre. Quarré. ireiwble- :e Havre. Aile. Lorient. chez Messieurs i Bauinal. Nantes . Nice Nime Orléa Poitiers.. Rennes Rochef I Rouen. S'-Élie Toulon . . . Toulouse. Tours Valenciennes. { M°" Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Lyon < Mégret. Chanard. Vitte. Marseille Ruât. i Calas. Montpellier } ^^^,^^ Moulins .. Martial Place. / Jacques. Nancy Grosiean-Maupin. ! Sidol frères. 1 Loiseau. I M"° Veloppé. J Barma. ) Visconli el C'". Nim.es Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Druinaud. Rennes Plihon l Hervé. Rochef ort Girard (M""). ( Laiiglois. ) Leslringanl. S'-Élienne Chevalier. ( Bastide. ( Runièbe. ( Gimct. \ Privât. i Boisselier. Tours j Pérical. ' Suppligeon. Giard. Leinaltre. On souscrit, à l'Etranger, chez Messieurs : ) Feikema Caarelsen i et C". ' Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et C". 1 Dames. . Friediander el lils. I Mayer el Muller. ggi-ng S Schmid, FrancUe el Amsterdam. Berlin. Bucharesl . Bologne Zauichelli. Ramiot. Bruxelles ] MayolezetAudiarte. I Lebùgue et C*. ^ Haimann. ' lïanisteanu. Budapest Kilian. Cambridge DeigliLon, BellelG" Christiania Cammeriiieyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hiist et lils. Florence Lœsclicr et Seeber. Gand llosle. Gènes Beuf. Gherbuliez.- Georg. ( Stapelniohr. Bel in fan te frères. I Benda. / Payot. Barlh. \ Brockhaus. Leipzig 1 LoreiUz. Max Riibe. Twietmeyer. ( Desoer. ( Gnusé. Milan . chez Messieurs : I Dulau. Londres Hachette et G'*. ' Nutl. Luxembourg . ... V. Biick. !Libr. Gutenbeig. Capdeville. Gonzalés e hijos. F. Fé. ( Dumolard frères. i Hœpli. Moscou Gautiei-. [ F'irchlieim. Naples Marghieri di Glus. ( Pellerauo. 1 Dyrseii et Pfeilîer. New- Vork j Slechert. ' Westennann. Odessa Rousse.iu. Oxford Parker et G'* Paterme Clausen. Porto Magalhaés. Prague.. . Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Genève. ■ La Haye. Lausanne Liège. { Bocca Ireres. Rome , , ( Loeschcret C". Rotterdam Kramevs et fils. Stockholm Samson et Wallln , „ , 1 Zinserling. b'-Petersbourg.. J ^y^,^ I Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelSellicr Varsovie Gebelhuer et Wolll Vérone Drucker. 1 Frick. Vienne ;_ ,. „ ( Gerold et G". Zurich. Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 l'rix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( 1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1S80.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ' l'orne I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÈset A.-J.-J. SouiiiK.— Alèmoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenl les ométes, par M. Hanses.— Mémoire sur le Paucréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les pliéuomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières rasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec Sa planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences sur le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSâ'i, savoir : « dludier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'étatactuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 !i . A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences K 27. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 31 décembre 1894.^ MÉaiOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBllES ET DES COlUiESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. 11i;nui MoiSsan. — KUide des graphites ilu fe Pages. NOMINATIONS. M. KiCHTiioFEN csl nommé Conespondaiil pour la SecUon de Minéralogie, en lem- placcment de M. Kol.scliarow isâo RAPPORTS. M. É.MiLE Picard. — RappnrLsur un Mémoire de M. ^'(17 (/ie/'«. Sur l'existence des intégrales dans un sysLème dillërciitiel quelconque et sur la réduction d'un semblable système à une forme linéaire et complètement inté- grable du premier ordre « i25o CORRESPONDANCE. !MM. A. Behal et E. Cho.iy, Freundler, N. Halle, Javelle, Leblond, P.Painlevé, E. UiviiiRE, Thiroloix, R. Varet adres- sent leurs remcrclmenls à l'Académie pour les distinctions accordées à leurs travaux .. i25i M. V. Damato prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à une place de Correspondant, pour la Section de Méde- cine et Chirurgie i35i IM. le Secrétaire perpétuel annonce à l'A- cadémie le décès de M. Stielijes laoi M. Deslandres. — Sur la vitesse radiale de Ç Hercule "; i3Ô3 M. Walther Dvck. — Sur la détermina- tion du nombre des racines commujics à un système d'équations simultanées elsur le calcul de la somme des valeurs d'une fonction dans ces points i25-5 M. R. Perrin. — Sur la résolution des équa- tions numériques au moyen des suites récurrentes 1257 M. N. Bougaïef. — Sur les intégrales dé- finies suivant les diviseurs 1269 M. R. CoLSON. — Sur certaines conditions à réaliser pour la mesure des résistances électriques au moyen des courants alter- natifs et du téléphone 1261 M. A. Villiers. — Sur les sulfures de nickel et de cobalt i263 Bulletin bibliographique Sur l'étliylate de cal- M. DE FORCRANÏl. cium liW) MM. E. JUNafLEtsCH et E. Léger. — Sur I'oxycinchonine-j3 1268 M. A. Brochet. — Action du chlore sur les alcools secondaires 1 270 M,^L H. Pahenty et E. Grasset. — Sur la préparation industrielle et les propriétés physiologiques de l'oxalatc et des sels cristallisés de la nicotine 1270 M. Adolphe Renard. — Sur le goudron de pin 1276 .M. A. Perrin. — Remarques sur les muscles et les os du membre postérieur de YHat- teria punctata 1 278 M. Félix Le Dantec. — Études compara- tives sur les Rhizopodes lobés et réticulés d'eau douce ; 1 279 M. Charles Janet. — Sur les nids de la Vespa crabro L. Ordre d'apparition des premiers alvéoles 1282 MM. E. Haus et W. Kilian. — Les lam- beaux de recouvrement de l'Ubaye i385 M. Renard. — Sur les conditions de propa- gation de la fièvre typhoïde, du choléra et du typhus exan thématique 1288 M. FoVEAU DE Cûurmelles adresse une Note intitulée « Contributions à l'étude de l'o- zone X '289 1289 PARIS — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Autiusiins, 55. Le (Gérant : GAOïuiEa-ViLLAHS. J^i/' ; TABLES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES L'ACADÉMIE DES SCIENCES SECOND SEMESTRE 1894. TOME CXIX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES JUILLET — DECEMBRE 1894. TABLE DES MATIERES Dt TOME CXIX. Pages. Académie. — M. le Président, à l'occa- sion des funérailles de l'empereur Alexandre III, se fait l'interprète des sentiments de l'Académie et lève la séance en signe de deuil 873 — Allocution de M. Lœwy, Président de l'Académie, dans la séance publique annuelle du 17 décembre 1894 io33 Accumulateurs. — Remarques sur la con- densation des gaz de l'électrolyse par les corps poreux, et en particulier par les métaux de la famille du platine. Applications à la pile à gaz. Accu- mulateurs électriques sous pression; par MM. L. Cailletet et E. Colar- deaii 83o — Remarques de M. Beriheht, relatives à la Communication précédente 835 Acétique (Acide) et dérivés. — Sur l'acide amylaoétique et quelques-uns de ses dérivés; par M"= Ida fFtlt. . . 855 Acétones. — Action du chlorure de soufre C. R., 1894. 2° Semestre. (T. CXL\.) Pages, sur les dérivés cupriques de l'acétyl- acétone et de la benzoylacétone ; par M. V. Vaillant 647 Aciers. — Sur l'acier manganèse; par M. H. Le Chatelier 272 — Contribution à l'étude de la structure des aciers; par M. F. Osmond 329 — Sur les températures de transforma- tion des fers et aciers ; par M. Georges Charpy 735 Acoustique. — Réception des sons; par M. Henri Gilbaitlt 53 — Sur les gammes enharmoniques; par M. A. de Bertha 56 AÉROSTATS. — Voir Navigation aérienne et Ascensions aérostatiques. Alcools. — Sur les substitutions de radi- caux alcooliques liés au carbone et à l'azole ; par M. C. Matignon 78 — Remarques sur la Note précédente ; par M. Bertltelot 79 — Étude des chaleurs latentes de vapori- 170 ( '292 Pages. sation des alcools saturés de la série grasse ; par M. ff^. Louguininr 60 1 — Application de la loi de Trouton aux alcools saturés de la série grasse; par M. ff"'. Louguinine 6.j 5 — Sur le dosage de l'alcool dans les huiles essentielles; par MM. Ch. Fnbre, Garrignii et Sarre 747 — Recherches sur l'oxydation des alcools par la liqueur de Fehiing; par M. F. Gaud 862 — Action du chlore sur les alcools secon- daires ; par M. A. Brochet 1270 — Sur un procédé pour épurer les alcools et les autres matières organiques; par M . Maumcné i o 1 4 Aldéhydes. — Sur une réaction des aldé- hydes. Différenciation des aldoses et des cétoses; par MM. A. VilUers et M. FayMes 75 — Sur la condensation de l'aldéhyde l'or- mique avec les alcools de la série grasse en présence d'acide chlorhy- drique; par M. C. Favre 284 — Sur l'action des hydracides halogènes sur l'aldéhyde' formique en présence des alcools; par M. Loulx Henry. . . . 425 — Sur la production de l'aldéhyde formi- que gazeux destiné à la désinfection; par MM. R. Camhier et A. Brochet. C07 Aluminium. — Impuretés de l'aluminium industriel; ^^^x '^. Henri Moissai.. . 12 — Préparation d'un carbure d'alumirium cristallisé; par M. Henry Molssan.. . iG — Fabrication de l'ahimine au moyen des argiles; par M. /. Heibling 609 — Réduction de l'alumine par le ciar- bon ; par M. H. Moissan ... gSj Aminés. — Sur quelques dérivés des oro- pylamines; par M. F. Chancel 233 — Combinaisons de l'hexaméthylène-amine avec l'azotate, le chlorure et le carbo- nate d'argent; par M. Delépine 121 1 Ammonium et dérivés. — Action du phos- phure d'hydrogène sur le potassjm- monium et le sodammonium; par M. A. Joannis 557 Analyse mathématique. — M. E. Picard fait hommage à l'Académie du pre- mier fascicule du tome III de son « Traité d'Analyse » 253 — Sur l'intégration algébrique des équa- tions différentielles linéaires; par M. Paul Piiinleve'. 37 ) Pages. Sur les équations aux dérivées par- tielles, linéaires et à caractéristiques réelles; par M. Dela.isus 4° Sur une classe de polynômes décom- posables en facteurs linéaires; par M. Moutard 4^ Sur la réduction d'un système diffé- rentiel quelconque à une forme com- plètement intégrable ; par M. Riguier. 267 Sur l'intégration de certains systèmes d'équations aux dérivées partielles du premier ordre impliquant plusieurs fonctions inconnues; par M. Riquicr. 324 Sur la théorie des formes différentielles quadratiques; parM.^/^. de Tannen- berg 321 Sur les groupes de substitutions iso- morphes aux groupes symétriques ou alternés ; par M. Maillet 362 Sur les zéros de certaines fonctions discontinues. Principe de la méthode pour trouver les zéros de certaines fonctions ; par M. Desaint 364 Nouveaux théorèmes d'Arithmétique; par le P. Pépin 397 Sur le problème de Pfaff ; par M. A.-J. Slodolkientz 489 Sur les équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre; parM. ^. Petot 5 10 Sur les groupés de transformations des équations différentielles linéaires ; par M. Emile Picard 584 Rapport sur un Mémoire de M. Stieltjes, intitulé (1 Recherches sur les fractions continues » ; par M. Poincarc'. 63o Sur la réduction de la structure d'un groupe à sa forme canonique; par M. E. Cartan 639 Sur la différentiation des séries Irigo- nométriques; par M. Matyas Lerch. 725 Sur une erreur relevée dans la « Théo- rie des nombres » de Legendre; par M. Dujardin 843 Errata se rapportant à cette Commu- nication 934 Sur une formule empirique de M. Pcr- vouchine; par M. E. Cesaro 848 Sur les équations fonctionnelles; par M. Leau 901 Sur un théorème de M. Bertrand ; par M. Cartan 902 Sur les permutations quasi alternées; par M. D. A-idré 947 ( »293 ) Pages. — Sur la résolution des équations numé- riques au moyen des suites récur- rentes; par M. /{./"em/?. 990, iigoet 1257 — Sur la composition des formes linéaires et les groupes à con?:ruences; par M. X. Stouff 99Î — Sur l'élimination; par M. Harlamard. 995 — Errata se rapportant à cetle Commu- nication 1243 — Sur un point de doctrine relatif à la théorie des intégrales multiples; par M. Jules Andradc 1 19';'. — Sur des abaques à 16 et 18 variables; par M. A. Lnfny i igS — Rapport de M. É. Picard sur un Mé- moire de M. Riqiàer « Sur l'existence des intégrales dans un système diffé- rentiel quelconque, et sur la réduc- tion d'un semblable système à une forme linéaire et complètement inté- grable du premier ordre » laSo — Sur la détermination du nombre des racines communes à un système d'équations simultanées, et sur le cal- cul de la somme des valeurs d'une fonction dans ces points; par M. ff^iil- tlier Dyck 1254 — Sur les intégrales définies suivant les diviseurs; par M. N. Bon^aïcf 1259 — M. Sarrat adresse une nouvelle dé- monstration du théorème de Fermât. 5o5 Voir aussi Géométrie, Mécanique, Mé- canique céleste. Anatomie animale. — Transformation des arcs aortiques chez la Grenouille; par M. S. Jourdain 98 — De la coexistence du sternum avec l'épaule et le poumon ; par M. Jl. Ju- lien 1^3 — Sur l'insertion de la membrane de Corti ; par MM. Coyne et Cannieu.. . i;G — Sur la structure de la membrane de Corti; par MM. Cojneel Cannieu. . . 29 1 — Note sur la topographie de l'urètre fixe, étudiée sur des coupes de sujets congelés ; par M. L. Testut 178 — Sur divers points de l'anatomie de l'Orang-Outan; par MM. J. Deniker et R. Boulart 235 — Sur l'appareil génital mâle de l'Orang- Outan ; par M. E. de Pousargues 238 — Sur l'ostéologie des Orangs-Outans ; par M. P. Delisle 241 — La glande venimeuse des Myriapodes Papes, chilopodes; par M. O. Dubosq 352 — Sur le cœur de quelques Orthoptères; par M. A. Koivalevski 409 — Description d'un faisceau de fibres céré- brales descendantes, allant se perdre dans les corps olivaires; par M. Luys. 552 — Sur l'extrémité antérieure de la corde dorsale chez les Vertébrés supérieurs ; par M. G. Saint-Remr 567 — Évolution des éléments sexuels chez les Ascidies composées; par M. An- toine Pizon 5G9 — Glandes salivai res des Apinœ; par M. Bardas CgS — De l'existence de « cellules en paniers u dans l'acinus et les conduits excré- teurs de la glande mammaire: par M. E. Lacroix 748 — Contribution à l'étude de la cellule con- jonctive chez les Mollusques gasté- ropales; par M. Joannes Chntin 922 — Sur le lobe céphalique des Euphro- sines; par M. Emile-G. Racnriizn . . . 1226 — Sur le développement du rein et de la caviti^ générale chez les Cirripèdes; par M. A. Gruvel 1228 — Remarques sur les muscles et les os du membre postérieur de VHatteria punctata; yAT M. A. Pcrrin 1278 Anato.mie végétale. — M. Ch. Degngny adresse une Note intitulée : « Sur la formation de la plaque nucléaire et l'orientation des fils du fuseau chez les -végétaux » 36 — Sur l'origine des sphères directrices; par M. Léon Gingnarcl 3oo ANTHROfOLOGiE. — MM. Ed. PielteGiJ.de Layjorterie adressent une Note ayant pour titre : « Les races humaines de la période glyptique » i25 — Nouvelles recherches anthropologiques et paléontologiques dans la Dordogne ; par M. Emile Rivière 358 Ajjtlmoine et ses composés. — Sépara- tion et dosage de l'étain et de l'anti- moino dans un alliage ; par M. Men- gin 224 — Le vermillon d'antimoine n'est pas un oxysulfure; par M. H. Baubigny . . . . 687 Ascensions aéuostatiques. — Sur une ascension aérostatique effectuée en Russie; Note de M. Véniiknff 57g — Ascension à bord du ballon VArchi- nièdei 1 1 octobre 1894). Diagrammes ( 1294 ) Pafjes. Ihermoméiriqiies et hygrométriques comparés du gaz de l'aérostat et de l'atmosphère ambiante; par MM. G. Henni te et G. Besançon lOiS Astronomie. — Sur divers travaux exé- cutés à l'observatoire de Nice; Note de M . Perrotin 1 36 — Rapport de M. IVolfiuv un Mémoire de M. Bi^oiirilan, intitulé:" Sur la mesure micrométrique des petites distances angulaires célestes, et sur un moyen de perfectionner ce genre de mesures» 3i8 — Sur le passage de Mercure; par M. J. Janssen 828 — Passage de Mercure devant le Soleil ; par M. E.-L. Trotwelot S4 < — Sur la vitesse radiale de Ç Hercule; par M. De.slnndres i ,i.52 — Rapport de M. Tisserand sur le con- cours du prix Lalande, concluant à décerner ce prix à M. Javelle io65 Pages. — Rapport de M. Tisserand sur le con- cours du prix Damoiseau, concluant à décerner ce prix à M. Brendel 1066 — Rapport de M. Tisserand sur le con- cours du prix Valz, concluant à dé- cerner ce prix à M. Coniel 1067 — Rapport de M. Paye, concluant à dé- cerner le prix Houllevigue à M. Bi- gnurdan 1 1 25 — M. Léopold Hugo adresse une Note « Sur la disposition apparente de l'anneau stellaire des Gémeaux » . . . . îSa ~ M. Lénpold Hugo adresse une Note : n Sur le symbolisme de la sphère à méridiens chez les anciens Perses ». 70G — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une petite Carte du « Ciel de France », par M. /. Vinot. 362 Voir aussi Mécanique céleste, Comètes, Planètes, Lune, Soleil, Étoiles fi- lantes. R Balistique. — Rapport de M. Sarrau sur les travaux de M. Gossot, relatifs a la détermination de Jla vitesse des pro- jectiles par les phénomènes sonores. (Concours du prix extraordinaire do 6000 francs) io58 — Rapport de M. Sarrau sur les traviux de M. Jacob, relatifs aux effets balis- tiques des poudres nouvelles (Con- cours du prix extraordinaire de 6000 francs) 1061 Benzoïque (Acide) et ses dérivés. — Sur de nouveaux dérivés obtenus en par- tant de l'acide benzoylbenzoïque; par MM. A . Hatler et A. Guyot 139 Bière. — L'oxydation des moûts de bière; par M. P. Petit 342 Bismuth et ses composés. — Nitrosalicy- lates de bismuth; par M. H. Causse. 