K X x- /» ^^k. :V.^ M V/ |y^ w ^^\ L^ Vi^ Yw^: f ibrarn of % ^uscum OF COMPARATIVE ZOÔLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. J^ounieli l)g pribate suliscrrptfon, fn 1861. Deposited by ALEX. AGASSIZ. ■'■'-- ' l:oe COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLABS ET FILS, QUAI DES ORANDS-AUGIISTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE i^tt date du -i3 dui^H^t ^835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT VINGT-TROISIEME. JUILLET — DÉCEMBRE 1896. PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 189e 0(^^^ SECOND SEMESTRE. AU, COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'AC4DÉMIE DES SCIENCES, PAR mn. IiES SECnÉTAIRGS PEHPÉTUEIiS. TOME CXXIII. N^ 1 (6 Juillet 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. ^^ 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. J.es Comptes rendus hebdomadaiies des séances de r Académie se composent des exlrails des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article \". — Impressions des tiavovx de l' Académie. I,es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, féanre tenante, aux Secrétaires. Les Bapporls ordinaires sont soumis à la même limite que les INlcmoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les INlembrcs qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autar que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnt qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acî demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui lait la présentation est toujours nomm( mais les Secrétaires ont Je droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles oïdinaires de la correspondance ofl cielle de l'Acadf mie. Article 3. Le bon à tirer de chaque ]Membre doit être remis l'imprimerie le meicredi au soir, ou, au j)lus tard, jeudi à 10 heures du matin; faule d'être remis àtem. le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compteren actuel, et l'ciktrait est renvoyé au Compte rendu su vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécutior- du pr sent Règlement. Les Savants étiangers i l'Académie qui désirent laire présenter leurs Uémoires par MU. les Secrétaires perpétuels sont pnés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6''. Autrement la présentation sera remise à la séan^ suiv. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 6 JUILLET 189G, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET C03IMUIVICATI0NS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce que, l'Institut étant définitivement entré en possession des fonds de la fondation Jean-Jacques Berger, les diverses Académies pourront, à partir de 1897, décerner le prix Jean- Jacques Berger à l'œuvre la plus méritante concernant la Ville de Paris. Pendant une première période de cinq ans, le prix décerné par chacune des cinq Académies sera d'une valeur de douze mille francs. A partir de 1902, la valeur du prix annuel sera portée à quinze mille francs . Ce prix sera décerné en 1899 par l'Académie des Sciences. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le tome CXXI des Comptes rendus, deuxième semestre de 1895, est en distribution au Secrétariat. M. Albert Gaudry, en |)résentant un Ouvrage intitulé Essai de Paléon- tologie philosophique, s'exprime en ces termes : « Le Livre que j'ai l'honneur d'offrir à l'Académie fait suite aux Enchaî- nements du monde animal dans les temps géologiques. Il est accompagné de nombreuses gravures dont les unes sont empruntées à mes Enchaînements du monde animal, dont les autres sont nouvelles et sont dues à mon habile assistant du Muséum, M. Marcellin Boule. » De tout temps, les philosophes ont discuté sur la formation du monde animé. Il est utile que les paléontologistes apportent à leur tour leur avis sur cette question; car les philosophes n'ont pu présenter que des vues de leur esprit : ils manquaient de bases objectives. Jusqu'à présent, il était difficile ilans notre Jardin des Plantes de bien se rendre compte de l'his- toire de la vie, parce que les fossiles étaient disséminés dans différents ser- vices. Mais on vient d'y construire un musée de Paléontologie où les fos- siles seront classés suivant l'époque de leur apparition sur la Terre. On pourra ainsi étudier, dans son ensemble, l'Histoire du monde animé. Un plan domine cette grande et magnifique histoire; nous commençons à en apercevoir quelque chose. » J'ai d'abord étudié comment le globe a été peuplé; dans les premiers temps, les êtres étaient peu nombreux; ils se sont successivement multi- pliés. J'ai tâché aussi de montrer qu'ils se sont peu à peu différenciés; chaque époque a vu apparaître des types nouveaux. En même temps, les animaux ont grandi; petits au début, ils ont atteint des dimensions de plus en plus considérables; puis, ils ont diminué. » Après avoir parlé de ces progrès purement matériels, j'ai parlé de progrès d'un ordre plus élevé : j'ai traité de l'activité. La nature organique n'a pas eu dans les jours primaires la merveilleuse animation que nous admirons actuellement. Elle était silencieuse. La plupart des anciens êtres ont eu une existence plus passive qu'active. L'activité s'est développée lentement pendant le cours des temps géologiques. J'ai fait l'histoire des fonctions de locomotion et des fonctions de préhension à travers les âges. » Puis, j'ai suivi les progrès des organes des sens dans l'ensemble des êtres qui se sont succédé sur la Terre. J'ai essayé de présenter l'histoire de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du goût, du toucher. J'ai dit aussi quelques mots des sentiments aflectifs, notamment de l'amour sexuel et de l'amour maternel. » Enfin j'ai étudié les progrès de l'intelligence. Les premiers êtres n'en ( 7 ) ont eu que des lueurs. Encore dans l'ère secondaire, la plupart des Verté- brés, et ceux-là même qui ont atteint des dimensions gigantesques, ont été des êtres stupides. Au commencement du Tertiaire, les Mammifères avaient des cerveaux petits et peu compliqués ; quand on passe en revue les époques tertiaires, on voit les cerveaux grandir et se compliquer. » Un long Chapitre est consacre aux applications pratiques de l'étude de l'évolution pour la détermination des âges du globe. Pendant longtemps cette élude a semblé purement spéculative. On admettait que chaque terrain renferme un certain nombre de fossiles qu on appelait fossiles caractéris- tiques. Pourquoi sont-ils caractéristiques? Personne ne le savait; on igno- rait la raison de la rencontre de tel ou tel fossile dans telle ou telle assise. Mais, s'il y a eu évolution régulière du monde animé, chaque changement doit correspondre à une époque déterminée; par conséquent le degré de développement des fossiles nous indique l'âge du terrain où on les trouve. » J'espère que cet Ouvrage sera favorablement accueilli par les géologues, car, ainsi que je viens de le dire, il fait entrevoir de nouveaux secours pour la détermination des âges du monde. Au point de vue philosophique, il soulève des questions trop hautes et trop difficiles pour rencontrer l'adhé- sion de tous les esprits. En outre, notre Science est si peu avancée que nous sommes exposés à des erreurs. C'est pourquoi je dois réclamer pour mon livre l'indulgence des naturalistes et des philosophes. » HYDRODYNAMIQUE. — Lois générales du régime uniforme dans les lits à grande section; par M. J. Boussinesq. « I. Mais bornons-nous (') au cas du régime uniforme, où sont nulles les accélérations moyennes locales u' . Alors l'équation (27) se réduit à (-8) B„u:jr/(,,of = ^i. Servons-nous en pour éliminer la pente motrice I de (20), et puis divi- sons (25) et (26) par /ty^Bo. Le système (25), (26) ne contiendra plus comme fonction inconnue, au lieu de—» que l'expression — ^( — — i ), "0 ^ ^ Av/B„\"o y" tenue de s'annuler au point du contour mouillé où B = B(,; et, d'ailleurs, (') Voir le précédent Compte rendu, p. 1517. ( « ) dans ces équations (25), (26) qui la déterminent, il ne figurera plus ni /•y/B^, ni le rayon moyen. La nouvelle fonction inconnue dépendra donc uniquement des deux coordonnées relatives y;, ^ Désignons-la par F, (ti,^); ce qui revient à poser, comme formule exprimant le mode de distribution des vitesses, (29) ^=j-^ks,lB,F,(r..K); et la fonction F, sera définie par le système d 7h, (3o) ^p f (sur le contour) F -t;^ =— /, (aupointde;(OÙB= B,) F, = o. » II. Prenons les moyennes des deux membres de (29) dans toute l'étendue de la section ■?; et, en appelant U la vitesse moyenne ou vitesse de débit, DTl/F, la valeur moyenne de F,(yi, "C) dans toute cette étendue, il viendra (3i) - =1 + ^-^6^ -51^ F.. équation qui permet d'éliminer m„ de (28) et de relier ainsi la vitesse moyenne U au produit de la pente motrice I par le rayon moyen. Si nous appelons OK/, dans (28), la valeur moyenne de /(•/], K) le long du contour mouillé / et que nous posions, pour abréger, B„.m/ - ^ . ■ I _^ /:oKF. (32) h= ^ , ,_- , ou -pz = , -= H , • ^ ■^ (1+ /'v'BoOTLF,)^ \/h ^/0\lf \/b, v/.m/ nous aurons ainsi la formule usuelle des hydrauliciens, (33) ''^'="^^' ""' ^^^'k\/^^- » D'après la seconde relation (32), l'inverse de \/b, c'est-à-dire le coef- ficient indiquant combien de fois la vitesse U contient la racine carrée du produit de la pente par le rayon moven , se compose d'une première partie réciproquement proportionnelle à s/B^, ou variable en sens contraire du degré de rugosité des parois, et d'une autre partie indépendante de ce degré. L'étude des cas simples d'une section rectangulaire large et d'une section circulaire ou demi-circulaire, entre lesquels se trouvent à peu près compris tous ceux de la pratique, nous montrera que ce coefficient, ou (9) même l'inverse b de son carré, est peu variable avec la forme de la section. » HT. Si //„, désigne la vitesse maxima, et rio, Co les coordonnées rela- tives du point de q où elle se produit, la formule (29), retranchée de ce qu'elle devient en ce point, puis divisée par v/B„ori./, donnera, vu l'égalité de u^ VB„3)t/ à V) s(b d'après (28) et (33), ,3,, j V=?è[^'<--">- '■■■<"•->' » Cette relation, où les deux derniers membres sont indépendants du degré absolu de rugosité des parois, a précisément la forme de celle que l'ensemble des observations a suggérée à Darcy et à M. Bazin pour repré- senter le mode de variation des vitesses aux divers points des sections. Enfin, si l'on appelle K la valeur moyenne du second membre dans toute l'étendue de a-, il vient, pour relier la vitesse moyenne U à la vitesse maxima u,,,, la formule de M. Bazin, (35) ^^^^=K, ou M,„-U = Ivv/MP = K^'^I. » Nous verrons que R a des valeurs notablement différentes dans les deux cas simples d'une section rectangulaire large et d'une section circu- laire ou demi-circulaire; il est donc beaucoup plus variable que h avec la forme de la section, comme l'a, du reste, indiqué l'expérience. » IV. La formule ( 29) montre que les inégalités relatives de vitesse aux divers points varient, avec le degré absolu de rugosité, proportionnelle- ment à v/Bp. Donc, en toute rigueur, nous n'aurions pas dû admettre la forme simple/(r,, "() pour l'expression k-( — ) le longdu contour mouillé y, à moins de faire varier, sur chaque génératrice de la paroi, ^ en raison inverse des valeurs qu'y prend (— j quand B„ change. Or alors une nou- velle difficulté proviendrait de ce que, les degrés relatifs de rugosité aux divers points ne restant pi us les mêmes, l'agitation dans l'intérieur se distri- buerait autrement etla fonction F(ri,Q changerait. Mais, pour des formes très diversesde la section, le rapport — varie bien moins avec r,, (^ et par suite, "a C. K., 189G, y- Semestre. (T. CXXIll, N« 1.) 2 ( lo ) d'après (29), avec ^B,, le long du contour mouillé /, que dans l'intérieur, puisque même il s'y réduit à i dans les cas élémentaires de tuyaux ou ca- naux rectangulaires larges et circulaires ou demi-circulaires, à parois ho- mogènes. On peiil donc, pour toutes les formes dont il s'agit, supposer ce rapport à très peu près indépendant de B„, sur le contour mouillé / , entre de bien plus larges limites de rariation de y B„ qu'on ne le pourrait dans l'inté- rieur; et cela suffit pour justifier en pratique les formules précédentes ( ' ). » Si l'on voulait plus de précision, il faudrait regarder le rapport en question comme inconnu, et donner au second membre de (2G) la forme — A-\ B„y(Y,, *C) ( " ) ' où /(■r,,'C) désignerait g-- Mais alors cette condi- tion au contour ne serait plus linéaire, et le problème, même en attri- buant à F(ri, ;) les expressions les plus simples, comme i, par exemple, deviendrait inabordable, sauf par des procédés d'approximation ou d'in- terpolation, dans lesquels on ne s'astreindrait qu'à peu près à vérifier la condition au contour (-). Et il y aurait même encore, comme ci-dessus, à faire varier la fonction F(yi, C), sur laquelle se répercutent les changements survenus dans le rapport des vitesses aux divers points de la paroi, non moins que ceux du rapport des rugosités. » V. Nous avons admis jusqu'ici, dans le fluide, une ampleur et une agi- tation tourbillonnaire suffisantes pour que la partie tant du frottement extérieur que du coefficient e des frottements intérieurs, due à cette agi- tation, excède dans une forte proportion celle qui subsisterait seule avec des mouvements bien continus, où les vitesses moyennes locales seraient du même ordre. C'est un cas extrême ou limite, relativement simple, op- (') D'après les dislribulions de vitesses, et la forme des courbes d'égale vitesse près de la paroi, observées par M. Bazin dans des tuyaux et canaux à sections rectangu- laires (peu larges), trapézoïdales, triangulaires, etc. (Atlas des Recherches hydrauli- r/ues, Planches XVllI, XXI et XXIll), le rapport — le long du contour mouillé y ne "0 s'éloigne pas beaucoup de l'unité, même pour des formes très différentes de celles d'un cercle, d'un demi-cercle ou d'un rectangle de largeur indéfinie; car la courbe d'égale vitesse dont l'équation est, suivant les cas, h=;o,8Uou uz= 0,^X5 suit de près le contour mouillé, d'un bout à l'autre, du moins quand le degré de rugosité n'est pas énorme. (') V^oir, au sujet de ces procédés qui peuvent être parfois utiles, le n° 430' de mon Cours d' Analyse inJiniUsimale pour la 31C'cani2 ) varie que de zéro à h, et où la dérivée de a en s s'annule aussi pour z ^= o, en vertu de la condition spéciale à la surface libre. Bornons-nous donc à ce cas. » La lar£;eur est supposée assez grande pour que F, ne dépende pas, dans (3o), de la première variable r, ; et l'autre variable, ^, v représente le rapport de :; au rayon moyen h, c'est-à-dire la distance des divers points à la surface libre en prenant pour unité la profondeur totale. D'ailleurs, la première formule (>5) de e donne F^ i dans le système (3o), oîi l'on a déjà /= I, B„ = B et enfin, pour ^ = i , r/v = cïï,, F, = o. Il vient donc im- médiatement F, = ^(r — i^^), OK/F, = i(i — i) = J; et les formules (Sa), (34), (35) sont ,. ' _ t A- ii,„ -I' _ f'^i— '' ^' ""' — , _!_ ^\  ^ ^ ^ S,/ h v^B ^ U V ^2 ^- /' U 6 ^ )) L'avant-dernière estprécisément celle que M. Bazin a obtenue par l'ob- servation des vitesses à diverses profondeurs, sur ime verticale équidistante des deuK bords, dans un grand nombre de canaux dont la largeur, il est vrai, contenant seulement de 5 à 8 fois la profondeur, était insuffisante pour qu'on pût négliger l'action retardatrice du frottement des bords sur la vitesse maxima m,„ au milieu de la surface. Le coefficient, 20 environ, qui y affectait C*, est donc moindre que ^k; de sorte que le nombre k de nos formules doit excéder assez sensiblement 4o- » VII). Supposons actuellement qu'il s'agisse d'un tuyau circulaire ou, ce qu'on sait revenir au même, d'un canal demi-circulaire coulant à pleins bords, avec B = B(,, c'est-à-dire avec homogénéité des parois dans les deux cas. Appelons x le rapport, au rayon R, de la distance r à l'axe, ou de \/y^ -h z- : autrement dit, posons (38) .=^sf^^; d'où | = A, g^^. » Les fonctions F, F, dépendront uniquement de t; et la première d'entre elles, F, sera, d'après (16), l'inverse de x -i-({/(ï). D'ailleurs, /se réduisant à l'unité, tandis que d-t, ou d\J-i)'-'-\- ^^ (à la limite x = i), ne sera autre chose que ^dx, le système (3o) deviendra aisément I j_ £ r db\l _ ] 4. ^4^+Hv) ^. J^'~"' (7T^)lyr=-- (i'o<"-'=0. F, = o (pourt=i). ( '"^ ) )i La première, multipliée par [\xdx, s'intègre immédiatement, à une constante arbitraire près que détermine la seconde. Après quoi, une nou- velle intégration donne, vu la troisième relation (39), (/jo) F, = f(i-ï^=) + 2 r (l;(i)ïf/i ou F, = |(i--6») + lXi) — >F(ï), en posant, pour abréger, (4l) W{x)=.-2 f >\,(x.)t(h. » Telle est la valeur qu'il faudra substituer à F,(ri,^) dans les rela- tions (32) à (35), et dont la moyenne OltF, s'obtiendra, comme celle de toute autre fonction de t aux divers points d'un cercle f- d.t- de rayon ï= r , en multipliant par d. x'- = 2t dx^ et intégrant de zéro à i . Si l'on ob- serve que la vitesse maxima u,„ se produit, par raison de symétrie, sur l'axe ï = o, les formules (32), (34), (35) deviendront (^.2) W(i) ■2 f W(t)vdxU u„, — u V\jb = k[lx^ + W(x.)\, '^ = , + /[■ I^A + .,J^' q-(, ), ,A V'A, CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur le tungstène. Note de M. Henri Moissa.v. « Nous avons indiqué précédemment (') qu'il était facile de préparer au four électrique et en grande quantité la fonte de tungstène, que Ton pouvait affiner ensuite en refondant le métal en présence d'un excès d'acide tungstique. » Préparation du métalpur. — On peut obtenir le tungstène à l'état de pureté en chauffant directement, au four électrique, un mélange d'acide tungstique et de charbon de sucre. Les proportions employées sont les suivantes : acide tungstique pur, 800^''; charbon de sucre pulvérisé. 80^''. Ce mélange renferme un excès d'acide tungstique. (') H. MoissAN, Préparation, au four électrique, de quelques métaux réfrac- taires : tungstène, molybdène, vanadium {Comptes rendus, l. CVI, p. i225). ( i4 ) » Le tungstène étant un métal difficilement fusible, on doit chauffer pendant dix minutes avec un courant de 900 ampères et 5o volts. On obtient un culot présentant des parties superficielles bien fondues, mais dont la partie intérieure est poreuse et ne touche au creuset de charbon que par quelques points. En évitant, dans ces conditions, la fusion com- plète du métal, le carbone du creuset n'intervient pas et l'excès d'acide tungstique est volatilisé. » Propriétés physif/ues. — Le tunsgstène, préparé au four électrique comme nous venons de l'indiquer, peut être absolument exempt de car- bone. M. Deslandres, qui a bien voulu l'examiner au spectroscope, a re- connu que ce métal était d'une grande pureté (' ). » Lorsqu'il esta l'état poreux, il présente, comme le fer, la propriété de se souder à lui-même, par le martelage, bien avant son point de fusion. Il peut se limer avec facilité et, lorsqu'il est exempt de carbone, il ne raye pas le verre. » On a chauffé un morceau de ce tungstène malléable, dans une brasque de charbon de bois à la température de la forge, pendant une heure et demie. Le creuset contenant le métal était entouré d'une brasque titani- fère pour éviter l'action de l'azote. Après refroidissement, la partie exté- rieure du fragment métallique renfermait du carbone, et sa dureté était assez grande pour rayer le rubis. Le tungstène pur se cémente donc avec facilité et ceci nous explique les différents résultats obtenus lorsque l'on a essayé de fondre ce métal. » On sait que M. Riche a pu fondre le tungstène en le carburant, dans un arc fourni par 200 éléments Bunsen (-). De même Siemens (') et Hutington ont fondu, en très petite quantité, la fonte de tungstène à 1,8 pour 100 de carbone dans leur four électrique. Le tungstène pur est plus infusible que le chrome et le molybdène. » La densité du tungstène pur a été trouvée de 18, 7. » Ce métal n'exerce pas d'action sur l'aiguille aimantée. » Propriétés chimiques. — he fluor attaque le tungstène à la température (') Ce imigslène n'a fourni au spectroscope que quelques raies U~ès faibles du cal- fiuni. (^) Riche, Recherches sur le tungstène et ses composés { tnn. de Chini. et de /'hys.. 3" série, t. L; p. 5; 1857). (') Siemens et Hutington, Sur le fourneau électrique (Association britannique Southampton i883, et Ann. de Chiin. et de Phys. 5' série, t. XXX, p. 465; i883). ( t5) ordinaire avec incandescence et fournit un fluorure volatil. L'action des hydracides a été étudiée avec détails par M. Riche et reprise en i8'y2 par M. Roscoe (' ); nous n'avons pas à nous y arrêter. » L'azote et le phosphore au rouge ne se combinent pas au tungstène. » Chauffé au four électrique avec le silicium et le bore, le tungstène donne des combinaisons d'aspect métallique à apparence cristalline et qui ravent le rubis avec facilité. A la température de 1200°, l'acide carbonique est réduit par le tungstène, avec formation d'oxyde bleu et sans dépôt de charbon. » Le tungstène fondu ne s'oxyde pas sensiblement à l'air humide, mais il est attaqué à la longue par l'eau chargée d'acide carbonique. L'acide sulfurique et l'acide chlorhydrique ne l'attaquent que très difficilement; il en est de même de l'acide fluorhydrique tandis qu'un mélange d'acide fluorhydrique et d'acide azotique le dissout avec rapidité. » Quelques oxydants, tels que le bioxyde de plomb, le chlorate de potas- sium en fusion, attaquent le métal pulvérisé avec incandescence. » Le carbonate de sodium fondu l'attaque lentement, mais le mélange de carbonate et de nitrate produit une transformation assez rapide. » Analyse. — Le métal a été attaqué par le mélange d'azotate et de carbonate alca- lin et le tungstène a été séparé sous forme de tungstate mercureux. » On a obtenu ainsi, pour les échantillons qui se limaient avec facilité et qui n'atta- quaient pas le verre : 1. 2. 3. Tungstène 99.7^J 99-82 99,87 Carbone 0,00 0,00 0,00 Scories 0,18 0,09 » M Carbure de tungstène. — Lorsque, dans la préparation du tungstène, on prolonge la chauffe, le métal fond complètement, mouille le creuset de charbon et se carbure aussitôt en donnant une fonte. Nous avons indiqué précédemment quelles étaient les teneurs en carbone de ces métaux. » En présence d'un excès de charbon, le tungstène fournit un carbure défini de formule CTu^'. Ce carbure est d'un gris de fer, très dur, rayant très profondément le corindon. Sa densité à +18° est de 16,06. Il fournit à peu près les mêmes réactions qus le métal, bien que plus facilement attaquable que ce dernier. Il prend feu dans le fluor à froid, il brûle vers 5oo" dans l'oxygène en produisant de l'acide tungstique et de l'acide car- ( ' ) Roscoe, Manchester Lil. Pliil. Suc. Proc, t. XI, p. 99; 1872. Théorie 0_ 3. pour CTu". 3,o5 3,09 3,i6 96,78 06-95 96,84 ( '6) bonique et, à l'état liquide, il dissout avec facilité du carbone qu'il aban- donne ensuite par retroidissement sous forme de graphite. » Les acides ne l'attaquent que très lentement, de même que le métal, sauf cependant l'acide nitrique qui, à l'ébuUition, le dissout avec facilité. » Le chlorate de potassium fondu, on le mélange de carbonate et de ni- trate, qui l'oxydent en produisant une vive incandescence. » Au rouge, il brûle aussi dans le protoxyde et dans le bioxyde d'azote. M Analyse. — Le carbone total a été dosé par le chlore, et le graphite, séparé du carbone amorphe par l'acide nitrique fumant, a été pesé sur un filtre taré. Enfin le tungstène a été séparé sous forme de tunL;slate niercureux. 1. Carbone combiné 3,2-.> Tungstène 96,60 » Conclusions. — Le tungstène peut s'obtenir facilement au four élec- trique par réduction de l'acide tungstique par le charbon. Si l'on n'atteint pas le point de fusion du métal, ce dernier peut être obtenu dans un grand état de pureté. » Si l'on opère en présence d'urt excès de carbone ou si l'on fond le métal dans le creuset de charbon, on obtient un carbure défini de formule CTu^ qui dissout du carbone qui est abandonné ensuite, sous forme de graphite. » Le tungstène pur peut se limer et se forger; il se cémente avec facilité, n'agit pas sur l'aiguille aimantée et son point de fusion est supérieur à ceux du chrome et du molybdène. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur /a solubilité du ca/bonc clans k rhodium, l'iridium et le palladium. Note de M. Henri Mo:ssan. « A sa température d'ébuUition, le platine, ainsi que nous l'avons démontré, dissout du carbone qu'il abandonne ensuite sous forme de gra- phite ('). Nous avons étendu cette recherche à quelques autres métaux voisins du platine. » Hhodium. — Le rhodium fond rapidement au four électrique. S^"" de métal pulvérulent ont été placés dans un petit creuset de charbon muni (') n. MoissAS, Sur la préparation d'une variété de graphite foisonnant {Comptes rendus, t. CXVI, p. 608; 1898). ( 17 ) de son couvercle. Le tout était disposé dans un autre creuset rempli de charbon de sucre en poudre. Nous avons chauffe dans notre four élec- trique pendant dix minutes avec un courant de 3oo ampères et 5o volts. Après l'expérience, le métal est réuni en un seul culot; il n'a pas changé sensiblement de poids. Le lingot ainsi obtenu est malléable et se lime avec facilité. » On mélange o,42o5 de cette limaille de rhodium avec du chlorure de sodium fondu et l'on traite au rouge par un courant de chlore pendant une heure et demie. Le contenu de la nacelle est repris par l'eau et le liquide jeté sur un filtre taré. Le résidu pèse 0,006, ce qui correspond à 1,42 pour 100 de carbone. M Ce carbone, très divisé, est d'un noir brillant, et, après destruction du fdtre par l'acide azotique fumant, il a été transformé, par un mélange de chlorate de potassium et d'acide nitrique, en oxyde graphitique facile à caractériser. » Dans une deuxième expérience, le même métal, déjà carburé, a été refondu dans les mêmes conditions, mais avec un courant plus intense (910 ampères et 5o volts; cinq minutes de chauffe). » Le nouveau culot présente encore une certaine malléabilité, et il peut se limer; mais il s'écrase sous le marteau, ce qui tient aux nombreux cristaux de graphite qu'il renferme. » Le carbone a été dosé, mais il est inégalement réparti dans la masse et ne se rencontre que sous forme de graphite. Nous avons obtenu les chiffres suivants : 1. 2. 3. Graphite pour 100 2,72 4>37 7,38 » Iridium. — ■ L'iridium a été chauffé dans les mêmes conditions, et dans la première exjiérience, avec un courant de 5o volts et 3oo ampères, nous avons obtenu un métal bien fondu, recouvert d'une couche de cristaux brillants de graphite. Le métal était malléable et se limait très bien. » Le dosage du carbone a été fait par la même méthode que pour le rhodium; il nous a donné : 1. 2. Graphite pour 100, o,63 o,84 » L'iridium a été chauffé de nouveau avec un courant de 900 ampères et 5o volts; les qualités du métal sont restées les mêmes. Ce dernier ne C. R., 18^6, 2" Semestre. (T. CXXIII, ^" 1.) 3 ( 1» ) renfermait du carbone que sous forme de graphite, et était aussi malléable qu'auparavant; nous avons trouvé sur deux parties du culot métallique : Graphite pour loo i > '9 ' )07 » Palladium. — Le |ndladium nous a fourni des résultats identiques après la première chauffe (3oo ampères et 5o volts). Le culot bien fondu avait gardé toute sa malléabilité. » Le carbone a été dosé en attaquant le métal par l'acide nitrique de densité i ,35. 11 ne se produit pas d'acide carbonique et le résidu noir, brillant et cristallisé, est entièrement transformable en oxyde graphitique. Ce métal renfermait : 1. 2. Graphite pour loo i,3i i,20 » Dans la deuxième chauffe (gSo ampères et 5o volts) le palladium a pris un peu plus de carbone, mais il se lime tout aussi facilement. Il ren- ferme : 1. 2. Graphite pour loo 2,82 2,45 » Conclusions. — En résumé, de même que le platine, le rhodium, le palladium et l'iridium dissolvent le carbone avec facilité à la température du four électrique, l'abandonnent avant leur solidification sous forme de graphite, mais ne s'y combinent pas et ne fournissent pas de carbures. » Tous ces graphites sont foisonnants. » PHYSIOLOGIE. — Action physiologique des courants à haute fréquence; Tnoyens pratiques pour les produire d'une façon continue. Note de M. A. d'Aksoxval ('). « Dans des Communications antérieures, j'ai montré que les combus- tions organiques étaient augtnentées sous l'influence des courants à haute fréquence, soit que ces courants traversent directement les tissus, soit qu'ils y j^rennent naissance par induction au moyen de la méthode à la- quelle j'ai donné le nom d' auto-conduction. Il était intéressant de poursuivre l'étuele de ces phénomènes en soumcltanl les êtres en expérience pendant des temps fort longs à l'influence de ces courants, pour voir, par exemple, (') Communication faite dans la séance du 29 juin. ( '9 ) comment se modifieraient les phénomènes de l'incvibation, du dévelopiic- ment et de la nutrition en général, notamment après les inoculations pa- thogènes. » J'ai été arrêté, au début de mes recherches, par l'impossibilité de réa- liser un outillage pouvant produire ces courants sans surveillance pendant plus de quelques instants, et cela d'une façon pratique et économique. Les transformateurs chauffaient ou brûlaient, les condensateurs crevaient ou la dépense de courant était exagérée. Après maintes combinaisons infruc- tueuses, je suis arrivé à réaliser un dispositif simple qui fonctionne sans surveillance des journées entières, dans des conditions de marche très économiques et avec un rendement excellent. )) Dans le dispositif rendu classique par Hertz et perfectionné par Tesla, Elihu Thomson et moi-même, on charge périodiquement une capacité par un courant alternatif à haute tension provenant d'un transformateur dont la différence de potentiel aux bornes du circuit relié à la capacité est d'au moins loooo volts. Cette capacité se décharge sur un circuit de résistance et de self-induction appropriés, en donnant naissance à des oscillations électriques dont la périodea une durée que donne la formule de Lord Kelvin. Le transformateur est actionné soit par un courant continu (bobine de Ruhmkorff munie de son interrupteur), soit par le courant provenant d'un alternateur à basse fréquence. Dans le premier cas, l'énergie disponible est faible (loo à 200 watts); dans le second cas, elle peut être quelconque; mais ici se présente un gros inconvénient : les deux boules du déchargeur qui terminent les armatures du condensateur sont en même temps en communi- cation avec le circuit à haute tension du transformateur. Il en résulte qu'à chaque fois qu'éclate l'étincelle, le transformateur se trouve fermé sur lui- même. On a beau souffler l'arc avec un jet d'air ou un champ magnétique, cet arc laisse passer non seulement le courant à haute fréquence, mais aussi le courant à basse fréquence émanant directement du transformateur. Les boules du déchargeur sont rapidement détruites, le transformateur peut être brûlé, surtout s'il est à circuit magnétique fermé, et l'on con- somme inutilement du courant. » Dans le dispositif que j'emploie, j'évite ces deux inconvénients en coupant le circuit à haute tension du transformateur par un premier condensateur, de capacité variable, suivant l'énergie dont on veut disposer ; le deuxième condensateur, qui est le siège des oscillations électriques et qui porte le déchargeur, se trouve monté en série avec le premier, que j'appelle condensateur de garde. De cette manière, jamais le ^secondaire ( 20 ) du transformateur n'est fermé sur lui-même. En réglant convenablement les capacités du condensateur de garde et du condensateur à haute fré- quence, il n'est plusnécessaire de souffler l'étincelle constituée uniquement, dans ce cas, par des décharges à haute fréquence. J'améliore encore sin- gulièrement le résultat en intercalant, en série, sur le circuit primaire du transformateur, une bobine à self-induction variable, qu'on ajuste suivant les besoins. Cette bobine de réaction, contrairement à une résistance de même valeur, mais dépourvue de self, fait monter le potentiel aux bornes du primaire. Le courant alternatif à l^i périodes est pris sur le secteur de la rive gauche, et le transformateur est du système Labour, Il est à circuit magnétique fermé, d'une puissance de 3ooo watts, et donne au secondaire une diilcrence de potentiel de i5ooo volts pour i lo volts aux bornes du primaire. Lorsque je me servais de cet appareil, en montant le conden- sateur simplement en dérivation sur le secondaire du transformateur, je dépensais 3o ampères sous iio volts pour produire un courant de haute fréquence, capable d'allumer 3 lampes de 20 bougies placées en dérivation sur le solénoïde à haute fréquence. » De plus, malgré un soufflage énergique, les boules du déchargeur étaient rapidement détériorées et le transformateur compromis. » En intercalant au contraire le condensateur de garde et la bobine de réactance, je ne consomme plus que 3 ampères au lieu de 3o, et les trois lampes de vingt bougies brillent d'un éclat plus vif, montrant que l'inten- sité du courant à haute fréquence est augmentée. )) On règle d'ailleurs à volonté la puissance dépensée en modifiant la ca])acité des condensateurs de garde et de haute fréquence ainsi que la self de la bobine à réaction. Les condensateurs sont constitués par de grandes jarres cylindriques de 50*="" de hauteur. Leurs armatures d'étain sont collées au verre avec de la cire ou du suif. Malgré cela le diélectrique chauffait très vite et les bouteilles étaient rapidement percées. J'ai eu l'idée alors de les remplir d'eau que recouvre ou non une légère couche d'huile de vase- line. Depuis cette modification je peux marcher vingt-quatre heures de suite sans que les condensateurs bougent et sans que la température de l'eau dépasse 4o" à 5o°. J'ai essayé également avec succès des condensa- teurs jjlans en verre ou en ébonite, immergés dans l'huile de vaseline, mais le premier dispositif, qui est plus simple d'installation et plus propre, a d'habitude ma préférence. D'après ce que je viens de dire, on voit que le rendement d'une installation à haute fréquence ainsi montée peut être élevé ainsi que j'aurai ultérieurement occasion de le montrer à propos de ( 21 ) la production de l'ozone. Dans tous les cas, le rendement est bien supé- rieur à celui qu'on obtient avec le montage classique du condensateur placé en dérivation sur le secondaire du transformateur. » Avec ce dispositif, je peux étudier l'action prolongée des courants à haute fréquence sur les animaux, soit à l'état normal, soit lorsqu'ils sont soumis à des inoculations pathogènes. Pour éviter toute action perturba- trice, l'animal en expérience est placé dans une cage cylindrique, isolante (bois, verre, carton, etc.), couchée horizontalement. » Cette cage est entourée extérieurement d'un gros conducteur faisant i5 à 20 tours et à travers lequel passe le courant à haute fréquence. Ce solénoïde induit dans le corps de l'animal des courants de haute fréquence qui ne sont nullement sentis. » Pour mesurer l'intensité des courants traversant le solénoïde de façon à rester dans les mêmes conditions, je me servais d'un petit ampèremètre thermique placé en dérivation sur une des spires du solénoïde. J'ai depuis simplifié l'installation en me servant du solénoïde lui-même pour mesurer le courant qui le traverse. Pour cela, le solénoïde, au lieu d'être constitué par un conducteur plein, se compose d'un tube métallique à parois très minces de 10™" à lo"""" de diamètre. Ce tube est bouché par un bout tandis que l'autre extrémité se trouve reliée à un manomètre à eau. Quand le courant passe le tube chauffe, l'air qu'il contient se dilate et pousse la colonne du manomètre dont la hauteur définitive mesure cet échauffement. On donne à l'appareil toute la sensibilité voulue en inclinant plus ou moins le manomètre. Enfin, je rends les indications de l'instrument indépen- dantes des variations de température et de pression extérieures en reliant la seconde branche du manomètre à une capacité close qui le transforme en thermomètre différentiel. » Dans mes expériences, je m'arrange, pour ne pas troubler les phéno- mènes, de façon que réchauffement du solénoïde creux ne dépasse pas 2 degrés. Comme le tube est mince et noirci extérieurement, l'équilibre de température est rapidement atteint. Il est facile, de cette manière, de ramener le courant toujours à la même intensité. Pour connaître cette intensité du courant à haute fréquence, je fais circuler dans le solénoïde un courant à basse fréquence, dont je gradue l'intensité jusqu'à ce que le manomètre donne la même indication. A cause de la minceur des parois du tube, la résistance reste la même sensiblement pour toutes les fré- quences. Ce procédé n'a d'ailleurs d'autre prétention que de permettre à ( ". ) l'exnérimentaleur de se placer dans les mêmes conditions sans compliquer le matériel instrumental. » J'avais montré antérieurement que les combustions organiques s'exa- eèrent chez l'animal placé dans le solénoïde; j'ai pensé qu'il était possible de montrer ce phénomène par une expérience plus simple et moins longue que celle nécessitée par une analyse des gaz de la respiration. Si l'animal brûle davantage, il doit diminuer de poids plus rapidement. » Pour vérifier cette conclusion, j'ai placé le solénoïde renfermant l'ani- mal en expérience sur le plateau d'une balance enregistrante Richard. Voici quelques-uns des résultats que j'ai obtenus : un petit cochon d'Inde placé dans le solénoïde, non parcouru par le courant, a pei-du Gs"" de son poids en seize heures. On rend le solénoïde actif; le cochon d'Inde a perdu alors 3o^ de son poids dans le même espace de temps (seize heures). Je supprime de nouveau le courant; il se passe alors un phénomène assez inattendu : l'animal gagne en poids pendant deux heures. Au bout de ce temps, il a augmenté de iS"" environ. Regnault et Reiset ont constaté un phénomène analogue chez certains de leurs animaux, qui, pendant le som- meil, fixaient plus d'oxygène qu'ils n'éliminaient d'acide carbonique et de vapeur d'eau. Après ces deux heures la perte de poids reprend sa marche, tout en restant plus faible. Ce n'est guère qu'une demi-heure après l'éta- bUssement du courant que la perte de poids prend son régime uniforme. Les animaux étaient placés dnns un solénoïde disposé pour recevoir leurs déjections qui tombaient dans de l'huile de façon à éviter l'évaporation. L'échauffement de la c;ige, dû au courant seul, n'élevait pas sa tempéra- ture de i", élévation absolument sans inQuence sur l'animal. Le second co- baye perdait fi^f de son poids en cinq heures, à l'état normal, et 24?'' dans le même temps, quand le courant passait. Un lapin a perdu 48^'' en huit heures dans la haute fréquence et seulement 235'" durant le même temps, à l'état normal. 1) La perte de poids semble donc être plus accentuée pour les animaux de petite taille, sous l'influence du courant. J'indiquerai ultérieurement les raisons de ce phénomène en poursuivant cette intéressante étude. Pour le moment je me borne à signaler ces faits qui montrent que la perte ^c' poids confirme les résultats déjà acquis par l'analyse des produits de la respiration. » ( =3 ) MÉDECINE. — Effets thérapeutiques des courants à haute fréquence; par M. A. d'Arsonval. « Les courants à haute fréquence agissent puissamment pour augmenter l'intensité des combustions organiques, ainsi que je l'ai démontré précédem- ment. J'ai pensé, dès lors, que cette modalité particulière de l'énergie élec- trique donnerait de bons effets dans cette classe particulière de maladies, si bien étudiées par mon savant confrère et ami, le professeur Bouchard, sous le nom de maladies par ralentissement de la nutrition. Certaines formes du diabète sucré, la goutte, le rhumatisme, l'obésité, etc., sont dans ce cas. » J'ai donc institué, depuis le commencement de cette année, une série de recherches cliniques sur ce sujet. Les expériences ont lieu à l'Hôtel- Dieu, dans le service dirigé par mon assistant, le docteur Charrin, et sous son contrôle, au point de vue médical. Les résultats obtenus jusqu'ici ont si complètement répondu à mon attente que je crois devoir en signaler quelques-uns dès maintenant. » Voici dans quel esprit sont instituées ces recherches et quelle a été la marche suivie : je rejette complètement tous les résultats mettant en jeu l'appréciation du malade, pour tenir compte, exclusivement, des modifi- cations physico-chimiques ou cliniques exactement et objectivement mesurables. J'élimine ainsi complètement les améliorations subjectives qui pourraient être attribuables à la suggestion. Cette cause, qu'invoquent trop légèrement certains médecins pour expliquer des cures indéniables dues à l'électricité, n'a aucune part dans les faits que je vais signaler. D'ailleurs, les résultats positifs, obtenus précédemment chez les animaux et que nous allons retrouver chez nos malades, écartent a priori cette objection. » Les observations ci-dessous se rapportent à deux diabétiques et un obèse. )) Les variations de la température ont été prises deux fois par jour, de même que la pression artérielle, qui a été mesurée à l'aide du sphygmo- manomètre de notre confrère, le professeur Potain. » L'analyse des urines a été faite par M. Guillemonat, interne du ser- vice, qui a procédé de la façon suivante : chaque jour, sur l'urine émise dans les vingt-quatre heures, on prélève un cinquième, par exemple, du ( 24 ) volume total. Tous les cinq jours, on fait une analyse. Par ce procédé, on a une moyenne qui élimine les causes d'erreur dues aux oscillations jour- nalières de la diurèse. Les précautions sont prises naturellement pour mettre ces urines à l'abri de la décomposition. » Le coefficient urotoxique de ces urines, coefficient dont on connaît aujourd'hui toute l'importance, grâce aux travaux de M. Bouchard, a été pris dans son laboratoire même par M. Charrin. » Enfin l'application du courant a été faite avec grands soins, sur mes indications, par M. Bonniot, externe du service, un de mes auditeurs et élève des docteurs Tripier et Apostoli. Toutes les précautions, en un mot, ont été prises pour donner à ces observations le caractère de précision qui doit en assurer la valeur. » L'analyse des gaz de la respiration ainsi que la radiation calorimé- trique des sujets seront prises également sous peu. » Deux mots maintenant du dispositif instrumental permettant la pro- duction des courants à haute fréquence au lit du malade. Je ne pouvais songer à employer l'appareil si commode décrit dans ma précédente Com- munication, puisque l'Hôtel-Dieu n'est pas relié au secteur électrique. Pour charger périodiquement le condensateur, j'ai dû avoir recours à la bobine Ruhmkorff, actionnée par des accumulateurs. Le trembleur classique de cet appareil présente un gros inconvénient. » Sous l'influence du courant énergique qui le traverse, le marteau se soude assez rapidement à l'enclume, et cette fermeture en court circuit amène rapidement la détérioration de la bobine et des accumulateurs, si une surveillance de tous les instants ne vient parer à cet accident. Pour l'éviter, j'ai fait établir par M. Gaiffe la modification suivante, que la figure ci-jointe met en évidence. » L'enclume, au lieu d'être fixe, tourne d'un mouA^ement de rotation continu, grâce à un petit moteur électrique animé par une dérivation du courant provenant des accumulateurs. Si le collage se produit, il ne peut se maintenir, et l'interrupteur fonctionne ainsi sans surveillance. La bobine charge les condensateurs plans, reliés en cascade, que contient la boîte plate située à côté de la bobine ; le courant de haute fréquence est capté, comme d'habitude, aux extrémités du solénoïde. Son intensité est réglée en prenant un plus ou moins grand nombre de spires et on la mesure en intercalant dans le circuit le galvanomètre représentée?^. 2, construit pour mesurer les courants de haute fréquence. C'est un galvano- mètre thermique, composé d'un fil fin dont réchauffement se traduit par C. K., i8(,6, 2- Semestre. (T. CXXIU, N» 1.) C26 ) des variations de longueur qu'indique une aiguille mobile sur un cadran, divisé exprrimentalement en milliampères d'un côté, en volts de l'antre. » Cet appareil permet de faire passer à travers l'organisme des courants dont l'intensité dépasse 5oo milliampères. » J'ai indiqué déjà trois procédés principaux pour l'électrisation par les courants à liante fréquence : le premier consiste à amener à la partie du Flg. 2. Fis corps qu'on veut électriser le courant émanant du solénoïde à l'aide de conducteurs terminés par des électrodes appropriées; le second consiste à plonger le malade dans un solénoïde ne le touchant pas, mais qui induit dans son corps des courants de même fréquence : c'est la méthode de l'autoconduction ou faradisation induite ; dans le troisième, le malade con- stitue une des armatures d'un condensateur chargé statiquement par le solénoïde, ainsi que le représente la figure ci-jointe. » Dans les observations ci-dessous, c'est le premier procédé qui a été employé. Le courant émanant du solénoïde traverse le corps entier des pieds aux mains. Un des pôles du solénoïde est en rapport avec l'eau d'un pédiluve où le malade plonge ses deux pieds; le second pôle est relié aux deux mains par un conducteur bifurqué terminé par des poignées métal- liques. Dans ces conditions, le courant est généralisé et son intensité a varié entre 35o et 45o milliampères; la durée des séances faites quotidien- nement, d'abord de dix minutes, a été abaissée successivement à cinq et à trois minutes, suivant l'impressionnabilité des sujets. Ce courant, je le ré- ( ^7 ) pèle, n'exerce aucune action consciente, soit sur la sensibilité, soit sur la motricité, ce qui fait que les malades se soumettent sans répugnance à son action. Je résume à présent rapidement les observations : » Ohser^'alion 1. — Homme de 33 ans, maçon atteint de diabète grave depuis quatre ans, est mis en observation pendant une quinzaine sans aucun traitement. » Dans ces conditions, il rendait une moyenne de ii''',3oo d'urine en vingt-quatre heures, contenant 54s'' de sucre par litre, soit 620S'' de sucre par jour. La pression ar- térielle était de iS"^™ de mercure seulement; le pouls à 72 et la température au- dessous de la normale. La toxicité des urines était presque nulle : aSoS'' injectés à un lapin le rendaient à peine malade. » On applique la haute fréquence par séances quotidiennes de dix minutes. Dès les premiers jours, disparition des douleurs dans les membres, sommeil meilleur non in- terrompu par la soif ou le besoin d'uriner, plus de cauchemars, clarté plus grande de la vue, retour de la mémoire et lucidité d'esprit rendant la lecture possible. Voilà pour les phénomènes subjectifs. Quant aux phénomènes objectifs : disparition d'un œdème malléolaire remontant jusqu'à mi-jaujbe, rétrocession d'un certain degré d'as- cite et réveil de la sensibilité aux jambes, qui avait complètement disparu. » Pendant le premier septénaire, peu de modifications du coté de l'urine et de la production de sucre à l'exception de la diurèse, qui se régularise et ne présente plus de sauts brusques, passant de 7''' à i3''' dans les vingt-quatre heures. » Dans le second septénaire, tout se modifie rapidement et, après quarante-deux jours de traitement, on constatait les faits suivants : moj'enne de la quantité d'urine des vingt-quatre heures, 7"'; sucre rendu, en vingt-quatre heures, 180S''; pression ar- térielle atteignant aS"^™ le vingtième jour, pouls à io4, température s'élevanl jusqu'à 38° et se fixant enfin à 37°. Toxicité de l'urine considérablement accrue. Après un mois, 64^'' tuent i"*" d'animal. Enfin, oscillations du poids, qui tombe d'abord de 57''8,5oo à 5i''s pour remonter graduellement à 56''s. I) Observation 11. — Femme de Sg ans, diabétique grasse; présence du sucre con- statée, il}' a deux mois pour la première fois, à la Pitié; soignée à plusieurs reprises pour albuminurie. Actuellement, ni albumine; ni néphrite. Rend 3''',3oo d'urine en vingt-quatre heures, contenant 438"' de sucre par litre, soit 1378'" par jour. Polyphagie, polydypsie, faiblesse générale, courbature et douleurs des membres. Pression arté- rielle très élevée, de 27"^™ à So'^" de mercure pouls lent à 64 par minute, température un peu au-dessus de la normale : oscille de 37°, 3 à 37°, 5. Toxicité des urines : 107 par kilogramme. » Séances d'électrisation de dix minutes, bien supportées, mais laissant après un grand sentiment de lassitude. Après quinze jours de traitement, pas de variations dans la quantité d'urine éliminée en vingt-quatre heures, mais le sucre a baissé de moitié, 248'' par litre au lieu de 43s^ La pression artérielle descend à 25™ de mercure, le pouls monte à 76 ou 80, température peu influencée. Toxicité des urines monte à 87 par kilogramme. Malgré la diminution du sucre, le bien-être ressenti n'est pas aussi grand que chez le malade précédent. On suspend le traitement pendant quelques jour> et on ( 28 ) le reprend ensuite avec des séances abaissées successiverneiil comme durée de di\ mi- nutes à trois minules. Le bien-être ressenti est beaucoup phis grand, la malade se sent reposée, dort bien, n"a plus de courbature et le cliiflVc du sucre [omise à 38?'' par vingt-quatre beures. » Ce f;is prouve tic c[iielle importance est la leclinique en pareille malière. Quel doit être le nombre et la diu'ée des séances? Doit-on les espacer, les suspendre? Autant de questions que l'expérience seule pourra Irancher. » Observation lll. — 11 s'agit d'un obèse âgé de 36 ans, cocher pesant i3o''e et pré- sentant une arythmie cardiaque très marquée. Séances de dl\ minutes quotidiennes. Mieux pendant quelques jours. Le chiffre de l'urée excrétée s'élève de 33^'', 72 à /|is'',63 en vingt-quatre heures. La pression monte de 18'^"' à 20"^"" de mercure et le pouls jiasse de 72 à 108. Au bout de quinze jours le malade avoue avoir des accès de dyspnée qu'il cachait ayant grande confiance dans ce traitement et ne >oulant pas le suspendre; le taux de l'urée baisse et tombe à n'\i' par jour. » On suspend les séances pendant une quinzaine et on les reprend avec une durée moindre : trois minutes au lieu de dix. Au bout de quelques jours, les mêmes phéno- mènes de dyspnée, d'abaissement du taux de l'urée et de la pression sanguine se montrent. On cesse le traitement. Quant à la toxicité des urines, elle a peu varié : 84 au début, 87 à la fin du premier essai. » Cette observation montre que la haute fréquence agit, comme tou- jour.s, puissamment sur la circulation, qu'il existe des contre-indications et qu'enfin la suggestion ne suffit pas pour expliquer les bons effets de l'élec- tricité, puisque ce malade qui n'a pas bénéficié du traitement avait la foi, contrairement aux précédents qui furent tout étonnés de se trouver mieux. )> Si celte voie nouvelle ouverte à la Thérapeutique est pleine de pro- messes, je dois prévenir les médecins que tout est à faire au point de vue clinique. J'ai montré expérimentalement que la haute fréquence est un Jouissant modificateiu' de l'organisme; là se borne, pour le moment, mon rôle de physiologiste. » J'iijouterai un mol au point de vue théorique. Pourquoi ces courants, dont l'action est si puissante, n'impressionnent-ils pas la sensibilité ? Les physiciens disent que la cause en est à leur localisation superficielle. J'ai montré, par des preuves surabondantes, d'ordre physiologi(|ue, que ces courants pénètrent profondétnent, au contraire, dans l'organisme pour impressionner notamment les centres vaso-moteurs. Les physiciens n'ont pas réfléchi que leur explication s'applique seulement aux corps bons con- ducteuis, comme les niélaux. Dans le cas 011 le conductciu- considéré a ( '-^9 ) seulement la condiiclibililé dii corps luimain (inférieure ;i celle de l'eau salée à i pour loo), ces mêmes formules montrent que la répartition du courant tloit être sensiblement uniforme dans l'organisme. Il est facile de le vérifier d'ailleurs, comme je l'ai fait avec un cylindre de verre plein d'eau salée, dont les dimensions étaient de 70'"' de longueur sur 25'^'" de diamètre. La densité du courant, recueilli suivant l'axe ou près de la paroi, ne varie pas d'un centième de sa valeur. M La véritable explication de l'innocuité des courants à haute fréquence est donc bien d'ordre physiologique, conformément à ce que j'ai dit dès le début. » ASTRONOMIE. — Sur cinq photographies de la région cnlouranL ri li Argus ; par M. David Giix. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie diverses photographies do la région entourant l'étoile 1) d'Argus. 1. Exposition 6 minutes 2. » I tieure 3. » 3 1^ heures h. » 12 heures (en 4 jours di(lérents) 5. » 34 heures (en 8 jours différents) I La Planche n" 1 ne montre pas trace de la nébulosité environnante. II La Planche n° 2 (qui est le type de la Planche de la Carie internatio- nale du Ciel) montre faiblement la partie brillante de la nébuleuse. » La Planche n" 3, outre une nébulosité étendue, montre plus de Zjoooo étoiles sur une surface de 2° X 2°, ou loooo étoiles par degré carré. >i La Planche n° 4, outre une nébulosité très étendue, montre plus de 200000 étoiles, ou 00000 étoiles par degré carré. » Sur la Planche n" 5 se trouve l'impression de la nébulosité beaucoup plus intense, mais non fortement étendue, au delà de celle qui est montrée par le n" 4. Plus de 400000 étoiles (ou tooooo i)ar degré carré) sont visibles. » Diverses conclusions sont à tirer de ces photographies et d'autres photographies îles régions nébuleuses. Elles feront l'objet d'une autre Com- munication. )) ( -^o ) PHYSIQI'E. — Vérification d'ensemble de la loi des états correspondants de Van der Waals. Note de M. E.-H. Amagat. « La loi des états correspondants de Van der Waals a été dans ces der- niers temps l'objet de nombreuses vérifications, les unes satisfaisantes, les autres contestées; ces vérifications ont surtout été relatives aux tensions maxima de vapeurs et aux densités correspondantes; elles n'ont donc porté que sur des limites restreintes de température et de pression; elles ont en outre le grave défaut d'être basées sur les valeurs numériques des constantes critiques qui présentent d'assez grandes incertitudes. D'autre part, l'existence de l'équation réduite se présente comme une propriété purement analytique de la fonction adoptée pour représenter les relations qui existent entre le volume, la pression et la température, et cette fonction ne satisfait aux données expérimentales que dans des limites très restreintes; il se peut que la fonction qui représenterait exactement ces relations jouisse de la même propriété, mais rien n'autorise à l'affirmer, et l'on peut se demander s'il s'agit ici d'une loi véritable, ou simplement d'une loi approchée dans certaines conditions de pression et de température qui avoisinent le point critique; étant donnée l'importance qu'a pris le sujet, il m'a semblé qu'il serait intéressant de soumettre la loi en question à une vérification plus générale que celles qui ont été tentées jusqu'ici ; il importe que cette vérification soit indépendante des valeurs numériques des con- stantes critiques et aussi de toute forme de fonction adoptée pour repré- senter la relation y"(^('/) = o. La méthode suivante réalise ces conditions : » La loi des états correspondants dans toute sa généralité peut se tra- duire ainsi : si les réseaux d'isothermes de deux substances quelconques ont été construitsà une même échelle, les valeurs numériques des volumes et des pressions étant estimées en prenant pour unités les constantes cri- tiques, les deux réseaux devront pouvoir coïncider; leur superposition devra présenter, quant à l'ordre et à la forme des isothermes, l'apparence d'un réseau fourni par une substance unique. '> Par suite, étant donnés les réseaux de deux substances, tracés à des échelles quelconques et rapportés à des unités quelconques, comme un changement d'unité revient à un changement d'échelle sur les axes de coordonnées, on devra toujours pouvoir rendre l'un des réseaux semblable à l'autre par une extension ou un raccourcissement suivant l'un des axes ; ( 3i ) il suffira alors d'agrandir ou de diminuer ce réseau tout en le conservant semblable à lui-même pour que sa coïncidence avec le premier puisse avoir lieu. » Poiu- réaliser l'expérience, j'ai d'abord construit de pelits réseaux transparents sur verre, en réduisant par la photographie des graphiques d'une grandeur convenable; ces petits réseaux, qui ont de i'^'" à 2*^" de côté, s'obtiennent sans difficulté avec une netteté parfaite, même sans employer la gélatine; on les obtient très beaux avec des plaques au lactate d'argent. 1) Deux de ces réseaux sont montés sur les pieds d'un banc d'optique, disposés de telle sorte que le premier réseau puisse tourner dans son propre plan afin d'orienter les axes et, aussi, subir des déplacements hori- zontaux et verticaux, c'est-à-dire parallèlement aux directions de ces axes; le second est disposé de manière à pouvoir tourner autour de chacun des axes ou simplement autour de directions parallèles à ceux-ci; un objectif à long foyer, porté par un troisième pied entre les deux réseaux, permet de projeter par transparence le premier sur le second, comme sur le verre dépoli d'une chambre photographique; l'ensemble est examiné au moyen d'un oculaire placé en avant de ce dernier et porté par le même pied. )) En faisant tourner le premier réseau autour de l'un de ses axes, on raccourcit sa projection sur le second dans le sens de l'autre axe et, confor- mément à ce qui a été dit plus haut, si la loi est vraie, on devra pouvoir, par une rotation convenable (et l'axe de rotation étant convenablement choisi), obtenir un réseau projeté semblable au second; on pourra alors, en faisant varier les distances des réseaux à l'objectif, donner au réseau projeté une grandeur telle qu'on puisse arriver à le faire coïncider avec le premier; ceci, bien entendu, après quelques tâtonnements dont on acquiert facilement l'habitude. )) Strictement, la projection doit être faite en lumière parallèle afin de ne pas déformer l'angle des axes du réseau projeté; c'est pour réaliser sen- siblement cette condition que j'ai opéré avec des réseaux extrêmement petits et un objectif à long foyer; cependant, pour éviter une rotation trop considérable, il est bon de construire les réseaux s'approchant déjà de la similitude cherchée, ce qui pourra toujours se faire par un simple change- ment de l'échelle de l'un des axes au moyen de constantes critiques approximatives; au surplus on serait toujours averti de toute déformation, quand on produit la superposition des axes de coordonnées. ( 32 ) M Pour faire ces expériences, j'ai-choisi naturellement les corps dont on possède les données les plus étendues : l'acide carbonique et l'éthylène, dont j'ai donné les réseaux jusqu'à looo atmosphères, et qui comprennent les points critiques, se prêtent très bien à ces vérifications; malheureuse- ment, les données des antres gaz que j'ai étudiés même dans des limites plus étendues, comme l'oxygène, j'azole, l'air, l'hydrogène, ne sauraient se prêter à une comparaison utile, même l'oxygène, car leurs isothermes les plus basses (o") sont déjà, en prenant les températures correspondantes, en dehors du réseau de l'acide carbonique; les réseaux n'auraient aucune partie commune; quant aux résultats que j'ai donnés relativement à un assez grand nombre de liquides, ils ne se rapportent qu'à l'état liquide proprement dit, et ne sauraient non plus êlre utilisés pour ces recherches; enfin les données expérimentales actuelles, qui pourraient fournir les élé- ments d'une comparaison utile sont extrêmement rares et toujours trop limitées sous le rapport des pressions; celles qui m'ont paru les plus inté- ressantes dans le cas actuel, et que j'ai utilisées, sont les isothermes rela- tives à l'éther (entre iSo" et 2iSo°), dues à MM. W. Ramsay et S. Young, et celles relatives à l'air (de o° à — iSo") dues à M. Wilkowski ; toutes ces isothermes, par suite de la correspondance des températures, tombent dans les limites du réseau de l'acide carbonique et même, en général, dans la partie la plus intéressante qui encadre le point critique. On se trouve donc ainsi dans le cas particulièrement heureux d'avoir à comparer des isothermes dont les températures absolues diffèrent de près de 400"; mal- heureusement les limites des pressions sont trop restreintes. » J'aurais pu photographier directement la superposition des réseaux, mais cela présentait des difficultés; j'ai préféré reproduire le phénomène sur un graphique d'assez grandes dimensions, ce qui ne présentait aucune difficulté, car les axes des réseaux portent des échelles chiffrées, dont la correspondance pendant la superposition fournit tous les éléments néces- saires au calcul de la déformation et de la grandeur relative du réseau projeté; les figures qui suivent sont la réduction des graphiques ainsi ob- tenus. 1' J'ai réuni sur un même diagramme (//i,''. i) les résultats de la compa- raison do l'air et de l'éther à l'acide carbonique; les isothermes de ce der- nier corps sont tracées en traits pleins, celles de l'éther en trails interrom- pus, et celles de l'air en pointillé. Ou voit (pie l'ensemble est favorable à la loi, malgré (pielques légers défauts qui s'expli(pient assez par la difficulté des expériences. I/isothermc à zéro de l'aciile c irbonirpio est |iresque su- (33 ) perposée sur celle de l'éther à i5o°, et les suivantes se présentent bien dans l'ordre voulu et avec la même allure; on remarquera le parallélisme Fig. I. _P.ATM. ETHEfiS^O 1010 g .ATH . I Am 5|0 lô|0 I 10|0 15|0 Aij. 0° CORRESPOUDANTS 1690. P.Aîv Cû- 100 200 ^GO de la naissance des parties quasi rectilignes, malheureusement trop courtes, qui partent du lieu des ordonnées minima. G. R., 1896, 2° Semestre. (T. CXXIII, N° 1.) ( ^^ ) » \yA fig. 2 reproduit la coïncidence qui m'a paru la plus satisfaisante entre les réseaux de l'acide carbonique et de l'étlivlène (CO^ en traits pleins); l'aspect général dispense de toute explication; l'ensemble est bien celui d'un réseau unique, à des détails près, qui s'ex[)liquent par des er- reurs expérimentales de l'ordre dont on ne peut répondre. On remarquera Fi!:. 2. 2.5 P.Atm- CH. 100 200 300 400 500 GOO ETATS CORRESrONIlMTS AciDE CMBONijîUErTETHïlESE EJîA _ I89G _ ATM.COMOC cependant que les lieux des oriionnées minima se séparent nettement a la partie supérieure, mais il faut bien remarquer que l'aplatissement des courbes, du reste peu nombreuses, de cette région (deux pour l'acétylène) laisse une certaine latitude dans la détermination des points de contact des tangentes horizontales, qui sont ici ceux que j'ai donnés dans mon Mé- moire; il suffirait, pour faire coïncider les deux courbes, d'une déformation des isothermes répondant à des (liiîérences expérimentales extrêmement faibles; à la partie inférieure, jusqu'à loo", là où les minima sont bien déterminés, les deux courbes sont superposées. ( 35 ) » En résumé, clans les cas qui viennent d'être examinés, la loi de Van der Waals paraît vérifiée au degré d'approximation que comportent les ex- périences; il est extrêmement regrettable que la Science ne possède pas les données expérimentales nécessaires pour généraliser ces observations; par suite, il serait peut-être prudent de faire des réserves en vue des cas anormaux, analogues, par exemple, à ceux que présentent les densités de vapeur; mais ces cas particuliers ne sauraient diminuer l'importance du résultat que les vérifications qui précèdent paraissent présenter dans toute sa généralité comme une véritable loi, l'une des plus belles et des plus importantes de la Physique moléculaire. » NOaiINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Bind, décédé. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4i, M. Christie obtient 4i suffrages, M. Christie, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est proclamé élu. MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE. — Sur une nouvelle théorie capillaire. Extrait d'une I^eltre accompagnant l'envoi du Mémoire, adressée à M. A. Cornu, par M. Marcelli.v Langlois. (Commissaires : MM. Friedel, Potier, Sarrau.) « Quant aux travaux que j'avais commencés alors, je ne les ai point non plus négligés et, même aujourd'hui, j'ai résolu la plus grande partie des difficultés qui m'empêchaient de leur donner toute l'extension qu'ils comportent. » Persuadé que les singularités que je rencontrais, à chaque instant, dans l'élude des variations des chaleurs spécifiques, par exemple, et des propriétés physiques correspondantes, provenaient du mode d'action de l'énergie intérieure aux atomes eux-mêmes, j'ai abordé la question par la ( 36) Therniochimie, avec des vues particulières qui m'avaient été fournies par l'étude des explosifs. Après quatre ans de minutieuses recherches et après avoir passé en revue toute la Chimie, j'ai pu arriver à établir, pour la Ther- mochimie elle-même, le principe des proportions définies et à fixer pour les corps simples dans leur élat actuel, c'est-à-dire à la température de iS", la distribution de l'énergie interne de leurs atomes. Ceux-ci sont constitués par des éléments condensés formant noyau en quelque sorte, ayant épuisé leur énergie antérieure et l'ayant transformée en énergie d'agrégation, et il reste d'autres éléments, d'autres hypoatomes, non combinés au noyau et ayant conservé leur énergie disponible. » Pour ceux-là, a, h, c, cl par exemple, ils se combinent dans certains cas progressivement, dans certains cas tous à la fois. Il peut n'y avoir, par exemple, que a qui se condense, puis c'est ensuite a -h b, puis a -h /> -h c, puis a -\- h + c + d, mais l'ordre de la condensation est toujours le même, de a à c? et jamais de ci à a. Chacun de ces éléments met en liberté, dans sa condensation, une quantité de chaleur fixe, bien définie, indépendante de la température. » a dégage a; b dégage p, et ainsi de suite. M Dans certains cas, pour faire entrer l'atome d'un corps simple dans une combinaison chimique, il faut lui céder au contraire de l'énergie, dissocier certains hypoatomes liés à son noyau et leur restituer à chacun la quantité de chaleur qui lui est spéciale, et qu'il avait dégagée en se com- binant au noyau, pour former le corps simple dans son état actuel, afec ses liaisons atomiques et moléculaires caractéristiques. » Après avoir déterminé pour chaque corps simple ces unités thermo- chimiques caractéristiques des énergies internes, sources de l'affinité, j'ai pris tous les corps composés pour lesquels on a des données thermochi- miques sur la chaleur de formation, à partir des éléments, et actuellement leur nombre est déjà extrêmement grand, et j'ai fixé la part exacte d'énergie apportée par chaque élément dans la formation du corps. Celte énergie est caractérisée par les précédentes unités telles que oc, fi, y, t, et l'on peut avoir, par exemple, a ou a + p ou a + p + y ou, enfin, oc + [3 -t- y + 5, l'élément entrant dans la formation de tous les corps composés dont il fait partie avec l'une ou l'autre de ces unités, mais jamais avec d'autres ni avec des valeurs intermédiaires, susceptibles d'une variation continue. Les va- leurs sont bien déterminées, définies : ce sont des unités. » Le développement de l'affinité apparaît alors d'une façon remar- quable et il peut être caractérisé de façon très nette, même dans les sels ( 37 ) doubles, les sels hydratés, où les variations sont cependant quelquefois si faibles. » Aujourd'hui les résultats que j'ai obtenus sont absolument précis, et je n'y suis pas arrivé sans difficultés, à cause d'une part de la multitude de comparaisons à laquelle il me fallait procéder pour établir les unités ther- niochimiques, à cause de maintes erreurs d'impression, ou autres, qu'on trouve dans les Tableaux de Thermochimie et, dans certains cas, par le peu d'importance que les chimistes apportent, le plus souveiit, à la détermina- tion exacte de la composition des sulfures précipités, par exemple. » Mais je pense pouvoir vous envoyer bientôt un résumé, aussi succinct que possible, de ces recherches relatives à l'affinité. » Je vous ferai seulement remarquer que, dans l'ordre d'idées que je viens de vous indiquer, si l'on chauffe un corps, sa chaleur spécifique est susceptible de variation, puisqu'il peut s'y produire des dissociations d'élé- ments hypoatomiques, qui font précisément que la chaleur spécifique augmente en général avec la température et que, alors, on peut déter- miner cette variation grâce aux précédentes unités, ce qu'on ne pouvait pas faire auparavant. » Ces recherches ont été complétées par la détermination des lois de l'explosion, de la dissociation, que j'ai complétées et développées dans ces derniers temps ; mais aujourd'hui je vous ferai parvenir, en même temps que cette lettre, un Mémoire que j'ai résumé autant qu'il est possible, et se rapportant à mes recherches sur la capillarité. » Vous y trouverez la détermination de la loi fondamentale de la tension superficielle des liquides et l'origine même de cette tension. J'y ai joint la relation qu'on a cherché depuis longtemps à établir entre la tension super- ficielle et la chaleur de vaporisation « CORRESPONDAIVCE. M. Backuuyzen, élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. D. LoisEAu demande l'ouverture d'un pli cacheté, déposé par lui, le 6 mars 1888, et inscrit sous le numéro 42G9. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient une « Note sur (38) quelques propriétés de laraffinose, servant de base à une méthode de do- sage de celte substance, de la dextrine et de la saccharine dans les pro- duits sucres ». (Renvoi à l'examen de M. Friedel.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations dijfèreniielles ordinaires du premier ordre Note de M. A. Korkixe, présentée par M. Hermile. « Dans les Comptes rendus (8 juin 1 896), M. Painlevé a fait paraître une Note concernant les équations diOcrentielles et les résultats que j'ai fait connaître dans une autre Note {Comptes rendus, 26 mai 1896). » Il dit avoir traité une question plus générale antérieurement et en avoir donné la solution. Il me semble qu'il y a un malentendu ; je ne con- nais, jusqu'à présent, d'autre solution de la question que j'ai posée, que celle qui est donnée dans ma Note. Il suffit de faire sur la Note de M. Pain- levé les remarques suivantes : » D'abord, il confond mon problème avec celui qu'il énonce au com- mencement de sa Note (p. 1820). En conservant les lettres et les numéros des équations de sa Note, je dois dire que je n'ai point pour but de recon- naître si l'équation différentielle donnée {i) a pour intégrale l'équation (2). Au contraire, la forme des équations (i) et (2) étant donnée, je cherche toutes les valeurs possibles des différentes quantités indéterminées qu'elles renferment en fonction Aex, ce qui est un problème tout différent. » Ensuite, M. Painlevé dit que les constantes désignées dans sa Note par A,,).,, . . . , X„ doivent, dans ma méthode, être toutes distinctes. En cela, il se trompe. Elles peuvent avoir des valeurs données quelconques, réelles ou imaginaires, égales entre elles ou différentes. Cela est démontré dans mon Mémoire, qui va paraître, et peut être confirmé par autant d'exemples qu'on voudra. Cette inadvertance sur les valeurs de X,, )w, . . . , X„ le conduit à d'autres. Voici le théorème que M. Painlevé avance, comme servant de bnse à sa méthode : « Quand l'intégrale est de la forme (2), il existe un multiplicateur » M(j', a;) du binôme Q^y — Vdx, qui est un polvnome en y du degré » égal à « — ((y + ] ) ou à /i — (ly -h 2) suivant que iX est différente de zéro » ou égale à zéro. » » Les nombres 7 et n étant donnés et le mot polynôme désignant une fonction entière, il est évident que celte proposition est inexacte. Je sup- (h) pose, bien entendu, que les valeurs âel,,7..,, ...,!„ sont arbitraires, comme cela est dans ma Note, et comme les définit M. Painlevé lui-même, avec cette différence que, chez moi, elles sont données, et il les regarde comme inconnues. » Il avance ensuite que « les fonctions gt, g2^ • • • . g,, s'obtiennent algé- » briquementen fonction des coefficients de P et Q ». Cela est inexact. Il suffit, pour s'en convaincre, de faire l'inspection des résultats de ma Note et de remarquer que les expressions de ces fonctions contiennent encore la quantité 1 p^dx, qui est arbitraire. » Plus loin (p. i32i), M. Painlevé énonce ce théorème : M Étant donnée l'équation (i), on peut toujours reconnaître, à l'aide d'un nombre fini d'opérations rationnelles, si son intégrale est de la forme (i) (l'en- tier n étant donné). En particulier, on sait toujours reconnaître si l'intégrale se laisse mettre sous la forme de M. Korkine (A = i , >>, ^ X^> ^ . . . r^ \^ et, quand il en est ainsi, celte intégrale s'obtient algébriquement. )) Quoique ce théorème n'ait aucun rapport avec mon problème, qui est tout autre, il semble que c'est là encore un malentendu de l'auteur. » Enfin, je passe à une autre question, que l'auteur se propose, et qui paraît avoir quelque rapport avec mon problème. Il dit : « Posons-nous main- 11 tenant le problème inverse : Former toutes les équations (i) dont les )) coefficients soient, par exemple, rationnels en x, et dont l'intégrale se » laisse mettre sous la forme (2). « Comme l'auteur prétend déduire la résolution de mon problème, en résolvant celui-ci, je remarque d'abord que je ne me borne point aux coefficients rationnels en x\ je les suppose au contraire quelconques, de sorte que, si l'on avait même une solution véri- table an problème proposé par M, Painlevé, on n'en déduirait pas encore celle du mien. » Or M. Painlevé fait à sa question cette réponse : « Toutes les équa- » tions (i) cherchées s'obtiennent par un des trois procédés suivants : 1° En » dérivant l'égalité h(x). G, (j, xf', . .., Cj,„{y, xf-n = C, etc. » Quoique l'auteur ne définisse point les polynômes G,, Go, . . ., G,„, il est évident que la dernière égalité est une équation intégrale. L'idée de se servir de la dif- férentiation des équations intégrales, pour en déduire des quantités incon- nues, qui entrent en partie dans les équations différentielles et en partie dans les équations intégrales, n'est point neuve. C'est de cette manière, par exemple, qu'on détermine les forces en supposant connu le mouvement ( 4o ) des masses données. Mais il y a loin de cette idée à une méthode. Comme on peut faire les difTérentiations en nombre quelconque, on obtient une infinité d'équations entre les inconnues du problème. Ces inconnues étant en nombre fini, il y aura une infinité d'équations, qui sont des consé- quences des autres. C'est pourquoi les auteurs, en se servant de cette idée pour en déduire une méthode, ont toujours soin de choisir un certain nombre d'équations essentiellement différentes, qui déterminent complète- ment les inconnues. Ils démontrent de plus que, parmi les autres équations, il n'y en a point qui les contredisent. Dans le problème que se propose M. Painlevé, ce choix est complètement impraticable. » Ainsi ma question, loin d'avoir reçu une solution antérieure quel- conque, n'en a jusqu'à présent d'autre que celle contenue dans ma Note. M Comme le Mémoire qui contient la démonstration de mes résultats est déjà envoyé pour être imprimé, je ne puis répondre à M. Painlevé avec plus de détails que dans une autre occasion. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les attractions locales observées en diverses parties de l'Europe orientale. Note de M. Vexukoff, présentée par M. d'Abbadie. « Le cinquante-troisième Volume des Mémoires de la Section topogra- phique de V État-Major général russe, qui vient de paraître, contient deux vastes études sur les attractions locales observées dans la Bulgarie et en Crimée. Le première série de travaux appartient à MM'. Lébédeff, Zinger et Pomérantzeff; la seconde à AL Coulberg. Voici quelques détails sur les opérations géodésiques qui ont eu lieu dans la Bulgarie en iS^'y-iS^g. M. Lébédefï, directeur de ces opérations, publia deux volumes sur les résultats numériques : i° des observations astronomiques et 2° de la trian- gulation; l'Académie les possède. Après sa mort, MAL le professeur Zinger et le colonel Pomérantzeff publièrent le troisième volume, qui contient les résultats du calcul des attractions locales étudiées en 4^^ localités, situées entre le Danube et la mer de Marmara, depuis la mer Noire jus- qu'au méridien des Portes-de-Fer. Voici les chiffres qui donnent la mesure de l'influence de l'attraction des montagnes sur le pendule, à savoir l'angle de déviation de ce pendule à la ligne verticale : ( 4t ) Déclinaisons en en N". Localités. latitude, longitude. 1. Kustindji -+- 0,46 — 4i57 2. Silistrie — 3,32 — 0,37 3. Ivapitanowetz . . — o,53 » 4.. Widdin — 1,44 + 3,28 5. Roustchouk . . . . — 2,37 — 2,i3 6. Rakowo — 4,23 +1,17 7. Sistowo — 4,55 +0,22 8. Bazardjik — 0,39 — i,63 9. Plevna — 4,85 — 0,77 10. Schoumla — 0,62 + 5,78 11. Berkowetz —12.27 +i4,25 12 . Wratza — 1 4 , 49 -t- 1 1 , 26 13. Varna + 4,«7 -+■ 7,32 14. Pravody ^2,29 -h 1,69 15. Lowlcha — 8,10 -+- 2,26 16. Osman-Bazar... — 4,68 -(- 2,i3 17. Tyrnov — 4, '3 +1,25 18. Selwi — 5,00 H- 0,60 19. Éléne — 5,19 + 1,00 20. Tétéwène — 8,34 — 1,72 21. Orkhanié — 8,99 + i,i5 22. Ko tel — o,3i +3,27 23 . Troyan —9,36 +3,92 24-. Gabrovo — 7,46 -h o,56 Déclinaisons en en \°'. Localités. latitude, longitude. 2.5. Triavna — 6 i 4.5 + 2;46 26. Etropol —8,92 -1-1,56 27. Zlatitza -H 7,3o — 1,67 28. Schipka -1-10,47 ^- 1,08 29. Aïdos -1-2,92 -h 1 ,3i 30. Sophia —5,69 H- 2,58 31. Sliwno +12,16 +4,06 32. Carnabad — o,45 +1,94 33. Carlovo +18, 56 —5, 19 34. Kazanlyk +6,32 + i,54 35. Kalofère +i3,32 — i,36 36. Radomir +1,22 — 3,26 37. Bourgas — o, 19 + 3, 11 38. Jénizagra + 5,02 +2,19 39. Yambol +2,54 -H o,63 40. Ikhtiman — 2,83 +6,29 41. Samakov — ii,5i + 2,96 42. Kestendil — 4,77 "*" 7'^' 43 . Doubnitza — 4 ,66 — 13, t9 44. Tatar-Bazardjick — 5,86 +8,01 45. Philppopol —7,15 + 5,17 40. Djoumaya + 0,69 — 18,82 47. Adrianople + 2,3o — 0,87 48. Constantinople . +3,87 — 2,00 » Les localités y sont rangées d'après leurs latitudes, du nord (Kus- tindji, 44°io'3i") au sud (Constantinople, ln^o' Sj") : cela empêche d'en tirer quelques résultats physico-géographiques. Mais, si l'on prend la carte hypsométrique de la Bulgarie, qui accompagne le volume, et qu'on la place en regard de notre Tableau, on voit immédiatement que les dévia- lions du pendule varient selon la position des localités et en rapport direct du rapprochement des lieux d'observations aux montagnes. Il y a pourtant des exceptions : les auteurs du Mémoire ont consacré plusieurs pages à leur examen et ont prouvé que les contradictions apparentes s'expliquent parfaitement en prenant en considération non seulement les montagnes voisines, mais aussi les massifs éloignés des lieux d'observation. Il ne faut pas oublier qu'entre le Danube et la mer de Marmara il y a deux chaînes de montagnes : les Balkans et les monts Rodop; et trois vallées : celles du C. R., 1896, 2- Semestre, i T. CXXIII, N° 1.) " (4-^ ) Danube, de la Maritza et du littoral Phracien, et que le relief du pays est plus accidenté à l'ouest qu'à l'est du méridien central de la Bulgarie. » Dans la Crimée, les observations de M. Coulberg prouvent que la chaîne de montagnes Yaïla, qui s'étend du sud-ouest au nord-est, attire le pendule avec d'autant plus de force que sa pente voisine est plus abrupte et que la hauteur du massif attirant est plus grande. Voici les différences entre les résultats des travaux astronomiques et géodésiques dans quelques localités de la presqu'île criméenne : Latitude astronomique. gLodésique. Différence. 1. Kertch 45-21. 4j9 45- 21. 2,7 +2,2 2. Théodosie 43- 3. 2,0 4j- 3.12,7 +7,3 3. Crinitchki 45- 4- 8,3 45- 3.59,5 + 9,o 4. Khan-Eli 44.58.43,1 44.58.43,1 -l-5,o 5. Simféropol 44-57.12,7 44-57.12,7 +3,5 » Toutes ces localités se trouvent au nord de la crête ; les cinq suivantes au sud : Latitude astroQomique. géodésique. Différence. 6. Alouchta 44 -4o. 12,0 44-4o.2ijo — 18 J9 7. Yalta 44.29.17,3 44.29.35,5 —28,2 8. Aloupka 44.24.53,8 44.25.29,2 —35,4 9. Kékéiieïz 44-23. 09,0 44-24-33,9 — 34,9 10. Balaklava 44-29-41,6 44-29-54,1 — 12, 5 » La déviation du pendule à la ligne verticale se manifeste aussi en Crimée, lorsqu'on .se déplace de l'ouest à l'est et toujours sous l'influence des montagnes les plus rapprochées. On a la différence des longitudes astronomiques et géodésiques : A Kertch + 4,9 A Alouchta + 32'J3 » Théodosia + i4,o » Yalta + 3o,5 Balaklava — 12", 8 1) La Carte hypsométrique du pays explique toutes ces variations. » ( /l^ ) PHYSIQUE. — Sur la réfraction et la diffraction des rayons X. Note de M. GouY. « Dans une Note antérieure ('), j'ai fait connaître le dispositif d'une source linéaire de rayons X, et son application à l'étude de la réfraction. J'ai repris ces expériences avec divers perfectionnements qui portent, soit sur la source elle-même, soit sur les appareils accessoires. » Deux séries ont été faites, la première sur des corps assez transpa- rents, la seconde sur des corps presque opaques, qui ne paraissent pas avoir été examinés encore à ce point de vue. Les fds de platine qui portent ombre sur la plaque photographique sont au nombre de 2, chacun muni d'un prisme ; leur rectitude est rigoureusement contrôlée. Les mesures de la distance des deux images apprennent si ces distances sont rectilignes. Les fds ont l\o^ de diamètre et sont à 2™,5o de la plaque, qui est elle- même à 5™ de la source; dans la seconde série, ces distances ont été ré- duites au dixième. Le.s ombres ou images sont assez nettes pour supporter un grossissement de 10 fois, et être mesurées à quelques microns près. » Les écarts produits par la réfraction ne dépassent pas quelques microns, et l'indice n calculé d'après ces écarts est indiqué ci-après : Substances. (/! — i)io«. Aluminium — o,46 Crown-glass ^0,69 Première série. / Ebonite — o , 4o j Soufre -H 0,69 I Cire vierge + o,3o / Flint-glass -h 7.0 Seconde série. > Fer — 17,0 •);r ( Z,inc . . . 10,5 » Pour les corps assez transparents (première série), les déviations ob- servées ne sont que des fractions de seconde, et l'indice excède l'unité de moins de — ^—^. Les écarts sont trop petits pour qu'on puisse en répondre (') Comptes rendus, 26 mai 1896. ( 44 ) ici; je conclurai donc que la réfraction est insensible, et qu'il faudrait la chercher dans la septième décimale de l'indice. » Dans la seconde série, les écarts ne dépassent pas non plus les erreurs admissibles, mais l'approximation sur n — \ est encore 20 fois moindre. M Je me suis occupé aussi de la diffraction. Dans les expériences précé- dentes (première série), la lumière donnerait des ombres extrêmement faibles, et larges de plusieurs centimètres; cette remarque montre que la diffraction est nulle ou peu considérable, comme on le savait déjà. Pour soumettre la question à une épreuve rigoureuse, j'ai étudié l'épanouisse- ment du faisceau passant par une fente étroite. ^ » Je rapporterai, entre autres, l'expérience suivante : une fente de [\5V- de largeur est placée* à 2", 5o de la plaque, qui est elle-même à 5™ de la source. L'examen de l'image montre qu'elle occupe presque tout entière une largeur de iiol^à iioV-, ce qui est en dehors étant peu de chose, et assurément moins de \ de l'intensité maxi- mum. » Supposons que la difl'raction existe comme pour la lumière, et que la longueur d'onde soit ol^,oo5; en calculant les intensités relatives aux divers points, on s'assure que ces nombres définissent une bande bien plus large. Ainsi, en s'arrêtanl aux points où l'intensité est i du maximum, on aurait une largeur de 34o!^, soit 3 fois l'évalua- tion précédente. » Il est donc établi avec certitude que, si la diffraction existe comme pour la lumière, la longueur d'onde des rayons X est considérablement plus petite que o^*, oo5, qui représente ~ de la longueur d'onde du vert. » Rien n'indique du reste qu'il existe une diffraction quelconque, l'ex- cès de largeur de la raie sur la largeur théorique {ç^o^) s' expliquant natu- rellement par les dimensions de la source, le grain du cliché et les petits mouvements de l'appareil pendant la pose de quatre heures. » PHYSIQUE. — Composition des momements pendulaires. Note de MM. Jeax et Louis Lecarme, présentée par M. d'Arsonval. « Nous nous proposons d'étudier les mouvements pendulaires d'après la courbe tracée par les pendules eux-mêmes. » Deux pendules oscillent dans deux azimuts rectangulaires ou obliques. L'un d'eux a une longueur fixe, l'autre une longueur variable. Un réglage convenable de ce dernier permet d'obtenir des oscillations dont les durées ( /.5 ) soient à celles du premier pendule dans un rapport donné. L'un des pen- dules porte une plaque de verre enfumée; l'autre, un style d'acier inscri- vant son mouvement sur la glace. On obtient ainsi les mêmes courbes que Lissajoiis ('). » Une glace de verre, dont la surface est bien unie, est exposée pendant une ou deux minutes à la vapeur de pétrole brûlant incomplètement dans un courant d'air lent. Les hydrocarbures qui se déposent forment une couche mate, huileuse, très fine, qui facilite le glissement du style. La plaque enfumée étant placée sur l'un des pendules, ceux-ci sont mis en mouvement simultanément ou successivement, suivant la différence de phase à obtenir : lorsque les oscillations sont sensiblement isochrones, le style vient tomber sur la plaque, grâce à la suppression d'un contrepoids de quelques décigrammes. Le mouvement du pendule ayant cessé, le noir de fumée est fixé sur la plaque à l'aide d'une solution de vernis au copal dans l'alcool méthylique. La couche étant ainsi rendue inaltérable, le cliché obtenu permet de tirer directement sur papier sensible un nombre indéfini d'épreuves. » Les pendules sont constitués par des règles rigides en chêne ciré, non hygrométriques et se dilatant peu ; une double équerre, munie de pointes re- posant sur des godets métalliques, formai axe. La longueur du pendule va- riable se détermine au moyen d'un double écrou avis de rappel. » Le style se compose d'une plaque de liége en losange, traversée sui- vant la petite diagonale par un axe en acier qui l'oblige à se déplacer dans un plan vertical. L'une des extrémités est munie d'une fine aiguille inclinée à Go° ; l'autre, d'un curseur permettant le déplacement du centre de gravité. » Enfin les deux pendules peuvent être remplacés par un seul, suspendu à la cardan : par un réglage convenable des moments d'inertie du pendule du cardan, on obtient les mêmes courbes qu'avec un pendule simple. Ce dispositif a l'avantage de permettre la combinaison d'un nombre illimité de pendules, combinés sous forme de deux séries de cardans superposés, oscillant dans des plans différents. On peut également se servir de pen- dules de torsion dont les oscillations sont plus lentes. (') Cette méthode est une application du dispositif expérimental employé par M. Colomb, commandant d'artillerie à Bourges, dans ses études sur la gravitation. Les détails qu'il nous a communiqués nous ont permis d'obtenir rapidement ces résul- tats, grâce à quelques perfectionnements de détail. (46) » Le temps se trouve éliminé dans les courbes. Pour les étudier d'une façon plus complète, nous nous proposons de l'introduire par un procédé que nous décrirons prochainement. ACOUSTIQUE. — Expériences comparatives sur la hauteur des sons rendus par des tiges cylindriques entaillées, ou perforées ou rendues coniques, vibrant transversalement. Note de M. C. Decharme. (Extrait par l'au- teur.) « Des diverses séries d'expériences que j'ai faites sur les tiges cylin- driques entaillées, ou perforées ou rendues coniques, exposées dans le Mémoire, je citerai seulement la plus importante, celle qui est relative aux tiges a entailles de profondeur constante et de largeur croissante. » Deux tiges cylindriques en acier fondu, prises dans le même morceau de métal, ajustées avec précision, avaient même longueur, o^,i[\, même diamètre, o"',oi2 et, par une heureuse coïncidence, rendaient l'une et l'autre exactement, comme son fondamental, rM/5= 2069,2 vibrations simples par seconde (gamme tempérée). » A défaut d'appareil enregistreur des vibrations, la hauteur des sons rendus par nos tiges a été comparée à celle des notes d'un piano accordé au diapason normal la^ = 870 vibrations simples ( ' ). » Sur la première de ces tiges, des entailles, perpendiculaires à l'axe, ont été faites de 2*="" en 2'=°', en allant du milieu de la tige jusqu'aux extré- mités, à la profondeur de 3°"", ce qui a réduit le diamètre à 6™™ dans ces intervalles, c'est-à-dire à la moitié du diamètre primitif. M Sur la seconde tige, des entailles égales et de même profondeur ont été creusées, de centimètre en centimètre, en allant de chaque extrémité jusqu'au milieu de la tige. » Le Tableau suivant donne les hauteurs des sons rendus par ces tiges. (') Pour faire vibrer ces tiges transversalement, on les posait, selon leurs nodales, sur les arêtes de deux prismes en liège (procédé de M. Lissajous pour les vibrations transversales des verges prismatiques), et on les frappait au milieu avec un petit mar- teau en liège. (47 ) Sons rendus par la tige à entailles médianes. terminales. Nombre de Largeur vibrations des d'après entailles. la courbe. cm V.S. V.S. O Ut^ 1= 2069,2. . . 2069 2 >Ut, — io34,6. . . io56 4 >la3 — 870,0. . . 892 6 >sol3 — 775,0... 800 8 >M = 725,6... 752 lO >fa,= 690 , 0 . . . 724 12 >/«3 = 690 , 0 . . . 700 i4 /«3 = 690 , 0 . . . 7i5 22 >S0/3=: 775,0... 795 23 > ^«3 = 870,0. . . 890 23,5 rél ^= 2460,0 < m«,5 =: 2607 , o >/a5 = 2762,0. . . 2810 entre /«s ) . /• # c • ™ax- 2862 et fai = 2926,0 ) > m4^ 2607,0. . . 2635 ut^ =2069,2... 2069 >TO^f;= 1642,0. . . 1680 ^fa,, = i38i ,0. . . i4oo > ré^ = ii6i ,0. . . 1175 la^ = 870,0... min. 878 >la3 = 870,0. .. 885 <«3 = 976,0... 950 (/fj = io34,6. . . • io34 » Ce Tableau montre d'abord que les sons de la tige à entailles médianes baissent très rapidement; car, pour la première entaille de a*"" de largeur seulement, pratiquée au milieu de la tige (c'est-à-dire au ventre des vibra- tions), le son descend d'une octave, de ut- à ut,,,, autant que si la tige avait le diamètre de G™"" dans toute sa longueur. Il montre aussi que les sons de la tige à entailles terminales s élèvent d'abord, pour des entailles de faible largeur, puis descendent pour des largeurs plus grandes. Les deux courbes i^fig- i) qui représentent ces résultats, ayant même origine, m/'j ^ 2069,2 vi- brations simples, et même point terminus ut,, = io34,6, lorsque les entailles ont envahi toute la longueur des liges, il en résulte que, dans cet inter- valle, les points de ces courbes qui ont même ordonnée correspondent à des sons de même hauteur, c'est-à-dire qu'un même son peut être donné par ces tiges, de deux, de trois et même de quatre manières (pour le si,,,). » Ces résultats et leurs analogues fournis par les tiges à entailles de profondeur variable et de largeur constante, ainsi que ceux des tiges coniques, pourraient, à notre avis, servir à expliquer la variété des sons que rendent, par le choc, certains silex naturels de formes irrégulières; ( 48 ) sons plus ou moins graves chez les uns et plus ou moins aigus chez d'autres, bien que ces pierres aient des poids peu différents ('). C'est que, d'après Se, \tltaXunu fA •S8C0 - i--l— ■1 1 , 1 ..,- y ,....,.. 1 1 ■ 1 ■■ ^-s y r % 260D - / H SAOO " / â 1^5 - // Olif ÎÎOO y ÇB-l qu. 2""V ' " V " "e* "io" "izt * 1+ * 16" 'là "aô" ■ â£" " 'e4' ■ Ci»0£» l L ar-^enii* des \ ezrtajil es (tn ceniuaêirea/ | j., i«oo ' \ « 1 l\ £-, J-„ 46oO : r^, AifOO -1 \ ^4 1 \, Oit, AOOO \ V A 6oo \ i«i...^ciiaiios ^C vlt-tatu'H^ " 1 1 1 ..1 < 1 1 1 _! L .......,L...i. Jt^xutttvf /OgJ A4yvu> r%^U4)iÂji yo^t^ deiuc/ Iwic^ nos observations, les silex qui rendent des sons graves sont moins épais au (') Ou a pu, par un clioix convenable de ces silex sonores, former une gamme chro- matique s'élendant à plusieurs octaves, et faire de la musique avec cet instrument, ce lil/iop/tnne. ( 49 ) milieu qu'aux extrémités et que ceux qui rendent des sons aigus sont, au contraire, plus épais au milieu qu'aux extrémités. On voit dans ces formes et ces effets une analogie frappante avec ceux de nos tiges. » CHIMIE. — Action du zinc sur la plaque photographique. Note de M. R. Colson, présentée par M. Cornu. K Dans le cours de recherches photographiques, j'ai constaté que le zinc exerce sur le gélatinobromure une action énergique; l'étude que j'en ai faite est résumée dans la présente Note. » Si l'on décape avec du papier émeri une portion d'une feuille de zinc qui a été abandonnée à elle-même depuis un certain temps, et si on la met en contact avec une plaque au gélatinobromure pendant environ vingt- quatre heures, le développement fait apparaître une teinte d'un gris foncé en face de la partie décapée, d'un gris plus clair en face des parties encore brillantes mais non décapées récemment, tandis qu'il ne se produit presque rien en face des parties oxydées. Cette action se manifeste aussi à distance et au travers de certains corps. » Il y a donc émission de quelque chose, qui ne peut être qu'une radia- tion ou une émanation; voici comment j'ai éclairci ce point. » J'ai disposé sur la plaque sensible une petite lame de zinc pliée à angle droit; une des branches reposait horizontalement sur la plaque, tandis que l'autre s'élevait verticalement; en face de cette dernière branche, à une distance de 3™"*, se trouvait un carton vertical, percé d'une fenêtre partant de la plaque. S'il s'agit d'une radiation, on devra observer sur la plaque la trace d'une ombre et d'une pénombre d'après les lois géométriques du rayonnement. Or, rien de tel ne se produit : une teinte grise dégradée s'étend à partir du zinc, non seulement à l'intérieur de la fenêtre, mais tout autour du carton, qui n'a préservé que le trait par lequel il reposait sur la plaque. Dans une autre expérience j'ai placé le zinc sur un pont en carton de G""" de haut; l'effet s'est étendu tout autour, et aussi en dessous en teinte dégradée. Une pièce d'argent, légèrement soulevée, a laissé passer l'effet en dessous, sauf sur la région même de contact avec la plaque. Dans ces expériences, et dans beaucoup d'autres, l'obstacle est tourné. L'effet est donc dû, non à une radiation, mais à une émanation. » D'autre part, les éléments de l'air n'interviennent pas, car je n'ai pas trouvé de différence appréciable en développant, dans un même bain, deux G. R., 1896, 2° Semestre. (T. CXXIII, N° 1.) 7 ( 5o) plaques du même paquet, soumises, pendant quarante-huit heures, aux deux moitiés d'une même lame de zinc, l'une dans l'air, l'autre dans le vide de la machine pneumatique. » Il ne reste plus alors à invoquer, comme cause, que la vapeur de zinc. » Cette émanation diminue lentement au fur et à mesure que la surface du métal s'oxyde; mais le décapage lui restitue toute son énergie. L'inten- sité n'augmente pas sensiblement après une exposition, même prolongée, à la lumière solaire. » Il ne suffit pas de plonger la plaque dans l'eau pour faire apparaître l'image; le révélateur est indispensable. D'ailleurs, rien ne se produit sur les papiers au chlorure et à l'azotate d'argent, ni au bichromate de potasse, ni au sulfate de cuivre, à l'état sec. Il est donc probable que la vapeur de zinc amorce seulement la réduction du bromure d'argent qui est complétée par le révélateur. )) Cette vapeur traverse facilement jusqu'à trois épaisseurs de papier écolier fort, ainsi que le papier photographique albuminé ordinaire, et, plus difficilement, le papier au gélatinobromure; les parties claires ou fon- cées d'une épreuve ne présentent pas de différence au passage; le papier noir est peu traversé; le carton arrête. Le bois ne laisse passer qu'en faible épaisseur, et d'autant moins qu'il est plus serré. Les métaux, le verre, les substances cristallisées, la gomme, et en général les corps compacts, forment obstacle. L'encre d'imprimerie sèche est traversée, tandis que l'encre à écrire ne l'est pas, sans doute à cause de la gomme et des cristaux qu'elle contient. » Une plaque, enfermée pendant quarante-huit heures dans une boite avec du zinc décapé, placé de façon que sa vapeur agisse sur la plaque, non directement mais par diffusion à distance dans l'air, accuse un voile prononcé, dont sont seules exemptes les parties protégées par le contact immédiat d'un corps non poreux. w M. Demarçay a montré, en 1882 ('), que la volatilité existe déjà dans le vide pour certains métaux, à des températures relativement peu élevées, par exemple pour le zinc à 184°. Aujourd'hui, grâce à l'extrême sensibilité du gélalinobromure, la production de vapeur de zinc est mise en évidence à la pression et à la température ordinaires. Ce résultat n'est pas seulement intéressant au point de vue théorique; d conduit à plusieurs conséquences pratiques importantes. On peut, par exemple, remplacer la lumière pour (') Comptas rendus, 2[i ]\i\We.\. 1882. ( 5i ) certaines reproductions par une feuille de zinc bien décapée; la porosité des corps interposés se substitue alors à la transparence. On voit aussi qu'il est prudent d'exclure le zinc des boîtes, châssis et appareils photo- graphiques; ou, si on l'emploie, il est indispensable de le recouvrir de corps compacts, comme le papier noir collé à la gomme, sans laisser aucune partie à nu. Il faut encore tenir compte de cette action dans la photographie au travers des corps opaques. » La poudre de zinc, même simplement frottée sur du papier, est au moins aussi énergique qu'une lame de métal (*). )) liC magnésium et le cadmium donnent le même effet que le zinc, à l'intensité près; je n'ai rien obtenu avec le plomb, l'étain, le cuivre, le fer et l'aluminium. » CHIMIE MINÉRALE. — Action du peroxyde d'azote sur le trichlorure d'antimoine. Note de M. V. Thomas, présentée par M. Troost. (( En 1889, M. Besson mentionnait l'action du peroxyde d'azote sur le trichlorure d'antimoine comme donnant naissance à une matière noirâtre renfermant des vapeurs nitreuses; mais il n'a pas étudié la réaction, et, depuis cette époque, aucun savant n'a repris l'étude de la question. C'est cette étude qui fait l'objet de la présente Note. « Lorsqu'on fait passer du peroxyde d'azote sur le trichlorure d'anti- moine, à froid, il se colore superficiellement en jaune. L'absorption du gaz, faible en ce cas, est beaucoup plus grande lorsqu'on élève la tempé- rature jusqu'au point de fusion du chlorure. Le liquide se colore rapide- ment en jaune pâle, jaune foncé et même, l'action continuant, en rouge. Si on laisse refroidir lentement, le chlorure se solidifie en conservant une teinte plus ou moins foncée. Mis dans le vide, il perd lentement le gaz absorbé, et, au bout d'un temps suffisamment long, il n'en renferme plus trace. Il en est de même lorsqu'on laisse ce corps au contact de l'air sec et sans cesse renouvelé. » Le problème classique de l'absorption des gaz par les liquides ou les solides a été maintes fois traité : ou bien le gaz est absorbé avec formation d'un composé défini plus ou moins stable, ou bien le gaz se dissout tout simplement, comme le fait l'air atmosphérique dans l'eau. (*) Je me suis servi surtout de plaques Lumière, marque bleue, et du révélateur au métol. ( 52) » Si, dans le cas de l'absorption du peroxyde d'azote par le protochlorure d'antimoine, nous avons affaire à un composé défini, il est évident que ce composé est dissociable à température ordinaire. Il doit suivre, par consé- quent, les lois générales de la dissociation : le dégagement du gaz doit s'arrêter à une certaine température T, lorsque sa pression atteint une valeur H, constante pour chaque température. Si, au contraire, le peroxyde d'azote se dissout seulement dans le trichlorure d'antimoine, la pression h que le gaz peut atteindre est fonction en même temps de la température et de la quantité de gaz dissoute. Cette pression croît et décroît comme la quantité de gaz absorbée. » La mesure de la pression pouvait donc seule résoudre le problème; elle offre ici quelques difficultés : on ne peut, en effet, la mesurer avec un baromètre, car le mercure est attaqué, dès la température ordinaire, par le peroxyde d'azote. Je n'ai pu davantage réussir à protéger la surface du mercure par un liquide convenable. Tous les liquides essayés offraient en effet le grand inconvénient de dissoudre une quantité notable de gaz. » La méthode que j'ai employée est extrêmement simple : elle consiste à laisser le composé saturé de peroxyde d'azote établir, à température dé- terminée, sa tension maxima dans une atmosphère parfaitement desséchée. On prélève dans cette atmosphère un volume déterminé de gaz. Ce gaz est ensuite traité par une dissolution alcaline étendue. Dans la liqueur, on dose, par le permanganate, l'acide azoteux provenant de la décomposition du peroxyde^d'azote d'après l'équation Aq + 4AzO= = Az'^O^' + Az=0»+ Aq. » La mesure de la tension, opération si délicate en employant le baro- mètre, se trouve ramenée dans ce cas à une série de dosages de l'acide azoteux. En effet, du dosage de l'acide azoteux on déduit facilement la quantité correspondante de peroxyde d'azote/». Soit V^ le volume prélevé à la température /. Soit . AzO'. sphérique. gaz. 0 ce me mg mm 22,5 i43 ii4,4 277,5 756 A91 23 82,5 66 160, I 762 283 22,7 40 3a 77>6 767 ,39 24 i4,5 1 1 ,6 28,1 759 49 23,2 3,5 2,7 6,5 758 1 1 22,5 0,9 0,72 1,7 764 3 » Ces nombres montrent nettement que le peroxyde d'azote ne se com- bine pas au protochlorure d'antimoine ('). Dans une prochaine Note, j'étudierai la loi de dissolution de ce gaz dans le composé d'antimoine. » Le bromure d'antimoine donne lieu aux environs de son point de fusion à un dégagement de brome lorsqu'on le soumet à l'action du per- oxyde d'azote, en même temps que ce gaz est absorbé. Il est probable que là encore il n'y a qu'une simple dissolution et non formation d'un com- posé défini, en même temps que production d'oxybromure. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur Faction d'une hante température sur quelques sulfures. Note de M. A. Mourlot, présentée par M. H. Moissan. « Dans quelques Notes précédentes, nous avons déjà montré que, sous l'influence de la température élevée développée par l'arc électrique, on pouvait arriver à la cristallisation des sulfures ou en obtenir la réduction. Nous présenterons aujourd'hui le résultat de nos recherches en ce qui concerne les sulfures de plomb, d'antimoine, de zinc, de cadmium et d'aluminium. >) L Sulfure de plomb. — Ce sulfure a déjà été reproduit, cristallisé sous sa forme naturelle (galène), par Becquerel (-), Fremy, de Senarmont(''), (') La variation de la densité du peroxyde d'azote sons l'iuduence de la pression ne peut expliquer une variation aussi grande dans les tensions observées. (') Becquerel, Comptes rendus, t. XLIV; 1857. (') De Senarihont, Comptes rendus, l. XXXTI; i85i. ( 55 ) Durocher ('), Schlagdenhauffen, Sidot. On sait, d'ailleurs, qu'en fondant une grande masse de sulfure de plomb, on peut obtenir une masse à texture cristalline, présentant des clivages assez nets. » Nous avons chaufTé à des températures différentes le sulfure de plomb amorphe. » Une première expérience a été faite avec le four électrique, petit modèle, de M. Moissan, alimenté par un courant de 35 volts et de 5o ampères ; après vingt minutes de chauffe environ l'opération a été arrêtée. Le creuset renfermait une matière fondue dont la surface était hérissée de cristaux très nets et très brillants; on rencontrait également ces cristaux sur les parois du creuset, ce qui indiquait nettement un phénomène de volatilisation. Ces cristaux cubiques, très réguliers, ont été analysés; ils ont fourni les chiffres suivants : Première analyse. Théorie. Pb 86,60 82,62 S i3,35 i3,38 » Leur densité est de 7,48. » Leurs propriétés chimiques les identifient avec la galène. » Dans un autre essai, la durée de la chauffe a été prolongée pendant quarante minutes; dans ces conditions nous avons obtenu dans le creuset un culot recouvert de cristaux et formé de deux couches superposées; la couche inférieure métallique, se rayant par l'ongle, est constituée par du plomb pur. La partie supérieure fondue, à texture cristalline, a été analysée et nous avons obtenu : Tliéorie pour Pb S. Pb 86,59 86,62 S i3,4 i3,38 » Cette expérience nous permet de mettre en doute l'existence d'un sous-sulfure de plomb; du moins, dans l'action du plomb sur la galène, nous n'avons pu constater sa formation. » Nous avons recherché ensuite si des courants plus intenses pouvaient produire la désulfuration complète de la galène; ce résultat a été obtenu en soumettant, pendant dix minutes, le sulfure de plomb à l'action d'un courant de 3oo ampères et de 60 volts. » Ajoutons que l'action de la chaleur sur un mélange de sulfate de plomb et de charbon nous a fourni également le sulfure cristallisé. » Sulfure d'antimoine. — Le sulfure d'antimoine s'obtient cristallisé, avec facilité, par simple fusion ; aussi avons-nous surtout étudié l'action de l'arc électrique. (') Durocher, Comptes rendus, t. XXXII; i85i ( 56 ) » Comme pour le plomb nous avons procédé, dans une première chaude, avec un courant de 35 volls et de 5o ampères; nous avons alors obtenu un culot présentant deux couches superposées. La couche inférieure était constituée par de l'antimoine pur sans trace de soufre; la couclie supérieure était^la stibine. A l'analyse les chif- fres ont été: Théorie I. II. m. pour Sb"S'. Sb 71,4 71.72 7'>76 l^A'i S 28,6 28,25 28,24 28,57 » Le sulfure d'antimoine est donc décomposable en donnant le métal exempt de soufre, sans que l'on puisse, dans ces conditions, constater la formation d'un sous-sulfure. » Nous avons employé ensuite des courants plus intenses de 3oo am- pères et de 60 volts ; en quelques minutes la désulfuration est complète, et il y a production d'antimoine métallique pur. » Sulfure (le zinc. — Le sulfure de zinc cristallisé dans le système hexa- gonal (wiirtzite) a été découvert par MM. Henri Sainte-Claire Deville et Troost (' ), et reproduit par M. Hautefeuille (-). » Pour réaliser cette cristallisation, nous chauffons le sulfure de zinc amorphe, dans le tube en charbon d'un four électrique alimenté par un courant de 3oo ampères et de 60 volts, pendant quelques minutes. Il y a volatilisation du sulfure sans traces de réduction. Il se produit des cristaux prismatiques hexagonaux, agissant fortement sur la lumière polarisée; leur densité est de 8,98. Ces caractères physiques, ainsi que l'ensemble de ses propriétés chimiques, l'identifient avec la wurlzite. » L'analyse nous a donné : Théorie. Zn 67,30 67,4 S 32,55 32,6 » Sulfure de cadmium. — La cristallisation de ce sulfure a été également réalisée par MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost, puis par M. Haute- feuille. » Nous la réalisons très facilement au moyen du four électrique en nous plaçant dans les mêmes conditions que pour le sulfure de zinc. » Les cristaux obtenus sont identiques à la greenockite. » L'analyse nous a donné : Analyse. Théorie. Cd 77.73 77,77 S 22,24 22,22 » Sulfure d'aluminium. — Ce sulfure a été déjà préparé par de nom- (') Sainte-Claire Deville et TnoosT, Annales, 1861, Comptes rendus, t. LU; 1861. (-) Hal'tefelille, Comptes rendus, t. XCIII; 1881. ( 57 ) breux expérimentateurs, Fremy, Sabatier ('), Kiiapp et Ebel, Vincent, Stein. » Reichel (") le prépare en conduisant la vapeur de soufre sur de l'alu- minium chauffé au rouge dans un courant d'hydrogène. » Nous avons vérifié que l'action de l'hydrogène sulfuré nous donne le même résultat; dans cette réaction, il s'est souvent formé un anneau de sulfure volatil, décomposable par l'eau, qui n'était autre que du sulfure de silicium provenant du silicium contenu dans' l'aluminium industriel. » Nous avons préparé en outre du sulfure d'aluminium en utilisant la réaction déjà indiquée en 1861 par Ch. Tissier (■'), qui consiste à réduire certains sulfures métalliques par l'aluminium. » Notamment, en chauffant au four électrique la stibine en excès avec de l'aluminium, on obtient de l'antimoine volatilisé et il reste un sulfure d'aluminium assez pur et fondu. » Le sulfure craliiminuim, préparé par l'un ou l'autre de ces procédés, a été cliaufle au four électrique avec un courant de 3oo ampères et de 5o volts; on observe la fusion sans volatilisation apparente ni réduction. La masse obtenue, fondue, pré- sente une structure cristalline, ainsi que toutes les propriétés du sulfure d'aluminium Analyse. Théorie. S 63,95 64 Al 36, OT 36 » En résumé, nous avons, au moyen du four électrique, obtenu la cris- tallisation des sulfures de plomb, d'antimoine, zinc et cadmium. )) Nous avons montré que, parmi ces sulfures, les deux premiers se dé- composent en métal pur sans formation de sous-sulfure; enfin, nous avons établi la stabilité des sulfures de zinc, cadmium et aluminium (^). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur deux isomères de l'anéthol. Note de M. Charles Moureu, présentée par M. Henri Moissan. « L'anéthol, principe immédiat que renferme en abondance l'essence d'anis, est identique au parapropénylanisol CH' x^^ pTT_r'ri pH^ (/\' (') Fremy, Sabatier, Ann., 8= série, t. XXXVIII. (2) Reichel, /. /. pr., %" série, t. LV. (*) Cn. Tissier, Comptes rendus, t. LU, 1861; Ann. de Cluni. et de Pliarin., 1861. (') Ce Travail a été fait au Laboratoire des Hautes Etudes de l'Ecole de Pharmacie. C. R., 1896, a' Semestre. (T. CXXIIl, N» 1.) 8 ( 5« ) Cette constitution ressort nettement de la belle synthèse qu'en fit Perkin eu 1877 ('), en soumettant à la dislillation sèche l'acide méthylparapropio- /OCH»(i) coumanqueC«H \ ^H = C - CO^H (4)- » Jusqu'ici on ne connaissait de ce composé qu'un seul isomère, l'es- tragol, que M. Grimaux a récemment transformé en anéthol au moyen de la potasse alcoolique. Le présent Mémoire a pour objet la préparation synthétique et l'étude de deux nouveaux isomères. L'un d'eux est l'ortho- propénylanisol C'H':^ ^„ ;,,, ,,„■./ .; \e ^'appellerai u/Choanéthut. r r j \CH = LH — LH-'(2) •* '' L autre est le metapropenylanisol CH' ^ _ \ _ /'o-HT^V J®^ ^PP®^" lerai métaanélhol. » J'ai suivi une mélhode analogue à celle qui m'a conduit à la synthèse de l'iso- safrol en partant du pipéronal (^). » On fait réagir à chaud l'anhydride propionique et le propionate de soude sec soit sur l'aldéhyde orthoniéthoxybeuzoï((ue C^H'(^ , , soit sur l'aldéhyde méia- mélhoxybenzoïque C'^H*<^p„Q . ,V • Pendant toute la durée de l'opération, il se dé- gage" de l'acide carbonique, provenant de la décomposition de l'acide non saturé qui a pris naissance, acide méthylorlhopropiocouinarique ou acide méthylmétapropiocou- marique. En même temps, il y a production du composé propénylique correspondant, orthopropénylanisol ou parapropénylanisol : 1. ^""\cH=.C-œ^H(2) -^^ -^^ " \CH = GH-CH»(2) CH' 11. Acide inéthylortUopropiucouniariquL'. orthopropénylanisol. ^ " \CH = C-œ^H(3)-^^ ^ \CH=--CH-CH'(3) CH' Acide mclliylmélapi-opiocouniarique. metapropenylanisol. (') l^EKKlN, ]>ericlUe, t. \, j). i6o4. ( ') Cil. MoL'RKi;, Comptes rendus, '60 mars 1896. (%) » Le mode opératoire est le suivant : « On chauffe pendant six heures, au réfrigérant à reflux, poids égaux d'aldéhyde, d'anhydride propionique et de propionate de soude sec. Lorsque la réaction est termi- née, on fait passer dans la masse un courant de vapeur d'eau. Celle-ci décompose l'anhj'dride en excès, et entraîne l'acide propionique, Faldéhj-de qui n'a pas réagi, et le propénylanisol formé. La liqueur distillée est alcalinisée par la soude et épuisée à l'élher, qui dissout le propénylanisol et l'aldéhyde. On agite la solution éthérée avec du bisulfite de soude pendant plusieurs jours, afin d'éliminer complètement l'aldéhyde. Le propénylanisol ainsi purifié est desséché sur le chlorure de calcium et soumis à la rectification. » L'orthoanéthol (orthopropénvlanisol) bout à 220°-223° (non corr.) sous la pression normale. C'est un liquide dont l'odeur est analogue à celle du vératrol. Sa densité à o° est 1,0075. Il ne se solidifie pas lorsqu'on le refroidit à — 23". En solution chloroformique et à 0°, il absorbe immédia- tement une molécule de brome. Hydrogène 8,3oet 8,58 Calculé 8,10 Carbone Si,ioe(8i.ii » S 1,08 » Le métaanéthol (niétapropénylanisol) est un liquide qui distille à 226''-229° (non corr.) sous la pression ordinaire. Son odeur rappelle assez, exactement celle de la résine élémi. 11 a pour densité à o" T,oor3. Tl ne se solidifie pas à — 23°. A 0° et en solution chloroformique, il absorbe immé- diatement une molécule de brome : Hydrogène 8,5-i Calculé 8,ri Carbone 81,22 et 81, i3 » 81,08 » Les acides non saturés correspondant aux deux nouveaux anéthols (acides méthylpropiocoumariques) ne diffèrent de ces derniers que par les éléments de l'acide carbonique en plus. Il est facile de les retrouver parmi les produits de la réaction. » A cet eftet, le résidu liquide, après l'entraînement par la vapeur d'eau (voir plus haut), est rendu alcalin par la soude, filtré, et additionné d'acide chlorhydrique en léger excès. L'acide non saturé se sépare rapidement. On le purifie par cristallisation dans l'alcool à 80°. » L'acide méthylorthopropiocoumarique ainsi obtenu se présente sous la forme d'aiguilles blanches, fusibles à 107"-! 08°. Il est peu soluble dans l'eau froide, assez soluble dans l'eau à l'ébuUition. Son sel d'argent cris- tallise dans l'eau bouillante en aiguilles très fines, qui se colorent lente- ment à l'air : Argent 36,2 Calculé 36, i pour 100 (6o) .) Il est identique au produit de Perkin et FletcLer ('). 1) L'acide méthvlmétapropiocoumarique forme de longues aiguilles bril- lantes, fondant à 92°-93°,5. Ce nouvel acide est légèrement soluble dans l'eau bouillante. Hydrogène 6,66 et 6,80 Calculé 6,25 Carbone 69,266169,1 Calculé 68,76 » Remarque. — L'orthoanéthol et le métaanélhol, qui font l'objet de celte Note, n'ont pas encore été rencontrés dans la nature. Au contraire, le pa- raanéthol s'y trouve en abondance; un travail récent et très complet de MM. Bouchardat et Tardy a établi notamment que ce composé formait les iï au moins de l'essence d'anis du commerce. Nous pensons toutefois que les deux nouveaux anéthols doivent exister dans certaines essences végétales, et, de préférence, l'isomère ortho, les dérivés meta étant, comme l'on sait, peu répandus dans la nature. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure (V èlhyloxalyle sur le naphtalènc en présence du chlorure d'aluminium. Note de M. L. Rousset, présentée par M. Friedel. (( La méthode au chlorure d'aluminium, de MM. Friedel et Crafls, ap- pliquée au chlorure d'élhyloxalyle, a permis à M. Bouveault de réaliser la synthèse des acides a-cétoniques et des aldéhydes aromatiques. Sur ses conseils, j'ai appliqué celte réaction à la série du naphtalène. Je me pro- pose aujourd'hui de faire connaître les résultats obtenus par l'action du chlorure d'élhyloxalyle sur le naphtalène en présence du chlorure d'aluminium. » En faisant tomber, par petites portions, le chlorure d'étliylo\alyle dans une solu- tion sulfocarbonique de naphtalène tenant eu suspension le chlorure d'aluminium, on obtient avec un rendement de 5o pour lOo le mélange de naphlylglyoxylates d'éthyle bouillant entre 20o°-2io'' sous 10""". » Ce mélange constitue un li(|uide visqueux que Ton traite en solution méthyl- alcoolique par son poids d'acide picrique. Dans ces conditions, comme je l'ai déjà montré (^), un seul des élliers se combine à l'acide picrique pour donner un picrate (') C/ieniical Society, t. XXXIX, p. 446 et 449- (») fiiillelin de (a Soc. Cli., i' série, l. XV, p. 65. ( «' ) cristallisé. Ce picrate constitue de belles aiguilles jaunes fusibles à 77° et répond ;\ la formule CH'—CO-CO-'C^H», C«H-(AzO^)^Ori. » Décomposé par le carbonate de soude, il fournil l'a-naphlylglyoxylate d'éthyle bouillant à 2i3°-2i5'' sous 23'"". C'est un liquide peu coloré, visqueux, de densité à o" égale à 1,19. » En le saponifiant par la soude en solution aqueuse, on obtient l'acide x-naplityl glyoxylique C'"]!' — CO.CO^H, qui cristallise dans le benzène en beaux cristaux brunissant à gS" et fondant à 100°. Ces cristaux contiennent du benzène; ils s'effleu- rissenl à l'air en devenant opaques et, après dessiccation, ils fondent à io7°-io8'' en se décomposant. » Cet acide a déjà été préparé par MM. Clans et Feist (' ). Ils le décrivent comme fondant à 11 3", 5, mais leur acide provenait de l'oxydation parle permanganate de potassium de l'a-méthylnaphtylcétone qu'ils n'ont pas su purifier. » Traité par Fliydroxylamine, l'acide précédent fournit une oxime fusible à igS"- igS" en se décomposant. Cette oxime distillée dans le vide se décompose suivant la réaction C'oH'- C^^QQ^= H=0 -h C0^+ CH-- C/Vz. » Le nitrile obtenu bout de 170° à 175° sous 20""". Il cristallise et fond à 34°. C'est l'a-naphtonitrile qui, d'autre part, a été caractérisé par son picrate fusible à 97°. La formation de ce nitrile établit la constitution des corps précédents. » La solution alcoolique provenant de la préparation du picrate de l'a-naphtyl- glyoxylate d'éthyle fournit, après décomposition par le carbonate de soude, un éther bouillant à 2i2''-2i.5° sous 20'""', de densité à 0° égale à 1,18 et de formule C-H' -CO-CO^C^Hs. » C'est le p-naphtylglyoxylate d'éthyle impur qui, saponifié par la soude, donne l'acide p-naphtylglyoxylique. Cet acide n'a pu être isolé à l'état de pureté, ni un de ses dérivés. » Ces acides, chaufTés avec l'aniline, donnent des phénylimides qui, bouillies avec l'acide sulfurique dilué, fournissent les aldéhydes naphtoiques. » L'aldéhyde a-naphtoïque constitue un liquide bouillant à i49° sous 9""", s'oxydant facilement à l'air et qui, par l'acide picrique, donne un picrate fusible à 94° C'ir-COH, C«H2(AzO=)^OH. Son hydrazone cristallise dans l'acide acétique en aiguilles jaunes fusibles à i52° et de formule CiH'— CH = Az — Az = CH — C'W. » Pour obtenir l'aldéhyde p-naphtoïque, on traite le mélange des aldéhydes naph- (') Berichte, t. XIX, p. 3 180. (62 ) loïques par l'acide picrique en solution alcoolique. Les eaux mères décomposées par le carbonate de soude donnent l'aldéhyde p-naphloïque qui, après plusieufc cristalli- sations dans Talconl à 60" et dans la ligroïne légère, forme de petites aiguilles blanches fusibles à 60°. » Ces aldélivdes ont déjà été préparées par MM. Bamberger et Lodter (') d'une part, et par MM. Battershall {^), Schuize ('), Bamberger et Bock- mann ( ') d'autre part (^) ». MINÉRALOGIE. — Sur la greennckile amorphe du Laurium. Note de M. Christomanos, présentée par M. Fouqué. « Parmi les divers produits minéraux du Laurium prédominent la smith- sonile et la calamine. C'est surtout aux mines de Camariza et de Mercati que l'on rencontre des calamines basiques jaunes, contenant du cadmium, soit à l'état de carbonate, soit à l'état de sulfure. » Un des écliantillons rares, presque diaphane, d'un jaune vif de surcin, a donné :'i l'analyse : Pour 100. Pour 100. ZnO 62,06 soit ZnCO' 92,57 CdO 2,70 CdCO» 2,62 Fe O 0 , 592 Cd S CaO o, 123 ZnO MgO 0,219 FeCO--' APO-' o,oao Fe-0= SiO- 0,180 CaCO' S 0,190 MgCO' CO^ 33,8q5 A1-0^ O; ,85 2, .0" 0 ,81 O; ,08 0 ,22 0. ,46 0, ,02 O: ,18 SiO= 99.979 ;»9>8S » Sur la surface, comme dans les fissures et dans les cavités de ces échantillons, se trouve un sédiment pulvérulent, en grains très fins accumulés, d'une couleur orange très éclatante, qui ne présente aucune trace de cristallisation ou de clivage, même au microscope. (') Berichte, i" série, t. \XI, p. 2%. (') Annales, i"' série, t. CLXMll, p. 116. (») Berichte, i" série, l. XVII, i53o. (') Berichte, ^"■ série, t. XX, p. 11 18. {'') Laboratoire de M. Barbier, Faculté des Sciences de L_>on. (63) I) Cette poudre a la composition suivante : Pour 100. Cadmium 11 1'^-'^ Soufre 22,^7 Zinc traces Bioxyde de carbone traces 99>69 Il CliaufFée au chalumeau, elle devient rouge grenat en décrépitant; cliaufTée sur le cliarbon seul, ou avec du carbonate de sodium, elle forme "un dépôt brunâtre; chaufTée avec de l'acide chlorhydrique, elle se dissout entièrement en développant du gaz sulfhydrique. » Son poids spécifique est égal à 4i77> ^^ dureté est comprise entre 3 et 4- » Toutes ces qualités indiquent que cette poudre, entièrement amorphe, est de la greenockite. )) Ce minerai, primitivement signalé en Ecosse, s'y présente ordinaire- ment cristallisé en hémimorphies hexagonales; c'est probablement au Laurium qu'il a été signalé, pour la première fois, à l'état amorphe ('). La greenockite amorphe du Laurium se trouvant déposée à la surface des calamines jaunes, cadmifères, il est probable que le sulfure de cadmium a été précipité d'une solution de bicarbonates de zinc et de cadmium par du gaz sulfhydrique, ce qui se laisse aisément répéter par l'expérience. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches expérimentales sur les effets des injections intraveineuses massives des solutions salines simples et com- posées. (^Détermination de leur valeur en vue de leur application à la Théra- peutique.) Note de MM. Bosc et Yedel, présentée par M. Bouchard. « Nous avons entrepris l'étude expérimentale des injections intraveineuses massives des solutions salées. Il ne s'agit pas du lavage du sang, tel que l'entendent MM. Dastre et Loye, mais de l'introduction dans les veines, en un coup, d'une grande quantité de liquide. )) Nous avons expérimenté des solutions de chlorure de sodium seul et des solutions de chlorure de sodium et de sulfate de soude, désignées ordi- nairement sous le nom de sérum artificiel, solution physiologique. Pour éviter toute équivoque, nous désignons sous le nom de solution salée simple la (') Lacroix, Bulletin de la Soc. Min., t. VII, p. 463, ( 64 ) solution de chlorure de sodium seul, et sous celui de solution saline com- posée la solution de chlorure de sodium, sulfate de soude et autres sels. » Avant d'étudier les effets de ces solutions, nous avons recherché si le véhicule, eau distillée ou eau ordinaire, introduit avec une telle abondance dans le sang, n'a pas des effets qui lui soient propres. » I. Rôle du véhicule. — i" L'eau distillée, introduite dans les veines, n'a entraîné la mort immédiate qu'à des doses élevées; 90™ à 102^'' chez le lapin, 160'''^ à igo"' chez le chien, par kilogramme. .L'eau distillée semblerait donc peu nocive et cependant l'étude de sa toxicité éloignée noui montre qu'elle produit des phénomènes de la plus haute gravité et la mort, même à doses faibles : 3o'^'=, 25''=, 20'='' chez le lapin. Les éva- cuations sanglantes, les hémorragies et les lésions globulaires sont les traits domi- nants de cette intoxication. Comme conclusion pratique : l'eau distillée, introduite dans les veines, est nuisible même à doses faibles; il serait par suite très dangereux de l'injecter seule dans les veines de l'homme malade; elle doit être rejetée d'une façon générale en tant que véhicule de toutes substances à introduire directement dans le sang. » 2" L'eau ordinaire est au contraire dépourvue de toute toxicité. Elle tue immé- diatement aux mêmes doses que l'eau distillée, mais aux doses très élevées de 120", i3o™ par kilogramme chez le chien, de 45, 5o chez le lapin, elle n'entraîne ni la mort ni des eft'ets nuisibles. Elle produit en outre des ejfets particuliers : une élévation passagère de la température de j^ à i", une diurèse abondante, sans hématurie. Ses eflets nuisibles sur les globules rouges sont bien moins marqués que ceux de l'eau distillée. L'eau ordinaire pourrait donc, à la rigueur, être introduite seule et à haute dose dans les vaisseaux . » II. Etude des sels et des solutions salines (salée simple, saline composée). — 1° Solution salée simple. — Le rôle du véhicule étant déterminé, reste à rechercher les eflets des solutions salées dont le chlorure de sodium est l'élément indispensable. » «. Les solutions fortes nous ont permis d'étudier le degré et les caractères de la toxicité du chlorure de sodium et de fixer la dose à laquelle il devient nuisible. Nous avons employé la solution de 10 pour 100 chez le lapin, de 7 pour 100 chez le chien. Ces solutions ne tuent qu'à doses élevées (4 à 5s'' pour le lapin, Ss"", 4 pour le chien, par kilogramme); on peut tripler la quantité de chlorure de sodium du sang sans tuer l'animal. Les eflets varient avec les doses : la respiration est toujours ralentie, le cœur accéléré; la température s'élève de i",5 à 2", aux doses faibles, et arrive à un chiffre hyperthermique (42°,3) aux doses mortelles; les mictions sont abondantes, claires, tardives; le système nerveux n'est pas touché aux doses faibles; aux doses tardive- ment mortelles, il se produit de l'inquiétude, des spasmes musculaires, des attaques convulsives; aux doses rapidement mortelles, la mort survient par les progrès de la résolution, sans secousses. L'emploi de solution salée simple forte ne présente pas de danger, à condition que la quantité de chlorure de sodium injecté ne dépasse pas le triple de la quantité de chlorure de sodium du sang; c'est là une limite extrême. » b. Solution faible. — Nous avons fait chez le chien des injections massives de ( ^'"i ) solution de clilorure de sodium à ,5 et 7 pour 1000, aux températures de 3y°, io" et 20", à la vitesse de iS"^"^ à 87" par minute, et aux. doses de 86" à 26 r" par kilogramme. Ces injections ont toujours été dépourvues fie toxicité immédiate ou éloignée, alors même que Ton triple la masse du sang. Elles ralentissent la respiration, accélèrent le cœur, ne modifient pas la pression sanguine; la température rectale et périphérique sV'- /èce de 1° environ avec retour à la normale en quelques heures; il se produit des frissons après l'injection, des mictions abondantes claires, qui débutent une demi- heure après. Tous ces effets sont indépendants de la vitesse de l'injection, de la tem- pérature du liquide et, à partir d'une certaine quantité, ne varient pas propor- tionnellement aux doses. La solution salée à 5 pour 1000 agit moins sur la diurèse et la calorification et l'on doit lui préférer la solution à 7 pour 1000. » 2° Solution saline composée (solution de chlorure de sodium et de sulfate de soude, parties égales, à 7 pour 1000). » Nous avons fait des injections isolées et des injections en série. Les effets des in- jections isolées ne présentent aucune différence avec ceux des injections de solution salée simple. Les injections en série (4700'''" en soixante-sept heures chez un chien de i8''s par dose quotidienne de looo'"'', 1000'''', 1200"^", \i>oo"') reproduisent, chaque fois,, les mêmes effets que les injections isolées et sont aussi peu nocives. Le sulfate de soude n'est d'aucune utilité réelle vis-à-vis des globules rouges. » La valeur physiologique de la solution saline composée n'est pas supérieure à celle de la solution salée simple; par suite, la solution salée simple à •j pour 1000 de chlorure de sodium est suffisante et paraît la plus convenable pour les injections intraveineuses. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Évaporation cutanée chez le lapin. Action de la pilocarpine. Note de M. Lecërcle, présentée par M. Bou- chard. « Le lapin ne perd pas d'caii par la surface cutanée : c'est ropinion de Luchsinger, acceptée par tous les physiologistes. Nous avons vérifié que le plus souvent, en effet, l'évaporalion cutanée, chez cet animal, est très faible. Mais il nous est aussi arrivé, en recouvrant le train postérieur, préalable- ment débarrassé de poils, d'une cloche en verre, d'observer une abondante buée, signe d'une évaporation cutanée très sensible. » Pour la mesurer, nous avons appliqué sur le train postérieur, dont les poils avaient été enlevés, une cloche eu verre de 200", recouvrant une surface de i4o'"'i. Nous la faisions traverser, pendant dix minutes, par des courants d'air non desséchés, dont le volume était égal à celui de l'eau qui s'écoulait d'un flacon de Mariotte ser- vant d'aspirateur. L'expérience terminée, la cloche était reliée à un bloc cylindrique de même rayon, par un manchon de caoutchouc formant une fermeture hermétique. C. H . '896, -" Semestre. (T. CXMII, N" 1.) 9 (66) el 00 la desséchait, «ainsi que les tubes de jonction, par un courant d'air sec provoqué par une trompe. On avait recueilli, dans des tubes desséchants, la vapeur d'eau émise par l'animal el celle contenue dans le volume d'air qui avait passé pendant dix mi- nutes. Ce dernier poids étant déterminé, on obtenait, par différence, la vapeur émise par une surface déterminée, pendant dix minutes. Un thermomètre, fixé dans la cloche, recevait la chaleur émise par rayonnement. On déterminait aussi la température rec- tale et la température de la peau recouverte par la cloche. L'animal était toujours attaché deux heures au moins avant l'expérience, et ses températures rectale et cutanée étaient presque absolument stalionnaires. » Le courant d'air passant avec des vitesses différentes, nous avons recherché quelle était l'influence de la vitesse sur l'évaporation. En opérant dans les circonstances les plus favorables, c'est-à-dire avec des lapins produisant de la vapeur en quantité suffi- sante pour la production d'ufle buée, nous avons reconnu que, pour des vitesses crois- santes, la quantité de vapeur d'eau émise va d'abord en croissant et passe par un maxi- mum qui n'est pas dépassé lorsqu'on fait passer dans la cloche, pendant dix minutes, un volume d'air égal ou supérieur à 3"' ('). Lapin de '>M,^-o. Température ;utanée. Volume d'air. l'oid.s de vapeur contenue dans l'air. Poids total. de l'air. rectale. < Différence, 0 l6, 2 38° 4 0 33,6 lit o,97 8 21 msr i3 » » » ,,34 10 3o 20 )) )> )) » » » » » 2,17 2>97 3,67 18 24 3o 43 48 55 24 24 25 » )) » 7^7' 63 89 26 » En répétant ces expériences pendant plusieurs mois, nous avons obtenu des quan- tités de vapeur d eau très variables émises, par une même surface, dans un même temps. Leur poids a varié de 2 à 28"'S'". Ce chiffre a été obtenu, sur des lapins, les premières fois qu'on les attachait. Au bout de quelques jours, et dans les mêmes con- ditions, on ne le retrouvait plus. » Nous avons recherché l'influence de la pilorarpine sur celle évapora- lion. Après avoir mesuré l'évaporalion cutanée, comme nous venons de le dire, nous injeclions, à la racine d'une cuisse, i" de solulion de chlor- hydrate (le pilocarpine et, cinq minutes après, nous mesurions de nouveau (') Il en est du reste ainsi si l'on mesure, sous des vitesses croissantes, la quantité de vapeur d'eau émise par la main, les conditions extérieures et physiologiques res- tant constantes. (67 ) la quantité de vapeur d'eau émise pendant dix minutes. Plus tard nous fai- sions une troisième et même une quatrième mesure. » Nous avons observé deux réactions différentes. Chez certains lapins, il y a abondante salivation et faible augmentation dans l'évaporation cutanée. Chez d'autres, où la salivation est presque nulle, il y a notable variation dans la vapeur d'eau émise; mais, dans tous les cas, il faut des doses d'alcaloïde beaucoup plus grandes que celles qu'on donne thérapeutiquement, si l'on lient compte du poids de l'animal. Lapin : 3''e'',3oo {salive abondanunent). Températures Poids — par Volume de vapeur d'eau extérieure. rectale. ciitaaée. rai (Onnement. d'air, lit da ns l'air, uigr total. mgr Différence, mgr Avant injection. . 12,8 36,1 33,2 i8,7 3,62 18 3o 12 Injection de l'^i'. » 36 33,6 19, *> 3,53 18 32 i4 \ heure après . . » 35,7 33,2 19.6 3,4 '7 28 1 1 Avant injection . i3 36,7 33,5 18,4 3,38 18 22 4 Injection de a'^s'' )) 36,4 33,2 i9>6 3,92 22 32 10 j heure après . . » 36,1 32,9 «9>8 4,i3 23 1 1 Femelle .