^^?^. ■#)CI^ ■^^ J"^^- ^^' -. ■^lÉlÉi^ J^wT^ ^v%^ m.% ^rbrarw ûf tbc liluseum COMPARATIVE ZOÔLOGY, AI HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. ifounîieîi bj prtbate sufiscrîptîon. fn 1861. Deposited by ALEX. AGASSIZ. No. ÉQ;uq T 1896 PREMIER SEMESTRE. A""" ^^C T 2506 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR in.TI. EiES liECBÉTAIRES PEBPÉTUEIiS. TOME CXXII. N^ 15 (15 Avril 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ^'^ 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Tn Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sontmentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Eapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui (ait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \g, Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5*". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 15 AVRIL 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. 3IEM0IRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE AGRICOLE. - Sur la jachère; par M. P.- P. Dehérain. « L'assolement triennal, très répandu dans toute l'Europe dès le moyen âge, et qui s'est perpétué jusqu'à nos jours, débute par une année de ja- chère; on ne demande à la terre, labourée à plusieurs reprises, aucune récolte : on \ incorpore le fumier, puis, à l'automne, on sème le blé; il occupe la terre la seconde année; au printemps de la troisième année, on sème l'avoine, à laquelle succède la jachère, et le cycle recommence. » Il faut que ce mode d'opérer présente de grands avantages pour qu'il se soit maintenu pendant des siècles, et c'est pour bien comprendre son utilité que, dès le remplissage des cases de végétation de Grignon, en 1891, j'ai laissé quatre d'entre elles en jachère. G. K., i8.,C, 1" Stinestre. (T. CXXII, N° 15.) '07 ( 822 ) » Déjà, l'an dernier ('), j'ai indiqué les quantités notables de nitrates que les eaux de drainage ont entraînées de ces terres nues. J'ai fait remar- quer, en outre, que pendant cette année sèche (mars 1894-mars iSgà) les terres emblavées n'avaient fourni que de faibles quantités d'eau de drainage et que, par suite, l'entraînement des nitrates avait été insigni- fiant. Les mêmes faits se sont reproduits pendant l'année mars i8g5- mars i8g6; on n'a pas recueilli une seule goutte d'eau au-dessous des cases emblavées en blé, avoine, betteraves, trèfle, prairie ou vignes; toute l'eau tombée a été évaporée. Il n'en a pas été ainsi pour les terres en ja- chère. Voici les résultats constatés rapportés à l'hectare : Eaux de drainage et azote nitrique recueillis au-dessous des cases de végétation laissées en jachère pendant l'année mars i8ç)0-niars 1896. Azote nitrique (en grammes contenu N°' par dans les eaux des Travail auquel les terres Eau écoulée mètre cube écoulées cases. ont été soumises. (en millim.). d'eau). d'un hectare. moi gr kg 1. Sans travail depuis 1 891 ... . 76,4 109,6 88,7 12. Travaillé à la fourche 98)2 120,0 117,8 13. Sans travail depuis 1898 ... . 90,0 109,9 Q^iQ 14. Travail répété à la bêche. .. . 106,0 i36,5 i44)6 » Les quantités d'azote nitrifié sont très considérables; calculées en nitrate de soude, elles correspondraient à un épandage variant de 5oo''s à 876"*^^ par hectare. Ces nombres sont, au reste, tout à fait d'accord avec ceux que j'ai constatés les années précédentes, soit des cases en jachère, soit des terres nues contenues dans les pots de So'^^' qui m'ont servi pen- dant longtemps à étudier les eaux de drainage. » Ainsi, une terre nue produit, sans fumure, une quantité de nitrates qui atteint ou surpasse les besoins des récoltes les plus exigeantes, et puisque nous n'obtenons de forts rendements qu'à la condition de faire de grosses dépenses d'engrais, et notamment d'acquérir du nitrate de soude, il en faut conclure que les terres emblavées sont bien loin de produire des quantités de nitrates égales à celles qui apparaissent dans les terres nues. (') Comptes rendus, t. CXX, p. 701. — Une erreur s'est glissée dans ce Mémoire; à la page 704, dans le petit Tableau du bas, au lieu d'acide nitrique entraîné à l'hec- tare, il faut lire azote nitrique. ( 823 ) » La cause de ces différences est bien facile à pénétrer celte année ; tandis que dès Ip milieu de novembre les terres nues ont été saturées d'humidité et ont laissé couler des eaux de drainage, les terres emblavées avaient été tellement desséchées par les plantes qu'elles ont portées, que les pluies d'hiver ont été impuissantes à les saturer et que, jusqu'à la fin de mars, on n'a rien recueilli. Les plantes herbacées sont, en effet, de puissants appareils d'évaporation ; les quantités d'eau qu'elles puisent dans le sol par leurs racines et qu'elles rejettent dans l'atmosphère par leurs feuilles sont formidables. » Si l'on se rappelle que l'humidité est la condition même de la nitrifica- tion, on comprendra comment les nitrates se produisent en bien plus grande quantité dans les terres en jachère que dans les terres emblavées; on comprendra en outre comment, aux époques où les engrais étaient rares et l'emploi du nitrate de soude inconnu, on trouvait avantage à pra- tiquer la jachère, comment, enfin, l'abondance des engrais nous a conduit à y renoncer. » La solubilité des nitrates, leur facile entraînement par les eaux qui traversent le sol, exposent les terres nues à de grandes pertes d'azote; il est bien à remarquer, cependant, que les drains coulent rarement pendant l'été; les eaux n'apparaissent guère qu'en novembre; or, à ce moment-là, le blé, qui succède à la jachère, est semé, levé; il a émis ses fines racines, qui retiennent très bien les nitrates; il est facile, non seulement de les y reconnaître, mais encore de les doser ( ' ) ; on a une nouvelle preuve de l'aptitude qu'ont les racines à retenir les nitrates en analysant compara- tivement les eaux de drainage qui s'écoulent de terres nues ou de terres ensemencées en blé ; les premières sont bien plus chargées que les secondes : et comme, dans l'assolement triennal, le blé est semé à l'automne de l'an- née de jachère, il profite des nitrates formes, pendant l'été, dans la terre restée humide, parce qu'elle ne portait aucune végétation. » Cette pratique de la jachère était donc parfaitement adaptée aux con- ditions dans lesquelles nos pères cultivaient. Ils n'avaient que peu de fumier, car l'absence de plantes fourragères les forçait à laisser les ani- maux sur la prairie plus souvent qu'à l'étable; ils n'avaient pas d'engrais de commerce; les aliments des végétaux devaient surgir du sol lui-même : c'est à cela que servait la jachère. La perte d'une année de récolte était compensée par l'apparition du plus puissant des agents de fertilité. (') Comptes rendus, t. CXVIl, p. io4i. ( 824 ) » Aujourd'hui que notre production de fumier s'est accrue, que nous pouvons acquérir du nitrate de soude, la pratique de la jachère, si utile à une culture qui souffre de la pénurie d'engrais, n'a plus de raison d'être. Elle disparaîtra d'autant plus sûrement cjue, plaçant en tête de l'assolement des betteraves ou des pommes de terres, faciles à sarcler, nous nous débarrassons aisément des adventices, des mauvaises herbes, dont on n'avait raison autrefois que pendant l'année de jachère. » HYDROLOGIE. — Les nitrates dans les eaux de source. Note de M. Tu, Schlœsing. K J'ai résumé, dans ma Note du 23 mars, les résultats de mes recher- ches sur les variations du titre nitrique dans les eaux de la Seine et de trois de ses affluents principaux, l'Yonne, la Marne et l'Oise. Je vais com- mencer aujourd'hui à rendre compte d'un travail analogue sur les eaux de source dérivées à Paris. » Ce second travail était seulement destiné à compléter les renseigne- ments réunis dans ma Note sur les perles d'azote entraîné par les eaux d'in- Jiltration {^); mais il m'a paru prendre un intérêt dont je ne me doutais pas en l'entreprenant, quand j'ai compris que l'étude du titre nitrique pouvait intervenir utilement comme élément de discussion dans la re- cherche et le choix des sources d'eaux potables. » On sait qu'il y a des distinctions à faire entre les sources : les unes ne débitent que des eaux parfaitement fdtrées et épurées par leur trajet dans le sol; ce sont de vraies sources, offrant les meilleures garanties de salu- brité. D'autres ne sont évidemment que des issues par lesquelles réappa- raissent au jour des rivières qui se sont perdues, en partie ou en totalité, dans des terrains très perméables : ce sont de fausses sources dont les eaux, contaminées par leur première circulation à la surface du sol, ont gardé, en général, plus ou moins leurs souillures malgré leur voyage sou- terrain. D'autres enfin ne sauraient être rangées sûrement ni parmi les vraies, ni parmi les fausses sources; elles sont suspectes parce qu'on peut craindre que leurs eaux, quoique fraîches, limpides et pures en appa- rence, ne soient mélangées d'eaux de rivière ou de ruissellement venues par quelque voie qui les a affranchies de l'épuration. C'est à distinguer les (') Comptes rendus, ii mars 1895. ( 82-^j ) vraies sources de celles qui sont fausses ou suspectes, que peut servir l'étude des titres nitriques. M Admettons en effet, provisoirement, que le titre des vraies sources demeure sinon constant, du moins compris entre des valeurs rapprochées. Nous savons que le titre d'une rivière est essentiellement variable, et que celui de l'eau de ruissellement est très faible. Une source qui ne fournit que de l'eau de rivière, ou un mélange d'eau épurée et d'eau de rivière ou de ruissellement, aura donc un titre variable ; par conséquent, on recon- naîtra la nature d'une source à l'amplitude des variations de son titre nitrique. )) Avant d'aller plus loin, je tiens à déclarer que ce moyen d'informa- tions ne permet pas de décider d'une manière certaine si une eau doit être acceptée ou rejetée comme boisson. Par exemple, si on la reconnaît comme eau de rivière, elle ne sera pas nécessairement à écarter, mais seulement suspecte; il est possible, en effet, qu'avant d'aboutir à une soiu'ce, une eau de rivière ou de ruissellement, absorbée par un terrain perméable ou perdue dans des gouffres, rencontre sur sa route et soit forcée de traverser un terrain filtrant, qui la débarrasse de ses microbes dangereux. Mais les méthodes en usage pour l'étude des eaux potables ne sont pas non plus parfaites, bien au contraire; elles ne permettent guère d'affirmer qu'tme eau est absolument propre à l'alimentation; elles en révèlent la mauvaise qualité, en certains cas, non pas dans tous les cas. Le mode d'examen que je propose fournira un élément de plus pour la solution de la question, élément qui pourra parfois montrer qu'une eau est suspecte, alors que les autres méthodes ne l'indiqueraient pas. )) Maintenant, je vais essayer de montrer que le titre nitrique d'une vraie source s'écarte peu d'une valeur moyenne. M Considérons d'abord un terrain composé de menus débris de roches, comme une terre végétale par exemple, formant un mélange à peu près partout identique. Prenons-le en son état d'humectation normale, celui auquel il revient, quand il s'est ressuyé spontanément après une sursatu- ration passagère. Survient une pluie qui occasionne une nouvelle infiltra- tion d'eau. Si le terrain était absolument gorgé d'eau, personne ne doute- rait que ce nouvel apport ne détermine un mouvement général de descente de toute la masse liquide, de façon qu'il en sorte par le bas autant qu'il en est entré par le haut. Mais nous sommes en présence d'un terrain ressuyé, dont tous les éléments sont, à la vérité, enveloppés d'une mince couche d'eau ; cependant il y a place encore pour des gaz dans leurs interstices. ( 826 ) C'est un état spécial très différent de la saturation complète. Néanmoins, les mouvements de l'eau sont presque les mêmes dans les deux cas : une nouvelle infdtration produit encore un déplacement général, qu'on se représente assez bien en supposant le terrain divisé en une multitude de tranches parallèles se transmettant de l'une à l'autre le liquide qui les im- bibe, de manière que l'eau qui sort du terrain est précisément celle qui occupait une ou plusieurs des dernières tranches ('). )) J'ai inutilement cherché cette notion si simple et si élémentaire dans les meilleurs Ouvrages d'Hydrologie. Leurs auteurs ne tiennent presque jamais compte, dans l'étude des mouvements de l'eau, des différences de constitution dues aux matières dissoutes; pour eux l'eau est partout un même liquide. Cette absence de distinctions est la cause d'erreurs très com- munes chez leurs lecteurs. Par exemple, quand on voit une source grossir après des pluies, on s'imagine que l'eau sortant de terre est précisément celle qui a été apportée par ces pluies, et l'on part de là pour calculer la vitesse de son transport de la surface du sol jusqu'à la source. La vitesse ainsi obtenue est celle de la propagation du déplacement ; attribuée à l'eau, elle serait énormément exagérée; confondre ces deux vitesses, c'est presque donner à une masse liquide au repos la vitesse d'une onde qui se propage à sa surface. » Les eaux souterraines ne vont pas si vite dans les terrains d'oîi sortent les vraies sources; elles y séjournent au contraire beaucoup plus longtemps qu'on ne pense. Voici un calcul propre à fixer les idées sur ce point. Sup- posons que la densité apparente de notre terrain soit i,5 et que sa capacité d'humectation normale soit lo pour loo d'eau de son poids; ces hypo- thèses ne sont nullement exagérées. Supposons encore que la hauteur des pluies d'une année soit de 600"*™ dont un tiers, 200""™, s'infiltre défi- nitivement. Le terrain retiendra ces 200™"" dans une épaisseur de i™,33, en sorte qu'avec une épaisseur de 10™, il retiendrait les eaux d'infiltrations de plus de sept années, ce qui veut dire que ces eaux mettraient tout ce laps de temps pour traverser une hauteur de 10™. » Je reviens à ma démonstration. Au sortir de la couche de terre occu- pée par la végétation, siège essentiel de la nitrification, les eaux d'infiltra- tion contiennent des quantités de nitrates extrêmement variables, ce qui tient aux influences bien connues des diverses conditions climatériques. (') J'ai montré autrefois comment on arrive, à l'aide du déplacement, à extraire en leur état naturel les dissolutions contenues dans les sols {Comptes rendus, 1870). ( «27 ) Les variations de titre nitrique se maintiennent, grâce au déplacement, au moins jusqu'à une certaine profondeur; on les retrouve dans les eaux de drainage, quand on les a recueillies dans une canalisation parallèle à la sur- face du sol, et, par conséquent, alimentée partout en même temps par une même dissolution. Mais, à mesui-e que les eaux descendent, les différences de titres s'atténuent, parce que les déplacements ne s'opèrent pas avec une précision mathématique; ils déterminent inévitablement entre les dis- solutions successives des mélanges qui sont une première cause d'unifica- tion du titre. » Il en est une autre d'un effet plus certain. Dans un terrain formé de menus débris, les eaux se réunissent en une nappe souterraine continue, dont la surface, nécessairement inclinée, coupe un certain nombre de ces tranches que nous envisagions ci-dessus, ainsi que le montre la figure suivante : Fig. I. » Elle en reçoit des dissolutions d'âges et de titres différents et les mé- lange; plus la source est importante, plus son bassin est étendu, plus loin se prolonge la pente de la nappe, plus grand est le nombre de tranches atteintes et de dissolutions mêlées, plus le titre nitrique à la sortie de terre doit se rapprocher d'une valeur constante. Quand on pense que l'épais- seur de sol qui contient toutes les eaux d'infdtration d'une année est, le plus souvent, bien moindre que la différence de niveau entre les points extrêmes de la nappe, on conçoit que celle-ci reçoive des dissolutions datant de saisons et d'années différentes, et qu'ainsi les variations de l'in- tensité de la nitrification se fondent dans le mélange final qui constitue l'eau de source. » Il est rare qu'un terrain soit uni comme le suppose la fig. i ; la fig. 2 montre que les accidents de la surface font varier la distance à parcourir jusqu'à la nappe et favorisent par conséquent les mélanges. » Le défaut d'homogénéité agit dans le même sens. En effet, le pourcen- tage d'humectation normale varie de 2-3 pour loo dans le gravier à i2-i5 ( 828 ) pour loo dans des éléments fins contenant de l'argile, d'où résulte que, sous une même épaisseur, un terrain graveleux contient quatre fois moins d'eau qu'un terrain sablo-argileux, c'est-à-dire que l'eau y va quatre fois plus vite. Si donc un terrain est formé en certains points d'éléments gros- siers, en d'autres d'éléments fins, les dissolutions, chassées le même jour de la couche végétale, descendront avec des vitesses inégales et gagneront la nappe à des époques différentes; autrement dit, celles qui atteindront celte nappe le même jour seront sorties à des époques différentes de la couche végétale. Fig. 2. » Le type de terrain envisagé jusqu'ici n'est pas le plus répandu, ni le plus propre à fournir les sources importantes, les seules qu'on recherche pour l'alimentation des villes. Les grands réservoirs d'eaux souterraines se trouvent surtout, comme on sait, dans les massifs de roches fissurées, dont le régime hydrologique ne ressemble guère à celui que je viens de décrire : autant l'un est méthodique, autant l'autre est irrégulier. Mais ce n'est pas la régularité dans le déplacement des dissolutions nitrées qui fait l'unification de leur titre; c'est essentiellement leur mélange, et cette con- dition se retrouve encore dans les terrains fissurés. Remarquons d'abord qu'ils ont, au-dessus du niveau d'une source, une épaisseur considérable qui leur permet d'emmagasiner les eaux d'infiltration de plusieurs années; ils les répartissent entre leurs assises, dans les fissures, les poches, les ca- naux, les cavernes, en un mot dans les vides communiquant entre eux qui les criblent et leur donnent leur grande perméabilité. Je puis maintenant répéter ce que je disais plus haut à propos des terrains formés de menus débris : on ne peut concevoir que de nouveaux apports d'eaux pluviales dans une masse liquide divisée de la sorte ne produisent pas des déplace- ments, accompagnés de mélanges, se propageant de proche en proche jusqu'à la source. Les espaces par lesquels passent les eaux ont des dimen- sions variées, parfois très grandes, au lieu d'être tous de petits interstices; la nappe souterraine est discontinue, au lieu d'être continue; au point de vue du déplacement, ce sont les principales différences entre les deux ( 829 ) sortes de terrains perméables, différences qui semblent être en faveur des terrains fissurés, parce que l'extrême variété des routes parcourues, les unes directes et courtes, la plupart longues et compliquées, et les diffé- rences de niveau entre les diverses fractions de la nappe doivent tendre à mêler plus que jamais les dissolutions d'âges différents. » Après toutes ces considérations, il serait temps de présenter les ré- sultats de mes analyses d'eaux de la Vanne, de la Dhuis et de l'Avre; mais la place me manquerait : j'en ferai le sujet d'une prochaine Communica- tion. » HISTOIRE DES MATHÉMATIQUES. — Sur une lettre de Gauss, du moîs de juin i8o5. Note de M. de Jonquières. « M. Fabre, ancien examinateur d'admission à l'École de Saint-Cyr, ami de la famille de feu M. PouUet-Delisles, a bien voulu me confier une Lettre autographe, inédite, écrite en français, et adressée par Gauss, en i8o5, à M. Dehsle, professeur de Mathématiques au lycée d'Orléans, pour le remercier de l'attention apportée par lui aux Disquisiliones arithmeticœ, dont M. Dehsle préparait une traduction, publiée deux ans après chez le libraire Courcier, à Paris. M Le haut intérêt que l'Académie des Sciences attache à tout ce qui émane du grand géomètre de Gottingue me persuade qu'elle accueillera avec satisfaction la copie de cette Lettre, que j'ai l'honneur de lui présen- ter. Elle contient, en effet, outre des formules de politesse, quelques ren- seignements sur des travaux antérieurs de Gauss, non encore publiés, et sur ceux qui l'occupaient alors, ainsi qu'une appréciation implicitement élogieuse des mathématiciens français de cette époque. » Voici le texte de la Lettre : « A Monsieur Delisle, professeur de Mathématiques au lycée d'Orléans. » Brunsvic, iG juin i8o5. « J'ai reçu, Monsieur, l'obligeante lettre dont vous m'avez honoré. Il m'est aussi doux que flatteur que les recherches contenues dans mon Ouvrage, auxquelles j'avais dévoué la plus belle partie de ma jeunesse, et qui ont été la source de mes plus douces jouissances, aient acquis tant d'amis en France; sort bien inégal à celui qu'elles ont trouvé en Allemagne, où le goût pour les parties plus difficiles des Mathématiques pures n'est la propriété que d'un fort petit nombre de personnes. Je me félicite que mon Ouvrage ait gagné en vous un aussi habile traducteur. G. R., 1S96, I" Semestre. (T. CXXII, N= 15.) I08 ( 83o ) » Je suis malheureux d'être à présent autant pressé par mes autres occupations, les astronomiques surtout, que je ne puis penser à me livrer avec énergie à mon Arithmé- tique chérie : je me suis engagé en plusieurs travaux de longue haleine, et ce ne sera probablement qu'après quelques années que je serai le maître de retourner à cette belle science et à développer toutes les recherches curieuses que j'ai faites, il y a longtemps, et qui formeront un ou deux Volumes à la suite de celui qui est publié en 1801. Cette matière est si féconde et j'ai déjà dans mes papiers tant de choses intéressantes, que leur étendue sera au moins égale à ce que j'ai publié. Je serais donc d'avis que vous ne retrancheriez rien de votre traduction du premier Volume. » Je ne sais pas non plus si, après avoir un jour achevé un nouveau Volume de cet Ouvrage, je pourrai vaincre aisément les obstacles qui s'opposent, en Allemagne, à la publication. Nos libraires craignent de s'en mêler, parce que le goût pour ces ma- tières n'est pas fort général chez nous. L'étendue des matières est de beaucoup trop grande pour en faire un article des Actes d'une des Académies dont je suis membre, et je ne suis pas assez riche pour faire l'impression à mes propres frais, et m'assujettir à la malhonnêteté des libraires étrangers, ce qui m'est généralement arrivé à l'occa- sion du premier Volume, Par exemple un certain M. X..., qui, en 1802, a reçu de moi 80 exemplaires pour ( une) valeur (convenue), ne m'a pas payé un sou, et ne s'est pas même donné la peine de répondre à aucune de mes lettres. Je vous souhaite de tout mon cœur que votre entreprise vous soit plus avantageuse aussi de ce côté-là qu'elle n'a été à moi. » Agréez, Monsieur, l'expression de mon profond respect. » Votre très humble serviteur, » Charles-Frédéric Gauss. » n^Note. — Les mots soulignés entre parenthèses remplacent, par équi- valence, ceux du texte original. » i5 avril 1896. — Au moment de mettre sous presse, M. Hermite veut bien m'informer que, d'après ses souvenirs, Poinsot a, dans le temps, pu- blié au Moniteur universel, sans doute à l'occasion de la traduction des Dis- quisitiones par M. Delisle, une analyse de l'œuvre de Gauss, où celui-ci est présenté comme « l'une des premières têtes mathématiques de l'Eu- rope », et qui fournit la preuve la plus péremptoire que son génie avait été hautement reconnu en France et signalé à l'admiration du monde sa- vant comme il méritait de l'être, alors que l'Allemagne semblait l'ignorer, ou ne l'accueillir encore qu'avec une indifférence pénible pour l'immortel analyste, ainsi que le constate la lettre qui précède. » Je vais tâcher de retrouver l'article de Poinsot dont M. Hermite a la bonté de me signaler l'existence. » ( 83i ) NOMINATIONS. L'Académie jirocède, par !a voie du scrutin, à la désignation de l'un de ses Membres, dont la nomination devra être soumise au vote de l'Institut, pour faire partie du Conseil supérieur de l'Instruction publique. M. Faye réunit la majorité des suffrages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, a. la nomination de Com- missions de prix, chargées déjuger les concours de 1896. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Prix Barbier. — MM. Bouchard, Chatin, Guyon, Potain, Lannelongue. Prix Lallemand. — MM. Bouchard, Marey, Ranvier, Potain, Milne- Edwards. PrixBellion. — MM. Bouchard, Potain, Brouardel, Guyon, Lannelongue. Prix Mège. - MM. Bouchard, Potain, Guyon, Brouardel, Lannelongue. Prix Montyon {Physiologie expérimentale). — MM. Marey, Bouchard, Chauveau, Duclaux, Potain. Prix Philipeaux. — MM. Marey, d'Arsonval, Bouchard, Chauveau, Ranvier. Prix Jean-Reynaud. — MM. J. Bertrand, Hermite, Darboux, Cornu, Berthelot. Prix Alonty on (Arts insalubres). — MM. Armand Gautier, Schiilzenber- ger, Troost, Schlœsing, Moissan. Prix Trèmont. — MM. J. Bertrand, Berthelot, Fizeau, Faye, Sarrau. Prix Delalande-Guérineau. — MM. d'Abbadie, Grandidier, Milne-Edwards, Bouquet de la Grye, Berthelot. ( 832 ) MEMOIRES LUS. CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur ics produits de combustion d'un bec à acétylène, — Mélanges explosifs ci' acétylène et d'air. Note de M. N. Gréuant ('). « I. Pour obtenir les produits de combustion de l'acétylène, j'ai placé au-dessus d'un bec Manchester, donnant une flamme très éclairante, un cylindre métallique vertical, uni à un réfrigérant à eau froide et au gazo- mètre du D' de Saint-Martin; tous les produits de combustion furent en- traînés avec de l'air dans le gazomètre qui fonctionnait comme aspirateur et 80'" de mélange gazeux ont été recueillis en deux minutes. » L'analyse des gaz a été faite par l'eau de baryle, elle a donné 33'=% 7 d'acide car- bonique dans 1700" de gaz ou 1468"'= en deux minutes. » Deux analyses eudiométriques faites sur l'eau ont donné, pour l'oxygène : 18,59 et 18,57, nombres identiques; le volume d'oxygène consommé a été trouvé égal à 1786™. CO- » Le rapport —=— est égal à 0,82. Or, on sait qu'un volume d'acétylène consomme 2""', 5 d'oxygène et donne 2 volumes d'acide carbonique; le rapport -^=r- est égal à 0,8. » Les nombres que j'ai trouvés indiquent donc le caractère eudiométrique de l'acétylène. » Ces résultats devaient me faire penser que la combustion de l'acé- tylène est complète et n'engendre pas de gaz combustible renfermant du carbone; cependant, j'ai cherché s'il y avait dans les produits de combus- tion une trace de gaz combustible. » Dans une ampoule de verre contenant une spirale de platine maintenue au rouge par une batterie d'accumulateurs, que j'emploie comme grisoumètre continu, j'ai fait passer pendant deux heures i3oo'="^ du gaz recueilli et je n'ai obtenu, dans un tube à baryte placé après l'ampoule, qu'un anneau à peine visible de carbonate de baryle, indiquant une si faible trace d'acide carbonique qu'il était impossible de le doser. » Dans une autre expérience, j'ai employé mon procédé physiologique de recherche, dans le sang, d'un gaz combustible contenant du carbone. (') Travail du Laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire natu relie. ( 833 ) » Un sac de caoutchouc rempli d'acétylène, soumis à une pression de 4'^'^ d'eau, ali- mentait un bec Manchester qui brûlait au-dessous d'un cône métallique uni par un réfrigérant à deux soupapes métalliques; un chien pourvu d'une muselière a respiré les produits de combustion pendant une demi-heure. » 42"^'-' de sang artériel normal ont donné au grisoumètre une réduction égale à 3,7 divisions, tandis que ^2'=" de sang pris à la fin de l'expérience ont donné une ré- duction de 3,8 qui est identique à la première. » Je conclus que les produits de combustion d'un bec Manchester à acétylène ne renferment pas la moindre trace de gaz combustible contenant du carbone. » TI. M. Le Chatelier, dans une Note qu'il a présentée à l'Académie des Sciences dans la séance du 3o décembre 1895, a fait connaître les réactions de combustion de l'acétylène et les limites d'inflammabililé de ce gaz. En répétant des expériences analogues à celles de M. Le Chatelier, j'ai fait composer, dans'des tubes à essai, des mélanges d'un volume d'acétylène et de proportions croissantes d'air comprises entre i et 20 volumes; tous ces mélanges ont été enflammés par un fil de platine porté au rouge et celui qui a produit la plus forte détonation est le mélange d'un volume d'acéty- lène et de 9 volumes d'air. » J'ai choisi un tube de verre à parois minces, ayant o""", 5 d'épaisseur, aô™ de long et Ta"™, 4 de diamètre, dans lequel j'ai introduit 8<^'=,8 d'acétylène pur et 80" d'air, volumes dont le rapport est i; le tube à essai, fermé par un excitateur à fi] de platine et fixé dans un support spécial, a été immergé dans un bocal de verre plein d'eau recouvert d'une planche et d'un poids de io''b; le passage du courant a déterminé une explosion des plus violentes, qui a brisé le tube et soulevé la planche et le poids. » Ou doit donc, quand on veut faire usage de l'acétylène, éviter avec le plus grand soin les mélanges détonants qu'il donne avec l'air et qui pour- raient occasionner des accidents désastreux. » aiEMOIRES PRESENTES. M. RuFFiÉ adresse un Mémoire portant pour titre : « De la natalité dans les races humaines ». (Commissaires : MM. Milne-Edwards, Ranvier, d'Arsonval.) M. L. PiLLEUx adresse un Mémoire « Sur l'éther cosmique ». (Commissaires : MM. Mascart, Poincaré.) ( 834 ) CORRESPOND AIVCE . M. le Ministre de l'Instruction publiqde, des Reaux-Arts et des Cultes adresse l'ampliation d'un Décret autorisant l'Académie à accepter la dona- tion qui lui est faite par M"'' L.-J. Dodu, pour la fondation d'un prix annuel qui portera le nom de « Prix du baron Larrey », et sera décerné à un mé- decin ou à un chirurgien des armées de terre ou de mer, pour le meilleur Ouvrage présenté à l'Académie au cours de l'année et traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiène militaire. M. S. -M. Jorgensen adresse de Copenhague, au nom du Comité dont il est Président, un exemplaire de la médaille frappée en souvenir du 70* anniversaire de M. Julius Thomsen. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le « Catalogue raisonné des plantes vasculaires de la Tunisie, par MM. Ed. Bonnet et G. Baratte; préface de M. Doûmet-Adanson ». (Présenté par M. Milne-Edwards); 2° I.a 3* année, iSgS, de « L'Aérophile, revue mensuelle illustrée de l'Aéronautique et des Sciences qui s'y rattachent; directeur : M. Georges Besançon ». GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur certaines classes d' équations de Laplace à invariants égaux. Note de M. A. Tiiybaut, présentée par M. Darboux. « Supposons que l'on connaisse p solutions de l'équation (0 ;îS7)â = '^•'=' vérifiant la relation (2) Sp0; = o et soit co une (p ■+■ i)"'™" solution quelconque ; si l'on pose , ff ^ do, âeA , /^ t>w àeA ,,, ( 835 ) la fonction est une nouvelle solution de l'équation (i). )) Lorsque/» = 3, l'équation est immédiatement intégrable. » Lorsque/? = 4. l'équation est Aar/no/»'yMe; la proposition peut être traduite géométriquement : » Les surfaces dont les lignes de courbure forment un réseau à inva- riants tangentiels égaux {surfaces S) ont une représentation sphérique isotherme, c'est-à-dire identique à celle d'une surface minima. Si l'on consi- dère une de ces surfaces S, et si l'on désigne par p et p' ses rayons de cour- bure en un point, par R et — R les rayons de courbure de la surface minima au point correspondant, le planP, parallèle aux plans tangents cor- r respondants et situé à une distance d'un point fixe proportionnelle à —^ , enveloppe une surface S', qui a même représentation sphérique que S. » Si les surfaces S et S' sont confondues, on a co = J , et la sur- face S est l'une quelconque de celles que j'ai déterminées dans ma Note du i4 octobre iSpS. » Lorsque p = 5, on sait que les 0 sont les coordonnées pentasphé- riques d'une surface isothermique rapportée à ses lignes de courbure. C'est là un nouveau rapprochement entre les surfaces isothermiques et les surfaces S. » PHYSIQUE. — Vérification de la loi de Kerr. — Mesures absolues ('). Note de M. Jules Lemoine, présentée par M. Mascart. « Je me suis proposé de vérifier que la biréfringence acquise par le sul- fure de carbone électrisé était, commeKerr l'a énoncé (-), proportionnelle au carré de la force électrique. J'ai pu obtenir une précision supérieure à celle des expériences de Kerr ou de Quincke (') et déterminer la valeur absolue de la constante de Kerr. Cette constante représente le retard, exprimé en longueurs d'onde, d'une vibration lumineuse polarisée dans un plan normal à la force électrique, l'intensité de cette force étant égale à (') Travail fait au laboratoire de Plij'sique de l'École Normale supérieure. (-) Kerr, Phil. Magazine, i88o, p. 157. (') Quincke, Annalen der Pli. und Ch., i883, p. 778. ( 836 ) l'unité électrostatique et l'épaisseur traversée par le rayon lumineux dans une direction perpendiculaire égale à i'^". » Un condensateur, formé par deux lames parallèles en cuivre de iS'"' de longueur, S"^" de largeur, distantes de 0=", 35, est immergé dans le sulfure de carbone. Une des lames communique avec le sol; l'autre est reliée à une machine de Wimshurst; elle est maintenue à un potentiel constant et dont la grandeur est réglable à volonté par les méthodes connues. La mesure du potentiel se fait au moyen de l'électromètre absolu que possède le laboratoire ('). » Un rayon lumineux, polarisé à 45° du plan des armatures du condensateur, passe dans leur intervalle, sort polarisé elliptiquement et tombe sur un compensateur de Babinet. Celui-ci mesure la différence de marche entre la composante parallèle aux lames et la composante normale seule retardée (-). L'oculaire du compensateur est muni d'un verre rouge. » Les mesures se font simultanément au compensateur et à l'électromètre. » La différence de potentiel entre les armatures a varié entre 5ooo volts et 35 000 volts. Pour les bas potentiels, la biréfringence mesurée est faible (o^,o25 pour 6000 volts) et l'erreur relative notable; d'autre part, les potentiels très élevés se maintiennent difficilement sans variations et amènent une autre difficulté dans les mesures. La loi de Kerr exprime la constance du quotient de la différence de marche par le carré du potentiel. La valeur de ce quotient, donnée en unités électrostatiques par une moyenne entre 21 séries de mesures efiectuées de 7000 volts à 21000 volts, est 5,46 x lo"''. Les écarts à partir de cette moyenne atteignent y^„ au maximum. La plus faible des me- sures aux potentiels extrêmes qui n'ont pas servi au calcul de la moyenne donne 5,38 X 10- ^ et la plus forte 5,84 X lo"'^. » En résumé, il ressort de ces mesures que les écarts entre la loi exacte de biréfringence et la loi de Rerr ne peuvent dépasser i pour 100. » Calcul de la constante de Kerr. — Si l'on désigne par R la constante de Rerr, par F la force électrique et par dx l'élément de longueur mesuré suivant le rayon lumineux, le retard optique a pour expression F-dx. » L'intégrale doit être calculée en tenant compte de ce que le champ n'est plus uniforme au voisinage des bords. Imaginons que, les deux armatures étant aux potentiels -f- V et — V, la surface de niveau située dans le plan de symétrie soit métallique et au potentiel o. Elle prendra, en chaque point, sans troubler le champ, une densité ± g = -j—' 1^ vient (') Comptes rendus, iSgS, p. 726. (') Kërh, Phil. Magazine, 1894, p. 4oo. ( 8.37 ) donc / F= dx = / iG-'T- dx = 8- / ?.:7'7- f/.-r. » Celte dernière intégrale représente l'attraction exercée par le plan indéfini sur l'une des lames du condensateur, cette attraction étant rap- portée à une bande de largeur égale à i et de longueur indéfinie. I-a ques- tion se trouve ramenée à un problème connu (' ). On peut considérer le champ comme étant uniforme entre les armatures du condensateur et nul en dehors à la condition d'ajouter à leur longueur / le terme correctif e e- , , "^ , —, iognep. h. . .. Tt T.- 1 ^ r e » On trouve, pour longueur du condensateur équivalent, iS*^", io8 tandis que la longueur réelle est i8™. » La valeur absolue de la constante de Rerr est donc 5,A6 X 10-5 X 0,35 o _7 ,8,.o8 -=3.70x10 '. .. PHYSIQUE. — Sur les rayons de Rônlgen électrisés. Note de M. A. Lafay, présentée par M. A. Cornu. (( Les expériences sur les rayons de Rontgen électrisés, que j'ai déjà eu l'honneur de communiquer à l'Académie, donnent prise à une objection qu'il était nécessaire de lever. 1) On peut se demander si ces rayons éprouvent réellement un change- ment de nature, une électrisation, en traversant la lamelle électrisée, ou si les déviations observées ne sont que le résultat des effets combinés de l'électro-aimant et du champ électrique développé par la lame d'argent. 11 Pour lever cette incertitude, j'ai répété les expériences déjà décrites, en faisant pénétrer le rayon éleclrisé, à sa sortie de la lamelle et avant son passage entre les armatures de l'électro, dans une enceinte de Faraday, mise en communication avec la terre; la plaque sensible était contenue à l'intérieur de l'enceinte métallique, qui ne présentait qu'une petite ou- verture destinée à l'entrée des rayons. Dans ces conditions, qui éliminent, (') Maxwell, Electricité et Magnétisme, traduction française, p. 365. G, R., iSgii, I" Semestre. (T. CXXII, N° 15.) H'9 ( 838 ) autant qu'il est pratiquement possible de le faire, les effets du champ électrique, j'ai observé les mêmes déviations que précédemment. )) Afin d'éclaircir encore davantage la nature des rayons électrisés, j'ai répété avec eux l'expérience que M. Perrin a réalisée sur les rayons catho- diques (' ). » L'exécution expérimentale ne présente, dans le cas actuel, aucune difficulté. Je suL- stitue, à la boule d'un électroscope à feuille d'or, un cylindre de Faraday, dont l'ou- verture est tournée vers le haut. L'appareil ainsi transformé est complètement enfermé dans un cylindre métallique, dont l'ouverture supérieure est fermée par un couvercle de plomb, qui porte une ouverture centrale. Au-dessus de cette ouverture, je dispose une feuille d'argent reliée à une machine Wimshurst, qui sert à électriser les rayons envoyés par l'ampoule de Crookes placée plus haut. M Dans ces conditions, j'ai observé que le cylindre de Faraday se charge d'électricité de même espèce que celle qui est fournie à la lame électri- sante. Le phénomène persiste quand on substitue à l'argent une feuille métallique quelconque assez mince pour être traversée par les rayons de Rontgen. » On obtient encore la charge du cylindre lorsque l'on ferme l'ouver- ture, percée dans le couvercle en plomb, avec un diélectrique transpa- rent (paraffine, ébonite, papier, etc.); il n'en est plus de même avec un diélectrique opaque tel qu'une lame de verre à base de plomb. » Devant ce résultat, il est naturel de se demander si une lamelle mé- tallique très mince, mise en communication avec la terre, ne se laisserait pas également traverser par le flux électrisé et si la conductibilité du métal serait suffisante pour dépouiller les rayons de toute leur électricité. » Il ne m'a pas encore été possible de m'assurer de ce fait par une ex- périence semblable à celle que je viens de décrire, mais on doit remar- quer, dans le cas actuel, que la radiation est affaiblie par son passage à travers la lame, et que, de plus, le flux de Rontgen faisant conducteur entre cette lame et le cylindre de Faraday, augmente les pertes de l'élec- troscope. C'est pourquoi je me propose d'aborder, par une méthode un peu détournée, l'examen de cette question, qui présente un grand intérêt et donnerait la clef des résultats si remarquables obtenus par M. Lenard. » Je vais terminer cette Note par l'indication du fait assez curieux qui suit. Dans ma précédente Communication, j'ai, à l'exemple de Hiltorf, (') J. Perrtn. Nouvelles propriétés des rayons cathodiques {Comptes rendus, t. CXXI, p. ii3o; 1895). { «39 ) assimilé le flux de Rontgen à un faisceau de fils conducteurs souples ; cette manière de concevoir le phénomène m'a déterminé à modifier de la ma- nière suivante l'expérience de la déviation déjà décrite ( ' ). » J'ai complètement enveloppé la plaque photographique avec des feuilles d'alami- nium, puis, mettant le fil de platine et les écrans en plomb en communication avec la terre, j'ai, pendant le fonctionnement de l'électro-aimant, électrisé l'enveloppe métal- lique qui contenait la plaque. « Dans ces conditions, les filaments hypothétiques d'Hittorf permettent l'écoulement de l'électricité développée sur l'aluminium et doivent, par suite, s'inlléchir dans uu sens déterminé sous l'action du champ magnétique. » Les déviations observées ont entièrement confirmé cette manière de voir et j'ai ainsi vérifié, résultat paradoxal au premier abord, qu'il est indifférent , pour dévier les rayons Rôntf^en, de les électriser avant ou après leur passage à travers le champ niagnétiijue. » PHYSIQUE. — L'action des rayons Rontgen sur les couches électriques doubles et triples. Note de M. ]\. Piltsciiikoff, présentée par M. Lippmann. a Plusieurs physiciens ont étudié concurremment l'action des rayons Rontgen sur les' métaux électrisés, autrement dit sur une couche élec- trique simple. Je m'étais aussi occupé de cette question {Comptes rendus, p. 723 de ce Volume), mais en outre j'ai fait, avec le concours de mon assistant, M. Totchidlovsky, plusieurs expériences sur des couches élec- triques doubles et triples. » J'ai d'abord observé qu'une plaque de verre, de paraffine, d'ébonite, de mastic, etc., chargée d'électricité positive ou négative, se décharge rapidement sous l'action des rayons Rontgen, aussi bien si ces rayons tombent sur la surface chargée que s'ils traversent la plaque, tombant sur la surface neutre. Alors je me suis proposé d'étudier l'action des rayons Rontgen sur la charge d'un condensateur formé d'une plaque de paraf- fine (17"=™ X n'^'"X i""), d'une couche d'air (épaisseur l'^'^.S) et d'un disque de zinc (diamètre lo*"", épaisseur 3°"", 35). Je charge d'abord la partie centrale de la surface intérieure de la plaque de paraffine d'électricité négative, je mets ensuite le disque de zinc en place. L'électroscope d'Exner, relié métalliquement avec le disque de zinc, montre, par exemple, (') Comptes rendus, p. 718 de ce Volume. ( 84o ) — 170 volts. Je touche le zinc : l'électricité libre se dissipe et il ne reste qu'une couche électrique double. Je fais traverser la plaque de paraffine par des rayons Rontgen (sortant d'une fenêtre en aluminium) pendant une minute : aucune perte mesurable de couche double ne se produit. Je répète la même expérience en chargeant la plaque de paraffine d'électricité po- sitive : même résultat. Ainsi la couche double électrique n'est détruite par les rayons Rontgen que très lentement. » Si, au lieu de toucher le disque de zinc, je laisse sa charge intacte, cette charge, suivant les lois de distribution électrique sur les conducteurs, occupe exclusivement la surfoce externe du disque et mon condensateur possède dans ce cas une couche triple d'électricité. 1^'électroscope marquant une déviation correspondant à 170™"*, je fais tomber de nouveau sur la plaque de paraffine les rayons Rôngten : en neuf secondes, l'électroscope tombe à 85™"*, soit moitié de sa charge primitive ('), ce qui montre qu'une moitié de l'électricité libre de la couche triple s'est dissipée en neuf se- condes. Il est facile de démontrer que c'est précisément l'électricité libre du zinc qui s'est dissipée. En effet, touchons le disque de zinc et amenons au sol le reste de l'électricité libre de ce disque : l'électroscope indiquera 0"°". Si alors on soulève le disque (qui reste toujours relié métalliquement à l'élec- troscope), on observe à l'électroscope une déviation initiale de (-4- 1 70™'"). » Cette action déchargeante des rayons Rontgen, à travers une couche double, qui reste à peu près intacte, et à travers un disque en zinc qui est absolument opaque pour ces rayons, sur l'électricité libre de la surface externe du disque, paraît aussi inattendue que difficile à expliquer. » PHYSIQUE. — Sur V action mécanique émanant des tubes de Crookcs. Note de MM. A. FoxTANA et A. Umani, présentée par M. A. Cornu. « Dans le numéro du 23 mars des Comptes rendus, a été publiée une Note de M. J.-R. Rydberg « Sur l'action mécanique émanant des tubes de Crookes ». Nous tenons à faire connaître que nous avons développé ce sujet dans une Note publiée dans les Rendiconti délia R. Accademia dci Lin- cef(Vol. V, !*'■ marzo 1896) sous le titre : Azione del tubo di Crookes sut radiometro. » Nous avons observé les faits décrits par MM. Gossart et Chevallier ( ') Pour une charge positive de la plaque de paraffine, il fallait un temps un peu plus long pour réduire la déviation de l'électroscope à moitié de sa grandeur initiale. ( «4i ) (Comptes rendus, lo février 1896); mais, contrairement aux conclusions de ces auteurs, nous avons constaté que l'action mécanique est due à des charges d'électricité statique et non pas aux rayons de Rontgen. )) Nous avons reproduit ces faits, sans l'intervention d' un tube de Grookes, à l'aide d'une bouteille de Leyde. D'autre part, nous avons fait observer que l'effet mécanique sur les ailettes du radiomètre s'évanouit lorsqu'on renferme le tnbe de Grookes et la bobine, ou bien le radiomètre, dans une caisse métallique mise en communication avec le sol. » Nous avons aussi étudié l'action de divers diaphragmes, et nous avons observé que la perméabilité plus ou moins grande pour les rayons X n'avait aucune influence sur la force dirigeante du tube et, au contraire, que les diaphragmes bons conducteurs de l'électricité, en communication avec la terre, arrêtaient l'action mécanique, tandis que les diélectriques ne l'arrêtaient pas. » Nous croyons donc avoir été les premiers à exclure toute relation entre les rayons de Rontgen et les phénomènes observés avec le tube de Grookes, et à nier l'exactitude de la méthode proposée pour mesurer l'intensité des rayons X. » PHYSIQUE. — Application de la photographie par les rayons Rontgen aux recherches analytiques des matières végétales. Note de M. Fek.vand Ranwez. « La photographie par les rayons X peut rendre des services précieux dans les recherches analytiques et spécialement dans l'analyse des denrées alimentaires végétales, où elle mettra en évidence certaines des falsifications les plus fréquentes, celles qui se font par l'addition de matières minérales. M Gette méthode offre des avantages multiples : elle n'exige que de faibles quantités des substances; elle laissecomplètement intacts les échan- idlons; elle permet d'effectuer en très peu de temps un grand nombre d'essais (un quart d'heure environ pour une série d'échantillons). Enfin le cliché obtenu constitue un document stable, une pièce à conviction très démonstrative, de lecture facile, même pour des personnes étrangères à toute opération analytique. » Les essais que j'ai faits ont porté sur trois échantillons de safrans falsifiés, prélevés dans le commerce. Ges produits étaient formés par des mélanges, en proportions différentes, de safran pur et de safran enrobé de sulfate de baryum. Les filaments de ce dernier se trouvaient donc entourés d'une véritable carapace de matière minérale. L'adultération était, d'ad- ( «42 ) leurs, très habilement dissimulée et ne pouvait être soupçonnée à simple inspection des marchandises. » J'ai disposé, sur une même plaque sensible entourée de papier noir, des quan- tités à peu près égales des trois échantillons adultérés (len"ll contient 62, 1 3 pour loo de matières minérales; le n° III, 28,69 pour 100; le n° IV, 22,21 pour 100), et, à côté d'eux, une prise de safran pur. Le tout a été soumis, pendant trois minutes, à l'in- fluence des rayons émanant d'un tube de Crookes. » Le safran pur s'est laissé traverser par les rayons X et n'a produit, sur le cliché, que des ombres très peu visibles, n'impressionnant pour ainsi dire pas le papier des épreuves positives. Les trois échantillons falsifiés ont imprimé fortement la plaque sensible, marquant très nettement les fils enrobés de sulfate de baryum, tandis que les stigmates du produit pur, qui s'y trouvait mélangé, n'apparaissaient que sous forme d'ombres peu sensibles, analogues à celles du premier produit. 1) Les épreuves photographiques qui accompagnent cette Note montrent la netteté des résultats obtenus, et font prévoir les services que rendra cette méthode dans ses applications futures ( ' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur V homoUnalool et SUT la constitution du Ucarèol et dulicarhodol. Note de MM. Pu. Barbier et L. Bouveault, présentée par M. Friedel. « Une publication toute récente de MM. Tieraann et R. Schmidt, rela- tive à l'homolinalool (Z). chem. Ges., t. XXIX, p. 693) nous engage à pu- blier des résultats acquis par nous depuis plusieurs mois, mais réservés jusqu'ici pour une publication d'ensemble. » En traitant la méthylheptènone naturelle par le zinc et l'iodure d'al- lyle, suivant la méthode classique de Saytzeff, ces deux savants ont obtenu un alcool tertiaire à deux liaisons éthyléniques „„3 )C = CH — CH- - CH^ - C(OH) - CH^ - CH = CHS CH' qui peut être considéré comme l'homologue supérieur de l'alcool tertiaire „„, )C = CH - CH^* - CH^— C(OH) - CH = CH", Cn / I CH' que M. Tiemann affirme être le licaréol (linalool). (') Ces photographies ont été exécutées avec le précieux concours du R. P. Thirion, de Louvain, qui a mis obligeamment à ma disposition ses appareils et son labora- toire. ( 843 ) » Nous avons, de notre côté, préparé le même produit par la même méthode. » Nous avons obtenu un excellent rendement (80 pour loo de la théorie, environ), en laissant le mélange s'échauffer spontanément aux environs de l^o'-^o", au lieu de refroidir, comme le recommandent MM. Tiemann et Schmidt; nous abandonnons ensuite le mélange à lui-même pendant douze heures. » Le mélhyl-hexényl-allylcarbinol {diméthyl 2.6, octadiène 2.7, ol &) forme un liquide incolore, bouillant à gg-'-ioi" sous iC", possédant une odeur peu distincte, mais rappelant celle de la méthylhepténone. » Son acétate, d'odeur plus faible encore, bout à iioo-iii" sous 10""; la saponifica- tion en régénère un alcool identique à celui qui lui a donné naissance. » Nous avons répété la même réaction sur un certain nombre d'acé- tones analogues à la méthylhepténone et nous avons obtenu, dans tous les cas, des alcools tertiaires très stables, ne réagissant sur l'anhydride acé- tique qu'à loo", mais donnant alors des acétates parfaitement normaux, fournissant par saponification des alcools identiques à ceux dont ils pro- viennent. Aucun d'eux n'a montré la si intéressante transformation que subit le licaréol en un isomère, le licarhodol, qui bout 27° plus haut. » Les expériences de MM. Tiemann et Schinidt et les nôtres nous sem- blent montrer avec la dernière évidence que la formule adoptée par eux pour le licaréol est inexacte; d'ailleurs la transformation d'un alcool ter- tiaire en un alcool primaire n'a jamais été observée, la transformation inverse étant fréquente. » Les liens si étroits qui rattachent le licaréol et le licarhodol au lémonal et à la méthylhepténone ne permettent pas davantage de conserver les formules que nous avions proposées pour ces deux alcools. La singularité de leurs réactions nous fait croire que nous avons affaire à des alcools d'une espèce particulière, comparables aux alcools vinyliques substitués. » Nous regardons provisoirement le licaréol et le licarhodol comme pos- sédant les constitutions )C = CH - CH- - CH=— CH - C(OH) = CH= Licar(^ol. ^^'^C = CH — CH^' - CH- - CH - CH = CH(OH), CH / I CH' Licarhodol. ( 844 ) qni expliquent leur activité optique, leur instabilité et leur facile transfor- mation en lémonal et en méthylheptènone. )) Nous n'avons, malgré nos efforts, aucune expérience positive à l'appui de cette nouvelle hypothèse, mais nous ne connaissons aucun fait qui tende à la faire écarter. » Dans une récente Note sur l'essence de Lémon-grass (Comptes rendus, t. CXXI, p. iiSg), nous avons décrit les semi-carbazones de deux aldé- hydes isomères, dont nous avons expliqué l'isomérie au moyen d'un dé- placement de double liaison. La transformation de l'une d'elles en lémonal, dont la constitution ^ )C = CH - CH- - CH- - C = CH - COH est actuellement certaine, s'expliquera tout naturellement par une isomérie stéréochimique maléo-fumarique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des cyanacétates de propyle, de butyle et d'amyle sodés, sur le chlorure de diazobenzène . Note de M. G. Favrel, présentée par M. Friedel. « Dans une série de Communications, M. Haller ('), puis MM. Haller et Brancovici en France (^), Rrukeberg ('), Uhlnian (^) et Marquart (*) en Allemagne, ont étudié l'action des cyanacétates de méthyle et d'éthyle sodés sur les chlorures diazoïques. De l'étude faite par les trois premiers auteurs, il résulte que ces réactions donnent naissance à des composés que l'on doit considérer, jusqu'à étude plus complète, comme des hydrazones ou des dérivés azoïques se présentant dans tous les cas sous deux modifi- cations isomériques. M. Uhlman a étudié parallèlement l'action des chlo- rures diazoïques nitrés sur ces mêmes éthers, et enfin M. Marquart a montré qu'ils pouvaient réagir sur d'autres composés diazoïques que ceux (') Haller, Comptes rendus, t. CVI, p. 1171. ('-) Haller et Brancovici, Comptes rendus, t. CM, p. 71/J. (^) Krukeberg, Jouvn. fur prakt. Chem.,, t. XLVI et XLVH, p. 679 et Sgi (*) VaLVA^ti, Journ./iir prakt. Chem., t. LI, p. 217. {') Marquart, Journ. fur prakt. Chem., t. LU, p. 160. ( «'.5 ) étudiés par les auteurs précédents. A mon tour, j'ai fait réagir les cyanacc tates de propyle, de butjle et d'amyle sur le chlorure de diazobenzcne, et j'ai pu ainsi obtenir les éthers benzène-azocyanacétates de propyle, de bu- tyle et d'amyle. » J'ai suivi pour la préparation de ces corps une marche semblable à celle qui a été indiquée par MM. Haller et Brancovici pour l'obtention des benzène- et toluène-azocyanacétales de méthyle et d'éthyle. GAz I » Benzène-azocyanacélate de propyle CIPAz^ — CH . — loo'^" de solution I de chlorhydrate d'aniline contenant une molécule d'aniline et trois molécules d'acide clilorhydrique par litre ont été étendus d'une égale quantité d'eau, et additionnés de glace. A. ce mélange amené à zéro, j'ai ajouté peu à peu loo" d'une solution normale de nitrite de soude. Le chlorure de diazobenzène ainsi produit a été additionné par portions de l'éther cyanosodé, obtenu en mélangeant 28'', 3 de sodium dissous dans ôoS"" d'alcool propylique, à i2G'", ^o de cyanacétate de propyle dissous dans 208'' d'alcool correspondant. Il s'est produit un précipité jaune qui a été redissous dans un excès de potasse. Le liquide filtré sur du noir animal à plusieurs reprises fournit une liqueur jaune qui, traitée par l'acide sulfurique étendu, donne enfin le benzène-azocyanacétale de propyle avec lequel, j'ai préparé les deux modifications a et p. » Modification a. Elle a été préparée en dissolvant le composé obtenu dans l'éther de pétrole à chaud. La solution filtrée sur du noir animal donne par refroidissement de fines aiguilles jaune clair fondant à 78°-8o°. » Modification p. Pour l'obtenir, il suffit de fondre l'éther a et de le dissoudre à chaud dans l'éther de pétrole. Par refroidissement, il se dépose des cristaux prisma- tiques allongés, jaunes, fusibles à i02°-io3°. Dans le cas où la cristallisation a lieu dans l'éther de pétrole en solution concentrée, ou dans le benzène à froid, on obtient outre les |cristaux précédents d'autres cristaux présentant la forme de tables rhoraboïdales ou hexagonales fusibles comme les premiers à io2°-io3''. GAz » Denzène-azocyanacétate de butyle G'^H° Az'GH . — La marche suivie pour I CO^ C> II' la préparation de cet éther a été la même que pour l'éther précédent. » Modification a. — Gristaux jaune clair, très légers, soyeux, obtenus par cristal- lisation dans l'éther de pétrole. Point de' fusion ii8°-i20°. » Modification [3. — Elle a été préparée en dissolvant l'éther a dans la soude et en précipitant la solution par l'acide carbonique. Le précipité jaune soumis à la cristal- lisation dans le benzène donne des cristaux prismatiques jaune clair, fusibles à gS^-ioi". L'analyse de ces deux corps a donné des résultats conformes à ceux indiqués par la formule. C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N" 15.) I lO ( S4(i ) CAz » Benzène-azocyanacétate d' amyle C^IPAz^CH . — Il s'obtient d'une façon I analogue aux éthers précédents. B Modification a. — Elle s'obtient en dissolvant l'éther dans la ligroïne bouillante. Aiguilles d'un jaune très clair, fusibles à ^j'-jS". )> Modification p. — Elle a été préparée en prolongeant pendant dix minutes l'action delà ligroïne bouillante sur l'éther a; beaux cristaux jaunes, prismatiques, fusibles à Sy^-Sg". » En résumé, les cyanacétates de propyle, de biityle et d'amyle sont aptes, comme leurs homologues inférieurs, à engendrer des hydrazones ou des dérivés azoïques en réagissant sur le chlorure de diazobenzène, et à fournir comme eux deux modifications isomériques. Enfin le Tableau suivant montre que les points de fusion de ces éthers décroissent à partir du dérivé méthylé jusqu'au dérivé amylé dans chaque série : Éther ce. Élhcv j3. Point de fusion Point de fusk)n. o o u Benzène azocyanacétate de méihyle i4i ii5 / » d'éthyle i24-i25 85 » de propyle 78- 80 io2-io3 » de butyle 11 8- 120 98-101 » d'amyle 77- 78 67- 59 « Il y a toutefois exception pour le benzène-azocyanacétate de butyle. » Je poursuis l'étude de ces nouveaux composés. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'onde diurne lunaire et sur la variation sé- culaire du baromètre. Note de M. P. Garrigou-Lagrange, présentée par M. Mascart. « Après avoir déterminé, dans diverses Notes antérieures, les effets des révolutions tropique, synodiqiie et anomalistique, sur la pression baromé- trique, il restait à étudier l'onde diurne dépendant de l'angle horaire du méridien de la Lune avec le méridien du lieu d'observation. » A cet effet j'ai repris l'année 1882-1883 et pour les parallèles de 10° et de 70° N, à leur intersection avec 3o méridiens distants l'un de l'autre de 1 2°, j'ai calculé les moyennes pressions, en faisant tourner chaque jour ( 8^,7 ) rhérnisphère, de l'est à l'ouest, de ^ de la circonférence. J'ai eu ainsi sur tout l'hémisphère autant d'observations que j'en eusse pu avoir en 3o années pour un point isolé, avec l'avantage en outre d'éliminer les di- verses influences locales. J'ai d'ailleurs eu soin de diviser tout le travail en deux séries, l'une pour la Lune boréale, l'autre pour la Lune australe. » Voici, pour le lo^ parallèle, les résultats obtenus et relevés seulement de quatre en quatre lieures sur les séries complètes. Heures lunaires. Oh. V\ 8\ 12^ IC'. 20''. En Lune boréale. . . 59'"'",8o 58«™,99 SS^^.gg 58""°, 86 5ç)""^,32. Sg^^jyo )> australe Sg^^.Go 59"™, 90 60"", 34 60"", 34 59'""',73 59™", 34 » Chaque série présente une onde diurne très nette et les deux ondes, d'égale amplitude, sont de phases opposées, le maximum en Lune boréale se présentant à peu près au moment du passage de la Lune au méridien et, inversement, en Lune australe. » Comme il y a un léger retard, les deux séries ci-dessus ne donnent point l'heure précise des maxima et des minima, non plus que l'amplitude exacte; cette amplitude est de i™",2o de mercure en Lune boréale et de i^^'jiS en Lune australe. » Ces résultats, en mettant en lumière l'importance de l'action lunaire, montrent en inême temps que, pour la déterminer, il était indispensable de distinguer les oscillations en Lime boréale et en Lune australe et que, en ne le faisant pas, on superpose des ondes de phase contraire, qui ne peuvent laisser que des résidus très faibles. » D'autre part^ l'onde diurne ainsi définie, dépendant du signe de la déclinaison de la Lune, se rattache, dans la Mécanique céleste, à un terme des équations générales de Laplace, qui a paru négligeable dans les oscillations de la mer en raison des observations faites dans les ports au temps du grand géomètre. Ce terme a également disparu dans les formules relatives aux oscillations atmosphériques; de telle sorte que la théorie ne pouvait non plus faire prévoir les ondes barométriques dont il est ici question. )) J'ajouterai qu'en plus de ces ondes à courte période, ce que nous savons déjà des oscillations qui viennent des révolutions tropique et ano- malistique conduit à la considération de mouvements de longue durée, dépendant à la fois des révolutions du nœud et du périgée et se ratta- chant, ainsi que j'ai dit dans une Note récente, à un cycle de 186 années solaires. » L'onde tropique dépendant, comme l'onde diurne, du signe de la dé- ( «48 ) clinaison de la Lune, les oscillations barométriques à longue échéance peuvent être rattachées à une fonction analogue à celle de l'oscillation diurne, abstraction faite de l'angle horaire de la Lune, telle que a -j sinvcosv, ,.3 » r étant la distance de l'astre au centre de la Terre, v sa déclinaison et a dépendant à la fois de l'astre attirant et de la position du lieu considéré sur la surface du Globe. » En partant de cette formule, j'ai, dans une première approximation, calculé, tout le long d'une période de i86 ans, la pression moyenne annuelle d'après la position du nœud et du périgée. J'ai fait ensuite les moyennes, de neuf ans en neuf ans, de ces pressions théoriques, ainsi que les moyennes correspondantes pour la série d'obser- vations recueillies à Paris et publiées par M. Renou, de 1757 jusqu'à nos jours. » Les résultats sont portés au Tableau ci-dessous, dans lequel j'ai disposé des coef- ficients de la formule de façon à faire coïncider le premier terme de la série observée avec le terme correspondant de la série calculée. Pression Années. observée. calculée. Différence. 1753-61 >, 757, 65 » 1762-70 757,60 57,60 0,00 1771-79 57,66 07,60 -0,06 1780-88 57,87 57,75 -0,12 1789-97 57,22 57,00 —0,22 1798-1806 57,12 56,70 -0,42 1807-15 56,46 56,85 0,89 1816-24 55,91 56, 4o 0,49 1825-33 56,46 56, 4o -0,06 1834-42 55,95 56, 18 o,23 1843-50 55, 5o 55,52 0,02 1851-59 55,60 55, n -0,49 1860-68 56,22 56,55 o,33 1869-76 56,38 56,55 0,17 1877-85 56,77 56,93 0,16 1886-94 „ 56,75 ,, 1895-1903 » 58, 00 1904-12 » 57,41 .) 1913-21 „ 57,81 1922-30 » 57,34 1931-39 ,, 57,49 » » L'accord est aussi parfait qu'on pouvait l'attendre d'une formule provisoire et d'une première approximation. ( Hg ) )> En résumé, je poserai les conclusions suivantes : » i" L'action de la Lune sur l'atmosphère est très notable et se mani- feste, dans les mouvements diurnes, par des ondes dont l'amplitude atteint jmm 2Q jg mercure au lo® parallèle, mais dont la phase est complètement renversée de Lune boréale à Lune australe; d'où il suit que si l'on n'a pas reconnu plus tôt la réalité et l'importance de cette action, cela vient de ce que, en ne distinguant pas ces deux sortes d'oscillations, on a superposé des mouvements de sens contraire, dont la résultante devait évidemment être très faible. » 2° L'action de la Lune peut être dès maintenant rattachée aux lois de l'attraction universelle; elle rentre, notamment pour les oscillations diurnes, dans les formules de la Mécanique céleste, si l'on y veut rétablir certains termes que Laplace a trouvés négligeables dans les oscillations de la mer, et qui semblent, au contraire, d'une grande importance dans les mouvements atmosphériques. » 3° La théorie et l'observation s'accordent pour reconnaître dans ces mouvements non seulement des oscillations de courte durée, diurnes ou semi-diurnes, telles que celles de la mer, mais encore des oscillations im- portantes de longue période, mensuelles, annuelles ou séculaires, qui ré- sultent des révolutions combinées du périgée et du nœud. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les principaux résultats de la dernière ascension à grande hauteur du ballon explorateur l'Aérophile (22 mars IiSqS). Note de MM. G. Hermite et G. Besançon. (Extrait.) « Depuis la dernière Communication que nous avons faite à l'Académie, dans la séance du i3 janvier 1896, nous avons procédé à un nouveau lan- cement de notre ballon explorateur. » L'opération a été exécutée le 22 mars dernier, à ti''3o'" du matin, par un temps très clair, que nous avions choisi en profitant des indications du Bureau Central météorologique. » Le mode de lancement a été simplifié et perfectionné : au point de réunion des cordes de suspension du filet est fixé un anneau, dans l'intérieur duquel on a passé un câble de retenue maîtrisé, à chacune de ses extrémités, par un nombre suffisant d'hommes d'équipe et qui le laissent glisser lentement jusqu'à ce que le ballon se trouve élevé à une trentaine de mètres. A ce moment, on adapte à une corde attachée à l'avance à l'aérostat le matériel scientifique, qui se trouve disposé entre deux tra- pèzes reliés par des cordages supportant tout l'efTort. Le trapèze inférieur est solide- ( 85o ) ment maintenu au sol par un câble attaché à un plateau chargé de sacs de lest, et qu'il n'y a plus qu'à couper pour donner la liberté à l'aérostat. » Le matériel scientifique est renfermé dans un tube d'osier très léger, mais suffi- samment résistant. Ce tube est lui-même environné d'un papier argenté dont la sur- face intérieure est recouverte d'une couche de noir de fumée. Cette disposition permet d'abriter complètement les thermomètres contre la radiation solaire. Tous les instru- ments sont solidement attachés par des liens élastiques, de manière à être complète- ment garantis contre les chocs à terre. » Dans notre ascension du 22 mars, la force ascensionnelle nette était de io6'*5 et le poids total, non compris celui du gaz, de 32^s. Notie ballon s'est élevé perpendi- culairement pendant trois ou quatre minutes, avec une vitesse qui allait en s'accélé- rant d'une façon très apparente. » Nous avions disposé une excellente lunette, munie d'un micromètre, qui nous permettait d'apprécier les diamètres apparents, mais qui n'était pas pourvue de limbes gradués permettant d'apprécier l'azimuth et la hauteur. L'aérostat s'est telle- ment peu écarté de la verticale du point de départ, pendant près d'une demi-heure, que nous avons pu nous assurer que la vitesse d'ascension dépassait certainement 5™ à ô"" par seconde, et que l'altitude marquée par l'enregistreur n'a rien d'exagéré. Les diagrammes rapportés à terre (atterrissage à Niergnies, près Cambrai, après trois heures et demie de voyage) ont constaté une hauteur maxima de i4ooo™, obtenue en environ trois quarts d'heure et une température de — 63° C. La température à la sur- face de la terre étant en ce moment de -1- i4° C., la décroissance totale a été de 77°, soit en moyenne 1° C. par 182™. Cette valeur ne s'écarte pas beaucoup de celle que nous avions trouvée dans la journée du 20 octobre iSgS, où l'aérostat, parvenu à une altitude de i5 5oo™, rencontra une température de — 70° C, le thermomètre marquant à la surface du sol -f- ii°G. » Comme M. Janssen, qui avait bien voulu s'intéresser à nos premiers essais, avait manifesté quelques appréhensions sur la marche des appareils à des températures aussi basses que celles que nous avions constatées, nous avons cru devoir nous assurer, par des expériences préalables, que le savant astronome pouvait être rassuré. Nous avons placé nos enregistreurs dans des enceintes de froid et nous avons obtenu un en- registrement régulier jusqu'à — 80° C. » Nous avons augmenté la longueur de l'appendice, afin d'obtenir, dans l'intérieur du ballon, une pression plus grande, ce qui diminue le refoulement produit à la partie supérieure de l'aérostat par la résistance de l'air, et augmente la pression avec laquelle le gaz sort par l'extrémité inférieure. Quoique nous ne nous soyons pas élevé aussi haut que dans l'ascension du 20 octobre, nous pensons que cette disposition a produit des effets heureux, et nous l'emploierons à l'avenir. ...» PHYSIOLOGIE. — Les températures animales dans les problèmes de V évolution. Note de M. Qui.\tox, présentée par M. Marey. « I. La température qui préside aux réactions chimiques de la vie relève de deux facteurs : i" température du milieu ambiant; 2° pouvoir calorifique ( 85i ) propre à l'animal. La température du milieu ambiant est, clans cette ma- tière, d'une importance telle, que les lignes isocrymes ou de plus grand froid se confondent avec les lignes de répartition des espèces sur le globe. » Or, la flore fossile montre cpie la température sur le globe a été tou- jours en décroissant; aux époques anciennes, elle était fort élevée. On doit donc se demander dans quelles conditions thermiques s'accomplissait autrefois le phénomène chimique de la vie, et comment il s'est perpétué à travers les époques plus froides qui ont suivi. II. Les phénomènes chimiques de la vie se sont d'abord manifestés aux plus hautes températures; aux preuves fournies par l'étude de la flore, j'ajouterai la suivante : les invertébrés, les premiers vertébrés n'ont qu'un pouvoir calorifique nul ou très faible. Loin de se révéler par là comme des animaux à température chimique basse, je considère qu'ils confirment, par cette absence, les circonstances de haute température dans lesquelles ils vivaient. Un pouvoir calorifique destiné à élever leur température au- dessus du milieu ambiant leur faisait défaut : aucun besoin n'er'geait la fonction. » Des chiffres font foi encore de cette vie aux très hautes températures. Les magna- neries marquent 4o°; la tortue supporte l'éluve de 4o° ; Spallanzani et Sonnerai ont fait vivre, et mieux, se reproduire certains poissons par 4o° et 44°; M. Marey cite un gym- note ayant prospéré par 4i°; un python incube à 4i°i5 (\'alenciennes) : toutes tempé- ratures qui seraient, comme on sait, rapidement mortelles pour l'homme. » Ces invertébrés et ces premiers vertébrés ne mènent plus aujourd'hui, en dehors des tropiques, qu'une vie précaire. Ils ne survivent pas aux premiers froids de l'au- tomne ou s'engourdissent; le phénomène chimique de la vie se suspend; les sangs ar- tériel et veineux du reptile hibernant se confondent. Leur survie s'explique par une modification de leur phénomène chimique : tandis qu'au laboratoire, la pepsine du mammifère n'agit sur un aliment qu'aux environs de 38°, la pepsine du reptile agit encore h près de o°. » III. Les premiers animaux vivaient donc par de hautes températures qu'ils recevaient de leur milieu. Cette température tombant, que devient la vie? Deux hypothèses logiques s'offrent. » A. Ou la vie se continue à la température du milieu ambiant. Dans ce cas, elle modifie la réaction de son phénomène chimique et l'adapte à des températures tombées (animaux à sang froid, pepsine du reptile). » B. Ou elle tend à maintenir artificiellement la température de son phénomène chimique et se crée, dans ce but, une fonction qui en- gendre de la chaleur. Dans ce cas, la vie va toutefois subir la loi générale ( 852 ) de l'adaptation et abaisser progressivement, dans chaque nouvelle espèce, la température nécessaire à son phénomène chimique. » Ainsi théoriquement : i" la fonction calorifique tire son origine du refroidissement du globe ; elle s'en ordonne donc et ne croît qu'avec lui; 1° les températures chimiques, anciennement très élevées, ont toujours décru, soit pour s'équilibrer, soit pour s'adapter au milieu. )) Donc, qu'on divise les animaux actuels en deux groupes, l'un d'appa- rition ancienne, l'autre d'apparition moderne : le groupe ancien, ayant cessé son évolution à des époques encore peu refroidies, n'a acquis théo- riquement qu'un pouvoir calorifique faible. Les animaux de ce groupe qui se sont perpétués parmi nous (tels que les monotrèmes, marsupiaux, édentés, amphibies, chiroptères, hibernants) doivent, a pnon", témoigner d'une grande faiblesse de pouvoir calorifique, faiblesse proportionnelle à leur antiquité. La température chimique relevant de deux facteurs (milieu ambiant, pouvoir calorifique), les températures actuelles de ces animaux, fort basses a priori, doivent échelonner les espèces selon l'ordre de leur apparition. » L'empirisme concorde avec la théorie. J'emprunte les deux premiers chiffres du Tableau qui suit à un travail récent de M. R. Semon ; les autres me sont personnels. » Monotrèmes : Ornithorynque. 25° par 20° extérieur ; Echidné, So" par 19° ; Mar- supiaux : Sarigue, 33" par 20°; Edentés : Tatou, 34° par 16°; Hippopotame, 35°, 3 par 11°; Myopotame, 35°, 5 par 20° ; Chiroptères : Vampire, 35°, 5 par 18° ; Eléphant, 35°, 9 par 11°; Hibernants : Marmotte, 37°, 3 par 20° ; Lama, 37°, 6; Ane, 37,7°; Chameau, 37°, 9; Cheval, 38°. » Dans le groupe d'apparition moderne, au contraire, l'animal ayant prolongé son évolution dans les âges froids, aura acquis progressivement un pouvoir calorifique plus élevé, tendant à maintenir les hautes tempéra- tures vitales anciennes. Celles-ci ne seront tombées que par adaptation au milieu : dans ce groupe, leur chute mesurera la récence. » C'est ce que confirme le Tableau suivant. Certaines de ces tempéra- tures résultent d'observations uniques ; leurs observateurs sont différents; leur valeur absolue est fort restreinte , mais suffit à confirmer l'induc- tion. » Oiseau 42 ; bœuf 4o ; lièvre 39,7 ; porc 39,7 ; lapin 39,6; mouton 39,5 ; élan 39,4; chèvre 39,3 ; cliien 39,3 ; chat, panthère 38,9 ; écureuil 38,8; rat 38, i ; singe 38, i; homme 87 ,5. ( 853 ) » L'indication de ces deux Tableaux va dans un sens inverse. Dans le premier, la chute des températures résulte, pour l'animal, de la faiblesse de son pouvoir calorifique, faiblesse proportionnelle à son antiquité; dans le second, de son adaptation au milieu, adaptation proportionnelle à sa récence. » IV. Il résulte de cet empirisme confirmant l'induction : i° que la vie, dans son évolution, s'ordonne du refroidissement du globe; qu'elle débuta par les températures les plus hautes, qu'elle n'eut pas d'abord pour son milieu chimique d'autre température que celle du milieu ambiant; i° que, la température tombant, le pouvoir calorifique paraît; son origine s'éclaire ; le pouvoir calorifique, fonction du refroidissement, détermine, avec les températures animales, l'ordre d'apparition des espèces; enfin, que la classe mammifère n'est pas uniquement composée d'animaux dits à sang chaud, mais qu'elle comporte tout un groupe qu'on peut véritablement nommer à sang froid. » , M. Choisy adresse un Mémoire sur « Les effluves électro-magnétiques ». M. Pierre Picard adresse une Note relative à ses Communications anté- rieures sur les rayons obscurs. La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OuVRAGnS REÇUS DANS LA SÉANCE DU 3o MABS 1 896. {Suite.) Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérâin, Membre de l'Institut, etc. 25 mars 1896. Paris, Masson et C'*; 1 vol. in-8°. Étude statistique et critique sur le mouvement de la population de Roubaix (1469-1744-1893), par M. le D' Alexandre Faiduerbe. Ouvrage couronné G. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N» 15.) III ( 854 ) par l'Académie des Sciences, Roubaix, A. Reboux, 1896; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Haton de la Goupillière.) Les radiations nouvelles. Les rayons X et la photographie à travers les corps opaques, par M. Ch.-Ed. Guillaume. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; I vol. in-8". (Présenté par M. Cornu.) Traité des plantations d'alignement et d'ornement dans les villes et sur les routes départementales, par M. A. Charguera.nd, professeur d'Arboriculture de la ville de Paris. Paris, J. Rothschild, 1896; i vol. in-8<'. (Présenté par M. Bornet.) L'Alchimie chez les Chinois et V Alchimie grecque, par M. F. de Mely. (Extrait du Journal asiatique.) Varï?,, Imprimerie nationale, 1895; in-S". (Présenté par M. Lippmann.) Notices sur les feux-éclairs à l'huile et à l'électricité, par M. Jean Rey, Ingénieur civil des Mines. Paris, 1896; i vol. in-4''. (Présenté par M. J. Bertrand.) Annales des Ponts et Chaussées, 1 895. Décembre. V^* Ch. Dunod et P. Vicq; I vol. in-8°. Revue maritime et coloniale, couronnée par l'Académie des Sciences. Mars 1896. Paris, L. Baudoin; in-S". Observations astronomiques faites par M . B. d'Engelhardt, dans son obser- vatoire à Dresde. Troisième Partie. Dresde, G. Baensch, 1895; i vol. in-4°- Ouvrages reçus dans la séance du 7 avril 1896. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart. Avril 1896. Paris, Masson et C'^ 1896; in-8°. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Février 1896. Paris, Gauthier-Villars et fds ; in-8''. Bulletin de la Société d' encouragement pour V Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. T. Collignon et Aimé Girard. Mars 1896. Paris, Chamerot etRenouard; in-4°. Doctrine fondamentale et nouvelle de la transformation des forces, par M. Henri Frédéric. Paris, 1896; in-8°. Manière facile et rapide d'aboucher les uretères sur l'intestin sans sutures, à l'aide d'un bouton spécial. Recherches expérimentales et cliniques, par M. le D'' Achille Boari. Paris, Chamerot et Renouard, 1896; in-8°. Notes zoologiques, par M. Galien Mingaud. (Extrait du Bulletin de ( 855 ) la Société d'Étude des Sciences naturelles de Nîmes). Nîmes, V" Laporte, 1896; 10-8°. Ciel de France, le i"'" avril à 9 heures du soir, par M. Joseph Vingt. Carte in-ff. Notice sur les travaux scientifiques de M. L. Maquenne, Docteur es Sciences, lauréat de l'Institut, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle. Paris, Gau- thier-ViUars et fils, 1896; in-4°. Bulletin de la Société géologique de France. Février 1896. Paris; in-S'*. Bulletin de la Société entomologique de France. Congrès annuel. Séance du 26 février 1896. Paris, Firmin-Didot et C'*^, 1896; in-S". Bulletin de l' Académie royale de Médecine de Belgique. Tome X. N" '2. Année 1896. Bruxelles, Hayez; in-8°. Actes de la Société scientifique du Chili, fondée par un groupe français. Tome V (1895). Santiago, 1893; gr. in-8°. The Jack Rahbils of the United States, by M. T. S. Palmer, M. D. Washing- ton, 1896; in-S". Memorie délia Societa degli Spettroscopisti ilaliani, raccolte e publicate per cura del Prof. P. Tacchini. Roma, G. Bertero, 1896; in-4''. Ouvrages iieçds dans la séance du i3 avril 1896. Inauguration du monument de Uoussingault au Conservatoire des Arts et Métiers, à Paris, le dimanche '] juillet 1895. Discours de MM. Th. Schlœsing, A. Laussedat, Ach. Muntz et André Lebon. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1895; in-8°. Catalogue raisonné des plantes vasculaires de la Tunisie, par MM. Ed. Bon- net et G. Barratte, Membres de la Mission de l'exploration scientifique de la Tunisie. Paris, Imprimerie nationale, 1896; gr. in-8''. (Présenté par M. A. Milne-Edwards.) Bulletin de la Société astronomique de France et Bévue mensuelle d'Astro- nomie, de Météorologie et de Physique du Globe. Avril 1896. Paris; in-8°. L'Aérophile. Revue mensuelle illustrée de r Aéronautique et des Sciences qui s'y rattachent. Directeur : Georges Besançon. 1890; in-8°. Aide-Mémoire de V Officier de Marine, de M. Edouard Durassier, continué par M. Charles Valentino, Bibliothécaire du Ministère de la Marine. 1896, Paris, H. -Charles Lavauzelle; in-i8. Annales de Pharmacie, publiées par M. Fernand Ranwez. i'^ année i8g5. Louvain, Charpentier et J. Schoonjans; in-8°. ( 856 ) Bulletin de l' Académie de Médecine. Séance du 7 avril 1896. Paris, Mas- son et C'^ in-8°. Journal du Ciel, couronné par l'Académie des Sciences. Directeur : M. Joseph Vingt. Mai 1896. Mayenne, Soudée; in-4°. Bulletin de la Société chimique de Paris. 5 avril 1 896. Paris, Masson et Ci% 1896; in-8°. Le Opère di Galileo Galilei. Edizione nazionale soto gli auspicii di S. M. il Re d'Italia. Volume V. Firenze, Barbera, iSgS; m-t\°. Archives italiennes de Biologie, sous la direction de M. A. Mosso, Profes- seur de Physiologie à l'Université de Turin. Tome XXV. Fasc. I. Turin, H. Loescher, 1896; in-S". Report ofthe Commissioner of éducation for the y car 1892-98. Washington. 1895, Vol. I-II; in-S". ERRATA, (Séance du 17 février i8g6.) Note de M. de Heen, Sur une expérience montrant que les rayons X émanent de l'anode : Page 383, ligne 5 en remontant, au lieu de M. de Heen, lisez MM. de Heen et Develshauven. iT 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 15 avril 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBIIES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. P.-P. Dehéraiv. - Sur la jachère 821 M. Tn. SoiiLiESiNG. - Les nitrates dans les ('aux de source S-2\ Pages. M. DE JoNQUiÈRES. — Sur une leltredc Causs, tlu mois de juin iSo5 821) IVOMIIVATIOIVS. M. F.iYE est désigné par l'Académie dos Sciences pour faire partie du Conseil supé- rieur fie rinstructiuit publique S3i < '.ommission rliarsée de juger le concours du Prix Barbier pour iSgfi : .MM. Bou- c/iard, ChaCiii, Guyoït, J'otain, Lanne- tongiie . S3i (^uiiiniissiun chargée de juger le roncours du Prix Lalleruaud pour iSgli : MM. Ilou- cliard, Alarey, Haiwicr, Polain, Milnc- t'ihvan/x H'-U Commission chargée de juger le concours du Prix lîellioM pour iSyii : ,MM. Bouchard, Potain, Brouardel, Guyon, Lannclongue, 83 1 Commission chargée de jugct le concours du Prix iMége pour iSglj : MM. Bouchard, Potain,GuyoH,Brouardel,Lannelongue. 8ji Commission chargée de juger le concours 1 du Prix Montjon (Physiologie expéri- | mentale) pour iSgO : lAIM. Marcy, Itou- ■ ' chard, C hauveau, Duclaux, Polain si 1 Commissi on chargée de juger le concours du Prix Philipeaux pour 18911: MM. Ma- rcy, il'Arsoiival, Bouchard, C hauveau. Ban l'/c;- . . . .- 83 1 ComiJiIssion chargée de juger le concours du prix Jean-lieynaud pour i8g6 ; MM. /. Bertrand, llcrniite, Darboux, Cornu, Bertlielot / 83 1 Commission chargée de juger le concours du Prix Montjon (Arts insalubres) pour 1896 : MM. Armand Gautier, Schiitzen- berger, Troost, Sclilœsing, Moissan . . . . 83 1 Commission chargée de juger le concours du i*rix Trémont pour 189'! : MM. /. Ber- trand, Bertlielot, Fizeau, Paye, Sarrau. 8ii Commission chargée de juger le concours du Prix Delalandc-Guérineau pour 1896 : M.M. d'Abbadie, Grandidier, Milne-Pd- wards, Bow/uel de la Grye, Bertlielot . 83 1 MEMOIRES LUS. M. \. CiiKiiANï. Sur les produits lie (OUI- liiisliiin d'un bec à acélviéne. — Mélange explosifs d'acétylène et d'air 832 MEMOIRES PRESENTES. M. IIUFFIÉ adresse un Mémoire portant pour titre : « De la natalité dans les races hu- - maines > 833 .M. L. PiLLEUx adresse un Mémoire " Sur l'élher cosmique » si33 CORRESPONDANCE. .M. le MiNisrRii oe L'IxsTRUcnoN ruBLiouE adresse l'ampliation irun ilécrct autori- sant l'Académie à accepter la donation de M"° L.-J. Dodu, pour la fondation d'un prix annuel qui portera le nom de Ayant procédé sans retard, avec mon ancien élève M. Éra. Boudier, aujourd'hui le chef incontesté de la Mycologie, à l'examen des Terfàs du Wadi-Mimon et de Defnia, nous n'avons pas tardé à reconnaître (à regret, car nous avions espéré des espèces nouvelles) en eux d'anciennes con- naissances, toutes deux d'ailleurs distinctes du Terfàs des environs de Tripoli, reçu il y a deux ans, lequel est le Terfezia Boudieri, espèce que j'ai décrite pour la première fois d'après des tubercules du Sud algérien (') On avait dit à M. le Consul général, renseignement inexact comme celui donné en Algérie au général de La Roque sur les Tirmania, que la Truffe de Mesrata mûris- sait dès l'automne. Or, tous les Terfùs sont de maturation printanière. ( 863 ) (Barika, Biskra, Tougourt) et dont une variété {T. Boudieri arabica) me fut envoyée de Damas avec d'autres tubercules sur lesquels je fondai le Terfezia Claveryi, espèce retrouvée en Algérie, Tunisie et Chypre. « Or, le Terfâs de Wadi-Mimon n'est autre que ce Terfezia Claveryi ou Ramé de Damas, nettement caractérisé par ses tubercules en forme de figue, sa chair blanc jaunâtre homogène et comme butyracée, ses spo- ranges arrondis, à huit spores finement et irrégulièrement réticulées, d'un diamètre de 22 à 23 [x. » Quant au Terfàs de Defnia, la forme presque ronde des tubercules, le périderme grisâtre, la chair blanche et ferme, les sporanges à six ou quatre spores seulement, non à huit, le grand diamètre (3o à 32 ;-».) des spores qui n'est dépassé que par celui du Terfezia oligosperma, et leur revêtement tout spécial, composé de grandes verrues à sommet tronqué comme dans le Terfezia Leonis, mais plus allongées, moins grosses et en- tremêlées d'autres verrues, ou plutôt de papilles plus fines, se font recon- naître pour le Ramé (dit noir) de Bagdad, dont j'ai fait le Terfezia Melaxasi, sur des tubercules envoyés gracieusement par M. Metaxas, naturaliste voyageur. » Plus rare que la plupart des Terfâs, le Terfezia Melaxasi n'avait pas été retrouvé depuis son envoi de Bagdad, en 1891; seul le Terfezia Hafizi, reçu aussi de Bagdad, et non observé ailleurs, est peut-être plus rare en- core. » Mais l'on peut espérer, étant donnée la grande aire géographique de la généralité des Terfâs, que l'isolement actuel du Terfezia Hafizi n'est que temporaire. » En somme, la Tripolitaine compte aujourd'hui trois espèces bien dis- tinctes de Terfàs, savoir : » Le Terfezia Boudieri, des environs de Tripoli ; » Les Terfezia Claveryi et Melaxasi, qu'on récolte près de Mesrata. » Bien plus riche est l'Algérie, car, bien qu'on n'y ait pas signalé en- core le Terfezia Melaxasi, elle possède, seule jusqu'à ce jour, les deux Tinnania (T. africana et T. Camhoniï), et, de plus, les Terfezia Boudieri, Claveryi et Leonis. » Ajoutons, pour compléter cet aperçu comparatif des Terfâs de l'Afrique du Nord, que j'ai reçu, de Tunisie, les Terfezia Claveryi et Leonis, et du Maroc, le Terfezia Goffarlii de Tanger, le Terfezia Leonis, var. Mellerionis de Casablanca. ( 864 ) » J>a terre des Truffières de la région de Mesrala est un fin sable jaune, contenant très approximativement, sur loo parties : Azote o, 10 Matières organiques 2 , oo Chlore et iode fortes traces Cliaux 4)5o Magnésie fortes traces Potasse o , 3o Oxyde ferrique 3, 00 Manganèse fortes traces » Cette analyse montre, une fois de plus, que les sables désertiques ne sont pas dépourvus des matières utiles au développement des Terfàs, les- quels ne peuvent, pas plus que nos Truffes, se passer d'azote, de phos- phore, de chaux, de potasse et de fer, ce dernier toujours accompagné de ses satellites, l'iode et le manganèse. » La planle-nourrice, récoltée sans fleurs ni fruits, paraît être un petit Cislus? vivace, sous-ligneux, à peine haut de 12*^'" à 20'='", à feuilles étroites, elliptiques et enroulées sur les bords. » Or, on reconnaîtra que les faits bien constatés sont aujourd'hui assez nombreux pour que cette loi soit formulée : « Les Terfàs ont pour nourrices » des herbes ou de petites espèces sous-ligneuses, et les Truffes propre- » ment dites (Truffes de Périgord, etc.), des arbres ». " Chaque jour ajoute à la grande aire d'expansion des Terfàs. )> En dehors de l'Afrique du Nord, leur terre privilégiée où ils s'étendent du Sahara sur les hauts plateaux, on récolte et consomme ces utiles Tubé- racées dans les régions de : M Bagdad : Terfezia Metaxasi et T. Hafizi; » Damas : Terfezia Claveryi et variété arabica du T. Boudieri; )) Téhéran : Terfezia Hanotauxii ; !) Choucha au Caucase : Terfezia Boudieri, variété Auzepyi; » Smyrne : Terfezia Leonis; » Chypre : Terfezia Claveryi; » Et dans l'Europe du Sud, limite septentrionale des Terfàs : le Ter- fezia Leonis en Sardaigne, en Sicile, en Espagne? en Provence et tians les Landes de Gascogne? » ( 865 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Extraction des alcools terpéniques contenus dans les huiles essentielles ; par M. A. Haller. « La publication récente par MM. Tiemann et P. Rrieger (') d'une méthode de purification des alcools, méthode spécialement appliquée aux alcools contenus dans les essences, nous oblige à faire connaître les recherches que nous poursuivons dans le même sens depuis quelque temps et les résultats obtenus. Dans notre étude sur les bornéols et en particulier sur le camphol de romarin (-), nous avons, dès 1889, mis à profit la propriété que possèdent les acides bibasiques de donner, avec les alcools, des éthers acides solubles et saponifiables par les alcalis, pour séparer le bornéol du camphre. » Ce même procédé a servi, en 1890, h M. Dodge ('), dans son étude de l'essence de citronnelle. Nous avons préconisé plus tard la préparation du phtalate acide de méthyle (") au moyen de l'anhydride phtalique, pour obtenir facilement l'alcool méthylique pur. » Vers la même époque, nos recherches nous ont amené, en même temps que notre collègue et ami M. Cazeneuve (^), à préparer les éthers camphoriques acides par l'action des alcools sodés sur l'anhydride cam- phorique droit. M. Cazeneuve a même généralisé la réaction. » M. Hesse (") enfin a encore utilisé la propriété que possèdent les anhydrides des acides bibasiques et en particulier celui de l'acide campho- rique, pour isoler leréuniol (rhodinol) de l'essence de Pélargonium de la Réunion. » A part cette dernière application de la réaction connue des anhydrides bibasiques sur les alcools, les méthodes employéesjnsqu'alors pour extraire les alcools des essences et les débarrasser des corps indifférents (carbures pour la plupart) auxquels ils sont mélangés, sont : la distillation fractionnée à pression normale ou réduite et leur transformation en éthers des acides (') Deut. chem. Ges., 1896, t. XXIX, p. goi. (-) Comptes rendus, t. CV'Ill, p. i4o et i3o8; t. CX, p. 58o. (') Ann. Chem. Journ., 1890, t. XII, p. 563. (*) Comptes rendus, 1892, t. CXIV. (^) Bull. Soc. chim. Paris, Z" série, t. VII, p. 243 et t. IX, p. 90 (Cazeneuve). (') Journ. fur prakt. Chem., 1" série, t. L, p. 472. G. R., 1896, 1" Semestre. (T. CfiXII, N" 16.) I l3 ( 866 ) monobasiques à point d'ébuUition plus élevé. Ce dernier procédé est niênie calqué sur une méthode employée depuis longtemps par M. Berthelot ( ') pour séparer le camphol du camphre, dans ses recherches sur la synthèse de cet alcool au moyen du camphre. » Comme le font aussi remarquer MM. Tiemann et Rrieger, on sait avec quelle facilité beaucoup de combinaisons terpéniques se décomposent ou subissent des changements isomériqiies quand on les chauffe seuls ou avec des acides. Aussi notre méthode, qui consiste à traiter ces alcools par des acides ou des anhydrides d'acides bibasiques, applicable pour certains d'entre eux, ne l'est plus quand il s'agit d'alcools terpéniques qui se déshy- dratent sous l'influence des acides, comme c'est le cas avec le linalool. » Nos recherches ont porté sur différentes variétés d'essences de géra- nium, et sur les essences de citronnelle, de menthe d'Amérique et d'aspic. Avant de les soumettre à l'action des acides, ces essences ont été dosées au point de vue de leur teneur en alcools terpéniques et en éthers compo- sés de ces alcools. Elles ont ensuite été saponifiées par la quantité voulue de potasse alcoolique pour mettre tout l'alcool en liberté, et le produit fut lavé à l'eau et desséché sur du sulfate de soude anhydre. )) Les huiles essentielles ainsi préparées furent soumises aux deux sortes de traitements suivants : » 1° On chauffe l'essence seule, ou diluée dans un carbure, avec la quantité théorique d'anhydride succinique ou phtalique de façon à former avec l'alcool contenu dans le produit un éther acide. Après ce traitement on laisse refroidir, on filtre s'il y a lieu, et l'on épuise le liquide avec une solution concentrée de carbonate de soude. Les liqueurs alcalines, préala- blement épuisées à l'éther, sont réunies et chauffées au bain-marie avec un excès de soude caustique jusqu'à ce que la couche d'huile, qui ne tarde pas à se former, n'augmente plus. On peut aussi aciduler le liquide et sé- parer l'éther acide qui surnage. Dans le premier cas, on obtient un mé- lange d'alcool provenant de la saponification, et du sel de soude de l'éther acide qui est entraîné en quantités d'autant plus grandes que la solution alcaline est plus concentrée. Quelle que soit la méthode employée, on dis- sout le produit dans la potasse alcoolique, on détermine la saponification totale, on traite par l'eau, et l'huile qui se sépare est finalement desséchée et rectifiée. On peut aussi la purifier en la distillant dans un courant de vapeur d'eau. (') Annales de Chim. et de Phys., 3= série, t. LVI, p. 82, et Chimie organique fondée sur la synthèse, t. I, p. i48. ( 867 ) M 2° L'essence, préalablement saponifiée et séchée, est diluée dans de l'éther ou de la benzine purs, puis additionnée d'une quantité de sodium en fil correspondant à l'alcool qu'elle renferme. Il est rare que tout le so- dium entre en réaction; on élimine l'excédent et l'on ajoute au produit sodé la quantité d'anhydride correspondant au métal dissous » La réaction terminée, on traite toute la masse par de l'eau, on sou- tire la liqueur aqueuse et on lave l'huile restante avec de l'eau alcaline. Les solutions aqueuses réunies sont lavées avec de l'éther et soumises au même traitement que ci-dessus. )) Cette seconde méthode de traitement est surtout spplicable aux es- sences qui renferment des alcools que les acides déshydratent, comme c'est le cas avec les essences de bergamotte, d'aspic, de lavande, de linaloès, qui toutes contiennent du linalool à l'état libre ou à l'état d'éthers com- posés. Elle ne peut naturellement pas s'appliquer aux essences qui, outre les alcools terpéniques, renferment des aldéhydes, à moins qu'on ne veuille hydrogéner celles-ci et les transformer en alcools, ou bien les éliminer au préalable au moyen des bisulfites. Dans certains cas (et il en est ainsi de l'essence de menthe), la méthode au sodium pourrait permettre d'obtenir plus de menthol que n'en accuse l'analyse, si tout le métal entrait en réac- tion, car la menthone, que contiennent certaines essences de menthe, est transformée par réduction en menthol qui s'ajouterait à celui contenu pri- mitivement dans l'huile. Il Ont été traitées par la première méthode : » i" Essence de Géranium de Bourbon, de la maison Chiris, à Grasse. » Le dosage a accusé dans cette essence les quantités d'alcool suivantes, calculées en géraniol : Géraniol combi iné. G éraniol libre. Géraniol total. Pour 100. Pour loo. Pour 100. 20,48 46,72 67,2 20,63 48,17 68,8 » L'essence, saponifiée au préalable, a été chauffée en vase clos à 120", pendant six heures, avec la quantité d'anhydride succinique correspondant au géraniol total. Le produit de la réaction a ensuite été soumis au traite- ment décrit plus haut. ( 868 ) » Le rendement en alcools terpéniques rectifiés a été de 79 pour 100 de la quantité totale accusée par l'analyse. » 2° Essence de Géranium d' Afrique (Chiris). » Cette essence renfermait i5,55 pour 100 de géraniol à l'état d'éthers, 49,90 pour 100 de géraniol libre; soit 65,45 pour 100 de géraniol total. )) Après sa|)onification, elle fut chauffée au bain-niarie avec de l'anhy- dride phtalique dissous, au préalable, dans la benzine pure exempte de ihiophène. » Rendement en alcools terpéniques : 5o, 5 pour 100. » 3° Essence de Menthe d'Amérique, de la maison Schimmel, de Leipzig. Menthol contenu à Tétat dVlliers. . . 11,69 Mentliol libre 40,82 Menthol total 62, 5 1 » I^'essence, saponifiée, lut chauffée à i4o''-i5o°, pendant six heures, avec de l'anhydride phtalique, et le produit, soumis au traitement indiqué, fournit 84 pour 100 de la quantité de menthol contenu dans l'essence. Nous avons remarqué qu'à côté du menthol solide, il existe un autre alcool huileux, qui est peut-être un isomère de C'E-^O. Nous nous proposons de revenir sur ce produit dès que nous serons en possession de notables quantités d'essences. 11 Ont été soumises au traitetnent au sodium : » 4° Essence de Géranium de Bourbon. — La réaction, entre l'essence sa- ponifiée et séchée et le sodium en fil, a été faite au sein de l'éther anhydre et en chauffant légèrement. Avant que tout le sodium fiit dissous, on a ajouté au liquide la quantité théorique d'anhydride succinique délayé dans l'éther. Le tout s'est pris en une masse gélatineuse qu'on a étendue d'éther et traitée par l'eau. )) Rendement des alcools terpéniques, 25 pour 100 de la quantité totale contenue dans l'essence. )) Un autre essai fait, avec la même essence, a été fait en employant comme dissolvant de l'essence de térébenthine. Dans ces conditions, le rendement a été de 5o pour 100. » 5" Essence de Géranium d' Afrique. — Cette essence fut diluée de deux fois son poids de benzine pure et traitée par du sodium. Le produit sodé, additionné d'une solution d'anhydride phtalique dans le même carbure, donna un dépôt de phtalate double de sochum et d'alcool terpénique, qui fut soumis au traitement habituel ainsi que le carbure surnageant. Rende- ( 869) ment :6i,i pour loo clans une première opération, 77,8 jiour 100 dans un second traitement. » 6° Essence de Citronnelle de la maison Schimmel et C° de Leipzig. Alcools terpéniques à l'élat d'éthers i ' ,70 pour 100 Alcools totaux ^9)74 pour 100 » Cette essence a été traitée comme la précédente et l'opération a fourni 5o pour 100 de la totalité des alcools contenus dans le liquide. Ce faible rendement provient de la facilité avec laquelle les liquides s'émul- sionnent avec les solutions alcalines et même avec l'eau, et de la persistance de ces émulsions. )> 7° Essence d' Aspic. — Alcools terpéniques après saponification : 24,37 pour 100. « Traitée comme les essences des numéros 5° et 6", celte huile a fourni pour 2ooS'' de matière mise en œuvre, 8^'' d'un alcool liquide (linalool) et i3»'' de bornéol, c'est-à-dire moins de 5o pour 100 des alcools contenus dans l'essence. )) CommeMM. Tieraann etP. Rrûger, nous avons observé que la résistance qu'opposent les élhers camphoriques à la saponification ne permet pas de recommander l'emploi de cet acide dans les traitements des essences, d'autant plus qu'il est moins économique que les anhydrides phtalique et succinique. » NOailNATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées déjuger les concours de i8g6. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Prix Gegner. — MM. J. Bertrand, Fizeau, Berthelot, Hermite, Daubrée. Prix Jérôme Ponti. — MM. J. Bertrand, Berthelot, Daubrée, Fizeau, Lœwy. Prix Tchihatcheff. — MM. Milne-Edwards, Grandidier, d'Abbadie, Bouquet de la Grye, Guyou. Prix Cahours. — MM. Friedel, Moissan, Troost, Berthelot, Schiitzenberger. Prix Saintuur. — MM. J. Bertrand, Berthelot, Fizeau, Daubrée, Lœwy. Grand prix des Sciences mathématiques. — MM. Darboux, Picard, Poin- caré, Jordan, Hermite. ( «70 ) Prix Bordin. — MM. Poincaré, Picard, M. Lévy, Appell, Darboux. Prix Damoiseau. — MM. Tisserand, Callandreau, Faye, Lœwy, Wolf. Prix Vaillant (question présentée en 1894 et remise au concours de 1896). — MM. Cornu, Mascart, Fizeau, Lippmann, Friedel. Prix Vaillant. — MM. Bassot, Bouquet de la Grye, Tisserand, Laussedat, d'Abbadie. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. GouvERXET soumet au jugement de l'Académie un Mémoire relatif à la solution de différents problèmes industriels. (Renvoi à la Section de Mécanique.) CORRESPONDANCE. M. le Président donne lecture d'une Lettre qui lui a été adressée par M™* Vernei'il pour lui annoncer que, conformément au désir exprimé par son mari, elle vient de faire remettre à l'Académie le buste en marbre de notre regretté Confrère. M. Jules Kunckel d'Herculais prie l'Académie de vouloir bien le com- prendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Section d'Économie rurale par le décès de M. Reisel. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage intitulé : « Essais de Jean Rey ». Réimpression de l'édi- tion de i63o. (Présenté par M. Grimaux.) 2° Le i*"' fascicule d'une « Chimie des matières colorantes artificielles w, par MM. A. Seyewelz et P. Sisley. (Présenté par M. Friedel.) 3° Un Ouvrage de MM. P. Viala et L. Bavas ayant pour titre : « Les vignes américaines; adaptation, culture, greffage, pépinières «. (Présenté par M. Guignard.) ( 87. ) 4° La première annnée de « l'Electrochimie », revue publiée par M. Adolphe Minet, et une Conférence sur l'Electrochimie donnée par le même auteur à la Société industrielle de Nancv." MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la valeur approchée des coefficients des termes d'ordre élevé dans le développement de la partie principale de la fonction perturbatrice. Note de M. Adrien Féraud, présentée par M. Poincaré. « Considérons deux planètes se mouvant dans le même plan et dési- gnons par /, u, e = sinipf tang^ ^ '^j ^^ ^^' '^^ anomalies moyenne et excentrique, l'excentricité et le demi grand axe de la planète dont l'orbite est elliptique; par /' et Tj- l'anomalie moyenne ou excentrique et le rayon de la deuxième planète dont l'orbite est circulaire et par p le rapport -rj- >i Je suppose que l'orbite elliptique enveloppe sans le rencontrer l'orbite cir- culaire. Cette hypothèse entraîne la condition 8 <^ i — sincp. » L'élude des coefficients du développement de la partie principale de la fonction perturbatrice par rapport aux sinus et cosinus des multiples des deux anomalies moyennes se ramène à l'étude des coefficients A,„ „ du développement d'une fonction de deux variables par rapport aux puissances croissantes et décroissantes de ces variables. » Si l'on considère la suite simplement infinie des coefficients A„, „ dont les indices m eln satisfont aux relations m^ — ap -^ b, n = — cp -}- d (^^ f('^'=°^^-^'"I)'-^^[(^''"2-'=°^i)"-^-P^ ( 872) » La fonction fp(/) que j'introduis ainsi est un peu différente, par sa définition analytique, de la fonction ^{:-) que M. Poincaré introduit dans ses belles recherches sur le développement de la fonction perturbatrice. » Les valeurs singulières de la fonction ^{t) qu'il suffit de considérer sont celles que l'on obtient en remplaçant, dans l'expression (i) t = ^''x"-^''e ' ^' "^(a^sin^ -cosî X par les racines des équations j (x — •^)(i.z' — i) c I4-TX (x — 'î)(t^" — : --P. j ^(i + T^) a i — zx ie(i+-J) ( - ^(i-t-.*)— - P- » Pour distinguer, parmi ces valeurs singulières, celles qui sont ad- missibles de celles qui ne le sont pas, je définis de proche en proche la détermination considérée de la fonction ( = ) de M. Poincaré dans les environs des D ou B ('). C) Les nouvelles méthodes de la Mécanique céleste, p. 3i6 el 817. C. R., iSgG, I" Semestre. (T. CXXII, N° 16.) Il4 ( 874) » La même méthode, appliquée au cas où l'orbite circulaire enveloppe l'orbite elliptique, m'a permis de retrouver les résultats que M. Maurice Hamy a précédemment communiqués à l'Académie ('). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les transformations biunif ormes des surfaces algébriques. Note de M. Paul Paixlevé, présentée par M. Picard. « A l'inverse des courbes algébriques, les surfaces algébriques peuvent admettre des transformations biuniformes en elles-mêmes, qui ne soient pas birationnelles. Ce sont ces transformations que je me propose d'étudier dans cette Note. Soient S(X,Y,Z) = o, *(a?,y,s) = o deux surfaces algébriques entre lesquelles existe une correspondance biuniforme ^'^ ( Z = R,(^-,y,:;). Je supposerai seulement que, pour toute valeur fixe donnée à une des variables, les points essentiels des fonctions R(a;, j'), R, {x,y^ sont, dans le plan de l'autre variable, des points isolés ou ayant des points limites, et définis par certaines relations analytiques : c^(^x,y') = o, etc. » La première propriété que j'établis est la suivante : Toute transforma- tion biuniforme ( i ) transforme une intégrale double algébrique de première espèce en une intégrale double de même espèce. Les deux surfaces S et * ont donc nécessairement le même genre p. Au contraire, comme nous Talions voir, une transformation (i) ne conserve pas nécessairement les différentielles totales de première espèce. » D'après cela, si la correspondance entre S et s est biuniforme sans être birationnelle, la surface S (comme la surface 5) rentre (pour/?;>i) dans la classe des surfaces coupées par leurs adjointes de degré (w — 4)5 suivant des courbes de genre i (m désignant le degré de la surface). De ( ') Comptes rendus, t. GXVII, p. io5o. Voir aussi : Sur le développement de la fonction perturbatrice dans le cas des inégalités d'ordre élevé {Journal de Lrou- ville, t. X, 4° série). ( «75) plus, pour p> I, la correspondance (i) transforme un faisceau de courbes algébriques de S en un faisceau algébrique de s. » Nous distinguerons donc deux classes de transformations biuniformes : les frans/ormations semi-transcendantes qui laissent algébrique une courbe algébrique dépendant d'un paramètre, et les transformations biuniformes quelconques. Les premières sont les seules qui puissent se présenter pour p>i. » I. Transformations semi-transcendantes. — Pour qu'une surface s ad- mette un faisceau continu de transformations biuniformes en elle-même, il faut et il suffit qu'elle corresponde birationnellement soit à un cylindre, soit à une surface coupée par tout plan x = const. suivant des courbes de genre i , pour lesquelles la différentielle de première espèce F[x, y, z) dy = _ l ou = - ^ ou est rationnelle en x, y, z. Une quelconque de ces transformations est ré- ductible algébriquement à une des deux formes (a) \ = X, Y = :—-, — r -, — -- (1, II., 1,, [j., étant uniformes en x, E, si l désigne une certaine fonction algébrique de x), (b) X = x, Y = pj[f/ + C(.r)]. y=p,(u), oùC(a^) désigne une fonction dont toutes les déterminations sont de la forme C,(x, l) 4- 2m M, (3) -+- anox, (JV et 2to,, 2C02 les périodes de p,. » Ces transformations conservent toutes les différentielles totales de première espèce attachées à s, sauf dans le cas où J est indépendant de x. Dans ce cas, en outre d'une transformation birationnelle continue, la surface admet une infinité de transformations biuniformes qui conservent les diffé- rentielles totales de première espèce, sauf une seule. » Des résidlats analogues s'appliquent à àen-iii surfaces 5 et S entre lesquelles existe une correspondance semi-transcendante. La correspon- dance se ramène encore algébriquement à une des deux formes (a) ou (b). » II. Transformations biuniformes quelconques. — De ces transformations. (2) ( «76 ) qui ne sauraient se présenter que pour p'Si, j'indiquerai les deux types généraux suivants : )) j '' Les types qui résultent de la combinaison de plusieurs transformations semi-transcendantes. » 2° Les types qui sont définis par un système p (cc,y,z)clv-hq {x,y,z)dy = V (X,Y,Z)dX -\- Q (X,Y,Z), p,(x,y,z)dx-i-q,(x,y,z)dy = P,('S.,Y,Z)dX. + q,(X,Y,Z)dY, dont l'intégrale générale est uniforme, les membres de chaque équation étant des diftérentielles totales exactes, rationnelles en Çx, y, z') ou (X,Y, Z). » Pour que la correspondance entre (x,y, z) et (X, Y, Z) définie par (2) soit biuniforme, il faut et il suffit qu'en égalant à du et à dv les deux membres de chaque équation (2) les fonctions {x,y, z) et (X, Y, Z) de u, i' soient des fonctions uniformes aux mêmes périodes. Il est dès lors facile (voir les Comptes rendus du 17 mars) à'énumérer tous les systèmes (2.) en question, et toutes les transformations correspondantes. Citons notam- ment les suivantes : » Soient S et * deux surfaces hyperelliptiques, dont le Tableau des pé- riodes est I \ I 1 o Au H- ;j. Ti / 0 I o) -, D ' c ^^ \ pour S, / pour s, 0 I -j^ Vo/+;..') O I i co'j \, [j., V, (/ étant des nombres commensurables, et d, D des entiers. Entre ces deux surfaces (qui ne sont pas, en général, transformées biralionnelles l'une de l'autre) existent une irftnilé de correspondances biuniformes, qui ne conservent aucune des deux différentielles totales de première espèce atta- chées à S et à ^. De même, entre deux cylindres Z = \/i — X^) (1 — K^X-) e/ z = y (i — ^■) (i — k'-x'-) , ou entre un tel cylindre et un plan, ou entre deux plans, il existe une infinité de correspondances biuniformes qui ne laissent'algébrique aucune courbe algébrique. Par exemple, entre le cy- lindre Z = \/(ï"~ôr-)(i — K'X-) et le plan z = o existe la correspon- dance biuniforme définie par rfX (0 d.v (o' dy ^^^ 1 . X- d\ _ .u, d--- ^ i,j\ dv ( «77 ) (&), co') et (w,, (0,) flesignant les périodes "«^ / "2" **' i'*^ / 2, ' ' )) Les propositions qui précèdent entraînent d'importantes consé- quences au sujet des équations différentielles. J'indiquerai notamment la suivante : Soit _ S( v",y, y, x) = o une équation algébrique en y", y', y, et de genre p^i. Si l'intégrale géné- rale d'une telle équation a ses points critiques et essentiels fixes, elle se ramène algébriquement à la fonction sn [ J(a?) + C], J(x) désignant l'intégrale d'une fonction cp(.r, C) qui dépend algébriquement des coefficients de S et de la constante C. Quand x ne figure pas explicitement dans l'équation S, le théo- rème est encore vrai pour /> = i . » PHYSIQUE. — Sur la diffraction des rayons de Rontgen. Note de MM. L. Cal- METTE et G. -T. LimiLLiEit, présentée par M. Sarrau. « Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie quelques épreuves photographiques obtenues avec les rayons Rontgen, à l'aide du dispositif suivant : » Très près du tube de Crookes se trouve un écran E en laiton, percé d'une fente dont la largeur a rarement atteint un derai-millimèlre. Un second écran métallique E' est constitué par une plaque pourvue de deux fentes, ou percée d'une fenêtre dans laquelle est fixée une tige métallique de 1°"" de diamètre ; cet écran est placé à une distance a en arrière du premier. Enfin, une plaque photographique, enveloppée de deux feuilles de papier noir, est placée à une distance b du dernier écran E'. » Le Tableau suivant indique, pour chacune des épreuves, quel est l'écran E' employé et les valeurs de a eib + a. N»' d'ordre. E'. a. b + a. cm cln 1 Tige de i""' de diamètre. 5 19,5 3 » 5 , 5 20 5 » 8 , 9 3o 7 Deux fentes étroites séparées par une tige cylindrique de i"™ de diamètre. ? ? M Sur les épreuves 1, 3, 5, l'ombre portée par la tige métallique est bordée de chaque côté par une bande claire qui accuse un maximum d'in- ( «7« ) lensité. De plus, à l'intérieur de cette ombre, on observe une zone moins sombre paraissant indiquer que les rayons Runtgen pénètrent dans l'ombre géométrique. Enfin, sur les épreuves 3 et 5 on voit de même un maximum d'intensité le long des bords de la fenêtre dans laquelle est placée la tige. )) Sur l'épreuve n° 7, on aperçoit, au milieu des deux bandes blanches, une fine raie sombre, tandis que dans l'ombre de la tige qui sépare les deux fentes se voit une raie claire. » Si l'on rapproche ces résultats de ceux que l'on obtient avec la lumière dans les mêmes conditions, fente relativement large et intensité faible, il semble difficile de ne pas les attribuer à la diffraction des rayons Rontgen. » Les épreuves obtenues dans ces expériences, que nous nous propo- sons de poursuivre, sont encore trop peu nettes pour que nous puissions songer à mesurer la longueur d'onde moyenne avec quelque précision. Mais nous sommes, cependant, portés à croire que cette longueur d'onde est supérieure à celles des rayons lumineux. » PHYSIQUE. — Observations sur une Communication de MM. Benoist et Hurmuzescu. Note de M. Auguste Rigiii, présentée par M. Mascart. (( Dans une Note récente ('), MM. Benoist et fiurmuzescu rapportent certaines expériences, suivant lesquelles, « si les rayons X peuvent déve- i> lopper une charge électrique..., cet effet ne dépasse pas l'ordre de » grandeur des forces éiectromotrices de contact ». » Je dois observer que, suivant mes expériences, le potentiel positif auquel est porté un conducteur isolé, lorsque les rayons de Rontgen tombent sur lui, est précisément de l'ordre de grandeur des forces élec- tromotrices de contact. C'est aussi le cas pour le phénomène semblable produit par les rayons ultra-violets. Je crois donc que, si MM. Benoist et Hurmuzescu veulent bien employer un électromètre assez sensible, par exemple de Mascart, ils arriveront à vérifier mes assertions. » Mais il sera bon, pour obtenir ce résultat, de changer quelque peu la disposition des appareils. Au lieu de renfermer l'électromètre et le con- ducteur qui doit se charger dans une enceinte métallique non isolée, il faudra renfermer le tube de Crookes et les appareils employés à l'exciter. Car, comme l'ont observé MM. Sella et Maiorana (^), et comme j'avais (') Comptea rendus, n" 13, p. 779 (3o mars 1896). (^) Rend, délia R. Ace. dei Lincei, séance du 16 février 1896. ( «79) constaté dès mes premiers essais, qui datent de la fin de janvier, le voisi- nage de conducteurs non isolés au disque qui reçoit les rayons X est une circonstance très défavorable. C'est pour cela que j'ai toujours adopté la disposition qui permet de tenir le conducteur qu'on étudie assez éloigné de tout autre conducteur, bien que cette disposition soit moins commode au point de vue pratique. » Voici les raisons (et, peut-être, celles-ci ne sont pas les seules), pour lesquelles la disposition de MM. Benoist et Hurmuzescu est peu favorable, lorsqu'on veut constater la charge positive produite par les rayons X. » a. Lorsqu'un conducteur non isolé est très près du disque isolé qu'on étudie, les rayons produisent la dispersion de la charge que le disque a acquis en conséquence de la force électromotrice de contact. La déviation de l'électromètre sera positive ou négative selon la nature des deux conducteurs, et cet effet masquera d'autant mieux, l'existence de la charge finale positive, que les deux conducteurs seront plus approchés l'un de l'autre. » b. Les rayons X peuvent arriver, directement, par diffusion ou par transparence, sur le conducteur non isolé. Us déterminent alors à la surface de ce conducteur une convection d'électricité négative, qui produirait sa charge positive s'il était isolé, et l'électricité ainsi transportée arrivera, au moins en partie, sur le disque, qui en même temps tend à se charger positivement. Les deux actions tendent évidemment à se com- penser et la charge du disque sera réduite. » c. Il est probable que la charge positive, qui se forme sur un corps jJar l'action des rayons X, obéit à la loi que j'ai établie autrefois pour le phénomène analogue produit par les rayons ultra-violets. Suivant cette loi, ce qui règle le potentiel final du corps est la densité de l'électricité positive à sa surface, car cette densité maximum dépend de la nature du corps, mais non de sa capacité par unité de surface. Par con- séquent le potentiel positif d'un conducteur exposé aux rayons ultra-violets est d'autant plus petit, que sa capacité par unité de surface a été augmentée par l'approche d'un deuxième conducteur non isolé. On constatera le mieux possible la charge finale du conducteur lorsque celui-ci sera très loin de tout autre conducteur non isolé. » J'ai démontré dernièrement que, lorsqu'on raréfie l'air qui entoure le disque exposé aux rayons X, la densité électrique finale, et par consé- quent aussi le potentiel augmente, particulièrement aux faibles pressions. Ce résultat est identique à celui que j'ai démontré autrefois poiir les rayons ultra-violets. Si donc on fait les expériences dans l'air très raréfié, on ob- tient aisément la charge positive finale même avec la disposition expéri- mentale moins favorable (disque entouré de près par des conducteurs non isolés). » Je prends enfin la liberté d'indiquer quelques points relatifs à des ( 88o ) recherches déjà achevées ou en cours d'exécution, qui se rattachent à ce que je viens d'exposer. » 1. J'ai déjà annoncé (') que la dispersion produite par les rayons X varie avec la pression de l'air, et que dans les conditions usuelles elle diminue, en raréfiant l'air, pendant que la dispersion due aux rayons ultra-violets augmente. Je puis ajouter à présent que toute la différence provient de ce que la pression critique (pression à la- quelle la dispersion est maximum) est, à parité des autres conditions, plus haute pour les rayons X que pour les ultra-violets. Mes expériences sur celte question ont été faites entre ii atmosphères et quelques millièmes de millimètre de mercure. » 2. La nature du gaz a son influence, et j'ai constaté que la dispersion dans un gaz (air, anhydride carbonique, gaz d'éclairage, hydrogène) à la pression ordinaire est d'autant plus forte, que le gaz a une plus grande densité (-). » 3. Avec une boîte de plomb presque fermée, ayant sur une de ses faces une fe- nêtre fermée par une lame mince d'aluminium, et qui contient une lame de cuivre isolée communiquant avec l'électromètre, j'ai commencé l'étude de la dispersion dans des liquides ou des solides, introduits (les solides aj^rès avoir été fondus) dans la boîte, de manière à remplir tout l'espace entre la lame de cuivre et les parois. La boîte est en communication avec le sol, et les rayons X pénètrent par la fenêtre jus- qu'à la lame. M. J.-J. Thomson a trouvé, dans des conditions semblables, que les rayons X provoquent la dispersion de la charge donnée à la lame; mais, quant à moi, ayant fait l'expérience avec l'essence de térébenthine, l'huilede vaseline, la colophane et la paraffine, je ne trouve qu'une dispersion minime. Je crois même avoir constaté que l'effet observé ne changeait pas en éloignant la lame de cuivre, ou en coupant sa communication avec l'électromètre, ce qui ferait croire que l'effet observé était dû à une action directe sur d'autres conducteurs communiquant avec l'électromètre. Je ne puis donc pas encore considérer comme démontré, que les rayons X produisent la dispersion de la charge d'un conducteur placé dans un liquide ou dans un solide. )) Evidemment, un effet très notable se voit lorsqu'on supprime les parois de plomb ; mais alors c'est la dispersion à la surface du diélectrique qui se manifeste. « PHYSIQUE. — Photographie à V intérieur du tube de Crookes. Note de M. G. de Metz, présentée par M. Poincaré. « J'ai l'honneur de présenter à l'examen de l'Académie deux photo- graphies que j'ai obtenues à l'intérieur du tube de Crookes, dans un petit châssis en caoutchouc durci. Ce châssis contenait quatre feuilles de papier Lumière et deux feuilles de la pellicule Schleussner, les deux au bromure (') Comptes rendus, n° 10, p. 6oi (9 mars 1896). (-) Méin. de l'Académie des Sciences de Bologne, séance du 8 mars 1896. ( H«I ) d'argent, et il était fermé tantôt par une plaque d'aluminium (o"'™,33), tantôt par une pièce en carton (o™™,86). Au-dessus des couches sensibles, mais sous le couvercle, se trouvait une croix en cuivre rouge; dans la pre- mière expérience, une moitié de la croix a été couverte par une plaque en platine (o™'",32), mais dans l'autre, on a laissé la croix libre et l'on a mis au fond du châssis, au-dessous des couches sensibles, une rondelle en zinc. Le tube de Crookes avait une forme cylindrique et se composait de deux moitiés, qui s'adaptaient par des parties rodées à l'émeri. Ce tube portait dans une moitié l'anode en forme d'un grand anneau et la cathode en forme d'un miroir sphérique tandis que l'autre moitié ne contenait que le châssis (29™™ de diamètre sur i i'"*" de hauteur), exposé directement à l'influence des rayons cathodiques. » Pendant mon travail, je restais en relation avec la trompe à mercure de Sprengel, en poussant le degré du vide jusqu'à obtenir la fluorescence verte des parois en verre. Les décharges de la bobine de Ruhmkorff ont été de courte durée, depuis trente secondes jusqu'à deux ou trois minutes, parce que le tube se remplissait vite d'une lueur blanchâtre, et alors la fluorescence s'affaiblissait et même disparaissait, mais il suffisait de faire passer quelques gouttes de mercure dans la trompe pour. pouvoir recom- mencer la décharge. » J'ai obtenu ainsi douze photographies. Il paraît que les rayons catho- diques, à l'intérieur du tube de Crookes, ont une des propriétés des ravons de M. Rontgen,car, en effet, ils pénètrent l'aluminium, le carton, le papier sensible, la pellicule, mais ils sont arrêtés par le platine (o""", Sa), le cuivre rouge (i°"",26). » Nous nous proposons de continuer ces études, et, peut-être, en les poursuivant, parviendrons-nous à démêler ces deux espèces de rayons. » Observations au sujet de la Communication de M. de Metz; par M. Poiscaré. a Les photographies présentées par M. de Metz ne semblent j)as démon- trer d'une façon irréfutable que les rayons cathodiques jouissent des pro- priétés essentielles des rayonsRuntgen. Les rayons cathodiques, en frappant le platine ou l'aluminium qui recouvrent les plaques sensibles de M. de Metz, doivent provoquer l'émission de rayons X qui traversent ensuite les plaques métalliques. » G. R., i8ç)6, I" Semestre. (T. CXXII, N» 16.) I l5 ( «82 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur la compensation des forces directrices et la sensibilité du galvanomètre à cadre mobile ('). Note de M. H. Abraham, présentée par M. Mascart. (I I. La sensibilité effective d'un galvanomètre à cadre mobile dépend de trois éléments : le champ magnétique, le cadre mobile et la suspension élastique. » On augmente celte sensibilité effective .- » 1° En augmentant l'intensité du champ (-); » 2° En diminuant les dimensions du cadre mobile; » 3° En diminuant le couple directeur dû à la suspension élastique. » L'emploi d'un électro-aimant puissant et d'un cadre sans noyau de fe'r, dont le moment d'inertie est égal à celui du miroir, donne, en effet, au galvanomètre à cadre mobile une constante de sensibilité, que n'ont jamais dépassée les galvanomètres à aimants mobiles. » Mais pour obtenir effectivement cette sensibilité il faut réduire, dans une grande proportion, le couple directeur. » On ne peut diminuer indéfiniment l'épaisseur du ressort de suspen- sion; on est donc conduit à en coMPE^'SER le couple directeur. )i n. En général, pour compenser un couple, on lui en adjoint un autre dont l'action directrice est soustractive. Cela veut dire que, si l'on vient à éloigner l'équipage mobile de sa position d'équilibre, le couple auxiliaire doit tendre à l'en éloigner davantage, alors que le couple primitif tendait à l'en rapprocher. En d'autres termes, le nouveau système de forces, s'il existait seul, produirait un état d'équilibre, mais d'équilibre instable et dont l'instabilité doit être inférieure, mais à peine à la stabilité de l'équi- libre primitif. )) Dans le cas particulier du galvanomètre, on peut compenser la torsion du fil à l'aide du poids du cadre. » IIL Pour cela, on porte le centre de gravité du cadre un peu en avant de son axe de rotation, soit par construction, soit à l'aide d'une surcharge quand on veut tirer parti d'un instrument déjà construit. On penche en- suite le galvanomètre en arrière (') et l'on voit les oscillations de l'équi- (') Ti-avail fait au laboratoire de Physique de l'École Normale. (^) 1^6 luagnétisnie des fils de cuivre du commerce devient bientôt gênant. (^) Les galvanomètres liorizontaux se rattachent au même principe. ( 883 ) page mobile se faire de plus en plus lentement à mesure que la compeii- sation se produit. Si l'on dépassait la compensation complète, l'équilibre deviendrait instable. » Comme application de ces remarques, M. Carpentier a bien voulu construire une petite masse que l'on peut fixer en avant et contre le cadre du galvanomètre Deprez-d'Arsonval. En réglant l'inclinaison du galvano- mètre au moyen de vis calantes, on fait passer la durée d'oscillation d'une à dix secondes. La sensibilité effective est alors centuplée et atteint celle que pourrait donner un galvanomètre Thomson d'égale résistance. » CHIMIE PHYSIQUE. — Dispersion rolatoire des corps actifs liquides non polymérisés. Note de MM. Ph.-A. Guye et Cu. Jordan, présentée par M. Friedel. « Lorsqu'on mesure le pouvoir rotatoire par rapport aux diverses radia- lions du spectre, on obtient des valeurs absolues qui vont généralement en croissant pour des radiations de réfrangibililés croissantes : c'est ce que l'on appelle dispersion rotaloire normale. Quelques corps se compor- tent autrement : les uns conduisent à des valeurs de siçnes contraires, suivant qu'elles se rapportent à telle ou telle radiation; d'autres donnent des déviations de même signe dans toute l'étendue du spectre visible, mais accusent un maximum de pouvoir rotatoire. Ces phénomènes sont décrits sous le nom de dispersion rotaloire anormale. » Nous avons pensé qu'il y aurait quelque intérêt à préciser les condi- tions dans lesquelles se produisent les phénomènes de dispersion rotatoire normale et anormale. » Nous avons cru bien faire de n'opérer, en premier lieu, que sur des corps actifs liquides, en évitant l'emploi des dissolvants; en outre, parmi les corps que nous avions à notre disposition, nous avons commencé par l'étude de ceux qui ne présentent pas les phénomènes de la polymérisation moléculaire, telle qu'elle a été définie par MM. Ramsay et Shields. Dans ces conditions, les observations polarimétriques se rapportent à ce que Vik'i,\.&ViY&yi^^'A\\.A&?,individusdissymètriquesuniques, seul moyen de dégager les lois propres à la dispersion rotatoire dans le cas le plus simple que l'on puisse concevoir. » Le procédé expérimental que nous avons adopté est le dispositif dés cuves filtrantes, proposé récemment par M. Landolt; bien qu'à certains égards cette méthode ne comporte pas la même précision que celle de liroch, elle avait pour nous l'avantage d'être beaucoup plus expéditive. ( 884 ) tout en donnant une exactitude généralement suffisante; sans insister sur les détails de ce mode opératoire, pour lequel nous renvoyons au Mémoire original ('), nous rappelons seulement que les longueurs d'onde moyennes des radiations rouges, vertes, bleues et violettes, obtenues au moyen des cuves fdlrantes de M. Landolt, sont : 1 = 665,9 V^ur le rouge, 1 = 533, o pour le vert, 1 = 488,5 pour le bleu et 7v = 448,2 pour le violet. Indépen- damment de ces quatre observations, nous avons toujours déterminé la déviation polarimétrique par rapport à la lumière jaune des sels de sodium (1 = 589,2). » Chacune de nos observations représente une moyenne d'au moins quatre ou six lectures (pour le violet, dix lectures); nous croyons que ces niovennes sont généralement exactes à o°,oi près pour le jaune, à o°,o2 près pour le rouge et le vert, à o°,o5 pour le bleu et 0°, 10 pour le violet. )> Nous réunissons dans le Tableau I les mesures faites sur une première série de composés à fonctions chimiques variées : hydrocarbures, dérivés halogènes, éthers-oxydes, éthers-sels primaires et secondaires, bases pri- maires et secondaires. Tableau I. — Déviations polariinctrù/ues pour Lr=o'*°',5 {lempéralure : lô^-ig"). Diamjle Cqi".C=^II" Bromure d'amjle C^H*'Br Valératede méthyle C^H'O^CH^ Chloracétale d'amyle C^H^CIO^C'H" . Acétate d'amyle.. ! G'-H'O^C'H" . . . Benzoate d'amyle G'H^O^G^H" . . . Oxyde d'isobulylarayle ... G* H' . O . G^H' ' . . . Oxyde d'amylisoamyle. . . . G°H" .O.G^'H"'. . Amylamine G=H".AzIP Diamylamiue (0^1")^ AzH. . . . Malate d'élhyle G*H*0^(G^ H»)-. . Dipropionyllarlrale de "é-j ç,^ jj.^q, thyle i Dibenzoyltartrate d'élhyle. G^- IP^O' Rouge. Jaune. Vert. Bleu. Violet. + 2,90 -h 3,63 + 4,62 -h 5,25 + 6,64 -+- 1,21 + 1,48 -^ 1,84 -H 2,04 -l- 2,61 -1-5,09 + 6,46 -h 8,i6 -t- 9,34 4-12,73 -1-1,21 -H 1 ,5o + 1,8. + 2,07 4- 2,68 + 0,94 -1- i,i3 + 1,46 -+- I ,61 4- 2,l3 -t- 1,98 -t- 2,5o + 3,i4 -H 3,60 4- 5,17 -H o,3o -+- 0,35 -f- 0,47 -H o,5i 4- 0,73 -1- 0,23 -+- 0,27 » 4- 0,35 » — 0,01 — 0,04 — o,o5 — 0,06 )> + 1,59 + 1,89 4-2,24 H- 2,54 4- 3,i4 - 4,48 - 5,53 - 6,63 — 7>«6 — 8,62 - 6,73 - 9,45 — 11,01 — i4,io -19.70 -28,75 -33,35 — 45,o5 — 5i ,55 -79.70 » Les coefficients de dispersion ou valeurs relatives des déviations obser- vées dans les diverses parties du spectre par rapport à la déviation dans le rouge prise pour unité font l'objet du Tableau II, (') Landolt, Rerichte dcr Deutscli. Chein. GeselL, t. XXVII, p. 2872 (1894). ( 885 ) 5uge. Jaune. Vert. Bleu. Violet I I ,23 1,48 I ,60 1,92 • J,I9 i,4i 1 ,60 ',97 I I ,22 1,52 1,69 2, 16 I 1,24 i,5o i>7' 2,21 I 1,20 1,55 1,7' 2,27 I I ,25 1,59 1,81 2,29 I 1,17 1,57 1,70 2,43 1 i,3o 1,60 1,84 2,5o I 1 ,26 1,59 1,82 2,6l 1 i,4o 1,64 2, 10 2,93 I i,4o 1,90 2,17 3,36 Tableau II. — Coefficients de dispersion. Malale d'éthyle Diamylamine Bromure d'amyl& Cliloracétate d'amyle Acétate d'amyle Diamyle Oxyde d'isobutylamyle Valérate de méthyle Benzoate d'amyle Dipropionyltartrate de mélliyle. Dibenzoyltartrate d'éthyle » Enfin, nous avons inséré dans le Tableau III, à côté des pouvoirs ro- tatoires spécifiques usuels (col. I) : » a. Les coefficients de dispersion dans le violet (col. II) ; » b. Les dispersions rolatoircs spécifiques (col. III), soit les valeurs obte- nues en faisant la différence du pouvoir rotatoire spécifique dans le violet et dans le rouge ; ces quantités ont été affectées des mêmes signes que les pouvoirs rotatoires spécifiques usuels; » c. Les dispersions spécifiques usuelles, calculées au moyen des coef- ficients de M. Briihl, entre les raies y et a. du spectre de l'hydrogène (col. IV). Tableau III. Oxyde d'isobutylamyle. Bromure d'amyle Acétate d'amyle Chloracétate d'amyle. . Diamylamine Benzoate d'amyle. .... Malate d'éthyle Diamyle Valérate du méthyle. . . Diprop. tartr. de méthyle. Dibenzoyltarlr. d'éthyle. )) De l'ensemble de ces diverses données, on peut concfure : » 1° Les corps actifs liquides, non polymérisés, ne présentent que le phéno- I. II. III. IV. uv. rotatoires Coefficients Dispers. rota t. Dispersions spécifiques. de dispersion. spécifiques. spécifiques. [a]D. (violet). [a]v-R. -f- 0,91 2,43 + 1,12 0,0075 + 2,45 3, 16 -f- 2,32 0,0062 + 2,59 2,27 -+- 2,73 0,0067 -f- 2,87 2,21 + 2,82 0,0062 + 4,87 ',97 + 4,00 0,0084 + 5,06 2,61 + 6,46 0 , 0095 — 9,6 1,92 - 7,22 o,oo54 + 9,97 2,29 + 10,28 o,oo83 + 14,62 2,5o -1- 17,32 0 , 0066 — 16,00 2,93 — 22,00 o,oo52 - 56,23 3,36 — 94,4 0,0078 ( 886 ) mène de la dispersion rotatoire normale; cela résulte des observations consi- gnées dans le Tableau I. » 1° Les coefficients de dispersion dans le violet (Tableau II) étant rangés par valeurs croissantes, il n'en est pas de même de tous les autres coefficients ; chaque corps actij suit donc une loi de dispersion rotatoire qui lui est propre. » 3° Les pouvoirs rotatoires usuels [a.]n étant rangés par valeurs abso- lues croissantes (Tableau III, colonne I), les coefficients de dispersion dans le violet (colonne II) n'ont aucun rapport de proportionnalité, même grossière, avec les pouvoirs rotatoires. » 4° I-'SS dispersions rotatoires spécifiques (colonne III), sans être proportionnelles aux pouvoirs rotatoires [c-]^, croissent cependant géné- ralement en même temps que ces derniers, les corps à forts pouvoirs rota- toires ayant une forte dispersion spécifique et inversement; les dispersions spécifiques sont cependant tantôt plus grandes tantôt plus petites que les pouvoirs rotatoires usuels; la dispersion spécifique est donc une constante caractéristique d'un composé chimique aussi bien que le pouvoir rotatoire usuel. » 5° Il n'y a aucune relation simple entre la réfrangibililé des diverses radiations et la dispersion rotatoire ( ' ). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur une nouvelle série de sulfophosphures . Note de M. Ferrand, présentée par M. Friedel. « J'ai préparé par la méthode indiquée par M. Friedel une deuxième série de sulfophosphures, les thiopyrophosphates P^S^M'*. )) Thiopyrophosphate de cuivre P^ S'' Cu''. — Solide cristallin violacé doué de l'éclat métallique, mais rouge quand on le regarde par transparence. Attaqué par les acides et les alcalis, il résiste cependant à l'acide chlorhy- drique. Calculé Trouvé. pour P'S'Cu*. Matière 0,8908 » Cu pour 100 47)50 46,98 S )) 4' ,42 4i )54 P » 10,92 11,49 99.84 » Je n'ai pas réussi à obtenir le composé cuivrique correspondant P^S'Cu^ (1) Genève, laboratoire de Chimie de l'Université. ( 887 ) » Thiopyrophosphale de fer T^S' Fe-. — Ce sonl de petites lamelles cris- tallines douées de l'éclat métallique, insolubles dans l'acide azotique froid. La potasse en solution bouillante le décompose lentement de même que l'acide chlorhydrique et l'eau bouillante. Trouvé. . .^ — — Calculé I. II. pourP'S'Fe». Matière 0,8109 o,2444 » S pour 100 55,64 » 56,28 P » 16,59 " iSjSg Fe » » 27,50 28, 1 3 M Pyrothiophosphale d' argent P-S'Ag*. — J'ai obtenu ce sulfophosphure sous la forme d'une masse cristalline jaune clair inattaquable par l'acide azotique même bouillant, mais complètement détruit par l'eau régale. Calculé Trouvé. pour P'S'Ag*. S pour 100 3i , i3 3l ,29 P .. 8,55 8,66 Ag » 60,01 60, o5 99.69 )) Thiopyrophosphale de «j'c^e/ P-S'Ni^. ~ C'est une poudre cristalline brun foncé décomposée par l'acide azotique à i5o°. L'air humide l'attaque lentement ainsi que toutes les solutions aqueuses. Calculé Trouvé. pour P'S'Ni". Matière o , 2583 » Ni pour 100 29,54 29,04 S » 55,44 55,58 P « i5,o6 i5,38 100, o4 )) Thiopyrophosphale de chrome P-S'Cr-. — Je l'ai obtenu à l'état de poudre cristalline noire, douée de l'éclat métallique et formée de petites lamelles hexagonales. Il se décompose lentement à l'air humide, mais résiste cependant bien à l'action des acides même concentrés et chauds. Calculé Trouvé. pourP'S'Cr'-. Matière o,38oo » P pour 100 16,89 '5, 90 S » 57 ,65 57 ,43 Cr )) 26,26 26,87 ioo,3o ( 888 ) » Thiopyrophosphate de zinc'Ç-WT.n^. — Ce siilfophosphure se présente sous la forme de petites aiguilles cristallines dont je n'ai pu déterminer le système. Tl se décompose rapidement à l'air humide et dans l'eau. Calculé Trouvé. pour P=S'Zn'. S pour loo 53,78 53,84 P » 1 4 , 86 1 4 1 9 ' Zn » 31,17 3i ,25 99>8ï » Thiopyrophosphate de cadmium P^S' Cd^. — Je l'ai obtenu sous la forme d'une poudre cristalline blanche qui se décompose rapidement à l'air, mais résiste cependant notablement à l'action des acides; ainsi l'acide azotique concentré l'attaque peu à chaud. Calculé Trouvé. pour P'S'Cd». Matière 0,4281 » s pour 100 3i ,67 3i ,4o Cd )) 55,80 56, 4i P » 12,00 12, 17 99.47 » Thiopyrophosphate de /nercure P^S'Hg'. — C'est une poudre cristal- line rouge qui se décompose très facilement à l'air humide et qui ne résiste absolument pas à l'action des acides et surtout de l'acide azotique. Ti'ouvé ^ ^ — ~ Calculé I. II. pour P'S'Hg*. Matière o,33ii o,648i » S pour 100 20,80 » 20,62 P » 6,01 » 3 > 7 2 Hg » » 73,07 73,66 » Je n'ai pas réussi à obtenir le composé mercurique correspondant P=S'Hg^ » Thiopyrophosphate de plomb P^S'Pb". — Je l'ai obtenu à l'état d'une poudre cristalline rouge assez stable à l'air humide, inaltaqué par l'acide azotique froid, mais totalement décomposé par lui à chaud. Calculé . . Trouvé. pour P'S'Pb'. Matière o,324o » S pour 100 32,00 32,09 P » 7.94 8,89 Pb » 59,88 09,02 99 '82 ( 889 ) » Thiopyrophosphate d'aluminium P^ S' Al". — J'ai obtenu ce sulphophos- phure sous la forme d'une masse de petites aiguilles blanches extrêmement instables; l'air humide le décompose avec une très grande rapidité, aussi est-il difficile de le conserver quelque temps. L'eau et les acides l'attaquent avec violence. Calculé Trouvé. pour P'S'Al'. Matière o,3io6 » S pour loo 65, o5 65,88 P » i6, 12 t5,88 Al » (déduit).. i6,83 18,28 (') PHYSIOLOGIE. — De l'adaptation spontanée des muscles aux changements de leur fonction. Note de M. Joaciiimstiial, de Berlin, présentée par M. Marey. « La faculté que possèdent les organes de s'adapter à leur fonction a été démontrée pour beaucoup d'entre eux. Ainsi les os se modifient, suivant les circonstances, dans leur structure et dans leur forme. )) Les muscles grossissent par l'usage et diminuent de volume par le repos; ils peuvent s'adapter aussi à tm changement dans la distance de leurs insertions osseuses, comme le prouvent leurs modifications anato- miques dans la luxation congénitale de la hanche. » Les conséquences de la plus ou moins grande longueur des fibres rouges d'un muscle ont été déjà indiquées par Borelli, qui a compris le premier que la hauteur à laquelle un muscle peut soulever un poids est proportionnelle à la longueur de ses fibres rouges. Ce fait a été vérifié ex- périmentalement par les frères Weber, par Fick et par Gubler. » Or, Marey a observé que si un muscle s'attache à l'extrémité d'un long bras de levier, sa fibre rouge est fort longue, tandis que si le bras de levier est court, la fibre rouge est courte. Le même auteur a signalé que chez les oiseaux à petites ailes, qui donnent des battements très étendus, les pectoraux sont très longs, tandis que ces muscles sont courts dans les oiseaux à larges ailes, qui ne donnent que de petits battements. Enfin, voyant que chez le nègre les muscles gastro-cnémienssont longs et grêles, avec peu de tendon, tandis qu'ils sont gros et courts, avec un long tendon, (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Friedel à la Sorbonne. C. n., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N° 16.) I 16 ( 890 ) clans la race blanche, il a pu prévoir que le bras de levier de ces muscles, c'est-à-dire la longueur du calcanéum, devait être plus grande chez le nègre que chez le blanc, ce que l'examen comparatif des squelettes a vérifié. )) Celte différence de forme du mollet se voit très bien sur deux mou- lages que j'ai présentés à la Société de Physiologie de Berlin, pris l'un sur un nègre Dinka, l'autre sur un blanc. » S'appuyant sur un fait signalé par J. Guérin, à savoir que chez les vieillards, dont les mouvements sont plus bornés, les tendons ont plus de longueur, Marey a pensé que la réduction du mouvement amenait la ré- duction de la fibre rouge que le tendon venait remplacer. Pour vérifier cette supposition, il a fait une expérience qui consiste à réséquer sur un lapin une partie de la longueur du calcanéum afin d'imiter les conditions où se trouvent les muscles gastro-cnémiens de l'homme blanc par rapport à ceux du nègre. L'expérience faite sur un lapin adulte confirma les pré- visions. » Comme les expériences de Marey sont peu connues en Allemagne et que cet auteur a manifesté le désir de les voir reprises sur d'autres espèces d'animaux, j'ai entrepris ce contrôle à l'instigation de M. le professeur Ga. L'animal choisi fut un chat adulte, qu'on n'opéra que d'un seul côté pour rendre plus facile la comparaison du muscle sain avec le muscle modifié. » Après l'opération, le chat recouvra peu à peu la liberté de ses mou- vements; il devint bientôt capable de sauter comme auparavant. Au bout de neuf mois on le sacrifia pour constater les changements survenus dans la forme du mollet. » Dans les expériences de Marey on n'avait signalé que la diminution de la longueur de la fibre rouge et l'allongement du tendon ; nos expériences confirment ce fait, mais en démontrent un autre, c'est que du côté opéré la grosseur du tendon s'est accrue. Voici du reste les mesures précises prises comparativement des deux côtés. - » Du côté sain, le tendon a o*^™, 5 à peine de large, et s'insère à un muscle long; la longueur de la fibre rouge est à peu près égale à deux fois celle du tendon. » Du côté opéré les choses sont toutes différentes. Le tendon d'Achille, qui s'insère au calcanéum raccourci, s'est allongé au point d'avoir à peu près la même longueur que les fibres musculaires. En outre, ce tendon a beau- coup augmenté de largeur, de sorte qu'il atteint, dans ce sens, plus de i*^™. De ce côté, le muscle soléaire ne se confond pas avec le tendon d'Achille, (%I ) mais forme un tendon rond de 4*"" fie longueur qui s'insère isolément à l'os. Le raccourcissement des fibres musculaires est tel, que le tendon d'Achille a /(""".g au milieu et 6'='",i sur la partie latérale (' ). » L'hypertrophie, à laquelle on devait s'attendre du côté opéré, ne s'est pas produite; au contraire, ce muscle comparé à l'autre présente un léger degré d'atrophie : cela tient sans doute à ce que la durée de l'expérience n'a pas été assez longue, et à ce que l'animal a ménagé la jambe opérée un peu plus que l'autre. Cette question devra être résolue par des expé- riences de plus longue durée. )) L'élargissement qui accompagnait l'allongement du tendon répond à l'objection qu'on pourrait faire, qu il s'est produit une simple atrophie du muscle du côté opéré. En effet, l'atrophie simple eût diminué la largeur du tendon, ainsi que le prouve le rétrécissement de la rotule dans les cas d'atrophie du triceps fémoral. » Roux a apporté un grand nombre de preuves à l'appui de la régula- tion spontanée de la longueur des muscles .sous l'influence des change- ments dans l'étendue de leur mouvement. Ces preuves sont tirées de l'ana- tomie pathologique. Sur cinquante et un cas de diminution de létendue des mouvements de pronation et de supination par suite d'ankylose par- tielle de l'extrémité supérieure du radius, il a vu les fibres rouges du carré pronateur se raccourcir en raison de la diminution du mouvement. )) Dans un cas d'ankylose du cubitus datant de huit ans, Strasser a tçouvé dans la longueur des muscles des changements qui correspondaient exactement à la diminution d'étendue des mouvements. )) J'ajoute que le hasard m'a fourni l'occasion d'observer un cas patho- logique dans lequel la nature avait réalisé une expérience du même genre. Il s'agissait d'un cas de pied-bot congénital sur une jeune fille de i8 ans qui, dans sa première enfance, avait été traitée par le D'' Jules Wolff au moyen d'appareils de redressement. Le traitement avait été si efficace que l'on ne pouvait plus observer aucune différence entre les deux pieds; la fonction était parfaite. Il y avait cependant une atrophie frappante du mollet. « En examinant la malade, je constatai que sous un relief de la peau, doublé d'une pelote de graisse, on sentait le calcanéum très raccourci et réduit à un bras de levier si court que le muscle s'était modifié dans sa (') Ces changements s'aperçoivent très bien sur les pièces anatomiques et sur les pliolograpliies présentées à l'Académie. ( 892 ; forme. Il était tellement réduit dans sa longueur qu'il n'occupait guère plus que l ou '^ de la longueur de la jambe à la partie supérieure de laquelle il formait une forte proéminence, tandis que le reste, réduit à l'état de tendon, donnait l'impression d'une atrophie très prononcée du muscle. » Ces faits montrent qu'il sera nécessaire d'examiner à nouveau les cas d'atrophie des muscles périphériques afin de voir si les changements pro- duits dans les muscles ne tiennent pas à des variations dans la mobilité de leurs attaches. " PHYSIOLOGIE. — Influence des couranls induits sur l'orientation des bacté- ries vivantes. Note de M. L. Lortet, présentée par M. A. Chauveau. « Les bactéries vivantes, se présentant sous la forme de bacilles mobiles, sont très sensibles à l'influence des courants induits et s'orientent immé- diatement dans le sens du courant. Dès qu'un liquide antiseptique les a immobilisées, ou fait périr, l'influence de l'éleclricité devient nulle. » Pour faire cette expérience, très facile à réaliser, on prend une lame en verre de grande dimension, à la surface supérieurede laquelle on creuse à la lime quatre rainures profondes se coupant à angles droits. Dans chaque sillon on mastique solidement un lîl de platine. Ces fils ne doivent point se toucher, mais laisser au milieu de la plaque un espace libre, de i"i environ, sur lequel il sera possible d'étendre le liquide renfer- mant les bacilles et de le protéger contre l'évaporatiou par l'application d'une lamelle mince. Il sera donc possible, au moyen de ce système de conducteurs, de faire rapide- ment changer la direction du courant. 11 pourra être dirigé de gauche à droite, d'avant en arriére, ou dans les deux directions contraires à celles-ci, en faisant agir un com- mutateur convenablement disposé sur le circuit. L'appareil à induction dont nous nous servons est une petite bobine RuhmkorfF, longue de 12'^'". Le générateur est un simple élément au bichromate de potasse. » Toutes choses étant ainsi disposées, on peut faire passer les courants dans le liquide de la préparation, entre la lame qui la supporte et la lamelle de verre mince qui la recouvre. A l'instant même où l'on met les fils in- crustés dans le porte-objet en contact avec les conducteurs de la bobine, les centaines de bacilles, visibles dans le champ du microscope, se placent parallèlement au courant. Leurs mouvements de translation sont alors tout à fait arrêtés; leurs trépidations se manifestent toujours, mais très faiblement. » Si, au moyen des deux autres conducteurs, on fait passer rélectricité dans une direction perpendiculaire à la première, on voit toutes les bacté- ( 893 ) ries changer [de position et se placer instantanément clans le sens de ce nouveau courant. Ce mouvement, exécnté avec une rapidité et une préci- sion remarquables, présente un spectacle des plus intéressants. » Les bactéries, sous l'influence du courant, ne se touchent point bouts à bouts, comme des corps polarisés devraient le faire. Elles ne se placent que parallèlement entre elles et au courant. Dès que le courant est arrêté, les microbes se tournent dans toutes les directions. Dès qu'il recommence à se faire sentir, l'alignement se produit de nouveau et peut durer des heures sans modifications, pourvu que l'on ait soin de maintenir le contact des conducteurs avec la préparation par l'adjonction de quelques gouttes d'eau. Soumises, pendant près de douze heures, à l'influence d'un courant extrêmement énergique, les bactéries (Bacillus subtilis et formes similaires) n'en paraissent nullement affectées, car elles reprennent tous leurs mou- vements dès que le courant est arrêté. » Pour que les bactéries puissent ainsi être influencées, il faut qu'elles soient bien vivantes, ou plutôt il faut qu'elles aient conservé la propriété de se mouvoir. Dès qu'elles sont vieillies, ou lorsqu'on les a mises en con- tact avec une substance qui paraît les faire périr, elles n'obéissent plus aux excitations du courant induit. Dans une préparation, il est facile de faire pénétrer par un des côtés une goutte de fuchsine phéniquéequi colore les bactéries et les tue. Elles restent alors immobiles sous l'influence de l'élec- tricité, tandis que, dans la zone où le colorant n'a pas encore pénétré, elles subissent l'impression électrique. Dans la région centrale d'une pré- paration ainsi traitée, il est alors facile de voir, d'un côté, des bactéries colorées et mortes, réfractaires à l'influence électrique, tandis que, dans le voisinage immédiat, celles qui n'ont pas été atteintes par l'acide phé- nique conservent intactes leurs propriétés d'orientation. » Les courants constants sont sans influence sur ces microrganismes. I Je me permettrai de rappeler ici que déjà, en 1867, j'avais fait con- naître que les spermaties des Champignons et des Lichens subissent la même influence lorsqu'ils sont vivants. Le fait est bien naturel puisque certaines recherches faites en Allemagne tendraient à faire admettre aujour- d'hui que les spermaties ne sont que des bactéries parasites de certains végétaux inférieurs. » Il semble donc permis de conclure de mes expériences, déjà nom- breuses, que les bactéries vivantes sont les seuls êtres organisés qui jouis- sent de la propriété de s'orienter sous l'influence des courants induits. ( 894 ) Cette propriété n'est point physique seulement, mais bien en rapport di- rect avec la vitalité de leur proloplasma. » ZOOLOGIE. — Sur les annexes internes de l'appareil génital mâle ries Orthoptères. Note de M. A. Fénard, présentée par M. Milne-Edwards. « Une question d'entomologie qui, depuis longtemps, paraît avoir besoin d'être reprise et sur laquelle il n'est pas inutile d'appeler l'attention, est relative aux annexes internes de l'appareil génital des insectes mâles et femelles. Il y a bientôt trois années que j'ai dirigé mes recherches sur ce point en commençant par l'ordre des Orthoptères. J'ai l'honneur de com- muniquer à l'Académie quelques-uns des résultats obtenus en me bornant, pour aujourd'hui, aux organes mâles. Je suivrai dans cette Note l'ordre de complication progressive des organes étudiés. 0 Les Blattides mâles ne présentent aucune annexe interne des canaux déférents ou du conduit éjaculateur, ce qui est en rapport avec le carac- tère ancestral de ces insectes. » Chez les Forficulides ou Labidoures, je confirme, après l'étude histo- logique, les données fournies par Meinert et acceptées par Palmen, savoir qu'il existe une vésicule séminale seulement, qu'elle est sous la dépendance des canaux déférents, que ceux-ci se continuent au delà en conservant un semblant de faculté paire; mais je considère l'organe appelé glande nodi- forme par Meinert, comme étant seulement un appareil propulseur du sperme. » La famille des Acridides vient ensuite; elle forme un groupe très par- ticulier où les modifications sont peu sensibles dans la série des genres : on découvre, entre les deux canaux déférents, une douzaine de cœcums tubuleiix, allongés, plus ou moins sinueux, allant du conduit éjaculateur sur lequel ils s'insèrent jusqu'à la hauteur moyenne des testicules; ils sont disposés en deux massifs symétriques, accolés, emboîtant la face ventrale du rectum. Une paire seulement renferme des spermatozoïdes; les autres présentent une sécrétion et sont des glandes. Au point de vue ana- tomique, les vésicules séminales sont plus blanches, plus sinueuses, repliées et renflées en massues à leur extrémité flottante. » Les Gryllides présentent trois sortes d'annexés du conduit éjacula- teur : i" des cœcums tubuleux, au nombre d'une centaine de chaque côté. ( «95 ) clans lesquels on ne voit jamais de spermatozoïdes, mais seulement une sécrétion qui se coagule par les agents fixateurs et prend l'aspect d'un réticulum fort régulier sur une masse homogèue englobant souvent une poussière noirâtre constituée par des cristaux; i° une grande vésicule séminale réniforme, située sous les tubes précédents, et dans laquelle stationnent les spermatozoïdes; 3° une paire de glandes prostatiques de chaque côté du conduit éjaculateur. Dans le groupe des Gryllotalpides, on découvre deux vésicules séminales au lieu d'une; ce sont les organes que certains désignent encore sous le nom de glandes annexes et qu'on peut voir bourré de spermatozoïdes quelque temps avant l'époque du rut. » Les Locustides présentent aussi trois espèces d'annexés du conduit éjaculateur : à la partie antérieure de ce dernier, on distingue un gros tronc qui se bifurque; chacune des deux branches émet presque aussitôt deux rameaux se dirigeant l'un en avant, l'autre en arrière; le premier de ces rameaux devient l'axe de tubes glandulaires dits de premier ordre ; le deuxième s'élargit pour former un ou deux réservoirs ovalaires sur lesquels s'embouchent plusieurs centaines de tubes glandulaires dits de second ordre. Ceux-ci n'ont guère que Goi^ de diamètre; ils sont trois fois plus petits que les autres, mais quatre fois plus nombreux. Dans les genres Ephippigera, Meconema, etc., j'ai remarqué au milieu des tubes de second ordre un bouquet spécial plus coloré, formé par une demi-douzaine de cœcums. Enfin, on découvre chez les Locustides une paire de glandes prostatiques d'aspect lenticulaire. » Chez les Mantides, il y a quatre sortes d'organes annexes : i° une cinquantaine de cœcums tubuleux qui sont glandulaires; i° une vingtaine de cœcums plus courts, renflés en massue et qui sont aussi des glandes; 3° une paire de grosses vésicules séminales dissimulées par les organes précédents; 4" "ne paire de glandes prostatiques. )) Au point de vue histologique, tous ces organes sont généralement constitués par une seule couche de cellules soutenues par une membrane basilaire; autour des vésicules est, très visible, une enveloppe péritonéale. Ce qui est remarquable aussi, c'est le développement de cristaux très petits dans les tubes glandulaires à l'approche de la copulation. » ( Sfjô ) BOTANIQUE. — Swr /a wemèrane (/e /'Ect.ocarpus fulvescens. Note de M. C. Sauvageau, présentée par M. Guignard. (c On sait, d'après les récents travaux de M. Mangin, que la cpnstjtution de la membrane des végétaux (Phanérogames, Cryptogames vasculaires, Champignons) est plus complexe qu'on ne l'avait admis. Je me suis proposé de rechercher si une semblable complexité se retrouve chez les Algues phéosporées, et j'ai pris comme exemple V Ectocarpus fulvescens . )) Le rouge de ruthénium, réactif des composés pectiques, colore toute la membrane; sur les parties âgées des filaments, les cloisons transversales présentent une lamelle moyenne qui prend une teinte plus foncée et, par suite, est plus fortement pectique. Sous l'action de l'acide sulfurique con- centré, la paroi des cellules âgées se gonfle sur sa face interne, puis se dissout, laissant le filament sous forme d'un tube relativement épais, non déformé; la paroi des cellules jeunes se gonfle davantage, le contour externe se boursoufle, et il ne reste qu'une mince cuticule. Après quelques jours d'action du réactif de Schweizer, le résultat est le même. Le résidu ainsi obtenu est uniquement pectique; il fixe le rouge de ruthénium, se co- lore en brun par l'acide phosphorique iodé, et est insensible au rouge Congo. )) Sous l'action de l'eau de Javel concentrée, la face interne de la paroi des cellules se gonfle beaucoup, mais sans se dissoudre, et se montre formée de couches successives; la partie moyenne de la membrane (trans- versale et longitudinale) se dissout, et la partie superficielle reste, tout au moins chez les cellules adultes, comme un très mince tube cuticulaire colorable encore par le rouge de ruthénium et insensible aux réactifs de la cutine. A l'intérieur de ce tube sont isolés et libres de petits cylindres, fermés aux deux bouts, gonflés, et qui sont la paroi propre de chaque cellule; ils se colorent fortement par le rouge Congo, et seulement en violet très pâle par le rouge de ruthénium. Les composés pectiques impré- gnaient donc la membrane dans toute son épaisseur et il en est resté des traces alliées à la cellulose. Quant à la cuticule, elle est donc pectique et non de cutine ; on pourrait la comparer à celle qui recouvre les filaments du coton. » La cutine, d'après M. Mangin, se rencontre seulement là où existent ( 897 ) des composés pectiques et par conséquent elle prend naissance plutôt aux dépens de ceux-ci qu'aux dépens de la cellulose, comme on le dit géné- ralement. Ici, la membrane est fortement pectique ; mais, bien qu'en contact avec le milieu extérieur, elle ne possède pas de cuticule cutinisée. » La membrane de Y Ectocarpus fulvescens présente donc, comme les poils,du coton, un cas intermédiaire entre les membranes dépourvues de cuticule (appareils conidifères des Péronosporées) et celles munies d'une cuticule nettement cutinisée (épiderme des Phanérogames, Cryptogames vasculaires). » En résumé, la membrane de V E. fulvescens est de nature celluloso- pectique. La surface extérieure, exclusivement pectique, probablement avec condensation spéciale, joue le rôle d'une cuticule; à l'intérieur est un cylindre, cloisonné par les lamelles moyennes, qui est fortement, ou peut-être exclusivement pectique; enfin, à l'intérieur de chacun des ar- ticles ainsi délimités est une paroi, propre à chaque cellule, où la propot- tion de cellulose est bien plus considérable que celle des composés pec- tiques. » Les remarques précédentes s'appliquent probablement à bien d'autres Phéosporées, car celles que j'ai examinées se colorent facilement par le rouge de ruthénium. La gelée qui entoure certaines Diatomées fixées sur ces plantes est également pectique. » BOTANIQUE. — Sur Vavorlement de la racine principale chez une espèce du genre Impatiens {L.). Note de M. Camille Bruxotte, présentée par M. Guignard. « Le genre Impatiens L., qui comprend une seule espèce appartenant à la flore de France, est représenté cependant par un certain nombre d'es- pèces cultivées. L'une surtout. Impatiens Bahamina L., est bien connue; elle peut être prise comme type de la famille. Au moment où la graine de cette espèce a atteint son complet développement, elle contient sous ses téguments un embryon déjà très gros, dont la radicule, décrite par M. Fla- hault ('), présente les caractères histologiques suivants : » Elle est extrêmement courte et pourtant assez épaisse. Le cylindre central, ter- (') Flahailt, Accroissement de la racine chez les Phanérogames, thèse. Paris, 1878 {toc. cit.). C. R., 1896, i«' Semestre. (T. CXXII, N° 16.) I I7 ( 898 ) miné par un cône assez court, présente au sommet deux initiales beaucoup plus grandes qu'elles ne le sont d'ordinaire chez les végétaux voisins. L'écorce se développe aux dépens de quatre initiales, l'épiderme forme la coiflfe constituée par quatre couches très régulières de cellules. » Au sommet de la radicule se trouve donc, chez /. Balsamina, une coifFe normale. L'embryon offre l'ébauche de quatre racines latérales qui prennent naissance à l'extrémité de l'axe hypocotylé, aux dépens d'une plage rhizogène formée dans le péricycle très jeune. Ces racines présentent les caractères ordinaires ( ' ) et sont placées très près de l'extrémité radicu- laire. Lorsque la graine germe, on voit se développer simultanément la racine principale ou pivot et les quatre racines latérales; la jeune plantule possède ainsi, dans son très jeune âge, cinq racines : une opposée à l'axe hypocotylé, dont elle paraît être le prolongement, et quatre racines laté- rales, insérées sur cet axe et non loin de son extrémité basilaire. » Ces caractères se rencontrent sensiblement les mêmes chez /. glandu- ligera, I. parvijlora, I. tricornis, etc. ; mais, en ce qui concerne /. noli- tangere L., j'ai pu constater une modification profonde. » La graine miîre de cette espèce porte à l'une de ses extrémités un petit renflement qui correspond à la région hypocotylée et radiculaire; mais la racine principale n'existe pas. A l'extrémité de l'axe hypocotylé, à l'endroit exact où devrait exister, chez /. noli-tangere comme chez /. Bal- samina, un méristème de racine, on ne trouve rien de semblable. Au sommet de cette région axile hypocotylée, là où existe chez /. Balsamina une région qui possède tous les caractères d'une coiffe et qui est formée par quatre couches de cellules, on observe, à la place de la coifte, une assise de cellules qui s'étend à la périphérie de toute cette région hypoco- tylée et qui reste constamment indivise. On ne trouve pas non plus ici, comme chez /. Balsamina, les quatre initiales d'écorce, car le méristème de ce tissu y est représenté par un assez grand nombre d'assises superposées. La coiffe ne paraît pas exister et la radicule fait défaut. » A la base de la tige développée après la germination, on remarque une sorte de disque sur lequel sont insérées de nombreuses racines fili- formes, toutes de même diamètre et qui ne sont autres que les racines latérales dont les ébauches existaient déjà dans la graine. Quant à la racine principale formant pivot, on n'en voit pas trace- De nombreuses racines (') Le)iaire, Racines latérales chez les Dicotylédones, thèse. Paris, 1886. — Van TiKGHEM et DouLiOT, Origine des membres endogènes. Paris, 1888. ( «99 ) latérales nées plus loin du sommet, sur les flancs de la tige, constituent un système radiculaire très complet. A la germination, l'espèce dont il s'agit se comporte autrement que les plantes du même genre : alors que les graines des autres espèces germent très facilement dans les cultures ordi- naires, 1'/. noli-tangere reste sans manifester la moindre activité. Des graines de différentes années, cueillies bien mûres et en différentes régions (Vosges, Alpes), placées dans les conditions où les autres graines de Balsamines germaient, n'ont jamais donné de plantules. J'ai pu suivre ces phénomènes de germination dans les Vosges, où j'ai trouvé en place, dans une station abondante à' Impatiens , des embryons très jeunes. Alors que les cotylédons, longs de 5°"° et larges de 2™", apparaissent hors terre, l'axe hypocotylé a déjà de 5 à lo^*" et les racines qu'il porte à son extrémité atteignent 8 et lo'^"'; elles sont au nombre de plus de douze. Ces racines latérales sont toutes semblables et portent de nombreux poils absorbants ; il n'y a pas trace de racine principale. Les premiers phénomènes de la ger- mination se passent généralement à lo ou jd'"'" en dessous du sol; la graine se fend à son extrémité pour laisser sortir quatre racines latérales. A ce moment seulement, l'axe hypocotylé s'allonge supportant les cotylé- dons recouverts encore par les téguments. Ce n'est que plus tard que d'autres racines latérales se forment sur les flancs de l'axe hypocotylé accru. Les coupes faites dans la portion terminale de cet axe ne laissent aucun doute sur l'absence de racine principale. » Chez les autres Balsamines que j'ai étudiées, j'ai toujours constaté la présence de la racine principale; cependant, un fait est à noter en ce qui concerne /. glanduligera, c'est que souvent cette racine reste courte, grêle à son extrémité et paraît n'avoir qu'une durée restreinte. En revanche, de nombreuses racines latérales existent chez celte plante. On pourrait peut- être en déduire que, lorsque les racines latérales se forment prématurément dans l'embryon, la racine principale n'a plus autant d'importance au point de vue physiologique et qu'elle a tendance à disparaître. Chez /. noli- tangere, où ces racines sont formées avant que les tissus conducteurs ne soient différenciés, la racine principale ne serait plus pour la plante d'au- cune nécessité. » Un fait analogue, concernant cet avortement de la racine, a été si- gnalé par M. Flahault au sujet de Trapa natans, en ces termes ( ' ) : » Je crois devoir considérer le Trapa comme dépourvu d'une radicule bien orga- (') Loc. cit. ( 900 ) nisée, comme ne possédant qu'une tigelle bien développée, au sommet de laquelle une première division de l'cpiderme constitue, en quelque sorte, la première ébauche d'une racine. La couche extérieure, formée par le dédoublement de l'épiderme, con- stitue tout ce qui, dans l'embryon du Trapa, représente la racine. )) Il est plus que probable que, chez un certain nombre de plantes, la racine principale peut ainsi avorter, mais les racines latérales, ou même une seule racine latérale naissant très près du sommet, l'une de celles-ci paraît prendre la place de la vraie racine principale. C'est ce que je me propose de démontrer dans un prochain Mémoire ( ' ). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Préparation biochimique du sorbose. Note de M. G. Bertrand, présentée par M. Dehérain. « Le sucre qui porte aujourd'hui le nom de sorbose a été découvert par Pelouze, en 1 802, dans du jus de sorbes qui avait été abandonné à lui-même pendant plus d'un an (°). » Depuis cette époque, bien des chimistes ont essayé de reproduire l'expérience de Pelouze; mais on peut compter ceux qui, par hasard, ont été assez heureux pour voir leurs nombreuses tentatives couronnées d'un succès : DelfFs, aux États-Unis (1871) ('); Vincent, en France (1880) (*), et Freund, en Allemagne (i8go) (^). » Ces résultats contradictoires proviennent de ce que le sorbose ne préexiste pas dans le jus des sorbes et qu'il y apparaît sous des influences accidentelles qu'on ne connaissait pas. Il m'a été impossible de déceler ce sucre, malgré l'emploi si sensible de la phénylhydrazine, dans du jus pro- venant des baies de Sorbus aucuparia, intermedia et latifolia, les premières recueillies à diverses époques de leiu* développement. » Quand on abandoane à lui-même du suc de sorbes, il ne tarde pas à subir la fermentation alcoolique. En quelques jours, tout le glucose dis- (') Ce travail, entrepris sur les conseils de M. le professeur Lemaire, a été fait au laboratoire d'Histoire naturelle de l'Ecole supérieure de pharmacie de Nancy. (') Ann. de Chimie et de Physique, 3" série, t. XXXV, p. 222. Pelouze avait appelé ce sucre sorbine; le nom de sorbose est plus conforme à la nomenclature actuelle. (') Chemical News, t. XXIV, p. 75. (') Bull. Soc. chim., t. XXXIV, p. 218. (^) Monatshefte fiir Chemie, t. XI, p. 060. ( 901 ) paraît, faisant place à une quantité correspondante d'alcool. Si l'on examine la liqueur à ce moment, on n'y trouve pas trace de sorbose ('). M Lorsque la fermentation alcoolique est terminée, la fleur du vin (Saccharomyces vini) envahit la surface du liquide ; ce n'est pas elle qui produit le sorbose; elle fait disparaître l'alcool à l'état d'eau et de gaz carbonique. Des moisissures diverses {Penicilium glaucum surtout) lui suc- cèdent le plus souvent; elles épuisent complètement le jus, mais ne donnent jamais de sorbose. M Enfin, dans quelques cas, de petites mouches rougeàtres, attirées par l'odeur du liquide, viennent et déposent leurs œufs sur ses bords. La pellicule superficielle change alors complètement d'aspect : elle devient gélatineuse et consistante; de nombreuses larves y fourmillent, qui émer- gent ensuite, s'enkystent sur les parois du récipient et passent à l'état d'insectes parfaits. Ceux-ci pondent à leur tour et, si la saison n'est pas trop avancée, de nombreuses générations de la petite mouche se succè- dent ainsi. Puis les froids arrivent, les larves disparaissent et la membrane gélatineuse poursuit seule son développement. Enfin, après un temps qui varie, suivant l'épaisseur du liquide, de quelques semaines à plusieiu's mois, la dernière membrane perd sa translucidité; elle se dessèche et prend une coloration verdâtre. Toutes les transformations successives sont alors terminées ; le liquide sous-jacent réduit énergiquement le réactif cupropotassique de Fehling, et renferme de grandes quantités de sor- bose. » Voici ce qui s'est passé : la membrane qui s'est développée à la sur- face du jus de sorbes est constituée par un nombre considérable de mi- crobes de 2 [j. à 3 [). de longueur sur un demi ja environ de largeur, et réunis les uns aux autres par une substance gélatineuse. Sous l'influence oxy- dante de ces petits êtres, la sorbite contenue dans le jus perd une partie de son hydrogène et se transforme en sorbose, d'après la réaction suivante : 2C''H'^0M-0= = 2C''H'='0» + 2H-O. » Le microbe qui provoque cette transformation est apporté dans le jus de sorbes par la petite mouche rougeàtre, qui est la mouche du vinaigre (^Drosophila funebris Fabricus, D. cellaris Macquart). (' ) On sait que le sorbose n'est pas attaqué par la levure; s'il préexistait dans le jus, on devrait le retrouver après la fermentation, sans être gêné cette fois par la présence du glucose. ( 9"2 ) » Ayant placé dans une étuve, vers la fin du mois d'août, un cristallisoir contenant un liquide favorable (vin et vinaigre), j'y aperçus, après quel- ques jours, une culture d'aspect caractéristique, développée en ligne sinueuse à la surface ; une petite mouche du vinaigre était tombée dans le liquide; née au sein d'une culture antérieure, elle avait le corps recouvert de germes et partout, sur son sillage, elle en avait ensemencé le liquide. » JiC même microbe existe aussi fréquemment dans le vinaigre. Il appa- raît presque toujours dans le mélange d'un volume de ce liquide avec un volume de vin rouge et deux d'eau. Je le crois, du reste, sinon identique au Bacterium xylinum de Brown, du moins très rapproché de celui-ci. » Voici maintenant comment on peut, d'après ces observations, préparer le sorbose. On commence par se procurer le ferment spécifique en aban- donnant à l'air, en plusieurs endroits, soit le mélange de vin et de vinaigre indiqué plus haut, soit du jus de sorbes débarrassé de sucre par fermenta- tion, puis étendu d'environ un volume d'eau. Quand le microbe se déve- loppe à la surface de ces liquides, on le reconnaît facilement à ses colonies gélatineuses, plus épaisses et plus opaques dans leur partie centrale. Ces colonies deviennent très vite confluentes et forment alors une membrane résistante qu'on peut enlever d'une seule pièce. » Une fois en possession du ferment, on l'ensemence sur un liquide nutritif, contenant de la sorbite. On peut prendre, pour cela, soit un milieu artificiel, soit un suc de fruit. Dans le premier cas, on prépare une solution de peptone à i pour loo, convenablement minéralisée, ou une décoction de levure et l'on y ajoute quelques centièmes de sorbite. Dans le second, on attend d'abord que la fermentation alcoolique soit terminée, puis on filtre avec soin. Je me suis servi de cerises et de plusieurs espèces de sorbes, mais on pourrait probablement utiliser tous les autres fruits charnus des mêmes familles, qui renferment aussi de la sorbite d'après les recherches de MM. Vincent et Delachanal ( ' ). » Dans tous les cas, le liquide, nettement acide et n'ayant que quelques centimètres d'épaisseur, est maintenu vers -l- 25°. Dès que son action ré- ductrice sur le réactif de Fehling cesse d'augmenter, on le purifie par le sous-acétate de plomb, à la manière ordinaire. Quand on est parti d'une culture en milieu artificiel, le liquide purifié et concentré donne un sirop se prenant en masse cristalline. Quand, au contraire, on a utilisé un suc de fruits, il faut reprendre le sirop par l'alcool. On ajoute au mélange juste (') Comptes rendus, t. CVIII, p. 354. ( 9o3 ) assez d'acide siilfurique pour précipiter les substances qui gêneraient la cristallisation du sorbose, puis on décante et l'on chasse l'alcool par dis- tillation ('). » GÉOLOGIE. — Sur des observations d'hiver dans les cavernes des Causses (Padirac, etc.). Note de M. E.-A. Martel, présentée par M. Albert Gaudry. « Du 27 mars au 7 avril 1896, j'ai visité à nouveau, pendant de fortes chutes de pluie et de neige, les gouffres et grottes de Padirac (Lot), du Tindoid de la Vayssière (Aveyron) et de Dargilan (Lozère), pour en rapporter les observations hivernales suivantes : » I. Tempéiutures. — Padirac (du 28 mars au i" avril). Extérieur + 1° à + 5" C. Intérieur du grand puits largement ouvert à l'air libre : pour les suintements d'eau débités par les joints de stratification, 6° à 6", 8; air à 54" de profondeur, 5°, 6 à 6°, 2 ; air à 73™, au fond, 8°. Flaque d'eau de suintement du deuxième puits. S" (profon- deur 90™). Air et eau de la rivière souterraine (;o3™ à i3o™ de profondeur), 12°. » Contrairement à ce qui se passe en été, la température augmente donc avec la profondeur; l'air froid tombe bien en hiver dans cette caverne verticale, mais s'y réchauffe sous l'influence de la rivière (cela confirme que les glacières naturelles sont souvent dues à son accumulation dans des grottes sans issue et dont la forme particulière empêche son renouvelle- ment en été). Pour l'eau, les suintements sont d'autant plus froids qu'ils sont plus rajîprochés de la surface du sol et qu'ils ont moins d'épaisseur de terrain à franchir. » La rivière souterraine elle-même est de o'',3 seulement plus froide que le 28 septembre iSgS, parce qu'elle est formée par l'absorption et la concentration souterraine de plusieiu's ruisseaux aériens (voir Comptes ren- dus, 21 octobre 1895); la corrélation a été formellemeiat prouvée cette fois par des expériences de coloration à la fluorescéine dissoute dans l'ammo- niaque; ces ruisseaux opèrent sous terre un parcours suffisamment long (1''™ à 4'"") et profond (loo") pour s'assimiler la température à peu près constante du sol traversé. » Tindoul de la Vayssière, 2 avril 1896. — Air extérieur, 4° à 5°, 6; air au fond du (') Travail du laboratoire de Chimie du Muséum. ( 9o4) gouffre ouvert (38™ à So" de profondeur), 4°, 5 à 4°>8; rivière souterraine : air, 1 1"; eau, u°,2; sources et cavernes de Salles-la-Source : air extérieur, 5", 6; air et eau à l'intérieur, ii°,2. » Grotle de Dargilan : 4 avril. — Air extérieur, -+- loC. ; air et eau à l'intérieur, 8°, 5 à 9° (voir Comptes rendus, 12 mars 1894, pour les températures précédemment observées en été). » II. Eaux souterraines. — Padirac. — La rivière intérieure,' qui ne coulait pas le 28 septembre 1895, était au contraire très forte du 28 mars au i<^"' avril. Les varia- tions sensibles de son gonflement et de sa diminution, assidûment étudiées pendant ces cinq jours, ont exactement suivi, avec vingt-quatre heures environ de retard, celles des pluies et neiges tombant à la surface du sol. )) II est exact, comme je l'ai précédemment annoncé, que les crues souterraines ainsi constatées sur place n'élèvent pas le niveau de plus de So*^"", au moins dans les i 5oo premiers mètres de la rivière. Mais au fond, qui n'avait été visité qu'une fois le 10 septembre 1890, l'approche du siphon final provoque de bien plus grandes dénivellations. La dernière galerie, complètement à sec en i8go, avait i™,5o d'eau le 2g mars 1896, et cette hauteur doit souvent être dépassée ; le bassin terminal était pro- fond de 6". » La section du siphon doit donc être assez petite. La pente est nulle d'ailleurs pour les 3oo derniers mètres. » Tindoul et Salles-la-Source. — Toutes les galeries étaient remplies d'eau, ainsi que M. Gaupillal l'avait déjà constaté après les orages de fin septembre 1892. » A Dargilan, au contraire, tous les bassins, uniquement alimentés par les infil- trations, étaient à peu près vides ou du moins de o"",75 à i™, 5o plus bas qu'en 1888, 1889, 1890 et 1892. » Jamais on ne les avait vus aussi réduits. Cela tient à ce que l'année iSgS a été très sèche et qu'aucune neige n'est tombée cet hiver sur le Causse- Noir ('). Le suintement des voûtes était presque complètement arrêté le 4 avril 1896. L'amplitude des oscillations du niveau de l'eau explique ici comment se construisent et s'accroissent, à l'intérieur des cavernes, ces élégants barrages ou bassins de stalagmites nommés goiirs; à mesure que l'eau baisse, sous l'influence d'une lente évaporation, l'excès de carbonate de chaux en suspension, qui la sature de plus en plus, se précipite et cristallise contre les parois des vasques. » Ce qui précède établit aussi que linfiltration des eaux superficielles (*) De même, en février 1896, M. R. Pons a vu complètement vide le réservoir que j'avais trouvé plein en septembre 1890 dans l'Igue-de-Bar, près Marcillac (Lot). ( 9o5 ) est, en général, assez rapide à travers les fissures du calcaire, et que les cavernes s'emplissent et se vident plus vite qu'on ne pourrait le croire : pour accroître leur efficacité comme réservoirs et régulateurs des eaux sou- terraines, il suffirait donc de ralentir l'infiltration. La reconstitution du sol végétal par le reboisement peut seule produire ce résultat : une fois de plus, nous sommes amenés à cette importante et inéluctable conclusion. En ce moment toutes les citernes du Causse-Méjean sont vides et les habi- tants doivent descendre chercher leur eau dans les vallées. » III. Zoologie. — Enfin, j'ai, pour la première fois, recueilli, dans la rivière souterraine de Padirac, des Gainmarus aveugles, dont M. A. Viré va faire la détermination et l'étude. « M. BuxGETZiANu adressc, de Bucarest, des photographies qui lui parais- sent mettre en évidence la diffraction des rayons X. M. Revel adresse une Note ayant pour titre : « Conservation indéfinie des matières animales (notamment les viandes) au grand air et par tous les temps, même les plus chauds ». M. Chanel adresse une Note relative à la période des taches solaires. M. Fer.vaxd Lataste adresse une Note intitulée : « Retournement du chat dans l'espace ». La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPniQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 20 avril 1896. Journal de Mathématiques pures et appliquées. Cinquième série, publiée par M. Camille Jordan, avec la collaboration de MM. Lévy, A. Mannheim, C. R., 1896, I" 5e/nes9 Commission chargée de juger le concours du Prix Saiulour pour iSgO : MM. J. Ber- trand, llerllielol, Fizeau, Daubree,Lœwy 869 Cominisàicin chargée de juger le concours du Grand Prix des Sciences malhéma- ti([ues pour 1896 : MM. Darboux, Picard, Poiricare, Jordan, Hermile 869 Comniission chargée de juger le concours, du Prix Bordin pour 189I) : MM. Poincare, Picard, M. Lay, Appel/, Darboux S69 Commission chargée de juger le concours du Prix Damoiseau pour iSgfJ :MiM.- Tisse-, rand, Callandreau, Faye, Lœwy, Wolf. 8(iy Commission chargée de juger le concours du Prix Vaillant pour 1896 ( question pré- sentée en 1S94 et remise au concours de 1896 ) : MM. Cornu, Mascart, Fizeau, Lippmann, Friedel 8()9 Commission chargée de juger le concours du Prix Vaillant pour iSgfi : MM. Bassot, Bou(juet de la Gryc, Tisserand, I.aus- sedat, d' Abbadie ^^^9 3IEMOmES PRESENTES. M. Gouverne r adresse un Mémoire relatif à la solution.de diU'érents problèmes indus- triels 870 CORRESPONDANCE. M. le Président donne lecture d'une lettre de M°" Verneuil lui annonçant qu'elle vient de faire remettre à l'Académie le buste de son mari M. Jules Kunckel d'Herculais prie l'.Vca- démie de le comprendre parmi les can- didats à la place devenue vacante dans la Section d'Économie rurale par le décès de M. Reiset M. le Secrétaire I'Eispetuel signale, parmi les imprimés de la Correspondance : une réimpression des n Essais de Jean Bey » ; divers Ouvrages de .MM. A. Seyewetz et /•". Sisley, P. Viala et L. Bava:-; le 1" nn- 870 870 méro de « l'Electrochimie", de M.Adolphe Minet, et une Conférence sur l'Electro- chimie du même auteur S70 M. Adrien FER.iUD. — Sur la valeur appro- chée des coeflicieois des termes d'ordre élevé dans le développement de la partie principale de la fonction perturbatrice... 871 M. Paul Painlevé. — Sur les transforma- tions biuniformes des surfaces algébriques. 874 MM. L. Calmette et G. -T. Lhuillier. — Sur la diffraction des rayons Uontgen 877 M. .VuGUSTE RiGHi. — Observations sur une Communication de M.M. Benoist et llur- muzescu 878 SUfTE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. G. DE Metz. — Photographie à l'intoiieur du tube (le Crookes SSo M. PoiNfuiîi:. — Observations au sujet de la Communication de M. de Metz ssj M. n. Abraham. — Sur la compensation des forces directrices et la sensibilité du galvanomètre à cadre mobile ssj MM. Pli. -A. GuYE et Cn. Jordan. — Disper- sion rotatoire des corps actifs liquides non polj^niérisés .si:'. M. Ferrand. — Sur une nouvelle série de sulfopliospliures .ssii M. Joachimsthal. — De l'adaptation spon- tanée des muscles aux changements de leur fonction .■<>y ^1. LoRTET. — Influence des courants]induits sur l'orientation des bactéries vivantes... 8(ja M. A. Fénard. — Sur les annexes internes de l'appareil génital mâle des Orthoptères. S^i'i M. C. Sauvageau. — Sur la membrane de V Ectocarpus fulvescens 8i)i' Bulletin bibliographique Pa .M. Camille Brunotte. — Sur l'avorleinent de la racine principale chez une espèce du genre Impatiens L M. G. Bertrand. — Préparation biochimi- que du sorbose M. E.-A. Martel. — Sur des observations d'hiver dans les cavernes des Causses fPadi- rac, etc. ) ' AI. BUNGETZIANU adresse des photographies qui lui paraissent mettre en évidence la diffraction des rayons X M. Revel adresse une Note ayant pour titre: Il Conservation indéfinie des matières ani- males {notamment les viandes) au grand air et par tous les temps, même les plus chauds > M. Chanel adresse une Mole relative à la période des taches solaires M. Fernand Lataste adresse une Note in- titulée : n Retournement du chat dans l'espace >■ l)O0 ,,o:< 9"5 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. I.e Oérnnt .- Gauthier-Villaks. 1896 7 ^Q^cy PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR iniVI. IiBS SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. AU. I v% TOME CXXIl. W 17 (27 Avril 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1896 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Jjes Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. liCs extraits des Mén; oires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenarie, aux Secrétaires. Les Eapporls ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Eapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les I émettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne: qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. Lt Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux irais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. ~ Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 27 AVRIL 1896. PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES jGORRESPONDANTS- DE) L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Obsen'ations de la comète Swift (i3 a^ril 1S96) faites au grand équalorial de l'observatoire de Bordeaux, par MM. G. Rayel, L. Picart et Courty. Note de M. G. ÏUyet. CoHÈTE Swift (i3 avril 1896). Temps sidéral Dates de 1896. Etoiles. Bordeaux. Ai comète. \^S comète. Observateur. Il ui s m 9 , . Avril 18 I 10.21.17,86 —2.28,19 -1-3. 5,59 G. Raye t 19 2 10.12.52,85 —1.81,57 — 3.i4,52 G. Rayel 21 3 11. 9. 4)52 -1-1. 51,17 —10.20,87 F.Courly 22 4 10.29.28,40 —1.28,83 —0.42,79 G. Rayet 23 5 10.35. j3, 47 -i-3.i7,i5 —0.44,37 L. Picarl 24 6 10.40. 0,20 -l-i.i5,3i -f- 6.48,78 L. Picart C. R., 1896, 1" Seineslre. (T. CXXII, N° 17.) I I9 AUC ( 9o8 ) Positions moyennes des étoiles de comparaison [jour 1896,0. Ascension Réduction Distance Héduction * droite au polaire au Etoile. Catalogue et autorité. moyenne. jour. moyenne. jour. Il m s s o , „ !.. A. G. Z. Berlin, 11° 1 143 8.89.40,29 -)-o,i6 67. 8.40, 5 — 8,82 2.. i[Weisse„ H. 111,778.- ) , . ,q 5 «/ 5,- ^ qa pj;s^382] ] 3.07.88,70 -t-0,18 64.3b. 5,7 -8,67 3. . i[Weisse.,, H. lil, 608-609. — \ A.G.Z. Leyde, Zone 1 1-21 , >8.3i. 2,96 +0,06 59.18.29,1 — 9,21 243-125] ) 4. . 4[Weisse„ II. 111, 641-642. — i A.G.Z. Leyde, Zone 265-58 > 8.82.45,38 4-0,08 06.40.82,8 — 9j57 398-75] ) . 5.. '[Lalande, 6438. - A.G.Z. ) ., , .,_ ,^ _ , , „ .,,, >o.25. 6,83 — o,o4 .5o..j2.i5,8 — 9,38 Liind., Zone X V ] ) '3' 6.. D. M. -H 38, n" 787 3.24.19,40 —0,09 5i.i2. 4)4 — 9)8o Positions apparentes de la comète Swift (18 a\ril 1896). Temps .Vscension Distance Dates moyen droite Log. fact. polaire Log. fact. 1896. de Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. huis hms .,. Avril 18 8.81.80,0 8.37.12,26 -hT,655 67.11.87,7 — 0,788 19 8.19.10,5 3.86. 7,26 -1-7,664 64.82.42,5 — 0,784 21 9. 7.21,1 8.82.54,19 -t-7,65i 59. 2.58,9 — 0,827 22 8.28.55,6 3. 3 1. 16, 58 -1-1,690 56.89.40,5 — 0,785 28 8.24.43,8 3.28.28,94 -1-7,696 53. 5 1.2 1,8 — 0,786 24 8.26.83,8 3.25.84,62 -^7,711 51.18.43,4 -0,788 >i La comète est ronde avec un diamètre d'environ 2' el un noyau de i 2' à 18" gran- deur légèrement excentrique. » M. Haton de la GoLPiLLiÈRE fait hommage à l'Académie du premier Volume de la seconde édition de son Cours d' exploitation des Mines. L'au- teur n'a pas cessé, depuis la publication de cet Ouvrage, de rassembler des notes en vue de sa revision. Cette élaboration et la correction des épreuves viennent d'être accomplies avec le très utile concours de M. Maxime Pelle, Ingénieur au Corps des Mines. Les développements nouveaux ont porté principalement sur des questions qui se sont beaucoup transformées dans ces derniers temps, telles que l'exploitation du pétrole et du gaz naturel, la perforation mécanique et les nouveaux explosifs, la congélation des terrains aquifères, la circulation aérienne, les applications de l'électricité, etc. { 9'^9 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées déjuger les concours de 1896. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Prix Pourat. — MM. Bouchard, Marey, d'Arsonval, Chauveau, Guyon. PrixGay. — MM. Mascart, Faye, Cornu, Bouquet delà Grve, Grandidier. Commission chargée de présenter une question de Grand Prix des Sciences mathématiques {Prix du Budget) pour l'année i8g8. — MM. Hermite, Jordan, Darboux, Poincaré, Picard. Commission chargée de présenter une question de Prix Rordin (^Sciences mathématiques) pour Vannée 1898. — MM. Hermite, Picard, Darboux. Poincaré, Jordan. Commission chargée de présenter une question de Prix Gay, pour l'année 1898. — MM. A. Grandidier, Bornet, Milne-Edwards, Van Tieghem, Guignard. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PATHOLOGIE. — OEdéme maculaire ou périfovéal de la rétine. Note de M. I.-P. Nuei-, présentée par M. Marey. (Renvoi au Concours des prix de Médecine et Chirurgie.) « \ ,?i macula lutea et son centre, la fossette centrale, est une partie de la rétine importante au point de vue phvsiologique et à celui de sa struc- ture, de sa complication anatomique. Les altérations rétiniennes occasion- nent les troubles visuels les plus prononcés en se localisant en cet endroit. Beaucoup de processus morbides du fond de l'œil ont enfin une prédilec- tion marquée pour cette région, grâce précisément à sa complication ana- tomique et nutritive ('). » Néanmoins, nos connaissances relatives aux altérations maculaires (') I.-P. NuEL, Z)e la niilrilion de la nHine, parliculièremenl de la fovea (in Arch. d'Ophtalm., 1891). ( 9to ) sont assez rudimentaires. Le motif principal en est que l'endroit en ques- tion est moins accessible aux investigations ophtalmoscopiques, alors qu'une région voisine, physioiogiquement moins importante, la papille du nerf optique, attire le regard et l'attention. » Nous avons j)u mettre en évidence une catégorie fréquente d'altéra- tions maculaires, dont le point de départ est dans la couche de Henle, spé- ciale à la région périfovéale. » Nous avons montré (') récemment que la figure stellaire, visible à l'ophtalmoscope, autour de \a fovea des yeux brightiques, est produite par la présence de globes exsudatifs albuminoïdes dans la couche de Henle; la disposition étoilée résulte de l'ariangement des fibres de cette couche, fibres rayonnant autour de la fovea comme centre. » Un œdème très particulier de cette couche de Henle survient fréquem- ment dans toutes sortes d'irritations du fond de l'œil : dans les rétinites, rétino-choroïdites, cyclites, traumatiques ou non; dans les suppurations commençantes de l'œil, dans les œdèmes par stase, dans l'embolie de l'artère centrale, etc. Dans des cas particuliers, on en reconnaît l'exis- tence, à l'ophtalmoscope, sous la forme d'un trouble grisâtre, diffus ou rayonné, de la région périfovéale. » Anatomiquement, on constate une forte infiltration par un exsudât séreux, de la couche de Henle, qui peut ainsi acquérir le quadruple et plus de son épaisseur normale. L'exsudat dissocie les fibres constituantes, tantôt en les isolant une à une, tantôt en les ramassant en faisceaux sépa- rés par de'grandes lacunes. )) D'autres fois, les fibres constituent un réseau dont les mailles sont remplies par un liquide clair. Ce dernier peut aussi être farci de petits glo- bides de fibrine d'égale grosseur, signe d'une nature plus plastique (in- flammatoire?) de l'œdème. L'étoile stellaire brightique n'est qu'une moda- lité de cette dernière forme. » Cet œdème peut disparaître sans laisser de troubles fonctionnels bien graves. Il est à supposer qu'en cas de longue din-ée une restitution ad inlegrum est impossible. » D'autres fois l'œdème se prononce davantage; alors une consé- quence très fréquente en est un décollement rétinien dont la fovea est le centre, et qui tians des cas excessifs peut s'étendre à toute la membrane. (' ) Le jiêmiî, Figure macitlaire éloilée dans la rélinite albiiniiniirique {ibid., p. 593 ; 1895). ( O'i ) » Le mécanisme de ce décollement est le suivant. Fj œdème de la couche de Henle tend, somme toute, à en agrandir les fentes intersti- tielles, infiniment plus développées que dans le restant de la rétine. A cet effet, les fdjres, qui normalement rayonnent autour de la fovea, situées à peu |irès dans le plan de la rétine, de façon que leur extrémité proximale (contre la couche moléculaire externe) est éloignée de la fovea plus que leur origine aux cônes; ces fibres, disons-nous, tendent à se redresser, à prendre une direction perpendiculaire au plan rétinien ; ce qu'elles font du reste réellement. Mais elles ne le peuvent qu'à la suite d'un chevauche- ment des plans rétiniens les uns sur les autres, en vertu duquel les deux extrémités de chaque fibre sont amenées en regard l'une de l'autre. Quel- quefois les plans externes (cônes et bâtonnets avec leurs grains) s'éloi- gnent de \a. fovea. I-e plus souvent, les plans internes, situés en dedans de la couche de Henle, glissent au contraire vers la fovea. Leurs éléments se tassent contre celle-ci; mais, de plus, l'ensemble de ces couches tend à se plisser, à dévier vers le corps vitré. Grâce à leur soudure intime avec les couches internes au niveau de la fovea (oii il n'y a pas de couche de Henle) les plans externes (les cônes et leurs grains) sont ainsi entraînés vers l'intérieur de l'œil, attirés par les couches internes. Il y a formation d'un décollement rétinien, petit d'abord, affectant la forme d'une papille saillante, dont le sommet est la fovea centralis. Dans ce décollement, les grains internes sont tassés en couche anormalement épaisse contre la fovea, tandis que les externes sont raréfiés : preuve que des glissements se sont bien effectués de la manière indiquée. \a^s cônes et les bâtonnets, séparés de la choroïde, leur source nutritive principale, se sont altérés dans la partie décollée : les cônes sont gonflés en vésicules; les bâtonnets très allongés et fragmentés; enfin les deux espèces d'éléments disparais- sent par résorption. » Des expressions fonctionnelles de ces altérations sont la métamor- phopsie et des scotomes centraux. Enfin, en cas de guérison du décolle- ment, il reste, outre le scotome central, des altérations pigmentaires dans la macula. » Mais le ilécollement peut s'étendre; la rétine se perfore à l'endroit de la fovea, et dès lors le liquide prérétinien, ayant libre accès sous la rétine, la décolle complètement, souvent en concurrence avec d'autres facteurs du décollement rétinien. » On sait qu'une des premières altérations cadavériques de la rétine humaine est un décollement sous forme de pli maculaireet même une per- ( 912 ) foration à l'endroit de la Jovea. Cette altération cadavérique se distingue au microscope des processus pathologiques décrits ici, notamment par l'absence de transformations dans les cônes et bâtonnets, ainsi que par celle d'un liquide sous-rétinien coagulé. Nos constatations ont été faites sur une douzaine d'yeux énucléés sur le vivant et plongés immédiatement dans l'alcool ou le liquide de Mueller. » L'œdème périfovéal et ses conséquences mécaniques, notamment le décollement rétinien, jouent certainement un rôle important dans une foule de maladies du fond de l'œil. Très souvent, c'est là le facteur prin- cipal amenant l'abolition de la fonction visuelle. » M. GouvERXET soumet au jugement de l'Académie une « Invention de puits métalliques avec fillration et stérilisation de l'eau ». (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) M. L. NicoLAi adresse, de Saint-Pétersbourg, un Mémoire « Sur les abaques des efforts tranchants ». (Reilvoi à la Section de Mécanique.) CORRESPONDAIVCE. M. E. Macmené prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante, dans la Section d'Économie ru- rale, par suite du décès de M. Rciset. (Renvoi à la Section d'Economie rurale.) M. le Secrétaiue perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : « L'Année scientifique et industrielle », Sg'année, par M. Emile Gautier. (Présenté par M. Darboux.) (9ï3j ASTRONOMIE. — Nouvelles dwisions dans les anneaux de Saturne. Note (le M. Flamhauion, présentée par M. Faye. « L'étude attentive et perpétuelle des planètes de notre système est inscrite au premier rang du programme des travaux de l'observatoire de Juvisy. Depuis le retour de Saturne au-dessus de notre horizon, M. Anto- madi, chargé spécialement de ces observations, a reconnu dans les anneaux de cette planète un aspect nouveau qu'il est important tle signaler. » Jj'anneau médian (B) montre en sa région centrale une division bien marquée et, de part et d'autre, deux divisions plus faibles. La première Aspeel actuel dos aniieuux de Saturue. et la plus sombre se trouve à peu près au milieu de la distance qui s'étend de la division de Cassini, découverte en 1675, au bord de l'anneau trans- parent, découvert par Bond en i85o. Elle se voit assez facilement quand l'atmosphère est parfaitement transparente. Les deux autres, beaucoup plus fines, ne sont visibles qu'à la suite de la plus grande attention. » Déjà, le 8 juillet iSgS, l'observateur avait soupçonné l'existence de ces trois divisions ('); le mauvais temps et la position, très avancée vers le (' ) Bulletin de la Société aslronoinique de France, iSgS, p. 271. ( 9i4 ) couchant, de la planète, le soir, n'avaient pas alors permis de confirmer cette importante observation. » Le i8 avril dernier, l'aspect de ces lignes ne laissait plus aucun doute à cet égard. L'anneau B se montrait gradué en amphithéâtre, tel que l'a observé M. Trouvelot. Les gradins de cet amphithéâtre étaient au nombre de quatre; l'anneau commençait à l'extérieur d'abord par le mince fdet brillant bien connu; puis venait une zone blanche claire, ensuite une autre plus foncée, enfin une troisième et une quatrième encore plus sombre. Trois divisions séparaient les quatre zones, constituant ainsi quatre anneaux différents. La division du milieu, que l'on verra facilement pendant l'opposition actuelle, est très marquée ; c'est là aussi que la dégradation de teinte vers la planète subit une brusque transition par le contraste du gris relativement clair de la zone extérieure au gris foncé de la zone inté- rieure. Quant aux deux; autres divisions, elles sont très faibles, et l'on n'arrive à les voir qu'avec la plus grande difficulté. Elles ne se montrent pas tout à fait noires, mais plus grisâtres. Il est évident, cependant, que cet aspect ne peut guère leui- ôter leur caractère de divisions, car on sait que l'aspect d'une ligne fine et noire (comme la division de Cassini ou encore les canaux de Mars), vue à une grande distance, est celui d'un estompage plus ou moins vague ou vaporeux. » Ce n'est pas la première fois que l'on observe des divisions sur l'an- neau brillant. Ainsi, du 19 au 26 juin 1780, William Herschel remarqua une légère ligne sombre voisine du bord intérieur de l'anse occidentale; elle avait disparu le 29 juin, et aucun aspect analogue ne put être décou- vert sur l'autre anse. Le 29 mai i838, de Vico, à Rome, aperçut deux divisions. Le 5 septembre i85i et le 20 octobre suivant, Bond, à Cambridge, signala plusieurs subdivisions, dont une assez large. Le 9 janvier i855, Coolidge (l'assistant de Bond) voyait pleinement trois ou quatre divisions sur cette même partie de l'anneau, et le i4 février 1857 il observait encore le même phénomène. Le 3 septembre 1876 et le 8 octobre 1876, Asaph Hall, à Washington, suspecta l'existence de plusieurs lignes con- centriques sur ce même anneau B. » Jusqu'à ce jour, on n'a constaté, comme division permanente certaine, que celle de Cassini, qui sépare l'anneau A de l'anneau B et mesure o", 53 de largeur (365o kilomètres). La division d'Encke, sur l'anneau extérieur, qui était bien visible Tannée dernière, ne l'est plus actuellement, et ne l'était pas non plus en 1884. L'anneau extérieur (A) montre actuelle- (9i5) ment aux anses d'énormes masses blanches séparées par des estompages rayonnant du centre du système. » La variabilité de ces aspects tient-elle uniquement aux conditions atmosphériques, aux instruments et aux observateurs? Ou bien ces divi- sions ne sont-elles pas réellement variables et dues à l'attraction, variable elle-même, des huit satellites de Saturne sur les zones de corpuscules dont ces anneaux sont constitués? Nous avons maintes fois constaté une excen- tricité marquée dans la position du globe relativement aux anneaux. Si l'on compare l'ensemble des observations, faites par des astronomes très habiles et dans les meilleures conditions, on est porté à conclure que les divisions observées dans les anneaux de Saturne sont réellement va- riables. » MÉCANIQUE RATIONNELLE. — A propos d'une Communication de M. R. Liou- ville. Sur la rotation des solides. Note de M. IV. Jockovsky, présentée par M. Poincaré. « Dans une remarque, insérée dans les Comptes rendus (t. CXX, p. goS, 1895), M. R. Liouviile examine le cas de la rotation d'un solide autour d'un point fixe dans le cas oh [i = o, A(B-C)x- = C(A-B)Y^ A>B>C. qui admet l'intégrale algébrique particulière Kccp -h C^{r= o. Ce cas a déjà été l'objet des recherches faites par MM. Hess, Nekrassov, Mlodzieiowski et moi, et a été étudié en détail. » M. Tîess nie premier décoiwerl (Mathematisc/te Annalen , Bd. XXXVIII, 1890) l'intégrale algébrique ci-dessus, et a amené l'intégration ultérieure à une intégrale elliptique et à une équation différentielle à coefficients doublement périodiques. " M. P. Nekrassov a montré (Recueil mathématique de la Société mathé- matique de Moscou, t. XVI, 1892, et Travaux de la Section physique de la Société Impériale des Amis des Sciences naturelles, t. V, Moscou, 1893) que le problème se ramène à l'intégration de l'équation linéaire eg)(P = o (T = T 4- oj 4- PHYSIQUE. — Action des rayons X sur les corps électrisés. Note de MM. L. Benoist et D. HuRniuzEScu, présentée par M. liippmann. « Après avoir étudié, selon notre Communication du 3o mars, l'influence spécifique du corps électrisé sur la vitesse de déperdition de son électricité par les rayons X, nous avons étudié celle du diélectrique gazeux dans le- quel ce corps est plongé. Les résultats de cette étude sont exposés, avec quelques autres, dans un pli cacheté déposé sur le Bureau de l'Académie, sous le n° 52o3, le 20 avril dernier. » Pour cette étude, nous avons ajouté à notre électroscope à feuilles d'or une boîte métallique pouvant tenir le vide, et dans laquelle se trouve, isolé par un bouchon de diélectrine, un disque de laiton communiquant avec les feuilles d'or. Les rayons X viennent frapper ce disque en traver- sant une fenêtre parallèle fermée par une plaque mince d'aluminium. » Une première série d'expériences nous a montré que la vitesse de dis- sipation de l'électricité augmente quand la densité du gaz augmente, dimi- nue quand cette densité diminue. Elle est plus grande dans l'air comprimé que dans l'air ordinaire; elle est moindre, au contraire, dans l'air raréfié. Elle est moindre dans l'hydrogène que dans l'air; plus grande dans l'acide carbonique, plus grande encore dans l'acide sulfureux. » Le sens du phénomène ainsi établi, nous avons obtenu la loi numé- ( 92? ) rique par une série de mesures donnant, soit dans l'air à différentes pres- sions, soit dans des gaz différents à la même pression, le temps de chute des feuilles à partir du même angle initial jusqu'au même angle final. » Cette loi est la suivante : » La vitesse de dissipation de l'électricité par les rayons X, pour un même corps électrisé dans les mêmes conditions, varie proportionnellement à la racine carrée de la densité du gaz oh il est plongé. » Voici une série de mesures relatives à l'air, la pression variant depuis ^mm ^g mercure jusqu'à 765""°. Le produit du temps de chute par la ra cine carrée de la pression, et par suite de la densité, doit être constant. rcssion : P. Temps de chute : t. Produit; 1 1^ p. mm 7 102 [269,9] (') '7 l4o 577,2 28 120,7 638,7 4o,5 95 604,6 54 79 58o,5 70 67,1 56i,4 87 61,5 573,6 i58,5 44,9 565,3 283 34,1 573,7 4i4 3o,2 6i4,5 576 26 624 765 24,2 669,3 Moyenne ■ 598,4 (sans le i^"' nombre) Ecart moyen , , ±26,4 soit,,\, » Autre expérience, avec un fonctionnement différent du tube de Crookes : Pression : P. Temps de chute : t. Produit < : ^/P mm 107 203 69 5o,8 225,7 228,9 3o4 4o,5 Moyenne. 223,3 226 Ecart moyen . ±1,5 s soit (' ) Ce nombre trop faible peut s'expliquer parce que le potentiel initial est presque égal au potentiel explosif pour l'air à la pression 7'°»™, et par suite l'action propre du vide s'ajoute à celle des rayons X pour provoquer la déperdition électrique, dans cette première expérience. Dans toute occurrence, nous préparons une série de mesures pour les pressions plus faibles. ( 928 ) )) La loi est donc nettement établie pour un même gaz à diverses pres- sions. Expériences sur différents gaz, a une même pression. Air et acide carbonique. Rapport des temps de chute, pour un même angle i ,2.57 Rapport inverse des racines carrées des densités i ,287 Hydrogène (contenant quelques traces d'air) et air. Rapport des temps de chute 3,23 Rapport inverse des racines carrées des densités 3,79 » Ces premières mesures paraissent donc bien établir également la loi, en ce qui concerne les différents gaz. » En résumé, la dissipation de l'électricité par les rayons X dépend à la fois de la nature du corps électrisé, intervenant par une sorte de pouvoir absorbant lié à son opacité, et de la nature du gaz environnant, mais n'in- tervenant que par sa masse spécifique, ou quand on passe d^un gaz à un autre, par sa masse moléculaire. i> Nous croyons donc devoir chercher l'explication de cette dissipation, non dans l'hypothèse d'une absorption de l'énergie radiante par les molé- cules du diélectrique gazeux se dissociant en ions libres, mais dans celle d'une absorption de cette énergie par le corps électrisé lui-même, expul- sant, grâce à elle, les molécules gazeuses condensées à sa surface ou même occluses jusqu'à une certaine profondeur. Et, en effet, nous avons observé, au cours de nos expériences, certains indices directs (') de ces derniers phénomènes. Nous espérons pouvoir prochainement faire connaître les résultats de l'étude que nous en poursuivons, et arriver à expliquer aisé- ment, par notre hypothèse, un certain nombre de propriétés, singulières en apparence, observées dans les rayons X par plusieurs auteurs. Il nous semble que l'on pourrait, par exemple, attribuer à ce départ de molécules gazeuses électrisées, provoqué par les rayons X quand ils frappent une (') Par exemple, pendant la charge de l'électroscope, la plaque de cuivre étant dans l'air à une certaine pression plus ou moins faible, lorsqu'on alteint le potentiel explo- sif correspondant à cette pression, la chute des feuilles d'or est précédée d'une période de quelques secondes, d'un équilibre instable, correspondant sans doute à une modi- fication dans la couche gazeuse condensée. De même, quand la même pression est éta- blie depuis assez longtemps, le potentiel limite s'élève. ( 929 ) plaque métallique électrisée préalablement, les phénomènes d'électrisa- tion apparente de ces rayons, signalés par M. Lafay, et aussi les actions singulières observées par M. Piltschikoff dans le cas de couches électrisées multiples (' ). » PHYSIQUE. — Sur les rayons de Rôntgen électrisés. Note de M. A. Lafay, présentée par M. A. Cornu. (c Dans la dernière Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Acadé- mie, j'ai donné la description sommaire d'une expérience qui m'a permis de recueillir l'électricité transportée par les rayons de Rontgen électrisés. » En répétant cette expérience dans des conditions variées et en substi- tuant à l'électroscope un électromètre de M. Mascart, je suis parvenu à quelques résultats que je vais exposer. » Considérons un faisceau de rayons de Rontgen qui, après avoir tra- versé une membrane conductrice, pénètre, par une ouverture convenable, dans une enceinte de Faraday en plomb épais, à l'intérieur de laquelle se trouve un écran métallique convenablement isolé et relié à l'électromètre. » Lorsqu'on met la membrane conductrice en communication avec une source d'électricité positive ou négative, on constate que de l'électi-icité de même nom se développe sur l'écran conducteur contre lequel viennent frapper les rayons; la charge de ce conducteur, rapide au début, atteint assez vite une valeur hmite plus ou moins élevée suivant sa forme et sa nature. Si, à ce moment, on met la membrane conductrice en communication avec la terre, l'électricité suit une marche inverse et l'écran se décharge jusqu'au potentiel zéro, comme l'ont observé MM. Benoistet Hurmuzescu. » Tout se passe comme si la membrane électrisante et l'écran étaient reliés par un fil très résistant et mal isolé; je suis, en effet, parvenu à re- produire les mêmes phénomènes, sans tube de Crookes, en mettant en communication l'écran et la membrane par un fil de coton le long duquel j'avais établi des dérivations qui aboutissaient à la terre. » Pour étudier la manière dont s'électrisent les rayons, j'ai examiné l'action d'un grand nombre de membranes électrisantes, constituées par des feuilles métalliques différentes superposées en nombi'e variable ou par des feuilles de papier et de gélatine imbibées avec un liquide conducteur. (') Laboratoire des recherches physiques, à la Sorbonne, 27 avril 1896. ( 93o ) Ces essais m'ont montré que, tant pour la charge que pour la décharge de l'écran conducteur, le transport de V électricité est d'autant plus rapide que la membrane est plus transparente. » La difficulté de réaliser, avec des substances différentes, des mem- branes rigoureusement équivalentes comme transparence ne m'a pas en- core permis de voir s'il existe ou non une action spécifique due à la nature des corps constituants. » Au cours de cette étude, j'ai constaté qu'en supprimant la membrane électrisante placée sur le trajet des rayons, l'électromètre révélait cepen- dant, en général, une légère charge positive de l'écran conducteur; les rayons ordinairement émis par le tube de Crookes sont donc, en réalité, des rayons de Rontgen positifs ; mais l'électrisation qu'ils sont susceptibles de communiquer à l'écran qui les intercepte est environ vingt à trente fois plus faible que celle obtenue en employant les rayons électrisés, qui m'ont lionne une déviation magnétique sensible. » Ce résultat m'a naturellement conduit à me demander pour quelles raisons les physiciens qui ont tenté de dévier les rayons de Rontgen avec des champs magnétiques beaucoup plus intenses que celui dont j'ai fait usage, ont échoué dans leurs recherches, alors qu'en réalité ils avaient affaire à des rayons électrisés et par suite déviables. » Pour expliquer ce fait, il est bon de remarquer que si, comme l'expé- rience me l'a montré, le flux de Rontgen est assimilable à un mauvais con- ducteur mal isolé, il doit perdre rapidement son électrisation dans l'air et n'être presque plus électrisé au moment où il traverse le champ magné- tique pour peu que le tube de. Crookes soit éloigné de ce dernier. De plus, j'ai eu l'occasion de vérifier que l'électrisation des rayons ne demeure pas constante pendant un fonctionnement prolongé du tube, dételle sorte que l'artifice qui consiste à éloigner la plaque photographique pour accentuer les déviations, conduit, par suite de la durée de pose nécessairement plus grande, à une autre cause d'insuccès ('). » Après avoir étudié l'action de la membrane électrisante j'ai recherché l'influence que pouvait avoir la nature du métal de l'écran conducteur sur la marche du phénomène; on sait que MM. Benoist et Hurmuzescu ont découvert que, dans ce cas, la décharge produite est plus rapide avec les (') Il est même possible que certains tubes fournissent des rayons négatifs; ce fait expliquerait peut-être la charge négative de l'électroscope observée par certains expérimentateurs. (93i ) métaux les plus denses; j'ai constaté qu'en général les corps qui donnent la décharge la plus prompte sont également ceux qui se chargent le plus vite sous l'action des rayons élecuisés. )) Lorsque l'écran est constitué par une feuille métallique mince on con- state une charge pins lente et une décharge plus rapide qu'avec une lame plus épaisse de même métal; mais il faut observer que, dans ce cas, les rayons traversent l'écran et créent une dérivation en jouant le rôle de fds conducteurs tendus entre la partie postérieure de la feuille mince et la paroi opposée de l'enceinte de Faraday. En employant différents dispo- sitifs capables d'empêcher la production de cette dérivation, je n'ai plus observé que des différences beaucoup moins sensibles entre la charge et la décharge d'un même métal pris sous des épaisseurs différentes. » La transparence plus ou moins grande des écrans est donc suscep- tible de troubler la marche normale des phénomènes ; les expériences sui- vantes ont attiré mon attention sur une autre cause de déperdition. » En plaçant un écran circulaire de même diamètre que le faisceau cylindrique des rayons, d'abord normal, puis incliné sur l'axe du faisceau, j'ai remarqué que dans la première position la décharge était plus lente et la charge plus rapide que dans la deuxième. » Pour expliquer ce fait, il était naturel de penser que les radiations non interceptées par suite même de l'inclinaison de l'écran jouaient le rôle de conducteurs parasites et permettaient la déperdition par la paroi postérieure de l'enceinte; cette explication est cependant insuffisante; en effet, en substituant à l'écran circulaire un écran elliptique représentant la projec- tion du disque incliné à 45°, la décharge s'est trouvée sensiblement plus lente; j'ai été ainsi conduit à attribuer la déperdition, au moins en partie, à la réflexion diffuse des rayons sur la surface de l'écran. » On sait que MM. Batelli et Garbasso ont déjà étudié par une méthode photographique la réflexion diffuse des rayons de Rontgen; j'ai cependant cru bon de m'assurer de ce fait de la façon suivante. » Après avoir disposé le tube de Crookes sur le côté de l'enceinte de Faraday, de manière que les rayons ne puissent pas pénétrer directement par l'ouverture qui y est pratiquée, j'ai observé qu'en plaçant devant cette ouverture une lame métallique exposée aux rayons et convenablement incli- née, il était possible de décharger l'écran électrisé. » On voit par ce qui précède que l'étude du phénomène de la décharge et de la charge des conducteurs par les rayons de Rontgen présente des C. R., i8(j6, 1" Semestre. (T. CXXII, N° 17.) 122 ( 9'32 ) causes d'erreur qu'il est bien difficile d'éviter d'une façon absolue et l'on conçoit en particulier que la charge ne puisse pas dépasser une valeur limite qui dépend de la forme du conducteur, de sa nature et de sa position à l'intérieur de l'enceinte protectrice. » STÉRÉOCHIMIE. — Superposition optique de six carbones asymétriques dans une même molécule active. Note de MM. Ph.-A. Guye et Ch. Goudet, présentée par M. Friedel. « 1. L'étude des conditions dans lesquelles se superposent les effets optiques des carbones asymétriques d'une même molécule active a déjà fait l'objet de plusieurs travaux. Des recherches, relatives à l'oxyde d'amyle ('), ont d'abord démontré que ces superpositions s'effectuent algébriquement chez les corps à deux carbones asymétriques identiques ; des expériences relatives au valérate d'amyle et à l'amylglycolate d'amyle (-) ont ensuite prouvé que les corps à deux carbones asymétriques différents suivent la même loi; des vérifications plus récentes (') ont permis d'établir que les corps à trois carbones asymétriques se comportent de même ; enfin, M. Walden(^) a pu constater qu'un corps à quatre carbones asymétriques, comme le tartrate d'amyle, obéit aux mêmes règles. Nous avons poussé ce genre de vérifications encore plus loin et présentons aujourd'hui les résultats de recherches qui démontrent que la superposition des effets optiques des carbones asymétriques est algébrique pour un corps à six car- bones asymétriques, le divaléryltartrate d'amyle. » 2. Nous publions d'abord les données relatives au tartrate d'amyle, corps dont nous devions préalablement faire l'étude avant d'aborder celle de l'éther divalérylé; nos ol>servations à ce sujet confirment celles de M. Walden ; nous nous bornons à les indiquer d'une façon très sommaire. (') GcYE et Gautier, Comptes rendus, t. GXVIII, p. 7^0; Bull. Soc. chim. (3), t. XI, p. 1 170. ^ {-) Guye et Gautier, Comptes rendus, t. GXVIII, p. 954; Bull. Soc, chim. (3), t. XIII, p. 457. (^) Guye et Jordan, Comptes rendus, t. CXX, p. 632 et 1274; Walden, Zeitschr. f. ph. Chem., t. XVII, p. 700; Guye et Goudet, Comptes rendus, t. CXXI, p. 827. (*) Walden, loc. cit. ( 933 ) Réfraclion Point moléculaire Pouvoir d'ébullition - — ^^ ^ — ^ — - rolatoire Etliers. H= io°""à25"". Densité, calculée, observée. ["^Id- O 0 1. Tartrate racém. d'amyle actif. .. . 2i,5-225 i, 0.554 73,25 73,82 -(- 3,38 2. » actif a racém.. 2i5-22o 1,0696 72,96 78,82 +14,67 3. » actif )) actif.... 280-240 1,0575 78,42 78,82 +18, 6r » Si l'on envisage la formule développée du tartrate d'amyle H H OH CtP I ! 