690 Boracites. — Nouvelles recherches sur les boracites bromées; par MM. G. Rousseau el H. J flaire 71 Bobe. — Déplacement du carbone par le bore et le silicium dans la fonte en fusion ; par M. Henri Moissnn 1 172 BoRNÉoL. — Combinaisons organo-métiil- liques du bornéol et du camphre mo- nochloré avec le chlorure d'alumi- nium ; par M. G. Perrier 276 Botanique. — Sur la distribution des Cyr- tandre'es; par M. E. Drake del Cas- tillo 33 — Les tubercules radicaux de l'Arachide {Arnchis liypogea L.); par M. Henri Lecomte 3o2 — Sur une Carte botanique détaillée de la France ; par M. Ch. Flahaut 1 236 — M . Sappin- Trouffy soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur les Urédinées » 36 — Rapport de M. Bornet sur les recher- ches de M. Sapiii-Trouffy. (Concours du prix Desmazières ) 1 080 — Rapport de M. Chatin sur le Concours du prix Montagne, concluant à décer- ner des prix à M. Husnot et au frère Héribaud „ 1 084 Voir aussi Anatomie ve'gétale. Chimie ve'gétale. Physiologie végétale. Pa- thologie ■végétale. Botanique fossile. — Nouveaux détails concernant les Nymphéinées. Nym- phéinées infracrétacées; par M. G. de Saporta 835 — Nouveaux détails concernant les Nym- phéinées: par M. G. de Saporta 888 ( '295 ) — Sur un mode de déhiscence curieux du pollen des DoleropliyUum, genre fos- sile du terrain houiller supérieur ; par M. B. Reriaull rijg Benzène. — Action de l'anhydride cam- pliorique sur le benzène en présence du chlorure d'aluminium ; par MM. E. Burker et C. Stabil 426 Bulletins bibliographiques. — laS, 384, 4i3, 44(5! 462, 484> Soi, 520, 543, 614, 661, 704, 820, 871, 971, io3i, 1241, 1289. Bureau des Longitudes. — M. Bouquet de lu Grye présente, an nom du Bu- reau des Longitudes, le Volume de la Connaissance des Temps pour 1897. Pages. 784 Calcium. — Sels basiques de calcium ; par M. Tassilly 871 — Sur l'élhylate de calcium; par M. de Forcrand 1266 Calendrier. — M. Tondini donne lecture d'une Note intitulée : « La question du calendrier à Constantinople et en Russie » 893 Calorimétrie. — Sur la chaleur spécifique de l'acide sulfureux liquide ; par M. L. Malhws 4o4 — Détermination expérimentale directe de la chaleur spécifique de vapeur saturée et de la chaleur de vaporisa- tion interne ; par M. E. Mathins 849 Camphène. — Action de l'acide sulfurique sur le camphène; par MM. G. Bou- chardnt et J . Lajorit 85 Camphres et leurs dérivés. — Combi- naisonsorgano-métalliques du camphre et du camphre monochloré avec le chlorure d'aluminium ■. par AL G. Perrier 276 — Sur un acide nouveau, l'acide isocam- pholique; par M. Guerbet 278 — Action de l'anhydride camphorique sur le benzène en présence du chlorure d'aluminium; par MM. E. Burker et C . Stabd 42G — Sur les acides campholéniques et les campholénamides; par M. A. Bélial. 799 — Sur les rampholènes et sur la consti- tution du camphre; par M. A. Béhal. 858 Candidatures. — M. ^. de Lapparent prie l'Académie de le comprendre parmi les candidals à la place laissée va- cante, dans la Section de Minéralogie, par le décès de .M. Mnllard 633 — M. S. Jourdain prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place de Correspondant, vacante par le décès de M. Cotteau 892 — M. B. Zeiller prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Botanique, par la mort de M. Du- chartre 11 8 1 — M. f\ Danialo prie l'Académie de le comprendre à une place de Corres- pondant, pour la Section de Médecine et Chirurgie i25i Carhone. — Sur la vaporisation du car- bone ; par W. Henri Moissun 776 — Étude des différentes variétés de gra- phite; par M. Henri Moissan 976 — Déplacement du carbone par le bore et le silicium dans la fonte en fusion ; par M. Henri Moissan 1 172 — Étude des graphites du fer; par M. Henri Moissan 1245 — Sur les produits gazeux qui se déga- gent du charbon de bois, à une haute température et à l'abri de l'air; par M . Dosmond 733 CnvMPiGNONS. — Culture d'un Champi- gnon lignicole; par MM. Constantin et Matrucliot 752 Chimie. — M. le Secrétaire perpétuel si- gnale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le premier Volume d'un Ouvrage de M. G. Hinrichs « Sur la Mécanique des atomes » 723 — Détermination du poids moléculaire des liquides; par M. Ph.-A. Guye 832 — M. L. Troost fait hommage à l'Acadé- mie de la II' édition de son Traité élémentaire de Chimie ( notation ato- mique) 55o — M. Arm. Gautier fait hommage à l'Aca- démie du Tome I de la 2' édition de son « Cours de Chimie minérale, orga- nique et biologique » 892 — M. E. Maumené adresse deux Notes intitulées : « Sur' la loi des actions de ( 1296 ) Pages, contact » et « Sur les composés rie l'acide phosphorique » laS — M. V. Ducla adresse à l'Académie plu- sieurs Notes relatives à la classifica- tion générale des sels métalliques... r25 — M. y. Ducla adresse une Note intitulée : « Fusibilité des corps simples; repré- sentation de cette fusibilité au moyen d'une courbe » 446 — M. Ed. Schneider adresse un Mémoire intitulé : « Hypothèse cosmogonique atomique » 670 — Rapport de M. Scliâtzenberger sur le Concours du prix Jecker (Travaux de M. Barbier, de M. Chnbrié, de W. P. Adam, de M. Mesluns) lojS — Rapport de U.Friedel sur le Concours du prix Cahours (Travaux de M. rn- rcl, de M. Freumller). . . 1 1 26 Voir aussi les articles spéciaux : Aciers, Aluminium , Antimoine, Bismiilh, Boracite, Bore, Carbone, Ciironie , Ciments, Cobalt, Etain, Gluciniuni, Hydrates , Mercure , Molybdates , Nickel, Ozone, Sélénium, Silicium, Soufre. Chimie agricole. — Influence des chlo- rures sur la nitrification; par MiM. /. Crochetelle et /. Dumont 93 — Assirailabilité de la potasse, en sols siliceux pauvres, par l'action des nitrates; par M. P. Pichard 471 Voir aussi Economie rurale. Chimie vé- gétale, Alcools, Farines. Chimie animale. — Note de M. Armand Gautier, accompagnant la présentation de son Ouvrage « La Chimie de la cel- lule vivante » Sa — Sur la présence de l'hydrogène et de l'hydrogène protocarboné dans l'azote résidual du sang; par M. L. de Saint-Martin 83 — Sur l'extraction des acides libres de la cire d'Abeilles; par M. T. Marie 4^8 — Sur le chlore, dit organique, de la sé- crétion gastrique ; \mTU.H.Le.tcœur. 909 — Sur la composition du pigment rouge de Diemyctylus viridesccns, Rafines- que; par M. J.-B. GriJJiths 912 Voir aussi Sang. Chimie industrielle. — L'oxydation des moûts de bière; par M. P. Petit 342 — Sur les cuirs acides; par MM. Balland et Maljeun 9i3 Pages. — Sur un procédé nouveau pour épurer les alcools, les sucres et un certain nombre d'autres matières organi- ques; par M. E. Maumené 1014 Chimie organique. — Sur de nouvelles combinaisons organo-métalliques ; par M. G. Périer 90 — Sur les acides diméthyl et diéthylami- dobenzoylbenzoïques et la diméthyl- anilinephtaléine; par MM. A. Haller et A . Gnyot ao5 — Combinaisons organo-métalliques du bornéol. du camphre et du camphre monochloré, avec le chlorure d'alumi- nium ; par M. G. Perrier 27G — Action du pentachlorure de phos- phore sur la quinone tétrachlorée ; par M. Et. Barrai 280 — Action du chlorure de thionyle f acide chlorosulfureux) sur quelques com- posés minéraux et organiques; par M. Ch. Moureu 33; — Action de l'anhydride camphorique sur le benzène en présence du chlorure d'aluminium ; par MM. E. Burckcr et C.StabU 426 — Superposition des effets optiques des divers carbones asymétriuuesdansune même moléculeactive ; par MM. Ph.-A. Guye et M. Gautier 740 et 953 — Recherches expérimentales sur le point de cristallisation de quelques sub- stances organiques; par M. Raoul Pictet 955 — M. E. Maumené adresse une Note « Sur la constitution des corps organiques ». 1241 Voir aussi les articles spéciaux : Acé- tiijue {Acide), Acétones, Alcools, Aldéhydes , Aminés, Ammonium, Berizo'ùiue {Acide), Camphène, Cam- phre, Cinclionine, Créosotes, Essences, Ethers , Ettiylène , Fermentations , Glucosane, Goudrons, Hydrocarbures, Nicotine, Oxalitjue {Acide), Phe'nyl- hydraziue , Picrates , Propioni298 ) Pages. des créosotes officinales et de leurs principaux composants » i io5 Cristallisatiom. — Influence des basses températures sur les lois de la cristal- lisation; par M. Raoul Pictet 554 — Recherches expérimentales sur la con- gélation de l'acide sulfurique à diffé- rents degrés de concentration; par M. R. Pictet 64'2 — Recherches expérimentales sur le point Pages. de cristallisation de quelques substan- ces organiques; par M. R. Pictet. . . . gSS — Recherches expérimentales sur le point de congélation des différents mélanges d'alcool et d'eau; par M. R. Pictet.. 678 — Cristaux se rassemblant au sommet d'une solution moins lourde qu'eux; par M. Lecoq de Boishaudran 392 Cuirs. — Sur les cuirs acides; par MM. ^o/- land et Maljean giS D DÉCÈS DE Membres et de Correspondants DE l'Académie. — M. le Président annonce à l'Académie le décès de M. Ern. Matlard, Membre de la Sec- tion de Minéralogie 129 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. A. Hannover, Correspondant pour la Section de Mé- decine et Chirurgie 362 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Roltet, Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie 362 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Gux- tai'e Cotteau, Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoologie 385 — M. Emile Blanchard donne un aperçu de la carrière de M. Cotteau 385 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la mort de M. H. von Helmlioltz, Associé étranger 5o5 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la pertequ'ellevientde faire dans la personnede M. iV. Pringskeim, Correspondant de la Section de Bota- nique 617 — M. Bornet indique en quelques mots les principaux titres scientifiques de M . Pringsheim 617 — M. le Président annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Duchartre, Membre de la Section de Botanique 283 — Notice de M. Bornet sur la vie et les travaux de M. Ducharlre 824 — M. le Secrétaire perpétuel àonne lecture d'une dépèche annonçant la mort de M. Tchéhichef, Associé étranger de l'Académie 975 — M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de M. Ferdinand de Lesseps, Membre libre de l'Académie, et lève la séance en signe de deuil 975 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte que la Science vient de faire dans la personne du P. François Denza , Directeur de l'observatoire du Vatican 1181 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie le décès de M. Stieltjes. .. i25i DissoLCTioN. — Sur la relation entre la densité d'une solution saline et le poids moléculaire du sel dissous; par M. G. Cliarpx i56 — Cristaux se rassemblant au sommet d'une solution moins lourde qu'eux, par M. Lecoq de Boisbaudran 392 — Relation entre les tensions maxima de vapeur de l'eau, de la glace et d'une solution saline au point de con- gélation de cette solution ; par M. Pon- sot 731 E Eaux naturelles. — M. le Secrétaire perpétuel signale diverses brochures de M. Maignen, relatives à la puri- fication des eaux par le filtrage, à leur stérilisation, et à l'alimentation des villes en eau potable 600 ( 1299 ) Pages. Éclairage. — Recherches comparatives sur les produits de combustion du gaz de l'éclairage, fournis par un bec d'Argand et par un bec Auer; par M. N. Gréhnnt 146 — L'emploi du bec Auer peut-il produire un empoisonnement partiel? par M. iV. Grelwnt 349 — Sur le degré d'incandescence des lampes; par M. J. Crova 627 — M. F. Bccic adresse une Note sur l'éclairage de la mer 720 Ecole Polytechnique. — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance , r « Annuaire de l'École Polytechnique pour l'année 1894 » 821 — M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres pour faire partie du Con- seil de perfectionnement de l'École Polytechnique pendant l'année sco- laire 1894-1895 — MiM. Cornu et Sarrau sont désignés pour faire partie de ce Conseil Économie rurale. — Application de la pomme de terre à l'alimentation du bétail. Production de la viande; par M. Aimé Girard — Errata se rapportant à cette Commu- nication — La pomme de terre dans l'alimentation de la vache laitière; par M. Cli. Cor- nevin — Sur la détermination de la valeur agri- cole de plusieurs phosphates naturels ; par M. G. Paturel — Sur les Diptères nuisibles aux céréales, observés à la Station entomologique de Paris en 1894 ; par M. Paul Marchai. — M. F. Larroque signale les ravages produits par le microbe du charbon dans les pâturages des hauts plateaux des Pyrénées — Culture d'un champignon lignicole; par MM. Costantin et Matruchot — Nouvelle méthode de culture desétangs ; par M. Jouxset de Beltesme Voir aussi Chimie agricole, Séricicul- ture, Sylviculture, Viticulture, Chani- pigitons, Trujlfes. Élasticité. — Sur l'élasticité de torsion d'un fil oscillant; par MM. G. Berson et H. Bonasse 48 C. R., 1894, 2' Semestre. ( T. C\IX.) 633 669 26 384 ii5 119 49''^ 614 752 92 1 Pages. Gi 219 — NL le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance, un Ouvrage de M. Em. Ce.tnro, ayant pour titre : « Introdu- zione alla theoria délia elasticita »... 840 Électricité. — Sur une application des rayons cathodiques à l'étude des champs magnétiques variables ; par M. Albert Hess 5y — Détermination de la forme des cou- rants périodiques en fonction du temps, au moyen de la méthode d'in- scription électrochimique; par M. P. Janet 38 — Inscription autographique directe de la forme des courants périodiques, au moyen de la méthode électrochimique ; par M. P. Janet 217 — Transformateur de courant monophasé en courants triphasés; par M. Désiré Korda — Coefficient de self-induction de n fils parallèles égaux et équidistants, dont les sections sont réparties sur une cir- conférence; par M. Ch.-Eug. Guye. — Sur l'équation des décharges ; par M. /?. Snyngedauw • . . . . 22 1 — Sur le pouvoir inducteur spécifique du verre ; par M. F. Beaulard 268 — Sur l'électrolyse du sulfate de cuivre; par M. A. Chassy 27 1 — Remarques sur la méthode électrochi- mique d'inscription des courants al- ternatifs; par M. A. Blomlel 399 — L'électricité considérée comme un mou- vement tourbillonnaire; parM. Ch.-V. Zenger 417 — Sur deux méthodes pour l'étude des courants dans les circuits ouverts et des courants de déplacement dans les diélectriques et les électrolytes; par M. de Nicolaïeff' 469 — Sur la théorie de la machineWimshurst ; par le P. r. Scliajfers 535 — Sur la propagation des ondes électro- magnétiques dans la glace, et sur le pouvoir diélectrique de cette sub- stance ; par M. R. Blondlnt 595 — Sur le pouvoir diélectrique de la glace ; par M. A. Perrot fioi — Force agissant à la surface de sépara- tion de deux diélectriques ; par M. H. Pcllat 675 — Sur la constitution de l'arc électrique; 171 ( '3 Pages, par M. Tlinmnx 728 — Sur la température de l'arc électrique; par M. /. (^iolle 9^9 — Sur la capacité électrostatique d'une ligne parcourue par un courant; par M. raschy 1 198 — Potentiels électriques dans un liquide conducteur en mouvement uniforme; par MM. G. Gouré de Vilhnnonlée. laoi — Sur certaines conditions à réaliser pour la mesure des résistances électriques au moyen des courants alternatifs et du téléphone; par M. R. Cohon 1261 — Rapport de M. de Jomiuières, sur les travaux de M. Leblond , relatifs à l'Électricité (Concours du prix extra- ordinaire de Gooo francs) 1067 Voir aussi Accumulateurs, Foudre. Errata. — 127, 3o8, 384, 4i6, 448, 5o3, 706, 821, 872, 934, 974, 1243. Essences. — Sur l'essence de Pelargo- nium de la Réunion; par MM. Ph. Barbier et L. Bouveault 281 — Sur la constitution du rhodinol de l'es- sence de Pelargonium; par MM. Ph. Barbier et L. Bouveault 334 00 ) Pages. — Sur le dosage de l'alcool dans les huiles essentielles; par MM. Ch. Fahre , Garrionu et Surre 747 Et AIN. — Séparation et dosage de l'étain et de l'antimoine dans un alliage; par M. Mengin 224 Éthers. — Synthèses au moyen del'éther cyanacétique. Éthers phénacylcyana- cétiques; par M. T. Ktobb 161 — Sur l'éther paraphtalodicyanacétique; par M. /. Locher 162 — Sur l'éther métaphtalodicyanacétique; par M . Locher 274 — Sur les éthers-sels dérivés de l'alcool amylique actif ; par MM. P/;. -y/. Guye et L. Chavanne 906 — Sur les éthers cyanés; par M. Albert Cohon 121 3 Éthylène et ses dérivés. — Sur les dérivés bromes de l'éthylène per- chloré ; par M. A. Besson 87 — Sur l'éthylate de calcium; par M. de Forcriind 1 266 Étoiles filantes. — Les étoiles filantes observées en Italie au mois d'août 1894 ; par le P. Fr. Densn 5o6 Farines. — Observations sur les farines; par M. Balland 565 Fermentation. — Sur la formation de l'acide succinique et de la glycérine dans la fermentation alcoolique; par M. /. Effront 92 — Accoutumance des ferments aux anti- septiques et influence de cette accou- tumance sur leur travail chimique; par M. /. Effront 169 — Sur l'emploi des levures sélectionnées; par M. Charles Fabre 373 — Phénomènes consécutifs à la dialyse des cellules de la levure de bière; par M. E. Onimus 479 — Sur la pectase et sur la fermentation pec- tique; par MM. G. Bertrand et A. Mallière 1012 Fluor et composés. — Étude des combi- naisons de l'anhydride fluorhydrique avec l'eau; par M. R. Metzner 682 Foudre. — Coup de foudre remarquable; par M. Ch.-V . Zenger 460 — M. C. Hue adresse une Note relative au « Tonnerre en boule » 474 — M. Ed. Schneider adresse un Mémoire relatif au « Tonnerre en boule » 5o6 Fusion. — Relation entre les tensions de vapeur d'un corps à l'état solide et à l'état liquide. — Influence de la pres- sion sur la température de fusion ; par M. A. Ponsot 791 Géodésie. — Les Académies représentées à la Session de l'Association géodé- sique internationale à Inspruck; Note de M. H. Faye 5o5 — Géodésie et ses rapports avec la Géolo- gie ; Note de M. H. Faye 52 1 — Reconnaissance faite à l'aide de la Pho- tographie, pour la délimitation de la ( i3oi ) Pages. frontière entre l'Alaska et la Colombie britannique; Note de M. Lmissedat.. 981 GÉOGRAPHIE. — Rapport de M. Grandidier, concluant à décerner le prixTchihat- cheff à M. Pavie, pour ses e.'iplora tiens du continent asiatique 1 1 23 GÉOLOGIE. — Sur certaines des dernières phases géologiques et climatériques du sol barbaresque; par M. J. Pomel. 