- 2''8'-,84o ( ne salive pi •esque pas). Avant injection . «4 39 34,9 •9>8 4,2 21 3o 9 Injection de l'S''. >' 38,8 35,1 20,4 4,47 23 40 17 i heure après . . » 38,8 35,9 20,4 4,32 22 3o 8 Avant injection . i3,4 39 35,9 19-2 3,8 20 28 8 Injection de 2'^s^ » 38,8 34,3 20,4 3,88 21 42 21 \ heure après . . B 38,5 34,5 20,4 3,95 21 40 •9 I heure après . . » 38,9 35, 1 20 3,96 21 29 8 » L'action de la pilocarpine est beaucoup plus manifeste chez la femelle qui ne salive presque pas. Quelle que soit la dose, on observe un abais- sement de la température rectale et une élévation du thermomètre qui reçoit la chaleur rayonnée. » La température cutanée s'est élevée après injection de 1'"^''. Elle a baissé après injection de a'»"^. Dans la dernière expérience, on voit que, au bout d'une heure, l'action et, probablement, l'élimination de la pilocar- pine étant complètes (les animaux urinent abondamment), l'évaporation cutanée est redevenue ce qu'elle était au début. En même temps, les tem- pératures rectale et cutanée se sont relevées et la température qui sert de mesure au rayonnement s'est abaissée. » (68) ANATOMIE ANIMALE. — Sur quelques points de i' I/islologie des muscles des Cirrhipèdes. Noie de M. A. Gruvel ('). « Nos recherches ont porté sur les |)rincij)ales espèces de Cirrhipèdes, îiussi bien scssiles que pédoncules, qui nous ont déjà servi pour de précé- dents travaux (-). » On rencontre chez ces animaux trois formes de tissu musculaire : i" des fibres musculaires striées non arborescentes; 2° des fibres muscu- laires striées arborescentes; 3" des fibres musculaires lisses non arbores- centes. Nous laissons volontairement de côté une forme déjà décrite par d'autres auteurs et par nous-même sous le nom de fibres musculaires lisses arborescentes, l'embryogénie nous ayant démontre que celte sorte de tissu n'est pas de nature musculaire, mais bien de nature conjonctive. » I. Fibres musculaires striées non arborescentes. — Ces muscles se ren- contrent d'une façon générale dans tout le corps (excepté le pédoncule et le muscle adducteur des sentes). Ils forment la masse principale de la musculature, mais leur structure est loin d'être très nette partout. » Ce sont surtout les muscles masticateurs qui nous ont fourni les meil- leures préparations. » Au lieu d'être formée de disques superposés comme chez les Insectes, la fibrille striée des Cirrhipèdes a une structure nettement alvéolaire, en ce sens que les disques sont remplacés par des ellipsoïdes plus ou moins allongés ou aplatis, et toutes ces alvéoles sont unies entre elles par un pro- toplasma périphérique qui forme à l'ensemble comme une sorte de gaine. » On trouve des parties sombres correspondant aux disques épais som- bres des insectes et formés par trois alvéoles, une centrale très sombre et allongée et deux terminales plus claires et moins longues, puis à chacune des extrémités de cette partie sombre, deux alvéoles claires correspondant aux disques clairs et enfin entre deux alvéoles claires, une alvéole plus sombre, et plus renflée, qui est l'homologue du disque sombre mince des Insectes. (') Nous ne faisons que résumer ici les principaux traits que l'étude nous a révélés comme intéressants, un travail plus complet devant paraître ultérieurement. (^) A. GiiLVEi,, ContribiUion à Vcludcdes Cinliipèdes {Arc/iivcs de Zoologie ex- pcriinentale ; 1894). (69; » Au moment île la contraclion, deux seulement de ces éléments, sur trois, semblent mis en jeu. Ce sont les alvéoles minces obscures qui se ren- flent légèrement en s'aplatissant dans le sens perpendiculaire à celui de la fibrille et les parties épaisses et sombres. Il semble que, des trois alvéoles qui les composent, l'alvéole centrale seule s'aplatit et, dans ces condi- tions, les deux stries sombres qui la séparent de ses voisines s'épaississent. » Dans ces conditions, nous croyons pouvoir admettre que, au moment de la contraction, c'est le protoplasma interalvéolaire seul qui est actif et qui, pressant sur les alvéoles, les force à prendre la (orme la plus voisine de la sphère, ces alvéoles étant purement passives. Lorsque la cause qui a produit la contraction cesse d'agir, les alvéoles tendent à reprendre leur forme primitive et deviennent actives, tandis que leprotoplasraa interalvéo- laire est devenu passif. » II. Fibres musculaires striées arborescentes. — Dans ces sortes de muscles, les fibres ressemblent en tous points à celles que nous venons de décrire; seulement, près de l'une de leurs surfaces d'insertion, ces fibres se divisent en éventail ai perdent toute trace de striatLon. » On les rencontre bien développées autour de l'œsophage. » L'arborescence a simplement pour but de permettre une action plus étendue, sans pour cela augmenter le nombre de faisceaux musculaires qui ont en général une disposition radiaire. » III. Fibres musculaires lisses. — Ces éléments, qui se rencontrent dans des parties spéciales du corps (pédoncule, manteau et, le plus souvent, muscle adducteur des scuta), débutent par une simple cellule fusiforme à noyau plus ou moins allongé. Puis la cellule s'allonge en repoussant le noyau vers la périphérie, et bientôt la fibrille ainsi formée se trouve repré- sentée par une partie protoplasmique hyaline, sur l'un des côtés de laquelle est placé le noyau entouré d'une mince couche de protoplasme granuleux. » Ces fibrilles ne nous ont jamais présenté ni dichotomisations ni ana- stomoses. » IV. Fibres conjonctives arborescentes. — Ces éléments, décrits comme fibres musculaires lisses, se rencontrent dans le pédoncule, mais ils sont particulièrement développés dans le manteau, où ils ont pour but de main- tenir les deux parois à une distance définie et où ils n'ont jamais à produire aucune contraction, ce dont ils seraient du reste incapables. » A l'état adulte, on peut se méprendre et il est assez facile de les consi- ( 7« ) (lérer comme des fibres musculaires, mais il n'en est plus de même si l'ou suit le cours du développement. » On trouve alors que, primitivement, ces éléments ne diffèrent en rien des cellules qui formeront le tissu conjonctif environnant ; c'est seulement petit à petit que les éléments cellulaires qui doivent leur donner naissance s'allongent de façon à réunir les deux parois du manteau, et cela continue ainsi en se compliquant de divisions longitudinales nombreuses aux deux extrémités, en sorte que, bientôt, la fibre se trouve formée d'une partie centrale unique qui se termine à ses deux extrémités par un pinceau de ra- mifications servant à multiplier les points d'insertion. » Ces libres particulières sont donc bien de nature conjonctive, et nous n'avons pu leur découvrir aucune structure. » ZOOLOGIE. — Sur un parasite accidentel de l'homme appartenant à l'ordre des Thysanoures. Note de MM. Frèche et L. Beille, présentée par M. Edmond Perrier. « Ce parasite a été observé dans les circonstances suivantes : » M. X., âgé de 70 ans, habite dans la Charente-Inférieure une maison confortable et isolée en rase campagne; il est très soigneux, de sa personne. » En août 1891 il fit un voyage aux Sables-d'Olonne, à la Rochelle et à l'île d'Oloron et ne remarqua rien d'anormal. Mais quinze jours après son retour il sentit de vives démangeaisons dans le cuir chevelu et y trouva de nombreux parasites qu'il prit pour des poux. Un traitement mercuriel parut efficace. A l'entrée de l'hiver les parasites disparurent et M. X., n'en trouvant plus, se crut définilivement débarrassé. Mais au printemps de 1892 de nouveaux parasites reparurent et persistèrent jusqu'en no- vembre. En 1893 nouvelle éclosion au printemps et disparition à l'entrée de l'hiver. Les mêmes faits se sont renouvelés en 189/i, 1895, 1896, et cela malgré tous les soins de propreté et la désinfection de tous les objets mobiliers. Les parasites semblent même devenir de plus en plus abondants; à l'origine M. X. n'en trouvait que dans ses cheveux qu'il porte habituellement fort longs, mais depuis 1894 ils circulent sur le cou, le tronc et les membres qui sont absolument glabres. » Ce parasite ne détermine aucune lésion de la peau; le cuir chevelu, sur lequel il est si abondant, n'offre aucune altération pathologique; il est simplementgénant et désagréable par ses mouvements. Il paraît apparte- nir au genre SeiVa et avoisine la Seira domestica, mais sans lui être iden- tique; on ne peut le rapporter à aucune des espèces décrites par Lubbock dans sa monographie classique. ( V ) » Particularité curieuse: seul dans son entourage M. X. est atteint; ses domestiques sont à peu près complètement épargnés. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Influence de la composition de l'eau des lacs sur la fonnation des ravins sous-lacustres. Note de M. André Delebecque, présentée par M. Schlœsing. (( Les travaux hydrographiques exécutés dans les lacs de Genève et de Constance ont montré que les deltas du Rhône et du Rhin présentaient, à leur entrée dans ces lacs, des ravins sous-lacustres très bien dessinés. Ces ravins ont une longueur de quelques kilomètres, une largeur de quelques centaines de mètres et une profondeur qui atteint 3o™ au lac de Genève et dépasse 5o'" au lac de Constance. M. Forel en a donné, il y a longtemps, une explication qui me paraît très juste. Les eaux des fleuves glaciaires ne se diffusent pas immédiatement dans celles des lacs; mais, plus denses par suite de leur charge d'alluvions, elles s'écoulent dans les profondeurs le long des talus du delta immergé, comme le ferait un fleuve de mercure, et le courant, limité par des masses d'eau dormante, doit, en frottant sur ses parois liquides, laisser tomber son limon en suspension. Ainsi se con- stituent les digues qui bordent le ravin et qui, dès qu'elles ont atteint une hauteur suffisante, dirigent le courant sous-lacustre. Nous assistons d'ail- leurs, en été, à la disparition des eaux boueuses du Rhône dans le lac de Genève; c'est le phénomène de la Bataillère, bien connu des riverains. » Les hydrographes suisses ont constaté, à leur grande surprise, que ces ravins faisaient complètement défaut dans les autres lacs. Ni la Reuss et l'Aa dans le lac des Quatre-Cantons, ni l'Aar dans le lac de Brienz, ni le Tessin et la Maggia dans le lac Majeur, tous fleuves alimentés par des gla- ciers, ne présentent à leur embouchure une disposition semblable. » Cette diversité dans le mode de dépôt des alluvions tient sans doute à plusieurs causes, dont l'une est probablement la longueur du cours du fleuve. Plus celle-ci est considérable, plus les matériaux charriés ont le temps de s'user pendant leur transport; si celui-ci est suffisamment pro- longé, ils peuvent arriver dans le lac à l'état d'alluvion impalpable, état nécessaire pour la formation de digues du ravin sous-lacustre. Or une simple inspection de la carte de la Suisse montre que le cours du Rhône et du Rhin est sensiblement plus long que celui des autres fleuves. » Toutefois il est probable qu'une autre cause, qui jusqu'à présent ne ( 72) paraît pas avoir été signalée, intervient d'une manière très efficace, et il y a lieu de se demander si, une fois de plus, certaines expériences de M. Sclilœsinfi; ne peuvent expliquer cette anomalie. M. Schlœsing(') a montré que, lorsque la teneur d'un milieu liquide en bases alcalino- terreuses descend au-dessous de o«%o6 par litre, la précipitation des argiles que ce milieu tient en suspension ne se fait qu'avec une extrême lenteur. Il en résulte que, si un fleuve, chargé d'alluvions glaciaires dont la majeure partie consiste en argiles, débouche dans un pareil milieu, la précipitation de ces alluvions ne se produit qu'après un temps très long et sur l'ensemble de la cuvette, lorsque les eaux du fleuve se sont entiè- rement diffusées dans celle du lac; au contraire, si la teneur du milieu en bases alcalino-terreuses est supérieure à o^'", 06, le dépôt peut se former assez rapidement, à une distance limitée de l'embouchure et avant que cette diffusion ait lieu ; les digues nécessaires à l'existence du ravin sont alors susceptibles de se constituer. « Or, voici les chiffres que j'ai trouvés pour quelques lacs suisses : Hési'lu Somme. Lieu Date sec — Lacs. (le la prise. (le la pr ise. par litre. CaO. iMgO. Cl aO + MgO Constance. 1''™ à l'esl de Constance. ■î.'î mars 1896 0,1775 0,067 0,014 0,081 Genève. Au large de Thonon. 3 mars .896 0, 17 o,o633 0,01 1 0,0743 Qualre-Canlons. 100™ en amont du Neue Brilcke de Lu- cerne. i""'' mars 189G 0, 122 o,o53 o,oo58 o,o58S Brienz. Au large d'Iselt- wald. i4 mars 1896 0,0895 o,o38 o,oo33 o,o4i3 Majeur. Au large de Lo- carno. 8 avril 1896 0,0905 o,o3i5 0,006 0,0375 » On voit que la somme CaO + MgO est supérieure à o^',o6 pour les lacs de Constance et de Genève qui possèdent un ravin sous-lacustre, et inférieure à o^, 06 pour les autres lacs qui n'en po.ssèdent pas. )> Bien qu'elle ne résulte encore que de l'étude de cinq lacs, cette appli- cation des lois de M. Schlœsing aux dépôts lacustres m'a paru assez inté- ressante pour être signalée à l'Académie. » (') ScilLOESiNG, Encyclopédie chimique, t. \, p. 62. ( 73) HYDROGRAPHIE. — Sur un nouveau sondeur; appareil portatif à fil d'acier. Note de M. Emile Belloc, présentée par M. Janssen. « Soumis à des expériences nombreuses dans les lacs et en pleine mer, l'appareil de sondage dont M. Janssen a bien voulu présenter la descrip- tion à l'Académie (séance du 2.5 mai 1891) paraît avoir satisfait aux épreuves qu'il a subies de plusieurs côtés ('). Néanmoins, j'ai cru devoir apporter de légères modifications à certains de ses organes, afin d'en ren- dre le fonctionnement plus parfait. » L'appareil que j'ai l'honneur de placer sous les yeux de l'Académie est une amplification et un perfectionnement d'une machine plus petite, pe- sant moins de 4''^, que j'avais imaginée pour servir à mes études lacustres. Il est plus particulièrement destiné aux recherches marines, et pèse 10^^. » Deux flasques parallèles en bronze forment le bâti. Les poulies sont en bronze et leurs axes en acier. Disposés comme des susbandes d'aflTùts, et tenus simplement par des chevilles à ergot, les chapeaux des paliers sont très facilement démontables. )> Un tambour, actionné par une simple manivelle, peut enrouler 2000™ à 25oo" de fil d'acier trempé, dit corde à piano, de ^ de millimètre, c'est-à-dire beaucoup plus qu'il n'en faut pour une machine portative de ce genre. )i En quittant ce tambour, le fil vient s'engager dans la gorge d'une poulie folle. Descendant ensuite verticalement, il passe sous une deuxième poulie, à moitié plongée dans un auget, contenant des matières grasses qui doivent empêcher l'oxydation de l'acier; puis il remonte vers la poulie métrique, mise en rapport direct avec le comp- teur, et l'entoure presque entièrement. Finalement, après s'être engagé entre deux petits tourillons verticaux, le fil vient se couder, presque à angle droit, sur une qua- trième poulie fixée à l'extrémité d'une flèche destinée à éloigner la ligne du flanc de l'embarcation. » Comme le modèle primitif, celui-ci est muni d'une roue à rochet permettant (') S. A. S. le prince A. de Monaco, M. A. Delebecque, ingénieur des Ponts et Chaussées, M. le professeur Thoulet, et l'ingénieur suisse M. Hôrnlimann, ont eff"ectué leurs recherches marines et lacustres avec cet appareil. Plus récemment, M. le docteur G. Pruvot, de la Faculté des Sciences de Grenoble, s'en est servi, sous la haute direction de M. H. de Lacaze-Duthiers, sur le Roland- Bonaparte, pour l'étude des fonds sous-marins du golfe du Lion. Enfin, cette année même, M. le comte de Dalmas l'a utilisé pour de nombreux sondages exécutés dans la mer des Antilles. Tous mes appareils de sondage sortent des ateliers de M. l'ingénieur Jules Le Blanc : leur solidité et leur précision ne laissent donc rien à désirer. C. R., 1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N" 1.) lO ( l\ ) d'immobiliser la machine. En outre, une gorge ménagée à gauche du tambour reçoit la lame d'un frein automoteur. Ce frein est à double eflfet : actionné par l'opérateur, à l'aide d'une manivelle parcourant les dilTérenls points d'un secteur sur lequel on le fixe, il commande le mouvement rotatif du tambour et règle la vitesse du poids de sonde pendant la descente; dans tous les cas, étant sous la dépendance directe de la force de pesanteur exercée à l'extrémité de la ligne, il provoque l'arrêt instantané de la machine au moment précis où le plomb de sonde touche le fond. » Une tige d'acier, entourée à son extrémité inférieure d'un ressort à boudin et muni d'écrous de réglage, est fixée en avant de l'auget. En haut, elle se termine par un étrier mobile en cuivre rouge, fonctionnant automatiquement, et destiné à arrêter le déroulement du fil, quand la sonde est au bout de sa course. » Le tambour peut enrouler 2000™ à aSoo" de fil d'acier, dit corde à piano, de -^ de millimètre, pouvant supporter un effort de plus de f^o^s. Le poids du fil est d'en- viron i''s, 000 pour une longueur de 4oo" ; soit o^s, Syô par mètre. » Le diamètre très réduit du fil d'acier annihilant, pour ainsi dire, les frottements, on peut emplojer un poids de sonde extrêmement léger, même pour les grandes pro- fondeurs, sans que la sensibilité du frein automoteur soit diminuée. » Par suite de ce nouveau dispositif, la ligne n'est plus exposée à quitter la gorge des poulies. Ainsi maintenu par l'élrier, et ne pouvant se dérouler par son propre poids, le fil d'acier n'obéit plus au mouvement de torsion qui occasionne habituelle- ment la formation de boucles ou coques, et provoque trop souvent sa rupture. De plus, au lieu d'être supporté, comme précédemment, par un bras unique attaché contre l'une des flasques, l'auget est fixé entre deux bras dont les extrémités posté- rieures s'appuient sur l'axe horizontal qui soutient le levier du frein automoteur, et oscille autour de lui. » Telles sont, très succinclement énoncées, les améliorations successives que j'ai apportées à mon sondeur à fil d'acier. » Dans le but de le rendre facilement transportable dans la haute mon- tagne et jusque sur les bords des nappes lacustres les plus élevées, j'ai ré- duit le volume et simplifié les organes du modèle que je viens de décrire, en le ramenant au poids et aux proportions de l'appareil originaire de » Ce petit appareil est celui dont M. l'ingénieur A. Dclebecque se sert, depuis 1892, pour l'exécution des travaux lacustres que connaît l'Acadé- mie. C'est également à l'aide d'un modèle analogue que je poursuis, depuis (') Les principales modifications portent sur l'épaisseur du ])àti, f|ui est ici en acier au lieu d'être en bronze, sur le frein automoteur et la distribution des poulies de renvoi. Afin de faciliter la manœuvre de la manivelle, placée à droite du tambour, le compteur a été mis à gauche, et, pour rendre la lecture commode, le cadran est fixé obliquement, d'avant en arrière, au lien d'occuper une position verticale. ( 7^ ) de nombreuses années, Tétude des lacs français et espagnols des Pyrénées, de ceux du littoral du golfe de Gascogne, des Vosges, etc. )) Ces instruments peuvent être également utilisés pour mesurer toute hauteur verticale, falaise, gouffre, puits démine, etc., dont le sommet est praticable et la base difficilement accessible. » La séance est levée à [\ heures et demie. M. B. BULLETIX BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 6 juillet 1896. Essai de Paléontologie philosophique ; Ouvrage faisant suite anx Enchaîne- ments du monde animal dans les temps géologiques, par M. Albert Gaudry, de l'Institut de France et de la Société royale de Londres, etc. Paris, Mas- son et G'*; I vol. gr. in-8°. (Offert par l'auteur.) Bulletin astronomique, publié sous les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. F. Tisserand, Membre de l'Institut, avec la collaboration de MM. G. BiGouRDAN, O. Callandreau et R. Radau. Tome XIII. Juillet 1896. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1896; in-S**. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Tome XX. Mars, avril, mai 1896. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1896; 3 fasc. in-8°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart, MoissAN. Juillet 1896. Tome VIII. Paris, Masson et C'% 1896; i fasc. in-8°. La Dynamo : Théorie, calcul et construction, par MM. C.-C. Hawkins et F. Wallis. Traduction et adaptation par M. E. Boistel, Ingénieur électri- cien. Tomes I et II. Paris, J. Fritsch, 1896; 2 vol. in-i8. JJ Electro-aimant et l' électro-mécanique, par Silvanus P. Thompson. Ou- vrage traduit et adapte de l'anglais par E. Boistel, électricien. Paris, J. Fritsch; i vol. in- 18. Courants polyphasés et allerno-moteurs , par Silvanus P. Thompson, Di- recteur du Collège technique de Finsbury, à Londres. Traduction par E. Boistel, Ingénieur. Paris, Baudry etC'*; i vol. in-8°. Traité de Photographie industrielle : Théorie et pratique, par M. Charles ( 76 ) Fery et M. le D'^Bvrais. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; i vol. in-i8. (Présenté par M. Schiitzenberger.) L'incandescence par le gaz et le pétrole. L'acétylène et ses applications. par M. F. Dommer. Paris, B. Tignol; i vol. in-iB. (Présenté par M. Moissan.) Société (le Médecine de Paris, 1 796-1896, Centenaire 22 mars 1896. Paris, Masson et C'*, 1896; i vol. in-8'\ (Présenté par M. Brouardel.) Leçons de Clinique médicale faites à l'hôpital Saint- Eloi de Montpellier. Novembre 1890. Juillet 1896. Deuxième série, par M. le D'' J. Grasset, Professeur de Clinique médicale à la Faculté de Montpellier. Montpellier, Camille Coules, 1896; i vol. gr. in-B". (Présenté par M. Bouchard.) Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié par M. E. Mascart, Directeur du Bureau central météorologique de France. Année 1896. N" 4. Avril 1896. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; in-4°. Bulletin de la Société astronomique de France et Revue mensuelle d'Astro- nomie, de Météorologie et de Physique du Globe. Juillet 1896. Paris; fasc. in-8". De V eau potable à tous sans obérer la masse de personne, par M, C.-J. Tac- kels. Paris, Michelet, 1896; in-8°. Oh souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, Quai des Grands- Augusiins, n" 55. Jepuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volume» ln-4*. Douj les, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel lart du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — DéparterneiiLS : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : n Michel et Médan. I Chaix. !r < Jourdan. ( RulT. ens Courlin-Hecquet. Germain etOrassin. Lachèse. onne Jérôme. nçon Jacquard. Avrard. teaux \ Feret. Muller (G.). •ges Renaud. _ Lefournier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroff. Massif. iibery Perrin. . ( Henry. ■bourg ! ■" . Marguerie. Lorient. chez Messieurs I Baumal. S mont-Feri i Juliot. j Ribou-Collay. / Lamarche. Ratel. ( Roy. l Lauverjat. ( Crepin. Drevet. Gralier et G'". oc/ielle Foucher. Bourdignon. Dombre. Vallée. Quarré. oble 1 M"' Texier. , Bernoux el Cumin 1 Georg. Lyon . . < Cole. j Chanard. 1 Ville. Marseille .. Ruai. Montpellier . . . ( Calas. ■■ ( Coulel. Moulins . . Martial Place. / Jacques. Nancy . . 1 Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. Nantes ^ Loiseau. 1 Veloppé. Nice ( Barnia. " ( Visconli el C'V Ninies . . . . . . Thibaud. Orléans . . Luzeray. Poitiers ( Blanchier. ( Druinaud. Rennes . . Plihon el Hervé. Rochefort . . Girard (M""). Rouen 1 Langlois. } Leslringant. S'-Etienne . . Chevalier. Toulon 1 Baslide. ( Bumébe. Toulouse ) Gimel. ■ ■ 1 Privai. 1 Boisselier. Tours . . j Pérical. f Suppligeon. Valenciennes.. . 1 Giard. i Leniailre. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : Berlin. Bucliaiest. A , , ( Feikenia Caarelsen Amsterdam ( el C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Ashcr el C". Dames. Friedlander el fils. I Mayer et Muller. gg,.„g \ Schniid, FrancUe el I C". Bologne .. Zanichelli. / Ramlol. Bruxelles ! Mayolezet Audiarle. ( Lebègue el C''. \ Solscheck el C". i ( Carol ) Millier. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BellelC". Christiania Cammermeyer. Conslantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hiisl el lils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève ' Georg. Slapelmohr. La Haye Belinfanle Iréics. ( Benda. / Payol Bailli. \ Brockliaus. Leipzig ', Lorenlz. Max Rube. Twielmeyer. t Desoer. '^''ê' iGnusé. Londres Luxembourg . Madrid Lausanne. Milan . . Moscou. N aptes . New- York. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Rio-Janeiro . Rome . Rotterdam . Stockholm.. S'-Petersbourg. . Turin . yarsovie. Vérone. . . Vienne . Ziirich. chez Messieurs : iDulau. Hachette et C" Nuit. V. Buck. ! Libr. Gulcnberg. I fîonio y Fusse!. I Gonzalès e hijos. , F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Gaulier. Furchheim. Marghieri di Gius. Pellerano. I Dyrsen el Pfeiffer. I Slecherl. VVeslermann. Rousseau. Parker el G'* Clausen. Magalhaés el Moniz. Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescherel C'*. Kramers et fils. Samson et Wallin. Zinserling. Wolir. Bocca frère». Brero. Clausen. RosenbergelScllier Gebelhner el VVolll Drucker. Frick. Gerold el C". Meyer el Zeller. FABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre r85o. ) Volume in-4"; i853. Prix 15 fr. Tomes32à61.- ( i'' Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.- (1" Janvier 1866 à 3i Décembre i88o.) Volume in-^"; 1889. Prix 15 fr. IDPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : le I: Mémoire sur quelques points de la Pbysiologie des Algues, par MM. A. DerbèscI A.-J.-J. Solieb. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les les, par M. Hansem.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières s, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; 1806 15 fr. 16 II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bêneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSâ^i, savoir : « hludier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- itaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature rapports qui existent entre l'élalacluel du régne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Bromn. In-4°. avec 57 planches; 1861.. . 15 fr. i même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Sarants à l'Académie des Science»- N" 1. TARr.E DES ARTICLES. (Séance du 6 juillet 1896.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DKS MRMItlIES ET DES CORUESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pa0e^ M. le SEcuKrAïUE vv.nvÈTVv.L annonce que les diverses Vcadémies pouironl, à partir de iSr)-, décerner le prix Jean Jacques Berger à l'ceuvre la pins niérilanlc con- cernanl la Ville de Paris M. leSKCiiKT.uuE pr.Ri'KTbKL annoncc à l'Aca- démie que le tome CXXI des Comptes rendus, deuxième scmeslrc i8()5, est en dislribiilion au Secrétariat M. Albeut CiAUDiiY présente à l'Académie s(in Ouvrage inlitulé « Essai de Paléonto- logie philosophique ) M. ,1. BoussiNESo. — Lois générales du ré- gime uniforme dans les lits à grande sec- tion M. IIICNIII MOISSAX. — Pages. Recherches sur le tunsste .S M. Ilnsni MoissAX. — Sur la solubilité du carlione dans le rhodium, l'iridium et le palladium lO M. A. n'AnsoxvAl.. — Action physiologique des courants à hante fréquence; moyens pratiques pour les produire d'une façon continue iS AL A. D'AiisoNVAt.. — Elfels thérapeutiques des courants à haute fréquence aS M. Davjd GiLL. — Sur cinq photographies de la région entourant ïi d'Argus 2i) M. lî.-H. Amaoat. — Vérification de la loi des étals correspondants de Van dcr Waals. 3a NOMirVATlONS. M. CnuisïiK est élu Correspondant pour la Section d'.\strononiie, en reinplacemenl de M. Ilind, décédé 35 MEMOIRES PRESENTES. M. AL\iiCKLHN Langlois. — Sur une nouvelle iliéorie capillaire ": 35 CORRESPONDANCE. M. liACKHUïZEN, élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses renier- clments à l'Académie M. D. LoisKAU demande l'ouverture d'un pli cacheté, contenant une « Note sur quel- ques propriétés de la raffinose » M. A. KoiiKiNK. — Sur les équations diffé- rentielles ordinaires du premier ordre... M. VÉNUKOFi'. — Sur les attractions locales iibservécs en diverses parties de l'Europe orientale M. GouY. — Sur la réfraction et la dilTrac- tion des rayons X MM. JiîAN LiîuAiiMEClLouisLF.CAnME.— Com- position des mouvements pendulaires M. C. Deciiaume. — Expériences compara- tives snr la hauteur des sons rendus "par des liges cylindriques entaillées, ou per- forées |ou rendues coniques, vibrant ti'an.s- vcrsalemenl .M. H. Coi.sox. — \etion du zinc sur la plaque photographique M. V. Thomas. -- Action du peroxyilu d'azote sur le ti'iclilorure d'antimoine M. A. MnuuLOT. — Snr l'action d'une haute température sur quelques sulfures Bulletin uiBLiocnAPiiiQUË 38 ,',6 5i 54 Sur deux isomères M. Chaules .Moureu. de l'anéthol 57 M . L. KoussET. — Action du chlorure d'ethyl- oxalyle sur le naphtaléne en présence du chlorure d'aluminium Ci M. CunisTOMANOs. — Sur la greenockite amorphe du Laurium fii MM. Bosc et Vedel. — lîecherches expéri- mentales sur les cd'eis des injections intra- veineuses massives des solutions salines simples et composées ( détermination de leur valeur en vue de leur application à la Thérapeutique) G3 M. Lecemcle. — Évaporation cutanée chez le lapin. Action de la pilocarpine 65 M. A. (juuVEL. — Sur quelques points de l'histologie dçs muscles des Cirrhipèdes... . 68 MM. EuÊCHE et L. Heille. — Sur un para- site accidentel de l'homme appartenant à l'ordre des J'hysanoures 70 M. Andue Dei EPI ncjiiE. — Influence de la composition de l'eau des lacs sur la forma- tion des ravins sous-lacusircs 71 M. Émh.e liELLon. — Sur un nouveau son- deur; appareil portatif à lil d'acier 73 PARIS. — niPRtMRRIR r.AUTHIEK-VILLVRS ET FILS, (Juai des Grands-.\uguslins, 55. /.^ tîcfanl ; (•%UTilli;it-Vil.l.Ali&. , 1896 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ni.îl. IiBS SECnÉTAIRES PERPÉTlJEEiS. TOME CXXIII. N^ 2 (13 Juillet 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES KENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1896 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des exlraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des INIémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. ^ 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article \". — Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Mém oires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne'sontmentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o p;'ges accordées à chaque Membre. Les Ra])ports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus /j pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'iu)pression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académ sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p\ blique ne font pas partie des Cojnptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peu\ent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. I Membre qui lait la présentation est toujours nomni mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extri autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le to pour les articles ordinaires de la correspondance of cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, t jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendi actuel, et l'entrait est renvoyé au Compte rendu sui vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative : un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr? l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du prt sent Règlement. Les Savants étrangers i l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de It déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, " -n •"C SÉANCE DU LUNDI 15 JUILLET 1896. PRÉSIDÉE PAR M. A. CHATIN. MÉMOIRES ET COaiMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Du régime uniforme dans les canaux rectangulaires larges et dans les tuyaux ou canaux à section circulaire ou demi-circu- laire; par M. J. BoL'ssiNESQ. « I. Mais bornons-nous d'abord à l'approximalion ('), presque satisfai- sante déjà, où l'expression des est la seconde (i5); ce qui revient à prendre <\i(r) = o, W (r) = o. Alors ces formules (42), où nous diviserons toutefois la deuxième par \j'i, se réduisent à ^^^^ Tf--^-^^' u7^-T^^r^' TT-^+iàV^- » La seconde de celles-ci sera précisément celle que M. Bazin a obtenue (') Voir le précédent Compte rendu, p. 7. G. R., 1896, 2" Semestre. (T. CXXIII, N" 2. ) ïi ( 78 ) par l'observalion des canaux découverts demi-circulaires, si l'on pose (les unités de temps et de longueur étant la seconde et le mètre) (44) T'^"^^^ "" X = -^ = 44,55 et - = 22,27. » On obtient donc, pour le coefficient ^ k de '(- dans la seconde for- mule (87), la valeur 22,27, supérieure à 20, comme on l'avait prévu. Toutefois, M. Bazin avait été conduit, par un ensemble d'inductions paraissant assez motivées, à le prendre encore un peu plus fort, jusqu'à 24 environ ('); c'est bien la valeur que nous lui trouverons à la deuxième approximation. » II. De plus, l'inverse de \fb, qui indique combien de fois la vitesse moyenne contient la racine carrée du produit de la pente par le rayon moyen, est, d'après les premières formules (43) et (37) comparées, plus grand dans la section circulaire que dans la section rectangulaire large, mais seulement de ^k = '2.,<^'] ou environ 3 unités; ce qui est peu de chose comparativement au plus petit de ces inverses, dont une assez bonne moyenne, fournie par la valeur usuelle de b pour les grands cours d'eau, 0,0004, attribuée à Tadini, est 5o. Donc, pour deux formes de section aussi différentes que la forme rectangulaire large et la forme circulaire ou demi-circulaire, entre lesquelles se placent la plupart de celles de la pra- tique, les valeurs de b diffèrent à peine; et il est dès lors naturel que l'ob- servation les donne presque les mêmes que celles-là, que celle de la première formule (37) en particulier, dans tous les cas de sections rec- tangulaires, trapézoïdales, triangulaires, etc., affectées d'angles où se fait sentir plus que dans le cercle l'influence retardatrice des parois. » III. Toutefois, d'après les anciennes observations de M. Bazin (-), l'écart entre les deux valeurs de l'inverse de sjb, pour des sections rectan- gulaires larges et circulaires ou demi-circulaires, devrait être un peu supé- rieur à 2,97, et probablement voisin de 5. » En effet, malgré la difficulté qu'on éprouve à réaliser des tuyaux ou canaux de ces deux formes, avec des parois assez homogènes pour que les inégalités accidentelles de leur degré de rugosité ne produisent pas, dans l'inverse de \jb, des variations comparables à celle qu'entraîne la dissem- blance même des sections, cependant deux des séries d'expériences de (') Recherches expérimentales, etc., ou Recherches hydrauliques, p. 233. (*) Mêmes Recherches expérimentales, etc., p. 98 à 102 et 424 à 435. ( 79 ) M. Bazin, faites sur des canaux à parois polies (respectivement en ciment et en planches), ses séries n"* 24 et 26, permettent jusqu'à un certain point la comparaison dont il s'agit ici, principalement la série 26 où le rayon R atteignait o™,70, la plus complète, et signalée par M. Bazin comme de beaucoup la plus régulière. Servons-nous donc, pour déterminer l'écart considéré, des six dernières observations de la série 26, savoir, de celles où la profondeur de l'eau excédait sous l'axe les f du rayon R et où, par suite, la forme demi-circulaire était le mieux admissible. Les valeurs de b y varient (p. 102) de 0,000200 à 0,00018,5, tandis qu'elles auraient varié de o,ooo235 à 0,000221 dans certaines sections rectangulaires passablement larges expérimentées par M. Bazin. Leurs deux moyennes respectives sont 0,000193 et 0,0002272, donnant, comme racines carrées de leurs inverses, 71,98 et 66,34- Or la différence de ces deux nombres est 5,64, presque identique à la moyenne, 5,64 ..., des six différences analogues (comprises entre 4,91 et 6,25) fournies séparément par les six observations. » Et si, pour avoir plus de résultats à combiner en vue d'éliminer les anomalies accidentelles, on prend, tant dans cette série 26 que dans la sé- rie 24, toutes les observations où la profondeur de l'eau sous l'axe atteignait au moins les | du rayon R, observations au nombre de huit dans la série 26 et de sept dans la série 24, alors les valeurs de b varient respectivement de 0,00021 1 à 0,0001 85 et de 0,000245 à 0,000221 dans la série 26, de 0,0001 53 à o, 000137 et de 0,000169 à o,oooi65 dans la série 24, en ayant les deux moyennes générales 0,0001723, 0,0002009, auxquelles correspondent, comme racines carrées de leurs inverses, 76,18 et 70,55. Or la différence de ceux-ci, 5,63, s'écarte bien peu des valeurs précédentes, 5,64; et elle se confond presque aussi avec la moyenne, 5,66. .., des quinze différences analogues, calculées séparément d'après les résultats de chacune des observations. » La vraie grandeur de l'écart considéré serait donc environ 5,64, si les valeurs de b, obtenues par M. Bazin pour ses canaux rectangulaires de plus grande largeur (2™), étaient rigoureusement applicables à notre cas théorique d'une largeur infinie. Mais on voit, par un tableau relatif aux valeurs expérimentales comparées de b dans des lits rectangulaires plus ou moins larges en planches ('), que, du moins pour des rayons moyens n'excédant pas o™, 25, b décroît légèrement quand la largeur grandit ; et qu'il se rapproche ainsi de sa valeur dans le cercle, de manière (') Mêmes Recherches expérimen laies, etc., p. 97 (séries 18, 19, 20). ( «o ) à diminuer alors l'écart entre les inverses de leurs racines carrées. Donc cet écart doit, à la limite, être un peu au-dessous de 5,64, d'une fraction assez sensible, pourtant, de sa valeur ('), et approcher environ de 5. Les nouvelles expériences de M. Bazin nous permettront de reconnaître qu'il en est bien ainsi. » IV. Les dernières formules (87) et (43) montrent que le rapport de la A'itesse niaxima u,„ à la vitesse moyenne U CKcède très inégalement l'unité suivant la forme de la section, puisque cet excédent varie dans le rapport de ^ à ^, ou de 5 à 8, quand la section devient, de rectangulaire large, circulaire ou demi-circulaire. Aussi, les deux valeurs respectives 7,42 et 11,88 que prend alors, d'après les relations (37) et (43), le nombre R de la formule générale (35), sont-elles, surtout la première, assez éloignées de la valeur, i4, attribuée à ce coefficient par M. Bazin comme moyenne d'un grand nombre de valeurs, fort divergentes en effet, observées dans des sections relativement peu larges de formes variées. » 'S. Remarquons encore que la vitesse moyenne U doit, d'après les deux dernières formules (43), se trouver réalisée (ou égaler m), pour t, = y'o, 4 = 0,7378, c'est-à-dire aux ^ environ des rayons R. Or, les récentes observations de M. Bazin montrent que c'est très sensiblement aux I des rayons, c'est-à-dire pour x = 0,75. Nous verrons, en effet, que la mise en compte de la petite fonction V(ï) accroît d'un peu plus que 0,01 la valeur théorique approchée v/o,4- » VL Mais passons justement, grâce aux récentes expériences de M. Ba- zin, à cette approximation plus élevée pour le cas de la section circulaire ou demi-circulaire. Les expériences dont il s'agit ont consisté dans la me- sure des vitesses, par le tube de Pitot-Darcy, au centre et aux ^. f . ^. v, g> It ï, tI des ravons R, dans une conduite en ciment très lissé (donnant 6= 0,000166), de o^jSo de diamètre et 80™ de longueur, sur les 4» derniers mètres où régnait l'uniformité du régime; car le rapport de 11,^ à U y était invariable, 1,1675 à très peu près (-). » Comme nous déterminons notre coefficient k par la comparaison de (') Car une diminuiion relative d'un centième et demi seulement, sur l'inverse de \Jb dans le rectangle, réduit l'écart d'une unité. (-) C'est au milieu et aux trois quarts de la longueur qu'ont eu lieu les observa- tions utilisées ici; au premier (juart, après un parcours de vingt-cinq fois le diamètre, le rapport de //„, à U n'était encore que i , i'.!. (8i ) la deuxième formule (42) aux résultats inobservation, et que le terme principal f Ai', seul connu de forme théoriquement, du second membre de cette formule, doit exprimer le mieux possible la fonction empirique de ï (voisine de 21 y/'ix'') indiquée par les expériences pour représenter le second membre tout entier, il sera naturel de réduire au minimum d'im- portance le terme correctif kW{r), en annulant sa valeur moyenne par un choix convenable de k. Et les formides (42) acquerront d'ailleurs ainsi leur plus haut degré de simplicité; car l'intégrale défmie qui y figure s'éva- nouira. » Mais, d'abord, divisons la seconde équation (42) par y/a, comme nous avons fait pour avoir la deuxième (43), et appelons 2£ t' + <Ï>(ï) l'ex- pression empirique du second membre, ou $(ï) la petite correction indi- quée par les nouvelles expériences à l'expression approchée 21 v^ obtenue antérieurement. Nous aurons k (45) -^=v-^..3^^x,(,) = 2x.3^$(0. » Les très nombreuses différences u,„— u de vitesse, obtenues par M. Bazin aux diverses distances relatives x. de l'axe ('), donnent (en moyenne), comme valeurs observées de <ï>(t). (46) Pour t = o 0,126 o,25o 0,875 o,5oo 0,62.5 0,760 0,876 0,9876, *(i,)=:o 0,34 0,77 1,18 i,5o 1,47 0,80 — o,58 0,84. » On remarquera leur petitesse, en fractions de la vitesse moyenne U, c'est-à-dire quand on les multiplie par y/aô = 0,0182. La plus forte d'entre elles, i,5o, ne correspond en effet, dans ladifférence ?/„, — u, qu'à 0,027 U, ou à moins de ,-^ de la vitesse moyenne. Une grande précision dans les mesures était donc nécessaire, même simplement pour déceler l'existence de la petite fonction 'I>(t). » VIL Attribuons à <ï)(t) une expression entière, la plus simple possible qui prenne sensiblement les valeurs (46). On voit qu'elle devra s'annuler non seulement pour t = o, mais aussi, environ, pour ï= 0,78 et pour t = 0,92, c'est-à-dire pour /•= o,85 ± 0,07, et admettre, par conséquent, (') Les vitesses au centre elles-mêmes étaient données par la moyenne de plusieurs mesures, prises, l'une, au centre, et, quatre autres, au seizième de la longueur de quatre rayons en croix. ( 82 ) le facteur du second degré (0,78 — ï) (0,92 — ï ) = (o,85 — xY — 0,0049. )) En outre, d'après la valeur t]e'(t), l'expression de cette dérivée, formée en y séparant les termes en / des termes en m, nous donnerait, par son annulation, /- \ l _ ^^,(o,85 — t)(o,85 — |t) — o,oo/i9_ ^ ^ m (o,85 — i)(2i: — o, 85) +0,0049' et le calcul numérique du second membre nous permettrait d'éliminer / de (5o), où il ne resterait dès lors ci'arbitraire que le principal coeffi- cient m. » Mais il est bien rare que la situation d'un maximum puisse être déter- minée empiriquement d'une manière précise ; en sorte que nous devrons renoncer à déterminer ainsi aucun de nos deux coefficients /, m. » PHYSIQUE. — Sur la loi des états correspondants de Van der Waals et la détermination des constantes critiques. Note de M. E.-H. Amagat. « La coïncidence des réseaux qui m'a servi à vérifier la loi de Van der Waals, permet une détermination facile des constantes critiques de l'une des substances (B) si celles de l'autre (A) sont connues. » Les points critiques, en effet, doivent coïncider; si donc les axes des réseaux portent des échelles chiffrées, il n'y aura qu'à lii'e les valeurs des coordonnées du réseau (B) qui tombent sur les coordonnées critiques du réseau (A), qui sont connues et qu'on pourrait, du reste, tracer spéciale- ment; on aura ainsi les valeurs de p et de pv critiques du corps B; mais il vaut mieux, et cela revient au même, multiplier les valeurs critiques de p et pi> du corps A par les rapports de correspondance des échelles sur chaque axe et pris vers les extrémités de ces axes pour rendre minima l'erreur relative de lecture. On aura ainsi la pression et le volume critiques de la substance (B); ce volume critique est celui du poids de matière auquel se rapportent les nombres ayant servi à la construction des courbes; dans ( «4 ) mes Tableaux, c'est le poids d'un litre du corps à l'étal gazeux à zéro et sous la pression de i atmosphère. » Pour avoir sa température critique, on procédera ainsi : considérons les ordonnées des points d'intersection des isothermes des deux réseaux avec l'axe deupç, ces ordonnées devront être proportionnelles aux tempé- ratures absolues, puisque, dans leur ensemble, elles se comportent comme si elles appartenaient au réseau d'un corps unique; du reste, les courbes critiques doivent coïncider; il résulte évidemment de là que la température critique de (B) s'obtiendra en multipliant celle de (A) par le rapport de correspondance des deux échelles sur l'axe des pif. )) On choisira nécessairement pour substance (A) celle dont les con- stantes critiques expérimentales paraissent pouvoir être déterminées dans les meilleures conditions ; j'ai choisi les constantes de l'acide carbonique que j'ai déterminées en 1892 et j'ai trouvé, pour celles de l'éthylène, de l'éther et de l'air les résultats suivants : ^ Acide carbonique. Température critique. . . 3i°,35 Pression critique 72"'™, 9 Densité critique o,464 » L'exactitude de ces résultats dépend, d'abord de celle des constantes de l'acide carbonique, puis de l'appréciation de la meilleure coïncidence qui laisse évidemment une certaine latitude; cependant, la comparaison avec les nombres donnés par divers expérimentateurs semble indiquer une précision du même ordre que celle des déterminations directes et qui peut devenir plus grande dans certains cas particuliers, notamment pour la densité, plus difficile à déterminer que la pression et surtout que la tem- pérature critiques. » Il ne faut pas oublier non plus que le groupe de constantes obtenu par une coïncidence est fonction de toutes les parties du réseau qu'il carac- térise, et non point, particulièrement, de celles qui avoisinent le point critique; il est même rationnel de moins se préoccuper de la coïncidence des isothermes, trop rapprochées de ce point, que de celles qui l'encadrent déplus loin, dont la détermination présente moins de difficultés. » On remarquera que les isothermes de l'air paraissent, dans la partie tracée, se comporter comme le feraient celles d'un corps unique; malheu- reusement ces lignes font défaut dans la région de la liquéfaction et des par- ties quasi rectilignes caractéristiques; on se trouve ainsi privé de l'examen, Ethylène. Ether. Air. 8°, 8 195° — i4o°,7 48''"°, 5 36='"", 5 35""", 9 0,212 0,253 0,344 ( 85 ) particulièrement intéressant, du cas d'un mélange. Pendant la liquéfaction la proportion des gaz mélangés ne doit point rester la même dans la partie liquéfiée et dans la vapeur saturée; cette proportion peut varier avec la température, l'existence d'un véritable point critique dépend de ces phénomènes; il peut se faire aussi, tout au moins pour les mélanges en certaines proportions, que, la liquéfaction étant continue jusqu'à être complète et le liquide résultant se comprimant comme un corps unique» l'ensemble des isothermes constitue un réseau analogue à celui d'ime sub- stance unique satisfaisant à la loi des états correspondants; c'est sous ces réserves, bien [entendu, que sont données les valeurs ci-dessus des con- stantes critiques de l'air. » M. S. Young, en comparant les tensions de vapeurs de divers corps à des températures correspondantes, en faisant intervenir les températures d'ébullition sous des pressions faibles, et en supposant aux vapeurs satu- rées les propriétés des gaz parfaits, est arrivé à énoncer la loi suivante : » A des températures correspondantes, le produit de la tension d'une vapeur saturée par son volume spécifique, divisé par la température absolue, donne un quotient, le même pour les divers corps. )) Les variables sont ici exprimées pour tous les corps au moyen des mêmes unités. M Les considérations que j'ai exposées dans ma dernière Note permet- tent de démontrer facilement et de généraliser ce résultat. En effet : soient sur les isothermes de deux corps quelconques, à des températures abso- lues correspondantes T et T', deux points A et B pris sur la première et les deux points correspondants A' et B' sur la seconde; soient (pu^^, (/"^)b> {p'^')h. (p'^')!) Iss ordonnées de ces quatre points; supposons que les pressions p et p' , relatives aux points correspondants A et B, soient extrêmement faibles. » Les ordonnées de A et de B multipliées par un même facteur, conve- nablement choisi, devront devenir égales aux ordonnées de A' et de B', puisqu'en multipliant ensuite les pressions p et p' par un second facteur convenable, les deux points correspondants Aet A' devront coïncider ainsi que B et B'. » On doit donc avoir (/"')a _ {pv )b » Or, d'après le choix des pressions correspondantes, les ordonnées {pv)^ et {p'v')f^, peuvent être considérées comme superposées à l'ordonnée C. R., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIII, N° 2.) • 2 (/" •).. T ip'^ '')b ~ T' T = const. ( «6 ) initiale ; dii reste, pendant la coïncidence, ces ordonnées peuvent être considérées comme appartenant à un corps unique ; elles sont donc pro- portionnelles aux températures absolues T et T'. On a donc » Soit, en général, » On voit que la loi de M. S. Young ne s'applique pas seulement aux tensions maxima (et, par suite, au point critique comme limite); elle est vraie pour deux points correspondants quelconques ; il n'est nécessaire, pour la démontrer, d'aucune hypothèse relativement aux lois suivies par les vapeurs saturées. Des remarques analogues pourraient, du reste, être faites au sujet de diverses lois relatives aux états correspondants, aux- quelles on est arrivé par des artifices spéciaux ; toutes ces lois sont com- prises, et la plupart de toute évidence, dans le fait de la coïncidence des réseaux. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE. — Sur une méthode nouvelle de détermination des distances respectives des centres de localisations cérébrales. Note de M. Charles Henry ('). (Extrait.) (Commissaires : MM. Marey, Lippmann, Mascart.) « Le nombre maximum de numéros d'ordre de sensations que l'on peut faire évanouir par des efforts musculaires intenses et prolongés est le même (sept) pour la sensibilité auditive que pour la sensibilité lumi- neuse ; mais le nombre de sensations auditives que l'on peut faire évanouir pour un même effort musculaire est plus grand que le nombre des sensa- tions visuelles dans le rapport de 2,5 à i. » Généralisant une conception simplificatrice, exposée dans ma Commu- nication du 8 juin et vérifiée dans ses conséquences par l'analyse thermo- chimi({ue, j'assimile les centres et les conducteurs optique et acoustique à des circuits de piles, ramifiés au circuit de la pile psycho-motrice par des fils d'aller et de retour, dont les longueurs sont précisément égales aux (') Travail du laboratoire de Physiologie des sensations, à la Sorbonne. ( 8? ) distances respectives du centre auditif et du centre visuel au centre psycho- moteur, et je me pose ce problème : Déduire le rapport de ces distances du rapport des pertes respectives de sensations pour un même effort. » Appliquant les lois de Kirchhoff sur les courants'dérivés, posant : i" que les pertes de sensations, considérées dans les périodes de croissance et de constance de la pile psychomotrice, sont proportionnelles aux différences d'énergie qui caractérisent chacune des piles sensorielles suivant que la pile psychomotrice fonctionne ou non; 2° admettant que les résistances et les forces électromotrices des différentes piles sensorielles sont sensi- blement les mêmes, ainsi que la conductibilité et la section des fils de jonc- tion, j'ari^ive à cette conséquence que le rapport des distances respectives des centres au centre psycho-moteur est inversement proportionnel aux pertes de sensations pour un même effort, c'est-à-dire que le centre auditif est plus rapproché que le centre visuel du centre psycho-moteur, dans le rap- port de I à 2,5. » L'anatomo-pathologie localise dans la première temporale le centre auditif, dans le lobule lingual et la scissure calcarine le centre visuel, dans la région rolandique moyenne le centre |des mouvements du bras; or, si l'on mesure sur \a feuille 8 à' Autopsie du D'' Déjérine, complétée par la 'pg. 376 de VAnatomie des centres nerveux de M. et M™'' Déjérine, la longueur du faisceau arqué reliant la troisième frontale et la première temporale, on trouve 6"^™ environ; d'autre part, sur \si fig. 221 de ce bel Ouvrage, on trouve, pour la distance comprise entre la pointe occipitale et la région rolandique moyenne, i3'™; c'est-à-dire, pour le rapport cher- ché, 2,16, nombre remarquablement concordant avec le nombre cal- culé 2,5. La méthode peut être généralisée. » M. Marcellin Langlois adresse un second Mémoire portant pour titre : « Nouvelle théorie capillaire. Tension superficielle de la glace. Origine de la tension superficielle de la molécule d'eau. Unités thermochimiques re- latives aux éléments de l'eau. Volumes moléculaires. Congélation ». (Commissaires précédemment nommés : MM. Friedel, Potier, Sarrau.) M. A. Gkaby adresse un Mémoire intitulé : a Fixage des photographies en couleurs sur papier ». (Commissaires : MM. Lippmann, Mascart, H. Becquerel.) ( «8 ; M. L. Gardère adresse un Mémoire intitulé : « Navigation aérienne. Aviation. Machine volante ». (Envoi à la Commission des aérostats.) CORRESPOIVDAIVCE. M. le Secrétaire perpétlkl signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le tome X de la collection « The collected mathematical papers of Arthur Cayley »; 2° Une brochure de M. L.-E. Berlin, intitulée « Amplitude du roulis sur houle non synchrone ». Le Président du Coxcrès internatioxai. de Pèches maritimes, d'Ostréi- culture ET d'Aquiculture marine invite l'Académie à se faire représenter à ce Congrès qui doit avoir lieu aux Sables-d'Olonne, du 3 au 7 septembre 1896. ANALYSE MATHÉMATIQUE. —SM//e5 équations différentielles du premier ordre . Réponse à M. Rorkine. Note de M. P. Painlevé. (c Je demande à l'Académie la permission de répondre quelques mots à la Note de M. Korkine me concernant. » Dans une Note du 8 juin 1896, j'ai rappelé, à propos d'une Commu- nication antérieure de M. Rorkine, quelques résultats que j'ai obtenus sur les équations du premier ordre. Ces résultats, que j'ai résumés succincte- ment dans une Note du 18 janvier 1892, ont été développés dans les Leçons que j'ai professées à Stockholm (10^ et 11^ Leçons), leçons qui, autographiées, sont depuis le mois de novembre entre les mains des étu- diants de Stockholm. » La première question que je pose est la suivante : » Etant donnée une équation /j\ dy ^V{y,x) __ q,,y/'+ . . .+ ff, j + r?» ^ ' dx Q(7, a-) jï-t- Vi7'"' + ----l-^o' ( 89 ) où les a, b sont des fonctions analytiques quelconques de x, i° reconnaître si l'intégrale de cette équation est de la forme (2) /*(.r)[ j — g^{x)f'ly - g. {x)f: ...{y- g„{cc)f- = const., oàn est un entier donné, les \ des constantes numériques inconnues, h et les g des fonctions inconnues de x; 1° déterminer h et les g en fonction des a, b. » La méthode que j'emploie repose sur cette remarque bien simple : Quand l'intégrale de (i) est de la forme (2), le binôme V dx — Q dont les coefficients, ainsi que a, (3, y dépendent rationnellement des coefficients a, b de l'équation (i). » Si l'on restreint le problème précédent en supposant h égal à t, on a ce théorème : )) Quand l'intégrale d'une équation (i) donnée est de la forme Vy - g^{^)f'---[y-8.Mf"=c, les g(x) s'obtiennent algébriquement ou par une ou par deux quadratures. Ils n'exigent qu'une quadrature au plus si 1 f -h ... -\- 1,1 est nul, ou encore si l'on apiq. » Quand, h étant quelconque, tous les \ sont distincts, les g s' obtiennent aU gébriquement et h par une quadrature logarithmique, à moins que l'équa- tion ( I ) ne soit précisément une équation de Riccati. Quand, h étant égal à i , (') Les mots soulignés ont été omis à l'impression dans ma Note du 6 juin, et M. Korkine a raison de dire qu'il n'existe évidemment pas en général de polynôme multiplicateur. Pour rectifier cet erratum assez apparent, il suffisait de se reporter aux Comptes rendus de janvier 1892. (90) tous les \ sont distincts, les g s'obliennent algébriquement [la seule équa- tion linéaire exceptée y' — a, (■r)y -+- a^Çx)]. » Il est remarquable que les g(x) soient donnés algébriquement en fonction des coefficients de (i), sauf dans le cas où la forme (2) peut être ramenée à une forme irréductible analogue où les X sont des nombres en- tiers (posilifs ou négatifs). » J'ajoute que ma méthode permet, à l'aide d'un nombre fini d'opérations algébriques, de reconnaître si l'intégrale d'une équation (i) donnée est de la forme (2), où n est donné. Bien plus, elle permet de traiter le même problème sans que n soit donné, mais avec la seule restriction que gi, • • , gn ne s'expriment pas algébriquement à l'aide des coefficients de (i). » J'arrive aux objections de M. Rorkine : M. Korkine me fait dire que les g s'obtiennent algébriquement dans tous les cas où h^i. Non seulement cette erreur n'est contenue nulle part dans ma Note du 8 juin, mais elle est en contradiction formelle avec les théorèmes énoncés. J'ai dit seulement que, quand h est égala 1 et les 1 tous distincts, les g s'obliennent algébri- quement ('). Au sujet de cette dernière proposition, et de la possibilité de reconnaître si une équation (i) est de l'espèce en question, M. Rorkine ajoute : « Bien que ce théorème n'ait aucun rapport avec mon problème, » il semble que c'est là encore un malentendu de l'auteur ». Je ne sais ce que M. Rorkine entend par malentendu; je sais seulement que ce théo- rème, comme les précédents, est exact. » La seule rectification que j'aie à faire est la suivante : ayant mal lu une phrase de la Note de M. Rorkine, j'avais cru qu'il spécifiait expressé- ment que les 1 d'une part et les g d'autre part étaient distincts, alors qu'il suppose seulement les 1 différents de zéro et les g distincts. C'est pourquoi j'ai dit qu'on rentrait dans le cas traité par M. Rorkine en sup- posant h égal à I et les 1 distincts. En réalité, j'aurais dû dire : » La forme d'intégrale considérée par M. Korkine est la forme (2) où h » est égal à i . M. Korkine suppose de plus p'^q- Les fonctions g,, . . ., g^ » s'obtiennent dans ce cas, d'après ce qui précède, en fonction des coefficients » de (i) soit algébriquement, soit par une quadrature. » M Passons à la question inverse : appelons degré r du coefficient diffé- rentiel de (i) le plus grand des deux nombres q etp — 2, et proposons- nous de déterminer toutes les équations (i) de degré donné r dont l'intégrale se laisse mettre sous la forme (2) où l'entier n et les exposants 1 sont donnés. (') La seule équation linéaire exceptée. ( 91 ) Ma méthode conduit immédiatement à la réponse suivante : On sait {pour n donné) former un nombre fini de types ^' dx r''-+-*,-i/'-' + ...+ 6, j+ 60' où les coefficients a, h sont donnés par ir relations (^connues explicitement) en fonction de r fonctions arbitraires, {soit b^, . . ,, b^^,), de leurs dérivées pre- mières des exposants 1, et de paramétres arbitraires C,, Cj, . . . e« nombre au plus égal an — r — i. Toutes les équations (i) cherchées s'obtiennent en effec- tuant sur y, dans ces types (i)', la transformation homographique la plus générale y = —^^ — ^ ; — r— 5 « iX = 0, ou la transformation linéaire la plus a j y — wi^x) -^ ' générale si 11 ^ o. Les valeurs des paramètres C,, C^, . . . sont les valeurs remarquables de la constante d'intégration C (loc. cit.). » Comme il était évident que la question ainsi posée était résoluble algébriquement (sous une forme ou sous une autre), j'avais insisté sur le problème plus difficile où l'on assujettit les coefficients des équations (i) cherchées à appartenir à une classe donnée de fonctions (par exemple à la classe des fonctions rationnelles enx), problème dont je donne également une solution explicite et complète. » En définitive, si on laisse de côté les rapports plus ou moins étroits qui peuvent exister entre les recherches de M. Korkine et les miennes, je n'ai rien à changer à ma Communication du 8 juin. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les groupes de substitutions. Note de M. G. -A. Miller, présentée par M. Picard. « A. J'ai examiné récemment tous les groupes possibles d'ordre Sp, pétant un nombre premier quelconque > 2, et j'ai trouvé qu'il n'y en a que deux qui n'existent que si p — t est divisible par 4 sans être divisible par 8. Le groupe désigné par G^^ dans l'énumération de ces groupes, faite par M. Levavasseur ('), doit donc être laissé de côté. » A cette exception près, j'ai trouvé le même nombre de groupes que M. Levavasseur; c'est-k-dire, i5 si/) — i est divisible par 8, i4 siyo — i est divisible par 4 sans être divisible par 8, 12 si p — i n'est pas divisible par 4- Chacun d'eux contient un sous-groupe invariant d'ordre/). C) Comptes rendus, t. CXXII, p. 5i6. ( 9^ ) » Il V a toutefois exception pour les ordres 24 et 56. Dans ces deux cas particuliers, il y a, en outre, des groupes qui ne contiennent i)as un sous- groupe invariant d'ordre p. Il est possible de représenter chacun d'eux par un, et un seul, groupe transitif de degré 8 ( '). Il y a donc i5 groupes d'ordre 24 et i3 groupes d'ordre 56, comme l'annonce M. Levavasseur. » B. La formule suivante donne le nombre des groupes de substitutions (transitifs et intransitifs) dont l'ordre est le produit de deux nombres pre- miers p el q ( p y> q). » Si /) — I est divisible par q N = (y;- + i)(/î- + 2)- w. » Si /J — I n'est pas divisible par q N = i(/î- + i)(yt + 2) — /«,, N étant le nombre total de groupes et k la plus grande des valeurs de z qui satisfait à l'équation suivante n — pqz =px -\- qy, n désignant le degré des groupes et a;, y, z représentant des nombres en- tiers positifs quelconques. )) m est égal à 3 si n est divisible par pq; il est égal à 2 si n est divisible par q sans être divisible par p, et si n est divisible par /? sans être divisible par q, enfin nul si n n'est pas divisible par/> ou par q. » m^ est égal k 2. si n est divisible par pq et, si n est divisible par p ou par q sans être divisible par p^r, il est nul si n n'est pas divisible par p ou par q. » (') Cf. CoLE,' Otiarterly Journal of Matliematics, l. XXVI, p. 87^ et 376; Miller, Bulletin of the American Mathcmalical Society, t. III, p. 168. Il esl singulier que rénumération faite par M. Cayley ( Quarterly journal of Matliematics, t. XXV, p. i^o et i4i) ne contient aucun groupe transitif de ces ordres. L'énuméralion plus ancienne faite par M. Kirkman {Proceedings of the Litterary and Philosopliical Society of Manchester, i863, contient 3 de ces groupes. ( 9^^ ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la fonction s('î)- Note fie M. Hadamaro, présentée par M. Appell. I' Dans ma Noie du 22 juin dernier, je donne, pour la démonstration de la loi asymptotique d'Halphen, un raisonnement qui n'est pas irrépro- chable : on éprouverait, en effet, quelque difficulté à reconnaître que l'in- —^ ^dz, prise le long de la parallèleCD (p. 1472, ligne 3 par en bas) à l'axe imaginaire, est infiniment petite par rapport à x. Il y a lieu, en conséquence, de modifier le contour d'intégration : ce contour ne coïn- cidera avec CD que dans une portion finie; il s'infléchira ensuite du côté des X négatifs. » La Note en question devant être développée dans un travail ultérieur, je me contente de cette indication, destinée à empêcher les doutes qui pourraient naître relativement à la validité de la démonstration. » MÉCANIQUE. — Sur le déplacement de l'axe de rotation dUin corps solide dont une partie est rendue momentanément mobile par rapport au reste de la masse. Note de MM. Edmond et Maurice Fouché, présentée par M. Sarrau. " Nous nous proposons d'établir qu'étant donné un système matériel sur lequel n'agit aucune force extérieure, en mouvement autour de son centre de gravité, ce mouvement s'effectuant d'abord comme si le système était solide, on peut, par un cycle d' opérations fermé, c'est-à-dire en ra- menant finalement le système à sa forme primitive, et en ne faisant inter- venir que des forces intérieures au système, arriver à faire prendre à l'axe de rotation du système une position relative qu il n'aurait jamais pu prendre si le système était demeuré invariable. » Soient A, B, C les moments principaux d'inertie du système; celui-ci se déplaçant à la façon d'un corps solide, sans subir l'action d'aucune force extérieure, l'extrémité de l'axe instantané de rotation dont les coor- données, par rapport aux trois axes principaux d'inertie, sont y», q, r, dé- crit dans le corps une courbe qui est l'intersection de deux ellipsoïdes : » i" L'ellipsoïde des quantités de mouvement : A-p- + B-q--hC-r- = A-, c. R., 1896, i' Semestre. (T. CXXIII, N° 8.) l3 ( 94 ) qui reste invariable on qui, du moins, redevient le même à la fin du cycle, et 2° l'ellipsoïde des forces vives homolhétique à l'ellipsoïde central. » Il suffit donc de montrer qu'on peut faire varier la force vive h- du système ou, ce qui revient au même, qu'on peut trouver un cvcle fermé dans lequel le travail total des forces intérieures ne soit pas nul. Considé- rons un corps foimé de deux parties solides P et Q, et supposons qu'on fasse subir à Q un déplacement relatif par rapport à P, pour le ramener finalement dans sa position relative primitive, ce qui constitue un cycle pouvant être réalisé par l'emploi de forces intérieures agissant entre P et Q. » Le déplacement total de Q peut être considéré comme la résultante du déplacement d'entraînement et du déplacement relatif par rapport à P. Or la partie du travail de toutes les forces intérieures qui correspond d'une part au déplacement de P et d'autre part au déplacement d'entraînement de Q est nulle, puisqu'on y considère des déplacements qui sont ceux d'un solide invariable.il suffit donc de considérer le travail correspondant au déplacement relatif àe.Q. Pour évaluer ce travail, remarquons que l'ac- célération d'un point de Q peut se décomposer en trois parties : i° l'ac- célération d'entraînement Çeî 2" l'accélération relative ç^; 3" l'accélération centripète composée ç^; en multipliant ces trois accélérations par la masse du point, nous aurons les trois composantes m)p- -y- oc(/J -H co)- + Bq- + c r-, dont la demi-différentielle peut s'écrire hdh—A.pdp-+- Bq dq + Crdr + «./) c?oj + xu>{dp + (/to). » Mais, d'après les équations (i), la somme des quatre premiers termes est nulle et il reste h dh ^= a.i>}(^dp + rfw), ou, en tirant dp de la première des équations (i) : hdh = o!.to\(i — ^ Wa> H ^ qrdt . » L'intégrale contiendra un terme en or qui s'annule au début et à la fin du cycle, et la variation de A* est représentée par A: — hl — (B — C)a 0^ A J^siqrdt, quantité qui n'est pas nulle, en général, car on peut supposer w assez petit pour que les variations de q et r soient elles-mêmes aussi petites qu'on voudra, de sorte qu'on peut trouver des cycles dans lesquels oj, q et /■ au- ront constamment le même signe. » La constante des quantités de mouvement restant invariable dans tous les cas, la force vive A^ présente un minimum qui correspond au cas où le solide tourne autour du petit axe de l'ellipsoïde central. Dans ce cas, qui est celui de la Terre, on ne pourra pas diminuer la. force vive du sys- tème, c'est-à-dire qu'il faudra dépenser du travail pour déplacer l'axe de rotation. Pour toute autre position initiale de l'axe instantané, on dispo- sera d'une certaine quantité de force vive susceptible d'être transformée en travail. (9^) » Dans un prochain travail, nous indiquerons comment on peut trou- ver des cycles permettant d'amener l'axe instantané de rotation dans telle position relative qu'on voudra, et nous montrerons comment on pourrait, en entretenant un mouvement convenable d'une partie du système, obtenir une rotation permanente du reste de la masse autour d'un axe qui ne serait pas un axe principal d'inertie. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur l' équilibre d' élasticité d' un corps tournant. Note de M. L. Lecornu, présentée par M. Boussinesq. « Lorsqu'un solide homogène de révolution tourne autour de son axe, le déplacement éprouvé par chaque élément, sous l'action de la force cen- trifuge, est évidemment dirigé dans le plan méridien et indépendant de l'orientation de ce dernier. Si l'on désigne par x Gi y les distances initiales de l'élément considéré à l'axe de rotation et à un plan fixe perpendiculaire à cet axe, par u et v les variations éprouvées par x et v, par w la vitesse angulaire, par p la densité, par 4'^I le produit u-p, par 9 la dilatation cu- , . , , , w du (Iv r. 1 ITT' ''''' du . bique, égale a — h -3 — t" ^ ' enim, par ç la dilterence j ^, et si 1, [/. sont les coefficients d'élasticité; on trouve les deux équations (A + 2;.)^-;.- + 4Ma; = o, )) Les tensions normales sont N, = >,0 -I- 2, a -7- dans le sens du rayon, ' ' dx •' ' M., = 7.0 -H 2a - perpendiculairement au méridien, Nj = IH H- 2 y, -j- i)arallèlement à l'axe. » Une seule des tensions tangentielles n'est pas nécessairement nulle: c'est celle qui a pour valeur T ==[;.( -7; — ^ Tt)' et qui s'exerce, d'une part, dans le plan perpendiculaire à l'axe, parallèlement au rayon, d'autre part, dans le plan perpendiculaire au rayon, parallèlement à l'axe. Le problème de l'équilibre d'élasticité d'un pareil solide consiste à trouver des valeurs ( 97 ) ueti> satisfaisant aux équations (t) et telles que, pour tout élément de la surface libre, la tension normale et la tension tangentielle soient nulles. Il y a un cas particulier pour lequel la solution est d'une simplicité remar- quable. » Appelons k une constante, provisoirement quelconque, et posons {■^ •-) ( ( kx - oX- M(X + 2i 8,. X X + 2[Jl'' — X^ — M X .. — X-) 2|J. ' M a|. - 4 X -XY-, K MX^ r a[x(X + 2iJ.) d' où l'on tire (X + u.) 0 = ^ X H- 2 [A — Ma;- — ■..MX .. X-l-2 1x->' ' (/. -f- Y-) ? = MX : 2 XY. » Les équations (i) sont vérifiées; et l'on a en outre /-i NA' 7 I-i(3X-|- 2;J.) n,r (7X + (i!JL) „ MX(3X-Mi!A) „ l ^ '-'= XH-2[J1. 4 X-t-2[Jl-'' l N, = 0, T = 0. » La tension normale n et la tension tangentielle t qui s'exercent sur un élément superficiel perpendiculaire au méridien, dont la normale forme un angle a. avec l'axe, ont pour valeurs (N3 et T étant nuls) n = N, cos'a, t = N, siu 7. cosa; on voit d'après cela que la surface pour laquelle N, = o remplit les condi- tions voulues pour jouer le rôle de surface libre. Cette surface est un el- lipsoïde de révolution allongé, tel que le rapport entre le carré du diamètre équatorial et le carré du diamètre polaire soit égal à 7^- , , , ^ ,. — -, ^ 1 » (X + 21A) (7X -)- 6;j.) valeur dépendant uniquement du rapport des coefficients d'élasticité. Dans l'hypothèse \ = a, ce rapport devient ~, ou sensiblement 5. Le rayon de courbure du méridien, à la rencontre de l'équateur, est alors égal au dia- mètre équatorial. La constante k, laissée jusqu'ici arbitraire, permet de choisir à volonté l'un des diamètres. ( 9» ) » La discussion des formules qui précèdent conduit à des conséquences nombreuses. On voit, par exemple, que les plans des parallèles se trans- forment sensiblement en paraboloïdes tournant leur convexité vers l'équa- teur et que les droites parallèles à l'axe deviennent sensiblement des para- boles tournant leur concavité vers l'axe. On voit aussi que No surpasse N, et que la différence No — N, est éefale à -^— — —Mx". La valeur maxima de N.. se réalise au centre et elle est essaie à MR^ x ?. ~^ ,^' R étant le rayon équatorial. M Mais un fait surtout mérite d'appeler l'attention. N., et T étant nuls, si l'on découj)e l'ellipsoïde en tranches parallèles à l'équateur, chacune de ces tranches est individuellement en équilibre. Prenons en particulier le volume compris entre la surface de l'ellipsoïde et deux plans parallèles à l'équateur et symétriques par rapport à ce dernier. Nous obtenons l'état d'équilibre d'une meule plate, à profil latéral convenablement arrondi. Les résultats peuvent même s'étendre approximativement à une meule cylindrique, pourvu que l'épaisseur e de cette meule ne soit pas trop grande par rapport à son diamètre 2R. Il convient en pareil cas de choisir la con- stante k, et par suite le rayon équatorial R' de l'ellipsoïde, de telle manière qu'en appliquant les formules précédentes on trouve, pour les tensions N, exercées le long d'une génératrice de la surface cylindrique de la meule, Il 1 II -1 l-,f< T>> 6^ >(3X -H 2 |J.) y-. ,. une résultante nulle, ce qui donne H - -- R- -l- -5- tv , , , \, — r- Cette ^ 3 (X -t- 2|a)(7X -f-ôiji) condition étant remplie, les forces fictives qu'il faudrait exercer sur le contour pour rentrer dans le cas résolu s'équilibrent d'elles-mêmes pour chaque bande élémentaire comprise entre deux génératrices consécutives du cylindre et dès lors on peut admettre, comme on le fait pour le pro- blème de Saint-Venant, que les effets perturbateurs de ces forces, d'ailleurs très petites, disparaissent à une faible distance du contour de la meule. L'hypothèse est d'autant plus satisfaisante, en pratique, que les fortes tensions n'existent guère qu'au voisinage de l'axe. » On rencontre dans l'industrie des meules possédant un diamètre de i™, une épaisseur de ao*^*", et tournant avec une vitesse circonférencielle de 30"" par seconde. En faisant, dans ces conditions, X -; ^., on trouve que la flèche de l'arc d'ellipse substitué au méridien rectiligue n'est que de 5""" et que R' n'excède R que d'un sixième de centimètre. Si le poids spécifique est égal à 2,5, les tensions N, et No dépassent au centre 9''^ par centimètre (99 ) carré : efforts déjà considérables pour une substance gréseuse, et qu'il serait imprudent d'augmenter. ) PHYSIQUE. - Sur une représentation graphique des ondes lumineuses. Note de M. G. Vert. « Les ondes, que nous appelons lumineuses quand elles sont comprises dans les étroites limites de longueur et de fréquence qui leur permettent d'impressionner notre rétine, sont loin d'être homogènes, c'est-à-dire que leur ondulation est loin d'être formée d'une seule longueur d'onde. Elles présentent au contraire, comme les vibrations sonores, des ondes simul- tanées, de longueur et fréquence liées par des rapports simples, et dont les phases forment, par leur correspondance, un cycle hélicoïdal. Ces phases peuvent être représentées graphiquement de la manière suivante. » On circonscrit une hélice à un cylindre, et l'on écrit, à intervalles égaux, le long de cette hélice, les longueurs d'onde consécutives mesurées en unités quelconques, mais égales, et formant série continue de o à co. Ces longueurs d'onde doivent former progression arithmétique , et se trouver disposées de telle sorte que toutes celles qui sont comprises dans les limites de la visibilité, de l'infra-rouge à l'ultra-violet, soient sur une même spire, et leur projection, par conséquent, sur une même circonfé- rence, en série continue. )> Si l'on coupe le cylindre par un plan diamétral, tous les nombres rencontrés d'un même côté du cylindre par la trace de ce plan égalent la demi-somme des deux nombres rencontrés par l'autre trace sur le même tour de spire, au-dessus et au-dessous du premier. » Les longueurs d'onde situées sur une même trace représentent les phases qui peuvent exister simultanément dans une même ondulation; les autres, situées sur la trace diamétrale, en diffèrent d'une demi-période. 1) Remarquons que, quel que soit le nombre des phases simultanées, une seule à la foispeut être sensible à la rétine. )) Si nous plaçons, en correspondance, avec les longueurs d'onde de la spire de visibilité, les couleurs correspondantes du spectre, nous pourrons les projeter en cercle continu sur un plan, et nous obtiendrons le cercle chromatique de Chevreul. Nous comprendrons ainsi la continuité du rouge et du violet, séparés pourtant par une période entière. Nous compren- ( lOO ) drons aussi les lois de Chevreul, basées sur l'accord et la dissonance des phases. » Nous aurons, enfin, une explication de la substitution de la couleur par sa complémentaire, dans les impressions rétiniennes persistantes. Pour une cause à déterminer, les phases, reproduites par la persistance, dans les terminaisons du nerf optique, du mouvement dû à l'ébranlement exté- rieur, baissent d'une demi-période. » Notons seulement que les lois qui régissent les rapports de simulta- néité et de succession des phases d'une même série nous sont encore inconnues. » PHYSIQUE. " Sur la vérification du théorème des états correspondants. Note de M. C. Rave au. « M. Amagat a indiqué, pour la vérification du théorème des états cor- respondants, une méthode doublement intéressante, en ce qu'elle n'exige pas la connaissance des constantes critiques, et qu'elle permet d'utiliser directement, avec le degré d'approximation de leur tracé, les courbes qui traduisent les résultats expérimentaux; la méthode suivante, qui présente les mêmes avantages, pourra peut-être rendre quelques services. » Pour passer du réseau des isothermes d'un corps à celui d'un autre, il faut multiplier les ordonnées et les abscisses de chacun des points par des facteurs constants, c'est-à-dire qu'il faut ajouter à leurs logarithmes deux constantes. Supposons que, au lieu de prendre pour coordonnées d'un point /3V et p, par exemple, comme le fait M. Amagat, on porte sur les axes les logarithmes de ces quantités; on passera d'un point au point corres- pondant en augmentant son abscisse et son ordonnée de deux constantes, c'est-à-dire qu'on passera d'une courbe à la correspondante par une simple translation. En d'autres termes, si le théorème de Van der Waals se vérifie, les réseaux qu'on obtiendra pour les différents corps seront su- perposables. La possibilité de cette superposition sera facile à constater, soit qu'on photographie les réseaux sur verre, soit plus simplement qu'on trace l'un d'eux sur un papier transparent. Les composantes de la transla- tion qu'il faudra exécuter pour obtenir la coïncidence détermineront les logarithmes des coefficients de proportionnalité. M Avec ces transformées logarithmiques, la sensibilité de la méthode ( lOI ) varie d'un point à l'autre du diagramme; il faudra tracer à des échelles difFérentes les diverses parties des réseaux et effectuer plusieurs compa- raisons successives. Comme M. Amagat a bien voulu me le faire observer, on ne devra pas alors se borner à la constatation de coïncidences, qui prou- veraient seulement que la proportionnalité se vérifie approximativement dans chacune des régions limitées que l'on étudie; il sera nécessaire de constater que les valeurs des coefficients de passage d'un réseau à l'autre restent bien les mêmes dans toute l'étendue du champ étudié expérimen- talement. )) ÉLECTRICITÉ. — Sur un galvanomètre absolument astatique et à grande sensibilité. Note de M. A. Broca, présentée par M. A. Cornu. « Il y a un an, M. Pierre Weiss (') a montré tout l'avantage qu'on pouvait retirer de l'emploi des équipages à aiguilles verticales pour le gal- vanomètre Thomson. Depuis cette époque» j'ai employé cet équipage d'une manière constante, et je l'ai trouvé d'un emploi très commode, mais d'une construction délicate. Il faut, en effet, pour se mettre tout à fait à l'abri des perturbations du champ terrestre, amener les aiguilles à un parallélisme absolu. Cela est difficile à réaliser géométriquement, et aucune méthode expérimentale de retouche ne permet d'y arriver, » J'ai alors songé à remplacer les aiguilles ordinaires par des aiguilles ayant en leur milieu un point conséquent. Le point conséquent de l'une des aiguilles étant austral et celui de l'autre étant boréal, si l'on place les aiguilles rigoureusement verticales et les pôles de noms contraires en regard, on aura un système qui sera astatique pour la même raison que l'équipage de M. Pierre Weiss. Mais, en outre, il est aisé de voir que, si le point conséquent de chacune des aiguilles est rigoureusement en son milieu, et si l'aiguille est rigoureusement droite, chacune d'elles, prise isolément, sera toujours en équilibre indifférent dans un champ uniforme, quelle que soit la position dans laquelle elle est suspendue. » Supposons, maintenant, un couple de ces aiguilles formant un équi- page : il est aisé de voir que la verticalité des aiguilles réduira au second ordre l'erreur résiduelle relative à chaque aiguille, au point de vue de l'astaticité, et que l'ensemble des deux sera insensible, non seulement à un (') Comptes rendus, t. CXX, p. 728; 1890. C. K., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIII, N» 2.) l4 ( '"^ ) champ uniforme, mais même à un champ uniformémenl varié. EnelFet, le moment relatif au couple de points conséquents est juste double du mo- ment [A relatif à chacun des couples de pôles ordinaires. Si donc nous appelons/,, /i,/!, les forces magnétiques horizontales aux trois pôles du système, le couple agissant sera [x/, — 2[a/o + [j./^ ou \i.{fx — a/!» + fs)- Pour que ce couple ne soit pas nul, il faut que /!, ne soit pas la movenne dey", et de y^j , ou que la courbe qui représente la variation du champ le long de la direction de l'équipage ne puisse pas être confondue avec sa tangente, pour une variation de la variable égale à la longueur des aiguilles. )) Un système ainsi constitué est pratiquement indépendant des pertur- bations magnétiques dues même à des aimants puissants, tant que leur dis- tance à l'équipage n'est pas du même ordre de grandeur que les dimen- sions de celui-ci. Au contraire, un aimant, même très faible, à une distance de cet ordre de grandeur, permet d'en être absolument maître. Pour diriger convenablement les équipages et leur donner le temps d'oscilla- tion voulu, l'aimant directeur ordinaire est donc tout à fait incommode. Je l'ai remplacé par deux petites aiguilles aimantées très fines et placées l'une normalement aux bobines du galvanomètre, l'autre parallèlement et à la hauteur de l'un des pôles de l'équipage. Ces aiguilles ne peuvent prendre que des mouvements de translation dans de petits tubes à frotte- ment doux. L'aiguille normale sert à annuler, une fois pour toutes, les forces qui dévient l'équipage de sa position d'observation. On peut ensuite faire varier la grandeur de la force directrice, au moyen des aimants paral- lèles aux bobines. L'emploi de l'aimant normal est d'ailleurs d'un grand secours dans beaucoup de cas. Je me réserve de revenir ultérieurement sur ce sujet. » Pour réaliser pratiquement le système, il faut faire les aiguilles droites et les amener à avoir un moment magnétique nul. La première condition est aisée à réaliser par un procédé que m'a indiqué M. Gaiffe : il suffit de chauffer et tremper le fil tendu par un poids; si la chauffe est régulière, on a ainsi des fils rigoureusement droits. » J^aimantation se fait en frottant le milieu de l'aiguille sur un angle d'un fort aimant. Le point conséquent ainsi formé peut se déplacer sous l'action de l'aimant qui l'a donné. On peut donc ainsi retoucher chaque aiguille séparément, jusqu'à ce qu'elle soit en équilibre à peu près indiffé- rent dans le champ terrestre, même quand elle est suspendue horizon- talement. » La sensibilité d'un galvanomètre dépendant essentiellement de l'ai- ( io3 ) mantation des aiguilles, j'ai cherché si l'aimantation ainsi obtenue était comparable à celle que prennent les aiguilles à deux pôles ordinaires. En mesurant balistiquement le flux émis par les surfaces polaires extrêmes de deux aiguilles de même longueur, prises dans le même échantillon, j'ai vérifié que l'aimantation de l'aiguille à point conséquent était 0,9 de celle de l'aiguille ordinaire. Le résultat est donc satisfaisant. » La permanence de l'aimantation est bonne aussi. Un équipage, assez astatique pour qu'une torsion de 3fio'' du fil de cocon simple de 12*^^™ de long qui le suspendait lui donnât une déviation de 90°, avait gardé, au bout de six semaines, son plan d'équilibre et sa période d'oscillation. » Ces équipages peuvent être utilisés, soit avec une seule paire de bobines agissant sur le pôle double, soit avec deux paires dans le même sens agis- sant sur les pôles extrêmes, soit avec trois paires agissant sur chacun des points aimantés. )) Dans le premier et le second cas, on gagne, en outre, l'action des bobines sur les pôles situés en dehors. « J'ai fait construire un galvanomètre à une seule paire de bobines, qui m'a permis, avec les dimensions pour lesquelles M. Pierre Weiss a réalisé la constante de 1 10 (bobine de 27"""), de réaliser la constante de aSo, et l'équipage que j'ai construit est loin des meilleures conditions possibles. •' Le galvanomètre à trois bobines donne lieu à un problème de maxi- mum, pour savoir quel doit être le rapport des dimensions des bobines extrêmes à celles delà bobine centrale, et le rapport des diamètres des fils à enrouler sur ces bobines. On trouve facilement que le diamètre doit être le même pour les deux fils, et que les dimensions des bobines doivent être dans le rapport — • En poussant le calcul plus loin, on voit que le gal- v/2 vanomètre aune seule paire de bobines est plus sensible que celui à deux paires et perd très peu de chose sur celui à trois paires. Il est donc préfé- rable, à cause de sa simplicité, et c'est pour cela que je m'y suis tenu. )> On conçoit la possibilité de construire des galvanomètres avec des aiguilles présentant un nombre impair quelconque de points conséquents, et avec autant de paires de bobines que de points conséquents. La sensibi- lité augmente théoriquement au delà de toute limite, mais au prix d'une extrême complication. De plus, ces équipages, encore insensibles à un champ uniforme, deviendront sensibles à un champ uniformément varié. Ce mode de construction pourra cependant être envisagé pour la réalisa- tion de galvanomètres très résistants et très sensibles. De plus, les poids ( T04) morls, miroir et mastic, pouvant rester à peu près les mêmes, la qualité de l'équipage peut être sensiblement augmentée par ce procédé, dont la diffi- culté réside uniquement dans la construction d'aiguilles longues et droites, et aimantées convenablement avec plusieurs points conséquents. » PHYSIQUE. — Sur la vaporisation des métaux à la température ordinaire. Note de M. H. Pellat, présentée par M. Lippmann. il La Communication récente de M. Colson (p. 49 de ce Volume), rela- tive à l'action du zinc sur une plaque au gélatino-bromure, m'engage à faire connaître à l'x^cadémie que j'ai obtenu, il y a quatre ans environ, des résultats tout semblables avec l'acier, comme le montrent les deux épreuves que je joins à cette Note. » L'une a été produite par un barreau aimanté, séparé de la plaque par un rectangle en bristol (carte de visite). L'empreinte très noire, produite par le barreau, se voit aussi bien à l'endroit où la carte (qui a laissé son empreinte en clair) séparait le barreau du gélatino-bromure qu'en dehors (la pose a été de quinze à vingt jours). La seconde (pose deux mois) re- présente un diapason non aimanté, séparé de la plaque par deux morceaux de bristol (insolés?) qui ont laissé, cette fois, leur trace en noir foncé. Enfin une troisième épreuve montre un disque de plomb fendu (disque de sonomètre) qui a laissé son image en clair, le bristol la formant en noir. Les plus grandes précautions avaient été prises pour que, pendant la pose, la lumière ne pénétrât pas dans la boîte noire contenant la plaque, qui était entourée elle-même de plusieurs autres boîtes noires. )) Je n'hésitai pas, à cette époque, à attribuer ces effets à la vapeur du métal, d'autant })lus que j'avais déjà montré \lnfluence d'un métal sur] la nature de la surface d'un autre métal placé à petite distance ( Comptes rendus, t. XCIV, p. 1247)] P'"' ^^^ procédés très délicats, fondés sur la diflerence de potentiel apparente de deux métaux en contact, que la plupart des métaux émettent à froid un corps volatil, vraisemblablement la va|)eur du métal lui-même. » Je n'avais pas cru devoir publier les expériences qui font l'objet de cette Note, quelque curieuses qu'elles m'eussent paru, parce que je les jugeais incomplètes et que je me proposais toujours d'en reprendre l'étude. Après la remarquable découverte de M. Becquerel, on peut se demander si les effets que j'ai obtenus avec l'acier, et que M. Colson ( io5 ) a obtenus depuis avec le zinc, ne seraient pas dus à des radiations invi- sibles, émises par ces corps, analogues ou identiques à celles produites par l'uranium. C'est un point qui paraît assez facile à vérifier, en enfermant des morceaux de ces métaux dans les petites cloches de verre hermétique- ment fermées par une lamelle de microscope, qu'a employées M. Becquerel. J'ai tenté l'expérience, il y a un mois environ; mais le temps de pose (huit jours) a été trop court pour que les morceaux d'acier mis sous cloches et les morceaux non protégés employés comme témoins aient produit une action. L'expérience sera reprise avec un temps de pose de deux mois d. PHOTOGRAPHIE. Procédé pour photographier en creux les objets en relief et vice versa. Note de M. Ernest AIoussaro, présentée par M. Lipp- mann. « Les difficultés que les archéologues rencontrent lorsqu'il s'agit de dérober à l'action du temps quelque précieux document, m'ont suggéré l'idée de chercher la solution du problème suivant : Prendre, au moyen d'un moulage, l'empreinte d'une inscription ou d'un dessin gravé en creux ou en relief; photographier cette empreinte qui représente l'opposé de l'objet, et obtenir, avec un seul cliché, l'image réelle de l'inscription ou du dessin. Voici la solution que j'ai imaginée : ' On prend, au moyen d'un moulage au papier ou au plâtre, l'empreinte de l'objet ; on photographie celte empreinte qui est l'inverse de l'original, après avoir eu soin : i" de placer en bas le haut du moulage à photogra- phier ; 2° de mettre dans le châssis la plaque de gélatino-bromure, le verre en dessus et la couche sensible en dessous, de manière à obtenir un cliché négatif du moulage, qui lui-même est le négatif de l'objet, puis opérer comme à l'ordinaire. " On obtient alors le cliché d'un objet éclairé de bas en haut, avec lequel on reproduit, sur le papier sensibilisé, l'image exacte de l'original et non celle de l'empreinte. C'est cette manière d'éclairer l'objet qui produit l'il- lusion du creux ou du relief, phénomène d'optique causé par l'habitude que nous avons contractée de voir les objets éclairés par en haut. » ( io6 ) PHYSIQUE. — Sur la manière dont les rayons X provoquent la décharge des corps èlectrisès. Note de M. Emile Villahi, présentée par M. iMas- cart. « Dans une de mes Notes précédentes, présentée le \'\ mars iSgS à l'Académie de Naples, j'avais déjà indiqué la manière dont la décharge électrique est provoquée par les rayons X. Depuis lors, j'ai fait de nouvelles recherches, dont j'exposerai le résumé. • \° T.a décharge d'un conducteur faite dans l'air, lorsqu'elle est provo- quée par les rayons X, semble avoir lieu y^-àx convection ou par transport, et. pour ainsi dire, par une danse électrique des particules d'air, activée par la radiation. » 2° La décharge du conducteur se ralentit lorsqu'on diminue la sur- face du conducteur électrisé exposée à l'air, en en couvrant une partie avec de la paraffine. 1) 3° Lorsque le conducteur chargé est tout couvert de paraffine en con- tact, la décharge, à peine commencée par les rayons X, s'arrête. Le peu d'électricité transportée peut-être par les traces d'air environnant charge la paraffine, et la décharge ultérieure est empêchée. » [\° Si le conducteur est entouré par l'air et par un tube de paraffine, il se décharge d'abord assez rapidement sous l'influence des rayons X: mais, aussitôt après, la décharge procède avec une très grande lenteur. L'électricité transportée, comme d'habitude, par l'air charge aussitôt les parois du tube et se disperse ensuite avec difficulté. » 5" L'électricité, qui s'est dispersée du corps sous l'action des rayons X . peut se réunir sur un tube de paraffine ou de métal isolé, lorsqu'ils entou rent le corps qui se décharge. L'électricité réunie sur le tube de paraffine ou de métal peut être directement observée au moyen d'un clectroscope à pile sèche, et se trouve être, comme il est naturel, de la même nature que celle du corps. » 6° Les tubes métalliques, isolés ou non, qui entourent l'électroscope, servent à y condenser les charges. Ils en ralentissent la décharge produite par les rayons X, soit par la plus grande électricité accumulée, soit aussi par leur transparence incomplète aux rayons mêmes. » { I07 ) PHYSIQUE. — De l'action des tubes et des disques métalliques sur les rayons X. Note de M. Emile Villari, présentée par M. Mascart. « Dans diverses Notes, déjà présentées à l'Académie de Naples, j'ai démontré que les rayons X, lorsqu'ils passent par des tubes opaques, à demi transparents ou transparents, perdent beaucoup, peu ou très peu de leur efficacité à décharger un électroscope électrisé. Il semblerait, par là, que les rayons agissent, non seulement du côté de leur direction, mais aussi latéralement, et les tubes opaques, en supprimant les rayons latéraux divergents, et en ne laissant passer que ceux qui vont en ligne droite entre l'ampoule de Crookes et l'électroscope, diminuent l'efficacité de la radiation totale. Les expériences qui suivent ont rapport à ces phénomènes : » J'ai placé une ampoule en poire dans une grande caisse en plaques de plomb, de 4""°) 4 d'épaisseur, et tout à fait opaques aux rayons X, avec un trou de g"^"" vis- à-vis du fond de l'ampoule. Dans ce trou, j'ai introduit un tube de fer-blanc de 9 X 25"^"" ; à 35"™, 5 de l'ampoule, j'ai placé un disque en plomb de i3,5 x o'="",44> et à 7"™, 5 un électroscope renfermé dans une cage de garde. Ces diverses parties étaient centrées. Ayant mis l'ampoule en activité, j'ai observé : )) 1" Que, sans le tube en fer-blanc et sans le disque de plomb, la décharge de 5" se faisait en 3'*,7 ; » 2° Que le tube tout seul ralentit un peu la décharge des 5°, de SSy à 4% 5; » 3" Que le discjue tout seul, à cause de l'ombre qu'il produit, ralentit de beaucoup la décharge usuelle, de 3^,7 à la*'; » 4° Que le disque ralentit encore davantage la décharge des j" , lorsque les rayons qui le frappent ont passé par le tube de fer-blanc. )/ Ceci confirme que les rayons qui sortent du tube sont, pour ainsi dire, plus serrés; qu'ils peuvent plus difficilement se replier sur le bord du disque et frapper l'électroscope placé dans son ombre. » J'ai couvert un côté d'une plaque de cuivre (7x7 XO'^'",o4), unie à l'élec- troscope par une plaque de paraffine (9 x gX i'"",5) et j'ai observé que, en exposant la paraffine à l'action des rayons, la décharge de 5" se faisait en 29^=, 4, et que, en expo- sant le côté découvert de la plaque de cuivre à la radiation, la même décharge se faisait en 21''. '/ Et comme j'ai démontré que la décharge d'un conducteur couvert de paraffine est minime ou nulle, on doit croire que, dans le cas précédent. ( K^'^ ) la décharge se fait toujours du côté métallique, même lorsqu'il n'est pas directement frappé par les X. » Les rayons qui frappent la paraffine pourraient peut-être, vu la transparence de la mince plaque de cuivre, se transmettre à son côté découvert et y provoquer la décharge. Mais ayant répété l'expérience avec un gros disque de plomb (8 X o"^™,/(4), tout à fait opaque, et ayant obtenu des résultats identiques aux précédents, le phénomène ne peut être attribué à la transparence du métal. Il ne peut non plus être attribué à une condu- cibilité spéciale du métal même pour l'efficacité des rayons, transmise du côté paraffiné au côté découvert, pour l'expérience suivante : » J'ai réuni à l'électioscope, par un mince fil de cuivre de So"^™, un disque d'alu- minium de 6"" de diamètre. J'ai enveloppé le conducteur de l'électroscope et le fil par une forte couche de paraffine, de manière que le disque d'aluminium seul restait ex- posé au contact de l'air. J'ai couvert le tout d'une cage de garde en communication avec le sol et, après avoir chargé l'électroscope au moyen du disque et du fil, je l'ai exposé, tout seul, à l'action des rayons X. Après une légère décharge initiale, l'élec- troscope reste complètement immobile; et cette décharge initiale n'a lieu que dans les premières expériences, jusqu'à ce que la surface de la paraffine en contact avec le con- ducteur chargé ait pris la charge de ce dernier. w Donc, l'activité des rayons qui frappent l'électroscope n'est point transmise par le fil au disque d'aluminium, car, autrement, la décharge serait produite par lui. Par conséquent, dans le cas du disque de plomb frappé par les rayons du côté paraffiné, la décharge du côté découvert ne peut être produite que par les rayons qui contournent le bord du disque et pénètrent dans son ombre. » Cette explication est, à son tour, encore confirmée par l'expérience suivante : » J'ai placé devant l'ampoule de Crookes une plaque de zinc complètement opaque (4o X 4o X o"™,42) avec un trou central de 4"" vis-à-vis de l'ampoule. J'ai introduit dans ce trou un petit tube de fer-blanc (ôxG""") de manière à obtenir des rayons peu divergents. J'ai exposé à leur action le côté paraffiné du disque de plomb habituel, et la décharge de 5° de l'électroscope qui y était uni se fit en 35o* à 4oo^ Ayant ensuite exposé le côté découvert du disque à l'action des raj-ons X, la décharge de 5° se fil en 40" à .5o'', c'est-à-dire un peu plus de -^ du temps. Dans les premières expé- riences faites, sans le petit tube de fer-blanc, la différence du temps de la décharge, dans les deux manières d'agir dont je viens de parler, était à peine de 23* à 17* en- viron. Dans ce dernier cas, c'est-à-dire sans le petit tube de fer-blanc, les rayons di- vergents et latéraux passent mieux sur le bord du disque, se replient sur son côté qui est à l'ombre et en activent la décharge presque avec autant de force que s'ils le ( ï09 ) frappaient directement; ce qui n'a lieu qu'en partie lorsque les rayons ont passé par le tube de fer-blanc. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Action des rayons de Runtgen surir bacille diphtérique. Note de M. F. Bertov, présentée par M. Bouchard. « J'ai exposé des cultures du bacille de la diphtérie, en bouillon, aux rayons de Rontgen, pendant seize heures, trente-deux heures, soixante- quatre heures. Après chaque durée d'exposition les cultures étaient ense- mencées dans du bouillon et injectées à des cobayes (deux cobayes pour chaque culture). Une culture témoin a été également réensemencée et injectée à deux cobayes. Je n'ai obtenu aucun résultat. Les cultures expo- sées et réensemencées ont poussé aussi rapidement et aussi abondamment que la culture témoin. Les animaux sont morts aussi rapidement que les témoins. )) Ce résultat est conforme à celui qui a été obtenu par MM. Wade {Bri- /wA/nerf., février 1896) et Minck (J/wncA. med.Wochenschr., i*''maii896. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la fusibilité des alliages jnétalliques. Note de M. Henri Gautier, présentée par M. H. Moissan. « Les recherches de M. Le Chatelier sur la fusibilité des mélanges sa- lins lui ont permis d'établir l'identité absolue de ces mélanges avec ceux d'un sel et d'eau, que l'on désigne généralement sous le nom de solutions. Aux courbes de solubilité correspondent les courbes de fusibilité, et ces dernières présentent les mêmes formes générales que les premières. Dans les deux cas, ces courbes sont rarement continues, mais formées d'un cer- tain nombre de branches se coupant à angles vifs, et l'expérience a montré que la courbe complète de solubilité ou de fusibilité comprend autant de ces branches qu'il peut, du mélange liquide, se déposer de corps solides à un état chimique différent. )) La solidification d'un mélange salin fondu peut s'effectuer dans des conditions correspondant à trois cas bien distincts qui se traduisent chacun par une forme particulière des coui-bes de fusibilité, de sorte que, récipro- quement, de l'examen de la courbe de fusibilité d'un mélange, on peut déduire les conditions dans lesquelles a eu lieu la solidification. Ces cas sont les suivants : » 1° Pendant la solidification, les cristaux des deux sels se juxtaposent G. R., 1896, 2« Semestre. (T. CXXUI, N» 2.) I J ( '10) simplement, sans qu'il se forme de combinaisons. La courbe de fusibilité se compose de deux branches (pratiquement des droites) correspondant chacune à l'un des sels du mélange et venant se couper en un point situé au-dessous des points de fusion de chacun des deux sels isolés. Le mélange à point de fusion minimum qui correspond à ce point anguleux est dit mélange eutectiqiie. » 2° La solidification donne lieu au dépôt d'une combinaison définie, dont les cristaux s'enchevêtrent dans ceux du sel en excès. La courbe de fusibilité est alors formée de trois branches, les deux extrêmes correspon- dant au dépôt de chacun des sels isolés et celle du milieu à la combinaison; celte branche présente généralement un maximum pour une composition du mélange très voisine de la combinaison. Les deux points anguleux sont chacun relatif à un mélange eutectique. » 3° Si, enfin, les deux sels mélangés sont isomorphes et peuvent four- nir des composés isomorphes, la courbe de fusibilité ne comporte plus qu'une branche unique s'éloignant peu de la droite qui joint les points de fusion de chacun des deux sels mélangés. )i Les alliages métalliques sont des corps dont la structure cristalline est parfaitement reconnue aujourd'hui et dès lors on peut s'attendre à obser- ver dans l'action de la chaleur sur ces corps des phénomènes analogues à ceux qui se manifestent pour les autres mélanges cristallisés. C'est ce que confirme l'expérience. Si, en effet, avec les valeurs numériques des tempé- ratures de fusion actuellement connues pour un petit nombre d'alliages, on construit les courbes de fusibilité correspondantes, on obtient pour celles-ci des formes analogues à celles relatives aux mélanges salins. » Ainsi les alliages d'étain avec le zinc, le bismuth et le plomb corres- pondent au cas où il ne se forme pas de combinaison. Les alliages du cuivre avec l'étain et l'antimoine, dont la fusibilité a été déterminée par M. Le Chalelier, correspondent, au contraire, au cas d'une combinaison, et la composition de cette dernière est donnée jiar la position du maxi- mum; ces combinaisons ont été isolées et ont pour formules SnCu' et SbCu". Le cas des mélanges isomorphes est représenté par l'alliage or- argent. » L'étude de la fusibilité des alliages métalliques semble donc devoir fournir des renseignements précis sur la constitution chimique de ces alliages. » Les rprlierctiGs qui suivent sont relatives à quatre alliages : étain-nickel, étain- aluniiniuin, aluniiriiuiu-argcnt, anliinoine-aluminiutn. Les températures de solidifica- ( III ) lion de ces alliages ont été déterminées au moyen du couple thermo-électrique de M. Le Chatelier. Le Tableau suivant indique les températures de solidification correspondant à chacun des alliages dont la composition est exprimée par le poids du métal le moins fusible contenu dans loo parties de l'alliage : Sn Ni. Température. Sn AI. Tempéralure. 0 232 0,01 23 I 3 670 10 800 25 ii65 33,33 1270 4o i3io 5o 1290 66,66 1190 /S I23o 83,3 |320 90.9 1390 00 i45o 0 252 0,0.5 229 I 328 2,4 390 5,5 470 7 5oo 8,5 520 .2,5 565 i5,7 58o •9 565 20,5 . 553 27 - 558 54 6o5 70 622 83 637 100 65o ,\1 Ag. Température. SbAI. Températi, 0 65o 0 633" 20 6i5 i,.3 63o 44 585 5,42 855 70,2 570 8,4o 945 79>7 645 10,28 io3o 84,6 720 .4,66 io48 88,7 75o 18, 65 io35 89>7 7-1 0 25 lOlO 91,8 760 36,43 983 94 790 54,47 95o 96,3 8i5 60 945 98, "'^ 885 66 95o 100 954 68,5?, 94o 84,89 800 9'>9 734 100 65o » Les courbes de fusibilité correspondantes {fig. i) montrent que ces quatre alliages correspondent au cas de combinaisons définies puisque chacune d'elles se compose de trois branches. La position des maxima permet de prévoir les formules de ces combinaisons qui seraient respectivement Ni^Sn-, SnAl ou Sii^Al-, Âg-Alet SbAI. Je n'ai j)as encore cherché à isoler ces combinaisons, mais la dernière l'a été par M. Wright; son point de fusion (io4o°) est très voisin de celui du cuivre. » Les alliages antimoine-aluminium présentent plusieurs particularités intéressantes. La fusibilité d'un alliage binaire est toujours plus grande que celle du métal le moins fusible qui le compose; pour la plupart des alliages antimoine-aluminium, c'est-à-dire pour tous ceux qui contiennent plus de 2 pour 100 d'aluminium, c'est l'inverse que l'ou observe : ils sont moins fusibles que l'aluminium. Il n'y a qu'une seule autre exception analogue pour des alliages d'or et d'aluminium très riches en or; ce fait tient aussi à la formation d'une combinaison définie Al^Au, isolée par M. Roberts-Austen et fusible à 1070° soit à 10° au-dessus de l'or. » Ceux des alliages antimoine-aluminium dont la composition est voi- sine de Sb Al ont la curieuse propriété de se réduire lentement en poudre d'inie manière spontanée et la poussière ainsi formée ne fond plus à 1 100" ( H2 ) alors que le moins fusible de ces alliages fond à io5o°. La transformation est trop lente pour que j'aie pu encore déterminer à quoi elle est due; cependant je serais assez porté à croire que celte pulvérisation est le résul- '500, -1 1 1 1 i 1 1 1 1 iigo Al Sb 600 Sn, 200 1 — / / 1 / /' \ \ r / \ i \ / ~- - -^ \ \ \ ] r L f ^ --. -^ 1 ^ / r / / H Al 10 20 30 W &0 60 10 60 90 100 tat d'une oxydation, car un échantillon conservé depuis quelque temps dans le vide ne semble pas altéré. » Enfin, à propos de ces alliages, je rectifierai une erreur qui se trouve reproduite dans tous les Ouvrages de Chimie : le point de fusion de l'anti- moine y est indiqué comme voisin de 43o° alors qu'en réalité ce corps ne fond qu'au rouge; sa température de fusion, déterminée au moyen du pyro- mètre, est de 632". » ( iiS ) CHIMIE MINÉRALE. — Les diamants de l'acier. Note de M. Rossel, présentée par M. Henri Moissan ('). « M. Moissan dans ses remarquables travaux sur la formation artificielle du diamant, qu'il a obtenu au moyen du fer saturé de carbone à haute tem- pérature au four électrique, a contribué d'une manière magistrale à expli- quer les forces qui réagissent, ou pbitôt qui ont réagi sur le carbone, pour le transformer en octaèdres transparents (-). M. Moissan a saturé du fer fondu à 3ooo° avec du charbon : par le refroidissement à haute pression une partie du carbone est transformée en diamants microscopiques. Ce fait remarquable m'a fait penser que les aciers très durs, produits à très haute température dans les aciéries et refroidi sous haute pression, devaient con- tenir du carbone ayant les mêmes formes et les mêmes propriétés que les diamants décrits par M. Moissan. » J'ai traité un certain nombre d'échantillons d'aciers spéciaux par les méthodes décrites par M. Berthelot (') et par M. Moissan. Après la disso- lution du métal au moyen des acides forts, les résidus ont été successive- ment traités par l'acide nitrique concentré, le chlorate de potassium en fusion, l'acide fluorhydrique concentré et l'acide sulfurique fort. » Mes prévisions ne m'avaient pas trompé, j'ai trouvé dans un grand nombre d'échantillons des résidus cristallisés, transparents, non solubles par tous les traitements décrits et possédant tous les caractères indiqués par M. Moissan. Tantôt ces résidus sont cristallisés en octaèdres réguliers de très petite dimension qui ne dépasse pas i5 micro-millimètres {^fig- i), Fis. I. Oclacdrcs de i5"'"°" de g. tantôt de débris également transparents de dimension plus considérable atteignant facilement un diamètre de o™°',5. Ces cristaux brûlent dans l'oxygène en donnant naissance à de l'acide carbonique; ils ont un aspect (') Celle Noie a été déposée sur le bureau de l'Académie le i"'' juin; sa publicalion a élé retardée par la gravure des figures. (^) Moissan, Comptes rendus, 6 février 1898 et 13 février 1894. (') Berthelot, Recherches sur les différents états du carbone {Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. XIX, p. 892). ( ii4 ) gras caractéristique, absorbent la lumière et ne donnent aucune coloration, quand ils sont soumis à l'action de la lumière polarisée. Les cristaux pré- sentant un diamètre de o'"'°,5 sont extrêmement durs, rayent le corindon, mais sont cassants. Un diamant présentant un diamètre de o°"",7 s'est brisé en trois parties spontanément après la préparation microscopique. » Grâce à la persévérance avec laquelle mon collaborateur, M. L. Franck a soumis les différents échantillons d'acier aux réactions les plus minu- tieuses, nous possédons une collection de diamants très caractéristiques. )) De plus dans un loup retiré à la base d'un haut fourneau apparte- nant à MM. Metz et C'", Esch sur l'Alzette (Luxembourg), nous avons constaté la présence de cristaux de dimensions dépassant o™"", 5. SoS'' de métal ont livré, après les traitements décrits, réitérés à plusieurs reprises, un résidu dépassant 5»''; ce résidu de couleur foncée, très dur, se compose d'un grand nombre de minéraux présentant une cristallisation 1res régu- lière. En séparant ces cristaux mécaniquement à l'aide d'un fort grossisse- ment, on parvient à isoler les fragments de diamants de grandes dimensions dont nous avons parlé. » Nous sommes occupés à étudier ces cristaux d'une manière détaillée; Fig. 2. Fig. 3 (■). Fragment de diamanl de o"'",5. Fragment de diamant dco'""',j. pour le moment nous devons nous contenter de donner ici l'image de trois (') Les cristaux absorbent suffisamment de lumière pour donner à la photographie microscopique des images directement posilives. ( -iS) fragments qui nous ont paru mériter un intérêt particulier. Nous devons les préparations microscopiques qui nous permettent de décrire ces cristaux et de les photographier à l'amabilité et au talent de notre collègue, M. le professeur de Favel. » Les deux fragments {^fig- 2 et 3) étaient primitivement réunis ; le cristal s'est brisé pendant la préparation microscopique en trois parties, dont l'une n'a pu être photographiée. Le cristal {fig. f\) a été retiré du Fig. 4- Diamant ilc o'""',5. loup de fer décrit précédemment; il présente, malgré les traces non équi- voques de brisure, des formes caractéristiques qui rappellent les diamants naturels. En nous basant sur ces expériences et leurs résultats, il nous paraît que la formation des diamants par la fusion du carbone à très haute température et le refroidissement sous haute pression reçoit une nouvelle confirmation et la théorie de la production des diamants, créée par M. Moissan, nous semble parfaitement justifiée. » CHIMIE MINÉRALE. — Action du silicium sur les métaux alcalins, le zinc, V aluminium, le plomb, l'élain, l'antimoine, le bismuth. For et le platine. Note de M. Emile Yigocuoux, présentée par M. Henri Moissan. « A la suite des travaux de M. Moissan (') sur l'action du silicium sur le fer, le chrome et l'argent, j'ai fait connaître un certain nombre de sili- (') H. Moissan, Comptes rendus, t. CXXI; iSgS. ( "6 ) ciures de composition définie. J'indiquerai aujourd'hui ce qui se passe lors- qu'on met en présence le silicium et certains métaux, depuis la tempéra- ture du rouge sombre jusqu'au point d'ébullition de l'un des deux élé- ments. » Métaux alcalinx. — ChaulTés graduellement avec le silicium amorjslie ou cris- tallisé dans un courant d'hydrogène, ils finissent par distiller sans se combiner avec lui. » Zinc. — C'est en faisant réagir un lluorure double de silicium et de potassium, de sodium et de zinc que Deville et Caron ont obtenu un culot renfermant de belles aiguilles de silicium cristallisé. Si on le traite par l'acide chlorhydrique, il n'apparaît ni silice, ni hydrogène silicié, ni silicium amorphe pouvant être la conséquence de la présence d'un siliciure qui, pendant l'attaque, aurait abandonné son métal à l'acide et déposé le métalloïde dans cet état, comme le font certains carbures. Donc, le zinc dis- sout simplement le silicium. Toutefois en agitant ce dernier à l'état amorphe avec un tel métal en fusion, il n'y a pas dissolution : c'est que chaque grain de silicium s'est recouvert d'une mince couche de silice que le dissolvant est incapable de réduire au préalable. Mais si l'on mélange au zinc en fusion la scorie noirâtre résultant de l'ac- tion du sodium sur le (luorure double, elle abandonne au métal son silicium amorphe qui se retrouve parfaitement cristallisé dans le zinc. Au four électrique, les deux élé- ments mis en présence et refroidis brusquement ont encore fourni un culot de zinc sans siliciure. » Aluminium. — Il ne paraît pas y avoir combinaison, malgré les différentes for- mules qu'on ait attribuées à ces siliciures présumés. Le silicium amorphe et l'alumi- nium en poudre, mélangés et cliauiïes progressivement, 'ne se combinent pas. Du silicium amorphe, projeté dans le métal en fusion, est dissous par ce dernier et se re- trouve cristallisé dans le culot. Les culots obtenus vers 1000°, dans la préparation du silicium de Wivliler. attaqués par l'acide chlorhydrique, ne renferment pas de silicium combiné. A des températures supérieures à 1000°, et de plus en plus élevées, on n'ob- serve pas de combinaison. Enfin, au four électrique, même avec des courants de 1000 ampères, l'aluminium, chaullé avec le silicium, soit libre, soit naissant, fournil un culot dépourvu de siliciure. » Plomb. — Un mélange de fluorure double de sodium et de plomb, cliaulTé au four Perrot, a donné un culot miUallique ne renfermant que peu de silicium dissous. Au four électrique, le silicium, mélangé à un grand excès de métal, a fourni un culot ne contenant que du silicium cristallisé; il n'y existait pas de siliciure. Elain. — Au four Peirot, au four à réverbère, au four électrique, on n'a obtenu avec l'élain que du siliciu?n dissous; dans le dernier cas, la proportion des cristaux était très grande. )> Antimoine et bismuth. — En faisant agir le silicium à l'état libre ou à l'état naissant (mélange de sodium et de fluorure double), on a obtenu des culots ne ren- fermant fiuc des lames cristallines de silicium, sans siliciure. « Or. — Au four à révcibèrc, dans un courant dlndrogéne, on a chauflé 4'^'' de si- licium et aSs'' d'or chimiquement pur. Après refroidissement, on a trouvé un certain uiiuilire de grains métalliques, (l'un jiiune brillant, dont la cassure présentait de très ( '17) belles facettes ardoisées et cristallines de silicium ; il n'y avait pas trace de slliciure. » Platine. — En cliaurtant au blanc des mélanges de silice et de charbon dans lesquels plongeaient des lames de platine, Boussingault (') formait un alliage cassant contenant du silicium combiné. M. Winckle ('), en portant au rouge blanc du platine avec du silicium en excès en présence de la cryolitlie, obtenait un corps renfermant jusqu'à 10 pour loo de silicium. J'ai pu arriver à un composé défini en utilisant une température plus élevée : celle du four électrique. Dans un premier essai, j'ai chauffé dans un tube en charbon une nacelle de même nature, renfermant du platine avec 5 pour loo de son poids de silicium. Le culot était blanc, quelque peu cassant et sil- lonné de nombreuses stries cristallines de siliciure. Comme il n'était pas possible de séparer le composé de l'excès de métal, dans de nouveaux essais, j'ai modifié par tâ- tonnement le mélange de façon qu'il se formât, après réaction, un siliciure avec un petit excès de métalloïde. Le culot obtenu en employant entre 8 et lo pour loo de silicium, était blanc, très cristallin ; traité par l'eau régale, il laissait, comme résidu, de la silice et de légères traces de silicium cristallisé. Le siliciure répondait à la for- mule Si Pt^ )) Propriétés. — Blanc, cristallin, très dur, très cassant, pouvant être pilé ; den- sité à i8°, i3,8. Capable de dissoudre le silicium, attaqué à chaud par le chlore et l'eau régale. » Analyse. — Attaqué par l'eau régale qui donne du chlorure de platine, du sili- cium et de la silice. On rend cette dernière insoluble, on la reprend par l'eau régale et l'on filtre; le platine passe. Le résidu pesé (silice et silicium) est traité par l'acide fluorhydrique qui enlève la silice; d'où l'on déduit la proportion de silicium combiné. » Résultats : Trouvé. I. II. Si pour 100 6,92 6,95 Pt pour 100 93,08 93, /4O pour S \PV. 6, ,68 93. |32 100, 00 100,00 100,35 » Conclusions. — Au point de vue de leur action sur le silicium, on peut diviser les métaux en deux groupes : \° ceux qui ne s'unissent pas directe- ment avec cel élément; 1° ceux qui s'unissent directement avec lui. On doit comprendre, dans les premiers, les métaux alcalins, le zinc, l'alumi- nium, le plomb, l'étain, l'antimoine, le bismuth, l'or et l'argent. Ils le dis- solvent presque tous plus ou moins et l'abandonnent ensuite sous forme de cristaux. Les métaux capables de s'unir directement avec ce corps simple pour former des siliciures parfaitement cristallisés sont le fer, le (') Boussingault, Annales de Chimie, 1" série, t. XVI; 1821, et ibid., 5" série, t. VIII; 1876. (-) Winckle-Pelouze et Fremv, Traité de Chimie, t. III, p. 1267. C. R., 1896, 1' Semestre. (T. CXXIII, N» 3.) l*j ( n8 ) chrome, le nickel, le cobalt, le manganèse, le cuivre, le platine. La com- position du siliciure de fer (SiFe-) et du siliciure de chrome (SiCr-) ayant été d'abord établie par M. Moissan, j'ai ensuite reconnu que, pour tous ces siliciures cristallisés, elle était analogue, c'est-à-dire SiM* (M étant un mé- tal monoatomique). Un certain nombre de ces nouveaux composés dis- solvent le silicium, de même que les métaux ; exemples : siliciure de cuivre, siliciure de platine. » CHIMIE. — Recherches sur les cyanures doubles. Note de M. Raoul Varet. « On classe généralement les cyanures doubles en deux groupes. I.e premier comprend ceux qui sont facilement décomposables : on les con- sidère comme étant de véritables sels doubles, dissociés au sein de leurs dissolutions; tels sont les composés engendrés par l'union des cyanures d'argent, de mercure, de nickel, etc., avec les cyanures des métaux alca- lins et alcalino-tcrreux. Le second groupe renferme ceux qui, stables à l'état dissous, résistent mieux à l'action des réactifs : on les envisage comme dérivés de radicaux complexes et comme ayant une constitution absolu- ment différente de celle des produits d'addition; tels sont les ferrocya- nures, les ferricyanures, etc. M Ayant constaté {Annales de Chimie et de Physique, 1896), à l'aide de la thermochimie et de la dialyse, que cette manière de voir ne s'appliquait pas aux combinaisons engendrées par le cvanure de mercure, j'ai pensé qu'il serait intéressant de généraliser ces résultats. C'est dans ce but que j'ai complété mes recherches relatives au cyanure de mercure, et que je les ai étendues aux combinaisons formées par le cyanure de nickel et par celui d'argent. )) L'étude des sels de mercure et de potassium, d'argent et de potas- sium avait déjà été efTectuée par M. Berlhelot; j'ai répété les expériences de ce savant, comme contrôle de mes propres déterminations. Les résultats que j'ai obtenus sont absolument concordants avec les siens. » 1. Combinaisons du cyanure d'argenl w.'ec les cyanures des métaux alcalins et alcalino-terreux. — Ces conijjosés, à l'état solide, sont du type 2.\gCy, MCy-. Ils ne sont pas dissociables par la dialyse. J'ai trouvé, vers 17°, que Cul 2AgCy sol. -1- akCy (1 mol. ^ 10'") dégagi: -1-1 3, 00 » -f-2NaCj » » -(-i3,i2 » -(-BaC)-^ (mol. = 10'") » -i-i2,S8 » -+-SrCy- » » -hi3,2o » -i-CaC\- 0 » -1-1 3, 80 ( i'9 ) » J'ai également trouvé, vers 17", en employant une proportion de cyanure alcalin ou alcalino-lerreux plus grande que celle qui est nécessaire à la dissolution du cya- nure d'argent : Cal 2 AgCy + ^K-Cj- ( I mol. =r 12'") dégage -I-i4j4 1) -+-4NaCy » » H-i4)3 » -i-2BaCy-(i mol. =24'!') p . . +i4,3 » -t-aSrCy^ n n -|-i4,6 » -I- 2CaGy^ » • » -r-i4,64 )) Faisons varier la dilution, nous trouvons : Cal 2AgCy-H4K.Gy (imol. =2''') dégage -1-16,9 » " -i-4NaCy " » -hi6,8o » -1- 2 BaCy-(i mol. = 4''' ) » -f-17,00 n -l-2SiCy^ )> >i -1-17,18 » J'ai également trouvé, vers 18°: Cai 2 Ag Cy^ 4- 4 1*^ Cy (imol. = 3''^) dégage -m6,io )' -t-4NaCy » » -1-16,00 « -f- 2BaCy-(i mol. = 6'") » -Hi6,20 » -i-2SiGy- » » -l-i6,4o » II. Combinaison.'; rf// cyani/re de nic/cel. — J'ai trouvé, vers i5° : Cal NiCy^préc. -+- 2KCy dissous dégage -I-I2,4 » -i-2NaCy » » -1-12,3 » -i-BaCy- 1) » +12,4 » -(-SiCy- » n -1-12,6 » Ces composés ne sont pas dissociables par la dialyse. » Conclusions. — Ces résultats, et ceux que nous avons obtenus pour le cyanure de mercure, montrent que les sels doubles que forment les cya- nures métalliques proprement dits, en s'unissant aux cyanures des métaux alcalins et alcalino-terreux, ont sensiblement même chaleur de formation dans l'état dissous lorsque l'on considère un même groupe de sels. )) Ils ne sont pas dissociables par la dialyse. » Ces caractères permettent de les considérer comme des dérivés d'acides complexes qui n'existent pas à l'état libre, ou sont tout au moins très instables, comme l'acide argentocyanhydriquc. » Les différents cyanures doubles se distinguent donc les uns des autres moins par la différence de leur arrangement moléculaire que par une sta- bilité plus au moins grande. 1) Ces résultats sont une éclatante confirmation des vues développées par M. Berlhelot au cours de ses recherches sur les sels doubles. » ( I20 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'eau sur l'aldéhyde formiqite : appli- cation au Delépine cation au rôle de cette substance dans les végétaux. Note de M. Marcel « C'est en voulant obtenir une solution d'aldéhyde formique pure, par dissolution du trioxyméthvlènedans l'eau en tubes scellés, que j'ai été con- duit à l'étude que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. » Je fis cette expérience en chaufîant, pendant six heures, à i3o°-i4o'', en tube scellé, le trioxyméthylène pur avec son poids d'eau. Le tube, à l'ouverture, contenait sous pression un gaz renfermant une forte dose d'acide carbonique; la liqueur possédait une réaction acide et n'avait pas précisément l'odeur de l'aldéhyde formique, mais une odeur éthérée rap- pelant le méthylal et l'éther formique : » Pour exagérer le phénomène, trois chauffes consécutives de chacune six. heures furent effectuées à 200", sur 58'' de trioxyméthylène et 5?'' d'eau. Après chaque chauffe, le tube était ouvert sous le mercure, pour recueillir les gaz formés et les analyser; on prenait aussi le titre d'acidité évalué en acide formique par centimètre cube. On a ainsi obtenu en tout : 700'^'' de CO-, 29'^'^ de CO, et constaté la disparition absolue de l'oxygène. )> La nature de l'acide formé a été établie au moyen de la liqueur résultant de la chauffe de los'" de (CH-0)^ dans i5'''' d'eau à 200" pendant six heures. L'acidité mon- tra qu'il s'était formé 3?'', i d'acide formique; c'est une richesse suffisante pour que l'addition d'une solution saturée d'acétate de plomb détermine directement la préci- pitation du formiate de plomb. Trouvé : Pb 69,59 pour 100 au lieu de 69,66 pour (CHO^)^Pb. » Ce résultat peut s'interpréter facilement : l'eau agissant seule sur l'al- déhyde formique donne de l'acide formique et de l'alcool méthylique (i) 2CH=0-t-H=0 = CIPO= + CH^O. » L'acide carbonique provient d'une réaction plus profonde : (1) 3CIPO + H-0 = CO=+2CH'0. » Cette équation montre que, par rapport à l'acide formique dosé, il doit y avoir un excès d'alcool mélhylique; c'est ce qu'on a pu vérifier grossiè- rement par la transformation de l'alcool existant en iodure de méthyle. » L'oxyde de carbone provient secondairement de l'action de la chaleur sur l'acide formique engendré d'après la première équation : en chauffant à 200", dans un tube placé à côté des premiers, 3e'' d'acide formique et 10"'' d'eau, on a obtenu un dégage- ( 121 ) ment de gaz ainsi composé, en cenlièraes : CO, 4' i/î 0> 12,2 ; Az, 46, i; CO-, zéro. Le calcul indique que l'oxjgène doit se retrouver dans la proportion de 12,2;) pour 100, c'est-à-dire que la disparition de ce gaz dans la chauffe avec le trioxyméthylène est exclusivement due à l'aldéhyde formique. L'absence de l'acide carbonique montre que l'acide formique n'est en rien la cause de la formation du gaz carbonique dans les expériences précédentes; ce dernier gaz est donc uniquement dû à un dédoublement singiilicj- de raldéh3'de formique. » L'absorption de l'oxygène ne s'effectue pas du tout à la température ordinaire, ni à l'obscurité, ni au soleil. » Il m'a semblé curieux de constater ces propriétés si singulières de l'aldéhyde formique, propriétés qui la mettent pour ainsi dire à part dans la série des aldéhydes. Autrefois, Tollens (') avait bien signalé que la ma- gnésie, de iSo" à 220", dédoublait ce corps en forniiate et alcool mélhy- lique. Fisichenko (-) avait remarqué que les hydracides donnaient lieu à la formation d'acide formique et d'un éther méthylique, mais Faction de l'eau seule n'avait pas été étudiée, ni surtout cette décomposition en acide carbonique et alcool méthylique. )) Ces faits me paraissent surtout dignes d'intérêt, si l'on veut bien se rappeler que l'aldéhyde formique est considérée comme le premier terme de l'assimilation du carbone chez les végétaux chlorophylles. En supposant que les réactions ci-dessus, faites chimiquement à haute température, se passent physiologiquement à la température ordinaire dans le végétal, on peut en tirer de nombreuses conséquences. » C'est, à ajouter aux transformations déjà admises pour l'aldéhyde mé- thylique, une nouvelle destinée de cette aldéhyde, permettant de conce- voir pourquoi cet élément est si difficile à constater, étant apte à de multi- ples transformations. » On peut, par le dédoublement en acide formique et alcool méthylique, expliquer la présence de ces deux corps dans les végétaux ; on voit, de plus, comment l'acide formique peut exister libre, étant formé par l'action de l'eau sans qu'une base soit nécessaire. » Par la décomposition en acide carbonique et alcool méthylique, on voit que la présence de ce dernier, presque universelle dans les feuilles vertes, d'après M. Maquenne, n'est pas forcément corrélative de celle de l'acide formique. Mais la conséquence la plus importante sans contredit, c'est V apport d'un excès d' hydrogène avec élimination des éléments de l'acide (') D. Ch. G., t. IC, p. 917. {-) Bull. Soc. cit., t. XLI, p. 258. ( 122 ) carbonique. En effet, du système 3(C4-H-0) on passe an suivant : C0-^^+ 2 (C + H-0 -i- H-), c'est-à-dire que le végétal a retenu, par rap- port aux éléments d'un hydrate de carbone, un excès d'hydrogène que l'analyse a révélé dans toutes les plantes. C'est peut-être dans cette équa- tion qu'il faut chercher la solution du problème posé en ces termes par M. Schlœsing (' ) : « Ne semble-t-il pas que, pour expliquer l'excès d'hvdro- » gène dans la plante entière, la manière la plus simple est d'admettre » que, au cours des réactions internes entre les corps assimilés, il se pro- » duit quelque corps volatil plus riche en oxygène qu'en hydrogène, que la » plante élimine. Il est raisonnable de penser que ce corps est simplement 1) l'acide carbonique ; on doit trouver que CO" total exhalé l'emporte en » volume sur l'oxygène emprunté à l'air fixé ». Il suffit de supposer que ces réactions internes suivent l'assimilation de très près ou l'accompa- gnent. Dès lors, le phénomène assimilateur se passe partiellement suivant les équations successives 3(C0^ + H=0) + H=0 = 3CH-0 +H=0 + 30- = C0= -f- aCH'O + 30= ou, au total, 200=^(4 vol.) + 4ir-0 = aCH'O + 30-(6 vol.). » La différence avec l'hypothèse de M. Schlœsing, bien que le méca- nisme soit celui qu'il avait prévu, c'est qu'en définitive le corps oxydé en question est un excès d'oxygène exhalé, par rapport à celui que contient l'acide carbonique assimilé; c'est ce que constatèrent MM. Bonnier et Mangin (-). » Une autre conséquence encore, c'est que l'alcool méthylique peut n'être pas mis en liberté; naissant, il doit posséder une aptitude excep- tionnelle à la méthylation et s'introduire du même coup dans des molé- cules plus ou moins complexes. La Chimie en a des exemples : Plochl (') a fait voir que raldéhydc formique réagit (à chaud) sur les sels ammonia- caux, en les changeant en mcthylamines avec dégagement de CO- ; une telle réaction est possible dans les végétaux à méthylamines et, peut-être, en se faisant sur dos corps azotes plus complexes que les sels de l'ammo- niaque, donne-t-elle naissance à certaines bases qu'on y rencontre. » (') Comptes rendus, t. C, p . laS-. C) Ihid., t. C, p. i3o3; iSiq. (') D. Ch. G., t. XXT. p. o.,',-. ( '^3 ) CHIMIE ORSANIQUE. — Réduction de l' aldéhyde crolonique. Note de M. E. Charon, présentée par M. Friedel. « J'ai réduit cette aldéhyde par le couple ziiïc-cuivre, en appliquant la méthode de MM. Gladstone et Tribe, ainsi que M. Griner (*) l'a déjà fait pour l'acroléine. La réduction de l'aldéhyde crotonique a été étudiée an- térieurement par MM. Lieben et Zeisel(-). Ces auteurs l'ont opérée à l'aide du fer et de l'acide acétique, espérant ainsi ne pas saturer complètement la double liaison. Ils obtinrent, en effet, un mélange d'alcool butylique, d'aldéhyde butylique normale et d'alcool crotonylique. Le rendement en dérivé non saturé est mauvais, et, de plus, il est très difficile de le séparer de l'alcool butylique bouillant à 116", l'alcool crotonylique boudlant, d'après ces auteurs, à ii7°-i2o''. Je citerai aussi leurs expériences sur la réduction du chloral crotonique dans les mêmes conditions ('). » Ija méthode au couple zinc-cuivre m'a donné des résultats tout à fait différents. Quelle que soit la portion de l'aldéhyde réduite, celle passant de 98° à io4° ou celle de 104° à 110°, les résultats sont identiques et confir- ment les faits démontrés par l'oxydation (^). » Voici comment j'ai opéré : Une solution renfermant environ 10 pour 100 d'aldé- hyde crotonique est versée sur du couple zinc-cuivre fraîchement préparé. Pour ré- duire 120^'' d'aldéhyde, on emploie le couplé formé avec J20S'' de feuilles de zinc, et l'on ajoute au mélange en plusieurs fois ou d'un seul coup 200S'' d'acide acétique. » Le dégagement d'hydrogène dans ces conditions est faible, beaucoup moins vif que si le couple fonctionnait en présence d'acide acétique seul. Du jour au lendemain tout le zinc est dissous. La solution a perdu toute odeur d'aldéhyde crotonique, la réduc- tion est complètement terminée. Il ne s'est séparé que des traces de matières rési- neuses, 2 à 3 pour 100 au plus de la quantité d'aldéhyde réduite. On filtre à la trompe pour séparer du cuivre pulvérulent et l'on épuise à l'éther la liqueur filtrée parfaite- ment claire et incolore. Le premier épuisement enlève plus de la moitié du produit mis en réaction. Je me suis assuré que 4 épuisements effectués avec une quantité d'élher égale au quart du volume de solution à épuiser et une bonne agitation méca- nique suffisent pour séparer complètement les produits de la réaction. Le résidu aqueux ne renferme plus que de l'éther, de l'eau et de l'acétate do zinc. » L'éther est distillé de préférence dans un appareil muni d'un tube Le Bel à cinq (') GuiNEK, Thèse, p. 65; 1891. (-) LiEBEN et Zeisel, Monatshcfte, t. I, p. 828. (') LiEBEN et Zeisel, Monalshefle, t. I, p. 840. ('* ) Charon, Complfs rendus, t. CXXIl, p. 533. ( 12/, ) boules. Si Ton distille sans celte piccaution un des produits de la réaction peut être entraîné pari'étlier. » On a d'ailleurs plusieurs litres d'éther à distiller pour looS'' de matière réduite. » Le résidu de la distillation de l'éther est ensuite distillé dans le vide. On sépare toutes qui passe avant iio°-ii5°, sous 2'^" à 3'^"', en recueillant dans un ballon réfri- gérant bien refroidi. On a ainsi deu\ portions : une partie A, passant avant iio^-iiS" dans le vide, et une portion B à point d'ébullition supérieur. Comme la liqueur à épuiser renfermait de l'acide acétique en excès, une partie de cet acide est passée dans le produit de l'épuisement. Primitivement, je l'enlevais en traitant ce produit par le carbonate de potasse sec; je n'ai pas tardé à constater qu'ainsi on polymérisait inévi- tablement une partie du produit constituant la fraction L>. Lorsque l'on opère, comme je l'ai dit plus haut, B esta peine coloré en jaune et entièrement débarrassé d'acide acétique. Si l'on distille cette portion dans un bon vide, on obtient un liquide inco- lore passant à i2i°-i22°, sous 9™™. Il reste dans le ballon un produit épais, visqueux, en quantité peu considérable. On obtient un rendement de 5o à 60 pour 100 en pro- duit distillant dans le vide. La quantité de résine, dans une opération bien conduite, atteint à peine 5 pour 100. » La partie A est débarrassée d'acide acétique et partiellement desséchée par le car- bonate de potasse. On la distille ensuite dans un appareil muni d'un tube Le Bel à cinq boules. Il passe une petite quantité de liquide vers 76^, puis le point d'ébullition monte peu à peu jusqu'à 100°. A 100°, il y a un nouveau point d'arrêt et le thermo- mètre monte ensuite progressivement jusqu'à 122". Si l'on sépare la partie passant vers 75°, qu'on la sèche et distille de nouveau, on reconnaît qu'elle est exclusivement com- posée d'aldéhyde butylique normale. La quantité d'aldéhyde formée atteint de i à 2 pour 100 au plus du poids de l'aldéhyde crotonique mise en œuvre. Aussi, si, dans la sépa- ration de l'éther et du produit d'épuisement, on ne prend pas la précaution d'enlever l'éther avec un tube à boules, l'aldéhyde butylique est entraînée et sa présence passe inaperçue. La partie passant vers 100° et au-dessus est de nouveau traitée par le carbonate de potasse. Une série de traitements et de distillations donne un liquide pas- sant de 110" à 122°, que le carbonate de potasse ne dessèche pas complètement, quel que soit le temps de contact. Le rendement est d'environ 25 pour 100. On n'obtient un produit donnant de bons chiffres à l'analyse qu'en le distillant sur la chaux vive ou sur la baryte, et c'est toujours aux dépens d'une grande partie du corps qui se combine à l'alcali en donnant une masse poisseuse incristallisable. » Le corps ainsi obtenu boni à i22°-i23°à la pression ordinaire; comme tous les alcools, il est difficile de l'obtenir anhvdre. D'odeur lésèrement piquante, il a une densité de 0,8726 à 0°. Il fixe la quantité théorique de brome, les dernières portions fort lentement. Les acides l'éthérifient en donnant des dérivés sur l'étude desquels je reviendrai prochainement. » Un produit passant à 122"-! 23" m'a donné à l'analyse : Pour 100. Thiîorie. G 66, o3 66.66 ^I 11,16 1 1 , 1 1 ( 125 ) » La densité de vapeur prise par la méthode de M. V. Meyer conduit bien à la formule CH' - CH = CH — CH-OH. » Je ferai observer que ce corps bout à 122" et non à 1 17°-! 20° comme l'ont indiqué MM. Lieben et Zeisel qui n'ont eu, sans doute, entre les mains qu'un mélange d'alcools crotonylique et butylique. » Le produit bouillant à 120°- 122° sous 9™™ de pression est un liquide incolore de densité = 0,9833 à 0°, d'odeur peu agréable, jaunissant rapi- dement à l'air en prenant une odeur piquante. Il fixe le brome et donne une diacétine. Soumis à l'analyse il m'a donné les résultats suivants : I. II. Théorie. C 67,01 67,02 67,60 H 10,20 10, i4 9)86 » Ce qui conduit à lui attribuer la formule CH» - CH = CH - CHOH - CHOH - CH = CH - CH', d'après laquelle c'est un glycol diéthylénique, pinacone de l'aldéhyde crotonique. » La détermination cryoscopique de son poids moléculaire s'accorde également avec cette formule. » Je discuterai ces résultats dans une prochaine Communication (' ). » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage rapide de l'acide carbonique dans l'air et les milieux confinés. Note de M. Henriet (-), présentée par M. Schiitzen- berger. « Nous recherchons l'acide carbonique dans l'air et dans les milieux confinés, à l'aide d'un dispositif qui nous permet un dosage très rapide et très exact. La réaction sur laquelle nous nous appuyons est la suivante : )) En ajoutant de l'acide sulfurique à une solution de carbonate de potasse neutre, colorée en rouge par une goutte de phénolphtaléine, la coloration disparaît au moment où la moitié de l'acide carbonique du carbonate s'est fixée sur le carbonate non décomposé en le transformant en bicarbonate. Cette décoloration est d'une grande netteté, si l'on a soin, vers la fin de l'opération, de ne verser l'acide que goutte à goutte. (') Travail fait au laboratoire de M. Friedel à la Sorbonne. (*) Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie de l'observatoire de Montsouris. C. R., 1S96, 2" Semestre. (T. CXXIII, N° 2.) I? ( 126 ) » Si nous absorbons par de la potasse l'acide carbonique contenu dans un volume connu d'air, il suffira de titrer un égal volume de la liqueur de potasse employée, pour que la différence des lectures multipliée par deux corresponde exactement à l'acide carbonique retenu. On voit que le résul- tat est indépendant du carbonate qu'une liqueur de potasse renferme tou- jours, puisque dans le liquide repère et dans le liquide carbonate, le car- bonate préexistant est décomposé par le même volume acide et qu'on ne tient compte que de la différence des lectures. » Trois essais sur des atmosphères artificielles de 6''' environ ont donné les nombres suivants : CD" Différence introduit. Iruuvé. de volume. ce 2,4oo ce 2,43o ^ 4,43i 4,407 Th 5,596 5,594 2800 « Si Ton rapporte le volume gazeux, à 100""= d'air, on voit que l'erreur est de Ht lit Pour4o CO^ 0,5 74 CO^ 0,4 92 CO'^ 0,0 » Elle paraît indépendante du volume gazeux et correspond, dans la lecture de l'acide versé, à une demi-goutte du liquide titré. » Le prélèvement se fait dans un ballon de verre résistant, d'une contenance de 6'" environ, fermé par un bouchon de caoutchouc traversé par un tube à brome, plongeant de quelques centimètres seulement dans le col du ballon, et par un second tube coudé à angle droit et muni d'un robinet. » Pour prélever l'échantillon d'air, on peut faire le vide dans le ballon au moyen d'une trompe. On peut encore remplir d'eau le ballon et le vider au moment de la prise, mais, dans ce cas, il conviendra, après avoir fait écouler l'eau, de laver le ballon à l'eau distillée et de le laisser égoutter aussi complètement que possible. ,) Quel que soit le mojen adopté, le ballon étant bouché, on attendra que l'équi- libre de température libre soit établi entre l'intérieur et l'extérieur : à ce moment seu- lement on fermera le robinet du tube coudé et l'on notera la température. » Le ballon ramené au laboratoire, on introduit dans le tube à brome 2"^= d'éther et i5'^'^ d'une solution pure dépotasse (Ss'' par litre) colorée par une goutte de phéuol- phtaléine, l'éther surnageant protégeant la potasse contre l'acide carbonique de l'air ex- térieur. Tandis que le ballon refroidit sous un courant d'eau, on introduit la potasse jusqu'à la couche d'éther; on lave à plusieurs reprises le tube à brome avec de l'eau bouillie exempte d'acide carbonique, en introduisant chaque fois l'eau dans le ballon. Quand le liquide, coloré de plus en plus faililement par la phénolphlaléine est devenu absolument incolore, on agite le liquide du ballon en lui imprimant un mouvement de ( 127 ) balancement, ce qui permet même de mouiller les parois du col. Nous laissons le con- tact durant une heure, en agitant à plusieurs reprises. L'absorption est complète. >) On ouvre ensuite le robinet du tube coudé; Fair légèrement comprimé s'échappe. C'est alors qu'on verse l'acide titré (dont r= équivaut à o",5 d'acide carbonique) jus- qu'à décoloration complète, sans craindre l'influence de l'acide carbonique de l'air ex- térieur, puisque le ballon est plein d'air décarbonaté. » ANATOMIE ANIMALE. — Terminaison des nerfs sensilifs musculaires sur les faisceaux striés. Note de M. Charles Rouget, présentée par M. Marey. « Au cours de mes recherches sur les terminaisons des nerfs moteurs chez les Batraciens, communiquées à l'Académie en 1898, l'imprégnation de muscles vivants par le bleu de méthylène m'a permis de constater égale- ment l'existence de terminaisons des nerfs sensitifs musculaires, appli- quées sur les faisceaux striés, mais extérieures au sarcolemme (épilem- madques), tandis que les terminaisons motrices sont en contact immédiat (^/lypolemmatiques) avec la substance contractile. Ces deux ordres de ter- minaisons spéciales n'occupent pas les mêmes régions du faisceau strié, mais les plans différents où elles sont situées sont séparés par un si mi- nime intervalle qu'on peut observer et photographier simultanément, comme le montrent les photographies ci-jointes, les terminaisons motrices et les terminaisons sensitives. Les différences qui les caractérisent sçnt nettement tranchées ; les terminaisons sensitives ne montrent jamais l'accroissement subit de diamètre et l'enroulement ou les inflexions du fdament axile caractéristiques des terminaisons motrices. Elles présentent, au contraire, le type du mode de terminaison connu des nerfs sensitifs de la cornée, de la peau, etc. » De plus, tandis que les terminaisons motrices sont toujours dirigées parallèlement à l'axe des faisceaux striés, les terminaisons sensitives sont couchées obliquement ou transversalement à la surface des faisceaux; tandis que chaque faisceau strié est muni d'une ou plusieurs terminaisons motrices, les terminaisons sensitives sont beaucoup plus rares et dissé- minées, à intervalles assez éloignés. Bien qu'on puisse observer quelques- unes de ces dernières, à la surface externe du muscle pectoral cutané, la plus grande partie se trouve à la surface profonde, au voisinage du ramus- cule nerveux du muscle, dans la région même où sont concentrées les ter- minaisons motrices. >i J'ai pu démontrer ces terminaisons motrices, dans les deux dernières ( 128 ) leçons de mon cours au Muséum, en 1892, à l'aide de projections de cli- chés photographiques de mes préparations, ne provenant pas seulement du muscle pectoral cutané ; j'ai observé, en effet, ces terminaisons sensitives é£;alement dans des muscles minces de l'abdomen et les muscles mylohyoï- dien et hvo-glosses. etc. Ce sont donc bien des nerfs sensitifs en contact mé- diat avec les éléments contractiles, qui complètent, par l'intermédiaire du faisceau musculaire, le cercle nerveux admis hypothétiquement par Charles Bell, constitué de telle façon que, si un nerf transmet l'influence du cer- veau (?) au muscle, un autre communique au cerveau l'état du muscle. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur le rôle du circuit électroneuro -musculaire ; Note de M. E. Solvay, présentée par M. Marey. « Bruxelles, le 7 juillet 1896. » Dans une Communication adressée à l'Académie le 8 juin 1896, M. Charles Henry (') apporte un argument nouveau en faveur d'une hypo- thèse que j'ai formulée en if^gS, relativement à l'existence d'un circuit électroneuro-musculaire, comparable à celui d'une pile dont l'énergie serait fournie par les oxvdations interstitielles siégeant principalement dans les muscles. » L'auteur considère « le cycle formé par le centre moteur supposé cor- » tical, la moelle, le nerf moteur, les muscles fléchisseurs de la main, le » nerf sensitif, la moelle et le cerveau » comme un circuit de pile auquel il applique les lois connues du transport de l'énergie dans les piles à réophores métalliques : cela mène à envisager le nerf comme un conducteur par lequel passerait la totalité du courant provenant de la pile. » C'est là « un principe évidemment simplificateur », suivant l'expres- sion de M. Charles Henry, qui se présente naturellement à l'esprit une fois que l'on a admis l'existence de la pile physiologique; et il ne semble pas illogique d'admettre que les conditions pourraient en être réalisées, mais par voie à'odogenèse (^), chez les organismes rudimentaires. (') Cn. IIk.nhv, Sur une relation de l'énergie musculaire avec la sensibilité et sur les lois des variations de cette énergie en fonction du temps. (') J'ai désigné sous ce nom le phénomène de la création de voies de conduction au sein des tissus mêmes dans lesquels se produit l'oxydation (Du râle de l'électricité dans les phénomènes de la vie animale, par E. Solvay, p. 33. Bruxelles, iSgS). ( 129 ) » Mais, à mon avis, dans !e cycle électroneuro-musculaire, la totalité de l'énergie produite ne traverserait pas la totalité du circuit; le tissu musculaire se serait évoUitivement adapté à consommer directement lui- même la presque intégralité de l'énergie qu'il produit : « Les nerfs », ai-je dit dans l'énoncé de ma théorie (iSgS), « recueillent une partie » de l'électricité due à l'appareil électrogène » (muscle) « et la transpor- » tent en des points où elle réapparaît sous la même forme ou Irans- » formée (')••• Les grandes voies du réseau nerveux ne serviraient plus, » en dernière analyse, qu'à transporter la quantité d'énergie nécessaire à » l'accomplissement des fonctions d'excitation et, dans les conditions que » nous venons de préciser, tout se passerait comme si la totalité de » l'énergie produite dans l'appareil électrogène circulait en réalité dans » le réseau nerveux tout entier (^). » » En effet, si l'on examine quelle doit être la quantité d'énergie pro- duite par le travail musculaire, on trouve qu'elle dépasse considérablement la capacité de la conduction électrique du circuit; elle la dépasserait encore alors même que, contrairement à tout ce que les expériences actuelles nous enseignent, la résistance des nerfs serait aussi faible que celle d'un fil de cuivre. M D'ailleurs, si la totalité de l'énergie produite par les oxydations inter- stitielles passait sous forme d'électricité dans les nerfs, ceux-ci seraient le siège de courants décelables par l'exploration téléphonique, ou par d'autres moyens de démonstration sommaires; enfin le passage de tels courants amènerait une élévation de température dans les conducteurs nerveux. » Les résultats des recherches faites depuis plusieurs années à l'Institut Solvay m'autorisent à dire qu'il n'en est pas ainsi : non seulement aucun courant n'est décelable par l'induction téléphonique, mais, de plus, il a été prouvé que, « chez le lapin comme chez la grenouille, la transmission )' d'une excitation normale, centripète ou centrifuge, dans un nerf nor- » mal, in situ, ne s'accompagne d'aucune variation appréciable de tempé- » rature, dans les limites de o°,ooo6 C. (') ». » Les relations que M. Ch. Henry met en lumière, entre l'énergie mus- culaire, la sensibilité et le temps, me paraissent ne pas dépendre delà pro- portion de l'énergie totale produite qui parcourt réellement le cycle élec- (') Loc, cit.. p. i8. (2) Ibid., p. 24. (') De Boeck, Contribution à l'étude de la physiologie du nerf, p. S/J. Bruxelles, 1898, chez Lamertin. ( i3o ) troneuro-musculaire, et devoir subsister au cas oîi les choses se passeraient ainsi que je viens de l'indiquer. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Éi'aporation cutanée chez le lapin. Modifications sous Vinjluence de l'excitant électrique. Note de M. Lecercle. « En suivant la méthode indiquée dans ma précédente Communication, j'ai recherché l'influence des divers modes d'électrisation sur l'évapora- tion cutanée. Pour la galvanisation, j'ai utilisé le courant continu de l'u- sine centrale de Montpellier : lecourant est pris pendant la journée sur une batterie d'accumulateurs; il a donc toutes les propriétés du courant continu des piles. » L'animal était immobilisé deux heures avant l'expérience. » Les électrodes étaient des plaques métalliques rectangulaires, recouvertes de peau de daim. Deux, de 24'^i, étaient réunies ensemble et à un des pôles de la pile. On les disposait à la racine des cuisses. Une troisième électrode de lo'i, rattachée au deuxième pôle, était sur la région lombaire. Une continuité aussi parfaite que pos- sible entre la peau et les électrodes était assurée par des éponges bien imbibées d'eau. Nous nous proposions, en disposant ainsi nos électrodes, d'agir sur les sciatiques et sur les centres sudoraux de la moelle. » L'animal attaché, nous attendions au moins deux heures avant de commencer nos expériences, afin que les températures rectale et cutanée fussent bien stationnaires. » Nous déterminions d'abord la quantité de vapeur d'eau éliminée pendant dix mi- nutes sans faire passer le courant; puis, nous cherchions la quantité de vapeur d'eau produite également pendant dix minutes, l'animal étant soumis successivement à des courants de loM.A., 20M.A., 3oM.A. En raison du temps nécessaire pour la dessic- cation de la cloche et la pesée, il s'écoulait au moins une demi-heure d'une galvani- sation à l'autre. Enfin, après les expériences sans courant, nous faisions une nou- velle détermination. » La différence de potentiel entre les électrodes a varié de 4 ou 5 volts pour une intensité de 10 M. A. Elle croissait très sensiblement proportionnellement à l'intensité du courant. » Nous rapportons ici deux séries d'expériences : Lap n : Z^'i' , 3oo. Poids de la V Température extérieure. rectale. 14,3 36,4 » 36,4 de la vapeur Intensité du courant. Volume d'air. d'eau contenue dans l'air. cutanre. total. Différence. 33,4 sans courant. lit 3,56 mgr 24 32 mgr 8 33,7 10 M. A. ascendant. 4,4 3i 45 >4 ( i3i ) Poids de la vapeur Température Intensité du courant. Volume d'air. d'eau contenue dans l'air. ex té rieure. rectale. cutanée. total. Différence. l4,3... ... 36,3 34,2 ( 20 M. A. \ ascendant. ru 1 3,2. mgr 22 mgr 43 mgr 21 )' ... 35,7 33,8 ( 3oM.A. j ascendant. { 3,69 26 40 14 ' / ■i heure après , ... 36,4 33,4 sans courant. 3,58 25 55 3o i5,3... ... 36,6 33,6 sans courant. 3,66 3o 40 10 » ... 36,4 34,4 j 10 M. A. 1 descendant. 3,92 32 5o 18 , . . ^\j y 1^ » ... 36,3 33,8 ( 20 M. A. ( descendant. 3,56 29 48 19 » ... 36 33,7 ( 3oM.A. \ descendant. j 3,82 3l 5o 19 1^ heure après . 3o,3 34,2 sans courant. Femelle : 2''6"', 4,18 840. 34 58 24 i4,6... .. 39,2 37,1 sans courant. 3,5 25 34 6 » ... 3q,4 35,8 l 10 M. A. j ascendant. { 3,89 27 45 i3 • • ^yj^ » ... 3q, 4 35,9 j 20 M. A. l ascendant. j 3,6 26 48 22 • • "y j ^ » ... 3q,3 35,8 j 3oM.A. ( ascendant. j 4,45 3i 65 34 • • ^y î ^ 1 d'heure après.. 89,6 36,8 sans courant. 4 28 5o 22 i4,8... .. 39 37,1 sans courant. 3,08 25 29 4 )> ... 38, Q 36,9 1 j 10 M. A. 1 descendant. 1 3,75 3o 45 i5 ^ j ^ )) ... 37 .7 36,4 ' 1 20 M. A. descendant. j 3,21 26 58 32 ^ j 1 j )) ... 38,3 37. • ] 1 3oM.A. 1 descendant. 3,73 3o 52 22 * • "^ ï " i heure après . 38,2 37,6 sans courant. 4,28 33 68 35 Moyennes. Lapin. Femelle. mgr m^r Sans courant 9 Sans courant 6,5 loM.A 16 loM.A i5,5 20 M. A 20 20 M. A 27 3o M. A 20 3o M. A 27 Après l'expérience 27 Après l'expérience. .. . 28 ( 1^2 ) » La galvanisation augmente doue, d'une façon certaine, l'évaporation cutanée chez le lapin. La considération des moyennes montre que l'évapo- ration augmente en même temps que l'intensité, jusqu'à un maximum qui n'est pas dépassé. Après le passage du courant, l'excitation imprimée aux organes glandulaires se poursuit, et l'évaporation est même plus grande en moyenne que pendant le passage du courant. L'expérience clinique montre bien que l'action de l'électrode persiste après la séance de galva- nisation. Il nous paraît intéressant de signaler un phénomène physiolo- gique qui établit cette prolongation des modifications imprimées à l'activité cellulaire. » La lecture des températures montre aussi que, en même temps que l'évaporation cutanée se poursuit, il y a relèvement des températures soit centrale, soit cutanée. » GÉOLOGIE. — Sur la succession des faunes du Lias supérieur et du Bajocien dans les environs de Luçon {Vendée'). Note de MM. Cuartron et Welscii, présentée par M. Marcel Bertrand. « Le Toarcien est représenté par des marnes bleuâtres alternant avec des bancs de calcaires marneux; l'épaisseur ne dépasse pas lo'". Cet étage forme une ligne d'affleurement entre \a plaine de Luron et le massif ancien de Vendée. » 1° Zone dite a Leptœna. — Près de MerveiU, à la Jamonière, on trouve les couches de passage du Lias moyen au Lias supérieur, reposant directement sur les gros bancs de calcaire jaunâtre de la partie supérieure du Lias moj'en. Ce sont des marnes argileuses et sableuses, épaisses de quelques centimètres, qui renferment des Brachiopodes spéciaux, du genre Thecidclla, fixés sur Ostrea ocreala Desl., avec Ostrea monoptera Desl., accompagnés d'espèces voisines du genre Suessia, et de formes du Lias moyen, comme Spiriferina roslrala Zieten, Rhynclionella tclraedra Sow., Terebratula cornula Sow., Pecleri textorius Schl., Hinnites Da^-œi Dum., Harpax pectinoides Lk., Belemnites Bruguieri A''Orh. On trouve, avec ces fossiles, des Ammonites du Lias supérieur, voisines de Daclyloceras annulatum Sow. La découverte des couches à Thécidées est intéressante, pour l'ouest de la France. » 2° Zone a Ammonites falcifer. — A la Jamonière, on voit un niveau de Harpo- ceras falciferum Sow., à o™,4o au-dessus des couches à Ostrea el Tliecidella, avec des Ammonites du genre Cœloceras, comme A. crassus, Phillips. » On retrouve cette zone sur la route nouvelle de Péault à Beaulieu et à Mareuil, dans la partie inférieure de la tranchée, où son épaisseur atteint 2™. Elle existe aussi au Coteau, commune de Bessay; à l'Orbrie, près Fontenay-le-Comte, etc. » 3° Zone a Ammonites bifrons. — La tranchée de la route de Péault à Beaulieu montre cette zone sur une épaisseur de 3'" environ, avec de nombreuses variétés de ( '3:5 } Hildoceras blfrons Bi'ug., Hildoceras Levisoni Simpson, Dactyloceraa commune Sow., D. Holandrei d'Orb. et formes voisines. On trouve, en grande abondance, de petits exemplaires ferrugineux aplatis dans les marnes et des individus calcaires plus grands dans les bancs durs. )) A la partie supérieure de la zone, la même tranchée montre Harpoceras subpla- natum Oppel {A. complanatus d'Orb.). )> La même zone existe à la Jamonière, où la partie supérieure montre le passage à la zone suivante, avec une forme s])éciale très aplatie de V Ammonites bifrons et des espèces du genre Lillia. » Les assises précédentes ne montrent jamais d'oolithes ferrugineuses, comme dans le détroit du Poitou. » 4° 2oNE A A. variabilis. — Les couches à Haitgia variabilis d'Orb. et Haugia jagosa Sow. affleurent en divers points : à la Jamonière, au nord-ouest de Luçon, entre Champ-Saint-Père et la Thibaudiêre, plus bas que les couches à Grammo- ceras toai censé d'Orb, » 5° Zone a Am. toarcensis. — On trouve en divers points les Ammonites ferru- gineuses de cette zone, comme à la Frise, près Corps, au nord de Luçon, par exemple, Lioceras cumulatum Hyatt, A. bicarinalits Ziét. Dans les environs de Bessay, on a Grammoceras fallaciosum Bayle, var. Dingmanni Denck. » Les individus calcaires se rencontrent en divers points, au nord de Luçon jusque vers Saint-Cyren Talmondais et à Chantonnay; c'est Grammoceras toarcense d'Orb. type, Gr. Lœmanni Dum., Gi\ fallaciosum var. Cotlesivoldiœ S. Buck. ; Gr. qua- d/atuni Haug, avec une forme très voisine de Lillia robusta Denck. )) A la partie supérieure de ce niveau paléoutologique, à Saint-Cyr en ïalmondais et au Bernard, on trouve Polyplectus discoides Zieten avec une Dumortieria voisine de subundulata. et Amm. dispansus Lycette. Ces fossiles sont phosphatés et annoncent la zone suivante. * « 6" Zone a Daniortiera et Catulloceras. — Ce niveau paléontologique se montre en divers points, et constitue au Bernard un beau gisement de fossiles blancs phos- phatés, le plus souvent lisses à la surface. On y trouve Dumortieria radians Rein., avec la variété rhodanica Haug, Dum. costula Rein, et var. Munieri Haug, Catul- loceras Dumortieri Thioll., d'autres Catulloceras et des Hudlestonia d'une déter- mination difficile parce qu'ils sont incomplets, avec un Phylloceras et d'autres Ammo- nites d'espèces nouvelles. » 7" Zone a Amm. aalense. — Près de la Frise, on trouve des calcaires marneux bleuâtres renfermant de nombreuses Ammonites aplaties, comme Grammoceras mactra Dum., Gr. aalense Ziet. Quelquefois, on trouve à ce niveau des Ammonites ferrugineuses, telles que Grammoceras subcomptum Branco et Dumortieria sabun- dulala Br., var. externe-compta. » 8° Zo.XE a Amm. opalinus. — Au-dessus des marnes grises, il y a un banc de calcaire marneux jaunâtre, quelquefois légèrement bleuté, renfermant /.«oceras opali- num Rein, type, comme à la Frise et sur la route de Péault à Lavaud, etc., et la var. comptum Rein, à l'Épine dans le bassin de Chantonnay. C. R., 1S96, 2» Semestre. (T. C.NXIII, N° 2.) I^ ( i34 ) » B.vjociEN. — Le passa£;:e est insensible du Toarcien au Bajocien, par un banc de calcaire marneux jaunâtre qu'il est difficile de subdiviser. » 1° Zo>Mî A Amm. Murchisonœ. — Elle est très mal représentée par le banc cal- caire dont je viens de parler, avec Tmetoceras scissum Ben. et des Mollusques perfo- rants voisins des Lithodomes, analogues à ceux qui existent au même niveau à Nan- teuil-en-Vallée (Charente). A la Frise, ces Lithodomes passent dans la zone suivante. » Au même niveau, à Chantonnay, on trouve un Hammatocerax voisin de //. Sieboldi 0'[i\>é\, avec région externe élargie. » Nous n'avons pas trouvé, à ce uiveau, les fossiles silicifiés du détroit Poitevin. » 2° Zo.NE A Amm. concavus. — Au-dessus du banc précédent, commence un débit marneux pétri d'oolithes ferrugineuses, qui passent dans le banc suivant. Ce dernier renferme quelques Ammonites du genre Ludwigia, comme Liid. rudis S. Buck. et surtout un grand nombre de Lioceras concai'um Sow. et variétés diverses, avec des Sonninia. Ces dernières sont voisines des formes décrites sous les noms de Amm. Mayeri, A. adicrus. A. acanthodex, A. magnispinatus, etc., etc. » Celle zone est assez épaisse et contient de nombreuses Bélemnites en mauvais étal. A la partie supérieure, dans des couches encore oolilhiques, on trouve Sphœro- ceras Brocchi Sow. » 3° Zone a Amm. Saii:ci. — Au-dessus du niveau précédent, à la Frise et à Chan- tonna}', on trouve une bande de calcaire jaunâtre friable, avec fossiles phosphatés à teinte grise, comme Spliœroceras S au :e i à' Ovh., Sonninia propinquam Bayle, Son- ninia sidcala S. Buck., etc. avec une forme voisine de Pœcilomorphus cycloides d'Orb. et d'autres espèces du genre Sonninia. » 4° ZoxE A Amm. Blagdeni. — A la Frise, dans le délit supérieur au banc qui constitue la zone précédente, existent de petits individus de Cœloccras Blagdeni Sow. avec des formes voisines dp Amm. Humphriesi, comme Cœloceras subcorona- tum Oppel. )) 5° Zone a Amm. Garanti. — A la Frise, près Corps, on trouve les calcaires à Oppelia subradiala Sow., au-dessus du niveau précédent. Mais la zone est surtout développée dans le bassin de Chantonna^', où les fossiles sont remplis de matière grise phosphatée ; on y trouve Coxmoceras Garanti d'Orb., Perisphinctes Martinsi d'Orb., Fer. Davidsoni S. Buck, Slrigoceras Truellei d'Orb., Amm. Parkinsoni, var. rare- costata S. Buck., avec des Sphœroceras voisins de GeiTillei Sow. et de Bron- gniarti Sow. » En général, toutes les assises du Bajocien sont remarquablement minces, l'épaisseur totale ne dépasse pas quelques mètres. » Le banc pourri de Saintc-Pezenne (Niort), qui apiiarticiit à l'étage Bathonien, n'est pas connu auprès de Luçon; mais on trouve Amm. zigzag d'Orb., près des Magnils. » ( i35 ) MINÉRALOGIE. — Sur les cristaux de topaze du royaume de Pérak. Note de MM. A. Lacroix et Sol, présentée par M. Fouqué. « Bien que la topaze soit un des satellites les plus habituels de la cassi- térite, elle n'a pas été encore signalée dans les grands gisements stannifères de la presqu'île de Malacca. Le but de cette Note est de donner une des- cription succincte de remarquables cristaux de topaze, découverts par l'un de nous au cours d'une récente exploration en Extrême-Orient. » Nos cristaux proviennent du district de Batang Padang dans le royaume de Pérak. Les alluvions stannifères y abondent au pied du massif monta- gneux (^micaschistes granulilisés) que longe le Soungei Bileli, affluent du Tjenderiang. On y recueille des blocs de granulite, de micaschiste, de quartz, de la cassitérite, de la muscovite, de la lépidolite rose, un peu d'or natif et enfin la topaze. » Les cristaux de topaze du Tjenderiang sont absolument incolores et parfaitement transparents : leurs dimensions varient de i*^"" à S*^"", 5; ils sont souvent roulés, leurs faces sont alors ternes; cependant le nombre des cristaux intacts est assez grand pour que l'on puisse supposer que leur lieu d'origine est peu éloigné de celui où ils sont recueillis. » Les formes observées sur nos cristaux sont assez nombreuses; elles sont toutes représentées sur un cristal de i"^" à faces brillantes, qui a fourni de très bonnes mesures : ces formes sont les suivantes : piooj); m{iio), ^3(i2o), ^'(25o), ^'(oio); «'(loi), ei(oii), e^(0 2i); Z>^(i i 3), ^'(112), l^ (i 1 1); e,(i2 3); 3 W=:(i*'6^^')(l22); les deux dernières pyramides sont moins fréquentes que les autres formes, » Les cristaux sont très variés d'aspect : dans la zone verticale, g'^{i 20) prend généralement un plus grand développement que to(i 1 o); suivant les cristaux, ce sont les pyramides b'- , Ir, b' , ou les clinodomes p' , é' , qui sont le plus développées dans le pointement, alors que, parfois, toutes ces faces ont sensiblement la même importance. Enfin, l'existence d'une large base ou son absence achèvent de donner aux cristaux leur caractéristique différentielle. » Quelques-uns des cristaux, largement basés, offrent la plus grande analogie de forme avec ceux d'Alabaska, près Mursinsk, alors que ceux ( i36 ) dans lesquels il n'existe pas de base el dans lesquels toutes les faces du pointement sont très développées ressemblent davantage aux célèbres cris- taux de l'Ilmen, dont ils possèdent la limpidité. )) L'écartement des axes optiques a été mesuré sur une lame de clivage p(ooi) 2E = ii5"3o' (sodium). Les inclusions à liquide facilement volatilisable par la chaleur sont fré- quentes dans les cristaux un peu troubles. Enfin, dans un cristal très lim- pide, nous avons observé des inclusions aciculaires de cassitérite. » En résumé, par la beauté et l'abondance de ses cristaux, les alluvions du Tjenderiang méritent d'être comptées parmi les plus remarquables gise- ments de topaze. » CHIMIE IJS'DUSTRIEIXE. — Sur le dosage du gluten dans les farines. Note de M. Balland. « Ayant été chargé de l'analyse des produits fournis par divers systèmes de mouture, mis en essais par l'administration de la Guerre en 1894 et 1890, j'ai constaté que le poids du gluten dans les farines des divers pas- sages n'était pas en rapport constant avec leur teneur en azote total. Ce fait, qui est général, ressort bien, en particulier, de l'examen des produits énumérés plus loin. Il s'agit de farines obtenues, d'une part, à l'aide de meules métalliques horizontales (système Arveng-Dausset) et, d'autre part, avec les meules ordinaires (mouture militaire réglementaire). Le même blé, employé dans les deux cas, renfermait i r, 76 pour 100 de ma- tières azotées. Le gluten a été retiré par le même opérateur, suivant le procédé habituel, en se plaçant aussi exactement que possible dans les mêmes conditions d'expérience : 1. — Mouture sur blé tendre Oi-ec un seul broyeur de o'",65 de diamètre. Gluten humide Matières —- — -" — — "-^ Rendement azotées calculé pour 100 pour loo pour loo pour lo de de de de matières l)lc nettoyé. forinc. farine. azotées. ( farine fleur i" iq,5o 11,07 32, 00 28,90 i"^ passage, l „ ' ., o 00 „q as ^ " ( » fleura" 17,^0 11,87 33,70 28,38 _ i farine des !'"■ et 2'' gruaux. 27,00 11,87 33,70 28,38 Hemoulures ■ , o / c " r „ q_ ( )i des 3'- el 4" gruaux. 11,20 11,90 10,40 12,87 75,00 ( i'^7 ) 11. — Mouture mililaire réglementaire sur le même blé. Gluten humide Matières Rendement azotées pour 100 pour loo de de blé nettoyé, farine. I" passage, j farine fleur 70 11,08 farine des i"" gruaux. 6 11,96 » des 2' gruaux.. 4 i3,33 80 Retnoutures calculé pour 100 pour 10 de de matières farine. azotées. 3o,3o 27,34 22, 5o 18,81 non exlractible B )) Au cours d'une moulure, à mesure qu'on s'éloigne de la farine fleur, on voit les matières azotées totales aller en augmentant, tandis que la pro- portion du gluten va en diminuant, par rapport au poids de ces matières. Les particules de son, retenues dans les basses farines, provoquent la fuite du gluten pendant le lavage. Elles entravent même absolument son extraction dans des produits panifiables qui en renferment beaucoup, comme on peut le constater en traitant ces produits par l'acide acétique dilué, en décantant le liquide et en saturant l'acide par le bicarbonate de soude, de façon à mettre en liberté le gluten en dissolution. » Des farines ayant la même teneur en azote donnent donc, par les pro- cédés ordinaires, des quantités de gluten différentes suivant leur taux de blutage ou leur mode de mouture, c'est-à-dire suivant les débris de son qu'elles retiennent ('). Le dosage du gluten, qui fournit de précieuses indications sur la qualité d'une farine, est, dès lors, insuffisant pour per- mettre d'apprécier comparativement les matières azotées contenues dans les farines et, par suite, leur valeur nutritive. » M. le D' R. ViGouRoux adresse une Note sur le traitement des mala- dies par ralentissement de la nutrition (rhumatisme chronique, goutte, dia- bète, etc.) par les courants de haute fréquence. A l'occasion d'une Communication récente de M. d'Arsonval, l'auteur fait remarquer que l'efficacité de l'électricité statique, dans le traitement de ces maladies, a souvent été constatée. Il reproduit, entre autres cita- (') Le son agit, à la fois, mécaniquement et physiologiquement par les fernients qu'il renferme. Ces ferments, comme je l'ai montré autrefois, possèdent la propriété de fluidifier le gluten. ( i38 ) lions, l'observation d'un cas de diabète, traité par lui, et publié en 1893 dans un Ouvrage portant pour titre : Neurasténie et Arthritisme. Ce cas pa- raît présenter la plus grande analogie avec celui qui est rapporté par M. d'Arsonval, et n'en différer que par des chiffres plus exceptionnel- lement élevés. c II s'agit d'un homme de 3o ans, atteint de paraplégie et de diabète, que j'ai traité à la Salpètrière en 1888. Le volume de l'urine dépassait 16''' et la quantité de sucre i26o6'" par vingt-quatre heures. Après trois mois de traitement par l'èleclrisation sta- tique, sans autre médication, et à raison de trois séances par semaine, la paraplégie avait disparu, l'état général et l'aspect étaient grandement améliorée, elles cliidres de l'uriue et du sucre réduits à 4"' et SooS'' respectivement, c'est-à-dire au quart de la valeur primitive. » Le nombre de séances se trouve avoir été le même que dans le cas de M. d'Ar- sonval, où elles étaient quotidiennes. L'histoire de ce malade est consignée, au point de vue de la paraplégie, dans les leçons du professeur Charcot. » L'auteur fait, en outre, des réserves sur la substitution des courants de Tesla, dans le traitement des maladies par ralentissement de la circulation, à l'électricité statique; l'application de ces courants, dont les propriétés physiologiques sont encore peu connues, ne paraît pas exempte de danger, particulièrement lorsque ces maladies sont accompagnées de lésions du cœur et des gros vaisseaux, comme il arrive fréquemment. M. Bouffé adresse une Note sur les résultats fournis par Vorchitine, en injections graduées, dans le traitement de la lèpre. La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i3 juillet 1896. Journal de Mathématiques pures et appliquées, fondé et public jusqu'en 1 874 par M. J. LiouviLLE, pubhé de 1870 à 1884 par M. H. Res.vl. Cinquième série, publiée par M. C.-^mille Jorda.n, avec la collaboration de MM. Lévy, A. Mannheim, E. Picard, H. Poincaré et H. Resal. Tome deuxième. Année 1896. Fasc. n" 2. Paris, Gaulhier-Villars et fils, 189G; in-4°. ( i39 ) Les alcaloïdes des quinquinas, par M. E. Léger, Pharmacien en chef de l'hôpital Beaujon, etc., avec une Préface de M. E. Jungfleisch, Profes- seur de Chimie à l'École supérieure de Pharmacie de Paris, etc. Paris, 1896; I vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Henri Moissan.) Mémoires de la Société zoologique de France, pour l'année iSgS.Tome VIII. Paris, ]8f)5; i vol. gr. in-8''. Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d' Angers. Quatrième série. Tome IX (année iSgS). Angers, Lachèse et C'*; 1896; I vol. in-8°. Bulletin des séances de la Société nationale d' Agriculture de France. Compte rendu mensuel, rédigé par le Secrétaire perpétuel. Année 1896. N° 5. Paris, Chamerot et Renouard, 1896; i fasc. in-8''. Statistique sanitaire des villes de France et d' Algérie pendant l'année iSgS. (8" année). Melun, 1896; i vol. gr. in-S". Recueil de Médecine véténnaire. VHP série. 3o juin 1896. Paris, Asselin et Houzeau ; i fasc. in-8''. Revue scientifique, [f série. Tome VI. 11 juillet. Paris, Chamerot et Renouard, 1896; i fasc. in-4". Annales télégraphiques. Juillet-août 1895. Paris, V* Ch. Dunod etP. Vicq; I fasc. in-8°. Bulletin de la Société chimique de Paris. 5 juillet 1896. Paris, Masson et C'% 1896; I fasc. in-S". ERRATA. (Tome CXXII, séance du ^26 mai 1896.) Note de M. A. KorJcine, Sur les équations différentielles ordinaires du premier ordre : Page 1184, ligne 12, au lieu de (w,,— r„)"'n = o, lise: ((ï'a— ('„)"'"^C/f. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS Eï FILS, Quai (les Grands-Augusiins, n° 55. ipuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils fonneiU, à la fin de l'année, deux volumes in-4*. Deui is, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel rt du i" janvier. Le prix de ftibonnement est fixé ainsi qiCil suie : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Antres pays : les frais de poste extraordinaires en su». On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. I Chaix. - ( Jourdan. ( Ruir. ns Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin. ( Lachése. nne Jérôme. Ifon Jacquard. / Avrard. iaux j Feret. 1 Muller (G.), fej Renaud. iLefournier. F. Robert. J. Robert. V Urel Carolî. Massif. lùei) Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. i Laniarche. . j Ratel. »! Roy. j Lauverjat. ( Crepin. . . 1 Drevet. 'bte , ( (.iratier cl C". 'chellu Foucber. pre iBourdignon. \ Dombre. Vallée. Quarré. urg. iont-Ferr. Lorient. chez Messieurs : I Baunial. ( M"" lexier. Beinoux et Cumin Georg. Lyon ( Cote. Chanard Ville. Marseille Ruai. 1 Calas. ^°"'/'^"'^'- Icoulet. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. 1 Loiseau. I Veloppé. \ Barma. ( Visconli et C'*. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. Poitiers „ . , ( Uruinaud. Hennés Plibon et Hervé. Roche/art Girard (M"-). ( Langlois. Hoiien , . I Lestringanl. S'-Élienne ..... Chevalier. ( Bastide. I liumèbe. ( Gimct. Nantes Nice. . . . Toulon . . Toulouse Privât. , Boisselier. Tours 1 Pérical. 1 Suppligeon. \ Giard. ( Lemaitre. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et O'. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asber et C'". Dames. Friediander el lils. I Mayer et Muller. R^,.,,„ \ Schmid, Francke et "* ^ I C. Bologne Zauiclielli. I lîamlot. Bruxelles MayolezetAudiarte. ( Lebcgue et C'*. i Sotscheck el C°. Bucnaiest , ,. ,,,,,,, ' ( Carol ) Muller. Budapest Kilian. Cambridge Dcigblon, BellelC». Christiania Cammeruieyer. Constantinople. . Olto Keil. Copenhague Hôst el fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. J Cherbuliez. Genève Georg. ( Slapelmohr. La Haye... Belinfanle fréies. ( Benda. / Payol Barlh. \ Brockhaus. Leipzig ( Loreatz. Max Riibe. Twietmeyer. ( Desoer. \ Gnusé. Lausanne. ■ Liège. chez Messieurs : i Dulau. Londres Hachetle et C" iNult. Luxembourg . . . V. Biick. / Libr. Gulcuberj;. Madrid Romoy Fussel. ] Gonzalés e hijos. ( F. Fé. Milan ! •^««ca frères. ■ ( Hœpli. Moscou Gautier. ]' F'irchheim. l^'aples Margbieri di Gius. ' Pellerano. i Dyrsen et PfeifTer. Nciv-rork Sicchert. ' Weslerniann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'' Palerme Clausen. Porto Magalhaés et Moniz. Prague Rivnac. Bio- Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret G'". Rotterdam Krainers et (ils. Stockholm Samson et Wallin I Zinserling. ( VVolir. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelScllicr Varsovie Gebethuer et VVolll Vérone Drucker. ( Frick. ( Gerold et C". Zilrich Meyer et Zeller. Rome . S'-Petersbourg. Turin . Vienne. 'ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes le'à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; 1 853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( i"' Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4'>; 1889. Prix 15 fr. DPPLËMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : liel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÊset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenl les les, par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières is, par M. Cladde Bebward. Volume ia-^", avec 32 planches; i856 15 fr. Ue II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iSôo par l'Académie des Sciences leconcours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organises fossiles dans les différents terrains sédi- t taires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature (rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique el ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bhunn. In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. lï même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences- N" 2. TAHLK DES ARTICLES. (Séance d., 13 juillet I89G.) MÉ.^IOIRES ET C03IMUIVICAT10IVS DRS MRMItlIRS ET ORS COURRSPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. E.-ll. Amagat. — Sur la loi des clals lorrespondanls de Van dcr Waais cl la di-- Ic'irninaliori des oonslantps crili(|ucs "^ i Page* \l. J. lîoussiNKSQ. — Du rcgiini- uiiifoiiiic dans les canaux reclangulaires laigcs el dans les tuyaux ou eanaiix à section cir- culaire ou dcrni-rirrulaire. MEMOIRES PRESEXTES. \I. t^u.\iu.i-ïi llKMtY. — ï^ur une niélhoJe nou- velle de déleriiiinalion des distances respec- tives des centres de localisatiiinscércbrales. M. îMahcullin Langlois adresse un second Mémoire portant pour titre : « Nouvelle théorie capillaire. Tension superficielle de la ylino. Origine de la tension superliciclle de la molécule d'eau, etc. « M. A. OiiABY adresse un Mémoire intitulé : « Fixage des photographies en couleurs sur papier » M. L. Gaudkiîe adresse un Mémoire intitulé: « Navigation aérienne. Aviation. Machine volante » CORRESPONDAIVCE. .M. le SiîcnÉTAiRF, peupf.tukl signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance: le tome X de la collection « The collectcd inathematical papers of Artliur Cayley » el une brochure de M. /,.£'. Berlin Le Président du Co.Noniis iNrunNAiioxAL DE PÈCHES MAniTIMES, d'O.STIîEICULTUKE ET d'Aquioui-Tuiîe MARINE invilc l'Aca- démie à se faire représenter à ce Congrès. .M. P.Painleve. — Sur Icséquationsdiireren- lieyesdu prcmierordre. Réponse à M.A'o/- Idne .M. G.-.\. Miller. — Sur les groupes de sub- titutions M. IImjamard. — Sur la fonction ^ (s) M.M. Kn.MciND et MAraiCE Koiîciie. — Sur le déplacement de l'axe de rotation d'un corps solide dont une partie est rendue momen- tanément mobile par rapport au reste de la niasse M. L. Lkcornu. — Sur l'équilibre d'élasti- cité d'un corps tournant M. G. Vert. — Sur une représentation gra- phique des ondes lumineuses M. C. Raveau. — Sur la vérilicalion du théo- rème des états correspondants. M. A. liiiocA. — Sur un galvanomètre abso- lument asiatique et ù grande sensibilité. M. l'ELLAT. — Sur la vaporisation des mé- taux à la température ordinaire M. KuNEsr MoLSSARD. — Procédé pour pho- tographier en creux les objets en relief, et vice versa M. Kmile ViLLARi. — Sur la manière dont les rayons \ provoquent la décharge des corps électrisés M. Kmii.k ViLLAiil. — De l'action des tubes et des disqucsmélalliques sur les rayons \. M. Bkrto.v. — Action des rayons de Kfint- UIjI.LETIN UinLIOGHAPIIIQUK EllRATA 106 9' gen sur le bacille diphtérique M. Henri Gautier. — Sur la fusibilité d'- alliages métalliques M. Ho.ssel. — Les diamants de l'acier M. liMii.E VioouROUX. — Action du silicium sur les métaux alcalins, le zinc, l'alumi- nium, le plomb, l'étain, l'antimoine, le bis- muth, l'or el le platine M. ItAOUL Varet. — Recherches sur les cya- nures doubles ■M. Marcel Deleimne. — Action de l'eau sur l'aldéhyde formique : application au rôle de cette substance dans les végétaux M. E. Cii.utox. — Réduction de l'aldéhyde crotonique M. IIenriet. — Uosage rapide de l'acide car- bonique dans l'air et les milieux confinés. .M. Charles Rouuet. — Terminaison des nerfs sensi tifs musculaires sur les faisceaux striés. M. E. SoLVAY.^Sur le rôle du circuit électro- neuro-musculaire M. Lecerci.e. — ICvaporation cutanée chez le lapin. iModifiialioiis sous l'inlluence de l'excitant électrique .M M. CiiARTROx et \Velsoii. — Sur la succession des faunes du Lias supérieur et du liajo- cien dans les environs de Lucon (Vendée). .M.M. \. I-Acuoix et Sol. — Sur les cristaux de topaze du royaume de Pérak .M. liALLAXD. — Sur le dosage du gluten dans les farines , M. le D' R. VioouRou.x adresse une Note sur le traitement des maladies par ralentisse- ment de la nutrition, par les courants de haute fré(|uencc .VL UouEiE adresse une Note sur les résul- tats fournis par Vorchitiiie, en injections graduées, dans le traitement de la lèpre. I i8 PARIS. - IMPRIMUIUE G VUTIIII' R-VILL\RS ET KILS, t,)uai des Grands-Augustins, 5j. y.r (îcriint ; GAlfTUlER'ViLt.Aiis. 1896 ôDh^ SECOiVD SEMESTRE. COMPTES RENDUS [lEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR IITI. EiES SBCaÉTAKRES PERPÉTUEEiS. TOME CXXIII. W 3 (20 Juillet 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ^"^ 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. I-es Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des IraA'aux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1**'. — Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Bapporls ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéni sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. I Article 2 . — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. ] Membre qui fait la présentation est toujours nonim mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr; autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo i pour les articles ordinaires de la correspondance of* cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard» jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis àten^ le titre seul du Mémoire est inséré dans \&Comptererk actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports' les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. \ Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MU. les Secrétaires perpétuels sont priés del déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivail COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 JUILLET 1896. PRÉSIDÉE PAR M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Lois de deuxième approximation du régime uniforme, dans les tuyaux circulaires et dons tes canaux demi-circulaires ; par M. J. BOUSSINESQ. « I. Calculons ('), par (5o), les valeurs 0(o, laj), (o, 25o), ..., 4>(o,875), $(0,9375), dont l'avant-dernière seule, comme la valeur cor- respondante observée (4^). sera négative; et prenons-les en grandeur absolue, pour en former les excédents sur les valeurs absolues observées 0,34, 0,77, ..., o,58, 0,34. Dans les expressions de ces excédents, les coefficients respectifs de / seront o,oo8i4 0,02219 o, 00104 0,02940 0,01786 0,00287 0,00827 0,00242, (') Voir le précédent Compte rendu, p. 77. C R., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIII, N» 3.) IQ .11^ ' 1C96 (53) ( i42 ) et, ceux de m, 0,000127 0,001887 0,004865 0,007350 0,006977 o, 001614 0,002006 0,002129. » Or, il n'y a aucune raison pour que nous rendions les écarts ainsi formés plutôt positifs que négatifs. Nous déterminerons donc notre principale inconnue, m, en annulant leur somme algébrique o, 1 1 71g/ + o, 026455 /n — 6,49- Il vient ainsi (52) 771 = 245,28 — 4.43/; et les écarts considérés sont alors — 0,81+0,00757/, — 0,43 -(- o,oi6o5/, — 0,11+0,01170/, o,3o — o,oo3i6/, 0,2:^ — o,oi3o5/, 0,09 — 0,00/(28/, o,o4 — 0,00788/, 0,18 — 0,00701/. » II. Une valeur approchée de / s'obtiendra en annulant de même la somme algébrique des trois premiers, relatifs aux petites distances x, c'est- à-dire à celles oîi doit dominer, dans $ (ï ), l'influence du terme en x ^ et, par suite, des termes en /. D'ailleurs, en se bornant ainsi aux trois premiers écarts (53), on prend justement tous ceux où le coefficient de / est affecté du signe + ; et l'on forme la même équation en / que si l'on annulait la somme de tous les autres (où les coefficients de / sont négatifs), puisque les expressions (53) ont leur somme générale égale à zéro quel que soit /. On trouve /= 24, i ; et les écarts (53) deviennent — 0,12 — O,o4 0,17 0,22 — G, 08 — 0,01 — 0,1 5 0,02. M Le plus fort est le quatrième, 0,22, qui varie, d'après (53), en sens inverse de /. Pour le rendre moins sensible, il faut faire croître /, jusqu'à ce que cet écart décroissant soit atteint en valeur absolue par un autre qu'on reconnaît facilement être le troisième, o, 17 , croissant avec /d'après (53). La valeur la plus avantageuse de / résultera donc de l'égalité des troisième et quatrième expressions (53) : ce sera /= 27,6. Alors les écarts (53), ainsi réduits le plus possible, seront (54) — 0,10 0,01 0,21 0,21 — 0,12 —0,02 — 0,18 —0,01. » Les plus grands d'entre eux, 0,21 , correspondent à im écart, sur les différences correspondantes //„, — u de vitesse, égal seulement à (o, 21 ) (0,0182) U = o,oo38U, ou moindre que 4 millièmes de la vitesse moyenne et très inférieur aux ( 113 ) erreurs d'observation, vu surtout que celles-ci peuvent, sur la différence Um — " obtenue au moyen des deux mesures distinctes de u„, et de u, atteindre le double de leur grandeur possible dans w„, ou dans u. » Les valeurs ainsi calculées de /et, par suite, d'après (52), de m, savoir (55) /=27,6, 7n = i23,or, font donc reproduire par l'expression (5o) de (r) tous les résidtats ob- servés. On peut même y comprendre la valeur $(1) = 2,65, comparée au nombre 2,41, que M. Bazin a obtenu par extrapolation, en prolongeant au sentiment, jusqu'cà l'abscisse t = T, la courbe graphique qui reliait le mieux ces résultats (46)- )) [II. Alors l'expression (5o), développée en polynôme et portée dans le troisième membre de (45), donne (56) i ^v/ï^ '^ ( = i9,8iï2_ 25,92ï'+ it5,88ï'' — 209,i3t»-4- laS^ort". » Prenons la valeur moyenne des deux membres, en intégrant de zéro à I leur produit par 7.x d%; et souvenons-nous que nous choisissons k de manière à rendre la petite fonction T(ï ) nulle en moyenne. Il viendra (57) l^y^ = g,i65. d'où /f- = 48,60. ^' = 24,3o. » Et la formule (45) sera (58) l^^ = 22,9i.^ + 34,37T(.), avec (59) ^(ï) = o, 576^- - 1 , 421 V' -+- 3,372V ■' — 6, o85î ' -f- 3, 579* «. » Enfin, cette dernière, ou mieux (56), donnant ^(i) = o,o2i5, les première et troisième formules (42) deviendront ^^°^ 7^ = ^+H^+^'°"^)' Tf'='+7I^^ = '=^'9^V^- » IV. La dernière de celles-ci (60) garde sa forme de première approxi- mation; mais, comme k y a grandi de 48,60 — 44,55 = 4,o5, le coefficient de \[b, dans le rapport de ;/„, — U à U, devient 12.96, au lieu de 11, 88. En mettant d'ailleurs pour \[b sa valeur 0,0129 >'elative au tuyau d'expé- ( -44 ) riences, il vient, pour ce rapport, 0,1672, résultat pratiquement identique à celui de l'observation o.iGyj. De plus, la substitution de U à 11 et de la.gôv^U à ?/,„— U, dans (45), donne l'équation 9,164 = 2n' + «^(i), dont on trouve, après quelques tâtonnements, que la racine est* = 0,75 10. En d'autres termes, cette formule indique bien, comme nous l'avions an- noncé plus haut et conformément à l'expérience, que la vitesse moyenne se réalise aux trois quarts des ravons R. » Quant à la première formule (60), comparée à la première (37), elle donne pour l'écart des deux inverses respectifs de \Jb, dans les sections circulaire ou demi-circulaire et rectangulaire large, non plus ^jk, mais (-J + o,02i5)X- ^ o,o882X% ot'i k est maintenant plus grand de 4,o5. Aussi cet écart devient-il 4. 29 environ, au lieu de 2, 97 ; et il est assez voisin de 5, ou d'accord avec ce que suggère l'observation, comme on l'a vu ('). » Enfin, le coefficient, -.;k, de la seconde formule (Sy) représentant la distribution des vitesses dans la section rectangulaire large, a maintenant la valeur 24, 3o, sensiblement égale à celle, 2I, que diverses inductions basées sur l'expérience avaient indiquée comme probable à M. Bazin. » V. Quand on prend, avec Tadini, b = o,ooo4 dans la section rectan- gulaire large, la première équation (37), où {k = 16,2, donne, pour l'in- verse de y/B, 5o — 1 6, 2 = 33,8 ; et il vient B = 0,0008753. Alors le coeffî- cient^> dans les expressions (i5) à (17) de s, est 0,0006088. Quant à b dans la section circulaire, il a pour valeur o,ooo3393, ou o,ooo34 en nombre rond. Enfin, d'après la relation B?/^=èU- et les dernières for- mules (37), (60), les quotients de la vitesse moyenne U et de la vitesse à la paroi m„ par la vitesse maxima «,„ sont alors, respectivement, 0,86 et o,58 pour la section rectangulaire large, 0,81 et o,5o pour la section cir- culaire ou demi-circulaire. )i VI. L'expression empirique (09) de *f(i)' destinée à relier le mieux possible de f;»ibles résultats d'observation atteignant presque en petitesse la limite des erreurs admissibles, ne peut guère être différentiée, vu le peu de précision avec lequel s'y trouve déterminée en chaque point la direction de la courbe qui la représente; et il est, surtout, presque illusoire d'extra- (') Il serait encore plus grand si, posant, dans (43)! /i'V"(t) = v^*(t), on gardait le coefficient A' de première approximation, c'est-à-dire A' =r 44)55; il aurait juste- ment alors sa valeur expérimentale, 5,64, obtenue plus haut, mais non pas précisé- ment pour le cas limite où la section rectangulaire devient infiniment large. ( li^ ) poler sa dérivée jusqu'à la limite t = i, où W(t) varie le plus vite. Faisons- le cependant, pour obtenir tout au moins quelques indications sur la fonc- tion '\i(x) que définit (47) et, par suite, sur le coefficient i de frottement intérieur, dont la valeur égale, d'après (16), le quotient, part + J'(v>), de celle qui est relative à un canal rectangulaire large pour même vitesse à la paroi et même rayon moyen. Il viendra (Gi) (]>(ï) = 0,576 — 2,i3ir -t- 6,744t- — i5,2i3r'-h io,738t.\ » A la limite ï = i, le calcul donne J/(ï) = o,7i, valeur bien grande pour être facilement acceptable, puisqu'elle excède les f de celle, 1, que fournit, dans le dénominateur de e, le terme principal x. Quoi qu'il en soit, l'expression de s sera, en appelant £„ sa valeur dans un canal rectangulaire large pour même rayon moyen et même vitesse à la paroi, (62) .= 'l;(t) 0,576 — 1,1311 H- 6,744t-—i5,2i3t^+ 10,7881* » Vn. Pour les valeurs de r inscrites au Tableau (46), mais disposées dans l'ordre inverse et avec adjonction de i = i , r = 0,8, t = o , r , ï = o, savoir, pour t =: I 0,937.5 0,875 0,8 0,750 0,625 O,500 0,375 0,25o 0,125 0,1 O, le dénominateur de (62) devient respectivement t-)-(t)=: 1,71 1,20 o,85 0,60 o,5o 0,43 0,47 o,5i 0,52 o,5f o,52 o,58. » On voit que ses variations sont assez complexes : supérieur àt, des yj- environ, pour t = i, c'est-à-dire sur la paroi, il décroît, d'abord même très rapidement, dès qu'on se dirige vers l'axe, égale l'unité dans le voi- sinage de i = 0,9 et devient inférieur à t, vers x = 0,88, puis minimum vers t = 0,6, pour surpasser de nouveau t vers x = 0,48, ou un peu après le milieu i = o,5 des rayons, et ne plus beaucoup varier ensuite, tout en aug- mentant cependant, surtout à l'approche de l'axe t = o, et abstraction faite d'un maximum et d'un minimum à peine saisissables vers x = o,25o et t = 0,125 ('). On pourrait presque le regarder comme constant et égal (') Il n'a pas d'ailleurs d'autres maxima et minima que les trois signalés ici : car sa dérivée, du troisième degré en x. et par suite incapable de s'annuler plus de trois fois, prend les valeurs respectives, à signes alternés, — 0,196, 0,010, —0,428, i,433, pour i;=:o, (O, ï = o, i5, t = o,5o, t ::^o,75 ; donc ces valeurs de t séparent bien les trois- racines pour lesquelles se produisent les maxima et minima de la fonction t -t- t}* (t) trouvée. ( i46) à i depuis t =: 0,75, ou même un peu avant, jusqu'à v r= o, c'est-à-dire dans toute une région centrale d'une aire équivalente aux | environ de la section totale, tandis qu'il éprouverait un accroissement rapide, dans le rapport de o,5 à 1,7, ou de 5 à 17, sur tout le pourtour de cette région centrale, savoir dans l'espacç occupé par le dernier quart des rayons à partir de l'axe ou par leur premier quart à partir de la paroi. » Donc le coefficient e de frottement intérieur, inverse de t + } (t ), ne serait guère, à la paroi, que les f^ de sa valeur £„ relative à une section rectangulaire large; mais il grandirait très vite à partir de la paroi, au point d'atteindre e, vers le premier dixième de la longueur des rayons, et d'excéder 2 3(, sur un certain parcours, depuis leur premier quart jusque après leur milieu (versï=o,4), en se maintenant supérieur à sa valeur approximative, exprimée par la seconde formule (i5), depuis t= 0,88 environ jusqu'à ï := 0,48 environ. Au delà, c'est-à-dire sur presque tout le quart central de l'aire totale des sections, non seulement il serait au- dessous de ce que donne la seconde formule (i5), mais même il décroîtrait légèrement jusque vers le centre, autour duquel il se maintiendrait, sur le dernier tiers des rayons, assez voisin de 1,9 Eq- » YIII. Le rapide accroissement du coefficient t de frottement intérieur à partir de la paroi, sur le premier quart ou même environ le premier tiers des rayons, c'est-à-dire à la traversée des couches fluides qui glissent le plus vite les unes contre les autres, se conçoit en admettant que les grands glissements relatifs, sur chacune d'elles, de la couche suivante animée d'une vitesse supérieure, donnent naissance, dans celle-ci, à une nouvelle agitation, distincte ou en sus de celle qui, produite soit à la paroi, soit dans les couches précédentes plus excentriques, lui est transmise en se concentrant vers l'axe. Et la majeure partie de l'agitation naîtrait justement contre la ])aroi, parce que les glissements analogues y sont énormes. Au contraire, la quasi-constance, malgré la concentration qui persiste, du coefficient t sur les deux autres tiers des rayons, c'est-à-dire presque dans la moitié centrale de l'aire des sections, s'expliquerait par le fait que l'agitation, y étant transmise à la masse fluide animée des plus fortes vitesses par rapport à la paroi, s'y dissémine sur une grande longueur. Peut-être aussi son extinction y est-elle plus rapide, faute de glissements mutuels d'ensemble des couches traversées, pour l'entretenir. )) En reportant fictivement à la paroi, comme le fait la seconde formule approchée (i5), l'excédent d'agitation produit en réalité dans la masse fluide périphérique, mais, par contre, eu imaginant continuée jusque sur ( 'i? ) l'axe la concentration d'agitation qui paraît terminée à l'approche de la région centrale, on lient approximativement compte du considérable accroissement de l'agitation et de e dans la première région, sans avoir besoin de l'y faire ni aussi fort qu'il l'est, ni aussi exclusif (de la région centrale) quant à son siège. Bref, on sépare dans l'espace et, par suite, dans les calculs ainsi simplifiés, les deux phénomènes, en réalité mêlés, de la naissance et de la concentration de l'agitation, localisant le premier à la paroi pour le rendre aussi discontinu que possible, afin qu'il laisse subsis- ter plus complète la continuité partout ailleurs, et étendant au contraire le second à la section entière, pour lui donner partout une expression uniforme : double hypothèse simplificatrice qui conduit à des lois du phénomène intel- ligibles et, quoique idéales, très voisines des lois observées. On a vu, en effet, que le plus grand écart sur les vitesses des tllets fluides, entre les résultats théoriques de première approximation et les résultats constatés, n'atteint pas 3 centièmes de la vitesse moyenne. » IX. Les deux principales causes perturbatrices aux règles simples de variation de s qu'expriment les formules (i5), savoir, la naissance de l'agitation ailleurs qu'aux parois, et la cessation de sa concentration dans les couches les plus rapides, paraissent, comme on l'a vu, tenir l'une et l'autre, en définitive, à l'inégalité de vitesse des filets, mesurée approxi- mativement par l'excès, sur l'unité, du rapport de la vitesse maxima ;/„, à la vitesse à la paroi «/„. Or, cet excès est bien moindre dans une section rectangulaire large que dans une section circulaire ou demi-circulaire; car si, pour fixer les idées, nous supposons la paroi d'un degré moyen de rugosité donnant 6 = o,ooo4 dans la section rectangulaire, nous aurons les deux valeurs respectives o,58, o,5o, obtenues plus haut, pour le rapport de«o à u„^ dans les deux formes de section : ce qui donne, pour le rapport inverse^considéré ici, 1,72 et 2, c'est-à-dire deux valeurs dont la seconde excède l'unité presque une fois et demie autant que la première. Les per- turbations doivent donc être bien moins sensibles dans la section rectan- gulaire large; et l'on s'explique que la deuxième approximation n'y ait pas été nécessaire, comme elle l'était dans le cas de la section circulaire ou demi-circulaire, pour faire à peu près disparaître les petits désaccords sur la différence des deux valeurs correspondantes de -^j et sur le coefficient - k dans le rectangle, que la première laissait subsister entre la théorie et l'expérience. » ( i48) CHIMIE. — Élude du carbure de lanthane. Note de M. Henri AIoissan. « Nous avons publié précédemment l'étude des carbures de cérium ('), d'yttrium et de thorium (-). Nous donnerons aujourd'hui le résumé de nos recherches sur le carbure de lanthane C-La. » Préparation. — L'oxyde de lanthane est facilement réduit par le charbon à la température du four électrique. Cependant, cette réduction exige une température plus élevée que celle de l'oxyde de cérium. » L'oxyde de lanthane est mélangé avec du charbon de sucre finement pulvérisé dans les proportions suivantes : Oxyde de lanthane loo Charbon de sucre 80 » Ce mélange est tassé dans un tube de charbon, fermé à l'une de ses extrémités et chauffé dans mon four électrique pendant douze minutes au moyen de l'arc fourni par un courant de 35o ampères et 5o volts. » Propriétés. — On obtient ainsi un lingot homogène, bien fondu, à cas- sure cristalline, de couleur moins foncée que le carbure de cérium. Les fragments, examinés au microscope, sont transparents et colorés en jaune; ils possèdent un aspect cristallin très net. » La densité du carbure de lanthane cristallisé a été trouvée de 5, 02 à + 20**. Elle est donc un peu plus élevée que celle indiquée par M. Pet- terson (4,7 ')• » Le fluor n'attaque pas le carbure de lanthane, même pulvérisé, à la température ordinaire. Si l'on chauffe légèrement, il se produit une incan- descence très vive avec formation de fluorure. » Le chlore attaque ce composé à 25o°, avec incandescence et produc- tion de chlorure de lanthane. Le brome fournit les mêmes résultats à 255". L'iode réagit de même et avec incandescence. » Le carbure de lanthane brûle dans l'oxygène plus difficilement que le carbure de cérium. Cependant, au rouge, la combustion devient com- (') MoissAN, Préparation et propriétés du carbure de cérium {Comptes rendus, t. CXXII, p. 357). (*) MoissA.v et Étard, Sur les carbures d'yttrium et de thorium ( Comptes rendus, t. CXXII, p. 573). ( '49 ) plète, et cette réaction permet la séparation du lanthane, sous terme d'oxyde, et du carbone total, sous forme d'acide carbonique. » Le soufre réagit aA^ec difficulté sur le carbure de lanthane. On peut chauffer ce carbure dans la vapeur de soufre, à la température de ramol- lissement du verre, sans qu'il y ait formation de sulfure. Le produit, repris par l'eau, donne naissance à un carbure d'hydrogène et, attaqué par l'acide chlorhydrique, il ne produit que très peu d'hydrogène sulfuré. » La vapeur de sélénium produit une action plus énergique ; il se forme un séléniure décomposable par l'acide chlorhydrique étendu avec dégage- ment d'hydrogène sélénié. » L'azote et le phosphore ne paraissent pas réagir à la température de 700° à 800°. Cependant le carbure de lanthane, qui a été chauffé dans l'azote, abandonne un peu d'ammoniaque par la potasse en fusion. )) Le carbone est soluble dans le carbure de lanthane fondu et, par refroidissement, il se dépose sous forme de graphite très bien cristallisé. » Les acides étendus attaquent très facilement le carbure de lanthane, tandis que l'acide nitrique fumant, exactement monohydraté, n'a pas d'action sur lui. Au contraire, l'acide sulfurique concentré le décompose à chaud avec production d'acide sulfureux. » Le carbure de lanthane, chauffé dans un courant de gaz ammoniac, se décompose au rouge avec une légère incandescence en produisant un azo- ture qui, traité par la potasse en fusion, dégage de l'alcali volatil. Il existe donc un azoture de lanthane dont nous poursuivons l'étude. n Le gaz acide chlorhydrique attaque le carbure de lanthane bien au- dessous du rouge sombre, en fournissant du chlorure de lanthane et de l'hydrogène carboné. » Ce carbure, chaufFé au-dessous du rouge dans un courant de pro- toxyde ou de bioxyde d'azote, brûle avec une vive incandescence. » Les oxydants tels que le permanganate en poudre, le chlorate ou l'azotate de potassium en fusion, l'attaquent en produisant un grand dé- gagement de chaleur. » De même, la potasse fondue le détruit avec production d'hydrogène. » L'eau décompose rapidement le carbure de lanthane à la température ordinaire. Il se forme de l'oxyde hydraté et un dégagement gazeux de car- bures d'hydrogène. Le gaz ainsi produit renferme de l'acétylène, de l'éthylène et du formène. » Nous avons fait l'analj'se de ce mélange gazeux par les méthodes indiquées dans nos reclierclies précédentes. C. R., 1896, -i' Semestre. (T. CXXIII, N» 3.) 20 ( i5o ) » L'acétvlène a été absorbé par le sous-chlorure de cuivre ammoniacal, l'élhvlène par le brome, et la composition du formène ou méthane restant a été établie par raoahse eudiométrique. Pour s'assurer que ce dernier gaz était bien du méthane, on l'a traité par de l'alcool absolu, bien privé d'air, ainsi que l'a conseillé M. Ber- thelot('). Après séparation du liquide, les vapeurs d'alcool ont été absorbées par l'acide sulfurique et une nouvelle analyse eudiométrique du résidu adonné les mêmes chiffres que précédemment. On ne se trouvait donc pas en présence d'un mélange d'éthane et d'hydrogène ; le dernier gaz isolé était bien du méthane. . B Nous avons obtenu les chiffres suivants : 1. 2. 3. 4. Acét^'lène 7'>75 70,18 7') '7 70>oi Ethylène i,o3 1,1 5 0,9$ 2,01 Méthane 27,22 '58,67 27,88 27,98 » Ces produits gazeux renferment la presque totalité du carbone com- binée au lanthane. Une expérience a été faite sur un poids déterminé de carbure renfermant 5 pour 100 de graphite. Le gaz obtenu a donné les chiffres de l'analyse n" 4. Ils correspondent à un poids de carbone repré- sentant 11,66 pour 100 tandis que, théoriquement, nous devrions obtenir i3,7 pour 100. Cette légère différence de carbone se retrouve sous forme d'une petite quantité de carbures liquides et solides qui ont pu être séparés par l'élher, de l'eau employée à la décomposition du carbure métallique. » Analyse. — Le carbone total a été dosé, par combustion directe, dans l'oxygène. D'autre part, un poids déterminé de carbure a été attaqué par lacide nitrique étendu; le graphite séparé a été pesé sur filtre taré et la solution nitrique calcinée a foin-ni les chiffres du lanthane. Théorie 1. 2. pour G» La. Lanthane 85,42 85, 80 85,23 Carbone i4,59 '4i07 '4>77 » Conclusions. — L'oxyde de lanthane, mélangé de charbon et chauffé dans le four électrique, produit avec facilité un carbtire transparent et cris- tallisé de formule C^La. Ce carbure est décomposable par l'eau à la tempé- rature ordinaire en fournissant un mélange d'cthylène et de méthane accompagné de traces d'éthviène. La proportion de méthane est im peu plus forte que celle fournie par le carbure de cérium. Au moment de sa (') Berthei.ot, Méthode universelle pour réduire et saturer d'hydrogène les composés organiques {Ann. de Ch. et de Ph.. 4'' série, t. XX, p. 892 ; 1870). ( -Si ) destruction par l'eau, ce composé fournit une très petite quantité de car- bures liquides et solides. » CHIMIE ET MÉCANIQUE BIOLOGIQUES. — Rapports de la dépense énergé- tique du muscle avec le degré de raccourcissement qu'il affecte en travail- lant, d'après les échanges respiratoires. La dépense est d'autant plus faible, pour un même travail extérieur accompli, que le muscle est plus près de sa longueur maxima quand il se raccourcit pour travailler ; par M. A. Chau- VEAC. « L'habitude apprend empiriquement aux travailleurs la meilleure ma- nière d'utiliser leur force musculaire. Mais ils peuvent aussi emprunter des indications utiles aux enseignements de la Science. Par exemple, de l'étude physiologique de la contraction musculaire, envisagée au point de vue de la dépense énergétique qu'elle entraine, se dégage la connaissance de con- ditions qui permettent aux muscles d'effectuer économiquement le travail mécanique qu'on leur demande. Une de ces conditions mérite d'être indi- quée ici d'une manière toute spéciale. M Je viens de démontrer que l'énergie employée dans le muscle à ce tra- vail mécanique, c'est-à-dire au soulèvement des charges, équivaut au tra- vail extérieur lui-même ('). Mais, quand un muscle soulève un poids, il n'a pas seulement à le déplacer ; il faut encore qu'il le soutienne pendant son déplacement. Or, l'énergie consacrée à cette œuvre de soutien croît avec le raccourcissement du muscle, exactement comme l'élasticité créée par l'état de raccourcissement. C'est ce qui résulte de mes recherches sur réchauffement musculaire pendant la contraction statique et pendant la contraction dynamique ("). // s'ensuit que le muscle qui soulève un poids à une hauteur donnée, en partant de son état d'allongement extrême, dépense moins que s'il exécute le même soulèvement en partant d'un étal de raccourcis- sement déjà plus ou moins prononcé. De même, la destruction de ce travail positif entraîne une dépense énergétique moindre dans le premier cas que dans le second, pour le soutien de la charge pendant sa descente. (') Comptes rendus, l. CXXII, p, n3, etc. (-) Le travail musculaire et l'énergie qu'il représente, par A. Chauveau, p. io4 et 149. ( i52) » J'apporte aujourd'hui, en faveur de l'exactiliule de cette proposition, ua nouveau témoignage, celui de la dépense énergétique appréciée par les échanges respiratoires. » Les expériences ont été faites sur le muscle biceps brachial, avec le dispositif expérimentai qui a été employé pour mes recherclies sur lélasticité créée dans le muscle par l'étal de contraction et sur réchauffement qui en résulte. » Je n'ai pas à décrire de nouveau ce dispositif ('). Pour obtenir des résultats am- plifiés, j'ai combiné le travail négatif avec le travail positif dans deux séries de sou- lèvements et d'abaissements alternatifs, répétés cinquante fois. La charge, accrochée à l'armature de l'avant-bras, consistait en un poids de 5''?'', se déplaçant verticalement en suivant le sinus d'un angle de 20°. Etant donnée la disposition de l'appareil, c'était, à chaque soulèvement ou chaque abaissement, un déplacement vertical d'environ 1 5"^™ (*). » La série des cinquante doubles mouvements était accomplie chaque fois en trois minutes exactement, de 90° à 1 10° pour la première série, de 90° à 70° pour la seconde. Dans les deux séries, les muscles accomplissaient donc exactement le même travail extérieur, en agissant dans des conditions mécaniques identiques^ mais sous un état de raccourcissement inégalement prononcé. » Pour déterminer .l'influence exercée sur la dépense énergétique par cette diflé- rence, on a recueilli, d'après ma méthode de dérivation, l'air expiré avant, pendant et après le travail. L'air ainsi récolté, mesuré et analysé, a permis de comparer les excédents qui se produisent, dans les deux cas de travail, sur les combustions de l'état de repos. Voici les résultats de trois expériences faites sur le même sujet, ( ' ) Voir Le Irai'ail musculaire, p. 20. (') Ce déplacement représentait donc un travail de o''b'",75. Comme la charge agis- sait à l'extrémité d'un bras de levier huit fois plus long environ que celui de la puis- sance musculaire qui v faisait équilibre, on peut évaluer à 6''8"> le travail qui était créé ou détruit à la montée et à la descente. D'où il résulte que le travail réel du biceps et de ses auxiliaires était, pour chaque série de 5o montées et descentes, d'environ 3oo''S"' en travail positif et autant en travail négatif. Mais ce n'est là qu'une approximation grossière. Je crois possible de la rendre meilleure, par une bonne détermination du rapport des deux bras de levier. Peut-êlre arriverait-on alors à pouvoir utiliser les fléchisseurs de l'avant-bras pour la comparaison de la dépense énergétique dans le cas de travail positif et de travail négatif. Les expériences délicates que comporte cette comparaison deviendraient alors relativement faciles. On n'aurait à surmonter d'autres difficultés que celles qui seraient attachées à la séparation rigoureuse des deux sortes de travaux mis en comparaison. Chacun de ces travaux devrait se composer, en effet^ de 5o mouvements au moins : soit 5o soulèvements pour le travail positif et 5o abaisse- ments pour le travail négatif. Or, il importe que les muscles, au cours de cette répé- tition de mouvements, restent absolument passifs dans les deux cas, quand la charge est ramenée à son point de départ. ( t53) pris à l'improviste, dans des conditions physiologiques nécessairement un peu dis- parates. Surcroit des échanges dolerminês par le travail. A. — Premier cas. ( CO' exhalé (Raccourcissement — ). ( O- absorbé B. — Second cas. ( CO" exhalé ( Raccourcissement +). ! 0" absorbé ... . Trois! ième Trois ième Premiôre Deuxième expen ience expérience expérience. expérience. U" partie). (2' pa nie). Moyennes. Quotients — ... — _— - . — -^^_— — — . -"^m^ -— — ^ — -*■ — -■ --— -— — ■ divers. ce ce ce ce ce Cl ce ce 377 // 565 // 2J0 // 359 // 353,75 f if " 374 // 629 ff 236 269 // 3-4,5 // 542 // 601 // 398 // -9^ it '1% // ir " 6ï9 „ 607 // ^A // 28S /' 497 // N° 1. C. — Rapport des échan ges déterminés en sur- 1 N° 2. croit par le travail dans les deux cas A , (A.) O'A CO'A 374,5 et B. CO'B N° 3. \ CO^ O^ ■" N° 3. \ CO' (B.) ) O" ■■ 497 353,75 352,75 _ "3^473" ~ 459 497 0,752 0.769 = 0,941 = 0,924 » Ces résultats ne sont pas très homogènes. Mais ils présentent l'avan- tage d'avoir été recueillis sur l'un des trois sujets qui m'ont servi dans la plupart de mes expériences antérieures sur la création de l'élasticité mus- culaire et réchauffement qui en est la conséquence. Tels qu'ils sont, les faits constatés dans les trois expériences du Tableau ci-dessus sont très significatifs. Tous les chiffres de ce Tableau démontrent, en effet, fort nettement que la dépense énergétique est moins forte, pour un même travail extérieur, quand le muscle agit sous un moindre degré de raccourcissement. D'après les résultats moyens résumés dans la partie C du Tableau, quand les déplacements de la charge qui constituent le travail extérieur se pro- duisent à l'extrémité de l'avant-bras entre 90° et 70° (A : raccourcisse- ment — ), la dépense énergétique n'est que les f de celle qu'entraînent ces mêmes déplacements entre 90° et 110° (B : raccourcissement -h). Telle est, en effet, la signification des quotients 0,752 et 0,769, qui expriment, l'un, l'activité de l'absorption de l'oxygène, l'autre, celle de l'exhalation de l'acide carbonique, dans le cas du raccourcissement — comparé au raccour- cissement -H. » A remarquer encore les chiffres 0,9/41 et 0,924, quotients de la com- CO- bustion, -T^jdu potentiel consommé en surcroît au moment du travail musculaire. Ces chiffres tendent à se rapprocher du quotient théorique de la combustion des hydrates de carbone. C'est un phénomène absolu- ment constant, que cette tendance à l'égalité des deux termes du quotient ( i54 ) des échanges respiratoires dans la part afférente au surcroît déterminé par un court travail. On rencontre ainsi à chaque pas, en poursuivant les études qui se rapportent à la contraction des muscles, la confirmation des expériences spéciales qui ont démontré que les hydrates de carbone repré- sentent le potentiel consacré immédiatement à la dépense énergétique du travail musculaire. » La même confirmation se rencontre, du reste, en ce qui regarde la reconstitution incessante de ce potentiel pendant le travail même, dans toutes les expériences où ce travail se prolonge. La chute plus ou moins rapide que subit alors le quotient des échanges respiratoires en surcroît ne manque pas plus que l'élévation de ce quotient dans les premiers temps de la mise en activité du tissu musculaire. Cette chute, indice sûr de la transformation de la graisse en hydrates de carbone par oxydation rudi- mentaire, est un phénomène aussi constant que l'indice de leur combus- tion, source de l'énergie mobilisée pour l'accomplissement des fonctions du muscle. On ne peut toucher à l'étude du travail musculaire prolongé sans retrouver, au cours des expériences, cette démonstration de la re- constitution incessante du potentiel hydrate de carbone, incessamment brûlé pour la mobilisation de l'énergie nécessaire à l'exécution des travaux physiologiques du muscle. C'est un fait absolument en accord avec la con- statation, sur laquelle j'ai tant insisté, de la permanence du glycogène et de la glycose dans l'organisme animal, ainsi qu'avec les conditions qui permettent d'en constater la diminution dans le cas de travail ('). » Mais ce n'est pas là le point visé spécialement par la présente étude. Si nous revenons à ce point, nous constatons que, d'après les échanges res- piratoires, tout aussi bien que d'après la valeur de ï échauffement musculaire, la dépense énergétique des muscles s'accroît, pour un même travail mécanique (') <^uand les muscles travaillent, la tendance à l'épuisement des réserves de glyco- gène est constamment neutralisée par la tendance à la reconstitution de ces réserves. De là une certaine difficulté à constater une diminution de gljcogène dans les muscles qui viennent de travailler. A l'état physiologique, cette constatation ne peut guère être faite que dans le cas où le tissu musculaire est extrait après un court travail; et encore la diminution est-elle faible (voir Comptes rendus, t. CIII. Voir aussi Le tra- vail musculaire et l'énergie (]u' il représente, ^. 2.56). C'est dans les muscles extraits du corps (Weiss, etc.), où l'apport des matériaux réparateurs est impossible, que le travail ( tétanisation) fait le mieux sentir son influence sur l'affaiblissement des ré- serves de glycogène musculaire. ( i55 ) accompli, avec le degré de raccourcissement qu affectent ces organes lorsqu'ils entrent en travail. » On ne saurait méconnaître l'importance pratique de cette nouvelle démonstration. Elle prouve qu'un des meilleurs moyens de faire travailler les muscles économiquement, c'est de les tenir, au moment du raccour- cissement qui opère le travail, le plus près possible de leur longueur maxima. Il est vrai que le jeu de l'appareil locomoteur ne se prête pas à de nombreuses occasions d'utiliser les avantages résultant de cette manière de faire travailler les muscles. Très fréquemment, elle est en coïncidence nécessaire avec d'autres conditions, qui sont au contraire défavorables à l'action musculaire. Les avantages de la contraction sous raccourcissement faible sont alors neutralisés, au moins partiellement. Mais il reste de nom- breuses circonstances où l'exploitation de ces avantages peut rendre de grands services. » Je me borne à signaler ce point, pour ne mêler à la question de pure physiologie générale que je traite en ce moment, aucune considération d'application pratique, en ce qui concerne le travail musculaire qui est demandé soit aux manouvriers, soit aux gymnastes, soit aux mar- cheurs, etc. Cette étude des applications pratiques pourra être faite à part. Elle le mérite à tous égards. Quand on songe à l'immensité du rôle qui est joué dans le monde par le travail musculaire de l'homme et des animaux, on ne peut manquer d'être frappé de limportance des écono- mies de potentiel énergétique qui peuvent être réalisées si l'on sait faire travailler les muscles suivant les règles inspirées par la Science physio- logique. » RAPPORTS. GÉODÉSIE. — Rapport sur un Mémoire de M. Jdderin, concernant une nou- velle méthode de mesure de base. (Commissaires : MM. d'Abbadie, Bouquet de la Grye; Bassot, rappor- teur.) « Le Mémoire que M. Jàderin a soumis au jugement de l'Académie, dans sa séance du 3 février dernier, a pour titre « Mesures des bases géodé- » siques au moyen de fils métalliques et application de la méthode à la )> mesure d'une section de la base de Paris ». )) La première partie contient l'exposé théorique et pratique de l'emploi ( '56) de deux fils minces (i™"',G de diamètre), longs de 25™, dont l'un est en acier et l'autre en bronze phosphore. » Si l'on imagine la base sectionnée en portées de aS"", les extrémités de chaque section étant marquées par des lignes de foi tracées sur des tré- pieds, deux porteurs prennent successivement chacun des fils, les tiennent librement suspendus dans l'air en les raidissant au moyen de dynamo- mètres-ressorts, et les présentent tangentiellement au-dessus des lignes de foi. Les fils étant gradués à leurs extrémités sur une longueur de ioo°"", deux observateurs lisent simultanément, à l'aide d'une loupe, l'un à l'ar- rière, l'autre à l'avant, au dixième de millimètre, les appoints correspon- dant aux lignes de foi. Cette simple opération suffit à la mesure d'une portée. La tension est la même pour les deux fils et constante pour toutes les portées. La température des fils se déduit de la différence des lon- gueurs mesurées. Au préalable, on a placé les trépieds à distance conve- nable à l'aide d'un fil gabarrit, on les a alignés, et enfin on a mesuré les dif- férences successives de niveau des lignes de foi des trépieds par le procédé ordinaire du nivellement géométrique, c'est-à-dîre à l'aide d'une mire et d'un niveau à lunette. » L'appareil ne comporte qu'une paire de fils, deux ressorts-dynamo- mètres, un fil gabarrit, une dizaine de trépieds, un niveau à lunette et une mire; il est donc des plus simples et des moins encombrants. Son emploi n'exige que trois observateurs et douze auxiliaires, dont quatre exercés et les autres manœuvres. La mesure d'une portée peut se faire en moins de deux minutes; on obtient ainsi une vitesse de 6oo'° à 800'" à l'heure. Avec un personnel entraîné, on a pu mesurer 6'^'" dans une journée. » Le terrain de la base peut être fort accidenté sans inconvénient pour la mesure; il n'a pas besoin d'être au préalable nivelé et damé, connue il est nécessaire de le faire pour l'emploi d'autres appareils; il suffit que l'emplacement des trépieds soit dégagé. Si l'on rencontre des obstacles, conmie une rivière, une crevasse, un pont, on les franchit au moyen de fils auxiliaires de So" ou même de 100" de portée. » Économie et vitesse, tels sont les avantages que présente l'appareil Jiiderin. Si les résultats sont suffisamment précis, on peut doue mesurer de très longues bases, qui offrent une énorme supériorité sur les bases courtes, et on ne craindra pas de les multiplier au grand profit des compensations à effectuer. » Il n'est pas sans intérêt de montrer comment M. Jâderin a été amené à concevoii- son système. ( i57 ) » En étudiant l'usage du ruban d'acier, il a reconnu qu'on ne peut en faire un emploi judicieux, sauf sur la glace on sur des rails de chemin de fer, qu'en étalant le ruban sur des madriers formant une surface plane continue. Delà, un matériel encombrant, et nécessité de préparer le terrain de la base. M, Jiiderin prit alors des trépieds pour marquer les extrémités des portées, et fit tendre le ruban au-dessus d'eux, comme il vient d'être expliqué pour les fils métalliques, en le soumettant à une tension dynamo- métrique constante. Pour le calcul de la portée, il faut admettre que la température du ruban est celle de l'air ambiant, déterminée par le ther- momètre. Ce mode d'emploi du ruban d'acier peut donner d'assez bons résultats, si l'on opère par temps couvert ou la nuit, et en l'absence de vent. Mais, s'il vente, le ruban oscille, de manière à rendre difficiles ou même impossibles les lectures. Si le soleil brille, la température du ruban peut différer notablement de la température ambiante, et cette source d'erreur est certainement la plus redoutable. En substituant au ruban un fil cylindrique mince, M. Jiiderin a diminué considérablement l'influence du vent, et, pour les fils qu'il emploie, en les soumettant à une tension de lo''^, il annule complètement cette influence. D'autre part, en employant deux fils de métaux différents, il a le moyen d'évaluer leur température avec précision. » Il reste à démontrer que les résultats fournis par cet appareil pré- sentent une précision suffisante pour les opérations géodésiques. » Dans son Mémoire, l'auteur expose la théorie complète du ruban d'acier et des fils, soumis à une tension déterminée et suspendus libre- ment dans l'air. Son point de départ est le suivant : que l'on suppose le ruban étendu sur une surface plane, mais sans raidissement d'aucune sorte, la distance rectiligne entre les traits extrêmes sera sa longueur nor- male; repérons ces traits. Si l'on supprime la surface plane et que l'on applique aux deux bouts du ruban, suspendu librement, une force tensive suffisante, on peut amener les deux traits terminaux à coïncider avec les repères précédemment établis. La force çmployée pour obtenir ce raidis- sement est la tension normale. Le rôle de la tension est donc de remplacer la surface plane et elle peut être obtenue en appliquant aux deux bouts du ruban des ressorts dynamomètres. » Le ruban d'acier ou le fil métallique, librement suspendu par deux de . ses points, forme une chaînette. Par l'analyse, M. Jiiderin détermine, en fonction des tensions appliquées à chaque extréiiiité, du poids de l'unité de longueur et de la différence de niveau des points de suspension, les C. R., iSyfi, 2- Semestre. (T. CWUl, N" 3.) '-2' ( 'S8 ) deux corrections à apporter à la longueur de ce fd, pour la ramener à ce (ju'elle serait si le fil était étalé sur une surface plane passant par les deux points de suspension; l'une est la correction de courbure, toujours néga- tive, l'autre est la correction de raidissement ou de tension, toujours posi- tive. Il en conclut l'équation fondamentale du mesurage, celle qui permet d'avoir la distance rectiligne entre les repères d'après les données fournies par l'observation. Cette même équation donne la tension normale, c'est- à-dire la tension qui doit être employée pour rendre la distance entre les points terminaux égale à la longueur normale, qui est celle du ruban ou du fil sur une base plane sans raidissement. Mais, dans la pratique, cette ten- sion normale n'a pas besoin d'être connue, car on emploie toujours la même tension, un peu supérieure à la tension normale, comme nous l'avons expliqué, soit à l'étalonnage, soit dans les mesures sur le terrain. » M. Jâderin donne ensuite les termes correctifs qui seraient à appliquer à l'équation fondamentale, au cas où il y aurait une petite erreur dans la force lensive indiquée par le dynamomètre au moment de l'observation. » L'étalonnage est certainement la partie la plus délicate et la plus es- sentielle de l'opération. On peut étalonner les fils sur une longueur de ^S™, exactement déterminée, en opérant dans une salle à température constante; c'est le procédé qui offre le plus de garantie, mais il exige une pièce de grande dimension, comme un manège convenablement aménagé. On peut également mesurer avec les fils, à l'air libre, une base de longueur connue, en se plaçant dans les conditions les plus avantageuses pour éviter les er- reurs, c'est-à-dire en opérant à l'ombre ou pendant la nuit, de manière que la température des fils puisse être assimilée à celle de l'air ambiant. M. Jâ- derin a pratiqué ces deux modes de comparaison et en a tiré des résultats généralement très concordants. » Deux questions se posent maintenant sur l'emploi de l'appareil : » 1° La température est-elle indiquée avec un degré suffisant de pré- cision par les différences de longueur des fils, quand on opère en toutes circonstances, même au grand soleil? » 2° Les longueurs des fils sont-elles invariables? ou, si elles sont va- riables, la modification de longueur s'opère-l-elle régulièrement ou irré- gulièrement, indépendamment ou non de l'enroulage et du développement des fils, et enfm est-elle influencée par le transport et le travail sur le ter- rain? » Pour répondre à la première question, M. Jàderin donne les résultats obtenus par quatre mesures successives d'une petite base de 2'''", située ( 139 ) aux environs de Stockholm, faites dans les conditions les plus variées de température, avec plein soleil, soleil intermittent, pluie ou vent. Ces quatre mesures présentent un accord plus que satisfaisant, car, en n'exprimant que les millimètres, on trouve 40°'°', 2, 4o"'°',5, 35'"™,4, 40°"", 2. Ce même ac- cord s'est manifesté dans d'autres mesures, et il est permis de conclure que la température des fils est exactement représentée, en moyenne, par leur dilatation relative. » La deuxième question est plus difficile à résoudre. L'expérience a d'abord démontré que les fils ne subissent pas la plus petite modification par suite de l'enroulage ou du déroulage, ainsi que par le transport. Ce point parait hors de contexte. Mais, avec le temps, la longueur des fils ne reste pas invariable. Aussitôt après l'étirage, les filstendentà se raccourcir, par suite, probablement, de la prédisposition qu'ont les molécules à re- prendre la position qu'elles occupaient avant le traitement énergique au- quel elles ont été soumises; ce raccourcissement peut atteindre jusqu'à 5mm pour 25™, soit ^^ de la longueur; il se produit progressivement et, au bout de cinq à six mois, il paraît avoir cessé. Après cette première pé- riode, la longueur du fil ne reste pas encore constante; elle subit de faibles variations tantôt positives, tantôt négatives, sans loi définie et sous l'effet d'une cause physique encore inconnue. Phénomène curieux, les fils va- rient tous également, s'allongent ou se raccourcissent simultanément, qu'ils soient en acier ou en bronze, qu'ils soient utilisés ou non pour le travail, qu'ils soient enroulés ou tendus. M. Jàderin a fait de très nom- breuses expériences sur ce sujet intéressant, mais il n'a pu encore en tirer des conclusions nettes. Ce qu'il faut retenir, c'est que les variations sont simultanées dans les deux fils et qu'elles se produisent d'une façon con- tinue, d'où il résulte que les longueurs, au moment de l'opération, peuvent être obtenues par interpolation de l'étalonnage qui précède et de celui qui suit leur emploi. » Cet exposé rapide de la méthode Jaderin montre qu'elle peut fournir des mesures précises de base, si l'on s'entoure des précautions voulues : l'auteur affirme qu'on peut obtenir le j^ç^^, ce qui est largement suffisant. Cependant, il faudrait une sanction à cette affirmation; cette sanction ne peut se trouver dans l'accord des mesures faites avec les mêmes fils, atten- du que les erreurs systématiques ne sont pas éliminées; à notre avis, elle doit ressortir de la comparaison des résultats obtenus pour la longueur d'une base, en la mesurant d'abord avec une règle bimétallique, ensuite ( iGo ) avec les fils. Deux expériences de celte nature ont été faites, l'une à Poui- kovo, l'autre à Paris. Lh base de Poulkovo, longue de 22G9™ et divisée en deux segments, a été mesurée par les deux méthodes : les résultats sont les suivants : 1. n. Base. 1888 (appareil de Jàderin). . . i3o3™,287 jo65"",8A7 2269™, i3/, 1890 (appareil de Struve). .. . i2o3'",583 io65'",849 2269"", 182 » L'accord est très satisfaisant. Mais il n'en est pas de même dans l'ex- périence tentée à Paris sur une section de la base fondamentale de la nou- velle méridienne, d'une longueur de SoSo™, mesurée en 1890 avec l'appa- reil Brunner ('). M. Jiiderin a employé ici une paire de fds qui n'avaient pas été étalonnés avec une précision suffisante avant l'opération, et qui n'ont pu être reétalonnés après. Les deux mesures faites avec les fds con- cordent entre elles à ,„^'^,^^, mais leur moyenne présente un désaccord d'environ TTj^ avec la longueur obtenue avec l'appareil Brunner par deux mesures qui ne différaient entre elles que de 2""". » Quoi qu'il en soit, nous n'hésitons pas à reconnaître que la méthode imaginée par M. Jiiderin pour mesurer les bases constitue un procédé très original, économique et rapide, dont la précision sera généralement suffi- sante pour les réseaux de triangulation servant à l'établissement des cartes; cependant nous n'oserions, jusqu'à nouvel ordre, la conseiller pour les mesures de bases des chaînes fondamentales qui servent à l'étude des formes de la Terre. » Le Mémoire qui nous a été soumis se recommande par une analvse très documentée, digne de fixer l'attention du monde savant. Nous avons l'honneur, en conséquence, de proposer à l'Académie d'en ordonner l'in- sertion dans le Recueil des savants étrangers, en le limitant à la partie pure- ment théorique. » Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. (') Celte expéi'ience, qui a été conduite par M. Jiiderin lui-même, a été entreprise sur l'initiative de notre Confrère, M. d'Abbadie, pour faire connaître l'appareil aux 1,'éodésiens français. ( >«> ) MEMOIRES LUS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Réfractions et mirages observés sur ie Léman. Note de M. F. -A. Fokel. « Les denx tvpes opposés de réfraction que subissent les rayons lumi- neux, rasant la nappe d'un lac, dépendent de la température relative de l'eau et de l'air en contact avec cette eau. Ce sont : )) Les réfractions sur eau chaude, lorsque l'air est plus froid que l'eau. Elles sont caractérisées par le rapprochement du centre de l'horizon, l'exa- gération de la courbure apparente de la nappe sphéroidale du lac, l'appa- rition sur la ligne de l'horizon de dentelures extraordinaires des vagues, enKn la formation d'un mirage symétrique, au-dessous de ce qu'on appelle le plan caustique; ce mirage donne une réflexion apparente des objets situés au delà du cercle de l'horizon (mirage du désert). » Les réfractions sur eau froide, quand l'air est plus chaud que l'eau. Elles sont caractérisées par l'éloignement du cercle de l'horizon, l'appa- rence de surface à concavité supérieure que prend la nappe sphéroidale du lac, le soulèvement de l'horizon apparent, l'apparition d'objets très éloi- gnés masqués en réalité par la rotondité de la Terre, enfin la compression verticale des objets très bas sur l'eau, à grande distance. » Entre ces deux types opposés, nous avons encore les apparitions sin- gulières connues sous les noms de/ata morgana, àefata brumosa, et enfin le fait encore inexpliqué du mirage sur eau froide, lequel se montre quand la température de l'air s'élève progressivement au-dessus de la tempéra- ture de l'eau. Le mirage sur eau froide a les mêmes caractères que le mirage des réfractions sur eau chaude, sauf que l'image inférieure n'est pas symétrique; elle est bien opposée à l'image réelle, mais elle est fort réduite dans ses dimensions verticales; souvent elle n'a pas le tiers de la hauteur de l'image réelle. (Voir F.-A. Foret, Le Léman, t. II; Lausanne, 1895). » J'ai essayé de préciser les conditions d'apparition de ces divers types ; voici le résultat de très nombreuses observations, faites la plupart sur le Léman. Pour simplifier, je prendrai mes exemples dans un jour de prin- temps ; dans cette saison, les variations de la température de l'air amènent toutes les relations possibles de cette température avec celle de l'eau, et ( i62 ) tous les tvpes de réfractions peuvent apparaître les uns après les autres. » Dans la matinée, disons 6'" du matin, l'air refroidi pendant la nuit est plus froid que l'eau du lac. On voit alors les réfractions et mirages sur eau chaude. » Vers lo'' ou midi, la température de l'air s'élève; elle égale et dépasse celle de l'eau. Nous avons alors le mirage sur eau froide. » Dans l'après-midi, de 2" à 4'% tout à coup, subitement, les réfractions changent de caractère; la convexité du lac se transforme en concavité ap- parente; nous avons l'apparition de la fata morgana, quelquefois celle de la fata brumosa, qui ne persistent que pendant quelques minutes. Je crois avoir constaté que l'apparition des palais de la fée Morgane n'a lieu dans toute sa beauté que lorsqu'une brise légère passe sur le lac, après une matinée de grand calme. M C'est un changement de décors à vue. Sitôt que la fata morgana a disparu, les réfractions sur eau froide s'emparent de la scène et durent jusqu'à la nuit, >> La série des réfractions est donc la suivante : mirage sur eau chaude, mirage sur eau ivo'\de,fata morgana, réfractions sur eau froide. » La fata morgana n'occupant qu'un segment limité du cercle de l'hori- zon, on voit, d'un côté de ces apparitions fantastiques, le régime du mi- rage sur eau froide; de l'autre côté, les réfractions sur eau froide, sans mirage. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur la photographie des bruits du cœur. Note de M. A. de IIolowinski, présentée par M. Bouchard ( '). (Commissaires: MM. Bouchard, Marey, Potain.) « Les vibrations sonores, produites par la fermeture des valvules auri- culo-ventriculaires (premier bruit) et sigmoïdcs (deuxième bruit), corres- pondent normalement à une amplitude tellement petite (au-dessous des millionièmes d'un millimètre), que leur perception directe, accessible à l'ouïe, reste inaccessible à la vue. L'enregistrement graphique ou optique de ces vibrations résiste en effet aux plus puissantes amplifications dont (') CeUe Noie a été présentée à l'Académie, par M. Boucliartl, dans la séance du 6 juillet. ( i63 ) on dispose depuis longtemps pour inscrire les autres ondes physiologiques à périodes relativement lentes et à amplitudes relativement colossales. » ... Après diverses tentatives, j'ai réussi, vers la fin de i8c)5, à combiner une méthode entièrement automatique pour photographier les instants des bruits cardiaques. Le principe repose sur ce fait, que la tension périodique des valvules est non seulement synchronique avec les vibrations sonores des bruits stétlioscopiques, mais aussi avec des secousses mécaniques (ébranlements) qui l'accompagnent en se propageant sur toute la surface du thorax; ces secousses sont directement insensibles à l'ouïe (à cause de leur petite fréquence), mais on les sent souvent sous la pression du doigt et on les voit par la réflexion d'une mire sur un miroir appliqué sur tous les points du thorax. » Pour fixer photographiquement les instants de ces secousses synchro- niques avec le stéthoscope, j'emploie un appareil qui comprend quatre organes principaux : » 1. Un microphone perfectionné, appliqué sur la surface du cœur; » 2. Un téléphone optique, excité par le microphone et dont le dia- phragme produit les anneaux colorés de Newton ; » 3. Un système optique pour éclairer les anneaux et en réfléchir l'image réelle, inverse et agrandie sur une étroite fente verticale ; » 4. Un tambour, enveloppé par un papier fort sensible, qui tourne derrière la fente de la chambre photographique. » 1. Le microphone (à contacts de charbon et platine) est fixé, par l'entremise d'un axe de rotation, sur le support d'un cardiographe à transmission aérienne et l'on règle rapidement la sensibilité voulue de l'instrument, en l'inclinant plus ou moins autour de son axe, par rapport à la direction verticale. De plus, l'amplitude des vibrations microphoniques peut être amortie à l'aide d'une spirale, qui permet d'éliminer l'effet des secousses accidentelles et plus faibles au profit des ébranlements plus forts (rela- tivement), synchroniques avec les deux bruits. En commençant par la sensibilité mî- nima du microphone et en l'augmentant successivement, l'on entendra : {a) d'abord les deux bruits si faiblement que l'application immédiate de l'oreille au téléphone devient alors nécessaire; puis (6) le premier bruit s'entend seul à dislance, tandis que le second ne l'est pas encore ; (c) les deux bruits sont assez hauts pour être perçus à grande distance ; enfin {d) ;le rythme des bruits devient de plus en plus indistinct et est accompagné d'autres trépidations accidentelles (interruptions momentanées du courant). » La phase (c) de la régulation convient seule pour la photographie des deux bruits et elle se maintient indéfiniment, une fois réglée, tant que le microphone ne change pas son inclinaison par rapport à la verticale : les commencements des sons télépho- niques sont alors nets et précis et coïncident exactement avec l'auscultation simultanée ( i64 ) d'un bléllioscope. Le diapliiayiiie Je mon Iclcplioiie accomplit des vibrations sonores qui dépassent souvent o^^jOgos pour le premier bruit et sont généralement moindres pour le second bruit. » 2. Le diaphragme du téléphone optique porte à son centre une fine aiguille, ter- minée par un chapeau, que l'on colle à la surface (vernie en noir) d'une mince (o™™,i) lame de verre. Cette lame acquiert ainsi une courbure convexe (à très grand rayon) et se trouve placée à une petite distance sous une autre lame plus épaisse ( micromètre de Babinet), qui est portée par trois vis micrométriques (méthode de Fizeau). La couche d'air comprise entre les deux lames forme les anneaux colorés, dont les diamètres se contractent ou se dilatent sous l'inlluence d'un mouvement descendant ou ascendant du diaphragme. » Lorsque le sens du courant est inverse (c'est-à-dire contraire au champ magné- tique des noyaux dans les bobines téléphoniques) et que la sensibilité du microphone est réglée de manière à ne jamais interrompre le circuit galvanique, alors chaque se- cousse cardiaque (bruit) accroît la résistance du microphone et affaiblit l'intensité primitive du courant; son ellet se traduit par un mouvement total, brusque el descen- dant du diaphragme téléphonique, qui est d'ailleurs concomitant avec les vibrations sonores. » On obtiendra, dans les mêmes expériences, un mouvement ascendant du dia- phragme en changeant le sens du courant {direct, c'est-à-dire concordant avec le champ magnétique des noyaux). Néanmoins, toutes autres conditions égales, le mou- vement ascendant aura une amplitude relativement moindre, et cela à cause de la viscosité de l'air, condensé à la surface des deux verres. Cette viscosité croît dans une progression rapide, à mesure que la couche d'air devient plus mince, el son influence est manifeste aux mesures micrométriques, non seulement pour les anneaux du pre- mier ordre (o°"",ooo2 d'épaisseur d'air), mais même pour les anneaux au delà du quatrième ordre (o™™,ooi). » 3. Le téléphone optique est placé à l\ô" par rapport aux rayons émis par une lampe à magnésium, dont la lumière traverse d'abord deux verres violets (\ = o™™,ooo4 environ), éclaire ensuite les anneaux et en réfléchit l'image réelle (agrandie li,5 fois par la lunette) sur la partie inférieure d'une fente verticale. La partie supérieure de cette même fente, éclairée par un autre système de lentilles, sert à enregistrer simul- tanément les ondes des autres aiguilles inscrivantes (cardiographe, pneumographe, chronographe, etc.) (' ). » Dans les conditions actuelles, j'emploie un ^grossissement de 16000 environ : rap- port entre les amplitudes de l'image photographiée des anneaux mobiles et les ampli- tudes correspondantes du diaphragme téléphonique. » La secousse du premier bruit cardiaque produit ordinairement une contraction de l'anneau central (violet clair, du deuxième ordre) de plus de 8""", ce qui correspond à un déplacement total et descendant du diaphragme de o^^jOOoS (calculé sous l'inci- dence de 45° pour la valeur déterminée d'avance de la courbure du verre inférieur). (') Les résultats physiologiques (et (irovisoires) de celle mélliode seront publiés prochainement dans les Archives de Physiologie. ( '('3 ) » Après chaque contraction principale, on voit apparaître sur les pliotogrammes d'autres dentelures aux. contours des anneaux : ce sont les vibrations sonores des bruits téléphoniques, dont la fréquence a varié de 25 à 45 par seconde (dans mon téléphone) et dont l'amplitude dépasse quelquefois o"'",ooo2. » Avec cette méthode, on pourra atteindre facilement des grossissements linéaires de plusieurs millions, et cela en diminuant la courbure du verre, en remplaçant la lunette faible par un microscope, et enfin en agrandissant une seconde fois les photo- grammes obtenus à l'aide d'un autre microscope. » 4. La limite pratique de l'agrandissement dépendra de la sensibilité du papier photographique, par rapport à la durée de son exposition (actuellement o",oi . a\ec une vitesse de 5o"'" par seconde), ainsi qu'à l'intensité de la lumière réfléchie. » Vérifications chronométriques. — or. En fixant mon modèle de microphone inva- riablement sur un support fort lourd, et en touchant celui-ci avec un bouton métal- lique, de manière à fermer chaque fois un circuit électromagnétique, les indications de l'électro-aimant récepteur ont toujours été synchroniques (à o^,oi près) des mouve- ments correspondants des anneaux (dans un autre circuit); il n'y a donc pas de relard (pratique) entre l'instant de la secousse et les contractions (ou dilatations) des an- neaux. » b. L'expérience précédente, répétée avec un électromètre capillaire vertical (au lieu du téléphone optique), ne donne pas des mesures aussi exactes, à cause de l'inertie et du frottement de la colonne mercurielle, dont Tinfluence est manifeste pour les secousses rapidement répétées. » c. En remplaçant, dans l'expérience («), le microphone par un tambour Marev, dont on touche périodiquement la membrane, on constate le synchronisme entre les signaux de l'électro-aimant et les commencements des secousses aériennes, lorsque l'aiguille du cardiographe est suffisamment amortie. » d. Le téléphone optique, grâce à la minime inertie de son diaphragme et à l'am- plitude microscopique de ses mouvements, amortis par la viscosité de l'air, donne des indications pratiquement exactes pour l'inscription chronométrique des commen- cements des bruits cardiaques, séparés d'ailleurs par d'assez longues intermittences; d'autre part, la fréquence, la phase, l'intensité et le timbre de l'onde, perçues par le microphone, sont alors évidemment et complètement changés... » M. Fr. Crotte adresse un Mémoire relatif à une nouvelle méthode de traitement de la tuberculose. (Commissaires : MM. Chauveau, Bouchard, d'Arsonval.) CORRESPOIVDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. A. Kékulé von Slradonitz, Correspondant pour la Section de Chimie, décédé à Bonn le l'i juillet 1896. c. H., i8(,G, ■>' Semestre. (T, CXMlf, N" 3.) 22 ( i66 ) iM. Bertiielot ajoute : « Kekulé (Friedrich-August) était né à DarmstacUle 7 septembre 1829. Il fut élève de Bunsen et privat-docent à Heidelberg, en i856 et i8,58, où je l'ai connu, en même temps que M. Ad. Baeyer, de IMunich, et M. Ros- coë, de Manchester. Il a été professeur, d'abord à l'Université de Gand, puis, depuis trente ans, à l'Université de Bonn. » Sa théorie de la tétratomicité du carbone et de la saturation réciproque des éléments a complété les notions et les symboles de la Théorie atomique. Mais sa réputation est surtout liée à l'invention de la formule hexagonale de la benzine, qui a fixé les idées sur un ordre très général des isoméries de position et qui a pris une extrême importance, par suite des découvertes qu'elle a provoquées dans l'étude de la série aromatique et des matières colorantes artificielles. » M. le Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes invite l'Académie à se faire représenter à la distribution des prix du Concours général entre les lycées et collèges de la Seine et de Ver- sailles, qui aura lieu sous sa présidence, à la Sorbonne, le 3o juillet prochain. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les sommes de Gauss. Note du P. de Séguier, présentée par M. Hermite. « L'étude des sommes m e où n est quelconque et où s parcourt un système de restes selon le mo- dule n (les restes impairs congrus entre eux selon le module 8 si n est impairement pair) se ramène à celle des sommes •;(/«, D)=_2 (7)'^'"' (/lenlicr > o, 6« ) contient qu'un facteur premier à la plus pt Lilf puissance n qui fasse dey»'' le module d'un discriminant; si en même temps a est un multiple impair de ^oÇp") et o(^')^ o (mod^), on aura tlans tous les autres cas où D n'est pas un carré, nT(a,D)=D. Si D est un carré, la somme cT(a, D) devient un cas particulier île la somme 5(5-., 0) = 2 ( *f )^'- Q ^'"^''^'" > '"»• Or, en re[)résentant pur Tl /'|' la décomposition de Q en facteurs premiers, en désignant par s'(ot.,Q) le plus grand commun diviseur de 5(a,Q) et de Q, par le produit de ceux des />, pour lesquels* est divisible par (fipj) temps que 'p ( -^ ) ^ o (mod/_>, ), on a en même s\.M)^l^^ ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les formes quadratiques définies à indéler- minèes conjuguées de M. Flerinite. Note de M. Alfred Liewv, présentée par M. Picard. « Considérons une substitution linéaire quelconque .Vi = ^Pikii.< i^J,2,...,n; /. = 1 on peut lui en adjoindie une autre dont les coefficients /?,;, ainsi que les variables x"ç" sont imaginaires con- juguées de ceux de la ])remière. On |)eiit se demander si une forme bili- ( I'^<^ ) néaire 2a,/i.r,^-2 ^^ indéterminées conjuguées, dont le déterminant n'est pas nul, peut être transformée en elle-même quand on effectue les deux sub- stitutions sur les variables. Pour ce but, c'est une condition nécessaire et suffisante que les deux fonctions caractéristiques des deux substitutions, cela veut dire les deux déterminants P^ A = P^ P^ P^n Pm Pm et A" = p\. Pin Pi. p'L Pu, Plu • oi^i p est un paramètre arbitraire, aient des diviseurs élémentaires (elemen- tartheiler de M. Weierstrass), adjoints l'un à l'autre de manière qu'ils soient de degré égal et s'annulent pour des valeurs réciproques. Dans ce cas, non seulementla forme ^cii^x^x^, mais encore le faisceau de formes bi- linéaires oi^i les coefficients a^ et cin, sont des quantités imaginaires conjuguées, et r est un paramètre arbitraire, est transformé en lui-même. Pour r = i on trouve la forme spéciale 2(«,vt + f'"/)-'^/-^!'' que M. Hermite a étudiée le premier pour n = 2 et que nous voulons nommer une forme quadratique de M. Hermite. Une telle forme lc:,^ViXl est caractérisée par le fait que les coefficients c,, sont réels et que les coefficients C/^ et c^, sont des quantités imaginaires conjuguées. » Le cas le plus élémentaire et le plus important est sans doute celui qui suppose que les diviseurs élémentaires sont simples, et que toute ra- cine de A = o est adjointe à la racine imaginaire conjuguée de A" = o. On voit que A et A° s'annulent toujours pour des valeurs imaginaires conju- guées; par conséquent, l'adjonction susdite est possible. Sous cette hypo- thèse, le module de chaque racine de A = o est l'unité, et tous les mineurs de l'ordre n — (m — i) du déterminant A s'annulent pour une racine m-tuple de A = o. Dans ce cas, les deux substitutions transforment une forme quadratique définie (positive) de M. Hermite en elle-même. Une forme quadratique de M. Hermite est nommée définie (positive) quand elle peut être mise sous la forme d'une somme de modules, et que, par consé- quent, elle a un signe invariable positif. « Inversement, on démontre que toute forme définie de M. Hermite est transformée en elle-même seulement parties substitutions, dont les fonc- ( lyo ) tions caractéristiques ont des diviseurs élémentaires simples et des racines dont le module est l'unité; c'est la généralisation du théorème sur la transformation réelle d'une forme quadratique définie réelle. » Les substitutions linéaires périodiques appartiennent toujours à la classe des substitutions qui transforment une forme quadratique définie de M. Hermite en elle-même. De plus, on démontre encore qu il correspond à tout groupe linéaire d'ordre fini à n variables, une fonne quadratique définie à indéterminées conjuguées qui est transformée en elle-même, quand on effectue les substitutions du groupe d'ordre fini sur les variables. Cela complète les résultats de M. Picard qui a étudié tous les types différents de groupes finis à deux et à trois variables sous ce point de vue et qui a indiqué comme possible un cas d'exception au théorème précédent. Pour le type X, =\E,, a-, = Tt,, X., r x^ = al^ + (i — x^ = {i -«);,- ■r3 = >^E:,; T-'^,. X. a)li WL •3.a{\ ■2a{i _ c . ou x-i — li — ;2-f-(i — 2a)ç3 I + a(T -f- T-= I — 2; — O, et X désignant une racine de l'unité, M. Picard indique en effet seulement, dans le Bulletin de la Société mathématique de France (t. XV, p. 102), que la forme quadratique xi— 5XfX., se reproduit à un facteur près par les substitutions précédentes. Mais il a échappé à l'attention de l'illustre géomètre que la forme quadratique définie à indéterminées conjuguées a:-, a?" -f- a^j-r" -I- (i — «) 2a.r3.r" aussi est transformée en elle-même; il n'y a donc pas de cas exceptionnel. » Enfin, qu'il me soit permis de donner la substitution générale, dont le déterminant p,,-h\ p,., ... /5,„ />■ Pm Pu, Pnl •■■ Pnn+l n'est pas nul et qui transforme la forme quadratique définie lXiX°, en elle- ( 17» ) même. Elle est représentée par ou P/A de à' ■'^'i='^Pikik, O/A = D = D ' Pu = 2p/,— D D C) , C,2 • • • <^in C„ = I - Uk = ■ n'y Cik= hk-^isik', i^k; hi '•, ^ik =^ *A/- IS » Les quantités Z,^ et ^^ sont réelles et arbitraires; i est l'unité imagi- naire ; c'est là la généralisation des formules célèbres de Cayley pour la transformation orthogonale. » PHYSIQUE. — Électroscope à trois feuilles d'or. Note de M. L. Benoist, présentée par M. Mascart. « J'ai apporté à l'électroscope à feuilles d'or une modification très simple, qui en augmente la sensibilité, et en rend plus précis l'emploi comme élec- Iromètre. » Elle consiste à le garnir de trois feuilles d'or de mêmes dimensions, que l'on saisit à la fois par une de leurs extrémités au moyen d'un morceau de papier d'étain, disposition déjà employée dans le cas de deux feuilles, et que l'on fixe à la pince qui termine la tige isolée de l'électroscope. L'ad- dition d'une troisième feuille d'or présente les avantages suivants : » Quand on charge l'électroscope, la feuille centrale reste verticale, et les deux autres s'en écartent d'un même angle de chaque côté; la première forme un véritable fil à plomb, servant de repère pour la mesure des angles, qu'il est commode d'effectuer au moyen d'un rapporteur transparent fixé sur la glace antérieure de la cage métallique, et que l'on centre facilement par rapport aux feuilles d'or; on observe avec un viseur suffisamment éloigné. » D'autre part, la sensibilité est notablement plus grande qu'avec deux feuilles; car ici, chaque feuille extrême est quatre fois plus fortement repoussée par la feuille centrale que par la feuille opposée, de telle sorte ( T-9. ^ qu'une même divergence s'obtient avec une charge moindre, bien que celte charge soit repartie entre trois feuilles au lieu de deux. » Un calcul simple montre immédiatement que, pour les petits angles, la sensibilité est accrue dans le rapport de i à 1,49; et une formule plus générale, facile à établir, prouve que la sensibilité augmente davantage à mesure que l'angle de divergence augmente. » Dans Félertroscope à deux feuilles, la sensibilité devient nulle au voisinage d'un angle de 90" compté à partir de la verticale; c'est l'angle limite au voisinage duquel un nouvel accroissement de charge ne produit aucun nouvel accroissement de divergence. Avec trois feuilles, l'angle limite est porté à 120". L'appareil peut ainsi servir pour de plus hauts potentiels, sans que l'on ait à craindre l'arrachement des feuilles d'or. « CHIMIE MINÉRALE. — Sur les alliages métalliques. Note de M. He.vri Gautier, présentée par M. H. Moissan. « Dans une précédente Communication (') j'ai indiqué, par analogie avec les mélanges salins obtenus par fusion, quels étaient les différents cas pouvant se présenter dans la solidification des alliages métalliques fondus. » A côté de ces trois cas on peut en concevoir l'existence d'un qua- trième, qui semble être assez fréquent dans les alliages usuels et auquel paraissent se rapporter les bronzes et les laitons. Ce serait le cas où deux métaux non isomorphes entre eux donneraient une combinaison isomorphe avec l'un d'eux. Le fait est d'autant plus probable que, pour les mélanges salins, on connaît des exemples de ce genre. Le premier a été signalé par M. Roozeboom : le chlorhydrate d'ammoniaq,ue et le chlorure ferrique qui ne sont pas isomorphes donnent un chlorure double isomorphe du chlorhvdrate d'ammoniaque. Depuis, M. Le Chatelier a obtenu un chlo- rure double de sodium et d'argent NaCl + AgCI isomorphe du chlorure de sodium et un sulfate double de sodium et de calcium 2S0*Na" + SO'Ca isomorphe du sulfate de sodium. » L'étude de la fusibilité des aUiages métalliques paraît encore pouvoir, dans ce cas, nous renseigner sur leur constitution. » Le Tableau suivant donne les températures de solidification des alliages cadmium-argent, zinc-argent, étain-argent, pour une composition de ces alliages exprimée par le poids du moins fusible des deux métaux contenu dans \on^^ rie l'alliage. (') II. Gautikr Comptes rendus, t. CXXIII. p. 109. Cd-Ag. o 4 10,6 . 21,75 36, 23 42 5i 60, 16 68,65 77,63 86,1 91-8 95,5 100 Tempéi'ature. 822 355 422 525 660 710 755 8o5 84o 880 925 945 950 954 ( 17- ; Zn-Ag. Température. 433° O 6,25 3o 52,17 58 62 72,50 76,60 89,54 94,24 100 465 595 695 7,5 690 693 730 870 910 954 » Si l'on représente ces résultats graphiquement, de fusibilité (/ig. r) qui ne ressemblent nullemen Sn-Ag. Température. 0 232 4,86 221 16,66 3l3 25 355 33,33 390 40 43o 5o 475 58,82 535 66,66 600 74,62 682 83,33 8i5 90,9 900 100 9^4 on obtient des courbes t à celles qui corres- Fig. I. Fie. 2. 900 800 700 SOO Zn <>00 Cd 300 Sn 200 X ^ / / / / / v l. ^ f // / y / 1 / / / > / / / / / / / / J / Cut 0 10 20 30 h i c-iih„i\ .Cl Cl ttllLlIIlU Cil-. Ni. Tempcraluro. Sb-Ag. Tempéra Une, 0 0 loâo 0 0 632 0,5 1045 5 6i3 1080 10 590 20 i25o 25 56o 33,33 l3lo 33,33 540 5o i34o 5o 495 55,55 1370 55 482 66,66 i4oo 60 492 100 i45o 66,6 525 75 583 83,33 750 90.9 885 100 954 » Les deux courbes de fusibilité {fig- 2), construites d'après ces valeurs numériques, indiquent pour les alliages cuivre-nickel l'existence d'une com- binaison qui, d'après la position du maximum sur la branche intermédiaire, doit répondre à la formule CulSi. Quant aux alliages antimoine-argent, ils paraissent rentrer dans le cas des alliages où les métaux sont simplement juxtaposés, mais non combinés. » CHIMIE. — Sur les sels oxygénés de mercure. Note de M. Raoul Y.\ret. (i La connaissance de l'état sous lequel se trouvent les sulfate et azotate mercuriques, au sein des liqueurs obtenues en dissolvant ces sels dans l'eau (175) à la faveur d'un excès de leurs acides générateurs, présenle un grand intérêt pour la discussion des problèmes de Mécanique chimique relatifs à la dis- sociation de ces composés par l'eau. » On peut, en effet, admettre que ces dissolutions renferment un sel mercurique dissous, soit à l'état de sel acide, soit à l'état de sel neutre, ou bien sous forme de sel basique. )) Les déterminations cryoscopiques de M. Raoult (Ann. de Chim. et de Phys., t. II, 1S84) et celles de M. Guinchant (.S'oc. Chim., i^^gG) montrent que le mercure n'est pas à l'état de sel basique au sein des solutions qui nous occupent; mais elles ne conduisent à aucune conclusion certaine en ce qui concerne l'existence des sels acides. C'est cette question que je me suis pro])osé de résoudre à l'aide de la Thermochimie. » On sait, d'après les principes posés par M. Berthelot, que l'effet ther- mique, qui accompagne la substitution d'un métal à un autre dans une so- lution saline, est égal à la différence des chaleurs de formation du composé initial et du composé final. Ainsi la quantité de chaleur mise en liberté par la substitution du potassium au mercure, dans l'acétate mercurique, sera égale à la différence des chaleurs de formation de l'acétate de potassium et de l'acétate de mercure, considérés en proportions équivalentes. » D'autre part, on sait, d'après Andrews, Favre et Silbermann, que la substitution d'un métal à un autre dans une solution saline dégage une quantité de chaleur constante, pour chaque métal, quelle que soit la nature du radical acide qui fait partie du sel. » M. Berthelot a montré que cette dernière relation ne s'appliquait pas aux sels halogènes de mercure : chlorure, bromure et cyanure. Nous allons voir qu'elle convient rigoureusement aux sels oxygénés mercuriques. » En effet, on a, d'après M. Berthelot, vers i5° : 2(KsoI. + G^dia. -\- W gaz + O- gaz) -+- aq =: 2KC' H^O- dis. dégage. . . +358c»i,o Hgliq. + 2(C-dia.-i-H3gazH-0-gaz)+ aq — Hg(C-H^02)-dis. dégage. . -f-igS^"', 1 » La substitution de deux, atomes de potassium à un atome de mercure, dans l'acé- tate mercurique dissous, dégage donc 358c»i,o~i93ca',i — i64':->',9. » On a également, d'après les expériences de M. Berthelot et d'après les miennes, 2(Ksol + C«dia + H-gaz + Az^ g -h SO^g -f- Og) 4- aq = 2K[C''H2(AzO'')^0] dis. dégage +2o3'^»i,o Hgliq + 2(C''dia + H^ + Az-' + 30^+0) + aq = Hg[C8H2(Az02)'0] dis. 4- 38c-->', i aoSc',©— 38«;"i, 1= i64' Cal 9- ( I?*' ) » Pour l'azotate nous aurons, en sachant que la formation à partir des éléments de 2 molécules d'azotate de potassium dissous dégage 221*^^', 7 et que celle de i molécule d'azotate mercurique dissous met en liberté Sô*^^', 7, aai*:»',; • - 56c^',7 ~ r i65c»i,o. » Nous voyons que la substitution du potassium au mercure, dans les acétate, pi- crate et azotate mercuriques, dégage -:- 165*^"', o. » Examinons ce qui se produit dans le cas des sulfates. » L'acide sulfurique est un acide bibasique, et nous savous, d'après M. Berthelot, que la formation du sel neutre, K.-SO% dégage, dans l'état dissous, 337*^"', 6. » Nous savons, d'après le même savant, que la formation du sel acide dissous dans un excès d'acide sulfurique dégage -t-SSo*^^', o. » D'autre part, j'ai trouvé que la formation du sulfate mercurique dissous dans un excès d'acide dégageait -i-i70*^"',o. » Supposons que ce dernier soit, au sein de sa solution, à l'état de sel acide compa- rable au sel correspondant de potassium. Nous aurons 335C''i,o-i7oc-',o= i65Cai,o. » Au contraire, dans l'hypothèse du sulfate mercurique dissous à l'état de sel neutre, nous aurions 33^cai^6- i7oC-'i,o = i67C''i,6. » Cette dernière valeur l'emporte de a^^', 6 sur celles que nous avons trouvées pour les autres sels oxygénés de mercure. » Conclusions. — I. Les sels oxygénés de mercure suivent rigoureuse- ment la loi des modules thermochimiques. « II. L'azotate mercurique est à l'état de sel neutre au sein de ses solutions azotiques. » III. I^e sulfate mercurique dissous dans un excès d'acide sulfurique est à l'état de sel acide absolument comparable aux sels de potassium et de sodium correspondants. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur V action des combinaisons halo gênées du phosphore sur le fer, le nickel et le cobalt. Note de M. A. (jkaxger, présentée par M. Troost. « Le fer, !e nickel et le cobalt sont attaqués quand on les chauffe dans une atmosphère de trifluorure, de trichloriu'e, de tribromure ou de biiodure de phosphore; le métal entre en combinaison avec l'halogène en même temps qu'd donne naissance à un phosphure. Les réactions ont été étudiées sur les métaux réduits de l'oxyde ou mieux de l'oxalale. ( 177 ) )) Au ronge, le fer est attaqué par le trichlornre de phosphore; si l'on a soin de ne pas laisser la température s'élever, on trouve, une fois l'opôra- tion terminée, une masse cristallisée, recouverte de chlorure ferreux dont on se débarrasse aisément par des lavages. Le phosphore ainsi préparé se présente sous forme de petits cristaux prismaticpies, d'un gris de fer et très brillants. L'analyse leur assigne la formule Fe*P'. » Quand on répète l'expérience avecle nickel, on obtient un phosphnre de composition différente; il se forme d'abord an ronge une masse métal- lique, quelquefois fondue, cristalline, déjà décrite par Pelletier qui l'obte- nait par l'action directe du phosphore sur le nickel et répondant à la for- mule Ni'P^. En prolongeant l'action du trichlornre à une température légèrement plus élevée, il se forme de petits cristaux d'un blanc jaunâtre, brillants, qui sont formés de sous-pho!^■phure de nickel Ni- P. « Le trichlorure de phosphore ne réagit sur le cobalt qu'au-dessus du rouge, il est nécessaire toutefois de ne pas dépasser le rouge clair; faute d'observer cette précaution, il se forme, aux dépens du tube de terre ou de porcelaine dans lequel on opère, un silicate de cobalt dont l'élimination devient impossible. Dans ces conditions, le cobalt donne, comme le nickel, un sous-phosphure Co^P, cristallisé en petites aiguilles prismatiques, gris d'acier. )' Il ne m'a pas été possible de reproduire les mêmes corps en faisant agir sur ces métaux le tribromure de phosphore : l'attaque se fait inal, et l'altération des bromures formés, à la température nécessaire pour pro- duire la réaction, ne permet pas de préparer de phosphures de composition définie. -> Le même fait se remarque quand on fait agir sur le cobalt le biiodure de phosphore; au contraire, le sous-phosphure de nickel et le phosphure Fe*P' s'obtiennent facilement en chauffant du nickel ou du fer dans la va- peur d'iodure. Le phosphure de fer ainsi préparé est particulièrement bien cristallisé, la réaction s'effectuant au rouge très sombre. •■' Le trifluorure de phosphore au rouge attaque ces métaux, mais le fluorure formé vient souiller le phosj)hure qui se trouve, en outre, mé- langé aux produits provenant de la corrosion de l'appareil; l'étude de la réaction devient alors presque impossible. J'ai pu, néanmoins, obtenir avec le nickel un phosphure assez pur pour être analysé, ce qui m'a permis de constater son identité avec le composé décrit plus haut. » Le phosphure Fe^P' est difficilement soluble dans l'eau régale; les sous-phosphures de nickel et de cobalt s'y dissolvent, au contraire, aisé- ( 178 ) ment, ainsi que dans l'acide azotique. Ces trois corps, facilement attaqua- bles par le chlore et les alcalis fondus, perdent du phosphore sous l'in- fluence de la chaleur. » Pour faire l'analvse de ces composés, on dissout les phosphures de nickel et de cobalt dans l'acide azotique, ou bien Ton traite le phospluire de fer par la potasse fon- dante, additionnée d'azotate de potassium, puis on reprend par l'eau et l'on évapore à sec avec de l'acide sulfurique. Le résidu, dissous dans l'eau, est additionné d'oxalate d'ammonium et la liqueur obtenue est électrolysée. On dose l'acide pliosphorique dans la solution, qui a laissé déposer le métal, au moyen de la liqueur magnésienne. » Les résultats obtenus sont les suivants : Calculé pour Te'P^. Trouvé. Fer 70,64 71,04 Phosphore 29,36 29,44 Calculé pour Ni* P. Trouvé. Nickel 79,20 79 , 09 Phosphore 21 ,80 20,98 Calculé pour Co'P. Trouvé. Cobalt 79,20 79,61 Phosphore 21,80" 20 , 43 CHIMIE MINÉRALE. — Sur c/uelques combinaisons de l'acide, indique avec d'autres acides. Note de M. Paul Chuétiejî, présentée par M. Troost. « [j'acide iodique se combine avec certains acides, tels que les acides molybdique, mélatungstique et pliosphorique. Dans cette Note je décrirai seulement un acide phospho-iodique, et je parlerai surtout des combinai- sons salines en ce qui concerne les deux autres acides. » Combinaisons molybdo-iodiques : Sels de sodium. — Lorsqu'on fait bouillir, dans 3111 à ^lit d'eau, looi!'' d'iodate de sodium avec 706'' d'acide molybdique anhydre, cet acide est, au bout de peu de temps, remplacé par de petits cristaux très brillants qui, vus au microscope, sont formés de fines aiguilles groupées en étoiles; la liqueur filtrée laisse déposer des cristaux identiques. L'analyse montre que c'est un sel de sodium répondant à la formule 1-0% 2M0O', Na^O, H-0. » Ce sel est peu soluble dans l'eau, bien plus soluble dans l'acide nitri(|uc; eu solu- tion azotique, il précipite l'acide ])liosphori(|ue à l'état de phospliomolybdate. ( 179 ) » L'hvdrate molvbdique jaune MoO', 2H-O (') est très soluble dans l'iodate de sodium. Si, dans une solution chaude de looS'' de cet iodate, on introduit jSoS'' d'iiy- drate molybdique finement pulvérisé, la liqueur cristallise immédiatement tandis qu'un léger excès d'hydrale molybdique reste non transformé. Ces nouveaux cristaux sont des aiguilles plus comtes et moins brillantes que les précédentes. Après dessic- cation à l'étuve à 100°, leur composition est représentée, comme le montre l'analyse, par la formule l'OS 4MoO^ Na-0. )) Sel de potassium. — Dans une solution, maintenue bouillante, de looS'' d'iodate de potassium, on introduit peu à peu 60S'' d'hydrate molybdique, presque tout se dis- sout et la liqueur filtrée à cliaud laisse aussitôt déposer de petits cristaux qui sont des lamelles brillantes répondant à la formule 1-0°, 2MoO^, K-0, H'O. » Sel d'ammonium. — En opérant comme pour le potassium, on olstienl un corps cristallisé répondant à la formule PO', 2MoO% (AzIP)=0, H-O. » Sel de baryum. — ■ L'action du chlorure de baryum en proportion calculée sur la solution bouillante d'un sel alcalin, donne un sel de baryum cristallisé en très fines aiguilles, longues et enchevêtrées de telle sorte que ce corps occupe un très grand volume. 11 a pour formule 1-0^, 2MoO^, BaO, aH^O. » Acide molyhdo-iodiqiie. — On traite par l'acide sulfuiique en quantité calculée le sel de baryum en solution azotique. On obtient, après séparation du sulfate de ba- ryum, un liquide qui, évaporé dans le vide, cristallise quand il est réduit à un très petit volume. On obtient ainsi un acide très soluble dans l'eau, dont la formule est P0^2Mo0^2H-0. » Combinaisons métatlngsto-iodiques. — L'acide tungsticpie, même récemment préparé, est insoluble dans les iodates et dans l'acide iodique; mais, de même qu'avec l'acide phosphorique, l'acide mélatungstique (4TuO') se combine en plusieurs pro- portions avec l'acide iodique. » Lorsqu'à la solution froide d'un iodate on ajoute de l'acide métatungstique, il ne se produit rien tout d'abord; mais bientôt le liquide se trouble et laisse déposer lentement des cristaux microscopiques, peu solubles dans l'eau. Ce sont, suivant les conditions de l'expérience, différents sels ayant pour formule générale POS (4TuO')"', ]\P0, «H-O. I) Sel de potassium. — Si, dans une dissolution étendue et froide de loo"'' d'iodate de potassium, l'on verse 35oS'' d'acide métatungstique, le lii|uide se trouble bientôt et laisse déposer de tout pelils cristaux accolés les uns aux auires. C'est un sel de po- tassium dont la formule est 2l-0% 4Tu03, 2K-O, 8H-0. » Ce sel est analogue aux molybdo-iodates précédemment décrits; je le représente par une formule double parce que c'est une combinaison de l'acide métatungstique et non pas de l'acide tungstique. » Je décrirai les combinaisons acides et salines de l'acide métatungstique et de l'acide iodique dans un iMémoire plus détaillé. (') M. Aubin, directeur du laboratoire de la Société des Agriculteurs de France, a lis très obligeamment à ma disposition \^i de ce produit. ( i8o) » Combinaisons pnosPHO-iODiQiES. — Lorsqu'on fait bouillir de l'acide phosphorique sirupeux avec un excès d'acide iodique pulvérisé, une grande partie de ce dernier se dissout et bientôt on voit se former à la surface du liquide de longues et fines aiguilles. A ce moment, on décante le liquide clair, que l'on maintient ensuite à une tempéra- ture de 60° environ; peu à peu se développent en tous les points de beaux cristaux prismatiques extrêmement brillants et doués d'un beau reflet nacré que ne possède jamais l'acide iodique. Au bout de douze à quinze heures, on les recueille; essorés entre deux plaques de porcelaine poreuse dans une atmosphère sèche, ils se débarras- sent du liquide qui les imprègne. C'est un acide complexe de composition P^OS i8PO%4H*0. A l'air humide, ce composé se détruit rapidement et se transforme en une poudre blanche. » J'ai obtenu d'autres combinaisons de l'acide iodique tant avec l'acide phosphorique qu'avec quelques autres acides, ainsi que des composés salins; j'en ferai l'objet d'une Communication ultérieure. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'ammoniaque sur les paraUingslates de potasse ou de soude. Note de M. L.-A. Hallopeau, présentée par M. Troost. « Par l'action de l'ammoniaque sur les paratungstates alcalins, on ob- tient des combinaisons cristallisées. Ce sont des paratungstates doubles, ainsi que le prouvent les expériences suivantes. r>, Paratungstate ammoniaco-potassique. — L'addition d'un grand excès d'ammo- niaque dans une dissolution concentrée de paratungstate de potasse i2TuO%5K-0, iiH^O détermine immédiatement la formation d'un précipité cristallisé. Ces cristaux, peu solublcs à froid, se redissolvent facilement dans l'eau chaude, et la solution laisse déposer, par refroidissement et concentration, un sel répondant à la formule i2TuO% 5[ i( AzH»)^0 - l-K^O] -{ 1 1 H'-O. Trouvé. Calculé. I. II. III. IV. V. i2TuO' 83, 18 83,29 §3, 19 83, i3 » » |(AzH*)20.. 3,88 3,59 3,57 3,52 3,67 3,69 |K=0 7,02 7,56 7,61 7,78 » » 1 1 H' 0 5,92 )> » » » » 100,00 (') Travail fait au laboratoire de Chimie minérale de la Faculté des Sciences. ( I«I ) » Ce sel perd y molécules d'eau à loo", soit pour deu\ expériences identiques 3,55 pour 100 (théorie 8,76). » Il se présente au microscope sous forme de lamelles rhomboïdales très minces portant des modifications sur les angles, et rappelant l'aspect des cristaux de para- tungstale de potasse et de paratungstate d'ammoniaque prismatique; ces lamelles rhomboïdales agissent fortement sur la lumière polarisée et présentent des extinctions à 27° de l'axe d'allongement. » Ce corps résulte de l'union molécule à molécule des paratungstates d'ammoniaque et de potasse i2TuO%5(AzH')=0 + iiH='0, i2TuO\5R='0 + iiH=0. qui cristallisent en prismes tricliniques et sont isomorphes. 1) Les deux tungstates acides de potasse et d'ammoniaque, signalés l'un par Margueritte et l'autre par Laurent, n'ont aucune analogie avec le pré- cédent. Le composé que Margueritte désignait sous le nom de bilungstate dépotasse et d'ammoniaque avait pour formule K^'O, 2TuO% (A7.H*)=0, 2TuO^ + 6H=0. >' Celui de Laurent présentait une composition encore plus complexe i3[i2TuO% 5R-0, H=0 ^- 36Aq] -!