1 I C^H^-C*— CFP-C02-C"-C"-CO^-CH2-C'-C2H» I II I CH' OH H H il est évident que l'éther 1 mesure l'effet optique des deux carbones asymé- triques marqués du signe *, tandis que l'éther 2 mesure l'effet des deux carbones asymétriques désignés par le signe **. La somme de ces deux effets, soit + 3,38 + 14,67 = -t- 18, o5, doit donc être égale au pouvoir rolatoire de l'éther 3; l'activité de ce dernier se mesure par le nombre 18,61; dans les limites des erreurs d'expérience, la théorie est donc confirmée par ces observations. » 3. Considérons maintenant la formule développée du divaléryltar- trate d'amyle : C^H'* C2H= CH3_C-^H 1 H H CO^ 1 1 1 GH^ C* - CO^ - C" - G" - CO^ 1 1 t -G--G^H^ 1 1 1 I GH' GO^ H [ 1 H H_C"*-CH' C^H^ Elle est caractérisée par six carbones asymétriques, égaux deux à deux, marqués des signes *, ** et ***• » Il est évident qu'en préparant un divaléryl tartrate d'amyle dont tous les éléments seront inactifs, sauf le radical amylique, le pouvoir rotatoire de ce compo.sé (éther 1) donnera l'effet optique des deux carbones asy- métriques C*; l'acide tartrique racémique, l'alcool amylique racémique et le chlorure de valéryle actif fourniront un éther (éther 2) dont le pouvoir ( 934 ) rotatoire mesurera l'effet optique des deux carbones C**; enfin l'acide tartrique actif, avec tous les autres éléments inactifs, permettra d'isoler un corps (éllier 3) dont le pouvoir rotatoire représentera l'effet optique des deux carbones C***. D'autre part, la somme de ces trois effets devra être égale au pouvoir l'otatoire du divaléryltartrate d'amyle obtenu à par- tir d'éléments tous actifs (éther 4). Nous avons préparé tous ces éthers. Nos observations, réunies dans le Tableau suivant, démontrent que la somme des pouvoirs rotatoires des éthers 1, 2, 3, soit [«]b= 2,44 + 6,42 + 3,48 = 12,34, est très approximativement égale au pouvoir rotatoire de l'éther 4, soit [oc]i, = + II,32, ainsi que l'indique la théorie. Point Réfraction moléculaire Pouvoir d'ébullition. — — ^ — ~ — j rotatoire Éthers. H = 10"" à So"". Densité. observée. calculée. ["]d. 0 o 1 260-270 1,0095 119,84 120, o5 H- 2,44 2 240-270 1,0066 120,09 i2o,o5 -t- 3,48 3 » 1,0172 119,06 120,00 -1-6,42 4. 288-245 1,0089 119,96 120, o5 -t-II,32 » Dans une publication plus étendue, nous indiquerons tous les détails de nos expériences; nous en discuterons les principales causes d'erreur, qui, on le conçoit aisément, sont d'autant plus nombreuses que le composé est caractérisé par un plus grand nombre de carbones asymétriques diffé- rents, et nous établirons que nos résultats sont exacts dans les limites de ces causes d'erreur. Sous ces réserves, nous pensons que l'étude du diva- léryltartrate d'amyle, en fournissant un exemple de superposition algé- brique (les actions optiques de six carbones asymétriques, dans une même molécule active, achève de démontrer la généralité des deux principes qui ont été posés au début de ce genre de recherches : Principes de Vindèpen- dance et de la superposition algébrique des effets optiques des divers carbones asymétriques d'une même molécule active ('). » (') Genève, Laboratoire de Chimie de l'Université. ( 935 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur un azotate basique de magnésie. Note de M. Gaston Didier, présentée par M. Troost. « Les azotates basiques anhydres de magnésie signalés jusqu'ici, ont été préparés par la voie sèche en maintenant en fusion le sel neutre hydraté jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de vapeur d'eau. La masse, reprise par l'eau, laissait un résidu d'azotate basique anhydre. » Chodnew (') a obtenu ainsi une poudre blanche amorphe ayant pour composition 3MgO, Az^O'. De son côté, M. Dilte, en opérant dans les mêmes conditions, mais en poussant la calcination jusqu'à l'apparition de vapeurs nitreuses, a constaté la formation de paillettes nacrées d'un nou- veau sel basique 41V[gO, Az^O'. » J'ai pensé qu'en recourant à la voie humide, d'après la méthode de M. Rousseau (^), qui consiste à chauffer les solutions très concentrées des azotates neutres en présence de la base correspondante, je réussirais à ob- tenir un nouvel azotate basique hydraté. » L'expérience a confirmé mes prévisions. Mais j'ai eu à surmonter des difficultés spéciales provenant, d'une part, de la tendance de la magnésie à se polymériser dès qu'on la chauffe au-dessus de 4oo°, ainsi que l'a mon- tré M. Ditte, et, d'autre part, de la présence constante de quelques traces de carbonate, dans la magnésie provenant de la calcination de l'hydrocar- bonate. » J'ai cependant réussi à obtenir un produit pur dans les conditions suivantes. On fait dissoudre aoos'' d'azotate neutre hydraté dans i5o'='= d'eau. On ajoute progressive- ment à cette solution, maintenue à 100°, los"' de magnésie caustique préparée en cal- cinant plusieurs heures l'hydrocarbonate à une température comprise entre 35o° et 400°. » Au début, la magnésie se dissout presque entièrement dans le liquide en laissant quelques flocons de carbonate. Vers la fin de l'expérience, on élève la température à i5o°, puis on filtre le liquide sur une toile fine qui retient le carbonate et l'excès de magnésie. » La dissolution claire est enfermée dans des flacons bouchés où elle reste quelque temps en sursaturation. Après une période assez longue, qui peut varier de un à dix jours, on voit se former un précipité floconneux qui augmente lentement et finit par (■) Ann. P/iarni., t. LXXI, p. 241. (2) Annales de Cliiniie et de Physique, 5= série, t. XVIII, p. 32 1. (9^6) occuper presque tout ie volume de la liqueur. La lenteur de ce phénomène rappelle la cristallisation bien connue du sulfate de chaux dans ses solutions sursaturées. Quand tout le sel basique s'est déposé, on essore rapidement la masse à la trompe en opérant, autant que possible, à l'abri de l'acide carbonique de l'air, puis on place le magma, bien égoutté, entre des doubles de papier buvard, que l'on comprime à la presse. L'opération est renouvelée à plusieurs reprises, jusqu'à ce que le sel basique ne cède plus rien au papier. " On obtient ainsi une masse blanche, formée par un feutrage de fines aiguilles microscopiques agissant sur la lumière polarisée. Ce nouvel azo- tate basique hydraté a pour composition 3MgO, Az^O°, 5H°0, comme le montrent les analyses suivantes : Trouvé. I. II. Calculé. MgO 37,33 38,09 37,73 Az^O^ 33,82 » 33,95 H^O (par diff.) 28,85 « 28,32 » L'eau froide le détruit rapidement. MM. Rousseau et Tite ( ' ), puis M. Werner (^) avaient déjà signalé un phénomène du même ordre pour l'azo- tate basique de chaux; mais, tandis que, pour ce dernier, la décomposition reste incomplète, du moins à la température ordinaire, le sel basique de magnésie se résout totalement en azotate neutre et magnésie hydratée. L'alcool absolu lui-même exerce une action décomposante analogue. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le sesquiphosphure de Jer cristallisé. Note de M. A. Grancer, présentée par M. Troost. « Le chlorure ferriqiie, chauffé au rouge sombre dans la vapeur de phosphore, est d'abord réduit à l'état de chlorure ferreux, puis transformé en sesquiphosphure de fer; en même temps il se produit du trichlorure de phosphore. L'opération se fait facilement en chauffant, dans un tube de verre vert, traversé par un courant de gaz carbonique, du phosphore et du chlorure ferriqiie placés dans deux nacelles. Pour obtenir un produit bien cristallisé, il est nécessaire d'opérer lentement et d'empêcher la tempéra- ture de s'élever jusqu'au ramollissement du verre. Une fois la réaction (') Comptes rendus, t. CXIV, p. ii84; 1892. (-) Comptes rendus, t. CXV, p. 169; 1892. ( ;)37 ) terminée, on trouve la nacelle qui contenait le chlorure ferrique tapissée de phosphure de fer que l'on débarrasse, par des lavages à l'eau bouillante acidulée par l'acide chlorhydrique, du chlorure ferreux qu'il retient. » Le sesquiphospluire de fer se présente sous forme d'une croûte gris clair, formée de petits cristaux microscopiques, durs, doués de l'éclat métallique et non magné- tiques. » Le sesquiphosphure de fer est insoluble dans les acides chlorhydrique et azotique et dans l'eau régale. On peut le chauffer au contact de l'air jusqu'au voisinage du rouge sombre sans l'altérer ou le décomposer; au rouge vif il perd du phosphore et laisse une masse métallique, qui fond difficilement quand on la maintient dans la partie la plus chaude du chalumeau à air et à gaz d'éclairage. » Chauffé au rouge sombre dans un courant de chlore, le sesquiphosphure est attaqué lentement ; l'attaque ne se fait rapidement qu'à la température de fusion du verre vert. Le brome ne réagit qu'à une température plus élevée. » L'analyse de ce corps a été faite en l'attaquant par le chlore, puis en reprenant par l'eau les produits de sa décomposition, évaporant à sec et redissolvant dans une solution d'oxalate d'ammonium. La liqueur ainsi obtenue a été électrolysée, puis, une fois le fer déposé, traitée par la liqueur magnésienne. Calculé Trouvé. pour Fe'P'. Phosphore 45, 6i 45,37 Fer 54,35 54,63 CHIMIE ORGANIQUE. — Étude sur le péridinUronaphtaléne. Note de M. Ch. Gassmann. (i Lorsqu'on nitre la naphtaline, il se forme en majeure partie de l'a-ni- tronaphtaline à côté de très peu de dérivé p, comme nous le savons. » Une action plus énergique de la nitration engendre deux nouveaux corps qui sont l'un le binitronaphtalène i5, qu'on désigne par le préfixe a, du P. F. 214,0, l'autre le [î-binitronaphtalène fusible à 170". » M. Beilstein avait donné une méthode par laquelle on pouvait obte- nir un mélange de i5-binitronaphtalène (en majeure partie), et de son iso- mère 18 en proportion moindre à côté du mononitronaphtalène. » Voulant avoir des rendements plus forts en dérivé 18, j'ai entrepris une série d'essais qui m'ont indiqué comme conclusion que la proportion de 18 dinitronaphtalène dans le produit de réaction tient surtout à la con- centration des acides employés et à la température de la réaction et paraît ( 938 ) même être dans une certaine proportionnalité avec celle-ci. Je citerai quelques exemples à l'appui. » 1. On introduit par petites portions 128s'' de naphtalène en écailles dans I los'' d'acide azotique à 61,7 pour 100 de HAzO'; le dérivé mononitré se forme à mesure de la transformation de la naphtaline blanche en mononilronaphtalène jaune, huileux, qui surnage. On laisse refroidir, puis on y ajoute le mélange suivant, pré- paré d'avance : le mélange refroidi de SooS'' d'acide sulfurique à 98 pour 100 de H^SO* et de loos'' d'acide sulfurique fumant à 60 pour 100 d'anhjdride est additionné de iSoS'' d'acide azotique à 61 ,7 pour 100 de HAzO^. On verse une première portion de cet acide sulfonitrique dans le produit de réaction ; la température s'élève, on laisse refroidir, tout en agitant constamment, et l'on y ajoute lentement le reste. Après cela, on chauffe pendant douze heures au bain-marie, on verse après refroidissement dans 5"' d'eau, on lave le produit avec autant d'eau et l'on sèche le binitronaphtalène au bain-marie. » Tandis que le produit, obtenu par la méthode de Beilstein, se présente sous l'aspect d'une niasse gluante ne se laissant sécher que très mal, le mélange ci-obtenu est en boules fondant généralement au-dessus de loo". La présence du mononitronaphtalène dans ce cas n'a pu être démontrée (on sait qu'il est facilement soluble dans le sulfure de carbone et l'on se sert de cette propriété pour pouvoir le déceler par son point de fusion. Le rendement est le suivant : )) Produit brut : aoGs"^; la théorie en demande 218^'", soit 94.5 pour 100. » La séparation des deux dinitronaphtalènes se fait avec l'acétone, le dérivé i5 n'y étant presque pas soluble, à l'encontre de son isomère 18. Le mieux est alors d'extraire le mélange sec pulvérisé dans un appareil Soxhlet jusqu'à ce que le résidu fonde à 2io''-2i4°. Celui-ci cristallise bien du toluène, tandis que les eaux-mères acétoniques laissent déposer le p dinitronaphtalène, qu'on reprend avec le même dissolvant. Il n'est d'ailleurs souillé que par un peu de matière jaune, qui ne gêne pas gran- dement lorsqu'on veut s'en servir en vue d'obtention de i8-diamino- naphtalène. M Obtenu : a-dinitronaphtalène 79e'' soit 36,2 0/0 de la théorie. P-dinitronaphtalène iiSs'' soit 52,7 » Pertes 5,6 0/0, qui figurent surtout au compte du p dérivé. » 2. On mélange, en évitant tout échauftement, les acides sulfurique et nitrique comme dans le premier exemple, et l'on ajoute cet acide sulfonitrique au produit de réaction de laSe' de naphtalène et de 1 106'' d'acide nitrique 361,7 *'/*' "^^ H AzO', en ( 939 ) empêchant la température de s'élever ; l'addition se fait par conséquent très lente- ment et au fur et à mesure de la transformation du binitronaplitalène. Lorsque tout a été ajouté, on laisse à froid pendant vingt-quatre heures et l'on chauflTe ensuite pen- dant douze heures. » Soumis au traitement indiqué dans le procédé (i), on obtient avec ce produit les données suivantes : er Pour loo. Produit brut 2i4 Théorie : 2i8p" 98,1 a-binitronaplitalène .... 79 » 27 P-binitronaphtalène. . . 1 i5 » 67 Pertes pour 100 4)i " 94 » 3. On nitre 128s'' de naphtalène avec 260°'' d'acide azotique à 61,7 pour 100 de HAzO^ avec précaution ; puis, lorsque tout l'hydrocarbure surnage à l'état huileux de mononitronaphtalène, on y ajoute lentement le mélange froid de SooS'' d'acide sulfu- rique ordinaire à 92 pour 100 et d'acide sulfurique fumant à 60 pour 100 d'anhydride. On chauffe pendant une ou deux heures, on verse dans l'eau et l'on isole d'après le procédé connu. » Obtenu : Rr Pour 100. Brut 200 Théorie : 2185'' 91 , 7 de la théorie. Mononitronaphtalène... 20 » 10 du produit, a-binilronaphtalène. ... 46 28 pour 100 du produit. 21,1 de la théorie. P-binitronaphtalène. . . ii4 » 52 de la théorie. » 4. On mélange 260?'' d'acide azotique à 61,7 pour 100, Soos'' d'acide sulfurique ordinaire à 92 pour 100 d'H-SO* et 2006'' d'acide sulfurique fumant à 60 pour 100 d'anhydride. On y introduit, en évitant tout soubresaut de température, 128s'' de naphtalène, en agitant et à la température ambiante; puis, après avoir nilré tout l'hydrocarbure, on chauffe dix heures au bain-marie. » Isolés de la manière décrite, les produits de réaction se présentent dans les proportions suivantes : gr ^ Pour 100. Brut 2i5 Théorie : 218s''. 98,6 du rendement théorique. a-dinilronaphlaiène . . 62 » 28,8 » |3-dinitronaphlalène. . . 1/48 » 67,9 » « Nous voyons, d'après cela, que le rendement en 1 8-dinitronaphtalène dépend aussi de la température qu'on observe au commencement de la réaction. Ce qui prouve ce fait, c'est que si, dans l'exemple 2, la tempé- rature hausse un peu au commencement de la seconde phase, le rende- ment en (3-dinitronaphtalène décroît au profit de son isomère i5. » G. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N° 17.) 123 ( 94o ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le tartrate du phênyUiydrazine et ses dérivés. Note de M. H. Causse, présenlée par M. Arm. Gautier. « L'intérêt qu'offre la description d'un tartrate de phénylhydrazine tient d'une part à l'action que cette base exerce sur les propriétés optiques de l'acide tartrique; de l'autre, à la constitution de ce tartrate et des com- posés que nous avons obtenus. » Bitartrate de phénylhydrazine C"H-'Âz-0'^. — On dissout loos'' d'acide tar- trique ordinaire dans Soo'^'^ d'alcool concentré; après dissolution, on ajoute loo*'' de phénylhydrazine. Le mélange est suivi d'une légère élévation de température; on l'ad- ditionne de son volume d'éther à 65". Après un jour ou deux de repos, le liquide est envahi par une abondante cristallisation. Parfois il j a sursaturation, mais il suffit d'amorcer avec un cristal pour provoquer le dépôt du tartrate de phénylhydrazine. » Le magma cristallin est essoré à la trompe et dissous dans l'alcool bouillant; par refroidissement, on obtient de belles aiguilles prismatiques incolores qu'une seconde cristallisation abandonne à l'état pur. » Le bitartrate de phénylhydrazine est en aiguilles incolores, au mo- ment où elles se déposent de l'alcool, mais il se colore en jaune au sein même de ce liquide et surtout au contact de l'air. Il est soluble dans l'eau (i partie dans 4 parties), moins soluble dans l'alcool froid, et fort peu dans l'éther. La solution aqueuse, au contact de l'air, s'altère et dégage des bulles gazeuses. Elle dévie à gauche le plan delà lumière polarisée; la déviation atteint environ 3" pour o,5i 8 de matière dans le tube de o™,20 de longueur. » Dissous dans l'acide nitrique et traité par un courant de bioxyde d'azote, le bitartrate abandonne une résine noire essentiellement formée par de la nitrobenzine. Le liquide, neutralisé et évaporé, dévie à droite. Dans cette expérience, la phénylhydrazine ayant été détruite, le retour à l'acide tartrique ordinaire montre l'influence de cette base sur les pro- priétés optiques de celui-ci. Avec les alcalis, la décomposition est lente, incomplète, et les eaux mères conservent leur déviation à gauche. » Soumis à l'action de la chaleur, ce sel s'altère et fond à i iS"-! 19°. » A l'analyse, le bitartrate de phénylhydrazine donne des nombres qui s'accordent bien avec la formule ci-dessus. » La phénylhydrazine étant une base diacide, nous avons envisagé le corps précédent comme un tartrate acide, en lui donnant la formule Az— C«H' ( 94i ) D'après cette constitution, le bitartrate de phénylhydrazine doit fonc- tionner comme une molécule d'acide tartrique vis-à-vis des bases, ce qui est exact; en second lieu, la présence d'un atome d'hydrogène basique, doit lui imprimer des propriétés rappelant celles des aminés; de fait, nous avons obtenu un dérivé amidé, un chlorhydrate, un benzoate et enfin, avec l'aldéhyde éthylique, une combinaison définie. L'ensemble de ces dérivés ne laisse aucun doute sur la formule que nous avons admise. .H. CO^ H ( CIIOH )'- C0°- K » Bitartrate de phénylhydrazine et de potassium Az — C'^H^ \H — Ce sel s'obtienten dissolvant los'" de bitartrate de phénylhydrazine dans 100'^'= d'alcool bouillant, laissant refroidir, et ajoutant une solution alcoolique de potasse. )) Il se dépose de petits cristaux blancs, fort peu solubles dans l'eau froide, insolubles dans l'alcool concentré et l'étlier. ') La solution aqueuse dévie à gauche le plan de la lumière polarisée. o47 299,4 299.0 87,2 4,485 376,7 376,4 44,2 7,487 io85,7 1086,1 3,6 7,180 940,6 94o,7 — 14,2 ( 944 ) efFectuées pour déterminer l'influence du reste de la molécule sur le grou- I pement HC — CAz. I Corps brûlé. Formule. Acide cyanacétique CO'-'H.CH-.CAz Cjanacétamide COAzH^CII^CAz Cyanacétophénone C« IP. CO . CH'-. CAz Cyanure de benzoyle .... CH^CO.CAz » Je comparerai les composés cyanés aux composés hydrogénés dont ils dérivent par substitution de CAz à H, et je me servirai des chaleurs de combustion de préférence aux chaleurs de formation. ji Les chaleurs de formation sont, en effet, des nombres assez faibles sur lesquels se reportent, en valeur absolue, les erreurs expérimentales commises sur les chaleurs de combustion : 1° du composé ; 2° du carbone ; 3° de l'hydrogène ; la somme de ces erreurs expérimentales peut atteindre et souvent dépasser les chaleurs de formation elles-mêmes. Toute relation entre les chaleurs de combustion se traduit d'ailleurs par une relation cor- respondante entre les chaleurs de formation. » Les termes qui doivent servir aux comparaisons se trouvent souvent sous des états physiques différents, et les données thermo-chimiques manquent pour rapporter les chaleurs de combustion au même état; mais on peut y suppléer en appliquant, pour la fusion, la loi de Raoult-Van't Hoff ° ' °^ = 0,60, d'où LM = ^ j et, pour la volatilisation, la loi de Trou- ton, LM = 21 T, vérifiée récemment par M. Linebarger (' ) et par M. Lou- guinine(^). Ces lois fournissent, dans tous les cas, la chaleur latente molé- culaire avec une approximation bien supérieure à celle que l'on peut atteindre dans la mesure des chaleurs de combustion. » Enfin, je n'inscrirai dans le Tableau suivant que les premiers termes des séries homologues, car la même différence se retrouve sensiblement pour les homologues supérieurs, la chaleur de combustion croissant dans chaque série de la même quantité = iSô^"' pour chaque CH" — . . . confor- mément à la loi de M. Berthelot. (') Linebarger, Amer. Joitrn. of Science, p. 38o ; 1895. (2) LouGUiNiNE, Comptes rendus, t. CXXI, p. 556 ; iSgS. ( 945 ) sous l'état ordinaire. Cyanure de métViylo 291,65 Malonitrile SgS, i Cyanure de propyle 446,7 Succinonitrile 545, o Benzonitrile 865,9 Cyanure de benzyle 1028,8 Toluène o.-cyané 1080,7 Nitrile diglycolamique. . . . 590,8 Nitrile Iriglycolamique. . . . 846,2 Camphre cyané 1496,8 Chaleur de combustion (') calculée pour l'état. vap. 299,0 vap. 4o8,5 vap. 454,4 liq. 598,0 liq. 85l ,8 » Méthane 218, 5 » » Ethane 872,8 Cyanure de propyle . . 446,7 Benzine liq 776,0 Toluène liq 988,8 » » Diméthylamine liq ... 4'26,o Trimélliylamine 58^,8 Camphre i4i4j3 » Les comparaisons .suivantes résultent de mes propres mesures : » Acétate de méthyle 890,0? Cyanacétate de méthyle. . . 47' ,9 Cyanacétate d'éthyle 629,7 Acétylcyanacétate de méili. 685,8 Acétylcyanacétale d'éthyle. 887,0 Acide cyanacétiqti" 299,0 Cyanacétamide .... . 876.4 Cyanacétophénone 1086,1 Cyanure de benzoyle 94oj7 » Acétate d'éthyle 587 ,0 liq. 688,6 Acétylacétate de méthyle. 594,8 liq. 887,9 Acétylacétate d'éthyle. .. . 753,6 1) Acide acétique solide. . . . 207,8 » Acétamide 288, i » Acétophénone 988,5 Aldéhyde benzoïque 84i ,7 liq. 948,8 » En ne tenant pas compte de ce dernier nombre qui représente une substitution d'un autre ordre, on trouve pour moyenne des différences 89,9, soit en nombre rond 90. Les oscillations autour de cette moyenne atteignent 8^"', nombre supérieur aux erreurs expérimentales pour un même observateur, mais de l'ordre des écarts entre les chaleurs de combus- tion d'un même corps, données par différents expérimentateurs. On peut donc conclure des comparaisons précédentes que la substitution de CAz à H, dans un groupe CIP ou CH^ lié à d'autres radicaux carbonés, augmente la chaleur de combustion d'environ '90*^^', ou diminue la chaleur de for- mation d'environ So*^"'. Il est d'ailleurs impossible de saisir aucune relation entre l'acidité du dérivé cyané et les écarts que l'on observe. » Ce dernier fait semble difficilement s'accorder avec l'hypothèse d'une tautomérie dans les dérivés acides, mais ne permettrait cependant de l'in- firmer que si l'on connaissait, comme termes de comparaison, les chaleurs de combustion de quelques composés imidés (-). » Diffé- rences. 85,5 97,5 X 2 82,1 98,8 89.9 90,0 96,9 84,0 X 2 87,8 X 3 82,0 82,0 92,7 94,6 86,3 9». 2 88,3 97>6 102, 1 (') Les nombres cités sont ceux qu'ont obtenus les derniers expérimentateurs : M. Berthelot et ses élèves. {'-) Ce travail a été fait au laboratoire de M. Haller, à l'Institut chimique de Nancy. ( 946 ) CHIMIE ORGANIQUE . — Sur la distillation des premiers acides de la série grasse. Note de M. E. Sorel, présentée par M. Diiclaux. « J'ai été amené à appliquer, aux mélanges d'eau avec les quatre pre- miers acides de la série grasse, la méthode de distillation par fractions suc- cessives à l'abri du rayonnement que j'ai décrite dans les Comptes rendus, t. CXVI, p. 693, à propos de la distillation de mélanges d'eau et d'alcool éthylique pur. » J'ai opéré, cette fois, dans un ballon en verre à col recourbé, plongé dans une double enceinte. Le col du ballon, recourbé à angle aigu, traversait un couvercle en cuivre garni de toile d'amiante, de sorte que tout retour de produits condensés vers la panse du ballon fût impossible. « L'enceinte extérieure, portée par une couronne de becs de gaz à une température supérieure à celle qui correspond à l'ébullition du liquide étudié, échaulTait peu à peu l'enceinte intérieure où était le ballon contenant SSo'"^ du liquide à étudier, et, quand un thermomètre, placé au voisinage immédiat du col et de la panse du ballon, accusait une température au moins égale à celle de l'ébullition, on allumait sous le ballon un brûleur Bunsen et l'on menait lentement la distillation. n Le liquide condensé était recueilli par fraction de So"; on connaissait donc la composition du liquide du ballon au moment où l'on avait recueilli chaque fraction. On mettait de côté les premiers 5o", qui pouvaient avoir distillé en partie en dessous de la température normale d'ébullition, et l'on ne considérait que les produits distillés provenant des 5oo<'<^ restants. » De la courbe d'appauvrissement ou d'enrichissement du liquide res- tant dans la cornue, on déduit aisément la composition des vapeurs à chaque instant, comme je l'ai montré (/oc. ciV.). « Je suis arrivé ainsi aux résultats suivants, qui s'écartent sensiblement de ceux qui sont publiés : Teneur Teneur correspondante du liquide distillé. du liquide en acide pour 100 du volume total. 1 2 3 5 10 i5 17,2 .8,4 Acide A.cide Acide Acide formique. acétique. propionique. butj-i-ique 0,7 0,75 1,3 1,5 1,4 1,5 2,6 3,0 2,0 2,3 3,9 4,8 3,8 4,8 6,4 8,5 5,0 7,7 12,0 i3,6 7,5 11,5 l6,2 16,5 » )> » 17,2 » » 18,4 » ( 947 ) Teneur du liquide en acide pour 100 Teneur correspon( lantc du liquide distil lié. Acide Acide Acide Acide du volume total. formique. acétique. propionique. butyrique. 9.0 10,5 .5,3 •9.6 I7>9 25 i4>9 18,7 20,8 18,5 3o i7,3 22, 1 24,0 18,5 35 21,0 25,6 » 18,6 4o 25,0 29,3 » •8,9 45 29>7 33,4 » •9-8 5o 35, 1 . 37,6 » 21 ,0 55 40,8 42,0 » 22,3 6o 46,7 46,8 » 23,6 65 53,4 52,3 » » 70 60,4 57,8 » » » Ainsi, pour les mélanges pauvres, il y a d'autant plus d'acide en- traîné par un poids déterminé d'eau que lacide considéré a un poids moléculaire plus grand; puis, le contraire vient se présenter quand la concentration augmente, et d'autant plus rapidement que le poids molé- culaire est plus grand. » Les acides propionique et butyrique présentent, grâce à cette inter- version, le phénomène, signalé déjà pour nombre de liquides, que, à une certaine concentration, le mélange distille sous la pression ordinaire, sans altération, comme un véritable hydrate. » L'acide butyrique mélangé d'eau présente en outre un cas très inté- ressant. En effet, entre 24 et 34 pour 100, il distille, sous la pression nor- male, en donnant un produit indépendant de la composition du liquide générateur. Il forme donc alors un intermédiaire entre les liquides entière- ment solubies l'un dans l'autre et les liquides partiellement ou absolument insolubles l'un dans l'autre. » On peut se rendre plus nettement compte de l'allure du phénomène de la distillation en comparant la quantité absolue d'acide recueillie dans le premier dixième distillé à la quantité existant dans le volume générateur. Ce rapport est donné dans le Tableau suivant : Acide formique » acétique ') propionique. . . w butyrique 18,0 Titre en acide dans le liquide employ é. 0,5. 1. 3. 5. 10. 15. 17,2. 18,4. 20. 30. » 4,8 4,9 5,0 5,0 )) » )) 5,3 5,7 7>2 7>2 7,3 7.2 7.4 w » » 7,8 7.4 .3,8 i3,4 .3,2 •2,9 13,0 10,8 » 10,0 9,6 » .8,0 .8,2 •7.' .6,2 .3,6 •0,9 10,0 » 9.0 6,4 îemeslre . (T. C.\XII, N " 17.) 124 ( 94B ) » Si donc nous pouvons admettre avec une exactitude suffisante que le liquide distillé a une i-ichesse proportionnelle au liquide employé, quand il s'agit des deux premiers de la série jusqu'à la teneur de lo pour loo, nous n'avons plus le droit de l'admettre pour les deux termes suivants, grâce à l'existence d'un maximum, à partir duquel le rapport décroît très rapide- ment. » MINÉRALOGIE. — Sur les zéolithes et la substitution de diverses substances à l'eau qu'elles contiennent. Note de M. Georges Frieoel, présentée par M. C. Friedel. « Des essais de synthèse de silicates par transformation métamorphique de la muscovite sous l'action de solutions alcalines m'ont conduit acci- dentellement à la découverte d'un silicoaluminate alcalin hydraté, in- connu jusqu'ici dans la nature ('). Sa composition est exprimée par la formule I5SiO^ 8AI-0', 6Na-0 + 6H-0. » Le rapport de l'oxygène des bases à celui de la silice, abstraction faite de l'eau, est égal à l'unité. C'est, à ce point de vue, un silicate péri- dotique. Or la forme cristalline, orthorhombique, est aussi celle d'un pé- ridot, tant par les angles des faces que par les màcles qui sont celles de la monticellite, et même par la position relative des trois indices principaux. L'eau paraît s'ajouter à une molécule de silicate péridotique sans modifier la forme du réseau déterminé par celle-ci. » Or, la calcination des cristaux au rouge vif, tout en éliminant l'eau, ne modifie en rien l'état cristallin et la forme orthorhombique de la sub- stance. Il se produit une contraction considérable, atteignant 8,2 pour 100 du volume primitif, et la biréfringence est modifiée sans que l'ordre de grandeur relative des indices principaux soit changé. Il est manifeste que l'eau, bien qu'étant en proportion parfiûtement déterminée dans le mi- néral, ne joue qu'un rôle tout à fait secondaire dans sa constitution. Elle peut être éliminée sans que l'état cristallin et la forme générale du réseau subissent aucune perturbation. M J'ai été amené ainsi à rechercher des cas analogues parmi les silicates naturels, dont la constitution chimique est encore complètement inconnue (') Bull. Soc. Min., t. XIX, \\° 1, p. 5. ( 949 ) aujourd'hui et pouvait être éclairée, au moins sur certains points particu- liers, par l'étude du rôle de l'eau dans ces composés (' ). )) Parmi les zéolithes, Vanalcime est tout à fait comparable au minéral ci-dessus. Sauf la substitution du sodium au potassium, elle a la composi- tion de l'amphigène additionnée de 2 molécules d'eau : elle a de plus même forme extérieure cubique et même mode de groupement pseudosymétrique par trois éléments quadratiques croisés à angles droits. J'ai constaté à ce sujet, contrairement à ce qui avait été annoncé par M. Klein, que l'action prolongée de l'eau sous pression à chaud ne modifie pas la biréfringence du minéral naturel, laquelle est bien due à la forme réellement quadra- tique de la substance. » Or, la calcination, en éliminant l'eau de l'analcime, ne détruit pas l'état cristallin et le groupement quadratique pseudocubique; la biréfrin- gence augmente et le réseau se contracte. Il y a identité parfaite avec le minéral artificiel décrit précédemment. L'eau y joue un rôle de même nature. Les essais suivants donnent une première idée de ce rôle, bien différent de celui de l'eau de cristallisation des sels. » Uanalcime, chauffée à une température déterminée supérieure à 100°, perd de son poids une proportion déterminée, qui est d'autant plus grande et reste constante au bout d'un temps d'autant moins long que la tempé- rature est plus élevée. Il se produit cependant de légères variations, en plus ou en moins, lorsque la température est maintenue longtemps constante, variations attribuées aux changements survenus dans l'état hygrométrique de l'air et qui mettent en évidence l'existence d'un véritable état d'équi- libre entre la tension de décomposition du minéral et la tension de la va- peur d'eau dans l'air. Si l'on abaisse la température, le minéral reprend de l'eau et revient au poids qu'il avait atteint ii cette même température pendant le chauffage. Cependant, cette absorption d'eau ne se produit qu'au-dessus d'une centaine de degrés. A froid, le minéral déshydraté ne reprend pas l'eau perdue, ainsi qu'on le sait depuis longtemps. Chauffé vers 100", il reprend du poids et revient lentement à son état primitif. L'eau ne peut être reprise qu'à partir de la température où elle commence à être perdue. Au-dessous de 100°, le minéral est réfractaire aux échanges. Au-dessus, la décomposition se fait à l'air libre comme une dissociation en vase clos, ce qui montre que la tension de décomposition est de l'ordre de la tension de l'eau dans l'air et, de plus, que cette tension dimi- (') Les détails miméiiques relatifs à ces essais ont été publiés au Bull. Soc. Min., t. XIX, n" 3. ( 95o) nue à mesure que la proportion d'eau restant dans le minéral diminue; cette diminution compensant l'accroissement dû à l'élévation de la tem- pérature et rendant possible l'équilibre. » Enfin la proportion d'eau perdue à chaque température dépend de la grosseur des fragments. La tension dépend donc de l'étendue de la surface en contact avec l'air extérieur, pour un poids donné. » Dans les autres zéolithes, l'élimination de l'eau ne détruit pas non plus le réseau cristallin. La plupart, calcinées sans précaution, se fissurent, blanchissent et tombent en menus fragments. Mais on constate aisément sous le microscope que la biréfringence persiste, généralement même très augmentée. » La fissuration est due simplement aux grandes variations de volume que produisent le départ et la rentrée de l'eau. Si l'on chauffe très lente- ment, les cristaux restent entiers, non fissurés, transparents, leurs pro- priétés optiques variant d'une manière continue pendant le départ de l'eau. La plupart reprennent leur eau à froid dans l'air humide, en revenant exactement à leur état primitif; le fait était connu. Mais si, après déshydra- tation du minéral, on le met en contact avec quelques gouttes d'eau, il la reprend avec une énergie surprenante. La chahasie, Vharmotome, ainsi traitées, éclatent vivement, projettent des fragments dans tous les sens et s'échauffent fortement. En même temps, comme on le verra, elles dégagent de l'a^ren abondance. Cette combinaison si vive est singulière, étant donné le rôle tout à fait nul de l'eau des zéolithes dans la molécule chimique qui détermine la forme du réseau. Les faits suivants montrent que la combi- naison est très éloignée de celles que l'on est convenu d'appeler chimiques dans le sens ordinaire du mot, l'eau des zéolithes pouvant être remplacée par n'importe quelle autre substance gazeuse ou liquide, de nature chi- mique quelconque et même, en employant des artifices convenables, par des substances solides, telles que la silice. » La chahasie, Vharmotome, la heulandite, Vanalcime, après déshydra- tation, absorbent abondamment le gaz ammoniac. Les deux premières, notamment, le condensent avec une grande énergie, en décrépitant comme elles le font au contact de l'eau et s'échauffant fortement. La chabasie en absorbe facilement jusqu'à 1 1 , 8 pour loo en poids, ou SaS fois son volume. La proportion d'ammoniaque absorbée parait proportionnelle à la quantité d'eau préalablement éliminée et indépendante de la nature de la zéolithe : 4 molécules d'eau sont remplacées à peu près exactement par 3 molécules d'ammoniaque. Dans une atmosphère sèche et sur l'acide sulfurique, les zéolithes ainsi saturées d'ammoniaque perdent ce gaz lentement; elles le ( 95i ) dégagent beaucoup plus vite à l'air humide, l'eau pénétrant dans le mi- néral, expulsant l'ammoniaque, et le poids augmentant à mesure que ce gaz se dégage. » Pour l'analcime, l'absorption est plus lente et ne se fait pas à froid, mais seulement vers ioo°. De même, l'ammoniaque absorbée ne se dégage pas à froid. L'ammoniaque se comporte encore vis-à-vis de ce minéral exactement comme l'eau. « Dans une deuxième Note, nous montrerons que les zéolithes déshydra- tées sont capables d'absorber beaucoup d'autres gaz, vapeurs ou liquides. » PHYSIOLOGIE. — Sur la détermination, par une méthode photométrique nouvelle, des lois de la sensibilité lumineuse aux noirs et aux gris. Note de M. Ch.4Rles Henry. >. On s'est occupé jnsqu'ici de la sensibilité lumineuse dans le cas delà vision d'un objet lumineux sur fond noir ; on a négligé de rechercher les lois de la sensibilité aux noirs et aux gris, lois cependant très utiles à con- naître. » Le premier problème qui se pose est la nature de la relation qui relie aux numéros d'ordre des teintes les quantités de lumière émises par les différentes teintes d'un lavis exécuté empiriquement, de manière à offrir à l'œil l'aspect d'un dégradé parfait. » Pour connaître ces quantités tle lumière, je juxtapose aux teintes sur le fond blanc du lavis des nombres variables de rectangles superposés de gélatine grise, dont j'ai déterminé au préalable le pouvoir absorbant a avec mon photomètre. Je déplace les feuillets de gélatine jusqu'à ce que les teintes du lavis et ces feuillets soient iden- tiques : si n est le nombre des feuillets, la proportion de lumière transmise à l'œil, après réflexion sur le fond blanc du papier, est a'". J'obtiens ainsi facilement, avec les yeux entraînés aux études photométriques, un certain nombre de points concor- dants de la courbe des numéros d'ordre de sensations en fonction des intensités de lu- mière émise. L'équation de cette courbe n'est ni la relation logarithmique, ni la rela- tion de la racine carrée de l'excitation qu'on a vérifiée, dans des limites très étroites d'ailleurs, d'intensités, pour les numéros d'ordre de la sensation lumineuse; cette équation est (0 S^KCi-e-^'--), dans laquelle S représente le numéro d'ordre de la sensation; i l'intensité de lumière émise ; K = 32,4; « = 2,71828, la base des logarithmes népériens; X=:o,oo9355; ( 952) Si=:8,I25\ /S, = 26, 2 771^1, 2; ces deux paramètres ayant été calculés avec . . r 1 • Si l'on clierclie à retrouver, par la formule (i), une valeur de S suffisamment éloignée des deux précédentes, soitpar exemple 83= 18 pour /3=42, on trouve, au lieu de 18, la valeur remarquablement concordante 83 = 18, 17. » Pour pouvoir évaluer, en vue de l'étude des variations de la sensibilité aux noirs et aux gris, les plus petites difterences perceptibles des teintes claires avec le blanc, on ne peut songer à réaliser une gamme suffisamment riche de teintes très claires et encore moins prétendre déterminer un peu rigoureusement, par une méthode directe quelconque, les quantités de lumière émises par ces teintes; il fallait trouver un artifice. » Je fixe mon lavis sur un grand carton de bristol blanc et je déplace, sur le lavis, un écran blanc jjercé d'une fenêtre qui découvre une seule teinte. J'ol)tiens facilement une tache grise, aussi claire que je le veux, sur fond blanc en appliquant sur l'œil des lentilles convergentes de nombre variable suivant la teinte considérée et l'éclairage du fond. Il s'agit de calculer la valeur de ce minimum perceptible de teinte |x en fonction de l'éclairement Q, de la teinte observée q et du pouvoir réfringent - de la somme de lentilles ajoutées à l'œil pour produire [x. » Soient : S une surface grise de clarté q, que je supposerai circulaire, envoyant, sur une portion de la rétine de surface a, une quantité de lumière ç', ; /> la distance de l'objet à l'œil; p' la distance de l'image à la lentille; cr la distance de celte image à la rétine; on a, pour la quantité de lumière envoyée sur une petite portion exté- rieure !„, très rapprochée de l'axe, de la lentille par un élément de surface de l'objet cls, „ j,) ; mais, comme les surfaces a, a,, sont très rapprochées de l'axe, les génératrices des cônes semblables, dont elles sont les bases, les sommets étant dans le plan de l'image, sont respectivement identifiables avec cr et p'\ on peut donc écrire — := ^; d'où (2) g, = j. dS p'-' »'2 8 p- C7- p-m- » Mais du fond blanc, sur lequel est placé l'objet, la portion centrale de la rétine reçoit une certaine quantité de lumière Q., qui se mélange avec q, ; on a donc, au centre, 9,+ Q2; à la périphérie, la rétine reçoit de la lumière blanche envoyée uni- quement par le fond blanc; dans quelle proportion? 8i nous substituions au gris un objet blanc de clarté propre Q, nous aurions, pour la quantité de lumière Q, reçue au centre de la rétine du fait de ce disque blanc : (3) Q.=Q^,S- » Comme le fond envoie toujours la même quantité Q2, l'élément central reçoit donc Qi -h Q2; mais, dans le cas de l'objet blanc, l'éclairement de la rétine est uni- forme; Qi-H Q2 représente donc aussi la quantité de lumière reçue par la périphérie; ( 953 ) substituons de nouveau le disque gris au disque blanc, rien ne sera changé pour la périphérie; Qi + Q2 représentera toujours l'éclairement de celte portion et cette somme est supérieure à ^i + Q2 précisément de la valeur de la plus petite différence perceptible ja; d'où ou en remplaçant Q, et q^ par leurs valeurs tirées de (3) et (2) » Si l'on pose ra = D — />', D étant la longueur de l'œil, 20""", et ^ — > il vient, en observant que/est toujours négligeable devant />, rn i^_ (Q-g) » Comme ce sont les variations relatives de |ji qui sont intéressantes, on peut né- gliger de chercher à calculer le facteur constant Scr, asbez difficile à mesurer. » Si une source d'intensité lumineuse I^;, placée à une distance/?', pro- duit avec une même teinte q le même minimum perceptible de teinte [j. qu'une source d'intensité connue I, placée à la distance/?, il résulte de cette formule que l'éclairement Q est le même dans les deux cas; on peut donc poser I^ = -^- J'ai retrouvé ainsi, à j-^ de bougie près, des intensités mesurées par les méthodes les plus précises delà photométrie. La nouvelle méthode étant extrêmement rapide, j'ai fait disposer par M. Ph. Pellin, en vue de son application, une boîte appropriée de lentilles convergentes. » I. En faisant varier l'éclairement Q dans le rapport de i à i568, j'ai trouvé que le minimum perceptible de teinte varie proportionnellement à l'éclairage. » II. En cherchant comment cette plus petite différence perceptible ^. varie, avec la teinte q à laquelle l'œil est préalablement adapté, pour un même éclairement, j'ai trouvé que les observations sont très bien repré- sentées par l'équation [j. = [j.q — aq"^, [j.„ étant le minimum perceptible dans le cas où l'œil s'est adapté préalablement au noir; donc le minimum per- ceptible de teinte diminue quand VœU s'est adapté préalablement aux teintes claires. C'est le contraire de ce qui se passe dans le cas d'un objet lumineux sur fond noir. M III. Cette plus petite différence perceptible diminue également, mais très peu et dans des limites très étroites du temps (i à 10') proportionnellement au ( 954 ) séjour préalable de l'œil dans l'obscurité; dans le cas d'ufi objet lumineux sur fond noir, la loi est différente. » En somme, pratiquement, pour percevoir le mieux les détails les plus délicats, il faut observer à un éclairage moyen et adapter préalablement son œil à des teintes claires ('). » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Mesure des odeurs de l'air. Note de MM. Au- guste Gérardin et Maurice Nicloux (^), présentée par M. Armand Gautier. (c Les odeurs de l'air sont une cause d'incommodité dans les grandes agglomérations, et la difficulté de leur dosage empêche de les combattre avec succès. » L'un de nous a fait connaître l'année dernière une méthode de dosage des odeurs par la pesée (Académie des Sciences, Prix des Arts insalubres, 1895). Nous en présentons une seconde basée sur les variations de volume. Celle-ci permet d'opérer sur 3o'=<' ou 40*^" d'air, au lieu de 8'" à 10'" que la première exigeait. » L'appareil employé est le grisoumètre de Grchant-Coquillon. 1) On introduit l'air dans une ampoule munie d'une hélice de platine qui devient incandescente à chaque passage d'un courant de 18 à 20 volts. Ces incandescences successives dont le nombre varie, suivant les cas, de 4oo au minimum à '2000 au maxi- mum, brûlent la vapeur organique, et la réduction de volume qui résulte de celte com- bustion se lit sur un tube divisé, en ayant le soin de maintenir constantes les con- ditions de température et de pression. » On remarquera que, toutes choses restant égales, lorsqu'une vapeur organique brûle dans l'oxygène ou dans l'air en excès, la réduction de volume observée dans le grisoumètre est à peu près proportionnelle à la quantité de vapeur organique primitive. La mesure de la réduction de volume permet donc d'apprécier cette quantité. » En nous servant de cette méthode, nous avons observé que les di- verses vapeurs organiques ne mettent pas le même temps à saturer le même volume d'air à la même température. Après quinze minutes, l'alcool amylique donne une réduction constante égale à 2'^"', 6. Il faut vingt mi- nutes pour que le pétrole du commerce donne la réduction constante de (') Travail du laboratoire de Physiologie des sensations, à la Sorbonne. (') Travail du laboratoire de Physiologie générale, Muséum d'Histoire naturelle. ( 955 ) 6"*'", 4- La benzine met trente minutes et le camphre une heure, pour que leurs réductions respectives se fixent à 19''", o pour la première et à 3'"'', 5 pour le second. » Les odeurs de l'air étant dues, en majeure partie, à des vapeurs orga- niques, nous sommes en droit d'espérer que cette méthode permettra de déceler leur présence, et même d'en apprécier les variations. En effet, nous avons constaté que l'air du laboratoire (quai Saint-Bernard) donne toujours une réduction égale à o**", 3. Dans la cour, près de la ménagerie des Fauves, la réduction e«to'''^,4. Dans la ménagerie des Fauves, même avec une ventilation énergique, la réduction est o'''', 5. Elle s'élève à o**'^, 7 quand on fait |)asscr l'air du laboratoire sur des jacinthes, des violettes ou des giroflées, etc. » En résumé, nous avons une méthode et un instrument qui nous per- mettent de reconnaître rapidement et rigoureusement les variations des odeurs de l'air, et nous nous décidons à les faire connaître, en prévision des faits qui se renouvellent chaque été. » ZOOLOGIE. — Recherches statistiques sur i Huître cultivée des côtes de France. Note de M. Georges Roche. « Depuis l'époque où Coste faisait tous ses efforts pour créer sur nos côtes une industrie ostréicole, celle-ci dut traverser une longue période de tâtonnements et d'épreuves avant de posséder la technique précise dont elle est pourvue aujourd'hui. Annuellement, elle produit mainletianl plus d'un milliard de mollusques et fournit, à la population maritime, un revenu brut de près de 17 5oo 000'''. » Ayant à ma disposition tous les renseignements recueillis sur l'Ostréiculture française, depuis son origine, par les commissaires de l'inscription maritime et les inspecteurs des pêches, il m'a paru intéressant d'étudier l'histoire économique de l'Huître cultivée sur nos côtes. Cette étude nous permet, d'ailleurs, de nous rendre compte des causes de la crise de mévente dont souffre l'industrie ostréicole, sur un certain nombre de points du littoral. » Ces recherches démontrent, en somme, que cette crise provient, non pas tant, comme cela a été dit, de la multiplicité des concessions accordées par l'Etat, sur le domaine public maritime, pour la culture de l'Huître, que delà tendance des parqueurs à faire produire à leurs concessions des quan- C. H., c8i|(J, 1" Seniexlre. (T. CWU, N° 17.) 123 ( 956 ) Utés de mollusques disproportionnées avec les débouchés actuels de leur industrie. » Pour faciliter la compréhension de ce Travail, jai tracé le graphique suivant dans lequel : i" les rectangles striés représentent les rapports des surfaces cultivées pen- dant chacune des années comprises entre 1874 e^ iSg^j à la surface moyenne de culture de ces vingt et une années, prise comme unité; 2° les rectangles noirs représentent les rapports des nombres de mollusques produits à l'hectare, pendant chaque année de la même période, à la production moyenne annuelle à l'hectare, prise comme unité; 3° les rectangles pointillés représentent les rapports des valeurs de ces mollusques à la valeur moj'enne annuelle, prise comme unité ('). 133/ iss: 'leej ' i3Si 18-ss 'leee Ués? usôa isas isso 'issi Usiz '/e33 'issi » En examinant ce graphi({ue, nous voyons que, jusqu'en 1889, la sur- face occupée par l'Ostréiculture a augmenté progressivement et que, depuis cette époque, elle est en voie de diminution. Il est à noter, et c'est sur ce point que je veux insister, que, en dépit de cette diminution, le nombre des mollusques a cni, sans que la valeur des rendements ait crii proportion- nellement. » Si nous comparons, en effet, les résultats auxquels sont arrivés les (') Bien que des renseignements statistiques aient été recueillis par l'Administra- tion depuis 1870, je ne veii\ pas tenir compte des chiffres qu'ils donnent durant les cinq premières années, craignant que, dans cette période d'organisation de la sta- tistique, ses données ne fussent sujettes à discussion. ( 957 ) parqueurs en 1894 à ceux de la meilleure année antérieure au point de vue de la production, c'est-à-dire 1877, nous constatons que l'on cultive, par hectare, maintenant, 32 pour 100 plus d'Huîtres, tout en recueillant 89 pour 100 moins d'argent. Il est utile d'ajouter toutefois que les résul- tats pécuniaires de l'Ostréiculture, en 1877-1878, furent exceptionnels. A cette époque, en effet, les Huîtres étaient non seulement recherchées pour la consommation, mais encore étaient achetées par les nouveaux parqueurs pour la mise en exploitation de leurs concessions. » La valeur des rendements de 1882 étant égale à la moyenne de ceux de la période 1874-1894, nous voyons, en les comparant à ceux de 1894, que nous produisons aujourd'hui, par hectare, 70 pour 100 plus de mol- lusques et recueillons 4.5 pour roo moins de gain. M Enfin, si nous comparons les résultats de iSc)\ à ceux de l'année anté- rieure la plus mauvaise au point de vue des rendements, c'est-à-dire 1886, nous voyons que nous produisons aujourd'hui, par hectare, 7a pour 100 plus de mollusques, tout en ne recueillant que 3") pour 100 plus d'argent. » Le coût de la main-d'œuvre, la mortalité et beaucoup d'autres causes de pertes sont, à l'heure actuelle, j)lus considérables qu'autrefois, eu raison de la grande quantité d'Huîtres cultivées par hectare; la situation présente paraît donc à peine plus avantageuse que celle de la plus mauvaise année de production et nettement moins avantageuse que celle d'une année moyenne, quant aux rendements, du moins si l'on ne considère que les bénéfices laissés par l'Ostréiculture aux ostréiculteurs. » Ceux-ci, comme le démontre l'examen du diagramme, recueillant une rémunération loujotns décroissante de leurs travaux, veulent produire tous les ans plus de mollusques, espérant récupérer par leur quantité ce que leur faible valeur leur fait perdre sur les gains des années passées, et bien que la trop grande fabrication à l'hectare ait l'inconvénient de fournir des produits de moins belle qualité. Ceci ne s'applique, du reste, qu'aux centres de demi-élevage. )) Étant donné le prix très bas auquel, dans les centres de production, est livrée l'Huître cultivée, nous pensons qu'elle cessera bientôt d'être considérée comme un produit aUmentaire de luxe et qu'elle pénétrera jusque dans les bourgades de notre pays, ainsi que le font beaucoup d'autres ressources tirées de la mer. C'est dans l'élargissement des dé- bouchés et non, comme cela est préconisé par certains parqueurs, dans la restriction de la production qu'il faut chercher la solution de la crise ostréicole. » L (9^8) GÉOLOGIE. — Sur les gypses métamorphiques de l'Algérie. Noie de M. L. Gentil, présentée par M. Marcel Bertrand. « L'Algérie offre, indépendamment de quelques gypses nettement sédi- mentaires, d'âge tertiaire, de très nombreux gisements de ce minéral, sur l'origine métamorphique desquels il est nécessaire d'insister. » L'ingénieur Ville, le premier (' ), a considéré les gypses qui nous oc- cupent comme le produit de la sulfatisation de calcaires; il a signalé, en outre, leur intime liaison avec des roches éruptives. » Récemment, MM. Curie et Flamand (-) ont émis les mêmes idées et ils ont rattaché aux ophites les roches associées. Ces savants ont, de plus, signalé l'accompagnement d'anhydrite, de marnes bariolées, de cargneules, de quartz bipvramidés, ce qui a pu laisser croire à une analogie complète avec certains gisements des Pyrénées considérés comme triasiques. )) Enfin, dans un Mémoire plus récent, M. l'ii. Thomas (') décrit des gisements analogues dans le sud de la Tunisie et conclut à l'origine épigé- nique de ces gypses. » J'ai été conduit à examiner quelques-uns de ces gîtes minéraux, en Algérie, à la suite de l'étude de la plàtrière de Rachgoun, située dans la basse vallée de la Tafna (Oran). M Ce dernier gîte est des plus instructifs. Il semble résumer, tant au point de vue minéralogique qu'au point de vue des conditions de gisement, l'ensemble des observations que j'ai recueillies, dans la suite, en d'autres points du Tell algérien. J'ai, en effet, visité quelques autres gîtes dans les provinces d'Alger et d'Oran et partout les faits observés s'accordent à dé- montrer l'origine métamorphique de ces gypses et leur intime liaison avec les roches vertes, ophitiques, qui leur sont associées. )> Deux sortes de preuves militent en faveur de cette interprétation, les unes géologiques, les autres minéralogiques. » L a. Les gisements de ces gypses ont une allure nettement filonienne, complètement distincte de celle des gvpses sédimentaires. Far la diversité des étages géologiques en contact (parfois d'un seul et même filon), ils ne (') Notice minéralogique sur les provinces d'Oran et d'Alger, l'aris, Impr. Im- per., 1867. (^) Étude succincte des roches éruptives de l'Algérie. Alger, 1889. (^) Recherclies sur quelques roches ophitiques du sud de la Tunisie {Bull. Soc. Géol. de Fiance, iSgr). ( 9^9 ) peuvent être considérés comme des amas lenticulaires interstratifiés; il est encore plus difficile d'admettre que l'on ait affaire, dans chaque cas, à un pointement d'un terrain gypseax recouvert par les sédiments contigus : ils constituent de véritables filons ou de véritables dykes. La plàtrière de Rachgoun permet d'observer nettement la disposition du gypse par rap- port au terrain encaissant. On peut voir, en effet, dans la tranchée delà route de Tlemcen, des apophyses de la masse gypseuse, sous forme de filons très nets, dans un petit affleurement d'argiles schisteuses que je rapporte à l'Éocène ligurien. » h. Ces gvpses ne sont jamais homogènes. Ils renferment toujours, indépendamment des roches éruptives qui leur sont associées, des blocs sédimentaires très variés empalés dans leur masse. Ces blocs ne sont jamais roulés; seuls, les cailloux calcaires sont plus ou moins énioussés par suite d'une action corrosive et non d'une action mécanique. » c. La meilleure preuve géologique de l'origine épigénique de ces gvpses est leur relation constante avec des roches éruptives. Cette relation est indiscutable. Non seulement j'ai constaté la présence de roches vertes dans des gîtes très importants considérés jusqu'ici comme en étant dé- pourvus, mais de plus, et c'est là à mes yeux un argument décisif, j'ai ob- servé des filons ophitiques dépourvus de gypses et constaté avec netteté que dans chacun de ces cas Vophite na pas traversé de sédiments calcaires. » J'ai été frappé de ce fait dans la vallée inférieure de la Tafna et les environs de Beni-Saf. Le terrain le plus ancien que l'on observe dans cette région consiste en un système de schistes et de quartzites sans fossiles, sur l'âge desquels on n'est pas encore fixé. Il est, toutefois, difficile d'ad- mettre l'existence de calcaires sous-jacents; par contre, ce terrain est recouvert par des calcaires basiques. Quelques filons ophitiques étaient connus dans cette région; j'en ai découvert plusieurs autres. Parmi tous ces gisements, plusieurs sont inclus dans les schistes anciens et, dans ce cas, la roche éruptive se montre dépourvue de l'association habituelle des gypses. Bien mieux, de deux filons du Djebel Skouna, distants de trois kilomètres seulement, le plus oriental (Oued Saf-Saf) se montre dans les schistes; l'autre (Sidi-Messaoud) a traversé à la fois les schistes et le calcaire basique : celui-ci se montre accompagné de gypse, celui-là en est dépourvu. » J'ai constaté le même phénomène dans la région littorale des Traras, à l'ouest et, dans l'est, je puis faire la même remarque pour les filons des Bains de la Reine enclavés dans les schistes d'Oran. » II. Les documents miaéralogiques sont de deux ordres : » a. Des minéraux, dont la présence ne peut être expliquée que par ( 9^0 ) une action métamorphique, se rencontrent dans ces gypses. Le rjuarlz bl- pyramidé est parmi eux le plus fréquent. La tourmaline n'est pas rare dans certains gîtes, comme ceux des environs de Rovigo (Alger); la leuch- tenbergùe, Valbite, la pyrite, la dolomie elle dipyre se montrent également dans presque tous les gisements. Ces minéraux de métamorphisme se montrent soit dans le gypse (Rovigo), soit dans les blocs calcaires empâtés dans sa masse (Rovigo, Aïn-Nouïssy, Tafna, etc.); ils montrent l'analogie frappante de ces phénomènes de contact avec ceux étudiés par M. Lacroix dans quelques gisements ophititpies des Pyrénées (' ). )) b. J'ai essayé de trouver la preuve directe de la sulfatisation Je calcaire. J'ai recueilli, à cet effet, des cailloux de cette roche empâtés dans les divers gîtes et je les ai soumis à un examen micrographique. Celui-ci est des plus probants; il montre une véritable substitution du gypse au calcaire, souvent même au cœur de la roche. On observe encore parfois une trame de gypse enclavant des plages de la roche primordiale en voie de transformation. » Conclusions. — Des gypses qui nous occupent, ceux que j'ai pu visiter sont toujours intimement liés à des filons de roches vertes, ophitiques. La venue de ces roches intrusives a été accompagnée d'eaux thermales qui ont joué un rùle métamorphique sur les bancs calcaires qu'elles ont tra- versés; d'où les dépôts importants de gypse, quelquefois avec anhydrite. Quant à l'accompagnement de cargneules et de marnes bariolées qu'on a signalé, il n'y a pas lieu d'y voir une objection. En effet, ces roches ne rap- pellent en rien les sédiments Iriasiques : les cargneules sont des blocs de calcaire ou de calcaire marneux corrodés et emballés par les eaux gypsi- fiantes, les marnes bariolées ne sont que les résidus de la digestion de calcaires marneux ou des argiles sédimentaires entraînées par les eaux mi- nérales et mélangés à des débris tufacés de la roche érupLive. Ces produits tufacés expliquent la coloration verte des marnes, et leur coloration rou- geàtre se conçoit, d'autre part, par l'altération de produits ferrugineux. » La contemporanéité de l'éruption ophitique et de l'apparition des eaux thermales ne paraît pas douteuse. Il est plus difficile de se prononcer sur la composition primordiale de ces eaux. » Je montrerai plus lard que ces épanchements aqueux ont souvent laissé des indices de leur activité par l'existence, en Algérie, de certaines sources thermo-minérales en relation parfois indiscutable avec des pointemenls ophitiques. w (') Bulletin du Service géologique de la France, t. M, ii" 42; 1894-95. ( 9«i ) M. Cii.-V. Ze.vger adresse une Note ayant pour titre : « L'état allotro- pique des gaz élémentaires ». M. WisTiiALER adresse la Table des matières d'un travail intitulé : « Méthode nouvelle générale et infaillible pour calculer les racines des équations algébriques su|)érieuresqui contiennent4 termes et davantage ». La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN' BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAG lis REÇi:S DANS LA SÉANCE DU 2" AYRIL I 896. Cours iV exploitation des Mines, par M. Haton de la Goupillière, Inspec- teur général des Mines, Membre de l'Institut, Directeur de l'École natio- nale supérieure des Mines, etc. Seconde édition. Tome premier. Paris, V" Ch. Dunod et P. Vicq, 1896; r vol. gr. in-8". (Offert par l'auteur.) LavoisierÇi 7^3-1794), d'après sa correspondance, ses manuscrits, sespapiers de famille et d'autres documents inédits, par M. Edouard Grimaux, Profes- seur à rÉcoIe Polytechnique et à l'Institut agronomique. Membre de l'Aca- démie des Sciences, etc. Deuxième édition. Paris, Félix Alcan, 1896; 1 vol. gr. in-8°. (Offert par l'auteur.) Bulletin astronomique, publié sous les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. F. Tisserand, Membre de l'Institut, avec la collaboration de MM. G. BiGOURDAN, O. Callandreau et R. Radau. Tome XIII. Avril 1896. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1896; fesc. in-8'*. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, Professeur de Phy- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. Tome XXII. N" 4. Paris, Masson et C'*^, 1896; fasc. in-8". Description géologique et agronomique des terrains de Meurthe-et-Moselle, par M. A. Braconnier, Ingénieur au Corps des Mines. Paris, Savy, i883; I vol. in-8°. (Présenté par M. J. Bertrand.) Les hydrates de carbone, par M. le D'' B. Tollens. Traduit de l'allemand ( 9^2 ) par M. Léon Bourgeois. Paris, ¥■"= Ch. Dunod et P. Vicq. icSqB: i voL gr. in-8°. (Présenté par M. Friedel.) L'Année scientifique et industrielle, par M. Emile Gautieb. Paris, G. Ha- chette et C'^, i8g6; i vol. in-i6. (Présenté par M. Darboux.) Les Vignes américaines. Adaptation, culture, greffage, pépinières, par MM. P. ViALA et L. Ravaz. Paris, Firmin-Didot, 1896; i \ol. in-8''. (Offert par les auteurs.) Mémoires de l' Académie des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Lyon. Sciences et Lettres. Troisième Série. Tome troisième. I.von, Alex. Rey, 1893; I vol. gr. in-8°. Les nouvelles flores de France. Etude bibliographique . par M. le D"" S\int- Lager. Paris, J.-B. Jiaillière et fils, 1894; i br. in-8". Annales de la Société Linnéenne de Lyon. Année 1894- Tomes XLI et XLII. Lyon, H. Georg; 2 vol. gr. in-8°. Mémoires de V Académie royale de Médecine de Belgique {p." fascicule du Tome V). Bruxelles, Hayez, 1896; i vol. in-4°. N° 17. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 27 avril 1896.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DKS MRMBItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. G. Rayet. — Observations de la comète Swift ( i3 avril 1896) faites au grand éi(ua- torial de l'observatoire de Bordeaux, par MM. G. Rayet, L. Picart et Courty. . . . 907 Pages. M. Haton de la GouriLLiÉRE fait hommage à rVcadémie du premier Volume de la seconde édition de son « Cours d'exploita- tion des Mines » . NOMINATIONS. Commission chargée de juger le concours du Prix Pourat pour i8g6 : MM. Bou- charcl, Marey, d'Arsonval, Chauveau, Guyon 909 Commission chargée de juger le concours du Prix Gay pour iSgG : MM. Mascart, Faye, Cornu, Bouquet de la Grye, Grandidier 909 Commission chargée de présenter une ques- tion de Grand Prix des Sciences nialhé- niatiqucs (Prix du Budget) pour l'année 1S98 : M.U. /[ermite, Jordan, Darboux, Poincaré, Picard Commission chargée de présenter une ques- tion de Prix Bordin (Sciences mathéma- tiques) pour l'année 1S9S : MM. Hermite, Picard, Darboux, Poincaré, Jordan . . . Commission chargée de présenter une ques- tion de Prix Gay, pour l'année 1S9S : MM. .-1. Grandidier, Dornet, MUne-Ed- wards, Van Tiei^hcm, Guignard 90K 9"y 9"9 n"9 MEl^IOIRES PRESENTES. M. I.-P. NuEL. — OEdème maculaire ou périfovéal de la rétine 909 M. GouvEUNET soumet au jugement de l'Aca- démie une « Invention de puits métalliques avec fillration et stérilisation de l'eau ».. 91J M. L. NicOLAi adresse un Mémoire « Sur les abaques des efforts tranchants » gia COUltESPONDANCK. 912 M. E. Maumenê prie l'Académie de viiuloir bien le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section d'Econo- mierurale par suitedu décès de M.JIeisel. . Al. le Secrétaire peri'Eïuel signale, parmi les pièces impriméesde la Correspondance: « L'Année scientifique et industrielle ». • 39" année; par M. Emile Gautier 912 M. Flammarion. — Nouvelles divisions dans les anneaux de Saturne giS M. N. JoUKOvsKY. — A propos de la Com- munication de M. R. Liouville, sur la rotation des solides gi j M. HÉGLY. — Sur le passage d'un écoule- ment par orifice à un écoulement par déversoir giG M. H. Parenty et U. Iîricard. — Sur un thermomètre-balauce enregistreur et régu- lateur, à gaz ou à vapeurs saturées M. U. CoLsoN. — Mode d'action des rayons X sur la plaque photographique M. F.-P. Lk Roux. — Sur rhctérogénéilé des radiations émises par les tubes do 9'9 g22 Crookes et sur leur transformation par les écrans g24 MM. L. Benoist et D. IIur.muzescu. — Action des rayons X sur les corps électrisés ... 92G M. A. Lafay. — Sur les rayons de Rontgen électrisés 929 MM. Pu. -A. GuYE et Cii. Goudet. — Super- position optique de six carbones asynjé- triques dans une même molécule active . . . g3-.> M. Gaston Didier. — Sur un azotate ba- sique de magnésie gSâ M. A. Granbeh. — Sur le sesquiphosphure de fer cristallisé ... gHti M. Cii. Gassmann. — Étude sur le péridi- nitronaphlalène 9)7 M. II. Causse. — Sur le tartrate du phényl- hydrazine et ses dérivés gjo M. Guixciiant. — Chaleur de combustion des dérivés cyanés :. 913 M. E. Sorel. — Sur la distillation des pre- mière acides de la série grasse 9'i" M. Georges Friedel. — Sur les zéolithes cl la substitution de diverses substances W 17. SfJ/TE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, à l'eau qu'elles contiennent g48 M. Charliîs Htnry. — Sur la déterjnination, par une inétliodc photonriétrique nouvelle, des lois de la sensihililé lumineuse aux noirs et aux gris gSi MM. Auguste Gérardin et Maurice Ni- CLOUX. — Mesure des odeurs de l'air g54 M. Georges Hoché. — Recherches statis- tiques sur l'Huître cultivée des côtes de France 955 M. E. Gentil. — Sur les gypses métamor- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Pages, phiques de l'Algérie gSS M. Cii.-V. Zenoer adresse une Note ayant pour titre : « L'état allotropii[ue des gaz élémentaires » 961 M. WisTHALER adresse la Table des matières d'un travail intitulé: « Méthode nouvelle générale et infaillible pour calculer les racines des équations algébriques supé- rieures qui contiennent 4 termes et davan- tage » 96 1 gGr PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. /.f Cérant : Gauthier-Villars. 1896 -+- dv étant Y(^*.')dv, et regardé comme infini, le nombre total des molécules dont la vitesse projetée sur l'axe des X est comprise entre X el X -\- dx sera 'F(c)rfi.' «p(a;)r/a7 = / » Cette formule résout le problème. La fonction arbitraire F(c) reste assujettie à la seule condition ^ Y{v)dv=^. » Par quelle aberration, sans introduire aucune hypothèse nouvelle, a-t-on cru \towvo\v, par le raisonnement seul, déterminer la fonction F(r)? » Il suffira, pour le montrer, de traduire les lignes suivantes dans le Mémoire de Maxwell : »' Soit N le nombre total des particules, J", i', z les composantes de la vitesse paral- lèlement à trois axes rectangulaires; Ncp(a-)ifl (è 1896 = 1896, avril i3) faites à l'Observatoire de Paris (^équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Rigokrdan. Communiquées par M. Tisserand. Comète - - Etoile. Étoiles de Nombre de Dates Ascension 1896. comparaison. G rantleur. droite. Déclinaison. comparaisons. lai I . . a Anonyme 9.5 0) s +0. 8,27 +o.38",9 12. 12 2. . . 672780 + ,55° 9,0 H-l. 1,95 + 1. 6,7 8. 8 3.. G. R . C732BD + ., i8q6. i" Semé 56" stre. (T. 8,0 CXXII. N +0. 18.90 ° 18.1 —3.47,1 16.16 I2cS (98o) Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction moyenne au moyenne au 1896. * 1896,0. jour. 18'J6,0. jour. Autorités. Il m s s o , » Mail, a 2.56. i,25 — o,64 +53.35.57,3 +8,8 Rapportée à <5? et e 2. b 2.49.45,40 — 0,74 +55. i3. 18,2 +8,3 A. G Cambridge E.U.(i334) 3. c 2.44.48,15 —0,85 +56.49.37,8 +7,9 A.GHeIs-Gotha(2568) d 2.59.46,43 )i +53.42.38,1 « A.G Cambridge E.U. (1379^ e 2.09.52,70 » +53.42.80,6 » A. G Id. (i38i) Positions apparentes de la comète. Temps Ascension Dates moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1896. de Paris. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. hms hms <, . „ Mail... 9.36.19 2.56.8,88 ',623 +53. 36. 45, o 0,878 2... 9.19.27 2.5o.46,6i T,656 +55.i4-33,2 0,867 3 .. 9.12. 4 2.45. 6,20 1 7669 +56.45.58,6 o,864 )) Remarques. — 1896. Mai i. — La comète s'apercoil dans une petite lunette à peu près avec la même facilité qu'une étoile de grandeur 7-8. Elle est arrondie, de 2' de diamètre, fortement plus brillante dans la ré- gion centrale qui se fond graduellement avec le reste de la nébulosité. Cette partie centrale est diffuse, mais par instants on y aperçoit un point un peu stellaire. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur le développement approché de la fonction pertur- batrice dans le cas des inégalités d'ordre élevé. Note de M. Maurice Hamy, présentée par M. Tisserand. « Dans une Note insérée aux Comptes rendus du 20 avril dernier, M. Adrien Ferraud, considérant un cas particulier du problème des pertur- bations, a exposé la discussion à laquelle conduit la méthode de M. Poin- caré pour déterminer la valeur approchée des termes d'ordre élevé dans le développement de la fonction perturbatrice ('). » Ayant obtenu, de mon côté, la solution d'une question analogue, je me propose, dans la présente Communication, de résumer mes résultats. (') PoiNCARÉ, Les Méthodes nouvelles de la Mécanique céleste, t. 1. Dans son tra- vail, l'auteur prend un point de départ un peu différent de celui de M. Poincaré. ( 98i ) » Considérons deux planètes P, P, se mouvanldans le même plan. Ap- pelons C, M, e = sin| les anomalies moyennes et excentriques et l'excen- tricité de P, ï,, l'anomalie moyenne de P, dont l'orbite est supposée circu- laire et entièrement renfermée dans l'ellipse décrite par P. Désignons par A le carré de la distance PP,, par m et m, deux grands nombres entiers dont le rapport est fini (m, > o), par s un nombre de la forme ^, f, f , • • -, pary(E'") une fonction entière de smu et cosh, par/", (E'^i) une fonction entière de sin'C, et cos^, (E base des logarithmes népériens), par x le rap- port — ■ "o > o) les racines de l'équation sinij^-s- — 2(1 — y.)z + sin(L = o et faisons r=:-a~(z- lang -MU-- col ^ ^^^'' T.s a-' {i.Z...2s—2y-\ o{z)\_ a z^ ?( = )])' P „ -lo-i I cos- - ( i — taiii; - J I » Voici la valeur de A,„ ,„_, dans tous les cas possibles, s désignant une (' ) La détermination adoptée pour le facteur élevé à la puissance — 0 est indif- férente. (^) L'équation V (:;)== o devient (v — (i — aOcosij^) c + 2G = o en posant z — tang - - (983 ) quantité telle que le produit m^ t reste fini lorsque rn^ croit indéfiniment : ( 1° Z + 0, 0<— isécM|H-|j( 1" z,3,, A,„.,„, = S(::i )([ + £), 8**=n3^3J<"< r" U -3;(5°1o, S' A,„,,„, = 2(^1 )(! + :). » Remarque. — Les puissances fractionnaires qui rentrent dansS(z2), S (s,), H (Z) ont un sens arithmétique. » Dans H(Z,) et H(Z_/) : i° l'argument de ('- — ;-^ j s'obtient en mul- tipliant par —s l'argument de — ^ compris entre o et :t; 2° pour avoir le sens des radicaux \J J, „ . et i/ -irhf — f' se fonder sur ce que la partie unaginaire du radical \/7/;rr^( ^^^ négative si l'argument de z est compris entre — ^ et + ^, la partie réelle positive si l'argument de z est compris entre ^' et y^, la partie imaginaire positive si l'argument de :; est compris 3it . 5 entre -7- et ^> la partie réelle négative si l'argument de ;; est compris entre ^- et V • " 4 4 MÉCANIQUE RATIONNELLE. — Une propriété des mouvements sur une surface. Note de M. Hadamard, présentée par M. Picard. « I. Une discussion élémentaire montre que toutes les trajectoires pos- sibles d'un point pesant sur une sphère pénètrent dans l'hémisphère inférieur. Ce fait doit-il être considéré comme se rattachant à quelque principe général? » La réponse est affirmative. On peut, en effet, démontrer que sur une surface fermée quelconque, parcourue par un mobile sous l'action de forces données quelconques, il existe toujours une région R, assignable a priori, où ( 984 ) toute trajectoire du mobile doit nécessairement passer. Il suffit pour cela de considérer le point de la trajectoire où la fonction des forces U atteint un minimum. On constate aisément qu'en un tel point, l'inégalité (i) iA(U,AU)- AUA,U>o (où les symboles A et A, sont les paramètres différentiels de Beltrami, con- formément à la notation employée dans les Leçons sur la théorie des sur/aces de M. Darboux) doit être vérifiée; autrement dit, la ligne de niveau qui passe en ce point a sa courbure géodésique dirigée dans le sens de la force; résultat que l'on retrouve d'ailleurs immédiatement en partant des équa- tions intrinsèques du mouvement. » La région R est changée en la région complémentaire R' lorsqu'on passe'd'un mouvement au mouvement conjugué. En particulier, les géo- désiques de la surface (qui, comme on le sait, sont des trajectoires limites de l'un ou de l'autre mouvement) passent dans chacune des deux régions. Comme la ligne de séparation de ces régions dépend de la fonction U, qui n'intervient point dans la définition des géodésiques, on voit qu'o/i peut trouver, d'une infinité de façons, une ligne que toute géodésique de la surface doit nécessairement croiser. » II. Il peut arriver que l'on connaisse une limite supérieure de la con- stante des forces vives. Dans ce cas, la région R peut être remplacée par une autre rplus restreinte. » Au contraire, si l'on sait que la constante des forces vives dépasse un nombre donné, on est assuré que la trajectoire passe dans une région /', composée de R' et d'une bande de la région R, bande d'autant plus étroite que la constante des forces vives est plus grande. » III. Un point oii la fonction des forces est minimum n appartient pas à la région R. Il est donc démontré qu'an tel point est une position d'équi- libre instable. » Cette proposition n'avait pas encore été démontrée rigoureusement, à ma connaissance. » La remarque complémentaire du n° II permet d'étendre la dé- monstration à une partie des cas où, en une position d'équilibre, U n'est ni maximum ni minimum, mais non malheureusement à tous. » Les résultats s'étendent partiellement aux systèmes qui dépendent de plus de deux paramètres, par exemple au mouvement d'un point libre dans l'espace. Là encore, un maximum de U ne peut avoir lieu dans une région où les surfaces de niveau tournent leur convexité dans le ( 985 ) sens de la force. On en déduit des conséquences diverses, telles que : » Une position d'équilibre où la fonction des forces admet un minimum est instable; » Si les sur/aces de niveau sont partout à courbure positive et tournent leur convexité dans le sens de la force, les trajectoires s'éloignent toutes indéfini- ment; etc. » Enfin, une grande partie des conclusions précédentes subsiste lors- qu'il y a frottement ou résistance tangentielle quelconque, d PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur V absorption de la lumière par les milieux doués du pouvoir rotatoire. Note de M. E. Gauvallo, présentée par M. A. Cornu. « M. Cotton vient de soutenir une importante thèse expérimentale sur ce sujet ('). Je vais montrer que les faits découverts par lui découlent des formules que j'ai données ( ^) en partant du groupe de théories Helmholtz- Boussinesq. )) Considérons une onde plane normale à l'axe Oz et écrivons, d'après la méthode de Cauchy (ou Bellavitis) les équations de Helmholtz (^) complétées par le terme que j'ai indiqué (^) pour représenter le pouvoir rotatoire : p,-^ =a{i — l^) — cl, — h~ (matière pondérable). » Dans ces équations, ï, et E, représentent, non plus des composantes des deux élongations, mais les vecteurs élongations eux-mêmes situés dans le plan de l'onde ; j est le symbole imaginaire. Dans la méthode de Cauchy, il imprime une rotation de + - à tout vecteur qu'il multiplie. If )) J'ai traité (") ces équations en négligeant le terme d'absorption h-—, et montré qu'elles renferment les lois du phénomène, pour les milieux transparents : lois de Biot, loi de Cornu, dispersion de l'indice et disper- tion rotatoire. Je vais, en tenant compte du terme d'absorption, retrouver les lois découvertes par M. Cotton. (') Avril 1896. (-) Comptes rendus, décembre 1891. — Ann. de Chirn. et de Phys., mai 1892. (') Ann. de Pogg., t. CLIV, p. 582. ( 986 ) » Le système (i) admet une solution particulière de la forme I \ (1) i^kr'^-^\ i,=:A,r'''-''. » L'inconnue principale /se détermine en fonction de la période T en portant les valeurs (2) dans les équations (i) et éliminant le rapport^ entre les équations obtenues. » Il vient ainsi (3) - p^A =- ^^A + «(A,-A)-^.^"(A,-A), (4) -p,^ A, = fi( — A,) — cA,4-A^A,. » De (4) je tire A,, puis A, — A. J'obtiens une expression que, pour abréger, je désigne par (5) A,-A = -4^yA. n Cette valeur, portée dans l'équation (3), donne, pour déterminer l'inconnue /, l'équation du second degré )) L'inconnue / est alors donnée par la formule (6) ■^,A/±0.^6y^ + |,-a/. » La présence du terme d'absorption h -y^> qui figure dans la deuxième équation (1), rend /imaginaire. Donc la valeur de j est de la forme » La valeur principale de y étant ± p, le signe 4- correspond à une vi- bration qui se propage dans le sens O:;. Cette vibration a pour formule (]) ^ = Ae'"f'""^''"''"'"''"-^^=Ae-^'^"/-P)/"t"'""''"^K. » C'est une vibration circulaire droite X^ qui se propage avec la vitesse 7 PS et une absorption dont le coefficient est 2~((/ -+- B). (p ■+■ a)T r \/ 1 ' » Imaginons maintenant que, dans la solution particulière (2), on rem- place i par — i et qu'on fasse de nouveau le calcul. Les dérivées d'ordre ( 987 ) impair des équations (i) vont seules donner lieu à un changement de signe. » Ainsi, dans l'équation (3), b va être] remplacé par — b\ dans l'équa- tion (/j), /va être remplacé par — i. Il suffit de porter ces changements dans le résultat final (6). Or, dans cette formule, b n'entre qu'explicite- ment et i n'entre que dans /. » On aura donc maintenant \ = - r.bf{- 0 + y/.= ^,V^(-0 + f -«/(-O- ou, avec les notations employées plus haut, 7 = - (« - PO -^{p- qi)- » Cette solution fournit la vibration circulaire gauche '\ (II) l = ^^^— '['—?-'--/'—(] _ ^^-=.,,-p,^— '[-^— î] ^_ » Son coefficient d'absorption est 2T.{q — p) et sa vitesse de propagation (/>-a)T M Ain si , /e milieu propage deux vibrations circulaires privilégiées ( I ) e< ( 1 1 ) avec des vitesses et des absorptions différentes. » C'est la première découverte de M. Cotton. » Il a aussi montré que, si la dispersion de l'indice est anomale, celle du pouvoir rotatoire est aussi anomale. C'est une conséquence bien naturelle de la formule ciX- = cri- — B qui résulte des équations ci-dessus et que j'ai appliquée avec succès au quartz ( '). « M. Collon a encore montre que l'addition d' une matière colorante à un corps actif non absorbant n'introduit aucune inégalité des absorptions ni aucun changement dans la loi de la dispersion rotatoire. Ce double fait s'explique simplement en ajoutant à l'équation (i) de l'éther le terme a,(^. — l), qui représente l'action de la nouvelle molécule sur l'éther, puis l'équation de la nouvelle molécule » Le système de trois équations ainsi obtenu, traité comme le système (i), (') Comptes rendus, décembre iSgS. — Anii. de Chiin. et de Pliys., mai 1892. C. U., 1890, ," Semestre. (T. CXXII, N» 18 ) I 29 (988) conduit à la conséquence révélée par les expériences de M. GolLon. » Notre manière d'introduire l'action de la molécule colorante est natu- relle et de plus a l'avantage d'être assez bien d'accord avec la loi approxi- mative des indices de réfraction des mélanges. Pour les pouvoirs rotatoires des mélanges, elle donne la loi de Biot qui a conduit à la notion du pou- voir rotatoire moléculaire. » En terminant, je rappelle trois faits antérieurement établis : » Les formules (^i) adaptées aux milieux biréfringents conduisent aux lois de l' absorption par les cristaux (' ). » Seules, parmi les théories proposées, des formules de ce type sont capables de mettre d'accord, dans ces milieux, les lois expérimentales de la dispersion et de la double réfraction ( ' ) . » Elles conduisent aux polarisations de M. Sarrau (- ) et sont susceptibles d'être interprétées dans la théorie électromagnétique de la lumière, comme l'a indiqué M. Poincaré. » ÉLECTRICITÉ. — Déviation électrostatique des rayons cathodiques. Réponse à M. H. Poincaré. Note de M. G. Jausiann, présentée par M. Poincaré. « Dans ses observations {Comptes rendus du 2 mars i8g6), M. H. Poin- caré ne tient plus à sa première objection, que ma théorie ne donnerait pas la déviation magnétique des rayons cathodiques. Ainsi, il n'y a pas de différence entre nous sur les conséquences de ma théorie. B 11 ne reste qu'à démontrer pourquoi a^, a^, «3 doivent être des constantes. C'est nécessaire, parce que tout rayon doit avoir des surfaces d'onde. Quand «,, a,, a, ne seraient pas des constantes, les surfaces d'onde des oscillations électriques auraient une autre forme que les surfaces d'onde de la variable t) ou des oscillations magné- tiques, ce que personne ne pourrait nommer un rayon. » Je consens à la méthode du surface-canal, que M. Poincaré propose. Mais je ne connais jusqu'à présent aucune intégrale pour un champ non uniforme qui, en ren- dant compte de toutes les variables et de tout l'espace considéré, représenterait un phénomène quelconque à l'intérieur du surface-canal, tandis qu'à l'extérieur du canal les oscillations seraient sensiblement nulles. » La seconde objection de M. Poincaré tire à une conséquence évidente de ma théorie. Il n'accepte pas ma théorie parce qu'elle indique que (sans (') Alla, de Chiin. et de Pliys., janvier 1896. (-) Comptes rendus, février et mars 1891. ( 9«9 ) intrrvcntion de l'aimant) les rayons cathodiques suivent les lignes de force électrique statique, bien que l'expérience démontre que ces rayons sont rectilignes. » Or, çà, j'ai réussi, il n'y a pas longtemps, des expériences qui ex- pliquent d'une manière toute nouvelle pourquoi les rayons cathodiques sont à peu près rectilignes. Je viens de communiquer ces expériences dans les Sitzungsberichte de l' Académie de Vienne du 23 avril 1896, et j'ai l'honneur d'en donner ici le résumé : j'ai toujours prétendu (') que (sans intervention de l'aimant) l'axe des rayons de ma théorie, où les oscillations sont purement longitudinales, suit les lignes de force élec- trique statique. D'après cela, quand les rayons cathodiques sont recti- lignes, il faut conclure que la surface de verre du tube évacué est tellement chargée que les lignes de force sont rectilignes. Ce sont les rayons catho- diques eux-mêmes qui, en toutes circonstances et par une loi bien pro- fonde, chargent le verre en cette manière, c'est-à-dire qui ont le pouvoir de se tendre en ligne droite. Cette tension ne prend qu'un temps très court, si l'on emploie, comme tous les autres observateurs l'ont préféré, des rayons cathodiques de grande intensité. Mais les rayons très faibles se dressent déjà en 0,2 à i seconde. » La meilleure méthode (mais non pas la seule méthode) pour affaiblir les rayons est la suivante : on submerge le tube, qui est fortement évacué et sans anode, dans de l'huile ordinaire, bien peu isolante, en enfonçant aussi une anode dans l'huile à une distance de i"" à 2'='° du tube. Il est nécessaire de charger les électrodes par une ma- chine à influence, non pas par une bobine de Ruhmkorff. » Ces rayons faibles sont déviés très fortement par des forces électrosta- tiques. Un bâton de verre frotté, agité à une distance de So"^"' du tube, dévie les rayons. Un bâton d'ébonite les dévie en sens contraire. Des con- ducteurs chargés les dévient dans les sens correspondants. Mais l'inten- tion des rayons de se tendre en ligne droite donne à ces déviations électro- statiques le caractère des phénomènes d'induction : pendant qu'on agran- dit la force électrostatique déviante, les rayons sont déviés, pour se dresser eux-mêmes en 0,2 à i seconde. Tant que la force déviante reste grande, mais constante, les rayons restent rectilignes. Quand on affaiblit la force déviante à sa valeur initiale, les rayons font leur inclinaison en sens con- (') Voir Sitzungsher. de l^ Académie de Vienne, 4 juillet iSgS, p. 786; Wied. Ann., t. XLVII, p. 178; Comptes rendus du 1 3 janvier 1896, p. 76, et du 2 mars 1896, p. 519. ( 990 ) traire et se dressent de nouveau en 0,2 à i seconde. Il est très remar- quable que (et de quelle manière) ces déviations sont accompagnées par des variations d'intensité des ravons cathodiques. » Le sens de ces déviations électrostatiques est inverse à celui qu'on aurait pu attendre. Le rapprochement à la cathode des corps électrisés négativement (ou l'éloignement des corps positifs, etc.) attire les rayons, ce qui ne démontre que le fait qu'on connaît mal le signe d'une partie quelconque des phénomènes à l'intérieur du tube. » J'ajouterai aussi que les anciennes expériences de MM. Crookes et Goldstein, qui démontrent des àèûex'xon?, persistantes des rayons exercées par des électrodes, s'expliquent comme des déviations électrostatiques {sta- tionnaires). En ces cas, l'effet des rayons, qui charge le verre du tube, ne peut pas tendre en ligne droite les lignes de force, par exemple, parce que cet effet est stationnairement paralysé par la charge affluente de l'élec- trode déviante. » Observations au sujet de la Communication de M. Jaumann ; par M. Poincarê. « M. Jaumann est conduit à supposer que les lignes de force sont recti- lignes à l'intérieur d'un tube de Crookes. Hertz avait cru pouvoir tirer de certaines expériences une conclusion contraire (Cf. Wied. Ann., t. XIX). Je ne veux pas insister sur cette question, que les expérimentateurs pour- ront seuls trancher; mais je tiens à faire observer que je n'ai nullement renoncé à l'objeclion tirée de la déviation magnétique des rayons catho- diques. » ÉLECTRICITÉ. — Appareils de mesure pour les courants de haute fréquence. Note de MM. G. Gaiffe et E. Meylan, présentée par M. d'Arsonval. « Les décharges oscillantes des condensateurs présentent tous les effets des courants alternatifs ordinaires, tant que la fréquence est assez basse pour que la longueur d'onde soit très grande par rapport aux dimensions des conducteurs, supposés linéaires. » On est généralement dans ces conditions avec les appareils de haute fréquence, introduits en électrothérapie par M. d'Arsonval, et dans les- quels la fréquence peut varier de 200000 à 2000 000. ( 991 ) » Bien que les quantités les plus intéressantes soient les valeurs instan- tanées, il y a intérêt, pour les applications, à mesurer les intensités et les volts movens efficaces. » Galvanomètre thermique. — Les premières estimations ont été obtenues par M. d'Arsonval, en mesurant la flèche prise par un fil tendu. » Sur ce principe, nous avons construit un appareil à lecture directe sur un cadran divisé, en tendant un fil fin sur des poulies et en amplifiant le mouvement de l'extrémité libre. >) Avec un fil de platine allié de ^ de millimètre, on peut lire de3omil- liampères à 200 milliampères, ou de 5 volts à l\o volts. 1) Cet appareil sert à mesurer le courant qui pénètre par les électrodes, la différence de potentiel aux extrémités d'une spire de nos solénoïdes, ou la force électromotrice induite dans une spire isolée ('). » L'appareil étant gradué avec du courant continu, il faut que sa résis- tance ohmique soit sensiblement indépendante de la fréquence. » La résistance d'un fil de diamètre d, de résistance spécifique p, est, à la fréquence/. ï^«='^4' + ,« p^ R^ étant la résistance ordinaire. » En appliquant cette formule avec les données suivantes : /=io'' '^ = 7^'='". P = 65.ro', on trouve que le terme correctif est inférieur à 2.10"". » Ampèremètre d'induction. — Pour les courants intenses, nous em- ployons un appareil basé sur la répulsion des courants induits par le cou- rant inducteur. » Il se compose d'un solénoïde fixe, au centre duquel est suspendu, par (') Pour que la mesure soit correcte, il faut que r«n?/)eV/(7«ce de la spire et de l'appareil se confonde sensiblement avec la résistance ohmique. On a, en effet, eeir= i\Ji^'+ co-L- avec La self-induction d'un fil de i""", enroulé en une circonférence de i™ de diamètre, étant égale à 4 1 5. io~* quadrant et celle du fil de l'appareil à 3. lo"" quadrant, il en résulte que, pour la fréquence lo*"', l'appareil mesure Cerr à 2>5 pour 100 près. { 992 ) un fil fin, un petit anneau en aluminium solidaire d'une légère aiguille qui amortit le mouvement. » Le plan de l'anneau fait un angle initial d'environ i5° avec le plan des spires fixes. » Un courant de o*™'',8 produit déjà une déviation notable, et pour 2*""^, 2, le disque est presque perpendiculaire aux spires fixes. » L'appareil a été gradué entre ces limites, en le mettant en série avec deux galvanomètres thermiques disposés en dérivation. On s'est assuré que les déviations sont indépendantes de la fréquence. » Théorie de l'appareil. — Soit f , = I, sm co/ avec co ^= — le courant à mesurer, supposé sinusoïdal, en négligeant l'amortissemenl, et soit Ma le coefficient d'induction mutuelle de l'anneau et du solénoïde, variable avec l'angle a. de l'anneau et des spires. » La force électromotrice induite dans l'anneau est e^ = ~ Ma. -rj- = — MaCoT, COSo)^ et le courant correspondant Ma col, COs'tù(< — t„) . toL, îo = , avec tana;oj/„ = — — -• » Le couple qui agit sur l'anneau est donné par la formule » Lorsque la fréquence est relativement faible, la formule se ramène à doi TRI —JiK^-Jh^/'- » Nous avons vérifié, avec des fréquences variables de 4o à 4oo, que la déviation était sensiblement constante lorsque le produit «y" était constant. » Au contraire, quand la fréquence est très grande, le couple prend la forme c = fM„ij = /;(a)4. » C'est le cas limite correspondant aux conducteurs sans résistance, les ( 993 ) courants induits étant en opposition avec le courant inducteur et les flux nuls. » Quand cette limite est-elle pratiquement atteinte? M Posons, par exemple, ' ^-'I^ 100 T^ ' à partir de la fréquence 1 10 R, les déviations seront sensiblement indépendantes de la fréquence. » En assimilant l'anneau d'aluminium à un tore de même section, on aurait : R» = 5,2.io~* ohm ; L2 = 36.io~', d'où 7p = aSooo environ. » Ainsi, à partir de la fréquence 20000, notre appareil mesure les inten- sités qui sont équivalentes, au point de vue de l'induction, à un courant sinusoïdal de même intensité efficace ('). » On a vérifié que, dans les appareils de la maison Gaiffe et C", l'inten- sité efficace dans le solcnoïdc variait de i à 2 ampères. Pour un même écartement du micromètre à étincelle, l'intensité est d'autant plus grande que la self-induction est plus [lelite, à capacité constante. » PHYSIQUE. — Réponse aux observations de M. Auguste Righi. Note de MM. L. Benoist et D. IIurmczescc, présentée par M. Lippmann. « Dans une Note du 20 avril, M. Auguste Righi s'est proposé d'expliquer la différence que nous avions signalée entre ses expériences et les nôtres., en ce qui concerne l'électrisation directe produite par les rayons X. » Nous avons dit que, n'ayant pu observer aucune trace d'électrisa- tiou (- ), nous pouvions affirmer, eu égard bien entendu à la limite de sen- sibilité de notre électromètre, que, si'les rayons X peuvent développer une (') Un raisonnement analogue montre que l'appareil employé par M. d'Arsonval, et dans lequel on mesure l'élévation de température d'un thermomètre soumis à l'action inductrice d'un solénoïde, est un ampèremètre, à condition que la masse où naissent les courants induits soit telle que la répartition du courant y soit indépendante de la fréquence. (') Voir notre Communication du 3o mars 1896 {Comptes rendus, n" 13, p. 779). ( 994 ) charge électrique, cet effet ne dépasse pas l'ordre de grandeur des forces électromotrices de contact. » M. Righi justifie nos prévisions en annonçant que les effets observés par lui avec l'électromètre plus sensible de M. Mascart sont précisément de cet ordre de grandeur. M Cette constatation nous suffisait pour le moment, et nous n'avons pas cherché à recourir à un appareil plus sensible, étant donné que, pour aper- cevoir aisément les lois générales d'un phénomène nouveau, une sensibilité moyenne est le plus favorable; il importait seulement pour nous de vérifier que, dans nos expériences, nous n'avions, pour le moment, à tenir aucun compte de l'effet secondaire signalé par M. Righi. Nous aurons toutefois plus lard à revenir probablement sur cet effet que nous croyons être à même de rattacher à une théorie générale de l'action des rayons X sur les corps électrisés. » Quant à la disposition expérimentale que nous avons adoptée, de pré- férence à celle qu'emploie M. Righi, nous persistons à la considérer comme la plus avantageuse pour l'étude générale de ces phénomènes. Autant il est facileet sûr d'enfermer, dans une cage de Faraday mise au sol, l'électro- mètre dépourvu d'ailleurs de cage vitrée et le conducteur soumis aux rayons X, avec la certitude absolue d'éliminer toute influence électro- statique, autant est incertaine l'application du même dispositif à l'ensemble de la bobine, du tube de Crookes et des appareils accessoires. Le réglage et la manœuvre de la bobine, la surveillance du tube, sont autant d'ob- stacles. Nous pouvons d'ailleurs emprunter à la Note même de M. Righi un argument en faveur de notre système, puisque, dans les dernières lignes de cette Note, M. Righi est obligé de suspecter son propre dispo- sitif, lorsque, ayant répété les expériences de M. J.-J. Thomson, et trou- vant une dispersion jnininie, effet qui ne change pas en coupant la communi- cation de la lame de cuivre avec l'électromètre, il se demande si cet effet ne serait pas dû à une action directe sur d'autres conducteurs communiquant avec l'électromètre. » Nous admettons d'ailleurs que l'efficacité de notre dispositif a pu être précisément défavorable à l'observation de l'effet secondaire étudié par M. Righi; mais nous n'avons qu'à répéter à ce sujet ce que nous avons dit plus haut. 1) En résumé, il résulte, croyons-nous, de nos expériences, comme de celles de M. Righi, que l'action des rayons X sur un corps électrisé est la dissipation totale de son électricité, comme si le conducteur était mis au \ ( 995 ) sol. Or, clans le cas où existent des forces électromotrices de contact, la mise au sol laisserait précisément subsister une électrisation de l'ordre de grandeur du volt. C'est celle qu'a observée M. Righi. » PHYSIQUE. — Sur la relation entre le maximum de production de rayons X, le degré du vide et la forme des tubes. Note de MM. Victor Ciiabaud et D. HuRMuzESCc, présentée par M. Lippmann. « M. J. Chappuis a déterminé la courbe des intensités actiniques (rayons X) des ampoules de Crookes pour différents degrés de vide du tube; le maximum se montre vers -~^ de millimètre pour les tubes en forme de poire généralement employés. » Nous avons trouvé que ce maximum ne se présente pas au même degré de vide pour des tubes ayant des formes notablement différentes. » Ainsi, avec un tube cylindrique comme celui dessiné ci-dessous {^fig- 1). ayant SS*^"* de longueur totale et un diamètre intérieur de i5'"'", muni à l'une de ses extrémités d'une cathode plate, nous avons obtenu les résul- tats suivants (le degré du vide P était mesuré à la jauge de Mac-Leod; le temps ^ que mettait l'électroscope, chargé au même potentiel, à se dé- charger complètement était mesuré en secondes) : P. t. mm sec 0,025 3o 0,012 , . 23 OjOIO . l[\ 0,0096 4o o , oo58 7.5 » Pour le même degré de vide, un tube de forme poire (tube à croix de (') Laboratoire des Reclierclies pliysiques, à la Sorbonne, le 4 niai 1896. G. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXU, N» IS.) ' '^O ( 996 ) Crookes) ne présente aucune action sensible sur l'électroscope; son maxi- mum se montre vers o""",ooi i; son action sur l'éleclroscope est alors très intense : la décharge se fait dans une fraction de seconde. » La forme seule du premier tube a donc déplacé la courbe actinique vers les pressions plus élevées, tout en diminuant aussi la valeur absolue des ordonnées. » Cette forme particulière du tube (distance entre les deux électrodes, 80™™; diamètre intérieur, iS"") permet d'obtenir, pour des vides relati- vement faibles, une chute de potentiel du même ordre que celle obtenue dans des tubes dont le vide est beaucoup plus grand. » Si l'on adopte l'hypothèse du bombardement moléculaire, les molécules du résidu gazeux se trouveraient projetées par la cathode avec une vitesse suffisante pour pouvoir provoquer l'émission des rayons X et la forme du tube, dans ce cas, permettrait à un plus grand nombre de molécules de participer d'une manière efficace à cette action. » Nous avons cherché à utiliser ces résultats, et dans ce but nous avons établi le tube dessiné ci-dessous (y?^. 2) : Fia ^- n II est fait d'un cylindre portant à son extrémité droite une électrode à surface plane, au milieu une électrode circulaire et à son extrémité gauche une électrode plane dont le diamètre, plus grand que celui du tube principal, avait pour objet de masquer toute la surface diamétrale de cette partie de l'appareil; un rendement de 6'^™ de lon- gueur terminait le tube derrière l'électrode A. » Ce dispositif permet de prendre, comme anode, B ou A, C étant toujours cathode; dans les deux cas, les rayons cathodiques frappent sur la paroi A. » Les expériences que nous avons effectuées dans ces conditions nous permettent de conclure que, pour obtenir la plus grande production de rayons X, il faut que l'électrode C constitue la cathode et l'électrode A l'anode ('); dans ce cas, on ne constate aucune luminescence dans la partie renflée derrière A. (') Ces résultats concordent avec les expériences de MM. Benoît et Hurmuzescu ( 997 ) )> MM. Benoît et Hurmuzescii ont vérifié, avec ce même tube, la loi du carré de la distance, el leurs mesures partaient de l'électrode A. » On voit de suite le parti qu'on peut tirer de cette disposition pour la construction d'un tube susceptible de donner une intensité plus grande que celle réalisée dans les tubes parus jusqu'à ce jour. » M. Chabaud, sur ce principe, a construit le tube ci-dessous : » Il est composé d'une ampoule en verre traversée par le fil qui porte la cathode, celle-ci de forme concave a un diamètre peu différent du tube dans lequel elle pé- nètre; au foyer de la cathode, un disque en aluminium, constituant l'anode, est soudé au verre et à faible distance de la paroi qui ferme le tube. » Comparé à un focus au point de vue photographique, il a donné des épreuves plus nettes avec un temps de pose plutôt plus court. Nous croyons que la netteté plus grande que donnent ces derniers tubes provient de ce que le centre d'émission se trouvant tout près de la paroi de sortie, les rayons dispersés qui viennent frapper le verre peuvent créer sur lui de nouveaux centres d'émission et que dans ce cas la surface active serait plus petite dans notre tube que dans celui à lame de platine (focus). » Comparé au point de vue décharge sur l'électroscope Hurmuzescu, il a donné les résultats de même ordre. )) Ce tube présente, en outre, les avantages suivants : sa durée d'exis- tence est plus longue. Il permet l'inversion du courant sans crainte d'alté- ration. » Ces deux avantages sont dus à l'emploi d'électrodes tout en alumi- nium. » PHYSIQUE. — Radiographies. Applications à la physiologie du mouvement. Note de MM. A. Imbert et H. Bertin-Sans, présentée par M. d'Arsonval. « Les divers perfectionnements successivement introduits dans la tech- nique de la Radiographie par les rayons X permettent dès aujoiu'd'hui d'obtenir des épreuves satisfaisantes des régions les plus épaisses du corps humain. » Après les radiographies de poignet, de coude, de genou, que nous qui ont remarqué une intensité plus grande, parfois double, lorsque dans le tube à croix de Crookes la croix était levée. ( 99« ) avons eu l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie, nous avons obtenu des résultats analogues pour l'épaule, pour le tarse et pour la région lombaire de la colonne vertébrale, ainsi qu'en témoignent les épreuves positives jointes à cette Note. » L'épreuve n° 1, relalive à une jeune fille de i6 ans, montre nettement, en particu- lier, la clavicule, l'acromion et l'humérus dont le grand trochanter présente une alté- ration d'origine tuberculeuse qui en a augmenté la transparence (cette région est plus sombre que les parties avoisinantes sur l'éjDreuve, jointe à notre Note, qui a été obtenue d'après un positif réduit sur verre). » L'épreuve n° 2 représente un tarse d'adulte et l'épreuve n" 3 un tarse d'enfant de 9 ans. » Enfin l'épreuve n° 4 est la radiographie des vertèbres lombaires d'un enfant de 9 ans, obtenue en vingt minutes, en faisant usage d'un aimant et d'un interrupteur de Foucault (Chappuis); la distance du tube à la plaque photographique était de 22"^". Cette épreuve présente une netteté suffisante pour qu'on puisse compter les vertèbres et juger de l'état encore incomplet de russification. » Toutes ces épreuves ont été obtenues sur le vivant. » Ainsi donc, qu'il s'agisse de radiographies de l'extrémité ou de la racine d'un membre, ou même des corps opaques(corps étrangers, calculs, vertè- bres) de la région abdominale, il n'y a là qu'une progression de difficultés dont trois mois d'efforts combinés ont eu presque entièrement raison. » Il nous paraît intéressant de signaler aussi les services que peut rendre la Radiographie pour l'étude de la Physiologie des mouvements articu- laires. L'utilité des épreuves radiograpbiques nous paraît à ce point do vue démontrée par l'examen de nos épreuves n"* 5, 6 et 7 qui représen- tent le poignet droit de l'un de nous dans trois inclinaisons différentes de la main par rapjiort à l'axe de l'avant-bras en pronation. On y voit non seulement la part prise par l'articulation radio-carpienne, mais encore celle qui revient à l'articulation carpo-carpienne, en particulier au niveau du point oîi se joignent l'os crochu, le pyramidal, le semi-lunaire et le grand os. De l'étude géométrique de ces épreuves, il sera possible de dé- duire, plus sîuement qu'on ne peut le faire par la dissection, la part de chacune des multiples articulations de cette région du corps dans les divers mouvements de la main. » Nous nous proposons de soumettre à ce procédé d'investigation non seulement les mouvements de la main, mais ceux des autres régions du corps pour lesquelles ce sera chose possible et utile. > ( 999 ) CHIMIE ORGANIQUE . — Sur un nouveau mode de préparation synthétique de l'urée et des urées composées symétriques. Note de M. P. Cazeneuve, présentée par M. Friedel. « Le carbonate de gaïacol d'Heyden, produit très répandu dans le com- merce depuis son emploi en thérapeutique, donne rapidement à froid, an contact de l'alcool à c)3° saturé de gaz ammoniac, de l'urée ordinaire avec régénération de gaïacol, ce qui confirme la fonction éther du com- posé €0(0.0° H*. O.CH')-. Cette réaction est analogue à celle de l'am- moniaque sur le carbonate d'étliyle, indiquée par Natanson pour la syn- thèse de l'urée. On obtient ainsi CO(O.C»H\O.CH»)=+2AzH'= CO^f^îJ'-l- 2C''H".OH.OCH', ^ \AzH^ mais il faut chauffer àiSo" avec le carbonate d'éthyle. » Ce nouveau mode de préparation synthétique est intéressant parce que la réaction se produit à froid et qu'elle constitue une expérience de cours saisissante. » On met dans un ballon 26^'' de carbonate de gaïacol au sein de iSo'^'^ d'alcool à 93°, saturé de gaz ammoniac. Les cristaux entrent peu à peu en dissolution par l'agitation, en même temps que le liquide prend une teinte jaune. A mesure que le gaïacol libre devient plus abondant, la teinte jaune, puis verdàtre, s'accentue sous l'action de l'ammoniaque en présence de l'air. Au bout d'un temps qui varie de quelques heures, suivant la tempé- rature ambiante, la réaction se termine. En chauffant vers 5o", l'action de l'alcool ammoniacal est très rapide. » Soumis à l'évaporation spontanée, dans un vase plat, le liquide aban- donne de longues aiguilles d'urée souillées de gaïacol ammoniacal jaune rougeàtre. Ces aiguilles, recueillies et séchées sur une aire en plâtre, sont mises à cristalliser à nouveau dans l'alcool à 93°, qui les abandonne très pures. La cristallisation de premier jet, toujours magnifique, peut, d'ail- leurs, être montrée aux élèves dans un cours. )) Les rendements sont théoriques. » Le carbonate de gaïacol m'a permis de préparer très facilement la di- phénylurée en le chauffant avec l'aniline, puis des urées aromatiques symé- triques non décrites, dérivées de l'orthotoluidine et de la paratoluidine, ( lOOO ) dont je poursuis l'étude en collaboration avec M. Moreau, agrégé de Chimie. M J'envisage le carbonate de gaïacol comme un agent fécond et inté- ressant de production d'urées nouvelles symétriques. Les urées symé- triques de la série grasse doivent se préparer aussi facilement que l'urée ordinaire avec l'alcool tenant en solution les aminés de cette série. » CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation de l'acide taririque et de l'acide stéaroléicjue en acide stcarique. Note de M. A. Arnaud, présentée par M. Friedel. « L'acide taririque, que j'ai découvert, il y a quelques années ('), dans la graine de Tariri du Guatemala (^Picramnia, Sp. x Simarubées), est un acide gras cristallisé appartenant à la série non saturée C"H^"'^''0-. » Cet acide est isomérique avec l'acide stéaroléique, préparé par Over- beck (-), en saponifiant par la potasse alcoolique, soit l'acide oléique mo- nobromé CH^-BrO', soit l'acide sléarique dibromé C"H^''Br-0-. » On pouvait penser que ces acides non saturés devaient fixer plus ou moins facilement l'hydrogène naissant et se transformer ainsi en acide stéarique; mais, jusqu'ici, les diverses tentatives faites dans ce but avaient échoué. L'hydrogénation de l'acide taririque par l'amalgame de sodium en solution alcoolique ou en solution alcaline aqueuse ne donne aucun ré- sultat; d'autre part, l'acide taririque tétrabromé C'*H^-Br*0*, corps cris- tallisé fort bien défini, perd bien son brome sous l'influence de l'amalgame de sodium, mais sans donner naissance à l'acide stéarique. » Il n'en est pas de même quand on fait réagir, dans des conditions dé- terminées, l'acide iodhydrique; l'hydrogénation se produit, en effet, en chauffant à 20o°-2io", pendant six heures et en tube scellé, i partie d'acide taririque ou d'acide stéaroléique, avec lo parties d'acide iodhydrique fu- mant et un [)eu de phosphore amorphe. » C'est ainsi que go^"^ d'acide taririque, traites comme il vient d'être dit, ont donné à peu près le même poids d'un mélange d'acides gras fondant à 57° (l'acide taririque fond à 5o°,5). )) Dès une seconde cristallisation du produit brut dans l'alcool à gS" bouillant, on obtient 5oe' d'acides gras presque blancs et fondant à 6GP. (') Arnaud, Comptes rendus, l. CXIV, p. 79. (') OvERBECK, Ann. lier Chein. u. Phann., t. CXL, p. 49' ( lOOI ) Cependant, pour purifier complètement cet acide, il est nécessaire de faire encore plusieurs cristallisations dans l'alcool chaud et finalement on ob- tient un acide dont le point de fusion reste fixe à 69°, 2 : c'est le point de fusion de l'acide stéarique. Le rendement est de 32^'" d'acide gras pur, soit 35 pour 100 de l'acide taririque employé dans la réaction. » Afin de compléter l'identification de cet acide q,vec l'acide stéarique, les points de fusion et les solubilités ont été déterminés après chaque cris- tallisation successive du produit brut. Solubilité. Point de fusion. loo™ contiennent : o n Kr Acides gras bruts oG-Sy » Premiers cristaux 66 i , 120 Deuxièmes » 68,4 o,435 Troisièmes » 68,8 0,820 Quatrièmes « 69 » Cinquièmes » 69,2 0,017 Sixièmes » idem idem » Ces solubilités ont été déterminées à 16° pour des solutions dans l'al- cool à 90". Les quatrièmes cristaux proviennent d'une solution dans l'al- cool à 94" et, dans ce cas, la solubilité a été trouvée égale à o,52o. » La solubilité devient constante à partir de la quatrième cristallisation, tandis que le point de fusion s'élève progressivement jusqu'à G9", 2 sans qu'il soit possible d'aller au delà. » Le sel de potassium De l'écorce de Betula lenta a été pulvérisée, épuisée par de l'alcool à 90° et desséchée. La solution alcoolique a été ensuite évaporée au bain- marie et reprise par l'eau. J'avais ainsi une solution impure de gaulthérine. » Cette solution m'a servi à faire des essais avec tous les produits qui, dans les expériences rapportées plus haut, avaient dédoublé le glucoside dii Monolropa. Dans tous les cas, il y a eu formation d'éther méthylsalicy- lique et par conséquent aussi dédoublement. » En résumé, il ressort de tous ces faits : 1° qu'un même ferment hydro- lysant de la gaulthérine existe dans les racines de Spirœa Ulmaria, Filipen- dula et salicifolia, dans la racine de Polygala, dans V ècovce, àe Betula lenta, dans les feuilles et les fruits du Gaultheria procumhens et enfin dans les pé- tales d'Azalea; 2" qu'il existe dans le Monotropa Hypopithys un glucoside qui est hydrolyse par ce ferment et qui est par conséquent probablement identique à la gaulthérine. » Ajoutons enfin que ce ferment est bien un ferment particulier, car ni la gaulthérine ni le glucoside du Monotropa ne sont hydrolyses par les ferments actuellement connus et, de plus, le ferment qui agit sur ces glu- cosides n'exerce aucune action sur les autres. » Dans un article récent ('), Schneegans donne au ferment de Procter, qui n'avait été trouvé jusqu'ici que dans l'écorce de Betula lenta, le nom de bétulase. Le nom de gaulthérase, rappelant la substance sur laquelle il agit, nom formé en se conformant aux principes de la nomenclature de M. Duclaux, me paraît préférable. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le maïs. Note de M. Balland. « 1. On ne rencontre guère, sur le marché de Paris, que des maïs de Bourgogne, des Charcutes, des Landes, des États-Unis, de la République Argentine, de la Russie et de la Roumanie (mais du Danube). Ces produits se rattachent à de nombreuses variétés qui diffèrent par le poids des grains, leur forme et leur nuance (blanc, jaune, rouge ou bigarrée), mais pré- sentent une composition chimique assez uniforme. Les maïs cinquantini (') Zur Kenntniss der ungefonnlen Fermente {Journ. de Pharm. von Elsass- Lothringen, p. 17; 1896. ( ioo5 ) du Danube contiennent les plus petits grains (ii^'', 3 pour loo grains), et c'est dans le mais de Ruffec que l'on a trouvé les plus gros (47^'", 6 pour loo grains). Les plus gros maïs d'Amérique ne viennent qu'après (42S'',4 pour loo grains). » 2. Le Tableau qui est l'exposé sommaire des résultats que nous avons obtenus prouve que le mais renferme autant d'azote et de cendres phos- phatées que la moyenne des blés français et trois à quatre fois plus de matières grasses. Le mais est donc, à ce dernier titre, un aliment plus com- plet que le blé ; et l'emploi qui en est fait, en maintes régions, pour la nour- riture de l'homme ou des animaux est très justifié. Maïs indigènes. Maïs exotiques. Minimum Maximum Minimum Maximum p. 100. p. 100. p. lOO. p. 100. Eau 12, 20 i4)4o io,oo 12,90 Matières azotées 8,10 9)67 8>90 11,10 » grasses 4,25 5,5o 3,35 5, 00 » sucrées et amylacées. 68,66 71, 32 68,76 72,84 Cellulose 1,38 2,o4 i,38 2,26 Cendres 0,94 1,68 0,92 ',46 Les matières sucrées oscillent entre oS'', 70 et ib',25 pour 100 et l'acidité entre o8'",o47 et 05"', 060 pour 100. » 3. En Bresse, les épis, dépouillés de leurs feuilles après dessiccation à l'air libre, présentent environ 47^'' de rafle (épi sans tige, égrené) pour 100^'' de grains, et loo^'' de grains donnent approximativement : Enveloppe extérieure (péricarpe et épiderme) 12,4 Amande farineuse (albumen) ^4) ' Germes (embryon) i3,5 » Le blé ne contenant que i*^"", 43 de germes pour loo^' de grains (Aimé Girard), le poids du germe est donc près de dix fois plus élevé dans le grain de maïs que dans le grain de blé. Le poids de l'enveloppe est, au contraire, un peu plus faible. )) 4. On compte 4o germes de maïs par gramme; pour le même poids, il faudrait, d'après M. Aimé Girard, 1200 à i3oo grains de blé. La compo- sition de ces germes diffère essentiellement : il y a un peu plus de matières minérales (phosphates), trois fois plus de matières grasses et trois fois moins d'azote dans les germes du maïs que dans les germes du blé. Con- trairement à ce qui existe dans le blé où l'enveloppe est relativement riche ( ioo6 ) en matières grasses, presque toute l'huile du grain de maïs se trouve localisée dans l'embryon. Compositions de l'amande farineuse, du germe, de l'enveloppe extérieure ET de la rafle de MAÏS. Amande farineuse. Eau 12,10 Matières azotées 7 , 5o Matières grasses 0,96 Matières sucrées et amylacées 78 , 5o Cellulose 0,35 Cendres o , 60 100,00 Enveloppe Germes. extérieure. Rafle. Eau 7,20 9,80 10,10 Matières azotées. .. . 14,22 7,4o 1,76 Matières grasses ... . 36,98 2,10 o,34 Matières extraclives. 32,45 69)35 58,54 Cellulose 1,85 10, i5 28,52 Cendres 7,3o i,3o 0,74 100,00 100,00 100,00 » Les matières extractives comprennent le tannin, les matières colo- rantes et les produits cellulosiques qui ne résistent pas à l'action de l'acide chlorhydrique dilué employé au dosage de la cellulose. » MINÉRALOGIE. — Sur les zéolithes et la substitution de diverses substances à l'eau quelles contiennent. Note de M. Georges Friedel, présentée par M. C. Friedel. (( Dans une première Note (') nous avons montré que l'eau des zéo- lithes peut être chassée sans destruction du réseau cristallin et qu'elle peut être reprise avec énergie ou remplacé par du gaz ammoniac. » U hydrogène sulfuré est également absorbé avec une extrême énergie par la chabasie et l'harmolome déshydratées, qui en condensent un poids plus élevé que celui de l'eau perdue. L'harmotome, ayant perdu 9,71 pour 100 d'eau par calcination, a absorbé jusqu'à 10, 5o pour loo d'hydro- (') Comptes rendus, t. CXXII, p. 948. ( I007 ) gène sulfuré en cent-dix heures. Pour la chabasie, l'absorption est infini- ment plus rapide. A l'air libre, il y e/- lucidus, qui a facilité les premiers développements des Mucédinées et des Bactéries, dont l'action nocive s'ajoute ici à celle du Micrococcus pour pro- duire la maladie de la Gale de la Pomme de terre. » GÉOLOGIE. — Sur l'âge des éruptions ophitiques de V Algérie. Note de M. L. Gentil, présentée par M. Albert Gaudry. » Les roches ophitiques de l'Algérie offrent un intérêt remarquable au point de vue de leur âge géologique. Elles sont, en effet, considérées par les géologues algériens comme ayant apparu à l'époque tertiaire ou même à l'époque quaternaire, d'où le contraste qu'elles présentent avec les roches similaires des Pyrénées considérées comme triasiques. ( ioi5 ) » MM. Curie et Flamand ont réuni, clans un travail assez récent ('), les notions d'âge recueillies en divers points du Tell et des Hauts-Plateaux sur les gisements de cette nature et, s'appuyant sur le fait observé à Noïsy- les-Bains (Aïn-Nouïssy), de la pénétration et du métamorphisme du Plio- cène inférieur par des filons ophitiques, ils ont admis l'âge pliocène supé- rieur ou même quaternaire de toutes ou plusieurs de ces éruptions. » Les études que j'ai entreprises dans la région volcanique de la Tafna (Oran) ont appelé mon attention sur quelques pointements de ces roches vertes. » De mes premières recherches il résulte que les éruptions ophitiques de l'Algérie, ou au moins plusieurs d'entre elles, sont d'âge miocène. » Mes observations ont porté non seulement sur les gîtes de la Tafna où j'ai pu recueillir des données assez précises, mais encore sur le gîte de Noïsy-les-Bains dont l'âge post-pliocène m'a paru suspect. » Une limite supérieure de l'âge des ophites de la Tafna est nettement indiquée par le gîte de la plàtrière de Rachgoun. Des fdons ophitiques se montrent, en cet endroit, accompagnés d'une masse importante de gypse métamorphique. Ils sont recouverts par le calcaire blanc à polypiers dont l'âge miocènesupérieurestétabli(^). Aucontact de ce dyke ophito-gypseux on observe, de bas en haut, la succession suivante : » I" Argiles scîiisteuses et grès de VÉocènc ligurien; » 2° Conglomérats rouges oligocènes (?) ; » 3° Poudingue et alternances argilo-gréseuses de VHelvélien; » 4° Calcaire blanc coralligène du Sahélien. » La postériorité de l'éruption par rapport aux deux étages inférieurs est de toute évidence : on observe de véritables filons de gvpse dans les marnes liguriennes et la masse gypseuse a entraîné avec elle de nombreux blocs du conglomérat oligocène (?). Quant à sa relation avec l'Helvétien, elle est assez obscure. Il semble cependant que le dyke ophito-gypseux soit postérieur à cet étage, mais je ne puis être absolument affirmatif sur ce point. » Enfin, l'antériorité du dyke par rapport à l'étage sahélien est très nette; j'ai observé de petits cailloux roulés d'ophite empâtés dans le cal- caire à polypiers. (') Etude succincte des roches éruptives de l'Algérie. Alger; 1889. (-) L. Ge.ntil, Sur le bassin tertiaire de lavallée inférieure de la Tafna {Comptes rendus, 3o mars 1896). ( ioi6 ) » Le gîte de Sidi-Safi, situé im peu plus à l'est, montre, avec plus d'évi- dence encore, l'âge anté-saliélien du filon ophitique qu'on y trouve, par suite de l'abondance des morceaux de cette roche nettement roulés et en- clavés dans le calcaire coralligène, à côté de fossiles miocènes. » Le gisement d'Ain-Nouïssy (Oran) est antérieur aux grès pliocènes du plateau de Mostaganem. Ces grès s'étendent sur le dyke ophito-gypseux et les assises les plus inférieures de cette formation renferment des blocs de la roche éruptive, parfois assez gros, et complètement roulés. J'ai trouvé de ces galets empâtés avec des fossiles. Le gisement dont il s'agit offre une indication non moins précieuse au point de vue de la limite inférieure de son âge. L'ophite et les gypses métamorphiques, en effet, ont traversé des couches argileuses figurées dans l'Helvétien sur la Carte géologique générale de l'Algérie, mais que je crois devoir rapporter au Miocène infé- rieur ou Cartennien. J'ai observé la disposition filonienne du gypse dans ces aro^iles marneuses qui ont été métamorphisées au contact et montrent, de ce fait, le développement in situ de nombreux petits cristaux de sulfate de chaux hydraté. » Ces argiles miocènes sont recouvertes, au sud du dyke, par des marnes blanches avec tripoli et silex ménilite qui représentent le Sahélien d'Oran ; mais je n'ai pu trouver aucun indice de la relation de l'ophite avec ces couches du Miocène supérieur. » Ainsi, l'antériorité des éruptions ophitiques par rapport au Pliocène à Noïsy-les-Bains d'une part, par rapport au Sahélien dans la Tafna d'autre part, me paraît indiscutable. Mais l'âge tertiaire de ces éruptions pourra être contesté en s'appuyant sur la nature même de mes observations qui, je dois l'avouer, portent quelquefois sur les gypses métamorphiques plutôt que sur les ophites qu'ils accompagnent. Il suffirait en effet d'admettre que le gypse est postérieur à l'ophite, pour mettre en doute l'âge récent de ces roches intrusives. » Je crois fermement à la conlemporanéité de l'ophite et du gypse et je puis signaler, au point de vue de l'âge tertiaire des roches de cette nature, le fait suivant : » Des filons de roches ophitiques dépourvues de gypse ont été décou- verts par M. Vélain près du cap Noe, sur le littoral du massif des Traras. La coupe figurée par le savant professeur, en ce qui concerne le filon de l'Oued Agla (O. Antar de l'auteur), montre que ce filon a traversé des schistes que l'auteur rapporte aux schistes anciens d'Oran. » Or voici ce que j'ai observé : ces schistes, nettement pénétrés par la ( »oi7 ) roche inlrusive, sont constitués par des argiles du Miocène cartennien mo- difiés par la compression de calcaires liasiques qui constituent, dans cette région, des lambeaux de recouvrement remarquables. L'âge de ces argiles ainsi dynamométamorphisées est d'ailleurs indiscutable par suite de la pré- sence de fossiles du Miocène inférieur. » Conclusion. — Ilexiste en Algérie, dansla région littorale delà province d'Oran, des ophites d'âge miocène. « L'apparition de ces roches intrusives est comprises entre le Cartennien et le calcaire à polypiers de la Tafna, qui représente l'assise supérieure du Sahélien d'Oran. Les limites d'âge de ces éruptions seront peut-être res- serrées à la suite de recherches ultérieures. C'est ainsi que j'ai des raisons de supposer que, dans la Tafna, les argiles à Ostrea crassissima sont anté- rieures aux venues ophitiques qui seraient ainsi reléguées, soil dans l'Hel- vétien supérieur, soil dans le Sahélien inférieur ; mais je ne possède aucune observation précise qui me permette d'affirmer le fait. » Quant au gîte de la ferme Chabert (Beni-Saf) considéré comme ayant traversé l'Helvétien, je dois avouer qu'il y a lieu de revenir sur cette con- statation ; je crois devoir, en effet, classer les couches ferrugineuses qu'on observe en cet endroit, dans l'Oligocène (?). » Enfin, je ne veux rien préjuger des gisements ophitiques de l'Algérie que je n'ai pas visités : il est possible qu'il y en ait de plusieurs âges ; mais il est probable que ces phénomènes éruptifs n'ont pas atteint l'époque quaternaire, ainsi qu'il était admis par les géologues algériens. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur un procédé de photographie de la rétine. Note de V. Guixkoff. Il II y a quelque temps déjà, en m'occupant des maladies des yeux, je fus frappé des avantages qu'offrirait, pour l'observation clinique et pour l'étude de la région rétinienne en général, la possibilité d'en fixer l'image au moyen de la photographie. Ne pourrait-on pas photographier la rétine? et de quelle manière? Tel est le problème que je me suis posé. » Pour photographier un objet quelconque, il faut deux choses : i° un appareil photographique; 2" cet objet, convenablement éclairé. » L'appareil est un appareil photographique ordinaire; quant à l'objet, la rétine dans notre cas, nous pouvons bien l'éclairer par la méthode ophtalmoscopique due à Helmholtz, mais il nous est impossible d'en fixer ( ioi8 ) l'image sur la ])laque photographique. Tout revient donc à trouver un moyen d'éclairage approprié, qui nous permette d'amener l'image de la rétine sur la plaque sensible. » Après de nombreux essais, je suis parvenu à construire un appareil avec lequel j'ai pu prendre divers clichés de la rétine. Parmi ceux-ci, ceux que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie ont été pris par l'auteur sur la rétine de son œil gauche. Un examen, même superficiel, montrera les résultats très satisfaisants auxquels je suis arrivé. La papille, la macula, les vaisseaux visibles à Tophtalmoscope sont très nettement reproduits. Je compte apporter très prochainement certaines améliorations à mon appa- reil, notamment en ce qui concerne l'augmentation du champ d'éclairage, ce qui me permettra de prendre d'un coup la presque totalité du fond de l'œil, mais il m'aurait déjà été possible d'arriver à de meilleurs résultats, si j'avais pu disposer d'appareils photographiques perfectionnés, sans parler de l'habileté professionnelle qui me fait défaut dans une certaine mesure. » Je me permets de faire observer les avantages que peut avoir ma mé- thode au point de vue clinique. Non seulement il est possible de fixer l'image de la rétine dans un temps très court, la pose moyenne étant de deux secondes environ, mais encore l'appareil peut servir comme ophtal- moscope, car il est facile d'observer la rétine sur l'image projetée sur la plaque dépolie. Cette dernière particularité présente l'avantage que de nombreux observateurs peuvent se rendre compte en même temps des faits observés, alors que les ophtalmoscopes les plus perfectionnés ne permettent qu'à trois observateurs au maximum d'observer en même temps. » J'observe encore que la fatigue n'est pas supérieure pour le sujet opéré à celle provoquée par l'observation à l'ophtalmoscope, comme j'ai pu m'en rendre compte par les poses que j'ai subies moi-même. )) Il est inutile de rechercher, comme dans la photographie ordinaire, Ja mise au point de l'appareil. La distance de la plaque sera déterminée d'avance par le pouvoir réfringent de l'œil , qui est connu parfaitement par le's moyens ordinaires. Et ce point est à considérer, en raison de la fatigue qu'occasionnerait pour le sujet la mise au point directe. L'appareil étant réglé d'avance, il suffit d'en approcher l'œil à la distance convenable pour qu'on prenne immédiatement le cliché. » ( 'of9 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Fermentation de l'acide itrique par les micror- ganismes. Note de M. E. Gérard, présentée par M. Henri Moissan. « A ma connaissance, on n'a pas encore jusqu'ici signalé la décomposi- tion de l'acide urique par l'action seule des microrganismes. Je me pro- pose, dans cette Note, de communiquer les premiers résultats d'une étude que je poursuis actuellement sur ce sujet. » Le lo décembre 1893, j'avais laissé ouvert à Fair un ballon renfermant une solution de 3^'' de phosphate disodique et de o^"", 5o d'acide urique pur dans 500*"= d'eau. On sait que M. Donath (') a montré que l'acide urique, presque insoluble dans l'eau froide, se dissout dans une solution de phos- phate de soude en donnant un urate alcalin. » Après quatre jours d'exposition à l'air, j'ai remarqué que le liquide était envahi par des microrganismes qui troublaient sa transparence. La liqueur renfermait de l'ammoniaque. )) Le 14 décembre, on fait une nouvelle addition d'acide urique qui reste à l'état insoluble dans le liquide; mais quelques jours après, le 20 dé- cembre, ce dépôt a disparu. La proportion d'ammoniaque à l'état de car- bonate est augmentée. Les microrganismes continuent à pulluler et se déposent en zooglies au fond du ballon; ils sont composés par des coccus et des bactéries nombreuses. » Des cultures sont alors faites sur bouillon peptonisé et sur gélose : on observe toujours les mêmes productions organisées, coccus et bactéries, avec lesquelles on ensemence de nouvelles solutions stérilisées de phosphate diso- dique et d'acide urique. Le développement des microrganismes se (ait assez rapidement à la température de 3o° à Sa", et tous les trois ou quatre jours on ajoute une nouvelle proportion d'acide urique. La décomposition de ce dernier composé s'effectue toujours régulièrement et a pu même, dans certaines expériences, se continuer pendant longtemps. » Nous verrons plus loin que cette production de carbonate d'ammo- niaque est très vraisemblablement le résultat de l'action secondaire d'un microrganisme urophage sur l'urée produite dans le dédoublement de l'acide urique. » Voici comment j'ai été amené à mettre en évidence l'urée dans ces (') Jot/rn. prakt. Client., 1" série, t. IX, p. i45. C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N° 18.) l33 ( I020 ) fermentations : dans le hni de doser l'ammoniaque formée dans les solu tions fermentées, j'ai employé le procédé de Schlœsing qui consiste à distiller le liquide en présence de la potasse et à recueillir les produits distillés dans une solution d'acide sulfurique titré. Mon attention fut alors attirée vers cette particularité que la proportion d'ammoniaque allait en augmentant dans les derniers temps de la distillation. J'ai alors émis l'hy- pothèse qu'il devait rester en solution un produit de nature azotée se dé- composant d'autant plus facilement par la potasse que les liqueurs deve- naient plus concentrées par le fait de la distillation. Pour vérifier cette hypothèse, j'ai évaporé à siccité au bain-marie le liquide d'une fermenta- tion; le résidu a été traité par l'alcool absolu qui a dissous un produit cris- tallisant en aiguilles et présentant tous les caractères de l'urée. Les dosages de l'ammoniaque antérieurement exécutés étaient donc erronés puisqu'une solution aqueuse d'urée, chauffée en présence de la potasse, de la chaux et même de la magnésie, dégage de l'ammoniaque. » Quoi qu'il en soit, une phase .très intéressante du processus de la fer- mentation était mise en évidence : l'acide urique se décompose sous l'in- fluence de certains microrganismes en donnant de l'urée et du carbonate d'ammoniaque. » Me basant sur ce fait acquis, j'ai entrepris de nouvelles fermentations dans lesquelles j'ai pu doser l'urée et le carbonate d'ammoniaque. » Expérience I. — 7 mars. — Ensemencement, avec une trace des cultures sur bouillon peptonisé précédemment obtenues, de la solution suivante : Phosphate disodique 3s'' Acide urique pur oS'', 5o Eau distillée 5oo". 10 mars. — Présence très nette de carbonate d'ammoniaque formé. 19 mars. — Le carbonate d'ammoniaque est dosé en faisant bouillir 100" de la so- lution dans un ballon relié à un aspirateur, faisant traverser le liquide par un cou- rant d'air rapide qui entraîne le carbonate d'ammoniaque et se rend dans une solu- tion d'acide sulfurique titré qui absorbe l'ammoniaque et en fait connaître la quantité par la variation de titre qu'elle éprouve. Dans la liqueur neutre, on dose l'urée. M. Van Tieghem ('), dans son Travail sur la fermentation de l'urée, s'est assuré que l'ébuUition, avec une petite quantité de carbonate d'ammoniaque, n'altère pas l'urée. Par suite, le liquide, séparé du carbonate d'ammoniaque, est évaporé à siccité et le résidu est épuisé par l'alcool absolu qui dissout l'urée. La proportion de cette der- nière est obtenue par évaporation de l'alcool et le poids est contrôlé par le dosage à l'aide de la méthode de Liebie. ( 102I ) » Les résultats sont : Ammoniaque o?', 068 Urée oS'',25o » Cette quantité de oS"', aSo d'urée correspond à os', 142 d'ammoniaque, soit, au total, OS"', 210 d'ammoniaque. » Expérience II. — 7 mars. — Ensemencement d'une même solution de oS'',5o d'acide unique pur et de 35'" de phospiiale de soude. » I'"' avril. — Les dosages de l'urée et de l'ammoniaque donnent les résultats sui- vants : Ammoniaque oS'',o5i Urée oS'',275 » Cette quantité deos"', 275 d'urée correspond à oS'', 1 55 d'ammoniaque, soit au total 06'', 206 d'ammoniaque. » En admettant que tout l'azote de la molécule d'acide urique (C'H'Az'O') soit transformé en ammoniaque, on a théoriquement oS"-, 208 d'ammoniaque pour of^So d'acide urique, mis en expérience, chiffre voisin de ceux que nous avons trouvés. » Dans une autre expérience, la proportion de carbonate d'ammoniaque produit est encore moins élevée et celle de l'urée est plus abondante. » Ainsi : » Expérience III. — Ensemencement, le 26 mars 1896, d'une liqueur renfermant : acide urique, 18''; phosphate disodique, 6'"; eau distillé, 2'''. » 6 avril. — Dosage de l'urée et de l'ammoniaque : Urée oe^iiio Ammoniaque o'', o34 » Ces résultats correspondent à o8'',657 d'acide urique. Il restait dans le liquide une partie de l'acide urique non transformé à l'état d'urate d'ammoniaque. » Enfin, dans une autre fermentation, commencée le 28 février 1896 et terminée le 26 mars, on a retiré iS"', 3i3 d'urée formée aux dépens de 5s'" d'acide urique ajoutés par fractions de os'',5o tous les deux ou trois jours. Le carbonate d'ammoniaque et l'acide urique non transformé n'ont pas été dosés. » Il résulte de ces premières expériences que l'acide urique se décompose, par l'action des microrganismes , en urée et carbonate d'ammoniaque. Il est très probable que l'urée, principal produit formé, subit ultérieurement l'action d'un microbe urophage pour l'hydrater et donner du carbonate d'ammoniaque. Ce qui semble l'indiquer, c'est la variation dans la quan- tité des produits de l'action biochimique, variation tenant à des cultures impures. » Il se pourrait que la décomposition de l'acide urique fût une hydrata- tion de la molécule et qu'il fût possible de démontrer la formation d'acide tartronique. C'est ce que je me propose de rechercher en essayant ( 102 2 ) en même temps de séparer les différentes produetions organisées de cette fermentation pour en faire l'étude morphologique. » MÉDECINE. — Recherches sur la sérothérapie de Vinfection urinaire {^). Note de MM. J. Albarran et E. Mosny, présentée par M. Guyon. « La sérothérapie a été jusqu'ici appliquée à l'homme pour combattre une infection déjà développée ; plus rarement on a essayé la vaccination préventive ; mais, les chances de contracter la maladie infectieuse étant très sujettes à discussion, ce mode de préservation a été peu employé. Dans aucun cas on n'a essayé, chez l'homme, d'employer le sérum curateur au moment même où l'infection se fait; la simultanéité de l'infection et de l'injection de sérum paraît à peu près irréalisable, parce que nous n'assis- tons presque jamais au moment précis de l'infection. » I/infection urinaire a ceci de particulier que, dans un grand nombre de cas, on peut prévoir que telle manœuvre chirurgicale déterminera, presque à coup sûr, chez un individu dont l'infection est localisée dans les voies urinaires, des accidents généraux qui peuvent revêtir un carac- tère de haute gravité. C'est dire que la sérothérapie pourra être employée dans l'infection urinaire, non seulement pour combattre les accidents déjà développés, mais encore pour empêcher ceux dont on prévoit l'éclosion à peu près certaine. » Les travaux de l'un de nous, en collaboration avec M. Halle, ont démontré le rôle prépondérant que joue le coli-bacille dans l'infection uri- naire. Quoique d'autres microrganismes puissent déterminer cette infec- tion, on peut dire qu'elle est presque aussi souvent due au bacterium coli que la fièvre puerpérale au streptocoque et les angines pseudo-membra- neuses au bacille deLœffler. » Dans cette première Note, nous exposerons le résultat des expériences concernant la sérothérapie de la septicémie déterminée par le coli-bacille. Nous avons essayé de vacciner des animaux contre le coli, et, en outre, nous avons étudié les propriétés du sérum des animaux vaccinés. » Vaccination. — Nous avons essayé trois méthodes de vaccination : )) (A). Vaccination par injection successive de cultures vivantes. — Celte mé- thode, déjà employée par d'autres auteurs, est incertaine dans ses résultats : les cul- tures peu virulentes ne confèrent pas une immunité solide et persistante; les cultures virulentes risquent toujours de tuer l'animal. Les échecs de cette méthode sont parti- (') Travail du Laboratoire de M. le professeur Guyon, à l'ilôpital IS'ecker. ( I023 ) culièrement fréquents chez le cobaye, qui est un animal très réceptif. Chez le lapin, dont la réceptivité est moindre, on peut réussir, avec de grandes précautions, à ob- tenir un certain degré d'immunité; encore provoque-t-on souvent chez les animaux des suppurations viscérales qui demeurent latentes et ne permettent pas d'utiliser à coup sûr leur sérum. » Chez le chien, la vaccination par des doses croissantes de cultures virulentes dé- termine une immunité solide. Lorsque l'inoculation est faite sous la peau, on provoque des abcès, parfois très considérables, qui exposent l'animal à des infections secon- daires. Nous préférons employer la voie péritonéale, surtout parce que le péritoine du chien est relativement peu sensible à l'action du B. coll. C'est ainsi qu'un chien de 8''s a pu supporter jusqu'à lôS"^"^ de cultures virulentes tuant le cobaye en douze heures, à la dose de 0'='=, 5oo. » B. Vaccination par inoculation de filtrats de macérations d'organes d'ani- maux morts d'infection colibacillaire. — Ces filtrats provenant du cobaye, du lapin ou du chien sont toujours toxiques; mais les effets toxiques qu'ils provoquent sont assez variables et les animaux se rétablissent en quelques jours, lorsque la dose ino- culée n'a pas été trop élevée. Ces accidents d'intoxication consistent en une élévation rapide et parfois considérable de la température, de l'amaigrissement et souvent de l'albuminurie. » Une dose de i" de filtrat vaccine le cobaye contre le double de la dose mortelle de culture inoculée vingt-quatre heures après. Souvent l'immunité est beaucoup plus solide et s'obtient plus rapidement avec des doses moindres de filtrat vaccin. » Les inoculations successives de ces filtrats chez le lapin donnent plus sûrement une immunité solide que les cultures vivantes; elles permettent aux animaux de sup- porter jusqu'à plus de vingt fois la dose mortelle de culture. 1) C. Vaccination par inoculations alternantes de filtrat et de cultures vivantes. — Nous avons réussi à faire supporter à nos animaux des doses extrêmement élevées de cultures virulentes, en faisant précéder chaque inoculation virulente d'une injection de filtrat vaccin. » C'est ainsi que nous avons injecté chez un lapin, à doses progressives et alter- nantes, jusqu'à 68" de filtrat vaccin et 65=^'= de cultures, sans que l'animal, que nous avons sacrifié, montrât aucune lésion à l'autopsie. » Un animal vacciné par cette méthode alternante peut supporter sans grande réac- tion, et en une seule inoculation, des doses très considérables de cultures très viru- lentes. » SÉROTHÉRAPIE. — Notis avon.s étudié le sérum des animaux vaccinés au double point de vue de son pouvoir préventif et de son pouvoir curateur. Chez le lapin, le meilleur sérum a été obtenu parla méthode des vaccina- tions alternantes. Chez le chien, nous n'avons encore essayé que le sérum des animaux vaccinés par inoculations successives de cultures virulentes. » Pouvoir préventif . — L'inoculation de ~ de centimètre cube du sérum im- munise le cobaye contre la dose mortelle de culture inoculée vingt-quatre heures après. Un cobaye vacciné avec r, centimètre cube de ce sérum a ré- sisté à l'inoculation de 20 fois la dose mortelle de culture faitevingt-quatre heures après. ( I024 ) » Nous avons essayé d'inoculer simullanément la culture infectante et le sérum curateur : le mélange, à la close mortelle de culture, d'une goutte de ce sérum suffit pour empêcher l'animal de succomber. » Pouvoir curateur. — Les cobayes infectés avec 2 fois la dose de culture mortelle en vingt-quatre heures pour le témoin survivent lorsque, deux heures après l'inoculation infectante, ils reçoivent 1^'^ de sérum curateur. M Nos expériences poursuivies depuis six mois ont porté sur 25o cobayes, 5o lapins et 6 chiens : les propriétés immunisantes et curatives du sérum que nous avons obtenu s'étant montrées très élevées chez des animaux aussi différents, nous nous sommes crus autorisés à l'employer chez l'homme. Au préalable, nous nous sommes assurés de l'innocuité des injec- tions de sérum. Nous publierons plus tard les résultats obtenus; mais, dès aujourd'hui, nous avons tenu à présenter à l'Académie les conclusions de la principale partie expérimentale de nos recherches. » MÉDECINE. — Sur les relations entre la composition du sang et sa teneur en hémoglobine et l'état général de l'organisme. Note de M. I'n. Lafon, présentée par M. P. Schùtzenberger. « Mes travaux tendent à établir qu'à toute augmentation des éléments constitutifs du sang correspond une augmentation du poids du sujet. » De nombreuses déterminations analytiques, effectuées en 1890 sur des malades examinés avant et après le traitement, dans la station de la Bourboule, conduisent à cette conséquence. Pour chaque cas, j'ai effectué le titrage des globules rouges et des globules blancs et de l'oxyhémoglo- bine ou matière colorante du sang. Pour chaque personne, j'ai eu son poids avant et après le traitement. » Ce genre de recherches n'a jamais encore été effectué dans aucune station thermale. Mes résultats sont tous concordants et me semblent à ce point de vue dignes d'être soumis à l'appréciation de l'Académie. » L'hématimètre Nachet et Hayem m'a servi au comptage des globules rouges et des globules blancs. » Pour l'évaluation de l'oxyhémoglobine, j'ai utilisé l'hématoscope si pratique et si exact du docteur Hénocque. )) On voit que la composition moyenne du sang normal est la suivante : » A. Globules rouges, 4 à 6000000 par millimètre cube. » B. Globules blancs, 4 à 6000 par millimètre cube. » C. Oxjhémoglobine, 12 à i4 pour 100. ( I025 ) o o o o o o O O O o o o o O o o o O o o o c o O O o o o o o o o o o o O o o c o o o o o o o o o o o O o o o Cl co ■- o ^o lO a-> o co r>>- o ■s o. ■3 o- rt eu ffl eu *co « eu '3 '« ™ o. i: a i = t^ a u d t-> d u d Li û d i3 = *J U -- « " *-» '71 fU *J '71 CJ ^ o ^ in ÛJ ^ B .S C -D C c -aj C3 C "U C c "E d d -oj d d -OJ d a d .a a -5^ d > a, * re t, ._- re t-< co Fh rt u ■— ca u « tri m (-1 «!?-■- > Q. ra > eu "c5 >■ a. 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O - ^ -JD vD - r-> QO r> Qo" r^ C/Ii o" - oc fl in r^ o O o s ° O o o O o o o o o o o o o o s o o o o o o in o O o o o o o o LO ^ to -* o co m 00 m o c* co <^ v:3- in 3 i^^ in Cl 00 ^ H m m o in N •^3* r- 0-. ^3- Oi^ïl- " « ■^ ■" o o § § S o o o o O o o o o o o o o o o 05 S o o o o o o o o o o o o o o o 3 o o o o o o o o o o o o o o o o in o o o f^ •-< •g d > tn eu C > u d > Cu d -u > Oh d ,s > Sh S -< < ^ <1 -r; -rf <: ^ -< <| < -*; ^ < ^ ^ nj (fl co CJ tn tn CO i *-' s " o t^ O jl, o = i_i a • R K •" > > >■ > >■ M B S O 2 *= CT ( I026 ) » Conclusions. — De tontes ces observations il résulte : i" qu'il y a une variation du poids des malades avant et après traitement de doo^'' à 8''^; 1° qu'il y a accroissement des globules rouges, de l'oxyliémoglobine ou matière colorante du sang, diminution des globules blancs ; le poids des malades est augmenté proportionnellement. » M. Henri Bentéjac adresse une Note ayant pour titre : « Projection, au moyen des rayons de Rontgen, de la colonne mercurielle du thermomètre contre une plaque sensibilisée ». A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. ERRATA. (Séance du 20 avril 1896.) Note de MM. Guye et Jordan, Dispersion rotatoire des corps actifs liquides non polymérisés : Page 884, ligne 3i, au lieu de C"H"0% lisez C'=H'»0«. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -YILLARS ET FILS, Quai des Grands- Augustins, n" 55. epuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4". Deui les l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel les art du i" janvier Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départeinents, :st. chez Messieurs : m Michel et Médan. iChaix. Jourdan. Ruir. lens Courlin-Hecquet. Germain etGrassin. Lachèse. /onne Jérôme. ançon Jacquard. / Avrard. deaax Fcret. I Muller (G.). liges Renaud. / Lefournier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroll. sn Massif. ambery Perrin. 1 Henry. I Marguerie. I Juliot. I Ribou-Collay. Lamarche. Ralel. ( Roy. \ Lauverjat. I Crepm. ( Drevet. I Gratier et C'". '. fiochelle Foucher. Bourdignon. Dombre. Vallée. Quarré. Lorient Lyon Marseille. . . Montpellier . Moulins.. . Nantes erbourg '.rmont-Ferr \- •enoble. Havre. Ile chez Messieurs : ( Baumal. i M— Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Cote. Chanard. Vitte. Ruât. ( Calas. ) Coulet. Martial Place. j Jacques. Nancy \ Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. ( Loiseau. \ Veloppé. ( Barma. / Visconli et C". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. 1 Blanchier. Poitiers.. j Druinaud. jiennes Plihon et Hervé. Bocheforl.. . . Girard (M"")- ^ Langlois. ) Lcslringant. Chevalier. l Bastide. ( Humèbe. i Gimct. j Privât. ÎBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaitre. Nice. Rouen S'-Élienne Toulon ... Toulouse... Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. [As 1 Da chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen I et C-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C''. âmes. Friediander et fils. Mayer et Muller. „ l Schmid, Francke et Bologne ■ Zanichelli. iRamlot. MayolezetAudiarte. Lebègue et G'". ( Sotscheck et C°. ■ I ( Carol ) Muller. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC». Christiania Cammernieyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand .. Hoste. Gènes, i..-. Beuf. ; Cherbuliez. j Georg. ( Stapelmohr. Belinfanle frères. Bûchai est. Genève. La Haye. Lausanne. Leip'ig. ■ Liège. Benda. Payot Barth. Brockhaus. Lorentz. » Max Rube. Twietmeyer. ( Desoer. \ Gnusé. chez Messieurs : ( Dulau. Londres Hachette et C" ( Nutt. Luxembourg . . V. Buck. / Libr. Gulenberg. Madrid 1 Romo y Fussel. 1 Gonzalès e hijos. l F. Fé. Milan Moscou Bocca frères. Hœpli. Gautier. Furchheim. Naples Marghieri di Gius. Pellerano. / Dyrsen et PfeifTer. Ne,v-York . j Stechcrt. ( Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Clausen. Porto . Magalhaès et Moniz. Prasue. Rivnac. Rio- Janeiro .... Garnier. Rome l Bocca frères. ( Loescheret C'V Rotterdam . Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. S'-Petersbourg. ( Zinserling. ■ ( Wolir. / Bocca frères. Turtn ) Brero. ■ j Clausen. ( RosenbergetScllier Varsovie . Gebethner et Woin Vienne ( Frick. ' i Gerold et C". ZUrich . Meyer et Zeller. 15 fr. Prix 15 fr. Prix 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes l«'à31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o.) Volume in-4''; i853. Prix. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à3i Décembre 1880.) Volume in-4'';if"' SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Debbes et A.-J.-J. Sol.o. - Mémo.re sur le Calcul des Perturbations qu'éprou ven t le* omèles, par M. Hansen.- Mémoire sur le Paucréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes d.gesl.fs, part.cuUerement dans la d.gest.on des mauères fasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 : ■",■'■■. V- ,",V "J •' " ' "j " c ■ Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Va. Beneden. - Essai d'une réponse à la question de Pr.x proposée en .Soo par i Académie des Sciences our le concours de .853, et puis remise pourcelui de iSÔ-i, savoir : „ Etudier les lois delà distribution des corps organises fossiles dans les différents terrains sed- meataires, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée - Rechercher la nature des rappons qui existent entre l'étatactuel du régne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bro.n. In-4". avec 27 planches; .86,. 15 fr A la même ybrairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'-fcadémie des Science». TABLE DES ARTICLES. (Séance du 4 mai 1896.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. J. Beiituaxd. — Sur la théorie des gaz. (jU-l MM. Lœwy et PnisEux. — Sur la constitu-^ tion et l'histoire de l'écorce lunaire 967 iM. II. Paye. — Sur les oiseaux et les pa- Pages. |iillons quoa a observés dans IVeil d'une tempête intertropicalc 117' M. A. L.WEUAN. — Au sujet de l'hémato- zoaire du paludisme 1177 COURESPOND ANCE . .M. Ladouldèxf. prie IWcadémic de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Section d'Économie rurale, par suite du décès de M. lieiset .M. G. Bioouhdax. — Observations de la nou- velle comète Swift (b 1S96 = 1896, avril i3) faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) i\l. Mauuice IIamy. — Sur le développement approché de la fonction perturbatrice dans le cas des inégalités d'ordre élevé !M. Hadamaud. — Une propriété des mouve- ments sur une surface M. E. Carvallo. — Sur l'absorption de la lumière par les milieux doués du pouvoir rotatoire M. G. J.iUMANX. — Déviation électrostatique des rayons cathodiques. Réponse à M. H. Poincaré M. H. PoixoAUÉ. — Observations au sujet de la Communication de M. Jaumann . . I\liM. Gaiffe et £. Meylan. — \ppareils de mesure pour les courants de haute fré- quence MM. L. IÎEX01.ST et D. HuuMUZEscu. — Ré- ponse aux observations de M. Auguste liiglii MM. Victor Chab.^ud et D.TInnMUZESCu. — Sur la relation entre le maximum de pro- duction de rayons X, le degré du vide et la forme des tubes MM. A. I.MBERTet H. Bertin-Sans. — Radio- graphies. Applications à la physiologie du mouvement M. P.Cazexeuve. — Sur un nouveau mode de Errata 97!i 07!' 9S0 980 ,,88 9'J'-' 990 99 J 99-5 997 préparation synthétique de l'urée et des urées composées symétriques M. \. Arnatid. — Transformation de l'acide laririque et de l'acide stéaroléique en acide sléarique ; M. Em. Bourquei.ot. — Sur la présence, dans le Monotropa Hypopithys, d'un glucoside de l'éther méthylsalicylique et sur le fer- ment hydrolysant de ce glucoside M. Ballaxd. — Sur le maïs. .M. Georges Friedel. — Sur les zéolilhes et la substitution de diverses substances à l'eau qu'elles contiennent M. Louis Boule. — Sur les Annélides des grands fonds du golfe de Gascogne M. E. RozE. — Sur la cause première de la maladie de la gale- de la Pomme de terre ( Patato Scab des .américains ) M. L. Gextil. — Sur l'àgc des éruptions ophitiques de l'Algérie M. V. GuixKOPF. — Sur un procédé de pho- tographie de la rétine .AI. E. GÉR.\RD. ~ Fermentation de l'acidi- urique par les microrganismes M. M. J. .\lbarr.an et E. Morny. — Recher- ches sur la sérothérapie de l'infection iiri- naire M. Pu. Lafon. — Sur les relations entre la composition du sang et sa teneur en hémo- globine et l'état général de l'organisme., M. Hexri Iîextéjao adresse une Note ayant pour titre : « Projection, au moyen des rayons de Rôntgen, de la colonne mercu- riellc du thermomètre contre une plaque sensibilisée >■ I0I>3 lOd'i 10()() lO0*( 10 l"! 101 '1 1017 I01l( IO2O lO'd PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.\ugustins, 55. /.f Cêi-anI ; Gauthier-Villaus. Jm 1896 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAH inn. LES SECHÉTAIRES PEBPÉTUEIiS. TOaiE CXXIl. NM9 (H Mai 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE ^L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. "" 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. I.es Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 'feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Ménsoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au. plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Sectétaires. Les Kapporls ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadénaie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autani que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne? qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. Lf IMembre qui lait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foni pour les articles oïdinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le meicredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant b^. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES l^m DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 MAI 189G, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COaiMUNICATlONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ÉLECTRICITÉ. — Sur le rôle du noyau de fer de l'induit dans les machines dynamo-électriques; par M. Marcel Deprez. (i On sait que l'induit d'une machine dynamo-électrique, dont l'enrou- lement est fait suivant le principe de Pacinolti, donne une force électro- motrice beaucoup plus faible lorsque le noyau de fer est remplacé par un noyau en bois ou en toute autre substance isolante. L'augmentation consi- dérable d'effet obtenue avec le noyau de fer est due à deux causes qui sont : i*' l'augmentation de la force électromotrice développée dans la partie de spires de l'enroulement qui est extérieure au noyau de fer; i" la diminution de la force électromotrice développée dans la portion de ces mêmes spires qui est intérieure au noyau de fer. » On explique ces deux effets de la maiaière suivante : La présence de C. R., 1S96, I" Semestre. (T. C.WII, N» 19.) 1-^4 ( I028 ) l'anneau de fer dans l'espace circulaire laissé libre entre les pièces polaires des inducteurs diminue beaucoup la réluctance du circuit magnétique et augmente par suite l'intensité du flux de force magnétique des inducteurs qui est donnée approximativement, comme on le sait, par la formule 4 '' " I dans laquelle Jl représente la somme des réluctances des pièces de fer (inducteurs et induit) qui constituent le circuit magnétique et de la couche d'air comprise entre les pièces polaires et le noyau de fer induit. S'il n'y avait pas de noyau de fer dans l'induit, cette couche d'air aurait une épaisseur et par suite une réluctance considérable; en la diminuant con- sidérablement par la présence du noyau de fer induit, on diminue d'autant la réluctance totale du circuit magnétique et on augmente ^ jusqu'à une limite qui correspond au cas où le noyau de fer viendrait toucher les pièces polaires. » Quant à la diminution de la force électromotrice, développée dans la partie intérieure des spires de l'induit, elle serait due à ce que le flux de force émané de l'inducteur, trouvant dans le fer du noyau induit un che- min beaucoup moins résistant que l'espace aérien compris dans le cercle intérieur de ce noyau, passe en très grartde partie par la partie métallique du noyau de fer et par conséquent ne coupe pas les fils intérieurs des spires. La faible portion du flux total qui traverse la zone intérieure du noyau contribue donc seule à la production de la force électromotrice nuisible, et l'on peut la rendre absolument négligeable en donnant à la partie annulaire du noyau une grande épaisseur. » Telle est, en peu de mots, la théorie aujourd'hui enseignée partout et reproduite avec figures à l'appui dans tous les Traités d'électricité. Dans ces figures, les flux de force magnétique sont représentés par des lignes émergeant normalement des pièces polaires et pénétrant ensuite dans le noyau de fer induit dont elles parcourent symétriquement les deux demi- zones annulaires métalliques sans pénétrer dans la zone intérieure. » Cette manière d'expliquer la raison pour laquelle les fils intérieurs ne produisent pas de force électromotrice paraît corroborée par l'examen des fantômes magnétiques, obtenus au moyen de la limaille de fer projetée dans les régions extérieure et intérieure à l'anneau de fer. Ces fantômes indiquent, en effet, un champ très énergique à l'extérieur de l'anneau et très faible à l'intérieur. Il est donc naturel de penser que la théorie actuelle ( 'o^'Q ) est exacte, puisqu'elle semble en parfait accord avec les faits. On peut la résumer en disant que l'emploi du fer placé dans un champ magnétique permet de modifier arijitrairement la distribution des flux de force de ce champ et de les empêcher de passer dans une région de l'espace oîi leur présence serait nuisible pour les rejeter dans une autre où elle devient utile. » S'il en était réellement ainsi, on pourrait facilement utiliser cette propriété du fer pour construire une machine capable d'engendrer un cou- rant rigoureusement continu par le déplacement d'un circuit fermé rigide dans un champ magnétique uniforme. On sait que ce résultat ne peut être obtenu lorsque le circuit est constitué par un fil formant une ou plusieurs spires complètes ne contenant pas de fer, parce que les flux de force du champ magnétique déterminent dans l'ensemble du circuit induit des forces électromolrices qui se neutralisent. Ceci va devenir jilus clair par l'exemple suivant. » Supposons que sur un disque en bois capable de tourner autour d'un axe horizontal dans un champ magnétique uniforme dont les lignes de force sont parallèles à l'axe de rotation, on fixe un fil métallique rectiligne allant du centre à la circonférence. Si l'on imprime à ce disque un mouvement de rotation, la force électromotrice développée aura pour expression nr.f-h, n étant le nombre de tours par seconde; r la longueur du fil comptée de- puis le centre; h étant l'intensité du champ supposé uniforme. » L'expérience étant faite, entourons le fil d'un tube de fer très épais, de même longueur que lui, et remettons le système en mouvement à la même vitesse. Si l'on répète la construction graphique qui se trouve repro- duite dans tous les Traités d'électricité lorsque l'on veut expliquer le rôle du noyau de fer des machines Pacinotti, on trouve que les lignes de force du champ magnétique ne pénètrent pas dans la zone intérieure du tube de fer et ne peuvent, par conséquent, développer dans le fil tournant aucune force électromotrice. Si le tube avait une épaisseur insuffisante, la même théorie classique nous apprend c[u'une partie du flux de force pénétrerait dans la zone intérieure et développerait dans le fil une force électromotrice d'autant plus considérable que l'épaisseur du tube protecteur serait plus faible. '> Quand on fait l'expérience on constate que, quelle que soit l'épaisseur du tube, la force électromotrice développée est rigoureusement la même ( io3o ) que s'il n'y avait' pas de tube. S'il en était autrement, il serait facile de construire une machine à courant rigoureusement continu sans balais et sans collecteurs donnant une force électromotrice aussi grande qu'on vou- drait. )> La conclusion à tirer de cette expérience, c'est que les flux de force magnétique traversent le fer exactement comme les autres métaux. Quant à l'explication complète de l'expérience que je viens de signaler et que j'ai faite pour la première fois il y a trois ans, ainsi que des conséquences qui en découlent pour l'analyse du rôle de l'anneau de fer des machines du genre Pacinotti, je la ferai connaître dans une prochaine Communication. )) Je me contenterai, quant à présent, de signaler les conséquences sui- vantes de la théorie nouvelle dont je viens d'exposer le principe. )) a. Lorsque plusieurs masses magnétiques sont réparties d'une manière quelconque dans l'espace, les flux de force de chacune d'elles se propagent comme si les autres masses n'existaient pas. « b. La force appliquée à une masse magnétique égale à l'unité placée en un point quelconque de l'espace a pour expression la valeur du champ résultant en ce point et la valeur de cette résultante est indépendante de l'état de repos ou de mouvement des masses agissantes; elle ne dépend que de leur intensité magnétique et de leurs coordonnées. » c. La force électromotrice d'induction développée sur un élément de conducteur est, au contraire, une fonction du mouvement relatif que pour- rait avoir cet élément par rapport à chacune des masses agissantes. Si, par exemple, l'une des masses agissantes est liée à l'élément induit de façon à être en repos relatif par rapport à lui, elle ne produira sur lui aucune force électromotrice d'induction. » d. Il résulte de là que l'on ne peut nullement conclure la force électro- motrice d'induction développée dans un conducteur par un ensemble de masses magnétiques dont les unes sont fixes (inducteurs), tandis que les autres sont en mouvement (armature), de l'examen des fantômes magné- tiques qui existent dans les régions parcourues par le fil induit. » HYDROLOGIE. — Les nitrates dans les eaux potables ; par M. Th. Schlœsing. « Les considérations que j'ai développées dans ma Note du i3 avril, au sujet des nitrates contenus dans les eaux de source, s'appliquent aussi aux autres corps qui les accompagnent, sulfates et chlorures alcalins ou ter- reux, bicarbonates de chaux et de magnésie, silice, matière organique. Il ( io3i ) semble que la détermination complète de tous ces éléments n'est pas de trop, quand l'analyse chimique veut intervenir dans la question si délicate de la pureté des eaux potables. Toutefois, il m'a paru suffisant, au moins pour mettre à une première épreuve la nouvelle méthode, de m'en tenir au dosage des deux corps qui distinguent le mieux, dans la plupart des cas, les eaux d'infdtration des eaux de ruissellement, l'acide nitrique et la chaux. Ces éléments ont en outre, sur tous les autres, l'avantage de se prêter à des mesures rapides et très exactes. » Grâce à l'autorisation qui m'a été accordée avec empressement par M. Humblot, inspecteur général des ponts et chaussées, et directeur du service des eaux, j'ai pu faire les prises d'échantillons aux débouchés mêmes des eaux de la Vanne, delaDhuis et de l'Avre dans leurs réservoirs respectifs de Montsouris, Ménilmontant et Passy. Je vais présenter en- semble les résultats des analyses d'eau de Vanne et deDhuys, qui donnent lieu aux mêmes observations, et à part ceux qui concernent l'Avre, parce qu'ils sont d'autre nature. Dans les Tableaux qui suivront, les quantités d'acide nitrique et de chaux, exprimées en milligrammes, sont rapportées '"'d'eau. Vanne. a r Acide nitrique. Chaux. 4 mars iSgS io,o8 111,2 2 avril 9,86 1 1 r ,2 18 avril 10, i4 110,6 28 avril 10,16 111,1 i3 mai 10, 1 3 1 13,6 ijuiii 9)5i ii5,8 4 juillet 9,81 116,3 I août 9)85 ''719 27 août 10,00 ii5,4 Acide nitrique. Chaux. mer mer 28 septembre 1895.. 9,81 i25,3 28 octobre '0,07 111,3 a6 novembre 10.00 i'2,4 28 décembre 10,70 "3,9 29 janvier 1896.... u,34 iii,3 21 février 10,95 ii4j3 27 février 10,86 ii5,4 19 mars 10,57 n4)4 i3 avril 10,82 ii3,i Dhuis, 9 mars 1 895 11, 3 112,1 18 avril 11,82 112,4 28 avril 11,80 112,6 i4 niai 1 1 j74 ' 12,4 I juin 11,65 106,5 4 juillet II ,93 io4,8 3i juillet . 1 1 >90 io3,3 27 août 10, 4o 99)8 28 octobre 1895.... 11,92 26 novembre 1 1 ,80 28 décembre H)99 29 janvier 1896 11, 3o 27 février i2,o3 18 mars 11 ,o3 i3 avril 1 1 ,82 94,0 95,6 109,2 106,9 io3,8 » 118,5 ( io32 ) » De ces chiffres on déduit les titres moyens de l'acide nitrique et de la chaux, et les plus grands écarts en deçà ou au delà de ces titres : Vanne. Dliuis. A. nitrique. Cliaux. A. nitiique. Chaux, mgr mgr mgr mgr Titres moyens 10,26 ii4,2 11,61 106, 5 Écarts les plus grands au-dessus i H- 1,08 + 11,1 -f- 0,42 -+- 12,0 ou au-dessous des titres j — 0,76 — 3,6 — 1,21 — 12, 5 » On voit que l'écart le plus grand est, pour l'acide nitrique, d'environ Jj des titres moyens; pour la chaux, il est un peu moindre dans l'eau de Vanne, un peu plus grand dans l'eau de Dhuis. » Ces résultats, il est essentiel de le remarquer, sont fournis par une période assurément trop courte de quatorze mois consécutifs. Ils sont donc provisoires et pourront être modifiés par des recherches ultérieures. » Il était très intéressant de comparer les titres nitrique et calcique avec les débits des sources. Ceux-ci sont fréquemment relevés par le service des eaux; M. Humblot a bien voulu me les communiquer. Dans le Tableau suivant, j'ai mis les plus forts et les plus faibles débits exprimés en litres et rapportés à la seconde en regard des titres nitriques et calciques cor- respondants : Vanne. Chaux. 111,2 111,3 ii4,3 ii4,7 Dhuis. 112,4 I 28 oct. 1895.... 178 11,92 94,0 99,8 26 nov. » 173 11,80 95,6 » I » Ces nombres ne font apparaître aucune relation entre les débits. et les titres. Ainsi se trouvent confirmées les idées que j'ai exposées sur le dé- placement des eaux dans les terrains et sur le mélange final des dissolu- tions formées à des époques différentes dans la couche végétale. D'après ces idées, les pluies, tout en influant sur les débits des sources par les déplacements qu'elles provoquent, doivent être isolément sans action no- table sur la constitution moyenne des eaux ; c'est bien ce qui résulte du Débits Acide les plus forts. nitrique 2 avril 1895. . . lit i533 9,86 29 janvier 1896. 1645 11,34 21 février »... i583 10,95 9 mars »... 1.576 10,57 i4 mai 189.5. . . 208 11,74 27 août » 186 10, 4o 9 mars 1896. . . 2l5 1 1 ,o3 Débits Acide les plus faibles. nitrique. Chaux. 28 sept ut 1895. . . 1166 9,81 125,3 28 oct. » . . . . I I 20 10,07 111,3 26 nov. ». . . . II 32 10,00 112,4 ( io33 ) Tableau précédent. Si, au contraire! au lieu de se réunir en un mélange moyen, les dissolutions formées par les eaux d'infiltration se rendaient aux sources avec la constitution essentiellement variable qu'elles acquièrent dans la couche végétale, les pluies agissant à la fois sur elles pour les diluer et sur les sources pour les gonfler, on verrait les titres nitriques et calciques baisser quand les débits s'élèvent, et s'élever quand les débits décroissent. « D'autres observations sont suggérées par les graphiques qu'on établit, pour représenter les chiffres ci-dessus, en prenant les temps pour abscisses et les quantités d'acide ou de chaux pour ordonnées. Fig. I. ^^! mau95 autit mai lai-n. ;iii«el août jtpt*r oct ••.• UOl!*" Aic<^ pnv 96 (éwifi mats aviit ^^ ' - \ «S,M^t ^- — " ^jVJ s« Ji"^ s — ' ^ V annt =t. H- 11 -«-; a ^^ 0%, « , s l'if; » Ces figures permettent de comparer entre elles, d'une part, les varia- tions de l'acide dans les eaux de Vanne et de Dhuis, d'autre part, les va- riations de la chaux. On voit que ni les unes ni les autres ne sont concor- dantes; cequi veut dire qu'elles paraissent indépendantes de circonstances qui seraient communes aux deux eaux, comme par exemple les conditions climatériques ; d faut, selon toute probabilité, les attribuer à des accidents de terrain superficiels ou internes, différents dans les deux bassins des sources. M II n'y a pas non plus de concordance entre les variations de l'acide et de la chaux dans la même eau. La concordance existerait sûrement si les ( io34 ) nitrates et le bicarbonate de chaux se formaient dans un rapport con- stant; mais il en est tout autrement pour plusieurs raisons, dont il suffit de citer ici une seule, la variabilité du bicarbonate qui se fait et se défait in- cessamment selon que le sol perd ou gagne de l'eau, selon que la tension du gaz carbonique s'y abaisse ou s'y élève. » En résumé, les résultats de mes analyses d'eaux de Vanne et deDhuis me paraissent, jusqu'à présent, tels que les doivent fournir les eaux des vraies sources. » J'en viens maintenant à l'eau de l'Avre. » Le 8 mars de l'année dernière, un premier dosage de l'acide nitrique et de la chaux dans cette eau me donnait les quantités de i i™sf^87 et 87™sr,6; un second dosage fait le l^ avril réduisait ces chiffres à 6'°s'',67 et 66'"sr,6. Pendant que survenaient ces grandes variations, les titres dans les eaux de Vanne et de Dhuis restaient à peu près constants. Je résolus dès lors de suivre de près l'eau de l'Avre, et j'en vins bientôt à y faire des dosages hebdomadaires. » Le Tableau suivant présente tous les résultats obtenus du 8 mars 1895 au 29 avril 1 896 : Acide 1895. nitrique. mgr 8 mars 1 1 187 4 avril 6,67 16 » 8)57 23 » .... tO,2I 29 » '0,59 10 mai 9-5i 17 » 24 » 3i » 12 juin 18 » aS » 2 juin. 9 » 16 » 28 » 3o » 6 août i3 » 10,78 II, 4o 1 1 , i5 11,75 12,17 12,29 12, 56 12, 4i 12,65 12,80 12,49 11,78 11,25 chaux. mgr 87,6 66,6 76,4 81,5 84,1 80,2 87,8 88,7 87 >7 89,8 9i>7 92,4 92.7 98,5 94,2 » 94,2 91,8 90,7 A.('/e. Acidiï 189.0. nitrique, mgr 20 août 1 1 ,54 27 » 1 1 ,4o 8 sept 12,27 10 « .... 17 » 25 1> 2 OCl. 9 » 16 » 28 » 3o » 12,63 12,57 12,89 12,61 12,64 11,98 11,92 12,21 5 nov II ,84 .. .1,84 .. 10,59 . 10,90 .. 10,17 10, 5i 10,24 i3 » 20 » 27 » 4 déc. II » 18 ,) 26 )) Chaux. mgr 92,1 98,2 98,5 93,7 9-5,9 98,6 94,6 93,1 a 92,6 95,0 » 98,8 90,9 90,0 87,0 86,2 86,4 1896. 2 janv. 8 » i5 » 22 » 29 ), 5 fév. Acide nitrique. Chaux. mgr 10,20 mgr 78,4 10,01 10,38 10,07 9,84 12 » 19 » 27 » 4 mar 1 1 » 18 » 25 » 1 avi 8 » i5 » 22 » 29 » B4 10, o4 10,75 10,53 9,85 s 10, o4 8,90 8,08 8,74 9,84 8,28 9,13 7,96 8,27 il. 78,5 88,8 82,9 82,4 84,5 84,7 86,0 83,9 83,1 80,5 78,2 76,1 83, 0 78,8 83,1 78,1 80,5 ( io35 ) » Voici les litres moyens el les plus grands éc.irls en ilerk ou au delà de ces titres : Acide nitrique. Chaux. mKr nigr Titre moyen 10,84 86,3 Ecarts les plu.s gi-ands au-dessus ou au-Hessous des ( -f- 1,96 + 9,6 titres moyens ( — 4i '7 — 1917 » Les plus grands écarts sont de -^7 ou — du titre nioven nitrique et dci^^ou ^^^ du titre moven calcique; ils dépassent beaucoup ceux nue 80,3 10 - ' ' ri j'ai trouvés pour la Vanne et la Dhuis. » Voici encore d'autres nombres concernant les débits des sources et les titres correspondants : Débits Débits les plu.s Acide les plus Acide forts. nitrique. Cliaux. faibles. nitrique. Cliuux 4 avril 1895 . m. )436 m El- 6,67 66,6 16 octobre 1S95. lit. 792 mgr 11,98 10 mai » . lagô 9'5' 80,2 5 novemb. n , 739 11,84 n 4 décemi). » , 792 10,17 87,0 » Sans être rigoureusement en raison inverse, les débits et les titres semblent cependant varier en sens contraires. Le plus fort débit, ob.servé le 4 a'^i'i' 1B95, correspond précisément aux moindres titres, et l'on peut constater, d'une manière générale, que les titres se sont élevés pendant la période estivale (mai-octobre), qui a été celle des débits moyens et faibles, et abaissés pendant la saison froide (novembre-avril), période des débits plus élevés. Il en est tout autrement, comme on l'a vu, pour la Vanne et la Dhuis. » Mis sous forme de graphiques, les résultats compris dans le Tableau précédent suggèrent d'intéressantes observations. » On remarque, dans le graphique des titres nitriques, une grande dé- pression le 4 avril 1893, qui pourrait bien correspondre au dégel survenu en mars, après les grands froids de février; une dépression moindre, mais encore considérable, s'est produite en mars et avril 1896, après les pluies qui ont fait déborder la Seine à Paris vers le i5 mars; on en voit encore une en aoiit, après un mois de juillet qui a été le plus humide de l'année (87'"'° à Verneuil). » On remarque encore et surtout une similitude frappante entre les deux graphiques, à laquelle on n'était pas préparé par ceux de la Vanne C. R., iXgt', 1" Semestre. (T. CXXIT, N° 19.) l35 ( io36 ) et de la Dhuis. Non seulement l'allure générale de ces graphiques est la même, mais encore la concordance se montre souvent dans leurs moindres détails. Cette similitude s'expliquerait de la façon suivante : l'eau de l'Avre, puisée à Paris, serait un mélange de deux sortes d'eaux : l'une, semblable à l'eau de la Vanne ou de la Dhuis, serait fournie par les infd- trations des pluies dans le bassin des sources; ses titres nitrique et 'cal- cique s'élèveraient au moins jusqu'aux plus hautes valeurs (') trouvées Fig. 3. rnaM95| a\>ili i mai | jmw | [lutid | goût | icjtt'*' | ord *" vjm'".' itc "r ja.TO 96 féuuil mali CLVlit Fig. 4. ^:: 1 ^' Ï2^—\ ^ ___^ 1 \ ■ — ^ , ^ . .. 1 " 7 \ y"^ ' ' v^ •Ifn 1:: par mes analyses, 12™^'', 8 — 90™^, i, et ne subiraient que des variations peu importantes ; dans l'autre, les deux titres seraient très inférieurs. Il est clair que, 1890. Novembre 16, 17 et 18. — Le 16 et le 17 le croissant se prolonge au delà de chacune des cornes d'une vingtaine de degrés environ ; le 18 on croit voir la totalité du disque de la planète. Ce sont là des phénomènes crépusculaires. (') M. Schiaparelli s'exprime de la façon suivante : « Sur la Terre, les phénomènes des aurores polaires semblent élroilenienl liés à ceux du magnétisme terrestre; ceux- ci à leur tour semblent avoir une relation intime avec la rotation de notre globe : tout porte à croire qu'il s'agit là de mouvements électriques à la surface du globe et dans le sein de son atmosphère, très probablement dus à des mouvements de température et à des courants thermo-électriques. C'est certainement pour cette cause qu'il arrive que l'axe magnétique de la Terre est dans une direction peu différente de l'axe astro- nomique et que les manifestations des aurores polaires ont lieu de préférence dans les régions de basse température. » ( io4o ) » Le 22 novembre à 4''3o"', ou croit encore diblinyiier tout le disque; mais ce qu'on voit le mieux est une vaste région lumineuse (EF) à peu près concentrique au pôle de l'hémisphère obscur, qui occupe la plus grande portion d'une calotte sphérique dont la ligne de terminaison s'arrête à Se" ou 4o° du bord obscur. En se rapprochant du croissant de la planète la lumière diminue d'intensité. Par instants, on entrevoit des lueurs au-dessous et dans le voisinage des cornes; ce fait prouve que la lumière s'étend jusque dans cette portion du disque. La courbe qui en marque la limite du côté du bord obscur paraît légèrement elliptique. Tout ceci est bien de la lumière cendrée. IS'JU NoVL'uïlne ^ oo " . » Les observations précédentes sont faites avec l'équatorial de o",38 d'ouverture; on les renouvelle le 24 novembre avec celui de o™,76 et l'on croit distinguer le bord obscur; mais on voit surtout la lumière cendrée, notamment dans la région EF. » Le 20 novembre ('), de 2''3o'" à 3''3o™, on aperçoit le disque complet; le prolon- gement de chacune des cornes ( AC, BD) est d'à peu près 40°. La portion intermédiaire (CD) du bord du disque se soupçonne, mais ce qui frappe le plus est la partie EF de la lumière intérieure. II y a là, sûrement, un ell'et de lumière cendrée. A 3''3o'" l'exis- tence de cette dernière ne fait plus de doute; il semble seulement qu'aujourd'hui son éclat soit plus accusé vers la corne australe que vers la corne boréale. » De plus, en raison de la plus grande proximité du Soleil, le phénomène ne se montre avec netteté que dans la portion EF, où il était tous ces jours-ci plus facile- ment visible. >> Après la conjonction inférieure, on réobserve Vénus les 8, 9, lo et i4 décembre; l'aspect est celui du mois de novembre en ce qui concerne la lumière crépusculaire; (') De nouveau avec l'équatorial de o™,38 d'ou\erture. ( .o4. ) c'est ainsi que le i4 le bord paraît éclairé au delà de chacune des cornes sur une éten- due de 2.5° à 3o°; mais il n'est plus question de la lumière cendrée qu'on croit soup- çonner une fois seulement, et beaucoup plus tard, le 4 janvier 1891 entre S*" et g"" du matin ( '). 1) 1895. — Les 16 et 17 juin, à l'observatoire du mont Meunier, M. Javelle pense distinguer en plein jour la totalité du disque de la planète; je vois, de mon côté, ce phénomène, après le coucher du Soleil, mais je constate que c'est seulement une par- tie du disque qui est ainsi éclairée; la lumière s'arrête avant d'atteindre le bord du limbe et paraît limitée par une courbe de forme elliptique. A notre avis, le phéno- mène est de nature crépusculaire. » Le 3o août, vers S*", on note une apparence semblable, mais il est difficile d'en déterminer le caractère. Le croissant de la planète se prolonge au delà de chaque corne sur une longueur de i5" environ, un peu plus peut-être du côté de la corne boréale que de la corne australe. » Ces ob.servations se rapportent à deux ordres de faits distincts : les uns, relatifs à la lumière crépusculaire, se traduisent généralement par une illumination du bord obscur et des régions voisines du croissant (16 et 17 juin 1895); les autres se manifestent par la présence, dans l'intérieur du disque, d'une portion de calotte sphérique lumineuse ayant à peu près pour centre le pôle de l'hémisphère obscur delà planète. I.e 22 novembre 1890, notamment, la lumière cendrée se détache sur le fond noir du disque et dessine la plus grande partie d'un second disque lumineux, intérieur au premier et d'un moindre diamètre. » La netteté des phénomènes ob.servés (en novembre 1890 surtout), les changements d'aspect qui se sont produits avant et après la conjonc- tion inférieure, dans des conditions identiques en ce qui concerne les positions relatives du Soleil, de Vénus et de la Terre, nous permettent d'alfirmer que nous n'avons pu être le jouet d'une illusion quelconque, de celle notamment qui pourrait provenir de l'achromatisme de l'objectif. » Les faits que nous signalons peuvent donc prendre place à côté de ceux qui ont été recueillis, à cet égard, par d'autres astronomes. Leur publication se trouverait d'ailleurs suffisamment justifiée si elle avait pour résultat d'appeler de nouveau l'attention sur des phénomènes, dont les seuls caractères généraux une fois connus, abstraction faite de la cause qui les produit, sont deslinés à fournir une vérification précieuse, sinon une confirmation de la découverte de M. Schiaparelli sur la rotation de la planète Vénus, découverte que, pour des raisons exposées dans des (') Ces observations ont été faites à Nice ( 10^2 ) Notes antérieures, nous considérons, quant à nous, comme définitivement acquise à la Science. » M. Darboux, en présentant le t. IV et dernier de ses Leçons sur la Théorie générale des surfaces et sur les applications géométriques du Calcul infinité- simal, s'exprime en ces termes : « En présentant à l'Académie le t. IV et dernier d'un Ouvrage dont la publication a été commencée en 1887, je tiens à remercier, en même temps que mes lecteurs, dont la bienveillance m'a encouragé à terminer une tâche qui s'accroissait sans cesse, mon Confrère M. Emile Picard, MM. Kœnigs et E. Cosserat, qui m'ont fait le grand honneur d'écrire chacun une des Notes qui terminent le Volume. Je ne dois pas oublier non plus nos excellents éditeurs, MM. Gauthier-Villars, dont le concours em- pressé et habile ne m'a fait défaut à aucun moment pendant le cours de cette publication, qui a été accueillie avec une faveur dont je voudrais qu'elle fi'it plus digne. » M. Appell présente à l'Académie le deuxième Volume de son « Traité de Mécanique rationnelle » ; ce Volume contient la Dynamique des systèmes et la Mécanique analytique. MEMOIRES PRESENTES. M. Poisson soumet au jugement de l'Académie « un projet de multipli- cateur des courants électriques ». (Commissaires : MM. Mascart, Lippmann.) M. Cii. BoEHM adresse la description et le dessin d'un appareil à miroir destiné à l'examen médical des cavités. (Commissaires : MM. Potain, Guyon.) ( ro43 ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel appelle l'attention sur l'Ouvrage publié, sous les auspices de l'Académie, par M. de Mèly sous le titre : « Les La- pidaires chinois ». Cet Ouvrage est fort important pour l'histoire de la Minéralogie et de la Chimie, tant en raison des faits qu'il expose que de l'origine des notions scientifiques qui y sont contenues et de leurs relations indirectes avec la science grecque, origine de la presque totalité des sciences des autres peuples. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les substitutions régulières non linéaires. Note de M. Autonxe, présentée par M. Jordan. (( Au Chapitre V de mon Mémoire : Sur la théorie des équations différen- tielles du premier ordre et du premier degré {Journal de l'École Polytechnique, LXI* et LXIl" Cahiers), j'ai introduit les substitutions régulières dans l'espace, qui ont la double propriété d'être birationnelles et d'admettre un invariant différentiel tD, dont l'évanouissement identique caractérise les courbes intégrantes. Ayant, au Chapitre VL construit les régulières linéaires, je passe maintenant aux non linéaires. L'intérêt du problème provient de ce que les régulières coïncident, au choix des variables près, avec les transformations birationnelles planes de contact, dont le rôle est si impor- tant dans la théorie des équations différentielles du premier ordre. » Quand on considère une substitution plane Cremona et son inverse, apparaissent des relations remarquables, bien connues maintenant, entre les deux réseaux homaloïiles, les points fondamentaux, les courbes fonda- mentales. Lorsqu'on passe à l'espace, tous ces faits subsistent, mais en se compliquant. M. Nœther {Math. Ann., t. IH, p. 547 ^ 58o) a commencé, sur la birationnalitédans l'espace, une étude dont les recherches actuelles sont la généralisation, avec, en plus, les sujétions qu'entraîne l'existence de cô. Une terminologie spéciale est nécessaire. » Soient donc, en coordonnées homogènes, Xj,j=^i, i, 3, 4. une régu- lière s et son inverse /, m s m où les ç et les ^ sont des formes quaternaires en xj, de degrés m^ et w/ C. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N» 19.) i36 ( io44 ) respectivement, avec les relations » Nommons S s la surface générale, de degré m^, du système ^Cjd^j =o, Cy=const. arbitraire. S^ possède un ensemble de points et de courbes fixes, constituant Vossature de s. L'ossature comprend des courbes nadi- riques N^, sur lesquelles le point courant est un nadir n, (ma Note des 9 et 3o décembre iBçjS) et un nombre fini de zéniths z^. L'image par 5 d'un z^ est un groupe de surfaces z-énithales 3>s; l'image d'un n^ est un groupe de courbes nadirales X^. Quand n^ parcourt sa N^, la Xj correspondante peut ou bien rester fixe et devenir une courbe v^, ou bien engendrer une surface nadiraleMs. Un facteur irréductible sera nadiral[M,] ou zénithal [3j], si son évanouissement fournit l'équation d'une It^ ou d'une 3^ respective- ment. Posons enfin t/'i, i-a^= f P c?0, 7:/-"'|a,„| + 2-a,< f^dP] + P) û^9 < 4" A(/-). TT/-"' !«,„!- 2T:ao< r"(|Pl - P)r/0 < 4:tB(/-). » Supposons que le module de z soit inférieur ou égal à un nombre p << r; nous aurons |G(.)1<1«J + Kl + (4A(.) + 2la„|)(;, + ^ +...). et, par suite, (3) M(p)KB(/-), et, afortion, il) ;..„(/•) >RB(.). 1) De même, si R >■/•, d'après (2) et (5), e''""". -t- 2A) dépasse toute quantité assignable; le rayon de convergence de G, (:;) serait donc au plus égal k\-\- ih. » Je termine en énonçant la proposition suivante qui, pour moi, n'est pas douteuse, bien que je ne l'aie point démontrée rigoureusement en ( io48 ) général : G (:;) étant une fonction entière, M. Hadamard a indiqué une limite supérieure ç (r) du nombre des racines de module inférieur à r; parmi les équations G (s) = P (z), dans lesquelles P (s) est un polynôme, il y en a au plus une telle que le nombre de ses racines de module inférieur à r soit, pour r très grand, inférieur à logç (r). « Remarques sur la Communication de M. Borel ; par M. Émii.e Picard. « Tous les géomètres admireront l'analyse si profonde que communique M. Borel. Bien des tentatives avaient été faites sans succès pour trouver, sans recourir à la théorie des fonctions elliptiques, une démonstration di- recte et élémentaire du théorème en question. M. Hadamard seul, à ma connaissance, avait fait un essai heureux, mais il avait dû se limiter à cer- taines classes de fonctions entières, comme on peut le voir dans son beau Mémoire couronné, il y a trois ans, par l'Académie. )) Je souhaite maintenant que M. Borel puisse étendre, s'il est possible, son analyse à la démonstration du second théorème que j'ai donné sur les fonctions entières, et d'après lequel une fonction entière /(:;) se réduit nécessairement à un polynôme si les deux équations f(=.) = a, f{z) = b ont seulement un nombre limité de racines. » Il serait aussi très intéressant de pouvoir démontrer directement, comme je Tai établi par une voie détournée, qu'une fonction uniforme prend rigoureusement une infinité de fois toutes les valeurs possibles dans le voisinage d'un point singulier essentiel isolé, à l'exception seulement au plus de t^^eua; valeurs; mais, quoique comprenant comme cas particu- liers les théorèmes précédents, ce résultat est au fond d'une nature plus complexe, et il est peut-être à présumer que dans ce cas une analyse du genre de celle de M. Borel ne suffira pas pour arriver à la démonstration. » MÉCANIQUE. — Sur les solutions périodiques du problème du mouvement d'un corps pesant quelconque, suspendu par un de ses points. Note de M. G. Kœxigs, présentée par M. H. Poincaré. « En appliquant les méthodes de M. Poincaré au problème du mou- vement d'un corps pesant quelconque, suspendu par un de ses points, je ( ïo49 ) suis parvenu à démontrer rigoureusement l'existence d'une infinité de solutions périodiques de ce problème. » J'ai pris pour point de départ le mouvement à la Poinsot. )) Si l'on fait abstraction de l'angle iL d'Euler, qui donne la loi de la pré- cession, et dont l'expression en fonction du temps est fournie par une quadrature, après qu'on a trouvé les valeurs d'intégration des rotations des deux autres angles d'Euler 9, ç, on sait que les équations du mouvement d'un corps solide pesant, suspendu par un point, sont les suivantes : a|' = (B- -C)yr + KV - <^Y')' dt = n' -n' b| = (C- - k)rp + ij.(cy -«y"), df' dt = pi' -ry, „dr = (A- -B)pq^lJ.(aj' - h)- df dt ■-= -ZY -Pi » Dans ces équations, y, y', y" sont les cosinus directeurs de la nadirale et a, h, c, [y. les cosinus directeurs et la longueur de la droite qui joint l'origine au centre de gravité. Le poids du corps est pris égal à l'unité. )) Si l'on fait ^. = o, on a un mouvement à la Poinsot et, si l'on suppose l'axe des moments de quantités de mouvement dirigé suivant la nadirale, les six équations ci-dessus admettent comme solutions les expressions p — fcn(o)l), q = — gsn(ix>/), r^^ hdn(o>t), y =/, cn(fcW), y'= — g-, sn(w/), y"— /«, dn(w/), où /, g, h, f,,gt, h,, M sont des constantes. . . 4K )> Ces expressions sont périodiques et admettent la période réelle — • » On peut alors se demander si, [j- étant petit, et pour des données ini- tiales voisines de celles qui conviennent au mouvement à la Poinsot, les équations n'admettent pas encore des solutions périodiques, admettant une période voisine de la période ci-dessus. Cette question exige la discus- sion de certains déterminants fonctionnels, formés avec des fonctions dé- pendant d'un système d'équations aux dérivées ordinaires, linéaires, à coefficients doublement périodiques. Le résultat de cette discussion, qui ne saurait trouver place ici, c'est l'existence démontrée d'une infinité^ de solutions périodiques pour les petites valeurs de p., c'est-à-dire pour le cas d'un corps de forme quelconque, dont le point de suspension est voisin du centre de gravité. » ( io5o ) MÉCANIQUE. — Sur la rotation des solides et le principe de Maxwell. Note de M. R. Liouville, présentée par M. Poincaré. « Dans une Note insérée aux Comptes rendus, le 27 avril dernier, M. Joukovski fait observer que le problème particulier, concernant la ro- tation des solides, auquel se rapportait ma précédente Communication (^Comptes rendus, t. CXX, p. 908, i8g5), a été étudié dans des Recueils étrangers, d'abord par M. Hess, en 1890, puis par MM. Nekrassov, Mlodzieiowski et M. Joukovski lui-même. )) Les publications l'appelées par ce savant, écrites pour la plupart dans une langue qui m'est inconnue, avaient échappé à mon attention, ce dont j'ai le plus vif regret. » Je demande cependant à l'Académie la permission d'ajouter, au sujet du même problème, une proposition qui n'a point été indiquée jusqu'ici et à laquelle mes recherches m'ont fait parvenir. » Elle consiste en ce que, malgré la présence d'une équation invariante algébrique quand les deux conditions (i) p = o, A(B-C)x■^ = C(A-B)Y^ sont satisfaites, // n existe alors aucune intégrale uni/orme, différente des trois intégrales communes à tous les cas. » Cette constatation m'a semblé présenter un double intérêt : » 1° On possède ainsi un cas, le premier qui soit signalé à ma connais- sance, dans lequel les conditions trouvées nécessaires par M. Poincaré pour la possibilité d'une quatrième intégrale uniforme, toujours vérifiées dans le problème de la rotation, ne sont pas suffisantes. » 2° Dans la question de Mécanique dont il s'agit, le principe énoncé par Maxwell est en défaut. » Il convient, pour s'en assurer, de choisir les données initiales du mouvement de telle façon que l'équation invariante (2) Axp ^Cyr = o soit vérifiée. » Alors, puisqu'il n'existe pas d'intégrale uniforme, hormis celles qui ( io5i ) sont vraies dans tous les cas, l'expression Aa.p -h Cyr, qui n'est pas déterminée par ces dernières, devrait, si le principe de Max- well était exact, pouvoir approcher à volonté d'une valeur donnée arbi- traire, ce qui est manifestement inadmissible, puisque l'équation (2) est invariante. » On conçoit sans peine que des circonstances analogues doivent s'offrir toutes les fois que, dans un problème de Mécanique, une équation inva- riante uniforme, ou, d'une manière plus générale, un système invariant de relations uniformes entre les inconnues existe, sans être accompagné d'intégrales uniformes correspondantes. » PHYSIQUE. — Observations relatives à la note de M. Dongier sur un procédé de mesure des biréfringences. Note de M. Georges Friedel, présentée par M. Lippmann. « M. Lippmann a présenté à l'Académie, dans sa séance du 10 fé- vrier 1896, une Note de M. R. Dongier relative à un procédé de mesure des biréfringences en lumière monochromatique. Ce procédé a fait l'objet d'une Communication de ma paît à la séance de l'Académie du 6 fé- vrier 1893, et a été décrit à la même époque avec plus de détails au Bull, delà Soc. Min., t. XVI, p. 19. J'en indiquais, en même temps, un autre analogue, basé sur l'emploi d'un seul quart d'onde, procédé non seule- ment plus simple, mais susceptible d'une précision beaucoup plus grande, et qui donne d'excellents résultats. On en trouve l'indication dans le Traité d'Optique de M. Mascart, t. III, p. 676. Je me suis servi de l'un et de l'autre pour la mesure des biréfringences sous le microscope, mais la supériorité de la méthode basée sur l'emploi d'un seul quart d'onde est telle que c'est, je pense, faire un pas en arrière que de revenir à la variante que M. Dongier expose aujourd'hui comme nouvelle. J'emploie journel- lement, pour la mesure des biréfringences, le dispositif consistant à placer le quart d'onde fixe au-dessus du minéral également fixe, et à observer l'extinction au moyen d'un nicol analyseur mobile muni d'un index cou- rant sur un limbe gradué adapté au tube de l'instrument. Ces procédés, que j'ai indiqués le premier, sont à ma connaissance les seuls qui permet- C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N" 19.) iSy ( io52 ) tent de mesurer avec précision les très petits retards donnant des teintes de polarisation grises du premier ordre. En employant la lumière blanche, avec un quart d'onde choisi pour le jaune correspondant à la teinte sen- sible, et en observant non une extinction, mais l'apparition de la teinte sensible, on obtient des mesures rapides et en même temps précises, qui ne peuvent être obtenues par aucun des moyens en usage antérieurement, surtout s'il s'agit de faibles retards. J'en fais actuellement l'application à l'étude des variations de la biréfringence de l'analcime sous l'influence d'une déshydratation progressive; cette biréfringence, étant de l'ordre de la quatrième décimale, ne pouvait être mesurée sur des lames relativement minces par aucun autre procédé d'application facile et rapide. La méthode me semble devoir rendre des services, tant pour les mesures rapides de la Pétrographie que pour les recherches précises de Cristallographie et je tiens pour cette raison à en revendiquer l'invention. » ÉLECTRlClïÉ. — Sur l'abaissement des potentiels explosifs dynamiques par la lumière ultra-violette et l'interprétation de certaines expériences de M. Jaumann. Note de M. R. Swyngedacw, présentée par M. Lippmann. « J'ai montré antérieurement ( ' ) que sous l'action de la lumière ultra- violette, les potentiels explosifs dynamiques subissent un abaissement plus considérable que les potentiels statiques. » En opérant avec la lumière de l'arc voltaïque, suivant la méthode dé- crite précédemment (' ), on n'observe, dans certains cas, aucune différence nettement appréciable entre les abaissements statique et dynamique. » Pour trouver la raison de cette anomalie, je fus conduit à préciser davantage les conditions qui différencient la charge statique de la charge dynamique d'un excitateur. » L'abaissement des potentiels explosifs par la lumière ultra-violette peut être représenté par la loi générale suivante : » L' abaissement du potentiel explosif d'un excitateur sous l'action des ra- diations ultra-violettes est une fonction croissante paire de la vitesse de varia- tion du potentiel -j- , à l'instant où l'étincelle éclate. (') Comptes rendus du ao janvier 1896. ( io53 ) » On peut tirer de cette proposition un certain nombre de conséquences qui ont été vérifiées par l'expérience. Je ne mentionnerai que les sui- vantes : » Dans la charge dynamique déjà citée : )) I. Si l'étincelle éclate pour un potentiel de plus en plus voisin du poten- tiel maximum V, -y- tend vers o, V abaissement du potentiel explosif dyna- mique tend vers l' abaissement statique. » 11 . Si l'on observe un abaissement du potentiel explosif plus grand que dans la charge statique, c'est que l'étincelle dynamique a éclaté à un instant où ;ï7 ^ o, par suite à un potentiel v inférieur au potentiel maxi- mum V. » On démontre expérimentalement ces diverses conséquences par la méthode des deux excitateurs dérivés ('). Cette méthode permet en effet de résoudre le problème suivant : 1) Trouver la distance explosive d'un excitateur E^E.^ qui se décharge pour le même potentiel qu'un excitateur N,N2 placé à l'abri des radiations ultra- violettes : 1° quand Ef E, n'est pas éclairé par ces radiations ; 2" quand E,E.j, est éclairé. Si l'on prend pour distance explosive de NiNj la moitié de la distance critique; sous l'action de la lumière ultra-violette d'une lampe à arc ordinaire concentrée sur l'excitateur £,£3 par une lentille en quartz, la distance explosive de, E,Eo varie à peu prés du simple au double. (Les pôles de l'excitateur sont formés de sphères en laiton de 1'="' de rayon environ.) Sous cette forme on peut montrer très simplement, dans un cours, l'in- fluence des radiations ultra-violettes sur les potentiels explosifs (°). » III. Si l'on provoque des variations très petites mais très rapides du potentiel d'un excitateur éclairé par la lumière ultra-violette, cet excitateur se décharge pour un potentiel plus faible que le potentiel explosif de l'exci- tateur chargé lentement par une machine électrostatique. » On le démontre par des expériences dont le principe a été donné an- térieurement (^). Pour observer l'abaissement du potentiel explosif, il ne suffit pas d'éclairer le champ de l'excitateur, il faut éclairer l'un des pôles (') Voir Comptes rendus, 8 juillet iSgS. ( '-) Il est essentiel d'opérer avec les précautions indiquées {Comptes rendus, 8 juillet iSgS). On peut remplacer la bobine 6,62 par une colonne d'un liquide élec- trolytique, du sulfate de cuivre par exemple. (') Comptes rendus du 22 juillet iSgS. ( io54 ) au point où jaillit l'étincelle; si les pôles sont des sphères de diamètre in- férieur à une certaine limite, o™, 5 environ, il faut éclairer le pôle néga- tif, le pôle positif est insensible. Si le diamètre est supérieur à cette limite, il suffit d'éclairer l'un ou l'autre des pôles. Avec un excitateur dont les pôles ont un diamètre de i'^'",5 ou 2p"^, on produit le même abaissement en éclairant le pôle positif ou le pôle négatif ou les deux simultanément. » D'après M. Jaumann, les variations très rapides du potentiel suffisent pour abaisser le potentiel explosif d'un excitateur. Ce physicien avait tiré cette conclusion d'une série d'expériences ingénieuses (') pour l'interpré- tation desquelles il admettait implicitement, avec tous les physiciens, que la lumière ultra-violette abaisse de la même quantité les potentiels explosifs sta- tique et dynamique. » Ces expériences sont de deux genres. Dans les unes, la présence de la lumière ultra-violette est évidente. M. Jaumann transforme, à l'aide de variations très petites et très rapides du potentiel une décharge par effluve en une décharge par étincelle ou par aigrette. Dans les autres, pour la des- cription desquelles je renvoie au Mémoire original (-), les précautions né- cessaires pour se mettre à l'abri de la lumière ultra-violette ne sont pas prises; l'interprétation que M. Jaumann en donne prête d'ailleurs à des critiques sur lesquelles je reviendrai dans un Mémoire plus étendu. » En résumé, les expériences dans lesquelles M. Jaumann a constaté l'influence de la vitesse de variation du potentiel -r- sur le potentiel explo- sif ont été faites en présence de lumière ultra-violette. Si l'on provoque des variations très rapides du potentiel d'un excitateur protégé soigneuse- ment contre les radiations ultra-violettes, on n'observe aucun abaissement appréciable du potentiel explosif ( ^ ). » PHOTOGRAPHIE. — Sur la condensation de la lumière noire. Note de M. Gustave Le Bon, présentée par M. Laussedat. « La lumière noire possédant plusieurs propriétés qui la rapprochent de 1 électricité, j'ai supposé qu'il serait possible de la condenser à la surface (') Sitz. Ber. der kais. Akad. zu Wien, juillet 1888, p. 760. (■^) Loc. ciL, p. 773. (*) Institut de Physique de la Faculté des Sciences de Lille. ( loS'i ) de lames métalliques et l'obliger ensuite à traverser ces lames pour agir sur des plaques photographiques dans l'obscurité; ce qui mettrait nos précé- dentes expériences définitivement à l'abri de toutes les objections for- mulées contre elles, notamment celle de l'introduction de la lumière ordinaire par les fentes des châssis. » Les recherches qui vont suivre ont confirmé notre hypothèse. Elles ont été réalisées avec l'obligeant concours de M. Gaston Braiin. » Prenons une feuille de cuivre et une feuille de plomb de i""" environ d'épaisseur; plaçons chacune de ces deux feuilles dans un châssis photo- graphique pour positifs à la place de la lame de verre, et exposons une de leurs faces, une seulement, â ao"" de la lumière d'un arc électrique pendant une heure. Reportons les deux châssis dans l'obscurité, et laissons-les refroidir pendant deux heures. Retirons les lames de leurs châssis; puis, entre les deux faces qui n'ont pas été exposées à la lumière, plaçons une glace sensible et l'objet que nous voulons reproduire, un cliché négatif, par exemple, en ayant soin que l'objet soit entre le cuivre et la glace sensible. Pour éviter toute action de contact, nous avons soin de séparer la glace sensible de l'objet à reproduire par une feuille de verre ou de celluloïd. Il suffira d'abandonner ensuite le tout dans l'obscurité pendant cinq à six heures, pour obtenir au développement une image parfaite des objets intercalés entre la feuille métallique et la plaque photographique. Il est donc évident que la lumière condensée sur une des faces de la feuille de cuivrea traverséle métal pour impressionner la plaque photographique('). )) Comme moyen de contrôle, répétons la même expérience dans l'obs- curité, c'est-à-dire sans exposition préalable des plaques métalliques à la lumière; nous n'obtiendrons aucune trace d'image, même si nous plaçons nos châssis dans une étuve. Ce n'est donc ni la chaleur ni la pression qui ont pu déterminer l'impression photographique. » Comme preuve complémentaire que l'image photographique est due uniquement à l'action de la lumière condensée ayant traversé le métal, il suffit, lorsqu'on expose les lames métalliques à la source lumineuse, de les recouvrir d'une feuille de papier noir. On empêche absolument ainsi le (') Avec un seul métal on ne réussit généralement pas l'expérience précédente. Les lames métalliques ne sont pas électriquement isolées pendant leur exposition à la lu- mière. Elles ne révèlent l'existence d'aucune charge électrique avec les appareils les plus sensibles après leur exposition à la source lumineuse. ( io56 ) succès de l'opération, c'est-à-dire la transformation de la lumière blanche en lumière noire jouissant de la propriété de traverser les corps métalliques. » L'arc électrique dont j'ai fait usage dans les expériences précédentes, était alimenté par un courant de i5 ampères. Avec la lumière diffuse du jour les mêmes expériences ne réussissent pas, même quand la lumière est intense et l'exposition prolongée pendant plusieurs jours. Avec la lumière du soleil, il faut souvent huit heures d'insolation, et on ne réussit pas toujours. Il en est de même avec la lumière d'une lampe à pétrole. » Il est visible que la température de la source lumineuse joue, ainsi que je l'avais déjà signalé, un rôle considérable dans nos expériences. On re- marquera cependant, que la chaleur ne saurait agir directement sur les plaques photographiques dans le cas précédent, puisque, avant de les mettre en contact avec les feuilles métalliques, on a laissé ces dernières se refroidir pendant plusieurs heures. » La lumière noire paraissant se diffuser, comme l'électricité, à la sur- face des corps métalliques, on conçoit aisément qu'il soit impossible d'ob- tenir des images en interposant une lame métallique entre l'objet à repro- duire et la glace sensible, au lieu de placer l'objet entre la glace sensible et le métal. Cette difficulté n'existe pas pour certains corps diélectriques. Si l'on remplace la glace d'un châssis par une planche de sapin non poli d'un centimètre d'épaisseur sur laquelle on pose la main, on obtient à l'arc électrique en moins d'une heure une image bien nette de la main et des veines du bois sur la plaque sensible placée derrière la planche. M. Murât m'a envoyé une photographie ainsi obtenue à l'hôpital du Havre, et celle d'une lettre cachetée dont l'intérieur a été photographié à travers une porte. M. le D"" Armaignac a obtenu en faisant usage d'une planche de noyer de même épaisseur des résultats analogues avec une simple lampe à pétrole munie d'un réflecteur. » Les radiations qui naissent lorsque la lumière visible tombe sur des corps opaques semblent, comme je l'ai déjà dit, de natures bien différentes suivant ces corps; mais elles possèdent toutes ce caractère commun d'être invisibles pour l'œil; et c'est pourquoi j'ai donné à ce mode particulier d'énergie le nom de lumière noire. La difficulté avec laquelle la plupart des radiations qui la composent traversent le papier noir et la facilité avec laquelle elles traversent les métaux suffiraient à les différencier des rayons de Rontgen. » En admettant le qualificatif de lumière noire pour toutes les radiations ( io57 ) invisibles récemment découvertes il est déjà possible, en se basant unique- ment sur les propriétés constatées de ces radiations, d'établir entre elles la classification suivante : )) Radiations X. — Traversent le papier noir, les corps organisés, ne passent pas à travers la plupart des métaux, ne se réfléchissent ni ne se rétractent. » Radiations invisibles des corps fluorescents. — Traversent les métaux, ainsi que l'ont montré MM. d'Arsonval et Becquerel, se réfractent et se réfléchissent, ne présentent par conséquent aucune propriété permettant de les rapprocher des rayons X. » Radiations prenant naissance quand la lumière visible tombe sur des sur- faces métalliques. — Nos recherches montrent que ces radiations ne traversent pas le papier noir ni la plupart des corps organisés, mais qu'elles traversent un grand nombre de métaux. Elles possèdent en outre la pro- priété de se condenser et de se diffuser, comme l'électricité, a. la surface des métaux. » Radiations propres aux êtres organisés. — Radiations émises par les êtres organisés dans l'obscurité et qui permettent de les photographier, comme je l'ai montré en opérant sur des fougères, des poissons et divers animaux. Elles paraissent se rattacher aux radiations de phosphorescence invisible, mais s'en différencient cependant parce qu'elles ne traversent pas les corps métalliques, ceux du moins que j'ai expérimentés, l'aluminium notamment. » Les expériences précédentes, que chacun peut aisément répéter, met- tront hors de contestation, je l'espère, les faits signalés dans mes précé- dentes Communications. » CHIMIE MINÉRALE. — Action du gaz bromhydrique sur le chlorure de thio- phosphoryle. Note de M. A. Besson, présentée par M. Troost. i< Le chlorure de thiophosphoryle PS Cl' distille à 125° sous pression normale, comme l'ont indiqué les chimistes qui ont étudié antérieurement ce corps, mais je n'ai trouvé aucun renseignement au sujet des conditions de ses solidification et fusion; j'ai comblé cette lacune en me servant d'un produit très pur, provenant de fractionnements de plus de i''*'' de ce corps, que j'ai été amené à préparer en vue du présent travail. )> Soumis à l'action du froid, le chlorure de thiophosphoryle ne se soli- ( ro58 ) difie que dans un bain de chlorure de méthyle, dont la vaporisation est activée par un rapide courant d'air; il reste facilement en surfusion, mais cet état cesse au contact d'une parcelle d'un quelconque des dérivés bromes que je décrirai tout à l'heure. I^e corps solide blanc formé fond à —35°. » Le gaz bromhydrique sec ne réagit pas sensiblement sur PSCP à sa température d'ébuUition, mais la réaction s'effectue facilement si l'on opère, comme je l'ai indiqué pour PO Cl', en faisant passer sur de la pierre ponce chauffée à 4oo°-5oo° le gaz HBr entraînant les vapeurs de PS Cl'. Il faut éviter de trop élever la température de la colonne de ponce, sans quoi on constate la présence d'hydrogène sulfuré dans les produits gazeux de la réaction et ce gaz, réagissant partiellement sur PS Cl' en excès, donne au sein du liquide un dépôt de pentasulfure de phosphore. Après un pre- mier passage, on peut cohober le liquide et répéter la même opération sur les parties les plus volatiles qui n'ont pas été altérées. Le liquide recueilli renferme, avec un excès de PSCP non attaqué, les différents produits de substitution bromes de celui-ci : PSCPBr, PSClBr^ et PSBr'. La sépara- tion de ces corps est extrêmement pénible, car elle ne peut s'effectuer que sous pression réduite par suite de leur peu de stabilité sous l'action de la chaleur, et il n'a pas fallu moins de lo fractionnements systématiques pour les obtenir à peu près purs. » Le chlorobromure PSCl-Br distille vers 80° sous pression réduite à 6*""; c'est un liquide incolore qui, sous l'action du froid, présente les mêmes particularités que j'ai signalées pour PS Cl' et le solide blanc obtenu fond à — 3o°. » Il a donné à l'analvse les nombres suivants : Trouvé Cl %: 33,22 Br»/»: 38,49 S''/o:i4,36 P »/„ : i4,6o Théorie pour PSCl^Br.. CI 7„: 33,17 Br"/,: 37,38 S % : i4,94 P7o:i4,48 » La densité à o" est égale à 2, 12. Il ne se décompose que lentement au contact de l'eau froide, plus vite au contact d'une solution alcaline ou ammoniacale, avec mise en liberté de soufre; au contact de l'acide azotique fumant il y a réaction violente, mais celle-ci est beaucoup plus modérée avec de l'acide à 36° qui fait passer le soufre et le phosphore à l'état d'acides sulfurique et phosphorique qu'on peut doser facilement. Le chlore et le brome ont été obtenus en décomposant à une douce chaleur en tubes clos par une solution étendue de potasse ou d'ammoniaque; après fdtration, l'addition de nitrate d'argent précipite un mélange d'oxyde, sulfure, chlorure et bromure d'argent qu'on traite par l'acide nitrique à chaud. Le mélange de chlorure et hromure d'argent qui leste est |)esé, et sa composition se déduit pur analyse indirecte de la variation de poids qu'il éprouve par sa transformation totale en chlorure dans un courant de chlore à chaud. » Michaelis semble déjà avoir obtenu le chlorobromure l'SCl-Br, en faisant réagir le brome sur le corps PSCl-(C^H') {Dei/Isc/ie rheinischc Gesellschaft, t. V), mais je ferai des réserves au sujet du degré de pureté du corps ainsi obtenu; car Michaelis, ayant constaté que le point d'ébullition du produit de la réaction n'était pas fixe, a recueilli la fraction i5o"-i8o'', l'a agitée avec de l'eau, puis s'est contenté de dessécher le résidu sur du chlorure de calcium; c'est un procédé qui ne pouvait le conduire à un produit bien pur, et ce qui tend à le prouver c'est qu'il lui attribue une odeur aromatique due sans doute à la présence de quelque composé orga- nique, tandis que PSCl^Br a une odeur repoussante, analogue à celle de PSCP, et produisant comme lui une très vive irritation des veux et des bronches. Michaelis n'a ajouté aucune constante phvsique permettant d'identifier le corps qu'il a obtenu a\ec celui que je viens de décrire. » Ce chlorobromure PSCl'Br ne peut être distillé à pression normale sans une décomposition très prononcée; déjà à ioo° il se décompose lente- ment, de telle sorte que, si on le chauffé pendant quelques heures en tubes scellés vers ioo°, le liquide d'abord incolore est devenu vert d'eau et ce changement de teinte prouve la formation de composés plus bromes qui ont cette teinte; de plus, la température de distillation sous pression réduite du liquide extrait des tubes s'élève progressivement et d'une façon continue, de celle qui correspond à PSCP jusqu'à celle de PSClBr- et même au delà, par suite de la présence d'un peu de bromure PSBr'. On peut donc admettre que. sous l'action de la chaleur, la décomposition principale est représentée par l'équation 2PSCPBr = PSCI' 4- PSClBr-, ce dernier corps étant susceptible de se décomposer à son tour en PSBr'' et composés moins bromes. » I^e second produit de fractionnement est le chlorobromure .PSClBr- qui distille vers pS" sous pression réduite à 6'^™. C'est un liquide couleur vert d'eau, fumant légèrement à l'air, lentement décomposable par l'eau et se comportant vis-à-vis des autres réactifs à peu près de la même façon que le chloro-bromure PSCl-Br. Son analyse a été faite comme celle de ce der- nier; elle a donné les nombres suivants, dans l'appréciation desquels il C. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXU, N" 19.) ^^^ ( loGo ) faudra faire enlrcr en ligne de compte les difficultés qu'elle présente et les légères incertitudes de l'analyse indirecte. Les deux analyses de Cl.Br proviennent de fractionnements différents. Analjses. — — «■" — -^ — .1 Théorie. Cl pour loo i l'J.oi ( 12,37 '3,7.3 Br « i 63,52 i 62,62 61,89 S » 1 3 , 1 .5 12,37 P » 11,88 11,99 » Il se comporte, sous racfion du froid, comme PSCF et PS CPBr et le corps .solide obtenu, à peu près incolore, fond à — 6"; sa densité à o" est égale à 2,'|8. Il est peu stable sous l'action de la chaleur et se dédouble, quand on le chauffe en tubes scellés à 100°, en PSBr', PSCl" Br et I^SCl'. )) Le résidu des fractionnements est du bromure PSBr', qui est, comme on sait, un corps solide jaunâtre à la température ordinaire. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'air et du peroxyde d'azote sur quelques composés halogènes du bismuth. Note de M. V. Thom.\s, présentée par M. Troost. « J'ai mentionné, dans ma dernière Note à l'Académie (' ), l'action du peroxyde d'azote sur le trichlorure de bismuth. J'ai montré qu'à froid on obtenait un chlorure nitré, décomposabie par l'eau; à chaud, un oxychlo- rure correspondant à la formule BiOCl. J'ai pensé qu'il serait intéressant d'étudier l'action de ce même oxydant sur les bromures et iodurcs corres- pondants. » Action du peroxyde d'azote sur le Iribromure. — Du trihromure a été placé dans une nacelle qu'on introduisait dans un tube de \eire parcouru par un courant de AzO'-. Presque aussitôt, celui-ci perd sa coloration gris rougeâlre et prend à sa sur- face une coloration jaune. Même à température ordinaire, mais plus facilement à une température un peu plus élevée, il entre bientôt en fusion tout en perdant du brome. Puis, peu à peu, le liquide rouge hyacinthe qui a pris naissance se recouvre d'une poudre jaune rougeâlre qui constitue un oxvbromure. Il suffit délever légèrement la température et de prolonger suffisamment le temps de chauffe pour obtenir dans la nacelle un résidu blanc cristallin qui se présente en petites lamelles extrêmement brillantes, tout à fait comparables à l'ox^chlorure Bi O Cl. Soumis à l'analyse, cet (') (^nullités rendue, séance du 9 innrs 1896. ( io6i ) uwbiuiiiure correspond exacleinenl à la l'ormule Bi O Br. Gel oxvliroiiiurc, (lui est le "produit (mal de raction de l'eau sur le Iribromure, ne peut être converti en oxyde par l'action prolongée du peroxyde d'azote, même à température élevée. Chauffé très fortement au contact de l'air, il fond en un liquide pâteux, rougeàtre, et le résidu renferme toujours de très grandes quantités de brome. Du reste, il semble partager toutes les propriétés de l'oxychlorure. Soluble dans l'acide chlorliydrique, dans l'acide bromhydrique, l'acide azotique le dissout facilement, surtout à chaud. Si l'on éva- pore cette solution azotique, on retrouve l'oxybromure inaltéré. L'acide sulfuiii(ue concentré le dissout très mal, mais le transforme totalement en un mélange de sulfate neutre et de sulfate basique [Bi^(SO')' et Bi^0^2S0^]. » Action de l'air sur te tribroinnre. — Chauffé au contact de l'air, le bromure se sublime presque totalement en petits cristaux très nets. Cependant on oluient, presque toujours, un résidu plus ou moins abondant en élevant graduellement la tem- pérature, ("e résidu est de l'oxybromure correspondant également à la foi'iuule BiOBr. » Action du peroxyde d'azote sur le tri-iodure. — L'iodure de bismuth préparé par voie humide, souriiis à l'action du peroxyde d'azote dans les mêmes conditions, conduit à des résultats analogues. Il perd de l'iode, dès la température ordinaire, et prend une ca réaclioii se fyil mieux en élevant un peu la teni- péralure; elle est terminée quand le contenu de la nacelle ne donne plus à l'eau de réaction acide. Du reste, le corps qu'on obtient ainsi se présente sous la forme de petites lamelles brillantes, et est tout à fait semblable au composé obtenu avec le tri- chlorure. L'analyse montre, en effet, que c'est bien l'oxychlorure BiOCI. » Action de l'air sur le hichlorure. — De ces expériences, il paraît résulter nette- ment que le peroxyde d'azote agit sur les corps BiR^, comme le fait l'air lui-même; toutefois, raclion de ce gaz sur l'iodure nous montre qu'il jouit de propriétés oxy- dantes plus énergiques que l'oxygène almospliérique. En général, les réactions sont plus faciles avec le composé oxygéné de l'azote et se passent toujours à température . moins élevée. » M. Dehéraiii (') a obtenu, en chaulVant à l'air du bichlorure, un résidu contenant à la fois du chlore et de l'oxygène. D'après lui, cet oxychlorure correspondrait à la formule Bi'CI-0^. On peut l'envisager comme dérivant de 2 molécules (Bi'Cl')^ par sul>>lilution de 3 atomes d'oxygène bivalents à 6 atomes de chlore monovalents. Cette foiinule méritait d'être vérifiée. » Le bichlorure de jjismuth a été placé dans un verre de montre et chaulTé au voisinage de son point de fusion. 11 se volatilise une ([uanlité notable de chlo- rure BiCF, et l'on obtient comme résidu un composé correspondant exactement à la formule BiOCI. Il jouit du reste de toutes les propriétés de cet oxychlorure, et l'analyse ne peut laisser aucun doute sur sa formule. )i On peiil résumer rapidement l'aclion tle l'air et du peroxyde d'azote sur les composés halogènes du bismuth dans le Talileau suivant : Aition de l'air. Action de AzO-. BiCl^ BiOCI BiCI'.AzO^ puis BiOCI BiBr' BiOBr BiOBr BiF BiOl puis Bi^O' Bi-^0^ BiCP BiOCI BiOCI CHIMIE ORGANIQUE. — Aclion clu chlorure d'cthylo.valyle sur les hydrocar- bures aromatiques en présence du chlorure d'aluminium . Note d e M . L , liou- VEAULT, présentée par M. Friedel. « La réaction des chlorures d'acides sur les hydrocarbures en présence du chlorure d'aluminium a reçu de nombreuses applications; je me suis proposé de l'étendre à un chlorure d'acide spécial, le chlorure d'étliyloxa- lyle et d'arriver par là à la synthèse d'éthers glyoxyliques substitués par des i') Comptes rendus, t. I,l\', p. ~i!