3 14 — Sur l'existence de lentilles récifales à Ammonites dans le Barrémien, aux environs de Châtillon-en-Diois; par MM. G. Sayn et P. Lorr 38 1 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 448 — Sur la présence du terrain carbonifère dans le Sahara; par M. F. Foureau.. 576 — Trois coupes géologiques du Congo français; par M. M. Barrât 703 — Sur la géologie du Congo français; par M. M. Barrât 768 — Dernières recherches géologiques dans l'Altaï; par M. Vénuhoff. 705 — Sur les rapports du basalte et du pho- nolite du Suc-d'Araules( Haute-Loire) ; par M. F. Gonnard 75G — Défense du Saharien comme nom du der- nier étage géologique ; par M. Moyer- Eymar 8 1 4 — Réponse à M. Mayer-Eymar à propos de la Communication précédente; par M. A. Pomel 938 ~ Sur l'âge du lac du Bourget et les allu- vions anciennes de Chambéry et de la vallée de l'Isère; par M. A. Dele- becque gS 1 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 974 — Sur une nouvelle grotte ossifère décou- verte à la Pointe-Pescade, à l'ouest d'Alger-Saint-Eugène; par M.^. Po- mel 986 — Succession des assises tertiaires infé- rieures sur le pourtour de la protubé- rance crétacée de Saint-Sever; par M. L. Reyl 1021 -^ Sur les calcaires à lithothamnium de la vallée du Chellif ; par M. Repetin io23 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1243 Pages . — Les lambeaux de recouvrement de l'Ubaye ; par MM. E. Haug et fV. Ki- lian 1 285 — Rapport de M. Albert Gaudry sur le Concours du prix Gay, concluant à attribuer ce prix à M. Martel 1 1 19 Voir aussi Minéralogie, Pétrograplde, Paléontologie, Botanique fossile. GÉOMÉTRIE. — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces de la Corres- pondance, un Mémoire de M. Malvy « Sur les polygones réguliers (étude élémentaire) » 32i — Nouvel emploi du conoïde de Pliicker; par M. A. Mannheim 894 — Sur la possibilité de remplacer, par un problème déterminé, le problème in- déterminé que comporte la générali- sation du théorème de Pascal; par M. Paul Serret 4^4 — Sur la construction du cercle dérivé de sept droites, ou défini par l'équation o = SÎ/iT? = X2-i-Y2 — R2; par M. Paid Serret 474 — Sur une autre détermination du cercle dérivé de sept droites et sur quelques- unes de ses applications; par M. Paul Serret 49^ — Sur les transformations infinitésimales des trajectoires des systèmes; par M . /•. Painlei'é 637 — Sur la représentation des courbes gauches algébriques et sur une for- mule d'Halphen; \^zv^\. Léon Autonne. 845 — Sur deux nombres invariants dans la théorie des surfaces algébriques ; par AL Emile Picard 1 1 69 — Rapport de M. Darboux sur le Concours du grand prix des Sciences mathéma- tiques, concluant à décerner ce prix à M. Julius IVeiagarten io5o Voir aussi Analyse mathématique. Glucinium. — Sur la valence du gluci- nium et la formule de la glucine; par M. Alph. Combes T221 Glucosanes. — Sur une nouvelle gluco- sane, la lévoglucosane; par M. Tan- ret 1 58 GouDBONS. — Sur le goudron de pin; par M. Ad. Renard i65, 652 et 1276 ( i3o2 ) H Pages. Horticulture. — Ln Société natinnale d' Horticulture de France informe l'Académie qu'elle organise une Expo- silicin internationale des produits de rhorticulture et des industries qui s'y rattachent 723 Hydrates. — Sur l'hydrate carbonique et la composition des hydrates de gaz; par M. P. T dlard .". . . 368 — Élude des combinaisons de l'anhy- dride fluorhydrique avec l'eau ; par M. R. Metzner. . . , 682 Hydraulique. — Variation de l'eau dans un bassin communiquant avec un port à marée ; par M. A. de Saint-Germain. 673 — Réduction de l'équation de continuité en Hydraulique à la forme dp dp di'i o'a par M. P.-E. Touche 721 Voir aussi Hydrodynamique. Hydrocarbures. — Sur les hydrocarbures saturés à radicaux amyliques actifs; par M"' Ida fVcIt 743 Hydrodynamique. — Sur de nouvelles expériences permettant de comparer les débits des liquides, des gaz et de la vapeur, à travers les mêmes ori- fices ; par M. H. Parenty 419 — Sur le mélange des liquides; par M. /. de Koivat.ski 5i2 — Théorie de l'écoulement sur un déver- soir sans contraction latérale, quand la nappe déversante se trouve ou dé- primée, ou noyée en dessous, ou adhérente au barrage; par M. /. Bous- sinesq 389 — Détermination, en partie expérimentale Pages, et en partie théorique, de la contrac- tion inférieure d'une nappe de déver- sement déprimée, ou noyée en des- sous, ou même adhérente, sur un bar- rage ayant sa face d'amont verticale; par M. /. Bousii/iesq 618 — Vérifications expérimentales de la théo- rie des déversoirs à nappes noyées en dessous ou adhérentes : vérifications relatives au débit et à la contraction inférieure; par M. /. Boussinesq. . . . 063 — Vérifications expérimentales de la théo- rie des déversoirs à nappe noyée en dessous ou adhérente : vérifications re- latives aux pressions; par M. J. Bous- sinesq 707 — Sur la théorie de l'écoulement par un déversoir à nappe déprimée ou noyée en dessous, dans le cas où une arma- ture horizontale rend la contraction inférieure maximum; par M. /. Bous- sinesq 7y I Hygiène publique. — M. /. Postio adresse une Note relative aux résultats four- nis par un procédé de distillation des ordures ménagères 614 — M. A. Trillat adresse une réclamation de priorité, au sujet des procédés de désinfection par les vapeurs de for- mol 669 — Sur la désinfection des matières fécales ; par M. H. Vincent 965 — M. E. Dussau adresse un Mémoire relatif à un procédé pour le traitement des eaux d'égout 1 1 8 1 — Rapport de M. Sehàtzenberger sur le Concours des prix Montyon ( Arts insa- lubres) 1 120 Voir aussi Eaux naturelles. I Infectieuses (Maladies). — Production expérimentale de la péripneumonie contagieuse du bœuf, à l'aide de cul- tures. Démonstration de la spécificité du Pneuniobacdlus liquefaciens ùovis; par M. .S'. Jrtoing 143 — Note sur quelques variations biologiques du Pneumobacillus liquefaciens bovis, microbe de la péripneumonie conta- gieuse du bœuf; par M. S. Arloing.. 208 Mécanisme de l'innuence des substances toxiques agissant à titre de causes secondes dans la genèse de l'infection; par MM. Charrin et Duclert 344 ( i3o3 ) Pages. Intluence de la lésion des tissus sur leur aptitude à fixer des substances dissoutes; par MM. Charrin et P. Carnol 43 1 De l'action de la toxine du staphylo- coque pyogène sur le lapin, et des infections secondaires qu'elle déter- mine ; par MM. Mosny et G. Marcano. 962 Remarques de M. Verneuil au sujet de cette Communication 963 Sur les conditions de propagation de la fièvre typhoïde, du choléra et du Pages, typhus exanthématique ; par M. Re- nard 1 288 — Rapport de M. Bouchard^ concluant à décerner une grande récompense, sur les arrérages du prix lîréant, à M. 5. Arloing, pour ses travaux sur la péripneumonie épizootique des bêles à cornes 1 100 Iode. — M. G. Roiivier adresse une nou- velle Note relative à la fixation de l'iode par l'amidon 383 L Lune. — Sur les photographies de la Lune obtenues au grand équatorial coudé de l'Observatoire de Paris ; par MM. Lœwy et Puiseitx i3o et 234 Études photographiques sur quelques portions de la surface lunaire ; par MM. Lœwx et Puiseux 873 M Magnétisme. — Sur une application des rayons cathodiques à l'étude des champs magnétiques variables ; par M. Albert Hess 57 — Force électromotrice d'aimantation; par M. D. Hwmuzescti 1006 Magnétisme terrestre. — Sur une per- turbation magnétique ; par M. Moii- reaux 307 — Magnétisme moyen du globe et isano- males du magnétisme terrestre; par M. Alexis de Tillo 697 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 70C MÉCANIQUE. — Sur les équations de la Dy- namique; par M. R. Lioiwille 867 — Sur la transformation des équations ca- noniques du problème des trois corps; par M. Paul Vernier 45 1 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 5o3 — Sur les équations de la Mécanique; par M. IV. de Tannenberg 487 — Sur des problèmes de Dynamique dont les équations différentielles admettent une transformation infinitésimale; par M. Stacckcl 5oS — Sur des problèmes de Dynamique dont les équations différentielles admettent ungroupe continu ;parM./'. Staeckel. 723 — Réclamation relative à une Note précé- dente de M. P. Staeckel, sur des pro- blèmes de Dynamique dont les équa- tions différentielles admettent une transformation infinitésimale; par M. Otto Stuiule 9o3 — Remarques au sujet de la réclamation deM. 0. Staude; par M. P. Staeckel. 1189 — Sur le théorème des aires ; par M. P. Appell 770 — Sur le mouvement d'un corps solide; par M. G. Kœnigs 897 — Sur une application du principe des aires; par M. L. Lecormi 899 — Sur le problème des trois corps; par M. F. Siacci 1 189 — Rapport de M. Appell sur le Concours du prix Bordin, concluant à décerner ce prix à M. P. Pairdevé, et des men- tions à M. Lioiwille et à M. Elliot. . . io5i MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — M. Co/6' adresse la description d'un moteur « applicable à l'industrie, à l'agriculture et à la locomotion » 36 — Sur l'élasticité de torsion d'un fil oscil- lant; parMM. G.Berson et H. Bonasse. 48 — M. L.-H. Planche adresse un « Mémoire sur l'aérodynamique » 394 — Sur les lois de la résistance de l'air ; par M. £. rallier 885 ( i3o4 ) Pages. — Errata se rapportant à cette Communi- cation 974 — Sur la loi de résistance de l'air; par M. C. Chnpcl '. 997 — Théorie expérimentale du cisaillement et du poinçonnage des métaux; par M. Fremont 998 MÉCANIQUE CÉLESTE. — La niasse de .Mer- cure et l'accélération du moyen mou- vement de la comète d'Encke, d'a- près les travaux récents de M. 0. Backlund; par M. O. Catlandreau. . 545 — Surl'excentricitéde l'orbite du cinquième satellite de Jupiter; par M. i^. Tisse- rand 58 1 — Sur les pôles de rotation de Vénus; par M. C. Flammarion 670 — Note sur le Calcul des orbites des pla- nètes ; par M. F. Tisserand 881 — Sur les variations séculaires des orbites des quatre planètes intérieures; par M. S. Newcomb 983 — M. Léopold Hugo adresse une Note « Sur le calcul des déplacements plané- taires » 383 — M. Léopold Hugo adresse une Note in- titulée : « Examen arithmétique des nombres relatifs aux distances des pla- nètes au Soleil » 446 — M. Léopold Hugo adresse une Noie in- titulée : « Nouvel examen des nombres théoriques caractérisant les espace- ments planétaires n 58o — M. L. Hugo adresse une Note relative au système du monde. 820 Voir aussi Planètes. MÉDAILLES. — M. G. ZJ^rio«j; fait hommage à l'Académie, au nom du Comité du jubilé de M. Hermite, de la médaille fondue en son honneur, et de la bro- chure publiée à l'occasion de la célé- bration de ce jubilé 253 MÉDECINE. — M. Pleschner adresse deux Notes relatives à diverses questions médicales 36i — Rapport de M. Verneuil, sur le « Traité des hernies inguinales de l'enfance », par M. le D' Felizet (Concours Mon- lyon ) 1 099. — Rapport de M. Marey sur l'Ouvrage de M. le D' Lahorde « Traitement phy- siologique de la mort» (Concours Mon- tyon) 1093 — Rapport de M. Guyon sur le Traité des Pages. maladies des yeux par M. le D' Panas (Concours Montyon) 1094 — Rapport de M. Potain sur les travaux de M. Farquez, relatifs à la patholo- gie du système veineux (Concours Montyon ) 1 095 — Rapport de M. Potain sur le Traité de thérapeutique infantile de MM. Le- gendre et Broca 1096 — Rapport de M. Potain, sur les travaux de M. H. Vandre/iicr, concernant la méningite suppurée 1097 — Rapport de M. Potain, sur la « Médecine transatlantique » de M. M. Baudoin. 1097 — Rapport de M. Larrey, sur l'Ouvrage de M. Ernest Martin « l'opium et ses abus » (Concours Montyon) 1097 — Rapport de M. Ferneuil sut le Concours du prix Barbier (Travaux de M. Henri Leloir, de M. Artault, de M. Tscher- "ing) 1099 — Rapport de M. Guyon, concluant à dé- cerner le prix Godard à MM. MelviUe W asserniann et ISoèl Halle, pour leurs travaux sur les rétrécissements de l'urètre i io3 — Rapport de M. Brouardel sur le Con- cours du prix Bellion 1 106 — Rapport de M. Sappey sur le Concours du prix Mège, concluant à décerner ce prix à M. Faure 11 07 — Rapport de M. Bouchard sur les tra- vaux de M. Gtey (Concours du prix Lallemand ) 1 109 — Rapport de M. Potain sur l'Ouvrage de M. P. Janet « État mental des hysté- riques » (Concours du prix Lallemand). un Voir aussi Physiologie palhologiijue. Thérapeutique, Infectieuses {Mala- dies). Mercure et ses co.mposés. — Sur la stabi- lité des solutions aqueuses de bichlo- rure de mercure; par M. E. Burcher. 34o — Recherches sur les sulfates mercu- riques; par M. Raoul Varet 684 — Recherches sur les azotates mercu- riques ; par M. Raoul Varet 797 MÉTÉORITES. — Sur la chute des bolides et aérolithes tombés dernièrement en Grèce; par M. C. Maltézos 5oo Voir aussi Etoiles filantes. MÉTÉOROLOGIE. — Sur Un Météorographe à longue marche, destiné à l'observa- toire du mont Blanc; par M. Janssen. 386 ( i3o5 ) Pages. — M. /'. Diicla adresse une Note relative à la prévision de la pluie 474 Voir aussi Pliysit/ue du globe. MicnoBES. — Action des hautes pressions sur quelques bactéries; par M. H. Ro- ger 963 Voir aussi Infectieuses {Maladies). MiiNÉRALOGiE. — Sur la kermésite; par M. H. Baubigny 787 Voir aussi Pétrographie. MoLYBDATES. — Reclierches sur l'action qu'exercent les molybdates acides de soude et d'ammoniaque sur le pouvoir Pages, rotatoire de la rhamnose (isodulate); par M. D. Gernez 63 Muséum d'Histoire naturelle. — M. le Ministre de l' Instruction publique invite r.\cadémie à lui adresser une liste de deux candidats pour la chaire d'Anatomie comparée, laissée vacante au Muséum d'Histoire naturelle par le décès de M. Pouchet 37 — Liste de candidats présentés pour cette chaire : 1° M. FUhol, 1° M. Beau- regard -210 N Navigation. — Recherches expérimen- tales sur le matériel de la batellerie; par M. F.-B. de Mas 45 — M. E. Tuurnier adresse, pour le con- cours du prix de 6000 francs, une « Note sur un projet de courbes de puissances de route » ^94 — Sur le transmetteur automatique des ordres de route; par M. H. Bersier. . 55o — M. Is. Jury adresse une Note relative aux collisions en mer 633 — M. Isidore Jary soumet au jugement de l'Académie un système de signaux sonores, à intervalles convenus, des- tinés à faire connaître la direction de la route des navires en mer 785 — Note accompagnant la présentation d'une « Étude des moyens mécaniques et électriques de traction des ba- teaux » ; par M. Maurice Lévy 783 — Rapport de M. Guyou, sur les Tables du point auxiliaire, de M. Souiltagouét (Concours du prix extraordinaire de 6000 francs ) 1 062 — Rapport de M. de Bussy, sur les travaux de M. André Le Chatclicr et de M. /. Ausclier (Concours du prix Plu- mey) io63 Navigation aérienne. — Pli cacheté con- tenant une Note sur la direcliun des aérostats; par M. A. Lenoir laS — M. Ch. Antonietii adresse une Note relative à la direction des aérostats. . 36i — M. E. Founner adresse une Note re- lative à la direction des ballons 633 — M. Ediv. Pynchon adresse une Note relative à l'emploi des explosifs pour la propulsion des aérostats 670 — Mouvements de rotation observés dans une ascension aérostatique ; par M. Vé- nukoff. 706 — M. A. Delprat adresse un travail inti- tulé « Navigation mécanique aérienne, à ailes battantes » 892 — Rapport de M. Flzcau, concluant à dé- cerner le prix Saintour à MM. L. De- buraux et Dibos^ pour leur travail relatifs aux aérostats 1127 Voir aussi Ascensions aérostatiques. Nickel. — Sur les sulfures de nickel et de cobalt; par M. A. VilUers 1263 Nicotine. — Sur la préparation indus- trielle et les propriétés physiologiques de l'oxalale et des sels cristallisés de la nicotine; par MM. H. Parenty et E. Grasset 1273 NiTRiFicATios. — De l'influence des chlorures sur la nitriBcation ; par MM. y. Crochetelle et /. Dumont. ... 93 — Sur l'assimilation des nitrates par les végétaux ; par M. Demoussy 868 Nominations de Membres et de Corres- pondants. — M. de Richtiiofen est nommé Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de M. Kokscttaroiv i25o ( i3o6 ) O Pages. Observatoires. — Sur divers travaux exécutés à l'observatoire de Nice ; Note de M. Perrotin 1 30 — M. Bouquet de la Grye appelle l'atten- tion de l'Académie sur une proposition de M. Prompt, relative à la création, sur le mont Meige, d'un observatoire et d'un hôtel où certaines maladies pourraient être traitées avec avantage. 58o Optique. — Sur la polarisation de la lu- mière diffusée par les surfaces dé- polies ; par M . J. Lafay 1 54 — Sur les interférences à moyenne diffé- rence de marche; par M. G. Meslln. 2i4 — M. Peutek l^natz adresse la description d'un support destiné à l'élude des grandes lentilles de verre 3o8 — De l'absorption de la lumière dans les milieux isotropes et cristallisés; par M. G. Morcau 827 — De la périodicité des raies d'absorption des corps isotropes; par M. G. Mo- Pages. rcau 422 — Réfractomètre à cuve chauffable. Appli- cation à la mesure des corps gras: par M. Féry 332 — Application de l'auto-collimation à la mesure des indices de réfraction; par M. Fe'ry 402 — Intégration des équations de la lumière dans les milieux transparents et iso- tro|)es ; par M. E. Carmlln ioo3 Voir aussi Polarisation rotatoire et Vision. Oxalique (Acide) et ses dérivés. — Synthèse de l'acide mésoxalique et mé- soxalate de bismuth ; par M. H. Causse. 228 Ozone. — Sur la solubilité de l'ozone; par M. Mailfert gî i — Contribution à l'étude de l'ozone atmo- sphérique; par M. /. Peyrou. 120G — M. Foveau île Courmelles adresse une Note intitulée « Contribution à l'étude de l'ozone » 1 289 Paléo-ethnologie. — Sur des ivoires sculptés provenant de la station qua- ternaire de Brassempouy (Landes); par M. Ed. Piette et /. de Lapor- terie 2'ig — Sur de nouvelles figurines d'ivoire, provenant de la station quaternaire de Brassempouy; par M. Ed. Piette. . . . 