- 7[î2TuO% 5(AzH^)20, H-O :- 36Aq]. Du reste, Margueritte et Laurent n'ont indiqué ni les modes de pré- paration et les propriétés de ces tungstates acides, ni les résultats de leurs analyses. » Paratungstates ammoniaco-sodujues. — L'action de l'ammoniaque sur le para- tungstate de soude ne conduit pas au même résultat. En versant un grand excès d'am- moniaque dans une dissolution concentrée de paratungstate de soude, on obtient en- core immédiatement un abondant précipité cristallisé, se redissolvant facilement dans l'eau chaude; la solution donne par concentration un sel de formule i2TuO% 4(AzII")'-0, Na^0-M4H^0. ■' Ce sont des prismes rhomboïdaux, agissant faiblement sur la lumière polarisée, et présentant des extinctions à 27" de l'axe d'allongement; ils perdent 12 molé- cules d'eau à 100°. Je n'insisterai pas davantage sur ce corps, signalé déjà par Gibbs, qui l'avait préparé par l'action du phosphate d'ammoniaque sur le paratungstate de soude en présence d'alcool. >) Lorsqu'on verse l'ammoniaque goutte à goutte dans le paratungstate de soude, on constate que chaque goutte d'ammoniaque détermine un précipité, qui disparaît C. R., 1S96, 2' Semestre. (T. CXXIII, N» 3 ) 24 ( i82 > d'abord par ra^itation. Si Ton arrête l'action de l'ammoniaque au moment où ce préci- pité ne disparaît plus qu'avec difliciilté, et si l'on abandonne la liqueur à elle-même, il s'y forme à la longue une combinaison cristallisée, qui se redissoul facilement dans l'eau chaude comme la précédente. La concentration de la solution donne naissance à un nouveau sel de formule laTuO', 3(AzlP)-0, 2\Sia'-0 -i-iâH^O. » Ce sel, qui perd 12 molécules d'eau à 100°, a déjà été obtenu par de Marignac dans la cristallisation d'un mélange des paratungstates de soude et d'ammoniaque. D'après de Marignac, il cristallise en prismes orlhorhombiques; j'ai observé que ces cristaux agissent fortement sur la lumière polarisée, et que les extinctions ont lieu à 36° de l'axe d'allonge- ment. » En faisant cristalliser la combinaison résultant de l'action de l'ammo- niaque sur un excès de paratungstate de soude, j'ai constaté aussi la pro- duction du tungstate acide iGTuO', 3(AzH'')^0, SNa^'O + aaH-O, que j'ai signalé dans une précédente Communication. Ce sont des cristaux prismatiques, agissant sur la lumière polarisée, et présentant des extinc- tions à 35° de l'axe d'allongement; mais ils n'ont été obtenus que d'une façon accidentelle, et je n'ai pas pu les reproduire à volonté. » Ces faits sont une nouvelle preuve de la disseiTiblance qui existe entre les propriétés chimiques des paratungstates de potasse et de soude; j'ai déjà montré que ces corps agissent d'une façon différente sur la zircone gélatineuse, qui se dissout à l'ébullition dans le paratungstate de potasse et est au contraire insoluble dans le paratungstate de soude ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Action des rcducteurs sur les composés nilrosés de l'osmium. Note de M. L. Brizard, présentée par M. Troost. « J'ai étudié précédemment l'action de certains réducteurs sur les composés du ruthénium nitrosé, et soit en liqueur alcaline, soit en liqueur acide, j'ai obtenu une même série de sels renfermant encore le groupe AzO, et, de plus, de l'hydrogène (^Comptes rendus, t. CXXII, p. 73o). » J'ai fait agir ces mêmes réducteurs sur les composés nitrosés de (') Travail du laboi-aioirc de Chimie générale de la Sorbonne. ( i83 ) l'osmium, et j'ai obtenu des résultais tout autres, et qui diffèrent d'ailleurs suivant qu'on opère en liqueur alcaline ou eu liqueur acide. » En solution alcaline, l'osmiamate de potassium Os. AzO. O. Ok, traité par le formol, donne, au voisinage de l'ébullition, un précipité noir gélatineux, qui se dissout facilement dans l'acide chlorhydrique en donnant une liqueur verte ; mais l'évaporation de cette solution avec un chlorure alcalin ne donne pas de composé cristallisé ; j'ai constaté seulement que ce corps contient de l'azote; car, réduit dans l'hydrogène, il dégage du gaz ammoniac; de plus, cet azote ne s'y trouve certainement pas à l'état d'azote ammoniacal, d'après les conditions mêmes de la préparation. » En liqueur acide, au contraire, j'ai obtenu un composé très bien cristallisé. >i Action du chlorure stanneux, en liqueur chloi hydrique. — Une solution tiède d'osmiamate, additionnée d'une solution chlorhydrique de chlorure stanneux, devient brune, sans dégagement gazeux ; évaporée avec un excès de chlorure de potassium, elle laisse déposer une poudre brun marron, formée de petits cristaux brillants agissant énergiquement sur la lumière polarisée. » L'analyse et les propriétés de ce corps montrent que c'est un composé amidé, et que sa composition doit être représentée par la formule (I) 0s.AzH-.CP,2KCl. » Les nombres trouvés s'accorderaient aussi bien, il est vrai, avec la formule (II) Os^(AzH»)^Cl«,4K.CI, qui conduirait à considérer le corps comme un dérivé ammoniacal du sesquichlorure ; cette formule ne diffère, en effet, de la précédente que par I atome d'hydrogène en plus pour i d'osmium, et le do.sage de l'hy- drogène n'offre pas une précision suffisante pour permettre de conclure avec certitude; mais l'étude du corps montre nettement que la première formule rend seule coinpte de toutes ses propriétés. » Le chlorosmiate amidé de potassium est soluble dans l'eau en donnant une liqueur jaune verdàtre ; même à froid, cette solution prend, au bout de quelques jours, une teinte violette et finit par déposer un précipité amorphe de même couleur, mais sans dégager l'odeur caracté- ristique du peroxyde d'osmium. La présence de l'acide chlorhydrique, ou du chlorure de potassium, augmente la stabilité de cette solution. )> Il est insoluble dans l'alcool, l'éther, le chloroforme, la benzine, l'acétone. » Il est peu soluble dans une solution concentrée de chlorure de po- tassium et celte propriété est importante pour la préparation, car elle ( 184 ) permet de séparer rapidement le corps de sa solution aqueuse et de l'avoir très pur; au contraire, les cristaux obtenus par évaporalion de la solution ont toujours une teinte brune provenant d'un commencement de décom- position. » Calciné à l'air, il dégage des fumées de chlorure d'ammonium ainsi que des vapeurs d'acide chlorhvdrique et de peroxyde d'osmium. )) La solution, chauffée avec de la potasse, dégage du gaz ammoniac et laisse déposer un précipité noir violacé, qui se dissout dans l'acide chlorhy- drique en donnant une liqueur violette incristallisable. » L'acide chlorhydrique concentré se dissout facilement en donnant une liqueur qui, évaporée à siccité sous l'action de la chaleur, dépose une poudre cristalline rouge, agissant sur la lumière polarisée, très soluble dans l'acide chlorhydrique; c'est un chlorhydrate du chlorosmiate amidé et sa composition est représentée par la formule 0s.AzH-.CP,2KCl,HCI. » Si l'on reprend ensuite à chaud ce chlorhydrate par l'acide chlorhy- drique concentré il est bientôt transformé complètement en chlorosmiate 0sCP,2KCl. » Cette transformation en chlorosmiate peut d'ailleurs être effectuée aussi à chaud par l'action d'un courant de gaz chlorhydrique. )> Cette réaction est très importante, car elle permet de décider entre les formules (I) et (II) qui représentent toutes deux les résultats donnés par l'analyse; en effet, la transformation du corps primitif en chlorosmiate par l'acide chlorhydrique seul, qui ne se comprendrait guère avec la for- mule (II), s'explique au contraire très facilement avec la formule 0s.AzH-'.CP,2RCl. » Ainsi que cette composition permet de le prévoir, le chlorosmiate amidé est un réducteur. Sa solution décolore immédiatement le perman- ganate de potassium en liqueur acide; en liqueur alcaline, il se forme en même temps un précipité brun marron. » Avec le chlorure mercurique, U se forme immédiatement, à froid, un précipité gris, qui noircit raj)idement. » Les sels cuivriques sont réduits à l'état de sels cuivreux; la liqueur de Fehling est réduite aussi immédiatement en donnant à chaud le préci- pité rouge d'oxyde cuivreux. ( i85 ) » L'azotate d'argent ammoniacal donne le précipité gris d'argent ca- ractéristique ( '). » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Femienlation de V acide urique parles microrganismes . Note de M. E. Gérard. « Dans une première Note {Comptes rendus, t. CXXII, p. 1019), j'ai montré que l'acide urique dissous dans une solution de phosphate diso- dique se décompose en urée et carbonate d'ammoniaque par l'action de certains microrganismes provenant de l'air ambiant. J'ai émis riiypothèse que le carbonate d'ammoniaque formé était le résultat de l'action secon- daire d'un microbe urophage, agissant sur l'urée produite dans le dédou- blement de l'acide uiique. Celte hypothèse devient une réalité en présence des faits suivants. h Dans le but d'isoler les différentes productions organisées de cette fermentation de l'acide urique, j'ai fait de nombreux ensemencements fractionnés dans du bouillon de peptone. w Ce procédé ne m'a pas encore permis d'obtenir des cultures pures des bactéries ou des cocci agissant sur l'acide urique, mais il a eu l'avantage de séparer les microrganisracs qui transformaient l'urée en carbonate d'am- moniaque. Je suis donc arrivé à faire fermenter l'acide urique et à obtenir de l'urée sans trace d'ammoniaque. Voici ces expériences : » Expérience I : 4 mai. — Ensemencemeiil, avec une trace des cultures sélection- nées, de la solution suivante : KV Acide urique pur o,5o Phosphate disodique 3 Eau distillée 5oo 11 3i mai. — Le liquide ne renferme plus d'acide urique. Pas d'ammoniaque. » Le dosage de l'urée a été fait par le procédé que j'ai indiqué (-). Cette quantité d'urée est dé o5"',364 correspondant à os"',2o6 d'ammoniaque. » Expérience II : 4 mai. — Ensemencement d'une même solution de o»', 5o d'acide urique pur et de 3s'' de phosphate de soude. » [\juin. — Le liquide ne renferme plus d'acide urique. Pas d'ammoniaque. » Le dosage de l'urée donne les résultats suivants : urée oS', 36o8 correspondant à (') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École ÎNormale. (^) Comptes rendus, t. CXXII, p. 1021. ( i86) os'',2o4 d'ammoniaque. Je rappellerai que, en admettant que tout l'azote de la molé- cule urique (G'H' Az'O') soit transformé en urée, on a théoriquement oS^Sôj d'urée ou o8'',2o3 d'ammoniaque pour les o8'',5o d'acide urique mis en expérience. » De ces faits il résulte donc que, par une série de fraclioniiements dans les cultures, on arrive à se débarrasser des microrganismes uro- phages qui transformaient ultérieurement l'urée formée en carbonate d'ammoniaque. » Quand j'ai présenté ma première Note, je n'avais pas eu connaissance d'un Mémoire de MM. F. et L. Sestini (') sur la fermentation ammonia- cale de l'acide urique. Les conditions dans lesquelles ces auteurs ont opéré sont bien différentes des miennes. Estimant que l'acide urique, mis en suspension dans l'eau et exposé à l'air, se conserve sans altération, MM. Sestini ont fait fermenter cet acide par de l'urine putréfiée, et ils ont obtenu du carbonate d'ammoniaque. Cette décomposition se ferait, d'après eux, suivant la réaction suivante : C^H*Az^0'-f-8H-0- 30^4(AzH\HCO') 1-CO-. » Ils font remarquer que, si l'on interrompt la fermentation, on a de l'urée et du carbonate d'ammoniaque, tandis que, si la fermentation est complète, on a, comme terme ultime, du carbonate d'ammoniaque. )) Mes expériences, au contraire, montrent d'abord que certains micror- ganismes, existant dans l'air, décomposent l'acide urique en donnant de l'urée et que, de plus, tout l'azote de la molécule urique se retrouve en urée. J'ai pu conserver les fermentations pendant un mois, après la dispa- rition de l'acide urique, sans qu'il se 'formât trace d'ammoniaque. Il est donc bien certain, d'après mes expériences, que l'acide urique, sous l'in- fluence des productions organisées que je n'ai pas encore obtenues à l'état complet de pureté, se décoiupose en donnant de l'urée, et que c'est à la formation essentielle de ce produit que s'arrête le processus de la fermen- tation. Si l'on est, de plus, en présence d'un microbe urophage, l'urée s'hydratera, suivant la loi classique, en donnant du carbonate d'ammo- niaque. « Quant à la décomposition de l'acide urique en urée, elle est, à mon avis, le résultat d'une hydratation qui peut s'expliquer par la réaction suivante : C>HV\z'0' + 4H^O=- a(COAz-H'j)^-C'H^O^ (') Gaz. chiniica ilaliana, t. W, p. i33; 1889. ( i87 ) On sait, du reste, que M. Magnier de la Source (') a montré que, si l'on fait bouillir pendant longtemps l'acide urique avec de l'eau, on obtient de l'acide dialurique. I/acide dialurique, à son tour, a le pouvoir de s'hy- drater facilement en donnant de l'urée et de l'acide tartronique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure de soufre sur la pentaérythrite. Note de M. J. Bouoault. « L'action du chlorure de soufre a déjà été étudiée, sur plusieurs alcools polyatomiques, par Carius, qui a signalé comme résultat principal la formation d'éthers chlorhydriques; c'est ainsi qu'il a obtenu, avec le glycol, une monochlorhydrine ("-), et avec la glycérine, une dichlorhy- drine(').Les résultats auxquels je suis arrivé montrent que tous les alcools ne se comportent pas d'une façon identique. Je signalerai d'abord, à ce point de vue, la pentaérvthrite, alcool tétratomique dont la préparation synthétique est décrite dans un beau Mémoire de MM. Tollens et Wi- gaud (*). Le chlorure de soufre agissant sur ce corps donne à la fois un éther dichlorhydrique et un éther disulfureux neutre. » J'opère de la façon suivante : jo"'' de pentaérythrite finement pulvérisée et 25oS'' de protochlorure de soufre sont chauffés dans un ballon muni d'un réfrigérant à reflux au bain de sel marin bouillant, c'est-à-dire vers iio". Il se dégage aussitôt, et en abondance, du gaz chlorhydrique entraînant des vapeurs de chlorure de soufre. Au bout de cinq heures d'ébullition, le dégagement gazeux cesse presque complètement: la pentaérythrite, qui surnageait le chlorure de soufre, a disparu. A ce moment, l'opération peut être considérée comme terminée : ayant prolongé plus longtemps le chauffage, jusqu'à douze et quinze heures, j'ai obtenu des résultats identiques. » Le ballon contient, après refroidissement, du soufre cristallisé, recouvert de deux couches liquides tenant en suspension d'autres cristaux. Ces cristaux sont l'éther di- sulfureux neutre de la pentaérytiirite. J^e liquide supérieur, brunâtre et sirupeux, con- tient l'éther dichlorhydrique du même alcool, ainsi que du chlorure de soufre et des combinaisons sulfurées non déterminées. Le liquide inférieur, jaune brun, est formé exclusivement de chlorure de soufre en excès. » Éther disulfureux de la pentaérythrite : C'H*i(SO^)-. — Les cristaux obtenus dans une opération conduite comme il a été dit plus haut sont séparés, égouttés et (') Bull. Soc. Chim., t. XXllI, p. 029. (-) Carius, Annalen der Chemie, t. CXXIV, p. 257. (') Carius, Annalen der Chemie, t. CXXIL p. 72. (*) Liebig's Annalen, t. 1, p. 265; 1891. ( i88 ) débarrassés par l'alcool froid du liquide sirupeux qui les imprègne. Ils sont ensuite dissous dans l'alcool bouillant qui, par refroidissement, les abandonne en lamelles cristallines rhomboïdales d'une très grande légèreté. n L'analyse conduit à la formule indiquée plus haut. » Le soufre se trouve tout entier dans cet étlier à l'état d'acide sulfureux : par sa- ponification à la potasse, il se forme uniquement du sulfite de potasse et la penta- érythrite est régénérée. La formule (CH^OH)^:= C =: (CH^OH)^ représentant la penta- érjthrite d'après MM. Tollens et Wigaud, le corps en question serait SO' -: (CH2)2 - C = (CH2)2 — SO', c'est-à-dire un éther disulfureux neutre. » Il fond à i53°-i54" et se sublime sans décomposition. Il est à peu près insoluble dans l'eau froide (oS'',o8, pour loo, à 17°); peu soluble dans l'alcool froid (o,5o pour 100, a 17°) un peu plus soluble dans l'éther, la benzine, le chloroforme; mais il se dissout assez abondamment dans ces mêmes dissolvants à l'ébullition. Il se dissout à chaud dans le chlorure de soufre et précipite par refroidissement. n Sa réaction est neutre. L'ébullition avec l'eau, maintenue pendant un quart d'heure, ne l'altère pas; mais une trace d'acide (acides chlorhydrique, azotique, sulfurique) le décompose, à froid, au moins en partie. C'est ainsi que, lorsqu'il a gardé une ré- action acide, même faible, par suite d'une purification incomplète, il présente, vingt- quatre heures après, une décomposition partielle manifestée par une forte odeur d'acide sulfureux. L'ébullition avec l'acide chlorhydrique dilué, ou l'acide chlorhy- drique concentré, le saponifie avec dégagement de gaz sulfureux et régénération de la pentaérythrite. Mais le gaz chlorhydrique sec n'a aucune action sur cet éther, à froid, ni à chaud (iSS", c'est-à-dire éther liquéfié). )) Éther dichlorliydrique de la pentaérythrite C^H'( 0H)^C1-. — La liqueur sirupeuse qui surnage l'excès de chlorure de soufre est séparée de ce dernier par dé- cantation. On la chauffe vers lOo" après addition d'une petite quantité d'eau, qui a pour but de décomposer les corps sulfurés qui l'accompagnent; il se dégage des gaz chlorhydrique et sulfureux. On renouvelle les additions de petites quantités d'eau jusqu'à ce qu'elles ne provoquent plus de dégagement gazeux. Il est bon d'éviter un excès d'eau qui à 100° saponifie en partie la dichlorhydrine. La masse sirupeuse est alors dissoute, après refroidissement, dans de l'éther sec qui sépare une certaine quan- tité de soufre. L'éther chassé par évaporation à l'air libre abandonne la dichlorhy- drine cristallisée. )) Le plus souvent le produit reste en sursaturation. Cela a lieu surtout eu présence d'impuretés; on peut éliminer celles-ci, en grande partie, en répétant le chauffage vers ioo° avec un peu d'eau et la reprise par l'éther. Enfin, on fait cristalliser à plusieurs reprises dans la benzine, qui dissout moins abondamment la dichlorhydrine. » L'analyse conduit à la formule C=IP(0H)^C1^ » La potasse aqueuse, à l'ébullition longtemps prolongée, enlève tout le cldore à l'état de chlorure et régénère la pentaérythrite. On doit donc admettre que le produit dont il s'agit est l'éther dichlorhydrique de la pentaérythrite. Sa constitution, d'après ( i89 ) la formule admise plus haut pour la penlaérylhrite, peut se représenter par (CH20H)^=C = (CH-CI)-. » M. Wjroubofi" a bien voulu se charger de la détermination cristallographique de cet éther; en inscrivant ici quelques-uns de ses résultats, je lui adresse tous mes re- mercîments. Les cristaux appartiennent au système clinorhombique. Ils sont tantôt allongés suivant Taxe vertical, tantôt aplatis suivant la face o'. « : i : c = 0,8210 : 1 : o,6338, ■( = 84<>4'. )) Cette diclilorliydrine fond à 6.5» et distille dans le vide entre i5o° et ijS". Elle est très soluble dans l'alcool et Téther, soluble aussi dans l'eau, moins soluble dans la benzine et le chloroforme, insoluble dans le sulfure de carbone. » La réaction qui donne naissance à ces deux éthers semble devoir s'ex- primer par la formule C^H* (OH)' H- 4S-CP = 6S 4- 6HCI + C'H«(0H)-C1- + C'H«(SO')-. » En effet, en premier lieu, le dégagement gazeux est formé entière- ment d'acide chlorhydrique, sans gaz sulfureux, avec seulement de petites quantités de vapeur de chlorure de soufre entraînées. En second lieu, il y a dépôt de soufre. En troisième lieu, la formation des deux éthers est simultanée : la dichlorhydrine ne provient pas de la décomposition de l'éther sulfureux formé d'abord; car, ayant chauffé pendant une heure à I io° 4o^' de chlorure de soufre avec 4^' d'éther sulfureux, j'ai constaté que ce dernier s'est simplement dissous et a cristallisé par refroidisse- ment. Enfin, des essais quantitatifs, portant sur l'acide chlorhydrique dé- gagé et le soufre mis en liberté, ont donné des résultats indiquant cette formule comme la plus probable ('). » CHIMIE. — Sur la déteimination du point de congélation des solutions aqueuses étendues. Note de M. A. Ponsot, présentée par M. Friedel. « En 1892, après avoir établi les lois cryoscopiques qui portent son nom, M. Raoult jugeait nécessaire de modifier son appareil cryoscopique afin d'obtenir plus de précision dans les mesures et d'éviter complètement les erreurs systématiques. Les résultats qu'il publiait ensuite sur les solu- (') Ce travail a été fait à l'Ecole supérieure de Pharmacie, au laboratoire de M. Jungfleisch. G. R., 1896, .'.' Semestre. (T. CXXIII, N» 3.) 25 ( '90 ) lions sucrées, comparés à ceux qu'il avait obtenus antérieurement, montrent jusqu'à quel point ces résultats dépendent du mode opératoire et même de l'appareil employé. )> Dans un Travail récent ('), j'exprimais l'opinion que les nouveaux résultats donnés par M. Raoul t étaient encore obtenus de manière à laisser une erreur systématique : la température maximum obtenue par la congé- lation n'étant pas la température de congélation véritable. Dans sa Note du S juin dernier, M. Raoult justifie d'abord complètement ces critiques. » Il indique ensuite une méthode pour déterminer le point décongéla- tion véritable d'une solution. Il montre que, dans les mêmes conditions opératoires (de rayonnement par exemple), et pour une série de solutions d'un même corps, la différence entre l'abaissement apparent et l'abaisse- ment réel est proportionnel à cet abaissement. » J'avais, au contraire, émis l'opinion que, dans ces conditions (je n'ai pas envisagé de cryoscope particulier), cette différence devait avoir, pour les solutions étendues, une valeur relative de plus en plus importante par rapport à l'abaissement, lorsque l'abaissement ou la concentration tendait vers zéro (Thèse, p. /i i). » Je désire présenter quelques remarques à ce sujet : » i" On est d'accord pour définir le point de congélation d'une solution, la température à laquelle la glace est en équilibre de fusion avec la solu- tion, sous une pression donnée. » Dans la méthode que j'ai employée, on réalise d'une manière très ap- prochée un tel équilibre quand, par l'emploi d'un réfrigérant à tempéra- ture invariable, et par une agitation régulière, on amène le mélange de glace et de solution à un régime permanent, c'est-à-dire à une température invariable. Plus l'agitation est faible, plus on se rapproche des conditions théoriques. » On conçoit qu'on puisse aussi obtenir le point de congélation en réa- lisant successivement des conditions expérimentales convergeant vers les précédentes. » Or, la température de convergence t„, donnée par M. Raoult, corres- pond à une vitesse de refroidissement nulle de la solution originelle, ou, si l'on veut, à un régime permanent établi avec cette solution en surfusion et le réfrigérant. Elle devrait plutôt correspondre à un régime permanent établi avec la solution congelée et le réfrigérant. (') Recherches sur la conffélatioii des solutions aritieuses élendues, p. 5i (Thèse de Doctorat); mars 1896. ( I9Ï ) » A cause de la grande vitesse de l'agitateur et d'un frottement moins intense dans la solution en surfusion que dans la solution congelée, je pense qu'un régime permanent dans le premier cas correspond à un ré- chauffement dans le second et que, par suite, t^ comporte une erreur sys- tématique. » 2" M. Raoult trouve que l'écart t^ — t^ est proportionnel à la concen- tration {s), toutes choses égales d'ailleurs, c'est-à-dire pour une même vi- tesse de refroidissement c,. On a d'où f, ^ RB5. » K serait en raison inverse de s, relation discutable; » K serait infini, pour 5 = 0; cela n'est pas en réalité, et cette consé- quence est peut-être en rapport avec la remarque faite précédemment. » 3° M. Raoult admet que l'abaissement est proportionnel à la concen- tration; cette règle empirique ne peut être appliquée à un grand nombre de solutions étendues, celles de BaCl^, H-SO\ Pb(AzO")* par exemple; car, pour des abaissements inférieurs à i", le coefficient d'abaissement su- bit des variations très grandes. » 4° D'après les deux remarques précédentes, la relation Co étant l'abaissement vrai, n'est pas justifiée, ainsi que ses consé- quences. » 5° Si l'on représente la vitesse de réchauffement d'une solution en congélation par R correspondant à l'eau pure, (p(*) étant une fonction de la concentration nulle pour 5= o et croissant avec 5 ou /„ ; \.\ étant la vitesse de refroidisse- ment de la solution congelée à /,, on a h- t. =(', :[R-(p(^)], Si t', et R sont des quantités finies et constantes et si /„ décroît depuis une certaine valeur jusqu'à zéro, (t^ —/,)■. t^ croît, au contraire, jusqu'à l'infini. » Ceci concorde avec l'opinion que j'ai rappelée précédemment. Les ( '92 } faits, d'ailleurs, en fournissent une vérification : M. Raoult a trouvé autre- fois que, de — i" à o°, la courbe des coefficients d'abaissement tendait à devenir tanoenle à l'axe des ordonnées. Ses nouveaux résultats sur les so- lutions sucrées montrent encore un accroissement du coefficient d'abaisse- ment de — o°,4 à o°, contrairement aux résultats de Pickering, Loomis, Nernsl et Abegg, et à ceux que j'ai obtenus. » On peut diminuer (/„ — /i) en accroissant R — o(s) : par une plus grande surfusion, mais la correction devient importante; ou par une plus grande agitation, mais on peut craindre une erreur systématique résul- tante. Tl vaut mieux expérimenter avec v, = o, puisque cela est possible; on a alors le vrai point de congélation ( ' ). « PHYSIOLOGIE°EXPÉRlMENTALE. — Dosage de l'alcool éthylique dans le sang après l'injection directe dans les veines ou après l'introduction des vapeurs alcooliques dans tes poumons. Note de M. ]\. Gréua.vt (■). « Avant de commencer de nouvelles recherches physiologiques sur un sujet qui a été l'objet d'un grand nombre de travaux, il était nécessaire d'établir un procédé de dosage de l'alcool, plus exact et plus sensible que la mesure de la densité des liquides obtenus du sang par distillation dont je me suis servi dans un précédent Travail, publié dans les Comptes rendus (iSgS). Jai demandé à M. Nicloux de modifier le procédé au bichromate, et d'essayer de le rendre quantitatif; grâce à ce procédé modifié, j'ai pu entreprendre une série de recherches comparatives dont j'ai l'honneur de communiquer les premiers résultats. » L'expérience m'a montré qu'il est possible d'injecter avec une grande lenteur, dans la veine jugulaire d'un chien, de l'alcool dilué à 25 pour loo, renfermant i poids d'alcool absolu égal à ^^ du poids du sang. Quelquefois, l'animal meurt; mais, le plus souvent, il survit; on se trouve donc dans le voisinage de la dose toxique de l'alcool dans le sang. » Première expérience. — Chez un chien du poids de i^M, 3 ayant j^ ou 946»'' de sang (mesure de la quantité de sang par la méthode de Gréhanl et Quinquaud), j'ai iniecté -..^ en poids, ou . "^ . =47'"'>3 en volume d'alcool absolu nui a été dilué (') Ce travail a été fait au Laboratoire de recherches physiques de la Sorbonne. (') Tiavail du laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire naturelle. ( "93 ) de manière à donner 189", 2 d'alcool à 25 pour 100; l'injection dans la veine jugulaire a duré une demi-heure. Si l'alcool injecté restait fixé dans le sang, 100'='' de ce liquide . 4? 3 devraient contenir ' =4"', 9 d'alcool absolu ; or, l'expérience montre que, une demi- 9i ^" heure après la fin de l'injection, loo"' de sang ne contiennent que o",-]!. d'alcool absolu, ou environ sept fois moins; l'alcool est passé dans la lymphe et il a été fixé par les tissus. » On a pris d'heure en heure 20"^, 3 de sang, qui ont été injectés dans un appareil distillatoire uni à une pompe à mercure; dans le liquide distillé, on a dosé l'alcool. Les résultats suivants ont été obtenus : Alcool dans 100" de sang. ce i heure après la fin de l'injection .... 0,72 i^\ >' » .... 0,54 2^^ » )) .... 0,45 1 7*" I » 11 . . . . o , f 5 » Deujcième expérience. — Dans une expérience faite sur un autre chien, dans les mêmes conditions, on n'a dosé l'alcool que longtemps après la fin de l'injection : Alcool. i5 heures après la fin de l'injection .... 0,2 21 ''20™ » 1) ■ .... 0,00 23*" 20™ » » . . . . o » Il faut donc vingt-trois heures pour que l'alcool ait complètement disparu du sang par élimination pulmonaire, par évaporation cutanée, par excrétion urinaire ou par combustion. » Troisième expérience. — En dehors de l'appareil digestif, il y a un autre moyen de faire pénétrer l'alcool dans le sang : c'est par l'appareil respiratoire. » Je fixe, sur la tête d'un chien, une muselière de caoutchouc, munie d'un tube en T, qui communique avec deux barboteurs de Gloéz, renfermant de l'alcool à 91» à la température de 22°, soupapes d'inspiration et avec un autre barboleur à eau servant à l'expiration. L'animal respire de l'air chargé de vapeur d'alcool : Alcool dans 100" de sang. ce 2 heures après on trouve o, i 3 ') » 0,23 4 » » o , 3 1 5 » » 0,46 6 » » o,5o » L'animal détaché paraît très malade, mais il revient pendant la nuit à l'étal normal. ( 194 ) » On voit que par ce moyen on arrive, au bout de six lieures, à introduire dans le sang une quantité d'alcool presque égale à celle que j'ai trouvée après l'injection di- recte, faite dans une veine, d'une dose voisine de la dose toxique. » Mes expériences permettent d'expliquer la durée des accidents si connus produits par l'ingestion de l'alcool et ceux qui ont été occasionnés par un long séjour des ouvriers dans une atmosphère chargée de vapeurs alcooliques. » PBYSIOLOGIE ANIMALE. — Action coagulante du liquide prostatique sur le contenu des vésicules séminales. Note de MM. L. Camcs et E. Gley, pré- sentée par M. Bouchard. « I.e contenu des vésicules séminales du cobaye constitue une masse très molle, presque semi-liquide, claire, transparente, offrant l'aspect de colle; sa réaction est neutre. Il y a quelques années, I.andwelir (') en a donné une analyse assez détaillée ; nous avons vérifié les principaux faits qu'il a signalés ; on verra cependant plus loin pour quelles raisons nous ne pensons pas que la principale substance de ce contenu soit du fibrinogène. » C'est cette masse qui sort coagulée du canal de l'urètre ou qui se coagule très rapidement après avoir été expulsée, quand on excite sur le cobaye le nerf éjaculat^ur; c'est elle aussi qui, dans le coït, fournit la ma- tière du bouchon imaginai chez les Rongeurs (-). » Mais en quoi consiste celte coagulation? Elle n'est pas due à l'action du sperme proprement dit. On peut, sur l'animal vivant, lier les canaux déférents le plus près possible des vésicules séminales, puis exciter le nerf éjaculateur, et la coagulation dont il s'agit ne s'en produit pas moins. » C'est sous l'influence du liquide d'une glande annexe, également très importante chez les Rongeurs, la prostate, que se coagule le contenu vési- culaire. Une gouttelette de liquide prostatique, mélangée à une portion de ce contenu, en détermine instantanément la coagulation ; le coaguluin prend très vite une teinte blanche, cireuse, et devient analogue à de la bougie. (') H. A. Landwebr, Ueber dcii IHiiveisskôrpcr {Jlbrinogene Siibslaiiz) der Vesi- cula scminalis der Meerscluveinchen { Archci' /. die ges. PhysioL, XXIII, p. 538- 541 ; 1880). (') Voyez particulièrement F. Lataste, Matière du bouchon vaginal des Rongeurs Comptes rendus de la Soc. de DioL, 8 déc. 1888, p. 8t7). ( 195 ) » Ce liquide prostatique, qu'il est facile de recueillir en l'aspirant sim- plement des culs-de-sac glandulaires au moyen d'une fine pipette de verre enfoncée en plein tissu, est clair, limpide, de réaction neutre, tout à fait fluide. Chauffé de 65° à 69", il se coagule, mais conserve néanmoins son action spéciale sur le contenu des vésicules. Chauffé à 70" pendant quinze minutes, il perd tout son pouvoir. » Il s'agit ici d'une coagulation spéciale. Ni la présure, ni le fibrin- ferment ne la provoquent; ni les oxalates, ni la peptone, ni l'extrait de sangsues ne l'empêchent. Inversement, le liquide prostatique n'a d'action coagulante ni sur le sang, ni sur le lait. C'est donc bien, ce semble, un nouvel agent coagulant, à action spécifique, comme celle des autres fer- ments de ce genre. » Le liquide prostatique d'aulres Rongeurs, le Rat, la Souris, a la même action sur le contenu des vésicules séminales de ces animaux ou sur celui du Cobaye; réciproquement, le liquide du Cobaye coagule le contenu des vésicules du Rat. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE . — De l'influence de la lécithine sur la croissance des animaux à sang chaud. Note de M. B. Daxilewsky, présentée par M. A. Chauveau. « Dans une précédente Communication ( ' ), j'ai indiqué que la lécithine accélère notablement la croissance des têtards de grenouille. Dans la Com- munication actuelle je citerai des faits analogues concernant les animaux à sang chaud. » Les observations principales concernent la croissance de chiens jeunes (5 séries). Il y a aussi une série sur les poussins. La lécithine, autant que possible pure et d'une réaction neutre, gonflée dans l'eau ou dans la solution 0,6-0,7 pour 100 NaCl, de- vient comme une éraulsion. Ce liquide était injecté sous la peau ou dans la cavité du ventre, ou administré par la bouche le malin à jeun. Les doses, dans l'intervalle de 3 à 5 jours, étaient à peu près de o,oo5 à o8'',oi pour les poussins et de 0,02 à osi-joS pour les chiens jeunes. Quand la lécithine était administrée par la voie digestive, j'employais une dose doublée ou même triplée. » 1. Expérience sur les poussins. — OEufs éclos le 7 août iSgS. J'ai commencé à (') Voir Comptes rendus, 3o décembre iSgS. ( 196 ) leur donner de la lécithine per os le 14 août iSgS. Voici les poids du corps en grammes : riale!;de5 peséps: 26. VIII 2.I.V. 8.IX. 16. IX. 25. IX. 2.X. 9. IX. Il.X 21. X. 27. X 1X1. 11. XI. 21. XI. 23. XI. N" 1. Le poussin lécithiniquc. . 97 i23 i34 i57 186 aSi) 325 36i) 4'>o 4^° 5i.5 5^.5 655 735 101 r35 157 iS4 300 245 3o8 34o 4>2 475 485 SgS 645 713 N' 2 )■ N« 3 i "°'"'"^"'' } 98 i3i 164 182 202 245 3i5 324 349 440 465 557 590 690 Ces chiffres prouvent que le poussin lécithinique a, non seulement atteint au bout de deux mois le poids des poussins de contrôle, mais même l'a surpassé un peu. » 2. Expérience sur trois petits chiens, mâles, de la même portée, nés le 27 sep- tembre 1895. — Le chien A a reçu la lécithine tout le temps, per os et seulement le i3 octobre sous la peau et le 2 novembre dans la cavité du ventre. Le chien B a reçu la lécithine per os du 2 octobre jusqu'au 27 octobre, et ensuite rien. Dates des pesées : 28. IX. 2.X. 9.X. 15. X. 2i.X. 30. X. 2. XI. 8. XI. 1,1X1 A. Lécithine 238 33o 535 652 655 747 840 io65 i3i5 B. Lécithine 268 334 535 665 6'|0 704 755 802 1060 C. (De contrôle) 264 » 49^ 604 590 638 655 765 880 » A la fin du mois d'octobre il commença à geler; les petits chiens sont placés dans un endroit froid; la chienne-mère les évite souvent et les nourrit mal. Les petits chiens sont indolents et maigrissent. Le chien A mange peu, il est souffrant, il a un abcès sur le ventre à l'endroit de l'injection. Le pesage, le 21 novembre, a donné les poids suivants : A : 1295, B : io65, C : 45- » Ainsi, malgré la maladie visible, avec une température élevée, le chien A garde le poids maximum comparé à B et C. Le chien B, tant qu'il recevait de la lécithine, a crû parallèlement avec A; mais ensuite, à partir du 3o octobre, il est resté fort en arrière. » 3. Expérience sur deux autres petits chiens D el E, de la même mère, nés le 16 août 1895. — Dans cetle série, j'ai choisi pour la lécithine la petite femelle D. dont le poids primitif était plus bas que celui du sujet de contrôle (E mâle); néan- moins, grâce aux injections sous-cutanées de la lécithine, la femelle a surpassé ce dernier. Du 9 au 19 septembre, le chien D n'a pas reçu de lécithine. Dales dos pesées •. 26.V1II. 2s. VIII. 4. IX. s. IX, 12. IX. 16. IX. 22. IX. 28. iX. i.X. 23. X. 30. X. D ( lécithinique ) 49^ 558 8ii 1095 i355 i58o 1980 247" 2925 3585 4o8o E ( de contrôle) 56o 795 121S i465 1795 i3i6 // 258o 3i95 3225 363o » 4-. Expérience sur les petits chiens F (mâle) et G [femcUe), de la même mère, nés le g juin iSflS. — Les injections de la lécithine, sous-cutanées el dans la cavité du ventre, au chien F, ont été commencées le 21 juin. Au bout de quelques semaines, on voyait déjà clairement que le chien F lécithinique croissait plus rapide- ment et était, en général, ])Ius vif et plus gai que le sujet de contrôle G. Uales des pesées : 21. VI. 20. VI. 7. VU. 18. Vil. 25. VII. SI. VII. 11. VIII. 21 VIII. 26.VIII. 2. IX. 6. IX. 19.1X. 28. IX F (lécithinique) 746 829 948 io65 i233 1417 1711 1824 2084 2575 2910 345o 4o85 G (de contrôle) 679 778 835 io3n 1120 1280 i4Si i.564 i85o 1955 2307 2680 2965 ( 197 ) » Le chien F est beaucoup plus gros et plus fort, son poil est plus doux, plus épais, plus brillant que celui de G. » 5. Expérience sur les chiens II {femelle), J (mâle), K {femelle) et L {mâle) de la même mère, venus au monde le i6 Juin iSgS. — J'ai commencé à donner aux. chiens H et J la lécilhine, sous la peau et dans la cavité du \ entre, le 21 juin. Dales des pesées : al.Vl. 23.VI, l.VII. 7.VH. lO.Vn. 25.V1I. 11 VUI. 21,Vin. 26.Vnl. 2.1X. 6. IX. IS. IX. 22. IX. 28. IX, 2X 11 X. 18. X. Hj j 495 61', 701 S^-J i2o8 i655 2616 3o83 3714 4i3i 4727 5620 6080 685o 7115 7800 745o J ) iccitbin.. J ^g^ g^^ ^g. ^j^ ^3^^ ^^^3 ^^35 ^3^^ ^^^g ^g^j .^^^ 5^^- ^^^^ g^^^^ g^^^^ ^5^^, ,,i_q Kl j 459 578 692 863 ii85 i5i4 2340 3818 3210 3750 4420 5o47 5570 6i5o 6625 733o 7420 L S conlr. j ^g^ g^^ g^^ ^^^g ^^gj ^^^^ ^,^^^^ ^g^^ 2og5 36-0 4o8.5 5o3o 566o // 6720 6900 6820 » Déjà, dans la première quinzaine d'août, on voyait une dilTérence fort prononcée entre les chiens lécithiniques et ceux de contrôle : les premiers étaient plus grands, plus vifs, plus gais, le poil était visiblement plus épais, plus doux, plus soyeux. Mais, vers le 22 août, le chien H est tombé malade; une des injections dans la cavité du ventre n'avait pas réussi : il s'était formé un abcès avec péritonite. Le chien H était devenu triste, indolent, mangeait peu, maigrissait et présentait une température plus élevée; à partir du 19 septembre, il reçoit la lécithine per os. L'état maladif du chien H continua à peu près jusqu'à la fin des observations de cette série, et malgré cela ce chien H, par son poids, dépassait encore les sujets normaux K et L au mois d'octobre (le 2). » 6, Expérience sur les chiens M et N {mâles), de la même mère, nés le i5 Jan- vier 1896. — Pour faire les injections de lécithine, tantôt /iw os, tantôt sous-cutanées (3i janvier), j'ai choisi le chien M, le plus petit et qui paraissait le plus faible. Dates des pesées : 23. I. 31.11. 7.1. 12.11. 21.11. 3. III. 11.111. 20 III. 26.111. 2, IV. 9.1V. 16.1V. 27. IV. 6. V. 10. V. 17.IV. M (lécithine) 670 880 1220 i5o5 igSo 2585 3i3o 36o5 3906 4280 477° 5i55 52o5 5685 5940 6570 N (de contrôle) 720 945 i255 i4i5 1875 2425 2950 3438 3775 4095 4765 5ogo « 56oo 563o SqÏo » Au commencement, lechien(N) de contrôle était plus fort et plus gai quel'autre; mais déjà au mois de mars c'était le contraire : M prend le dessus et attaque le chien N. Au commencement d'avril, à la suite d'une injection de lécithine dans la cavité du ventre, mal réussie, le chien M tombe malade (abcès, température élevée, manque d'appétit) ; il est triste, indolent et est devenu beaucoup plus faible. L'injection de lé- cithine est suspendue jusqu'au 20 avril. Malgré la maladie, le poids du corps du chien M est plus élevé ou le même que celui du chien N, mais pas moindre. Après le 20 avril, le chien M commença à se rétablir, et à la moitié de mai il avait beaucoup surpassé en poids le sujet de contrôle N, et était aussi redevenu plus gai, plus vigoureux, avec un poil plus doux, plus épais, plus brillant que celui de N. » Les chiffres indiqués plus haut prouvent que l'injection de la lécithine en petites quantités dans l'organisme des animaux à sang chaud donne M/ze sensible augmention de poids du corps dans la période de croissance. Nous pouvons considérer cette augmentation comme une accélération de la croissance, c'est-à-dire une accélération des processus bioplastiques morpho- gênes. Les choses se passent comme avec les têtards de grenouille et le C. R., 1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N» 3.) 26 ( «98 ) cresson ('). Cette influence stimulante se trouve sans doute en connexion avec l' amélioration du sang qui est produite par l'injection de la lécithine chez les chiens (/oc. cit.), augmentation des érythrocytes et de l'hémo-glo- bine (d'après les recherches de mon laboratoire) (-). » Je crois nécessaire d'indiquer une particularité des chiens injectés de lécithine, intéressante au point de vue physiologique et, peut-être, théra- peutique. Presque tous ces chiens étaient plus vifs, plus agités et plus forts que les sujets de contrôle. La précocité du développement psychique était surtout fort prononcée chez les chiens F, H, J et M lorsqu'ils étaient en parfaite santé. Une pareille influence de la lécithine ne s'explique pas seu- lement par une augmentation probable de la masse du sang et par une amélioration dans sa composition, mais, selon toute probabilité, par une action immédiate sur le cerveau qui se développe. » ZOOLOGIE. — Sur l'apodéme dorsal des Aranéides. Note de M. Gavsard, présentée par M. Edmond Perrier. « La face dorsale du céphalothorax des Araignées présente souvent une dépression bien marquée, située plus près du bord postérieur que du bord antérieur, et qui est parfois utilisée dans la classification. Sa position est en rapport avec celle de la partie du tube digestif connue sous le nom de jabot aspirateur. A celte dépression correspond intérieurement une lame verticale que M. Schneider a désignée sous les noms de carène dorsale et à' apophyse carénale, et que je préfère nommer Vapodèrne dorsal. Le déve- loppement de cette lame apodémique et la grandeur de la dépression qui lui correspond sont très variables. Presque toujours, cette lame verticale est anléro-postérieure. Elle est constituée par un enfoncement des tégu- ments et formée, par conséquent, de deux lames qui se soudent plus ou moins. Le plus souvent (Agelenidœ, Drassidœ, etc.") cette dépression est largement ouverte, et la section transversale de l'apodéme dorsal a la forme d'un V s'enfonçant plus ou moins profondément, dont les deux branches seraient accolées dans leur partie inférieure, mais soudées seulement à leur extrémité. Dans la famille des Cluhionidœ (Olios, Chiracanthium), la (') ]'oir JuL. Stoklasa, Die Assimilation des Lecilhins durch die PJlanze {Silz, lier. d. li., k. Akadeniie in Wien. liil. CIV, Ablh, 1. Juli. iSgS). (-) Voir mon article : Ueber die blulbildende Eigenscliaft der MHz iind des Knoclieninarks {P/Iiiger's Arcliiv. f. die ges. Physiologie, iSgS, p. 271). ( '99 ) dépression est réduite à «ne fente linéaire, antéro-postérieiire, mais l'apodème dorsal a toujours la constitution indiquée plus haut, et n'atteint pas un grand développement. » Dans tous ces cas, à cet apodème est fixée l'extrémité supérieure du double muscle dilataleur supérieur du jabot, qui en occupe toute la longueur. De part et d'autre de la base de l'apodème, se fixent deux muscles qui, allant de la face dorsale à la lame aponévrotique qui est au-dessous de l'estomac, ont été nommés par M. Schneider les dorso-thalamiens . » La disposition de ces parties est un peu différente dans la famille des Lycosidœ. La dépression dorsale est, comme chez les Clubionidœ, réduite à une fente linéaire assez courte, mais l'apodème beaucoup plus développé, presque rectangulaire, descend profondément, presque jusqu'à la face supérieure du jabot. Il est bien encore formé de deux lames accolées, mais qui, dans leur tiers inférieur se soudent de manière à former une lame unique, translucide. Les insertions musculaires offrent aussi une dispo- sition spéciale. Le dilatateur supérieur du jabot est divisé en deux parties; il comprend d'abord des fibres courtes qui vont du jabot au bord inférieur de l'apodème, puis d'autres plus longues, qui, placées en avant de cet apodème, vont du jabot aux téguments dorsaux en formant un faisceau assez volumineux. Parfois, à la partie postérieure de la carène, se trouve un second faisceau semblable, mais beaucoup plus petit. » Chez les Dysderidœ, l'apodème n'existe pas, et les muscles s'insèrent sur la paroi dorsale. A l'extérieur, on remarque chez les Segestria une ligne antéro-postérieure légèrement enfoncée, tandis que les Dysdera n'ont généralement pas trace de fossette dorsale. M Chez la Clotho Durandi Walck., il n'existe qu'un léger enfoncement transverse, sans apodème. Les Thomisidœ ne possèdent ni dépression ni apodème; les muscles indiqués précédemment s'insèrent directement sur les téguments dorsaux, mais sont reportés beaucoup plus en arrière que dans les autres types. Les Attidœ présentent une dépression longitudinale, bien faible lorsqu'elle existe, mais située immédiatement en arrière du champ oculaire. Il lui correspond intérieurement un apodème de faibles dimensions sur lequel s'insère la partie la plus antérieure du dilatateur supérieur du jabot. Le reste de ce muscle se fixe à la paroi dorsale. Les relations sont donc inverses de ce qu'elles sont chez les Lycosidœ. » Chez les Epeiridœ, la dépression dorsale est bien marquée, mais assez peu profonde, et elle présente deux branches transversales courtes. On ne trouve pas d'apodème; mais les téguments sont seulement un peu épaissis ( 200 ) aux endroits correspondant aux enfoncements. Ces épaississements for- ment, par conséquent, une légère crête ayant la forme d'une croix dont la grande branche est longitudinale. » Dans la famille des Pholcidœ, l'enfoncement est profond et placé très en avant; longitudinal chez Pholcus, il est transversal, ainsi que l'apodème, chez Bolocnernus. » Quant à la famille des Tlieraphosœ, je n'ai pu en examiner que deux types : Nemesia cœmentaria Latr., et Amblyocarenum ]]'alclenaéri hucus, que je dois à la libéralité de M. Eug. Simon. Dans ces deux types, la dépression a la forme d'une fente transversale, légèrement courbée, à concavité postérieure dans la jiremière forme, à concavité antérieure dans la seconde. L'apodème, formé encore de deux lames accolées, est aussi transversal et s'enfonce profondément. Par son bord inférieur et la partie inférieure de sa face postérieure, il donne insertion au dilatateur supérieur du jabot. Sur sa face antérieure s'insère une très faible partie de l'éléva- teur du pharynx. De chaque côté de ce dernier est un muscle aplati trans- versalement et qui, s'insérant par sa partie postérieure élargie sur l'apo- dème dorsal, se fixe antérieurement à la partie supérieure de la chélicère correspondante, qu'il sert à élever. Cette disposition ne se rencontre pas chez les Dipneumones. Le reste de l'apodème sert à l'insertion d'une partie des muscles moteurs des appendices. Je n'ai pu vérifier la disposition de l'apodème chez les grandes Mygales américaines, n'ayant eu à ma disposi- tion qu'un exemplaire desséché d'une Euripeirna du Brésil, dans lequel la dépression était aussi transversale. M. Emile Blanchard, dans son Organi- sation du règne animal, ne parle }ias de l'apodème dorsal de la Mygale Blondii; mais la disposition des muscles qu'il a représentée dans la ftg. 3 de sa Pi. 12 bis semble indiquer que, dans cette forme aussi, l'apodème est transversal. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Contagiosité et prophylaxie de la maladie tuber- culeuse de la Vigne ('). Note de M. Ferxand Lataste, présentée par M. Milne-Edwards. « Le lo février dernier, on me remettait une provision de tumeurs de la Vigne, provenant de Quilicura, environs de Santiago, la plupart jeunes (') Voir la synonymie de celte maladie dans Viala, Les maladies de la Vigne, art. /iroiissiiis, p. 4'»i ("î" édit., Montpellier et Paris, 1887). ( 20I ) et en voie de développement, et habitées par une quantité de Daclylopius de tous les âges. Je pensai que cette Cochenille, qui passe alternativement, comme mes observations me l'ont appris, des racines de la Vigne à ses parties aériennes et inversement, pourrait être un agent de dissémination de la maladie, et je tentai l'expérience suivante, pour vérifier la conta- giosité de celle-ci. » Dans la cour de ma maison, j'ai quatre ceps de vigne en pofs, âgés de deux ans, primitivement destinés à l'étude du Margarodes vitium Giard. A chacun d'eux, à quelques centimètres au-dessus du sol, j'enlevai quelques millimètres carrés d'écorce, et, sur la plaie ainsi produite, j'appliquai une tranche fraîche de tumeur jeune, la maintenant en place à l'aide d'une petite bande d'étoffe. » Or, déjà depuis environ un mois, deux des quatre ceps montraient extérieusement des traces évidentes d'infestation, et, ces jours-ci (4 mai 1896), en déchaussant les deux autres, j'ai constaté qu'ils n'étaient pas plus indemnes que les premiers. » Sur un seul cep, la tumeur s'est développée au lieu même de l'inocu- lation, celle-ci ayant été pratiquée au niveau de l'origine des racines supé- rieures. C'est en ce dernier point, évidemment lieu d'élection, que se sont développées aussi les tumeurs des trois autres ceps, inoculés quelques cen- timètres plus haut. Il est d'ailleurs à remarquer que la principale saillie de la tumeur se montre toujours exactement au-dessus du point d'inocula- tion. « Voici, en quelques mots, l'aspect présenté par chaque ceps au point malade. » Cep 1. — La tumeur est subsphérique, un peu déprimée. Elle est située immé- diatement au-dessus de l'origine d'une grosse racine, à 3"=" au-dessous du point d'ino- culation. Son diamètre est de iS™"". Le diamètre du cep à son niveau, mais sans la comprendre, est de i4 à i5"™; il est de iS™" à l'endroit le plus mince de l'enlre-nœud immédiatement supérieur au collet. » Cep 2. — Tout le collet est enflé, mais l'enflure est beaucoup plus considérable du côté de l'inoculation; d'ailleurs, toute trace du traumatisme a disparu. Le diamètre de la partie tuméfiée est de 20™", tandis que le diamètre minimum du cep, dans l'entre-nœud immédiatement supérieur, n'est que de 9™™. » Cep 3. — Le cep est bifurqué au niveau des racines supérieures, la lige acces- soire ne datant que de l'an dernier. L'enflure, toujours au niveau des racines supé- rieures, est relativement énorme : son diamètre est de 25"". La tige principale est enflée aussi sur une hauteur de 3"^" environ, son diamètre maximum atteignant 1 1™'°,5 tandis que son diamètre minimum n'est que de 7""". C'est ce cep qui a été inoculé au collet même, entre ses deux tiges; et c'est l'enflure fusiforme de sa tige principale qui a d'abord attiré mon attention sur le résultat positif de mon expérience, les tu- meurs des autres ceps se trouvant plus ou moins cachées dans le sol. ( 202 ) » Cep h, — La tumeur fait encore le tour du cep, ayant une épaisseur maximum du côté de Tinoculation et presque nulle du côté diamétralement opposé. Le diamètre du cep est de -2-""' dans la partie tuméfiée et de 9"™ dans l'enlre-nœud immédiate- ment supérieur. » Ainsi ces tumeurs sont contagieuses, et très contagieuses, puisqu'elles se sont développées sur 100 pour 100 des ceps inoculés. » Comment se propagent-elles? Surtout, sans doute, par les piqûres des insectes et particulièrement du Dactylopius, qui, comme nous l'avons vu, s'arrête volontiers sur elles dans ses pérégrinations, et dont le suçoir doit être un excellent instrument d'inoculation. J'observe encore aujourd'hui des Oacjfy/oyoàw vivants, de tout âge, sur des tumeurs de Quilicura depuis le 10 février conservées in vitro. » On conçoit d'ailleurs que les instruments aratoires, en blessant des ceps sains après des ceps malades, puissent remplir un office analogue. Tl est même possible que les gelées, en mortifiant les tissus des tumeurs comme des ceps encore sains, facilitent le transport des microbes de celles-là à ceux-ci, par les eaux ou par le vent, » Dans tous les cas, la prophylaxie d'une telle maladie est désormais nettement indiquée : il faut détruire radicalement, par le feu par exemple, les ceps contaminés; et, si l'on se contente d'en raser les tumeurs, comme on le conseille généralement, il sera bon, du moins, d'en cautériser les plaies et de désinfecter les instruments contaminés avant de les porter sur des ceps encore sains. « M. Maurice Nicloux adresse une Note intitulée : « Dosage direct de l'alcool éthvlique dans des solutions où il est dilué dans des proportions comprises entre j^ et ^ ». La séance est levée à f\ heures et demie. M. B. ( 2o3 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 20 juillet 1896. Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par M. E. Mascart, Directeur du Bureau central météorologique. Année i8g4. I : Mémoires. II : Observations. III : Pluies en France. Observations publiées avec la coopération du Ministère des Travaux publics. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; 3 vol. in-4°. (Présenté par M. Mascart.) Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, publiée par M. Alfred Grandidier. 38^, Sg*, 4o*. Ai" fascicules. Paris, Imprimerie nationale, i8g5; 4 vol. in-4°. (Présenté par M. Alfred Grandidier.) Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Juillet 1 8gG. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1 8g6; i fasc. in-8°. Congrès des Sociétés savantes. Discours prononcé à la séance générale du Congrès, le samedi ii avril i8g6, par M. Grandidier, Membre de l'Acadé- mie des Sciences. Paris, Imprimerie nationale, i8g6; br. in-S". Nouvelles Archives du Muséum d'Histoire naturellle, publiées par MM. les Professeurs administrateurs de cet Établissement. Troisième série. Extrait : Essai monographique sur les Silures du genre Synodontis, par M. Léon Vaillant. Paris, G. Masson; i vol. in-4''. (Présenté par M. Milne-Edwards.) Sur les glandes lymphatiques des Néréides, par M. A. Rowalevsky. Leyde, E.-J. Brill, i8g6; br. in-8". Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, publiées par les Professeurs. 2' série. Tome VII. Paris, Gauthier-Villars et fils, i8g5; i vol. in-B". Société d'Histoire naturelle d'Autun. Huitième bulletin. Autun, Dejussieu père et fils, i8g5; i vol. in-B". Amplitude du roulis sur houle non synchrone, par M. L.-E. Bertin. (Extrait des Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg. Tome XXX.) Cherbourg, E, Le Maout, i8g6; i vol. in-8°. Bulletin de la Société de l'Industrie minérale, publié sous la direction du Consed d'administration. Troisième série. Tome X. i'^'' livraison, 1B96, Saint-Élienne ; i vol. in-8° avec Atlas. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. Volume XLVIII. Cinquième série. Tome VIII. Bordeaux, J. Durand; iBgS; i vol. in-B". Revue générale des Sciences pures et appliquées. N" 13. i5 juillet i8g6. Paris, G. Carré; i fasc. in-4°. ( 2o4) The collected malhematical Papers, of Arthur Cayley. Se. D., F. R. S., late Sadlerian Professer of pure Mathematics in the University of Cam- bridge. Vol. X. Cambridge, i8(j6; i vol. in-4°. Memorie del reale Istitulo venelo di Scienze, Lettere ed Ard. Volume XXV. N°' 4, 5, 6 et 7. Venezia, iSgS, Carlo Ferrari ; 4 vol. in-4°. ERRATA. (Séance du i3 juillet 1896.) Note de M. J.-A. Miller, Sur les groupes de substitutions : Page 92, lignes 19 et 21, au lieu de et si n, lisez il est égal à i si n. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n" 55. '.uis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4*. Deux I, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel it du i" janvier. Le prix de ^abonnement est fixé ainsi qiCil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. chez Messieurs : / Michel et Médan. ÎChaix. Jourdan. Ruiï. Ks Courtin-Hecquet. ( Germain elGrassin. ( Lachèse. I Jérôme. ion Jacquard. iAvrard. Feret. Muller (G.). » Renaud. iLcfournier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Carofl. |R Massif. lery Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. Lamarche. Ralel. I, , Roy. I j Lauverjat. 1 ( Crepin. ', l Drevet. ( Gralier et G". !'<'ie//e Fouclier. Bourdignon. Dombre. Vallée. Quarré. '"rg hnt-Ferr. loe. Lyon Marseille.. . . Montpellier. chez Messieurs : , . ( Baumal. Lorient ( M"* lexier. Bernoux et Cumin. Georg. < Cole. Clianard Ville. Ruât. Calas. Coulet. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy ! Giosjean-Maupin. ( Sidol frères. Loiseau. Veloppé. Barma. Visconli et C". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Druinaud. Bennes Plilion et Hervé. Rochefort Girard (M"")- ( Langlois. Nantes Nice. Poitiers. ■ Rouen S' -Etienne Toulon Toulouse. { Lestringanl. .. Clievalier. \ Bastide. ( Rumèbe. ( Gimct. ■' ( Privai. 1 Boisselier. Tours I Pcrical. ' Suppligeon. Valenciennes , ( Lemaître. Amsterdam . Berlin. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C'«. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C''. Dames. Friediander et fils. Mayer et Muller. Serne * Sclimid, Francke et \ C". Bologne . Zanichelli. / Ramlot. Bruxelles ' MayolezetAudiarle. Lebégue et C'°. Solscheck et C». ( Carol) Millier. Budapest Kilian. Cambridge Deigliton, Bell et C°- Christiania Cammernieyer. Constantinople. . Otlo Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. Cherbuliez. Bucharest. Genève. Georg. Lausanne.. \ Stapelmohr. La Haye Belinfanle fréies. J Benda. ■ " \ Payot Barth. l Brockhaus. Leipzig- ■ < Lorentz. i Max Rube. \ Twietmeyer. ( Desoer. \ Gnusé. Liège. Londres Luxembourg. . , . A/adrid Milan . . Moscou. Naples. Ne^v-Vork. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Rio-Janeiro . Rome . Rotterdam. Stockholm.. S'-Petersbourg. Turin. Varsovie. Vérone. . . Vienne. Zurich . chez Messieurs : I Dulau. Hachette et C*' 'Nuit. V. Biick. I Libr. Gulenberg. I Romo y Fussel. I Gonzalés e hijos. , F. Fé. Bocoa frères. Hœpli. Gautier. / Furcliheim. -Marghieri di Gius. ( Pcllerano. 1 Dyrsen et Pfeiffer. . i Stechert. ' Westeiinann. lîousseau. Parker et C'- Clausen. Magalhaès et Moniz. Rivnac. Garnier. ( Bocca frères. I Loescheret C". Kraniers et fils. Samson et Wallin. ( Zinserling. ( Woiir. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelScllier. Gebethner et Wolrt Drucker. ( Frick. j Gerold et C". Meyer et Zeller. 1BLES GÉNÉRALES SES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.^ (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : tttl: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÉset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les *') par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières '« par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. lit II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences .' Iconcours de i853, et puis remise pourcelui de i85'), savoir : « titudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- 80 1res, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature ' pporls qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. linème Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences- N" 3. TABr.E DES ARTICLES. (Séance du 20 juillet 1896.) MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DRS MEMBUBS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. .M. J. lîoussiNESQ. — I.ois de (Icuxiénne ap- pi'oxiriMliiin dans les luyaiix circulaires et dans les canaux demi-circuhiircs M. HiîNui MoissAX. - Kliidc du carbure de lanlhanc M. A. Chauveau. — Rapports de la dépense énergétique du muscle avec le degré de rac- Pages. Pages . courcisseinent qu'il affecte en travaillant, d'après les échanges respiratoires. La dé- pense est d'autant plus faible, pour un même travail extérieur accompli, que le muscle est plus près de sa lonj;ueur maxima quand il se raccourcit pour travailler iSi RAPPORTS. M. Hassot. — Rapport sur un Mémoire de M. Jadcrin, concernant une nouvelle mé- thode de mesure de base. MEMOIRES LUS. .M. l'.-V. Fouici.. Kéfrartions et mirages observés sur le Léman. ii>i MEMOIRES PRESE\TES. .\l. A. Di: HoLoWiNSKl. — Sur la photogra- phie des bruits du cœur i'J> M. V\\. CnùriK adresse un Mémoire relatif à une nouvelle niélhnde de traitement de la luberculose i CORRESPOIVDAIVCE. M. le Seckktaiise PF.nrÉTi'EL annonce à l'A- cadémie la mort de M. Kekutë r^on Stni- (lonitz. Correspondant pour la Section de Chimie i(>.^ M. lÎERTiiEi.oT ajouie ([uelques mots sur les travaux de M. Kckii/e i(i6 M. le MiNisTiii: ui: l'Ivstkection i'cbi.iui'i: invite l'Académie à se faire représenter à la distribution des prix du Concours gé- néral entre les Ijcées et collèges de la Seine cl de Versailles ifiG I.eP. deSéouiek. — Sur les sommes de Gauss. iW M. Alfred Lœwv. — Sur les formes qua- dratiques définies à indéterminées conju- guées de M. Ilermite iGS M. L. Benoist. — Électroscopeà trois feuilles d'or I- [ M. Henri Gautier. — Sur les alliages mé- talliques i;j M. Uaoul Varet. — Sur les sels oxygénés de mercure i-\ M. \. Granoer. — Sur l'action des combi- naisons lialogénéesdu phosphore sur le fer, le nickel et le cobalt 1-6 M. Paul Chrétien. — Sur quelques combi- naisons lie l'acide iodiquc avec d'autres acides ]-8 .M. I..-A. Hallopeau. - Action de l'ammo- niaque sur les paratungstatcs de potasse ou de soude 180 BULLlîTI.N UIOLIOGRAPMIQUE . Errata 1\1. L. IJrizard. — Action des réducteurs sur les composés nilrosés de l'osmium iS • .M. E. Gérard. — l''ermentation de l'aride urique par les luicrorganismes iS.') .M. J. BouOAULT. - Action du chlorure de soufre sur la penlaérythrite 1 S7 M. \. Po.NsoT. — Sur la détermination du point de congélation des solutions aqueuses étendues iSi) M. N. GiiEiiANT. — Dosage de l'alcool éthy- Itquc dans le sang, après l'injection directe dans les veines, ou'après l'introduction des vapeuri alcooliques dans les poumons.... \<)t .MM. L. Camus cl E. Gley. — Action coagu- lante du liquide prostatique sur le contenu des vésicules sériiinalcs ii)'( M. Danilewski. — De l'influence de la léci- tliinc sur la croissance des animaux à sang chaud 19 > M. Causard. — Sur l'apodèmc dor5al des Aranéides ■O'^ M. 1'"ernani) Laïaste. — Contagiosité et pro- phyllaxie de la maladie tuberculeuse delà Vigne 'oo M. Maurice Nicloux adresse une Note inti- tulée : « Dosage direct île l'alcool élhy- lique dans des solutions oii il cSt dilué dans des proportions comprises entre ~ Cl i-Aû > 'Oi ■io'i ■>.o i PAIUS. — nil'lUMKRIli GVUriIMÎR-VILLAKS KT FILS, Ouai des Grands-.\uguslins, 5.i. /.e Ci'raiit : G\uiMiun-Vii.LAtiS. inj 1896 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MTI. IiBS SECnéTAIKeS PEHPÉTljeiiS. TOME CXXIII W h (27 Juillet 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTKS RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ^ 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDllS.i Adopté dans les séantes des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. I,es Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l' Académie . I.es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Bapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; ceiendanl, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance lenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. J/inijiression de ces Notes ne nréjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acac sont imprimés dans les Comptes rendus, mais lesRa- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai, que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanci blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perse qui ne sont pas Membres ou Correspondants de H demie peu^ent être l'objet d'une analyse ou d'un ij sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires^ tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours noï mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet '. autant qu'ils le jugent convenable, comme ils leî juillet au Muséum d' Histoire naturelle. Note de M. Milne-Edwards. « J'appellerai l'attention des météorologistes de l'Académie sur les dé- sastres occasionnés au Muséum d'Histoire naturelle par le passage d'une trombe, le 26 juillet, à 4''3o'". En moins d'un quart d'heure (') des cen- taines d'arbres séculaires ont été découronnés ou brisés; les troncs écla- taient en lanières et le sol était tellement couvert de débris que toute circulation était impossible. La tempête soufflait de l'ouest et la tornade a (') La température qui auparavant était de 25° est tombée brusquement à 17°. C. R., 1896, 2» Semei^/e. (T. CXXIII, N° 4.) 27 1CÎ)B ( 206 ) surtout exercé ses ravages sur les abords du grand amphithéâtre, de la ménagerie et des grandes allées; au contraii-e, les labyrinthes et la partie sud du Jardin ont été presque complètement épargnés. Des grêlons sphé- riques, gros comme des balles de fusil, tombaient si serrés qu'ils formaient un rideau et empêchaient de voir les objets placés à quelques mètres de distance; le lendemain, on en trouvait encore des amas intacts. Un des pavillons de la Faisanderie a été écrasé par la chute d'une grosse branche; des grilles de clôture de parcs ont été tordues et brisées. lie vitrage su- périeur de la galerie de Minéralogie a cédé au choc de la grêle et i4 ar- moires remplies d'échantillons précieux ont été inondées. Un grand nombre de carreaux des serres ont été cassés et les plantes des parterres sont couchées et hachées. )) Il faudra beaucoup de temps et d'argent pour réparer ces désastres. Heureusement aucun accident de personne ne s'est produit. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques expériences nouvelles relatives à la prépa- ration du diamant; par M. He.vri Moissan. « Nous avons indiqué, dans des recherches précédentes ('), qu'en refroidissant brusquement la fonte en fusion on pouvait obtenir le car- bone sous forme de diamant. » Dans une nouvelle série d'expériences, nous avons cherché à dimi- nuer le volume du fer en fusion et à le refroidir beaucoup plus rapidement. » L'expérience idéale à réaliser consisterait à amener la fonte liquide sous forme d'une sphère, et à exercer ensuite sur elle une pression très grande. Un tel résultat peut être atteint sur un petit volume de matière, en laissant tomber d'une certaine hauteur la foute liquide saturée de carbone au moyen du four électrique et en la refroidissant brusquement dans un bain de mercure. » Nous avons disposé un four électrique en pierres de Courson analogue à ceux que nous employons journellement, mais dont le fond portait une ouverture cylindrique de G^'" de diamètre. Les électrodes qui amenaient le courant avaient 5"" de diamètre; celle du pôle positif était creuse; elle (') MoissAN, Comptes rendus, i. C\M, p. 288 (6 février 1898) et t. CXVIll, p. Sao (1894). ( 207 ) portait, suivant son axe, un canal cylindrique de 18'°™ de diamètre, dans lequel pouvait se mouvoir avec facilité une tige de fer que l'on avançait ou que l'on reculait à volonté. » Ce four était disposé sur deux tréteaux et en dessous se trouvait une marmite de fer contenant du mercure sur une épaisseur de lo*"" surmonté d'une couche d'eau deux fois plus épaisse. On commençait par faire jaillir l'arc et l'on employait un courant de 1000 ampères et 60 volts. Lorsque le régime normal du four était établi, et que la chaux commençait à distiller, ce qui demandait deux à trois minutes aU plus, on avançait lentement la tige de fer; le métal approchait de l'arc, fondait, se carburait avec rapi- dité, puis la fonte en fusion tombait sous forme de sphères très régulières. Ces sphères incandescentes traversaient la couche d'eau et, en vertu de leur vitesse acquise, tombaient jusqu'au fond du mercure où elles étaient refroidies par conductibilité. » Une fois l'expérience en marche, elle se réglait avec la plus grande facilité, et il était possible, en quelques instants, de grenailler plusieurs kilogrammes de fonte de fer. » Lorsque l'on retirait cette masse de grenailles qui nageait entre l'eau et le mercure, on y rencontrait un certain nombre de sphères ou d'ellip- soïdes aplatis, de forme régulière et d'une homogénéité parfaite. Ils mesuraient o™,or au plus de diamètre, parfois 4™™ à 5"'" seulement ; ils étaient mis de côté pour être attaqués par des acides, en suivant la méthode indiquée précédemment. » Les autres grenailles, de forme irrégulière, qui avaient roche, ou qui renfermaient des géodes plus ou moins grandes, permettant de les écraser facilement sous le marteau, n'étaient point traitées par les acides. Nous nous étions assuré, dès les premières expériences, qu'elles ne renfermaient point de carbones de grande densité, et que, soumises au traitement habituel, elles ne laissaient aucun résidu sous le microscope. » Toute cette fonte était suffisamment saturée de charbon, car elle renfermait du graphite que^^l'on pouvait voir dans les géodes des grenailles de mauvaise qualité. » Les sphérules de forme régulière nous ont fourni du diamant noir et du diamant transparent. Ce dernier corps était en cristaux très petits, ce qui n'a pas lieu de nous surprendre. Mais quelques-uns de ces cris- taux (y?^-. i) présentaient une régularité remarquable; nous citerons, par exemple, un octaèdre, mesurant o""",oi6 dans sa plus grande longueur. ( 208 ) qui tombait clans l'iodure de méthylène et qui, brûlé sur la nacelle de platine, a disparu en donnant de l'acide carbonique caractérisé par l'eau de barvte. Ces petits cristaux rayaient le rubis et possédaient l'éclat et l'aspect du diamant. » Grâce à l'obligeance de M. Guichard, ingénieur de la société Edison, nous avons pu réaliser la même expérience sous une autre forme. » Le four électrique dont nous venons de parlera été disposé au-dessus d'un puits de 32™ au fond duquel se trouvait un seau de fer contenant l'eau et le mercure. Aussitôt que le four eut atteint sa température nor- male, nous avons fait avancer la barre de fer dans l'axe de l'électrode po- Fig. I. sitive en avant soin de produire la fusion d'une assez grande quantité de métal pour que la grenaille formée fût d'un diamètre un peu plus grand. On voyait alors des sphères de fonte en fusion atteignant de o",02 à o™,o3 de diamètre qui tombaient verticalement en donnant de loin en loin une rare étincelle et qui disparaissaient sans bruit dans l'eau placée au fond du puits. » Au point de vue de la production du diamant, cette expérience a été mauvaise, car notre épaisseur de mercure était insuffisante pour une telle vitesse de chute et le métal fondu s'éparpillait en fragments de forme quelconque. )) Mais deux choses sont à retenir dans cette expérience : » Lorsque l'une de ces sphères venait à toucher le bord du baquet au centre duquel était placé le seau métallique, ou qu'elle rencontrait le sol, elle produisait une flamme, se brisait en globules étincelants, en faisant entendre un bruit analogue à celui d'un coup de fusil. Cette sphère de métal paraissait saturée de gaz et éclatait comme un bolide. ( 209 ) » Le deuxième fait qui nous a frappé est le suivant : » Au moment où la boule de métal quitte le four électrique, elle est d'un éclat éblouissant, mais, dans sa chute si rapide, elle n'a pas parcouru un espace de o™, 5o que déjà la vive lumière qu'elle projette a bien diminué. Une chambre pratiquée au fond du puits nous a permis de voir nettement les sphères au moment où elles arrivaient au contact de l'eau et, d'après leur couleur, nous pouvons dire que la température avait déjà considéra- blement changé. » Expériences faites dans des blocs métalliques . — Cette dernière étude nous a conduit à remplacer la limaille de fer par un bloc métallique. Un cylindre de fer, de o^.iS de longueur et de o™,i4 de largeur, a été préparé au tour. On a foré ensuite, dans son axe, une ouverture cylindrique de 3*^™ de diamètre et d'une profondeur de o™, 12, dans laquelle pouvait glisser, à frottement doux, un cylindre du même métal. » Cet appareil a été disposé dans un baquet rempli d'eau froide. On a fondu alors, au four électrique, 400^"^ de fer qui s'est saturé de carbone. Ce liquide a été coulé dans le bloc métallique que l'on a fermé rapidement au moyen du cylindre de fer. » Dans ces expériences, le refroidissement est très brusque. On enlève, au tour, tout le métal qui constitue le bloc et la masse de fonte que l'on trouve à l'intérieur est soumise aux traitements décrits plus haut. » Cet essai nous a donné de meilleurs résultats; le rendement, sans être très élevé, était supérieur à celui du métal grenaille. Le diamant était accompagné d'un graphite eh cristaux trapus d'une densité de 2,35. Quelques parcelles de diamant étaient bien cristallisées et d'une transpa- rence parfaite, tandis que d'autres renfermaient des crapauds. » Pour augmenter encore la vitesse de refroidissement, nous avons ré- pété la même expérience dans un bloc de cuivre, de mêmes dimensions. Le rendement en poids n'est pas plus élevé, seulement les diamants sont bien transparents et certains contiennent des crapauds. Ils ne sont pas accompagnés de fragments denses transparents et non combustibles. )) Expérience faite au moyen de la gaine de feu. — T^e phénomène de la gaine de feu a été découvert par MM. Fizeau et Foucault ('); il fut étudié (') FizEAo et Foucault, Recherches sur l'intensité de la lumière émise par le char- bon dans l'expérience de DavY {Ann. de Ch. et de Phys., (3" série), t. II, p. 383; 1844.) ( 2IO ) ensuite par M. Planté, puis par MM. Violle et Chassagny (') et enfin MM. Hoho et Lagrange (-) ont cherché à l'appliquer dans l'industrie. » Ce phénomène, qui se produit lorsque l'on fait passer un courant trop intense dans un liquide conducteur, permet de porter le métal d'une élec- trode à son point de fusion. » Nous avons réalisé cette expérience sur un tube de fonte renfermant en son axe un cylindre de charbon, et nous avons recueilli des gouttes de métal liquide au sein de la solution de carbonate de soude qui servait d'électrolyte. » Les grenailles ainsi obtenues ont toujours été de forme irrégulière et incomplètement saturées de carbone; elles ne nous ont pas donné de bons résultats. » Combustion des diamants de synthèse. — Une nouvelle combustion a été faîte de diamants préparés en partie au moyen de petits cylindres remplis de charbon de sucre (procédé décrit précédemment), en partie au moyen des blocs métalliques de fer et de cuivre. Ces deux procédés fournissent les diamants les plus purs. Ces der- niers tombaient dans l'iodure de méthylène, rayaient le rubis avec facilité et ne con- tenaient pas de diamants noirs. » Le poids des diamants était de S™?'", 7; ils ont brûlé en laissant une trace de cendre dont le poids n'était pas appréciable à la balance. » On a recueilli 20"", 5 d'acide carbonique. La théorie pour S™?'-, 7 exigerait 20™™, 9. » Cette matière répond donc bien à la propriété fondamentale du car- bone de donner, pour i^"' de substance, 3^'", 666 d'acide carbonique. » CHIMIE MINÉRALE. — Étude du diamant noir; par M. Henri Moissan. « On rencontre dans la nature, aussi bien au Brésil qu'au Cap, des dia- mants transparents renfermant dos inclusions de forme variable. Ces inclu- sions peuvent être de nature différente; mais les plus nombreuses sont noires et, lorsqu'elles sont abondantes, elles fournissent cette variété de carbone cristallisé, à aspect gras, que l'on désigne sous le nom de diamant noir. » Nous pouvons démontrer que ces inclusions noires sont dues à une (') ViOLLE et Chassagny, Société de Physique; 1889. (') Hono et Lagrange, Comptes rendus, i3 mars iSgS. ( 2.1 ) variété de carbone différente du diamant de la tacon suivante : un diamant noir de as-^jaSôS, présentant quelques petites plages transparentes, a été enveloppé d'un morceau de toile, placé sur une enclume et brisé au mar- teau. Il s'est clivé dès le premier choc et nous a fourni un pointement octaédrique très net. Nous avons réduit le tout en poudre fine au mortier d'Abiche, et cette poussière, d'un gris noir, examinée au microscope, est formée de fragments renfermant de nombreux crapauds. » On chauffe alors i^^'' environ de cette poudre dans un tube de verre de Bohème traversé par un courant d'oxygène, à une température inférieure de 200° à la température de combustion du diamant. L'expérience dure une demi-heure. On constate d'une façon très nette un léger dégagement d'acide carbonique qui s'arrête bientôt et qui est mis en évidence par de l'eau de baryte. Après refroidissement, le diamant a perdu sa teinte grise, il est devenu blanc et, au microscope, on ne retrouve plus de crapauds. La matière noire que renfermait ce diamant brûle donc dans l'oxygène en fournissant de l'acide carbonique et le diamant reprend sa transparence. » L'expérience ne réussit qu'avec le diamant noir réduit en poudre très fine. » Un éclat de diamant noir, chauffé dans les mêmes conditions, ne se décolore pas. L'expérience réussirait peut-être en chauffant avec précau- tion ce diamant dans de l'oxygène comprimé. » BOTANIQUE. — Un Terfâs d'Espagne el trois nouveaux TerJ'âs du Maroc ; par M. Ad. Chatin. " Cette Note a pour objet une Truffe d'Espagne, signalée anciennement par L'Ecluze, et trois nouvelles Truffes du Maroc, dont l'une, identique à la Truffe d'Espagne, constitue avec elle un type spécifique distinct de ceux connus jusqu'ici, une autre étant une simple variété, d'ailleurs intéres- sante, du Terfezia Leonis; la troisième une espèce, nouvelle pour le Maroc, mais d'abord trouvée à Damas, puis en Algérie, à Tunis et à l'île de Chypre. » Terfâs d'Espagne. — Tulasne, décrivant, dans son excellent Mémoire (Fungi hypogœi) sur les Tubéracées, le Terfezia Leonis (la seule des grandes espèces par lui connues) qu'il avait reçu de la Calle et de Constantine par Durieu de Maisonneuve, de Sicile et de Sardaigne par Moris, lui attribuait tout ce qui était rapporté par les voyageurs, de l'existence de Truffes blanches au Maroc, en Espagne et en Orient. ( 212 ) 1) Or, si, comme je l'ai constaté, le Maroc compte, entre plusieurs autres espèces, le Terfezia Leonis, Damas et Bagdad n'ont, apportés par les cara- vanes des déserts de l'Arabie et de la Mésopotamie, sous le nom de Kamé, la première de ces villes que les Terfezia Claveryl et Boudieri, variété Ara- bica, la seconde que les Terfezia Metaxasi et Eafizi, à l'exclusion du Leonis. » Mais quelle est cette Truffe blanche d'Espagne, que L'Ecluse dit se trouver dans les royaumes de Grenade et de Castille, même plus au nord, dans le royaume de Léon, vers Salamanque, pays dans lesquels on la désigne sous les noms de Turma, Turmax, Turmera, A'oh celui de Tiirmé- rières donné aux landes de Cistes (Cistus luberaria, C. Halimiis, C. salici/o- lius) où on la récolte. » Le A if désir, maintes fois exprimé à mes amis de la Société botanique de France, de connaître la Truffe d'Espagne vient d'être satisfait par un correspondant de M. Mellerio, qui, dans la seconde quinzaine d'avril, m'a- dressait, par colis postal, quelques Terfàs qui m'arrivèrent en fort bon état. M Les tubercules, arrondis ou en forme de figue et, en moyenne, du volume d'un œuf avec un caudicule mycélifère assez développé, présentaient un périderme de cou- leur brunâtre, une chair d'un blanc rosé avec des sporanges arrondis, octospores. » D'un intérêt tout spécial, ses spores diffèrent, par des caractères très nets, de celles de tous les Terfàs connus, y compris les Terfezia Boudieri et Leonis, espèces dont elles se rapprochent le plus. » Comme le Leonis, la Truffe d'Espagne a les spores recouvertes d'assez grosses verrues; mais ces verrues sont arrondies et non tronquées carrément. Le diamètre des spores est d'ailleurs fort semblable (de lo^ à 25K- pour la Truffe d'Espagne, de 2ol^ à 261^ pour le Leonis). » Le Terfezia Boudieri, variété arabica, à verrues un peu plus grosses que dans le type tend par là à se rapprocher de la Truffe d'Espagne, mais celle-ci a les verrues encore plus grosses, et le diamètre (20l-^-25l^) des spores n'approche pas de celui (26!''- So''') du Boudieri arabica. » Concluons donc que la Truffe d'Espagne représente un type spéci- fique intermédiaire au Leonis et au Boudieri, mais plus voisin de ce dernier par les papilles verrucoïdes arrondies. » Terfàs du Maroc. — Je dois à M. Mellerio, qui, déjà l'an passé, m'adressait des Terfàs de Casablanca, en même temps que M. Goffart me faisait connaître celui que produit la campagne de Tanger, d'avoir pu exa- miner trois nouveaux Terfàs, savoir : deux de Larache et un de Mazagan. » Les Terfàs de Larache, que nous numéroterons 1 et 2, répondent aux caractères suivants : » Terfàs de Larache a" 1. — De tous points (périderme^ chair, sporanges, spores ( 2i3 ) du diamètre de 2ol^ à aSl^, à grosses verrues arrondies) identique au Terfâs d'Espagne, le Terfâs n" 1 de Larache constitue, comme lui et avec lui, une espèce que je nomme Terjezia Mellerionis, du nom de mon savant et si dévoué correspondant, M. Alphonse Mellerio, de la Société botanique de France, en résidence habituelle à Casablanca, où il a édifié un observatoire météorologique. » Il n'est pas sans quelque intérêt de faire la remarque que le Terfezia Mellerionis, a été récolté presque au même moment dans l'Espagne du Sud et au Maroc, pays appartenant au même continent avant la formation de la grande faille qui a constitué le détroit de Gibraltar ('). » Terfâs n" 2 de Larache. — Aussi de belle grosseur (65?'), il présente les carac- tères généraux suivants : » Périderme brunâtre; chair d'un blanc de crème, ferme et homogène; sporanges arrondis, à huit spores ordinairement. » Les spores, pareilles à celles du Leonis quant au diamètre et pour la troncature de la plupart de leurs verrues, se dilTérencient toutefois par l'existence constante d'un certain nombre de verrues à sommet arrondi ou même conoïde. » La présence, sur chaque spore, de ces verrues non tronquées comme dans le tvpe, paraît justifier, pour le Terfâs n° 2 de Larache, la formation d'une variété qui serait le Terfezia Leonis, var. heterospora. » Terfâs de Mazagan. — Tubercules ou arrondis ou figuiformes, avec un court pédicule, et du poids de 20 à 3o8''. » Périderme lisse, brunâtre, chair d'un blanc crémeux, homogène, assez ferme, d'odeur et de saveur peu appréciables. » Sporanges arrondis, à huit spores. » Spores incolores, du diamètre de 22 [x à 28 /jt, portant de petites verrues arrondies à leur sommet, tous caractères du Terfezia Boudieri, espèce qui n'avait pas encore été signalée au Maroc. )) Le Maroc produit donc (et la liste ne saurait être tenue pour close, tant qu'on n'y aura pas signalé les deux Tirmania et le Terfezia Claveryi d'Algérie) six sortes de Terfâs, dont quatre espèces types et deux variétés, à savoir : » Terfezia Boudieri, à Mazagan ; » Terfezia Goffartii, à Tanger ; » Terfezia Leonis, à Casablanca ; » Terfezia Leonis, var. Mellerionis, à Casablanca » Terfezia Leonis, var. heterospora, à Larache ; » Terfezia Mellerionis, à Larache. » On peut se faire une idée de l'étendue de la zone des Terfâs au Maroc, (') Ce fait rappelle involontairement celui, bien connu, de singes de même espèce vivant sur les côtes d'Afrique et les rochers de Gibraltar; d'où cette conclusion que le singe existait dans cette région avant la formation du détroit. C. R., 1896, 2' Semestre. (T. C\XIII, N° 4.) 28 ( 2l4 ) zone que, sûrement, on ne connaît pas encore tout entière, en considérant queMazagan, où vient d'être récolté le Terfezia Boudieri, est situé à 320''"' de Tanger, où fut trouvé, par Î\I. GolTart, le premier Terfàs du Maroc; Casablanca et Larache marquant des centres de Terfàs intermédiaires. >) Combien nous sommes loin de cette déclaration du Ministre de France : Il n'y a pas de Truffes dans le Maroc. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur i homogénéité de l' argon et de V hélium. Note de MM. William Ramsay et J. Norman Collie. « La question de l'homogénéité de l'argon a été discutée par Lord Raleigh et l'un de nous, dans leur Mémoire sur l'argon (/'At/oio/j/aca/ Trans- actions, A, p. 236; i8g5). Mais, à cette époque, les données n'étaient pas assez nombreuses pour qu'on put arriver à des conclusions bien arrêtées. La découverte de l'hélium et l'analyse de son spectre par MM. Runge et Paschen (Sitzungsberichte d. Akad. d. Wissenschaften, p. GSq et 759; Berlin, iSgS) ont fait penser que ce corps pouvait être un mélange de deux gaz. » Pour élucider cette question, nous avons soumis ces deux gaz à une diffusion méthodique, en les faisant traverser un tuyau de pipe en terre poreuse, soumis sur une de ses surfaces à l'action du vide. Nous nous sommes assurés qu'on peut achever ainsi la séparation de Thydrogène et de l'hélium, et celle de l'oxygène et de l'acide carbonique, et que, en mesurant la rapidité de la descente d'une colonne de mercure, disposée dans le circuit de l'appareil, il est possible d'arriver à une assez bonne détermination du poids moléculaire de divers gaz. Nous avons ensuite essayé de séparer l'argon en deux parties, par une méthode analogue à la séparation fractionnée des liquides au moyen de la distillation. » La quantité d'argon était voisine de 400*^*^ : ce gaz a été traité de la manière indiquée par le schéma suivant : Plus Moins dilTusible. I. dilïusible. II. 111. IN. 1 -^''" 2 2 1 1 3 :i 3 1 i 2 1 1 3 1 •A 3 ( 2l5 ) » On a déterminé la densité des deux portions extrêmes et nous avons trouvé que celui qui devait être le plus léger avait la densité (O = i6) de 19,93, et le plus lourd, 20,01. I.a séparation, s'ilyena, est donc minime. )) La même expérience, exécutée avec l'hélium, nous a fourni d'autres résultats. La densité de l'échantillon qui passait d'abord était de 1,874, et celle du gaz qui restait dans l'appareil, 2,i33. Un grand nombre de frac- tionnements n'a pas changé ces chiffres, mais les spectres des deux échan- tillons étaient absolument identiques; même les premières bulles du gaz le plus léger montraient les mêmes lignes, avec la même intensité, que les der- nières bulles qui restaient dans l'appareil. Il n'y avait aucune différence après une cinquantaine de fractionnements. » Lord Rayleigh a eu l'obligeance de mesurer la réfraction des deux échantillons de gaz. Tandis que le plus léger donnait le chiffre 0,1 35o (l'air atmosphérique ^1), le plus lourd possédait une réfraction s'expri- mant par le chiffre o,i52/|. Or, ces deux nombres ont un rapport presque identique avec le rapport des densités; car 2^^lA^A^ au lieu de '-^. o, 1024 "2,110 2, j66 » Considérons maintenant ce qui arrive lorsqu'on soumet à la diffusion un mélange de deux gaz. Prenons, par exemple, un mélange d'hydrogène avec un excès d'oxygène. Après un nombre suffisant d'opérations, on obtiendra de l'oxygène pur, d'un côté, et de l'autre un mélange d'une partie d'hydrogène avec quatre parties d'oxygène. Il ne sera pas possible de séparer ce mélange en ses constituants, à cause de la diffusion égale de l'oxygène et de l'hydrogène, ainsi mélangés. L'identité des spectres de l'hélium empêche qu'on puisse déclarer quel est le gaz pur et quel est le mélange. Le calcul établit que, si l'on suppose que le gaz le plus lourd est un mélange, la densité du plus léger, supposé pur, étant 1 ,874, celle du plus lourd doit être 2,366. Si, au contraire, le gaz le plus léger est mélangé, la densité du gaz le plus léger, supposé pur, doit être i,58. L'hélium, enfin, s'il consiste en un mélange de deux .gaz, est formé, soit de deux gaz de densités 2,366 et i ,874- soit de deux gaz de densités 2, [33 et i ,58o. )) Mais, bien que cette explication soit la plus convenable, il en existe une autre qui mérite de nous arrêter. Le spectre de ces deux fractions de l'hélium n'a montré aucune différence. Il n'est pas probable que deux gaz existent, dont les densités soient si voisines. Les différents gaz ne possèdent pas une réfraction proportionnelle à leurs densités. Il nous semble que l'on C 216 ) pourrait admettre que l'on a opéré une véritable séparation des molécules légères des molécules lourdes. L'idée que toutes les molécules d'un gaz sont homogènes n'a jamais été soumise à l'épreuve de l'expérience; nous ne connaissons aucune tentative de séparation de ce genre, sur un gaz regardé comme homogène, en deux parties différentes. Mais nos expériences montrent que cette question mérite d'être étudiée. Si elle pouvait nous fournir de semblables résultats, il faudrait changer nos idées sur la nature de la matière. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le mononilrile camphorique, son anhydride et son anilide. Note de MM. A. Haller et Mingui.v. " On sait que la camphoroxime soumise à l'action du chlorure d'acé- tyle se transforme en anhydrocamphoroxime ou nitrile campholénique. M L'isonitrosocamphre peut être considéré comme l'oxime de la cam- phoquinone. En le traitant par le chlorure d'acétyle, M. Oddo (') a ob- tenu, dès 1893, un composé fondant à 172° et auquel il a attribué l'une des deux formules CH'^^AzO" ou C'^H"AzO^ » Nous avions repris cette réaction et étions arrivés à isoler un composé C^°H='*Az='0' insoluble dans l'éther et un acide C'^H'^AzO^ soluble dans l'eau chaude et dans la plupart des solvants usuels, lorsque MM. Oddo et Léonardi (-) ont publié de nouvelles recherches qui les ont conduits aux mêmes résultats que nous, quant aux deux corps C="'H='»Az='0' et C"'H'^\zO^ » Bien que l'isonitrosocamphre employé par nous ait été préparé par une autre méthode [action de l'azotite d'amyle sur le camphre sodé (')] que celle employée par les savants italiens [action d'un azotite alcalin sur l'acide camphocarbonique (*)] et qu'il existe de petites différences entre les points de fusion des produits obtenus de part et d'autre, nous croyons néanmoins que les corps sont identiques. » Quand on chauffe, au bain-marie, des quantités équimoléculaires de (') Gazz. c/iim. ital., l. XXIII, I, p. 3oo; 1898. (2) Ibid., t. XXVI, I, p. 4o5; 1896. (') Dict. Wurtz, 2' suppl., p. 916. (*; Gazz. c/ii/n. ital., l. XXIU, 1, j). 85; 1898. ( 217 ) chlorure d'acétyle et d'isonitrosocamphre, on observe un dégagement d'acide chlorhydrique et il se forme une masse plus ou moins colorée qu'on traite par l'élher. Il se sépare un produit insoluble, qu'on fait cristalliser dans l'alcool bouillant, ou mieux dans un mélange d'alcool et de chloro- forme. Ce corps répond à la formule C^"H"*Az-0'. « La solution, d'où l'on a séparé le corps insoluble, donne par évapo- ration une masse soluble dans le carbonate de soude. Les acides préci- pitent de cette solution un corps blanc, qu'on purifie par cristallisation dans l'eau bouillante. On obtient ainsi des cristaux dendritiques d'un acide répondant à la formule C'H'^AzO', qu'un traitement à la potasse con- centrée transforme en acide camphorique et ammoniaque, » Cette réaction fait du composé C'°H''AzO- le mononitrile de l'acide camphorique, composé d'ailleurs déjà obtenu antérieurement, par un autre procédé, par MM. Hoogewerff et Van Dorp, qui lui ont donné le nom d'acide cyano/auroniqiie (^' y » Les relations qui relient les deux corps C'^H^'Az^O' et C'^H'^AzO" sont celles qui existent entre un anhydride d'un acide monobasique et cet acide. En effet, quand on chauffe ce dernier avec une solution alcoolique de potasse, on le scinde en deux molécules de l'acide C" H' ^AzO" dont les propriétés sont identiques avec celles de l'acide obtenu directement. » Inversement l'acide C"'H"AzO^, chauffé au-dessous de ioo° avec une molécule d'isocyanate de phényle, se convertit en anhydride, diphénylurée et acide carbonique. Un traitement au chloroforme, dans lequel l'anhy- dride est très soluble, permet de le séparer de la diphénylurée qui l'ac- compagne. L'anhydride ainsi obtenu a la même composition et le même point de fusion que celui qu'on obtient directement. » Si, au lieu d'isoler l'anhydride du mélange, on continue à chauffer celui-ci au delà de 160°, il y a un nouveau dégagement d'acide carbonique avec formation d'une anilide, suivant un mécanisme déjà indiqué par l'un de nous '^■"" lequel, traité par de l'acide azoteux, devait nous fournir une camphoUde C*H"'(^ /O identique ou isomère avec celle que l'un de nous a étu- diée récemment; mais MM. Otldo et Léonardi, dans leur intéressant ( 220 ) Travail, ont déjà étudié cette aminé acide et l'ont traitée par de l'acide azo- teux. Le corps blanc, souillé d'un produit oléagineux, obtenu par les savants italiens, bien qu'il n'ait pas été analysé, est sans doute une cam- pholide. Nous ne continuerons donc pas notre étude dans cette voie et nous nous proposons de préparer d'autres dérivés du mononitrile campho- rique. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur une méthode destinée à faire connaître exac- tement la direction apparente d'an signal sonore. Mémoire de M. E. Hardy, présenté par M. A. Cornu. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission des signaux maritimes. ) « Cette méthode consiste à faire deux ou plusieurs observations simul- tanées sur le parcours des ondes sonores, en se servant comme auxiliaires, soit de la vitesse du son, soit des interférences des ondes sonores. » i" En employant la vitesse du son : » Deux microphones sont placés sur le vaisseau, l'un à l'avant, l'autre à l'arrière, la distance qui les sépare étant de m"" par exemple. Le mi- crophone de l'avant correspond à un récepteur téléphonique que l'obser- vateur met à son oreille droite; le microphone placé à l'arrière correspond à un récepteur téléphonique que l'observateur met à son oreille gauche. Si la cloche signal se trouve à une distance quelconque dans l'axe du vaisseau, l'observateur perçoit d'abord le coup de cloche par son oreille droite et, environ un tiers de seconde après, le même coup de cloche par son oreille gauche. Si le signal sonore est placé exactement par le travers du vaisseau, l'observateur perçoit exactement en. même temps le coup de cloche par son oreille droite et par son oreille gauche. » On peut remplacer les microphones et leurs récepteurs par des tubes acoustiques ayant exactement la même longueur, ces tubes ne font qu'ap- porter une constante qui, ne trouble pas le phénomène, et la cloche signal par une sirène rendue intermittente. » 2° En employant les interférences des ondes sonores : M Une barre rigide, de quelques décimètres de longueur, peut tourner autour d'un axe vertical; un cercle divisé en degrés en détermine la posi- tion. Deux cornets acoustiques peuvent se déplacer le long de la barre : on règle leur distance égale à une demi-longueur de l'onde du son perçu. ( 22. ) Des tubes acoustiques de mêmes longueurs partent des cornets acous- tiques et se réunissent dans un récipient d'où partent deux autres tubes acoustiques de même longueur, dont les extrémités libres sont armées de récepteurs qui enveloppent entièrement les oreilles de l'observateur. » Si la barre est dirigée perpendiculairement à la direction sonore, les mêmes portions des ondes pénètrent en même temps dans les cornets acoustiques : l'observateur perçoit le signal dans toute son intensité. Il fait alors tourner la barre de 90"; les cornets reçoivent, l'un la demi-onde condensante, l'autre la demi-onde dilatante qui se détruisent dans le ré- cipient : le signal sonore disparaît donc pour l'observateur. » En donnant à l'espace qui sépare les deux cornets acoustiques une valeur égale à trois demi-longueurs d'onde, ou même un plus grand nombre impair de demi-longueurs d'onde, l'observateur n'a qu'à faire tourner la barre de quelques degrés pour obtenir, soit le maximum d'in- tensité, soit l'extinction du signal sonore, et, par conséquent, en détermi- ner la direction. » THERMOCHIMIE. - - Note accompagnant l'envoi de deux Mémoires relatifs à la Thermochimie ; par M. M. Langlois (Extrait d'une Lettre à M. A. Cornu.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Je vous fais parvenir le deuxième Mémoire faisant suite à celui que je vous ai envoyé le i5 juillet dernier. Je pensais pouvoir y comprendre l'étude complète des oxydes, acides et sels, mais je me suis vu obligé à remettre à un troisième Mémoire la suite des acides et des sels : toutefois, les indications fournies dans ce deuxième Mémoire suffisent à caractériser le mode suivant lequel s'exerce l'affmité de l'oxyde, les affinités des acides et des bases. Quand cela a été nécessaire, j'ai insisté sur certains para- graphes, et je pense avoir suffisamment mis en relief les propriétés des corps, dans la dépendance des valeurs thermochimiques de l'oxygène qui s'y trouve contenu. Je pense que cela pourra intéresser, à cause des aperçus nouveaux que donne ce système des unités thermochimiques, suppos -.lit des réactions hypoatomiques et bien définies dans la substance même des atomes. » Lorsque tous les documents vous auront été communiqués, et que vous aurez alors toutes les données nécessaires, je passerai à l'examen de G. R., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIH, N° 4.) 29 ( 222 ) la courbe des maxima et des valeurs thermochimiques dans la suite des combinaisons, pour en tirer les conclusions relatives à la constitution même des éléments et à la détermination des caractéristiques cinétiques des fonctions chimiques. » M. A. Baudouix adresse un Mémoire relatif à la nature de l'Électricité. (Commissaires : MM. Cornu, Mascart, d'Arsonval.) CORRESPONDANCE. GÉODÉSIE. — Sur l'erreur de réfraction dans le nivellement géométrique. Note de M. Ch. Lallemand, présentée par M. Basset. « T. La réfraction aérienne intéresse à la fois l'Astronomie, la triangula- tion et le nivellement géométrique, dont elle fausse les observations. L'erreur atteignant son maximum sur les visées horizontales et dans les basses couches de l'atmosphère, l'astronome la restreint en se plaçant sur des points élevés, et en évitant les observations près de l'horizon. Dans les déterminations d'azimuts constituant, d'autre part, le fond d'une triangulation, les déviations latérales, seules dangereuses, peuvent géné- ralement être évitées. La question est plus délicate pour le nivellement géométrique, dont les visées horizontales sont comprises dans la tranche d'air, épaisse de 2™ à S™ au plus, contiguë au sol ('). » Pour obtenir une formule générale de l'erreur de la réfraction, il fau- drait connaître, dans tous les cas, la variation de la densité de l'air avec la hauteur au-dessus du sol. Cette question, en général insoluble, est, au contraire, susceptible d'une solution approchée, dans le cas spécial du ni- vellement géométrique. » IL A l'inverse des hautes régions de l'atmosphère, dont la température reste sensiblement constante, les couches inférieures présentent une tem- pérature incessamment variable, étroitement liée à celle du sol, tantôt échauffé par les rayons solaires, tantôt refroidi par le rayonnement. Dans {') M. le colonel Goulier, en i883, a constaté des erreurs de réfraction de /j/(^- sieiir.i millinièlres à 100'", pour des visées rasant, il est vrai, le sol sur une grande partie de leur longueur. ( 223 ) le jiremier cas, les molécules d'air au contact du sol s'échauffent et, deve- nant plus légères, s'élèvent en produisant des courants qui brassent les couches et en égalisent la température. On constate alors des ondulations, mA\?, peu de réfraction. Si, au contraire, comme il arrive souvent le matin, après une nuit claire, le sol est plus froid que l'air, les couches gazeuses res- tent superposées dans l'ordre décroissant de leurs densités, et l'on constate àe fortes réfractions. M. Marcet, à Genève, a relevé, dans ce cas, des tem- pératures / de l'air, augmentant à peu près en progression arithmétique, pour des hauteurs h, au-dessus du sol, croissant en progression géomé- trique. On peut donc généralement écrire (0 t ^ a-\- b log i^h -\- c). a, b, c étant trois constantes à déterminer dans chaque cas particulier, à l'aide de trois observations. III. Calcul de l'erreur de réfraction pour une nivelée. — Soient OB la ligne horizontale de visée dirigée sur la mire d'avant ; dl la déviation du rayon lumineux sur un élément tel que mm^. Alire d (Tva-Tit J4ir^ d'<^Crrifre L'erreur e, de réfraction sur la cote h, d'avant a pour expression (-) £, = B6 X dl. ( 2 2/, ) Calculons x et rfl en fonction de h. Nous avons d'abord sensiblement (3) X = -;^ (/j, pente du terrain, supposée constante). ■ » D'autre part, les couches d'air d'égale température, et, par suite, d'égale densité, étant supposées planes qX. parallèles au sol ('), la Physique enseigne que V indice n de réfraction de l'air et Y angle I d'incidence obéis- sent aux deux lois suivantes : (4) /zsini = const., (5) n — i^ o, 000204 — ^ ' ''^ 0,76 I -t- oti (B pression barométrique, / température de l'air en m, y. coefficient de di- latation de l'air = o,oo366). » Différentiant les équations (4) et (5), il vient (6) rfl=-tanglfj. (7) rf/î = — 0,00000108 0,76 {i + ^tf Or on a sensiblement (8) tangl = i. » D'autre part, n ne différant de l'unité que d'une quantité inférieure à o,ooo3, on peut le remplacer par i dans (6). De même, t ne variant que d'une quantité relativement petite sur le trajet AOB, on peut, dans (7), substituer à / sa valeur moyenne 9 pour ce parcours. Si, d'ailleurs, on y (') Les lois ordinaires de la Statique evigeraient que ces couches fussent horizon- tales; mais, dans la courte étendue d'une nivelée (200" au plus), le soi présente, en général, une température uniforme, ainsi que la couche d'air en contact avec lui. En raison de sa capacité calorifique, relativement considérable, le sol joue, vis-à-vis de l'air, le rôle d'une source indéfinie de froid ou de chaleur, et conserve aux surfaces isothermes une disposition anormale. Une confirmation pratique de cette hypothèse est fournie par les couches de vapeurs qui souvent enveloppent, en se moulant sur leurs formes, les sommets glacés des hautes montagnes. Ces couches, rendues appa- rentes par la condensation, au contact du sol refroidi, de la vapeur d'eau qu'elles ren- ferment, possèdent évidemment dans toute leur masse une température uniforme : celle de saturation de l'air. ( 22.5 ) remplace dt par l'expression obtenue en différentiant (i), dt — ^'f ^ (j/., module des logarithmes népériens = loge = o,434). on trouve enfin (q) an = — 0,00000100 ^-, — ; — ^,,7 — --• ^J'' 0 , 76 ( I + a6 )2 /t H- C » Si l'on porte les valeurs de tangl (8) et de dn (9) dans (6), puis la valeur obtenue pour di, et celle de x (3), dans (2), il vient, après rempla- cement des limites O et L, de l'intégrale par les limites correspondantes A, et H, 0,00000108 B |jl/^ r {h — /il) dh ' ^ y^ 0T7 6 (H-a6)"2 J /i-hc 0,00000108 B j^,[(H-A,) + (/., + c).c^;^]- p^ 0,76 (l » On aura de même, sur la cote A3 d'arrière, une erreur 0,00000,08 B ^,[(H-A3)-^(A3 + c)^^^]. Aa = £3 ^ , _ , ' p- 0,76 (I » La correction finale e à ajouter à la différence hrute D de niveau (D = A3 — A, ) est OU, les quantités B, D, H, A, et A3 étant exprimées en mètres, (10) £= L_________|^D--(A3+r)>^^ >> MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur kl réparlilion des déformations dans les mé- taux soumis à des efforts. Note de M. Georges Charpy, présentée par M. A. Cornu. « M. le commandant Hartmann a présenté à l'Académie des Sciences, le 5 mars 1894, une Note développée ultérieurement dans la Revue d'Artdte- rie, et dans laquelle il expose les résultats d'expériences qui l'ont conduit à une série de conclusions sur la répartition des déformations dans les mé- taux soumis à des efforts. Entre autres résultats, on trouve indiqué que les ( 226 ) métaux se comportent tous comme des corps homogènes, et que les consti- tuants indiqués par l'étude microscopique n'interviennent pas dans la répartition des déformations. En cherchant à répéter ces intéressantes expériences, j'ai observé des faits qui semblent indiquer que cette conclu- sion ne comporte pas une aussi grande généralité. » J'ai opéré sur des métaux industriels pour lesquels l'examen microsco- pique, après attaque à l'acide, permet facilement de mettre en évidence une texture hétérogène; les essais ont porté sur de l'acier doux, du bronze d'étain, du laiton recuit, du laiton d'aluminium, du métal Roma, du métal Laveissière; ils comprenaient des essais à la traction et à la compression. » Pour ces métaux, et plus particulièrement pour l'acier, on a pu, en déformant le métal préalablement recouvert d'une couche d'oxyde par un recuit au bleu, reproduire les phénomènes signalés par M. le commandant Hartmann; mais il nen a pas été de même dans d'autres conditions. » Les éprouvettes ont été soigneusement polies, de façon à éviter, autant que possible, tout écrouissage de la surface; pour cela, le polissage était effectué à la main, avec des papiers d'émeri de plus en plus fins et terminé au rouge d'Angleterre. Les surfaces des éprouvettes, ainsi polies, ne pré- sentent pas de modifications sensibles à l'œil rm, quand on leur fait subir une légère déformation permanente; ces modifications existent néanmoins, mais elles ne sont visibles que dans certaines conditions; le meilleur pro- cédé consiste à examiner les surfaces au microscope, en.éclairant vertica- lement, de préférence avec l'oculaire éclairant de M. Cornu, et employant un objectif très faible, le grossissement se faisant par l'oculaire. Dans ces conditions, il se produit des jeux d'ombre et de lumière qui mettent en évidence de légères déformations de la surface. » L'aspect de la surface, ainsi examinée, présente alors une analogie frappante avec celui des surfaces légèrement attaquées par un réactif chi- mique sans avoir subi aucune déformation. L'attaque chimique ne fait d'ailleurs qu'accentuer cet aspect; si, par exemple, on oxyde légèrement le métal déformé, en le chauffant au contact de l'air, on voit l'oxydation se produire inégalement, accentuer les séparations qui ne se révélaient d'abord que par des différences d'éclairement, et donner finalement une préparation presque identique à celle que l'on aurait obtenue s'il n'y avait pas eu de déformation permanente. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un certain nombre de micro- photographies reproduisant les surfaces ainsi modifiées. Ces surfaces ( 227 ) n'étant pas planes, la netteté n'est pas aussi grande que dans les procédés micrographiques ordinaires; elle suffit néanmoinspour justifier les résultats énoncés plus haut, » Ces expériences me semblent permettre d'énoncer les conclusions suivantes. Pour les métaux examinés et dans les conditions indiquées plus haut: 1° les déformations, observables à la surfaced'uneéprouvette soumise à une déformation permanente, sont localisées d'après la nature et la répartition des constituants que met en évidence l'étude micrographique du métal; 2" l'attaque chimique des métaux agit après comme avant la déformation, en mettant en évidence des constituants inégalement atta- quables, et qui, d'après les résultats précédents, sont aussi inégalement déformables. » M. le commandant Pralon avait indiqué, en 1893, que la surface des barreaux de laiton présente après étirage un grain d'autant plus grossier que le recuit du métal a été poussé plus loin; j'ai signalé d'autre part, vers la même époque, que la grandeur des cristaux constitutifs du laiton aug- mente avec la température du recuit. Le rapprochement de ces deux résultats, complètement indépendant des recherches actuelles, vient donc confirmer les conclusions ci-dessus. » PHYSIQUE. — Sur la densité et sur la chaleur spécifique moyenne entre o" et 100° des alliages de fer et d'antimoine. Note de M. J. Laborde, présentée par M. Lippmann. « Ces alliages ont été obtenus en chauffant au four Perrot, dans un creuset brasqué, de l'antimoine pur cristallisé avec du fil de fer pur coupé en petits morceaux. L'antimoine fondant le premier dissolvait ensuite le fer, et l'alliage, rendu homogène par l'agitation du creuset, était coulé dans une lingotière où il se refroidissait rapidement. On a préparé ainsi huit échantillons d'aUiages différents sur lesquels on a déterminé la densité et la chaleur spécifique moyenne entre 0° et 100". M Le Tableau suivant donne : i" la quanliié de fer contenue dans les alliages et fournie par l'analyse ; 2° la densité à o" de ces alliages; 3° la chaleur spécifique cal- culée d'après la composition, en prenant pour chaleurs spécifiques du fer et de l'anli- moine celles qui ont été déterminées sur les échantillons des métaux employés, et qui étaient de o, 11 36 pour le fer et OjoSog pour l'antimoine. ( 228 ) Numéros Chaleur spécifique des Fer Densité -~ — — ^ alliages. pour loo. à o°. trouvée. calculée. 1 i8,48 7,211- 0,0689 0,0625 2 25,69 7>9'2 0,0688 0,0670 3 35,42 8,3oo 0,0753 0,0731 4. 39,20 8)071 0)0779 0,0754 5 4^)12 8,298 0,0797 0,0778 6 55,02 8)i59 0,0869 o,o854 7 61,20 8,120 0,0908 0,0892 8 81,20 7,800 0,1028 0,1019 » Presque toutes les densités sont égales ou supérieures à celle du fer, le plus lourd des métaux composants; il y a donc une contraction considé- rable pendant la formation de l'alliage. A mesure que la proportion de fer croit, la densité augoiente d'abord très rapidement pour diminuer ensuite plus lentement qu'elle n'a augmenté; dans le voisinage du sommet de la courbe il y a un point singulier qui correspond à l'alliage n° 4, et qui se trouve placé notablement au-dessous des points n" 3 et n° 5. » Les nombres trouvés pour la chaleur spécifique sont tous plus grands que les nombres calculés d'après la règle des mélanges, et les différences les plus importantes sont de beaucoup supérieures aux erreurs d'expé- rience. Le maximum d'écart a lieu pour l'alliage n° 4 qui se distingue encore des autres de cette manière. La composition de cet alliage est voisine de celle qui est représentée par la formule Fe' Sb^ correspondant à 38 pour 1 00 de fer. » Ces quelques remarques sur la densité et la chaleur spécifique des alliages de fer et d'antimoine me paraissent concorder avec les résultats obtenus par M. Weiss (' ) qui a trouvé que les propriétés magnétiques de ces alliages augmentent brusquement lorsque la proportion de fer atteint et dépasse celle qui correspond encore à l'alliage Fe'Sb". » PHYSIQUE. — Sur la détermination du rapport -^ pour les gaz. Note de MM. G. Manedvrier et J. Fournier, présentée par M. Lippmann (-). « I. Les recherches que l'un de nous a faites sur le rapport y des deux chaleurs spécifiques des gaz, et dont il a communiqué à l'Académie les (') Thèse pour le Doctorat es Sciences physiques. Paris; 1896. (') Ce travail a été ellectué au laboratoire des recherolies (Ph^siifiic) lie la Sor bonne. ( 229 ) premiers résultats ('), sont fondées sur l'emploi d'une formule à termes différentiels, v = -r^> déduite du théorème de Reech : dp„ et dp, étant dpt 111 les variations élémentaires de pression, l'une adiabatique et l'autre iso- therme, qui correspondent à une même variation élémentaire de volume dv. Il en résulte que la vraie valeur de y n'est pas donnée par telle ou telle valeur finie — du rapport précédent, mais par la valeur-limite qu'atteint ce rapport lorsqu'on fait tendre vers zéro la variation de volume Ac. » Dans la pratique, comme la précision des mesures diminue en même temps que la grandeur des Ac, M. Maneuvrier s'était contenté de déter- An miner un certain nombre de valeurs du rapport -^, aussi voisines que \pt possible de la limite, et d'en prendre la moyenne. Ce sont ces moyennes qu'il a présentées à l'Académie, comme ses résultats définitifs, pour l'air, l'acide carbonique et l'hydrogène. Mais ayant entrepris, avec la collabo- ration de M. J. Fournier, la détermination de y pour les autres gaz, nous vons cherché à appliquer la méthode dans toute sa rigueur. Quelques perfectionnements de détail apportés aux procédés de mesure nous ont permis de déterminer, avec une précision constante, des points plus rap- prochés de la limite. Portant en abscisses les valeurs décroissantes de A(^ et en ordonnées les valeurs correspondantes de -^, mesurées directement, nous avons construit par points une courbe dont l'intersection avec l'axe des ordonnées donne rigoureusement, par son ordonnée, la valeur-limite -j^- Nous avons obtenu ainsi trois courbes pour les trois gaz que j'avais étudiés précédemment : elles confirment mes résultats antérieurs. » II. La courbe relative à l'air est une droite, extrêmement peu incli- née sur l'axe des Ac et qui reste toujours au-dessous de l'ordonnée i,l\o; elle coupe l'axe des ordonnées au point 1,393 : telle serait la valeur- limite de y pour l'air. J'avais trouvé antérieurement le nombre 1,8924 comme moyenne de mes mesures; la moyenne de nos mesures actuelles est égale à 1,3922. » La courbe relative à l'anhydride carbonique est également une droite, aussi peu inclinée que la précédente sur l'axe des Av et qui reste toujours au-dessous de l'ordonnée i,3o; elle coupe l'axe des ordonnées au point (') Mémoire de M. Maneuvrier; Séance du i[\ juin iSgS. C. R., 1896. 2« Semestre. (T. CXXIU, N° 4.) 3o ( 23o ) 1,298 : telle serait la valeur-limite de y pour l'anhydride carbonique. J'avais trouvé antérieurement ce même nombre comme valeur moyenne de mes mesures; la moyenne de nos valeurs actuelles s'élève à 1,2993. » Enfin la courbe relative à l'hydrogène a une allure moins simple. Sen- siblement parallèle à l'axe des Av, pour les plus grandes valeurs de Av, elle s'infléchit à mesure que Av diminue. lien résulte que, si l'on prolonge la partie antérieure jusqu'à l'axe des ordonnées, on trouve la valeur-limite i,38o, tandis que la courbe elle-même coupe l'axe au point i,4'7 : telle serait donc la valeur-limite de y pour l'hydrogène. Mais nous nous hâtons d'ajouter que l'hydrogène est un gaz si fluide, si fugitif, si perméable à la chaleur que nous avons éprouvé, comme, d'ailleurs, tous nos devanciers, les plus grandes difficultés à obtenir avec lui des mesures bien concor- dantes, de sorte que nous croyons devoir nous en tenir pour ce gaz à la moyenne des résultats antérieurs, i,384. » III. A un point de vue plus général, ce procédé de construction par points de la courbe adiabatique des gaz est sujet à deux objections. D'abord les points successifs correspondent respectivement à des mesures diffé- rentes, qu'on ne peut effectuer ni dans la même séance, ni dans la même journée, ni, par suite, dans les mêmes conditions de température et de pression : cela peut évidemment nuire à l'homogénéité de la courbe. En- suite les points les plus intéressants à connaître, c'est-à-dire les plus voi- sins de l'axe des ordonnées, restent quand même les moins bien détermi- nés. La méthode ne pourra, à notre avis, être appliquée en toute rigueur que par un procédé expérimental permettant de tracer, d'un coup et automatiquement, les valeurs successives de A/?y qui correspondent aux valeurs successives de Av, pendant la durée d'une même compression adia- batique. C'est dans cette voie que nous poursuivons nos recherches, d'après un principe indiqué dans le Mémoire antérieur de l'un de nous. » PHYSIQUE. — Recherches sur la dépendance entre le rayonnement d'un corps et la nature du milieu environnant. Note de M. Sjioluchowski de Smolan, présentée par M. Lippmann. « Clausius a déduit (Pogg. Ann., t. CXXI) des principes de la Thermo- dynamique une loi qui établit une dépendance entre la radiation calo- rifique et le milieu dans lequel le corps rayonnant est plongé : le pouvoir d'émission devrait être proportionnel, selon Clausius, au carré de l'indice de réfraction du milieu. ( 23l ) » La seule tentative d'une vérification expérimentale a été faite par Qiiin- tus Icilius(Poo-o-. ^rt/j., t. CXXVII); il mesurait la radiation d'une plaque noircie enfermée dans une boîte qui était remplie d'hydrogène ou d'acide carbonique. Le résultat est bien problématique à cause de la petitesse du pouvoir réfringent des gaz et, chose bien plus grave encore, contraire à la théorie, puisqu'il a négligé la réfraction des rayons à la superficie entre l'air et le gaz, qui devait produire un effet contraire et presque égal à l'effet du milieu. » J'ai essayé de vérifier cette formule, en évitant ces défauts, à l'aide d'un dispositif semblable à celui employé pour la mesure relative de la conductibilité calorifique des liquides, d'après Christiansen. » Supposons trois plaques parallèles, en distances égales =i; quela supé- rieure noire soit maintenue à la température 0 (par la vapeur d'éther à 35°), l'inférieure, aussi noire, refroidie par de la glace à zéro. Imaginons que la plaque du milieu, bien polie, réfléchisse complètement les radiations calorifiques; dans ce cas, sa température sera la moyenne = -> si la con- ductibilité ne varie pas avec la température et si les distances sont égales; au cas contraire, elle diffère un peu : = — h A. » Si nous couvrons la face supérieure de cette plaque avec un vernis noir, d'un pouvoir d'absorption égal à m, la radiation pi'oduira une éleva- CT G — fil tion de température égale à — ^ — , où a désigne le pouvoir d'émission de la plaque supérieure, k la conductibilité du milieu et a. son coefficient d'absorption. )) En faisant les deux mêmes opérations une fois dans l'air, l'autre fois dans le liquide, nous pouvons trouver le rapport des radiations dans les deux cas en fonction de la conductibilité et du pouvoir d'absorption du liquide. )) Une analyse plus exacte montre qu'il faut tenir compte encore, d'une part, de l'obliquité des rayons différents, ce qui fait remplacer le facteur e "* par V. -^^^"^' et, d'autre part, de ce que le liquide réchauffé émet lui-même aussi des ra- diations, et qu'il faut ajouter, par conséquent, un terme ,.bx n X'S/ «-V*, ( '^i^ ) et, enfin, que le rayonnement change aussi un peu la température du milieu, par conséquent l'accroissement linéaire de la température et le flux de chaleur, ce qui fait ajouter un terme 2 7b le tout se réduisant ainsi à l'expression 4 , I / - , / / e ia-b ■x'b" Les termes d'ordre supérieur sont négligés. » Les distances entre les plaques devaient rester bien invariables pen- dant les mesures, ce que j'ai effectué en les séparant par des morceaux de tubes de verre très minces; leurs contours étaient réunis par un ruban de papier qui était rendu imperméable par de la colle de poisson, l'ensemble formant ainsi une boîte qu'on pouvait remplir de liquide par des tubes latéraux. Je choisis comme liquide le sulfure de carbone, dont le coeffi- cient d'absorption est le plus petit connu jusqu'à présent. La plaque cen- trale était faite en aluminium, qui ne noircit pas sous l'action du sulfure de carbone; toutes les trois étaient reliées entre elles, et avec un galva- nomètre Thomson, par des fils de fer et de nickel formant des couples thermo-électriques, ce qui permettait de mesurer les différences des tem- pératures des trois plaques. » Plusieurs expériences ont donné comme résultat moyen, rapport de la radiation dans les deux milieux : a' _ 182,9 ^ La loi de Clausius se trouve donc confirmée par ces expériences d'une façon suffisante, attendu que de petites erreurs sur les grandeurs mesu- rées, surtout sur l'absorption, ont une influence considérable sur le ré- sultat ('). » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Endo graphie crânienne au moyen des rayons Rôntgen. Note de MM. Remy et Contremoulins , présentée par M. Marey. « Nous avons obtenu au laboratoire d'Histologie de la Faculté de Méde- cine, des épreuves d'Endographie crânienne très supérieures, par leur netteté, à ce qui a été fait jusqu'ici. La supériorité de ces épreuves tient, d'une part, à l'emploi du dispositif imaginé par M. Collardeau ; d'autre part, à l'éloignement de la source lumineuse. » M. Contremoulins a également obtenu, en déplaçant convenablement la source lumineuse, des images de squelettes d'animaux qui, disposées l'une à côté de l'autre et regardées en faisant converger les yeux, ont un grand relief stéréoscopique. Mais des résultats analogues ont été, paraît-il, déjà publiés en Italie. » » CHIMIE ANALYTIQUE. — Étude sur l'azole et l'argon du grisou. Note de M. Th. Soiilœsixg fils. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la suite de recherches, dont je l'ai déjà entretenue (^Comptes rendus, 17 février 1896), sur la composi- (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. le professeur Lippmaiin, à la Sor- bonne. ( 234 ) tion du grisou. J'ai été conduit à étudier ce gaz comme un produit de la décomposition lente des matières végétales dans le cas particulier de leur transformation en houille. J'en ai d'abord envisagé la partie combustible, et je pensais m'en tenir là. Mais bientôt la partie incombustible ou plus exactement l'azote et ensuite l'argon de cette partie m'ont paru dignes aussi d'intérêt; ils ont longuement retenu mon attention; je vais résumer cette nouvelle étude. » Il y a toujours de l'azote dans le grisou. Sa proportion y varie entre des limites fort écartées; sur 23 échantillons de provenances différentes, j'ai obtenu comme taux extrêmes 0,76 et 3o pour 100 ('). D'où provient cet azote? On admet le plus souvent, je crois, qu'il a été dégagé par les principes azotés des matières végétales, passées à l'état de houille. Il paraît bien difficile de lui accorder une telle origine; car, dans les décom- positions lentes reproduites au laboratoire, on n'observe ni une si grande variabilité, ni surtout une si forte exagération du taux de l'azote mis en liberté. Il était donc naturel de songer à l'air comme source possible de l'azote du grisou. Je cherchai s'il y aurait de l'argon dans cet azote; j'en trouvai 1,1 pour 100, taux assez voisin de celui (1,19) qui caractérise l'azote de l'air; il semblait y avoir là une preuve en faveur de l'origine atmosphérique de l'azote du grisou. » M. Leproux, ingénieur au corps des Mines, connut ces résultats. Pour me permettre de les vérifier, il eut l'idée de m'offrir, en vue de la recherche de l'argon, du grisou de Saint-Etienne et du Plat-de-Gier, qu'il savait dé- gagé sous pression notable et qui provenait par suite de portions de massif où l'air ne devait pas avoir pénétré dans les temps actuels. Si l'azote de pareil grisou possédait le taux d'argon particulier à l'azote atmosphérique, on pourrait admettre que l'air auquel il appartenait avait été emprisonné dans la houille, vers l'époque reculée où s'y était formé le grisou, c'est- à-dire que, suivant l'expression de M. Leproux, on serait en présence à'air fossile. » Ainsi il devenait de plus en plus intéressant de déterminer avec pré- cision la proportion d'argon contenue dans l'azote du grisou. Un premier (') Bien entendu, il ne s'agit ici et plus loin que d'échantillons de gaz exempts d'air introduit lors du prélèvement. C'est pourquoi je ne tiens pas compte de l'écliantillon de Hhinzy, cité dans ma première Mole et renfermant 4o pour 100 d'azote ; il était puisé par aspiration dans le massif et pouvait être ainsi souillé d'azote, appelé du dehors par l'aspiration même. ( 235 ) dosage, portant sur du grisou de Saint-Etienne, me donna i,i8 d'argon pour loo d'azote. C'était justemenl le même taux que dans l'azote atmo- sphérique. Encouragé par ce résultat, je généralisai les recherches. Avec la recommandation de M. l'inspecteur général des Mines Aguillon, je demandai du grisou à diverses Compagnies minières. Les directeurs et ingénieurs de ces Compagnies mirent un empressement pour lequel je leur exprime mes plus vifs remercîments, à me fournir tous les échantillons qui m'étaient nécessaires, les prélevant autant que possible à des souf- flards ou des trous de sonde qui débitaient le gaz sous pression sensible. » On a recueilli chaque échantillon en faisant passer clans une série de quatre ou six. bouteilles de 6'"', 5 (') un courant de grisou qui chassait l'air par déplacement; puis les bouteilles étaient fermées par des pinces serrant de bons caoutchoucs à vide. La récolle du grisou sur l'eau doit être ici proscrite si l'on veut atteindre à une grande précision; car l'eau, qui dissout sensiblement et inégalement l'azote et l'argon, pour- rait altérer le rapport cherché des deux gaz, le diminuant ou l'exagérant suivant les cas. » Pour arriver à la détermination de ce rapport, il faut, quand on a le grisou, en séparer d'abord l'azote avec son argon. A cet effet, on envoie le grisou sur de l'oxyde de cuivre chauffé au roiige, puis dans de la potasse. J'ai trouvé très avantageux d'em- plojer à celte opération un appareil analogue à celui qui me sert pour le dosage de l'argon et dans lequel une trompe à mercure fait constamment circuler les gaz sur les réactifs. On introduit le grisou dans l'appareil à mesure qu'il y disparaît, jusqu'à ce qu'on ait obtenu un suffisant volume d'azote. Le vide est fait au début pour éliminer l'air et à la fin pour extraire l'azote et l'amener dans un volumètre où il est mesuré. De cet azote on prélève un petit échantillon dont on détermine le degré de pureté par l'analyse eudiomélrique ; on trouve généralement qu'il renferme de o à o,5 pour loo d'acide carbonique et de gaz combustible, dont on tient compte dans les calculs. On dose enfin l'argon dans l'azote ainsi préparé suivant un procédé que j'ai décrit anté- rieurement. J'ai parlé d'argon pour simplifier le langage. Mais la véritable nature de l'élément dosé n'est pas absolument établie dans les opérations indiquées. Il en faut une démonstration par le spectre. Je l'ai eue, en me servant de tubes de Pliicker où j'avais introduit avec les précautions convenables les résidus gazeux à examiner. •» Je ne saurais présenter aujourd'hui tous mes résultats et mes conclu- sions. Je puis dire seulement que j'ai toujours trouvé, dans l'azote extrait du grisou, une proportion notable d'argon. Je reviendrai sur le point de savoir dans quelle mesure cet argon révèle la provenance de l'azote. Mais tout de suite une question se pose à laquelle il faut répondre : l'argon du grisou viendrait-il de la houille ? (') La série est contenue dans une caisse d'où les bouteilles ne sont pas retirées pour la prise d'échantillon et qui se transporte commodément. ( 236 ) » J*ai recherché l'argon clans les houilles de Saint-Étienne et du Plat- de-Gier. » Les échantillons analysés ont été finement pulvérisés, puis soumis au vide et à un véritable dosage d'azote en volume. Le gaz obtenu a été mesuré, vérifié par l'analyse eudiométrique sous le rapport de la pureté, puis on l'a traité de façon à isoler l'argon. 22?'' de houille (non desséchée) de Saint-Etienne ont donné ainsi 243'''^ ou os"", 3o4 d'azote (soit en poids i,38 pour loo), lesquels, à la suite des opérations propres à séparer l'argon, ont laissé un résidu gazeux d'environ o'''",o8; de même, avec i88'",3 de houille du Plat-de-Gier, on a obtenu 196" ou o5'',245 d'azote (soit 1 ,34 pour 100), d'où l'on a retiré un résidu d'environ o", o5. Ces résidus équivalaient à peu près à -^^ de l'argon qu'aurait fourni de l'azote atmosphérique. Encore pouvaient-ils représenter des impuretés étrangères aux matières analysées et provenant, en particulier, des dis- solutions de potasse qu'on avait dû employer en quantités très importantes. » En définitive, les houilles examinées contenaient au plus, si toutefois elles en contenaient, „„„'^,,p d'un élément comparable à de l'argon. Il n'est pas à penser que les traces, d'ailleurs problématiques, de cet élément aient fait sentir leur influence sur la composition du grisou, fi moins de supposer, bien gratuitement, que les matières végétales ayant donné la houille aient dégagé tout l'argon qu'elles auraient renfermé avant leur transformation ; mais, avant cette transformation môme, tout porte à croire qu'elles n'en renfermaient pas en quantité appréciable. » Je me propose de continuer l'exposé de ces recherches dans une pro- chaine Note. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation de l'acide séléniquc. Note de M. R. Metzner, présentée par M. Henri Moissan. « Les permanganates oxydent avec la plus grande facilité l'acide sélé- nieux dissous : avec le permanganate de potasse, par exemple, il se pro- duit du sesquioxyde de manganèse, et si l'on opère en présence d'un excès de permanganate, l'oxydation est complète. La réaction qui se produit est la suivante, comme il est facile de s'en assurer à l'aide de deux liqueurs titrées : Mn^'O', R=0 diss. + 4 SeO- diss. = 3 SeO' diss. -+- SeO', R=0. » Si l'on opère en liqueurs étendues, le sesquioxyde de manganèse pro- duit ne se dissout pas dans l'acide sélénique, de sorte que la liqueur ob- tenue est incolore ou présente seulement une légère couleur rosée due au ( ^^7 ) permanganate en excès; en se plaçant dans ce dernier cas, on est abso- lument certain, d'une part, qu'il ne reste plus trace d'acide sélénieux; d'autre part, qu'il n'y a de manganèse dissous ni à l'état de protoxyde, ni à celui de sesquioxyde. En opérant avec soin, on peut faire en sorte que la teinte rose obtenue corresponde à moins de ,^^^\^^„ de permanganate. On obtient ainsi un mélange de séléuiate de potasse avec de l'acide sélénique en excès; pour passer de là à l'acide sélénique pur, on pourrait précipiter la potasse avec de l'acide hydrofluosilicique bien exempt d'acide fluorhy- drique. L'opération est parfaitement réalisable, mais elle devient pénible quand on veut agir sur une masse un peu importante d'acide sélénieux, et elle entraîne des pertes notables d'acide sélénique. » J'ai préféré employer comme oxydant l'acide permanganique lui- même, retiré du permanganate de baryte, en précipitant cette dernière par de l'acide sulfurique titré. » Pour avoir de l'acide sélénique rigoureusement pur, il convient de préparer soi- même le permanganate de baryte, ce qui est aisé en se servant de la méthode indiquée par MM. Rousseau et Bruneau ('); l'acide qu'on obtient en faisant usage du perman- ganate de baryte cristallisé du commerce ne contient d'ailleurs que des quantités très faibles d'impuretés. » Un dosage de baryte et une liqueur titrée d'acide sulfurique permettent d'effec- tuer exactement la séparation, ce qui est important à cause de la solubilité du sélé- niate de baryte. On vérifie que le résultat est obtenu en prélevant un échantillon qu'on partage en deux parties égales : on ajoute dans le premier un sel de baryte, dans le second de l'acide sulfurique, et on n'accepte pas l'acide permanganique si l'une des deux liqueurs donne au bout de vingt-quatre heures un précipité si léger qu'il soit. » Disons en passant que, pour effectuer le dosage de la baryte, il convient au préa- lable de détruire l'acide permanganique par une ébullition prolongée avec de l'acide chlorhydrique de manière à obtenir une liqueur absolument incolore. Si l'on opère autrement, le sulfate se précipite coloré en rose, couleur dont je n'ai pu le débar- rasser par aucun réactif de la voie humide. » Pour oxyder l'acide sélénieux, il faut n'employer que des solutions étendues; de plus, pour éviter la formation possible de séléniate ou de sélénite de protoxyde de manganèse qui, étant insolubles, occasionneraient une perte d'une partie du sélénium, il convient de verser l'acide sélénieux dans l'acide permanganique, afin que l'oxydant soit toujours en excès. » Quand la décoloration est complète, on sépare avec le filtre une masse volumi- neuse d'oxyde hydraté qu'on lave à l'eau chaude pour lui enlever tout l'acide sélénique qu'elle retient, puis on évapore les eaux de lavage, de manière à revenir sensiblement au volume primitif. (') G. Rousseau et B. Bruneau, Comptes rendus, t. XCIII, p. 229; 1881. C. R., i8y6, a" Semestre. ( V. CXXIII, N» 4,) 3l ( --^:58 ) » On constate toujours alors qu'une goutte d'acide permanganique ajoutée à la li- queur est décolorée, que celle-ci, par conséquent, contient encore une petite quantité d'acide sélénieux. On peut s'assurer, d'autre part, qu'elle renferme toujours aussi une proportion, variable mais très faible de manganèse, introduite surtout pendant la con- centration. » Four se débarrasser à la fois de ces deux matières, on ajoute un peu d'acide per- manganique qui oxyde les dernières traces d'acide sélénieux et transforme, en même temps, le sel de protoxjde de manganèse en sel de sesquioxyde et la liqueur prend une teinte extrêmement foncée due à ce dernier sel. » Il peut alors se produire deux cas suivant les quantités relatives d'acide sélénieux non oxydé et de protoxyde de manganèse que contenait la liqueur; parfois, au bout d'une douzaine d'heures, l'oxyde de manganèse provenant de la décomposition du sel de sesquioxyde est complètement séparé ; d'autres fois, au contraire, il est nécessaire de chauffer la liqueur presque à l'ébuUition pour obtenir ce résultat. On v arrive, dans tous les cas, en ajoutant une goutte d'acide sélénieux ; celui-ci détermine la sépara- lion de l'oxyde au bout de quelques instants, tout comme si l'on avait affaire à de l'oxyde colloïdal. » Si la liqueur est incolore, on lui ajoute assez d'acide permanganique pour que, en la regardant sous une épaisseur de 20'^'", elle ait une coloration rose sensible qui doit persister vingt-quatre heures après ; il suffit alors de concentrer pour avoir un acide sélénique bien exempt d'acide sélénieux et contenant une très petite quantité de man- ganèse non pesable. » Le procédé précédemment indiqué pour la précipitation du manganèse s'applique dans des conditions qui en font une méthode analytique commode ; en essayant, par exemple, de précipiter le manganèse de son sulfate, j'ai obtenu le même résultat que précédemment et une séparation tout aussi complète de l'oxyde. » Pendant la concentration de l'acide sélénic[ue, la coloration rose disparaît, par suite de la destruction de la trace d'acide permanganique qu'il renfermait, et la li- queur demeure incolore jusque vers 200° à 210°. Si l'on pousse la concentration plus loin, la coloration réapparaît ; il v a donc, dès cette température, réduction partielle de l'acide sélénique. Mais on peut pousser la concentration plus loin sans élever da- vantage la température, à la condition d'opérer dans le vide ; on peut obtenir alors un acide contenant 12 pour 100 d'eau, dont la composition correspond à celle de l'acide monohydraté SeO'II-. » L'élude des propriétés de cet acide et de celle de l'hydrate à 2 molé- cules d'eau que j'ai obtenus, tous deux cristallisés, fera l'objet d'une pro- chaine Communication ('). « (') Travail fait au laboratoire de M. Ditte, à la Sorbonne. ( ^-39 ) CHIMIE MINÉRALE. — 5///' 1171 nouveau cohallile : le cobaltite de magnésium. Note de M. E. Dufau, présenlée par M. H. Moissan. « L'existence d'un bioxyde de cobalt correspondant au bioxyde de manganèse a été démontrée par les observations de MM. Fischer (') (1889;, A. Carnot (-)(i889), Schrœder (*) (1890) et Vortmann(') (1891). » Schwarzemberg (^) a décrit, en i856, un composé répondant à la for- mule 3Co'O^.R-0 -I-3H-0, dans lequel il soupçonnait le rôle acide du bioxyde de cobalt et qu'il regardait comme pouvant s'écrire ^|,Q j 3CoO^ + 3(CoOCoO^) 4- H=0. » Cette propriété du bioxyde de cobalt, de pouvoir se combiner avec les oxydes basiques, a été définitivement mise en évidence par M. G. Rous- seau C), qui a décrit deux cobaltites de baryum : l'un aCoO'.BaO, l'autre obtenu à plus haute température CoO-BaO. » En poursuivant nos expériences en vue de l'étude de l'action des hautes températures sur les mélanges d'oxydes métalliques, nous avons obtenu un nouveau composé, le cobaltite de magnésium, répondant à la formule CoO'Mg. » Pour cela nous avons chauffé, dans le four électrique de M. Moissan, pendant dix. minutes et avec un arc de 3oo ampères et 70 volts, un mélange intime de i5os'' de sesquioxyde de cobalt et de 75e"' de magnésie. L'opération terminée, le produit, qui avait subi un fort retrait, se présentait sous la forme dune masse cristalline d\m rouge grenat très foncé, trancliant sur la teinte bleu foncé qu'avait prise la chaux du four dans le voisinage du mélange. Cette masse cristalline a été d'abord concassée, puis laissée pendant plusieurs jours en contact avec de l'eau faiblement acidulée par l'acide acétique. « Le résidu de ce traitement est parfaitement homogène et possède une texture cristalline très nette; au microscope, les gros fragments ont un reflet métallique, les parties minces sont transparentes et d'une jolie teinte grenat. La densité du cobaltite (') FiscuER, Chem. Centratblatt, t. I, p. 705. (-) A. Caiinot, Comptes rendus, t. GVIIl, p. 610. (') ScHRCEDER, Chem. Centralblatt, t. 1, p. gSS. (*) VoRTMANN, Berichte, t. XXIV, p. 2744- {') ScHWARZEMBiîRG, Aiui. clei' Chem. iind. Plu, t. XCVII. p. 21 1. C^) G. Rousseau, Comptes rendus, t. CIX, p. 64- ( 240 ) de magnésium est de 5, 06 à -f 20", sa dureté est moins grande que celle du verre, mais supérieure à celle de la fluorine. » Le coballite de magnésium, dont la stabilité vis-à-vis de la chaleur est considé- rable, est assez sensible à l'action des dltTérents agents chimiques. L'acide fluor- hvdrique le dissout assez facilement en donnant un mélange de fluorure de magnésium et de fluorure de cobalt, ce dernier partiellement soluble dans l'eau. L'acide chlor- hydrique l'attaque avec dégagement de chlore, les acides azotique et sulfurique agis- sent moins énergiquement avec dégagement gazeux. La solution ammoniacale froide exerce également une action décomposante et s'empare de l'oxyde de cobalt en se colorant en rose. » L'oxygène est sans action au rouge vif, le soufre agit facilement au-dessous du rouge en donnant du sulfure de cobalt. Le chlore l'attaque lentement avec formation^ d'un sublimé bleu de chlorure de cobalt, le brome agit de même, mais l'iode paraît sans action. » L'acide fluorhydrique anhydre l'attaque avec production de fluorures ; l'acide chlorliydrique anhydre l'attaque également au rouge avec formation d'un sublimé bleu de chlorure de cobalt en houppes soj'euses, et il reste dans la nacelle une masse fondue bleue extrêmement déliquescente. >) Enfin les oxydants tels que l'azotate et le chlorate de potassium sont absolument sans action. )) Pour l'analjsc, le cobalt a été séparé à l'état de sulfure dans la dissolution chlor- liydrique, transformé en oxyde et pesé à l'état de métal après réduction dans l'hydro- gène; la magnésie a été précipitée à l'étal de phosphate ammoniaco-magnésien. Les résultats correspondent à la formule Co' Mg. » En résumé, en chauffant à l'aide de l'arc électrique un mélange convenable de sesquioxyde de cobalt et de magnésie, il y a, par fixation d'oxygène, transformation complète du mélange en un cobaltite de magné- sium cristallisé, correspondant à la formule CoO'Mg (') ». THERMOCHIMIE. — Sur les dissolutions de l'acide trichloracélique. Note de M. Pacl Rivals. « Les chaleurs de neutralisation de l'acide trichloracétique par la po- tasse et par l'ammoniaque varient notablement avec la dilution. Ainsi j'ai trouvé i (:2CP0MI(i'ii)M- AzIP(2ii') dégage -i- i3C'>',85 ( OCPO'-HC/i'i')-^ AzlP(2''') -t-iS»:"', 10 (') Ce travail a été fait au Laboratoire des hautes éludes de M. IL Moissan, à l'Ecole supérieure de Pharmacie. ( 24i ) » Ti'hypothèse d'une dissociation par l'caii du sel ammoniacal ne suffit pas à expliquer cette difTérence. La chaleur de dilution de ce sel n'est en effet que de + o^-^'ji lorsqu'on passe de la dilution 3'" à la dilution 6'". » Au contraire, la chaleur de dilution de l'acide trichloracétique lui- même est beaucoup plus considérable; elle est de o^''',9 lorsqu'on passe de la dilution i''' à la dilution 4'''. On peut dès lors établir les deux cycles suivants : C2Cl=0=H(iii') + AzIP (2"') dégage -m3,8.5 ) ^^.,, C2CP0''.AzH*diluéde 31" à6ii' +0,20) ''+'''^ C-CFO-H dîlué de i'" à 4'" dégage +0,90) , C-CPO-H (/i'")-i-AzII^(aii')d'^'gaSc +i3,ioi ^^ ■» La comparaison est, on le voit, tout à fait satisfaisante. » Pour étudier plus en détail la chaleur de dissolution de l'acide tri- chloracétique à diverses concentrations, j'ai préparé à l'avance des solu- tions plus ou moins concentrées de cet acide, que j'ai ensuite diluées dans un certain volume d'eau portée à la même température. Dans ces condi- tions, on n'a pas à connaître la chaleur spécifique de la solution primitive. On mesure directement la chaleur de dilution D(p,V) correspondant à im volume initial t» et à un volume final V. Connaissant alors la chaleur de dissolution Q(V) de l'acide solide dans un volume V, on a par différence la chaleur de dissolution Q ((') correspondant à un volume ç : (i) Q(r) = Q(V)-D(r,V). » Les résultats obtenus sont très exactement représentés par l'équation » Si l'on veut bien remarquer que '\Ji' est proportionnel à la distance moyenne des molécules d'acide dans le dissolvant ; que, d'autre part, le troisième terme devient rapidement négligeable quand v augmente, on voit que la chaleur de dilution, manifestation de l'énergie développée dans le phénomène, varie proportionnellement à l'inverse de ces distances moyennes. Le travail produit étant proportionnel à j, les forces mises en jeu seraient dès lors proportionnelles à l'inverse des carrés des distances. M Sans insister davantage pour le moment sur ces considérations théo- riques, j'ajouterai simplement que l'équation (2) représente une courbe parfaitement régulière, qui coupe l'axe des abscisses pour v^ == o'", 4 en- ( 242 ) viron : à cette concentration, l'acide trichloracétique solide se dissout sans phénomène thermique appréciable ; si i> augmente, Q((') augmente et de- vient égal à + 2^"', 7 pour r = 8'" (Pickering); si r diminue, Q(}') décroît par des valeurs négatives et devient égal à — 2^-^\ 53 pour (^ = o'"', 1 1 . )) D'après Ostwald, la conductibilité moléculaire [x d'un électrolyte dissous est liée au volume v par l'équation (3) --^ ,=Ki', [A„ étant la conductibilité limite (égale en moyenne à 870) et K une con- stante caractéristique de l'acide. )) Pour certains acides minéraux, pour l'acide chlorhydrique notam- ment, [j. est toujours voisin de sa valeur limite ; en fait, la chaleur de dilution de cet acide est négligeable dès que v est supérieur à i'" (M. Ber- thelot), » Pour l'acide acétique au contraire [K = o, 000018] et pour la plupart des acides organiques, K est très petit et la conductibilité tend très len- tement vers la valeur limite. Les variations de la chaleur de dissolution sont à peine appréciables au calorimètre (M. Berthelot). )) Enfin pour l'acide trichloracétique, K=: 1,21, d'après Ostwaldt ; à une variation rapide de \^ doit correspondre et correspond en effet une varia- tion rapide de Q {y). En fait, il n'y a pas proportionnalité entre les valeurs de \i. et celles de Q tirées des équations (2) et (3). » Ceci m'amènera à examiner si, aux dilutions moyennes (i'" à 20''*), la conductibilité électrique de l'acide trichloracétique est bien réellement représentée par la formule d'Ostwaldt. » Mais auparavant je veux montrer que la présence de l'acide chlorhy- drique influe sur la dissociation de l'acide trichloracétique et la contrarie, de sorte que le mélange de deux dilutions convenables des deux acides peut produire une absorption de chaleur. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le vinyllriméthylène et l'cthylidcnetriméthylène. Note de M. G. Gustavson, présentée par M. Friedel. « En faisant réagir la poudre de zinc et l'alcool sur la tétrabromhydrine de la pentaérythrile [C(CH-Br)''], on obtient le vinyllriméthylène, sorte de styrol de la série grasse. (243) » Je prépare la télrabromliydrine de la pentaérythrite par la méthode de MM. Tollens et Vigand ('). J'ai trouvé, cependant, qu'on peut considé- rablement diminuer la proportion de PBr' par rapport à la pentaérythrite. Je prends seulement quatre parties de PBr^ (contre huit parties indiquées par MM. Tollens et Vigand) sur une partie de pentaérythrite. Il faut chauffer les tubes scellés premièrement au bain-marie pendant deux heures. On ouvre les tubes et on laisse dégager le gazbromhydrique. En chauifant en- suite les tubes pendant vingt heures à la température de i5o°, on obtient la quantité presque théorique de létrabromhydrine 3C=H«(OH)^H-/iPBr'=:3C=H«Br^ + 4PH'0». » Pour obtenir le vinyltriméthylène, on chauffe à la température de 6o°-7o'' le mélange de tétrabromhydrine, de poudre de zinc et d'alcool di- lué. Il faut prendre la poudre de zinc et la tétrabromhydrine en quantités égales, le vinyltriméthylène distillé mélangé avec de l'alcool. L'eau sépare l'hydrocarbure qu'on obtient presque en quantité théorique et qui bout à 40''. Calculé pour Œ H» C = 88,23 H=:ii,76 Obtenu C — 87,96 H = 12, 10 /i8"\ /o°\ /20°\ M Le poids spécifique = 0,7237 (j^Jl 0,7431 ( ^j; 0,7229 [—^j- » Le brome s'unit avec l'hydrocarbure avec une énergie extrême, mais la réaction s'arrête quand la combinaison C^H^Br- est formée. C'est seule- ment quand on laisse la combinaison pendant quelques mois avec du brome à la lumière du soleil qu'on remarque que le brome s'unit davan- tage. Mais cette addition de brome est suivie toujours de la formation d'acide bromhydrique. Le bromure C H* Br- bout à iSS^-igo". En chauf- fant ce bromure avec de l'eau et de l'oxyde de plomb en tubes scellés, suivant la méthode de M. Eltekoff (-), j'ai obtenu une aldéhyde. L'aldé- hyde, oxydée par l'oxyde d'argent, m'a fourni un sel d'argent cristallisé en aiguilles avec 52,5 1 pour 100 et -Sa, 11 pour loo Ag. Le sel d'argent C^H' AgO'- contient 52,22 pour 100 Ag. Cet essai prouve que le bromure contient un groupement CHBr.CH-Br. » Pour prouver que l'hydrocarbure contient seulement une liaison (1) Annales de Liebig, t. CCLXV, p. 3ig. (^) Journal de la Soc. chini. russe, t. X, p. 21 ( 244 ) double, je l'ai soumis à l'oxydation parle permanganate dépotasse, suivant la méthode de M. G. Wagner. J'ai obtenu le ghcol C=lP(01i)^ Calculé pour C^H'OO'- C = 58,82 H=9,8o Trouvé C = 58,55 H = 10,26 » Le glycol bout à 2o6°-2o7''. » Le poids spécifique = 1,094 ( — ); i.oSg (-v)' » En oxydant le glycol par l'acide nitrique dilué, j'ai obtenu l'acide (a. -y) ox\giutarique. Le sel zincique m'a fourni 20,09 pour 100 li-O et 3o,26 pour 100 ZnO. C/H''ZnO^ + 3H-0 contient 20,87 pour 100 H'O et 3o,8 pour 100 ZnO. La formation de l'acide oxyglutarique prouve que la CH-\ constitution du glycol est 1 ^ ^CH.CH.OH.CH^'OH. Pendant l'oxyda- CH'/ tion, il se fixe de l'eau. » Enfin, j'ai mesuré l'indice de réfraction de l'hydrocarbure avec le réfractomètre de M. Pujfrich. En faisant le calcul à l'aide de la formule (— ) -j =3ru, j'ai obtenu le nombre 23,4o> tandis que la théorie ( J.-W. Briihl) pour C^ IP, avec une liaison double, conduit au nombre 22,6. )) A première vue, la théorie ne s'accorde pas avec l'expérience ; le chiffre indiqué pour nne liaison double étant 1,8, j'ai trouvé 2,6. Mais il faut noter que le styrol, les combinaisons cinnamiques et les autres dérivés aromatiques qui contiennent une chaîne latérale avec une liaison éthylé- nique indiquent presque tous la même différence avec la théorie ('). Par conséquent, l'expérience a montré que l'hydrocarbure présente, dans son groupement d'atomes, une analogie avec le styrol. » En combinant les faits indiqués ci-dessus, on arrive à la conclusion que l'hydrocarbure étudié présente le vinyltrimélhylène. Je m'occupe à présent de l'étude des nombreux dérivés de cet hydrocarbure. » La combinaison de vinyltriméthylène avec l'acide iodhydrique est un de ces dérivés qui peut conduire à des corps nouveaux. L'alcool et l'élhyl- trimélhylènc qui en dérivent sont déjà obtenus, mais pas encore étudiés définitivement. J'ai examiné, en détail, l'action de la potasse alcoo- lique sur cet iodure. On obtient derechef un hydrocarbure CMP, mais (') J.-W. liiiLUL, Bciicltlcd. DtiuUchcn chuiii. Ces., t. X\V, p. 178, ( 245 ) c'est un isomère du vinyltriraéthylène ; il bout à 37°, 5. Calculé pour OH» (] = 88,23 H= 11,76 Obtenu C = 87,84 H =12,51 » I^e poids spéc. = 0,7235 [—0)^ 0,7052 (-^ » L'étude de l'action du brome sur cet hydrocarbure a indiqué qu'il contient seulement une liaison double. L'étude de réfraction de lumière conduit au chiffre 23,5, c'est-à-dire j)resque au même que pour le vinyl- triméthylène. En prenant égard au mode de formation de cet hydrocar- bure, on doit lui attribuer la constitution 1 ^ C : CH,CH''; c'est l'cthYli- CH^/ dène triniéthylène. CH\ » Il donne, avec l'acide iodhydrique, un iodure 1 ^ CI,CH-, CH', iso- mérique avec l'iodure qui dérive du vinyltriméthylène. L'eau décompose facilement cet iodure et engendre un alcool qui bout à 1 14°-' 16°. L'étude de cet alcool, ainsi que celle des autres dérivés des hydrocarbures décrits ci-dessus est poursuivie par moi. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur ta constitution de la pinacoline. Note de M. Maurice Delacre, présentée par M. Friedel. « Dans une Note précédente ('), j'ai décrit l'action de l'acide bromhy- drique aqueux sur la pinacoline et démontré que cette réaction permet de faire entrer la pinacoline dans un cycle : pinacoline, bromure, tétraméthyl- élhylène, pinacone, pinacoline. Si donc on voulait admettre la transposi- tion moléculaire en un point, il serait nécessaire, pour appuyer celte hypothèse, de démontrer l'existence, dans le même cycle, d'une seconde transposition. )) C'est la même méthode de déduction qui, appliquée à l'étude de la benzopinacoline (i (-) m'a permis de me prononcer d'une façon catégorique sur sa constitution. » Dans l'étude de la pinacoline ordinaire, corps liquide, j'estime qu'il (') Comptes rendus, t. CXXII, jd. 1202. (-) Bulletin de l'Académie royale de Belgique, t. XX, p. 99; 1890. G. R., 1896, 2» Semestre. (T. CXXIII, N° 4.) 32 ( 246 ) convient d'êlre plus prudent, et j'aurais voulu confirmer le résultat appa- rent de ma Note précédente par la construction d'un second cycle passant par l'alcool pinacolique, par exemple : pinacoline, alcool pinacolique, bromui'e ou iodure de cet alcool, hydrocarbure éthylénique, pinacone, pinacoline. » Ici se présente une difficulté. M. Couturier (') a traité par la potasse en excès et à chaud le bromure de l'alcool pinacolique et obtenu en quan- tités égales l'hydrocarbure symétrique (CH')-.C = C(CH')- et l'hydro- carbure dissymétrique (CIP)\C.CH = CH". D'après l'auteur, le dernier est normal : l'autre est dû à une transposition moléculaire. La comparaison de la série des réactions qu'il a complétée avec le cycle que je considère comme très probable est plus significative que toutes les discussions : (CH^)^C(OH).C(OH).(CH0' (CH')=.C(OM)-C(OH).(CH^)' (CH^)^G.CO.CH=' (CH')^C - C.(CH')- \/ o (CH^)'.C.CFI.OH.CH' (CH=')^C(OH).CH(CH')= (CIP)\C.CHBr.CH* (CH')-.CI.Cri.(CH^)- (CH^)'.C.CH = CÏP (CH^)=.C = C(CH-^)- (CH^)'.C.CH.OH.CH-.OH (CIP)-.C(OH).C(OH) (CFP)=. )) On le voit, toutes les vraisemblances sont du côté de la formule symétrique. » L'étude de la constitution de l'alcool permettra de décide'r dans quel sens se fait la transposition par la potasse constatée par M. Couturier et partant de choisir entre les formides symétrique et dissymétrique de cet alcool; mais, en attendant que cette recherche délicate puisse être menée à bonne fin, un fait me paraît intéressant à signaler, qui donne plus de poids à la formule symétrique. » En traitant par l'acide iodhydrique gazeux une certaine quantité d'alcool pinaco- lique, j'ai obtenu une cinquantaine de grammes de produit distillant au-dessous de ioo°. En le rectifiant à trois reprises au moyen d'un appareil Le ïic\ à quatre boules, j'ai recueilli Sos' de tétraméthjléthylène absolument pur, et à chaque rectification, iS"" de produit distillant au-dessous de ']o°--^3'> (sans point fixe et commençant vers 68°). Ces trois grammes ont été de nouveau rectifiés ; le premier tiers recueilli, saturé de brome (malheureusement dans des condilions défectueuses) et traité par la potasse alcoolique (*) Annales de Chimie et de Physique, 6° série, t. XXVI, p. 433. ( 247 ) en tube scellé, a donné faiblement la réaction d'un carbure acétylénique. A part ce détail, dû peut-être à une anomalie provenant de la saturation par le brome, la déshy- dratation de l'alcool pinacolique paraît normale par l'acide iodhydrique. » Tout en m'attachant à combler les lacunes de ce plan de recherches, je n'ai pu résister au désir de vérifier en même temps la synthèse de Boutlerow. C'est elle qui, il y a vingt-cinq ans, a convaincu les chimistes de l'exactitude de la formule cétonique; c'est sur elle que se sont échafaudés depuis lors tous les travaux exécutés dans ce groupe, et, chose plus grave, c'est grâce à elle que s'est infdtrée dans d'autres séries cette notion, qui a pris un caractère général, qu'une forme symétrique du genre de celle de l'oxyde de tétraméthyléthylène n'est pas susceptible d'exister et se trans- forme spontanément en une forme dissymétrique. » Ij'action des chlorures acides sur les composés organo-zinciques, mé- thode employée par Boutlerow pour exécuter sa synthèse, est l'une des plus sûres de la Chimie organique et l'on peut, sans imprudence, établir sur elle une formule de constitution. J'examinerai plus tard cependant si l'illustre savantrusse n'a pas exposé son produit à l'isomérisation, soit par le traite- ment au moyen de HCl en vue de dissoudre ZnO (opération dont on peut parfaitement se passer), soit en le desséchant par l'anhydride phospho- rique. » Si l'identification de celte acétone avec la pinacoline avait pu être complète, l'argument eût donc été décisif; mais il était difficile de se pro- noncer sur ce point et cela d'autant plus que Boutlerow n'a pas cherché à établir de différence entre les deux produits par des raisons chimiques; l'argument qu'il a tiré de l'oxydation ne pouvait être d'aucune valeur dans ce cas. » L'acétone de Boutlerow est un liquide bouillant avec une fixité remarquable à une tampérature située vers io5°. Son oçleur est analogue à celle delà pinacoline, bien que s'en différenciant nettement. » L'hydrogénation de cette acétone donne un alcool bouillant d'une manière fixe vers 118° et que, malgré des rectifications soigneuses, je ne suis pas parvenu à con- geler dans un mélange de sulfate de soude et d'acide chlorhydrique (ce qui le diffé- rencie de l'alcool pinacolique). Par l'action de l'acide iodhydrique sur cet alcool j'ai obtenu du tétraméthyléthylène. Il ne m'a pas été possible, faute de produit, d'étudier l'action de KOH sur le bromure qui aurait sans doute conduit à l'hydrocarbure normal (CII=')^C.CH =:CIP. L'étude de cet alcool permettra peut-être de l'identifier avec celui obtenu par M. Rizza dans l'action de CCI'.COH sur Zn(Cn^)- et d'effacer ainsi la conti-adiction existant entre les expériences de ce savant et celles de M. Garzarolli. Celui-ci a obtenu CC1^CH(0H).CIP, tandis que le premier a conclu à l'obtention de (CH»)2.G0H.CII(C1P)^ ( =48 ) » Quoi qu'il en soit de l'éUido de ces alcools qui, comme on le voit, porte la trace de transpositions nombreuses, l'action de l'acide bromhydriquc aqueux permet de différencier nettement l'acétone de Boutlerow de la pinacoline. » J'ai pesé dans deux flacons bouchés chaque fois 35?'' de la même solution concen- trée d'acide bromhydrique et j'ai ajouté dans chacun, tout d'un coup et sans refroidir, los'' de produit. » Avec la pinacoline le liquide devient homogène, brun presque noir, s'échauffe et donne lieu, après quelque temps, à un abondant dépôt. » Avec l'acétone le mélange s'échauffe et devient homogène, mais reste jaune-paille clair : c'est à peine si après douze heures il a pris une teinte plus accusée sans jamais devenir brun même après huit jours; après ce laps de temps le mélange a conservé sa parfaite limpidité, il ne s'est pas produit la moindre trace de dépôt ('). » CRISTALLOGRAPHIE. — Propriétés cristalio graphiques de quelques alcoy [cam- phres de la série aromatique. Note de M. J. Mixguin, présentée par ' M. Friedel. « Dans une Communication récente (-), nous avons indiqué les pro- priétés cristallographiques des composés provenant de l'action du camphre sodé sur quelques aldéhvdes aromatiques. )) En réduisant ces composés, on obtient des alcoylcatnphres identiques à ceux qui résultent de l'action des iodures alcooliques sur le camphre sodé (^). » Voici les constantes cristallographiques de ces produits de réduction : /CH — CH^OH- » Benzyl-camphrc : C'ri"(' i . — Ce corps se présente sous la forme de prismes ortliorhonibiques de 9Ç)",od. Pour 6 = 1000, h = 8by. Il ne présente que la modification «', qui est développée de façon à faire disparaître/). /CH — CH2- C^H*— OCH= » Anisyl-camnlire : C*H'*( 1 . — La cristallisation four- ■' \co nil des prismes de io5''4'"'' dans lesquels, pour 6 = 1000, h =: 675, i. Les faces obser- i vées habituellement sont m g^ g^ a^ e^ f. En général les dômes sont très déve- loppés ainsi que les faces g^. (') Université de Gand, laboratoire de recherches. (') Comptes rendus, t. CXXII, p. i548; 1896. (') IIai.ler, Comptes rendus, t. CXII, p. 1^90; t. GXIll, p. 22. ( 249 ) » Méthylsaligényl-camphre. — Cet isomère de l'anisjl-camphre ne cristallise pas assez nettement pour que nous ayons pu déterminer ses constantes géométriques; néanmoins, nous croyons pouvoir assurer que ce corps appartient au système ortho- rhombique. /CH-CHîC»H*-OC^H= » Elhylsaligényl-camphre : C'II'*(' i . — Ce corps cris- tallise dans le système orlhorhombique. L'angle du prisme est égal à iio°. Pour 6=:iooo, A ^222, 9. Les faces observées sont mgg^h^e- a\ Par suite du déve- 1. loppement de e^ les faces a" manquent souvent. » Si nous considérons les résultats ci-dessus, nous pourrons faire à peu près les mêmes remarques que dans la Communication précédente. Nous dirons d'abord que nous n'avons pas observé de facettes hémiédriques. De plus, la similitude cristalline dont nous avons parlé existe encore dans les dérivés de réduction. Nous rencontrons encore en effet dans la zone mm' un angle voisin de 160°, correspondant à une face g^. Cela tient d'ailleurs, comme nous l'avons déjà dit, à ce que l'angle du prisme, chaque fois que nous avons la dérivation g^, ne varie pas beaucoup. En effet, cet angle a pour valeur 111° dans le benzal-camphre; 1 1 4" dans l'anisol; io5o dans l'anisyl et 110° dans l'éthylsaligényl-camphre. » Celte remarque a déjà été faite sur plusieurs dérivés du camphre par M. Zépharovich ('). » Nous pouvons dire, dès à présent, que cet angle voisin de 160° se ren- contre encore dans les dérivés bromes obtenus en partant du benzal et des benzyl-camphres, dérivés que nous étudions actuelleinent avec M. Haller et sur lesquels nous reviendrons plus tard au point de vue cristallogra- phique. » Nous pouvons aussi faire remarquer que les produits de réduction sont tous orthorhombiques, môme quand le corps primitif est monocli- nique. Les deux atomes d'hydrogène semblent avoir pour effet de modifier plus spécialement les dômes pour augmenter la symétrie (^). » (') Sit:b. Akad. Wie/i, 1876, 78; 1881, 83; 1877, i. (-) Travail fait au laboratoire de M. Haller (Institut chimique de Nancy). ( 230 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Formation et éthérification de l'alcool crotonylique. Note de M. E. Charox, présentée par M. Friedel. « Je ferai d'abord ressortir ce fait curieux que, dans la réduction de l'aldéhyde crotonique, la réaction considérée comme secondaire, et don- nant nne pinacone, devient la réaction principale avec Go pour loo de rendement. C'est de beaucoup le rendement le plus élevé obtenu dans une réaction de ce genre dans la série grasse. La formation de la pinacone ordinaire, en parlant de l'acétone, donne lo pour loo de produit à peine dans les bonnes opérations. M. Griner, dans la réduction de l'acroléine, a obtenu im rendement de 20 pour 100 en glycol. » D'autre part, il peut paraître extraordinaire que l'on constate la pré- sence d'iildéhyde butylique normale, et non celle de l'alcool correspondant, dans les produits inférieurs de l'hydrogénation. Ceci s'explique facilement. Le couple zinc-cuivre, qui réduit les aldéhydes non saturées, est absolu- ment sans action sur les composés saturés correspondant. J'ai constaté ce fait en essayant sans succès d'hydrogéner par ce moyen l'aldéhyde ordi- naire, l'aldéhyde isobutyrique et l'acétone. D'autre part, le couple est aussi sans action sur l'alcool crotonylique. On sait d'ailleurs que seuls les hydro- génants puissants, sodium et alcool, amalgame de sodium ou zinc et acides minéraux, permettent de saturer les doubles liaisons dans des cas de ce genre. » Une double liaison voisine d'une fonction aldéhydique est, au con- traire, bien plus facilement saturée : c'est un fait bien constaté. On sait que la fixation des hydracides, du chlore, du brome a lieu dans ce cas à basse température, avec un dégagement de chaleur plus considérable que si l'on opère avec les composés acides ou alcooliques correspondants. » On voit maintenant comment s'expliquent les faits : il se produit un peu d'aldéhyde butylique, la double liaison voisine d'une fonction aldé- hyde étant facilement saturablc; mais la réduction s'arrête là. Une quan- tité plus considérable (25 pour 100 environ du produit mis en réaction) est transformée en alcool non saturé correspondant; la double liaison persiste dans les conditions de l'expérience. Enfin, ces dernières condi- tions sont surtout favorables à la formation de pinacone. Des déterminations calorimétriques permettront certainement d'expliquer complètement les faits; je me propose d'y revenir. ( 25l ) » J'ai constaté expérimentalement l'absence de l'alcool butylique. » L'alcool crolonylique brut est saturé de brome et le produit distillé dans le vide. On recueille à part, en refroidissant le ballon récipient, tout ce qui passe avant 120°, point d'ébullition, dans les conditions de l'expérience, de l'alcool butylique normal bibromé CH^ — CH Br — CH Br — CH^ OH. S'il s'était produit de l'alcool butylique, on devrait constater sa présence dans le produit distillé. Or celui-ci n'en renferme pas. » On constate, de plus, la présence dans l'alcool crotonylique d'une notable quan- tité de paraldcliyde. On peut s'en débarrasser en traitant l'alcool au bain-marie par l'acide sulfurique étendu (3 à 4 pour 100). Dans ces conditions, la paraldéhyde se transforme en aldéhyde ordinaire qui se dégage. L'alcool est ensuite neutralisé, séché et redistillé. » On s'explique facilement la présence de cette paraldéhyde. Elle pro- vient de l'aldéhyde crolonique brute et elle s'est formée dans la préparation de celte dernière, où l'on opère toujours en présence d'aldéhyde élhylique si facilement transformée en paraldéhyde. Une petite quantité est entraînée avec l'aldéhyde crolonique. Elle passe dans les liquides d'épuisement et accompagne alors dans les rectifications l'alcool bouillant à 122°. » Dans cette réduction de l'aldéhyde crolonique j'ai fait varier les con- ditions de température et de dilution. Pour la dilution, on est limité d'une part par la solubilité de l'aldéhyde et d'autre part, si l'on étend trop les solu- tions, par les épuisements qui deviennent pénibles. Je n'ai rien constaté de particulier dans les limitesoù j'ai opéré: la formationduglycol paraît favo- risée par le refroidissement à zéro. La réaction, abandonnée à elle-même, donne lieu à une élévation de température qui peut atteindre 5o°C. L'al- cool crotonylique traité à la température ordinaire par un excès d'acide formique cristallisable donne une formine bouillant à 112°, de den- sité ^ 0,9301 à 0°. Si l'on chauffe, l'acide formique agit comme les acides minéraux et le composé formé est en grande partie résinifié. » J'ai préparé les élhers des acides gras homologues supérieurs en chaufFanlà i5o° l'alcool avec un excès d'acide ou d'anhydride d'acide. On lave le produit de la réac- tion à l'eau alcaline, on le sèche et le rectifie. » Les composés obtenus rappellent par leurs caractères et leurs propriétés les éthers butyliques correspondants; ils ont cependant une odeur plus piquante. Ils fixent deux atomes de brome par molécule. » L'acétine, de densité =0,9838 à 0° bout à iSo-iSi". » L'éther propionique, de densité ^0,9839 à 0°, bout à i5o°-i5i''. » Le dérivé isobutyrique, D = 0,9067 à o", bout à i58''-i59°. » Le dérivé isovalérique, 0 = 0,9012 à o", bout à i78°-i79°. » On ne peut pas préparer ces composés à l'aide des chlorures d'acides. ( 202 ) J'ai, en efl'et, isolé dans une opération effectuée avec le chlorure d'isobu- tyrile un liquide neutre ne se décomposant pas par les alcalis aqueux, mais cependant encore chloré, sans point d'ébullition fixe. Il y a eu fixa- lion sur l'éther non saturé de l'acide chlorhvdrique naissant. On a donc un mélange d'isobutyrate de crotonyle et, probablement, d'isobutyrates de butyle ot et p chlorés. La fixation d'acide chlorhydrique peut, en effet, donner naissance à ces deux isomères. On peut constater expérimentale- ment que le produit de la réaction est loin de fixer la quantité théorique de brome. De plus, si on recueille l'acide chlorhydrique gazeux qui se dégage dans une solution alcaline, on voit s'y rassembler des gouttelettes d'un produit d'odeur piquante bouillant à 77° : c'est le chlorure da croto- nyle CH^ — CH = CH — CH-Cl formé par l'action de l'acide chlorhy- drique sur l'alcool. Je reviendrai sur cette réaction. Comme ce composé peut fixer une molécule d'acide chlorhydrique, en donnant deux composés isomériques ; on voit que l'action des chlorures d'acide est complexe. Il faudrait opérer sur une grande quantité de produit, pour pouvoir tenter avec succès une séparation par distillation fractionnée (' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' électrolyse des acides gras . Note de M. J. Hamonet, présentée par M. Friedel. « Les recherches que j'ai commencées sur l'électrolyse des acides gras bibasiques m'ont amené à reprendre l'étude des décompositions que fait subir l'électricité aux acides gras monobasiques eux-mêmes. J^ai pu ainsi me convaincre que les conclusions énoncées par Kolbe sur ce sujet, et répétées après lui par la plupart des auteurs, sont loin d'être générales, et surtout qu'elles laissent de côté une bonne partie du phénomène. En effet, ces auteurs supposent que la réaction principale provoquée par le courant électrique est représentée par la formule générale (i) 2C"H-"+'C0=K= 2k. -^C0-4-C-"H="^'; au pille négatif. au pùle positif. que, s'il se forme un peu d'hydrocarbure non saturé et d'élher correspon- dant à C"H-"^' CO-C"H-"+', ces produits sont en faible quantité et comme dus à des réactions secondaires. (') Travail fait au laboratoire de M. le professeur Friedel à la Sorbonne. ( 253 ) » Or l'expérience m'a démontré : i" que, dans plusieurs cas, il ne se (ail pas ou presque pas d'hydrocarbure saturé; 2" que l'hydrocarbure non saturé C"H-" tient parfois le premier rang dans la décomposition de l'a- cide C"H-""^'CO-H [Bunge (Journal de la Société russe de Physique et de Chirriie, t. I, p. SiS-Si']; 1889) l'avait déjà remarqué pour les acides pro- pionique, butyrique et isobutyrique]; 3° enfin, qu'il se forme toujours de l'alcool à n carbones, si l'acide en contient /? -l- i ; que la proportion de cet alcool peut atteindre ou dépasser le tiers du produit total fourni par l'électrolyse, et que la constitution de cet alcool n'est pas toujours celle qu'on pourrait supposer. Si les auteurs n'ont pas, jusqu'ici, attiré suffisam- ment l'attention sur ce dernier point, c'est qu'ils ne se sont préoccupés que de la portion éthérée qui surnage le liquide électrolysé, sans rechercher l'alcool que ce liquide retient quelquefois dissous en proportion assez con- sidérable. J'ai bien cherché, en faisant varier les conditions de l'électro- lyse, à obtenir exclusivement l'un ou l'autre produit, mais je n'ai pu jus- qu'ici y réussir. » On peut donc traduire la décomposition que subit le sel de potassium soit par l'équation précédente (i), quand il se forme de l'hydrocarbure saturé; soit par l'équation (2), s'il se produit un hydrocarbure non saturé (2) 2C"H=«+' COnv = 2R + CO- + C"H=" + CH^^^' CO-H ; le liquide du vase intérieur (pôle positif), devient, en effet, toujours acide, si l'alcalinité du liquide primitif n'était pas excessive; soit par l'équa- tion (3) si de l'étlier prend naissance (3) 2C"H="+' CO=R = 2K + CO--1- C«H^"+'CO=C"H="^'. » L'alcool proviendrait de la saponification de cet éther ou de l'hydra- tation du produit non saturé. » Il se forme, en outre, des corps plus condensés, à point d'ébullilion élevé, mais en quantité trop faible pour qu'il m'ait été possible d'en déter- miner la nature. M Je ne vois pas qu'il soit nécessaire d'alléguer l'action oxydante du courant électrique pour expliquer ces diverses transformations. Les résidus des molécules désagrégées (ions, si l'on veut) peuvent se souder entre eux pour former les corps que je viens d'indiquer. » L'appareil dont je me sers se compose : 1° d'un vase cylindriquç de cuivre rouge de aS''™ de haut et 8''™ de diamètre servant de cathode; 2° d'un vase poreux cylindrique de composition spéciale que m'a fourni M. Maillé; ce vase présente le grand avantage G. R., 1896, ■>.' Semestre. (T. CXXUI, K» 4.) 33 ( 254 ) d'être quatre fois moins résistant que les vases poreux ordinaires. Dans ce vase tantôt un fil de platine de i"™ de section, de 2"" de long, tantôt un cylindre de platine de i4'^"' de haut et de 2'="', 5 de diamètre sert d'anode positive. » A l'exemple de Brown et Walker, j'espérais, en faisant varier la surface de l'anode, favoriser ou empêcher la soudure des radicaux hydrocarbonés. Jusqu'ici les résultats n'ont pas été conformes à mon attente. » Le vase poreux est fermé par un bouchon percé de trois trous dans lesquels sont fixés le fil conducteur du courant, un thermomètre et le tube de dégagement des gaz. Le liquide soumis à l'électrolyse remplit presque complètement le vase extérieur et le vase intérieur. Sa densité peut varier de 1,08 à 1,12; quand la densité est plus ffrande il se forme une mousse fort incommode. Un courant d'eau circule autour du vase de cuivre pour empêcher une trop grande élévation de température. Le courant électrique emploj'é est de 4 à 5 ampères et de 6 à 8 volts. Les gaz sortant du vase poreux sont conduits dans une solution de potasse, puis dans des barboteurs à brome suivis de flacons à potasse et d'un gazomètre faisant fonction d'aspirateur. » Après deux ou trois heures de marche, j'arrête l'électrolj se ; je sépare, par dé- cantation, l'éther qui surnage du liquide du vase intérieur; je neutralise la portion inférieure et je la fais bouillir pendant quelques instants pour enlever l'alcool qui s'y trouve dissous; puis je ramène la solution totale à son état primitif par addition d'une quantité d'acide égale à celle qui a été décomposée. » Electrolyse du biilyrate de potasxium. — Une solution de butyrate de potas- sium (densité =1 ,09) a été électrohsée pendant vingt-deux heures, avec les précau- tions indiquées plus haut. Le courant était de 5 ampères et de 6 volts. J'ai obtenu 225s'' de propane bibromé en i .2, bouillant à l!^l''-l[^^î° (une petite quantité s'est bro- mée par substitution pendant lopération qui a duré plusieurs jours), iSs' d'alcool isopropylique ou propanol 2, bouillant, après dessiccation sur la baryte anhydre, à 82°-83° (je l'ai caractérisé par son iodure et son éther benzoïque), 4^''i 5 de buty- rate A'isopropyle bouillant à I28°-I29°, 4^'' à Ss"" de produits j)lus condensés qui se résinifient quand on les traite par la soude pour les séparer par saponification de l'éther mélangé. S'il s'est formé de l'hexane, cela n'a certainement pas été en quantité appréciable. Je n'ai pu également isoler d'alcool propylique primaire. » La formation dans ce cas d'alcool isopropylique et de l'éther butyrique correspon- dant est assez remarquable et ne se peut expliquer que par hydratation du propène, ou par migration d'un des hydrogènes fixés sur le groupe CH- en a. » Electrolyse de V isobutyrale de potassium. — Une solution d'isobutyrate de po- tassium de densité =:i,io a été soumise à l'électrolyse, avec le fil de platine pour anode, dans les mêmes conditions et pendant le même temps que le butyrate de potassium, dont il vient d'être parlé. On a obtenu environ 3ooe'' de propane bibromé en 1.2, ce qui correspond à 628'' de propène, aofi'' d'alcool isopropylique bouillant entre 83''-84°, plus 12?'" d'isobutyrate d'isopropyle bouillant à i2i°-i23°, et 6s"' d'un produit plus condensé bouillant de iSo^à 160", à odeur poivrée. Pas plus que dans le cas précé- dent, je n'ai pu isoler d'iiexane. Les produits principaux de la décomposition du butyrate et de l'isobutyrate : hydrocarbure saturé et alcool secondaire, sont donc par- faitement identiques. )) Dans les deux cas, les gaz recueillis avaient à peu près la même composition et contenaient en majeure partie du propène et de l'acide carbonique. » ( 255 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur dwers modes de Jormation de l'acide nitrodisulfo- nique bleu et de ses sels. Note de M. Paul Sabatiek. « Nous avons montré récemment (Comptes rendus, t. CXXII, p. i479 et 1637) qu'on peut produire l'acide nitrosodisulfonique bleu en faisant réa- gir, sur de l'acide sulfurique saturé d'anhydride sulfureux, un mélange réglé d'oxyde azotique et d'air. )) L'acide obtenu peut, au contact des oxydes cuivrique ou ferrique, fournir les sels correspondants, caractérisés par une teinte propre ('). » Mais il est possible d'arriver soit à l'acide, soit aux sels, par d'autres modes que nous allons indiquer. » I. Réduction de la liqueur nitrososulfurique. — J'ai déjà dit que le sel cuivrique bleu foncé peut être préparé en réduisant, par le cuivre ou par un composé cuivreux quelconque, une solution sulfurique d'acide nitro- sulfurique cristallisé ou, plus simplement, la liqueur obtenue en dissol- vant du nitrite de sodium dau^ l'acide sulfurique concentré et que, pour abréger, j'ai désigné sous le nom de liqueur nitrososulfurique. 1) En réduisant de même par le fer ou par un sel ferreux, on arrive au sel ferrique rose violacé. Une réduclion analogue peut être réalisée par un grand nombre de substances, qui s'oxydent en produisant de l'acide nitro- sodisulfonique bleu. L'expérience est rapide avec le mercure, qui, agité avec la liqueur, la colore en bleu, tandis qu'il se dégage de l'oxyde azo- tique. D'ailleurs la production du composé bleu est promptement limitée, parce qu'il est lui-même réduit par le métal en donnant de l'anhydride sulfureux et de l'oxyde azotique. » On obtient une réaction identique avec l'argent divisé, Vétain, Valu- minium et aussi, quoique beaucoup moins vite, avec le cadmium, l'anti- moine et le plomb (^). Au contraire, le zinc, même en poudre, le bismuth, (') Je dois, à ce sujet, roclifier une erreur qui s'est glissée dans ma dernière Com- munication {Comptes rendus, 29 juin 1896, p. i538) : contrairement à ce que j'avais annoncé, l'hydrate cliromique, mis au contact de l'acide bleu, ne donne lieu à au- cune production de sel stable. La formation observée provenait de la présence acci- dentelle d'une certaine dose d'hydrate cuivrique dans cet o\yde. (') Le cobalt (réduit par l'hydrogène) réagit violemment et donne une liqueur bleu violacé, qui est stable à zéro, mais à la température ordinaire reprend rapide- ment la teinte rose pâle des solutions sulfuriques de sulfate cobalteux; elle contient sans doute un nitrosodisulfonate coballique bleu violacé instable. ( 256 ) \e chrome, V uranium, \g soufre, le phosphore, le niciel [)uv, V arsenic pur, le thallium, le magnésium réagissent plus ou moins sans donner le composé bleu. Le sélénium et le tellure se comportent comme avec l'acide sulfurique pur et donne la solution verte ou rose bien connue. » \! anhydride arscnieux, les oxydes anlimonieux, manganeux, slanneux, les chlorures mercureux, chromcux, les sulfures de carbone, d^ arsenic, de bis- muth, d'étain, de zinc, \q ferrocyanure de potassium, l'urée, les acides axa- lique, (artrique, citrique ne donnent aucun résultat positif. » Au contraire, la liqueur bleue apparaît nettement avec le phosphure ou Varséniure de zinc, avec \' hypophosphite de baryum, moins bien avec le suif ure de plomb ou le chlorure slanneux. h'alcoo'l, l'éther, la glycérine, ver- sés avec précaution à la surface du liquide nitrososulfurique, réagissent vivement en produisant un anneau bleu, qu'on peut réaliser plus difficile- ment à partir de l'acide acétique. » Si la réduction est produite en présence d'oxyde cuivrique ou fer- rique, cet oxyde se combine à l'acide bleu, pour donner un sel plus stable, et fournit ainsi une coloration bleue ou rose plus intense. C'est ainsi qu'on atteint rapidement des solutions très colorées au moyen de l'étain, de l'aluminium, de l'argent et surtout du mercure. » On pourra les réaliser plus commodément encore, en employant une liqueur nitrososulfurique contenant à l'avance l'oxyde qui peut être com- biné. Ainsi, en dissolvant dans l'acide sulfurique concentré du sulfate cui- vrique, puis une certaine dose de nitrite de sodium, on a un réactif à peu près incolore, qui donne de suite le sel cuivrique bleu foncé quand on le traite par l'une des matières indiquées ci-dessus comme réductrices. La coloration, étant plus intense et plus stable, se montre même pour cer- taines substances qui avaient paru sans action, telles que les sulfures d'ar- senic, de zinc, de bismuth, la poudre de zinc ou de magnésium, le sulfite, Yhyposulfite de sodium, le sulfure d'ammonium, et même, quoique faible- ment, avec l'acide citrique. » On a des résultais analogues en remplaçant, dans la liqueur, le sulfate cuivrique par le sulfate ferrique. » IL Action de l'acide sulfureux sur la liqueur nitrososulfurique. — L'anhy- dride sulfureux dirigé dans la liqueur nitrososulfurique ne donne aucune réaction. Il en e^ de même de sa solution dans l'acide sulfurique con- centré : la liqueur reste incolore. Mais si, en refroidissant, on l'additionne du cinquième de son volume d'eau, on obtient immédiatement le composé bleu. ( 257 ) » On arrive aisément à le produire : » Soit en faisant d'abord nne solution de gaz sulfureux dans l'acide sul- furique dilué du tiers de son volume d'eau et ajoutant, au liquide obtenu, son volume de liqueur nitrososulfurique ; » Soit en ajoutant de l'eau à la liqueur nitrososulfurique jusqu'à colo- ration jaune verdàtre, et versant ensuite peu à peu dans ce liquide une solution d'anhydride sulfureux dans l'acide sulfurique concentré : la colo- ration se produit immédiatement assez intense. » On peut même la manifester en versant avec précaution dans le liquide nitrososulfurique une solution aqueuse d'acide sulfureux. » h'eau est un facteur nécessaire de la réaction, qui doit être formulée 2 (AzO^ SO'H) + 3 SO^' + 2 H- O = 2 AzO (SO'H)= + SO*H^ » La formation directe du sel cuivrique peut être obtenue d'une ma- nière semblable.il suffit d'ajouter une goutte d'une solution aqueuse verte de nitrite cuivrique à une solution de gaz sulfureux dans l'acide sulfu- rique un peu dilué, pour obtenir très intense la coloration bleu violacé. » m. Action de t'oxyde azotique sur un sulfate métallique en solution sulfurique. — \° Desbassins de Richmond avait annoncé jadis que l'oxyde azotique colore en bleu violet la solution sulfurique de sulfate cuivrique. On avait négligé ce fait, attribué par Jacquelain à la présence d'un sel ferreux. » La formation du nitrosodisulfonate cuivrique bleu a lieu bien réelle- ment quand on fait passer un courant d'oxyde azotique AzO au travers d'une solution de sulfate cuivrique pur dans l'acide sulfurique con- centré. Ija coloration, perceptible après quelques minutes, continue à s'ac- croître régulièrement. La réaction est représentée par la formule 3AzO + SO'Cu + 3S0'H- = AzO(SO')-Cu + 2(Az0-.S0^H) + 2H-O. » La liqueur bleue obtenue contient beaucoup d'acide nitrosulfurique : traitée par l'oxyde cuivreux, elle donne une formation nouvelle très in- tense de nitrosodisulfonate bleu foncé. Elle se décolore peu à peu, en déga- geant de l'oxyde azotique et du gaz sulfureux. » 2" On obtient une formation semblable en s'adressant au sulfateferrique dissous dans l'acide sulfurique. Le liquide prend une teinte rose de plus en plus foncée et contient beaucoup d'acide nitrosulfurique libre : l'addi- tion de sulfate ferreux y détermine un accroissement notable de la cou- leur rose. ( ^-'is ) )) 3° Le compose rose se produit encore plus aisément par l'action de l'oxyde azotique sur les solutions sulfuriqucs àe sulfate ferreux, qui don- nent promptement une coloration rose violacé, avec formation simul- tanée de sulfate ferrique, selon la formule 3AzO + 6SO'Fe + 6SO'H- = [AzO(SO')-pFe- + 2[(SO*)'Fe=']-t-6H-0. D'ailleurs l'oxyde azotique est sans action sur l'acide sulfurique seul, aussi bien que sur les solutions sulfuriques des sulfates chromique et manga- nique. » ZOOLOGIE . — Nouvelles observations sur la scatoconque ovulaire du Clythra quadripunctata ('). Note de M. A. Lécaillon, présentée par M. Gui- irnard . « Dans un important Mémoire déjà assez ancien, Genc (-) montra que les tubes habités par les larves de certains insectes sont construits avec les excréments de ces larves et que les œufs des Cryptocéphales et des Clythres sont revêtus, au moment de la ponte, d'une enveloppe faite des excréments maternels. Il fit remarquer, en outre, que le système de protection larvaire au moyen de matière excrémentitielle apparaît sous forme d'un manteau protecteur très simple chez les Cassides pour arriver à former un tube com- plet chez les Clythres. n Dans un Travail récent (^), j'ai décrit et figuré l'enveloppe excrémen- titielle de l'œuf du Clythra quadripunctata et donné quelques détails sur la manière dont l'insecte construit cette enveloppe. Remarquant la grande perfection et l'ornementation compliquée de cette coque par rapport à celles des larves, j'ai indiqué qu'il convenait de considérer les coques ovu- laires comme constituant le terme le plus parfait du moyen de protection par la substance excrémentitielle. Séparant ensuite ces envelopjics des coques analogues, faites de particules ramassées dans le milieu ambiant (larves de Phrygancs, etc.), j'ai proposé de les appeler scatoconques , mot indiquant bien leur origine singulière, et de distinguer les scatoconques ocu- laires et les scatoconques larvaires, selon qu'elles servent à abriter l'œuf ou la larve. (') Travail fait au laboratoire de M. Balbiani, au Collège de France. (') Annales des Sciences naturelles {Zoologie), t. XX, p. i55; iSSg. (') Comptes rendus des séances de la Sociélc de Biologie, séance du iG mai 1S96. (259) » De nouvelles observations, faites sur la même espère, m'ont conduit à rectifier et à compléter certains détails relatifs à la durée de confection de la coque, à l'absence de celle-ci sur certains œufs pondus par des indi- vidus tenus en captivité, à la manière dont l'œuf sort de l'orifice génital et au rôle des pattes postérieures dans la confection de la coque. Mais ces nouvelles observations m'ont surtout conduit à ce résultat beaucoup plus important, à savoir que la présence d'une scatoconque ovulaire bien orne- mentée est liée à l'existence, chez la femelle, de certains organes assez com- pliqués, n'existant pas chez le mâle, et servant précisément à sa construction. )) Au sujet du temps mis par la femelle pondeuse pour construire la sca- toconque ovulaire. Gêné dit avoir observé que, chez une espèce de Crypto- céphale, la ponte d'un œuf dure de cinq à six heures, et que l'insecte, pendant ce temps, s'interrompt plusieurs fois pour manger sans doute, dit-il, à cause de la nécessité de se procurer des excréments pour en en- tourer ses œufs. J'avais moi-même d'abord évalué à plusieurs heures le temps nécessaire pour la ponte d'un œuf et j'avais attribué à la privation d'aliment convenable l'absence de la scatoconque autour d'une partie des œufs pondus par des insectes en captivité. En réalité, il n'en est rien ; j'ai très rigoureusement observé que la femelle de Clythra quadripunctata ne met, dans les conditions normales, que douze minutes pour confectionner une scatoconque ovulaire, et que plusieurs œufs sont pondus successive- ment, sans que l'insecte prenne aucune nourriture. Si, en captivité, cer- tains œufs sont nus, cela est dû à ce que les insectes ne sont pas dans des conditions normales et se gênent les uns les autres lorsqu'ils sont nom- breux dans un étroit espace. D'ailleurs, le rectum des femelles ayant pondu des œufs nus contient toujours des résidus excrémentitiels. » Pour la sortie de Fœuf de l'orifice vulvaire, Gêné dit que l'œuf sort peu à peu et est recouvert à mesure de la matière excrémentitielle. J'avais cru d'abord que les choses se passaient ainsi chez l'espèce que j'ai étudiée, mais l'œuf sort complètement de l'orifice génital et est placé aussitôt le long d'une gouttière médiane et longitudi- nale que présente sur sa surface ventrale l'anneau du corps situé immédiatement au devant de l'orifice vulvaire. Les pattes postérieures le maintiennent sur les côtés au moyen de leurs tarses et le font tourner sur lui-même autour de son axe longitudinal et le déplacent longitudinalement dans la direction de l'anus, amenant ainsi successi- vement devant celui-ci les divers points de la surface de l'œuf où la matière excrémen- titielle doit être déposée. C'est le pôle postérieur de l'œuf (c'est-à-dire celui qui sort le premier de l'orifice génital) qui est placé le plus postérieurement par rapport à l'insecte; il est recouvert le premier par la substance excrémentitielle et c'est vers lui que sont dirigées toutes les pointes des lamelles de la scatoconque; les conclusions ( 26o ) relatives à la loi de Hallez, déduites de la structure de la scatoconque (' ), restent donc rigoureusement exactes. » Quant au\ organes spéciaux portés par la femelle et qui servent à la construction de la scatoconque, ils dépendent tous de rextrémité du rectum; ils comprennent des parties chitineuses, des muscles et des glandes. Autour de l'orifice anal on trouve un petit appareil chitineux, consistant essentiellement en deux sortes de demi-anneaux placés symétriquement de chaque côté du plan de bilaléralité du corps; aux quatre extrémités des deux demi-anneaux sont quatre petites masses chitineuses ayant une facette aplatie, tournée vers l'extérieur du corps. Des muscles font mouvoir ces pièces chitineuses qui sont chargées de régler la forme des lambeaux excrémentitiels déposés sur la surface de l'œuf et de leur faire prendre la disposition en mosaïque, si caracté- ristique de la scatoconque quand elle a été débarrassée préalablement de sa couche externe de lamelles épineuses. Outre cet appareil chitineux anal on trouve, un peu au delà de l'extrémité anale du rectum, une série de petites pièces chitineuses, dispo- sées en couronne autour du tube rectal et dépendant de lui; elles servent d'insertion à des muscles chargés de régler les mouvements de l'extrémité du rectum, qui peut faire saillie à l'extérieur pour apporter les lambeaux excrémentitiels sur la surface de l'œuf. Enfin, on trouve, occupant les régions dorsales et latérales de la partie terminale du tube digestif, une double masse glandulaire très développée et de couleur rougeâtre, qui déverse son produit dans le rectum. Ce liquide agglutine les matières excrémenti- tielles destinées à entrer dans la constitution de la scatoconque; il en fait une matière onctueuse, très liante, facile à pétrir et plus résistante, après durcissement, que les excréments bruts constitués surtout par de nombreux filaments très aisés à dissocier. » Les lambeaux delà matière excrémentitielle sont déposés sur l'œuf par rangées transversales successives; quand une facette losangique (^) est constituée et soudée aux facettes voisines par l'appareil chitineux anal, une lamelle épineuse vient la recou- vrir tout en ne lui étant soudée qu'à la base. Grâce au double mouvement de rotation et de déplacement longitudinal imprimé par les pattes postérieures à l'œuf, celui-ci est peu à peu recouvert complètement par l'enveloppe élégante dont l'existence est un des points les plus curieux de l'histoire du Clythra quadripunctata. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Influence de la réaction du milieu sur Coc- tivilc du ferment oxydant des Champignons. Note de M. Em. Bourqcei.ot, présentée par M. L. Giiignarcl. « Dans ses recherches sur les matières oxydantes organiques ou inorga- niques, Schonhein revient à plusieurs reprises sur la coloration qu'elles donnent avec l'aniline. Or, lorsqu'on met en contact, en présence de Tair, une macération de Champignon, riche en ferment oxydant, avec de l'eau (') Voir mon travail indiqué ci-dessus (^). (') Voir les figures dans mon travail précédent. ( 26i ) saturée d'aniline pure, ce n'est qu'au bout d'un temps assez long, quel- quefois plusieurs heures, qu'on observe une faible coloration jaune sale, qui peut même passer inaperçue si la macération employée est elle-même déjà colorée et trouble. » Pensant que la nature alcaline de l'aniline pouvait être un obstacle à l'action oxydante du ferment, j'ai songé à opérer sur des solutions d'ani- line additionnées de proportions variées d'acide. Pour effectuer ces recher- ches dans des conditions convenables, il fallait employer un acide dépourvu d'action destructive sur le ferment. L'acide acétique étant indiqué par Schaer (') comme n'empêchant pas la coloration en bleu de la teinture de résine de gaiac par les oxydants, je me suis servi de cet acide qui, en effet, s'est montré le plus souvent assez indifférent par lui-même. » Il fallait aussi trouver une solution active de ferment oxydant inco- lore, et restant telle quand on l'abandonne à elle-même. Si beaucoup de Champignons sont riches en ferment oxydant, il en est peu qui donnent des macérations aqueuses incolores. Parmi ceux que j'ai étudiés récem- ment (-), celui qui m'a paru donner la macération la plus commode pour mes essais est le Riissula delica (Vaill.), espèce à peu près blanche dans toutes ses parties. n II en a été fait une macération, par trituration, avec du sable et de l'eau chloro- formée, en employant 5 parties d'eau pour i de champignon et filtrant. C'est la solu- tion ainsi obtenue, laquelle est à peine teintée de jaune, qui m'a servi dans toutes mes expériences. » Tout d'abord son action a été essayée sur la teinture de gaïac, en présence de proportions croissantes d'acide acétique, allant de i à 5o d'acide cristallisable pour 1000. On ajoutait deux gouttes de teinture à lo'^'^ d'un mélange d'eau acidulée et de solution fermenterire, le volume de cette dernière solution étant toujours le même (4")- « La coloration bleue s'est produite immédiatement et avec la même intensité, dans tous les essais. Par conséquent, conformément aux données de Schaer, la réaction n'est pas empêchée, même par de fortes proportions d'acide acétique. » Ce fait établi, j'ai étudié, dans des conditions analogues, l'action de la macération de Russule, non seulement sur l'aniline, mais encore siu- l'or- thotoluidine et la paratoluidine. » Dans ces essais, on a toujours employé un même volume de solution d'alcali et de (') D'' Schaer, Veher die Guajaluinklur ah Reagenz {Apotheker Zeitung, p. 749; 1894). (') Em. Bourquelot^ Les ferments oxydants dans les Champignons {Comptes rendus de la Société de Biologie, p. 811 ; 1896). G. R., 1896, 7' Semestre. (T. CXXIII, N° 4.) -M ( 202 ) solution fenuentaire. La proportion d'acide acétique allait ea croissaut avec le nu- méro de l'essai; mais de l'eau était ajoutée, dans tous les cas, de façon à amener le volume du mélange à 20'='^. Voici d'ailleurs les détails de l'opération pour un essai avec l'aniline. » Dans un tube à essai n" 1 on introduit successivement ce Solution saturée d'aniline 5 Eau 8 Acide acétique cristallisé à i pour 100 2 Solution de ferment 5 >i On agite vivement de temps en temps de façon à réintroduire de l'oxygène dans le liquide, car, dans ces sortes d'oxydations, l'oxj'gène en dissolution est rapidement absorbé, et si on laisse le liquide en repos, la réaction ne se continue que dans les couches immédiatement en contact avec l'atmosphère. » Dans le mélange ci-dessus, la proportion d'acide acétique cristallisable s'élève à I pour 1000. On en a fait d'autres en même temps, portant les n"" 2, 3, 4-, 5 et 6, renfermant 2, ^, 10, 20 et 5o d'acide acétique cristallisable pour 1000. On a enfin disposé, à titre de comparaison, un essai témoin, pour lequel le mélange ne ren- fermait pas d'acide acétique. » Résultats. — ■ Avec l'aniline, tandis que, dans le tube témoin, l'oxydation s'est à peine manifestée, au bout de deux heures, par une légère coloration jaune, dans les tubes 1, 2, 3 et 4-, mais surtout dans le n" 3, cette oxydation a été très active. Les liquides ont pris presque immédiatement une teinte jaune sale qui s'est accrue rapide- ment en intensité. Ils ont laissé déposer, en même temps, un précipité jaune brunâtre. Par ses caractères, la réaction rappelle celle du chlorure de chaux sur l'aniline. Le précipité est soluble dans l'éther, auquel il communique une teinte jaune. La réaction a été très faible en 5 et nulle en 6. » L'orthotoluidine et la paratoluidine donnent des résultats analogues, seulement la couleur des produits d'oxydation est différente. Avec l'orthotoluidine, cette couleur est d'un beau violet bleu. Pendant plusieurs heures, les liquides restent limpides, la teinte allant toujours en s'accentuant, et ce n'est qu'au bout d'un temps relativement long que la transparence disparaît. Si l'on agite le liquide avec de l'éther, celui-ci se teinte légèrement en rose, mais la plus grande partie de la matière colorante reste en solution aqueuse. Le mélange témoin est resté jaune trouble. » Avec la paratoluidine, la coloration est d'abord d'un beau rose, puis devient rouge vineux. Si l'on agite avec de l'éther, celui-ci prend une teinte jaune aurore très accusée, tandis que la solution aqueuse est légèrement rosée. Le mélange témoin s'est coloré en jaune et s'est troublé, à la longue. M J'ai fait des recherches semblables avec le phénol. Le ferment, ajouté à une solu- tion aqueuse de phénol, la brunit très lentement et très légèrement, réaction qui est empêchée par addition d'acide acétique. Par contre, si l'on alcalinise le mélange avec du carbonate de soude, par exemple, dans la proportion de 1 à 4 pour 1000 (carbonate de soude ciistallisé), l'oxydation se trouve favorisée au point que l'on obtient des liquides complètement noirs. Si l'on étend ces liquides avec de l'eau, on peut constater ( 263 ) que la teinte obtenue rappelle tout à fait celle des urines des opérés pansés au phénol. » En résumé, on voit que la présence d'un acide ou d'un alcali, suivant les substances à oxyder, peut jouer un rôle important dans les oxydations par le ferment oxydant des Champignons. C'est là un résultat auquel on pouvait s'attendre, étant donné ce que nous savons des oxydations dans les laboratoires. « HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur un Jiltre de cellulose. Note de M. Henri Pottevin ('). « On sait qu'il est possible de séparer un liquide des microrganismes qu'il tient en suspension, en lui faisant traverser une cloison de plâtre ou de porcelaine dégourdie. Les fdtres de porcelaine actuellement en usage répondent à tous les besoins de l'hygiène et de l'industrie, mais ils exigent des soins minutieux : ils doivent être fréquemment nettoyés et stérilisés, car ils finissent toujours, après un temps variable avec les conditions de l'opération, par être traversés par les microrganismes qu'ils retiennent dans leurs pores. » Il y aurait intérêt, surtout au point de vue de la construction des filtres à grande surface et à grand débit, à disposer d'une matière filtrante moins fragile et moins coûteuse que le biscuit. On a depuis longtemps songé à la pâte de papier; mais, malgré de nombreux essais, on n'a jus- qu'ici réalisé, à notre connaissance, aucun filtre de cellulose susceptible d'être substitué, dans la pratique, aux filtres de porcelaine; cela tient, nous semble-t-il, à ce qu'on s'est trop exclusivement préoccupé d'obtenir par compression des masses compactes, sans donner assez d'attention à la finesse et à la régularité des fibres. » Avec des fibres de cellulose finement pulvérisées et tamisées, mises en suspension dans l'eau, nous obtenons une pâte qui, abandonnée à la des- siccation lente, donne des plaques capables, sous une épaisseur de quel- ques millimètres, de remplacer la porcelaine. )) Ces plaques doivent, pour la filtration, être maintenues entre deux lames de grès ou de métal perforé; montées en batteries, grâce à un dispo- sitif analogue à celui des filtres-presses qui soni aujourd'hui d'un usage (') Travail fait à l'Institut Pasteur. ( 264 ) courant dans l'industrie, elles permettent de réaliser simplement des filtres à grand débit. La facilité avec laquelle elles peuvent être de nouveau réduites en pâte et entièrement régénérées fait que, dans la pratique, pour l'entretien d'un filtre, le plus simple serait de remplacer toute plaque al- térée par une plaque neuve. » Nous donnons ci-dessous, à litre d'exemple, deux expériences eflTectuées avec l'eau des conduites du laboratoire; cette eau vient d'un réservoir alimenté parla Vanne; la filtration s'effectuait sous une pression de lo™ environ. » Toutes les vingt-quatre heures, à partir du début de l'expérience, on ense- mençait : » 1° Un ballon contenant 100"="^ d'eau ordinaire peptonisée à 4 pour 100, stérile; » 1° Dix tubes contenant chacun 18" d'eau ordinaire peptonisée à 2 pour 100, sté- rile. Le ballon recevait loo" d'eau filtrée, chaque tube en recevait i". Le tout était mis à l'étuve à 35°, I. II. Début de l'expérience 26 sept. 1895 8 juin 1896 Epaisseur de la plaque filtrante en millimètres 2,5 1 Poids de la plaque filtrante rapportée à i™i de surface. 2''s,26o i'^,o87 Débit en une heure rapporté à i™i de surface 11"', 5oo 28'", 200 Le premier ballon qui se soit altéré est le 7'= 3« La première série de tubes dont tous les tubes soient altérés est la 14" 5° Nombre de germes en \'' d'eau non filtrée i5oo 1000 PHYSIOLOGIE ANIMALE. — La courbe respiratoire de l'œuf de Poisson et la mécanique de l'extension du blastoderme. Note de M. E. Bat.4ili>o.v, pré- sentée par M. de Lacaze-Duthiers. (c Dans une Note publiée récemment ('), j'ai indiqué les principaux jalons fournis par l'étude de la fonction respiratoire chez l'œuf de Télé- ostéen. La courbe, parallèle à celle des œufs d'Amphibiens, me paraît établir l'homologie des stades au moins au point de vue physiologique. Mais, dans chaque cas particulier, elle demanderait à être interprétée. » En ellet, l'élimination d'acide carbonique ne croit pas d'une façon régulière. Entre la fécondation et l'éclosion, nous enregistrons réguliè- rement deux baisses considérables : l'une qui précède l'extension du blas- toderme, V autre qui marque la Jin du recouvrement. Ces deux temps d'arrêt (') E. Bataillon, Evolulion de la fonction respiratoire chez les embryons d'Am- [jliibicns et de Tcléasléens {^Soc. de Biologie, 4 juillet 1896). ( 26,^ ) méritaient l'attention pour une raison que je vais rappeler. Les physio- logistes se sont demandé si l'œuf de Poisson évoluant dans l'eau ne lui emprunterait pas constamment des matériaux dissous. Pour m'éclairer sur ce point, j'ai fait évoluer des œufs sur un tamis dans un courant d'air saturé d'humidité. Ils ont évolué complètement, et l'éclosion est arrivée en même temps que pour les témoins développés dans l'eau à la même tem- pérature. L'expérience a été répétée depuis trois ans avec plusieurs types de Poissons osseux vulgaires (Vairon, Vandoise, Rousse, Goujon). » Ainsi, pour ces œufs, les échanges avec le milieu extérieur seraient exclusivement gazeux et, immédiatement, l'importance de la fonction respiratoire frappe l'esprit. Si l'équilibre initial se modifie régulièrement, les réactions dont il est le siège pourront se répercuter sur le milieu ; et si, dans l'éhmination d'acide carbonique, nous remarquons des oscillations énormes comme les deux signalées plus haut, ces oscillations doivent avoir une origine saisissable dans l'édifice cellulaire qui se façonne. » Le germe, pendant la première période de développement, affecte la forme d'une lentille plan-convexe. C'est un assemblage d'éléments à sec- tion polygonale intimement unis. J'ai signalé en 1893 (') '^ réaction uni- forme du protoplasma au bleu de méthylène et 1 individualisation graduelle dans sa masse de grains chromatiques qui sont incorporés aux noyaux en division. Ces granulations s'observent surtout dans les couches profondes dont les éléments ont dû conserver une plus grande partie de vitellus nu- tritif. En effet on voit les cellules s'invidualiser et s'arrondir en se déta- chant d'une véritable membrane primaire sur laquelle viennent s'insérer les filaments du rèticulum rayonnant. Par conséquent, entre deux cellules pri- mitivement contiguës, nous trouvons une membrane primaire qui va dis- paraître. Entre cette membrane primaire et la membrane propre de la cellule (^membrane secondaire de Carnay), le rèticulum rayonnant persiste un certain temps, dégagé des filaments transversaux qui l'obscurcissent au niveau de la cellule proprement dite. Dans cette zone périphérique dont le plasma a été en quelque sorte exprimé de la masse élémentaire, on aperçoit souvent des granules et des filaments chromatiques en rapport avec les asters d'un noyau en division. L'incorporation de la substance colorable apparaît nettement : 1° lorsque le centrosome dédoublé figure au contact de la membrane nucléaire intacte deux masses mal limitées, que (') Bataillon et KœHLER, Observations sur les phénomènes karyokinétiques dans les cellules du blastoderme des Téléostéens {Comptes rendus, iSgS). ( 266 ) l'on prendrait pour des novaux, et tranchant par leur coloration éner- gique sur le noyau véritable avec ses rares granulations incolores; 2° lors- que, au stade du fuseau, les filaments achromatiques imprégnés de sub- stance colorable simulent un dyaster, les granulations nucléaires étant encore groupées en une plaque équatoriale. » La substance des cellules profondes subit donc une sorte de triage, et deux raisons me portent à penser qu'il s'agit d'éléments vitellins : \° Le phénomène est de plus en plus net à mesure qu'on approche du vitellus, et c'est là que sont, pour ainsi dire, localisées les figures de karyokinèse; 2° Les noyaux parablastiques sont évidemment le centre d'une élaboration analogue et exceptionnellement intense portant sur le vitellus de nutrition. » Ces noyaux, après le double traitement par le bleu de méthylène et l'éosine, présentent une forme en araignée très caractéristique. Avec leurs prolongements qui s'enchevêtrent à la surface et plongent irrégulièrement dans la profondeur, taillés comme à Temporte-pièce, iis rappellent assez bien les cellules amacrines stratifiées de la rétine. Ils fournissent, par division indirecte, des cellules au germe. C'est donc à ce niveau que l'élaboration ds la substance chromatique est le plus intense, qu'elle s'effectue directe- ment par le parablaste sur le vitellus, qu'elle se continue dans les éléments issus du parablaste ou dans les cellules profondes du germe, encore riches en matériaux vitellins. » Mais l'activité multiplicatrice liée aux conditions de nutrition est limitée. Les réserves vitellines peuvent s'épuiser au contact du germe; les échanges respiratoires peuvent devenir difficiles par suite de l'amoncelle- ment des couches. Le fait indéniable, c'est que, si l'on passe pour la Van- doise de la dix-huitième à la vingt-quatrième heure, la région parablas- tique offre un aspect tout nouveau. Plus de formes en araignée ; des noyaux clairs, irréguliers, distribués dans une zone granuleuse et bien limitée, su- périeurement et inférieurement. Plus de figures de karyokinèse dans la pro- fondeur du germe à la partie moyenne; elles sont localisées sur les bords. » Voilà le temps d'arrêt si nettement mis en évidence par la courbe respiratoire; et sa caractéristique avait frappé les morphologistes. » La genèse des cellules parablastiques ne paraît pas durer longtemps, écrit Henne- guy; dès que le germe commence à s'étaler à la surface du vitellus, que la cavité ger- minative s'est constituée et que les feuillets blastodermiques se différencient; on ne voit plus de cellules prendre naissance en dehors du germe ('). (') liENNEGUT, Recherches sur le développement des Poissons osseux, p. 49; 1889. ( 267 ) » Ija division se localisant sur le pourtour du germe, la parlie moyenne de la lentille se trouve disloquée et soulevée; les cellules de la profondeur, dont beaucoup montrent des prolongements amœboïdes, viennent s'accu- muler à la périphérie. Le talus marginal a donc une double origine : locali- sation de l'activité multiplicatrice liée auK conditions He nutrition, migra- tion des cellules protondes qui relève des mêmes conditions. Entre le germe soulevé et la couche parablastique, le fluide vitellin fait irruption dans une cavité de segmentation très irrégulière, à traders des plages de cellules profondes restées en place. Celles-ci, trouvant des conditions medleures, vont reprendre de l'activité pour compléter l'endoderme primitif. M Le mouvement d'extension du blastoderme, commencé par la localisation de l'activité multiplicatrice à la périphérie, se continue jusqu'au revêtement complet du vitellus, et le principe de cette extension semble rester identique, puisque, à mesure qu'elle progresse, l'accentuation des échanges nutritifs est attestée par le relèvement simultané de la courbe d'élimination. Des considé- rations de même ordre permettraient sans doute de comprendre la chute qui marque l'occlusion du trou vitellin et la rehausse graduelle qui mène à l'embryon. » J'ai montré précédemment ( ' ) qu'on peut voir un rapport fatal entre la marche de la segmentation et la direction de Vaxe embryonnaire. L'extension du blastoderme à la surface du vitellus paraît également fatale et étroitement liée aux conditions de nutrition. Si les faits observés ont la signification que je leur attribue, si le germe en voie d'organisation est régi par une physio- logie continue avec celle de l'adulte, il y aura lieu de revenir en particulier sur chaque oscillation de la fonction respiratoire. > ANATOMIE ANIMALE. — Sur la présence, dans le nerf laryngé supérieur, de fibres vaso-dilatatrices et sécrétoires pour la muqueuse du larynx. Note de M. E. Hédon. » En étudiant l'innervation vaso-motrice du larynx (sujet qui ne paraît pas avoir attiré jusqu'ici l'attention des physiologistes), j'ai découvert que l'excitation du bout périphérique du laryngé supérieur provoque la rubé- faction de la muqueuse du larynx du côté correspondant, en même temps (') Bataillon, Rapports entre le premier sillon de segmentation et l'axe em- bryonnaire {Comptes rendus, aa juin 1896). ( 268 ) que la sécrétion des petites glandes à mucus qui s'y trouvent. Le phéno- mène ne laisse pas que d'être d'une observation assez délicate. » Sur un chien curarisé, soumis à la respiration artificielle, les deux laryngés supé- rieurs sont isolés et coupés sur les côtés du larynx ; puis on maintient largement ouverte la gueule de l'animal, on attire la langue fortement au dehors et l'on rabat l'épiglotte sur sa face dorsale: l'ouverture du larynx apparaît alors et, si l'on dispose d'un bon éclairage, les changements de couleur de la muqueuse sont faciles à appré- cier. C'est sur la région aryténoïdienne qu'il faut maintenant fixer son attention ; à ce niveau, la muqueuse est ordinairement pi'ile, lorsqu'elle n"a pas encore été irritée. Si alors on excite le bout périphérique d'un laryngé, elle rougit de la façon la plus ma- nifeste. Cette rubéfaction est encore rendue plus évidente par la comparaison avec le côté opposé, qui ne se modifie pas ; on peut du reste, pour mieux se convaincre de la réalité du phénomène, porter l'excitant alternativement sur l'un et l'autre laryngé. La muqueuse des cordes vocales ne paraît pas changer de couleur, sauf peut-être au niveau de sa continuation avec celle des aryténoïdes, c'est-à-dire à l'apophyse vocale. Quant à l'épiglotte, il est difficile de juger des changements de coloration de sa face postérieure, mais pour sa face linguale, il n'est pas douteux qu'elle participe à cette vaso-dilatation. J'ai aussi constaté le même phénomène après avoir ouvert le larynx par thyrotomie; mais, par ce procédé, on n'est pas toujours maître des conditions expérimentales, car le fait d'ouvrir le larynx suffit pour apporter des modifications notables à la vascularisation de la muqueuse et, si celle-ci se montre hyperémiée, l'excitation du laryngé ne produit plus rien de net. » Le phénomène sécrétoire est d'une constatation plus aisée. Sur le larynx fendu par incision médiane du cricoïde, du thyroïde et de la membrane thyro-hyoïdienne, on divise de plus longitudinalement l'épiglotte en deux lambeaux égaux, que l'on récline sur les côtés. En écartant avec des érignes les lèvres de l'incision, la muqueuse des deux moitiés du larynx est mise au jour. Après en avoir séché délicatement la surface, l'excitation est portée sur le bout périphérique d'un des laryngés; aussitôt on voit sur la face postérieure de l'épiglotte, sur la muqueuse aryténoïdienne et même sur la muqueuse sous-glottique, les gouttes de mucus perler à l'orifice des glandes et se réunir, si l'excitation est prolongée, en un enduit visqueux sur toute cette surface du côté correspondant à l'excitation, tandis que du côté opposé la muqueuse reste sèche. » D'après cela, le laryngé supérieur doit être considéré comme un nerf vaso-dilatateur et sécrétoire pour la muqueuse du larynx, au même titre que la corde du tympan pour la glande sous-maxillaire. Il faut donc l'ajouter à la liste encore peu étendue des nerfs vaso-dilatateurs connus. » La vaso-dilatation et la sécrétion, produites par l'excitation du bout périphérique du laryngé supérieur, doivent être considérées comme des effets directs et non réflexes, car ils apparaissent encore après la .section des récurrents et des vago-sympathiques. J'ajouterai que l'excitalion du bout périphérique des récurrents ne m'a rien donné de positif. Quant à la ( 2'i9 ) queslion de l'origine des fibres vaso-dilatatrices du laryngé supérieur, je l'envisagerai ultérieurement. » Dans un Travail sur la circulation du sang dans le larynx, fait à l'Institut physio- logique de Leipzig [ Ueber den Blutstroin in der Schleiinhaut des Kehlkopfes und des Kehldeckels {Arch. f. physiol. de Dubois Raymond, p. 5o3; 1894)], G. Spiessdit qu'il n'a pu obtenir aucune modification immédiate de la couleur de la muqueuse laryngée, à la suite de la section ou de l'excitation des nerfs du larynx. Cet expéri- mentateur n'a donc pas vu le phénomène que je viens d'indiquer pour le laryngé su- périeur. Ses résultats négatifs s'expliquent sans doute par la narcose à l'atropo- morphine, à laquelle il soumit ses animaux. Il est clair, en effet, tout d'abord que la sécrétion provoquée par l'excitation du laryngé (que du reste l'auteur ne recherchait pas) devait faire totalement défaut sur un animal empoisonné par l'atropine; d'autre part, on sait que la narcose par la morphine n'est point favorable à l'élude des actions vaso-motrices. » PHYSIOLOGIE CELLULAIRE. — Sur la signification physiologique de la divi- sion cellulaire directe. Note de MM. E.-G. Balbiani et F. Hennegut, présentée par M. Guignard. « Les histologisles ne sont pas actuellement d'accord sur la signification physiologique de la division cellulaire directe ou araitose. Les uns, avec Flemming, Ziegler, vom Rath, etc., admettent que l'amitose est un phéno- mène de dégénérescence et que les cellules-filles résultant d'une division directe ne peuvent plus, en général, se diviser. Les autres, avec Lœwit, Verson; Frenzel, Paladino, etc., pensent qu'à côté d'une division directe dégénérative il en existe une autre régénératrice, à la suite de laquelle les cellules peuvent continuer à se multiplier. )) Les observations que nous avons pu faire au cours d'expériences de greffe sur des têtards de Grenouille nous ont donné des résultats très nets qui nous permettent de nous ranger à la seconde opinion. » Si l'on maintient en contact, dans l'air humide, deux fragments de queues de têtards, ou l'extrémité d'une queue avec la partie postérieure d'un têtard préalablement anesthésié, dont on a sectionné une partie de la nageoire caudale, on constate que, au bout d'une heure à une heure et demie, les fragments rapprochés se sont suffisamment soudés pour ne plus se séparer quand on les replace dans l'eau. Cette soudure est toute super- ficielle et se fait aux dépens des cellules épithéliales, qui prolifèrent très rapidement. G. R., 1896, a' Semestre. (ï. CXXIII, N° 4.) 35 ( 270 ) » En examinant la ligne de suture des deux parties greffées, soit à l'état vivant, soit immédiatement après l'action d'un fixateur et d'un colorant, soit enfin sur des coupes, on ne trouve aucune cellule en voie de division indirecte, tandis qu'on voit d'assez nombreuses mitoses dans l'épithélium superficiel à une certaine distance de la ligne de suture. La multiplication des cellules est cependant très active en ce point, car elle se traduit, non seulement par la disparition de la fente qui sépare les deux moitiés de la greffe, mais encore par la production de bourgeons épithéliaux, souvent volumineux, qui apparaissent en plusieurs endroits des surfaces de section. Ces bourgeons se forment par une série d'amitoses successives et rapides. » Lorsque, plus tard, la greffe est consolidée et que la circulation s'est rétablie dans la portion de queue soudée à un têtard, on peut retrouver des cellules en voie de division indirecte au point de soudure. » La rapidité avec laquelle se fait la réunion des deux parties greffées, au moyen des cellules épithéliales, permettait de penser que ces cellules devaient se diviser amitotiquement. On sait, en effet, d'après les données de Flemming, Peremeschko, Retzius, que la durée d'une mitose, chez les Amplîibiens, est en moyenne de trois heures; or, dans nos observations, déjà, au bout d'une heure, il s'est produit un grand nombre de divisions cellulaires. » On ne peut considérer ici l'amitose comme un phénomène de dégéné- rescence, puisqu'elle conduit, au contraire, à une régénération et a pour résultat de combler la lacune qui existe entre les parties greffées. » Il nous semble donc démontré qu'une cellule, qui se divise normale- ment par mitose, peut, dans certaines conditions, lorsqu'elle se multiplie très rapidement, présenter la voie directe comme mode de division, pour reprendre ensuite la voie indirecte. )) A côté de l'amitose qui s'observe dans un grand nombre de cellules âgées, et qui aboutit généralement à une fragmentation du noyau, il faut admettre une amitose proliférative, physiologique, plus rapide que la mitose, et qui paraît suppléer celle-ci lorsque les phénomènes compliqués de la karyokinèse n'ont pas le temps de se produire. » ( 271 ) ANATOMIE ANIMALE. — Étude de l'armature masticatrice du gésier chez les Blattidœ et les Gryllidœ (' )- Note de M. Bordas, présentée par M. Edm. Perrier. « Parmi les difTèrentes parties dont se compose le tube digestif des Or- thoptères, la plus intéressante est, sans contredit, le gésier. Cet organe, à peu près constant dans l'ordre tout entier, est plus ou moins variable sui- vant les divers genres. Les modifications, souvent fort considérables qu'il éprouve, sont toujours en rapport avec le genre de vie de l'animal. De plus, grâce à la disposition si caractéristique des nombreuses pièces ou dents qui composent son armature masticatrice chitineuse interne, il peut fournir, pour la détermination des espèces, des caractères aussi nets et aussi cons- tants que ceux tirés, soit de l'armature buccale, soit même de certaines autres parties de l'organisation externe. Notre étude a porté sur une dizaine d'espèces appartenant à la famille des Blattidœ et sur six espèces de Gryl- lidœ (^). Les Blattidœ nous ont fourni des résultats particulièrement inté- ressants et nous ont permis de suivre, presque pas à pas, la réduction pro- gressive, jusqu'à son atrophie à peu près complète, de l'organe que nous nous proposons d'étudier. » I" Le gésier des Periplanela fait directement suite au jabot, dont il est séparé par un sillon annulaire. C'est un organe conique, avec base dirigée en avant et sommet en arriére. Ses parois sont épaisses, musculaires, et sa face interne est garnie d'une puissante armature masticatrice, composée de six dents, dans les intervalles des- quelles existent six paires de denlicules aplaties, accouplées et soudées entre elles par leur bord interne. Chaque dent repose sur les parois du gésier par une base rectangu- laire et porte, en général, sur son bord libre trois tubercules. Chaque dent présente une coloration jaune pâle, coloration qui s'accentue progressivement vers l'extrémité libre, où elle prend une teinte noir foncé. La forme de chaque dent, dont l'ensemble forme une couronne à la base du gésier, est celle d'un tronc de prisme triangulaire. Chacune des dents a environ i"™ de longueur sur o™"", 8 de large et présente, à sa partie supérieure, un long tubercule conique. Au-dessous de ce dernier en existent deux autres semblables, mais beaucoup plus petits. Cette grosse dent chitineuse, dure et résistante, est séparée par une profonde dépression cunéiforme d'un bourrelet co- nique, sorte de dent musculaire recouverte, sur sa face supérieure, d'une mince enve- (*) Résumé d'un travail fait au Muséum (laboratoire de M. Edm. Perrier). (") La plus grande partie des espèces soumises à notre examen nous ont été très obligeamment fournies par M. Ch. Brongniart, Assistant au Muséum. ( 272 ) loppe cornée. Ce second tubercule, de forme pyramidale, envoie vers Taxe du gésier un petit appendice chitineux, recourbé en forme de bec de perroquet, et présente la- téralement deux faces triangulaires. Après ce tubercule secondaire vient une nou- velle dépression, semblable à la précédente, suivie d'un nouveau bourrelet allongé, cunéiforme et à bord tranchant, dirigé vers le centre du gésier. Il disparaît peu à peu à mesure qu'il se rapproche de l'appendice cy'lindrique qui fait communiquer l'organe qui nous occupe avec la partie antérieure de l'intestin raojen. Les trois sortes de dents que nous venons de décrire, séparées par de profondes dépressions, sont situées sur une même colonne présentant la forme d'un prisme triangulaire allongé, aminci d'a- vant en arrière, et dont l'angle dièdre libre est tourné vers l'axe du gésier. De toutes ces dents, celle qui est de beaucoup la plus volumineuse et la plus puissante, est celle que nous avons décrite la première, laquelle est située vers la base de l'organe. » Les denticules ont, au point de vue de la mastication, une importance secondaire. Ce sont de petites lamelles aplaties, chitineuses, triangulaires, accolées par leur bord interne et situées dans les profondes dépressions longitudinales séparant deux colonnes de dents. » Cette armature chitineuse des Blattidœ rappelle assez bien, par sa puissance masticatrice, le moulin gastrique de l'Ecrevisse. Quand l'animal est au repos, les diverses pièces que nous venons de décrire, dont l'ensemble présente dans chaque série une disposition cunéiforme, convergent vers l'axe de l'organe. Les colonnes lon- gitudinales ne laissent entre elles que d'étroites dépressions au fond desquelles sont situées les denticules. Pendant la digestion, au contraire, les masses masticatrices, mues par la puissante musculature du gésier, accomplissent divers mouvements et triturent les substances alimentaires que déverse constamment le jabot. » Le gésier des Blatta a la forme d'une cupule, à base élargie et à parois externes légèrement plissées. A l'intérieur existent ii'x grosses dents chitineuses, prismatiques, à bord libre tourné vers le centre de l'organe et présentant, d'avant en arrière, deux ou trois tubercules. Elles sont disposées circulairement vers la base du gésier et séparées l'une de l'autre par des dépressions longitudinales, au fond desquelles existent des denticules aplaties et striées. » Chez la Polyzosteria, \e gésier est un organe puissant et admirablement conformé pour effectuer la mastication des aliments. Il a une forme conique à sommet dirigé en arrière. Sa base est presque circulaire, légèrement concave et sa face externe pré- sente, vers sa partie moyenne, un sillon circulaire peu profond qui paraît la diviser en deux portions inégales. Ses parois sont très épaisses et c'est sur leur face interne que sont appliquées six fortes dents disposées en cercle suivant six séries longitudi- nales. Chaque dent affecte une forme prismatique et est pourvue d'un bord tranchant tourné vers l'axe du gésier. La forme de ce bord varie à l'infini et présente tantôt l'apparence d'une lame régulière et tranchante ; tantôt, au contraire, elle est recourbée ou porte une série de tubercules droits, arqués, crochus en forme de bec de perroquet. » C'est chez les Blabera qu'on peut constater un commencement d'atrophie du gésier. L'armature masticatrice a en partie disparu et se trouve remplacée par six plissements longitudinaux, de forme triangulaire, dirigés d'avant en arrière et séparés par autant de larges sillons parallèles. C'est à l'origine de ces replis, vers l'orifice an- térieur du gésier, que se dressent six petits tubercules chitineux, légèrement concaves ( ^7^' ) et à pointe acérée, de couleur noir foncé, dirigée en arrière. De chaque côté de la pointe médiane existe un petit tubercule court et de forme triangulaire. » Enfin, chez les Panesthia et les Epilampra, le gésier, presque complètement atrophié, n'est plus représenté que par un tube court et légèrement arrondi, compris entre le jabot et l'intestin. Or, tandis que chez la Panesthia on peut encore constater l'existence de six petits tubercules chitineux et coniques, derniers vestiges de la puis- sante armature masticatrice des Periplaneta, chez les Epilampra, tout a complète- ment disparu et toute trace de denticulations est effacée. Il ne reste plus, comme derniers témoins de l'armature si développée chez les espèces précédentes, que six colonnettes musculaires très courtes, jouant le rôle de valvules à l'orifice postérieur du jabot. » 2° Parmi les Gryllidœ, nous avons étudié les espèces suivantes : Grylliis cam- pestris, G. domesticus, Nemobius sylvestris, Gryllotalpa vulgaris, Brachylrypes membranaceus , etc. Leur gésier présente, quant à sa morphologie externe, à peu près les mêmes caractères et ne diffère, d'une espèce à l'autre, que par la forme, la disposition et la puissance des diverses dents qui composent l'armature masticatrice interne. Chez toutes les espèces, cette armature est puissamment développée. )i Chez le Gryllus campestris, que nous prenons comme type de notre description, le gésier affecte une forme ovoïde ou légèrement sphérique et est enveloppé, à sa base et sur ses côtés, par deux appendices intestinaux très volumineux. Ses parois sont musculaires, très épaisses et tapissées intérieurement par une armature mastica- trice extrêmement puissante, qui agit sur les aliments à la façon d'une râpe pour les triturer et les pulvériser. Elle comprend six colonnes, séparées les unes des autres par autant de sillons longitudinaux, au fond desquels sont situées des tigelles ou baguettes chitineuses. Chaque colonne comprend trois rangées de dents. Les dents médianes sont formées de deux parties : une racine généralement courte, bifide et implantée presque perpendiculairement aux parois du gésier, et une couronne munie de cinq pointes, dont une médiane et quatre latérales. La pointe médiane, de forme triangu- laire, est chitineuse vers son extrémité terminale, où elle porte, de chaque côté, trois à cinq denticules pointues et acérées. Elle est légèrement recourbée dans le sens de la progression des aliments. Les deux paires de pointes latérales, différentes de forme, se terminent pas une extrémité plus ou moins élargie et denticulée. Entre ces deux pointes existe, dressée perpendiculairement aux parois du gésier, une masse conique musculaire, à sommet libre, chitineux et cilié, jouant le rôle de dent accessoire. » Quant aux dents latérales, séparées de la série médiane par une profonde mais étroite dépression longitudinale, elles présentent la forme de tubercules coniques, chitineux à leur sommet, où existe une pointe légèrement recourbée. » MINÉRALOGIE. — Note préliminaire sur la constitution des phosphates de chaux suessoniens du Sud de la Tunisie, par M. L. Cateux. « Je dois à robligeance de M. Parran, ingénieur en chef des Mines, et de M. Douvillé, professeur à l'Ecole des Mines, de pouvoir conimuniquer à l'Académie quelques données préliminaires sur les phosphates de la ( 274 > vallée de la Sedja, à l'ouest de Gafsa (Tunisie). On sait que ces phos- phates, découverts par M. Ph. Thomas, sont d'âge suessonien (' ). » Les échantillons qui ont été mis à ma disposition par MM. Parran et Douvillé rappellent à s'y méprendre les sables phosphatés cohérents de la Somme. A la loupe, ils se décomposent en grains arrondis, ovoïdes, quel- quefois anguleux, mesurant de un à plusieurs dixièmes de millimètre de diamètre. Quelques-uns dépassent un millimètre. Ils ne sont jamais calibrés. » Les sections minces pratiquées dans ces échantillons montrent que les éléments phosphatés sont uniformément colorés en jaune pur ou chargé d'un pigment brunâtre. Ils paraissent homogènes aux faibles gros- sissements. TJn très petit nombre — quelques individus par préparation — renferment en leur centre soit un Foraminifére , soit un Radiolaire. M En s'aidant de forts objectifs et d'une bonne lumière, on constate que l'aspect homogène des grains n'est qu'une apparence. En réalité, la plu- part des éléments représentent un véritable nid de microorganismes. On v trouve pêle-mêle des carapaces complètes et fragmentaires de Diatomées. C'est par dizaines que l'on compte les restes de Bacillariacées dans beau- coup de grains de phosphate. Certains éléments .se résolvent même en un véritable feutrage de cuirasses de Diatomées. Le nombre de vestiges laissés par ces Algues dans la petite masse de matière phosphatée dont est faite une seule préparation est incalculable. Diatomées et Radiolaires ont conservé intacts les détails les plus minutieux de la structure de leur sque- lette. J'ai reconnu des genres comme Triceratiurn, Coccinoclisciis , etc., qui vivent à la fois dans les eaux marines et saumâtres. » Avant d'inférer que cette composition organique si particulière s'étend à tout le gisement, il serait nécessaire d'examiner un plus grand nombre d'échantillons. De cette étude préliminaire et très incomplète, on peut déjà conclure : » I ° Qu'il existe, dans la vallée de la Seldja, du phosphate de chaux issu, non pas d'une boue à Foraminifêres , comme le phosphate sénonien du bassin de Paris et de la Belgique, mais d'une boue à Diatomées. C'est un IripoU phosphatisé. » 2"* Tandis que chaque grain des phosphates de la Somme et de la Bel- (') Ph. Thomas, Sur la découverte de gisements de phosphate de chaux dans le Sud de la Tunisie. {Comptes rendus, t. CI, p. ii84; i885.) Ibid., Sur la découi-erle de nouveaux gisements de phosphate de chaux en Tunisie. {Comptes rendus, t. CIV, p. i32i; 1887.) ( ^75 ) ^ique correspond généralement à un seul Foraminifère qui a servi de centre d'attraction à la matière phosphatée, chaque élément des échantil- lons considérés est le produit non du remplissage d'un organisme, mais de Vépigénie d'une petite portion de boue à Diatomées, organismes et ciment compris. » Le Suessonien phosphaté de la vallée de la Seldja se signale tout spé- cialement à l'attention des diatomistes qui y trouveront d'inépuisables sujets d'études, d'autant plus intéressantes que les célèbres dépôts de Dia- tomées fossiles (tripolis d'Oran, de Richmond, de Bilin, etc.) sont d'âge plus récent ('). » Je n'ai pas encore pu établir si l'accumulation des grains de phosphate est le résultat d'un transport ou le produit d'une formation sur place. Il importe cependant de noter que les éléments phosphatés se déforment, en s'appliquant les uns sur les autres, toutes les fois qu'ils sont assez nom- breux pour se trouver en contact. Cette particularité est difficilement explicable si l'on n'admet pas qu'une partie au moins du développement de ces grains s'est effectuée in situ. » Dans l'état actuel de nos connaissances , la composition du dépôt phosphaté ne fournit aucune indication sur les conditions de profondeur qui ont présidé à sa genèse. Dans la plupart des préparations étudiées, les agents mécaniques n'ont laissé pour toute trace de leur activité que la fragmentation de cuirasses de Diatomées. Un échantillon renferme de nombreux grains de quartz calibrés mesurant o'"™,i2 en moyenne, alors que les éléments phosphatés qui les accompagnent sont d'un diamètre très variable et notablement supérieur à ce chiffre. » Parmi les fossiles remis à M. Douvillé par M. Parran se trouvent de grosses Huîtres du groupe de l'Ostrea edulis. On sait que cette forme fait partie de la zone des Laminaires, dont la profondeur maxima est de 27™ ou 28™. Je souligne en passant l'association vraiment singulière de ces fos- siles avec les Diatomées et les Radiolaires. » J'ai étendu cette étude à quelques échantillons de phosphate suesso- nien de la province de Constantine. Ij'un d'eux est originaire de Bordj Redir et m'a été remis par M. Blayac; deux autres sont de Kissa et de Dyr (') Je rappelle, à ce propos, que j'ai signalé de nombreuses Diatomées marines dans le Suessonien du département du Nord. L. Cayeux, De l'existence des Diatomées dans l' Vprésien du Nord (Ann. Soc. g. du Nord, t. XIX, p. i3i ; 1891). ( 276 ) (région de Tébessa), ils ont été déposés par M. Zeiller à la collection de Géologie de l'Ecole des Mines. L'examen très rapide que j'en ai fait m'a permis d'y reconnaître quelques vestiges de Diatomées. Il semble bien probable qu'il existe dans la région de Tébessa des pbosphates qui pro- cèdent de la même origine que ceux que je viens de décrire ( ' ). ' La séance est levée à 4 heures. J. B. ERRATA. (Séance du i3 juillet 1896.) Page 109, ligne 4» «" Heu de F. Berton, lisez F. Berlioz. (') J'ai pu étudier un échantillon de phosphate de la région de Boghari (Alger). 11 est composé de grains renfermant un ou plusieurs Fora m in if ères de forme très robuste, à test calcaire de conservation parfaite. On trouve donc en ce point le pro- cessus de genèse d'éléments phosphatés par remplissage de coquilles de Rhizopodes. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n" 55. puis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4*. Deux i8, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel rt du \" janvier. Le prix de P abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. Chaix. Jourdan. Ruir. ns Courlin-Hecquet. ( Germain etGrassin. rs , , , ( Lachese. nne Jérôme. içon Jacquard. ( Avrard. taux Feret. ( Muller (G.). ges Renaud. [ Lefournier. I F. Robert. j J. Robert. ( V* Uzel Caroir. Massif. Perrin. ( Henry. j Marguerie. ( Juliot. j Ribou-CoIIay. I Lamarche. Ratel. ( Roy. ( Lauverjat. ( Crepin. ( Drevet. ( Gratier et C'°. ochelte Foucher. Bourdignon. Dombre. Vallée. Quarré. ibery..} bourg nont-Ferr... oble. ivre. Lorient. Lyon . Montpellier . chez Messieurs ; ( Baumal. ( M"" Texier. / Bernoux et Cumin l Georg. ' Cote. Chanard, Vitte. Marseille Ruât. Calas. Coulet. Moulins Martial Place. [ Jacques. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Loiseau. Veloppé. Barma. Visconli et C''. Ntmes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Bochefort Girard (M""). Langlois. Lestringant. S'-Étienne Chevalier. _ , ( Bastide. Toulon Toulouse Nantes Nice.. Poitiers. Bouen. Rumèbe. Gimct. Privât. ÎBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaltre. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. Bucharest. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". At/iènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". Dames. Friedlander et fils. Mayer et Muller. gg^fig \ Schmid, Francke et Bologne . . Zanichelli. [ Ramlot. Bruxelles Mayolezet Audiarle. Lebègue et C'°. Solscheck et C°. ( Carol ) Millier. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. Cherbuliez. Genève ! Georg. ( Stapelmohr. La Baye Belinfante frères. j Benda. j Payot Barth. Brockhaus. Leipzig ( Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. ( Desoer. I Gnusé. Lausanne. Liège. Londres . Luxembourg. . . . Madrid Milan . . Moscou. Naples . New- York., Odessa Oxford Palerme Porto Prague Rio-Janeiro . Borne. Botterdam. Stockholm.. S'-Petersbourg. . Turin. Varsovie. Vérone . . . Vienne. Ziirich. chez Messieurs : / Dulau. Hachette et C- ( Nutt. V. Bûck. / Libr. Gutenberg. I Romo y Fussel. I Gonzalès e hijos. [ F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Gautier. Furchheim. Marghieri di Gius. Pelleraao. Dyrsen et Pfeiffer. Stechert. Westermann. Rousseau. Parker et G'' Clausen. Magalhaès et Moniz. Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Kramers et fils. Samson et Wallin. Zinserling. Wolfr. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier Gebethner et WolB Drucker. Frick. Gerold et C'\ Meyer et Zeller. fABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l»' à 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o, ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°;i88g. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : sel: Mémôfre sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÈset A.-J.-J. Soliër. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les lies, par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières i!s, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', 3^6^ 32 planches; i856 T 15 fr. •ne II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences ile concours de i853, et puis remise pour celui de iSS'i, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- litaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature I rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bromn. In-4°. avec 37 planches; 1861.. . 15 fr. a même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciencet- N" 4. TAIU.E DES ARTICLES. (Séance du 27 juillet t»96.) AIE^IOIKES ET COMMUNICATIOA'S ORS MRMnitRS RT DRS CORItKSPONDANTS DB L'ACAOÉMIE. Pages. M. Milne-Edwards. — Sur la trombe du 26 juillet au Muséum d'Histoire naturelle. 20J M. Henri Moissan'. — Sur quelques expé- riences nouvelles relatives à la préparation du diamant îo'j M. Henri Moissan. — Étude du diamant 310 Un Terfâs d'Espagne et noir M. Ad. Chatin Pages, trois nouveaux Terfâs du Maroc 211 MM. William Ramsay et J. Norman Gollie. — Sur l'homogénéité de l'argon et de l'hé- lium 2l4 .MM. A. Hallf.r et Minguin. — Sur le mo- nonitrile camphorique, son anhydride et • son anilide 316 MEMOIRES PRESEIXTES. M. E. Hardy. — Sur une méthode destinée à faire connaître exactement la direction apparente d'un signal sonore 220 M. M. Lanolow. — Note accompagnant l'en- voi de deux Mémoires relatifs à la Ther- mochimie • 22 I M. A. Baudouin adresse un Mémoire relatif à la nature de l'Electricité 222 COUUESPOIVDAIVCE. M. Ch. Lallemand. — Sur l'erreur de réfrac- tion dans le nivellement géométrique.... M. Georges Cuarpy. — Sur la répartition des déformations dans les métaux soumis à des elTorls M. J. Laborde. — Sur la densité et sur la chaleur spécifique moyenne entre 0° et 100° des alliages de fer et d'antimoine MM. G. Maneuvrier ctJ. Kournier. — Sur * C la détermination du rapport — pour les gaz. M. Smoluchowski de S.molan. — liechcrches sur la dépendance entre le rayonnement d'un corps et la nature du milieu envi- ronnant MM. Re.my et CoNTRE.MouLiNS. — Endo- graphie crânienne au moyen des rayons Hontgen M. Th. Schlœsino lils. — Étude sur l'azote et l'argon du grisou M. R. Metzner. — Sur la préparation de l'acide sélénique M. E. DuFAU. — Sur un nouveau cobaltite : le cobaltite de magnésium M. Paul Uivals. — Sur les dissolutions de l'acide trichloracétique M. G. Gustavson. — Sur le vinyllriméthy- lène et l'éthylidénetriméthyléne M. Maurice Delacre. — Sur la constitution de la pinacolinc M J. MiNQUiN. — Propriétés cristallogra- phiques de quelques alcoylcamphrcs de la Errata 227 22S 280 233 23.'. j3(1 2 3(, ■Ao 242 245 série aromatique 248 M. E. CiiARON. — Formation et éthérilica- tion de l'alcool crotonylique 25o M. J. Hamonet. — Sur l'électrolyse des acides gras 262 M. Paul Sabatier. — Sur divers modes de formation de l'acide nilrodisulfonique bleu et de ses sels 255 .M. A. Lécaillon. — Nouvelles observations sur la scatoconque ovulaire du Clylhra quadripunctata 258 M. Em. Bourquelot. — Influence de la ré- action du milieu sur l'activité du ferment oxydant des champignons 360 M. Henri Pottevin. — Sur un filtre de cel- lulose 263 M. E. Bataillon. — La courbe respiratoire de l'œuf de Poisson et la mécanique de l'extension du blastoderme 264 M. E. HÉDON. — Sur la présence, dans le nerf laryngé supérieur, de fibres vaso-dila- tatrices et sLcrétoires pour la muqueuse du larynx 267 MM. E.-G. Balgiani et K. Henneguy. — Sur la signification physiologique de la division cellulaire directe 2^9 M. Bordas. ^ Étude de l'armatui-e masti- catrice du gésier chez les lilattidœ et les Gryllidœ 271 M. L. Cayeux. ^ Sur la conslitulion des phosphates de chaux suessonicns du Sud de la Tunisie 278 a-6 PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILIARS ET EH.S, Quai des Grands-Augustins, 55. l.f (U'rnnl ; T, Mniiii: ii -\ .m.ahs, <^ûâj 1896 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES l>%R iriiTI. bBS MECnÉTAIREil PEHPÉTUEIiS. TOME CXXIII. N^ 5 (3 Août 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTRS RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. JiCS Comptes rendus hehdomadai) es des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présentés par des savants étrangers à l'Acadcmic Chaque cahier ou numéro des Com/tes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Acadcmic. LesextraitsdesMén oires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Bapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imjirimés en entier. Les extraits desMémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne re])roduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qiii y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Noies sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéni sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta, que l'Acridéniie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. M Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. I es Mémoires lus ou présentés par des personr] qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ad demie peu\cnt être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s( tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui (ail la présentation est toujours nomir mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f( pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'êlre remis à tem le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterer actuel, et l'extrait est renvové au Compte rendu i vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à pan. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. l^e tirage à j)arl des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport» les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a|| l'impressior) de chaque volume. Les Secrétaires sontchargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés im déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède 1» séance, avant 5^. Autrement la présentation sera remise à la séance suitiMi COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 AOUT 1896. PRÉSIDÉE PAU M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE MINÉRALE. — Élude des sables dianianlifères du Brésil. Note de M. Henri Moissan. « Grâce à l'obligeance de M. Lacroix, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, nous avons pu rechercher si les sables diamantifères du Brésil renfermaient aussi des diamants microscopiques. » 45ooS'' de sable ont été tamisés, et nous ont donné iSoo^'^de poudre presque entièrement formée de silice. » L'attaque en est très longue, et ce n'est qu'après une douzaine de traitements alternés, à l'acide fluorhydrique et à l'acide sulfurique bouil- lants, que l'on est arrivé à un résidu de -2.^'. » La substance est alors traitée par le fluorhydrate de fluorure de potassium en fusion, puis attaquée par le bisulfate de potassium. C. K., 1896, i' SemesCre. (T. C.XXUI, N" 5.) 36 Â(/G - 120B ( 278 ) » Ce résidu renfermait des parcelles déchiquetées en voie d'attaque, de petits grains transparents, quelques paillettes d'or et de platine natifs, et de petits cristaux noirs, brillants, ayant l'aspect du graphite. On a séparé quelques-uns de ces derniers, et on les a transformés en oxyde graphitique qui, par déflagration, a donné de l'oxyde pyrographitique. » Après avoir caractérisé le graphite, tout le résidu a été traité par l'iodure de méthylène. La partie, plus dense que ce liquide, a été séparée et traitée à nouveau par le fluorhydrate de fluorure, puis par le bisulfate. Une attaque à l'eau régale a fait disparaître les métaux précieux. « Nous avons pu séparer ensuite des fragments noirs et des fragments transparents, n'ayant pas d'action sur la lumière polarisée, qui ont brûlé complètement dans l'oxygène, en fournissant un précipité blanc dans l'eau de baryte. » Ce résidu renfermait des grains brillants agissant sur la lumière pola- risée, de forme allongée, à surface corrodée, incombustibles, et qu'on a pu faire disparaître à la longue par des attaques successives. » Ce sable du Brésil contient du diamant noir à surface chagrinée, des diamants transparents dont la forme était irrégulière, et enfin du graphite. » Il existe donc dans la nature, soit au Cap, soit au Brésil, des diamants microscopiques, noirs ou transparents, et, dans les deux cas, ces parcelles de carbone, à densité élevée, sont accompagnées de graphite. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur l' oxydation de la inalif^re organique du sol; par MM. P. -P. Deiiërain et E. Demoussy. « Au cours de la longue série de recherches entreprise au laboratoire de Physiologie végétale du Muséum sur la formation des nitrates dans la terre arable, nous avons reconnu qu'une terre portée à 120°, à l'autoclave, pen- dant une heure, puis réensemencée, donne, après quelques semaines, plus de nitrates qu'une terre qui n'a pas été chauffée. L'analyse des terres soumises à l'élévation de température montre qu'il ne s'y est formé qu'une quantité d'ammoniarpie trop faible pour qu'on puisse supposer qu'elle est la seule source des nitrates apparus en excès dans les terres chauffées. Mais l'atmosphère des tubes dans lesquels les terres ont été en- fermées est très chargée d'acide carbonique; en perdant du carbone la matière organique est donc devenue plus apte à la nitrification qu'elle ne l'était d'abortl, et cette observation nous a conduits à étudier les condi- tions dans lesquelles se produit l'oxydation de l'humus du sol. ( 279 ) » Production d'acide carbonique par simple action chimique. — Une terre exposée à la température de 120° produit, ainsi qu'il vient d'être dit, malgré la disparition de ses microrganismes, une quantité notable d'acide carbonique ; pour savoir si à la température ordinaire cette oxydation pare- ment chimique se produisait encore, nous avons introduit 25^'' d'une terre de jardin, additionnée de 6^'' d'eau, dans un tube fermé à une extrémité et portant à l'autre un renflement, dans lequel on a logé un tampon de coton ; le tube a été étiré, fermé à la lampe, puis porté à 120°, de façon à tuer tous les ferments; on a alors introduit la pointe dans un caoutchouc à vide, on a extrait tous les gaz à la trompe à mercure, puis on les a remplacés par de l'air normal qui se dépouillait de ses germes sur le coton ; on a refermé à la lampe et abandonné la terre ainsi stérilisée, pendant onze jours, à la température de 22°. A ce moment, l'extraction à la trompe a donné 20™, 3 de gaz, renfermant 1'^'^ d'acide carbonique et i"'', 6 d'oxygène, soit ^ d'acide carbonique et -^^ d'oxygène; en employant un mode d'évaluation qui nous a servi souvent au cours de ce Mémoire, on trouve qu'en vingt-quatre heures loo^' de terre auraient fourni o'^", 72 d'acide carbonique. » Si, à la température de 22°, l'oxvdation de l'humus par seule action chimique, n'est pas nulle, elle est très faible, et très inférieure à celle qu'on observe quand les ferments entrent en jeu; en effet, loo^'' de la même terre ayant conservé ses microrganismes donnent en vingt-quatre heures : 8'^'= d'acide carbonique. )) Influence de l'aération. — L'énergie de l'oxydation varie avec la faci- lité que rencontre l'oxygène à pénétrer dans les interstices de la terre ; on trouve cependant sensiblement les mêmes quantités d'acide carbonique formées par une terre bien étalée dans un tube et par une autre tassée par des chocs répétés; mais il n'en est plus ainsi pour une terre façonnée en boulettes, imitant les mottes qui prennent si facilement naissance dans des terres argileuses travaillées mal à propos; au lieu de S*^"^ par vingt-quatre heures, i oo^"' de terre n'ont plus donné que 3'^*' d'acide carbonique ; et quand on a tassé la terre au maximum en la faisant parcourir par un courant d'eau appelé par le vide (' ), on n'a plus obtenu que i'^'^. )> On a vu plus haut que l'énergie de la nitrification était liée à l'oxyda- tion préalable de la matière organique, et on conçoit combien il importe, pour que cette oxydation se produise, que la terre bien ameublie soit pénétrée d'air de toutes parts. (') Ann. ag., t. XXII, p. 49. ( 28o ) » Influence de l'humidilé. — La quantité d'acide carbonique formée varie avec le degré d'humidité de la terre; nous avons trouvé que cette production atteint son maximum pour une terre franche quand elle ren- ferme ^ d'eau, mais qu'elle décline quand la proportion d'humidité des- cend à ~ ou s'élève à ~, que les observations aient lieu à 22" ou à 4/1°. » La terre franche, pauvre en humus, fournit toujours moins d'acide carbonique que n'en émet la terre de jardin, plus chargée de matière orga- nique. Pour celle-ci, la proportion d'eau la plus favorable est de :j^ à 22"; à la température de 44°> l'"» quantité d'acide carbonique formée reste sem- blable avec ^- ou ^ dliumidité, mais elle baisse aussi bien quand cette teneur descend à ~~ que lorsqu'elle s'élève à ^. » Oxydations successives d' un même échantillon de terre. — L'acide car- bonique, émis en vingt-quatre heures par loos'" de terre, ne renferme jamais qu'une faible fraction du carbone contenu dans l'échantillon mis en expérience; nous avons cherché si, en prolongeant cette action oxy- dante, nous arriverions à transformer une partie notable de la matière organique. Un échantillon a été placé dans un tube d'une capacité de loo*^*^ environ, muni d'un bon bouchon de caoutchouc traversé par un petit tube à gaz effdé qu'il était facile de fermer à la lampe. On a trouvé que loo^"' de terre perdaient au début 4'"°% 4 ^^ carbone en vingt-quatre heures; puis, en échelonnant les analyses pendant une période de trente et un jours, on a reconnu que l'énergie de l'oxydation devenait moindre et que la perte moyenne de carbone tombait à 2'"s'', 3, 2"^'', o, i^sr^S et o'"^''',9 par vingt-quatre heures. La quantité totale de carbone oxydé a été de 6o"ST, et comme la terre en renièrmait 2^"', c'est donc seulement 3 pour 100 du carbone organique qui a été transformé pendant la longue durée de cette expérience. » MM. Berthelot et André nous ont appris (' ) que l'humus est un mé- lange de plusieurs matières différentes; nos expériences conduisent aux mêmes conclusions. En effet, bien que les conditions d'humidité, d'aéra- tion et de température aient été les mêmes pendant toute la durée de nos observations, notre échantillon de terre a fourni des quantités journalières d'acide carbonique qui ont décru dans une forte mesure du début à la fin des expériences, ce qui implique que l'action de l'oxygène favorisée par les microrganismes s'est exercée sur des matières diflérentes puisqu'elles ont été inégalement attaquées. (') Comptes rendus, l. CXIl, p. 166; iSgS. ( ^8i ) » Mode d'oxydation de la matière organique à basse température. — La matière carbonée du sol est assez oxydable pour absorber complètement l'oxygène de l'atmosphère dans laquelle elle est maintenue : c'est ce que tous les observateurs ont constaté; mais, si l'expérience est d'assez courte durée pour que de l'oxygène ait persisté, on trouve souvent que la somme des volumes de cet oxygène restant et de l'acide carbonique formé ne re- présente pas l'oxygène primitif, d'où il faut conclure qu'une partie de l'oxv- gène a été employée soit à brûler de l'hydrogène et à produire de l'eau, soit à former une matière plus oxydée que celle que renfermait primitive- ment la terre mise en expérience. » Influence de l'élévation de température. — L'émission d'acide carbo- nique par la terre franche et par la terre de jardin, portées à des tempéra- tures croissantes, n'augmente que dans une faible mesure de 22" à 44°; mais l'oxydation devient bien plus énergique quand la température monte jusqu'à 65°. A ce moment, loo^'' de terre franche donnent en vingt-quatre heures So*^*^ d'acide carbonique, et, loo^"" de terre de jardin, 88*^"; mais, quand on porte la température à 80°, ces quantités tombent à 17'^'' pour la terre franche et à fii'^'^ pour la terre de jardin. » Cette chute de la courbe s'explique aisément : M. Schlœsing fds a trouvé que les ferments du fumier de cheval ne périssent qu'à 78°, et l'un de nous a constaté souvent dans le fumier de ferme des températures atteignant 60°; jusqu'à 65°, le travail des microrganismes s'est ajouté aux réactions chimiques pour déterminer l'oxydation de la matière organique; à 80°, l'action chimiqvie, restée seule en jeu, ne présente encore qu'une médiocre énergie, et c'est seulement lorsque la température atteint 96° que l'acide carbonique est produit aussi abondamment qu'à 65°, quand les microrganismes étaient encore en activité. » Au delà de 96° la production de l'acide carbonique s'accroît avec une extrême énergie; à 100°, en vingt-quatre heures, loo^"' de terre franche profluisent 77'^'= d'acide carbonique, et loo^'' de terre de jardin 188'^'=; à 1 10° les nombres correspondent respectivement à 178™ et à 266'^''. » Oxydation et décomposition de la matière organique aux températures supérieures à 100°. — Quand les expériences à 110° ou à 120° présentent quelque durée, tout l'oxygène a disparu de l'atmosphère confinée, et, en outre, le volume de l'acide carbonique formé surpasse le volume de l'oxygène primitif; dans ce cas, la formation de l'acide carbonique est due non seulement à une oxydation, mais encore à un dédoublement. » Pour démontrer que la matière organique du sol fournit de l'acide ( 282 ) carbonique autrement que par oxydation, on a chauffé à 120", pendant une heure, 258''de terre dans un tube vide de gaz; après refroidissement on a extrait 5"', 7 de gaz renfermant 5'^'=, 4 d'acide carbonique. » Quand on n'introduit dans un tube qu'une faible quantité de terre, ou bien qu'on ne donneà l'expérience qu'une courte durée, on reconnaît que l'atmosphère du tube n'est pas entièrement dépouillée d'oxygène; mais, en faisant la somme de cet oxygène restant et de l'acide carbonique formé, on trouve qu'elle ne représente pas l'oxygène primitif. L'oxydation de la ma- tière organique comporte donc, aussi bien au delà de 100"' qu'à la tempé- rature ordinaire, une formation d'eau ou une production d'une matière plus oxydée; mais, aux températures élevées, ces dernières réactions sont souvent masquées par le dégagement d'acide carbonique provenant d'un dédoublement. )) Oxydation successive de la matière organique du sol à rio". — Nous avons vu qu'à 22° une terre soumise à des oxydations successives n'a perdu, en trente-cinq jours, que ~ de son carbone organique; à 110°, l'oxydation est bien plus active ; au début, en vingt-quatre heures, 5^' de terre perdent 7"'S'',3; pendant les trois opérations suivantes, la perte a été, en vingt-quatre heures, de 4'"s'',6 ; elle est tombée ensuite à 2™s>' en moyenne pour chacune des cinq dernières opérations et, si l'on pouvait supposer que l'oxydation se continue avec une parfaite régularité, il suffirait de vingt- deux jours de chauffe pour que toute la matière organique disparût en- tièrement. )) Conclusions. — Bien que ce soit aux températures supérieures à 100° que l'oxygène de l'air brûle rapidement la matière organique du sol, l'oxy- dation est assez active entre 4o° et 60° pour faire concevoir que, dans les régions chaudes, les terres labourées et laissées sans engrais deviennent stériles, par disparition de l'humus qu'y avait accumulé la végétation spontanée. » Dans nos régions tempérées, cette disparition est plus lente; cepen- dant, des terres du champ d'expérience de Grignon, portant des cultures variées et laissées sans engrais, ont perdu en dix ans la moitié de leur ma- tière organique. » Quand les sols reçoivent de copieuses fumures, l'oxydation, loin d'être à craindre, est, à notre gré, trop lente, d'où le travail incessant auquel se livrent les cultivateurs pour ameublir leurs terres, et y faire pénétrer l'oxygène qui amène l'humus à une forme telle, que la nitrification de son azote puisse se produire. » ( 283 ) ZOOLOGIE. — Sur un hybride de Mouflon à mancheltes et de Chèvre. Note de M. A. BIilne-Edwards. « Les observations de M. Cornevin (') confirment celles que j'ai faites à la Ménagerie du Muséum d'Histoire naturelle sur des Chabins envoyés du Chili en 1886 et qui, depuis cette époque, se reproduisent régulièrement entre eux, mais sont restés stériles quand ils ont été rapprochés des Chèvres ou des^ Boucs. » Le Mouflon à manchettes du Nord de l'Afrique (Ovis tragelaphus , Des- niarest), qui appartient à la famille des Moutons, peut féconder la Chèvre : en i8r)5, après bien des essais infructueux, j'ai obtenu un hybride de ces deux animaux ; mais il n'était pas né à terme, la mère ayant avorté au troisième mois de la gestation, » Le Jharal de l'Inde (Capra jemlaica, Smith), que les zoologistes placent dans le genre Hemitragus et dont un mâle adulte existe au Jardin des Plantes, n'a jusqu'à présent donné aucun produit avec les Chèvres, bien que les accouplements soient fréquents. » CHIMIE ET MÉCANIQUE BIOLOGIQUES. — Ce qu'il faut penser de la prétendue dissipation stérile de l'énergie dans l'exécution du travail musculaire, d'après les faits qui commandent la distinction entre l'énergie consacrée au soulèvement même des charges et celle qui est dépensée pour leur soutien pen- dant le soulèvement . Extension des applications de la loi de l'équivalence énergétique en Biologie; par M. A. Ciiauveau. « Plusieurs physiologistes se sont mépris, dans ces derniers temps, sur la valeur que j'attribue au rendement mécanique de l'énergie mise en jeu dans l'exécution du travail musculaire, c'est-à-dire au rapport du travail extérieur produit à la dépense intérieure effectuée. J'aurais donné à ce rapport une valeur égale à l'unité! Il m'est impossible de m'expliquer une pareille erreur. Jamais je n'ai rien écrit qui put l'autoriser, ni dans mes anciennes publications, ni dans mes Notes récentes, qui complètent, en les redressant sur quelques points, les notions relatives à ce sujet exposées (') Voir plus loin, p. 822. ( 284 ) dans mon Ouvrage : Le travail musculaire el l'énergie quil représente. Cette dernière publication conlienttoiit un Chapitre sur la question. On y trouve, développées jusqu'à la minutie, toutes les raisons qu'on a d'attribuer au- dit rapport une valeur variable graduellement décroissante à mesure que le raccourcissement musculaire se prononce davantage, etc. Si j'avais à écrire ce Chapitre aujourd'hui, j'y apporterais sûrement des modifications, parce que les questions neuves en appellent toujours dans le cours de leur évolution ('). Mais je n'aurais rien à changer, au fond, à mes conclusions sur le rendement mécanique de l'énergie totale dépensée par la contrac- tion musculaire. Les déterminations de ma précédente Note en font foi. » Ces déterminations démontrent, en effet, que la dépense énergétique est plus forte avec le raccourcissement -H qu'avec le raccourcissement — , pour un même travail extérieur accompli. L'explication de cette différence est contenue dans les lois que j'ai établies sur la valeur du travail physiologique du muscle, c'est-à-dire la création d'élasticité active dont l'organe devient le siège au moment où il se contracte. Ce travail est d'autant plus grand que le raccourcissement est plus considérable. Il est donc naturel que la dépense énergétique suive la même progression, soit qu'on mesure cette dépense à réchauffement musculaire, soit qu'on l'apprécie d'après les échanges respiratoires. )) Une plus grande précision peut être donnée à celte proposition, en tirant parti des renseignements que nous possédons sur le motle de consti- tution des résistances que la puissance musculaire doit surmonter ou équi- librer dans le cas de travail mécanique. Le muscle qui soulève une charge n'a pas à vaincre seulement la résistance extérieure, celle que la pesan- teur oppose au déplacement de celle charge; il lui faut encore surmonter la résistance intérieure que la substance musculaire oppose à sa déforma- tion. D'où il résulte que la dépense énergétique du muscle en contraction (') C'est ainsi que j'ai inlroduit (voir Comptes rendus, 8 juillet iSgS, i3 et 20 jan- vier 1896), dans la conception que j'ai ado]ilée sur le mécanisme intime de la contrac- tion dynamique, une addition importante. Outre la force élastique créée pour le sou- El. st. tien de la charge pendant son soulèvement, -^ — ', seul agent dont j'ai tenu compte dans mon Livre pour établir la théorie de la contraction dynamique, je fais intervenir maintenant la force élastique qui opère le transport de la charge d'une position à une FJ. st. autre. Celte dernière force s'ajoute à -^ — '- dans le cas de travail positif; elle s'en retranche dans le cas de travail négatif. ( a85 ) dynamique comprend deux parts : l'une, toujours identique à elle-même à tous les moments de la contraction et toujours équivalente au travail extérieur accompli, répond à la force élastique que le muscle consacre au soulèvement même de la charge ('); l'autre, de valeur croissante avec le degré de raccourcissement du muscle, répond à la force élastique qui se crée dans le tissu musculaire maintenu rétracté pour soutenir la charge pendant son déplacement. » C'est cette dernière dépense, presque toujours la plus considérable, qui est généralement considérée comme de l'énergie dissipée en pure perte, parce que cette dépense n'est pas représentée extérieurement par du travail mécanique. Il y a là une idée fausse, physiologiquement parlant. Pour ne pas être transformée en travail extérieur vrai, cette dépense éner- gétique n'en est pas moins utile, non pas seulement parce qu'elle est abso- lument nécessaire à la production du travail extérieur, mais encore- parce qu'elle est intégralement représentée par le travail intérieur qui provoque la dépense. » C'est de la méconnaissance de ce fait physiologique important que sont nées les idées courantes sur la médiocrité de l'aptitude du système musculaire à transformer économiquement en travail mécanique l'énergie que l'organisme animal mobilise dans ce but. Ces idées reposent sur une confusion, que j'ai tenu à faire cesser en démontrant, par ma comparaison du travail positif et du travail négatif, que la part d'énergie consacrée au soulèvement même de la charge équivaut au travail positif représenté par ce soulèvement. Il est vrai qu'en considérant l'ensemble de la dépence, il peut arriver qu'elle affecte une valeur bien plus considérable que celle du travail mécanique accompli. Cette exubérance apparente de consommation énergétique apparaissait comme une sorte de gaspillage analogue à celui qu'entraîne l'imperfection des moteurs inanimés, des machines à vapeur en particulier. Comme ces dernières, auxquelles on les assimilait bien gratuitement, les muscles passaient pour des moteurs à rendement relati- vement peu élevé, c'est-à-dire qu'on les regardait comme des instruments de confection défectueuse. (') La méprise que je relève en commençant tient sans doute à ce qu'on n'a pas lu avec une attention suffisante les développements que j'ai donnés sur la définition du soulèvement de la charge, c'est-à-dire l'acte même du passage successif de cette charge par des points de plus en plus élevés, abstraction faite des actes concomi- tants. C. H., iSyfi, 'i' Semestre. (T. (AXUI, N° 5. ^'7 ( 286 ) » Je me suis toujours élevé, avec la plus grande vigueur, contre cette théorie du gaspilUige. Il n'y a pas de dissipation stérile de l'énergie dans les organismes vivants. Le muscle emploie toujours utilement l'énergie qu'il met en jeu. Il en faut pour soulever les charges. Il en faut aussi pour les soutenir pendant qu'elles se déplacent. L'énergie consacrée à cette der- nière fonction n'est pas plus' gaspillée que celle qui est consacrée à la première. Dans les deiix cas, V énergie se mobilise en proportion du résultat fonctionnel à atteindre. » Ce résultat fonctionnel, c'est le travail physiologique du muscle, sa contraction, la force élastique à double destination résultant de cette contraction, torce élastique grâce à laquelle l'organe opère le soulèvement , et le soutien des charges. Les considérations que j'ai présentées sur les lois de la création de cette force élastique, d'une part, sur le mouvement énergétique qu'entraîne cette création, d'autre part, démontrent la marche ])arallèle des deux phénomènes. J'en ai conclu que l'énergie, alors mo- bilisée, est toujours représentée exactement, à un moment donné, par le travail physiologique prod u i t . » La transformation de ce travail physiologique en travail mécanique utile n'est réalisée qu'en ce qui concerne l'énergie consacrée au soulève- ment même des charges. Pour ce cas, je n'ai pas hésité à conclure catégo- riquement, de ma comparaison du travail positif et du travail négatif, que l'acte même du soulèvement ne s'accompagne pas de gaspillage d'énergie, puisque la valeur du travail mécanique est équivalente à la dépense chimique qu exige en plus le soulèvement. » Mais il reste la dépense nécessaire à la partie du travail intérieur qui opère le soutien de la charge. Ce travail croît avec celle-ci et avec le rac- courcissement musculaire; de même la dépense énergétique. L'état d'élas- ticité que ce travail crée dans le muscle et l'énergie qui y est employée sont donc également fonction du raccourcissement musculaire croissant multiplié par la charge. C'est cette dernière dépense que les mécaniciens ont le droit de déclarer stérile, à leur point de vue. Mais le physiologiste ne peut se soustraire à l'obligation de la considérer comme étant tout aussi bien utilisée que celle qui est employée au soulèvement même des charges, c'est-à-dire au travail extérieur vrai. Presque nulle avec les contractions qui raccourcissent à peine les organes musculaires, cette dépense énergétique spéciale s'accroît graduellement à mesure que le raccourcissement se prononce davantage. D'où il résulte que le rendement mécanique de l'énergie consommée dans le cours d' une contraction dynamique qui soulève une charge diminue ( 28? ) sanx cesse jusqu'à la fin du raccourcissement musculaire . Le rendement, qui, au début de la contraction, était quasi {, passe successivement aux valeurs décroissantes ^, |, \, }, ^. etc. » Une autre question, d'une très grande importance, se présente main- tenant au sujet de cette part de dépense énergétique employée à vaincre la résistance intérieure que le muscle, tendu par une charge, oppose à sa déformation, c'est-à-dire à son épaississement et à son raccourcissement. Quelle est la destination réelle de cette dépense? C'est de créer une force de tension (^énergie potentielle^ qui est d'autant plus grande que le muscle est plus épaissi et plus raccourci. Le fait est rigoureusement exact, et ce fait contient la substance d'un principe à exploiter en faveur d'une exten- sion de la loi de l'équivalence à toutes les transformations énergétiques dont le tissu musculaire devient le siège quand il entre en action. Nous avions la démonstration de l'équivalence du travail positif avec la partie du travail physiologique intérieur {création d' élasticité actuelle^ que le muscle consacre au soulèvement des charges. On va pouvoir y ajouter l'équivalence, en valeur thermodynamique, de l'autre partie de ce travail intérieur, celle qui consiste dans la création de la force de tension {élasti- cité potentielle^ qui est employée au soutien des charges. » En effet, mes expériences sur la valeur de l'élasticité engendrée par l'état de contraction statique (') ont démontré que cette force de tension est capable de se transformer en force vive, quand une surcharge conve- nable, ajoutée à la charge primitive, allonge le muscle contracté et le ramène à sa longueur maxima. Or, cette transformation donne le moyen d'apprécier la valeur de l'énergie qu'exige la création de l'élasticité dissi- mulée dans cette partie du travail physiologique du muscle. Les deux forces, en effet, sont nécessairement équivalentes. Il en résulte que le travail négatif constitué par l'allongement du muscle sous V influence de la surcharge, ou la chaleur que ce travail négatif ajoute au muscle, représente la valeur de la force de tension qui a été transformée en force vive, c' est-à-dire de V énergie primitivement consacrée à la création de l'élasticité de contraction. » Voilà bien un nouveau pas dans la voie des applications de la loi de l'équivalence aux phénomènes physiologiques de la contraction muscu- laire. Pour le moment, je ne fais qu'indiquer le principe exploité dans la circonstance. La légitimité n'en saurait être contestée. Il est sûr, en effet, que la transformation possible, en énergie actuelle ou force vive, de i'éner- (') Le travail musculaire, etc., p. 28 et sui\. ( 288 ) i,'ie potentielle ou force de tension dissimulée dans le tissu musculaire rétracté pour soutenir un poids, constitue un bon moyen de détermination de la valeur de cette énergie latente. En faisant abstraction du temps, qui est l'un des facteurs de la dépense entraînée par /a création de l'état de contraction statique, ou phitùl en considérant ce temps comme infiniment court, on arrive nécessairement à attribuer à !a dépense énergétique qu'exige cette création la valeur du travail négatif produit (juand une surcharge, fai- sant disparaître l'état de raccourcissement des faisceaux musculaires, trans- forme en force vive la force de tension du muscle. » Les démonstrations expérimentales ne peuvent être données, bien entendu, qu'en ce qui concerne la contraction purement statique, où l'élasti- cité musculaire à l'état de force de tension est seule en jeu. Mais elles sont parfaitement applicables au cas de la contraction dynamique employée à faire du travail positif, cas où la force de tension, qui soutient la charge pendant son déplacement équivaut à la moyenne des deux forces de même nature qui devraient être créées pour le soutien permanent de la charge . , , ,, . . ., -A n • El. st. n" 1 -f- El. st. n" 2 aux pomts de départ et d arrivée de celle-ci : • » Étant connu le travail positif que le muscle exécute eu faisant che- miner la charge entre ces deux points extrêmes, on détermine l'accrois- sement qu'il faut faire subir à cette charge pour lui faire parcourir le même chemin en sens inverse, c'est-à-dire pour que le muscle fasse du travail négatif de même longueur, par transformation en force vive de la force de tension accumulée dans l'organe à la fin de l'ascension de la charge. La force vive ainsi obtenue représente deux fois la valeur de l'élasticité qui se développe dans le muscle pour le soutien de la charge, pendant le travail positif. Donc, en divisant par i la valeur du travail négatif produit comme il vient d'être dit, on obtient, en kilogrammètres, la valeur de l'énergie employée à la création de la partie du travail physiologique que le muscle consacre au soutien de la charge pendant son mouvement ascensionnel. » En additionnant cette dernière valeur, demi-travail négatif , en prove- nance de l'élasticité potentielle du muscle, avec la valeur du travail positif , en provenance de l'élasticité actuelle, on obtient la valeur totale de l'énergie mise en jeu pour ce dernier travail par le tissu musculaire lui-même. Cette valeur ne représente pas la dépense entière. Il faut y ajouter l'énergie consommée par tous les travaux suj)plémentaires connexes, qu'ils soient intramusculaires comme le travail des plaques motrices terminales, ou généraux tels que le travail du système nerveux, celui du cœur et, enfin, ( 289 ) ceux qui s'accomplissent dans l'appareil respiratoire. De même, il faut déduire l'énergie que représentent ces travaux supplémentaires connexes, lorsqu'on veut tirer la valeur propre de la dépense du tissu du muscle de la dépense énergétique totale évaluée d'après la détermination de l'en- semble des actes thermochiiniques provoqués par le travail musculaire. C'est, en effet, la dépense seule du tissu du muscle qui doit intervenir dans le calcul des équivalences énergétiques lorsque l'on considère ce tissu en état de travail physiologique. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Remarques sur Une Note de M. kXheA Loewy(') intitulée : « Sur les formes quadratiques définies à indéterminées conjuguées de M. Hermite » ; par M. L. Fucus. „ et de leurs valeurs conjuguées w,, w',, . . ., lo'^. à coefficients réels et indépendants de z, foi'me qui n'est altérée par au- cune rotation de la variable z. » Inversement : » IT. S'il existe une forme bilinéaire composée des éléments d'un sys- tème fondamental d'intégrales de l'équation (ot) w,, coo. • • -, t»n et de leurs valeurs conjuguées co, , co',, .. ., w),. à coefficients indépendants de z; si, en outre, pour une, au moins, de ces rotations, les racines de l'équation fon- damentale qui y appartient sont différentes entre elles et ont toutes le modnle un; si, enfin, il n'v a pas une relation linéaire et homogène à coefficients constants entre les quantités u^w^ , alors l'équation fondamen- tale qui appartient à chaque rotation de la variable s est satisfaite par les valeurs réciproques des racines de l'équation résultante de l'équation fon- damentale par le changement des coefficients des puissances de l'inconnue dans leurs valeurs conjuguées. » Dans le n° 5 de mon Mémoire mentionné, je démontre que les équa- tions différentielles linéaires et homogènes dont les intégrales n'ont qu'un nombre fini de déterminations, et spécialement les équations différentielles intégrables algébriquement, entrent dans la classe des équations (a) pour lesquelles il existe une forme bilinéaire à indéterminées conjuguées qui n'est altérée par aucune rotation de la variable. » GÉOLOGIE. — Des conditions clans lesquelles s'est, fait le dépôt du phosphate de chaux de la Picardie. Note de M. Gosselet. « Malgré les nombreux travaux qui ont déjà été publiés sur l'origine du phosphate de chaux, beaucoup de géologues considèrent que le problème est loin d'être résolu. Aussi est-il important de déterminer les conditions dans lesquelles ont dû se faire les dépôts phosphatés. » Dès 1889, j'ai cherché à établir que la craie phosphatée s'est déposée dans des mers très peu profondes. Les exploitations de la Somme et de l'Aisne dans la craie à Belemnites quadratus apportent de nombreuses preuves à l'appui de cette assertion. » A Fresnoy et à Etaves, au nord de Saint-Quentin, la craie phosphatée ( 291 ) repose stir de la craie blanche qui présente des perforations irrégulières, remplies de craie phosphatée. Ces perforations, très étendues et se croisant dans tous les sens dans le haut de la couche, se prolongent jusqu'à près d'un mètre de profondeur, en diminuant à mesure qu'elles s'éloignent de la surface. » A Hem-Monacu, près de Péronne, la partie supérieure de la craie blanche est formée dans quelques points par un banc de coraux tubulaires et flexueux {Cyclosmilia ceniralis), qui s'entrecroisent dans tous les sens. La surface a été profondément raviuée et perforée avant le dépôt de la craie phosphatée. Le ravinement a été tel, qu'on|peut enlever des morceaux de craie à polypiers présentant deux surfaces perpendiculaires l'une à l'autre, durcies et couvertes d'huitres et de serpules. Ce soubassement de la craie phosphatée présente bien les caractères d'un rivage, ou au moins d'une surface située à une très faible profondeur. » La couche inférieure de la craie phosphatée est un conglomérat formé de nodules irréguliers, dont le diamètre varie de i^"" à lo''™. Ils sont, en général, couverts d'huîtres, de serpules et de spondyles, comme le sont les cailloux faiblement roulés du rivage. Ils sont souvent perforés et l'intérieur des cavités est rempli par de la craie phosphatée. Avec eux, on trouve d'abondants fragments d'inocérames siliciés, provenant de la craie sous- jacente. » Les nodules, comme les inocérames, sont couverts d'un vernis bru- nâtre de phosphate de chaux, qui est évidemment un dépôt secondaire produit par des eaux qui tenaient en dissolution une certaine quantité de phosphate de chaux. Généralement les coquilles fixées sur les nodules sont couvertes du même vernis. Mais il y a des exceptions; on en voit qui sont fixées sur le vernis. Celui-ci se produisait donc pendant que le nodule était en liberté, ballotté par les flots. » Le vernis recouvre la surface de la craie blanche et pénètre quelque- fois dans les perforations; mais il n'y est que peu développé. >) Les nodules sont évidemment antérieurs à la couche de craie phos- phatée qui les recouvre. Il se pourrait qu'ils provinssent des couches supérieures de la craie blanche, où ils auraient existé à l'état de nodules contemporains. Cette couche primitive ayant été complètement ou presque complètement détruite, les nodules auraient été isolés et, en s'amassant au fond de la mer, auraient constitué le conglomérat. » C'est ce qui a eu lieu à Lille pour les nodules phosphatés de la craie à Micrasler cor testudinarium. Ils ont d'abord fait partie de la couche de ( 292 ) craie sableuse glauconifèrc désignée sons le nom de tun. Quelques-uns ont élé déchaussés, roulés, perforés, couverts d'huîtres et de serpules, et en- duits d'un vernis brunâtre, comme les nodules de Picardie; puis ils ont été empâtés dans les premiers sédiments de la craie de Lezenne. Toutefois, en Picardie, on ne voit pas la couche primitive à nodules. )) Eu outre, plusieurs nodules sont plus tendres que les autres; ils pi- raissent être de la craie partiellement transformée en phosphate de chaux. Serait-ce là l'origine de tous les nodules? » Quelle que soit la solution de cette question, il est démontré que le conglomérat et la craie j)hosphatée sont des formations littorales, qui se sont produites à une faible profondeur. Ces observations s'accorden! avec la thèse soutenue par M. Caveux, que la craie est un dépôt terrigène, et non un dépôt de mer profonde, comme le croient beaucoup de géo- logues. » J'ajouterai qu'à Hem-Mouacu il existe trois couches successives de craie phosphatée séparées par de la craie blanche, ou au moins de la craie moins phosphatée, quelquefois magnésienne. Il y a dans les couches supé- rieures quelques nodules isolés; mais le conglomérat n'existe qu'à la bn^c de la couche inférieure. » M. Arh. Sabatier fait hommage à l'Académie, par l'entremise de M. A. Milne-Edwards, d'un Mémoire relatif à « la s|iermatogénèse chez les Poissons sélaciens ». (Extrait des Travaux de l'Institut de Zoologie de l'Université de Montpellier et de la Station maritime de Cette.) CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration des équations auv dérivées partielles simullanées. Note de M. E. vo\ Weber, piésentée jiar M. Darboux. (( Soient .r,, x.,, ..., x,„ des variables indépendantes en nombre m; z^, .,., z^ des fonctions inconnues de ces variables. En posant ,/ — 'tl ( 293 ) nous considérons le système d'équations aux dérivées partielles non linéaires (A) /) (^1 > •••> ^mi ^l> •••> ^n' Pii ••■■> Pnt) — ^' J 'i — ''» /n=o (rtm sont des variables quelconques ; nous écrivons les Tableaux rectangulaires : nJll (i=i, ...,N; k= , n): (^ = 2, 3, ..., m), \V\, + 1,V\^ . • x.p';, + ^,pr. ^1 Pn,I+ ^iPN.s ^1 Pn,i + ^j1 n.5 (B) (Cs) et désignons par (D) le Tableau formé par la juxtaposition des tableaux Ca, C3, ..., C„,. Les relations qu'on trouve pour les dérivées P^^ en tenant compte de l'intégrabilité complète du système (A) expriment que tous les déterminants de degré n du Tableau (B), considérés comme formes entières (') A consulter, par exemple, Bourlet, Sur les équations aux dérivées partielles simultanées {Annales de l'École Normale supérieure, Z" série, t. VIII; 1891. Sup- plément), (^) Bourlet, loc. cit., p. 43. C. R., 1S96, 2" Semestre. (T. CXXIII. ^» 5.) 38 ( 294 ) des variables 1/, sont divisibles par la même forme entière d'ordre /i — v; par suiLe, les déterminants de degré /i contenus dans le Tableau (C^) s'an- nuleront tous pour n — y valeurs ;4"» •••» P-/'"^' ^" rapport —If : Xj. Supposons maintenant que tous les déterminants de degré n du Tableau ( D) s'annulent pour ces mêmes valeurs, en d'autres termes, que les n(m — i) équations linéaires admettent v + i systèmes de solutions linéairement indépendantes /'*], ..., P^l (5 = 1 , 2, . . . , V + i) pour chacun des indices yt = i , 2, . . ., n — v. Ceci posé, formons les n — v systèmes d'équations aux différences totales do-, = ;4*V/,r, (.