\. ( io63 ) radicaux aromatiques a ip -H Cl - co - co- - c- H ^ = H Cl + c" H^ - co - ( :o- c w. » Une tentative de ce genre a été faite, il y a longtemps, par un savant allemand, L. Roser (fi. c/iem. Ges., t. XIV, p. 940 et 1700, et BulL Suc. chim., 2" série, t. XXXVI, p. 'loo, et t. XXXVII, p. 69), qui employait le chlorure d'isoamvloxalyle faute d'avoir pu se |)rocurer l'éther éthylique en quantité suffisante. Peut être faut-il attribuer à celte circonstance son insuccès presque complet; il a obtenu l'acidep crésylglyoxylique seulement à l'état impur; quant à l'acide phénylglyoxylique, il n'a pu (jue le caracté- riser par une réaction colorée. » Je me suis procuré abondamment le chlorure d'éthyloxalvle en me servant d'un procédé indiqué par Anschiitz (D. chem. Ges., t. XIX, p. 2i58). La réaction attendue se réalise aisément en faisant couler goutte à goutte sur une molécule de chlorure d'aluminium Al Cl', recouvert d'une petite quantité de sulfure de carbone, un mélange d'une molécule de chlorure d ethvloxalyle et d'un peu plus d'une molécule de l'hydrocarbure aroma- tique. On chauffe légèrement au début pour amorcer la réaction. » Ce produit obtenu, traité par l'eau, lavé et rectifié dans le vide, fournit, avec un excellent rendement, l'éther glyoxylique substitué, facile à séparer de l'hydrocarbure inaltéré, grâce à son point d'ébullition élevé. )) Ces éthers constituent des produits très stables, généralement liquides et incolores et d'une odeur assez désagréable. » La potasse alcoolique les saponifie en les résinifiant; la soude aqueuse bouillante donne, au contraire, d'excellents résultats et fournit des sels d'où l'on peut, sans difficulté, extraire les acides glyoxvliques. On peut ob- tenir directement ces acides en saponifiant par la soude le produit brut débarrassé du sulfure de carbone. )> Les acides glyoxvliques de la série aromatique sont cristallisés, un peu solubles dans l'eau, à laquelle ils se combinent; ils distillent sans alté- ration dans le vide, au moins les premiers termes de la série ; mais la dis- tillation à l'air les décompose, comme l'a indiqué Claisen, en un mélange de l'aldéhyde et d'acide, d'oxyde de carbone et d'acide carbonique. » I;a réaction du chlorure d'éthyloxalvle sur les hydrocarbures aroma- tiques est aussi générale que celle des autres chlorures d'acides; comme elle, elle peut s'étendre aux éthers oxydes des phénols, tels que l'anisol et le vératroi, mais non pas aux phénols eux-mêmes, ni à leurs éthers acides. ( io64 ) » Quand la substitution d'un atome d'hydrogène par le groupement CO-CCFC^HS dans un hydrocarbure aromatique, peut donner naissance à plusieurs isomères, j'ai constaté qu'il ne s'en formait généralement qu'un seul qui est le dérivé para, si sa formation est possible. Ainsi le toluène fournit seulement du paracrésvlglvoxvlate d'éthyle, le métaxylène le 2,4 métaxylèneglyoxyjate d'éthyle, l'anisol le paraméthoxyphénylglyoxylate d'éthyle. » La préparation des acides glyoxvliques de la série aromatique n'avait jamais jusqu'ici été réalisée d'une façon pratique. Le procédé de Claisen, fondé sur l'emploi des cyanures d'acides est fort pénible et nécessite l'em- ploi des homologues de l'acide benzoïque, déjà forkdifficiles à préparer. I^a même observation s'applique à un autre procédé de Claisen, fondé sur la réaction des homologues du mercure-phényle sur l'éther chloroxalique et au procédé de Clans qui consiste dans l'oxydation, parle permanganate, des acétones aromatiques mixtes. » L'intérêt de la préparation des acides glyoxyliques de la série aroma- tique réside dans la grande facilité avec laquelle ils se prêtent à une foule de transformations. Clans a montré leur transformation aisée en acides phé- nylglycolique et phénylacétique substitués; Gaull s'en est servi pour la préparation des nitriles au moyen de l'hydroxylamine; de plus, le dédou- blement observé par Claisen permet d'espérer de préparer aisément, grâce à eux, les acides et même les aldéhydes aromatiques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouville mèlhode de séparation des méthyl- amines. Note de M. Marcel Delépine. « Les réactions qui engendrent les aminés par l'action de l'ammo- niaque sur les éthers d'acides minéraux RX ne donnent jamais une seule aminé, mais, en général, les sels des quatre aminés prévues par l'équation «RV + «AzH»= VzH'-"R"X-+- (/; - i)AzH''X, où n varie de i à 4- » De là, la nécessité d'une séparation pour se procurer les aminés for- mées à l'état de pureté. La méthode classique est celle de A.-W. Hofmann ; elle réside dans l'emploi de l'oxalate d'éthyle et elle est trop connue pour y insister davantage. Nous ferons seulement remarquer que, d'après ( ToGS ) O. Vallarh ('), elle n'est pas aussi exacte qu'on le croyait. En 1879, MIM. Duvillier et Buisine s'en sont servis pour séparer les méthylamines du chlorhydrate de triméthylamine commercial ('), après l'avoir modifiée pour la rendre plus exacte, mais eu augmentant le nombre des manipula- tions. Quant à la méthode de Heintz(^), elle repose sur l'emploi de l'acide nitreux; outre le désavantage de détruire l'aminé primaire, elle n'est pas applicable aux méthylamines, d'après M. J. Bode ('); le réactif nitreux change partiellement la triméthylamine en ammoniaque. !) J'ai donc cru utile de présenter une méthode nouvelle et pratique, applicable aux méthylamines. Cette méthode repose sur ces faits, récem- ment établis par M. Henry, que l'aldéhyde formique donne avec la mono- méthylamiue un composé bouillant à i6G° (CH- ^ Az — CH'')% avec la /OH diméthvlamine des composés CH-^' /f'U3\2 ^^ CH- [Az(CH^)-]- bouil- lant entre 8o°-85'^('). Enfin, j'ai supposé que la triméthylamine, n'avant plus d'hydrogène tvpique, ne donnerait aucune combinaison. » On obtiendra donc trois produits bouillant à 166°, 8o°-85" et 9" (tem- pérature d'ébullition de la triméthylamine), au lieu de la méthylamine, de la diméthvlamine et de la triméthylamine, qui bouillent à — 3°, 8° et 9", c'est-à-dire qu'on aura des intervalles dans les points d'ébullition permet- tant le fractionnement par distillation. » Voici comment il convient d'opérer : » Après avoir éliminé le sel qualernaire el le sel ammoniacal par les procédés connus, on verse la solution concentrée des chlorhydrates d'aminés sur de la soude caus- tique en morceaux et l'on reçoit les gaz dans une solution d'aldéhyde formique com- merciale à 40 pour 100 continuellement refroidie)par un courant d'eau. L'absorption se fait avec un dégagement de chaleur, une augmentation de volume et une diminution de densité considérables. I) Le liquide obtenu, contenant la triméthylamine el les combinaisons méthyléni- ques de la diméthylamine et de la monométhylamine, est ensuite versé sur un poids égal dépotasse caustique contenue dans un ballon relié à un réfrigérant ascendant; un long tube descendant conduit les gaz de la partie haute du réfrigérant dans un dissolvant. Au contact de la potasse, la majeure partie de la triméthylamine se dégage et va se dissoud're; en même temps le liquide du ballon s'échaufife légèrement et se (') Beviie de la Soc. c/iii/i., t. \\\ , p. 79. (*) Comptes rendus, t. LXXXIX, p. l\8 et 709. (') Ann. Chemie tind Phariit., t. CXXXVIII, p. Sig. (*) Liebig's A/m. derCliem.. t. CCLXVll, p. 208. (') Huit. Ac. roy. Belgique. S' série, t. \\\ I, |i. 200. ( io66 ) sépare en deuv couches donl la supérieure, contenanl les bases niétli\ l/iiiques, el la trimélhylamine restée dissoute est versée dans un llacon sur son poids de potasse caustique et soumise après déshydratation à la distillation fractionnée. » A cause de la Iriméthylamine on distille d'abord à basse température jusqu'à i5°-2o", et en recueillant dans des matras refroidis vers 5°. Ce qui ne se condense pas est amené dans des llacons de Woulf et constitue une nouvelle quantité de triméthvla- mine pure. » Ce qui s'est condensé est de la tiiméthvlamine presque pure et il suffit de lai-ser le flacon qui la contient se réchauffera la température ordinaire pour la faire distiller. » On continue ensuite la distillation jusqu'à 170°. Par une deuxième et une troi- sième distillation on obtient deux portions : 67-68 el 166, les portions intermédiaires étant insignifiantes. » La portion 67-68, inattendue, représente un mélange répondant assez bien à la formule Cir-[ Az{CH^)-]"^ -H CH^'OH -h jH^O. On a pu y démontrer la présence de l'alcool méthylique et de l'eau; cet alcool provient de la formaldéh\de commerciale qui en contient toujours. La portion 67-68 remplace la poition prévue, bouillant à Soo-Sd. » Pour régénérer les aminés de ces combinaisons, il suffit de la faire bouillir avec un mélange d'alcool et d'acide chlorhydrique : l'aminé se combine à l'acide et l'aldé- hyde formique donne avec l'alcool l'acétal correspondant CH-(OC^H')^ Exemple : CH2 = AzCH'-+- HCl -+- 2C-H'0H = GH^AzHS HCl h- CH= (OC^H»)-. De cette façon, on évite les réactions secondaires qui résultent de l'action de l'aldéhyde formique, à chaud, sur les chlorhydrates de mono ou de diméthvlamine ('). Le sel évaporé à siccité et repris par l'alcool absolu bouillant est abandonné par ce véhicule en cristaux purs. » On obtient donc ainsi la triméthy lamine en solution caustique pure et les deux autres aminés sous forme de chlorhydrates purs. Dans une pro- chaine Note, j'espère pouvoir indiquer quelques caractères des sels des mèthylamines séparés par cette méthode qui, comme on le voit, est simple et ne nécessite pas, comme la méthode à l'oxalate d'éthvle, la dessiccation des aminés. » ZOOLOGIE . — Sur les Synascidies du genre Colella , et le polymorphisme de leurs bourgeons. Note de M. Maurice Caui.leiiv, présentée par M. Edmond Perrier. « Le genre Colella, créé par Herdman pour des Synascidies rapportées par l'expédition au Challenger, appartif^ut à la famille dfs Dislomidcr et est (') Plôehl, D. Ch. G., t. \XI, p. 2117; Bult. Soc. Ch., t. 1, p. 870. Brochet et C.imbieh, Conijitex rendus, t. CXX, p. 559. ( 'o*Î7 ) très voisin de Distaplia. Parmi les Ascidies composées du Muséum, dont M. Edm. Perrier m'a confié l'étude, figurent un certain nombre de repré- sentants de ce genre, provenant, les uns d'Australie (expédition de Y Astrolabe), les autres du capHorn. J'ai pu, grâce à ces matériaux, acquérir sur l'anatomie de ces animaux, sur leurs affinités et sur leur blastogénèse, un certain nombre de données que j'exposerai ultérieurement avec dé- tails. J'indiquerai seulement ici les points suivants : » 1° Les espèces que j'ai eues entre les mains présentent toutes quatre rangées de trémas. Une disposition particulièrement caractéristique est à signaler: la deuxième et la troisième rangée s'écartent l'une de l'autre dans leur portion voisine de l'endostjle, de façon à laisser entre elles, sans perforation trématique, un espace triangulaire. Les trémas ne sont pas divisés en deux moitiés par une bandelette transversale, comme cela a lieu chez Distaplia. Ces deux caractères me paraissent très propres à délimiter le genre Colella. » 1° Les Cormus que j'ai examinés sont unisexués, fait déjà constaté par Herdman pour plusieurs espèces; de plus, sur un Cormus femelle, les bourgeons ne présentent que des ovules, sur un Cormus mâle, que des vésicules spermaliques; autant que me le permettent les matériaux dont je dispose, j'en conclus qu'il y a là, pour chaque Cormus, une sexualité déterminée, persistant la même, au moins pendant un certain nombre de générations blastogénéliques, comme je l'ai déjà signalé pour Distaplia magnilar{.'a. » 3° Les faits observés me conduisent à considérer l'origine des bourgeons comme identique à celle qui a été décrite par Kovalewsky, Délia Valle et Salensky, pour Dis- taplia. Je n'ai rien vu qui puisse faire admettre un bourgeonnement aux dépens du prolongement ectodermique inférieur des individus, ainsi que l'avait cru llerdman. » Mais je veux insister surtout sur une particularité curieuse des bour- geons, dans un groupe d'espèces. Ce sont celles où le Cormus se compose d'une tête plus ou moins globuleuse, portée par un long pédoncule, de façon que l'ensemble rappelle assez un champignon. » Si l'on étudie le pédoncule, on voit qu'à sa périphérie la cellulose de la tunique est compacte et résistante, tandis que la région centrale est formée par les grandes cellules vésiculeuses, si fréquentes chez d'autres Tuniciers. C'est cette région centrale qui renferme les bourgeons, souvent accumulés en grand nombre et pressés les uns contre les autres. Il semble bien que, quand l'évolution d'une génération est terminée, la partie globuleuse terminale du Cormus où elle se trouvait soit amputée et que le pédoncule régénère une tête nouvelle par le développement des bourgeons qu'il contient. » En examinant les bourgeons, dans les diverses portions d'«/t même Cormus, on constate les faits suivants : » a. Au voisinage immédiat de la tête du Cormus, on trouve des bourgeons à tout étal de développement, rappelant beaucoup par leur structure ceux de Distaplia, et C. R., 1896, i" Semestre. (T. CXMI, N- 19.) iSp ( io68 ) ne renfermant pas de substances de réserve. La vésicule externe de ces bourgeons est formée par un épithélium très aplati et très mince. Les plus âgés de ces bourgeons pénètrent dans la tête du Cormus. Ils évoluent probablement aussitôt constitués. » b. Au contraire, dans les parties du pédoncule éloignées de la tête du Cormus, les bourgeons, au début de leur développement, ont extérieurement Taspect d'œufs riches en vilellus. En les étudiant, on constate qu'au centre se trouve un groupe de cellules dépourvues de réserves, correspondant à la vésicule interne et aux. cellules mésenchy- mateuses des bourgeons a, et que toutes les réserves, dont l'aspect et les réactions sont celles du vitellus, sont accumulées dans les cellules de la vésicule externe. Les rapports de grandeur de la masse centrale et de la couche ectodermique ainsi modifiée sont souvent ceux de la vésicule germinative et de l'œuf entier dans une Ascidie com- posée, au moment où la vésicule germinative est le mieux développée. Ces bourgeons restent très probablement un temps long et d'ailleurs variable avant d'évoluer. Dans le développement, tous les organes se forment aux dépens des cellules internes, l'ec- toderme chargé de réserves étant une simple enveloppe dont l'épaisseur diminue gra- duellement. » Il serait très intéressant d'étudier minutieusement l'organogénèse dans ces bour- geons b et de la comparer à celle des bourgeons a. Je n'ai pu le faire aussi complète- ment que j'aurais désiré, la présence de ce vitellus rendant les coupes difficiles à pra- tiquer sur des matériaux déjà anciens et qui n'ont pas été préparés d'une façon spéciale pour ces recherches histologiques. » Néanmoins, des faits observés, je puis conclure, avec certitude presque entière, que l'organogénèse est la même dans les deux cas. 11 y a d'ailleurs, entre les types extrêmes de bourgeons, des formes transitionnelles où les réserves sont plus ou moins abondantes. » Cet exemple de polymorphisme des bourgeons me paraît très intéres- sant pour les raisons suivantes : » i*' Il est lié à une forme spéciale des Cormus; je ne l'ai pas constaté dans les espèces où le pédoncule n'est pas nettement séparé de la partie renfermant les ascidiozoïdes adultes. Les bourgeons chargés de réserves sont ceux qui, par leur position, ne se développeront pas immédiatement. Il semble qu'ils puissent évoluer par eux-mêmes ; or il est probable qu'ils régénèrent la colonie quand la tête est amputée, et il serait très curieux de réaliser sur ces formes des traumatismes à l'état vivant ('), de sup- primer la tête, par exemple, et d'étudier la réaction consécutive du pédon- cule. Je rappellerai aussi que cette disposition est analogue à d'autres que présentent certaines Ascidies composées au moment de l'hivernage. » 2.° Mais ces faits me semblent surtout importants pour l'histoire géné- rale du bourgeonnement chez les Ascidies. La paroi externe du bourgeon (') Malheureusement, elles semblent jusqu'ici limitées aux mers australes. ( 1069 ) provient toujours de l'ectoderme du parent, et la vésicule interne est, en général, d'origine endodermique. L'étude de la blastogénèse montre cepen- dant que c'est cette vésicule interne qui fournit tous les organes du blas- tozoïde, même ceux, comme la cavité péribranchiale et le système nerveux, qui, chez l'oozoïde, étaient ectodermiques. La vésicule externe est réduite au rôle de tégument. Nous la voyons ici se charger de réserves, fait déjà remarquable, puisqu'en général les réserves se localisent dans les tissus endodermiques ou mésodermiques. Mais cette nouvelle fonction me paraît de plus s'accorder avec le fait que ce tissu a, chez les formes voisines, perdu tout pouvoir organogénétique, celui-ci étant passé entièrement à la vésicule interne. L'accumulation de réserves vitellines dans les cellules de cette paroi serait un nouveau pas dans cette modification progressive du feuillet ectodermique dans la série phylogénique de la blastogénèse. » 3° Celte variabilité dans le bourgeon rappelle enfin, sans leur être identique, les phénomènes classés par Giard sous le nom de pœcilogonie . » ZOOLOGIE. — Sur les néphridies de Branchiobdella varians (^var. Astaci) ('). Note de M. lî.-IV. Voinov, présentée par M. de Lacaze-Dulbiers. « Pendant l'année iSgS, j'ai étudié l'appareil excréteur de Branchio- bdella varians (var. Astaci), parasite que j'ai trouvé quelquefois en grande quantité, sur les branchies des écrevisses apportées sur le marché de Bu- charest. » Malgré les travaux de Henle, Referstein, Dorner, Lemoine, Voigt, etc. , sur l'organisation générale de cet animal, l'organe excréteur était insuffi- samment connu. On savait seulement que chaque néphridie se compo- sait de cinq régions qui sont, de l'intérieur vers l'extérieur : i" l'entonnoir vibratile; 2° la glande rouge (d'Odier); 3" le cordon canaliculaire; l\° \e canal excréteur (efférent); 5° la vésicule terminale. On ignorait cependant la structure de ces différentes parties et leur véritable relation; en outre, aucune interprétation générale de cet organe compliqué n'avait été don- née. » J'ai étudié l'appareil excréteur par transparence, chez l'animal vivant et par la méthode des sections microscopiques; les résultats auxquels je suis arrivé peuvent être brièvement résumés de la manière suivante : » L'entonnoir se compose d'un corps, l'entonnoir proprement dit, et (') Travail du laboratoire de Morphologie de Bucharest. ( '"/" ) d'un pédoncule qui lui fait suite. Il est situé du côté ventral et s'ouvre, d'une part, dans la cavité générale de l'animal, et, d'autre part, dans la glande rouge, avec laquelle il communique par le pédoncule. Cette pre- mière partie de la néphridie est pourvue d'un revêtement ciliaire continu, à mouvement dirigé vers la glande rouge. La forme de l'entonnoir propre- ment dit est celle d'une coupe à bords droits et ciliés; son diamètre longi- tudinal est de o™™,io, et son plus grand diamètre transversal de o'"'",075. L'entonnoir et le pédoncule peuvent se mouvoir à l'intérieur de la cavité du segment, dans toutes les directions, autour de leur base de fixation. » La glande rouge d'Odier est un corps lobé, de couleur rouge brun chez l'animal adulte. A cause de sa structure et de ses connexions, je l'ai appelée capsule, du nom de la région correspondante dans les néphridies des Hirudinées. Dans cette glande, il faut distinguer deux sortes de forma- tions : 1° un système de lacunes irrégulières, communiquant entre elles, qui la traversent dans toutes les directions, en lui donnant un aspect spon- gieux; 2° un système de canaux réguliers. Les premières appartiennent en propre à la capsule, étant creusées dans sa substance même, tandis que les secondes ne font que la traverser, établissant la communication entre la capsule et la troisième partie néphridienne, qui est le cordon canalicu- laire. )) Le pédoncule de l'entonnoir s'ouvre dans une lacune de la capsule. Une de ces lacunes, très agrandie, contient à son intérieur une masse cel- lulaire compacte, analogue au contenu de la capsule des Hirudinées, et dans laquelle se trouvent accumulées des granulations pigmentaires rouge brun. Sur les parois des lacunes sont fixés des flagellums, dirigés dans tous les sens, ce qui indique une grande complication de direction dans le mouvement du liquide lacunaire. Sur les sections, on voit la capsule di- visée en lobes distincts, moulés les uns sur les autres, ce qui montre qu'elle est formée par un canal pelotonné, dont les parois se sont fusionnées. » Le cordon canaliculaire correspond à la région que les naturalistes allemands nomment « Schleifenorgan », dans l'appareil excréteur des Hirudinées. Il est traversé dans toute sa longueur par quatre canaux, qui communiquent deux à deux, à son extrémité libre, ce qui a fait croire à Lemoine (1880) qu'il est formé par deux paires de canaux accolés. En réalité, la direction du courant indiquée par les flagellums à l'intérieur de ces canaux, ainsi que leur rapport avec les formations canaliculaires de la capsule, nous obligent à considérer le « Schleifenorgan » comme un seul et unique canal. Après avoir pris naissance dans le système lacunaire de ( '"7' ; la capsule, il se replie quatre fois sur lui-même, en fusionnant ses faces de contact, et se continue ensuite par le canal excréteur. » La communication, entre eux, de ces soi-disant quatre canaux, ainsi que la continuation du « Schleifenorgan » avec le canal excréteur, ont lieu dans la capsule. Contrairement aux assertions des auteurs précédents, la cavité interne du canal excréteur est complètement dépourvue de cils vi- bratiles et de flagellums. » La vésicule terminale, de forme ovale, s'ouvre directement à l'exté- rieur par l'orifice excréteur; elle a un diamètre longitudinal de 80 à 90[;-, à l'état d'extension. Elle est formée par une invagination tégumentaire. Sa paroi est constituée par trois couches successives, qui sont, à partir de l'intérieur : une couche épithéliale, revêtue d'une cuticule, et qui repré- sente l'ectoderme; une couche musculaire moyenne, formée par les fibres circulaires de la paroi du corps, et une mince membrane externe. Il n'y a pas de cils vibratils à son intérieur. » L'appareil excréteur de Branchiobdella a la même structure que l'ap- pareil correspondant des Hirudinées et semble être de nature intra-cellu- laire; le protoplasma présente autour des cavités de fortes striations ra- diaires. Des noyaux sont épars à son intérieur, mais il n'existe pas de membranes délimitant des corps cellulaires. » Toute la surface de la néphridie est enveloppée par le péritoine, qui constitue des ligaments et qui présente en certains endroits de grosses cellules péritonéales, granuleuses. » Je n'ai pas fait d'expériences directes pour déterminer le rôle physio- logique des néphridies de Branchiobdella (je me propose de combler pro- chainement cette lacune), mais les observations faites sur le vivant me permettent d'affirmer que, en outre des excrétas liquides, ces organes absorbent aussi des corps solides. Ces derniers proviennent de la fragmen- tation des cellules chloragogènes, détachées de l'intestin, et trop grosses pour pénétrer dans l'entonnoir vibratile. Je n'ai jamais vu de corps solides à l'intérieur du Schleijenorgan ni dans la vésicule terminale. Les particules solides qui ont pénétré par l'entonnoir s'arrêtent dans les lacunes capsu- laires, où, probablement, elles se détruisent. Il est possible que l'accumu- lation de pigment de la masse cellulaire, que j'ai décrite, dans la capsule provienne de cette destruction. » ( 1072 ) PHYSIOLOGIE. — Formation d'une substance anticoagulante par le foie en présence de la peptone. Note de M. C. Delezexne. « Faiio ('), Grosjean (=), etc., ont établi que la peptone, ou plus exac- tement les propeptones, n'agissent pas par elles-mêmes pour rendre le sang incoagulable, mais que vraisemblablement elles provoquent dans l'organisme la formation d'une autre substance, seule douée de propriétés anticoagulantes. » Celte opinion est appuyée sur les faits suivants : 1° la peptone n'a pas d'action spécifique sur la coagulation in vitro; ■?." injectée dans le torrent circulatoire elle en disparaît rapidement alors que le sang reste longuement incoagulable; 3° son action est variable suivant les espèces : très active chez le chien, elle ne produit chez le lapin aucune modification sensible de la coagulabilité. On peut cependant rendre le sang de cet animal incoagulable en lui transfusant du sang de chien propeptoné. )) Jusque dans ces derniers temps on ne s'était guère préoccupé de savoir dans quel organe et par quel mécanisme se forme, sous l'influence de la peptone, la substance qui suspend la coagulation. u Contejean (^) a montré le premier que le foie ou la masse intestinale devaient jouer un rôle prépondérant dans son élaboration ; mais il n'a pu en localiser exactement la production; il suppose que toutes les cellules de l'organisme sont capables de la former, le foie et la masse intestinale ne se distinguant que par une superactivité notable. Plus récemment, Gley et Pachon (*), se basant sur ce fait qu'une injection de peptone ne produit pas ses eflets habituels chez le chien si l'on a pratiqué au préa- lable la ligature des lymphatiques du foie ou du canal cholédoque et sur ce que l'ex- tirpation du foie donne les mêmes résultats négatifs, ont conclu en attribuant uni- quement à cet organe la formation du produit anticoagulant. » Starling (^) a contesté depuis les eflets de la ligature des lymphatiques. Il a vu que, même après ligature simultanée des lymphatiques du foie et du canal cholédoque, la peptone agissait encore. » J'ai répété, à mon tour, ces expériences : en pratiquant la ligature des lymphatiques, j'ai obtenu les mêmes résultats cjue Starling, tandis que, comme Gley et Pachon, j'ai toujours observé qu'après l'extirpation du foie la peptone n'agissait plus. (') Archiv. fïir Physiologie, p. 277; 1881. ('-) Archives de Biologie, t. XII, p. 38 1 . (') Archives de Physiologie, avril iSgS. (*) Comptes rendus, 26 août iSgS; Archives de Physiologie, octobre iSgS; Comptes rendus de la Société de Biologie, 23 novembre iSgS. (^) Journal of Physiology, iaLUvier 1896. ( 1073 ) » Mais à elles seules ces dernières expériences permettent-elles d'affir- mer sans réserve que le foie est l'organe formateur de la substance anti- coagulante? Je ne crois pas. » On pourrait supposer, en effet, que cette substance se forme non seu- lement dans le foie mais encore dans l'intestin, voire même exclusivement dans ce dernier. Si l'on n'a pas pratiqué au préalable la fistule d'Eck, l'ex- tirpation du foie supprime la circulation dans la veine porte; il en résulte cjue, si la substance se formait dans l'intestin, elle ne pourrait rentrer dans le torrent circulatoire et y manifester ses effets. On pourrait encore sup- poser que le rôle du foie se borne à faire subir aux peptones certaines mo- difications qui leur permettent d'aller provoquer dans d'autres organes, peut-être même dans toutes les cellules de l'organisme, la formation défi- nitive du produit anticoagulant. Des exemples d'associations fonctionnelles de ce genre ne sont pas rares en Physiologie, et certains faits, établis par Plosz et Gyergyai ('), pourraient plaider en faveur de celte hypothèse. » Je me suis demandé |si, par des expériences directes, il ne serait pas possible de toucher de plus près à la solution du problème. Ce sont les résul- tats de recherches entreprises dans cette voie que je me propose de relater. » Sur un chien tué par piqûre du bulbe, le foie est rapidement extrait de l'abdomen et exprimé de la plus grande partie du sang qu'il contient. Une canule est introduite dans la veine porle, une autre dans la veine cave, à retnboucluire des veines sus- héjialiijues. Au moyen d'un vase de Mariotte ou même d'une grande seringue à injec- tions on fait pénétrer, dans cet organe encore vivant, du sérum artificiel (NaCl à 6 pour looo), dans lequel on a fait dissoudre dans les proportions de i pour lo de la peplone de Wite. » La solution est maintenue à la température de 38° el injectée assez rapidement. Parfois on laissait libre la canule adaptée à la veine cave et la solution peplonée ne faisait que traverser le foie. Le plus souvent on fermait cette canule et l'injection était poussée jusqu'à ce que le foie fût modérément distendu. » Le liquide recueilli est reçu en proportions variables dans une série de verres à réactions. Dans une autre série on place en mêmes proportions la solution primitive de peptone. On fait écouler directement de l'artère fémorale d'un chien une quantité déterminée de sang dans chacun des verres. On agite légèrement pour que le mé- lange soit parfait, et l'on recueille dans un verre vide un échantillon de sang témoin. » La coagulation se fait sans retard appréciable dans tous les verres renfermant la solution primitive de peptone; elle se produit, au contraire, plus ou moins tardivement dans ceux qui contiennent la solution peptonée après son passage à travers le foie. Dix à douze gouttes mélangées à lo" de sang suffisaient généralement pour suspendre la coagulation pendant (') Arc/iiv. fi'ir die gesammte Physiologie, t. X, p. 536. ( I074 ) quelques heures; parfois une même quantité était capable de maintenir le sangliquide vingt-quatre, quarante-huit heures et plus, alors que dans d'autres cas le retard ne dépassait pas vingt à trente minutes. Mais, si faible que fût le retard, on observait toujours la précipitation des globules et la formation de plasma, résultat que l'on ne saurait obtenir avec la so- lution primitive de peptone. Ces différences relèvent sans doute de varia- tions expérimentales ou individuelles, sur lesquelles je reviendrai en pu- bliant le protocole détaillé des expériences. » On sait que le lapin est réfractaire à l'action de la peptone; je me suis assuré qu'il suffit de faire passer cette dernière à travers le foie du chien pour que, immédiatement, elle manifeste ses effets chez le lapin. » Des résultats ci-dessus rapportés, on peut conclure que, chez le chien : si l'on fait circuler à travers le /oie isolé une solution de peptone, il se produit dans cet organe une substance capable de suspendre la coagulation du sang. M Mais cette substance ne peut-elle pas se produire dans d'autres organes? Pour résoudre cette question, j'ai fait, dans les mêmes condi- tions expérimentales que pour le loie, des circulations artificielles dans l'intestin, la rate, le rein, le poumon, le cerveau, les muscles. Dans aucun cas je n'ai obtenu de liquide capable de retarder la coagulation du sang. Le plus souvent, au contraire, elle était légèrement accélérée. » Le foie paraît donc être le seul organe formateur de la substance anti- coagulante. » Il était naturel de se demander par quel mécanisme se forme cette substance et quelle en est la nature? » Deux hypothèses sont permises : ou bien le principe anticoagulant n'est autre que la peptone modifiée par le foie, ou bien c'est un produit de réaction de cet organe, une véritable sécrétion provoquée par la présence de la peptone. Certains faits militent en faveur de la première hypothèse. » D'abord la rapidité avec laquelle le sang est rendu incoagulable par la peptone : iS ou 3o secondes au plus après l'injection, la coagulation est déjà suspendue. Dans mes expériences, il suffisait, d'ordinaire, que la solution peptonée fût en contact quelques instants avec le foie pour qu'elle ait acquis ses propriétés actives. La disparition immédiate des peptones du torrent circulatoire (3o secondes après l'injection, suivant Fano) est encore un argument en faveur de cette hypothèse. » L'expérience suivante me paraît enfin trancher la question : après une circulation artificielle de peptone ayant donné un liquide manifestement actif, on fait, avec le foie qui a servi à l'expérience, une série d'extraits ; aucun d'eux ne possède de propriétés anticoagulantes, tous ont con- ( lo-S ) serve, au contraire, les effets coagulants habituels des extraits d'organes. ;> Ces résultats ne permettent guère d'admettre que la substance anti- coagulante soit un véritable produit de sécrétion des cellules hépatiques. On s'expliquerait difficilement, en effet, que le principe actif élaboré dans l'intimité des éléments du foie en disparût d'une façon aussi rapide et aussi complète. » J'ai vainement cherché à isoler le principe actif; généralement il est entraîné dans la précipitation des matières albuminoïdes. Cependant dans quelques cas, après précipitation des albumines coagulables par la chaleur, j'ai pu obtenir un filtratum actif résistant à une température prolongée de loo". A l'air libre, ce liquide perd rapidement ses propriétés; il peut les conserver pendant un temps plus ou moins long, si l'on a soin de l'addi- tionner de quelques gouttes de chloroforme et de le maintenir à l'abri de l'air ('). » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Des effets produits sur certains animaux par les toxines et les antitoxines de la diphtérie et du tétanos injectées dans le rectum. Note de M. Paul Gibier. « Dans plusieurs travaux publiés récemment, il a été fait mention de ce détail curieux que, dans certaines parties de l'Inde, les habitants empoi- sonnent le bétail de ceux dont ils désirent tirer vengeance, avec du venin de serpent administré d'une manière particulière. Des morceaux de chif- fons sont imprégnés de ce venin et introduits de force, à l'aide d'un bâton, dans le rectum des animaux qu'ils veulent détruire. L'analyse biologique, faite récemment sur un extrait tiré de ces débris de linge, paraît avoir dé- montré qu'ils contenaient réellement une substance venimeuse. Le venin de serpent pourrait ainsi, de même que la plupart des poisons miné- raux ou végétaux, canser la mort lorsqu'il est introduit dans le système par la voie rectale. » La comparaison entre le venin des serpents et les toxines microbiennes ayant maintes fois été faite, il ne sera peut-être pas sans intérêt de faire connaître quelques recherches que j'ai faites sur les effets produits, sur les cobayes, les lapins et les chiens, par les injections rectales de deux des toxines et des antitoxines les mieux étudiées. ( ' ) Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Montpellier. C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N° 19.) l4o ( io-j6 ) » Le 4 novembre iSgS, un lapin de taille moyenne reçut, en injection rectale, 3"^ de culture diphtéri tique, filtrée au papier, et d'un haut pouvoir toxique. Pendant les jours suivants, le même animal reçut jusqu'à i^"" de la même toxine. Il resta vivant et ne parut pas souffrir de linjection. » La même expérience fut faite sur ce lapin avec de la toxine tétanique dont il re- çut plusieurs doses de S"^"^ jusqu'à concurrence de iS""". Résultat nul. » Un chien terrier, auquel une dose de plusieurs centimètres cubes de tétanine fut administrée de la même manière, n'en ressentit aucun trouble. Quelques gouttes in- jectées sous la peau d'un deuxième et dans la veine tibiale d'un troisième chien déter- minèrent un tétanos mortel. » A la même date, trois cobayes reçurent, en plusieurs doses de 3'''', une quantité de toxine diphtéritique égale à près de 20"''=. Un quart de centimètre cube de cette toxine injectée sous la peau suffisait pour causer la mort chez un animal de même poids. Malgré la dose relativement énorme qui leur fut injectée, ces cobayes ne paru- rent pas en souffrir. » Une autre série de cobayes reçurent des doses de 3'''' d'une toxine tétanique dont un centième de goutte suffisait pour produire un tétanos mortel au bout de deux à quatre jours. Ces animaux ne présentèrent pas la moindre contracture et restèrent en bonne santé. » Après ces résultats négatifs, il me parut peu probable que l'immunité pût être obtenue par la répétition des injections rectales de toxines. Ce- pendant, ces injections furent continuées pendant un certain temps, de sorte que ces cobayes reçurent un volume des toxines de la diphtérie et du tétanos qui aurait suffi à immuniser un animal de grande taille si on l'eût méthodiquement injecté sous la peau. Une dose minima suffisante pour produire la mort par diphtérie ou par tétanos fut alors administrée en in- jections hypodermiques : tous les animaux en expéiience périrent en même temps que les témoins. » Une autre série d'expériences, faites avec les antitoxines de la di- phtérie et du tétanos, a donné des résultats non moins intéressants si on les compare à ceux que M. le docteur Chantemesse a observés chez les en- fants et qu'il a récemment fait connaître. Chez l'enfant, l'administration du sérum antidiphtéritique pourrait être faite par le rectum au lieu de l'in- jection sous-cutanée qui est parfois suivie de douleur locale, d'érythèmes, d'urticaire généralisés, etc. L'antitoxine injectée dans le rectum n'aurait aucun de ces inconvénients, pourrait être donnée à plus hautes doses et fournirait des résultats thérapeutiques non moins brillants que ceux ob- tenus avec l'aiguille hypodermique. » Les conclusions qu'on peut tirer des expériences faites sur les cobayes sont toutes différentes, ainsi qu'on va le voir : » Si l'on injecte un de ces animaux avec o'"'^,5 d'antitoxine diphtéritique contenant ( '077 ) près de loo unités et que vingt- quatre heures plus tard on lui donne sous la peau une dose minima de toxine ou une goutte de culture du bacille de Klebs-Loeffler, la mort survient de vingt-quatre à trente-six heures après l'injection de toxine ou de la goutte de culture. L'œdème local est aussi volumineux que chez les animaux témoins qui survivent au moins aussi longtemps que ceux qui ont reçu l'injection rectale d'anti- toxine. Les cobajes qui reçoivent sous la peau une quantité beaucoup moindre d'an- titoxine dans la même expérience, vingt-quatre heures avant l'injection d'épreuve, résistent parfaitement et ne présentent pas trace d'œdème au point d'inoculation. » L'expérience faite avec l'antitoxine du tétanos aboutit aux mêmes résultats : si l'on donne en injection rectale o'^'^,5 de sérum antitoxique à plusieurs millions et qu'une injection sous-cutanée d'une quantité mortelle minima de toxine tétanique soit faite, vingt-quatre heures après, au même animal, en même temps qu'à d'autres cobayes n'ayant reçu aucune injection préventive, pendant qu'une quantité infinité- simale de sérum antitoxique est donnée à un troisième lot, en injection sous-cutanée, on obtient des résultats comparables à ceux de l'observation suivante : » Cobaye, ayant reçu l'injection rectale d'antitoxine, meurt le cinquième jour avec contractures tétaniques. » Cobaye témoin, n'ayant pas reçu d'antitoxine, meurt le septième jour avec les mêmes symptômes. » Cobaye ayant reçu une dose d'antitoxine équivalente au millionième de son poids, vingt-quatre heures avant l'injection de toxine, survit. » En résumé, de ces expériences, on peut conclure que : » i" Chez les lapins, le chien et le cobaye tout au moins, l'injection rectale de closes relativement massives de toxines diphtéritique ou téta- nique n'est suivie d'aucun elïét apparent; » 2° L'injection rectale des mêmes doses fortes de toxines, un grand nombre de fois répétée, ne produit pas le moindre degré d'immunité à l'égard de la toxine ainsi injectée; » 3° L'injection rectale de doses d'antitoxines (^diphtérie et tétanos), mille fois plus volumineuses que l'injection sous-cutanée préventive est impuissante à prévenir la mort produite par une dose minima de toxines de la diphtérie ou du tétanos; » 4° La muqueuse rectale retient les principes des toxines et des anti- toxines, si elle ne les détruit pas. Dans le cas oh elle en permettrait l'absorption, il faudrait admettre que ces substances, transportées par le système porte jusqu'au foie, sont détruites par cet organe. » ( io7« ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Recherches hydrographiques de M. Spindler dans le lac Peypous . Note de M. Vexekoff, présentée par M. Bouquet de la Grye. « M. Spindler, hydrographe russe, connu par ses recherches dans la mer Noire, le golfe Rara-Bougaz, etc., s'est occupé cette fois d'études hydro- graphiques dans le lac Peypous, qui se déverse, par le fleuve Narova, dans le golfe de Finlande. Il a trouvé que ce bassin, presque aussi vaste que le lac de Genève, n'a que f\l\ pieds = i3'",4 de profondeur. L'eau y contient o^'", 17 de vase par litre; par conséquent, elle est peu transparente et à la profondeur de 2"" ne permet pas de voir les objets qui couvrent le fond. Pendant des calmes prolongés elle se couvre d'une couche légère de végétation cryptogamique. La température de la surface du lac change avec les heures, et la différence entre la hauteur du thermomètre à 10'' du matin et celle de S** du soir atteint 2° C. Jusqu'à la profondeur de 32 pieds = 10*°, la température de l'eau est presque partout la même ; mais à cette profondeur elle varie brusquement de 2° C, ce qui s'explique par le calme qui règne dans le fond du lac et l'agitation continuelle des couches superficielles. Le niveau du lac change avec les saisons de 4 1 pieds =^ i'",5. Il est curieux que la quantité de poissons dans le Peypous ne diminue pas avec le temps, mais augmente, probablement à cause d'une certaine régularité introduite dans la pèche. » M™^ veuve Altschoul demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé, le 19 mars 1894, par M. Isidore AUschoul et dont le dépôt a été accepté. Ce pli, inscrit sous le n" 4998, est ouvert en séance par M. le Secré- taire perpétuel. Il renferme les iMémoires suivants : « Essai sur la pression hydraulique pour effectuer le mouvement d'un wagon m (renvoi à la Sec- tion de Mécanique); « Essai sur l'aimantation d'un cylindre par un courant d'air comprimé et humide » et « Essai sur la lumière électrique au moyen d'un électrophore » (renvoi à la Section de Physique) ; « Procédé contre l'explosion du grisou dans les houillères »' (renvoi à la Section de CHîimie). A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. ( I079 ) COMITE SECRET. La Section d'Économie rurale présente, par l'organe de son Doyen, M. ScHLŒSiNG, la liste suivante de candidats à la place devenue vacante dans son sein, par suite du décès de M. Reiset. En première ligne M. Muxtz. En deuxième ligne M. Risi.er. ..,,.. , ( M. Laboui.bèxk. En troisième ligne (ex œquo), ) ,^ _, et par ordre alphabétique (,,rnn «n n ^ ' ^ I M. ili. hciILŒSI.VG ills. Les titres de ces candidats sont discutés! L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 4 mai 1896. Atlas photographique de la Lune, publié par l'Observatoire de Paris, exécuté par M. M. Lœwy, Sous-Directeur de l'Observatoire, et M. P. Puiseux, Astronome adjoint à l'Observatoire. Premier fascicule comprenant : 1° Mé- moire sur la constitution de l'écorce lunaire; 2° Image obtenue au foyer du grand équatorial coudé; 3° Héliogravures d'après les agrandissements sur verre de trois clichés des années 1894 et iHgj. Paris, Imprimerie nationale, 1896 ; I vol. in-4° et 6 Planches in-f". (Présenté par M. Maurice Lœwy.) Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Fhiedel, Mascart. Mai 1896. Tome VIII. Paris, Masson et C'% 1896; i fasc. in-8°. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1896; fasc. in-8°. Bulletin international du Bureau central météorologique de France. Directeur : M. E. Mascart. N"' 107 à 113; in-/i". ( io8o ) G uérison radicale de la Syphilis, par M. le D"' J.-F. Larrieu (de Monfort l'Amaury). Bourges, Tardy-Pigelet, 1894; in-B". (Présenté par M. d'Ab- badie.) Cours de Géologie, par M. F. Priem, Agrégé des Sciences naturelles, Professeur au Lycée Henri IV. Paris, ancienne maison Quantin, 1896; vol. in-8°. (Présenté par M. Gaudry.) Cours de Géométrie descriptive et de Géométrie infimtésimale , par M. Mau- rice d'Ocagne, Professeur à l'Ecole des Ponts et Chaussées, etc. Paris, Gauthier- Villars et fds, 1896; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. J.Bertrand.) Chez nos aïeux. Un siècle d'observations, 1677-1^89, par M. Cn. Leme- nestrel. Dreux, Achard, 1895; in- 18. Bulletin de V Académie de Médecine. Séance du 28 avril 1896. Paris, Mas- son et €'•=; in-8°. Ministère de l'Agriculture. Bulletin. Documents officiels. Statistique. Rapports. Comptes rendus de missions en France et à l'Étranger. N"^ 1. Paris, Imprimerie nationale, mars 1896; i vol. in-8°. Journal d'Hygiène; Climatologie, publié par M. le D'' Prosper de Pietra Santa. 3o avril 189G. Paris, Chaix; in-4°. Bulletin général de Thérapeutique médicale, chirurgicale, obstétricale et pharmaceutique. Directeur scientifique : M. Albert Robin, Professeur agrégé de l'Académie de Médecine, etc. Paris, Doin; fasc. in-8°. Bulletin international de l' Académie des Sciences de Cracovie. Comptes rendus des séances de l'année 1896. Mars; Cracovie, 1896; in-B". Revisla gérai dos trabalhos, publicaçâo periodica, descriptivaeestatistica, feita com autorisaçào do Governo doEstado, sob a direcçào doEngenheiro chefe : M. Franciso Bicaliio. II. fevereiro de 1896. Rio de Janeiro, H. Lom- baerts, 1896; vol. in-4''. Ouvrages reçus daxs la séance du ii mai 1896. Leçons sur la théorie générale des surfaces et les applications géométriques du Calcul infinitésimal, par M. Gaston Darboux, Membre de l'Institut, Doyen de la Faculté des Sciences. Quatrième Partie : Déformation infiniment petite et représentation sphérique. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; i vol. gr. in-8°. (Offert par M. Darboux.) Traité de Mécanique rationnelle, par M. Paul Appell, Membre de l'In- stitut, Professeur à la Faculté des Sciences. Tome deuxième : Dynamique ( io8i ) des systèmes. Mécanique analytique. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1896; I vol. gr. in-8°. (Offert par M. Appell.) Bulletin astronomique, publié sous les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. F. Tisserand, Membre de l'Institut, avec la collaboration de MM. G. BiGouRDAN, O. Callandreau et R. Eadau. Mai 1896. Paris, Gau- thier-Villars et fils, 1896; i fasc. in-8°. Les Lapidaires de l' antiquité et du moyen âge. Ouvrage publié sous les auspices du Ministère de l'rnstruction publique et de l'Académie des Sciences, par M. F. de Mély. Tome I : Les Lapidaires chinois. Introdaclion, texte et traduction avec la collaboration de M. H. Couret. Paris, Ernest Leroux, 1896; i vol. in-4°. (Présenté par M. Berthelot.) Les applications mécaniques de l'énergie électrique, par M. J. Laffargue, Ingénieur-Électricien, ancien Directeur de l'Usine municipale d'électricité des Halles centrales de la ville de Paris. Paris, J. Fritsch, 1895; 2 vol. in-16. (Présenté par M. Lippmann.) La Lèpre. Observations et expériences personnelles, par M. le D"' Jules GoLDSCHMiDT. Paris, 1894; I vol. in-8". Recherches SUT V origine probable des formations lunaires, par M. P. Pui- SEux. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; i vol. in-8". (Présenté par M. Tisserand.) Bulletin de la Société d' encouragement pour V Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. T. Collignon et Aimé Girard. Paris, 189G; in-4°. Bulletin de la Société astronomique de France et Revue mensuelle d^ Astro- nomie, de Météorologie et de Physique du Globe . Mai 1896. Paris; i fasc. in-8°. Journal du Ciel, couronné par l'Académie des Sciences. Bulletin de la Société d' Astronomie . Juin 1896. Directeur : M. Joseph Vinot; in-4°. Revue générale des Sciences pures et appliquées. Directeur : M. Louis Olivier. 3o avril 1896. Paris, Georges Carré; in-4°. Archives d' Electricité médicale, expérimentale et clinique. Recueil men- suel tonde et publié par M. J. Bergonié, Professeur de Physique médicale à la Faculté de Médecine de Bordeaux. Tome II. Deuxième année. Bordeaux, Féret et fils, 1894; i vol. in-4''. Travaux du laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Grenoble. 1894-1895. Tome m. Grenoble, Allier père et fils, 1896; i vol. in-8''. Proceedings ofthe California Academy of Sciences. Secondseries. Volume V. Part I. San Francisco, 1895; i vol. in-S". ( io82 ) ERRATA. (Séance du 4 m^i 1896.) Noie de M. Maurice Hamy, Sur le développement approché de la fonc- tion perturbatrice dans le cas des inégalités d'ordre élevé : Page 982, note, au lieu de V — (1 — 2 0COSlJ>)l' -+- 26 = 0, lisez (>3 — ( I — aOcosi}') ('+26 = 0. Page 983, ligne i3, au lieu de compris entre o et t:, lisez compris entre — it et ir. Note de MM. Victor Chabaud et D. Hurmuzescu , Sur la relation entre le maximum de production de rayons X, etc. : Page 996, ligne 8, au lieu de 80™™, lisez 80'=™. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILI.ARS Eï FIES, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremeiil le Dimanche. Ils forment., à la fin do l'année, deux volumes in-4'. Deui blés l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, lenninenl chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. Le iinx lie rabunnenierit est fixé ainsi i/ii'il suit : Paris : 20 fr. Départements : 30 fr. — Union postale : 34. fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, .gers. est. chez Messieurs : en Michel et Médan. iChaix. Jourdan. RuIT. tens Courtio-Hecquet. Germain et Grassin. Lachèse. ■.yonne Jérôme. tançon Jacquard. iAvrard. Feret. IWuller (G.). urges Renaud. / Lefournier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroff. re/i Massif. lanibery Perrin. Henry. Marguerie. ^ Juliot. Ribou-Collay. Laniarche. Ralel. ' Roy. ( Lauverjat. ( Crepm. i Drevet. renoàle ,, . . . „ l.ratier et G". l Hochelle Foucher. ^ Bourdignon. Lorient. chez Messieurs : I Bail mal. i M"* Texier. Bernoux et Cumin. Georg. 1 l.yon < Cote. d J Chanard 1 Ville. Marseille ftiial. j Cidas. Montpellier Moulins . . . I Coiilel. Martial Place. / Jacques. lerbourg. 'ermont-Ferr.,. jon. w ! Havre . Ute. { Dombre. ( Vallée. ( Quarré. Nantes IVancy Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. ( Loiseaii. ( Veloppé. i Barnia. ^"'^ Ivisconli Cl C". Aimes Tliibaiid. Orléans I.uzeray. I Blanchier. ^<""^" iDrninaud. Hennés Plilion et Hervé. Rochefort Girard (M""). I Langlois. ^°««" / Leslringant. S'-Élienne Chevalier. \ Haslide. ( Buiiièbe. ) Gimct. ( Privai. , Boisselier. Tours ) Pérical. ' Suppligeon. j Giard. \ Lemaitre. Toulon. . . Toulouse. Valenciennes. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam. Berlin. Buckareii . chez Messieurs : ( Feikenia Caarelsen ! et C'V Atliénes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". Dames. Friedlander el lîls. I Mayer el MuUer. Berne j Schmid, Francke el Bologne . Zaniclielii. ; Ramiol. Bruxelles Mayolezet Audiarle. ( I.ebégue et C". ( Sotscheck el C". I ( CaruI ) Miiller. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BelletC". Christiania Cammermeyer. Coristantinople. ■ Otto Keil. Copenhague Hosl el lîls. Florence Seeher. Gand Hoslc. Gènes Beuf. , Cherbuliez. Genève Georg. ( Slapelmohr. La Haye Belinfante frères. ) Benda. ( Payot Barth. Brockhaus. I.orenlz. I Max Rlibe. Lausanne. Leipzig. Liège. Twielineyer. , Oesoer. ( Gnusé. chez Messieurs : iDulau. Hachette el C- Nuit. Luxembourg.... V. Biick. / Libr. Gulenberg. Madrid Romo y Fussel. j Gonzalès e hijos. ' F. Fé. Milan i'-'"^''^ •"■•""■ ( Hœpli. Moscou Gautier. t Furchheim. l^'aples Marghieri di Gius. ( Pellerano. i Dyrscn el PfeilTer. New-york Stechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Clausen. Porto Magalhaès el Moniz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. Rome , , _. ( Loesclieret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. ( Zinserling. ( Woiir. I Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg el Sellier Varsovie Gebelhiier et WolU Vérone Drucker. ( Frick. Vienne „ , , „, ( Gerold et G'*. ZUrich Meyer el Zeller. S'-Petersbourg. Turin. . 15 fr. Prix 15 fr. 1. Prix 15 fr. TABLES GENERALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes l"à 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o.) Volume 10-4°; i853. Prix. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à Si Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°;if' SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbes el A.-J.-J. Solieb. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les oméles, par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières fasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4"', ^^^'^ ^- planches; i8d6 *^ •■• Tome II • Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. - Essai d'une réponse à laqueslioade Prix proposée en ,85o par l'Académie des Sciences ,ur le concours de i8d3, et puis remise pourcelui de iSôfl, savoir : » Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sedi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition . - Discuter la queslior. de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée - Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'état acluel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bro.nn. In-4-. avec 2^ planches; .861.. . 15 fr. A la même Ubrairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers Savants à l'Académie des Science». TABÏ.E DES ARTICLES. (Séance du 11 mai 1896. ME^IOIRES ET COMMUNICAÏIONS ORP MKMItltRS KT DRS C0RHESP0NI3ANT.S DE L'ACADÉMIE. Pages. M. MAncEi. Dki'Ukz. — .Sur le rùle du noyau de 1er de l'indiiit dans les machines dyna- rao-éleclrii)ues loa'; M. Th. Schliesing. — Les nitrates dans les eaux potables io3o AI. Peuuotin. — Sur les phénomènes crépuscu- laires et la lumière cendrée de Vénus.... io3S Pages . M. D.innoi'x présente le Tome IV et dernier de ses « Leçons sur la théorie générale des surfaces et sur les applications géomé- triques du Calcul infinitésimal >i 10^ J M. Appell présente le dcu.\ièine Volume de son « Traité de iMécanique rationnelle ».. lo^j MEMOIRES PRESENTES. .M. Poisson adresse » un projet de muUipli- | cateur des courants électriques » lo^j M. Ch. Boeh-m adresse la description et le I dessin d'un appareil à miroir destiné à l'examen médical des cavités io4^ CORRESPOIVDAIXCE. M. IcSiccRET.iiRE PEUPÉïfEL signale l'Ouvrage publié par .M. de Mély sous le titre : « Les Lapidaires chinois » lO^S iM. AuTONNE. — Sur les substitutions régu- lières non linéaires lO^S iM. Emile Boiiel. — Démonstration élémen- taire d'un théorème de M. Picard im \(;liM>IIIQUK M. lieiset : f M. Jlliintz, 1° M. liisler, 3° MM. Laboulbt'ne, Maqueiinc, Th. Sclilœsing fils 1079 '079 ERRATA I o8-2 PARIS. - IMPRLMEUIE GAUTHIER-VILLAKS ET FILS, Quai des Grands-.\ugustins, 5j. le (Jcrtint ; Gautiiili; -Vi 1896 ij^a PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR Iflin. liBS SECRÉTAIRES PERPÉTEJGIiS. TOME CXXII. ]V^20 (18 Mai 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET F[LS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. liCS Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Akticle 1". — Impressions des travaux de l'Académie. I, es extraits des M en oires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les corrmunicalions verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués pai les Correspondants de l'Académie comprennent au plus Zj pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'ini|iression de ces Noies ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadét sont imprimés dans les Comptes rendus, mais lesR; ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance] blique ne font pas partie des Comptes rendus. AniiCLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peu\ent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exl autant qu'ils le jugent convenable, comme ils lel pour les articles oïdinaires de la correspondancec cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard jeudi à 10 heures du matin; faule d'être remis àtein le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterei actuel, et l'eitrait est renvoyé au Compte rendu i vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative! un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sonlchargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à 17. cadtmie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés i» déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suiva; COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 18 MAI 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COM3IUi\ICATlOIVS DES MEMBRES ET DES GORRESPONDA.NTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Seconde Note sur la théorie des gaz; par M. J. Bertrand. « On m'a fail observer que Maxwell, dans un second Mémoire, en in- troduisant des conditions nouvelles, a proposé une seconde démonstration de la formule relative à la répartition des vitesses entre les molécules d'un gaz. Cette démonstration ne vaut pas mieux que la première. » Il suffira d'en faire l'analyse. » La masse gazeuse est supposée formée par les molécules de deux gaz de nature différente. On considère deux groupes A et B, composés l'un de molécules du premier gaz, l'autre de molécules du second, et définies par la grandeur et la direction des vitesses. On étudie les effets produits par les rencontres des molécules du groupe A avec celles du groupe B, pen- C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N» 20.) '4l ( io84 ) dant un te.nps que l'on prend pour uniLé, une seconde par exemple; mais parmi ces rencontres procurées par le hasard, on considère seulement celles pour lesquelles l'effet produit remplira ces deux conditions : donner à la molécule, qui faisait partie du groupe A, une vitesse donnée en gran- deur et en direction, et à celle qui faisait partie du groupe B une direction également donnée, la grandeur de la vitesse résultant alors du principe des forces vives; on admet que le nombre de ces chocs qui, dirigés par le hasard rempliront toutes ces conditions, est proportionnel au produit du nombre de molécules du groupe A, par le nombre de celles du groupe B, qui, par là, s'introduiront dans le calcul. » Après la rencontre, les molécules, en nombre bien petit, sur l'étude desquelles repose la démonstration, en vertu des suppositions qui les définissent, font partie de deux groupes nouveaux A' et B'. » On suppose nécessaire, pour le maintien de l'état général qui doit rester invariable, que le groupe A, ayant fourni au groupe A' quelques mo- lécules, en reçoive de lui dans le même temps un nombre précisément égal, qui, de plus, doivent lui être rendues par l'action des molécules du groupe B'. Rien ne justifie une telle assertion. Le groupe A, c'est la base acceptée de la démonstration, doit contenir à chaque instant le même nombre de molécules; celles qu'il perd, comptées toutes ensemble, sont donc en nombre égal à celles qu'il reçoit, mais la compensation doit porter sur la somme totale, non sur chacun des éléments qui la composent. )) Maxwell prévoit l'objection, en très petite partie seulement, et l'écarté en deux lignes : « Ne pourrait-on pas supposer, dit-il, que les molé- » cules qui ont quitté le groupe A pour entrer dans le groupe A' passeront » de celui-là dans un groupe A", puis dans un groupe A'", pour revenir au » groupe A après avoir parcouru un cycle? « Cela n'est pas possible, il Vaifirme parce qu'on n'aperçoit aucune raison pour que le cycle soit parcouru dans un sens plutôt que dans le sens inverse. )) Faute de comprendre un tel argument, je n'y puis faire aucune objection; mais on n'aperçoit aucune raison pour que les molécules sorties de A y rentrent, soit immédiatement, comme l'affirme Maxwell, soit après un cycle, comme il refuse de l'admettre; il suffit qu'il en rentre d'autres, en nombre égal; tous les groupes, sans exception, peuvent les fournir. La condition qui, mise eu équation à l'aide de suppositions très contestables, permet la solution du problème n'est justifiée par aucune raison plau- sible. M ( io85 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur le rôle du noyau de fer dans les machines dynamo- électriques. Remarques sur la Note de M. Marcel Deprez; par M. A. Po- tier. « a. L'expérience citée par M. Marcel Deprez dans la dernière séance est la reproduction schématique de faits acquis et utilisés industriellement dans les machines oîi le circuit induit est formé de barres introduites dans des trous percés, dans le fer de l'armature,; parallèlement à l'axe de ro- tation. » b. Elle ne contredit en rien la règle classique qui lie la force électro- motrice induite à la variation du flux de force magnétique embrassé par le circuit, mais en est la confirmation. » c. Elle ne contredit qu'en apparence la règle qui attribue à chaque élément du fil induit une force électromotrice proportionnelle au flux coupé par cet élément; en effet, cette règle ne s'applique, en toute ri- gueur, qu'au cas où le champ magnétique est invariable en grandeur et en direction en tout point de l'espace, ce qui n'est pas le cas dans l'expé- rience de M. Marcel Deprez : dans cette expérience le champ est modifié, à chaque instant, par le déplacement du tube de fer doux. » d. Conformément aux théories en vigueur, le champ est presque nul à l'intérieur d'un anneau Gramme suffisamment épais; on le démontre aussi bien par l'emploi d'une bobine exploratrice reliée à un galvano- mètre balistique que par l'examen du spectre, et le résultat de l'expé- rience est le même, que le fer doux tourne ou soit immobile, s'il est con- venablement feuilleté. » Si l'on substitue un anneau de cuivre à l'anneau de fer, la bobine in- troduite à l'intérieur de l'anneau montre l'existence d'un flux magnétique intense. On ne peut donc dire que ce flux traverse le fer comme les autres métaux. » e. La connaissance de la grandeur et de la direction du flux en chaque point de l'espace, lorsque cette grandeur et cette direction restent fixes, suffit pour déterminer la force électromotrice induite dans un circuit, quelle que soit la nature des masses entraînées dans son mouvement. » ( >o86 ) PHYSIQUE. — Émission de radiations nouvelles par l' uranium métallique. Note de M. Henri Becquerel. « J'ai montré, il y a quelques mois, que les sels d'uranium émettaient, des radiations dont l'existence n'avait pas encore été reconnue, et que ces radiations jouissaient de propriétés remarquables, dont quelques-unes sont comparables aux propriétés du rayonnement étudié par M. Rcintgen. Les radiations des sels d'uranium sont émises, non seulement lorsque les substances sont exposées à la lumière, mais encore lorsqu'elles sont main- tenues à l'obscurité, et, depuis plus de deux mois, les mêmes fragments de sels divers, maintenus à l'abri de toute radiation excitatrice connue, ont continué à émettre, presque sans affaiblissement sensible, les nouvelles radiations. Du 3 mars au 3 mai, ces substances avaient été renfermées dans une boîte de carton opaque. Depuis le 3 mai, elles sont placées dans une double boîte en plomb, qui ne quitte pas la chambre noire. Une dis- position très simple permet de glisser une plaque photographique au- dessous d'un papier noir tendu parallèlement au fond de la boîte, et sur lequel reposent les substances en expérience, sans que celles-ci soient ex- posées à aucun rayonnement ne traversant pas le plomb. « Dans ces conditions les substances étudiées continuent à émettre des radiations actives. )) Si l'on vient à exposer au Soleil, ou mieux à l'arc électrique ou à l'é- tincelle de la décharge d'une bouteille de Leyde, un fragment d'un des sels maintenu à l'obscurité, on lui communique une légère excitation de l'é- mission des radiations que nous étudions, mais cette excitation tombe en quelques heures, et la substance reprend son état très lentement décrois- sant. ). J'ai montré également que ces radiations se réfléchissent et se ré- fractent comme la lumière ; elles décomposent les sels d'argent d'une plaque photographique et l'iodure d'argent déposé sur une lame daguerrienne. « Elles déchargent les corps électrisés et traversent des corps opaques à la lumière tels que le carton, l'aluminium, le cuivre et le platine. L'affai- blissement de ces radiations au travers des écrans que nous venons de citer est moindre que l'affaiblissement du rayonnement émané de la paroi anticathodique d'un tube de Crookes, au travers des mêmes écrans. » Tous les sels d'uranium que j'ai étudiés, qu'ils soient phosphorescents ( 'o«7 ) ou non par la lumière, cristallisés, fondus ou dissous, m'ont donné des ré- sultats comparables; j'ai donc été conduit à penser que l'effet était dû à la présence de l'élément uranium dans ces sels, et que le métal donnerait des effets plus intenses que ses composés. » L'expérience faite il v a plusieurs semaines, avec de la poudre d'ura- nium du commerce, qui se trouvait depuis longtemps dans mon laboratoire, a confirmé cette prévision; l'effet photographique est notablement plus fort que l'impression produite par un des sels d'uranium et, en particu- lier, par le sulfate uranico-potassique. » Avant de publier ce résultat, j'ai tenu à attendre que notre Confrère M. Moissan, dont les belles recherches sur l'uranium sont publiées aujour- d'hui même, eût pu mettre à ma disposition quelques-uns des produits qu'il avait préparés. Les résultats ont été encore plus nets, et les impres- sions obtenues sur une plaque photographique au travers du papier noir, avec de l'uranium cristallisé, de l'uranium fondu et du carbure, ont été beaucoup plus intenses qu'avec le sulfate double mis comme témoin sur la même plaque. » La même différence se retrouve dans le phénomène de la décharge des corps électrisés. L'uranium métallique provoque la dissipation de la charge avec une vitesse plus grande que ne le font ses sels. Les nombres suivants, relatifs à l'action d'un disque d'une fonte d'uranium, que m'a obli- geamment prêté M. Moissan, donnent une idée de l'ordre de grandeur de cette augmentation. » Dans une première série de mesures, le disque de fonte d'uranium a été placé au-dessous des feuilles d'or d'un électroscopedeM. Hurmuzescu et très près de celles-ci. Pour des charges initiales correspondant à 10° d'écart des feuilles d'or, la vitesse de rapprochement de celles-ci, expri- mée en secondes d'angle en une seconde de temps, a été en moyenne 486. On a ensuite recouvert un disque de carton, dont la surface était très sen- siblement égale à celle du disque d'uranium, en y disposant des morceaux plats de sulfate double uranico-potassique, et ce disque a été substitué au disque d'uranium. Dans ces conditions la décharge ne se fait pas réguliè- rement; la courbe des écarts des feuilles, en fonction du temps, n'est plus une droite, et la vitesse moyenne de dissipation de charges égales aux pré- cédentes a varié de 106,2 à iSy, i, suivant la disposition et la forme des lamelles. Le rapport des vitesses correspondant à l'uranium et au sulfate double a donc varié entre 4» 56 et 3, 54. » Une disposition meilleure consiste à placer les substances en dehors ( .o88 ) de l'électroscope, au-dessus de la boule de cuivre de la tige, en substituant au chapeau de l'appareil un cylindre métallique fermé par une lame plate percée d'une ouverture convenable. On a obtenu ainsi des décharges très sensiblementproportionnelles aux temps, et les vitesses de déperdition pour des charges écartant les feuilles d'or de 10° ont été 78,73 pour l'uranium et 21 , 53 pour le sulfate double uranico-potassique. Le rapport de ces deux nombres est 3,65. 1) Tout en continuant l'étude de ces phénomènes nouveaux, j'ai pensé qu'il n'était pas sans intérêt de signaler l'émission produite par l'uranium, qui, je crois, est le premier exemple d'un métal présentant un phénomène de l'ordre d'une phosphorescence invisible. » CHIMIE MINÉRALE. — PrépaTation et propriétés de V uranium. Note de M. Henri Moissan. « Dans une Note publiée le 20 février 1893 ('), nous avons établi que l'oxyde d'uranium, regardé jusqu'ici comme irréductible par le car- bone, pouvait nous fournir, en présence de ce métalloïde et à la haute température de mon four électrique, l'uranium métallique. Nous avons démontré plus tard (°) l'existence d'un composé défini et cristallisé d'ura- nium et de charbon de formule C^Ur". n Nous donnerons aujourd'hui une étude plus complète de ce métal. n On sait que l'uranium métallique a été préparé pour la première fois par Pcligot, en réduisant le chlorure d'uranium par le potassium dans un creuset de platine (^). » Dans cette préparation, on obtient ime poudre grise au milieu de la- quelle se rencontrent quelques petits globules métalliques. » Différents auteurs ont légèrement modifié cette préparation et, en 1 886, Zimmermann (^) a repris l'étude des propriétés de l'uranium en obtenant le métal par réduction du chlorure d'uranium par le sodium. Les globules métalliques isolés dans cette préparation étaient en petit nombre. Leur (') H. Moissan, Svr la préparation de l'iiraniinti à hante température {Comptes rendus, t. CXVI, p. 3/j7)- (^) H. Moissan, Étude du carbure d'uranium, l. CXXII, p. 274. (^) Peligot, Recherches sur l'uranium (Annales de Chim. et de Phys., t. XII, p. 549; 1844. (*) Zimmermann, Recherches sur l'uranium {Liebig's Ann. Chem., l. CCXVI, p. i). X ( io89 ) fusion était due à la chaleur intense développée par l'action du métal alca- lin sur le chlorure. » Nous avons répété toutes ces expériences. Lorsque l'on opère dans un creuset de platine, l'uranium est toujours souillé par ce métal. Dans la préparation de Zimmermann l'uranium renferme environ 2 pour loo de fer et une petite quantité de sodium. » De plus, quelle que soit la méthode employée, tous ces uraniums en poudre renferment de l'azote et souvent de l'oxygène. Ainsi que nous le démontrerons plus loin, l'uranium métallique possède une affinité très grande, et qui n'était pas connue jusqu'ici, pour le gaz azote. « Nous avons pensé que cette action des métaux alcalins pouvait être reprise dans de meilleures conditions au moyen d'un composé double de sodium et d'uranium. » Préparation du chlorure double d'uranium et de sodium. : UCl', 2NaCl. )) Lorsque l'on fait arriver au rouge sombre un courant de vapeurs de chlorure d'uranium sur du chlorure de sodium, on obtient un chlorure double, qui, par le refroidissement, se prend en une masse cristalline, de couleur vert-pomme, fondant vers 390°, soluble dans l'eau froide et disso- ciable par l alcool. » Cette préparation se fait avec facilité dans un tube de verre de Bohême en produisant à une extrémité le chlorure d'uranium par l'action du chlore sur le carbure d'uranium, et en faisant arriver ce chlorure sur des fragments de chlorure de sodium chauffés au rouge sombre, placés à l'autre extré- mité. Le chlorure alcalin solide commence par se colorer en arrêtant toute la vapeur de chlorure d'uranium, puis la masse fond rapidement. » On sait que le chlorure d'uranium UCP est un corps avide d'eau, fumant à l'air et difficilement maniable, iu contraire, le chlorure double cristallisé est beaucoup moins hygrométrique et altérable. Fondu, il fournit un liquide très stable n'émettant pas sensiblement de vapeurs. » Réduction de ce chlorure double par les métaux alcalins. — La réduction a été produite dans un cylindre de fer très épais ( ' ), fermé par un bouchon à vis. On a disposé par couches alternatives Soo^' de chlorure double et looS'de sodium fraîchement coupé (^). (') Ce cylindre avait les dimensions suivantes : hauteur 20"=", 5, diamètre extérieur iC^^.S, diamètre intérieur S"", profondeur l'j''-^,^. (-) On peut aussi réduire ce chlorure double par du magnésium en poudre vers 4oo°. La réaction se produit facilement avec incandescence et sans projections. En reprenant par l'eau on obtient un uranium très divisé et très attaquable par ce liquide. ( logo ) » L'appareil étant fermé, on le porte dans un feu de bois très vif, où il est chauffé vingt-cinq minutes. La chaleur dégagée par la réaction est assez intense pour porter le bloc de fer au rouge-cerise en quelques in- stan ts. Après refroidissement, le cylindre a été ouvert et la matière pulvé- rulente qu'il contenait a d'abord été traitée par l'alcool à 96°, pour enlever l'excès de sodium, puis lavée rapidement à l'eau bouillie froide, enfin épuisée par l'alcool et ensuite par l'éther. » Prépara/ion de l'uranium au four électrique. — Nous avons indiqué, dans une Note précédente sur le carbure d'uranium, comment devait être purifié l'oxyde d'uranium que l'industrie nous fournit. L'uranium, étant amené à l'état d'oxyde vert et répondant sensiblement à la formule U'O*, est mélangé intimement à du charbon de sucre en poudre fine dans les proportions suivantes : Oxyde d'uranium Soo?' Charbon de sucre 4os'' » On place, dans un creuset de charbon, environ SooS"^ de ce mélange, et l'on chauffe, dans notre four électrique, sept à huit minutes avec un cou- rant de 800 ampères et de 45 volts. On obtient un lingot fondu de 35o*''' environ. Le métal, préparé dans ces conditions, si la chauffe a été bien con- duite, ne renferme que très peu de carbone et même n'en contient plus trace. Par contre, on peut y rencontrer une petite quantité d'oxyde qui fournit alors un métal brûlé dont les propriétés physiques sont notablement modifiées. Si la durée de la chauffe est trop longue, le métal se carbure avec facilité et l'on obtient une fonte, puis le carbure cristallisé C'Ur-. Pour éviter l'action de l'azote, il est mieux de faire ces expériences dans un tube de charbon fermé à une extrémité en prenant le dispositif que j'ai indiqué précédemment. » JJ/înage de l'uranium à la forge. — Lorsque l'on a préparé un uranium contenant 0,1 à o,5 de carbone par le procédé précédent, on peut affiner la surface extérieure des fragments en les chauffant à la forge pendant plusieurs heures dans une brasque d'oxyde vert d'uranium. Pour réaliser cette expérience, il faut avoir soin de disposer le creuset, qui contient l'oxyde d'uranium et le métal, au milieu d'un autre creuset rempli d'une brasque titanifère, finement [lulvérisée; l'oubli de cette précaution pro- duirait un métal de couleur jaune recouvert d'azoture. » Préparation de l'uranium métallique par électrolyse. — Le chlorure double d'uranium et de sodium que nous avons décrit précédemment ( 1091 ) s'électrolyse avec la plus grande facililé. Il fournit au pôle négatif une éponge d'uranium renfermant souvent de petits cristaux de ce métal. Il suffit, pour avoir une marche régulière, d'une différence de potentiel aux bornes de 8 à 10 volts. Nous avons utilisé généralement un courant d'une densité de 5o ampères. Le bain est maintenu en fusion par l'action calori- fique du courant lui-même. » L'électrolyse était faite au moyen d'électrodes en charbon pur et le chlorure était placé dans un vase cylindrique en porcelaine. Ce vase était clos au moyen d'une plaque de porcelaine rodée qui donnait passage aux deux électrodes et à un tube de verre recourbé à angle droit. Ce dernier permettait d'amener un courant d'hydrogène bien sec et bien privé d'azote au-dessus du sel fondu. )) Après complet refroidissement, le contenu du creuset est repris par l'eau glacée; on le lave ensuite rapidement à l'alcool; car l'uranium très divisé décompose l'eau à la température ordinaire. » Cet uranium est cristallin ; certaines parties voisines de l'électrode se présentent même en cristaux assez nets pouvant atteindre i™™ de côté. » Lorsque l'on emploie une électrode de fer, on peut obtenir par ce procédé des alliages d'uranium et de fer d'un blanc d'argent qui peuvent se limer avec facilité et qui possèdent un grain très fin. » Propriétés physiques. — Lorsque l'uranium est bien pur, sa couleur est absolument blanche, moins bleutée que celle du fer, dont il peut prendre le poli; si ce métal est coloré en jaune, on peut toujours y déceler la pré- sence de l'azote. Nous reviendrons plus tard sur la densité de l'uranium. )) L'uranium pur se lime avec facilité, il ne raye pas le verre; il peut se carburer alors légèrement lorsqu'on le chauffe dans une brasque de char- bon et peut prendre la trempe. » Il n'est pas magnétique lorsqu'il est bien exempt de fer. » Dans le four électrique, l'uranium est beaucoup plus volatil (' ) que le fer; nous avons déjà appelé l'attention sur ce point (-). (•) MoissAN, Étude de quelques phénomènes nouveaux de fusion et de volatilisa- tion produits au moyen delà chaleur de l'arc électrique {Comptes rendus, t. CXVI, p. 1429). (-) Nous ferons remarquer ici que, dans toutes nos préparations d'uranium au four électrique, la proportion du métal volatilisé, recueillie sur lefour, était toujours assez grande pour que nous ayons eu intérêt à reprendre nos fours en pierre calcaire par un traitement chimique pour en retirer l'uranium. C. R.. i8q6, 1" Semestre. (T. GXXII, N" 20.) '42 ( f092 ) » Propriétés chimiques. — L'uranium en poudre fine préparé par élec- trolyse prend feu dans le fluor, y brûle avec éclat et produit un fluorure volatil de couleur verte. Le chlore l'attaque à la température de i8o°; le brome àaio", l'un et l'autre avec incandescence. La même réaction se pro- duit dans la vapeur d'iode vers 260" avec formation d'un iodured'uranium. Toutes ces réactions sont complètes. » Le métal obtenu par Zimmermann n'était pas attaquable par la vapeur d'iode et il fournissait dans un courant de chlore une réaction limitée lais- sant dans la nacelle un abondant résidu. )) Le gaz acide chlorhydrique l'attaque avec incandescence au rouge sombre, en donnant un chlorure stable qui, avec l'eau, produit une solu- tion verte. L'acide iodhydrique l'attaque vers le rouge. » Lorsque l'uranium est en poudre fine, il brûle dans l'oxvgène pur dès la température de 170° en produisant un oxyde vert très foncé. Le soufre réagit vers 5oo° en fournissant un sulfure noir qui s'attaque lente- ment par l'acide chlorhydrique et donne de l'hydrogène sulfuré. Il se com- bine au sélénium avec incandescence. » Ainsi que nous l'avons fait remarquer précédemment, l'uranium s'unit à l'azote avec la plus grande facilité. Des fragments de métal, chauffés dans un courant d'azote à 1000", se recouvrent d'une couche jaune d'azoture. L'uranium en poudre réagit sur le gaz ammoniac au-dessus du rouge sombre, sans incandescence, en produisant un dégagement de gaz hydro- gène et en laissant une poudre noire cristalline dont nous poursuivons l'é- tude. » L'uranium pur en poudre très ténue décompose l'eau lentement à la température ordinaire et plus rapidement à 100". Cette propriété le rap- proche bien du fer; car nos contrères, MM. Troost et Hautefeuille, ont démontré que le fer réduit décomposait l'eau à sa température d'ébullition. )) L'uranium fondu se recouvre d'une couche d'oxyde au contact de l'eau, et l'attaque est notablement accélérée par la présence de l'acide car- bonique. )) Analyse. — Dans toutes ces recherches l'uranium a été séparé et dosé sous forme d'oxyde U'O* et le carbone pesé à l'état d'acide carbonique. » Le chlorure double d'uranium et de sodium nous a fourni à l'analyse les chiffres suivants : 1. 2. 3. Théorie. Uranium 47>9 47i7 48, 20 48,08 Sodium » » 10,10 9)21 Chlore 42.3 42)4 42) CI 42,68 ( '093 ) » L'uranium métallique, préparé par le sodium, nous a donné : Uranium 99)4o 99i2S » Les échantillons renfermaient toujours des traces de métal alcalin. M Le métal préparé au four électrique contenait : 1. 2. 3. 4. Uranium 99ii2i 99,106 98,021 99,620 Carbone 0,168 0,601 i,356 o,oo5 Scories 0,187 o,2o4 o,3o3 0,421 » Enfin, l'uranium préparé par électrolyse : 1. i. Uranium 99>27 94>48 Insoluble dans l'acide azotique .... o,52 0,27 " Conclusions. — En résumé, le métal uranium peut s'obtenir avec faci- lité, soit en décomposant par le sodium le fluorure double d'uranium et de sodium, soit par l'électrolyse de ce même composé, ou mieux par la ré- duction au four électrique de l'oxyde d'uranium par le charbon. Ces trois méthodes fournissent de bons rendements, et nous avons eu l'occasion pour ces recherches de préparer plus de iS^^ d'uranium métallique. » L'uranium peut être obtenu cristallisé; le métal pur a des propriétés qui le rapprochent beaucoup du fer; il se lime, se carbure, se trempe et s'oxyde comme lui. Sa facilité de combinaison avec l'oxygène est plus grande que celle du fer; en poudre fine, il décompose l'eau lentement à froid. De même l'action qu'il exerce sur les hydracides est plus énergique. Il possède une affinité puissante pour l'azote, et, si dans sa préparation l'on ne prend pas de grandes précautions pour éviter l'action de ce métalloïde, il en renferme toujours une certaine quantité. » Enfin ce métal bien exempt de fer n'exerce pas d'action sur l'aiguille aimantée, et il est notablement plus volatil que le fer dans le four élec- trique. )) BOTANIQUE. — Signification de l'existence et de la symétrie de l'axe dans la mesure de la gradation des végétaux. Note de M. Ad. Chatin. « La symétrie des organes des végétaux, premier objet de mes études ( ' ), a toujours tenu une grande place dans mes travaux, soit qu'ils se rappor- (') A. Chatin, Comptes rendus, t. IV, 1887. ( '"94 ) lent à la Morphologie, à l'Organogénie ou aux développements consécu- tifs à celle-ci, développements d'où résultent des états définitifs sur les- quels l'Anatomie est maintes fois appelée à jeter ses lumières. » Or, c'est principalement de la svméLrie et de l'Anatomie que s'éclaire la présente étude : d'une part, sur l'axe proprement dit, ou tigellaire ; d'autre part, sur l'axe descendant, ou radiculaire. » L'existence ou l'absence de l'axe dans les végétaux marque une grande étape, admise de tous, dans la gradation organique. w Les Dicotylédones etlesMonocotylédones, justement regardés comme les types les plus élevés de la végétation, sont toujours pourvues d'une tige reconnaissable, même quand elle semble manquer, en ce qu'elle est le support nécessaire des feuilles et des fleurs. » Tel est le cas des plantes dites Rhizanthées (racine-fleur) et Acaules (Gentiana acaulis, Primitla acaulis, Sitene acau/is). » Deux caractères morphologiques importants distinguent généra- lement les Dicotylédones des Monocotylédones : dans les premières, l'axe est unique; dans les secondes, il est souvent composé de plusieurs tiges homologues. » Dans les premières, l'axe produit, de l'aisselle des feuilles, des axes secondaires; dans les secondes, les axes secondaires manquent le plus souvent, par arrêt de développement des bourgeons axillaires. » Or, multiplicité d'organes homologues ( ' ) et arrêts de développement s'ajoutent, chez les Monocotylédones, à beaucoup d'autres signes de dé- gradation. » La tige, qui existe, avec des développements d'ailleurs très variables, chez toutes les plantes cryptogames vasculaires, disparaît au milieu des cryptogames cellulaires, qu'elle partage en deux groupes : l'un supérieur (acrogènes); l'autre inférieur (amphigènes). » La symétrie, considérée dans la tige au point de vue anatomique, n'est pas chose négligeable. » C'est en effet chez les Dicotylédones, embranchement supérieur, qu'existent, symétriquement disposés, et séparés, au moins dans la période primaire de leur développement, ces faisceaux libéro-ligneux ou fibro-vas- culaires, unités anatomiques que Gaudichaud désignait par le nom de phy- tons. (') A. CuATiN, Comptes rendus, t. CXVI; iSgS. ( I095 ) » C'est ainsi qu'on voit ces faisceaux, non encore fondus en un cercle fermé périméduUaire, au nombre de : » 5. Dipsacus pilosus , Géranium Roherlianum. » 6. Arceuthobiiim, Corydalis. » 8. Viscum album et V. atlenuatum, ^Eginetia, Thlaspi. » 10. Cuscuta epithymum, americana, major, dcnsijlora et rejlexa, Ano- planthus, Boschniakia, Byobanche, Epirhizanthus , Viscum capitatum et V. articulatum (Burm.), Carum, Fœniculum. » J2. Viscum tœnioides et V. tuberculatum, Caltha, Primula. » 14. Cuscuta monogyna, Coronilla glauca, Psoralea bituminosa. » 16. Phelipœa arenaria, cœrulea et indica. » 20. Septimeiula (Loranthus Stend.) MacrosolenYanTieg., Clandestina, Lathrœa, Cytinus, Cucurbila, Ranunculus Lingua, Aster Tri folium. » 24. Orobanche atrorubens, cruenta, Galii et pruinosa, Epiphegus. )) Puis viennent, dans le voisinage même des Orobanchées, etc., para- sites complètes dépourvues de chlorophylle et présentant en général des faisceaux distincts (') : les Pédiculariées et les Thésiacées, demi-parasites vertes à cercle ligneux complet, ce qui est d'ailleurs le cas des Scrofula- rinées, Labiées, Solanées, Apocynées et Gentianées, Corolliflores voisines des Pédiculariées. » On peut considérer que dans les parasites colorées la non-disposition des faisceaux en cercle fermé est due à un arrêt de développement qui. les constitue, par cela même, en état de dégradation. » Chez les Monocotylédones, en général, les faisceaux, bien loin d'être en nombre limité et disposés symétriquement, sont multiples et épars. » Dans bon nombre de Monocotylédones et chez quelques Dicotylé- dones, groupe supérieur à ce point de vue comme à tant d'autres, la dégradation de la tige revêt une forme spéciale, celle de la réduction du système libéro-ligneux à un seul cordon axde. » Telle est la structure des VaUisneria (^), Anacharis, Hydrila, Udora, (') Les faisceaux restent encore distincts dans VArceulliobiutn et le Viscum pour- vus de chlorophylle, ([uoique parasites complètes. Ils se réunissent ordinairement en un cercle fermé dans les Loranthacées, surtout chez les fausses Loranthacées {Nuytsia, etc.), non parasites. (^) J'ai fait connaître, chez le VaUisneria, l'existence d'un second cordon asymé- trique n'existant que dans le seul pédoncule femelle dont il cause l'enroulement {Comptes rendus, t. XLI). ( '09Ô ) Halophila, Ruppia, Cymodocea {'), Zostera, Zanichellia, Caulinia, Najas, Ceralophyllum et de la plupart des Potamogeton {Polamogeion acutifolium, latifolium, crispwn, densum, graminifolium, lucens, pectinatum ettrichoides), ainsi que dans les Myriophyllum, Atdrovanda et CalUlriche. » Une remarque qui se présente d'elle-même, c'est que les plantes à corps ligneux axile ou central vivent complètement submergées. )) Or, telle est la relation certaine de cause à effet, entre la réduction du système ligneux à un cordon axile et l'état complètement (-) immergé qu'il suffit, pour que ce cordon fasse place à des faisceaux distincts géné- ralement disposés symétriquement sur une circonférence périmédullaire (ou parfois répartis dans le parenchyme externe), que des espèces, même très voisines de celles submergées et à corps ligneux central, vivent flot- tantes {Potamogeton natans) ou soient amphibies (^) (^Potamogeton hetero- phyllum), ces dernières croissant alternativement dans l'eau et dans l'air, suivant les phases de leur végétation ou la succession des saisons, dé- terminant, par la retraite ou l'élévation des eaux, leur émersion ou leur immersion. » L'appareil tégumentaire, sans stomates, peu ou même non différencié dans les plantes tout à fait submergées, marquées ici encore de dégra- dation, se recomplète chez les espèces flottantes et les amphibies. » Se trouvent dans les premières : VAlisma natans, le Potamogeton natans, le Sparganiiim natans, VHydrocharis, ï Aponogeton, le Nymphœa, le Villarsia; et parmi les amphibies : les Acorus, Calla, Butomus, Pontederia, Alisma Plantugo, Damasuniiini et ranunculoides , Sparganium ramosum et simplex, Limosella, Littorella, Hottonia, Helodes, Menyanthes, Jussieua, Sarra- cenia, Nasturtium amphlbium et officinale, Phellandrium, Sium, etc. » A noter que, dans les plantes submergées, la dégradation, déjà mani- feste par le corps fibrovasculaire, central, et la simplification des téguments, s'accentue encore par le manque absolu de vaisseaux ou leur rareté, quel- quefois par leur existence seulement transitoire. » On peut d'ailleurs constater qu'une sorte de curieux parallélisme dans la dégradation existe : d'une part, entre les parasites complètes et les (') Le Cymodocea présente, en outre, dispersés daus le parenchyme, quelques petits faisceaux. (^) Parmi les espèces citées, la Callilriche, seule, élève, temporairement, ses sommets feuilles à fleur d'eau. (^) A. Chatin, Comptes rendus, t. XVIIl. ( I097 ) plantes submergées; d'autre part, entre les demi-parasites et les espèces ou amphibies ou flottantes. » Dans les premières, les parasites ont les faisceaux distincts, manquent de trachées déroulables, de chlorophylle, souvent de stomates et respirent par toute leur surface, tandis que, à leur tour, les plantes immergées n'ont qu'un cordon ligneux axile, pas ou peu de trachées, manquent de sto- mates et respirent aussi par toute leur surface, sans compter les lacunes qui portent l'eau aérée au milieu de tous les tissus. » Dans les secondes, on voit les demi-parasites présenter un cercle libéro-ligneux complet et être pourvues de trachées, de chlorophylle, ainsi que de stomates, caractères qui se retrouvent tous dans la plupart des plantes à demi-aquatiques, telles que les Nymphœa, Villarsia, Trapa, Belodes, Menyanthes, Jussieua, Hippuris, Sarracenia. Quelques exceptions sont à signaler; c'est ainsi que les faisceaux restent distincts dans le Ranunculus Lingiia et les Sium. » Le cachet de supériorité des Dicotylédones sur les Monocotylédones, de celles-ci sur les Acotylédones, ne ressort pas moins de l'examen compa- ratif du système descendant ou radiculaire, que de celui du système tigellaire. » Dans les premières existe un véritable axe descendant, d'origine embryonnaire, toujours simple (' ), pérennant, et donnant naissance à des racines secondaires naissant en ordre symétrique (D. Clos). » Chez les Monocotylédones, le système radiculaire se compose de parties homologues multiples, de durée limitée et se succédant les unes aux autres, les premières seules d'origine embryonnaire comme l'axe des- cendant des Dicotylédones, les suivantes, successivement nées puis dé- truites, toujours adventives ("). « Quant aux Acotylédones, leurs racines, aussi multiples et homologues, sont toujours adventives. » En somme, la racine contribue à donner la mesure de la gradation des végétaux : » Par son origine : embryonnaire dans les Dicotylédones et les Mono- cotylédones, toujours adventive chez les Acotylédones; (') Parfois, comme dans le Tropœoluni, il y a plusieurs racines embryonnaires, mais bientôt faisant place à une seule. (') Exceptionnellement, comme dans le Vallisneria, existe une seule racine em- bryonnaire, mais presque aussitôt remplacée par un groupe de radicelles homologues, qui seront remplacées par des générations successives. ( 1098 ) )> Par le nombre : unique dans les Dicotylédones seules, elle est formée de multiples parties homologues chez les Monocotylédones ; » Par sa durée : pérennante dans les Dicotylédones, elle est toujours temporaire dans les Monocotylédones'; )) Par son anatomie : fibrovasculaire chez les Dicotylédones, les Mono- cotylédones et les Acotylédones supérieures, elle est simplement cellulaire dans les Acotylédones inférieures ; )) Par la symétrie des productions secondaires, les Dicotylédones seules émettant de leur axe des racines secondaires disposées dans un ordre symétrique comparable à celui qui préside à la disposition des feuilles sur la tige. » Des aperçus qui précèdent, il ressort que l'existence et la symétrie, tant anatomique que morphologique des « systèmes ascendant et descen- » dant des végétaux, justifient par des faits et arguments nouveaux la dé- » gradation organique allant des Dicotylédones aux Monocotylédones, de )) celles-ci aux Acotylédones, des Acotylédones vasculaires aux cellulaires, » enfin, des cellulaires acrogènes aux cellulaires amphigènes, placées tout » au bas de l'échelle des végétaux, en même temps qu'ils montrent une » dégradation relative chez les espèces aquatiques et les parasites. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la transformation de la graisse en hydrate de carbone dans l'organisme des animaux non alimentés; par M. A. Chau- VEAU, « Nous avons à produire, mes collaborateurs et moi, un certain nombre de documents nouveaux sur l'importante question de savoir sous quelle forme immédiate le potentiel consacré à l'exécution des travaux physiolo- giques, particulièrement le travail musculaire, est consommé dans l'orga- nisme. Mes idées sur ce point, ainsi que les faits d'oi!i elles découlent, sont maintenant bien connues. On sait que, si j'admets que toute métamorphose chimique libérant de l'énergie peut concourir à l'exécution des travaux physiologiques, je place la source principale, essentielle, du potentiel qui a cette destination dans les hydrates de carbone dont les tissus sont impré- gnés ou que les humeurs tiennent en dissolution. « Il s'ensuit que, chez les sujets non alimentés, comme chez les autres, les hydrates de carbone doivent toujours compter au nombre des substances constituantes de l'organisme animal. C'est, en effet, ce que j'ai démontré dès i856 : malgré la consommation incessante qui s'en fait, la glycose per- ( I099 ) siste dans le sang, chez les sujets en inanition, jusqu'au moment où l'abais- sement de la température annonce leur mort très prochaine ('). Donc, dans ce cas, il se forme incessamment de nouveaux hydrates de carbone aux dépens des autres matériaux de l'organisme, c'est-à-dire la graisse et les albuminoïdes. » Par quel mécanisme a lieu cette reconstitution incessante des hydrates de carbone chez les sujets inanitiés? Dans les hypothèses que j'ai faites pour donner une réponse à cette question, j'ai considéré à part le cas des corps gras et celui des albuminoïdes (^). Naturellement la même distinc- tion doit être observée dans les tentatives de vérification expérimentale qu'appellent ces hypothèses. » C'est aux réserves graisseuses que je me suis adressé particulièrement tout d'abord. La transformation de ces réserves en hydrates de carbone est, à beaucoup de points de vue, l'un des sujets les plus intéressants de l'énergétique biologique. Comme je me suis inspiré, pour l'étude de cette transformation, des fort belles recherches de Regnault et Reiset sur la res- piration des animaux en état de sommeil hibernal, je vais consacrer une première Note à l'exposition du parti que j'ai tiré de ces recherches. Il n'est pas inutile de montrer comment j'en ai déduit le principe de la mé- thode à laquelle j'ai demandé mes renseignements sur le sort fait à la graisse utilisée comme potentiel dans les travaux intérieurs de l'organisme. » Je rappellerai tout d'abord que la permanence des hydrates de car- bone, dans l'organisme des animaux privés de nourriture, ne se constate pas seulement pendant l'état de veille. Elle existe aussi chez les sujets en état de sommeil hibernal (Valentin, Voit, etc.). La conservation des hy- drates de carbone s'y présente même dans des conditions et avec des carac- tères tels qu'on en peut tirer, comme l'on va voir, d'emblée pour ainsi dire, la démonstration du rôle des réserves graisseuses dans la formation des réserves de glycose et de glycogène. » Pour faire ressortir avec plus de relief les particularités importantes qui distinguent la permanence des hydrates de carbone chez les animaux soumis au jeûne et au sommeil de l'hibernation, rappelons d'abord les phénomènes qu'entraîne l'inanition chez les sujets non soumis au sommeil hibernal. (') Moniteur des hôpitaux; i856. Comptes rendus, t. GUI; 1886. Le travail musculaire, 1891. (■-) La vie et l'énergie chez l'animal; 1894. G. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N' 20.) '4-'^ ( 7 I OO ) » La marmotte éveillée ne se comporte pas, penilant le jeune prolongé, autrement que le lapin ou le cochon d'Inde, ou tout autre mammifère non hibernant. Elle succombe après s'être refroidie dans les derniers temps de sa vie et avoir perdu de ^ à ^ de ses provisions de graisse. A ce moment, ni les muscles, ni le sang ne contiennent trace d'hydrate de carbone. C'est la glycose du sang qui disparaît en dernier lieu, à l'approche de la période finale de refroidissement, comme il a été dit tout à l'heure. Mais plusieurs jours avant cette période, il n'y a déjà plus, dans les muscles et le foie, de glycogène en quantité appréciable par les moyens usuels. » La marmotte endormie ne se comporte pas tout à fait de la même manière. A la fin d'un jeûne et d'un engourdissement qui ont duré deux mois et demi à trois mois, l'animal a perdu presque loo pour loo de sa graisse. Mais les hydrates de carbone n'ont pas disparu. Loin de là; non seulement le sang contient encore de la glycose, mais le foie et les muscles sont toujours très riches en glycogène. » Cette opposition entre la disparition de la graisse et la conservation des hydrates de carbone constitue un fait éminemment suggestif. Celle-ci est évidemment liée à celle-là. Il est difficile d'échapper à cette déduction que les hydrates de carbone, incessamment détruits, sont incessamment reconstitués par la transformation des graisses en glycogène ou glycose; sans écarter du reste la part que les albuminoïdes peuvent prendre à cette reconstitution et dont nous n'avons pas à nous occuper en ce moment. » De quelle manière s'opère la transformation des graisses en hydrates de carbone? C'est ici que nous avons à faire intervenir Regnault et Reiset, avec l'un des faits les plus importants que nous devons à leur étude expé- rimentale de la respiration. » Sacc, de Neuchàtel (Suisse), qui fournissait à nos Confrères les mar- mottes sur lesquelles ils exécutaient leurs recherches, avait constaté que, pendant le sommeil hibernal, la marmotte peut augmenter de poids, dans les périodes où elle ne rend ni fèces, ni urines. C'est un fait fort curieux, en apparence paradoxal, que Regnault et Reiset ont expliqué par un autre fait non moins important, découvert au cours de leurs expériences. Citons textuellement nos auteurs : » Les expériences que nous avons faites sur les marmottes engourdies donnent l'ex- plication très simple du fait observé par M. Sacc, savoir : que souvent les marmottes en torpeur augmentent sensiblement de poids, bien qu'elles ne prennent aucune nour- riture. En eflet, dans l'expérience 4o, faite sur la marmotte G, complètement en- gourdie et froide, nous avons trouvé que le poids de l'oxygène consommé était de ( 'I^^I ) iSe'', 088, tandis que le poids de l'acide carbonique exhalé ne s'élevait qu'à 78', iy4- Or, l'animal n'a rendu ni excréments ni urine; si donc, d'un autre côté, il n'avait pas perdu d'eau par la transpiration, son poids se serait augmenté de S?'", 914 par la res- piration seule pendant les cinq jours qu'il est resté dans l'appareil. Il a certainement perdu une partie de son eau par la transpiration, mais cette perte a pu être beaucoup moindre que Se', 9, parce que la température de l'animal était très basse et supérieure seulement de 4° à celle du milieu ambiant (' ). » Voici maintenant un passage tiré de la conclusion i3** : » ... Le rapport de la quantité d'oxygène contenu dans l'acide carbonique à celle de l'oxygène consommé est beaucoup plus faible (chez les marmottes assoupies), car il ne s'élève quelquefois qu'à o,4- Le poids de l'oxygène qui entre dans les combi- naisons non gazeuses étant plus grand que celui de l'acide carbonique dégagé; d'un autre côté, l'animal perdant peu d'eau par la transpiration parce que sa température est très peu supérieure à celle du milieu ambiant, il en résulte que la tnarniotte augmente sensiblement de poids par sa seule respiration. Mais cette augmentation n'est pas indéfinie, parce que, de temps en temps, l'animal rend des urines (^). » Ainsi la marmotte en torpeur peut augmenter de poids, quoiqu'elle ne cesse jamais de consommer sa propre substance par le processus des combustions respiratoires. » Mais, dans ce processus, l'absorption d'oxygène est incomparable- ment plus forte que la production d'acide carbonique. D'oii fixation d'oxy- gène dans l'organisme de la marmotte endormie. Voilà l'explication de l'augmentation de poids qu'elle éprouve. » Il reste à déterminer le mécanisme de cette rétention d'oxygène. Sur quel corps se fixe-t-il? Regnault et Reiset ne s'en sont point préoccupés. Si la glycogénie animale avait été découverte au moment de leur expé- rience, ils auraient pu résoudre cette question par un simple complément d'étude de leurs marmottes engourdies. Ils n'auraient eu qu'à faire le bilan des corps ternaires de l'organisme chez la marmotte qui commence son sommeil hibernal et chez celle qui le termine. En voyant que, à la fin de l'hibernation, la graisse a pour ainsi dire complètement disparu, tandis que le glycogène et la glycose sont conservés partout où ils existent habi- tuellement, Regnault et Reiset auraient siirement fait dériver ceux-ci de celle-là, par la fixation de l'oxygène dont ils constataient la rétention dans l'organisme de leurs marmottes. (') Annales de Physique et de Chiniie, 3" série, t. XWl, p. 44 J; 1849- ( - ) Ibid., p. 5i.5. ( ( 102 ) )) L'équation que j'ai donnée de la transformation des corps gras en hydrate de carbone, avec oxydation rudimentaire ('), Stéarine. Glycose. 2C"H"»0«4-670^ = i'6C°1rHT" + i8CO= -+- 14TPO, rend très bien compte de ce mécanisme. Elle explique en même temps la faiblesse exceptionnelle du quotient respiratoire pendant le sommeil hi- bernal. Ma formule comporte le chiffre o, 27 pour le rapport de l'acide carbonique produit à l'oxygène absorbé, dans l'acte de la transformation de la graisse en hydrate de carbone. On comprend que l'intervention d'un tel rapport, dans la constitution du quotient respiratoire des marmottes engourdies, abaisse celui-ci dans les proportions constatées par Regnault et Reiset. Pendant le sommeil hibernal, en effet, l'activité vitale est si considérablement ralentie, que les combustions définitives, attachées à l'entretien des travaux physiologiques encore persistants, sont incapables d'ajouter plus du tiers de sa valeur au quotient des oxydations rudimen- taires qui transforment la graisse en hydrales de carbone. Et cependant ces combustions définitives portent sur ces hydrates de carbone eux-mêmes ou des albuminoïdes, dont les quotients de combustion atteignent i et ne sont jamais inférieurs à o, 78. » En résumé, le fait fondamental découvert par Regnault et Reiset, joint à ceux qui y sont connexes, donne un renseignement précieux sur la des- tination immédiate des graisses, en énergétique physiologique. Loin que leur combustion directe soit toujours nécessaire, il apparak qu'elles se trans- forment, au moins pour la plus grande partie, en potentiel-hydrate de car- bone. On ne peut interpréter autrement la fixation d'oxygène qui a lieu pendant le sommeil hibernal, avec disparition graduelle de la graisse et réfection incessante du glycogène et de la glycose. » Est-ce là un processus spécial aux animaux hibernants? Rien n'auto- rise à le penser. La non-utilisation directe des graisses pour les travaux physiologiques semble être, au contraire, un phénomène d'ordre général. Par exemple, en ce qui concerne l'état d'abstinence chez les animaux non hibernants, il n'y a aucune raison de croire que les choses ne se passent pas exactement de la même manière que chez les hibernants. Quand les sujets inaptes au sommeil hibernal sont soumis à l'inanition, la résorption graduelle et la fonte quasi complète des graisses coïncident, chez eux, avec (') A(7 vie et Vénergie chez l'animal, p. 54- ( iio3 ; la permanence de la ^lycose dans le sang, même, pendant un certain temps, avec la conservation des réserves de glycogène dans les muscles et surtout dans le foie. Et, si ces réserves disparaissent à un moment donné, c'est que la dépense incessante qui en est faite, dans les travaux physiologiques, n'est plus compensée par une restitution suffisante, en provenance du métabo- lisme inlraorganique, de la transformation des graisses en particulier. Les hydrates de carbone nouvellement formés sont alors tous immédiatement consommés par les travaux intérieurs de l'organisme. Ajoutons que, dans ce cas, il se manifeste, de plus, une tendance très marquée à l'abaissement du quotient respiratoire, à l'instar de ce qui passe chez les hibernants. » Donc, au fond, pendant l'inanition, les animaux non hibernants ne diffèrent pas des sujets en sommeil hibernal. Les graisses, dans les deux cas, se transforment en hydrates de carbone, source de la plus grande partie du potentiel immédiatement consommé pour les besoins des tra- vaux physiologiques. Chez l'animal hibernant, les résultats et le méca- nisme du processus se montrent d'une manière éclatante. Les hydrates de carbone qu'engendre ce processus sont, en notable quantité, mis en réserve pour être consommés au réveil. La glycogénèse de l'état hibernal ne se dissimule donc jamais, pas plus, du reste, que l'acte préparatoire qui en est l'agent, je veux dire l'absorption de l'oxygène, qui, en se fixant sur la graisse, en fait de la glycose ou du glycogène. » Chez les animaux non hibernants, au contraire, la consommation des hydrates de carbone nouvellement formés pendant l'inanition est très active. Elle entraîne des échanges respiratoires à quotient élevé. D'où il résulte que le processus de la transformation des graisses et surtout son mécanisme nous échappent facilement, masqués qu'ils sont, au moins en partie, par l'activité des mutations chimiques concomittantes. » Qu'il en soit de même dans toutes les autres conditions de la vie des animaux, c'est ce qu'on est autorisé à prévoir. Dans mes Communications ultérieures, on verra comment, en vue de s'en assurer, a été exploitée la belle détermination de Regnault et Reiset. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur l'intégration de l'équation différentielle du rayon vecteur d'un certain groupe des petites planètes . Note de M. O. Bac- KLUND. « En étudiant le mouvement du groupe des petites planètes dont les mouvements moyens sont compris entre les limites de 71^612" et ( iio4 ) n = 64o", j'ai trouvé qu'il est facile d'obtenir des orbites approchées, si l'on néglige les termes d'une puissance plus haute que la troisième de l'excentricité et de l'inclinaison, supposé que arc sine <^ 7° et l'incli- naison <^ 12°. Dans cette Note, je veux seulement montrer comment on peut éviter les difficultés qui se présentent au premier abord dans l'inté- gration de l'équation différentielle du rayon vecteur. » L'équation dont il s'agit a la forme d' (0 ^ + ("-?.-?3H)? = S. + S,, p est lié au rayon vecteur par la formule /•= = a(i-f-p) (a = const.) et T avec le temps par la relation T = /îf + tj/o+ •},, OÙ tj/o et tj/, sont des fonctions à longues périodes; quant à \^, nous suppo- sons que les périodes sont inversement proportionnelles aux masses des grandes planètes. Les divers termes de t];„ contiennent comme facteurs les carrés et produits des excentricités, mais peuvent néanmoins devenir assez grands à cause de la petitesse de « — in' («' = mouvement moyen de Jupiter). -~ est donc évidemment, par rapport à A„, de l'ordre des masses perturbatrices, p, et ^3 sont du premier ordre par rapport aux masses, et H du second degré par rapport aux excentricités (H = fonction horistique ; voiriez travaux de M. Gyldén). Par S, nous avons désigné tous les termes du premier ordre et du premier degré dont les arguments ont la forme (i — G('')T-r", où 5'" est de l'ordre des masses perturbatrices et T''' une constante. De même, S^ désigne tous les termes du premier ordre et du troisième degré, les arguments ayant la même forme que ceux des termes du premier ordre. » Nous considérons seulement l'action de Jupiter sur la petite planète. On peut alors supposer connu p' = — >:' COs[«'(i — g')^ — T' I — /."cos[n'(i - ^' +•''-" cos (a"- cr'T + T"—T') + /.'" COS ( r/'- a'T + ï'" — T' ) , r{ sin (::' - T') = •/."sin(^" — (j't + T"— T') + ■A"'s\n{<:"'—r.'-. + ï'"— T'). » En intégrant (i), S, étant négligé, nous trouvons p= — T, COs(l— TT -\ OÙ 7)COs(t: ~ T)= ■/.->^■/,^ COs('7' — 7T -r- T' + T) -t-/..cos('7"— GT -t- T" — t) 4- -^-i cos('7"' — ar 4- T'"— T), Y) sin (77 — T)= /., sin («7'- — g- + T' — T) + ■/., sin(7^ÏT -f- T"- T) 4- y., sin('7"'-^- + T'"— T), •/. et T sont les constantes de l'intégration et OU tout simplement Alors nous aurons pour S, l'expression S., = Fp 4- a,r,-r,' COs(i — n'z — -' ) 4- «2 pr,; cos 2(1 — n'-, — 77') — ^Yi'- sin 2(1 — 'j't — tt') «:,j[p'-(^)']-o'cos(i - c't'--')- ^-VsiiiCi 17 T Les coefficients «,, a^, a, se calculent au moyen des Tables publiées par ]V[. Gyldén. F est une fonction purement périodique composée de la ma- nière suivante : F = 2^4-ri,('-/,= -H)+!3,v; H est donc la partie constante de rr et /i',- la partie variable de yi'^. ( iio6 ) » En développant les divers termes on trouve cette forme F = b, cos(a' — GT + T' — T) + b^cosii" — ai 4- T" - T) + 63 €05(5'""^^- -f-T'"- T) +^>,cos('7"-c't + T"-T') + b, cos(?^^^'t + T'" - T") + b, cos(?^^^^'t + T" - T") + ...; nous désignons tous les termes dans lesquels c entre par F, et la somme des autres par F.^ de manière qu'il soit F = F, + F,. » Il est maintenant facile de voir que S3 contiendra entre autres des termes tels que P'/' cos(i-^-^'H-a"'T - B'/'), mais ils produisent dans l'intégrale des termes tels que 2 (a' — a'") Cos(r ->! - c;' + cr"'T — B': La différence a' — 1'" est très petite, du deuxième ordre par rapport à la masse perturbatrice. Comme p|^' contient en facteur seulement la première puissance de la masse, ces termes seront très fortement agrandis par l'in- tégration et peuvent obtenir une valeur même plus grande que les termes du premier degré. » Pour éviter cet inconvénient, on peut avec avantage recourir à une des méthodes données par M. Gyldén dans ses Nouvelles recherches, etc. Avec M. Gyldén nous posons {Nouvelles recherches, § 5) P = (' -?o)E + 9« rf; +Zo-^i- + X, -^' il s'agit maintenant de déterminer ç„, o,, /o, y^ de manière que les divi- seurs soient de la forme oij ^ a la valeur ± 2 ou ±1, g''' étant une fonction linéaire de g', g", n" . Pour les termes du troisième degré, a est environ dix fois plus grand que c'''. Le terme de S, multiplié par a^ peut être tout à fait négligé parce qu'il donne dans l'intégrale des ternies de cinquième degré. Le terme multiplié par a.^ donne des termes dont les diviseurs sont de ladite forme. ( i'o7 ) Enfin le premier terme est décomposé de celte manière ■ = 3 Fp = - F, X cos(7^^T _ T) F, 2 y-i cos(i - ^"H - T'") 1=1 ( =3 — F„/. cosO—TT — T) F, 2 "-<• cos (i— c;"'t — T"'). » En négligeant des termes d'un degré plus élevé que le troisième on aura donc les équations suivantes pour déterminer E, cp,,, ©,, )^„, /. [|# + ('-ri-?3H)E («) ) = s , - F , -^ co.s ^"i^^T _ ï ) - F, 2 y-. <^"« ( I -^^^^ - T'" ) f ï^ - , — " '^ ^■"' - ■ ('- — ' .V -H «2 Eï); cos2(^i — r; T — 77 ) — ^r.; sinii^i -57—-; ( ^ _ o ^ — (fi -(- 5 H 1 o — F (^>) (0) ^ +(l - (E.- f.,II)/,„ = - «;r/cos([ - c't - ,), Dans les intégrales de (a), (6), (c) on aura des diviseurs seulement de la forme kc — c"\ La première équation donne E par approximations et il reste l'intégration de (b) et (c) et la multiplication indiquée pour avoir enfin S. La forme simple de la première équation (c) dépend de ce qu'on peut écrire approxi- mativement / = 3 V x,-COs(i — t't — T') = py;' cos(i — c't— T'), 1=1 P étant une constante convenablement choisie. » Par l'expérience que j'ai eue en calculant une vingtaine de petites pla- nètes, il paraît qu'on peut elfectuer les calculs pour le rayon vecteur en deux heures. » C. R., iSyG, 1" Semestre. (T. CWII, N" 20.) l44 ( iio8 ) M. Emile Picard, en présentant à l'Académie le Tome III de son « Traité d'Analyse », s'exprime comme il suit : « Ce Volume contient les leçons que j'ai faites à la Sorbonne dans ces trois dernières années; il est consacré à la théorie des équations différen- tielles. Mon bu t n'est pas de publier, dans ce Tome et dans ceux qui suivront, une encyclopédie sur ce sujet, qui est immense; je me suis seulement proposé d'exposer quelques-unes des questions qui intéressent aujourd'hui les analystes et dont l'étude peut être utilement poursuivie. » L'étude des singularités des intégrales des équations différentielles ordinaires, qui trouve son origine dans le Mémoire classique de Briot et Bouquet, forme le sujet des premiers Chapitres. Cette partie importante de la théorie a fait récemment l'objet de divers travaux sur lesquels je m'étends assez longuement, en donnant quelques applications. » Le brillant développement de la théorie des fonctions d'une variable complexe avait fait un peu trop laisser de côté l'examen du cas où tous les éléments figurant dans les équations différentielles sont réels. Particuliè- rement sous l'influence des beaux travaux de notre Confrère M. Poincaré sur les courbes définies par des équations différentielles, ces questions ont été reprises depuis quelques années; les Chapitres suivants sont consacrés à cet ordre de recherches et à l'étude de divers problèmes concernant les méthodes d'approximations successives. M Le reste du Volume est consacré à la théorie des équations différen- tielles linéaires; c'est un sujet qui a fait depuis trente ans l'objet d'un nombre considérable de travaux. Je dirai seulement un mot d'une digres- sion qui pourra au premier abord étonner. Voulant étudier les analogies entre la théorie des équations différentielles linéaires et celles des équa- tions algébriques, il m'a paru indispensable de reprendre les théories algébriques pour faciliter au lecteur la comparaison; c'est ainsi que j'ai consacré un Chapitre aux idées fondamentales introduites dans la Science par Galois. On pourra suivre ainsi, j'espère, avecla plus grande facilité, le parallélisme entre le groupe de Galois pour une équation algébrique et ce que j'ai appelé le groupe de transformations d'une équation différentielle linéaire, étude qui fait le principal objet des derniers Chapitres. » ( ijoy ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre dans la Section d'Économie rurale, pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. Reiset. Au premier tour de scrutin, le nombre des A'otants étant 53, M. Miintz obtient 'd'6 suffrages. M. Laboiilbène » i5 » M. MiJNTZ, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Repu blique. MÉMOIRES PRÉSENTES. M. L. MiRiNNY soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre « Homologue dans l'espace de l'imaginaire i ». (Renvoi à l'examen de M. Poincaré.) M. A. AuBERT soumet au jugement de l'Académie un Mémoire relatif à des « Leviers articulés pour la transmission de la force motrice ». (Renvoi à l'examen de M. Maurice Lévy.) CORRESPONDANCE . M. Matiiias DcvAi prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Section d'Anatomie et Zoologie par suite du décès de M. Sappey. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) ( i"o ) GÉOMÉTRIE. — Sur les droites de contact des courbes gauches et sur une fa- mille de courbes gauches. Note de M. Jules Axdrade. « On sait que les normales principales d'une courbe gauche ne forment jamais une surface développable; ce résultat appelle une généralisation. Il est naturel de se demander comment se groupent les droites qui, liées invariablement au trièdre fondamental à\\nQ courbe, sont capables d'engen- drer une surface développable. Je donnerai à ces droites le nom de droites de contact. » Un premier groupe de droites est évidemment commun à toutes les courbes gauches : c'est le groupe des parallèles à la tangente et situées dans le plan de celte tangente et de la binormale (plan rectifiant). Je vais montrer que ce groupe de droites de contact est le seul qui puisse appar- tenir à toutes les courbes gauches, et j'indiquerai les familles de courbes qui peuvent admettre d'autres groupes spéciaux de droites de contact. « Considérons le trièdre de coordonnées, si souvent employé dans la théorie des courbes gauches : l'axe des x formé par la tangente à la courbe en un point, l'axe desj : la normale principale correspondante, l'axe des z : la binormale correspondante. » En appelant i la vitesse du parcours uniforme de la courbe, les com- posantes de la rotation instantanée du trièdre sont Pi— — -■> g — o, r—- ( - et - désignant les deux courbures de la courbe )• » Représentons les coordonnées d'un point quelconque de la droite de contact par Xo-hau, Vo+PjU, ^o-f-yM (u seul est ici variable et oc^ -i- P^ -H y- = i), et faisons ( g = g-o - 'V'o, i A = yy — rp, '1= yj„ - ÎÏ2„, h = rx„ - pz„ j B = ra - p-;, -^ = y.z, - yx^, » Nous aurons, pour exprimer le contact de la droite au point (w), les ( II'I ) équations surabondantes, mais symétriques, /(l) I + ^--^ A« = a(a ■+- //^ -+- ^-z; -h rO, (I) (2) A + Ba =p(7.+/>; + 7-^ + /•:), ((3) k + Cu —'({a.+p'i + qr, -^rl). » La combinaison linéaire (0- + (^)Î^ + (3)t de ces équations est une identité, mais la combinaison (,)/, + (3)^ + (3)r élimine u et nous donne (puisque 5^ = 0) (II) (oc- — I )/J + s'.y + yXp- + y'C^' + pr{ x'C + yç) = O. » Telle est la condition pour que la droite qui a pour cosinus direc- teurs a, [3, Y et qui passe par le point (a^ojo^o) soit une droite de contact. » Si cette condition est satisfaite identiquement à l'égard des lettres p et r, on trouve a==i, [i = Y = o, Vu=o, Xa et Zf, restant arbitraires, et de plus le point oîj l'une des droites de contact touche son enveloppe a pour coordonnées p ^ X — /■"'''' *" — ^0' y — ^' le lieu de ces points de contact est à chaque instant la parallèle à l'axe in- stantané du trièdre, menée par l'origine de ce trièdre. Tel est le seul groupe général des droites de contact. » Considérons maintenant une courbe gauche où les rotations p et r, dont aucune n'est d'abord supposée constante, seraient liées par une relation de la forme ( III ) ap'^ + 2 hpr + cr^ + ^dp -h 2er = o. » Cette courbe gauche aura un groupe spécial de droites de contact qu'on obtiendra en identifiant les relations (II) et (III). » Dans cette première catégorie de courbes gauches, où. les deux cour- bures sont variables, je distinguerai plusieurs types d'après la forme de l'équation (III) : » Premier type. — • L'équation (III) est complète; en ce cas, il existe quatre droites spéciales de contact, dont les directions sont deux à deux symétriques par rapport au plan de la binormale et de la tangente. Si i- — ac = o, ces quatre droites se réduisent à deux. ( 'I'2 ) » Deuxième type d = o, e ^ o. — Quatre droites spéciales de contact, mais toujours imaginaires, elles se réduisent à 2 si a = o. )) Troisième type d^ o, e = o, ce qui exige pour V identification (flc = o), a = o. — Les droites spéciales de contact forment une surface réglée du troisième degré, ayant le plan normal pour plan directeur. » Quatrième type d^ o, e = o, c =^ o. — Les droites spéciales de con- tact forment un paraboloïde hyperbolique ayant pour plan directeur le plan osculateur à la courbe et contenant la tangente à la courbe gauche. » Dans une seconde catégorie je range les courbes où une seule des courbures est constante (non nulle). En ce cas, j'exprime que la con- dition (II) est une identité à l'égard de celle des quantités p ou r qui varie seule. M Dans cette catégorie je distingue les deux types suivants : » Premier type : Courbes gauches à torsion constante. — Les droites spéciales de contact sont les génératrices du paraboloïde hyperbolique qui a pour plans directeurs le plan normal et le plan osculateur et qui a pour équation y -\- pzx = o. » Deuxième type. — Les courbes gauches à courbure constante. » Les droites spéciales de contact sont ici formées : » 1° Des tangentes à la parabole située dans le plan normal dont le sommet est le centre de courbure et dont le foyer est le point considéré de la courbe gauche ; » 2° Des tangentes à la même parabole, qui aurait tourné d'un angle droit autour de son axe, puis aurait glissé sur son axe et dans le plan oscu- lateur, jusqu'à placer son sommet à l'origine du trièdre fondamental. » Le premier groupe comprend l'axe polaire de la courbe gauche. » Le second groupe comprend la tangente à cette courbe. » Dans une troisième catégorie, je place les courbes pour lesquelles la relation III s'abaisse au premier degré (les deux courbures étant variables) : ce sont les hélices quelconques. » Les droites spéciales de contact sont les droites qui, passant par l'ori- gine du trièdre, sont situées sur le cône du second degré (y--^-z-)=-xz. » Dans une quatrième catégorie, je place les hélices uniformes pour les- quelles l'équation II représente le complexe des tangentes aux trajectoires d'un solide dans le mouvement de la vis constante. » Enfin, dans une cinquième catégorie, les courbes planes. ( i'i3) » Premier type. — Courbe quelconque, les droites de contacl com- prennent le complexe des parallèles au plan de la courbe. » Deuxième type. — Les cercles, qui ont, outre le groupe précédent, le groupe des droites qui coupent l'axe du cercle. » Les courbes des trois premières catégories n'ont pas, je crois, été signalées. Je signalerai, en terminant, le théorème suivant : » Dans une courbe gauche il n'y a jamais, à distance finie, de droite de contact parallèle à la normale principale. » ANALYSE. — L'aire des paraboles d'ordre supérieur. Note de M. P. -H. ScHouTE, présentée par M. Hermite. » 1. L'aire de la figure plane limitée par la parabole (i) y = a^x" -f- «, a:-"-' + . . . -h rt„, l'axe des abscisses et les deux ordonnées qui correspondent à a; = o et X = h est A == h {^^ h" + ^ h"-' + . . . + «„ \ \// + 1 II "■ ) et dépend donc de h et des n -\- \ paramètres «/; (^- = o, i , ... «). M Cela prouve qu'on peut poser A = /i (/'o r,, + ^', y, + . . . + b„y,^), où r„, y, y„ représentent les ordonnées qui correspondent à a: = — (X- = o, I n). » Cette formule s'appUque au cas général (i) aussitôt qu'elle le fait au cas spécial j= (a; -h/?)". Car on peut déterminer a et /^ paramètres />, (i = 1 , 2, ...«), de manière que l'équation i=n a„x" + a,x"-^ + . . . + a^ = 5,2 (,r -+-p,)" 1=1 devienne une identité. Donc les paramètres b,, n'ont à satisfaire qu'à la re- lation correspondant à ce cas spécial. En égalant les coefficients des mêmes puis- ( ii'4) sances de h des deux membres, on trouve n +i équations linéaires aux ^ +1 inconnues è^; cela donne pour /i = 3, A = { h{ jo -<- 3j, 4- 3j„ + j.,), « = 4, A = ^A(7ro + 327, -4- 127^+ 327, h- 7 y,), » Ces formules obtenues, il y a deux cents ans, par Côtes comme des approximations de l'aire d'une courbe quelconque, sont généralement connues (J. Bertrand, Calcul inlégral, p. 333, 1870; G. S. Carr, Synopsis of elementary residts in pure Mathematics, p. 438, article 2996. » Donc, il est étonnant que, jusqu'à présent, on n'ait pas reconnu que la formule obtenue pour n ^ im est encore de rigueur pour n = 2/n + r, quoi- qu'on n'ait pas tardé de vérifier le cas spécial m = i Ae CQ théorème. Le but principal de la présente Note est de faire connaître une démonstration simple du cas général. » 2. La suite des coefficients b^ des y,, ne change pas quand on renverse leur ordre. Cela est d'accord; car l'aire A ne change pas par une rever- sion (demi-révolution) de la figure autour de l'ordonnée correspondant à X ^^T,h. On a donc, en général, pour y = a^x-'" ■+a,x-"'- '+. ••+«2m. y' = à„x-"'^'-^à^x-"' + . ••+«2m+,' is résultats (3) A = A[ft„(jo + J2m) +''>,(j'. +j2™-i )+•••+ ^.«J™]. (4) A'= hlb\Xy, + y',„,,,) + />,(y, + y,J +.. .+ h'„XYm + ï'm.^ )\- » En remplaçant x par x' — T,h, la relation (2) change en qui ne contient que les puissances impaires de h et forme la source des équations linéaires qui déterminent les paramètres b/, et è^ des expres- sions (3) et (4). » 3. Remaïquons d'abord que le nombre des paramètres indépen- dants b'^ en A' est égal à celui des paramètres indépendants b^ en A. On peut ( "i5 ) donc poser également (5) A' = A[co(7o + J2«) + c.(7. + y-2>n-, ) -f-. •• + c,„y,„], en remplaçant la division de la distance h en 2 w 4- i parties égales par celle en i7n parties égales. » Reste encore à prouver l'égalité des paramètres correspondants h/, et c^de (3) et (5). Supposons, à cet effet, que le coefficient a'^ de x-'"^' s'évanouit. Dans cette supposition le résultat A' pour /i = 2«i -t- i doit se réduire au résultat A pour n = 2m, les aires A' et A ayant été exprimées dans les mêmes grandeurs /„, j,, . . ., j.,,,. Cela exige les relations C/,= b/, (k = o, ï, .. ., n). Donc, etc. » L'idée delà démonstration communiquée nous est venue en rédigeant une étude sur les prismoides de l'hypergéométrie, après que M. D.-G. Korteweg nous avait rappelé le cas spécial m = 1 en faisant voir que la formule ^A(B, + 4E,„ + B3) du volume du prismoïde ordinaire s'applique tout de même à l'hypervolume du prismoïde quadridimensional. Pour plus de détails nous renvoyons à cette étude, qui paraîtra sous peu dans les Verhandclingen der koninklijke Akadcmic van Ainslerdam. » OPTIQUE. — Sur quelques propriétés des rayons X traversant des milieux pondérables. Note de M. C. Maltêzos, présentée par M. A. Cornu. « De la théorie de la réfraction de Helmholtz on tire la formule connue A — h'' B (0 Pi n étant l'indice de réfraction, p = ^ fini quand 1 est prise pour les radia- tions visibles, et k' le coefficient d'absorption dans le milieu ('). » On voit donc que, si 1 est beaucoup plus'petit que pour les radiations du spectre visible, /r est tout près de l'unité. (') Par exemple, pour les expériences de M. Mouton sur le spectre ordinaire de quartz, cette formule s'applique beaucoup mieux que la formule de Cauchy avec A -A'2 =0,4088, B = 5o36, y9^=: 3723,884. r r c. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N- 20.) M-^ ( "i6) » Pour les métaux (corps conducteurs), k"' est très grand et la for- mule (i) devient approximativement {■'■) '^■■' = ' + ^ = '+4;r^^'- » Donc, quand 1 diminue, n diminue. L'indice réel dans les métaux diminuerait du rouge au violet; ils présenteraient donc la réfraction ano- male. » De l'équation (i) on tire pour les diélectriques '=V' k' = 47rM«--i) , . , 4^'B A^ ' 4 Tt^ — pI l- qui, pour ). très petit (près de zéro), devient » Or on sait que dans la théorie de Helmholtz, il y a action de la ma- tière sur l'éther, et l'on suppose que les forces élastiques qui en résultent sont proportionnelles à la différence des déplacements de la matière et de l'éther. Si l'on désigne par p, le facteur de proportionnalité, indépendant de la densité du corps, on calcule aisément qu'on aura )i Dans le cas donc où \ est très petit, on a définitivement pour les dié- lectriques » Pour les métaux on aura de même et les facteurs absorbants sont respectivement e V X' '^ et e V /= . » La densité des corps augmentant, l'indice de réfraction augmente en général, par conséquent, \ restant invariable, les facteurs absorbants de- viennent de plus en plus petits et l'absorption augmente. )) Ou peut trouver pour k' une autre expression. D'après la théorie éleclromagné- ( "17 ) tique de la lumière de Maxwell, si Fou considère la propagation d'une onde électro- magnétique plane dans un milieu imparfaitement isolant, le facteur d'absorption est e v^* j où G désigne la conductibilité électrique du milieu et k le pouvoir inducteur spécifique. En identifiant la vitesse de deu\ ondes, on a y/A- » Il serait naturel de penser qu'on pourrait répéter la discussion précédente en se fondant sur cette forme de A'. Mais la théorie électromagnétique ne rend pas compte , 2 TtG 1 . de la dispersion, qui est justement ici en cause, l^a valeur — -^^ ne peut donc être utilisée. » De ce qui précède, si l'on considère les radiations X comnie des ra- diations hyper-ullravioleUes , comme on tend à l'admettre, je pense qu'on peut expliquer le fait du différent pouvoir absorbant des corps avec la den- sité, en supposant que l'indice de réfraction n'est pas égal rigoureusement à l'unité, mais que, tout en se trouvaal très voisin de celle valeur, pour Ions les corps, il varie d'un corps à l'autre avec la densité. » CHALEUR. — Sur l'application de la formule de Clapeyron à la tempéra- ture de fusion de la benzine. Note de M. R. Demerliac, présentée par M. Lippmann. « L'influence de la pression sur la fusion a fait le sujet de nombreuses études et plusieurs physiciens ont récemment cherché la vérification de la formule de Clapeyron relative à ce phénomène ('), mais l'étude n'en a été faite sur un même corps qu'entre des limites de pression peu considé- rables. » Les expériences que j'ai entreprises à ce sujet ont porté sur la ben- zine, dont la température de fusion est voisine de la température ordinaire. Elle est contenue dans un tube de verre, ouvert aux deux bouts, fixé ver- ticalement sur le corps d'une presse hydraulique. La pression est obtenue au moyen d'un piston plongeur à vis, mù par un volant tournant sur pivot fixe, dispositif permettant de faire varier la pression très lentement, de la (') Von Fercbe, Annales de Wiedemann. 1891. — De Visser, Recueil des travaux chimiques des Pays-Bas, 1892. ( "i8 ) maintenir constante aussi longtemps qu'on le désire et d'atteindre plus de 3oo*"" par l'action d'une seule main. Le manomètre métallique, système Schaeffer, a été étalonné à la tour Eiffel. » Les températures de fusion sont mesurées par la méthode du bolo- mètre qui permet avec l'appareil de mesurer des variations de température de o°,ooi, et qui donne la facilité de noyer le conducteur thermomélrique dans la masse sur toute sa longueur. » Ce conducteur est un fd de fer très doux, enroulé en hélice sur un sup- port de buis évidé, placé dans la benzine de façon à être traversé par le courant de la pile quelle que soit la pression exercée. Il forme, avec un rhéostat, une branche d'un pont de Wheatslone, de façon à pouvoir com- penser exactement sa variation de résistance et à opérer toujours à in- tensité, c'est-à-dire à sensibilité constante par la méthode de réduction à zéro. » Le rhéostat se gradue à l'avance en fractions de degré, dans les con- ditions mêmes où l'on opère en soumettant le fil, placé dans le tube, à des variations de température connues au voisinage des points de fusion à dé- terminer. » Le faible accroissement de résistance du fil comprimé est mesuré, et la correction facile à faire. » Le tube de verre est remplacé, quand la pression doit dépasser iSo"'", par un tube d'acier de mêmes dimensions, » Ayant trouvé la chaleur de fusion de la benzine, la variation de vo- lume qu'elle éprouve au moment de la fusion sous la pression normale, on peut chercher dans quelles limites, «cec ces données, la formule est ap- plicable. » La variation dT de la température 'de fusion correspondant à une variation dp de pression de i"'™, calculée, est de o°, 02906 déterminée expérimentalement entre i"'™ et 10="" 0°, 0294 Différence 0°, oooo4 inférieure aux erreurs d'observation. » La formule se vérifie donc entre ces limites de pression. Au delà elle ne se vérifie plus ( ' ). » (') Ce travail a été fait au laboratoire de la Faculté des Sciences de Caen. ( i"9 ) PHYSIQUE. — Observation à la réponse de MM. Benoist et Hurmuzescu. Note de M. Auguste Righi, présentée par M. Mascart. « Dans ma Communication du 20 avrils je mettais en évidence les avan- tages qu'on réalise en enfermant dans une enceinte conductrice non isolée les appareils produisant les rayons X. Ces avantages sont tous particuliers au cas oîi l'on étudie la charge que ces rayons produisent sur un conduc- teur pris à l'état naturel. Sous le rapport de l'élimination des forces élec- trostatiques provenant du tube, il me semble que ma disposition et celle de MM. Benoist et Hurmuzescu doivent être de même valeur. M Mais ces physiciens croient que par ma méthode cotte élimination n'est pas complète, et ont cru trouver dans ma Note une assertion en faveur de leur opinion. En réalité, cette assertion n'existe pas, car j'ai dit avoir observé dans une de mes expériences une action directe sur les conduc- teurs communiquant avec l'électromètre; mais il s'agissait là d'une action des rayons X, et non pas d'une action électrostatique. On pourra s'en persuader, non seulement en lisant attentivement ma Note du 20 avril, mais mieux encore en lisant ma Communication, faite le 3 mai à l'Aca- démie des Lincei, dans laquelle est expliquée la cause probable de ladite action. » PHYSIQUE. — Observations sur les rayons X. Note de M. T. Argyropoulos, présentée par M. A. Cornu. « En expérimentant avec différentes substances fluorescentes aux rayons X j'ai constaté que le platinocyanure de potassium et de sodium et aussi le platinocyanure de potassium et de lithium deviennent bien plus lumineux que celui de baryum. La fluorescence des premières était bien visible à une distance de 5™, tandis qu'avec la même intensité des rayons X le platino- cyanure de baryum n'était visible qu'à une petite distance. » ( II20 ) ÉLECTROCHIMIE. — Sur lin générateur tubulaire sursaturateur à ozone. Note de M. Gaston Seguy, présentée par M. Schûtzenberger. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie des Sciences un nouvel appareil ozoneur, basé sur le principe des machines tabulaires et destiné aux applications industrielles, stérilisantes et thérapeutiques. ABC générateurs liilmliiires ù uzoue; -M arrivée du guz ù ozoniser; A sortie. Chaque générateur contient 7 tubes étroits, ouverts aux deux bouts, avec spirales en aluminium intérieures et extérieures. Les spirales intérieures sont réunies en un fil métallique unique qui fait saillie au dehors du générateur; il en est de même des spirales extérieures, plus serrées. Chaque générateur est en relation par ces deux fils, saillants au dehors, avec les deux pôles d'une bobine (1, 2, 3) actionnée par une source d'électricité (piles ou accumu- lateur). » Je me suis eflorcé de réduire le volume des appareils et d'augmenter dans de larges proportions la production du gaz. ( II2I ) )) Il résulte des études que j'ai faites depuis i885, sur le gaz ozone, que sa production dépend : )i 1° Des surfaces composantes; » a° De l'interposition d'un corps quelconque entre les pôles d'un courant électrique, quel qu'il soit; » 3° De l'épaisseur de ce corps d'interposition et de sa conductibilité; )i 4° De l'espace qui le sépare des deux pôles; » 5° De la tension électrique employée par rapport à la résistance du circuit; 0 6° Du débit et courant d'alimentation, oxygène ou air traversant l'appareil et de son temps de séjour; » 7° De la pression exercée sur le milieu de transformation; » 8° De la température à laquelle on opère. » En variant, dans des proportions différentes et définies, toutes ces conditions et faisant rentrer en jeu dans une même action, ces considé- rants, on obtient le maximum de production du gaz ozone. » Voici les résultats des analyses quantitatives d'ozone obtenues, sous la direction de M. le D'' Roux, par M. Marinier, agrégé préparateur à l'Institut Pasteur, à l'aide des producteurs G. Seguy. Ozone obtenu i)ar le passage de l'air. Volume i"' \ Température 4° à 5° ï Temps 4' I /-v jw „ ^ , . , / Ozone pur 17'=6^ force electromotrice b volts / Débit en ampères 8 ampères 1 Transformation 3oooo volts ) Moyenne obtenue par heure ITO'^s'' » Toutes choses égales, sauf le débit en ampères moins que 8, a donné i^', 3 à 28'' par cheval- vapeur. Ozone obtenu par le passage de l'oxygène. Volume i'" Température 2" à 6° Temps 3o" Force électromotrice 6 volts Débit en ampères 8 ampères Transformation 3oooo volts Ozone pur62"S' » En augmentant la vitesse du débit, c'est-à-dire du passage du gaz soumis à l'effluve, on peut obtenir SaO^s'- par heure, donnant une moyenne de Sô^s'" par litre. « ( I 122 ) ÉLECTROCHIMIE. — Sur un nouvel électrolyseur. Note de M. D. Tommasi, présentée par M. Henri Moîssan. « L'électrolyseur que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie se com- pose d'une cuve rectangulaire dans laquelle plongent une paire d'anodes. Au milieu de ces anodes est disposée la cathode, laquelle est constituée par un disque métallique fixé à un arbre de bronze pouvant être animé d'un mouvement de rotation. Le disque ne plonge pas entièrement dans le bain, mais seulement d'un segment de telle sorte que chaque portion de la zone plongeante se trouve alternativement dans l'air et dans le liquide qui sert d'électrolyte. » La partie du disque qui émerge du liquide de la cuve passe, par suite de son mouvement de rotation, entre deux frotteurs en forme de racloirs, lesquels ont pour but non seulement d'enlever le dépôt spongieux au fur et à mesure de sa production, mais encore de dépolariser la surface du disque. » Des rigoles convenablement disposées rassemblent et reçoivent le métal détaché du disque et l'amènent dans des récipients où il est recueilli. » Les anodes peuvent être sous forme de plaques ou à l'état de poudre grossière. Les plaques s'obtiennent en fondant le métal, l'alliage ou le mi- nerai (lorsque celui-ci est fusible, certains sulfures par exemple) et le cou- lant dans un moule approprié. Lorsque les corps doivent être au contraire employés à l'état granulé, on les tasse simplement dans des récipients perforés au milieu desquels on a introduit préalablement une lame métal- lique qui sert de conducteur. M Les avantages que présente cet électrolyseur peuvent se résumer ainsi : )) j° La polarisation est totalement supprimée : » a. Par la rotation du disque qui constitue la cathode; » b. Par le frottement des racloirs contre les faces opposées du disque, opération qui favorise le départ de l'hydrogène; » 2" Le métal qui se précipite sur le disque est enlevé au fur et à mesure qu'il se dépose, d'où les avantages suivants : » a. Le métal étant continuellement soustrait à l'action oxydante du liquide du bain n'est plus sujet à être attaqué et, par conséquent, à former ( II23 ) des couples locaux dont le courant est dirigé en sens inverse du courant principal; » h. Diminution considérable de la résistance électrique du bain, puisque l'on peut rapprocher aussi près que possible les anodes des ca- thodes, sans qu'il puisse se produire entre elles des courts-circuits, tou- jours nuisibles dans toute décomposition électrolytique ; » c. Économie considérable du courant électrique due à la diminution de la résistance du bain, par suite du rapprochement possible des élec- trodes entre elles. » 3° La densité des diverses couches du liquide traversé par le courant électrique est partout la même, grâce à la rotation continue du disque qui les agite et les mélange sans cesse, et par conséquent empêche le liquide de se saturer vers le fond et de s'appauvrir dans les régions supérieures du bain, comme cela a lieu toujours dans les éleclrolyseurs ordinaires où le liquide est en repos. » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur le cyanure de nickel. Note de M. Raoul Varet. « On ne possède aucune donnée thermochimique concernant les combi- naisons cyanogénées du nickel. Aussi, ayant eu besoin de connaître cer- taines de ces données, j'ai institué en vue de les déterminer les expériences qui font l'objet de cette Note. » I. Cyanure de nickel. — Pour mesurer la chaleur de formation du cyanure de nickel précipité et hydraté, j'ai employé la méthode des doubles décompositions réciproques (Bertuelot, Mécanique chimique). J'ai mis en œuvre quatre procédés différents : » A. Sur une dissolution étendue de sulfate de nickel j'ai fait agir une solution équivalente de cyanure de potassium; j'ai observé, vers i4°, que : NiSO* diss. + 2KCy diss. = NiCy2préc.hyd. -t- K^SO* diss. dégage +3i<=-'i,6 » Sachant que, dans les mêmes conditions de température et de dilution, la forma- lion à partir des éléments pris dans leur état actuel de Ni SO* dissous dégage +228'^^', 6, celle de 2KCy dissous : -t-iaSt:"', 2, gt celle de K'-SO' dissous : -1-337'^''', 6, on en conclut : Ni sol. -V C}* gaz. -t- «Aqliq. = NiCy^ préc, hyd. dégage -h5o<^->',8. » B. La précipitation d'une solution de sulfate de nickel par une liqueur équiva- C. 1!., 1S9G, !■■ Semestre. (T. CXXII, N= 20.) l4o ( 1124 ) leiile do c\amire de sodium duniie, vers i3° : Ni SO' diss. + 2 Na Cy diss. = Ni Cy^ préc. hyd. -+- Na^ SO* diss. dégage. ... +3 iC»', 4 » En observant que la formation à partir des éléments de aNaCy dissous dégage + 118*^"', 8 et que celle de Na^SO* met en liberté +328'^''',5, on aura : Ni sol. -+- Cy^ gaz. + « Aq liq. = NiCy- préc. liyd. dégage -h5o'^^',i. » G. Sur une solution étendue d'azotate de nickel j'ai fait agir une dissolution équi- valente de cyanure de potassium. J'ai trouvé, vers i4°, que Ni (AzO')2 diss. + aKCy diss. — NiCy- préc. hyd. 4- 2K-AzO' diss. dég. 4-3oC"i,98. » Sacliant que la formation de Ni(AzO')^ dissous dégage +112*'''', 6 et celle de 2KAzO^ dissous dégage +221'^"'. 4, on tire de là : Ni sol. + Cy^ gaz. + « Aqliq. = NiCy^ préc. hyd. dégage +5o''='',4- » D. L'action d'une dissolution de cyanure de sodium sur une solution étendue d'azotate de nickel donne, vers i4° : Ni( AzO^)^ diss. -+■ 2NaCy diss. r= NiCy- préc. hyd- + aNaAzO' diss. dég. -h3o'^''\g. » En employant les mêmes données auxiliaires que précédemment et en observant que la formation de 2NaAzO' dissous dégage -h 21 i^^'^S, nous aurons Ni sol. H- Cy^ gaz + /«Aq liq. = NiCy^ pr. hyd. dégage -+- .50"^=', 5 » La moyenne générale de ces quatre séries de déterminations nous donne Ni sol. 4- Cy- gaz + « Aq liq. = NiCy^ pr. hyd. dégage -+- SoC^^S M II. Combinaisons du cyanure de nickel avec les cyanures des métaux alca- lins et alcalino-terreux. — Pour déterminer la chaleur de formation dans l'état dissous des principaux de ces composés, j'ai mesuré l'efFet thermique qui accompagne la dissolution du cyanure de nickel précipité dans une dis- solution étendue d'un cyanure alcalin ou alcalino-terreux; j'ai trouvé, vers iS", que : Cal NiCy'' préc. H- 2 KCy diss. = NiCy^ 2KCy diss. dégage +12,4 NiCy^préc. +2NaCydiss. = NiCy^ 2NaCydiss. » -t-i2,3 NiCy'îpréc. -HBaCy^ diss. =:NiCy2BaCy2 diss. » -M'i,4 NiCy^ préc. +SrCy2 diss. =:NiCy2SrCy2 diss. » .... +12,6 » On remarquera que l'effet thermique mesuré dans ces diverses réac- tions est sensiblement constant; c'est là un fait général pour ces sortes de composés, comme je le montrerai dans une prochaine Commimicalion. ( 112.5 ) » Conclusions . - Nous avons donc en résumé : Col Ni sol. 4- Cy- gaz + wAgliq. r= NiCy^ préc. liyd. dégage + 5o,5 NiCy^ préc. + aCyH diss. = Ni Cy^préc.liyd.-i-II-Oliq. dégage -t-3i,9 NiCy^ préc.+ aKCy diss.= NiCy'.2KGy diss. dégage -H 12,4 NiCy-préc.+ 'jNaCydiss.= NiCy\2NaCydiss. « +12, 3 NiCy^préc. + BaCy^ diss.=:NiCy'^BaCy- diss. « +12,4 NiCy^ipréc+Sray'- diss.=rNiCy2SrCy2 diss. » +12,6 » Les résultats obtenus pour les combinaisons du cyanure de nickel avec les cyanures alcalins et alcalino-terreux présentent un intérêt parti- culier. Ils montrent que ces composés, qui ne sont pas dissociables par la dialyse, peuvent être considérés comme engendrés par un acide complexe : l'acide nickelocyanhydrique, composé qui n'existe pas à l'état libre. Ils se distinguent donc des ferrocyanures et des ferricyanures, etc., moins par la différence de leur arrangement moléculaire que par une stabilité moins grande. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur lin tétrachromite de baryum cristallisé. Note de M. E. Dufau, présentée par M. H. Moissan. « Dans une Communication précédente, nous avons indiqué la prépa- ration au four électrique d'un chromite de calcium de formule Cr-O^CaO dont nous avons fait connaître les propriétés (Comptes rendus, t. CXXI, p. 689). Gerber, qui en 1877 s'était occupé de ce composé, avait signalé en même temps la formation d'un composé analogue de baryum lorsqu'on chauffe au rouge du chlorure de baryum avec du bichromate de potassium (/W/. Soc. chim., 1^ s., t. XXVII, p. 435). Nous avons voulu voir si, à haute température, nous pourrions reproduire le chromite neutre de baryum cristallisé par combinaison directe des deux oxydes sans inter- médiaire. L'expérience nous a conduit à un polychromite de formule 4Cr=0'BaO. » Nous avons opéré dans le leur électrique de M. Moissan. La cavité ayant été agrandie, puis soigneusement Jjrasquée avec une assez épaisse couche de baryte, on y a introduit un mélange intime de parties égales de sesquioxyde de chrome et de baryte anhydre ; on a fait alors jaillir un arc de 5o volts et 3oo ampères : la chauffe a duré dix minutes. Après refroidissement, on a trouvé une masse fondue, verte, à cassure nette- ment cristalline, que l'on a soumise à des traite-ments répétés à l'acide chlorliydrique : ( II 26 ) il s'est produit une vive réaction avec abondant dégagement de clilore et coloration de la liqueur en brun, puis en vert. On a terminé par des attaques à l'acide chlor- liydrique concentré et bouillant, jusqu'à ce qu'il ne dissolve plus rien. Il reste alors un mélange de cristaux. : les uns foncés et brillants, représentant la combinaison de l'oxyde chromique et de la baryte; les autres des lamelles vertes d'oxyde chromique cristallisé : on les sépare par des lévigations répétées. ") Le chromite de baryum ainsi obtenu se présente sous la forme de petits cristaux noirs et brillants, donnant une poudre d'un brun légère- ment verdàtre; au microscope, ils sont bruns et paraissent cristallisés dans le système hexagonal. Ils rayent facilement le verre et sont même un peu plus durs que le quartz. La densité du tétrachromite de baryum, prise par la méthode du flacon, est de 5,4 à iS". » Ce composé présente une assez grande résistance aux agents chi- miques : au rouge vif, le chlore l'attaque lentement en formant du chlorure et mettant en liberté l'oxyde chromique qui reste inattaqué; le brome fournit également du bromure de baryum, l'iode ne paraît pas agir dans les mêmes conditions. L'action de l'oxygène donne lieu à une vive incan- descence au-dessous du rouge, avec formation de chromate de baryum; il suffit même de chauffer au contact de l'air le chromite pulvérisé pour en produire lentement l'oxydation. Cette tendance si grande à l'oxydation explique la présence du chromate de baryum dans la masse que l'on retire du four et, par suite, les phénomènes qui accompagnent les attaques par l'acide chlorhydrique : ce chromate et l'oxyde chromique cristallisé qui l'accompagne se forment vraisemblablement au moment où, l'arc étant interrompu, l'air pénètre dans le four et se trouve au contact de la masse incandescente. La vapeur d'eau, au rouge vif, n'a aucune action décompo- sante ; le soufre n'agit pas davantage à la température de ramollissement du verre. Les acides fluorhydrique et chlorhydrique en dissolution sont sans action, ainsi que les acides azotique et sulfurique concentrés. Les acides fluorhydrique et chlorhydrique anhydres agissent lentement au rouge en donnant du fluorure et du chlorure de baryum, l'oxyde chro- mique reste inattaqué et amorphe. Les différents oxydants : chlorate, azotate de potassium en fusion, attaquent assez facilement ce chromite; il en est de même pour les alcalis et leurs carbonates. » Analyse. — Pour faire l'analyse de ce chromite, nous avons suivi le procédé in- diqué à propos du chromite de calcium, c'est-à-dire : attaque par un mélange de nitrate et de carbonate de potassium en fusion, reprise par l'eau qui sépare la baryte à ( f>--^7 ) l'état de carbonate et le clirome à l'état rie chromate alcalin, enfin précipitation de ce dernier par l'azotate niercureiix en liqueur acétique. Théorie Chiffres obtenus. pour -— — — — — 4Cr'0',BaO. BaO '9>95 JgjSo 20,06 20, o4 Cr^O' 80,04 79,65 79,88 79,96 » En résumé, la haute température de l'arc électrique permet de combi- ner directement et sans intermédiaire le sesqiiioxyde de chrome avec la baryte, mais alors que, dans les mêmes conditions, la chaux fournit un composé du type des spinelles Cr-0',CaO, sans toutefois en présenter les caractères physiques; la baryte donne un chromite d'une forme nouvelle /iCr=0\BaO bien cristallisé, rayant le quartz, d'une densité de 5,4 à i5"et inattaquable par les acides ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les chloraloses. Note de M. Hanriot, présentée par M. A. Gautier. « J'ai montré, dans des Notes précédentes {Comptes rendus, t. CXVI, p. 63; t. CXVII, p. 734; t. CXX, p. i53), que divers sucres pouvaient s'unir avec le chloral en formant des composés , que j'ai appelés chlo- raloses ; j'ai cherché à compléter cette étude en l'étendant à d'autres substances de la même famille. 1) Le galactose s'unit aisément avec le chloral lorsqu'on chauffe le mé- lange pendant une heure, à 100°, en présence d'un peu d'acide chlorhy- drique. La masse, devenue noire, est dissoute dans un grand excès d'eau, puis chauffée plusieurs heures au bain-marie. Par refroidissement, il se dépose des cristaux de p-galactochloral C*H"CPO'"'. Les eaux mères en renferment encore une grande quantité mélangée avec un composé cristal- lisable, beaucoup plus soluble : c'est vraisemblablement le dérivé a. Mais je n'ai pas réussi à l'isoler à l'état de pureté. Les cristaux de ^-galactochloral sont essorés, puis purifiés par des cristallisations répétées dans l'eau et l'alcool méthylique bouillants. » Ce corps forme des lamelles nacrées, fusibles à 202°, se sublimant mal. (*) Ce travail a été fait au laboratoire des hautes études de M. Moissan, à l'École supérieure de Pharmacie. ( it'z8 ) même sous pression réduite. Il répond à la formule C'H"Cl''0", comme le montrent les analyses. Trouvé. Calculé. C 3o,8i 3i ,o5 H ". 3,70 3,55 Cl 34, 44 34,41 )) Il est presque insoluble dans l'eau et l'éther, assez soluble dans l'al- cool méthylique, surtout à chaud. Il ne réduit pas la liqueur de Fehling. Avec l'orcine chlorhvdrique, il donne une coloration rouge. » Traité par le chlorure d'acétyle en présente du chlorure de zinc, il donne un dérivé tétraacétylé en cristaux fusibles à i25°, insolubles dans l'eau et l'éther, très solubles dans l'alcool el le chloroforme. » Le chlorure de benzoyle convertit sa solution potassique en tribenzoyl- o-a/ac/ocA/ora/C'H*Cl'0''(C'H°0)% cristallisant en longues aiguilles, fusi- bles à i4i°> solubles dans l'alcool, l'alcool méthylique et la benzine, peu solubles dans l'éther. )) Enfin l'oxydation par le permanganate le transforme en un acide chloralique C'H'CPO®, avec perte d'acide carbonique. Cet acide, fusible à 307°, est identique à celui que l'on obtient avec l'arabinochloral. » Ces réactions, absolument semblables à celles que donnent le gluco- chloral, nous permettent de lui attribuer une formule analogue CCP I CH O /\ C.OH — CH.OH — GH^OH HOC . . C C— lo qui n'en différait que par sa structure stéréochimique. » J'ai vérifié que le bronial peut donner naissance à des réactions ana- logues; toutefois, les composés obtenus, les bromaloses, sont moins stables et moins faciles à obtenir que les chloraloses. » Je n'ai pu réussir à préparer celui qui correspond au glucose, mais, avec l'arabinose, j'ai obtenu un corps en petits cristaux fusibles à 210°, Y arahibromal C W^v^ O'^ , un peu soluble dans l'alcool bouillant, insoluble dans les autres dissolvants, se décomposant, par une ébullition prolongée, de sa solution alcoolique. » Lévulochloral. — Les divers sucres que j'ai fait réagir jusqu'à présent ( • ' ''-9 ) sur le chloral étaient des sucres aldéliydiqiies. Il était intéressant de voir si les sucres acétoniques se comporteraient de même. » J'ai chauffé à 80°, pendant deux heures, du lévulose et du chloral anhydre avec une trace d'acide chlorhydrique. La masse, devenue noire, est distillée dans le vide avec de l'eau pour éliminer l'excès de chloral et une résine qui se dépose; le résidu, étendu d'eau, est agité avec de l'éther tant que celui-ci se colore. On concentre alors dans le vide la partie aqueuse en l'amorçant, s'il est possible, avec des cristaux provenant d'une opération antérieure. Le lévulochloral cristallise; on l'essore et on le purifie par cristallisations répétées dans l'eau. .) Il répond à la formule C^H^CPO". Trouvé. Calculé. C 3o,8l 3l ,o5 H 3,76 3,55 Cl 34, i3 34,41 M II fond à 228°. Il est assez soluble dans l'eau froide dont il se dépose en longues aiguilles, très soluble dans l'eau bouillante et l'alcool, peu soluble dans l'éther. M Son dérivé benzoylé est amorphe. » Je n'ai pu réussir à retirer des eaux-mères la variété soluble que l'on peut cependant supposer s'y trouver à cause de leurs propriétés hypno- tiques très prononcées. » Le lévulose étant un sucre acétonique CH^OH— CO (C' il^O' ), on voit que le chloralose qui lui correspond doit avoir pour formule CCl^ I CH c.oii-cir^oii c o CH^OH-OHC \/ C — 'O et qu'il peut fournir par oxydation un acide bibasique. Je m'occupe actuel- lement de vérifier ce fait qui permettrait de décider entre la fonction aldé- hydique ou acétonique d'un sucre par l'étude des acides chloraliques correspondants. » ( ii3o ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques urées aromatiques symétriques. Note de MM. P. Cazeneuve et Moreau, présentée par M. Friedel. « Dans une Note précédente, l'un de nous a montré que le carbonate de gaïacol donnait de l'urée avec régénération de gaiacol au contact d'une solution alcoolique de gaz ammoniac, même à froid ('). » Chauffé au sein de l'aniline, le carbonate de gaïacol donne rapidement de la di- phénylurée; chauffé au sein de la paratoluidine ou de l'orlhotoluidine, il donne de même une diparatolylurée symétrique et une diorthotolylurée. » Il suffit de faire bouillir une partie de carbonate de gaïacol dans trois parties d'ani- line. Le carbonate de gaïacol se dissout rapidement à froid dans l'aniline avec abais- sement de température. Après deux heures d'ébullition, de magnifiques aiguilles cris- tallisent par refroidissement au sein de l'excès d'aniline. Ces aiguilles essorées sur une aire en plâtre, cristallisées une fois dans l'alcool bouillant, sont d'une grande pureté et présentent tous les caractères de la diphénylurée. On obtient 4o pour loo environ de rendement. » C'est le mode de préparation le plus rapide de ce corps. La cristallisation en masse de la diphénylurée, au sein de l'aniline, est une expérience de cours saisissante. Au bout d'une demi-heure d'ébullition, on obtient déjà des cristaux par refroidissement. » I^a diphénylurée préparée par cette méthode est identique avec celle provenant de l'action de l'oxychlorure de carbone sur l'aniline. Elle fond à 234*'-235° et se sublime à 245°. Elle est peu soluble dans l'alcool froid et dans l'éther. Elle se dissout dans un grand excès d'alcool bouillant. Elle est insoluble dans le chloroforme et le benzène. A propos de ces propriétés physiques, on a décrit la diphénylurée comme un corps très soluble dans l'alcool et l'éther, fondant à 205" (Hofmann), à 225" (Willm et Wis- chin) (-). Ces données sont absolument erronées ; elles doivent s'appli- quer à un corps impur. » I. Diparatolylurée. — Elle se prépare comme la diphénylurée en faisant bouillir une partie de carbonate de gaïacol avec trois parties de paratoluidine pendant deux heures. La masse cristallisée par refroidissement est traitée par l'eau chargée d'acide chlorhydrique qui enlève l'excès de paratoluidine. Les cristaux insolubles dans l'acide chlorhydrique, lavés à l'eau, sont mis à cristalliser dans l'alcool bouillant. (') P. Cazenklve, Comptes rendus, 4 niai 1896. (-) Dictionnaire de Wurtz, t. II, p. 880. ( i'3i ) » Ces cristaux, d'une grande blancheur, rappellent la diphf'nylurce, comme aspect. Ils correspondent à la formule, confirmée par l'analyse élé- mentaire, /AzH.C/H''.CH,'„ m/ '" '"^XAzH.CH'.CHf,,. m » Ils fondent à il\t\°-'2.l\^'^ et se volatilisent à cette température sans décomposition sensible. Ils sont insolubles dans l'eau, dans l'éther, dans le chloroforme et dans le benzène. Ils sont peu solubles dans l'alcool froid, plus solubles dans l'alcool bouillant qui permet de les purifier. La diparatolylurée se dissout dans l'acide sulfurique concentré, d'où l'eau la précipite inaltérée. La solution sulfurique chauffée au delà de i iS" dégage de l'acide carbonique et donne les acides sulfoconjugués connus, paramidométacrcsylsulfonique et paramidoorthocrésylsulfonique. La di- phénylurée donne dans les mêmes conditions l'acide parasulfanilique. » II. Diortholylitrée. — Le carbonate de gaïacol se dissout à froid dans rorthoto- luidine. En chaufTant à rébullition pendant deux heures, comme précédemment, une partie de carbonate de gaïacol dans trois parties d'orthotoluidine pure, on obtient par refroidissement une masse cristalline qu'on essore sur une aire en plâtre et que l'on fait cristalliser dans l'alcool bouillant. » On obtient ainsi de magnifiques cristaux blancs très soyeux et très légers, fondant à iiO)°-iio°, et se volatilisant à cette température sans décomposition sensible. D'après l'analyse élémentaire, ils correspondent à la formule /AzH.CH^.CH^ C0( m (2) XAzH.CH^.CH'" (I) (21 » Ce corps est insoluble dans l'eau, peu soluble dans l'alcool froid, assez soluble à chaud, insoluble dans le benzène, peu soluble dans le chlo- roforme, mais assez soluble à chaud, très peu soluble dans l'éther chaud. » L'acide sulfurique concentré dissout facilement l'orthotolylurée, que l'eau précipite inaltérée. Au-dessus de i iS", l'acide sulfurique donne, avec dégagement d'acide carbonique, des acides sulfoconjugués dont nous appro- fondissons l'étude. » Sans aucun doute la dimétatolylurée pourra se préparer par la même méthode. » C. R., 1S96, !«' Semestre. (T. CXXII, N° 20.) l47 ( T,,3. ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les rapports qui existent entre la constitution chi- mique des composés organiques et leur oxydabilité sous l'influence de la laccase. Note de M. G. Bertrand, présentée par M. Duclaiix. » Au début de mes recherches sur le ferment soluble oxydant du latex de l'arbre à laque, j'ai fait remarquer que le principe noircissant du latex se rapproche des polyphénols par l'ensemble de ses réactions. C'est même en m'appuyant sur celte remarque que j'ai eu l'idée d'essayer l'action de la laccase sur Thydroquinone, action qui m'a permis d'établir avec certi- tude le rôle inattendu de la laccase ('). » Depuis, ayant fait réagir la laccase, en présence de l'oxygène gazeux, sur un grand nombre de corps organiques de nature variée, alcool, paral- déhyde, glucose, urée, etc., j'ai reconnu qu'une différence profonde existe entre tous ces corps, et que ceux-là seuls qui présentent une constitution chimique spéciale sont capables de s'oxyder nettement sous l'influence de la laccase. Jusqu'ici tous ces corps oxydables appartiennent à la série aro- matique. Ce sont des polyphénols où les oxhydrilesphénoliques sont situés, les uns par rapport aux autres, soit en position ortho, soit surtout en posi- tion ^ara. Ceux en meta ne s'oxydent que difficilement. » Si l'on prend, par exemple, 100"=" d'une solution aqueuse à i pour 100 d'hydro- quinone, de pyrocatéchine ou de résorcine, qu'on les agite séparément, en présence d'air et de laccase (^), dans un ballon à robinet; puis, après quelques heures, qu'on (') Sur la laccase et le pou^'oir oxydant de cette diaslase {Comptes rendus, t. CXX, p. 266). (^) Dans ces expériences, j'ajoutais qb'', 100 du produit extrait de la laque comme je l'ai indiqué dans ma première Note (Comptes rendus, t. CXIX, p. ici?.) et présentant la composition suivante : Pour 100. Humidité (dosée à -I- 120°) 7i4o Gomme (arabane et galaclane) 86,77 Azote o , 4 1 Cendres (riches en manganèse) 5,58 La quantité d'azote correspond à 2,5 pour 100 de substances albuminoïdes et, si l'on admet, comme pour les autres ferments solubles, que la laccase vraie possède la composition élémentaire de ces substances, on voit que oS'",ioo du produit ci-dessus contient au plus os'',oo25 de laccase, à supposer toutefois qu'il n'y ait pas d'autres matières azotées. ( ii33 ) détermine les échanges gazeux d'après la méthode que j'ai donnée antérieurement, on trouve : Oxygène CO" absorbé. dégagé. /OH ( I ) "^^ ''° Avec l'hydroquinone (paradiphénol) C*H*^ ^ après 4 heures. . . 32,o 1,7 Avec la pyrocatéchine (orthodiphénol) CH'^' „,. après 4 heures. . . 17,4 2,8 Avec la résorcine (métadiphénol) C^IP^^'^.. %. après i5 heures.. 0,6 <',o » En opérant de la même manière, on peut encore voir la phloroglucine : /OH(i) C«H»-OH (3), \011 (5) dont les trois oxhjdriles sont tous en meta les uns par rapport aux autres, ne s'oxyder pour ainsi dire pas, tandis que son isomère, le pyrogallol, /0H(.) CnP— OH (2) \0H (3) absorbe rapidement l'oxygène. On peut encore constater l'oxydation facile de l'acide pyrocatéchique, /COOIl (i) OH'— OH (3), \0H (4) de l'acide gallique, /COOH(i) OH (3) ^ " -OH (4) \0H (5) et surtout celle très énergique de l'hexaphénol G" (011)"^, etc. » En résumé, l'oxydabilité de ces différents polyphénols sous l'influence de la laccase paraît dépendre de la facilité avec laquelle ils peuvent se transformer en quinones. C'est une règle tout à fait comparable à celle que MM. Aug. et Louis Lumière ont mise en évidence en étudiant le pou- voir développateur des corps organiques pour l'image latente photogra- phique (').Du reste, elle est toute naturelle et l'on devait s'attendre à (') Sur les développaleurs organiques de l'image latente photo graphique {Ann. de Chim. et de P'iys.. 7° série, t. IV, p. 271)- ( ii34 ) voir que, clans les deux cas aussi, une jDartie ou la totalité des oxhydriles phénoliques peut être remplacée par des radicaux amidogènes (AzH^), sans que rien change dans l'allure du phénomène. L'expérience montre qu'il en est bien ainsi : » J>e paramidophénol (OH^/OH (i) ^ " \AzH^ (4) excellent développateur, s'oxvde rapidement au contact de l'air et de la laccase, tandis que le métamidophénol \AzH^ (3) non développateur, s'altère à peine dans les mêmes conditions. » La paraphénylènediamine /AzH^ (i) ^ " XazH^" (4) et la métaphénylènediamine \AzE^ (3) ^„jj,/AzH^ (i) donnent lieu aux mêmes observations. » Comme, en outre, l'oxydation directe des monophénols et des mono- amines aromatiques n'est pas ou presque pas influencée par le ferment de l'arbre à laque, on peut dire que, d'une manière générale, les corps nette- ment attaquables par la laccase sont ceux qui, appartenant à la série benzé- nique, possèdent au moins deux des groupements OH ou AzH^ dans leur noyau, et dans lesquels ces groupements sont situés, les uns par rapport aux autres, soit en position orlho, soit surtout en position />ara. » Celte règle définit le pouvoir oxydant de la laccase. Elle permettra, jusqu'à un certain point, de prévoir la constitution des principes immédiats sur lesquels réagit la laccase et aussi, comme je le montrerai bientôt, de distinguer ce ferment soluble d'autres qui s'attaquent à des composés d'une constitution différente ('). » (') Travail du Laboratoire de Chimie organique du Muséum. ( ii35 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Caractérisalion et séparation des principaux acides contenus dans les végétaux. Note de M. L. Lixdet, présentée par M. Aimé Girard. « Les réactions qui permettent de différencier les acides végétaux sont peu nombreuses, souvent d'un emploi incertain, et si l'on peut, grâce à l'insolubilité de son sel de potassium dans le mélange d'alcool et d'éther, caractériser l'acide tartrique, on se trouve plus embarrassé quand il s'agit d'isoler les autres acides, et notamment les acides citrique et malique, dont la présence est si fréquente dans les tissus végétaux. En étudiant les com- binaisons de ces acides avec la quinine et la cinchonine, j'ai constaté que les sels qui en résultent et spécialement les sels acides présentent dans l'alcool méthylique des différences de solubilité telles qu'il est facile de distinguer l'acide citrique et l'acide malique et de les extraire des jus végé- taux. » I. L'alcool méthylique froid, à 95° G.-L., ne dissout que o,3 pour 100 de citrate acide de quinine; en sorte que si l'on ajoute, à une solution mé- thylique à 2 ou 2,5 pour 100 d'acide citrique, de la quinine, celle-ci se solu- bilise tout d'abord pour donner ensuite naissance, surtout sous l'influence de l'agitation, à un volumineux précipité cristallin de citrate acide, dont le poids peut s'élever jusqu'à 98 pour 100 de la quantité théorique. Un excès de quinine, par rapport à la composition du sel acide, redissout le préci- pité; puis, à la longue, on voit du citrate neutre cristalliser; la solubilité de celui-ci est supérieure à celle du citrate acide et s'élève à 3,3 pour 100. » Dans des conditions identiques, le malate acide de quinine (solubilité dans l'alcool méthylique froid, à 95° G.-L., 8,2 pour 100) et le malate neutre (solubilité, 8,0 pour 100) restent dissous. La présence de l'acide malique gêne lin peu la précipitation du citrate acide de quinine, et quand, dans un mélange des deux acides, la quantité d'acide malique représente 25, 5o, 100 et 200 pour 100 de la quantité d'acide citrique, le poids de citrate acide de quinine obtenu n'est plus que les 99, 97, 94, 83 pour loo du citrate que l'on obtiendrait dans une liqueur dépourvue d'acide ma- • lique. » Dans les mêmes conditions, l'oxalate acide de quinine (solubilité, 9,2 pour ioo)et l'oxalate neutre (solubilité, 8,2 pour 100) restent également en solution; mais l'acide oxalique augmente, dans des proportions plus ( ii36 ) fortes que ne le fait l'acide malique, la solubilité du citrate tie quinine. » Le précipité de citrate de quinine peut être confondu avec le tartrate acide de quinine (solubilité, 2,4 pour 100) et le succinate acide (solubilité, 1,2 pour 100). » IL Lacinchonine, dissoute dans l'alcool méthylique, précipite l'acide malique dans des conditions identiques à celles où la quinine précipite l'acide citrique. Cependant, la solubilité du malate acide de cinchonine dans l'alcool méthylique à gS" G.-L. et à froid, qui est de 2,5 pour 100, est supérieure à celle du citrate de quinine; mais les autres sels de cin- chonine sont tellement solubles que la précipitation signalée plus haut peut être considérée comme caractéristique de l'acide malique. Le tar- trate acide de cinchonine, en etfet, est soluble à 20,6 pour 100; le citrate acide, l'oxalate acide, le succinate acide ne cristallisent que quand leur so- lution est amenée à l'état sirupeux. Les acides tartrique, citrique, oxalique, succinique, en mélange avec l'acide malique, augmentent d'une façon notable la solubdité du malate de cinchonine dans l'alcool méthylique; c'est ainsi que de l'acide citrique, ajouté à de l'acide malique dans la pro- portion de 20, 5o, 100 pour 100, empêche le dixième, la moitié et même la totalité de l'acide malique de cristalliser à l'état de sel de cinchonine. » III. Pour appliquer à l'extraction des acides d'un jus végétal les réactions qui précèdent, il faut tout d'abord l'évaporer dans le vide et le reprendre par l'alcool méthylique aussi concentré que possible. Si le jus renferme du bitartratede potassium et de l'acide tartrique libre, on doit au préalable le traiter par l'alcool et l'étlier, pour séparer le tartre, et préci- piter dans cette même liqueur éthéro-alcoolique par une addition ménagée de potasse, l'acide tartrique à l'état de bitartrate. Pour éliminer ensuite l'excès de potasse, on précipite tous les acides parle sous-acétate de plomb, et on les remet en liberté par l'hydrogène sulfuré ; c'est de cette façon d'ailleurs qu'il convient d'opérer quand les jus renferment une quantité excessive de sucres ou de matières étrangères. » Les acides, concentrés, étant dissous dans l'alcool méthylique, on prend un volume connu du hquide, qu'on étend d'alcool méthylique, de façon que la solution soit à 2,5 pour 100 environ d'acide, et l'on ajoute au liquide des quantités croissantes de quinine en poudre, jusqu'à ce que celui-ci, après quelque temps d'agitation, se prenne en une masse cristal- line. La quantité de quinine ajoutée ne doit pas dépasser iGo à 170 pour 100 de l'acide citrique supposé dans la liqueur. Il faut éviter, en effet, d'ajouter un excès de quinine qui redissoudrait, momentanément du moins, ( 'i37 ) le citrate-acide et formerait du citrate neutre plus soluble. Quand les pro- portions de quinine qu'il convient d'ajouter ont été ainsi déterminées, on traite le reste du liquide par la quantité de quinine que le calcul démontre nécessaire. On filtre après vingt-quatre heures de repos, et l'on recom- mence sur les eaux-mères la même opération. » Si le liquide n'a pas précipité dans ces conditions, c'est-à-dire s'il ne renferme pas d'acide citrique, on y recherche l'acide malique en ajoutant encore, dans une partie de la liqueur méthylique, la plus concentrée pos- sible, des quantités croissantes de cinchonine, dont la dose maxima doit être fixée à i4o-i5o pour loo de la quantité d'acide malique estimé. » Dans le cas où les deux acides coexistent, on peut, quand les liqueurs ne précipitent plus par la quinine, ajouter la cinchonine, dont l'action n'est pas gênée par la quinine en excès. » Il est facile de retirer, des sels de quinine et de cinchonine obtenus, les acides correspondants; il suffit d'ajouter, à la solution aqueuse de ces sels, de l'ammoniaque, de filtrer pour séparer l'alcaloïde, de précipiter la liqueur par le sous-acétate de plomb, pour décomposer ensuite le précipité par l'hydrogène sulfuré. On peut également insolubiliser l'acide et la base par la baryte, épuiser le précipité séché par l'alcool et décomposer le sel de baryte par l'acide sulfurique. » C'est en employant ces méthodes que j'ai pu extraire l'acide citrique contenu dans le citron, dans la groseille, extraire également l'acide ma- lique, contenu dans les cerises et dans le laisin. » ZOOLOGIE. — Sur les annexes internes de l'appareil génital femelle des Orthoptères . Note de M. A. Fexard, présentée par M. Milne-Edwards. « En suivant, pour le présent résumé, l'ordre de complication progres- sive des organes étudiés, on arrive à reconnaître le même plan que pour les mâles, avec cette seule différence que les Blattides sont rejetées à la fin. » C'est chez les Forficulides que les annexes internes de l'appareil gé- nital femelle sont les plus simples. On ne trouve en effet qu'un receptacu- lum seminis ou spermathèque, dont les deux parties, réservoir séminal et canal séminal, sont assez fortement colorées en brun comme le tégument même de l'insecte. Cette coloration est due à {'intima chitinense qui est très épaisse et présente des ornements spirales, fort serrés, qui rappellent ( ii38 ) les trachées. Je ne pense pas qu'il y ait lieu de distinguer dans ce groupe une poche copulatrice. » Dans la famille des Acridides, on rencontre deux annexes, dont une seulement pour l'oviducte, l'autre étant une dépendance des calices ova- riques. Chacun de ceux-ci émet en avant un prolongement diverticulaire, ou boyau calicial, qui se développe surtout au moment de la ponte et sé- crète une substance destinée à être expulsée en même temps que les œufs. L'autre annexe est une spermalhèque dont le canal séminal, très long, diversement enroulé, se prolonge souvent au delà du point d'insertion du réservoir séminal et s'embouche d'autre part à la paroi dorsale de la chambre prévulvaire. Je propose de désigner le prolongement dix canal séminal sous le nom d'éperon et l'enroulement principal de ce canal sous celui de tortillon. Il y a ici un fait à noter : le dernier ganglion de la chaîne ventrale est accolé au tortillon et le suivant est placé sur le réser- voir. Le genre Tettix diffère beaucoup des autres Acridides : la sperma- lhèque porte une glande appendiculaire, le canal séminal est presque nul, la chaîne ganglionnaire est située au-dessous du réservoir, entre celui-ci et l'oviducte. » Les Gryllides propres ne présentent qu'une seule annexe qui est la spermathèque, laquelle est éloignée du dernier ganglion. Mais chez les Gryllotalpides, on voit une spermathèque déforme spéciale, située sous la chaîne ventrale, et une paire de glandes muqueuses. » Les Locustides po.ssèdent une spermathèque et un boyau oviductal. » Les Blattides et les Mantides ont des organes plus compliqués que dans les familles précédentes : outre une spermathèque, qui est simple chez les Mantides (avec un canal séminal court et rectiligne), mais double ou quadruple chez les Blattides, on distingue un appareil sébifique destiné à .sécréter la substance du cocon. Cet appareil est composé d'un assez grand nombre de tubes cylindriques, allongés, plus ou moins pelotonnés; à peine né sur l'oviducte, il se bifurque ; la branche antérieure, de beaucoup la plus puissante, donnera naissance aux vaisseaux sébifiques de premier ordre, qui se répartissent en deux groupes symétriques ; la branche posté- rieure, très grêle, donnera les vaisseaux sébifiques de deuxième ordre, également répartis en deux massifs à la partie atténuée de l'abdomen. Ceux-ci sont très difficiles à voir chez les Blattes. » Au point de vue histologique, j'ai pu faire des remarques intéressantes, dont voici quelques-unes : il y a une différence de structure entre l'oviducte et la spermathèque ; celle-ci est toujours pourvue d'une inlima chitinense ( "39 ) épaisse, stratifiée, émettant parfois des pousses rayonnantes excessivement abondantes (Acridides, Gryllides); l'intima est recouverte d'un épithé- liiim simple ou double, soutenu par une tunica propria et une enveloppe péritonéale. » Dans cet épithélium j'ai relevé, notamment chez les Acridides et les Locustides, la présence de nombreuses glandes monocellulaires, dont les conduits vecteurs sont surtout visibles à travers l'intima sur laquelle ils semblent attachés. Les tubes sébifiques de deuxième ordre, de Mantis religiosa, Empusa pauperata, etc., sont fort curieux à étudier; leur paroi est formée par des cellules cylindriques à contenu finement granuleux, doublées par un plus petit nombre de cellules endothéliales ou centro- tuberculeuses : celles-ci sont aplaties et rejetées dans le lumen du tube au stade précédant immédiatement la sécrétion; leurs noyaux obstruent toute l'ouverture. Après la sécrétion, l'aspect est tout autre; les cellules centro-tubuleuses laissent apercevoir un lumen très apparent; elles sont plus grosses et plus espacées, tandis que les cellules épithéliales présentent deux zones concentriques, l'une interne dépourvue de granulations, l'autre externe avec des sortes de stries radiales plus ou moins nettes. Il y a des rapprochements à faire entre ces cellules et celles décrites dans le pan- créas par Lange rhaus, Laguesse, Mouret et autres. » Pour ce qui est des Orthoptères pseudo-névroptères, je les ai peu étudiés, mais suffisamment toutefois pour dire, qu'au point de vue qui m'occupe, ils s'éloignent beaucoup des Orthoptères propres. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la relation générale qui relie à Vinlensilè lumineuse les degrés successifs de la sensation et sur les lois du contraste simultané des lumières et des teintes. Note de M. Charles Henry. « La dissemblance des formules par lesquelles on a représenté la rela- tion des numéros d'ordre de la sensation avec l'intensité lumineuse tient surtout à ceci que les divers expérimentateurs ont opéré dans des limites très étroites et souvent mal définies d'éclairement. Nous avons repris le problème, en faisant varier cet éclairement dans des limites considérables de o à 60 bougies-mètre, avec un photoplomètre à objectif diaphragmé, construit par M. Radiguet. Remplaçant au foyer antérieur de cet objectif l'écran de sulfure de zinc phosphorescent par un papier huilé et ajoutant, devant l'oculaire, au foyer postérieur, un écran également huilé et trans- C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N» 20.) l48 ( ii4o ) lucide, nous plaçons, devant le photomètre, à des distances de plus en plus petites d'une série d'expériences à l'autre, des sources bien étalon- nées (bougie, lampe Carcel) et nous déterminons les surfaces que l'un de nous doit donner successivement au diaphragme (carrés des ouvertures variant de o à 240000) pour que l'observateur accuse des changements nets dans la sensation. Il est facile de connaître les éclairements perçus; entourant d'anneaux en papier blanc opaque l'écran translucide oculaire nous le transformons en écran Bunsen ; nous déduisons l'éclairement de cet écran pour une certaine ouverture et conséquemment pour toutes les ouvertures du diaphragme de la distance de l'oculaire à laquelle il faut placer une deuxième source pour qu'avec l'ouverture choisie on voie dis- paraître la tache d'huile éclairée par une première source, placée à une certaine distance devant l'objectif. Nous avons adopté pour unités les surfaces d'ouverture du diaphragme; l'ouverture 4ooo correspond à l'éclairement de i bougie-mètre pour l'écran oculaire. Nos expériences sont bien représentées en moyenne par l'équation S = K(i-e-^''") dans laquelle S représente les numéros d'ordre des sensations, i les ouver- tures du diaphragme; R=ioooo; e = 2, 71828; >. = o,ooo66638; m = 0,18725. La meilleure valeur de Rayant été déterminée par des essais préliminaires, malheureusement laborieux, on a calculé 1 et m avec les systèmes de valeurs c' c M c" -, ,, • Si on cherche à vérifier la for- •' ( b, ^ i5 )( bj = 37,55 ) mule, on trouve pour i ^ 100, S = 1,66 (val. obs. 17,6); pour i= 1000, S = 24,01 (val. obs. 27,6), enfin pour i = 10, S = 10,20 (val. obs. 9,3). » Les paramètres K et X peuvent varier simultanément dans des limites assez con- sidérables sans altérer la concordance de la formule et des observations; au contraire, m, la constante de beaucoup la plus importante, reste sensiblement identique; c'est là un paradoxe bien connu et qui s'est déjà rencontré dans divers problèmes de Phy- sique, en particulier les tensions de vapeur. » Cette formule, avec des paramètres bien différents, s'applique au lavis {Comptes rendus, 27 avril); j'espère pouvoir montrer prochainement qu'elle s'applique, avec des changements convenables dans les paramètres, à toutes les sensations. B II est clair, d'après le dispositif des expériences, que cette équation caractérise la sensibilité lumineuse moyenne; les paramètres devraient être légèrement changés pour un œil adapté à l'obscurité préalablement à chaque expérience. » Quand on juxtapose deux intensités lumineuses ou deux teintes du lavis différant de plus d'un numéro d'ordre de sensation, ces intensités et ces teintes paraissent beaucoup plus différentes que quand on les consi- ( "4- ) dère isolément. Comment ces différences apparentes varient-elles en fonction des différences réelles et de l'intensité absolue? » Pour l'étude des intensités lumineuses, il était tout indiqué d'employer dans a chambre noire le lavis lumineux, imprimé au sulfure de zinc phosphorescent, dont j'ai déjà eu l'honneur d'exposer à l'Académie diverses applications. Je découpe ce lavis en vingt rectangles représentant chacun une teinte; je juxtapose verticalement deux rectangles distants sur le lavis d'un certain nombre de numéros d'ordre de sensation que j'appelle écart; l'écart de ces rectangles paraît grandir : nous cherchons à quels rectangles d'éclat inférieur ou supérieur nous pouvons identifier chacun des rectangles juxtaposés. Le résultat de ces comparaisons est que, contrairement à une opinion ré- pandue, le rectangle le plus lumineux ne gagne apparemment rien; il paraît toujours moins lumineux que le rectangle immédiatement plus lumineux sur le lavis. Au con- traire, le rectangle le moins lumineux perd en éclat apparent : il paraît, à de rarissimes exceptions près, inférieur au rectangle immédiatement moins lumineux sur le lavis. J'appelle /Jt'/'^t' la différence entre le numéro d'ordre réel de sensation et le numéro d'ordre apparent du rectangle le moins lumineux, » L'expérience montre que la perte est égale au double de la racine car- rée de l'écart. » Cette relation, vérifiée remarquablement dans les limites, d'ailleurs étroites, d'intensité du lavis lumineux, est-elle vraie pour des intensités quelconques? » Lorsque les intensités objectives ne changent pas beaucoup et que le numéro d'ordre de la sensation inférieure reste sensiblement le même, on a, p étant la perle, e l'écart, p=.k\Je; d'autre part, d'après l'expérience, quand les pertes senties mêmes, les écarts sont les mêmes, c'est-à-dire qu'on a p' — /? =e' — e. » Cherchons à déterminer la fonction ^{s) qui relie k au numéro d'ordre de sensa- tion inférieure. Faisons deux expériences dans lesquelles l'écart e est le même, les deux numéros d'ordre de sensations de rang supérieur et de rang inférieur variant à la fois ; on a, dans la deuxième expérience, (i) y = ^(5')v/i; et, dans la première, (2) p = ^{s)\/ê; d'autre part, puisque e'= e, y:)' — /) = e' — e = o ; si nous retranchons (2) de (i), on obtient p' - p = s/-e[i^{s')-i^{s)-\ = o; ( "142 ) do il .}(.S-')=:4(.) = K, c'est-à-dire que la perte est indépendante de l'intensité absolue et ne dépend que de l'écart. » Quand on prolonge l'expérience de comparaison des rectangles pendant un temps un peu long, les égalités observées d'abord ne persistent pas toujours; cela tient à ce que le sulfure de zinc phosphorescent perd de son éclat avec le temps, suivant la loi bien connue, et que le nombre des numéros d'ordre discernables entre deux intensités augmente quand ces intensités diminuent. C'est ce qui ressort de la construction et de l'équation de la courbe des sensations en fonction des intensités. » Lorsque les rapports des intensités des deux rectangles considérés peuvent être mis sous la forme d'une puissance de | qui est rythmique [j'appelle, comme on sait, rythmiques les nombres des formes 2", 2" -)- i (premier), 2"(2''H- i)(2'"-t- i)(pre- miers)], la perte due au contraste simultané est moindre que la racine carrée de l'écart ; elle en est une fonction discontinue, très complexe. » La lilioloptuniéliie du lavis étant différente de la pholoptométrie dans le cas d'un objet lumineux sur fond noir, on pouvait prévoir que la loi du contraste simultané de deux teintes du lavis serait différente. En effet, dans ce cas, c'est la teinte la plus claire qui gagne apparemment, la teinte la plus obscure restant fixe, et le gain est égal aux \ environ de la racine carrée de l'écart. Chaque fois que l'écart ou la différence des nuinéros d'ordre des teintes (on en compte 3o dans le lavis) est un nombre rythmique, le gain est sensiblement moindre. » Les perturbations à la loi du contraste qui proviennent du caractère rythmique des rapports des intensités doivent être comptées parmi les expé- riences les plus nettes et les plus concordantes de la physiologie des sen- sations. Il est probable que le caractère rythmique ou non des intensités lumineuses juxtaposées exerce une influence notable sur la croissance des végétaux ; il y a là un facteur d'évolution qu'il serait important de faire ressortir par des expériences sur des plantes ( ' ). » BOTANIQUE. — Sur le brunissement des boutures de la Vigne. Note de MM. P. YiALA et L. Ravaz, présentée par M. L. Guignard. « La bactérie qui détermine, dans les boutures de Vignes, la colora- lion à laquelle nous donnons le nom de brunissement, présente des particu- larités de développement qui éclaircissent certaines questions contestées de Pathologie végétale. Le brunissement des boutures nesl pas une maladie; (') Travail du laboratoire de physiologie des sensations, à la Sorbonne. ( ii43 ) c'est un changement occasionnel de couleur des tissus, sans effet patholo- gique. Extérieurement les boutures de Vignes ont des caractères normaux ; le bois présente, à l'intérieur, des zones brunes qui pénètrent, en coin, jusqu'à la moelle et qui sont séparées par des plages de tissus intacts. Le brunissement n'intéresse jamais la couche génératrice ni les cellules pro- toplasmiques du liber et des rayons médullaires, à moins que ces cellules ne meurent par suite des conditions de milieu. » Les vaisseaux brunis sont obstrués par une masse dense d'innom- brables bactéries; on ne les observe pas dans les cellules tangentes des rayons médullaires et de la couche génératrice. Les bactéries n'existent que dans les organes (vaisseaux) qui sont dépourvus de protoplasnia. Elles se cultivent facilement sur divers milieux et même sur gélose acidi- fiée avec du moût de raisin (verjus) ; mais, dans ce cas, les traînées, géné- ralement spumacées, d'un blanc laiteux et en éventail, sont plus diffuses et plus claires. Cette bactérie est en forme de bâtonnets (3(7. sur o'^,45); dans les boutures envahies depuis longtemps et mortes, et dans certaines conditions de culture, les bâtonnets se renflent à l'une de leurs extrémités en une spore très brillante (0^^,80). MM. les D"^' A. Charrinet Ostrovvski(') ont pu rendre, après plusieurs passages, cette bactérie « pathogène pour )) le lapin; cet animal inoculé maigrit, devient albuminurique... ; les » toxines, injectées après stérilisation, engendrent les phénomènes mor- » bides provoqués par le ferment figuré lui-même ». » Nous avions pensé tout d'abord à une maladie spécifique de la Vigne. Nous avons placé en pépinière des boutures brunies, nous en avons mis d'autres à pousser dans l'eau; rameaux et racines ont évolué normalement. Nous avons fait des greffes-boutures avec les sarments brunis; ceux-ci ser- vaient tantôt de porte-greffe, tantôt de greffons. Le sarment bruni s'est toujours très bien soudé et a donné ou des racines ou des rameaux vigou- reux. Dans ce cas, comme dans les précédents, on n'a pas constaté de bac- téries dans les nouveaux organes; les bactéries ne se sont pas communi- quées du bois bruni au bois normal (sujet ou greffon) au delà de la soudure. M Enfin, des greffes, dont le bois bruni constituait le greffon, ont été exécutées sur divers porte-greffes déjà racines et plantés. Là encore, les bactéries sont restées concentrées dans le bois du greffon et ne sont passées ni dans la tige du porte-greffe, ni dans les rameaux du greffon. Il n'y a (') Revue de Viticulture e.1 Société de Biologie, 1893. ( ii44 ) jamais eu contagion, malgré la soudure et l'union intime des tissus sains avec les tissus brunis. En examinant, en été et en automne, les boutures brunies qui avaient donné des plantes de vigueur normale, nous avons observé que les bactéries étaient moins nombreuses. » Nous avons fait, en outre, du mois de juin au mois d'octobre, un très grand nombre d'inoculations variées sur les rameaux de divers cépages avec les bactéries provenant de cultures sur milieux différents; ces inocu- lations n'ont jamais réussi. » La bactérie du brunissement des boutures n'est donc pas pathogène sur les Vignes en pleine vie active. Et cependant, ce brunissement était si carac- téristique et si général, que nous avons dû nous demander comment il avait pu se produire dans les boutures. Des sarments aoùtés ont été section- nés, en octobre, en boutures; les deux extrémités ont été immergées dans des bouillons de culture de la bactérie. Puis, ces boutures ont été mises en stratification dans le sable, arrosé avec de l'eau dans laquelle on avait délayé des cultures de la bactérie; le tas de sable, maintenu humide, était dans une salle à température de 20° à aS", à peu près constante. Le 25 no- vembre, les boutures ainsi traitées étaient déjà zonées de brun dans le bois; le brunissement s'est accentué successivement jusqu'en mai et les bactéries sont nombreuses dans les vaisseaux. » Cette dernière expérience est confirmative des précédentes; la bac- térie ne s'est développée que dans les vaisseaux à l'état de repos; lorsque ces organes sont à l'état de vie active, le microbe ne peut s'y multiplier ; la bactérie du brunissement n'est donc pas pathogène sur les Vignes. C'est un fait dont nous ne connaissons l'analogue que dans le cas du brunisse- ment du bois (tige et bras) des souches, qui a été considéré, à tort, comme une caractéristique d'une maladie parasitaire; les microbes d'espèces dif- férentes, qui existent normalement dans les zones brunes des tissus des tiges ou des bras des Vignes plus ou moins âgées, ne sont pas plus patho- gènes que la bactérie du brunissement des boutures. » BOTANIQUE. — Recherches sur la nervation carpellaire chez les Gamopétales bicarpellées de Bentham et Eooker. Note de M. Paul Grelot, présentée par M. Guignard. Il Aucun botaniste, à ma connaissance, ne s'est appliqué tout spéciale- ment à montrer les relations qui existent entre les faisceaux libéroligneux ( ii45 ) des différents cycles floraux et les diverses modifications qu'on rencontre dans la répartition de ces faisceaux chez des fleurs appartenant à la même famille ou à des familles voisines. » La série des Gamopétales bicarpellées de Bentham et Hooker ayant été à peu près délaissée par les botanistes qui ont étudié la structure ana- tomique de la fleur, c'est sur elle que j'ai d'abord dirigé mes recherches dont la présente Note a pour but d'exposer quelques résultats relatifs à la nervation des carpelles. » Si l'entre-nœud qui sépare l'androcée du gynécée est très court, toutes les traces des faisceaux dorsaux et placentaires vont s'insérer séparément sur les traces inférieures ou entre ces dernières, suivant que les faisceaux sont superposés ou non. Dans ce cas, les nervures dorsales secondaires et les nervures placentaires n'ont aucune relation directe avec les nervures médianes carpellaires dont elles dépendent théoriquement; ex. : Nico- tiana longifolia, Jochroma tubulosum, Scopolia orientalis, Solanum Dulca- mara, S. jasminifolium, S. pseudocapsicum, Verbascum Lychnitis, Incarvillea Olgœ, Echium pyrenaicuju. » Ailleurs, les carpelles (non compris la cloison) ne contiennent, outre les nervures médianes réunies dans le réceptacle aux faisceaux pétalaires et slaminaux, que des nervures secondaires situées chacune au point de rencontre des bords carpellaires et de la cloison, et que j'appellerai ner- vures secondaires communes. Celles-ci s'unissent parfois aux faisceaux sla- minaux auxquels elles sont superposées, sans aucune connexion avec les médianes carpellaires (^Phlox paniculata, Gilia capitata,), mais le plus souvent à droite et à gauche dans le réceptacle, aux faisceaux placentaires des deux loges. Ex. : Gonvolvulus pentapetaloides , G. tricolor, Pharbitis pur- purea, Ph. NU, Galystegia sepium, etc. » Les nervures secondaires communes se rencontrent encore dans beau- coup d'ovaires, quel que soit d'ailleurs le mode d'insertion des nervures carpellaires médianes et secondaires; ex. : Solanum jasminifolium, Jo- chroma tubulosum, Alropa Belladona, Lycium chineuse, L. barbarum, Incar- villea Olgœ, etc. » Les nervures secondaires, plus ou moins nombreuses, suivant les cas, peuvent s'insérer toutes sur les nervures médianes ( Veronica spicata), ou bien les unes sur les nervures médianes, les autres sur les nervures pla- centaires; exemples : Atropa Belladona, Lycium chinense, L. barbarum, Teu- crium Ghamœdrys, etc. ( ir/i6 ) » Quelquefois toutes les nervures carpellaires, médianes et secondaires, s'insèrent sur les nervures placentaires réunies au centre du réceptacle; exemple : Antirrhinum majus, Verbena paniculata. » Lorsque l'ovaire est semi-infère, il arrive que toutes les nervures, sans exception, s'insèrent au même niveau et directement sur les faisceaux pé- talaires et staminaux; exemples : Apocynum cannabmum, Vincetoxicum officinale. » Enfin, on rencontre souvent des faisceaux dans la cloison, soit vers les bords carpellaires, soit vers le centre de la masse concrescente des pla- centas. Ces nervures s'unissent toutes aux nervures placentaires au niveau de la base des loges, quelquefois un peu plus haut; exemples : Alropa Belladona, Jochroma tubiilosum, Lycium chinense, L. barbanim, Scopolia orientalis, Convolvulus tricolor, C. pentapetaloïdes, Calystegia sepium, Phar- bilis purpiirea, Ph. Nil, Phlox paniculata, etc. » En ce qui concerne spécialement les faisceaux placentaires, j'ai remar- qué que tantôt ils sont indépendants sur tout leur parcours et passent en entier dans l'ovule auquel chacun d'eux est destiné; exemples : toutes les Convolvulacées citées plus haut, Tencrium Chamcedrys, Sak'ia Bomimim, Echium pjrenaicum, Pulmonaria saccharata, Solenanthus apenninus, etc. Parfois, lorsque le nombre des ovules est considérable, les faisceaux pla- centaires donnent deux ou trois branches internes; exemple : Scopolia orientalis, Atropa Belladona, Lycium chinense, L. barbarum, Jochroma tubu- losum, etc., mais les branches primitives seules pénètrent (avec les mé- dianes) jusque dans la base du style où elles disparaissent bientôt. Ailleurs, les quatre faisceaux placentaires, libres à la base, s'unissent deux à deux au sommet de l'ovaire en donnant deux faisceaux placentaires communs, l'un à droite, l'autre à gauche du plan floral. Exemples : Solanum jasminifo- lium, S. Dulcamara, S. pseudocapsicum, Scopolia orientalis, Jochroma tuJm- losum. » Enfin, il arrive également que les quatre faisceaux placentaires libres ( Verbena paniculata, Phlox paniculata'), ou réunis deux à deux au sommet, s'unissent aussi à la base de l'ovaire, soit deux à deux, à droite et à gauche du plan floral (Verbascum Lychnitis, Antirrhinum majus, Linaria vulgaris, Verbena paniculata, Nepeta grandiflora, Nicotiana longifolia), soit en un seul faisceau axial concentrique à bois interne (Veronica spicata), soit en un cylindre vasculaire de structure axiale (Phlox paniculata. Collomia coccinea, Giiia capitata. Forsythia siispensa^. ( ii47 ) » Il n'est pas rare, ea effet, que l'axe se prolonge quelque peu au centre de l'ovaire, ainsi que l'a déjà montré M. Van Tieghem ('). Le système vas- culaire de l'axe ainsi prolongé chez les exemples cités plus haut est unique- ment composé par les traces des faisceaux placentaires ; mais toujours le cercle axial est dissocié au niveau où les faisceaux placentaires entrent dans leurs bords placentaires respectifs. C'est le niveau que je considère, avec M. Henslow (-), comme la limite extrême de l'axe. » Ces quelques résultats suffisent pour montrer que la disposition et les rapports des faisceaux dorsaux et placentaires entre eux varient considé- rablement, et qu'il est intéressant de chercher à connaître quelle valeur taxinomique on peut tirer de l'étude comparée du système vasculaire de la fleur ('). » GÉOLOGIE. — Sur les siphons des sources et des rivières souterraines. Note de M. E.-A. Martel, présentée par M. Albert Gaudry. « Presque partout, dans les sources et rivières souterraines des terrains fissurés, on se trouve arrêté, après un parcours plus ou moins long, par des siphons naturels; ils sont formés de voûtes mouillantes , c'est-à-dire de murailles rocheuses immergées dans l'eau sur une profondeur et une épais- seur variables, généralement impossibles à déterminer. » Ces siphons, véritables vannes fixes, de section restreinte, régula- risent dans une certaine mesure le débit des eaux souterraines, qu'ils retiennent pour partie dans les réservoirs ou espaces libres situés en amont. )) Ce rôle de régulateur serait rendu plus efficace si, connaissant les dimensions et dispositions exactes de ces siphons, l'on pouvait, par quelques travaux artificiels, les transformer en vannes mobiles, et les asservir ainsi complètement aux besoins de l'industrie, de l'alimentation, de l'irri- gation, du dessèchement, etc. (') Ph. Van Tieghem, Recherches sur la structure du pistil et sur l'anatomie com- parée de la fleur {Mémoires des Saiants étrangers, t. XXI). (^) G. Henslow, On the vascular Systems of floral organs, and their impor- tance in the interprétation of the morphology of flowers {The Journal of ihe Lin- nean Society, 1890, Vol. XXVIII). (') Ce travail a été fait à l'Ecole supérieure de Pharmacie de Nancy, au laboratoire de M. Godfrin, à qui j'adresse ici mes vifs remerciements. C. R., 1896, 1" Semestre. (T. C\XII. N" 20.) l49 ( ti48 ) » On sait quelles infructueuses expériences de scaphandre ont été ten- tées dans ce but à Vaucluse en 1878. » Or l'on m'a signalé déjà ou j'ai rencontré moi-même plusieurs siphons souterrains, libres aux deux bouts et susceptibles d'aménagement pra- tique. » Dans l'embut de Saint-Lambert, sur le plateau de Caussols, au nord de Grasse (Alpes-Maritimes), M. A. Janet en a trouvé un si court, qu'il a pu plonger sous la roche et émerger de l'autre côté. )) Abattre ici un pan de pierre aiderait à diminuer, après les pluies, l'ac- cumulation des eaux qui se produit parfois autour de l'orifice du gouffre. » Tout récemment, près de Couvin (Belgique), M. Gérard, dans une source formée par la réapparition d'une rivière perdue à 3*^'" en amont, a réussi, en faisant percer deux courts tunnels à la mine, à contourner deux siphons ; derrière chacun s'élargissait une assez vaste galerie. En continuant ce travail, on parviendrait peut-être à découvrir d'autres excavations, faciles à transformer en réservoirs lors des crues. » En Carniole, la grotte de Karlovca, l'un des émissaires du lac de Zirknitz a montré à M. Pulick un siphon à deux conduits superposés : l'in- férieur est toujours plein d'eau; le supérieur, vide à l'étiage, long de So" avec o"',90 de diamètre, fait communiquer deux immenses cavernes qui conduisent les eaux de Zirknitz dans la vallée du Rakbach. On a projeté de modifier ici l'état naturel des choses et notamment d'établir une vanne, manœuvrable de l'extérieur, pour maîtriser au moins en partie les gênantes oscillations du lac de Zirknitz. » A la grotte de Vrsnica (Carniole), M. Hrasky, en 1887, a pu con- tourner artificiellement des siphons intérieurs et les modifier de manière à débarrasser la vallée fermée de la Racna de ses inondations pério- diques ('). » Dans les rivières souterraines d'Osselle (Jura), de Salles-la-Source (Aveyron), de la Baume (Ardèche), de Padirac (Lot), du Peak (Angle- terre), d'Adelsberg (Autriche), de la Rjéka (Monténégro), etc., par exemple, j'ai vu ou découvert aussi des siphons dont les têtes d'amont et d'aval sont toutes deux connues maintenant. » I^e plus curieux de tous est celui de la source de Marble-Arch près Enniskillen en Irlande, que j'ai étudié le 16 juillet 1896; la figure ci-contre (') Voir Kral's, Hôhlenkunde, p. 92. Vienne, Geiold; 1894. ( ii49) me dispensera de le décrire. L'épaisseur de la roche plongeante est de 5'" seulement. La coupe est celle d'un vase communiquant parfait. Rien ne serait plus simple, en ce point, que de supprimer ce dernier barrage placé Fig. I. Source de Marble-Apch Caupe verUcale longitudinale Source sur le cours de la rivière souterraine; cela présenterait de grands avan- tages pour tout un plateau situé en amont. » Au fond de la rivière souterraine de Marble-Arch, à plus de Soo" en amont de la source, j'ai trouvé, comme le montre la deuxième figure ci- Fis. 1. Fond de Marble-Arch Zouse verticale Echelle contre, quatre siphons successifs désamorcés; le quatrième a cependant refusé le passage à notre bateau. » Indépendamment de toute question d'utilisation pratique, ces divers exemples permettent d'espérer que, dans beaucoup de cas, il suffirait sans doute, pour dépasser l'obstacle d'un siphon et retrouver l'espace ( ii5o ) libre au delà, de percer quelques mètres de roche, normalement aux plans des diaclases ou fissures utilisées par l'eau. » PALÉONTOLOGIE. — Le Cadurcotherium. Note de M. Marcellin Boule, présentée par M. Albert Gaudry. « En 1873, Paul Gervais décrivit, sous le nom de Cadurcotherium Cayluxi, quelques molaires isolées d'un Mammifère fossile provenant des phosphorites de Caylux (Tarn-et-Garonne). Il pensa que l'animal auquel ces débris avaient appartenu devait être voisin des Rhinocéros. » Quelque temps après, Noulet annonça la découverte d'une molaire de Cadurcotherium dans l'Oligocène des environs de Moissac. » Les débris de Cadurcotherium trouvés depuis cette époque dans les phosphorites du Quercy ont été relativement abondants ; mais il s'agissait toujours de dents isolées peu susceptibles de fournir de nouveaux ren- seignements. » Fendant une excursion que je fis l'année dernière dans le bassin de Brioude (Haute-Loire), M. Vernière me parla d'ossements rencontrés par M. Casati dans sa propriété de Barlière, prés Bournoncle-Saint-Pierre. M. Vernière voulut bien m'accompagner chez M. Casati, qui mit ces fossiles à ma disposition. Je reconnus une belle mandibule A'Entelodon magnum, divers morceaux à! Acerotherium, des débris d'une mâchoire de Cadurco- therium et de nombreux fragments de Tortues. Tous ces ossements pro- viennent des arkoses oligocènes ; ils nous permettent de synchroniser les dépôts du bassin de Brioude avec ceux du bassin du Puy et notamment avec les calcaires de Ronzonà Entelodon, Acerotherium, etc. » Quant aux fragments de Cadurcotherium, ils appartiennent tous à une mâchoire inférieure qui avait été brisée par la pioche des ouvriers. J'ai pu assembler ces débris et obtenir une pièce intéressante. » Ces échantillons ne sauraient me permettre d'arriver à la connaissance complète du genre Cadurcotherium, mais ils révèlent des caractères nou- veaux, en même temps qu'ils suggèrent de singuliers rapprochements. » La mandibule de Bournoncle-Sainl-Pierre dénote un animal de la taille d'un petit Rhinocéros. Dans les phosphorites du Quercy, il y a des dents de même grosseur à côté de dents plus volumineuses et de dents plus petites, avec tous les intermé- diaires. La formule dentaire est Li — CI — pin .2 — «1.3. ( 'i5i ) » Les deux incisives ne nous sont connues que par leurs alvéoles et un morceau de racine. Ces alvéoles étant peu profonds et les canines étant très rapprochées, on peut admettre que les incisives étaient peu développées; peut-être même étaient-elles ca- duques de bonne heure. » Les canines sont fortes, recourbées; leur couronne est prismatique, à section triangulaire, avec de l'émail sur les trois faces; elles sont séparées des molaires par une barre étendue (45"™)- » Les dimensions des molaires vont en croissant de la première à la dernière; la longueur occupée par les deux prémolaires n'est que le tiers de la longueur occupée par les trois molaires vraies. Le caractère général qui donne aux molaires un aspect tout à fait particulier et qui frappe le paléontologiste à première vue, c'est la faible largeur de ces dents, comparativement à leur longueur : elles sont comme compri- mées latéralement. Le fût, très élevé, est recouvert d'une épaisse couche de cément. Elles sont formées sur le plan général des molaires des Rhinocéridés, c'est-à-dire com- posées de deux lobes en croissant, mais ces deux lobes sont fusionnés au point de ne plus être reconnaissables lorsque les dents sont un peu usées. Leur soudure ne laisse, en elTet, aucune trace sur la muraille externe qui forme une surface parfaitement unie. Sur de jeunes molaires des phosphorites, il est facile d'observer que, des deux lobes, c'est le postérieur qui est le plus réduit. » De beaux fragments de mandibules du Cadurcolherium Cayluxi, appar- tenant au musée de Montauban et que M. Léenhardt a bien voulu me com- muniquer, présentent les mêmes caractères, tout en dénotant un individu ou une espèce de taille plus forte. » Je ne dois pas m'arrêter à la forme des molaires supérieures, dont on n'a trouvé jusqu'ici que des échantUlons isolés ressemblant tout à fait à ceux décrits par Gervais. » Si, à la lumière des pièces fournies par les phosphorites et du bel échantillon de Bournoncle-Saint-Pierre, nous cherchons à comparer le Cadurcotherium avec d'autres Mammifères vivants ou fossiles, notre animal nous apparaît d'abord comme un type très particulier et tout à fait isolé. Le plan des molaires est bien celui des molaires des Rhinocéridés, mais il n'y a là qu'une analogie superficielle, sans grande signification et, d'ail- leurs, même à ce point de vue, les différences sont considérables. Par la réduction de ses incisives, le développement de ses canines, la réduction et la différenciation de ses molaires, l'adaptation de celles-ci à un régime herbivore, le Cadurcotherium nous apparaît comme un type déjà très spé- cialisé, quoiqu'il se trouve dans l'Oligocène inférieur, en compagnie des premiers Rhinocéros. » Il faut aller dans l'Amérique du Sud pour observer des êtres ayant des affinités certaines avec notre curieux fossile. Dans ces dernières années , ( Il52 ) les travaux de Biirmeister, de MM. Ameghino, Moreno, Mercerat, Ly- dekker ont multiplié nos connaissances sur les faunes de Mammifères fos- siles de l'Amérique du Sud; l'imporlance et l'étrangeté des découvertes de ces savants ne le cèdent en rien à celles de leurs confrères de l'Amé- rique du Nord. » Parmi les nombreux Mammifères de la formation éocène(ou oligo- cène) de Patagonie, plusieurs genres ont une dentition qui rappelle, par certains traits, la dentition du Caclurcolherium. Les molaires des Typothe- rium, Toxodon, Toxodonlheriiun, Nesodon, Homalodontherium sont pour ainsi dire formées suivant le même style. Mais ce ne sont là encore qu'ana- logies superficielles. Pour trouver des ressemblances plus profondes, il faut considérer le genre Aslrapotherium qu'on avait d'abord placé à côté des précédents dans le groupe des Toxodontes, mais que les dernières re- cherches de M. Ameghino tendent à faire entrer dans le groupe très primi- tif des Amblypodes, à côté des curieux Dinoceras de l'Amérique du Nord. » V Aslrapotherium ressemble au Cadurcotherium par la réduction des incisives, lesquelles sont absentes à la mâchoire supérieure et assez peu développées à la mâchoire inférieure; par la forme des canines inférieures, qui ont aussi une section triangulaire, par la présence d'une barre oudia- stème, par la réduction des prémolaires (|) et par la forme des molaires qui sont construites tout à fait sur le même plan et ne présentent que des différences d'ordre secondaire. De telles ressemblances, entre le fossile de l'Amérique du Sud et celui du massif central de la France, impliquent nécessairement une étroite parenté. Toutefois, par la diminution des inci- sives de la mâchoire inférieure, par la fusion plus complète des éléments constitutifs de ses molaires et par l'adaptation de ces organes à un régime herbivore, le Cadurcotherium nous apparaît comme une forme plus spécia- lisée. » Le Cadurcotherium, si disparate au milieu des autres Mammifères d'Eu- rope qui ont été ses contemporains, est, jusqu'à présent, le seul trait d'union entre les faunes éocènes de l'Europe et de l'Amérique du Sud. Il est intéressant de constater que ce genre n'a pas été signalé dans les dépôts oligocènes de l'Amérique du Nord, dont les Mammifères offrent les res- semblances les plus étroites avec ceux de l'Oligocène de France. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Mesures des variations de longueur des glaciers delà région française. Note du prince Roland Bonaparte, présentée par M. J. Janssen. « Dans une Note précédente ('), nous avons exposé le but de nos re- cherches et les principaux résultats obtenus par nous jusqu'en 1891. Depuis cette époque, nos observations se sont étendues jusqu'aux glaciers des Alpes de Savoie et à ceux des Pyrénées. Actuellement, plus de deux cents glaciers sont étudiés par quatre procédés différents dont voici l'énu- mération, en allant du plus simple au plus composé, du moins précis au plus précis. » Premier procédé. — Renseignements recueillis auprès des gens du pays, connaissant bien la région pour l'avoir parcourue souvent, guides, chasseurs, bergers : la plupart de ces renseignements n'ont qu'une faible valeur. » Deuxième procédé. — Simples repères placés sur les rochers et dont on mesure annuellement la distance au glacier ; la plus grande partie de nos glaciers est ainsi étudiée. Ce procédé est beaucoup plus exact que le précédent, mais il ne donne la crue ou la décrue de la masse glaciaire que sur une ligne, toujours la même. Pour éviter cet inconvénient et afin d'ob- tenir une plus grande exactitude, nous avons placé plusieurs repères en avant de beaucoup de glaciers, généralement trois, un de chaque côté de la vallée et un sur la ligne du thalweg. » Troisième procédé. — Ligne de pierres peintes et numérotées, placées au pied du front du glacier, et dont le plan, relevé géométriquement chaque année, est relié à une base assez éloignée pour ne pas être recouverte par les mouvements de la glace. » Les plans ainsi exécutés existent pour 25 glaciers. » Quatrième procédé. — Plan géométrique complet du glacier; il est appuyé sur une triangulation. Ce plan est i-efait chaque année; on peut avoir ainsi toutes les variations de la masse glaciaire. Cette étude est faci- litée par 4 profds en travers et i profil en long de tout le glacier. » Nous avons ces plans et ces profils pour quatre glaciers. » Les levés exécutés chaque année, entre le mois de juin et celui de septembre, soit sur le glacier tout entier, soit sur son front seulement, sont toujours reportés sur le même plan, ce qui permet de voir d'un seul coup (') Comptes rendus, 4 avril 1892. ( ii54 ) (l'œil les positions successives de la masse terminale du glacier étudié; en joignant, par des lignes droites, les deux lignes brisées donnant la position du front à une année d'intervalle, on obtient un polygone irrégulier repré- sentant l'espace de terrain sur lequel la glace a fondu, ou bien, au con- traire, la surface recouverte par elle. » Cette surface est évaluée sur les plans, en mètres carrés, à l'aide du planimètre Amsler. Le Tableau ci-joint donne ces résultats numériques pour un certain nombre de glaciers, auxquels nous avons appliqué, chaque année, depuis 1891, les procédés III et IV; il y en a 27 en tout. )) Au cours de la campagne de iSgS, 3i nouveaux glaciers ont été étu- diés de la sorte. Avao- Noms des glaciers. cernent. Alpes du Dauphiné a. G. de la Pilatte /' b. G. du Chardon " c. G. de la Meije " d. G. Noir /' Alpes de Savoie a. G. des Évettes " b. G. de Lepena " c. G. de la source de l'Isère.. // d. G. de la source de l'Arc. . , // e. G. des Fours " f. G. de Gebroulaz // g. G. de Rosolin n h. G. de Vallonbrun // Pyrénées. a. G. du Vignemale /' b. G. du Vifînemale (Nord).. " c. G. du Taillon // d. G. du Mont-Perdu /' e. G. de la Urèche de Roland. // /. G. de Pailhas // g. G. de Neouvielie " h. G. de Marboré // i. G. de la source delà Cascade // j. G. de la Maladelta " /■. G. des Posets ( Est ) // /. G. des Posets (Nord) // m. G. du Nethou // n. G. des Barrancs // o. G. des Gourgs Blancs " p, G. du Seil de la Baque.... " q. G. du Portillon d'Oo // Total Il 1892-1893. Avan- 1893-1894. SlatiOD- Avan- Ï89V-1895. Stalion- Station- Recul. naire. cement. Recul. naire. cement. Recul. naire. 32580,7.'. // „ 11745,89 // /f 2697,00 // 20644 i5o " // 5613,75 // // 3279,75 If 3oio4,oo 8655,00 1953,00 1 1 1 10,70 ff 898,37 S. 9548,00 2060,00 // 3i,5o 3210,00 // 3755,00 I 089 , 00 // 3474 ,35 ff // II n 1433^ ,o3 II // 1429,50 4fi4,iG If II io3o,oo // ff ff S // // ff ff S // // ff ff S // // ff ff s II II ff II s II II ff II II II ii58,a5 ff " II 349,00 II ff // ff II 25, 00 II ti ff II II 7690,85 f " II 1887,00 II " ir 1/ // 4988,00 "' n " io3o,25 II 1772,00 ( ii55 ) n En combinant les renseignements fournis par le Tableau et les pro- cédés I et II, on voit qu'en 1 890 les trois quarts des glaciers de la région française étudiés par nous étaient encore en voie de décrue. » M. Stcherbakof adresse la description d'une « Méthode pour définir la position de la surface d'émission des rayons X ». (Extrait.) « On colle un petit rond en plomb sur la surface d'un tube de Crookes à peu près au centre de la tache fluorescente. Ensuite, on pose devant le tube, à une certaine distance, une feuille en métal peu transparent pour les rayons X, percée de petites ouvertures, et derrière cette feuille, parallèle- ment à elle, une plaque sensible. Chaque ouverture donnera sur la plaque photographique l'image de la surface radiante, sur laquelle le rond en plomb se trouvera aussi projeté. En mesurant les déplacements relatifs du rond (d'après le négatif ou le positif), on peut calculer la distance de la surface des rayons X à la surface extérieure du tube. » La surface de radiation se trouve à l'intérieur du tube à une certaine distance de sa surface intérieure. » M. Zenger transmet à l'Académie la photographie d'un fœtus extrait, à Prague, de l'abdomen d'un jeune homme de 19 ans. Un procès-verbal annexé à la photographie donne des détails sur la tumeur et sur l'opération chirurgicale de l'extraction. M. S. Claparède adresse une lettre relative au procédé qu'il emploie pour animer d'un mouvement rapide une série d'épreuves photographiques successives. M. Edmond Jeanmaire adresse une Note sur une « Horloge astrono- mique perpétuelle » . La séance est levée à 5 heures. J. B. C. R., iSgn, 1" Semestre. (T. GXXII, ^■■ 20.) I 5o ( ii56 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OOVRAGES REÇUS BANS LA SÉANCE BU l8 MAI 1896. Traité d'Analyse, par M. Emile Picard, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences. Tome III : Des singularités des intégrales des équations différentielles. Etude du cas ou la i^ariable reste réelle ; des courbes définies par des équations différentielles. Equations linéaires; analogies entre les équations algébriques et les équations linéaires. Paris, Gauthier- Villars et fds, 1896; I vol. gr. in-8^ (Offert par M. Picard.) Mémoires de la Société géologique de France. Paléontologie. Tome VI. Fascicule I. Paris, 1896; i fasc. in-4°. (Présenté par M. Gaudry.) Rapport général présenté à M. le Ministre de V Intérieur, par l' Académie de Médecine, sur les imccinations et les revaccinations pratiquées en France et dans les colonies pendant V année 1894. Melun, 1896; i br. in-8''. Revue maritime, couronnée par l'Académie des Sciences. Mai 1896. Paris, L, Baudoin; i vol. in-S'^. Études géographiques, par M. Venukoff. Paris, A. Reiff, 1896; in-12. Journal de Pharmacie et de Chimie. N° 10. i5 mai 1896. Masson et G'*; I fasc. in-8°. Revue scientifique. i6mai 1896. Paris, Chamerot et Renouard; i fasc. in-4". La Lancette française. Gazette des Hôpitaux civils et militaires. N° 57. i4 et 16 mai 1896. Paris, F. Levé; in-4". La Nature. Revue des Sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie. Rédacteur en chef : Gaston Tissandier. 