927 — Sur deux menhirs trouvés dans les bois de Moudon ; par M. Bertheht 265 — Nouvelles observations sur les menhirs des bois de Meudon; par M. Ber- thelot 7S2 Paléontologie. — Sur les variations du Spirifer Verneuili ; par M. Gasseht. 357 et 393 — Sur une bactérie coprophile de l'époque permienne ; par MM. B. Renaidt et C.-Eg. Bertrand 377 — M. ^. Pomc/ transmet à l'Académie un exemplaire de sa « Monographie des Bœufs-Taureaux fossiles des terrains quaternaires de l'Algérie » 526 — M. Haton de la GnupUlière annonce à l'Académie que M. Cotteaii a légué à l'École nationale ries Mines sa collec- tion d'Échinides fossiles 699 — La station du Schweizersbild ; par M. Nuesch 700 — Sur quelques grottes quaternaires de la Dordogne et sur quelques monu- ments mégalithiques de l'Orne et de la Manche ; par M. E. Rivière 761 — Les Reptiles du terrain jurassique su- périeur du Boulonnais; par M. H.-E. Sauvage 926 Voir aussi Anthropologie, Botanique fossile. Pathologie animale. — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Mémoire de M. Roberto Caïupana, sur « la lèpre » 211 — Sur la peste de Hong-Kong; par M. Yersin 35G Pathologie végétale. — La brûlure des feuilles de la Vigne, produite par [' Exobasidiuin Vitis; par MM. Pril- ( r3 Pages. lieux et Delacroix (o6 — Observations de M. L. Dtiillr relatives à la Note de MM. Prillieux et Dela- croix (I Sur la gommose bacillaire des vignes » 75 1 — Errata se rapportant à cette Commu- nication Sai — Sur une nouvelle maladie du blé, causée par une Chytridinée; par M. A. Pru- net 108 — La brunissureen Algérie; par M. F. De- bray 110 — Conditions du développement du Rou- geot sur les feuilles de vigne; par M. Albert Renault J.^y — Sur YAiireobnsidiiim Fitis, parasite de la Vigne ; par M. P. ritila et G. Boyer. 9.48 — Influence de la distribution de l'humi- dité dans le sol sur le développement de la chlorose de la vigne en sol cal- caire ; par MM. F. Hoiidaille&tM. Ma- zade 3o^ — Sur la présence de thrtlcs gomnieuses dans la vigne; par M. L. Mangin. . . 5i4 — Sur une maladie des Allantes, dans les parcs et promenades de Paris; par M. L. Mungin (j 38 — Sur la maladie du Rouge dans les pé- pinières et les plantations de Paris; par M. L. Mangin 753 — Sur une maladie myco-bactérienne du Tricholoma terreum ; par M. Paul Vuillewin f* 1 1 Voir aussi Fiticultiire. Pendule. — M. le Secrétaire perpe'tuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un fascicule du « Mémorial du Dépôt général de la Guerre «, t. XV, contenant les re- cherches du commandant Defforges sur la répartition de la pesanteur, à l'aide du pendule 129 — Premières observations pendulaires dans les Alpes du Dauphiné; par m. J. Collet (134 — M. /. Collet adresse une « Élude sur la pesanteur » ^70 PÉTiiOGRAPiiiE. — Sur la naiure pelrogra- [iliique du sommet du montBIancetdes rochers avoisinanls; par MM./. Fol- lot et L. Du paie 1 Sa — Sur les tufs calcaires du col de Lau- taret (Haules-Alpes); par M. fV. Ki- lian ">74 C.R., 1894, 2" Semestre. (T. CXIX.) OJ ) Page». — Détermination des proportions de car bonate de chaux et de carbonate de magnésie dans les terres, cendres, etc. ; par M. Trubert 1009 — Les vases marines et leur classification ; par M. /. Thoulet 968 PiiK.vYL-HYDRAziNE. — Recherches sur la phényl-hydrazine. Action de l'oxygène et action de l'eau ; formation des sels; par M. Berthelot J Phonographe. — M. Gilewist adresse une Note relative à diverses applica- tions du phonographe 1 4^ Phosphates. — Sur la détermination de la valeur agricole de plusieurs phos- phates naturels; par M. G. Paturel.. 1 19 — Le phosphate du Grand-Connétable ; par M. A. Andouard roi r Phosphorescence. — Recherches expéri- mentales sur l'influence des basses températures sur les phénomènes de phosphorence; par M. Raoul Pictet.. 527 Photographie. — Sur le développement de l'image latente, en Photographie, par les peroxvdes alcalins; par M. G.-A. Le Roy.'. 557 — Reconnaissance faite à l'aide de la Pho- tographie, pour la détermination de la frontière entre l'Alaska et la Colom- biebritannique; '^oleAeU.Lnus.sedat. 981 Physiologie animale. — Du lieu de pro- duction et du mécanisme des souffles entendus dans les tuyaux qui sont le siège d'un écoulement d'air; par M. A. Cliauveau. 20 — Sur le mécanisme des souffles engendrés par l'écoulement de l'air dans les tuyaux. Détermination du moment où un écoulement aphone, transformé instantanément en écoulement souf- flant, devient sonore dans les différents points du tuyau où s'opère l'écoule- ment; par ]\L A. Chaweau 194 — (Conditions propres à faire varier la pro- duction et la perception des souffles dans les tuyaux qui sont le siège d'un écoulement d'air; par M. ^. Chauveau. 309 — De la nécessité pour les Autruches, et la plupart des Oiseaux, d'avaler des corps durs qui séjournent dans la ré- gion pylorique de l'estomac, et qui. jouent, à l'égard des aliments, le rôle d'organes masticateurs;parM. C.Sap- pey 201) I -2 ( i3o8 ) Pages. - Recherches sur l'excitabilité des muscles rigides et sur les causes de la dispa- rition de la rigidité cadavérique; par M. /. Tissot.''. 242 - Mécanisme physiologique de la ponte chez les Insectes orthoptères de la fa- mille des Acridides. Rôle de l'air comme agent mécanique et fonctions multiples des pièces de l'armure géni- tale; par M. J. KiincAel /l'Hcrculaix.. 2^4 ■ M. C/i. Lester Léonard adresse une série de photomicrographies relatives aux mouvements araiboïdes des cor- puscules blancs du sang 3o8 Sur le fonctionnement du rein des Hélix; par M. L. Ciiénnt SSg - Sur l'alimentation de deux commensaux (Ncrcilepax et Pinnotheres) ; par M. Henri Gnapin 54° ■ Des mouvements que certains animaux exécutent pour retomber sur leurs pieds lorsqu'ils sont précipités d'un lieu élevé ; par M. Marey 714 Note relative à la Communication de M. Marey ; par M. Giiyou 717 • Observations, à ce même propos, sur le principe des aires; par M. Maurice Léiy ■• ■ • 7 ' 8 ■ M. Mesny, à propos de la Note récente de M. Marey, rappelle les mouvements exécutés par les gymnasiarques pen- dant la chute verticale 763 - Sur un appareil servant à mettre en évi- dence certaines conséquences du théo- rème des aires ; parM. Marcel Deprez. 767 ■ Sur le théorème des aires ; par M. P. Ap- pell 770 - M. Pierre Chassin adresse la description des expériences qu'il a faites sur cer- tains animaux pour observer les mou- vements qu'ils exécutent pour retom- ber sur leurs pieds 819 - M. ISana adresse une Note relative aux mouvements de chute de certains ani- maux 871 ■ Sur le mouvement d'un corps solide; par M. Kœnigs 897 Sur une application du principe des aires ; par M. L. Lecornu 899 - Étude des causes de la digestion saline ; par M. A. Dastre 887 - Sur les effets de l'ablation des glandes à venin chez la Vipère; par MM. C. Physalix et G. Bertrand 919 Pages. — Influence du rayonnement à basses tem- pértitures sur les phénomènes de la digestion. Frigothérapie: par M. Ramd Pictet I (5 1 6 — Sur la circulation de la lymphe dans les petits troncs lymphatiques ; par M. L. RrmAcr 1 17Î — Des différences fonctionnelles entre le muscle normal et le muscle énervé; par M. N. {■Fedensky iîÎo i — Rapport de M. Emile Blanchard sur lo I concours du prix Thore, concluant à décerner ce prix à M. Cuénnt, pour ses travaux relatifs à la physiologie des Insectes 1 o85 — Rapport de M. Chauveau sur le concours des prix Montyon (Physiologie) 1 1 12 — Rapport de M. d' Arsonvat sur le con- cours du prix Pourat (Physiologie) . . 1 1 17 Physiologie pathologique. — Nature des onychomycoses, démontrée par la culture et les inoculations; par M. J. Sabrazès 172 — Recherches sur les causes de la toxicité du sérum du sang; par MM. Mairet et Bosc 292 — Mécanisme de l'influence des substances toxiques agissant à titre de causes se- condes dans la genèse de l'infection ; par MM. Charrin et Dttclert 344 — Influence des lésions des tissus sur leur aptitude à fixer des substances dis- soutes; par' MM. A. Charrin et P. Carnot 4^1 — Sur les propriétés antitoxiques du sang de Salamandre terrestre (iW/awa/îf/ro mncidosa) vis-à-vis du curare ; par MM. C. Phisalix et Ch. Contejean. . 434 — Propriétés antiseptiques des vapeurs de formol ; par M. A . Trillat 563 — Défense de l'organisme contre les para- sites chez lesinsectes; par M. L. Cué- not 806 — Sur la présence et le mode de réparti- tion du glycogène dans les tumeurs; par M. A. Braidt 817 — Ostéomyélite du maxillaire inférieur chez le Kanguroo; par MM. Lanne- longiie et Acliard 969 Voir aussi Infectieuses {Maladies). Physiologie végétale. — Sur la respira- tion des feuilles ; par M. L. Maquenne. 100 — Mécanisme des mouvements provoqués du Berberis; par iM. Gustave Chau- ( ï3o9 ) Pages. veaud i <>3 — Sur la mesure de l'absorption de l'eau par les racines; par M. Henri Le- comte 1 8 1 — Recherches sur la respiration et l'assi- milation desMuscinés;parM.^. Jons- son 44" — Sur la germination des graines oléagi- neuses; par M. Leclerc du Sablnn. . 6io — Sur le mécanisme de la respiration vé- gétale; par M. L. Maquenne (I97 — Sur l'existence, dans les végétaux, de principes dédoublables avec produc- tion d'acide carbonique ; par MM. Ber- thelot et G. André 717 — Influence de l'acide arsénique sur la vé- gétation des Algues; par M. R. BuuWiac 9 *9 Physique du globe. — Les courants et Jes vents sur la côte des Landes de Gascogne; par M. HaiUreax lai — M. MascarC présente une publication de M. Rang sur la « Répartition de la pression atmosphérique sur l'océan Atlantique septentrional, d'après les observations de 1870 a 1889 » lii — Sur la constitution chimique de l'atmo- sphère ; par M. T.-L. Phipson 444 — Trombe observée en mer; par M. Génot. 5 19 — M. L. Capazza adresse une Note sur un phénomène électrique observé par M. Livrelli dans une ascension en bal- lon 5 1 y — Observations thermométriques sur le sommet de l'Ararat ; par M. T'énakoff. 579 — Sur une ascension aérostatique effectuée en Russie; Note de M. Vénuhojf 379 — Remarques de M. Faye, à propos de la Communication précédente, sur les mouvements tourbillonnaires descen- dant d'une couche de cirrus 58o — Sur la tempête du 12 novembre 1894; par M. Alfred Angnt 900 — Les vases marines et leur classification; par M. y. Tlumlet 968 — M. Léopold Hugo adresse une Note « sur le groupement des isobares du 1 1 mars » 41^ ' Voir aussi Météorologie, Foudre, Ma- gnétisme terrestre. Pendule, Trem- blements de terre. Physique mathématique. — M. Haton de la Goupillière fait hommage à l'Aca- démie d'une brochure dans laquelle Pages, il a envisagé la recherche de la courbe de potentiel minimum 33 — Études sur les actions centrales. Lois générales relatives à l'effet des milieux; par M. F. -P. Le Roux 211 — Intégration des équations de la lumière dans les milieux transparents et iso- tropes ; par M. E. Carvallo ioo3 Voir aussi Optique. Picrates. — Recherches sur le picrate mercurique; par M. R. Varet iâg — Action de l'acide picrique et des picrates sur les cyanures métalliques. Les iso- purpurates; par M. R. Varet 56-2 Pisciculture. — Nouvelle méthode de culture des étangs; par '^. Jousset de Bellesme 924 Planètes. — Disparition de la tache po- laire australe de Mars; par M. Bi- gourdan 633 — Les neiges polaires de Mars; par M. C. Flammarion 786 — Sur la disparition de la tache (lolaire australe de Mars; par M. G. Bigour- dan 840 — Observations de la nouvelle planète BE. faites à l'Observatoire de Paris (équa- torial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bigourdan 786 — Observation de la planète Wolf (1894, BE) faite au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux; par M. G. Rayet 885 — Éléments de la planète BE; par M. L. Schulhof 893 — Sur la distribution des planètes entre Mars et Jupiter; par M. E. Roger.. 895 et 943 — Observation de la planète BU 1894 découverte à l'observatoire de Mar- seille, le 19 novembre 1894; par M. Borrelly 943 — Éléments de la planète 1B94 BE; par M. J. Coniel 1182 — Éléments provisoires de la planète BI; par M. Capun 1 1 83 — Observations de la comète d'Encke et des planètes BH et BI, fuites à l'obser- vatoire d'Alger à l'équatorial coudé; par MM. Rambaud et .S)' 1 184 Voir aussi Mécanique céleste. Polarisation rotatoire. — Sur le chan- gement de signe du pouvoir rotatoire; par M. Albert Cohon 65 ( i3io ) Pages. — Sur les pouvoirs rolatoires variables avec la température; réponse à M. Col- son ; par M. A. Le Bel 226 — Superposition des effets optiques des divers carbones asymétriques dans une même molécule active; par MM. Giiye et Gautier 740 et gJS Pkix décehnéspar l'Académie. —Tableau Pages, des prix décernés, pour l'année 1894. io5o Prix proposés par l'Académie. — Ta- bleau des prix propo.-és, pour les années 1895, 1896, 1897 et 1898 1 164 — Tableau, par année, des prix proposés. 1166 Propionique (Acide). — Sur le passage de l'acide propionique à l'acide lac- tique; par M. F. Gaiid 905 Q Quinine et ses dérivés. — Sur la ben- zoylquinine; par M. A. fVimsch .... 407 — Action du pentachlorure do phos- phore sur la quinone télrachlorée ; par M. El. Barrai 280 Rayonnante (Chaleur). — Recherches expérimentales sur le rayonnement à basses températures; par M. Raoul R Pktet Voir aussi Speclmscnpic. Salicïlates. — Nitrosalicylates de bis- muth ; par M. H. Causse (390 Sang. — Sur la présence de l'hydrogène et de l'hydrogène protocarboné dans l'azote rcsidual du sang ; par M. L. de Saint-Martin 83 — Recherches sur les causes de la toxicité du sérum du sang; par MM. Mairct et Bosc 292 Sélénium. — Influence de la pression sur la combinaison de l'hydrogène et du sélénium; par M. H. Pélabon 73 Sériciculture. — Expériences sur les œufs des vers à soie du mûrier, race annuelle; par M. P^. Rollat 61 2 Silicium. — Déplacement du carbone par le bore et le silicium dans la fonte en fusion; par M. Henri Mnissan. . . 1 172 Soleil. — Images spéciales du Soleil données par les rayons simples, qui correspondent aux raies noires du spectre solaire; par M. H. Des- ùindrcs 1 4 8 — Recherchessurles mouvements de l'at- mosphère solaire; par M. H. Des- landres 437 — Errata se rapportant à cette Com- munication 82 1 — Sur la rotation des taches solaires: par M. Flammarion 532 — Observations du Soleil faites à l'obser- vatoire de Lyon (équalorial Briinner), pendant le second trimestre de 1894; par M. /. Guillaume 529 — Observations du Soleil faites à l'obser- vatoire de Lyon (équalorial Briinner) pendant le troisième trimestre de 1894 ; par M. /. Guillaume 1 18G — M. L. Lahaume adresse une Note : « Sur les taches solaires » 706 S0LENNITÉSSCIENTIFIQUES. — M. A.Milne- Edwards transmet une lettre par la- quelle le Comité d'initiative pour l'érection d'un monument à la mé- moire A'Armandde Quaircfages invi te l'Académie à se faire représenter à l'inauguration de ce monument 211 — Le Conseil général des Facultés de Lyon invite l'Académie à se faire re- présenter à l'inauguration do la sta- tue de Claude Bernard 3?, i — M. Milne-Edtvards rend compte à l'Académie de la cérémonie qui a eu lieu à Valleraugue (Gard) le 26 août, à l'occasion de l'inauguration de la statue (Y Armand de Quatrefages . . . 41^^ ( '3ii ) l'ages. Soufre et ses composés. — Sur une nou- velle série de sulfophosphures, les thiohypophosphales; par M. C. Frie- del 260 — Action du chlorure de Ihionyle (acide chlorosulfureux) sur quelques com- posés minéraux et organiques ; par M. Cil. Mnureii 337 Voir aussi Sulfo/ies, Sulfures. Souscriptions. — M. Berihe.lot commu- nique à l'Académie une lettre de M. le professeur R. Fresenius, annonçant que des savants allemands ont formé un Comité de souscription pour le monument de Lavoisier 939 Spectroscopie. — Sur les radiations calo- rifiques comprises dans la partie lu- mineuse du spectre; par M. Ajmnn- net 5o et i5i — Sur le spectre de lignes du soufre, et sur sa recherche dans les composés métalliques; par M. A. de Grainoni.. G8 — Nouvelles recherches sur la région infra- rouge du spectre solaiie; par M. Lan- gl'-f 388 — Rapport sur le concours du prix Jans- sen, concluant à attribuer ce prix à M. Georges Haie 1 068 Statistique. — Rapport de M. de Frer- ciiiet, sur les travaux de statistique de M. -5o«i(« (Concours du prix Mon- lyon ) 1 070 — Rapport de M. Haton de la Goupil- Hère, sur le travail de statistique de M. le D' Faidlierbe, concernant le Pages. mouvement de la population de la ville de Roubaix 1 07 1 — Rapport de M. de Jnmjuières, sur l'Ouvrage do M. Cartier, « L'hygiène à Toulon; statistique hygiénique »... 107^ — Rapport de M. Lmrey, sur les Études statistiques, démographiques et médi- cales dans le département de la Meuse, par M. le D' Taslière 1073 Sucres. — Sur la picéine, glucoside des feuilles de sapin épicéa ; par M. Tanret. 80 — Sur un nouveau dosage pondéral du glucose; par M. Fernand Gaud 178 — Sur un cas particulier de l'attaque du glucose par les alcalis; par M. F. Gaud 604 — Sur les dosages de glucose par liqueurs cupro-alcalines; par M. F. Gaud. . .. (i5o — Sur l'émission d'un liquide sucré par les parties vertes de l'oranger; par M. 31. Biisgen 967 — Sur un procédé pour épurer les sucres et les autres matières organiques; par M . E. Mauuiené 1014 SuLFONES. — Sur la constitution des sul- fones aromatiques; par MM. L. Zora et H. Brunel 1 2>,4 Sulfures. — Sur les sulfures métalliques; par M. A. Villiers 1208 — Sur les sulfures de nickel et de cobalt ; par M. A. Villiers r2()3 Sylviculture. — Influence de la séche- resse de l'année iSgS sur la végé- tation forestière en Lorraine; par M. Henry lo25 Télégraphie. — M. N. Montagne adresse une Note relative à un projet de télé- graphe imprimant 529 Thérapeutique. — Des applications pé- riphériques d'alcaloïdes dans le trai- tement des maladies aiguës à déter- mination cutanée; par MM. L. Gui- nard et G. Geley 373 — MM. Fr. Grotte et Ghirelli adressent un Mémoire « Sur l'aldéhyde formique appliquée à la guérison de la tubercu- lose et de la phtisie pulmonaire «.. . . 