ï = 2, 3, . . ., m), ni d:u= ^l'](lxj {k = \, 2. ...,n), I, ,.., rt — V j /=2 S.'' (^■=i,...,N), N n N 1 1 1 (* = I, 2, ...,v + I, y = 2, 3, ...,/w). » Les équations (a), (Z») ne sont pas indépendantes, v des relations (/*) étant une conséquence du système (a). » Ajoutons maintenant l'hypothèse, que chacun des systèmes (F,/,) ad- mette, outre les fonctions fi, m intégrales distinctes ç'*', . . ., (pjf,'. En désignant par O^ une fonction arbitraire de ces expressions, on démontre que les in équations (P) /l='o, ...,/>• =0; <î>,=rO 'I>„-v=0 forment encore un système complètement intégrable, dont l'intégrale générale est équivalente à celle du problème proposé. Résolvons les relations (F), si cela est possible, par rapport a p\, ...,p";p\, ...,p'.U et faisons le change- ment de variables suivant a;,—x°-hy,, ^'2 = ^" +J', J2. ^s — ^'l+Js ( 2Ç)5 ) le problème (A) sera remplacé par im système (A') de n équations aux dérivées partielles du premier ordre à n fonctions inconnues, mais à m — I, variables indépendantes. » En appliquant des^considérations analogues au système (A'), etc., on parviendra, dans une infinité de cas, à ramener le problème proposé (A) à l'intégration de plusieurs systèmes d' équations différentielles ordinaires . » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur une classe de surfaces isothermiques dépendant de deux fonctions arbitraires. Note de M. A. Tiiybaut, pré- sentée par M. Darboux. « Dans la Communication que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie le i3 avril dernier, j'ai énoncé le théorème suivant : » Supposons que l'on connaisse p solutions de l'équation E^ vérifiant la relation et soit w une {p + i )''='"•' solution quelconque; si l'on pose la fonction o' = 2„A,9, est une nouvelle solution de l'équation E^. » Posons a'/o) = A,-; les fonctions rf sont des solutions de l'équation de Laplace que l'on obtient en appliquant à Ep la transformation de M. Moutard, relative à la solution w. » Je dirai que co est une solution spéciale lorsque, m étant constant, 0)'^ THlo. » Dans ce cas, a'^ étant une constante, on a 2,A; = «^ ( 296 ) ou T _i2 (f' 2a'; i = o, d'où l'on conclut que : » Si l'on applique à une équation E^ la transformation de M. Moutard relative à une solution spéciale u, on obtient une équation E^^,. » Appliquons le théorème lorsque ^ = 4. » Toute équation harmonique E^ a des solutions spéciales parmi les- quelles se trouvent les solutions harmoniques. L'équation transformée est une équation E5. Mais, d'après un théorème de M. Darboux, les cinq solutions dont la somme des carrés est nulle sont les coordonnées penta- sphériques d'une surface isothermique rapportée à ses lignes de courbure. » La méthode précédente permet donc de déduire des équations harmo- niques une classe de surfaces isothermiques qui paraissent nouvelles. » Les coordonnées ponctuelles d'un point sont Aj A2 A3 A4 — a Aj — a A4 — a » L'élément linéaire est ds^^ ^. "'' ^,{d^^-df-). » Si l'on pose U étant une fonction de u, V une fonction de (^, les coordonnées a;, j, 3 d'un point de l'une de ces surfaces isothermiques, rapportée aux lignes de lon- gueur nulle, sont données par les formules : ^ ^ du ov au ov \.y = i(v — m)t~^ M T^ r ■' ^ ■'au Ov \au oc A.z = (Ui> — I ) 3 u^ — v-r- ^ ^ (M av du ui' A = (m'-f- i)-r-| u-^ — v^ + œ ^ -' au 01' au ai' ' avec » Le double signe conduit à deux surfaces inverses par rapport à l'origine. » Dans cette classe de surfaces isothermiques on obtient toutes les sur- ( 297 ) faces algébriques en prenant pour les fonctions arbitraires U, V des fonc- tions algébriques quelconques. » GÉODÉSIE. — Sur l'erreur de réfrac lion dans le nivellement géométrique. Note de M. Cii. Lallemand, présentée par M. Bassot. « Dans une précédente Note ('), nous avons donné la formule (lo) de l'erreur e de réfraction pour une nivelée. Il nous reste à discuter cette formule pour les différents cas de la pratique (-). » I. La pression barométrique B oscillant de o™,o3 de part et d'autre de o™, 760, il en résulte pour s une variation de ± 4 pour loo autour de sa valeur moyenne. I^a variation atteint d'autre part ± i3 pour 100 quand la température moyenne 0 passe de -4- 1 2°, respectivement, à — 6" ou à ■+- 3o°, par exemple. » II. Il existe, entre les deux mires, une position du niveau pour la- quelle la correction finale de réfraction est nulle ('). « III. Lorsqu'on opère en terrain horizontal, la formule (10) se réduit à .. ATf L(L3 — Li) ^ 2(H-1-C) avec B I K = 0,00108 0,76 (l + a^Y L,, L3, portées d'avant et d'arrière. )) L'erreur, dans ce cas, est proportionnelle à la longueur delà nivelée et à la différence des portées. » IV. Si la température varie uniformément avec la hauteur, l'erreur e devient s=|pL(L3-L.), P étant la variation de la température par mètre d'élévation. (') Comptes rendus, séance du 27 juillet 1896. (^) Pour plus de détails à ce sujet, voir notre Ouvrage : Nivellement de haute précision, § 3. Paris, Baudry. (') On déterminera celle position dans chaque cas particulier, en résolvant par rapport à /«i, après y avoir remplacé Aj par h^-V- D, la parenthèse de l'équation (10) égalée à zéro (H étant supposé constant). ABAQUE donnant l'erreur de réfraction dans le nivellement géométrique. (Niveau placé à égales distances des deux mires.) (.3) E = — 0°"°, 00108 — — ' ' I "^ ! ni I 76 (i-t-aO) 6, variable auxiliaire définie par la relation -fi loi H-ô 20 I (12) t-t, ^ log(i + S) \-t, loë(i-5) Différence rfe nireau (B) B, D, 1^. LÉGENDE, pression barométrique, températures de l'air aux points où la ligne de visée rencontre les deux mires d'arrière et d'avant, température de l'air à la hauteur de la lunette du niveau. température moyenne <,+ /,+ <, coefficient de dilatation de l'air = o,oo366. longueur fie la nivelée 1 ,.„. , . j • en mètres. diMorcncc brute de niveau ) module dos logarithmes népériens = o,4343. correction de rétraction à ajouter à D. ( 299 ) Manière de se servir de l'abaque. — Appliquer sur le dessin un transparent ou indicateur (en papier calque, verre, gélatine ou celluloïd), sur lequel on a tracé les Modèle d'indicateur. trois diamètres d'un hexagone, numérotés 1, 2, 3, et orientés comme dans le croquis ci-dessus. 1° Faire passer le diamètre l de l'indicateur par le point de l'échelle I situé à la ren- contre des lignes ayant pour cote : (a), la pression barométrique donnée B (lignes horizontales); {b), la différence de niveau brute D, abstraction faite du signe (lignes obliques). 2° Prendre en même temjjs, avec le diamètre 2, le point répondant, sur l'échelle II, aux valeurs données pour : («), la longueur de la nivelée L; {b). la température moyenne de l'air 6. 3° Faire glisser le diamètre 3 de l'indicateur parallèlement aux lignes guides tracées sur le dessin, jusqu'à ce que le diamètre 1 vienne passer par le point de l'échelle III situé à la rencontre des lignes cotées : (a), t^ — ti (droite horizontale); {b), tz — t^ (ligne courbe), abstraction faite du signe de ces différences. Lire alors sur l'échelle IV, avec le diamètre 3, la valeur de la correction cherchée e, et l'affecter : {a) d'un signe contraire à celui de D si le quotient -5-=r — ^ est positif; (b) du même signe que D si ce quotient est négatif. Exemple. — Soient: B =: 0^,76; D=— 2™, 22; L = i5o"; 6=1°, 6; t^— ti — o<',']5; <3 — <2 = o°,35. L'abaque donne e = o™™,6; D étant négatif, la correction cherchée est +o"»°',6. » V. Dans les nivellements de précision, le niveau étant placé à égales distances des deux mires, si l'on pose -— Pj = S (variable auxiliaire), 2(H-|-C) ^ ^' la formule (10) s'écrit alors (lO !^7 KO-^^)]- » On peut examiner les deux cas suivants : » 1" Éléments de la nivelée (pente du terrain, hauteur du niveau, Ion- ( 3oo ) giieur de la nivelée) constants. — L'erreur de réfraction dépend alors seu- lement de l'état atmosphérique. De l'équation (i) {voir première Note), on tire la relation (12) (voir légende de l'abaque ci-dessus) et l'équation (11) devient la formule (i3) (Ibid.). » L'abaque (') ci-dessus donne, sans calculs, la valeur de i quand on connaît les six quantités B, 6, L, D, /j — /, et /., — /,. » La discussion de l'équation (i3) montrerait que, pour une différence totale ^3 — /, donnée, le maximum d'erreur a lieu quand cette différence est répartie à raison de \ (exactement 27 pour 100) entre l'une des mires et le niveau, et de f pour l'autre portée. L'erreur est nulle, au contraire, quand la température varie uniformément avec hauteur. » 2" Etat thermique constant. Eléments de la nivelée variable. — Faisons les hypothèses suivantes, généralement réalisées, d'ailleurs, dans les ni- vellements de précision : («), les mires présentent, à leur partie inférieure, une hauteur e dépourvue de divisions; (i), la hauteur H du niveau reste constante pendant le cours des opérations; (c), le réticule de la lunette porte, de part et d'autre dujil niveleur, deux fils équidistants à'xisjils stadi- mètriques, qui embrassent sur la mire, placée aune distance -> une hauteur Q - (1, coefficient stadimétrique) . On s'astreint à toujours faire la lecture sur le fil stadimétrique le plus rapproché du pied de la mire, et, dans les pentes, on place la mire de manière que ce fil atteigne la limite de la di- vision; (d), la longueur L des nivelées ne dépasse jamais un certain maximum L,„. » La pente croissant de o à 00, la longueur des nivelées reste d'abord constante et égale à L„, jusqu'à ce que l'on atteigne une certaine pente p,n de transition, définie par la relation 2(H — e) Pm= — j — 't; au delà, la longueur des nivelées diminue jusqu'à L = o, pour/» = oo. » Pendant ce même temps, l'erreur de réfraction, nulle pour p =^ o, (') Cet abaque a été établi d'après un procédé dont j'ai indiqué le principe dans une Note, Sur une noui'elte méthode générale de calcul graphique au moyen des abaques hexagonaux [Comptes rendus (séance du 26 mars 1886)]. Il présente cette particularité qu'on y a fait disparaître, par une élimination graphique, la variable auxiliaire 3. ( 3oi ) croît d'abord à peu près proportionnellement à la pente. Elle atteint son maximum pour \a pente de transition, puis elle décroît ensuite jusqu'à s'an- nuler de nouveau pour p = co. » Relativement à l'erreur maxima, on constate que, toutes choses égales d'ailleurs : i° elle augmente avec la longueur maxima des nivelées et plus vite que celle-ci; 2° elle est sensiblement indépendante de la hau- teur de l'instrument ; 3° elle décroît à peu près régulièrement à mesure qu'augmente, soit la hauteur non divisée au pied de la mire, soit le coeffi- cient stadimétrique. » Dans des conditions atmosphériques ordinaires, et pour des nivelées de i5o™, sur une pente égale à la pente de transition, l'erreur de réfrac- tion peut atteindre 4°"° joar kilomètre, soit environ le quintuple de l'erreur accidentelle probable d'un nivellement de haute précision. » PHYSIQUE. — Sur la non-réfraction des rayons X par le potassium. Note de M. F. Beaulard, présentée par M. Lippmann. « On sait qu'un des caractères importants des rayons de Rontgen consiste en ceci : qu'ils ne sont pas réfractés, ou tout au moins qu'ils ne subissent pas de réfraction sensible et facilement mesurable avec nos moyens actuels ; cependant l'aluminium avait paru donner une déviation suffisamment nette pour être mise en évidence par les procédés ordinaires ; les recherches de haute précision de M. Gouy {Comptes rendus, 26 mai et 6 juillet) ont montré depuis que ce métal ne réfracte pas les rayons X, ou que la réfrac- tion, si elle existe, est insensible f « — i < — ^ j • )) Lorsque j'ai commencé les expériences dont je vais entretenir l'Aca- démie, je pensais qu'un prisme en aluminium déviait d'une façon notable les rayons de Rontgen; on pouvait, dès lors, se demander si ce métal ne devait pas cette propriété particulière à sa faible densité. C'est pour sou- mettre cette idée au contrôle de l'expérience que j'ai employé, pour essayer de réfracter les rayons X, un prisme en potassium : j'ajoute que j'ai opéré dans le vide (1'="' environ); le dispositif employé est le suivant : » Uh tube long de gS'^'" (dans lequel on peut faire le vide) porte à une de ses extré- mités le tube de Crookes, mastiqué dans une garniture métallique, tandis que l'autre extrémité est munie d'un cadre destiné à supporter la plaque sensible; deux fentes verti- cales, bien parallèles, à bords bien dressés, ayant pour largeur o"",i (c'est l'épaisseur C. K., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIII, N" 5.) ^9 ( '■^'"'3 ) d'une feuille de clinquant), sont distantes de iS*^™ et définissent ainsi un faisceau linéaire bien déterminé. » Le potassium est placé après [la deuxième fente. Dans un morceau de ce métal, on taille un prisme triangulaire, que l'on introduit aussitôt dans un prisme creux en ébonite; on ferme ensuite et l'on entoure le tout d'une mince couche d'arcanson; j'ai au préalable vérifié que l'ébonite ne dévie pas les rayons X ( Comptex rendus, 3o mars). Le prisme est disposé de façon à obturer soit la moitié supérieure de la fente, soit seu- lement la partie médiane, en laissant à découvert ses deux extrémités, qui constituent ainsi deux points de repère sur le cliché; celui-ci est étudié ensuite à la machine à diviser. » M. Gouv, qui a eu l'obligeance d'examiner un des clichés avec l'appa- reil micrométrique de Brunner qui lui a servi pour ses délicates recherches, n'a pu apercevoir aucun déplacement sensible entre l'image de la partie supérieure et l'image de la partie inférieure de la fcnle. Quoique l'image soit légèrement élargie, un déplacement linéaire de o™™,i aurait été appré- ciable; la plaque photographique étant à 80'^™ du prisme, il en résulte que la déviation, si elle existe, est inférieure à 10"; l'indice diffère alors de l'unité d'une quantité inférieure à j^^- » CHIMIE ANALYTIQUE. — L'azote et l'argon dans le grisou et dans le gaz de liochebelle. Note de M. Tu. Schlœsixg fds. « On a vu (^CoTnptes rendus, 27 juillet 1896) par quelles considérations j'ai été amené à doser avec précision 1 argon contenu dans l'azote qu'on extrait du grisou, et comment j'ai procédé à ce dosage. Le Tableau suivant résume les conditions principales et les résultats des expériences : Pression Volumes à o" et -fia"". sous -^ — -~- — ^ — Azote Argon laquelle Grisou Azote (avec Argon dans se dégage ayant (avec argon) dans loo le grisou, fourni argon) dans lOo lOO d'azote en l'azote extrait de de et centimètres (avec du grisou. grisou. argon. d'eau. l'argon). grisou. Ai-gon ('). A. B. C. cm lit ce ce Anzin 4oo 3,5 634, o 20,78 18,1 0,094 3,28 Bessèges de4à5 4)9 '86,7 3,o4 3,8 0,064 i,63 Firminy 16 18, 4 i35,8 2,27 0,74 0,012 1,67 Liévin 70 5,5 4^7 , i 9'7' 8,0 0,166 2,22 Plat-de-Gier.. 70 1,9 592,9 10, 85 3o,o 0,601 i,83 Ronchamp . . . 8 9,1 255,4 2,79 2,8 o,o3i 1.09 Salni-Éiienne. 600 i5,5 497i5 5, 81 3,2 0,037 i>'7 (') Ces volumes d'argon sont les résultats mêmes des mesures; ils n'ont pas subi la correction additive de 0,7 pour 100 que comporte le procédé de dosage. ( 3o3 ) » Les divers échantillons avaient été prélevés sans introduction d'air accidentelle. Avant de les analyser, j'ai constaté, en effet, au moyen du phosphore, qu'ils étaient complètement dépourvus d'oxygène; une quantité insignifiante d'air ajoutée au grisou était, du reste, saisissable par ce réactif. » On imagine combien ces analyses ont été laborieuses, surtout quand le grisou s'est trouvé très pauvre en azote ; en particulier, dans l'étude du grisou de Firminy, qui renfermait seulement 0,74 d'azote pour 100, il a fallu brîder i8''S4 (ào°et 760™™) de gaz pour obtenir i35<^"=, 8 d'azote et finalement 2="^, 27 d'argon. Malgré les difficultés matérielles des expériences, la précision désirable a été, je pense, réalisée. J'en donnerai comme preuve les vérifications suivantes. Sur les deux échantillons qui avaient conduit à la plus petite et à la plus grande valeur du taux d'argon pour 100 d'azote et argon, j'ai recommencé toute la série des opérations et j'ai trouvé : Volumes à 0° et 760™" Grisou Azote \rgon ayant fourni (avec argon) dans 100 l'azote extrait d'azote (avec l'argon). du grisou. Argon. et argon. Différence. Ronchamp. Ut i""' dosage. 9,1 1" dosage. 7,8 ce 2.55,4 218,2 27788 2 ,369 1,092 1,086 ) 0,006 i soit,J„. Anzin j !'=■' dosage. 3,5 2° dosage. 2,0 634, 0 36o,o 20,779 11 ,752 3,277 3,264 o,oi3 soit ,J„. » On est r etombé la seconde fois sur les mêmes résultats q ue la première à — près, et cela avec des échantillons de g risou où l'ai •gon n'entrait que pour ^'^ ou même seulement ^hp^. L'argon, en raison même de son inertie chimique, se détermine, comme on voit, avec une rare perfection. Les expérimentateurs devraient à l'occasion en aborder franchement le dosage, qui ne manquerait pas d'être parfois fort instructif, au lieu de se borner à des constatations qualitatives. Ainsi les chiffres que j'ai pré- sentés paraissent bien mériter confiance et peuvent servir de base à une discussion. » J'y joindrai ceux que m'a donnés un autre gaz, provenant aussi de houillères, mais tout différent du grisou sous le rapport delà constitution: je veux parler du gaz qui se dégage dans les mines de Rochebelle avec une force et une soudaineté si dangereuses et qui consiste essentiellement, on le sait, en acide carbonique. J'ai pu en faire une analyse complète, d'où est résultée la composition centésimale suivante : CO^, 98, i3; Az (et argon), i,i4; CH', 0,78. La nature de l'hydrocarbure que j'inscris dans cette composition a été établie à l'eudiomctre avec une parfaite netteté. J'ai aussi recherché l'argon dans le gaz de Rochebelle, et j'ai eu : Volumes à 0° et 760"". Gaz Azote Azote (avec argon) Argi on dans de Rochebelle, (avec argon) dans 100 de gaz 100 de gaz 100 d'azote traité. extrait. .\rgon. traité. traité. et argon. 20'", 0 228", 9 4", 29 i,i4 0,o:îi 1,87 ( 3o4) » L'ensemble des résultats qui précèdent conduit à diverses conclu- sions. » L'argon ('), dont j'avais déjà signalé la présence au sein du grisou, a été trouvé dans tous les échantillons oh je l'ai cherché de nouveau; il existe aussi dans le gaz de Rochebelle. » Le taux d'azote pour loo de grisou (colonne A) a varié dans le rapport de I à 4o et celui de l'argon (colonne B) dans le rapport de i à 5o; l'azote et l'argon se rencontrent donc dans le grisou en des proportions qui semblent sans relation avec celle du méthane, principal produit gazeux issu des matériaux de la houille; c'est une raison à ajouter à celles qu'on a vues, pour placer en dehors de la décomposition de ces matériaux l'ori- gine des deux gaz. )) Tandis que l'azote et l'argon contenus dans loo de grisou ont subi de si amples oscillations, ils n'ont varié l'un à l'égard de l'autre (colonne C) que dans le rapport de i à 3 ; par là ils semblent liés ensemble en quelque manière. » Le taux de 1,17 d'argon (soit 1,18 après correction) pour 100 d'azote et argon, taux qui caractérise l'azote atmosphérique (i , 1 9), qui s'est trouvé celui de l'échantillon de Saint-Etienne, examiné le premier en date et d'où était née l'idée de l'air fossile, emprisonné de longue date dans la bouille, ne s'est plus présenté dans la suite. » Il est possible que l'air soit intervenu autrement, d'une façon moins directe, dans la composition du grisou ; il a pu s'introduire dans ce gaz avec le concours de l'eau. De l'eau saturée d'air a pu, dans certaines conditions, abandonner au grisou les gaz (-) qu'elle tenait en dissolution. On s'expli- querait ainsi que dans le grisou le taux d'argon pour 100 d'azote et argon s'élevâl au-dessus de 1,19, chiffre correspondant à l'azote de l'air; car, pour les deux gaz dissous dans l'eau, le même taux est voisin de 2,8 et, en des circonstances particulières, peut-être susceptible d'atteindre le chiffre de 3,28, cité plus haut. Il semblerait, en tout cas, bien naturel que l'eau, qui occupe une si grande place dans l'histoire de la houille, eût effectué des échanges gazeux avec le grisou. Elle formerait ainsi cette liaison, assez souple d'ailleurs, dont nous constations tout à l'heure l'existence entre l'azote et l'argon. » Au reste, l'argon du grisou ne vient pas inévitablement de l'air. Où (') J'ai fait la vérification spectrale de l'argon sur trois échantillons : Anzin, Plat- de-Gier, Saint-lilienne. C) L'oxygène de ces gaz aurait disparu, absorbé, comme on sait, par la houille. ( 3o5 ) est la source de l'argon sur notre globe? On l'ignore. Peut-être en existe- t-il dans les profondeurs des réserves capables de le diffuser autour d'elles. On sait que M. Bouchard et M. ïroost en ont trouvé, avec de l'hélium, dans les eaux minérales de Cauterets; puis, M. Ch. Moureu l'a signalé, encore avec de l'hélium, dans les eaux de Maizières {Comptes rendus, t. CXXI, p. 819); ainsi l'argon paraît généralement répandu dans les ré- gions souterraines comme il l'est dans notre atmosphère ; à ce point de vue, des dosages d'argon sur les gaz si variés qui se dégagent du sol pour- raient fournir des vérifications d'un haut intérêt. » Quoi qu'il en soit de ces hypothèses, il reste des faits bien établis par les expériences qui viennent d'être rapportées : la présence de l'argon dans le grisou, dans le gaz de Rochebelle ; il reste des déterminations nu- mériques précises, dont les géologues tireront peut-être quelque parti. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la chaleur spécifique du soufre à l'état de viscosité. Note de M. J. Dussy, présentée par M. Troost. « La chaleur spécifique du soufre, sous diverses variétés, à l'état solide, a été étudiée par plusieurs physiciens, principalement par Regnault; mais il existe peu de recherches sur sa chaleur spécifique à l'état liquide. Dans l'un de ses Mémoires sur les chaleurs spécifiques, Regnault annonce l'in- tention de suivre, au point de vue calorimétrique, les curieuses modifica- tions éprouvées par cette matière sous l'influence de la chaleur; la suite de ses travaux ne présente toutefois aucun essai sur ce point. Person (') a déterminé, par la méthode des mélanges, la chaleur spécifique moyenne du soufre fondu entre 119°, Set 146°, 6; il donne le nombre 0,284. Entre 1x6° et i36°, Classen donne o,23i pour du soufre récemment fondu et 0,240 pour du soufre qui, auparavant, a été maintenu pendant plusieurs heures à une haute température (-). » A part les expériences de refroidissement dues à Ch. Sainte-Claire Deville (^ et dont les conclusions sont très vagues, ce sont là les seuls travaux connus sur les phénomènes thermiques qui se produisent dans réchauffement du soufre. Il paraît probable que la difficulté qui a ainsi (') Ann. de Chim. et de Phys., 3= série, t. XXI. (^) Nombres donnés par les Tables des constantes physiques de Landolt. (') Ann. de Chim. et de Phys., 3" série, t. XLVII. ( 3o6 ) limité l'étude calorimétrique de cette substance réside dans la production du soufre mou, au moment de l'immersion dans l'eau d'une masse de soufre portée à une température élevée, le soufre mou étant mal défini d'après M. Berthelot, et dégageant une quantité de chaleur variable pour revenir à l'état ordinaire. » Dans les recherches dont je présente aujourd'hui les premiers résul- tats, je suis parvenu à vaincre cette difficulté de la manière suivante : » Une masse de soufre contenue dans une ampoule en verre mince de i4°"° à i5"™ de diamètre et portée à une température quelconque T, au lieu d'être plongée direc- tement dans l'eau, est introduite dans un tube de verre mince de 20"™ ou 22™™ de diamètre, disposé à l'intérieur du calorimètre, puis abandonnée au refroidissement jusqu'à ce qu'elle arrive à une température inférieure à i5-°. On peut alors la mettre en contact avec l'eau en cassant le tube et la casser elle-même, sans crainte qu'il se forme du soufre mou. On sait, en elî'el, comme l'a montré M. Berthelot dans son important travail sur le soufre ('), que la production du soufre mou par la trempe correspond à un changement d'état qui s'effectue, dans réchauffement progressif de ce corps, à la tempér'ature de loy" et qui consiste dans la formation de soufre inso- luble dans le sulfure de carbone; ce changement se manifeste aussi, comme nous l'avons prouvé, M. J. Brunhes et moi, par une modification brusque de la viscosité. Une étude préalable fait connaître, par la marche du thermomètre calorimétrique, le moment où la température devient inférieure à 157°. Aussitôt, je casse le tube contre un morceau de verre placé dans le calorimètre, puis l'ampoule elle-même au moyen d'un écraseur métallique, ou bien je la laisse se refroidir plus lentement, sans la cas- ser, au contact de l'eau. » En prenant une ampoule contenant i5s^ de soufre et portée à une température ini- tiale de 260°, la première période de l'expérience ne dure pas plus de quatre minutes et le temps nécessaire ensuite pour atteindre le maximum, en supposant que l'am- poule n'ait pas été cassée, ne dépasse pas cinq ou six minutes; les corrections peuvent donc être faites avec certitude, en suivant les procédés indiqués par M. Berthelot. » Pour amener l'ampoule à une température initiale connue, je me sers d'une étuve à trois compartiments; un courant de gaz chauds, provenant d'une couronne de becs de Bunsen, monte dans l'enceinte intermédiaire, descend dans le compartiment exté- rieur et s'échappe par quatre cheminées partant du fond de celui-ci. Dans le compar- timent central, qui a un diamètre de 5"^™, 5o et une hauteur de 1 2'^'°, pénètre une éprou- vette de verre de 5"^" de diamètre; elle est maintenue dans le couvercle par un bouchon ; dans l'éprouvelte s'engagent, au moyen d'un bouchon, deux tubes de verre d'égale longueur et de 20™™ de diamètre; l'un renferme l'ampoule, l'autre un tube de verre de même diamètre que l'ampoule, contenant un poids de soufre à peu près égal à celui de l'ampoule; dans celte masse plonge un thermomètre Baudin, en verre dur, dont l'échelle va jusqu'à 460° et dont le zéro n'éprouve que des déplacements insignifiants, (') Ann. de Chiin. et de Phys., 3« série, t. XLIX. ( 3o7 ) même par une forte élévation de température. L'ampoule et le tube sont ainsi chaufFés côte à côte et dans les mêmes conditions, ils prennent la même température; dans la hauteur de la masse, celle-ci est, du reste, sensiblement uniforme. Au moment où le thermomètre ne monte plus qu'avec lenteur, j'enlève l'éprouvette avec ce qu'elle ren- ferme; après avoir noté la température, je retire le tube qui contient le thermomètre, puis, aboucliant celui qui renferme l'ampoule au tube préparé dans le calorimètre, je relève vivement l'éprouvette, et l'ampoule tombe sans être en contact avec l'air exté- rieur et sans se refroidir. D'ailleurs, il n'y a pas à craindre de refroidissement pendant le transport, car aussitôt que l'éprouvette est retirée de l'étuve, la marclie antérieure de la température étant très lente, le thermomètre devient stationnaire et, grâce à la double enveloppe, reste dans cet état au contact de l'air, pendant au moins une mi- nute. Or, la manœuvre pour l'introduction de l'ampoule n'exige pas plus de quinze secondes. Le choc contre le fond du tube est amorti par un morceau de carton d'amiante reposant sur trois pointes qui v sont pratiquées. Aussitôt que l'ampoule est introduite, je laisse tomber dans le tube un tampon d'amiante qui met obstacle au rayonnement par la partie supérieure. L'expérience se termine comme il a été dit plus haut. » J'ai trouvé, par cette méthode, que la chaleur spécifique du soufre visqueux est notablement supérieure à la valeur qu'elle présente à l'état liquide ; voici quelques-uns des résultats : Températures i6o''-20i° i6o''-232°8 i6o°-264° 2oi°-232''8 232°8-264° Chaleurs spéc. moy.. . . 0,279 o,3oo o,3oo o,33i o,324 » Les résultats directs de l'expérience sont les suivants : Q^ désignant la chaleur totale perdue par t^^de soufre pour passer de Tào^et exprimée en petites calories. T. Qî- T. Qî- T. QJ. T. Qî- 160» 42,34 201° 53, 192 232°, 4 64,189 263°, 75 74,463 id. 42,14 id. 53,212 id. 64,440 264° 74,228 id. 42,228 201°, 5 54,696 233», I 63,956 » » Moy 160° 42,236 201°, 25 53,7 232», 8 64,195 2630,87 74,345 » D'après ces résultats, la courbe qui représente QJ semble éprouver un changement d'allure vers 23o°. Je me propose d'examiner ce point avec plus d'attention et d'étendre ces recherches à des températures plus éle- vées. J'espère aussi pouvoir poursuivre la même étude sur le sélénium. M Soufre vitreux. — Trempé à des températures comprises dans un in- tervalle restreint, limité à 157° et à 175°, le soufre se solidifie très rapide- ment, en prenant un aspect vitreux caractéristique qui me paraît n'avoir pas encore été signalé. Ainsi le soufre coulé à lôS" environ se solidifie en filaments à cassure nettement vitreuse ; une masse de soufre à 220°, plongée ( 3o8 ) d'un coup dans l'eau froide, puis abandonnée à elle-même, sans que l'on écarte le soufre, présente, après la solidification, une couche extérieure de soufre mou, puis une couche vitreuse et enfin une couche de soufre prismatique. Aux températures immédiatement supérieures à celle pour laquelle se produit le changement d'état qui le rend visqueux, le soufre prend donc, par la trempe, l'état vitreux. On rapproche habituellement le soufre mou du sélénium vitreux : l'existence du soufre vitreux légitime d'une manière plus complète ce rapprochement. » CHIMIE MINÉRALE. — Contributions à l'étude des caractères analytiques des combinaisons du tungstène. Note de M. E. Defacqz, présentée par M. H. Moissan. « En reprenant l'étude de quelques combinaisons du tungstène et ayant besoin d'une réaction sensible pour déceler la présence de l'acide tung- stique, nous avons été amené à reprendre l'étude analytique des combinai- sons du tungstène; c'est le résumé de celte étude que nous allons exposer. •u On sait que toutes les combinaisons du tungstène peuvent être trans- formées soit en acide tungstique, soit en un tungstate alcalin; on sait aussi qu'on peut obtenir un tungstate alcalin, en fondant avec un carbonate alcalin les tungstates métalliques solubles ou insolubles. Les tungstates alcalins que l'on obtient ainsi sont en assez grand nombre; certains d'entre eux éprouvent diverses transformations, quand on les dissout dans l'eau et lorsqu'on soumet ces solutions à une longue ébullition. )) Les réactifs donnent, dans les solutions des différentes variétés de tungstates, des précipités dont les caractères physiques et la composition dépendent non seulement de la variété du tungstate, mais aussi des con- ditions de température et de dilution dans lesquelles la précipitation a été effectuée; il existe cependant un caractère, général à toutes les différentes variétés de tungstates, propre à reconnaître la présence de l'acide tung- stique: c'est la coloration bleue que l'on obtient en ajoutant à une dissolu- tion étendue d'un tungstate alcalin un fragment de zinc ou d'aluminium, et quelques gouttes, soit d'acide chlorhydrique, soit d'acide sulfurique, soit d'acide phosphorique. Cette réaction n'est pas extrêmement sensible. » M. Lucien Lévy avait indiqué (') des colorations dues à l'action de (') Thèse de Doctoral es Sciences, n° 710; 1891. ( 3o9 ) l'acide titanique sur quelques solutions sulfuriques de phénols ou d'alca- loïdes; nous avons pensé que l'acide lungstique pourrait donner aussi de semblables réactions. >) La combinaison du tungstène est d'abord transformée en acide lungstique (dans la plupart des cas on peut prendre la matière à analy- ser sèche); on traite alors cet acide par quatre ou cinq fois son poids de bisulfate de potasse et quelques gouttes d'acide sulfurique; on chauffe dou- cement : dans ces conditions l'acide tungstique se dissout; on ajoute alors assez d'acide sulfuVique pour que le contenu de la capsule ne se prenne pas en masse par le refroidissement; on prend une goutte de cette solution sulfurique et l'on y ajoute une goutte du réactif s'il est liquide ou quelques parcelles s'il est solide, on triture pendant quelques instants avec l'extré- mité d'un agitateur et l'on obtient des colorations quelquefois d'une extrême intensité. Nous avons essayé l'action de nombreux corps orga- niques (carbures, alcools, éthers, aldéhydes, acétones, aminés, phénols, al- caloïdes, etc.); ce sont les phénols et les alcaloïdes qui nous ont donné les meilleurs résultats; ce sont les seuls que nous exposerons. » En opérant sur une goutte de la solution sulfurique, comme il a été dit plus haut, on obtient avec : Une coloration : Le phénol Rouge de Saturne extrêmement intense. Grésol (para). . . Rouge brun intense. Thymol Rouge vermillon. Hydroquinone Violet améthyste excessivement intense. Résorcine Rouge brun. Pyrocatéchine Violet noir, quelquefois paraît noir. Pyrogallol Rouge noir. Naphlol a Bleu violacé. Naphlol 3 Bleu violacé. Acide salicylique Rouge de Saturne très intense. Acide oxybenzoïque (meta). Rouge de Saturne peu intense. Acide oxybenzoïque (para ). Rien. Quinine ) , ^. . • Jaune peu intense. Ginchonine ) Morphine Violet améthyste, puis brune. ^ Codéine D'abord rose, puis violette. Conicine Rose intense. Solanine Gomme-gulte. Vératrine Terre de Sienne intense, puis rouge brun ; avec une trace d'eau coloration brune. Aconitine Jaune brun. Narcéine Vert jaunâtre, puis vert mousse. Picrotoxine Rouge orange très intense. C. «., .»y6, 2" Semestre. IT CXXIII, N» 5 I 4" (3io) » En général, ces colorations sont détruites par l'eau. » La strychnine, la brucine, la nicotine, l'atropine, la cantharidine, la caféine, la sanlonine, la pilocarpine, l'ergotinine, l'hyosciamine ne donnent aucune coloration. » Mais, parmi ces réactions, nous ne retiendrons que les colorations données par le phénol (rouge) et par l'hydroquinone (violette), tant à cause de leur intensité que de la facilité à se procurer le réactif. Les colo- rations fournies par ces deux réactifs sont beaucoup plus sensibles que la formation d'oxyde bleu de tungstène, obtenu par l'action du zinc et de l'acide chlorhydrique sur un tungstate alcalin. Alors que cette dernière réaction peut à peine accuser la présence d'acide tungslique dans une solution aqueuse tenant i™sf de tungstate, les colorations données par le phénol et l'hydroquinone décèlent facilement la présence de ^ à ^^ de milligramme d'acide tungstique : dans ces conditions, la coloration due à l'hydroquinone tire alors sur le rose ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'action du chlorure d'aluminium sur le ben- zène contenant du ihiophéne. Note de M. Eyvind Boedtker, présentée par M. Friedel. « En cherchant à préparer le cumène par la réaction Friedel-Craffts, j'ai toujours observé un dégagement considérable d'hydrogène sulfuré. Je me suis servi d'une qualité de benzène qui est désignée dans le commerce comme benzène crislallisable. En effet, ce benzène cristallise facilement et bout entre 8o°-8i°. Pourtant il donne toujours la réaction du thiophène (indophénine). Il est donc probable que le thiophène est la source de l'hydrogène sulfuré, qui se dégage quand on traite le mélange chlorure de propyle et de benzène par le chlorure d'aluminium. En employant un benzène qui ne contient pas de thiophène, on n'observe aucun dégage- ment d'hydrogène sulfuré. » Si l'on chauffe ce benzène cristallisable avec du chlorure d'aluminium au bain-marie, on remarque déjà à une température assez basse la forma- tion d'hydrogène sulfuré et d'acide chlorhydrique, et si l'on recueille les vapeurs dégagées dans une solution d'acétate de plomb, il se précipite du sulfure de plomb. (') Ce travail a été fuit au laboratoire de M. Moissan, à l'École supérieure de Pliarinacie. ( 3ii ) » Il est vrai qu'on a réussi à substituer, par la réaction Friedel-Craffts, des radicaux dans l'anneau du thiophène; mais, d'après ce qui précède, il n'est pas douteux que le thiophène, dans les conditions où il se trouve dans le benzène, ne perde du soufre et ne donne un reste qui se combine avec le benzène. 2 molécules de celui-ci perdent probablement à leur tour 2 atomes d'hydrogène. » En effet, quand on a traité le benzène avec du chlorure d'aluminium, et quand on l'a lavé avec de l'eau, on trouve qu'après la distillation du benzène il reste un liquide brun à Ouorescence verte, dont la majeure partie bout à une température supérieure à 3oo°. Ce liquide ne donne pas la réaction de thiophène ; cependant il contient encore des traces de soufre. )) M. Hauer (') a déjà signalé qu'on peut utiliser l'action du chlorure d'aluminium sur le benzène contenant du thiophène pour le purifier. Il explique la réaction en supposant la formation de produits de condensation du thiophène ; mais il n'a pas observé le dégagement d'hydrogène sulfuré, qui prouve la destruction du thiophène. Cependant, le fait que les pro- duits de la réaction contiennent du soufre permet d'admettre la formation d'un « thiophène condensé )>. D'autre part, le dégagement d'hydrogène sulfuré prouve que les produits de la réaction contiennent une combi- naison des restes du thiophène et du benzène. » Quant à l'application avantageuse de ces faits à la purification du benzène, cela dépend de la quantité de thiophène qu'il contient. » Le benzène que j'avais à ma disposition était extrêmement riche en thiophène. J'en ai fait bouillir ooc^"' pendant douze heures, en ajoutant peu à peu environ SS^'' de chlorure d'aluminium. Il s'est dégagé tout le temps de l'hydrogène sulfuré, et le benzène donne encore la réaction de thiophène, bien que cette réaction soit beaucoup plus faible que dans le benzène primitif. » J'espère, plus tard, pouvoir étudier ces réactions d'une façon plus complète (")• » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur de nouveaux composés triméthyléniques mixtes. Note de M. Louis Henry. « J'ai, à diverses reprises, attiré l'attention des Chimistes sur la différence d'aptitude ré.ictionnelle des corps halogènes dans les éthers haloïdes (') Brevet, Moniteur scientifique du D'' Quesneville; iSgS. (-) Laboratoire de M. Friedel, à la Sorbonne; juillet 1896. ( 3l2 ) mixtes ('). J'ai mis à profit celte difTérence pour obtenir divers composés auxquels il n'eiit pas été possible d'arriver par une autre voie, notamment le nitrile chlorobutvrique normal y chloré (-) CAz— (CIP)- — CH^Cl, produit de l'action du chlorobromure de triméthylène CH^Gl-CH-— CH^Br sur le cyanure de potassium. » Me basant sur ce principe, jai préparé quelques dérivés triméthylé- niques nouveaux, dont certains me paraissent dignes d'être signalés. J'en ferai connaître deux en ce moment. » 1° Chloroiodure de trimé tliylcneCXCW- — CH' — CH-I. — Ce corps est le résultat de l'action du chlorobromure de triméthylène sur l'iodure de sodium, dans l'alcool méthylique (une molécule seulement). » C'est un liquide incolore, brunissant à la lumière à la façon des éthers iodhvdriques, d'une odeur piquante; d'une densité, à 20°, égale à 1,904. )) Dans un mélange de neige carbonique et d'éther, d se congèle en une masse cristalline et fond à — 69°, 5. » Sa densité de vapeur a été trouvée égale à 6, 98 ; la densité calculée est 7,06. » Il bout, sous pression ordinaire, à i70°-i72''. » On peut remarquer que, conformément à la règle que j'ai établie ('), le point d'ébullition de ce composé mixte est la moyenne entre les points d'ébullition des composés simples correspondants ÉbullitioD. Moyenne. CHf^CP 120° CM1»I2 224° 172° )) 2" Nitrochlorure de triméthylène CICIF- CTP - CH=(AzO=). - Il ré- sulte de l'action du chloroiodure que je viens de faire connaître sur l'azo- tite d'argent (i molécule). L'iode est seul atteint, la réaction est assez nette et le rendement avantageux, alors que l'on extrait le produit de la masse brute, sous pression raréfiée, au bain d'huile. » Ce corps constitue un liquide incolore, mobile, d'une faible odeur éthérée, d'une saveur piquante. » Sa densité à 20° est égale à 1,267. (') Comptes rendus, t. XGVI, p. 1062 et j). ii'(9- C)IOid., l. CI, p. II 58. (') Ibid., t. CI, p. 816. ( 3i3 ) » Il est incongelable dans le mélange de neige carbonique et d'éther. » Sous la pressioa ordinaire, il bout à 197°, en subissant une légère dé- composition. Il bout à ii5°-ii6° sous la pression de 40™". » Sa densité de vapeur a été trouvée égale à 4,i3; la densité calculée est 4,26. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Bosage rapide des composants d'un mélange des aminés primaire, secondaire et tertiaire, ayant le même radical aliphatique. Note de M. Ch. Gassmanx. « Ce procédé, que j'ai étudié surtout au point de vue du dosage des trois éthylènediamines NH ch^-nh- ch- — nh — ch- ch- v ch^* ch=— nh= ch- — nh-ch= ch- v ^^h' \nh / consiste à peser une quantité donnée du mélange exempt d'eau (donc anhydrisé, séché et redislillé), à dissoudre celle-ci dans de l'eau, afin d'obtenir un litre de liquide; on titre une partie de cette solution avec de l'acide chlorhydrique normal en présence de phénolphtaléine, puis on ajoute à une nouvelle partie (le même volume que pour la titratiou pré- cédente) une fois et demie le volume d'acide chlorhydrique normal qu'avait demandé la détermination de la basicité ; on dilue avec 2 volumes d'alcool et l'on ajoute de menus morceaux de glace, exempte d'acide ni- treux et neutre au papier de tournesol. On titre cette solution avec pré- caution, avec une solution normale de nitrite sodique, en reconnaissant la marche de l'opération avec des tàtes et l'iode-amidon. » Soit m^ le poids moléculaire de la monoéthylènediamine, my » diéthylènediamine, m.^ » triéthylènediamine, a le poids du mélange en grammes, b'"' la quantité d'acide chlorhydrique normal en cent, cubes rapportée à a, c'^" la quantité de nitrite sodique normal en cent, cubes rapportée à a. » Les trois bases forment des dichlorhydrates à réactions neutres, tandis ( 3i/i ) qu'il n'y a quo réthylènediamine et la pipérazlne qui se nitrosent et absor- bent chacune 2 molécules d'acide nilreux ou 3 molécules de nitrite so- dique. rrix grammes 2000 cent, cubes (% molécules) d'acide chlorhjdrique normal, 2000 X donc 2000 >' niy 2000 s » Pour l'acide nitreux on a les relations nij. grammes 2000 cent, cubes de solution normale de nitrite de sodium (2 molécules), 2000 X et 2000 y Y » — » ■^ niy la triéthylènediamine n'étant pas alïectée dans cette réaction. )) Il s'ensuit les équations (i) ac -\- Y -h z = a, , X 2000 .r 2000 V 2000; , (2) i ■- -{ = /y, / r, \ 2000 a; 2000 y (3) 1 ^ =zc. 2000 a: loooy d'où les valeurs [( wî V — mAc -\- hm- — 2000 a ] /» _ X = ti — = ' ^ i — £ grammes, 2000 («îj. — nix) ^ [2000a — bm.-\- c(in. — nixW niv Y = = ^^-^^-^ — ï^J — ^ grammes, (b — c)m. z = : çranimes. 2000 ^ » Les équations précitées, dans le cas d'un mélange des monamines pri- (3i5) maire, secondaire et tertiaire aliphatiques, deviennent (')' X + Y + Z = A, (V' X Y Z B 7?lX '"'y "'Z IOOO (3)' X Y G —r-\ — T = — ; 7?2x mi looo' ^ [(my — m'j.)C'-h (Bm'i— loooA)]/»^ IO00(mY— /^?x) ^ ,, riooo — Bm'y + C (ni; — 7iix)]m'x IO0O(mY — /'«x) ^ 2 _ (B-C')mi 1000 )) Pour les éthylènediamines, on trouve les valeurs suivantes : (i) ce = 0,12706e — (2,27216a -h 0,02947c), (2) j' = 3,3ii4« — 0,18517e -t- 0,0859c, (3) s = 0,05592(6 — c). » Les résultats obtenus avec les éthylènediamines sont exacts à ^ ou i pour 100 près, et sont suffisants au point de vue industriel. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Des composés oxydables sous l' influence du ferment oxydant des Champignons. Note de M. Em. Bouuquelot, présentée par M. L. Guignard. « J'ai montré récemment (') que l'aclivité du ferment oxydant des Champignons peut être influencée par la réaction du milieu dans lequel on le fait agir. Dans la Note que j'ai publiée sur ce sujet, je me suis borné à exposer les résultats de mes recherches sur quatre composés oxydables, à savoir : phénol, aniline, ortholuidine et paratoluidine. » J'ai constaté l'action du ferment sur un erand nombre d'autres com- posés appartenant à diverses fonctions; je parlerai aujourd'hui, eu parti- culier, de ceux qui font partie des phénols, des éthers de phénols et des aminés aromatiques. {') Comptes rendus, séance du 27 juillet 1896. (3i6 ) M L'étude (le l'action du ferment a été faite dans les conditions d'expé- rimentation qui sont relatées dans ma première Note. » PnÉNOLS. — Le ferment oxvdaut des champignons agit sur les trois crésols iso- mères ('). » Avec Vorthocrésol, l'oxydation commence immédiatement en milieu neutre, et se continue ensuite régulièrement. Elle se produit aussi en milieu additionné de car- bonate de soude (-n^TïT à rôVô)' m^*'* u" peu moins rapidement. Dans tous les cas, le liquide se colore en brun verdâtre, et il se fait un précipité brun sale soluble dans l'éther, qui se colore en jaune. » Avec le niétacrésol, l'oxj'dation se produit aussi en milieu neutre et en milieu légèrement alcalinisé. Elle se manifeste par la formation d'un précipité blanc rosé, soluble dans l'alcool. » Avec \e. paracrêsol, l'oxydation commence de suite en milieu additionné de 75^ de carbonate de soude. Le liquide se colore d'abord en rouge, puis passe au vert foncé. En milieu neutre, l'oxydation se produit également, mais très lentement, et le liquide reste rougeâtre. La matière colorante n'est pas enlevée par l'éther. » En ce qui concerne les phénols polyatomiques, nous avons déjà établi, I\L G. Bertrand et moi, que le ferment oxydant des Champignons agit sur l'hydroquinone et le pyrogallol ('); il oxyde également la résorcine, même en milieu neutre; cependant l'oxvdation est favorisée par l'addition d'une faible quantité de carbonate de soude (oS'",5 de carbonate cristallisé pour 1000). Le liquide prend une couleur rouge foncé et présente, surtout en milieu alcalin, une belle fluorescence verte. » Étheks de phénols. — Le ferment oxydant des champignons oxyde rapidement le gaïacol et Veiigénol. Mais, contrairement à ce qui se passe en général pour les phénols, l'oxydation se fait beaucoup mieux en milieu neutre ou acidulé par l'acide acétique qu'en milieu alcalinisé, même très légèrement. » Avec le gaïacol, la réaction s'efl'ectue très rapidement. En quelques instants, le liquide prend une belle coloration rouge orangé et bientôt il se fait un dépôt de couleur rouge. >) La matière colorante est soluble dans l'éther et la solution que l'on obtient est jaune foncé (^). (') Je dois ces trois composés, ainsi que quelques-uns des autres corps que j'ai essayés, à l'obligeance de M. le professeur Jungfleisch. Je lui adresse ici mes remer- cîmenls. (') Comptes rendus des séances de la Société de Biologie, 10'= série, t. II, p. 58o ; 1895. (') La solution aqueuse de gaïacol me paraît être un réactif très sensible du ferment oxydant des Champignons. On peut s'en servir de la façon suivante : A 5" de solution a(iueuse saturée de gaïacol cristallisé on ajoute cinq gouttes d'acide acétique à I pour 100, puis quelques centimètres cubes du liquide à examiner (suc de piaule, macération, etc. ). Si le liquide renferme du ferment, il se produit une coloration rouge orangé. Cette réaction réussit avec tous les Champignons riches en ferment oxydant. ( 3i7 ) a Avec l'eugénol, il ne se produit pas de coloralion, mais un trouble blanc qui envahit tout le liquide, et bientôt celui-ci répand une odeur de vaniiline. La réaction s'efTectue rapidement, surtout en présence d'une petite quantité d'acide acétique (0,5 à 2 pour 1000). Si l'on agite le liquide avec de Fétiier et si l'on fait évaporer, on obtient un résidu présentant très manifestement l'odeur de vaniiline. » Amin'es AiiOMATiQUES. ^— Le ferment oxydant des Champignons agit aussi bien sur la mclatoluidine que sur les deux isomères de cette base, et, comme avec ces der- niers, la réaction est favorisée par l'addition d'un peu d'acide acétique. En etTet, tandis qu'en milieu neutre l'oxydation est très lente, se manifestant à la longue par une coloration du liquide en jaune sale, en milieu acide (jôVo d'acide acétique), elle s'effectue rapidement et, dans le liquide l)run rouge, on voit se former un précipité violacé. Si l'on agite ce précipité avec de l'eau et de l'éther, il se dissout pour la plus grande partie : l'éther prend une coloration rouge vineuse, tandis que le liquide aqueux est violet. » J'ai également essayé l'action du ferment sur la xylidine (probablement un mélange d'isomères). En milieu neutre, la solution aqueuse se teinte très légèrement en jaune. En milieu acide (j^Vô d'acide acétique), l'oxydation est rapide; elle se tra- duit par une coloration rouge violet et par la formation d'un précipité abondant que l'étlier dissout presque en totalité en se colorant en rouge violacé. » On voit, par ces exemples, que le ferment oxydant des Champignons peut déterminer des réactions colorées très variées. Il est également très actif, et son action peut être comparée, dans certains cas, à celle des oxy- dants dont on se sert dans l'industrie des matières colorantes. C'est ce qui ressort des essais que j'ai faits avec Vaniline pour rouge, essais que je résume ici brièvement. » On fait dissoudre lo?'' d'aniline dans 3oo™ d'eau distillée additionnée de 5s'' d'acide acétique cristallisable, et l'on filtre. Au liquide filtré, on ajoute ào'^'" de macéra- tion de Russula delica. Dans le mélange on fait passer un courant d'air, par le moyen d'une trompe à eau ; on met ainsi les diverses parties du liquide constamment en contact avec l'oxjgène de l'air qui vient renouveler celui qui est absorbé. La réaction commence de suite; en quelques minutes, le liquide a pris une teinte rouge violet intense et se trouble. Au bout de quelques heures, l'oxydation peut être considérée comme terminée. )> Si l'on traite le produit comme dans l'industrie de la fuchsine, c'est-à-dire si, après l'avoir concentré, on l'additionne d'une solution saturée de sel marin et si l'on porte à l'ébullition, on obtient uue matière douée d'une grande puissance colorante, matière analogue à la fuchsine. » Ce résultat tire son intérêt principalement de ce fait qu'il a été obtenu avec la partie soluble dans l'eau de dix grammes de Champignon. » C. R., i8rj6, 2- Semestre. (T. CXXIII, N" 5.) 'l I ( 3i8 ) ZOOLOGIE. — Sur l'hivernage delà Clavelina lepadiformis Millier. Note de MM. A. Giard et M. Caullert. « La Clavelina lepadiformis Mùller, autrefois assez rare sur les côtes du Pas-de-Calais, est devenue très abondante aux roches Bernard, près Bou- logne, depuis l'établissement du nouveau port. Pour qui observe d'une façon continue les jolis cormus de cette Synascidie, c'est un problème très intéressant de savoir comment des colonies, parfois grosses comme le poing, disparaissent entièrement pendant l'hiver pour reparaître vers le mois de juin de l'année suivante avec le même développement, exacte- ment aux mêmes endroits. On ne peut attribuer la formation de ces nou- veaux cormus à la prolifération des oozoïtes produits par les anciens, car, bien qu'assez rapide, le bourgeonnement de ces oozoïtes ne suffirait pas à produire en si peu de temps des masses aussi volumineuses. » Mais, si vers la fin de septembre ou en octobre, ou même aux marées de l'équinoxe du printemps de l'année suivante, on examine avec soin la place qu'occupaient les colonies disparues, on trouve, adhérents à la roche, de nombreux stolons ramifiés et intriqués, portant de distance en distance des glomérules de petits corps blanchâtres d'apparence crétacée, le tout constituant un ensemble qui rappelle assez bien l'aspect général d'une colonie rampante de Bryozoaires du genre Boiverbanlcia. C'est la forme sous laquelle doit hiverner la Ciaveline, réduite à dos tubes stolo- niaux bourrés en certains points de substances de réserves. » Nature des stolons. — Les stolons où s'accumulent les réserves sont identiques à ceux qui, pendant l'été, relient entre eux les divers individus du cormus et sur les- quels se forment les blastozoïtes ordinaires. Ils naissent à la partie inférieure de l'ab- domen des individus. Souvent ils rampent à la surface de ceux-ci et il y a alors fré- quemment soudure de la tunique des stolons à celle de l'individu. Comme, d'autre part, les stolons se coupent en tronçons, on en voit souvent des fragments bourrés de réserves et isolés, faisant corps en des points quelconques avec la tunique d'individus dont la branchie et le tube digestif ont plus ou moins complètement disparu. » Comme les stolons normaux, les stolons d'hivernage renferment un piolongemenl du tube épicardique (cloison stoloniale) dont les deux faces sont accolées. » Modifications des stolons. — En certains points, plus ou moins régulièrement espacés, le tuhe stolonial produit do nombreux diverticules latéraux digitiformcs, for- mant les glomérules blanchâtres dans lesquels les réserves sont accumulées et qu'on peut comparer au\^ gemmules des liponges et aux slatohlasles des Bryozoaires. » Sur ces glomérules, l'exoderme du stolon se modifie rapidement. De très mince et ( 3r9 ) paviinenteux, il devient cylindrique. Les noyaux sont de préférence à la face interne. Les réserves, sous forme de granules blancs opaques prenant le carmin, se disposent au contraire du côté de la face externe. » Les granules de réserves sont essentiellement différents des pigments excrétés, blancs ou jaunes, qui forment des lignes ornementales sur diverses parties du corps des Clavelines. » Dans la lumière du stolon, se trouvent des amas de cellules, qu'on doit considérer comme phagocytées par des éléments mésenchymateux provenant sans doute du mésoderme des anciens animaux de la colonie. Beaucoup de ces cellules mésenchyma- teuses renferment aussi des réserves, toujours sous forme de granulations blanches, occupant dans le protoplasme des vacuoles qui se confondent généralement en une grande vacuole centrale; lé protoplasme et le noyau sont refoulés à la périphérie. » Les cellules ainsi modifiées peuvent s'agglomérer. Elles arrivent à combler le stolon fortement distendu. Bien que ces cellules paraissent se multiplier activement, nous n'avons pas observé de figures mitosiques. » La cloison épicardique ne présente aucune modification; elle est toujours très mince et les deux feuillets restent accolés. » Au bout d'un certain temps, le stolon se coupe en tronçons complètement isolés: chaque tronçon nouveau présente de nombreuses digitations. Ces divers ensembles possèdent toujours un fragment de l'épicarde. » Evolution ultérieure des tronçons. — Les tronçons ainsi isolés peuvent rester plus ou moins longtemps sans évoluer, suivant les circonstances ambiantes. Le déve- loppement des bourgeons s'annonce d'abord par le changement d'aspect du fragment d'épicarde. Les cellules épicardiques prolifèrent énergiquement par caryokinèse et deviennent fortement colorables. » Elles constituent bientôt une vésicule creuse, comparable à la vésicule interne des bourgeons normaux des Synascidies; bien que nous n'ayons pas suivi pas à pas la transformation de cette vésicule, nous ne doutons nullement de l'homologie de son dé- veloppement ultérieur avec celui des blastozoïtes ordinaires de la Clavelina. » Dès le début de ce processus, il y a disparition très rapide des réserves accumu- lées dans l'exoderme. La hauteur des cellules épithéliales diminue à mesure que ces cellules se multiplient et se vident de leurs réserves. » Les réserves des cellules mésenchymateuses disparaissent également par digestion propre, sans intervention d'éléments étrangers. » En résumé. — a. La reconstitution des cormus de Clavelina , après l'hiver, s'accomplit par un bourgeonnement homologue du bourgeonne- ment normal. » h. L'accumulation des réserves, sous la forme décrite ci-dessus, se rencontre déjà dans des colonies recueillies en juillet. Elle s'exagère à mesure que la reproduction sexuelle diminue (août, septembre), et atteint son maxiiîîum en automne, lorsque les anciens individus des cormus, ré- duits d'abord à leur tunique de cellulose, ont finalement disparu. 1) c. Elle doit donc être interprétée comme une disposition |)hysiolo- ( 320 ) gique normale, permettant la vie latente des cormus pendant un certain temps. C'est un processus d'hivernage, comparable à celui que nous avons fait connaître chez les Polyclinidœ. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Traitement des infections expérimen- tales (colibacillaires) par les injections intraveineuses massives de la solution salée simple (NaCl à 7 pour 1000) e< de leur mode d'action. Note de MM. F.- J. Bosc et V. Vedei,, présentée par M. Guyon. « Nous appuyant sur nos recherches physiologiques antérieures, nous avons étudié les effets des injections intraveineuses massives de la solution salée à 7 pour 1000, leurs indications, les conditions les meilleures de leur emploi et leur physiologie pathologique, dans les cas d'infection expéri- mentale déterminée, chez le chien, par l'injection dans les veines de cul- ture de colibacille. )) Cette infection colibacillaire a entraîné la mort, en deux à trois heures, aux doses fortes (3'''' à i™ par kilogramme); en dix à quinze heures, aux doses moyennes (1'*^ par kilogramme); en douze à quarante heures, aux doses faibles (i"" à o'''=,36 par kilogramme). » A toutes ces doses il se produit une infection précise au point de vue des symptômes et des lésions. » C'est une infection essentielleinenl hémorragipare, avec prédominance des lésions sur le tube digestif et sur le rein, qui se marque par des troubles gastro-intestinaux précoces et graves, un aflaiblissement profond du cœur, un abaissement intense de la pression sanguine, dès le début de l'inoculation (de 16''"' à 5"" de mercure), et qui s'aggrave encore dans la suite (2'='" à 3'^"'), la suppression de la diurèse, une élévation thermique suivie d'hypothermie, de l'hébétude, de l'affaissement, de la résolution. » Les injections salées intraveineuses massives (') modifient Vévolution de la maladie, suivant la gravité de l'infection et la période de celle-ci où elles ont été pratiquées. » Aux doses très fortes, la mort survient dans tous les cas; mais l'injection précoce {faite pendant ou immédiatement après l'inoculation) retarde la marche de ia ma- ladie; cette injection peut amener la guérison aux doses un jjcu moindres, et surtout (') Pour chaque chien traité par l'injection salée, il y avait un ou plusieurs chiens témoins de même âge, de même allure, injectés avec une dose un peu moindre de ia même culture. ( 321 ) aux doses moyennes et faibles. Celle première injection précoce peut à elle seule amener la guérison. » Si la première injection est tardive, elle n'a pas d'influence sur l'issue de la maladie, mais elle ralentit l'évolution de l'infection, et cela d'autant plus qu'elle a été faite plus près de son début; aux. doses faibles, l'injection tardive, pratiquée en pleine évolution de la maladie, peut produire la guérison. » Ce n'est que dans un cas que cette première injection a suffi pour entraîner la guérison ; en dehors de celui-ci nous avons, pour obtenir les résultats signalés, fait de 2 à 4 injections successives chez un même animal. » Les effets des injections salées sur les symptômes infectieux ont varié suivant la gravité de l'infection, la période de celle-ci où la première injec- tion a été pratiquée, et avec les injections successives : » ha première injection précoce diminue, pour les doses très fortes, la rapidité de ralTaiblissement du cœur, accélère la réaction thermique, mais ces phénomènes sont très passagers ; dans les cas d'infection un peu moins forte, où la guérison pourra être obtenue, elle augmente l'énergie du pouls, relève immédiatement et maintient la pression sanguine, produit une réaction thermique rapide et élevée, des mictions abondantes, des frissons, de la soif et une atténuation des troubles généraux; aux doses moyennes et faibles, elle a une véritable action empêchante, au point de ne laisser apparaître aucun accident sérieux, et c'est dans ces cas que se produisent les réactions fonctionnelles les plus nettes. » Si la première injection est tardive, ses effets sont peu énergiques et très passa- gers, lorsqu'elle est faite à la période agonique : le cœur seul est légèrement relevé, mais l'hj-pothermie progresse, l'anurie et la résolution ne sont pas modifiées; lors- qu'elle est faite à une période moins avancée, l'injeclion relève le cœur, élève la tem- pérature, améliore l'état général, mais cette action s'épuise rapidement; ce n'est qu'avec des infections faibles que l'injection tardive produit des réactions favorables et d'une plus longue durée. » Les injections conséculives, dans le cas d'infection grave, sont moins actives encore que la première : elles galvanisent quelques minutes le cœur et le système nerveux. Dans les cas moins graves où la première injection a déterminé des effets plus favorables, ceux-ci sont continués, augmentés ou complétés par une seconde ou une troisième injection. » Nous insistons sur les effets de l'injection salée sur la pression sanguine : l'in- jection précoce relève immédiatement la pression sanguine profondément abaissée par l'inoculation ; l'injection tardive la relève également, mais beaucoup moins que l'injection précoce ; les injections consécutives la relèvent à un degré variable. » Les injections hypermassives (injection de 270'='= par kilogramme, avec une vitesse de 'io"" à 100'='= par minute), bien supportées par le chien sain, doivent èli-e rejetées chez l'animal infecté : elles perturbent profondément ( 322 ) le cœur et la respiration et produisent des attaques convulsives ; à l'au- topsie, on trouve de l'œdème hémorragique du poumon, de répanche- ment sanglant du péritoine et du péricarde, des hémorragies des méninges. hei conditions les meilleures sont, pour chaque injection, l'introduction de 25'='= à 3o'='= de solution par kilogramme, à une vitesse moyenne de 4o'='= par minute. La température du liquide injecté n'entre pour rien dans les effets. M Les indications sont de pratiquer la première injection le plus près possible de l'inoculation; mais, quelle que soit la période de l'infection, l'injection est toujours indiquée. Uurgence de l'injection sera basée sur l'état de faiblesse du cœur, la marche de la température, la diurèse, l'état général. L'indication est d'autant plus précise que chaque injection anté- rieure a entraîné une amélioration nouvelle. L'apparition de l'albumine ne contre-indique pas de nouvelles injections. » Les injections salées intraveineuses massives agissent : en favorisant l'élimination des poisons, grâce à l'action osmotique du NaCl et à son action diurétique directe (excitation de l'épithélium rénal) et indirecte (éléva- tion de la pression sanguine par action réflexe vaso-constrictive); en raffer- missant les globules rouges altérés (Mayet); en activant le mouvement nutritif (Bunge, Hemmerich, Biernacki); en diminuant le pouvoir globu- licide du sérum pathologique (Castellino). » IJ action empêchante des injections précoces nous porte à penser que la solution salée peut produire dans l'organisme un état de suractivité cu- ratrice ; nous avons vu, en effet, l'injection salée délerrainer chez le chien sain, ime l'éaction générale qui s'exagère, dans le cas d'infection, pour reproduire un Tableau identique aux réactions critiques naturelles. Une partie de cette action empêchante, ou tout au moins atténuante, peut être attribuée à la vaso-constriction réflexe immédiate, qui empêche l'énorme et brutale vaso-dilatation produite par l'inoculation de colibacille. » ZOOLOGIE. — Sur la nature des Chahins. Note de M. Cu. Cornevin, présentée par M. Milne-Edwards. « Quelques zoologistes et zootechnistes admettent que les espèces ovine et caprine, en s'accouplant, donnent des produits féconds, des métis, par conséquent. Malgré les réserves faites par Daubenton, cette croyance a pris corps, tout particulièrement depuis les publications de Gay sur la ( 323 ) zoologie du Chili, dans lesquelles il a avancé que l'accouplement en ques- tion se pratique très largement dans cette parlie de l'Amérique du Sud. Les produits auxquels cette origine est attribuée sont appelés Chabins. » Il m'a paru indispensable d'examiner de près si les accouplements entre caprins et ovins sont fructueux et si réellement les Chabins en sont le résultat, car, dans mes voyages aux régions de l'Europe méridionale et orientale et de l'Afrique, oïi la promiscuité des Moutons et des Chèvres est constante, beaucoup d'agriculteurs et de bergers m'ont répondu qu'il n'y avait pas à craindre d'avoir des sujets issus des deux espèces en présence, parce que, si elles s'accouplent volontiers, elles ne produisent pas ensemble. » Pour tirer la chose au clair, je résolus : i^de reprendre l'anatomie comparée du Mouton et de la Chèvre, en étendant les études à plusieurs races ovines et caprines; 2" de faire le même travail avec le Chabin, en le comparant à diverses sortes de Moutons et de Chèvres; 3° de faire pro- céder au Chili, et par une personne compétente, habitant le pays depuis longtemps, à une enquête sur la façon dont les Chiliens produisent les Chabins; 4" de faire exécuter, au Chili même, dans des conditions de sé- curité scientifique aussi parfaites que possible, des expériences d'accou- plement entre Boucs et Brebis, Béliers et Chèvres, Chabins mâles et Chèvres, ainsi que Brebis, Chabines et Boucs et Béliers ( ' ). » A. Anatomie comparée du Mouton et de la Chèvre. — Nous avons, M. Lesbre et moi, examiné des spécimens de dix races ovines et de cinq races caprines, nous astreignant à ne comparer que des individus de mémo sexe et adultes. Nos recherches ont fait l'objet de deux Mémoires (-), l'un consacré à l'Ostéologie, l'autre à la Myologie et à la Splauclinologie. » Du premier il ressort que l'occipital, les crêtes et les sutures parié- tales, la portion auriculaire du temporal, le lacrymal, le frontal, les os nasaux, Tintermaxillaire, les vertèbres cervicales et principalement l'axis, les apophyses des vertèbres dorsales, le coxal, les métacarpiens et métatar- (') Pour la partie anatomique, j'ai été très heureux d'avoir la collaboration de M. Lesbre, professeur d'Analomie, rompu aux dissections minutieuses. L'enquête et les expériences ont été faites au Chili par M. Besnard, professeur de Zoolechnie, à l'Ecole d'Agriculture de Santiago. (■•') CoRNEVo et Lesbre, Caractères ostéologiques différentiels du Mouton et de la Chèvre. Caractères myologiques et splanchnologiques différentiels du Mouton et de la Chèvre; comparaison avec le Chabin {Bulletin de la Société d'Anthropologie de Lyon). ( 32/, ) siens, ainsi que les phalanges unguéalesde toutes les Chèvres examinées, diffèrent notablement de ceux de tous les Moutons observés. » Du second, il se dégage que l'espèce caprine se distingue de l'espèce ovine : (a) par la possession de deux muscles que celle-ci n'a point, le sterno-maxillaire et le scalèiic supra-costal; (h) par un appareil stomacal proportionnellement plus vaste et à papilles plus développées; (c) par un placenta maternel à cotvlédons nummulaires et non en cupule; (d) par un pli situé en avant de la scissure de Sylvius, entre la deuxième et la troi- sième circonvolutions superposées à la racine externe du lobe olfactif. » L'ensemble de nos recherches nous a amenés à conclure que les diffé- rences musculaires, viscérales et osseuses entre les Moutons et les Chèvres sont beaucoup plus importantes que celles qu'on a relevées entre les Che- vaux et les Anes, ou mieux qu'il n'en existe pas de comparables entre ces deux derniers. De par l'anatomie, non seulement la Chèvre et le Mouton constituent deux espèces très distinctes, mais ces animaux doivent être maintenus dans deux genres différents. Le genre Capra se rapproche du genre Dos par les muscles sterno-maxillaire et scalène supra-costal, par l'estomac et le placenta. » B. Anatomie du Chabin. — Nos recherches sur les Chabins se résument par cette seule phrase : nous n'avons trouvé à ces animaux que des carac- tères exclusivement ovins; rien ne les rattache aux Caprins, comme cela devrait être s'ils avaient l'origine hybride qu'on leur attribue. Ce sont des Moutons à toison très grossière. » C. Enquête sur la production du Chabin au Chili . — La reproduction textuelle d'un passage de la lettre que M. Besnard m'a adressée fixera l'opinion : « J'ai consulté un grand nombre de propriétaires de Chabins, » des diverses régions chiliennes où l'on produit ces animaux, aucun ne )> m'a dit avoir obtenu jamais des produits de Brebis fécondées par Boucs. » Les Chabins se reproduisent entre eux et se multiplient à la façon des Moutons; le sang caprin n'intervient point. » D. Expériences d'accouplement entre les espèces caprine et ovine, ainsi qu'entre les Chabins et ces deux espèces. — Ces expériences ont été exécutées à l'Ecole d'Agriculture de Santiago; elles ont été poursuivies pendant deux années. En voici l'exposé, tel que M. Bernard me l'a transmis : » Le 12 saptenibre iSgS, les quatre groupes suivants ont été formés : i" un lîouc et quatre Brebis; a" un Cliabin niàle, une Brebis mérinos et une Ciièvre; 3" un Bouc, un Chabin femelle, une Brebis; 4" "n Bélier, deux Clièvres, un Cliabin femelle. Il en résulte ce qui suit : Le 28 juillet 1894, dans le groupe n° 2 est né un agneau mâle i 3^^ ) noir, fils du Chabin et de la Brebis mérinos. Le 1 1 juillet iSg^, dans le groupe n° 4 de la femelle Chabin et du Bélier southdown sont nées deux agnelles. Le i5 juin iSgS, du groupe n» 4, la" même femelle chabin fécondée par un Bélier, de race mérinos cette fois, a mis bas deux agneaux, l'un mâle, l'autre femelle. Enfin le 12 juillet 189.5, dans le groupe n° 2, de la Brebis mérinos et du même Chabin mâle sont nés deux agneaux, un mâle et une femelle. Les groupes 1 et 3 n'ont rien produit. » Je ferai observer que, avant le mois de septembre 1890, j'avais déjà depuis environ deux ans un groupe de Brebis avec un Bouc. J'ai changé successivement trois fois les Boucs et trois fois les Brebis. Pendant ces deux dernières années, j'ai ajouté deux jeunes Brebis au groupe n° 1, portant ainsi le nombre des femelles à six : le résultat a toujours été nul. )) Chacun des quatre groupes ci-dessus désignés était parfaitement isolé, séparé des autres reproducteurs, bien à la vue de toutes les personnes intéressées à suivre mes expériences. J'ai vu, et beaucoup de personnes avec moi, mes Boucs s'accoupler avec les Brebis; ils les poursuivent sans relâche et en toutes saisons; souvent les Brebis ont recherché spontanément le Bouc : il n'y a donc nulle antipathie entre les deux sortes d'animaux, mais leur accouplement reste sans résultats. » Des quatre sortes de faits qui viennent d'être exposés, il se dégage que l'origine hybride des Chabins est sans fondement : elle constitue une erreur de même sorte que celle qu'on attribua un instant aux Léporides. Les Chabins forment une race de Moutons, tout comme les Léporides une l'ace de Lapins, rien de plus. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur les Jkurages. Note de M. Ballano. « Les fleurages dont on se sert en boulangerie pour saupoudrer les pâtes, soit lorsqu'on les tourne, soit lorsqu'on les met en panetons ou sur la pelle pour les enfourner, sont de différente nature. On trouve dans le commerce des fleurages de mais, de blé, de pomme de terre, ainsi que des fleurages de bois àiis, fleurages économiques. Ces derniers, qui sont tolérés dans la pratique civile, mais formellement exclus des manutentions militaires, ne valent que 4*^' à 5'"' les loo'^Sj alors que les premiers se vendent de i4''' à 12^'. D'après ^oWei (^Mémoire sur la meunerie, p. 378), la quantité de fleurage employée par un ouvrier soigneux s'élèverait environ à 2 pour 100 du poids de la pâte enfournée ; dans les boulangeries militaires, la dépense est moins forte, elle ne dépasse pas 4''^ pour 1000 rations. » Voici quelques indications siu' divers fleurages que j'ai examinés : » Fleurages de mais. — Farine de basse extraction, jaunâtre, assez homogène, ayant l'odeur et la saveur du maïs. Lorsqu'on la fait bouillir avec l'eau, elle se prend en empois. Le microscope met en évidence les granulations polyédriques de l'amidon de maïs. C. R., 189U, 2' Semestre. (T. CXVIII, N" 5.) ' 42 { 326 ) » Fleurâmes de blé. — Constitués par des reraoulages de blé qui se gonflent beau- coup par ébuUition dans l'eau, mais sans former de pâte liante. Au microscope, on re- connaît l'amidon de blé et les tissus caractéristiques des enveloppes et des poils du grain. » Fleurâmes de pomme de terre. — En poudre rugueuse, grisâtre, présentant des piqûres produites par l'enveloppe extérieure de la pomme de terre; donne, avec l'eau et la chaleur, une colle consistante de couleur grise. L'examen microscopique ne laisse pas de doute sur l'origine du produit. » Un échantillon, en poudre impalpable, était un mélange de fécule de pomme de terre avec la farine noire de blé que fournil le premier passage aux cylindres et qui n'entre pas dans les farines courantes. Cette farine d'ailleurs, d'après l'examen au microscope, était en très faible quantité. » Fleurâmes de bois. — Poudre rugueuse, se rapprochant par sa nuance des remou- lages de blé. Résiste à la mastication et laisse à la bouche la saveur astringente typique des sciures de bois. i\e se prend pas en pâte par ébullilion avec l'eau. Noircit forte- ment au contact du perchlorure de fer dilué. » Un échantillon, en poudre fine, de couleur jaunâtre, a donné, par simple macéra- tion dans l'eau, l'odeur et la saveur spéciales du bois de sapin. » Pleurages de corozo. — Constitués par les sciures provenant du travail des noix de tagua ou de palmier, employées à la fabrication des objets en ii-oire végétal ou co- rozo (notamment des boutons). Poudre ayant l'apparence d'un sable blanc. Conserve sa forme primitive lorsqu'on la fait bouillir dans l'eau, et prend une teinte rosée. Ne noircit pas avec le perchlorure de fer. )i Tous ces produits, faciles à caractériser, présentent la composition suivante : de maïs. Eau 1 o , 4o Matières azotées ?i92 Matières grasses 4 . 'o Matières amylacées et cellu- \ ca fo lose saccharifiable \ '"* Cellulose résistante 6)9^ Cendres 2 , 20 100,00 de bois 1. Eau 9.80 Matières azotées 1,17 Matières grasses «iQS Matières exlractives et cellulose sac- ) r . oq charifiable \ ' Cellulose résistante 45, 3o Cendres 0,90 100,00 s. de corozo, II. — 8,70 10, 4o i.'7 4,02 0,40 0, 10 53,78 79. >8 34,25 5,o5 1,70 1,20 100,00 100,00 ( 32? ) 1) Dans les cendres des fleurages de maïs et de blé, les phosphates dominent; dans les cendres des fleurages de bois et de pomme de terre, il V a traces de sulfates, et. dans les cendres de corozo, des traces de chlo- rures. 11 CHIMIE INDUSTRIELLE . — Sur la composition immédiate du gluten des céréales. Note de M, E. Fleurent, présentée par M. Aimé Girard. (i Dans les recherches que j'ai entreprises dès Tannée 1891 sur la con- stitution chimique des matières albuminoïdes végétales ('), j'ai été conduit, au début, à appliquer la méthode de M. Ritthausen à la séparation des élé- ments constitutifs du gluten extrait des farines des blés tendres et durs. On sait que ce savant a cru pouvoir scinder ce gluten en quatre principes immédiats, auxquels il a donné les noms de gluten-caséine, gliadine, mucé- dine, glulen-fibrine . » J'ai été frappé, à ce moment, tant de la lenteur avec laquelle on arrive au résultat cherché, que du peu de netteté des séparations obtenues au moyen de cette méthode, et je me suis attaché immédiatement à la modifier pour obtenir rapidement des quantités notables des produits dont j'avais besoin pour mes expériences. )' J'ai constaté alors que la gluten-caséine et la gluten-fibrine repré- sentent les principes immédiats constitutifs les plus importants du gluten et que ces deux produits diffèrent absolument l'un de l'autre par leurs propriétés physiques. » La gluten-caséine est une poudre d'tin blanc jaunâtre qui, après un contact même prolongé avec l'eau, v conserve son état pulvérulent. » La gluten-fibrine se présentant, avec une coloration jaune plus pro- noncée, se soude au contraire sur elle-même et se prend en masse comme la colle forte; en présence de l'eau, elle se comporte absolument comme le ferait un fragment de gélatine. » J'ai conclu de ces observations, que c'est à la gluten-fibrine que le glu- ten doit ses propriétés agglutinatives, la gluten-caséine venant lui donner de la solidité et jouant, dans ce cas, le même rôle physique que la matière inerte dans la fabrication d'un mastic résistant. (>) Thhe de Doctoral (Gaulhier-Villars, 1893) et Comptes rendus, 1898, 1894 et .89.5. ( 328 ^ ■^ Pendant que je poursuivais mes recherches, MM. Osborne et Woorhees, aux États-Unis (' ), arrivaient, par l'emploi de la méthode de M. Ritlhausen, à des conclusions analogues aux miennes quant aux pro- priétés physiques des produits obtenus, mais différentes de celles du pré- cédent auteur en ce que les deux chimistes américains considèrent le gluten comme formé simplement par deux produits : la gluténine (gluten-caséine) et la gliadine (gluten-fibrine). » En présence des résultats ainsi énoncés, j'ai repris l'étude de la com- position immédiate du gluten des farines de blé, et j'ai étendu celte étude aux farines des autres céréales : cette Note est destinée à faire connaître la |)remière partie des résultats que j'ai pu observer dans celte voie. » Pour cette étude, j'ai modifié, après des observations nouvelles qui seront insérées dans un Mémoire spécial, la méthode qui m'avait servi dès 1891 et j'en ai fait une méthode qui, suivant les besoins, peut être quan- titative ou simplement qualitative. C'est en me plaçant d'abord au point de vue qualitatif que j'ai pu, en opérant de la façon suivante, séparer du gluten des farines de hlé trois produits bien distincts. n Le gluten obtenu par malaxage de la pâle sous un courant d'eau est divisé en fragments de la grosseur d'un petit pois et introduit dans un flacon à col droit, bou- chant à l'émeri, avec une solution de potasse caustique pure, à S?' par litre au maxi- mum. On emploie environ un litre de solution pour aooB'' de gluten humide et on ajoute en même temps des perles de verre pour faciliter la désagrégation du produit. ' On agite, soit mécaniquement d'une façon continue, soit à la main le plus sou- vent possible et, lorsque la désagrégation est complète, on ajoute de l'alcool on quan- tité calculée pour amener la solution à 70° centésimaux. On laisse en contact pendant quelques heures, puis, sans s'occuper du produit que la liqueur tient en suspension, on la sature exactement par l'acide sulfurique étendu. On a ainsi : 1° un précipité de gluten-caséine ou gluténine qui tombe rapidement au fond du flacon et qu'on lave plusieurs fois par décantation avec de l'alcool à 70°; 2° une liqueur alcoolique qu'on réunit à l'alcool de lavage et qu'on met de côté. 11 Le précipité est repris par une solution de potasse à -^^^ dans l'alcool à 70°. On sature la potasse par un excès d'acide carbonique et il reste alors un produit insoluble qui constitue la gluten-caséine ou gluténine. Après l'avoir séparée ainsi de la liqueur alcoolique, on reprend celle-ci, on la sature par l'acide sulfurique étendu et l'on obtient ainsi la précipitation d'une substance qui, par ses propriétés, se rapproche de la con- glutine du lupin, et à laquelle je propose d'attribuer ce même nom. La congluline du blé ne forme pas plus de 2 à 8 pour 100 du gluten extrait ; elle ne joue donc, dans les propriétés physiques de ce gluten, qu'un rôle tout à fait secondaire et, dans les do- sages, il est inutile de la séparer de la gluten-dbrine obtenue. (') American Chemical Journal, juin iSgS. ( ^^9 ' » Quant à la liqueur alcoolique mise de côté, évaporée à basse température pour en chasser l'alcool, puis rendue légèrement acide par l'acide sulfurique, elle donne un abondant précipité de gluten-fibrine ou gliacline. ainsi que l'ont nommée MM.Osborne et Woorliees. » De nombreux essais m'ont permis de conclure que les proportions dans lesquelles la gluténine et la gliadine se rencontrent dans le gluten varient, suivant les blés, dans les limites suivantes : Gluténine i8 à 35 pour loo Gliadine 60 à 80 pour 100 )i Ayant ainsi reconnu que la gluténine est un produit pulvérulent à peu près inerte, comme lalégumine, que la gliadine est au contraire un pro- duit analogue à la colle forte et éminemment agglutinatif, j'ai pensé que la nécessité de la présence de ces deux composés dans la constitution du gluten recevrait une confirmation irréfutable, si l'un de ces produits ne se rencontrait pas dans les farines des céréales dont le gluten est inextractible par les procédés ordinaires et qui donnent des pains gras et plats d'une digestion difficile. f> Pour vérifier cette hypothèse j'ai dosé d'abord le gluten total sur 5s'' de ces farines, après lavage à la benzine, à l'eau et après saccharification de l'amidon par la diastase. Celte méthode, sans être d'une précision absolue, donne cependant des résultats suffi- samment rapprochés de la vérité. » D'autre part, los'' de chaque farine ont été lavés successivement à la benzine, à l'eau et, après dessiccation, mis en contact avec 25o" de potasse dissoute, à raison do oS'' par litre, dans l'alcool à 70°. On a mainlenu en contact pendant dix jours en agi- tant fréquemment. On a prélevé ensuite lOC"^ de la liqueur, on les a traités par l'acide carbonique en excès, on a évaporé l'alcool au-dessous de ^0° de température et on a précipité la gliadine par l'acide sulfurique. On a pesé, après lavage, le précipité recueilli sur un filtre taré, et on a calculé la quantité obtenue rapportée à loos'' de gluten. )) En opérant ainsi sur des farines de seigle, de maïs, de riz, d'orge et de sarrasin, on a trouvé les résultats énoncés dans le Tableau suivant : Gluten Gliadine pour 100 pour 100 lie farine. de gluten. Seigle 8,26 8,17 Maïs 10, 63 47i5o Riz 7,86 i4,3i Orge i3,82 i5,6o Sarrasin.... 7,26 i3,o8 [ 33n ) '! Ce Tableau montre que, si dans la f;irineclemaïs la quantité degliadine est encore assez élevée, celte substance existe en proportion très faible dans les farines des autres céréales soumises à l'analyse : dans ces farines, la matière inerte, sous forme de gluténine, est donc en excès par rapport à la matière agglutinative et c'est bien à la diminution de la proportion de glia- dine qu'est due l'impossibilité d'extraction du gluten dans les cas que je viens d'examiner. » Dans une prochaine Communication, je me propose de montrer l'in- fluence qu'exerce, sur les propriétés du gluten des farines de blé, le rapport existant entre les quantités de gluténine et de gliadine, et en tirerai des conclusions sur la valeur boulangère des farines soumises à l'expérience. » M. Ai'G. CoRET adresse une Note relative à une modification apportée par lui, dès 1 866, à un marégraplie installé à l'embouchure du Guadaiquivir. Celte modification consiste essentiellement dans l'emploi d'un siphon pour amener l'eau dans le tube conlenant le flotteur, et dans l'adjonction d'une petite pompe, à la partie supérieure du siphon, pour extraire, quand cela devient nécessaire, l'air dégagé par l'eau de mer. Tja séance est levée à 4 heures un quart, M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du ^y juillet iSg6. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, Professeur de Phv- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. N°7. 20 juillet 1896. Paris, Masson et C'^, 189G; i fasc. in-8". La distillation des bois, par M. Ernest Barillot, Membre de la Société chimique de Paris, etc. Paris, Gauthier-Villars et fils, IMasson et C'*; i vol. petit in-8°. (Présenté par M. Troost.) L' Anthropologie. Rédacteurs en chef: MM. Boule et Verneau. 1896. Tome VII. ^"3. Mai-juin. Paris, xMasson et C'"; i vol, in-8'>. ( 33i ) Annuaire de la Marine pour 1 896. Parts, Berger-Jjevrault et C'*; i vol. in-8°. Bulletin de V Académie de Médecine, publié par M. J. Bergeron, SecréLaire perpétuel, et M. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du 21 juillet 1896. Paris, Masson etC"'; i fasc. in-8°. Les Fourmis. Conférence faite le 28 février 1896, à l'occasion de la réunion générale annuelle de la Société zoologique de France, par M. Charles Janet, Ingénieur des Arts et Manufactures. Paris, 1896; br. in-8". (Hom- mage de l'auteur.) Revue maritime, couronnée par l'Académie des Sciences. Juillet i8g6. Paris, L. Baudoin; i vol. in-B", Précis analytique des travaux de l' Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, pendant l'année 1894-1895. Rouen, Cagniard, 1896. Die Venus- Durchgdnge 1 87/1 und 1882. Bericht uher die deulschen Beobach- tungen. Deutsche Beobachtungen VI. Berlin, 1896; i vol. in-4°. Astronumical observations and researches made at Dunsink, the observatory of Trinity Collège Dublin. Seventh Part. Dublin, 1896; i vol. in-/|". Ouvrages reçus dans la séance du 3 août 1896. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart, MoissAN. Août 1896. Tome VIII. Paris, Masson et C®, 1896; i fasc. in-8°. Bulletin de la Société d' encouragement pour r Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. T. Collignon et Aimé Girard. Juillet 1896. Paris; i vol. gr. in-8°. De la spermato genèse chez les Poissons sélaciens, par M. Armand Sabatier, Correspondant de l'Institut. Paris, Bataille et C'*, 189G; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Milne-Edwards.) Revue scientifique, i"' août 1 896. Paris, Chamerot et Renouard, i fasc. in-4". Mémoires de la Société géologique de France. Paléontologie, Tome VI. Fascicules II et III. Paris, 1896; i vol. in-4°. Bulletin général de Thérapeutique médicale, chirurgicale, obstétricale et pharmaceutique. Directeur scientifique : M. Albert Robin, Membre de l'Académie de Médecine, etc. 3o juillet 1896. Paris, Don, i fasc. in-8°. Statistique sanitaire des villes de France et d'Algérie. Bulletin mensuel. Mars 189G. Melun, Imprimerie administrative; i fasc. in-8°. Mémoires et Bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux. S' et 4" ^^sc. 1896. Paris, Masson et C''. Bordeaux, Feret et fils, 1896; I vol. in-8°. ( 332 ) Annales de la Société géologique de Belgique. ïome XXHI, i" \\\r. Liège, Vaillant-Carmanne, 1 895-1896; i fasc. in-B". Annales de l'observatoire astronomique de Moscou, publiées sous la direc- tion de M. le Prof, ly W. Cer.vski. Deuxième série.Voiume III. Livraison II. Moscou, Levenson, 1896; i vol. in-4°. Sitzungsbericlile der koidglich preussischen Akademie der Wissenscha/ten zu Berlin. 1 à XKIII. Berlin, 1896; i5 fasc. in-8". i On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, Quai (les Grands-Augustins, n° 55. (puis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la fin de l'année, deux volumes m-^'. Doui 38 l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel irt du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qiCil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : i Michel et Médan. ( Chaix. r < Jourdan. ( Ruff. ens Courlin-Hecquet. Germain etGrassin. Lachése. onne Jérôme. nçon Jacquard. ( Avrard. leaux Fcrel. I Muller (G.). ^ges Renaud. iLefournier. F. Robert. J. Robert. , V Uzel Carofl. 'I Massif. mbery Terri n. , j Henry. rboure ,, ( Marguene. Juliot. Ribou-Collay. ( Lamarche. >n Ratel. ( Roy. 1 Lauveriat. ai „ ' . ( Crepin. ,, l Drevel. noble \ ^ ( Gralier et C". Hochelle Fouclier. , , Bourdignon. lavre 1 , ^ Dombre. Vallée. Quarré. mont-Ferr... Lorient. chez Messieurs ( Baumal. Lyon. Montpellier . Nantes I M"* lexier. Bernoux et Cumin. Georg. Cote. Chanard. Vitte. Marseille Ruai. Calas. Goulet. Moulins Martial Place. ! Jacques: Grosiean-Maupin. Sidot frères. I Loiscau. / Veloppé. ( Bariiia. Nice ,,. ,. , „,. ( Visconli et W. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Rocheforl Girard (M""). Langlois. Leslringant. S'-Élienne Chevalier. ( Bastide. ( Rumébe. ( Gimct. i Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. j Giard. Poitiers. ■ Rennes Rochefi Rouen. S'-Étie Toulon. . . Toulouse.. Valenciennes.. Lemallre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. l As 1 Da Bucharest. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C'". âmes. Friedlander et fils. f Mayer et Muller. gg^^g l Schmid, Francke et Bologne .. Zanichelli. iRamlot. MayolezelAudiarte. l.ebégue et C'*. ( Sotscheck et C°. I ( Carol ) Millier. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C° Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hcist et fils. Florence Seeber. Gand Moste. o Gênes Beuf. Cherbuliez. Genève j Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. Benda. Payot Barth. Broekhaus. Leipzig { Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. i Desoer. '-'^Se jGnusé. chez Messieurs : I Dulau. Londres Hachette et G" 'Nutt. Luxembourg . . AI i tan. Lausanne.. V. Buck. Libr. Gulenberg. Madrid I Romo y FLissel. I Gonzalès e bijos. ( F. Fé. Bocca frères. Ilœpli. Moscou Gautier. iFiirchheim. Marghieri di Gius. Pellerano. i Dyrsen et Pfeiffer. New-Vork > Sieclicrt. ' Westeriiianii. Odessa Rousseau. Oxford . . Parker et G'" Palerme Clausen. Porto Magalhaès el Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. „ 1 Bocca frères. Rome . Loescher el C''. Rotterdam Krainers el fils. Stockholm Samson et Wallin. „ „ . 1 Zinserling. S'-Petersbourg..S^^^^^ Bocca frères. Brero. Clausen. Rosen berg el Sel I ier Varsovie Gebethner el WolB Vérone Drucker. ( Frick. Vienne , , ( Gerold et C". Ziirich Meyer el Zeller. Turin. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o, ) Volume in-4°; i853. Prix. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Tomes 62 à 91.- (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889, SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : 15 fr. Prix 15 fr. Prix 15 fr. ome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DerbèsbI A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbalions qu'épn.uvenl le^ létes, par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières tses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. ome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences r le concours de i853, et puis remise pour celui de 1806, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- lentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nal>|« es rapports qui existent entre l'étal actuel du règne jrganique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Broî^n. In-4°. avec 27 planches; 1861 15 fr. i la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Sayant» à l'Académie des Sciencet. N" 5. TARr.E DES yVRTFCLES. (Séance dn ■; août 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS OK? MRMRItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. H. MoissAN. — Ktudc des sables diamanti- fères du Brésil . i-~ MM. l'.-P. DrîiiKtï.iiN et E. DKMOtissY. — Sur l'oxydation de la matière organique du sol. a;S M. A. Milne-Edward.s. — Sur un hybride de Mouflon à manchettes et de Chèvre sST M. A. Chauvcau. — Ce qu'il faut penser de la prétendue dissipation stérile de l'éner- gie dans l'exécution du travail musculaire, d'après les faits qui commandent la dis- tinction entre l'énergie consacrée au sou- lèvement même des charges et celle qui est dépensée pour leur soutien pondant le Pages. soulèvement. Extension des applications de la loi de l'équivalence énergétique en IJiologie îS,") M. \j. Kuciis. — Kemarques sur une Note de M. A//red Lcetry, inlllulée; «Sur les formes quadratiques définies à indéterminées con- juguées de .M. Hcrmile » 289 M. GossELKT. — Des conditions dans les- (luelles s'est fait le dépôt du phosphate de chaux de la Picardie ^90 M. Arm. SAnATiKU fait hommage à l'Aca- démie d'un Mémoire « Sur la spermato- génése chez les Poissons sélaciens » tçit CORRESPONDANCE. M. E. VON Weber. — Sur l'intégration des équations aux dérivées partielles simulta- nées M. A. TitYBALLT. — Sur une classe de sur- faces isothermiques dépendant de deux fonctions arbitraires M. Cu. Lallemand. — Sur l'erreur de ré- fraction dans le nivellement géométrique. M. F. Bf;AUi.ARD. — Sur la non-réfraciion des rayons X par le potassium M. Tu. Sciii.ŒsiNG (ils. — r/azote et l'argon dans le grisou et dans le gaz de Korhe- belle , M. J. L)U.SSY. — Sur la chaleur s|]i'cili(|uc du soufre à l'étal de viscosité M. IC. Dkfacqz. —Contributions à l'étude des caractères analytiques des conililnai- sons du tungstène M. Eyvind lioEDTKER.— Sui' l'action du chlo- rure d'aluminium sur le benzène contenant du Ihiophèno M. Louis Henry. — Sur de nouveaux com- posés trimélhyléniques mixtes Itl'LLETIN HIRLIOGRAPIIIQUE 293 295 iioi 3o-. 3o.*) .■5oS 3io M. Cu. CiAssMANX. — Do^ge rapide des composants d'un mélange des aminés pri- maire, secondaire et tertiaire, ayant le même radical aliphalifiuc 3i."i M. Em. r5oun(jiiEL0T. — l>cs composés oxy- dables sous l'inlluenco du ferment oxydant des Champignons .^iS M M. A. GiARD et ,M. Caullery. — Sur l'hiver- nage de la Clavelina Icpadijormis Millier. .iiS MM. F.-.!. Bosc et V. Vedhl. — Traitement des infections expérimentales (colibacillaires) par les injections intraveineuses massives delà stilutinn salée simplc(Na Cl à- p. 1000). et de leur mode d'action .'Î30 M. Cu. CoRNKViN. — .Sur la nature des Cha- bins .^22 M. lÎAi.i.ANU. — Sur les ileurages 32.5 M. E. Fleurent. — Sur la composition im- médiate du gluten des céréales 3>- M. \UG. CoHKT adresse une Note relative i\ une modilicaliun apporti'e par lui, dès iS(!(i, ;i un inarégraphe installé i\ l'embou- f'Iiurc du (iuadal<{uivir 33o 33o PAIUS. — IMPKIMEKIK GVUTULEK-VILLAKS ET FILS, es Comptes rendus hehdomadaiies des séances de r Académie se composent des exlrails des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présentes par des savants étrangers à l'Académie. (Iliaque cahier ou numéro des Comités rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". - Impressions des travaux de l' Académie. I.esextraitsdesMénoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, i-éancc Icnanie, aux Secrétaires. Les Bapporls ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus Zj ])ages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance lenanle, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits cju'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rai ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autaï que l'Acidémie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-j blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. I es Mémoires lus ou présentés par des personm qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie j)eu\{.nt être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui lait la présentation est toujours nomme; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extraii autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le Ijon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administr-ative faili un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'inr pression de chaque volume. J^e.s Secr'étaires î-ontchargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étiangci!; i l'/csdéiTiie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la («ancc leurs MélEOires par MIH. les Secrétaires perpétuels sont priés de le .avant &''. Autrenjent la présentation sera remise à la séance suivant* II COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 AOUT 1896. PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel expose à l'Académie les résultats obtenus jusqu'à ce jour au sujet de la SOUSCRIPTION DESTINÉE A ÉLEVER UN MONUMENT A LAVOISIER. M L'Académie se rappelle que, dans l'année i8g4, elle a décidé de prendre sous son patronage une Souscription internationale pour élever un monument à Lavoisier, mort cent ans auparavant. Une Commission générale, composée de membres de l'Institut et de représentants du Gou- vernement, du Conseil municipal de Paris et de divers Corps scientifiques, a été constituée. C. R., 1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N" 6.) 4^ ( 334 ) M Un Comité spécial, composé de MM. LcE-wy, Président annuel de l'Académie des Sciences; Bertrand et Berthelot, Secrétaires perpétuels de l'Académie des Sciences; Chauveau, Dehérain, Moissan et Grimaxjx, Membres de la même Académie, a été chargé d'organiser cette Souscription. M M. Moissan a été nommé Secrétaire du Comité et il s'est occupé, de- puis cette époque, avec beaucoup de zèle et d'activité, de la Souscription. » M. Gauthier- Villars a bien voulu accepter les fonctions de Trésorier. » Ce Comité a adressé, au nom de l'Institut, une lettre imprimée aux Présidents et Doyens des diverses Sociétés scientifiques, Universités et Facultés de France et de l'Étranger. » Nous avons l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie les pre- miers résultats de la Souscription. Elle a reçu un très favorable accueil, tant en France qu'à l'Etranger, et notre premier devoir est d'adresser des remercîments aux Comités et aux personnes qui ont bien voulu concourir à cette œuvre de glorification de la Science et de l'un de ses enfants les plus illustres. » La liste des souscriptions encaissées jusqu'à ce jour va être distribuée,, sous forme d'un fascicule séparé, aux abonnés des Comptes rendus de l' Aca- démie, dans le numéro consacré à la présente séance. » Nous avons reproduit les souscriptions sous la forme même où elles nous ont été transmises, c'est-à-dire sous une forme individuelle et sous une forme collective. Certains corps nous ont adressé leur souscription en bloc et sans détails; nous la publions telle quelle. D'autres corps ont joint au chiffre total l'indication détaillée des sousci'iptions personnelles ; nous les avons reproduites exactement. » Voici les résultats les plus généraux : » L'Académie des Sciences a donné à titre collectif la somme de aooo'^'". En outre les Membres de l'Institut ont fourni individuellement des sommes dont le total monte fr L'Académie de Clermont-Ferrand 4239,45 » de Dijon 726,00 de Montpellier i65,oo d'Aix. 37.5,45 ( 335 ) fr La Faculté de Marseille 288 , 5o La Faculté des Sciences de Caen 158,00 » » Grenoble 707 , 3o ,) » Nancy 464,95 Les élèves de l'École de Pharmacie 355 , 80 L'Association des anciens élèves de l'Ecole Lavoisier 100,00 )) » )) de Phjsique et Chiaiie. 5i,5o Le Syndicat central des chimistes et essayeurs de France 8226,00 Divers lycées et collèges 687 , 00 Écoles normales primaires et instituteurs. 4' '^,00 Compagnie du gaz, à Paris 000,00 Compagnie des Glaces de Saint-Gobain 5o*,oo Solvay et C'"= 5oo , 00 Souscriptions recueillies à Saint-Étienne par M. Grand'Eury, cor- respondant de l'Académie 21 19,00 Ville de Blois 5oo,oo Ville de Clermont-Ferrand 100,00 Chambre de Commerce de Rouen 100,00 Souscriptions recueillies dans le département de l'Aube par M. Pigeon, professeur à la Faculté des Sciences de Dijon 448 j45 Alsace. Société industrielle de Mulhouse 760,00 Souscriptions individuelles 1725,00 Allemagne. Souscriptions transmises par M. Fresenius, professeur de Chimie, à Wiesbaden 8977 , 35 Angleterre. Société Royale de Londres aSo , 00 M. Lister, président de la Société Royale 260,00 Société chimique de Londres 626,00 Société de l'industrie chimique de Londres , 262,66 Université et Faculté de Médecine de Durham 38o,oo Société de Physique de Londres 126,00 Société Royale de Dublin 5oo,oo Trinity Collège, à Dublin 676,86 Cambridge Philosophical Society r76,oo A utriche-llongrie. Université de Buda-Pest 100,00 Facultés des Sciences et de Médecine de Kolozsvar i56,4o ( 336 ) Belgique. Ir Souscription recueillie par M. L. Henry à l'Université catholique de Louvain 4 '5,50 Souscription de divers savants 23o,oo États-Unis d'Amérique. Souscription recueillie par M. Hinrichs 25o,oo Souscription de divers savants 25o,oo Grèce. Université d'Athènes i-3,5o Italie. Comité de Rome 1 028 , l\o Mexique. Société Antonio Alzate à Mexico 100,00 Pays-Bas. Souscription recueillie par M. Van l'IIoiT 794,00 Souscription de divers savants 166,00 Portugal. Société des Sciences médicales de Lisbonne 87,70 Elèves de l'Ecole polytechnique de Lisbonne 48,25 Institut industriel de Lisbonne 65, 80 Laboratoire municipal de Porto 68,87 Laboratoire de M. Ferreira da Silva 220,48 Institut industriel de Porto 105,72 Roumanie. Académie de Bucarest 100,00 Divers savants 254, 00 Serbie. Académie royale 1000,00 Suède et Norvège. Souscription recueillie par l'Académie des Sciences, à Stockholm, sous la direction de M. Nordenskiold 2io4 , 16 ( 337 ) Suisse. Polylechnicum de Zurich 3i5,oo Université de Zurich 120,00 Souscription recueillie par M. Kronecker, de Berne 25o,oo Université de Genève i83,oo » La somme recueillie dès à présent s'élève à 47 553'^'', 3o. Mais la souscrip- tion continue et nous avons déjà les promesses de concours nouveaux et considérables. Le Ministre de l'Instruction publique a promis une première souscription de 6000*^''. Nous avons des raisons de compter également sur le concours de la Ville de Paris. » Le général de Tillo, notre Correspondant, nous a annoncé que S. M. l'Empereur de Russie avait bien voulu autoriser l'ouverture de la Souscription Lavoisier dans ses Etats et s'inscrire en tète de la liste pour une somme de 2000 roubles. » Tels sont les résultats obtenus jusqu'à ce jour. Ils nous mettent en me- sure de procéder à un commencement d'exécution, et nous espérons pouvoir inaugurer le monument d'ici une époque assez rapprochée : nous en avons confié le soin à M. Barrias, sculpteur, Membre de l'Institut. Nous aurons l'honneur de publier, bientôt, une seconde liste de souscription et nous tiendrons l'Académie au courant de l'exécution de l'œuvre qu'elle a pris sous son patronage. » M. B. CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur l'acide cyanique; par M. Berthelot. « i. La chaleur de formation de l'acide cyanique dissous dans l'eau et sa chaleur de neutralisation par les bases n'ont pas encore été mesurées, en raison de la transformation rapide des dissolutions de cet acide. Cepen- dant j'ai réussi, il y a vingt ans, à déterminer la chaleur de formation du cyanate de potasse par les éléments, en le dissolvant dans l'eau et en trai- tant la liqueur par l'acide chlorhvdrique : ce qui donne lieu à diverses réactions, aboutissant à un état final, tel que la liqueur renferme du chlo- rure de potassium, du chlorhydrate d'ammoniaque et de l'acide carbo- nique. » En étudiant de plus près la succession de ces réactions, j'ai pensé que l'on pouvait en déduire la chaleur même de neutralisation de l'acide cya- nique et, par suite, sa chaleur de formation dans l'état dissous. ( 338 ) » 2. Je me suis appuyé sur ce fait bien connu, que les acides faibles combinés aux bases alcalines, à l'état de sels dissous, sont déplacés immé- dialcment, en totalité ou sensiblement, par les acides forts : ce qui arrive très généralement dans les cas où il ne se forme pas de sels acides. Ceci étant admis, on peut calculer la différence des chaleurs de neutralisation. Pour que le calcul soit tout à fait rigoureux, il serait nécessaire d'opérer dans le calorimètre par la méthode réciproque, c'est-à-dire en opposant tour à tour chacun des deux acides au sel potassique (ou sodique) de l'autre, dans des conditions identiques de dilution et de température. Mais un acide faible ne produit, en général, que des effets thermiques très petits, en agissant sur le sel potassique d'un acide fort, et l'on peut négliger ces effets dans une première approximntion. La remarque est essentielle, quand il s'agit d'un acide instable dans sa dissolution aqueuse, et que l'on ne peut, dès lors, opposer au sel potassique de l'acide fort. » Ceci étant admis, faisons agir divers acides étendus sur le cyanate de potasse dissous : le premier effet de leur action sera de déplacer l'acide cyanique, qui se transformera ensuite. Il s'agit de saisir à l'aide du ther- momètre ce premier effet, c'est-à-dire la mise en liberté de l'acide cya- nique, et de le distinguer des transformations consécutives. )) 3. En conséquence, j'ai pris SiS',! de cyanate de potasse, CAzRO, pur et bien cristallisé, je les ai dissous dans un volume d'eau tel que la liqueur occupât 2'''. J'ai pris ensuite 3oo'^'^ de cette liqueur, que j'ai mé- langés, à 23°, avec 3oo™ d'acide chlorhydrique (HC1 = 2'"); de même, avec 3oo™ d'acide acétique (C- H' O" = 2'") ; de même, avec une dose équivalente d'acide borique (B^O' = 6"'*). J'ai observé la marche du ther- momètre, en m'attachant surtout au premier effet. » I. Celui-ci a pu être observé distinctement, au bout d'une demi-minute à une minute, avec l'acide acétique. La réaction suivante, au bout de ce temps, CAzRO dissous -h C'H^O" dissous = CAzHO dissous -+- C-H'KO' dissous répondrait à -h i^^^oS. » Pendant la minute suivante, il s'est dégagé seulement + o^^',4 ; pen- dant la troisième minute -t- i^^', i, etc. Ces dégagements consécutifs résultent évidemment de réactions étrangères au déplacement même de l'acide cyanique par l'acide acétique. En admettant que le premier dégagement réponde uniquement (ou principalement) au déplacement de ( 339 ) l'acide cyanique, la chaleur de neutralisation de ce dernier sera égale à 4- i3,3 — i,o5 = H- i2^'''',25. » 11. L'expérience similaire, faite avec l'acide chlorhydrique, a produit une transformation beaucoup plus rapide qu'avec l'acide acétique, et telle qu'il n'a pas été possible d'y saisir l'indice certain d'une distinction entre le simple déplacement et la décomposition consécutive. Cependant, calcu- lée telle quelle, elle fournirait pour le déplacement une valeur comprise entre i^*' et 2^"'; c'est-à-dire pour la chaleur de neutralisation un chiffre compris entre i [^^' et 12*^^'. » III. L'acide borique, au contraire, n'a déterminé aucune réaction sensible avec le cyanate de potasse. La température du mélange a été trou- vée -H 22°, 4^0, au lieu de +22,421 calculée, et cette température est demeurée ensuite invariable (sauf les effets très petits du refroidissement normal). M Cette absence de réaction paraît indiquer que l'acide borique ne dé- place pas l'acide cyanique, le cyanate de potasse conservant en sa présence la même stabilité qu'en présence de l'eau pure. Si l'on observe que B^O^ dissous + KOH dissoute, en présence de 3oo H-0, dégage. . 4-i i^^-'^ô, on est autorisé à admettre que la chaleur de neutralisation de l'acide cya- nique dissous par la potasse dissoute surpasse cette dernière valeur : ce qui est conforme au résultat observé avec l'acide acétique. » 4. Nous admettrons donc, comme valeur approchée, CAzHO dissous + K.OH dissoute = CAzIvO dissous + II-O.. . +12°-'', 2 » 5. On déduit de là, à l'aide d'un calcul facile, la chaleur de forma- tion de l'acide cyanique par les éléments C-hAz + Il-hO -|-Eau=GAzHOdissous +37C«',o CyH dissous + O = CyHO diss 4-61^^1,4 » La transformation de l'acide cyanique dissous en bicarbonate d'am- moniaque dissous, GAzHO dissous -t- 2tP0 1= C^OMPO.AztP dissous dégage . . +24^^1,0 relation qu'il convient de rapprocher de la chaleur d'hydratation des ni- trites. Elle explique la grande instabilité de l'acide cyanique en présence de l'eau. » 6. Cherchons maintenant à évaluer la chaleur de formation du cya- ( 3/40 ) nate d'ammoniaque dissous, et, par suite, sa chaleur de transformation en urée. » Pour y parvenir, je me suis appuyé sur une relation générale, déduite de mes expériences {Ann. de Chim. et de Phys. , 4* série, t. XXIX, p. 5o3 ; iSyS), d'après laquelle les sels de potasse (et de soude) des acides faibles, étant mis en dissolution, en présence des sels ammoniacaux des acides forts, sont décomposés immédiatement, avec formation du sel le plus stable possible, c'est-à-dire du sel potassique (ou sodique) de l'acide fort. Cette décomposition se traduit par une absorption de chaleur, égale à l'excès de la différence entre les chaleurs de neutralisation mesurées des sels potassique et ammoniacal de l'acide fort, sur la différence semblable mesurée pour les sels de l'acide faible. Par exemple, entre les chaleurs de neutralisation de l'acide chlorhydrique par la potasse et l'ammoniaque, la différence est égale à +i''''',3; entre les chaleurs de neutralisation des mêmes bases par l'acide carbonique, la différence s'élève à +4^*', 4- D'où résulte un excès de 3*^''',i. Or, telle est précisément, en fait, la chaleur absorbée, lorsqu'on mélange à équivalents égaux une solution de carbonate de potasse, soit avec le chlorhydrate d'ammoniaque, soit avec l'azotate d'ammoniaque, soit avec le sulfate, soit même avec l'acétate d'ammoniaque. » Ceci étant posé, j'ai fait l'expérience suivante avec le cyanate de potasse et le chlorhydrate d'ammoniaque : CAzKO(i éq. = 2'i') + AzH3.HCl(i éq. = 2''') absorbe: —0,2. » Cette absorption est minime et de l'ordre de grandeur de celles que l'on observe lorsqu'on mélange les solutions des sels stables. Pour en com- pléter le sens, il faudrait faire l'essai réciproque entre le cyanate d'ammo- niaque dissous et le chlorure de potassium; ce qui n'est guère praticable. » En tout cas, on peut en conclure que la différence entre les chaleurs de neutralisation de l'acide cyanique dissous par la potasse et par l'am- moniaque est voisine de la valeur i,3 relative à l'acide chlorhydrique. Tout au plus pourrait-on la porter à i,5. » De là résulte pour la chaleur de combinaison de l'acide cyanique dis- sous avec l'ammoniaque CAzHO dissous -t- AzIP dissoute = CAzHO. AzH^ dissous : -Mo'^''',7, » On en conclut la chaleur de formation du cyanate d'ammoniaque dissous par les éléments. C H- Az^-t- II*H- O -+- eau = C AzHO.AzIP dissous : -t-ôS&'i.g. ( 34i ) » Or la chaleur de formation de l'urée dissoute p;tr les éléments, d'après les expériences que nous avons faites, M. Petit et moi (^An/i. de Chim. et dePhys., 6* série, t. XX, p. i6) était pour GH'Az''0 dissoute : H- 77^'', 2: il en résulte que le changement du cyanate d'ammoniaque en urée, dans l'état de dissolution, dégage 4- 8^"', 3. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la volalilUé de V acide lèvulique; par MM. Bertiielot et G. André. « Nos études sur la végétation nous ayant ramenés à l'étude des dédou- blements des hydrates de carbone, nous avons été conduits à examiner spécialement l'acide lévulique, C/fPO^ l'un des produits les plus simples de ces dédoublements : QI.JJ12QG ^ c^H^O' 4- CH-0- + H^O. » Nous avons observé divers faits, essentiels à connaître dans l'ordre de nos analyses, et qui concernent la volatilité apparente de ce corps. Nous avons opéré avec un acide rectifié de nouveau, bien cristallisé, très pur d'après son analyse et ses propriétés. » Le point d'ébuUition de l'acide lévulique est indiqué à "îSg" : ce qui répondrait, d'après les analogies, à une tension de vapeur nulle, ou exces- sivement petite, à la température ordinaire. Un essai, fait vers 100", semble confirmer cette induction. En effet, i*»'"' d'acide lévulique, dissous dans 5oS' d'eau et évaporé à sec au bain-nnarie, au bout de quelques heures, a perdu seulement i centième de son poids : ce qui montre qu'il n'est en- traîné par la vapeur d'eau qu'en faible proportion. » Ce produit a été placé dans une cloche, au-dessus de gros morceaux de chaux vive, et l'on a fait le vide à quelques millimètres. On a pesé la matière tous les deux jours. Chaque fois, on prenait soin de laisser ren- trer lentement dans la cloche de l'air absolument sec; puis, la cloche étant détachée, on plaçait aussitôt la capsule qui contenait l'acide lévulique dans un appareil de verre complètement clos : la durée de ces opérations ne surpassait pas quelques secondes, de façon à prévenir l'absorption de l'humidité atmosphérique. On pesait le tout; on replaçait la capsule sous la cloche avec les mêmes précautions, et l'on refaisait le vide. En C. K., if-yS, V Semestre. (T. rXMlI, : • 6.) 44 (342 ) opérant ainsi, nous avons trouvé que l'acide perdait continuellement de poids, à peu près proportionnellement au temps. Au bout de i4 jours, la perte s'élevait à 9 centièmes. « Le résidu, bn'ilé dans un tube à combustion, a fourni Composition initiale. C 5i ,07 5i ,72 H 6,96 6,89 » On reviendra tout à l'heure sur cette analyse. » L'expérience a été reproduite à une température ambiante un peu plus élevée (juin-juillet 1896). On a opéré sur quatre échantillons : deux placés dans le vide, l'un sur la chaux vive, l'autre sur l'acide sulfurique concentré; deux autres, à la pression atmosphérique, avec les mêmes agents dessiccateurs. » L'acide lévulique s'est également volatilisé, beaucoup plus lentement sous la pression atmosphérique que dans le vide (sans doute à cause de la vitesse inégale de la diffusion des vapeurs), et sensiblement plus vite, dans le vide, en présence de l'acide sulfurique qu'en présence de la chaux vive (sans doute à cause de l'absorption plus rapide des vapeurs par le premier agent). » Voici quelques nombres. Sur 100 parties initiales, on a retrouvé : Vide Pression ordinaire SO*H>. CaO. SO«H". CaO. Après 2 jours 98,65 99,11 99,68 99,75 » 27 » 78'94 83, o4 98,1 98,0 » 59 » 45, o5 63,79 97-4 96>8 » L'analyse des produits restants est surtout digne de remarque. Ces produits sont cristallisés, mais en apparence partiellement liquéfiés. Ils renfermaient Vide SOMl'. CaO. C 5o , I o So ! 77 H.... 7,09 6,98 » Les trois analyses que nous venons d'exposer concordent à montrer que le produit volatilisé n'avait pas la même composition que le produit resté dans la capsule : ce dernier, préparé sur la chaux, renfermait 1,62 de carbone en moins et 0,20 d'hydrogène de plus. (343) » Préparé sur SO^'H-, il renfermait o,g5 de carbone en moins; 0,09 d'hy- drogène en plus. La différence était déjà marquée dans le même sens au bout de 14 jours. » Ces résultats répondraient aux rapports suivants : AvecCaO C°H80^+ J H^O Avec S0*H2 CnP0='4- ^ H^O » En d'autres termes, l'acide lévulique tend à se partager en deux portions d'inégale composition. La portion la plus volatile, formant à peu près la moitié du produit total, répond à C'H*0^ — {H-0, avec l'acide sulfurique; c'est, si l'on veut, un mélange d'une partie de l'anhy- dride connu, CH^O-, et de trois parties de l'acide, C'H^O\ mélange qui se serait volatilisé, en réalité, à la température ordinaire. » Mais la composition du résidu n'est pas moins remarquable. En effet, l'eau excédante qu'il renferme ne saurait être regardée comme chimique- ment libre; car, dans ce cas, l'acide sulfurique et la chaux auraient dû l'absorber, de préférence même à l'acide lévulique. On doit admettre que cette eau est en réalité entrée en combinaison et qu'elle tend à former un acide C^H'^O" (dioxyvalérique). Cet acide d'ailleurs, de même que l'acide lévulique, est un acide acélonique, et de tels acides ont une ten- dance bien connue à éprouver une déshydratation partielle. » L'acide lévulique représenterait le premier anhydride, lactone ou olide, de cet acide dioxyvalérique : anhydride doué lui-même de propriétés acides et susceptible de fournir un second anhydride ou olide, C'H^O^. C'est ici le lieu de rappeler que l'acide glyoxylique a été regardé tantôt comme répondant à la formule d'un acide dioxyacétique, C-Ii^O", tantôt comme répondant à la formule C- H- O^. Les analyses que nous en avons faites avec M. Matignon (^Ann. de. C/iim. et de Phys,, Çf série, t. XXVIII, p. i4o) répondaient à C-H=0' + o,787H='0. c'est-à-dire à un acide partiellement déshydraté. Nos recherches sur l'acide humique (^Ann. de Chim. et de Phys., 6* série, t. XXV, p. 371, 4io) ont mis en évidence des résultats du môme ordre. Ils sont susceptibles d'offrir une grande importance dans les phénomènes de la végétation. » (344 ) CllhMiE PHYSIQUE. — Sur les réactions exercées à froid entre l'acide phospho- rique et Véther, en présence de l'eau. — Coejjicienls de partage. Note de MM. Beutiielot et G. André. « 1. L'élude de la réaction des acides et celle de l'acide phosphorique en particulier, sur les sucres, nous a conduits à l'emploi des coefficients de partage entre l'eau et l'éther, pour définir et doser les produits de cette réaction : conformément à la méthode générale, découverte par l'un de nous, pour la définition des corps dissous, d'après les lois qui président à leur partage entre deux dissolvants \Annales de Chimie et de Physique, 4* série, t. XXVI, p. Sgô (en commun avec M. Jungfleisch) et 4o8; iSys]. » En cherchant à définir ces coefficients pour l'acide phosphorique, nous avons observé des faits intéressants, qui témoignent de la formation de certains composés secondaires entre cet acide et l'éther, et qui méritent d'être signalés, en raison de l'existence de phénomènes analogues avec beaucoup d'autres corps. » 2. Exposons d'abord les observations faites avec des dissolutions suf- fisamment étendues pour qu'il n'y ait lieu d'en envisager que les deux dis- solvants. Nous avons pris une liqueur renfermant 40^"^ environ d'acide phosphorique réel, PH'0% dissous dans une quantité d'eau telle que le volume total s'élevât à 420*^^', c'est-à-dire représentant un acide dissous dans II fois son poids d'eau. » I/éther destiné aux essais doit être soigneusement débarrassé d'alcool, la présence de ce dernier faisant intervenir un quatrième corps dans les questions de partage et les troublant profondément. Après lavages réitérés à l'eau et dessiccation par la chaux vive, on rectifie l'éther à température fixe. Puis on le lave de nouveau; ce qui a en outre pour résultat de le saturer d'eau, de façon à l'empêcher d'enlever une partie de ce composé à la dissolution. » Cela fait, on place un volume déterminé de la dissolution d'acide phosphorique, 3o'''' par exemple, dans un long tube gradué, permettant d'apprécier le dixième de centimètre cube. On y ajoute un volume d'éther déterminé, égal au volume de la solution aqueuse, ou à la moitié de ce volume par exemple. On bouche le tube, on agite vivement pendant un temps suffisant, puis on sépare l'éther avec soin, en évitant toute évapora- tion. On en prend un volume bien déterminé. On le verse dans un vase à ( 345 ) précipité, contenant une certaine dose d'eau, et l'on dose l'acide phospho- rique à l'aide d'une solution de potasse au titre convenable (^ d'équi- valent par litre) et en employant comme colorant la phtaléine. On divise le poids ainsi obtenu par le volume de l'éther employé dans l'analyse : ce qui donne le poids d'acide contenu dans un centimètre cube. » D'autre part, on prélève sur la liqueur aqueuse surnagée par l'éther (et saturée de ce corps) 5'='= que l'on étend avec de l'eau, de façon à former 5o". On prend lo'^'' de ce mélange que l'on titre avec une solution de potasse, convenablement concentrée. » On déduit du résultat le poids d'acide phosphorique contenu dans i*^" de la liqueur aqueuse primitive. Le rapport entre ce poids et celui qui était renfermé dans 1*''= d'éther constitue le coefficient de partage, relatif à la concentration employée. » On reprend alors ce qui reste de la liqueur aqueuse déjà traitée par l'éther et on l'agite une seconde fois avec un nouveau volume du même éther, etc. ; ce qui fournit une seconde valeur du coefficient de partage. La concentration n'ayant pas été modifiée sensiblement, en raison de la faible quantité d'acide phosphorique enlevée par le premier traitement, ce coefficient se rapporte à des données sensiblement identiques au premier. De même, une troisième fois, etc. » La liqueur aqueuse saturée d'éther contenait, en définitive, dans icc os'-,o886 PH^O» » La liqueur éthérée dans ICC o8^oooo33 PH'O' » Ce dernier dosage, en raison de la petitesse des chiffres observés, doit être regardé seulement comme approximatif. Le coefficient de partage qui en résulterait serait j~^. » Dans une autre opération faite avec une solution acide cinq fois aussi concentrée, on a obtenu Liqueur aqueuse i^c = oS"', /JS^ Liqueur éthérée i™ — oS'",oooi5 Coefficient de partage 29*00 » En résumé, à partir de o^',434 pai" centimètre cube, une solution aqueuse d'acide phosphorique ne cède à l'éther avec lequel on l'agite qu'une dose d'acide insignifiante. ( 346 ) » Réciproquement, une dissolution éthérée d'acide phosphoriqiie ren- fermant une dose considérable de cet acide, telle que celles qui vont être signalées, étant agitée avec son volume d'eau, lui abandonne'sensiblement en totalité l'acide phosphorique qu'elle contient. » Je rappellerai que j'ai déjà observé des résultats analogues avec l'acide clîlorhydrique étendu et avec l'acide sulfurique étendu; tandis que l'acide azotique étendu est enlevé par l'éther à l'eau en dose plus notable. » En raison de ces propriétés, on peut doser par la méthode des deux dissolvants un acide organique, tel que l'acide acétique ou l'acide lévulique, susceptible d'être enlevé par l'éther à l'eau en dose considérable, même s'il est mélangé avec les acides phosphorique, chlorhydrique, sulfurique ; à la condition, bien entendu, que l'on opère sur une liqueur étendue et renfer- mant un seul acide organique. » Dans les cas de ce genre, on commence par agiter la liqueur avec son volume d'éther; on décante l'éther, puis on l'agite à son tour avec son volume d'eau (ou la moitié, selon les cas). Il est clair que c'est seulement dans le cours de cette seconde opération que l'on peut déterminer le coef- ficient de partage, l'acide minéral étant éliminé, ou sensiblement, par la première opération. » Nous venons de définir le coefficient de partage entre l'eau et l'éther, relatif à l'acide phosphorique, par des liqueurs étendues. Mais nous avons observé, non sans surprise, que les choses se passent tout autrement avec l'acide phosphorique pur, ou très concentré. » Si l'on opère avec un semblable acide phosphorique liquide, et si on l'agite avec son volume d'élher, ou davantage, les deux liqueurs se mélan- gent complètement, avec un vif dégagement de chaleur, qui fait bouillir et distiller l'éther; il se forme ainsi une véritable combinaison, peu stable d'ailleurs. On peut ajouter ensuite de l'éther en proportion quelconque, sans qu'il se sépare de l'eau. Si l'on ajoute au contraire de l'eau, par frac- tions successives, cette eau se dissout d'abord entièrement par l'agitation. Mais, à un certain moment, il se sépare une légère couche éthérée, riche cette fois en acide phosphorique et répondant à un coefficient de partage considérable, quoique non dosable avec précision, à cause de la faiblesse de la couche éthérée. Une nouvelle addition d'eau, en petite quantité, donne lieu à une nouvelle séparation d'une couche éthérée, plus notable et bien moins riche en acide, mais qui répondrait à un coefficient de partage très sensible, pur exemple, soit tj dans une expérience. » Une troisième addition d'eau détermine une troisième séparation ( 347 ) d'éther, de plus en plus pauvre en acide, et ainsi de suite; jusqu'à ce que l'on soit revenu aux dilutions définies ci-dessus et au coefficient de partage normal. « » Les liqueurs successives ainsi obtenues ne sauraient être assimilées à de simples solutioris aqueuses d'acide phosphorique. Ce sont en réalité des liquides complexes, renfermant à la fois de l'eau, de l'acide phospho- rique et une combinaison spéciale d'acide phosphorique et d'éther, sus- ceptible d'être décomposée progressivement, mais complètement, ou à peu près, par les additions successives de l'eau. » Cette combinaison d'ailleurs n'est pas de l'ordre des composés éthy- liques proprement dits. En effet, si l'on sature à froid le mélange d'éther et d'acide phosphorique par du carbonate de baryte précipité et humide, puis si l'on ajoute de l'eau et si l'on filtre, l'évaporation ne fournit que des traces d'éthylphosphate barytique. » Ces faits ont été observés avec l'acide phosphorique normal. L'acide métaphosphorique, même pur, c'est-à-dire privé d'eau excédante, PHO' est complètement insoluble dans l'éther. » Le Tableau suivant résume les résultats obtenus lors d'une expérience relative à la précipitation successive de l'éther par l'eau, dans un mélange d'acide phosphorique et d'éllier, vers 22°. )) I. PH^O*= iSs"" -)- eau ^ 2S''; c^io'^"'. — On ajoute 21'^'= d'éther saturé d'eau, et l'on mélange peu à peu, en refroidissant le tout avec de l'eau. Le volume total, après agitation, est 28'^", 8. Il se sépare une mince couche élhérée (o™, 2 environ). Il y a une contraction de 2'^'^, 2. » On ajoute encore 8'^'=, 2 d'éther, ce qui rend le liquide homogène, sous un volume de 37"^". On y verse successivement 3"" d'eau. Après agitation, la liqueur redevient homogène. Elle renferme maintenant : PIP0* = i5s''; eau =5?''; éther =; 29'^'=, 2, soit dans r-^ : PH^ 0'= os--,375. » Rapports moléculaires : PH3 0'-M,82 H-0 -(- 1,82 C H" O. » L'addition de i<^'= d'eau donne lieu à une séparation de o'^'', 5 d'éther: volume in- suffisant pour les analyses. On ajoute encore 1''= d'eau, ce qui produit une séparation totale de 4", 6 d'éther. » A ce moment 1'='= de la couche aqueuse renferme: PH'O*.. . . oe^Sgi i<^= de la couche éthérée , os'',oi93 Rapport ou coefficient de partage oS'',o49 » II. La liqueur aqueuse restante, après enlèvement de l'éther et après les prélève- ments exigés par le dosage, occupait 3i'"'',6; lesquels contenaient, d'après le calcul, PH^ 0^=128'', 44 -I- eau = 6'^%! -+- éther = 21'^=, 3. » Rapports moléculaires : PH'O'-t- 2,65H20 H-i ,61 CH'^O. ( 34« ) » On ajoute i" d'eau. Il se sépare ^'"'.o d'étiier. I" de la couche aqueuse renferme : PH'O*. . . 08^,4506 I" de la couche éthérée gS', 0246 Coefficient de partage o,o54 » III. La liqueur aqueuse reslaiile, après prélèvement, occupait 28'% 6; lesquels contenaient d'après le calcul, PH'0'^ioS'',73 H- eau = 5", 9 -+- éther =i4",3. » Rapports moléculaires : PH'0*+ 3, oH^O + i ,240*111» O. » On ajoute i" d'eau. Il se sépare 3"^,6 d'élher. i"^" de la couche aqueuse renferme : PH'O'*. . . ce'', 4984 i'^'^ de la couche éthérée oS'', i38 Coefficient de partage 0,028 » IV. La liqueur restante, après prélèvement, occupait 16"", 2; lesquels contenaient, d'après le calcul, PH'O'* = 76% 99+ eau =: 5"',5 -h éther = 8", 2. » Rapports moléculaires : PH50*+ 3,74H20 + 0,97 C*H'»0. » On ajoute i'^'^ d'eau. Il se sépare 3'^"', 4 d'éther. i"^"^ de la couche aqueuse renferme : PH'O*.. . os'',5775 !'■'' de la couche éthérée oS'",oi32 Coefficient de partage 0,028 » V. La liqueur aqueuse restante occupait 8'^'^, 4 ; lesquels contenaient, d'après le calcul, FW O» = .5?', 658 + eau =4-, 3 -t- éther = 3", 2. » Rapports moléculaires : PH^O*-!- 7,5H»0 -l- 0,89 C»Hi»0. » On ajoute 2''" d'eau. Il se sépare 1='=, 8 d'éther. I" de la liqueur aqueuse renferme : PH'O''. . . 08^, 55o I" de la liqueur éthérée oe'',oo3o Coefficient de partage o , 006 » Le volume total de l'élher introduit étant 29^,8, le volume isolé par les précipi- tations successives qui viennent d'être décrites représente 27'^'=, 8 et la liqueur en con- tient encore o", 5 : en tout 28'''', 3. » La perte, soit o'^'^,9, est minime, dans un essai de ce genre, après des manipula- tions aussi multipliées. Sa petitesse montre que l'éther n'avait, dans sa partie princi- pale, contracté aucune combinaison stable. » Les équilibres complexes qui se produisent dans de semblables sys- tèmes répondraient à une fonction de quatre variables; ati lieu de trois, qui ( 349 ) répondent au cas ordinaire. Ces équilibres se traduisent parla marche du coefficient de partage. » Au début, ce coefficient semble passer par un maximum; puis il dé- croît, de façon à se rapprocher de plus en plus du faible coefficient ob- servé avec l'eau pure. » Dans la série qui vient d'être décrite, les liqueurs aqueuses devien- nent de plus en plus riches en acide phosphorique, sauf la dernière, parce que le volume de l'eau ajoutée est plus petit que celui de l'éther pré- cipité. » Enfin, dans la dernière liqueur, la dose de l'acide phosphorique (oS'',55 pour i*^*^) n'est pas fort éloignée de la dose (o^', 434), pour laquelle le coefficient a pris sa valeur normale. Cette dernière liqueur est telle que i*^"^ renferme o^', 434 l^H^O' -1- o^"", 842 eau; rapports pondéraux voi- sins de I : 2 : ce qui répond en molécules à PH'O^H- io,5H-0. On voit par là que la petitesse extrême du coefficient de partage de l'acide phos- phorique entre l'eau et l'éther est généralement applicable dans les re- cherches analytiques, où l'on opère sur des liqueurs plus étendues. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Marcelliiv Langlois adresse, comme suite à ses précédentes Com- munications sur la Thermochimie, deux nouveaux Mémoires (Acides et Sels oxygénés, suite). (Commissaires précédemment nommés : MM. Friedel, Sarrau, Potier.) CORRESPONDANCE . ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les photographies lunaires offertes à i Aca- démie par M. Weinek, directeur de l'observatoire de Prague. Note pré- sentée par M. Lœwy. « On sait que, depuis plusieurs années, le D"" Weinek a entrepris de reproduire, sous une forme très maniable et très avantageuse pour l'étude, les clichés de la Lune, successivement obtenus à l'observatoire Lick et à l'Observatoire de Paris. Plusieurs fois déjà, nous avons eu occasion de C. R., 1896, 1' Semestre. (T. CXXIII, N" 6.) 45 ( 35o ) mettre sous les yeux de l'Académie d'importantes collections d'agrandisse- ments sur papier, exécutés avec une très grande habileté par le D"^ Weinek et qui lui ont permis de signaler de nombreux objets qui ont échappé à l'attention des sélénographes. » La série que nous avons aujourd'hui entre les mains marque encore un progrès nouveau réalisé dans cette voie. On remarquera, en effet, que la netteté des bords des images est, cette fois, presque égale à celle du centre. Quelques-uns des sujets représentés sont empruntés aux clichés de l'observatoire de Lick, mais le plus grand nombre sont des agrandisse- ments partiels de deux clichés obtenus à l'Observatoire de Paris le 5 et le 6 mars 1893. » Sans doute dans le but de conserver à son œuvre un caractère d'unité, le D'' Weinek a continué à se servir du procédé d'impression photogénique sur papier aux sels d'argent. Cette méthode laborieuse, appliquée dans certaines conditions, assure d'ailleurs une finesse extrême et permet de reproduire non seulement les détads les plus ténus enregistrés sur l'épreuve originale, mais aussi le grain de la couche sensible. La dimension des feuilles a été limitée à 24'^™ sur 3o'^'", et l'amplification choisie varie entre 20 fois et 24 fois, donnant ainsi au disque lunaire entier un dia- mètre de 3™ à 4™- Chaque région n'embrasse, par suite, qu'une région assez restreinte : cette circonstance, préjudiciable pour certaines re- cherches spéciales, n'est pas sans avantage au point de vue de l'effet artis- tique, en permettant d'isoler certaines grandes formations lunaires et con- centrer sur elles l'attention du spectateur. » On en jugera par les agrandissements qui représentent Platon, Copernic, Longomontanus, Clavius. Ce dernier cirque est bien visible à la fois sur les clichés des 5 et 6 mars; la comparaison des deux épreuves est très instruc- tive en montrant comment se modifie en vingt-quatre heures l'éclairement d'un paysage lunaire et en facilitant l'interprétation correcte du relief. D'autres épreuves montrent la curieuse terrasse rectiligne connue sous le nom de mur droit et le système de fissures concentriques et parallèles formé au voisinage d'Hippalus. » Le choix judicieux fait par le D"' Weinek permet ainsi de passer en revue des cirques d'aspect tiès varié, depuis les fosses profondes avec montagne centrale, comme Tycho, jusqu'aux enceintes submergées telles que Guéricke dont le rempart à demi effacé subsiste seul pendant que la dépression intérieure a disparu, » ( 35i ) PHYSIQUE. — Rôle du diélectrique dans la décharge par les rayons de Rôntgen. Note de M. Jean Perrin, présentée par M. Mascart. <( En étudiant la décharge d'un corps électrisé par les rayons de Rontgen, on peut y dégager un phénomène qui précise le rôle du diélectrique envi- ronnant. J'ai déjà publié sur ce point quelques résultats qualitatifs; après les avoir résumés, j'aborderai ici l'étude quantitative de ce phénomène. » I. Il est facile de vérifier que les rayons X peuvent décharger en quelques secondes un corps électrisé, sans même effleurer ce corps, et sim- plement en traversant le milieu gazeux qui l'environne. Il faut donc ne laisser pénétrer les rayons que dans la région qu'on veut étudier. » Cette précaution prise, on arrive assez vite à voir que les tubes de force rencontrés par les rayons X se comportent comme des conducteurs, pourvu qu'ils soient situés dans un gaz. » Par suite, un corps électrisé, situé dans une atmosphère en repos, se décharge si quelques-uns des tubes de force qu'il émet sont rencontrés par les rayons. )) De même, un conducteur isolé, sans charge initiale, mais placé dans un champ électrique, se charge lorsque des rayons coupent les tubes de force qui en émanent. » Je rappellerai seulement une des expériences qui justifient ces con- clusions : » Une plaque rectangulaire P' découpée dans l'une des armatures d'un condensa- Fig. I. teurPQ est liée à l'aiguille d'un électrométre. Au début de l'expérience, elle est aussi liée au reste de l'armature P qui joue ainsi le rôle d'anneau de garde. ( 352 ) » On cliarge le condensaleiir; on roupe la communication entre P' et P et l'on fait passer les ravons, qui ne toticlient aucune des armatures, distantes de o^.oâ. » L'action est énergique lorsque les rayons, supposés perpendiculaires ;ui plan de la figure, passent en A; elle reste sensiblement la même quand ils passent en B; elle devient pratiquement nulle quand ils passent en C. » Or la distance BC est à peu près égale à la largeur du faisceau de ravons, soit environ o", oi . Tout ce qui serait dû à la convection et à la diffu- sion du gaz ne peut donc sensiblement changer quand ce faisceau, au lieu de passer en B, passe en C; mais, dans ce dernier cas, les tubes de force émanés de la plaque P' ont cessé d'être rencontrés. » II. Pour expliquer le rôle des tubes de force, il suffira de supposer que les rayons X dissocient certaines molécules du diélectrique où ils pé- nètrent, libérant ainsi des ions positifs et des ions négatifs. S'il existe un champ électrique, les ions positifs sont sollicités dans la direction du champ et les ions négatifs en sens contraire; si, de plus, le milieu est gazeux, les deux systèmes d'ions peuvent filtrer au travers l'un de l'autre, toujours dans la direction de la force et, par suite, le long des tubes de force. Ils chemi- nent ainsi jusqu'à ce qu'ils rencontrent les charges qui terminent ces tubes, ou jusqu'à ce qu'ils soient arrêtés mécaniquement, par exemple par un obstacle rigide. L'électricité pourrait ainsi traverser les gaz par un procédé nettement différent de l'électrolyse ordinaire. » Il ne paraît pas nécessaire que le champ préexiste; il suffira de le faire agir avant que les molécules dissociées aient eu le temps de se reformer. On s'exj)lique ainsi comment J.-.T. Thomson et RiJntgen ont pu décharger des corps électriscs en faisant passer sur ces corps de l'air d'abord tra- versé par les rayons. D'une manière générale, les rayons fourniraient le travail nécessaire à la séparation des ions, et le champ électrique le travail nécessaire à leur transport. » III. L'électricité qui traverse le gaz sous l'influence du champ serait, d'après cette hypothèse, au plus égale à la quantité d'électricité neutre dissociée jiar les rayons. Et, en effet, l'expérience prouve qu'il existe un débit maximum indépendant du champ. » J'ai employé, pour m'en assurer, le condensateur P, Q déjà décrit : la distance des armatures a varié de i à lo"^™ et leur diderence de potentiel de 2 à 220 volts. Le champ a donc varié dans le rapport de i à 1 100. )) En portant la valeur du champ en abscisse et le débit correspondant en ordonnées, j'ai obtenu la courbe suivante, qui montre clairement qu'un débit maximum est très rapidement atteint. ( 353 ) » On peut retrouver ce résultat par une méthode de zéro qui élimine l'influence des variations du tube de Crookes. Il suffit dopposer sur un même électrométre deux condensateurs identiques PQ, I*, Q,, traversés par un même rayon, mais où les pla- ques P,, P;, liées à l'aiguille, sont cliargées d'électricités contraires, en sorte que l'ai- guille reste au zéro si le débit total est nul. J'ai constaté ainsi que le débit variait de moins que J-j quand le champ varie de 3."ie indirectement et en favo- rise la production, étant un agent nécessaire au dévelopj ement normal de la plante. » L'analyse d'une terre n'est pas à la portée de la majorité des agricul- teurs; mais ceux-ci pourront se rendre compte de sa composition au point de vue de la proportion de l'élcment ferrugineux, en procédant comme ils ont l'habitude de le faire pour les autres éléments de l'engrais complet. En comparant les produits de deux parcelles placées dans les mêmes con- ditions, l'une avec addition de sels de fer, l'autre sans addition, ils verront dès la jjremière récolte si le sol a besoin d'un supplément de l'élément fer- rueineux. Au cas où le fer ferait défaut, on pourrait recourir à des arro- sages avec une solution de sulfate de fer, additionnée de carbonate de soude dans des proportions convenables, l^'absorption du carbonate ferreux qui résulte de la combinaison précédente se fera beaucoup plus facilement et plus vite que celle dessesquioxydes renfermés dans les produits naturels. » MICROBIOLOGIE. — Sur une nouvelle propriété du corpuscule (Microsporidium) de la péhrine. Note de M. J.