16 mai 1896. Paris, Masson et G'*; gr. in-S'*. Journal de la Société nationale d^ Horticulture de France. Congrès horticole de 1896. Paris, Marelheux; in-S". Atti délia reale Accademia dei Lincei. Anno CCXCIII, 1896. Série quinta : Rendiconti. Fasc. 8. 1"' semestre. Roma, 1896; gr. in-S". The Journal of the American chemical Society. May 1 896; Easton , Pa . ; in-8°. W 20. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 18 mm 1896.) MEMOIRES ET COMMUN IC AXIONS DES MEMBHES RT DES CORHESPONDANTS DR L'ACADÉMIE. Pajes. M. J. Bertrand. — Seconde Noie sur la théorie des gaz loS'i M. A. Potier. — Sur le rùle du noyau de fer dans les machines dynamo-élcclrii|iics. Remarques sur la Note de M. Marcel Deprez i o85 M. Henri Becquerel. — t^mission de radia- lions nouvelles par l'uranium métallique. 1086 M. Henri Moissan. — Préparation et pro- priétés de l'uranium 1088 M. Ad. CiiATiN. — Sienilication de l'exis- Pages. ti-nce et de la symétrie de l'axe dans fa mesure de la gradation des végétaux iog3 IM. A. CiiAUVEAt. — Sur la transformation de la graisse en hydrate de carbone dans l'organisme des animaux non alimenlés.. 1098 ^[. 0. Backluxd. — Sur l'iiitégralion de l'équation diiïércnlielle du rayon vecteur d'un certain groupe des petites planètes.. iio.3 M. Emile Picard présente à l'Académie le Tome III de son « Traité d'.Vnalyse ».... 1108 NOMIIVATIOIVS. M. MijXTZ est élu Membre dans la Section d'Économie rurah', à la place vacante par suite du décès de M. Reiset 11 09 aiEMOIRES PRESENTES. M. L. Mirinny soumet au jugement de l'Aca- démie un Mémoire ayant pour titre : « Ho- mologue dans l'espace de l'imaginaire j ». 1109 M. A. AuBERT soumet au jugement de l'Aca- démie un Mémoire relatif à des « Leviers articulés pour la ti'ansmission de la force motrice > 1 109 CORRESPONDANCE. M. Mathias Duval prie l'Académie de vou- loir bien le comprendre parmi les candi- dats à la place devenue vacante dans la Section d'Anatomie cl Zoologie par suite du décès de M. Sappey 1 109 M. Jules Andrade. — Sur les droites de con- tact des courbes gauches et sur une famille de courbes gauches nm M. P. -II. SciiouTE. — L'aire des paraboles d'ordre supérieur 11 13 M. C. Maltézos. — Sur quelques propriétés des rayons \ traversant des milieux pon- dérables iii5 M. R. De.merliac. — Sur l'application de la formule de Clapeyron à la température de fusion de la benzine 1 1 17 M. A. lîiGiii. — Observation à la réponse de MM. Benoist et Hurmuzcscu iiiy M. Arûyhopoulos. — Observations sur les rayons X 1 1 '9 M. Gaston Seguy. — Sur un générateur tubulaire sursaturateur à ozone 1120 M. D. T0MMASI. — Sur un nouvel électro- lyseur 1 123 M. Raoul Varet. — Recherches sur le cya- nure de nickel 11 28 M. E. DuFAU. — Sur un tétracbromite de II 32 baryum cristallisé 1 125 M. Hanriot. — Sur les chloraloses 1127 MM. Cazenedve elMoREAU. — Surquelqucs urées aroiiiati<|ues symétriques ii3o ^L G. Bertrand. — Sur les rapports qui existent entre la constitution chimique des composés organiques et leur oxyda- bilité sous l'influence de la laccase M. L. LiNDET. — Caractèrisation et sépara- tion des principaux acides contenus dans les végétaux ii35 M. A. Fenard. — Sur les annexes internes de l'appareil génital femelle des Orthoptères. 1187 M. Charles Henry. — Sur la relation géné- rale qui relie à l'intensité lumineuse les degrés successifs de la sensation, et sur les lois du contraste simultané des lu- mières et des teintes 1189 MM. P. ViALA et L. Ravaz. — Sur le bru- nissement des boutures de la Vigne 1142 M. Paul Grelot. — Recherches sur la ner- vation carpellaire chez les Gamopétales bicarpellées de Benlham et Hooker ii4'i M. E.-.\. Martel. — Sur les siphons des sources et des rivières souterraines 1 i'i7 M.Marcellin Boule. — Le Cadurcotheriuni. i i.5o M. le prince Rol.vxd Bonaparte. — Mesures K 20. SUfTE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, (les variations de longueur des glaciers de la région française 1 153 M. Stciierbakof adresse la description d'une « Méthode pour détinir la position de la surface d'émission des rayons \ » ii5j M. Zenger transmet à l'Académie la plioto- graphic d'un fœtus extrait de l'abdomen Pages, d'un jeune homme de 19 ans ii55 M. S. Claparéde adresse une lettre relative au procédé qu'il emploie pour animer d'un mouvement rapide une série d'épreuves photographiques successives ii55 M. Edmond Jean.maire adresse une Note sur une « Horloge astronomique perpétuelle )>. n55 Bulletin busliograpiiique 1 156 PARIS. — I.MPRIMEUIE GAUTIIIKR-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. J.t Ctii'ant .' Gautbier-Villars. 1896 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MIVI. EiBS SECRÉTAIRES PERPÉTVEKiS. TOME CXXII. Wn (26 Mai 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composentes extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Lescommiinicationsverbalesnesontmentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas cou) pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués pai les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas let discussions verbales qni s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y onl pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autanl que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants . étrangers à l'Académie. l Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré. sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extraii autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foni pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le ùon à tirer de chaque Membre doit être remisa l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. * Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait im Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivant», COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SliANCE DU MARDI 26 MAI 189G, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Ijjstructio.v publique adresse une ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faite de M. Mûntz pour remplir la place laissée vacante dans la Section d'Economie rurale par le décès de M. Reiset. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M, Muxtz prend place parmi ses Confrères. ASTRONOMIE. — Sur les recherches faites à l' observatoire de Madison par M. G. Comstock, concernant V aberration et la réfraction. Note de M. Lœwy. « Le Volume publié par l'observatoire de Madison, et dont je suis chargé de faire hommage à l'Académie, renferme un important Mémoire C. R., 189G, 1" Semestre. (T. C\MI, N° 21.) l5l im ( ri58 ) de M. G. Comstock « Sur la recherche de l'aberration et de la réfraction a atmosphérique ». Il a fait usage d'un appareil optique dont j'avais indiqué le principe dans diverses Communications à l'Académie qui datent déjà de quelques années, mais auquel il a apporté des modifications originales et importantes. » La méthode que j'avais proposée exige l'emploi d'un miroir formé de deux surfaces réfléchissantes installées devant l'objectif d'une lunette. Le dispositif permet de mesurer l'intervalle angulaire de deux étoiles, situées dans des régions très différentes du ciel, avec une précision considérable, indépendamment de toute hypothèse sur la constance ou la variabilité des latitudes. On est ainsi à même de déterminer directement plusieurs con- stantes fondamentales de l'Astronomie, notamment celles de l'aberration et de la réfraction. J'ai fait à l'Observatoire de Paris une application de cette méthode à la recherche de la constante de l'aberration. » Le procédé dont nous avons fait usage est purement différentiel, c'est- à-dire qu'il repose sur la mesure, dans une même soirée, des arcs qui sé- parent deux couples d'étoiles. M. Comstock a voulu étendre l'application de la méthode en la faisant servir à l'évaluation absolue des distances. Il a été conduit ainsi à modifier d'une manière profonde la disposition de l'ap- pareil et la marche des opérations. Ainsi, au lieu de deux surfaces réflé- chissantes, taillées dans un même bloc de verre et par suite invariablement liées entre elles, M. Comstock installe devant sa lunette trois miroirs plans, susceptibles chacun d'un réglage indépendant. Les étoiles associées ne sont plus à 90", mais à 120° l'une de l'autre sur la sphère céleste. Chacune d'elles n'est plus vue par une moitié de l'objectif, mais par une ouverture circulaire, dont le diamètre ne dépasse pas S"'". » Ces dispositions déduites de vues théoriques très ingénieuses rendent en effet possible la mesure absolue d'un arc voisin de 120° sur la sphère céleste. Elles permettent aussi de s'affranchir de l'erreur qui résulte d'une mise au foyer imparfaite, erreur dont la loi a été mise en lumière par M. Comstock dans une recherche préliminaire. Mais ces avantages s'a- chètent au prix de difficultés pratiques très sérieuses, imposées par les conditions physiques du problème et qui semblent de nature à limiter, dans leur application, les belles conceptions de M. Comstock. La mesure des distances se fait nécessairement à de faibles hauteurs; l'influence de la réfraction devient, en conséquence, très sensible, et l'on se trouve dans la nécessité de mener de front l'étude de la réfraction et celle de l'aber- ration. M. Comstock s'est vu ainsi amené à discuter et à élucider divers ( ii59 ) points qui intéressent l'Astronomie générale. Ainsi, l'influence du degré hygrométrique de l'air sur la réfraction, celle de la couleur des étoiles, influences que l'on néglige, en général, à l'exemple de Laplace, semblent assez clairement ressortir des observations faites à Madison. » Ces mêmes séries apportent une confirmation aux nombres trouvés dans les laboratoires de Physique pour l'indice de réfraction et le coeffi- cient de dilatation de l'air atmosphérique. Elles s'accordent très bien avec les réfractions moyennes fondées sur les travaux de l'observatoire de Puikova, tout en indiquant comme probable une petite variation delà con- stante de la réfraction ayant l'année pour période. Une autre conclusion, déjà rendue probable par diverses recherches, consiste en ce que les in- struments méridiens paraissent donner des valeurs systématiquement trop grandes pour les ascensions droites des étoiles faibles, cet effet pouvant s'élever à environ o%oo9 par grandeur d'étoile. Un résultat curieux de ces études est l'existence d'une équation personnelle dans la me- sure des distances, correction qui varierait comme le carré de l'inter- valle mesuré. La discussion approfondie à laquelle M. Comstock s'est livré le conduit à regarder ce phénomène comme réel et donne en définitive, pour la constante de l'aberration, le chiffre 20", 44. tfès voisin de celui qui a été trouvé, il y a un demi-siècle, par W. Struve. Cette valeur présente aussi un accord très satisfaisant avec celle fournie par nos propres recher- ches. L'une et l'autre ne dépendent en aucune manière des hypothèses faites sur la loi de variabilité des latitudes. » La sagacité et la persévérance dont M. Comstock a fait preuve au cours de ces recherches difficiles me semblent désigner son travail d'une manière toute particulière à l'attention de l'Académie. » ÉLECTRICITÉ . — Sur le rôle du noyau de fer dans les machines dynamo-électriques. Réponse à la Note de M. Potier; par M. Marcel Deprez. « a. L'expérience que j'ai décrite dans ma précédente Communication n'est, suivant M. Potier, que la reproduction schématique de faits acquis et utilisés industriellement. C'est bien possible, toute expérience scientifique n'étant que la reproduction schématique de faits mis à profit dans l'in- dustrie. Il y a cependant une différence essentielle entre le dispositif de mon appareil et celui auquel M. Potier fait allusion : c'est que, dans mon appareil, le tube de fer se meut dans un champ uniforme, ce qui est exac- ( ii6o ) temeiit le contraire de ce qui a lieu dans les machines citées par M. Potier. » b. Je n'ai jamais attaqué les lois classiques de l'induction, comme paraît le croire M. Potier; bien au contraire, je les applique plus strictement que lui-même, comme je le montrerai tout à l'heure. La proportionnalité entre la force éleclromotrice et la variation du flux de force total embrassé par un circuit fermé est d'ailleurs «ne co/iie'y«e«ce des lois fondamentales de l'induction exercée sur un élémentde circuitquand on admet(comme l'ont fait expressément tous les savants qui, les premiers, ont formulé ces lois) que l'élément est coupé par les lignes de force. C'est à tort que l'on cherche maintenant à donner cette conséquence comme étant la loi fondamentale de l'induction. Cette manière de procéder ressemble à celle qui consiste- rait à considérer les théorèmes généraux de la Mécanique rationnelle (Théorème des forces vives. Théorème des aires, Théorème du mouvement du centre de gravité, etc.), non comme des conséquences des principes fondamentaux de la Dynamique, mais comme étant eux-mêmes des prin- cipes qui rendent les premiers inutiles. M. Bertrand a donné de l'abus que l'on fait maintenant de ces théorèmes généraux un exemple saisissant dans sa Thermodynamique ('). » La règle de la proportionnalité entre la force électromotrice d'induc- tion et la variation du flux magnétique total embrassé par le circuit est donc une conséquence et non un principe; elle est d'ailleurs d'un usage extrêmement commode quand on veut trouver immédiatement la valeur de la force électromotrice développée dans un circuit fermé sans se donner la peine de chercher quelle est la part contributive de chaque portion du circuit à la production de cette force électromotrice. » Ce n'est donc ni des lois classiques de l'induction ni de leurs consé- quences qu'il s'agit ici, mais des explications hypothétiques que l'on donne habituellement du rôle que joue le noyau de fer de l'induit. (') ... Un calorifère brûle beaucoup de charbon. La maison, que cependant il chauflait très mal, s'écroule tout à coup; que s'est-il passé? L'explication est aisée, répond un philosophe fier de pouvoir démontrer en quelques minutes tous les prin- cipes de la Physique : « La force est immuable, la chaleur qui u'échaufTait pas s'est transformée en travail. La chute de la muraille confirme la théorie, il n'y a pas d'autre cause à chercher. » On cherche cependant et l'on découvre quelques barres de fer qui, dilatées par les conduits du calorifère, ont dérangé les pierres du mur écroulé. La chaleur, il l'avait bien dit, s'est transformée en travail. Mais, dans l'explication, les barres de fer, ne lui en déplaise, auraient mérité une mention. ( J. Bertrand, Thermo- dynamique.) ( 'i6i ) » c. M. Potier dit que mon expérience ne contredit qu'en apparence la règle qui attribue à chaque élément du fil induit une force électromotrice proportionnelle au flux coupé par cet élément. Je suis absolument de sou avis, car plutôt que d'admettre que cette règle pût être en défaut, je n'ai pas hésité à rejeter V hypothèse classique, d'après laquelle les lignes de force du champ, ne pénétrant pas à l'intérieur du tube, ne sauraient couper \e fil induit. J'ai donc été conduit à formuler l'opinion contraire et à admettre que les lignes de force du champ extérieur au tube traversent celui-ci comme s'il n'était pas magnétique; mais, en le traversant, elles le transforment en aimant et créent ainsi un nouveau champ magnétique dont les lignes de force se propagent dans l'espace sans troubler celles du champ primitif et sans en être troublées. Une masse magnétique égale à l'unité, placée en un point quelconque de l'espace extérieur ou intérieur au tube, est donc sollicitée par une force représentée en grandeur et en direction par la ré- sultante des forces dues à chacun des deux champs; c'est ce que j'appelle l'intensité du champ résultant, le seul que l'on puisse constater avec une aiguille aimantée ou avec un fantôme magnétique. La loi fondamentale de l'induction, que mon expérience confirme complètement, bien loin de la contredire, permet au contraire de séparer les effets produits par chacun des deux systèmes de lignes de force. » Il suffit pour cela de rendre le fil induit solidaire de celui des deux systèmes magnétiques dont on veut éliminer l'effet. La force électromotrice d'induction étant en effet proportionnelle à la vitesse relative du fil et du système magnétique, s'annule lorsque le système et le fil sont solidaires. Mais, pour que ce procédé soit applicable, il ne faut pas que le déplacement relatif des masses magnétiques qui font corps avec le fil et de celles qui en sont restées indépendantes entraîne des variations dans la grandeur de leur flux de force individuel. » C'est ce principe qui est appliqué dans mon expérience. Le tube transformé en aimant par le champ inducteur dans lequel il est placé pos- sède un champ propre qui, à l'intérieur, est de signe contraire à celui du champ inducteur. Le champ résultant que l'on constate à l'intérieur du tube est donc beaucoup plus faible que le champ extérieur; il peut même être nul si le tube est très épais. Une aiguille aimantée, placée dans l'inté- rieur du tube, ne serait donc soumise qu'à un couple très faible. C'est ce fait qu'on exprime journellement en disant qu'une cage de fer fait écran et empêche les lignes de force d'un champ magnétique extérieur de pénétrer à l'intérieur et on l'explique par les propriétés conductrices du fera l'égard ( Il62 ) des lignes de force magnétique. Dans ma théorie, au contraire, les deux systèmes de lignes de force coexistent; ils produisent des efforts égaux et de signe contraire sur une masse magnétique, mais peuvent se révéler sé- parément par la force électroniotrice d'induction qu'ils produisent sur un élément de circuit animé d'un mouvement relatif par rapport à l'un d'eux. » M. Potier admet comme moi que le champ magnétique résultant est nul au centre du tube quand celui-ci est très épais, mais, n'admettant pas la coexistence des deux systèmes de lignes de force, il essaye d'expliquer l'induction en disant que « le champ magnétique n'est pas invariable en » grandeur et en direction en tout point de l'espace, parce qu'il est mo- » difié à chaque instant par le déplacement du tube de fer doux ». Il serait facile de prouver que cette modification continuelle du champ par le dépla- cement d'un tube de fer aimanté d'une manière permanente ne peut pas produire de force électromotrice d'induction. Mais il y a une objection beaucoup plus forte à l'explication proposée par M. Potier. » Comment le fil peut-il être le siège d'une force électromotrice dé- veloppée par la variation d'intensité d'un champ dont les lignes de force ne le coupent pas puisque, d'après M. Potier lui-même, le champ magné- tique à l'intérieur du tube est constamment nul lorsque le tube est suffi- samment épais? Le champ extérieur dont les variations continuelles en- gendrent, suivant M. Potier, la force électromotrice constatée agit donc à distance sur le fil, dans une région de l'espace où ce champ n'existe pas? » Si l'on veut éviter le retour aux actions à distance, et si l'on veut éviter d'admettre avec moi que les lignes de force du champ traversent le fer comme s'il n'était pas magnétique, je ne vois qu'une troisième expli- cation : c'est de considérer le siège de la force électromotrice comme étant situé, non pas dans le fil mobile, mais dans les autres portions du circuit électrique. Elle satisferait d'ailleurs parfaitement à la règle invoquée dans le paragraphe (a) de la Note de M. Potier, mais elle soulèverait d'autres objections et je n'insiste pas sur ce point. » Il est presque inutde, après les détails dans lesquels je viens d'entrer sur la manière dont j'explique le rôle du tube de fer doux, de discuter les paragraphes {d) et (e) de la Note de M. Potier. Je me propose d'ailleurs d'examiner à fond, dans une prochaine Communication, le rôle du noyau de fer dans les machines du genre Pacinotti, aussi bien lorsque l'on consi- dère cette machine comme produisant une force électroniotrice que lors- qu'on l'étudié au point de vue des efforts mécaniques développés par le ( ii63 ) passage d'un courant. J'aurai alors roccasion de revenir sur les points traités dans ces deux paragraphes. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Source et nature du potentiel directement utilisé dans le travail musculaire, d'après les échanges respiratoires, chez l'homme en état d' abstinence ; par M. A. Chauveau. « Les conclusions de cette nouvelle Note reposent toutes sur les ensei- gnements que j'ai demandés au quotient des échanges respiratoires, en me conformant aux principes exposés dans ma précédente étude ('). » Le travail musculaire est l'un des phénomènes par lesquels se mani- feste le mieux l'activité de l'organisme. C'est aussi celui qu'il est le plus facile de provoquer à volonté dans les conditions prévues, réglées à l'avance, qui doivent assurer le succès des recherches destinées à éclairer l'énergétique physiologique. Enfin, on possède déjà quelques données précises sur la nature du potentiel dont le travail musculaire provoque la consommation. En s'attachant à l'étude méthodique du quotient respira- toire dans le travail musculaire, on a donc chance d'arriver à des détermi- nations rigoureuses sur la source* et la nature de la dépense énergétique qu'entraîne la mise en activité des organes de l'animal. » Je n'ai pas à justifier l'emploi général de la méthode; elle est admise même par ceux qui se refusent à accepter intégralement la théorie de La- voisier sur la source de l'énergie dépensée dans les manifestations de la vie. Personne ne doute maintenant qu'avec la connaissance des substances qui se brûlent dans l'organisme et celle de leurs quotients de combustion, on ne puisse prévoir le sens et le mécanisme des modifications que le quo- tient respiratoire est appelé à subir. Personne ne doute, non plus, qu'à l'inverse, la connaissance du quotient respiratoire ne donne le moyen d'obtenir des notions importantes sur le potentiel consommé et la nature des transformations qu'il éprouve. » Très nombreuses sont déjà les études du quotient respiratoire pendant le travail musculaire, très intéressantes et très instructives aussi, comme j'aurai à le démontrer, en les exploitant au profit de mes conclusions. Mais je n'ai pas à en tenir compte pour le moment. » Mon premier soin, en entrant dans ma propre campagne de recher- (') Comptes rendus, t. CXXII, p. 1098; 1896. ( ii64 ) ches a été de me créer une base solide d'opérations, c'est-à-dire un terme de comparaison réalisé dans les conditions de la plus grande simplicité pos- sible, un type exact, précis, absolument indiscutable, auquel on pourrait rapporter tous les résultats obtenus dans des conditions plus compliquées. )) Ce type sûr ne pouvait m'étre donné que par une étude préalable de l'influence qu'exerce le travail musculaire sur le quotient respiratoire, dans l'état d'abstinence. J'ai trop insisté, en maintes circonstances, sur les avantages que présente cette condition, pour avoir besoin de faire valoir ces avantages à nouveau. Ils sont si évidents qu'ils se traduisent même dans les expériences antérieures, où ils n'étaient ni prévus, ni recherchés, et où, du reste, ils ont passé inaperçus. » On sait à l'avance que l'étude du quotient respiratoire, pendant le travail musculaire, n'a rien à nous apprendre de nouveau sur la non-parti- cipation des albuminoïdes de l'organisme à la fourniture du potentiel que consomme immédiatement ce travail. Pas plus chez le jeûneur que chez le sujet alimenté, ils ne concourent à la dépense énergétique qu'entraîne le travail physiologique du muscle ('). Ce sont donc nécessairement les élé- ments ternaires de l'organisme qui pourvoient à cette dépense dans tous les cas. Lesquels intei'viennent? Les hydrates de carbone, dont la provi- sion est toujours si réduite? Les graisses, qui forment souvent d'énormes réserves? L'un et l'autre de ces deux ordres de substances ternaires? Que peut nous apprendre le quotient respiratoire de l'homme sur ce point? » Voyons d'abord les faits. L'interprétation suivra. » Un seul exemple suffira à l'exposition de nos résultats. » Expérience. — Le sujet est maigre, peu robuste et ne pèse que 62''8,5. i> Il est à jeun depuis seize heures. Son dernier repas a été pris la veille entre 5'' el &^ du soir et l'expérience commence à lo"" du matin. 1) Le travail exécuté consiste dans une succession de montées et de descentes de l'escalier principal du laboratoire, ininterrompues et accomplies toujours dans le même temps. Au bout de soixante-dix minutes, le sujet a fait environ 29ooo'^6m en travail positif et autant en travail négatif. » Alors, la fatigue survenue ne permettait pas de continuer le travail sans le ra- lentir. On l'arrête donc complètement pour conserver à l'expérience le bénéfice de l'identité des conditions pendant toute sa durée. (') Comptes rendus, t. CXXII, p. 429 et 5o4; 1896. Aux renseignements déjà fournis sur ce point par l'azote urinaire s'ajouteront, dans une autre étude, ceux qui sont donnés par les échanges respiratoires et qui sont en parfaite concordance avec les premiers. ( iiG5 ) » L'air a été recueilli six fois avec l'appareil Chauveaii-Tissot. Chaque prise a duré cinq minutes, très exactement. » \'oici les quotients respiratoires donnés pir les analyses : CO' N". 0= ■ 1. Immédiatement avant le travail 0,75 2. Au début du travail, pendant les 5 premières minutes... o,84 3. Au début du travail, entre la 10" et la 1 5" minute 0,87 k. De la 40" à la 45° minute après le début du travail o,q5 5. A la fin du travail, de la 65° à la 70" minute 0,84 6. Après I heure de repos 0,74 » On voit se reproduire, dans ces résultats, un fait déjà bien établi : l'accroissement du quotient respiratoire sous l'influence du travail muscu- laire chez les sujets en état d'abstinence. Nous allons, tout à l'heure, en faire ressortir la remarquable signification. Mais à ce fait s'en ajoute un autre plus nouveau et d'une signification non moins importante au point de vue des déterminations qui sont cherchées ici : le quotient respiratoire ne garde pas, pendant toute la durée du travail, la valeur élevée qu'il atteint souvent avec unetrès grande rapidité (ici l'élévation a été plutôt un peu lente). Cette valeur baisse quand le travail se prolonge ; et lorsque le travail a cessé, elle baisse encore davantage, au point de descendre même au-dessous du chiffre que le quotient respiratoire présentait avant le travail. » Je tiens à dire tout de suite que cette marche des échanges respira- toires excités par le travail, pendant l'abstinence, est absolument con- stante, quoiqu'elle soit exposée à de grandes variations, suivant l'état de santé et la vigueur des sujets, .leur embonpoint et leur régime antérieur, l'intensité du travail et la manière dont il est exécuté. Mais jamais cette variété de conditions ne modifie le sens des résultats obtenus. Dans tous les cas, le travail musculaire s'accompagne des phénomènes suivants : » i" Accroissement du quotient des échanges respiratoires; » 2° Atténuation marquée de cet accroissement pendant le cours du travail, s'il se prolonge; » 3° Chute du quotient respiratoire à sa valeur primitive (avant le tra- vail) même à une valeur inférieure, pendant la période de rej^os consécu- tif au travail. » On devine à l'avance le parti qui va être tiré des principes posés, dans ma dernière Note, d'après l'expérience de Regnault et Reiset, sur le sommeil hibernal, pour l'explication de ces phénomènes, particulière- ment des deux derniers, qui n'avaient jamais été l'objet des préoccupa- tions des physiologistes. C. R., i8r)6, 1" Semestre. (T. CXXIt, N» 21.) iSa ( ii66 ) M Inlerprétation des résultats expérimentaux. — La méthode à observer, pour cette interprétation, consiste à prendre comme point de départ le quotient respiratoire de la période initiale de repos (0,75) et à se repré- senter la valeur que lui donnerait sa combinaison avec les quotients de combustion des hydrates de carbone ou de la graisse, en tenant compte de la proportion dans laquelle le travail accroît les échanges respiratoires, soit, comme moyenne convenant à peu près au cas présent, l^'.i. » Supposons d'abord une consommation exclusive de graisse, avec son CO- quotient de combustion -j^ = o, 70 environ. La combinaison 0,70 X 3 -+- 0,75 X I l donne le quotient 0,71. Ainsi l'utilisation directe de la graisse, comme source de l'énergie nécessaire à la mise en activité des muscles, implique un abaissement notable du quotient respiratoire primitif pendant cette mise en activité. Or, c'est justement le contraire qui arrive, c'est-à-dire un très fort accroissement de ce quotient primitif de l'état de repos. Ceci montre, aussi nettement que possible, que la combustion de la graisse ne concourt pas directement à la dépense énergétique du travail musculaire. » Supposons maintenant le cas d'une consommation d'hydrate de car- CO- bone avec son quotient de combustion -=^5- = i . On a alors I X 3 -1-0,75 X I , 4-^ =0,94. Or, ce chiffre 0,94 représente à peu près la valeur du quotient constaté, dans l'expérience, quand le travail bat son plein. N'en résulte-t-ilpas, avec toute évidence, (\u il est pourvu à la dépense énergétique qu'entraîne le travail musculaire par la combustion des hydrates de carbone en réserve dans l'orga- nisme? Cette conclusion est d'autant plus légitime qu'elle concorde parfai- tement avec les observations de tous les expérimentateurs (Nasse, Weiss, moi-même, etc., etc.) qui ont étudié l'influence du travail musculaire sur les réserves d'hydrates de carbone. Ce point va être repris tout à l'heure. » Mais le quotient respiratoire ne se maintient pas au même taux élevé pendant toute la durée du travail, si celui-ci est suffisamment intense et prolongé. Ce quotient reste toujours très supérieur au chiffre qui permet- trait d'admettre l'hypothèse d'une substitution pure et simple de la graisse aux hydrates de carbone dans les combustions organiques. Toutefois, il baisse assez pour qu'on soit autorisé à dire qu'il se mêle un autre pro- ( 'ï'^? ) cessus à la combustion glycosique, primitivement seule en jeu ou à peu près. Quel est ce processus additionnel? » Il semble que le plus simple serait d'admettre que les réserves d'hy- drates de carbone, à mesure qu'elles s'appauvrissent, s'adjoignent comme adJTivant, dans leur rôle de fournisseur de potentiel, les riches réserves graisseuses de l'organisme. La combinaison des quotients de combustion des graisses et des hydrates de carbone expliquerait, en effet, très bien la valeur (0,84) qu'a prise, dans notre expérience, le quotient respiratoire vers la fin du travail ; mais il y a, contre cette interprétation, des faits im- portants qui la rendent inadmissible. On les trouvera, avec leur significa- tion absolument péremptoire, dans nos études ultérieures. » Il en est un cependant qui doit être cité ici même, parce qu'il est fourni par l'expérience actuelle, où il ne se dégage pourtant pas avec son in- tensité habituelle, celle que nous lui verrons acquérir (voir la Note ci- après) dans quelques autres expériences. Rapprochons ce fait de ceux qu'il sert à interpréter. )) Ce qu'il s'agit d'expliquer présentement, ce sont les caractères qu'af- fecte le quotient respiratoire vers la fin du travail. Or, ces caractères ne sont que le prélude de ceux qui se manifestent pendant la période de repos dont on fait suivre l'exercice musculaire. Les mécanismes qui interviennent dans un cas sont donc également ceux qui interviennent dans l'autre. Or, pen- dant le repos consécutif au travail, l'abaissement du quotient respiratoire prend quelquefois des proportions telles qu'il n'est plus possible d'expli- quer la valeur de ce quotient qu'en faisant intervenir le concours d'une oxydation rudimentaire des graisses, avec le quotient 0,27, pour leur transformation en hydrates de carbone et la reconstitution des réserves de glycogène. Il nous suffit donc d'admettre que la reconstitution de ces ré- serves commence pendant le travail lui-même pour expliquer les carac- tères du quotient respiratoire à la fin de ce travail. » L'étude directe des réserves de glycogène elles-mêmes démontre que, en effet, telle est bien la manière dont elles se comportent dans l'ac- complissement des actes de la contraction musculaire. Elles s'appauvris- sent, par le travail et dès les premiers instants du travail, non seulement dans les muscles, mais encore dans la glande hépatique. Qu'on rapproche ce fait de cet autre fait avec lequel il coïncide : l'accroissement considé- rable du quotient respiratoire; il apparaît alors nécessairement que les hydrates de carbone en réserve se brûlent pour fournir Ténergie néces- saire à la mise en activité du tissu musculaire. L'interprétation est absolu- ( ii68 ) menl forcée : Les muscles, pendant l'abstinence, trouvent dans les hydrates de carbone qui les imprègnent le potentiel dont ils ont besoin pour fonctionner. » Or, il n'y a aucune raison d'admettre que les muscles, en quelque circonstance que ce soit, empruntent jamais leur potentiel à une autre source, soit en totalité, soit en partie seulement. Si la consommation énergétique déterminée par le travail s'accentue en se prolongeant, les ré- serves de glycogène peuvent être amenées très près de leur complet épui- sement. Mais elles ne disparaissent pourtant point entièrement. S'épui- seraient-elles tout à fait que les hydrates de carbone resteraient encore bien représentés. Il est remarquable, en effet, que ce cas est un de ceux où la glycose est conservée dans le sang. Elle y persiste toujours en no- table quantité, quoique le sang continue à s'en dépouiller dans la tra- versée des capillaires de la circulation générale. ■» Donc, si alors les hydrates de carbone ne s'épuisent pas complètement dans l'organisme, c'est qu'ils se reforment par les procédés que j'ai indi- qués, particulièrement aux dépens des graisses. » Cette reconstitution est certainement incessante; mais elle n'a pas constamment la même activité parce qu'elle n'est pas toujours aussi né- cessaire. Probablement très faible au début du travail, lorsque les réserves d'hydrates de carbone sont encore abondantes, la reconstitution de ces ré- serves s^accentue à mesure que leur richesse diminue. De même s'accentue l'absorption de l'oxygène, agent de la transformation de la graisse en gly- cogène ou glycose. » Ainsi s' explique-t-on que le quotient respiratoire soit moins élevé à la fin qu'au début du travail. ■» Ajoutons que, dans l'état de repos qui suit le travail, la reconstitution de ces hydrates de carbone se continue en s'accentuant beaucoup. Alors le mécanisme n'en est pas masqué par les échanges gazeux spéciaux à l'état de travail; aussi le quotient respiratoire porte-t-il la marque particulière de ce mécanisme : ce quotient baisse assez pour ne pouvoir être expliqué autrement que par l'intervention de l'oxydation rudiraentaire qui trans- forme les graisses en hydrate de carbone. Conclusions. — i° D'après les renseignements fournis par les échanges respiratoires, la graisse ne constitue jamais le potentiel directement utilisé par les muscles en travail, chez l'homme en état d' abstinence ; » 2° C'est sous forme d' hydrates de carbone que ce potentiel énergétique est fourni à l'activité musculaire; » 3° Le travail des muscles tend à épuiser les réserves de glycogène et de ( 'i69 ) glycose où ce potentiel est accumulé. Mais ces réserves, malgré l'abstinence, tendent à se reconstituer à mesure de leur consommation. Le quotient des échanges respiratoires montre que cette reconstitution a lieu surtout par trans- formation des graisses, dont l' utilisation, comme potentiel énergétique consacré à la contraction musculaire, se trouve être, de cette façon, tout à fait indirecte. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — La destination immédiate des aliments gras, d'après la détermination, par les échanges respiratoires, de la nature du potentiel directement utilisé dans le travail musculaire chez l'homme en di- gestion d'une ration de graisse; par M. A. Chauveau, avec la collabora- tion de MM. TissoT et de Varigsy. « Il a été démontré (') qu'il n'est pas dans la destination immédiate des éléments azotés de jouer le rôle de potentiel énergétique directement consommé par et pour le travail. La même démonstration va être faite en ce qui con- cerne les graisses alimentaires. Pas plus que les principes protéiques, les principes gras introduits dans l'organisme par le tube digestif et en voie d' assimilation ne participent, en quoi que ce soit, d'une manière directe, à l' exécution du travail musculaire. » Cette proposition est, en quelque sorte, le corollaire obligé des con- clusions qui viennent d'être présentées sur la détermination du potentiel où les muscles puisent l'énergie nécessaire à l'exercice de leur activité. Si, pendant l'abstinence, la graisse de l'économie animale ne concourt pas immédiatement à la dépense énergétique qu'entraîne le travail musculaire; si cette graisse incorporée n'intervient alors que par une combustion rudi- mentairequi la transforme en hydrate de carbone. Si, enfin, c'est sous cette dernière forme seulement que la matière ternaire peut être utilisée comme potentiel énergétique par les muscles en état d'activité, la même destinée, le même sort doivent être attribués à cette matière ternaire quand elle est représentée par de la graisse alimentaire, qui a pénétré dans les vaisseaux et qui est ainsi seulement en voie d'incorporation à l'organisme. » Mais, toute légitime que soit celte attribution, on n'est pas au- torisé à en affirmer l'exactitude avant de l'avoir vérifiée expérimentale- (') Le travail musculaire eniprunle-l-il direclenieiit de l'énergie aux albuuii- noïdes des aliments? Note de MM. A. Chauveau et C. Contejean {Comptes rendus, t. CXXII, p. 5o4; 1896). ( " 7'-» ) ment. On peut, en effet, taxer de pétition de principe l'identification du mode d'utilisation des graisses encore en voie d'incorporation et des graisses qui sont déjà incorporées. Il est certainement permis de se de- mander si le travail musculaire qui, dans le cas d'abstinence, s'exécute avec l'énergie libérée par la combustion des hydrates de carbone, ne pui- serait pas cette énergie, chez les sujets alimentés à la graisse, dans la com- bustion directe et complète de cette substance elle-même, après son pas- sage du tube digestif dans le torrent circulatoire. » C'est un point très facile à vérifier. Il suffit, en effet, de comparer les quotients respiratoires sur le même sujet, exécutant le même travail, tantôt à jeun, tantôt en digestion d'une ration de graisse. Si les deux con- ditions en présence n'entraînent pas la consommation du même potentiel par lés" muscles, le quotient respiratoire s'élèvera très notablement dans le premier cas et, dans l'autre, restera stationnaire, si même il ne s'abaisse pas un peu. Que le quotient respiratoire, au contraire, s'élève fortement dans les deux cas, il en faudra conclure que les muscles subviennent tou- jours à leur dépense énergétique avec le seul potentiel-hydrate de car- bone. » Cette vérification expérimentale est fort simple; de plus, les résultais en sont d'une remarquable netteté qui entraîne une signification absolu- ment décisive. On en jugera par l'exemple suivant : » Expérience. — Pour mieux réaliser l'idenlité des conditions du sujet, pendant les deux phases à étudier, on décide de les raccourcir et de les rapprocher le plus possible, en exécutant l'expérience complète, non pas en deux jours, mais dans une courte période de la même journée. On commencera, bien entendu, par la phase d'abstinence, pour terminer par la phase d'alimentation grasse. » Le travail durera seulement un peu plus d'une demi-heure dans chaque phase. Il sera fait dans l'escalier principal du laboratoire, avec une allure fixée à quarante-quatre montées et descentes. Comme le sujet pèse go''?, ce sera environ 3o ooo kilogrammètres de travail positif et autant de travail négatif qu'il accomplira dans chaque épreuve. » Quand l'expérience commence, le sujet est à jeun depuis quinze heures. » Il reste quelque temps en repos complet. Pendant cette période, immédiatement avant le travail, une première prise d'air expiré, d'une durée de trois minutes, est faite avec l'appareil Chauveau-Tissot. » Puis le travail commence. Quinze minutes après, nouvelle prise d'air de trois mi- nutes, sans aucune suspension de la marche du sujet. » Enfin, après la trentième minute, une troisième prise d'air expiré est faite exacte- ment dans les mêmes conditions que la seconde. La première phase de l'expérience est alors terminée. » Pour se préparer à la seconde, le sujet avale en plusieurs fois io5s'' de beurre. ( H7I ; C'est une ration plus que suffisante, et de beaucoup, pour pourvoir à la dépense éner- gétique du travail qui doit être exécuté, travail que le sujet commence seulement deux heures après la dernière ingestion et deux heures et demie après la première. » De cette manière, la graisse ingérée a eu le temps d'être digérée et versée, au moment opportun, dans le sang. Elle y est ainsi en permanence, à la disposition des muscles pendant toute la durée du travail, pour le cas où ces organes seraient capables d'utiliser directement cette substance comme source de force. » Les prises d'air expiré sont répétées exactement comme dans la première phase : 1° immédiatement avant le travail, à la fin de la période de repos qui a succédé au travail de la première phase; 2° après i5 minutes de travail; 3» après 3o minutes. » Toutes les opérations sont exécutées avec la plus grande régularité. Il y a eu sur- tout parfaite identité entre celles de la première et de la seconde phase de l'expé- rience. Les résultats en sont donc absolument comparables. » Le Tableau suivant donne ces résultats : Ordre et moment Quotient des CO" prises d'air expiré. Conditions du sujet. C" h 111 b m / !'■''. De 10. 9 à 10.12. Repos, immédiatement avant le A. \ travail 0,706 Pendant l'abstinence, j 2^ De 10.27 à 10. 3o. Après t 5 minutes de travail ... . o,8o4 1 3". De 10. 42 à 10.45. Après 3o minutes de travail ... . 0,812 De 10.45 a 1.00. Repos, au début duquel a lieu l'ingestion de la ration de beurre » B. / 4*. De 12.57 ^ 1.00. Repos, immédiatement avant le Pendant la digestion et \ travail 0,666 l'incorporation d'une ] 5". De i.i5à 1.18. Après i5 minutes de travail. .. . 0,783 ration de beurre. ( 6". De i.Soà i.33. Après 3o minutes de travail. .. . 0,809 » Un premier fait saute immédiatement aux yeux dans ce Tableau : c'est la différence qui existe entre la phase A et la phase B, au point de vue du quotient respiratoire pendant l'état de repos. Durant la phase B (ingestion de beurre), le quotient a baissé d'une manière remarquable. De 0,812, où il était à la fin du travail de la première phase, il tombe, deux heures et demie après, à 0,666. Cet abaissement ne doit pas être mis au compte de l'ingestion de beurre, qui a eu lieu à la suite du premier travail, quoiqu'il soit constant que le quotient respiratoire est toujours bas pendant la diges- tion des graisses : à peine alors dépasse-t-il d'une faible quantité le quo- tient respiratoire du jeûne, mais il ne lui est jamais inférieur. » Dans notre expérience, la valeur de l'abaissement est telle qu'elle ne saurait être expliquée par aucun travail chimique connu, sinon une absorp- tion très active d'oxygène par la graisse, pour sa transformation en hy- ( '172 ) drale de carbone. C'est donc dans la période A qu'il faut chercher la cause de cet abaissement. Malgré la brièveté du travail, il s'est consommé une partie des réserves de glycogène de l'organisme, et ces réserves se sont reconstituées, pendant le long repos consécutif au travail, par le processus habituel, c'est-à-dire l'oxydation rudimentaire des graisses, soit les graisses déjà incorporées, soit celles que la digestion du beurre vient d'introduire dans le sang. Dans le cas présent, l'indice de cette destination des graisses se présente d'une manière tout à fait typique, je veux dire celui que les constatations faites par Regnault et Reiset, pendant le som- meil hibernal de la marmotte, permettent de tirer du quotient respi- ratoire. » Mais ce qui, dans notre Tableau , se marque encore mieux que les phé- nomènes auxquels participent les graisses, ce sont ceux auxquels elles restent étrangères. Leur rôle, absolument négatif dans l'exécution du travail musculaire, se traduit par des traits encore plus typiques que ceux de leur rôle positif. Le quotient respiratoire est à peu près le même, en effet, pendant les deux périodes de travail, et ce quotient identique se trouve être le quotient indicateur d'une combustion d'hydrates de carbone, pourvoyant à la dépense énergétique qu'entraîne la mise en activité des muscles de l'organisme. » Ainsi, quand le sang est saturé des principes gras que la digestion y a introduits, il n'est pas plus fait emploi de ces principes, pour le travail muscu- laire, que de ceux qui sont déjà incorporés dans l'organisme. Les uns et les autres ont bien pour destination dernière de concourir à la dépense énergé- tique des muscles en travail. Mais ce n'est pas sous leur forme de corps gras qu'ils accomplissent cette destination : ils se transforment préalablement en hydrates de carbone. C'est sous cette dernière forme que les r?iuscles ahsorbent et consomment le potentiel qui est la source de leur activité. )) Quant à la destination immédiate des graisses alimentaires, elle ne peut être autre que l'entretien des provisions de potentiel de l' organisme : soit les réserves d'hydrates de carbone, si celles-ci sont appauvries au moment où l'ab- sorption digestive a rendu utilisables les graisses alimentaires ; soit surtout les réserves de tissu adipeux où les principes gras s'emmagasinent en nature. » ( U73 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie des gaz. Lettre de M. Boltzmann à M. Bertrand. Wien, le 21 mai 1896. « Je viens de lire votre Mémoire dans les Comptes rendus du 4 mai 1896. Vous y expliquez que la première démonsti'ation que Maxwell a donnée de son théorème dans les Scient, papers, l, p. 38o ; Phil. inag., 4* ser., vol. XIX, p. 22 (jan.-july 1860) est fausse. Certainement vous avez droit. Je m'étonne seulement que vous croyez dire quelque chose de nouveau. Maxwell même a déjà reconnu que sa première démonstration n'était pas exacte. Il dit (^Scient, papers, II, p. 43; Phil. mag. 4^ ser., vol. 35, jan.-june 1868, p. 145) ces mots : » The assumplion, thas the probability of a molécule having a velocitj resolved parallel to x lying between giveii limils is not in any way affected by the knowiedge that the molécule has a certain velocity parallel to y, niay appear precarious. » Moi-même j'ai exposé la même chose avec plus de détail dans lePhil. wa^., jan.-juin 1887, 5* ser., vol. XXIII, p. 33i ('). » Mais vous avouerez que, si une démonstration d'un théorème est fausse, il ne suit pas que le théorème même est faux. Maxwell même a donné une autre démonstration de son théorème {Scient, papers, II, p. 43 ; Phil. mag., mars 1868, 4' ser., vol. XXXV, p. 1 85). Moi j'en ai donné quelques démon- strations (Sitzber. d. Wien Acad., II, Tome 58, p. 5i7 ; II, Tome 66, p. 275) dans mon livre : Vorlesungen iïher Gastheorie , Leipzig, bei Ambrosius Barlh, 1895, § 3-5. D'autres démonstrations du théorème de Maxwell ont été données par Lorentz (Sitzber. d. Wien. Acad., 1887, II, Tome 95, p. 117); Rirchhoff, Vorlesungen iiber Wdrmetheorie, p. 142; etc. etc. » Vous n'avez pas examiné toutes ces autres démonstrations et vous n'avez pas donné une démonstration directe que le théorème de Maxwell soit faux. Si seulement une de toutes ces démonstrations est bien fondée, le théorème doit être exact. « (• ) Vous trouverez la même chose : Sitzbericht. d. Wien. Acad.. II, Tome 66, p. 278 ; KiRCHOFF, Vorles. iiber Wdrmetlieorie; Teubner, 1894, p. 140; Voigt, Compcnd. der theorel. Physik, II, p. 801. C. R., 1896, i" Semestre. (T. CXXII, N" 21.) i53 ( II74 ) M. Bertrand a fait à cette lettre la réponse suivante : « En écrivant : Il y aurait indulgence à reprocher à la formule son peu de rigueur, ]'\onoYa.is (\ue cette critique s'adressait à Maxwell lui-même; il serait préférable que l'illustre physicien eût bien voulu déclarer, comme j'ai osé le faire, et comme il l'a reconnu je n'en doute pas, complètement absurde cette démonstration souvent reproduite avec confiance. » On m'a appris, dès que ma Note a été présentée, qu'une seconde dé- monstration, très différente de la première, se rencontrait dans les œuvres de Maxwell publiées par l'Académie de Cambridge. )) Je l'ai trouvée moins acceptable encore que la première. Je ne crois pas qu'on puisse la défendre. » Vous voulez bien me faire remarquer qu'une démonstration fausse n'entraîne pas la fausseté d'un théorème; vous avez parfaitement raison. J'étends volontiers la remarque aux deux démonstrations de Maxwell; elles ne prouvent pas que son théorème soit faux; ce serait leur trop de- mander. » D'autres démonstrations ont été proposées. Aux noms justement cé- lèbres que vous signalez, je puis ajouter celui de Cellérier qui, dans les Archives des Sciences physiques de Genève, t. VI, 1881, a publié un Mémoire Sur la répartition des vitesses jnoléculaires dans les gaz; on me l'a signalé de- puis la publication de ma Note. Ces démonstrations m'inspirent une grande défiance; elles reposent toutes, je crois, sur la considération des chocs entre les molécules : sur ces chocs on ne sait rien et les plus habiles ne croient rien savoir; elles méritent cependant un examen moins sommaire, mais je crois pouvoir en ce moment laisser à d'autres le soin de le faire; je crois avoir prouvé, après l'avoir déclaré évident a priori, que le théorème qu'elles prétendent prouver n'est pas exact. J'ai donné les formules qui résolvent les problèmes proposés par Maxwell. Chacune d'elles contient une fonction arbitraire. » N'est-ce pas une raison suffisante pour rejeter une formule qui n'en contient pas? » Je saisirai l'occasion pour signaler deux erreurs d'impression dans la Note insérée à la page 963 des Comptes rendus : » Page 967, formule (3), le facteur dx dy a été oublié et, formule (5), le ïacleur dx dy dz. » ( II75 ) PHYSIQUE. — Sur les tensions de r^apeur des dissolutions faites dans V acide formique ; par M. F.-M.Raoclt. « Dans une Conférence faite à la Société chimique de Paris, et publiée clans la I\evue scientifique du i5 septembre 1894, j'ai eu l'occasion de dire que, d'après mes expériences, la diminution moléculaire de tension de va- peur de l'acide formique employé comme dissolvant est 0,713, c'est-à-dire que l'on a —f- X p =0,713, expression dans laquelle P est le poids de substance fixe dissoute dans 100^'' d'acide formique; M le poids moléculaire de la substance dissoute; f la tension de vapeur de l'acide formique pur, à une certaine tempéra- ture t ; f la tension de vapeur de la dissolution, à la même température t. » Les expériences qui m'ont conduit à ce résultat remontent à 1890. J'ai dû les interrompre, faute d'une quantité suffisante d'acide formique pur; puis je les ai perdues de vue. Sur la demande qui m'en a été faite, je me décide à les publier aujourd'hui, tout en regrettant qu'elles ne soient pas plus nombreuses. » La méthode, dont j'ai fait usage, est la méthode dynamique (ou d'ébul- lition), et je l'ai appliquée exactement comme nous l'avons fait, M. Recoura et moi, dans nos études sur les tensions de vapeur des dissolutions faites dans l'acide acétique (Comptes rendus du 24 février 1890). L'ébullition étant normale, la tension de vapeur/' de la dissolution est donnée par le baromètre. Quant à la tension y du dissolvant pur, à la même température, elle est donnée par une Table des tensions de ce liquide, ou par une courbe représentative de ces tensions. Voici cette Table, telle qu'elle ré- sulte de mes déterminations. Tensions de vapeur de l'acide formique à différentes températures. Températures. Tensions. Températures. Tensions 0 nim 97 674,1 98 695,2 99 717.0 100 739,5 joi 762,7 102 786,6 io3 8ir ,2 104 836,5 ( «ïve) » Comme on peut le remarquer, il résulte de ces nombres que : » 1° La température d'ébullition de l'acide formiqne, sous la pression 760"™, est 100°, 8 (le thermomètre baignant dans le liquide); » 1° A la température d'ébullition, sous la pression 760""", l'accroisse- ment de tension -^ , pour une élévation de température de i degré, est égal à 23,5. Dans l'acide formique, j'ai dissous de l'acide benzoïque et de l'acide sa- licylique en différentes proportions, etj'ai déterminé les tensions de vapeur dans chaque cas. Les résultats obtenus sont rapportés ci-après. Dissolutions d'acide benzoïque (M r= 122) dans l'acide formique. P- /• 2^848 75 1,2 5,567 761,6 8,402 77" '5 ii,i84 780,8 D'où l'on déduit, pour une solution infiniment diluée Dissolutions d'acide salicylique (M P. /• 3,o57 751,9 6,ii4 762,7 9,171 772,3 12,228 781,7 i5,285 790,3 D'où il résulte, pour une solution infiniment diluée » On trouve donc ainsi, pour la diminution moléculaire de tension de vapeur de l'acide formique, à la température de l'ébullition : Avec une solution infiniment diluée d'acide benzoïque 0,704 Avec une solution infiniment diluée d'acide salicylique .... 0,723 Moyenne : 0,713. » C'est le nombre que j'avais antérieurement annoncé. » Introduisant ce résultat dans la relation tonoinétrique fondamentale {Même scientifique, toc. cit.), on trouve, pour le rapport entre la densité actuelle d' de la vapeur saturée de l'acide formique et sa densité théorique d. /'• / "^ P 739>4 0,674 739,2 o,644 738,9 o,6i4 738,7 0,587 t diluée : 0,704 i38) dans 1 l 'acide formique. /'• / ^ P 74o,4 0,691 740,3 o,663 74o,3 0,629 740,2 0,599 740,2 0,572 diluée : 0,723 ( "77 ) à la température de l'ébullition loo", 8, d' 0,713 X 100 1^ 46 (46 étant le poids moléculaire chimique de l'acide formique), d'où ^ = i55 » On sait que Bineau {Comptes rendus, t. XIX, p. 7G7 et t. XXTII, p. 4i6) a trouvé directement ri' ^ = .,34 à la température de i iS". Ces nombres ne sont pas en désaccord. » LOCOMOTION AÉRIENNE. — Description du i^ol mécanique. îiole de M. Langlet. « Dans une Communication que j'adressai à l'Académie en juillet 1891, je disais que le résultat de recherches expérimentales avait montré qu'il était possible de construire des luachines qui imprimeraient une telle vi- tesse horizontale à des corps affectant la forme de plans inclinés, et plus de mille fois plus lourds que l'air, que ceux-ci pourraient se soutenir dans cet élément. » J'ai dit ailleurs qu'à cet égard des surfaces autres que les plans pour- raient donner de meilleurs résultats, tandis que, d'autre part, le vol en ligne absolument horizontale, qui est si désirable en théorie, n'est pour ainsi dire pas réalisable en pratique. » Il n'a pas, que je sache, été construit jusqu'à ce jour de pesant aéro- drome ou jnachine volante, ainsi nommée, qui puisse se maintenir dans l'air par ses propres forces, pendant plus de quelques secondes, les difficultés que rencontre le vol libre étant pour maintes raisons énormément plus grandes que celles qu'éprouve le vol dirigé par un corps s'appuyant dans son ascension sous une piste horizontale ou un manège et pressant de bas en haut contre leur partie inférieure. » Personne n'ignore que de nombreux expérimentateurs se sont livrés à la recherche du vol libre mécanique, et bien que la démonstration que ( i'78) j'ai fournie (' ) de la possibilité théorique d'arriver à voler mécaniquement avec les moyens dont nous disposons actuellement paraisse être concluante, tant de temps s'est passé sans amener de résultat pratique, qu'il était permis de douter que ces conditions théoriques puissent jamais être réalisées. « J'ai donc cru devoir m'occuper de la construction d'un aérodrome ou machine volante et mettre à profit les conclusions que j'avais annoncées. » L'Académie trouvera peut-être quelque intérêt à parcourir le récit que je lui présente ici, fait par un témoin oculaire qui lui est bien connu, du travail récent de cette machine. Je suis amené à agir ainsi, non seu- lement par la prière dont j'ai été honoré par le témoin lui-même, mais aussi par l'idée que mes recherches pourraient se trouver interrompues par les exigences de mes fonctions, de sorte qu'il me paraît préférable d'an- noncer ici le degré de succès auquel j'ai pu atteindre, bien que ce succès ne soit pas complet. )) L'expérience a eu lieu sur une baie du Potomac, à quelque distance en aval de Washington. L'aérodrome était en majeure partie en acier; néanmoins, il entrait dans sa construction assez de matériaux plus légers, pour que la densité de l'ensemble fût réduite jusqu'à un peu au-dessus de l'unité, de sorte que le poids total était légèrement moindre que mille fois celui du volume d'air déplacé. Il n'entrait dans la structure de la machine aucun gaz pour l'alléger, et le poids absolu, non compris celui du combus- tible et de l'eau, était de 1 1'^^ environ; l'envergure des surfaces de soutien dépassait tant soit peu 4™- La force motrice était fournie par une machine extrêmement légère, d'une puissance approximative d'un cheval-vapeur. Il n'y avait pas de timonier, et les moyens qui devaient diriger la machine automatiquement en ligne droite horizontale étaient imparfaits. )) Autre remarque importante : les faibles dimensions de la machine ne permettant pas de la pourvoir d'un appareil pour la condensation de la va- peur, elle ne pouvait emporter assez d'eau que pour fournir une course très limitée, inconvénient qui disparaîtrait avec une machine plus grande. Elle n'était soutenue par aucun autre agent que l'action de ses hélices, mues par la vapeur, et la réaction de l'air sur ses surfaces légèrement cour- bées. » Il est aussi à remarcjuer que la vitesse estimée par M. Bell était celle qui provenait d'un mouvement ascensionnel continu et était de beaucoup inférieure à celle qui se serait produite dans le vol en ligne horizontale. » (') Experiments in Aerodynamics, Smithsonian Institution; 1891. ( "79 ) LOCOMOTION AÉRIENNE. — Sur le vol mécanique. Lettre de M. Graham Bell à M. Langley. Washington, le 6 mai 1896. « Je n'ignore pas que vous ne recherchez pas la publicité avant d'avoir atteint un succès plus complet dans la direction automatique en ligne ho- rizontale de vos appareils, mais je crois que ce qu'il m'a été donné de voir aujourd'hui marque déjà un si grand progrès sur tout ce qui a été fait jusqu'ici en ce genre, qu'il convient d'en répandre la nouvelle, et je suis heureux de pouvoir donner mon témoignage sur les résultats des deux essais auxquels j'ai assisté aujourd'hui, grâce à votre invitation, espérant que vous voudrez bien consentir à le rendre public. M Dans le premier, l'appareil, construit pour la majeure partie en acier, et actionné par une machine à vapeur, fut lancé du bord d'un bateau à une hauteur d'environ vingt pieds au-dessus de l'eau. Sous la seule impulsion de sa machine à vapeur, il marcha contre le vent, s'élevant lentement à mesure. Tout en se mouvant latéralement et en s'élevant sans cesse, il dé- crivit, d'un mouvement remarquablement égal et doux, des courbes d'en- viron 100™ de diamètre jusqu'à ce que, s'étant retourné dans sa course vers son point de départ et à une hauteur que j'estimai être d'environ 25™, les révolutions des hélices eussent cessé (faute de vapeur, d'après ce que j'ai cru comprendre) et l'appareil descendit doucement et sans secousse vers l'eau, qu'il atteignit une minute et trente secondes après son départ du bateau. Il ne se produisit aucun choc, et il y eut si peu de dommage, que tout fut aussitôt prêt pour un second essai. » Dans ce second essai, qui succéda immédiatement au premier, le même appareil fut de nouveau lancé, et refit presque le même trajet dans des conditions semblables et avec très peu de différence dans le résultat. Il s'éleva également et sans secousse, décrivant de grandes courbes en s'approchant d'un promontoire voisin et boisé qu'il franchit néanmoins, passant sans encombre les arbres les plus élevés, à une hauteur de 8° ou lo"" au-dessus de leurs cîmes, et descendit lentement, de l'autre côté du promontoire dans la baie, à 276'" de distance du point de départ. Vous avez déjà une photographie instantanée du vol que j'ai prise un moment après que l'appareil fut lancé. » D'après l'étendue des courbes décrites, que j'estimai avec d'autres ( ii8o ) personnes présentes, d'après certaines mesures que je pris personnelle- ment , et d'après les indications données sur le nombre de révolutions des hélices par le compteur automatique que j'examinai, j'estime que la lon- gueur absolue de chaque course fut de plus de un demi-mille anglais ou, plus exactement, un peu supérieure à 900™. » I-a durée du vol, dans le second essai, fut d'une minute et trente-une secondes et la vitesse moyenne entre vingt et vingt-cinq milles à l'heure (soit dix mètres par seconde) sur un trajet qui fut constamment en pente ascendante. » Je fus extrêmement frappé du vol aisé et régulier de la machine dans les deux essais, et du fait que lorsque l'appareil, privé de la force motrice de la vapeur au plus haut point de sa course, fut abandonné à lui-même, il descendit chaque fois avec une égalité d'allure qui rendrait tout choc ou tout danger impossibles. » Il me semble que personne n'aurait pu assister à cet intéressant spec- tacle sans être convaincu que la possibilité de voler dans l'air à l'aide de moyens mécaniques venait d'être démontrée. » MÉ3I0IRES PRÉSENTES. M. Nicolas de Bykov adresse une Note relative à « Un moyen de gué- rison du choléra ». (Renvoi à la Commission du prix Bréant.) CORRESPONDANCE. Ije Conseil général des Facultés de Montpellier invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration des bustes de quatre anciens profes- seurs de Chimie des Facultés de Montpellier qui ont compté parmi les sa- vants les plus distingués de leur époque : Balard, Bérard, Chancel, Ger- hardt. M. H. FiLHOL, M. Giard prient l'Académie de vouloir bien les com- prendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Section d'Anatomie et Zoologie par suite du décès de M. Sappey. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) ( "8i ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon (^équatorial Brunner), pendant le premier trimestre de 1896. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. « Le nombre des observations faites dans ce trimestre est de 4i (il était de 47 le trimestre précédent). Le mauvais temps du commencement de l'année a causé plusieurs lacunes dont la plus longue s'étend du 23 janvier au 3 février inclusivement, soit 10 jours pendant lesquels nous n'avons aucune observation. M Les résultats obtenus font l'objet des Tableaux suivants, pour l'expli- cation desquels nous renvoyons à la page 690 du présent Volume des Comptes rendus, et voici les principaux faits qui en ressortant : » Taches. — Le nombre et la surface totale des groupes de taches sont en diminution sur le trimestre précédent; on a, en effet, 71 groupes et une étendue de 4^72 millionièmes au lieu de 98 groupes et 5988 millionièmes. Cette diminution se répartit inégalement entre les deux hémisphères; ainsi l'on a 1 7 groupes en moins au nord et 10 en moins au sud ; c'est dans ' la zone qui s'étend à 10" de part et d'autre de l'équateur qu'elle est la plus forte, mais elle se manifeste encore dans les latitudes supérieures à 3o" au sud et 20" au nord. On constate également que les taches continuent à être plus nombreuses dans l'hémisphère austral que dans l'autre hémisphère. » Les deux groupes suivants du Tableau I ont atteint des dimensions qui leur ont permis d'être à la limite de visibilité à l'œil nu : février ('XaS.O P + iG") et (X 25,6 B — i3°); pour la raison donnée au commencement de cette Note, il ne nous a pas été possible de vérifier s'il y en a eu d'autres (un en janvier, notamment), mais il n'en est pas moins évident que les grandes taches deviennent rares. » Remarquons enfin qu'en aucun des jours d'observations le Soleil n'a été vu sans taches. » Régions d'activité. — La diminution des groupes de facules se mani- feste comme celle des taches, et c'est également dans l'hémisphère boréal qu'elle est la plus forte (7 au sud et 29 au nord); on a au sud 61 groupes au lieu de 68 et au nord 58 groupes au lieu de 87 et, au total, 1 19 groupes avec une surface de i38,2 millièmes, alors que le trimestre précédent en avait noté i55 groupes et une surface de 178,5 millièmes. C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N" 21.) 1^4 ( IlH2 ) Tableau Ï. — Tache Dates Numbre Pass. Latitudes moyennes Surfaces extrêmes d'obser- au mer. - — "i^- ■ — — moyennes U'obser?. valions, central. S. N. réduites. Janvier i8g6. 3l- 2 2 1,4 -f- 9 i3 3i- 1 2 2,1 + 12 125 <) 1 3,6 — 18 23o 3l- 2 2 4,1 — 12 8 9-10 2 5,5 — 20 i5 9-1 1 3 5,9 -T- 18 59 9 10,1 — 13 3 9 io,4 -HI8 8 9 10,5 -i- é 3 9 11,6 — 22 3 16 i3,7 — 12 16 16 16,8 -H 3 2 12-17 2 17,1 — 3 4 16-19 2 18,1 — 6 9, 16-24 4 22,4 — Il io5 17-24 3 23,9 -i3 48 4 I 29,9 — 14 9*'7 4 1 3l,2 -19 63 I [ i4-i5 10 i3-r') 8-11 14 i3-i5 i3-i i 8-1 [ 10-?, I 21 14 9J- •1 2 3 10 I I -iVià Février 1S96. 3,4 3,6 3,7 5,8 7,7 8,4 9,2 9,6 10,3 10,9 12,2 l3,2 i3,3 14,6 i5,5 18,9 19, ■î - 9 -'9 - 9 -26 -10 - 5 -i3 i3 -i3 - I i5 -19 - 9 -10 3 20 20 / 80 2 26 3i 37 2 5 12 20 129 2 3 Dates Nombre Pass. Latitudes moyennes Surfaces extrêmes d'obser- au mér. ^ —. ^ — -— — - moyennes d'observ. valions, central. S. N. réduites. Février 1896 (suite). — 6 21-25 3 21,5 18-2S 7 23,6 24-25 2 24,3 18-28 - 24,6 19- 2 7 25,6 21-28 4 26,4 24-5 6 28,6 -i3 i5j. Mars iS 3i 376 2 140 464 i5 98 28- 3 3 1,0 -Hl3 1 1 3- 5 2 2,6 -i5 83 28-10 5 4,4 — 19 3io 2-12 6 7,0 — 11 140 2-10 4 8,2 -+-i3 23 1 1 I 8,9 -1- 2 4 14 1 9,7 — '9 69 10-14 i 9,9 — 1 1 i3 1 1 1 12,0 — 16 2 12-14 2 12,7 -+- 5 4 16 1 i3,o -t-i6 2 18-20 2 i4,8 — 7 21 16-21 5 16,8 -4-20 22 16-21 5 21 ,6 -hi3 27 20 1 2t,6 ~^ 7 '7 21 I 21,7 -1-18 4 20-21 9 21,8 — 8 I 18-26 j 22,0 — 17 28 24-26 2 23,4 — 12 8 2 1-24 3 24,1 -i5 II 20-2 1 2 24,3 -19 7 21 -26 5 25,1 — 12 5i 20-25 5 26,4 — 19 i5 24-26 2 2G,9 — 22 4 23-26 4 29,4 — 16 3i 3o- 2 '2 3i,o — 15 3 25- 4 6 3. ,4 -l-i6 205 2-4 3 3. ,7 -^ 8 49 17J- -i4"-9 Janvier . . Février. . Mars Totau'^ , Tableau II Sud. 30°, 20*. 10". Dhtribulion des taches en latitude Nord. Somme. Somme. 0°. 10°. 20\ 30\ 9 7 '4 3o 12 i4 17 43 6 I T I I Totaux 90°. mensuels. i8 a5 28 Surfaces mensuelles. 1674 i528 1170 4372 ( ii83 ) Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Sud Nord Totaux Surfaces mensuelles. 90' '. w. 30'. 20". 10-. 0'. Somme. Somme. i5 0'. 10 21 r. 30". 40". 90-. mensuels. 32 Janvier . . . , » » •2 I I 4 3 8 3 » ^i 33, 0 Février ... )> )) 3 9 6 i8 ■22 H 7 i 2 1 40 5. ,8 Mars 1) I / i5 3 9.6 21 \ 1 1 3 3 .> 47 53,4 Totaux. . )) 1 12 35 i3 6i 58 ij aG lo 5 a 119 i38,a ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles ordinaires du premier ordre. Note de M. A. Korkine, présentée par M. Hermite. « Considérons une équation différentielle ( I ) M(7) dx -H ]N (j) dy = o, dans laquelle M(y) etN(j) sont deux fonctions entières de y, dont les coefficients sont des fonctions quelconques de x. On suppose que M(jk) et N(j') n'aient pas de facteurs communs qui soient des fonctions en- tières de y, que le degré de M (y) ne surpasse pas celui de N(/) et que l'équation N(j') = o, en y regardant j comme inconnue, n'ait pas de ra- cines multiples. )) Proposons-nous de trouver toutes les équations (i)dont l'intégrale générale se présente sous la forme (2) (7 - ^'.T'iy - ^0'"- --{y- ^n)"'" = c, où m^, r/io, . . ., m,i sont des constantes données dont aucune n'est égale à zéro; c,, ç.,, . . ., »'„ des fonctions de x différentes entre elles; n un entier donné et C une constante arbitraire. » On demande aussi qu'on trouve toutes les valeurs de ç', , ^'^, . . ., ^',^ en fonction de x. » Les polynômes M(/) et ^(y) peuvent être représentés ainsi » Prenons arbitrairement v.,, v..^, ..., z^ et />„ comme fonctions de x, pourvu que parmi les quantités y.,, x^, ..., y.j; il n'y en ait point d'égales ( ii84 ) entre elles, et considérons la fonction entière de y, l'indice i ayant les valeurs i, 2, 3, .... n. On posera d'abord les p équa- tions (3) /(a,) = o, /(a,) = o, ..., /(zp) = o. » Soit, pour abréger, f(y) '.^(y) = — p de toutes les manières possibles sous la forme d'une somme de nombres entiers positifs. Pour chaque représentation, le grouj e(4) aura ses équations particulières. Prenons une de ces représen- tations et soit r un des termes d'une somme correspondante. On supposera l'existence d'une racine, par exemple w^, de l'ordre r de multiplicité. Alors, dans le groupe (4), on aura pour w^ une seule équation, mais on y mettra encore les /•— i suivantes : et ce groupe contiendra toujours /J — p équations. En donnant à p les va- leurs 0, 0 + I, p + 2, . .. , w — I, et en ayant égard aux racines multiples pour chaque valeur de /j > p -h t , on aura toutes les équations (i), qui ont une intégrale générale (2). » La démonstration de ces résultats sera donnée dans un Mémoire, qui paraîtra prochainement. » MÉCANIQUE. — Sur les forces de l'espace elles conditions d'équilibre d'une classe de systèmes déformables. Note de M. B. 3Iayor, présentée par M. Maurice Lévy. « Les remarques évidentes qui suivent conduisent immédiatement à une notion qui comprend, comme cas particulier, celle de polygone funi- culaire d'un système de forces plan. Quoiqu'elle paraisse moins susceptible d'applications pratiques que la pyramide funiculaire de M. Maurice Lévy, cette notion est cependant à signaler, car les propriétés mécaniques et géométriques dont elle jouit correspondent exactement à celles que pos- sèdent les polygones funiculaires. » L Un système de forces, agissant sur un solide rigide, est complète- ment défini par le complexe linéaire formé par ses droites de moment nul et par l'intensité de sa résultante générale. Ce complexe, qui peut jouer le même rôle que la ligne d'action d'une force appartenant à un système plan, sera dit, pour cette raison, le complexe d'action du système con- sidéré. » IL Un système de forces, défini par son complexe d'action C et sa résultante générale R, peut toujours être décomposé, et cela d'une seule manière, en deux systèmes admettant des complexes d'action C, et Co, ( ii86 astreints à la seule condition de passer par une congruence linéaire con- tenue dans C. Pour effectuer cette décomposition, il suffit de construire un triangle dont un côté soit égal et parallèle à R, les deux autres côtés étant respectivement parallèles aux axes des complexes C, et C^. Ces deux derniers côtés, parcourus en sens inverse de R, représentent les résultantes des systèmes composants qui, d'après cela, sont déterminés. Le triangle dont il est ici question peut d'ailleurs être construit, puisque les axes des trois complexes C, C, et C^ sont parallèles à un même plan. » III. Par une congruence linéaire on peut faire passer un complexe et un seul dont l'axe ait la direction d'une droite quelconque tracée dans un plan parallèle aux deux axes de la congruence. » Ces remarques faites, considérons simultanément différents systèmes de forces; soient C, , Cj, . . ., C„ leurs complexes d'action et R, , R,, . . ., R„ leurs résultantes générales. Portons ces résultantes bout à bout, dans l'ordre assigné par leurs indices et dans un même sens de circulation, de manière à former un contour polygonal analogue au polygone des forces d'un système unique. Supposons enfin qu'on ait joint, par des droites ou rayons polaires, les extrémités et les sommets de ce contour à un même point O quelconque de l'espace. » Ceci posé, soit Co,, un complexe linéaire dont l'axe soit parallèle au premier rayon polaire. Parla congruence commune à Cq,, et C,, faisons ensuite passer le complexe C, 2 dont l'axe est parallèle au deuxième rayon polaire; il résulte de la remarque III qu'un tel complexe existe et qu'il n'en existe qu'un. De même, par la congruence à C,_„ et C^ faisons passer le complexe Co 3 dont l'axe est parallèle au troisième rayon polaire et poursuivons cette opération jusqu'à ce qu'on ait déterminé un dernier complexe C„_„h_| avant un axe parallèle au dernier rayon polaire. » Les complexes Cq,, C, .,, ..., C„_„+, ainsi déterminés constituent ce que nous appellerons nne chaîne funiculaire relative aux systèmes de forces considérées; de plus, le point O sera dit \e pôle de cette chaîne. En s'ap- puyant sur la remarque II, on démontre immédiatement les trois théo- rèmes suivants qui correspondent aux trois propriétés fondamentales des polygones funiculaires. » Des systèmes de forces en nombre quelconque et appliquées à un même solide rigide peuvent toujours se réduire à deux systèmes ayant : 1° pour complexes d'action, les complexes extrêmes d'une quelconque de leurs chaînes funiculaires; 2" pour résultantes générales les deux rayons polaires extrêmes. ( ii87 ) )) Pour que des systèmes de forces appliqués à un même solide rigide se fassent équilibre, il faut et il suffit : i" que le polygone de leurs résul- tantes soit fermé; i° qu'une de leurs chaînes funiculaires se ferme égale- ment et alors toutes leurs chaînes se fermeront. (Une chaîne est dite fer- mée lorsque ses complexes extrêmes coïncident.) » Les complexes correspondants de deux chaînes relatives aux mêmes systèmes de forces se coupent suivant des congruences qui sont toutes contenues dans un même complexe linéaire dont l'axe est parallèle à la droite qui joint les pôles de ces chaînes. » Il est facile, d'autre part, de s'assurer que les polygones funiculaires sont des cas particuliers des chaînes funiculaires. Supposons, en effet, que les systèmes de forces considérés se réduisent chacun à une résultante unique, toutes ces résultantes étant, en outre, contenues dans un même plan. Les complexes d'action de ces systèmes sont alors singuliers et leurs axes coïncident avec les lignes d'action des résultantes. De plus, il résulte des propriétés des systèmes linéaires de complexes que toute chaîne dont le pôle est situé dans le plan du polygone des résultantes est formée de complexes singuliers, lorsque le premier complexe est lui-même singulier et que son axe est contenu dans le plan des résultantes. Dans ce cas, les axes de ces complexes dessinent un polygone funiculaire. Pour terminer, indiquons une application des résultats qui précèdent à la solution d'un problème qui comprend un grand nombre de cas particuliers. )) Considérons préalablement un solide assujetti à des liaisons quel- conques et sollicité par un système de forces dont nous désignerons par C le complexe d'action. Tout déplacement infiniment petit de ce solide, à partir d'ime position donnée, peut être caractérisé, comme on sait, par le complexe linéaire formé par les droites qui sont normales aux trajectoires de leurs points. Si, d'ailleurs, le degré de liberté du solide est exprimé par le nombre o, on démontre facilement que les complexes attachés à tous les déplacements possibles constituent un système linéaire, que nous désignerons par F, et dont le nombre de termes est précisément égal {\p. On démontre alors immédiatement , à l'aide du principe des vitesses virtuelles, que, pour que le solide considéré soit en équilibre, il faut et il suffit que C soit en involulion avec tous les complexes de F', en d'autres termes que C fasse partie du système linéaire r, complémentaire de F'. » Cela posé, soient S,, S^, ..., S„ des solides sollicités chacun par un système de forces; admettons que S, soit relié avec S,, Sa avec S, et S3 et ainsi de suite, jusqu'à S„, que nous supposons lié à S„_,, les liaisons de ces ( ii88 ) solides les uns avec les autres étant d'ailleurs absolument quelconques. Désignons, d'une manière générale, par C, le complexe d'action du sys- tème de forces appliqué sur S, et par T, ,^j., le système linéaire de com- plexes analogue à r et qui correspond aux déplacements que peut prendre S, lorsqu'on maintient fixeS,+,. x\ l'aide de ce qui précède, on voit tout de suite alors que pour que cet ensemble de solides soit en équilibre, il faut et il suffit que l'on puisse décrire une chaîne funiculaire Cp,, Coo, . . ., C,,,+, , . . . , C„ „+, , relative aux systèmes de forces donnés et telle : i ° que tout complexe C, ,4., de celte chaîne appartienne au système linéaire cor- respondant r,,,+, ; 2° que les complexes extrêmes €„, et C„ ,j^_, coïncident respectivement avec les complexes C, et C„.» MÉCANIQUE. — Sur un mode nouveau de régulation des moteurs. Note de M. L. Lecoknu, présentée par M. Léaulé. « Les régulateurs à force centrifuge sont paresseux au démarrage et enclins à des oscillations nuisibles : ces défauts, bien connus, s'opposent à la réalisation pratique de l'isochronisme. Je vais essayer de montrer que, en faisant appel à un principe tout différent, on pourrait construire des appareils susceptibles d'un fonctionnement plus satisfaisant. Repre- nons, à cet effet, une idée déjà ancienne qui consiste à synchroniser les mouvements de la machine considérée avec ceux d'un mécanisme indé- pendant, tournant avec une vitesse constante co,. Soit oj la vitesse angu- laire d'un arbre tournant avec une vitesse proportionnelle à la vitesse niù du volant. Un procédé, qui a été essayé sans succès, consiste à commander la valve de réglage par une vis sans fin, tournant avec une vitesse propor- tionnelle à 10 — oj,. Il est évident, dans ces conditions, que le régulateur ne peut rester au repos que si to et w, sont égaux. Mais, vienne une per- turbation représentée par une diminution constante, c, du moment résis- tant : la vitesse o> va s'accroître; le déplacement de la valve va produire une réduction de moment moteur, qui peut être approximativement re- présentée par R/((o — o),)f/i, en appelant R un facteur constant. Si donc A est le moment d'inertie du volant, on aura l'équation An-^ = c — K / (to — co, ) dl, d'où (1) A«^ +K(co -to,) = o. » L'intégration introduit nécessairement des fonctions périodiques du temps : la tendance au mouvement oscillatoire ne se trouve donc nulle- ment atténuée. Mais on peut modifier le dispositif de telle manière qu'à l'équation (i) s'en trouve substituée une autre dont l'intégrale ne renferme que des exponentielles de la forme e'", a étant une constante réelle et positive. Considérons, par exemple, deux axes situés dans un même plan vertical et faisant entre eux un petit angle i. Ces axes tournent en sens contraire avec les vitesses co et w,. T.e premier, horizontal, porte une vis le long de laquelle se meut un écrou pratiqué au centre d'un disque mince vertical D, qui touche la génératrice supérieure, horizontale, d'un tam- bour tronconique calé sur le second axe. Le rayon p du disque est égal au ravon moyen du tambour et, à l'état normal de régime, le contact a lieu sur le parallèle moyen. Dès lors le disque, entraîné par le tam- bour, tourne avec la vitesse w^ et, si la condition w = co, est remplie, la vis et l'écrou, animés de la même vitesse angulaire, ne prennent aucun déplacement relatif. Mais si w vient à varier d'une manière continue, le disque se meut horizontalement et, au bout du temps t, son point de con- tact avec le tambour se trouve déplace d'une longueur .r. En appelant A le pas de la vis, filetée dans le sens convenable, on trouve sans peine l'équation )> D'autre part, on peut faire en sorte que le déplacement x du disque produise à chaque instant une réduction du moment moteur sensiblement égale à Ix, 1 désignant une constante. Conservant aux lettres A, c leur signification précédente, on a (3) ^^dt ~ c — ^^- » La combinaison des équations (2) et (3) donne d-o> (ji.hsini dh) \Ii , ^ (o.Asini c — — r + ■ 1- -j — ( (0 — M, ) — .- — — - O. dt- p cit kn^ '^ p A/J » Imposons-nous la condition o)^nAsin-/>> 4?"^- » Les racines de l'équation du second degré „ (0,/isinj \h z- H z -y- -—- = 0 p An C R., 1S96, I" Semestre. (T. CXXII, N" 21.) l55 ( "90 ) sont alors réelles et négatives. En les désignant par —a et — p^(oc>p) ,, . . . , do> c cot^ et tenant compte de ce qne, à 1 état initiai, co = co, et -^ = — = — , on trouve » D'après cela, w tend asymptotiquement, sans trace d'oscillations, vers la valeur limite a -H p / c sin i^ valeur qui sera pratiquement atteinte au bout d'un temps très court, pour peu que a et (î soient de grandeur sensible et sensiblement différents entre eux. » Je -me suis assuré qu'il est possible de réaliser les conditions supposées dans ce qui précède. Voici, par exemple, une application numérique. Soit une machine de 3o chevaux dont le volant fait moyennement 60 tours par minute et possède un moment d'inertie égal à 5oo (kilogrammètres- secondes). Si l'on veut que la vitesse ne s'écarte jamais de plus de I pour 100 de sa valeur normale, il suffit de prendre n = 0,1 ; p = aS*"" ; sini = o,i25, et de s'arranger pour qu'une course totale du disque égale à 4'"" fasse passer la valve de l'ouverture en grand à la fermeture complète. » Ce n'est pas ici le lieu d'insister sur les détails d'exécution. Bornons- nous à dire que l'entraînement du disque par le tambour résulterait, soit du simple frottement, rendu suffisant au moyen d'un ressort poussant le tambour dans le sens de son axe, soit de l'action de cannelures conve- nables tracées sur les surfaces en contact : comme il s'agit en somme de transmettre des efforts assez faibles, il n'y aurait aucune difficulté à craindre de ce côté. Le tambour devrait être conduit par un petit moteur entière- ment indépendant et pouvant d'ailleurs être utilisé pour un travail con- stant, tel que la manœuvre d'une pompe de condenseur, le refoulement d'eau dans un réservoir à niveau fixe, etc. Une autre solution, assez pra- tique, semble-t-il, consisterait à se servir d'une sorte d'horloge massive, dont le pendule s'articulerait à son extrémité inférieure avec une longue bielle horizontale actionnant, dans le plan d'oscillation, une manivelle égale à la moitié de l'excursion horizontale du pendule. Comme la rotation uniforme d'un point sur une circonférence donne, en projection, un mou- vement pendulaire, il est clair qu'une manivelle ainsi conduite tournerait ( "91 ) avec une vitesse constante. Le poids moteur devrait naturellement être très lourd, et il est aisé d'imaginer des dispositions propres à en assurer le remontage automatique par le moteur principal. En changeant la longueur du pendule on ferait varier à volonté, dans certaines limites, la vitesse de régime. » Remarques au sujet de la Note précédente ; par M. H. Léautê. « L'appareil ingénieux imaginé par M. Lecornu aura-t-il, en fait, tous les avantages que la théorie précédente semble indiquer? » Deux remarques peuvent être faites à ce sujet : » D'une part, la liaison par entraînement est loin d'être certaine; elle donne presque toujours lieu à des glissements qui constituent souvent un avantage pour la conservation des pièces, mais qui, dans l'espèce, ne devront pas exister; il y a là une difficulté d'ordre pratique, qui n'est pas négligeable. » D'autre part, les variations périodiques de la vitesse, que l'auteur a volontairement laissées dans l'ombre, n'auront certainement aucun effet sensible tant qu'on ne demandera pas à l'appareil un grand isochronisme, mais lorsqu'on voudra restreindre les variations de la vitesse de régime dans des limites trop étroites, les effets de ces variations pourront appa- raître. » Il sera donc prudent, lorsqu'on essayera le système de M. Lecornu, qui, à tous les points de vue, mérite d'être essayé, de ne pas exiger de prime abord une trop grande perfection; on devra se contenter au début de lui demander une régularisation ordinaire et voir ensuite ce qu'il peut réellement donner. » Il ne faut pas oublier, en effet, que les oscillations indéfinies des régulateurs ordinaires tiennent à des causes plus profondes que l'emploi de la force centrifuge, et que l'on verra apparaître ces oscillations ou quelque phénomène équivalent , si perfectionné que soit l'appareil de régulation employé , chaque fois qu'on demandera à cet appareil trop de précision. » ( "92 ) PHYSIQUE. — De la torsion magnétique des fils de fer doux. Note de M. G. Moueau, jjrésentée par M. Mascart. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les premiers résultats d'une étude sur la Torsion magnétique (T. m.) des fils de fer doux. Le phéno- mène, découvert par Wiedeniann, a été étudié par Smith (') qui a montré qu'un fil de fer tordu initialement se tordait davantage sous l'action ma- gnétisante d'un solénoïde. La T. m. est toujours de même sens que la tor- sion initiale du fil. Elle croît avec elle jusqu'à un maximum, pour décroître ensuite. Pour une torsion donnée, la T. m. croît aussi avec le champ ma- gnétisant et décroît ensuite. » Mes premières expériences ont pour objet la comparaison de la T. m. aux différents points d'un fil de fer tordu. Ce fil long (i™,3o) et mince (diamètre compris entre o™™,5 et i™™,8) est placé dans l'axe d'une bo- bine de So*^" de long, dont le champ au centre égale 70 unités C.G.S. pour I ampère. Il est fixé à une extrémité A et tendu à l'autre B par un poids. En B, il est saisi par une pince centrée sur un cercle à alidade qui doit servir à tordre le fil. La T. m. en un point est mesurée par un petit miroir concave qui y est fixé et qu'on observe par la méthode de Poggendorff. )) Voici les lois expérimentales obtenues, lorsque la bobine occupe une position quelconque entre les deux extrémités du fil. )) I. Pour un fil de longueur L et pour un courant magnétisant con- stant, la T. m. en un point est nulle, si le fil n'est pas tordu initialement. Si le fil a été tordu initialement, la T. m. change de sens et croît propor- tionnellement avec la T. initiale permanente, si celle-ci est inférieure à 360°. Au delà, la T. m. croît plus lentement et tend vers une valeur imite qu'elle conserve pour des T. initiales très grandes. Je n'ai pas observé le maximum indiqué par Smith. » IL Avec des fils de fer de petit diamètre, la T. m. est indépendante du diamètre, tant que la T. initiale est inférieure à SGo". Au delà, la limite de la T. m. obtenue pour des T. initiales très grandes diminue quand le diamètre du fil croît. » III. Pour une T. initiale donnée, la T. m. croît proportionnellement au carré de l'intensité du courant magnétisant. (') Pliilos. mag., 32; 1891. ( "9^ ) » Celte loi n'est vérifiée que pour des courants faibles inférieurs à o^"'p,3. Pour un courant ds lo ampères, on arrive à une limite. » Les lois suivantes se rapportent à la variation de la T. m. le long d'un fil tordu. » IV. Pour un fil tordu et placé suivant l'axe d'une bobine également distante des extrémités, les T. m. en deux points symétriques du centre de la bobine sont rigoureusement égales et de signe contraire. Du côté de l'extrémité A du fil, la T. initiale est augmentée, de l'autre côté elle est di- minuée. Le sens du phénomène ne change pas avec le sens du courant. » V. Sur une des moitiés du fil, la torsion ou détorsion magnétique, nulle à l'extrémité du fil, augmente lorsqu'on se rapproche des bords de la bobine et passe par un maximum au voisinnge de ces bords. Elle devient nulle dans la région où le champ est uniforme. » VL Lorsque la bobine n'occupe plus le milieu du fil, la symétrie pré- cédente disparaît. Si la bobine a été déplacée de h centimètres du côté de l'extrémité A, on obtient la nouvelle courbe de T. m. en déplaçant la courbe correspondante à la position médiane, dans sa propre direction, d'une quantité telle que la translation de chaque élément, comptée paral- lèlement au fil, égale A. La règle est la même si la bobine a été déplacée du côté de B. M II y aura toujours torsion du côté de A et délorsion du côté de B. Les maxima de torsion et de détorsion seront toujours à une distance constante des bords de la bobine. )) La somme algébrique des deux maxima restera la même, quelle que soit la position de la bobine le long du fil, tant que le déplacement h sera T plus petit que - — a (a dislance d'un maximum au bord voisin). Si li::^:. - — Q, il u'y a j)lus qu'uu maximum égal à la somme des deux aulres et la T. m. a le même signe pour tous les points du fil. » L'explication la plus simple de ces phénomènes est, je crois, la sui- vante. Par suite de l'aimantation du fil, chacun de ces éléments est soumis, grâce à la variation du champ magnéLis;int le long de Taxe de la bobine, à une dilatation longitudinale dirigée vers le solénoïde et à une contraction transversale. Les deux effets s'ajoutent pour modifier la torsion primitive de l'élément. » L'application de la loi de Coulomb conduit facilement à l'expression suivante pour la variation Ae^; de la torsion en un point situé à la distance x ( II94 ) de l'extrémité fixe A du fil : A0.= R(,^-2:.K)-'^,:ti^I,., ou K = susceptibilité magnétique du fei ; t et E sont les coefficients d'élas- ticité; i — intensité du courant magnétisant; 6^ torsion initiale du fil de lon- gueur L ; I = / (F^ — F^) dx, Yjc intensité du champ au point x. » Cette formule donne immédiatement les lois T, II, III. » L'étude de l'intégrale I donne les résultats IV, V, VI. L'application de la loi de Coulomb ne la donne exacte que pour les faibles torsions ini- tiales ©L. » PHYSIQUE. — Réponse à une réclamation de priorité de M. G. Friedel. Note de M. R. Doxgier, présentée par M. Lippmann. « Je ne connaissais pas la Note de M. G. Friedel, parue sous la rubrique « Minéralogie » ('). J'aurais volontiers cité son nom. » Le principe de la méthode que M. G. Friedel revendique dans la Note du II mai 1896 est implicitement indiqué dans le Mémoire classique de MM. Fizeau et Foucault, publié en i85o (^) et le dispositif que j'ai employé est une application de cette méthode. » Je pense que l'intérêt actuel d'une telle application réside surtout dans la précision qu'elle comporte. L'analyseur à pénombre que j'emploie en constitue le perfectionnement. On peut en effet effectuer le réglage des lames cristallines à deux minutes près et déterminer l'azimut de la vibra- tion émergente à :p^ de degré près (^), tandis qu'un simple nicol analvseur permet la détermination de l'azimut de la vibration avec une erreur seu- lement iiioindre que i"' ( '). (') G. Friedel, Comptes rendus, t. CXVI, p. 272. (-) Ann. de Chim. et de Phys., 3» série, t. XXX, p. i48, i52 et i56. Voir notam- ment la Planche située à la fin du Volume. (') Comptes rendus, t. GXXII, p. 3o6. (*) G. Friedel, Bulletin de la Société de Minéralogie, t. XVI, p. 27 et Si. ( iigS ) » Une autre particularité de mon dispositif consiste à employer une lu- mière incidente circulaire, et je l'obtiens par l'emploi du triprisme de Fresnel ('). Je produis sur le corps isotrope ou sur le quartz parallèle, avec un compresseur hydraulique (-), une action telle quela lumière sorte rectiligne ou elliptique très aplatie. L'analyseur à pénombre permet de déterminer l'axe de l'ellipse qui garde toujours une direction constante. Une fois l'analvseur réglé, on introduit le quart d'onde. Quand les deux plages de l'analyseur présentent le même éclairement, la section princi- pale du quart d'onde est parallèle à. l'axe de toute vibration émergeant du corps comprimé. La précision est d'au moins 4 minutes. L'emploi de la lu- mière circulaire permet ainsi de ne faire tourner que l'analyseur qui est seul muni d'un limbe gradué. » Dans ces conditions, je ne pense pas que ce <>nil faire un pas en arriére que d'adopter cette variante de la méthode (^). » PHYSIQUE. — Sur la détermination delà déviation des rayons de Bûntgen par un prisme. Note de MM. Hurion et Izarn, présentée par M. Mascart. (( L'emploi de deux fentes verticales AB et A'B', situées à quelques cen- timètres l'une en arrière de l'autre et dont la première est éclairée par une source de grand diamètre apparent, fournit une sorte de plan lumi- neux dont on peut faire passer la moitié supérieure à travers un prisme. On reçoit la lumière sur un écran translucide E muni d'un trait de re- père R capable de recevoir un mouvement de translation horizontal et un mouvement de rotation autour de l'axe horizontal joignant le milieu des (') Mascart, Trai'/é d'Optique, t. II, p. i6o. ('-) Construit par M. Jobin. (') Depuis ma Note du mois de février, j'ai modifié l'analyseur Laurent, en cou- vrant l'autre moitié du champ avec une deuxième lame demi-onde, dont l'axe fait un angle d'environ 2°, 5 avec celui de la première. La section principale du nicol est bis- sectrice de l'angle des sections principales des deux lames. Chacune des deux moitiés est ainsi affectée de la même façon par la lumière parasite du jaune obtenu par l'in- candescence du chlorure de sodium. Et, en effet, dans mes expériences, au moment de l'égalité des deux plages, il se produit une teinte légèrement bleuâtre, dont le dé- placement et la variation concourent simultanément à augmenter la sensibilité de l'appareil. (Mascart, Traité d'Optique, t. II, p. 63.) ( 'iQ*^ ) deux fentes. Si l'on prévoit que la déviation doit être très faible, il sera bon de placer le prisme sur une plaque mince P borizonlale s'appuyant d'un côté sur le milieu de A'B', de l'autre sur l'écran E. On délimitera ainsi nettement, sur celui-ci, l'image supérieure déviée et l'image inférieure correspondant au passage libre. )) Dans ces conditions, le plus léger défaut de parallélisme des deux fentes suffit à produire des perturbations qui peuvent influer notablement sur les conclusions à tirer de l'expérience. » Supposons que le système AB s'incline légèrement, A se déplaçant à droite, B à gauche, le prisme et la plaque P étant absents; il est facile de voir que, au point de vue de l'effet produit sur l'écran, tout se passe comme si cette fente s'était un peu élargie en s'inclinant, et l'image sur l'écran E sera un peu élargie, à gauche par l'effet de la moitié supérieure de la pre- mière fente, adroite par l'effet de la moitié inférieure. C'est ce que permet de reconnaître nettement la manœuvre du repère R. » Si maintenant on place la plaque P, son effet sera de supprimer l'élar- gissement, à gauche, sur la partie inférieure de l'image et, à droite, sur la partie supérieure. De ce fait, ces deux parties ne seront plus sur le prolon- gement exact l'une de l'autre; mais les phénomènes sont encore plus com- pliqués. L'ombre de la plaque P, qui, dans le cas où les deux fentes sont exactement verticales, sépare les deux moitiés de l'image par un trait noir fin et horizontal, change de forme en entamant à droite la moitié supé- rieure par un biseau très aigu, qui fait disparaître la plus grande partie du bord droit. Elle agit de même sur la région inférieure pour rogner la plus grande partie du bord gauche, ce qui exagère le déplacement relatif des deux moitiés de l'image. » Ce dernier effet est dû à ce que les points de l'écran E, situés au dessus de la lame P et très voisins de celle-ci, ne reçoivent que très peu de la lumière émise par les parties centrales de la première fente, et sont sur- tout éclairés par les parties supérieures de cette fente qui donnent des images déplacées vers la gauche. )) Les choses se passent en sens inverse pour les points situés au-dessous de la plaque P. » Avec des fentes fines, on peut remplacer l'écran E pour une loupe de Fresnel et se servir des franges de diffraction pour régler le parallé- lisme. Une très faible inclinaison de la première fente se traduit par un déplacement relatif mesurable des deux moitiés d'une même frange. Pour ( II97 ) une distance de lo*^" entre les fentes et une plaque de 12^" de longueur, on obtient facilement un déplacement de ^ de millimètre, les franges res- tant très nettes. » Des phénomènes analogues doivent se produire quand on étudie la réfraction des rayons X en employant le dispositif indiqué au début. L'expérience, pour être concluante, devra donc être faite une première fois avec un prisme, une seconde fois sans prisme. » C'est ainsi que nous avons opéré en employant un prisme d'alumi- nium d'assez grand angle. Les deux clichés, à part l'effet d'absorption du prisme, ne nous ont montré aucune différence appréciable. Avec des fentes bien parallèles, la déviation est nulle; si l'on incline très peu la première fente on obtient, suivant le sens de l'inclinaison, des déviations corres- pondant à un indice supérieur ou inférieur à l'unité, de valeur d'ailleurs variable à volonté. » PHYSIQUE. — Sur la réfraction des rayons X. Note de M. Gouy. « Pour des recherches précises sur la propagation des rayons X, il faut avant tout disposer d'une source qui soit linéaire, de largeur apparente insensible, et en même temps assez intense pour opérer à grande distance avec une durée de pose acceptable, ce qu'on ne peut faire en diaphragmant une source ordinaire par une fente très fine. » J'ai réussi à surmonter cette difficulté par un emploi approprié des tubes du modèle dit focus, dans lesquels les rayons X prennent naissance à la surface d'une lame plane de platine. On constate que ces rayons pos- sèdent une intensité presque égale, suivant toutes les directions comprises dans l'hémisphère limité par le plan de la lame, et cessent presque brus- quement quand la direction devient rasante. Cette loi, tout opposée à la loi photométrique du cosinus, nous apprend que la lame de platine, vue obliquement, constitue une source de rayons X dont l'éclat intrinsèque est sensiblement en raison inverse de sa largeur apparente, en sorte qu'on peut, en se plaçant presque dans le plan de la lame, réaliser une source linéaire de grande intensité. M Cette remarque m'a amené à construire un tube focus dont la lame de platine, parfaitement plane, permet d'utiliser des rayons faisant avec son plan un angle fort petit, de 3o' par exemple ; on a ainsi une grande inten- sité avec une source dont la largeur apparente n'atteint pas o™", f . G. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N° 21.) l56 ( 119» ) » J'en ai fait usage pour l'étude de la réfraction à travers le crown-glass et l'aluminium. Un fd de platine de o°"",j, recuit et fortement tendu, est placé parallèlement au plan de la lame. Un prisme de 60° est disposé tout près du fil, qui le dépasse de part et d'autre. On reçoit sur la plaque pho- tographique l'ombre du fd, dont le milieu est formé par les rayons qui ont traversé le prisme. L'expérience consiste à mesurer l'écart s de cette por- tion, par rapport à la ligne droite définie par les deux extrémités de l'image. )) La distance de la plaque à la source est de 4'°>5o, et le fil en occupe le milieu ; la durée de pose est de trois heures. » L'ombre du fil forme une ligne blanche d'environ o'"'",2 de largeur, qui est d'une grande netteté à l'oeil nu, sans cependant supporter un fort grossissement. Cette ligne a été examinée au moyen d'un appareil construit par MM. Brunner pour l'étude micrométrique des clichés ('). Les me- sures montrent que l'écart s. ne dépasse pas 20 microns, ce qui correspond à une déviation de 2". Quand à la réalité de ces écarts très petits, c'est une question qui ne peut être tranchée qu'en perfectionnant les expériences. » Ainsi la réfraction des rayons X, si elle existe, est inférieure à deux secondes; d'où il résulte (-) que l'indice ne peut différer de l'unité de plus de ^^^. » Ces expériences, avec d'autres dont je rendrai compte, mettent aussi en évidence l'absence totale de dilTraction ; c'est grâce à cette propriété des rayons X que leur étude peut être effectuée avec une précision comparable à celle des mesures optiques. » PHYSIQUE. — Pholométrie du sulfure de zinc phosphorescent excité par les rayons cathodiques dans l'ampoule de Crookes. Note de MM. Charles Henrv et Gaston Seguv. « On sait que les corps phosphorescents, lorsqu'ils sont excités par les rayons cathodiques dans l'ampoule de Crookes, émettent un éclat plus vit que lorsqu'ils sont saturés par la lumière du Soleil ou par la lumière du magnésium. » Des mesures précises, dans des conditions bien définies de pression, (') Modèle du passage de Vénus. (^) Une des faces du prisme de 60" est normale aux rayons. ( »'99 ) de celle hyperphosphorescence du sulfure de zinc préparé en agglomérés suivanl la méthode de l'un de nous, nous ont conduits aux conclusions suivantes : 1) 1° Ti'éclat du sulfure pour une pression déterminée décroît assez rapi- dement avec la durée des expériences; il est tombé, par exemple, au bout d'une sizaine d'heures, pour la pression, oplima avec notre ampoule, de 19^^ de mercure, de ^ à j^ de bougie (on peut évaluer approximative- ment à .^ de bougie, l'intensité du sulfure de zinc en poudre, saturé par la lumière du magnésium). Toutefois, une part notable dans cette déper- dition doit être attribuée à la formation, sur la surface d'émission, de petits points noirs qui sont des particules métalliques projetées par la cathode et des particules de charbon provenant sans doute de la décomposition de l'oxyde de carbone emprisonné dans le sulfure pendant sa calcination en creuset brasqué. Pour éliminer la part de cet écran intercepteur, il suffit simplement de retourner le bloc de sulfure, c'est-à-dire d'exposer aux rayons cathodiques les surfaces jusqu'alors soustraites à leur flux. On constate alors que l'éclat de ces portions est de ^^ de bougie, c'est- à-dire que le sulfure a perdu seulement le tiers de son éclat maximum initial. » 2° En deçà et au delà de celle pression de 19 u. la plus favorable à l'hyperphosphorescence, les éclats du sulfure croissent et décroissent sui- vant des fonctions (exponentielles) de la pression, d'autant plus rapides que l'expérience a duré moins longtemps. » 3" Quand on renverse le sens des décharges, c'est-à-dire quand on soustrait le sulfure aux rayons cathodiques, l'éclat décroît dans le rapport de 27 à I . » Nous nous sommes servis, comme ampoule, d'une lampe à incandes- cence, munie de deux électrodes en aluminium : la cathode, ayant la forme d'un disque plat, était placée en haut de l'ampoule; l'anode, filiforme, était soudée latéralement; l'énergie était fournie par quatre éléments au bichromate à une bobine donnant des étincelles de 6*^" de longueur (résis- tance de l'inducteur : 'jGS-j ohms; de l'induit : o°''™,i38); nous avons mesuré le vide avec la jauge de Mac-Leod et les intensités avec le photo- mètre de M. Charles Henry. » ( I200 ) CHIMIE MINÉRALE. — Action du gaz iodhydrique et de l'iodure dephospho- nium sur le chlorure de thiophosphory-le. Note de M. A. Bessox, pré- sentée par M. Troost. « Le gaz iodhydrique se dissout simplement dans le chlorure de thio- phosphoryle PSCP, si l'on a soin d'opérer au sein d'un mélange réfrigé- rant de glace et de sel, mais une réaction ne tarde pas à se déclarer pour peu que la température s'élève. Si l'on opère à la température de la glace fondante, le liquide noircit en même temps qu'il se dégage des gaz chlor- hydrique et hydrogène sulfuré; au bout d'un certain temps on voit se dé- poser au sein du liquide de beaux cristaux rouges qui, séparés du liquide noir coloré par de l'iode qui les baigne, ont été identifiés avec le triiodure de phosphore. La réaction peut donc se formuler PS CF + 5 HI = PP H- I- + H- S + 3 H Cl. On voit qu'elle est en tout semblable à celle qu'exerce le gaz iodhydrique sur le chlorure de phosphoryle PO CP, réaction que j'ai décrite récem- ment. » La réaction devient plus complexe si l'on enferme, en tubes scellés, du clilorure PS CF saturé de gaz iodhydrique à froid, et le résultat peut être différent suivant la température à laquelle on opère ; dans tous les cas, on voit se déposer, au bout d'un temps plus ou moins long, des cristaux d'iode au sein du liquide devenu noir foncé, et à l'ouverture des tubes il y a dégagement abondant de gaz chlorhydrique mélangé de quantités variables d'hydrogène sulfuré. Le liquide noir est extrait et chaufle au bain-marie dans le vide progressivement jusqu'à ioo°, température qu'on maintient jusqu'à ce qu'il ne passe plus rien à la distillation; la partie distillée est constituée par PS CF, coloré fortement par de l'iode, et renfermant de l'iodure PP qu'on dis- tille. Le résidu solide de la distillation est lavé à plusieurs reprises avec du sulfure de carbone chaud, qui dissout de l'iode et un corps iodé et laisse un corps solide cris- tallin jaune brun dont la composition, voisine de P^S', est comprise entre P'S' et P2S=. » Deux échantillons provenant de préparations différentes ont donné, en centièmes, des teneurs en soufre de 62,26 et 65,54, alors que P^S^ exige 60,76 et P^S^ 72,07. Ce corps solide, chauffé dans le vide, se sublime entièrement vers aSo" ; la partie supérieure du sublimé est jaune et confuse, la partie inférieure jaune clair est nette- ment cristallisée et se rapproche de P-S' (S pour 100, trouvé 69,72). » On peut donc admettre qu'on a afiaire à un mélange de P^S^ et P-S' qui, selon toute vraisemblance, devraient provenir de l'action simultanée de H-S, premier terme de la réaction, sur PP formé au début et sur PS Cl' en excès. Il était utile de vérifier ( I20I ) que l'hydrogène sulfuré pouvait réagir sur PI' dans les limites de températures dans lesquelles le mélange s'était formé; on sait d'ailleurs que IPS peut réagir sur PSCl' pour donner P-S'. » Si l'on chauffe en tube scellé du triiodin-e de phosphoi-e avec une solution d'hydrogène sulfuré dans le tétrachlorure de carbone faite à basse température, on constate que, même après vingt-quatre heures de chauffe à ioo°, il ne s'est formé qu'une très petite quantité d'un enduit jaune qui est vraisemblablement du trisulfure P-S% mais la réaction est limitée par la réaction inverse qui est prépondérante à cette température, car si l'on chauffe quelques grammes de P-S' avec une solution de HI dans CCI* à ioo°, on perçoit nettement la formation de H^S à l'ouverture des tubes et le sulfure est transformé presque intégralement en'iodure; il n'y a pas formation d'iodosulfure. Ces constatations permettent difficilement d'ad- mettre que P^S' proviendrait d'une action subséquente de H'S sur PP, premiers termes de la réaction ; nous verrons à propos de l'action de l'io- dure de phosphonium sur PSCP qu'il convient peut être de lui assigner une autre origine. » La dissolution sulfocarbonique qui a laissé comme résidu le mélange de P*S' et P^S' est fortement colorée par de l'iode; agitée avec du mer- cure en excès, elle prend une teinte orangée et par évaporalion à froid laisse déposer des cristaux orangés d'un corps dont la composition est très voisine de P^SP et qu'on doit considérer comme un dérivé sulfuré de P^P dans lequel 2 atomes d'iode sont remplacés par i atome de soufre. )) Il est très difficile d'obtenir ce corps absolument pur, car il ne se forme jamais qu'en petite quantité; il est des circonstances oîi il ne s'en fait pas du tout; c'est le cas où l'on chauffe les tubes contenant la solution de HI dans PSCP à 100°; les conditions qui m'ont semblé les plus favo- rables consistent à maintenir les tubes scellés pendant quelques jours entre 3o° et 40°. )) L'iodosulfure P-SP est un corps solide, orangé, fondant vers 75° en un liquide jaune orangé; il est très soluble dans le sulfure de carbone. Peu stable sous l'action de la chaleur, il ne se sublime pas dans le vide où chauffé il ne tarde pas à se décomposer avec perte d'iode. Il fume à l'air avec dégagement de H^S et HI. » On connaît déjà un iodosulfure de phosphore obtenu par M. Ouvrard (Comptes rendus, 1892) en faisant réagir H^S sur P^P fondu; mais il est jaune, fond vers loô'' et présente la composition P*S'P, ce qui le différen- cie totalement de celui que je viens de décrire. )) Dans l'espoir d'obtenir plus facilement l'iodosulfure P'^SI^, j'ai été conduit à es- ( I202 ) sayerde remplacer l'action de 41 sur PS Cl' par celle de PH'I. Mais pour que ces deux corps réagissent convenablement en tubes scellés, il faut porter la température vers 100° et la maintenir plusieurs heures; ces conditions de température avaient été peu favorables à la production de Tiodosulfure P-Sl- et je n'ai pu constater sa formation dans ces nouvelles conditions. » Lorsque la réaction de PH'I sur PSCl' en excès, en tubes scellés à ioo°, est achevée, les tubes sont tapissés d'un corps solide jaune bien cristallisé, qui est du tri- sulfure de phosphore; à l'ouverture des tubes, il y a dégagement d'acide chlorhydrique. et d'hydrogène siilfuré. L'excès de liquide qui baigne les cristaux de P-S' est jaune orangé clair; chauffé au bain-marie dans le vide, il passe d'abord PSCP incolore, puis peu à peu de l'iode est mis en liberté. Si l'on arrête la distillation quand la production d'iode devient trop abondante, il reste dans le récipient un corps solide mélangé d'un liquide visqueux noir; on sépare par filtration à la trompe le corps solide qui, lavé ensuite au sulfure de carbone, prend l'aspect d'un corps solide, cristallin, jaune, lé- gèrement coloré en brun et répond exactement à la composition P^S'. Quant au liquide visqueux noir, il est entièrement soluble dans CCI' (dans lequel P-S' est totalement insoluble) et sa solution, agitée avec du mercure, est à peine colorée; ce- pendant, chauffée doucement dans le vide pour chasser le dissolvant, il ne tarde pas à y avoir mise en liberté abondante d'iode et de PP et il ne reste finalement que du tri- sulfure de phosphore qui ne préexistait certainement pas dans la solution chlorocar- bonique. » Et s'il m'était permis de hasarder une hj'pothèse, j'admettrais que le liquide épais renferme de l'iodure de thiophosphorjle décomposable sous l'action de la chaleur d'après l'équation 3PSP= P-S^+ PP-l- 6L Et la formation de P-S^ dans l'action de HI surPSCF s'expliquerait par la formation et la décomposition du [même corps dont j'ai été incapable de reconnaître aiors^l'existence, à cause de la grande quantité d'iode et de triiodure de phosphore préalablement libres. » CHIMIE ORGANIQUE. Sur l'hydratation de la pinacoline. Note de M. Maurice Delacre, présentée par M. Friedel. (I La constitution de la pinacoline généralement admise aujourd'hui par les chimistes, et représentée par la formule (CH')\C .CO.CH^ s'appuie principalement sur des arguments indirects, non basés sur l'étude analy- tique de ce corps. ), C'est ainsi que Boutlerow a fait agir (CH')'.C.COCl sur Zn(CH=')-; il a reconnu, à tort ou à raison, l'identité de l'acétone ainsi obtenue avec la pinacoline. C'est ainsi encore que M. Eltekow a soumis le carbure (CH^')-.C = C(CH^)- à l'action de ClOH et, en traitant par la potasse sèche le produit d'addi- tion, obtenu C°H'-0. Rien ne semble plus rationnel que d'attribuer à ce ( I20.3 ; dernier la conslitiition (CHM-.C G(CIi')', assignée par MM. Friedel \/ O et Silva à la pinacoline. Or celle-ci ne s'unit pas à l'eau, tandis que le pro- duit de M. Eltekow s'y combine énergiquement pour donner de la pinacone. M Dans une étude de l'espèce, des arguments de cet ordre peuvent in- duire facilement en erreur. L'identification de deux liquides volatils aussi voisins que doivent l'être (CH')'-C.CO.CH^ et (Clin^C ■C(CH^)- peut \/ O paraître sujette à caution, et, d'autre part, dès que l'on s'adresse à des réactions comme celles de KOH et de ClOII, il est difficile de répondre qu'il n'y a pas de transpositions moléculaires. >> Si l'on oublie les deux synthèses précitées, et que l'on veuille se faire une opinion d'après des arguments déduits des propriétés mêmes de la pinacoline, on trouve dans ce Chapitre de la Chimie organique des lacunes très grandes, telles qu'il est impossible d'arriver à une conclusion claire. » Cette insuffisance n'a pas empêché la formule symétrique de MM. Frie- del et Silva de tomber dans un injuste abandon, et il semble que, an point de vue où nous nous plaçons, la fortune de la formule cétonique doive être attribuée à deux raisons d'un ordre général résultant de notions in- complètes ou mal comprises : » i" L'impossibilité d'hydrater la pinacoline ; » 2" Les analogies entre les deux fonctions (CH'')^.C C(CH')- et \/ O (CH')''.C.CO.CH'', entre lesquelles la délimitation n'a jamais été nette- ment établie; de plus, l'alcool tertiaire dérivé de l'oxyde régénère l'oxyde par oxydation, et se comporte donc en ce sens comme un alcool secondaire. )) Personne ne s'attend à ce que l'on puisse fixer aussi facilement l'eau sur la pinacoline qu'on le ferait sur l'oxyde d'élhylène; on sait, au con- traire, que la pinacone se déshydrate avec une facilité bien plus grande que tous les autres bialcools connus. Nous considérerons donc comme éga- lement probante l'hydratation indirecte, et, posé dans ce sens, le problème revient à la transformation de la pinacoline en un composé symétrique. » On arrive facilement au but par sa transformation en bromure . (CH')^.CBr.CBr(CII')^; on pourrait obtenir aisément avec ce dernier de la pinacone. » On sait que M. Baeyer a proposé une excellente méthode pour prépa- rer le bromure de la pinacone : il suffit d'ajouter la pinacone à une solution ( I204 ) aqueuse concentrée d'acide bromhydrique; les rendements s'approchent de la théorie. » L'acide bromhydrique en solution aqueuse très concentrée a égale- ment une action énergique sur la pinacoline. Voici un exemple d'opération : M laSs'' de pinacoline sont versés dans une solution aussi concentrée que possible d'acide bromhydrique (58oS'') contenu dans un flacon bouché à l'émeri ; le mélange s'échauffe, brunit fortement et devient homogène. Par une agitation énergique, au bout d'une heure, il se dépose quelques gouttes d'une huile qui devient solide et dont la quantité augmente peu à peu. Après trois jours, on en a recueilli par essorage 27'''''. Par la teneur en brome, ce corps répond à la formule CH'^Br*. » Dans d'autres opérations le rendement s'est élevé à la moitié du poids de la pinacoline mise en œuvre : cela dépend de l'énergie de la réaction, à savoir de la concentration de l'acide et de la quantité sur laquelle on opère, mais j'ai eu beau prolonger très longtemps le contact et saturer à plusieurs reprises le mélange d'acide, je n'ai pu dépasser cette limite. » Les rendements n'ont donc pas dépassé 20 pour 100 et cette particu- larité donne à la réaction une partie de son intérêt. En effet, étant donné que la réaction de M. Baeyer est très énergique, il paraît légitime d'en con- clure que la transformation de la pinacone en bromure ne se fait pas par l'intermédiaire de la pinacoline. Cette déduction se trouve confirmée par l'action de H Cl sec sur la pinacone qui donne, d'après MM. Friedel et Silva (CH')^C(0H).CC1(CH')=. » Si elle est fondée, les bromures de pinacone et de pinacoline seront bien des dérivés directs de ces deux corps, à moins que l'on ne veuille admettre la transformation de la pinacoline en pinacone, fait qui nous semble peu admissible, mais qui prouverait la thèse que nous défendons. » Or, rien n'est plus fiicile à démontrer que l'identité des bromures de pinacone et de pinacoline. M D'abord je les ai soumis parallèlement h l'action de la potasse alcoo- lique, d'après M. Couturier. L'opération a été exécutée sur lo^''; j'ai obtenu les mêmes rendements en un carbure bouillant, avec une rare net- teté, entre 70° et 75°, et qui, dosé par le brome et l'hyposulfite en présence d'iodure de potassium, s'est comporté comme un carbure éthylénique. » J'ai réduit ensuite par le zinc et l'acide acétique, d'après les données de M. Baeyer, 4o«'' de chacun des deux bromures ; dans l'un et l'autre cas, les rendements en tétraméthyléthylène ont été identiques. M De plus, le bromure de pinacoline, traité par la potassç alcoolique en tube scellé (d'après la réaction de M. Favorski que j'ai eu soin de répéter). ( I2o5 ) n'a pas donné la moindre trace de carbure acétylénique et, soumis à l'action de l'hydroxylamine dans les conditions indiquées dans le travail de M. Couturier, ne m'a donné qu'un produit huileux dont il m'a été im- possible d'isoler l'oxime. » Les bromures de pinacone et de pinacoline sont donc tous deux symé- triques et, bien que ce fait ne résolve pas la constitution de la pinacoline, j'estime qu'il est pour cette étude d'importance primordiale. )) Je suis tenté de croire, en effet, que les autres produits de l'action de HBr sont également du type symétrique. Je n'y ai trouvé que du bipro- pényle, de très petites quantités de pinacoline ou d'un isomère (hydrata- tion de cet hydrocarbure), et des produits résineux dont je n'ai pu faire l'étude, mais que je soupçonne être des produits de polymérisation de l'hy- drocarbure qui vient d'être cité. » Ce qui me semble confirmer cette opinion, c'est que si l'on choisit un acide halogène plus stable, se comportant plutôt comme agent de déshy- dratation que d'éthérificalion, la quantité de produit halogène diminue. Avec la pinacone et l'acide chlorhydrique, les rendements sont approxi- mativement ceux de l'action de HBr sur la pinacoline. Quant à la pinaco- line, elle se dissout simplement dans HCl en brunissant fortement, mais sans donner lieu à aucun dépôt ; en opérant en petit, il se fait un léger dépôt après un temps très long. » Je continue l'étude de ces réactions et j'ai lieu d'espérer que l'acide iodhydrique me conduira à d'avantageux résultats. » En tous cas, l'hydratation de la pinacoline est un fait acquis. Qu'elle soit ou non le résultai d'une transposition moléculaire, c'est ce qu'il ne m'appartient pas de décider actuellement ; mais le résultat final est là, le reste est affaire d'interprétation. Cependant il n'est pas sans intérêt de remarquer que si l'on veut conservera la pinacoline la formule cètonique, il faut admettre que (CH')-.C - C(CH')= se transforme en (CH»)'.C.CO.CH' O par l'action de l'acide sulfurique (préparation de la pinacoline), et que l'acétone revient au type symétrique sous l'influence de l'acide bromhy- drique. Il est bien difficile de souscrire à une semblable interpréta- tion ('). » (') Université de Gand, laboratoire de recherches. C. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N° 21.) iSt ( I2o6 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur uii nouveau mode de préparation de l'acide glycérique. Note de M. P. Cazeneuve, présentée par M. Friedel. « L'acide glycérique a été préparé jusqu'à présent en faisant réagir, avec quelques précautions, l'acide azotique fumant sur la glycérine. On sépare l'acide glycérique à l'état de glycérate de calcium (Debus) ou de glycérate de plomb (Beilstein, Mulder); la décomposition de ces sels donne ensuite l'acide libre. » Nous venons de reconnaître que la glycérine, en présence de la soude et du chlorure d'argent, donne à chaud de l'acide glycérique avec forma- tion d'argent métallique et de chlorure de sodium ('), et cela sans pro- duction simultanée de composés aldéhydiques. » Voici les proportions qui nous ont donné les meilleurs résultais : » On prend 170S'' d'azotate d'argent qu'on transforme en chlorure : on obtient ainsi i43s'',5 de chlorure argentique. On dissout 463'' de glycérine pure dans une solution aqueuse sodique renfermant 8o6'" de soude pour 5oos'' d'eau distillée. » Déjà à froid on constate un commencement de réaction, mais qui reste inachevé, même à la lumière. A TébuUition, le chlorure d'argent devient promptenient noir, puis gris. Il se forme successivement de l'oxyde d'argent, puis de l'argent métallique finement divisé. On obtient par filtration un liquide parfaitement incolore, renfermant du glycérate de sodium, du chlorure de sodium, et l'excès de glycérine. On évapore au bain-marie à consistance sirupeuse. On triture la masse refroidie avec 120°'' de bi- sulfate de potassium. On l'épuisé alors par de l'acétone bien exempte d'eau. L'acé- tone est distillée dans le vide pour éviter la décomposition des chlorures par l'acide glycérique. Le résidu est repris à nouveau par l'acétone pure et bien desséchée. On évapore encore dans le vide. La reprise une troisième fois, par l'acétone pure, donne de l'acide glycérique à peine coloré en jaune et renfermant une trace de chlorure dont il est difficile de le débarrasser, à moins de passer par le glycérate de calcium ou le glycérate de plomb. » L'emploi de l'acétone pure permet de séparer l'acide glycérique de la glycérine, qui est complètement insoluble dans ce dissolvant. » La réaction s'accomplit suivant l'équation C'H«0'-4-4AgCl4-4NaOH =C'H''0" + 4Ag + 4NaCl-H3H=0. (') A l'Hôtel des Monnaies, à Paris, on utilise depuis longtemps cette action dé- composante de la glycérine sur le chlorure d'argent en présence de la soude, pour régénérer l'argent métallique propre à un nouvel usage. ( I207 ) )' En fait, cette proportion théorique de soude est insuffisante, de même qu'il est nécessaire d'opérer en présence d'un excès de glycérine, sinon le chlorure d'argent est incomplètement réduit. Les proportions, d'ailleurs, que nous avons indiquées plus haut, comportent un excès de soude et de glycérine. )) li ne se forme pas de composés aldéhydiques, quelles que soient les conditions de chauffe. Nous les avons en vain recherchés à plusieurs re- prises. » Nous regardons ce mode d'oxydation, par le chlorure d'argent en présence des alcalis, comme intéressant à essayer sur les corps organiques. » Le procédé n'est d'ailleurs pas dispendieux, en raison de l'utilisation indéfinie de l'argent métallique engendré dans la réaction. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure d' élhyloxalyle sur les hydrocar- bures aromatiques en présence du chlorure d' aluminium. Note de M. L. BouvEAULT, présentée par M. Friedel. « En faisant réagir le chlorure d'éthyloxalyle sur le benzène, dans les conditions indiquées dans une précédente Note, on obtient sans difficulté le phénylglyoxylate d'éthyle; cet éther, déjà décrit par plusieurs auteurs, distille à il\i° sous 10°"". » Le toluène se combine au même réactif en donnant naissance au yo-crésylglyoxylate d'éthyle, facile à transformer en acide />-crésylglyoxy- lique. Contrairement à l'opinion de Roser, ce dernier constitue une sub- stance très stable, distillant sans altération à 1 64" sous io""°, et cristalli- sant en beaux cristaux, peu solubles dans l'eau et fusibles à 97°. » La distillation à la pression ordinaire le décompose intégralement en un mélange d'aldéhyde et d'acide paratoluiques. » On obtient, avec le métaxylène, le m-xylylglyoxylate d'éthyle qui dis- tille sans altération à lôS" sous lo™""; cet éther se prend par refroidisse- ment en une masse de cristaux fusibles à 56°, en se décomposant partielle- ment. L'acide correspondant distille à 170° sous 10°""; il fond à 60°; sa constitution \. CH CO.CO^H ( I208 ) est établie par sa transformation en acide m-xylylcarbonique fusible à 1 25°. » Le /j-isopropyltoluène (cymène) fournit, mais avec un moins bon rendement, le cymylglyoxylate d'élhyle CO-CO'-Cap OH' CH' CO.CO-C^II'' liquide incolore fusible à i8o°. » Le rendement assez faible obtenu dans cette opération est dû à l'exis- tence d'une réaction secondaire assez curieuse. )) En rectifiant avec soin le cymène récupéré après la réaction, j'ai obtenu un liquide incolore bouillant à 97° sous lo""'" et à aoS" à la pression ordi- naire, possédant l'odeur du cymène. Ce liquide n'est autre qu'un éthylcy- mène CIP \/ C^H" CH3 G-^IP » Je suppose (') que l'acide chlorliydrique, qui se dégage dans la réac- tion, saponifie partiellement le chloroxalate d'éthyle en donnant du chlo- rure d'éthyle qui réagit alors à l'état naissant. Ce qu'il y a de singulier, c'est qu'on n'avait pas pu obtenir d'éthylcymène par l'action du bromure d'éthyle sur le cymène en présence du chlorure d'aluminium. » Ij'acide cymyiglyoxylique, obtenu par saponification de son éther, con- stitue un liquide visqueux qui, à la distillation à la pression ordinaire, se décompose en aldéhyde et en acide cymylcarbo nique sur lesquels je revien- drai plus tard, et en une huile jaune clair, bouillant à 220° sous 10™™ et qui possède la composition de la cymophénone C'"H'' — CO— C"*H''; elle provient sans doute de la décomposition pyrogénée de l'acide cymylcarbo- nique. » L'anisol réagit dans d'excellentes conditions sur le chlorure d'éthyl- (') MM. Friedel et Crafls ont, en effet, signalé la production d'éthylbenzène dans l'action sur le benzène d'élhers étii^fliques chlorés en présence du clilorure d'alumi- nium. ( I209 ) oxalyle; l'anisoylcarbonale d'éthyle constitue une huile d'un jaune clair, à odeur anisée, mais désagréable, bouillant à iSS" sous lo""". » L'acide anisoylcarbonique, déjà obtenu par oxydation de l'anéthol, forme de belles aiguilles incolores, très peu solubles dans l'eau, fusibles à 93°. Sa décomposition par distillation ne fournit que très peu d'aldéhyde anisique, mais principalement de l'acide. » Le vératrol se transforme aisément en éther vératroylcarbonique; ce dérivé n'a pas été isolé, mais transformé directement en acide vératroyl- carbonique C''H'(OCH'')^COCO'H. Ce dernier, déjà obtenu dans l'oxyda- tion du méthylisoeugénol, forme de petits cristaux incolores, fusibles à iSS^-iSô"; il est assez soluble dans l'eau et très soluble dans les dissol- vants organiques. » Cet acide n'avait pas encore été obtenu par synthèse totale. La distil- lation dans le vide le transforme presque exclusivement en acide vératrique. Il se fait seulement une très petite quantité d'aldéhyde vératrique ou méthylvanilline. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouveaux dérivés des éthers cyanacétiques . Note de M. GuiNCHAXT, présentée par M. Friedel. « M. Haller et ses élèves ont obtenu un grand nombre de dérivés acyi- cyanacétiques, en faisant réagir un chlorure d'acide sur un mélange de cyanacétate alcoolique et d'alcoolate de sodium. » La réaction ne se passe qu'entre i molécule de chlorure acide et 2 mo- lécules de cyanacétate sodé, ce que M. Haller explique par l'action secon- daire de l'acylcyanacétate formé sur le cyanacétate sodé : CO^'R COR CO^R I CHNa-hCl =NaCl+CH-COR, CAz C z 002 R cO^R cO^R CO^R CHNa-i-ciH — COR = CH^ +GNa-COR. CAz hkz CAz CAz » Ayant eu à préparer, sur l'instigation de M. Haller, un certain nombre de ces dérivés, j'ai cherché à éviter la perte de 5o pour 100 de cyanacétate en versant le cyanacétate sodé dans le chlorure d'acide en quantité équi- ( I2IO ) valente, de façon que l'acylcyanacétate, qui prend naissance, se trouve toujours en présence d'un excès de chlorure acide. Il devenait alors indis- pensable d'éviter la présence de l'alcool, qui aurait réagi inutilement sur une partie du chlorure acide, et, par suite, d'employer le cyanacétate sodé à l'état solide. Mais, en opérant dans ces conditions, je n'ai obtenu qu'un rendement très faible en acylcyanacétate et j'ai obtenu, au contraire, avec un rendement de 5o pour loo, des corps nouveaux qui font le sujet de cette Note. » Le cyanacétate de méthyle sodé a été préparé par la méthode qui a fourni à M. Henry les alcoylcyanacétates en dissolvant i atome de sodium en fd dans i molécule de cyanacétate de méthyle dilué de quatre fois son volume d'éther anhydre. Quand il ne se dégage plus d'hydrogène, la bouillie de cyanacétate sodé est versée par petites fractions et en agitant sous un robinet d'eau froide, dans i molécule de chlorure d'acétyle étendue de cinq à six fois son volume d'éther anhydre. Après la réaction, on épuise par une solution aqueuse d'acétate de cuivre qui précipite sous forme de sel de cuivre l'acétylcyanacétate formé; la solution éthérée est desséchée surCaCP et abandonnée à l'évaporation. Il se dépose bientôt de beaux cristaux très solubles dans ralcool, peu solubles dans l'éther privé d'alcool, solubles dans l'eau chaude; ce corps ne donne pas la coloration rouge des dicétones avec FeCP, mais donne, comme les tricétones et les éthers iso- nitrosés, une coloration jaune en présence d'une trace d'alcali ou d'un sel basique. Les analyses concordent avec celles d'un corps dont la molécule serait la somme d'une molécule d'acélylcyanacétate et d'une molécule de cyanacétate de méthyle C"'H*-'0=Az= = C«H'0'Az,C*H50'Az. » Cette combinaison équimoléculaire aurait pour poids moléculaire 240. Or une détermination cryoscopique dans l'acide acétique a donné : Pour C o°,26 M 244 C o%36 M 287 » J'appellerai provisoirement ce corps acétylbicyanacélate de mélhyle. Il fond à joi°. » Une basicité peut être titrée nettement à la phénolphtaléine en solu- tion alcoolique; cependant la fonction acide est très faible car le composé n'a pas d'action sur les carbonates. » En solution dans l'eau ou dans l'alcool, il donne, avec une trace d'al- cali, une belle coloration jaune d'or; celte coloration est d'ailleurs très instable et disparait au bout de quelques heures à froid, immédiatement ( I2II ) si l'on chauffe. La solution alcoolique, neutralisée à laphénolplitaléine par la potasse en solution aqueuse, laisse déposer rapidement au bain-marie le sel de potasse d'un nouvel acide fondant à 2^0". » Acétylbicyanacètate d'éthyle. — Le cyanacélate d'éthyle sodé et le chlorure d'acétyle ont donné de même un composé cristallisé présentant les mêmes réactions caractéristiques et répondant également, par l'analyse, à l'addition d'une molécule d'acétylcyanacétate d'éthyle et d'une molécule de cyanacétate d'éthyle C H' O'Az, C''H'0^4z. Je l'appellerai de même acètyllncyanacélale d'éthyle. Il fond à 83°. Une basicité peut être titrée à la phénolphtaléine en solution alcoolique, et avec la potasse la solution laisse déposer an bout d'un certain temps un nouveau sel de potassium. » L'acétylbicyanacétate d'éthyle est plus soluble dans l'éther et moins soluble dans l'eau que son homologue inférieur; il est également très soluble dans l'alcool et se dépose, dans ce dissolvant, en larges tables clinorhombiques à six pans. Les faces observées sont : p (très dévelop- pée), m et a,. pin... 96°3o', mm... i22°45') pa.^... /Jg^ao'. » Constitution. — M. Claisen ('), dans la synthèse de l'éther acétylpy- ruvique au moyen de l'acétone, de l'oxalate d'éthyle et du sodium, signale la formation en quantité notable d'une combinaison moléculaire qu'il consi- dère comme résultant de l'union d'une molécule d'éther acétylpyruvique à une molécule d'acide acétylpyruvique. Il explique la formation de ce corps par une aldolisation entre ces deux molécules et lui attribue la formule CH3 — CO - CH-- C(OH) - CH - CO - GH» ce composé présente les plus grandes analogies avec ceux que je viens de signaler (coloration jaune instable avec les alcalis, condensation par les bases avec perte d'eau). En adoptant la même interprétation, je considére- rai ces éthers acétylbicyanacétiques comme résultant d'une aldolisation entre l'oxygène cétonique de l'acétylcyanacétate et l'hydrogène acide du cyanacétate GAz-CH — C=zO H-CH — GA.Z GAz - GH — G(OII) - GH — GAz GCRCH^ GO^R ~~ GO^RGH^ GO^R (') Glaisen, Ber., t. XXH, p. 3271; 1889. ( I2I2 ) On est amené à la même formule, si Ton admet que l'éther acétylcyanacé- tique peut exister sous la forme énolique, C(OH) = C-CAz CH' CO^R ' il doit alors se comporter vis-à-vis de l'éther cyanacétique sodé comme les éthers cinnamique, fumarique, etc. vis-à-vis du malonate d'éthyle sodé (' ) et du cyanacétate d'éthyle sodé (-). M J'admettrai donc cette formule pour représenter la constitution des corps nouveaux que j'ai décrits, jusqu'à ce qu'une étude plus complète des conditions nécessaires à leur formation et des produits de leur dédouble- ment m'ait permis d'établir leur formule sur des faits plus précis (^). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Étude physiologique des Cyclamens de Perse. Note de MM. Alex. Hébert et G. Truffait, présentée par M. P. -P. Dehérain. « Les Cyclamens de Perse appartiennent à la famille des Primulacées; ce sont des plantes bisannuelles et leur bulbe est une tige modifiée. A l'état naturel, elles emmagasinent dans ces bulbes, pendant la première année, des matériaux de réserve qui ne sont utilisés que la seconde année, au printemps, au moment de la formation des fleurs, puis des fruits. » Sous l'influence d'une sélection méthodique et d'une culture soignée, on parvient à faire fleurir ces végétaux sans leur donner de repos, et, dans ce cas, les fleurs apparaissent à l'automne dès la première année. Les Cyclamens produits par l'Horticulture proviennent de semis repiqués en serre tempérée en terrines, puis en petits pots, et cultivés à froid, sons châssis, dans des terres artificielles; pour les belles espèces, on emploie principalement pour ce dernier usage un mélange de terreau de feuilles et de terre siliceuse, et l'on pratique quelques arrosages avec de la bouse de vache très dduée. » Les Cyclamens font partie de nos plus belles plantes d'ornement; ils (') MiCHAEL, Ajner. Chem. Joiirn., t. IX, p. 112; 1887, et Auwers, /?e/'., t. XXIV, 2, p. 2887; 189.. (■-) MuLLER, Ann. Ch. et Phys., [7], l. 1, p. 587; 1894. (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Haller, à Tlnslitut chimique de Nancy. ( I2l3 ) sont recherchés spécialement pour l'éclat de leurs fleurs et c'est à la pro- duction intensive de ces dernières que vise l'horticulteur. » L'un de nous ayant déjà réussi à modifier très heureusement la culture des Azalées par l'emploi de matières fertilisantes, il était naturel d'espérer qu'on obtiendrait de même une floraison abondante des Cyclamens, en opérant dans des sols plus riches et avec des engrais plus abondants qu'on ne le fait d'ordinaire. » Dans cet ordre d'idées, nous avons effectué des essais en employant comme sol un mélange contenant ~ de terreau de couches et | d'un com- post phosphaté très fertile; en outre, pendant leur période végétative, les Cyclamens cultivés dans ce milieu recevaient une fois par semaine de l'engrais humain dilué. » Les engrais ont provoqué une augmentation considérable du poids demalière végétale élaborée; les plantes obtenues avaient un poids presque double de celui des plantes ordinaires, ainsi que le montrent les chiffres suivants : A l'état A l'état iiornial. sec. Poids des Cyclamens cultivés en sol pauvre (moyenne de seize plants) 92?', ^2 8s'', 82 Poids des Cyclamens cultivés en sol riche (moyenne de soixante plants) i6gS'',98 lôe^^jôS » Nous avons recherché si ce résultat correspondait à une différence de composition chimique des végétaux en expérience et nous y avons dosé les principaux éléments. Matière sèche pour K 00 Azote pour 100 Cendres pour 100 dans dans dans les divers 01 [■ganes. les divers or ganes. les divers organes. Cyclamens. Cyclamens. Cyclamens. Sol pauvre. riche. pauvre. Sol riche. Sol pauvre. riche. Fleurs.. . . 10,6 12,0 0,209 0,278 0,996 1,338 Feuilles. .. 9>9 9.0 0,340 0,265 o,65i 0,818 Tiges . 7>5 7.5 o,l4l 0, 123 I,2l6 1,587 Bulbes . . . 11,3 14.4 0, i53 0, I 12 1,780 0,996 C. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N° 21.) [58 ( '2l4 ) » Pour la composition centésimale et totale d'une plante entière, on trouve : Composition centésimale. totale. Cyclamens. Cyclamens. Sol Sol pauvre. riche. pauvre. riche. Poids total 100,00 100,00 92,42 169,98 Matière sèche 9,54 9,80 8,82 16, 65 Azote 0,199 0,172 o,i84 0,293 Cendres 1,196 1,176 1,106 i,995 Silice o,2o5 0,275 0,190 0,467 Chlore 0,095 0,122 0,088 0,208 Acide sulfurique o,o85 0,094 0,079 o,i59 Acide phosphorique 0,0026 0,0021 0,0024 0,0087 Oxyde de fer et alumine. . . 0,126 0,119 0,117 0,201 Chaux o,o52 o,o5i o,o48 0,087 Magnésie o,o45 0,029 0,042 o,o5o Potasse 0,278 o,33i 0,257 o,562 Soude o,i53 o,io5 o,i4i 0,179 » On ne constate pas de différences essentielles dans la composition des différents organes, ni dans la quantité relative des divers éléments. Dans les deux cas. les Cyclamens sont remarquables par leur pauvreté extrême en acide phosphorique et par leur abondance relative en soude. » Mais, si les engrais ont produit sur ces plantes leur effet ordinaire d'augmentation du poids de matière végétale élaborée, on remarque que cet accroissement porte uniquement sur les feuilles et que le poids et le nombre des fleurs se trouve diminués proportionnellement, ainsi qu'on peut s'en rendre compte par le Tableau ci-dessous, qui donne la quantité des divers organes dans les Cyclamens cultivés en terrain pauvre et en terrain riche : Sol pauvre. Fleurs 7,64 p- 100 Feuilles 24,54 » Tiges 42,87 » Bulbes et racines 24,95 » riche I ,96 r- 100 34; ,32 » 39: ,22 » 24; ,5o )) ( T2l5 ) » En résumé, on voit que les méthodes habituellement employées dans la grande culture ne conviennent plus toujours quand il s'agit de la pro- duction des fleurs. Si la distribution de matières fertilisantes détermine bien toujours une production abondante de matière végétale, cette produc- tion porte, dans le cas que nous avons étudié, sur les feuilles et non sur les fleurs et, par suite, est contraire aux intérêts de l'horticulteur, « CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur une noui'elle oxydase, ou ferment soluble oxydant, d'origine végétale. Note de M. G. Bertrand, présentée par M. Duclaux. « On sait avec quelle rapidité le suc de racines de Betterave se colore en rouge, puis en noir au contact de l'air, et qu'il en est de même pour d'autres sucs végétaux, comme ceux des tubercules de Dahlia ou de Pomme de Terre, du Russula Rj'o-ncan5 Bull., etc. Ces colorations sont dues à l'oxy- dation de la tyrosine sous l'influence d'un ferment soluble. i> Or, si l'on compare la rapidité de cette oxydation avec la formule de constitution de la tyrosine /\ \AzH2 GHr CH CH CH COH et les remarques que j'ai faites antérieurement sur l'oxydabilité des corps organiques par la laccase('), il paraîtra peu vraisemblable qu'on ait affaire ici à une intervention de ce ferment soluble. La tyrosine, en effet, ne rentre pas dans la catégorie des corps nettement oxydables par la laccase : elle ne renferme qu'un seul oxyhydrile phénolique et, si elle possède en outre un groupement AzH", c'est dans sa chaîne latérale et non dans son noyau. L'expérience confirme cette supposition : la tyrosine résiste indéfiniment à l'oxygène gazeux, même en présence d'une forte proportion de laccase (même lo pour loo de la solution). » Il devenait ainsi très probable que dans les sucs noircissants la tyro- sine était accompagnée par une oxydase particulière. J'ai pu mettre celle-ci (') Comptes rendus, l. CXXII, p. 1182. ( I2l6 ) en évidence et je l'appelle tyrosinase. Elle existe non seulement chez le Dahlia, la Betterave, etc., mais encore chez plusieurs Champignons dé- pourvus de tyrosine. C'est même à cette dernière circonstance que j'ai dû de pouvoir terminer mes études. » La tyrosinase est effectivement très instable; quand on la précipite du suc de Betterave ou de Dahlia par addition d'alcool, elle est déjà si atténuée que, le plus souvent, l'eau dans laquelle on fait macérer le précipité n'acquiert presque pas d'action sur la tyrosine. Certains Champignons, au contraire, fournissent aisément un liquide très actif: tels sont la plupart des Russules. On peut, soit utiliser le suc de ces Champignons, aussitôt après la récolte, soit les conserver pour des expériences plus tardives. Dans ce dernier cas, on les divise en tranches minces qu'on fait sécher dans le vide. Au moment du besoin, on fait macérer le résidu sec dans un peu d'eau froide et l'on fdtre après quelque temps. » Si les racines de Dahlia ne donnent, comme celles de la Betterave, qu'un ferment peu actif, par contre elles fournissent facilement de la tyrosine. Pour cela on verse dans le suc, aussitôt après son extraction, un quart de son volume d'alcool. Le préci- pité floconneux qui se dépose contient la nouvelle oxjdase; on le recueille le plus rapidement possible, et le liquide est abandonné dans des flacons pleins, pour laisser déposer l'inuline. Les eaux-mères de celle-ci sont ensuite concentrées par distillation dans le vide et la tyrosine cristallise. On peut la reconnaître à l'ensemble de ses pro- priétés physiques et chimiques, aux réactions d'Hoffmann et de Piria, à sa composition élémentaire : Calculé pour 1. 2. C'H"AzO>. Carbone Sg , 3o » Sg , 66 Hydrogène 6, i5 » 6,07 Azote » 7 > 69 7 > 77 0 La tyrosine peut encore s'extraire avantageusement de la Russule noircissante, en suivant les indications que j'ai données antérieurement, dans mes recherches avec M. Bourquelot, sur la coloration de certains Champignons au contact de l'air ('). J'ai reconnu, depuis, que le chromogène de cette Russule est de la tyrosine. w Voici maintenant les expériences qui établissent: i°que le noircis- sement de la tyrosine est dû à une oxydase et 2° que cette oxydase dif- fère de celle de l'arbre à laque. » Quand on verse un peu de macération de Russule, /aï^e à froid, dans (') Journal de Pharmacie et de Chimie {i%<^&), 6' série, t. 111, p. 117. Pour la tyrosine de la Betterave, voir Lippmann, Berichte d. d. Gesel. (i884), p. 2835. ( I2T7 ) une solution de tyrosine, le mélange se colore successivement on rouge, puis en noir, et laisse finalement déposer un précipité amorphe de même couleur. Avec un dispositif convenable on constate en même temps une absorption d'oxygène. Sous une cloche reposant sur le mercure, le mélange se colore faiblement en rose au début de l'expérience, parce qu'il est im- possible d'éliminer toute trace d'oxygène, mais il reste ensuite dans cet état, quelle que soit la durée de l'observation. Avec une macération bouillie de Russule, la tyrosine ne prend jamais de coloration. » On peut répéter ces premières expériences, soit avec du suc de Bette- rave cuite, soit avec de la tyrosine animale (de la corne) ou végétale (du Dahlia, de la Russule noircissante), ou bien en se servant de l'oxydase retirée de la Betterave ou du Dahlia ; les résultats sont les mêmes. » Il reste à montrer qu'on a réellement affaire à une nouvelle oxydase et non à un mélange de laccase avec une autre substance, diastasique ou non, capable de déterminer une altération de la tyrosine que la laccase seule ne pourrait produire. » On a déjà vu que la laccase seule n'a pas d'action sur la tyrosine; elle n'en a pas davantage si on l'additionne de suc bouilli de Russule. Le nou- veau facteur est donc de nature diastasique et, s'il intervient concur- remment avec la laccase, il doit en précéder l'action. L'expérience suivante montre que ce facteur agit seul, qu'on a bien affaire à une oxydase parti- culière indépendante de la laccase. » On aspire dans un ballon à robinet parfaitement vide, et par conséquent exempt d'oxygène, une certaine quantité de macération de Russule, puis de la tyrosine. Après avoir abandonné le tout à lui-même pendant vingt- quatre heures, on chauffe cinq minutes à +100° pour détruire toute action diastasique, et l'on ouvre le robinet. L'air rentre, mais la tyrosine reste inaltérée, même si l'on ajoute de la laccase ordinaire. Le noircissement de la tyrosine n'est donc pas dû à l'action successive de deux ferments so- lubles, mais seulement à la tyrosinase. » Indépendamment de leur intérêt spécial, ces expériences montrent que la laccase n'est pas le seul ferment soluble oxydant qui existe chez les végétaux, mais qu'elle doit être regardée, au contraire, comme le type d'une série de substances analogues. C'est à cause de cela que j'ai adopté le nom générique à'oxydase pour désigner ces substances ('). » (') Travail du Laboratoire de Chimie organique du Muséum. ( I2l8 ) ZOOLOGIE. — Sur les poc/ies buccales et les poches œsophagiennes des Proso- branches. Note de M. Alexandre Amaudrut, présentée par M. Edmond Perrier. « Poches buccales. — Les poches buccales existent chez tous les Dioto- cardes et occupent la même position que chez l'Haliotide. Elles font partie du plafond de la cavité buccale, sont placées de chaque côté de la ligne médiane, au-dessus de la partie libre de la radule. On peut les considérer comme des évaginations de la partie antérieure de deux bourrelets laté- raux supérieurs de l'œsophage. Chaque poche présente, en général, deux parties, placées à la suite l'une de l'autre; la partie antérieure plus petite reçoit le canal excréteur de la glande salivaire correspondante. » Poches œsophagiennes. — Dwtocardes. — Les poches œsophagiennes existent également chez tous les Diotocardes. Elles s'étendent plus ou moins loin en arrière et commencent toujours immédiatement en arrière des poches buccales. Dans les formes primitives (Patelle, Parmophore), leur cavité communique avec la cavité œsophagienne par deux fentes li- mitées par quatre bourrelets, deux supérieurs et deux inférieurs, qui pren- nent naissance en arrière des poches buccales, au point où le plancher œsophagien se continue avec les parois du bulbe. » Les deux bourrelels supérieurs sont toujours libres entre eux et s'étendent jusqu'à la partie postérieure des poches œsophagiennes; ordinairement, le bourrelet droit est plus fort que le gauche et se prolonge un peu plus loin en arrière. En avant, ils occu- pent le plafond œsophagien, mais, par suite d'un mouvement de torsion de i8o° à gauche, ils se trouvent occuper en arrière la face inférieure des poches, le droit étant placé à gauche et le gauche à droite. Les deux bourrelets inférieurs se rapprochent en arrière du bulbe et se prolongent jusqu'à la partie postérieure des poches en con- servant leur indépendance (Patelle, Parmophore), ou bien se réunissent en un gros bourrelet médian (Haliotide, Fissurelle, Turbo, Troque) qui se continue jusqu'à la partie postérieure des poches (Haliotide, Fissurelle, Turbo, non Troques). Dans ce cas des rejtlis obliques dans deux directions indiquent la dualité de ce bourrelet mé- dian. Le nerf de la cliiastoneurie passe toujours de droite à gauche sur la partie anté- rieure des poches, et l'artère de gauche à droite sur la partie postérieure de celles-ci. Chez les formes primitives, à poches allongées, le nerf et l'artère sont éloignés, la torsion s'est produite sur une certaine longueur. » Chez les Nérites, les Navicelles, la partie postérieure des poches ne dépasse guère le bulbe, la torsion s'est produite sur une longueur très faible; aussi trouve-t-on en arrière du bulbe, et tordus ensemble de droite à gauche : l'œsophage, le nerf de la chiastoneurie et l'aorte (glande de Bergh et Haller). L'aorte située à gauche passe sur l'œsophage en arrière du bulbe, aborde la gaine radulaire par sa face supérieure et ( I2I9 ) de même que chez des Patelles et Haliolides rentoiue complètement; le sang pénètre dans le bulbe avec la gaine, par l'espace laissé entre celle-ci et les parois de l'aorte qui se raccordent avec les parois du bulbe. Dans les Cyclophores l'aorte aborde la gaine par sa partie terminale repliée. Dans les Janthines, la disposition est la même avec cette différence que la gaine n'est pas repliée. Chez les Porcelanées l'aorte est déjà in- dépendante de la gaine et aborde le bulbe par sa face inférieure, en avant de la gaine. » Monotocardes à mufle contractile et non rétractile. — Dans les formes considérées comme les pins anciennes (Cyclophore, Ampullaire, I.anistes), les poches œsophagiennes sont représentées avec tous leurs caractères et leurs rapports. Dans la Paludine vivipare, elles sont remplacées par deux séries de boursouflures blanchâtres, glandulaires, qui s'étendent assez loin en arrière et sont séparées par une ligne sombre, dirigée d'avant en arrière et de droite à gauche. Dans l'intérieur de l'œsophage existent les deux bourrelets supérieurs qui disparaissent au niveau des dernières boursou- flures. Dans les genres Cyclostome, Mélanie, Cérithe, Bithynie, la partie antérieure de l'œsophage présente une dilatation dans l'intérieur de laquelle se prolongent également les deux bourrelets supérieurs. » Mollusques à trompe. — Supposons que l'allongement du mufle contractile des Rostriféres, d'où résulte la trompe des Proboscidifères, ait commencé à se produire chez des formes ayant de grandes poches œsopha- giennes, la partie principale, postérieure, dilatée des poches ne pourra pénétrer dans le muffle allongé et rétréci, elle restera en place, conser- vant ses relations avec le nerf de la chiastoneurie et l'aorte, tandis que le bulbe et la portion antérieure des poches subiront un étirement d'autant plus considérable que la trompe aura pris plus d'importance. » Trompe akrembolique. — Ici la trompe est relativement courte et nous devons nous attendre à trouver un état intermédiaire entre lesdiotocardes et les mollusques à trompe pleurembolique. Dans les Cypraea, la portion œsophagienne comprise entre le bulbe et le jabot est courte et large; elle est rectiligne quand la trompe est évaginée et coudée sous le bulbe pen- dant l'invagination. Elle contient les quatre bourrelets précités, dont deux supérieurs se continuent jusqu'à la partie postérieure du jabot, tandis que les deux inférieurs sont très courts, en raison de la fusion qu'éprouvent inférieurement les poches externes transformées en un jabot que la torsion transporte du côté dorsal de l'œsophage. Dans le genre Natice {N. moni- li/era), l'œsophage, en avant du jabot, est plus long, plus grêle, les bourre- lets sont plus minces; mais, au niveau du jabot, ils prennent un développe- ment plus considérable, surtout le droit. Là ils sont superposés et divisent la cavité en deux parties : ime supérieure conductrice, une inférieure glan- ( I220 ) dulaire, garnie de nombreux replis transversaux. Sur la face inférieure du bourrelet droit, on observe un épithélium de grandes cellules cylindri- ques qui se gonflent par un séjour prolongé dans l'eau et qui ne prennent pas les réactifs colorants. La partie antérieure du jabot, détachée de l'œso- phage, est divisée en deux parties par une cloison musculaire qui est un indice de dualité du jabot. )) Trombe pleuremboUque. — Le genre Cassidaria, intermédiaire entre les types précédents et les mollusques à grande trompe, tels que les Muri- cidés et Buccinidés, présente des dispositions analogues à celle des Naticu- lés, mais les cellules incolores font place à des replis transversaux recou- verts d'un épithélium différent et la torsion de i8o° n'intéresse que le jabot. » Chez les mollusques à grande trompe (Buccinidés, Muricidés, Fascio- iaridés), l'œsophage présente en avant du collier nerveux, en arrière de la gaine de la trompe une dilatation piriforme, connue sous le nom de pha- rynx de Leiblein. Chez les Murex, sa structure est la même que celle de l'œsophage des Cassidaires ; sa cavité est divisée en deux parties par les bourrelets supérieurs, la partie inférieure est tapissée par les grandes cel- lules cylindriques. Chez les Pourpres, le bourrelet droit forme une lan- guette saillante contournée dans l'intérieur de la poire et le bourrelet gauche disparaît. » Je considère cet organe comme le reste d'une glande occupant primitivement toute la longueur de l'œsopliage et qui, par suite des mouvements alternatifs de ce dernier dans l'intérieur de la gaine de la trompe, n'a pu subsister qu'à l'endroit de l'œsophage qui n'était jilus soumis aux compressions de la gaine. La forme de l'organe, le développement exagéré du bourrelet droit et la torsion à gauche du bourrelet s'ex- pliquent mécaniquement. Un autre reste de la glande primitive existe dans le Concho- lepas. C'est un renflement situé en avant du jabot et présentant la même structure que le pharynx de Leiblein. Dans le genre Murex, on rencontre, à côté de la grosse glande impaire, une petite glande dont l'épithélium est formé de grosses cellules cylin- driques. Cette petite baie est également un reste de la glande primitive. » La grosse glande impaire des Buccinidés et des Muricidés doit être considérée comme l'homologue du jabot des Cyprœa et, par suite, comme représentant la partie postérieure des poches œsophagiennes. En effet, dans les Cyprœa et les Natica, le jabot se détache de l'œsophage en avant, mais les bourrelets ne se prolongent pas dans la partie détachée; ils se continuent dans la région commune à l'œsophage et au jabot, jusqu'à l'endroit oii cesse ce dernier. Si le jabot continue à se détacher de l'œso- phage, toujours dans le mêine sens, il finira par donner une poche pédon- culée, s'ouvran dans la partie inférieure de l'œsophage par un point et non par une fente, et précisément à l'endroit où cessent les bourrelets. ( 1221 ) C'est ce que l'on observe chez les Concholepas, Murex, Purpura, Fascio- laria, etc. Comme toujours, en avant de ce point, passe le connectif de la chiastoneurie et en arrière l'aorte antérieure. » BOTANIQUE. — Observations générales sur ta distribution des Algues dans le golfe de Gascogne. Note de M. C. Sauvageau, présentée par M. Gui- gnard. « La végétation algologique des côtes sud de la Bretagne, depuis Brest jusqu'à l'embouchure de la Loire, a été étudiée par plusieurs auteurs et Ton en connaît bien le caractère. On sait aussi que celle du fond du golfe de Gascogne, à Biarritz, en est fort différente, car un bon nombre des Algues bretonnes ne s'y retrouvent plus, et son ensemble a un caractère plus méridional. Mais la côte nord de l'Espagne n'est pas assez connue pour permettre une comparaison avec les régions précédentes; on y a bien cité, dans quelques localités, certaines des espèces qui manquent à Biarritz; toutefois, rien n'indique si elles y croissent réellement ou si elles sont apportées par les courants et rejetées par le flot, et de plus, la rareté dans les herbiers des échantillons provenant de ces localités ne permet pas de vérifier l'exactitude des déterminations. Il était cependant intéressant de savoir si la végétation algologique de cette partie du golfe de Gascogne continue celle de Biarritz, ou si, au contraire, elle répète celle de la Bretagne. Encouragé par le bienvedlant intérêt que l'Académie a témoigné à mes premières études sur les Algues, j'ai poursuivi, pendant l'hiver de 1894 et de juillet à novembre 1895, des recherches qui comblent en partie cette lacune. » Les grandes Algues brunes si abondantes en Bretagne, et qui donnent à la végétation marine un aspect si particulier, ne sont plus guèi'e repré- sentées à Biarritz que par les Cyslosira et le Saccorhiza bulbosa, qui d'ail- leurs se trouve sur toute la côte; le seul Fucus est la variété naine ou limi- taneus da F. platycarpus; à Guéthary, toutefois, les Fucus platycarpus et vesiculosus sont bien développés. Mais, dès qu'on s'éloigne du fond du golfe, ces grandes Algues deviennent si abondantes que les riverains les utilisent comme engrais. On y trouve les espèces du goémon de Bretagne et de Normandie, que j'ai toutes recueillies en place : le Pelvetia canalicu- lata, V Ascophyllum nodosum, les Fucus platicarpus, vesiculosus et serratus, V Uimanlhalia lorea, le Bifurcaria tuberculata, plusieurs Cyslosira, le Chorda c. K., 1896, 1" Semestre. (T. C\XII, N« 21.) I -'ÏQ ( 1222 ) Filum, \eSaccorhiza bulbosa, les Laminaria sacc/iarina, Jlexicaulis el Clous - loni. J'ajoute que, à San Vicenle de la Barquera, où le Fucus vesiculosus est représenté par sa forme typique et par ses variétés axillaris, evesiculosus et lularius, j'ai récolté une forme probablement nouvelle, dont les frondes sont très crépues sur tout leur pourtour. Le Fucus plalycarpus, considéré jusqu'ici comme étant toujours hermaphrodite, présente, à la Corogne, la curieuse particularité d'être tantôt hermaphrodite et tantôt unisexué. » Le stipe des Laminaria Cloustoni est souvent chargé de touffes de Rho- dymenia palmala, belle et grande Floridée, très commune dans le nord, et dont, à ma connaissance, il n'a pas été récolté d'échantillons sur les côtes de France, au sud de l'île de Ré. Dans la ria de Rivadeo, je l'ai prise en quantité sur les supports les plus variés. Sur ces mêmes stipes croissent encore le Ptilolhamnion Pluma et le Litholhamnion Laminariœ qui n'étaient pas connus au sud de la Bretagne. Parmi les espèces remarquables de cette catégorie, je citerai encore le Nilophyllum Eilliœ, le Delesseria san- guinea, le Polysiphonia fîbrillosa, le Rhodochorton floridulum, (à Biarritz), le Ddsea edulis et le Petrocelis cruenta dont la dimension est assez grande pour attirer l'œil du botaniste. » Dans cette rapide énumération, je laisse de côté les Algues très petites qui, pouvant avoir échappé aux collecteurs, n'ont peut-être pas une distri- bution géographique aussi restreinte qu'on le suppose. Toutefois, j'ai été surpris de retrouver à San Vicente le Pilinia maritima, qui n'a encore été signalé qu'au Groenland, au Spitzberg, à la Nouvelle-Zemble et en Nor- wège. » Le Ptilola elegans mérite une mention spéciale en raison de son extrême abondance à Rivadeo et à La Corogne; il n'y est pas moins commun qu'en Bretagne. » Certaines espèces, telles que VHalopitys pinastroides, le Peyssonelia squamaria, VHypnea musciformis, \e Laminaria Jlexicaulis et probablement le L. C/oHi/o/2j deviennent rares ou disparaissent vers l'ouest de l'Espagne. Le cap Ortegal semble former une limite marquée entre la flore septen- trionale et la flore occidentale, car, deux Laminaires que je n'ai pas ren- contrées à Rivadeo apparaissent à La Corogne : le Phyllaria purpurascens , connu seulement à Cadix, au Maroc et en Algérie, et le Laminaria pullula, qui y est très abondant, n'était cité qu'au Maroc, aux Canaries et au cap de Bonne-Espérance. 1) Indépendamment de la constatation que j'ai pu taire de la présence d'un assez grand nombre d'espèces non encore signalées dans la région, 1223 ) j'en ai rencontré plusieurs qui me semblent nouvelles, mais dont je n'ai pas achevé l'étude. J'ai, en outre, rapporté une quantité considérable de matériaux dont une partie est déjà utilisée. » La conclusion qui semble ressortir de ces observations est que la Flore algologique du nord de l'Espagne appartient à la même région natu- relle que celle de la Bretagne, et que La Corogne constitue la limite septen- trionale de la Flore hispano-canarienne. » PALÉONTOLOGIE. — Sur quelques Rudistes nouveaux de VUrgonien ('). Note de M. Tictor Paqcier, présentée par M. Albert Gaudry. « Jusqu'à ce jour on a admis que les Caprotines apparaissaient seule- ment dans le Cénomanien. A la suite de recherches sur les Rudistes de rUr^onien, j'ai pu m'assurer que, dès cette époque, ces formes existaient déjà. Les localités où je les ai rencontrées sont Chàteauneuf du Rhône (Drùme), Donzère et le mont Granler (Isère). Enfin, dans une série de fossiles que m'avait obligeamment communiquée le chanoine J. Aimera de Barcelone, j'ai reconnu des Horiopleura et Polyconites Verneuili, ou tout au moins une espèce excessivement voisine. » Il ne saurait v avoir de doute sur le niveau stratigraphique de ces gisements; le rocher de Chàteauneuf est bien certainement un pointement de calcaire urgonien. Interprété comme tel par Ch. Lory, il en présente tout à fait l'aspect et les bancs qui surmontent le calcaire à Chamidés sont identiques par leur épaisseur et la présence d'énormes silex à ceux de l'Aptien inférieur de la région delphino-provencale. M Au-dessus se rencontrent les formations arénacées du Crétacé moyen que l'on suit jusqu'à Clansayes où elles présentent un grand développe- ment et de nombreux fossiles. D'ailleurs, associées aux Caprotines, se ren- contrent les formes suivantes : » Malheronia c. F. Virginiœ A. Gras sp. « M. semirugata. Math. » Janira Deshayesiana d'Orb. » Lithodomus avellana d'Orb. » Rhynchonella lata So\v. » Cette faune est franchement urgonienne, et, en l'absence de toute (') Note rédigée au laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Grenoble. ( 1224 ) indication stratigraphiqiie, elle suffirait à fixer l'âge des gisements en ques- tion. » Le genre Caprolina est représenté par une valve supérieure, prove- nant de l'Alpette, près le mont Granier. On y reconnaît la dent antérieure arquée et située dans le prolongement de la crête myophore antérieure qui est elle-même séparée du bord cardinal par la cavité accessoire caracté- ristique des Caprotines. La cavité correspondant à la dent de la valve fixée est séparée par une cloison transversale destinée à l'insertion du muscle postérieur, d'une cavité accessoire représentant la plus réduite de celles qu'offrent les Caprotines dans cette région de la coquille, tandis que la plus grande, voisine du ligament, fait ici défaut. La dent postérieure est mal conservée et peu discernable. » Dans la même localité et à Donzère, j'ai rencontré d'autres valves su- périeures présentant la même disposition d'appareil cardinal, mais sans aucune trace de cavité accessoire accompagnant le muscle postérieur, qui s'insérait alors, au moins partiellement, sur la face interne du bord de la coquille. Quant à la cavité accessoire du muscle antérieur, elle est rudi- mentaire et parfois représentée par trois ou quatre fossettes peu profondes. Toutes ces valves supérieures sont plus ou moins renflées et pourvues d'une dépression longitudinale ventrale, leur donnant l'apparence des Sellœa. (Di Stefano, Gli strali con caprolina di Termini Imerese.^ n Par la forme de la fossette de la dent de la valve inférieure, par la section triangulaire de la dent antérieure et par l'état rudimentaire de la cavité accessoire de l'apophyse myophore antérieure, plusieurs valves pré- sentent une analogie frappante avec les Himerœlites {H. Ugdulence), rap- prochées par M. di Stefano des Monopleura. » C'est également des Sellœa que se rapprochent les valves fixées de Chàteauneuf et Donzère, à cause de leur forme allongée, de leur section quadrangulaire et surtout de leur appareil myo-cardinal. On y reconnaît la dent unique, robuste et arquée, enfermant dans sa courbure la fossette antérieure bien développée, tandis que la fossette postérieure se présente sur sa convexité et est beaucoup moins marquée. Le muscle antérieur s'in- sérait sur une lame myophore séparée du bord de la valve par une cavité accessoire, nettement indiquée, quoique ne s'étendant pas jusqu'autour de la dent N comme chez Sellœa. Enfin, l'apophyse myophore antérieure, constituée par un épaississement du test ou parfois par une sorte de lame myophore surplombant la chambre d'habitation, n'est jamais accompagnée de canaux, comme dans les formes précitées. ( 1225 ) » En résumé, on peut dire que les Caprotinidés urgotiiens, incontesta- blement construits sur le plan des Sellœa, en diffèrent par l'état rudimen- taire ou nul de certains caractères, tels que l'exiguïté des cavités acces- soires et l'absence de canaux, mais en représentent vraisemblablement une forme ancestrale. » C'est à côté de Caprodna (sensu lato), qu'il convient de ranger les Ethra, Matheron, 1878, Rudistes urgoniens dont les deux valves sont enroulées, mais complètement inconnus, quant aux caractères internes. Sur un exemplaire d'Orgon j'ai pu préparer la valve fixée; on y reconnaît la dent unique, obsolète, limitant par sa concavité la fossette antérieure assez développée ; la fossette postérieure est également bien visible et une lame myophore inclinée vers l'extérieur supporte l'impression postérieure qui est ainsi séparée du bord de la coquille par une large cavité accessoire rappelant tout à fait celle de Caprotina. » Le ligament paraît avoir été externe. » En 1889, M. F. Pocta (0. Ruditesch vymzele celedi mlzîi, Praze) a institué le genre Stenopleura pour des Monopleurinés du Cénomanien de Bohême pourvus d'une large et profonde rainure ligamentaire. » Dans rUrgonien de Châteauneuf, j'ai pu recueillir deux spécimens d'une espèce excessivement voisine de 5^. angustissima. » Parmi les Rudisles urgoniens de Catalogne que j'ai examinés se ren- contrent quelques Polyconites et surtout des Uoriopleura. Ces derniers offrent, quand les lames externes sont bien conservées, l'ornementation de H. Lamberti, mais l'appareil myo-cardinal en diffère par l'impression musculaire postérieure, qui, dans la valve fixée, est beaucoup moins étendue et ovale. Ils se différencient également de H. Baylei par la moindre dimen- sion de la cavité accessoire du muscle postérieur de la valve libre. » Les résultats exposés plus haut peuvent donc être formulés comme il suit : » Les Caprotininés, les genres Stenopleura et Polyconites ont apparu dès l'Urgonien (Barrémien supérieur ou Aptien inférieur). » Les Caprotininés y possèdent des caractères assez primitifs et leurs affinités les plus nettes sont avec les Sellœa de Sicile. C'est dans cette fa- mille que prend place le genre Ethra. Dès l'époque de l'Urgonien, les Ho- riopleura et les Polyconites avaient déjà fixé leurs caractères et différaient très peu de ceux qui se montrent dans des couches rapportées actuelle- ment à l'Albien. » ( 1226 ) BOTANIQUE FOSSILE. — Sur quelques bactéries dévoniennes . Note de M. B. Renault, présentée par M. P. -P. Dehérain. « Nos recherches sur l'ancienneté des bactéries ont étabH leur existence, successivement, dans le terrain permien et houiller, dans le Culm ( ' ). Cette Note a pour but de démontrer leur présence dans des couches plus an- ciennes encore. » Nos études ont porté sur les préparations de la collection Unger ac- quises en 1864, par M. Brongniart, pour les collections de Paléontologie végétale du Muséum, et qui proviennent des rognons silico-calcaires con- tenus dans les schistes à cypridines dévoniens de Saaisfeld, en Thuringe. » Les bactéries sont répandues à l'intérieur du bois plus ou moins altéré d'un grand nombre de types végétaux curieux, que renferme cette collec- tion, tels que Kalimma grandis, Stigmaria annularis, Aporoxylon primige- nium, etc. » Nous ne parlerons aujourd'hui que des bactéries contenues dans ce dernier type, à cause des remarques intéressantes que leur présence sug- gère. » Le genre Aporoxylon a été créé par Unger, sur cette observation que les trachéïdes ligneuses paraissaient dépourvues de pores; en i885 (^), nous avons attribué l'absence de pores, ou de ponctuations, au mauvais état de conservation offert par ces échantillons ; divers savants, MM. Stenzel, de Solms, Schenck, ont depuis reconnu la présence de ponctuations unies ou bisériées; nous-même, sur les préparations d'Unger, nous avons constaté l'existence de ces ornements qui sont ou bien disposés sur une seule ligne, ou bien placés en alternance sur deux ou trois rangées. Le diamètre des ponctuations est de 10*^, la distance des centres de deux ponctuations voi- sines est à peu près de 161^, les rayons cellulaires ligneux sont simples ou composés. » Les observations suivantes donnent l'explication de la rareté des ponctuations dont la présence avait échappé à Unger. (') Comptes rendus, t. CXIX, p. 877, et t. GXX, p. 162, 217; Bulletin de la Soc. d'Hist. nat. d'Autun, avril et septembre iSgS. (*) Cours de Botanique fossile, 4" année, p. 169. ( 1227 ) » Sur une préparation portant le n" 9006 du catalogue et repré- sentant une section transversale d'un bois cV Ajjoroxy/on primigenium, on voit, à la place occupée primitivement par les parois des trachéïdes, un grand nombre de corps sphériques teintés de rouge mesurant, quand ils ne sont pas déformés, 21^,2 à3i/,; quelquefois ils se présentent sous la forme de diplocoques ; il n'est pas rare d'en trouver d'hypertrophiés ou formant des amas irréguliers résultant de leur désagrégation, souvent la membrane moyenne des trachéïdes est encore visible malgré la présence de ces mi- crocoques. » Il est évident que les couches d'épaississement qui supportaient les ponctuations ayant été détruites, les trachéides, représentées seulement par leur membrane moyenne, doivent paraître sans ornements ('). Nous avons donné le nom de Micrococcus devonicus A, à cette première espèce qui avait pour fonction de détruire les couches d'épaississement. » Sur d'autres préparations moins altérées, on distingue fréquemment d'autres corps sphériques, plus petits, mesurant o^,5 à i \j., rouges ou noirs, disséminés sur l'épaisseur des parois des trachéïdes, ou disposés sur la tranche des membranes moyennes, dont on peut suivre ainsi plus facilement les contours, grâce aux lignes plus foncées produites par les microcoques; l'intérieur des trachéïdes contient quelquefois des groupes de la première espèce. Nous désignons les plus petits corps sphériques sous le nom de Micrococcus devonicus B, ces microcoques s'attaquaient plus particulièrement aux membranes moyennes. » En résumé : 1° les bactéries existent sur les végétaux en décompo- sition du terrain dévonien ; 2° ce sont les plus anciennes que l'on con- naisse ; 3° le Micrococcus devonicus A est la cause de l'absence de ponc- tuations dans le genre Aporoxylon d'Unger; 4° le Micrococcus devonicus H détruisait les membranes moyennes. » { ' ) Le genre Aporoxylon, fondé sur un état défectueux de conservation, ne pouvait être conservé : on a proposé celui à'' Ai-aucarioxylon, mais ce nom rappelle d'une manière fâcheuse le bois de végétaux vivants. Le bois des Aporoxylon, muni de rayons cellulaires composés, se rapproche davantage de celui des Cordaïdes : le nom de Cordaixylon serait préférable. ( 1228 ) PHYSIOLOGIE. — Sur la photographie de la rétine. Note de M. Tu. Guilloz, présentée par M. d'Arsonval. « Dans une Note récemment parue aux Comptes rendus ( ' ), M. V. Guin- koff annonce qu'il s'est posé le problème de la photographie de la rétine. De nombreuses tentatives ont déjà été faites dans cette voie, et, pour ne citer que les plus importantes, je rappellerai celles de Noyés et Sinclair (1862), Roserbrugh (1864), Dor (1884), Jackmann et Werbster, Cohn, Hope (1888), Bagneris (1889), Fick, Gerloff (1891). » La Note de M. Guinkoff m'engage à signaler, à l'Académie, le procédé qne j'ai donné en 1898 (') et qui m'a permis le premier, je crois, de ré- soudre la question dans des conditions applicables à la clinique. Cette méthode a déjà été exposée avec tous ses détails ('), et j'en rappellerai seulement le principe : » Quand la pupille est dilatée, on peut éclairer le fond de l'œil et pra- tiquer l'examen de la rétine au moyen d'une lumière et d'une loupe; on peut donc supprimer le miroir ophtalmoscopique. » L'observation se fait ainsi sur l'image renversée et c'est cette image que je reprends par l'objectif photographique. » Au cours de mes recherches, il m'a paru que le temps de pose, si court fût-il, était une condition défavorable, et j'ai dû recourir à l'instantanéité au moyen d'un appareil spécial. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie seize épreuves instantanées de fonds d'yeux normaux et pathologiques obtenus par ce procédé. » Ces photographies reproduisent l'image ophtalmologique telle qu'elle apparaît dans l'examen à l'image renversée, avec les reflets de la lentille et de la cornée. » Un perfectionnement Testait à apporter : la disparition de ces reflets qui, cependant, ne sauraient être confondus avec une lésion du fond de l'œil. J'y suis arrivé après plusieurs tentatives, grâce à un procédé nouveau (') Comptes rendus, \i. 1017. (^) Société de Biologie, 17 mars 1892. (^) Archi<.'es d'Ophtalmologie, aoùl iSgS. — Association française pour l'avan- cement des Sciences. Besançon; 1898. ( '2-'.9 ) d'éclairage, que j'ai décrit à la Société de Biologie ( ' ), en même temps que je présentais les premiers résultats obtenus. » Enfin, j'ai établi (-) les conditions à remplir pour accroître énormé- ment le champ d'observation dans l'examen à l'image renversée. » Un appareil, construit sur ces deux nouvelles données par M. Pellin et MM. Poulenc, va être terminé, et j'aurai l'honneur de communiquer prochainement à l'Académie sa description et les résultats qu'il m'aura fournis. » Je rappellerai également que j'ai donné (') un procédé de mise au point automatique pour la photographie du fond de l'œil et que, dès mon premier Mémoire, j'avais signalé, en en donnant l'explication, l'innocuité absolue de l'éclair magnésique nécessaire à la prise instantanée de ces photographies ('). » PHYSIOLOGIE. — Influence du foie sur l'action anticoagulante de lapeplone. Note de MM. E. Gley et V. Pachox, présentée par M. Marey. « Après avoir trouvé que la ligature des vaisseaux lymphatiques qui sortent du foie empêche l'action anticoagulante de la peptone('), nous avons été amenés à penser que cette substance ne peut exercer son effet sans l'intervention du foie. Nous nous sommes alors appliqués à vérifier cette opinion dans diverses séries de recherches. » La seule dont nous ayons jusqu'à présent fait connaître les résultats con- siste dans la détermination de l'action delà peptone après l'extirpation du foie C). Cette expérience, il est vrai, est décisive : à la suite de cette opé- ration, chez le chien, l'injection intra- veineuse d'une solution de peptone de Witte ne rend pas le sang coagulable ('). (') Société de Biologie, 6 avril iSgS. (^) Archii'es d' Ophtalmologie, avril 1895. (') Revue médicale de VEst, mai iSgS. (*) Archives d'Ophtalmologie, août 1898, et Revue médicale de l'Est, \" avril 1895. (^) Comptes rendus, t. CXXI, p. 889, séance du 26 aoùl 1895. — Archives de Physiologie, 5" série, t. VII, p. 711; iSgS. (^) Comptes rendus de la Société de Biologie, séance du 28 novembre 1895, p. 741. (') On a objecté {Comptes rendus, séance du 11 mai 1896) à ces expériences que, l'extirpation du foie supprimant la circulation dans la veine porte, s'il se formait dans l'intestin, sous l'influence de la peptone, une substance anticoagulante, celle-ci C. R., 1S9G, 1" Semestre. (T. CXXU, N° 21.) J 60 ( 123o ) » Mais nous poursuivions en même temps d'aulres recherches, relevant toutes, d'ailleurs, de la même idée. Cette idée directrice est fort simple : si notre opinion est juste, toute cause qui diminue ou supprime le fonc- tionnement du foie doit mettre obstacle peu ou prou à l'action de la pep- tone. Et c'est ce que nous avons constaté en troublant cet organe : » 1° Par action mécanique directe; c'est la cause mise en jeu dans nos premières expériences (augmentation de pression due à la ligature des lymphatiques), sur laquelle nous nous proposons de revenir bientôt, pour répondre à quelques critiques; » 2° Par action nerveuse directe : section des nerfs hépatiques ou lésion des centres nerveux du foie. Nous sommes en droit de constater dès à présent, sans même parler des résultats de nos recherches personnelles qui confirment ceux obtenus par Contejean, que les expériences relatées par ce dernier ('), et dans lesquelles ce physiologiste a vu l'injection intra- veineuse de peptone rester sans effet après l'extirpation des ganglions cœliaques, chez le chien, constituent une preuve solide à l'appui de la thèse que nous soutenons ; M 3° Par actions chimiques. On peut produire des altérations profondes du foie au moyen de diverses substances toxiques, du phosphore par exemple. C'est à l'emploi de cette substance qu'il était naturel de penser d'abord. Nos expériences sur ce point ne sont pas encore terminées. Nous avons eu recours à un autre moyen de destruction chimique du foie, qui est celui indiqué, il y a quelques années, par Denys et Strubbe (-) : il suffit d'injecter, dans le canal cholédoque d'un chien, 5o" à 70*^" d'une solu- tion d'acide acétique à 2,5 pour 100 pour amener très rapidement la des- truction de presque toutes les cellules hépatiques. Or, nous avons vu que, si, quinze heures environ après cette opération, on fait une injection intra- veineuse de peptone à l'animal qui l'a subie, cette injection est inefficace; le sang reste parfaitement coagulable. ne pourrait rentrer dans le torrent circulatoire et produire son edet sur le sang. Cette objection est sans fondement, puisque la ligature de la veine porte, comme nous nous en sommes assurés et comme Contejean l'a vu déjà {Archives de Physiologie, 5= série, t. VIII, p. i63; 1896), n'empêche nullement l'action anticoagulante de la peptone. (') Comptes rendus de la Société de Biologie, séance du 16 novembre 1895, p. 729. — Archives de Physiologie, 5° série, t. VIII, p. 169; 1896. (^) J. Denys et L. Strubbe: Étude sur l'acholie ou cliolémie expérimentale {La cel- lule, t. IX, p. 447-460; 1898). ( 123l ) » Voici, par exemple, une expérience faite de cette façon : » Sur un chien jeune, pesant lo*^?, on constate qu'une injection inlra-veineuse de peptone de Witte, à la dose de os'',5o par kilo, rend le sang complètement incoagu- lable; le lendemain de l'injection, les échantillons de sang, prélevés dans une artère au cours de l'expérience, sont encore liquides. » Treize jours après, l'animal ayant été préalablement anesthésié, on fait, dans le canal cholédoque, une injection de 65"^'' d'une solution d'acide acétique à 2,5 pour loo. Le lendemain matin, c'est-à-dire dix-sept heures après, comme l'animal paraît assez gravement malade, on pratique une injection inlra-veineuse de peptone, à la même dose de os^So par kilo. Le sang reste parfaitement coagulable. » On remarquera que les expériences de cette troisième série, réalisant, en définitive, la destruction plus ou moins complète du foie, équivalent à sa suppression m situ et sont, par suite, à rapprocher de nos expériences antérieures d'extirpation. )) Il s'agit ici d'actions chimiques directes. On pourrait encore imaginer des actions chimiques troublant indirectement le fonctionnement du foie, par l'intermédiaire du système nerveux de cet organe. Divers essais seraient peut-être à tenter dans cette voie. » Quoi qu'il en soit de ce dernier point, on voit dès maintenant que tout moyen qui diminue ou suspend l'activité hépatique, entrave l'action anti- coagulante de la peptone. » Reste à savoir en quoi consiste le phénomène en vertu duquel la peptone, en traversant le foie, acquiert la propriété anticoagulante. On pouvait penser que cet organe forme, aux dépens de la peptone, la sub- stance anticoagulante dont G. Fano, Ch. Contejean, A. Ledoux ont admis l'existence pour des raisons diverses. Dans cette hypothèse, il paraissait possible de résoudre la question par deux séries d'expériences : d'une part, il fallait chercher si des extraits, préparés avec le foie de chiens ayant reçu une injection de peptone, possèdent la propriété anticoagu- lante ; et, d'autre part, il fallait faire circuler dans le foie, séparé du corps, du sérum artificiel et peptonisé, recueillir le liquide s'écoulant des veines sus-hépatiques et voir si ce liquide rend le sang incoagulable. En ce qui concerne la première série d'expériences, nous avons fait quelques essais qui ne nous ont donné que des résultats négatifs; positifs, ces résultats auraient eu une signification importante ; mais, négatifs, ils sont suscep- tibles, croyons-nous, de plusieurs interprétations et, par cela même, il ne nous a pas paru qu'on en pouvait tirer quelque conclusion ferme. Quant aux expériences de circulation artificielle dans le foie, nous avons l'inten- tion de ne pas les poursuivre, puisqu'un autre physiologiste vient juste- ( 1232 ) ment de s'en occuper ( ' ) et que ses observations, encore que positives, ne prouvent pas, ce nous semble, l'existence réelle de la substance anti- coagulante dont il s'agit ; ses recherches montrent, en effet, non pas la réalité chimique d'une telle substance, mais seulement que le liquide sorti du foie, dans des conditions déterminées, rend le sang incoagulable (^). » M. Ed. Spalikowski adresse une Note « Sur des ossements humains de l'époque gallo-romaine trouvés à Saint-Aubin-Épinay (Seine-Inférieure) ». M. LiETHEULE'adresse une Note ayant pour titre « Durée de la révolution du sang ». La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. ERRATA. (Séance du ii mai 1896.) Note de M. Venukoff, Recherches hydrographiques de M. Spindler, etc. : Page 1078, ligne 7, au lieu de presque aussi vaste, lisez beaucoup plus vaste. (Séance du i8 mai 1896.) Note de M. Henri Moissan, Préparation et propriétés de l'uranium : Page 1090, ligne i, au lieu de dans un feu de bois, lisez dans un feu de charbon de bois. Page 1093, ligne 11, au lieu de 94,48, lisez 99, 4^- Note de M. Charles Henry, Sur la relation générale qui relie l'inten- sité, etc. : Page ii4o, ligne 28, au lieu de S = i,66, lisez S=ri5,66. (') C. Delezenxe {Comptes rendus, séance du 11 mai 1S96, p. 1072). (^) Travail du Laboratoire de Physiologie générale, au Muséum. N" 21. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 20 mai 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instbuction tublique adresse une amplialion du Décret par le- quel le Président de la République ap- prouve l'élection de l\I. Miinlz pour rem- plir la place laissée vacante dans la Sec- tion d'Économie rurale par le décès de M. Beiset M. Lœwy. — Sur les reclicrrlies laites à l'observatoire de Madison par M. G. Coni- i09 K 21. SU/TE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. Prosobranches uiS M. C. Saiiv.\geau. — Observatiuns générales sur la distribution tit-s .\lgnes dans le golfe de Gascogne 13 !i M. Victor P.iQUiER. — Sur quelques Kudistes nouveaux de l'Urgonien iiiS M. B. Renault. — Sur quelques bactéries dévoniennes i33(i M. Tu. GuiLLOZ. — Sur la photogiaphie de la rétine t.>j8 Errata Pages. iMiM. E. Gi.EY et V. Pachon. — Influence du foie sur l'aciion anticoagulante de la peptone i2îc| M. Ed. Si'ALiiiowsKt adresse une Noie « Sur des ossemenls humains de l'époque gallo- romaine trouvés à • Saint-Aubin-Épinay ( Seine-Inférieure ) » 1 233 M. Letheule adresse une Note ayant pour litre " Durée de la révolution du sang ».. 1232 lïii PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. y.e Ccfant : Gauthier-Villaus. 1896 (^i);ija PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR in.TE. IiES SECRÉTAIRES PERPÉTUEliS. TOME CXXIl. N^22 (1^^' Juin 1896). PARTS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. '^ 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séan'ces des i'i> juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut tlonner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Noies ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadénfil sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autac que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à V Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personni qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. ] Membre qui lait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr. autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour lesarticles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Article 3. I Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1 jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à tem} ' le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rèn actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si 'vant, et mis à la fin du cahier. I Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rappo: les Instructions demandés par le Gouvernemen Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativ* un Rapport sur la situation des Comptes rendus mm l'impression de chaque volume. '" Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à TAcadén^ie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires P«^P""f ^/""^/jf J' ' déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6^ Autrement la présentation sera remise à la séance suiva COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 1" JUIN 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. M. le Président donne lecture d'une lettre qui lui a été adressée, le 29 mai, par M. Paul Daubrée, pour lui annoncer la mort de son père, Membre de la Section de Minéralogie, et prononce les paroles suivantes : « Mes chers Confrères, » Nous venons de rendre à notre vénéré Doyen de la Section de Miné- ralogie les derniers honneurs; dans un discours que nous avons écouté avec émotion, notre Confrère, M. Fouqué, a retracé sa vie et ses travaux; mais je crois être l'interprète de vos sentiments en donnant à notre regretté Confrère un suprême témoignage de notre douloureuse sympathie. » Avec lui disparaît le dernier représentant de cetle robuste génération de Géologues : les Cordier, les Dufrénoy, les Élie de Beaumont qui, pen- dant un siècle, ont illustré notre Compagnie et jeté un si vif éclat sur la Science française. » Jusqu'au dernier jour, M. Daubrée est resté ce qu'il avait toujours C. U., 1S96, 1" Semestre. (T. C\XII, N» 22.) l6l ( 1234 ) été, affable, bienveillant, simple, timide même et cependant ferme jusqu'à la raideur quand on heurtait ses convictions: jusqu'au dernier jour, il est demeuré jeune, enthousiaste, ardent malgré cette timidité native qui ajoutait un charme à la douceur de ses relations : car il était affectueux et dévoué, et tous ceux qui ont été, comme moi, honorés de son affection savent combien son dévouement était profond, ses amitiés sincères. » M. Daubrée avait au plus haut degré le sentiment de la grandeur de cette admirable Science à laquelle il avait voué ses efforts; plus hardi que ses devanciers, il n'hésita jamais à appeler à son aide toutes les res- sources de l'expérience pour accroître la force et la portée de ses démon- strations. Il cherchait, dans les phénomènes les plus divers, ce lien caché qui, malgré la dissemblance des proportions, relie les causes intimes ; il avait foi dans l'unité et la simplicité des forces de la nature aussi bien dans le domaine infiniment petit des molécules cristallines que dans l'immensité des espaces célestes. » A la séance annuelle du i" mars 1880, qu'il présidait, M. Daubrée, passant en revue les secours que chaque science apporte à l'œuvre com- mune, montrait les aperçus grandioses qui s'ouvrent à nos yeux sur la structure de l'Univers ; puis il ajoutait : » De la sorte, s'élargissent incessamment, dans le temps comme dans l'espace, les horizons qu'embrasse la Science, en scrutant l'Univers physique; car, tandis que l'As- tronomie plonge de plus en plus profondément dans l'immensité des cieux, la Géologie remonte chaque jour davantage dans l'immensité des siècles écoulés. » Je m'arrête sur cette belle pensée qui reflète si bien l'ardeur enthou- siaste de notre cher et regretté Confrère. » Aucune parole ne pourrait mieux exprimer les aspirations de sa vie scientifique; aucun éloge ne saurait rendre un hommage plus profond à la hauteur de ses vues et à l'étendue de son savoir. » M. le Secrétaire perpétuel donne lecture à l'Académie d'une Lettre que vient de lui adresser M. Des Cloizeaux, à l'occasion des obsèques de M. Daubrée : « La Section de Minéralogie vient de rendre les derniers devoirs à son savant doyen, dont l'âge n'avait pu diminuer l'infatigable activité. Jusqu'à ( 1235 ) la dernière maladie qui nous l'a enlevé, il a été l'un des Membres les plus assidus et les plus dévoués de l'Institut. » Pour moi, ce n'est pas sans un profond déchirement que se brise une amitié de plus de cinquante ans. Lié avec Daubrée dès le début, en i83g, de sa carrière de professeur de Minéralogie et de Géologie à Strasbourg, nous sommes restés dans un rapport scientifique incessant. » Après s'être livré ta l'étude des minéraux des Vosges et de diverses parties de l'Allemagne, Daubrée a, l'un des premiers, en France, entrepris la reproduction synthétique des minéraux et des roches. L'augite, la topaze, l'apatite, le quartz, la cassitérite, diverses zéolithes des sources ther- males, etc. lui ont ouvert la voie féconde, oît ses profondes connaissances chimico-physiques ont fait marcher, avec tant de succès, la Géologie expé- rimentale. )) Successeur île Cordier au Muséum, il a dû s'occuper de la grande col- lection de roches recueillie par son devancier. Mais, l'une de ses préoccu- pations les plus constantes, pendant toute sa carrière, a été la description et la classification des météorites de toute espèce, dont il a rassemblé une des plus nombreuses collections et dont il a en partie éclairé l'origine jusque-là si obscure. » Des voix plus autorisées rendront compte des nombreux travaux de Daubrée. Pour moi je ne veux aujourd'hui que dire un dernier adieu à mon vieil ami. Au revoir, mon cher Daubrée ! » La séance est levée immédiatement en signe de deuil. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Note sur les passages observés de Mercure sur le disque du Soleil et sur la question de l'existence des inégalités à longue période dans la longitude moyenne de la Lune, dont la cause est encore inconnue, et dans la rotation de la Terre sur son axe; par M. S. Newcomb. « On sait depuis longtemps que le mouvement moyen de la Lune paraît être affecté par une ou plusieurs inégalités à longue période que la théorie ( 1236 ) n'a pu expliquer. On peut faire deux hypothèses sur la cause d'une telle inégalité : ou elle est réelle, ou elle n'est qu'apparente et provient de ce que la rotation de la Terre autour de son axe, de laquelle dépend notre mesure du temps, ne serait pas parfaitement uniforme. » Pour décider entre ces deux hypothèses, il nous faut un troisième mouvement assez uniforme et assez rapide pour fournir une mesure du temps, exacte à quelques secondes près, pendant deux siècles. Il y a deux corps qui peuvent satisfaire à cette condition, le premier satellite de Jupiter et la planète Mercure. Les observations dudit satellite n'ont pas été discutées assez complètement pour conduire à un résultat définitif, mais les différences entre les instants observés de ses éclipses et ceux qui résultent des Tables de Delambre sont décidément moindres qu'on ne pourrait l'attendre si notre mesure du temps était affectée par des inégalités suffi- samment grandes pour expliquer les déviations observées dans le mouve- ment de la Lune. » J'ai discuté, il y a quatorze ans, toutes les bonnes observations des passages de Mercure sur le disque du Soleil qui avaient été faites jusque-là, en les comparant avec les Tables de Le Verrier. Depuis cette époque deux passages de plus ont été observés, et de nouvelles Tables de la planète ont été construites. Pour décider la question dont il s'agit j'ai comparé la série entière des passages observés en novembre, depuis 1677 jusqu'à 1894, avec les nouvelles Tables. J'ai omis la série de mai, parce que les passages de cette série sont moins nombreux et furent moins exactement observés avant 1753. Le Tableau suivant montre les termes et les résultats de cette comparaison. En notant les instants observés, les lettres I et E représentent le contact intérieur à Ventrée et à la sortie respectivement. A côté de chaque instant déduit de l'ensemble des observations on trouve son erreur pro- bable. Les instants calculés sont ceux qui résultent de mes nouvelles Tables du Soleil et de Mercure. » Les erreurs des instants calculés des Tables sont présentées en adop- tant deux hypothèses: A, la rotation de la Terre sur son axe est parfaite- ment uniforme, et, par conséquent, notre mesure du temps est correcte; B, la théorie admise des inégalités dans la longitude moyenne de la Lune est correcte, et les différences entre cette théorie et les observations pro- viennent des variations dans la roLation de la Terre. ( '237 ) Instants observés el calculés des contacts intérieurs de Mercure avec le disque du Soleil en novembre depuis iQ-jj jusqu'à 1894. Dates. 1G77, novembre 6, '697. 1728, 1786, » 1743, » '769- » /■ 2. 4 10, ;o 4 5 9' 9' 5. 1802, » 8 1822, » 4 » » 4 .848, » 8 » » 9 1861, }) 1 1 » » 1 1 1868, » 4 » )) 4 1881, )) 7 » » 7 ■894, )} 10 » )) 10 Instants observés. Il m 1; s 1 = 2 1.34. I ±^.J E= 2.47.28 ± 5 E := 19.42 .53 ±: i5 I =; 2.26.52 ± 5 1 = 21. 10. 3o ± 10 E=: 23.48. 5i ± 10 I := 20. l4.2I ± 6 E= 0.45. 5± 6 I := 7 .22 .47 ± 5 E^I2. 9.5l±I2 1= 0.53. 2 ± 4 E= 5.44.i2± 5 E=i23.4i. 5± 3 1= i3. 3.42± i3 E= i5.45.i8± 5 1 = 23. 6.47 ± 3 Ez= 4.28. 8± 12 I = 17.20. 16 dr 6 E = 21. 18.20 ± 4 I = 17.28. o ± 10 E=2i. o.iodr 4 I=io.i8.38±: 3 E=i5.35.54± 3 1= 3.58. 8± 3 E= 9.11.17+ 3 calculés. m e 33.14 47.54 42.28 26.44 10.21 48.52 l4-2t 45. 2 22.40 9.50 53.12 44- '8 4i. 9 3.53 45.11 6.54 28.15 20. 28 18. 3i 28. 2 o. 5 18.32 •35.52 58. 2 11.19 Erreur des Tables. Ilyp. A. Hyp. B. P. S S — 47 —14 0,1 4-26 -1-59 0,1 — 25 -(- 1 0,2 — 8 -+-9 2.5 — 9 o 0,6 -t- 1 +10 0,6 o + 4 1,5 — 3+1 4,5 — 7 — '9 2,5 — 1 — 1 3 0,5 H- 10 — 8 3,5 H- 6 — 12 2,5 4-4 — 12 6,0 + 11 +2 0,4 — 7 — 16 2,5 + 7 +7 6,0 + 7+7 0,5 + 12 + i4 2,0 + 11 + i3 4,0 + 2 +12 0,6 — 5 -1-5 4iO — 6 -I- 10 6,0 — 2 + i4 6,0 — G +11 6,0 + 2 +19 6,0 » Une comparaison des différences résidues de l'hypothèse A avec les erreurs probables des observations montre que, bien que les résidus indi- viduels ne soient pas, dans la plupart des cas, plus grands que l'erreur possible des observations, ces différences ont un caractère systématique qui accuse une inégalité dans la rotation de la Terre. C'est-à-dire, de i6->7 ( 1238 ) jusqu'à 1769, le résidu moyen pour chaque date est constamment négatif; de 1789 jusqu'à 1848, ce résidu est constamment positif, et, pour i88r et 1894, il est négatif. Voici, d'ailleurs, les valeurs moyennes des résidus pour ces groupes de dates : Résidus, s s De 1677 à 1769 — 5,4 ± 2,5 De 1789 à 1861 +6,4 ± 1,5 En 1868 —1,5 ±3, 5 De 1881 à 1894 — 3,1 ± 1,6 » Il est au moins difficile d'admettre que ces déviations moyennes ne soient pas en grande partie réelles. En effet, la différence pour 1861 paraît elle-même presque décisive. Ainsi, on peut conclure : » Les observations des passages de Mercure accusent nettement de pe- tites variations dans la rotation de la Terre dont le montant intégré, pen- dant de longues périodes de temps, s'élève probablement à cinq, ou même à dix secondes. En particulier il semble que, entre 1769 et 1789, un ra- lentissement de la rotation avait lieu et que, entre 1840 et 1861, encore un autre. Vers 1862 ce ralentissement était suivi brusquement d'une accé- lération bien accentuée, qui a persisté peut-être jusqu'à 1870. Ce qui est remarquable, c'est que cette dernière conclusion est confirmée par le mouvement observé de la Lune, comme je l'ai fait remarquer il y a long- temps. » Passons maintenant à l'hypothèse B. Evidemment, les différences sont bien plus grandes que les erreurs possibles des observations; mais on peut diminuer les résidus en ajoutant des corrections arbitraires au moven mou- vement de la planète. Si l'on choisit pour cette correction -o%28(/-i838). on verra que les observations sont assez bien représentées depuis 1769 jusqu'à 1894. Mais alors on trouve des résidus toujours positifs pour les huit contacts, de 1677 jusqu'à 1743, dont la valeur moyenne est environ -+- 3o^ De telles erreurs ne sont pas possibles. Donc, on peut conclure avec une grande probabilité : » Il existe actuellement dans le moyen mouvement de la Lune une ou plusieurs inégalités à longue période que la théorie n'a pu expliquer jus- qu'à présent. ( 1239 ) » Est-il possible que les déviations dont il s'agit sont produites par l'ac- tion de quelqu'une des planètes? J'ai constaté, il y a vingt ans, que les déviations depuis 1670 pouvaient être représentées par un changement empirique dans un des termes produits par l'action de Vénus, dont la valeur a été calculée par Haosen et par Delaunay. En de tels calculs, les termes de second ordre produits par l'action mutuelle de Vénus et la Terre ont été négligés. Est-il possible que ces termes puissent produire le change- ment observé? On ne peut répondre avec certitude qu'en faisant le calcul, et ce serait un travail presque inabordable par des méthodes connues. Par conséquent, pour résoudre la question il faut attendre le perfection- nement de la théorie des inégalités dans le mouvement de la Lune qui sont produites par l'action des planètes. » ÉLECTRICITÉ. — Sur les lois de l'induction. Réponse à la Note de M. Marcel Deprez; par M. A. Potier. « M. Marcel Deprez admet dans sa dernière Note : 1° que la production d'une force électromotrice dans un circuit, alors même que celui-ci est entouré de fer doux, était déjà connue; 2° que la relation entre la force électromotrice induite et la variation du flux est bien celle qui est admise aujourd'hui par tous, qu'elle est toujours vérifiée et qu'elle est, de plus, d'un usage extrêmement commode. » Notre savant Confrère voudra sans doute bien admettre aussi que si le flux embrassé est la somme de deux parties, l'une constante, l'autre variable, on peut, dans le calcul de la force électromotrice induite, ne pas s'occuper de la première; ce qui revient à ne pas faire entrer en ligne de compte les circuits (et masses magnétiqlies fictives) invariablement liés au circuit induit, quand les intensités correspondantes sont invariables. Cette décomposition du flux en plusieurs termes présente le même arbi- traire que la décomposition d'une force en ses composantes; mais elle n'est ])as plus nouvelle. » M. Marcel Deprez refuse, à la loi physique de la proportionnalité delà force électromotrice induite à la variation du flux, le caractère d'une loi fondamentale; c'est cependant la seule que l'expérience puisse contrôler; il est vrai qu'elle n'est pas une loi élémentaire, qu'elle ne précise pas ce que M. Marcel Deprez appelle « le siège de la force électromotrice ». Ce point n'avait pas été touché par M. Marcel Deprez dans sa première Note. ( 1240 ) Je me suis abstenu d'en parler, aussi bien que de parler de flux coupé par un élément de circuit; je n'ai pas cherché à donner à'expllccuiun de cette loi. » Notre savant Confrère désire éviter le retour aux actions à distance; il désire donc déduire l'état actuel d'un point du champ et des conducteurs qui s'y trouvent, de l'élat immédiatement antérieur de ce point et des ré- gions infiniment voisines, autrement dit des vitesses et de la distribution des forces dites électrique et magnétique. Aucun autre élément ne doit entrer en jeu dans une explication rationnelle, et c'est retourner aux ac- tions à distance que de distinguer deux composantes dans une force magné- tique, et de les traiter différemment suivant Yorigine attribuée à ces com- posantes. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'acétylène sur le fer, le nickel et le cobalt réduits par l'hydrogène. Note de MM. Henri Moissan et Ch. Moureu. « M. Berthelot a établi, le premier, que les métaux alcalins, chauffés légèrement en présence de l'acétylène, fournissaient des acétylures dé- composables à froid par l'eau, avec régénération du gaz acétylène. » En répétant la même expérience en présence du fer, M. Berthelot (') a obtenu « une destruction rapide de l'acétylène avec formation de car- » bures empyreumatiques, de charbon et d'hydrogène, sans production M d'acétylure de fer » . » L'existence du nickel carbonyle nous a amené à reprendre l'action de l'acétylène à froid sur certains métaux préparés dans un grand état de porosité. » Le fer, le nickel et le cobalt ont été obtenus, par réduction, par l'hy- drogène, à aussi basse température que possible; nous renvoyons, pour les précautions à prendre dans celte préparation, au Mémoire publié sur ce sujet par l'un de nous ("). » Un appareil de Kipp, renfermant du carbure de calcium pur, préparé au four électrique, nous permettait d'avoir un dégagement régulier de gaz (') Berthelot, Sur une nouvelle classe de radicaux métalliques composés {An- nales de Chimie et de Physique, /j' série, l. IX, p. 4o6). (-) H. MoissAN,5w/- les oxydes métalliques de la famille du fer {Annales de Chimie et de Physique; 1880). ( I24l ) acétylène. Ce dernier, lavé à l'eau, passait dans un flacon rempli de glycé- rine anhydre, et était ensuite desséché par du chlorure de calcium et par de la potasse récemment fondue au creuset d'argent. » Un robinet, à trois voies, permettait de faire arriver brusquement le gaz acétylène sur le métal réduit. Ce dernier était disposé dans un tube qui était rempli d'hydrogène, ou dans lequel on pouvait faire le vide. » Dans ces conditions, aussitôt que le gaz acétylène se trouve en grand excès, au contact du métal à la température ordinaire du laboratoire, une incandescence très vive se produit; des fumées abondantes apparaissent dans le tube et viennent se condenser dans les parties froides de l'appareil. Si l'on ralentit la vitesse du courant gazeux, l'incandescence cesse pour se produire à nouveau dès qu'on l'accélère. » Si la réduction du métal n'a pas été faite avec soin et à aussi basse température que possible, la réaction peut ne pas se produire ; mais il suffit de chauffer légèrement un point quelconque du tube avec une lampe à alcool pour voir apparaître nettement le phénomène. L'incandescence se propage ensuite de proche en proche sur une longueur qui peut atteindre i5 à 20'^'°. » Cette incandescence ne dure pas plus de deux à trois minutes ; au mo- ment oîi elle se produit un abondant dépôt de charbon se forme dans le tube; l'obstruction est bientôt complète, le courant gazeux est arrêté, et les points lumineux disparaissent. » L'expérience est surtout brillante avec le fer; mais elle se produit très nettement aussi avec le nickel et le cobalt, réduits par l'hydrogène. » La poudre noire que l'on trouve tassée dans le tube, après l'expé- rience, est formée d'un carbone léger, dans lequel le métal est diffusé. Il rappelle le carbone ferrugineux étudié par Grunner ( '), dans sa réduction des oxydes de fer par l'oxyde de carbone. Ce charbon dégage de l'hydro- gène et laisse un résidu noir, ferrugineux. Cette substance charbonneuse est d'autant plus riche en métal qu'elle se trouve plus près du fer réduit employé dans l'expérience. » Les vapeurs assez denses, qui se produisent au moment delà réaction, peuvent être aisément condensées à l'aide d'un petit serpentin de verre (') Grunner, Sur le dédoublement de l'oxyde de carbone sous l'action combinée du fer métallique et des oxydes de ce métal {Annales de Chimie et de Physique, 4= série, t. XXVI, p. 8; 1872). G. K., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N" 22.) Io2 ( 1242 ) entouré de glace. Le liquide, ainsi obtenu, est riche en benzine, cette der- nière est accompagnée de tous les carbures qui peuvent se produire dans cette réaction, et dont la formation a été magistralement étudiée par M. Berthelot. » Enfin, nous avons étudié les gaz dégagés, et nous avons remarqué que, tant que l'incandescence ne se produit pas, l'acétylène n'est pas altéré. Il ne se forme point de produits condensables à — 23° et les pro- priétés du gaz ne sont en rien modifiées. )) Aussitôt que la réaction s'allume en un point, le gaz que l'on recueille est de l'hydrogène pur. Les analyses suivantes le démontrent : Après réactif Acétylène Gaz. cuivreux. pourioo. ce ce ce Nickel 6,8 6,5 4,4 ,, 6,8 6,5 4,4 Cobalt 10,4 9i5 S'6 Fer 6,9 6,8 i,4 » 7,0 6,9 1,4 » I^e résidu gazeux, après traitement par le sous-chlorure de cuivre, est de l'hydrogène pur. Les combustions eudiométriques, qui en ont été faites, ne nous ont donné que des quantités à peine appréciables d'acide carbo- nique provenant d'une petite quantité de vapeur de benzine. )) Il résulte de ces expériences que l'acétylène réagit, à la température ordinaire, sur le fer, le nickel et le cobalt réduits, en produisant un grand dégagement de chaleur. Une certaine partie de l'acétylène se transforme, conformément aux réactions pyrogénées décrites par M. Berthelot, en benzine et polymères, tandis que la majeure partie du gaz se dédouble en ses éléments : carbone et hydrogène. » Cette réaction est due à un phénomène physique. Le fer, le nickel et le cobalt réduits sont extrêmement poreux ; ils absorbent énergiquement le gaz acétylène. Cette absorption dégage une certaine quantité de chaleur qui amène la polymérisation et finalement la décomposition de l'acétylène. Dès lors toute l'énergie qui était en réserve dans l'acétylène, composé en- dothermique, ainsi que l'a établi M. Berthelot, devient disponible; l'en- semble de ces réactions produit l'incandescence, et le phénomène se con- tinue en s'accentuant de plus en plus, jusqu'au moment où le carbone provenant de la décomposition de l'acétylène s'est accumulé dans le tube en assez grande quantité pour arrêter l'arrivée du gaz. ( 1243 ) M Si cette interprétation est exacte, tout corps poreux, tel que le pla- tine, par exemple, doit fournir un résultat identique. C'est, en effet, ce que nous avons pu constater. )) Le noir de platine a été préparé en réduisant le chlorure platinique par le sucre en présence d'une solution de carbonate de soude. Après la- vage à l'acide chlorhydrique, puis successivement à l'eau, à l'alcool, à l'éthcr, il a été desséché dans le vide sulfurique. » Ce noir de platine a été disposé dans un tube de verre de Bohême dans lequel on a fait le vide avec la trompe à mercure ( ' ). Aussitôt que l'acétylène se trouve au contact du noir de platine, ce dernier devient in- candescent, et la décomposition se produit comme précédemment : dépôt de carbone, formation d'hydrogène et de carbures pyrogénés. )) La mousse de platine et l'amiante platinée se conduisent de même. Si le phénomène n'apparaît pas de suite, on le provoque en chauffant légè- rement. » Ces substances essentiellement poreuses se comportent donc comme le fer, le nickel et le cobalt. « Enfin, en diluant l'acétylène dans un gaz inerte tel que l'azote, on peut empêcher l'incandescence de se produire, mais l'absorption du gaz se fait néanmoins avec lenteur et peu à peu le métal se carbure et retient une petite quantité d'hydrogène (^). » Nous n'avons pu isoler, dans ces conditions, aucun composé solide ou liquide renfermant du métal. » Conclusions. — En résumé, le fer, le nickel et le cobalt pyrophoriques, c'est-à-dire réduits à aussi basse température que possible, mis en présence d'un excès d'acétylène à froid, décomposent ce gaz avec incandescence en produisant du charbon, de l'hydrogène et des carbures pyrogénés. Cette décomposition doit être attribuée à un phénomène physique; elle est due à la porosité de ces métaux. T^e même phénomène peut se répéter avec la mousse de platine. » (') Il est utile de chauffer ce noir dans le vide pendant dix. minutes avec une lampe à alcool pour le priver de l'eau et des gaz qu'il contient. On le laisse ensuite revenir à la température ordinaire. (-) Le nickel réduit, soumis pendant trente minutes à l'action d'un courant très lent d'acétylène dilué, renfermait ensuite : carbone 1,26 pour 100, hydrogène 0,22. ( 1244 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Les échanges respiratoires dans le cas de conlrac- tions musculaires provoquées électriquement cJiez les animaux en état d' abstinence ou nourris avec une ration riche en hydrates de carbone. Corollaires relatifs à la détermination du potentiel directement con- sacré, au travail physiologique des muscles; par MM. A. Chauveau et F. Laclanié. « Il y a une telle importance, au point de vue pratique comme au point de vue purement scientifique, à être fixé sur la nature du potentiel qui fournit l'énergie nécessaire à l'exécution du travail physiologique des muscles, qu'il ne faut pas craindre de multiplier les démonstrations. Celles qui vont être données dans cette Note établissent que le travail provoqué par des excitations artificielles entraînent les mêmes conséquences que le travail naturel. De fait, dans les deux cas, le phénomène essentiel qui provoque la dépense d'énergie est toujours le même. C'est une création d'élasticité dans le muscle contracté. Ce travail ne saurait donc, a priori, dériver d'une source d'énergie qui ne soit pas celle où le tissu musculaire puise habituellement le potentiel qu'il consomme. )) On a cherché à s'en assurer en déterminant le quotient respiratoire dans deux conditions fondamentales : i" chez des sujets en état d'absti- nence, obligés de consommer le potentiel emmagasiné dans leur organisme ; 2° sur des sujets surabondamment nourris d'hydrates de carbone et pouvant ainsi emprunter directement leur potentiel énergétique à ces hydrates de carbone alimentaires, en même temps qu'à ceux qui sont déjà incorporés aux tissus. » Les expériences ont été faites sur le chien et le lapin. » Méthode. — Dans toutes ces expériences, l'activité des muscles a été sollicitée par des excitations électriques, sous forme de chocs induits jetés sur l'animal avec un rythme constant qui, le plus ordinairement, n'a pas dépassé 3o excitations par minute. » Les deux électrodes, en forme d'aiguilles, étaient placées aux deux extrémités du corps : nuque et croupe. De cette manière, le courant inté- ressait la totalité de l'appareil musculaire, et chacun des chocs d'induction provoquait une secousse générale. » C'est [)ar la méthode de l'exploration, décrite par l'un de nous, ( 1245 ) que les coefficients respiratoires ont été déterminés ( ' ). Par l'emploi de celte méthode, chaque détermination fait connaître les caractères du chi- misme respiratoire, au moment précis où elle a lieu. En sériant convena- blement les déterminations, on peut donc suivre la marche des change- ments subis par l'intensité des combustions. » La sériation a consisté à déterminer les coefficients respiratoires : 1° avant le travail; 2° pendant le travail et à divers moments du travail; 3° pendant la période d'inactivité immédiatement consécutive au travail, en général après une heure et après deux heures de repos. » Expériences sur le chien nourri Jiabiluellement de soupe au lait, mais en état d'abstinence. — L'animal qui a servi de sujet est un petit chien épa- gneul, dont le poids moyen était de 3'*^, 3oo environ, au moment de cette série d'expériences. On a déterminé, chez; cet animal, les coefficients et quotients respiratoires, dans diverses conditions d'abstinence et de travail musculaire excité électriquement. Nous ne citerons que les quotients, qui nous intéressent à peu près exclusivement dans le cas présent. » Expérience I. — L'animal est à jeun depuis 24 heures. CO- I. Etat de repos, immédiatement avant le travail 0,790 II. Après 3o minutes de travail musculaire o,g43 III. Après I heure » » 0,905 IV. Après I heure | » » 0,900 V. Après 2 heures » » o,846 VI. Etat de repos, 45 minutes après la cessation du travail. . o, 789 » Expérience II. — L'animal est à jeun depuis six jours : C0= v. -^. I. Etat de repos, immédiatement avant le travail 0,760 II. Après trente minutes de travail musculaire 0,819 III. Après une heure i> » o,84o IV. Etat de repos, une heure après la cessation du travail . 0,687 V. . » quatre heures » . 0,706 » Expériences III, IV, V. — Cette série a été entreprise pour suivre les modifica- tions que la prolongation du jeûne imprime aux. échanges respiratoires, dans le cas de travail musculaire provoqué artificiellement. On a donc déterminé ces échanges après un jour, deux jours, trois jours d'abstinence. Voici les résultats : (') Laulamé, Arcliii'es de Physiologie expérimentale, iSgS. ( 1246 ) co- l'^jour 2''jour o'jour d'absti- d'abbti- d'absti- 1^1.. nence. nence. nence. I. État de repos, immédiatement avant le travail 0,874 0,740 o,68d II. Après une heure de travail musculaire 0,890 0,780 0,790 III. Après deux^ heures » » 0,900 0,866 0,808 IV. Après trois heures » » » » 0,772 V. État de repos, une heure après la cessation du travail. 0,770 0,780 0,681 VI. » deux heures » . >> 0,708 » » Dans toutes ces expériences se manifestent très nettement les résultats constatés chez l'homme qui exécute du travail spontané ('). Ainsi : » 1° Le quotient respiratoire s' élève pendant le travail ; » 2° Cette élévation s'atténue si le travail se prolonge; )) 3° Le repos consécutif au travail détermine toujours une chute telle du quotient respiratoire, qu'il est ramené au niveau, souvent même au-dessous, de sa valeur primitive, celle du repos précédant le travail. » Naturellement, ces résultats, identiques à ceux des expériences faites sur l'homme, possèdent une signification identique : » 1° L'accroissement du quotient respiratoire indique que le potentiel brûlé pour fournir l'énergie source du travail est an hydrate de carbone; » 2° Dans l'atténuation de cet accroissement du quotient respiratoire, pen- dant les dernières parties de la période de travail, il faut voir l'indice d'une activité plus grande imprimée à l' oxydation rudimentaire de la graisse, pour le renforcement de la reconstitution des hydrates de carbone qui se brûlent ; n 3" Enfin, la chute considérable du quotient respiratoire, dans la période de repos consécutif au travail, témoigne de la continuation de cette oxydation ébauchée de la graisse alors que, le travail musculaire ayant cessé, il n'y a plus surcombustion d'hydrates de carbone du fait de l'intervention de ce travail. » Même dans les résultats différentiels qui traduisent l'influence des conditions différentielles introduites dans ces cinq expériences, le méca- nisme de la consommation du potentiel-hydrate de carbone et de sa resti- tution aux dépens de la graisse se révèle nettement. Mais, pour simplifier, nous écartons provisoirement tout détail à ce sujet. » Expériences sur le chien en digestion d'une ration très riche en hydrates de carbone. — Le même sujet a servi dans ces expériences. Il était, depuis (') Comptes rendus, t. GXXII, p. ii63 et 1169; 1896. ( 12^7 ) quinze jours, très abondamment nourri de son aliment habituel, la soupe au lait. Pendant ce temps l'animal avait augmenté de 660^% le cinquième de son poids primitif. T.es explorations du chimisme respiratoire mon- traient alors qu'en tout temps le quotient des échanges, très élevé, oscil- lait autour de l'unité, qu'il dépassait souvent (après les repas). Ce quo- tient dénotait donc une incessante combustion de glycose ou glycogène, accompagnée d'une active formation de graisse aux dépens des hydrates de carbone alimentaires, par le processus anaérobie bien connu. Le quotient respiratoire ne peut, en effet, s'élever jamais au-dessus de l'unité sans l'intervention de ce processus. Il y avait un grand intérêt à connaître l'in- fluence que le travail musculaire exerce dans ce cas sur les échanges respi- ratoires, alors que l'organisme, en quelque sorte saturé de potentiel im- médiatement disponible, n'a pas besoin d'en fabriquer aux dépens de la graisse. » Expérience VI. — CeUe expérience est commencée trois heures après un repas copieux de soupe au lait (600s''). » Voici les résultats : CO' N". _ O" ■ I. État de repos, immédiatement avant le travail i ,o33 II. Après quarante-cinq minutes de travail musculaire. . . i ,017 III. Après une heure et demie » » . . . i ,0^/4 IV. État de repos, une lieure après la cessation du travail. i,o52 » Expérience VII. — Elle est, comme la précédente, commencée trois heures après un repas copieux de soupe au lait (600?''). « Résultats en ce qui concerne le quotient respiratoire : ce N-. _ O" ■ I. État de repos, immédiatement avant le travail i ,000 II. Après une heure de travail musculaire i ,042 III. Après deux heures » » i ,008 IV. État de repos, une heure après la cessation du travail, i ,082 V. » deux heures » . 