722 Tremblements de terre. — Sur le trem- blement de terre de Locride (Grèce] du mois d'avril 1 894 ; par M. Socrate- A. Papavasiliou 112 Sur la nature de la grande crevasse produite à la suite du dernier trem- blement de terre de Locride ; par M. S.-A. Papavasilioa 38o Errata se rapportant à cette Commu- nication 4 1*5 Sur le tremblement de terre de Con- stantinople; par M. Moureaux 261 ■ Sur le tremblement de terre de Con- stantinople, du 10 juillet i8g4; par iM. D. Eginitis 4 80 M. Henri Salomon adresse un Mémoire relatif à diverses questions de Météo- rologie et à l'origine des tremblements ( .3l2 ) Pa(;es. de terre 124 1 Truffes. — Truffes (Terfâs) de Tunisie el de Tripoli ; par M. Ad. Chatin 485 Page». — Truffe (Domalan) de Smyrne; par ^\. A. Chalin 5a3 Vapeubs. — Relation entre les tensions maxima de la vapeur d'eau, de la glace, et d'une solution saline au point de congélation de cette solution; par M . Pnnsot 73 1 — Relation entre les tensions de vapeur d'un corps à l'état solide et à l'état liquide; influence de la pression sur la température de fusion; par M. A. Ponsot 79 1 Vision. — Sur les lois nouvelles de la con- traction pupillaire; par M. Ch. Henry. 847 — Sur les variations de grandeur apparente des lignes et des angles, dans la vision directe et dans la vision par des mou- vements des yeux et de la tête; par M. Ch. Henry 449 — Influence de la forme sur la sensibilité lumineuse et aberration de l'œil; par M. Charles Henry 794 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 872 — Nouveau phénomène entoptique; par M. S. Tchirieiv 913 — Principes de chroologie, ou synthèse physiologique de la couleur; par M. W. ISicati 917 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 974 — M. Leopold Hugo adresse une Note 0 Sur la vision mentale, à l'occasion d'un frontispice de Fontenelle » 1-241 Viticulture. — La biùlure des feuilles de la Vigne, produite par V ExvUasidium vitis; Note de MM. PrilUcux qX, Dela- croix 1 06 — Observations relatives à cette Commu- nication ; par M. L. Daille 751 — La végétation des vignes traitées par la submersion; par M. A. Mïmtz. . . 1 16 -M. F. Beric adresse une Note relative à un mode de traitement des vignes phylloxérées -^es - Conditions du développementdu Rougeot sur les feuilles de la Vigne; parM.^/6. Renault 247 - Sur VAureobasidiitm vitis, parasite delà Vigne; par MM. P. Fialael G. Boyer. 248 - Influence de la distribution de l'humi- dité dans le sol sur le développement de la chlorose de la Vigne en sol cal- caire; parMM. 7^. Houdaille et Mazade. 3o4 - Sur les périthèces de l'oïdium de la Vigne ; par M. Pierre Fiala 411 ■ Sur les périthèces du Rot Blanc de la Vigne ; par MM. P. Fiala et X. Ravaz. 443 • Sur la présence de ihylles gnmmeuses dans la Vigne ; par M. Louis Mangin. 5i4 ■ Sur une maladie de la Vigne, détermi- née par X Aureobasidiiim vitis; par M. P. Eloste 517 Sur uneChytridinée parasite delà Vigne; par M. ^. Prunet 372 Caractères extérieurs de la chytridiose de la Vigne ; par M. A. Prunet 808 Sur les rapports biologiques du Clado- chytriuni viticolum avec la Vigne ; par M. A. Prunet 1233 Importance de l'hybridation pour la reconstitution des vignobles; par M. A. Millardet 1176 MM. L. Joué et E. Crouzel adressent une Note relative à la bouillie tanno- cuprique, appliquée au traitement du mildew de la Vigne 1181 MM. Itet et Malbot adressent une Note sur un nouveau phylloxéricide, expé- rimenté à Philippeville (Algérie). . . . 1 181 Zoologie. — Un nouveau cas de commen- salisme : association de Vers du genre Aspidosiphon avec des Polypes ma- dréporaires et un Mollusque bivalve; par M. E.-L. Bonoier 96 -Sur deux Orangs-Outans adultes morts à Paris; par M. A. Milne- Edwards. 191 Sur lesmétamorphoses delà Cecidomyia ( i3i3 ) destructor Say, et sur le pupariiim ou l'enveloppe de sa larve avant la trans- formation en chrysalide; par M. J. Lnboulhène ' 297 Sur la transformation des Paguriens en crabes anomoures de la sous-famille desLilhodinés; \iat^I.E.-L. Bouvier. 35o Pulmonés à branchie; par M. Paul Pelsencer 354 Sur le bourgeonnement des Diplnsnmi- dœ et des Didemnidce; par M. Mou -. rice Caullery 4^7 Le laboratoire maritime du Muséum à l'île Tatihou, près Saint-Waast-la- Hougue (Manche); par M. Edmond Perrier 4^5 M. Léopold Hugo adresse une Note in- titulée : « Sur un processus relatif aux Insectes » 484 ■ M. j4. Mdne-Edwards présente à l'A- cadémie le fascicule 7 de l'Ouvrage publié par le Prince de Monaco et con- tenant le résultat des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht, âai - Sur la coexistence, chez le même hôte, d'une Coccidie monosporée et d'une Coccidie polysporée; par M. Jlph. Labbé 537 - Sur l'origine homarienne des Crabes (Brachyures) ; par M. E.-L. Bouvier. 656 - Sur une chenille inédite, dévorant les feuilles et les fruits du figuier, dans l'arrondissement de Puget-Théniers; Papes, par M. Decaux 6g5 — M. F. Becic adresse une Note sur la destruction des carnassiers 720 — Sur la formation de colonies nouvelles chez le Termite lucifuge ( Termes lu- cifugux); par M. /. Pérez 8o4 — Sur la morphologie et la classification des Coccidies ; par M. A. Labbe . ... 1019 — Observations biologiques faites sur le Criquet pèlerin {Sclustoceica percgri- na, Olivier) pendant les invasions de 1891, 1892 et 1893 en Algérie. — Pariade et accouplements répétés. — Pluralitédespontes;parM. /. Kiinckel d^ Herculais 863 — Sur les essaims du Termite lucifuge; par M./. Përez 866 — Étude comparative sur les Rhizopodes lobés et réticulés d'eau douce; par M. Félijc Le Dnntec 1279 — Sur les nids de la Vespa crabro L. Ordre d'apparition des premiers al- véoles ; par M. Charles Jnnet 1 2S2 — M. A. Mdne-Edwards annonce à l'A- cadémie que M. Cotteau a légué au Muséum d'Histoire naturelle sa collec- tion d'Echinodermes vivants 417 — Rapport de M. Grandidier sur le con- cours du prix Savigny io85 — Rapport de M Edm. Perrier sur le concours du prix Da Gama Machado . . 1086 Voir aussi Anatomie animale , Physiolo- gie animale. Paléontologie. TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ACHARD. — Ostéomyélite du maxillaire inférieur chez le kanguroo. (En com- mun avec M. Lannelongiœ.) gSg ADAM. — Un prix Jecker (Chimie) lui est décerné 1076 — Adresse ses remercîmenls à l'Académie. iiSi ALLAIRE (H.). — Nouvelles recherches sur les boraciles bromées. (En com- mun avec M. G. Rousseau.) 71 ANDOUAUD (A.). — Le phosphate du Grand-Connétable ion ANDRADE (Julks). — Sur un point de doctrine relatif à la théorie des inté- grales multiples 1 192 ANDRÉ (D.). — Sur les permutations quasi alternées 947 ANDRÉ (G.). — Sur l'existence, dans les végétaux, de principes dédoublables avec production d'acide carbonique. ( En commun avec M. Berlhelol.) ... 711 ANGOT (Alfred). — Sur la tempête du 12 novembre i8g4 9o3 ANTONIliTTl (Ch.) adresse une Note re- lative à la direction des aérostats... 30 1 APPELL (P.). — Sur le théorème des aires. 770 — Rapport sur le concours du prixBordin (Géométrie) io5i - ARLOING (S.). — Production expérimen- tale de la péripneumonie contagieuse du bœuf à l'aide de cultures. Démon- MM. Pages. stration de la spécificité du Pnrunw- bncillus tiquefnciens bm>i.s i43 — Note sur quelques variations biolo- giques du Pneumobacillus lujuefa- ciens bovis, microbe de la péripneu- monie contagieuse du bœuf 208 — ■ Le prix Bréant (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 100 — Adre.-se ses reinerciments.T l'Académie. iiSi ARSONVAL (D').— Est présenté à M. le Ministre de l'Instruction publique pour la chaire de Médecine vacante au Collège de -France gSg — Rapport sur le concours du prixPourat ( Physiologie ) 1117 ARTAULT. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Barbier (Médecine et Chirurgie) 1099 AUSCHER. — La moitié du prix Plumey (Mécanique)lui est décernée ioG3 AUTONNE (LÉo.y). —Sur la représenta- tion des courbes gauches algébriques et sur une formule d'Halphen 84 5 — Un prix Dalmont (Mécanique) lui est décerné 1 064 — Adresse ses remercîments à l'Académie. 1181 AYMO.NNET. — Sur les radiations calori- fiques comprises dans la partie lumi- neuse du spectre 5o et 1 J 1 B BACH (A.). — Sur l'existence de l'eau oxygénée dans les plantes vertes. . . . ■zS(i — Nouveau réactif permettant de démon- trer la présence de l'eau oxygénée dans les plantes vertes 1218 BALLAND. — Observations sur les farines. 565 — Sur les cuirs acides. (En commun avec M. Maljeaii. ) 9i3 C. K., 1894, -i' Semestre. (T. CXIX.) — La moitié du prix Montyon (Arts insa- lubres) lui est décernée 1120 — Adresse ses remercîments à l'Académie. 1181 BARBIER (Ph.). — Sur l'essence de Pe- largonium de la Réunion. fEn com- mun avec M. Boweautt. ) 281 — Sur la constitution du rliodinol de l'es- sence de Pelargonium. (En commun 173 ( i3i6 ) •23 2:5 MM. Panes, avec M. L. BouveaiiU. ) 334 — Un prix Jecker (Chimie) lui est décerné 1075 BAURAL(Et. ). — Action du pentachlo- rure de phosphore sur la quinone té- tranhlorée 280 BARRAT. — Trois coupes géologiques du Congo français 7o3 — Sur la géologie du Congo français. . • . 708 BAUBIGNY (H.). — Le vermillon d'anti- moine n'est pas un o.xysulfure (J87 — Sur la kermésite 737 BAUDOIN (Marcel). — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montvon (Médecine et Chirurgie). . . . 1091 BËAULAUD ( F. ). — Sur le pouvoir induc- teur spécifique du verre 2G8 BEAUREGAHD. — Est présenté pour la chaire d'Anatomie comparée, vacante au Muséum d'Histoire naturelle 210 BECIÉ (F.) adresse une Note sur l'éclai- rage de la mer — Adresse une Note sur la destruction des carnassiers — Adresse une Note relative à un mode de traitement des vignes phylloxérées. vGS BÉHAL (A.). — Composition quantitative des créosotes de bois de hêtre et de bois de chêne. (En commun avec M. E. Chnay.) 1G6 — Sur les acides campholéniques et les campholénamides 799 — Sur les campliolènes et sur la constitu- tion du camphre 858 — Un prix Parkin (Médecine et Chirurgie) lui est décerné i io5 — Adresse ses remerciments à l'Académie. laSi BENI-BARDE. — Un prix Bellion (Méde- cine et Chirurgie) lui est décerné... 11 06 BÉRAUD soumet au jugement de l'Acadé- mie quelques échantillons de couleurs nouvelles, extraites du cobalt 148 — Adresse une nouvelle série de couleurs de cobalt, destinées à la peinture sur porcelaine 268 BERSIER (H.). — Sur le transmetteur au- tomatique des ordres de route jjo BERSON (G.). - Sur l'élasticité de tor- sion d'un fil oscillant. (En commun avec M. //. Boiume.) 48 BERTHA (A. de). — Sur les gammes en- harmoniques 5G BERTHELOT (M.). — Recherches sur la |)hénylhydrazine. Action de l'oxygène et action de l'eau ; formation des sels. j MM. Pages. — Remarques sur une Note de M. Mati- gnon, concernant les substitutions de radicaux alcooliques liés au carbone et à l'azote , 79 — Sur l'existence, dans les végétaux, de principes dédoublables avec produc- tion d'acide carbonique. (En commun avec M. G. André. ) 711 — Sur deux menhirs trouvés dans les bois de Meudon 26 5 — Nouvelles observations sur les menhirs des bois de Meudon 78'2 — Remarques relatives à une Communi- cation de MM. Cail/etel et Colar- dcatt, concernant la condensation des gaz de l'électrolyse par les corps po- reux 835 — Communique une lettre de M. R. Fre- si-niiis, annonçant que des savants allemands ont formé un Comité de souscription pour le monument de Lavoisier 939 — il. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. A. Hannover, Cor- respondant pour la Section de Méde- cine et Chirurgie 062 — Annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Rollet, Correspondant pour la Sec- tion de Médecine et Chirurgie 36a — Annonce à l'Académie la mort de M. H. von Helniliultz, Associé étranger. 5o5 — Annonce à l'Académie, la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. N. Prings/ieim, Correspondant de la Section de Botanique 617 — Donne lecture d'une dépêche annonçant la mort de M. Tchébichef, Associé étranger de l'Académie 973 — Annonce la mort de M. Ferdinand de Lcsseps, Membre libre de l'Académie. 975 — Annonce à l'Académie le décès de M. Stieltjes i25i — Signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une petite Carte dus Ciel de France » , par M. /. Vinot, 3(i-2; — le premier 'Volume d'un Ou- vrage de M. G. Hinrichs « Sur la Mé- canique des atomes », 723; — un Ouvrage de M. Ern. Ccsàro, ayant pour titre : « Introduzionealla theoria délia elasticita », 840; — un Volume de M. Manuel Crespo, traduit de ( '3 MM. Papes. | l'espagnol par M. Maximin Deloche. 899, ! BERTR.4ND (C.-Eg.) — Sur une bactérie i copropliile de l'époque permienne. (Eu ! commun avec M. i?. ^cno«/^) 3-7 j BERTRAND (G.) — SurleselTetsdel'abla- j lion des glandes à venin chez la Vipère. (En commun avec M. C. Phisalix.). 919 — Sur la pectase et sur la fermentation peclique. (En commun avec M. A. Mcdlière. ) ici?, — Un prix Montyon (Physiologie expéri- mentale) lui est décerné 11 12 — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie 1 1 8 1 BERTUAND(J.) — Rapport sur le con- cours du prix Francœur (Géométrie). io56 — Rapport sur le concours du prix Pon- celel (Géométrie) io5(i — Rapport sur le concours du prix Montyon (Statistique) 1069 — Rapport sur le concours du prix Gegner ( Prix généraux ) ii23 — Rapport sur le concours du prix Jérôme Ponti(Prix généraux) 1 123 M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Aca- démie que le tome CXVII des Comptes reritliis es\, en distribution au Secré- tariat 309 — Annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Gustave Cotteau, Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoo- logie 38'3 — Annonce à l'Académie la perte que la Science vient de faire dans la personne du P. François Denza. Directeur de l'observatoire du Vatican 1181 — Signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Mémoire de M. Roberto Campana, sur « la lèpre » , 211; — un Mémoire de M. Malvj « Sur les polygones réguliers (élude élémentaire) » Sai; — 1' « Annuaire de l'École Polytechnique pour l'année 1894 », 321 ; — un fascicule du « Mé- morial du Dépôt général de la Guerre », t. XV, contenant les re- cherches du commandant Defforges, sur la répartition de la pesanteur à l'aide du pendule, 629; — diverses brochures de M. Maignen, relatives à la purification des eaux par le fd- trage, à leur stérilisation, et à l'ali- mentation des villes en eau potable, 17) MM. Pages. 600 ; — deux Brochures de M. Adolphe Carnot i 1 8 1 BESANÇON (G). —Ascension à bord du ballon l'Archimèile (1 1 octobre 1894). Diagrammes thermométriquos et hy- grométriques comparés du gaz do l'aé- rostat et de l'atmosphère ambiante. (En commun avec M. G. Hermitc.). 1028 BESSON (A.) - Sur les dérivés bromes de l'éthylène percliloré 87 BIGOURDAN (G.). — Disparition de la tache polaire australe de Mars 633 — Sur la disparition de la tache polaire australe de Mars 840 — Observations de la nouvelle planète BE, faites à l'Observatoire de Paris (équa- torial de la tour de l'Ouest) 785 — Observations de la nouvelle comète E, Swift (1894, novembre 20), faite à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) 894 — Le prix HouUevigue lui est attribué. . ii25 — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie 1 1 8 1 BLANC. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Physiologie expérimentale) 1112 BLANCHARD (Emile) donne un aperçu de la carrière de M. Cnttcau 385 — Rapport sur le concours du prix Thore ( Analomie et Zoologie) io85 BLONDEL. — Remarque sur la méthode électrochimique d'inscription des cou- rants alternatifs 399 BLONDLOT (R.). — Sur la propagation des ondes électromagnétiques dans la glace, et sur le pouvoir diélectrique de cette substance SgS BORDAS. — Glandes salivairesdes^/)/«(^. 698 BORNET. — Indique en quelques mots les principaux titres de M. Pringsheini . 617 — Notice sur la vie et les travaux de M . Duchartre 824 — Rapport sur le concours du prix Des- mazières (Botanique ) 1080 BORRELLY. — Observation de la pla- nète BH 1894 découverte par M. Bnr- rclly à l'observatoire de Marseille, le 19 novembre 1894 943 BOSC. — Recherches sur les causes de la toxicité du sérum du sang. (En com- mun avec M. Mairet.) 292 BOUASSE(H. ). — Sur l'élasticité de tor- sion d'un fil oscillant. (En commun ( >3 MM. Panes. avec M. G. Bcrson.) 48 BOUCHARD. — Rapport sur !e concours du prix Bréant (Médecine et Chirurgie), tjoo — Rapport sur le concours du prix Lalle- mand (Médecine et Chirurgie) 1 1119 BOOCHARDAT (G.). - Action de l'acide sulliirique sur le camphène. (En commun avec M. /. Lafont.) Si BOUGAIEF (N.). - Sur les intégrales dé- finies suivant les diviseurs laii) BOUILHAC (R.). _ Influence de l'acide arsénique sur la végétation des Algues, g^i) BOULART (R.). — Sur divers points de l'analomie de l'Orang-Outan . (En commun avec M. J. Denihcr. ) 235 BOUQUET DE LA GRYE appelle l'atten- tion de l'Académie sur une proposition de M. le D' Prompt, relative à la créa- tion, sur le mont Meige, d'un obser- vatoire et d'un hôtel où certaines ma- ladies pourraient être traitées 58o — Présente, au nom du Bureau des Lon- gitudes, le Volume de la Connaissance des Temps, pour 1 897 -84 BOURQUELOT (Em.). - Sur la présence de l'éther méthylsalicylique dans quelques plantes indigènes 809 BOUSSINESQ (J.). - Théorie de l'écoule- ment sur un déversoir sans contrac- tion latérale, quand la nappe déver- sante se trouve ou déprimée, ou noyée en dessous, ou adhérente au barrage. iSg — Détermination, en partie expérimentale et en partie théorique, de la contrac- tion inférieure d'une nappe de déver- sement déprimée ou noyée en dessous, ou même adhérente, sur un barrage ayant sa face d'amont verticale G18 — Vérifications expérimentales delà théo- rie des déversoirs à nappes noyées en dessous ou adhérentes : vérifications relatives au débit et à la contraction inférieure 663 — Vérifications expérimentales de la théo- rie des déversoirs à nappe noyée en dessous ou adhérente : vérifications relatives aux pressions 707 — Sur la théorie de l'écoulement par un déversoir à nappe déprimée ou noyée en dessous, dans le cas ou une arma- ture horizontale rend la contraction inférieure maximum 771 BOUTIN. — Le prix Montyon (Statistique) 18) MM. Pages, lui est attribué 1069 BOUVEAULT (L.). - Sur l'essence de Pelargonium de la Réunion. (En com- mun avec M. Pli. Barbier. ) 581 — Sur la constitution du rhodinol de l'es- sence de Pelargonium. ( En commun avec M. Pli. Barbier. ) 3'34 BOUVIER (E.