-M. Krassilsciitchik. « Au cours de mes études sur les microbes des vers à soie sains ou malades, que j'ai résumées ailleurs, j'ai eu l'occasion de m'occuper de la (') Comptes rendus, 1888. ( 359 ) pébrine. Je veux signaler aujourd'hui un fait nouveau qui me paraît in- téressant, aussi bien au point de vue de la Biologie générale qu'au point de vue des applications possibles. » On sait, depuis les mémorables travaux de Pasteur, que les corpus- cules vieillis de la pébrine sont incapables de provoquer cette maladie chez les vers à soie. J'ai trouvé, par un procédé fort simple, le moyen de rendre à ces corpuscules leur activité et leur virulence. Je fais avaler à des moineaux comminis (^fringilla domeslica) des papillons corpusculeux, conservés de l'année précédente. J^es papdlons sont broyés dans un mortier avec un peu d'eau, dans laquelle j'imbibe des morceaux de pain blanc; les moineaux sont nourris avec ce pain: dès le troisième jour de ce régime, leurs excréments contiennent des germes actifs de la pébrine. Si l'on fait avaler à des vers à soie des feuilles de mûrier salies par les excréments frais de ces moineaux, les vers contractent la pébrine, avec tous ses caractères les plus nets. » Au contraire, avec les excréments desséchés, on ne réussit pas à provoquer la pébrine, mais on détermine facilement la flacherie (^streplo- coccus Pastorianus) et la grasserie (^rnicrococcus lardaiius), ou même simul- tanément les deux maladies, si les papillons contenaient les microbes qui leur correspondent. (Très fréquemment, ces deux bactéries sont, en effet, associées aux corpuscules de la pébrine.) » Les faits montrent que. dans les conditions naturelles, les oiseaux doivent contribuer beaucoup à la propagation de la pébrine, d'une année à l'autre. Leur intervention est pour ainsi dire indispensable pour rajeunir les corpuscules devenus inactifs dans le corps des insectes morts à la saison précédente. M D'autre part, je suis porté à croire que les oiseaux, ou du moins les moineaux, ne sont pas eux-mêmes indifférents à la pébrine; un de ces moineaux, à q^ii je fis manger de vieux corpuscules pendant quinze jours, mourut, tandis que des moineaux témoins, nourris durant le même temps avec du pain blanc pur, restèrent en parfaite santé. » Il me parait évident que, dès à présent, l'intervention des oiseaux pourrait être utilisée pour propager artificiellement la pébrine parmi les insectes nuisibles pour lesquels elle est mortelle. » Les reptiles semblent jouer le même rôle. » ( 36o ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la fécondation hétéro gamiqiie d'une algue phéosporée. Note de M. C. Sauvageau, présentée par M. L. Guignard. « La reproduction des l'héosporées, et les véritables affinités de ces plantes, sont beaucoup moins connues qu'on ne le croit généralement d'après les livres classiques : j'ai montré récemment ( ' ) combien sont nom- breuses les lacunes de nos connaissances à leur sujet. En effet, la féconda- tion hétérogamique des Tiloptéridées, bien que très probable, n'a pas en- core été observée, et cependant Thuret a décrit les éléments reproducteurs du Tilopteris depuis plus de quarante ans. Celle des Cutlériées, entrevue ou observée par plusieurs auteurs, laisse encore subsister des contradic- tions et des lacunes dans son histoire. Quant aux autres Phéosporées, d'après une élude de M. Berthold, qui a porté sur deux espèces et dont les résultats n'ont pu être vérifiés depuis, on les considère comme iso- games par les éléments qui s'échappent des sporanges pluriloculaires. » Parmi ces Phéosporées, il existe cependant quelques Ectocarpus qui, en outre des sporanges pluriloculaires, possèdent des anlhériclies décrites pour la première fois, en 1878, dans les Eludes pliycologiques. M. Bornet a insisté sur cette question en i8gi, en décrivant à nouveau et en figurant ces organes et les éléments qui en sortent chez Y Ectocarpus secundus, pour montrer qu'il y aurait un intérêt capital à fi'cer leur rôle respectif. L' Ect. secundus se rencontre souvent muni seulement de sporanges plurilocu- laires, et, l'an dernier, je l'ai récollé pourvu d'anthéridies, mais^j^endant trop peu de temps pour réussir à élucider la question. J'ai été plus heu- reux celle année et j'ai suivi la fécondation, qui est hétérogame. » h'Ect. secundus croît à Guéthary sur le Saccorhiza bulbosa. La colora- tion orangée des anlhéridies permet, à un faible grossissement, de les dis- tinguer facilement des sporanges pluriloculaires d'un brun foncé. On place en cellule Van Tieghem quelques ramules de plantes fraîchement recueillies, ])orlanl des sporanges, et, autant que j)ossible, un plus grand nombre d'anthéridies. La tlébiscence est simultanée et ne commence guère avant g"" du malin. La grande différence de taille entre les zoospores, ( ' ) C. Sauvageau, Jiemar l'AlUS. - IMPBIMKItll'; GAUTHIKH-VILLARS ET ('ILS, <^)nai des Grands-Augusiins, 5.ï. /.r tii-rttnl ; riAiVil.L*iit. S&i- 8 1896 loUb êr£^^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MTI. IiBS S^ECRÉTAIKES PERPÉTUEIiS. TOME CXXIII. W 7 (17 Août 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. ^■^ 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai iByS. I-es Comptes rendus hehdomadaii es des séances de l' ^mie se composent des exlrails des travaux de lembres et de l'analyse des Mémoires ou Notes .isenlés par des savants étrangers à l'Académie. f'haque cahier ou numéro des Comptes rendus a /j8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Akticle 1*'. — Impressions des travaux de l' Académie . I ,es extrai ts des M eu oires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communicalicns verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur autour a été remise, «éance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à cliaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués pai les Correspondants de l'Académie comj^'ennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. e l'Acal l'un réJ Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pa^^es requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nomni» ; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles oïdinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le meicredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, '• le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. ' j Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et J les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait 1 un Rapport sur la situation des Comptes rendus après < l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement, Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les' déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant i"^. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. I SE. C 1335 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 AOUT 1896. PRÉSIDÉE PAR M. MAREY. MEMOIRES ET COMMUIVIGATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur les mines de cuivre du Sinaï, exploitées parles anciens Égyptiens. Noie de M. Berthelot. « Les mines de cuivre du Sinaï sont les plus anciennes dont l'histoire fasse mention. D'après des documents authentiques, elles ont été exploi- tées depuis le temps de la IIP dynastie égyptienne (5ooo ans environ avant notre ère) jusqu'à la fin des Ramesseïdes (vers i3oo à 1200 avant notre ère). Leur possession a été l'objet de plusieurs guerres; mais elles sont complètement abandonnées depuis trois mille ans, abandon que jus- tifie la pauvreté de leurs minerais actuels. C'est assurément de ces mines c. 15., 1S96, 1' Semestre. (T. CXXIU, N° 7.) 4? ( 366 ) que provient le sceptre de Pépi P', roi de la VI* dynastie, sceptre en cuivre pur, conservé au British Muséum et dont j'ai fait l'analyse (' ). » En raison de l'intérêt qui s'attache à l'histoire des métaux, dans la civilisation humaine, et à celle de la métallurgie antique, il m'a semblé utile d'avoir des renseignements précis sur les mines du Sinaï et sur les procédés suivis à leur époque dans l'exploitation du cuivre. )) M. de Morgan, dont on connaît la haute compétence et les belles dé- couvertes, a bien voulu aller lui-même visiter ces mines, et en rapporter des échantillons, qu'il m'a confiés. M. Lacroix, le savant professeur de Minéralogie du Muséum d'Histoire naturelle, s'est mis à ma disposition pour m'aider dans leur examen. Ce sont les résultats de ces études que je viens présenter aujourd'hui à l'Académie. » Les mines du Sinaï sont voisines de la côte du golfe de Suez. Deux gisements ont été exploités : celui de Wadi-Maghara (ancien et moyen Empire); et celui de Serabil-el-Rhadem, un peu plus récent. » Ces mines sont situées dans la région des grès, et non dans celle des porphyres, qui forment la masse principale de la montagne. On y trouve des minerais de cuivre, dont il va être question, des minerais de fer, spéciale- ment de l'hématite et des grès ferrugineux. On y trouve aussi du gypse. » On assure qu'il n'y a pas de couche calcaire proprement dite dans la région. » Les grès que j'ai examinés ne contiennent en effet que des traces de carbonate de chaux. Cependant, j'ai trouvé un morceau de calcaire com- pact dans mes échantillons, et les scories et débris de fours renferment aussi du carbonate de chaux en dose notable, par places. » Les galeries existent encore, ainsi que les débris des fours, des creusets, les scories, les restes des habitations des mineui's, quelques fragments de leurs outils, etc. » Je vais indiquer les observations faites sur les différents objets qui m'ont été remis. I. — Mlnerais. » Trois minerais de cuivre existent dans ces échantillons, savoir : » Des turquoises, un hydrosilicate de cuivre et des grès imprégnés de sels (') Voir mon Ouvrage : La Chimie au Moyen Age. Premier Volume : Transmission de la Science antique, p. 366; 1893. ( 367 ) de cuivre (carbonate et hydrosilicate). On n'y trouve ni sulfures de cuivre, ni cuivre natif, ni cuivre oxydulé natif. Il est probable que les minerais actuels sont superficiels et constituent un chapeau, en langage technique, lequel provient de l'altération de gisements pyriteux profonds, que l'ex- ploitation n'a pas atteints. Les infiltrations des eaux souterraines les ont attaqués et ont ramené à la surface des produits oxydés, comme il arrive en général. Les anciens mineurs se sont bornés à gratter ce qui se trouvait à la surface du sol, à l'aide des instruments dont je donne plus loin l'ana- lyse. En tous cas, ces trois minerais ont été ramassés près des fours, à Wadi-Maghara notamment, et c'est sur eux que portait l'exploitation. » 1 . Turquoises. — Les turquoises sont au n'ombre des pierres précieuses que l'on retrouve dans les tombeaux et qui sont désignées sous le nom de chesbet, commun à diverses substances bleues que les Égyptiens confondaient sous une même dénomination. Ces turquoises se présentent soit à l'état isolé, soit disséminées dans des grès ferrugineux, où elles forment parfois de simples mouchetures, ainsi qu'en témoignent certains des échantillons. )) Ces turquoises ont une densité de 2,83 environ. I^es acides les atta- quent aisément et la dissolution contient de l'acide phosphorique, de l'alumine et du cuivre. Leurs propriétés sont celles de la turquoise clas- sique : phosphate d'alumine hydraté, avec petites quantités de cuivre. Les analyses des Traités de Minéralogie indiquent de 2,6 à 3,6 d'oxyde de cuivre. Celle de Wadi-Maghara (en veine dans un porphyre) a d'ailleurs été analysée par Frenzel : Acide phosphorique 28,^0 Alumine 38, 61 Oxyde de cuivre 3,32 Chaux 3 , 95 Magnésie o, i5 Silice 4)37 Acide suif urique o , 66 Eau 20,69 Densité 2,70 » 2 et 3. Les grès imprégnés de sels de cuivre sont également pauvres. Le minerai qu'ils renferment, sous forme de couches minces interposées et de petits nodules, est un mélange de carbonate et d'hydrosilicale de cuivre : on sait que les minéralogistes désignent aujourd'hui ce dernier sous le nom de chrysocolle, nom qui a été employé avec des sens très ( 36H ) différents chez les auteurs anciens. Les modernes l'ont détourné de sa signification antique, suivant un usage très répandu parmi les minéralo- gistes du commencement do ce siècle, mais très fâcheux pour l'intelligence des textes et pour l'histoire de la Science; car les gens non prévenus s'imaginent que le minéral moderne est le même que le minéral antique, dont il a usurpé le nom. » Quelques fragments de cet hvdrosilicate, trouves à Wadi-Maghara, commencent à blanchir à la surface, par suite de leur déshydratation. » M. de Morgan a rapporté également des tombeaux d'El-Amrah, en Egvpte, un minerai constitué précisément par cet hydrosilicate de cuivre, avec sa densité normale : 2,3. Celui-ci a été reconnu fort riche en cuivre; ce qui répond aux analyses du même minerai rencontré dans d'autres ré- gions du monde (4o à 5o centièmes d'oxyde de cuivre). » Les minerais de Serabil-el-Khadem renferment également de l'hydro- silicale de cuivre, ramassé auprès des fours, et des grès imprégnés à divers degrés de carbonate et d'hydrosilicate de cuivre. Certains de ces grès sont en môme temps ferrugineux. Le carbonate de cuivre qui les imprègne moule l'hématite, qui sert de ciment à ces grès : ce qui prouve que la veine cui- vreuse, provenant sans doute de la décomposition des pyrites, est consé- cutive à la formation de l'hématite et, par conséquent, à celle des grès qui constituent la roche principale. Dans tous les cas, ces roches sont très pauvres en minéraux cuivreux. L'extraction de ceux-ci devait demander un grand travail de triage. Mais, à ces époques reculées, la main-d'œuvre, fournie par des captifs et des esclaves, que l'on traitait avec une extrême cruauté, ne comptait pas. Agatharchide nous a transmis à cet égard des détails épouvantables. » 4. Hémalile. — Elle a été trouvée à Wadi-Maghara en gros morceaux, semblables à ceux qui forment les statuettes des tombeaux égyptiens; sta- tuettes dont la matière peut d'ailleurs provenir d'autres localités, l'hématite étant un minéral fort répandu. A Serabil-el-Khadem, on'la trouve aussi à l'état fibreux. La roche degrés elle-même renferme des veines d'hématite bien distinctes. Dans d'autres parties, l'hématite disséminée joue le rôle de ciment. » 5. Bioxyde de manganèse. — A Wadi-Maghara, un échantillon depyro- lusite cristallisé a été recueilli dans un morceau de calcaire. Nous avons trouvé également de l'oxyde de manganèse dans les matières rapportées de Serabil-el-K.hadem. Une hématite raanganésifère vient de cette localité. ( 369 ) » 6. Grès. — Les grès consliluent les roclies princi|jales de Wad-iMag- hara. Certaines sont blanchâtres, d'autres, colorées en brun ou en vert, sont formées par des grains de quartz de calibres variés. A peine agglomérés dans certains grès, ces grains sont, au contraire, fortement cimentés par l'hé- matite dans les échantillons compacts, avec toutes sortes d'états intermé- diaires. Le micros'Cope y décèle quelques fragments de mica, de rutile, de zircon. Les grès blancs, pas plus que les grès bruns, ne renferment de ciment calcaire en dose notable. Les grès de Serabil-el-Rhadem sont à grains fins, extrêmement imprégnés d'oxyde de fer, qui leur donne une coloration noirâtre, avec des portions rouillées. Dans certaines places, ils alternent avec de minces lits ferrugineux. Ailleurs l'oxyde de fer s'y trouve concentré en graïudes, ou en petits points. » Ces grès sont parfois schisteux. Ils sont par place imprégnés de sels de cuivre, à des degrés divers. » On rencontre dans mes échantillons des fragments brisés de quarlz transparent, de petits cailloux roulés de quartz, ovoïdes; enfin de nom- breux fragments de silex, éclatés et brûlés du fait de l'exploitation. » 7. Calcaire. — Quoique le calcaire n'ait pas été signalé sous forme de couches dans cette région, les échantillons contiennent des fragments de calcaire compact, avec trace de fer; cette substance figure aussi dans les scories et débris de fours. Je signalerai, pro mernoriâ, quelques petits morceaux de nacre, provenant de bivalves, probablement d'eau douce, et une coquille de Néritine fluviatile. » 8. Combustible. — Le combustible, destiné à réduire le métal, était con- stitué par du bois, dont on retrouve des fragments carbonisés à différents degrés, avec des morceaux d'hématite à côté. Ce bois est trop altéré pour que l'on puisse en déterminer l'espèce. Il devait être apporté d'une certaine distance, le Sinaï n'étant pas boisé. » Les données du problème métallurgique étant ainsi définies, par la nature des minerais et par celle des roches accompagnant le gisement et qui ont pu et dû être employées dans les opérations, je vais examiner les produits et les résidus de ces dernières, recueillis sur place, après plusieurs milliers d'années. II. — Produits métallurgiques. » Ces produits sont les suivants : » Parois des fours et des creusets; laitiers et scories; fragments d'outils. » On n'a pas rencontré de fragments de mattes; ce qui paraît exclure ( 370 ) l'exploitation des pyrites, substances dont les minerais n'offrent d'ailleurs point de vestiges. Il ne semble pas non plus, d'après l'examen des ma- tières, que les mineurs aient employé de fondants, autres que ceux tirés des roches et minerais rencontrés sur place. » Scories et laitiers. — A Wadi-Maghara on a ramassé des scories lourdes et noires, ou brun foncé, et des scories blanches et légères, ainsi que des grès imparfaitement vitrifiés. Ces grès plus ou moins ferrugineux, et sans doute additionnés d'hématite, ont servi de fondants, le calcaire n'étant in- tervenu qu'à titre accessoire. En tout cas, les mélanges sont mal fondus, remplis d'incuits, formés de matériaux difficilement fusibles et dont l'homogénéité ne devait pas être très grande : ce sont là les indices d'une fabrication imparfaite. » Certaines scories étaient très fusibles; car elles ont enveloppé et saisi un fragment d'os, appartenant à un petit animal, fragment qui ne mani- feste pas les signes d'une calcination violente. » Les laitiers sont constitués par des matières denses, compactes, renfermant peu de bulles, et d'apparence cristalline par places. D'après l'examen microscopique, ils appartiennent à deux groupes. Les mieux cristallisés renferment en abondance des cristaux de péridot ferrugineux (fayalite, -iFeO.SiO-) et des octaèdres de raagnétite. Ce genre de laitiers se forme dans toutes les opérations métallurgiques où le fer et la silice sont en proportions convenables. » Le second groupe est constitué par des pyroxènes verdàtres, mélangés par places de magnétite et de quelques cristaux de feldspaths. » Ces laitiers sont moins basiques que les précédents; ils renferment de la chaux, provenant de gangues calcaires, dont j'ai retrouvé quelques échantillons à la surface des laitiers et des débris de fours. » Un échantillon de laitier contient en abondance de lacuprite, ou pro- toxyde rouge de cuivre, en octaèdres bien nets et mélangés de cuivre mé- tallique.C'est là un produit accidentel du traitement des minerais de cuivre. )) En somme, ces laitiers contiennent les mêmes produits et offrent les mêmes particularités que les laitiers modernes. » Signalons encore quelques gouttes de métal tombées des fours, avec produits oxydés noirs, verts et bleus par places, et avec scories périphé- riques. » Fours et creusets. — Aucun de ces instruments de fabrication n'a été retrouvé entier; mais M. de Morgan en a rapporté de nombreux dé- bris. Les fragments des fours et des creusets, tels qu'ils m'ont été remis. ( 371 ) ne se distinguent pas très bien les uns des autres. Cependant, d'après l'examen des lames minces, étudiées par M. Lacroix, il semble que les pa- rois des fours aient été construites de préférence à l'aide de blocs des grès signalés plus haut; les creusets ayant été fabriqués avec un sable quartzeux, cimenté par de l'argile. Mais, dans l'état actuel de ces débris, en partie vitrifiés, la nature des matières originelles est difficile à préciser. C'étaient surtout des grès, mais avec certaines portions calcaires. Ces échantillons sont en partie compacts, en partie buUeux et renferment des grains de quartz arrondis et en voie de fusion sur les bords. Çà et là on retrouve des cristaux de rutile et de zircon, provenant des grès, et qui ont résisté à l'ac- tion des fondants et de la chaleur. Ils sont associés avec des aiguilles de pyroxène ferrugineux et d'anorthite (feldspath triclinique, silicate d'alu- mine et de chaux); le tout englobé dans un verre incolore, ou jaune foncé (en lames minces). » Ces divers produits d'ailleurs sont ceux que l'on observe d'ordinaire dans les produits similaires de l'industrie moderne. III. — Fragments d'outils. M Les fragments d'outds offrent un intérêt particulier, car ils repré- sentent les produits incontestables de la fabrication et ils ont été trouvés dans les restes des habitations des mineurs, à Wadi-Maghara. Ils sont au nombre de trois. )) i" Poinlerolle. — Elle a servi à travailler la roche. Elle est recourbée à son extrémité en forme de biseau, et la forme de cette extrémité corres- pond à celle des stries du rocher. La pointerolle est cassée, à l'extrémité opposée. Le morceau actuel est long de 37""", large de 16""" et son épais- seur, égale à 10°"" dans la masse principale, diminue peu à peu jusqu'à 3""°, vers le biseau. Cet outil a été fondu, mais peu régulièrement et dans un moule assurément grossier. Il est constitué par du cuivre, ne contenant pas d'étain en dose sensible; il est fortement arsenical. Je rappellerai que la présence de l'arsenic durcit le cuivre. Les alchimistes grecs et égyp- tiens s'en servent continuellement pour le blanchir. L'origine minéralo- gique de l'arsenic contenu dans l'outil actuel et le procédé par lequel il y a été introduit sont obscurs. En effet, je n'ai retrouvé d'arsenic ni dans les minéraux (chrysocolle, turquoise, grès imprégnés de sels de cuivre), dans les grès ferrugineux, employés comme fondants. En raison de ces obser- ( 372 ) valions, il est probable que l'arsenic a été introduit à part dans la fonte de l'outil, peut-être par une addition de mispickel ; mais cette dernière sub- stance n'a pas été retrouvée. La patine est verdàtre et renferme du cblore (atakamite dérivée du chlorure de sodium des eaux d'infiltration). » 2" Fragment de burin.— Je désigne sous ce nom un fragment d'outil, plus petit que le précédent et moins rouge : il est également cassé. Le fragment est long de 24™"; sa largeur varie de 6'"'° à 4'"'">5, son épais- seur de 4°"" à 3™". La pointe semble avoir été taillée à quatre pans; mais elle est émoussée et en partie détruite. Le métal est très dur. C'est un bronze, très pauvre en étain d'ailleurs, et exempt d'arsenic (à dose appré- ciable). La patine jaune brun contient du carbonate de chaux, du fer et un peu de cuivre. » 3° Aiguille. — Elle est recouverte d'une épaisse patine, formée de carbonate de chaux et de cuivre. Cette patine se détache aisément par le choc. Il reste une aiguille, longue de 54°"", et dont le diamètre est voisin de i™™. L'axe est plein et métallique. L'aiguille est munie de son chas. Le métal est tendre, tenace, facile à plier. C'est du cuivre, exempt d'étain. — Plomb ? — Il y a une petite quantité d'arsenic, avec une trace imper- ceptible d'antimoine. » La présence de l'arsenic et celle de l'étain, dans certains des outils, leur absence dans d'autres, indiquent que les Egyptiens de celte époque reculée savaient déjà modifier à volonté les propriétés de leurs métaux, par l'introduction de certaines matières étrangères. » M. de Morgan m'a également remis, comme termes de comparaison et produits dérivés probablement des mines du Sinaï : » 1° Une couleur verte, en morceaux amorphes, vitreuse à l'intérieur, trouvée dans les tombeaux, à El Amrah, près d'Abydos. C'est de la chry- socolle (nom moderne) ; » 2° Deux aiguilles et une épingle, qu'il a ramassées lui-même dans la très ancienne nécropole (préhistorique?) de Toukh (entre Thèbes et Abydos). L'épingle a deux pointes. Elle est longue de 82°"°. Le diamètre, patine comprise, est de 2""" environ. Elle se rompt aussitôt par la flexion; ce qui met en évidence un axe central métallique plein, rouge, brillant, entouré d'abord de protoxyde de cuivre mat, compris lui-môme dans une gaine verdàtre. Le métal est du cuivre, avec une petite quantité d'élain et une dose sensible d'arsenic. » Les deux aiguilles sont munies de leur chas. L'une, longue de 32'"", ( 373 ) présente (ine structure analogue à la précétlente. L'antre est longue de 92'"™, altérée plus profondément, et également fragile; le enivre étant changé en partie en protoxyde. La patine verdàtre contient une trace de chlore. » La structure intérieure de cette aiguille est remarquable. En effet, l'axe est canaliculé : un vide central étant entouré successivement par du cuivre, en grande partie oxydé, le tout enveloppé de patine. Une sem- blable disposition, qui ne se retrouve ni dans l'autre aiguille, ni dans l'épingle, semblerait l'indice de quelque procédé spécial de fabrication; par exemple, on a dû fabriquer cette aiguille avec une feuille de métal en- roulée, au lieu d'arrondir une bande découpée dans une lame, au marteau; car la fdière était inconnue alors. Le moulage ne s'appliquerait guère à de si petits objets et d'une telle forme. Le chas est d'assez grande dimension. » Le métal de cette aiguille est rouge, constitué par du cuivre, avec un peu d'étain et une dose sensible d'arsenic : pas de phosphore. » Ce sont là des alliages pauvres en étain, tels qu'on en rencontre dans les anciens outils des régions de l'ancien continent et de l'Amérique, où ce dernier métal était rare et difficile à obtenir. » En résumé, les minerais de cuivre du Sinaï sont des minerais pauvres et peu abondants, constitués par des grès, renfermant des silicates et car- bonates basiques de cuivre et des turquoises. Leur récolte devait être pé- nible et exiger une main-d'œuvre considérable. » Aces époques reculées, où les Égyptiens se servaient encore des armes de bois et de pierre, dont on a retrouvé les restes, le cuivre était un métal rare et précieux, dont la possession justifiait de semblables travaux. La période postérieure, où se répandit l'usage du bronze, plus précieux en- core, a dû débuter par des temps où l'étain, apporté de contrées lointaines, était mis en œuvre avec une extrême parcimonie, ainsi que l'attestent nos échantillons. » En tout cas, l'extraction du métal se faisait par des méthodes sem- blables à celles que la métallurgie du cuivre a suivies pour les minerais analogues, depuis l'antiquité jusqu'à ces derniers temps: je veux dire par l'emploi du bois, comme réducteur, combiné avec celui de fondants sili- ceux, ferrugineux et calcaires. Ces mines ont été abandonnées il y a 3ooo ans, à cause de la pauvreté des minerais, de leur raréfaction, et, sans doute aussi, à cause des difficultés de l'exploitation et des transports dans une région déserte et éloignée de l'Egypte proprement dite. Il n'en est pas moins intéressant de constater que l'on était arrivé, probablement dès le C. B-, .K.jC. 2 Semestre. (T. CXXIII, N° 7.) 4^ • ( 374 ) début de l'exploitation des mines du Sinaï, c'est-à-dire il y a près de 7000 ans, aux procédés suivis jusqu'à nos jours; procédés fondés sur un empirisme dont l'origine est facile à concevoir et qui n'exigeaient la con- naissance d'aucune théorie proprement dite, telle que celles qui transfor- ment en ce moment la métallurgie traditionnelle. « ARITHMÉTIQUE. — Au sujet d'une précédente Communication, relative à quelques propriétés des racines primitives et des racines secondaires des nombres premiers ('). Note de M. de Joxquières. « Puisque, d'après un théorème connu (que j'ai d'ailleurs démontré dans le corollaire du théorème I de ma Communication du 22 juin der- nier), nne racine primitive d'un nombre premier ne peut être un carré, ou résidu de carré, il s'ensuit qu'aucun nombre premier appartenant à une forme linéaire kl -h a {k = 0, 1,2, 5, . . ., etc.) ne peut avoir pour ra- cine primitive un nombre b (premier ou non), s'il est prouvé que celui-ci est résidu quadratique des nombres premiers de ladite forme. » Or, tel est le cas pour les nombres 2, 3, 5, ainsi qu'il résulte des théorèmes qui font le sujet des n"* 112 à 124 des Disquisitiones. Donc les trois Inductions, par lesquelles se terminait ma deuxième Communication du 20 juin, se trouvent rigoureusement justifiées. » Le P. Pépin, dont la compétence en ces matières est si connue, a bien voulu les étendre au nombre 7, en me fournissant une démonstra- tion élégante du théorème suivant, fondée sur la loi de réciprocité de Legendre : Le nombre 7 n'est jamais racine primitive des nombres premiers renfermés dans la formule p — 28^+ (i, 3,9, 19, 25, 27), à laquelle j'étais, de mon côté, parvenu empiriquement. » Le savant auteur ajoute que les lois de réciprocité d'un ordre supé- rieur au second fournissent d'autres conclusions du même genre, dont il a fait connaître plusieurs d;ins un travail publié en 1878 aux Atti deW Accademia pontificia dei Nuovi Lincei, sans y avoir, d'ailleurs, épuisé le sujet. » (') Voir Comptes rendus, l. CXXII, séances des 22 et 29 juin 1896. (375 ) MEMOIRES PRESENTES. M. HoxoRÊ adresse un Mémoire relatif à un appareil destiné à la navi- gation aérienne. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Résumé des observations solaires faites à l'obser- vatoire royal du Collège romain pendant le premier semestre 1896. Note de M. P. Tacchim. « Rome, i4 août i8g6. » Voici les résultats pour les taches et les facules : Fréquence relative Grandeur relative Nombre Nombre — ~ — • — -^^ — — — des groupes de jours des des jours des des de taches 1896. d'observation. taches. sans taches. taches, facules. par jour. Janvier i5 5,48 0,00 3o,o 60,2 2,5 Février 24 '2,79 0,00 51,9 64,8 3,3 Mars 24 '0,75 0,00 89,2 78,8 3,0 Avril 23 10,87 0,17 34,3 77,4 2,7 Mai 24 5,17 0,17 16,4 59,4 1,5 Juin 28 i3,o3 0,00 52,9 52,0 2,6 » La saison a donc été exceptionnellement favorable aux observations. En comparant ces données avec les résultats de la Note précédente, on voit que le phénomène des taches solaires a continué à diminuer, avec un minimum secondaire bien marqué dans le mois de mai, tandis que pour les facules la différence est petite. » Pour les protubérances, nous avons obtenu les résultats suivants : Protubérances. de jours Nombre Hauteur Extension 1896. d'observation. moyen. moyenne. moyenne. Janvier 23 5,22 4o,4 2,3 Février 24 5,79 4i,7 2,0 Mars 16 4,56 34, o r,3 Avril 23 3,26 33,0 i,5 Mai 24 4,08 36,7 ''8 Juin 24 4,67 37,3 1,6 ( 37b ; )i On a donc constaté une diminution dans le phénomène des prolubé- rances, comme pour les taches, avec un miniumm secondaire en avril et mai. » Quant à la distribution des phénomènes solaires en latitude, voici les résultats que j'ai calculés par trimestre, comme dans la Note précé- dente, et par zones : Protubérances. 2' trimestre. 0,007 0,000 0,Oo3 0,o36 o,o85 0,1 34 o,io5 o,o85 o,o46 Latitudes. I" trii 90 + 80 0,006 80 + 70 o,oo3 70 + 60 0,006 60 + 5o 0,006 5o + 4o 0,002 40 -t- 3o o,ii4 3o + 20 0,1 36 20 -t- 10 0,114 10 -f- 0 o,o-58 0 — 10 0,086 10 — 20 0,1 3o 20 — 3o 0,116 3o — 40 0,097 4o — 5o o,o5o 5o — 60 o,oi4 60 — 70 0,006 70 — 80 0,006 80 — 90 0,000 0,495 o,ioi o,5o5 o,o36 0,101 0,092 0,098 o,io5 0,043 0,007 0,010 0,499 » La fréquence des protubérances par zones est la même dans les deux hémisphères du Soleil, et les protubérances sont toujours assez fréquentes à partir de l'équateur jusqu'à drSo", comme dans le semestre précédent, tandis qu'elles sont assez rares ou manquent aux latitudes plus élevées. Facules Latitudes. I" trimestre. 2" trimestre. 70 -(-60 0,000 O,oo4 \ 60-1- 5o 0,000 o,oo4 i 5o-+-4o 0,000 0,000 f 40 -f- 3o 0,016 0 436 0,009 [ 0,32 3o4- 20 0,108 0,079 l 20+ 10 0,172 0,I23 j 10-f- 0 0,1 4o 0,109 ( 377 ) nestre. Fa eu lies, Latitudes. 1" trii 2° trimestre. O — lO o,i5i ' 0,167 \ lO — 20 0,286 i 0,267 j 20 — ■ 3o 0,145 1 o,564 0,205 f 3o — /40 0,017 o,o35 > 0,6' 4o — 5o o,oo5 1 o,oo4 i 5o — 60 0,000 o,oo4 1 60 — 70 0,000 0,000 ' » Les facules ont été plus fréquentes dans les zones australes; toujours nombreuses de l'équateur jusqu'à ±3o", avec un maximum de fréquence dans les zones (±10" ±20"). Taches. Latitudes. i" trimestre. 2* trimestre. 3o + 20 0,000 \ 0,000 \ 20 -h 10 o,25o l 0,391 0,245 > 0,388 10 + o o,i4i / o,i43 ) o — 10 o,o47 j o,i63 \ 10 — 20 0,421 I 0,609 Oj347 / 0,612 20 — 3o o,i4i ) 0,102 ) » Les taches, comme les facules, ont été plus fréquentes dans les zones australes, et présentent aussi leur maximum dans les zones (dzio" ±20°), tandis que les maxima pour les protubérances se présentent à des lati- tudes bien plus élevées. » Une seule éruption a été observée, le 5 février, dans l'hémisphère austral, à — i4'',3W. » CHIMIE. — Combinaison de l'argon avec Veau. Note de M. P. Villard ('). « Ij'argon se combine avec l'eau pour former un hydrate cristallisé dis- sociable, analogue aux hydrates de gaz déjà connus, et prenant naissance dans les mêmes conditions que ces derniers. L'argon étant comprimé à iSo**"" environ, en présence d'eau maintenue au voisinage de o", il suffit de refroidir un point du tube de manière à congeler, en ce point, l'eau qui (') Travail fail au Laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale supérieure. ( 378 ) mouille les parois : on voit aussitôt se produire une cristallisation qui se propage à partir du point refroidi; la couche d'eau adhérente aux parois du tuhe se transforme en cristaux incolores, visibles à la loupe, et vrai- semblablement constitués par un hydrate d'argon. En faisant circuler sur ces cristaux un index d'eau, on arrive à obtenir une quantité relativement grande d'hydrate. La réaction peut également être provoquée par la pré- sence d'un cristal d'hydrate provenant d'une expérience précédente; mais il ne se forme pas de cristaux si l'on comprime simplement l'argon en pré- sence d'eau refroidie. Ces phénomènes sont précisément ceux qu'on observe avec tous les gaz susceptibles de donner un hydrate. » Comme tous les hydrates de gaz, l'hydrate d'argon est dissociable : vers o° sa tension de dissociation est de loS'"'" environ; à -f- 8° elle atteint aïo^'^C). » L'argon employé dans ces expériences a été préparé en traitant l'azote atmosphé- rique par le magnésium et la chaux vive au rouge sombre (-), et purifiant ensuite le gaz obtenu. Du magnésium, réduit en poudre à la lime, et mélangé avec de la chaux vive récemment calcinée, a été chauffé au rouge, dans le vide, jusqu'à cessation presque complète du dégagement d'hydrogène. L'azote ajant été ensuite admis a été absorbé avec incandescence; le gaz résiduel, après avoir traversé un tube témoin rempli de magnésium et de chaux vive, a été extrait par la trompe à mercure et recueilli dans des éprouvettes. Le contenu du tube témoin est resté inaltéré, ce qui prouve que l'azote avait été complètement absorbé. L'argon ainsi préparé contenait un peu d'hydrogène provenant du magnésium (Ramsay); il a été purilié en le sou- mettant à l'action prolongée de l'étincelle, en présence d'oxygène et d'une solution de potasse; ce traitement a été continué jusqu'à disparition presque complète des lignes principales du spectre de l'azote. L'oxygène en excès a été ensuite enlevé au moyen d'un pyrogallate alcalin. Un tube Pliicker a été rempli avec le gaz ainsi purifié, dessé- ché jusqu'à disparition des raies de l'hydrogène : le spectre observé présentait, avec beaucoup d'éclat, les lignes caractéristiques de l'argon, et la partie capillaire s'illumi- nait en bleu vif par le passage de la décharge condensée, donnant alors le deuxième spectre de l'argon. Ce sont là les caractères de l'argon sensiblement pur. » Dans une deuxième expérience, le gaz extrait du tube à magnésium a été purifié simplement en le faisant passer sur de l'oxyde de cuivre préalablement chauflé dans le vide, puis sur de la potasse. Un tube Piucker, rempli avec le gaz, s'est montré identique au précédent. » Les résultats obtenus avec l'argon ])urifié par l'un ou l'autre de ces (') Pressions approximatives, mesurées avec le manomètre de la pompe de compression. (') Maque.nne, Comptes rendus, t. CXXI, p. ii47. ( ^^79 ) procédés ont été identiques au point de vue de la formation et des pro- priétés de l'hydrate. » L'azote et l'oxygène, et par suite l'air, se combinent également avec l'eau dans les mêmes conditions que l'argon, mais sous des pressions no- tablement plus élevées. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Sur la structure réticulaire des cellules nerveuses centrales ( ' ). Note de ^P"" Wa\da Sczawinska, présentée par M. Milne- Edwards. « Il suit des dernières recherches de Flemming (i 896) que la substance fondamentale du cytoplasma nerveux des cellules nerveuses centrales con- tient, en dehors des masses protoplasmiques chromophiles découvertes par Nissl, de fines fibrilles indépendantes, très courtes, à parcours sinueux. Ces fibrilles prennent une disposition linéaire et parallèle dans les prolon- gements des cellules, elles n'affectent plus la même disposition dans leur corps : elles s'agencent ici sans une orientation spéciale dans les trois direc- tions de l'espace. Flemming constatait toujours l'indépendance de ces fibrilles, il ne s'oppose cependant pas à admettre l'existence des anasto- moses servant à les unir, ces anastomoses pouvant être masquées par les masses protoplasmiques chromophiles. » Nous avons vu ces anastomoses, et même nous avons observé dans les cellules nerveuses centrales un vrai réseau du cytoplasma nerveux. )) Ce réseau, nous l'avons observé avec la plus grande netteté dans les cellules des cornes antérieures de la moelle de la Raja macrorhynchus fixée et durcie, pendant six mois, dans le bichromate de potasse et colorée au picro-carmin de Ranvier. Dans ces préparations, le réseau seul appa- raissait, coloré en rouge par le carmin. On pouvait le poursuivre dans toute l'épaisseur des cellules. » Visible déjà à un faible grossissement (i 80 de diamètre), il est consti- tué par de fines fibrilles anastomosées entre elles pour décrire des mailles polygonales. Ces mailles, disposées irrégulièrement dans le corps des cel- lules, prennent parfois uu agencement régulier; elles se suivent alors en des filets parallèles, donnant à la cellule l'aspect fibrillaire. Cette disposi- tion est très fréquente dans la partie superficielle du réseau du corps cel- (') Travail du Laboratoire de Roscoffet de la Sorbonne. ( 38o ) lulaire; elle est presque la règle dans ses prolongements. Le même réseau se trouve dans le cvlindre-axe. En dehors du réseau décrit tout à l'heure, nous avons constaté autour de certaines cellules l'existence d'un autre ré- seau : à mailles deux fois plus grandes que celles du réseau précédent. Celui-là présentait une sorte d'enveloppe cellulaire. » Il nous a été difficile d'établir le rapport entre le réseau cytoplas- mique et celui du noyau, vu que le bichromate détruit pour la grande part le contenu du dernier. » Aucune autre méthode, dont nous nous sommes servie pour l'étude de la moelle épinière et le bulbe des Raies, ne nous a jamais donné des images aussi nettes du réseau cellulaire que celle du bichromate. La méthode que nous avons employée fréquemment pour la rapidité du pro- cédé, méthode consistant dans la fixation des parties de l'axe cérébro-spinal en question au moyen de l'acide picro-nitrique et coloration à l'hématoxy- line d'Ehrlich, laissait voir plutôt les fdinlles éparses que le réseau continu, ce dernier étant masqué, comme dans les préparations de Flemming, par les masses proloplasmiques chromophiles des auteurs, qu'elle faisait res- sortir comme le fait la méthode de Nissl. » Il suit de nos recherches sur la structure des cellules nerveuses de la moelle des Raies, que les fibrilles libres n'existent pas da:is le cyLoplasma nerveux; qu'au contraire ce cytoplasma renfermeun vrai réseau fibrillaire. Ce réseau devient invisible toutes les fois que l'autre partie du cytoplasme remplissant ses mailles est mise en évidence. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Contribution à l'étude de la coagulation du sang. Note de MM. J. Atiiaxasiu et «1. Carvallo, présentée par M. Milne-Edwards. « On s'accorde à considérer le phénomène de la coagulation sanguine comme un procédé de défense de l'organisme contre les actions qui peu- vent, à un moment donné, léser l'intégrité de l'appareil circulatoire. D'après l'opinion générale, le phénomène de la coagulation serait toujours dû aux éléments seuls du sang, sans aucune autre intervention organique. » Au cours de nos recherches sur le sang de peptone, substance qui, on le sait, rend le sang incoagulable, nous nous sommes demandé si les tissus de l'écouoniie ne [)renaicnt |)as une |)art active à la restitution des propriétés qui manquent au sang des animaux peptonisés. ( 38i ) » Ainsi qu'il a été démontré, les animaux qui ont reçu de la peptone deviennent, pour un temps plus ou moins long, réfractaires à l'injeclion d'une^nouvelle quantité de cette substance. Cependant l'immunité, quoique réelle, n'est pas toujours absolue, car nous avons vu des animaux qui étaient encore sensibles à une seconde et à une troisième injection de peptone. Quoi qu'il en soit, ce que nous voulons signaler aujourd hui, c'est que les modifications morphologiques observées par nous (') dans le sang de peptone, et auxquelles nous attribuons la cause de son incoagu- labilité, continuent à se produire à la suite de chaque injection, alors que la coagulation n'est plus influencée. Dans ces conditions, s'il est vrai que les éléments figurés du sang peptonique sont incapables de fournir par eux-mêmes le ferment fibrine nécessaire à la coagulation, il fallait chercher ailleurs, et non pas dans le sang, l'origine de ce principe. C'est alors que nous avons pensé que les différents tissus, et spécialement le foie, pou- vaient peut-être se charger de cette fonction de suppléance. Ils sécréte- raient pour cela une substance, jouissant des mêmes propriétés que le ferment fibrine, laquelle se verserait dans le sang au fur et à mesure que le besoin s'en ferait sentir. » Appuyés sur les recherches de M. Contejean, suivant lesquelles les extraits des divers tissus (foie, muscles, intestins, etc.), injectés à un animal de la même espèce, rendent le sang incoagulable, nous avons voulu voir s'il en serait de même pour les tissus d'un animal peptonisé. » On prend le foie d'un chien qui a reçu de la peptone, au moment où son sang récupère sa coagulabilité normale; on fait un extrait à parties égales dans la solution physiologique, puis, après l'avoir filtré, on l'injecte à un autre chien de la même taille ; la mort de celui-ci se produit alors en quelques instants par des coagulations inlravascu- laires. On peut facilement se convaincre de cette coagulation in vii'o, en sectionnant une veine mésentérique, d'où l'on retire des caillots, parfois longs de S'™ et 6"". Ce même extrait, chauffé à 80°, perd ses propriétés coagulantes et rend, comme à l'état normal, le sang pour longtemps liquide. Les extraits de muscles, ainsi que d'autres organes, ne semblent pas jouir de la même propriété. » Dans toutes nos expériences, les animaux ont reçu de petites quantités de peptone (2'=e'' par kilogramme) suffisantes pour les immuniser. Une fois que leur sang devenait coagulable, nous leur en donnions une nouvelle dose de 20"^?'", dans le but de renforcer l'activité des phénomènes de suppléance. » Un seul point nous restait à déterminer: celui de savoir si ces nouvelles pro- priétés du foie peptonique étaient dues à une sécrétion spéciale de la cellule hépa- tique ou simplement à l'accumulation des leucocytes dans le foie, par suite de l'injec- (') Société de Biologie, n°= 11, 18, 23; 1896. C. R., 1896, 2« Semestre. (T. CXXUI, N° 7.) 49 ( 382 ) lion intra-veineuse de la peptone. Pour résoudre cette question, nous avons eu soin de n'eraplojer que des foies pris au moment où les leucocytes reviennent dans le sang dans les proportions normales. Les résultats ont toujours été positifs. » En présence de ces faits, nous croyons pouvoir conclure : » 1° Que, à l'état normal, ce sont les éléments figurés du sang et de la lyiîiphe, de préférence les leucocytes, qui fournissent le ferment fibrine nécessaire à la coagulation de ces liquides ; » 2° Que, lorsque ces éléments sont empêchés par un moyen quel- conque (peptone) de remplir cette fonction, les tissus de l'organisme, spécialement le foie, se chargent de les suppléer. « PHYSIOLOGIE. — Influence de certains agents sur les propriétés bactéricides du sang. Note de M. London, présentée par M. Marey. (Extrait.) «. Continuant au laboratoire de M. Loukianow mes recherches sur les propriétés bactéricides du sang, j'ai étudié les agents suivants : » Inanition. — Des lapins ont été soumis à une privation complète d'aliments pendant dix jours. Au bout de ce temps, les propriétés bacté- ricides du sang étaient disparues ou notablement diminuées. L'alimen- tation normale fut rétablie : à mesure que l'animal revenait à son poids normal, son sang recouvrait graduellement ses propriétés bactéricides. » Ligature du canal cholédoque. — Cette opération a paru accroître à un faible degré les propriétés bactéricides du sang. » Ingestion d'acide chlorhydrique. — Ce moyen, déjà tenté par Fodor, ne lui a j)as donné de résultats positifs. Je crois avoir observé que, à dose mo- dérée, l'acide muriatique accroît les propriétés bactéricides du sang, mais seulement un certain temps après l'ingestion. A faibles doses fré- quemment répétées, l'acide chlorhydrique diminue ces propriétés. » Ingestion du bicarbonate de soude. — C'est seulement à la suite de petites doses fréquemment répétées que les propriétés bactéricides du sang s'élèvent au-dessus de la normale. Ces résultats concordent avec ceux de Fodor. » La saignée ai gué, non plus que V ablation des testicules, ne modifient pas sensiblement les propriétés bactéricides du sang. » ( 383 ) GÉOLOGIE. — Sur la tectonique du Dévoluy et des régions voisines, à l'époque crétacée. Note de M. P. Lory. « Le massif du Dévoluy occupe, avec ses annexes, l'espace compris entre les dépressions du Trièves, du Champsaur-col Bavard et des vallées du Biiech; le massif de Céruze le prolonge au sud jusqu'à la Durance. Un caractère frappant de cet ensemble, c'est la dualité de sa structure géolo- gique : dans les lambeaux de Crétacé supérieur, d'une part, dans le Crétacé inférieur et le Jurassique supérieur qui émergent entre eux, de l'autre, les couches affectent des allures nettement différentes. » La discordance de la Craie sur son substratum a été, comme on sait, découverte par Ch. Lory dans le Dévoluy oriental ; M. Seyn et moi l'avons retrouvée vers Chàtillon-en-Diois et j'ai pu établir qu'elle était la règle ordinaire dans toute la région et témoignait de mouvements orogéniques qui avaient dû y débuter vers la fin du Cénomanien pour se terminer avant le Sénonien. » J'ai donné, à plusieurs reprises, de brèves indications à ce sujet. {Dali. Soc. géol., Comptes rendus de la réunion extraordinaire de 1895. — Annal. Univ. de Grenoble. — Bull, collab. Carte géol. pour i8c)5.) )) En quelques points (Glaise-sur- Veynes par exemple) une série vaseuse (calcaires blancs, puis marno-calcaires bleuâtres) relie sans apparence de discontinuité le Céno- manien aux calcaires campaniens (lauzes); en d'autres points (le Rose et Rioufroid près Lus, etc.) des poudingues et conglomérats s'intercalent dans ces deux assises, témoignant de grandes érosions contemporaines de leur dépôt. Le plus souvent, l'assise inférieure (calcaires blancs) manque et le substratum discordant des marno-calcaires, ou même directement des lauzes, est formé par l'un quelconque des étages compris entre rOxfordien et le Cénomanien. » Grâce à la topographie accidentée de la région, des preuves péremp- toires permettent d'attribuer à cette phase un grand nombre d'accidents tectoniques. » C'est ainsi que la nappe sénonienne à pendage régulier de la grande crête ouest du Dévoluy repose, sans subir aucun dérangement, sur les tranches du Jurassique et du Néocomien, fortement ployés par les anticlinaux du haut Buech (I)et de la brèche nord des Aiguilles. De même, l'anticlinal de la Jarjatte (II), sous la crête de Clairet; celui deBoudelle (IV), sous celle de Chauvet ; le bombement de Beaufin (XV), sous celle du pic Grillon, etc., s'enfoncent sous le Crétacé supérieur, sans modifier aucune- ment ses allures. En beaucoup de cas, la superposition discordante du Sénonien à une ( 38/4 ) portion d'un flanc de l'accident, à défaut de son axe ou de son centre, suffit encore pour déterminer son ûge. Enfin il est quelques bombements sur lesquels le Crétacé supérieur n'a pas laissé de témoins, mais dont les rapports de forme et de situation avec les plis antésénoniens sont assez étroits pour que leur groupement paraisse s'im- poser. » On arrive ainsi à cette conclusion importante, que presque tous les plis visibles dans les parties où la couverture de Crétacé supérieur a été érodée appartiennent à la phase antésénonienne. L'influence qu'ont eue sur eux les plissements tertiaires est souvent même directement observable, grâce aux découpures des lambeaux sénoniens et aux témoins qui sub- sistent parfois entre eux; dans une grande partie de la région, elle a été faible, de sorte que la tectonique résultant des mouvements antésénoniens peut être assez facilement étudiée en elle-même. Un coup d'œil sur la Carie schématique ci-jointe montrera qu'elle s'éloigne absolument de la structure à longs plis parallèles, et présente un certain nombre de ces dômes dont une série de travaux récents (MM. Munier-Chalmas, Marcel et Léon Bertrand, Fournier, etc.) ont montré le grand rôle en diverses ré- gions. Pour la première fois, je crois, on se trouve en présence d'une ré- gion étendue permettant d'étudier une structure à dômes dégagée, avec quelque certitude, des éléments introduits par les phases orogéniques pos- térieures à son apparition. » Dans ces dômes du Dévoluy (in, XH, XV, XVL etc.) les couches, comme à l'ordinaire, s'abaissent à partir d'une région centrale, qui peut être d'étendue très restreinte. Leur pourtour, elliptique ou irrégulier, est délimité par un plongement périclinal net, pouvant être accentué par places jusqu'au déversement, mais parfois aussi (XVI) manquant d'un côté, où le bombement va s'effac mt insensiblement. » Sous l'angle nord-est du Dévoluy, un dôme complexe {W) esl formé par le grou- pement des dômes secondaires du Monestier-d'Ambel, de Beaufin et d'Aspres (ces deux derniers montrent à leur centre des bombements cristallins bien connus): c'est une structure analogue à celle qui vient d'être décrite au Zaghouan (Tunisie) par MM. Ficlieur et Ilaug. Mais les observations de ces auteurs m'ont surtout frappé par leur analogie avec celles que venait de me fournir le grand dôme de la Mure. Comme le Zaghouan, il montre des dômes secondaires (Lias à Enlroques) dont la surface se confond généralement avec celle du terrain et qui, au Sud, forment sur le pourtour des digitations à plongement périclinal. Par cette structure, cette saillie s'éloigne des ridemcnts alpins, pour se rappi'oclier de ceux (jue nous étudions ; d'autre part, ses rap- ports avec le jili court des gorges du Drac (XVll) et par lui avec le dôme de Cliàtel (XVI) sont bien ceux d'éléments du même système, tandis qu'elle se comporte, par rapport à l'aiilicllnnl tertiaire du Bord siihalpin, comme un élément résistant plus ^- 1\ /j os- tercet Cl c&is- . o t-iu-ntiJ./ijy /j/ff^y ri^tr-iefuc fiun /?■, Crétacé „ ■Si/n^Iina/-- ixi^. ^_w» ^jiçrui' cfe- run^o-cty nrtor'/nxt/pa^Dlz. ^ c/éz^cj'sa postûl^oce7t&. et- ■sejuy clit' Echelle 32O.OÔ0 \ N \ \ ( 386 ) ancien. On peut donc conclure que le petit massif de la Mure est un dame complexe antt'sénonien. repris par le plissement alpin de la chaine de Belledonne. » Enchevêtrés avec ces bombements, et bien phis nombreux qu'eux, on remarque t\e?, anticlinaux courts, de section irrégulière et variable. Leurs axes, courbes en projection verticale, le sont souvent aussi en projection horizontale et peuvent présenter toutes les orientations, avec une certaine prédominance seulement des directions voisines de est-ouest. La terminai- son habituelle de ces plis se fait par plongement périclinal; il en est cepen- dant (I) qui s'effacent par étalement. Un de leurs flancs peut être vertical, ou même déversé; mais le sens de la dissymétrie n'est pas constant d'un pli à un autre, ni même parfois dans un même pli (I a l'un de ses flancs déversé vers le nord-ouest, puis l'autre vers le sud). Malgré leurs rapports évidents avec les dômes, ces accidents s'en éloignent trop par leur axe anticlinal net et leur allongement, pour qu'il ne soit pas utile de leur attribuer une dési- gnation spéciale, et celle de Brachy anticlinaux semble tout indiquée. » Il est fort possible qu'il y ait eu dès lors quelques cuvettes synclinales, à la Faurie notamment, mais leur existence n'est pas démontrée. )) Quant à des plis synclinaux, il n'en existe pas, à proprement parler, dans cette structure ('); les flancs des dômes ou des brachyanticlinaux, bien que par places grossièrement parallèles, s'écartent, se rapprochent, buttent de façon presque quelconque, laissant entre eux des espaces de formes irrégulières qui ne peuvent être regardées comme des éléments tectoniques, mais sont de simples intervalles épargnés par le bossellement et sur lesquels les accidents tendaient à se déverser (VIII et IX, par exemple, sont déversés en sens opposés sur la rainure qui les sépare). Ces intervalles sont marqués, dans une grande partie de la région, par les der- niers dépôts antérieurs aux mouvements, et qui, naturellement, n'ont pu se conserver que dans les points non surélevés par lui. Il faut observer en- core que l'on ne rencontre pas ici de plis concentriques aux dômes, comme ceux, par exemple, qu'a décrits M. Léon Bertrand. D'autre part, il n'y a presque jamais de raccord entre deux axes de brachyanticlinaux, et je ne connais qu'un exemple de liaison entre deux de ces plis (IV et V) par une bifurcation commune. (') D'après une Communication orale, M. Léon liertrand est arrivé, indépendam- paent de moi, à une conclusion analo<;ue pour une partie des Alpes-Maritimes. ( 387 ) » Ainsi, dans celte tectonique, constituée par des brachyanticlinaux et des dômes, toute une série de caractères atteste l'indépendance presque complète des éléments structuraux et la faiblesse des forces directrices en jeu dans le mouvement qui lui a donné naissance. » Il faut noter la ressemblance entre cette structure et celle de la région de Castellane avant le dépôt du Nummulitique, telle que l'a reconstituée M. Zûrcher. En Dévoluy, comme là, ce bossellement préalable a grandement influencé les ridements ultérieurs. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les réfractions extraordinaires observées au bord des lacs et connues sous le nom de Fata Morgana. Note de M. André Dei.ebecque, présentée par M. Mascart. « M. Forel, le savant professeur de Lausanne, a appelé l'attention de l'Académie (') sur les différentes réfractions qui se produisent à la surface des lacs et dont l'une des plus extraordinaires, observée depuis longtemps au détroit de Messine, est connue sous le nom de Fata Morgana. » Elle est, d'une manière générale, caractérisée par ce fait que les ob- jets situés sur la rive opposée du lac semblent singulièrement étirés dans le sens vertical; les rochers, les murs, les maisons paraissent transformés en d'immenses constructions, dont les Italiens ont fait les palais de la fée Morgana. Les Fata Morgana sont un phénomène extrêmement instable et qui ne dure, en général, que quelques minutes; lorsqu'il cesse, l'objet, dont les dimensions verticales étaient si agrandies, prend souvent des pro- portions extrêmement réduites. Comme M. Forel l'a constaté avec moi, les Fata Morgana n'occupent qu'un segment limité et perpétuellement va- riable de l'horizon; tout à côté d'elles, se produisent fréquemment des ré- fractions d'un ordre tout différent. Je ne les ai observées sur le Léman que par des temps calmes, et lorsque la température de l'air est notablement plus chaude que celle du lac; mars, avril et mai sont les mois où elles sont les plus belles. M Plusieurs savants, parmi lesquels je citerai de Humboldt, Woltmann, Charles Dufour, ont parlé des Fata Morgana; mais, jusqu'à présent, on n'en a pas, à ma connaissance, donné d'explication satisfaisante; car, dans (') i.'omptes rendus, t. CXXIII, p. i6i; 20 juillet 1896. ( 388 ) le cas où l'air est plus chaud que l'eau du lac, nous observons tantôt les Fata Morgana, tantôt, et le plus souvent, le mirage connu sous le nom de mirage sur eau froide, et qui a été fort bien étudié par Bradais ('); dans ce dernier mirage, les objets éloignés ont leurs dimensions verticales ré- duites. Il semble singulier que les mêmes conditions thermiques puissent donner naissance à deux mirages diamétralement opposés. Voici comment je ois pouvoir expliquer cette anomalie apparente. » En observant maintes fois les Fata Morgana avec une lunette puis- sante, j'ai constaté que, en réalité, les objets ne sont pas agrandis, mais qu'il se produit plusieurs images superposées du même objet, qui sont tantôt directes, tantôt renversées. J'en ai compté jusqu'à cinq. Comme ces images sont, en général, très rapprochées; que parfois même elles em- piètent l'une sur l'autre, il est très difficile de les séparer à l'œil nu, et elles donnent l'illusion d'un objet agrandi. Parfois, une partie seulement de l'objet donne naissance à des images multiples. Ainsi j'ai vu souvent des barques avec deux coques, les voiles ne présentant rien d'extraordinaire; quelques instants plus tard, il ne restait plus qu'une coque et les voiles paraissaient gigantesques. » Il semble résulter de ces observations que les Fata Morgana ne sont qu'un mirage à images multiples. » L'analyse mathématique peut d'ailleurs rendre compte des faits ob- servés. Dans sa Notice sur le mirage (-), Bravais démontre la possibilité de trois images, dans le cas où « une couche d'air chaud vient se superposer » plus ou moins brusquement à une couche d'air froid, et lorsque le calme » subséquent de l'atmosphère permet à ces deux nappes de subsister » quelque temps dans cet état ». Mais ce sont là précisément les conditions qui sont remplies pendant l'apparition des Fata Morgana, puisque, comme je l'ai dit plus haut, il est nécessaire, pour que le phénomène se produise, que l'air soit très calme et notablement plus chaud que l'eau. Cette existence de trois images n'est qu'un cas particulièrement simple des Fata Morgana. J'ai essayé d'expliquer par l'analyse la production des cinq images que j'ai observées, mais j'ai été arrêté par la complication des calculs. (') Bravais, Notice sur le mirage {Annuaire niéléorologiijue de la France, p. 256; i852). (') Bhavais, loc. cit., p. 264. ( 389 ) » Bravais montre aussi comment, clans 1h cas de trois images, certaines parties seulement d'un objet donnent lien à des images multi])les : ce phé- nomène se produit également, comme on l'a vu. » Enfin, si l'on réfléchit que deux c(Hiches d'air de densités très diffé- rentes ne peuvent rester longtemps superposées l'une à l'autre sans se mélanger, on se rendra facilement compte de l'instabilité du phénomène, cl l'on comprendra pourquoi les Fata Mor^ana et le mirage sur eau froide peuvent se succéder si rapidement dans la même région du lac. » M. L. MiRiNSï adresse une Note relative h la résolution de l'équation générale du cinquième degré. I.a séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. BULLF.TIiV BIBLIOGRAIMIIQUE. Ouvrages reçus dans i.a séancf du 17 août 1896. Annales des Ponts et Chaussées, 1 896. Juin. Paris, Y"" Ch. Dunod et P. Vicq; I vol. in-8°. Journal de la Société nationale d'Agriculture de France. Tome XVIII. Juillet 1896. Paris, imp. Marelheux; i vol. in-8°. Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire- Inférieure. 1893. 1^ semestre. Nantes, Mellinet et C; i vol. in-8°. Recueil de Médecine i^étérinaire, publié par le Corps enseignant de l'École d'Alfort. Tome III. N" 15. i5 août 1896. Paris, Asselin et Houzeau; i vol. in-S". Revue générale des Sciences pures et appliquées. N° 15. i5 août i8g6. Paris, G. Carré et C. Naud; i fasc. gr. in-8°. La Nature. Revue des Sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie. Rédacteur en chef: Gaston Tissandier. Paris, Masson etC'^; i fasc. in-4". c. R., i8n6, 2- Sen-.fstre. (T. CXXIII, N" 7.) ^^ ( -^90 ) Journal cl Hygiène; Climatologie, publié par M. le D' Phosper de Pietra Santa, lauréat de l'Inslitut (Académie des Sciences). Jeudi i3 août 1896. Paris, Cliaix ; i fasc. in-4°. De la propagation des vibrations électriques le long d'un fil métallique, par M. Nicolas Boulgakof. Saint-Pétersbourg, 1895; i vol. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -V1LI>ARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. (epuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Diinanche. IlsfonneiU, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deui les, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel lart du i" janvier. Le prix lie l'abonnement est fixé ainsi t/uil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais do poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, ' chez Messieurs : chez Messieurs : Michel et Médan. 1 Cliaix. Lorient .- ( Baunial. . - ( M"' lexier. < Jourdan. (ruIT. \ Georg. L Courlin-Hecquel. ( Germain etGrassin. ( Lachése. t.yon . . . .. < Cote. r* ers 1 Chanard. 1 Vitte. onne Jérôme. Marseille Ruai. nçoii Jacquard. / Avrard. Montpellier . . j Calas. ■■ \ Coulel. (eaux Foret. Moulins . Martial Place. 1 Muller (G.). / Jacques. •«'«■« . Renaud. / Lefournier. Ncincy , . . . . \ Grosjcan-Maupin. ( Sidot frères. ( \ F. Robert. 1 J. Robert. Nantes \ Loiscau. ( Veloppc. nbery bourg nonl-Ferr.. ( V Uzel Caroff. Massif. Pcrrin. Henry. Marguerie. ( Juliot. 1 Ribou-Collay. ; Lamarclie. Ratel. ' Roy. \ Lauverjat. ( Crcpin. 1 Drevet. ( Gratier et O'. Ntce j Barma. " ( Visconti et G''. .. Thibaud. Orléans Poitiers.. . . Luzeray. 1 Blanchier. Rennes Rochefort . . Rouen ( Druinaud. Plilion et Hervé. . Girard (M""). ^ Langlois. ( I.estringant. 1 ■>ble S' -Etienne . . . Toulon Toulouse . . Clievalier. ( Bastide. ( Rumèbc. ( Gimet. \ Privât. ; Boisselicr. ichelle Fouclier. •vrt ( Bourdignon. ( Dombre. Tours .. Péricat. ' Suppligcon. Vallée. Quarré. Valenciennes.. \ Giard. ( Lemailre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen ) et C". Athènes . Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C''. Daines. , Friedlander et lils. I Mayer et Muller. gg,.„f; l Schmid, Francke et \ C". Bologne Zanichelli. / Ramiot. Bruxelles [ Mayolezet Audiarte. 1 Lebègue et C''. 1 Sotscheck et C°. Bacharest i , „ ,,,,.,, { ( Carol ) Millier. Budapest Kilian. Cambridge Dcighlon, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Olto Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence -Seeber. Gand Hosle. Gènes Cciif. , Cherbuliez. Genève . Georg. ( Stapeliuolir. La Haye Belinfante frcics. ) Benda. I Payot Barth. Brockhaus. Leipzig <' Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. Londres . Luxembourg. w Lausanne. Liège. chez Messieurs : Dulau. Hachette et C" Nuit. V. Buck. Libr. Gutcnlierg. Madrid |Romoy Fusse!. I Gonzalès e bijos. [ F. Fé. Milan ( Bocca frères. ■ ( Hœpli. Moscou Gautier. / F'irchheim. IVaples Marghieri di Glus. ( Pellcrano. i Dyrscn et Pfeiffcr. New-york j Slechert. ' Westerinann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Clausen. Porto Magalhaés et Mnniz Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. \ Loesclieret C". Rotterdam Kramers et (ils. Stockholm Samson et Wallin. ( Zinserling. ( Wolir. Bocca frères. Brcro. Clausen. RosenbergetScllier Gebethner et Wolff Rome . I S' Petersbourg, Turin . Varsovie Vérone Drucker. ( Frick. ' ■ j Gerold et G". ZUrich Meyerel Zeller. Vienne . 'ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1«" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4'"; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — (i'^' Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. UPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : lel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÉset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les es, par M. Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les pliéaoïnènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières s, par M. Claude Beknabd. Volume in-4'', avec Sa planches ; i856 15 fr 16 II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences: e concours de i853, et puis remise pourcelui de 1856, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- taires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bbosn. 10-4". avec 37 planches; 1861.. . 15 fr. Itméme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science»- i W 7. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 17 août 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DBS MEMBHES BT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Page*;. | Pages. .M. liEitTiiELOT. — Sur les mines de cuivre 1 dénie Communication, relative à quelques du Sinai, exploitées par les anciens Egyp- 1 propriiHcs dos racines primilivis et des ra- tions . M. DK JoNQUiÉiiES. — Au sujet d'une précé- cines secondaires des nombres premiers. . ^71 MÉMOIRES PRESENTES. M. IIdnoui; adresse un .Mémoire relatif à un appareil destiné à la navii,'ation aérienne. CORRESPONDANCE. jM. p. Tacchini. — Résume des observations solaires faites à l'observatoire royal du Collège romain, pendant le premier se- mestre iSgi) M. P. ViLLARD. — Combinaison de l'argon avec l'eau M' ' \\ .vxD.\ SczAWiNSK.\. — Sur la struc- liire rcticulaire des cellules nerveuses cen- trales M.M. J. .\rii.\NASiu et J. Cai(V.\llo. — Con- tribution il l'étude de la coagulation du sang BULLETI.N BIBLIOGRAPHIQUE 37.5 37fl .380 M. LoNDON. — Influence de certains agents sur les propriétés bactéricides du sang . . M. P. LoRY. — Sur la tectonique du Dévo- luy et des régions voisines à l'époque cré- tacée j^ M. André Delebecque. — Sur les réfractions extraordinaires observées au bord des lacs et connues sous le nom de Fata Mor- gana M. L. MiRiNNY adresse une Note relative à la résolution de l'équation générale du cinquième degré 3S3 38() PARIS. — IMPIU.MERIE GVUTHIER-VILLARS .ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 53. I.t Gvrant ; r.AUTlllER'ViLLAi.» 1896 SEP 17 189S SECOi\D SEMESTRE Sam COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR mm. IiBS SECnÉTAiaES PEHPÉTUEEiS. TOME CXXIII. W 8 (24 Août 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et. 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article \". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus l^ pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Noles^ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles oïdinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à , l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. I Tous les six mois, la Commission administrative fait •; un Rapport sur la situation des Comptes rendus après \ l'inipressioii de cliaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat an plus tard le Samedi qui précède la séance leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les , avant 5''. Autrement la présentation sera remise à 1» v,;,nce suivante. SEP 17 1898 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 24 AOUT 1896. PRÉSIDENCE DE M. A, CORNU. 3IEM0IRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. M. TissERAXD donne des nouvelles de l'observation de l'éclipsé totale de Soleil du g août dernier : « M. Deslandres, chargé d'une mission par le Bureau des Longitudes, a observé dans l'Ile de Yéso, par un temps peu favorable : les résultats sont maigres, d'après sa dépêche; il semble cependant que M. Deslandres ait pu faire quelques observations sur la rotation de la couronne solaire. » M"'' Klumpke, attachée à l'Observatoire de Paris, devait observer à Watso en Norwège; elle a eu mauvais temps. » Notre confrère, M. Backlund, directeur de l'observatoire do Poulkovo, a pu faire de bonnes observations dans la Nouvelle-Zemble. » M. Bigourdan devait déterminer l'intensité de la pesanteur au mont C. R., 1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N« 8.) 5l ( 392 ; Blanc, sous la direction de notre confrère M. Janssen ; le temps n'a pas été prospère jusqu'ici, mais on attendra l'occasion favorable. Un oljserva- teur, placé à (Jiamonix, déterminera l'heure et l'enverra au sommet du mont Blanc par des signaux optiques; cet observateur est d'ailleurs en communication télégraphique avec l'Observatoire de Paris. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. F. RouFFÉ soumet au jugement de l'Académie une « Note sur le pso- riasis; ses rapports avec la syphilis ». (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, Potain.) M. Clere soumet au jugement de l'Académie un Mémoire dont les diverses parties portent pour titres « L'Électricité, Le Monde solaire, La Terre ». (Commissaires : MM. Faye, Poincaré.) CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une « Flore de France », par MM. G. RouyetJ. Foucaud. (Présenté par M. Chatin.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les transfonnalioiis des équations de la Dynamique. Note de M. Paul Paixlevé, présentée par M. Tisserand. « Dans un chapitre d'un Mémoire que l'Académie a bien voulu cou- lonner (prix Bordin, iSg/J) et qui paraîtra prochainement dans les Acta Malhemaliea, je suis revenu sur le problème de la transformation des équations de Lagrange. Les résultats suivants, que je n'ai pas publias encore, complètent tm Mémoire antérieur, paru dans le Journal de mathé- matiques (janvier 189/1). » Je considère exclusivement les systèmes d'équations de Lagrange, où les forces Q, ne dépendent que des paramétres .r, . . . , j:„, et où la force vive T est une forme quadratique en .v\ , . . . x\^ indépendante du temps : T-^. Soit [g, Q,j ou (A) et [JJ, q;] ou (A,) deux tels systèmes. ( 393 ) Ces systèmes sont dits correspondants s'ils définissent les mêmes trajec- toires. Un système (A), pris an hasard, admet les correspondants [Ct?f",cQ,], où C et c sont deux constantes; un système (A), où les Q, dérivent d'nn potentiel U, admet les correspondants (indiqués par M. Dar- boux) a, h, c, d, étant des constantes. Ces correspondants seront dits correspon- dants ordinaires. L'existence de correspondants non ordinaires entraîne l'existence d'inlégrales quadratiques des systèmes (A), (A,). » Quand toutes forces Q, sont nulles, il en est de même des forces Q'^; les géodésiques de ds- et de ds"^ coïncident, et Von peut passer de (A) à (A, ) par un changement de variables dt = X(ir,. . .,a7„)c/^,. Quand les forces Q, ne sont ])as toutes nulles, deux cas sont à distinguer suivant que les géo- désiques de ds- et de ds\ coïncident ou non : (A) et (A,) sont dits corres- pondants de première espèce dans le premier cas, de seconde espèce dans le second cas. Dans le premier cas, à tout système de forces Q, on peut associer des forces î^ i telles que {k) et {k^) se correspondent, et l'on passe de (A) à (A,) par une transformation dt = 'k(^x^. ..,x^)dty. (Voir le Journal de Mathéma- tiques, l&iwier 1894.) » Ces résultats rappelés, occupons-nous d'abord des correspondants de première espèce. » Pour cela, traitons la question suivante : )> Étant donné un système différentiel ITÔT = Zà^hjK^^^ ■•■y ^n)-^ -^ =i'l\X^, ..., X„, ^, -^ j («■= 1,2, ..., n), où 6 est un paramètre, et a;,, . . . , iK„ les coordonnées d'un point de l'espace à n dimensions; quelles sont les conditions nécessaires et suffisantes pour que les trajectoires de (^\) soient les géodésiques d'un ds- ? » Tout d'abord, une transformation bien élémentaire permet de supposer I — n que la somme \ ^— ^ est identiquement nulle. Cette restriction faite, les /:= I conditions nécessaires et suffisantes cherchées sont que le système linéaire de v^ de ,. de v" àe . (.) -^ = ^ (y=4,8,..../0 (0 ( 394 ) admette une intégrale 0(.r x„,p />„) qui soit une forme quadra- tique enjD, p„. » Pour que les trajectoires de (i) soient les géodésiques de deux ) Pour n > 2, les correspondants de première espèce de deux systèmes (T, U), [(U -\-h')T, U] forment encore une classe remarquable de cor- respondants de deuxième espèce. Mais je n'ai pas démontré que cette classe soit la seule. » MÉCANIQUE. — Sur une proposition de Mécanique. Note de M. F. Siacci. « Dans la Mécanique analytique, la proposition suivante est donnée comme un principe de Statique : » De toutes les situations que prend successii'ement le système, celle où il a ( 396 ,) la plus grande ou ta plus petite force rive est aussi celle où il le faudrait placer d'abord pour qu'il restât en équilibre ( ' ). » Cette proposition est en opposition avec plusieurs mouvements bien connus : le mouvement elliptique des planètes, le mouvement du pendule conique ou plan, le mouvement des projectiles dans le vide, etc. ; donc elle n'est pas vraie. La réciproque est vraie, c'est-à-dire : » Si le système passe par une position où il pourrait rester en équilibre, dans celte position, la force vive est maxima ou minima; ou, plus exactement, la différentielle de la force vive est nulle. i> C'est la proposition eirectivement démontrée par Lagrange. » GÉOMÉTRIE. — Sur une double série récurrente de points toujours homocy- cliques et de cercles toujours en collinéation, attachés aux polygones d'ordre 3, 4. 5, . . ., résultant de v droites indépendantes, employées successivement dans un ordre donné. Note de M. Paul Serret. (i 1 . Supposant tracées dans le même plan v droites quelconques o = T, = T2 = ... = Tv, groupons d'abord les deux premières droites, puis les trois premières, ensuite les quatre premières, . . ., et, désignant par P P P P les polygones d'ordre 2, 3, 4. 5, ... formés par les droites de chaque groupe, considérons alternativement les « équilatères » (-) déterminées, ou les faisceaux d'équilatères du deuxième, troisième, quatrième, ... degré, « conjuguées m à ces polygones, ou représentées par rapport aux droites de chaque groupe par les équations suivantes : (2) o = i;/,T;^H„ (3) oî=2^/,T; = H, + \h;; (4) o = 2:/,T:^H„ (5) o = -;/,ïî=H3-hlH;; (6) o = v«/,t: = H„ (7) o = 2:/,t;=h,-+-:kh;; (') Mécanique analytique, 4" édition, t. 1, p. 70. (') Compte!: rendus, 19 aoi'it. ?.fi aoftl, 16 septembre 189.5, p. 34o, 872, ^38. ( 397 ) et soient (S) 2', (3'),4', (5'),6', (7'), ..., les points ou les cercles attachés alternativement aux polygones p„ p p p p p comme centres, ou lieux du centre des équilalères (2), (3), (4), (5), ((3), (7). •••• )) On a établi déjà ( ' ), et l'on peut démontrer plus directement, sur les seules équations actuelles, que chacun des cercles de la suite (S) passe par les deux points de cette suite entre lesquels il se trouve compris : Par exemple, le cercle (.1') par les points 4', 6'. » Pour le point l\' cela est évident : l'équilatère (4), de centre 4'. coïn- cide avec celle des équilatères (5) que l'on obtient en faisant l. ~ o; et son centre 4' est un point du cercle (5'), lieu du centre de ces équilatères. » Pour le point 6', écrivons d'abord, au lieu de (6), avec une notation qui s'explique d'elle-même, (H,) o = i;7,T; = ABCD + a. et prenant, alternativement, par rapport à l'équilatère H,, les premières polaires de deux points distincts/?', p" de la droite Tg, savoir (h;) o = :s^/, t; t^ = 2A' bcd + 2C, + c; ,,, ( h; ) o = :l\ /, t; t= = s a"b c d -h 2 c, + c;.,,„ , éliminons, entre celles-ci, la fonction du second degré C^. La double équation résultante (H3-H;) o = i^/; T] =:2 A'BCD — 2:a"bcd + c:.^,,— c:^,„ représentera une équilatère du troisième degré, comprise dans la forme (5) et ayant son centre au point 6', centre commun de l'équilatère (6) ou (H ,), et des quatre faisceaux réguliers o = ABCD = iA'BGD = IA"BCD = I:A'BCD- :2A"BCD. L'une des équilatères (5) a donc pour centre le point G', et ce point 6' appartient an cercle (5), lieu du centre de ces équilatères. M 2. Cette propriété établie, les points et les cercles de la suite (S) en résultent aussitôt. (') Comptes rendus, i6 septembre tSgS, p. 44 1- ( 398 ) » En effet, le point 2', atlaché à l'angle TiT^ comme centre de l'équila- tère(2), conjuguée à cet angle, est connu a priori : c'est le sommet de l'angle TjTj, et c'est' aussi un premier point du cercle suivant (3), at- taché au triangle (T, T0T3). » Le cercle (3') passe donc par l'un des sommets, donc par les trois sommets du triangle (T, T^T^) : c'est le cercle circonscrit à ce triangle ; et c'est aussi un premier lieu du point suivant 4'j attaché an quadrilatère (T|...T,, ). Ce point 4' ^st donc situé à la fois sur les quatre cercles ana- logues, circonscrits aux triangles formés des droites T,, . . ., T4 prises trois à trois : par une proposition connue, c'est le foyer de la parabole inscrite au quadrilatère (T, .. .T4); et c'est aussi un premier point du cercle sui- vant (5'), attaché au pentagone (T, . . . T5 ). » De là, successivement, cinq points du cercle (5) dans les foyers des cinq paraboles inscrites aux quadrilatères formés des droites T,. . .T5 prises quatre à quatre, et la coïncidence du cercle (5') avec le cercle de Miquel relatif au pentagone (T,. . .T^); puis, dans ce cercle, un premier lieu du point 6' attaché à l'hexagone (T,. . . .To) : donc ce point 6' lui-même, ou un premier point du cercle (7); et ainsi de suite, indéfiniment. » 3. Nous retrouvons donc de la sorte, comme application de notre théorie des équilatères d'ordre quelconque, mais avec des propriétés nou- velles et par une analyse ne portant que sur des réalités concrètes, la même série si remarquable de points et de cercles, rapportés par M. Sal- mon, et obtenus en premier lieu par M. Clifford, à l'aide de cette Méta- physique spéciale que ses créations mêmes n'ont pu imposer encore à tous les esprits, et qui s'est trouvé, un jour, édifice si singulièrement, en re- gard du moins métaphysique des siècles et de la main des plus positifs des hommes, sur les points imaginaires de l'infini. » Bien qu'entièrement distincts de ceux-là, théoriquement, les points et les cercles que nous venons de retrouver ne différent pas, en fait, îles points et des cercles de M. Clifford : comme il suit de la construction dé- finitive des uns et des autres; et leur superposition effective entraîne seu- lement la superposition de leurs propriétés. C'est ainsi, par exemple, que le cercle de Miquel peut être considéré, avec M. Clifford, comme « lieu du foyer des courbes de classe 3, ayant pour tangente double la droite de l'infini, et inscrites au pentagone considéré » ; avec nous, comme « lieu du centre des équilatères du troisième degré conjuguées à ce nièiuc penta- gone ». Mais ces équilatères cubiques et ces courbes spéciales de classe 3 ( 399 ) ne paraissent avoir d'autre lien entre elles que celui qui assigne un même cercle comme lieu géométrique du centre des unes et du foyer des autres. » PHYSIQUE. — Sur la convection électrique suivant les lignes de force, produite par les rayons de Rôntgen. Note de M. Auguste Righi, présentée par M. Mascart. (Extrait.) « Dans mes publications diverses sur les phénomènes électriques pro- duits par les rayons de Rontgen, j'ai toujours interprété les faits observés comme s'il était démontré que le mécanisme de la propagation de l'électri- cité est le même que lors de la dispersion par les pointes aiguës, ou de la dispersion à la surface des conducteurs chauffés au rouge, ou de la disper- sion produite par les rayons ultra-violets. Je me réservais de montrer, dans un Mémoire comprenant l'ensemble de mes recherches sur ces phéno- mènes, de quelle manière l'électricité se propage dans les gaz traversés par ces rayons; je crois bon cependant de faire connaître, dès à présent, quelques expériences qui me paraissent démonstratives. » Une boule métallique est placée à quelques centimètres d'une lame d'ébonite qui porte, sur la face extérieure, une armature métallique. Entre la lame et la boule, on place une petite croix d'ébonite. La boule et l'armature sont maintenues chargées d'électricités contraires, au moyen d'une petite machine électrique. » Si, la boule étant négative, on fait tomber sur sa surface des rayons ultra-violets, on obtient sur l'ébonite, après un temps suffisant, Vombre clectrique de la croix. Il suffit de prendre la lame d'ébonite et de projeter sur elle le mélange de soufre et mi- nium, pour voir apparaître une croix jaune sur fond rouge. » Au lieu des rayons ultra-violets, faisons agir les rayons X. Dans ce but, on em- ploie un tube de Crookes placé de manière que les rayons X qui en émanent traversent l'air qui se trouve entre la boule et la lame. Il est bon de placer, entre le tube et les autres appareils, une grande lame mince d'aluminium (ou mieux de renfermer le tube dans une enceinte métallique) communiquant avec le sol. Le résultat de l'expérience est le même que précédemment. » La forme de l'ombre et la place qu'elle occupe indiquent qu'elle est projetée par les lignes de force. La croix arrête mécaniquement celles des particules électrisées qui se meuvent suivant les dites lignes, qui la rencontrent, de manière qu'elles ne peuvent pas aller déposer leur charge sur l'ébonite. » La poudre jaune qui adhère dans l'ombre y est attirée par la charge d'iniluence de l'armature. » Pour juger jusqu'à quel point les trajectoires des particules électrisées coïncident avec les lignes de force, j'ai eu recours aux. systèmes cylindriques, comme j'avais fait déjà lors de mes recherches sur les autres cas de dispersion. C. R., 1896, 2« Semestre. (T. CXXIII, N" 8.) 02 ( 4oo ) Au lieu de la boule, on emploie un long cylindre et, au Heu de la croix, une bande rectangulaire d'ébonite. Les lignes de force sont alors des arcs de cercle, et il est aisé de calculer d'avance la place que Tonibre de la bande doit occuper. Après l'expérience, on vérifie que l'ombre occupe sensiblement la place prévue. » Il me semble que ces expériences montrent bien l'existence d'une convection suivant les lignes de force et viennent ainsi confirmer mes vues anciennes sur le mécanisme de la propagation de l'électricité dans les gaz. » Je suis heureux de constater l'accord entre ma manière de voir et celle qu'a formulée récemment M. Villari ('). Ce physicien conclut, de ses ingénieuses expériences, que la dispersion produite par les rayons X est une convection : mes expériences précisent davantage le mécanisme du phénomène, en indiquant quelles sont les trajectoires parcourues. « PHYSIQUE. — Utilité, en radiographie, d' écrans au suif ure de zinc phosphores- cent; émission, par les vers luisants, de rayons traversant le papier aiguille. Note de M. Charles Hexrv. « Je substitue aux écrans simplement fluorescents de platirio-cyanure de baryum, de tungstate de calcium, etc., un écran de mon sulfure de zinc phosphorescent, recouvert d'une feuille de papier aiguille et j'applique sur le papier l'objet à radiographier. Après quelques minutes d'exposition au rayonnement de l'ampoule de Crookes, je transporte l'écran dans la chambre noire; les profondeurs de l'objet, opaques aux rayons Rontgen, apparaissent en noir, les parties transparentes en clair; je puis étudier à loisir, pendant un quart d'heure au moins, les moindres détails de l'image ; en chaufïant légèrement l'écran avec une source de chalein* obscure, je puis continuer plus longtemps cet examen. Cette méthode, qui permet une grande économie d'énergie électrique et d'ampoules, se recommande dans les exhibitions, les cours et dans tous les cas où l'on n*a pas besoin de con- serverie document radiographique. » J^e sulfure de zinc phosphorescent est incomparablement plus sensible aux rayons Rontgen que le sulfure de calcium; si l'on expose pendant cinq minutes, à un même rayonnement de l'ampoule, une plaque émaillée de sulfure de calcium et un écran de sulfure de zinc, la première est à peine brillante tandis que le deuxièm* est voisin de sa saturation lumineuse. (') Comptex rendus, 1 3 juillet 1896. -( 4oi ) » J'ai eu l'occasion, ces derniers soirs, de placer, durant des temps variant d'une demi-heure à deux heures, quelques vers luisants sur des plaques photographiques enveloppées de papier aiguille : au développe- ment, on distingue sur la plaque des traînées noires et blanches, qui repro- duisent assez exactement l'itinéraire parcouru par les lanternes sous-ven- trales de ces capricieux animaux ( ' ). » ANTHROPOLOGIE. — Le gisement quaternaire de la Micoque. Note de MM. G. Chauvet et E. Rivière. .. Zanichelli. [ Ramiot. Bruxelles j MayolezetAudiarte. Lebègue et C". Sotscheck et C°. ( Carol ) MûUer. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, Bell et C°. Christiania Caramermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. / Cherbuliez. Genève ! Georg. { Stapelmohr. La Haye Belinfanle frères. I Benda. I Payot Barth. Brockhaus. Leipzig / Lorentz. J Max Rtibe. \ Twietmeyer. ( Desoer. \ Gnusé. Lausanne. Liège. Milan . chez Messieurs : i Dulau. Londres Hachette et C" ( Nutt. Luxembourg.... V. Buck. / Libr. Gulenberg. Madrid Romoy Fussel. j Gonzalès e hijos. l F. Fé. Bocca frères. Hflepli. Moscou Gautier. iFurchheim. Marghieri di Giu». Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. New- Vork Stechert . ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C* Palerme Clausen. Porto Magalhaès el Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. „ l Bocca frères. Rome . S'-Petersbourg. . Loescher et C'V Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et VVallin. Zinserling. Wolff. Bocca frères'. Brero. Clausen. ( RosenbergetScllier Varsovie Gebethner et WollJ Vérone Drucker. ( Frick. Vienne \ ^ ( Gerold et C". Zurich Meyer et Zeller. Turin. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. «Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SDPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : me I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERsÈset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les ites, par M. Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion de? matières es, par M. Clacde Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. me II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences le concours de i853, et puis remise pour celui de iSS^, savoir : « étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ntaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de' leur disparition successive ou simultanée. — Recherchei la nature rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronm. In-4''. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science». K 8. TABr.E DES ARTICLES. (Séance du 2/i août 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DBS MKMnitES RT DES COUnRSPONnANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. TissEiiAND donne à l'Académie quelques renseignements •iurTobservali on de l'éclipse totale de Soleil du y août i^^f'. Pages MEMOIRES PRESENTES. M. F. Bouri'É soumel au jugement de l'Aca- démie une " Note sur le psoriasis; ses rap- ports avec lu syphilis » ji)2 M. Clkre soumet au jugement de l'Académie un Mémoire dont les diverses parties portent pour titres : « L'Électricité7'l.e Monde solaire, La Terre » -iiii CORRESPONDANCE. .M. le Secrétaire rERPÉriEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une c< Flore de France », par MiM. G. liouy Kl J. Foucaud M. Paijl P.unlevé. — Sur les transformations des équations de la Dynamique M. F. S[ACGi. — Sur une proposition de Mé- canique M. Paul Serret. — Sur une double série récurrente de points toujours liomocy- cliques et de cercles toujours en collinéa- tion, attachés aux polygones d'ordre 3, .'(, 5, ,.., résultant de v droites indépen- dantes, employées successivement dans un UlLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 3g 5 302 3,|ô ordre donné Syli M. AfGUSTE RiGHi. — Sur la conveclion élec- trique suivant les lignes de force, produite par les rayons de Rôntgen 3yy M. Charles Henry. — litilitc, en radiogra- phie, d'écrans au sulfure de zinc phospho- rescent; émission, par les vers luisants, de rayons traversant le papier aiguille .'(Oo M. G. CiiALVET et E. liiviÈRE. — Le gise- ment quaternaire de la Micoque 4'" M. J. JoFFHov adresse une Note relative il un théorème de Géométrie .". . . 4"'* M. N. BiGNAN adresse une Note relative au sulfure de magnésiom 4"3 404 PAKIS. — IMPRLMEUIlî GAUTHIEU-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 53. I.t Gérant ; Gautuier-Villahs. OCT ^ 1896 1896 SECOND SEMESTRE. Jû5.y COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR mUI. liBS SECRÉTAIRES PERPÉTUEI^S. TOME CXXIII. N^ 9 (31 Août 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLA RS ET FILS. IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ^"1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. I.es Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"^. — Impressions des travaux de l'Académie. I.es extraits des Mén oires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Bapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pagps par numéro. Un Corresj)ondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; ce|;cndant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noies ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui lait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le lonl pour les articles oïdinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le meicredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait " ini Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs lUémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant E*'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. OCT ^ 1396 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 31 AOUT 1896. PRÉSIDÉE PAR M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Henri Resal, Membre de la Section de Mécanique, décédé le 22 août à Annemasse (Haute-Savoie) après une courte maladie. Ses obsèques ont eu lieu le 25 août, à Étang-sur-Arroux (Saùne-et-Loire). ARITHMÉTIQUE. — Au Sujet des nombres premiers dont un nombre quelconque donné ne peut être racine primitive. Note de M. de Joaquières. « Une faute d'impression, qui s'est glissée dans le Compte rendu de la séance du 17 août 1896 (t. CXXIII, page 'i']\, ligne 25), dénature la for- C. R., 1896, 2' Semestre. (T. CXXHI, N» 9.) 53 ( 4o6 ) mule, concernant le nombre 7, que le P. Pépin avait bien voulu me com- muniquer : au lieu de p — 281 + (...), il faut lire /) = 28/ + (. . .), et je devais cette rectification à mon savant et obligeant correspondant. J'aurais pu, il est vrai, me borner à la présenter dans VErrata('); mais, outre qu'elle y eût été moins aisément remarquée, il m'a paru plus convenable d'en faire l'objet d'une courte Note, d'autant qu'elle me fournit l'occasion d'une observation plus générale, qui ne sera peut-être pas sans intérêt pour les personnes qui s'occupent de ce genre de questions. » La formule dont il s'agit pour le nombre 7, déduite par le P. Pépin de la loi de réciprocité due à Legendre, découle directement aussi des règles que Gauss a formulées dans les n°* 147, 148 et 149 des Disquisi- tiones. Ces règles tracent clairement et brièvement la marche à suivre pour écrire d'un seul coup les formes linéaires de tous les nombres premiers qui sont diviseurs de la formule x'^ zp A, oîi x'^ est un carré indéterminé et A un nombre quelconque donné, et où il faut prendre le signe supérieur si A impair est de la forme 4« + i, et le signe inférieur s'il est de la forme 4rt — I, et pareillement si, A étant pair et égal à ± 2Q, Q est de l'une des formes 8/i -f- 1,7, ou bien 8n + 3, 5. Les nombres premiers contenus dans les formes de diviseurs déterminés de la sorte étant aussi, je le répète, tels, que A ne peut être racine primitive d'aucun d'eux, il s'ensuit que le problème, signalé incidemment, pour les cas particuliers de A ^ 2, 3, 5 dans l'appendice final de ma Communication du 29 juin 1896 (et qui, je crois, n'avait pas encore été explicitement énoncé), se trouve rigoureuse- ment résolu pour toutes les valeurs possibles de A. » On trouve ainsi, pour citer un nouvel exemple, que le nombre i t ne peut être racine primitive d'aucun des nombres premiers contenus dans l'une ou l'autre des dix formes suivantes : 44 i -H (r, 5, 7,9, 19, 23, 35, 37,39,43), savoir 19, 37, 43, 79, 83, 89, 97, 107, 1 13, . . ., etc. » (') Comptes rendus, t. CXXIII, p. 874, ligne i3, au lieu de AI + a{k = o, I, 3, 3, . . . ); lisez kt ^ a{t^o, \ ,2., 2), . . .). (4o7 ) BOTANIQUE . — Caractères exlèrieiirs et modes de répartition des petits tubercules ou tuhercaloides des Légumineuses. Noie de M. D. Clos. « La vaste famille des Légumineuses à laquelle, en considération de la composition si variée des feuilles et de la singulière conformation de la fleur du groupe papilionacé, on a été parfois tenté d'assigner le premier rang dans le règne végétal, a encore gagné en importance dans ces der- nières années, par les nombreuses recherches qu'ont suscitées, au double point de vue micrographique et physiologique, les petits renflements ou tuberculoïdes (^) , d'une organisation toute spéciale, dont sont fréquemment chargées leurs racines. » Mais l'étude morphologique de ces singuliers appareils, sur lesquels j'appelais l'attention dès 1848 {Ébauche de la Rhizotaxie) et en i852 {An- nales des Sciences naturelles), n'a peut-être pas encore été suffisamment approfondie; elle comporte avant tout la comparaison détaillée du plus grand nombre d'espèces possible, appartenant à la plupart des genres, et fournies soit par les herbiers, soit par les jardins botaniques et les flores locales. Ces trois sources d'informations ont été mises à contribution à l'École de Botanique de Toulouse pour la rédaction de la présente Note. » 1. La grosseur des tuberculoïdes, toujours très réduite, varie d'une tête d'épingle à celle d'un pois; leur forme peut se rapporter à deux types : tantôt et le plus souvent, passant de la globuleuse à l'ovoïde ou à l'ellip- soïde, tantôt en poire ou aplatis en bourse à pasteur, ou en éventail plus ou moins lobé, parfois renflés en fraise, avec ou sans pédicule. La plupart des espèces n'ont que des tuberculoïdes du premier type; plusieurs, notam- ment les Ervum hirsutum et tetraspermum, montrent l'association des deux. Leur nombre, rarement très grand (Galéga), est limité chez la majorité d'entre elles, tandis que d'autres n'en portent, suivant les pieds, qu'un ou deux ou même pas du tout. Il en est qui en sont constamment dépourvues (Pois oléagineux de Chine). » Leur existence ou leur absence ne paraît être en rapport ni avec la forme ou la consistance des racines, ni avec leur degré de vigueur ou de (') Voir Revision des tubercules des plantes et des tuberculoïdes des Légumi- neuses {Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Tou- louse iSgS). ( 'ioS ) développement ; et, à la simple inspection de la plante encore fixée au sol, il est impossible de rien conjecturer à cet égard. S'ils manquent aux ra- cines grêles, longues, pivotantes et très peu ramifiées de quelques espèces de Trèfles ( Trifolium argent ifoUum, T. arvense, etc.), Medicago (M. elegans, M. orbicufaris), Scorpiiirus (S. vermiculata) , etc., ils recouvrent le pivot non moins tenu des Lotus conimbricensis, subpinnatus , etc. » Mais à part quelques autres espèces, où la position des tuberculoïdes est la même, ceux-ci s'observent soit sur les divisions de la racine et les radicelles, soit à la fois sur elles et sur l'axe primaire, même sur le rhizome, chez les unes épars et solitaires, chez les autres diversement groupés, gé- minés, en croix, en lignes régulières ou non, en chapelets, etc., également distribués sur les diverses parties, ou plus nombreux soit vers le haut, soit vers le bas du système souterrain. » Certains arbres (Gainier, Sophora), dont les jeunes pieds en sont toujours dépourvus, en produisent-ils à un âge plus avancé? » L'organisation intérieure des tuberculoïdes est, d'après les recherches d'habiles micrographes, toute différente de celle des radicelles; je n'ai ja- mais pu suivre le passage des uns aux autres, ou découvrir des organes in- termédiaires, double argument en faveur de l'autonomie de chacun de ces corps. » Le fait incontestable de l'existence ou de l'absence des tuberculoïdes dans deux espèces d'un même genre (les Phaseolus nantis et ricciardianus) ou dans des espèces de genres voisins (^Phaseolus, Soja, Lab/ab), ou dans certains pieds d'une espèce à l'exclusion des autres, ne me paraît suscep- tible d'aucune explication plausible, à moins d'invoquer cette supposition toute gratuite que les plantes où ils font défaut sont douées de la faculté d'absorber l'azote directement. » 2. L'examen des tuberculoïdes dans les diverses tribus ou sous-tribus des Papilionacées a donné les résultats suivants : » AsTRAGALiNÉES. — Ces petits corps paraissent manquer aux genres O-rytropis et Phaca et à la plupart des espèces d'Astragales à l'exception des Astragalus arena- riu.t et glycyphyllox (d'après Erikson); Astr. hamosiis et Biserrula Peteciniis n'en montrent que sur quelques rares pieds. » Galégées. — Je les ai vainement cherchés chez Psoralea liiltiminosa (où ils ont été signalés par trois botanistes) et chez Dalca alopecuroides, Lcssertia l)racliysta- cliya. Déjeunes pieds de Sutherlaiidia frulescens en portaient à l'exclusion d'autres; ils abondent chez Darlingtonia glandiiloxa et surtout chez Galega ojfflcinalix. Plu- sieurs espèces de Caragans et d'Indigotiers, Clianlhus puniceus, Baguenaudier et Robinier faux Acacia, sont cités comme pourvus de ces petits corps. ( 4o9 ) » Viciées. — A peu près tous les genres examinés de celte tribu sont dans le même cas, à part Ervilia saliva, où ils font presque toujours défaut; les Ervum lens et hirsutum en ont, mais non E. nigricans: une douzaine d'espèces de Vesces et autant de Gesses observées m'en ont oflert, de même que les Fèves, Pois et Pois chiches. Je n'ai pu en voir chez Lathyrus salivas. » Hédysarées. — Très nombreux chez la Pistache de terre {Arachis) et Bonaveria securigera , Hedysarum coronarium ; ils appartiennent aussi aux Coronilla scor- pioides, Hippocrepis unisilicjuosa, aux Ornithopus perpusillus, compressas, ebrac- leatus, manquant ou non à Scorpiurus sabvillosa, Coronilla crelica (3 pieds en ayant sur 5), Ornithopus salivas, aux Onobrychis petrœa, Crisla-galli et Capul-galli; vainement cherchés par moi chez Hedysarum capitatum , Lespedeza villosa, Adesmia muricala. » Phaséolées. — Existence de tuberculoïdes constatée chez Apios, Pacliyrhizus, les Phaseolus vulgaris et malti/Ioriis. Je les ai vus très abondants aux racines du Phas. nanas et du Vigna glabra, très gros chez ce dernier; certains pieds de Doli- chos sesquipedalis en portaient à l'exclusion d'autres; enfin je n'ai pu en trouver trace chez Soja hispida, Lablab vulgaris, Phaseolus Ricciardi. » GésistéES. — Ils ont été figurés depuis longtemps chez les Lupins, où ils se font remarquer par leur grosseur, et on les a signalés aussi sur : Adenocarpus inlerme- dius, Ononis arvensis, les Genista virgala et canariensis, Cytisas ramosissimus, Anthyllis vulneraria. Le Sarothamnus scoparius m'en a offert de deux sortes; un pied de Genista canariensis n'en avait que deux, et le Gen. umbellata, l'Ajonc com- mun, le Crotalaria incana et V Anthyllis telraphylla en étaient complètement dépourvus. » Trifoliées. — Sous-tribu dont la plupart des représentants sont riches en tuber- culoïdes, notamment : i° Dans le genre Tièlle, où une trentaine d'espèces en sont mu- nies, où quelq\ies-unes (les Trifolium Bocconi, pannonicum, arvense, angustifo- lium, glomeralum, scabram) en manquent le plus souvent, alors que d'autres (les T. campeslre, fragiferum) n'eu ont que sur certains pieds. 2" Dans les Luzernes {Medicago), où j'ai constaté leur présence chez dix-huit espèces, leur absence chez les Med. grœca, laciniala, lilloralis. Murex, sphœrocarpa, et leur rareté chez les Med. Gerardi, orbicularis, elegans, minima, disciformis. » Les Trigonelles (une douzaine d'espèces) en ont, mais en petit nombre. Les Mélilots (dix espèces examinées) sont moins bien partagés, plusieurs représentants du genre n'en offrant que sur certains pieds, notamment les M. officinal, blanc et sillonné. Les Lotiers en sont bien mieux fournis, car, sur dix-huit espèces, deux seu- lement (les Lotus jacobœus et pilosissimus) en manquaient, et les autres espèces, de même que le Tetragonolobus conjugatus, en avaient les racines chargées. 11 en était de même de VHymenocarpus circinatas. » Quant aux deux autres grands groupes des Légumineuses, Cœsalpi- niées et Mimosées, ils paraissent être moins bien partagés à cet égard que les Papilionacées ; je n'ai pu trouver trace de tuberculoïdes d'une part, chez des espèces de Cassia, de Styphnolobium et de Gainier (^Cercis), de l'autre, sur une racine très rameuse de Sensitive (^Mimosa pudica). Acacia ( 4io) lunala et A. dealhala portaient chacun sur un pied, le premier deux tuber- cules, le deuxième un seul, de conformation ordinaire, tandis qu'au rap- port de M. le D"^ Trabut, les .4. pycnantha et melanoxylon ont leurs radicelles renflées en nomlireux tubercules ascendants. Mais ceux-ci appartiennent-ils bien à la catégorie des tubercidoïdes, de même que ceux de l'Aune commun décrits et figurés par H. Scliaclit? » MEMOIRES PRÈSEIVTES. M. EuG. La Combe soumet au jugement de l'Académie un Mémoire relatif à la loi de Newton et à divers problèmes de Mécanique générale. (Commissaires : MM. Mascart, Sarrau, Léauté.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un opuscule de M. de Villiers du Terrage, intitulé « Note sur une trouvaille de l'âge du cuivre, faite àTourc'h ». (Extrait du Bulletin de la Société archéologique du Finistère, i8<)6.) GÉODÉSIE. — Sur le rôle des erreurs systématiques dans les nivellements de précision. Note de M. Cii. Lallemand, présentée par M. Bouquet de la Grye. « Pour caractériser la précision d'un réseau de nivellement, on se con- tente habituellement de donner son erreur accidentelle kilométrique, déduite, soit de la comparaison des opérations multiples exécutées sur chaque section, soit des écarts de fermeture des polygones du réseau. » Or, le plus souvent, aux erreurs accidentelles s'ajoutent des erreurs systématiques (') dont l'influence, inappréciable sur de petits parcours, dépasse de beaucoup celle des erreurs accidentelles sur des lignes étendues. Les erreurs systématiques peuvent être évaluées de deux manières diffé- (') Voir, à ce sujet, notre A/ivellement de haute précision, n" 90. Paris, 1889; Baudry, éditeur. ( 4ii ) renies : soit en considérant la discordance progressive entre les deux opérations de sens inverse effectuées sur chaque section (côté commun à deux polygones) i^fig. i), ou sur chaque tronçon homogène de section Exemple de diagramme figuratif des discordances cumulées entre les deux opérations d'aller et de retour. (Section K'T' du réseau foudamental du Nivellement général de la France.) Fig. I. Distances depuis l'origine de la section. < L ■ '•> M. vl 1 M 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ' 1 1 1 L jXAx^^ t- 4-1 -1 -J -i 4 4 -1- 4- f- p k -l-l-H^-K^I-l -t- J-l-H -f ^ 1-1- -l-J-i--l-f-!s>l-^-^-H--H-+-h^^ > S - -■l- 4- + -1- h +-^ 4^ -+ 4 -l H -1 -1 H- - i- 4- 1- h- J- )- J- Î=rp4l+-M -4- -1- 4- 1- _ 4_ )_ )_ i_ ^- 1-1 -1 j -1 >s.:a=4c+-4;r '- --t -1- + -f f -n- 1- H 1- f- 1- J- 1- H^ - J- + 4- ^ M -I- -T +- !- t-l -t 4 4- |- p^ .J_L_LJ-J_J_l_l_l-L-l-a-l_l_J ±1- s R V lo'- Discordances cumulées. {/ig- 2), soit en retranchant, des écarts de fermeture des polygones, la part Exemple de diagramme figuratif des discordances cumulées 'entre les deux opérations d'aller et de retour. (Section F'K' du réseau fondamental du Nivellement général de la France.) Fig. 2. Distances depuis l'origine de la section. Discordances camulées. connue des erreurs accidentelles, et en attribuant le reste aux erreurs systématiques ('). (') Soient L la longueur d'une section (ou d'un tronçon de section); s la discor- dance totale correspondante entre les deux opérations; A la discordance entre deux repères consécutifs; /■ leur écartement; N,. le nombre total des repères du réseau; ( 4l2 ) » Le Tableau et les diagrammes ci-après {^fig. 3 à 8) donnent les résul- Diagrammes des discordances systématiques entre l'aller et le retour, classées d'après leur valeur kilométrique et d'après la longueur totale des cheminements de même erreur. Calcul par sections entières. RESEAU FRANÇAIS. Longueurs correspondanlos. Fig. 3. 0, 9 O 0,5 Grandeur des discordances. Calcul par tronçons de sections. Longueurs correspondantes Grandeur des discordances. TiJ. le coefficient kilométrique probable de l'erreur accidentelle; a,, le coefficient cor- respondant d'erreur systématique déduit de la comparaison de l'aller et du retour; a'r le même coefficient déduit des écarts de fermeture des polygones; SF^ la somme des carrés de ces écarts, y compris celui du polygone enveloppe; les quantités t),., a,, sont données par les formules ci-après : D'autre part, si l'on égale à la somme des carrés des écarts de fermeture des poly- gones la somme des carrés des erreurs accidentelles et systématiques affectant chacune des sections du réseau, on a sensiblement la relation d'où l'on tire ?(r,,^i:L-t-a;i:L-^) = sFS v/ fSF^-ri^SL SL= Nous avons publié une démonstration complète de ces formules dans les Comptes rendus de la onzième Conférence générale de l'Association géodésiqiie interna- tionale. Berlin, G. Reimer, éditeur; 1896. Diagrammes des discordattces systématiques entre l'aller et le retour, classées d'après leur valeur kilométrique et d'après la longueur totale des eheminements de même erreur. Calcul par sections entières. Lonçneurs corrcspondanles. **'§• ^- 1, 5 1 O O T> 0 O, 5 I, Grandeur des diâcordances RESEAU PRUSSIEN. Calcul par tronçons de sections. Longueurs correspondantes. ■'içI. 0. iOO 100 -+- . . s P :>$^ I tn^ 2,0 1, 5 I Giiinilcur ilcs discordances. Longueurs correspondantes. RESEAU ESPAGNOL. Longueurs correspondantes. Fie. 8. U ' ' ',iJ " ''I rT( 1,0 u. Grandeur des discordances. C.R., 1S96, 3« Semestre. (T. CXXIII, N° 9.) C'a oTi 0 0,'s l,°o Gratuieur des discordances. 54 C 4i4 ) tats de l'application de ces méthodes au réseau fondamental du nivellement général de la France el à quelques réseaux étrangers. Erreurs accidentelles et systématiques probables de quelques grands reseaujo de nivellements de précision. Longueur totale des lignes polygonales considérées (IL) Époque d'exécution des opérations Développement moyen d'un polygone Développement du polygone enveloppe du réseau Écart de fermeture du polygone enveloppe du réseau {-/^) Longueur moyenne d'une section Longueur moyenne des tronçons de même discordance systématique D'après la comparaison des deux Erreur systématique probable par kilo- mètre Calcul par sections entières Calcul par tron- çons de sections de même discor- dance systéma- tique. opérations d'aller et de re- tour ( 5^ ) D'après les écarts de fermeture des polygones ( s, ) D'après la comparaison des deux opérations d'aller et de re- tour (Cj'r) D'après les écarts de fermeture des polygones (a'i ) anslru- bongrois (* ). espagnol (^). prussien (3). français. giSo""» 6730'" 15100"" 10800''" 1872 à 1890 1871 à 1887 1867 â 1888 1884 à 1894 540"" 690'™ Soo'"» 550'-' 471-^ 4436'"' 564 i"" 3900'°» 84"" 297-°- 98"- 5i"- 75"- iSSi-" 73'"» 108"" » 62'-" 47'- 56''" » o-",i7 0"", 22 0'°"°,I2 o"",i8 0"", 14 o°», 08 o"",ii » 0"», 26 0"",27 o"»,i8 » 0"", 20 0°"", 10 o"",i5 imm i"", 3o 0"», 80 o--,79 ±85"" -J-j jQmm ±34"" ±60»» >3»/o '9% 30% ■6V0 53 V. 45% 267. 5oV. Erreur accidentelle probable par kilomètre, déduite de la comparaison des résultats des deux opérations (t;^) Écart moyen de fermeture d'un polygone (4^) Réduction maxima pour 100 de i 'es erreurs accidentelles ^i— -y-°j loo. l'écart moyen de fermeture, en / j^" , supposant nulles | les erreurs systématiques ( i ^jioo. » On peut tirer de là, semble-t-il, les conclusions suivantes : )) 1° A peu d'exceptions près, les nivellements de précision sont tous affectés d'erreurs systématiques, dont le coefficient probable, dans la moyenne des deux opérations, peut varier de o'^'^.oo à o'"",3o par kilomètre. » 2" Par suite de la compensation partielle des erreurs systématiques dans la moyenne, leur coefficient kilométrique déduit des écarts de ferme- ture est toujours inférieur de beaucoup à celui tiré des discordances entre les deux opérations. (') Mittheilungen des K. und K. Militàr geographischen Institutes, t. XI, 1891 et t. XIV, 1894; Vienne, (-) Mcmorias del JstiUito geograjîco y estadistico, t. I, II, III, IV, V, VI, VII et VIII; Madrid, 1871 à 1887. (') Nivellements der Irigonometrischen Abtheilung der Landes Aufnahme, 1. VIII; Berlin, 1894. (4r5) » 3° Le calcul par sections entières donne des coefficients un peu plus faibles et un peu moins discordants que le calcul par tronçons de sections, plus rationnel en apparence, mais aussi plus arbitraire. » 4** L'influence des erreurs systématiques est surtout à craindre sur les sections de grande longueur, dans les réseaux à grandes mailles. En attri- buant, comme on le fait d'habitude, aux seules erreurs accidentelles les écarts de fermeture, on obtient des chiffres trop forts pour le coefficient kilométrique de ces erreurs. Ainsi, pour les réseaux français et prussien, ce coefficient serait à peu près doublé (i°"",7 ou i™"", 5, au lieu de o""", 8). » Toutes choses égales d'ailleurs, les réseaux à grandes mailles parais- sent ainsi moins précis. » 5° Généralement, la part des erreurs systématiques, dans les écarts de fermeture, est bien supérieure à celle des erreurs accidentelles. Si ces dernières s'annulaient, les écarts de fermeture, pour trois sur quatre des réseaux ci-dessus, ne diminueraient, en moyenne, que de i3 à 19 pour 100, tandis que la suppression des erreurs systématiques les réduirait à |jeu près de moitié. » 6° Pour augmenter la précision des grandes lignes de nivellements, une diminution des erreurs systématiques serait donc infiniment plus utile qu'une réduction des erreurs accidentelles, acquise au prix de nouvelles complications dans les méthodes et les instruments. Malheureusement, les erreurs systématiques ne semblent liées ni aux instruments, aux méthodes ou aux opérateurs, ni à la nature du sol, aux circonstances atmosphériques ou à l'orientation des cheminements. Actuellement, le meilleur moyen d'at- ténuer leur influence est encore de réduire la dimension des mailles. » GÉOMÉTRIE. — Sui- une classe de propositions analogues au théorème Miquel- Clifford, et sur les propriétés qui en résultent pour les polygones de 5, 6, 7, 11,12 côtés, circonscrits à V hypocycloïde de module |. Note de M. Paul Serret. « 1. La première et aussi la plus importante des propriétés en question se trouve comprise dans la solution de ce problème : « Trouver la condition que doit remplir le pentagone (T,, T^, . . ., T^) » pour que le cercle de Miquel qui lui correspond dégénère en une ligne » droite » ; ou encore, et puisque ce cercle n'est autre, toujours, que le ( 4i6 ) lion (lu ccntie des équilalères (i) o = U, + ll\\ = iyX = rJ,(xcos9) » Après la suppression du disque, la décharge de lo^ fut très rapide. » Pour pouvoir approcher davantage le disque de l'électroscope, j'enlevai ce der- nier de sa cage; et, après avoir fermé le trou de la caisse de plomb qui contenait l'ampoule, avec le disque précédent, j'observai que, en activant l'ampoule, l'électfo- scope, quoiqu'il oscillât d'environ |, ne modifiait cependant pas sa charge; je pouvais donc mesurer le temps des décharges sans erreurs sensibles. Ayant répété les expé- riences précédentes, j'obtins les résultats suivants : Temps Distance DE. de décharge de io°. cm s 26,4 i8,o 20,4 17,0 i5,o i3,i 7>o 10,1 1,8 22,0 Après avoir ôté le disque, on obtient . . — 6,1 » Ce qui veut dire que le temps de la décharge diminue lorsqu'on approche le disque de l'électroscope, jusqu'à un minimum de io^t, à la distance de 7*^™ ; ensuite, en rapprochant davantage le disque de l'électro- scope, le temps de la décharge augmente de nouveau : il est de 22* à la distance de i'^'", 8. On peut donc dire que l'ombre, au centre du disque, est moins épaisse à une certaine distance du disque même, distance que nous pourrions appeler distance critique, et qu'elle devient plus épaisse à des distances plus grandes ou plus petites que la distance critique. » D'autres expériences, faites avec un disque de laiton de i8<^™ et tout à fait opaque, donnèrent des résultats identiques aux précédents. M Avec un disque de laiton de 34*^'", j'obtins à 8'^'" du centre une ombre presque absolue, tandis qu'avec d'autres disques plus petits, on obtenait, à la même distance, une ombre de moindre intensité. A 18'=™ de distance du disque de 34"^", l'ombre au centre était beaucoup moins épaisse. De sorte que la distance critique, du point de l'ombre la moins épaisse au disque, ou bien la distance critique du disque, varie avec les dimensions de ce dernier. » Pour observer l'efficacité des rayons dans les diverses régions de l'ombre, sur un même plan normal à l'axe de l'ampoule et passant par le centre du disque, perpendi- culairement au disque même, je plaçai le tube dans sa caisse et le disque de plomb à 7'''", 5 de l'électroscope renfermé dans sa cage. Ensuite, après avoir activé l'ampoule, je portai l'électroscope à droite ou à gauche du centre du disque, sans jamais le placer en dehors de son ombre géométrique. J'obtins les valeurs suivantes, correspondant à la durée moyenne de la décharge de 5° : Éiectroscope. Temps de la décharge. s Au centre 21,9 A droite i5,2 Au centre 20 A gauche i4 > 7 ( 420 ) » Mêmes expériences avec un disque de laiton de 18'"' : Électroscope. Tcinp* de la décharge. Au centre 87% o A gauche iS'jS » J'obtins les mêmes résultats en portant l'électroscope au-dessus et au-dessous de l'axe et de l'ombre; identiques aussi furent les résultats que j'obtins en employant, au lieu du disque, une feuille de zinc de 4o X 4° X C™, 42, placée à 7'^"', 5 de l'élec- troscope, au moyen de laquelle l'ombre au centre était pleine et totale. » Je conclus de là que les ravons X, ou leur efficacité, se replient der- rière les corps opaques et que leur ombre diminue du centre à la péri- phérie. » Dans ces expériences, on a tenu compte exclusivement de la position de la boule de l'électroscope, que je plaçais dans les diverses régions de l'ombre pour en apprécier l'intensité, après in'être assuré que les radia- tions agissaient exclusivement sur elle et sur sa tige très courte. B Pour vérifier le reploiement des rayons, j'eus recours à la photographie ; et, après une épreuve assez distincte obtenue avec une ampoule en poire, j'emplo^'ai, avec beaucoup plus de succès, un tube focus, c'est-à-dire avec l'anode à feuille de platine réfléchissant les rayons cathodiques. Jeplaçai une plaque Lumière (21 x 27'^'") à 29"^™ du tube et j'interposai, à 7'^™, 5 de la plaque, un disque de plomb (i3 x C^j^^) normalement aux rayons X. J'activai le tube pendant environ vingt minutes et j'obtins une image du disque de 157""" de diamètre, avec une pénombre extérieure fort mince et fort légère. A l'intérieur de la limite de l'ombre, l'image était entourée d'une zone claire de 6™" à 8°"° de largeur, produite par des radiations repliées et d'une intensité légèrement décroissante de l'extérieur à l'intérieur. La production de cette zone montre bien que, réellement, les rayons X, ou leur efficacité, se replient au bord des corps opaques et pénètrent dans leur ombre géométrique. » J'obtins aussi des résultats identiques par la photographie, mais avec des disposi- tions expérimentales tout à fait difterentes. » En reprenant les expériences avec l'électroscope, je plaçai l'ampoule dans sa caisse de plomb, et celle-ci, avec la bobine, dans une autre caisse plus grande en zinc, la- quelle communiquait avec le sol. Le fond de l'ampoule correspondait à deux trous de 9*^™ pratiqués dans les parois des caisses. Celui de la caisse extérieure, en zinc, était fermé par une lame d'aluminium de o'""', 5 d'épaisseur. Au bord du trou extérieur, et latéra- lement, je fixai une lame de zinc (4o X /»o X o'=",42) verticale et parallèle aux rayons X, qui glissaient presque sur sa surface, et ayant en son centre un trou de 4'"". J'approchai de ce trou, à 3"° ou 4" du côté extérieur de la lame, sur laf[uelle les rayons ne glissaient pas, la boule de l'électroscope et je me convainquis qu'il n'élail iiiHuencé directement ni par les rayons X, ni par l'induction. » Après avoir activé l'ampoule et fermé avec une lame de zinc, ou tout simplement avec une feuille de papier, le trou vis-à-vis de l'électroscope, je constatai que ce der- ( 421 ) nier ne se déchargeait point, mais qu'il se déchargeait rapidement lorsqu'on décou- vrait le trou. Il faut en conclure que les rayons X, ou leur efficacité, se replient latéra- lement en passant par le trou et ne le traversent pas quand il est fermé par une lame de zinc ou une feuille de papier. » Il résulte des faits précédents que, pour décharger l'électroscope, il n'est point nécessaire qu'il soit frappé directement par les rayons X, puis- qu'il suffit que l'air, traversé par eux, y arrive. En effet, l'électroscope, dans la disposition précédente, se décharge rapidement de io° en vingt- huit secondes, si l'on pousse contre lui par le trou, au moyen d'un soufflet, l'air qui est traversé par les rayons. Au contraire, lorsque l'ampoule est inactive, l'air poussé contre l'électroscope n'y exerce aucune action. Par conséquent, on peut dire que les rayons X donnent à l'air l'activité néces- saire pour décharger l'électroscope, activité qu'ils conservent pendant un certain temps. Ce fait est semblable à celui qui a été observé par Rônlgen. » CHIMIE. — Recherches sur les chlorures doubles. Note de M. Haoul Varet. « Les expériences de Graham, de Marignac, Ingenhoes, van de Wal, sur la diffusion des sels doubles, celles de Favre et Valson sur la chaleur de dissolution de ces composés, ont conduit ces savants à admettre que ces combinaisons n'existent qu'à l'état solide et qu'en solution elles se dédoublent en leurs constituants. » Plus récemment, M. Rûdorff a montré, à l'aide de la dialyse, que certains sels doubles, les chloroplatinates, les acétates acides, etc. , n'étaient pas dissociés au sein de leurs solutions, contrairement à ce qui arrive pour les aluns, les azotates doubles, etc. » Je me suis proposé de rechercher les relations qui existent entre les chaleurs de formation des sels doubles dissous, afin d'en tirer quelques conclusions générales relativement à la constitution de ces composés. y> J'ai aussi fait quelques expériences de dialyse, afin d'aider à l'inter- prétation des données thermochimiques. » Ce sont les résultats que j'ai obtenus pour les chlorures doubles que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » Cldoroinercurates. — Le chlorure mercurique, en s'unissant aux autres chlo- rures métalliques, engendre des combinaisons qui appartiennent aux deux types suivants : 2 HgCP. MCl^ ^- /iH^O et HgCP.MCP./jH^O. Tous ces composés sont plus ou moins dissociés par la dialyse. C. R., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIU, N° 9.) 55 ( 422 ) » Je rappelle que M. Berlhelot a fait une étude thermique très complète des sels de potassium. » J'ai trouvé, vers 17°, que : Cal 2HgCP(i molécule = 8»') -H 2 H Cl (i molécule = a'-') dégage +0,86 » +2KCI » » +0,88 >, +2NaCl » » +o,85 aHgClMi molécule = 8'i') -4- 2AzH»Cl(i molécule = 2'i') dégage +1,08 ,, 4-2LiCl » » +0,90 » +BaCF(i molécule = 4'"') >' - -4-i,oo » +SrG12 » » +0,98 ,, +CaC12 » » +0,98 ,. +MgC12 „ • „ -+-1,20 » H-ZnCr^ » » +1,28 + Cdcr- » » +0-78 » -f-MnCr- » » +1,12 » +NiCl2 " » +1,10 » -i-CoGl^ » >' -t-i,o8 » +CuCP .) » -Hi,36 » J'ai également trouvé, vers 18°, que : HgGP(i molécule = 8''«) + 2HCl(i molécule = 2'") dégage +0,80 „ +2KCI » » +0,80 » +2NaGl » » +0,75 + 2ÂzHGl » •> +0,98 » -+■ » +2 » 4- » » LiGl » » +0,80 BaGl-(i molécule=4''') » +0,86 SrCr- » » 4-0, 84 GaGl^ » » +0,85 MgCl^ » » +i,o5 ZnGl^ » » +>,i4 » -HGdCi-^ » » +0,60 ,, +MnCl^ » >' +0,96 ,, +NiC12 » » +0,92 ,, -i-GoCr- " > +0,90 ,, +CuGr^ .1 » +1,20 » II. Combinaisons engendrées par les chlorures de cuivre, de cadmium, etc. » J'ai trouvé, vers 17", que : ' Cal CdGP(i molécule = 4'") + 2 K Cl (i molécule = 2'") dégage +0,02 „ -h BaCr-(i molécule = 4'") » +0,02 2CdGr-(i molécule = 4'i') + 2KGl (i molécule =r 2'^') dégage +0,028 „ « -t- Ba Cl- (i molécule = 4'") » +0,082 » „ +GaG12 „ „ +o,o3o GuGP (I molécule = 4'") + 2kCl (1 molécule = 2'^') dégage +o,o4o ( 423 ) Cal Cu Cl-(i molécule = 4'i') + BaGl-(i molécule = 4''') » + o,o45 » » + Ca Cl- » » + o , 045 2CuCP(i molécule =:4''*) -1- 2KCI (i molécule = 2''') dégage +o,o5o » » -H Ba Cl- (i molécule ^4"') » +0,060 » » + CaCl- » » + 0,062 » Conclusions. — I. Les combinaisons que forme le chlorure mercu- rique en s'unissant aux autres chlorures métalliques ont, dans l'état dissous, des chaleurs de formation qui sont du même ordre de grandeur pour une même série de sels doubles. » La formation des composés engendrés par les chlorures de métaux voisins donne lieu à des effets thermiques sensiblement égaux. » La dialyse montre que ces combinaisons sont partiellement dissociées au sein de leurs solutions, ce qui explique les résultats que donne l'élude thermochimique de ces corps. » Ces données nous conduisent à envisager ces sels doubles comme étant des dérivés d'acides complexes peu stables, tels que Hg^Cl^H' et HgCPH-. » IL Les sels doubles que forment les chlorures de cuivre, de cad- mium, etc., sont dissociés par la dialyse. Leur formation dans l'état dissous ne donne lieu qu'à des effets thermiques très faibles, qui ne s'écartent pas beaucoup des erreurs d'expériences. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du ferment soluble oxydant des Champignons sur les phénols insolubles dans l'eau. Note de M. Emile Bourquelot. « Dans les recherches que j'ai publiées jusqu'ici sur l'oxydation des phénols par le ferment oxydant des Champignons, je ne me suis occupé que de ceux d'entre eux qui sont assez solubles dans l'eau pour permettre des essais en solution aqueuse, )) Mais l'eau n'est pas le seul dissolvant que l'on puisse employer pour étudier l'action du ferment. On peut, en particulier, se servir, du moins dans beaucoup de cas, soit de l'alcool éthylique, soit de l'alcool méthy- lique, à la condition de les étendre d'au moins 5o pour 100 d'eau. A cet état de dilution, ces alcools ne mettent pas obstacle à l'action oxydante du ferment oxydant. C'est ce qui ressort des expériences suivantes : » 1. A six. portions de 5"^" de solution aqueuse de tyrosine à o,5o pour 1000 (tyro- sine extraite du Russula nigricans), on ajoute lo"^"^ d'alcool éthylique, contenant, sui- ( 424 ) vant l'essai, i", 2'^'^, S'"^, 4"» 5'""' el 10'='^ d'alcool absolu pour lo"^"; puis, à chacun des mélanges, on ajoute 5'^" de solution de ferment oxydant (préparé avec le Russula delica). » Au bout de quelques instants, on voit se produire, dans tous les lubes, la colora- tion rouge caractéristique de l'action du ferment sur la lyrosine. Cette coloration passe bientôt au noir, en même temps qu'il se forme un précipité de même couleur. La réaction se fait, en réalité, à peu près comme si l'on avait opéré dans l'eau pure. » 1. Les mêmes essais sont répétés avec l'alcool méthylique. L'oxydation delà tyro- sine se produit comme avec l'alcool éthylique. » Les deux alcools ne sont d'ailleurs pas oxydés par le ferment oxydant des Champignons. C'est ce que démontrent les essais suivants : » 1. Dans un flacon de aSo™, on introduit 4o" d'eau, 20™ d'alcool absolu et 40'''' de solution de ferment. On bouche le flacon avec un bouchon traversé par un tube re- courbé et effilé. On ferme à la lampe. Au bout de trois jours, on casse la pointe sous l'eau et l'on constate qu'il n'y a pas d'absorption. » 2. Répétition de l'essai avec l'alcool méthylique. Pas d'absorption. )) Pour compléter mes précédentes recherches, j'ai donc étudié l'action du ferment oxydant des Champignons sur des composés insolubles dans l'eau, en employant ceux-ci en solution dans l'alcool étendu. Voici les ob- servations que j'ai faites à cet égard sur les phénols. » Xylénols. — Trois xylénols ont été essayés en solution à os'',5o pour 10" d'alcool absolu el 5o''^ d'eau. » 1. Orthoxylénol (1, 2, 4). — Le phénol employé fondait de 55° à 60°. Dès l'ad- dition du ferment, il se produit un précipité blanc, qui devient par la suite couleur saumon. L'éther dissout en partie ce précipité, en se colorant en jaune clair. » 2. Métaxylénol (1, 3, k). — Le produit essayé était liquide; sa solution alcoo- lique était colorée en vert par le perchlorure de fer. L'oxydation se manifeste aus- sitôt l'addition du ferment, par un précipité blanc qui passe au rose sale. L'éther dissout le précipité en se colorant en jaune foncé, le liquide aqueux s'éclaircissanl et devenant rose. » 3. Pavaxylénol. — Le produit employé était cristallisé et fondait à 74''-75<'. Après l'addition du ferment, le liquide se trouble légèrement el peu à peu il se forme un précipité blanc rose, qui ne paraît pas soluble dans l'éther. » De ces essais il ressort que les trois xylénols ci-dessus désignés sont tous trois oxydés par le ferment et que les pbénotnènes d'oxydation dif- fèrent suivant le xylénol employé. » Thymol al carvacrol. — l^our le thymol, on a employé la solution suivante : thymol, 03'', 5o; alcool absolu, lo"^''; eau, 4o'' ; solution de carbonate de soude à 2 pour 1000, H'^'-. ( 425 ) H On a ajouté à cette solution 50"=" de solution de ferment, et le mélange a été in- troduit dans un flacon de 250"% disposé de façon à pouvoir mesurer l'absorption d'oxy- gène pendant l'oxydation. Celle-ci s'est manifestée par la formation d'un précipité blanc et par l'absorption de 19"" d'oxygène pendant le temps qu'a duré l'expérience. » Pour le carvacrol, on s'est servi, après quelques tâtonnemenls, de la solution sui- vante : carvacrol, o8'',5o; alcool absolu, il""; eau, 28", et d'une solution de ferment renfermant 25"'= d'alcool absolu pour 100. » On a mélangé 40"'' de solution de carvacrol et 40'''= de solution de ferment. On a opéré comme pour le thymol. Le mélange, d'abord limpide, s'est troublé peu à peu, et il n'a pas tardé à se former un volumineux précipité blanc. L'absorption d'oxygène s'est élevée à 27'% 5. )i Naplitols. — Les deux naplitols a et p ont été employés en solution à qB'', 5o pour 25'='= d'alcool et 75'='= d'eau. La solution de ferment renfermait elle-même 20"='= d'alcool pour 100. Les essais ont été faits comme avec le thymol, en mélangeant 5o'='= de solu- tion de naphtol et 5o'^'= de solution de ferment. » Avec le naphtol-x, le liquide se colore d'abord en violet. La couleur passe ensuite au bleu, puis il se forme un précipité bleu sale. A la fin de l'opération, 16'''= d'oxygène avaient été absorbés. Le précipité est en partie soluble dans l'éther, qui se colore en mauve. » Avec le naphtol-p, il se forme un précipité blanc, qui jaunit peu à peu. A la fin de l'opération, 9'='=,5 d'oxygène avaient été absorbés. Le précipité est presque tout entier soluble dans l'éther qui se colore en jaune foncé. » Les deux naphtols sont donc oxydés par le ferment, et je puis ajouter que, en raison de la diftérence des colorations qui se produisent, celui-ci pourrait être employé comme un réactif permettant de distinguer le naphtol-a du naphtol-p. » Si l'on rapproche les faits que je viens d'exposer de ceux que j'ai déjà publiés sur le même sujet, on verra que le ferment oxydant des champi- gnons agit sur tous les phénols. C'est donc un oxydant dont l'action est très variée, et l'on peut eu conclure qu'il joue sans doute un rôle impor- tant dans la nature. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur le point de congélation du lait de vache. Note de MM. BoKUAS et Génin, présentée par M. d'Arsonval ( ' ). « Différents auteurs ont trouvé que le lait de vache avait un point de congélation constant et ont proposé de déterminer le mouillage d'un lait, (') Travail fait au Laboratoire municipal de Paris. ( 426 ) d'origine inconnue, par le relèvement de ce point fixe de congélation. Ainsi, un relèvement de o"',oo5 au-dessus du point fixe, — o°,56, correspondrait, d'après M. Hamburger, à i pour loo d'eau ajoutée. » D'après nos expériences, cette manière de voir ne nous paraît pas complètement justifiée. En effet, nous avons déterminé le point de congé- lation de cinquante laits de vaches de races diverses (' ); ces laits, devant servir à des expertises judiciaires, ont été prélevés dans les meilleurs con- ditions possibles d'authenticité. Nous avons trouvé que le point de congé- lation était de — o^'.Sa pour vingt-deux laits, de — o", 53 pour onze, et qu'il variait de — o°,44 à — o°,56 pour les autres laits. » Nous avons également déterminé le point de congélation des petits laits obtenus en coagulant les laits par de la présure liquide. Comme il fallait s'y attendre, les points de congélation se trouvent abaissés, mais ils sont encore plus variables que ceux des laits. Le point de congélation varie de — 0^,47 à — o°,8o, il est de — 0^,72 pour huit petits-laits et de o^.Gg pour sept. » Il était facde de prévoir ces résultats. Le point de congélation d'un lait dépend du point de congélation de ses éléments solides dissous et du volume de ses éléments émulsionnés. Pour un poids constant d'éléments solides et émulsionnés, le point de congélation variera avec les proportions des éléments. Mais les variations les plus considérables seront produites par celles de la somme totale des éléments, c'est-à-dire de l'extrait. En général, quand l'extrait augmente, le point décongélation s'abaisse, et in- versement. Il n'y a évidemment pas proportionnalité comme dans les cas d'une substance unique dissoute dans un liquide homogène; souvent même, il y a variation en sens inverse. » Pour le petit-lait, l'abaissement du point de congélation s'explique par la coagulation d'un certain nombre d'éléments, ce qui diminue le volume et augmente par suite la concentration des autres éléments dissous. Les variations du point de congélation du petit-lait s'expliquent de la même manière que pour le lait. » Ainsi le point de congélation du lait est variable; on ne peut donc se (') La traite (du malin ou du soir) s'effectuait à fond sur chaque vache, sous la surveillance d'experts inspecteurs; le lait provenant de chaque vache était placé dans un vase assez grand pour contenir la traite de chaque lait; on agitait et Ton mélan- geait intimement et c'est sur le mélange ainsi rendu homogène que l'on prélevait le litre de lait destiné à l'analyse. ( 427 ) servir de l'abaissement de ce point pour déterminer le mouillage, pas plus qu'on ne peut employer l'extrait seul ou la densité. 1) Il est certain qu'un lait dont le point de congélation est voisin de o° est mouillé, mais alors son extrait est presque nul, sa densité voisine de i; il est plus simple de déterminer un extrait ou une densité qu'un point de congélation. » Pour des cas moins extrêmes, le mouillage ne peut être sûrement éta- bli que par un examen comparatif des éléments du lait mouillé et du lait type. On ne peut condamner un marchand sur les seules indications four- nies par undensimètre, ou parle poids d'un extrait, ou par un point de con- gélation, car les trois déterminations sont de même valeur, c'est-à-dire aussi peu sûres l'une que l'autre, quand elles sont employées seules. » La cryoscopie appliquée à la recherche du mouillage ne nous paraît ni simple ni sûre. » MICROBIOLOGIE. — Sur les microbes de la Jlacherie et de la grasserie des vers à soie. Note de M. J.-3I. Krassilschtschik. « Par une étude comparative de tous les microbes qui vivent dans les vers à soie sains et malades, j'ai réussi à isoler ceux qui sont spécifiques de la flacherie et aussi ceux de la grasserie. » Le premier de ces microbes fut nettement distingué et décrit par Pas- teur, il y a plus de trente ans, sous le nom de ferment en chapelets de grains sphériques. Depuis, plusieurs auteurs l'ont eu sous les yeux, sans pourtant reconnaître son rôle comme microbe uniquement spécifique de la flacherie. Les observateurs modernes qui l'avaient admis comme agent de cette maladie (M. Macchiati, de Modène) n'ontpas réussi à l'obtenir en cultures pures. » Voici les traits caractéristiques de ce microbe de la flacherie. » C'est un Streptocoque que nous appellerons Streptococcns pastorianus. Les coques sont immobiles et mesurent de i |j. à 1 1'-, i de diamètre. Ils apparaissent le plus souvent sous forme de diplocoque. En s'allongeant dans la direction de l'axe du di- plocoque, les coques acquièrent la forme d'ellipses dont le plus grand axe est égal à 1^,5, et dont le plus court ne dépasse guère i [x. L'ellipse se divise en deux parties égales, par une cloison perpendiculaire au grand axe. » Les nouvelles cellules s'arrondissent peu à peu et forment une chaînette de quatre coques. » Dans les cultures sur plaques dans la gélatine, les colonies profondes ( 428 ) prennent une forme sphérique avec des contours réguliers. Toute la colonie est d'une teinte brunâtre et finement granuleuse. Les colonies super- ficielles forment des disques ronds, s'amincissant vers la périphérie, avec des contours nets et réguliers. Aucune de ces colonies ne liquéfie la gélatine. Dans les tubes à gélatine, notre Streptocoque croît en forme de clou, ne liquéfiant jamais la gélatine. » Le Streptococcus pastorianus ne se trouve jamais dans le tube digestif du ver à soie sain et normal : au contraire, il est toujours présent dans le tube digestif des vers malades de la flacherie. Les premières manifesta- tions de cotte maladie consistent dans la présence, chez un ver encore vi- goureux, d'un plus ou moins grand nombre de Streptococcus pastorianus établis dans le tube digestif. Le nombre des Streptocoques augmente avec la maladie, après quoi les microbes pénètrent dans le courant sanguin du ver, Y forment des cultures ou colonies pures, pour ouvrir plus tard la voie aux microbes saprophytes du tube digestif du ver à soie. » Parmi les divers essais que j'ai faits avec les cultures pures des divers microbes que l'on trouve dans l'intestin des vers à soie, seuls ceux qui ont été effectués avec les cultures pures du Streptococcus pastorianus m'ont donné des résultats positifs en provoquant la flacherie dans ses caractères les plus nets. Dans quelques expériences, j'ai obtenu 3o pour loo, et dans d'autres 5o et 70 pour 100 de vers morts de la flacherie. » Le sang des vers à soie malades de la grasserie présente assez souvent une culture pure d'un microcoque tout à fait minuscule (de oi^, 5 à oi^.G de diamètre), que nous appellerons Micrococcus lardarius, et qui est le mi- crobe spécifique de cette maladie. )) Dans les cultures en gélatine sur plaques, les colonies superficielles sont rondes, plates, finement granuleuses, les granules formant des stries très fines, disposées en rayons droits et serrés atteignant la circonférence de la colonie. Ce rayonnement est bien visible, surtout dans les colonies croissant dans le fond de la gélatine, sur la lame de verre. Les colonies situées au milieu de la gélatine ressemblent à celles du Streptococcus pasto- rianus, avec cette différence que leur granulation est encore plus fine. Dans les tubes à gélatine, le Micrococcus lardarius croît d'abord en forme de clou, dont la tête reste petite (3°"" à 4™'"). M La colonie s'enfonce assez vite dans la gélatine; après quoi la liqué- faction commence, en se propageant le long de la piqûre. Il en résulte la formation d'un cône haut et étroit, plein de gélatine liquéfiée. La liquéfac- (429 ) tion ultérieure s'étend vers les parois du tube, puis elle descend. Dans les vieilles cultures, la gélatine liquéfiée devient parfois Iroidjle, gardant tou- jours la couleur et l'odeur du bouillon frais. » Je dois noter que, dans les vers malades de la grasserie, ce microcoque ne fait jamais défaut. Au début delà maladie, il se trouve toujours dans le tractus intestinal, puis il pénètre assez souvent dans le sang, où il forme une culture tout à fait pure. » Cette culture devient impure lorsque la maladie est trop avancée, ou bien lorsqu'elle se déclare conjointement avec la flacherie. » ZOOLOGIE. — Un câble télégraphique attaqué par les Termites. Note de M. E.