1,017 » On est iinmédiatement frappé, en comparant les chiffres de ces deux expériences, du peu d'influence qu'exerce, sur le quotient respiratoire, l'introduction de la condition du travail et de la condition opposée, la ces- sation du travail. Plus rien, ici, qui approche de l'importance des élévations et des chutes constatées chez l'animal en état d'abstinence. Evidemment, les travaux chimiques intérieurs lae sont plus les mêmes. Or il est facile de voir que les modifications survenues dans ces travaux sont commandées par le processus de reconstitution du potentiel immédiatement disponible. » Ce potentiel a beau se dépenser, il abonde toujours parce que le tra- ( 1248 ) vail d'absorption intestinale l'introduit incessamment dans le torrent circu- latoire. Jamais l'économie n'a besoin alors d'en fabriquer avec la graisse. Au contraire, l'organisme est comme en pléthore d'hydrates de carbone en provenance de l'appareil digestif. Ceux-ci ne peuvent plus s'accumuler en nature, ni s'employer immédiatement, même quand intervient un très actif travail musculaire. Ces hydrates de carbone alimentaires persistent alors à s'emmagasiner partiellement sous forme de graisse, comme dans l'état de repos. L'acte purement anaérobie qui opère cette transformation continue donc à dégager une notable quantité d'acide carbonique, sans absoi'ption correspondante d'oxygène. Tl est ainsi tout naturel que, dans le cas de travail musculaire, soit pendant, soit après la mise en activité des muscles, le quotient respiratoire, gardant l'empreinte qu'il reçoit de l'in- tervention de ce processus chimique, dépasse fort souvent l'unité. » En somme, dans le cas d' abstinence, le potentiel immédiatement dispo- nible (^hydrate de carbone) est fourni aux jnuscles par la graisse qui s'oxyde incomplètement pour se transformer en glycose ou glycogène. Mais dans le cas d'alimentation très riche en hydrates de carbone, le potentiel nécessaire au travail musculaire provient plus ou moins directement de ces hydrates de car- bone alimentaires. Nous disons/?/w5 ou moins directement, parce qu'il serait possible que leur incorporation préalable, sous forme de glycogène hépa- tique et musculaire, fût un acte nécessaire. C'est, du reste, un point qui importe peu aux solutions cherchées en ce moment ('). » Expériences sur le lapin en état d'abstinence. — Celles qui ont été faites dans celte condition, facile à réaliser d'une manière sûre, donnent les résultats habituels : résultats surtout bien marqués chez les sujets à jeun au moins depuis quarante-huit heures. » Expérience VIII. — Lapin privé d'aliments depuis deux jours. Il a déjà été soumis la veille à des excitations électriques. Les échanges respiratoires fournissent pour les quotients les chiffres suivants : ce N". O' ■ L État de repos, immédiatement avant le travail 0,750 II. Première partie du travail musculaire 0,860 III. Deuxième partie du travail musculaire o,84o IV. Troisième partie du travail musculaire 0,800 V. État de repos, i heure après la cessation du travail. . . . 0,740 (') Au cours d'expériences visant un autre but, des résultats tout aussi démon- stratifs, sinon plus, ont été obtenus sur l'homme soumis au travail musculaire natu- rel. Mais la publication de ces résultats ne sera faite qu'au moment où il sera traité des questions spéciales en vue desquelles les expériences ont été instituées. ( 1249 ) » Expériences sur le lapin soumis à son régime herbivore habituel. — I^cs expériences avec alimentation ne peuvent pas être exécutées avec la même précision que chez le chien et ne donnent pas des résultats aussi démon- stratifs. On n'est pas maître, en efîet, comme avec ce dernier, des condi- tions dans lesquelles le sujet prend ses repas. Voici pourtant quelques exemples intéressants : » Expérience LY. — Lapin nourri à discrétion. CO; N»'. 0= ■ I. Etat de repos, immédiatement avant le travail 0.969 II. Après 45 minutes de travail musculaire i ,000 III. Après 1 heure | » » 0,989 IV. Après 3 heures » » 0,989 V. Après 8 heures | » » 0,989 VI. Après 4 heures i » » 0,989 Vil. Etat de repos, i heure après la cessation du travail. . . 0,887 » Expérience A'. ■ — La crèche de l'animal a été abondamment garnie la veille au soir. On constate le matin qu'il s'est fortement alimenté pendant la nuit. N". _ 0^ ■ I. Etat de repos, immédiatement avant le travail 0,972 II. Après 3o minutes de travail musculaire i ,000 III. Après I heure » « 0,979 IV. Après r heure \ n » i ,000 V. Après 2 heures » » i ,000 VI. Etat de repos, 2 heures après la cessation du travail o,883 Vil. » 4 heures 5o » »... «,835 » On voit, par ces exemples, que le lapin en train de s'assimiler des hydrates de carbone se comporte à peu près comme le chien, en ce sens que le travail n'accroît pas ou accroît à peine le quotient respiratoire. Mais celui-ci baisse beaucoup après le Iravad, probablement parce que la dépense d'hydrates de carbone qui s'est faite pendant le travail en a laissé fort peu à transformer en réserves graisseuses. » Expérience XI. — Lapin nourri à discrétion; mais on ne sait pas, le matin du jour de l'expérience, si le sujet s'est alimenté pendant la nuit. CO' N-. G' I. Etat de repos, immédiatement avant le travail 0,911 II. Après I heure de travail musculaire 0,948 III. Après 2 heures » » 0,924 IV. Après 3 heures » » 0,897 V. Après 5 heures d » 0,875 VI. Après 6 heures » » o,85o C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N» 22.) '6:5 ( I25o ) )) Comme dans les deux expériences précédentes, le quotient respira- toire a été peu accru par le travail musculaire. Mais ce dernier a détourné à son profit une plus grande quantité des hydrates de carbone introduits par ralimeutation dans le torrent circulatoire. En effet, le quotient respi- ratoire baisse, pendant le travail même, au-dessous du chiffre primitif (avant le travail). Le processus anaérobie, qui transforme en graisse les hydrates de carbone alimentaires, est donc peu actif, si même le processus inverse ne commence à le remplacer. Le quotient respiratoire de l'état de repos, après le travail, aurait peut-être pu nous éclairer à ce sujet. Malheu- reusement les échanges gazeux, qui eussent permis de calculer ce quotient, n'ont pas été déterminés. » En résumé, cette nouvelle série d'expériences confirme nos précé- dentes déterminations, sur la nature du potentiel consacré à l' exécution du travail musculaire. Ce potentiel est toujours un hydrate de carbone : soit celui qui est emprunté aux réserves de glycogéne de l 'organisme ; soit celui qui pro- vient de la transformation des réserves graisseuses ; soit enfin celui qui est fourni plus ou moins directement aux muscles par V absorption digestive. » MEMOIRES PRESENTES. HYDRAULIQUE. — Expériences nouvelles sur la distribution des vitesses dans les tuyaux. Mémoire de M. Bazin. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Boussinesq, Sarrau, Léauté.) « Les premières expériences sur la répartition des vitesses dans l'inté- rieur d'un tuyau de conduite ont été entreprises par M. Darcy, en i85o, aux ateliers de Chaillot ('). Il en déduisit la relation ,.2 _ V — k^ = 11,3 jT vL dans laquelle V représente la vitesse maximum au centre, v la vitesse à la distance r du centre, R le rayon du tuyau et I la perle de charge par mètre courant. Si l'on divise par la vitesse moyenne U, on a, en désignant par b le coefficient j-;» 3 ■2 _ 11,3 (^yv6. (') fiecueil des Savants étrangers, t. XV. ( I25l ) V i' /■ ou simplement, en faisant, pour abréger, ._ =y et j^ = r, 3 y = I I , 3 a;' . » M. Darcy n'avait pu opérer que sur des tuyaux d'assez faible dimen- sion, et les vitesses avaient été mesurées seulement en cinq points d'un même diamètre vertical, savoir: au centre et, de chaque côté, au tiers et aux deux tiers du rayon. Quelques années plus tard, il se proposa, dans le cours de ses recherches sur les canaux découverts, d'étudier également la répar- tition des vitesses dans un canal à section demi-circulaire. En réglant le débit de telle sorte que le niveau de l'eau vînt affleurer le diamètre horizontal, le canal fonctionnait comme une moitié de tuyau, et l'on pouvait, en lui donnant d'assez grandes dimensions, multiplier les points d'observation dans la région périmétrique, non explorée en i85o. Ces expériences mon- trèrent bientôt que la décroissance des vitesses était plus rapide en appro- chant de la paroi que ne l'indiquait la formule ci-dessus; elles furent interrompues par la mort prématurée qui enleva M. Darcy à la Science au commencement de l'année i858. Après les avoir terminées dans le courant de celte même année, je fus conduit (') à représenter leurs ré- sultats par une formule différente, qui, en conservant la même notation abrégée, peut s'écrire (i) y^2ix\ n En présence de ces résultats contradictoires, de nouvelles expériences sur les tuyaux semblaient nécessaires; il fallait opérer sur de plus grands diamètres, et il devenait dès lors à peu près impossible de les exécuter à Paris. J'ai pu les réaliser à Dijon en utilisant la rigole qui me servait pour l'étude des déversoirs, et en charger M. Hégly, conducteur des Ponts et Chaussées, dont le dévouement et la sagacité m'ont été d'un si grand secours dans cette longue étude. Un tuyau en ciment, très lissé (où l'on avait \/b égal seulement à 0,0182), de o"',8o de diamètre et 80" de longueur, recevant l'eau du canal de Bourgogne, a été établi sur le fond de la rigole. Les vitesses ont été mesurées avec un appareil analogue au tube Darcy, en trois sections distantes de 20™; on a opéré en chacune d'elles avec deux débits différents, et déterminé les vitesses : au centre et à o",o25; o'",o5; (') Recueil des Savants étrangers, t. XIX. ( 1252 ) o", lo; o™,i5; o™2o; o'",25; o'",3o; o°',3.t et o"", 875 du centre. Le ré- V gitne uniforme était établi dans les deux dernières sections, où le rapport n avait la valeur commune 1,1675 ; il ne l'était pas encore dans la première, où le rapport analogue était seulement 1,12. On a pu constater, ainsi, que ni Tune ni l'autre des deux formules ci-dessus ne représente les faits dans leur cHsemble. L'expression y ^ ii ,3x'' reste applicable tant que a; est inférieur à 0,6; au delà de cette limite, la divergence s'accuse rapidement et c'est la formule ^y = 21 x^ qui doit lui être substituée; car elle représente mieux la physionomie générale du phénomène, bien qu'elle donne des valeurs un peu faibles pour j dans la région centrale, et aussi dans le voi- sinage immédiat de la paroi. )) En effet, les écarts observés j — 21 x^ ont les valeurs suivantes : Pour j" =; 0,12.5 o,25o 0,375 o,5oo 0,625 0,750 0,875 0,9875 » y — 21.2:'= 0,34 0,77 1,18 i,5o 1,47 o,3o — 0,58 o,34 » On est donc conduit à rechercher si l'on ne pourrait pas conserver cette formule, en la complétant par l'addition d'un terme correctif; on obtient une approximation satisfaisante en posant y = 21 .-r' -t- 2737- (i — i,ioa;)^. )) Mais cette expression ne s'adapte pas parfaitement à la région la plus voisine de la paroi, la valeur du terme correctif, dont la forme est trop simple, devenant alors insuffisante. Si l'on abandonne comme première approximation la formule j = 2ia;\ en cherchant une expression empi- rique nettement différente, l'équation y = 29,5 [i — VI — 0,95 j:;^], qui correspondrait graphiquement à un arc d'ellipse, convient mieux à la région périméirique ; on a, en effet, en faisant a: = j , j = 22,9, ce qui diffère peu de la valeur expérimentale 23,4, obtenue par extrapolation. » On déduit de chacune des deux expressions précédentes celle du rapport j^; elles donnent des valeurs à peu près identiques : TY = I + 9,o3 y/Z». » La vitesse moyenne se trouve à la distance r = o,7lR, c'est-à-dire ( 1253 ) sensiblement plus loin du centre que ne l'indiquait la formule y — ii,'5x\ L'expérience donnerait plutôt /•= 0,70 R. » La loi de variation des vitesses dans un tuyau est plus compliquée qu'on ne l'avait supposé; la formule primitive de M. Darcy ne s'applique pas à la région périmétrique, et la seconde formule déduite des expériences sur les canaux découverts est plus conforme à l'ensemble du phénomène; elle reste, il est vrai, un peu en défaut dans le voisinage de la paroi et aussi près du centre, où l'écoulement ne s'opère pas tout à fait de même, suivant qu'il a lieu dans un tuyau ou dans un canal découvert. Dans ce dernier cas, l'absence de pression sur la surface libre favorise, aux environs de cette surface, la production de mouvements irréguliers, qui ne permet- tent pas aux vitesses de décroître aussi rapidement que dans un tuyau : la différence des deux modes d'écoulement ne se manifeste toutefois que dans cette région spéciale et n'apparaît pas dans le reste de la section. « MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un « Enregistreur musical ». Note de M. A. Rivoire. (Renvoi au concours du prix de Mécanique.) (( Avec cet appareil, un air exécuté sur le piano est immédiatement et automatiquement transcrit sur une bande de papier sans fin, qui se déroule, à une vitesse donnée, sous le clavier, et qui, au moyen d'une clef spéciale, est lu aussi facilement que la musique écrite en caractères ordi- naires. » Le mécanisme doit offrir une grande précision. M. Rivoire se sert d'arbres de transmission à tiges rigides, entre les quatre-vingt-quatre notes du clavier d'un piano, qui représentent une longueur de i'",i7, et son inscription mélographique est réduite à 21*^", sur un papier sans fin. » Les rouleaux de papier ont 75™ de long et se déroulent à la vitesse de 1*", 25 à la minute. Un mouvement d'horlogerie à double barillet entraîne, dans un jeu de cylindres, le papier qui se règle en même temps que les notes viennent s'inscrire, appelées par les doigts, à la hauteur et à la position qu'elles occupent dans l'échelle diatonique. » Chacune des quatre-vingt-quatre notes du piano est munie d'un méca- nisme indépendant qui lui est propre. Réunis dans une même boîte, les quatre-vingt-quatre mécanismes forment un tout complet et précis sous les doigts du musicien compositeur. >♦ ( 1254 ) M. JcLiEN Va\ Cleemput soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « La Biologie astrale et l'Embryogénie cos- mique ». (Renvoi à la Section d'Astronomie.) CORRESPONDANCE. M. Camille Dareste, M. Léon Vaillant prient l'Académie de vouloir bien les comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Section d'Analomie et Zoologie par suite du décès de M. Sappey. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) ASTRONOMIE. — Densité des étoiles variables du type d' Al gol. Note de M. Mériau, présentée par M. Tisserand. « Les variations d'éclat des étoiles de la classe d'Algol sont attribuées à des éclipses produites par des satellites obscurs. » Soient m la masse de l'étoile, m! celle de son satellite, a le demi grand axe de l'orbite, T la durée de la révolution et a une constante, on a la relation T=: m -+- ni » Soient ret r' les rayons des deux composantes supposées sphériques, d e\. d' leurs densités, on aura „„ 3 a a' 4TT(Haf-l-/-'^(/') » Posons - = «, — = n', —^ = une nouvelle constante v, on obtient a a T^ (,) T^ = » D'autre part, la densité moyenne des deux composantes est _ n^d-hn'^d' U — T~. 7^; — > ( 1255 ) d'où » 1 . Si l'orbite est circulaire, l'arc parcouru pendant la durée t de l'éclipsé esL-=i-; on trouve, en désignant par c l'inclinaison, « + /«'= i/ I — cos* ^ cos- i. Comparant à (2), il vient (3) D (« + n'y T- ( I — cos- -i^ cos- < à cause de (/« + «')'^4( "^ + m'^). » Le premier rapport de (3) a pour limites : i, lorsque les diamètres des composantes sont égaux, et ^ lorsque l'une des composantes se réduit à un point. Dans ce dernier cas, il n'y a pas d'éclipsé. » Lorsqu'il y a maximum, on a ,, T.t !// = t/ I — cos- -^ cos-/ et D 1^(1 — cos- — cos-( 1 Si l'inclinaison est nulle, on obtient un nouveau maximum par rapport aux diamètres et à l'inclinaison de l'orbite; on a (4) 2n = sin-7rr' D^ ^ T-s>n3_ n L'intensité de l'éclipsé \, donnée par l'observation, est sensiblement égale au rapport de la surface éclipsée à la surface de l'étoile. Sou maxi- mum est un. » Le diamètre du satellite, que l'on suppose au plus égal à celui de l'étoile, ne sera pas inférieur, pour une intensité observée, à la valeur fournie par la relation d'où (5) i:™ {n + n'Y _ (i + p)' ( 1256 ) On trouve I=r, lim = i, I = o,j, lim = o,95, I=o, lim = o,25. » D'autre part, la limite de l'inclinaison pour l'intensité I sera donnée, au contact des deux composantes, par la relation ii + smii = ( 1 — I)-. On trouve I =n I ^ -= o cos J = I , = 0,5 «=24°i3'8" cosî = 0,912, = 0 i = 90° COSi =; o. » L'intensité observée est, en général, supérieure ou peu inférieure à o,5; les limites du rapport (5) et le cosinus de l'inclinaison appro- chent de l'unité et changent peu la densité. Ils seront le plus souvent négligeables. » 2. Pour calculer la constante v, on rapporte la relation (i) au Soleil et à la Tei-re. T est alors égal à l'année sidérale prise pour unité. On a pour le Soleil n = sin 16' 2", 39. » On néglige n^ d' rapporté à la Terre, d'où V = 5, 56 sin' 16' 2" et logv = 7, 75i32oo. )) La relation (4) donne pour une étoile variable, orbite circulaire T — 69'' et ^ = 0,1, Do = o,3o8. » 3. Si l'orbite est elliptique, on a au périhélie et à l'aphélie, en écri- vaut N = > ■Kt \ , e\{l — e-)co%^i'-W^±.\l^l — e^'Ycos-i+{e'■—cos'-i)W — = arc cos = ± -^ , = ■1 ( (i — e-) cos^i ± eyC' — e-)- cos^ i + {e- — cos-«)N^ N2 siii-;[(i — e-y- cos- 1 -+- e^N-]- cosj'y'i — e-y [(i — e'^) cos^ i ±: c^{i — e^)^ cos't + (e- — cos-«)N-J* M Les signes supérieurs correspondent au périhélie, les inférieurs à ( 1237 ) l'aphélie. Si l'inclinaison est nulle, on a Le milieu de l'éclipsé au périhélie. . . . -^ = arc ( sin = — =^= j V I — e- » a 1 aphélie — - -: arc sin := , H ^^=r » Ces équations donnent N lorsqu'on connaît T, ^ e, i et si les diamètres sont égaux, en substituant dans (2), on a D N^T- » On obtient ainsi pour \igol, d'après les nombres trouvés par M. Tisserand, e = o,i32, i = 3°, / au périhélie = 6''3o', D = o, 247- « L'inclinaison de 3" correspond à l'intensité d'Algol pour les diamètres égaux. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions entières. Note de M. Had.v- MARD. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Picard.) « J'ai lu avec le plus grand intérêt la belle Communication de M. Bond et les réflexions dont vous la faites suivre. Je me permettrai de vous sou- mettre une remarque relative à une de ces dernières. » Il ne me semble pas absolument improbable que la démonstration directe de votre théorème sur les fonctions entières, pris sous sa forme générale, une fois trouvée, s'étende au cas d'une fonction admettant un point essentiel. Ce qui m'incline à penser ainsi est que la démonstration que j'avais donnée précédemment s'applique à ce nouveau cas sans mo- dification notable (moyennant, bien entendu, une restriction toute sem- blable à celle qui intervient pour les fonctions entières). » Soit, en effet, ' I (1) F(^) = r(^-j + s(^) une fonction ayant un point essentiel à l'origine, de sorte que r(.r)est une fonction entière et S (a) une fonction développable autour de l'ori- C. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N- 22.) 1^4 ( 1^58 ) gine. De plus, je supposerai (et c'est là la restriction à laquelle je faisais allusion) que T est de genre fini 1. Cherchons si l'on peut avoir iV F(a;)=/(.r) + 6, ô étant une constante ou, plus généralement, une fonction régulière ou n'ayant à l'origine qu'une singularité polaire, et /(r) une fonction ne s'annulant point aux environs de l'origine, de sorte qu'on a (3) /(^) = a-«ç(a.)/'^*, où n est un entier positif, nul ou négatif, o(ar) une fonction régulière autour de l'origine (et non nulle en ce point), et G une nouvelle fonction entière. » Or la comparaison des relations (i), (2) et (3), jointe à ce que nous savons sur l'ordre de grandeur des fonctions de genre 1, montre que e*^ " augmente indéfiniment moins vite que e''''''^', si petit que soit î. » Le raisonnement qui figure dans mon Mémoire sur les fonctions en- tières ne reposant que sur cette seule hypothèse, nous pouvons conclure immédiatement que G est un polynôme. Dès lors, il est aisé de voir que les égalités (2) et (3) ne peuvent avoir lieu que d'une seule façon. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les systèmes en involution d'équations du second ordre. Note de M. E. Goursat, présentée par M. Appell. « 1. On dit que deux équations du second ordre, à deux variables in- dépendantes, x ely, et à une seule fonction inconnue =, forment un sys- tème en involution, si les quatre équations que l'on obtient, en prenant les dérivées par rapport à j? et par rapport à j, se réduisent à trois équations distinctes. Un système en involution admet une infinité d'intégrales, dé- pendant d'une fonction arbitraire. (Voir, par exemple, un Mémoire de M. Sophus Lie dans le Bulletin de l' Académie de Leipzig, 1898 ; un article de M. Weber dans les Mathematische Annalen, t. XLVH, et la Thèse ré- cente de M. Beudon.) » En me plaçant à un point de vue un peu différent, j'ai obtenu certains résultats que je me propose de résumer dans cette Note. » 2. Un système en involution, linéaire par rapport aux dérivées du ( 1259 ) second ordre, est de la forme r+ X^ -t- y. = o, (0 It 1, ij., V étant des fonctions de a?, y, :■,/>, q, satisfaisant à deux conditions fa- ciles à écrire. Soit (2) F(ar, j, =. a, b, c) = o une intégrale de ce système dépendant de trois paramètres a, b, c; l'inté- grale générale est représentée par le système des deux équations ( F[,r, V, z,f{7.). ?(='-), 'h{v.)] =0, \ el/(a)'' ^ c/'f (a) ' £''{'(«) ^ ^ ^ /(a), o(a), 'i(«) étant des fonctions d'un paramètre variable a qui doivent satisfaire à une relation déterminée de la forme (4) ^[/(a), (p(a), i/{y.),f'{^.), ?'(--)- '^'(^-)] = (a;, j, z,p,q,m) doit satisfaire à une condition que je ne puis reproduire ici. Cette condi- tion exprime que l'équation (9) appartient à une classe d'équations du second ordre dont je me suis déjà occupé à diverses reprises, en particu- lier dans un Mémoire des Acta mathematica (t. XIX). J'ai montré que l'in- tégration d'une équation de cette espèce se ramène à l'intégration d'un système complet ; l'intégrale générale est représentée par un système de formules où figurent explicitement deux fonctions arbitraires y^(a), 9(0) d'un paramètre a, et leurs dérivées ( ^[x,y,z,a,J\a),o(a),':^'{a)\ = o, Quant à l'intégrale générale du système en involution, elle est aussi représentée par les formules (10), mais les fonctions/(a) et (p(a) doivent satisfaire à une équation de condition ^\a,f{a)J\a), cp(a), cp'(«), (p"(a)] = o, qui exprime que la surface variable C' = o a un contact du second ordre avec son enveloppe tout le long de la caractéristique. » ( .26l ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation différentielle du premier ordre. Note de M. Michel Petrovitch, présentée par M. Picard. « La solution de tout problème de Mécanique dans le plan, pour lequel il existe une fonction des forces, les lignes équipotentielles étant des droites d'ailleurs quelconques, se ramène, par la méthode de Jacobi, à l'intégra- tion de l'équation différentielle du premier ordre et du second degré » La même équation se rencontre dans plusieurs problèmes importants de Mécanique et de Géométrie supérieure. Ainsi, la recherche des géodé- siques des surfaces spirales, et le problème d'applicabilité de ces surfaces, l'une sur l'autre, se ramène à l'intégration de l'équation (i). Si dans (i) on change x en w, et y en p, on a l'équation à laquelle on est conduit lors- qu'on cherche, en coordonnées polaires, les isométriques d'une courbe donnée par rapport à un système de droites concourantes, etc. » Remarquons que l'équation plus générale se ramène à la forme (i), car si l'on pose u = e ^•' ^ , y = uY, l'équation (2) se change en et en posant irV' ', ' l'équation prend la forme (i). » C'est donc à cause de l'importance de l'équation (i) que la remarque suivante pourra présenter quelque intérêt. Je me propose de montrer com- ment cette équation se ramène elle-même à une autre qui a déjà été l'objet de travaux importants, dont les résultats deviendront ainsi applicables aux questions citées plus haut. ( 1262 ) » L'équation (i) est satisfaite si l'on pose dy y = sJW) sin?' ^ = V^- cos(p, où (p est la nouvelle fonction inconnue de x définie par l'équation différen- tielle (3) â = --;5f^''-sv. M En posant ç = a? -+- M, l'équation devient et en introduisant la nouvelle variable indépendante d'où, par exemple, on aura (5) g' = tang[0(..)-f-«]. ou 0(s) H- « = arctang/) avec /? = ^• » En différentiant et en résolvant par rapport à —, on aura (6) ^^=(,+pO[/^H-e'(^)]- » Si l'on pose alors l'équation devient (7) f =H.)-^K^.)X4-x» avec H=) = 5e"(=) + |9'(=)+,^o'(=)\ » Posons ensuite ( 1263 ) on aura (8) ^=,^^_j.2Y'; enfin, en posant d'où, par exemple, l'équation se ramène à la forme (9) §=F(t) + Y\ » L'équation (9) a été l'objet des travaux importants de M. Roger Liou- ville ( ' ) qui l'a considéré sous plusieurs points de vue et a donné plusieurs cas d'intégration, et de M. Appell (-) qui en a fait une étude approfondie. Ces résultats deviennent donc applicables aux questions de Mécanique et de Géométrie citées plus haut; on peut, par exemple, établir une théorie des invariants de l'équation (î), etc. M Réciproquement, comme on sait déterminer complètement les géodé- siques d'un nombre illimité de surfaces spirales, on aura une infinité de formes de la fonction F(^) pour lesquelles on saura intégrer l'équation (9). Car, comme il est connu dans la théorie des surfaces (' ), toutes les fois que l'on saura déterminer par une méthode quelconque les géodésiques d'une surface spirale, on pourra obtenir par une quadrature l'intégrale générale de l'équation correspondante (i), et, par suite, en suivant la marche que nous avons exposée, on pourra complètement intégrer l'équa- tion correspondante (9). » (') Comptes rendus, 6 septembre 18S6, 12 septembre 1887. (^) Journal de Liouiille, 4' série, V; 1889. ('■') Dakboux, Théorie des sur/aces, III-^ Partie, Livre VI. ( 1264 ) MÉCANIQUE RATIONNELLE. — Sur la rotation d'un corps variable. Note de M. L. Picaht, présentée par M. Tisserand. « Les équations qui définissent la rotation des axes principaux d'un corps variable peuvent s'écrire sous la forme suivante, donnée par Liou- ville : / \ : r, dq / 1 ^, \ f/B d'à I /-- dr , _ , . dC , d-[ 1 <^^ + (ï^--^.)/'^+^777+/'^-?^ + ^; = «- » On voit, en premier lieu, qu'on peut imaginer une déformation telle que la rotation ait constamment lieu, autour d'un axe donné à l'avance, avec une vitesse constante. Si l'on veut, par exemple, que la rotation ait lieu autour de l'axe O^ avec une vitesse angulaire n, il faut et il suffit que l'on ait di „ rfS d-r dC Ainsi la fixité de l'axe de rotation ne peut, à elle seule, prouver que la ro- tation se produit autour d'un axe principal. » Plaçons-nous maintenant dans le cas d'une déformation très petite, et cherchons si l'axe de rotation peut tourner périodiquement autour de l'axe O^, en restant au voisinage de cette droile. Nous poserons A = A, -i-XAa, B = B, -f-fxBo, C = C, -+-u.Co, a. = [j. y.', p = [j. ,5' , T = t'- T' ' A,, B,, C, étant des constantes et [j. une constante très petite. Les équa- tions que nous obtenons en substituant dans le système (i) admettent, pour pi = o, la solution p = o, ^ = o, rz= n. » En appliquant la méthode donnée par M. Poincaré (Les nouvelles Mé- thodes de la Mécanique céleste, t. \, p. i56), on trouve que, pour qu'il existe, lorsque jx est très petit, une solution périodique voisine de celle-là, il est ( 1265 ) nécessaire que l'équation en S admette des racines imaginaires ; il en sera ainsi si l'on suppose C, > B, > A, . » Il resterait à voir si celte condition est suffisante. Mais on peut affir- mer de plus que, si la solution périodique existe, la durée T de la période sera donnée par l'équation e^'^=i, où S, désigne une des racines imaginaires de l'équation (2). Par consé- quent, on aura r^ 371 / A,B. - n V (C,-A,)(C,- » Si l'on applique ce résultat à la rotation de la Terre, on voit que la seule période exacte qui puisse exister dans la variation du pôle à la surface du globe est la période dite eulérienne. » GÉODÉSIE. — Sur r anomalie de la pesanteur à Bordeaux. Note de M. J. Collet. « Les expériences pendulaires effectuées par le lieutenant-colonel Def- forges l'ont conduit à formuler, sur la corrélation des anomalies de la pesanteur avec le relief du sol et la proximité de la mer, des règles que mes observations dans les Alpes et le long du parallèle moyen sont, en général, venues confirmer. Cependant, ces dernières observations ont révélé l'existence, dans la région bordelaise, d'une anomalie singulière, contraire à toutes les prévisions. » En septembre 1894, j'ai trouvé, à l'observatoire de Bordeaux (alti- tude 73", 6), ^ = 9'°,8o6ii; d'où, au niveau de la mer, §„ = g^.SoôaS (densité du sol, a). » Cette valeur de g^ est inférieure à la valeur théorique qui, d'après la formule de M. Defforges, serait g^ = 9™, 80673. » Ainsi, au lieu d'un excès de pesanteur que pouvait faire prévoir le voisinage de l'Océan, on constate un déficit notable de o'",ooo45, égal à celui que j'ai obtenu à Valence, en 1893, dans cette étroite vallée du c. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N° 22.) l65 ( 1266 ) Rhône qui traverse l'important relief continental formé par les Alpes et le Plateau central. M Pour contrôler mon résultat, j'ai eu recours [aux observations de Biot et Mathieu, faites en 1808, par les ordres du Bureau des Longitudes, à Paris et le long du parallèle moyen. » En adoptant la valeur g^ 9™, 81000 déterminée par M. Defforges à Paris (rez-de-chaussée de l'Observatoire), et en se servant des longueurs déterminées par Biot et Mathieu pour le pendule centésimal, /= o*", 7419012 à Paris (salle méridienne de l'Observatoire, 6"" au-dessus du sol), Z'=o'", 7416046 à Bordeaux (ancien Lycée, Facultés actuelles, altitude 7"^); on trouve pour Bordeaux, au niveau de la mer, g\^ = 9", 80607, valeur qui s'approche beaucoup, et par défaut, de celle que j'at obtenue, en accusant un déficit plus considérable encore, soit de o"", 00066. » Ce résultat confirme donc l'exactitude de mes mesures; et, par suite, l'existence d'un important déficit de la pesanteur à Bordeaux doit être définitivement admise. » C'est une anomalie spéciale, et il fallait tout d'abord rechercher les limites de la région qui en est affectée. » A l'est de Bordeaux, on peut, pour cela, recourir encore aux observa- tions de Biot et Mathieu qui, en 1808, ont trouvé à Figeac (altitude 225™), pour le pendule centésimal /= o'",74[56o3. En opérant comme à Bor- deaux, on trouve, à Figeac, pour le niveau de la mer, ^„= 9"", 80592 (densité du sol, 2,6). Au même Heu, la valeur théorique serait gf = 9™,8o653, d'où un déficit de o™, 00061, très peu inférieur à celui que les expériences de Biot détermineraient pour Bordeaux et qui, comme précédemment, doit vraisemblablement être diminué de o"", 00021, et réduit à o"", 00040. » Ici le résultat obtenu n'est pas contraire aux prévisions. La station de Figeac 'est, à une certaine altitude, sur les pentes mêmes du Pla- teau central et les observations ont montré que, le plus ordinairement. la perte de pesanteur cori-espondant à un massif continental se inanifestait bien au delà des limites de ce massif. Néanmoins, cette perte de pesanteur semble, à Figeac, plus forte que celle qui correspondrait normalement à la ( 1267 ) situation de cette ville, comme le montreront, dans une autre Communi- cation, les déterminations faites plus avant dans le Plateau central. » On peut donc conclure de cette analyse que l'anomalie spéciale con- statée à Bordeaux se manifeste encore, bien que très atténuée, à 200'"° à l'est de cette station. » Du côté de l'ouest, bien que Bordeaux fut à moins de Go""" de l'Océan, il importait de rechercher si l'anomalie se continuerait ou si, comme c'est le cas ordinaire en s'approchant des côtes, on ne verrait pas la pesanteur augmenter, et son déficit se combler, au moins partiellement. » Dans ce but, j'ai fait, en septembre iSgS, une mesure de la gravité tout au bord de l'Océan, dans le phare même du cap Ferret, près d'Arca- chon. Voici le résultat obtenu : » A la station (altitude 6""), ^ = 9", 80692; au niveau de la mer, ^„ = 9'", 80693 (densité du sol, 2). Au même point, la valeur théorique normale est g^ = 9™,8o656. » On voit, ce qui est remarquable, que non seulement l'anomalie bor- delaise ne se manifeste plus au cap Ferret, mais encore que, en ce lieu, on trouve un excès de o™, 00087 dans la valeur de la gravité, ce qui d'ailleurs correspond assez bien à la situation presque insulaire de la station. » Quant à l'anomalie bordelaise, on pourrait l'attribuer à la légèreté des couches terrestres sous-jacentes. Alors, en effet, que, pour la plupart des stations où j'ai opéré jusqu'à ce jour dans les Alpes et le long du parallèle moyen, au niveau de la mer, on rencontre déjà les couches cristallophyl- liennes et les granités, d'une densité moyenne égale à 2,69 et d'une épais- seur inconnue, certainement considérable; à Bordeaux, au contraire, les sondages ont montré que les couches de sédiment des étages tertiaires, d'une densité au plus égale à 2, atteignaient une épaisseur dépassant 5oo™. Si donc ces couches étaient remplacées par des gneiss ou des granités, la valeur de g^ serait augmentée de l'attraction exercée par une couche de 5oo" et de densité égale à 0,69, soit de o'", 0001 5, et le déficit de la gravité, ainsi réduit à o,ooo3o, ne laisserait pas que d'être encore important. » Cette explication de l'anomalie qui nous occupe, bonne en partie, est donc insuffisante. Et si l'on admet, comme cela semble établi par les résul- tats concordants des observations, que le sous-solde tout massif, monta- gneux ait une constitution telle qu'il en résulte régulièrement un défaut de pesanteur au niveau de la mer, on pourrait rechercher si un défaut de pesanteur, bien constaté en plaine, ne pourrait pas s'expliquer par la dis- parition de massifs montagneux qui auraient été détruits dans la suite des So- gr s — s ■ Ou 0 1 9,80628 9,80673 — 0,00045 9,80698 8,8o656 + 0,00087 ( 1268 ) phénomènes orogéniques qui ont successivement modifié le relief du sol. Le problème ainsi posé relève de la Géologie; il n'est pas sans intérêt de remarquer que, du rapprochement des observations pendulaires et des données de la Géologie peuvent découler des conséquences scientifiques importantes. Tableau résumé des observations de Bordeaux et du cap Ferrel. T. T — T'. T. e. Ta 10°. g. Bordeaux 0,7118874 io54 0,7114941 i5<>,28 0,7114928 9,80611 CapFerret o,7ii3855 964 0,7115290 25°, 175 0,7114629 9,80692 Altitude. Latitude. Densité. Bordeaux 78,6 44°-5o'. 18" 2 CapFerret... 6 44°. 38'. 49" 2 MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la théorie des turbines, pompes et ventilateurs. Note de M. A. R.\teau, présentée par M. H. Léauté. K La théorie des turbines, des pompes et des ventilateurs centrifuges est habituellemeut établie en partant du théorème des forces vives. Il est pré- férable de s'appuyer, comme il va être ^montré, sur le théorème des mo- ments des quantités de mouvement. On parvient ainsi plus rapidement à une formule générale, dont les formules données dans les Traités ne sont que des cas particuliers; et la méthode offre l'avantage de s'appliquer aux machines telles qu'elles existent, avec toutes leurs imperfections, tandis que la première tient difficilement compte des pertes de charge par frotte- ments, tourbillons et chocs du fluide à l'intérieur de la roue mobile. » Supposons une roue de turbine recevant, en régime permanent, une masse totale I de fluide par seconde et appliqvions-lui le théorème des mo- ments des quantités de mouvement en prenant pour axe des moments celui de la turbine. « Dans l'expression de ce théorème n'entrent pas, comme l'on sait, les forces intérieures au système. La formule qu'on en déduira sera donc vraie quels que soient les frottements et chocs à l'intérieur de la roue. » Parmi les forces extérieures au système, les seules qui donnent un moment non nul sont : » 1° Le couple résistant sur l'arbre, ou couple moteur utile donné par l'appareil; nous le désignerons par M; ( 1269 ) » 2° Les frottements de l'arbre clans ses guides ou appuis et le frottement des joues de la turbine sur le fluide qui ne circule pas dans la roue. Ces frottements sont toujours très faibles; pour en tenir compte, nous désigne- rons par m le moment qu'ils produisent. » La pesanteur donne un moment nul si l'axe est vertical, ou encore si l'admission est symétrique autour de l'axe, dans le cas où celui-ci est hori- zontal ; il en est de même pour les forces de pression à l'entrée et à la sortie de la roue mobile, parce que les surfaces d'égales pressions sont de révolution ou tout au moins sont festonnées autour de surfaces de révo- lution. » Soient i le débit, en masse, pour un petit élément de la roue ; » i\ le rayon au point d'entrée dans la turbine ; » «I, = W|,ro la vitesse d'entraînement à ce point ; » a^ la projection, sur cette vitesse d'entraînement, de ('„ vitesse abso- lue du fluide à cette entrée; » /•,, M,, a,, v^ les éléments correspondants au point de sortie. » On a, d'après le théorème des moments des quantités de mouvements, (1) M -|-m = i/(r„flo — '"•«i). la somme s'étendant à tous les éléments de la roue. » Cette formule fondamentale du moment moteur s'applique aussi à une partie quelconque de la roue, à la condition d'y considérer a, comme répondant au point de sortie de cette partie. » Si la parenthèse est la même pour tous les éléments i du débit, comme cela a lieu dans une turbine centrifuge, la sommation ne portera que sur i et l'on aura (2) M-+- m = I(/-„rto-~ /•.«.)• » Multiplions les deux membres par la vitesse angulaire co, nous aurons dans le premier membre Mto etmio, qui sont la puissance utile P et la puis- sance perdue^ par frottements externes (3) P + /j = I(»„ao — (/,f7,). » La puissance utile P peut s'écrire gVL, K étant la partie de la chute H réellement utilisée; de même, on peut poser /, = ^IK; ( '27'J ) on a alors (4) ^(K. + ^-) = "o«o— ",«.• » Le rendement p de l'appareil est égal à jr, on a donc (5) o H £ =: — étant une quantité très petite dans laquelle il conviendra de faire rentrer les fuites aux joints. » Toutes ces formules s'appliquent aussi aux pompes et aux ventilateurs centrifuges et hélicoïdes; il suffit d'y changer les signes de M, de P et de renverser le rapport de (5), H étant alors la hauteur engendrée par l'ap- pareil. » Remarquons que la perte au distributeur affecte a^ en le diminuant, tandis que la perte dans la roue affecte a, en l'augmentant. Si l'on sait cal- culer a„ et a,, on pourra en déduire le rendement. Les formules sont en tout cas utiles à divers point de vue, et l'on en tire d'importantes consé- quences, dont quelques-unes seront indiquées dans une autre Communi- cation. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur La moljb dé nite et la préparation au moiyhdène. Note de M. M. Guiciiard, présentée par M. H. Moissan. « Le minerai le plus répandu de molybdène est le sulfure MoS- ou mo- lyhdénite. » Nous nous sommes proposé d'étudier l'action de l'arc électrique sur ce sulfure, considéré jusqu'ici comme infusible et indécomposable par la chaleur. » L'échantillon, venant de Suède, que nous avons analysé se présente en morceaux foliacés à aspect graphitique, de couleur gris violacé. Il ren- fermait, outre le soufre et le molybdène, un peu de fer et de silicium (') et des traces de manganèse. (') Le fer et le silicium ont déjà été signalés dans la molybdénite par Jannasch et Warsowicz, qui l'analysaient en la grillant dans l'oxygène, et recevant l'acide sulfu- reux dans l'eau oxygénée (Jot/rn. fiir prakt. C/iemie, t. XLV, p. 94)- ( i27i ) y> L'odeur qui se dégage, lorsqu'ou chauffe cette molybdénite, nous a con- duit à rechercher le sélénium : on grille 20^'' de molybdénite dans un tube traversé par un courant d'hydrogène; le soufre et le sélénium sont trans- formés en anhydrides sulfureux et sélénieux; dans les parties froides du tube, l'anhydride sélénieux est réduit par l'anhydride sulfureux, et il se fait un anneau rouge de sélénium; si l'on fait, en outre, passer les gaz dans l'eau, il s'y produit un précipité rouge de sélénium. La quantité de sélé- nium contenue dans la molybdénite est trop faible pour y être dosée. » Voici la composition moyenne de cet échantillon de molybdénite • Mo 59,5 60, o5 S 39,07 38,8 Fe 0,9 0,6 Si 0,4 » Pour faire cette analyse, on attaque la molybdénite par l'azotate de potassium fondu, en évitant d'élever la température, car la réaction devient facilement incan- descente. Après attaque, on dissout dans l'eau, on évapore à sec en présence d'acide chlorhydrique puis on reprend par l'eau acidulée par l'acide ciilorliydrique qui laisse la silice. Dans la liqueur, on précipite le fer par l'ammoniaque, puis le soufre par le chlorure de baryum. Pour doser le molybdène, après attaque par l'azotate de potas- sium, on dissout dans l'eau et l'on précipite soit par l'azotate mercureux, soit plus simplement par l'acétate de plomb ('). » Ou peut aussi griller la molybdénite dans un tube traversé par un courant d'oxy- gène; l'acide molybdique se sublime dans le tube et il reste uu résidu de fer et de silice; on dissout l'acide molybdique dans l'ammoniaque, on évapore le molybdate d'ammoniaque à sec, et on le décompose par une légère calcination à une température inférieure au rouge naissant. Il est très facile de décomposer le molybdate complète- ment sans volatiliser d'acide molybdique; le molybdène est ainsi dosé à l'état d'acide molybdique MoO^. » Action de la chaleur sur la molybdénite. — Lorsqu'on chauffe la molyb- dénite dans un tube de charbon au four électrique de M. Moissan, avec un arc de 35o ampères et 60 volts, il se produit déjà un dégagement de soufre et d'anhydride sulfureux, et les morceaux de molybdénite perdent leur brillant; quelques-uns présentent des traces de fusion. » Avec un arc de 900 à q5o ampères et 5o à 55 volts, en deux minutes, la molybdénite fond en conservant grossièrement la forme des morceaux ; elle se décompose en dégageant un peu d'anhydride sélénieux, du sulfure de carbone, du soufre, qui brûle en partie. En cassant la masse agglomérée, on y trouve des cavités tapissées de cristaux en aiguilles. (') Chatard, Deutsch. chemiscli. Gesellschafl, t. IV, p. 280; n° 5. ( '272 ) » Dans les mêmes conditions, en chauffant trois minutes, la décompo- sition est presque complète, le métal produit renferme encore du soufre. » Enfin, en cinq minutes, le métal produit se sature de carbone et la totalité du soufre disparaît; la fonte obtenue ne renferme plus que du molybdène, du fer et du carbone; l'analyse donne les chiffres suivants pour loo : Mo 91,3 91,8 Fe 2,1 2,1 C total 7,5 6,64 Graphite 1,09 » Pour faire cette analjse, on peut, soit employer la méthode dont s'est servi M. Moissan ('), soit brûler simplement la fonte dans un courant d'oxygène et recueillir l'acide carbonique dans un tube à potasse pesé. L'acide molybdique sublimé est dissous dans l'ammoniaque, puis dosé par l'un des procédés indiqués plus haut. Le fer reste sous forme d'oxyde dans la nacelle où se trouvait la fonte. Le graphite se dose en attaquant la fonte par l'acide azotique; il reste insoluble et on le pèse sur fdtre taré. )) Il est donc facile d'obtenir, par l'action de la chaleur de l'arc sur la molybdénile, une fonte de molybdène exempte de soufre. Cette prépara- tion très simple pourra peut-être présenter quelque intérêt pour la fabri- cation des aciers au molybdène et aussi pour l'emploi de ce métal dans le traitement du fer au convertisseur Bessemer. M. Moissan a montré que le molybdène aurait sur le manganèse l'avantage de donner un oxyde volatil et de ne pas modifier sensiblement les propriétés du fer (-). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les méthylamines . Noie de M. Delépine. « Dans une précédente Note, j'ai indiqué comment on pouvait séparer les méthylamines. Ayant eu des produits purs, j'ai cherché à trouver quel- ques caractères distinctifs entre les trois aminés. » Chlorhydrates. — Celui de monométhylamine s'est présenté avec les caractères antérieurement signalés : aspect nacré, point de fusion mal dé- fini vers 210°. Le chlorhydrate de diméthylamine se présente en longs prismes occupant toute la largeur du cristallisoir : il fond nettement à 171" (n. corr. ) en un liquidp incolore qui ne bout que beaucoup plus haut. Le chlorhydrate de triméthylamine fond vers 27i°-275'' (n. corr.) pour se (') H. Moissan, Comptes rendus, t. CXX, p. 1820. (') Ce travail a été fait au laboratoire des Hautes Études de M. Moissan. ( 1273 ) mettre à bouillonner aussitôt; cette température de fusion, très proche de celle de sa décomposition (280"), est de 60" supérieure à celle indiquée dernièrement par MM. Cambier et Brochet ( ' ). » Ces chlorhydrates sont très solubles et très déliquescents, surtout celui de diméthylamine, et ne peuvent être que très difficilement utilisés pour identifier les méthyiamines. » Picrates. — Au contraire, les picrates sont peu solubles, non déliques- cents et possèdent des points de fusion assez nets. » Les picrates de monométhylamine et de diméthylamine peuvent s'ob- tenir directement des combinaisons méthyliques correspondantes, par sa- turation au moyen de l'acide picrique et évaporation spontanée. L'acide picrique déplace l'aldéhyde formique qui se dissipe peu ii peu au cours de l'évaporation. » Le picrate de monométhylamine se dépose alors sous forme de gros cristaux orthorhombiques, solubles à 1 1", dans 75 parties d'eau, et fondant à 207° (n. corr.) en un liquide rouge qui ne larde pas à bouillonrfer. Le picrate de diméthylamine fond beaucoup plus bas, sans aucune décompo- sition, à iSS^-iSG" (n. corr.). Il est un peu plus soluble (dans 56 parties d'eau); il se présente en brillants cristaux rliombiques aplatis. Le picrate de triméthylamine forme de petites aiguilles, fusibles à 21G" (n. corr.) en un liquide rouge; il se dissout dans 77 narties d'eau, à 1 1°. La coloration de ces trois sels est différente ; le sel de la monoamine est jaune orangé, celui de triméthylamine est jaune citron et celui de diméthylamine pré- sente une coloration intermédiaire. Leur composition est : i"""' d'aminé pour 1™°' d'acide picrique. » Jclion de l'iode ioduré. — On sait qu'en solution caustique on obtient, avec les deux aminés primaire et secondaire, les dérivés substitués CH'AzP et (CH^)^AzL La triméthylamine m'a donné un produit d'adiii- tion (CH')'AzP, sous forme de poudre jaunâtre fusible à 66° en un li- quide noir sans éclat. Cette substance se forme si facilement que la liqueur surnageante est totalement décolorée; chauffée avec de l'eau ou de l'alcool elle se dissout et, par concentration, on obtient de larges cristaux d'iodhy- drate de triméthylamine, fusibles vers 260° en un liquide rouge, altéré. * » Si, au lieu de méthyiamines caustiques, on -emploie des solutions de sels de méthyiamines, l'addition d'iode ioduré ne produit de précipité net et caractéristique qu'avec le sel de triméthylamine; ce précipité, vert, cris- (') Bull. Soc. chim., l. Xlli, p. 533, 3'= série. C, K., iSyG, 1" Senieslre. (V. CWIl, .\° S3.) '66 ( 1274 ) lallisé, déjà mentionné par M. .1. Weiss('),ala composiLion(CH')^ AzIBI*. Il fond nettement à GS'', en un liquide mordoré. Le chlorhydrate de dimé- ihylamine en solution concentrée, donne un sel de même aspect, mais beaucoup plus soluble. )) Action du réactif de Nessler. — Ce réactif donne, avec la diméthyl- amine et la triméthylamine, un précipité blanc que l'addition d'eau fait disparaître. Par contre, il donne, avec la monométhylamine, un précipité jaune clair qui se forme avec une grande sensibilité et qui ne se redis- sout ni dans un excès d'eau, ni dans un excès de réactif; l'acide sulfurique le dissout à chaud et la liqueur, diluée, le laisse réapparaître si la chauffe a été de courte durée. Il noircit facilement à la lumière. Les analyses lui assignent la formule ( (CIF)^ K?} (Hgl)'-(-H-O, liai » On voit donc nettement la méthylamine se rapprocher ici de l'ammo- niaque, mais la couleur ilu précipité permet une distinction. J'ai cru devoir indiquer cet ensemble de caractères qui permettra très rapidement d'iden- tifier une méthylamine, surtout si l'on y joint le point de fusion du picrate facile à préparer. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les aldèhy dates de phènylhydrazine . Note de M. H. Causse, présentée par M. A. Gautier. « L'action de la phènylhydrazine sur les aldéhydes a été étudiée, dès 1884, par M. Fischer (^). De celte étude il résulte qu'aldéhydes et cé- tones à fonction simple de la série grasse donnent des combinaisons hui- leuses et incristallisables, tandis que les mêmes dérivés de la série aroma- tique conduisent à des composés définis et analysables auxquels on a donné le nom A'hydrazones. » L'analogie qui existe entre les aldéhydes, à quelque série qu'ils appar- tiennent, a conduit à rejyésenter la réaction par la même équation. C'est> ainsi que le composé liquide, obtenu par M. Fischer, dans l'action de l'al- (') Lieb. Ann. Cit., t. CCLXVII, p. aSy. (') Berichie dur dculs. chem. Gesel., t. XVII. ( 1273 ) déhyde éthyliqiie sur la phénylhvdiaziiie, est connu sous le nom d'cl/tyli- dêne-phénylhydrazone, CH' - CH = Az- Az H- C H \ » Sans vouloir mettre en doute l'existence de semblables dérivés, nous nous proposons démontrer qu'ils ne sont pas les seuls composés résultant de l'action des aldéhvdes sur la phénylhydrazine. Aussi bien ce travail re- présentera le développement de faits signalés dans une Note antérieure ('). » Toutefois, avant d'aborder la préparation des aldéhydates de phényl- hydrazine, nous indiquerons celle du réactif qui permet de les obtenir. » Préparation du réactif . — Dans doo*^'' d'alcool on dissout loos"" d'acide tartrique, puis on ajoute So^"' de phénylhydrazine ; après vingt-quatre heures de repos, dans un lieu frais, il s'est formé une abondante cristallisation de bitartrate de phénylhydrazine retenant la presque totalité du liquide; on égoutte celui-ci, on détache les cristaux, on les comprime entre des dou- bles de papier Joseph, on les lave à l'étherpur et sec, distillé sur le so- dium jusqu'à ce qu'il soit incolore ou à peine teinté en jaune. Le bitartrate de phénylhydrazine forme alors une masse cristalline blanche, il retient de l'acide tartrique libre et se conserve très bien sous une couche d'éther sec. >> Pour s'en servir, on jette tout ou partie du magma cristallin dans un entonnoir, on essore à la trompe : il suffit ensuite de l'exposer quelque temps à l'air, pour le priver d'éther et l'avoir dans un état de pureté con- venable. » AlDÉHYDATE de DIPHÉNYLHYDRAZINE ! CH^ -CHO. 2 (Az H"- AzH-C H^). — Le réactif étant préparé, on en pèse SoS"', on les dissout dans 200™ d'eau distillée; d'autre part, ou pèse lo^' d'aldéhyde auxquels on ajoute 90^' d'eau, cette solution est versée dans la première; du mélange résulte un liquide laiteux d'où ne tardent pas à se séparer des cristaux; après qua- rante-huit heures de repos, et alors que la cristallisation est presque ter- minée, ceux-ci sont séparés, essorés, lavés avec un filet d'eau, séchés sur du papier Joseph, à l'air et à l'abri de la lumière, enfin purifiés comme il suit : So'^" d'un mélange d'alcool et d'éther sec sont saturés d'aldéhydate en s'aidant d'une douce chaleur, [\o° environ; on évapore, il se dépose bientôt des cristaux blancs et nacrés, on les sépare, on les lave avec une petite quantité d'éther et on les sèche à l'air et dans l'obscurité. » L'aldéhydate de diphénylhvdrazine forme des-cristaux blancs, brillants, fusibles à 77", 5. Au contact de l'air, ils jaunissent et se décomposent; la même décomposition se produit en flacon fermé, et les parois se recouvrent (') Comptes rendus, 27 avril 1896. ( 1276 ) de gouttelettes brunes. Sous ce rapport, il rappelle Taldéhydate d'am- moniaque et les combinaisons ammoniacales des phénols. Il est soluble dans l'alcool, l'éther et le chloroforme, insoluble dans l'eau froide, plus soluble dans l'eau bouillante. Une solution alcoolique étendue d'aldéhy- date, additionnée d'eau, chauffée à l'ébullition et filtrée, abandonne des lamelles blanches, fusibles à 77°, stables en présence de l'eau, très alté- rables dès qu'elles en sont séparées, tombant en déliquium au bout de quelques jours. » Composition. — A l'analyse, l'aldéhvdate donne les nombres qui s'ac- cordent avec la formule ci-dessus indiquée. » Cunstitiuion . — 5™ d'aldéhydate sont introduits dans un ballon et distillés avec de l'acide sulfurique étendu ; les vapeurs, reçues dans un tube d'essai contenant de la liqueur de Fehling, provoquent une abondante ré- duction, comme le fait l'aldéhyde ordinaire. Une autre portion, distillée avec de l'eau de baryte, cède de la phénylhydrazine. » Toute interprétation de ces faits différente de celle d'une combi- naison moléculaire nous panùt difficile à admettre, f^a formule que nous proposons est d'accord non seulement avec le mode de dédoublement, mais aussi avec les données analytiques. » Benzylate de diphénvlhydrazine : C^H^-CH0,2(AzH--AzH-C'H'). — A loo*^*^ d'alcool concentré on ajoute lo^"^ d'aldéhyde benzoïque; après dissolution, on étend à i'" avec de l'eau distillée, on agite, on laisse au contact quelques heures, et l'on filtre sur un filtre mouillé. Le fillratum est versé, par petites portions, dans une solution de bitartrate de phényl- hydrazine, tenant 25^'' de ce sel au litre. Il se fait un précipité blanc flo- conneux qui se réunit au fond du vase en quelques jours ; on le sépare, on le lave, on l'essore, et ou le sèche à l'air dans un lieu obscur. Pour le pu- rifier, il suffit de le faire cristalliser dans l'alcool bouillant additionné d'un peu de noir. )) Ainsi obtenu, le benzylate dediphénylhydrazlne est en longues aiguilles blanches, jaunissant légèrement à l'air, fusibles à 154". H 6st insoluble dans l'eau froide, plus soluble dans l'eau bouillante d'oîi il se dépose par refroidissement en aiguilles microscopiques; l'alcool et l'éther le dissol- vent aussi à froid, mais mieux à l'ébullition. » Composition. — Soumis à l'analyse, il a donné des nombres qui s'accor- dent avec la formule ci-dessus. » Constitution. — Elle a été établie comme celle du dérivé éthylique. Lorsque l'on fait agir l'acide sulfurique étendu sur le benzylate de diphé- ( '277 ) nvlhydrazine et que l'on chaufïe, on perçoit d'abord une forte odeur d'amandes amères, puis le col du ballon se tapisse de cristaux d'acide benzoïque. La présence d'un métal, le zinc et mieux l'aluminium, en pro- voquant un dégagement gazeux qui entraîne les vapeurs d'aldéhyde, per- met de condenser un liquide laiteux, contenant de l'essence d'amandes amères; soumis à un traitement à l'eau de baryte, il abandonne facilement la phénvlhvdrazine. )) Quoique le point de fusion du benzylate de diphénylhydrazine (i54°) soit très voisin de celui du benzylidène-phénylhydrazine (i 52'',6), décrit par M. Fischer, nous ne pensons pas qu'il y ait lieu de confondre les deux dérivés. Non seulement la facilité du dédoublement s'accorderait peu avec la formule d'une hydrazone, mais encore les données analytiques ne con- corderaient pas. En effet, le benzylidéne-phénylhydrazone contient i3 pour loo d'azote, tandis que le benzylate de phénylhydrazine en renferme 17,3 pour 100. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Pierres céramiques obtenues par la dévitrification du verre. Note de M. Garchey. (Extrait.) « Les verres qui se dévitrifient le plus facilement sont ceux qui con- tiennent en excès des bases terreuses, telles que chaux, alumine, magné- sie, etc. » Les verres à bouteilles surtout et à vitres sont dans ce cas. » On les trouve à l'état de déchets en quantité illimitée. » Je les réduis en poussière, et, si je le désire, je puis obtenir des va- riétés de teinte en les mélangeant; c'est ainsi que je puis combiner des verres à vitres avec des verres à bouteilles. » Je dispose ensuite ces verres dans un moule métallique et je les passe successivement à deux fours pour les faire dévitrifier. » Le premier four sert à réchauffer progressivement la matière, de façon que toutes les parties soient autant que possible également dévitrifiées. » Les moules restent environ une heure dans ce four de réchauffement; les molécules de verre, réduites à un état de division extrême par suite de leur état pulvérulent, subissent isolément l'action dévitrifiante de la cha- leur, et cela très rapidement, puisque chacune d'elles subit le phénomène séparément. En même temps, elles se ramollissent, se soudent entre elles et arrivent à former une matière pâteuse très consistante. ( 1278 ) » A ce moment, les moules sont retirés du four de réchauffement et in- troduits dans un four à haute température où ils ne séjournent que quel- ques minutes seulement. » Cette seconde opération a surtout pour but de compléter la dévitrifî- cation des molécules de verre qui auraient échappé à ce phénomène et de rendre la matière plus malléable afin d'être estampée facilement. » Je retire alors mon moule de ce second four, et je le passe sous la presse. La matière à l'état pâteux se laisse modeler et découper facilement. » Cette opération d'estampage a, en outre, pour propriété de refroidir la pièce fabriquée et lui donner assez de consistance pour qu'aucune dé- formation ne soit à redouter par la suite. Au moyen de ce procédé, j'obtiens à volonté des pièces appareillées et moulurées, avant absolument l'aspect de la pierre de taille, à des prix de revient très réduits. » J'ai désigné ces divers produits sous le titre générique de Pierres céra- miques. En tenant compte de leur inaltérabilité absolue, il est aisé de com- prendre que l'architecture a trouvé là un élément nouveau des plus inté- ressants. » MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — De l'influence de certains agents patholo- giques sur les propriétés bactéricides du sang. Note de M. E.-S. London, présentée par M. Marev. « Sur l'invitation de M. S. -M. Loukianow, j'ai entrepris, dans le labora- toire de Pathologie générale qu'il dirige à l'Institut impérial de Médecine expérimentale (Saint-Pétersbourg), une série d'études sur les propriétés bactéricides du sang. En raison de l'étendue du programme tracé, mon travail pourra demander quelques mois encore; mais, comme une partie de ma tâche est achevée et que les résultats obtenus par moi ne sont pas dé- pourvus d'importance, il m'a paru possible de publier, dès à présent, en traits généraux, les matériaux que j'ai recueillis. Le compte rendu détaillé de mes expériences paraîtra ultérieurement dans les Archives des Sciences biologiques que publie l'Institut. » Voici comment j'ai procédé dans mes études sur les propriétés bac- téricides du sang. Je prenais à une artère et versais dans une fiole d'Erlen- meyer stérilisée une petite quantité de sang que je dépouillais de sa fibrine; le sérum, teint en rouge, était transvasé dans un tube à réaction également stérilisé; ce sérum était ensuite ensemencé au moyen d'une certaine quan- ( 1279 ) tité de culture fraîche (douze à seize heures) de bacilles du charbon sur agar-agar; enfin, de temps en temps, je prenais une goutte de ce sérum et je l'ensemençais sur gélatine dans des capsules de Pétri. » Tous les animaux qui ont servi à mes expériences et au contrôle furent gardés, au préalable, pendant deux ou trois semaines! dans le laboratoire. Les animaux de contrôle étaient, autant que possible, semblables aux ani- maux d'expérience. » I. Influence du jeûne. — Mes observations ont porté sur 19 pigeons dont 4 furent privés de toute nourriture solide et liquide, 3 furent rais à la demi-ration, 3 à un quart de ration et 3 à un huitième de ration ; les 6 autres sujets eurent des pois et de l'eau discrétion. Toutes les fois qu'on diminua la ration journalière, on ne se borna pas à réduire la quantité de nourriture solide; on supprima, dans la même proportion, la ration d'eau. La ration journalière normale était fixée chaque fois pour chaque expé- rience respective. Le sang destiné aux études était tiré après que le corps des animaux avait perdu 8-20 pour 100 de son poids. Certains pigeons, après avoir été soumis au jeûne, furent nourris de nouveau copieusement. Quand ils eurent recouvré leur poids primitif, on procéda de nouveau à l'examen des propriétés bactéricides de leur sang. Il y a eu quatre pigeons de cette dernière catégorie. Un des sujets soumis à la demi- ration recevait, après son jeûne, la nourriture à discrétion; ensuite il fut soumis au jeûne absolu. » Résultats. — Sauf un pigeon dont le sang conserva ses propriétés bac- téricides, tant sous le régime de la demi-ration que sous celui du jeûne absolu, le sang de tous les autres animaux en inanition perdit, en partie ou en totalité, ses propriétés bactéricides; les animaux de contrôle conser- vèrent, au degré habituel, les propriétés bactéricides de leur sang; il en est de même pour les pigeons qui, après avoir été soumis au jeûne, ont été nourris copieusement. )) Je ne crois pas inutile d'ajouter que, en ce qui concerne le jeûne ab- solu, on possède les données fournies par Boccardi et Bakunin qui té- moignent dans le même sens que mes expériences. » II. Influence de la respiration gênée. — Les observations ont porté sur 1 5 lapins, dont 8 d'expérience et 7 de contrôle. Conditions de l'expérience : l'animal est attaché et subit la trachéotomie; le tube en caoutchouc adapté à la trachée est comprimé graduellement au moyen d'une serre-fine; au bout d'une heure à une heure un quart il se produit une cyanose accentuée qu'accompagnent, de temps à autre, des convul- sions; l'expérience prend fin avant la mort du sujet; on prélève le sang avant d'enlever la serre-fine. L'animal de contrôle a été également attaché à la table d'opération sur laquelle il est gardé pendant la durée de l'expérience; il lui a été pratiqué également une incision au cou, mais il n'a pas sulii la trachéotomie. ( I28o ) n Résultats. — Les propriétés bactéricides du sang chez l'animal soumis à la suffocation disparaissent ou sont sensiblement diminuées; elles de- meurent en l'état habituel chez les animaux de contrôle. » III. Influence de l'excitation des nerfs sensibles.— Les observations portent sur i5 lapins, dont 8 d'expérience et 7 de contrôle. a Conditions de l'ex-périence : l'animal est attaché à la table d'opération, le dos en dessus; on met à découvert le nerf sciatique et on le lie; le bout central de ce nerf est excité au moyen d'un courant intermittent, une heure trente minutes à deux lieures trente minutes durant (les pauses étant de trois à quatre minutes). L'animal de con- trôle est maintenu attaché sur la table d'opération pendant la durée de l'expérience; il lui est fait la même blessure, mais le nerf n'est ni lié, ni soumis à l'action du courant. » Résultats. — Chez un des animaux d'expérience, les propriétés bac- téricides du sang ont disparu ; chez les autres, elles sont plus ou moins affaiblies; le sang des animaux de contrôle a gardé ses propriétés bactéri- cides à l'état habituel. » lY. Influence de l'état uréinique. — Les observations ont porté sur 7 lapins, dont 4 d'expérience et 3 de contrôle. Conditions de l'expérience : l'animal est attaché sur la table d'opération, le ventre en l'air; faible anesthésie à chloroforme; les deux uretères sont liés près de la vessie; le sang destiné à l'étude est pris le deuxième ou le troisième jour, et, si l'animal survit, également le quatrième jour; on mesure la température du corps et l'on suit les variations du poids du sujet qui n'est privé ni d'aliments, ni d'eau. Les animaux de contrôle sont gardés dans des conditions nor- males; il leur est fait de petites saignées en même temps qu'aux animaux d'expé- rience. » Résultats. — Dans le début, les propriétés bactéricides du sang des animaux d'expérience sont intactes; puis, au fur et à mesure du dévelop- pement de l'état urémique (abaissement de la température, etc.), ces pro- priétés diminuent et peuvent, enfin, disparaître tout à fait (on a pu con- stater ce dernier phénomène chez un animal dont le sang a été prélevé et examiné peu de temps avant sa raort);\;hez les animaux de contrôle les propriétés bactéricides du sang demeurent à l'état normal. » V, VI, Vn. On a expérimenté, en outre, l'influence de la narcose chluro/ormique aiguë (^quAranle-cinci minutes à une heure quinze minutes de durée) et d'un refroidissement de courte durée, abaissant la température du corps jusqu'à 3o"-2o" C. (bain froid de cinq à dix minutes). Ces expé- riences ont été faites sur 5 et 4 lapins avec 3 et 4 sujets de contrôle. Ré- sultats négatifs. L'influence de l'obscurité, étudiée sur 6 lapins avec 4 sujets de contrôle, ne se manifesta que par des résultats indécis. » ( r28i ) PHYSIOLOGIE. — Sur la lenteur de la coagulation normale du sang chez les oiseaux. Note de M. C Delezenne. « S'il est une notion qui paraît bien établie en Physiologie, c'est celle de la rapidité avec laquelle se coagule le sang des oiseaux. Tous les Ouvrages qui traitent de la question, tous les auteurs qui s'en sont parti- culièrement occupés sont d'accord sur ce point; d'ailleurs, c'est un fait d'observation banale que le sang qui s'écoule au niveau d'une plaie ou celui qui est recueilli dans un vase après décapitation d'un oiseau se prend presque immédiatement en masse. » Au cours d'autres recherches, j'ai été amené à reprendre systémati- quement l'étude de la coagulation du sang des oiseaux. Dans ce but, j'ai réalisé les conditions expérimentales, où l'on se place d'ordinaire pour étudier la coagulation du sang chez les mammifères; une canule (') intro- duite dans un vaisseau, carotide, humérale ou jugulaire, permet de recevoir directement le sang dans un verre à expérience ou un tube à réaction. J'ai opéré successivement sur la poule, le pigeon, le canard, la dinde et l'oie. » Les résultats obtenus sont en contradiction formelle avec l'opinion généralement admise. Chez tous les animaux sur lesquels j'ai opéré la coagulation s'est toujours faite avec une extrême lenteur. » Dans tous les cas, le sang est resté parfaitement liquide deux heures au moins; le plus souvent la coagulation n'a commencé qu'au bout de quatre à six heures. » Ce qui démontre bien que chez les oiseaux la coagulation se fait très lentement, c'est que les globules ont le temps de se déposer et que la sé- paration des éléments figurés et du plasma est toujours des plus nettes. « Chez quelques animaux dont le sang ne se coagule que lentement, le » cheval, par exemple, dit Milne-Edwards, il se forme presque toujours une » épaisse couche de couenne; tandis que chez ceux dont le sang se prend 1) en masse très vite, comme cela s'observe chez les oiseaux, l'existence » d'une portion incolore du caillot n'a pas été observée. » Or, il suffit de recueillir un échantillon de sang d'oiseau dans les conditions où je me suis placé, pour observer la formation d'une épaisse couche de plasma parfai- {') J'employais d'ordinaire chez les pelils oiseaux une canule salivaire de très faible calibre. C. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXIl, N« 22.) 1^7 ( 12^2 ) tement limpide, suriiageanl au-dessus des globules qui se tassent dans la partie inférieure du vase où l'on a reçu le sang. » Le plasma apparaît presque aussitôt après la prise de sang et aug- mente progressivement si ce dernier a éCe recueilli dans de bonnes condi- tions et s'il a été placé à l'abri des corps étrangers, poussières de l'air ou autres. Après agitation, les globules se déposent à nouveau et le plasma réapparaît. La quantité de plasma formée peut varier dans des limites assez étendues; il n'est pas rare d'en observer une quantité égale à la moitié ou même aux t de la masse totale du sane. » Dès que la coagulation apparaît, elle se continue lentement et pro- gressivement suivant un processus sur lequel j'aurai l'occasion de revenir. Je me contenterai de signaler : que plasma et globules se coagulent sépa- rément; lorsque la masse totale est prise, elle forme un bloc solide, résis- tant, n'expulsant pas de sérum, bloc dont la partie inférieure rouge vif contient uniquement les globules, tandis que la partie supérieure d'un as- pect blanchâtre et gélatineux correspond au plasma. )) Les résultats que je viens de rapporter ne peuvent, cependant, infirmer ce fait d'observation vulgaire que le sang des oiseaux recueilli au niveau d'une plaie ou par décapitation se coagule presque instantanément. )) Il nous restait donc à déterminer le pourquoi de cette apparente con- tradiction. Les expériences suivantes vont nous éclairer à ce sujet : » Il suffit de recevoir dans un verre du sang pris directement dans un vaisseau au moyen d'une canule, mais ayant coulé sur la surface naturelle d'un muscle, pour observer une coagulation immédiate. L'addition au sang d'une goutte de liquide obtenu par expression d'un tissu, le simple attou- chement des parois du verre avec un morceau de muscle, donnent les mêmes résultats. » On pourrait supposer que les tissus ou les liquides qui en dérivent n'agissent pour précipiter la coagulation qu'en tant que corps étrangers quelconques. Je me suis assuré qu'il n'en est pas ainsi : si l'on répète, en effet, les expériences précédentes avec des tissus ou des liquides ayant été soumis à une température voisine de ioo°, la coagulation se fait normale- ment, c'est-à-dire avec une très grande lenteur. » Ces expériences permettent de conclure : i° que le principe coagulant contenu normalement dans les tissus (fibrinogène de Wooldrige, nuclé- albumines, etc.) possède chez les oiseaux une très grande activité; 2° que c'est à ce principe, entraîné mécaniquement par le sang qui lave les tissus, qu'il faut rapporter la rapidité de la coagulation du sang chez les oiseaux ( 1283 ) lorsque ce dernier est recueilli au niveau d'une plaie ou par dccapilation. I) Outre l'intérêt que présentent en eux-mêmes les faits signalés dans ce travail, je crois qu'ils donnent matière à quelques expériences de cours très simples et très démonstratives. D'autre part, la propriété cjue possède le sang des oiseaux de se coaguler très lentement pourra être utilisée pour la préparation d'un plasma naturel, sans qu'il soit besoin pour cela d'avoir recours aux artifices habituellement employés (refroidissement, centrifugation, sels neutres, etc.). Ce plasma est généralement stable pendant un temps suffisamment long pour qu'il soit possible de le sou- mettre à toutes les recherches chimiques ('). » PHYSIOLOGIE. — Sur un nouvel audiomêtre et sur la relation générale entre r intensité sonore et les degrés successifs de la sensation. iN^ote de M. Charles Uexrv. « On a exploré la sensibilité auditive, en chercliant la plus grande dis- tance à laquelle on doit placer une source sonore d'intensité faible pour produire une sensation minima : ce procédé est peu précis, car les moin- dres sons accidentels étrangers viennent s'ajouter à la source et perturber l'observation. Quand on canalise le son dans un tube de caoutchouc, les résultats sont meilleurs; mais, pour obtenir des intensités variant dans des limites un peu considérables, il faut des distances assez considérables qu'il devient peu commode de faire varier. Pour obvier à ces inconvé- nients, on a fondé plusieurs audiomètres sur les variations que subit l'in- tensité d'un son transmis à un téléphone par une bobine induite lorsqu'on fait varier la position de cette bobine par rapport à deux bobines induc- trices à fils enroulés en sens contraire l'un de l'autre ; mais ce sont là des appareils d'un maniement délicat, qui sont loin de fournir un étalon sonore rigoureusement comparable à lui-même à cause des variations d'énergie de la pile. Poursuivant le problème général de la relation qui lie à l'exci- tation les degrés successifs de la sensation, j'ai été conduit à faire con- struire un instrument nouveau, que j'ai fondé sur le principe, bien connu en Optique, mais inappliqué jusqu'ici en Acoustique, de la diaphragmation : l'intensité du son qui passe par un diaphragme pratiqué dans une cloison est proportionnelle à la surface de ce diaphragme. (') Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Montpellier. ( I2.S/, ) )) L'audiomèlre, que M. Radiguel a conslruit sur mes indications,' est un tube de cuivre de o™,i3 de long, de o",o5 de diamètre, tapissé intérieurement, depuis le dia- phragme jusqu'ào",o3en avant de Touverture antérieure, d'un tube de carton de o", 082 de diamètre entouré de ouate; on peut faire varier l'ouverture du diaphragme en agissant sur un pignon multiplicateur par un bouton gradué qui tourne en face d'une aiguille fixe indiquant le côté du carré de l'ouverture en dixièmes de millimètre. L'instrument est terminé, du côté de l'oreille, par un bouchon de cuivre tra- versé en son centre par un petit tube, entouré de caoutchouc, qu'on introduit dans l'oreille; l'autre extrémité du tube est coiflee d'un chapeau de caoutchouc, destiné à contenir une montre, et auquel on a fait Jeux fonds, séparés par une tranche d'air, afin d'empêcher le son de parvenir à l'oreille par l'air extérieur. Nous interposons entre la source sonore et le diaphragme le nombre de matelas de ouate nécessaire pour que le minimum perceptible corresponde à la plus petite ouverture du dia- phragme et aussi des disques d'ébonite percés d'ouvertures circulaires variant de G", 001 à o'",oo4 de rayon, afin d'obtenir avec la même source des intensités variant dans le rapport de i à 16. Nous avons pu ainsi poursuivre le problème de la relation entre l'excitation et la sensation dans des limites d'intensité de 1 à iSooo, limites ( 1285 ) qu'il eut élé facile d'ailleurs de dépasser en enlevant tout disque d'ébonite, et en te- nant compte du coefficient d'absorption sonore de cette matière. Nos obscrvaLions sont bien représentées, en moyenne, par l'équation (i) S=-R(i-e-'^'"'), dans laquelle K = iooo, «2^-o,3o953, >.— 0,00218 16, e^ 2, '71828; S représente les nuinéros d'ordre successifs de la sensation et î' les ouver- tures du diaphragme. La valeur de R la plus convenable ayant été déter- minée par des essais préalables, les paramètres m et >. ont élé calculés 1 I , - 1 1 l J, rr: 20 ) ( 4 = 5000 ) T ' 1 • I • J avec les deux svslemes de valeurs , „ - e o , • L application de I hi= 3,5 ) ( S.2= 3o ) 11 la formule (i) conduit aux vérifications suivantes : I. s calculé. S (ibservé 10 4,49 4 100 9,o33 8 r. s calculé. S observé. 1000 18,34 '7 lOOOO 37 36,3 1) C'est l'équation qui avec d'autres paramètres convient au lavis et à la sensation lumineuse (') : on doit remarquer qu'il y a entre les valeure du paramètre caracté- ristique m une différence notable : tandis que m est plus grand que i pour le lavis, il est plus petit que i en Acoustique et en Optique dans le cas delà vision d'objets lumi- neux sur fond noir : de là une conséquence curieuse. Si l'on difTérentie (i), on a ( 2 ) — — \\\m e-'-'"' t '«- ' . » Quand i est très petit, e~^'" tend vers l'unité, mais suivant qu'on a m > i ou w < I, le terme j"'~' est petit ou énorme ; ce dernier cas est celui de l'Acoustique et de l'Optique, dans le cas des objets lumineux sur fond noir; et en effet les excitations insensibles ont une influence considérable sur la sensibilité lumineuse et sur la sensi- bilité auditive ; cette influence est plus grande pour la première que pour la deuxième: c'est ce que nous apprend la formule (2); au contraire, dans le cas du lavis, d'après cette même formule, l'influence du noir absolu sur la sensibilité doit être nulle : ce à quoi l'on pouvait s'attendre a priori. » Une application de la relation (i) peut être faite à la détermination i-apide et ajiprochée des vitesses variables (entre une certaine valeur et zéro) d'un nioleur, en particulier d'une toupie tournant sur coussinets fixes, si l'on admet cpie l'intensité sonore est proportionnelle au carré de la vitesse; on com|)te facilement les différents numéros d'ordre de la sen- sation correspondant aux décroissances de la vitesse; connaissant, ce qui — ( (') Comptes rendus, i-j avril et 18 mai. ( 1286 ) est toujours f;icile par l'œil, même sans appareils, la vitesse faible qui cor- respond au minimum perceptible sonore, nous avons constaté qu'on peut retrouver ainsi assez apiproximativement la vitesse maxima et les vitesses intermédiaires d'une touj)ie de type gyroscopique. » Il est facile avec l'audiomètre de déterminer, quand les intensités sont faibles, l'intensité relative I' d'une source sonore par rapporta un étalon I; en appelant respectivement g, a les surfaces du diaphragme nécessaires à la production du minimum perceptible (très net et très constant par le grand silence de la nuit), quand la source est respectivement I et I', on a : r = i;. » On peut déterminer par les variations d'ouverture du diaphragme né- cessaires au minimum perceptible, étant donnés une même source et suc- cessivement des écrans de diverses matières, le pouvoir absorbant de ces différentes matières : je trouve ainsi, sur des disques de 5"™ d'épaisseur, en prenant comme unité la proportion de son transmise par la cire, pour un disque de bois : 5^; pour un disque d'ébonite : j^. De telles mesures ne seraient point inutiles en Architecture et dans la construction des instru- ments de musique ( ' ). » M. FnÉDÉRic Hesselcren adresse un Mémoire intitulé : « La gamme musi- cale à sons fixes démontrée par les intervalles harmoniques ». A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIiV BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 2G mai 1896. Leçons sur la Théorie générale des surfaces el les applications géométriques du Calcul infinitésimal, par M. Gaston Darbolx, Membre de l'Institut, (') Travail du lahoraloiie ilc Flivsiologie des sensations, à la Sorbonne. ( <287 ) Doyen de la Facullé des Sciences. Quatrième Partie : Déformalion infini- ment petite et représentation sphérique. Paris, Gaulhier-Yillars et fds, 1896, (second fascicnle); i vol. in-S". (Offert par l'auteur.) Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, Professeur de Phy- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. 28 mai 189G. Paris, Masson etC'*; i fasc. in-8°. Éludes sur les gîtes minéraux de la France, publiées sous les auspices de M. le Ministre des Travaux publics, par le Service des Topographies souterraines. Fascicule IV : Flore fossile. Deuxième Partie, par M. B. Renault, Lauréat de l'Institut, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle. Texte et atlas. Paris, Imprimerie nationale, iSg'i; 2 vol. in-4". (Présentés par M. A. Gaudry.) Observations de l'éclipsé totale du Soleil du iG a^ril 1893. Rapport de la Mission envoyée au Séné gai par le Bureau des Longitudes pour l étude physique du phénomène, par IM. H. Deslandres, chef de Mission. Paris, Gauthier- "Villars et fils, 1896; in-4". (Présenté par M. Tisserand.) L'Anthropologie. Rédacteurs en chef : MM. Boule et Verneau. 1896. Tome VII. N° 2. Mars-avril. Paris, Masson et G'"; i vol. in-S". Notice biographique sur le D' J. Millot et sur sa famille, par M. Arsène Thévenot, Lauréat de l'Institut de France. Troyes, P. Nouel, 1896; in-8". (Offert par l'auteur.) Bulletin de i Académie de Médecine, publié par ]\I. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel, et M. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. N" 19. Séance du 12 mai 1896. Paris, Masson et G''; in-8". Observations méridiennes de la planète Mars pendant r opposition de 1892. Lisbonne, Imprimerie nationale, 189J; in-4°. Annales de V observatoire météorologique de l'Université Impériale à Odessa (texte français), par M. A. Klossowsky. 189'). Odessa, 1896; in-4°. Icônes fungorum ad usum sylloges saccardianœ adcommodatce, auctore A.-N. Berlese. Vol. II. Fascicules II et III. Palavii-Florenli;e, 1896; in-S". Ouvrages reçus dans la séance du i'''' juin 1896. Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié par M. E. Mascart, Directeur du Bureau central météorologique. Année 1896. N° 2. Février 1896. Paris, Gauthier-Villars et fds; in-4°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart, ( 1288 ) MoissAN. Septième série. Juin 1896. Tome VIII. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; in-S". Bulletin de V Académie de Médecine, publié par M. Berge ron, Secrétaire perpétuel, et M. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du 26 mai 1896. Paris, Masson et C"; in-8°. De l' influence de la réfraction sur les mesures micrornétriques, par M. B. Bail- LAUD, Directeur de l'observatoire de Toulouse. (Exirait du Bulletin du Comité international permanent pour l'exécution photographique de la Carte du Ciel). Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; in-4". (Offert par l'auteur.) Recherches sur la structure des Mucorinées, par M. Maurice Léger. Poitiers, E. Druinaud, 1895; in-S". Sur la déformation des surf aces , par M. Julius Weingarten. (Extrait des Acta mathematica, Tome XX.) In-4''. (Offert par l'auteur.) Bulletin international du Bureau central météorologique de France. N""* 128 à 148;in-4°. Contributions from the Lick ohservatory ■ N" 5. Meteors and sunsets obsen'ed hy the astronomers of the Lick observatory in 1893, 1894 and iSgS. Printed by authority of the Régents of the University of California. Sacramento, 189J; gr. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA HS ET FiLS, Quai (les Grands-Augiisiiiis, n" 55. • 1»^^ 1»« rOMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièreraenl le Dimanche. Us forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4". Deui r l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel t du i' janvier. ^^ ^^,^ ^^^ l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 3i fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. I Chaix. [ Jourdan. I Ru (T. Courlin-Hecquet. Germain etGrassin. Lachése. Jérôme. )nne nçon Jacquard. / Avrard. leaux Fcret. ( Muller (G.). rges Renaud. ÎLefournier. F. Robert. J. Robert. V Uzcl CarolT. n Massif. imbery Perrin. l Henry. Lorient. chez Messieurs ( Baumal. Lyon. •rboiirg ■rmont-Fen enoble . l Marguerie. ( Juliot. i Ribou-CoUay. I Lamarche. Ratel. I Roy. \ Lauverjat. i Crepin. 1 Drevel. I Gralier et G". ( M°" Texier. Bernoux et Cumin, Georg. Cote. Chanard. Vitte. Marseille Ruai. i Calas. Montpellier j Coulet. Moulins Martial Place. / Jacques. p/ancY I Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Loiseau. Veloppé. Barma. Visconti et Ci.*. Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. i Blanchier. Poitiers joruinaud. Pennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M"")- ^ Langlois. Ifouen j [^eslringant. S'-Élienne Chevalier. J Bastide. Nantes . Nice. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. Hochelte Foucher. ( Bourdignon. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen I et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". Dames. ' Friedlander et fils. f Mayer et Muller. ( Schmid, FrancUe et \ O: Zanichelli. ; Ramlot. Bruxelles MayolezelAudiarte. ( Lebègue et C". ( Sotscheck et <>'. \ ( Carol ) Millier. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gênes Beuf. Clierbuliez. Georg. Stapelmohr. Lkt Haye Belinfante frères. Berne . ■ ■ Bologne Bucharest . Toulon. . . Toulouse. Havre lie I Dombre. I Vallée. ' Quarré. Tours l Péricat ( Rumébe. ( Gimcl. I Privât. , Boisselier. Valenciennes. Suppligeon. \ Giard. / Lemaltre. Genève. . Lausanne. Benda. Leipzig- Liège. I Payot Barlh. Brockhaus. Lorentz. Max Rube. V Twietmeyer. ^ Desoer. I Gnusé. chez Messieurs : !Du1au. Hachette et C'- Nutt. Luxembourg.... V. Buck. iLibr. Gutenberg. Romo y Fussel. Gonzales e hijos. F. Fé. .,., ( Rucca frères. Milan I Ilœpli. Moscou Gautier. iFiirchheim. Marghieri di Gius. Pellerano. iDyrsen et PfeilTer. Stechcrt. Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'" Palerme Clausen. Porto Magalhaès et Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. j Loescher et C". liotterdam Krainers et fils. Stockholm Samson et Wallin. ( Zinserling. ( Wolir. I Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier Varsovie Gebethiier et Wold Vérone Drucker. ( Frick. '''«""« j Gerold et C-. Zilrich Meyer et Zeller. S'-PetersbourL Turin. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume 10-4"; i8a3. Prix 15 Ir. Tomes 32 à 61.- (1" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix lar. Tomes 62 à 91.- (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume 10-4°; 1889. Prix la ir. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ..,.,, • J.- Ai„„p, n;,rMM A DEBBÈsetA-J.-J.SoLiEB.-MèmoiresurleCalculdesPerturbations quéprouvenlles „ 1. ,.nco.„ a. ,85î, ., p.,. r.™,» ,.ur„lu, é. .m. ....„ : - bl.d,., '••'»;■ -•J;^'';'^'."f;™,';°^^^^^^^^ „. „„„„.„4.. - Red,„.h„ ,. n...„ 861... V 15 fr. mentaires, suivant l'ordre de 'eursuperposa.ou.-DUcuter^la question cUleu^ap^^^^-^^ ^^ ^^^^^^^^ ^^^^^ ^_^_^^ ^^^^ ^^ ^^^^^^^^_ des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses A la même Ubrairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers Savants à l'académie de. Science.. K 22. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 1" julu 1896.) Pages. AI. le Piiiisiui^NT donne lecUire d'une Leltre de M. Paul Daubrée, annonçant la morl i de son .iH-rc. Membre de la Section de Minéralogie ij'jij Pages. M. le Secrét.uue perpétl'EL donne lecture d'une Lettre de M. Des Cloizeaux, à l'occasion des obsèques de M. Daubrée .. ia3'( MÉMOIRES ET CO»lMUIVlCATIOIVS DES MEMHUES ET DES CORHESPONDANTS DE L'ACAIIÉMIE. .M. S. Newcl'ob. — Noie sm; les passages ob- servés de Mercure sur le disque du Soleil et sur la question de l'existence des inéga- lités à longue période dans la longitude moyenne de la Lune, dont la cause est en- core inconnue, et dans la rotation de la Terre sur son axe M. A. PoTIEH. — Sur les lois de l'induction, liéponse à la Note de M. Marcel Depicz. MM. IlEXiu MoiSfi.\>- el Cn. MouisEU. — .Vction de lacets lène sur le fer, le nickel '39 ' el le cobalt réduits par l'bydrogéne 1240 MM. À. Chauveau et K. Laiil.imic. — Les éclianges respiratoires dans le cas de con- tractions musculaires provoquées électri- quement chez les animaux en état d'absti- nence ou nourris avec une ration riche en hydrates de carbone. Corollaires relatifs à la détermination du potentiel direcle- inent consacré au travail physiologique des muscles \.'>.\'j, MEMOIRES PRESE.^TES. M. IJA7.IN. — Expériences nouvelles sur la ' distribution des -vitesses dans les tuyaux. i-.'5o M. A. II1V01RE. — Sur un « Enregistreur musical » ijôj M. Julien V.vn Ceeemput adresse un Mé- moire ayant pour titre : « La Biolosiie astrale et l'Embryogénie cosmique » 1 !5; CORRESPONDANCE. M. Camille Liaueste, M. LÉox Vaillam prient r.\cadémic de les comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Section d'.Anatomie et Zoologie par suite du décès de M. Sappey i25^ M. MÉiii.vu. — Densité des étoiles variables du type d'Algol laôj M. IIad.amaud. — Sur les fonctions entières, rjj; .M. K. GouR.s.iT. — Sur les systèmes cn in- volution d'équations du second ordre .... ij.iS M. Michel Petuovich. — Sur une équation dill'érentielle de prem'ier ordre litu M. L. PioART. — Sur la rotation d'un corps . variable i i^A .M. J. Collet. — Sur l'anomalie de la pesan- teur ù liordeaux 1 2GÔ M. V. Uateau. — Sur la théorie des tur- bines, pompes el ventilateurs 126S M. M. C.uicRARD. — Sur la molybdénite et la préparation du molydéne 1270 lill-LETIN UIllLIOGRAl'lIIQl'Ë M. DELÉnxE. — Sur les méthylaniines ii-ï M. H. Causse. — Sur les aldéhydates de phénylhydrazine i-'^^ M. Gaucuey. — Pierres céramiques obte- nues par dévitrification du verre 1277 M. E.-S. LoNDO.N. — De l'influence de cer- tains agents pathologiques sur les pro- priétés bactéricides du sang 127S M. C. L>elezenne. — Sur la lenteur de la coagulation normale du sang chez les oiseaux 1281 M. Charles Henry. — Sur un nouvel audio- mètre et sur la relation généi-ale entre l'intensité sonore et les desrés successifs de la sensation i2S3 M. Krédebic Hesselgren adresse 'un .'\Ié- moire intitulé : « La gamme musicale à sons fixes démontrée par les intervalles harmoniques» laSli 128G PARIS. — IMPmMEUIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. Lti Ccrant .•CiuiaiEtt Villahs. 1896 ^jl^^a PIIEMIER SEMESTKE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR IflTI. IiES SECBÉTAIRES PERPÉTVEEiS. rOME CXXIl. W 23 (8 Juin 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. r-in~ll>4>0« Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. [ly a deux volumes par année. Article l*'^. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner kux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sontmentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Eapporls ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura .décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pur blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui lait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles oïdinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le» : déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S*-. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ' i ^e SÉANCE DU LUNDI 8 JUIN 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Théorie de V écoulement tourbillonnant et tumultueux des liquides dans les lits rectilignes à grande section (tuyaux de conduite et canaux découverts), quand cet écoulement s'est régularisé en un régime uni- forme, c'est-à-dire moyennement pareil à travers toutes les sections normales du lit; par M. J. Boussikesq. « 1. Depuis les années 1870 et 1872, où ont été ramenées à des for- mules simples et vraisemblables du frottement tant intérieur qu'exté- rieur (') les lois du régime uniforme des grands courants liquides, telles (') Voir les Comptes rendus du 29 août 1870 et du 3 juillet 1871, t. LXXI, p. 389, et t. LXXIII, p. 34, ainsi que VEssai sur la théorie des eaux courantes, p. 24 à 87, au Recueil des Savants étrangers, t. XXIII. C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N° 23.) l68 ( I290 ) que Darcy en i854, mais surtout M. Bazin en i863, lesavaient dégagées de leurs nombreuses et précises observations ( ' ), aucune donnée expéri- mentale ou théorique de quelque intérêt, concernant les vitesses relatives ou les actions mutuelles des fdets fluides, n'était venue s'ajouter aux notions déjà acquises dans ce problème capital de l'Hydraulique. Il restait cepen- dant à y éclaircir un important détail, au sujet de l'écoulement dans un tuyau de conduite, soit plein de liquide, soit rempli seulement jusqu'à mi- hauteur des sections, ou plutôt remplacé alors par un canal demi-circulaire découvert, coulant à pleins bords. Darcy ayant mesuré, dans le premier cas, la vitesse u au centre des sections (où elle acquiert son maximum ;/„,), au tiers des rayons R et à leurs deux tiers, avait cru pouvoir conclure que sa diminution »,„ — u aux distances croissantes r de l'axe était comme la puissance ~ de ces distances. Or, dans le second cas, M. Bazin, après avoir multiplié, sur des canaux demi-circulaires, le mesurage des vitesses surtout aux grandes distances de l'axe, là où s'accuse le plusledécroissement con- sidéré et où d'ailleurs ne se font plus guère sentir (à des profondeurs suffi- santes) les inévitables troubles de la surface libre, avait constaté au contraire des diminutions m,„ — u de vitesse, à partir du filet superficiel moyen ou central, proportionnelles au cube r^ de la distance à ce filet. » Il est vrai que le désaccord des deux formules ne devenait bien sen- sible, vu leurs coefficients numériques obtenus, que dans la région des tuyaux non observée, c'est-à-dire aux distances r supérieures à | R. Mais il n'en était pas moins désirable de contrôler directement et de compléter les résultats de Darcy par des observations assez nombreuses sur une conduite de grand diamètre. C'est ce que vient de faire (^), avec toute la précision possible, M. Bazin, sur un tuyau circulaire en ciment de o™,4o de rayon et 80™ de longueur, où le régime uniforme se trouvait parfaitement établi dès le milieu.de la longueur; et ses observations, tout en confirmant comme loi approchée la proportionnalité de la différence ?/,„— u au cube /% ont rendu possible un degré de plus d'approximation dans le calcul de cette différence. » Le présent travail a pour principal objet de formuler cette deuxième (') Recherches expérimentales relatives au nioiwernent de l'eau clans les tuyaux, par M. II. Darcy {Suivants étrangers, t. XV; i858) et Recherches expérimentales sur l'écoulement de l'eau dans les canaux découverts, par M. Bazin {Savants étran- gers, t. XIX; 1860). (^) Comptes rendus, l. CXXll, p. laao; 1" juin 1896. ( I29I ) approximation, et d'en déduire quelques conséquences au sujet tant du débit que des frottements intérieurs. Toutefois, je reprendrai, à cette occa- sion, la théorie même du régime uniforme dans les écoulements tumul- tueux, afin d'y introduire quelques simplifications et aperçus faisant partie depuis plusieurs années de mon enseignement à la Sorbonne, mais non publiés encore. » II. Je rappelle d'abord que, dans une masse fluide suffisamment large et profonde qui commence à couler entre des parois quelconques, les moindres déviations causées par leurs rugosités, même imperceptibles, ou par les plus légères irrégularités du mouvement à l'entrée, etc., entraînent des chocs, des tourbillonnements, qui se communiquent d'une particule à l'autre, se multiplient dès que la vitesse est sensible, et sillonnent bientôt en tous sens la masse. Ils y produisent ainsi une agilalion irrégulièrement périodique (pouls du courant), dont l'amplitude et la fréquence définissent en quelque sorte son intensité, comme la température d'un corps mesure le degré de son imperceptible agitation calorifique. » Il en résulte la nécessité de distinguer deux parties, à propriétés très différentes, dans les vitesses et les accélérations, soit suivant chaque axe, soit totales, tant d'une même particule fluide, considérée aux divers en- droits où elle passe durant un court instant, que des particules observées dans un même petit espace (r, y, :) à la fois ou successivement pendant un temps assez bref. La première de ces parties, seule importante pour l'nydraulicien (car c'est elle qu'enregistrent principalement les appareils hydrométriques et elle seule qui correspond à V écoulement), est la moyenne des valeurs de la vitesse ou de l'accélération en question, moyenne locale constituant une vitesse ou une accélération graduellement variables d'une particule {x,y, -) à ses voisines et d'un instant à l'autre, c'est-à-dire suscep- tibles d'être exprimées par des fonctions régulières et relativement simples de a;,y, :■, t. La seconde, au contraire, bien que généralement plus petite que la première (du moins quand c'est une vitesse), change très vite avec a;,y,z,t, mais dans des sens contraires pour des valeurs peu différentes des variables, de manière à être nulle en moyenne, suivant chaque axe, dans tout intervalle de grandeur médiocre et à avoir cependant de très fortes dérivées, mais nulles aussi en moyenne; c'est une vitesse ou accélé- ration non d'écoulement, mais de pure agitation sur place. » III. Donc, en désignant par u, v, w les composantes, suivant les axes, de la vitesse moyenne locale en (x, y, z), et par u, , c, , d', les petites com- posantes de la vitesse irrégulière ou d'agitation, les six vitesses élémentaires ( «292 ) (par rapport aux a-, _)', s) de dilatation et de glissement d'une particule à l'époque t, savoir d.ii-hii, d.i'-\-i\ f/.n'+H', rf.i' + c, , f/.n' + (v, \ dx ' dy ' dz dz ' dy d.w -+- (V, d.ii ■+- dx ' dz — î d .11 -\- u, d.v-i-f, dy ' dx pourront s'écrire dx -^ dy ' *^''* dw, du, dx dz dw, dz G,, du, dv, dy+dx-^^^' si l'on appelle D.,., D^, D-, G^., G,, G. leurs parties graduellement va- riables (2) „ du T\ dv y^ dw „ di' dw ^-=ZÏ' ^y^Tfy' ^'==Tz' ^-^Tz^d^ „ dw du „ du dv ^ dx dz ~ dy dx parties beaucoup plus petites que celles d'agitation, mais seules difFérentes de zéro en moyenne. )) Or c'est justement de ces vitesses actuelles (i) de dilatation et de glissement, en même temps que de la température et de la densité actuelles T, p de la particule (supposée sans viscosité appréciable), que dépendent les écarts existant entre la contexture interne effective de la particule et sa contexture élastique ou isotrope à la même température et à la même den- sité, écarts en rapport avec la rapidité actuelle des déformations, qui ne laisse pas le temps à la particule de refaire son isotropie sans cesse troublée par la continuation du mouvement relatif de sa matière ( ' ). )) IV. Par suite, les six pressions élémentaires (relatives aux axes) N^;, Ny, N;, T^, Tj., Tj exercées à l'intérieur de la particule comprennent, outre leur partie élastique fonction de p, t seulement, égale dans N^;, N,, N. et nulle dans T^, T^, T^, une partie non élastique, dépendant encore de p, t, mais aussi des six variables (i), et s'annulant avec elles. Dans les mouve- ments bien continus, c'est-à-dire sans agitation, et dans ceux à faible agi- tation (écoulement le long des tubes fins, petites oscillations, etc.) où les (') Voir, à ce sujet, la fin d'une Note Sur l'explication physique de la fluidité. dans le Compte rendu du ig mai 1891 {Comptes rendus, t. CXII, p. 1099). ( 1293 ) variables (i) sont seulement de l'ordre de leurs parties bien continues D, G, ces six fonctions peuvent se développer suivant les puissances des va- riables (i) par la formule de Mac-Laurin réduite aux termes du premier degré; et lorsqu'on prend ensuite les moyennes de leurs valeurs sur de petites étendues, ou durant de petits temps en un même endroit (ce, y, z), pour avoir les pressions moyennes locales, les déformations d'agitation, nulles en moyenne, s'en éliminent, n'y laissant subsister aucune autre vitesse de déformation que celles d'écoulement D, G, avec des coefficients fonctions seulement de p, t ou môme plutôt des valeurs moyennes locales de p, t, parties de p, t indépendantes de l'agitation. Car s'il y avait (ce qui n'est pas impossible), dans la température et la densité, de petites parties d'agita- tion, p,, T,, en sus de leurs moyennes locales p, t, la pression élastique et les coefficients en question, développés suivant p,, -r,, donneraient en p,,T| des termes linéaires, nuls en moyenne, ou dont les produits par les vitesses de déformation pourraient alors être négligés comme non linéaires. » Mais ici oi^i les six vitesses de déformation (i) ont leurs premières par- ties en II,, r,, u', considérables, c'est seulement suivant leurs autres parties D, G, très petites en comparaison, qu'on peut développer linéairement les six fonctions N, T, et lorsqu'on prend ensuite leurs moyennes, sur de faibles étendues et durant de courts instants où les D, G ne varient pas, les coeffi- cients de ces vitesses graduelles de déformation D, G, toujours dépen- dants, dans les pressions moyennes locales obtenues N, T, des densité et température moyennes locales p, t, ne sont fonctions, pour un même élé- ment plan, des vitesses d'agitation autour de (ce, y, z) et des variations concomitantes p,, t, de la densité et de la température, que par certains de leurs caractères généraux où n'entrent pas plus leurs valeurs indivi- duellesàuninstantet en un point qu'aux autres voisins dans tout un inter- valle où leurs moyennes sont nulles. Quoi qu'il en soit, ces coefficients ne sont fonctions que des deux variables p, t définissant l'état élastique moyen local et, en outre, de Vagilatinn, telle qu'elle est durant un court instant dans une petite étendue entourant le point (x, y, z). » V. D'ailleurs, si l'on considère les relations usuelles, déduites des formules de transformation des coordonnées, qui existent entre les vitesses de déformation (dilatations et glissements) relatives aux divers systèmes possibles d'axes, et les formules analogues qui relient les pressions N, T subies par les éléments plans correspondants suivant leurs intersections mutuelles, ou encore les relations plus simples (dont celles-là se déduisent) existant entre N^,, N^., N,, T^, T^, T, et les trois composantes p^, Py, Pz de ( 1294 ) la pression exercée sur un élément plan de direclion quelconque, toutes ces formules sont linéaires et homogènes par rapport aux vitesses de déforma- tion ou aux composantes de pression, avec des coefficients fonctions seule- ment des directions des divers axes et éléments plans considérés; de sorte qu'on en prend immédiatement les moyennes, pour des espaces ou des instants voisins, sans avoir à modifier ces coefficients, mais par la simple substitution, à chaque vitesse de déformation ou composante de pression, de sa valeur moyenne locale. Toutes ces formules s'appliquent donc aux déformations et pressions moyennes locales, puis même, par soustraction de celles-ci d'avec les déformations ou pressions individuelles, aux défor- mations et pressions d'agitation, qu'on n'aura pas, il est vrai, à considérer. » Et leurs conséquences s'étendent à chacune de ces sortes de pres- sions ou vitesses de déformations, notamment celles qui concernent l'exis- tence, en chaque point et à chaque instant, de trois éléments plans maté- riels principaux, rectangulaires entre eux, de part et d'autre desquels les déformations se font symétriquement durant l'instant dt, et de trois élé- ments plans analogues (orthoslatiques) sur lesquels les pressions sont nor- males. )) VI. Cela posé, comme on peut concevoir quelconques, à chaque in- stant, les six déformations élémentaires imprimées soit à une particule de matière, soit aux particules venant passer en un même endroit (.-r, y, z), et qu'il en est par suite de même tant de leurs moyennes que de leurs excé- dents à chaque instant sur leurs moyennes (sous la seule condition que ceux-ci aient dès lors leurs propres moyennes nulles), les déformations d'agitation sont complètement indépendantes des déformations moyennes locales D, G, dans les formules des pressions. » Cette indépendance subsiste même quand, supposant le fluide incom- pressible (ce qui n'est nullement obligé, même pour lui liquide), on s'im- pose de ne choisir que des déformations compatibles avec la conservation parfaite des volumes aux divers instants. En effet, celle-ci revient, comme on sait, à établir, entre les vitesses effectives de dilatation dans les sens des axes, la relation linéaire (^) — ■:i -^ 7i -^ 7 ^ = o. » Prenons, pour l'en retrancher ensuite, la valeur moyenne locale des termes, qui donne évidemment , , , du dv dw ( 1295 ) il vient . ^ . dui rfi', rf"', _ » Or ces formules expriment que les vitesses moyennes locales (ii, v, w), prises séparément, et les vitesses d'agitation («,, v^, w^), prises aussi sépa- rément, vérifient, tant les unes que les autres, cette condition de conserva- tion des volumes, si on les suppose se produisant aux divers points {jc,y, z) de l'espace, comme elles s'y produisent ensemble dans le mouvement effec- tif. Donc la relation (3) se dédouble en deux autres (4), (5), où les défor- mations d'agitation ne sont pas mêlées à celles du mouvement moyen local ; en sorte que l'indépendance mutuelle de ces deux catégories de déforma- tions subsiste. » Nous pourrons ainsi, dans un petit espace entourant le point {oc, y, z), faire correspondre successivement toutes sortes de déformations moyennes locales D, G à un même système de déformations d'agitation, entraînant par suite les mêmes petites parties accidentelles p,, t , nidles en moyenne, de la densité et de la température. » ÉLECTRICITÉ. — Sur le rôle du noyau de fer de l'induit dans les machines dynamo-électriques. Réponse à la Note de M. Potier; par M. Marcel Deprez. « Je n'ai jamais dit que la production d'une force électro-motrice dans un circuit entouré de fer doux était un fait nouveau, puisque tout le monde sait qu'il existe des machines dynamo-électriques dans lesquelles, comme l'a rappelé M. Potier lui-même dans sa première Note, le circuit induit est formé de barres introduites dans des trous percés dans le fer de l'armature parallèlement à l'axe de rotation. Mais ce procédé, adopté surtout pour rendre la construction de l'induit plus facile au point de vue mécanique, n'a jamais été l'objet d'une étude approfondie, ni de la part de ceux qui l'ont appliqué ni de la part des électriciens. On s'est borné à reconnaître qu'il présentait certains avantages parce qu'il permettait de diminuer l'entrefer et qu'il avait pour conséquence une plus grande uniformité du champ magnétique traversé par les conducteurs. On s'est également aperçu que, loin d'être indépendante de l'épaisseur des parois du tube de fer dans lequel passe le conducteur, la force électro-motrice ( Ï296 ) diminue rapidement quand cette épaisseur augmentait, et que l'épaisseur la plus favorable devait être déterminée par tâtonnement. » Il n'y a donc qu'un rapport assez éloigné entre ces faits et mon expérience dans laquelle la force électro-motrice est, comme je l'ai dit, rigoureusement indépendante de l'épaisseur du tube et rigoureusement égale à celle d'un second fil nu placé en dehors du tube. » M. Potier me permettra donc de croire, jusqu'à ce qu'il m'ait fourni preuve du contraire, que cette expérience est nouvelle et qu'elle a les conséquences que j'ai déjà signalées dans ma première Note. Elle prouve d'une façon absolue que, bien que le fimtôme magnétique à l'inté- rieur du tube indique un champ très faible, le fd noyé dans ce tube développe exactement la même force électro-motrice que le fd placé en dehors et que, par conséquent, le fer ne fait pas écran aux lignes de force du champ extérieur. J'avais donc raison de dire que l'examen du fantôme magnétique ne suffit pas pour calculer la force électro-motrice et qu'il faut tenir compte du mouvement relatif du fil. » Notre éminent Confrère revient toujours sur ce point, que mon expé- rience ne contredit pas la loi de proportionnalité entre la variation du flux total embrassé parle circuit et la force électro-motrice. Je suis absolument de cet avis et, dans ma dernière Note, je me suis prononcé si nettement à cet égard, que je suis surpris de son insistance. » Faut-il répéter encore une fois que ma Note n'avait pas pour but de discuter les lois de l'induction, mais bien, comme son titre l'indique, le rôle du fer dans l'induit des machines dynamo-électriques? » Celte idée que ce sont les lois de l'induction qui sont en cause paraît tellement préoccuper notre éminenl Confrère, que sa réponse a, cette fois, pour litre : Sur les lois de l'induction. En réalité, quand on lit avec soin les deux Notes dans lesquelles il a bien voulu faire la critique de mon expé- rience, on voit bientôt que son opinion intime est qu'il n'y a qu'une seule loi de l'induction, celle de la proportionnahté entre la variation du flux total embrassé et la force électromotrice développée, et qu'il considère comme une simple hypothèse celle qui assigne à chaque élément du circuit une force électro-motrice proportionnelle au flux coupé dans l'unité de temps. )) Cependant, dans sa Communication du i8 mai, il s'exprimait ainsi : » L'expérience de M. Marcel Deprez « ne contredit qu'en apparence » la règle qui attribue à chaque élément du fil induit une force électro- » moKr'ice T^TO\^or\.ioïin&\\e au flux coupé par cet élément... » ( 1297 ) » Et, clans celle du i" juin, je lis la phrase suivante : « Ce point » n'avait pas été touché par M. Marcel Deprez, clans sa première Note. Je » me suis abstenu d'en parler, aussi bien que de parler de flux coupé par » un élément de circuit ... » » Pourtjuoi M. Potier tenait-il à prouver, le i8 mai, cjuemon expérience ne contredit qu'en apparence la loi sur laquelle je m'appuie (bien loin de vouloir la trouver en défaut) pour prouver que le fer est traversé par les lignes de force du champ magnétique, comme le serait un tube de substance non magnétique, et pourquoi, le i"'' juin, déclare-t-il qu'il s'est abstenu de parler de cette même loi? » J'ai dit dans ma dernière Note que la loi élémentaire, ou loi du flux coupé, telle qu'elle a été formulée par les savants qui les premiers ont applicjué le calcul à l'étude du phénomène expérimental de l'induction, me paraissait devoir conserver le rang de loi fondamentale, tandis que celle du flux embrassé par un circuit fermé n'en est que la conséquence. Je suis, en cela, de l'avis de la très grande majorité des auteurs qui ont écrit sur ce sujet. Je ne vois pas bien pourquoi on cherche à faire dispa- raître peu à peu la première pour la remplacer par la seconde. Cela ne rappelle-t-il pas le procédé qui consiste à résoudre toutes les questions de la Mécanique ou de la Physique au moyen du principe de la conservation de l'énergie? Les théorèmes généraux de la Mécanique, dont je parlais dans ma dernière Note, constituent des conditions nécessaires, mais non suffisantes, et l'on ne peut, avec leur seul secours, résoudre tous les pro- blèmes de Mécanique. En résumé, la loi du flux embrassé par un circuit fermé est comme ime sorte de loi de comptabilité très commode dans les applications pratiques, mais qui ne peut être d'aucune utilité pour tran- chei" une question comme celle qui a fait l'objet de ma première Commu- nication. » CHIMIE MINÉRALE. — Étude de la fonte et du carbure de vanadium . Note de M. Henri Moissan. <( Nous avons indiqué précédemment que l'acide vanadicjue était réduc- tible par le charbon au four électricpie et pouvait nous donner une fonte de vanadium contenant de 17 à 25 pour 100 de carbone ('). Grâce à l'obli- (') Préparation au four électrique de quelques métaux réfractair es : tungstène, molybdène, vanadium {Comptes rendus, t. CXVI, p. 1222; 29 mai iSgS). G. R., 1896, I" Semestre. (T. CXMF, N» 23.) 169 ( 1298 ) geance de M. Heeren, qui a bien voulu mettre à notre disposition une notable quantité de cendres provenant d'une houille vanadifère (' ), j'ai pu continuer et étendre ces recherches. » Traitement des cendres vanadiféres. — Les cendres mélangées de frag- ments de houille qui m'ont été remises renfermaient 8 à lo pour loo d'acide vanadique. Elles ont été grillées au moufle, de façon à détruire toutes les parties charbonneuses. Leur teneur s'est élevée à 38 pour loo d'acide vanadique. » SooS'^ de cendres sont placés dans un matras de a'"' sur im bain de sable et attaqués par l'acide nitrique auquel on ajoute de loin en loin une petite quantité d'acide chlorhydrique. On reprend ensuite par l'eau et on lave le résidu insoluble. Après filtration sur une toile, tous les liquides sont réunis, puis évaporés à sec. Le résidu est repris par l'ammoniaque au dixième et il fournit une première solution de vanadate ammoniacal, que l'on concentre, puis que l'on précipite par l'acide nitrique pour obtenir de l'acide vanadique brut. » Le résidu insoluble est épuisé par l'ammoniaque au dixième, il four- nit une nouvelle quantité de vanadate que l'on traite de même par l'acide azotique. » L'acidebrut, ainsi obtenu, a été purifié par la méthode de M. L'Hôte(-). Le vanadium est transformé en chlorure de vanadyle, et ce dernier est décomposé par l'eau. » Le chlorure de vanadyle a été obtenu à 25o°, et la rectification a été faite par fractions de idoo^' au moyen d'un appareil à boules. Le chlorure de vanadyle distillait à +126°, 5, chiffre indiqué par M. L'Hôte. » Par décomposition par l'eau, on obtient l'acide vanadique pur qui est ensuite séché avec soin. » Préparation- de la fonte de vanadium. — L'anhydride vanadique a été mélangé avec du charbon de sucre finement pulvérisé dans les proportions suivantes : Anhydride vanadique iSaS'' Charbon de sucre 608"" » Soo»"^ de ce mélange ont été chauffés au four électrique avec un cou- rant de 900 ampères et 5o volts. La durée de l'expérience est de 5 minutes. (') M. Moiulol a donné précédemment l'analyse de celte houille {Comptes rendus, 28 oclohre iSgS). (^) L'Hôte, A/iii. de Chini. el de Pliys., G" série, t. XXII, p. 407; 1891. ( 1299 ) On a obtenu ainsi un vanadium très carburé qui, à l'analyse, nous a donné les chiffres suivants : 1. '2. 3. 4. 5. Carbone io,5 i3,8 ii,6 16,2 i5,9 » Dans une autre série d'essais, nous avons employé : anhydride vana- dique, 100; charbon, 20, et nous avons obtenu des fontes qui contenaient : carbone, pour 100 : 9,9 ; 9,2 ; 9,83. M Tous ces essais ont été faits dans des tubes en charbon. Il faut, dans cette préparation, employer un courant intense et de très courte durée, parce que l'anhydride fond avec facilité et mouille complètement le char- bon du tube. Dans ce cas, la carburation est très rapide. » Lorsque nous avons essayé d'affiner la fonte de vanadium, au moyen de l'anhydride vanadique, tous nos essais ont été infructueux à cause de cette facile liquéfaction de l'acide vanadique. Les belles recherches de M. Roscoë ont démontré d'ailleurs que la préparation du vanadium est une des plus difficiles de la Chimie minérale. » L'affinité puissante du vanadium pour l'azote vient encore augmenter ces difficultés. Il est utile d'atteindre de suite une température très élevée pour arriver à la destruction de l'azoture. » En chauffant pendant deux minutes seulement de l'acide vanadique pur dans un tube de charbon avec un courant de 1000 ampères et 60 volts, et en ayant soin de faire arriver constamment de l'hydrogène dans le tube de charbon, nous avons pu obtenir une fonte de vanadium qui ne renfer- mait plus que 5,3 à 4»4 de carbone. » Un autre échantillon, chauffé trois minutes, nous a donné 7,42 de carbone. )) Propriétés de la fonte de vanadium. — La fonte de vanadium à 5 pour 1 00 de carbone a une couleur blanche, une cassure brillante, métallique, inoxy- dable à l'air et une densité de 5,8 à + 20°. » M. Roscoë a trouvé 5,5 pour le vanadium, renfermant des traces d'oxy- gène et 1,3 pour 100 d'hydrogène. » Cette fonte brûle avec incandescence au rouge dans l'oxygène. Le chlore l'attaque au rouge sombre sans incandescence. L'azote s'v combine avec facilité; et d'une façon générale, cette fonte est attaquée plus facile- ment par les acides que le carbure défini dont nous parlerons plus loin. L'acide chlorhydrique ne l'attaque ni à froid, ni à chaud, tandis que l'acide sulfurique concentré et bouillant l'attaque très lentement. Ses autres pro- ( i3oo ) priétés sont comparables à celles du vanadium de M. Roscoé. Nous ne nous y arrêterons pas. » Préparation du carbure de i^anadium. — Lorsque l'on chauffe au four électrique l'anhydride vanadique, mélangé de charbon de sucre dans un tube de charbon, pendant neuf à dix minutes (900 ampères et 5o volts), on obtient un culot métallique formé par un carbure défini de vanadium qui a abandonné une petite quantité de graphite au moment de sa solidifi- cation (' ). » Propriétés du carbure de vanadium. — Ce carbure de vanadium G Va est volatil , lorsqu'il est très fortement chauffé au four électrique. Son point de fusion est un peu supérieur à celui du molybdène. A l'état li- quide il a l'apparence métallique. Sa densité est de 5,36. Il raye le quartz avec facilité. Il se présente en beaux cristaux bien nets. » Le chlore l'attaque avec incandescence au-dessus de 5oo° en fournis- sant un chlorure liquide facilement volatil. Il brûle dans l'oxygène au rouge sombre avec une vive incandescence. Il ne se combine pas au soufre au point de fusion du verre. L'azote et l'ammoniaque l'attaquent au rouge avec formation d'azotun;. Il ne réagit pas, au rouge sombre, sur l'acide chlorhydrique gazeux, la vapeur d'eau et l'hydrogène sulfuré. » Les acides chlorhydrique et sulfurique ne l'attaquent pas tandis qu'il réagit sur l'acide azotique à froid. » Les oxydants, nitrate et chlorate de potassium en fusion le décom- posent au rouge sombre. Avec le chlorate, il se produit une vive incan- descence. » Analyse. — Le carbure de vanadium nous a donné à l'analyse les chiffres suivants : Théorie 1. 0^ pour CVa Carbone .. 18,39 18,42 18,98 Vanadium .. 81,26 80,79 81,01 )) Alliages de vanadium. — Le vanadium, malgré son point de fusion élevé, donne avec facilité des alliages. Nous en avons étudié quelques-uns. (') Dans une expérience faite au creuset, un fragment de cliaux j^rovenant de la voûte du four étant tombé dans le creuset, il s'est formé un mélange de carbure de vanadium et de carbure de calcium. Ce dernier s'est délité à l'air et a fourni du car- bure de vanadium en cristaux isolés très nets. L'excès de chaux a été enlevé par l'acide acétique et le mélange séché a été traité par Fiodure de méthylène, qui a permis d'enlever, par dilTérence de densité, quelques cristaux de graphite. ( i3oi ) » Lorsqu'on chauffe au four électrique pendant trois minutes un mélange d'oxyde de fer, d'anhydride vanadique et de charbon de sucre, de façon à préparer un alliage à 20 pour 100 de vanadium (900 ampères et 5o volts), on obtient un culot homogène d'un blanc gris à cassure cristal- line. Cette fonte est aigre, mais peut encore se limer. Elle contient : Fer 72,96 ^'anadium 18, 16 Carbone 8,35 » Un mélange d'anhydride vanadique , d'oxyde de cuivre et de charbon, mélange calculé pour obtenir un alliage à 5 pour 100 de vanadium, nous a fourni au four électrique dans les mêmes conditions un culot bien fondu de couleur bronze, très malléable, se limant avec facilité et plus dur que le cuivre. Il renfermait : cuivre : 96,52; vanadium : 3,38. » On peut préparer un alliage d'aluminium et de vanadium en mainte- nant, au fond d'un creuset de terre, de l'aluminium fondu et en projetant à sa surface un mélange d'acide vanadique et de limaille d'aluminium. Ce dernier métal agit comme réducteur; il se produit une vive incandescence et, en agitant toute la masse, on obtient un alliage aluminium-vanadium très malléable, de peu de dureté, et qui se lime en empâtant l'outil. Cet alliage renfermait 2,5 pour 100 de vanadium. » Dans une autre expérience, nous avons chauffé, au four électrique, un mélange d'argent réduit avec les quantités d'anhydride vanadique et de charbon déterminées pour l'alliage, à 10 pour 100. Durée de la chauffe, trois minutes (900 ampères et 5o volts). On a obtenu ainsi un lingot mé- tallique formé de deux parties superposées: d'une part le vanadium sans trace d'argent, et en dessous l'argent avec sa belle couleur blanche ne donnant, après dissolution, aucune réaction du vanadium. » Ces deux corps sont donc sans action l'un sur l'autre. » Conclusions. — Par réduction de l'acide vanadique par le charbon au four électrique, on peut obtenir en abondance, et avec facilité, une fonte de vanadium titrant 4 à 5 pour 100 de carbone. Si la chauffe est plus longue, on obtient toujours un nouveau carbure, défini et cristallisé, de for- mule C Va. Ce composé n'agit pas sur l'eau à la température ordinaire, et est plus stable en présence des acides que la fonte de vanadium. M Le vanadium peut s'unir, à la température du four électrique, au fer, au cuivre, à l'aluminium, tandis qu'il ne forme pas d'alliage avec l'argent. » Par l'ensemble de ses propriétés, le vanadium est plus voisin des mé- ( i3o2 ) talloïdes que des métaux ; son carbure se rapproche des carbures de titane et de zirconium qui ont même formule. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur uiie nouvelle méthode de préparation des alliages. Note de M. Henri Moissan. « La méthode de préparation que nous avons indiquée précédemment pour l'alliage d'aluminium-vanadium en partant de l'acide vanadique peut être appliquée à un certain nombre d'oxydes. Elle est fondée sur l'affinité puissante de l'aluminium pour l'oxygène. Les travaux de Winckler et d'autres savants ont établi déjà combien était facile la réduction de certains composés oxygénés par le magnésium. L'aluminium peut aussi être em- ployé dans quelques cas. En utilisant celte propriété, j'ai pu obtenir des alliages d'aluminium avec la plupart des métaux réfractaires que j'ai isolés par réduction au moyen du four électrique. )) La préparation de ces alliages est facile. Elle consiste à projeter sur un bain d'aluminium liquide un mélange de l'oxyde à réduire et de limaille d'aluminium. » La combustion d'une partie de l'aluminium par l'air atmosphérique, à la surface du bain, dégage une quantité de chaleur tellement grande que les oxydes les plus réfractaires sont réduits. Le métal passe alors d'une façon continue dans le bain d'aluminium et vient augmenter le point de fusion de l'alliage. » Cette préparation se fait par voie sèche et sans addition d'aucun fon- dant. » J'ai pu obtenir ainsi des alliages d'aluminium avec le nickel, le mo- lybdène, le tungstène, l'uranium et le titane. Il arrive souvent que la cha- leur dégagée par la réaction est tellement grande que l'œil ne peut en sup- porter l'éclat. Nous avons préparé plusieurs fois des alliages à 70 pour 100 de tungstène qui n'ont été maintenus liquides que grâce à ce grand dégagement de chaleur. Les alliages à 10 pour 100 s'obtiennent avec facilité. On ne doit pas oublier que la réaction est parfois explosive. » Ces différents alliages nous ont paru présenter quelque intérêt. Ils permettent, en effet, de faire passer ces métaux réfractaires, dont le point de fusion est plus élevé que celui de nos fourneaux ordinaires, dans un métal quelconque même à point de fusion peu élevé. » Lorsque l'on met, par exemple, du chrome métallique en présence ( i3o.3 ; du cuivre fondu, ce dernier n'en dissout qu'une très petite quantité, environ ^ pour loo, et il est impossible d'aller au delà. )) Prenons un alliage d'aluminium-chrome, il se dissoudra en toutes proportions dans le cuivre fondu et fournira un alliage mixte : cuivre- chrome-aluminium. » Dans cet alliage mixte, il est facile d'éliminer l'aluminium en recou- vrant le bain fondu d'une petite couche d'oxyde de cuivre. Ce dernier, comme on le sait, se dissout avec facilité dans le cuivre et brûle l'alumi- nium, qui vient nager à la surface du bain sous forme d'alumine. » Ce procédé pourrait servir de même pour faire passer le tungstène ou le titane dans un bain d'acier maintenu liquide au four Martin-Siemens. L'excès d'aluminiimi serait rapidement brûlé et viendrait dans la scorie. On jîourrait même le détruire par une addition d"oxyde de fer. » Nous estimons que cette méthode est générale et permettra d'obtenir un grand nombre d'alliages nouveaux ». CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la nature du processus chimique qui préside à la /rans/onnation du potentiel auquel les muscles empruntent l'énergie nécessaire à leur mise en travail; par M. A. Cuauveau. « Dans l'exposition des résultats des études auxquelles je viens de me livrer pour arriver à la détermination de la nature du potentiel immédia- tement mis en œuvre par le travail musculaire, j'ai raisonné comme si l'énergie actuelle qu'engendre ce potentiel procède entièrement du méca- nisme de l'oxydation directe. Autrement dit, j'ai adopté la théorie de La- voisier, celle de la combustion simple, en l'adaptant, bien entendu, aux connaissances acquises depuis le siècle dernier. Je ne veux pas prétendre ainsi que toutes les métamorphoses chimiques qui se passent dans l'orga- nisme soient des phénomènes de combustion; j'entends affirmer seulement que le bilan énergétique de l'ensemble des travaux physiologiques donne, à la sortie, une quantité de chaleur équivalente à celle que l'oxydation di- recte fait perdre au potentiel consommé et éliminé à l'état à'excretum. Qu'il y ait, entre cet état final du potentiel énergétique et son état initial, une foule d'états intermédiaires connus ou inconnus, qu'il intervienne, outre les oxydations, des réductions, des dissociations, des hydratations et des déshydratations, avec les dédoublements variés que peuvent com- porter ces processus, etc., je n'ai jamais songé à le nier, pas plus qu'à mé- connaître les phénomènes spéciaux d'exothermie ou d'endothermie dont ils ( i3o4 ) s'accompagnent, Mais jamais, non plus, il ne m'était venu à l'idée qu'on pourrait exploiter un jour l'existence, ou même la simple probabilité d'existence, de ces phénomènes contre l'idée fondamentale de Lavoisier. » M. Berthelot, notre éminent Secrétaire perpétuel, ne s'en doutait probablement pas davantage, quand il publiait son arlic\e Sur la chaleur animale ( ' ). Il y relevait l'inexactitude commise par Lavoisier en considé- rant les animaux comme des foyers de combustion qui brûlent du carbone libre et de l'hydrogène libre; de plus appelait l'attention sur l'importance que les processus autres que l'oxydation directe pouvaient présenter au point de vue de la production de la chaleur animale. Mais il se gardait de conclure et fournissait seulement aux physiologistes des documents pré- cieux, dont, pour ma part, j'ai tiré le plus grand profit. » J'aurais pu, comme d'autres, donner à ces intéressantes notions une signification opposée à celle qu'elles doivent recevoir en physiologie. Mais j'ai été préservé de ce danger par la conviction, à laquelle mon esprit est resté toujours fidèle, que l'énergie dépensée dans les travaux physiologiques ne se calcule pas d'après les élats intermédiaires par lesquels cette énergie peut passer. Je savais bien qu'elle se mesure seulement à la chaleur totale qui résulte des transformations ultimes du potentiel, c'est-à-dire par la différence énergétique existant entre l'état initial et l'état final de ce po- tentiel. Or les déterminations déjà faites alors ne pouvaient laisser sub- sister aucun doute sur la nature de ces transformations ultimes. Ce sont bien, dans leur ensemble, des combustions plus ou moins complètes, sui- vant la nature des matériaux qu'elles atteignent. » Malheureusement, ce quia surtout attiré l'attention des physiologistes dans l'œuvre de M. Berthelot, ce n'est pas l'insistance qu'il a mise à recom- mander lui-même (-) l'obéissance absolue au principe de l'état initial et de l'état final, dans les recherches faites pour déterminer la dépense de force qu'entraîne l'entretien de la vie. On n'a eu d'yeux que pour ce qui pou- vait être défavorable à la théorie de Lavoisier: par exemple la notion des différences considérables existant dans la valeur thermique que représente la formation de l'acide carbonique, suivant les processus qui président à cette formation. Il ne pouvait être question, en l'espèce, de processus défi- (■) Berthelot, Sur la chaleur animale {Journal de l'Anatomie et de la Physio- logie, etc., 1° année, p. 652; i865). (") Berthelot, Essai de Mécanique chimique fondée sur la Therniochimie, t. I, p. 89. ( i3o5 ) nitifs liés à l'exécution du travail physiologique. Pourtant la considération des variations thermogénétiques qu'ils comportent a prévalu, auprès de bons esprits, contre les enseignements donnés par les grandes expériences régulières connues à l'époque, celles de Lavoisier, Despretz, Dulong, oîi le principe de l'état initial et de l'état final était déjà exploité avant même d'avoir été formulé. On a argué de ce qu'il y a d'incomplet dans les résul- tats de ces expériences pour en rejeter la signification. La vie, une com- bustion ! Cela ne fut plus de mise ! La théorie de Lavoisier fut considérée comme une utopie simpliste, tout au moins comme une conception hasardée. » Il y eut des adversaires de cette théorie qui en vinrent à se demander si l'oxygène, cet oxygène absorbé par l'organisme en si prodigieuse quan- tité, a d'autre rôle à jouer que de donner la chiquenaude excitatrice du mouvement métabolique qui libère l'énergie ! Ce mouvement, une fois en- gagé, se continuerait et s'entretiendrait par l'effet de simples dédouble- ments analogues à ceux qui se produisent dans les fermentations. C'est en ce sens que, plus tard, ont été interprétées les idées si ingénieuses de M. A. Gautier, sur l'anaérobisme de la cellule dans les agrégats qu'elle forme chez les animaux supérieurs. Il était pourtant si facile de faire cadrer ces idées et les faits dont elles découlent avec la théorie de Lavoisier ! » Il est curieux de constater que c'est surtout dans le pays de Lavoisier que cette réaction contre l'intervention des combustions vraies, dans le mécanisme du chimisme producteur de la chaleur animale, a pris les plus grandes proportions. Hors de France, on a toujours été plus ou moins res- pectueux de l'œuvre physiologique de notre illustre compatriote. Sa belle et mémorable expérience de calorimétrie animale, vivement discutée pour- tant dans ses détails d'exécution et sa signification précise, n'a jamais cessé d'être considérée comme un type d'inspiration géniale. » De fait, dans les très nombreuses expériences contemporaines, on ne trouverait pas un seul résultat probant qui plaidât contre la mobilisation de l'énergie par des processus d'oxydation directe, pour la production du travail physiologique. D'autre part, nombre de faits justifient pleine- ment l'adoption du mécanisme de la combustion pure et simple du poten- tiel, comme source exclusive de cette énergie. » La première de ces propositions ne peut manquer de surprendre au premier abord. On s'est tellement habitué à considérer comme parfaitement établie l'existence de certaines incompatibilités entre les manifestations de la thermogénèse et leur explication par le processus des combustions C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N" 23.) 170 ( i3oG ) directes! N'a-t-on pas trouvé, par exemple, que la courbe des échanges respiratoires, témoins ou agents de ces combustions, se trouve parfois en discordance avec celle de la production de chaleur? Voyons ce qu'il en est en réalité. )) Les faits que je vise en ce moment sont ceux qui ont été observés dans l'étude de l'influence exercée par le froid sur l'activité de la thernio- génèse. Pendant que les basses températures diminuent cette activité de la thermogénèse (d'Arsonval, Richet, etc.), elles laissent intactes, en cer- tains cas (Jolyet et Sigalas), l'activité de l'absorption de l'oxygène. Voilà la seule discordance apparente qui ait été vraiment observée. Fournit-elle, comme on se l'imagine généralement, un argument contre la théorie de la production de l'énergie actuelle par des processus d'oxydation? En aucune manière. On raisonne comme si la théorie de Lavoisier exigeait que l'oxy- gène absorbé fût toujours employé à produire des combustions complètes. Mais on sait bien maintenant qu'il est loin d'en être ainsi. Ici encore nous avons à faire intervenir la belle expérience de Regnault et Reiset sur les échanges respiratoires des hibernants, avec toutes ses conséquences. Si l'oxygène absorbé se fixe sur la graisse, qu'il oxyde incomplètement pour en faire du glycogène, à coup sûr il ne peut pas produire la même quantité de chaleur qu'en brûlant complètement le corps gras, et en le transformant en eau et acide carbonique. N'empêche que, dans les deux cas, il n'y ait intervention d'un seul et même processus, la fixation directe de l'oxygène. )) La calorimélrie ne donne [donc pas de résultats qui puissent être jugés incompatibles, à quelque degré que ce soit, avec l'explication du méca- nisme de la dépense énergétique par oxydation directe du potentiel con- sommé. » Contre cette explication on avait, dans un autre ordre de faits, tiré également parti des caractères présentés par les échanges gazeux directe- ment effectués dans les muscles isolés du corps. A l'heure actuelle, grâce aux expériences que M. Tissot a faites dans mon laboratoire, on sait sûre- ment que la mise en activité du tissu musculaire ne se borne pas à provo- quer une exhalation d'acide carbonique. L'absorption concomitante d'oxy- gène, qui accompagne ce dernier phénomène, se fait dans des conditions indiquant clairement que la également on se trouve en présence d'un processus de combustion plus ou moins directe (' ). » D'autres recherches encore, entreprises sous ma direction ou mon (>) Comptes rendus, t. CXX, p. 568 et G/Ji; iSgS. ( i3o7 ) inspiration, sur celte question générale de la nature des processus qui pré- sident à la consommation du potentiel consacré aux travaux physiologi- ques de l'organisme, arrivent toutes à la même conclusion. » Je puis citer les études de M. Latilanié sur le parallélisme que pré- sentent les courbes des échanges respiratoires et de la thermogénèse, quand on s'est mis à l'abri de toutes les influences perturbatrices acciden- telles ('). » Des recherches plus récentes, celles de M. Kaufmann, où la thermo- génèse et les échanges respiratoires ne sont pas seulement comparés entre eux, mais encore déterminés dans leur valeur absolue, démontrent éga- lement avec beaucoup de netteté l'existence du mécanisme de l'oxydation directe, c'est-à-dire de la combustion (-). » Mais je me plais surtout à rappeler une des études faites hors de notre pays, celle de Rubner. Son travail sur les sources de la chaleur animale (^) mérite toute l'attention dont il a été l'objet. De ce travail, un des plus soignés qui aient été exécutés sur la matière, il résulte, entre autres choses, que la chaleur produite par l'animal — constatée au calorimètre — repré- sente 96 pour 100 de la chaleur de combustion des aliments qu'il ingère, diminuée, bien entendu, de la chaleur de combustion de l'urine et des fèces. Rubner ari-ive ainsi bien près de l'égalité entre l'énergie importée sous forme de potentiel alimentaire et l'énergie exportée sous forme de chaleur sensible, après la transformation de ce potentiel par le processus de la combustion pure et simple. L'idée fondamentale de Lavoisicr ne pouvait recevoir une plus éclatante confirmation. » Les recherches que termine la présente étude, sur le processus chi- mique qui est la source de l'énergie physiologique, ont été faites à un point de vue tout à fait général. Elles font partie d'un ensemble dont elles ont été distruites, pour être appliquées à la justification de quelques-unes des propositions fondamentales sur lesquelles j'avais à appuyer ma démons- tration de la loi de l' équivalence dans les transformations de la force chez les animaux, d'après la comparaison du travail positif et du travail négatif des muscles. (') Comptes rendus, t. CXX, p. 455; iSgS. (^) Arc/iiies de Physiologie normale et pathologique. — Comptes rendus hebdo- madaires de la Société de Biologie, 1896. (') Die Quelleder thierischen Wàrme {Zeitschrift fiir Biologie, XXXBd.,';^N. F. BdXII, I Ileft, S. 73). ( i3o8 ) « Une première démonstration a fait voir que cette comparaison était plus simple qu'elle n'en a l'air. En effet, dans le calcul de la dépense éner- gétique qu'entraîne le travail musculaire, il n'y a pas à tenir compte des combustions de la matière même des muscles ou des substances albumi- noïdes quelconques de l'organisme. Les oxydations azotées restent absolu- ment étrangères à cette dépense (^). Cela simplifie singulièrement la dé- termination du potentiel consommé par le travail musculaire : il n'y a plus qu'à choisir entre les hydrates de carbone et la graisse. » Les démonstrations ultérieures ont fait voir que c'est bien à l'état d'hydrate de carbone que le potentiel s'offre immédiatement à la consom- mation du système musculaire ('). Quant à la graisse, c'est un potentiel de seconde main; avant de se dépenser définitivement dans l'exécution du travail musculaire, elle se transforme en hydrate de carbone par oxydation rudimentaire. Mais l'énergie que libère cette transformation est utilisée par d'autres travaux physiologiques. Elle n'a rien à faire avec le travail mus- culaire lui-même. De même que l'énergie consacrée à l'ensemble des tra- vaux connexes, elle doit être retranchée de la dépense énergétique totale, pour le calcul exact de celle que la contraction musculaire occasionne en propre en exécutant son travail extérieur. » Enfin, il vient d'être établi que c'est bien le mécanisme de la com- bustion directe qui constitue le processus définitif de l'utilisation du po- tentiel employé aux travaux intérieurs de l'organisme. » J'étais donc autorisé, dans mon étude comparative du travail positif et du travail négatif : i° à admettre que le potentiel énergétique, source de la contraction musculaire, est utilisé sous forme d'hydrate de carbone, qui se brùle; i° à chercher dans la valeur des échanges respiratoires, c'est- à-dire celle de l'oxygène qui s'absorbe et de l'acide carbonique qui s'exhale, la mesure même du potentiel brûlé en plus par le travail positif; 3° à déterminer ainsi la dépense énergétique qui correspond au soulève- ment même des charges. » Je pense qu'après celte justification, on reconnaîtra que mon idée directrice étant juste et ma méthode exacte, les résultats auxquels je suis arrivé ont les plus grandes chances de représenter la vérité. En matière aussi déhcate et aussi difficile, il faut savoir se contenter avec de bonnes ap- proximations. Celle que j'atteins dans ma comparaison du travail positif (') Comptes rendus, t. GXXII, p. 429 et 5o4. (^) Comptes rendus, t. CXXII, p. logS, ii63, 1169 et 1244. ( i3o9 ) et du travail négatif des muscles est tout à fait satisfaisante. Elle me permet d'affirmer que, dans le cas où les muscles soulèvent un poids, la dépense énergétique qu'entraîne le soidévement même de la charge équivaut au travail extérieur que représente ce soulèvement ( ' ). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la valeur alimentaire des pains provenant de farines blutées à des taux d' extraction différents; par M. Aimé Girard. « Dans l'appréciation de la valeur alimentaire des pains, on voit sou- vent intervenir un préjugé que rien ne justifie : le pain blanc provenant de farines pures est, dit-on alors, moins nutritif que le pain bis fourni par les farines inférieures. Les choses, même, sont à ce point qu'on a pu, dans ces derniers temps, rencontrer chez certains écrivains, cette assertion sin- gulière que les farines blanches ne contiennent pas de gluten, et que le pain qui en provient est, par suite, exclusivement fait d'amidon. » C'est chose aisée que de faire justice de ces erreurs et de démontrer que, à poids égal, le pain blanc est aussi nutritif que le pain bis. » L'origine du préjugé que je viens de rappeler réside en ceci, qu'aux débris de sons qu'un blutage imparfait laisse en mélange dans les farines in- férieures reste attachée une couche mince de l'amande du grain, et qu'à cette couche appartient une richesse en gluten supérieure à celle de l'amande considérée dans son entier. )) Le fait est exact, et j'en ai donné la démonstration dans mes Recherches sur la composition chimique de la valeur alimentaire du grain de froment (^|). Mais, lorsque, une fois le fait démontré, on cherche à établir quelle est, par rapport au grain entier, l'importance pondérale de cette couche riche en gluten, on reconnaît qu'elle est insignifiante. Comme le montre la re- production photographique d'une coupe verticale de grain de blé, agran- (') ZuNTZ a fait un exposé critique de mon étude devant la Société physiologique de Berlin (voir les Archwes de Dubois-Raymond, année courante). Je n'ai sans doute pas été suffisamment clair, car je constate que je n'ai pas toujours été bien compris par Zuntz, malgré sa compétence. 11 est inutile que je fasse maintenant aucune recti- fication. J'en trouverai très prochainement l'occasion en poursuivant l'exposition de mes recherches. (^) Annales de Chimie et de Physique, 6' série, tome III, page 349; '884. ( lilO ) die à loo diamètres que je mets sous les' yeux de l'Académie, elle forme à la périphérie du grain, et, au-dessous de la membrane interne du tégu- ment séminal, une zone qui, caractérisée par la petitesse des grains d'amidon qui y sont enchâssés dans la niasse glutineuse, mesure à peine ~ de milli- mètre d'épaisseur, alors que l'amande entière ne mesure pas moins de S""'" sur 6™" environ. » Le poids relativement faible de cette zone glutineuse ne permet guère de lui attribuer, a priori, une influence sérieuse sur la richesse des farines en gluten; c'est ce qu'on a fait cependant et c'est de là qu'est né le préjugé qui, en s' exagérant peu à peu, a amené certaines personnes à croire que le gluten ne se retrouve pas dans les parties centrales du grain et que les farines pures, par conséquent, n'en contiennent pas. » Pour détruire ce préjugé si fâcheux au point de vue des progrès industriels de la Meunerie et de la Boulangerie, il me suffira d'appliquer un calcul bien simple aux produits successifs fournis par les trois moutures faites en 1894 et iSgS, à Paris et à Marseille, sous la surveillance d'une Commission officielle que j'avais l'honneur de présider et dont les résul- tats pratiques ont été, au mois de décembre dernier, communiqués par moi à l'Académie ('). » A côté du poids des produits de mouture successivement débités par les divers engins du moulin, j'ai eu soin, en effet, de faire connaître alors la composition chimique et, particulièrement, la teneur en gluten de cha- cun de ces produits, de telle sorte qu'aujourd'hui, reprenant ces teneurs et ces poids, il est aisé d'évaluer les proportions de gluten contenues dans des farines obtenues d'un même blé à des taux d'extraction différents. » C'est ce que j'ai fait, dans les Tableaux suivants, après avoir apporté aux chiffres successifs de rendement une légère modification due à la transformation du blé sale en blé nettoyé; c'est celui-ci, en effet, qui inter- vient seul à la mouture. » Comme type de farine supérieure, je me suis arrêté au taux d'extrac- tion de 60 pour 100; pour les farines inférieures, j'ai été aussi loin que chaque mouture l'a permis, de façon à dépasser toujours le taux d'extrac- tion de 70 pour 100. (') Comptes rendus, t. CXXI, p. 922; 16 décembre iSgô. ( i3.i ) Mouture sun blé tendre (Moulin de M. Loir, a Paris). Produits successifs de ta mouture sur ioo''s de blé nettoyé. Poids et richesse Apport de gluten sec en gluten sec. par cliaque produit. Farine de i"'' jet 33, oo à ii,8i »/o apporlent 3,92 de gluten sec » du ]•■'' convertisseur. 1 3, 39 à 11,77 » 1,57 « 1) du 2" » 5,67 à 10, i8 » 0,58 » » du 3= » 7,52 à 11,82 » 0,89 » » du 4'' » 0,25 à 12, /14 » o,o3 » Au taux d'extraction de. .. . GO, 00 la farine contient 6,99 ^ i2,65 "/„ Farine du 4° convertisseur. . 3,56 à 12, 44 'Vo apportent o, 44 de gluten sec » duo" » .. 4i 12 à 11,80 >i 0,48 » ') de brosse i ,60 à 12,60 » 0,20 » » bise 3,83 à 11, 5o » o,44 » kg gr Total i3, 1 1 1 ,66 » k^' ^ gr Au taux d'extraction de. ... 73, 11 la farine contient 8,55 = 1 1 ,69 "/„ Les farines panifiables fournies par un même blé tendre contiennent donc : . ,, -il 73''s, Il 1 1 ,6n "/„ I , , A lextraction de l ,-. , ' Ji ' de gluten sec ( 6o''s,o8 n ,65 7(, ^ Différence. . o,o4 "/o Mouture sur blé tendre (Moulin de M. Vaury, a Paris). Produits successifs de la mouture sur ioo''8 de blé nettoyé. Poids et richesse Apport de gluten sec en gluten sec. par chaque produit. kg er Farine de 1" jet 54,90 a 11,37 "/,, apportent 6, 24 de gluten sec « du 5'' convertisseur. . 2,89 à 11, 4i » o,33 » » des 6°, 7° et 8" conv'' 2,20 à 11,92 » 0,26 » kB gr Au taux d'extraction de. .. . 60,00 la farine contient 6,83 ^ 1 1 ,38 °/o Farine des &", 7° et 8° conv"' 5, 00 à 11,92 "/o apporlent o,36 de gluten sec » du 9'= convertisseur. . 0,89 à 12,49 " 0,11 » )) du 5° broyeur 3,17 à i6, 60 » o,5o » » de brosse 1 ,60 à 1 2,61 « 0,20 n » bise 3.83 à 11, 5o h o,44 » kg gr Total 12,49 I164 » kb' gr Au taux d'extraction de. . . 72,49 la farine contient 8,47 = 11,6870 ( l3l2 ) Les farines panifiables fournies par un même blé tendre contiennent donc : . ,, ■ j i 72''s,49 11,68 7o ? , , A 1 extraction de - ' , „„ „, J de gluten sec / 6o''8,oo II ,38 7o i ° Différence. . o,3o "/o Mouture sur blé dur (Moulix de M. J. Maurel, a Marseille). Poids et richesse Apport de gluten sec en gluten sec. par chaque produit. Minot extra 27,41 à i3,66 7o apportent 3,74 de gluten sec Farine du 7' convertisseur. 5, 00 à 13,97 " Minol D 11,67a 1 4 J 45 » Farine du 8° convertisseur. 8,i5 à i4i42 » Minot D= 6,87 à 14,29 » 0,82 » ',69 » i'»7 » 0,98 » Au tauj: d'extraction de.. . 60''?, 00 la farine contient 8s'', 4o = i4,oo 0/" _ 'B gr Minot D- 1,58 à 14,29 "/„ apportent 0,22 Minot M 12,60 à i4, 81 » 1,86 Total i4''s,i8 à 26^,08 Au taux d'extraction de. . . 74.''s,18 la farine contient los'', 44 = 14,07 „/" Les farines panifiables, fournies par un même blé dur, contiennent donc : kg A l'extraction de \l^''^ '^°^ "^^ j de gluten sec. ( 60,00 i4,oo ) ° Différence 0,07 "/„ » La démonstration qu'apportent les chiffres précédents est des plus nettes; entre les farines pures, au taux d'extraction de 60 pour 100, qui pro- duisent le pain blanc, et les farines impures qui, aux taux d'extraction de 7'3,ii et 72,49 pour les blés tendres, au taux de 74.18 pour le blé dur, ne peuvent donner que du pain bis, la différence au point de vue de la teneur en gluten est insignifiante. Dans deux des cas examinés ci-dessus, elle n'atteint pas i millième du poids de la farine; dans le cas le plus défavo- rable elle représente 3 millièmes de ce poids. » Si, d'ailleurs, au lieu de considérer les farines, on considère les pains qu'elles fournissent, on voit cette différence disparaître et même changer de signe. On oublie trop, en effet, que, suivant l'état de pureté des fa- rines, les pains arrivent au consommateur en des états d'hydratation diffé- rents. Plus basse en est la qualité, plus grande est la quantité d'eau que ( i3i3 ) le pain retient à la sortie du four, et c'est pour cette cause qu'on voit les farines à 60 pour 100 d'extraction donner à la cuisson i32''s à i35'*s de pain, tandis que les farines à 72-74 pour 100 en donnent i38''s à i4o''fî. De telle sorte que, pour obtenir un kilogramme de pain, il faut, au taux de 60 pour 100, pétrir o""^, 783 de farine, tandis que o'*s,7i4 suffisent si l'on met en œuvre des farines au taux de 72-74 pour 100. » Si l'on applique à ces poids les teneurs respectives en gluten qui, tout à l'heure, ont été déduites de l'analyse des produits successifs de mouture qui composent chaque farine on arrive, à cette conclusion inattendue que le poids de gluten contenu dans i''^ de pain est, pour les pains blancs provenant des farines à 60 pour 100 d'extraction : Blé tendre. Blé dur I. II. III. ses-- 84s'- io3s'- tandis que, pour les pains bis des farines à 73,11, 72,49, 74. '8 pour 100 extraites des mêmes blés, ce poids est de 83s'- SSs-- io4e.' » Les poids de gluten, en un mot, c'est-à-dire de la matière azotée plas- tique qui (les proportions de matières hydrocarbonées ne présentant pas de variations appréciables) sont habituellement pris comme mesure de la A'aleiir nutritive des pains sont, dans l'un et l'autre cas, sensiblement iden- tiques, de telle sorte qu'au préjugé que je m'attache à combattre depuis longtemjîs il convient de substituer cette donnée certaine qu'à poids égal le pain blanc des farines pures est aussi nourrissant que le pain bis des farines inférieures, comme aussi il est, au point de vue de la perméabilité par les sucs digestifs, de la digestibilité, de la conservation, etc., supérieur à celui-ci. » Une autre objection, cependant, a été faite dans ces derniers temps à l'usage du pain blanc; on lui a reproché de ne pas apporter à notre alimentation une quantité d'acide phosphorique suffisante. C'est là encore une objection sans valeur ; l'analyse et la pesée des produits si nombreux qui concourent à l'alimentation générale en fournissent la preuve certaine, mais l'examen de cette question exige quelques développements que je demande à l'Académie la permission de remettre à la prochaine séance. « ('., K., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N" 23.) 17! ( i3i/| ) PHYSIQUE. — Sur la théorie des gaz. Lettre de M. Boltzmaxn à M. Bertrand. « Pardonnez-moi de ne pas être encore d'accord avec vous. S'il s'agit seulement de la distribution des vitesses en un seul moment, la fonc- tion F(^'), que vous introduisez, reste en effet tout à f;ùt indéterminée. Mais Maxwell pose la condition que la distribution des vitesses ne soit pas changée par les chocs. On peut facilement démontrer que, sous cette condition, la fonction F(<') n'est plus tout à fait arbitraire. Si elle était arbitraire, elle pourrait être égale à N pour une certaine valeur de i>, et zéro pour toutes les autres valeurs de c. Alors, toutes les molécules au- raient la même vitesse. Mais on voit aisément que, alors, la condition de Maxwell ne serait plus remplie, parce que, après quelques chocs, certaines molécules auraient de moindres vitesses et d'autres en auraient de plus grandes, et la distribution des vitesses aurait changé. Si vous étudiez la manière dont on a jusqu'à présent introduit dans le calcul cette condition que la distribution ne soit pas altérée par les chocs, vous ne pourrez pas dire que vous avez démontré que la fonction F(f) est arbi- traire et qu'elle n'est point du tout déterminée par cette condition. Certai- nement, elle est déterminée, si l'on suppose que les centres des molé- cules et les directions des vitesses sont distribuées irrégulièrement dans l'espace, et si l'on exige que la fonction F(t') ne soit pas altérée parles chocs. Seulement, vous pouvez dire que vous ne croyez pas qu'on ait intro- duit correctement cette condition dans le calcul. » Réponse de M. Kertrand. « Nous sommes d'accord sur un premier point. La première démonstra- tion de Maxwell ne prouve rien et les problèmes qu'il propose et croit ré- soudre dans son premier Mémoire sont résolus par les formules que j'ai données et qui contiennent une fonction arbitraire. » Maxwell, dans un second Mémoire, a ajouté une condition nouvelle à l'énoncé de son problème : il demande, comme vous voulez bien me le rappeler, que l'état du système ne soit pas changé par les chocs qui s'y produisent. ( i3i5 ) » Je crois avoir montré que la solution qu'il a donnée de ce second pro- blème repose sur une supposition que rien ne justifie. » Je suppose, quoique vous ne le disiez pas expressément, que vous pensez comme moi sur ce second Mémoire de Maxwell; peut-être n'avez vous pas lu la Note dans laquelle je l'examine, et à laquelle vous ne faites pas allusion. » Il reste entre nous un désaccord. » On a donné du théorème de Maxwell plusieurs démonstrations, dont les auteurs doivent inspirer confiance; vous croyez nécessaire de les examiner toutes avant de se prononcer sur les formules qu'elles prétendent justifier. La tâche, je vous l'avoue, m'effraye un peu et je n'ai vu encore qu'une seule de ces démonstrations, celle de Cellerier, sans avoir eu le loisir d'en examiner les détails. » La cause de cette indifférence est, je vous l'avouerai, la conviction où je suis de la fausseté du théorème, à mes yeux complètement évidente. » Si nous écartons la considération des chocs, on peut, contrairement à l'assertion de Maxwell, imaginer un nombre infini de distributions de vitesses, pour lesquelles l'aspect général du système sera le même dans toutes les directions. Cette condition étant remplie et le nombre des molé- cules étant infini il est évident qu'elle ne le perdra jamais, et je pourrais aisément en donner la démonstration rigoureuse; les grandeurs des vi- tesses pourront changer, cela est vrai, mais la force vive totale et, par con- séquent, la force vive moyenne ne changeront pas puisque les molécules sont supposées parfaitement élastiques; la fonction F(t') changera avec le temps, mais les propriétés du gaz seront permanentes et indépendantes des directions. » Telles sont les considérations qui me semblent suffisantes pour me permettre de différer l'examen de toutes les démonstrations que vous avez bien voulu m'indiquer. » PHYSIQUE. — Influence de la température du réfrigérant sur les mesures cryoscopiques . Note de M. F. -M. Raoult. « Supposons que l'on veuille déterminer le point de congélation d'une dissolution aqueuse par la méthode cryoscopique ordinaire. Une éprou- vette, contenant une cerlaiiare quantité de cette dissolution constamment agitée, est placée dans une enceinte dont la température est inférieure à ( i3i6 ) son point de congélation. Elle s'v refroidit. Lorsque sa température est suffisamment descendue au-dessous du point de congélation, on fait cesser la surfusion au moyen d'une parcelle de glace. Aussitôt la congélation se produit et la température du liquide remonte jusqu'à un certain points,. C'est ce point que l'on prend ordinairement pour la température de con- gélation de la partie restée liquide. » En agissant de la sorte, on commet une erreur. La température appa- rente de congélation t^ ainsi obtenue est, en effet, inférieure à la tempéra- ture variable de congélation /„. La différence /„ — f, est d'autant plus grande que la température de l'enceinte est plus basse et que la quantité de glace formée est plus faible. Il est facile de s'en rendre compte. » La température de congélation /, correspond au moment où la vitesse v, du refroidissement, produit par le rayonnement, est égale à la vitesse R du réchauffement qui résulte de la congélation. En ce moment, Z, est inférieur à t^, c'est-à-dire que le liquide est surfondu. Or, on sait que, pour une même quantité de glace et une même agitation, la vitesse de formation de la glace est proportionnelle à la surfusion. La vitesse R du réchauffement par la congélation est donc proportionnelle à la différence qui existe entre la température actuelle t^ et la température véritable de congélation /,,. Par suite, si l'on désigne par R la vitesse du réchauffement occasionné par la formation de la glace, lorsque la surfusion est de i", on a, sous les conditions indiquées, R = K(/„-/,). » D'ailleurs, au moment considéré on a, comme nous l'avons dit, r, = R. » On peut donc écrire c'est-à-dire que l'écart /(, — /,, entre la température vraie et la température apparente de congélation, est égal au rapport ^• » MM. Nernst et Abegg sont arrivés au même résultat en i8g4. mais à l'aide de considérations différentes et par l'emploi des Mathématiques ^u- pér\euves (Nachrichlen derli. Geselkchaft der Wissenschaflen zu Gùttingen). Ils ont même entrepris de déterminer la grandeur du terme correctif ^ et, pour y parvenir, ils n'ont rien trouvé de mieux que de mesurer directe- ment et séparément c, et R au moyen d'expériences spéciales. La mesure ( '3i7 ) de c, est assurément facile. Malheureusemeat, celle de R est fort incer- taine, et cela pour plusieurs raisons, dont la principale est que la surface totale de la glace formée change nécessairement au cours de chaque déter- mination. Il n'en faut pas davantage pour fausser le procédé. » Je trouve beaucoup plus simple et surtout plus exact de calculer la véritable température de congélation au moyen de deux ou trois détermi- nations de la température apparente de congélation du même lirpide, faites par la méthode ordinaire, à des températures différentes du réfrigérant, mais avec la même vitesse d'agitation et la même surfusion. )) Mon cryoscope à sulfure de carbone et à agitateur rotatif, qui permet de régler à volonté la température du réfrigérant et la vitesse de l'agitation, convient très bien pour cet objet {Comptes rendus du 8 février 1892; Revue scientifique {\u. i5 septembre 1894). » Soient /,, t^, t^ les températures apparentes de congélation trouvées, , pour le liquide considéré, dans trois déterminations successives, faites dans ces conditions, ett",, r,, v^ les vitesses de refroidissement correspondantes, mesurées avant la formation de la irlace. » Sur un papier quadrillé, on porte les vitesses de refroidissement i', , Vn, t'a en abscisses, et les températures de congélation t^, /,, ^3 en ordon- nées. Si, conformément aux indications de la théorie, les trois points f,, t.,, t^ sont en ligne droite, c'est une preuve que les expériences ont été bien faites. On prolonge cette droite jusqu'à l'axe des ordonnées, et l'or- donnée ^1, du point d'intersection (c'est-à-dire l'ordonnée à l'origine) est la température de congélation qui correspond à une vitesse de refroidisse- ment nulle. C'est donc la véritable température de congélation /„ de la partie de la dissolution restée liquide. » Il résulte des expériences que j'ai exécutées de celte manière que, pour différentes dissolutions inégalement concentrées d'une môme sub- stance dans l'eau, l'écart ;„ — /, est, toutes choses égales d'ailleurs, propor- tionnel à la concentration et, par conséquent, proportionnel à l'abaisse- ment du point de congélation. » Si donc C(, est l'abaissement véritable du point de congélation, calculé au moyen de la température véritable de congélation /„, C, l'abaissement apparent du point de congélation, calculé au moyen de la température apparente de congélation /, , q une quantité qui reste constante (sous les conditions indiquées) tant que la nature des corps dissous ne change pas. ( i3i8 ) on a » Mais, d'autre part, » Il en résulte C, = C„(t + 7). » Les valeurs de C^ et de C, sont donc dans un rapport constant pour toutes les dissolutions inégalement concentrées d'un même corps; par suite, les lois, suivant lesquelles les abaissements du point de congélation varient avec la concentration, sont les mêmes pour les abaissements véri- tables Co et pour les abaissements apparents C,, si ces derniers sont tous déterminés d'après le même mode opératoire. » Comme il est aisé de le reconnaître, le terme correctif q est égal à ^7^" Ce terme peut donc varier avec la température de l'enceinte, la nature de la substance dissoute, la grandeur de la surfusion, le mode d'agitation, etc.; mais, dans les expériences convenablement conduites, il ne prend jamais une importance notable. Voici, en effet, les valeurs qu'il a atteintes pour diverses dissolutions aqueuses, avec mon appareil et dans les circon- stances où j'opère habituellement; c'est-à-dire, quand la surfusion est de o°,5, la vitesse de l'agitateur de 5 tours par seconde et la température de l'enceinte de 3° au-dessous du point de congélation : Eau pure . y = 0,001, Dissolutions d'acide sulfurique 7 =: o,oo4, » d'acide chlorhydrique q^ 0,002 , 1) de sucre y = o, 002 , » d'alcool ^ = o,oo5, toutes quantités fort petites et qui, dans la grande majorité des cas, peuvent être négligées, » De tout ce qui précède, il résulte que, quand on opère par la méthode ordinaire et suivant les règles que j'ai indiquées : » 1° L'influence de la température de l'enceinte n'altère en rien les lois relatives aux abaissements des points de congélation des dissolutions inégalement concentrées d'un même corps ; » 1" Elle ne modifie sensiblement ni les valeurs particulières des abais- sements moléculaires des différents corps, ni les lois qui règlent leurs rapports ; » 3° Elle peut être mesurée et corrigée dans chaque cas particulier. ( i3.9 ) » C'est donc à tort qu'on a récemment signalé cette influence comme une cause importante et inévitable d'erreur dans l'emploi de la méthode cryoscopique ordinaire. » NOMINATIONS. L'Académie procède, parla voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée de vérifier les comptes de l'année i8g5. MM. Mascart et 3Iaurice Lévy réunissent la majorité des suffrages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission chargée de décerner, en 1896, le prix fondé par le baron Larrey. MM. GuvoN, Lannelongue, Marey, Bouchard et Potain réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. P. Blandin adresse une Note « Sur un cas d'incrustations calcaires aux environs de Paris ». (Commissaires : MM. Hautefeuille, Marcel Bertrand.) M. Marcus IÏartog adresse, pour le concours du prix Desmazières, un Mémoire ayant pour titre : « Cytologie des organes île végétation et de reproduction chez les Saprolégniées ». (Renvoi à la Commission du prix Desmazières.) CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur ks équations différentielles du premier ordre . Note de M. P. Painlevé, présentée par M. Picard. « Les résultats intéressants publiés par M. Rorkine (^Comptes rendus, 25 mai 1896) me donnent l'occasion de revenir sur une question que j'ai ( ,320 ) traitée antérieurement et qui renferme, comme cas particulier, le problème de M. Korkine. » Cette question s'énonce ainsi : Étant donnée, une équation différentielle oùV et Çl sont deux polynômes en y (r/e degré p et q^ qui dépendent de x d'une façon quelconque, reconnaître si l' intégrale de cette équation peut s'écrire (2) h{x) \y - g, (x)]\ [y - g,(x)]K ..[y- o-„(x-)]^« = C h, gt, .. ., g,i désignant des fonctions inconnues de x,l, a„ des constantes numériques inconnues, C /a constante arbitraire (n est un entier donné). On retombe sur le problème de M. Korkine quand on suppose que h(x) est égal à I, et que \,, .... 1„ sont des quantités données toutes distinctes : cette dernière restriction est la plus importante. )) Quand l'intégrale est de la forme (2), il existe un multiplicateur M(y, x) du binôme Qdj — P dx, qui est un polynôme en y de degré égal à n — (q -hi) ou à n — (q -\- 2.) suivant que la quantité 1\ est différente de zéro ou égale à zéro. C'est sur cette remarque que repose la méthode que j'ai indiquée (voir les Comptes rendus, janvier-février 1892). )) Les résultats auxquels conduit cette méthode s'énoncent ainsi : )) S'il n'existe qu'un multiplicateur distinct (') de la forme M(y,x), les fonctions g,, ....g„ s'obtiennent algébriquement en fonction des coeffi- cients de P,Q; /i[x) s'obtient par une quadrature logarithmique. » S'il existe au moins deux multiplicateurs M (y, x) distincts, l'intégrale générale y(x) de (i) ne prend qu'un nombre limite de valeurs autour des points critiques mobiles. L'intégrale y(x) vérifie une relation de la forme /ON H(r, ^) du 11 et K étant deux polynômes en y de degré v, dont les coefficients, ainsi que a, [i, y, se calculent rationnellement en fonction des coefficients de l'équation (i). (') Je ne regarde pas comme distincts deux multiplicateurs qiii ne diOèrent que par un facteur constant. ( i32i ) » L'équation (3) peut encore s'écrire (,\ H(y,x) _ C/,+/ /, ,/, ç,, cp étant certaines fonctions de a:, C la constante. » Appelons valeurs remarquables de C, les valeurs €„ (s'il en existe) toiles que, pour x quelconque, l'équation (i) en y ait des racines mul- tiples (qui peuvent être infinies). S'il existe une valeur remarquable, on peut mettre l'intégrale sous la forme (3) oîi a. est nul; s'il existe deux va- leurs remarquables, on peut supposer, dans (3), oc et 7 nuls ; l'intégrale de (1) est alors donnée par une quadrature qui définit A(a;); quand h est égal à I, l'intégrale s'obtient algébriquement. Sî tous les exposants \ sont distincts, ilexiste au moins deux valeurs remarquables C. D"où ce théorème : » Étant donnée une équation (i), on peut toujours leconnattre, à l'aide d'un nombre fini d'opérations rationnelles, si son intégrale est de la forme (2) (^l'entier n étant donné). Quand il en est ainsi, deux cas sont possibles : ou bien g,, ..., gn dépendent algébriquement des coefficients de (i) et h (a?) est donné par une quadrature los,arithmique; ou bien l'équation (i) se ramène ration- nellement à une équation de Riccati [d'après les formules (3)J. En particu- lier, on sait toujours reconnaître si l'intégrale se laisse mettre sous la forme de M. Korkine (h^^i ,l,^l2 ^ ■ • -^ \,)' et, quand il en est ainsi, cette intégrale s'obtient algébriquement. » Posons-nous maintenant le problème inverse : Former toutes les équa- tions différentielles (i) dont les coefficients soient, par exemple, rationnels en X (*) et dont l'intégrale se laisse mettre sous la forme (2). » La réponse s'énonce ainsi. Toutes les équations (i) cherchées s'ob- tiennent/^arw/z des trois procédés suivants : » t° En dérivant l'égalité : /ii^x)G,(j, x)''' . ..G,„(y, a;/» = C, où les G sont des polynômes en x, y et où h = g-f^W''-^, k étant rationnel en x. » 2° En remplaçant dans l'équation linéaire du „ u par ■- ' ', H et R étant des polynômes en j dont les coefficients, ainsi que p et y, sont rationnels en x. (') Au lieu de regarder comme données la classe des fonctions rationnelles de x, on peut traiter le même problème en regardant comme données n'importe quelle classe de fonctions de a:. C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXMI, N» 23.) I?^ ( l322 ) » 3" En remplaçant dans l'équation de Riccati du ., n -— ^a.u- -I- p« + Y, cl a- ' H( y ce) u par ., ) _' ^ les coefficients de H, K, ainsi que a, p, y, étant rationnels en a?. » Les équations de M. Rorkine s'obtiennent toutes par le procédé i°, oîi h^i. » J'ai indiqué également la relation qui existe entre le degré de l'équa- tion (i) en j', le nombre n des facteurs de (2) et les valeurs remarquables de C. Je renvoie pour la démonstration de ces résultats à mon Mémoire sur les équations du premier ordre, et aux Notes déjà citées (Comptes ren- dus, janvier 1892). « MÉCANIQUE. — Sur la régulation des moteurs. Note de M. L. Lecornu. présentée par M. H. Léauté. « Dans ma précédente Note (Comptes rendus, 26 mai 1896), j'ai envi- sagé uniquement l'effet d'une variation brusque du moment moteur, repré- sentée par une constante c. Je voudrais compléter cette théorie, en indi- quant comment se comporte l'appareil décrit lorsque la différence, c, entre le moment moteur et le moment résistant, c'est-à-dire le moment effectif, éprouve des variations quelconques. Si c est une fonction du temps, on trouve aisément, avec les notations déjà employées, ^ - "' = \7r^^:?T) (^"^' l'ce?'(à - fi"" fce"dtY » Il est inutile de préciser dans le second membre les constantes d'in- tégration : elles n'introduisent dans la valeur de w — to, que des termes évanouissants. » Supposons, en particulier, qu'on ait affaire à une variation périodique représentée par l'expression c ^ Cg siny^, c^ et y étant des constantes. En posant tangip — ^ _ V > 11 vient » La vitesse angulaire éprouve donc une variation de même période que ( .32,3 ) celle du moment effectif, avec une différence de phase égale à cp. L'ampli- tude est '^- ^ + ? Y,n l'absence de tout régulateur, elle serait An v/(a^+Y')(P'+f) 4^- Le régulateur a donc pour effet de multiplier l'amplitude par le fac- teur , ^ ^^" qui peut s écrire 1/ r — r;;r— -Vvt^tV— -tt • Ce tac- teur n'est jamais supérieur à l'unité ; par conséquent, la présence du régula- teur n exagère en aucun cas l'importance des oscillations dues aux petites variations périodiques du moment effectif. On voit même que le régulateur agit pour réduire les oscillations, sauf dans le cas exceptionnel où l'on au- rait Y = v'^ ' c'est-à-dire si la période — de l'oscillation était exactement égale à -^> ou, ce qui revient au même, à 27:1/^; en pareil cas, l'effet du régulateur serait nul vis-à-vis de cette oscillation particulière. » Je profite de l'occasion pour rectifier une petite faute d'impression laissée dans ma première Note. L'inégalité fondamentale doit s'écrire A w^ nh sin- / ^ '\ p- a, en rétablissant au premier membre le facteur A, moment d'inertie du vo- lant. En ce qui concerne ce moment d'inertie, j'ai parlé de sa valeur ex- primée en kilogrammètres-secondes. J'ai voulu dire par là que les unités sont le kilogramme (poids), le mètre et la seconde, et que, par exemple, P un moment d'inertie de 5oo équivaut, en vertu de la formule A = /-, à un poids de 5oo x 9,80, soit Agoo'^s, placé à i" de l'axe de rotation. » GÉODÉSIE. — Observations sur les erreurs causées par les variations de tem- pérature dans les instruments géodésiques. Mémoire de M. F. -A. Aimo. (( Les opérateurs connaissent les changements fréquents qui surviennent dans les dimensions des bulles employées dans les divers instruments géo- désiques couramment usités dans la pratique, niveaux à bulle, cercles répétiteurs, tachéomètres, etc ; on observe, en effet, que les bulles se réduisent, en longueur et en diamètre, au fur et à mesure que la tempé- rature diurne s'élève sous l'effet des radiations solaires; au point que, par moments, malgré toute la précision avec laquelle l'opérateur peut avoir réglé son instrument, la bulle devient presque insensible : les opérateurs la ( i324 ) disent alors paresseuse ou folle, et la manœuvre des vis calantes est, par suite, plus longue et plus fastidieuse. M On obvie, en partie, à cet inconvénient, en recouvrant l'instrument d'un parasol, lequel présente, en outre, l'avantage de moins fatiguer la vue de l'opérateur appelé à adapter, souvent toute une journée, son œil contre l'oculaire d'une lunette; mais nous avons dit en partie, seulement, parce que le parasol, ne constituant qu'un écran facilement pénétrable, ne garantit point l'instrument contre toutes les radiations solaires directes; il reste, en plus, les radiations latérales de réflexion ou autres; toutes ces causes continuent donc à agir sur la bulle, dans l'ombre relative qui l'environne; on constate, d'ailleurs, que dès que la température du milieu ambiant s'abaisse la bulle tend à reprendre aussitôt sa mobilité première. Il résulte de là qu'il est prudent de renoncer à opérer pendant les fortes chaleurs, si l'on tient à obtenir des résultats aussi précis que possible. » Or, ces influences catoptriques ne s'exercent pas seulement sur les bulles, mais aussi sur l'ensemble des diverses parties des appareils métal- liques ou autres qui les accompagnent dans ces mêmes instruments. » Il nous a été donné d'observer, en effet, que les radiations calorifiques solaires, directes ou non, modifient, sur le terrain, les caractères géomé- triques des lunettes construites à l'atelier, c'est-à-dire dans un milieu se trouvant généralement à l'abri de ces mêmes influences. L'échauffement qui en résulte fait inégalement dilater toutes les pièces, chacune avec son coefficient spécial de dilatation propre, et les résultats des lectures sur la mire subissent eux-mêmes des altérations très sensibles, suivant que l'on opère, soit vers midi, soit avant ou après; car, la croisée des fils, obtenue à l'aide de fils de toile d'araignée, se déforme ainsi, du reste, que le tube métallique de la lunette, les lentilles en cristal, les colliers et axes divers, les plateaux, etc.. » Aussi, bien qu'employant toutes les précautions d'usage et nous plaçant dans les meilleures conditions désirables en ce qui concernait : » 1° Le réglage des diverses parties d'un niveau, à bulle indépendante, sortant des ateliers de l'École nationale des Ponts et Chaussées; » 2° L'équidistance complète entré les coups arrière et ceux avant, limitée à loo mètres de chaque côté de l'instrument; ). 3° La fermeté et la régularité du terrain à parcourir, chaussée d'une route en palier; » 4° La verticalité absolue d'une mire parlante, et en opérant par beau temps; » 5° La sécurité des points, où était posée chaque fois la mire, en assujettissant, à ras de sol, des pointes ferrées à tète horizontale, ( i325 ) nous avons conslaté, sur une longueur de i kilomètre de nivellement, des différences atteignant, parfois, o™,o25 entre les résultats obtenus vers midi et ceux du matin ou du soir. » Nous avons longtemps hésité, lorsque le remarquable travail de M. Maurice Hamy, présenté, dans le courant du mois de mars 1896, à l'Académie des Sciences de Paris, sur l'action perturbatrice exercée, sur les instruments fondamentaux de l'Astronomie, par les radiations calori- fiques émanant de lumières installées dans les salles méridiennes, nous a encouragé à communiquer les résultats de nos observations parallèles sur le terrain, afin de prévenir les opérateurs consciencieux contre les nivelle- ments qu'ils supposent quelquefois erronés, alors que, n'ayant rien à se reprocher à eux-mêmes, les erreurs doivent être attribuées aux instruments ou plutôt aux variations de température. )) Il est hors de doute que l'on peut facilement obtenir des résultats approchés à un ou deux millimètres près, dans des circuits nivelés en une séance de durée relativement courte, car dans ce laps de temps les pertur- bations sont généralement insignifiantes; mais, dès que des instruments géodésiques ont été soumis à des échauffenients et à des refroidissements successifs, dans le courant d'une même journée, il faut s'attendre à des différences très sensibles, et l'opérateur n'est plus responsable des varia- tions constatées. » Ainsi disparaît la légende concernant des nivellements de plusieurs centaines de kilomètres de longueur et obtenus, par un seul et même opé- rateur, à quelques centimètres près, toutes corrections faites sur la roton- dité et la réfraction de la Terre. » Un procédé, recommandé pour se garantir le plus possible contre des incertitudes de ce genre, pour des nivellements d'une grande préci- sion, consiste à prendre la moyenne des cotes obtenues, en chaque point, par une même personne ayant nivelé à deux heures différentes de la journée. » Nous avons aussi observé que deux opérateurs passant le même jour, par les mêmes points, dans des conditions complètement identiques, mais avec des niveaux à bulle de fabrication différente, trouvent quelquefois des écarts atteignant deux et même trois centimètres de hauteur, pour se rapprocher ensuite ; puis, enfin, obtenir sensiblement l'un en plus ce que l'autre avait en moins vers le début des opérations de contrôle et de vérification. » Dans ce cas, la moyenne des résultats des deux opérateurs s'ap- ( i326 ) proche certainement beaucoup plus de la ligne brisée mathématique constituant le nivellement proposé, que l'un quelconque des deux résul- tats respectifs. » C'est ce dernier procédé que nous avons employé avec fruit, sur les conseils et la direction de M. Delpit, ingénieur des Ponts et Chaussées à Bastia, en opérant, de concert avec M. Robert, chef de section de l'Hy- draulique agricole, pour effectuer le nivellement d'une base, de loo kilo- mètres environ de longueur, à travers la plaine orientale de l'île de Corse. » SPECTROSCOPIE. — Surks spectres des métalloïdes dans les sels fondus. Soufre. Note de M. A. de Guamont, présentée par M. Friedel. « Un certain nombre de sels fondus, soumis à l'action de l'étincelle con- densée, donnent, ainsi que je l'ai fait connaître pour les sels haloïdes ('), le spectre de lignes du métalloïde qu'ils contiennent, spectre qui vient s'ajouter à celui du métal renfermé dans le sel. Ces spectres de lignes des métalloïdes sont très brillants, à peu près autant que ceux des métaux, faciles à obtenir, et évitent l'emploi, toujours délicat, des tubes de Pliicker ou à gaines, en donnant une intensité lumineuse supérieure. Ils fournissent des types de comparaison commodes, c'est pourquoi j'en ai poursuivi l'étude, bien que la sensibilité de la recherche des métalloïdes par cette mé- thode ne dépasse certainement pas les procédés de l'analvse par voie humide. » J'ai repris ainsi l'examen du spectre de lignes du soufre, déjà com- mencé dans les minéraux (^), en faisant porter mes recherches sur les sels fondus dont le soufre est un des constituants, tels que les sulfures, les sulfates et en général les composés sulfurés non décomposables par la chaleur. Le dispositif employé a déjà été décrit; il me suffira de rappeler qu'une bobine d'induction, donnant 4*"" à 5*^'" d'étincelle, charge un conden- sateur de 20 '"'"1 à 40''™'' de surface, formé de bouteilles de Leyde dont la décharge, éclatant entre deux fils de platine aplatis et recouverts du sel en (') Comptes rendus, 8 juillet iSgS. — Les (luorures se comportent dilTéremment et feront l'objet d'une Note ultérieure. (^) Comptes rendus, 1 juillet 1894. — Voir la Planche donnant le schéma du spectre de lignes du soufre. ( '327 ) fusion, dissocie celui-ci dans son étincelle (trait de feu) qui est étudiée au moyen d'un spectroscojie à deux prismes. » Quel que soil le sel contenant du soufre, on obtient le' même spectre de lignes de ce corps qu'avec les sulfures métalliques solides (minéraux conducteurs, par exemple), ou qu'avec le soufre libre, soit fondu sur les deux électrodes, soit renfermé dans un tube de Pliicker; on a donc un spectre de dissociation complète. Les sels fondus ont, pour cette étude, l'avantage sur les minéraux de pouvoir être purifiés des matières étrangères venant compliquer le spectre, principalement dans le violet (traces de fer et de calcium, par exemple). J'ai fait usage principalement des sels alcalins et des sulfates, de préférence aux sulfures, ces derniers attaquant plus ou moins les fils ou spatules de platine sur lesquels on les met en fusion. Je donne ici mes mesures de longueur d'onde des principales raies du soufre visibles dans les sels fondus ou les minéraux, m'étant borné, dans ma Note du 2 juillet 1894, i> présenter les anciennes valeurs de M. Salet pour les lignes identifiées par moi. 645,5 bien visible. / 567,2 bien visible. I 547,3 bien visible. ( 64o,2 bien visible. \ 566,2 ass. bien vis. „ j 545,2 forte. '^ ( 638, g bien visible. x ( 565, i bien marquée. j 543,4 forte. ( 63i,g bien marquée. / 564,2 bien marquée. ( 542,9 forte. 2 0,227 24,0 1,366 10,48 1 ,080 5i,o 2,255 36,5 2,o65 21 ,0 0,602 25,3 o,4io 26,9 2,656 i3,38 1,895 53,2 » » » » 1,145 33,1 )> » » » )> )) » « » » » c'est-à-dire que, pour le tannin qui a donné les chiffres les plus forts, une solution de tannin est complètement épuisée par du noir, tant que celui-ci ne se charge pas de plus de 20 pour 100 de .son poids en tannin. Et lorsqu'une solution, agitée avec le noir en question, contient ensuite 1^'', 895 pour 100 par exemple, c'est que chaque gramme de cet échantillon s'est chargé de oSa""^"", 53,2 pour 100 de tannin. » Action sur un mélange. — Cette action varie suivant les corps étudiés. En faisant agir le noir sur un mélange d'acide salicyliqueet de dextrine, on voit que l'absorption de la dextrine est presque complètement entravée par de faibles quantités d'acide salicylique qui, lui, est absorbé comme s'il C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N" 23.) «7^ ( i33o ) était seul, et qu'au contraire, lorsqu'on fait agir le noir sur un mélange de dextrine et de salicylate de baryte, les deux corps sont absorbés, mais la dextrine l'est de préférence au salicylate. Ainsi le noir animal peut faire un choix des corps absorbables au sein d'un mélange. )) Dissociation. — T,a tendance à la dissociation est naturellement va- riable suivant la forme de la courbe d'absorption; dans certains cas elle ne peut être complète, dextrine, tannin, et la transformation des corps absorbés par les agents chimiques est rendue très difficile, comme par exemple la saccharification de la dextrine par les acides. )) Rôle de la porosité. — Elle ne paraît pas être la cause principale, comme le nom di affinité capillaire qui a servi à désigner ces phénomènes pourrait le faire croire. Si l'on augmente la porosité du noir en dissolvant les matières minérales qui le chargent, le pouvoir absorbant n'augmente que suivant la même proportion que le carbone, seul agent actif. » Si l'on diminue la porosité en chargeant de tannin, calcinant, etc., plusieurs fois, le poids du noir augmente et son pouvoir absorbant diminue lentement comme si on l'avait seulement chargé d'un corps inerte. » Influence du poids moléculaire dans une série. — Les expériences faites sur les salicylates montrent que ces corps se sont à peu près classés dans l'ordre des poids moléculaires; on a en effet, par ordre d'intensité, les salicylates de sodium, lithium, potassium, magnésium, baryum ; mais, même dans ce dernier, la quantité d'acide du salicylate absorbé était inférieure à la quantité d'acide libre absorbé dans les mêmes conditions. » Comparaison des noirs entre eux. — Si l'on cherche à comparer les courbes de quelques noirs vis-à-vis de plusieurs corps, on constate que ces courbes se sont pas parallèles et peuvent même se croiser, et qu'un noir excellent absorbant pour un corps donné peut-être médiocre peur un autre. Voici les valeurs d'absorption pour 3 produits, la richesse finale étant o,5 pour loo et l'un servant d'unité = loo. Pour Nature d u noii'. dextrine. gélatine. acide salicyli ique. Noir lavé (7 pour 100 cen idres). . 100 100 100 Noir Gira non rd 37 l33 25 25 réaction des Noir lavé. . . . 20 sels. » On ne peut donc espérer donner une méthode exacte d'analyse des noirs au point de vue pratique. » Ces phénomènes peuvent être variables en quantités, mais doivent rester de même nature si les noirs ne contiennent plus de sels ou de car- ( i33i ) boues pouvant agir individuellement, et dont on peut les priver par calci- nation et lavages à l'acide. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosUi^e de la potcissc. Note de M. Chaules Fabre. « 1. Le dosage de la potasse par précipitation des sels potassiques à l'état de chlorure double de platine et de potassium est de tous les pro- cédés de dosage celui qui fournit les résultats les plus exacts. La lenteur des opérations constitue le seul reproche que l'on puisse faire à ce procédé classique : celte lenteur est un obstacle sérieux à l'utilisation de ce mode opératoire quand il s'agit d'effectuer de nombreux dosages. Soit pour sim- plifier le travail, soit pour assurer la précision des résultats, de nombreuses variantes ont été proposées : Mohr (^Zeitschl. f. analyt. Chemie, t. Xin, p. 173) dessèche le chloroplatinate de potassium et le réduit au rouge sombre en présence d'oxalate de soude : dans le résidu il dose le chlore par les méthodes volumétriques. MM. Corenwinder et Contamine pré- fèrent réduire le chloroplatinate de potassium par le formiate de soude {Comptes rendus, i[\ novembre 1879); ils pèsent le platine réduit et, du poids obtenu, déduisent la quantité de potasse existant dans l'échantillon. » 2. Le procédé de Mohr exige la dessiccation du chloroplatinate avant son mélange avec l'oxalate de soude; la calcination doit d'ailleurs être effectuée très soigneusement, mais le dosage s'achève avec régularité par l'emploi de la solution décinormale d'argent et le chromate de potasse comme indicateur. » En pesant le platine réduit suivant les prescriptions de MM. Coren- winder et Contamine, les résultats obtenus sont plus exacts : cependant il peut arriver que le platine réduit soit à l'état de précipité très divisé passant au travers des filtres : pour rassembler ce précipité, M. Woussen (^Ann. agr., t. XIII, p. 43i) a recommandé l'addition de quelques centi- mètres cubes d'acide chlorhydrique à la liqueur bouillante dans laquelle le platine a été réduit : il faut encore faire bouillir cette liqueur, recueillir le précipité, le dessécher, le calciner, le peser, opérations relativement longues. » 3. J'ai trouvé que l'on pouvait abréger très notablement le temps nécessaire à ces dosages en dissolvant dans l'eau bouillante le chloropla- tinate de potassium et réduisant le platine à l'état métallique par l'emploi ( i332 ) d'un meta!, puis titrant dans cette dissolution le chlore provenant du chloroplatinate de potassium ; j'opère de la manière suivante : )) La dissolution du sel de potasse à doser est évaporée au bain-marie avec un léger excès de chlorure de platine; j'ajoute, vers la fin de l'opéra- tion, quelques gouttes d'eau régale de manière à détruire les composés ammoniacaux qui auraient pu exister. Le résidu est repris par quelques centimètres cubes d'eau distillée et évaporé de nouveau; le résidu de cette évaporation est broyé dans la capsule évaporatoire avec quelques centi- mètres cubes d'alcool à go*"; on recueille le résidu sur un filtre, on lave à l'alcool jusqu'à ce que la dissolution alcoolique soit incolore; on termine le lavage en faisant passer sur le filtre quelques centimètres cubes d'éther, de manière à déplacer l'alcool qui imprègne le résidu : l'éther s'évapore rapidement (des traces d'alcool, de matières organiques réduisent ulté- rieurement le chromate de potasse qui sert d'indicateur dans le dosage par la solution d'argent). Le précipité de chloroplatinate qui reste sur le filtre est traité par l'eau bouillante; dans la hqueur limpide ainsi pré- parée j'ajoute le métal destiné à réduire le chloroplatinate; cette réduc- tion étant rapidement effectuée, je titre le chlore existant dans la liqueur filtrée; de la quantité de chlore, je déduis la quantité de potasse. » 4. Presque tous les métaux utilisables pour cette réaction donnent, dans les solutions de chloroplatinate de potassium, un précipité de platine très ténu, qui passe au travers des filtres, obstacle sérieux à un bon titrage de la liqueur. On peut éviter cet inconvénient en employant le magnésium en poudre tel qu'on le trouve dans le commerce. Je lave ce magnésium d'abord à l'alcool, puis à l'eau distillée. La bouillie métallique résultant de ce lavage est immédiatement mélangée par petites fractions avec la solu- tion chaude (Go^C. environ) de chlorure double ; la réduction s'effectue très rapidement d'après l'équation 2Mg + R=PtCP = 2RCI -I- 2MgCl + Pt. » Il faut éviter l'emploi d'un trop grand excès de magnésium, suscep- tible de provoquer une réaction tumultueuse : il se dégage de l'hydrogène provenant de l'action du magnésium sur l'eau : 2H-O + Mg = 2H + Mg(OH)=. )) Un grand excès de magnésium, une température trop élevée, une dis- solution trop concentrée peuvent donner lieu à la formation d'une petite ( i333 ) quantité d'oxychlorure de magnésium, qui est retenue par le précipité. Pour éviter cet inconvénient, il est bon d'ajouter, à la fin de l'opération, quelques gouttes d'acide sulfurique ; on filtre et, dans le filtrat, on ajoute un léger excès de carbonate de chaux précipité, puis du chromate de po- tasse et l'on titre par la dissolution d'argent — • » 5. Les résultats fournis par ce procédé, sans être rigoureusement exacts, sont très suffisants pour les dosages industriels. J'ai obtenu : Titre exact Trouvé pour 100. pour loo. Avec le chlorure de potassium A 47>8o 47) 60 » B 48,25 48,10 Avec le sulfate de potasse A 49 . 60 49 > 5o » B 49, 5o 49. 3o » Ces résultats, un peu faibles, sont cependant acceptables pour les ana- lyses industrielles. Cette méthode est donc susceptible d'être emplovée par les stations agronomiques et les laboratoires qui ont à effectuer de nombreuses analyses de sels de potasse. » La réduction du chloroplatinate de potasse par le fer porphyrisé, suivie d'un dosage du fer dissous (par le permanganate), ne m'a pas donné de résultats susceptibles d'être utilisés dans la pratique. » CHIMIE ORGANIQUE. ^- Sur la chaleur de vaporisation de l' acide formique . Note de M"'' Dorothy Marshall. « Une certaine quantité d'acide formique aussi concentré que possible (qualifié pur etcristallisable)m'a été fournie par MM. Rahlbaum de Berlin. Je l'ai soumis à des distillations fractionnées (i5 fois), et j'ai ainsi obtenu un échantillon passant à la distillation entre 100° et 100°, 5, sous la pression ySi™", 2. Cet échantillon m'a servi à déterminer la chaleur latente de va- porisation de l'acide formique par la méthode de comparaison, méthode que M. le professeur Ramsay et moi avons décrite dans le Philosophical Magazine de janvier i8g6. » Le liquide que j'ai pris comme ternie de comparaison est, comme pré- cédemment, la benzine, dont la chaleur de vaporisation est 94,4 à 80°, 2 (Griffiths et Marshall, Philosophical Magazine, i 896). ( i334 ) M Deux expériences, faites à deux jours consécutifs, m'ont fourni les résultats ci-après : Poids vaporisés. Poids corrigés. ' "" . Rapport—- '. .,~ "" „" . Rapport jJ- Baromclre. Acide. Benzine. ' ' v^ Acide. Benzine. L, 755,8 14,901 16,309 o,855 12,784 16,309 i>276 753,0 13,702 14,998 0,859 11,770 14,998 ',274 Moyenne i , 375 » Il en résulte, pour la chaleur de vaporisation de l'acide forraique, L, = 1,273 X 94,4, ou 1., = !20,36. M MM. Favre et Silbermann ont trouvé le chiffre 120,7 (^«"- '^^c C/iim. etde Phys., t. III, p. SSy). » Le quotient de la chaleur moléculaire de vaporisation par la tempéra- ture absolue ( -rp- ) est i4. 7- La valeur correspondante pour l'acide acé- tique est également i4,7- » Il m'a semblé intéressant de comparer la valeur L, ainsi obtenue, avec celle que l'on peut déduire des données récemment publiées par M. Raoult, sur les tensions de vapeur de l'acide formique employé comme dissol- vant {Revue scientifique, i5 septembre 1894. Comptes rendus, 20 mai 1896). » Prenons la formule de M. Raoult dp Tt l"- 1,988 L= — X ^ X -^^— , p A 100 dans laquelle L est la chaleur de vaporisation du dissolvant, ^ la variation avec la température de la tension de vapeur du dissolvant à la température T, T la température absolue de l'ébullition sous la pression/?, A la diminution moléculaire de la tension de vapeur. » Admettons, avec M. Raoult, ^ = 23°"^, 5 pour 1°, à 100°, 8; T = 100,8 -f- 273,7 = 374.5; ( i335 ) p = 760°"°; A = 0,713. )) Il en résulle L = 120,9, nombre qui, pratiquement, se confond avec 120, /j, que nous avons trouvé directement ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaisons de l'antlpyrine avec les acides oxy- henzoiques et leurs dérivés, i^ote de MM. G. Patein et E. Dcfau, pré- sentée par M. Arm. Gautier (^). « On sait que l'antipyrine se combine à certains acides, et nous avons montré qu'elle se combinait également aux phénols. Nous avons indiqué [Comptes rendus, t. CXXI, p. 532; Bull. Soc. Chim. (3), t. XV, p. 609] les différences que l'on observe dans ces combinaisons, selon le nombre et la position respective des oxhydryles phénol iques. Dans la présente Note, nous étudions l'action de l'antipyrine sur des corps qui sont à la fois acides eV phénols, les acides oxyhenzoîques. ainsi que leurs dérivés. » I. Salicylale d'antipyrine. — C'est le seul corps de ce groupe qui ait été préparé jusqu'ici; on lui a donné le nom de salipyrine. C'est un corps cristallisé fondant à gi^-ga". Nous avons cherché à préparer un composé dans lequel entreraient deux molécules d'antipyrine, l'une fixée sur l'oxhydryle phénolique, l'autre sur le carboxyle. Quelles que soient les conditions dans lesquelles nous nous sommes placés, nous n'y sommes pas parvenus. M II. Paraoxybenzoate d'antipyrine. — Pour préparer ce corps, nous avons mélangé une solution alcoolique concentrée contenant 5^'',5o d'acide paraoxybenzoique et une solution aqueuse contenant 8^' d'antipyrine; il se sépare un liquide huileux qui cristallise au bout de quelque temps; ces cristaux sont purifiés par cristallisation dans l'eau bouillante ou mieux dans l'alcool à So" C. bouillant. Leur composition a été déterminée en y dosant l'antipyrine à l'aide du chloroforme en liqueur alcaline, ainsi que nous l'avons indiqué déjà : Calculé pour Trouvé. C'H'0».C"H"Az'0. Antipyrine : 1° 56, 80 pour 100 67,56 » 1° . . 57, i5 » » (*) Laboratoire de M. W. Ramsay, University Collège, London. (-) Travail du laboratoire de M. A. Gautier, Faculté de Médecine de Paris. ( i336 ) » L'acide paraoxybenzoïque a été dosé volumétriquement à l'aide d'une solution titrée de soude en prenant le phénolphtaléine comme indicateur : Trouvé. Calculé. Acide paraoxybenzoïque 42,78 42,35 » Le corps que nous avons obtenu résulte donc de la combinaison de l'antipyrine et de l'acide paraoxybenzoïque, molécule à molécule, sans élimination d'eau. Il se présente sous la forme de beaux cristaux incolores, se conservant sans s'altérer ni se colorer, fondant à 78°-82°, solubles dans i3o parties d'eau froide, beaucoup plus solubles dans l'eau bouillante, très solubles dans l'alcool, peu solubles dans l'élher. Ils donnent avec le percblorure de fer la réaction de l'antipyrine. » IlL Métaoxybenzoate d' antipyrine . — Nous avons opéré de la même façon pour obtenir la combinaison de l'antipyrine avec l'acide méta- oxybenzoïque. Cette combinaison est restée liquide. Nous l'avons ana- lysée comme les précédentes, après l'avoir abandonnée quelque temps sous une cloche à acide sulfurique : Calculé pour Trouvé. C'H'O'. C"H'=Az=0. Antipyrine 56, 5o 57,56 » 56,20 » Acide métaoxybenzoïque 42,70 42,35 » Si l'on opère en présence d'un excès d'antipyrine, cet excès reste en grande partie dissous dans l'eau, et la combinaison retient en dissolution un peu d'antipyrine; mais elle résulte toujours de l'union d'une molécule de chacun des deux corps. » Les acides oxybenzoïques ne se combinant qu'à une seule molécule d'antipyrine, nous avons cherché à déterminer si la fixation de celle-ci se faisait sur l'oxhydryle phénolique ou sur le carboxyle ; nous avons pour cela procédé à différents essais. Ces combinaisons décomposent à froid le carbonate de soude. » 1° Action de l'antipyrine sur le salicylate de soude. — On a, depuis longtemps, signalé ce fait que le mélange d'antipyrine et de salicvlate de soude devient, au bout de quelque temps, pâteux ou même huileux ; on a même avancé qu'il prenait alors une réaction acide, suivant les uns, alcaline pour les autres. Nous avons vu d'abord que le mélange de salicylate de soude et d'antipyrine, maintenu dans une atmosphère sèche, sous une cloche à acide sulfurique, par exemple, ne se liquéfiait pas. Nous avons ensuite mis sur un verre de montre taré un poids connu d'un mélange en proportions moléculaires d'antipyrine et de salicylate de soude, et nous ( i337 ) l'avons abandonné à l'air. Au bout de quelques heures on voit la poudre se liquéfier par endroits, et une pesée montre que le mélangea absorbé de l'eau; cette absorption continue jusqu'à ce que le mélange soit devenu complètement liquide. En le plaçant alors sous une cloche à acide sulfu- rique, on constate, à l'aide de la balance, qu'd reperd l'eau qu'il avait absorbée et qu'il reprend son poids et son état de siccité primitifs. Quant à la réaction, elle n'est devenue, à aucun moment, acide ou alcaline. La dé- liquescence de ce mélange de deux corps non déliquescents lorsqu'ils sont isolés, semble indiquer la formation d'un nouveau composé, Xesalicylate de soude antipyrine, combinaison soluble dans l'eau en toutes proportions, très instable, car le chloroforme suffit à la décomposer et à séparer le salicylate de soude de l'antipyrine. » 2° Action de l'antipyrine sur le salicylate de méthyle. — Le salicylate de méthyle dissout à froid une certaine quantité d'antipyrine sans s'y com- biner; si l'on maintient le mélange de iG^' de salicylate de méthyle et de i8s' d'antipyrine, à la température de i5o° pendant douze heures, le mé- lange devient liquide, mais se prend en masse par le refroidissement ; en le lavant alors avec un peu d'éther, on obtient des cristaux blancs qui sont de l'antipyrine pure; le salicylate de méthyle est entraîné par l'éther. Il n'y a donc pas eu de combinaison, quoique le salicylate de méthyle con- tienne un oxhydryle phénolique; mais nous avons montré que les phénols polyatomiques perdaient leur faculté de se combiner à l'antipyrine à me- sure qu'ils s'éthérifiaient; ainsi, tandis que la pyrocatéchine se combine à froid avec deux molécules d'antipyrine, le gaïacol qui est une monomélhyl- pyrocatéchine n'a aucune action à froid sur l'antipyrine. » 3° Action de l antipyrine sur l'acide anisique. — Nous avons fait dissoudre 88'' d'acide anisique et 9^'' d'antipyrine dans l'eau et maintenu à l'ébullition un certain temps; par refroidissement, il s'est déposé une forte quantité de cristaux qu'on a reconnus être de l'acide anisique; la solution aqueuse évaporée a donné de l'antipyrine presque pure. L'acide anisique, ou acide méthylparoxybenzoique, ne se combine donc pas à l'antipyrine. » 4° Action de l'antipyrine sur la saligénine. — Nous avons mélangé deux solutions aqueuses chaudes contenant, l'une 3^%.5o de saligénine, l'autre S^^', 60 d'antipyrine; il s'est séparé un liquide huileux qui, placé sous une cloche à acide sulfurique, n'a pas cristallisé, même au bout d'un cer- tain temps. On l'a soumis à l'analyse et dosé l'antipyrine: Calculé pour Trouvé. C'H'0'.C"H"Az'0. Antipyrine pour 100 60,80 60.23 G. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N» 23.) '74 ( i338 ) » T. a saligénine, qui est un alcool phénol, se combine donc molécule à molécule avec l'antipyrine. » L'antipyrine, qui se combine aux phénols simples, suivant des règles déterminées, s'unit également aux phénols à fonction mixte : alcools phénols, acides phénols. Les acides oxybenzoïques qu'on pouvait supposer capables de s'unir à 2 molécules d'antipyrine, vu leur double qualité d'acides et de phénols, ne s'unissent qu'à une seule; c'est par l'oxhydryle phénolique, non par le carboxyle, que se fait l'union. Leur formule sera donc : /COOH CtP ^O H Az CH'— Az/ \C0 CH^- CH CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur l'éclairage à V acétylène. Note de M. G. Trouvé. « La curieuse propriété du carbure de calcium de décomposer l'eau à froid comme le sodium, ne pouvait manquer d'attirer l'attention des sa- vants et des hommes de progrès. C'est de la connaissance de cette propriété du carbure de calcium que date l'émulation parmi les chercheurs, pour rendre pratique l'utilisation de l'acétylène. » Les appareils que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie utilisent dans des conditions favorables l'acétylène appliqué à l'éclairage domes- tique. Leur extrême simplicité est la conséquence de patientes et longues recherches pour rendre pratique ce nouveau mode d'éclairage. » Au début, j'ai suivi la marche qui semblait indiquée parles propriétés mêmes du carbure de calcium; j'ai cherché à réduire autant que possible le volume des appareils, puisque la production du gaz peut être continue et en rapport avec les besoins. Mais si au laboratoire un éclairage de plu- sieurs heures donne satisfaction dans la plupart des cas, l'éclairage général a, au point de vue pratique, des exigences plus grandes et les appareils doivent pouvoir fournir un éclairage régulier, continu, pour ainsi dire in- défini. La pratique n'a pas tardé à me convaincre que la première condition à remplir pour fournir un tel éclairage avec l'acétylène était d'avoir ce gaz absolument sec et froid. ( i339 ) » Les appareils sont de deux sortes : les nns portatifs et légers, les autres fixes. » Appareils portail fs. — Les appareils portatifs {fig. i) qui donnent une production continue, peuvent rentrer dans la classe des appareils de labo- ratoire, leur fonctionnement étant toujours limité à quelques heures. Fis. I. Lampes 'à acétylène portatives. » La cloche présente un fond muni d'une ou plusieurs ouvertures lais- sant passer le liquide et disposées de telle façon que la consommation règle toujours la production; le panier, au lieu d'être suspendu, est main- tenu par un croisillon reposant sur ce fond, de manière qu'on n'ait jamais à craindre sa chute, ce qui provoquerait une production exagérée de gaz. » Un condensateur approprié est placé entre le générateur et le brû- leur; de plus, par mesure de précaution, un siphon amène au brûleur l'excès de gaz qui pourrait se produire exceptionnellement. » La flamme de la lampe, d'un pouvoir éclairant de cinq carcels, est remarquable par sa blancheur éclatante, sa fixité et sa constance, et l'on ( ^Mo ) éprouve une sorte irémerveillement à voir ceLle superbe flamme produite par l'immersion d'un corps noirâtre, semblable à du coke, dans de l'eau simple. Appareils fixes. — Dans les appareils fixes je me suis éloigné de plus en plus des conditions de production continue, de façon à éliminer les con- densateurs et tous autres organes plus ou moins compliqués, tout en m'at- Appareil simple à deux générateurs. lâchant à réaliser la condition essentielle que j'ai déjà mentionnée, de fournir à la consommation un gaz absolument sec et froid. » Dans ce but, j'ai associé un ou plusieurs générateurs, basés sur le même principe que mes appareils portatifs, à un ou plusieurs gazomètres, réduits à leurs organes essentiels. » La cloche du gazomètre a un poids suffisant pour donner toujours la pression voulue, sans addition ou soustraction de poids, de manière que ( ..M. ) des mains inexpérimenlées ne puissent jamais dérégler l'appareil ni influer sur son bon fonctionnement. » Les appareils sont disposés de façon à fonctionner d'une manière in- termittente, de sorte que le gaz avant d'être employé a le temps de perdre son humidité et de se refroidir complètement. « Dans les appareils simples (Jig. 2) à nn ou plusieurs générateurs, le gazomètre est toujours de capacité suffisante pour alimenter d'un seul trait la consommation journalière maxinia. » Dans les appareils composés (Jig. 3) qui peuvent avoir des dimen- KiK. 3. Appareil composiS à quatre générateurs. sions plus restreintes, les gazomètres sont mis en pression alternativement et leur capacité est calculée de manière que les alternatives de mise en pression soient assez espacées pour que la condensation et le refroidisse- ment du gaz soient complets. Un signal électrique accuse les positions extrêmes des gazomètres. ( i342 ) M D'ailleurs, dans tous ces appareils, rien ne se passe en A'ase clos et la pression ne peut monter au delà de celle mesurée par la colonne liquide renfermée dans les cloches ou dans les générateurs, colonne qui n'excède pas lo"^'" de hauteur. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la composition du pigment rouge rf'Amanita muscaria. Note de M. A..-B. Griffiths. « J'ai déterminé la composition chimique d'un pigment rouge d'Amanita muscaria (Agaricus muscarius). Le pigment est soluble dans le chloroforme et l'éther. La solution fdtrée est évaporée à sec. Le résidu est dissous dans le chloroforme, et la solution est encore évaporée à sec. Cette opération est répétée plusieurs fois. Le pigment rouge est une substance amorphe. » Les analyses de ce pigment ont donné les résultats suivants : I. II. I Substance employée o,2i56 0,1896 CO- 0,5286 » H^O 0,111 0,09525 Trouvé — ^ ■- - — - Calculé I. II. pour C" H" G'. Carbone 66,86 » 66,66 Hydrogène 5,71 5,58 5,55 Oxygène « » 27,79 1) Ces résultats répondent à la formule C'H'^O". » Ce pigment (') est insoluble dans l'eau, soluble dans le chloroforme et l'éther. Les solutions de ce pigment ne donnent pas au spectroscope (le bandes caractéristiques d'absorption. » Je lui ai donné provisoirement le nom d'Amaniiine. » (') Touchant les pigments des champignons, voir l'importante Note de M. Wenl, Annales des Sciences naturelles, Botanique, n. sér., vol. I, p. i. ( i343 ) ZOOLOGIE. — Sur les métamorphoses larvaires du Phoronis Sabatieri. Note de M. Louis Rodle, présentée par M. Milne-Edwards. " Une suite de circonstances heureuses, vainement attendues depuis cinq années, m'ont permis, dans ces dernières semaines, de suivre presque en entier la série des métamorphoses de \' Actinotroque. J'ai recueilli, grâce aux ressources offertes par la Station zoologique de Cette, une quantité suffisante, à diverses phases, de cette larve de Phoronis; il m'a été donné, ainsi, de compléter les études faites sur elle par plusieurs auteurs, notam- ment par Metschnikoff, comme les observations que j'avais commencées moi-même, et dont j'ai publié les traits principaux {Comptes rendus, séance du 2 juin 1890). » Au moment où la jeune larve quitte son abri, fourni par le panache branchial de son générateur, elle possède déjà sa forme caractéristique, mais se trouve privée de tentacules. Son corps, ovalaire, mesure environ un quart de millimètre suivant sa longueur; son anus est terminal, posté- rieur; sa bouche, fort ample, est ventrale, antérieure, précédée par un volumineux lobe sus-buccal, qui la surplombe et finit en avant le petit or- ganisme. Les cils vibratiles ectodermiques lui constituent un revêtement complet, à peu près uniforme. Les tentacules ne tardent pas, durant l'exis- tence libre menée par elle, à faire leur apparition, et à lui donner l'aspect particulier qui lui a valu son nom ; ils prennent naissance par paires, les uns après les autres, à des intervalles fort rapprochés. Les deux premiers se façonnent sur la ligne médiane ventrale, en arrière de la bouche; deux autres se forment ensuite, au-dessus d'eux, sur les côtés du corps; puis successivement, quatre autres paires s'ébauchent encore au-dessus des pré- cédents, suivant le même niveau transversal. Lorsque ces phénomènes s'achèvent, la larve possède douze tentacules, établis en une couronne perpendiculaire à l'axe longitudinal de l'économie, placés un peu en ar- rière de la bouche et du lobe sus-buccal. Parmi ces appendices, les ven- traux, ayant apparu les premiers, sont plus longs que les dorsaux, tous équivalent à des diverticules des téguments larvaires, et chacune contient une cavité centrale, qui communique avec lecœlome. Entre temps, la larve accroît ses dimensions, tout en gardant sa forme générale; sa longueur atteint, en moyenne, un demi-millimètre. Les cils vibratiles se localisent sur les tentacules et autour de l'anus; ces derniers se rassemblent en une ( i344 ) large couronne transversale, située quelque peu en avant de l'orifice anal. )) Dés le commencement de sa vie libre, la jeune Actinotroque possède ses trois feuillets blastodermiques. Son ectoderme constitue la surface de son corps; son endoderme compose la paroi intestinale; son mésoderme est représenté par un mésenchyme primaire, par plusieurs cellules éparses dans la cavité cœlomique, relativement spacieuse, laissée entre l'ectoderme et l'endoderme. Ces éléments se multiplient d'une manière abondante, mais affectent d'emblée, au lieu de conserver leur nature mésenchymateuse, une allure régulière ; les uns s'accolent contre l'endoderme et donnent un mésoderme viscéral, pendant que les autres s'appliquent contre l'ecto- derme et fournissent un mésoderme pariétal ; de cette façon, ils laissent la cavité cœlomique conserver son unité et son intégrité. Aucune division segmentaire ne se manifeste, et le cœlome demeure toujours simple. » Pendant que ces diverses phases, tenant à la forme extérieure et à la structure interne, s'accomplissent, le plus remarquable des changements subis par l'Actinotroque commence à se préparer. Sur la face ventrale du corps et sur la ligne médiane, en arrière des tentacules ventraux, les téguments, composés par l'ectoderme et le mésoderme pariétal, se dépri- ment en un enfoncement qui pénètre dans le cœlome et y grandit sans cesse en s'allongeant vers l'extrémité postérieure du corps. Cette dépres- sion est très volumineuse, large et aplatie, elle conserve béante son ouver- ture extérieure pendant que son bout interne s'amplifie et, venant buter contre l'extrémité postérieure de l'économie, se recourbe sur lui-même. La larve grandit toujours sur ces entrefaites et parvient à acquérir i™™ de longueur. Elle continue à nager, grâce à ses cils vibratiles; mais, en sur- plus, elle se contracte fortement dans tous les sens. Puis, à un moment donné, cette dépression se dcvagine en revenant sur elle-même, à com- mencer par le pourtour de son orifice externe. Ce mouvement, contraire à celuide l'amplification première, débute avec une certaine lenteur et s'accé- lère à mesure qu'il s'accentue davantage; il s'accomplit, dans la moyenne, en quelques minutes, une demi-heure au plus. Lorsque ce phénomène se termine, l'enfoncement {)rimitif, ainsi retourné en dehors, constitue un annexe de dimensions considérables, de beaucoup plus gros que le corps même de la larve; il persiste tel quel, comme Melschnikoff l'a constaté le premier, et devient le corps de l'adulte. Le tube digestif larvaire, qui s'était allongé avant que ce changement s'accomplit, pénètre dans son intérieur et s'y recourbe en an se sur lui-même. A cause de la disproportion établie entre le corps définitif et l'économie larvaire, l'anus et la bouche se ( 1345 ) trouvent presque contigus, et désormais demeurent ainsi. De nouveaux tentacules font leur apparition et s'adjoignent aux autres pour entourer ces deux orifices intestinaux d'une commune couronne. Le lobe sus-buccal persiste, en partie, pour devenir l'épistome; le cerveau minuscule dérive de la plaque céphalique. Les vaisseaux sanguins avaient commencé à s'ébaucher, avant l'évagination, aux dépens du mésoderme viscéral; ils se complètent et envoient des expansions dans les tentacules. » Le jeune individu nage encore pendant quelque temps, après l'achève- ment de ses métamorphoses ; mais, continuant à grandir, il ne tarde pas à devenir trop lourd et se laisse couler. Parvenu sur un support résistant, il exsude, par son ectoderme, un mucus, qui l'entoure d'une gaine molle et transparente. Au lieu de rester immobile, il se déplace quelque peu en rampant et en allongeant son tube à mesure. Il augmente sans cesse de dimensions pour parvenir à sa taille finale; il accroît, en même temps, la largeur et l'épaisseur des nouvelles portions de son fourreau muqueux, et il lui ajoute, pour lui donner plus de consistance, les menus débris, grains de sable et fragments de coquille, qu'il trouve à sa portée. Il parvient ainsi à son état adulte et à son allure finale. » Dans une prochaine Note, en me basant sur les données relatives à l'organisation et au développement embryonnaire du Phoronis, je discuterai la situation de cet animal dans une classification naturelle. Autrefois, placé parmi les Annélides, les auteurs contemporains inclinent à faire de lui une section des Géphyriens. A mon sens, par l'importance de ses caractères, le Phoronis me paraît constituer à lui seul une classe entière, voisine de celle des Bryozoaires ; et, en outre, le groupe des Géphyriens doit être démembré pour se subdiviser en trois classes distinctes, éloignées les unes des au- tres. » ZOOLOGIE. — Description d'un nouveau genre d'Ascidie simple de la famille des Molgulidées, Gamaster Dakarensis. Note de M. Antoine Pizoïv, pré- sentée par M. Edmond Perrier. « Parmi les Molgulidées des collections du Muséum dont M. Edm. Per- rier a bien voulu me confier l'étude, se trouve une forme nouvelle prove- nant de Dalcar et extrêmement intéressante au point de vue de la systéma- tique. Sa branchie est celle du genre Eugyra, Aider et Hanc, mais par la structure et la position de ses organes génitaux elle s'éloigne absolument de toutes les autres Molgulidées actuellement connues. C. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N" 33.) I?