-L. ). — Un nouveau cas de commensalisme : association de Vers du genre Aspidosiplion avec des Po- lypes madréporaires et un Mollusque bivalve 96 — Sur la transformation des Paguriens en crabes anomoures de la sous-fa- mille des Lithodinés 35o — Sur l'origine homaricnne des (jabes (Brachyures) 656 BOYER (G.). — Sur V Aureobasidium Vi- lis, parasite de la Vigne. (Encommum avec M. P. Viala.) 248 BRAULT(A.). — Sur la présence et le mode de répartition du glycogène dans les tumeurs 817 BRENDEL. — Le prix Damoiseau (Astro- nomie) lui est décerné '. . . 1066 BROCA. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1091 BROCHET (A.). - Sur la production de l'aldéhyde formique gazeux destiné à la désinfection. (En commun avec M. R. Cambier.) 607 — Action du chlore sur les alcools secon- daires 1270 BROUAKDEL. — Rapport sur le concours du prix Bellion( Médecine et Chirurgie) 1 106 BRUNEL (H.). — Sur la constitution des sulfones aromatiques. (En commun avec M. L. Zorn.) 1224 BURCKER(E.). — Sur la stabilité des so- lutions aqueuses de bichlorure de mercure 34o — Action de l'anhydride camphorique sur le benzène en présence du chlorure d'aluminium. (En commun avec M. C. Stabil. ) 426 BUSGEN. — Sur ;l'émission d'un liquiile sucré par les parties vertes de l'Oran- ger 957 BUSSY(de) est nommé membre de la Com- mission de vérification des comptes . . 267 — Rapport sur le concours du prix Plumey (Mécanique) io63 ( '319 ) MM. Pages. CAILLETET (L.V — Recherches sur la condensation des gaz de l'électrolyse par les corps poreux, et en parlicuHer par les métaux de la famille du platine. Applications à la pile à gaz. Accumu- lateurs électriques sous pression. (En commun avec M. E. Cotardcait.) . . . 83o CALLANDREAU (0.). — La masse de Mer- cure el l'accélération du moyen mouve- ment de la comète d'Encke, d'après les travaux récents de M. O. Backluml. ). :14J CAMBIER (R.). — Sur la production de l'aldéhyde f'ormique gazeux destiné à la désinfection. (En commun avec M. A. Brochet.) R07 CANNIEQ. — Sur l'insertion de la mem- brane de Corli. (En commun avec M. Coync.^ 176 — Sur la structure de la membrane de Corti. (En commun avec M. Cojnc.) 294 CAPAZZA (L.) adresse une Note sur un phénomène électrique observé par M. Livielli dans une ascension en bal- lon 5r9 CAPON. — Éléments provisoires de la pla- nète BI 11 83 CARNOT (P. ). — bifluence des lésions des tissus sur leur aptitude à fixer des substances dissoutes. (En commun avec M. A. Charrin.) 4^' CARTAN (E.). — Sur la réduction de la structure d'un groupe à sa forme cano- nique IJSg — Sur un théorème de M. Bertrand. . . . goï CARTIER. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Monlyon (Statistique) 10G9 CARVALLO (E.). — Intégration des équa- tions de la lumière dans les milieux transparents et isotropes ioo'3 CAULLERY (Maurice). — Sur le bour- geonnement des Diplosomiclœ et des Didemnidœ 437 C.4USSE (H.). — Synthèse de l'acide més- oxalique et mésoxalate de bismuth. . 22S — Nitrosalicylates de bismuth C91) CESARO (E.). — Sur une formule empi- rique de M. Pervouchine 848 CHABRIÉ. — Un prix Jecker (Chimie) lui est décerné 1075 MM. Pages. — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 1181 CHANCEL (F.). — Sur quelques dérivés des propylamines 233 CHAPEL (C.)'. — Sur la loi de résistance de l'air 997 CHARPY (G.) — Sur la relation entre la densité d'une solution saline et le poids moléculaire du sel dissous i56 — Sur les températures de transformation des fers et aciers 735 CHARRIN (A.). — Mécanisme de l'influence des substances toxiques agissant à titre de causes secondes dans , la genèse de l'infection. (En commun avec M. Ductert.) 344 — Influence des lésions des tissus sur leur aptitude à fixer des substances dis- soutes. (En commun avec M. P. Carnot.) 4^1 — Est présenté à M. le Ministre de l'In- struction publique pour la chaire de Médecine vacante au Collège de France 989 CHASSIN (Pierre) adresse la description des expériences qu'il a faites sur cer- tains animaux, pour observer les mou- vements qu'ils exécutent pour re- tomber sur leurs pieds 819 CHASSY (A.). — Sur l'électrolyse de sul- fate de cuivre 271 CHATIN (Adolphe). - Trutles (Terfâs) de Tunisie et de Tripoli ... ^^'j — Trutfe (Domalan) de Smyrne J23 — Rapport sur le concours du prix Mon- tagne (Botanique) • 1084 CHATIN (JoANNES). — Contribution à l'é- tude de la cellule conjonctive chez les Mollusques gastéropodes 922 CHAUVEAU ( A. ). — Du lieu de production et du mécanisme des souffles entendus dans les tuyaux qui sont le siège d'un écoulement d'air 20 — Sur le mécanisme des souffles engendrés par l'écoulement de l'air dans les tuyaux. Détermination du moment où un écoulement aphone, transformé instantanément en écoulement souf- flant, devient sonore dans les différents points du tuyau où s'opère l'écou- ( l320 ) MM. P; lement — Conditions propres à faire varier la pro- duction et la perception des soul'fles dans les tuyaux qui sont le siège d'un écoulement d'air CHAUVEAUD (Gustave). — Mécanisme des mouvements provoqués du Ber- beris CHAVANNE (L.). - Sur les éthers-sels dé- rivés de l'alcool amylique actif. (En commun avec M. Pli- A. Gujc.) . . . CHOAY (E.). — Composition quantitative des créosotes de bois de hêtre et de bois de chêne. (En commun avec M. J. Béiml.) — Un prix Parkin (Médecine et Chirurgie) lui est décerné — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie CLÉRET(G.) adresse à l'Académie les Cha- pitres IV, V et VI de son « Histoire de la Création » COLLARDEAU (E.). - Recherches sur la condensation des gaz de l'électrolyse par les corps poreux, et en particulier par les métaux de la famille du pla- tine. Applications à la pile à gaz. Ac- cumulateurs électriques sous pression. (En commun avec M. L. Caitictel.). COLLET (J. ). — Observations pendulaires dans les Alpes du Daupliiné. . 634 et — Le prix Francœur lui est décerné (Géo- métrie) — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie COLSON (Albebt). — Sur le changement de signe du pouvoir rotaloire — Sur les éthers cyanés COLSON (R.). ^ Sur certaines conditions à réaliser pour la mesure des rési- stances électriques au moyen des cou- rants alternatifs et du téléphone. . . . COMBES (Alph.). — Sur la valence du glucinium et la formule de la glucine. CONIEL ( J. ). — Le prix Valz (Astronomie) lui est décerné — Éléments de la planète 1894 BE CONSEIL GÉNÉRAL DES FACULTÉS DE LYON (le) invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration de iges. 194 3o9 io3 906 166 I io5 I 5.5 I I 25 S3o 97" io56 G5 I2l3 1261 10G7 U82 MM. Pages. la statue de Claude Bernard 39.1 CONTEJEAN (Ch.). —Sur les propriétés antitoxiques du sang de Salamandre terrestre {Snlnmondra maculosa) vis- à-vis du curare. (En commun avec AL C. Phisalir.) 434 CORNEVIN (Cii.). — La pomme de terre dans l'alimentation de la vache lai- tière ; I i5 CORNU (Alkred). — Est désigné pour faire partie du Conseil de perfection- nement de l'École Polytechnique, pen- dant l'année scolaire 1894-1895 669 — Rapport sur le Concours du prix Vail- lant (Minéralogie et Géologie) 1080 COSTANTIN. — Culture d'un Champi- gnon lignicole. (En commun avec M. Matnicliot. ) ^52 COTE adresse la description d'un moteur a applicable à l'industrie, à l'agricul- ture et à la locomotion « 36 COUPIN (Henri). — Sur l'alimentation de deux commensaux (Nereilepas elPin- niithercs) 540 COYNE, — Sur l'insertion de la membrane de Corli. (En commun avec M. Can- nieu .) 1-6 — Sur la structure de la membrane de Corti.( En commun avec M. Cannieu.). 294 CROCHETELLE (J.). — De l'influence des chlorures sur la nitrification. (En commun avec M. /. Dumont.) 93 CROTTE (Fr.) adresse un Mémoire « Sur l'aldéhyde formique appliquée à la gucrison de la tuberculose et de la phtisie pulmonaire « 722 CROUZEL (E.) adresse une Note relative à \s.ho\x\\\\etanno-ciiprique, appliquée au traitement du mildew de la vigne. ( En commun avec M. L. Joué. ) 1 1 8 1 CROVA (A.). — Sur le degré d'incandes- cence des lampes 627 CUÉNOT (L.). — Sur le fonctionnement du rein des Hélix 539 — Défense de l'organisme contre les pa- rasites chez les insectes S06 — Le prix Thore (Anatoinie et Zoologie) lui est décerné io85 — Adresse ses remercîmeutsà l'Académie. 1181 ( l32I ) D MM. Panes. DAILLE. — Observations relatives à une Note de MM. Prillieux et Delacroix « Sur la goramose bacillaire des vignes n 75 1 ^ Errata se rapportant à cette Commu- nication 8i I DAMATO (V.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à une place de Correspondant, pour la Sec- tion de Médecine et Chirurgie r^Si DARBOUX (G.) fait hommage à l'Académie, au nom du Comité du jubilé de M. Her- mite, de la médaille fondue en son honneur, et d'un exemplaire de la bro- chure publiée à l'occasion de la célé- bration de ce jubilé 2O3 — Rapport sur le concours du grand prix des Sciences mathématiques (Géo- métrie) pour 1894 io5o DASTRE (A.j. — Étude des causes de la digestion saline 837 DEBRAY (F.). — La brunissure en Algérie. 1 10 DliBURAUX. — Un pri.x Saintour lui est décerné 1127 DECAUX. — Sur une chenille inédite, dé- vorant les feuilles et les fruits du figuier, dans l'arrondissement de Pugel- Théniers 695 DEFFURGES. — Le prix Jérôme Ponti lui est décerné i iï3 — Adresse ses remercîments à l'Académie. it8i DEGAGNY(Ch.) adresse une Noie inti- tulée : « Sur la formation de la plaque nucléaire et l'orientation des fils du fuseau chez les végétaux » 36 DELACROIX. — La brûlure des feuilles de la Vigne produite par YExobasidiuni vilis-. ( En commun avec M. Prillieux.) i oG DELASSUS. — Sur les équations aux dé- rivées partielles, linéaires et à carac- téristiques réelles 4° DELEBECQUE (A.). — Sur l'âge du lac du Buurget et les alluvions anciennes de Chambéry et de la vallée de l'Isère. . 93 1 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 974 DELÊPlNli. — Combinaisons de l'hexamé- thylène-amine avec l'azotate, le chlo- rure et le carbonate d'argent 1211 DELISLE (P.). — Sur l'osléologie des MM. Pages. Orangs-Outans 24 1 DELPRAf (A.) adresse un travail intitulé « Navigation mécanique aérienne à ailes I) 892 DEMOUSSY. — Sur l'assimilation des ni- trates par les végétaux 868 DENFER. — Est présenté pour la chaire de constructions civiles, vacante au Conservatoire des Arts et Métiers.. . 600 DENIKER(J.;. — Sur divers points de l'anatomie de l'Orang-Oulan . (En commun avec M. R. lioulart .) 235 DENZA(Fr.). — Lesétoiles filantes obser- vées en Italie au mois d'août 1894. . . 5o6 DEPREZ (Marcel). — Sur un appareil servante mettre en évidence certaines conséquences du théorème des aires. 767 DESAINT. — Sur les zéros de certaines fonctions discontinues. Principe de la méthode pour trouver les zéros de certaines fonctions 364 DESLANDRES (H.). — Images spéciales du Soleil données par les rayons simples, qui correspondent aux raies noires du spectre solaire 148 — Recherches sur les mouvements de l'atmosphère solaire 4^7 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 821 — Sur la vitesse radiale de l. Hercule. . . 1252 DIBOS. — Un prix Saintour lui est dé- cerné U27 DOSMOND. — Sur les produits gazeux qui se dégagent du charbon de bois lorsqu'il est soumis à une haute tem- pérature à l'abri du contact de l'air. . 733 DRAKE DEL CASTILLO. — Sur la distri- bution des Cyrtandrées 33 I DUBOIS (Raphaël). — Un prix Montyon I (Physiologie expérimentale) lui est j décerné * 11 12 — Adresse ses remercîments à l'Académie. 1181 DUBOSCQ (0.). — La glande venimeuse des Myriapodes chilopodes 352 DUCHARTRE. — Notice sur ses travaux, par M. Bornet 824 DUCLA (V.) adresse plusieurs Notes rela- tives à la classification générale des sels métalliques 126 — Adresse une Note intitulée : « Fusibi- ( ' MM. Pages, lité des corps simples ; représentation de cette fusibilité au moyen d'une courbe « 446 — Adresse une Note relative à la prévision de la pluie 474 DUCLERT. — Mécanisme de l'intluence des substances toxiques agissant à titre de causes secondes dans la ge- nèse de l'infection. (En commun avec M. Charrin .) 344 DUJARDIN. — Sur une erreur relevée dans la ,3G FLAMMARION (C). — Sur la rotation des taches solaires 5j2 — Sur les pôles de rotation de Vénus. . . G70 — Les neiges polaires de Mars 780 FLEURENT (E.). - Contribution à l'étude de quelques acides amidés, obtenus MM. Pay.-s. par dédoublement des matières pro- téiques végétales 23 1 FOLLV (de). — Le prix Delalande-Guéri- neau lui est attribué 11 23 FONTVIOLAND (Bertrand de). — Le l)rix Montyon (Mécanique) lui est dé- cerné io63 — Adresse ses remercîmenls à l'Acadé- mie 1 181 FORCRAND (de). — Sur l'éthylate de calcium 1 266 FOUREAU(F.). — Sur la présence du terrain carbonifère dans le Sahara. . . 676 FOUKNIER (E.) adresse une Note rela- tive à la direction des ballons G33 FOV^EAU DE COURMEIXES adresse une Note intitulée « Contributions à l'élude di' l'ozone » 1289 FREMONT. — Théorie expérimentale du cisaillement et du poinçonnage des métaux 998 FREUNDLER. — Un prix Cahours lui est attribué 1126 — Adresse ses remercîmenls à l'Acadé- mie FREYCINET (de). — Rapport sur le con- cours du prix Montyon (Statistique). FRIEDEL (C). — Sur une nouvelle série de sulfophosphures, les thiohypo- phosphales 2 60 — Rapport sur le concours du prix Ca- hours 1126 I25l 1069 G GARRIGOU. — Sur le dosage de l'alcool dans les huiles essentielles. (En com- mun avec MM. Ch. Fabrc et Surre). -jk-] GAUD (Fernand). — Sur un nouveau dosage pondéral du glucose 478 — Sur un cas particulier de l'attaque du , glucose par les alcalis 604 — Sur les dosages de glucose par liqueurs cupro-alcalines 65o — Recherches sur l'oxydation des alcools par la liqueur de Fehiing 862 — Sur le passage de l'acide propionique à l'acide lactique 9o5 GAUDRY (Albert). — Rapport sur le concours du prix Gay (Géographie physique ) 1119 GAUTIER (Armand). — Noie accompa- gnant la présentation de son Ouvrage C. R., 1894,2» Semestre. (T. C.XIX.) n La Chimie de la cellule vivante " . . Sa — Fait hommage à l'Académie du Tomel de la 2° édition de son « Cours de Chimie minérale, organique et biolo- gique » 892 GAUTIER (M.) — Superposition des effets optiques des divers carbones asymé- Iriciues dans une même molécule ac- tive. (En commun avec M. Guye.). . 740 et 953 GELEY (G.). — Des applications périphé- riques d'alcaloïdes dans le traitement des maladies aiguës à détermination cutanée. (En commun avec M. L. Gui- nard. ) 375 GENOT. — Trombe observée en mer. . . . 619 GERNEZ (D.). — Recherches sur l'action qu'exercent les molybdates acides de 174 ( '3 MM. Pages. soude et d'ammoniaque sur le pouvoir rotatoire de la rhamnose (isodulale) 63 GHIRELLI adresse un M(5moire « Sur l'al- déhyde formique appliquée à la gué- rison de la tuberculose et de la phtisie pulmonaire. >> (En commun avec M. Crâne.) 722 GILBAULT ( Henri j.— RéceiJtion des sons. 53 GILEVVIST adresse une Note relative à di • verses applications du phonographe. 148 GIRARD (Aimé). — Application de la pomme de terre à l'alimentation du bétail. Production de la viande 26 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 384 GLASSER. — Le prix Laplaco lui est at- tribué 1128 — Un prix Félix Rivot lui est attribué. . . 1 128 GLEY. — Le prix Lallemand (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 10g — Adresse ses remercîments à l'Académie. 1181 GONNARD (F.). — Sur les rapports du basalte et du phonolite du Suc-d'A- raules (Haute-Loire) 756 GOSSELET. — Sur les variations du Spiri- jer VerneuUi 357 — Fait hommage à TAcadémie d'un Mé- moire intitulé « Etude sur les varia- tions du Spirifer Verneuili » 3g3 GOSSUT. - Un prix de deux mille francs, sur le prix exlraordmaire de six mille francs (Mécanique), lui est décerné. io56 GOURÉ DE VILLEMONTÉE (G.). — Po- tentiels électriques dans un liquide conducteur en mouvement uniforme. 1201 GRAMONT (A. de). — Sur le spectre de lignes du soufre, et sur sa recherche dans les composés métalliques 68 GRANDIDIER (Alfred). — Rapport sur le concours du prix Savigny (Ana- lomie et Zoologie. ) io85 — Rapport sur le concours du prix Tchi- hatchef 1 123 GRASSET (E.). — Sur la préparation in- dustrielle et les propriétés physiolo- giques de l'oxalateet des sels cristal- lisés de la nicotine. ( En commun avec ' M. R. Parciity.) 1273 GRÉHANT (N.). — Recherches compara- tives sur les produits de combustion du gaz de l'éclairage, fournis par un bec d'Argand et par un bec Auer i46 — L'emploi du bec Auer peut-il produire un empoisonnement partiel? 349 24 ) MM. Pages. GRIFF1THS(A.-B.). — Sur la composi- tion du pigment rouge du Diemyctylus viridesteris, Rafinesque 912 GRONEMAN (J.) adresse un Mémoire in- titulé : « Le choléra et son traitement thérapeutique par la créoline » 529 GRUVEL (A.). - Sur le développement du rein et de la cavité générale chez les Cirripèdes 1228 GUERBET. — Sur un acide nouveau, l'a- cide isocampholique 278 GUICHARD (C). — Une mention très ho- norable lui est attribuée dans le con- cours du grand prix des Sciences ma- thématiques (Géométrie ) i o5o — Adresse ses remerciments à l'Académie. 1181 GUIGNARD (Léon). — Sur l'origine des sphères directrices 3oo GUILLAUME (J.). — Observations du So- leil faites à l'observatoire de Lyon (équatorial Briinner), pendant le se- cond trimestre de 1 894 629 — Observations du Soleil faites à l'obser- vatoire de Lyon (équatorial Briiiiner) pendantle troisième trimestre dei8g4. 1 186 GUINARD (L. ). — Des applications péri- phériques d'alcaloïdes dans le traite- ment des maladies aiguës à détermi- nation cutanée. (En commun avec M. G. Geley.) 375 GUYE (Ch.-Eug.). — Coelficient de self- induction de n fds parallèles égaux et équidislants, dont les sections sont réparties sur une circonférence 219 GUYE (Ph.-A.). — Superposition des ef- fets optiques des divers carbones asy- métriques dans une même molécule active (En commun avec M. Gautier.) . 74o et 953 — Détermination du poids moléculaire des liquides 832 — Sur les élhers-sels dérivés de l'alcool amylique actif. (En commun avec M. L. Chnvanne.) 90G GUYON. — Rapport sur le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1091 — Rapport sur le concours du prix Godard (IVIédecine et Chirurgie) iio3 GUYOT (A.). — Sur do nouveaux déri- vés obtenus en parlant de l'acide benzoyibenzoïque. (En commun avec M. J. Haller i39 — Sur les acides diméihyl et diélhylami- dobenzoylbenzoïques et la diméthyl- MM. Pa(;es. anilinephlaléine. (En commun avec M. .4. Hnller ) ?.o5 GUYOlJ. — Note relative à une Commu- nication de M. Marer, sur les mouve- ments exécutés par certains animaux ( 1,^25 ) MM. l*a{îes. pour retomber sur leurs pieds 717 Rapport sur le concours du prix extra- ordinaire dp six mille francs (Méca- nique) io56 H HADÂMARD. — Sur l'élimination ijy5 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1243 HALE (Georges). — Le prix Janssen (As- tronomie) lui est décerné 1068 HALLE (Noël). — Un prix Godard (Mé- decine et Chirurgie) lui est décerné. 1 io3 — Adresse ses remercîments à l'Académie, i-iii HALLER (A.). — Sur de nouveaux déri- vés obtenus en partant de l'acide ben- zoylbenzoïque. (En commun avec M. A. Giiyot.) 189 — Sur les acides diméthyi et diéthylami- dobenzoylbenzoïques et la diméthyl- anilineplitaléine. (En commun avec M. J . Giiyot.) 2o5 HATON DE LA GOUPILLIÈRE fait hom- mage à l'Académie d'une brochure dans laquelle il a envisagé la recherche de la courbe de potentiel minimum.. 33 — Annonce à l'Académie que M. Cotteau a légué à l'École nationale des Mines sa collection d'Échinides fossiles. .. . 599 HAUG (E.). — Les lambeaux de recou- ^ vrement de l'Ubaye. (En commun avec M. fV. Kilian. ) i285 HAUTREUX. — Les courants et les vents sur la côte des Landes de Gascogne.. 122 HEIBLING (J.). —Fabrication de l'alu- mine au moyen des argiles 609 HENRY (Ch). — Sur les lois nouvelles de la contraction pupillaire 347 — Sur les variations de grandeur appa- rente des lignes et des angles, dans la vision directe et dans la vision par des mouvements des yeux et de la tê(e. . 449 — Influence de la forme sur la sensibilité lumineuse et aberration de l'œil.... 794 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 872 HENRY (Louis). — Sur l'action des hy- dracides halogènes sur l'aldéhyde for- mique en présence des alcools 426 — Influence de la sécheresse de l'année 1893 sur la végétation forestière en Lorraine 1025 HÉRIBANT (le Frère). — Un second prix Montagne(Botanique.) lui est accordé. 1084 HERMITE(G.). - Ascension à bord du ballon V Arrhimède (i i octobre 1894). Diagrammes thermométriques et hy- grométriques comparés du gaz de l'aé- rostat et de l'atmosphère ambiante. (En commun avec M. G. Besancon.) 1028 HESS (.4lbert). — Sur une application des rayons cathodiques à l'étude des champs magnétiques variables 57 — Errata se rapportant à la Communica- tion de M. Hinrichs sur les « pierres météoriques communes » du 18 juin 1894 127 HOUDAILLE (F.). - Influence de la dis- tribution de l'humidité dans le sol, sur le développement de la chlorose de la vigne en sol calcaire. (En com- mun avec M. Mazade.) 3o4 HUC (C. ) adresse une Note relative au « Tonnerre en boule » 474 HUGO (Leopold) adresse une Note « Sur la disposition apparente de l'anneau stellaire des Gémeaux « 262 — Adresse une Note « Sur le calcul des déplacemenis planétaires » 383 — Adresse une Note intitulée : « Examen arithmétique des nombres relatifs aux distances des planètes au Soleil »... 446 — Adresse une Note « Sur le groupement des isobares du 1 1 mars » . 461 — Adresse une Note intitulée : « Sur un processus relatif aux Insectes » 484 — Adresse une Noie « Sur la classification- philosophique et morphologique des figures adoptées dans les constructions en fer » 519 — .Adresse une Note intitulée: « Nouvel examen des nombres théoriques carac- térisant les espafements planétaires ». 58o — Adresse une Note : n Sur le symbo- lisme de la sphère à méridiens chez les anciens Perses » 706 ( i3a6 ) MM. Paces. — Adresse une Note relative au système du monde 8'o — Adresse une Note « Sur la vision men- tale, à l'occasion d'un frontispice de Fontenelle >> i ^ii I MM. Pages. HUR.MUZESCU (D.): — Force éleclromo- Irice d'aimantation 1006 HUSNOT. — Le prix Montaigne (Botanique) lui est décerné 1084 — Adresse ses remerciments à l'Académie. 1181 ILET adresse une Note sur un nouveau phylloxéricide, expérimenté à Philip- peville (Algérie). (En commun avec M. Mulbot.) JACOB. — Un prix de quinze cents francs sur le prix extraordinaire de six mille francs (Mécanique) lui est décerné. . io56 JACQ (Is.). adresse une Note relative aux collisions en mer 633 JANET (Ch.). — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Lallemand (Médecine et Chi- rurgie) 1 1 09 — Sur les nids do la f'espa crabro L. Ordre d'apparition des premiers alvéoles. . . \>.%-i. JANET (P. ). — Détermination de la forme des courants périodiques en fonction du temps, au moyen de la méthode d'inscription électrochimique 58 — Inscription aulographique directe de la forme des courants périodiques, au moyen de la méthode éleclrochimique. '217 JANSSEN. — Sur un Météorographe à longue marche, destiné à l'observa- toire du mont Blanc 380 — Sur le passage de Mercure 828 — Rapport sur le concours du prix Janssen (.astronomie) 10G8 JARY (Is.) adresse une Noie relative aux collisions en mer 633 — Soumet au jugement de l'Académie un système de signaux sonores à inter- valles convenus, destinés à faire con- naître la direction de la route des navires en mer 785 JAVELLE. — Le prix Lalande (Astrono- mie ) lui est décerné i o65 — Adresse ses remerciments à l'Aca- démie. . 1231 JOANNIS (A.). — Action du phosphure d'hydrogène sur le potassammonium et le sodammonium 557 JONQUIÈRES (de).— Rapport sur le prix extraordinaire de six mille francs (Mécanique) io5G JONSSON ( B. ). — Recherches sur la res- piration et l'assimilation des Mus- cinées 44o JOUÉ (L.). — Adresse une Note relative à la bouillie tnnnn-cuprique, appli- quée au traitement du miidew de la vigne. (En commun avec M. E. Crouzel.) 1 181 JOURDAIN (S.). — Transformation des arcs aortiques chez la Grenouille. ... 98 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place de Correspon- dant, vacante par le décès de M. Cot- icnii 892 JOUSSET DE BELLESME. — Nouvelle méthode de culture des étangs 924 JULIEN (Al.). — De la coexistence du sternum avec l'épaule et le poumon. . 173 JUNGFLEISCH (E.). — Sur l'oxycin- chonine ^ (En commun avec M. E. Léger) 1 268 K KAUFMANTV. — Le prix Pourat (Physio- logie) lui est décerné 1 1 17 KILIAN (W.). — Sur les tufs calcaires du col de Lautaret (Hautes-Alpes) . . 674 — Les lambeaux de recouvrement de rUbaye. (Eu commun avec M. E. Hiiit^) 1285 KLOBB (T.). — Synthèses au moyen de ( i3 MM. Pages. l'élher cyanacétique. Éthers phéna- cylcyanacéliques i fi i KŒNiGS(G.). — Surlemouvemenld'uii rorps solide 897 KORDA (DÉSIRÉ). — Transformateur de courant monophasé en courants tri- phasés 61 KOWALSKI (J. de). — Sur le mélange des liquides 5i2 KOWALEVSKl (A.). — Sur le cœur de quelques Orthoptères 409 KUNCKEL D'HERCULAIS (J.). — Méca- 7 ) MM. Pa[;es. nisme physiologique de la ponte chez les Insectes orthoptères de la famille des Acridides. Rôle de l'air comme agent mécanique, et fonctions mul- tiples des pièces de l'armure géni- tale 244 — Observations biologiques faites sur le Criquet pèlerin (Scliistncerca pere- grhin, Olivier) pendant les invasions de 1891, 1899. et 1893 en Algérie. — Pariade et accouplements répétés. — Pluralité des pontes 8G3 T. LABAUME (L. ) adresse une Note : « Sur les taches solaires » 706 LABBÉ (Alph.). — Sur la coexistence, chez le même hôte, d'une Coccidie monosporée et d'une Coccidie poly- sporée 537 — Sur la morphologie et la classification des Coccidies 1019 LÂBORDE. — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui estdécerné 1091 LABOULBÈNE (A.). — Sur les métamor- phoses de la Cecidomyia dcstiuctor Say, et sur le puparium ou l'enve- loppe de sa larve avant la transforma- tion en chrysalide '297 LACROIX (E.). — De l'existence de « cel- lules en paniers » dans l'acinus et les conduits excréteurs de la glande mam- maire 748 LAFAY (A.). — Sur la polarisation de la lumière diffusée par les surfaces dé- polies 154 — Sur des abaques à 16 et 18 variables. 1196 LAFONT (J.). — Action de l'acide sulfii- rique sur le camphène. (En commun avec M. G. Boucliwdat.) 85 LANGLEY. — Nouvelles recherches sur la région infra-rouge du spectre solaire. 388 LANNELONGUE.—O'stéomyélitedu maxil- laire inférieur chez le Kanguroo. (En commun avec M. Achard.) 959 LAPIERRE (Charles). Sur les chromâtes de fer i2i5 LAPORTERIE (DE) adresse une Note ayant pour titre ; « Les races humaines de la période glyptique. » (En commun avec M. Ed. Piette.) laj — Sur des ivoires sculptés provenant de la station quaternaire de Brassem- pouy (Landes). (En commun avec M. Ed. Piette.) 249 LAPPARENT ( A. de ) prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section deMinéralogie, par le décès deM. Mal- lard 633 l.ARDIER. — Un prix Bellion (Médecine et (Chirurgie) lui est décerné 1 106 — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 1181 LARREY (le Baron).— Rapport dans lecon- cours du prix Montyon (Statistique) sur le travail de M. Tustière, relatif au département de la Meuse 1073 — Rapport, dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie), sur l'Ouvrage de M. Erneit Martin, (I L'opium et ses abus » 1097 LARRO(}UE (F.) signale les ravages pro- duits par le microbe du charbon dans les pâturages des hauts plateaux des Pyrénées 61 4 LAURENT (H.). — Le prix Poncelet lui est décerné (Géométrie) io56 LAUSSEDAT. — Reconnaissance faite à l'aide de la Photographie, pour la délimitation de la frontière entre l'Alaska et la Colombie britannique. . 981 LAYET. — La moitié du prix Montyon (Arts insalubres) lui est décernée. . . 1 120 — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 1 181 LE.\U. — Sur les équations fonctionnelles. 901 LE BEL (A.). — Sur les pouvoirs rota- ( i328 ) io56 25l ii85 MM. Pages. toire.'î variables avec la température; réponse à M. Cnlsnn 226 LEI3L0ND. — Un prix de deux mille francs sur le prix oxtraordinaire de six mille francs (Mécanique) lui est dé- cerné — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie LE CADET (G.). — Observations de la co- mète d'Encke, faites à l'équatorial coudé (o'°,32) de l'observatoire de Lyon LE CHATELIER (H.). — Sur l'acier man- ganèse 272 LE CHATELIER (A.) prie l'Académie de renvoyer au concours du prix Phimey ses études sur les propriétés méca- niques et les essais des métaux employésdans la construction navale. 4^' — La moitié du prix Plumey (Mécanique) lui est décernée io63 — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 1 181 LECLERC DU SABLON. - Sur la germi- nation des graines oléagineuses 610 LECOMTE (Henri). — Sur la mesure de l'absorption de l'eau par les racines. 181 — Les tubercules radicaux de l'Arachide (Arachia hrpof^fn L.) 302 LECOQ DE BOl'SB.\UDRAN. — Cristaux se rassemblant au sommet d'une solu- tion moins lourde qu'eux 8(j'>, LECORNU (L.). — Sur une application du principe des aires 899 LE DANTEC (Félix). — Éludes compa- ratives sur les Rhizopodes lobés et réticulés d'eau douce 1279 LE GAVRIAN. - Un prix Félix Rivet lui est attribué 1128 LEGENDRE. — Une mention lui est accor- dée dans le concours du prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) LÉGER (E.). — Sur l'oxycinchonine (3. (En commun avec M. E. Jimajleisch.). LELOIR (Henri). — Le prix Birbier (Mé- decine et Chirurgie) lui est décerné.. — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie LENOm (A.). — Pli cacheté contenant une Note sur la direction des aérostats. LEPRINCE-RINGUET — Un prix Félix Rivot lui est attribué 1 128 LERCH (Matyas). — iiur la ditférentiation des séries trigonoraétriques 72) loyi 1268 '0'J9 it8i 125 MM. Hages. LEROY (G. -A.). - Sur le développement de l'image latente, en Photographie, par les peroxydes alcalins 557 LE ROUX (F.-P.). — Études sur les actions centrales. Lois générales rela- tives à l'effet des milieux 211 LESCŒUR (H.). — Sur le chl-re, dit or- j^nniqii(\ de la sécrétion gastrique. . . 909 LESTER -LÉONARD (Cii.) adresse une série de pholomicrographies relatives aux mouvements amiboïdes des cor- puscules blancs du sang 3o8 LÉVY (Maurice) est nommé membre de la Commission de vérification des comptes 2(37 - Observaliiins, à propos d'une Note de M. Marey, sur le principe des aires. . 718 — Note accompagnant la présentation de son « Étude des moyens mécaniques et électriques de traction des bateaux». 783 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Mécanique) io63 — Rapport sur le concours du prix Dal- mont (Mécanique) 1064 LIOUVILLE (R.). — Sur les équations de la Dynamique 367 — Une première mention lui est accordée dans le concours du prix Bordin (Géo- métrie) io5i — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 1 181 LOCHER (J.). — Sur l'éther paraphtalo- dicyanacétique 1 62 — Sur l'éther métaphtalodicyanacétique. 274 LCEWY. — Sur les photographies de la Lune obtenues au grand équatorial coudé de l'Observatoire de Paris. (En commun avec M. Puiseux.). i3o et 2J4 — Études photographiques sur quelques portions de la surface lunaire. (En commun avec M. Puiseux.) 875 — M. le Président annonce à l'.Académie le décès de M. Eni. Milliard, Membre de la Section de Minéralogie 129 — Annonce à l'.Académie la perte doulou- reuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Diiclinrlre 823 — A l'occasion des funérailles de l'empe- reur .4lexandre III, se fait l'interprète des sentiments de l'.Académie et lève la séance en signe de deuil 873 — En annonçant la mort de M. de Les- st'ps, se fait l'interprète des senti- ments de l'Académie et lève la séance ( i329 ) MM. Pages, en signe de deuil 9/5 — Alioculion prononcée dans la séance publique annuelle du 17 décembre 1894 LORY (P.). — Sur l'existence de lenlilles récifales à Ammonites dans le Barré- mien, aux environs de Châtillon-en- Diois. (En commun avec M. Sayn.) . — Errata se rapportant à cette Commu- io33 3Ki MM. Pages. nication 44^ LOUGUININE (W.). — Étude des chaleurs latentes de vaporisation des alcools .saturés de la série grasse 601 — Application de la loi de Trouton aux alcools saturés de la série grasse. . . . 645 LUYS. — Description d'un faisceau de fibres cérébrales descendantes, allant se perdre dans les corps olivaires. . . 552 M MAILFERT. — Sur la solubilité de l'ozone. 93 1 MAILLET. — Sur les groupes de substitu- tions isomorphes aux groupes symé- triques ou alternés 3Ga MAIRET. — Recherches sur les causes de la toxicité du sérum du sang. (En commun avec M. Boxe.) 29 î MALBOT adresse une Note sur un nou- veau phylloxéricide, expérimenté à Philippeville (Algérie). (En commun avec M. Ilet.) 1181 MAL.IEAN. — Sur les cuirs acides. (En commun avec M. Bnlland.) 918 MALLIÈRE (A.). — Sur la pectase et sur la fermentation pectique. (En commun avec M. G, Bertrand.) 1012 MALTÉZOS (C). — Sur la chute des bo- lides et aérolithes tombés dernière- ment en Grèce 5oo MANGIN (Louis). — Sur la présence de thylks goinmeuses dans la Vigne. ... 5i4 — Sur une maladie des Allantes, dans les parcs et promenades de Paris 65S — Sur la maladie du Rouge à&ns,W% pépi- nières et les plantations de Paris. . . . 738 MANNHEIM (A.). — Nouvel emploi du conoïde de Plïicker 394 MAQUENNE (L.). — Sur la respiration des feuilles 1 00 — Sur le mécanisme de la respiration végétale ; 697 MARCANO (G.). — De l'action de la toxine du slraphylocoque pyogène sur le Lapin, et des infections secondaires qu'elle détermine. (En commun avec M. Mosiiy.) 962 MARCEL (D' ). — Une citation lui est ac- cordée dans le concours du prix Monlyon (Médecine et Chirurgie). . . 1091 MARCHAL (Paul). — Sur les Diptères nuisibles aux céréales, observés à la Station entomologique de Paris en 1894 496 MAREV. — Des mouvements que certains animaux exécutent pour retomber sur leurs pieds, lorsqu'ils sont précipités d'un lieu élevé 714 MARIE (T.). — Sur l'extraction des acides libres de la cire d'Abeilles 428 MARTEL. — Le prix Gay (Géographie physique) lui est décerné iiig — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 1 181 MARTIN (Eknest). — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie).. . . 1091 MAS (F.-B. de). — Recherches expéri- mentales sur le matériel de la batel- lerie 45 MASCART présente une publication de M. Rang sur la « Répartition de la pression atmosphérique sur l'océan Atlantique septentrional, d'après les observations de 1870 a 1889 » 25'2 MATERNE. — Un prix Bellion (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 106 MATHIAS (L.). — Sur la chaleur spéci- fique de l'acide sulfureux liquide. . . . 