^ ( i346 ) » 1. Le lube digestif est situé sur la face gauche comme chez toutes les autres Mol- gules, mais l'anse remonte très haut vers l'ouverture branchiale de façon à recouvrir à peu prés tout le côté gauche. Les glandes génitales sont absentes de ce côté. » II. Les glandes sexuelles sont impaires et situées uniquement sur la face droite qu'elles recouvrent en entier. La partie mâle et la partie femelle sont distinctes au lieu d'être étroitement appliquées l'une à l'autre, comme elles le sont chez tous les autres rejsrésentants de la famille. » La glande mâle est formée de douze follicules de forme conique, dont les som- mets convergent tous au centre de la face droite et débouchent isolément dans la cavité péribranchiale. Chaque follicule se divise dichotomiquement en s'éloignant du centre et présente six ou huit branches à sa périphérie. » La disposition si particulière de ces follicules, dont l'ensemble affecte la forme d'une étoile très régulière, justifie la dénomination de G'«//m4-ie/' que je donne à ce nouveau genre. » La glande femelle est constituée par un gros cordon qui prend naissance entre deux follicules mâles latéraux, et atteint la face dorsale du corps le long de laquelle il se combine pour aller s'ouvrir dans la cavité cloacale. » Le cœur, au lieu de se trouver sur la face droite, qui est occupée tout entière par les organes génitaux, se trouve rejeté vers la région dorsale, ainsi que l'organe de Bojanus, qui est à peu près incolore. » 111. La branchie rappelle celle du genre Eugyra Aider et Hanc. Les méridiens sont au nombre de sept dans chaque moitié et constitués par de simples lames apla- ties, qui sont coupées perpendiculairement par cinq côtes longitudinales très fines, réduites chacune à une double lame épithcliale aplatie. Entre deux méridiens succes- sifs existe une rangée de grands infundibulums très réguliers, séparés les uns des autres par quelques grands trémas courbes; l'infundibulum ne comprend qu'un tréma unique disposé en spirale. » Le réseau sanguin adjacent à cette branchie présente une disposition non moins régulière : du centre de chaque infundibulum partent dix ou douze vaisseaux radiaires qui sont en relation avec les lames méridiennes et les petites côtes longitu- dinales ; en outre, ces branches rayonnantes sont reliées le's unes aux autres par des anastomoses circulaires, parallèles aux tours de l'infundibulum et dont la plupart s'ouvrent en même temps dans les intervalles interstigmatiques. » Le genre Gamaster rappelle donc les genres Eugyra Aider et Hanc. et Eugyriopsis Roule par sa branchie, mais il est essentiellement caractérisé par ses organes génitaux impairs, à deux parties indépendantes, leur position sur le côté droit, leur rapport avec l'intestin et le cœur et enfin par la forme radiaire des follicules testiculaires ; ces caractères anato- raiques de premier ordre l'éloignent de tous les autres genres actuellement connus. » Ainsi, il se distingue des genres Molgula, Paramolgida Traustedt et Ascopera Herdm, qui ont tous leurs glandes hermaphrodites et une ( i347 ) branchie à trémas irréguliers. Il s'éloigne des genres Eugyra Aider et Hanc, Eugyriopsis Roule et Bostrichobrajichus Traustedt, qui n'ont comme lui que des organes génitaux impairs, mais leur glande unique est herma- phrodite et située sur la face gauche. )) Le genre Gamaster n'est représenté dans les collections du Muséum que par l'unique espèce provenant de Dakar et que j'appelle G. Dakarensis. Ses caractères sont les suivants ; » Le corps, de forme globuleuse, atteint 6 à 8 millimètres de diamètre chez les individus que j'ai eus entre les mains; ils doivent être regardés comme des adultes puisque leur glande femelle renferme des œufs à tout état de développement. La tunique est très mince, très transparente et recouverte, sur sa moitié inférieure, de très fines villosités qui ont agglu- tiné une quantité de tout petits grains de sable blanc. Le corps est fixé par la face opposée aux siphons. Ceux-ci sont courts, leurs lobes peu accusés et arrondis. » Les tentacules coronaux sont au nombre de trente-deux et de trois grandeurs différentes : huit, plus grands que tous les autres, portent chacun un petit nombre de ramifications simples, dilatées en massue ; huit autres plus courts ont la forme de filaments simples et sont également renflés à leur extrémité; ils alternent avec les grands. Enfin il y en a seize autres de même forme que ceux de second ordre, mais plus courts encore, et qui sont placés régulièrement entre les grands et les moyens. » ZOOLOGIE. — Sur V existence et le développement des œufs de la Sardine dans les eaux de Concarneau. Note de MM. Fabre-Domergue et Biétrix, pré- sentée par M. d'Arsonval. (c II n'y a. pas très longtemps que nos connaissances sur la reproduction de la Sardine océanique sont sorties du domaine de l'hypothèse pour entrer dans celui de l'observation. Peu de travaux, jusqu'à présent, ont été publiés sur cette question et l'on ne peut citer que ceux de MM. Pouchet, Henneguy et Vaillant en France et Cunningham en Angleterre. Le fait que les observations de ce dernier auteur venaient à l'encontre de toutes les hypothèses et conclusions présentées par ses prédécesseurs exigeait de nouvelles recherches d'autant plus désirables que la Sardine présente pour notre littoral un intérêt économique considérable. » Bien que le laboratoire de Concarneau ne possède actuellement aucune ( t.'MS ) embarcation appropriée à ce genre de travaux, nous avons pu cependant, utilisant de notre mieux nos faibles moyens de recherches, apporter quel- ques faits confirraatifs et complémentaires de ceux relevés à Plymouth. Des pêches pélagiques au filet fin effectuées avec continuité entre looo" et iSoo" de la côte nous ont fourni a plusieurs reprises des œufs flottants que leurs caractères nous ont permis d'identifier à ceux de la Sardine soit en nous reportant aux descriptions de Raffaele et de Cunningham soit en les comparant avec les œufs de femelles mûres capturées dans la baie. Ces œufs mis en incubation dans les appareils du laboratoire ont donné nais- sance à des Alevins semblables à ceux figurés par Cunningham dans ses dernières publications et nous avons pu, grâce à eux, établir les principaux stades du développement embryonnaire de l'espèce et en figurer les formes jusqu'au septième jour de la vie post-embryonnaire. » La plupart des œufs rencontrés dans nos pêches se trouvaient au début de leur développement, le blastoderme n'ayant pas encore recouvert la moitié du vitellus et présentant seulement une ébauche de l'éminence em- bryonnaire. Les premières éclosions eurent lieu deux jours après. Les larves très vives et très actives à leur sortie de l'œuf sont bien reconnais- sablés à leur corps allongé et surtout à leurs mouvements anguilliformes que nous n'avions jusqu'ici constatés que chez les larves de hareng. » Bien que nous ayons placé nos alevins dans les meilleures conditions et que nous leur ayons offert des aliments variés obtenus soit de pêches pélagiques, soit de cultures d'Infusoires marins, nous n'avons pu en pour- suivre l'élevage au delà du septième jour. Ce fait est à rapprocher de celui observé à Plymouth où les larves n'ont pas survécu plus de dix jours quoi- qu'elles aient absorbé les fragments de vers qui leur avaient été offerts. Il y a là un détail encore fort obscur de la biologie des alevins marins, détail qui réclame d'autant plus impérieusement l'attention qu'il semble géné- ralement applicable à toutes les espèces jusqu'ici étudiées. On peut même, assez justement, se demander si les alevins éclos dans nos appareils ne se trouvent, dès les premiers jours de leur vie, dans un état pathologique spécial les conduisant sûrement à une mort prématurée. Certaines expé- riences conduites sur l'élevage d'espèces autres que la Sardine nous por- tent à croire qu'il y a lieu de rechercher de ce côté, pour les préciser, les causes des insuccès enregistrés jusqu'ici avant d'entrer dans la voie des applications pratiques dont les résultats sont, nous semble-t-il, quelque peu aléatoires aujourd'hui. » Il est donc actuellement démontré que la Sardine dite de dérive con- ( i349 ) stitue la forme adulte de l'espèce, qu'elle pond dans nos eaux littorales, et jusque près des côtes, des œufs flottants dont l'incubation et le développe- ment ont lieu dans les zones supérieures de la mer. Il reste maintenant à rechercher ce que deviennent ses alevins après l'éclosion, s'ils mènent pendant quelque temps encore une vie franchement pélagique ou s'ils se rapprochent, au contraire, du fond. De telles investigations demandent un matériel d'exploration dont le laboratoire de Concarneau est malheu- reusement dépourvu. L'intérêt qui s'y attache au point de vue scientifique aussi bien qu'au point de vue pratique justifierait cependant les sacrifices nécessaires à leur réalisation. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Vie latente des graines. Note de M. V. Jodin, présentée par M. Arm. Gautier. « Dans les conditions climatériques ordinaires de nos laboratoires et de nos collections, les graines sec/ies retiennent généralement lo à 12 pour 100 d'eau hygrométrique. Cette proportion est insuffisante pour déterminer la germination et satisfaire aux premiers besoins de la jeune plante dont l'évolution exige de grandes quantités d'eau. Mais beaucoup de savants semblent croire qu'elle suffit à entretenir une faible respiration caractéris- tique de \avie latente des graines. Ce serait une sorte de vie ralentie qui en se prolongeant amènerait la perte du pouvoir germinatif de la graine par l'usure et les modifications que cette combustion physiologique anor- male déterminerait dans la matière organique. Les faits ne semblent pas correspondre à cette manière de voir, » Expérience A. — 20 pois pesant 3e'', 58o et contenant environ 1 1 pour 100 d'eau hygrométrique sont introduits dans une petite cloche courbe pleine d'air, renversée sur le mercure. » Le tout est placé dans une armoire obscure pendant 4 ans 7 mois et 6 jours. » A ce moment on analyse l'atmosphère de la cloche et l'on constate que les pois ont gardé leur pouvoir germinatif. Voici l'analyse eudiométrique (Eudiomètre de V. Regnault) : Pour 100. Volumes réels. VI' CO^ 0,11 0,16 0 20,83 3i ,o5 Az 79,06 117.89 100,00 i^g, 10 ( i35o ) » On voit que l'air initial contenant O =: ao, 80 et Az (et Argon ) =: 79, 17 n"a pas sensiblement changé de composition. Il s'est fait une trace d'acide carbonique. » Expérience B. — Une autre expérience fut faite dans les mêmes conditions avec des graines de cresson alénois contenant environ 12 pour 100 d'eau. » Le poids de ces graines s'élevait à aSs'', 4^. » Au bout de 3 ans 7 mois et i4 jours, on trouva la composition suivante de l'atmosphère : Pour 100. Volumes réels, ce CO^ 0,40 0,5 0 18,9a a5,o Az 80,68 106,7 100,00 182,2 » L'atmosphère initiale contenant 0 28,1 Az 106,7 i34,8 il y aurait donc eu une absorption totale de 3", i d'oxygène, soit de 0'^%i3 pour i^' de graine en 3 ans et 7 mois ou 0'^'=, o36 absorbés en un an. » Expérience C. — Sous une éprouvette pleine de mercure et renversée sur une petite cuve j'ai introduit, le 5 septembre i885, 20 pois semblables à ceux de l'expé- rience A. Ils pesaient 3?'', 645. On put constater, au commencement et à la fin de l'ex- périence, que l'éprouvette ne contenait pas de gaz. » Au bout de quatre ans et demi, 10 pois furent retirés et mis en germination, 8 germèrent parfaitement, 1 se gâtèrent sans germer. M Ce fut seulement après dix ans et trois mois sous le mercure que les 10 autres pois furent essayés : 2 germèrent et poussèrent normalement. 2 autres germèrent péniblement et irrégulièrement. 6 se gâtèrent sans germer. » Donc des pois restés plus de dix ans sans respirer et dans la vapeur de mercure à très faible tension avaient conservé, en partie, leur puissance e;erminative. L'affaiblissement de cette fonction constaté en dernier lieu est dû sans doute à ce que ces graines avaient atteint le terme natiu'el de leur vie latente. D'après M. de Vilmorin le pois gris, dans les conditions ordinaires, ne conserverait guère le pouvoir de germer au delà de huit années ('). (') M. C. de Candolle, rendant compte d'une expérience qui avait consisté à vérifier la persistance du pouvoir germinatif de 5 grains de blé, placés durant trois mois sous ( i35i ) » Comment expliquer cette perte du pouvoir germinatif chez des graines soustraites à l'action d'une quantité sensible d'oxygène et ne changeant pas de poids? Sans doute à des modifications et à des réactions intramo- léculaires des matières protoplasmiques. Quelque chose peut-être d'ana- logue à ce que nous voyons souvent dans la matière minérale : une variété amorphe se transformant lentement en variété cristalline par le jeu intime des forces moléculaires agissant seules sans le concours des énergies exté- rieures. » Reste à savoir si, pour la production de ces modifications qui se font au cours de la vie latente indépendamment des phénomènes respiratoires suspendus, il est nécessaire que les graines retiennent la faible quantité d'eau d'hydratation de lo à 12 pour 100 et si, comme le pense M. Gi- glioli, des graines conservées à l'état de siccité absolue garderaient éter- nellement leur pouvoir germinatif. » Remarques de M. Armand Gautier à propos de la 'Note de M. V. Jodin, « Sur V étal dit de vie latente ». « Dans mes publications, j'ai plusieurs fois appelé l'attention sur ce qu'on est convenu de nommer, depuis Cl. Bernard, l'état de vie latente. Une graine, un microbe desséché ou sa spore, un rotifère privé d'eau, possèdent l'organisation propre à la vie; mais ils ne vivent réellement pas, même d'une vie latente. Qui dit vie dit fonctionnement, assimilation. Ces organismes sont des machines aptes à fonctionner, des horloges montées prêtes à marquer l'heure. Ils ne deviendront le siège des mani- festations qui constituent l'état de vie que si des causes matérielles déter- minantes, l'humidité, la chaleur, une première vibration communi- quée, etc., leur fournissent les conditions nécessaires à la réalisation de l'énergie virtuelle que tiennent en réserve leurs matériaux chimiques. Alors seulement le passage et les transformations de cette énergie à tra- ie mercure, ajoutait dans son intéressant Mémoire \_La vie latente des graines {Revue scientifique du i4 septembre iSgS, p. 824)] : « Il conviendrait maintenant de répéter ces expériences en les prolongeant beaucoup plus longtemps que je n'ai pu le faire. » Je suis heureux de pouvoir répondre, au moins en partie, au vœu de l'éminent botaniste. ( i352 ) ■ vers ces organismes complexes deviendront la cause desmanifeslations que nous appelons l'état de vie. » Ces considérations, que j'émettais il y a quatre ans presque dans les mêmes termes ('), reçoivent des expériences de M. Jodin une importante confirmation. Qu'un certain nombre de graines perdent au bout de quel- ques années le pouvoir de germer, c'est une conséquence de ce fait que les principes qui les constituent sont dans un état de tension, de potentiel chimique. Ces principes se modifient donc lentement, mais rien ne dé- montre que cette modification soit une forme de fonctionnement vital. Ce qui est certain, c'est qu'avec la transformation de ces principes l'organisa- tion se modifie, et avec elle, l'aptitude à la reviviscence. « MÉTÉORITES. — Analyse d'une des pien es météoriques tombées à Madrid le lo février 1896; par M. Santiago Bouilla Mirât. Densité à 1 5" ;= 3 , 6 1 89. Eau bygroscopique r= 0,2841 pour 100. Silice 58,86 Magnésie i5,95 Fer métallique 7 1 7^ Sulfure ferreux 7 , 28 Oxyde ferrique 5, 1 1 Alumine 2 , 36 Nickel 1 , 3o Chaux o,5i Bioxyde de manganèse. 0,08 l^hosphore, chrome, cuivre, so- 1 dium, potassium, lithium, > 0,85 matière organique azotée... ; 100,00 MINÉRALOGIE. — Reproduction artificielle de la malachite par un nouveau procédé. Note de M. A. de Schulten, présentée par M. Fouqué. ft Dans un Travail que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie il y a six ans (^), j'ai montré qu'on obtient de la malachite bien cristallisée (') Cours dk Chimie, 1. III : Chimie biologique, p. 4- (') Comptes rendus, t. CX, p. 202. ( i353 ) en chauffant au bain-marte nne solution de carbonate de cuivre dans du carbonate d'ammonium. Comme il est évident que la nature n'a pas usé de ce procédé pour la production de la malachite j'ai cherché depuis à obtenir cette espèce minérale dans des conditions qui ont pu présider à sa formation naturelle. » Les tentatives que j'ai faites dans ce but ont été infructueuses, à l'exception d'une seule. Ainsi l'action de morceaux de marbre sur des solutions de sels de cuivre dans des conditions variées ne m'a pas fourni de produit cristallisé identifiable à la malachite. Je ne suis pas non plus parvenu à reconstituer la malachite en laissant se dégager très lentement l'acide carbonique d'une solution froide de carbonate de cuivre dans l'eau saturée de cet acide. Si l'on chauffe une telle solution de carbonate de cuivre au bain-marie en ayant soin de retarder le dégagement de l'acide carbonique, on obtient néanmoins un précipité amorphe de carbonate basique de cuivre qui, au contact de l'eau chaude, se transforme peu à peu en oxyde noir de cuivre. L'insuccès de cette expérience tient à deux causes, d'abord la difficulté de régler convenablement le dégagement de l'acide carbonique, et puis la précipitation sur une surface étendue de la petite quantité de matière dissoute ('). » Pour obvier à ces inconvénients j'ai modifié l'expérience précédente de la manière suivante : Je me sers d'un flacon muni d'une tubulure laté- rale à la partie inférieure. La tubulure est fermée hermétiquement au moyen d'un tube à essais dont le bout ouvert, entouré d'un tube en caoutchouc, est introduit dans la tubulure. En fixant le tube à essais dans celle-ci, on lui donne une légère inclinaison, de manière que le bout fermé qui se trouve en dehors du flacon soit un peu plus bas que l'orifice. Je remplis le flacon d'une solution de carbonate de cuivre dans l'eau saturée d'acide carbonique et je chauffe le tube à essais en un seul point par une très petite flamme de gaz pendant dix jours. Au bout de ce temps il s'est déposé un peu de carbonate de cuivre amorphe dans le flacon resté à peu près froid, mais la majeure partie du carbonate précipité s'est déposée dans le tube à essais au point chauffé. » En examinant ce dépôt au microscope ou voit qu'il est formé de petits cristaux de malachite, reconnaissables surtout par les macles suivant h' comme face de jonction avec axe de rotation perpendiculaire à cette face. (') iJ'après des essais que j'ai faits, i partie du sel 2CuO,CO^,H-0 se dissout dans i44oo parties d'eau saturée d'acide cailioniqiie à 22°. G. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N» 23.) I7G ( i354 ) » Au moyen de l'appareil très simple que je viens de décrire, je suis parvenu à obtenir des cristaux déterminables de malachite en opérant sur un litre seulement de la solution du carbonate de cuivre dans l'eau saturée d'acide carbonique, quantité de solution qui ne contient que 0^% 069 du sel 2CuO,CO%H-0 ». GÉOLOGIE. — Sur les dômes liasiqiies du Zaghouan et du Bou-Kournin {Tu- nî«e)Note de MM. E. Ficheuk etE. Haug, présentée par M. Fouqué. « Le piton du Bou-Kournin, la masse rocheuse du Djebel Resas, la crête pittoresquement découpée du Zaghouan et plusieurs autres cimes calcaires qui s'élèvent au sud de Tunis au milieu de régions de moindre relief, pré- sentent la plus complète analogie d'aspect avec les sommets liasiques de l'Alfiiérie, dont le faciès est si constant depuis le voisinage du Maroc jus- qu'au nord de Constantine, et cependant ces cimes sont maintenant assez généralement attribuées au Jurassique supérieur. Des excursions au Bou- Kournin et au Zaghouan nous ont montré que les calcaires constituant la plus grande masse de ces montagnes devaient être, en réalité, assimilés au Lias (dont la présence au Zaghouan a d'ailleurs été indiquée récem- ment par M. Ballzer) et que les couches du Jurassique supérieur n'exis- taient sur les calcaires liasiques qu'à l'état de revêtement transgressif, en partie enlevé par l'érosion, et ne formant plus que des lambeaux de peu d'étendue. » Les masses rocheuses liasiques sont constituées par des calcaires compacts, semi- cristallins, blancs et grisâtres, parfois légèrement rosés, dont quelques parties sont pétries de débris d'encrines. La stratification, en général assez confuse, devient plus nette dans les couches supérieures, à nodules siliceux, avec bancs à bélemnites et à brachiopodes. Nous avons recueilli notamment Pygope Aspasia Mgh. et, à côté de bélemnites du groupe des aculi, une espèce à sillon, qui se retrouve également dans le Lias moyen du Djurjura. » Les calcaires liasiques supportent immédiatement les marnes granuleuses rouges et les calcaires fioduleux de l'Oxfordien, dans lesquels plusieurs auteurs ont cité déjà d'assez nombreux fossiles et dont l'aspect est absolument identique avec celui de rOxfoi'dien de Batna, du Bou-Thaleb, de l'Ouarsenis, etc. Ces couches, qui fournis- sent une zone de repère importante, sont le plus souvent réduites, par étirement, à une bande étroite, qui peut même disparaître entièrement. Elles sont surmontées par les calcaires du Jurassique supérieur, dont les strates bien réglées et les bancs gri- sâtres se distinguent assez nettement des roches liasiques et présentent une certaine analogie avec les calcaires jurassiques de l'Ouarsenis et de la région de TIemcen-Saïda. ( i355 ) » Au Zaghouan, cette série jurassique est entourée an nord et recouverte en dis- cordance par le Néocomien, qui s'appuie indistinctement sur le Lias, sur l'Oxfordien ou sur le Jurassique supérieur, également raviné. Les marnes, les calcaires en pla- quettes et les grès du Néocomien nous ont beaucoup rappelé les caractères litholo- giques du Flvscli. » Sur le versant sud-est du Zaghouan on rencontre, enfin, une puissante formation d'argiles et de grès bien stratifiés, qui reproduit le faciès typique de l'étage inférieur de l'Eocène supérieur en Algérie, désigné par l'un de nous sous le nom de Medjanien. » Le trait dominant dans la tectonique de la région montagneuse au sud de Tunis réside dans l'existence de dômes, séparés par des cuvettes synclinales, disposés en chapelets et amenant à l'affleurement, soit les termes inférieurs de la série crétacée, soit le Jurassique. » Plusieurs de ces dômes jurassiques présentent une grande régularité. Le Djebel Bou-Kournin correspond à un dôme liasique, flanqué de Tilhonique supérieur bré- chiforme et transgressif et entouré d'auréoles concentriques de terrains crétacés. Les contours affectent la forme d'une ellipse très allongée dont le grand axe est orienté nord-25° ouest. Les couches liasiques sont dressées verticalement et, sur le flanc nord-est, elles sont même légèrement renversées sur le Néocomien. 1) Le dôme liasique du Djebel Oust est beaucoup plus surbaissé; un dôme de moindres dimensions, également liasique, vient pointer au milieu du Néocomien à peu de distance au nord-ouest du dôme principal. » Le massif du Zaghouan, dans lequel les poussées qui ont amené la surrection des couches liasiques ont atteint la plus grande intensité, n'est plus un dc>me simple; il est constitué par un certain nombre de dômes secondaires plus ou moins indépendants, pressés les uns contre les autres, mais dont l'ensemble se comporte comme un dôme unique. » Les contours du massif (') dessinent grossièrement un trapèze irrégulier, dont la grande base, longue de S""", est orientée du nord-est au sud-ouest et se confond à peu près avec l'axe orographique, tandis que la hauteur du trapèze, la largeur maximum du massif, est d'environ Sjoo"". » Sur tout le versant septentrional les couches liasiques plongent régulièrement vers le nord et s'enfoncent brusquement sous le Néocomien; à l'angle nord-est elles présen- tent un plongement périclinal et, sur le versant sud-est, le plongement vers l'extérieur du massif se continue jusqu'au pied sud du sommet qui porte le poste optique. Ici les couches liasiques s'enfoncent sous les argiles et les grès transgressifs de l'Eocène supérieur; plus au sud-ouest et sur les deux tiers de la longueur de la grande base du trapèze, elles butent par faille contre ces mêmes grès: c'est la grande faille du Zaghouan, de M. Rolland. Une faille analogue, faisant buter le Lias contre le Néocomien, s'ob- (') Voir la feuille Zaghouanc de la Carte de l'Etat-Major au g„^„^. ( i356 ) serve sur le versant nord-esl du Djebel Staa, sur la petite base du trapèze. De nom- breux synclinaux, dans lesquels sont conservées les couches du Jurassique supérieur et même du Néoconiien, divisent le dôme principal en dômes secondaires dont la sur- face se confond souvent avec la surface du terrain. Dans le grand axe du massif on n'observe ainsi pas moins de six dômes secondaires disposés bout à bout; ceux de l'extrémité nord-est sont très réguliers; mais ceux de la partie centrale sont poussés les uns sur les autres du sud-ouest vers le nord-est, c'est-à-dire dans le sens de l'axe du massif, de telle sorte que le Lias repose sur le Jurassique supérieur, voire même sur le Néocomien, sur le bord sud-ouest de trois synclinaux transversaux. i; Dans le sens de la hauteur du trapèze, on compte également plusieurs dômes secondaires juxtaposés et en partie déversés vers le nord-ouest; le Kef-el-Blidah, séparé du massif principal par un synclinal oxfordien, possède ainsi une certaine individualité. » A son extrémité sud-ouest le massif du Zaghouan se divise en cin(] ou six digila- lions à plongement périclinal, séparées par des synclinaux effilés de couches néoco- miennes; ce sont autant de dômes secondaires, qui ont en partie joué par failles les uns par rapport aux autres. C'est le long de ces failles, plus ou moins parallèles aux deux grandes failles nord-est-sud-ouest du pourtour, que des actions hydrothermales ont transformé les calcaires du Lias et du Jurassique supérieur en gîtes de calamine très riclies et actuellement exploités sur une vaste échelle. )) La tectonique du massif dti Zaghouan est, comme on le voit, beaucoup plus compliquée qu'il n'aurait semblé d'après les travaux précédents. Dès l'époque secondaire les emplacements correspondant aux affleurements lia- siques de la région au sud de Tunis paraissent avoir été des points prédes- tinés à la formation de dômes. Tantôt, ce sont les couches oxfordiennes ou tithoniques, tantôt ce sont celles du Néocomien ou de l'Éocène supérieur qui y reposent en transgression sur le Lias. Des parties présentant une telle mobilité ont dû constituer, lors des derniers plissements, des points faibles facilitant la surrection des dépôts secondaires sur l'emplacement même des dômes anciens. Mais la masse rigide des calcaires secondaires ne s'est pas prêtée toujours au plissement et d en est résulté d'importantes fractures, dont la principale est certainement la « grande faille du Zaghouan », mais cette faille n'est qu'un accident local qui ne s'étend pas dans la région périphérique de la montagne; il est donc difficile de l'envisager comme (1 le trait orographique le plus net de la Tunisie. » PHYSIOLOGIE. — Du rôle des membres postérieurs dans la locomotion du cheval. Note de M. Le Hello, présentée par M. Marey. <( Parmi les questions étudiées à la Station physiologique, il en est un grand nombre qui sont relatives à la locomotion du cheval. En 189/1, ^^^ ( i357 ) la demande" (ie M. Marey, M. Viger, alors Ministre de l'AgricLdture, voulut bien me déléguer pour suivre ses travaux et y prêter mon concours. » Or, dans le large programme des études à poursuivre, que M. Marey développa devant moi, il en est une qui répondait tout particulièrement à mes préoccupations personnelles, je veux parler du rôle des membres pos- térieurs dans la locomotion du cheval. » La Chronophotographie traduit d'une manière fidèle tous les mouve- ments exécutés par ces membres aux diverses allures; il s'agissait de dé- terminer par quel mécanisme les muscles, en produisant ces mouvements, développent la force propulsive. )) Les théories régnantes tendent à représenter le membre comme agis- sant par le redressement de ses angles, c'est-à-dire en s'allongeant comme un arc dont on relâcherait la corde. Par suite de cet allongement, l'extré- mité distale du membre étant fixée sur le sol, l'extrémité proximale se dé- placerait seule et communiquerait son mouvement à la masse. Dans cette hypothèse, rallongement du membre ne pourrait avoir d'action impulsive qu'à partir du moment où l'articulation coxo-fémorale serait en avant de la A'erticale élevée du point d'appui sur le sol : au passage par la verticale, l'allongement du membre aurait pour seule conséquence de soulever la masse; plus tôt, c'est-à-dire au début de l'appui, cet allongement aurait pour effet de faire reculer la masse du corps. » J'ai exposé, ailleurs ('), une théorie qui tient compte de l'action in- dividuelle des différents groupes musculaires et des bras de leviers sur les- quels ils agissent. M. Marey a pensé que, pour mettre fin aux discussions sur ce mécanisme compliqué, il v avait lieu de recourir à une démonstra- tion concrète en reproduisant les actions des divers groupes musculaires par des ressorts en caoutchouc agissant sur un système de leviers articulés. L'appareil schématique, réalisant ces conditions d'une manière suffisante, est représenté (y?^. i). On en a figuré les différentes pièces à l'intérieur de la silhouette d'un cheval pour faire saisir, au premier coup d'œil, la corres])ondance aA'ec les organes locomoteurs de l'animal. » Dans cet appareil, si je n'ai pas cherché à imiter dans leur forme les divers rayons osseux, j'ai, du moins, respecté leurs longueurs relatives, et, d'autre part, en localisant en un point l'application de chacune des forces motrices, j'ai eu soin que ce point correspondît sensiblement au centre d'action des forces musculaires. Enfin, pour donner de la stabilité au sys- (') Jouinalde V Anatomie, janvier-février 1893-1894- ( i358 ) ■ tème, tout en éliminant les effets d'abduction et d'adduction, les diverses articulations sont assujetties à se mouvoir dans un plan, et l'appareil a été formé de deux moitiés semblables reliées par des entretoises, ce qui permet de le poser sur le sol où il se tient en équilibre. Dans ce schéma, le rôle du membre antérieur est négligé; en admettant qu'il se réduise à supporter le poids de l'avant-main, je l'ai représenté par une tige infléchie, articulée en E, analogue à l'épaule. » Il eût été fort compliqué et, du reste, inutile d'imiter l'action indivi- duelle de chacun des musoles du membre postérieur au moyen de ressorts élastiques; j'ai réduit ces ressorts à trois. » L'un, F, allant de l'os de la hanche au grand trochanter, représente la direction moyenne des fessiers; l'autre, IT, représente les muscles qui vont de l'ischion au fémur et aux os de la jambe; enfin le ressort R imite l'action de la partie la plus importante du triceps crural. Quant au ligament funiculaire qui donne les fléchisseurs superficiels des phalanges du cheval, son action est produite par une corde dont le trajet, pointillé sur la figure, s'étend du fémur à la deuxième phalange. » Expériences. — Pour montrer le rôle des différents groupes musculaires dans la propulsion du corps, on place l'appareil sur le sol et on le tire en arrière de façon à le placer dans la position 1 {fig. 2), dans laquelle les membres postérieurs et anté- rieurs sont inclinés fortement en arrière de la verticale passant par leur base de sus- tentation. On abandonne l'appareil à lui-même et l'on constate dans une série de quatre photographies successives que, sous l'action des ressorts simulant les muscles. ( i359 ) la machine s'est vivement portée en avant. En opposant avec la main une résistance à ce mouvement on en constate la grande énergie. » Pour apprécier le rôle de chacun des groupes musculaires représentés dans le schéma, on supprime successivement l'action de chacun d'eux, ce qui a des consé- quences très différentes. » La suppression des muscles ischio-tibiaux et fémoraux entrave toute progression; celle des fessiers n'entraîne qu'une diminution dans l'énergie des déplacements; on Fig. 2. constate aussi parfaitement que les muscles rotuliens agissent surtout pour établir, avec le fléchisseur superficiel des phalanges et les jumeaux de la jambe, la rigidité du membre. Les muscles situés en arrière du fémur représentent les principales forces propulsives; le triceps peut, sans trop d'inconvénients, être représenté par une corde inextensible. » On prouve parfaitement que les muscles des parties inférieures des membres postérieurs (les jumeaux et le fléchisseur profond) ont surtout, au point de vue de l'impulsion, un rôle complémentaire de celui de la corde qui donne le fléchisseur superficiel des phalanges. Dans l'appareil qui a été décrit, l'absence de la représen- tation de ces organes n'entrave en rien la progression. Le fémoro-phalangien est, du reste, tout à fait à tort dénommé Jléchisseur, car on voit, au moment du lever du membre, sa partie inférieure prendre une disposition ilexueuse que l'on saisit très bien sur les sujets à peau fine, principalement au niveau du canon (M. du Teil). » En résumé, si l'on considère l'amplitude des déplacements obtenus et la direction donnée aux extrémités thoraciques au moment de la mise en marche de l'appareil, à partir de la position 1 (/ig. 2), on est conduit aux conclusions suivantes : » 1" Les muscles de la partie supérieure des membres postérieurs sont les agents essentiels de la locomotion et, parmi eux, ceux qui sont situés en arrière du fémur sont particulièrement actifs; » 2" Le maintien et l'extension des rayons inférieurs des membres ( i36o ) dépendent presque entièrement de la contraction des mêmes muscles de la croupe, de la fesse et de la cuisse, dont l'action se transmet par l'inter- médiaire des jumeaux de la jambe et du fléchisseur superficiel des pha- langes ; cela résulte de l'insertion de ces derniers muscles à la partie inférieure du fémur ('); M 3° Il est démontré que la création des forces locomotrices peut com- mencer bien avant le milieu de l'appui, contrairement à ce qui est admis par tous les auteurs. Ce fait avait toutefois été signalé et démontré par M. Marey dans la Machine animale (p. 126 et suiv.). )) L'action de la pesanteur sur la masse du corps est une condition nécessaire pour l'action propulsive des membres postérieurs. La preuve en est donnée par ce qu'on observe chez les chevaux atteints de ce qu'on nomme en vétérinaire Y effort de rein ou Y entorse dorso-lombaire , affection caractérisée par une dislocation des cartilages intervertébraux. Ce qu'on observe en pareil cas n'est pas dû à un défaut de transmission de l'action impulsive des muscles, mais bien à l'impossibilité de réaliser l'effort. )) L'appareil schématique peut donner la démonstration de ce fait. Il suffit de créer sur cet appareil, au niveau de la région lombaire, une arti- culation qui permette les mouvements dans un plan vertical ; un verrou sert au besoin à rendre l'articulation rieide. Or, si l'articulation est libre, la contraction des muscles postérieurs produit une brisure de la ligne du rein, avec convexité en haut et la propulsion n'a pas lieu. » PHYSIOLOGIE. — Sur une relation de [énergie musculaire avec la sensibilité et sur les lois des variations de cette énergie en fonction du temps. Note de M. Charles Henry, présentée par M. d'Arsonval. « J'ai eu l'occasion, dans une précédente Communication (2'^ juin iSgS), de noter le fait suivant : des efforts musculaires intenses et un peu pro- longés font évanouir des sensations faibles ou des différences faibles de sensations. Cette proposition, vraie de toutes les sensations et probablement da tous les faits psychiques, est très facile à vérifier pour la sensation lumineuse. » Nous prenons une sorte d'écran Bunsen, carton blanc opaque percé au centre (' ) Le peu de volume des jumeau\ dans les quadrupèdes et leur texture fibreuse prouvent eiicore le rôle peu important de leur contractilité. ( i36i ) d'une ouverture circulaire obturée par un papier translucide; nous éclairons l'écran par devant et par derrière avec deux, sources disposées de manière à obtenir, entre la tache éclairée par transparence et le fond éclairé par réflexion, des différences crois- santes de numéros d'ordre de sensations : nous repérons les distances correspondantes. Cela fait, nous ramenons l'écran à la distance qui permet une dilTérence d'un numéro d'ordre entre la tache et le fond; le patient se met à presser progressivement un dyna- momètre ordinaire avec les muscles fléchisseurs de la main jiisrjii' à épuisement total; un aide lui présente, à chaque évanouissement de sensation, la différence de numéros d'ordre immédiatement supérieure et le patient voit successivement s'évanouir, à des temps qui sont immédiatement pointés, lors de pressions qui sont immédiatement enregistrées et transformées par le calcul en travaux, des différences de un à six numéros d'ordre de sensations. » Le fait de l'évanouissement de sensations lumineuses et en général de faits psy- chiques s'explique facilement par l'hypothèse des localisations cérébrales, même ad- mise avec restrictions : on conçoit que le centre moteur volontaire, situe en avant des centres sensitifs dans les zones corticales du cerveau ou ailleurs encore, ait pour effet, lorsqu'il est excité, de diminuer l'énergie des centres voisins, soit en détournant plus ou moins à son profit l'afflux sanguin, soit par tout autre mécanisme, et consé- quemment de déterminer, dans le cas présent, une amblyopieplus ou moins prononcée. » Le moteur vivant présente trois phases : une phase de croissance, une phase de constance, une phase de décroissance de l'effort. J'ai pu donner précédemment (i8 no- vembre iSgS), grâce à mon djnamométre de puissance, l'équation reliant au temps le travail mojen accompli el la puissance instantanée dans la première phase ; il est im- possible de donner une équation qui s'applique, avec assez d'exactitude, à la moyenne des sujets et qui puisse, à elle seule, résoudre les mêmes problèmes pour les trois phases. Désignons par t la durée au bout de laquelle on atteint le maximum d'effort avec les muscles fléchisseurs de la main, t' la durée au bout de laquelle est terminée la période de constance, -:" la durée au bout de laquelle le sujet est épuisé; t varie normalement de o", i à 2", suivant les sujets; cette durée peut être volontairement t' . prolongée, mais, toujours, — oscille entre 1 et 8 ; dans nos expériences, ~" varie entre I et 4'. » Suivant le sujet et les dispositions différentes d'un même sujet, les éva- nouissements se répartissent inégalement dans les trois phases. Le pro- blème est de connaître l'énergie extérieure et intérieure dépensée aux instants de ces éi'anouissements successifs. )) Considérons le cycle formé par le centre moteur supposé cortical, la moelle, le nerf moteur, les muscles fléchisseurs de la main, le nerf sensitif, la moelle et le cerveau : assimilons cet ensemble à une pile dont l'énergie est fournie par les combinaisons chimiques interstitielles de ces divers tissus ; c'est là un principe évidemment simpli- ficateur, mais que l'on pourrait étayer de nombreux arguments, qui est admis par plusieurs physiologistes et qui sera d'ailleurs justifié par ses conséquences ; la chaleur dégagée n'est, à ce point de vue, que le résultat secondaire des résistances et des trans- C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXIl, N» 23.) 177 ( i362 ) formations du circuit. Nous pouvons appliquer à celte pile ce que l'on sait sur les piles, et appelant E la force éleclromotrice, «l'intensité, t le temps variable auquel on con- sidère le travail, Se le travail extérieur produit, 5,- le travail intérieur, poser l'équation (i) Eï7 = Cc+G,-. » Dans la première phase, de durée très courte ~, l'énergie dépensée aux divers mo- ments ,347 ■3?i9 l3.T I i352 i332 W 23. SVITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, liasiques du Zagliouan et du Bou-Kournin (Tunisie) i3j'| M. Le Hello. — Du rôle des membres pos- téi'ieurs dans la locomotion du cheval ... i.'iôG •M. Cii.\iiLEs Henry. — Sur une relation de l'énergie musculaire avec la sensibilité et sur les lois des variations de cette énergie en fonction du temps i36o Pages, par les rayons de Hontgcn, d'une balle de 7"" dans le cerveau.' i3l>.3 M. d'Abb.vdie présente une série d'obser- vations météorologiques faites à Sorcze, dans le département du Tarn, par le docteur Clos i3G5 M. L. MiRiNXY adresse une Note sur un « Essai de synthèse mathématique > iJ'ilJ MM. E. Brissaud et Londe. — Photographie, Bulletin bibliographique iSliO Errata i jO- PARIS. — I.MPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. Lt Ocrant .• GAUTHrER-VlLLAas. 1896 ^/«?'f PREmER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK mm. IiBS SECRÉTAIKE9 PEBPÉTUEIiJi. TOME CXXII. N^ U (15 Juin 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55, 1896 REGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hehdomadaii es des seancts de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en movenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article \". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sonlmentionnéf s dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus [\ pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les JNIembres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance lenanle, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap4 ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. f Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. AuTiCLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrail autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles otdinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de phinches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fail remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne un Rapport sur la situation des Comptes rendus après préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par KM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le» déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI la JUIN 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDA.NTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Formules des pressions moyennes locales, clans an fluide animé de mouvements tourbillonnants et tumultueux ; par M. J. Bous- SINESQ. « I. Imaginons, de la sorte ('), qu'un élément plan quelconque, par exemple celui qui est normal aux x et sur lequel les composantes de la pression moyenne locale sont Nj.,T2,T^, deviennepn«c//?a/ au point de vue des déformations moyennes locales, c'est-à-dire tel, que l'on y ait G; = o, G^ = o. Cela signifiera que les couches fluides de la particule nor- males aux X n'éprouvent aucun glissement moyen local les unes devant les autres, les files de molécules parallèles aux x ne s'inclinant pas plus (') Voir le précédent Compte rendu, p. 128g. G. K., iS„6, i" Semestre. (T. CXXU, N" 24.) ' 7^ ( '370 ) souvent ni en plus d'endroits sur ces couches dans certains sens que dans les sens contraires. Autrement dit, les déformations actuelles se feront, en moyenne, symétriquement de part et d'autre de ces couches; et les écarts moléculaires auxquels elles donneront lieu, entre la contexture idéale ou élastique de la particule pour les densité et température p, t et sa con- texture effective, ne pourront qu'être aussi, en moyenne, symétriques par rapport aux mêmes couches, si le fluide est pareillement constitué en tous sens dans l'état élastique. D'où il suit que les pressions moyennes locales, égales et contraires, exercées sur les deux faces d'une couche, ne pourront aussi qu'être symétriques l'une de l'autre et normales à la couche. » Mais plaçons-nous dans le cas exceptionnel où il s'agirait d'un fluide doué du pouvoir rotatoire, dont l'état élastique serait seulement isotrope et non symétrique, c'est-à-dire serait pareil relativement à tous les systèmes d'axes des x, y, z qui se déduisent de l'un d'eux par une rotation quel- conque du trièdre des coordonnées positives (sans échange de nom entre deux d'entre elles), ou pareil relativement à toutes les orientations pos- sibles d'un observateur, auquel il offrirait cependant un aspect non symétrique à sa droite et à sa gauche. Alors on peut toujours remarquer que les déformations moyennes locales seront vues se faire de même, sur un côté quelconque d'une couche normale aux x, par deux observateurs ayant les pieds sur cette couche et tournés dos <à dos, c'est-à-dire ayant deux orientations, autour de la normale, différentes de i8o degrés; en sorte que les écarts moléculaires entre l'état élastique et l'état effectif doivent leur paraître aussi moyennement pareils et, par suite, la pression moyenne locale exercée, à leurs pieds, sur l'élément plan normal aux x, pareillement située relativement à eux, c'est-à-dire normale à l'élément. » En résumé, que le fluide soit ou non symétrique, comme il est toujours isotrope dans l'état élastique, l'on est conduit à admettre que tout élément plan principal, au point de ime des déformations moyennes locales, est aussi principal au point de vue des pressions moyennes locales, c est-à-dire perpendi- culaire à la pression exercée sur lui. » II. Mais revenons à notre élément normal aux x. Nous voyons que les composantes tangentielles T., T^, de sa pression moyenne locale s'an- nulent dès que les vitesses de glissement Gj, G^. s'annulent elles-mêmes. Donc, si l'on considère, par exemple, T_, son développement linéaire suivant les six quantités indépendantes D, G comprend tout au plus les deux termes en G^, G^,. Mais, en considérant également Tj; comme com- posante tangentielle de la pression moyenne locale sur l'élément plan ( 1371 ; normal aux y, on verrait de même que ce développement de T. comprend tout au plus les deux termes en Gj, G^. Il se réduit, par conséquent, au terme affecté de G. ; et l'on a, en désignant par K nn coefficient fonction, d'une part, des densité et température moyennes locales p, t, d'autre part, de l'agitation telle qu'elle se produit autour de (j?, J, -), (6) T, = RG,. » III. L'agitation étant toujours supposée, autour de (x, y, s), -la même que précédemment, faisons varier les six vitesses moyennes locales de déformation D^;, D^, D., G^, G^, Gj., de manière que les trois vitesses principales correspondantes de dilatation ou d'extension, auxquelles je donnerai les noms D,, Do, D3, aient dans l'espace trois directions rectan- gulaires quelconques et prennent d'ailleurs, suivant ces directions, toutes les grandeurs relatives. Les pressions moyennes locales correspondantes Pi, P2, P3, également principales comme on a vu, pourront être exprimées dans un système de coordonnées ayant leur direction et puis être dévelop- pées linéairement suivant les vitesses moyennes locales correspondantes de déformation, qui se réduisent aux trois dilatations D,, Dj, D.j. Formons ensuite, pour tenir lieu de P,, P.,, P3, d'une part, leur moyenne arithmé- tique changée de signe (pression moyenne), que nous appellerons p, d'autre part, leurs demi-différences respectives ^^^(P., — P3), ^(Pj — P,), ^(P, — Po). Ce seront, avec des coefficients dépendant de p, t et de l'agi- tation, quatre fonctions linéaires des trois variables D,, D^, D3, ou, encore, de leur somme D, -l- Dj-I- D3 (vitesse de dilatation cubique) et de deux quelconques de leurs différences Do — D3, D3— D,, D, — Do, à somme algébrique nulle. Or, quand une de ces différences, celle de D., et D3 par exemple, s'annule, on sait que toutes les directions comprises dans le plan des dilatations correspondantes Do, D, sont principales au point de vue des déformations ; ce qui entraine qu'elles le soient aussi pour les pressions et que l'ellipsoïde d'élasticité, devenu de révolution autour de D, ou de P,, donne ^(Po — P3)=o. Donc la demi-différence ^^2— P3)' qu6 l'on peut concevoir exprimée en fonction linéaire de D, -I- Do-f- D3 et de Dj— D3, D, — D,, se réduit au terme affecté de D2 — D3; et, en considérant aussi les deux autres demi-différences analogues, l'on a des formules comme (7) KP. - P.) = KD. - D3), {{V, - p. ) = £'(D3 - B. ). KP, - P.) = s"(D, - D,) = - t"{V), - D3) - e"(D3 - D,), où £, t , e" sont trois coefBcients indépendants de D,, D^, D3. ( ''i:^^ ) )i l^a somme des formules (7) donne 0 = (s' - ,"){D, - D,) - (s"- e)(D, - D,). » Comme cette relation a lieu quels que soient les rapports mutuels des deux différences arbitraires D;, — D,, D^ — D^, il en résulte s'— s"= G, £"— £ = o; et les trois formules (7) reviennent à poser l'égalité continue P,-P3 _ P.,-P, P,-P. (8) liD.-D,) 2{D,-D,) 2(D,-D0 » IV. .Si l'on appelle a, a', a" les cosinus directeurs de D,, b, h', b" ceux de D^, c, c' , c" ceux de D3, les formules connues, pour exprimer soit les six délormalions D, G, soit les six pressions N, T, relatives aux axes des a-, y, z, en fonction des déformations ou pressions analogues, relatives aux directions principales correspondantes et réduites à D,, Do, D, ou à P,, ?„, P., donnent, d'une part, comme on sait. I D^ + D, + D,= D, + D,4-D„ ^^^ j|(N,.-+-N.-+-N,) = ^(P. + P,-4-P,) = -/;, d'autre part, avec presque autant de facilité, D, - D, = (c'^ - c"^)(D, - D, ) - {h-- - //'-)(D, - D, ), D,- D, = . . . , N,-N, = (c'^-c"^)(P, -P,) _(//^_//'^)(p, -P,), N,-N, = ..., ^'"^ ^ ^G,,= c'c" (D,-D,)- ////' (D,-D,), jG,=..., T,.= ce" (P3-P,)- bb" (P. -P.), Tv==.... » Il en résulte immédiatement, vu l'égalité des rapports (8), , . Ny— N; _ Ns— N^ _ N^— Ny _ T^ _ Ty _ T; _ _ ^ " ^ i{\iy—Yi.) ~ 2(D.— D^) ~ 2(D^— d7) ~ gi ^ gj; ~ g; ~ '■ » V. La valeur commune s des six premiers rapports (i i), étant en par- ticulier celle du sixième d'entre eux, se confond avec le coefficient K de la formule (6), et elle se trouve dès lors complètement indépendante de la manière dont sont orientées les trois vitesses principales de dilatation D,, Do, D3 dans le mouvement moyen local. Mais on voit, par les formules (8) et (10), appliquées (avec d'autres valeurs des cosinus a, a, ..., c") au passage du système des directions principales à un système quelconque ( i373 ) d'axes reciangulaires, que ce coefficient serait encore le même si l'on rap- portait le mouvement à des coordonnées rectangles arbitraires, de sorte qu'il constitue un coefficient de frotte ment intérieur dépendant des déforma- tions d'agitation an point considéré {^■'v,y, z) sans dépendre ni de leurs valeurs à un instante?/ plus qu'aux instants voisins, ni des angles de leurs directions ou de leurs plans avec aucuns autres. Et il resterait encore le même, par suite de l'isotropie du fluide à l'état élastique, si le système de déformations constituant l'agitation était autrement orienté dans l'espace. » Il exprime d'ailleurslerapport de quantités graduellement variables en ■T,y, z, t, comme T^ et G^-, etc., et il est, par suite, graduellement variable lui-même, très différent en cela des déformations d'agitation qui cependant le constituent. Il n'est donc fonction de celles-ci qu'à la manière d'une moyenne locale, où se confondent leurs détails tant de direction que de grandeur; et l'on peut dire qu'il dépend uniquement (à part les variables p, T de l'état élastique moyen local) du degré actuel moyen d'intensité de l'agitation au point considéré, comme les coefficients évaluant les pro- priétés physiques d'un corps dépendent en général du degré de son imper- ceptible agitation calorifique appelé température. Le degré de l'ae^itation sera comme une sorte de température de l'écoulement, plus grossière que la température proprement dite, et englobant peut-être les deux princi- paux attributs du /wa/^ d'un cours d'eau, amplitude et fréquence, comme la température implique à la fois, par son élévation, l'amplitude du mouvement calorifique et la période de ses vibrations, du moins les plus muUipliées. » L'agitation paraît donc devoir à son extrême irrégularité la propriété d'influer sur les qualités mécaniques d'une particule fluide sans altérer en moyenne son isotropie, et elle se comporte commesi, en un court moment, elle présentait les mêmes circonstances générales par rapport à tous les systèmes d'axes qu'une rotation quelconque déduit d'un premier système rectangulaire des a;, j', z. » VI. Cela étant admis, le développement linéaire de la pression moyenne /7, suivant D, + D2-1-D3, D, — D3 etD, — D,, ne peut contenir les termes en D^ — D^, et D^ — D,, qui changent de signe, taqdis que /? reste invariable, quand onpermuteD, et D3, ou D3 et D, , c'est-à-dire quand on fait tourner de 90", autour de la dilatation principale D, ou de la dila- tation principale D^, le système d'axes rectangulaires constitué par les directions de D,. D.,, D.,. Donc la pression moyenne p, c'est-à-dire — 3 (N^ + N, -h N;), ne dépendra des vitesses moyennes locales de défor- ( I"M ) mation que par un terme proportionnel au trinôme Dj,+ Dj-|-D;, c'est- à-dire à la -vitesse actuelle Di + Da + Dj avec laquelle se dilate, dans le mouvement moyen local, le volume des particules fluides considérées. Et le coefficient de ce terme sera d'ailleurs, tout comme la partie de p indé- pendante du mouvement moyen local, fonction des deux variables p, ■: et du degré d'agitation. » Mais, vu l'ordinaire petitesse (du moins dans les fluides sans viscosité appréciable) des parties non élastiques des pressions, comparativement à la pression élastique ou normale de repos, la pression moyenne jd ne dif- férera que peu de la pression élastique pour mêmes densité et température moyennes locales p, t ; et l'on n'aura à peu près jamais besoin de l'en dis- tinguer. » VII. Si l'agitation s'affaiblissait au point que les déformations effec- tives ou totales devinssent seulement de l'ordre des D, G, le coefficient t dii frottement intérieur, et celui qui affecte D^-f- D^4- D^ dans/?, ne dé- pendraient plus que de p, t. En effet, nos raisonnements s'appliquent évi- demment à ce cas limite, où V agitation s'élimine, comme nous avons vu, des formules des pressions moyennes locales. Le coefficient s, en particu- lier, se réduirait donc alors à sa valeur déduite des expériences de Poi- seuille sur l'écoulement dans les tubes fins et qui est, pour l'eau à 10° C, £ ^ 0,000000 i336 p^ =; o^'jiSSô , les unités de temps et de longueur étant la seconde et le mètre. » VIII. La comparaison des six premiers membres de (i i) au septième t fait connaître les formules définitives de N^,— Nj, N^. — N^;, . . . , T. ; et si l'on observe d'ailleurs que les trois composantes normales de pression N.^., Nj., N; s'expriment immédiatement en fonction linéaire de leur moyenne arithmétique — -p et du tiers de leurs différences respectives N, — -N^, ..., il vient, pour représenter les pressions moyennes locales N, T, au moyen de p, du coefficient t de frottement intérieur et des vitesses moyennes lo- cales D, G de déformation, les triples formules ^'^^ j (T.,T,,T.)=e(G..,G„G,). » Le second terme de N^;, N^, N^, en £(Dj,-t- D^ 4- D-), s'y trouvera évi- demment négligeable, à côté des autres termes en j, dans les mouvements où les changements de forme des particules seront incomparablement plus grands que ceux de leur volume, notamment dans tous les écoulements de liquides, et même dans les écoulements de gaz sous des différences de pression assez petites par rapport à la pression elle-même. ( i375 ) » Après avoir substitué, dans (12), les valeurs (2) des vitesses de défor- mation, on portera ces expressions des forces N, T dans les équations in- définies du mouvement moven local, ] dx dy dz ^ ' rfr dy ds ^ 1 rfT,. c?T,. rfN, „ oîi X, Y, Z sont les composantes de la pesanteur g et u',^-', w' celles de l'accélération moyenne locale, exprimables en u, v, a- et leurs dérivées à la manière ordinaire. L'oa aura ainsi, sous forme explicite en u,i',n\p, les trois équations indéfinies du mouvement, si l'on parvient à connaître le mode de variation de s en fonction des données du problème. » MINÉRALOGIE. — Sur les imriations observées dans la composition des apatites ; par M. Adolphe Carxot. « Depuis les mémorables travaux de Gustave Rose sur les apatites (1827), on admet que tous les phosphates de chaux cristallisés renferment une proportion uniforme de fluorure ou de chlorure de calcium, en sorte que leur composition est représentée par l'une des formules P-0\3CaO + ;Ca(Fl.CI;- ou, dans la notation unitaire, Ca»P'0"(Fl.Cl). » Ayant entrepris une étude générale des phosphates de chaux, j'ai été conduit à faire l'analyse détaillée d'une quinzaine d'échantillons d'apatites d'origines différentes, en y appliquant la méthode de dosage du fluor que j'ai fait connaître ('). Ces analyses ont, dans la plupart des cas, vérifié très exactement la formule de G. Rose; mais j'ai aussi rencontré quelques ano- malies curieuses, qui méritent d'être signalées. » Je désignerai sous le nom à'apatite normale l'apatite pure et exclusive- ment fluorée : P-0\3CaO + ^CaFl^ La proportion du fluorure de calcium y est de 7,94 pour 100; celle du (') Comptes rendus, 28 mars 1892; Annales des Mines, i" sem. 1898. ( '^76 ) fluor = 3,77 pour loo; le rapport du poids du Huer à celui de l'acide phos- phorique = ^-pirT^j = 0,0892. Pour calculer le fluor de l'ap^tite normale, qui aurait une teneur donnée en acide phosphorique, il suffit de multiplier cette teneur par le coefficient 0,0892. » Les échantillons examinés appartiennent : les uns à des roches franche- ment éruptives, comme le trachyte de Jumilia, près le cap de Gâte; d'autres à des formations métamorphiques, comme les schistes talqueux du Tyrol; d'autres enfin, à de véritables filons, comme ceux de Logrosan etdeCacérès (Estramadure), comme ceux d'Odegarden (district de Bamble), comme le dépôt géodique de Knappenvvand (Tyrol) ou comme les grands gîtes filo- niens du Canada. » Je présenterai d'abord quelques exemples d'analyses, qui sont eu concordance parfaite avec la formule théorique, bien que les échantillons appartiennent à des types notablement différents les uns des autres : » I. Apatite en petits cristaux transparents, presque incolores, de Jumilia (Espagne) ; » II. Apatite en cristaux plats, très transparents et très faiblement colorés en vert, de Knappenwand (Tyrol); » III. Apatite en masse cristalline à grands clivages, de teinte gris ver- dàtre et peu transparente, d'Odegarden (Norwège). I. II. Ui. Acide phosphorique 41,71 4'i97 4', '7 Fluor 3,54 3 , 63 1 , 66 Chlore 0,47 o,o3 3,58 Chaux 54,95 54,65 53, 10 Magnésie » » 0,78 Oxyde ferreux traces o,48 0,57 Oxyde ferrique « » » Quartz » 0,80 » 100,67 10 1,56 100,81 » En groupant les éléments, on trouve : P=0^3CaO 91,10 90,96 87,75 P-0».3MgO » » 1,60 P^O^SFeO traces. 0,79 0,94 CaFP 7,27 7,4i 3,4i Ca Cl^ 0,73 o , 06 5,60 Quartz » o , 80 )i 99,10 100,02 99. 3o ( '377 ) » Si l'on calcule, pour ces trois échantillons, la proportion de fluor total, en y comprenant la quantité correspondante au chlore, et, d'autre part, le fluor de l'apatite normale, on a : Fluor dosé 3,54 3,63 i,66 Fluor correspondant au chlore. . . o,25 0,02 1,91 Fluor total 3 , 79 3 , 65 3 , 57 Fluor de l'apatite normale 3,72 3,7^ 3,67 » La concordance est donc aussi complète que possible entre les quan- tités dosées et celles qui se déduisent de la formule de G. Rose. » Mais une première dérogation à la règle générale se présente dans les apatites du Canada. » Ces apatites, tantôt en prismes hexagonaux bien nets et parfois de grandes dimensions, tantôt en masses cristallines plus ou moins sableuses, sont souvent accompagnées de calcite, de wernérite, de fluorine et de quartz et forment de grandes lentilles au milieu de pyroxénites et de ci- polins. » J'ai examiné deux échantillons : un cristal d'un brun rouge, de Ren- freir (IV), et un cristal vert foncé, de Templeton (V) ; celui-ci offrait plu- sieurs centimètres de diamètre, ce qui m'a permis de vérifier, par deux analyses distinctes, que la composition était identique au centre et à la surface du cristal. Un troisième échantillon (VI), figurant dans la collec- tion de l'École des Mines comme tiré du gisement de London-Grove (États-Unis), avait la forme d'un grand prisme hexagonal de couleur vert sombre. )) L'analyse a donné : IV. V. VI. P^O^ 4i,oo 4i,5o 4i,55 FI 2,24 1,26 1,95 Cl 0,28 0,37 0,94 CO^ i,5o 3,3o 1,42 CaO 5o,84 02,90 53,97 MgO traces. traces. traces. FeO » i,3o 0,73 Fe-0' 4)59 0,22 » SiO^ 0,55 o,3o 0,25 loi ,00 100, i5 100,81 C. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N» 24.) IJQ ( i378 ) » Le groupement des éléments dosés conduit à : P'O^SCaO 83,78 88, 3o 89,74 P^O'.SFeO » 2,i5 i,i4 P^O^Fe^O' 5,60 0,44 » CaFl- 4>6o 2,59 4,00 CaCP 6,44 0,52 1,57 CaOCO' 3,4i 5,23 3,22 Fe- O* 1,62 » o , o4 SiO^ 0,55 o,3o 0,25 100,00 99-53 99>96 » Le calcul du fluor, effectué comme précédemment, donne : Fluor dosé 2,24 1,26 1,95 Fluor correspondant au chlore 0,1 5 0,20 o,5o Fluor total 2 , 39 i , 46 2 , 45 Fluor de Tapalite normale 3,66 3,70 3,71 » Je trouvais donc entre les proportions de fluor des apatites du Canada et de l'apatite normale un écart important que des erreurs d'analyse ne pouvaient pas expliquer. » Mais j'avais été frappé, d'autre part, de la présence de carbonate de chaux dans les apatites du Canada et je m'étais assuré (sur l'échantillon V) qu'elle n'était pas due à des inclusions irrégulières de calcite dans le cris- tal. Je supposai alors que le carbonate avait pu prendre la place d'une quantité équivalente de fluorure ou de chlorure de calcium. M En effet, si l'on calcule la proportion du fluor correspondant à celle de l'acide carbonique, on trouve : i,3o 1,99 o,4i ce qui, ajouté aux quantités précédemment obtenues, donne : 3,69 3,45 3,67 » L'accord se trouve ainsi rétabli de la façon la plus remarquable avec l'apatite normale, à la condition d'admettre que le carbonate aussi bien que le chlorure de calcium peut se substituer isomorphiquement au fluorure dans l'apatite. » J'ai cherché à réaliser, par une expérience de laboratoire, une sub- stitution du même genre. En chauffant de l'apatite en poudre avec une solution de carbonate de soude à 160° dans un tube de verre épais, fermé à ( 1^79 ) la lampe, j'ai obtenu, au bout de six jours, une modification très peu prononcée à la vérité avec l'apatite exclusivement fluorée de Knappenwand, mais très marquée au contraire avec l'apatite chlorée d'Odegarden. » Je suis porté à croire qu'une transformation bien plus complète a pu s'opérer, dansles temps géologiques, sur les apatites du Canada et de London-Grove, lorsque les minéraux déjà déposés dans les filons soumis, pendant des temps très longs, à l'action des eaux thermominérales, qui les ont incrustés de calcite. » Une autre anomalie, observée sur des apatites du Tyrol, est peut-être encore plus étonnante et d'une explication plus difficile. » Deux échantillons d'apatite jaune, bien transparents et à clivages faciles, de Grainer (VII) et de Golling (Tyrol) (VIII), enclavés dans un talc schisteux grisâtre, ont montré la composition suivante : P^O^ FI Cl CaO MgO traces FeO 0,58 SiO^ VU. 42,98 0,23 o, 12 53,18 2,60 99>69 VIII. 44,06 o,38 0,17 53, 5o traces 0,70 i,4o I 00 , 2 I VIT. P^O^SCaO 93,83 CaFP 0,47 CaCl= 0,19 CaO 1,85 FeO 0,58 SiO^ 2,60 VIII. 96,19 0,78 0,27 0,67 0,70 i,4o 99,55 » En calculant le fluor, comme dans les cas précédents, on arrive aux résultats que voici : VII. VIII. Fluor total (équivalent à FI et Cl) 0,29 o,46 Fluor de l'apatite normale 3,83 3,92 » La quantité trouvée n'est donc guère que le dixième de la quantité théorique; or, ici, il n'y a pas de carbonate, mais seulement un peu de chaux en excès et un peu de silicate (un quart environ de la silice isolée par les acides est soluble dans la potasse et peut être supposée en combi- naison avec l'oxyde ferreux). » Or, ces deux apatites, examinées au microscope polarisant par M. Termier, dont on connaît la très grande compétence en pareille ma- tière, n'ont montré dans leur cristallisation intérieure aucune différence avec les apatites ordinaires; mais elles ne portent, extérieurement, aucune ( i38o ) face cristalline et présentent la forme de sortes de cônes allongés, émous- sés à la pointe et recourbés à la façon de certaines grosses dents de car- nassiers. )) Peut-on attribuer à la très petite quantité de chaux, non saturée à l'état de phosphate tribasique, quelque influence sur la cristallisation intérieure de ces apatites? Doit-on plutôt admettre que le phosphate triba- sique de chaux possède, par lui-même, un réseau cristallin semblable à celui de l'apatife? Je ne crois pas devoir me prononcer en présence d'un fait aussi rare, insuffisant pour édifier une théorie. » Quoi qu'il en soit, il est remarquable que le seul exemple, que l'on ait encore rencontré, d'un phosphate tribasique de chaux dépourvu de la quantité normale de fluorure, de chlorure et même de carbonate de calcium, soit en même temps dépourvu de toute forme cristalline exté- rieure, bien qu'il présente les clivages et les propriétés optiques d'une véritable apatite. » ZOOLOGIE. — Sur la présence du Campodea staphylinus (Westwood) et d'une Araignée ( Sabacon Paradoxus) dans la grotte de Dargilan {Lozère) ; par M. Lannelongue. « En revenant cette année du midi de la France, après mes vacances de Pâques, j'ai parcouru quelques-uns des merveilleux sites de ce qu'on appelle le Pays des Causses. Entre toutes les étroites vallées , ou plutôt entre toutes les crevasses profondes qui séparent ces plateaux de craie qui sont comme d'immenses tables calcaires, la gorge du Tarn, nommée plus souvent Canon du Tarn, se distingue par sa beauté. Ici, le corridor, pro- fond de 5oo™ à 600™, chemine entre deux escarpements de grès, de cal- caires ou de basaltes, façonnés par le Tarn à coups de siècles et à moitié remplis, dans le sens de la hauteur, d'une végétation intense qui fait un berceau à la rivière, tandis qu'au-dessus la lumière se joue de la façon la plus variée et la plus pittoresque dans le merveilleux décor de verdure et des roches étincelantes de chaque escarpement. )) La vallée de la Jonte rejoint celle du Tarn aux Roziers et offre au voyageur un spectacle plus coloré, plus grand peut-être, mais moins varié et moins agréable. En revanche, elle permet au touriste de visiter plu- sieurs grottes, parmi lesquelles Nabrigas, où M. Martel a trouvé le grand Ours fossile des cavernes (Ursus spelœus), et surtout Dargilan, l'une des ( i38i ) plus belles grottes de l'Europe, placée dans le Causse noir, à 85o"' d'alti- tude et à 35o™ au-dessus de la Jonte (Martel). » En parcourant les vastes salles de cette caverne, j'ai pu prendre, sur les indications du guide Armand qui m'accompagnait, un insecte de l'espèce des Thysanoures que le guide avait remarqué depuis longtemps, et qui était, pour lui, le seul habitant de ces vastes espaces obscurs et silen- cieux. » En cherchant cet insecte, j'ai découvert une Araignée que ce guide n'avait jamais vue, et pourtant il connaît la grotte mieux que personne, puisqu'il a aidé M. Martel dans les premières explorations de Dargilan, et qu'il la montre depuis aux visiteurs. » A défaut de tout autre moyen, car nous n'avions absolument rien à notre disposition, nous nous sommes servis d'argile adhésive pour capturer quelques échantillons de l'insecte en question. C'est un Thysanoure, le Campodea staphylimis (Westwood). Il appartient à l'ordre le plus primitif des insectes et, comme certains autres Thysanoures à évolution peu avan- cée, présente certains caractères (rudiment de pattes abdominales) qui le rapprochent évidemment des formes primordiales du type des Articulés. Il paraît s'adapter aisément au régime cavernicole. Il a été trouvé, tout récemment, m'écrit M. Bouvier, professeur au Muséum, dans les grottes du Jura par M. Viré, et par M. Packard il y a quelques années dans celles du Kentuckv. » Lorsque j'approchais la lumière de cet insecte, il ne bougeait pas; mais, à un moment donné, la chaleur rayonnante de la bougie l'impres- sionnait, et il prenait la fuite. Je crus pouvoir conclure de cette expé- rience, répétée, qu'il était aveugle. » Le Campodea staphylinus se rencontre dans diverses cavernes de France. Il est aveugle et se fait remarquer par la longueur démesurée de ses antennes et de ses filaments caudaux. » L'Araignée est un Sabacon paradoxus. M. Simon en donne une des- cription détaillée et minutieuse dans son Livre des Arachnides de France, t. VIT, p. 266. On l'a rencontrée jusqu'ici à l'air libre dans les Mousses humides de Sare (Basses-Pyrénées) et dans la grotte des Demoiselles, près Saint-Beauzille de Putois. » Tout à fait récemment, M. Simon a reçu la même espèce de la grotte de Habriger. » ( i382 ) Remarques au sujet de la Communication de M. Lannelongue ; par M. Emile Blanchard. « Tout d'abord je rappellerai les observations de Louis Agassiz sur un poisson aveugle d'un type très particulier découvert dans les eaux souter- raines de la grotte du Mammouth dans l'Etat du Rentucky (Amblyopsis spe- /fpus). Au temps où j'étais professeur au Muséum d'Histoire naturelle, j'ai pu acquérir pour l'établissement une très belle collection d'insectes caver- nicoles, conservée dans des boîtes vitrées parfaitement closes, de manière à la mettre à l'abri des déprédations qui sont toujours à craindre de la part des Anthrènes. Chez les insectes aveugles, les nerfs optiques sont extrême- ment grêles. Ils n'ont pas disparu : mais ils demeurent comme des témoins d'organes, qui chez les types voisins ont une importance de premier ordre. On sait, en effet, que chez les insectes adultes constitués d'une manière normale, les nerfs optiques ont un tel volume qu'ils apparaissent comme des prolongements des lobes cérébroïdes. » Comme il existe au Muséum d'Histoire naturelle une entrée des cata- combes où règne une complète obscurité, nous avons appris de M. Milne- Edwards, le Directeur de l'établissement, qu'un espace avait été ménagé en vue d'instituer des expériences qui devront conduire à mettre en évi- dence les modifications que subissent les organes de la vision suivant la présence ou l'absence de lumière. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la valeur alimentaire des pains provenant des farines blutées à des taux d' extraction différents; par M. Aime Girard. « Les faits que j'ai exposés à l'Académie dans sa dernière séance m'ont permis d'établir l'inanité des préjugés qui consiste à croire que le pain blanc, fait de farines pures, n'est pas nutritif. » J'ai montré, en effet, que le gluten figure en proportions identiques, pour un même blé, dans les farines pures à 60 pour 100 d'extraction qui donnent le pain blanc, et dans les farines impures à 72-74 pour 100 qui donnent les pains bis. » Une autre objection, cependant, a été faite dans ces derniers temps à l'usage du pain blanc; à ce pain, on a reproché de ne fournir à notre ( i383 ) alimentation que des quantités insuffisantes d'acide phosphorique. On sait, en effet, que l'enveloppe du grain de blé dont les débris rendent les farines impures est plus riche que l'amande en acide phosphorique, d'où résulte qu'en blutant la boulange et en éliminant les sons on prive la farine d'une proportion de phosphore que quelques personnes considèrent comme indispensable à la phosphatation de l'organisme humain. » Cette objection n'a pas plus de valeur que celle qui consiste à nier les propriétés nutritives du pain blanc; j'espère le démontrer. )) Tout d'abord, il convient de considérer comme incompatible avec les habitudes modernes l'idée de faire intervenir à la fabrication du pain le produit complet de la mouture; la masse compacte, indigeste que celui-ci fournit à la panification ne trouverait, en France du moins, que bien peu de consommateurs prêts à l'accepter aujourd'hui. » Aussi n'est-ce pas à la boulange entière que l'on entend demander l'enrichissement de notre pain en acide phosphorique, [c'est seulement à une partie de cette boulange. C'est d'après ce principe que sont préparés les pains de son qu'en certaines contrées, en Angleterre notamment, on recherche pour les propriétés laxatives que les débris d'enveloppe leurs communiquent, et il en est de même pour ces pains qu'aujourd'hui encore on désigne sous le nom impropre de pains complets. » Aussi, le gain en acide phosphorique réalisé par la substitution, au pain blanc des farines pures, du pain bis que fournissent les farines incomplè- tement blutées est-il peu important. » Personne, d'ailleurs, ne fait aujourd'hui du pain sa nourriture exclu- sive; les artisans, même les plus pauvres, consomment, en même temps que le pain, des soupes aux légumes, des pommes de terre, des châ- taignes, des œufs, du lait, des fromages, etc., tous aliments dont l'ensemble apporte une quantité d'acide phosphorique importante et supérieure, en tout cas, à celles qu'apporterait la substitution du pain bis au pain blanc. )) Pour fixer la valeur de cet apport, je me suis proposé, avec l'aide de deux jeunes chimistes attachés à mon laboratoire, MM. Cordier et de Gigord, de déterminer la teneur, en acide phosphorique, des principaux aliments en l'état même où ils sont consommés. » C'est sur le pain d'abord que j'ai porté mon attention. » Dans ce but, j'ai pris, sur le marché de Paris, quatre échantillons de blé représentant la bonne marchandise courante et provenant du Cher et de la Nièvre (blés du pays), de la Vienne (variété Goldendrop) et enfin de l'Eure (variétés Goldendrop et Victoria mélangés). » Pour chacun de ces blés, la proportion relative d'enveloppe et ( i384 ) d'amande a été déterminée par le procédé que j'ai fait connaître en 1 884 (*\ puis, dans chacune de ces parties, l'acide phosphorique a été dosé ; les résultats ont été les suivants : Proportion en centièmes Acide phosphorique p. ioo,dans d'enveloppe. d'amande (=). l'enveloppe. l'amande. Blé du Cliei- i3,42 86,58 2,71 0,82 Blé de la Nièvre .. . 12, 52 87,48 2,21 0,2^ Blé de la Vienne. . . 12,78 ^7)27 2,72 0,27 Blé de FEure i3,4o 86,60 i,83 o,35 Moyenne i3,02 86,98 2,87 o,3o » Partant de là, il est aisé de se rendre compte des quantités d'acide phosphorique que le consommateur peut gagner lorsqu'il préfère le pain bis au pain blanc. » Si l'on suppose que, s'adressant aux produits les plus bas de la mou- ture normale, il prenne pour matière première de son pain les farines bises qui représentent environ 3 pour 100 seulement de la boulange totale, et si l'on soumet ces farines à l'analyse afin d'y déterminer le poids des 120000 débris d'enveloppes qu'en contient chaque gramme, on constate que ce poids ne représente pas plus de i,3 pour 100 du poids de la farine. » Ce n'est donc plus, dans ce cas, l'apport d'acide phosphorique qu'au- raient fait les 12 a i4 pour 100 d'enveloppes du grain entier qu'il faut considérer mais seulement l'apport de cette modeste proportion de i,3 pour 100. » Un calcul simple permet alors d'établir que, dans chaque kilogramme de farine provenant d'un même blé, on aura pour la farine pure S^"" d'acide phosphorique et 3s'^,3o pour la farine bise contenant i,3 pour 100 de petits sons. » C'est donc à un enrichissement bien modeste qu'aboutit l'emploi d'une farine bise dont les produits panifiés sont colorés, mal développés, à mie grasse, lourds et d'une digestion difficile. « A côté des basses farines que produit normalement la mouture, il m'a semblé intéressant d'étudier les farines à l'aide desquelles on a fabriqué dans ces derniers temps les pains qu'on a désignés sous le nom très im- propre de pains complets. » Celles-ci ne sont pas des produits normaux de la mouture, ce sont des mélanges factices que le meunier compose, suivant le goût du consom- (') Annales de Chimie et de Physique, 6° série, t. III, p. 298; 1884. (^) Le germe, i,5 pour 100 environ, est, ici, compté avec l'amande. ( i385 ) mateur, mais qui, en général, sont formés de 60 pour 100 de farine fleur, de 3o à 35 pour 100 de gruaux blancs et bis et enfin de 5 à 10 pour 100 de petits sons. » A l'analyse, les farines de ce genre m'ont donné, en moyenne, 3, 02 pour 100 de débris d'enveloppes, de telle sorte qu'en leur appliquant le même calcul que tout à l'heure aux farines bises, on reconnaît que leur apport en acide phosphorique ne dépasse pas S^', 62 par kilogramme. » Tel est le gain auquel aboutit la substitution, aux farines pures qui donnent le pain blanc, de farines plus impures que celles employées habi- tuellement à la production du pain bis; c'est par un chiffre de o^', 3o dans un cas, de o^"", 62 dans l'autre qu'elle se traduit par kilogramme. » Si, d'ailleurs, au lieu de considérer ces farines, nous considérions les pains que leur pétrissage fournit, nous verrions, par suite de l'hydratatioa de ces pains, le gain s'abaisser encore. » Mais il est inutile de pousser jusque-là, et il suffit de mettre en ligne de compte les quantités d'acide phosphorique qu'apportent à l'homme, môme le moins fortuné, les aliments dont il accompagne la consommation du pain, pour être convaincu que c'est faire fausse route que de payer de ce faible gain l'abaissement de la qualité de celui-ci. » L'importance de cet apport cependant ne saurait être appréciée, si la Science ne venait fixer la quantité minima d'acide phosphorique nécessaire à l'entretien de l'organisme humain. Sur ce point, les opinions des physio- logistes présentent des divergences; mais, sans examiner ces opinions et pour placer ma démonstration dans les conditions les plus défavorables, j'adopterai aussitôt le chiffre le plus élevé qui ait été proposé ; c'est aux travaux de notre Confrère M. Bouchard que j'emprunterai ce chiffre : « Normalement, dit-il, l'adulte robuste, actif et bien nourri élimine, en vingt-quatre heures, 38'", 19 d'acide phosphorique » ('). » Ceci posé, je rechercherai quelle quantité d'acide phosphorique ap- portent, non pas aux personnes aisées dont l'alimentation est toujours surabondante, mais aux artisans les moins fortunés, les divers aliments dont ceux-ci font usage. Je laisserai même de côté l'alimentation à la ville, où l'emploi des produits animaux : viandes, poissons, œufs, etc., aboutit à une si grande consommation de composés phosphores, je me préoccu- perai exclusivement de l'alimentation des plus modestes ouvriers des (') Leçons sur les maladies par ralentissement de la nutrition , 3° édition, p. 2i4; 1890. G. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N» 24.) 180 ( i386 ) champs, des journaliers dont le salaire, en certaines régions, ne dépasse guère î'"', 25 par jour. » On sait de quelle façon est, d'habitude, composée la ration de ces jour- nahers : des soupes à la graisse et aux légumes, des ragoûts de pommes de terre ou de haricots, du lait, des fromages, des châtaignes, en quelques régions des galettes de sarrasin, etc. » Les quantités que chacun en consomme sont considérables : pour en établir le compte, j'ai eu recours à l'obligeance de trois collaborateurs que je ne saurais trop remercier du concours qu'ils m'ont prêté; ce sont : M. G. Coquard, maire de Châtin (Nièvre) en plein Morvan ; notre con- frère M. Duclaux, auquel les habitudes des cultivateurs du Cantal sont si familières, et enfin M. de Lavalette, propriétaire à Aubenas (Ardèche). . » Pour chacune de ces régions, à la ferme, les aliments délivrés aux journaliers ont été soigneusement pesés à chaque repas, et de ces pesées sont résultées pour les rations quotidiennes les compositions suivantes : » Dans la Nièvre, i''s^5oo de pain de froment; à la soupe du malin o''s,3oo de pommes de terre et 0*^8^200 de choux, à la soupe du soir les mêmes légumes; à midi i''S,2oo de pommes de terre, ou o^^^/^oo de haricots; aux repas intermédiaires o''s, 45ode fromage blanc ou, de temps en temps, deux œufs durs, un poisson fumé, des crêpes, des fruits, etc. que, pour simplifier, je laisserai de côté, comme aussi les iSo^^ de lard ou petit salé qui, généralement, interviennent à l'un des repas, pour considérer la ration normale, essentielle, comme comprenant i''s,5oode pain, l'^^^Soo de pommes de terre, o''s,4oo de légumes, surtout de choux et enfin o''s,45o de fromage blanc. » Dans le Cantal, et de la même façon, les pesées, faites aux différents repas, aboutissent à une ration quotidienne qui comprend o''s,^5o de pain de seigle, 0*^^^ r75o de galette de sarrasin ou bouriol, i'" de lait, o''s,6oo de légumes (choux, pommes de terre, etc.), o''s,i5o de fromage de pâle sèche et en outre 0*^8^ i5o de lard que, comme dans le cas précédent, je laisserai de côté pour ne m'occuper que de la ration végétale. » Dans l'Ardèche, suivant qu'il s'agit de la montagne ou de la plaine, la ration est sensiblement différente ; c'est la ration du montagnard, vivant à looo™ ou 1200"" d'allitude, que je considérerai parce qu'elle est la plus simple. Dans cette ration, on voit alors figui^er i^^ de pain de seigle, o^^, 5oo de châtaignes sèches, 2'" de lait à l'état de nature ou sous forme de fromage, des soupes épaisses au gruau d'orge (o'^s^goo de gruau par jour) et enfin o''s,4oo de légumes (pommes de terre, etc.). )) Aucune de ces matières alimentaires n'est négligeable au point de vue ( i387 ) de son apport en acide phosphoriqiie. Cet apport, en effet, pour loo par- ties de matière fraîche, s'élève aux chiffres ci-dessous : Produits animaux. Produits végétaux. Galette de sarrasin (bouriol du Cantal) o,325 Gruau d'orge 0,280 Pommes de terre o, i4o Haricots o , 92/4 Châtaignes 0,200 Choux. 0,089 Carottes o,o36 Navets o,o58 OEufs (jaune et blanc) 0,887 Lait (') 0,220 Fromage blanc (74 % d'eau). . . . 0,874 » du Cantal (46 % d'eau).. 1,080 » de gruyère (88''/o d'eau). i,35o Viande de bœuf (culotte) 0,285 » de mouton (côtes) o,425 » de porc (lard maigre) ... o, 160 » Les données ainsi fournies par l'analyse permettent alors de calculer le poids d'acide phosphorique que le journalier consomme, en outre de celles que lui apporte son pain. » Pour l'ouvrier du Morvan, ce poids s'élève chaque jour à 4^"^. 88, si son repas du midi est fait de pommes de terre; à 6^\c)0 s'il est fait de haricots ; pour l'ouvrier du Cantal, il atteint 68'',58 ; pour le montagnard de l'Ardèche, Gs'',92 ; dans les trois régions, on le voit, ce poids est égal au double de 3^"', 19 qu'exige l'entretien de l'organisme humain. » L'homme a-t-il donc besoin alors de s'adresser à l'enveloppe du grain, aux sons pour enrichir sa ration d'acide phosphorique? Si le pain du paysan Morvandiau, provenant d'une farine à 76 pour 100 d'extraction, est bis, compact et d'une digestion difficile, les l'^e, 5oo qu'il en consomme lui en apporteront par la farine fleur qu'il contient 2^,86, par les débris d'enve- loppe qui y sont mélangés 0^^,33, soit au total 3'=%i9, tandis que i^^,l\oo seulement de pain blanc, léger, pétri à l'aide de farines pures à 65 pour 1 00 lui en apporterait 3^'', og, » De telle sorte que, pour satisfaire à l'élimination de 3^"", 19 d'acide phosphorique, sa ration quotidienne mettra à sa disposition : dans le cas où il consomme du pain bis, 6^', 90 -|- 3s%i9 = lo^-'.og d'acide phosphorique ; dans le cas où il consommera du pain blanc, Gs'', 19 -+- 3s'', 09 = g^'^gg; la différence ne dépasse pas o^^io. Voilà tout le gain, gain bien superflu, qu'apporte à la ration du journalier Morvandiau l'usage du pain bis. » Appliqué à la ration de l'ouvrier du Cantal, le même calcul montre celui-ci disposant, dans le cas où son pain est bis, de Ss"', i3 d'acide phos- (') Cette teneur du lait en acide phosphorique est empruntée aux travaux de M. Duclaux. ( i388 ) phoriqiie, alors que le remplacement de ses o''^, 75o de pain de seigle par o^^, 700 seulement de pain blanc en laisserait encore 8^'' à sa disposition. )) Il en est de même pour le montagnard ardéchois; une substitution identique abaisserait ses ressources en acide phosphorique de 9^'', o4 à 8s'',89; la différence est de qb^io. » C'est à ces chiffres insignifiants — oS'",io, — oS'.iS, — o^^iS que s'élève le gain en acide phosphorique résultant de l'emploi du pain bis en place du pain blanc; ce gain représente, tout au plus, j^ de l'apport dû à l'ensemble des aliments. » D'où résulte qu'en fin de compte, dans l'un comme dans l'autre cas, c'est à une quantité triple de celle qu'exige l'entretien de l'organisme hu- main, que cet apport s'élève. » On peut alors considérer comme une vérité démontrée que rien ne justifie l'emploi par l'homme, dont les fonctions digestives sont normales, du pain bis et compact que fournissent les farines mélangées de son. » Ceux-ci peuvent alors être recherchés par les gourmets pour leur saveur particulière, comme aussi, et à cause de propriétés rafraîchissantes que le son leur communique, par les personnes dont les facultés diges- tives ne sont pas régulières. Dans le premier cas, ce sont des pains de luxe, dans le second, ce sont des remèdes. » Mais le pain véritablement utile, celui que doit rechercher l'homme soucieux de sa santé comme de sa bourse, c'est le bon pain blanc, bien levé, trempant bien la soupe, qu'à Paris on nous vend sur la balance sous le nom de pain boulot ou àe pain fendu et que le boulanger a pétri à l'aide de belles et pures farines au taux d'extraction de 60, 65 et même, à la rigueur, de 70 pour 100. » C'est à l'usage de ce pain qu'il convient de s'arrêter, et la formule de l'utilisation véritablement économique du grain de froment est celle qui consiste à réserver 70 pour 100 au plus du poids de ce grain à l'ali- mentation humaine, 3o pour 100 au moins à l'alimentation du bétail. Ce que l'homme, en agissant ainsi, abandonne sous forme de pain, il le re- trouve sous forme de viande. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Observations et remarques sur le pouvoir bactéricide et la substance bactéricide du sérum sanguin. Note de M. S. Arloing. « I. Aux procédés déjà usités pour mettre en évidence le pouvoir bac- téricide du sérum sanguin, MM. Gruber el Durham en ont ajouté un autre, ( i389 ) qu'ils ont fait connaître au récent Congrès de Médecine interne tenu à Wiesbaden. » Il consiste à associer, in vitro, 4o™s'- de sérum à 2'='' de bouillon tenant en suspension, comme d'une émulsion, 3o™si- de microbes empruntés à une culture sur agar-agar. Si le sérum provient d'un sujet immunisé contre le microbe sur lequel on opère, les microrganismes se rassemblent en grumeaux, se déposent au fond du tube où s'opère la réaction, le bouillon se clarifie et finit par prendre, au-dessus du précipité, sa transparence pri- mitive. Un certain nombre des microbes entraînés de cette façon perdent en tout ou en partie leur faculté de végétation ainsi que leur affinité pour les matières colorantes ; enfin, ils se résolvent en granulations et se dé- truisent. Si, au contraire, le sérum provient d'un sujet normal, l'éniulsion persiste ; on ne A'oit s'y déposer qu'un très petit nombre d'individus. » MM. Gruber et Durham ont] étudié la réaction susindiquée sur plu- sieurs vibrions cholériques, sur le bacille d'Eberth et le bacille d'Eschrich. Ils la regardent comme spécifique, de sorte qu'elle pourrait servir à diffé- rencier des microbes jouissant de quelques propriétés communes. » II. J'étudie actuellement un sérum, celui d'une génisse ayant reçu sous la peau, par de nombreuses injections graduées, une grande quan- tité (8oo'=*^) de sérosité virulente du poumon péripneumonique, qui pro- duit la réaction de MM. Gruber et Durham avec la plus grande netteté sur les cmulsions en bouillon du pneumobacille que j'ai retiré des lésions de la péripneumonie contagieuse du bœuf. Moins de quinze minutes après le mélange, on saisit le phénomène de l'agglutination ; en moins d'une demi- heure, les grumeaux commencent à tomber au fond du tube de verre; en une heure et demie, les | de la colonne liquide sont déjà clarifiés. A ce moment, quelques groupes de bacilles se colorent à peine par la thionine. Cette modification s'accuse davantage avec le temps ; le lendemain, elle coexiste avec la résolution en granulations de beaucoup d'individus. » Le sérum d'une génisse normale réagit à peine et lentement sur la même émulsion. )) Bien que mon sérum soit recueilli depuis le mois de février, son pou- voir bactéricide est tel qu'il entraîne la réaction à la dose de lo^^""^ c'est-à- dire diluée à -~^. » III. Si la réaction est tentée sur une émulsion depneumobacillesdans l'eau distillée stérilisée, elle ne se produit pas. La colonne liquide reste toujours louche et opalescente; tout au plus, un léger dépôt apparaît-il au fond du tube dix à quinze heures après l'addition du sérum immunisé. ( i^go ) Pour obtenir ce résultat, il faut opérer avec de l'eau bien pure et dans des tubes de verre très propres, » M. Buchner avait déjà signalé l'influence nuisible de l'eau (voir Cen- tralblatt fïir Bakter., 1889, p. 817) et signalé, à la même époque, que la solution physiologique de sel marin dilue le sérum sans lui enlever sa pro- priété bactéricide. » IV. M. Buchner est allé trop loin en disant que la dilution du sérum dans l'eau distillée fait disparaître le pouvoir bactéricide. Dans mes expé- riences, il persistait à l'état latent, car, deux heures après l'adjonction du sérum à l'émulsion, il suffisait d'ajouter quelques gouttes de la solution physiologique de sel marin pour provoquer la réaction dans les tubes où elle ne pouvait s'établir. Parfois même, les grumeaux se formaient et s'amoncelaient au fond du tube avec une rapidité surprenante. » V. Des effets de la dilution du sérum dans l'eau distillée et dans la solution de sel marin, du résultat de la dialyse du sérum bactéricide en présence de l'eau simple ou de l'eau salée, M. Buchner conclut que l'eau pure agit en changeant la proportion des sels du sérum, proportion indis- pensable au maintien de la composition normale des albuminates auxquels le pouvoir bactéricide serait attaché. Pour ce bactériologiste, le changement subi par le sérum tient à une modification dans la proportion des matières minérales. )) Je viens d'observer que le sel marin peut être remplacé par d'autres sels, le chlorure de potassium, le bicarbonate de soude, par exemple, et que l'action qui semble appartenir au chlorure de sodium est aussi l'apanage du bouillon de viande simple, d'une solution de peptone pure à 7 pour 1000, de l'albumine d'œuf. La peptone agit même avec une intensité remarquable. » Puisque des matières organiques peuvent dégager très rapidement le pouvoir bactéricide rendu latent par la présence de l'eau distillée, il paraît vraisemblable que M. Buchner s'est exagéré l'importance des matières mi- nérales dans la conservation de l'intégrité de la substance bactéricide. » VI. A propos des observations de MM. Gruber et Durham, de M. Pfeiffer, de M. Metchnikoff et des siennes, M. Bordet (voir Annales de l'Institut Pasteur, 25 avril 1896) émet ses idées sur la cause intime de l'ac- tion très bactéricide du sérum des vaccinés. Il croit qu'elle naît de la syn- thèse d'une substance bactéricide proprement dite, non spécifique, « ré- )) pandue et préformée chez les animaux neufs comme chez les vaccinés», avec une substance préventive spécifique. « Isolément, chacune des deux ■» substances n'agit que faiblement; réunies, elles altèrent le microbe de la ( i39i ) » manière la plus évidente. » M. Bordet ne s'explique pas nettement sur le phénomène qui se passe quand la substance préventive spécifique est en présence de la substance bactéricide non spécifique. Les deux substances ajoutent-elles leur action bactéricide, ou bien la présence de l'une exagère- t-elle l'influence de l'autre, ou bien se forme-t-il une substance nouvelle? Toutefois, il ressort, me semble-t-il, du Mémoire de M. Bordet, que la sub- stance bactéricide est une dans le sang normal et dans le sang des immuni- sés, que seule l'intensité des effets est différente, et que la différence tient à la présence de la substance préventive dans un cas, à l'absence dans l'autre. » Pourtant, en comparant le sérum normal à celui de la génisse immuni- sée, en présence de l'eau distillée, j'ai relevé des différences curieuses. Ainsi, l'eau pure, loin d'empêcher le pouvoir bactéricide du sérum normal de se manifester, l'exalte relativement au bouillon. Le chlorure de sodium, qui fait apparaître le pouvoir bactéricide du sérum immunisé, associé à l'eau pure, est ici à peu près sans influence ainsi que la solution de peptone et le bouillon simple. Quant au chlorure de potassium et au bicarbonate de soude en solution à 7 pour 1000 qui combattent l'action nuisible de l'eau sur la substance bactéricide du sérum immunisé, ils suspendent, au contraire, l'action bactéricide que le sérum normal manifeste en présence de l'eau. » Ces faits ne sont guère favorables à la conception d'une substance bactéricide unique, répandue et préformée dans le sang des animaux neufs et vaccinés. Ou bien, il faut admettre que le contact de la substance pré- ventive spécifique modifie profondément certaines des propriétés que celle- là possède dans le sang des sujets neufs. » MEMOIRES PRESENTES. MÉCANIQUE ANIMALE. — Mesure du travail dépensé dans l'emploi de la bicyclette. Note de M. Bounï, présentée par M. Marey. (Renvoi à la Commission du prix Fourneyron.) « Pour évaluer ce travail, il n'existait, à notre connaissance, que deux appareils de quelque précision : le Cyclographe, décrit par M. Scott dans son Ouvrage (Çycling Art Energy and Locomotion, Philadelphie, 1889), et la pédale dynamométrique de MM. Maillard et Bardon. Les indications de ces appareils sont incomplètes; celui de MM. Maillard et Bardon ( «392 ) donne bien, il est vrai, le moment de la "composante normale, mais il suppose que le plan de la pédale conserve dans l'espace une direction con- stante, ce qui n'a jamais lieu. Dans le dispositif primitivement employé par M. Marey, on mesurait non seulement l'effort normal à la pédale F„, mais encore l'effort parallèle à son plan (effort de glissement) F^; l'emploi delà méthode chronophotographique permettait de compléter cette double notion par celle de la position de la pédale et de la manivelle dans l'espace. » La méthode nous a paru néanmoins devoir être modifiée : la trans- mission par l'air des indications du dynamomètre a été supprimée et le disque d'inscription DD' {fig- i et 2) a été calé sur l'axe même de la pé- Fig. 2. C P dale, entre le renfort de cet axe et la manivelle M dont il est par conséquent solidaire. » Cette pédale comprend deux dynamomètres pour la mesure de F„ et Fg.; ils sont constitués, l'un par une bascule de Quintenz, l'autre par un chariot à billes, et leurs styles traceurs traduisent les variations de F„ et F„ suivant deux rayons perpendiculaires du disque {fig- 3). » Si, la pédale étant en place, la machine avance sans que le pied exerce aucune action motrice, les styles traceront sur le carton spécial qui ( '393 ) recouvre le disque des cercles concentriques. Si, au contraire, le pied agit, ils décriront des courbes fermées dont l'excentricité, mesurée à l'aide d'une graduation empirique, donnera la mesure de l'effort correspondant. Dans ce qui va suivre, nous supposerons la pédale montée à gauche; en ce cas, on démontre et nous admettrons que la lecture des courbes se fait dans le sens des aiguilles d'une montre. De plus, en vertu de la dispo- sition des styles, la courbe de F„ retarde de 90° sur celle de F^." » La vitesse angulaire avec laquelle sont décrites ces courbes varie pen- dant un coup de pédale en raison des oscillations de celle-ci. Pour pouvoir rapporter chaque point des courbes dynamométriques à la position réelle Fig. 3. Fig. li. S ! i de la manivelle dans l'espace, il a fallu pointer sur le disque, par une courbe auxiliaire, les rotations de la manivelle d'un angle constant et connu. Ce pointage se fait à l'aide d'un trembleur pneumatique fixé à la pédale et situé à 26° au-dessous de son plan, trembleur actionné par une came sinueuse calée sur la roue dentée de la bicyclette. Une des dents de la came se distingue des autres par im profil spécial (dent spéciale) et la direction de la manivelle est pointée sur le disque. » Le carton une fois détaché de la machine offre l'aspect ci-dessus (y7g". 3). Soient O le centre du disque, OM la ligne de repère de la mani- C. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N" 24.) l8l ( i394 ) velle, N, N la courbe de F„ et n, n son zéro; G, G la courbe de F„ et g, g son zéro; S, S la courbe de pointage, où la dent spéciale est figurée en a. Le sens de la lecture est celui indiqué par les flèches. Il s'agit de construire l'épure du coup de pédale {Jig. 4)- » D'un point R d'une droite horizontale XY comme centre, traçons le cercle décrit par la pédale. A l'instant où la dent spéciale passe en regard du galet qui actionne le trembleur, la manivelle occupe une direction connue, déterminée une fois pour toutes, et que nous pouvons figurer en Roc,. A cet instant, le style traceur du trembleur pointait sur le disque précisément la dent spéciale c, et le plan de la pédale, qui se trouve à 26° au-dessus, faisait avec la ligne OM {fig. 3) et par suite avec la manivelle, un angle égal à MO a, -H 26°, angle que nous portons sur la^^. 4 en Pa, R. La droite a, P représente la position du plan de la pédale à l'instant a. On construit de même la direction de la pédale à l'instant du passage de la dent suivante P, en construisant au point p, (^fig. 4) l'angle P'p, R égal à MOp -+- 26° ; de même au point y, , et ainsi de suite. » L'épure géométrique du coup de pédale étant construite, on la com- plète par l'épure mécanique en pointant sur les courbes N, N et G, G les positions occupées par les styles aux instants a, p, y, etc. Les excentri- cités des courbes en chacun de ces points, mesurées à l'aide de la gradua- tion empirique, "donnent en kilogrammes les intensités, aux instants ot, p , y, . . . , etc., des efforts F„ et F„, qui ne sont en somme' que le résultat de la décomposition de la poussée totale du pied F suivant deux directions rectangulaires, dont l'une se confond avec le plan dé la pédale. Ces com- posantes sont donc toutes les deux connues en grandeur et en direction, ce qui suffît pour qu'on puisse déterminer F par la construction du paral- lélogramme des forces. C'est le résultat de cette construction qui est représenté Jîg. 4 , où les lignes discontinues représentent les positions de la manivelle, les lignes pleines celles de la pédale, et les flèches la force F en direction et en grandeur, à raison de o""", 5 par kilogramme. Pour avoir la position de l'articulation de la hanche du sujet, il suffit de porter sur RS prolongé une longueur égale à 132™™. » Le carton qui a servi de base à cette épure a été pris sur la piste en bois du Vélodrome d'Hiver, à la vitesse de 2i'"",o52 à l'heure; l'embrayage des styles se faisait à volonté, à l'insu du sujet et pendant cinq coups de pédale. Les courbes des coups de pédale successifs n'étant pas superpo- sables, nous en avons pris la moyenne. Cette divergence des coups de pédale successifs nous a paru en rapport avec l'état d'entraînement du sujet. ( i395 ) » Une constatation intéressante résulte de l'inspection de la fig. 4 ; c'est que l'action du pied est positive pendant plus d'une demi-révolution des pédales, et que, par conséquent, l'ensemble mécanique constitué par le membre inférieur du cycliste et la manivelle ne possède pas nécessaire- ment de point mort. Ce fait n'avait pas échappé à M. Scott, et il est curieux de constater que les théoriciens qui ont suivi M. Scott l'ont presque tous méconnu. On admet souvent, sans démonstration, que la poussée du pied se fait, soit normalement à la pédale, soit suivant la direction de la jambe, soit suivant la droite qui joint l'articulation de la hanche à la pédale; on peut constater sur \'a. fig. 4 qu'aucune de ces hypothèses ne correspond à la réalité, et qu'il est parfaitement possible de pédaler sans point mort, ce que tous les coureurs et tous les cyclistes exercés réalisent sans difficulté, grâce à l'emploi de la rattrape. » On remarquera, en outre, que pendant la remontée de la pédale, la poussée du pied n'est pas nulle; le pied, peu sensible aux petites pressions, ne fuit pas assez vite devant la pédale, d'où un certain travail négatif. » Les épures analogues à X^a fig. 4 permettent d'évaluer le travail en construisant, par rapport à deux coordonnées rectangulaires, la courbe des variations de la composante utile de F en fonction des chemins parcourus par la pédale. Les travaux positifs et négatifs sont alors représentés par des aires dont il suffit de faire la somme algébrique. » Par ce procédé, nous avons obtenu, pour le travail, à des vitesses variées de i S"^™ à 36'"™ à l'heure, des chiffres qui concordent assez bien avec ceux des Tables de M. Bourlet. 7 ravail par coup de pédale en fonction de la vitesse. ,,., . , ,,, i 17 i8 19 20 21 22 23 24 25 Kilomètres a I heure. ' o ■> o ■>■,-, o, I 26 27 28 29 3o 3i 82 33 34 Travail calculé d'apr. ( 3''S"',88 4!io 4)32 4)'J7 4782 5,07 5,4o 6,74 6,00 Bourlet \ 6''en>,33 6,67 7,01 7,38 7,89 8,i4 8,09 8,97 9,33 _, ., . ( 2''8",9 3,5o 4)io 4)70 a, 20 5,65 6,10 6,5o 6,00 Travail mesure 1,™ - c 0-0 o •,- r, ^ r, - r, / o 71*8»', 20 7,57 7,8o 8,1 8,3o 8,57 8,7a 8,94 9,i3 M. Marey fait suivre cette présentation des observations suivantes : « A la suite d'une discussion à l'Académie de Médecine relative à l'em- ploi de la bicyclette, j'ai été chargé d'étudier à la Station physiologique le travail mécanique dépensé dans ce mode de locomotion et les meilleures ( '396 ) conditions de J'emploi des forces de l'homme. J'ai construit à cet effet un appareil inscripteur," des efforts aux différentes phases du parcours de la manivelle. L'appareil donnait ainsi la mesure du travail pour chaque coup de pédale. M. Bouny s'est chargé de poursuivre les expériences et de mo- difier suivant les; besoins la construction de l'appareil; je l'ai autorisé à extraire du travail d'ensemble, destiné à l'Académie de Médecine, la partie relative ;au dispositif expérimental, dont on vient de voir la description .sommaire. )) Je liens à dire que M. Bouny a eu dans ces études une part person- nelle considérable, qu'il a transformé d'une façon très ingénieuse les appareils mis à sa disposition, et qu'en particulier c'est entièrement à lui qu'est due la manière d'inscrire, à côté des courbes dynamométriques, l'indication des changements d'inclinaison de la pédale; il y est arrivé par une combinaison mécanique très ingénieuse. » CORRESPONDAIVCE. M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage intitulé : « La région de la brèche du Chablais (Haute-Savoie)» , par M. Maurice Lugeon. (Tome VII du « Bulletin des Services de la Carte géologique de la France et des topographies souterraines^^».) (Présenté par M. Marcel Bertrand.) GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces apsidales. Note de M. A. Mannheim. « Cette courte Note a surtout pour objet de rectifier une erreur assez répandue. » Rappelons d'abord, d'après Mac-Cullagh, comment on construit la surface apsidale d'une surface donnée. » Par un point fixe o, on mène un plan normal à une surface donnée \rri\ en un point m de cette surface. Dans ce plan, on élève du point o une per- pendiculaire à om, et l'on porte sur cette droite le segment om, égal à om. » Lorsqu'on fait varier la position du point m sur [w], le point //z, se déplace sur une surface \m\, qui est la surface apsidale de [mj. ( i397 ) » On sait que la normale en m, à [m,] est la perpendiculaire abaissée de m, sur la normale en m à [m]. » On peut remarquer que le point symétrique de m., par rapport à o est un point de [m,] et que cette surface est aussi l'apsidale, par rapport à o, de la surface symétrique de [m\ par rapport à ce point. Ce n'est donc que lorsque le pôle o est le centre d'une surface qu'on n'obtient, par la construction précédente, que l'apsidale de cette surface. » Supposons que la surface [m] soit simplement un plan (P). Il est facile de voir que son apsidale est un cylindre de révolution (CjK)dont l'axe est la perpendiculaire abaissée de o sur (P). » Si l'on cherche maintenant la surface apsidale de ce cylindre, par rapport au même pôle o, on trouve (P), le plan symétrique de (P) par rapport à o, et enfin la sphère de centre o qui est inscrite au cylindre (Cy). n Cet exemple montre que si {Cy) est l'apsidale de (P), ce plan, seul, n'est pas l'apsidale de (Cy). » C'est parce que le point m peut être déduit de m, par la construction inverse de celle qui a donné ce point que plusieurs auteurs ont cru pou- voir dire : Si une surface A est l'apsidale de B, réciproquement B est l'ap- sidale de A. En raisonnant ainsi, ils oubliaient qu'il y a des points auxquels correspondent des circonférences de cercles, et que, inversement, les points de cette courbe ne donnent pas seulement l'unique point d'où ils provenaient : » Les points auxquels correspondent des circonférences de cercles sont les pieds des normales abaissées du pôle o sur la surface dont on cherche l'apsidale. » Dans le cas d'un cylindre de révolution, les pieds des normales abais- sées du pôle o sur cette surface forment un cercle, section droite de ce cy- lindre, et ce cercle a pour apsidale une sphère et non pas une courbe. Ainsi, à un pied de normale correspond un cercle et à un pareil cercle correspond une sphère; on voit donc que : » Si A est l'apsidale de B, cette dernière sur/ace n'est pas l'apsidale com- plète de A, par rapport au même pôle. » Ou encore : » Deux sur/aces ne peuvent être apsidales l'une de l'autre. » Prenons maintenant le théorème suivant bien connu : M Une surface (S) et son apsidale (S, ), par rapport à un pôle o, ont pour polaires réciproques, par rapport à une sphère de centre o, une surface (Z) et son apsidale (S, ), par rapport au même pôle. » La démonstration géométrique de ce théorème est très simple; mais, ( i398 ) comme on l'établit en partant d'un point arbitraire de (S) auquel corres- pondent deux points de (S, ), il y a lieu d'examiner ce qui se présente pour le pied a d'une normale abaissée de o sur (S). » Au point a correspond sur (S, ) un cercle («i ) dont le rayon est égal à oa. Lorsque l'on prend la polaire réciproque de ( S ), on trouve (2) et sur celte surface le pôle a du plan tangent en a à (S). La distance o« est égale à — 2 en désignant par r le rayon de la sphère par rapport à laquelle on prend les polaires réciproques. — 2 » Ce point a a pour apsidale un cercle dont le rayon est égal à — ou r Ce cercle n'est autre que la polaire réciproque du cylindre de révolu- tion circonscrit à (S,) le long du cercle (a,) et il est bien sur (2,). » Ainsi, un point tel que a ne modifie pas le théorème dont nous nous occupons. On peut remarquer que cela tient à ce que : une droite oa nor- male à une surface (S) est aussi normale à la polaire réciproque de cette sur- face, par rapport à une sphère de centre o (' ) . » On peut, comme nous venons de le faire, examiner ces théorèmes connus : )) Une surface et son apsidale, par rapport à un pôle, ont pour podaires, par rapport à ce point, une surface et son apsidale. )) Une surface et son apsidale, par rapport à un pôle, ont pour transfor- mées par inversion, en prenant ce point comme pôle d' inversion, une surface et son apsidale. ■n Ces théorèmes, comme celui relatif aux polaires réciproques, ne sont pas modifiés par les cercles qui proviennent des pieds des normales abais- sées du pôle o sur une surface (S), parce que ces droites sont aussi nor- males à la podaire ou à la transformée par inversion de (S), par rapport à o. » (' ) Je me suis servi de cette remarque, dans le cas d'une conique, pour transformer le théorème de Joachimstahl, relatif aux normales à celte courbe {Messenger oj Mathematics, 1890). ( i399 ) GÉOMÉTRIE. — Sur le théorème énoncé par M. P. -H. Schoute dans les « Comptes rendus » du 1 8 mai 1 896 (p. 1 1 1 3) . Note de M. D.-J. Kouteweg. « On peut simplifier encore la démonstration du théorème remarquable qui exprime que la formule de l'aire d'une parabole d'ordre supérieur, obtenue pour n = im, est encore de rigueur pour n = -xm + i , et la rendre moins abstraite. » A cet effet, après avoir exécuté la reversion de la parabole d'ordre 2»z4-i, autour de l'ordonnée ji/,, construisons partout la moyenne y' z= Uy^ -+- Yh-x) des ordonnées de la courbe primitive et de la reversée. » La nouvelle courbe, obtenue ainsi, est de l'ordre zm, parce que le terme, contenant x-"'^' , disparaît de l'expression ^ a» [x-'"*' -h (h — a?)"'"^']. On peut donc appliquer à cette courbe la formule A' =h[b, (7; +y,,„) + . . . + Ky„, ] ; mais il est clair que son aire est égale à celle de la courbe primitive et qu'en même temps on peut remplacer y'^, -h vô^^p par jp + v.m-p parce que r'p^y'.m-p^ -Àyp+ y^'u-p)- » GÉOMÉTRIE. — Sur la Note de M. P. -H. Schoute, intitulée : « L'aire des paraboles d'ordre supérieur ». Note de M. G. 3Iannoury. « La réduction du cas d'une parabole de degré 2.m -h i à celui d'une parabole de degré 2m peut se faire aussi de la manière suivante : » Considérons l'aire limitée par la courbe + <7,a;-"' + ...4-a_,„,+,, l'axe des abscisses et les ordonnées qui correspondent à x x= — h; » Retranchons de (i) l'équation y ' = ci^x x'-- ■V \h"n-\^-~m] A et à et nous obtenons une parabole Y = y y' de degré 2m, qui coupe la ( i4oo ) première aux points qui correspondent à x=^o, x^±—h, ..., m ic = ± —h, tandis qu'elle limite une aire égale, l'intégrale / y'ci-JC s'an- X = - A nulant. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la méthode des moindres carrés. Note de M. Jules Axdradk. « I. On suppose, dans les applications habituelles de la méthode des moindres carrés, que chaque équation renferme un seul argument mesuré par une observation directe; grâce à cette hypothèse, le choix même des valeurs adoptées pour les paramètres, qui sont les inconnues principales du pro- blème, définit l'erreur commise dans chaque observation; cette hypothèse, toutefois, n'est pas conforme à la nature des choses. » Les problèmes réels conduisent à des équations dont chacune con- tient au moins deux arguments; ces arguments, bien que liés parla loi même dont la vérification est soumise au calcul, n'en sont pas moins mesu- rés par des instruments indépendants. » Cette circonstance donne à la question une tout autre allure que celle qui lui est généralement attribuée. » II. Supposons, par exemple, que les équations qui doivent déterminer les n paramètres a, b, c soient de la forme suivante, très fréquente d'ail- leurs, (i) F(a, è, c;/,) = N, (; = i, 2, . . ., />) (p>n); chaque équation résulte ainsi de deux mesures simultanées t^ et N,. Je sup- poserai, pour fixer les idées, que toutes les mesures t^ ont même précision et qu'il en est de même de toutes les mesures N,. » J'envisagerai d'abord les deux cas extrêmes suivants : » 1° lia mesure des t est beaucoup plus précise que la mesure des N ; » 2° La mesure des N est bien plus précise que la mesure des t. » Dans le premier cas, nous serons conduit, en raisonnant à la manière ordinaire, à déterminer les meilleures valeurs de a, b, c par cette condi- tion que la somme (2) ^i¥{a,b,c;td-^iV soit un minimum. (3) Â^ Id^^ ( i4oi ) » Dans le second cas on concevra les équations (i) mises sous la forme $(rt, h, c\ N,) =^ ti, cl l'on sera conduit à rendre minima la somme i ou encore, ce qui revient au môme si les erreurs d'observation sont fort petites, on aura à rendre minima la somme [F(ff, /., c;<,)-N,]'- dti) » III. Comment opérer dans les cas intermédiaires? Comment modifier les prescriptions de la méthode des moindres carrés? » Voici une voie de généralisation. » Soient 0; l'erreur de l'observation t,, et v, l'erreur de l'observation N, ; les inconnues complètes du problème sont les 2/) + n quantités 0,, v^, a, b,c. f, Je me place de plus dans le cas où l'on connaît d'm'ance la précision p des mesures Z, et la précision q des mesures N,. » En nous rappelant que les mesures simultanées t^ et N, ont cependant été fournies par deux instruments indépendants, et en adoptant la loi de Gauss, nous serons conduit à déterminer les quantités a, b, c, 6,, v, assu- jetties aux relations (4) F(«,6,c;/,-F-6,) = N, + v,. par la condition que la somme i i soit minima. » On est ainsi conduit aux calculs suivants dans lesquels a„, 6,, c, dési- gnent des valeurs approchées de a, b, c, où l'on fait b = b, + {i > F,(ti)-=F(a„b„,c,;td' c = c„ + Y ) c. R., 1896, i" Semestre. , T. CXXII, N« 24.) 182 ( l402 ) et où l'on écrit les équations (i) sous la forme )) Les inconnues a, p, y seront données par les équations linéaires ^''"^"- - o, (6) ^( ^rfFoV ' ( 1- *,1i ^^F„Y l V àti ) ^ I P 1 2 Cita (ÔF,^ : \àti} ^ I = o, = o, après quoi les 9,, v, seront déterminés par les formules e,-: (7) dti ) ^ q g(dFo p V àti àF, » IV. Un cas particulièrement intéressant est celui où la dérivée — est, quel que soit i, à peu près constante. » En ce cas, pourvu que p ne soit pas trop petit, les équations (6) diffè- rent peu des suivantes : i i 2c,-/i, = o. i: Or celles-ci sont indépendantes du rapport -• Donc, dans le cas que nous considérons : )) La détermination des valeurs des inconnues principales a, b, c est sensi- ( i4o3 ) hlemenl indépendante de la connaissance préalable des précisions com- parées des mesures ti et des mesures N,; celles-ci n'interviennent que pour la distribution du résidu entre les deux mesures. » V. La remarque précédente peut s'appliquer aux mesures géodé- siques : la variable t est alors la colatitude de l'extrémité variable d'un arc de méridien dont la longueur est représentée par la variable N. " ÉLECTRICITÉ. — Sur la résonance multiple des ondulations électriques. Note de M. IVils Strindberg, présentée par M. Poincaré. « On sait en quoi consiste le phénomène de la résonance multiple dé- couverte par MM. Sarasin et de la Rive. En explorant avec un résonateur hertzien un système d'ondes électromagnétiques stationnaires, on trouve un internoeud indépendant de la forme et des dimensions de l'excitateur qui a produit les ondes, et dépendant seulement de la forme et des dimen- sions du résonateur à l'aide duquel on les observe. » Dans l'interprétation théorique de ce phénomène qu'ont donnée MM. Poincaré et V. Bjerknes, la loi de Sarasin et de la Rive n'est qu'un cas limite se rapportant à une loi plus générale. D'après cette manière de voir, ce qu'on observe est toujours le résultat de la superposition de deux systèmes d'ondes, dont l'un dépend de la période de l'excitateur, l'autre de celle du résonateur ; de ces deux systèmes, le prédominant sera celui qui a le plus petit amortissement. On prévoit donc l'existence de deux cas limites simples et d'un cas intermédiaire plus compliqué : i" L'amortissement du résonateur est petit par rapport à celui de l'ex- citateur, on observera un internœud dépendant exclusivement de la pé- riode propre du résonateur : c'est le premier cas limite où est valable la loi de Sarasin et de la Rive. » 2'' Les amortissements des deux instruments sont du même ordre de grandeur : on trouvera un internœud moins régulier et dans lequel on constate une dépendance de la forme et des dimensions de l'excitateur, ainsi que du résonateur. » 3° L'amortissement de l'excitateur est petit, relativement à celui du résonateur : on observera un inlernœud correspondant à la période propre de l'excitateur. C'est le second cas limite où se manifeste une loi diamé- tralement opposée à la loi de Sarasin et de la Rive. » Ces conséquences de la théorie peuvent être soumises à l'épreuve ( i4o4 ) expérimentale. Je l'ai fait une fois déjà en mesurant l'internœutl, comme l'ont fait MM. Sarasin et de la Rive, à l'aide de l'étincelle secondaire, et j'ai réussi à constater ainsi l'existence des trois cas que nous venons d'énu- mérer ('). J'ai obtenu maintenant des résultats plus complets en substi- tuant à l'observation des étincelles l'observation de la chaleur de Joule dégagée dans les résonateurs. De cette manière, j'ai déterminé non seule- ment l'internceud, mais aussi la forme complète des courbes d'interfé- rence. )> L'instrument dont je me suis servi est l'électro-dynamomètre hertzien un peu modifié : deux fils d'argentan, de o^^.oa de diamètre et de lo*^™ de longueur, tendus parallèlement à 2""™ de distance, se détendent par réchauffement, quand ils sont traversés par les courants alternatifs du résonateur, et produisent une déviation d'une légère aiguille qui est atta- chée transversalement aux fds. Ces déviations s'observent à l'aide d'un microscope. Un résonateur oii l'on a inséré cet instrument peut être trans- porté le long des fds conduisant les ondes presque aussi facilement qu'un résonateur à micromètre d'étincelles. Au reste, la disposition expérimen- tale était la môme que celle que j'ai décrite dans le Mémoire cité, sauf que les fils conducteurs avaient So™ de longueur et que le plan du résonateur était parallèle au plan contenant les fils. » J'ai obtenu les neuf courbes représentant les résultats de trois séries d'expériences. Dans chaque série, j'ai employé un résonateur invariable; l'excitateur fut arrangé de façon à émettre successivement des ondes aux trois longueurs différentes; ces longueurs et les décréments logarithmi- ques correspondants je les ai chaque fois déterminés séparément par une méthode directe, où je n'ai pas employé de résonateur. » Dans le cas n° 1, le résonateur à fil de cuivre a été faiblement amorti tandis que l'excitateur a eu le décrément considérable de i,i, les fils qui recueillent les ondes passant à i'^'" de distance seulement du fil conducteur de l'excitateur (-). Dans les expériences, l'excitateur a eu les longueurs d'ondes de 5"", 6, 6"", 8, 9"', 4 respectivement. Avec le résonateur, on ob- serve une courbe d'interférence d'un internœud constant de 5", 5. Dans ce cas, la loi de Sarasin et de la Rive se trouve réalisée rigoureusement. (') Strindberg, Archives des Sciences physiques et naturelles de Genève, t. XXXII, p. 129; 1894. C^) V. Bjerknes, Archives de Genève, t. XXVI, p. 297; 1891; Dihaiig till. k. swinska veienskapsakademiens handlingar, t. XX, Afd. I, 11° o, § 7-2. ( i4o5 ; " Dans le cas n° 2, on a augmenté l'amortissement du résonateur en substituant au fil de cuivre un fd de fer de o™™,i de diamètre. Quand l'ex- citateur émet des ondes de 5'", 9, G™, 9 et i o™, o de longueur respectivement, la courbe d'interférence obtenue avec le résonateur montre l'internœud 6"", 4. 7". 2, 8™, 2. Il est évident que la loi de Sarasin et delà Rive, en vertu de laquelle on s'attendrait à trouver un instrument invariable, ne s'ap- plique plus au cas présent; d'autre part, l'internœud diffère aussi consi- dérablement de celui de l'excitateur. On a donc réalisé le cas compliqué où l'influence des deux instruments se fait sentir également. ' Dans le cas n" 3, j'ai diminué le décrément de l'excitateur de 1,1 à 0,5 en choisissant une distance de 5*^"" séparant le fd de l'excitateur de celui qui sert à transmettre les ondes ('). Quand l'excitateur émet des ondes de 5™, 5, 7", 5, 12", o de longueur, la courbe d'interférence obtenue avec le résonateur montre l'internœud 5™, 3, 7™, G, 1 1"", 9 presque identique à celui de l'excitateur. On a donc très approximativement réalisé le second cas limite qu'exige la théorie, mais qui n'est conforme à la loi des deux savants de Genève que si, dans l'énoncé de cette loi, on transfère à l'exci- tateur le rôle du résonateur. Au point de vue qualitatif, la théorie de MM. Poincaré et Bjerknes se trouve ainsi complètement vérifiée. J'espère approfondir plus tard la question en développant l'équation des courbes d'interférence, ce qui permettra de discuter les expériences au point de vue quantitatif. » PHYSIQUE. — Aimanlalion non isotrope de la magnélite cristallisée. Note de M. Pierre Weiss. f( La magnétite Fe'O* est le seul corps fortement magnétique que l'on connaisse sous forme de cristaux un peu considérables. Je me suis proposé de rechercher si sa structure cristalline aurait quelque influence sur les lois de son aimantation. » La magnétite est cristallisée dans le système cubique. Les expériences ont été faites sur des prismes taillés dans les directions des axes ternaire, binaire et quaternaire et sur des disques de différentes orientations. Par suite de la petitesse des échantillons naturels, j'ai rencontré d'assez grandes (') V. BjEKKNES, toc. cit. ( i4o6 ) difficultés d'exécution et j'ai été obligé de recourir à des méthodes nou- velles pour lesquelles je renvoie à un Mémoire détaillé qui paraîtra inces- samment (' ). i> En se laissant guider par l'identité de propriétés optiques des corps isotropes et des corps cubiques, on doit s'attendre à trouver les mêmes propriétés mathématiques dans toutes les directions. L'expérience est venue contredire cette hypothèse. En effet, \a /ig. i représente en T, B, Q les courbes d'aimantation des prismes parallèles aux axes ternaire, bi- naire et quaternaire. » L'aimanlation parallèle à l'axe ternaire est maxima dans la région la plus étendue de la courbe, mais à peine supérieure à Taimantalion suivant Taxe binaire. Pour ces deux directions, l'aimantation s'approche de la saturation suivant la loi hyperbolique habituelle. Les courbes ont une asymptote horizontale correspondant à une aiman- tation maxima de 435 C.G.S. » Il n'en est plus de même dans la direction de l'axe quaternaire, pour lequel l'ai- mantation est nettement inférieure à sa valeur, suivant les deux autres axes. La courbe Q semble avoir une asymptote oblique dans les champs les plus élevés qui ont été atteints dans les expériences. » La Ji^. I contient eucore les courbes T'B'Q' représentant l'aimantation rési- duelle suivant les mêmes directions; elles montrent que, contrairement à ce qui se passe pour l'aimantation totale, l'aimantation résiduelle est maxima pour l'axe qua- ternaire. I) Enfin les courbes Tj, B,, Q, représentent le rapport — du champ à l'intensité d'aimantation en fonction du champ H. ). Les renseignements fournis par les prismes ont été complétés par l'étude de disques de magnétile. J'ai obtenu ainsi l'aimantation dans des directions autres que celles des axes de symétrie, et j'ai pu faire porter les mesures dans différentes directions sur la même matière. « Je choisis comme exemple l'aimantation d'un disque taillé dans la même magné- tite que les prismes de la /ig. i, suivant le plan diagonal du cube, et qui contient par conséquent les trois sortes d'axes de symétrie du système cubique. » L'expérience a montré que l'aimantation n'avait pas la direction du champ, mais que, comme on devait s'y attendre, elle tendait à se rapprocher des axes d'aimanta- tion maxima. (') L'Éclairage éleclriqite. juin et juillet 1896. Ce Mémoire, auquel sont emprun- tées les deux figures ci-jointes, contiendra les résultats relatifs à des cristaux de dif- férentes provenances et le tracé de cycles d'hystérésis. ( i4o7 ) » On a donné successivement à un champ constant, égal à 353 C. G.S., toutes les Fie. I. 1 e ^ x-^ ■^ — 1- -4 — 1 ^oo D ^ y ^ ^^,^ :=^ ïï=^ ^Q X / y ^ ^ A^ K^ --^^— "^ / ^ '/ ^ .'-— ::::: ^ / // / __,,- .-""' ^nn / 'A- .-' ■—""' ^^ ^ — -■ f-' y ■^ /! ^ Y î. >. -^ ^ ^- <> T , ^ ^ ^ ^ .^^ t ■ ^ ' ^ ■^ ^ -+'' -^ Jk -^ ^ " Ton ^ y ^ _^ -^1 r^ ' + + -Q' ^^ 1^ ■^ i v^ ---' y' 7^ ^ 3p— -t— 4 — » -4— !■ -T' I; p ^ ^ ^ / ^ é^ H c a 0 ic 1 e, 7 Si 1 lù o ZC !P io o ko o iic. Courbes d'aimantation de la magnétite de Brozzo. Aimantation totale. Aimantation résiduelle. Courbe T direction de l'axe ternaire. Courbe T' direction de l'axe ternaire. B „ Q binaire, quaternaire II B' Q' binaire, quaternaire. I eu fonction de H. Courbe T, direction de l'axe ternaire. ' G| .' binaire. " Q, " quaternaire. directions des rayons issus du centre de la Jig. 2. En portant sur ces rayons la ( «408 ) composante de l'aimantation parallèle au champ, on a obtenu la courbe extérieure, et, en portant la composante normale au champ, la courbe intérieure. La première Fig. 2. 23S.8 ,Si,e 18 o' 1*5— 56. i Magnétile de Brozzo. Premier disque parallèle à la face du dodécaèdre. Aimantation parallèle et perpendiculaire au champ. Les ligues poinlillées indiquent les maxima et minima. confirme les mesures sur les prismes, la deuxième apprend que l'aimantation a la di- rection du champ pour les axes de symétrie et qu'entre ces axes l'obliquité de l'aiman- tation sur le champ peut atteindre 20° environ. ( i4o9 ) » Il résulte donc des expériences que l'aimantation de la magnétite cris- tallisée, tout en étant variable avec la direction, satisfait pleinement à la symétrie cubique. » PHYSIQUE. — Sur la surfusion de Veau. Note de M. Jacques Passy. (Extrait.) « On peut opérer une réaction au sein de la liqueur surfondue sans en troubler l'équilibre. En versant, par exemple, quelques gouttes d'une so- lution surfondue de carbonate d'ammoniaque dans une solution égale- ment surfondue d'azotate d'argent, on détermine un abondant précipité; on vérifie ensuite, soit par introduction d'un fragment de glace, soit par agitation, que la liqueur était mise en snrfusion. » En résumé, le phénomène ne présente rien de capricieux, et lors- qu'on se place dans des conditions bien déterminées, on l'obtient à vo- lonté, presque sans échec. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la variation diurne de la pluie. Note de M. Alfred Angot, présentée par M. Mascart. (( Il n'a pas encore été publié en France, du moins à ma connaissance, d'études sur la variation diurnedela pluie(').Dans la plupartdes stations, on se borne à une, deux ou trois observations par jour, ce qui est tout à fait insulfisant; dans celles où les observations sont plus fréquentes ou qui sont munies d'enregistreurs, il ne semble pas qu'on ait songé à recher- cher les lois de la variation diurne. » Cette variation est cependant très marquée à Paris; elle ressort nette- ment des six premières années d'observations (1890-1895), faites au Bureau central météorologique. Si l'on divise la journée en huit périodes de trois heures, et que l'on évalue séparément les quantités d'eau tombées dans (•) J'ai déjà discuté d'une manière analogue les observations faites par M. Carlier, à Saint-Martin-de-Hinx (Landes) {Annales du Bureau central météorologique pour 1886, l. I). C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N" 34.) l83 ( i4io ) chacun de ces intervalles, on obtient les résultats suivants pour l'été (juin, juillet, août), et pour l'hiver (décembre, janvier, février) : De 9'- De midi De lâ" DeiS" Deai» De o>' à 3''. De 3" à B". De6'>à9\ à midi. à 15». à iS". à 2i\ A 24». Été.. . m4 86 90 87 143 223 161 95 Hiver . io6 ^\1 172 nS 120 .04 I I I 122 » Ces nombres représentent, en millièmes, la fraction de la pluie totale qui correspond à chaque période; si la pluie était répartie uniformément dans toute la journée, chaque période devrait donc donner le nombre i25. » En été, la pluie est constamment au-dessous de la moyenne 123 pen- dant cinq périodes ou quinze heures consécutives, de 21'' à midi; elle est au-dessus de la movenne pendant les trois autres périodes, de midi à ai*" ; ce maximum coïncide avec celui de la fréquence des orages. » En hiver, au contraire, la pluie ne dépasse la moyenne \iS que pen- dant deux périodes trihoraires consécutives, de 'i*" à 9'' du matin, c'est- à-dire au moment où la température est la plus basse, et l'humidité relative la plus grande. » La variation caractéristique de l'été se retrouve encore en mai et -septembre; les quatre mois de mars, avril, octobre et novembre ne parais- sent pas présenter de variation diurne appréciable. Par suite de l'opposi- tion presque complète des régimes de l'été et de l'hiver, la movenne annuelle perd toute netteté et toute signification. » La considération de la fréquence de la pluie, indépendamment de la quantité d'eau tombée, conduit à des résultats analogues, mais non abso- lument identiques, ce qui montre que l'intensité moyenne des averses pré- sente aussi une variation diurne. » En été, la probabilité qu'on observe de la pluie dans une heure quelconque est en moyenne (période 1890-1895) de 73 pour 1000; elle s'élève à 104 entre S*" et ë** du soir et est à peu près constante et égale à 71 pour 1000 dans tout le reste de la journée. Le maximum de l'intensité et celui de la fréquence de la pluie se présentent à la même époque; mais le premier est beaucoup plus accentué et s'étend sur une durée plus longue que le second. » En hiver, la probabilité de pluie pour une heure quelconque est en moyenne de 93 pour 1000; elle s'élève à 11 1 entre 3'' et & du matin et à I20 entre 6'' et g"" ; dans tout le reste de la journée, elle est à peu prés ( i4ii ) constante et égale à 86; les époques du maximum de la fréquence et de l'intensité de la pluie concordent encore et même plus complètement qu'en été. » Bien qu'à Paris il tombe une plus grande quantité de pluie en été qu'en hiver, la fréquence de la pluie est notablement moindre dans la première saison ; l'intensité moyenne des chutes de pluie y est donc beau- coup plus grande. )i II serait très utile que des discussions analogues fussent faites dans toutes les stations de notre pays où il existe des documents suffisants. On en pourrait certainement déduire des résultats généraux d'un grand intérêt. » SPECTROSCOPIE. — Spectres de dissociation des sels fondus. Métaux alcalins : sodium, potassium, lithium. Note de M. A. de Gramont, présentée par M. Friedel. « Pour étudier les spectres de lignes des métalloïdes dans les sels fon- dus au moyen de l'étincelle fortement condensée ('), on a avantage à faire usage des sels des métaux alcalins à cause de la simplicité des spectres de ceux-ci. Il n'y a alors qu'à retrancher du spectre entier un petit nombre de raies connues, pour avoir celles du métalloïde en question. Dans cette dissociation de leurs sels en fusion les spectres des métaux alcalins diffè- rent de ceux décrits jusqu'ici et donnés par l'étincelle avec le métal libre ou le sel fondu mais sans condensateur. Beaucoup de lignes s'élargissent en devenant diffuses, plusieurs s'estompent même jusqu'à disparaître, et l'on peut dire, d'ime manière générale, que les spectres du potassium et du sodium sont, dans ce procédé, pratiquement plus simples pour l'obser- vation qu'ils ne figurent dans les Mémoires antérieurs (^). » J'ai établi les raies particulières à chaque métal dans les conditions de l'expérience, de deux manières : i° en soustrayant du spectre total les lignes du métalloïde combiné; 2*^ en observant les lignes données par les (') Comptes rendus, 8 juillet iSgS et 8 juin 1896. (') Cf. surtout Eder et VALE^TA, Mémoires de l'Acad. des Sciences de Vienne, juin 1894. On j trouvera les mesures précises des longueurs d'onde visibles et ultra- violettes de Na et k purs et réduits en vapeur dans une atmosphère d'hydrogène sec. Les auteurs citent un certain nombre de raies faibles dont il ny a pas à tenir compte dans l'examen optique seul, et surtout en présence des spectres des métalloïdes. ( I4l2 ) carbonates où, jusqu'ici, je n'ai pu faire apparaître d'autres raies que celles du métal, aucune raie attribuable au carbone n'ayant été aperçue. )) La dissociation du sel est plus ou moins facile à obtenir suivant la classe de celui-ci : facile avec les chlorures, bromures, iodures, sulfates, phosphates, cyanures, etc., elle est j^lus difficile avec les carbonates et les fluorures où elle nécessite la fusion du sel à la lampe d'émailleur et une augmentation de la surface du condensateur portée à Go'*""' environ. Sodium (' ). 6i6,o forte, vive. 6i5,4 forte, vive. 567,5 j 566,9 ! > diffuses et souvent confondue 1 589,5 intense. 5i5,5 bien visible. 588,9 i'ntense. £ 5i5,2 bien visible, diffuse. 568,7 forte, vive. 568,2 forte, vive. ï 498,3 \ 497,8 ! i , . ( large bande, > 4Q7iQ environ < ,.„ 1 ^^^'-^ 1 diffuse. » Pratiquement, et surtout en présence des métalloïdes, le spectre du sodium se réduit aux trois doublets vifs et caractéristiques, NaS, Naa (D de Frauenhofer), Nap, chacun d'eux confondu en une seule raie dans les appareils monoprismaliques. Les trois doublets suivants sont plutôt faibles et souvent estompés, élargis jusqu'à former chacun une bande diffuse: c'est toujours le cas de Na-f. Enfin quelques doublets plus réfrangibles et confondus sont visibles avec un peu d'attention, en 47^,2, 467,0, 454,8. Potassium. 769.8 difficile à voir. 766,5 difficile à voir. 693.9 assez forte. 691 . 1 très bien marquée. 63o,8o bien marquée. 624,55 bien visible. 61 1 ,75 très bien marquée. 583.2 forte. 58i , I assez bien visible. 58o,i forte. 578.3 très bien marquée. 536, o bien visible, diffuse. 534,4 bien visible, diffuse. 534,0 bien visible, diffuse. 532.3 assez bien visible. 5ii,3 presque confondues. 509,9 diffuses, assez bien visible. 482.8 assez forte. 438.9 assez bien visible. 43o,9 assez bien visible. 426.4 assez forte. 422,3 assez bien visible. 418.5 assez forte, large. 4o4,5 forte, large, diffuse. (') J'ai gardé pour Na et R les notations alphabétiques de raies de la PI. V du bel Atlas des Spectres lumineux, de M. Lecoq de Boisbaudran. (2) On sait que les mesures récentes de Rowland ont donné pour valeurs exactes 589,62 et 590,02. ( i4i3 ) » Les raies rouges classiques Ko situées à l'extrémité du spectre, toujours assez diffuses, ne sont visibles qu'avec des appareils peu absorbants. Le doublet K-^, au contraire, est très vif et caractéristique ; la seconde raie, plus étroite, est un peu moins forte que sa voisine. H y a encore dans le rouge trois raies bien nettes, 63o,8o, 624,55, 611,75, qui entrevues et données comme douteuses par Huggins (') opérant avec un condensateur de 32<'"i n'avaient plus été revues par les observateurs suivants qui les avaient attribuées à des impuretés. La plus forte et la plus réfrangible 61 1 ,75 a été vue cependant assez faible, en 611,6, par M. Lecoq de Boisbaudran dans l'étin- celle de la bobine seule éclatant sur du sulfate de potasse très pur. MM. Eder et Valenta considèrent comme étrangères au potassium ces trois raies, sans leur attribuer d'origine. Je les ai toujours renconlrées accompagnant le doublet Ky dans les sels de potassium avec une condensation et une température suffisantes. Elles ont toujours, je le répète, fini par être obtenues bien nettes, et, en l'absence de raies de corps étran- gers, elles me paraissent caractéristiques du spectre de dissociation du potassium dans ses sels. » Le groupe le plus vif est Ka dans le vert, il donne la réaction la plus sensible du potassium dans l'étincelle. K ^ est plus faible, diffus, les deux raies médianes se con- fondent avec un seul prisme. Kt) est plus diffus et plus faible que dans les conditions ordinaires, et paraît facilement en une seule bande (5io,5). Dans le bleu et le violet on remarquera seulement l'accroissement d'intensité notable de KC ainsi que de 426, 4 et 4i8,5. Enfin Ke, la dernière visible est une forte bande diffuse et très lumineuse. Lithium. 670,6 Forte, vive. 460, 3 Forte, large, diffuse. 610,3 Très forte. 427,3 Bien visible. 497,2 Forte. 4ï3,2 Bien visible, très diffuse. )) Ces six raies faciles à voir et bien caractéristiques rendent l'usage des sels de lithium commode pour l'étude des spectres des métalloïdes. Les quatre premières raies ont toujours été signalées avec l'étincelle éclatant soit sur le métal, soit sur sa solution. 427,3 n'a été observée jusqu'ici que dans l'arc électrique. L'existence de 41 3, 2 avait été révélée à M. Lecoq de Boisbaudran par des considérations théoriques, il la vit ensuite faible et étroite avec une solution concentrée et plus nette avec Li^CO' fondu. Dans l'étincelle condensée elle est, au contraire, très large et nébu- leuse (^). 1) (') Philosophical Transactions, 1864. (^) Une partie de ce travail a été faite au laboratoire de Chimie organique de M. Friedel, à la Sorbonne. ( i4i4 ) OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la reproduction des couleurs en chromoty- po^raphie et sur un système simple de notation des couleurs {'). Note de M. Steinheil, présentée par M. Poincaré. « La reproduction graphique des couleurs prend actuellement un grand développement. On tend de plus en plus à illustrer les Ouvrages de gra- vures polychromes et une industrie nouvelle, celle des affiches d'art, s'est créée. Mais la réalisation d'un ton déterminé au moyen d'un nombre limité de tirages exige souvent de longs tâtonnements. Le travail que j'ai l'hon- neur de présenter à l'Académie a été conçu principalement dans le but pratique de supprimer ces tâtonnements, en permettant au chromiste de réduire, dn premier coup, au minimum le nombre des tirages. Il constitue un dictionnaire méthodique de tous les Ions réalisables par la superposition de trois tirages (jaune, rouge, bleu), et de toutes les modifications que peut produire l'addition sur les précédents d'un tirage noir et d'un vernis. » Les trois couleurs fondamentales ont été choisies rigoureusement semblables à celles que Chevreul a désignées comme simples, telles qu'elles figurent à leur place respective sur la reproduction du spectre solaire. Chacune de ces couleurs a été déposée successivement sur la surface blanche du papier au moyen d'un cliché -en similigravure C). Ce cliché est constitué par un réseau de jioiuts équidistants (3o25 au centimètre carré). Il présente la forme d'un disque divisé en dix secteurs égaux (p. 19). Dans un secteur les points se touchent sans solution de continuité. La couleur est déposée à son maximum d'intensité. Dans les autres secteurs, la surface des points a été graduellement diminuée; une certaine proportion de la surface blanche du papier les sépare et vient la^er par addition leur cou- leur propre. Enfin, si la surface de ces points a été réduite à l'infini, le papier demeure complètement blanc. Entre le blanc absolu et la couleur à son maximum d'intensité, 10 tons s'échelonnant en une progression arith- (') La reproduction des couleurs par la superposition des trois couleurs simples, du noir et du vernis. (-) Cliché en cuivre ou en zinc tel que les teintes plus ou moins foncées se trouvent représentés par un réseau de points équidistants, plus ou moins gros et pré- sentant le relief nécessaire à Timpresâion typographique. ( i4i5 ) métique de lo termes notés de o à lo par ordre d'intensité. Ce cliché tiré en jaune, en rouge, puis en bleu a donné 3o tons simples. Chaque ton d'une couleur étant superposé à chaque ton des autres couleurs, 3oo tons binaires ont été obtenus et looo tons ternaires ('). Les 3o tons simples donnent naissance à i3oo tons composés qui se trouvent reproduits par synthèse dans les i33 premières planches (^). A l'œil nu ces tons compo- sés paraissent homogènes; presque toutes les nuances usuelles y figurent depuis les gris les plus légers jusqu'aux bruns les plus sombres. » La nature de ces tons est complexe. Si les points colorés de deux teintes coïncident, la teinte produite sera celle qui résulte de la superposition objective des deux pigments avec leur intensité respective lo et lo. Les points du deuxième tirage tombent-ils entre les premiers sans recouvre- ment ni solution de continuité, l'effet obtenu sera celui que produirait la rotation d'un disque coloré par moitié de chacune de ces teintes, c'est-à-dire la couleur de superposition subjective des deux teintes sur la rétine. La première est la couleur de soustraction, chacun des pigments absorbant une partie des radiations que l'autre diffuserait s'il était seul, et les seules radiations diffusées étant celles qui sont communes aux deux pigments dans le spectre des rayons qu'ils renvoient. La seconde est la couleur d'ail- diliori proprement dite. On sait depuis longtemps que ces deux couleurs sont souvent très différentes. En réalité la plupart des tons composés sont fonctions à la fois de l'une et de l'autre. Ils résultent de l'addition des radia- tions émises : i" par les surfaces de soustraction où les points colorés coïn- cident; 1° par les surfaces des portions de points colorés non recouvertes; 3° par la surface du papier resté blanc. Les dimensions de ces surfaces sont calculables et mises en évidence par le microscope. » Les chiffres représentant l'intensité respective de chaque ton simple en dixièmes de l'intensité maximum ont été imprimés en regard de chaque ton composé et se suivent dans l'ordre même du tirage (jaune, rouge, bleu), il résulte de là un système de notation simple et précis des couleurs, utile surtout au chimiste qui voit ainsi quels tons il lui fnut préparer pour arriver au résultat voulu. Mais ce système de notation à base décimale peut être avantageusement employé dans les arts en général pour la désignation rapide et exacte des couleurs (' ). (') En superposant, à otiacun des tons de rouge sur jaune, chacun des tons bleus. (2) En regard de chaque ton composé, au centre du disque, une portion de chaque ton simple composant est demeurée pure comme témoin. (^) Les noms employés dans le commerce sont arbitraires. Aucune entente n'existe ( i4i6 ) » A droite de la formule de chaque ton se trouve imprimée la formule de son ton complémentaire (en chiffres plus petits). La Table des formules (p. 4o) permet de trouver instantanément la planche contenant ce ton complémentaire. » La Pi. i5o est destinée à montrer quelques exemples de phénomènes produits par la superposition de deux ou plusieurs tirages, phénomènes dont l'interprétation raisonnée peut donner au physicien des renseigne- ments précieux. En effet, si l'on superpose, sans précautions spéciales, 2 tons de similigravure, on voit apparaître, au lieu d'une teinte homogène, un réseau plus ou moins serré de carrés teintés des deux couleurs simples se fondant graduellement l'une dans l'autre. C'est qu'en effet, en certains lieux, régulièrement distribués, les points colorés se superposent en don- nant la teinte de soustraction, tandis qu'au milieu des espaces intermé- diaires ils sont séparés et donnent la teinte d'addition. On peut ainsi étu- dier simultanément ces deux teintes. La dimension des carrés, infinie si les deux tirages sont parfaitement parallèles, se réduit à mesure que leur angle augmente, jusqu'à un minimum qui a lieu pour l'angle de 36°3o'. C'est l'angle le plus avantageux, avec une tolérance de quelques degrés, quand on veut obtenir des teintes homogènes. » Enfin si, ayant obtenu la teinte homogène, on lui superpose un quatrième tirage (en noir, par exemple), sous un angle quelconque, on voit reparaître les colorations élémentaires isolées les unes des autres sous forme d'un dessin à symétrie ornée (fig. 6 à 12 de la Pi. i5o). Ici encore, les points noirs sont venus couvrir régulièrement certains points colorés et les faire disparaître, tandis que d'autres, renfermant des proportions variables des teintes initiales, se montrent sertis de points noirs. Le cliché noir a diminué localement chacune des teintes composantes, dans des pro- portions différentes, et a fait par suite reparaître les dessins diversement colorés. Il y a, pour ainsi dire, interférence périodique des divers réseaux colorés entre eux. Ce phénomène n'a pas été signalé encore, à ma con- naissance, et paraît susceptible d'apjjlications pratiques. » à leur sujet. A un même nom correspondent plusieurs variétés qu'on ne sait comment distinguer. La table alphabétique des nuances usuelles(p. 89) montre, par exemple, que notre travail contient 11 gammes différentes de rouge-vermillon, 6 gammes de brun- chocolat, 9 gammes de rouge-cornouille, etc. Une variété de bleu de Prusse (PI. 62) aurait pour formule i .3. 10, le gris tourterelle 1.3.4 (P'- 35), le jaune sombre 9.0.1 (PI. i5), le rose églantine o.4-o (PI. 2), etc. ( i4i7 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur une réaction des composés cuivreux pouvant servir à caractériser les azotites. Note de M. Paul Sabatier. « Dans le cours des recherches que je poursuis, depuis plusieurs an- nées, sur les déplacements réciproques des bases insolubles dans les sels, j'ai été conduit à un résultat assez inattendu. M Au contact d'une dissolution d'azotate d'argent, l'oxyde cuivreux dé- place totalement l'argent, en donnant une solution de nitrate cuivrique; après qu'on a renouvelé plusieurs fois la solution argentique, il demeure une matière grise, que Rose avait déjà observée en 1857 (') et qu'il avait considérée comme un mélange d'argent métallique et d'un nitrate basique cuivrique insoluble. En poursuivant l'étude de cette substance qui contient certainement, non un nitrate cuivrique, mais un nitrite cuivreux ou cui- vroso-cuivrique, j'ai eu l'occasion d'observer une réaction spéciale que j'avais communiquée, sans l'éclaircir, au Congrès de l' Association française pour l'avancement des Sciences, tenu à Bordeaux, en août 1893. La matière grise, traitée avec précaution par un excès d'acide sulfurique concentré, s'y dissout en développant une magnifique coloration bleu violacé, immé- diatement destructible par l'eau et disparaissant spontanément au bout de quelques jours. » L'examen approfondi de la réaction m'a conduit à conclure que la condition à réaliser pour la produire était la présence simultanée d'acide sulfurique concentré, d'un nitrite et d'un composé cuivreux. )) Pour l'obtenir le plus commodément possible, on dissout brusque- ment, dans l'acide sulfurique concentré, une petite quantité d'azotite de sodium cristallisé sec. Si, à la liqueur incolore et limpide ainsi obtenue, on ajoute quelques parcelles d'oxyde cuivreux rouge, on les voit immédia- tement se dissoudre en donnant, avec un léger dégagement d'oxyde azo- tique, une coloration violet pourpre très intense. )) Tous les composés cuivreux, bromure, iodure, chlorure, hyposulfite double cuproso-sodique, et aussi tous les composés cuproso-cuivrique, tels que le sulfite rouge et l'hyposulfite ammoniacal bleu violet de Schiitte, fournissent nettement la même réaction. » Avec le chlorure cuivi'eux sec, l'action n'est pas immédiate, mais elle (') Annales de Poggendorff, tome CI. C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N" 34.) l84 ( i4i8 ) se produit, après quelque temps, avec un certain dégagement de chlore. L'iodure fournit une réaction non immédiate, mais très régulière ; il y a mise en liberté d'oxyde azotique et élimination de tout l'iode en cristaux, qu'on peut enlever en agitant la liqueur avec du chloroforme, qui n'exerce aucune action destructive sur la matière pourpre. » I>e cuivre métallique, obtenu en réduisant par l'hydrogène l'oxyde pulvérulent, réagit vivement sur la liqueur nitroso-sulfurique, et donne aussi la coloration violette avec un dégagement plus abondant d'oxyde azotique. Le cuivre en lames ou en tournure n'est attaqué qu'à la longue et s'entoure, après quelque temps, d'une gaine violette qui se diffuse peu à peu dans le liquide. » Les composés cuivriques ne fournissent aucune réaction. On n'ob- serve non plus aucune coloration avec les divers composés métalliques, mercureux ou mercuriques ('), plombeux, argentiques, stanneux ou stan- niques, manganeux, cobalteux, nickeleux, etc. » La même réaction peut être effectuée avec la solution dont l'acide sulfurique concentré de l'acide nitrosulfonique SO-(AzO")OH, obtenu en cristaux par l'action du gaz sulfureux sur l'acide azotique fumant, et con- venablement essoré et desséché. Mais il convient de n'opérer que sur des solutions dans un grand excès d'acide sulfurique. » Propriétés de la solution pourpre. — I^a dissolution violet pourpre, obtenue par les composés cuivreux, se décolore lentement, même à l'abri de l'air en tube scellé : l'élévation de température favorise la destruction qui n'est point cependant immédiate à 100°. » Agitée dans un flacon au contact d'air sec, elle se décolore assez promptement par oxydation, et il se dépose un précipité blanc de sulfate cuivrique. Les oxydants tels que l'acide nitrique, l'acide persulfurique, l'oxyde puce de plomb, amènent rapidement le même résultat. Le brome décolore en précipitant du bromure cuivrique anhydre noir. )) L'eau, même introduite avec beaucoup de précautions pour empêcher réchauffement, détruit de suite le composé violet. Il en est de même de l'acide sulfurique additionné du cinquième de son volume d'eau. » Emploi comme réactif de l'acide azoteux. — La réaction qui vient d'être décrite constitue un indicateur sensible des azotites. ( ' ) Le mercure métallique n'a aucune action immédiate, mais, après quelque temps, il peut fournir un composé violet, dont la nature sera indiquée dans une prochaine Communication. ( i4i9 ) » Pour reconnaître clans une dissolution la présence d'un azotite, on en pose une goutte aussi petite que possible sur une soucoupe blanche et, sur cette goutte très ténue, on place une goutte d'acide sulfurique concentré, puis on fait tomber quelques grains d'oxydule cuivreux. S'il y a un nitrite, la teinte violette apparaît de suite. » La réaction, qui est encore nette avec une solution renfermant par litre ^ de molécule d'acide azoteux, est certainement moins sensible que celle de la métaphénvlène-diamine. » Comme on l'a dit plus haut, la coloration est fugace, parce que l'oxv- gène et l'humidité de l'air contribuent à la détruire. Elle est également gênée par la présence d'une ])roportion notable d'azotate. » Dans une prochaine Communication, je montrerai que le produit violet obtenu avec les composés cuivreux n'est autre que le sel cuivrique de l'acide nitrosodisulfonique, acide violet, que je suis parvenu à pré- parer. )) CHIMIE MINÉRALE — Sur kx combinaisons zirconotungstiqiies. Note de M. L.-A. Hai-lopeau, présentée par M. Troost. « Parmi les combinaisons mixtes que forme l'acide tungstique avec les acides minéraux, les plus anciennement connues et les plus remarquables sont les combinaisons siiicotungsliques, obtenues par de Marignac en fai- sant bouillir les dissolutions des tungstates acides alcalins avec de la silice gélatineuse. La zircone gélatineuse est susceptible de former des composés analogues; c'est ce qui résulte des expériences suivantes : » Zirconodécitnngstates de potasse. — La zircone gélatineuse, préparée en précipitant par la potasse le fluozirconate de potassium, se dissout dans une dissolution bouillante de paratungstate de potasse laTuO', 5K.^O, 1 1 IFO. Il faut projeter le paratungstate par petites portions dans l'eau con- tenant déjà la zircone, et soumettre la liqueur^ qui devient alcaline, à une ébullition très prolongée. Par concentration dans le vide du liquide fdtré, il se forme un précipité cristallin. En redissolvant ce précipité dans l'eau bouillante, et taisant de nouveau cristalliser la solution ainsi obtenue, on observe tout d'abord la formation de cristaux microscopiques, agissant fai- blement sur la lumière polarisée, d'un zirconodécitungstate répondant à la formule loTuO', ZrO% 4K^O H- i5H=0. ( l420 ) Calculé. Trouvé. loTuO^ 75, i3 74)37 ZrO- 3,95 4,02 4K20 12,18 12,59 i5H20 8,74 8,18 100,00 99^I6 » Les eaux-mères de la cristallisation de ce sel, soumises à la concentra- tion dans le vide, laissent déposer en quantité plus abondante un dizir- conodécitungslate, de formule loTuO', 2ZrO^ 4K-'0 + aoH^O. Calculé. Trouvé. I. II. III. IV. loTuO» 70,80 70,41 69,84) g^ 70,49 aZrO^ 7,40 7,79 7,93) 7,59- 4K-O •',39 11,67 11,47 11,38 11,98 2oH^0 10,91 10,61 II, o4 11,21 » 100,00 100,48 100,28 100,21 1) Ce sont des cristaux prismatiques très petits, agissant beaucoup plus énergiquement que les précédents sur la lumière polarisée, et présentant des extinctions à 3o° de l'axe d'allongement. Ils perdent 1 2 molécules d'eau à 100°, soit 6,78 pour 100 (théorie 6, 54). » Ces deux zirconodécitungslates sont beaucoup plus solubles dans l'eau bouillante que dans l'eau froide, qui les dissout à peine. La calcination les décompose en donnant des produits insolubles; la fusion avec les carbo- nates alcalins les transforme en un mélange de tungstate et de zirconate, et il se dégage de l'acide carbonique en abondance; toutes ces propriétés rapprochent ces corps des silicotungstates. » Par sa constitution, le zirconodécitungslale de potasse loTuOS ZiOS 4K=iO + iSH^O présente la plus grande analogie avec le silicodécitungstate de potasse IoTuO^ SiO-, 4K^O-i-i7H20. Mais de Marignac ne préparait pas ce silicodécitungstate par la même méthode. Lors- qu'on fait bouillir du paratungstate de potasse avec de la silice gélatineuse, c'est le silicoduodécitungstate quadripotassique i2TuO', SiO% 4K''0 -f- i4H'^0 qui prend naissance; pour obtenir le silicodécitungstate, il faut saturer par la potasse l'acide silicodécitungslique, préparé lui-même au moyen du silicodécitungstate neutre d'am- ( l42I ) moniaque résullant de la dissolution de la silice gélatineuse dans le paratungstale d'am- moniaque à Tébullition. » Zirconodécilungstate d'ammoniaque. — Oa obtient également un zir- conodécitungstate d'ammoniaque en faisant bouillir une dissolution de paratungstate d'ammoniaque i2TuO%5(AzTI')^0,iiH-Oavec de la zircone gélatineuse. Après une longue ébullition, on filtre pour séparer la zircone en excès; la liqueur, concentrée dans le vide jusqu'à consistance presque sirupeuse, laisse déposer des cristaux d'un zirconodécitungstate acide d'ammoniaque, très solubles dans l'eau et faciles à purifier par cristallisa- tions successives. Leurs dissolutions présentent une réaction acide au tournesol. Ils répondent à la formule ioTuO',ZrO%3(AzH')='0,H='0 + i3H-0. Trouvé. Calculé. I. II. 8i,4o 81,70 » 4,28 4,25 » 5,48 5,16 4,92 8,84 » » 100,00 loTuO' ZrO^ i4H20 » Ce sont de très beaux prismes rhomboïdaux, agissant fortement sur la lumière polarisée, présentant des extinctions parallèles à la direction des axes. Les cristaux sont toujours très |)etits. Ils affectent souvent très nettement la forme rhomboidale; mais parfois ils se présentent en cristaux lenticulaires, tantôt isolés, lantôt réunis en agglomérations donnant au premier abord l'iispect d'une cristallisation en houppes. Le sel s'effleurit rapidement au contact de l'air. Il s'altère même lentement au sein du liquide oii il a pris naissance; les cristaux, qui sont incolores et très ré- fringents au moment de leur formation, deviennent peu à peu opaques et blanc laiteux. » Par sa constitution, le zirconodécitungstate d'ammoniaque doit être rapproché du silicodécitungstate acide d'ammoniaque ioTuO',3(AzH')-0,H''0 + gH^O, que de Marignac obtenait par l'ébullition prolongée avec de l'eau du silicodécitungstate neutre IoTuO^Si0^4(AzH')20-H8H20. » Les zirconodécitungstates sont beaucoup plus instables que les silicodécitung- states. Les acides chlorhydrique, sulfurique, azotique décomposent immédiatement leurs dissolutions, avec précipitation d'acide tungslique jaune. » L'acide phosphorique forme lentement du phosphate de zircone gélatineux ; l'acide acétique agit d'une façon analogue. ( t422 ) » Dans les solutions de zirconodécitungslate d'ammoniaque, l'addition d'ammo- niaque détermine assez rapidement la précipitation de la zircone; la zircone ainsi pré- cipitée ne se redissout plus, ou se dissout à peine, lorsqu'on chasse l'excès d'am- moniaque par l'ébullition de la liqueur. Ce fait permet de distinguer les zircono- décitungstates des silicodécitungstates ; en effet l'ammoniaque en excès précipite beaucoup plus lentement la silice des silicodécitungstates, et de plus cette silice se redissout facilement à l'ébullition. C'est également pour cette raison que je n'ai pas pu préparer le zirconodécitungstate neutre d'ammoniaque, en ajoutant de l'ammoniaque à la dissolution de zircone dans le paratungstate, ainsi que faisait de Marignac pour la préparation du silicodécitungslate neutre. » La potasse agit comme l'ammoniaque, en précipitant la zircone du zirconodéci- tungstate. » La plupart des sels métalliques, les chlorures de barjum, calcium et magnésium, les azotates de plomb et d'argent, le nitrate mercureux déterminent dans les solutions de zirconodécitungstates des précipités insolubles. » J'ai essayé vainement de dissoudre la zircone gélatineuse dans le paratungstate de soude. Il existe en effet, au point de vue chimique, de très grandes différences entre les propriétés des paratungstates de potasse et de soude, ainsi que me l'ont prouvé d'autres expériences, que je décrirai dans une prochaine Communication ( ' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse de la méthylheplénone natureUe. Note de MM. Ph. Barbier el L. Bouveault, présentée par M. Friedel. « Nous avons découvert dans l'essence delémon-grass et dans l'essence de linaloë une acétone non saturée C'H'^'O à laquelle nous avons donné le nom de mélhylheplènonc naturelle. Nous avons, en même temps, établi sa constitution, qui est ^" )C = CH - CH=' — CH= - CO - CH% constitution qui a été confirmée par de récents travaux de M. Tiemann. » Cette acétone se forme dans l'oxydation, au moyen du mélange chro- mique, du iiraréol, du licarhodol, du lémonol (géraniol) et du lémonal (citral); elle constitue donc un chaînon très important de leur molécule. » Tout récemment, nous avons montré que l'on pouvait remonter de cette mélhylhepténone à l'acide géranique, acide qui possède avec le lé- monol et le lémonal les mêmes rapports que Tacide acétique avec l'alcool et l'aldéhyde éthyliques. (') Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie générale de la Sorbonne. ( .423 ) » Il ne reste donc plus, pour avoir réalisé la synthèse totale de l'acide géranique, qui contient le même squelette de carbure que le lémonol et le lémonal qu'à reproduire synthéliquement la méthylhepténone. » Pour arriver à ce résultat, nous nous sommes adressés à un bromure d'amylène ^CBr — CH^ — CH-Br, récemment décrit par M. Ipatief ; malheureusement le produit nécessite l'obtention partielle de diméthylal- lène, qu'il est extrêmement difficile de se procurer en quantité un peu no- table. » Nous avons fait réagir ce dibromure sur deux molécules d'acétyl- acétone sodée, mise en suspension dans l'éther en présence d'un excès d'acétylacétone. On fait bouillir la solution éthérée pendant vingt-quatre heures, puis ou chasse l'éther et l'on maintient le produit de la réaction à iSo" pendant quelques heures. » On a ainsi de l'isoaménylacétylacétone, CHV ^^\CO-CH»' sous la forme d'une huile incolore à odeur douce, bouillant à ii2°-ii5° sous lo™™. Cette dicétone, mise au contact de la soude concentrée, s'y dis- sout, puis il cristallise un sel de sodium presque insoluble dans la soude. Si on le chauffe, ce sel se dissout et l'on perçoit l'odeur de la méthylhepté- none, qu'on entrauie par un courant de vapeur d'eau '^", \C = CH - CH- - CH - CO - CW + NaOH CHV I CO - CH^ = C=H' NaO^ -f-Xr, /C = CH - CH- - CH^ -- CO - CH'. CHV » Cette méthylhepténone, soigneusement rectifiée, bout à i70°-i72°, comme la méthylhepténone naturelle dont elle possède l'odeur. Nous l'avons transformée en semi-carbazone qui, après cristallisation dans l'éther où elle est peu soluble, fond à i33", 5-i34° et possède la com- position C*H"= Az- AzH -CO- AzH-. (La semi-carbazone de la méthylhepténone naturelle fond à i35".) Ces ( i424 ) deux semi-carbazones ont d'ailleurs des solubilités analogues dans l'eau, l'alcool et l'élher. » Le produit obtenu par nous est donc bien identique à la méthyl- hepténone naturelle, comme son mode d'obtention le laissait prévoir. )) La décomposition de l'isoaménylacétylacétone donne de mauvais rendements en méthylhepténone. Le produit principal de la réaction est une huile bouillant à 2i5*'-225'' à la pression ordinaire et qui possède la composition d'un mélange de produit primitif C" H' ^O" avec un produit de déshydratation CH'^O. » Ce dernier composé n'a pu être séparé de l'isoaménylacétylacétone, mais nous avons pu l'obtenir à l'état de semi-carbazone sous forme de cris- taux incolores, presque insolubles dans l'éther, fondant à i92''-i93'' et possédant la composition C'H'^ = Az - AzH - CO - AzH^ » Il semble très probable que l'acétone C'"H'^0 a pris naissance par suite d'une fermeture suivant le schéma CH — CO - CH3 CH C I CH=> CH» H^O CH — CO — CH3 CH^/^C — CH' CH C I CH3 CH » Cette déshydratation est à comparer avec celle que subit la méthyl- hepténone elle-même en présence de chlorure de zinc. » ZOOLOGIE. — Contribution à l'étude de la région antérieure de l'appareil digestif chez les Slénoglosses supérieurs. Note de M. Alexandre Amaudrut, présentée par M. Edmond Perrier. « Cancellaria cancellata. — L'appareil proboscidien est construit sur le type normal des Rachiglosses ; mais la trompe, au lieu d'être cylindrique sur toute sa longueur, est conique en avant. » La forme cylindro-conique de la trompe entraîne une modification ( i425 ) dans la forme du bulbe : un allongement s'est produit entre les mâchoires et la langue, ce qui a transformé la cavité buccale en tube buccal. » L'œsophage est large en arrière du bulbe, et cette partie élargie se termine par une petite dilatation qui est l'homologue de la glande spéciale impaire. » Il existe deux paires de glandes salivaires qui rappellent, par leur forme, leur position et leur parcours, les glandes salivaires des Janthines. La paire externe ne saurait être assimilée aux glandes annexes des Rachi- glosses, qui présentent toujours un canal excréteur commun situé sous l'œsophage. » Comme chez les Ténioglosses, les ganglions buccaux sont situés sur la face supéro-postérieure du bulbe, loin des centres cérébroïdes. » Par la position des ganglions buccaux, la présence de glandes sali- vaires externes, l'état d'ébauche de la glande spéciale impaire, les Can- cellaires s'éloignent des Sténoglosses (y compris les Conidés et les Téré- bridés) et se rapprochent des Ténioglosses. » Conidés. — L'appareil proboscidien diffère du type normal : » î° Par la présence d'un tube, de formation postérieure à la gaine et à la trompe, et dû à un allongement de la partie antérieure commune aux téguments et à la gaine. Cet allongement a eu pour conséquence de repor- ter les tentacules assez loin en avant de la position ordinaire qu'ils occupent chez les Rachiglosses; M 1° Par la présence d'une trompe conique, généralement terminée par un dard acéré. >i Le tube et son contenu rappellent, à certains égards, l'armature buccale des Hémiptères. Pour cette raison, je désignerai ce mufle spécial sous le nom de trocart. » A la base de la trompe existe une dilatation ovoïde du tube digestif que R. Bergh considère comme le bulbe. Dans cette dilatation, on doit considérer deux parties : une postérieure, appartenant à l'œsophage ; l'autre antérieure, faisant partie du tube buccal qui s'étend jusqu'au som- met de la trompe. Dans la première débouche le canal de la glande à venin ; dans la seconde s'ouvre le sac des dards. 1) La branche allongée ou postérieure du sac des dards correspond seule à la gaine radulaire des autres Gastéropodes. La branche antérieure représente la partie fondamentale du bulbe et contient les cartilages et les muscles rudimentaires (C. vïcarius). Son innervation et ses rapports avec C, R., 1896, 1" Semestre. (T. C.WIÎ, N" 24. )j l85 ( i426 ) les glandes salivaires normales sont les mêmes que celles du bulbe en général. » Le mouvement de torsion à gauche s'est produit au niveau du renfle- ment bulbo-œsophagien et de la très courte région œsophagienne qui suit. Les conséquences de ce mouvement ont été d'amener à droite ce qui était au-dessous de l'œsophage (bulbe, ganglions pédieux, aorte antérieure) et à gauche ce qui était au-dessus (ganglions cérébroïdes, glandes salivaires normales). » La glande à venin s'ouvre dans l'œsophage et non dans le bulbe, sur le côté droit, qui appartient morphologiquement à la face ventrale. » Chez les Diotocardes, les poches œsophagiennes sont innervées, cha- cune, par un nerf issu de la face supéro-postérieure du ganglion buccal correspondant. Chez les Buccins et les Cônes, les deux nerfs se réunissent et forment une deuxième commissure buccale en arrière de la première, plus forte que celle-ci, et de laquelle se détache un gros nerf qui se rend à la glande spéciale (Buccin) ou à la glande à venin (Cône). La glande à venin est l'homologue de la glande spéciale impaire des Rachiglosses. » La glande supplémentaire que Bergh a signalée chez les Cônes, ne s'ouvre pas dans le renflement bulbo-œsophagien, mais au sommet de la trompe, par un canal extérieur très grêle; elle est probablement l'homo- logue des glandes salivaires annexes des Muricidés. » Térébridés; T. muscaria. — Le trocart a pris un développement énorme, chez les animaux conservés dans l'alcool : il se présente en général inva- giné. La trompe, le tube buccal, le renflement bulbo-œsophagien, le bulbe, les glandes salivaires normales, la glande à venin présentent les mêmes caractères que dans les Cônes. » Sous le renflement bulbo-œsophagien, existent deux petites glandes ovoïdes, dont les canaux excréteurs se réunissent en un seul qui s'engage dans la trompe, sous le tube buccal. Ces deux glandes correspondent aux glandes salivaires annexes que Bouvier a signalées chez les Rachiglosses. » Dans T. muscaria la trompe présente des parois épaisses et le tube buccal des parois minces; dans une autre espèce indéterminée de Terebra, les rapports étaient intervertis et la trompe n'était fixée au tube buccal qu'à l'extrémité de celui-ci, qui, en outre, était dépourvue de dard. Le bulbe et la gaine rodulaire étaient représentés par une légère saillie; le renflement bulbo-œsophagien faisait défaut, ainsi que la glande à venin et les glandes salivaires annexes. Quant aux glandes salivaires normales, elles débouchaient par un canal unique à l'extrémité du tube buccal. ( '427 ) » Par l'ensemble de leurs caractères les Conidés et les Térébridcs se rattachent aux Sténoglosses; mais par la formation du trocart, par la forme conique de la trompe et le développement du tube buccal, qui en est la conséquence, par l'atrophie du bulbe et sa position, ils constituent dans la série des Prosobranches un groupe aberrant et terminal. )) C'est déjà le résultat auquel Bouvier est arrivé par l'étude du système nerveux. >> MINÉRALOGIE. — Reproduction artificielle cl' un chlorocarbonale de sodium et de magnésium et d'un carbonate double des mêmes bases. Reproduction arti- ficielle de la darapskite et de Vhydrargilite. Note de M. A. de Schulten, présentée par M. Fouqué. « 1° Lechlorocarbonates'obtientenchaufTant pendant sept à huit heures au bain-marie, dans une fiole bouchée, une dissolution contenant 20^ de carbonate de sodium anhydre et iSo^'' de chlorure de sodium dans 5oo'='= d'eau à laquelle on a ajouté iS^' de chlorure de magnésium dissous dans Do'^'^ d'eau. Les cristaux que l'on obtient sont des octaèdres réguliers. Leur composition correspond à la formule Na^CO', MgCO', NaCl. Leur poids spécifique est de 2,877 à la température de i5°. Ils sont attaqués par l'eau froide et fondent au rouge en se décomposant. » 2" Le carbonate se produit par le même procédé en diminuant la quantité du chlorure de sodium employé et en augmentant celle du carbo- nate de sodium. Ce sel avait déjà été préparé, par Henri Sainte-Claire Deville, par l'action du bicarbonate de sodium sur le carbonate de magné- sium, mais les cristaux n'avaient pas été décrits. » Pour obtenir ce sel, nous employons une solution de loo^'' de carbonate de sodium anhydre dans 400^' d'eau à laquelle il ajoute une solution de 2os'' de sel Mg(NO')= + 6 A.q. dans 5o<''^ d'eau et chauffe au bain-marie pendant quatre à cinq heures dans une fiole bouchée. Les cristaux que l'on obtient possèdent une composition correspondant à la for- mule Na^CO', MgOCO''. Ils ont la forme de rhomboèdres basés, l'angle aigu de la face/» est d'environ 78°. Le poids spécifique est 2,729 à i5". Le chlorocarbonale paraît identique avec la northupite trouvée au lac Borax en Californie. » 3° La darapskite naturelle a été trouvée, dans les pampas du Chili, par Dietze et étudiée par ce savant et par Osann. Sa composition est ex- ( '/iîS ) primée par la formule NaAzO\Na-SO',H-0. » Nous avons reproduit ce sel cristallisé en dissolvant à chaud aSo^'' de sulfate de sodium Na-SO*+ioAq dans SooS'' d'eau, ajoutant /(Oo^'' de nitrate de sodium et laissant refroidir lentement la liqueur fdtrée. » Ce sel est inaltérable à la température ordinaire; à ioo°, il perd len- tement son eau. Son poids spécifique est de 2, 197 à iS". Ses cristaux sont monocliniques et allongés suivant /i' (100). On observe les faces yo (00 i), ^'(010), 7rt(i 10), o'(io)), o' (3o2), a- (201). » Les mesures goniométriques ont donné les résultais suivants : Cristaux arlificiels. Cristaux naturels. /i'/>(ioo) (001) 76.50 77. 5 /(';?! (i 00) (il o) 56. o 56. 5 /i'o' (i 00) (1 01) 54. o 53.42 /i*o^ (i 00) (3o2) 44 -So 45 environ /i'a^ (i 00) (20 i) 52. 5o 52.10 )) 4° MM. Bonsdorff, Becquerel et Ditte ont obtenu de l'hydrate d'alu- mine cristallisée ayant la composition de l'hydrargilite par l'action lente d'un acide sur un aluminate alcalin. Cependant, l'imperfection des cris- taux obtenus ne paraît pas avoir permis une assimilation certaine avec l'hydrargilite naturelle. M Nous avons produit des cristaux plus gros et à faces plus nettes en précipitant de l'hydrate d'alumine d'une solution ammoniacale étendue et chauffée au bain-marie dans un flacon pendant quinze jours. On a soin que l'ammoniaque ne se dégage que très lentement. » Nous avons obtenu des cristaux encore plus développés en précipitant lentement l'hydrate d'alumine d'une solution alcaline chaude, au moyen de l'acide carbonique. La cristallisation commence après huit à dix heures de traitement. » L'anal y L^c des cristaux a donné : Calculé Trouvé. pour Al» (OH)'. Alumine 64,47 65,43 Eau 34,76 34,57 Silice 0,53 » 99,76 100,00 ( ■ 4-^.9 ) » Le produit se dissout dans l'acide chlorhydriqne à chaud. Son poids spécifique est de 2,423. Les cristaux sontdes prismes brillants et limpides monocliniques, tantôt allongés, tantôt très raccourcis. On observe les faces p(oo i), A' (loo) et m(i i o). » Quand on examine au microscope un cristal reposant sur la face p(ooi), on voit que les angles h*melmm sont très voisins de 120°. Sur des cristaux maclés suivant A' (100), l'angle pp a été trouvé égal à envi- ron 9", on en déduit C = 85° 3o'. Sur g' (o i o) l'extinction se fait sous un angle de 20° environ vers l'angle aigu des arêtes/» et A'. Sur A' l'extinction est longitudinale et l'allongement positif dans le sens des arêtes longitudi- nales du prisme. » MINÉRALOGIE. — Sur les minéraux rares du glacier de la Meije (^Hautes- Alpes). Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. « Le glacier de la Meije, près la Grave, fournit, depuis quelques an- nées, plusieurs minéraux rares dont le gisement offre une grande analogie avec celui des mêmes espèces qui ont rendu célèbres les environs de Saint- Christophe, en Oisans. » iJanatase, la brookite et la turnerite s'y rencontrent, en cristaux nets, dans les fentes des filons d'une granulite albitique; les parois de celle-ci ne sont pas riches en beaux cristaux d'albite et de quartz, comme les filons des granulites de l'Oisans. iJalbite, notamment, n'existe généralement qu'en cristaux confus; les cristaux distincts que j'ai observés sont, parfois, dépourvus de macles apparentes; ils sont peu aplatis suivant g' et allongés suivant l'axe vertical. Ils présentent les formes suivantes : m(iJo), U"o)' ^'(010)' ^■''(i3o), g%r3o), a!'(ioi), a-(2oi), i'(o2i), e'(o2i), _ 1 \ b* (i 12), è^ (i 1 1 ). c^(iTi); ils sont le plus souvent très aplatis suivant g^ et maclés suivant les lois de l'albite et de Carlsbad. » Analase. — Le type dominant, parmi les cristaux d'analase de l'Oisans, est ca- ractérisé par la grande prédominance de l'octaèdre aigu ii' (112); à la Meije les cris- taux de ce genre sont relativement peu abondants; la plupart des cristaux, sont consti- tués par des octaèdres moins aigus, dont les faces en escaliers sont fortement striées parallèlement aux arêtes de la base et présentent un aspect moiré très caractéristique. Examinées au goniomètre, ces faces donnent souvent une série ininterrompue d'images; les formes dominantes sont: b- (iià) et ^'(112), avec parfois 6^{ii6) et ( i43o ) 6^(117), etc.; il existe en outre, presque toujours, des petites facettes è''(i.i.i4) très brillantes; la base/) (00 i) est fréquente, et il n'est pas rare de trouver des cristaux extrêmement aplatis parallèlement à elle. Tous les cristaux d'anatase de ce gisement sont noirs de fei-; en lames très minces, ils sont à peine translucides et bleus. » Brookite. — La brookite de l'Oisans, de même que celle du massif du Mont- Blanc, se présente toujours en lamelles d'un brun doré, extrêmement minces, aplaties suivant /(' et, en même temps, allongées suivant l'axe vertical : elles sont bordées par de très petites facettes m(ïio), ^'(010), e*(o/li)i ^3(121), 62(132). Tout autre est la forme des cristaux de la Meije, qui ne correspondent comme aspect à aucun des cris- taux de brookite connus; ils sont bien aplatis suivant /i'(ioo), mais possèdent tou- jours une certaine épaisseur, ils ne présentent généralement pas d'allongement spécial. Leur caractéristique réside dans la prédominance de la pyramide ' 6' è^/iV := a^{ 821) qui, avec A', est souvent seule visible au premier abord, les formes suivantes étant très souvent réduites à des facettes presque microscopiques; i7i{iio), li'{i\o), e'(o4i), «-(201), rt'(ioi), 63(121) et, enfin, quelquefois /j(ooi). La forme 05(821) n'est pas nouvelle, mais dans les quelques gisements où elle a été signalée (Oural, Ellen- ville), elle est toujours réduite à de très petites facettes sans importance sur le faciès extérieur des cristaux. Je n'ai trouvé que quelques petits cristaux offrant ces mêmes formes, mais avec un allongement distinct suivant l'axe vertical. » Les cristaux de brookite de la Meije offrent, en outre, la particularité de n'être souvent pas implantés sur leur gangue par une des extrémités de l'axe vertical, ce qui permet d'étudier leurs pointements cristallins plus facilement que dans les échantillons des autres gisements. Us possèdent un éclat extrêmement vif, ils sont d'un noir de fer et offrent à ce point de vue une si grande analogie avec l'anatase qu'ils ne se dis- tinguent pas de ce minéral au premier examen lorsque leurs cristaux sont enchevêtrés, ce qui est assez fréquent. » Turnerite. — La variété de monazite décrite sous le nom de turnerite est l'un des plus rares minéraux des Alpes. J'ai pu étudier une vingtaine de cristaux provenant de la Meije, en même temps que des échantillons trouvés il y a quelques années, à la montagne des Puits près de Saint-Christophe, en Oisans. J'ai observé les formes sui- vantes : /i'(ioo), »i(iio), o'(ioi), «'(Toi), e=(oi2), e'(oii), e-(o2i), rf-^(ni), fc^(Tii), 5=:UHVi')(3ii), 0>'i^/(>) = «3(211), n. = U'#^')(T2i). On peut distinguer deux types parmi ces cristaux. Ceux qui constituent le premier type sont dé- pourvus d'allongement et parfois à peine aplatis suivant /('. Le large développement des faces /i' et e' leur donne la forme de parallélépipèdes obliquangles modifiés sur leurs arêtes et leurs angles par de très fines facettes. Les cristaux de ce type sont d'un jaune rosé pâle, d'un jaune brunâtre ou plus rarement d'un rouge brunâtre clair. Les cristaux du second type, d'un jaune de miel ou d'un jaune très pâle, sont allongés suivant l'arête o' A'(ioi) (100) et souvent très aplatis parallèlement à cette dernière face; les formes qui sont peu développées dans le type I prennent, au contraire, quelque importance dans le type II. » Dans le gisement de la Meije, la turnerite et la brookite se présentent ( >43i ) avec une égale fréquence; parmi les très nombreux échantillons qui me sont passés entre les mains, ces deux minéraux se rencontrent dans une proportion d'environ -^ par rapport aux échantillons dans lesquels l'ana- lase existe seule. » Cette courte description montre tout l'intérêt de ce nouveau gise- ment. » Non loin de la Grave, à la cascade des Fréaux, les fentes des chlorito- schistes sont tapissées de gros cristaux de calcite [rhomboèdre p{ioi i) dominant] et de cristaux limpides de quartz hyalin, sur lesquels sont im- plantés de petits cristaux transparents d'anatase jaune de miel. » Leurs formes dominantes sont des octaèdres b\ b-^, très striés ho- rizontalement; i', toujours accompagnés par les faces a^(i02) et a' •■* (i.o. 1 4), très brillantes. » GÉOLOGIE. — La craie à Hippurites de la province orientale. Note de M. H. DouviLLÉ, présentée par M. Marcel Berti-and. « On sait que les faunes hippuriliques du sud de la France et de la Ca- talogne présentent des caractères analogues permettant de les attribuer à une mèmeprovince naturelle, dite occidentale. » Plus à l'est on retrouve des couches à Hippurites, dans le centre et le sud de l'Europe, en Asie-Mineure, en Perse et jusqu'aux environs de Suez; il était intéressant de les comparer à celles que nous avions étudiées précédemment. M II résulte de ces nouvelles recherches que les divers gisements de la région orientale présentent, eux aussi, des caractères communs permettant de les considérer comme appartenant à une même province naturelle; mais, dans cette province orientale, l'évolution des Hippurites présente des caractères spéciaux, de telle sorte que les faunes du même âge offrent, dans les deux provinces, des espèces en grande partie différentes : en particulier, les formes à pores linéaires paraissent manquer complètement dans la région orientale. On peut en conclure, malgré l'état encore bien incomplet de nos connaissances, que les deux provinces n'ont eu, pendant le Crétacé supérieur, que des communications restreintes et intermit- tentes. » La partie la mieux connue de la province orientale est celle qui s'étend sur le versant nord des Alpes, à l'ouest de Vienne, depuis Wiener-Neustadt, ( >432 ) par Gosau, Salzbourg et Brandenberg jusqu'au delà de Vils; dès i865, Zittel y a distingué deux niveaux d'Hippnrites séparés par des marnes à Ammonites coniaciennes (A. Haherfellneri) et santoniennes (^4. texanus) et des couches saumâtres lignitifères; nous avons pu nous assurer que ces deux niveaux étaient caractérisés par des espèces différentes : » Le premier niveau (turonien supérieur) renferme à Gosau (Wegschei- degraben) H. gosaviensis, U.presulcatus, n. sp., tandis que, dans le niveau supérieur (^troisième niveau) on rencontre (Traunwand, Nefgraben) B. Boehmi, H. Oppeli, H. Lapeirousii, var., Balolites tirolicus. Ce dernier ho- rizon est immédiatement recouvert à l'est, dans les environs de Wiener- Neustadt, par des couches à Orbitoïdes apparlenant au Campanien moyen, et par la faune à Ammonites de Neuberg (.4. neubergicus) ; il doit donc être attribué au Campanien inférieur. » Tandis que ces deux niveaux à Hippurites sont bien caractérisés dans le svnclinal de Gosau et dans celui de Wiener-Neustadt, le niveau infé- rieur fait défaut dans le synclinal du lac de Saint- Wolfgang, situé un peu au nord du premier; le seul niveau qui y soit représenté est superposé aux marnes à Ammonites de Strobl-Weissenbach (Coniacien et Santonien) et aux couches à lignites; il occupe donc à peu près la même position que le niveau supérieur de Gosau; cependant, la faune est moins riche, et elle ne comprend guère que \'H. inœquistriatus, espèce voisine de VH. Oppeli qu'elle paraît remplacer, et 1'//. sulcatus. Il est probable que ces deux synclinaux étaient déjà distincts à l'époque crétacée. Par contre, la faune de Saint-Wolfgang réapparaît bien plus à l'ouest dans la vallée de l'Inn, à Brandenberg, tandis qu'à l'est on retrouve, dans les environs de Gams- ïlieflau, comme à Gosau, les marnes à A. Habtjfellneri et les couches à II. Boehmi {^nssocié à VH. co/liciatus). » On voit que, si la formation crétacée présente bien la même compo- sition sur toute la bordure des Alpes, il existe cependant à l'époque cam- panienne quelques légères différences entre la bande nord-ouest (Bran- denberg, Saint-Wolfgang) plus rapprochée des mers septentrionales où vivaient les Bétemniles et la bande sud-est (Gosau, Gams-Hieflau) qui, par Wiener-Neustadt communiquait avec le prolongement du bassin Adria- tique dans lequel les Orbiloides allaient se développer. » Le second niveau à Hippurites correspond au gisement isolé de l'Un- tersberg, près Salzbourg, avec H. cornuvaccinuni et H. sulcatus; il est probablement d'âge santonien, mais ou n'a pas encore pu établir rigou- reusement ses relations slratigraphiques avec les marnes voisines de ( i433 ) Glanegg (Amm. Margœ, A. serrato-marginatus) qui apparlieiinonl an San- tonien inférieur; géographiquement ces couches appartiennent à la bande nord-ouest, et, dans le voisinage, les couches de Nierenthal, à Bel. mucro- natus, montrent que les mers septentrionales ont pénétré dans la zone alpine par la trouée de Salzbourg. » Les trois niveaux que nous venons d'énimicrer se montrent également sur le versant méridional des Alpes : à l'ouest, dans la Lombard ie, le pou- dingue de Sirone (//. inœquicostatus. H. siilcatus) reproduit la faune de Brandenberg et il est recouvert par des couches à Bel. mucronatus ; ce sont exactement les mêmes conditions que dans la bande nord-ouest; la com- munication avec les mers du Nord devait s'établir ici au travers des Alpes du Dauphiné. A l'est, dans la Vénétie, nous retrouvons (lac de Santa Croce) à la base VIL goscwiensis, puis \'H. Gaudryi qui paraît remplacer Vn. cornuvaccinum, et au sommet 1'^. Oppeli; le tout est couronné par des couches à Orbitoides renfermant un quatrième niveau à Hippurites carac- térisé par le Pironœa polystyliis. Au même niveau appartiennent les couches du cap Passaro (Sicile) où \'H. cornucopiœ est également associé aux Orbi- toides. Cette dernière espèce d'Hippurite a été retrouvée par M. di Stefano sur les bords de l'Adriatique, au mont Gargano, et en Perse par M. de Morgan, près de Khorremabad. » A l'Est de Vienne, les couches de Gosau se prolongent dans le Ba- konyer-Wald où elles paraissent présenter une coupe analogue à celle des assises supérieures de Wiener-Neustadt; plus loin à l'ouest des Balkans, M. Toula a signalé VH. l'ariabilis (= bulgancus), tandis qu'au centre de la chaîne, fprès de Gabrowa, on a recueilli VH. Lofiusi qui appartient à la faune signalée par Woodward dans le haut bassin de l'Euphrate (Hakini Rhan); ici, on trouve en outre H. vesiculosus, H. colliciatus (de Gams- Hieflau) et Pironœa corrugala . c'est notre troisième niveau. Au sud, près de Suez, nous retrouvons encore 1'^. vesiculosus associé à des Huîtres campaniennes. » Si nous laissons de côté les Hippurites de l'Italie centrale et méridio- nale qui vont être prochainement étudiées par M. di Stefano, nous retrou- vons VB. gosai'iensis à Sebenico; dans le nord de la Grèce, le second niveau est représenté par les couches de Caprena et d'Antinitza avec H. Gaudryi, H. Chaperi, n. sp. et B. Maestrei. Il faudrait ajouter encore le gisement d'Amasie (Asie Mineure), mais l'espèce qui y a été découverte par Tchihat- cheff est encore de détermination un peu incertaine. » En résumé, le premier niveau à Hippurites s'étend au nord des Alpes C. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXU, N» 24.) l86 ( i434 ) entre Gosau et Wiener-lNeustadt, et au sud dans la Vénétie; par l'Adria- tique, il se relie aux couches à Rudistes turoniens du nord de la Sicile et de la Tunisie. I^e second niveau pénètre dans le nord de la Grèce, tandis que les troisième et quatrième niveaux présentent une extension bien plus considérable : au nord des Alpes, ils dépassent l'Inn à l'ouest, tandis qu'à l'est ils gagnent les Balkans et se prolongent jusqu'à l'Euphrate; au sud, ils contournent la Sicile pour se relier peut-être aux couches à Orbitoides du midi de l'Espagne, tandis qu'à l'est ils atteignent la mer Rouge et la Perse. » PALÉONTOLOGIE. — Sur la présence de Caprininés dans l'Urgonien ( ' ). Note de M. Victor Paquier, présentée par M. Marcel Bertrand. « Dans le calcaire urgonien de Chàteauneuf-du-Rhône (Drôme) et de Donzère s'observent, outre des Matheronia et des Caprotines, des représen- tants de la famille des Caprininés dont je vais discuter ici les affinités. » Mon attention a été attirée sur le gisement de Châteauneuf par M. J. Offner qui y recueillit l'an dernier un fragment de Rudiste dans lequel je reconnus un débris de valve supérieure de Caprininé. » Les Caprininés de Châteauneuf et Donzère se répartissent en deux groupes, l'un pourvu de canaux seulement à la valve supérieure et qui peut être rapproché du genre Caprina, l'autre offrant des canaux dans les deux valves et, rappelant le genre Caprinula. La première section est repré- sentée par des espèces de dimensions assez réduites, qui rappellent exté- rieurement les Caprines, avec une valve supérieure moins développée, et présentent une large dépression longitudinale ventrale de façon à revêtir tout à fait l'apparence de la valve libre de certaines Caprotines urgo- niennes. » L'appareil cardinal de la valve (î offre des analogies avec celui de Caprina adversa. La dent unique ne diffère guère de celle de l'espèce cénomanienne que par son moindre développement: elle est accompagnée des deux fosses cardinales semblablement disposées. Le muscle postérieur s'insérait également sur une crête moins élevée et plus épaisse, de même l'impression antérieure est portée par un épaississement du test. Par contre, (') Note rédigée au Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Gre- noble. ( i4^J ) les cavités accessoires diffèrent complètement de celles du tyjjc cénoma- nienpar l'extrême variabilité de leur situation et de leurs dimensions. Dans le cas le plus fréquent, elles s'ouvrent à côté de l'apophyse myophore an- térieure, mais elles peuvent également n'accompagner que l'impression postérieure, comme chez C. adversa ou encore se montrer à côté des deux lames myophores antérieure et postérieure ou même faire complètement défaut. Le ligament était interne. » L'appareil cardinal de la valve x complète l'analogie avec l'espèce déjà citée; on y observe deux dents coniques, l'antérieure forte, la posté- rieure plus réduite et située à l'extrémité d'une crête myophore submar- ginale. Entre ces deux dents, se développe une grande cavité correspon- dant à la fossette cardinale et à la cavité qui reçoit la lame myophore postérieure delà valve p. La cloison qui isole ces deux fosses chez Caprina adversa n'existe donc pas ici. Tandis que dans le genre Caprina les canaux du test se présentent d'une façon ininterrompue sur tout le pourtour de la valve libre, chez les formes urgoniennes, ils sont localisés dans le voisi- nage des impressions musculaires et la région ventrale de la coquille en est totalement dépourvue. Leurs caractères les éloignent en outre beaucoup de ceux des vraies Caprines ; peu nombreux (vingt environ), ils sont ovales et établissent en quelque sorte la transition entre les cavités accessoires et les canaux. » En somme, ces espèces qui constituent un genre nouveau, représen- tent un type archaïque chez lequel les traits principaux de l'appareil myo- cardinal sont déjà réalisés, tandis que le système des canaux s'y révèle à un stade très primitif, et les cavités accessoires comme un caractère non encore fixé. » Parmi les formes pourvues de canaux dans les deux valves, les exem- plaires de dimensions moyennes montrent un système de canaux qui s'in- terrompt sur la région ventrale dans les deux valves, tout comme dans la valve a des Caprininés décrites plus haut. A la valve inférieure les canaux radiaux dominent, larges et peu nombreux. A l'extérieur, des lames myo- phores, antérieure et postérieure, s'observent des canaux polygonaux moins développés cependant que chez Caprinula Boissyi('). » Cette valve rappelle donc, par son plan, Caprinula, dont elle diffère par le moindre développement des canaux et des cavités. La valve supé- (') M. DouviLLÊ, Bull. Soc. Géol.fr., Z" série, t. IV, p. 703. ( 1436 ) rieure est insuffisamment connue, toutefois les canaux y sont intermé- diaires entre le type radial et le type polygonal. )> Les exemplaires de grande taille sont beaucoup plus difficiles à étu- diei'. De la valve inférieure, je ne connais que la région postérieure; son appareil cardinal présente de tiès grandes analogies avec celui des formes rapj)r<)cliées plus haut des Caprines. La valve supérieure n'offre aucune interruption dans la répartition des canaux du pourtour du test, elle montre une cavité d'habitation séparée par un septum d'une cavité unique, rétrécie en son milieu et correspondant à la fois à la fosse cardinale habi- tuelle et à la cavité accessoire qui l'accompagne. La dent antérieure est bien développée, mais la dent postérieure, difficilement discernable, devait être fort réduite, comme chez Sphœrucaprina, Gemmellaro. La lame myo- phore postérieure se trouve au bord antérieur de la cavité accompagnant la fosse cardinale, et la lame antérieure est séparée du bord externe par de larges canaux polygonaux. Extérieurement, ces formes se présentent avec une apparence massive, de section elliptique. La valve inférieure est moindre que la supérieure, dont la spire rudimentaire se termine par un apex obtus. )) En résumé, ce type singulier, quoique apparenté aux Caprinules, rappelle également les Caprines par la présence d'une seule rangée de canaux radiaux. En outre, l'apparence déprimée et la brièveté de la valve libre, le peu de développement de la dent postérieure, joints à l'aspect de la section, rappellent Sphœiiicaprina; nos Caprinules urgoniennes, par leurs caractères mixtes et primitifs, viennent donc témoigner des liens qui relient les genres Caprina, Caprinula et Sphœrucaprina. » En résumé, les Caprininés sont déjà représentés dans l'Urgonien et s'y montrent répartis en deux groupes; le premier, dépourvu de canaux dans la valve inférieure et muni dans la valve supérieure d'un petit nombre de canaux ovales localisés dans le voisinage des lames myophores, représenterait une forme ancestrale des Caprines dont il possède déjà l'appareil myo-cardinal. Le second, par l'existence de canaux radiaux et polygonaux dans les deux valves, se rapproche de Caprinula. » Si l'on se souvient enfin qu'à cette époque les Caprotinés, les Polyco- niies et les Stenopleura avaient déjà apparu, il en résulte que la faune des Rudistes de fUrgonien, étroitement reliée à celle du Crétacé moyen, possède des représentants de toutes les formes cénomaniennes, sauf les Radiolitinés et les Ichthyosarcolithinès . » ( i437 ) PHYSIOLOGIE. — Sur les relations de la sensibililé thermique avec la tempé- rature. Note de M. Charles Hexry. « En ce qui concerne la relation mathématique qui relie à la tempé- rature les divers degrés de la sensibilité thermique on ne possède aucune solution générale. Fechner, qui a cherché à justifier pour d'autres sensations sa célèbre loi logarithmique, reconnaît qu'elle ne s'applique point à la sen- sibilité thermique. Ce physicien constate qu'entre io°et2o"R. la sensibilité est maximum et cherche à représenter, au-dessous de 14", 77, la plus petite différence perceptible D par l'équation D = (14,77 — tyo,oo'Ji']yi; mais cette équation concorde très mal avec l'expérience, aussi bien entre 10° et il\° qu'au-dessous de 5°; bref, l'auteur des E lamente cler Psychophysik conclut à la nécessité d'expériences nouvelles exécutées sur une échelle plus étendue. )) Cet appel ne semble pas avoir été écouté ; ou a exécuté, depuis Fechner, plusieurs enquêtes fragmentaires; par exemple, Lindemann, par des méthodes d'exploration autres que la plus petite différence perceptible, est conduit à placer le maximum de sensibilité autour de la température du sang; Dessoir le trouve entre 27" et 32°; mais, à notre connaissance, le problème expérimental n'a jamais été réabordé sérieusement. » Nous avons recherché comment les numéros d'ordre de la sensation thermique varient avec la température dans les limites de — 60° à -1- 60°, les grands froids étant produits par évaporation du chlorure de mélhyle et par divers mélanges réfrigérants. Les deux vases recouverts de flanelle dans lesquels on plongeait la même surface des deux mains, en ayant soin de les interchanger, étaient amenés successivement à deux températures de plus en plus voisines jusqu'à ce que le patient fût incapable de distinguer aucune différence : on notait la plus petite différence perçue. » Nous avons eu l'occasion de revérifier, au cours de ces recherches, les effets anesthésiants, signalés dans une Communication antérieure (4 août 1890), qui sont produits par les températures correspondant aux températures dites rythmiques de mon thermomètre physiologique, dont l'échelle est fondée sur le principe de Carnot. » Nous avons retrouvé le maximum de sensibilité signalé par Fechner; ( >438 ) nous le plaçons autour de i5°C., c'est-à-dire un peu plus bas que lui. Il semble qu'il y ait là une zone thermique, à laquelle nous sommes, au moins dans nos latitudes, plus qu'à toute autre, adaptés; en deçà ou au delà, nous avons la notion du froid ou du chaud; c'est la justification de l'in- tuition qui a placé vers 13" le « tempéré ». » Prenant 1 5° comme zéro du froid et du chaud et portant en abscisses les numéros d'ordre successifs de la sensation et en ordonnées les degrés, comptés positivement dans l'un et l'autre sens, nous obtenons deux courbes qui ne sont pas symétriques, situées, l'une au-dessus, l'autre au-dessous de l'axe des sensations, mais toutes deux convenablement représentées par des équations de la forme S = K(i— e-'"'"), équation dont l'importance pour les autres sensibilités a été établie dans de précédentes Communications. » Pour la courbe supérieure, la courbe du chaud, K = i5o, «exprime les degrés, indiqués par le thermomètre centigrade, diminués de t5; m ^=1 ;\ = o,o62o3i. Comme vérifications, on trouve, pour i = i5, au lieu de 89, 8^90,8; pour S = i, on retrouve rigoureusement la valeur observée r == 0,1. » Pour la courbe inférieure, la courbe du froid, K = 75; m =0,7; X =; 0,13077. Comme vérifications, on trouve, pour i^ 10, au lieu de la valeur observée 35, 8 = 36,23; pour S=:i, on retrouve i=o, i0265, nombre un peu plus petit que la valeur observée. » En adoptant comme zéros du froid et du chaud les deux points ex- trêmes de cette zone tiède, c'est-à-dire 10° et 20°, zone dans laquelle les sensations croissent proportionnellement aux degrés de température, on pourrait représenter les observations par la même valeur m = i, mais en admettant pour la courbe du froid : R = 5o, 1 = o,o446; pour la courbe du chaud : K = iio, X = 0,03875. En prenant comme unités les degrés de Carnot, on obtiendrait des courbes, dont l'une monterait plus vite et l'autre descendrait plus vite; mais, dans tous les cas, il résulte de la diffé- rence des paramètres m, K et ). ou bien R et X seuls, que la sensibilité du froid et la sensibilité du chaud sont autonomes et indépendantes; on sait que Marius Blix avait été conduit à admettre l'existence de nerfs spéciaux pour le froid et pour le chaud; mais ses expériences d'excitation électrique ne donnent pas de résultats généraux, ni constants. » Nous avons pu sans trop d'essais arithmétiques préalables, déter- ( i439 ) miner les rleiix valeurs de R respectivement les plus convenables, en cherchant les températures, très approchées des numéros d'ordre maxima de sensations, auxquelles la sensibilité thermique fait place à la sensibi- lité douloureuse au bout de temps sensiblement égaux (20'); ces deux températures sont respectivement +50° et — 5o°('). » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Action, du filtre de porcelaine sur le iienin de rnpére : séparation des substances toxiques et des substances vaccinantes. Note de M. C. Puisalix, présentée par M. Chauveau. « L'étude de l'action des agents physiques, chaleur et électricité, sur le venin de vipères de différentes régions (Seine-et-Oise, Isère, Haute-Saône, Jura, Vendée, Puy-de-Dome) nous a permis d'établir que le chauffage (-) et les courants à haute fréquence (') font disparaître le pouvoir toxique de ce venin, en même temps qu'apparaître des propriétés vaccinales. » Pour expliquer ce résultat, deux hypothèses peuvent être faites : ou bien la chaleur respecte les substances vaccinantes, ou bien elle les fait naître aux dépens des matières toxiques ou autres contenues dans le venin. Si cette dernière hypothèse était exacte, on devrait, par un chauffage con- venable, transformer d'une manière constante le venin en vaccin. Or, dans de très nombreuses expériences faites avec le venin de vipère aspic, de provenances diverses, nous avons observé une seule, mais remarquable exception. Le venin des vipères de Clermont-Ferrand (*), chauffé à des températures variables, s'atténue, perd sa toxicité, mais ne possède au- cune propriété vaccinante ( '). Cependant ce venin contient les mêmes substances toxiques (échidnase, échidnotoxine) produisant les mêmes effets que le venin des vipères d'autres localités. Ce fait négatif unique, opposé à l'ensemble assez considérable des résultats positifs, a une signi- fication importante : il permet d'affirmer que les propriétés vaccinantes du venin chauffé ne sont dues ni à une atténuation, ni à une transforma- (') Travail du Laboratoire de Physiologie des sensations, à la Sorbonne.j (^) Phisalix et Bertrand, Comptes rendus, 5 février 1894. (^) C. Phisalix, Société de Biologie, 29 mars 1896. (') Nous adressons tous nos remercîments à M. le professeur P. Girod qui nous a fourni les vipères nécessaires à nos expériences. (^) Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle; 1895, n° 3. ( i44o ) lion des substances toxiques. Ainsi, quand une de ces substances foit dé- faut, comme à un certain moment l'échidnase dans le venin de vipère d'Arbois, cela n'empêche pas les propriétés vaccinales d'apparaître sous l'influence de la chaleur (' ). » Toutefois pour établir, par une démonstration plus directe, la préexis- tence des principes vaccinants dans le venin de vipère, il fallait les isoler par un procédé dépourvu d'action chimique modificatrice. La filtration sur porcelaine répond parfaitement à ce but. Déjà on sait que certains fermonts, certaines toxines sont retenus par le filtre, tandis que d'autres passent plus facilement. En ce qui concerne le venin de vipère, nous avons con- staté que les principes nuisibles restent dans la bougie. Mais les produits fdtrés ne sont pas dépourvus d'une certaine action physiologique, puis- qu'ils élèvent légèrement la température des cobayes auxquels on les in- jecte. Comme le venin transformé en vaccin, par une température de 80" à qo*^, élève lui aussi la température, on pouvait supposer que le venin filtré contiendrait peut-être des substances vaccinantes. C'est, en effet, ce qui a lieu. » Expérience. — Le 2 mai i8g6, on inocule à un cobaye de 620?'' une solution à I pour 5ooo de venin de vipère qui a été filtré sur porcelaine. I.a dose injectée (i™s'') serait plus que suffisante pour le tuer si le venin n'avait pas été filtré. En deux heures, la température s'est élevée de o",^ pour revenir ensuite au point de départ. Pas d'action locale appréciable. Quarante- huit heures après, le 4 ma\, l'inoculation d'épreuve est faite avec le même venin non filtré. Or, tandis qu'un cobaye témoin ino- culé avec la même dose, o^^^,'], est mort en cinq heures et demie, le premier a parfai- tement résisté; sa température a baissé de 1° seulement dans les six premières heures pour remonter ensuite à son point de départ. Les accidents locaus. ont été, pour ainsi dire, nuls. » Cette expérience a été répétée à plusieurs reprises, quelquefois en doublant les doses de venin fdtré {i""^^). Elle a toujours donné ce même résultat : après fiUration sur porcelaine, le venin de vipère a perdu sa toxicité et possède des propriétés vaccinantes. » L'immunisation peut-elle être attribuée à une trace de substance toxique qui aurait passé à travers le filtre? La réponse est facile si l'on se rappelle que, pour réussir à immuniser un animal par accoutumance, il faut commencer par de très faibles doses pour arriver lentement et pro- (*) 11 est évident que ces caractères physiologiques ont une importance au moins aussi grande que ceux tirés de la forme et de la couleur, et dont il faudrait tenir compte pour la création des variétés de l'espèce. ( i/i4< ) aressivement aux doses mortelles. Or, dans le venin fdtré, la quantité de matière toxique serait si faible qu'elle n'abaisse pas la température, et cependant, déjà au bout de quarante-huit heures, l'animal qui a reçu ce venin est parfaitement vacciné. » Les travaux de différents auteurs, particulièrement de M. Duclaux ( ' ), ont montré que l'action des filtres sur les substances en solution pouvait s'expliquer par des phénomènes d'attraction et d'adhésion moléculaires. Si aucune action chimique n'est en jeu, il faut admettre que, dans la fil- tration du venin de vipère, les substances vaccinantes ne dérivent pas des substances toxiques, mais qu'elles existent primitivement. La désignation à' échidno-vaccin est donc aussi justifiée que celle A' échidnase attribuée à la substance phlogogène dont l'indépendance a été mise hors de doute. Le venin filtré agit, en effet, à la manière d'un vaccin : il y a une période d'in- cubation entre le moment où il est inoculé et celui où l'immunité apparaît, et ce n'est qu'au bout de quarante-huit heures environ que l'immunité est complètement réalisée. De même qu'avec le venin chauffé, cette immu- nisation n'est pas produite directement par la matière vaccinante, elle résulte d'une réaction de l'organisme. » D'après ce qui précède, l'action du chauffage sur le venin de vipère est facile à expliquer. Les substances vaccinantes résistent mieux à la cha- leur que les substances toxiques. Les limites de température les plus favorables à leur dissociation sont comprises entre yS" et 90°. Dans ces limites, les premières persistent en grande partie, tandis que les secondes sont plus ou moins détruites. Au-dessous de 75°, les substances toxiques sont peu alfaiblies; au-dessus de 90°, les vaccinantes sont fortement atteintes. Mais, comme l'action de la chaleur sur les principes actifs du venin est progressive et variable suivant la durée du chauffage et l'éléva- tion de la température, il est difficile, on le conçoit, de réaliser les condi- tions où les substances toxiques seraient entièrement détruites, tandis que les vaccinantes resteraient intactes. Aussi, au point de vue pratique, la flltration est préférable au chauffage : elle permet d'isoler les substances vaccinantes sans en affaiblir les propriétés. » En résumé, dans le venin de vipère, les matières vaccinantes sont distinctes des matières toxiques. Leur séparation mécanique par le filtre apporte un appui expérimental direct à la théorie de la vaccination par des substances spécifiques. Toutefois, ce serait aller trop loin que de géné- (') Annales de Chimie et de Physique, t. XXV; 1872. C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N« 24.) 187 ( I4i2 ) raliser cette théorie, d'autant plus que l'immunisation peut se l'éaliser par divers mécanismes ( ' ). ) M. Cii. Gassmann adresse deux Mémoires ayant pour titres : « Sur quelques dérivés de la diphénylcthylène diamine » et « Études sur le péri- dinitronaphtalène ». M. Bougon adresse une Note « Sur un procédé d'observation des taches du Soleil ». A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i5 juin 1896. Bulletin astronomique, publié sous les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. F. Tisserand, Membre de l'Institut, avec la collaboi'ation de MM. G. BiGouRDAN, O. Callandueau et R. Radau. Juin 1896. Paris, Gau- thier-Villars et fds, 1896; i fasc. in-8°. Bulletin mensuel du Bureau central méléorologique de France, publié par M. E. Mascart, Directeur du Bureau central météorologique. Année 1896. N° 3. Mars 1896. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1896; in-4°. Précis de Stèréochimie, par M. A. Hantzsch, Professeur de Chimie à l'Ecole Polytechnique de Zurich, traduction française publiée par M. Ph.-A. Guye, Professeur de Chimie à l'Université de Genève, et M. M. Gautier, Privat- docent de Chimie à l'Université de Genève. Paris, G. Carré, 1896; i vol. in-8". (Présenté par M. Friedel.) Bulletin international du Bureau central méléorologique de France. Du 28 mai au 10 juin 1896; 2 iasc. in-4''. (') Travail du lalioratoire de M. Cliauveau, au Muséum d'Histoire nalurelle. ( 1443 ) Les secours aux blessés et aux naufragés des guerres mantimes, par M. le D'' C. AuFFRET (de Bresl), Directeur du Service de santé de la Marine, à Rochefort. Paris, L. Baudoin, 1894. Revue marilime, couronnée par l'Académie des Sciences. Juin 1896. Paris, L. Baudoin; i vol. in-8°. U Ammoniaque, ses nouveaux procédés de fabrication et ses applications, par M. P. Truchot. Paris, B. Tignol ; in-if>. (Offert par l'auteur.) Bulletin de i Académie de Médecine, publié par M. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel, et M. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du 9 juin 1896. Paris, Masson et C"^; in-8". Bulletin météorologique du département de l'Hérault. Année 1893. Mont- pellier, Ch. Boehm, 189G; iii-4'*. Archives italiennes de Biologie, sous la direction de M. A. Mosso, Professeur de Physiologie à l'Université de Turin. Turin, H. Loescher, 1896; vol. gr. in-8". Observatoire magnétique et météorologique de Zi-Ka-VVei (Chine), fondé et dirigé par les missionnaires de la Compagnie de Jésus. Bulletin mensuel. Tome XX. Année 1894. Chang-Haï, 1896; in-4"'. Memorie délia regia Accademia di Scienze, Lettere cd Arti in Modena. Série 11. Volume XI. In Modena, 1893; '\\\-[f. ERRATA. (Séance du 8 juin 1896.) Note de M. A. de Gramont, Sur les spectres des métalloïdes dans les sels fondus. Soufre : Page 1027, lignes 26 el 27, mettre s devant l'accolade. Même page, ligae 3 en remontant, au lieu de tp, lisez p. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS liT FILS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. De'iuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux ibles, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel , part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, ngers — ayonne... îsançon . . vdeaux. purges.... rest chez Messieurs : gen Michel et Médan. iChaix. Jourdan. Ruir. miens Courtin-Hecquet. Germain et Grassin. Lachése. Jérôme. Jacquard. Avrard. Ffiel. IMuller (G.). Renaud. Lefournier. F. Robeit. J. Robert. ( V Uzel CarolT. acn Massif. hambery Pcrrin. , Henry. herbourg ' iermont-Ferr Lorient. Lyon . Marguerie. ) Juliot. Ribou-Collay. ILamarche. Ralel. Roy. l Lauverjat. ouai ( Crepin. ( Drevet. ' Gralier cl C". renoble .... a Hochelte Foucher e Havre . ille.. \ Bourdignon. i Donibre. ^ Vallée. ( Quarré. chez Messieurs : ( Baunial. ( M"' Texier, Bernoux et Cumin. Georg. Cote. Clianard. Ville. Marseille Ruai. ... ( Calas. Montpellier | ^^^^^^^ Moulins Martial Place. I Jacques. Nancy ' Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. 1 Loisean. ) Veloppc. ( Barma. Nice , ,,. ,. , ^,, ( V isconli et C". Nimes Tliibaud. Orléans Liizcray. \ Blanchier. Poitiers , _ ,, ( Druinaud. tiennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M""). i Langlois. Rouen , ( Lcstringanl. S'-Élieniie Chevalier. ( Bastide. Nantes Toulon . . . Toulouse. ( Runiéhe. ^ Gimct. / Privât. I Boisselier. Tours \ Péricat. ! Suppligeon. j Giard. Vaienciennes. ( Le maître. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C'v Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". Dames. l'riedlander el fils. Mayer el MUller. 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Stockholm Samson el Waliin. „, ,, , 1 Zinscriing. S'-Petersbours..\^^^^^ Bocca frères. Brero. i Clausen. Rosenbergel Sellier Varsovie Gebelliner cl Wold Vérone Drucker. ( Frick. ! Gerold el C". Ziirich Meyer el Zeller. Rome . Turin . Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3( Décembre i85o. ) Volume in-^"; i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.- (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volunie in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÈsel A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbation» qu'éprouvent les lOmètes, par M. Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières fasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.neden. — Essai d'une réponse a la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences our le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSâfl, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'étatactuel du. règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Hémoires présentés par divers Savants à l'académie des Science»- W 24. TABLE DES ARTICLES. (Séance du lo juin 1896.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBIIES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. , Pages. i\f. J. r.uussiNESQ. — formules des pressions moyennes locales, dans un fluide animé (le mouvemenls Inurliillonnants et tiimul- Uicux 1369 I\l. Adolphe Carnot. — Sur les variations observées dans la composition des apatites. 1 I7.') -M. Lannklonoui". - Sur la présence du Campudea staplirliniis (Weslwood) cl d'une Araignée (Sabacon paradoxus) Pages, dans la çrotle de Dargilan (Lozère) i3Nci M. FÎMILK Blanchard. - licmarqucs au suji't de la Comuuinicalion de M. Lnnnetongue. i3H' M.'AiMK GuiAisD. — Sur la valenr alimen- taire des pains provenant des farines blu- tées à des taux d'extraction différents.... i3st M. Aiu.oiXG. — Observations et remarques sur le pouvoir bactéricide cl la substance bactéricide du sérum sanguin i3ss aiEMOIRES PRESENTES. M. BouNV. — Mesure du travail dépensé 1 M. Marey. — Observations au sujet de la dans l'emploi de la bicyclette i.iyâ | Note précédente r.lçij CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage intitulé : « La région de la brècbe du Cliablais ( Haute-Savoie) », par M . Maurice Lugeon JLA. Manniieim. — Sur les surfaces apsidales. M. D.-J. K0RTEWE0. — Sur le théorème énoncé par M. P. 11. Scitoiite dans les « Comptes rendus » du 18 mai 1896 M. G. Mannoury. — Sur la Note de M. P.- H. Schoute, intitulée : « L'aire des para- boles d'ordre supérieur. » M. Jules Axdraue. — Sur la méthode des moindres carrés AL NiLS Strindberg. — Sur la résonance multiple des ondulations électriques M. Pierre Weiss. - Aimantation non iso- trope de la magnétite cristallisée .^L Jacques Passy. — Sur la surfusion de l'eau I\L Alfred Anoot. — Sur la variation diurne de la pluie M. A. DE Gramont. — Spectres de dissocia- tion des sels fondus. Métaux alcalins : sodium, potassium, lithium AL Steinheil. — Sur la reproduction des couleurs en chromotypographie et sur un système simple de notation des couleurs. M. Paul Saeatier. — Sur une réaclion des composés cuivreux pouvant servira carac- tériser les azolites Bulletin DiBLioGn.VPiiiQiE EltRATA 139G 1 ''itfi ■399 l'|00 1 îo3 i',.j5 ' l'M) I '109 I ii't Af. L.-A. IIallopeau. — Sur les combinai- sons zirconolungstiques ' 'i '9 MAL Pli. lÎARniER et I^. Bouveault. — Syn- thèse de la métliylhepténone naturelle.... 1 '|r' M. Alexandre Amaudrut. — Contribution à l'étude de la région antérieure de l'appareil digestif chez les Sténoglosses supérieurs..* iV^ 1 M. .\. de Scmulten. — Reproduction artifi- cielle d'un chlorocarbonate de sodium et de magnésium et d'un carbonate double des mêmes bases. Reproduction artificielle de la darapsUite et de l'hydrargilite l'i^T "M. .\. Lacroix. — Sur les minéraux rares du glacier de la Aleije (Hautes-Alpes)... i.'|59 M. H. DouviLLÉ. — La craie à Hippurites de la province orientale i'i3i M. Victor Paquier. — Sur la présence de Caprines dans l'Urgonien 1 '|3'| M. Charles Henry. — Sur les l'clations de la sensibilité thermique avec la tempéra- ture i'|37 M. C. PiiiSALix. — .\ction du filtre de por- celaine sur le venin de vipère : séparation des substances toxiques et des substances vaccinantes ■ '|39 M. Ch. Gassmann adresse deux Mémoires ayant pour titi-es : » Sur quelques dérivés delà dipliényléthylèncdiamine» et a Études sur le péridinilronaphlalène » l'i'i' M. BouûON adresse une Note 0 Sur un pro- cédé d'observation des taches du Soleil . . i'iÎj "11^ lil! PARIS. — IMPRLMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.\ugustins, 55. J.t Gci-ant .• GAltTHÎKR-Vll-LAItS 1896 dfâj0 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ITITI. EiBS SECRÉTAIRE» PEHPÉTUEKiS. TOME CXXH. r 25 (22 Juin 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55, 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. liCs Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*"^. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits desMémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Cn Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires, Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits desMémoires lusou communiqués pai les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. • Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à i Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs;'il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impr-ession de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S**. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE TACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 22 JUIN 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COMMUMCATIOIVSj DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Expression du froltement extérieur dans l' écoulement tumultueux d'unjluide; par M. J. Boussi\esq. « I. A la surface limite du fluide (' ), les trois composantes, suivant les axes, de la pression moyenne locale de celui-ci sur sa couche superficielle, exprimées par les formules habituelles en fonction linéaire des N, T, éga- leront les composantes contraires de l'action du milieu extérieur sur la même couche. )) Quand le milieu extérieur est une paroi fixe, l'ignorance où l'on est de la composante normale de sa pression se trouve suppléée par la connais- sance de la composante analogue de vitesse, alors nulle. Mais on ne peut (') Voir le précédent Compte rendu, p. iSôg. G. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N« 25. )j l88 ( i446 ) se dispenser d'avoir une formide de ses composantes tangentielles, c'est- à-dire du froUement exlérieiir F^, opposé en direction au glissement, sur la paroi, des couches fluides presque contiguës, plus intérieures toutefois que la couche extrêmement mince immobilisée par adhésion à la paroi. Si l'on prend celles d'entre elles qui sont à une distance de la paroi à peine perceptible, et néanmoins suffisante pour que leur vitesse moyenne locale V n'éprouve plus de l'une à l'autre le très rapide accroissement local dû à leur voisinage même de la couche immobilisée, la vitesse V, à très peu près la même sur u ne épaisseur sensible, y sera ce que les hydrauliciens appellent la intesse à la paroi. » C'est surtout d'elle et du degré de rugosité de la paroi, que dépendra dans les mouvements tumultueux le frottement extérieur F^ par unité d'aire. En effet, à travers la mince couche fluide tapissant la paroi et immobilisée sur une épaisseur imperceptible, les rugosités subissent, par leur coté exposé au courant, l'impulsion vive ou le choc des particules intérieures qu'elles dévient, dont chacune les presse d'autant plus, suivant le sens de la vitesse moyenne locale V, qu'elles sont plus grosses et qu'elle est elle-même, à volume égal, plus massive ou d'un poids proportionnel ç,g plus fort, et, en outre, animée d'une vitesse V plus grande, l'impulsion ou pression totale produite ainsi sur l'unité d'aire de la paroi étant, d'ailleurs, d'autant plus forte encore que les rugosités sont plus multipliées et qu'il y passe devant chacune plus de particules fluides par unité de temps, ou que la vitesse V est plus grande. » Le frottement F^dùà ces impulsions ou, encore, à l'aspiration corréla- tive (dite non-pression) qu'elles provoquent sur la face aval et protégée des aspérités, sera donc, d'une part, proportionnel aux deux facteurs consti- tuant en quelque sorte, par leur produit, le degré de rugosité, savoir fré- quence et ampleur des inégalités de la paroi; d'autre part, proportionnel deux fois à la vitesse à la paroi V et une fois au poids çig de l'unité de volume du fluide, en admettant, ce qui est l'hypothèse la plus naturelle et la plus simple, que chaque circonstance quantitative distincte dont l'annu- lation entraînerait celle de l'impulsion soit en raison directe de celle-ci. » II. Si donc B désigne un coefficient très notablement croissant avec le degré de rugosité, l'on aura une formule comme Bp o-V' pour exprimer la j)artie du frottement extérieur due à l'impulsion des particules contre la paroi et liée aux petites sinuosités de leurs trajectoires, c'est-à-dire, en défi- nitive, à l'agitation du fluide. Or, dans les écoulements tumultueux où la vitesse à la paroi sera un peu grande, cette partie principale p^BV" du ( M47 ) frottement extérieur masquera complètement l'autre partie qui seule le constituerait dans des mouvements bien continus, c'est-à-dire celle que donnerait la composante, suivant le sens général de l'écoulement tout autour, du frottement de la couche immobilisée, sur le fluide intérieur, si celui-ci prenait des mouvements réguliers tout en conservant la même vitesse moyenne locale V à la distance de la paroi où cette vitesse se pro- duit effectivement. En effet, dans un tube capillaire où pareille vitesse s'observerait à pareille distance de la paroi, mais avec mouvements bien continus, le frottement extérieur ne serait certainement presque rien à côté de ce qu'il est dans le lit à grande section considéré ici. » Nous aurons donc, pour l'expression approchée du frottement d'inie paroi, » III. A une surface libre, où le milieu extérieur sera une atmosphère très mobile et très peu dense, presque sans inertie, l'extrême facilité qu'aura le liquide sous-jacent à l'entraîner empêchera le frottement 1% d'acquérir des valeurs sensibles; et l'on aura F^= o, ou B = o dans la formule (i4)> encore applicable ainsi. » L'action du liquide sur sa couche superficielle se réduira donc à sa composante normale, que l'on égalera à la pression donnée de l'atmo- sphère ; et, inversement à ce qui arrivait auprès d'une paroi fixe, la connaissance de cette pression supj)léera à celle de la vitesse de déplace- ment de la surface, c'est-à-dire à la connaissance de la composante de la vitesse moyenne locale, suivant le sens normal. « IV. D'ailleurs, l'expérience montre que la liberté même de la surface, ou le peu de résistance du gaz extérieur aux déplacements brusques, entraîne, surtout dans les couches liquides supérieures, des perturbations incessantes, cause d'extrêmes complications dans le mode de variation des vitesses. » Toutefois, ces perturbations et comphcations paraissent n'altérer les vitesses moyennes locales que de quantités peu appréciables, et en quelque sorte de second ordre de petitesse. C'est ce qu'ont prouvé des observations comparatives très précises du débit, faites par M. Bazin, dans des canaux et des tuyaux à sections rectangulaires de mêmes contours mouillés par unité d'aire et de même largeur, où il a été impossible de constater aucune influence, sur la vitesse moyenne, des perturbations ( i448 ) signalées ('). Mais, comme des variations locales du second ordre de petitesse, chez une fonction de point, suffisent pour y changer de quantités du premier ordre la situation d'un maximum ou minimum, ces pertur- bations déplacent d'une manière très sensible le fdet le plus rapide. Elles l'abaissent au-dessous de la surface, et d'autant plus que la section est moins large comparativement à sa profondeur, comme si le voisinage de cette surface libre déterminait un léger accroissement de l'agitation et du coefficient B sur le haut des parois latérales. » Mais la suite prouvera que nous pourrons, sans grand inconvénient, négliger ces perturbations compliquées. » V. Il ne nous reste plus, pour avoir mis complètement le problème en équation, qu'à savoir comment variera le coefficient s des frottements intérieurs. Et d'abord les écoulements étudiés se feront à température t constante, ce qui dispensera d'v considérer la variable t. Quant à la densité p, qui n'y changera que très peu, ces légers changements le feront- ils varier autant qu'ils modifient la pression élastique ou moyenne p? Des expériences de du Buat, Darcy, etc., ont prouvé, comme on sait, qu'il n'en est rien et que les frottements provoqués par les mêmes mouvements relatifs de couches fluides voisines ne sont pas plus grands sous forte pression que sous une pression presque nulle. Et on le conçoit. Car, si le fluide donné se dilate, chacun de ses groupes moléculaires s'étale dans un plus grand espace, où les écarts absolus entre la contexture interne élastique et la contexture interne effective ont plus de champ pour se produire, donc aussi plus d'amplitude, à égales rapidités de déformation; d'où suivent, entre molécules prises en même nombre, des frottements intérieurs plus forts. Mais, par contre, il y a, aux distances où les frotte- ments se produisent, moins de molécules de part et d'autre d'un élément plan d'étendue donnée, et, par conséquent, un nombre moindre d'actions élémentaires à travers son unité de surface. L'on s'explique que ces deux causes contraires se compensent sensiblement, surtout dans les si étroites limites où varie la densité des liquides. » Le degré d'agitation, voilà la vraie variable dont z dépend. L'observa- tion, même la plus superficielle, des grands écoulements, comparés à ceux qu'offrent les tubes capillaires et dont les lois ont été données par Poi- (1) Recherches hydrauliques, etc. (au t. XIX du Recueil des Savants étrangers), pp. 176 et 177. ( ^\^9 ) senille, montre que la valeur de ce coefficient pour des mouvements bien continus n'est presque rien par rapport à celles qu'il prend dès que l'agi- tation devient notable. Nous pourrons donc le supposer nul avec elle et proportionnel à chacune des circonstances quantitatives indispensables pour la produire, conformément au principe de bon sens déjà émis à pro- pos du frottement extérieur, qui consiste à adopter dans chaque cas l'hypo- thèse la plus naturelle et la plus simple, sous la réserve du contrôle ulté- rieur de l'observation. » VI. Cela admis, supposons le lit de notre courant fluide assez voisin de la forme cylindrique ou prismatique pour que les vitesses moyennes locales aient pu devenir, sur une grande longueur, presque parallèles à une même direction, suivant laquelle on prendra les a; positifs. Les vitesses latérales ou transversales c, w seront donc, comparativement à la vitesse longitudinale u, des quantités du premier ordre de petitesse, ayant leurs carrés et produits négligeables; et, comme toutes ces vitesses ne change- ront dans un rapport sensible qu'au bout de temps assez longs ou sur de grands parcours, l'on pourra négliger aussi les accélérations v', w' et les dérivées de v, w en x, tandis que l'accélération longitudinale u' et la déri- vée de M en ic seront du premier ordre de petitesse. » Un tel régime est dit graduellement varié. Nous y appellerons i la section du fluide, sensiblement normale, faite parallèlement aniL yz par le plan d'abscisse x, et /^ le contour mouillé de cette section, c'est-à-dire la por- tion de son contour total occupée par les parois. » VII. L'agitation se formant surtout près de celles-ci, voyons quels élé- ments essentiels concourent à faire naître celle qui se produit, en un point quelconque (y, -) de y, sur un rectangle élémentaire d/ dx de paroi. Et d'abord, une certaine vitesse moyenne locale à la paroi, que nous pourrons confondre avec sa composante u, y sera nécessaire; car sans cette vitesse, sans quelque énergie translatoire, aux dépens de laquelle puisse s'engendrer la demi-force vive d'agitation, celle-ci ne naîtrait pas. En effet, des expé- riences de Darcy, Osborne Reynolds, M. Couette, ont montré que les mouvements sont bien continus, même dans des tubes de plus d'un centi- mètre carré de section (mais polis), jusqu'à une limite supérieure de vitesse qui est inverse du diamètre. » De plus, comme le prouve cette dernière loi, une certaine ampleur de la section, une certaine aire occupée par le fluide au devant ou en face de l'élément df^ du contour, et par unité de sa longueur d'i, n'est pas moins indispensable; car elle seule donne du jeu au ballottement du fluide, aux ( i45o ) mouvements oscillatoires normaux à la paroi, qui provoquent et puis en- tretiennent l'agitation en écartant ou rapprochant de la paroi les particules affluentes dans le voisinage et en les faisant, dès lors, par leur engrène- ment avec les inégalités de celle-ci tour à tour diminué et accru, tournoyer en sens divers. » VIII. Il y a quatre cas simples où, par raison de symétrie, la vitesse à la paroi, que nous appellerons alors u^, est la même sur tout le contour mouillé ■/ et où, de plus, l'aire n de la section se répartit pareillement entre tous les éléments égaux de ce contour ou en face de chacun d'eux dy, dans l'espace qu'interceptent les normales issues de ses extrémités; de manière qu'il en corresponde à tous d'égales portions d^ et que l'ampleur ~r soit constante, égale par conséquent au rayon moyen -■ Ce sont, d'une part, les deux cas, où l'influence des bords est négligeable, d'un canal rectangu- laire très large, d'une profondeur donnée //, et d'un tuyau à section rec- tangulaire aussi très large, de hauteur double ah; d'autre part, les cas d'un tuyau circulaire, de rayon R, et d'un canal demi-circulaire de lar- geur ^R coulant à pleins bords. » li'agitation créée à la paroi, ou pUilôt son influence sur la valeur des, y sera donc pro|)ortionnelle à «„ et au rayon moyen A ou ^R. » IX. Les inégalités de la paroi, qui provoquent les ballottement et en- grènement dont il vient d'être parlé, y interviendront aussi. Mais leur effet sur la masse fluide intérieure considérée ici ne sera pas localisé à une couche mince, comme il ari'ivait pour l'influence des mêmes inégalités sur le frot- tement extérieur, et il se trouvera d'autant plus amorti relativement, qu'il sera plus grand et se fera sentir plus loin à l'intérieur. Donc le degré de rugosité entrera comme facteur, dans e, avec un exposant notablement moindre que dans le coefficient B de la formule (i4)- Autrement dit, £ devra être proportionnel à une puissance fractionnaire de B, et l'hypo- thèse la plus simple que nous puissions faire à cet égard, esl de le supposer en raison directe de y/B. » A partir des parois, l'agitation se propage à l'intérieur des sections, sur des plans parallèles au fond ou aux deux bases dans les canaux et tuyaux larges de hauteur h ou 2/1, et sur des cylindres ou demi-cvlindres con- axiques de rayons décroissants r dans le tuyau circulaire ou le canal demi- circulaire. Il est naturel de supposer que son degré se conserve sensi- blement de couche en couche dans les deux premiers cas, où elle ne se ( i45i ) concentre ni ne se disperse, et qu'il croît dans les deux derniers cas, où, abstraction faite de la différence de vitesse des couches, elle se concentre suivant le rapport — inverse de celui de leurs aires. Enfin, l'on peut ad- mettre à une première approximation que, dans un canal découvert, l'agi- tation partie du fond ou des bords se réfléchit, en arrivant à la surface libre, de manière à produire, au-dessous de celle-ci, sensiblement les mêmes effets qu'y produirait l'agitation partie de la moitié supérieure des parois, dans un tuyau plein, de même rayon moyen, dont la section com- prendrait, outre la proposée t, sa symétrique par rapport au plan de la surface libre donnée. » Si donc nous appelons ^ un coefficient indépendant du degré de ru- gosité des parois, mais pouvant varier avec la nature du fluide, et oîi, pour simplifier plus loin certaines formules, nous avons mis en facteur le poids p^de l'unité de volume, sensiblement constant, les expressions appro- chées de e, dans les quatre cas simples dont il s'agit, seront 1 (section rectangulaire large) s = ^ y'B/iM(,, / (section circulaire ou demi-circulaire) e = ^ y'^B - m,, — • » ARITHMÉTIQUE. — Quelques propriétés des racines primitives des nombres premiers. Note de M. de Conquières. « Les théorèmes suivants, nouveaux je crois pour la plupart, concernent les racines primitives des nombres premiers. Assez cachées au premier abord, mais faciles à démontrer après qu'on les a découvertes, les pro- priétés qu'ils expriment me paraissent ajouter quelque chose à ce qu'on sait déjà sur ces êtres singuliers, dont l'essence était regardée par Euler « comme l'un des plus profonds mystères de la Science des nombres (') ». » Lemme. — Si a est une racine primitive du nombre premier p [ce qui s'exprime, sans réduction possible de l'exposant, par la congruence lP~': (mod/j)], ( ' ) Voir Galss, Disquisitiones, n° 73. ( i452 ) on a a ^ ss— I (modp), . /' — I . • . , ou est toujours un entier puisque p est un nombre premier. » En effet, en élevant au carré les deux membres de cette dernière congruence, on reproduit la proposée. Il est vrai qu'on la reproduirait aussi en écrivant « '^ esi (modp); mais cette deuxième solution exprimerait que a appartient, au plus, à l'exposant^ -, ce qui est contraire à l'hypo- thèse. Cela posé : » Théorème I. — Le produit ab de deux racines primitives a, b d'un nombre premier p appartient à l' exposant , ou à l'un des diviseurs de ; il n'est donc jamais racine primitive ds p. » En effet, par hypothèse et sans réduction possible de l'exposant, on a, d'après le lemnie, P-' /'-' a '' ^—i et b'- ^—1 (modp); d'où, par la multiplication de ces deux congruences, P-' (ab) - E^i (modp). Le produit ab appartient donc, au plus, à l'exposant - — ^; il peut, d'ailleurs, comme l'on sait ('), appartenir à l'un des diviseurs de^ ; car si ^-^— ^ est un tel diviseur, l'élévation à la puissance i"""^ de la congruence 21 (ab) " = t P_-i reproduit («ft) " (modp). » Il s'ensuit que ab n'appartient jamais à l'un des diviseurs de ^ — i, si celui-ci ne divise pas en même temps ~ — )) Exemple : p = 3j, /? — i = 3o, dont les diviseurs sont 1,2, 3, 5, 6, 10, i5 et 3o, et les racines primitives sont 3, 1 1, 12, i3, 17, 21, 22, 24. ( ' ) Voir Disquisitiones, n° 49. » ( T/i53 ) » Les produits binaires de ces racines appartiennent à l'un ou à l'autre des exposants i, 3, 5, i5, mais aucun aux exposants 6, lo, diviseurs de 3o, qui ne divisent pas i5. Quant à l'exposant i, il n'y a jamais que l'exposant /) — I (ici 3o) qui lui appartienne, et il n'y a point à s'en occuper dans les questions dont il s'agit ici. » Corollaire. — Le carré d'une racine primitive quelconque étant aussi un produit binaire, il résulte du théorème t que le. carré cV une racine primitive, ou son résidu minimum par rapport à p, n'est jamais une racine primitive, ce qu'on savait déjà. » Théorème IL — Le produit d'un nombre pair de racines primitives n'est jamais une racine primitive de p; il appartient à l'exposant > ou à l'un de ses diviseurs. » En effet, on a y-i /'-' p-i P-' fl-^ — I, />-^— r, c*^ — T. d ^ ^ — i, ... (mod p) ; d'où, par la multiplication, (ahcd .) ' ^i (mod p), puisque le nombre des facteurs — i est pair, par hypothèse. Donc, etc. Lorsque le nombre des facteurs est égal au nombre total (toujours pair, dès que p> 2) des racines primitives de p, le produit appartient à l'exposant i, donc est ^1 (mod/>), résultat connu (^Dist/uisitiones, n° 80). » Théorème III. — Le produit abc de trois racines primitives a, b, c, est lui- même une racine primitive, ou bien il appartient à l'un de ceux des diviseurs de p — I (/ui ne divisent pas )) En effet, on a, par hypothèse, sans réduction possible de l'exposant, /»-■ p-' P-' a ^ ^ — (, b-^ — i, r-^E — I, ... (mod/j); P-' d'où, par la multiplication, ... (aèc) ^ — i et, en élevant celte con- gruence au carré, (abcy~* ^i (mod/>). » Donc abc appartient : soit à l'exposant/j — i , et, dans ce cas, il est ra- cine primitive ; soit à l'un des fHviseurs deyo — r, mais à condition que ce diviseur ne divise pas en même temps ^ En effet, s'il divisait-^- , on aurait, par l'élévation à la puissance convenable, (abc) ^ ^ i (mod p), c. R., 1896. 1- Semestre. (T. CWII, N» 25.) 1^9 ( i454 ) tandis qu'on a, par hypothèse, comme on vient de le voir, (abc) ^ B^—t(modp); il y aurait donc contradiction. » Exemple : p -- 19. — Sur les vingt produits ternaires des six racines primitives de 19, dix-huit sont des racines primitives, et deux, savoir 2.8.14 et io.i3.i5 appartiennent à l'exposant 6, duquel les produits bi- naires sont exclus, et qui divise /j —1=18, mais ne divise pas — — = 9. )) Soit encore/? = 3i. Sur les cinquante-six produits ternaires des huit racines primitives de 3i, trente-huit appartiennent à l'exposant 3o, donc sont racines primitives; dix à l'exposant 10, et huit à l'exposant 6, qui, l'un et l'autre, divisent 3o sans diviser i5. )) Corollaire. — Le cube d'une racine primitive étant aussi un produit ternaire, il résulte du théorème III que le cube d'une racine primitive (ou son résidu) n'est jamais une racine primitive si p — 1 est divisible par 3, mais l'est toujours si 3 ne divise pas p — i . » Cette conséquence étant connue, je supprime la démonstration; mais je vais prouver que, réciproquement, » Si a"^ est une racine primitive de p, a en est une aussi. M En effet, par hypothèse et sans réduction possible de l'exposant, on a (a')''"' ;^; i (mod/j). Cette congruence étant aussi obtenue en élevant au cube la congruence a''~'^i(mod/;), on conclut immédiatement de celle-ci que a appartient soit à l'exposant yo — i, soit à l'un des diviseurs de p — ï. Dans ce dernier cas, soit^^ — -- lediviseur auquel rt appartiendrait; on aurait a ' ^ïi(mod/j), et, en élevant au cube, (a') ' ^;i(modyD). Donc a^ appartiendrait, au plus, à l'exposant '—. — -, ce qui ne se peut, puisqu'il ap- partient par hypothèse, à l'exposant/? — i. » Théorème IV. — Le produit d'un nombre impair de racines primitives est lui-même une racine primitive, ou bien il appartient à l'un de ceux des diviseurs de p — 1 qui ne divisent pas '— » La démonstration étant, au tond, la même que celle du théorème III, je ne la reproduirai pas, et je me bornerai à quelques exemples. » Exemples .' /? = 29. H y a douze racines primitives; les produits 5"'''**, ^npies^ ,^upies^ , , upies gout, BU très grande majorité, des racines primitives; ( i455 ) les exceptions appartiennent à l'exposant 4» qui divise p — ï = 28, mais ne divise pas ^ i4; » Soit encore ^ = 3i. Il va huit racines primitives. Sur les cinquante- six produits quintuples, il y en a quarante qui sont des racines primitives, huit appartiennent à l'exposant 10 et huit à l'exposant 6; 10 et 6 divisant 3o, mais ne divisant pas i5. Sur les huit produits ■^"p'''', tous, sans excep- tion, sont des racines primitives. » Corollaire. — La puissance (2 + ^y'"^ d'une racine primitive (ou son résidu) n'est jamais une racine primitive, si p — i est divisible par 2n -h i; mais elle l'est toujours si in-hi ne divise pas p — i. » Réciproquement, si a-"^* est racine primitive, a en est une aussi. » La démonstration est analogue à celle du corollaire du théorème IV. » Remarque. — Les produits des racines secondaires des nombres pre- miers donnent lieu à des théorèmes analogues aux précédents. Je ferai connaître, dans une prochaine Communication, les points de détail par lesquels ils en diifèrent dans leur énoncé. » OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE. — Sur la caustique d'un arc de courbe réfléchissant les rayons émis par un point lumineux. Note de M. A. Cornu. « I/étude des images focales astigmatiques dans les réseaux ( ' ) plans ou courbes m'a conduit à en étudier le mécanisme élémentaire, à savoir la marche des rayons, issus d'un point, après diffraction ou réflexion sur un seul de ces traits, élément linéaire d'un réseau. » Le problème optique se pose géométriquement ainsi : on assimile le trait diffringent ou réfléchissant à un arc de courbe infiniment petit MM', défini par sa tangente M g et le centre C de son cercle osculateur; ce trait reçoit les rayons issus d'un point P situé d'une manière quelconque; on demande de déterminer la caustique ou ligne focale G des rayons diffractés ou réfléchis par ce trait, c'est-à-dire l'arête de rebroussement de la surface développable formée par ces rayons. » (Le mode de raisonnement inauguré par Fresnel montre que si l'épais- (') Le présent Travail aurait dû suivre les Notes sur les propriétés focales des réseaux publiées en 1893 {Comptes rendus, t. CXVI, p. i2i5 et if\2i; t. CXVII, p. 1082) : le retard provient de ce que le manuscrit primitif, ayant été égaré, a dû être reconstitué. ( >456 ) seur du trait est de l'ordre de la longueur d'onde, le phénomène de dit- fraction et celui de réflexion se confondent.) » La solution de ce problème, exprimée dans le langage de l'Optique géométrique, peut s'énoncer sous la forme suivante : » I. Les rayons issus d'un point lumineux P cl réfléchis sur un arc infiniment petit MM' ont pour caustique G une conique située dans un plan normal au plan de Vêlement et passant par le point lumineux P : c est la section plane du cône décrit par la révolution du rayon incident PM autour de la tangente Ris; le plan de la section passe, en outre, par un point G" de la normale MC à l'arc qui est la projection du pied C de la normale au cône abaissée du centre de courbure C. » II. La CAUSTIQUE (^conique) ainsi déterminée convient à un arc fini quelconque de la courbe ¥ ^1ÂW ^ focale conjuguée de celte conique, car l'arc donné MM' coïncide avec un élément de cette courbe focale qui est aussi une conique. » III. Les deux coniques conjuguées définies ci-dessus sont géométrique- ment cl upliquemenl réciproques : en effet, d'une part, l'une a pour foyers les sommets de l'autre (fleurs plans étant rectangulaires) et réciproquement; d'autre part, lorsque l'une contient le point lumineux, elle est en même temps la caustique des rayons réfléchis sur r autre et réciproquement. n Démonstration. — Prenons le plan oscillateur de l'arc MM'r= o?5 pour plan des xz, le point M pour origine et la tangente M:, en M, pour axe des s ; on aura, en appelant R le rayon de courbure : '' \. V. z. Coordonnées du point M o o o ,./ ds- , » M' —j-, o ds 2 H „ lumineux P a b r Mp'= a- -+- 6^ H- c-= o' » G de la caustique., a' h' c' MG"=:rt'-H- i>'-+ c'2=p'- Angles de M P avec les axes a (i ■(■ » MO « ^' ?•■ ï' » Écrivons l'égalité des trajets lumineux PM-l- MG = PM'+ iM'G en limitant l'ap- proximation aux infiniment petits du second ordre; on a (i) WV ~i.a--^\ -^b-'-h{c-ds)-z^?'--2cds-^li-:^)ds"-- M Exlra3ant la racine carrée au même ordre d'approximation, il vient n./r. cds l a c^\ ds"- J M'P = p-— -t-(^.-^-^j- . p + p'=M'P + M'G, fol < > avec { ^-^ \ _, , cds'f a< c'-^\ds-^^ \ 7'=i8o»- ( i457 ) d'où c c - 4- - ? P ds a R » Le coefficient de ds est nul identiquement, car il équivaut à cos-c + cosy'=^ o. » Remplaçant c- et c'^ respectivement par p-cos-^, p'-cos-y, il vient finalement (3) (Rsin^Y — . JTr.^ ^- 9-21,35 -0,87 42- 6.i3,2 — 9,07 — A.G.Z. Bonn., 2730J | 4.. irArgelander-Oeltzen, 35i4- ) o / o ko 00 ^ / e o K n -j n K -j /Kl 3- 4-13,12 —0,53 38. 13.49, 5 — 9,3i — A.G.Z. Cambridge, i4o5] ) 5.. D.M-t-. 55°, 721 2.47.42,34 -0,76 34.42.32,8 -8,18 6.. HGroombridËfe. 556. — ) 1 r kc oc 09 •> m K n r, u\ ■ t « 1 2.4i-5o,56 — o,85 33.21. 3,9 — 7,66 A.G.Z. Helsingfors, 2532] \ 7.. irArgelander-Oeltzen, 3o2q. ) ,//,.,- /• c r 0 * n -7 Ti 1 • <• // T 2.34.46,26 —0,96 3i.52.23,2 —7,01 A.G.Z. Helsingfors, 2440] ) 8.. A.G.Z. Helsingfors-Gotha, ) 0 o c k j k? c •> ° ' 2.37.18,26 — o,q5 3i.53.25,o — 7,23 2480 I 9.. Bonn., t. VI. -1-72°. T 107 23. 27.30, 65 —0,81 17.17.38,6 -t-9,81 10.. Bonn., t. VI. +72°. 1099 23. i5. 53, 54 — o,54 i7.i5.5o,3 -h 9,86 11.. Bonn., t. VI. 4-72°. io83 23. o.43,i5 —0,28 17. 8.5o,6 +10, 35 12.. Bonn., t. VI. +72°. 1026 22. 15.43, 63 +o,84 17.15.59,6 +10,73 Positions apparentes de la comète Swift (i3 avril 1896). Temps moyen Ascension Distance Dates de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1896. Bordeaux. apparente. parall. apparente. parall. h m s 11 m s _ o , „ Avril 26 9. 3. 5,8 3.19. 2,76 +1,695 46 -40. 25,6 — o,832 27 8.32.34,6 3.i5. 3,49 +1,737 44-i5.i5,9 —0,801 28 8.38. 0,7 3.io.5o,3o +T,74o 42. 6.58,2 —0,810 3o 8.5i. 4,0 3. 1.25,07 +^,739 38.11.48,9 — o,835 Mai 2 8.47.28,5 2.50.49,47 +7,751 34.46.25,2 — o,84i 3 8.38.52,9 2.45.11,36 +1,768 33. i5. 22,0 — o,835 C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N» 25.) '9^ ( «47" ) Temps Ascension Distance Dates moyen droite Log. fact. polaire Log. fact. 1896. de Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. h Ul 6^ h m s or* Mai 4 8.42.54,2 2.39.13,33 +7,756 3i. 49-38, 9 -0,848 4 9. 7.53,3 2.39. 7,43 +7,707 81.48.16,1 — 0,872 Juin 1 10. 25. 38,1 23.23. i4, 18 — 0,071 17.22.14,6 +0,167 3 10.12.53,9 23. 9.50,42 —0,084 17.14-27,2 +0,116 5 9.33.52,8 22.56.37,75 — o,o63 17. 9.58,5 +o,234 12 10.59. 8,5 22. 10. 58, o3 — o,i49 18.21.82,5 +0,354 » Ces observations font suite à celles publiées dans les Comptes rendus Aa 27 avril. » Le 12 juin la comète est très faible; il n'y a pas d'espoir de la retrouver de nou- veau à la nouvelle Lune prochaine. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de feu M. Caj/ej. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 33, M. Gill obtient 33 suffrages. M. Gill, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. Un Mémoire de M. J. Miffre « Sur un nouveau système astronomique », adressé à l'Académie le 24 février i8g6 et une Note additionnelle à ce Mémoire, du 3o mars 1896, sont renvoyés à l'examen de MM. Faye, Tisse- rand, Lœwy. CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les zéros de la fonction C(.?) de Riernann. Note de M. Hadamard, présentée par M. Appell. (( On sait que la fonction ^(*) ne s'annule pour aucune valeur de s ayant sa partie réelle supérieure à i, ainsi que cela se voit par l'expression (0 logC(*) ^ "~2 '°p(' ~" P ^) (logarithmes naturels). ( ï47i ) où p représente successivement tous les nombres premiers. Stieltjes avait démontré que tous les zéros imaginaires de Z{s) sont (conformément aux prévisions de Riemann) de la forme r^ + ti, l étant réel; mais sa démon- stration n'a jamais été publiée. Je me propose simplement de faire voir que Ç(^) ne saurait avoir de zéro dont la partie réelle soit égale à i . » Pour cela, remarquons d'abord que ^(^) admet pour pôle simple le point 5 = 1. L'expression (i) pouvant, à une quantité finie près, se rem- placer par S =51/^ ' "*'"^ voyons que celle-ci ne diffère de — logC* — O que par une une quantité qui reste finie lorsque s tend vers i. » Remplaçons maintenant s par s -+- ti. Si le point * = n- /i était un zéro de Z{s), la partie réelle de logC(5 -\- ti), c'est-à-dire à une quantité finie près, l'expression (2) P ^V/^ •*cos(^ log/>) p devrait augmenter indéfiniment par valeurs négatives comme log(5 — 1), c est-à-dire comme — S, lorsque s tendrait vers i par valeurs supérieures, t restant fixe. Soit alors a un angle choisi aussi petit qu'on le veut. Dans les sommes S„, P„, formées respectivement avec les n premiers termes des séries S, P, distinguons deux parties : i" les termes correspondant aux nombres p qui vérifient l'une des doubles inégalités (3) ^ J P fût vérifiée à partir d'un certain rang. ( '472 ) M En effet, les inégalités évidentes p:>-s:„ p;:>-s;:cosa donnent l'«> — S„ [p„ + (i — p„) cosa]. )) Si p„ — 6S. Or, ceci est contradictoire avec l'hypothèse, ainsi que nous l'avons remarqué tout d'abord. )) Cela posé, changeons /en it dans la série (2), et soient Q, Q„, Q^^. Q^ ce que deviennent, dans ces nouvelles conditions, P, P„, P^^, P^^. On a, cette fois,Q;^>S;,cos2a, Q^>~ s; et, par suite, Q„> S„[p„cos2a, — (i — p„)]. Si i -ir ti était un zéro de C(*), on pourrait prendre p„]> p > -, — et, en passant à la limite pour n =^co, on aurait Q^S[p(i-i- cos 2 a) — 1 ] . La partie réelle Q de log^(s-h2ti) augmenterait donc indéfiniment pa/" valeurs posantes et le point d'affixe i + 2ii serait pour ^ (s) un infini, ce qui n'est pas. c. q. f. d. » Le résultat précédent suffit pour démontrer les résultats d'Halphen et de Stieltjes que M. Cahen avait établis dans sa Thèse [Sur la fonction'C (s) de Riemann et sur des fonctions analogues {Ann. Éc. Norm. sup., 1894)] en supposant prouvée la réalité des racines de M -+//)• A cet effet, on considérera, non pas la fonction (|/(a;)= —r- 1 ^— ^ /" dz envisagée par cet auteur, mais la fonction analogue 'K(-^) = ~%: / 'zti ttt\ '^-> où h est un entier plus grand que i; fonction qui est égale à la somme (5) {h-i)\ 22 ^^^P '^S*'' (/7f) ^^*< ^'"P Pi'emier, k entier). Comme dans le travail de M. Cahen (Mém. cité, n° 32), nous intégrerons le long du rectangle ABCD (Mém. cité, fig. 1 1); mais nous choisirons le côté CD de manière que la somme ^ t-^ relative aux zéros de i^(s) com- pris dans le rectangle (s'il y a de tels zéros) soit plus petite qu'un nombre choisi d'avance s, ce qui est possible à cause de la convergence de la série ( 1473 ) y j-^. La somme des résidas de la fonction à intégier, relatifs aux zéros en question, sera donc inférieure à tx. Le raisonnement de l'auteur se poursuit alors sans difficulté, jnutatis mutandis, et conduit à la conclusion que ^h{^) «st asymptotique à x. La présence des zéros de '(,{z) intérieurs au rectangle ne modifie point cette conclusion, puisqu'on a pu prendre t aussi petit qu'on a voulu. » Faisons A = 2. Dans la somme (5), les termes qui correspondent à yt> I donnent une somme négligeable vis-à-vis de x, ainsi qu'il est facile de s'en assurer : on peut donc prendre (6) ii^(x)^^\o^p\o^(-\^x{i + -n). n étant aussi petitqu'on veut en valeur absolue pour x suffisamment grand. Changeons x en a;(t + h) et retranchons membre à membre : il vient (7) log(i + h)^\o^p + 2 log// log'^^'^y '^ = oc{h + r,). 7) a la même signification que tout à l'heure; p désigne successivement les nombres premiers plus petits que j;; p' les nombres premiers compris entre X et a;(i H- h). Comme '^ ' , est compris entre i et 1 + A, on a en divi- sant (7) par log(i -f- h) (8) l'°S/'iog(. + /,)' ce qui, en changeant de nouveau x en x{i + h), s'écrit / \ V" 1 \ X ( /i + T, ) (9) l'0g/O(.^;,)j,g(,^;,)- .) De ces deux relations, il est aisé de déduire que, pour x assez grand, V log/? est compris entre x{i — i) et x{i -+- e). Il suffit de prendre h tel que 1 — - <" ;— ; — -, r- o, on conclut que » 1° Ces radiations ()^ = o) ont un coefficient d'absorption extrêmement petit. — Ainsi se trouve expliquée théoriquement, dans cette hypothèse, la plus précieuse jusqu'à présent, au point de vue pratique, des propriétés des rayons X. De la valeur de Ji^, on conclut aussi que ') 2" Toutes choses égales d'ailleurs, l'absorption augmente avec la den- sité. — On voit donc qu'avec A ^ o on a des mouvements possédant toutes les propriétés optiques des rayons X (supposés non réfrangibles et impo- larisables). Ces mouvements doivent être assimilés à une espèce de chocs instantanés et infiniment rapides. » Cas des vibrations longitudinales. — Quelques physiciens ont supposé que les radiations X étaient des vibrations longitudinales. L'éther est-il [susceptible de les propager, si elles prennent naissance queLfue part? Nous n'en savons rien au juste; mais de là à conclure que les radiations X sont des vibrations longitudinales, il y a très loin. En effet, ces vibrations, si elles existaient, devraient se réfracter aussi bien que les transversales; et l'on pourrait trouver pour l'indice de réfraction une formule ana- logue à celle pour les vibrations transversales, en prenant pour nouvelle unité V, la vitesse dans le vide de ces radiations. Or, dans ce cas, on trouve de nouveau n=:i, pour X = G. Le seul critérium, si les vibrations étaient transversales (X = o) ou longi- tudinales (X::=o), serait la mesure de la vitesse de propagation. Mais, pratiquement, il serait illusoire, car la méthode de Foucault, la seule possible aux petites distances, ne leur est pas applicable, à cause de l'absence de la réflexion. » Conclusions. — Si donc l'expérience démontre que la réfraction des rayons X n'est pas rigoureusement nulle, les radiations sont transversales, (') Dans ma précédente Communication j'ai pris Pj indépendant de p,, mais la con- clusion que j'en ai tirée reste la même avec P, proportionnel à p,. ( '476 ) à longueur d'onde infiniment petite : ce sont des hyper-ultra-violeUes , et les conclusions de ma Note précédente doivent être maintenues. Si, au con- traire, la réfraction est absolument nulle, on doit en conclure que X = o, car dans ce cas aussi toutes les propriétés optiques se démontrent théori- quement; elles seront àoncàes radiations limites. Mais, cela étant démontré expérimentalement, il ne faut pas rejeter l'existence des rayons hyper-ultra- violets. Ils doivent exister. Peut-être par d'autres procédés (phosphores- cence des rayons invisibles des sels d'uranium de M. H. Becquerel qui se réfractent et se polarisent), il y a émission de radiations hyper-ultra- violettes, si, je le répète, l'expérience démontre que les tubes de Crookes ne sont pas capables d'en émettre. » ÉLECTROCHIMIE. — Procédé de desargentation électroly tique des plombs argentifères. Note de M. D. Tommasi, présentée par M. Moissan. « Le principe sur lequel est basé ce procédé consiste à électrolyser une solution plombique qui non seulement possède une résistance électrique excessivement faible, mais encore ne donne pas naissance à du] peroxyde de plomb (PbO*), et à prendre l'alliage argentifère lui-même pour anode et un disque métallique inattaquable par le bain pour cathode. » Sous l'action du courant, le plomb des anodes entre en dissolution et se transporte sous forme de cristaux spongieux sur Icj disque qui sert de cathode, tandis que tout l'argent contenu dans le plomb, étant insoluble dans le bain, se dépose au fond de la cuve dans un récipient perforé destiné à le recueillir. » Voici maintenant la marche à suivre pour extraire électrolytiquement l'argent du plomb argentifère. » On fond le plomb argentifère, puis on le coule dans des moules ayant la forme et l'épaisseur que l'on désire donner aux anodes. » Cela fait, on suspend chaque anode à l'une des deux, tiges métalliques qui se trouvent placées vers la partie supérieure de l'électrolyseur ('). » Chaque tige métallique est munie d'une vis sans fin et d'écrous. Aux extrémités de ces tiges sont fixées les bornes destinées à relier électriquement les anodes entre elles et le tout au pôle positif de la dynamo. » Ce dispositif a pour but non seulement de maintenir à une distance déterminée (') Pour la description de cet appareil, voir les Comptes rendus du i8 mai 1896. ( '477 ) les électrodes entre elles, mais encore de pouvoir les rapprocher lorsque celte distance deviendrait trop grande, par suite de l'usure progressive des anodes. » Le disque qui constitue la cathode (') est placé au milieu des deux anodes et communique au pôle négatif de la dynamo au moyen d'un balai métallique frottant sur son arbre. » L'électrolyseur étant monté, on y verse le bain (-), on ferme le circuit et l'on fait tourner le disque à une vitesse d'un à deux tours à la minute. » Dès que le courant est établi, le plomb commence à se déposer sur le disque sous forme de jjetits cristaux spongieux. Lorsque le dépôt plombique a acquis une épais- seur suffisante et que l'on juge convenable de l'enlever, on interrompt le courant et l'on serre les racloirs ('). » Par suite de leur frottement contre les faces du disque le plomb se détache et tombe dans des gouttières inclinées qui l'amènent sur un tamis en toile métalli((ue. Le plomb égoutté est lavé d'abord à l'eau distillée puis soumis à une forte pression. » Le liquide qui s'écoule est réuni aux eaux de lavage et le tout est évaporé jusqu'à ce que la solution marque 3o° Baume. Après refroidissement on introduit cette solu- tion dans les électrolyseurs au moyen d'une pompe. Quant au plomb comprimé, il est chauffé dans un creuset avec 2 à 3 pour 100 de charbon en poudre et, lorsqu'il est fondu, on le coule en lingots. » Lorsque les anodes se sont dissoutes on peut, ou les remplacer par de nouvelles anodes, ou bien retirer seulement l'argent qui s'était déposé au fond de la cuve. Dans ce dernier cas on soulève le disque au moyen d'un treuil, puis on retire le récipient perforé qui avait été placé au fond de la cuve au commencement de l'opération et qui renferme tout l'argent abandonné par le plomb argentifère des anodes. » L'argent recueilli, lavé et séché, est fondu au creuset avec de l'azotate de sodium et un peu de borax puis coulé en lingots ('). » (') Ce disque peut être formé par du cuivre, du bronze d'aluminium et même par de la tôle de fer. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la tôle ne déplace pas le plomb de ses solutions salines (acétate double de plomb et de sodium ou de plomb et de potassium); il n'en serait pas de même delà fonte, laquelle précipiterait le plomb à l'état métallique. (^) Solution d'acétate double de plomb et de sodium ou de plomb et de potassium. (^) Ces racloirs sont formés par deux lames en laiton ou en bronze d'aluminium disposées de telle façon que, par un simple jeu de manivelle, elles puissent se rappro- cher ou s'éloigner des faces du disque. (* ) Le plomb, outre l'argent, renferme également, suivant sa provenance, des quan- tités variables d'antimoine et d'arsenic, lesquels se déposent au fond de la cuve de l'électrolyseur en même temps que l'argenl. Par l'action de l'azotate de sodium, l'an- timoine et l'arsenic se transforment en antimoniate et arséniate de sodium, tandis que la totalité de l'argent reste à l'état métallique. C. M., 1S96, I" Semestre. (T. CXXII, N« 25.) l;)' ( '47« ) MAGNÉTISME TERRESTRE. — Anomalie magnétique observée en Russie. Lettre de M. 3I0UREAUX, communiquée par M. Mascart. « Kourslv, jojiiin 189G. » Le 12 et le i3juin, j'ai constaté une anomalie exiraordinaire, la plus grande qui ait été étudiée jusqu'ici. Sur le territoire d'un village qui se nomme Kotclietovka, situé dans l'arrondissement d'Obojaune, à So'""" environ au sud-sud-est de cette ville, par5i°de latitude et 6°8' de longi- tude est de Poulkowa, j'ai déterminé les trois éléments en quinze points compris dans une étendue d'un kilomètre carré environ. Les valeurs ex- trêmes observées sont : Déclinaison + 58° et — 43° Inclinaison 79° et 48° Composante horizontale o, 166 et 0,689 » Ces différences sont excessives; mais ce qui est plus particulièrement remarquable, c'est que la composante horizontale atteint ici une valeur de beaucoup supérieure au maximum de la région équatoriale du globe, qui n'atteint pas o,4; comme l'inclinaison en ce point ne s'abaisse pas au- dessous de 4^^"' il fn résulte que la force magnétique y atteint une valeur énorme. w Ce nombre de o,58f) pourra sembler invraisemblable; je l'ai contrôlé par six autres mesures en des points voisins, et qui m'ont donné des va- leurs variant de 0,48 à o,58. J'ai précisé, autant que je l'ai pu, le foyer de cette anomalie; le temps me manque pour en fixer les limites. » Tout le pays est d'ailleurs troublé à un haut degré; des 70 stations dont je possède actuellement des observations des trois éléments, il y en a très peu dont les valeurs soient normales. » A Potrovskojé, autre village à iS'*^*" au sud du premier, j'ai trouvé : D = + 52°56', H = 0,09, I = 8i°4^'; j'ai voulu alors savoir si cette va- leur de l'inclinaison était maximum, et je me suis transporté dans la direc- tion du nord magnétique, en observant fréquemment cet élément, jusqu'à le voir diminuer. Le maximum a été 82° i3'; à ce point précis, j'ai mesuré de nouveau la composante horizontale, elle est seulement de 0,079. » J'emploie constamment le même barreau pour toutes les observations ; les déviations produites par ce barreau, qui n'étaient que de 7^22' à Rot- chetovka, ont atteint 72^23' à Pokrovskojé » ( i479 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur U acide nitrosodisulfonique bleu foncé. Note de M. Paul Sabatier. (t Comme nous avons eu l'honneur de l'exposer dans une récente Com- munication, la liqueur obtenue en dissolvant dans l'acide sulfurique con- centré une petite quantité d'azotite de sodium sec, réagit immédiatement sur l'oxyde cuivreux pour donner une coloration bleue violacée très intense. » La teinte ainsi réalisée ne peut être assimilée à aucune de celles, pourtant si variées, que fournissent les composés déjà décrits du cuivre, et l'étude attentive du spectre d'absorption montre qu'il diffère totalement de celui des composés bleus cupro-ammoniacaux, aussi bien que du spectre d'absorption, du bromhydrate cuivrique pourpre que j'avais obtenu il v a quelque temps (^Comptes rendus^ 1894, t. CXVIII, p. 1141 et 1260). » J'en ai conclu que l'origine de la coloration revient, en partie du moins, à l'acide qui se trouve associé au cuivre dans la combinaison, acide qui doit dériver à la fois du soufre et de l'azote, et dont la couleur propre serait très intense et analogue de celle du composé préparé avec le cuivre. » Un tel acide n'a jamais été obtenu jusqu'à présent; mais Fremv avait préparé un sel de potassium dont les solutions aqueuses sont bleu violet foncé et auquel on a assigné la formule AzO(SO'K)-. Ce serait le sel de l'acide nommé oxysulfazotinique, ou plutôt nitrosodisulfonique. » Quand on traite par un acide, même dilué, les solutions violettes du sel potassique, elles sont immédiatement décolorées et détruites. Aussi l'acide est-il demeuré inconnu à l'état libre. » J'ai préparé le sel de potassium d'après les indications opéraloires de Raschig (.4««. der Chernie und Pharm. , i. CCXLI, 228). Ce sont des cristaux rognonnés jaune orangé ('), qui ne tardent pas à se détruire spontanément avec déflagration. » Leur solution aqueuse saturée est bleu violet foncé, et rappelle le permanganate de potassium; mais elle est encore plus voisine des liqueurs bleues obtenues dans l'action de l'oxyde cuivreux sur l'acide sulfurique (') J'ai observé aussi les cristaux bleus à composition variable, signalés par Hantsch et Semple {Deutsche Chem. Gesell., iSgS, 2744). qui les considèrent comme une dis- solution cristalline du sel violet dans l'oximidosulfonate de potassium incolore. ( «4«0 ) nitreux. Les spectres d'absorption, sur lesquels nous reviendrons prochai- nement, sont très voisins, bien que la teinte générale du sel potassique soit un peu plus rose. Ce sont vraisemblablement les sels du même acide inconnu bleu AzO (SO'H)^ » Ce dernier n'ayant pu être isolé à partir de son sel potassique, j'ai cherché à le produire par synthèse directe. » Une première indication est donnée par la formule qui contient ÂZO + SO- + SO'' li- on bien AzO-f 2SO--I-H20 + 0. )) Dans la jjréparation des cristaux d'acide nitrosulfuriqueAzO''(SO' H), ])ar l'action de l'anhydride sulfureux sur l'acide azotique fumant refroidi, j'avais observé à deux reprises la formation d'un liquide violet très fugace, se décomposant promptement avec bouillonnement gazeux. Il était d'abord apparu vers la fin de l'opération au voisinage de l'ouverture du vase, là où le gaz sulfureux en excès rencontrait à la fois des produits nitrés, de l'humidité et l'oxygène de l'air. )) Puis aussitôt après la préparation, quand, pour dessécher les cristaux, je les disposai sur une plaque poreuse sous une cloche au-dessus d'acide sulfurique, la coloration violette apparut dans ce dernier pendant quelques instants. » La possibilité d'une synthèse n'était donc pas douteuse. » Je tentai de faire agir l'oxyde azotique AzO sur l'acide sulfurique préa- lablement saturé d'anhydride sulfureux. L'action réalisée dans un vase fermé à l'abri de l'air fut à peu près nulle. )) Mais en faisant arriver le gaz au-dessus du liquide contenu dans un vase large, ouvert et refroidi, où par suite accédaient l'air et l'humidité, on voit des gouttes bleues instables apparaître sur les parois, et dans l'une des expériences le liquide tout entier prit une teinte lilas. » D'ailleurs le peroxyde d'azote AzO- employé dans les mêmes condi- tions donne seulement de l'acide nitrosulfurique AzO'-/SO'H). » Je songeai donc à m'adresser à l'anhydride azoteux, ou tout au moins à un système équivalent 2 AzO + O. Dans l'acide sulfurique saturé de gaz sulfureux et refroidi à o", je dirige un mélange d'oxyde azotique et d'air réglé à volumes à peu piès égaux. La liqueur demeure incolore, mais donne au voisinage de l'orifice des gouttelettes bleues fugaces, provenant sans doute d'une intervention de l'eau. ( «48i ) » En effet, si au liquide incolore obtenu on ajoute, à l'aide d'un tube effilé plongeant jusqu'au fond du vase, une certaine quantité d'eau, on observe aussitôt l'ajjparition d'un composé bleu foncé, en même temps qu'un vif dégagement d'oxyde azotique. » L'addition d'un excès d'eau produit d'ailleurs la décoloration immé- diate. » Il est préférable d'effectuer la réaction avec un acide préalablement dilué à un degré convenable. La concentration la plus favorable à la mani- festation du phénomène correspon 07 » Chauffés dans les mêmes conditions, les chlorures mercurique et stannique et le chlorure de cadmium ne m'ont donné aucun résultat; les chlorures d'or et d'argent ont donné de l'o ' et de l'argent métalliques. )) Le chlorure cuivrique est d'abord réduit à l'état de chlorure cuivreux, puis transformé en biphosphure de cuivre si la température ne s'élève pas jusqu'au rouge sombre ; j'ai décrit précédemment le biphosphure de cuivre. Si la température vient à s'élever au rouge sombre, on trouve un phosphure cristallisé, dont l'aspect rappelle à s'y méprendre le corps déjà cité CuF-, mais dont l'analyse montre la composition différente. Tandis que CuP^ contient 5o,4o de cuivre, ce corps en contient 70,28, ce qui ne correspond à aucune formule simple; étant donnée la facilité avec laquelle se détruisent les phosphures de cuivre, il vaut mieux le considérer comme un produit de la décomposition, soit de CuP^, soit plutôt de Cu-P^ dont il se rapproche par sa composition. » C. B., 1896, 1" Semestre. (T. tXXlI, N° 25.) 19^ ( i4«6 ) THERMOCHIMIE. — Mesure d'une chaleur d èlhèrification par l'action du chlo- rure d'acide sur l'alcool sodé. Note de M. J. Cavalier, présentée par M. Troost. « Dans son Mémoire sur la formation des éthers au point de vue ther- mique ( ' ), M. Berthelot a indiqué plusieurs méthodes qui permettent, dans un très grand nombre de cas, de déterminer les chaleurs d'éthérification. » Depuis, le nombre de telles déterminations a été fort restreint, au moins pour les éthers des acides inorganiques. » Je me suis proposé de rechercher la chaleur de formation des phos- phates trialcooliques neutres, à partir de l'acide et de l'alcool. Je ne pouvais, pour cela, employer ni l'éthérification directe (l'acide phosphorique, comme la plupart des acides polybasiques, donne ainsi un éther acide monoalcoolique), ni la saponification de l'éther neutre, celle-ci ne déta- chant assez facilement qu'un seul des trois groupements alcoohques. Res- tait l'action du chlorure d'acide correspondant, c'est-à-dire de l'oxychlorure de phosphore sur l'alcool; mais précisément à cause de la nature polyba- sique de l'acide phosphorique, on pouvait craindre une réaction complexe et la formation, à côté de l'éther neutre, des chlorures des acides éthérés, mono et dialcooliques. » J'ai obtenu, au contraire, un résultat très net eu faisant réagir l'oxy- chlorure, non pas sur l'alcool éthylique, mais sur l'alcool sodé. » Celui-ci est préparé d'abord en dissolvant un poids connu de sodium dans de l'alcool absolu bien exempt d'eau (i atome de sodium dans i2C^H°0 environ); après refroidissement, on ajoute la quantité corres- pondante d'oxychlorure; la réaction est très vive, immédiate; du chlorure de sodium amorphe se précipite, et la liqueur renferme une solution de phosphate triéthylique dans l'alcool absolu. La réaction P0C1' + 3C^H«0Na= PO^C-H^' -H 3NaCl est intégrale, au moins à j^ près; il ne se forme pas de phosphate de sodium et, par suite, pas de chlorure d'éthyle. Je m'en suis assuré en recueillant le précipité insoluble dans l'alcool absolu, le lavant à l'éther anhydre et l'analysant : il ne renfermait pas de phosphore en quantité dosable et j'y ai (') Ann. de Chiin. et de Pliys., 5" série, t. IX, p. 289. ( •4H7 ) retrouvé les 0,986 du chlorure employé. Quant à la liqueur séparée par filtration du chlorure de sodium, après évaporation de l'alcool et de l'éther, elle était constituée uniquement par du phosphate triéthylique PO*(C*H^)' qui a distillé à température fixe (i 16" sous 3o™" de pression) sans résidu; j'en ai vérifié la pureté par une combustion. (Trouvé : C, 3g, i3 pour 100; H, 8,60 pour 100. Calculé: C, 89,56 pour 100; H, 8,24 pour 100.) « La réaction se prête donc bien à des mesures calorimétriques. » Celles-ci comprenaient d'abord la mesure de la chaleur de dissolution du sodium dans l'alcool pour la dilution indiquée plus haut. La réaction est effectuée dans une petite bouteille de platine complètement plongée dans un calorimètre d'un litre renfermant SSo^"" d'eau; l'hydrogène produit avant de s'échapper se refroidit dans un serpentin de verre mince de i",5ode développement. » Trois expériences m'ont donné 4^'^''',oo, 42^*'.3i, 42^"', 83; moyenne : 42C»',88. Donc Nasol.H- laC^H^Oliq., dégage 42^»', 88 (')■ » L'action de l'oxychlorure de phosphore sur l'alcool sodé ainsi produit est ensuite effectuée dans la même bouteille de platine, fermée par un bou- chon de liège. La réaction étant très violente, on évite une explosion pos- sible en répartissant l'oxychlorure, exactement pesé, entre trois petites ampoules de verre mince, fermées à la lampe, que l'on brise successive- ment avec un agitateur passant à frottement dur dans le bouchon. » Trois expériences m'ont donné les nombres 109^"', ^3, iio*^"', i5, 109^"', 4^; moyenne : 109^*', 17. Donc POClMiq. -i-3C=H5 0Xadiss. = PO*(C-H^)3diss. + 3NaClsol.... -h i og»^»' , 77 » J'ai ensuite dissous du phosphate triéthylique pur dans l'alcool absolu, pour une concentration voisine de celle employée dans les réactions pré- cédentes ; j'ai trouvé pour la dissolution d'une molécule : — o^"', 20. (■) Ce nombre (42*^"', 88) s'accorde parfaitement avec ceux trouvés par M. de For- crand {Ann. de Chiin. et de. Phys.. 6° série, t. III, p. i35) pour des concentrations voisines : Nasol. -h iiC=H''01iq [^T,&,^ Nasol. + 21 CHI^O liq 44,37 d'où, par interpolation, Nasol. + i2C'H«01iq . 42,86 ( i488 ) » Des nombres précédents on tire POCPliq. + 3Nasol.-+-3C=H«01iq. = PO'(GMF)'liq. +3Naasol. +3Hgaz +238c»',59 » Le chlorure de sodium ainsi produit est amorphe, sa dissolution dans l'eau (iNaCl dans 4'"' d'eau) m'a donné pour une molécule : — 1^*',27 et — 1^''',29; moyenne: — i^''',28, nombre très voisin de celui obtenu par M. Berthelot pour le chlorure de sodium cristallisé ( — l'^^'.io). » En m'appuyant sur les nombres suivants, déjà connus : Nasol. -hAq. = NaOHdiss. H-Hgaz +^5^ (Thomsen) POClMiq.+ 3NaOHdiss.=nPO*H3diss.-H3Naadiss. +ii5,8 (Berthelot) PO*H'diss. « =P0'H3crist. » ... — 2,67 (Joly) je puis calculer PO'H^crist. + 3C2H'OH=3H201iq. -+-PO'(OH5)Miq — g-^'Si » L'éthérification complète de l'acide phosphorique par l'alcool éthy- lique correspond ainsi à une absorption de chaleur de g^'SA? ou pour un seul C-H', en moyenne, 3^"', i. Ce chiffre est comparable à ceux obtenus dans la formation des éthers organiques, de l'acétate d'éthyle, par exemple, qui est produit à partir de l'acide et de l'alcool, avec absorption de cha- leur ( — 2^^',o). » Le procédé que j'ai employé dans ce cas spécial pour déterminer une chaleur d'éthérification, l'action du chlorure d'acide sur l'alcool sodé, me paraît susceptible de généralisation. Il sera particulièrement utile lorsque réthériPication et la saponification directes et à peu près complètes seront impossibles, et lorsque le chlorure d'acide réagira sur l'alcool, ou bien trop lentement, ou bien d'une façon trop complexe. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acétal et Vacètal monochloré. Note de M. Paul Rivals. « J'ai déterminé, par la méthode de la bombe calorimétrique, les cha- leurs de combustion de l'acétal et de l'acétal monochloré : » Acétal. Le corps rectifié à point fixe (104°) et pur m"a donné : Cal Chaleur de combustion pour is' -+- 7802 » pour I molécule à volume constant 9aOi7 « » à pression constante 923,2 Chaleur de formation à partir des éléments de l'acétal liquide -t- i25,6 ( i489 ) Chloracétal : Le corps pur, préparé par l'action de l'élh^late de sodium sur l'éther bichloré de Lieben m'a donné : Cal Chaleur de combustion pour if -+- 5825 » pour I molécule à volume constant 888, 3 1 » » à pression constante 889,70 Chaleur de formation à partir des éléments du chloracétal liquide !- 129,7 » De ces résultats et de ceux que j'ai donnés précédemment relative- ment à la chaleur de formation de l'aldéhyde monochloré, on déduit les relations suivantes : C^H*01iq. H-C1== C^H'ClOliq. -t- HCl gaz +28':»', 3 CH'^O^ liq. + CP= C"H''C10= liq. + HCl gaz +26C»', i Ces quantités de chaleur sont égales, aux erreurs d'expérience près; en d'autres termes, la chaleur de formation du chloracétal à partir de l'aldé- hyde monochloré et de l'alcool est égale sensiblement à la chaleur de for- mation de l'acétal à partir de l'aldéhyde, C^H'Oliq. -h2C2H«Oliq.- H^01iq.=-C«Hi»0Miq -a'^^S C^H^ClOliq. +2C-H»01iq. - IPO liq. = C^H'^CIO- liq — ^c»» » Ainsi, la substitution du chlore dans l'aldéhyde ne paraît pas avoir d'influence thermique appréciable sur la formation des dérivés éthyliques de l'aldéhyde. Il n'en est plus de même, comme je vais le montrer, pour l'acide acétique et ses dérivés éthyliques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les éiliers éthyliques des acides acétiques chlorés. Note de M. Paul Rivals. « L'accroissement d'énergie acide développé dans l'acide acétique par la substitution du chlore à l'hydrogène ne se manifeste pas seulement dans la formation thermique des chloracétates alcalins et ammoniacaux. Il se retrouve, comme je l'ai montré, dans la formation des amides et aussi dans la formation des élhers. Par là encore, les acides acétiques chlorés se diffé- rencient de l'acide acétique et se rapprochent de l'acide formique, c'est- à-dire des acides organiques forts, ainsi qu'il résulte des déterminations que j'ai effectuées. ( i49o ) » Éther chlor acétique. — Le corps pur, distillé à point fixe (i44"i3). f été brûlé dans la bombe calorimétrique en présence d'acide arsénieux. Cal Chaleur de combustion pour iR' -i-4029, i Chaleur de combustion pour i molécule à volume constant + 493,56 Chaleur de combustion pour i molécule à pression constante .... ~- 493,85 Chaleur de formation à partir des éléments de l'éther liquide 4- 129,75 » On déduit pour la réaction de substitution : C*H»OMiq. +CP=C'H'C10Miq. + HClgaz + 35,6 » Éther dichlor acétique. — Le corps pur, rectifié à point fixe (i57°), m'a donné les résultats suivants : Cal Chaleur de combustion pour ib"' +2951 Chaleur de combustion pour i molécule à volume constant et à pression constante + 463 , 3 1 Chaleur de formation à partir des éléments de l'éther dichlo- racétique liquide H- ' 3o , 7 » Substitution du chlore à l'hydrogène : C'H'OMiq. -H 2CP= C*H«CPO^ liq. + 2HCI + 57,5 = 28C'",75 x 2 » Éther Irichloracétique. — Ce corps, très riche en chlore, brûle difficilement. J'ai dû, pour absorber les dernières traces de chlore, employer un dispositif assez compliqué qui laisse peut-être quelque incertitude sur les résultats obtenus ('). J'ai préféré déduire la chaleur de formation de l'éther trichloracétique de la chaleur dé- «ao'ée dans la décomposition du chlorure de trichloracétyle par l'alcool absolu. J'ai suivi point par point la méthode décrite par M. Berlhelot, pour établir la chaleur de formation de l'éther acétique. )) Tous calculs faits, j'ai obtenu le résultat suivant : C'-Cl^O^H sol. -H C'H^O liq. = CMI'CPO'- liq. + H^O liq -(-2^"' » On déduit des nombres donnés plus haut et des déterminations de M. Berthelot {Ann. des Longitudes pour 1893) : » Pour l'éther chloracétique, C'H'CIO^ liq. + C^H'O liq. = C'frÇlO^ iiq. + H^O liq -hS^'' (') J'ai trouvé : chaleur de combustion de l'éther trichloracétique à volume con- stant -t- 444*^"', 28 ; chaleur de formation à partir des éléments de l'éther liquide ■+- 1 1 S'-"' ; on en déduit, pour la réaction de substitution : CH^O' liq. H- 3C1^ = C'H^CFO^ liq. -t- 3HC1 gaz +69c='i = 28^^' x 3 ( i49i ) )' Pour les éthers acétique et formiqiie, C»H'0^sol. + OH«01iq.=:C*H»OMiq.-HlP01iq -2C^',4 CFPO^ sol. H- G^H«0 liq. = C^H«02 liq. + H^O Hq 4-4'^^',4 » Ces comparaisons mettent bien en évidence la relation générale énoncée ci-dessus. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'hydrazine sur les acides giyoxyliques de la série aromatique. Note de M. L. Bouveault, présentée par M. Friedel. « Afin de régulariser la décomposition des acides giyoxyliques de la série aroinatique en aldéhydes et acide carbonique, j'ai cherché à transfor- mer leur carbonyle en un groupement plus solide, pouvant résister à l'élé- vation de température nécessaire pour chasser l'acide carbonique. » L'hydroxylamine semblait devoir se prêter à cette réaction, mais en réalité, la décomposition des oximes des acides giyoxyliques est accompa- gnée de perte d'eau, et au lieu de l'oxime de l'aldéhyde, d'où l'on aurait pu régénérer cette dernière, on obtient le nitrile correspondant qui ne peut fournir que son acide R - C - CO^H = R — CÂz + H-0 -+- C0-. Il AzOH » Je me suis donc adressé à l'hydrazine, dont j'ai fait réagir le sulfate sur les acides giyoxyliques dissous dans deux molécules de soude. On chauffe pendant quelques instants à l'ébullition et l'on décompose la solution refroi- die par l'acide chlorhydrique. Il se précipite un acide cristallisé et jaune, légèrement soluble dans l'eau bouillante, presque insoluble dans les dis- solvants neutres. CO'^H GO^H 2(R -CO-CO-Na) + SO^H-, Az-H*=^S0*Na--4-R — C C-R-h2H^O. Il II Az Az » Tous ceux de ces acides que j'ai analysés contenaient une molécule d'eau de cristallisation qu'ils ne perdent pas à ioo°; ils répondent par suite à la formule générale R -C = Az-Az=^C — R + H=0. CO^H CO^H ( '492 ) » Quand on chauffe ces acides avec précaution, ils perdent leur eau vers i^o", puis, à une température quelque peu supérieure, ils commencent à perdre de l'acide carbonique ; la décomposition est totale quand on les a maintenus pendant une heure à i8o"-2oo°. R - C = Az - Az = C - R = 2CO- + R - CH = Az - Az = CH - R CO=H CO"H » Les hydrazones ainsi obtenues sont de beaux corps, généralement colorés en jaune et très aisément crislallisables. Celles qui sont dérivées des hydrocarbures aromatiques les plus simples distillent dans le vide sans décomposition, ce que ne font pas celles qui dérivent des éthers de phénols. )) Si l'on distille ces hydrazones à la pression ordinaire, elles se décom- posent en azote et stilbènes substitués; cette réaction, découverte par M. Curtius sur l'hydrazone de l'aldéhyde benzylique, peut être généralisée et servir de préparation aux divers stilbènes, car toutes les réactions que je viens de décrire se font avec de très bons rendements. » J'espérais que l'ébuUition de ces hydrazones avec l'acide sulfurique étendu aurait régénéré le sulfate d'hydrazine et mis en liberté les aldé- hydes. L'acide, à i5 pour 100, est sans action à la température d'ébuUi- tion; un acide plus concentré dissout les hydrazones sans les dédoubler. On arrive cependant au but en chauffant ces hydrazones à i4o°-i5o°, en tube scellé, avec l'acide sulfurique à i5 pour 100; mais une partie de l'al- déhyde est détruite et les rendements sont mauvais. » L'acide phénylglyoxylique m'a fourni l'acide hydrazone-phénylglyoxy- lique; il fond à 179", en se décomposant et en donnant la benzylidène-hy- drazone déjà décrite par M. Curtius. » L'acide para-crésylglyoxylique fournit de même une hydrazone, fusible à 200° ; la décomposition de cette dernière donne l'hydrazone de l'aldéhyde para-toluique, peu soluble dans l'éther et fondant à 154", que la distillation à l'air libre dédouble aisément en azote et para-diméthylstilbène, déjà dé- crit par plusieurs auteurs ; d forme de belles lamelles blanches, fusibles à 176"- 177°. » L'acide anisoylglyoxylique conduit de même à un acide hydrazone, que la décomposition pyrogénée transforme en hydrazone. J'ai obtenu, à côté de l'hydrazone de l'aldéhyde anisique, fusible à 168° et presque inso- luble dans l'éther, une petite quantité d'une hydrazone isomérique, soluble ( '493 ) dans l'éther, fusible à 162", qui est celle de l'aldéhyde méta-méthoxyben- zylique ; elle est, en effet, différente de celle de l'aldéhyde ortho-mélhoxy- benzylique, qui fond à i^i". Ce fait montre que, dans l'action sur l'anisol, une petite partie du groupement CO — CO-C^H' se place en mêla par rap- port au mélhoxvle. » Enfin, l'acide vératroylglyoxylique donne une hydrazone fusible à 184°, avec décomposition; l'hydrazone de l'aldéhyde vératrique fond à 190°. )) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution de l'acide campholénique inactif. Note de MM. Guerbet et A. Béiial, présentée par M. Friedel. « L'acide campholénique inactif, découvert par l'un de nous ( ' ), se pré- pare au moyen du camphre en passant par la camphoroxime et le nitrile campholénique. En vertu du peu de violence des réactions qui lui donnent ainsi naissance, il est permis de penser que le noyau du camphre a été respecté; aussi la constitution de cet acide présente-t-elle un grand intérêt. > L'oxydation de l'acide campholénique inactif par l'acide nitrique a donné (^) les acides isobutyrique, dimélhylsuccinique dissvmétrique, un acide C'H'"0*, qui est vraisemblablement l'acide dimélhylglutarique, et enfin de l'acide hydrocamphoronique. Plus tard, M. Tiemann (')est arrivé par une autre voie aux mêmes produits d'oxydation. )) D'autre part, nous avons trouvé (^) que l'acide campholénique, chauffé en présence d'une trace de sodium, se décompose en donnant le campholène C'H'" et de l'acide carbonique. Or, la constitution du cam- pholène a été établie par l'un de nous (*); ce carbure est un tétrahydro- pseudocumène. L'acide campholénique est donc un dérivé du triméthyl- benzène i. 3 .4- » Nous venons aujourd'hui ajouter de nouveaux faits venant à l'appui de cette constitution qui semble en contradiction avec les résultats de l'oxydation. (') Béhal, Bulletin de la Société chimique, t. XIII, p. 8^1 • (2) Béhal, C. B., t. 121, p. ^65. (') Tiemann, Berichte der deutsch. Cheni. GeseUschaft,\.. XXVIII, p. 2166. {'•) Béhal, C. /?., p. 800; 189^. (°) Guerbet, Annales de Chimie et de Physique, j" série, l. IV, p. 345. C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXtl, X- 25.) IQ^ ( 1494 ) » MAI. Eiuliornet Willstâtler (') oui montré que l'acide A, tétrahydroparaloluique, chauffé en tube scellé avec du brome, se transforme en acide paratoluique, par perte de quatre atomes d'hydrogène éliminés à l'état d'acide bromhydrique. )j Nous avons effectué la même réaction sur l'acide campholénique et nous avons obtenu un acide que nous avons purifié par plusieurs cristallisations dans l'alcool à 60". » L'analyse et la détermination de la densité de vapeur de ce corps lui assignent la formule C'H'^O-. 11 fond à 106° et bout à 3oo''-3o2'' (corrigé) en se décomposant un peu. » Son amide fond à iS3°. » Les propriétés de cet acide se rapprochent de celles attribuées à l'acide dimélhyl- I.3.- phénélhyloïque 4 (^)- I^e point de fusion de cet acide serait 102°, son poinl d'ébuUition 265° (non corrigé) (^) et son amide fondrait à i83°, » Nous avons préparé cet acide par les deux méthodes connues et nous avons trouvé qu'il fond à 106° et bout à 3oo-3o2° comme l'acide résultant de la déshydro- génalion de l'acide campholénique. L'apparence cristalline des deux corps est la même, ainsi que leur solubilité dans les dissolvants. » Les amides de ces acides fondent tous deux à i83°. Ils se subliment facilement, présentent le même aspect cristallin et se comportent de même envers les dissolvants, eau, alcool, éther, éther de pétrole. Ces deux acides sont donc identiques. L'acide campholénique serait, d'après cela, un acide tétrahydrodimélhyl- 1. 3 .-phénélhy- loïque 4, comme l'un de nous l'a supposé (*), et il n'y aurait d'incertitude que sur la position de la liaison éthylénique. CH^- G-CH' ^G-CH ChP GH^' CO^H. » Supposons un moment que, pour établir la formule de constitution de l'acide campholénique, nous ne tenions compte que de nos expériences. Nous avons trouvé que le campholène est un dérivé du pscudocumène (trimélhylbenzène 1.3.4). Cette prévision nous a amenés à concevoir l'acide campholénique comme un acide tétrahydropseudocumènecarbo- nique et l'oxydation au moyen du brome vérifie pleinement cette concep- tion. Nous serions d'après cela en droit de regarder comme démontrée d'une façon absolue la constitution de l'acide campholénique, et de là à celle du camphre il n'y aurait qu'un pas à faire. Or, l'oxydation de l'acide campholénique est en complet désaccord avec la formule tirée de ces déduc- (') EiNHORN et WiLLST^TTER, Liebig's Annalen, t. GGLXXX, p. 89. (^) Clals, Journal fur pracktische Chemie (2), t. XLI, p.487- (') Il doit y avoir eu une erreur d'impression dans la donnée de ce chiffre. (*) A. Béhal, Comptes rendus, t. CXIX, p. 838. ( i495 ) lions; on serait donc amené à penser que l'oxydation par le brome a pro- duit une transposition moléculaire et que l'acide campholénique ne corres- pond pas au campholène. En vue de vérifier cette hypothèse, nous avons oxydé le campholène par l'acide nitrique et nous avons trouvé que le pro- duit principal de l'oxydation était l'acide diméthylbutanedioïque 2.2 (di- méthylsuccinique dissymétrique). D'après cette expérience, le campholène doit correspondre à l'acide campholénique et nous arrivons à ces conclu- sions qu'il y a transposition moléculaire dans l'oxydation au moyen de l'acide azotique, ou bien que le campholène et l'acide campholénique su- bissent des transpositions moléculaires conduisant à la même chaîne car- bonée sous l'influence de réactifs divers (SO*H^, HI et Br). )) Examinons la première hypothèse : l'oxydation est considérée au- jourd'hui comme une des meilleures méthodes pour établir la constitution d'un corps et l'on admet qu'elle ne produit jamais de transposition molé- culaire. » Nous avons recherché si l'on devait admettre ce principe comme ab- solu et nous avons trouvé quelques exemples de transposition ou de liai- sons du carbone avec le carbone effectuées sous l'influence des réactifs oxvdants. Signalons la formation en petite quantité de l'acide benzoïque dans l'oxydation du benzène, de l'acide phtalique dans l'oxydation de l'acide benzoïque (' ); la formation d'acide triméthylacétique dans l'oxyda- tion du tétraéthyléthylène(^); la formation de la tétraméthylbenzidine, ob- tenue en oxydant la diméthylaniline sous l'influence du bioxyde de plomb, et de l'acide acétique ('); la formation de cette même tétraméthylbenzi- dine en oxydant le violet hexaméthylé par ces mêmes réactifs {*); la formation de la xanthone en distillant le phénol avec de l'oxyde de plomb ('). » L'oxydation est donc susceptible de produire des transpositions molé- culaires. » Or, dans le cas de l'acide campholénique et du campholène qui possè- dent tous deux une liaison éthylénique, on peut supposer qu'il se forme (') Carius, Liebig's Ann., t. CXLVIII, p. 5o et 72. (2) BouTi.EROFF, Journ. Soc. chim. russe, t. II, p. 219. (') Lautu, Bull. Soc. chim., 3"" série, t. V, p. 58. (') Prud'homme, Bull. Soc. chim.. 3" série, t. XV, p. 780. {') Grakbe, Behr et Van Dohp, Bull. Soc. chim., 2^ série, t. XXTI, p. 3oi. ( i49<3 ) d'abord une pinacone qui, passant par déshydratation à l'état de pinaco- line, amènerait finalement, par oxydation, la transposition d'un groupe méthyle. )) En résumé, si l'on écarte les indications données par oxydation, la formule du camphre, qui découle de nos expériences et qui a été proposée par M. Bouveault, explique très bien les faits. La formation du cymène et du tétrahydropseudocumène devient naturelle, et ne l'est point dans l'hy- pothèse de Bredt; mais nous pensons que seule la synthèse permettra de trancher définitivement la question. » CHIMIE VÉGÉTALE . — Sur la valeur nutritive des farines et sur les conséquences économiques d'un blutage exagéré. Note de M. Balland. « Dansune suite de recherches présentées à l'Académie en i883et 1884, j'ai établi : 1° que les farines^ en cours de mouture présentent, suivant les passages, une composition chimique différente; 2° que les farines les mieux blutées étant les plus pauvres en matières azotées, en matières grasses et en matières minérales (phosphales), sont aussi les moins nutritives; 3° qu'au même taux d'extraction, la mouture par cylindres donne des farines moins complètes que la mouture par meules et qu'il y a avantage à em- ployer concurremment les deux systèmes. Je n'ai pas à revenir sur ces faits, confirmés à nouveau, au point de vue physiologique, il y a deux mois, par de curieuses expériences de M. Boulroux (') ; mais je crois devoir ajouter quelques développements en ce qui concerne les farines de l'ar- mée, dont je me suis plus spécialement occupé. On sait que la mouture militaire relire de loo''^ de blé nettoyé : 8o''s de farine, dont 68''^ à ^o^^ en farine de premier jet et I2''« à lo'^s en farine de remouture. Voici la com- position de ces divers produits pour une mouture qui a fourni assez exac- tement 70 pour 100 de farine de premier jet et 10 pour 100 de remouture, dont 6 pour 100 avec les premiers gruaux et4 pour 100 avec les derniers : (') Recherches sur la valeur nutritive du pain fait avec des farines de meules et avec les farines de cylindres, par MM. Léon Boutroux, professeur de Cliiinie à la Facullé des Sciences de Besançon, et Adrien Boulroux, officier d'adminislration des Subsistances militaires {Annales d'Hygiène publique et de Médecine légale, avril 1896). ( '497 ) Remoulure. Farine Farine — ^ — — des passages de I" jet. !"• gruaux. 2" gruau\. réunis. (70% de blé.) (6»/, de blé.) (4V„deblé.) (80"/. de blé.) Eau i2,5o i2,3o i2,3o 12,20 Matières azotées (M 11,08 11,96 i3,43 11, aS » grasses i,25 2,60 3,25 i,4o » amylacées 74, 21 7',39 68,67 74, 1 3 Cellulose 0,32 0,57 0,99 0,34 Matières salines o,64 1,18 i,46 0,68 100,00 100,00 100,00 100,00 » On voit que la remouture des derniers gruaux donne une farine plus nutritive que la farine de premier jet; elle renferme, il est vrai, trois fois plus de cellulo.se et moins de matières amylacées, mais elle est plus riche en matières azotées et en matières grasses. Le rapport de ces deux élé- ments à la matière amylacée se rapproche ainsi davantage de la ration phy- siologique, d'où il résulte que celte farine constitue un aliment plus complet que la farine de premier jet. Les hygiénistes admettent, en effet, qu'il faut à un homme ordinaire, pour l'entretien journalier de son organisme, envi- ron lao^'^de matières azotées et Sôo^'' de matières hydrocarbonées, dont ôoE"" de graisse. Or, on s'écarterait moins de ces proportions en utilisant la farine du dernier passage de préférence à la farine du premier, où la matière amylacée est manifestement en excès par rapport aux matières grasses et azotées. Mais l'emploi des basses farines seules ne doit pas être toléré, car l'excès de cellulose non assimilable qu'elles renferment serait une gène pour l'estomac et un embarras pour l'intestin; leur mélange avec les farines-fleurs est, au contraire, justifié, car elles apportent à ces der- nières, avec les matières salines, grasses et azolées, la cellidose qui leur manque, élément nécessaire au travail de la digestion, parce qu'il facilite par sa présence la division et l'assimilation des matières protéiques, des graisses et des sucres. Il est indéniable que l'assimilation d'un aliment est en rapport avec la quantité de cellulose qu'il renferme. C'est pourquoi les (') Il s'agit des matières azotés totales, dosées par le procédé Kjeldahl. Le dosage du gluten seul est rigoureusement insuffisant pour comparer entre elles des farines blutées à des taux différents. Les matières amylacées comprennent les matières sucrées normales de la farine et une partie des matières cellulosiques qui sont transformées en sucre par les réactifs que j'emploie de piéférence pour le dosage de la cellulose résistante. Cette dernière est obtenue sous la forme d'une matière blanche inerte, très légère. ( 1498 ) farines-fleurs sont plus assimilables que les farines bises : elles laissent beacoup moins de déjections; mais il ne faudrait pas en conclure qu'elles sont plus nutritives. » Les pertes résultant d'un blutage exagéré du blé seraient désastreuses pour la France qui est le pays du monde où l'on consomme le plus de pain. Si l'on veut bien se reporter au Tableau précédent, on verra qu'avec la farine blutée à 70 pour 100 on relire de i''^"^ de blé : Matières azotées 77 j ^^ » grasses 8,75 » minérales 4,48 alors qu'avec la farine blutée à 80 pour 100 on obtient : Matières azotées 90 , 00 » grasses 1 1 , 20 )) minérales 5,24 c'est-à-dire qu'il faudrait 8 1 2^'' de la première farine pour fournir les élé- ments contenus dans 800^'' de la seconde, soit i''^, 160 de blé au lieu de i''^. La consommation annuelle (le l'armée, qui est d'environ 164240 quintaux de blé serait ainsi portée à 190 5i8 quintaux(i9o 5i8 quintaux) et, si des taux d'extraction de 65 à 70 pour 100 venaient à se généraliser dans nos campagnes, les 97 millions de quintaux de blé ( ' ) nécessaires à la France ne suffiraient plus. Pour combler le déficit, il faudrait, à moins de faire un plus fort appel à l'étranger, revenir au méteil, au seigle et au sarrazin qui disparaissent de plus en plus de nos cultures. Le moment, d'ailleurs, se- rait mal venu pour pousser la meunerie à des blutages excessifs. Il n'est pas superflu de rappeler que, à l'heure qu'il est, la France entière ne con- somme pas en moyenne plus de Si'^s à 32'^s tle viande par année et par ha- bitant (^), soit moins de go^'' par jour, représentant seulement iS^"' de matières azotées, et je montrerai prochainement à l'Académie que ces matières, dont le rôle est capital dans l'alimentation, vont, depuis plu- sieurs années, en décroissant progressivement dans nos blés indigènes et nos blés d'Algérie. » (') 125 millions d'hectolitres à raison de "j'j^i à yS''^ l'hectolitre. (^) Gra\deau, L'Alimentation de l'homme et des animaux domestiques; t. I, p. 2. Paris, Firmin-Didot. 1893. ( i499 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le mécanisme chimique de la réduction des azo- tates et de la formation de matières azotées quartenaires dans les plantes. Note de M. A. Bach, présentée par M. Schûtzenberger. « On sait que l'azote des matières azotées élaborées par les plantes pro- vient, en grande partie, des azotates du sol qui subissent une réduction dans l'organisme vés^étal ; mais le mécanisme chimique de cetle réduction est encore un peu obscur. » Il semble certain que la mise en liberté de l'acide azotique, ou même de l'acide azoteux des azotates, précède la réduction de ceux-ci dans les plantes. L'extrême dilution des solutions salines, qui favorise la dissocia- tion des sels, la présence de grandes quantités d'acide carbonique qui, en vertu de la loi des masses, peut, jusqu'à un certain point, déplacer l'acide azotique des azotates, la décomposition des azotates sous l'influence de la radiation solaire, avec mise en liberté d'oxygène et formation d'azotites facilement décomposables parles acides organiques ('), tous ces faits ten- dent à montrer que c'est sur les acides libres que porte la réduction. » On admet, généralement, que celle réduction est opérée par des substances aldéhydiques et céloniques qui abondent dans les plantes. Comme, suivant les recherches classiques de MM. Berthelot et André, la réduction la plus énergique des azotates a lieu dans les feuilles, il est tout naturel de supposer, comme l'a fait M. A. Gautier, que le rôle principal dans ce phénomène appartient à l'aldéhyde formique qui résulte de la dé- composition de l'acide carbonique dans les mêmes feuilles. Nous avons ainsi été amenés à envisager l'action de l'aldéhyde formique sur l'acide azo- tique. » Le fait qu'il se forme de l'hydroxylamine, dans la réduction des acides azotique ou azoteux par les acides sulfureux ou hydrosultureux, indique clairement que le passage de l'azote nitrique à l'azote ammoniacal peut avoir lieu par simple soustraction d'oxygène non suivie d'hydrogénation. En perdant de l'oxygène, l'acide azotique se transforme successivement en acide azoteux O = Az — OH et acide hypoazoteux O = AzH, dans lequel, pour satisfaire à l'atomicité de l'azote, l'hydrogène doit déjà être directe- ment lié à l'azote. Par une nouvelle soustraction d'oxygène, il resterait le groupe ;= AzH qui fixerait immédiatement les éléments de l'eau pour (') E. Laurent, Bulletin de l' Académie Royale des Sciences de Belgique, 3" série, tome XXI, page SSy. ( i5oo ) donner de l'hydroxylamine. Il me semble que cette interprétation peut seule rendre compte de la formation de l'hydroxylamine dans la réduction de l'acide azotique par les réducteurs non hydrogénants. » L'action de l'aldéhyde formique sur l'acide azotique doit être analogue à celle de l'acide sulfureux. Mais, au lieu de former un sel, comme dans cette dernière réaction, l'hydroxylamine, se trouvant en présence de l'aldé- hyde formique qui se produit sans cesse dans les feuilles, s'y combinerait nécessairement pour donner de la formaldoxime CH'' = AzOH, suivant la réaction connue. Mais les oximes manifestent une grande tendance à se transformer en amides, et la formaldoxime résultant de l'union de l'hy- droxylamine et de l'aldéhyde formique pourrait bien se convertir en l'amide correspondante, la formiamide CHO.AzH^. L'hvpolhèse suivant laquelle la formaldoxime et la formiamide seraient les premiers termes quar- tenaires de la réduction des azotates dans les plantes, semble donc être la conclusion logique tirée des faits connus. M. A. Gautier a interprété ainsi la production de l'acide cyanhydrique ou anhydride de la formiamide. » Pour vérifier expérimentalement celte hypothèse, j'ai cherché à déter- miner quels sont les produits azotés qui se forment dans la réduction de l'acide azotique par l'aldéhyde formique. Lorsqu'on fait agir à 80" ces deux substances l'une sur l'autre, il se produit une vive réaction avec dégage- ment de CO", AzO, Az^O, Az et d'un gaz à odeur éthérée et brûlant avec une flamme verdàtre (azotite de méthvle). En faisant distiller dans le vide, il passe de l'aldéhyde formique, de l'acide formique, de l'alcool méthy- lique, et il reste dans la cornue quelques gouttes d'une huile jaunâtre à odeur caramélique « trioxymélhylène polyraérisé » [(CH^ O)']' et quelques cristaux très déliquescents (azotate d'ammoniaque). Traité par la potasse caustique, le résidu dégage une faible quantité d'ammoniaque et de mé- thylamine reconnaissable à son odeur. Avec le trioxyméthylène, on obtient les mêmes produits, sauf l'azotite de méthvle et l'alcool méthylique. J'ai fait plus de cinquante expériences en variant chaque fois les conditions; mais le seul résultat obtenu, c'était une très faible réaction de formal- doxime dans les portions distillées. Il était évident que cette substance se détruisait à mesure qu'elle se formait. Finalement j'ai réussi à obtenir une quantité appréciable de formaldoxime en opérant comme suit : 5^'' de trioxvméthylène ont été mis en suspension dans 100" d'éther et traités pendant vingt-cinq heures à 20° par un courant très lent de gaz nitreux obtenu en décomposant l'azotite de soude solide par l'acide sulfurique con- centré. Filtrée et abandonnée à elle-même dans des éprouvettes non bou- chées, la solution éthérée a laissé déposer une substance blanche qui adhé- ( i5oi ) rait au verre. Le liquide, décanté et neutralisé avec soin, a donné, à froid, les réactions suivantes : avec le chlorure ferrique, coloration rouge; avec le sulfate de cuivre, coloration verte; avec la liqueur Fehling, coloration verte, puis brune et finalement dépôt d'oxyde cuivreux; avec le biclilorure de mercure, précipité jaune se transformant rapidement en calomel ; avec l'azotate d'argent, réduction instantanée. Suivant M. R. Scholl ('), qui a le premier préparé la formaldoxime, ce sont là les réactions qui caractérisent cette substance. Le dépôt dans les éprouvettes a été lavé par décantation à l'alcool et à l'éther. Chauffé vers iSo", il s'est volatilisé et s'est résolu en un liquide qui a donné les réactions de la formaldoxime. Chauffé brusque- ment à la flamme du gaz, il s'est volatilisé et s'est décomposé avec une série d'explosions et en répandant l'odeur d'acide cyanhydrique. Ce corps était donc le trioximidométhylène (Cll^ = AzOH)' de M. Scholl. Il esta la formaldoxime ce que l'aldéhyde formique est au trioxyméthylène. » Quant à la formiamide, elle ne pouvait évidemment se retrouver comme telle dans le produit de la réaction. J'ai donc cherché à en obtenir quelque dérivé caractéristique et, en premier lieu, le dérivé chloromercu- rique analogue au même dérivé de l'acétamide préparé par M. André (-). Traitée par le bichlorure de mercure, la formiamide a donné un précipité jaunâtre, qui a été lavé à fond. Le précipité lavé contenait de l'azote et se comportait comme un sel mercureux. Séché jusqu'à poids constant, il a perdu la presque totalité de son azote et a donné à l'analyse des nombres correspondant au calomel. Un précipité absolument identique se forme dans l'action de l'aldéhyde formique sur l'acide azotique en présence de chlorure mercurique. » Lorsqu'on expose au soleil une solution de formiamide additionnée de chlorure de platine, la solution jaune devient verte, ensuite brune, et laisse déposer du platine métallique. » Le même phénomène s'observe quand on expose au soleil une solution de 25" d'aldéhyde formique dans i5o<''= d'eau additionnée de lo" d'acide azotique et de oS', 5 de chlorure de platine, mais la solution verte paraît plus stable. Chauffée au bain-marie, elle redevient jaune et laisse déposer du platine, qui provient évidemment de la réduction du dérivé vert. Mal- heureusement, je n'ai pu isoler ce dérivé. » Il résulte de ces expériences que la formaldoxime constitue effective- (') Berichte d. cl. Cliem. Gex., p. 678 ; 1891. (*) Comptes rendus, t. CXIl, p. ir5. G. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXMI, N° 25.) ^9^ ( l5o2 ) ment le premier terme quaternaire de la réduction de l'acide azotique par l'aldéhyde formique. Quant à sa transformation ultérieure en forniiamide, mes expériences ne l'onl pas démontrée d'une façon absolue. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Dénaturation rationnelle de l'alcool. Note de M. Georges Jacquemin, présentée par M. Schûtzenberger. « La question de l'emploi de l'alcool pour l'éclairage par incandescence agite en ce moment le monde des industriels et des agriculteurs. C'est qu'en effet une telle application sortirait l'industrie de l'alcool de la crise qui la ruine et rendrait toute sécurité à l'Agriculture, qui lui fournit les matières premières indispensables. » Pour la réalisation de cette grande question, un nouveau procédé de dénaturation plus économique s'impose : il faut que le liquide dénaturant, d'un prix de revient inférieur, soit capable de rendre impossible pour la consommation l'usage de l'alcool, et incapable de nuire aux emplois indus- triels divers auxquels peut être appliqué l'alcool dénaturé. Il faut que les produits ajoutés pour celte dénaturation ne puissent être enlevés par pré- cipitation à l'aide daucun réactif, ni séparés par distillation fractionnée. En d'autres termes, d'un alcool vraiment dénaturé on ne devra pouvoir régénérer de l'alcool pur et exempt de toute odeur par aucun procédé. » Il résulte de mes expériences, que je crois devoir soumettre à l'Aca- démie, vu l'importance de la question, que l'emploi, pour la dénaturation de l'alcool, des suUhydrates ou des sulfures de radicaux alcooliques, aldéhy- diques, acétoniques ou phénoliques, soit seuls, soit mélangés avec d'autres substances dénaturantes, paraît donner d'excellents résultats. » Le produit sulfuré que j'ai surtout expérimenté, et dont je recom- mande particulièrement l'emploi, c'est Vhuile sulfurée indifférente de Zeiss, qui s'obtient par distillation de dissolutions concentrées de sulfovinate de bar3te et de sulfure de baryum. Cette huile (triliydrate de sulfhydrate d'éthyle) n'est précipitée par aucun réactif. Le produit brut, mélangé d'un onzième de mercaplan, bout de 70" à 102° et réalise le caractère essentiel du dénaturant; il semble bien évident que l'addition de cette substance ne permettra plus à l'alcool de sortir pur |)ar distillation fractionnée. » Cinq grammes d'huile sulfurée indifférente de Zeiss m'ont paru suffire pour dénaturer un hectolitre d'alcool à 90°. L'odeur est suffisamment in- fecte pour rendre l'alcool impossible pour la consommation. Elle n'est pas ( i5o:3 ) assez accentuée et désagréable à celle dose pour gêner son emploi comme éclairage dans des lampes à incandescence ménagères. Le prix de revient de cette dénaturation ne dépasserait pas quinze centimes par hectolitre d'alcool. » Ce nouveau dénaturant ne diminue en rien le pouvoir éclairant de l'alcool, et les traces impondérables d'acide sulfureux, qui peuvent résulter de la combustion d'un poids infinitésimal {une goutte par litre d'alcool) de ce corps sulfuré, ne peuvent nuire absolument en rien à cette application . » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les sondages pro/onds de Charmoy (Creusai) et de Macholles près Riom (Limagne). Note de M. A. Michel Lévy, pré- sentée par M. Marcel Bertrand. « Deux sondages profonds, dépassant looo"", ont été récemment termi- nés en France. En raison même de leur profondeur et des terrains intéres- sants dans lesquels ils se sont arrêtés, il m'a paru utile de déterminer le degré géothermique moyen auquel ils correspondent. M Le sondage de Charmoy a été entrepris par MM. Schneider et C'" qui en ont confié l'exécution à MM. de Hulster frères et qui ont bien voulu m'autoriser à en étudier la température. » Ouvert à une altitude de 3i2™ environ, dans les schistes permiens inférieurs de Cliarmoj (-(n de la Carte géologique au g-ô^oô)! ^ quelques mètres d'une faille qui fait buter ces schistes contre les grès rouges permiens supérieurs, ce sondage a tra- versé iio4'" de Permien inférieur, composé de schistes, de grès et de conglomérats; puis il a pénétré d'environ 65"" dans la granulite massive, éruptive et a été arrêté à une profondeur totale de 1 167™, 87, plusieurs jours avant mes expériences. » A iioi", on a rencontré une source artésienne dont le débit, à l'orifice du son- dage, est d'environ i4™° en vingt-quatre heures et dont la température est actuelle- ment, à ce même orilice, de 21°, 5. » La granulite du fond du sondage est blanche, à gros grain, à muscovite abon- dante. L'examen microscopique y décèle les minéraux suivants : biotile en majeure partie décolorée et transformée en chlorile et en «««Zrt^e; cette biotite contient de petits cristaux (ïapatite et de zircon; albite nettement caractérisée par ses propriétés optiques, en cristaux niaclés suivant les lois de l'albite, de la périclineet deCarlsbad, exlraordinairement brisés et corrodés. Ces divers minéraux, automorphes, sont moulés par les minéraux suivants, généralement xénoinorphes : microcline abondant, passant par des gradations insensibles à des plages dépourvues de macles apparentes; ovlhose craquelé rare; quartz à extinctions onduleuses, à bords dentelés, visiblement froissé et dynamométamorphique; muscovite à deux axes écartés, généralement groupée avec le mica noir. ( i5o4 ) » Celle granulile albitique, qui rappelle cerlaines variélés des bords sud du bassin (Monlchanin), est Iraversée par de petiles veinules noiràlres, composées d'une brèche de friction des éléments delà granulile, cimentée par de la sérielle, et parfois chargée d'un peu de pyrite de fer. » Pour déterminer la température au fond de ce sondage, j'ai employé des thermomètres à déversement, du genre de celui de Walferdin, modifiés et agencés d'une façon analogue à ceux qui ont servi aux expériences de M. Dunker dans les sondages du Sperenberg et de Schladebach. J'ai eu soin d'empêcher, autant que possible, la circulation des eaux, et de des- cendre les géothermomètres dans des outils légers et largement ouverts inférieurement et latéralement. I^a température constatée a été de 53°, 7 et je la crois, exacte à 0,2 près. » Une source très froide, jaillissant à quelques mètres du sondage, m'a donné, le 2 juin 18960, Ç)°/j. En supposant qu'elle représente la tempé- rature moyenne du lieu et qu'elle provienne d'une profondeur de 20'°, le degré géothermique moyen du sondage de Charmoy serait de 26™. » Il est intéressant de rappeler qu'en i856 Walferdin (^) a procédé à des expériences analogues sur deux sondages voisins de celui de Charmoy, ouverts et terminés dans le Permien. » Je résume ici les données acquises pour ces sondages très comparables à celui que je viens d'étudier : » Le sondage de la Mouillelongue, altitude 32i'", a traversé 321™ de grès rouges, puis 495'" de schistes noirs alternant avec des bancs d'ar- kose rosée, appartenant au Permien inférieur, dans lequel il s'est arrêté à Biô^de profondeur. Température (moyenne) observée par Walferdin, 38°,/|, correspondant, pour les données précédemment adoptées, à un degré géothermique de 27'", 43. » Le sondage de Torcy, altitude Sio™, a traversé de 4'5o'" à 5oo™ de grès rouges et s'est arrêté à Sgo™ de profondeiu", dans les schistes per- miens inférieurs, Walferdin n'a pu atteindre qu'une profondeur de 554™, à cause d'éboulements antérieurs ; la température y était de 27°, 2, corres- pondant à un degré géothermique moyen de 3o"%i7. » On voit, par le résultat du sondage de la Mouillelongue, que le degré géothermique du sondage de Charmoy n'est pas un fait isolé dans le bassin du Creusot. (') Température extérieure à l'ombre, 2i°,i. (') Comptes rendus, t. XLIV, 11 mai 1857. ( i5o5 ) » Le sondage de macholles, près riom, a été entrepris par MM. de Clercy, directeur, et Charlon, ingénieur, dans le but de rechercher le pé- trole à la base de la formation tertiaire de la Limagne. » Situé à quelques mètres du point marqué à l'allitude 828 sur la Carte d'Etat-Major entre le hameau de Macholles et la Maison Pérol, le sondage se trouve en pleine Li- magne, à 31"" à Test des derniers contreforts basaltiques de Chateaugay. Il a traversé 4" de terre végétale et d'alluvions, environ 700™ de calcaires d'eau douce (étage m,_6 de la Carte géologique) alternant avec des marnes schisteuses faisant efferves- cence; puis environ 3oo" de grès siliceux et d'arkoses très fines qui ne paraissent pas assimilables aux arkoses inférieures m,,. A 1002"" de profondeur, le sondage est rentré dans une série alternante de schistes calcifères et de calcaires à silex, parfois un peu pyrileux et ligniteux (1117"'). A 11 19", ces schistes se sont mêlés de boues salifères analogues aux dépôts des salses, et le sondage a été arrêté à 1160" dans un mélange de marnes schisteuses et de boues salifères. A gSS", on a constaté des suin- tements notables d'un pétrole lourd, mêlé de bitume. » Un accident, survenu aux tiges, empêche de descendi-e actuellement au-dessous de ioo5"',66, et le sondage est envasé jusqu'à ce niveau. Le travail au trépan est arrêté depuis plusieurs mois; on essaie de pomper l'eau salée mêlée de quelques litres de pétrole et de bitume, pour vider autant que possible le sondage et diminuer la pression hydrostatique. Le premier jour de nos essais, 377"" de tiges ont été remon- tées non mouillées; les autres étaient enduites de pétrole. Le second jour, après vingt-quatre heures écoulées, aSi™ de tiges ont été remontées sèches. Le débit est donc très minime et doit atteindre environ i""^ par vingt-quatre heures. Les infiltra- tions, d'ailleurs peu abondantes, d'un ruisseau voisin, l'établissent à la longue, à quelques mètres au-dessous de l'orifice du sondage. » Les expériences, faites au moyen des géothermomètres, ont donné des résultats peu satisfaisants parce que le pétrole distille dans la panse et même dans la partie capillaire du thermomètre de Walferdin, une fois ouvert. Nous avons trouvé à ioo5°',66, le 12 juin 77°, 2 et le i3 juin 78°, avec cet appareil. Mais l'enduit de pétrole lourd doit gêner la chute des dernières gouttelettes de mercure et ces chiffres ne pouvaient être consi- dérés que comme des minima. Pour obtenir une détermination plus pré- cise, je me suis décidé à placer un thermomètre de Walferdin dans un tube d'acier hermétiquement fermé au moyen d'un boulon dont la tête laminait une rondelle de plomb. L'opération a parfaitement réussi et, après un séjour d'une heure à ioo5'",66 de profondeur, l'appareil a été retiré intact. Il a donné une température de 79°, i d'ailleurs corroborée par la chaleur des tiges en pitch-pin qui remontent extraordinairement chaudes, une heure un quart après avoir quitté cette grande profondeur. » En ^supposant pour la température moyenne du lieu les mêmes ( i5o6 ) données qu'à Charmoy, on trouve un degré géothermique de 14"", i6. » Il est évident que ce degré géothermique, de pkis de moitié inférieur à la moyenne, est dû aux dernières manifestations volcaniques, fumerolles carburées, sources thermales, etc., dont la Limagne est encore le théâtre. Ni la proximité des épanchements basaltiques de Chateaugay, ni le voisi- nage despuys quaternaires (La Nugère est à 12'"° à l'ouest du sondage) ne nous paraissent devoir être invoqués à ce point de vue; ce sont les éruptions spéciales à la Limagne, basaltes et pépérites, qui semblent être les facteurs dominants de cette élévation des courbes géothermiques. Il n'est pas sans intérêt de rappeler que l'âge de ces éruptions est encore in- certain et a été considéré comme pouvant remonter jusqu'à l'Oligocène. » GÉOGRAPHIE. — Sur la région de Diego Suarez {Madagascar). Note de M. R. Bourgeois, présentée par M. Bassot. « Le massif de la montagne d'Ambre forme au point de vue orogra- phique un tout nettement distinct du reste de l'ile de Madagascar. » Cette région est, en effet, séparée de la grande terre par un seuil plat, d'une dizaine de kilomètres de large, légèrement en dos d'âne, dont la zone culminante atteint à peine 400" d'altitude et où la ligne de partage des eaux, entre les versants maritimes est et ouest, est si peu marquée que deux cours d'eau qui se déversent l'un dans l'océan Indien, l'autre dans le canal de Mozambique, communiquent entre eux, à leur origine, au moment de la saison des pluies. » Cette importante dépression forme à l'est la basse vallée du Rodo (i2''38' latitude), et à l'ouest la vallée de l'Andranotilihina, grand affluent del'Ankarana et la basse vallée de ce dernier cours d'eau (i2°52' lat.). » Il est à remarquer que le Rodo et l'Ankarana, rivières de fort débit, prennent chacune leur source bien au sud de la dépression; leurs hautes vallées très étroites, et de direction générale sud-nord viennent aboutir à la région de plaine; là, les cours d'eau se redressent, normalement à leur direction primitive pour s'écouler vers la mer, » Quant aux nombreux cours d'eau qui descendent du massif d'Ambre, ils se déversent, au nord, à l'est et à l'ouest, dans l'océan Indien; aucune rivière importante n'alimente le Rodo ou l'Ankarana sur leur rive nord; leurs affluents proviennent, presque tous, du massif montagneux du sud qui semble être l'extrémité nord de la grande chaîne dorsale de Madagascar. ( i5o7 ) » I.e massif de la montagne d'Ambre proprement dit se présente, vu de la mer ou de Diego Suarez, sous la forme d'une imposante chaîne, dont la crête se profile en une série de pitons; le plus élevé d'entre eux atteint l'altitude de i4oo™ environ. Ce massif est, au dire des personnes qui y ont pénétré, constitué par des roches éruptives, laves et basaltes; par contre, les avant-chaînes et les collines, rpii, au nord, à l'est et à l'ouest, forment, soit les nombreux promontoires qui s'avancent dans l'océan Indien, soit la chaîne côtière de l'est (altitude maximum Soo"), sont exclusivement com- posées par les terrains secondaires de la série jurassique et de la série crétacée. Les strates sont partout horizontales et n'ont été remaniées par aucun soulèvement. Les ammonites et les bélemnites abondent dans cer- taines couches (' ). » La masse éruptive de la montagne d'Ambre est ainsi entourée sur ses trois faces, nord, est et ouest, d'une ceinture de terrains sédimentaires; son versant sud, au contraire, particulièrement intéressant, est bordé par une ligne de cratères, analogue à la chaîne des puys d'Auvergne; l'axe de cette chaîne volcanique est parallèle à celui de la grande dépression, dont les volcans forment la lisière nord. Ces cratères ont donné autrefois émission à des coulées de laves, coulées actuellement semblables aux cheyres du Plateau central de la France; ces laves forment, en outre, par places, des amoncellements de blocs; ailleurs, elles ont été brisées, arrachées et entraînées par les eaux et se trouvent à fleur de sol en fragments plus ou moins volumineux. » L'ensemble de ces faits paraît indiquer que le massif d'Ambre, soulè- vement volcanique ancien, a été primitivement une île séparée de Mada- gascar par un détroit vraisemblablement peu profond. Ce massif isolé a été rattaché, plus lard, à la grande terre par les sédiments de la mer secon- daire et par les débris charriés par les eaux; le détroit s'est peu à peu comblé et transformé en isthme. » Le Rodo et l'Ankarana débouchaient primitivement dans le détroit ; leurs basses vallées sont devenues plus tard les canaux de déversement de l'isthme nouvellement formé. M Les montagnes qui se dressent au sud de la dépression Rodo- Ankarana affectent dans leur ensemble la foi'me d'une patte d'oie s'épa- (') Les échantillons minéralogiques et paléontologiques ont été envoyés à M. le D'' Bleicher, professeur d'Histoire naturelle à l'École de Pharmacie militaire de Nancy, qui doit les déterminer. ( i5o8 ) nouissant vers le nord. Les vallées y sont étroites et profondes; la forme arrondie des sommets paraît indiquer une formation granitique. Les alti- tudes vont rapidement en croissant; les premiers contreforts atteignent la cote 4oo ; le pic qui domine les sources du Rodo (lat.^ iS^io') est à l'altitude de ySo™ environ. M La dépression Rodo-Ankarana communique, dans sa partie est, avec la baie de Diego, par une large trouée allant du sud au nord, comprise entre la montagne d'Ambre proprement dite et la chaîne calcaire parallèle à la côte est. Cette trouée est due au travail des eaux qui ont fortement érodé, dans la région est, les formations sédimentaires et ont notamment détaché, du nord de la chaîne côtière, trois pitons isolés remarquables : le pic d'Ambohimarina, le mont Carré et le mont Raynaud. » Il n'existe pas sur la côte ouest de trouée d'érosion analogue ; les nombreuses ramifications de l'avanl-chaîne de la montagne d'Ambre se prolongent jusqu'à la mer et sont séparées par des vallées perpendicu- laires à la direction de la côte. » ZOOLOGIE. — Sur les rapports qui existent entre le premier sillon de segmen- tation et l'axe embryonnaire chez les Amphibiens et les Téléostéens. Note de M. E. Bataillon. « Un œuf de Poisson particulièrement favorable à l'observation sur le vivant, c'est l'œuf de Vairon. La concentration du germe au pôle supérieur, après la fécondation, entraîne généralement un mouvement de bascide qui s'observe très bien au bout d'une heure ou une heure et demie. L'ensemble figure une gourde inclinée, dont le renflement supérieur qui correspond au germe est latéro-dorsal ou nettement latéral. Le premier sillon est tou- jours vertical. Or les œufs à germe latéral repérés soigneusement donnent tous une ébauche embryonnaire horizontale. Mais il n'est pas rare que la première segmentation corresponde à un point antérieur à l'extérmité céphalique. On ne peut donc pas dire que le premier sillon coupe l'axe em- bryonnaire en une moitié antérieure et une moitié postérieure : il est seulement perpendiculaire au plan horizontal passant par cet axe. Des observations con- cordantes ont été faites sur la Vaudoise, la Rousse, la Perche. )) L'œuf d'Amphibiens a donné lieu à de nombreuses discussions. A la lumière des lois d'Hertwig, j'ai entrepris sur les deux genres Rana et Bufo des expériences nombreuses oîi l'on verra prochainement une confirmation ( I109 ) presque complète des résultats de Pflûger. Contrairement à l'opinion de Rauber et conformément à celle de Pfliiger, Born, Roux, le premier sillon de segmentation est dirigé suivant l'axe de l'embryon : c'est l'inverse de ce que nous avons vu pour l'œuf de Poisson. » Pour l'intelligence des faits, l'expérimentation est précieuse, et les observations doivent dépasser la première division. Pflûger avait déjà re- marqué que, sur les œufs comprimés latéralement entre deux lames, le pre- mier sillon est, comme toujours, vertical et perpendiculaire aux lames, mais que le deuxième, au lieu d'être vertical et en croix avec le premier, ap- paraît horizontalement. C'est le troisième qui coupera le premier suivant la direction de la pesanteur (notons que le déplacement est fatal et rigou- reusement conforme aux lois d'Hertwig). » Ainsi, l'ordre d'apparition des sillons n°' 2 et 3 se trouve interverti. Or un fait important, qui a échappé à Pfliiger, c'est le suivant : Tous les œufs pressés suffisamment entre deux lames pour avoir le deuxième sillon hori- zontal donnent , si on les décomprime pour les laisser évoluer, un embryon perpendiculaire au premier plan de division . » Born et Roux, observant accidentellement cette orientation anormale à la fin du frai, supposent que le deuxième sillon serait apparu avant le premier. Sans vouloir discuter cette idée, je signale une relation constante entre le déplacement du deuxième sillon dans les cas de compression et la position de l'axe; et j'ai quelque raison pour penser que cette modification est l'origine de la perturbation définitive. « Une expérience très simple montrera qu'il en est bien ainsi, que l'ordre d'apparition des deux sillons verticaux n'est pas changé ; que, au contraire, du rang occupé par le premier sillon horizontal dépend l'orientation de l'axe suivant les deux perpendiculaires. Il suffira de décomprimer les œufs aussitôt après la première segmentation, pour avoir les autres nor- males, et l'embryon dirigé normalement. Ces résultats présentent un double intérêt : ils vérifient rigoureusement la loi d'Hertwig; ils montrent une relation déterminée entre la marche de la division et le futur axe em- bryonnaire. » Comment comprendre cette relation? Autant qu'on peut les observer les segmentations se succèdent suivant un ordre régulier : Chaque sillon coupe les précédents d'ordre pair, s'il est lui-même impair, et inversement. La règle s'appliquera aussi bien aux Amphibiens qu'aux Poissons. » Voici ce qui arrive pour l'œuf de Poisson. Que le blastoderme soit dès le début allongé perpendiculairement à la première cloison, qu'il repro- C. R., 1896, j" Semestre. (T. CXXII, N" 25.) I96 ( i5io ) La même opération est répétée chaque jour, pendant une heure au moins, depuis le a5 avril jusqu'au 18 juin. » Le g juin, les cinq cobayes témoins présentent au membre inoculé des abcès gan- glionnaires qui se sont ouverts spontanément et qui laissent écouler une suppuration blanchâtre. Les ganglions inguinaux du côté malade sont mous, empâtés au milieu des tissus circonvoisins. » Les trois animaux traités n'ont point d'abcès et leurs ganglions inguinaux sont durs, régulièrement circonscrits. ( l5l2 ) » Le 18 juin, les cinq témoins suppurent abondamment au pli de l'aine ou à la cuisse. Ils ont fortement maigri. » Les trois cobayes en traitement sont au contraire en très bon état. Ils ont aug- menté de poids; leurs ganglions inguinaux, de petit volume, se ratatinent de jour en jour, sont parfaitement limités et ne présentent aucune tendance à la suppuration. » L'autopsie seule pourra nous montrer ce qu'est devenue la tuber- culose chez ces derniers animaux. Nous n'avons évidemment pas la pré- tention de croire que nous en ayons fait disparaître toutes les propriétés nocives. » Mais en attendant les résultats donnés par l'examen nécropsique, nous croyons avoir le droit de dire que la radiation Rontgen a modifié le déve- loppement aigu de la tuberculose et en a transformé heureusement les allures chez les cobayes mis en expérience. » Ce résultat, quelque incoinplet qu'il soit, peut cependant, pensons- nous, autoriser à soumettre à l'influence des rayons Rontgen des tubercu- loses superficielles et limitées à la plèvre, ainsi que les ganglions tuberculeux du mésentère. » L'expérimentation nous a en effet prouvé qu'avec une instrumenta- tion convenable et des piles assez puissantes, les parois thoraciques ainsi que les poumons sont traversés avec la plus grande facilité par les rayons X. Ceux-ci passent aussi très rapidement à travers les masses intestinales même remplies par les matières alimentaires. » Il serait donc logique et facile d'essayer sur ces régions tuberculisées, chez des enfants surtout, l'influence heureuse que nous avons constatée sur les cobayes tuberculisés expérimentalement. » M. E. ViAL adresse une Note ayant pour titre : « Observation sur le nombre tc » . A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS Eï FILS, Quai des Grands-Augusiins, n" 55. ois 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4». Deux , l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel du i" janvier. Le prix rie l'abonnement est ^xé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. iChaix. Jourdan. RuIT. r Courtin-Hecquet. l Germain etGrassin. ( Lachése. le Jérôme. )/i Jacquard. iAvrard. l'cret. Muller (G.). s Renaud. iLefournier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Carofl. Massif. ery Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. ÎLamarche. Ralel. Roy. ( Lauverjal. ( Crepin. ( Drevet. ( Gralier et C''. helte Foucher. { Bourdignon. ( Dombre. j Vallée. ( Quarré. Lorient. urg.. s, par M. Hansen.- Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréalique.dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières I' ) par M. Claude Bernard. Volume in-4'', avec 32 planches ; i856 15 fr. OU: Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden.. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences itconcours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- " aires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature '■apports qui existent entre l'étal actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°. avec S'j planches; 1861.. . 15 fr. I même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciencet- W 25. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 22 juin 1896.) ME3I01RES ET COM»IUIVlCATIOI\S OKS MEMRItRS ET DES CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. J. liuussiNiîSQ. — Expression du frollc- ment extérieur dans l'écoulement tumul- Uicux d'un fluide i',)') M. DE Jonquièhes. — Quelques propriétés des racines primitives des nombres pre- miers i',5i M. A. Cornu. — Sur la caustique d'un arc de courbe réfléchissant les rayons émis par un point lumineux i^5ô iM. IIexki Moissax. Sur la formation des carbures d'IiYdrogéne gazeux et liquides par l'action de l'eau sur les carbures mé- talliques. Classification des carbures IM. Armand Gautier. - Note accompa- gnant la présentation de son Ouvrage sur (' Les toxines microbiennes et animales ;> . M. G. Rayet. — Observations de la comète Swift ( i3 avril 1896) faites au grand équa- lorial de l'observatoire de Boideaux par MM. G. /iavet, E. Picart cl L. Coiirty . l 'iii- l'.iiN IVOMirVATlONS. IM. GiLL est élu Correspondant pour la Sec- lion d'Aslronomie. en reniplacenieni de feu M. C'aylev MEMOIRES PRESEI\TÉS. M. .1. iMiiFRE. — Sur un nouveau système astronomique et Noie additionnelle à ce IVIémoirc ,',;o CORRESPOIVDAIVCE. M. Hadamard. — Sur les zéros de la fonc- tion Ç (i) de Uiemann M. C. Maltezo.s. — Sur les rayons .\ M. D ToMMASi. — Pi-ncédé de désargentalion éleclrolylique des plombs argentifères . . . AI. MouREAUX. — Anomalie magnétique ob- servée en Russie M. Paul Sabatier. — Sur l'acide nitrosodi- sulfonique bleu foncé M. Charles Co.mees. — Sur la préparation des alliages d'aluminium par voie de ré- action chimique M. A. Granqer. — Sur l'action du phosphore sur quelques chlorures métalliques M. J. Cavalier. — Mesure d'une chaleur d'élhérification par l'action du chlorure d'acide sur l'alcool sodé iM. Paul Rivals. — Sur l'acétal et l'acélal monochloré M. Paul Rival.s. ~ Sur les éthers éthyliques des acides acétiques chlorés M. L. BouvE.iULT. — Action de l'hydrazine sur les acides glyoxyliques de la série aromatique MM. Guerbet et .\. Beiial. — Sur la con- i'i7o ■47^ 147G >Î7S ■^84 1^86 1^88 .4S9 1^91 slilution de l'acide campholénique inactif. i)i|3 M. Balland. — Sur la valeur nutritive des farines et sur les conséquences économiques d'un blutage exagéré i^()l) M. A. Bach. — Sur le mécanisme chinjique de la réduction des azotates et de la for- mation de matières azotées quarlenaires dans les plantes 1 '191, M. Georoes Jacuuemin. — Uénaturation ra- tionnelle de l'alcool .5oi M. A. Michel Lévy. — Sur les sondages profonds de Charmoy (Creusot) et de Ma- cholles près Riom (Limagne) l'up'j M. R. Bourgeois. — Sur la région de Diego- Suarez ( Madagascar ) l'joK M. E. Bataillon. — Sur les rapports qui existent entre le premier sillon de segmen- lalion et l'axe embryonnaire chez les Am- phibieus et les Téléosléens lâoS .MM. L. LoRTET et Genoud. — Tuberculose expérimentale atténuée par la radiation Rontgen 1 îi 1 M. E. ViAL adresse une Note ayant pour lilre : « Observation sur le nombre •::. >i. ihti PAIUS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.\ugustins, 55. Le Garant .' GALtlHIER-VlLLAItli. 1896 J^^^ PREaiIER SE3IEST11E. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MH. IiES SECnÉTAIRES PEBPÉTUEKiS. T03IE CXXII. N° 26 (29 Juin 1896). PARTS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. ^"1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. ? Les Comptes rendus hebdomadaii es des séances de i' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*^ — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Méu.oires présentés par un Membre ouparun Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut doni;er aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communicalionsvcrbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Bapporls ordinaires sent soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits desMémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit ]5as les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadét sont imprimés dans les Comptes rendus, mais lesR; ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut. que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance] blique ne {ont pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'i* demie peu\cnt être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui lait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ex' autant qu'ils le jugent convenable, comme ils h pour les articles oïdinaires de la correspondance j cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren i l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis àteit le titre seul du Mémoire est inséré dans le Complen actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des 1 leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport I les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission adiRinistratiyc j un Rapport sur la situation des Comptes rendus at l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance (u ' COMPTES RENDUS DES SÉANCES M.'„ :% DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 29 JUIN 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ARITHMÉTIQUE. — Quelques propriétés des racines secondaires des nombres premiers. Note de M. de Jonquières. (( Convenons, pour abréger le discours et par analogie, d'appeler racines secondaires d'un nombre premier p les nombres qui, relativement à ce module, appartiennent à un même exposant i, diviseur de p — i . Les théo- rèmes que j'ai donnés dans ma dernière Communication (') s'étendent (').Voir la séance du 20 juin 1896 {Comptes rendus, t. CXXII, p. i/jSi), oùilfaul lire : p. i453, ligne 5 en remontant,^ au lieu de p — i; p. i455, ligne 8, in-hi au lieu de 2 + I, et supprimer, comme inutile, la deuxième phrase du premier alinéa de la page i453, lignes 3, 4 el 5. G. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXXII, N° 26.) ÏQ? ( i5i4 ) avec quelques modifications de détail, mais en conservant leur caractère général, aux racines secondaires. Ainsi : M Théorème VI. — Le produit ab de deux racines secondaires , d' exposant pair i, appartient, soit à V exposant -, soit à l'un de ses diviseurs (y compris l'unité), mais jamais à l'exposant i lui-même. » La démonstration étant absolument pareille à celle du théorème I concernant le produit de deux racines primitives, je m'abstiens de la ré- péter. » Exemple : p =: 8g; les diviseurs pairs de p — i sont 44» 22, 8, 4 et 2. On vérifie que, conformément à la règle : » Les produits binaires des vingt racines d'exposant 44 appartiennent, à l'exclusion de tous autres, aux exposants 22, 1 1 et i; » Ceux des dix racines d'exposant 22 appartiennent à 1 1 et à i ; » Enfin, le produit des deux seules racines d'exposant 4 appartient à l'exposant i, c'est-à-dire est congru à l'unité (module/?). » Corollaire. — Le produit d'un nombre pair de racines secondaires d'ex- posant pair i, appartient, soit à -, soit à l'un de ses diviseurs. )) Théorème VIL — Le produit ab de deux, ou d'un nombre pair quel- conque de racines secondaires d'exposant impair i appartient, soit à i, soit à l'un de ses diviseurs. » En effet, on a, par hypothèse et sans réduction possible de l'expo- sant, dans le cas de deux facteurs, cl ou et b'^i (modp); (aby-,^£i (mod/>); ab appartient donc à l'exposant i, ou à l'un de ses diviseurs, mais comme /est impair, on n'a plus la faculté d'écrire comme lorsqu'il est pair, i î a'^i— 1 et 6^ E::^ — I , d'où résultait, par la multiplication, i (aby^i (modp); ab peut d'ailleurs appartenir à un diviseur - de i, puisque, par l'élévation à la puissance n, la congruence (aby^i se trouverait satisfaite. ( i5i5 ) » Exemple : p^=3i, i^i5. Sur les vingt-huit produits binaires des huit racines secondaires de 3i, d'exposant i5, huit appartiennent à cet exposant, douze à l'exposant 5, quatre à l'exposant 3 et quatre à l'expo- sant T. » Même démonstration pour /i, 6, ... facteurs. » Théorème VIII. — Le produit abc de trois racines secondaires a, b, c, de même exposant i, appartient, soit à i, soit à l'un ou à Vautre de ses divi- seurs. » La démonstration est la même que pour trois racines primitives. » Exemple : p^3i, ?:=i5. Sur les cinquanle-six produits ternaires des huit racines secondaires d'exposant i5, quarante appartiennent à cet exposant, huit à 5, huit à 3 et aucun à l'unité. » Corollaire. — Le produit d'i/n nombre impair quelconque de racines secondaires, d exposant impair i, appartient à i, ou bien à l'un ou à l'autre de ses diviseurs. » Même démonstration que pour trois facteurs. » Exemple : p ^Zi, î:=i5. Sur les cinquante-six produits 5°'''" des racines secondaires d'exposant i5 du nombre 3i, quarante-deux appar- tiennent à i5, six à 5, huit à 3, aucun à l'unité. » Les produits ^"p'«' de ces mêmes racines appartiennent tous à l'expo- sant i5. » D'où l'on voit qu'au fur et à mesure que s'élève l'ordre de multipli- cité du produit, le nombre relatif des produits appartenant à i s'accroît à son profit, tandis qu'il décroît pour les diviseurs de i. Théorème IX. — Le produit de toutes les racines secondaires, quels que soient les exposants auxquels elles appartiennent , est ^ — i (mod/)). » En effet,/) étant un nombre premier impair, on a, par le théorème de Wilson : i.2.3.4.-.(fi — i)^^ — i (mod p). M Si l'on divise ce produit par celui de toutes les racines primitives, que l'on sait être ss -+- i , le quotient exprime le produit de toutes les racines secondaires, et l'on voit qu'il estE^ — i (mod p). » Théorème X. — La somme de toutes les racines secondaires, sans distinc- tion de l'exposant auquel elles appartiennent, est ^o, ou à ±i(mod./9.), savoir .• ^ o, quand p — i est divisible par un carré; ^ + i, quand p — i est le produit d'un nombre impair de facteurs inégaux, e/ ses— i , quand ces /acteurs inégaux sont en nombre pair. » En effet, soit : S = i -l-2 + 3 + ...+p — I ( i5i6 ) la somme des/) — i premiers nombres. On sait que S^o(mocl. p.), puisque/» — i est pair. Si l'on retranche de S la somme 2 des racines pri- mitives, S — 2 = 2' sera la somme de toutes les racines secondaires, v compris celle d'exposant i. Or 2 est ^o, — i ou + i dans les trois cir- constances respectives précitées (' ). Donc 2' le sera, respectivement dans les mêmes cas, à o, -i- i ou — i . » Théorème XI. — Le produit de toutes les racines secondaires, qui appar- tiennent à un seul et même exposant i, est congru à -\- ï (mod. p.). » En effet, on sait que, si uti nombre a <[ i est premier à i, il en est de même de son complément a.' = i — v.; d'ailleurs, lorsque i est pair, - n'est pas premier à i, sauf le cas de i = 2, que nous regarderons comme exclu. Donc, parmi les i— i nombres i, 2, 3, 4. ...,(i— i), tous ceux i, a, p, y, . .. qui sont premiers à i se partagent en groupes composés chacun de deux complémentaires, tels que a, a.' ; par suite, leur nombre total est tou- jours pair. On en conclut que : » 1° Les racines secondaires appartenant à un môme exposant « (aussi bien que les racines primitives) sont toujours en nombre pair, sauf pour i = I et î = 2 ; car elles proviennent, sans exception, des puissances de l'une quelconque a d'entre elles, élevée successivement aux puissances marquées par les exposants i, x, (î, y, .... » 2° Ces racines peuvent être associées deux à deux (comme l'a fait Euler) par leurs exposants complémentaires à i, de telle sorte que l'on ait a". a'~" = a'^ i (mod./)) ; d'où l'on voit que non seulement le produit de toutes les racines, en nombre N, est congru à l'unité, comme l'énonce le théorème, mais encore que ce produit général se partage lui-même en — produits binaires, dont chacun jouit de la même propriété. » Quant à la somme des racines de même exposant quelconque i (divi- seur de/)— i), elle est congrue, ào, -f-i ou — i, dans les conditions qu'énonce le théorème X, mais inverses pour ce qui concerne les signes -)- et — de l'unité, parce que la racine p — i, d'exposant a, ne fait plus ici partie de la somme. La démonstration dérive, mutatis mutandis, de celle que Gauss a donnée pour les racines primitives (^Disq., n° 81), et il est inutile de la reproduire. » Exemple : p = 19; «^9- — Les six nombres, premiers à 9 et mïè- (') Gauss, Discj., n» 81. ( ï5i7 ; rieurs à 9, sont i, 2, 4» 5, 7, 8. Prenons pour base le nombre 4, qni est l'une des racines secondaires de 19 pour l'exposant 9; les trois groupes de racines associées sont : 4' = 4 avec 4*^5; 4'= 16 avec 4^^ 6; et 4"^ 9 avec 4°^ 17; et les trois produits binaires 4-5, 16.6, 9.17 sont ^i (raod. 19), comme l'est aussi le produit total 4.5-16.6.9.17. » La somme des six racines est 4-H5 + 6 + 9 + i6-f-i7^o (mod. 19), et l'on est dans le premier cas du théorème, puisque i = ç) est un carré. Pour i = 6, on eût obtenu les deux racines 8 et 12, dont la somme est ^+ I (mod. 19), tandis que, pour i = 3, les deux racines 7 et 1 1 ont une somme ^— i (mod. 19). Le nombre 6 = 2.3 se compose en effet de deux (nombre pair) facteurs simples, tandis que le nombre 3 ne se compose que A' un seul (nombre impair). » Appendice. — Voici, pour terminer cette étude et à titre de simple renseignement, trois inductions, vérifiées par moi sur tous les nombres pre- miers des deux premières centaines et sur un assez grand nombre d'autres, pris isolément et au hasard dans les hectades supérieures, mais dont je laisse à de plus habiles le mérite de prouver la vérité ou la fausseté : » 1° Le nombre 2 n'est jamais racine primitive d'un nombre premier ayant l'une des quatre formes 24' + (1,7, 17, 23), où ' = o, i, 2, 3, )> 2" Le nombre 3 n'est jamais racine primitive d'un nombre premier ayant l'une des quatre formes 24^(1, 11, i3, 23); » 3° Le nombre 5 n'est jamais racine primitive des nombres premiers de la forme 3o< + (i, 1 1, 19, 29). » Ceci, bien entendu, ne signifie pas que, outre les nombres premiers ainsi qualifiés, il n'y en ait pas d'autres comportant les mômes exclusions respectives de 2, de 3, ou de 5 ; il en existe, au contraire, mais qui n'appar- tiennent pas, comme ceux-ci, à des formes générales nettement définies. » HYDRODYNAMIQUE. — Formules du coefficient des frottements intérieurs, dans r écoulement tumultueux graduellement varié des liquides. Note de M. J. BoUSSIXESQ. « I. Dans les cas de la section circulaire et demi-circulaire (' ), la loi simple d'accroissement de s vers l'axe, exprimée par le dernier facteur -> (') Voir le précédent Compte rendu, p. i445- ( i5i8 ) ne peut plus s'appliquer aux petites distances rde l'axe, où elle conduirait à supposer une agitation presque infinie, physiquement inadmissible. Mais elle n'y donne aucun frottement très grand par unité d'aire, vu que la vi- tesse relative du glissement moyen local des couches y décroît jusqu'à zéro, par raison de continuité et de symétrie. Aussi n'en résulte-t-il, dans le mode de distribution des vitesses, qu'une altération locale à peine perceptible. Il est toutefois désirable, en vue de l'approximation plus grande que rendent possibles les récentes observations, de corriger cette loi trop simple de la proportionnalité inverse de s au rapport ^l nous le ferons par la substitution, à ce rapport, d'une fonction un peu différente ^ -|- ^'f r )' oi!i la petite partie inconnue (j/f ^ ) restera finie et distincte de zéro sur l'axe. Mais nous serons réduits à la déterminer par les données seules de l'expérience, dans la mesure très imparfaite que permettra leur précision (difficile cependant à surpasser). Nous remplacerons donc, à une deuxième approximation, la seconde formule (i5) par celle-ci. (i6) (section circulaire) )) II. Passons au cas plus général de tuyaux ayant leur contour y d'une même forme quelconque, définie par une relation donnée entre les rap- ports — 5 — des coordonnées jK, z de leurs divers points au rayon moyen t; et comprenons-y d'ailleurs celui d'un canal découvert, en imaginant alors, comme il a été indiqué ci-dessus, un tuyau de section double où le contour mouillé, double également, se composerait du proposé et de son symétrique par rapport à la surface libre. Pour donner à ces cas toute la généralité possible, supposons même le degré de rugosité ou, par suite, le coefficient B du frottement extérieur, variables avec la génératrice considérée de la paroi, c'est-à-dire en fonction arbitraire de ^ et — • » Ici la vitesse à la paroi, encore réductible à sa composante u, ne sera plus constante le long du contour mouillé -/ ; mais nous pourrons admettre avec quelque approximation qu'elle y varie d'une certaine manière ou, autrement dit, en appelant u^ sa valeur en un endroit déterminé, par exemple au point le plus bas de c, qu'elle est partout ailleurs le produit ( i5i9 ) de i/o par une fonction toujours la même de ^) —• L'ampleur j- au de- vant de chaque élément d-/ du contour, entre les deux normales menées à ses extrémités et prolongées jusqu'à la rencontre de la surface libre ou du plus grand diamètre (dans une section elliptique), n'égalera plus -, mais bien le produit de - par une autre fonction de —, — • Le rayon moyen - sera cependant comme sa valeur moyenne, puisqu'il exprimera le volume fluide existant, dans le courant, par unité de surface des parois, ou l'aire de section normale par unité de longueur du contour mouillé. » Les trois facteurs distincts u, ^, ^\/B, caractérisant l'agitation en- (.1/ K gendrée près de d/, auront donc pour produit l'expression ^- y/Bo - «o» multipliée encore par une fonction analogue. Et comme enfin l'agitation, à partir des parois, se transmettra dans la masse en se concentrant ou se disséminant suivant les mêmes proportions aux points homologues de l'in- térieur, ou en se réfléchissant de même aux points homologues des sur- faces-limites, il est naturel qu'on puisse exprimer le rapport de sa valeur en chaque point (y, r) de (7 à ce qu'elle est au point du fond où B et m sont Bo et «„, pai* une certaine fonction positive de la forme F ( ^, -^ j, la même pour toutes les sections dont il s'agit. Il viendra donc, comme géné- ralisation des formules (ij)et (i6), (■7) .=mvb;î.„f(^,^ » Nous aurons plus loin à considérer le produit des deux fonctions, censées connues, 5-, \~] > prises aux divers points du contour mouillé /. En appelant y ce produit positif, qui se réduit à l'unité dans les cas des formules (i5) et (16), nous poserons ainsi (18) (sur le contour mouillé /) b~(~) ^f\V'a)' n III. Portons l'expression (17) du coefficient de frottement intérieur dans les formules (12) des forces N, T, où les D, G ont d'ailleurs les va- leurs (2). La petitesse du coefficient i rendra négligeables les termes où il multipliera des dérivées de u, v, w, autres que celles de u en j, z, les seules ( l520 ) de grandeur notable. Il viendra donc (19) ' ^ -¥V^o->^^fr''¥)' » On en déduit d'abord aisément, à raison de la petitesse des angles faits par les normales à la surface-limite avec les plans des yz ou des sec- tions a, que la pression exercée sur la masse fluide par un élément cjuel- conque de sa couche superficielle ne comprend de sensible, à part une partie principale valant —p et perpendiculaire à la surface, c]i\\\n frolle- ment, dirigé à très peu près suivant les x négatifs, et exprimé par — e-^, oii -T- est la dérivée de u suivant une petite normale dn tirée, dans le plan de la section a, sur son contour, à partir du point intérieur voisin que l'on considère. Si [3 désigae l'angle de cette normale, menée ainsi vers le dehors, avec les j positifs, on a / X du du Z du . „ (20) _=._cosp + ^smp. » Près d'une surface libre, le frottement étant nul, la fonction u vé- rifiera donc la condition -j- = o et /j égalera la pression constante donnée de l'atmosphère contiguë. Près d'une paroi, où le frottement est régi par la formule (i4), il viendra pour u, vu finalement (18), la condition » IV. Voyons maintenant ce que deviennent les équations indéfinies (i3) et, d'abord, les deux dernières. Les dérivées en x de T., T^, qui y figurent, auront, d'après (19), à l'un de leurs deux termes, le facteur s en même temps que la dérivée très petite de u en x (différentiée en y ou z), et, à l'autre, la dérivée même de s en x, d'un ordre de petitesse plus élevé que celui de e à raison de la graduelle variation supposée du régime. Ces dé- rivées de T., T^ seront donc négligeables, et, comme les accélérations transversales c', w' le sont aussi, les deux dernières équations (i3), dé- barrassées de tout terme rappelant le mouvement, signifieront que la pression moyenne p varie hydroslatiquement sur toute l'étendue de la section normale c. S'il y a une surface libre, où p devra égaler la pression ( l52I ) constante de l'atmosphère, son profil en travers, limite supérieure de c, sera donc horizontal. » V. Dans tous les cas, la dérivée en x de p, ou de — ÎV^, indépendante dej'et z, se réduit à celle de la pression moyenne p^, mesurée le long de l'axe des x, entre les deux sections normales d'abscisses x, x -^- dx. Nous supposerons qu'on prenne cet axe, tangent, dans le cas d'un tuyau, à l'élément même ds, compris entre ces deux sections, de l'axe du tuyau, et, dans le cas d'un canal découvert, à l'élément analogue ds d'une coupe longitudinale de la surface libre, telle qu'elle est à l'époque /. Alors, si, par analogie avec />„, l'on appelle f „ Y altitude des divers points de l'axe du tuyau ou de la coupe longitudinale de la surface libre, la dérivée -~ sera la pente de l'élément ds, sinus de son angle avec le plan horizontal ('), et l'on aura, dans la première équation (i3), X = — i^-P" P''i' suite, dans cetle première équation (i3), la somme des deux termes en N, et en X, divisés par ^g, pourra s'écrire simplement r, ('^o + / ~~]> ^U dans le cas d'un canal découvert (où p^ ^ const.), elle ne sera autre chose que la pente de superficie, cause unique de l'écoulement lorsqu'il devient uniforme. Donnons, en général, à cette expression, indépendante de y et de z, le nom de pente motrice, et désignons-la, suivant l'usage, par I, en posant ainsi d ( , fdpr (-) ■=-»('•-/: » La première équation (i3), divisée elle-même par p », sera l'équation indéfinie en ii, / Q\ rt f t ctii\ d I t flu\ ^ II' » VI. Pour la rendre, ainsi que les conditions aux limites, indépendante des dimensions absolues de la section, prenons comme variables, au lieu de 7, z, les coordonnées r,, 'C du point homologue de (y, z) dans une sec- tion de rayon moyen i, et a])pelons r/v la petite normale homologue de du (') En Hydraulique c'est ce sinus, non la tangente correspondante, qu'il y a lieu de considérer, et auquel il convient de réserver le nom de pente : il reste le mot incli- naison pour désigner la tangente. C. P.., 1S96, 1" Semestre. (T. CXXII, N» 26.) I9S ( l522 ) dans cette section. Autrement dit, posons / , \ y V V y -3 1 > > d I d d y d . d i d (2/4) ■/) = ^, l=—\ d'où -p = ^- -^, — = /- - et — = ^ -^• ^ ^^ a a ' dy 1 m, clz a dX, dn a rtv » En même temps, substituons à e sa valeur (19) et divisons chaque équation par le facteur, indépendant de j^ et z, qui lui donne la forme la plus simple. Nous aurons ( 5) i^ F(,,(:)^ +4 Fe.,D^L4=--' 1 _A_ (7 «' d^ _ (26) (sur le contour) F(-/,, "C) ^" = - k^hj(r„ l). » Ces relations sont complètement indépendantes du choix des axes. En effet, leurs deux seuls termes qui paraissent en dépendre, savoir, les deux premiers de (25), si l'on y effectue les différentialions en r,, "(, puis qu'on y introduise les paramètres différentiels A, , A2 des deux premiers ordres des fonctions de point qui y figurent, reviennent ensemble à FA2 1- A.F A, — cosX, "0 «0 où \ désigne l'angle des deux normales aux courbes F = const. , ~ = const. » Il suffit de supposer y"(-/), î^) =: o à la surface libre, pour que la condi- tion (26) au contour comprenne celle qui régit u sur une telle surface. L'on voit d'ailleurs que cette dernière condition sera satisfaite d'elle-même, si l'on peut former la solution pour le cas d'un tuyau plein ayant sa section comjiosée de la proposée et de sa symétrique par lapport à son bord supé- rieur (ou profil en travers horizontal de la surface libre), avec symétrie de structure des parois de part et d'autre; car la fonction de point u y prendra naturellement mêmes valeurs de part et d'autre de cette droite, sur laquelle s'annulera dès lors sa dérivée suivant le sens normal, continue dans tout l'intérieur du contour total 2y . » VII. La vitesse absolue w„, au point du contour où B = B„, s'obtient en appliquant le principe des quantités de mouvement, suivant les ci-, à la tranche fluide comprise entre les deux sections d'abscisses x, x -\- dx, ou, ce qui revient au même, en multipliant (26) par da ^ -^dn d'C et puis inté- grant dans toute l'étendue de la section a, sans négliger de convertir les ( i523 ) deux premiers termes, à la manière ordinaire, en intégrales sur le contour de a, que la relation (26) conduit à ne prendre que pour la partie mouillée y de ce contour. L'introduction sous les signes / des rapports —, — , indé- pendants des dimensions absolues de a, donne enfin, après quelques trans- formations évidentes, (.,) B,,:jf/(,,;)f = ^(.-Xfv)- )) Le coefficient de ul, dans le premier terme, est tout connu, puisque la fonction /(•/;, Q s'y trouve donnée en vi ou ^ le long du contour mouillé /. Cette formule fera donc connaître ii„ dès que la pente motrice I et les accé- lérations u' seront données. Puis le système (aS), (26) déterminera com- plètement le rapport — > déjà égal à i au point du contour mouillé où B = Bo; et, par suite, il déterminera la vitesse u pour tous les points de la section. En effet, s'il pouvait admettre deux solutions distinctes, leur dif- férence, que j'appellerai iJ.(-n,'C), vérifierait évidemment les deux équa- tions |(^S + |(Ft) = "' (sur le contour) f| = o. Or la première, multipliée par [j.dnd'C,, et intégrée par parties dans toute l'étendue d'une section, en y détachant à la manière ordinaire des inté- grales prises sur le contour, donne, vu la seconde, un premier membre tout composé d'éléments non positifs, et dont l'annulation identique exige que l'on pose [j. = const. dans tout l'intérieur de la section. Or cette dif- férence 1^. s'annule au point où B := B^ et où elle se réduit à i — i . Donc elle s'annule partout. » M. Appell, en présentant à l'Académie le premier fascicule d'un Ou- vrage intitulé : Principes de la Théorie des fondions elliptiques el Applications, dont il est l'auteur en collaboration avec M. Lacour, Professeur au lycée Saint-Louis, s'exprime de la façon suivante : « Nous nous proposons, dans cet Ouvrage, de rendre facilement acces- sibles la théorie et les applications des fonctions elliptiques. Dans ce but, nous réduisons au minimum les emprunts à la théorie des fonctions, en prenant comme point de départ la notion du développement d'une lonc- ( i524 ) lion uniforme par la formulé de Taylor; nous n'employons pas la théorie des intégrales prises entre des limites imaginaires. Nous donnons d'ail- leurs, dans un premier Chapitre, les définitions de tous les termes em- ployés en Analyse dont nous sommes amenés à faire usage. La théorie des fonctions elliptiques est précédée d'un résumé des principales propriétés des fonctions trigonométriques et des fonctions rationnelles, dont le but est de mettre en évidence les analogies des fonctions elliptiques avec ces fonctions élémentaires, auxquelles elles se réduisent, quand l'une des périodes seule devient infinie ou quand les deux périodes deviennent si- multanément infinies. » Quant aux applications, elles se rapportent à la Géométrie, à la Mé- canique rationnelle et à la Physique mathématique. » La théorie des fonctions elliptiques se complique d'une question de pure forme, à cause de la variété des notations employées; nous nous sommes interdit d'introduire aucune notation nouvelle. Nous avons ex- posé, simultanément, deux systèmes de notations qui sont appelés à sub- sister d'une manière définitive : le système de Jacobi, suivi par M. Hermite dans toutes ses recherches, et celui de M. Weierstrass. Les applications sont faites tantôt dans le premier, tantôt dans le second système. » M. Albert Gaudrv s'exprime en ces termes : « Ladv Prestwich me prie d'annoncer la mort de Sir Joseph Prestwich, Correspondant de l'Académie dans la Section de Minéralogie. Prestwich a été d'abord négociant en vins. Pendant qu'il exerçait son commerce, il commençait de très importantes recherches géologiques. Bientôt il s'est élevé au plus haut rang dans la Science; il est devenu professeur de Géo- logie à l'Université d'Oxford, et, il y a peu de temps, il a été fait Sir, en considération de ses grands travaux scientifiques. Personne n'a réuni des observations aussi nombreuses et aussi précises que lui sur les terrains quaternaires. Il a été un des premiers à faire reconnaître l'intérêt des découvertes de Boucher de Perthes. Entouré parmi les savants anglais d'une universelle estime, il était également très connu et très aimé par les géologues français. » ( i525 ) NOMKVATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Newcomb, élu Associé étranger. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4o, M. Backhuyzen obtient 38 suffrages, M. Christie » i » Il y a un bulletin blanc. M. Backhuyzen, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. RAPPORTS. HYDRAULIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. Bazin, intitulé « Expériences nouvelles sur la distribution des vitesses dans les tuyaux » . (Commissaires : MM. Sarrau, Léauté; Boussinesq, rapporteur.) « Le Mémoire que M. Bazin soumet au jugement de l'Académie et dont nous avons l'honneur de vous rendre compte, a pour titre : Expériences nouvelles sur la distribution des vitesses dans les tuyaux. Cette question, une des plus importantes de l'Hydraulique, avait pu être abordée, il y a quarante-cinq ans, par Henri Darcy, grâce aux perfectionnements qu'il venait d'apporter au tube hydrométrique de Pitot et qui transformaient ce tube en un instrument aussi commode que précis pour la mesure des vitesses d'un liquide à l'état de mouvement quasi permanent. Aussi, malgré le médiocre calibre des tuyaux de conduite sur lesquels il lit ses observa- tions, découvrit-il deux lois importantes du phénomène, consistant en ce que le décroisscment de la vitesse à partir de l'axe du tuyau, entre cet axe et tout point qui en est distant d'une fraction donnée du rayon, varie comme la racine carrée de la pente motrice et ne dépend pas sensiblement du degré de rugosité de la paroi. ( 1326 ) )i Mais, quant à la loi principale, celle qui relie le même décroissement à la distance à l'axe, il ne réussit pas à la dégager, parce qu'il put à peine explorer, avec le tube indicateur, la moitié centrale de l'aire des sections, faute d'espace lui permettant de le porter plus loin de l'axe sans avoir à craindre qu'un trop grand voisinage de la paroi n'altérât la vitesse même à mesurer. » Or, c'est seulement aux grandes distances relatives de l'axe que le décroissement en question de la vitesse devient notable et que se différen- cient beaucoup entre elles les diverses formules susceptibles de le repré- senter. Aussi la loi de proportionnalité de ce décroissement à la puissance | de la distance, que Darcy crut pouvoir déduire de ses observations, fut- elle démentie quelques années après, ou tout au moins rendue très invrai- semblable, par de nombreux mesurages de vitesses dans des canaux découverts demi-circulaires coulant à pleins bords, très analogues par conséquent à des tuyaux et où (sauf les troubles habituels au voisinage de la surface libre) le décroissement dont il s'agit fut trouvé en raison directe du cube de la distance à l'axe. » Des observations plus complètes sur les tuyaux de conduite étaient donc nécessaires. M. Bazin vient de les faire près de Dijon, aA^ec le soin et la sagacité qui lui sont ordinaires, sur un tuyau en ciment de o",8o de dia- mètre et 80™ de longueur, alimenté par le canal de Bourgogne. Après avoir reconnu que le régime uniforme y existait dans toute la seconde moitié de la longueur, il a effectué ses mesures de vitesses sur les deux sections situées au milieu et aux trois quarts de la longueur totale, sans compter, au premier quart de celle-ci, une autre section où les vitesses des divers filets fluides, moins inégales entre elles que plus en aval, accusaient un régime en train sans doute de s'uniformiser, mais sensi- blement variable encore, malgré un parcours déjà accompli de vingt-cinq fois le diamètre du tuyau. » Les mesurages, pris au centre et, sur au moins quatre rayons en croix, aux -jîf, ^, f, |, f, f, ^, |, ~ des rayons, ont confirmé comme loi approchée la proportionnalité du décroissement de la vitesse au cube de la distance à l'axe, avec le même coefficient que dans les canaux demi-circulaires. Mais il y a, entre ce que donne cette loi et la réalité, un petit écart, c'est- à-dire une correction à effectuer, positive sur environ les trois premiers quarts des rayons et sur le dernier tiers de leur quatrième quart, négative dans l'intervalle, avec un maximum, un peu après le milieu des rayons. ( 'Î27 ) s'élevant dans le tube expérimenté aux ^ de la vitesse moyenne et, plus loin, un minimum (ou maximum négatif) d'environ y^ de la vitesse moyenne dans le même tuyau. » Après avoir représenté cette correction par le carré d'une fonction du second degré (ce qui revient à négliger ses valeurs négatives), M. Bazin a reconnu qu'il faudrait une expression plus complexe pour bien remplir ce but, et, renonçant à la chercher, il a figuré d'une manière assez approchée le mode de variation des vitesses par un arc d'ellipse, avec des écarts qui atteignent toutefois, dans le cas du tuyau expérimenté, ~~ de la vitesse moyenne. » Le Mémoire contient encore une évaluation de la perte déchargea l'entrée non évasée du tuyau ; et le Tableau, qu'il donne, des vitesses aux diverses distances de l'axe dans la section où le mouvement n'était pas encore réglé (après un parcours, depuis l'entrée, de i5 diamètres), con- stituera un document important pour la théorie peu étudiée jusqu'ici de l'établissement du régime uniforme dajis les tuyaux de conduite. » En résumé, les nouvelles expériences de M. Bazin tranchent définiti- vement une question restée longtemps en suspens et dont la solution était très désirable. Leurs résultats montrent que des lois communes régissent, d'une part, l'écoulement dans les tuyaux, d'autre part, l'écoulement à ciel ouvert, et qu'une théorie embrassant l'un et l'autre à la fois n'est nulle- ment chimérique. Enfin, ces résultats, en permettant une deuxième approximation du problème de l'écoulement dans les lits à section circu- laire ou demi-circulaire, araèneronl un nouveau progrès de nos idées tou- chant l'importante question du frottement intérieur des fluides agités. En conséquence, nous proposons à l'Académie de remercier M. Bazin et son aide expérimenté, M. Hégly, de leur importante Communication, et d'or- donner l'insertion du Mémoire dans le Recueil des Savants étrangers, où se trouvent déjà les Recherches hydrauliques soit de Darcy, soit de M. Bazin lui-même, qui ont fondé nos connaissances sur cette branche capitale de la Mécanique des fluides. » Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. ( iSîS ) MEMOIRES PRESENTES. MÉCANIQUE ANIMALE. — Contrôle de la pédale dynamomètrique de bicyclette. Note de M. Bounï, présentée par M. Marey. (Renvoi au concours du prix Fourneyron.) 0 Dans les expériences faites à la Station physiologique sous la direction de M. Marey, les chiffres trouvés pour le travail développé tlans la loco- motion à bicyclette diffèrent un peu de ceux donnés par M. Bourlet dans son Traité des bicycles et bicyclettes. On pouvait donc craindre que, au cours des opérations compliquées et délicates de l'analyse graphique d'un coup de pédale, il ne se glissât de temps à autre des erreurs. Aussi avons-nous cru utile de soumettre la méthode employée à une vérification. » L'analyse d'un coup de pédale se faisant en deux temps : i" construc- tion de l'épure géométrique; i° construction de l'épure dynamométrique, ce contrôle devait porter sur les deux opérations successives. » Nous obtenons l'épure géométrique d'un coup de pédale en faisant inscrire sur le disque, à côté des courbes dynamométriques, et au moven d'une troisième courbe, les aires décrites par la manivelle. Nous employons pour cela une came sinueuse à i[\ dents calée sur la roue dentée de la bi- cyclette. Or cette came actionne, par l'intermédiaire de deux tambours à levier réunis par un tube de transmission par l'air, un petit style traceur monté sur la pédale à côté des styles dynamométriques. On peut se demander si le passage de chaque dent de la came sinueuse devant le galet du tambour moteur est pointé, sur le disque d'inscription, par le deuxième tambour à l'instant précis où ce passage a lieu, et s'il n'y a pas un certain retard dû à la transmission. Pour trancher la question expérimentalement, nous avons placé la bicyclette sur un bâti analogue à celui des appareils usités pour s'entraîner en chambre. Une tringle métallique rigide, fixée au bâti et cou- lissant sur la pédale, assujettit le plan de celle-ci à passer par un point fixe. Cherchant ensuite à retrouver cette direction par la discussion de la courbe sinueuse tracée sur le disque, nous avons constaté que l'épure obtenue diffère de l'épure réelle, et qu'il y a bien un retard dans la transmission. Ce retard est d'environ — '- de seconde pour un tube de transmission de 5"""' de diamètre et de 2™ de long. Il est facile d'en tenir compte dans une expé- ( ' 5-^.9 ) rience, connaissant la vitesse de translation i' de la machine et son déve- loppement d. Cherchons, en effet, à calculer le nombre de degrés nde l'arc décrit par la pédale pendant la durée de la transmission. )) La machine parcourant c mètres par seconde et chaque tour de mani- velle correspondant à un parcours de rf mètres, le nombre des tours de ma- nivelle par seconde est de -^> par conséquent, le nombre de degrés de l'arc décrit par la pédale est de Tl ^ ^^° pour une seconde et, pour -— de seconde, (' 36o d 100 » Par exemple, pour une vitesse de translation de 3o''™ 4 l'heure, la machine parcourt par seconde 8™, 33; son développement étant, d'autre part, de 5'", 65, on obtient, en remplaçant c et d par ces valeurs, - n = 3°32". » L'angle que faisait la manivelle avec la verticale au moment où la dent spéciale était en prise devra donc être augmenté de 3°32". » Ce point étant [éclairci, on peut se demander si les données dynamo- métriques de l'appareil doivent être acceptées sans restriction. La gradua- tion des ressorts se fait par une expérience statique, ce qui peut être une cause d'erreur; la friction des styles sur le disque, les frottements inté- rieurs du mécanisme dynamométrique, enfin et surtout les irrégularités dans le tracé dues aux vibrations peuvent fausser les indications de l'appa- reil. )) Pour savoir si le travail calculé correspond exactement au travail réel, la bicyclette étant montée sur son bâti, nous avons placé sur son axe arrière un frein de Prony. La cadence des coups de pédale est réglée par un métronome; un volant régularise le mouvement des pédales, comme dans les conditions normales de marche, où la masse du cycliste et de sa machine font office de volant. Malgré cela, la vitesse n'était pas suffisam- ment uniforme pour que le frein de Prony ordinaire, à poids, fût applicable. D'ailleurs, la nécessité d'éviter la fatigue du sujet obligeait à choisir un procédé expéditif. Aussi avons-nous fait usage d'un frein de Prony à ca- dran, dont le levier s'équilibre lui-même comme le fléau d'un pèse-lettres C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N» 36.) 199 ( i53o ) el oscille devant un cadran gradué de manière à donner directement le travail par tour de pédale. » Les résultats ont été satisfaisants. Ne disposant que d'une seule pédale dynamométrique, nous l'avons montée alternativement à droite et à gauche; puis nous avons cherché si le travail mesuré par la pédale dynamométrique était égal, supérieur ou inférieur à la moitié du travail du frein pour un tour de manivelle. Les chiffres obtenus montrent que, pour le sujet consi- déré, le travail du pied droit était toujours supérieur à celui du pied gauche, et que le travail de l'ensemble des deux pieds surpassait d'environ 5 pour loo le travail au frein. Ce dernier fait tient vraisemblablement aux résistances des axes des pédales, de la chaîne, de l'axe du pédalier, de la came et de l'axe du volant, résistances qu'il sera nécessaire de tarer pour que ce frein de Prony constitue un moyen de contrôle absolument précis. » CORRESPONDANCE . M. GiLL, nommé Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le i^'' volume d'un Ouvrage de M. A. Lacroix, ayant pour titre : « Minéralogie de la France et de ses colonies » (présenté par M. Fouqué); 2° Une Notice de M. Zeiller, sur « le marquis de Saporta, sa vie et ses travaux » (présenté par M. Chatin); 3° Un Ouvrage de M. Gino Loria intitulé : « Il passato ed il présente délie principal! Teorie geometriche ». PHYSIQUE. — Expériences actinométriques faites au mont Blanc, pour déterminer la constante solaire. Note de M. J. Vallot, présentée par M. Mascart. « Un certain nombre d'auteurs ont fait des recherches pour déterminer la constante solaire, c'est-à-dire la quantité de calories reçues normale- ment en une minute sur une surface de i"'' à la limite de l'atmosphère. ( i53i ) Pouillet et plusieurs autres physiciens ont trouvé, pour cette constante, des nombres voisins de l'^^'.ySo. Mais, depuis quelque temps, divers au- teurs ont donné des chiffres parfois beaucoup plus élevés et inclinent à croire que la constante doit être voisine de 3 calories. » Nous avons entrepris plusieurs séries d'expériences, dans l'espoir d'arriver à une détermination plus précise. Nous nous sommes servi de la méthode de M. Violle, qui consiste à opérer simultanément à deux stations à des niveaux très différents, pour pouvoir tenir compte d'une façon plus certaine de l'absorption atmosphérique. » Nous avons fait une première série d'observations les 28, 2g, 3o et 3i juillet 1887, avec Vactinomètre absolu de M. Violle. Nous opérions au sommet du mont Blanc (4807™), tandis que M. Henri Vallot opérait à Chamonix (1040""). Les éléments météorologiques de l'atmosphère nous étaient fournis par les observations faites à ces deux stations et, en outre, par des enregistreurs placés aux Grands-Mulets (3o20™). » Cette série comprend 7 observations au mont Blanc et 8 à Cha- monix, sans compter 3 observations rejetées à cause des vapeurs contenues dans l'atmosphère. » Nous avons fait une seconde série d'observations, les 18 août et 19 septembre 1891, 2cvec Vactinomètre à mercure de M. Crova. Nous avons opéré d'abord à notre observatoire (436o™), ensuite au sommet du mont Blanc (4807""), tandis que M""" Gabrielle Vallot opérait à Chamonix (io4o""). » Cette série comprend quarante-neuf observations au mont Blanc et quarante-cinq à Chamonix. Ces observations ont servi à calculer treize moyennes horaires au mont Blanc et treize à Chamonix, après l'exclusion de neuf moyennes rejetées à cause des vapeurs contenues dans l'atmo- sphère. » Pour le calcul de la constante solaire, nous avons calculé les coeffi- cients à l'aide des couples d'observations simultanées aux deux stations. La constante a ensuite été calculée successivement par les formules de Pouillet et de M. Violle, ensuite par la méthode de M. Crova. L'emploi de chaque formule nous a donné de bonnes séries, suffisamment comparables. La discussion des chiffres obtenus avec les formules de Pouillet et de M. Violle nous a conduit à adopter un chiffre intermédiaire. Voici la moyenne des deux séries calculée par ces divers moyens : Expériences de 1887. Formule Pouillet-Violle A = i ,700 » 1891. » A ==1,684 » 1891. Formule de Crova A =z i ,694 ( i532 ) » Nous ferons remarquer la concordance de ces résultats, obtenus avec deux instruments totalement différents, et calculés par deux méthodes distinctes. » La constante solaire paraît voisine de 1,700, chiffre peu différent de celui qu'avait donné Pouillet. » On peut aussi, par un calcul très simple, montrer que la constante solaire est bien loin d'être égale à 3*^^'. La constante est égale à la quantité de chaleur observée à la station, augmentée de la quantité absorbée par l'atmosphère; or, au mont Blanc, on peut mesurer la plus grande partie de cette absorption. )) Avec nos deux stations simultanées, la mesure de l'absorption est faite sur un tiers de la colonne d'air totale, et la mesure de cette colonne est connue exactement, par l'observation des baromètres. La vapeur d'eau ne peut pas être mesurée aussi exactement, mais la quantité qui existe au- dessus de la station supérieure n'atteint pas le dixième de celle qui se trouve entre les deux stations ; la mesure de l'absorption de la vapeur d'eau est donc faite sur plus des neuf dixièmes de la quantité totale de vapeur. » Une simple proportion suffirait pour calculer l'absorption totale, si l'on pouvait mesurer séparément l'absorption de l'air et celle de la vapeur d'eau. Malheureusement, ces deux quantités ne peuvent pas être séparées et l'on n'en connaît que très imparfaitement le rapport. Mais si nous cal- culons l'absorption, d'abord pour l'air, ensuite pour la vapeur, en suppo- sant successivement que chacun produit l'absorption totale, la somme de ces deux absorptions donnera un maximum qui ne pourra jamais être atteint. » Nous choisirons pour exemple la radiation la plus élevée que nous ayons obtenue au mont Blanc, i''"',565 le 29 juillet 1887, à ii''3o™ du matin. En supposant l'air seul absorbant, le calcul donne une absorption de o'^"',4o7 6tj en supposant la vapeur d'eau seule absorbante, o"^''',oi7. La somme o"''',424» ajoutée à la radiation mesurée i'^'*',565, donnera 1,989 comme chiffre ne pouvant pas être atteint par la constante solaire. On voit donc que cette constante est inférieure à a''"'. Pour qu'elle atteigne 3*="', il faudrait que la quantité de vapeur d'eau contenue dans l'atmo- sphère, au-dessus du sommet du mont Blanc, fiit au moins cent fois plus considérable que ne l'indique le calcul. » Le détail et la discussion de nos observations paraîtront prochai- nement dans le tome II des Annales de l' observatoire du mont Blanc. » ( i533 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur les rayons limites (\ = o). Note de M. C. Maltézos, présentée par M. A. Cornu. « La forme de l'équation (4) (voir Comptes rendus, p. 1474) m'a suggéré de traiter la même question d'une autre manière. Cette équation, en effet, ressemble à celle de la propagation de la chaleur dans une barre très longue, ou de la propagation de l'électricité dans un fil cylindrique, avec perte latérale. D'autre part, on sait que, dans la théorie électromagné- tique de la lumière, E, dans le cas d'une onde plane, représente ce que Maxwell appelle le potentiel vecteur. » Supposons, pour un instant, que, dans le trajet de ces radiations limites, qu'on prendra comme constituant un tube, le potentiel vecteur ne varie qu'avec z. Le flux, qui passe par la section co d'abscisse z, est — «(1) -y- } az k dépendant de la nature du milieu. Le flux, qui traversera ainsi la section voisine z -\- clz, sera li co ; • dz » Donc le flux total, qui reste dans un volume de longueur dz, est K(M -j^^ az, qui doit être nul ; on aura donc ^2=0. d'où ^ = E„ + ai. » Or, dans le cas réel, le potentiel vecteur dans le vide (pour >i = o) est constant; on a donc a = o. » Supposons maintenant que ces perturbations spéciales se propagent dans un milieu absorbant; cette absorption peut être assimilée à une espèce de diffusion; elle est, par conséquent, équivalente à un flux dans le milieu ambiant. Comme le flux total doit être nul, il faut que le gain d-'i kw-p^dz soit égal à la perte. Celte perle est proportionnelle ici à ^ et au vo- ( i534 ) liime (.odz, et non pas à la surface latérale (et c'est en cela que consiste la différence avec les autres cas cités, où la perte est latérale); on doit donc avoir az- w dépendant aussi de la nature du milieu. )) Si l'on se rapporte aux problèmes analogues de la propagation de la chaleur ou de l'électricité dans un fil, on voit que le coefficient k est ana- logue au pouvoir conducteur pour la chaleur ou au pouvoir inducteur spéci- fique pour l'électricité, ou enfin à la perméabilité des corps poreux en Hydrodynamique, k est donc ici inversement proportionnel au coefficient d'élasticité spéciale qui naît dans le milieu par cette propagation, qui est égal au rapport P, de la force avec le déplacement qui la produit. On a donc » D'autre part, cj doit avoir aussi une signification électrique, être, par exemple, un pouvoir spécifique de diffusion dans le milieu, ou une espèce de conductibilité pour ces radiations. Quoi qu'il eu soit, la solution géné- rale compatible avec les conditions du problème est l = l,e-''^^, et, en la comparant à la solution (5) de ma Note précédente (p. i475) on trouve P, H, nj = I- P, + H, - P,+ Ii » On peut donc aussi prendre les radiations limites (1 = o) comme un flux électromagnétique spécial, par analogie, je le répète, avec les cas cités de la propagation de la chaleur ou de l'électricité dans un fil. » SPECTROSCOPIE. — Sur le spectre du phosphore dans les sels fondus et dans certains produits métallurgiques. Note de M. A. de Gramo\t, présentée par M. Friedel. « Les phosphates fondus, soumis à l'action de l'étincelle condensée suivant le dispositif que j'ai déjà employé pour d'autres sels ('), donnent (') Comptes rendus, 8 juillet i8g5 et 8 juin 1896. ( i535 ) un très beau spectre de lignes du phosphore, facile à obtenir et supérieur, en netteté comme en intensité lumineuse, à celui des tubes de Pliicker à phosphore. J'ai repris ainsi l'étude du spectre de ce métalloïde, entreprise autrefois par M. Salet avec une moindre dispersion, et dans des conditions différentes dont on trouvera l'exposé dans le Traité de Speclroscopie de cet auteur qui y a corrigé et modifié les résultats antérieurement (') donnés par lui-même. » J'ai fait principalement usage du phosphate de soude et du phosphate de potasse fondus, et en retranchant du spectre donné par ces sels les raies du sodium ou du potassium mentionnées dans une précédente Note (^), j'ai obtenu les longueurs d'onde suivantes pour le spectre de lignes du phosphore. 65o,6 Diffuse. 645,8 Bien marquée. 608.8 Bien visible, non vue par Salet. !6o4, 2 Forte, vive, 6o3,45 Assez forte, fine. 602,5 Forte, vive. p. 549,85 Assez bien visible. 546.2 Faible. 545.3 Faible. Y- 542,35 Très forte. 540.9 Forte, non vue par Salet. 538,5 Forte, non vue par Salel. 534.0 Forte, plutôt diffuse, non vue par Salet. 53 1.1 Forte. 529.2 Forte. 5. 525, o Très forte. 496,8 Assez bien visible, diffuse, non vue par Salet. 494,1 Bien marquée. l 46o,3 Très forte. '■ I 458,85 Très forte. » Les désignations alphabétiques de raies sont celles de M. Salel. » Il y a peu de différence d'intensité entre les raies indiquées très fortes et celles nolèes fortes. » Les raies les plus faciles à reconnaître, par leur position et leur aspect, sont d'a- bord le triplet Plia du rouge et le doublet Phe du bleu, ensuite les raies vertes de- ( ') Thèse de Doctorat, Paris, 1892, et Annales de Chimie et de Physique, 4" série, t. XXVIIl. (2) Comptes rendus, i5 juin 1896. ( i536 ) puis Ph-c jusqu'à PIio. Trois d'entre ces dernières n'ont pas été vues par M. Salet; mais elles correspondent en intensité et à peu près en position avec des lignes figurant sur a planche du Mémoire de Pliicker, d'où leur longueur d'onde a été approximativement déduite par M. Watts. D'ailleurs, les spectres publiés par Pliicker puis par M. Salet avaient été fournis par des tubes contenant, soit de la vapeur de phosphore à pression réduite, soit du perchlorure de phosphore dont on avait éliminé les raies du chlore, par conséquent dans des conditions de production différentes comme pression et comme température. M Le spectre du phosphore que je viens de donner n'est pas spécial seu- lement aux sels fondus, je l'ai reconnu aussi à froid dans les produits mé- tallurgiques phosphores qui, soumis à l'examen spectral direct dans l'étin- celle condensée, avec mon dispositif pour l'étude des minéraux ('), montrent aisément, au milieu des raies du métal, celles du phosphore. Ces dernières sont particulièrement visibles et brillantes dans les phos- phures de cuivre, où les raies métalliques sont peu nombreuses. Dans les fontes phosphoreuses, la multiplicité des raies du fer rendrait la recherche de celles du phosphore plus difficile si le triplet Phoc ne se détachait très vif dans le rouge. Cet effet a été bien caractéristique et persistant avec une fonte à 2 pour 100 de phosphore provenant d'un obligeant envoi de M. Meyer, directeur des usines de Dudelange (Luxembourg). Un phos- phure de fer, extrait par M. Friedel de la météorite de Canon Diablo, m'avait aussi donné les principales raies du phosphore. J'ai poursuivi en- suite la recherche de celles-ci dans des fontes analysées au Bureau d'essai de l'École des Mines et mises libéralement à ma disposition par M. Adolphe Carnot, et j'ai constaté que la présence du triplet Phx, de plus en plus passagère avec la diminution de la teneur en phosphore du métal, deve- nait à peu près invisible dans des limites comprises entre le centième et le millième. Pour d'autres métalloïdes aussi, il m'avait semblé que la durée d'apparition de leur spectre dans les composés métalliques, les minéraux et les sels fondus, était, sinon proportionnelle à la quantité du métalloïde contenu, du moins fonction de celle-ci. Peut-être trouvera-t-on là une base pour de nouvelles tentatives d'analyse spectrale quantitative. Quoi qu'il en soit, j'ai cru intéressant d'insister sur l'identité du spectre de lignes du phosphore, aussi bien dans les sels fondus que dans les phos- phures métalliques employés dans l'industrie ('). » (') Comptes rendus, 12 mars, 2 avril, 2 juillet 1894, el Analyse spectrale directe des minéraux, Paris, iSgS. (2) Ce Travail a été fait au Laboratoire de Chimie organique de la Sorbonne de M. Friedel. ( '537 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'acide nitrosodisul/onique bleu et sur quelques- uns de ses sels. Note de M. Paul Sabatier. « Dans une Communication récente (Co/n/>^e5 rendus, 22 juin 1896), j'ai fait connaître la préparation d'un acide nouveau, fortement coloré en bleu foncé. Cet acide, que la préparation décrite fournit en solution dans l'acide sulfurique concentré, paraît être, ainsi que nous l'avons établi, l'acide nitrosodisulfonique AzO(SO-'H)-, connu seulement auparavant par son sel de potassium jaune, très instable, à solutions aqueuses pourpres, rapidement altérées et destructibles par l'addition des acides. » Propriétés de l'acide. — Les solutions sulfuriques de l'acide libre se décomposent peu à peu, à la température ordinaire, en donnant de l'acide sulfurique, de l'anhydride sulfureux et de l'oxyde azotique. L'élévation de température favorise cette décomposition, qui n'est pas encore très rapide à 100°. Agitées à l'air, elles se décolorent promptement par oxydation en dégageant des vapeurs nitreuses, et formant de l'acide nitrosulfurique. » Une solution A'eau oxygénée ou d'acide persulfurique dans l'acide sulfurique concentré réalise, de même, une décoloration rapide. Le chlore produit un résultat analogue, mais le brome n'agit que beaucoup moins vite et peut subsister quelque temps à l'étal de dissolution verdàtre dans le composé bleu primitif. » Ij'ioc/e employé en solution sulfurique paraît à peu près sans action propre. » Le chlorate de potasse introduit en petite dose amène immédiatement la décoloration. Le perchlorate, au contraire, n'agit qu'à la longue. » Les chlorures alcalins sont violemment décomposés avec dégagement de gaz chlorliydrique et mise en liberté de chlore. » Uiodure de potassium agit comme sur l'acide sulfurique; la décolora- tion est immédiate et tout l'iode est éliminé. » U acide azotique amène immédiatement la décoloration par oxydation. » Au contraire, l'acide sulfureux est sans action et peut exister à dose élevée dans la liqueur sans nuire à sa conservation. )i L'eau détruit vivement le composé avec production de gaz nitreux et d'acide sulfurique. » Formation des sels. — L'addition à la liqueur bleue de la plupart des oxydes métalliques anhydres ou hydratés, aussi bien que des carbonates, C. K., iSoO, i" Semestre. (T. CXXU, N» 26.) 200 ( i538 ) amène généralement une réaction très vive qui conduit à la destruction de l'acide bleu et à la production exclusive de sulfates. C'est ce qui a lieu pour les oxydes ou carbonates alcalins, alcalino-lerreux, ceux de nickel, cobalt, magnésium, aluminium, argent, plomb, cadmium, zinc, etc., et aussi les carbonates manganeux ou ferreux. » Le nitrosodisulfonate correspondant à ces divers métaux ne peut sans doute exister en présence d'acide sulfurique concentré, et la formation provisoire du sel, immédiatement détruit par l'acide sulfurique, favorise la destruction propre de l'acide. )) Au contraire, \' oxyde ferrique introduit dans le liquide bleu refroidi vers o° se dissout peu à peu en donnant, sans dégagement de gaz, une liqueur rose vineux, )) De même le carbonate cuivrique vert fournit, avec dégagement de gaz carbonique, une solution bleu foncé, un peu plus violette que l'acide qui Ta produite, mais d'une teinte incomparablement plus intense. L'oxyde cui- vrique ou l'hydrate cuivrique conduisent à un résultat identique. » Uhydrate chromique gris bleu Cr(OH)' produit de même une liqueur bleu foncé, dont la teinte, peu différente de celle du cuivre, est, comme cette dernière, bien plus intense que celle de l'acide générateur. » Les liqueurs roses et bleues ainsi préparées sont plus stables que l'acide libre, et elles peuvent d'ailleurs être préparées par d'autres voies. » Ainsi le sel cuivrique est obtenu très facilement par la réaction que nous avons récemment décrite (Co«2/?^e5 re«f/zw, i5 juin 1896, p. 1417) '• il suffit de traiter par le cuivre métallique ou par un composé cuivreux quel- conque la liqueur obtenue en dissolvant brusquement du nitrite de sodium sec dans un grand excès d'acide sulfurique concentré, et que nous appel- lerons pour simplifier nitrososulfurique. )) Celle-ci est réduite avec dégagement d'oxyde azotique. On a par exemple avec le cuivre : 2Az0^(S0=H) + SO'H* + Cu- = AzO(SO')-Cu + CuSO* + AzO-+- 2H-O. » Nous avons pensé qu'une réduction analogue, réalisée par le fer ou les composés ferreux, donnerait le nitrosodisulfonate ferrique rose. » C'est, en effet, ce qui a lieu sans difficultés. » Un clou de fer bien brillant, plongé dans la solution nitrososulfurique, se revêt immédiatement d'une teinte rose très brillante, et bientôt, en même temps que de l'oxyde azotique se dégage lentement en fines bulles, ( i539 ) des filets roses partant du métal se diffusent dans le liquide et le colorent en rose cobalt de plus en plus intense. C'est une belle expérience de cours. » Le fer, réduit par l'hydrogène, agit beaucoup plus vite et donne presque immédiatement une liqueur très colorée. » On arrive plus rapidement encore au même résultat en versant dans la liqueur nitrososulfurique une goutte de solution concentrée de sulfate ou de chlorure ferreux, ou bien un fragment d'oxalate ferreux. Le sulfure ferreux produit une réaction semblable. L'addition d'un composé ferrique n'amène aucune coloration. L'intensité de la teinte est telle qu'elle se ma- nifeste dans l'acide sulfurique contenant seulement des traces d'acide azo- teux ou azotique. Cette réaction colorée servant à caractériser les produits nitreux est d'ailleurs connue depuis longtemps et a été signalée par divers chimistes (Desbassins de Richemont, Price, Vogel, etc.); mais elle était de- meurée inexpliquée et on la rapportait généralement à la production, qui est parfois simultanée, de la combinaison brune de l'oxyde azotique avec les sels ferreux. Nous savons au contraire que la coloration rose appartient au nitroso-disulfonate ferrique. » Contrairement à notre attente, le chrome métallique n'agit pas sensi- blement sur la solution nitrososulfurique, qui n'est pas davantage réduite par les composés chromeiuv, chlorure, acétate. Au contraire, j'aurai l'hon- neur de montrer, dans une prochaine Communication, que de nombreux corps simples et composés réduisent la liqueur nitrososulfurique en don- nant de l'acide nitrosodisulfonique bleu et peuvent ainsi servir à préparer facilement les sels stables que cet acide fournit avec le cuivre, le fer et le chrome. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'iode sur le chlorure stanneux. Note de M. V. Thomas, présentée par M. Troost. « L'étain donne, comme on le sait, deux séries de composés avec les halogènes, l'une, la série stannique SnR*, dans laquelle les valences de l'étain sont saturées, l'autre la série stanneuse SnR^, dont les composés représentent des corps non saturés et tendant à se transformer en com- binaisons du type SnR^. » Le chlorure, par exemple, SnCP fixe très facilement du chlore pour ( i54o ) donner naissance au tétrachlorure. Ladenburg a montré (') qu'il pouvait également fixer du brome, sans doute pour donner le chlorobromure SnCPBr-. Il a, en effet, obtenu un liquide qui commençait à bouillir à i3o°. Le produit distillé correspondait à la formule SnCPBr. La distillation s'achevait à 190° et ce qui passait alors correspondait à la formule SnClBr'. » J'ai pensé que le chlorure stanneux était susceptible de fixer de l'iode pour donner naissance au chloroiodure d'addition SnCl^P. Je rapporterai mes expériences. » Le chlorure stanneux anhydre, finement pulvérisé, a été placé dans un flacon bien desséché. Sur ce chlorure stanneux on faisait arriver du sulfure de carbone contenant de l'iode en dissolution. Celui-ci est d'abord décoloré rapidement, puis, peu à peu, la teinte rouge violacé de l'iode fait place à une teinte jaune pâle, qui va se fonçant de plus en plus et devient bientôt orange rouge. Le chlorure stanneux étant complètement insoluble dans le sulfure de carbone, il suffit de décanter dans un cristallisoir et de laisser évaporer la solution pour avoir les produits formés. » Pendant l'évaporation on aperçoit à la surface de la solution des fumées blanches. Lorsque l'évaporation est achevée, le cristallisoir ren- ferme une matière jaune rougeâtre cristallisée et qui, abandonnée long- temps au contact de l'air, en attire l'humidité. Elle est soluble dans l'eau avec une légère décomposition. La liqueur est jaune pâle et renferme quelques flocons d'oxyde d'étain. Elle est totalement soluble dans le ben- zène, l'éther, le chloroforme, l'alcool, en communiquant au dissolvant une coloration variant du jaune au rouge ; mais les analyses de cette matière ne concordent pas. Le dosage de l'étain, en particulier, donne un nombre moyen de i5 pour 100, nombre bien inférieur à celui qui correspond au calcul de la formule Snl*. » Si l'on soumet la substance à l'action des acides, on trouve que les acides chlorhydrique et iodhydrique la dissolvent aisément en se colorant en jaune; l'acide azotique met de l'iode en liberté. Quant à l'acide sulfurique, son action semble différente. Le corps n'est pas soluble, totalement tout au moins, dans cet acide; mais, si l'on vient à ajouter à sa dissolution aqueuse de l'acide sulfurique, cette addition d'acide produit un précipité jaune in- soluble dans l'acide concentré et se dissolvant aisément dans l'acide étendu. Ce précipité est constitué par du chlorure d'iode ICl\ (') A/ui. Chcm. Pharm., Supplément, Tome VIII, p. 60. ( >54. ) » Du chlorure d'iode prenant naissance dans cette réaction, il devenait facile de déterminer quel était le mélange auquel on avait affaire. En effet, on peut aisément chasser le chlorure d'iode en chauffant la matière brute à une température convenable (i5o''-2oo*'). Dans ce cas le résidu fixe est constitué par du tétraiodure d'étain bien cristallisé. La réaction peut se formuler très simplement 3SnCl- + 7P = 3SnI' + 2ICP. » Il résulte de ces expériences qu'on ne peut obtenir, par cette méthode, le chloroiodure d'étain. » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches thermiques sur les composes de l'uranium. Note de M. J. Aloy. « J'ai entrepris l'étude thermique des composés de l'uranium ; je ferai connaître aujourd'hui : » i*" Les chaleurs de dissolution des principaux sels d'uranyle solubles; » 2° Les chaleurs de formation des principaux sels d'uranyle dissous. » L Chaleurs de dissolution. — Je me suis servi de sels bien définis qui, après plusieurs cristallisations, ont été séchés à l'abri de la lumière. » Voici les résultats obtenus pour une molécule de sel dissoute dans 1000 à 25oo molécules d'eau et pour une température comprise entre 18° et 20". Sels d'uranyle hydratés. Moyennes. Azotate (AzO^)2UO-+3H20 /;5o" —8^7 Sulfate SO*(UO^)+3H20 422 +5,i Chlorure UO'^Gl^-f-H^O 36i +6,o5 ChromateCrO'(UO=)+5iH20 487 —6,3 Acétate (C2H302)''U02 -4- 2H2O 426 —4,3 Sels doubles hydratés. )) Chlorure double d'uranyle et de potassium : U02CP.2KC14-2IP0 528 +2<:>' » Acétate double d'uranyle et d'ammoniaque : {cm^o^yuo^ + c^wo^AzW-heu^o 575 — 3c»',8 ( i542 ) » Ces sels, quoique très solubles, ne se dissolvent qu'avec lenteur dans l'eau du calorimètre, même avec le secours de l'écraseur spécial. Les li- queurs demeurent longtemps troubles; par suite, les déterminations calo- rimétriques ont une longue durée, et les corrections doivent y être effec- tuées avec beaucoup de soin. » La cause doit en être dans une certaine destruction des sels par l'action de l'eau, qui les décompose rapidement en sels basiques lente- ment solubles dans l'acide devenu libre. Toutefois, l'observation attentive du phénomène thermique ne permet pas d'isoler deux phases distinctes dans la dissolution. » IL Chaleurs de formation des sels dissous. — J'ai préparé l'hydrate uranique UO'H-0 par deux procédés : par la méthode de Malaguli, en évaporant 1res doucement la solution d'azotate d'uranyle dans l'alcool ab- solu; cet hydrate, séché à l'air, contenait : Trouvé. Calculé. Pour loo parties, eau 6,02 5,88 Je l'ai aussi préparé, selon les indications de Berzélius, en calcinant au bain de sable l'azotate d'uranyle pur. » L'hydrate ainsi obtenu était un peu plus jaune que le précédent; séché à l'air, il contenait : Trouvé. Calculé. Pour 100 parties, eau ^,95 5,88 Ces hydrates étaient donc identiques; ils ont donné lieu aux mêmes effets thermiques. » Les mesures effectuées à des températures voisines de 19° ont donné les résultats suivants, rapportés à deux molécules d'acide chlorhydrique ou à des quantités équivalentes des autres acides : m Cal UO'H^O + acide chlorhydrique ( a molécules ==4 ) -t-8,4 » + acide bromhydrique (2 molécules r=4 ) +8,8 » -}- acide azotique (2 molécules = 4 ) +8i4 » H- acide suif urique ( i molécule =4 ) +9>5 )> + acide acétique (2 molécules := 4 ) -t-7,5 En comparant ces résultats à ceux qui sont fournis par les autres hydrates métalliques, on voit que les chaleurs de formation des sels d'uranyle, à partir de l'hydrate UO%H^O, sont inférieures à celles des sels de zinc et de plomb et se rapprochent des chaleurs de combinaison des hydrates fer- rique et chromique. I ( i543 ) » Dans une prochaine Communication, je ferai connaître la chaleur de formation des combinaisons uraniques anhydres et des composés ura- neux (' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle méthode pour la préparation d' aldéhydes aromatiques. Note de M. L. Bouveault, présentée par M. Friedel. « J'ai rendu compte dans de précédentes Notes des tentatives déjà faites par moi pour transformer en aldéhydes les acides glyoxyliques de la série aromatique. J'ai trouvé en l'aniline un réactif permettant de réaliser cette transformation d'une manière pour ainsi dire quantitative. » Les acides glyoxyliques, chauffés avec l'aniline, à l'ébullition de cette dernière, se transforment en acides phénylimidés que la température élevée décompose aussitôt en acide carbonique et phénylimidés. Ces réac- tions sont représentées par les équations R - CO - CO^H + AzH=C»H^= R - C - CO=TI + H=0 ) II AzCH' ) AzCH^ I R- C- CO-H = CO- + R- CH^AzCH^ )' » En réalité les deux réactions se passent simultanément et l'eau distille en même temps que l'acide carbonique se dégage. » Les phénylimidés que j'ai préparées sont des corps extrêmement stables, distillant sans altération dans le vide à des températures élevées; elles sont dédoublées très aisément et intégralement par l'acide sulfurique étendu et bouillant, et fournissent les aldéhydes à l'état de pureté R - CH = AzC«H^+H-0 = R.CO.H + AzH'.C*H\ » J'ai transformé par ce procédé l'acide paracrésylglyoxylique en aldé- hyde paratoluique déjà décrite; cette aldéhyde se forme seule, comme le montre l'étude de son hydrazone. » L'acide métaxylylglyoxylique du raétaxylène m'a fourni, avec l'ani- line, une phénylimide bouillant aux environs de 190°, sous 10™", et qui, décomposée par l'acide sulfurique, donne une aldéhyde qui constitue un C) Ce Travail a été fait au laboratoire du professeur Paul Sabatier, à la Faculté des Sciences de Toulouse. ( i544 ) liquide incolore, à odeur d'amandes amènes, bouillant à 99°, sous 10""". C'est un produit unique, dont l'hydrazone fond à ii4°; il a pour con- stitution CH» /\ / \ COH comme l'a montré sa transformation dans l'acide correspondant fusible à 125". » L'acide cymylglyoxylique, obtenu à partir du cvmène du camphre, conduit également à une aldéhyde C" H'*0 bouillant à 120°, sous 10™™, possédant une odeur mixte assez agréable, rappelant à la fois l'amande amère et le citron. Son hydrazone fond à i33°. Je n'ai pas encore déter- miné laquelle des deux formules CH^ CH» / \ \ COH / \ \ COH C'W lui convient. » L'anisol conduit à un mélange de deux acides glyoxyliques dans lequel le dérivé meta est très peu abondant. On peut purifier l'acide anisoyl- carbonique par cristallisation, et on le transforme aisément en aldéhyde anisique bien connue. )) Le vératrol fournit, avec un rendement de plus de 90 pour 100, l'acide vératroylcarbonique CO.CO^H /\ / \ \ / \/ OCH' OCH^ » La phénylimide correspondante bout à 235° sous 10°""; elle est très aisément transformable en aldéhyde vératrique ou méthyl-vanilline. Celte ( i545 ) dernière substance n'avait jusqu'ici été obtenue que par méthylation de la vanilline. Elle possède une odeur très agréable. » La diméthylrésorcine conduit à un acide glyoxylique fondant à io6°, et à une phénylimide huileuse bouillant à 245° sous lo"". L'aldéhyde cor- respondante COH /\ 1^ ^OCH' \ / OCH' fusible à 66°, bout à i65° sous lo""". Son odeur très agréable est très voi- sine de celle de l'héliotropine. » La diméthylhydroquinone est facile à transformer dans l'aldéhyde correspondante ou diméthylgentisique OCH^ /\ / \ COH \ / OCH' distillant à i46° sous lo""™ et se prenant en belles aiguilles fusibles à 5i". » Ces deux dernières aldéhydes ont déjà été obtenues par MM. Tiemann et Parrisius, par méthylation d'aldéhydes-phénols, préparées au moyen de la méthode de Reimer et Tiemann. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la chloruration de l'acide gallique. Formation d'acide dichloro gallique et de trichloropyrogallol. Note de M. Alexandre Biétrix, présentée par M. Friedel. « Les produits de substitution chlorée de l'acide gallique n'ont pas en- core été préparés. En faisant passer un courant de chlore dans une solu- tion aqueuse d'acide gallique, on a remarqué l'apparition d'une coloration noire, qui disparaît par action prolongée du courant. Mais les produits de cette transformation n'ont pas été indiqués. Nous avons repris la ques- tion. C. R., 1896, 1" Semestre. (T. CXMI, N» 26.) 20I ( i546 ) » Nous avons remarqué d'abord que pendant le cours de cette réaction il se dégage constamment de l'acide carbonique. La liqueur finale, jaunâtre, provenant de la réaction, évaporée à siccité dans le vide, abandonne un résidu auquel l'alcool enlève une partie résineuse. La partie peu soluble dans l'alcool est formée de cristaux constitués uniquement par de l'acide oxalique. L'action du chlore sur l'acide gallique en solution aqueuse se traduit donc par une oxydation complète de la molécule. Nous n'avons pu, d'ailleurs, saisir de composés chlorés intermédiaires. )) L'acide dibromogallique subit en solution aqueuse la même oxydation sous l'influence d'un courant de chlore. » Une tentative de chloruration de l'acide gallique en solution dans l'alcool absolu n'a pas donné de résultat satisfaisant. Le liquide saturé de chlore qui résulte de cette réaction, évaporé spontanément ou même dans le vide, laisse un résidu formé de corps incristallisablesdans les divers solvants. Les produits secondaires de l'aclion du chlore sur l'alcool réa- gissent probablement à leur tour sur les dérivés chlorés qui ont pu se for- mer, et ne permettent pas de les isoler à l'état de pureté. » L'action du chlore sur l'acide gallique en présence du chloroforme fournit, au contraire, facilement le dérivé dichloro-substitué, que nous avons préparé de la façon suivante : » Une molécule d'acide gallique (170s'') en suspension dans cinq fois environ son poids de chloroforme a été traitée par un courant de chlore en excès. Nous avons fait agir le chlore provenant de l'action de l'acide sulfurique sur un mélange de SooP' de bioxyde de manganèse et SÔQS'' de sel marin. Les gaz dégagés se rendaient d'abord dans un flacon plein d'eau distillée, puis dans un autre rempli d'eau de chaux. Le mélange prend immédiatement une coloration rose violacé en même temps qu'il se dégage de l'acide chlorhydrique, mêlé à un peu d'acide carbonique. La température s'élève à 5o° environ. On laisse l'attaque se poursuivre lentement, en ayant soin de remuer de temps en temps, pour faciliter la chloruration. A la fin de l'opération, le chloroforme a une teinte violacée ; il reste une partie non dissoute, que l'on sépare par filtration et qu'on traite séparément. » A. La partie insoluble dans le chloroforme est traitée à plusieurs reprises par ce dissolvant, à l'ébullilion, jusqu'à ce qu'il ne lui enlève plus de composé soluble. On l'additionne ensuite de son poids d'éther à 65°, pour la séparer de l'acide gallique, qui aurait pu rester inattaqué. L'éther est distillé à siccité et le résidu, repris par l'eau bouillante saturée de gaz sulfureux, donne, par refroidissement, de magnifiques cristaux prismatiques, qui sont parfaitement blancs, après une ou deux cristallisa- tions. M Ces cristaux sont très solubles dans l'alcool et dans l'éther ; ils se dissolvent dans l'eau, surtout à chaud. Ils sont insolubles dans le chloro- é Calculé II. poul- es Cl=( OH)' CO= H, n 35,08 29,70 35, i4 2,07 1,67 ( 1.547 ) forme et le benzène. Ils brunissent à 180° et fondent avec décomposition à 190°. Ils s'effleurissent dans le vide en perdant une quantité d'eau que nous avons déterminée et qui correspond à deux molécules d'eau de cris- tallisation. La formule est donc C''Cl=(OH)'CO=H, 2H-O. » Les solutions aqueuses de ce corps colorent le perchlorure de fer en bleu. Avec les alcalis, on obtient une coloration rose, moins intense que celle fournie par l'acide dibromogallique dans les mêmes conditions. » L'eau de chaux et l'eau de baryte donnent une coloration bleue qui passe au rose. » L'analyse de ce corps bien purifié a donné les résultats suivants, cal- culés en centièmes : Trouvé I. Cl 29,83 C » H » B. La partie soluble dans le chloroforme, colorée d'abord en rouge violacé, devient promptement jaune et se trouble en laissant déposer de petits cristaux. Après distillation du chloroforme, on obtient un résidu de consistance huileuse, qui se dis- sout dans l'eau bouillante chargée de SO^, à laquelle il donne une coloration rouge vif. Par refroidissement on obtient une cristallisation en aiguilles fines rayonnant autour d'un centre. Ces cristaux, primitivement rouges, sont purifiés par plusieurs cristallisations dans l'eau. )> Ce corps est soluble dans l'alcool et dans l'éther, plus soluble dans l'eau chaude que dans l'eau froide, un peu soluble dans le chloroforme et le benzène à l'ébullition. Il fond avec décomposition à 178°. » Il cristallise avec 3 molécules d'eau, qu'il perd dans le vide : sa formule est donc C°CP(0II)',3H^ O. Ce corps, qui se produit concur- remment avec l'acide dichlorogallique, n'est jamais obtenu qu'en faible proportion. Il se forme aux dépens de la molécule gallique, qui perd de l'acide carbonique en se transformant en trichloropyrogallol. « L'analyse a donné les résultats suivants, calculés en centièmes : Trouvé Calculé peur C'CI^OH)' 46, 18 3i,37 1,37 ( i548 ) » En faisant bouillir pendant un quart d'heure le trichloropyrogallol avec l'anhydride acétique, on obtient le dérivé triacétylé C° Cl' (OC- H' 0)\ qui confirme la formule et la fonction du corps précédent : Calculé pour Trouvé. C'C1'{0C'H'0)'. Chlore pour I oo 29,7/4 29,9 )> Ce corps fond à i25° sans décomposition ('). » CHIMIE ORGANIQUE. -- Propriétés cristallo graphiques des benzylidène, mèthyl et ethylsalicidénes, et anisal camphres. Note de M. J. Minguin, présentée par M. Friedel. (c Pour bien connaître un corps, il faut l'étudier non seulement au point de vue chimique, mais aussi au point de vue physique. Nous entendons par là la détermination des constantes physiques telles que densité, pouvoir réfringent, chaleur de combustion, etc. Tout en étant de véritables carac- téristiques des corps, ces constantes servent surtout de bases à la Chimie physique qui permet d'établir des relations entre les propriétés physiques des corps et leur constitution fondée sur leurs réactions chimiques. )) C'est dans cet ordre d'idées également que les chimistes cristallo- graphes font un grand nombre de déterminations cristallographiques qui pourront peut-être leur permettre de trouver des relations plus étendues que celles qui existent déjà entre les propriétés géométriques et optiques des corps et leur constitution. M Sur les conseils de M. Haller, nous nous sommes proposé de déter- miner les constantes cristallographiques des belles séries qu'il a préparées. » Ce qui va suivre concerne la série des alcamphres. /C = CH.C«H5 » Benzylidène-camphre droit CW's 1 . — La cristallisation forme des prismes orlliorliombiques de iii°45' dans lesquels 6 = 1000, A = 801,6. Les 11 1 faces observées sont mpg^a' b^ e^e'-e^ . Les faces b^ sont en général peu développées. 1 Le plus souvent le cristal est formé par pmg^b^e^a^. Quelquefois e' et a' sont assez développées pour faire disparaître p et m. Le développement est tel que le cristal est (') Travail fait au laboratoire de M. Cazeneuve, à la Faculté de Médecine de Lyon. ( '549 ) presque géométriquement régulier. Nous n'avons pas remarqué de facettes liémié- driques. » Benzylidène-camphre gauclie. — Ce corps est absolument identique au précé- dent. Pas plus que lui, il ne présente de facettes liémiédriques. » Benzy lidène-camphre racémique. — Les cristaux, de ce corps diffèrent notable- ment des benzal-camphres actifs. Il cristallise en prismes clinorhombiques de iig^io'. L'inclinaison est de 25°. La forme la plus générale est pnih^b'fP. Pour 6 = 1000, /) =: 996,7. La face p est très développée. Les faces 6' et c/' suppriment la plupart du temps la zone r?). /C = CHC«H*OCH' » Anisal-camphre C*H"x ', . . • — Prismes orthorhombiques de \C0 (position para) 1 y ii4°i5'. Pour 6 =: 1000, /i =r 297,4. Les faces observées sont mg'^ g^a^ e^ e"- h-. Les i 1 faces b- sont excessivement développées a'e'e'^' le sont très peu. » Méthylsalicylidène-camphre. — Ce corps est un isomère en ortlio.du précédent. 11 cristallise en prismes monocliniques de gS^io' dont l'inclinaison est de ?.3°i3' et dans lesquels pour b r-r 1000, h m 852,9. La forme la plus générale est pnig^ a^ h'e'^. La face g^ est très petite; h' est toujours très développée. Ce cristal est assez régulier géométriquement. » Ethylsalicylidène-caniphre. — Prismes monocliniques de to3°,8, dont l'inclinaison est de 26° et dans lequel, pour i — 1000, /;=; 879,6. Les faces habituelles sont p m g^ li^ e^ b'- . e' g^ h^ n'existent pas toujours. Ce sont des tables de peu d'épaisseur. » Nous voyon.s que la substilulioiideraclicaux plus ou moins complexes dans le groupe CH^ du caiTiphre abaisse la symétrie, car le camphre cris- tallise dans le système hexagonal ('). Ceci a d'ailleurs été constaté par MM. Cazeneuve et Morel (^) dans une substitution beaucoup plus simple : dérivés monohalogénés et bihalogcnés. Ils ont de plus constaté un certain isomorphisme dans ces deux séries. » Dans le cas des alcamphres nous ne pouvons plus parler d'isomor- phisme; cependant nous ferons quelques remarques à ce sujet. » Si nous jetons un coup d'œil sur les dérivés qui 'cristallisent dans le système orthorhombique, nous constatons facilenientune certaine similitude cristalline. Ainsi, les angles des prismes sont peu différents (iii<'45' - ii4''i5'). » Aussi trouvons-nous toujours dans la zone m un angle voisin de 160° correspondant à une face ^j. Nous ferons plus tard une pareille remarque (') Des Cloizeailx, Comptes /eridiis, t. XLVIII, p. 1064; iSôg. (■') Soc. c/iim., i. XLIV, p. 161; iS85. ( i55o ) à propos des dérivés alcoylés. Cette similitude cristalline, qui a son maximum dans la zone m, s'aperçoit encore dans les dérivations qui restent les mêmes. L'assemblage moléculaire paraît ne pas changer; l'élément le plus variable est le rapport de dimensions linéaires de la forme primitive. )■> Si nous considérons maintenant le benzal-racémate, le méthylsalicylal et réthylsalicylal, nous constatons qu'ils ont le même degré de symétrie inférieur au premier groupe et qu'ils ne diffèrent pas beaucoup dans la zone ph, , car les inclinaisons respectives des prismes sont : 25", 23° 1 3', 26°. » De plus, le méthylsalicylal camphre, dérivé en ortho, présente cristal- lographiquement moins de symétrie que son isomère en para. » Nous devons encore dire que, dans cette série, nous n'avons pas trouvé de facettes hémiédriques et que des essaisde séparation du racémate n'ont pas réussi. » Nous nous bornerons pour le moment à ces quelques observations. Quand nous serons en possession d'un plus grand nombre de données et que nous aurons déterminé d'autres constantes, nous pourrons peut-être tirer des conclusions plus générales. » Dans une prochaine Communication, nous indiquerons les résultats obtenus avec les dérivés de réduction ('). » CHIMIE ORGANIQUE. -- Sur un nouvel acide gras, non saturé, l'acide isanique. Note de M. Alex. Hébert, présentée par M. Armand Gautier. « lies graines d'I'Sano du pays Loango, dénommées aussi Ungueko chez les M'Pongoués, proviennent, d'après les déterminations de M. H. Le- comte, d'un grand arbre de la famille des Olacinées, dont les fruits consis- tent en une drupe de plus de 3*^™ de longueur à noyau brunâtre, ovoïde, long de 2*"™, 7; l'épaisseur des parois du noyau est de i™" environ; la graine est attachée au fond de la cavité; son albumen est huileux, non amylacé; son goût rappelle un peu celui de la noisette. Ces graines ren- ferment une matière grasse qu'on peut extraire par la benzine et qui se présente sous forme d'une huile (^) rougeàtre, visqueuse, très siccative. (') Travail fait à l'Institut chimique de la Faculté des Sciences de Nancy, labora- toire de M. Haller. (^) L'étude chimique des graines et les caractères de cette huile seront décrits dans le Bulletin^de la Société chimique. \ ( r55i ) qui, après saponificalion, donne environ 86 pour loo d'acides gras liquides, bruns, dont les sels de plomb sont intégralement solubles dans l'éther; ces corps font donc partie du groupe des acides non saturés. Si l'on effec- tue sur ces acides, mis en solution dans l'ammoniaque étendue, une série de précipitations fractionnées par le chlorure debarvum, on peut constater la présence de trois acides gras : " 1° Un acide liquide, jaune, que nous avons caractérisé comme acide oléique et qui est en proportion de i5 pour loo environ des acides totaux ; » 2" Un acide liquide, brun, très oxydable, dont les propriétés sont celles de l'acide linoléique et dont la quantité est de 75 pour 100 environ; » 3° Enfin un acide solide, blanc, contenu à raison de 10 pour 100 en- viron. C'est l'étude de cet acide que nous exposons ici. » [1 se présente en magnifiques cristaux feuilletés, fondant à 4i°. très solubles dans l'alcool fort, l'éther, le chloroforme, le benzène, l'acétone, l'alcool méthylique, l'éther de pétrole. Il est soluble dans les alcalis en donnant des sels qu'on peut faire cristalliser. » Ce nouvel acide possède une odeur spéciale assez caractéristique. Il n'est pas entraînable par la vapeur d'eau; il distille dans le vide en se dé- composant partiellement; son pouvoir rotatoire est nul. » L'altérabilité de cet acide est extrême; au contact de l'air il se colore immédiatement en rose, en même temps qu'il absorbe de l'oxygène. On peut le séparer de ce produit rose par traitement à l'éther dans lequel il est presque insoluble. Ses sels possèdent également une très grande altérabilité. Ces propriétés rendent les analyses et les dosages particuliè- rement difficiles. » L'analyse élémentaire de l'acide a fourni les chiffres ci-dessous : I. II. III. IV. Hydrogène 8,99 9,68 9,36 9,18 Carbone 76,96 76,21 76,87 76,97 Oxygène (par différence) i4,o5 i4>ii i4)27 i3,85 Calculé pour C"H=<'0^ C"H'=0'. tlydrogène 9,09 9,40 Carbone 76,36 76,92 Oxygène i4,55 i3,(i8 ( }5j2 ) » Les dosages d'argent et de baryum dans les sels correspondants ont donné : Ag pour 100 3i ,o5 Ba pour loo 24, 4o Calculé C"H"0'Ag. C"H"0'Ag. Ag pour 100 33,02 3i ,67 (C"H"0»)=Ba. (C"H"'0')=Ba. Ba pour 100 28,82 22,71 » Ce nouvel acide semble donc se rattacher à la série CH^^'^O" et avoir pour formule C'''H'"'0-. La méthode cryoscopique de M. Raoult a indiqué un poids moléculaire de 217, voisin de 220, nombre qu'exigerait la formule précédente. Nous proposons d'appeler ce corps acide isanique pour rappeler son origine. » La capacité d'absorption de cet acide pour le brome correspond sen- siblement à deux molécules et ne doit probablement pas donner de corps saturé. Nous avons essayé de remonter à ce dernier par hydrogénation de l'acide lui-même par l'acide iodhydrique en tube scellé à 200°; mais nous n'avons obtenu aucun produit défini. » Les recherches faites pour constater si l'acide isanique ne se conden- sait pas à la façon de l'acide oléique, qui donne de l'acide élaïdique, ont donné des résultats négatifs : ni la lumière, ni le nitrate acide de mercure n'ont eu d'action dans ce sens. ') Les sels du nouvel acide présentaient les propriétés suivantes : » L'isanate d'ammonium est soluble dans l'eau, d'où il peut cristalliser en paillettes nacrées. Celui de baryum est une poudre blanche, soluble à chaud dans le chloroforme et l'alcool d'où il se dépose à froid en cristaux microscopiques. Les sels d'argent et de plomb constituent des poudres blanches amorphes. Tous présentent comme caractère commun une très grande altérabilité et prennent immédiatement, au contact de l'air, une couleur rose de plus en plus foncée. M La matière colorante, qui se forme par oxydation de l'acide isanique, possède une grande stabilité. Faut-il voir dans ces propriétés l'indication d'un processus de formation des matières colorantes végétales? Les recher- ches que nous avons faites à ce sujet ne nous permettent encore de rien affirmer; nous pensons cependant devoir les continuer, en même temps ( i553 ) que nous poursuivrons l'étude de la matière colorante rose dont nous avons parlé. » Les échantillons qui nous ont permis d'effectuer ce travail sont dus à l'obligeance de M. H. Lecomte et de M. Arnaud, que nous sommes heu- reux de pouvoir remercier ici ('). « ZOOLOGIE . — Appareil digestif d'un. Orthoptère de la famille des Gryllidœ, le Brachytrypes membranaceus (-). Note de M. Bordas, présentée par M. Edmond Perrier. « L'appareil digestif des Brachytrypes n'a encore fait l'objet d'aucune recherche. Cet appareil, que nous venons d'étudier chez le Brachytrypes membranaceus, présente des caractères particuliers qui le différencient de celui des Blattidœ. des Forficulidœ, etc., mais le rapprochent de celui de la Gryllolalpa. Pourtant, il diffère de celui de celte dernière par l'atrophie de l'œsophage, l'énorme volume du jabot, la réduction des appendices intestinaux, situés à l'extrémité du gésier, et surtout par la longueur con- sidérable et les nombreuses circonvolutions que forme l'intestin propre- ment dit. )) Le pharynx est court, cylindrique et repose, par sa face inférieure, sur une lamelle chitineuse concave vers le haut, dirigée en avant et dépen- dant de la région postérieure de la tête. Les parois de l'organe sont épaisses et présentent intérieurement une série de six à huit plis longitudinaux. Les faces latérales et la face dorsale reçoivent l'insertion d'un grand nombre de faisceaux musculaires, placés en séries rectilignés, qui vont se fixer sur les parois de la région occipito-latérale de la tête. M \J œsophage est très court et constitue un isthme fort étroit, reliant le pharynx au jabot. Ses parois sont minces et transparentes et se continuent, sans ligne de démarcation, avec celles du jabot. » Y,^ jabot du Brachytrypes membranaceus est très volumineux et consti- tue un organe allongé, cylindrique à son origine, puis dilaté et affectant alors la forme d'un tronc de cône. Il commence dans le quart antérieur du prothorax et s'étend jusqu'au premier segment abdominal. Situé dans (') Travail fait au laboratoire des Travaux pratiques de Chimie de la Faculté de Médecine de Paris. (-) Travail fait au Muséum (laboratoire de M. le professeur Edin. Perrier). G. U., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N" 26.) 302 ( i554 ) l'axe du corselet, au-dessus du système nerveux, il est recouvert supérieu- rement par une épaisse couche de tissu adipeux et des fibrilles muscu- laires. Latéralement, existent de puissants faisceaux musculaires, localisés principalement dans le mésothorax et le métatliorax. Le volume de l'organe est considérable; ses parois sont minces, transparentes, très élastiques et constituées par deux couches musculaires. » Elles sont lisses extérieurement et ne présentent, à l'intérieur, que des stries longitudinales fort peu accentuées. w Le gésier, situé dans l'axe des deux premiers segments abdominaux, est un organe qui offre certaines analogies avec celui des autres Gryllidae. Il présente une forme ovoïde très régulière et se continue, en avant, par un appendice tubuleux fort court qui le rattache au jabot. Ses parois sont lisses à l'intérieur, mais très épaisses et fortement musculaires. Le pédicule antérieur est muni, à son origine, d'un orifice étoile à six branches, sépa- rées par autant de valves qui, en s'appliquant l'une contre l'autre, ferment l'orifice d'une façon hermétique. Des muscles latéraux effectuent le redres- sement de ces valves et permettent ainsi le passage des aliments du jabot dans le gésier. » A partir de l'orifice, on voit apparaître six bandelettes longitudinales, striées transversalement, affectant de cette sorte l'aspect d'une scie. La région centrale du gésier présente la forme d'un ellipsoïde à grand axe dirigé d'avant en arrière. Sa paroi interne est recouverte d'une armature chitineuse très compliquée et que nous n'avons rencontrée nulle part, chez les autres Orthoptères, aussi complète et aussi propre à effectuer une trituration menue des aliments. » L'armature masticatrice interne comprend six longues séries ou colonnes longitudinales de dents étroitement imbriquées entre elles. Chaque colonnette est séparée de sa voisine par une lamelle chitineuse parcourant l'organe dans toute sa longueur. Dans chacune d'elles on distingue deux sortes de dents disposées en trois séries : une série mé- diane, la plus large et de beaucoup la plus importante, et deux séries laté- rales, à faces internes en partie recouvertes par la série centrale, com- prenant des dents de même forme. Les dents de la file médiane sont larges, fortes, résistantes, chitineuses, recourbées à angle obtus et à pointe dirigée en arrière, c'est-à-dire vers l'orifice intestinal. Le nombre des dents mé- dianes que renferme chacun des groupes varie de seize à dix-huit et cha- cune d'elles, à racine double et à pointe tricuspide, est profondément enfoncée dans un treillis alvéolaire reposant sur la couche musculaire ( i555 ) pariétale. La racine de la dent, à direction presque horizontale, présente deux prolongements chitineux latéraux obliquement implantés dans les parois du gésier. M La couronne est inclinée obliquement sur la racine et porte trois pointes : une médiane et deux latérales. La pointe médiane est fortement chitineuse, de forme triangulaire et porte, sur les bords, une série de cinq à six denticulations disposées comme les dents d'une scie. Elle est légè- rement recourbée en arrière et recouvre en partie, sans toutefois s'appliquer sur elle, la partie correspondante de la dent suivante. Quant aux appen- dices latéraux, ils sont au nombre de deux : l'un situé en arrière de la pointe médiane et l'autre en avant de cette dernière. L'appendice chi- tineux postérieur a la forme d'une lame d'abord aplatie et appliquée contre l'origine de la racine de la dent et à sa face dorsale. Une fois libre, il se dilate, se recourbe en formant un demi-cornet et émet deux pointes acérées et chitineuses, séparées l'une de l'autre par une échancrure demi- circulaire. L'appendice antérieur, beaucoup moins volumineux, se com- pose uniquement d'une lamelle puissante terminée en pointe et dirigée vers le tubercule antérieur de la lamelle postérieure. Les dents de la rangée latérale affectent la forme d'un tronc de prisme triangulaire. Par leur base élargie, elles reposent sur la paroi du gésier. Leur face interne est lisse, régulière et oblique, et l'externe possède une direction presque perpendiculaire. Le sommet de la dent porte deux pointes, dont l'une large, aplatie d'avant en arrière, est chitineuse et de couleur rouge sombre, et l'autre, beaucoup plus petite que la première, est mousse et porte de petits appendices courts ressemblant à des soies. * 1) L'orifice compris entre l'intestin moyen et le gésier est irrégulier, étoile et fermé, à l'état de repos, par le rapprochement de six valvules. )) Après le gésier vient une sorte de vestibule court et cylindrique, sur les parois duquel viennent s'ouvrir deux appendices intestinaux, assez semblables à ceux des Gryllotalpa, mais en différant cependant par leur volume et leur hauteur moins considérables et leur forme légèrement apla- tie. Ces appendices, recourbés en arc, embrassent la presque totalité du gésier, sauf sa partie antérieure, et se terminent, à leur extrémité supé- rieure, par une pointe mousse. )) ^intestin moyen qui vient ensuite est un tube cylindrique, légèrement boursouflé, qui décrit deux ou trois circonvolutions. Ses parois sont épaisses et il reçoit, à son extrémité postérieure, le canal excréteur des tubes de Malpighi. Ces dernières glandes forment une touife composée de ( i556 ) loo à 120 canalicules courts et capillaires qui vont s'ouvrir dans un conduit collecteur commun, long de 8 à to"™. On observe une disposition ana- logue chez la Gryllotalpa. 1) 1J intestin postérieur ne présente à peu près que le quart de la longueur de l'intestin moyen. Il affecte la forme d'un tube cylindrique parcouru transversalement par une série de stries circulaires. Son renflement posté- rieur ou rectum s'ouvre au dehors par un orifice situé au-dessus du pore génital. » ZOOLOGIE. — Sur une coloration, d'origine hépatique, chez l'Huître. Note de M. Joaxxes Chatix. « Dans plusieurs Communications précédentes ('), j'ai étudié les diverses colorations que l'Huître peut offrir normalement, en plein état de santé, sans nulle altération tissulaire. J'en ai fait connaître le processus histologique, montrant qu'il demeure identique dans le verdissement, le brunissement, etc. Les observations que je résume aujourd'hui sont rela- tives à une coloration fort différente, car elle est de nature pathologique. » Très rare chez les Huîtres du littoral français, elle semble plus fré- quente en Amérique et en Angleterre. On l'y a signalée sous le nom de pale greeness, cherchant à la confondre avec le verdissement des Huîtres de Marennes et de laTremblade, afin de pouvoir présenter celles-ci comme malades, partant comme nocives. » Lors de la discussion qui s'est récemment ouverte, devant l'Académie de Médecine, sur les diverses causes de nocuité imputées aux Huîtres, j'avais mentionné le fait (- ), en réservant son étude. » Elle ne laisse pas d'être instructive ; complexe en apparence, elle s'éclaire aisément par certaines des notions qui se déduisent de mes re- cherches antérieures. 1) Au point de vue macroscopique, l'aspect des Huîtres, en état de chro- matisme morbide, diffère totalement de celui des Huîtres vertes ou brunes : ce n'est plus sur les branchies et les palpes labiaux que se localise, avec intensité, la coloration; d'un ton pâle, gris jaunâtre ou gris verdàtre, elle s'étend sur tout le manteau, sur la masse viscérale, etc. Les papilles bran- (') Comptes rendus, séances des 6 février iSgS, 22 avril 1896, etc. (°) Bulletin de l'Académie de Médecine, séance du 9 juin 1896. ( i557 ) chiales rétractées, la chair molle, le goût fade et parfois alliacé suffisent à déceler la maladie. » L'examen microscopique achève de l'établir, montrant en même temps quelle en est l'origine. )) Elle réside dans le volumineux organe décrit sous le nom de « foie ». De structure fort simple, cette glande a pourtant souvent divisé les anato mistes qui l'ont présentée tantôt comme acineuse, tantôt comme tubu- leuse. Les culs-de-sac, cylindres, etc., sont tapissés par des cellules va- riables dans leur forme comme dans leur contenu. Petites vers la paroi du cul-de-sac, volumineuses en son milieu, elles y offrent différents pro- duits : graisse, grains calcifiés, pigment, etc. Les lobes et lobules de la glande sont, à l'état normal, assez étroitement unis; le tissu conjonctif s'y trouve peu développé. » Chez les Huîtres qui font l'objet de la présente Communication, ces caractères se modifient. Les cellules pigmentifères deviennent prédomi- nantes; leur contenu s'altère : ordinairement brun ou jaune, il vire au gris verdàlre, tantôt clair, tantôt foncé avec persistance de grains jaunes. » Le protoplasma se trouble et l'on ne trouve plus trace des trabécules hyaloplasmiques, d'où la prompte désagrégation des cellules. Quelques- unes demeurent intactes, elles flottent dans un liquide glauque, remplissant les cylindres et culs-de-sac. » Tandis que ces modifications se manifestent dans les éléments sécré- teurs, il en est d'autres qui s'opèrent dans le tissu conjonctif. On serait peut-être tenté de ne leur accorder qu'une valeur secondaire; en réalité, elles entraînent des conséquences importantes et présentent un intérêt spécial. » Elles débutent par des phénomènes de prolifération. L'altération des cellules glandulaires retentissant sur les éléments conjonctifs, ceux-ci aug- mentent de volume, puis se multiplient. Leur mode de division offre même d'intéressantes particularités sur lesquelles je ne puis insister actuellement, me bornant à indiquer l'accroissement qui en résulte pour le tissu intersti- tiel, pris dans son ensemble. » Cet accroissement est d'autant plus appréciable que, chez l'Huître, les lobes et lobules sont normalement très rapprochés, comme je le mention- nais plus haut, et contrairement à ce qui s'observe chez d'autres Lamelli- branches, tels que l'Anodonte ('). ( ' ) Il esL utile de connaître cette particularité pour interpréter exactement certaines ( i558 ) » Au stade de prolifération et d'hypertrophie en succède bientôt un autre, de nature fort dissemblable. Sous l'influence des phénonoènes con- comitants, les éléments conjonctifs passent de l'état statique à l'état dyna- mique. Des pseudopodes apparaissent sur plusieurs d'entre eux, spéciale- ment sur les jeunes cellules, nées des partitions précitées; elles émigrent vers le centre des lobules dont le tissu propre, en pleine dégénérescence, a perdu toute cohésion. » Alors se manifeste la phagocytose , que j'ai montrée si fréquente, si active chez l'Huître ('). Les cellules migratrices absorbent les granulations pigmentaires libres, ou, s'attaquant aux cellules glandulaires, s'emparent du pigment qui s'y trouve encore contenu. » Gagnant les tissus ambiants, ces phagocytes y disséminent la matière colorante; bientôt elle imprègne tout le manteau. Pour s'en convaincre, il suffit d'examiner une coupe transversale du foie : on se rend aisément compte des rapports qui s'établissent entre les lobules hépatiques et les lacunes palléales, dans lesquelles pénètrent les grains pigmentaires, libres ou entraînés par les phagocytes. Ainsi se généralise, peu à peu, la colo- ration des tissus en jaune verdàtre, en gris brunâtre, etc., suivant les alté- rations du pigment hépatique. » Toujours pâles et uniformes, ces teintes ne sauraient être assimilées au verdissement caractéristique des Huîtres de Marennes. Les plus pro- fondes différences séparent ces deux ordres de chromatisme : se manifes- tant en dehors de tout phénomène pathologique, le verdissement s'opère par la pigmentation progressive des macroblastes et se localise dans les régions occupées par ces cellules ; il n'offre donc aucune analogie avec les teintes corrélatives de la dégénérescence hépatique et de la dissémina- lion des pigments biliaires. » On ne saurait trop insister sur cette distinction, en présence des allé- gations qui, dans certaines publications étrangères, tendent à déprécier les produits de nos parcs ostréicoles. Mais c'est surtout à un autre point de vue que je me permets d'appeler l'attention sur les faits dont on vient de figures, reproduites dans divers Traités. Elles semblent devoir faire attribuer un poly- morphisme exceptionnel aux « cellules hépatiques » de l'Anodonte. En réalité, on a groupé, sous ce nom, des éléments très dilTérents : les uns glandulaires, les autres conjonctifs; ceux-ci étant relativement abondants, la dilacération les présente toujours nombreux. Il n'en est pas de même chez l'Huître, observée dans des conditions nor- males. (') Comptes rendus, séance du 24 février 1896. ( '559 ) lire le résumé : mettant en évidence l'extrême malléabilité de la cellule conjonctive, ils montrent comment elle s'adapte aux rôles fonctionnels les plus divers; en même temps, ils permettent d'apprécier la puissance de la phagocytose et l'extension de ses effets. Ces conclusions se confon- dent donc étroitement avec celles que j'ai formulées à la suite de mes pré- cédentes observations. » MINÉRALOGIE. — Étude pètro graphique de la pierre météorique tombée à Madrid le \o février 1896. Note de M. Gredilla y Gauiîa. « Deux parties essentielles constituent la substance de la météorite : une partie métallique et une partie pierreuse. )) Portion métallique. — Les métaux disséminés dans l'intérieur de la masse pierreuse appartiennent à trois espèces minéralogiques : » Schreihersile (phosphure double de fer et de nickel) : se présente en aiguilles brillantes dans une masse laminaire anguleuse noir bleuâtre de kamacite (Fe'^Ni); » Ivoilite (protosulfure de fer) : plus abondante que l'antérieure, en masses arrondies de couleur brun de bronze très pâle, avec lustre métallique; » Chromite (fer chromé) : moins abondante que les deux espèces précé- dentes, d'aspect anguleux et de couleur noir mat, et quelquefois avec des contours arrondis, de couleur brun noirâtre. » Portion pierreuse. — Voici les minéraux que nous y avons trouvés : » Péridot (silicate de magnésie et de fer) : en cristaux et en grains arrondis et anguleux, avec les caractères typiques assignés par les micro- graphes à cette espèce, qui est ici la plus essentielle ; » Enstatite (silicate de magnésie, avec des traces de fer) : pyroxène orthorhombique avec aspect fibreux et quelquefois en faisceaux divergents dont l'allongement correspond à l'axe de zone h^ g* ; » Augite (silicate d'alumine, de chaux, de magnésie et de fer) : pyroxène monosymctrique, en cristaux avec les angles h^ p = io5° et/>a' = i48°35'. Zonaire parallèlement aux faces basiques et orthodomiques et avec les autres caractères assignés à cette espèce. » Feldspath plagioclasique-oligoclase (silicate d'alumine, de soude et de chaux) en lames hémitropes ou maclées selon la loi de l'albite et avec un angle d'extinction de 3" à 6°; sa couleur est blanc laiteux. ( i56o ) » Ces trois derniers minéraux se 'trouvent en petite quantité et épars dans la masse du péridot. » Chondros. — Les plus abondants sont d'olivine, monosomatiques. Il y en a d'autres nuageux avec extinction croisée. » Dans la classification de Meunier, la météorite de Madrid appartient aux Sporadosidères, Oligosidères, roches polygéniqiies dans lesquelles j'établis, à côté des groupes ou types Limerickite et Chantonnite, un nou- veau groupe avec la dénomination de Madrulite. » GÉOLOGIE. — Structure bréchoïde du Tithonique supérieur du sud de l'Ar- dèche. Preuves de son origine à la fois postsédimentaire et chimique. Note de M. L. Cayeux, présentée par M. Marcel Bertrand. « La structure bréchoïde est développée dans tous les calcaires du Ju- rassique supérieur du sud de l'Ardèche, depuis l'assise à Peltoceras bimam- matuin jusqu'aux couches tithoniques à Perisphinctes transitorius . Elle a son expression la plus nette dans le Tithonique même et, en particulier, au niveau des calcaires blancs, dans lesquels j'ai signalé récemment une très riche faune de Radiolaires (' ). Je vais essayer d'établir que cette structure est postsédimentaire ou secondaire et d'origine chimique dans certaines brèches du Tithonique supérieur du sud de l'Ardèche, qu'il faut considérer comme des fausses brèches. » Trois ordres de considérations conduisent à cette conclusion : » 1° Disposition lenticulaire accidentelle de la brèche. — En de rares points de la région comprise entre Beaulieu, Saint-Paul-Ie-Jeune et Saint-André, on voit la struc- ture bréchoïde apparaître brusquement, au sein d'une masse de calcaire blanc homo- gène, et se développer, sous forme lenticulaire, sur une longueur d'un à plusieurs mètres et sur une hauteur de quelques décimètres. » 2" Caractères macroscopiques de la brèche. — Les éléments qui prennent part à la composition de cette brèche sont des morceaux d'un calcaire blanc identique à celui qui constitue la masse de l'assise. Le ciment qui les agglutine est gris foncé; examiné à la loupe, il se montre rempli de petits grains blancs, passant par tous les intermé- diaires aux. éléments les plus volumineux de la brèche, mesurant plusieurs centimètres de diamètre. (') L. Cayeux, De l'existence de nombreux Radiolaires dans le Tithonique supé- rieur de l'Ardèche {Comptes rendus, séance du lo février 1896, et Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXIV, p. 26 et suiv.). ( i56i ) » Les fragments de calcaire afTectent les formes les plus variées. Ils sont arrondis ou anguleux. Parfois leurs contours sont profondément découpés et comme festonnés. En certains cas, ils présentent des sortes d'étranglements tellement prononcés qu'ils se décomposent en deux parties presque indépendantes, rattachées entre elles par de fins trabécules calcaires. En faisant polir de gros échantillons sur plusieurs faces, 11 n'est pas rare de constater que des morceaux de calcaire blanc parfaitement isolés et largement séparés d'un côté, se rapprochent et se soudent en profondeur. Ce sont comme des digitations irrégulières d'un seul et même élément : ils n'ont point d'exis- tence propre. » Considérés dans leurs rapports avec le ciment, [les soi-disant fragments affectent deux manières d'être : » A. Leurs contours sont nettement arrêtés. Us se comportent en apparence comme des corps indépendants de la masse calcaire qui les enveloppe. » B. Les noyaux calcaires se fondent sur leurs bords avec le ciment : leur teinte se dégrade, vire au gris et passe à celle du ciment par les transitions les plus ménagées; ce qui revient à dire qu'ils font corps avec le ciment. u Les deux manières d'être s'observent fréquemment pour un seul et même élément dont les contours sont parfaitement arrêtés d'un côté, et tout à fait incertains de l'autre. I) 3° Caractères microscopiques. — Les coupes minces pratiquées dans les frag- ments se montrent identiques à celles du calcaire blanc non bréchoïde. Elles sont cri- blées, comme les dernières, de sections de Radiolaires calcifiés. Le calcaire blanc à Radiolaires est d'une grande homogénéité et d'une telle finesse qu'on peut à peine en discerner les éléments. Il est impur, d'aspect gris terne, et probablement pénétré d'un peu de matière argileuse. » Les préparations faites dans le calcaire du ciment permettent d'y reconnaître une Infinité de petits éléments de la grosseur de petites oolithes et de forme circulaire, elliptique ou irrégulière. Ils ne sont pas calibrés. Il s'en trouve parmi eux de beaucoup plus volumineux, visibles sans le secours du microscope. Un seul coup d'oeil suffit pour établir que le calcaire de ces corpuscules est rigoureusement Identique à celui des fragments englobés dans le ciment : on y retrouve les mêmes Radiolaires avec la même fréquence et le même état de conservation. L'identité est complétée par la struc- ture, la finesse et la teinte des corpuscules. )) Les corpuscules sont séparés par de la calcite largement cristallisée, clivée, très pure et incolore, qui constitue pour ainsi dire la trame de la roche. Dans le ciment le mieux caractérisé, l'espace réservé aux corpuscules l'emporte toujours notablement sur celui de la calcite. » Vient-on à pratiquer une section sur la zone de passage d'un noyau de calcaire blanc au ciment, on volt, à partir du point où ce dernier est composé comme je viens de le dire, les plages occupées par la calcite se rétrécir, puis les corpuscules se mettre en contact; et l'on franchit, pour atteindre le fragment normalement constitué, une large bande où les corpuscules sont de moins en moins individualisés. Finalement leur soudure est complète, et l'on n'aperçoit plus que de rares taches de calcite qui interrompent çà et là la continuité du calcaire. » Quand les fragments de calcaire blanc ont des contours parfaitement arrêtés, on C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N» 26.) 2o3 ( i562 ) passe brusquement du calcaire homogène au ciment à corpuscules détachés par Tin- lermédiaire d'une étroite zone de calcite, discontinue et traversée, de place en place, par un peu de calcaire à Radiolaires, reliant quelques corpuscules du ciment au cal- caire blanc. » Conclusions. — Le ciment de cette brèche apparaît donc comme le résultat d'une différenciation spéciale d'un calcaire identique à celui des éléments qu'il englobe. Il faut se représenter la brèche comme ayant son origine dans un calcaire blanc homogène à Radiolaires. Cette roche a subi un commencement de cristallisation aboutissant à la formation de calcite, comme c'est le cas pour de nombreux calcaires anciens ; mais, au lieu de s'étendre progressivement à toute la masse, d'un point à un autre, et sans laisser le moindre vestige du calcaire ancien, la métamorphose s'est effec- tuée simultanément en une foule de points, de façon à respecter une multi- tude d'îlots calcaires microscopiques et à isoler de gros morceaux de cal- caire blanc. Les corpuscules de ciment, de même que les fragments, ne sont à proprement parler que des éléments découpés dans le calcaire blanc à Radiolaires par la calcite engendrée à ses dépens. Ainsi s'expliquent la disposition parfois lenticulaire de la brèche, les caractères morphologiques si particuliers des éléments qui la composent et la soudure si intime de quelques fragments au ciment. » La genèse de la brèche que j'ai spécialement en vue ici est consécu- tive de la période de cristallisation des calcaires. C'est une des nombreuses manifestations des phénomènes complexes, en grande partie du ressort de la Chimie, qui affectent les sédiments après leur dépôt, en effacent les caractères originels et les dotent d'une physionomie et de propriétés nou- velles. » Je crois avoir démontré, dans l'espèce, que la structure bréchoïde est secondaire et qu'elle a son point de départ dans un phénomène d'ordre chi- mique : la transformation du calcaire en calcite. Ces conclusions s'appli- quent, pour le moment, à un cas particulier et non à toutes les brèches du Jurassique supérieur du midi de la France; mais je suis convaincu que le développement de la structure bréchoïde, par processus chimique, devra servir d'explication à beaucoup de brèches françaises d'origine énigma- tique. » ( i563 ) SPÉLÉOLOGIE. — La grotte des Spèlugues. Note de M. E. Rivière. « La Note que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie est le résumé de l'étude que le prince de Monaco a bien voulu me confier des trou- vailles faites il y a quelques années dans une grotte de la principauté. Cette grotte, que j'appellerai Grotte des Spèlugues, du nom du rocher dans lequel elle était creusée — naturellement bien entendu — était située (') dans la paroi nord de la tranchée du chemin de fer de Monaco à Roque- brune, à 8"" environ au-dessus du niveau de la voie ferrée, c'est-à-dire dans la partie du promontoire de Monte-Carlo, dit des Spèlugues (-). » Elle a été découverte, en 1890, pendant le cours des travaux entrepris par la Compagnie des chemins de fer de P.-L.-M. pour l'élargissement de la tranchée susdite, à une altitude de 35™ environ au-dessus de la Médi- terranée. D'après une Note de M. Richard, secrétaire du prince de Mo- naco, cette grotte, « obstruée par des concrétions d'une très grande épais- )) seur, devait mesurer environ So" de longueur sur 1™, 5o de largeur et M un peu plus de 2"" de hauteur. » » Le gouvernement monégasque informé, dès sa découverte, que l'on y avait trouvé des débris humains, donna l'ordre au conducteur des tra- vaux du chemin de fer de recueillir avec soin tout ce que la grotte renfer- mait. C'est ainsi qu'a été envoyée au musée de Monaco la collection préhistorique dont je viens de terminer l'étude. » Cette collection comprend : 1° un certain nombre d'ossements hu- mains ; 2° des débris d'animaux ; 3" quelques rares produits de l'industrie de l'homme préhistorique (poteries et silex). » A. Ossements humains. — Si ces os sont nombreux, fort peu d'entre eux, malheureusement, sont dans un bon état de conservation. Néanmoins, j'ai pu constater qu'ils provenaient de plusieurs individus d'âge et de sexe différents. Ces ossements sont : » 1° Pour la face : les mandibules entières ou brisées de 5 sujets; » 2° Four le membre supérieur : 1 fragments de clavicule, 2 fragments de scapulum, 6 humérus (4 entiers ou à peu près entiers et 2 incomplets), dont deux d'homme, trois (' ) Elle a été détruite par les travaux du chemin de fer. (-) Ce promontoire a été ainsi dénommé à cause de ses nombreuses crevasses (STf/jXu;, grotte, trou). ( i564 ) de femme, le sixième de sexe incertain; 5 d'entre eux sont des humérus d'adulte; 2 cubitus, l'un entier, l'autre incomplet; des fragments de radius; enfin quelques os de la main. » 3° Pour le membre inférieur : un fragment de l'os iliaque droit; g fémurs (l'un d'eux seulement est entier), dont 5 appartiennent au membre inférieur gauche et 4 au membre inférieur droit. Le fémur entier est celui d'une femme, il présente un indice pilastrique de 85,45 et un indice platymérique de 64, 5i. Enfin i tibia de femme, presque entier, présentant une platycnémie très faible. Le pied est représenté par un seul os, un calcanéum. » 4° Tronc. — Je n'ai eu en ma possession que : i° une série de côtes en plus ou moins bon état; 2° une partie du sternum; 3° un certain nombre de pièces de la colonne vertébrale : soit 3 vertèbres cervicales, dont 2 axis; 9 vertèbres dorsales; 3 vertèbres lombaires; plusieurs autres vertèbres brisées et 2 fragments de sacrum. L'un de ces derniers présente cette particularité que les deux premières pièces qui le constituent sont incomplètement soudées. » Après avoir déterminé toutes ces pièces osseuses et m'être rendu compte du sexe des individus dont elles provenaient, j'ai pris les mensu- rations des os susceptibles de me donner la taille de ces individus, c'est- à-dire la longueur des os longs des membres supérieurs et inférieurs et, comparant les chiffres obtenus avec ceux des Tableaux dressés par M. le D'' Manouvrier, j'ai pu constater que : » 1° Les restes humains de la grotte des Spélugues étaient ceux de neuf individus au moins, soit : (a) un enfant d'une dizaine d'années; (6) un sujet un peu plus âgé, quoique non adulte encore; (c) six sujets adultes et un vieillard. » 2° La race de ces individus, pour cinq d'entre eux au moins, était une race de petite taille, oscillant entre i™,45, chiffre minimum, et i™,489, chiffre maximum. Le sixième sujet (un homme) mesurait, par contre, i™,6o. » 3° Les hommes et les femmes sont à peu près de même taille, à l'excep- tion de l'homme qui figure sous le n° 6, l'homme le plus petit mesurant i™,47 et le plus grand, i™,476, tandis que la femme la plus petite mesure i™,45etla plus grande, i™,489. » B. Faune. — La faune de la grotte des Spélugues est représentée par un très petit nombre d'animaux qui sont : » 1° Un Canidé de la taille du Renard; » 2° Un Rongeur, genre Ze/JMf, très probablement; » 3° Un Ruminant de la taille du Moulon; » 4° Un Oiseau dont le seul reste, l'extrémité inférieure d'un humérus, ne permet pas la détermination. ( i565 ) » C. Industrie. — Elle est franchement néolithique et appartient à l'époque des temps préhistoriques dite robenhausienne. Elle est carac- térisée, en effet : » i" Par une très jolie petite pointe de flèche en silex blond foncé, à base à peu près rectiligne ; » 2° Par plusieurs fragments de poteries grossières, à grains siliceux, de couleur brun rougeàtre, dont quatre morceaux paraissent provenir d'un même grand vase au bord festonné, tandis que la panse est ornée d'une sorte de cordon formé d'une succession de petites dépressions faites avec le doigt. » Conclusions. — De l'étude que j'ai faite des pièces provenant de la grotte des Spélugues, il me paraît résulter que les individus dont les sque- lettes y ont été trouvés vivaient à la période géologique actuelle, dans les temps néolithiques, à l'époque robenhausienne, c'est-à-dire postérieure- ment aux hommes des grottes de Menton qui sont, comme je l'ai maintes fois dit et prouvé, des hommes de la fin des temps quaternaires, géologi- quement parlant, et magdaléniens au point de vue archéologique. » La race des hommes des Spélugues diffère d'ailleurs absolument aussi de celle des hommes fossiles de Menton par la plupart de ses caractères anatomiques, notamment par les caractères crâniens et la longueur des membres, qui, chez les premiers, indique une race de petite taille, alors que les individus des grottes de Menton sont, au contraire, de grande taille. » PHYSIOLOGIE. — Sur une variation électrique déterminée dans le nerf acoustique excité par le son ('). Note de MM. H. Beauregard et JE. DupuY, présentée par M. d'Arsonval. « Préoccupés d'établir une méthode permettant de déterminer, chez les animaux, les limites de la sensation auditive, nous avons pensé pouvoir ap- pliquer à cette détermination le courant d'action qui, théoriquement, doit se produire dans le nerf acoustique excité par le son. » Il nous fallait tout d'abord démontrer la possibilité d'enregistrer le courant normal du nerf acoustique sectionné et aussi le courant d'action qui s'y produit lorsqu'il est excité. (') Travail du Laboratoire d'Analomie comparée des Hautes Eludes au Muséum. ( i566 ) » A cet effet, nous avons employé le galvanomètre universel apériodique de M. d'Ar- sonval, en nous servant de l'échelle micrométrique qui permet d'observer des courants extrêmement faibles. Nos expériences ont été faites sur la grenouille et sur le cobaye, et nous opérions de la manière suivante : » La calotte crânienne rapidement enlevée, ainsi qu'une portion du cervelet de ma- nière à découvrir le nerf acoustique du côté choisi pour l'expérimentation, ce nerf est sectionné; nous appliquons sur l'extrémité coupée une électrode impolarisable (élec- trode de M. d'Arsonval) et l'autre électrode est placée sur le tympan. Ces électrodes sont reliées au galvanomètre. » Si l'opération a été bien menée, nous constatons, dès que les électrodes sont en place, l'existence d'un courant qui se traduit par un mouvement continu de l'échelle micrométrique devant le fil vertical immobile qui sert d'index. » Ceci posé, au moyen d'un sifflet métallique, nous émettons un son aigu, au voi- sinage de l'oreille en expérience. Aussitôt, nous pouvons constater un courant de sens inverse (courant d'action) produit dans le nerf acoustique ; ce courant se traduit par un arrêt du mouvement de l'échelle niicrométrique et un changement de sens du mou- vement primitif. L'oscillation ainsi produite a été, dans nos expériences, en moj'enne de 3° de l'échelle pour le son aigu du sifflet employé. Dès que le son cesse, le courant d'appel du nerf se manifeste de nouveau et l'échelle reprend son mouvement dans le premier sens. » Ces expériences, que nous avons pu répéter un grand nombre de fois avec succès, établissent qu'il est possible d'enregistrer le courant d'action produit dans le nerf acoustique excité par le son. )> Avant d'aller plus loin nous noterons quelques particularités obser- vées au cours de l'expérience : » 1° Dans les conditions où nous opérons, l'appareil acoustique paraît se fatiguer rapidement, car si, dans l'empressement d'observer le cou- rant d'action, on fait succéder assez rapidement deux ou trois coups de sifflet, l'oscillation va diminuant chaque fois, jusqu'à disparaître totalement au troisième coup. Au contraire, si l'on met un intervalle de 4o à 5o se- condes entre chaque son, on obtient une série d'oscillations bien nettes. » 2° Pour peu que l'une des électrodes vienne à se déplacer et cesse d'être en contact soit avec le tympan soit avec l'extrémité sectionnée du nerf acoustique, ou encore que celle-ci vienne à être baignée de sang et isolée de l'électrode, le courant normal cesse de se manifester. Ces accidents, qui nous sont fréquemment arrivés au cours de nos expériences, prouvent que le courant observé est bien un courant qui traverse le nerf. » 3" Enfin, dès que l'animal succombe, le courant cesse; nouvelle preuve qu'il s'agit bien d'une manifestation de la vie du nerf acoustique. » Nous nous sommes servis de la grenouille et du cobaye en raison des j ( '567 ) qualités bien connues de ces animaux comme sujets d'expériences, mais nous n'avons point eu la pensée d'étudier spécialement chez eux, dans ces recherches préliminaires, les limites de la sensation auditive. Nous nous bornons aujourd'hui à l'exposé des premiers résultats fondamentaux obte- nus. » Après avoir réussi à constater l'existence du courant normal et la pro- duction du courant d'action par l'excitation du nerf au moyen d'un son aigu, nous avons voulu établir si la différence de A^Mto/r des sons se tra- duit par une différence dans la grandeur de l'oscillation. Nous avons pu constater qu'il en est bien ainsi. En effet, au moyen du diapason normal nous avons pu, en faisant vibrer cet instrument devant l'oreille du cobaye, déterminer une oscillation manifeste, quoique très inférieure à celle que donne le son aigu du sifflet. Avec le diapason normal, en effet, l'oscilla- tion ne dépasse pas un degré de l'échelle micrométrique et parfois elle ne se manifeste que par un arrêt du mouvement primitif. Avec un grand dia- pason, donnant des sons très graves, nous n'avons pu observer l'oscillation chez le cobaye en expérience. » Nous pouvons conclure de ces faits que la grandeur de l'oscillation électrique du nerf acoustique varie avec la hauteur du son qui arrive à l'oreille. Nous nous en tenons à cette conclusion générale, s'il est vrai, en effet, que pour l'oreille du cobaye les sons aigus déterminent dans le nerf acoustique une oscillation plus grande que les sons graves, il se peut que pour l'oreille d'un animal organisé pour la réception des sons graves, ce seront ceux-ci qui détermineront l'oscillation la plus grande. » Il y aura lieu également de rechercher quel rôle peut jouer X'inlensité des sons, en outre de leur hauteur, dans la production de l'oscillation. Alors nous aurons tous les éléments pour déterminer la limite de la sensa- tion auditive chez un animal déterminé. 1) Pour le moment nous avons démontré qu'on peut enregistrer le cou- rant normal du nerf acoustique sectionné dans la cavité crânienne, ainsi que le courant inverse ou courant d'action que détermine l'excitation du nerf par les ondes sonores, courant inverse variable avec la hauteur du son. Nous ajouterons que ces expériences démontrent en même temps que l'oreille analyse les sons qui lui [)arviennent, et qu'elle fonctionne comme un centre nerveux. » ( i568 ) PHYSIOLOGIE. — Action de diverses substances sur les mouvements de V esto- mac, et innervation de cet organe. Note de M. Frédéric Battelli, pré- sentée par M. Potain. « Je résume, dans cette Note, les résultats d'un grand nombre d'expé- riences, que j'ai faites dans le laboratoire de Thérapeutique expérimentale de M. le professeur Prévost, à l'Université de Genève. )) J'ai étudié sur des chiens, des chats, des lapins, des rats, les mouve- ments de l'estomac, et les modifications qu'y apportent un certain nombre de substances médicamenteuses. J'ai eu aussi en vue l'étude de l'inner- vation de l'estomac. )) Dans ces expériences ('), j'ai observé les mouvements de l'estomac au moyen d'un ballon en caoutchouc, introduit dans la cavité de l'organe par une ouverture faite à ses parois. Ce ballon était mis en relation avec un manomètre à eau qui permettait de se rendre compte des diverses mo- difications de la pression intrastomacale. » J'ai aussi, dans un certain nombre d'expériences, enregistré ces mou- vements au moyen d'un appareil spécialement construit dans ce but. » Le détail de ces expériences sera publié par moi in extenso; je me contenterai de résumer, dans cçtte Note, les conclusions auxquelles je suis arrivé par cette longue étude sur iio expériences. » Les résultats les plus saillants qui ressortent de ce Travail peuvent se résumer comme suit : » I. Les substances dont j'ai étudié l'effet sur les mouvements de l'esto- mac peuvent se diviser en plusieurs groupes : » 1. Substances excitant les mouvements de l'estomac. » a. Très énergiquement : muscarine. pilocarpine, physostigmine. B b. Moins énergiquement, quoique à un degré notable : nicotine, quinine, co- caïne, digitale, corniitine et ergot de seigle, caféine, alcool, morphine (première phase), peptone : cette dernière substance agissant seulement par injection intra- veineuse et ayant un effet passager. (') L'introduction d'une ampoule par voie œsophagienne (procédé de Morat, suivi par Wertheimer et Doyon), ou par une fistule gastrique permanente, non plus que la séparation de l'estomac et son observation dans une chambre humide (procédé Schutz), que j'ai essayés d'abord, m'ont donné des résultats peu précis. ( 1 5Bf) ) » c. faiblement : tartre stibié, cytisine, cmétine, sulfate de zinc, sulfate de cuù're. arsenic, chloroforme et étlier en inlialations (première phase), elles suivantes n'agis- sant que si elles sont mises directement en contact avec la muqueuse gastrique : orexyne, cannelle, girofle, amers, acide chlorhydrique, eau chaude, eau salée. » 2. Substances sans action sin- les mouvements de l'estomac : » Purgatifs {acide cathartique, séné, coloquinte, eau-de-vie allemande), hy- Jrastis canadensis, strychnine, pepsine, apomorphine. » 3. Substances diminuant la contractilité de l'estomac : » a. Faiblement : curare, inhalation des vapeurs d'éther ou de chloroforme (se- conde phase), morphine (seconde phase), acide cyanhydrique, vératrine, ellébo- rine de Merk, eau froide, accumulation d'acide carbonique dans le sang (as- phyxie). H b. Fortement et abolissant même ces mouvements : chloral, et surtout atropine. » L'atropine peut produire celte abolition des mouvements, même lorsqu'ils ont été énergiquement provoqués par une substance qui les sollicite (muscarine, pilocar- pine, physosligmine, etc.). » 4. Substances abolissant les contractions rythmiques de l'estomac, les parois de l'organe se contractant en masse d'une manière énergique : » Ingestion iVcther ou de chloroforme dans la cavité stomacale. L'atropine ne peut pas diminuer le tonus gastrique, élevé par l'introduction de ces substances dans l'estomac. » II. IN]SERYATlo^' DE l'estomac. ^ Mcs cxpériences m'ont amené, re- lativement à l'innervation de l'estomac, à conclure qu'il existe dans le nerf vague deux espèces de fibres : « l^esjibres motrices et \esjibres inhihitrices. ■■ Elles proviennent toutes deux de la branche interne du spinal; les fibres propres du pneumogastrique n'en contiennent pas. » Nerfs vagues. — 1. L'excitabilité motrice des nerfs vagues sur l'estomac peut être modifiée de diverses façons. » a. Elle est augmentée par : la vératrine, la physosligmine, Velléborcine, la caféine, la nicotine (faible dose), Vacide cyanhydrique (faible dose). » b. Elle est diminuée par : le chloral, le curare, Vacide cyanhydrique (haute dose), la nicotine (haute dose), les sulfates de zinc et de cui'.'re. B c. Elle est abolie par Vatropine, et à moindre degré par la cocaïne, qui paralysent les fibres motrices tout en respectant les fibres inhibitrices. » d. Elle est également abolie par un jeûne prolongé, dont la durée varie selon C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXII, N« 26 ) ^^4 ( i57o ) l'espèce animale. Lorsque la nourriture est reprise, l'excitabilité du vagiie ne se réta- blit qu'au bout de quelques heures, à une époque assez avancée de la digestion. n Avant le stade de paraijsie, on observe une augmentation de l'excitation latente ; puis, lorsque l'excitabilité motrice est perdue, apparaît une excitabilité inhibitrice. » 2. Les fibres inhibitrices du vague sont excitées par la pilocarpine. » 3. L'excitabilité motrice du vague gauche est, en général, supérieure à celle du vague droit, tandis que, au contraire, l'excitabilité inhibitrice du vague droit est, en général, supérieure à celle du vague gauche. >) Nerfs splanchniques . — 4. L'action du splanchnique sur les mouve- ments de l'estomac n'est pas constamment la même. Le plus souvent, ce nerf est franchement inhibiteur, mais quelquefois il excite légèrement les contractions stomacales, et d'autres fois il paraît être sans action sur les moyvements de l'estomac. )) 5. Par la galvanisation simultanée du splanchnique et du vague, l'exci- tabilité motrice de ce dernier est, en général, beaucoup diminuée, quel- quefois même complètement abolie. » 6. Les fibres du splanchnique paraissent être paralysées en totalité par V atropine. » M. A. PoiNCARÉ adresse à l'Académie, par l'entremise de M. Mascart, les diagrammes des hauteurs barométriques qui ont servi à ses Communica- tions insérées aux Comptes rendus des 24 juin, 3o septembre, 1 1 novembre, 3o décembre 1895 et 3 février 1896. M. J. Taupin adresse une Note « Sur les chaleurs spécifiques ^). A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus daxs la séance du 22 juin 1896. Les toxines miciohiennes et animales, par M. Armand Gautier, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté de Médecine de Paris, etc. Paris, 1896 ; J vol. gr. in-8''. (Hommage de l'auteur.) ( i57i ) Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MJVF. Gaston Darboux el Jules Tannery. Deuxième série. Tome XIX. Année 189 5. Paris, Gauthier- Villars et fils, 189,5 ; fasc. in-8°. Distribution électrique de lumière et de force à Briançon, par M. Ch. ScHWEiTZER, Capitaine du Génie, etc. Paris, Berger-Levrault et C'^, 1896; in-8°. (Présenté par M. Cornu.) Constant Prévost. Coup d'oeil rétrospectif sur la Géologie en France, pen- dant la première moitié du xix" siècle, par M. J. Gosselet, Correspondant de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences de Lille. Lille, Liégeois, 1896; I vol. in-8". (Présenté par M. Milne-Edwards.) Notice sur la Boussole (^rapporteur et directrice) et la règle topographique de campagne, par M. le Capitaine Delcroix, ancien Professeur à l'École spé- ciale militaire. Paris et Limoges, H. -Charles Lavauzelle, 1894; in-8°. (Présenté par M. Bassot.) Les mines d'or du Transvaal, par M. de Launay, Professeur à l'Ecole supérieure des Mines. Paris, Baudry et C'", 1896; i vol. gr. in-S". (Pré- senté par M. Marcel Bertrand.) Annuaire géologique universel, par M. L. Carez, avec le concours de M. A. Peron, pour l'Algérie et la Tunisie. Année 1895. Tome XII. Paris, juin 1896; I vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Gaudry.) Ministère de l'Agriculture. Bulletin. Documents officiels. Statistique. Rapports. Comptes rendus de missions en France et à l'Étranger. N° 2. Paris, Imprimerie nationale, mai 1896; i vol. in-8". Recueil de Médecine vétérinaire, publié par le Corps enseignant de l'École d'Alfort. i5 juin 1896. Paris, Asselin et Houzeau; in-8°. Em Beitrag zur Erkenntnis der verwandtschaftlichen Beziehungen unter den Tagfaltern, von Enzio Reuter. Helsingfors, 1896; i vol. in-4". (Hom- mage de l'auteur.) Ouvrages reçus dans la séance du 29 juin 1896. Principes de la Théorie des fonctions elliptiques et applications, par M. P. Appell, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences, et M. E. Lacour, Professeur de Mathématiques spéciales au lycée Saint- Louis. Premier fascicule. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1896; i vol. in-8°. (Présenté par M. Appell.) Le marquis G. de Saporta, sa vie et ses travaux, par M. R. Zeiller. Notice lue dans la Séance annuelle de la Société géologique de France du 9 avril 1896. Paris, 1896; in-8''. (Présenté par M. Cliatin.) ( '5:2 ) Organisme et Société, par M. René Worms, ancien élève de l'École Nor- nuile supérieure, etc. Paris, V. Giard et E. Brière, 1896; i vol. in-8°. (Présenté par M. Ed. Perrier.) Œuvres de Fermât, publiées par les soins de MM. Paul Tannery et Charles Henry, sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1896; i vol. ia-4°. Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Rapports du Jury international publiés sous la direction de M. Alfred Picard. Groupe VI : Machines et appareils de la Mécanique générale {'i" Partie). Classe 52. Paris, Imprimerie nationale, 1896; i vol. in-4°. Précis de Stéréochimie, par M. A. Hantzsch, Professeur de Chimie à l'Uni- versité de Wùrzburg. Traduction française, publiée par MM. Ph.-A. Guye et M. Gautier, avec une Note additionnelle de M. A. Werner. Paris, G. Carre, 1896; i vol. in-8°. (Présenté par M. Friedel.) Lamarck botaniste; sa contribution à la méthode dite naturelle et à la troi- sième édition de La Flore française, par M. D. Clos. Toulouse, Douladoure- Privat, 1896; I br. in-8°. La Chimie au début du xvii" siècle, par M. Jules Delannoy. Lille, Le Bigot frères, 1896; i br. in-8°. Minéralogie de la France et de ses colonies, par M. A. Lacroix, Professeur de Minéralogie au Muséum d'Histoire naturelle. Tome P^ (Deuxième Partie). Paris, Baudry et C'% 1895; i vol. in-8°. (Présenté par M. Fouqué.) Archives du Musée Teyler. Série IL Vol. V. Première Partie. Paris, Gau- thier-Villars et fils; Leipzig, G.-E. Schultze; i vol. gr. in-8°. Il passalo ed il présente délie principali Teorie geometriche, per GinoLoria, Professore ordinario dell' Università di Genova. Torino, Carlo Clausen, 1896; in-8°. (Hommage de l'auteur.) FIN DU TOME CENT VINGT-DEUXIEME. On souscrit à l'aris, chez GAUTHIER -VILLAKS ET FILS, Quai (les Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux ibles, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qidl suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Unfon postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, geis. chez Messieurs : en Michel et Médan. ( Chaix. qer ( Jourdan. ( RuIT. xiens Courtin-Hecquet. Germain elGrassin. Lachése. yonne Jérôme. ■ançon Jacquard. i Avrard. •deaux Ferct. ' Muller (G.). liges Renaud. / Lefournier. F. Robert. J. Robert. ( V Uzel Caroff. m Massif. %mbery Perrin. Henry. Marguerie. I Juliot. ( Ribou-Collay. ILamarche. Ralel. Roy. l Lauverjat. ( Crepin. \ Drevet. i Gratier et C". Rochelle Foucher. „ i Bourdignon. 'lavre * ( Uombre. Vallée. Quarré. •st. irbourg rmont-Ferr.. noble. chez Messieurs : I Daumal. ( M"' lexier. Bernoux et Cumin. Georg. Cote. I Clianard, 1 Vitle. Marseille Ruât. ( Calas. / Coulel. Moulins Martial Place. ( Jacques. Nancy ! Grosjean -Maupin. ( Sidot frères. On souscrit, à l'Étranger, Lorient. Lyon. Montpellier . Loi seau. Veloppé. Barma. Visconti et C". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blauchier. ( Druinaud. Bennes Pli bon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). Langlois. Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. ( I^umébe. \ Gimct. / Privât. , Boisselier. Tours I Péricat. ( Suppligeon. Giard. Lemattre. Nantes Nice. . . . Poitiers.. Rouen. Toulon . Toulouse. Valenciennes. Amsterdam. Berlin. chez Messieurs : Feikeina Caarelsen et C''. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". aines. Friediander et (ils. f Mayer et Muller. Ijgi-^g i Sclimid, Francke et I As: ' Da Bologne Bucharest . O Zauiclielli. iRamIot. MayolezetAudiarte. Lebègue et C". j Solsclierk et C°. i ( Carol ) .Mi\ller. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, 8011610°. Christiania Cammermeyer. Constantinople. ■ Otto Kcil. Copenhague Hosi et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. , Clierbuliez. Genève Georg. ( Stapelniohr. La Haye Bel in fan te frères. ^ Benda. / Payol Barth. Brockliaus. Leipzig [ Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. I Desoer. I Gnusé. Lausanne.. Liège. chez Messieurs : iDulau. Hachette et C- Nutt. Luxembourg.... V. Biick. iLibr. Gutenberg. Romo y FusséL Gonzalès e hijos. F. Fé. Milan . ! ^''^'^^ '■'■"«*■ ■' I lloepli. l^loscou Gautier. ( l<"'irchheim. I^aples Marghieri di Gius ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffei Nciv-York I Siechert. ' Westermann Odessa Rousseau. Oxford Parker et C- Palerme Clausên. Porto Magalhaés cl Moni Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. „ i Bocca frères. Rome , ( Loescher et C*. Rotterdam Kramers et fils Stockholm Samson et Wallin I Zinserllng. ( Wolir. I Bocca frères. Brero. iCIausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et WolQ Vérone Drucker. ( Frick. Vienne î ^ , , ( Gerold et C". ZUrich Meyer et Zeller. I S'-Petersbourg . . Turin. I TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume 10-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume 10-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : omel: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. DEBBEset A.-J.-J. Solieb. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouveni les létes, par M. Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ises, par M. Clacde Bekkabd. Volume in-4°, avec Sa planches; i856 , 15 fr. Bine II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences r le concours de iS53, et puis remise pour celui de 1856, savoir : « Ltudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- entaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature îs rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fiv la même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers Savants à l'académie des Science»- N° 26 TAIU.K DES A.HTICLF:S. (Séance du 29 juin l«96.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS r>KS MRMRIIKS RT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Gages. M. DE JoxQUiÈRES. — Qi:clqucs propriétés des racines secondaires des nombres pre- mieis i5i3 M. J. BoussiNESQ. — Formules du coefficient des frottements intérieurs, dans l'écoule- ment tumultueux graduellement varié des liquides i5i7 M. Appell présente ù l'Académie le premier Pages, fascicule d'un ('«uvrage intitulé « Principes de la Théorie des fonctions elliptiques et applications » i.j '3 M. Albert Gauduy annonce la mort de Sir Joseph Pres/wich, Correspondant de l'Académie dans la Section de Minéra- logie 1 ji^ IVO.MItVATIOIVS. M. Backhuyzen est élu Correspondant de 1' Vradriiiic pour la Section d'A.'=itrononiie. en remplacement de M. .Xeivconib, élu Associé étranger i.">.> RAPPORTS. M. J. BoussiNESQ. — Rapport sur un Mé moire de M. IJazin, intitulé « Expérience-: nouvelles sur la distribution des vitesses dans les tuyaux > MEMOIRES PRESENTES. M. BouNY. — Contrôle de la pédale dynamométrique do bicyclette CORRESPONDANCE. M. C.iLL, nommé Correspondant pour la Sec- tion d'Astronomie, adresse ses remerci- ments à l'Académie i53o M. le SECuÉTAiriE peupetuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvrages de M. A. Lacroix, de M. Zeiller, de M. Gino Loria i53o M. J. Vallot. — Expériences actinomé- triques faites au mont Blanc, pour déter- miner la constante solaire i53o M. C. Maltézos. — Sur les rayons li- mites (\ — n) i533 M. A. DE GiiAMONT. — Sur le spectre du phosphore dans les sels fondus et dans cer- tains produits métallurgiques i534 M. PAtJL Sabatieu. — Sur l'acide nitrosodi- sulfonique bleu et sur quelques-uns de ses sels 1537 M. V. Thomas. — Action de l'iode sur le "^ chlorure stanneux i . . . i539 M. J. Aloy. — Recherches thermiques sur les composées de l'uranium i54i M. L. BiiuvEAULT. — Nouvelle méthode pour la préparation d'aldéhydes aromatiques . . i543 M Alexandui; Bietuix. — Recherches sur la chloruration de l'acide galliquc. Forma- tion .d'acide dichlorogallique et de trichlo- ropyrogallol i'y\S M. MiNGLix. — Propriétés cristallogra- Bl'lletin bibliographique phiques des benzylidéne, méthyl et éthyl- salicidénes, et anisal camphres M. Alex. Hébert. — Sur un nouvel acide gras non saturé, l'acide isanique M. Bordas. — Appareil digestif d'un Orlho- ptére de la famille des Grjllidœ, le lira- chytrypes ineinbranaceus M. J0ANNE.S Cii.vriN. — Sur une coloration, d'origine hépatique, chez l'IIuitre M. Gredilla y Gauna. — Etude pétrogra- phique de la pierre météorique tombée à Madrid le 10 février i8g6 M. L. Cayeux. — Structure brécho'ide du Tithonique supérieur du sud de 1' Vrdéche. Preuves de son origine à la fois postsédi- nicntaire et chimique M. E. Rivière. — La grotte des Spélugues. .M. H. Beauregard et E. Dupuy. — Sur une variation électrique déterminée dans le nerf acoustique excité par le son AL Frédéric Battelli. — Action de diverses substances sur les mouvements de l'esto- mac, et innervation de cet organe M. A. PoiNCARÉ adresse les diagrammes des hauteurs barométriques qui ont servi à SOS Communications insérées aux Comptes rendus précédents M. J. Taupin adresse une Note « Sur les chaleurs spécifiques > ij'i8 556 "39 i56o i563 i5'574 ) Pages. le 6 janvier 1896; par M. Doumet- Adanson 269 — Examen sommaire de la météorite tom- bée à Madrid le 10 février 1896; par M. Slanislas Meunier 640 — Sur le bolide du 10 février 1896 ; par M. Mi^iiel Mcrino 683 — Analyse d'une des pierres météoriques tombées à Madrid le 10 février 189G; par M. Snnliap^o Bouitta Mirât i352 — Élude pélrographique de la piene météorique tombée à Madrid le 10 fé- vrier 1896; par M. GrediUa y Gaiinn. i559 — Sur la météorite tombée le 9 avril 1894 près de Fisher (Minnesota); par M. iV.- H. fV'mchell 681 — M. E. Hniiser adresse une Note « Sur une cause probable de l'explosion des bolides dans l'atmosphère terrestre ». 641 — M. Poul Masxon adresse une Note «Sur un bolide représenté par Raphaël dans le tableau connu sous le nom de Madnne de Foli^nn » 683 AÉBOSTATIOX. — \o\v Navigation tiérieri/ie. Alcools. — Synthèse partielle de l'acide géranique; constitution du lémonol et du lémonal ; par MM. Barbier et BoiH'eniilt 393 — Sur quelques dérivés de l'eugénol ; par M. Cil. Gnssiiiaiin 395 — Safrol et isosafrol, synthèse de l'isosa- frol ; par M. Ch. Mourcii 792 — Sur l'homolinalool et sur la constitu- tion du licaréol et du licarhodol; par MM. Barbier et Bouveiiult 842 '- ExtracliOM des alcools terpéniques con- tenus dans les huiles essentielles; par M. A. HaUer 865 — Dénaturation rationnelle de l'alcool: par M. Georges Jacquemin ;5o2 Voir aussi Rlwdinoi. Aldéhydes. — Sur les aldéhydes dérivées des alcools C'^H^O isomériques; par M. Ph. Barbier et L. Boiiveatdt 84 — Sur la production de l'aldéhyde formique gazeuse pure; par M. A. Brochet. . . 9.01 — Transformation rie la solution de for- maldéliyde en va|)eurs pour la désin- fection ; par M. A. Tiillat 482 — Oxydation de l'aldéhyde crotonique; par M. Jiv. Charon 533 — Sur les aldéliydates de phéuylhydrazme: par M. H. Causse 1274 — Nouvelle méthode puui- la préparation Pages. d'aldéhydes aromatiques; par M. L. Bouveault 1 543 Alimentaires (matières). — M. Revel adresse une Note ayant pour titre : « Conservation indéfinie des matières animales (notamment les viandes) au grand air et par tous les temps, même les plus chauds » 906 Voir aussi Panification .^ Blés, Maïs, Riz, Beurres, Cidres, Vins. Alliages. — Sur la structure et la consti- tution des alliages de cuivre et de zinc; par M. Georges Cliarpy 670 Voir aussi Aluminium. Aluminium. — Sur une nouvelle méthode de préparation des alliages d'alumi- nium; par M. Henri Mnissan i3o2 — Sur la préparation des alliages d'alumi- nium par voie de réaction chimique; par M. Charles Combes 1482 Amides. — Sur un mode de décomposi- tion de quelques composés à fonction amide ou basique; par M. OEsc/iner de Conineh 34 — Étude thermocliunique des amides et des sels ammoniacaux de quelques acides chlorés; par M. Paul Rivais. . 617 Aminés. — Surla véiatrylamine; parM. Ch. Moureu 477 — Sur une nouvelle méthode de sépara- lion des méthylaminos; par M. Mar- ecl Dele'pinc 1064 — Sur les méthylamines; par M.i>d'/t7««e. 1272 — M. Ch. Gassmiinn adresse deux 51e- moires ayant pour litres: «Sur quelques dérivés de la diphényléthylèno dia- mine » et « Études sur le péridini- tronaphlalène » 1 44* Analyse mathématique. — Sur les inva- riants intégraux; par M. G. Kœnigs . 25 — Sur un mode de décomposition des intégrales définies en éléments simples; par M. Michel Petroviich 27 — Sur la généralisation de la notion de limite et sur l'extension aux séries divergentes sommables du théorème d'Abel sur les séries entières; par M. Emile Borel 73 — Sur deux invariants nouveaux dans la théorie générale des surfaces algé- briques; par M. Emile Picard loi — Sur les problèmes de variations relatifs aux intégrales doubles ; par M. G. Kœniss 126 ( '575 Pages. Sur une équation différentielle du second ordre, non linéaire et à coefficients doublement périodiques ; par M. Hup;n GjUlén I Go • Remarques ultérieures sur celte Com- munication; par M. Hiis,o Gjldén. . . 585 Sur les équations linéaires et la méthode de Laplace; par M. E. Goursat 169 Sur l'addition des arguments dans les fractions périodiques du second ordre ; par M. G. Fontené 1 72 Sur les solutions entières :ri...j.'„, xi . . . n„, k de l'équation 1 xi arc tang — ■ a;2 arc tang — — x„ arctan° -'V par M. Cari Slormcr lyS et -Sur certains invariants relatifs au groupe de Hesse; par M. Boulanger - Sur les groupes d'opérations ; par M. Lei'avasseur 180, 5i6 et - Sur l'intégration des équations aux dérivées partielles linéaires et du second ordre à caractéristiques ima- ginaires; par 11. Le Rny - Sur le théorème de Taylor avec l'ap- proximation du troisième degré; par M. N. Boiignief - Sur les groupes de substitutions: par M. A. Miter - Sur les équations aux dérivées partielles du second ordre à caractéristiques imaginaires; par M. Emile Picard.. . - M. Ch. Lcgrond adresse la résolution d'une identité algébrique, signalée par Catalan - Sur la divergence des séries de la Mé- canique céleste; par M. H. Poiricare. - Sur la divergence des séries trigono- métriques; par M. H. Poincaré - Sur U's fonctions uniformes définies par l'inversion de différentielles to- tales; par M. Paul Painlei'é - Sur l'inversion des systèmes de diffé- rentielles totales ; par M. P. Painlevé. - Extension du théorème de Cauchy aux systèmes les plus générauxd'équations aux dérivées partielles; parlM.i/ic/;/;e Delassiis - Application de la théorie des séries 225 178 711 367 369 370 4>7 49a 497 557 660 7G9 772 ) Pages, divergentes sommables ; par M. Emile Bord 8o5 Sur une lettre de Gauss, du mois de juin i8oJ;parM.f/e/w«y"'c;v.c Sagel 867 Sur certaines classes d'équations de Laplace à invariants égaux; par M. A. Thybaut '\ 834 M. fVisihalcr adresse la Table des matières d'un travail intitulé : « Mé- thode nouvelle générale et infaillible pour calculer les racines des équations algébriques supérieures qui con- tiennent 4 termes et davantage »... 961 Sur les substitutions régulières non linéaires; par M. AuUmne [o43 Démonstration élémentaire d'un théo- rème do M. Picard sur les fonctions entières; par M. Bord io45 Remarques sur la Communication de M. Borel : par M. Emile Picard 1048 Sur les équations différentielles ordi- naires du premier ordre; par M. A. Korkine 1 183 Sur les fonctions entières; par M. Ha- damard 1 257 Sur les sysièmes en involution d'équa- tions du second ordre: par M. E. Gour- sat 1258 Sur une équation différentielle do pre- mier ordre; par M. Midid Pctrovidi. 1261 Sur les équations différentielles du pre- mier ordre; par M. Paul Painlcvé . . iSig Sur la méthode des moindres carrés; par M. Jules Andradc 1400 Quelques propriétés des racines primi- tives des nombres premiers; par M. de Jorujuièrcs i45 1 Quelques propriétés des racines secon- dairesdes nombres premiers; parM.rfe Jon([ULèrcs i5i3 Sur les zéros de la fonction Ç(.f) de Riemann ; par M. Hadamnrd 14-0 M. L. Mirinny adresse une Note « Sur la solution troponomique de l'équation du cinquième degré » i5i M. L. Mirinny adresse deux Notes « Sur la synthèse mathémalique ». 641 et i366 M. Emile Picard présente à l'Acadé- mie lo Tome III de son « Traité d'Ana- lyse » 1 108 Voir aussi Géométrie, Mécaniijuc, Mé- canique céleste. Physique matliéma- matique. ( i576 ) Pages. Anatomie animale. — Les membranes embryonnaires et les cellules de rebut chez les Mol£;ules ; par M. A/il. Pizo'i 4o — Sur la brancbie de la Telracliia porosa; par M. A. Gruvel 43 — Sur quelques points de l'analomie de la Tc-trncliUi porosn; \>!iT M. A. Gruvel. 2o5 — Sur le carpe des Anoures; par M. J. Perrin 90 — Morphologie des membres chez les Poissons osseux; par M. Armand StibrUier 121 — L'appareil lacunaire et les absorbants intestinaux chez les Étoiles de mer; par M . L. Cuénol 4 '4 — Aberration et régression des lympha- tiques en voie de développement; par M . L. Raiwier jyS — Sur les macroblastes des Huîtres; leur origine et leur localisation ; par M. Joannes Chatin 796 — Sur les annexes internes de l'appareil génital mâle des Orthoptères; par M. A. Fénard 894 — Sur les annexes internes de l'appareil génital femelle des Orthoptères; par ^\. A. Fénard 1187 — Sur les poches buccales et les poches ; œsophagiennes des Profobranches ; j par M. Alexandre Aininidrat 1218 j — Contribution à l'étude de la région an- i térieure de l'appareil digestif chez j les Sténoglosses supérieurs; par RI. | Alexandre Aiiiaiidrut '434 1 — Appareil digestif d'un Orlhoptère de la \ famille des Qryllidœ, le Brachytripes ! niembranaceus ; par M. Bordas. ... i553 | Voir aussi Zonlogie. j Anatomie végétale. — De la formation ■ des duramens dans les essences feuil- lues ; par M Emile Mer 91 — Explication de la fleur des Fumariées, d'après son analomie; par M. O. Li- gnier 63o — Explication de la fleur des Crucifères, d'après son anatomie; par M. O. Li- gnier 675 — Sur la membrane de V Ectocarpus fid- ve.sceni ; par M. C. Sauvageaa 896 — Recherches sur la nervation capellaire chez les Gamopétales bicarpellées de Bentham et Hooker ; par M. Paul Grelot 1 1 44 Pages. Antipyrine. — Combinaisons de l'antipy- rine avec les acides oxybenzoïques et leurs dérivés; par MM. G. Patebi et Dufau i335 Argon. — Recherches de l'argon dans les gaz de la vessie natatoire des Poissons et des Physalies; par MM. Tli. Scldœ- sing fils et Jules Richard 6 15 Aromatique (série). — Sur l'isomérie dans la série aromatique;parRL CEch- ner de Cnninck , 736 — Action du chlorure d'éthyloxalyte sur les hydrocarbuies aromatiques en pré- I sence du chlorure d'aluminium; par M. L. Bnunraull 1062 et 1207 ~ Action de l'hydrazine sur les acides glyoxyliques de la série aromatique; par M. L. Bnuveault i4gi — Nouvelle méthode pour la préparation d'aldéhydes aromatiques; par M. L. Bouveault 1 543 Arsenic. — Sur un procédé rapide de dosage de l'arsenic; par MM. R. En- gel et J . Bernard 390 — Sur le dosage de l'arsenic; par M. Ar- mand Gautier 462 Astronomie. — M. Ch.-L. Deiss adresse une Note relative à un mode de déter- mination de la parallaxe du Soleil... i5i — Sur un moyen de reconnaître les plus petites variations de marche des hor- loges astronomiques; par M. G. Bi~ gourdan 5 1 3 — Sur la pendule des caves de l'Obser- vatoire; par M. F. Tisserand 646 — Sur les erreurs causées par les varia- tions de température dans les instru- ments astronomiques; par M. Mau- rice Hnniy 658 — Sur les recherches faites à l'observa- toire de Madison par M. G. Comstock, concernant l'aberration et la réfrac- tion ; par M. Lœtvy 1 1 37 — Sur un nouveau système astronomique et Note additionnelle à ce Mémoire; par M. J. Miffre 1470 — M. Edmond Jcanmaire adresse une Note sur une « Horloge astronomique perpétuelle » 1 155 Voir aussi Mecanitpte céleste, Géodésie, Comètes, Planètes., Lune, Soleil, Etoiles, Calendrier. Azotates. — Sur un azotate basique de magnésie; par M. Gaston Didier . . . 985 ( i577 ) Sur le mécanisme chimique de la ré- duction des azotates et de la forma- Pages. tien de matières azotées quaternaires dans les plantes; par M. A. Bach.. . Pages. i499 B BvcTÉRiES. — .4ction des courants à haute fréquence sur les toxines bactériennes; par MM. d'Arsorwal et Cliarrin 280 — Sur les Bactériacées de la Pomme de terre; par M. £. /{ozp 543 et ySo — Influence des courants induits sur l'orientation des bactéries vivantes; par M. Lnrtet S92 — Sur quelques bactéries dévoniennes: par M. B. Renault 1 ■'.26 — Influence de certains agents patholo- giques sur les propriétés bactéricides du sang; par M. E.-S. Lnndon 1278 — Observations et remarques sur le pou- voir baclériride et la substance bacté- ricide du sérum sanguin ; par M. Ar- loing i388 Benzine. — Application de la formule de Clapeyron à la température de fusion de la benzine; par M. R. Demerliac. 1 1 17 Benzoïque (Acide) et ses dérivés. - Étude tliermochimiquede l'acide ortho- chlorobenzoïque et de quelques-uns de ses dérivés; par i\l. Paul Rivais.. 4^° — Errata se rapportant à cette Commu- nication 644 — Combinaisons de l'antipyrine avec les acides benzoïaues et leurs dérivés: par M. G. Patcin et Dufau i335 Beurres. — Méthode pour déterminer la pureté des beurres au moyen de la densité; par M. Raoul Brulle 325 Bismuth et ses co.mposés. — Action de l'air et du peroxyde d'azote sur quel- quelques composés halogènes du bis- muth ; par M. V . Thomas 1060 BoRUREs. — Étude des borures de nickel et de cobalt; par M. Henri Moissan. ^ïli Botanique. — Mucor et Trichodermn : par M. Julien Ray 44 — Mucor et Trichoderma ; par M. Paul VuHleniin 258 — Mucor et Trichoderma ; par M. Julien Ray 358 — Une nouvelle station du Pin Laricio en France, dans le Gard; par M. G. Fahrc 94 — Sur la signification de la fécondation chez les Urédinées; par M. Sappin- Trouffy 333 — Sur la miellée des feuilles ; par M. Gas- ton Bonnier 335 — Sur quelques Bactériacées de la Pomme de terre; par M. E. Roze. . . 543 et 750 — Les Hypostomacées, nouvelle famille de Champignons parasites; par M. Patd yuillemin 545 — Sur l'avortemenl de la racine princi- pale chez une espèce du genre Impa- tiens L; par M. Camille Brunotte . . . 897 — Signification de l'existence et de la symétrie de l'axe dans la mesure de la gradation des végétaux ; par M. .4d. Chalin i ogS — Observations générales sur la distribu- tion des Algues dans le golfe do Gas- cogne; par M. C. Scan'ageau 1221 — M. le Secrétaire perpétuel signale, par- mi les pièces imprimées de la Corres- pondance : le « Catalogue raisonné des plantes vasculaires de la Tunisie, par MM. Ed. Bonnet et G. Baratte ». 834 ~ M. Mardis Hartog adresse, pour le concours du prix Desmazières, un Mémoire ayant pour titre : « Cytolo- gie des organes de végétation et de reproduction chez les Saprolégniées ». iSig Voir aussi Anatomie végétale. Physiolo- gie végétale. Pathologie végétale, Truies. Botanique fossile. — Sur l'attribution du genre Vertcbraria ; par M. /î. Z cil- ler 744 - Sur quelques bactéries dévoniennes; par M . B. Rermult 1 226 Bromures. — Sur le chlorobromure et le bromure de thionyle; par M. A. Ses- son 320 — Étude thermique de quelques oxybro- mures; par M. Tassilly 812 Bulletins bibliographiques. — 54, 214, 270, 354, 495, 641, 685, 758, 820, 853, 900, 961, 1079, II 56, 1286, i366, i442i 1570. Bureau des longitudes.— M. le Ministre de l'Instruction publirjue invite l'Aca- ( i578 ) Pages. demie à lui présenter une liste de deux candidats pour une place de Membre titulaire du Bureau des Longitudes, laissée vacante par le décès de M. le Contre-Amiral Ftciiriais 169 Liste de candidats présentés à M. le Pages. Ministre pour cette place : i" M. Guyou ; 2° M. Hait 685 Bustes. — M. le Président donne lecture d'une lettre de M"' Vemeuil lui an- nonçant qu'elle vient de faire remettre à l'Académie le buste de son mari . . . 870 Calendrier. — Sur le Calendrier; par M. Flamant ^4 Camphres et leurs dérivés. — Sur la campholide, produit de réduction de l'anhydride camphorique; par M. A. Halkr '^93 — Sur la transformation de l'acide cam- phorique droit en camphre droit; syn- thèse partielle du roniphre; par M. A. Halte?- 446 — Sur la constitution de l'acide campho- lénique inaclif; pnr MM. Gnerhet et A. Béhal i493 — Propriétés cristullographiques desben- zylidène, méthyl et éthylsalicidènes, et anisal camphres; par M. Mingtiin. i548 Candidatures. — M. J. Carpentier prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place de Membre libre, laissée vacante par le décès de M. le baron Larrey 24 — M. Javal fait la même demande 24 — M. /. Kunckel cVHerculais prie l'Aca- démie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section d'Économie rurale par le décès de Vi. Rciset 870 — M. £. MaumcnéîàA la même demande. 912 — M. Lahoulbène fait la même demande. 979 — M. Mutinas Daml prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Sec- tion d'Analomie et Zoologie par le décès de M. Snppej 1 109 — MJL Fil/iol et Giard font la même demande ' 1 80 — MM. Camille Dnrest et Léon raillant font la même demande 1254 Carbonates. — Sur un carbonate chro- meux ammoniacal cristallisé ; par M. Georges Bniigé 474 Carbures. — Étude du carbure d'ura- nium ; par M. Henri Moissan 274 — Préparations et propriétés du carbure de cérium ; par M. H. Moissan 357 — Sur le carbure de lithium; par M. H. Moissan 362 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 496 — Sur le carbure de manganèse; par M. H. Moissan 357 — Sur les carbures d'yttrium et de tho- rium ; par M.M. H. Moissan et Étard. 573 — Sur un nouveau carbure de zirconium; par MM. Moissan et Lcngfeld 65 1 — Étude de la fonle et du carbure de vana- dium; pai- M. Henri Moissan 1297 — Sur la formation des carbures d'hydro- gène gazeux et liquides par l'action de l'eau sur les carbures métalliques. Classification des carbures; par M. Henri Moissan 1462 Centenaires. — iVI. le Maire de Nice invite l'Institut à se faire représenter à la cérémonie d'inauguration du monument érigé à l'occasion du cen- tenaire de la réunion de cette ville à la France 218 Chaleurs spécifiques. — Sur les varia- tions du rapport des deux chaleurs spécifiques des gaz; par M. E.-H. A niagat 66 — Sur les chaleurs spécifiques des gaz et les propriétés des isothermes; par M. E.-H. Amagat 120 — M. y. Taupin adresse une Note « Sur les chaleurs spécifiques * iS-o Chimie agricole. — Sur la circulation de l'air dans le sol; par M. P.P. Behé- rain et Demnussj '09 — Sur la jachère; par MM. P. -P. Dché- rain 821 Chimie analytique. — Analyse, par les procédés volumétriques, d'un mélange de chlorures, d'hypochlorites et de chlorates; par M. Ad. Carnot 449 — Analyse d'un mélange de chlorures, de chlorates etde perchlora tes; par M. /rfrf. ( i579 ) Pages. Carnot 452 — Recherches sur les terres contenues dans les sables monazités; par MM. Schiitzeiibergcr et Boudmiaril 697 — Sur un nouvel élément conlenu dans les terres rares voisines du samarium ; par M. Eiig. Dcmiircny 79,8 — Sur le dosage de la potasse; par M. Charles Fabri' i33i — Sur une réaction des composés cuivreux pouvant servir à caractériser les azo- tites; par M. Paul Sabatier 1 1 17 Voir aussi Arsenic. Chimie animale. — Sur la composition du pigment rouge à'Amnnita muscaria; par M. A.-B. Grlffahs 1 342 — Note accompagnant la préseiiiatiou de l'Ouvrage de M. Arw. Gniiticr « Les toxines microbiennes et animales ». . 1467 Voir aussi Sang et Urée. Chimie indlstriklle. — M. G. Gngne- paris propose d'employer, dans la fabrication ùc l'acide sulfurique, une double tour faisant suite à la tour de Gay-Lussac, pour arrêter les vapeurs rutilantes 270 — Sur le rendement des diverses essences de bois en charbon, alcool méthylique et acide acétique ; par M. Ernest Barillot 4 ''9 -- Sur la détermination de l'acidilé des produits pyroligneux; par M. Svheu- rcr-Ki'Stner 619 — Sur les produits de la disiillatiuu du bois (expériences industrielles); par M. Erncsl Barillot 783 — Pierres cérami(pies obtenues par devi- Irification du verre; par M. Garchey. 1277 — Procédé de désargenlation électroly- tique des plombs argentifères; par M. D. Tommasi 1476 Voir aussi Grisou et Verres. Chimie minérale. — M. V. Ducla adresse une Note ayant pour objet de démon- trer que le produit du volume molé- culaire de la plupart des corps simples solides, par leur coefficient de dilata- tion cubique et par leur température absolue de fusion, est égal à l'unité. 416 — Sur les propriétés des métaux retirés de leurs amalgames; par M. Gtintz.. 4^5 — Sur quelques conditions qui règlent les combinaisons gazeuses. Union de l'oxygène à l'hydrogène à basses tem- Pa pératures; par MM. Armand Gautier et H. Hélier - Contribution à l'étude des entraîne- ments; par M. Lachauit . . Voir aussi Alliages, Aluminium, Argnn, Azotates. Bisnuttli, Boriires, Bro- mures, Carbonates, Carbures, Chlo- rures, Chrome, Cyanures, Etain, Fluorures, Hyposulfites, Indures, Li- thium, Molybdène. Nitrés (Composés). Ozone. Pliosphures. Ruthénium, Sili- cium, Tungstène, Uranium. Chimie oiigamque. — Sur la préparation du silicichloroforme, du silicibromo- forme, et sur quelques dérivés du triphényl-silicoprolane; par M. Ch. Combes iS i et — Action des cyanacélates de propyle, de butyle et d'amyle sodés, sur lo chlo- rure de diazobenzène; par M. C. Fn- ■ Cidres. — Méthode pour prévenir le noir- cissement du cidre; par MM. Léon Dufour et Lucien Daniel Comètes. — Observations des comètes Perrine {a iSgS et c 1896) faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) ; par M. Bigourdan. — Observations de la comète Perrine faites au grand équatorial de l'observatoire de Rordeaux; par M. L. Picnrt — Observations de la nouvelle comète Perrine (1896, février i5), faites à l'équatorial coudé (0°', Sa) de l'obser- vatoire de Lyon; par M. G. Le Ca- det — Observations de la comète Perrine (1896, février i5), faites à l'observa- toire de Toulouse, à l'équatorial Brun- ner de o",25 ; par M. F. Rossard . . — Observations de la comète Perrine (c 1895), faites à l'observatoire de ■Toulouse, à l'équatorial Brunner; par M. F. Rossard — Observations des comètes Perrine (c 1895) et Perrine-Lamp (« 1S96), faites au grand équatorial de l'obser- ages. 814 1057 611 1539 1484 474 iiiî 588 1180 494 364 365 455 455 5ii ( i58i ) Hages. vatoire de Bordeaux ; par M. L. Pi- cnrt 589 — Observations de la comète Swift (i3 avril 1896) faites au grand équa- torial de l'observatoire de Bordeaux; par MM. G. Rayet, L. Pkart et Conrly 9°? — Observations de la nouvelle comète Swift (b 189G = 189G, avril i3) faites au grand équatorial do l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bigoiirdan 979 — Observations de la comète Swift (i3 avril 1896) faites au grand équa- torial de l'observatoire de Bordeaux ; par MM . G. Rnret, E. Pinirt et L . Court) 1468 Commissions spéciales. — MM. Fizeau et Daiibrée sont nommés membres de la Commission centrale administrative pour 1 8^6 14 — MM. Bertrand, Sarrau, Daubrée, Mois- san,Damour, Lnussedat sont nommés membres de la Commission chargée de présenter une liste de candidats à la place d'Académicien libre laissée va- cante par le décès de M. Larrey . ... -ùi — Commission chargée de juger le con- cours du prix Francœur pour 189G : %\\\.Darboux, Hermite,J . Bertrand, Poincarè, Sarrau 703 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Poncclel pour 1896 : MM. Hermitc, J. Bertrand, Darboux, Poincarè, Sarrau 7o3 — Commission chargée de juger le con- coursdu prix extraordinaire pour 1 896 : MM. de Bussy, Guyou, de Jonquières, Sarrau, Bouquet de la Gryc 704 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Mécanique) pour 1896 : MM. Lét'y, Boussinesq, Sarrau, Resat, Léaaté. 704 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Plumey pour 1896 : MM. de Bussy, Sarrau, Guyou, Lévy, Deprez 704 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Lalande (Astronomie) pour 1896 : MM. Tisserand, Paye, Wolf, Loewy, Callandreau 704 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Valz pour 1896 : MM. Lœwy, Paye, Tisserand, Callan- C. R., 1896, i" Semestre. ( T. CXXII.) Pages. dreau, Wnlf 704 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Janssen pour 1896 : MM. Paye, Janssen, Tisserand, Wolf, Lœwy 704 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Statistique) pour 189G : MM. Haton de la Gou- piltière, de Jonquières, Brouardel, J. Bertrand, de Freycinet 704 — Commission chargée de juger lo con- cours du prix Jecker pour 1896 : MM. Priedel, Troost, ScluUzcnberger, Gautier, Mnissan, Griinaux 767 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Desmazières pour 1896 : MM. Van Tieghcni, Bornet, C/iatin, Tre'cul, Guignard 767 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Fontannes pour 1896 : MM. Gaudry, Pouqué, Daubrée , Des Cloizeaux, Marcel Bertrand 767 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Montagne pour 1896 : MM. Fan Tieghem, Bornet, Chatin, Trécul, Guignard 767 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Thore pour 1896 : MM. Van liegliem, Bornet, Blan- chard, Chatin, Guignard 767 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Savigny pour 1896 .• MM. Milne- Edwards, de Lacaze- Duthiers, Blanchard, Perrier, Gran- didier 767 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) pour 1896 : MM. Marey, Bouchard, Potain, Guyon, Chaiweau, Brouardel, Lannelongue, cVArsonval, Duclaux 767 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Bréant pour 1896 : MM. Marey, Bouchard, Guy on, Po- tain, d^Arsonvcd, Lannelongue 767 — Commission chargée do juger le con- cours du prix Godard pour 1896 : MM. Guyon, Bouchard, Potain, Lan- nelongue, d' Arsoiwal 767 — Commission chargée de juger le con- cours du prix Serres pour 1896 : MM. Rani'ier, Bouchard, Perrier, Chauveau, Lannelongue 767 — Commission chargée de juger le cori- 206 i582 ) Pages. ) cours du prix Barbier pour i8g6 : MM. Bniicliard, CItnIin, Giifon, Po- tnin, Lnnnclongiic 83 1 Commission chargée de juger le con- cours du prix Lallemand ponr 1896 : MM. Bouchard, Mnrcy, Rarwier. Polain, Milne- Edwards 83 1 Commission chargée de juger le con- cours du prix Bellion pour 185)6 : MM. Bouchard, Potain, Brouardel. Guynn, Lannelongue .... 83 1 Commission chargée de juger le con- cours du prix Mège pour 1896 : MM. Boucliard, Pntain, Guyon, Brou- ardel, Larinclongue 83 1 Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Physiologie expérimentale) pour 1896: MM./l/c/- rer, Bouchard, Chauveau, Duclau.r. Potain 83 1 Commission chargée de juger le con- cours du prix Philipeaux pour 1896 : MM. Mare/, d' Arsom>al, Bouchard. Chauveau, Ranvier 83 1 Commission chargée de Juger le con- coursdu prixJean Reynaud pour 1896: !lIM. /. Bertrand, Hermite, Darhnux. Cornu, Berthelot 83 1 Commis.sion chargée de juger le con- cours du prix Monlyon (Arts insa- lubres) pour 1896 : MM. Armand Gautier, ScliiXlzcnherger , Troost , SchUcsing, Moissan 83 1 Commission chargée de juger le con- cours du prix Trémont pour i8gf) : MM. /. Bertrand, Berthelot. Fizcau. Paye, Sarrau . 83 1 Commission chargée de juger le con- cours du prix Delalande-Guérineau pour 189G : MM. d'Abbadie, Grandi- dier, Mitne-Edivards, Bouquet de la Grye, Berthelot 83i Commission chargée de juger le con- cours du prix Gégner pour 1896 : M.M. J. Bertrand, Fizcau, Berthelot, Hermite, Daubrêe 869 Commission chargée de juger le con- cours du prix Jérôme Ponti pour 1896: M.M. /. Bertrand, Berthelot, Daubréc. Flzeau, Lœwy 869 Commission chargée de juger le con- cours du prix Tchihalcheffpour 1896 : MM. Milnc-Edaards, Grandidier. d'Abbadie, Bouquet de la Grye. Pages. Giiyou 869 Commission chargée de juger le con- cours du prix Cahours pour 1896 : MM. Friedct, A/oi.ssnn, Troost, Ber- thelot, Schûtzenbrrgrr 869 Commission chargée de juger le con- cours du prix Saintour pour 1896 : iMM. /. Bertrand, Êerthelot, Fizeau. Daubrée, Lœivy 869 Commission chargée de juger le con- cours du Grand prix des Sciences mathématiques pour 1896 : MM. Dar- hnux. Picard, Poincaré , Jordan, Hermite 869 Commission chargée de juger le con- cours du prix Bordin pour 1896 ; MM. Poincaré, Picard, M. Lévy, Ap- pell, Daibnu.r, 869 Commission chargée de juger le con- cours du prix Damoiseau pour 1896 : MM. Tisserand, Callnndreau, Paye, Lœwy, IVolf 869 Commission chargée de juger le con- cours du prix Vaillant, ponr 1896 (cpiestion présentée en 1894 et remise au concours de 1896) : MM. Cornu, Mascart. Fizeau, Lippmann, Friedel. 869 Commission chargée de juger le con- cours du prix Vaillant pour 1896 : MM. Bassot, Bouquet de la Grye, Tisserand, Laussedat, d'Abbadie... 869 Commission chargée de juger le con- cours du prix Pourat pour 1896 : MM. Bouchard, Marey, d'Arsonval, Chaui'cau, Guyon 909 Commission chargée de juger le con- cours du prix Gay pour 1896 : MM. Mascart, Faye, Cornu, Bouquet de la Grye, Grandidier 909 Commission chargée de présenter une question de Grand prix des Sciences mathématiques ( prix du Budget) pour l'année 1S9S .' MM. Hermite, .Torclan, Darboux, Poincaré, Picard 909 Commission chargée de présenter une question de prix Bordin (Sciences mathématiques) pour l'année 1898 : MM. Hermite, Picard, Darboux, Poin- caré', Jordan gog Commission chargée de présenter une question de prix Gay, pour l'an- née 189S : MM. A. Grandidier, Bor- nct, Milne- Edwards, Van Tieghem. Giiignard gog \ i583 ) Pages. — Commission chargée de vérifier les comptes de l'année 1895 : MM. 3Ios- cart et Maurice Léi'y iSig — Commission chargée de décerner, en 1896, le prix fondé par le baron Xflr- rej : MM. Guyon, Ldimclongue, Marey, Bouchard, Potnin iSiQ Couleurs. — Sur la reproduclion des couleurs en chromotypographie et sur Pages, un système simple de notation des couleurs; par M. Steinhcil 14 14 Cryoscopie. — Kecherches cryoscopiques ; \->ztU. A. Ponsot 668 — Influence de la température du réfri- gérant sur les mesures cryoscopiques ; par M. F.-M. Raoult i3i5 Cyanures. — Recherches sur le cyanure de nickel ; par M. Raoul Varet i laS D DÉCÈS DE Membres et Cokrespond.\nïs DE l'Académie. — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. John-Russell Himl, Correspondant de la Section d'.\stro- nomie 17 — Notice sur les travaux de M. llind ; par M . Tisserand 17 — M. le Président donne lecture (J'une lettre de M"" Reisct annonçant la mort de M. Jutes Rciset, Membre de la Sec- tion d'Économie rurale et se fait l'in- terprète des sentimentsde l'Académie. 273 — M. le Président annonce à l'.^cadémie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Snppey, Membre de la Section d'Anatomie et Zoologie, et se fait l'interprète des sentiments de l'Académie 645 — M. le Président donne lecture d'une lettre de M. /'«H/Z^rtHéceV annonçant la mort de son père, Membre de la Section de Minéralogie laSS — M. le Secrétaire perpétuel donne lec- I tured'uneLettrcdeM.X'e'i' Cloizeaux, à l'occasion des obsèques de M. Dau- brée 1 234 — M. J. Gaudry annonce la mort de Sir Joseph Prestivich, Correspondant de l'Académie dans la Section de Miné- ralogie i525 Décrets. — M. le Ministre de l'Instruc- tion publique adresse l'amplialion du Décret approuvant l'élection deM.if/»/-- cel Bertrand, dans la Section do Mi- néralogie 101 — M. le Ministre de l'Instruction publique adresse l'ampliationdu Décret approu- vant l'élection de M. Rouclié, comme Membre libre 217 — M. \q Ministre de l'Instruction publique adresse une amplialion du Décret approuvant l'élection de M. Mùntz dans la Section d'Économie rurale.. . 1 157 Densités. — Sur la détermination de la masse du décimètre cube d'eau dis- tillée, privée d'air, au maximum de densité; par M. J. Macéde Lépinuy. 395 E Économie rurale. — Sur la circulation de l'air dans le sol; par MM. Dehé- rain et de Moussy 109 — Sur la jachère ; par M. P. -P. Dchérain. 821 Voir aussi Fins et Viticulture. Électricité. — Sur le phénomène de Hall dans les liquides; par M. H. Bagard. 77 - Différence d'action de la lumière ultra- violette sur les [lotenticls explosifs statique et dynamique ; par M. R. Swyngedauw. i3i et 3- — Errata se rapportant à cette Commu- nication 4 16 et 556 — Sur l'abaissement des potentiels explo- sifs dynamiques par la lumière ultra- violette et; l'interprétation de certaines expériences de M. Jaumann; par M. R. SivyngcdaUH' io52 — M. Mascart présente à l'Académie le Tome I de ses « Leçons sur l'Électri- cité et le Magnétisme (2° édition) ». — Résistancedes lames métalliques minces; par M. Edouard Branly ... — M. l'abbé Leray soumet au jugement 168 23o ( i584 ) Pages, de l'Académie une Note « Sur quelques phénomènes d'induction électrosta- tique >i 298 — M. le Président présente à l'Académie un Volume de M. A. Monmerqué, intitulé : « Contrôle des installations électriques, au point de vue de la sécurité » 5ii — M. Choisy adresse un Mémoire sur « Les effluves électro-magnétiques ». 853 — Appareils de mesure pour les courants de haute fréquence; par MM. Gniffe et E. Mcylan 990 — M. Poisson adresse « Un projet de mul- tiplicateur des courants électriques ». 1042 — Sur le rôle du noyau de fer de l'induit dans lesmachinesdynarao-électriques; par M. Marcel Deprez 1027 — Remarques sur la Note de M. Marcel Deprez; par M. A. Potier io85 — Sur le rôle du noyau de fer dans les machines dynamo- électriques ; par M . Marcel Deprez ' i Sg — Sur les lois de l'induction. Réponse à la Note de M. Marcel Deprez; par M. A. Potier 1289 — Réponse à la Note de M. Potier; par M . Marcel Deprez , 1 29^ — Sur un nouvel électrolyseur ; par M. D. Tommasi 1 122 — Sur la résonance multiple des ondula- tions électriques; par M. JSils Striml- herg 1 4o3 Voir aussi Rayons X, Galvanomètres. Embryologie. — Les membrtines embryon- naires et les cellules de rebut chez les Molgules; par M. Ant. Pizon 4° — Recherches sur le système nerveux Pages. 248 i5o8 ii55 embryonnaire des Nauplius et de quelques larves d'animaux marins; par M . Nicolas de Zngraf — Sur les rapports qui existent entre le premier sillon de segmentation et l'axe embryonnaire chez les Amphi- biens et les Téléostéens; par M. E. Bataillon — M. Zenger adresse la photographie d'un fœtus extrait de l'abdomen d'un jeune homme de 19 ans Ekrata. — 162, 272, 416, 496, 556, 644) 687, 759, 856, 1026, 1082, 1232, 1367, 1443. Essences. — Sur l'essence d'anis de Rus- sie; par MM. G. Bouchardat et lardy 198 et 624 — Extraction des alcools lerpéniques con- tenus dans les huiles essentielles; par M. A. Haller 865 Voir aussi Rhorlinol. Étain et ses composés. — Action du peroxyde d'azote sur les sels halogè- nes d'étain; par M. K. Thomas Sa ^ Sur un sulfo-phosphure d'étain cris- tallisé; par M. A. Granger 322 Éthers. — Nouveaux dérivés des éthers cyanacétiques; par M. Guinchant . . . 1209 — Mesure d'une chaleur d'éthérification par l'action du chlorure d'acide sur l'alcool sodé; par M. /. Cavalier. . . . i486 — Sur les éthers éthyliques des acides acétiques chlorés; ^av ^\. Paul Rivais . 1489 Étoiles. — Sur les variations d'éclat de l'étoile Mira-Ceti ; par M. Diiniénil. 768 — Densité des étoiles variables du type d' Algol; par M. Mériau 1254 Flammes. — Sur les flammes sensibles; par M. E. Bouty 372 Fluoruriïs. — Sur les fluorures d'acides: par MM. Meslans et F. Girardet. . . . 239 — Mode fie préparation des fluorures d'a- cides; par M. Albert Colson 243 Fondations de prix. — M. le Ministre de l'Instruction publique adresse l'ampliation d'un Décret autorisant l'Académie à accepter la donation de M"° L.-J . Dodu, pour la fondation d'un prix annuel qui portera le nom de « Prix du baron Larrey >•■ 834 FoRMiQUE (acide). — Sur la chaleur de vaporisation de l'aride formique ; par M"" Dornthy Marshall 1 333 Fusion. — Sur l'applicalion de la formule de Clapeyron à la température de fu- sion de la benzine ; par M. R. Denicr- liac 1 1 1 7 — Sur la surfusion de l'eau; par M. /aciywe.t Passy 1 409 ( i585 ) G Pages. Galliqi'e (acide) et ses dérivés. — Re- cherches sur la chloruralion de l'acide gallique. Formation d'acide dichloro- gallique et de trichloropyrogallol ; par M. Alexandre Biétrix i545 GAi.vANo.MÈTnES. — SuT la compensation des forces directrices et la sensibilité du galvanomètre à cadre mobile; par M. H. Abrnimm 882 Galvanoplastie. — M. /. Durot adresse la description d'un appareil pour les opérations de la galvanoplastie, auquel il donne le nom de « Balancier réfé- rendum, galvanograramèlre automa- tique » 495 Gaz. — Sur les variations du rapport des deux chaleurs spécifiques des gaz ; par M. E.-H. Amagat 66 — Sur les chaleurs spécifiques des gaz et les propriétés des isothermes; par M. E.-H. Amagat 120 — Sur quelques conditions qui règlent les combinaisons gazeuses. Union de l'oxy- gène à l'hydrogène aux basses tempé- ratures; par MM. Arm. Gautier et H. Hélier 566 — M. Chapel adresse deux Notes « Sur un point de la théorie cinétique des gaz » 64 1 et 684 — Sur la théorie des gaz; par M. /. Ber- trand 963 — Seconde Note sur la théorie des gaz; par M. /. Bertrand io83 — Sur la théorie des gaz; par M. Boltz- mann 1173 — Réponse à la Note précédente ; par M . /. Bertrand 1 1 74 — Sur la théorie des gaz; par M. Bnltz- mnnn 1 3 1 4 — Réponse à la Note précédente; par M. /. Bertrand 1 3 1 4 — M. Cli.-K. Zenger adresse une Note intitulée : « L'état allotropique des gaz élémentaires » 9G1 GÉODÉSIE. — M. Jaderin adresse un Mé- moire intitulé : « Mesure d'une sec- tion de la base de Paris, avec l'appa- reil Jaderin » 221 — Remarques au sujet du Mémoire de M. J'àderin; par M. d'Abbadie 221 Pages. — M. Laiissedat présente un « Traité de l'art de lever les plans par la Photo- graphie », publié en anglais par M. E. Deinlle 684 — Observations sur les erreurs causées par les variations de température dans les instruments géodésiques ; par M. F.-A. Aiino i323 GÉOLOGIE. — Sur le goutl're de Gaping- Ghyll (Angleterre); par M. E.-A. Martel 5i — Glaciers pliocènes dans les montagnes d'Aubrac; par M. G. Fabre . . g5 — Sur la découverte d'un gisement de ter- rain tertiaire terrestre fossilifère, dans les environs do Liverdun (Meurthe- et-Moselle); par M. Bleieher 149 — Preuves de l'extension soiis-marinu, au sud de Marseille, du massif ancien des Maures et de l'Esterel ; par MM. Vassenr el E. Fnurnier 209 — Sur les caractères géologiques et le mode do formation des conglomérats aurifères du Witwatersrand (Trans- vaal); par M. i,. rfe Zn««(7j)-. 260 et 343 — Sur le mode de formation de ces con- glomérats; par M. E. Citinenge.. .. 346 — Sur le gisement de quelques roches éruptives et métamorphiques du bas- sin de Laval; par M. D.-P. OEhlert. 263 — Sur la structure du mont Joly, près Saint-Gervais (Haute-Savoie); par MM. Marcel Bertrand et Etienne Ritter 289 — Les couches à Hippuritesdans la partie moyenne de la vallée du Rhône; par M. E. Douville'. 339 — Sur le renversement des plis sur les deux versants de l'Atlas de Blida (Algérie) ; par M. E. Ficheur. .... 548 — Sur les terrains secondaires des pro- vinces de Murcie, Almeria, Grenade et Alicante (Espagne); par ^^ René' Nieklès 55o — Sur un synclinal schisteux ancien, for- mant le coeur du massif du mont Blanc; par MM. /. Valhc et L. Dii- pare 632 — Sur les roches éruptives de la chaîne de Belledonne; par M. L. Duparc. . . 634 ( i586 ) Pages. — Sur le mode de formation des conglo- mérats aurifères ; par M. A. Lotlui. . 637 — Sur la constitution géologique des envi- rons dHéraclée (Asie Mineure); par M. H. DonMle 678 — Sur les débris des végétaux et les ro- ches des sondages de la campagne du Caudan au fond du golfe de Gasco- gne (août 1895); par M. Bleicher.. . 753 — Sur le bassin tertiaire de la vallée in- férieure de la Tafna ; par M. X. Gentil. 802 — Sur des observations d'hiver dans les cavernes des Causses (Padirac, etc.); par M. E.-A. Martel 903 — Sur les gypses métamorphiques de l'Algérie; par M. E. Gentil 958 — Sur l'âge des éruptions ophitiques de l'Algérie; par M. L. Gentil 1014 — Sur les siphons des sources et des ri- vières souterraines; par M. E.-A. Martel 1147 — Sur les dômes liasiques du Zaghouan et du Bou-Kournin (Tunisie); par MM. E. Fichciir et E. Hang i354 — La craie à Hippuriles de la province orientale; par M. H. Douvillé 1431 — IM. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance, un Ouvrage intitulé : « La région de la brèche du Chablais (,Hauie-Savoie) » ; par M. Maurice Lugeon ... i SgG — Sur la région de Diego-Suarez (Mada- gascar) ; par M. li. Bourgeois i5o6 "Voir aussi Paléontologie, Minéralogie, Pétrographie. GÉ0.MÉTRIE. — M. René de Saussure adresse deux Mémoires portant, pour titres : « Interprétation géométrique des équations à deux variables com- plexes » et « Essai de Géométrie de l'espace réglé et de son application à la théorie du mouvement des corps solides )) 23 — Sur deux invariants nouveaux dans la théorie des surfaces algébriques; par M. Élude Picard 101 — Sur les surfaces à lignes de courbure sphériqiies; par M. E. Blutel 3oi — Sur une généralisation de la formule de l'aire du triangle sphérique; par M. X. Stoujf. 3o3 — Sur les lignes asymptoliques ; par M. E. Goursat âgS Pa(;es. — Propriété nouvelle de la surface de l'onde; par M. A. Mannheim 708 — Sur les transformations biuniformes des surfaces algébriques; par M. Paul Painlcvé 874 — Sur les droites de contact des courbes gauches et sur une famille de courbes gauches; par M. Jules Andrade 1110 — L'aire des paraboles d'ordre supérieur; par M. P. -H. Schoutc 1 1 13 — Sur les surfaces apsidales; par M. A. Mannlielni 1 396 — Sur le théorème énoncé par M. P. -H. Schoute dans les « Comptes rendus » du 18 mai i8g6; par M. D.-.f. Kor- teiveg 1399 — Sur la Note de M. P. -H. Sclioute, inti- tulée : « L'aire des paraboles d'ordre supérieur »; par M. G. Maunourr. . iSgg — M. Angélus Sic adresse un ^Mémoire relatif au calcul de la surface du cercle 126 — M. L. Mirinny adresse un Mémoire intitulé : « Homologue dans l'espace de l'imaginaire / » 1 109 - M. E. Vial adresse une Note ayant pour titre : « Observation sur le nombre 7t » 1 5 1 2 — M. Darboux présente le Tome IV et dernier de ses « Leçons sur la théorie générale des surfaces et sur les appli- cations géométriques du Calcul infini- tésimal " 1042 — M. Appell présente a 1 Académie le premier fascicule d'un Ouvrage inti- titulé : « Principes de la Théorie des fonctions elliptiques et applications ». i523 Voir aussi Analyse mathématique. Glaciers. — Glaciers pliocènes dans les montagnes de l'Aubrac ; par M. G. Fahre gS — Mesures des variations de longueur des glaciers de la région française; par M. le prince Roland Bonaparte. 1 1 53 Glycérique (acide). — Sur un nouveau mode de préparation de l'acide glycé- rique; par M. P. Cazeneuve ...... 1206 Grasse (série). — Sur la distillation des premiers acides de la série grasse ; par .M. E. Sore! g46 — Sur un nouvel acide gras non saturé, l'acide isanique ; par M. Alex. Hé- bert 1 55o Grisou. — Sur la composition du grisou; ( i587 ) Pages. par M. Th. Schlœsing fils SgS Sur les modifications apportées au gri- soumètre et sur la limite d'approxi- Pages. mation qu'il peut donner; par M. /. Coquillion 6 1 3 H Histoire des sciences. — M. le Secré- taire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : un Volume des CEuvres scientifiques de /. Plâcker 222 — M. Daubrée fait hommage à l'Acadé- mie d'une Notice : « Copernic et les découvertes géographiques de son temps » 298 — M . le Secrétaire perpétuel signale un opuscule de iW. Herbert Spencer, intitulé: « Le principe de l'évolution, réponse à lord Salisbury » 298 — M. E.-T. Hamr hit hommage à l'Aca- démie d'un Ouvrage portant pour titre : « Le Muséum d'Histoire natu- relle il y a un siècle » 703 — M . le Secrétaire perpétuel signale une réimpression des « Essais » de Jean Rey 870 — M . le Secrétaire perpétuel signale «L'Année scientifique et industrielle», 89' année, par M. Emile Gautier... 912 HuiTnEs. — De la phagocytose chez les Huîtres; par M. Jonnncs Chatin. . . . 487 — Sur les macroblastes des Huîtres; leur origine et leur localisation ; par M. Joanncs Chatin 79(1 — Recherches statistiques sur l'Huître cultivée des côtes do France; par M. Georges Rochr gjS — Sur une coloration d'origine hépatique, chez l'Huître ; par M . Joannes Chatin. 1 556 Hydrodynamique. — Sur le passage d'un écoulement par orifice à un écoule- ment par déversoir; par M. Hégly. . 916 — Expériences nouvelles sur la distribu- tion des vitesses dans les tuyaux ; par M. Bazin i25o — Rapport sur ce I\lémoire; par M. /. Boussine.<:q 1 525 — Théorie de l'écoulement tourbillonnant et tumultueux des liquides dans les lits rectilignes à grande section (tuyaux de conduite et canaux dé- couverts), quand cet écoulement s'est régularisé en un régime uniforme. c'est-à-dire moyennement pareil à travers toutes les sections normales du lit; par M. /. Boussinesq 1289 — Formules des pressions moyennes lo- cales, dans un fluide animé de mou- vements tourbillonnants et tumul- tueux ; par M. J . Boussinesq iSGg — Expression du Irottementextérieurdans l'écoulement tumultueux d'un fluide; par M. /. Boussinesq i445 — Formules du coefficient des frottements intérieurs, dans l'écoulement tumul- tueux graduellement varié des li- quides; par M. /. Boussinesq i5i7 HïDRoiiRAPiiiE. — Sur les travaux hydrau- liques exécutés en Bosnie-Herzégo- vine, d'après le Rapport officiel de M. Philipp Ballif, et météorologie de ces deux provinces ; par M. Bouquet de la Grye 64 — Recherches hydrographiques de M. Spindlcr, dans le lac Peypous; Note de M. Venuhnff 1078 — M. J . C/iampomier adresse un Mémoire sur les moyens de prévenir les ca- tastrophes dues aux ruptures de bar- rages de retenue d'eau 454 Hydrologie. — Sur les lacs du littoral landais et des environs de Rayonne ; par I\L André' Delebccque 49 — Sur quelques anomalies de la tempéra- ture des sources; par M. E.-A. Martel 97 - Sur les quantités d'acide nitrique con- tenues dans les eaux de la Seine et de ses principaux affluents par M. Th. Schlœsing Cgg — Les nitrates dans les eaux de source; par M. Th. Schlœsing 824 — Les nitrates dans les eaux potables; par M. TIi. Schlœsing io3o — M. VInspccteur générid de la Naviga- tion adresse les états des crues et di- minutions de la Seine, pendant l'an- née 1 895 768 - M. P. Blandin adresse une Note « Sur un cas d'incrustations calcaires aux ( [588 ) Pages. environs de Paris » iSiy Htposulfitks. — Sur la solubilité de riiyposulfîte de soude dans l'alcool; par M. P. Parmcntier i35 Hygiène publique. — M. Aureggio adresse divers travaux faisant suite à ses Com- munications sur des questions d'Hy- giène ou de Chirurgie militaires .... 454 Pages. - Transformation de la solution de for- maUléhyde en vapeurs, pour la désin- fection ; par M. .-1. Trillnt 482 - M. Goiu'eriiet soumet au jugement de l'Académie une « Invention de puits métalliques avec filtration et stérilisa- lion de l'eau t 912 Voir aussi Alimentaires {Matières). Infectieuses (maladies). — Rôle de la fièvre dans l'évolution d'une ma- ladie infectieuse {staphylocnccie): par M . Cheinisse 35 — Action des courants à haute fréquence sur les toxines bactériennes; par MM. d'Arsoiivnl et Cliarrin . ....... 280 — Sur une épidémie de pneumonie ver- mineuse du Lièvre, causée par le Strongyliis rctnrtœformis Zeder; par M. E. Yung 4 1 3 — Influence de l'exanthème vaccinal sur les localisations microbiennes (infec- tion concomitante et infection secon- daire) ; par M. S. Arloing 583 — Au sujet de l'hématozoaire du palu- disme ; par M. A. Laveran 977 -- Recherches sur la sérothérapie de l'in- fection urinaire; par MM. /. Albar- run et E. Morny 1022 — Des effets produits sur certains ani- maux par les toxines et les antitoxines de la diphtérie et du tétanos injec- tées dans le rectum; par M. Paul Gibier 1 075 Voir aussi Bactéries, Choléra, Tuber- culose, fenins. loDURES. — Sur les iodures cristallisés de strontium et de calcium ; par M. Tas- silly 82 — Action de la chaleur sur l'iodure mer- cureux ; par M. Maurice François . — Oxyiodures de zinc ; par M. Tassilly. 190 323 Locomotion. — Marche et course en flexion ; par MM. Comte et Regnaull. 401 — Du rôle des membres postérieurs dans la locomotion du cheval ; par M. Le Hello i356 Lithium et ses composés. — Sur un hy- drure de lithium ; par M. Guntz. . . . 244 — Sur le carbure de lithium ; par M. Henry Moissan 362 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 496 Lune. — Sur la constitution et l'histoire de l'écorce lunaire; par MM. Lœwy et Piiiseux gC^ M M.iGNÉTiSME. — Sur l'énergie dissipée dans l'aimantation ; par M. Maurain. 228 — De la torsion magnétique des fils de fer doux ; par M. G. Moreau 1192 — Aimantation non isotrope de la magné- tite cristallisée ; par .M. Pierre JVeiss. 1 4o5 Magnétisme tebiiestre. • — Sur la valeur absolue des éléments magnétiques au 1" janvier 1896 ; par M. Tli. Mon- reaux 3o — M. Alexis de Tillo fait hommage à l'Académie de ses « Tables fondamen- tales du Magnétisme terrestre » 656 — Anomalie magnétique observée en Russie ; par M. Moureaux 1478 Maïs. — Sur le maïs ; par M. Balland. . . 1004 Manganèse et ses composés. — Sur la chaleur de formation de quelques composés du manganèse : par M. H. Le Chatelier 80 [ i5,S9 ' — Sur |p carhiiro de manganèse ; par M. Henri Moissnn l\ï\ MÉCANIQUE. — Sur 1 pquilibn! d'un cori)S élastique ; par M. H. Poincnré i54 — Sur l'équilibre d'une enveloppe ellip- soïdale ; par M. L. Lccornii 21S — \ propos d'une Communication de M. R. Liniirillr, sur la rotation des so- lides ; par M. N. Jnnhm'sky giS — Sur la rotation des solides el le [)nn- cipe de Maxwell ; par M. R. Liotifille. io5o — Une propriété des mouvements sur une surface ; par M. Hadnward 983 — Sur les solutions [lériodiques du pro- blème du mouvement d'un corps pe- sant quelconque suspendu par un de ses points : par M. G. Kavii^x 1048 — Sur les forces de l'espace et les condi- tions d'équilibre d'une classe de sys- tèmes déformables ; par M. £. Mnynr. i t8j — Sur la rotation d'un corps variable ; par M. L. Picrirt 15.61 — M. Ajjpcll |irésenlo à I Académie le deuxième 'Volume de son « Traité de Mécanique rationnelle » io4'> Voir aussi Hyilroilynnnnqiie. Mkcaniqiie appliquée. — Sur des abaques des efforts tranchants et des monicnls de flexion développés dans les poutres à une travée, par les surcharges du Règlement du ag aoiU 1891 sur les ponts métalliques ; par M. Marcelin Dii/ilni.r 128 — Résistance des poutres uroites à tiavccs solidaires sur appuis élastiques ; par M. Toulon 3o4 — Sur un nouveau mode de régulation des moteurs ; par M. L. Lecornu.. . . n88 — Remarques au sujet de la Note précé- dente ; par M. H. Léaule' 1 191 — Sur la théorie des turbines, |)onq)es et ventilateurs ; par M. A. Ratcmi .... 1968 — Sur la -régidation des moteurs; par M. Lecnrnii 1 392 — Mesure du travail dépensé di;ns l'emiiloi delabicyriette; pariVl.^oH//i . jSgSel iSaS — Observations au sujet de la première Note de M. Boiiny ; par M. Marey.. . iSgi — Aiig. Corel adresse un Mémoire inti- tulé : « Encliquelage à cliquets mul- tiples » 708 — M. C.-H. yerdlmrt adresse une Noie relative à un « système d'appareil do transmission multipliant à la fois la C. n.. i8r|fi, I" Semestre. (T. CXXU.) Pnges. force et la vitesse des machines, ei. supprimant le point mort, sans vo- lant, à l'aide d'un seul cylindre 8o4 — M. L. Nicohï adresse un Mémoire (1 Sur les abaques des efforts tran- chants » 912 — M. J. Ai(hcri. souni't au jiig.'iueiit de l'Académie un Mémoire relatif à des a Leviers articulés pour la transmis- sion de la force motrice » 1 109 — M. Ed. Giiilard ctûvQiie. une Noie rela- tive à une roue hydraulique à pa- lettes, à transformations, pour le flux et le reflux de la mer 270 MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la divergence des séries de la Mécanique céleste ; par M. H. Poinrnré 497 — M. /■'. T'('.v.vcrr//?r/ présente à l'Académie le Tome IV de son « Traité de Méca- nique céleste » 761 — Sur la valeur apj.nc'iée îlrs coeflicienls des termes d'ordre élevé dans le dé- velo|)pempnt de la partie principale de la fonction perturbatrice; par M. Adrien Férciud 871 — Sur le développement approché de la fonction perturbatrice dans le cas des inégalités d'ordre élevé : par M. Mnn- rice Ilaniy gSo — Errata se rapporiant a cette Commu- nication loSa — Sur l'intégration de l'équation (iillé- renlielle du rayon vecteur d'un certain groupe des petites planètes; par M. O. Baekhind i io3 — Note sur les passages observés de Mer- cure sur le disque du Soleil el sur la question de l'existence des inégalités à longue période dans la longitude moyenne de la Lune, dont la cause est encore ineimnue, et dans la rota- tion de la Terre sur son axe ; par I\i. S. NeiK'Cond) 1235 - M. //. Pilletix adi'esse un Mémoire sur réihrr cosmique 833 — M. Jidicn J'fin Cleeni/ml adresse un Mémoire ayant pour titre : « La Bio- lo:-;ie astrale el l'Embryogénie cos- mique >' 1254 MÉDAiixis. — Allo'ulion [uoiioncée par M. A, Cornu en remettant à M. d Ab- hndie la médaille Arago qui lui est offerte par l'Académie i53 — Réponse de M. d'Ahbadie à l'allorulion 207 ( iSpo ) de M. A. Coini! — M. S.-M. Jnrgcnxrn adresse un exem- plaire de la médadle frappée en sou- venir du jo'' anniversaire de M. Jidiiis Thoiiisc/i MÉTKOnoLOGiE. — Sur les IravaHX hydrau- liqiies eNéciilés en Bosnie-Herzégo- vine, d'après le Rajiporl officiel de M. l'hilipp Btiilif, el météorologie de ces deux province;; Note de M. Bnu- qtict de In G' je — Observalions actinomélriques faites, en 1895,3 l'observatoire de Montpellier; par M. J. Crovr. — Sur les ondes haromélriques lunaires et la variation séculaire du climat de Paris ; parM. /*. Garrignu-Ltigningr. — Errata se rapportant à celle Coramu- nicalion — Sur l'onde diurne lunaire el la variation séculaire du baromèire; par iM. P. Garrigcnt-Ltigrniige — - M. il'.ibbndu' présente une série d'ob- servations métcorol"giques f;.iles à Sorèze, par le docteur Clos — Sur la varialion diurne de la pluie; |)ar M. Jlfred Angol — M. J. Bnudoidu adresse une Note rela- tive à l'ét it de l'eau dans les nuages. Voir aussi Physique du glnbc. MiNÉRALOGiK. — Sur les Caractères géolo- giques et le mode de formation des minerais aurifères du Wilvvalersrand ('fransvaal); piir M. de Lnunny. 260 et — Sur un mode de formation hypothé- tique des conglomérats aurifères du Transvaal ; par iM. E. CuDwngr .... — Sur quelques formes nou\ elles ou rares '3gCS. i54 834 G4 654 666 759 S46 i365 1409 i5i 343 346 Paj»es de la calrite des géodes du calcaire à enlroques de Couzon (Rliône); par M. Ferdinand Gonnnrd 348 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 496 — Sur risnmor[)liisme optique des felil- spatlis; par M. Frcd. Wallciant.. . . ySi - Sur les zéolithes el la substilulion de diverses .substances à l'eau qu'elles conliennenl ; par W. Gcnrgrs Frir- di't 948 et 1006 — Reproduclion de la malachite par un nouveau prorédé; par M. A. de Sch ul- tra 1352 — Surles variaiiousobservéesdans la com- position des apatites; par M. Jd'ilphe Carnet 1 375 — Reproduction arlilicielled'un chlorocar- bonate de sodium elde magnésium et d'un carbonate double des mêmes bases. Keproduction arlificielle de la darap,~kile et de Thydrargilite ; par M. A. de S Iwhn C427 — Sur les minéraux rares du glacier de la Mcije iHautc'S-Âlpes) ; M. A. Lacrmx. 1429 — M. le Secréidire i>erj>éluel signale l'Ou- vrage publié p.ar M. de Mc'ly sous le titre : « Les Lat)idaireg chinois. »... io43 MiNlîS. • — M. Ilatoii de 1(1 GniipUlièreUxl hommage à l'Académie du premier '\'olume de la seconde édition de son o Cours d'exploitation des iMines »... go8 Molybdène. — Sur lesau:algames de mo- lybdèi'.e el quelques propiiélé^; du mo- lybdène métallique ; par .M. ./. Férée. . 733 — Sur la molyb;!énile etla préparation du molybdène.; par Ivi. iV. Guichard... 1270 N NAViGATiOT'.". — Théorie du tangage sur une mer houleuse ; par M. A. Khdnjlf. i83 — M. le S''cri'tnrre prrpe'tiiel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- res|)ondance, un Mémoire de M. L. Bénin, sur la Mar.ne des Étids-Unis. 364 • — M. Aug. Corel soumet au jugement de de l'Académie un Mémoire « Sur un loch à indications inst:inUinées ». . . . 6^7 — Étude de la stabilité des navires par la niélhr:(li> des petits modèles ; par M. /. Lejtaivr 704 — M. le Si'crétnire peipetiiel signale un Ouvrage de M. Jean Rry, inlitulé : " Éclairage des côtes » 768 Navi.-.ation AÉRiiîNNK. — \\. André Scbœf- fer adresse une « Note sur les ballons dirigeables » 24 — MM. G. Hcrmite et G. Jiexauçnii adres- sent une Note sur une ascension à grande hauteur du ballon explorateur V Aérnpliilr 71 — M. Be/aiirirr aûri'f'SL' un Mémoire « sur un projet de navigation aérienne, par ( '591 ) un nouvel aénnef ». i25 — Sur les principaux résullats de lii dernière ascension à grande h:ui|pur dn ballon explorateur \ JémiihUe (•22 mars iSgS) ; far Mi!. C. Ilpnni'i: et G. Besancon S.I9 NrruÉs (Cojiposés). — Sur un nouveau mode de formation des nilroprus- Siates; par MM. C. Mûrie et R. Mar- quis 473 — Action des réducteurs sur les composés du ruthénium nitrosé ; par M. /.. Brizard 73o — Sur l'acide nitrosodisulfoniqi:o bleu .foncé ; par M. Paul Sabatier 147g — Siir l'acide nilrosodisiilfoniToi.oGiE. — Sur un Ophidien des lerraius crétaciques du Portugal : par M. H.-E. Saui'ase 25i De l'existence de nombreux Radiolaires dans le Tithoniqae supérieur de l'.\r- deche ; par M. /.. Caycux- 342 ( l Pages. — Sur l'oxistenre du Dinosauriens, Sau- rupodes et Thércpodes, dans le dé- lacé supérieur do Madagascar; par M. Ch. Dejjérct 483 — Le Cailurcollieriiim ; par M. Marcrhn Boule 1 1 5o — Sur quelques Rudistes nouveaux de l'Drtîonien; par M. Victor Vaquifr. . 1223 — Sur la présence de Caprines dans l'Ur- gonien ; par M. Firtnr l-'mjuicr i43.( — La gruUe des Spélugues; pai-M. E. Ri- *'i<'i<- 1 563 — M. Ed. SpatikiHvs/ii adresse une Note « Sur des ossements humains de l'é- lioque gallo-romaine trouvés à Saint- Aubiu-d'Épinay (Seine-Inférieure) ». laSa PaniI'-ioation. — Sur le rendement des 1)1 s en farines et sur le pain de farine entière; i)ar iVL BoUond 49 — Sur la valeur alimentaire des pains provenant de farines blutées à des taux d'extraction difléients ; par M. Aimé Girard iSog et 1 382 — Sui- la valeur nutritive des farines et sur les conséquences économiques d'un blutage exagéré; par M. Bcd- liind 1 496 Pahfums. — Sur l'action combinée de la lumière et de l'eau dans le dégagement du parfum des plantes; jiar M. Eu^. Mcsnitrd 4g i — Mesure des odeurs de l'air ; par MM. Au'^uslc Gérarili/i et Maurice ISicloux 954 Pathologie. — Œdème maculaire ou péri- fové.il de la rétine; par M. L.-P. Nucl 909 — M. C/i. Bùcliiii adresse la description d'un a|i|iareil à miroir, destiné à l'exa- men médical des cavif'S 1042 Voii- aussi Infectieuses {Maladies). PATi:oLOGiii vÉGÉrALE. — Sur la cause preuiière de la maladie de la gale de la Pomme de terre [Patatn Scab des Américains); par M. E. Rnze 1012 Pendule. — Sur l'entretien du mouve- ment du [lendule sans perlurbatioris; par M. 6'. Lippnumn 104 Pesanteur. — Sur l'anoniiilie de la pesan- teur à Bordeaux; par M. /. Collet . . 12G5 Pétuoghaphie. — Les tufs volcaniques de Segalas (Ariège). Conclusions à tirer do leur étude, au sujet de l'origine de.^ ophiles; par M. A. Lacroix .... 14G 592 ; , Pasje — Étude pélrographique des Albitopliyres du bassin de Laval; |iar M. RJichel Eeiy 2G4 — Structure bréclio'ide du Titlionique supérieurdu sud tielArdèclie. Preuves de son origine à ht fois poslsédimen- taire et chimique ; par M. L. Cai eu.r. 1 Mo l'uÉKOLS. — Combinaisons du chlorure d'aluminium anhydre avec les iihuuols et leursdéri\és; par M. G. Ferrie/ . . igS Phosphuhes. — Sur un sulfophospluire d'étain cristallisé; par M. A. Grangcr. 322 — Sur une nouvelle série de sulfophos- phures : les thiuphospliites ; par M. Fenniid 621 et 88C — Sur le sesquiphosphure de fer cristal- lisé; par M. A. Graiiger gSG PllOTOGRAPHiE. — M. Lriiibcrt- l'wgui/i adresse une Note relative à la pliotu- giaphie des coideurs 2^0 — Sur une application nouvelle de la Photogr;i|)hie et du phénakisticope; par M. Georges Gue'roult 4o-i Pliotograi'hie encouleurb; sibtlilutiou des couleurs organiques à l'argent réduit des épreuves photographiques; par M. G. -A. Richanl C09 - Errata se rapportant à cette Commu- nication 687 — Sur un procédé de photographie de la rétine; par M. V. Gui/tkojf 1017 -- Sur la photographie de la rétine; (i;ir .M. n. Guilloz 1228 — M. S. Ciaparède adresse une Noie relative au procédé qu'il euqiloie pour animer d'un mouvement rapide nue séiie d'épreu\es photographiques suc- Cissives ii55 Voir aussi Rayons X. PHoro.MÉTRiE. — Un étalon phntométrique à l'acétylène; yiar .^L /. Violle 79 l'HVSioi.oGiE ANii^iALE. — La dépeuso éner- gétique respectivement engagée dans le travail i)Ositif et le travail négatif des muselés, d'après les échanges respiratoires. Applications à la véri- fication expérimeiitale de la loi de l'équivalence dans les transformations de la force chez les êtres organisés. Exposition des principes dvi la méthode qui a servi à cette vérification ; pai' M. A. Chaui'cau 58 — La loi de l'équivalence dans les trans- formations de la force chez les aui- ( >593 ) Pa^es. maux. Vérification expérimentale par la mélliofle de comparaison de la dépense éiiertjélique (évaluée d'après les échanges ie.-piial<>ires) qui est lespectivement engajjée dans le tra- vail posiiif et le Iravail négatif qu'exé- cutent les muselés; par M. A. Chiiu- ccciii 1 1 3 Le Iravail musculaire n'emprunle rieri dr' l'énergie qu'il dépense aux matières albuiidnoïdes des humeuis et desélé- menls anatomiques de l'organisme; par M. ^I. Chiiiii'ciiii 429 Le Iravail musculaire empruiile-1-il directement de l'énergie aux albumi- noïdes des aliments? par MM. A. Cliittwcau et C. Coittejcan 5o4 Sur la transformation de la graisse en liydrale de carbone dans l'organisme des animaux non alimentés ; par M. A. Cliiiiiicau if'98 Source et nature du puienliel directe- ment utilisé dans le travail muscu- laire, d'après les échanges respira- toires, chez l'homme en élat d'absti- nence; par M. A. Clianvcau 1 163 La destination immédiate des aliments gras, d'apiès la déterminatiun, par les échanges respiratoires, de la nature du potentiel directement ut. lise dans le travail musculaire chez l'homme en dig''stion d'une ration de graisse; pai' MM. A. Chaiivcau, Tissot et de Variiiiix 1,69 Les échanges respiratoires, dans le cas de contractions musculaires provo- quées électriquement chez les ani- maux en élat d'abstinence ou nourris avec une ration riche en hydrates de carbone. Corollaires relatifs à la déter- mination du potentiel diieclenienl consacre au travail physiologique des muscles; par MM. A. Chinwcau et F. LnuUinié 1244 Sur la nature du processus chimique qui préside à la transforma lion du potentiel auquel les muscles em- pruntent l'éneigie nécessaire à leur mise en travail; |)arM. A. Chaiwccm. i3o3 Études biologiques sur quelques Hiiu- dinées; par M. Alex. Âoivalei'sAy . . iC5 Recherches physiologiques sur la les- piiation des l'ois»ons {Ai/imodjlcx toù/a/iKs); \yo.T iii. J.-£. Fini 25-2 Pages. — Assimilation et activité; par !\L l'aiil Vuillciiiin 411 — Sur une substance colloïde myélinoïde, élaborée par les lymphatiques à l'état normal ; (lar M. L. Raniùir 428 — De la phagocytose chez les Huîtres; par JL Ji)iiniies Chiitin 487 — A proposde l'assimilation fonctionnelle; par M. Féiij: Le Daiitec 538 — Une nouvelle fonction des tubes de Mal|iighi ; par M. Vdlérr Mayei .. .. i\i — Les températures animales dans les problèmes de révolulion;parM.(J«/«- ton 85o — De l'adaption spontanée des muscles aux changements de leur fonction; par M. Jofuhinisllial 889 — Formation d'une substance anticoagu- lante par le foie en présence de la peplone; par M. C. Drleze/inc 1072 — Influence du foie sur l'action anticoagu- lante de la peptone; par MM. E. Gley et f^. Paclwn 1 229 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1367 — M. /'e/vM//f/ /.«^cw/c adresse une Note intitulée : « Uetournement du chat dans l'espace » go5 — Sur une relation de l'énergie muscu- laire avec la sensibilité et sur les lois des variations de cette énergie en fonction du temps; par M. Clinrles Henry 1 3 Go — Sur les relations de la sensibilité ther- mique avec la température ; par M. Charles Henry 1437 — Sur une variation électrique détermi- née dans le nerf acoustique excité par le son; par M. H. Beauregurd et E. Diipay 1 565 — Action de. diverses substances sur les mouvements de l'eslomac, et inner- vation de cet oigane: par M. Frcdc- (léric Battelli i568 'Voir aussi Locomotion, Vol, Vision, Sang. PiivsiOLOGiiî PATHOLOGiQui:. — Influence de la franklinisation sur la menstrua- tion; par M. E. Don mer . . 629 — Allongement des n'.en.!)res postérieurs, dû à la castriition; [lar M. Lortrt.. . . 819 — Note accompagnant la présentation de rOuvra^o de M. Ann. Gautier « Les ( i594 ) Pages toxines microbiennes et animales ». . 1467 Voir aussi Infrcticiises ( MtiUiilics ) , Sa/ig. Physiologie viioiîTALE. — Sur la vàgéla- tion dans une a'.mosphère virioe piir la respiialion; par M. Louis Mungiii. 747 — Élude physiologique des Cyriamens (!(.■ Perse; par MM. Ale.r. Hc'b'rt et (i. Truffant 121.2 — Vie latente des graines; par M. V.Jo- din 1 3,i(j — Remarques de M. Arin. G(miicr\\ pro- pos de la Noie précédente i3ii Physique du globe. — Sur quelques ano- malies de la température des sources; par M. E-A. Muriel 97 — Sur des ob.-erviitions d'hiver dans les cavernes des Causses; par M. E.-A. Martel 908 — Des effets, considérés isolément, des dé|)lacemeiits solaires sur les pres- sions barométriques delà zone de 10° à 3o° nord (annexe à une étude de la 1 évolution synodique): par M. A. Pttincaié 267 — Sur l'onde diurne lunaire et si:r la variation séculaire du baromètre; par M. P. Garrigou- Lagrangf 846 — Abaque de l'équation des aiaréesdiurnes et semi-diurnes; par M. Maurice d'Ocaf;/ie 2(jS — Sur les hautes piessions atmosphériques du mois de janvier 1896; par le P. M. Dccliivrcns 36 1 — Observations océanographiques faites pendant la campagne du Caiulan dans le golfo de Gascogne; par M. J. Thnulct 766 — Sur les oiseaux et les papillons qu'on a observés dans l'œil d'une tempête intertropicale; par M. H. Paye 973 — Sur les simdages profonds deCharmoy (Creusot) et de Macholles près Riom (l.imagiie) ; par M. A. Michel-Léiy. i5o3 — Expériences actinumétriques faites au mont Blanc, pour déterminer la con- stante solaire; par M. /. Fallut i53o Pages. - M. A. P'if/icarp adreise les diagra\niiics des hauteurs barométriques qui ont servi à ses Communications précé- dentes 1570 Voir au»^i Mag//élisi/ie terrestre, Metco- riilogif. P;iiS!QUE MATHÉMATIQUE. — Sur la ihéorie lies gaz; par INl. /. Pcrtraad 963 — Seconde Note sur la théorie des gaz; par iM. /. Bertrand io83 — Siir la théorie des gaz; par M. BoUz- niuiin ... 1173 — Réponse de M. Bertrand à la lettre précédente i r74 - Sur la théorie des gaz; p:ir il. Bultz- niaiiii 637 — Réponse rie M. Bertrand à la seconde lettre de M. Bnjizmaiin .... i3i4 Voir aussi Optique. PiNACOLiNK. — Sur l'hydratation de la piiia- coline; par il. Maurice Delacrc .... 1202 Planètes. — Observation de la nouvelle planète CH Cliarlois (8 janvier) faite à l'Observatoire de Paris (équatorial rie la tour de l'Est); par M. O. Cal- tniidreau 37 — Observations de la planète CH Charlois faites à l'équatorial de o'",25 de l'cb- servatoiro de Toulouse; par M. /*". Riissard 71 — Errata se rapportant à cette Commu- nication l'ii — Nouvelles divisions dans les anneaux de Saturne; par j\!. Flammarion 913 — Observation de Vénus sur le mont Meu- nier; par M. Perrolui '\\i — Errata se rapportant à cette Commu- nication G 14 — Sur les phénortiènes crépusculaires et la lumière cendrée de Vénus; par M. Perroiin io38 PliTIXE. — M. J. Boeuze adresse un éclianlillunde (il de platine iridié, d'un centième de millimètre de diamètre . 738 Prussi.vies. — Sur un nouveau mode de formation des nitroprussiales; par C. Marie et R. Marqids 47^ R R.'vYONS X oij RAYONS RoôiTGEN. — Ré- ponse à une remarque de M. H. Poia- caré sur la théorie des rayons catho- diques; par M. G. Jauinc.nn 74 — Observations de M. //. Poincarc, au sujet de la Cumuumication de M. Jiifiiiir adresse (juelqurs épreuves obtenues par les procédés de M. Rontgcn 2i3 M. Cil. -F. Zrr/grr adresse une Kole relative aux expériences récentes do M. Rontgen 214 La lumière noire; Note de M. G. Lr Bon 188 Observations relatives à cette Commu- muiiication; par M. G.-H. Nicwrn- glowshi 232 La pliotog;rapluri à la lumière noire; par M. G. Le Bon 233 Nouvelles propriétés des rayons X ; par MM. L. Bennist et D. Hiinmtzexcii... 235 Expériences sur les rayons de Rnnt- ^en ; par M . Albert Nndnn 23; Transparence des métaux pour les rayons X; par 5!. T . Cliahaud 237 De la photographie des objets mélalli- li(]ues à travers des corps opaques, au moyen d'une aigrette d'une bo- bine d induction, sans tube de Croo- kes; par .M. G. Moreau 238 Influence de la nature chimique ries cor|)ssur leur transparence aux rayons de !\britgpn ; [)ar iVL Maurice MesUins. Sog Application de la méthode de M. Ront- gen ; par M . A iberl Loiide 3 1 1 Augmentation du rendement photogra- phique des rayons liiintgen parlo.^ul- fure de zinc phosphorescent; par M. Clinrles Henrr 3i2 Épreuves photographiipies obtenues au moyen des rayons X; par M. Ch.-V. Zenger 3 1 j Sur une action mécanique émanant des tubes de Crookcs, analogue à l'action photogénique découverte par Riint- gen; par AiM. Gofxnrt et Chevallier. Sur l'abaissement des potentiels explo- sifs statiques et dynamiques par les radiations X; par M. R. Snynge- ddiiiK' 1 3 1 et Errntn se rappoitant à ces Communi- cations 416 et Phénomènes électriques produits par les ravons de Riintgen; par M. A. Kighi '. ' Action des rayons de H'intgen sur les charges électrostatiques et la distance explosive; pariMM. J .-J. Borgm/m et A.-L. Gercliiin Nouvelles recherches sur les rayons X; par iMM. L. Brimisl et Hnrnmzescn . Recherches pliotografihiques sur les rayons de Riintgen; par MM. Auguste et Louis Lunnère Expérience montrant que les rayons X émanent de l'anode; par MM. de Heen et Deoelsluiuven Photographies obtenuesavec les rayons de Ronlgeu; par MM. A. Iwliert cl H. Berliri-San.t Sur la propriété qu'ont les radiations émises par les corps phosphorescents de traverser certains corps opaques à la lumière solaire, et sur les ex|)é- rienre, de M . G. Le Bon ; parM. G.-.ff. ISiewi'nglowski Nature et propriétés de la lumière noire; par JM. G. Le Bon , Épreuves photographiques obtenues dans l'obscurité; par M. A. Brinn- çnil , . Sur les radiations émises par phospho- rescence; par M. Henri Becijuerel.. . Sur la production des silhouettes de M. Riintgen; par M. Cli.-V. Zenger. Sur l'action des rayons X sur le dia- mant; par MM. Abel Buguet et Albert Gasc/ird Sur la cause de l'invisibilité des rayons de Riintgpn; pai' MM. Durien et de Ixoc/in.s' Sur les rayons de Riintgen ; par M . Georges lilrsU.n Sur quelques proju'iétés des rayons X de M. Riintgen; par //. Dufaur Sur l'émission des rayons de Riintgen, 3i5 374 556 376 378 379 38 2 383 38î 385 386 390 420 456 457 458 459 460 ( i%6 ) P:if;ps. par un fiibe contenant une matière fluorescente; par M. Piltvliiknf. 461 Snr quelques propriétés de la lumière noire; par M. G. Le Bon 46.! K propos de la iihot02;r;iphie à travers les corps opaques; par MM. Auguste et Louis Lumière 4^3 Observations au sujet de la photogra- phie à travers les corps opaques; par M. A. d\4rsnm'nl 5oo Sur les radiations invisibles émises par les corps phosphoresrenis; par M. Henri Bcrijuerel 5oi Réponse de M. G. Jnunwnn aux obser- vations de M. H. Poincaré. sur la théorie des rayons cathodiques. .. . ."iiy Observations de M. IL. Puinctiré au sujet de la Communication précé- dente 520 Présentation d'épreuves obtenues par la méthode de M. Rôntgen; par M. Lnndi: • 520 La lumière noire; réponse ii quelques critiques; par ISl. Gustave Le Bon.. .522 Dilîiision des rayons de Rontgen ; par MM. A. Imbert et H. Berliti-Sns de comiminiquer aux rayons de Rôntgen la propriété d'être déviés par l'aiinanl; par M. ^. £c//n)-. 713 — Sur l'action mécanique émanant des tubes de Crookes; par h\.J.-R. Ryd- l"-'-S 7'5 — Origin:' des rayons ue Rontgen; par M . Jean Perriii 716 — Recherches concernant les pro(iriéiés des rayons X; [lar Î\LM. le prince B. Galitzinc ei A. de Kiirnojitzkj 717 ( I PaROs. - Sur la rMuction du temps rie pose dans les photosraphics de R6nti;en ; par Grori^'C.t Mfslin -ig • Procédé permettant d'abréger le temps de pose pour la photographie aux rayons X; par M. B,fii!civ\/i^- -jo ■ Réduction du temps de pose dans la photographie par les rayons X; par i\LM. A. Jmbert et Bfrlin-Scinx 720 Sur les rayons X: par. M. Piltscliiknff. jii ■ Sur le pouvoir de résistance, au pas- sage des rayons Rbnlgen, de quelques liquides et de quelques substances so- hdes; par MM. Blcunard et Lahesse. 723 ■ Action des rayons X sur les pierres précieuses ; par MM. Abel Biigurt et Albert Gnscart 726 Les rayons de Runlgen dans l'œil ; par M. Jf'iiiltonwiu'l 727 M. ^. C:;rt.v.vcW adresse une Noie « Sur la Photographie à travers les cor(>s opaques « 767 M. H. lYi/t Hriirrk adresse des épreuves de diverses articulations obtenues par les r.iyons X, dans des conditions dé- terminées 758 M. P. (/<■ Hccn adresse une Note rela- tive à la tiansparence communiquée à une lame de tôle, par une élévation de lempéralure 768 Sur les iiropriétés différentes des ra- diations invisibles émises par les sels d'uranium, et du rayonnement de la paroi auticathodique d'un tube de Crookfs; par M. Henri Becquerel. . . 7G2 Sur la pénétration des gaz dans les parois de verre des tubes de Crookes; par M. Gouj 772 Sur l'emploi des cham|)S magnétiques non uniformes dans la phologmphie par les rayons X; par M. Georges Mesiiii y^6 Du temps de |iose dans les photogra- phies par les rayons X; par M. Jiniiex Chrippuis 777 Action des rayons X sur les corps élec- trisés; par MlM. L. Brnoist et D. Hiirnuizescit -7g Sur la réfraction des rayons Ronlgen; par M. F. Bemilord 782 Sur la diffraction et la polarisation des rayons Runtgen ; par M. Sagnac. . . . 783 Photographies stéréoscopiques obte- nues avec les rayons X; par MM. G H., 1896, i" Semestre. (T. CXXIl.) 597 ) Pages. Iinbert et H. Berlin-Sriii.s 786 ■ Détermination, à l'aide des rayons X, de la profondeur où siège un corps étranger dans les tissus; par MM. Abel Bdgiiet et Albert Giisenrd 786 ■ Ex|)ériencps relatives à l'action des rayons X sur un Pliycnmyees-, par M. L. Errera 787 Sur les rayons Hontgen; par M. Char- les Henry 787 Observations sur les rayons X; par M. Sihaniis-P. TItnmsnn 807 Une condition de maximum de puis- sance des tubes de Crookes; par MM. James Cliappuis et E. Niigues. 810 Sur les rayons de Rontgen électrisés; par M. À. Lafay 809 et 837 L'action des rayons Rontgen sur les couches électri(|ues doubles et Irijiles ; par M. Ptlstcldknff. SSg Sur l'action mécanique émanant des tubes de Crookes; par MM. A. Fon- iiinii et A. V infini 840 Anpiicalion de la photographie par les rayons Rontgen aux recherches ana- lytiques des matières végétales; par M . Fenuind Kiina-ez 84 1 M. Pierre Picard adresse une Note re- lative à ses Communications anté- rieures sur les rayons obscurs 853 Sur la diffraction des rayons Rontgen; par MM. L. Cnbnehe et G. -T. IJiuUUer 877 Observations de M. Auguste Highi, sur une Communication de MM. Be- noist et Hurmuzescu 878 Photographie à l'intérieur du tube de Crookes; par M. G. de Metz 880 Observations de M. Paincaré au sujet de la Communication précédente .... 881 M. Bungetzianu adresse des photo- graphies qui lui paraissent mettre en évidence la diffraction des rayons X. goS Mode d'action des rayons ,\. sur la plaque photographique: par M. R Cohon g22 Sur l'hétérogénéité des radiations émises par les tubes de Crookes et sur leur transformation par les écrans; par M. E.-P. Le Roux g24 Action des rayons X sur les corps électrisés; par MM. L. Bennlit et Hurmuzescu g26 Sur les ravons de Rontgen électrisés ; 208 ( '598 ) 993 Pages, par M. A. Lajay 929 — Déviation électrostatique des rayons cathodiques. Réponse à M. H. Poin- caré; par M. G. Jaunum 988 — Observations de M. H. Poincaré au sujet de la Communication de M. Jau- mann 990 — Itéponse de MM. L. Bcnoist et D. Hur- niiizescii aux observations de M. Au- guste Righi 993 — Sur la relation entre le maximum de production de rayons X, le degré du vide et la forme des tubes ; par MM. Victor Chabaud et D. Hurnuizesni . — Errata se rapportant à cette Commu nication 1082 - Radiographies. Applications à la phy- siologie du mouvement par MM. A. Imhcrt et H. Bertin-Sans 997 — M. Henri Bcntejac adresse une Note ayant pour titre : « Projection, au moyen des rayons do Rbntgen, de la colonne mercurielle du thermomètre contre une plaque sensibilisée » 1026 — Sur l'abaissement des potentiels explo- sifs dynamiques par la lumière ultra- violette, et l'inlerprélation de certaines expériences de M. Jaumann ; par M. B.. Sivynoedamv io52 — Sur la condensation de la lumière noire ; par M. Gustave Le Bon io54 — Émission de radiations nouvelles par l'uranium métallique; par ;M. Henri Becquerel — Sur quelques propriétés des rayons X traversant des milieux pondérables; par M. C. Maltézos i — Observations de M. A. Rigki sur la ré|)onse de Mïf. Benoisl et Hurmii- zescu 1119 — Observations sur les rayons X; par 1086 i5 Pages. M. Argyropoulos 1 1 19 — M. .Ç/c/(c/6rtAo/ adresse la description d'une (1 Méthode pour définir la posi- tion de la surface d'émission des rayons X » 1 155 — Sur la détermination de la déviation des rayons de Rôntgen; par MM. Hurion et Izarn i igS — Sur la réfraction des rayons X ; par M. Gouy 1197 — Photométrie du sulfure de zinc phos- phorescent excité par les rayons ca- thodiques dans l'ampoule de Crookes; par MM. Charles Henry et Gaston Seguy , 1198 — Photographie, par les rayons de Rônt- gen, d'une balle de 7""" dans le cer- veau ; par MM . E. Brissand et Londe . 1 363 — Sur les rayons X ; par M. C.Mnttézns. 1474 — Sur les rayons limites (X = 0); par M. C. Maltézos 1 533 RnoDiNOL ET SES DÉRIVÉS. — Extraction du rhodinol, de l'essence de pelargo- nium et de l'essence de roses; iden- tité de ces deux alcools ; par MM. P/i. Barbier et L. Bom'enult Sîg — Constitution du rhodinol : par MM. Ph. Barbier et L. Bomnault 673 — Sur le rhodinal et sa transformation en menthone; par M.M. Ph. Barbier et L. Bouveault 787 - Sur le citronnellal et son isomérie avec le rhodinal; par MM. Ph. Barbier et L. Bouveault 795 Riz. — Sur un riz conservé depuis plus d'un siècle; par M. Balland 817 Ruthénium et ses composés. — Action des réducteurs sur les composés du ruthénium nitrosé; par M, L. Bri- zard ~'^o Sang. — Sur les relations entre la com- position du sang et sa teneur en hémo- globine et l'état général de l'orga- nisme ; par M. Ph. Lafon 1024 — De l'influence de certains agents pa- thologiques sur les propriétés bacté- ricides du sang ; par M. E.-S. London ... 1 278 — Sur le pouvoir bactéricide et la sub- stance bactéricide du sérum sanguin; par M. Arloing i388 — Sur la lenteur de la coagulation nor- male du sang chez les oiseaux; par M. C. Delezenne 1281 — M. Letheule adresse une Note ayant pour titre « Durée do la révolution du sang » i232 Sections de l'Académie. — La Section de ( i599 ) Page». Minéralogie présente la liste suivante de candidats pour la place laissée va- cante par le décès de M. Pasteur: 1° MM. Marcel Bertrand et Michel Léi'y ; i" M,M. Barrais et de Lappa- rent 54 — Liste des candidats présentés pour la place d'Académicien libre, en rempla- cement do M. Larrey : i° M. Jioiiché; 1° MM. Carpentier, Javal, Lautli, Linder, F. de RoiniUr 1 5 1 — La Section d'Économie rurale présente la liste suivante de candidats pour la place laissée vacante par le décès de M. Reiset : i°M. Muntz: i' M. Hisler; 3" M.M. Lahoidbène, Maquenne, Th. Sehlœsing Ois 1079 Silicium et ses composés. — Sur le sili- ciure de cuivre; par M. Vigoitroux. . 3 18 — Sur la préparation du silicichloroforme, du silicibromoforme et sur quelques dérivés du triphényl-silico-protane; par M. Charles Combes 53 1 Soleil. — Considérations sur la nature des protubérances ordinaires ; par M . y . Fényi 7^ — Observations solaires, faites à l'obser- vatoire du Collège romain, pendant le deuxième semestre de 1895 ; pur M. P. Taccliini 22a — Observations du Soleil, faites à l'obser- vatoire de Lyon (équatorial Bruimer), pendant le quatrième trimestre de iSyS: par M. /. Ginllaume 5go — Observations du Soleil, faites à l'obser- vatoire de Lyon (équatorial Brunner), pendant le premier trimestre de 189C ; par M. /. Guillaume n8i — M. Chanel adresse une Note relative à la période des taches solaires goS — M. Bougon adresse une Note « Sur un procédé d'observation des taches du Soleil » 1442 SOLENNITÉS SCIENTIFIQUES. — L'Unil'er- sité de Glasgoiv invite l'Académie à se faire représenter à la célébration du cinquantième anniversaire du pro- fessorat de Lord Kelvin à cette Uni- versité 657 — M. le Ministre de l'Instruction pu- blique invile les Membres lie l'Aca- démie à assister, le samedi 11 avril, à la séance do clôture du Conerès Pages, des Sociétés savantes 768 — Le Fe'librige latin, de Mont|)ellier, in- vite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration du buste de Moquin- Tandon 8o5 — Le Conseil général des Facultés de Montpellier invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration des bustes de quatre anciens professeurs de Chimie des Facultés de Montpellier. 1 1 80 Spectroscopie. — Sur l'absorption delà lumière par les dissolutions d'indo- phénols; par MM. Bayrac et Ch. Ca- michel ig3 — Sur les spectres des métalloïdes dans les sels fondus. Soufre; par A. de Gramont 1 326 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1443 — Spectres de dissociation des sels fon- dus. Métaux alcalins : sodium, potas- sium, lithium; par M. A. de Gram- mont 1 4 1 1 — Sur le spectre du phosphore dans les sels fondus et dans certains produits métallurgiques; par M. A. de Gram- mont 1534 Statistique. — M. le Secrétaire perpétuel signale les « Tables de mortalité, pu- bliées par le Comité des Compagnies d'assurances à primes fixes sur la vie >' 71 — M. Ruffié adresse un Mémoire intitulé : « De la natalité dans les races hu- maines » 833 S'TÉ.vniouE (acide). — Transformation de l'acide tartrique et de l'acide stéaro- léique en acide stéarique; par M. A. Arnaud 1 000 Sucres. — Sur la multirotation des sucres réducteurs et risodulcite;parM. Tan- ret 86 - Sur le dichloralglucose et sur le mono- chloralglucosane ; par M. J . Meunier. 142 — Préparation biochmiique du sorbose ; par M. G. Bertrand 900 — Sur les chloraloses; par M. Hanriot.. 11 27 Sylviculture. — De la formation des du- ramens dans les essences feuillues; par M. Emile Mer 91 — Poids et composition de la couverture morte des forêts; par M. E. Henry. i44 (' i6oo ) Pages. Températures. — Sur la production mé- canique des températures extrêmes ; par M. E. Snlvny 99 — M. Menées adresse un complément à la Note publiée par lui, en 1884, sur la production des basses températures. 8o4 Thermochimie. — Étude thermochimique des amidps et des sels ammoniacaux de quel(|ues acides chlorés; par .M. Ptiid lUra/s 617 — Chaleur de combustion des dérivés cyanés; par M. Gninchant giS THER.MOMKTRiis. — Sur Un tiiermomèlie- balance enregistreur et régulateur, à gaz ou à vapeurs saturées; par MM. H. P.iges. Piircnty et R. Bricard 919 Truffks. — Truffes (rez/dO de Mesrata, en Tripolitaine ; par M. Jd. Chatin . 861 Tuberculose. — Sur la sérothérapie delà tuberculose ; par MM. /'. Bubes et G. Proca 37 — Associations microbiennes et suppura- tions tuberculeuses ; par MM. Lan/ie- Inngiie et Acitnrd 285 — Tuberculoï^e expérimentale atténuée par la radiation Rontgen; par MM. L. Lortet et Geiinud 1 5 1 1 Tungstène et ses composés. — Sur les combinaisons ziiconotungstiques ; par M. L.-A. Hallopeau i iig u Uranium et ses composés. — Étude du carbure d'uranium ; par M. Henri Moisson 274 — Sur la température des étincelles |)ro- duites par l'uranium ; par M. Clirs- nciiii 47' — Préparation et propriétés de l'uranium ; par M. Henri Moissnn 1088 — Recherches thermiques sur les com- posés de l'uranium ; par M. J.Jloy.. i54i Urées. — Sur un nouveau mode de pré- paration synthétique de l'urée et des urées composées symétriques ; par M . P. Cnzcncwe ~ Sur quelques urées aromatiques symé- triques ; par MM. Cazcneiwe et Mo- reati — Fermentation de l'acide urique par les microrganismes ; par M.i?. Gérnrd.. 999 i3o 1019 Vapeurs. — Sur les tensions de vapeur des dissolutions faites dans l'acide for- mique ; par M. F.-M. Raoult ...... Venins. — Sur le sérum antivenimeux ; par M. A. Calniette — Sur le procédé employé pour conférer l'immunité contre le venin des ser- pents, d'après des documents fournis par M. de Serpa Pinto ; Note de M. d'Ahbadie — Action du filtre de porcelaine sur le venin de vipère : séparation des sub- stances toxiques et des substances vaccinantes ; par M. C. Phisalix. . . . Verres. — Sur le rôle de l'alumine dans la composition des verres: parM. Léon Appert 10'i 441 439 627 — Pierres céramiques obtenues par dévi- trification du verre ; par M. G«rr//er. 1277 Vins. — MM. G. Nivière et A. Hubert adressent une Note « sur quelques dosages appliqués à l'analyse des vins » 70 Vision. — Oscillations rétiniennes consé- cutives à l'impression lumineuse ; par M. Aiig. Charpentier 87 - Nouvelle forme de réaction négative sur la rétine; par M. Aug. Char- jientier 207 — La réaction négative et le centre de la rétine ; par M. Aug. Charpentier. . . 246 — Stroboscopie rétinienne; par M. Aug. Charpentier 320 — Irradiation ondulatoire de l'impression ( r6oi ) Pages, lumineuse; \)av ^ug. Clinrpentier.. . ^oi Los éléments de la réline vibrent trans- versalement ; par M. ^ns;. Charpen- tier 535 A|)|)lications;i la tacliymétrie et à l'oph- talmologie d'un mode de production, jusqu'ici inexpliqué, de la couleur ; par M. Charles Henry 4f'6 Sur la détermination, par une méthode photométrique nouvelle, des lois de la sensibilité lumineuse aux noirs et aux gris; par M. Cluirlcs Henry gji Sur la relation générale qui relie à l'in- tensité lumineuse les degrés successifs de la sensation, et sur les lois du con- Pafîes. traste simultané des lumières et des teintes ; par M. Charles Henry i iSg Viticulture. — Vi.Fr. Cnstidn y Esicwz adresse une Note relative aux résultats obtenus, par l'emploi de l'ail, contre le Phylloxéra iii. — Les formes de conservation et d'inva- sion du parasite du blarkrot ; par M. -/. Prunet 789 — Sur le brunissement des boutures delà Vigne ; par MM. P. Viula et L. Ravaz. Vol. — Description dn vnl méraninne: par M. Langley — Sur le vol mécanique; par M. Craluim Bctl U79 I il\-i 1177 Zoologie. — Observations sur la vésicule céphalique des Insectes diptères de la famille des Muscides; par M. A. La- boidbènr 255 — Sur l'ampoule frontale des Insectes di- ptèresde la famille des Muscides: par M. G. Kunckel d'Herculais 33o — Le rejet de sang comme moyen de dé- lénï-e chez quelques Sauterelles ; par M. L. Cuénot 328 — Sur les Coralliaires du golfe du Lion ; par M. de Lacaze-Dulhiers 435 — Modifications apportées aux organes de relation et de nutrition chez quelques Arthropodes, par leur séjour dans les cavernes ; par M. Arm. Viré 486 — Sur le mode de formation des copro- lithes hélicoïdes, d'après les faits observés à la ménagerie îles Reptiles sur les l'rotoptères ; par M. Léon Vaillant 742 — Sur les rapports des Lépismides myr- mécophiles avec les Fourmis ; p^ir M . Charles Janet 799 — Sur un cas de parasitisme passager du Glyci/jhagus doniesticus ùe Geer; par M. Edmond Perrier 839 — Sur les Annélides des grands fonds du golfe de Gascogne ; par M. Louis Roule 1 009 - Sur les Synascidies du genre Colrlla, et le polymorphisme de leurs bour- geons; par M. Mnuriee Caullery. . . . 1066 - Sur les néphridies de Branchiohdella varians (var. ^staci); par M. D.-N. J'iiinoi' I o(J9 - Sur les métamorphoses larvaires du Phnronis Sabatieri ; par M. Louii Roule 1343 - Description d'un nouveau genre d'As- cidie simple de la famille des Molgu- lidées, Gnmaster Daliarensis\ par M. Antoine Piznn |345 - M. Fr. Villoch adresse un Mémoire sur un procédé de reproduction des .an- guilles 125 - Sur l'existence et le développement des œufs de la Sardine dans les eaux de Concarneau ; par MM. Fnbre-Do- mergue et Biétrix 1 347 - Sur la présence du Campoden staphy- linus (Westwood) et d'une Araignée (Sabacon paradoxus) dans la grotte de Dargilan (Lozère); par M. Liinnr- Inngue 1 38o - Remarques de M. Emile Blanchard iiu sujet de la Communication de M. Lau- nelongue 1 382 Voir aussi Jnatoinie indnude. Embryo- logie, Hutires. TABLE DES AUTEURS MM. Pages. ABBADIE (d'). — Réponse à rallocntion prononcée par M. //. Cornu en lui re- mettant la médaille Arago t54 — Remarques au sujet d'un IVlémoire de M. Jàderin 22 1 — Sur le procédé employé pour conférer l'immunitéconlrelevenindes serpents, d'après des documents fournis par M. de Scrpa Pinio 44 ■ - Présentation des observations météo- rologiques faites à Sorèze, dans le département du Tarn, par le docteur Clos 1 305 — Est élu membre de la l.ommission du prix Delalande-Guérineau S3 1 - El de la Commission du prix Tchihat- cheflf 869 — El de la Commission du prix Vaillant. 8G9 ABRAHAM (H.). — Sur la compensation des forces directrices et la sensibilité du galvanomèire à cadre mobile S82 ACADÉMIE. — État de l'Académie au i" janvier 1896 5 ACHARD. — Associations microbiennes et suppurations tuberculeuses. (Eu com- mun avec M. Ldiincloiigue.) 28 j AIMO (F. -A.). — Observations sur les erreurs causées par les variations de température dans les instruments géodésiques iSaS ALBARRAN ( J.). — Recherches sur la séro- thérapie de l'infection urinaire. (En commun avec M. E. Morny.) io?.2 ALOY (J.). — Recherches thermiques sur les composés de l'uranium i54i ALTSCHOUL (M'"" veuve) demande l'ou- verture d'un pli cacheté déposé par M. Isidore JUschoid 1078 AMAGAT (E.-H.).— Sur les variations du rapport des deux chaleurs spécifiques MM. Pages. des gaz 66 — Sur les chaleurs spécifiques des gaz el les propriétés des isothermes 120 AMAUDRUT ( Aleskandre). — Sur les poches buccales et les poches œsopha- giennes des Prosobranches 1218 — Contribution à l'étude de la région an- térieure de l'appareil digestif chez les Stéiioglosses supérieurs 1424 ANDRADE (Jules). — Sur les droites de contact des courbes gauches et sur une famille de courbes gauches 11 10 — Sur la méthode des moindres carrés. . 1400 — Adresse des remercîments pour la dis- tinction accordée à ses travaux 126 ANGOT (Alfred). — Sur la variation diurne de la pluie 1409 APPELL.— Présente le deuxicrhe Volume de son « Traité de Mécanique ration- nelle » 1042 - Et le premier fascicule de ses « Prin- cipes de la Théorie des fonctions ellip- tiques et applications » i J23 — Est élu membre de la Commission du prix Burdin 869 APPERT ( Léox ). — Sur le rôle de l'alu- mine dans la composition des verres. G72 ARGYROl'OULOS. — Observations sur les rayons X 1 ng ARLOING (S.).- Influence de l'exanthèmB vaccinal sur les localisations micro- biennes (infection concomitante et infection secondaire) 583 — Observations et remarques sur le pou- voir bactéricide et la substance bac- téricide du sérum sanguin i388 ARMAGNAC signale quelques expériences confirmant ses assertions précédentes sur la photographie à travers les corps opaques G4 1 ( ' MM. Paces. ARNAUD (A.).— Transformation de l'aciile laririqiie et de l'acide stéaroléique en acide stéariqiie looo AIISONVAL (d'). — Action des courants à ii.-iute fréquence sur les toxines bac- tériennes. (En commun avec M. Cluir- rin.) — Observations au sujet de la pliotogra- phie à travers les corps opaques .... — Observations relatives à une Communi- cation de MM. Iiiibrrt et Berliri-Siins. — Est élu membre de la Commission du ■280 5oo 607 6o4 ) I MM. Pages. i prix Montyon (Médecine et Chirurgie). 767 ~ Et de la Commission du prix Bréant. . 767 - El de la Commission du prix Godard. 767 — Et de la Commission du prix Pliilipeaux. 83i ACBERT (A.) adresse un Mémoire relatif I à des « Leviers articulés pour la trans- I mission de la force motrice » 1109 . AUREGGIO adresse divers travaux sur des questions d'Hygiène ou de Chirurgie i militaires 454 I AUTONNE. — Sur les substitutions régu- I liéres non linéaires io43 B BABES (V.). — Sur la srrolhérapio de la tuberculose. (En commun avec M. G. Procn.) ^7 BACH (A.). —Sur le mécanisme chimique de la réduction des azotates et de la formation de matières azotées quarte- nnires dans les plantes i499 BACKHUYZEN est éiu Correspondant pour la Section d'Astronomie, en remplace- ment de M. JYewcomb, élu Associé étranger i âaS BACKLUND (0.). — Sur l'intégration de l'équation difféientielle du rayon vec- teur d'un certain groupe de petites planètes i 'o3 BAGARD (H.). — Sur le phénomène de Hall dans les liquides 77 BALLAND. — Sur le rendement des blés en farines et sur le pain de farine en- tière 49 — Sur un riz conservé depuis plus d'un siècle 817 — Sur le maïs 1004 — Sur la valeur nutritive des farines et sur les conséquences économiques d'un blutage exagéré 1496 BARBIER (Ph.). — Sur les aldéhydes dérivées des alcools C'^H'^O isomé- riques. (En commun avec M. L. Bou- t'eatilt.) 84 — Synthèse partielle de l'acide géraniquo; constitution du lémonol et du lémonal. (En commun avec M. L. Boiiveaidl.). SgS — Extraction du rhodinol, de l'essence de pélargonium et de l'essence de roses; identité de ces deux alcools. (En com- mun avec M. Boiwcault.) 529 — Constitution du rhodinol. (En commun avec M. L. Bouveault.) 678 — Sur le rhodinal et sa transformation en menlhone. (En commun avec M .L.Boit- vraiilt.) 737 — Sur le citronnellal et son isomérieavec le rhodinal. (En commun avec M. L. BniweauU . ) 795 — Sur l'homolinalool et sur la constitu- tion du licaréol et du licarhodol. (En commun avec M. L. Boiinviri/t.). ... 842 - Synthèse de la mélhylhepténone natu- relle. (En commun avec M. L. Bnii- veault . ) 1422 BARILLOT (Erxest). — Sur le rendement des diverses essences de bois en char- bon, alcool méthylique et acide acé- ti(|UO 4*59 — Sur les produits de la distillation du bois (expériences industrielles) 733 BARROIS. — Est présenté sur la liste des candidats pour la place vacante par le décès de M . Ptislrur 54 BARTHÉLEM'\' communique une photo- graphie des os de la main, obtenue à l'aide des « X.-Strahlen » de.\I. Ront- gen. (En commun avec M. Oudin.). i5o — De l'utilité des photographies par les rayons X, dans la pathologie humaine. (En commun avec iMM. La/mctangue liiOiidin.) iSg BASILEWSKI. — Procédé permettant d'abréger le teinps de pose pour la photographie aux rayons X 720 BASSOT. — Est élu membre de la Com- mission du prix Vaillant 869 BATAILLON (E.). — Sur les rapports qui existent entre le premier sillon de segmentation et l'axe embryonnaire ( i6o5 ) MM. Paues. chez les Amphibiens et lesTéléosléens. 1 5o8 BATTELLI (A.). — Sur quelq\ies faits se rapportant aux rayons de Rontgen. (En commun avec M. A. Garbnsso.). Go3 BATTELLI (Frédéric). — Action de di- verses substances sur les mouvements de l'estomac, et innervation de cet organe '568 BAUDOUIN (A.) adresse une Note relative à l'état de l'eau dans les nuages i5i BAUGÉ (Georges). — Sur un carbonate chromeux ammoniacal cristallisé. . . . 4/4 BAYRAC. — Sur l'absorption de la lumière par les dissolutions d'indophénols. (En commun avec SI. Ch. Camlchel.). igS BAZIN. — Expériences nouvelles sur la distribution des vitesses dans les tuyaux 1 25o BEAULARD (F.). — Sur la réfraction des rayons Rontgen. 782 BEAUREGARD (H.). — Sur une variation électrique déterminée dans le nerf acoutisque excité par le son . ( En com- mun avec M. E. Dupiiy.) i565 BECQUEREL (Henri). — Sur les radia- tions émises par phosphorescence. . . 420 — Sur les radiations invisibles émises par les corps phosphorescents 5oi — Sur quelques propriétés nouvelles des radiations invisibles émises par divers corps phosphorescents SSg — Snr les radiations invisibles émises par les sels d'uranium 689 — Observations relatives à une Note de M. Charles Henry, intitulée : « Sur le principe d'un accumulateur de lu- mière . u G94 — Sur les propriétés différentes des radia- tions invisibles émises par les sels d'uranium, et du rayonnement de la paroi anticathodique d'un tube de Crookes 7G2 — Observations relatives à la réponse de M. Charles Henry -91 — Émission de radiations nouvelles par l'uranium métallique 108G BÉHAL (A.). — Sur la constitution de l'acide carapholénique inactif. (En commun avec M. Guerbet 1493 BELL (Graiiaji). — Sur le vol mécanique. 1179 BENOIST (L.). — Nouvelles propriétés des rayons X. (En commun avec M. D. Hiirmuzescu .) 235 — Nouvelles recherches sur les rayons X. C. R., 1896, I" Semestre. (T. CXXIl. ) MM. Pages. (EncommunavecM. D. Hurinuzescu.). 079 — Action des rayons X sur les corps élec- trisés. (En commun avec M. D. Hitr- muzescu .) 779 et 926 — Réponse aux observations de M. Au- guste Righi. (En commun avec M. D. Hurnnizescii . ) ggS BENTEJAC (Henri) adresse une Note ayant pour titre : « Projection, au moyen des rayons de Rontgen, de la colonne raercurielle du thermomètre contre une plaque sensibilisée » 1026 BERNARD (J.). — Sur un procédé rapide de dosage de l'arsenic. (En commun avec M. fi. Engel) Sgo BERTHELOT (M.). — Est élu Membre de la Commission du prix Jean-Reynaud. 83 1 — Et de la Commission du prixTrémont. 83 1 — Et de la Commission du prix Delalande- Guérineau 83i — Et de la Commission du prix Gegner. . 869 — Et de la Commission du prix Jérôme Pont! 86g — Et de la Commission du prix Cahours. 869 — Et de la Commission du prix Saintour. 869 — M. \q Secre'taire perpe'titel s\s,nz\e, par- mi les pièces imprimées de la Corres- pondance, un Ouvrage intitulé « Tables do mortalité, publiées par le Comité des Compagnies d'assurances à primes fixes sur la vie », 71. — Le « Cata- logue raisonné des plantes vascu- laires de la Tunisie, par MM. Ed. Bonnet et G. Baratte » , et la 3' année, 1895, de « i'Aérophile ; directeur M. Georges Besançon », 834. — « L'année scientifiquo et industrielle, Sg'annéBjparM. Emile Gautier», tjiï. — Un Ouvrage publié par M. deMe'ly: « Les Lapidaires chinois » 1043 — Annonce que l'auteur du Manuscrit auquel a été accordé le prix Gay est M. Ad. Nicolas 71 BERTIN-SANS (H.).— Photographies obte- nues avec les rayons de Rontgen. (En commun avec M. A. Imbert.) 384 — Diffusion des rayons de Rontgen. (En commun avec M. A. Imbert.) 524 — Sur la technique de la photographie par les rayons X. ( En commun avec M. A . Imbert. ) 6o5 — Réduction du temps de pose dans la photographie par les rayons X. (En commun avec M. A. Imbert. ) 720 2oy ( i6o6 ) MM. I' — Photographies stéréoscopiques obtenues avec les rayons X. ("En commun avec M. J. Imbert. ) — Radiographies. Applications à la phy- siologie du mouvement. (En commun avec i\J. A. Imbert. ) BERTRAND (G.). — Préparation biochi- mique du sorbose — Sur les rapports qui existent entre la constitution chimique des composés organiques et leur oxydabilité sous l'influence de la laccase — Sur une nouvelle oxydase, ou ferment soluble oxydant, d'origine végétale.. BERTRAND (.Ioseph). — Sur la théorie des gaz — Seconde Note sur la théorie des gaz. . — Réponse à une Lettre de M.Bol/zniann. — Réponse à une seconde Lettre de iM. Boitzmann — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour le remplacement de M. Larrey — Et de la Commission du prix Francœur. — Et de la Commission du prix Poncelet. — Et de la Commission du prix Montyon (Statistique) — Et de la Commission du prix .lean Reynaud — Et de la Commission du prix Trémont. — Et de la Commission du prix Gegner. — Et de la Commission du prix Jérôme Ponti — Et de la Commission du prix Saintour. - i\f. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance : un Volume des Œuvres scientiQques de /. Plucker; divers Ouvrages de M. W. Zenker et de M. le général Kooersky, 222. — Un opuscule de M. Herbert Spencer, inti- tulé : « Le principe de l'évolution, réponse à lord Snlisbury », 298. — Un Mémoire de M. L. Bertin, sur la Marine des États-Unis, et cinq bro- chures de M. le D"' Lédé, concernant la protection do l'enfance eU'industrie nourricière, 364. — Divers Ouvrages do M. le D'' Clinrlcs Firy, de M. A. de Lnpparent, de M. J. Petiton et de M. Maurice d'Ocagne, 454- — Un Volume de M. René de Kerallain et le Tome VIII des « Annales de l'École âges. 78G 997 900 i l32 963 [o83 1174 i3i4 23 703 703 704 83 1 83i S69 869 869 MM. Paf;cs. nationale d'Agriculture de Montpel- lier )), 5ii. — Divers Ouvrages de MM. A. Broca et P. Maubrac, de M. Scheurcr-Kestner et de M. Fe'lix Henneguy, 588. — Un Ouvrage de M. E. Goursat; le i" fascicule du Tome XX des « Acta Mathematica », 03;. — Un Ouvrage de M. Jean Rey, intitulé : « Éclairage des côtes », 768. — La 23= année du « Bulletin de la Commission météorologique de l'Hé- rault, 8o5. — Une réimpression des « Essais » de Jean Rey; divers ou- vrages de MM. A. Seyewetz et P. Sis- ley^ P. Fialaet L. Rai'az; le i" nu- méro de « l'Électrochimie », de M. Adolphe Minet, et une Conférence sur l'Électrochimie du même auteur, 870. — Un Ouvrage intitulé : « La région de la brèche du Chablais (Haute Savoie) », par M. Maurice Lugeon, 1396. — Divers Ouvrages de M. A. Lacroix, de M. Zeiller, de M. Giiio Lnria 1 53o — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. John- Russell Hind, Correspondant pour la Section d'Astronomie 17 — Donne lecture d'une Lettre de M. Des Cloisenux à l'occasion des obsèques de M. Daubrée 1284 BERTRAND ( Marcel). — Est présenté sur la liste des candidats pour le rempla- cement de M. Pasteur 54 — Est élu Membre de la Section de Miné- ralogie, en remplacement de feu M. Pasteur 70 — Sur la structure du mont Joly, près Saint-Gervais (Haute-Savoie). (En commun avec M. Ritter.) 2S9 — Est élu membre de la Commission du prix Fontanes 767 BESANÇON(G.). — Adresse une Note « Sur l'ascension à grande hauteur du ballon explorateur YAérophile, le 20 octobre 1895. » (En commun avec M. G. Her- mite.) 71 — Sur les principaux résultats de la der- nière ascension à grande hauteur du ballon explorateur \ Aérophde (22 mars 1895). (En commun avec M. G. Hermite.) 849 BESSON (A.). — Adresse ses remercî- i'')07 ) MM Pages, ments à l'Académie pour la distinction accordée à ses travaux 24 — Action du chlorure de carbonyle sur quelques composés hydrogénés i.jo — Sur le chlorobromure et le bromure de thionyle 3io ~ Action de quelques composés hydro- génés sur le chlorure de sulfuryle. . . 4C7 — Action des acides bromhydrique et iodhydrique sur le chlorure de phos- phory le 814 — Action du gaz bromhydrique sur le chlorure de thiophosphoryle loj; — Action du gaz iodhydrique et de l'io- dure de phosphonium sur le chlorure de thiophosphoryle 1 200 BIÉTRIX. - Sur l'existence et le déve- loppement des œufs de la Sardine dans les eaux de Concarneau. (En commun avec M. Fabre Domerqiœ.) i347 BIÉTRIX (Alexandre). — Recherches sur la chloruration de l'acide gallique. Formation d'acide dichlorogallique et de trichloropyrogallol i545 BIGOURDAN (G.)- — Observations des comètes Perriiie (a 1896 et c i8g5) faites à l'Observatoire de Paris (équa- torial de la tour de l'Ouest) 364 — Sur un moyen de reconnaître les plus petites variations de marche des hor- loges astronomiques 5i3 — Observations de la nouvelle comète Swift (61896 = 1896, avril i3)faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) 979 BLANCHARD (Emile). — Remarques, à propos d'une Communication de M. Lonneloiii^uc sur les modifications que subissent les organes de la vision chez les animaux, par l'absence de lumière. i38'.>. ^ Est élu membre de la Commission du prix Thore 767 — Et de la Commission du prix Savigny. 767 BLANDIN (P.) adresse une Note « Sur un cas d'incrustations calcaires aux en- virons de Paris » i3i9 BLEICHER. — Sur la découverte d'un gi- sement de terrain tertiaire terrestre fossilifère, dans les environs de Liver- dun (Meurthe-et-Moselle) 149 — Sur les débris végétaux et les roches des sondages de la campagne du Caa- (lan au fond du golfe de Gascogne (août 1895) 753 MAI. Pages. BLEUNARD. — Sur le passage des rayons de Rontgen à travers les liquides. (En commun avec M. Labesse.) 527 — Sur le pouvoir de résistance, au pas- sage des rayons Rontgen, de quelques liquides et de quelques substances solides. (En commun avec M. Ln- besse. ) 728 BLUTEL (E.). — Sur les surfaces à lignes de courbure sphériques 3oi BOCUZE (J.) adresse un échantillon de fil de platine iridié, d'un centième de millimètre de diamètre 758 BCECKEL adresse ses remerciments à l'Académie pour la distinction accordée à ses travaux 24 BOEHM (Cn.) adresse la description et le dessin d'un appareil à miroir, destiné à l'examen médical des cavités 1042 BOLTZMANN. — Sur la théorie des gaz. . 1173 et i3i4 BONAPARTE (le prince Roland). — Me- sures des variations de longueur des glaciers de la région française 1 153 BONNIER (Gaston). — Sur la miellée des feuilles 335 BORDAS (F.). — Applications de la mé- thode de M. Rijntgen. (En commun avec M. Ch. Girard. ) 528 — Sur les rayons de Rontgen. (En com- mun avec M. Ch. Girard.) 604 BORDAS. — Appareil digestif d'un Orlho- ptère de la famille des GrylUdœ, le Bracliytrypcs mcmbrannccu.s i553 BOREL (É.MILE). — Sur la généralisation de la notion de limite et sur l'exten- sion aux séries divergentes sommables du théorème d'Abel sur les séries en- tières 73 — Applications de la théorie des séries divergentes sommables 8o5 — Démonstration élémentaire d'un théo- rème de M. Picard sur les fonctions entières io45 BORGMAN (J.-J.). — Action des rayons de Rontgen sur les charges électro- statiques et la distance explosive. (En commun avec M. A.-L. Gcrchun .). 378 BORNET. — Est élu membre de la Com- mission du prix Dcsmazières 767 — Et de la Commission du prix Montagne. 767 — Et de la Commission du prix Thore. . . 767 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Gay, pour ( i6o8 ) MM. r '898 BORZI adresse ses remercîments à I Aca- démie pour la distinction accordée à ses travaux BOUCHARD. — Est élu membre de la Com- mission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) — Et de la Commission du prix Bréant. . — Et de la Commission du prix Godard. — Et de la Commission du prix Serres. . — Et de la Commission du prix Barbier. — Et de la Commission du prix Lalle- mand — Et de la Commission du prix Bellion. . — Et de la Commission du prix Mège. . . — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie expérimentale) — Et de la Commission du prix Phili- peaux — Et de la Commission du prix Pourat. . . — Et de la Commission du prix Larrey. . BOUCHARDAT (G.). - Sur l'essence d'anis de Russie. (En commun avec M. Tardy.) 198 et BOUGAIEF (N.). — Sur le théorème de Taylor avec l'approximation du troi- sième degré BOULANGER. — Sur certains mvarianls relatifs au groupe de Hesse BOULE (Marcelin). — Le Cadurcothe- rium BOUDOUARD. — Recherches sur les terres contenues dans les sables monazités. (En communavecM. Schiitzenberger). BOUGON adresse une Note « Sur un pro- cédé d'observation des taches du So- leil M BOUNY. — Mesure du travail dépensé dans l'emploi de la bicyclette — Contrôle de la pédale dynamométrique de bicyclette BOUQUET DE LA GRYE. — Sur les tra- vaux hydrauliques exécutés en Bosnie- Herzégovine, d'après le Rapport offi- ciel de M. Philipp Ballif, et météoro- logie de ces deux provinces — Est élu membre de la Commission du prix extraordinaire — Et de la Commission du prix Delalande- Guérineau — Et de la Commission du prix Tchihat- cheff — Et de la Commission du prix Vaillant. — Et de la Commission du prix Gay âges. 909 ■jA 767 767 767 767 83 1 S3i 83 1 83 1 83i 83i 909 i3i9 624 369 178 1 i5o 697 1442 1395 64 704 83i 8C9 869 909 Pages. MM. BOURGEOIS (R.). — Sur la région de Diego-Suarez (Madagascar) i5o6 BOURQUELOT (Em.). — ""Sur la présence, dans le Monotropa Hypopiùiy.':, d'un glucoside de l'éther méthylsalicylique . et sur le ferment hydrolysant de ce glucoside 1 002 BOUSSINESQ (J-^. - Théorie de l'écoule- ment tourbillonnant et tumultueux des liquides dans les lits rectilignes à grande section ( tuyaux de conduite et canaux découverts), quand cet écoulement s'est régularisé en un ré- gime uniforme, c'est-à-dire moyenne- ment pareil à travers toutes les sec- lions normales du lit 1289 — Formules des pressions moyennes lo- cales, dans «n fluide animé de mouve- ments tourbillonnants et tumultueux. 1869 - Expression du frottement extérieur dans l'écoulement tumultueux d'un fluide. i445 — Formules du coefficient des frottements intérieurs, dans l'écoulement tumul- tueux graduellement varié des liquides. 1 5 1 7 — Rapport sur un Mémoire de W.Bazin, intitulé « Expériences nouvelles sur la distribution des vitesses dans les tuyaux » i525 — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Mécanique) 704 BOUTY (E.). — Adresse ses remerciments à l'Académie pour la distinction ac- cordée à ses travaux 24 — Sur les flammes sensibles 872 BOUVEAULT (L). — Sur les aldéhydes dérivées des alcools C'^Hi^O isomé- riques. ( En commun avec M. Ph. Bar- bier. ) 84 — Synthèse partielle de l'acide géranique ; constitution du lémonol. (En commun avec M. Pli. Barbier. ) 893 — Extraction du rhodinol, de l'essence de pélargonium et de l'essence de roses ; identité de ces deux alcools. (En commun avec M. Ph. Barbier.). 52g — Constitution du rhodinol. (En commun avec M. Ph. Barbier.) 673 — Sur le rhodinal et sa transformation en menthone. (En commun avec M. Ph. Barbier. ) 787 — Sur le citronneilal et son isomérie avec le rhodinal. (En commun avec M. Ph. Barbier 795 — Sur l'homolinalool et sur la constitution ( '6o9 ) MM. Hages. du licaréol et du licarhodol. (En com- mun avec M. Ph. Barbie?-.) 842 — Action du chlorure ri'éthyloxalyle sur les hydrocarbures aromatiques en présence du chlorure d'aluminium. 1 062 et 1207 — Synthèse de la méthylhepténone natu- relle. (En commun avec M. Barbier.) 1422 — Action de l'hydrazine sur les acides glyoxyliques de la série aromatique. . 1491 — Nouvelle méthode pour la préparation d'aldéhydes aromatiques i543 BRANLY (Edouard). — Résistance des lames métalliques minces 23o BRISSAUI) (E.). — Photographie, par les rayons de Riintgen, d'une ballede7""' dans le cerveau. (En commun avec M. Londe. ) 1 363 BRIANÇON (A.). — Épreuves photogra- phiques obtenues dans l'obscurité. . . 390 BRICARD (R.). — Sur un thermomètre- balance enregistreur et régulateur, à gaz ou à vapeurs saturées. (En com- mun avec M. H. Pnrenty .) 919 BRIZARD (L.). — Action des réducteurs sur les composés du ruthénium ni- trosé 730 BROCHET (L.). — Sur la production de l'aldéhyde formique gazeuse pure... 201 BROUARDEL. — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Statis- tique) 704 — Et de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 767 MM. Pages. — Et de la Commission du prix Bellion. . 83 1 — Et de la Commission du prix Mège. ... 83 1 BRULLE (Raoul). — Méthode pour dé- terminer la pureté des beurres au moyen de la densité 3^5 RRUNOTTE (Camille). — Sur l'avorte- ment de la racine principale chez une espèce du genre Impatiens L 897 BUGUET (Abel). — Sur l'action des rayons X sur le diamant. (En com- mun avec M. Albert Gascard.) 4^7 — Sur la direction des rayons X. (En commun avec M. Albert Gascard.). . 608 — Action des rayons X sur les pierres pré- cieuses. (En commun avec M. Jlbert Gascard. ) 726 — Détermination, à l'aide des rayons X, de la profondeur où siège un corps étranger dans les tissus. (En commun avec M. Albert Gascard.) 786 BUNGETZIANU adresse des photographies qui lui paraissent mettre en évidence la diffraction des rayons X goS BURCKER adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux 24 BUSSY (de). — Est élu membre de la Commission du concours du prix extraordinaire pour 1896 704 — ■ Et de la Commission du prix Plumey. 704 BYKOV (Nicolas de) adresse une Note relative à « Un moyen de guérison du choléra » 1 1 80 CALLANDREAU (0.). - Observation de la nouvelle planète Cil Charlois (8 jan- vier) faite à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Est) 57 — Est élu membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie ) 704 — Et de la Commission du prix Valz. .. 704 — Et de la Commission du prix Damoi- seau 869 CALMETTE (A.). — Sur le sérum antive- nimeux 203 CALMETTE (L.). — Sur la diffraction des rayons Rôntgen. (En commun avec M.' G.-T. Liiuillier. ) 877 CAMICHEL (Cn.). — Sur l'absorption de la lumière par les dissolutions d'indo- phénols. (En commun avec M. Bay- rac) igS CAMPOS (GiNo) adresse une Note relative à quelques expériences destinées à montrer que les radiations émises par les corps fluorescents présentent les propriétés de rayons Rijntgen G84 CARNOT (Ad.). — Analyse, par les pro- cédés voiumétriques, d'un mélange de chlorures, d'hypochloritesetde chlo- rates 449 — Analyse d'un mélange de chlorures, de chlorates et de perchlorates 452 — Sur les variations observées dans la composition des apatites 1375 CARPENTIER (J.) prie l'Académie de le ( i6io ) MM. Pages. comprendre parmi les candidats à la place de Membre libre, laissée vacante par le décès de M. le havoa Lnr/ej . . n\ — Est porté sur la liste des candidats pré- sentés pour cette place i5i — Sur la représentation pholograpliique du relief d'une médaille obtenue au moyen des rayons de Rbntgen 526 CARVALLO (E.). — Sur l'absorption de la lumière par les milieux doués du pouvoir rolaloire • . . . . 985 CASADO Y ESTEVEZ (Fr.) adresse uue Note relative aux résultats obtenus, par l'emploi de l'ail, contre le Phyl- loxéra 222 CAULLERY (Maurice). — Sur les Synas- cidies du genre Colella, et le polymor- phisme de leurs bourgeons 1066 CAUSSE (H.). — Sur le tartrate du phé- nylhydrazine et ses dérivés 940 — Sur les aldéhydates de phénylhydra- zine 1 274 CAVALIEK (J.)- — Mesure d'une chaleur d'éthériflcation par l'action du chlo- rure d'acide sur l'alcool sodé i486 CÂYEUX (L.). — De l'existence de nom- breux Radiolaires dans le Tithonique supérieur de l'Ardèche 342 — Structure bréchoïde du Tithonique su- périeur du sud de l'Ardèche. Preuves de son origine à la fois postsédimen- taire et chimique 1 J6o CAZENEUVE (P.). — Sur un nouveau mode de péparation synthétique de l'urée et des urées composées symé- triques 999 — Sur quelques urées aromatiques symé- triques. (En commun avec M. Mo- reau.) u 3o — Sur un nouveau mode de préparation de l'acide glycérique 1206 CHABAUD CV.). — Transparence des mé- taux pour les rayons X 287 — Sur quelques échantillons de verre soumis à l'action des rayons X — L'observatoire du mont Aigoual (Gard). 5 i FABUE-DOMERGUE. — Sur l'existence et le développement des œufs de la Sar- dine dans les eaux de Concarneau. (En commun avec M. B/c'irix.) 1347 FAVREL (G.). — Action des cynacétates de propyle, de butyie et d'amyle sodés, sur le chlorure de diazobenzène 844 FAYE (H.). — Sur les oiseaux et les papil- lons qu'on a observés dans l'œil d'une tempête intertropicale 973 — Est élu membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie) 704 — Et de la Commission du prix Valz. ... 704 — Et de la Commission du prix .Tanssen. 704 — Et de la Commission du prix Trémont. 83i — Et de la Commission du prix Damoi- seau 8G9 — Et de la Commission du prix Gay .... 909 FÉLIBRIGE LATIN (Le), de Montpellier, in- vite l'Acai.lémie à se faire représenter à l'inauguration du buste de Moqtdn- T/ntdnn So5 FENARD (A.). — Sur les annexes internes de l'appareil génital mâle des Ortho- ptères 894 — Sur les annexes internes de l'appareil génital femelle des Orthoptères 1 137 FÉNYI (J.). — Considérations sur la nature des ijrotubérances ordinaires 72 FÉRAUD (Aduikn). — Sur la valeur appro- chée des coefficients des termes d'ordre élevé dans le développement de la partie principale de la fonction pertur- batrice 87 1 FÉRÉE (J.). — Sur les amalgames de mo- lybdène et quelques propriétés du mo- lybdène métallique 733 FERRAND.— Sur une nouvelle série de sul- fophosphures:les thiophospbites. 621 et 886 FICHEUR (E.). — Sur le renversement des plis sur les deux versants de l'Atlas de Blida (Algérie) â48 — Sur les dômes basiques du Zaghouan et du Bou-Kournin (Tunisie). (En com- mun avec ^^ E. Hnng.) i3.i4 FILHOL (H.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section d'Ana- tomie et Zoologie par le décès de i6i5 ) MM. P M. Sappey FIZEAU. — Est élu membre de la Commis- sion centrale administrative pour l'an- née 1896 — Et de la Commission du prix Trémont. — Et de la Commission du prix Gegner.. — Et de la Commission du prix Jérôme Ponti ■ — Et de la Commission du prix Saintour. — Et de la Commission du prix Vaillant. (Question présentée en iSg^j.) FLAMANT. — Sur le Calendrier FLAMMARION. — Nouvelles divisions dans les anneaux de Saturne FONTANA (A.). — Sur l'aclion mécanique émanant des tubes de Crookes. ( En commun avec M. A. Umani.) FONTENÉ (G.). — Sur l'addition des argu- ments dans les fractions périodiques du second ordre II 80 >4 83 1 8G9 869 869 2-1 913 840 17-2 MM. Pages. FOUQUÉ (F.). — Est élu membre de la Commission du prix Fontanes 767 FRANÇOIS (Maurice). — Action de la chaleur sur l'iodure mercureux 190 FREYCINET (de). — Est élu membre dr la Commission du prix Montyon (Sta- tistique) 704 FRIEDEL (Charles). — Est élu membre de la Commission du prix .lecker. . . . 767 — El de la Commission du prix Cahours. 869 — Et de la Commission du prix Vaillant (question présentée en 1894) 869 FRIEDEL (Georges). — Sur les zéolithes et la substitution de diverses sub- stances à l'eau qu'elles contiennent. . 948 et 1006 — Observations relatives à une Note de M. Dongier sur un procédé de mesure des biréfringences loii G GAGNEPARIS (G.) propose d'employer, dans la fabrication de l'acide sulfu- rique, une double tour faisant suite à la tour de Gay-Lussac, pour arrêter les vapeurs rutilantes GAIFFE. — Appareils de mesure pour les courants de haute fréquence. (En commun avec M. E. Mcylan.) GALITZINE (le Prince B.). — Sur les centres d'émission des rayons X. (En commun avec M. de Knrnojilshy . ) . . — Recherches concernant les propriétés des rayons X. ( En commun avec M. de Ktirnojilzky .') G.VRCllEY. — Pierres céramiques obtenues par dévitrification du verre GARRIGOU-LAGRANGE (P.). — Sur les ondes barométriques lunaires et la variation séculaire du climat de Paris. — Errata se rapportant à cette Gom mu- cation — Sur l'onde diurne lunaire et sur la variation séculaire du baromètre. . . . GASCARD (Albert). — Sur l'action des rayons X sur le diamant. (En commun avec M. Abel Biigttet . ) — Action des rayons X sur les pierres précieuses. (En commun avec M. Jhr/ Biigiiel .) — Détermination, à l'aide des rayons X, 990 «08 66(; 759 S46 437 -26 do la profondeur où siège un corps étranger dans les tissus. (En commun avec M. Jbel Biigiiel .') 789 GASSMANN (Ch.). — Sur quelques déri- vés de l'eugénol 395 — Étude sur le péridinitronaplitalène . . . 987 — Adresse deux Mémoires ayant pour titres : « Sur quelques dérivés de la diphényléthylène dianiine » et « Études sur le péridinitronaphtalène » \iii GASSEND (A.) adresse une Note « Sur la photographie à travers les corps opa- ques » et diverses épreuves obtenues avec un tube très peu luniineu\ .... 767 GAUDRY (Albert) annonce la mort de Sir Josepli l'rcstwich, Correspondant de l'Académie pour la Section de Miné- ralogie 1 524 — Est élu membre de la Commission du prix Fontanes 767 GAUTIER (Armand). — Sur le dosage de l'arsenic 4^6 — Sur quelques conditions qui règlent les combinaisons gazeuses. Union de l'oxy- gène à l'hydrogène aux basses tempé- ratures. (En commun avec M. Hélier.). 566 — Remarques à propos d'une Commurdca- tion de M. V. Jodin sur l'état dit de ■vie latente des graines i35i — Note accompagnant la présentation de f ifiiG ) uni. agt^s. son Ouvrage sur « Les toxines micro- biennes et animales » ' 167 — Est élu membre de la Commission du prix Jeclier 1^1 — Et de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres) 83i GENTIL (L.).— Sur le bassin tertiaire de la vallée inférieure de la Tc.fiia 802 — Sur les gypses métamorphiques de l'Al- gérie 958 — Sur l'âge des éruptions ophitiques de l'Algérie "oi4 GÉRARD (E.)- — Fermentation de l'acide urique par les microrganismes 1019 GÉRARUIN (ArcusTE). — Mesure des odeurs de l'air. (En commun avec M. Maurice Niclou.f.) gS-i GERCHUN (A.-L.)- — Action des rayons de RiJntgen sur les charges électro- statiques et la distance explosive. (En commun avec M. J.-J. Borgman.). . 878 GIARD prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section d'Anatomie et Zoologie par le décès de M. Sappey. . w 80 GIBIER (Paul). — Des effets produits sur certains animaux par les toxines et les antitoxines de la diphtérie et du téta- nos injectées dans le rectum. ...... 1075 GILL est élu Correspondant pour la Sec- tion d'Astronomie, en remplacement de feu M. Cayley '47° — Adresse ses remerciments à l'Académie. 1 53o GIRARD (Aimé). — Sur la valeur alimen- taire des pains provenant de farines blutées à des taux d'extraction diffé- rents iSog et i382 GIRARD (Ch.). — Applications de la mé- thode de M. Riintgen. (En commun avec M. F. Bordas.) SaS — Sur les rayons de Riintgen. (En com- mun avec M. F. Bordas.) 6o4 GIRARDET (F.). — Sur les fluorures d'acides. ( En commun avec M. Mcs- lans.) -iSg GLEY (E.). — Influence du foie sur l'ac- tion anticoagulante de la peptone. (En commun avec M. F. Paclion.) 1229 — Errata se rapportant à cette Commu- nication ' 367 GOLDSCIllLD (W.) soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre : « Chaleur et Lumière « . 364 GONNARD ( Ferdikand,!. -- Sur quelques Ul! Pages. formes nouvelles ou rares de la calcite des géodes du calcaire à entroques de Couzon (Rhône) 348 — Errata se rapportant à cette Commu- nication ■ 496 GOSSART. — Sur une action mécanique émanant des tubes de Crookes, ana- logue à l'action photogénique décou- verte par Rontgen. (En commun avec M. Chemlier. ) 3 1 5 GOUDET (Ch.). — Superposition optique de six carbones asymétriques dans une même molécule active. (Fn com- mun avec M. Plt.-A. Guye.) 932 GOURSAT (E.). — Sur les équations linéaires et la méthode de Laplace. . . 169 — Sur les lignes asymptolique? jgS — Sur les systèmes en involution d'équa- tions du second ordre laSS GOUVERNE! soumet au jugement de l'Académie une « Invention de puits métalliques avec fdtration et stérilisa- tion de l'eau « gia — Adresse un Mémoire relatif à la solution de différents problèmes industriels.. . 870 GOUY. — Sur la pénétration des gaz dans les parois de verre des tubes de Crookes 772 — Sur la réfraction dos rayons X 1197 GRAMONT ("A. de).— Spectres de disso- ciation des sels fondus. Métaux alca- lins : sodium, potassium, lithium. 14 n — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 443 — Sur les spectres des métalloïdes dans les sels fondus. Soufre i326 — Sur le spectre du phosphore dans les sels fondus et dans certains produits métallurgiques 1 534 GRANDIDIER (Alfred). —Est élu membre de la Commission du prix Savigny. . . 767 — Et de la Commission du prix Delalande- Guérineau 83 1 — Et de la Commission du prix Tchihat- cheff 869 — Et de la Commission du prix Gay. . . . 909 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Gay, pour 1898 909 GRANGER (A.;. —Sur un sulfophosphure d'élain cristallisé Sag — Sur le sesquiphosphure de fer cristal- lisé 936 — Sur l'action du phosphore sur quelques ( '^17 ) I35g 83'2 II t4 CiW MM. Pages, chlorures métallique? ' 484 GREDILLA Y GAUNA. — Étude pétro- graphique de la pierre météorique tombée à Madrid le lo février i8y6 . GRÉHANT (N.). — Sur les produits de combustion d'au bec à acétylène, — Mélange explosif d'acétylène et d'air.. GRELOT (Paul). - Recherches sur la nervation carpellaire chez les Gamopé- tales bicarpellées de Bentham et Hoo- ker GRIFFITHS (A.-B.). — Sur la composi- tion du pigment rouge é'Ainanitn nnisrnria GRIMAUX (Edouard).— Est élu membre de la Commission du prix Jecker 767 GRUVEL (A.). — Sur la branchie de la Tetraclitn porosa 43 — Sur quelques points de l'anatomie de la TetrncUta porosa 2o5 GDERBET. — Sur la constitution de l'acide campholénique inact.if. (En commun avec M. J. Be'hal. 1 i493 GUÉROULT (Georges). —Sur une appli- cation nouvelle de la photographie et du phénakisticope 4o4 GUICHARD ( M.). — Sur la molybdénilo et la préparation du molybdène 1270 GUIGNARD. — Est élu membre de la Commission du prix Desmazières. . . . — Et de la Commission du prix Montagne. — Et de la Commission du prix Thore.. . — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Gay pour 1 898 GUILLAUME (J.j. — Observations du Soleil faites à l'observatoire de Lyon (équalorial Brunner), pendant le qua- trième trimestre de iSgï — Observations du Soleil, faites à l'obser- vatoire de Lyon (équatorial Brunner), pendant le premier trimestre de 1896, GUILLERY DE MEEUS adresse une Note relative à la nécessité de mesures légales pour prévenir les inhumations et les autopsies précipitées 550 767 767 7117 909 590 1181 MAi. Hagss. GUILLOZ ( Th. ). — Sur la photographie de la rétine r228 GUINCHANT. — Chaleur de combustion des dérivés cyanés g43 — Nouveaux dérivés des éthers cyanacé- tiques I 209 GUINKOFF (V.i. — Sur un procédé de photographie de la rétine 1017 GUITARD (Ed.) adresse une Note relative à une roue hydraulique à palettes, à transformations, pour le flux et le reflux de la mer 270 GUNTZ. — Sur un hydrure de lithium . . 244 — Sur les propriétés des métaux retirés de leurs amalgames 465 GUYE (Ph.-A.). — Superposition optique de six carbones asymétriques dans une même molécule active. (En com- mun avec M. Ch. Goudel.) 982 — Dispersion rotatoire des corps actifs non polymérisés 883 GUYON. — Est élu membre de la Com- mission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 767 — Et de la Commission du prix Bréant. . 767 — Et de la Commission du prix Godard. 7G7 — Et de la Commission du prix Barbier.. 83i — Et de la Commission du prix Bellion.. 83i — Et de la Commission du prix Mége. . . 83 1 — Et de la Commission du prix Poural.. 909 — Et de la Commission du prix Larrey. . iSig GUYOU est présenté à M. le Ministre de l'Instruction publique pour une place de membre titulaire du Bureau des Longitudes 685 — -Est élu membre de la Commission du concours du prix extraordinaire .... 704 — Et de la Commission du prix Plumey.. 704 — Et de la Commission du prix Tchihat- cheff 869 GYLDÉ.N (Hugo ). — Sur une équation dif- férenlielledusecondordre, non linéaire et à coefficients do\iblement pério- diques 1 60 — Remarques ultérieures relativement à sa dernière Communication à M. Hermiie. 585 H HADAMARD. — Une propriété des mou- vements sur une surface 983 — Sur les fonctions entières 1257 — Sur les zéros de la fonction Ç(i') de Riemann 1470 HALLER (A.). — Sur la cainpholide, pro- duit de réduction de l'anhvdride cam- phorique 298 ( i6i8 MIM. — Sur la transformation de l'acide cam phoriqiie droit en camphre droit; sjn- tlièse parlielle du caraplirc — Extraction des alcools terpéniques contenus dans les huiles essentielles. HALLOPEAU (L.-A.). — Sur les combi- naisons zirconotungstiques HAMY (E.-T.) fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage portant pour titre : « Le Muséum d'Histoire naturelle il y a un siècle » HAMY (Maurice) adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction ac- cordée à ses travaux — Sur les erreurs causées par les varia- tions de température dans les in- struments astronomique? — Errata se rapportant à cette Commu- nication — Sur le développement approché de la fonction perturbatrice dans le cas des inégalités d'ordre élevé HANG (E.). — Sur les dômes liasiques du Zaghouan du BouKournin( Tunisie). (En commun avec M. E. Ficheur.^. HANRIOT. — Sur les chloraloses HARTOG (Marcus) adresse, pour le con- cours du prix Desmazières, un Mé- moire ayant pour titre : « Cytologie des organes de végétation et de repro- duction chez les Saprolégniées » . . . . HATON DE LA GOUPILLIÈRE fait hom- mage ù l'Académie du premier Volume do la seconde édition de son « Cours d'exploitation des Mines » — Est élu membre de la Commission du prix Montyon ( Statistique") HATT est présenté à M. le Ministre de l'Instruction publique pour une place de membre titulaire du Bureau des Longitudes HAUSEU (E.) adresse une Note « Sur une cause probable de l'explosion des bolides dans l'atmosphère terrestre «. HÉBERT (Alex.). —Étude physiologique des Cyclamens de Perse. (En commun avec M. G. Truffant) — Sur un nouvel acide gras non saturé, l'aciile isiinique HEEN (de). — Expérience montrant que les rayons X émanent de l'anode — Adresse une Note relative à la transpa- rence communiquée à une lame de tôle, par une élévation de température. Panes. ! MM. Pages. î HÈGLY. — Sur le passage d'un écoulement j par orifice à un écoulement par déver- 4 iti j soir 916 j HELIER (H.). — Sur quelques conditions 8G6 (lui règlent les combinaisons gazeuses. Union de l'oxygène à l'hydrogène aux Il 19 basses températures. (En commun avec M. Jrm. Gautier. ) 566 HENRI (E.). — Poids et composition de la couverture morte des forêts i.i4 HENRY (Charles,!. — Augmentation du rendement photographique des rayons Rontgen par le sulfure de zinc phos- 24 phorescent 3i2 - .Applications à la tacliymétrie et à l'ophtalmologie d'un mode de produc- G5S tion, jusqu'ici inexpliqué, de la cou- leur 406 108?- — Sur le principe d'un accumulateur dp lumière C62 - Réponse à des observations de M. Henri 980 .Seciywere/ relatives à celte Note 790 — Sur les rayons Rontgen 787 — Sur la détermination, par une méthode i354 photométrique nouvelle, des lois de 1127 ' la sensibilité lumineuse aux noirs et I aux gris gS 1 — Errata se rapportant à cette Commu- nication laSa — Sur la relation générale qui relie à l'in- ijiy tensité lumineuse les degrés succes- sifs de la sensation, et sur les lois du i contraste simultané des lumières et j des teintes i iSg 908 I — Photométrie du sulfure de zinc phos- i phorescent excité par les rayons catho- 704 ' diques dans l'ampoule de Crookes. (En commun avec M. Gaston Segur.) 1 198 - Sur un nouvel audiomètre et sur la relation générale entre l'intensité 68") sonore et les degrés successifs de la sensation 1283 ! — Sur une relation de l'énergie muscu- 641 laire avec la sensibilité et sur les lois I des variations de cette énergie en fonction du temps 1 36o 12 12 — Sur les relations de la sensibilité ther- mique avec la température i537 i55o HERMITE (Cii.). — Est élu membre de la Commission du prix Francœur 703 383 — Et de la Commission du prix Poncelet. 703 — Et de la Commission du prix Jean Rey- naud 83 1 758 1 — Et de la Commission du prix Gegner.. 869 ( '6 MM. !*:ifîes. — Et de la Commission du grand prix des Sciences mathématiques 869 — Et de la Commission du grand prix des Sciences matliématiques ( prix du Budget) pour 1898 909 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Bordin (Sciences mathématiques) pour 1898. 909 HERMITE ( G.). — Adresse une Note « sur l'ascension à grande hauteur du ballon explorateur VAérop/iile, le 20 octobre 1895 ». (En commun avec M. G. Be- snnço/i.) 71 — Sur les principaux résultats de la dernière ascension à grande hauteur du ballon explorateurr^Ê'>i7;)/(;7c(9!2mars 1895). (En commun avec M. G. Be- sançon.') S49 HESSELGREN (Frédéric) adresse un Mémoire intitulé : « La gamme musi- cale à sons fixes démontrée par les intervalles harmoniques » 19.86 HEURCK (Van) adresse des épreuves de diverses articulations, obtenues par les rayons X dans des conditions déter- minées , 758 19 ) ' MM. Pages. HIND (John-Russel). — Sa mort est annoncée à l'Académie 17 HUBERT (A.) adresse une Note « sur quelques dosages appliqués à l'analyse des vins >/. (En commun avec M. G. ISit'ièrc.) 70 HURION. — Sur la détermination de la déviation des rayons de Rfintgen. (En commun avec M. Izarn.) i ig5 HURMUZESCU. — Nouvelles propriétés des rayons X. (En commun avec M. X. Benoist. 1 235 — Nouvelles recherches sur les rayons X. (En commun avec M. L. Benoist.). . 879 — Action des rayons X sur les corps élec- trisés. (En commun avec M. L. Benoist.) 77g et 926 — Réponse aux observations de M. Au- guste Riolii. (En commun avec M. L. Benoist. ) ggS — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1082 — Sur la relation entre le maximum de production de rayons X, le degré du vide et la forme des tubes. (En com- mun avec M. Victor Chabaud.) 995 IMBERT (A.). — Photographies obtenues avec les rayons de Rontgen. (En com- mun avec M. H. Brrtin-Sans .) — Dill'usion des rayons de Rontgen. (En commun avec M. H. Bcrtin-Snns.). . — Sur la technique de la photographie par les rayons X. ( En commun avec M. H. Bertin-Sans .) — Réduction du temps de pose dans la photographie par les rayons X. (En cominun avec M. H. Bertin-Sans.). . — Photographiesstéréoscopiquesobtenues 384 yi:\ avec les rayons X. (En commun avec M. //. Bertin-Sans .) 786 — Radiographies. Applications à la phy- siologie du mouvement. (En commun avec M. H. Bertin-.Sans.) 997 INSPECTEUR GÉNÉRAL DE LA NAVIG.A- TION (M. 1,') adresse les états des crues et diminutions de la Seine, pendant l'année i8g5 768 IZARN. — Sur la détermination de la dé- viation des rayons de Rontgen. (En commun avec M. Hurion.) i igS .lACQUE.VON (Georges). — Dénaturation rationnelle de l'alcool 1 ios J.\DERIN adresse un Mémoire intitulé : « Mesure d'une section de la base de Paris, avec l'appareil Jiiderin » 2?, 1 JANET (Charles). — Sur les rapports des Lépismides myrmécophyles avec les Fourmis 799 •IAUMANN(G.).— Réponse à une remarque de M. H. Poincaré sur la théorie des rayons cathodiques — Réponse auxobservationsdeM. A/. Po/«- care' s,\\T la théorie des rayons catho- diques — ■ Déviation électrostatique des rayons cathodiques. R'ponse à M. H. Pnin- ( lfi20 ) iWM. Pages. caré 9^^ JAVAL prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place de Membre libre, laissée vacante par le décès de M. Larrey 24 — Est porté sur la liste des candidats pré- présenlés pour cette place i5i JEANMAIRE (Edmond) adresse une Note sur une « Horloge astronomique per- pétuelle » 1 155 JOACHIMSTHAL. — De l'adaptation spon- tanée des muscles aux changements de leur fonction 889 JODIN (V.). — Vie latente des graines. . . 1349 JONQUIÈRES (de). — Sur une Lettre de Gauss, du mois de juin i8o5 829 — Au sujet d'une Lettre inédite de Gauss. 85- — Quelques propriétés des racines primi- tives des nombres premiers 14Ô1 — Quelques propriétés des racines secon- daires des nombres premiers i5i3 — Est élu membre de la Commission du prix extraordinaire 704 ■*'>'. Pages. — Et de la Commission du prix Monlyon (Statistique) 704 JORDAN (Camille) est élu membre de la Commission du grand prix des Sciences mathématiques 869 — Et de la Commission du grand prix des Sciences mathématiquees (prix du Budget) pour 1898 909 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question du prix Bordin (Sciences mathématiques) pour 1898. 909 .10RDAN(Ch.). —Dispersion rotatoire des corps actifs liquides non polymérisés. (En commun avec M. A. Guye.) . . . 883 - Errata se rapportant à cette Commu- nication 10 JORGENSEN(S.-M.)adres£eun exemplaire delà médaille frappée en souvenir du 70" anniversaire de M. Jiilius Tliom- sL-n 834 JODKOVSKY (N.)- — A propos d'une Com- munication de M. A. Liouville, sur la rotation des solides 91 5 K KARNOJITZKY (A. de). — Sur les centres d'émission des rayons X. (En commun avec M. le prince B. Galitzine.) .... 608 — Recherches concernant les propriétés des rayons X. (En commun avec M. le prince B. Galilzine.) 717 KCENIGS (G.) — Sur les invariants inté- graux 26 — Sur les problèmes de variations relatifs aux intégrales doubles 1 26 — Sur les solutions périodiques du pro- blème du mouvement d'un corps pe- sant quelconque suspendu par un de ses points 1048 KORKINE (A.). — Sur les équations diflé- rentielles ordinaires du premier ordre, r t83 KORTEWEG (D.-J.). — Sur le théorème énoncé par M. P. -H. Sclwule dans les « Comptes rendus » du 18 mai 1896. iSgg KOWALEWSKY (Alex.). — Études bio- logiques sur quelques Hirudinées.. . . i65 KRILOFF (A.). — Théorie du tangage sur une mer houleuse 1 83 KUNCKEL d'HERCULA1S(J.).- Sur l'am- poule frontale des insectes diptères de la famille des Muscides 33o — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section d'Économie rurale par le décès de M . Reiset 8-0 LABESSE. — Sur le passage des rayons de Rontgen à travers les liquides. (Eu commun avec M. Bleunanl.) 027 — Sur le pouvoir de résistance, au pas sage des rayons Rontgen, de quelques liquides et de quelques substances so- lides. (En commun avec M. Blcn- nard. ; 728 LABOULBÈNE (A.). - Observations sur la vésicule céphalique des Insectes dip- tères de la famille des Muscides 255 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section d'Economie rurale par le décès de M. Reiset g^g — Est présenté par la Section d'Éroiioniie ( ï' MM. Pages. rurale pour cette place 1079 LACAZE-DUTHIERS (de). - Sur les Co- ralliaires du golfe du Lion 43'J — Est élu membre de la Commi,>ision du prix Savignv 7G7 LACHAUD. — Contribution à l'étude des entraincmenls 1 32f! LACROIX (A.). — Le.s tiil* volcaniques de Ségalas ( Ariègfi). Conclusions à tirer de leur étude, au sujet de l'origine des ophiles i4''' — Sur les minéraux raies un glacier delà Meije (' Hautes-Alpes ) 1 429 LAFAY (A.). — Sur les moyens de com- muniquer aux rayons de Rfinlgen la propriété d'être déviés par l'ainianf.. 718 — Sur les rayons de Riintgen électrisés. . S09, 837 et 929 LAFUN (Pli.). — Sur les relations entre la composition du sang et sa teneur en hémoglobine et l'état général de l'or- ganisme 102 j LARARAFE adresse un supplément à son Mémoire sur le choléra asiatique de Samsoun en i8g4 588 LANGLEY. — Description du vol méca- nique 1177 LANNELONGUli. — Anévrisme cirsoide du cou, de la face, du plancher de la bouche et de la langue, traité par la méthode solérogène 18 — De l'utilité ries |ihotographies par les rayons X dans la pathologie humaini'. (En commun avec MM. Barthélémy ai Oiidin.') 1 59 ~ Sur l'application ues rayons de Kiinlgen au diagnostic chirurgical. (En commun avec M. Oiulin. \ 283 — Associations microbiennes et suppura- lions tuberculeuses. (En commun avec M. Aciiiird.) 285 — Sur la nature el la palhogénie des mal- formationsde la hanche (luxaiionscon- génitales des auteurs) 58o — Application des rayonsXau diagnostic des maladies chirurgicales CgS — Sur la présence du Cniiipndra suip/ij - Unus (Weslwood) et d'une Araignée {Sabncon paradoxus) dans la grotte de Dargilaii (Lozère) i38o -- Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie). 767 — Et de la Commission du prix Bréant. . 7(17 — Et de la Commission du prix Godard. . 767 C.R., .8gG. I" Semestre. (T. CWII.) )2I "> I MM. P;if;pi. — Et de la (Commission du prix Serre?.. . 7117 I — Et de la Commission du prix Baibier.. 83i — Et de la Commission du prix Bellion. . 83i — Et de la Commission du p;ix Mège. .. . 83 1 ; - Et de la Commission du prix Lar^e^ . . i3i9 LAPPARENT(DE). — Est poité surla lislo des candidats présentés pour le rem- placement de M. 7V/.>v^v//- 5; L.ATASTE (Fernvmi) adresse une Note in- titulée : « Retournement du chat dans l'espace » 901 LAUNAY(L. DE^ — Sur les caractères géologiques des conglomérats auri- fères du \A'ilwatersrand (Transvaal). 9(10 — Sur le mode de formation des minerais aurifères du Witwatersrand (Trans- vaal ) 343 LAUSSEDAl. — Vrej-eiiie un « irailé de l'art (le lever les plans par la Photo- graphio », publié en anglais par AL È.Dcville C8i — Est élu membrede la Commission char- gée de i)ré.eenter une liste de candidats pour le remplacement de M. Larrer. >.3 — Et de la Commission du prix Vaillant . SCig LAUTH. — Est porté sur la liste des can- didats présentés pour la place d'Aca- démicien libre en remp'acemenl de AL Larrey 1 5 1 LAVERAN (A.). — Au sujet de l'Iiénialo- zoaire du paludisme 977 LÉAUTÈ (IL). — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Méca- nique» 704 — Remarques au sujet d'une Communica- tion de M. L. Liunrim sur un nouveau mode de régulation des moteurs .... 1191 LEBON (Gustave). — La lumière noiie. . 188 — La photographie à la lumière noire. . . 233 — Nature et propriétés de la lumière noire 386 — Sur quelques propriétés de la lumière noire 462 - La lumière noire; re[ion?e à quelques critiques 522 — Sur la condensation (le la lumière noire. io54 LE CADET(G.). — Observalions delà nou- velle comète Perri ne (1S96, février 1 5), faites à léquatorial coudé (o"", 32) de l'observatoire de Lyon 455 LE CHATELIER (H.). - Sur la chaleur de lormution de quelques composés du manganèse So LECORNU (L.i. — Sur l'équilibre d'une 2X1 ( 1022 ) MM. Pages, enveloppe ellipsoïdale 218 — Sur un nouveau mode de régulation des moteurs • 1 88 — Sur la régulation des moteurs i3'2-2 LE DANTEC"(Féijx). — A propos de las- siniilation fonctionnelle 538 LEFLAIVE(J.). -Étude de la stabilité des navires par la méthode des petits mo- dèles 704 LEGR AND (Ch.) adresse la résolution d'une identité algébrique, signalée par Cata- lan 495 LE HELLO. — Du rôle des membres pos- térieurs dans la locomotion du cheval. i35G LEMBEirr-ROGUIN adresse une Note re- lative à la photographie des couleurs. 270 LEMERAY (E.-M.). — Sur la réflexion et la réfraction vitreuses de la lumière polarisée ( interprétation géométrique des formules de Fresnel ) 1 35 LEMOINE (JcLES). — Vérification de la loi de Kerr. — Mesures absolues 835 LENGFELD. — Sur un nouveau carbure de zirconium. (En commun avec M. Moisson.) 65 1 LERAY (L'abbé) soumet au jugement de l'Académie une Note « Sur quelques phénomènes d'induction électrosta- tique « 298 LE ROUX (F.-P.). — Sur l'hétérogénéité des radiations émises par les tubes de Crookes et sur leur transformation par les écrans 924 LE ROY. — Sur l'intégration des équations aux dérivées partielles linéaires et du second ordre à caractéristiques ima- ginaires 367 LETHEULE adresse une Note ayant pour titre « Durée de la révolution du sang » 1232 LE'VAVÀSSEUR. — Sur les groupes d'opé- rations , 180, 5i6 et LÉVY (Maurice). — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Méca- nique) pour 1896 704 — Et (le la Commission du prix Plumey.. 704 — Et de la Commission du prix Bordin. . 869 LÉVY (Michel). —Est porté sur la liste des candidats présentés pour le rem- placement de M. Pasteur 'J4 LHUILLIER (G. -T.). — Sur la diffraction des rayons Rontgen. (En commun avec M. Calmelte.) 877 LIGNIER (0.). — Explication de la fleur MM. Pages. des Fumariées, d'après son anatomie. 63o — Explication de la fleur des Crucifères d'après son anatomie 675 LINDER. — Est porté sur la liste des can- didats présentés pour la place d'Aca- démicien libre, en remplacement de M . Larrcy 1 5 1 LINDET (L.). — Caractérisation et sépa- ration des principaux acides contenus dans les végétaux 1 1 35 LIOUVILLE (R.j. — Sur la rotation des so- lides et le principe de Maxwell io5o LIPPJIANN (G.). — Sur l'entretien du mouvement du pendule sans pertur- bations 104 — Est élu membre de la Commission du prix Vaillant (question présentée en 1894) 869 LODIN (A.). — Sur le mode de formation des conglomérats aurifères 637 LŒWY. — Sur la constitution et l'Iiis- loire de l'écorce lunaire. (En com- mun avec M. P. Puiscux.) 967 — Sur les recherches faites à l'observa- toire de Madison par M. G. Coiiistock, concernant l'aberrationet la réfraction. 1 137 — Est élu membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie) 704 — Et de la Commission du prix Valz 704 - Et de la Commission du prix Janssen.. 704 — Et de la Commission du prix Jérôme Ponti 869 — Et de la Commission du prix Saintour. 8G9 — Et delaCommission du prix Damoiseau. 869 LONDE (Albert). — Application de la mé- thode de M. Rontgen 3 1 1 — Présentation d'épreuves obtenues par la méthode de M. Rontgen 520 — Photographie par les rayonsdeRiJntgen, d'une balle de 7""" dans le cerveau. (En commun avec M. £. Brissaud.). i363 LONDON (E.-S.). — De l'influence de cer- tains agents pathologiques sur les pro- priétés bactéricides du sang 1278 LORTET. — Allongement des membres postérieurs, dû à la castration 819 — Influence des courants induits sur l'orientation des bactéries vivantes. . 892 LORTET (L.). — Tuberculose expérimen- tale atténuée par la radiation Rontgen. (En commun avec M. Germud) i5ii LUMIÈRE (Auguste). —Recherches pho- tographiques sur les rayons de Ront- gen. (En commun avec M. Louis ( MM. l'aGCs. Lumière) 382 — A propos de la photographie à travers les corps opaques. (En commun avec M. Laiii.t Lumière) 463 LUMIÈRE (Louis). — Recherches photo- graphiques sur les rayons de Rontgen. 1G23 ) MM. l'aycs. (En commun avec M. Juf;aste Lu- mière) 382 A propos de la photographie à travers les corps opaques. (En commun avec M. Auguste Lumière) 463 M MACÉ DE LÉPINAY (J.). - Sur la dtHor- niination de la masse du décin)èlre cube d'eau distillée, privée d'air, au mnximum de densité âgS MAIRE DE NICE (M. le) invile l'Institut à se l'aire représenter à la cérémonie d'inauguration du monument érigé à l'occasion du centenaire de la réunion de cette ville à la France 218 MALTÉZOS (C). — Sur quelques pro- priétés des rayons X traversant des milieux pondérables iii5 — Sur les rayons X 1474 — Sur les rayons limites (X = o) i533 MANGIN (Louis). — Sur la végétation dans une atuiosphère viciée par la respiration 747 MANNHEIM (A.). — Propriété nouvelle do la surface de l'onde 708 — Sur les surfaces apsidales 1896 MANNOURY (G.). — Sur la Note de M. P.- II. Schoute, intitulée : « L'aire des paraboles d'ordre supérieur » 1899 MAQUENNE. — Est présenté par la Sec- tion d'Économie rurale en remplace- ment de M. Jieiiee 1079 MAREY, Président sortant, fait connaître à l'Académie l'état où se trouve l'im- pression des Recueils qu'elle publie, et les changements survenus parmi les Membres et les Correspondants pen- dant le cours de l'année 1895 14 -• Observations au sujet d'une Communi- cation de M. Bnuny sur la mesure du travail dépensé dans l'emploi de la bi- cyclette iSgS — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirur- gie) 7G7 — Et de la Commission du prix Bréant. . 7(17 — Et de la Commission du i)rix Lallemand. S3[ — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie expérimentale) 8ii — Et de la Commission du prix Philipeaux. 83 1 — Et de la Commission du prix Poural. . 909 — Et de la Commission du prix Larrey. . iSkj MARIÉ (C). — Sur les nitrosulfures de 1er. (En commun avec M. R. Mar- quis. ) 1 37 — Sur un nouveau mode de formation des nitroprussiates. (En commun avec M. R. Marquis.) 47^ — Adresse ses remercîroents à l'Aca- démie pour la distinction accordée à ses travaux 71 MARQUIS ( R. ). — Sur les nitrosulfures de fer. (En commun avec M. C. Marié). 187 — Sur un nouveau mode déformation des nitroprussiates. (En commun avec M. C. Marie.) 4:3 MARSllALL (M""" Dorothv). — Sur la cha- leur de vaporisation de l'acide for- mique l333 MARTEL (E.-A.). — Sur le gouffre de Ga- ping-Ghyll (Angleterre) 5i — Sur quelques anomahes de la tempéra- ture des sources 97 — Sur des observations d'hiver dans les cavernes des Causses (Padirac, etc.) 903 — Sur les siphons des sources et des ri- vières souterraines 1 147 AIASCART présente à l'Académie le ïomel de ses « Leçons sur l'Électricité et le Magnétisme (2" édition) » 16S — Est élu membre de la Commission du prix Vaillant (question présentée en 1894) 8G9 — Et de la Commission du prix Gay. . . . 90g — Et de la Commission chargée de vérifier les comptes de l'année 189^ 1819 MASSON (Paul) adresse une Note « sur un bolide représenté par Raphaël dans le tableau connu sous le nom de Ma- clona (le Folignn » 633 MAU.MENÉ (E.l prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section d'Eco- ( ï^ MM. l'aies, nomie rurale par le décès fie M. Rri- set 912 MAURAIN. — Sur l'énergie dissipée dans l'aimantalion 228 MAYET (Valéry). — Une nouvelle fonc- tion des lubes de Malpighi. 54 1 MAYOR (B.). — Sur les forces de l'espace etlesconditionsd'é(|uilibred'uneclasse de systèmes défonnables 1 185 MÉNARD (V.). — Sur un cas de division de la moelle et d exostose du rachis, chez un sujet atteint de sjnnn hifiiln lombaire 626 MENGES adresse un complément à sa Note publiée, en 1884, sur la production de-; bas.ses températures 804 MER (Emile). — De la formation des du- ramens dans les essences feuillues. . . > i366 MOISSAN (Henri). - Êlurje du carbure d'uraniinn 274 — Préparation et propriétés du carbure de cérium 357 — Sur le carbure de lithium 362 — Erraui se rapportant à cette Comuiuni- cation 4y6 — Sur le carbure de manganèse '\>^ — Élude des borures de nickel et de co- balt '\A — .Sur les carbures d'yttrium et de tho- rium. (En commun avec M. Éuird.). 573 — Sur un nouveau carbure de zirconium. (En commun avec M. Lcngjeld.). . . G5i — - Préparation et propriétés de l'uranium. 1088 — Errata 6& rapportant à celte Communi- cation 1 232 — Action de l'acétylène sur le 1er, le ni- ckel et le cobalt réduits ]iar l'hydio- i^ene. (En commun avec M.C//. Mmi- reu .) 1240 — Étude de la fonte et du carbure de va- nadium 1297 — Sur une nouvelle méthode de prépa- ration des alliages d'aluminium i3o2 — Sur la formation des carbures d'hydro- gène gazeux et liquides par l'action de l'eau sur les caibures métalliques. Classification des carbures i4(J2 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une liste de can- z5 ) MM. Pages, didats pour le remplacement de M. Larrey 23 — Et de la Commission du prix Jecker. . 767 — El de la Commission du prix Montyori (Arts insalubres) 83 1 — Et de la Commission du prix Cahours. 869 MOREAU. — Sur quelques urées aroma- tiques symétriques. (En commun flyr, M. Cazcneuvc.) 1 1 3o MUREAU(G.>. — De la photographie des objets métalliques à travers des corps opaques au moyen d'une aigrette d'une bobine d'induction, sans lube rie Crookes 238 — De la torsion magnétique des fils de fer doux U92 MORNY (E.). — Recherches sur la séro- thérapie de l'infection urinaire. (En cuuuiiun avec &I . J . Albarrun. j 1022 .MUUREAUX(Th.). —Sur la valeur abso- lue des éléments magnétiques au 1°' janvier 1896 3o — Anomalie magnélique observée en Russie 1 478 MOUREU (Ch.). — Sur la véralrylauiine. 477 — Safrol et isosafrol. Synthèse de l'isosa- frol 792 MUîsTZ. — Est présenté par la Section d'Économie rurale pour le remplace- ment de M. Hfiset 1079 — Est élu Membre dans la Section d'Éco- nomie rurale, en remplacement de M. Reiset 1 1 og N NICKLÈS ( Rii.NÉ ). — Sur les terrains secondaires des provinces de Murcie, Almeria, Grenade et Alicante ( Es- pagne) 55o NICLOUX ( Maurice ). — Mesure des odeurs de l'air. (En commun avec M. Aiigusle Ge'rcirdin.) 954 NlCOLAl (L.) adresse un Mémoire 0 Sur les abaques des efforts tranchants u. 912 NICOLAS (Ad.) adresse ses remercimeiils à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux 169 NE\VC0MB(6.). — Note sur les passages observés de Mercure sur le disque du Soleil et sur la question de l'existence des inégalités à longue période dans la I23j 23/ longitude moyenne de la Lune, dont la cause est encore inconnue, et dans la rotation de la Terre sur son axe. . NIEWENGLOWSKI (G.-H.). - Observa- tions à propos d'une Note de M. G. Le Bon sur la lumière noire — Sur la propriété qu'ont les radiations émises par les corps phosphorescents de traverser certains corps opaques à la luniièie solaire, et sur les expé- riences de M. G. Le Bon sur la lu- mière noire 38i NIVIÈRE (G.) adresse une Noie « Sur quelques dosages appliqués à l'analyse des vins ». (En couunun avec M. A. Hubert.) 70 ( 1G26 ) MM. Pages. NODON (Albert). — Expériences sur les rayons de Ronlgen 237 NUEL (L.-P.). — Œdème maculaire ou pôrifovéal de la rétine 909 MM. Pages. NUGUES (E.). — Une condition de maxi- mum de puissance des tubes de Crookes. ( En commun avec M. James Chappiiis.) 810 o OCAGNE (Maurice d'). — Abaque de l'équation des marées diurnes et serai- diurnes 298 QECHSNER DE CONINCK. — Sur un mode de décomposition de quelques compo- sés à fonction amide ou basique .... 34 — Sur l'isomérie dans la série aromatique. 736 ŒHLERT (D.-P.). — Sur le gisement de quelques roches éruptives et méta- nior|iliiques du bassin de Laval 263 OUDIN communique une photographie des os de la main, obtenue à l'aide des (1 X.-Strahlen n de M. Rontgen. (En commun avec M. Barthélémy .^ i5o De l'utilité des photographies par les rayons X dans la pathologie humaine. (Eu commun avec MM. Lannetongue et Bartliélemy .) i Sg Sur l'application des rayons de Rontgen au diagnostic chirurgical. (En commun avec M. Lannehn^ae .) 283 IWCHON (V.). — Influence du foie sur l'aclion anticoagulante de la peptone. 122g — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1367 1>AINLEVÉ (Paul). — Sur les fonctions uniformes définies par l'inversion de différentielles totales 660 — Sur l'inversion des systèmes de diffé- rentielles totales 769 — Sur les transformations biuniformes des surfaces algébriques 874 - Sur les équations différentielles du premier ordre iSig PAQUIER (Victor). — Sur quelques Ru- distes nouveaux de l'Urgonien i2a3 — Sur la présence de Caprines dans l'Ur- gonien 1434 PARENTY (H.). — Sur un thermomètre- balance enregistreur ot régulateur, à gaz ou à vapeurs saturées. (En com- mun avec M. R. Bricard.) 919 PARMENTIER (P.). — Sur la solubilité de l'hyposulfite de soude dans l'alcool. 1 35 PASSY (Jacques). — Sur la surfusion de l'eau 1409 PATEIN (G.). —Combinaisons de l'anti- pyrine avec les acides oxybenzoïques et leurs dérivés. (En commun avec M. Dufau.) i335 PERRIER (Edmond). — Sur un cas de parasitisme passager du Ghciphagm domesticus de Geer 839 — Est élu membre de la Commission du prix Savigny 7G7 — Et de la Commission du prix Serres. . 767 PERRIER (G.). — Combinaisons du chlo- rure d'aluminium anhydre avec les phénols et leurs dérivés 193 PERRIN (A.). — Sur le carpe des Anoures. 90 PERRIN (Jean). — Quelques propriétés des rayons de Rontgen 186 — Origine des rayons de RiJntgen 716 PERROTIN.— Observations deVénus sur le mont Mounier 442 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 644 - Sur les phénomènes crépusculaires et la lumière cendrée de Vénus io38 PETROVITCH (Michel). — Sur un mode de décomposition des intégrales défi- nies en éléments simples 27 — Sur une équation différentielle de pre- mier ordre 1261 PHISAUX (C.).— Action du filtre de por- celaine sur le venin de vipère: sépa- ration des substances toxiques et des substances vaccinantes i439 PICARD (Emile). — Sur deux invariants nouveaux dans la théorie générale des surfaces algébriques 101 — Sur les équations aux dérivées parliolles du second ordre à caractéristiques MM. Pages, imaginaires 4 ' 7 — Remarques sui- une Communication do M. JiorcI, relative à la dénionstralicm d'un théorème sur les fonctions en- tières 1048 — Présente à l'Académie le Tome 111 de son « Traité d'Analyse » 1 108 ^ Est élu membre de la Commission du grand prix des Sciences malliéma- tiques 869 — Et de la Commission du grand prix des Sciences mathématiques ( prix du Bud- get) pour i8g8 909 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de pri.x Bordin (Sciences mathématiques) pour 1898. 909 PICARD (Pierre) adresse une Note rela- tive à ses Communications antérieures sur les rayons obscurs 853 PICART (L.). — Observations de la comète Perrine faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux 365 — Observations des comètes Perrine (1895, c) et Perrine-Lamp (1896, n), faites au grand équatorial de l'obser- vatoire de Bordeaux 589 — Observations de la comète Swift (i3 avril 189(1) faites au grand équa- torial de l'observatoire de Bordeaux. (En commun avec MM. G. Rayet et Ciiurty. ) 907 — Sur la rotation d'un corps variable. . . 126} — Observations de In comète Swift (i3 avril 1896) faites au grand équa- torial do l'observatoire de Bordeaux. (En commun avec MM. G. Rayet et L. Courty) i4G8 PIERI (J.-B.). — Recherches physiolo-' giques sur la respiration des Poissons (Amiiioiblrs tnbiiintis) 252 PILLEUX (L.) adresse un Mémoire « Sur l'éther cosmique » 833 PILTSCHIKOF.— Sur l'émission des rayons de Rcintgeii par un tube contenant une matière fluorescente 4(ii — Sur les rayons X 723 — L'action des rayons Rontgen sur les couches électriques doubles et triples. 839 PIZON (Ant.). — Les membranes em- bryonnaires et les cellules de rebut chez les Molgules 40 — Description d'un nouveau genre d'As- cidie simple de la famille des iMolgu- lidées, Gantastrr Daharrnsi.s . ...... i345 ;27 ) MM. P.iRes. POINCARÉ (A.). — nés effets, considérés isolément, des déplacements solaires sur les pressions barométriques de la zone de 10" à 3o" Nord (annexe à une étude de la révolution synodique) . . . 267 — Adresse les diagrammes des hauteurs barométriques qui ont servi à ses Communications insérées aux Comptes rendus précédents 1 57° POINCARÉ (H.). — Observations au sujet d'une Communication de M. Janmonn sur la théorie des rayons cathodiques. 76 -- Sur l'équilibre d'un corps élastique.. . i54 — Observations au sujet d'une Communi- cation de M. Perriit sur quelques pro- priétés des rayons de Rontgen 188 — Sur la divergence des séries delà Mé- canique céleste 497 — Observations uu sujet de la Réponse de M. G. Jaumann sur la théorie des rayons cathodiques 52o — Sur la divergence des séries trigono- métriques 557 — Observations au sujet d'une Communi- cation de M. de Metz sur la photogra- phie à l'intérieur du tube de Crookes. 881 — Observations au sujet d'une Commu- nication de M. Jaumann sur la dévia- tion électrostatique des rayons catho- diques 990 * Est élu membre de la Commission du prix Francœur 7o3 — Et de la Commission du prix Poncelet. 7o3 — Et de la Commission du grand prix des Sciences mathématiques 8C9 — Et de la Commission du prix Bordin. . 869 — Et de la Commission du grand prix des Sciences mathématiques ( prix du Budget) pour 1 898 909 — Et de la Commission chargée de présen- senter une question de prix Bordin (Sciences mathématiques) pour 1898. 909 POISSON adresse « Un projet de multipli- cateur des courants électriques »... 1042 POLLARD adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction ac- cordée à ses travaux 71 PONSOT (A.). — Recherches cryosco- piques l'>68 POTAIN. — Est élu membre de la Com- mission du prix llontyon (Médecine et Chirurgie) 767 — Et de la Commission du prix Bréant. . 767 — Et de la Commission du prix Godard . 767 ( 1628 ) MM. Piigea. — fit de la Commission du prix Barbier. 83 1 - Et de la Commission du prix Lailemand. 83i - Et de la Commission du piix Bellion. . 83i - Et de la Commission du prix Mège ... 83 1 ■ - Et rie Iji Commission du prix Montyon (Physiologie expérimentale) 83i •-- Et de la Commission du prix Polam . . i3i9 POTIER (A.).— Sur le rôle du noyau de de fer dans les machines dynamo-élec- triques. Remarques sur une Note de M. Marcel Dcprez . lo85 MM. P.i|;..s. — Sur les lois de l'induction. Réponse à M. Marcel Deprez i^Sg PROCA (A.). — Sur la sérothérapie de la tuberculose. (En commun avec M. T^. Babe.':^ 37 PRUNET (A.). — Les formes de conser- vation et d'invasion du parasite du blackrot 7^9 PUISEUX (PierHiî). — Sur la constitu- tion et l'histoire de l'écorce lunaire. (En commun avec M. Lceivr.) 967 OUESNEVILLE(G.)adresse une Note «sur 1 la rotation du plan primitif de pola- risation dans la lumière convergente » 23 I — Adresse une Note intitulée : « Forme | générale de la différence de marche dans la réfraction elliptique du quartz ». 1 25 QUINTON. — Les températures animales dans les prol)lèmes de l'évolution . . . 85o R R.ADDE (G.) adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux 222 RANVIER (L.). — Sur une substance col- loïde myélinoïde, élaborée par les lymphatiques à l'état normal 4'-8 — Aberration et régression des lympha- tiques en voie de développemenl .... O-S — Est élu membre de la Commission du prix Savigiiy 7'>7 — El de la Commission du prix Phili- peaux 83 1 FANWEZ (Fern'anu). — Application de la photographie par les rayons Ront- gen aux recherches analytiques des matières végétales 84 1 RAOULT (F.-M"i. — Sur les tensions de vapeur des dissolutions faites dans l'acide formique 117.'! — Influence de la température du réfrigé- rant sur les mesures cryoscopiques.. i3i5 RATEAU (A.). — Sur la théorie des tur- bines, pompes et ventilateurs 126S RA'VAZ (L.). — Sur le brunissement tirs boutures de la 'Vigne. (En commun avec M. Viola. ^ 11 42 RAY (Julien). — Mucor el Inckodcnna. 44 et 33S RAYET (ij.). — Observations de la comète Swift (i3 avril 1896) faites au grand équatorial de l'observatoire de Bor- deaux. ( En commun avec MM. L. Pi- cart et Courir . ) Q07 — Observalions de la comète Swift (i3 avril 1896) faites au grand équa- torial de l'observatoire de Bordeaux. (En commun avec MM. L. Picart et L. Court).) 1468 REGNAULT. — Marche et course en flexion . ( En commun avec M. Comte. ^ 4oi REISET. — Sa mort est annoncée à l'Aca- démie 273 RENAULT adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux 24 — Sur quelques bactéries dévoniennes . . 1226 RESAL (H.). — Est élu membre de la Com- mission du prix Montyon(Mécanique). 704 REVEL adresse une Note ayant pour titre : « Conservation indéfinie des matières animales (notamment les viandes) au grand air et par tous les temps, même les plus chauds » %oi RICHARD (G. -A.). — Photographie en couleurs; substitution des couleurs organiques à l'argent réduit des épreuves photographiques 609 — Errata se rapportant à cette Cuiimiu- nication 687 RICHARD (Jules;.— Reclierciies ue 1 di- gon dans les gaz de la vessie natatoire des Poissons et des Phvsalies. (En ( 1629 ) MM. Pafies. commun avec M. Th. Scldœsitig fils. ). 61 ï RIGHI (A.). — Phénomènes électriques produits par les rayons de Ronlgen.. SyO — Effets électriques des rayons de Riint- L;en (')o 1 — Observations sur une Communiciition de MM. Bennist et Ilurmuzrscii 878 — Observation sur la réponse de MM. Bi- nnist et Hurnuizescu '119 RISLER. — Est présenté par la Section d'Économie rurale, pour le remplace- ment de M. Reiset 1079 RITTER(ÉTiENNK).— Sur la structure du mont Joly, près Saint-Gervais (Ilautc- Savoie). (En commun avec M. Mni- crl. Bertrand.) iSg RIVALS (Paul). — Étude Ihermochimiquc de l'acide orlhochlorobenzimpie et rie quelques-uns de ses dérivés 480 — Errnia se rapportant à cette Commu- nication 644 — Étude thermochimique des amidcs et des sels ammoniacaux de quelques acides chlorés Ci 7 — Sur l'acétal et l'acétal monochloré. . . . i4î5î> — Sur les éthers éthyliques des acides ficétiques chlorés 1489 RIVIÈRE (E.). - La grotte des Spélugues. i5G3 RIVOIRE (A.), — Sur un « Enregistreur musical « i253 ROBIN (G.) adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux '24 ROCHAS. — Sur la cause de l'invisibilité des rayons de Uontgen. (En commun avec M. Darien .) 4 â8 ROCHE (Georges). — Recherches statis- tiques sur l'Huitre cultivée des côtes de France gâS MM. ['âges. ROMILLY (F. DE). — Est porté sur la liste des candidats présentés pour la place d'Académicien libre, laissée va- cante par le décès de M. Lnrrey. ... i5i ROSSARn (F.). — Observations de la pla- nète CH Charlois faites à l'équatorial de o"", 25 dn l'observatoire de Tou- louse 71 — Errata se rapportant à cette Commu- nication l52 — Observations de la comète Perrine (189G, février 1 5 ), faites à l'observa- toire de Toulouse, à l'équatorial Brun- ner de o'",?.i 455 — Observations de la comète Perrine (1896 r), faites à l'observatoire de Toulouse, à l'équatorial Brunner . . . . 5n ROUCHÉ. — Est porté sur la liste des candidats présentés pour la place d'A- cadémicien libre, en remplacement de M. Larrer i5t — Est élu Membre libre, en remplacement de M. le baron Larrey 168 ROULE (Louis). — Sur les Annélidcs des grands fonds du golfe de Gascogne. . 1009 — Sur les métamorphoses larvaires du Phoronis Siibntieri i343 ROZE (E.). — Sur quelques Baclériacées de la Pomme de terre 543 — Sur deux nouvelles Bactériacées de la Pomme de terre 7^0 — Sur la cause première de la maladie de la eale de la Pomme de terre (Patato Scnh des Américains) 1012 RUFFIÈ adresse un Mémoire portant pour titre : « De la natalité dans les races humaines » 833 RYDBERG (J.-R.). — Sur l'action méca- nique émanant des tubes de Grookes. 715 SAB.4TIER (Armand). — Morphologie des membres chez les Poissons o.^seux ... 121 SABATIER (Paul).— Sur une réaction des composés cuivreux, pouvant servir à caractériser les azoti tes 1117 — Sur l'aciile nitrosodisulfonique bleu foncé 1 4 79 — Sur l'acide nitrosodisulfonique bleu et sur quelques-uns de ses sels iSjy SAGNAC. — Sur la diffraction et la pola- risation des rayons Rcintgen 783 C. R., i8f)ii, i" Semeitre. (T. CXXII.) SANTIAGO BOULLIA MIRAT. - Analyse d'une des pierres météoriques tom- bées à Madrid le 10 février 1896. . . . i352 S.\PPE'i'. — Sa niirt o^l annoncée à l'Aca- démie 645 SAPPIN-TROUFFV. — Sur la signification de la fécondation chez les Urédinées. 333 SARRAU. — Est élu membre de la Com- mission chargée de présenter une liste de candidats pour le remplacement de M. Larrey 23 212 ( i63o ) MM. Pages. — Et do la Commission du prix Francœur. 703 — Et de la Commission du prix Poncelet. 703 — Et de la Commission du prix extraordi- naire pour 1896 704 — El de la Commission du prix Montyon (Mécanique) 704 — Et de la Commission du prix Plumey.. 704 — Et de la Commission du prix Trémont. 83 1 SAUSSURE (René de) adresse deux Mé- moires portant pour litres : « Inter- prétation géométrique des équations à deux variables complexes » et « Essai de Géométrie de l'espace réglé et de son application à la lliéorie du mou- vement des corps solides » 23 S.\UVAGE (H.-E.). — Sur un Ophidien des terrains crétaciques du Portugal. . . . aSi SAUVAGEAU (C). - Sur la membrane de VEctocarpus fulvescens 896 — Observations générales sur la distribu- tion des Algues dans le golfe de Gas- cogne 1 22 1 SCHIFFER (André) adresse une « Note sur les ballons dirigeables » 24 SCHEURER-KESTNER. - Sur la détermi- nation de l'acidité des produits pyro- ligneux 619 SCHLCESING (Th.). — Sur les quantités d'acide nitrique contenues dans les eaux de la Seine et de ses principaux affluents 699 — Les nitrates dans les eaux de source. . 824 — Les nitrates dans les eaux potables. . . . io3o — Est élu membre de la Commission du prix Montyon ( Arts insalubres) 83i SCHLCESING (Th. fils). —Sur la compo- sition du grisou 398 — Recherches de l'argon dans les gaz de la vessie natatoire des Poissons et des Physalies. (En commun avec M. Jules Richard.) 6 1 5 — Est porté sur la liste présentée par la Section d'Économie rurale pour le remplacement de M. Reiset 1079 SCHOUTE(P.-H.). -L'aire des paraboles d'ordre supérieur 1 1 1 3 SCI1ULTEN(A. DE). —Reproduction de la malachite par un nouveau procédé. i352 — Reproduction naturelle d'un chlorocar- bonate de sodium et de magnésium et d'un carbonate double des mêmes bases. Reproduction artificielle de la darapskite et de l'hydrargilite 1427 SCHUTZENBERGER ( P.).-Recherchessur MM. Pages. les terres contenues dans les sables moiiazités. (En commun avec M. Bou- dnuard.) 697 — Est élu membre de la Commission du prix Jecker 767 — Et de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres) 83 1 — Et de la Commission du prix Cahours. 869 SÉGUy (Gaston). — Sur un tubedeCrookes de forme sphérique, montrant la ré- flexion des rayons cathodiques par le verre et le métal i34 — Sur un générateur lubulaire subsatura- teur à ozone 1120 — Photométrie du sulfure de zinc phospho- rescent excité par les rayons catho- diques dans l'ampoule de Crookes. (En commun avec M. Charles Henry.). . . 1 198 SIC (.4n'geli's) adresse un Mémoire relatif au calcul de la surface du cercle. ... 126 SOLVAY (E.). — Sur la production méca- nique des températures extrêmes 99 SOREL{E.). — Sur la distillation des pre- miers acides de la série grasse 946 SPALIKOWSKI (Ed.) adresse une Note « Sur des ossements humains de l'époque gallo-romaine trouvésàSaint- Aubin-Épinay (Seine-Inférieure) » .. 1232 STCHERBAKOF adresse la description d'une 0 Méthode pour définir la posi- tion de la surface d'émission des rayons X » 1 155 STEINHEIL.— Sur la reproduction des cou- leurs en chromotypographie et sur un système simple de notation des cou- leurs i4i4 STORMER (Carl). — Sur les solutions en- tières x\ . . . Xn, xi ... x,,, k de l'équa- tion I . I xi arc lang ■<- x^ arctang .- . . . Xn arctang — — k- — *''•« 4 175 et STOUFF ( X.). — Sur une généralisation de la formule de l'aire du triangle sphé- rique STINDBERG (Nils). — Sur la résonance multiple des ondulations électriques. SWYNGEDAUW (R.). — Difl'érence d'ac- tion de la lumière ultra-violette sur les potentiels explosifs statique et dy- namique 225 3o3 i4o3 MM, Pages. — Errata se rapportant à cette Commu- nication 556 — Sur l'abaissement des potentiels explo- sifs statiques et dynamiques par les radiations X 874 ( 1<">^I ) MM. P.lfJPS. Sur l'abaissement des potentiels explo- sifs dynamiques par la lumière ultra- violette et l'interprétation de certaines expériences de M. Jnunwnn io52 TACCHINI (P.). — Observations solaires, faites à l'Observatoire du Collège ro- main, pendant le deuxième semestre 1895 111 TANRET. — Sur la multirotation des su- cres réducteurs et l'isodulcile 86 TARDY. — Sur l'essence d'anis de Russie. (En commun avec M. Bouchar- dat.) 198 et 61,4 TASSILLV. — Sur les iodures cristallisés de strontium et de calcium 82 — Oxyiodures de zinc 323 — Étude thermique de quelques oxybro- mures 8ir>, TAUPIN (J.) adresse une Note « Sur les chaleurs spécifiques » 1570 THOMAS (V.). — Action du peroxyde d'azote sur les sels halogènes d'étain. 32 — Action du peroxyde d'azote et de l'air sur le chlorure de bismuth Gi i — Action de l'air et du peroxyde d'azote sur quelques composés halogènes du bismuth 1 060 — Action de l'iode sur le chlorure stan- neux 1 539 THOMPSON (SiLVANUs-P.). — Observa- tions sur les rayons X 807 THOULET (J.). — Observations océano- graphiques faites pendant la campagne du C(7//rfr7« dans le golfe de Gascogne. 755 THYBAUT (A.). — Sur certaines classes d'équations de Laplace à invariants égaux 834 TILLO (Alexis de) fait hommage à l'Aca- démie de ses « Tables fondamentales du magnétisme terrestre » 656 TISSERAND (F.). — Notice sur les tra- vaux de M. Hirtd 17 — Sur la pendule des caves de l'Observa- toire 646 — Présente à l'Académie le Tome IV de son (1 Traité de Mécanique céleste ». 761 — Est élu membre de la Commission du prix Lalande (.Astronomie) 704 — Et de la Commission du prix Valz .... 704 — Et de la Commission du prix Janssen. 704 — Et de la Commission du prix Damoi- seau 704 — Et de la Commi.'^sion du prix Vaillant. 869 TOMMASI (D.). — Sur un nouvel électro- lyseur 1 122 — Procédé de désargentalion électroly- tique 1476 TOULON. —Résistance des poutres droites à travées solidaires sur appuis élas- tiques 3o4 TRÉCUL. — Est élu membre de la Com- mission du prix Desmazières 767 — Et de la Commission du prix Montagne. 767 TRILLAT(A.). - Transformation de la solution de formaldéhyde en vapeurs pour la désinfection 482 TRIPIER (A.) adresse une Note relative à la « Thérapeutique des rétrécisse- ments urétraux » 214 TROOST(L.). — Sur l'emploi de la blende hexagonale artificielle pour remplacer les ampoules de Crookes 564 — Observation à l'occasion d'une Commu- nication de M. H. Becquerel sur les radiations invisibles émises par les sels d'uranium 694 — Est élu membre de la Commission du prix Jecker 767 — - Et de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres) 83 1 — Et de la Commission du prix Cahours. 869 TROUVÉ (G.). — Sur l'éclairage à l'acé- tylène i338 TRUFFAUT (G.). — Étude physiologique des Cyclamens de Perse. (En commun avec M. Aler. Hébert A 1212 ( iG32 ) U MM. Pages. UMANI. — Sur l'action mécanique éma- nant des tubes de Crookes. (En com- mun avec j\I. A. Fontnnn.) 840 UNIVERSITÉ DE GLASGOW (L') invite MM. Pages. l'Académie à se faire représenter à la céiéLiration du cinquantième anniver- saire du professorat de Lurd Ke/i'in à cette Université 657 VAILLANT (Léon). — Sur le mode de for- mation des coprolithes hélicoïdes, d'après les faits observés à la ména- gerie des lieptiles sur les Protoptères. 742 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée va- cante dans la Section d'Anatomie et Zoologie par le décès deM. Hapiny. . . 1254 VAILLARD adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinctionaccordée à ses travaux i\ VALLOT (J.). — Sur un synclinal schisteux ancien, formant le cœur du massif du mont Blanc. ( En commun avec M. L. Duparc.) 632 — Expériences actinométriques faites au mont Blanc, pour déterminer la con- stante solaire i53o VAN CLEEMPUT (Julie>!) adresse un .Alé- moire ayant pour titre : « La Biologie astrale et l'Embryogénie cosmique ». 1254 VAN TIEGHEM. — Est'élu membre de la Commission du prix Desniazières.. .. 767 — Et de la Commission du prix Montagne. 767 — El de la Commission du prix Thore.. 767 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix (îay, pour 1 890 gog VAKET (Raoul) adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction ac- cordée à ses travaux 24 — Recherches sur le cyanure de nickel.. 1123 VASSEUR. — Preuves de l'extension sous- marine, au sud de Marseille, du mas- sif ancien des Maures et de l'Esterel. (En commun avec M. E. Foumier.). 209 VAYSSE adresse une Note « Sur la photo- graphie à travers les corps, par les courants électriques » 641 VENUKOFF. — Recherches hydrogra- phiques de M. Spnndlcr, dans le lac Peypous ... 1078 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1282 VERDHURT (C.-H.) adresse une Note re- lative à un « Système d'appareil de transmission multipliant à la fois la force et la vitesse des machines et supprimant le point mort, sans vo- lant, à l'aide d'un seul cylindre »... 804 VIAL (E.) adresse une Note ayant pour titre: «Observation sur le nombre-. ». iSia Vli\LA (P.). — Sur le brunissement ilcs bnutin-fs de l.i Vigne. (En commun avec M. L. Ramz.) 1 142 VIGNON (LÉO) adresse une Note relative à l'action chimique produite par les radiations qu'émettent certaines sour- ces d'énergie obscures 556 VIGODROUX. - Sur le siliciure de cuivre. 3i8 VILLOCH (Fr.) adresse un Mémoire sur un procédé de reproduction des an- guilles 125 VIOLLE (J.). -- Un étalon photométrique à l'acétylène 79 VIRÉ (Arm.). — Modifications apportées aux organes de relation et de nutri- tion chez quelques Arthropodes, par leur séjour dans les cavernes 486 VOINOV (D.-N.). — Sur les néphridies de Branchinbdella l'arians {vdr . .-Istnci). 1069 VUILLEMIN (Paul). — Mucor et Tricho- dernui 258 — Assimilation et activité 4 " — Les Hypostomacées, nouvelle famille de Champignons parasites 545 ( i633 ) W MM. Pages. WALLERANT (Frkd.). — Sur l'isomor- phisme optique des feidspaths 731 WEISS (Pierre). — Aimanlation non iso- trope de 1.1 magnétite cristallisée. . . . i4o5 WISTHALER adresse la Table des matières d'un travail intitulé : « Méthode nou- velle générale et infaillible pour cal- culer les racines des équations algé- briques supérieures qui contiennent 4 termes et davantage » 961 WINCHELL (N.-H.). - Sur la météorite MM. Pages, tombée le 9 avril 1894 près de Fisher (.Minnesota) 681 WOLFF (Ch.). — Est élu membre de la Commission du pri.\ Lalande (Astrono- mie) 704 — Et de la Commission du prix Valz 704 — Et de la Commission du prix Janssen . 704 — Et de la Commission du prix Damoi- seau 8O9 WUILLOMENET. — Les rayons de Ronl- gen dans l'œil 727 YUNG (E.). — Sur une épidémie de pneu- monie vermineuse du Lièvre, causée pa r le Stron^-tus relortœformis Zeder. 4 ' 3 ZEILLER (R.). — Sur rattribution du genre T'ertebraria 744 ZENGER (Cn.-V. ) adresse la deuxième Partie de ses '( Études de Physique moléculaire » 70 — Adresse une Note relative aux expé- riences récentes de .M. Rontgen 214 — Épreuves photographiques obtenues au moyen des rayons X 3i5 — Sur la production des silhouettes de M. Rontgen 456 — Adresse une Note ayant pour titre : (c L'état allotropique des gaz élémen- taires u 961 — Transmet à l'Acailéniie la photographie d'un fœtus extrait de l'abdomen d'un jeune homme de 19 ans 11 55 ZOGRAF (Nicolas de).— Recherchessur le système nerveux embryonnaire des Nauplius et de quelques larves d'ani- maux marins 248 CAUIHIEB-VILLARS :3oi3 FILS, lUPRIMEDHS-LIBRAIRES DES tUUPTES REXDUS DES SÉ.INCES DE L ÀCADËUIE DES SCIENCES. Paris. — Quai des Graiids-Augustins, j5. r iifl 5""^044"093 254 126 )^'^^^ ^ M .^ x. -^ ViV. *♦> \ 1^ >--..