4o4 MATHIAS (E.). — Détermination expéri- mentale directe de la chaleur spéci- ficiue de vapeur saturée et de la cha- leur de vaporisation interne 849 .MATIGNON (C). — Sur les substitutions de radicaux alcooliques liés au car- bone et à l'azote 78 .MATRUCHOT. — Culture d'un champignon lignicole. (En commun avec M. Co- stantiri.) 752 ( i33o ) MM. Payes. MAUMENÉ(E.) adresse deux Notes intitu- lées: « Sur la loi des actions de con- tact » et « Sur les composés de l'acido pliosphorique » laS — Sur un procédé nouveau pour épurer les alcools, les sucres et un certain nombre d'autres matières organiques. 1014 — Adresse une Note « Sur la constitution des corps organiques » 1241 MAYER-EViMAR. — Défense du Saharien, comme nom du dernier étage géolo- gique 814 — Le prix Savigny(Anatomie et Zoologie) lui est décerné io85 MAZADE (M.). — Influence de la distri- bution de l'humidité dans le sol sur le développement de la chlorose de la vigne en sol calcaire. (En commun avec M. P. Houdnille.) 3oi MELVILLE-WASSERMANN. — Un prix Godard (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 io3 MENGIN. — Séparation et dosage de l'étain et de l'antimoine dans un alliage iii MESLANS. — Un prix Jecker (Chimie) lui est décerné 1074 MESLIN (G.). — Sur les interférences à moyenne différence de marche 214 MESNY, à propos d'une Note de M. Mare/, rappelle les mouvements exécutés par les gymnasiarques pendant la chute verticale 763 METZNER (R.). — Étude des combinai- sons de l'anhydride fluorhydrique avec l'eau 682 MILLARDET (A.) adresse une Communi- cation relative à « l'importance de l'hy- bridation pour la reconstitution des vignobles 990 et 1176 M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS invite l'Académie à lui adresser une liste de deux candidats pour la chaire d'Anatomie comparée, laissée vacante au Muséum d'Histoire naturelle par le décès de M. Pouchct 87 — Invite l'Académie à lui désigner deux candidats pour la chaire de Médecine, laissée vacante au Collège de France par le décès de M. Broiv/i-Setiuard . 892 M. LE MINISTRE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE, DES POSTES ET DES IMM. TÉLÉGRAPHES invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats pour la chaire de Constructions civiles, va- cante au Conservatoire national des Arts et Métiers M. LE MINISTRE DE LA GUERRE invite l'Académie à lui désigner deux de ses membres pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Poly- technique pendant l'année scolaire 1894-1895 MOISSAN (Henri)- —Impuretés de l'alu- minium industriel — Préparation d'un carbure d'aluminium cristallisé — Nouvelles recherches sur le chrome.. — Sur la vaporisation du carbone — Réduction de l'alumine par le charbon. — Étude des différentes variétés de gra- phite — Déplacement du carbone par le bore et le silicium dans la fonte en fusion. . . — Étude des graphites du fer MONTAGNE (N.) adresse une Note rela- tive à un projet de télégraphe impri- mant MOREAU (G.). — De l'absorption de la lumière dans les milieux isotropes et cristallisés — De la périodicité des raies d'absorption des corps isotropes MOROT. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Physiologie expérimentale). — Adresse ses remercîmenls à l'Acadé- mie MOSNY. — De l'action de la toxine du staphylocoque pyogène sur le Lapin, et des infections secondaires qu'elle détermine. (En commun avec M. G. Marcano . ) MOUIŒAUX. — Sur le tremblement de terre de Constantinople — Sur une perturbation magnétique. . . . MOUREU (Cil.). — Action du chlorure de thionyle (acide chlorosulfureux) sur quelques composés minéraux et orga- niques MOUTARD. — Sur une classe de poly- nômes décomposables en facteurs li- néaires Pages. 268 633 16 i85 776 935 976 1 172 1245 J29 327 422 962 231 3o7 337 42 ( i33i ) MM. Pages. MUNTZ (A.). — La végélalion des vignes traitées par la submersion i iG MM. MURRAY (.loHN). est décerné. . Le prix Cuvier lui Pages. N NABIAS(de). — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Lallemand (Médecine et Chirur- gie) 1 1 09 N.ANU adresse une Note relative aux mou- vements de chute de certains animaux, quand ils sont précipités d'un lieu élevé 87 1 NEWCOMB (S.). — Sur les variations sé- culaires des orbites des quatre planètes intérieures 983 NIC.VTI (W. ). — Principes de chroologie ou synthèse physiologique de la cou- leur 917 — Errnia se rapportant à cette Commu- nication 974 N1C0L.\1EFF (oe). — Sur deux méthodes pour l'étude des courants dans les cir- cuits ouverts et des courants de dé- placement dans les diélectriques et les électrolytes 469 NUESCH. — La station du Schweizersbild. 700 o OCAGNE (Maurice d'). Un prix Dalmont supplémentaire (Mécanique) lui est décerné , 10C4 — Adresse ses remercîments à l'Académie. 1181 ONIMUS (E.V — Phénomènes consécu- tifs à la dialyse des cellules de la le- vure de bière 479 OSMOND (F.). - Contribution à l'étude de la structure des aciers 3-29 PAINLEVÉ (Paul). — Sur l'intégration algébrique des équations différentielles linéaires 37 — Sur les transformations infinitésimales des trajectoires des systèmes 637 — Le prix Bordin (Géométrie) lui est dé- cerné to5i — Adresse ses remercîments à l'Académie. i25i PANAS. — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1091 PAPAVASILIÔU (S. -A.). — Sur le trem- blement de terre de Locride (Grèce) du mois d'avril 1894 112 — Sur la nature de la grande crevasse produite à la suite du dernier trem- blement de terre de Locride 38o — Errata se rapportant à cette Commu- nication 4 ' G PARENT. — Un prix Félix Rivot lui est attribué i laS PARENTY (H.). — Sur de nouvelles expé- riences permettant de comparer les débits des liquides, des gaz et de la vapeur, à travers les mêmes orifices. 419 C. R., 189',, a' Semestre. (T. GXIX.) — Sur la préparation industrielle et les propriétés physiologiques de l'oxalate et des sels cristallisés de la nicotine. (En commun avec M. E. Grasset.).. 1273 PATUREL (G.). Sur la détermination delà valeur agricole de plusieurs phosphates naturels 119 PAVIE. — Le prix Tchihatchef lui est at- tribué I 123 PÉLABON (H.). — Influence de la pression sur la combinaison de l'hydrogène et du sélénium 73 PELLAT (H.). — Force agissant à la sur- face de séparation de deux diélectri- ques 675 PELSENEER (Paul). — Pulmonés à bran- chies 354 PEPIN (le P.). - Nouveaux théorèmes d'Arithmétique 397 PEREZ (J.). — Sur la formation de colonies nouvelles chez le Termite lucifuge ( Tir mes Incijiigiis ) 804 — Sur les essaims du Termite lucifuge . . 866 PERIER (G.). — Sur de nouvelles combi- 175 ( i:532 ) MM. . Pages. nai?ons organo-mélalliques 90 PERRET (J.). — Action des sablfs et des eaux du Sahara sur les cimonts et chaux hydrauhques GJ4 PERRIER (Edmond). — F^e laboratoire ma- ritime du Muséura.à l'île Talihou, près Saint- Vaast-la-Hougue (Manche).... J65 — Rapport sur le concours du prixdaGa- ma Machailo (Analomie et Zoologie) . 1086 PERKIER (G.). — Combinaisons organo- métalliques du bornéol, du camphre et du camphre monochloré, avec le chlorure d'aluminium 276 PERRIN (A.). — Remarques sur les muscles et les os du membre postérieur de \ Hatteria piinctatn 1278 PERRIN (R.). — Sui la résolution des équa- tions numériques au moyen des suites récurrentes 990, 1 190 et 1267 PERROT (A.). — Sur le pouvoir diélec- trique de la glace 601 PERROTIN. — Sur divers travaux exécu- tés à l'observatoire de Nice 1 36 PETIT (P.). — L'oxydation des moûts de bière 342 — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) looi PETOT (A.). — Sur les équations li- néaires aux dérivées partielles du se- cond ordre 5io PEUTEK IGNATZ adresse la description et la photographie d'un support des- tiné à l'étude des grandes lentilles de verre 3o8 PEYROU (J.). - Contribution à l'étude de l'ozone atmosphérique 1206 PHILIPPON. — Une mention lui est accor- dée dans le concoursdu prix Montyon (Physiologie expérimentale) 1112 PHIPSON (T.-L.). — Sur la constitution chimique de l'atmosphère 444 PHISALIX (C). — Sur les propriétés an- titoxiques du sang de Salamandre ter- restre (Snlaninndra ninculosa) vis-à- vis du curare. (En commun avec M. Cil. Coiitejean.) 434 — Sur les effets de l'ablation des glandes à venin chez la Vipère. (En commun avec M. G. Berlrand.) 919 — Un encouragement lui est accordé dans le concoursdu prixda Gama-Machado (Anatomie et Zoologie) 108G — Un prix Montyon (Physiologie expéri- M^'. Pages. mentale) lui est décerné 1 1 12 — Adresse ses remercîments à l'Académie. 1 1 8 1 PICARD (Emile) fait hommage à l'Acadé- mie du premier fascicule du tome HI de son « Traité d'Analyse » 253 — Sur les groupes de transformations des équations différentielles linéaires. . . . 584 — Sur deux nombres invariants dans la théorie des surfaces algébriques 1 169 — Rapport sur le concours du prix Bordin (Géométrie) io5i — Rapport sur un Mémoire de M. Riquier (( Sur l'existence des intégrales dans un système différentiel quelconque, et sur la réduction d'un semblable système à une forme linéaire et complètement intégrable du premier ordre » i25o PICHARD (P.). — Assimilabilité de la po- tasse, en sols siliceux pauvres, par l'action des nitrates 471 PICTET (Raoul). — Recherches expéri- mentales sur l'iniluence des basses températures sur les phénomènes de phosphorescence 627 — Influence des basses températures sur les lois de la cristallisation 554 — Recherches expérimentales sur la con- gélation de l'acide sulfurique à diffé- rents degrés de concentration 642 — Recherches expérimentales sur le point de congélation des différents mélanges d'alcool et d'eau C78 — Recherches expérimentales sur le point de cristallisation de quelques sub- stances organiques 955 — Influence du rayonnement à basses tem- pératures sur les phénomènes de la digestion. Frigothérapie 1016 — Recherches expérimentales sur le rayonnement à basses températures . . 1 202 PIETRA-SANTA. — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie). . .. /ogi PIETTE (Ed.) adresse une Note ayant pour titre : « l^es races humaines de la période glyptique ». (En commun avec M. de Lapnrterie.) I25 — Sur des ivoires sculptés provenant de la station quaternaire de Brassempouy (Landes). (En commun avec M. J . de Lnporlerie.) 249 — Sur de nouvelles figurines d'ivoire, provenant de la station quaternaire de ( !33 MM. Panes. Brassempouy 9^7 PILLET. — Est présenté à M. le Ministro du Commerce, de l'Industrie et des Postes et Télégraphes, pour la Chaire de constructions civiles vacante au Conservatoire des Arts et Métiers. . . Goo PIZON (Antoine). — Évolution des élé- ments sexuels chez les Ascidies com- posées 569 PLANCHE (L.-H.) adresse un « Mémoire sur l'aérodynamique » 394 PLESCHNER adresse deux Notes relatives à diverses questions médicales 36i POCHET. — Une première mention hono- rable lui est accordée dans le concours du prix Dalmont (Mécanique) 1064 POINCARÉ (Henri). — Rapport sur le concours du prix Bordin (Géomé- trie) io5i — Rapport sur un Mémoire de M. Stietijes, intitulé « Recherches sur les frac- tions continues » (33o POMEL. — Sur certaines des dernières phases géologiques et climatériques du sol barbaresque 3 1 4 — Transmet à l'Académie un e.xemplaire de sa « Monographie des Bœufs-Tau- reaux fossiles des terrains quater- naires de l'Algérie » 5-26 — Réponse à M. May er- Aymar, à propos de sa défense du Saharien comme nom du dernier étage géologique. . .. 938 — Sur une nouvelle grotte ossifère, décou- verte à la Pointe Pescade, à l'ouest d'Alger-Saint-Eugène 986 PONSOT. — Relation entre les tensions maxima de vapeur de l'eau, de la glace :-5 ) MM. Pages, et d'une solution saline au point de congélation de cette solution 731 — Relation entre les tensions de vapeur d'un corps à l'état solide et à l'état li- quide. — Influence de la pression sur la température de fusion 71)1 POSNO (J.) adresse une Note relative aux résultats fournis par un procédé de distillation des ordures ménagères . . C14 POTAIN. — Rapport sur le concours du prix Parkin (Médecine et Chirurgie), i io5 POUSARGUES (E. de). — Sur l'appareil génital mâle de l'Orang-Outan '^^S PIULLIEUX. — La brûlure des feuilles de la Vigne produite par \ Exohasidium Vitis. (En commun avec M. Dela- croix. ) 1 06 PRUNET (A.). — Sur une nouvelle maladie du blé, causée par une Chytridinée . mS — Sur une Chytridinée parasite de la Vigne 572 — Caractères extérieurs de la Chytridioso de la Vigne 808 — Sur les rapports biologiques du Chi- dochytrium viticolum avec la Vigne.. r233 PUISEUX (Pierre). — Sur les photogra- phies de la Lune obtenues au grand équatorial coudé de l'Observatoire de Paris. (En commun avec M. Lœa>y.). i3o et 254 — Études photographiques sur quelques portions de la surface lunaire. (En commun avec M. Lœn'y.) 875 PYNCHON (Edw.) adresse une Note rela- tive à l'emploi des explosifs pour la propulsion des aérostats 670 R RACOVITZA (ÉMiLE-G.). - Sur le lobe céphalique des Euphrosines i2'2G RAMBAUD. — Observations de la comète d'Encke et des planètes BH et BI, faites à l'observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé 1 1 8 i RANVIER (Louis). — Sur la circulation de la lymphe dans les petits troncs lymphatiques 1 17 j RAVAZ (L.). — Sur les péiithèces du Ilot blanc de la Vigne. (En commun avec M. P. Viala.) 443 RAYET (Georges). — Observations de la comète Gale (1894, h) faite au grand équatorial de l'observatoire de Bor- deaux par MM. Raycl, L. Picart et F. Cottrty O24 — Observation de la planète Wolf (1894, BE) faite au grand équatorial de l'ob- servatoire de Bordeaux 885 RENARD.— Sur les conditions de propa- gation de la fièvre typhoïde, du cho- léra et du typhus exanlhématique. . . RENARD (A.). — Sur le goudron de pin. i65, 652 et RENAULT (Albert). — Conditions du dé- 1288 19,76 ( MM. Pages. veloppementduRougeotsurlesfeuilles de vigne 247 RENAULT (Bernard). — Sur une bac- térie coprophile de l'époque per- mienne. (En commun avec M. C.-Eg. Bertrand) 377 — Sur un mode de déhiscence curieux du pollen des Dotcmplnitum, genre fos- sile du terrain houiller supérieur r'.'îg RENON. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Bt'llion (Médecine et Chirurgie) 1106 HEPELIN. — Sur les calcaires à lithotham- nium de la vallée du Chellif loa'î — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1243 REYT (L.). — Succession des assises ter- tiaires intérieures sur le pourtour de la protubérance crétacée de Saint-Se- ver 1021 RICHTHOFEN (vox) est nommé Corres- pondant pour la Section de Miné- ralogie, en remplacement de M. Kok- scharow 1 25o RIQUIER. — Sur la réduction d'un sys- tème différentiel quelconque à une forme complètement inlégrable 267 334 ) MM. Pages. — Sur l'intégration de certains systèmes d'équations aux dérivées partielles du premier ordre impliquant plusieurs fonctions inconnues 024 RIVIÈRE (Emile). — Nouvelles recherches anthropologiques et paléontologiques dans la Dordogne 358 — Sur quelques grottes quaternaires de la Dordogne et sur quelques monu- ments mégalithiques de l'Orne et de la Manche "(i 1 — Le prix Trémont lui est attribué 1 122 — Adresse ses remercîments à l'Académie. i2ji ROGER (E.). — Sur la distribution des planètes entreMars et Jupiter. 895 et (j43 ROGER (Henri). — Action des hauti-s pressions sur quelques bactéries .... ij(Jj UOLL.\T (V.). — Expériences sur les œufs des vers à soie du mûrier, race an- nuelle 612 ROUSSEAU (G.). — Nouvelles recherches sur les boracites bromées. (En com- mun avec M. H. Allaire.) 71 ROUVIER (G.) adresse une nouvelle Note relative à la fixation de l'iode par l'a- midon 383 SABRAZÈS (J.). — Nature des onycho- mycoses, démontrée par la culture et les inoculations 172 SAINT-GERMAIN (A. de). — Variation de l'eau dans un bassin communiquant avec un port à marée 673 SAINT-MARTIN (L. de). — Sur la pré- sence de l'hydrogène et de l'iiydro- gène protocarboné dans l'azote rési- dual ilu sang 83 SAINT-REMY (G.). — Sur l'extrémité antérieure de la corde dorsale chez les Vertébrés supérieurs 667 SALOMON (Henri) adresse un Alémoire relatif à diverses questions de Météo- rologie et à l'origine des tremble- ments de terre 124 1 SAPORTA (G. de). — Nouveaux détails concernant les Nymphéinées. Nym- phéinées infracrétacées 835 — Nouveaux détails concernant les Nym- phéinées 888 SAPPEY (C). — De la nécessité pour les Autruches, et la plupart des Oiseaux, d'avaler des corps durs qui séjournent dans la région pylorique de l'estomac, et qui jouent, à l'égard des aliments, le rôle de masticateurs 200 — Rapport sur le concours du prix Mègo (Médecine et Chirurgie) 1 107 SAPPIN-TROUFFY soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur les Urédinées » 36 — Un encouragement lui est accordé sur le prix Desmazières (Botanique)... . 1080 S.4RRAT adresse une nouvelle démonstra- tion du théorème de Fermât 5o5 SARR.\U est désigné pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'E- cole Polytechnique, pendant l'année scolaire 1894-189J 669 — Rapport sur le concours du prix extra- ordinaire de six mille francs (Méca- nique) io56 — Rapport sur le concours du prix Tré- mont 1 122 ( i335 ) MM. Pages. SAUVAGE (H.-E.). — Les Reptiles du terrain jurassique supérieur du Bou- lonnais 926 SAYN (G.). — Sur l'existence de lentil- les récifales à Ammonites dansleBar- rémien. aux environs de Chàtillon-en- Diois(En commun avec M. P. Lory.. 38 1 — Errata se rapportante celte Communi- cation 448 SCHAFFliRS (P. V.). — Sur la théorie de la machine SVimshurst 53i> SCHNEIDER (Ed.) adresse un Mémoire relatif au « Tonnerre en boule ». . . . 5u6 — Adresse un Mémoire intitulé : « Hypo- thèse cosmogonique atomique » G70 SCHULHOF (L.). — Éléments de la pla- nète BE 8 Tl7' = °- TOURNIER (E.) adresse, pour le concours du prix extraordinaire de 6000 francs, une '^^ ^ .1^^-^;^ %v>