-L. Bouvier, présentée par M. Mil ne-Edwards. « La Direction des Postes et des Télégraphes a dernièrement soumis à mon examen, au laboratoire d'Entomologie du Muséum, un fragment du câble télégraphique de Haïphong, qui avait été rongé par un organisme. D'après les renseignements qui m'ont été communiqués, la période de des- truction a dû être singulièrement courte : posé en fort bon état au mois de juillet 1894, le câble présentait déjà des pertes dès les premiers jours de 1 895, il s'altérait de plus en plus dans la suite et l'on devait le remplacer dans la première moitié de 1896. Deux années à peine avaient suffi pour le mettre hors d'usage. » Pourtant ce câble avait subi une préparation minutieuse, qui aurait dû, semble-t-il, le mettre hors de toute atteinte. Noyé dans du ciment sur presque toute sa longueur, il comprenait trois torons conducteurs, formés chacun par sept brins de cuivre et recouverts par des couches alternantes de gutta-percha et de chatterton (' ); les trois conducteurs étaient câblés ensemble, avec trois cordelettes tannées qui remplissaient les intervalles; un matelas de jute tanné s'enroulait en spirale sur le cylindre ainsi formé; deux rubans de coton, également tannés, mais dirigés en sens inverse, maintenaient l'ensemble ; le tout enfin était contenu dans un tube de plomb. » Les recherches effectuées à Hanoï ne donnèrent aucun renseignement sur l'organisme qui avait causé le mal. « C'est la première fois qu'un fait » de cette nature a lieu au Tonkin, écrivait-on au Ministre; jusqu'à ce jour. (') La composition connue sous le nom de chatterton est un mélange de goudron, de résine et de gutta-percha. C. R., 1896, 2« Semestre. (T. CXMII, N" 9 ) 56 ( 43o ) » les Termites, les Tarets et les Poux de bois ont laissé intacte la gutta- » percha de nos câbles et même celle des fils recouverts, en usage pour les M installations des postes. Il semble d'ailleurs que la nature du terrain où » était placé ce câble eût dû le préserver des insectes terrestres. Le sol de » la ville de Haïphong, très peu élevé au-dessus du niveau de la mer, est, » en effet, vaseux, constamment humide et légèrement salé; il convien- » drait peut-être davantage aux animalcules marins. « M C'était pourtant un Articulé terrestre qui avait causé le dégât. » En ouvrant le fragment de câble qui m'avait été remis, je pus constater deux systèmes de galeries qui se dirigeaient de chaque bout vers le milieu du fragment, sans d'ailleurs se rencontrer. Ces galeries allaient toutes de la périphérie au centre, mais laissaient intacts le tube de plomb et les fils de cuivre; creusées dans les enve- loppes de coton et de jute, elles se rapprochaient des cordelettes, se continuaient peu à peu dans celles-ci et dans la gutta-percha, mettant alors à nu le iîl de cuivre et se terminant en cul-de-sac. Les galeries avaient de 2™™ à 3""" de diamètre; elles étaient en partie encombrées par des matières peu consistantes, qui représentaient vraisem- blablement des excréments d'animaux. J'examinai ces restes à la loupe et au micro- scope : dans l'une des extrémités du câble, je ne pus rien observer de caractéristique; mais, dans l'une des deux galeries presque parallèles qui occupaient l'autre extrémité, je découvris une tète assez mutilée d'insecte et, dans la seconde, une tète munie de ses mandibules et des autres appendices buccaux. Avec l'aide de M. Poujade, prépa- rateur au laboratoire, j'examinai ces deux têtes; elles appartenaient à des Termites et représentaient bien évidemment les restes des auteurs du dégât. » Bien que je n'aie pu étudier une longueur suffisante du câble, je crois pouvoir penser que chaque galerie a été creusée par un ouvrier spécial; en tout cas, on peut affirmer que les ennemis ont pénétré par des points différents à l'intérieur du tube de plomb, car les galeries du fragment se dirigent à la rencontre l'une de l'autre, sans s'atteindre. Je ne sais si les Termites sont capables, comme certains insectes, de perforer le plomb et s'ils ont pu de la sorte pénétrer à l'intérieur du câble; je suis plutôt porté à croire, comme M. le Directeur des Postes du Tonkin, que les insectes se sont introduits par une des extrémités libres, ou par un trou accidentel qui aurait existé dans l'enveloppe de plomb. » Quoi qu'il en soit, on devra se mettre en garde contre ces deux modes possibles d'invasion, et le mieux pour cela sera peut-être : 1° d'ajuster très exactement un étui métallique protecteur, aux deux extrémités libres du câble; 2" de rendre aussi parfait que possible l'ajustement des divers tronçons qui composent le tube de plomb; 3° de plonger dans une solution saturée de sulfate de cuivre les cordelettes, le filin de jute et l'envelojjpe ( 43i ) de coton qui protègent les trois conducteurs du câble. Cette dernière pratique n'a rien de compliqué ni de coûteux; peut-être suffirait-elle, à elle seule, pour limiter ou pour rendre impossibles les dégâts causés dans les câbles par les Termites. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur les nerfs sécréteurs de la trachée. Note de M. V. Thkbault, présentée par M. A. Milne-Edwards. (c L'étude physiologique que j'ai faite des nerfs qui se rendent au larynx et au syrinx des oiseaux m'a permis de déterminer quels sont ceux sous la dépendance desquels se trouvent les glandes sécrétrices de l'intérieur de la trachée. C'est le ganglion syringien qui détermine cette sécrétion. On le constate facilement en sectionnant les nerfs syringiens supérieurs et infé- rieurs, de manièi'e à placer la trachée sous l'action unique de ce ganglion syringien. » Cette conclusion découle des expériences suivantes : » I. Section des nerfs syringiens supérieurs (Coq). — On n'observe aucune modi- fication de la sécrétion. » II. Section des fdets glotticjues d'origine hypoglottique (Poule). — Pas de sécrétion. )> m. a. Section du syringien inférieur droit (Corbeau). — Cet animal a été choisi parce que tous les nerfs qui se rendent au syrinx sont facilement isolables. — On n'observe aucune sécrétion anormale. » p. Section du syringien inférieur gauche, chez \emèm&din\mA\, huit jours plus tard. — Pas de sécrétion. •» y. Section des syringiens supérieurs au milieu de la trachée, chez le même animal, huit jours plus tard. — Le lendemain de l'opération, on observe de nom- breuses mucosités, qui obstruent la partie syringienne de la trachée de l'animal. Ces mucosités ont persisté jusqu'à la mort des animaux qui est survenue de quarante à soixante jours après l'expérience, sans qu'on puisse en rattacher la cause à l'existence de ces mucosités. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la conjugaison des zoospores de /'Ectocarpus siliculosus. Note de M. C. Sauvageau, présentée par M. Chatin. « Dans une Note que j'ai eu l'honneur de communiquer récemment à l'Académie ('), j'ai indiqué et décrit la reproduction sexuée hétérogame C) C. Sauvageau, Sur la fécondation hétérogamique d'une Algue phéosporée (Comptes rendus du lo août 1896). ( 432 ) cht;z ÏEclocarpussecundus. plante qui appartient à un groupe d'Algues où l'on considère la reproduction sexuée isogame comme la règle générale. Comme je l'ai rappelé, cette dernière notion est admise depuis un travail de M. Berthold, publié en 1881, qui a porté sur deux espèces (Ectocarpus siliculosus et Scytosiphon Lomentaria), mais dont les résultats n'ont pu être vérifiés depuis. En 1894 et 1 890, j'ai moi-même suivi les zoospores d'un certain nombre d'autres espèces à' Ectocarpus , sans arriver à obtenir de conjugaison. Cette année, faisant porter mes observations sur VEctocarpiis siliculosus, j'ai réussi à vérifier, à quelques variantes près, les observations de M. Berthold. » Elles ont été faites à Naples, en février 1880, époque à laquelle VEctocarpus sili- culosus croissait abondamment sur le Scytosiphon, et portail uniquement des spo- ranges pluriloculaires. Les déhiscences ont lieu depuis neuf heures du matin environ, jusque dans les premières heures de l'après-midi. Si, à l'aide d'une pipette, on prend un peu de l'eau dans laquelle on a disposé des branches de cette plante et qu'on l'examine en goutte suspendue, on voit très rapidement se produire une profonde dif- férenciation entre les zoospores en apparence semblables; certaines vont se fixer sur le bord de la goutte: ce sont les gamètes femelles; aussitôt les zoospores encore mobiles, ou gamètes mâles, accourent de toutes parts, et l'on en voit souvent plus d'une cen- taine qui viennent s'agiter autour d'un gamète femelle, qu'ils touchent par leur cil antérieur. On voit des figures de ce genre, et en grand nombre, sur tout le pourtour de la goutte. Parfois il ne s'ensuit aucune fécondation, et les gamètes mâles s'éloignent peu à peu. Plus souvent, l'un des gamètes mâles, par l'intermédiaire de son cil anté- rieur, se fusionne avec le gamète fixé, pour donner un œuf de volume double. )> Durant les mois de juillet et août, j'ai souvent observé, à Guilhary, VEct. sili- culosus. Mes cultures ont toujours été établies avec des plantes récollées le jour même. Les déhiscences peuvent se produire toute la journée, mais elles sont incom- parablement plus nombreuses de très bon matin. J'ai recommencé plusieurs fois l'ex- périence de M. Berthold; les zoospores se sont fixées, mais sans que je réussisse à voir de fécondation ni même de zygotes à deux points rouges. J'ai alors réalisé mes cultures directement en cellule, en plaçant en goutte suspendue de petits fragments chargés de sporanges et appartenant à deux ou trois individus différents. Dès que la lumière du jour est suffisante pour permettre l'observation au microscope, on voit de nombreuses zoospores fixées, particulièrement du côté opposé à la fenêtre, et d'autres sont encore très mobiles; j'ai suivi bien souvent celles-ci, et j'ai vu fréquemment des zoospores fixées, contre lesquelles venaient s'agiter quelques zoospores mobiles, sans jamais les féconder; ceci se réduit au simulacre des préparatifs d'une copulation. Lorsque le mouvement est terminé dans la cellule, les zoospores fixées forment des amas plus ou moins volumineux, surtout autour des corps étrangers, et une couche plus ou moins épaisse sur le bord de la goutte d'eau. On trouve assez rarement çà et là, ou ])armi les amas isolés, quelques zoospores de volume double et à deux points rouges, mais celles-ci sont plus nombreuses tout à fait à la périphérie de la goutte, ce ( 433 ) qui indique que, si ces corps proviennent bien d'une fécondation, celle-ci s'exerce sur les premières zoospores sorties. Pour essayer de la retarder, j'ai placé des cellules à l'obscurité complète ; mais dans la matinée du jour suivant, le résultat était le même, avec cette seule différence que le dépôt des zoospores, non influencé par la lumière, était uniforme sur le pourtour de la goutte. J'ai alors commencé à 4''3o''^ du matin, à la lumière d'une lampe, l'observation des cellules faites la veille. Les déhiscences ont commencé à se produire, et en très grande abondance, environ dix minutes après. Quelques zoospores se sont fixées immédiatement sur le pourtour de la goutte d'eau; d'autres, mobiles, sont venues en très petit nombre s'agiter autour, et j'ai vu deux foi^'une de celles-ci se conjuguer avec la zoospore fixée, comme M. Berthold l'a indi- qué. Peu après, il devenait impossible de voir de nouvelles copulations. Les zygotes germent plus rapidement que les zoospores fixées. » Une fécondation, intermédiaire entre l'isogamie vraie et l'hétérogamie, existe donc bien chez VEct. siliculosus, mais elle se fait seulement sur quel- ques-unes des premières zoospores sorties, avant le lever du jour, et par conséquent dans des conditions qui rendent l'observation plus difficile que celles qu'a rencontrées M. Berthold. » Une semblable variation dans la reproduction de V Ect. siliculosus ne serait d'ailleurs pas nouvelle parmi les Phéosporées : dans un Mémoire récent ('), j'ai relevé le fait que le Cutleria ne se comporte pas à Saint- Vaast, d'après Thuret, comme à Naples, d'après MM. Reinke et Falkenberg, et que le Tilopteris ne se comporte pas non plus à Cherbourg, d'après M. Gui- gnard, de même qu'à Helgoland d'après M. Reinke. Ces observations sont donc loin de vider la question de la reproduction des Phéosporées, et il serait tout aussi imprudent de généraliser, comme on le fait habituellement, le cas de VEct. siliculosus, en donnant sa reproduction isogame comme type de celle des Phéosporées proprement dites, que de prétendre que toutes ont une reproduction hétérogamique comme VEct. secundus. Mais la différence de reproduction de ces deux espèces doit cepemlant être invoquée contre la séparation profonde du Tilopteris et du Cutleria des autres Phéosporées, car leur hétérogamie est simplement plus accentuée que dans les deux Ectocarpus précédents. » M. G.-W. PiERCES adresse une Note relative à la vitesse du son. M. L. MiRiNNY adresse une nouvelle Note relative à la résolution de l'équation générale du cinquième degré. (') G. Salvageau, Rejnarques sur la production des Phéosporées et, en particulier, des Ectocarpus {Annales des Sciences naturelles, Botanique ; 1896). ( 434 ) M. Reilly adresse, de Dublin, une Note relative à la situation géogra- phique des îles sous-marines. La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3i août 1896. Journal de Mathématiques pures et appliquées. Cinquième série, publiée par M. Camille Jordan, avec la collaboration de MM. Lévy, A. Mannheim, E. Picard, H. Poincaré et H. Resal. Tome deuxième. Année 1896. Fasci- cule n° 3. Paris, Gauthier-Villars et fils, i8g6; i vol. in-Zf". Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, professeur de Phy- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. N" 8. aS août 1896. Paris, G. Masson etC'^; i fasc. '\n-?>°. Bulletin international du Bureau central météorologique de France. Directeur : M. E. Mascart. N°" 213 à 225; in-4''. Bulletin de la Société géologique de France. Tome vingt-quatrième. Juin 1896; I vol. in-8°. Annales d'Hydrologie et de Climatologie médicales. Directeur scientifique : M. Alrert Robin, de l'Académie de Médecine. Août 1896. Paris, G. Carré et C. Naud ; i fasc. in-8''. Revue scientifique. N° 9. (Deuxième semestre). Paris, Chamerot et Renouard, 189G; i fasc. in-4°. Historique de l'Industrie suisse des matières colorantes artificielles, par M. G.-F. Jaubert. Genève, Georg et C'^, 189G; i vol. in-8°. Discurso leido el dia 1 9 de mayo de 1 896 en la sesion solemne comemora- tiva de lafundacion de la Real Academia de Ciencias medicas, fisicas y natu- rales de la Hahaha, por el présidente D"" Antonio de Gordon y de Acosta. Habafia, 1896; i fasc. in-8°. (Offert par l'auteur.) SHgHS>&-< I On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -YILLAHS ET FILS, P Quai des Grands-Augusiiqs, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes \n-\-. Deui blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. Le prix lie l'abonnement est fixé ainsi quil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, y chez Messieurs : ■en Michel et Médan. iChaix. Jourdan. Ruir. %tens Courtin-Hecquet. ( Germain elGrassin. * ( Lachése. yonne Jérôme. mnçon Jacquard. iAvrard. Feret. Muller (G.). urges Renaud. iLefournier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Carofï. en Massif. ambery Perrin. , ( Henry. erbourg .. ■^ ( Marguene. ;sc. '■rniont-Perr.. ■Ml. Juliot. Ribou-Collay. Lamarclie. on ( Ralel. Roy. Lauverjat. Crepin. Drevel. Gratier et C'". Foucher. Bourdignon. Dombre. Vallée. Quarré. '.noble. . . . Rochelle.. Havre. .. :e.. Montpellier chez Messieurs ; , . ( Baumal. Lorient ) M"" lexier. iBernoux et Cumin. Georg. Cote. J Chanard. I Ville. Marseille Ruât. ( Calas. ( Coulet. Moulins Martial Place. ! Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. i Loiseau. I Veloppé. ( Barina. ) Visconli et C*. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. ( Druinaud. Rennes Plilion et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). ( Langlois. Rouen , , ( LesUingant. S'-É tienne Chevalier. „ , i Bastide. Toulon , „ ., ( liuniebe. „ , i Gimct. Toulouse '. ^ . ( Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. „ , . l Giard. Valenciennes , ( Leniailre. Nantes . Nice Poitiers.. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. Buchaf-est. chez Messieurs : I Feikeina Caarelsen ! et C''. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C*. Dames. Friediander et fils. Mayer et Muller. gg,.^g i Schmid, Francke et I C". Bologne .. Zanichelli. / Ramiot. Bruxelles Mayolezet Audiarle. ( Lebcgue et C'". ( Sotscheck et C°. ( ( Carol ) Millier. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania '. Cammermeyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenliague Ilôsl et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. / Cherbuliez. Genève Georg. ( Slapelmûlir. La Haye.. Belinfaule frères. ^ Benda. / Payol BarUi. Brockhaus. Leipzig (' Lorcntz. Max Kube. Twielmeyer. i Desoer. '^"■^^ iGnusé. Lausanne.. chez Messieurs : iDulau. Hachette et C- Nutl. Luxembourg. ... V. Biick. iLibr. Gulenberg. Romo y Fussel. Gonzalés e hijos. ■ F. Fé. .Milan j Bocca frères. " \ Hœpli. Moscou Gautier. iFurchheim. Marghieri di Gius. Pellerano. 1 Dyrsen et Pfciffer. New- York ] Stechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Clausen. Porto Magalhaès el Moiiiz. Prague Riviiac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C'. •. Rotterdam Krainers el fils. Stockholm Sanison el Wallin. f Zinserling. ( Wolir. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenbergel Sellier Varsovie Gebethiier el WollI Vérone Drucker. ( Frick. ( Gerold et C". Ziirich Meyer el Zeller. Rome . S'-Petersbourg. Turin. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l" à 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880,) Volume in-4''; J889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DÉ L'ACADÉMIE DES SCIENCES : orne I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÈsel A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenl le» oétes, par M. Hansen.- Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digeslifs, particulièrement dans la digestion des matières sses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. ome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse a la question de l^rix proposée en i85o par l'Académie des Sciences r le concours de. i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- lentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature es rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. i la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences- N" 9. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 51 août 1896.) ME.IIOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Paces. M. le SiXRÉTAUlF. PEIU'KTUEI. annonce la mort de M. Henri liesal, Membre de la Seclion de Mécanique 405 M. DK JoxQUiKREs. — Au Sujet des nombres preniicrs dont un nombre quelconque Pages. donné lie peut être racine primitive !\ob M. D. Clos. — Caractères extérieurs et modes de répartition des petits tubercules ou luberculoïdcs des Légumineuses ^07 MÉMOIRES PRESENTES. M. Euo. L.\ Combe adresse un Mémoire re- latif à la loi de Newton cl i> divers pro- blèmes de Mécanique générale. CORRESPONDANCE. M. le SEcnÉniiîK PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un opuscule de M. de l'illicrs du 'ferrage. 410 M. Cii. Lallemand. — Sur le rôle des erreurs systématiques dans les nivellements de précision 4'" M. Pal"L Seuret. — Sur une classe de pro- positions analogues au théorème Miqucl- Clifford et sur les propriétés qui en ré- sultent pour les polygones de 5, 0, 7, 11, 12 cùlés, circonscrits à l'bypocycloïde de module 5 4 '5 M. E.MILE Villari. — Uu reploiemenl des rayons \ derrière les corps opaques 4'^ M. Kaoul Vaiîet. — Hccherclics surlcs chlo- rures doubles 4^' M. Emile Bourqlelot. — Vnion du ferment soluble oxydant des Champignons sur les phénols insolubles dans Tcan 4^3 ItlLLETIX BIIILIOGRVPHIQI'E MM. Bordas et Géxin. — Sur le point de congélation du lait de vache 4^^ M. J.-M. Krassilschtschik. — Sur les mi- crobes de la llacherie et de la grasserie des vers à soie 4^7 M. E.-L. Bouvier. — Un cible télégra- phique attaqué par les Termites 4^'.» M. V. Thébault. — Sur les nerfs sécréteurs de la trachée 43 1 M. C. Sauvage.vu. — Sur la conjugaison des zoospores de VEctocarpus siliculostts. ... 43> M. G.-W. Pierces adresse une Note relative à la vitesse du son 433 M. L. MmiNNï adresse une nouvelle Note relative ii la résolution de l'équation géné- rale du cinquième degré 433 M. Heilly adresse une Mote relative à la si- tuation géographique de diverses ilcs sous-mariues 434 PARIS. — IMPKIMEIUE GVUTIIIER-\ ILLARS ET FILS, Quai des Orands-.Vugustins, 55. /.r aérant .'Gaittrier \it.i.AHt oc .d3G SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR RIiTI. KiBS SECRÉTAIRES PERPÉTVEIiS. TOME CXXIII. NMO (7 Septembre 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de i' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou îv'otes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. T.es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, j^éance lenanle, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués pai les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris pari désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces INIembres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au ta que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés eYi séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personri qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peu\ent être l'objet d'une analyse ou d'un i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. '. Membre qui fiait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'imprimerie le meicredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin; faule d'être remis àlemj le titre seul du Mémoire est inséré dans leComptcren actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des tours; il n'y a d'exception que pour les Rapports] les Instructions demandés par le Gouvernement. " Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative \\n Rapport sur la situation des Comptes rendus api l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sontchargcs de l'exécution du pi sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de^ , avant S^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivaiil OCT '' 1396 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 SEPTEMBRE 1896. PRÉSIDENCE DE M, A. CORNU. ME3I0IRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Notice sur Amé-Henry Resal; par M. Maurice Lévy. « Tous ceux qui s'intéressent à la Mécanique en ce qu'elle a d'utile, comme en ce qu'elle a d'élevé, prendront part au deuil dont se trouve frappée l'Académie par la mort d'Henry Resal. Avec lui, en effet, s'en va le véritable continuateur de Poncelet, celui de ses disciples qui a le mieux su mettre en valeur les méthodes et les procédés du maître. » Mais Resal était lui-même un maître et le rôle de disciple, bien qu'il ne répugnât en rien à sa modestie, n'eût suffi ni à son extraordinaire acti- vité, ni à ses multiples et brillantes facultés. La Mécanique appliquée telle que l'entendait Poncelet était son domaine de prédilection; mais la Méca- C. R.. i8yG, r Semestre. (T. CXXIII, N" 10.) 5^ ( 436 ) nique céleste, la Physique mathématique, la Cinémati<|iie pure, la Géomé- trie lui étaient également familières, et, dans toutes ces branches de la Science, il laisse les marques d'un esprit particulièrement inventif et pri- mesautier. » L'homme n'était pas inférieur au savant. C'était un cœur d'or et un caractère d'une inflexible droiture. » Il n'avait rien d'un apôtre. La vertu lui était trop naturelle pour qu'en la pratiquant il se crût autorisé à la prêcher. Plus volontiers il en eût ri, comme il était disposé à rire de tout. Mais, tout en se riant, il n'a jamais manqué au plus petit de ses devoirs. Il savait les remplir tous gaiement, simplement et surtout sans phrases. » Nous savons tous combien grande était son assiduité à nos séances, et nous, ses Confrères de la Section de Mécanique, savons avec quel soin méthodique et scrupuleux il s'acquittait de ses devoirs de doyen, sachant très habilement, quand il le fallait, user de sa belle humeur bourguignonne pour faire accepter une grande fermeté. Mais où il a porté le plus haut le sentiment inné du devoir qui le guidait en toutes choses, c'est dans son enseignement. J'en parle savamment, ayant eu, dans ma jeunesse, l'honneur d'être, pendant plusieurs années, son répétiteur à l'Ecole Polytechnique. Je tiens son cours pour l'un des plus fructueux qui aient jamais été professés. C'est peut-être de tous, sans même excepter celui si marquant de son éminent devancier Bour, celui qui remplit le mieux la double visée qu'on poursuit à l'École Polytechnique : visée scien- tifique dans le présent, visée pratique pour l'avenir. Ses exemples sont toujours choisis aux confins de la science la plus solide et de la pratique la plus moderne; il les renouvelait sans cesse. Ses successeurs y puiseront longtemps et à pleines mains. » Les théories générales y sont condensées de main de maître, quelques- unes avec autant d'originalité que de simplicité. Je citerai notamment la Dynamique des corps solides, l'Hydraulique, la Thermodynamique et la Théorie de la transmission du travail dans les machines. » C'est un honneur pour une Ecole d'avoir inspiré un tel enseignement, et celui qui l'a conçu méritait grandement la reconnaissance de cette Ecole. » Ce n'est pas la forme didactique qu'il faut chercher chez Resal; elle lui était fort indifférente. Nourri de la moelle de la Science, il aimait, par- dessus tout, à la servir en substance concentrée. Celle façon tl'enseigiicr exige, de la part des auditeurs, un travail personnel, ce qui est un bien. Tout ceux qui ont voulu se livrer à ce travail se sont trouvés, par le cours (437 ) de Resal, préparés à toutes les applications, si variées puissent-elles être ou devenir, de la Mécanique à l'Art de l'ingénieur. » Du reste, ingénieur dans l'àmc, il aimait travailler pour ses collègues. « Fils d'architecte, disait-il volontiers, j'ai tenu la truelle, avant de savoir » tenir une plume. » Et, de fait, c'est en s'amusant à voir manier la truelle sous la direction de son père, architecte à Plombières, que, sans effort et avec un minimum de préparation au collège d'Épinal, puis à Sainte-Barbe, il est arrivé, dans les premiers, à l'École Polytechnique, ù l'âge de dix- huit ans. Pour la partie mathématique, il eût été largement prêt dès l'àgo de seize ans. » C'était en 1847. Les grandes découvertes d'Ampère, en Électrodyna- mique, venaient de faire leur entrée dans l'enseignement classique. Resal se prit d'enthousiasme pour elles et en fit l'objet de son premier Mémoire rédigé pendant son séjour même à l'École Polytechnique. Bravais a fait à son jeune élève le grand honneur d'en introduire une partie dans ses leçons. » Également pendant qu'il était encore élève, il fit, sur la Théorie du frottement dans les engrenages coniques et la vis sans fin, une étude qui fut publiée au Journal de l'École. Polytechnique en i85o. » Son ardeur pour la Science, comme celle de ses camarades, fut un instant suspendue par la Révolution de 1848. Aux journées de juin, il servit en qualité d'aide de camp du général Mellinet. » Sorti second de l'École, il choisit la carrière des Mines. Les Sciences appliquées enseignées à l'École des Mines le trouvèrent aussi assidu que les Sciences mathématiques, sans d'ailleurs le détourner de ces dernières. En i853, il fut nommé Ingénieur des Mines à Besançon, où il s'occupa de la Carte géologique des régions montagneuses de la contrée. L'année suivante, il prit le grade de Docteur es Sciences mathématiques. » Sa thèse est la première application faite au globe terrestre du pro- blème de l'équilibre élastique d'une enveloppe sphérique, si magistrale- ment résolu par Lamé. Soutenue devant Cauchy et Lamé lui-même, elle lui valut la protection de ces deux illustres savants, de même que la préco- cité de ses travaux d'élève lui avait valu, de la part de Poncelet, une amitié qui n'a cessé qu'avec la vie. » En i855, Resal fut nommé Professeur à la Faculté de Besancon. De cet enseignement est sortie non seulement sa Cinématique pure ou, entre autres innovations, on trouve la notion et la théorie de la suraccélération, mais aussi divers travaux théoriques et expérimentaux sur l'horlogerie, ( -i'iS ) travaux qui, avec ceux de Phillips, out contribué aux progrès de l'horlo- gerie de précision. » C'est à la môme époque, en i865, qu'il publia son Traité de Mécanique céleste, destiné surtout à rendre plus accessible l'œuvre de Laplace. » La mort de Bour, survenue d'une façon si inopinée en 1872, rendait vacante la chaire de Mécanique rationnelle de l'École Polytechnique. Resal se trouvait naturellement désigné pour la remplir. J'ai dit plus haut que la succession, pour lourde qu'elle fût, n'a pas été, il s'en faut, au-des- sus de ses forces. » Cette même année, il commençait la publication de son Traité de Mécanique générale, en sept Volumes, véritable monument élevé à la Méca- nique rationnelle et à ses applications dans toutes les directions. » C'est là qu'on trouve résumés les Mémoires les plus importants de Resal. Peu d'Ouvrages sont plus nourris. L'auteur n'y prend pas toujours la peine de coordonner ses idées; il les sème un peu; mais il y en a beau- coup. » Quelque problème que l'on ait à résoudre, on peut le consulter avec fruit. Tout y est condensé. Parfois, on trouve, en quelques pages, des traits de lumière. Je citerai une Note, sur le mouvement des projectiles à l'intérieur d'une arme à feu, où sont, pour la première fois, appliqués avec succès les principes de la Thermodynamique à ce phénomène complexe de la pression développée, par la combustion, dans l'âme d'une arme. On peut dire que là se trouve l'origine de la balistique intérieure contemporaine. Notre Confrère Sarrau m'a dit souvent qu'il y a puisé ses premières inspi- rations sur ce sujet. Au surplus, à la suite de ce travail et de plusieurs autres théoriques ou expérimentaux sur le mouvement des projectiles, le Ministère de la Guerre a créé, pour Resal, un poste spécial: celui d'adjoint au Comité d'Artillerie pour les études scientifiques. » Son exposition concise, mais remarquablement nette, de la théorie des volants et des régulateurs est certainement aussi le point de départ des travaux les plus remarquables faits, depuis, sur ce sujet délicat. » Une autre Note, insérée aux Comptes rendus, traite d'une façon non moins heureuse un autre sujet nouveau : celui de la propagation d'une onde liquide dans un tube élastique, question qui trouve son application dans les phénomènes de la circulation du sang et dans les expériences de notre Confrère Marey. » Outre ces travaux d'inspiration primesautière et de plein succès, ce ( 439 ) vaste Ouvrage contient une foule d'applications utiles ou d'exercices inté- ressants. » En 1878, l'Académie des Sciences ouvrit ses portes à Resal, en lui donnant la succession du baron Dupin. Cette haute distinction n'a fait que surexciter son ardeur au travail. Ses Communications à l'Académie ou aux Annales des Mines montrent que son activité ne s'est jamais ralentie. Resal avait deux qualités rarement unies : il travaillait avec une merveilleuse facilité et il travaillait toujours. Le travail était sa seule distraction quand il était bien portant, son seul remède, remède dangereux, quand sa robuste santé a commencé à le trahir. » En 1888, il a publié un Traite de Physique mathématique, qui a pour objet de résumer cette vaste Science, comme il avait précédemment ré- sumé la Mécanique céleste. » Il travaillait à la seconde édition de la Mécanique générale, dont les deux premiers Volumes ont paru, quand la mort est venue le surprendre. » Depuis plusieurs années, sa santé déclinait visiblement. La maladie qui a fini par l'emporter avait légèrement courbé ce corps autrefois droit et élancé comme les grands chênes des forêts des Vosges au milieu des- quelles s'est passée son enfance ; elle avait pâli et quelque peu attristé ce fin visage qu'on était habitué à voir toujours animé et souriant. Mais rien ne faisait présager une fin prochaine, lorsque, comme tous les ans, il est parti pour aller passer ses vacances en Suisse et en Savoie. Le 29 juin, il m'adressait encore de Saint-Gervais une lettre dans laquelle il me com- muniquait diverses observations sur un Mémoire que l'Académie pourrait être appelée à juger. Cette lettre me montrait qu'il avait toujours l'esprit en éveil et le souci des jugements à rendre par l'Académie. » Vers le milieu du mois d'août, il fut pris d'une violente crise d'atonie intestinale ; sa famille accourut près de lui. Les soins qui lui furent prodi- gués l'avaient remis assez bien pour qu'il manifestât le désir d'aller visiter l'Exposition de Genève. Mais en route, à Annemasse, il fut repris avec une violence telle qu'une opération chirurgicale fut jugée nécessaire. Il suc- comba peu de jours après, le 22 août. Il a été inhumé, le 25 août, à Etang- sur-Arroux (Saône-et-Loire), lieu de sépulture de famille. » C'est dans ce coin de la Bourgogne qu'il coîîijitait se retirer dans deux ans, lorsqu'il aurait eu droit à sa retraite comme Inspecteur général des Mines. Au lieu du repos bien mérité et qui n'eût pas été l'oisiveté, qu'il y espérait, c'est le repos suprême qu'il y dort à présent. Mais il laisse après ( 44o ) lui une œuvre que je n'ai pu qu'esquisser ici à grands traits et qui assure la survivance de son nom. » Il laisse à ses deux fds le plus précieux de tous les héritages : l'exemple d'une vie consacrée tout entière aux progrès de la Science et à ses applica- tions en ce qu'elles ont de plus noble et de j>lus désintéressé. Cet exemple n'a pas été perdu pour eux, et Resal a eu la joie bien rare de les voir tous deux sortir brillamment de l'École Polytechnique, dans la carrière des Ponts et Chaussées, qu'ils parcourent de façon à ajouter encore à la réputation du nom qu'ils portent. » Ces deux fds sont la couronne et la parure d'une mère qui, grâce à des dons exceptionnels, a pu les suivre, non seulement dans leur éducation classique, mais même fort loin dans leur instruction scientifique. Ils seront aussi sa consolation dans la cruelle épreuve qu'elle subit et dans laquelle l'accompagnent les respectueuses sympathies de l'Académie, du monde savant et des Ingénieurs. » ASTRONOMIE. — Sur les observations de l'éclipsé de Soleil du 9 août dernier. Extrait d'une lettre de M. Backlund, Directeur de l'observatoire de Poulkovo, à M. Tisserand. (( Poulkovo, 2 septembre iSy6. » Nous revenons de la Nouvelle-Zemble, oii nous avons été observer l'éclipsé totale de Soleil du 9 août dernier. Nous étions arrivés à la station choisie, environ trois semaines avant l'éclipsé. Le Prince Galitzine a pu faire, en attendant, de nombreuses observations météorologiques et magnétiques, avec le concours de MM. Kostinsky, Fansky et Gohlberg; mais le ciel était presque constamment couvert, et la température basse (de 0° à + 3"). C'est à peine si l'on put obtenir quelques hauteurs du Soleil, pour déterminer la correction des chronomètres. » Nous avions perdu tout espoir de voir l'éclipsé. Le jour même du phé- nomène, à 4 heures du malin, le ciel était entièrement couvert; mais, à partir de ce moment, les nuages commencèrent à se dissiper. Nous avons pu observer le premier contact avec un ciel parfaitement clair. Pendant la totalité, quelques légers nuages passaient devant le Soleil ; néanmoins, nous avons pu obtenir douze bonnes photographies, sur quelques-unes desquelles la couronne présente une étendue considérable. Les quatre contacts ont été très bien observés. IjCs recherches, dans les environs du Soleil, ont ( 44i ) été difficiles, à cause de la présence de légers nuages, et en raison de la courte durée de la totalité. )) Il y avait, dans la Nouvelle-Zemble, une autre expédition russe, orga- nisée par l'Université de Rasan, sous la direction de M. Dubjago, et une expédition anglaise, amenée par Sir Boden-Powell, sur son yacht Oltaria; tous ces astronomes ont bien réussi dans leurs observations. » Notre expédition, à Amour en Sibérie, a réussi également; une dé- pêche de M. Belopolsky annonce qu'il a pu obtenir six photogrammes de la couronne et de son spectre. » Sur l'invitation de Sir Boden-Powell, je suis allé avec lui à Hammer- fest, où j'ai eu le plaisir de voir Nansen et ses compagnons de voyage. » MEMOIRES PRESENTES. M. Marcellix Langlois adresse un cinquième Mémoire de Thermo- chimie : « Composés oxygénés du phosphore, de l'arsenic, du soufre )>. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. RoziGR adresse une Note relative à la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel informe l'Académie que les fêtes d'inaugu- ration des statues élevées dans la ville d'Alais à Pasteur, à Florian et à l'abbé de Sauvages, auront lieu les 2G et 27 septembre. M. le Président présente à l'Académie le « Compte rendu de la vingt- quatrième session de l'Association française pour l'avancement des Sciences : Bordeaux, iSgS m. Seconde Partie : Notes et Mémoires. ( Vj2 ) GÉOMÉTRIE. — Sur l'emploi d'un cercle fixe, dérivé d'un groupe quelconque de sept tangentes d'une conir/ue, pour définir, a priori, le cercle dérivé de sept droites quelconques. Note de M. Paul Serket. « On peut obtenir a priori le « cercle dérivé de sept droites » dans le cas spécial où les droites données sont tangentes à une même conique. Ce cercle, en effet, ne dépend alors que de la conique inscrite, non du groupe tan- gentiel employé pour le définir. Et il arrive, d'ailleurs, que l'on peut passer analvtiquement, de ce cas doublement particulier, au cas général, par le chemin le plus court, en dehors de tous les circuits géométriques qui nous y avaient mené en premier lieu. » Nous emploierons les lemmes suivants : » 1. Lemme I. — Tout heptagone (T, ...T,). circonscrit à une conique, a pour cercle dérivé un cercle fixe (C, r\J — i), de même centre C que celte conique, et qui se déduit du cercle de Monge (C, /•) attaché à celle-ci, en mul- tipliant son rayon par \j — j. » Pour une enveloppe, plane ou solide, de classe n, il existe une propo- sition analogue dont l'énoncé et la démonslration, à la fois, s'obtiennent par la méthode déjà employée. Mais, pour le cas simple actuel, il suffit de poser l'identité 2; /, T^ = 2; /, (a, a; + è,_r - /), )' = a7- + y= -H ■î za; -f- 2 ? y + A. et d'utiliser, avec les équations de condition résultantes, la relation P, = «■ «/ + ''' ^ ' qui exprime que les droites considérées o = T,H^f7,.T 4- hiy — Pi sont tan- gentes à l'ellipse -; -f- ^^ ^ i . On trouve ainsi, avec o = « = fl, y = — ^, — ; d'où, pour le cercle dérivé, (i) o=:2:/,T^^a;^- + r-^+^^ c'est le lemme énoncé et qui entraîne aussitôt le suivant : » Lemme IJ. — Huit tangentes T,, . . ., T» d'une conique vérifient toujours l'identité (2) 1:1X^0. ( 443 ) » Lemme III. — Le diamètre newtonien relatif à un groupe quelconque de trois droites parallèles o ;= A = A, = Ao, ou le lieu du centre des moyennes distances de tous les systèmes de trois points inscrits aux droites de ce groupe, n'est autre que ta droite A' définie par la double équation (3) o = /A' + /, A^ + t,kl=ax + hy 4- c~ A' ; comme il suit, par exemple, de l'identité générale l."lt{x— aJ'^E^x — (a, + «2+ ... + a„). » 2. Ces lemmes posés, soient, dans le même plan, A,B, T,, T., , . ., Tj un groupe quelconque de sept droites indépendantes, et (I) o = «A^ -4- Z;B^ + i;/,T^ = cercle (O, R) le cercle inconnu dérivé de l'heptagone résultant. » Faisons intervenir la conique (S), inscrite au pentagone partiel (T|, To, . . ., Tg), et, après avoir mené à cette courbe : » 1° Deux tangentes A,, k^ parallèles à la droite A, » 2" Deux autres tangentes B,, B. parallèles à B, dési£;nons 'O' Par A' le diamètre newtonien relatif aux parallèles A, A,, A^; Paj-B' » » » B, B,,B3. » Ecrivant ensuite, conformément au lemme III, les identités (") i'k'+ i\K + /:a;: =a', (III) m'B»H-/«;B^ + TO;B^^ = B', caractéristiques de ces diamètres, éliminons A' et B' entre (I), (II), (III). L'identité résultante (IV) o=a,A= + a2A^ + Z',Bj-t-ô,B^ + 2^^Tî = cercle(0,R)-HA' + B', où ne figurent plus que les cubes relatifs aux neuf tangentes A,, A., B,, B^, T,, Ta, .. ., Tj de la conique (S), et que le lemme II permet de ramener à ne contenir que les cubes relatifs à sept de ces tangentes, nous montre, dans le nouveau cercle (IV), un cercle connu et qui n'est autre, d'après le lemme I, que le cercle fixe, dérivé d'un groupe quelconque de sept tangentes de la conique (S) : ou le cercle {C, r\J — i) lié, comme il a été dit, au cercle de Monge (C, r) relatif à cette conique. G. R.. 1896, 2' Semestre. (T. CXXUr, N° 10.) 58 ( 444 ) » Nous pouvons donc écrire identiquement (IV) Cercle (O, R) + A' + B'~ cercle connu (C, /V^) et nous avons, dès lors, dans le point de concours oj des droites A', B', un point de commune puissance par rapport au cercle cherché (O, R) et au cercle connu (C,rv — ~), ou, si l'on veut, le centre d'un premier cercle connu, orthogonal à la fois au cercle donné (C, r\l — ^) et au cercle cherché (O, R). » Mais le point co, intersection des diamètres A', B' relatifs aux groujies de parallèles (A, A, , Ao), (B, B, , B^), n'est autre, sur la figure, que le centre de gravité du triangle PQQ' inscrit à la fois aux trois parallèles de l'un et de l'autre groupe, ou encore, et puisque le milieu du côté QQ' est en C, le point que l'on obtient par l'emploi des seules droites données A, B, T,, To, . . ., T5, enjoignant le point de concours l' des deux premières au centre C de la conique inscrite aux droites restantes, et prenant, sur CP, Cco = ;f CP. B De là une construction dont nous supprimons l'énoncé, tout à fait équivalent, dans le fond, à celui qui a été donné déjà ( ' ). » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la distribution des déformations dans les métaux soumis à des efforts. Note de M. L. Hartmann, présentée par M. A. Cornu. « Je prie l'Académie de me permettre quelques observations au sujet de la Note présentée le 27 juillet dernier par M. Charpy. (') Comptes rendus, ]>. '177; 3 septembre 189/1. ( 445 ) » )'^ D'après M. Charpy, j'aurais énoncé, entre autres résultats, que « les métaux se comportent tous comme des corps homogènes, et que les » constituants indiqués par l'étude microscopique n'interviennent pas » dans la répartition des déformations ». Je n'ai jamais émis cette opinion, qui se trouve, au contraire, en contradiction avec les conclusions aux- quelles mes travaux m'ont conduit. Il me suffira de rappeler, à cet égard, qu'après avoir donné, pour les corps homogènes et isotropes, les lois exposées dans mes Notes du 5 mars et du 2 avril 189/1, j'ai considéré le cas de solides renfermant des forces élastiques préexistantes, emmagasi- nées par des efforts antérieurs (mécaniques ou thermiques), en faisant ressortir la modification de la distribution des déformations sous l'influence de ces forces élastiques, qui, pour un métal composé, sont, de toute évi- dence, fonction de l'état actuel des constituants. » Ce qui a peut-être donné lieu à l'interprétation de M. Charpy, c'est l'expérience dans laquelle, ayant soumis à une pression intérieure un tube de bouche à feu muni de sa frette, j'ai obtenu des spirales logarithmiques aussi régulières dans l'acier puddlé de celle-ci, que dans l'acier fondu du tube, en constatant ainsi que, dans ce cas particulier, les lignes obtenues dépendent de la nature de l'effort, ainsi que de la forme géométrique de la pièce et non de sa constitution chimique. C'est là un fait d'expérience relatif à l'acier, dont je n'ai nullement généralisé les conséquences en les étendant à tous les métaux. )) 2" M. Charpy s'est proposé de démontrer qu'on peut manifester l'état physique d'un corps au moyen d'un nouvel effort. C'est un point que j'ai mis depuis longtemps en évidence. » En particulier, ayant soumis une plaque carrée à une épreuve d'em- boutissage et ayant obtenu des déformations sous forme de spirales, j'ai découpé une barrette de traction dans une des moitiés de la plaque, au milieu des réseaux les plus accentués; cette barrette a été ensuite dimi- nuée de 1°"" sur ses faces et elle a été polie. La traction a fait apparaître, dans ces conditions, des lignes obliques sur la direction du nouvel effort; mais, en même temps, on a vu se dessiner, avec une assez grande netteté, la plupart des déformations dues au premier emboutissage. » J'ai montré également que les forces élastiques latentes d'un corps sont manifestées par une attaque chimique, tout aussi bien que ses défor- mations pendant la durée même de l'action d'un effort; l'attaque, dans les deux cas, produisant, en chaque point, des effets qui sont fonction de la force élastique agissant en ce point, et, par suite, les figures creusées sur ( 446 ) les surfaces libres étant caractéristiques de lu répartition des tensions le long de ces surftices. » Ce qui dislingue les expériences de M. Charpy des miennes, c'est qu'il a limite ses observations à l'état physique préexistant des corps qu'il a considérés, en n'étudiant leurs déformations que dans le voisinage im- médiat de la limite élastique. Il en est ainsi arrivé à des conclusions qui, loin d'être en désaccord avec les lois que j'ai énoncées sur la distribution des déformations, n'en sont qu'un corollaire, auquel il s'est arrêté. » 3° M. Charpy paraît penser que mes expériences ont porté sur des métaux oxvdés superficiellement, ce qui pourrait signifier que les faits ob- servés se rapportent à la couche d'oxyde ainsi formée, plutôt qu'au métal sous-jacent. » Je profite de cette circonstance pour faire connaître que le procédé, dont je me suis servi pour étudier les traces des déformations sur les sur- faces libres des métaux, consiste uniquement dans un polissage, aussi par- fait que possible, de ces surfaces. » Je dois signaler à ce sujet que l'opération du polissage a pour effet de créer autour du corps une couche dont la constitution physique diffère notablement de celle de l'intérieur. » Je me suis attaché à démontrer que la présence de cette couche super- ficielle n'exerce, en général, aucune influence sur la formation et la distri- bution des zones de déformation dans les métaux soumis à des efforts. Par contre, on doit en tenir compte dans l'examen micrograpliique de la sur- face d'un métal, quand on la soumet, après polissage, à une attaque chimique. » PHYSIQUE. — Décharge des corps électrisés par les rayons X. Note de M. Emile Villari, présentée par M. Mascart. « Je rappellerai d'abord un phénomène que j'ai déjà décrit : » Lorsque les rayons X frappetit un conducteur électrisé, un disque métallique uni à un électroscope, par exemple, le conducteur se décharge avec une certaine rapidité, et à peu près uniformément, du commencement à la fin. Si, au contraire, le conducteur est recouvert étroitement d'un cohibant tel que la paraffine, la décharge provoquée se ralentit dès le début, et s'arrête en peu de temps. En répétant les expériences, après les charges successives, on observe que les décharges initiales deviennent de ( 447 ) plus en plus faibles, jusqu'à s'annuler. De telle façon que, d'après la ma- nière dont se fait la dispersion électrique d'un conducteur pour les rayons X, nous pouvons reconnaître si la décharge est faite par un conduc- teur nu ou par un conducteur recouvert d'un cohibant. )) Voici maintenant quelques nouvelles expériences : » Je plaçai l'ampoule de Crookes dans une caisse de plomb, et cette dernière, avec la bobine, dans une caisse de zinc fermée et en communication avec le sol. Les deux caisses avaient, chacune, en regard du fond anticalhodique de l'ampoule, un trou de 9"^™; le trou extérieur était fermé par une mince feuille d'aluminium (o'"'",3). Devant ce trou, parallèlement à la paroi de la caisse, je plaçai une large lame de zinc (4o X 4o X o™,42) avec un trou de 4™ au centre, pourvu d'un tube de fer-blanc 4 X 6'="', pour limiter l'extension et la divergence des rayons. Je plaçai ensuite, à environ 5o"™ de l'ampoule, un disque de plomb (g X o'^™,44) fi^é, au moyen d'une vis, sur un électroscope à feuilles d'or, que j'observais avec une lunette à distance. Sur une des faces du disque, j'avais fixé à chaud une lame de paraffine (i i x 1 1 X i''",5) et j'exposai le disque aux radiations, tantôt du côté découvert, tantôt du côté paraffiné. » Dans une série d'expériences, par exemple, les rayons frappant le côté paraffiné du disque, la durée de décharge de i° augmenta petit à petit, de 20 secondes à 80 secondes, sans pourtant s'arrêter. Ce qui démontre que, lorsque le côté paraffiné est frappé, la décharge a lieu de ce côté et du côté découvert et à l'ombre, à cause des rayons qui, repliés sur le bord du disque, le frappent et l'activent. » Ensuite, je tournai à la radiation le côté nu du disque, de manière que le côté paraffiné se trouvât à l'ombre. La décharge fut alors uniforme et l'électroscope perdit constamment 1° en dix secondes environ. » On doit donc admettre que la décharge a eu lieu seulement du côté découvert. Les rayons qui se repliaient dans le premier cas doivent aussi se replier dans le se- cond; la paraffine étant très transparente, les rayons devraient frapper le métal sous- jacent et en activer la décharge, avec les modalités relatives à un conducteur couvert d'un cohibant, ce qui ne se vérifie point. » Ces faits me firent revenir à l'hypothèse, déjà mentionnée dans une autre de mes Notes, que le phénomène de la décharge est provoqué, non pas directement par les rayons X, mais par l'air activé par leur passage. Cet air, activé par les rayons qui passent latéralement au disque, se répand rapidement dans l'ombre du disque, et, en frappant sur le côté métal- lique, en provoque la décharge. Mais si le côté qui est à l'ombre est couvert de paraffine, l'air actif ne peut y parvenir, et ce côté ne participe pas à la diffusion électrique; la diffusion pourrait ensuite avoir lieu par convec- tion ou transport dû aux particules de l'air, ainsi que je l'ai déjà dit, et comme M. Righi l'a supposé avant moi; ou bien, ainsi que je l'ai fait observer moi-même, par une espèce de danse électrique, rendue plus vive par ( 448 ) l'action des rayons X. Pour appuyer cette manière de voir, je fis diverses expériences, dont je ne citerai que les suivantes : » L'ampoule étant disposée dans les caisses de garde, comme ci-dessus, je plaçai, devant leurs trous, un disque de plomb de 9 x o'^™,44 soutenu par un long tube de plomb, qui passait par son centre et se prolongeait de ô"^" au delà du disque. A 4'™ ou 5"^" du bout de ce tube, je plaçai i'électroscope chargé; en y soufflant un courant d'air, j'observai qu'il ne se déchargeait point du tout. Je fis ensuite deux séries de mesures avec l'ampoule active: l'une avec et l'autre sans le courant d'air; comme moyenne de diverses expériences, j'obtins les chiffres suivants : „ s Sans le courant, I'électroscope perd 5 en 9,4 » 10 en 23,3 Avec le courant, I'électroscope perd 5 en 6,1 » 10 en i4)5 » Ces résultats montrent bien que, si l'on pousse le courant d'air du centre du disque à I'électroscope placé à l'ombre, ce dernier se décharge un peu plus rapide- ment que sans le courant. Il semble que le courant détermine une aspiration latérale, entraîne plus d'air actif sur I'électroscope, et le décharge jdus rapidement. » Dans une seconde expérience, je supprimai le tube de plomb, je fermai le trou du disque, et au moyen d'un très grand soufflet acoustique et d'une colonne de verre d'un mètre de long et de 3"^™ de diamètre, je poussai un fort courant d'air contre I'électroscope et contre le disque, placés de la môme manière qu'auparavant. Une expérience d'épreuve me montra que le courant simple ne modifiait point la charge de I'électroscope. Je répétai donc les expériences de la même manière ; voici les ré- sultats de deux d'entre elles : Sans le courant, perte de 5 en 8,0 » 10 en I 4, I y I 5 en 22,0 Avec le courant, perle de 5 en 38,8 « 10 en 66,0 » r5 en 120,0 E immobile. » Le courant d'air neutre ou inactif étant poussé contre I'électroscope de manière à en éloigner l'air actif ou déchargeur, non seulement il ralentit la décharge, mais, s'il est assez fort, il peut aussi l'empêcher complètement, ainsi que cela est arrivé dans la dernière observation. » On observe des phénomènes semblables en exposant directement le disque aux rayons X et au courant d'air; mais, dans ce cas, l'effet du cou- rant est, naturellement, moins énergique, car on ne peut chasser tout l'air directement activé par les rayons X; et peut-être le courant lui-même est-il un peu activé par les rayons, et porte-t-il sur IVlectroscope de l'air actif mêlé à de l'air inactif. ( 449 ) )) En admettant cette théorie, il est facile de comprendre que l'action de l'air actif, par sa facilité à se répandre, peut être sensible, même dans le centre d'ombres assez étendues, produites par des lames carrées ou par des disques opaques de 40*^'" à 60"^™ de côté ou de diamètre. On peut aussi, de cette manière, interpréter l'action des tubes opaques sur les rayons. Un tube de fer-blanc, placé à côté ou enveloppant la boule de l'électro- scope, et avec son axe dans la direction des rayons X, en atténue beaucoup l'efficacité, car, tout en permettant aux rayons directs d'arriver à l'électro- scope, il empêche l'air activé par les rayons latéraux d'y parvenir. Les rayons qui passent le long d'un tube opaque diminuent d'efficacité, parce que le tube empêche les rayons divergents de se propager et d'activer l'air environnant, peut-être aussi parce qu'ils sont en partie absorbés et imparfaitement réfléchis par les parois du tube même. Si l'on pousse contre l'électroscope l'air activé par les rayons X, il se décharge beau- coup plus rapidement, comme je l'ai démontré dans ma Note précédente. » Mais, outre que l'air déchargeur se répand dans l'ombre des corps opaques, j'ai montré par la photographie, dans une autre Note, que les rayons X subissent aussi un reploiement effectif ou une diffraction. Ainsi l'action des rayons serait double. En tombant sur les corps opaques, de la même manière que les rayons lumineux, ils se replient dans l'intérieur des ombres géométriques, à une petite distance du bord lumineux. En traver- sant l'air, ils l'activent en lui communiquant leur propriété de décharger, et cet air peut se transmettre à une certaine distance des rayons et dans toutes les directions, en pénétrant même au centre d'ombres fort étendues, soit par la diffusion de l'air activé, soit de toute autre manière. Murani vient de démontrer, par la photographie, que les rayons X se réfléchissent sur une surface d'acier polie, selon les lois connues. Les verres photo- graphiques sont directement influencés par les rayons X qui, dans les phénomènes de la réflexion et dans d'autres encore, paraissent suivre les lois de la lumière. » Au contraire, l'électroscope subit l'influence de l'air activé par les rayons et non celle des rayons eux-mêmes; et il semble que cet air, en se répandant, donne au phénomène les caractères de la diffusion, plutôt que ceux de la réflexion régulière, ainsi que j'ai pu m'en assurer par quelques- unes de mes expériences, quoiqu'elles ne soient pas encore absolument concluantes ('). » (') Atti Ace. de Bologne, 12 avril 1896. (45o) PHYSIQUE. — Sur l'émission des rayons X. Noie de M. Ch.-Éd. Guillaume, présentée par M. A. Cornu. « MM. Imbert et Bertin-Sans ont trouvé les premiers (Comptes rendus, t. CXXir, p. 6o5) que l'intensité des rayons X émis par une surface plane est sensiblement constante à l'intérieur d'un cône dont les génératrices forment un angle de 35" ou 40° avec la normale à la surface. De son côté, M. Gouva montré (Comptes rendus, t. CXXII, p. J 197) que les rayons émis par une lame de platine présentent une intensité presque constante jusqu'à une petite distance de l'émission rasante. « Cette loi d'émission me semble être une conséquence nécessaire de plusieurs faits connus. » Sans entrer dans le mécanisme intime de la production des rayons X, j'admettrai, avec la plupart des physiciens, que ces rayons sont dus aux vibrations atomiques provoquées par le contact des rayons cathodiques avec les particules matérielles. Ces derniers pénètrent à une faible profon- deur dans l'anti-cathode, dont chaque point frappé devient un centre d'émission. » Supposons maintenant que l'intensité des rayons X soit proportion- nelle à celle des rayons cathodiques qui les produisent. La quantité de rayons X émanant normalement d'une couche de matière limitée par une surface c, découpée sur deux plans distants de :■ el de z -h dz de la surface de l'anti-cathode, sera donnée par l'expression dl = kae-'^-dz, où a est le coefficient d'absorption de la matière de l'anti-cathode pour les ravons cathodiques, A un facteur de proportionnalité. » L'intensité des rayons normaux qui émergent à la surface de l'anti- cathode est exprimée par dV =A':e-^'^^'^^'dz, Çi étant le coefficient d'absorption pour les rayons X. » Dans le cas de l'émission sous un angle (p par rapport à la normale, la surface apparente de l'élément c est réduite dans le rapport de i à coso; mais la longueur des droites comprises entre les plans z et z -\- dz est aug- mentée dans la même proportion, de telle sorte que l'émission conserve la ( 45i ) mèuie valeur; en revanche, l'absorption est plus forte, et la quantité de rayons X atteignant la surface de l'anti-cathode est donnée par l'expres- sion » La totalité de ces rayons, émergeant sous un angle o de l'élément a de l'anti-cathode, est donc an — î— COStp » Cette expression montre que la loi d'émission des rayons X en fonction de l'angle dépend essentiellement du rapport des deux coefficients d'absorp- tion. » En particulier, l'intensité de l'émission est à peu près indépendante de l'angle (p jusqu'au voisinage de l'émission rasante, si [3 est beaucoup plus petit que a. Or nous savons qu'il en est ainsi dans tous les cas étudiés jusqu'ici. )i Le calcul qui précède repose, il est vrai, sur une hypothèse non encore vérifiée, à savoir que l'intensité des rayons X est proportionnelle à celle des rayons cathodiques qui les engendrent. Mais on arrive à un résultat analogue en partant de relations beaucoup plus générales; si l'on sup- pose, par exemple, que les deux phénomènes sont reliés par une fonction entière, dont A, B, C, ... sont les coefficients successifs, ou devra rem- placer notre dernière expression, à un facteur constant près, par la sui- vante : COS ç r, B 2C "1 |_ COStp \ cosaj J qui conduit aux mêmes conclusions en ce qui concerne la relation entre I" et (p. » Celte loi d'émission en fonction de l'angle n'est pas particulière aux rayons X; on arrive à des relations analogues, dans le cas de la lumière ordinaire, toutes les fois qu'elle émane d'un corps suffisamment transpa- rent, à l'intérieur duquel l'éclat peut du reste varier suivant une loi quel- conque. D'une manière générale, la loi du cosinus cesse d'être vraie toutes les fois que la surface d'émission est remplacée par un volume d'émission d'épaisseur finie. » G. R., 1896, 3' Semestre. (T. CXXIII, N» 10.) 5g ( 452 ) PHYSIOLOGIE. — Sur fa relation générale entre V intensité de la sensation et la (liuce de V excitation lumineuse. Note de M. Charles Heniiv. « On sait que les lumières très brèves restent invisibles (Ricbet et Brégiiet) et que, pour avoir la sensation intégrale d'une lumière d'inten- sité égale au minimum perceptible, il faut voir cette lumière durant en- viron 5 de seconde. C'est par ce fait que M. Bourdelles, directeur du dépôt des Phares, a été conduit à remplacer les anciens appareils à ro- tation lente par des feux-éclairs durant ~ de seconde, qui ont permis d'augmenter dans une large mesure, sans accroissement de dépenses, la puissance et le rayon d'action de ces signaux. On ne connaît, sur la relation qui relie la durée de l'éclair à l'intensité de la sensation, qu'une loi limite, due au D'' A. -M. Bloch, vraie pour les intensités rapprochées du minimum perceptible et vérifiée (Charpentier) dans des limites de temps comprises entre isS et 2 millièmes de seconde : Les temps nécessaires à la sensation intégrale varient en raison inverse de l' intensité. » Je me suis proposé de préciser la relation générale qui relie à la durée de l'excitation l'intensité de la sensation, avec un simple obturateur photographique, l'obturateur Decaux, utilisant particulièrement les vitesses de 16, I, 17, 25 et 61 millièmes de seconde, dont la constance, au cours de mes expériences, a été vérifiée, au Comptoir général de Photographie, avec l'appareil du général Sébert. J'ai pu me contenter de ces durées rela- tivement grandes, grâce aux intensités très faibles que j'ai employées et que mes méthodes photométriques permettent de mesurer avec toute la rigueur désirable. J'ai réalisé tous mes éclairements dans la chambre noire, avec une bougie placée au centre d'une lanterne cylindrique en fer, percée antérieurement d'une ouverture rectangulaire sur laquelle je plaçais des écrans absorbants. Nous observons l'obturateur à la distance de o'",3o. » Après avoir collé, sur le plan antérieur de l'obturateur, un papier blanc, nous démasquons l'ouverture et nous plaçons, de part et d'autre de cette ouverture, des sources de lumière, que nous disposons de façon que la portion centrale du papier blanc, éclairée par transparence à travers l'ouverture, soit à peine plus lumineuse que le pourtour éclairé par réflexion ; je note ce dernier éclairement; puis nous déclen- chons successivement l'obturateur; nous constatons que, pour les grandes vitesses, aux. éclairements très faibles, la tache centrale n'est plus difTércnte du pourtour ou même que la différence change de sens; pour faire réapparaître la lumière de l'ouver- ture, je dois diminuer l'éclairement du pourtour, dans un rapport qu'il m'est aisé de '( 453 ) connaître el d'autant plus grand que la vitesse de l'obturateur est plus grande. Par la courbe psycho-physique ou par l'équation S r= 10000(1 — e-o.ooo6i»""^ qyj représente les observations ('), il est facile de déterminer le numéro d'ordre de sensation qui corres- pond à l'éclairement du pourtour et, par conséquent, le numéro d'ordre immédia- tement supérieur de la tache lumineuse. M Nous avons donc deux numéros d'ordre de sensation de la tache, l'un S(,, dans le cas de la perception intégrale; l'autre S„ dans le cas de la per- ception partielle. Je n'ai plus qu'à chercher une relation exprimant ces deux nombres en fonction du temps et de l'intensité. Cette formule est la suivante : (>) S,= S„(i-6— "••'), ' dans laquelle p = 2,71828, i est l'intensité, t le temps, a=o,oo74 exprime le coeflicient de perte pour l'unité d'éclairement, qui est —^ de bougie- mètre, comme dans les expériences psycho-physiques. » Voici quelques nombres. Pour j:=i, on a, d'après la courbe psycho-physique, pour le pourtour, S = 2; donc, pour la tache, 80= 3; à cet éclairement, pour les vitesses de 16, 1 et 17,20 millièmes de seconde, la tache apparaît en noir; à la vitesse de 61 mil- lièmes, elle est à peu près égale au fond; donc, avec celte durée, pour Sq^S, on a Si= 2; d'où sensiblement a ^ 0,0074. Pour l'éclairement «^ 29,7 on a S = i3, d'où So = i4pour la tache : la perte est insensible avec la vitesse de 61 millièmes; mais pour les vitesses de 16,1 et de 17,25 je dois réduire l'éclairement j de 29,7 à 12,2; d'où S =: 10 et par conséquent S;^ii; il en résulte a, :=o,ii, c'est-à-dire qu'on a — =i4,9 = i"'^ sensiblement. Aux éclairements avoisinant J^ de bougie-mètre, c'est- à-dire « =377, d'où S = 17 et So = 18 pour la tache, l'influence de la durée devient nulle; S — =r I sensiblement; c'est ce que donne le calcul de «3:= ap'^ = 0,280. So » La formule complète de la sensation en fonction de l'intensité et du temps est donc (■i) S = K(i -p-^''")(i -e-»'"'); pour S = I, c'est-à-dire au minimum perceptible, en arrêtant au premier terme le développement en série des exponentielles, on a ^ -=li"'XoLi"t, (') Comptes rendus, 18 mai 1896. ( 454 ) ou, comme m -i n est sensiblement égal à l'unité {m — 0,187; " ~ 0.8). KaX r= it -- COnSt. = 22 -t- £. C'est précisément la loi de Bloch. Ce savant regardait, à travers un trou d'aiguille de ^ millimètre de diamclre placé contre l'œil, au bout d'un tube de cuivre de i™ non noirci intérieurement, une surface éclairée de j^ de bougie-mètre et placée à environ i'",3o de son œil; il faisait disparaître ainsi la lumière pour une durée de -—^ de seconde. Or j'ai constaté qu'un éclat vu dans ces conditions est diminué par rapport à l'éclat vu à l'œil nu, environ dans le rapport \le 12 à 1; en adoptant mes unités, c'est-à-dire le ^^ de bougie-mètre et le millième de seconde, on trouve pour la constante de Bloch ^= 24, nombre dont la concordance avec la valeur 22 déduite des équations (i) et (2) est remarquable ('). » M. A. Karaoiamidès adresse une Note relative à diverses questions de Mécanique céleste. M. BouxTEiEFF adresse une Note relative à la « nervo-psychnse ». T.a séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. (') Travail du laboratoire de Pliysiologie des sensations, à la Sorbonne. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4*. Deux râbles, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel it part du i" janvier. Le prix de Pabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. I On souscrit, dans les Départements, tgen. . . . ilger . . imiens. . ingers.. Rayonne.. Besançon . Bordeaux. Bourges. . 9rest ;aen. "hambery Cherbourg "lermont-Ferr Oljon.. Douai. îrenoble . . . 'm Rochelle. le Havre . . 'Mie. chez Messieurs : Michel et Médan. 1 Chaix. Jourdan. I Ruir. Courtin-llecquet. Germain elGrassin. Lachèse. Jérôme. Jacquard. Avrard. Feret. Muller (G.). Renaud. Lcfournier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroff. Massif. Perrin. Henry. Marguerie. I Juliot. I Ribou-Collaj. / Lamarche. Ratel. ( Roy. \ Lauverjat. ( Crepin. Drevel. Gralier et G". Foucher. Dourdignon. Dombre. Vallée. Quarré. Lorient. Lyon. Montpellier . chez Messieurs : Baumal. M°" Texier. Bernoux et Cumir Georg. Cote. Clianard. Vitte. Marseille Ruât. Calas. Coulet. Moulins Martial Place. i Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Nantes Nice. Loisean. Veîoppé. Barma. Visconli et G'" Nîmes Tliibaud. Orléans Luzeray. ( Blancbier. Poitiers i „ . ( Druinaud. Rennes Plibon et Hervé. Rocheforl Girard (M""). 1 Langlois. Rouen , ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. l Bastide. ( Uumèbe. Gimct. Privât. / Boisselier. Tours j Péricat. ( Suppligeon. Giard. Lemaître. Toulon. . . Toulouse.. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, imsterdam. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". Athènes Beck. f^arcelone Verdaguer. f'.erhn. [ \shcr et G'-. ) Dames. Berne . . . Bologne 'Jucharest. Friedlander et fils. Mayer et Muller. Schmid, Francke et G". Zanicbelli. iRamIot. MayolezelAudiarte. Lebègue et G", j Sotscheck et C°. i ( Carol ) Millier. Budapest Killan. Cambridge Deighton, Bell et G". Christiania Gammermeyer. Constantinople. . Otlo Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. j Cherbuliez. Genève j Georg. ( Stapelmobr. La Haye Belinfante frères. i Benda. ( Payot Barth. Brockbaus. Leipzig l Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. Lausanne. chez Messieurs : I Dulau. Londres Hachette et G" ' Nutt. Luxembourg. . Madrid . V. Buck. Libr. Gutenberg. Rome y Fussel. Gonzalès e hijos. l F. Fé. Milan l^"""^ f'""- I Hœpli. Moscou Gautier. I Furchheim. iVaples Margbieri di Gius. ( Pellerano. i Dyrsen et Pfeiffer. New-Vork Stechert. ! Westerraann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G" Palerme Clausen. Porto Magalhaès et Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret G'*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallio. ( Zinserling. ) Wolff. Rome . S'-Petersbourg . Liège. Turin . Vienne. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier Varsovie Gebethner et Wolfl Vérone Drucker. Frick. Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. TABLES GÉNËRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes l»'à31.— (3 Août i835 à Si Décembre i&5o.) Volume in-4°; i853. Prix Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i8G5.) Volume in-4''; 1870 Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre i88o.) Volume in-4''; 1! SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Prix. Prix . 15 fr. 15 fr. 15 fr. Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbes et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perlurbaliuns qu'éprouvenl le» îomètes, par M. Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréati<[ue dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ;rasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; iS56 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Beneden. — Essai dune réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences )our le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSS'i, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corpsorganisés fossiles dans les différents terrains sédi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature dts rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bronn. In-4°. avec 27 planches; 1861. 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science»- W 10. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 7 septembre 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. I Pages. M. Maurice Lévy. — Notice sur Amé- [ M. Backlund. — Sur les observations de Henry Besal 4^5 1 l'éclipsé de Soleil du q août 1896 4^0 MÉ3IOIRES PRÉSENTÉS. M. MAncELliN Langlgis adresse un 6* Mé- 1 soufre » .'î^i moire de Tbermochimie : « Composés oxy- M. Rozier adresse une Note relative à la gênés du phosphore, de l'arsenic, du I direction des aérostats 44 1 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel informe l'Aca- démie que les fêtes d'inauguration des statues élevées dans la ville d'Alais à Pasteur, à Florian et à l'abbé de Sauva- ges, auront lieu les 26 et 27 septembre . . 44' M. le Président présente le « Compte rendu de la vingt-quatrième session de l'Associa- tion française pour l'avancement des Sciences; Bordeaux, iSçia; 2* Partie » 44' M. Paul Serret. — Sur l'emploi d'un cercle fixe, dérivé d'un groupe quelconque de sept tangentes d'une conique, pour définir, a priori, le cercle dérivé de sept droites quelconques 4'|2 .M. L. Hartmann. — Sur la distribution des déformations dans les métaux soumis à des efforts 4W M. Emile Villari. — Décharge des corps électrisés par les rayons X /\!\C) M. Ch.-Ed. Guillaume. — Sur l'émission des rayons X 4^0 M. Charles Henry. — Sur la relation géné- rale entre l'intensité de la sensation et la durée de l'excitation lumineuse I^th M. A. Karagiamidès adresse une .Note rela- tive à diverses questions de Mécanique céleste 4^4 M. BouxTEiEFP adresse une Note relative à la « nervo-psychose > 4-^4 PAIUS. — IMPUIMEHIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 53. I.r iiernnt .-IIalthiem Villaii» 1 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR mra. liBS SECnÉTAIRES PEBPÉTIJEIiS. TOME CXXIII. N^ 11 (14 Septembre 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ^w 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*"^. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués pai les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; ccj)cndant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Noies ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrail autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance leurs Mémoires par MU. les Secrétaires perpétuels sont priés de les , avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. OCT 'i 1836 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ■ ama'- ■ -- SÉANCE DU LUNDI 14 SEPTEMBRE 1896, PRÉSIDÉE PAR M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉTÉOROLOGIE. — Sur un arc-en-ciel exceptionnel ; par M. Bertuelot. « J'ai eu occasion d'observer hier un arc-en-ciel, dans des conditions exceptionnelles qui m'engagent à en donner une courte description. )) C'était à i*" de l'après-midi, heure à laquelle la hauteur du Soleil à l'horizon ne permet guère d'apercevoir ce phénomène dans nos climats; je me trouvais placé à une fenêtre du laboratoire de Meudon, à une altitude dominant de iSo"" environ la Seine et la plaine de Boulogne, situées vis- à-vis. J'avais le Soleil à dos, comme il convient, et il tombait un peu de pluie sur le bois de Boulogne et sur Paris. Un arc-en-ciel très surbaissé apparut à ce moment, couché sur la plaine, au-dessous de l'horizon : il so projetait à terre d'un côté, depuis la partie du bois située à ma gauche; de G. R., iSi^d, i- Semestre. (T. CXXIII, N-ll.) 6o ' 456 :. l'autre côté, jusqu'à la pointe amont de l'île de Billancourt, située à ma » Les diverses couleurs se succédaient dans l'ordre accoutumé; mais la droite et éloignée de ma station de 3ooo™ environ. Le sommet de l'arc se projetait sur Paris, vers la base du Trocadéro, éloignée de 7000™. pirtie verte, d'une teinte magnifique, était très étalée, s'étendant à la fois sur le bois, sur les maisons de Boulogne et sur les eaux de la Seine (avec reflet rose à la surface des eaux). La bande bleue, au contraire, trop dis- persée, n'était guère visible. Cette étendue et ces apparences montrent que l'arc n'était pas dû à la réflexion de la lumière sur des gouttes de rosée éparses dans l'herbe, comme on l'a admis quelquefois pour deseffets ana- logues. » A droite, on apercevait le commencement du second arc, qui montait en .se projetant sur les nuages, à la façon ordinaire. » La visibilité de cet arc exceptionnel et sa projection sur le sol, au-des- sous de l'horizon, dans les conditions décrites, de même que celles de certains arcs de montagne, s'expliquent, comme on sait, en tenant compte à la fois de la hauteur du Soleil et de l'élévation de l'observateur au-dessus de la plaine. » Aussi je n'aurais pas cru utile de le décrire, sans les circonstances sui- vantes, qui offrent peut-être plus de nouveauté. » L'arc principal éprouvait des déplacements et oscillations continuels, rendus plus évidents en raison de sa projection à la surface de la Terre. Dans l'espace d'un quart d'heure, pendant lequel il a subsisté, tantôt l'arc s'abaissait de plus en plus au-dessous de l'horizon; tantôt il reculait devant moi : l'une de ses bases s'éloignant en remontant les rives de la Seine, jusqu'à se projeter sur le viaduc du Point-du-Jour; tandis que le sommet s'élevait au-dessus des tours du Trocadéro, par conséquent un peu au- dessus de l'horizon. Ces variations semblent dépendre de celles de la grosseur des gouttes d'eau dans les ondées de pluie, qui se succédaient sans interruption, frappées par les rayons lumineux. » J'ai cherché à préciser davantage les derniers phénomènes, à l'aide de points de repère définis approximativement, notés au moment même de l'observation et empruntés à l'île de Billancourt, au viaduc du Point-du- Jour et aux édifices du Trocadéro. Les distances de ces points de repère, entre eux et à l'observateur, ainsi que les altitudes étant bien connues, elles ont permis de calculer par deux voies différentes la variation de l'angle spécifique : à savoir d'après le déplacement horizontal apparent de la base de l'arc sur le sol, et d'après le déplacement vertical apparent de son ( 457 ) sommet sur les édifices du Trocadéro : les deux calculs ont fourni égale- ment une valeur voisine de i°. Soit i°i3', d'après le déplacement horizon- tal, et i°6', d'après le déplacement vertical. C'est là une valeur notable, la différence entre l'angle relatif à l'arc ordinaire et l'angle relatif à l'arc blanc, soit 42°— 36", ne surpassant pas 6°. » CORRESPONDAIVCE. GÉODÉSIE. — Sur la stabilité des piquets employés comme repères provisoires dans les nivellements de précision. Note de M. Cu. Lallemanu, présentée par M. Bouquet de la Grye. « Dans les opérations du nivellement général de la France, on inter- cale, entre les repères fixes, des repères provisoires, espacés de 100 à i4o", formés de piquets en bois (longueur : Bo*^™; diamètre: 5*^") sur- montés d'un gros clou à tête bombée, sur lequel on pose la mire. Dans l'intervalle (i5 jours au maximum) des deux opérations faites sur chaque section, ces piquets s'enfoncent ou se relèvent d'une faible quantité t, va- riable avec l'état du sol et le temps écoulé. De sorte que si, pour une sec- tion, on calcule l'erreur accidentelle kilométrique probable du nivelle- ment (') : d'une part, au moyen des discordances de repère à repère entre les deux opérations ; d'autre part, avec les discordances par nivelée, on trouve toujours dans le second cas, par suite de l'instabilité des piquets, un chiffre plus fort de o""",r en moyenne et de o""™, 35 au maximum (^). » On peut facilement calculer t. Soient en effet : A, la discordance des deux opérations entre deux repères consécutifs espacés de r mètres; d, la discordance pour une nivelée de longueur /'. Si ces discordances étaient exclusivement dues à des causes accidentelles, et si les piquets restaient immuables, on aurait pour une section (1) 2A^ = 2rf^ (') Voir à ce sujet notre Ouvrage : Nivellement de haute précision, n° 92. Paris, 1889 (Baudry, éd.). (^) Une partie de cet excès pourrait provenir de l'écrasement des poussières adhé- rentes au talon de la mire; mais, avec la précaution habituellement prise d'essuyer ce talon, l'effet en question doit être négligeable. ( 458 ) » Mais, d'une part, les discordances en question présentent générale- ment une partie systématique, dont le coefficient moyen peut se calculer, soit pour la section entière, soit pour les tronçons homogènes successifs de cette section ('). Soient : A', la partie accidentelle de la discordance A; /, la discordance systématique totale pour le tronçon, de longueur L', comprenant les deux repères considérés; on peut écrire A=±A'+ Jj,/-'; par suite, pour la section entière, et en remarquant que les expressions de la forme lA'r' sont sensiblement nulles, on a » D'autre part, les mouvements des piquets viennent s'ajouter, pour chaque nivelée, à la discordance accidentelle zh d' et à la discordance sys- s' tématique p /'. Si t„ et t,,^., désignent respectivement l'affaissement ou l'exhaussement des deux piquets encadrant la nivelée considérée, on a C? = ± rf' + j-, /' = T,, + T„+, , et, pour la section entière, en remarquant que le déplacement de chaque piquet figure deux fois dans le total, (3) ^d' = id'"-+^,in+Ç,ii"'-h ..-h2iv\ » Le nombre total des nivelées étant N et celui des repères fixes N^, le déplacement moyen t,„ d'un piquet a pour expression » Éliminons 2t- entre (3) et (4); puis égalons SA'- et id'^ respective- ment tirés de (2) et de (3); nous aurons finalement (') Voir Comptes rendus, séance du 3i août 1896 : Note sur le rôle des erreurs systématiques dans les nà'ellenients de précision, par M. Ch. Lallemand. ( 459 ) » En appliquant cette formule à i5 sections diversement choisies du réseau fondamental français nous avons trouvé qu'elle peut, sans erreur notable, être simplifiée. Ainsi : )) 1° Les expressions IP, il"-, ... sont négligeables à côté de 2/-'\ 2r"-, ... (Erreur maxima correspondante, trouvée pour la valeur de t,„ : 6 pour loo); » 2° Généralement, la valeur ~: calculée pour la section entière, peut s' l" être substituée aux valeurs particulières p' jr, > • (Erreur correspon- dante, trouvée pour t„ : 8 à io pour loo; exceptionnellement aS pour loo); » 3" Les repères peuvent être supposés tous équidistants, auquel cas Ir' ^ N, (Erreur maxima correspondante trouvée pour la valeur de t„j : lopour loo. ) '. Simplifiée ainsi, la formule (5") se réduit à (6) I.d^ — SA^ 4- N,. 2(N — N,.+ i) Diagramme montrant la relation entre les mouvements des piquets et le temps écoulé entre les deux opérations. FnToncement ou relèvement moyen des piqueta. _^' ■ .-J • .-■' t J 2 5 ' 4 S 6 7 Temps moyen écoulé entre les deux opérations. 8 j ourff » Pour les i5 sections étudiées, le valeur exacte (5) et la valeur ap- ( 46o ) prochée (6) du mouvement moyen des piquets diffèrent, au maximum, de lo pour loo. » Les résultais obtenus sont figurés dans le diagramme ci-dessus. Le déplacement y apparaît comme formé d'une partie constante (o^^.So) et d'une partie sensiblement proportionnelle au temps (o""",o4 par jour) ; de sorte que, T désignant le nombre de jours, on a sensiblement -:,„ = o-^^.So-f- o""",o4T. '. MÉTÉOROLOGIE. — Sur la trombe observée à Paris le lo septembre 1896. Note de M. Alfred Angot, présentée par M. Mascart. « L'une des nuées orageuses qui ont passé successivement sur Paris dans la journée du i o septembre a été accompagnée d'une véritable trombe (tornado des Américains), qu'un hasard m'a permis d'observer dans d'ex- cellentes conditions. » Après plusieurs plusieurs violentes averses, la pluie avait presque cessé, mais le ciel restait couvert d'une masse épaisse de nuages très sombres à contours indécis (nimbus). Je me trouvais sur le quai d'Orsay, à l'entrée du pont Royal, lorsque mon attention fut attirée par l'aspect du ciel dans la direction est-nord-est. Il était exactement 2''43"; en dessous de la couche de nimbus, de petits lambeaux de nuages noirs (/racto-nim- bus) et très bas tourbillonnaient avec une grande rapidité. La rotation s'effectuait de droite à gauche (en sens inverse des aiguilles d'une montre). Les lambeaux de nuages, en tournant, se déformaient très vite, cependant plusieurs ont pu être suivis pendant presque une révolution entière : on les voyait nettement venir de gauche à droite, puis retourner de droite à gauche, en passant derrière ceux qui les suivaient ; aucune hésitation n'est donc possible sur le sens de la rotation. Enfin, le mouvement de rotation paraissait accompagné d'un mouvement ascendant : j'ai vérifié à plusieurs reprises que, dans l'azimut du centre du tourbillon, un même fragment de nuage était plus élevé au-dessus de l'horizon quand il passait à l'opposé de l'observateur que dans sa position précédente la plus rapprochée. J'ai suivi le phénomène pendant deux minutes au plus; le tourbillon s'éloignait vers le nord-est, devenait moins net, et bientôt une violente averse a mas- qué toute vue. Rien de particulier n'a été remarqué par moi entre les nuages tourbillonnants et le sol. » J'ai pu faire grossièrement quelques mesures, que je ne donne qu'à ( 46i ) titre d'indications. La hauteur au-dessus de l'horizon des nuages qui tour- billonnaient éLait de io° à 12°; le diamètre apparent des spires de 5° à 8°, el la durée de la rotation des lambeaux nuageux de 3 à 4 secondes. Enfin, les spires décrites par les nuages paraissaient légèrement inclinées sur l'ho- rizontale de bas en haut (mouvement ascendant); dans l'azimut du centre, j'estime que l'inclinaison apparente des spires pouvait être de 12° à iS". » La ligne dévastée s'étend sur une longueur de 35oo™ environ de Saint- Sulpice à l'hôpital Saint-Louis, en passant par le Chàtelet et le théâtre des Folies-Dramatiques. D'après la direction où j'ai vu le phénomène, j'en étais environ à ce moment éloigné de i5oo™ à 1600'". Il en résulterait que la hauteur des nuages qui tourbillonnaient aurait été d'euA'iron Soo™ ou 35o" au-dessus du sol, leur vitesse gyratoire de 4o™ à 5o™ par seconde et le diamètre des spires qu'ils décrivaient de iSo™ environ. » Ce qui est absolument remarquable, c'est la faible largeur de la zone atteinte. Au point où je me trouvais, à la plus courte distance de 1000™ de la trajectoire, j'estime que le vent n'a pas dépassé la vitesse de 5"" à 6°" par seconde; on n'avait aucune peine à garder son chapeau ou à tenir ouvert un parapluie. Au Bureau central météorologique et au sommet de la tour Eiffel, la vitesse maximum du vent n'a atteint, au moment de la trombe, respectivement que 3'", 7 et 12"', 5 (à 4'' d'i soir le vent a dépassé lô" à la tour Eiffel). Le baromètre était en baisse depuis midi (baisse totale 2™™, 3); immédiatement après la trombe, il a remonté de o™"", 8, ce qui n'a rien que de très ordinaire; la courbe présente simplement l'aspect bien connu de ce que l'on appelle les crochets d'orages. )) Le vent qui, à la tour Eiffel, était plein sud à 2''3o'" a tourné lente- ment d'abord vers l'est, puis a passé très rapidement de l'est à l'ouest et à l'ouest-sud-ouest, par le nord, précisément entre 2''4o'" et 2''45'". Cette rotation du vent est de même sens que celle de la trombe. » Entre midi 5'" et 3'' 35™, les averses, qui se sont succédé presque sans intervalles, ont donné exactement 30°"" d'eau dans la cour du Bureau cen- tral météorologique; c'est la plus grande quantité observée dans un inter- valle aussi court, depuis sept ans que se font les observations. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la trombe du ro septembre 1896 à Paris. Note de M. Joseph Jaubert, présentée par M. Mascart. « La trombe, qui a sévi sur Paris dans l'après-midi du jeudi 10 septem- bre 1896, a traversé une partie de la capitale en ligne presque droite, du ( 462 ) sud-ouest au nord-est. Les dégâts qu'elle a causés sur son passage ont été considérables, surtout lorsque le phénomène a passé au-dessus des parties de la ville les moins denses en constructions ou bâtiments. Les dégâts ont été très importants, sur la place Saint-Sulpice, au marché Saint-Germain, sur la traversée de la Seine, au Palais de Justice, sur le pont au Change, dans le square Saint-Jacques, au carrefour Turbigo-Réaumur, sur le terre- plein du boulevard Saiut-Martin, à l'hôpital Saint-Louis et aux Buttes-Chau- niont. Les points extrêmes où la trombe a laissé des traces sont la place Saint-Sulpice et le Dépotoir municipal, situé près de la porte de Pantin. » Le diamètre de la portion de Paris qui a souffert est d'environ i So"; mais sur les points où le tourbillon a rencontré de grands espaces, lui per- mettant de développer son action destructive, il s'est épanoui en une sorte de cercle de aSo"" à 300™ de diamètre. Sa marche tourbillonnaire de droite à gauche, c'est-à-dire un mouvement inverse de celui des aiguilles d'une montre, a pu être assez nettement constatée par la façon dont les dégâts ont été occasionnés, principalement par la position qu'occupaient les arbres après le passage de l'ouragan. » Les personnes qui se sont trouvées dans le centre du tourbillon ont entendu un bruit analogue à celui d'un train de chemin de fer lancé à toute vitesse; or il convient de remarquer qu'une dépression brusque de 6™" influe suffisamment sur la caisse tympanique pour provoquer la sensation d'un pareil bruit. » A la tour Saint- Jacques, le passage du centre s'est effectué à 2''42"'; à ce moment, le barographe qui marquait 748™™ est descendu brusque- ment à 742"™ pour remonter aussitôt. Cette baisse barométrique n'a pas été ressentie très loin; cependant, à une distance de 160™ de la tour Saint- Jacques, perpendiculairement au bord extérieur du tourbillon, le baro- graphe de M. l'ingénieur en chef de la voie publique a éprouvé également une baisse subite mais seulement de 2™™, ce qui établirait un gradient de j""" pour une distance d'environ 4o'"('). » Dans le square Saint-Jacques, les dégâts ont été produits à l'est, au sud et à l'ouest de la tour; au sommet même du monument, à une hauteur de 58™ au-dessus du sol, on n'a subi aucun dommage, alors que les toits des maisons environnantes, hautes de 20'" à 25"", volaient en éclats. » J^a masse tourbillonnaire qui a pu être observée de Montsouris avait la forme d'un gigantesque cumulo-nimbus dont la base noirâtre était flan- (') L'altitude (lu liaiornètre est de 60'°', j5. ( 463 ) quée de tout petits nuages blanchâtres paraissant se maintenir à une cen- taine de mètres au-dessus des maisons. Dans la portion inférieure du gros nuage, on pouvait remarquer des mouvements rotatoires bien distincts, avec des parties s'élevant ou s'abaissant avec rapidité. » Lorsque ce nuage a passé à la tour Saint-Jacques, nous n'avons pu voir que son opacité, qui était très grande, et le tourbillonnement de tous les objets qu'il entraînait. )) La vitesse de translation de la trombe n'a pu être déterminée d'une façon précise; toutefois, eu raison des effets produits, le tourbillon a dû franchir son parcours avec une vitesse d'au moins 40" à 5o" par seconde. » Sauf la variation barométrique subite, nos autres instruments, ther- momètre, hygromètre, etc. n'ont rien accusé d'anormal. » Le malin du 10, vers deux heures, on avait observé des éclairs au sud-sud-est, puis une première pluie, à 4''45'"- Une nouvelle mais violente averse avait repris à midi et duré jusqu'à 2^10*", fournissant sur Paris des quantités d'eau considérables. Les pluviomètres ont accusé pour la jour- née : 24°"", 3 cà Montsouris; 25""", o aux Buttes-Chaumont; 30™", 7 à Vau- girard; 3i""", 3 à Méuilmontant; 33"", o dans le square Saint-Jacques; 33°"", 4 au Panthéon; 36"'", 5 àlaVillette; 37"", 7 au Champ-de-Mars (Bu- reau central météorologique); 38'"'", o à Saint- Victor ; Sg^^.o à Passy; 41"", 8 à Belleville; 45"", o au réservoir Monceau et 53"", 4 à Mont- martre. A i''23", de la tour Saint-Jacques, on observait un éclair à l'ouest; à 2'' 20", de Montsouris, on entendait, venant de l'ouest et du nord- ouest, des roulements de tonnerre se succédant avec rapidité. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la présence simultanée de la laccase et de la tyrosinase dans le suc de quelques champignons. Note de M. Gab. Ber- trand. « Au cours de mes premières recherches sur les oxydases ou ferments solubles oxydants, j'ai mis en évidence, chez les végétaux, deux espèces distinctes de cette nouvelle classe de corps. L'une de ces espèces, la laccase, se rencontre pour ainsi dire chez toutes les plantes ; elle fixe énergiquement l'oxygène gazeux sur certains dérivés aromatiques, tels que l'hydroquinone et le pyrogallol, mais n'a aucune action sur la lyrosine. L'autre, ou tyrosi- nase, semble beaucoup moins répandue; elle oxyde la tyrosine, qu'elle colore en rouge, puis en noir, au contact de l'air. C. R., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIII, N» 11.) 61 ( m ) » Les nouvelles observations que je vais rapporter ont pour objet l'exis- tence simultanée de ces deux oxydases dans un même suc végétal. » Quant au plasniolyse, en les plongeant dans le chloroforme ou l'éther lavé, en flacons pleins et à l'abri de la lumière, des Champignons dont le tissu colore fortement en bleu la résine de gayac, on obtient un suc à propriétés oxydantes, beaucoup plus actif encore que ceux préparés par les méthodes que j'ai décrites antérieurement. Tous ces sucs cependant, au moins s'ils proviennent des Russules déjà énumérées, agissent sur la tyrosine et, en même temps, possèdent à un haut degré tous les caractères d'une solution de laccase. C'est ainsi qu'ils oxydent, d'une manière très appréciable à l'œil, un grand nombre d'aminés aromatiques, de dérivés phénoliques, etc., qui comptent parmi les plus résistants à l'action du ferment de l'arbre à laque. On obtient ainsi toute une série de corps, dont la couleur varie nécessairement avec la nature cliimique de leurs composés générateurs ('). » Comme la tyrosine est beaucoup plus difficile à oxyder que les diverses autres substances auxquelles il est fait allusion plus haut, il y avait lieu de se demander si, dans le suc des Russules, on était en présence d'une seule oxydase, capable de réagir sur la tyrosine et, à plus forte raison, sur d'autres substances plus aisément oxydables, ou bien, au contraire, si l'on avait affaire à un mélange de deux ferments distincts. )) Pour résoudre ces questions, j'ai mis à profit les observations que j'avais déjà faites sur l'inégale résistance de la laccase et de la tyrosinase à l'action des réactifs et des agents physiques. » Du suc de Russula cyanoxantha Schaeffer ou fœtens Persoon (en réalité une macération aqueuse de ces Champignons desséchés dans le vide) a été chauffé au bain-marie par portions de quelques centimètres cubes, dans des tubes pleins et scellés. Le bain étant maintenu vers 5o, 60 ou même 70°, températures qui altèrent peu la laccase, on a retiré de temps en temps un des tubes pour en examiner le con- tenu. Dans chacune des séries d'expériences, après un chauffage d'autant plus court que la température était plus élevée, on a reconnu la disparition complète du ferment de la tyrosine avant que le liquide cesse d'oxyder l'hydroquinone et de bleuir la résine de gayac (par exemple : après 10 à i5' vers 70°). » 1 1 était probable , d'après cela , qu'on était en présence d'un mélange dans lequel la tyrosinase, plus altérable, avait été détruite avant toute la laccase. Il restait, pour compléter la démonstration, à séparer l'un de l'autre les (') Récemment {Comptes rendus, t. CXXIII, p. 3i5 et 'i23), M. Bourquelot a décrit un certain nombre de ces oxydations, sur lesquelles je n'avais pas cru devoir insister lors de mes premières Communications sur la constitution des corps oxydables par la laccase. ( 465 ) deux ferments. On peut y arriver assez exactement de la manière sui- vante : » i''s,5oo de Russula delica Pries, fraîchement récolté, est réduit en pulpe et mis à macérer pendant une demi-heure avec son poids d'eau chloroformée, à la tempé- rature ordinaire. En pressant, on en extrait un peu plus de 2''' d'un liquide mucilagi- neux, auquel on ajoute 3"' d'alcool à gS pour 100. Une liqueur et un précipité résultent de ce traitement. » La liqueur est très active; mais, abandonnée à elle-même, surtout à la lumière, elle perd peu à peu toutes ses propriétés oxydantes. Si, aussitôt obtenue, on la réduit par distillation dans le vide, vers 5o°, jusqu'au volume d'un demi-litre, on obtient un liquide capable d'oxyde?- avec une grande énergie l'hydroquinone et le pyrogallol, mais sans aucune action sur la tyrosine, même en présence du distillât. Le contact de l'alcool et l'action de la chaleur y ont détruit la tyrosinase. » Le précipité possède aussi les propriétés oxydantes du suc primitif. Pour le puri- fier, on le délaye dans aoC^"^ d'eau chloroformée; lorsqu'il est bien regonflé, on le coa- gule par deux volumes d'alcool, puis on presse et l'on recommence encore une fois ces opérations. Desséché à 4- 35°, il pèse environ ^s"". Quand on le place dans l'eau froide, il semble n'éprouver aucune modification, mais, après quelques heures, le li- quide incolore, qui réagit à peine sur l'hydroquinone et le pyrogallol, oxyde rapi- dement la tyrosine. M Ainsi, en partant d'un même suc, extrait de certains Champignons, on peut obtenir, d'un côté, un liquide très riche en laccase, mais sans action sur la tyrosine; de l'autre, une solution manifestant à peine les réactions de ce ferment soluble, mais possédant celle de la tyrosinase. On ne peut mieux interpréter ces résultats, à l'heure actuelle, qu'en admettant l'indi- vidualité de la laccase et celle de la tyrosinase et, d'autre part, la présence simultanée de ces deux ferments dans le même suc végétal (' ). " PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Impiitrescibilité du sang renduincoagidable par l'extrait de sangsue. Note de MM. Bosc et Delezenne. « Dans le cours des recherches sur les propriétés des substances anti- coagulantes, nous avons été frappés par ce fait que le sang pris à un animal après injection intraveineuse d'extrait de sangsue peut se conserver pen- dant un temps très long, sans que la putréfaction apparaisse. Ce fait, il est vrai, avait été signalé par Ledoux (-), mais cet auteur n'en parle qu'in- (') Travail du Laboratoire de Chimie organique du Muséum. (^) Ledoux, Recherches comparatives sur les substances qui suspendent la coagu- lation du sang {Archives de Biologie, t. XIV ; juin iSgj). ( 466 ) cidemment, sans en chercher rexplicalion et, à notre connaissance, au- cune recherche systématique n'a été entreprise sur ce sujet. 1) Si l'on recueille, chez un chien, un échantillon de sang normal, si l'on fait à ce même animal une nouvelle prise de sang quelque temps après une injection intravei- neuse d'extrait de sangsue, et si l'on place ces deux échantillons dans les mêmes conditions, à une température de 20'' à 2'2° C, on observe que la putréfaction apparaît toujours beaucoup plus tardivement pour le second. » C'est ainsi que nous avons pu conserver des échantillons de sang rendu incoagu- lable par injection intraveineuse d'extrait de sangsue pendant trois semaines, un mois et plus, sans trace de putréfaction, alors que l'échantillon de sang normal recueilli sur les mêmes animaux était putréfié en trois à quatre jours au maximum (•). » Le retard dans la putréfaction n'atteint pas toujours les limites que nous venons d'indiquer; il n'y a parfois que des difTérences de plusieurs jours avec le sang normal, mais nous avons constamment observé ce retard. Ces variations dépendent de condi- tions telles que l'état du sang, la dose d'extrait de sangsue injectée, etc., toutes condi- tions sur lesquelles nous reviendrons ultérieurement. » Nous avons recherché si le sang rendu incoagulable in vitro, par l'ex- trait de sangsue, présentait également cette résistance à la putréfaction. Nous avons constaté cpie le sang, rendu incoagulable dès sa sortie des vaisseaux par addition d'extrait frais et préparé par ébullition, met aussi un temps plus long à se putréfier qu'un échantillon de sang normal placé dans les mêmes conditions. Mais ici le retard ne dépassait généralement pas quatre à cinq jours. » Cette imputrescibilité relative est-elle due à une action antiseptique propre à l'extrait de sangsue? Le seul fait de la pullulation microbienne rapide, dans l'extrait de sangsue abandonné à lui-même, permet de penser, a priori, qu'il n'en est pas ainsi. » D'ailleurs, l'extrait de sangsue frais constitue un milieu de culture favo- rable pour de nombreuses espèces microbiennes. Nous y avons cultivé du staphylocoque doré, du colibacille, du charbon, de la diphtérie, de l'asper- gillus, et nous avons obtenu un développement rapide et abondant de colo- (') On sait que le sang, rendu incoagulable par l'extrait de sangsue ou la peptone, finit ordinairement par coaguler au bout d'un temps plus ou moins long. Certains au- teurs ont soutenu que cette coagulation tardive était liée à la putréfaction. Conlejean a montré qu'il n'en était pas nécessairement ainsi et que le sang de peptone recueilli et conservé asepti([uoiiient ])eul parfaitement coaguler. Nous avons observé le même fait pour le sang d'extrait de sangsue. Mais ce que nous avons également observé, c'est que, le plus souvent, la pulréfaL-lion n'apparaît qu'après la coagulation ou simultané- uienl. ( 467 ) nies, sans modifications clans la forme ou la virulence ('). C'est ce qui explique pourquoi la putréfaction n'est pas retardée, mais est même hâtée lorsqu'on se sert d'extrait de sangsue préparé depuis plusieurs jours et conservé sans autre précaution dans un flacon bouché. » L'impufrescibilité du sang rendu incoagulable par l'extrait de sangsue ne peut donc être rapportée à une action antiseptique directe de cet extrait. Il faut donc l'attribuer à des modifications du sang produites par l'extrait de sangsue. I) De quelle nature sont ces modifications? » Lorsqu'on fait un mélange, in vitro, de sang et d'extrait de sangsue, on voit que les globules blancs conservent des mouvements amiboïdes pendant un temps très long. Mais cette action sur les leucocytes se montre avec une bien plus grande netteté lorsqu'on examine le sang rendu incoagulable «'« và'o (^). Dans ce cas, les globules blancs présentent des mouvements amiboïdes d'une intensité remarquable, parfaite- ment visibles même lorsqu'on observe le sang à la température ordinaire, et que l'on peut encore constater après trois et quatre jours. » On pourrait supposer qu'il y a un rapport entre cette persistance de la vitalité des leucocytes et l'imputrescibilité du sang. La putréfaction ne se développe pas sur ce sang vivant, tandis qu'elle se produit rapidement sur le sang coagulé, le sang mort, la coagulation pouvant être considérée, avec certains auteurs, comme le résultat de la mort des éléments du sang. » En supposant que cette relation entre la vitalité des leucocytes et l'imputrescibilité du sang existe réellement, il reste à nous demander quel est le mode d'action des leucocytes. astrocnémiens, une déformation caractéristique, de la diminution de l'étendue des mouvements de ces muscles : les jumeaux avaient une lon- gueur très réduite, et le relief du mollet, situé tout en haut de la jambe, n'occupait guère que la moitié de sa longueur normale. Quant au relief du soléaire, il avait disparu. » Pour savoir si la modification des muscles tenait à quelque changement de longueur du calcanéum, comme cela se produit après la résection de cet os dans les expériences de M. Marey, je photographiai, au moyen des rayons de Rôntgen, le squelette des deux pieds du malade. Ces photo- grammes montrent, du côté anormal, une atrophie très marquée du calca- néum, mais sans changement de longueur de cet os en tant que bras de levier de l'articulation tibio-tarsienne. M Or, en photographiant les deux pieds dans leurs positions de flexion et d'extension, on constate que, du côté anormal, l'étendue des mouvements est extrêmement limitée. C'est donc à cette cause que se rattache la dimi- nution de longueur des fibres rouges des jumeaux. Ces muscles ont toute- fois gardé leur action de fléchisseurs du genou ; c'est ce qui explique leur conservation partielle, tandis que le soléaire, ayant sa fonction abolie par l'ankylose tibio-tarsienne, paraît avoir totalement disparu. 1) Ce nouveau cas est un remarquable exemple de l'adaptaiion des muscles au changement de leur fonction. « (Renvoi à la Commission du prix Pourat.) M. BiGNAN adresse deux nouvelles Notes, Sur le sulfure de magnésium et sur divers sels d'alumine. A 3 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures. M. 15. ( 469 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 7 septembre 1896. Association française pour l' avancement des Sciences : Compte rendu de la vingt-quatrième session; Bordeaux, 1893. Seconde Partie. Notes et Mémoires. Paris, G. Masson, i vol. in-8°. (Présenté par M. Cornu.) Journal de Pharmacie et de Chimie, rédigé par MM. Planchon, Riche, JuNGFLEiscH, Petit, Villejean, Bourquelot et Marty. N° 5. 1*'' septembre i8g6. Paris, Masson et C'^; i fasc. in-S". Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart, MoissAN. Septembre 1896. Tome IX. Paris, Masson et C'"', 1896; I fasc. in-8°. Nouvelles Annales de Mathématiques, dirigées par MM. C.-A. LAisANxetX. Antomari. Septembre 1896. Paris, Gautbier-Villarsetfils, 1896; i fasc.in-8°. Recueil de Médecine vétérinaire, publié par le Corps enseignant de l'École d'Alfort. Août 1896. N" 16. Paris, Asselin et Houzeau; i fasc. in-8''. Bulletin de V Académie de Médecine, publié par M. J. Bergeron, Secrétaire perpétuel, et M. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séances des 25 août et I*' septembre 1896. Paris, Masson et C'*; 2 fasc. in-8''. Mémoires et Compte rendu des travaux de la Société des Ingénieurs civils de France. Juillet 1896; N" 7. Paris, Hôtel de la Société, i fasc. in-8°. Bulletin de la Société d' encouragement pour l'Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. T. Collignon et Aimé Girard. WS. Tome I; 5' série. Paris, siège de la Société, rue de Rennes, 44; 1896. I vol. gr. in-8°. Bulletin officiel de la Colombophilie légale. Première année. N" 1 . Septembre 1896. Paris, 7, quai Valmy; in-S". Comptes rendus des séances de la onzième conférence générale de l' Association géodésique internationale et de sa Commission permanente , réunies à Berlin du 25 septembre au 12 octobre 1895; II"* vol. 1896. Verlag von GeorgReimer in Berlin, i vol. gr. in-8°. Statistick van het Koninkrijk der Nederlanden. Bescheiden betreffende de geldmiddelen. Een en Iwintigste stuk. 1893. Mededeeling van de opbrengst der belastingen en tudere middelen en van verscbillende Bij- ( 470 ) zonderheden met de heffing der belastingen in verband staande. Uitge- geven door het département van financiën. S'gravenhage, Martiuiis Nijhoff, 1896; gr. in-8°. Archives des Sciences biologiques, publiées par l'Institut impérial de Méde- cine expérirnenfale à Saint-Pétersbourg. Tome IV. N" 4. 1896. Cape 0/ Good Hope. Report on ihe geodelic Survey oj soutli Africa, exe- cuted by lieutenant-colonel Morris, R. E., C. M. G., in the years 1883-92, under the direction of David Gill, Her Majesty's astronomer at the Cape togelher witb ; rediscussion of the survey, executed by Sir Thomas Machear, F. R. S., in the years 1841-48, by David Gill, L. L. D. Captown, W. A. Richards and Sons, Governement printers, 1896. i vol. gr. in-S". Foddcr and forage plants exclusive of the grasses, by Jared G. Smith, assis- tant agrostologisl. Washington, Governement printing office, 1896; br. in-8". Memorie délia Societa degli Spettroscopisti italiani, raccolte e pubblicale par cura del prof. P. Tacchini. Roma, tipografia nazionale di G. Bertero, 1896; br. in-8°. Puhlicationen der V. Kuffner'schenSternwarte,in Wien, herausgegeben von D'' Leo de Ball, Director der Sternwarte. IV. Band, mit 9 Tafeln. Wien, K. u. R. Hofbuchhandlung Wilhelm Frick, 1896. i vol. gr. iii-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLA RS ET FILS, Quai des Grands-Âugusiins, n° 55. H Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deu!' Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuo et part du i" janvier. Le prix de Pabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Agen Alger . . Amiens. Angers.. Bayonne.. Besançon . Bordeaux. Bourges.... Brest. Caen , Chambery.. Cherbourg Olermont-Ferr. . . "iijon. iouai. 'renoble .a Bochelle.. ■e Havre . . . ille.. chez Messieurs : Michel et Médan. : Chaix. Jourdan. ' Ruff. Courtin-Hecquet. Germain et Grassin. Lachèse. Jérôme. Jacquard. Avrard. Feret. Muller (G.).- Renaud. Lefournier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroff. Massif. Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. Lamarche. Ratel. Roy. Lauverjat. Crepin. Drevet. Gratier et C". Foucher. Bourdignon. Dombre. Vallée. Quarré. Lorient. chez Messieurs ( Baumal. Lyon. Montpellier . Nantes Nice. Poitiers. . Rouen. Toulon. Toulouse. Valenciennes. M"' Texier. Bernoux et Cumin Georg. Cote. Chanard. Vitle. Marseille Ruât. Calas. Coulet. Moulins Martial Place. ! Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Loiseau. V^eloppé. ( Barma. \ Visconti et C". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchicr. Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M""). i Langlois. ( Lcslringant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. ( Rumèbe. ( Gimet. \ Privât. ( Boisselier. Tours ( Péricat. ( Suppligeon. Giard. Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. chez Messieurs : Feikema Caarelsen Bucharest. . l Feikema I et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C''. Dames. Friediander et fils. ' Mayer et Muller. ljg,.„g \ Schmid, Francke et Bologne . .. Zanichelli. IRamIot. Mayolez et Audiarte. Lebègue et C'°. ( Sotscheck et C°. ) ( Carol ) Millier. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Seeber. Cand Hoste. Gênes Beuf. [ Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ( Benda. ( Payot Barth. Brockhaus. Leipzig { Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. Desoer. ^''Se Jc„„,é. Lausanne. chez Messieurs : ' IDulau. Hachette et C- Nutt. Luxembourg.... V. Buck. iLibr. Gutenberg. Romo y Fussel. Gonzalès e hijos. F. Fé. Milan ( Cocca frères. ■ ( Hœpli. lHoscou Gautier. / Furchheim. IVaples Marghieri di Gius. ' ( Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. New-rork Stechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Clausen. Porto Magalhaès et Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. Zinserling. ( Wolir. (Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelSeilier, Varsovie Gebelhner et Wolfl Vérone Drucker. „. ( Frick. Vienne \ ^ \ Gerold et C'V Ziirich Meyer et Zeller. Rome. S'-Petersbourg. . Turin. TABLES 6ËNËRALES SES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à3i Décembre 1880.) Volume in-4°;,i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÉset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les )métes, par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières asses, par M. Claode Bermard. Volume in-4'', avec $2 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences lur le concours de i853, et puis remise pourcelui de i855, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature [des rapports qui existent entre l'état actuel du régne jrganique et ses états antérieurs ", par M. le Professeur Bronm. In-4''. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science». N° H. TABLE DES ARTICLES. (Séance du U septembre 1896.) MÉMOIRES ET C03IMUNICATI0NS DRS MRMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. BEnriiELuT. - Siir un ;irc-en-ciel exceplionncl Pages. . . ',55 CORRESPONDANCE. M. Cil. Lallf.m.vxd. - Sur la stabilité des pi(|ucls employés comme repères provi- soires dans les nivellements de précision. 4^7 .M. Vlfred.Vxgot. — Sur la trombe observée à Paris le 10 septembre 1896 46o M. J. Jaubkut. — Sur la trombe du 10 sep- tembre 1896 à Paiis 4*5' .^1. Gab. BHiiTiiAXD. — Sur la présence si- multanée de la laccase et de la tyrosinase dans le suc de quelques champignons .... 4^3 BlM.ETlN niitMonr, vi'iiiniîK M, M. lîosc et Delezenxe. — Imputrescibi- lité du sang rendu incoagulable par l'ex- trait de sangsue 465 M. JoACiiiMSTiiAL. — Nouvelle adaptation des muscles de la jambe après la guérison d'un pied bot 4^8 M. BiuNAN adresse deux nouvelles Notes, ^u^ le sulfure de magnésium et sur divers sels d'alumine 'fiS W.) PARIS. — IMPRl.MEKIE GVUTHIER-VILL.\IIS ET FILS, Quai des Grands-.\ugustins, 55. /.c aérant .* <ÏAuriiiEit-ViLtAiik 1896 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR iflin. EiES SECRÉTAIRES PERPÉTVEIiS. TOME CXXIII. IVM2 (21 Septembre 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ^■t, 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de ^Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne» 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"^. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. I Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le, Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ai leurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de l déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante J OCT 1 less COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 21 SEPTEMBRE 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. M. le Président, en annonçant à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Fizeau, décédé à Venteuil, près la Ferté-sous-Jouarre, le vendredi i8 septembre, s'exprime comme il suit : « Mes chers Confrères, » Les deuils se succèdent avec une rapidité effrayante; à son tour la Section de Physique est frappée dans son doyen : M. Fizeau a succombé vendredi dernier au mal cruel qui depuis plusieurs mois le retenait loin de nous. » Malgré sa modestie et sa réserve, notre Confrère tenait une grande place dans l'Académie et sa mort laisse un vide qui se fera longtemps sentir. M L'éclat de ses travaux, la droiture et la fermeté antiques de son carac- tère, le respect qu'il professait pour les traditions glorieuses de l'Académie, donnaient à ses jugements et à ses conseils une autorité incontestée. » Disciple d'Arago, dont il demeura toute sa vie l'admirateur enthou- C. R., 1896, 2» Semestre. (T. CXXIII, N° 12.) 62 ( 472 ) siaste, il reçut de ce grand maître ses premières inspirations, semences précieuses qui donnèrent une si riche moisson dans sa collaboration féconde avec Léon Foucault. » Mais les travaux qu'il accomplit seul témoignent d'une puissance et d'une originalité exceptionnelles. » Quelle hardiesse ne fallait-il pas, en effet, pour oser mesurer sur un espace de quelques kilomètres cette vitesse de la lumière que les astro- nomes obtenaient à grand'peine sur l'immense trajet à travers les espaces célestes! Quelle audace pour oser déterminer sur quelques décimètres de longueur l'entraînement imperceptible des ondes lumineuses par un milieu en mouvement! » Ces résultats incroyables, M. Fizeau les obtient avec des dispositifs d'une simplicité inattendue. Il découvre dans l'Optique des ressources merveilleuses pour étreindre à volonté ou l'infiniment petit ou l'infiniment grand, car les ondulations de la lumière lui fournissent aussi bien la dila- tation d'un mince cristal que la vitesse radiale des étoiles séparées de nous par des millions de fois la distance au Soleil! )) Et dans tout cela, il n'y a pas seulement d'admirables expériences : les travaux de M. Fizeau ont toujours, dans leurs conséquences théoriques, une haute portée; Arago l'avait pressenti. )) Au sortir d'une séance de l'Académie, où notre regretté Confrère, tout jeune encore, venait de lire un de ses premiers Mémoires, l'illustre astronome ne craignit pas de dire : « Fizeau nous rendra Fresnel. » Dans la bouche d'Arago, qui avait deviné sous le modeste ingénieur le fonda- teur de l'Optique moderne, ce n'était pas une parole banale. Celte fois encore sa clairvoyance fut parfaite et sa prédiction se réalisa, car nul phy- sicien.n'a plus contribué que M. Fizeau à préciser et à étendre l'œuvre de Fresnel, dans les conceptions les plus délicates relatives aux phénomènes lumineux. » Aussi, demain, en allant, au nom de l'Académie, porter sur la tombe d'un Confrère vénéré le tribut de nos regrets, nous y joindrons l'hom- mage d'admiration réservé à la Mémoire de ces claires et puissantes intel- ligences qui demeurent à jamais les guides de l'esprit humain. » Sur la proposition de M. le Président, la séance est levée en signe de deuil. ( 473 ) ASTRONOMIE. — Eléments et èphéméride de la comète Giacobini. Note de M. Perrotin. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les éléments provisoires et une èphéméride approchée de la comète découverte à l'observatoire de Nice, le 4 septembre dernier, par M. Giacobini, à l'aide de l'équatorial coudé. » Les éléments calculés par M. Giacobini, avec les observations des [\, 6 et 8 septembre, sont encore fort incertains. Ils prouvent néanmoins que l'astre, qui est en ce moment très faible, va en grandissant, mais avec une extrême lenteur, car c'est à peine si, vers le milieu d'octobre, époque du passage au périhélie, son éclat aura augmenté de la moitié de ce qu'il est actuellement. » I^e mouvement de la comète est direct et l'inclinaison du plan de son orbite sur l'écliptique est relativement peu considérable. Cette double cir- constance constitue le fait qui caractérise le plus généralement les comètes dont le retour a été plusieurs fois constaté. M Enfin, il n'est peut-être pas inutile de faire remarquer que le plan de l'orbite de la nouvelle comète est assez voisin de celui dans lequel se meut la comète Faye. » A la date du 1 1 septembre, la comète a l'aspect d'une nébulosité légè- rement allongée dans l'angle de position de go**, d'une minute d'arc d'étendue dans cette direction. Le noyau est de treizième grandeur, à peu près. Eléments. T = 1896 octobre 14,960, temps moyen de Paris ra ^ 347 .11,0 \ Q ^194.52,5 > écliptique et équinoxe de 1896,0 {■ = 9.55,2 ) log 7 = 0,0704 Mouvement direct. Ephéméride pour douze heures, temps moyen de Paris. Ascension droite. Distance polaire. Log A. b m or 1896 septembre 20.... 17.47,6 100. 1 4,0 ^,876 » » 22.... 17.53,4 100.35,4 » (474) Ascension droite. Distance polaire. Log A. 1896 septembre 2^.. h m .. 17.59,5 100.56,7 7,867 » » 26.. .. 18. 5,8 loi . 18,0 1> » » 28.. .. 18.12,6 loi .39,3 T,86o » ).' 3o. .. 18.19,9 101 .59,4 » a octobre 2. . .. 18.27,6 102. 19,6 î,852 BCLLETINf BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance dc i4 septembre 1896. Note sur une trouvaille de l'âge de cuivre faiteà Tourchpar le V** de Villiers DU Terrage. (Extrait du Bulletin de la Société archéologique du Finistère, année 1896). Quimper, Ch. Cotounec, 1896; i br. in-8°. La fièvre jaune. Sa pathogénie et son traitement, par le D"^ Mello Barreto. Brésil, Saint-Paul, 1896; i vol. in-8°. Bulletinde l'Académie de Médecine, publié par MM. Bergeron, Secrétaire perpétuel et Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. N° 35. Séance du 8 sep- tembre 1896. Paris, Masson etC'*; i fasc. in-8°. Journal de la Société nationale d'Horticulture de France. Tome XVIII. Août 1896. Bulletin de la Société astronomique de France et Bévue mensuelle d'Astro- nomie, de Météorologie et de Physique du globe. Septembre 1896. Paris; I fasc. in-8°. Becueilde Médecine vétérinaire, publié par le Corps enseignant de l'Ecole d'Alfort. N" 17. i5 septembre 1896. Paris, Asselin etHouzeau; i fasc. in-8°. Bévue pratique des travaux de Médecine « l'Abeille médicale ». N° 37. 12 septembre 1896. Institution of mechanical Engineers. Proceedings. October 1895. Lon- don; in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièreraenl le Dimanche. llsfoniieiiL, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. DeuJ blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel Tables >t part du I janvier. Paris : 20 fr. Le ftrix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Déparlements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. Chaix. itger ^ Jourdan. RutT. Amiens Courtin-Hecquet. Germain etGrassin. * ' ' Lachèse. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. Avrard. Bordeaux ] Fcret. Muller (G.). Bourges Renaud. ^| Lefouniier. \ F. Robert. *' j J. Robert. '' ( V' Uzel Caroff. Caen Massif. Chambery Perrin. .,1 t 1 Henry. Cherbourg .. ■' ' Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. Lamarche. Oijon j Ratel. Oàuai Ciermont-Ferr Grenoble. . . . La Rochelle.. Se Havre . . . Lille. Lauverjal. Crepin. Drevet. Gratier et C'" Foucher. Bourdignon. Dombre. Vallée. Quarré. Lorient. Lyon. Nantes chez Messieurs ; Bauinal. M"* Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Cote. Chanard. Ville. Marseille Ruât. ... i Calas. l^o'^tpelUer | ^^^_,^^ Moulins Martial Place. I Jacques. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Loiseau. Veloppé. ( Barma. ^"^^ I Visconli et C-. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. l Druinaud. Hennés Plilion et Hervé. Roche/or t Girard ( M"" ). \ Laiiglois. l Leslringant. S'-Étienne Clievalier. ( Bastide. ( Kuinèbe. ( Giriicl. I Privât. j Boisselier. Tours Péiical. ( Suppligeon. ( Giard. Poitiers. . Rennes Roche/ Rouen. S'-Étie Toulon. . . Toulouse. ■Valenciennes. I Lemaître. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam. Berlin. chez Messieurs : I Feikeina Caarelsen I et C'-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C'*. Dames. , l<'riedlander el lils. f Mayer et Muller. Berne ( Schmid, Francke et Bologne . . Zanichelli. iRamIot. MayolezetAudiarle. Lebégue et G'". ( Sotscheck' el C°. * ( Carol ) MUller. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C". Cliristiania Cammermeyer. Constantinople. . Otlo Keil. Copenhague Hijsl el fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gênes Beuf. iCherbuIiez. Georg. Slapelmohr. La Haye Belinfanle frèies. Benda. Bucharest. Lausanne. Payot Barth. Brockhaus. Leipzig ( Lorentz. Liège. Max Riibe. , Twietmeyer. Desoer. Gnusé. chez Messieurs : f Dulau. Londres Hachette el C" iNull. Luxembourg . ... V. Biick. «Libr. Gulenberg. Romo y Fussel. I Gonzalès e hijos. \ F. Fé. Milan !''"<=''" f-"""- { llœpli. Moscou Gautier. É Furchheim. IVaples Marghieri di Gius. ( Pellerano. i Dyrsen et Pfeiffer. New-Vork , Slechert. ' Wcstermanii. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G" Palerme Clausen. Porto Magalhaés el Momz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. \ Loescheret C". Rotterdam Kramers el fils. Stockholm Samson el Wallin. J Zinserling. Wolff. Rome . S'-Petersbourg. . Turin. Vienne . Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg el Sellier Varsovie Gebelhiier el WolO Vérone Drucker. ( Frick. i Gerold et G'-. Zurich Meyer el Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes I»' à 31. — (3 Août i835 à 3j Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume 10-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Dbrbês el A.-J.-J. Solier. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprou ven i le^ Comètes, par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matière. grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec Sa planches; i856. 15 Ir. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P*.-J. Van Benedes». - Kssai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science» pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i85fi, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sedi- . mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Recl>ercher la naure . des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne jrganique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bronn. In-4». avec 27 planches; 1861. 15 fr. A la même Ubrairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science». iT 12. TARr.E DES ARTICLES. (Séance du 21 septembre 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MRMBIIKS KT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. Pages. M. le PmksiiiENT aiiiianri' à rAcatléiiiic la linients de l'Académie 47' perte quelle vient de faire dans la per- M. PEmioxiN. — Éléments et éphéméi-ide de sonne de M. Fizeau. Membre de la Section la comète Giacobini 4"^ de Physique, et se fait l'interprète des sen- Ul'I.l.ETI.N HIHLIOGRAI'lIIQl'E 474 PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VIU.ARS ET FILS, Quai des Grands-.\ugustins, 55. /.f (îtrfttnt ; (f Auriticn' ViLi A 0' 10C6 Sô:i^ 1890 SECOND SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR înn. IiES SECRÉTAIRES PERPÉTVEIiS. TOME CXXIII. IV° 13 (28 Septembre 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. ■5^^^ 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1876. Les Comptes rendus hthdomadaiies des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*^ — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. tn Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionne es dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rai)ports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance lenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui lait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le meicredi au soir, ou, au plus tard, h jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à pan. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des -au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impressioi) de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de U( déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. OC; ... luoe COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, I iji i< SÉANCE DU LUNDI 28 SEPTEMBRE 1806, PRÉSIDENCE DE M. A, CORNU. MEMOIRES ET COMMUNICATIOiVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Cryoscopie de précision ; application aux solutions de chlorure de sodium ; nar AT. F. -M. Raoui.t. « Je me propose de présenter ici, avec quelques délails, les résultais d'expériences fort soignées, que j'ai faites sur le point de congélation des solutions aqueuses de chlorure de sodium, l'enceinte étant, soit à la température de congélation, soit à quelques degrés au-dessous de ce point. Ce sera, je crois, la meilleure manière do répondre à la critique que M. Ponsot a faite de ma dernière Note, dans les Comptes rendus du 20 juil- let 1896. C. H., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIil, N" 13.) ''S ( ^l^ ) " Les expériences que je v.iis rapporter ont été faites, comme les pré- rédentes (^Comptes rendus du 8 juin 1896), avec le cryoscope à liquide volaliletà agitateur rotatif, que j'ai fait installera demeure dans mon labo- ratoire, où plusieurs membres de l'Académie des Sciences l'ont vu fonc- tionner. Dans le but de produire un refroidissement plus rapide, le sulfure de carbone v a été remplacé par de l'éther. On refroidit cet élher en y faisant passer un courant d'air; on le réchauffe en y faisant passer un courant d'éther à la température de la salle. Ces opérations se font méca- niquement, rapidement, sans répandre aucune odeur; elles se règlent, à volonté, au moyen de vis de pression. On peut ainsi faire varier, à son gré, la température du réfrigérant et la fixer en un point quelconque, compris entre [5° au-dessous de zéro et la température ambiante, pendant des heures entières, à un dixième de degré prés. Un épais revêtement de fourrures protège le réfrigérant contre les influences extérieures. » La lecture du thermomètre cryoscopique se fait au cathétomètreet au vernier, ce qui permet d'apprécier sûrement le millième de degré. » L'éprouvette cryoscopique renferme i20^<' de dissolution, et la vi- tesse de rotation de l'agitateur est de cinq tours par seconde. Dans ces conditions, la température convergente (c'est-à-dire la température à la- quelle se fixe le liquide régulièrement agité de l'éprouvette, lorsque le réfrigérant est maintenu à température constante) est supérieure de o",25 à celle du réfrigérant. Grâce aux moyens employés pour boucher et pro- téger la partie supérieure de l'éprouvette cryoscopique, une variation de 5°, dans la température de l'air, est sans influence appréciable sur la tem- pérature convergente. >i Le Tableau suivant donne la moyenne des résultats de plusieurs séries d'expé- riences, faites sur des solutions de chlorure de sodium, en fixant la température convergente, soit à la température de congélation, soit à 30,5 au-dessous, toutes choses égales d'ailleurs (c'est-à-dire, avec une surfusion de 0°, 5 et une vitesse d'agi- tation de cinq tours par seconde). » La première colonne indique les poids P de chlorure de sodium dissous dans loos"' d'eau; n La deuxième colonne donne les abaissements apparents Ci du point de congéla- tion, correspondant au cas où la température convergente est à 3°, 5 au-dessous du point de congélation ; » La troisième colonne renferme les abaissements réels Co du point de congélation, correspondant au cas où la température convergente se confond avec le point de con- gélation, et où le rayonnement est nul; » Ln quatrième colonne las dillérences C, — Cq des abaissements apparents et réels; ( 477 ) » La cinquième colonne renferme les valeurs des produits C,, x 0,002, obtenus en multipliant les abaissements réels G,, par le coefficient 0,002. P. C,- c„- c,~Q. C„X 0,002. 5,85o 34435 3",438i 0 o,oo54 0 0,0068 2,859 i,6S8o 1,6839 0 , oo4 I o,oo34 i,4oo 0,8286 0,8267 0,0019 0,0017 0,690 0,4l32 o,4iii 0,0021 0 , 0008 0,341 0,2107 0,2093 o,ooi4 0 , ooo4 0,176 0, 1 1 13 0, 1 1 1 1 0 , 0002 0,0002 » Les différences entre les valeurs contenues dans la quatrième et la cinquième colonne n'excèdetit guère o°,ooi. On est donc en droit de les attribuer à des erreurs d'observation, et l'on peut écrire C, — C„=: C|, X 0,002 OU c, = C(,(i -+- 0,002). » L'expression générale (dans laquelle q est une constante toujours très faible), que j'ai établie dans ma dernière Communication par une autre méthode expérimentale, et que M. Ponsot a contestée, se trouve ainsi directement vérifiée pour les solutions de chlorure de sodium. » D'après cette formule, la température qu'on trouve pour la congéla- tion de l'eau pure, par le même procédé, doit être indépendante de la tem- pérature de l'enceinte. C'est, en effet, ce qu'on observe toujours avec mou appareil, pourvu qu'on évite la formation d'un étui de glace. » A l'aide des résultats expérimentaux contenus dans le Tableau précé- ilent, j'ai calculé les valeurs des abaissements moléculaires apparents / -^ X 58,5) et des abaissements réels ( w X 5H,5) des mêmes solutions de chlorure de sodium. Le Tableau ci-après résume les résultats obtenus : -^ K 5S,5. 34,38i 34,453 34,540 34,853 35,9o5 06,927 38, o5 P. ^ X 58,5 s'isSo 34,435 2,859 34,536 i,4oo 34,619 0,690 35,023 0,341 36,128 0, 176 36,961 Limite .... 37,88 ( 47« ) » Si l'on inscrit ces résultats sur un papier quadrillé, en prenant les abaissements du point de congélation pour abscisses, et les abaissements moléculaires pour ordonnées, on trouve que les courbes des abaissements moléculaires apparents et réels sont fort rapprochées l'une de l'autre. Elles sont tout à fait semblables et, après prolongement, elles viennent couper l'axe des ordonnées sensiblement en un même point, qui correspond à l'abaissement molécidaire limite. » Ces expériences sur le chlorure de sodium vérifient donc complète- ment la conclusion suivante, que j'ai énoncée dans ma dernière Communi- cation : « ... sous les conditions indiquées, l'influence de la température de » l'enceinte n'altère en rien les lois relatives aux abaissements des points » de congélation des solutions inégalement concentrées d'un même » corps. )) » Les abaissements moléculaires réels, indiqués dans le Tableau précé- dent, se rapportent au cas où la surfusion est égale à o°, 5. Ils ne sont donc pas encore absolument corrects; mais il est possible de les ramener, parle calcul, au cas où la concentration n'est pas altérée par la congélation. Il suffit, pour cela (comme je m'en suis assuré par des expériences spéciales), de les multiplier par i ^, ou 0,99/i; du moins, quand les abaissements sont inférieurs à i". On trouve ainsi que l'abaissement moléculaire timùe des solutions de chlorure de sodium est, toute correction faite, égal à 37,82. On peut remarquer que ce nombre se confond avec celui qu'exige- rait une ionisation complète. » On voit, d'autre part, que la courbe des abaissements moléculaires du chlorure de sodium se relève rapidement, des que l'abaissement du j)oint de congélation descend au-dessous de o°,5, comme je l'ai reconnu le pre- mier en i885, par la méthode usuelle, et comme tous les observateurs (sauf M. Ponsot) l'ont constaté depuis lors, par des méthodes diverses. M Quant à la divergence des résultats de M. Ponsot, elle s'explique par oe fait que, dans son appareil, l'agitation du liquide en expérience est insuf- fisante, surtout dans le sens vertical, ce qui j)eut causer de graves erreurs. » En présence de ces faits précis et concluants, les critiques dont ma dernière Communication a été l'objet paraîtront, sans doute, mal fondées. » ( 479) aiEMOIRES PRESErVTES. M. Alf. Basijt adresse un Mémoire « Sur la vitesse, le roulis et les colli- sions des paquebots «. (Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, Guyou, de Bussy.) CORRESPOÎVDAIVCE. ASTRONOMIE. — Observations de la comète lirooks (4 septembre) faites à l'èquatorial Brunner de o™, aS, et de la comète Giacobini, faites au ^raïul télescope Gautier et à l'èquatorial Brunner de o™,25 de l'observatoire de Toulouse. Note de M. F. Rossard, présentée par M. Tisserand. Comète Brooks. Étoiles Comète ■ — Étoile. INombrc de Dates de Ascension 1896. comparaison. Grandeur. droite. Déclinaison. compar. Ins[ Sep. 7... . a i65oBD4-55° 7.8 m s —3. 6,43 -h 10'. 45'; 7 l5:i6 E 9... . b i667BD-t-55 7,5 --0.42,81 — 4.39,3 18:20 E 10. . . . c 1679 BD+55 9'0 — 0. 3,55 — 7.15,0 12:16 E II... . d i68iBD-h54 8,5 — 0. 5,59 + 10.54,9 i5:i6 E Positions des étoiles de comparaison. Sept. 7. Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction moyenne au moyenne au 1896,0. jour. • 1806,0. jour. h m s 3.59. 10,28 s + 1 ,01 +55°. 9.59", 2 -4',o 1 Dates 1896. * 1896,0. jour. • 1806,0. jour. Autorités. 9- 10. II . |(Bonn i65o t. VI + Helsingfors-Go- tlia 7805) , , o-j aQ , / , c- o 0 o \ "(^'■g-OEItzen i44o5 + Helsingfors- b 14. 10.33,38 +0,94 +53. 7.20,3 — 3,8 -' ^ ^^ => I uolha7884) c i4.i6.5o,47 +0,91 +54.59. !\,ù —3,7 Helsingfors-Golha 7929 d 14. 23. 00, 5i +0,91 +54.23.28,1 _3,5 j HR^ml^er 4722 + Kam 2-42 + Gain- ( bridge 453o) ( 4«o ) Positions apparentes de la comète. Sept Temps moyen Ascension Dates de droite Log. fact. Déclinaison Log. fact, 1896. Toulouse. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. b m s h m s « . it. 7.. 10.57.15 i3.56. 4,81 T,8o2 +55.20.40,9 0,798 9- 10. l3. 16 14. 9.5i,5i 7,845 H-55. 2.37,2 0,723 10. . .. 10. 6. 8 i4. 16.47,83 7,85i +54.51.45,9 0,706 II. 10. 0.27 14.23.45,83 T,852 +54.39.19,5 0,693 Comète Giacobini. ConiL-te — Étoile. Dates Etoiles de .\scension Nombre de 1896. comparaison. Grandeur. droite Déclinaison. conipai-. Instr ipt. 7... . a 4427 BD— 7° 7-8 m s + 1 .55,89 — 4'.42".0 i5:i6 T 10.. . . b 4438 BD-8 7,5 + 2. 4.47 + 6.14,9 12: 8 E II.. . . c 4448 BD-8 8,4 — 0.20,76 + 9.50,6 12:20 E Positions des étoiles de comparaison. Dates 1896. Sept. a b Réduction au jour. Déclinaison Réduction mojenne au jour. A se. droite moyenne 1896,0. jour. 1896,0. jour. Autorités, h m s s h m s 17.14.21,48 +3,00 — 7.54.24,7 —6,0 j(Schellerup6i8i + IMunich, i38oi) 50 o 3/ // 0 - u i î(Schellerup6222 + Weisse, 3o8 17.20.10,38 +3,99 —8.34.44,3 — 0,8 ' ,. -u ac\ ' { + Munich, 13962) 17. 24.41, '5 +3,00 —8.47.28,4 —5,5 i{Weisse, 399 + Munich, i4i02) Positions apparentes de la comète. Temps Ascension Dates moyen droite Log. facl 1896. de Toulouse. Il m fi apparente. h lit 5 parallaxe Septembre 7- . 9.20. 8 17. 16.20,37 T,5lo 10. . 9.27.52 17.22.17,84 7,53o 1 1 . . 8.55.32 17.24.18,39 T,48o Déclinaison Log. fact. apparente. parallaxe. -7.09.12,7 0,820 -8.28.35,2 0,818 -8.37.43,3 0,825 ( 4Hi ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète Giacohini {[^septembre 1896), faites à l'équatorial coudé (o'°,32) de l'observatoire de Lyon. Note de M. G. Le Cadet, présentée par M. Tisserand. Comparaisons et positions de la comète. Temps »•< — * Dates. moyen — — - — .-"' Nombre Log facl. Log. fact. 1896. de Lyon. Aa. A3. de comp. a app. parall. 5 app. paraît. f Sept. 7... S.^e^SS -t-o.'ay.'So 4-2!33"7 10.10 17.16.15,90 9,428 — 7.'58!54,"6 0,889 i 10... 9.23.37 +o.i5,4i —1.26,4 10.10 17.22.15,38 9,5o9 —8.28.18,0 o,833 3 II... 9.27.42 —0.25,52 -+-9.34,9 10.10 17.24.18,64 9,519 —8.37.59,0 0,882 5 Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1896,0. Réduction Réduction * Désignation. a moy. au jour. 8 moy. au jour. Autorités. h m s s « , . ,. Anonyme 10, 5 17.15.45,59 1-3, ot —8. 1.22,8 —6,0 Rapp. a * 2. BD — 7°.4427 17.14-21,48 » —7.54.24,7 » -HSj-6i8i 4-M, i38oi). BD— 8°.4442 17.21.56,97 +3,00 —8.26.45,8 —5,8 Bapp. à * 4. BD — 8''.4438 17.20.10,50 » —8.84.42,4 » |[Sj.6222-H(M,i3962M26588)]. BD — 8''.4448 17.24.41,15 -+-3,oi -8.47-28,4 -5,5 |(W, i7'',899 + 2 M, i4io2). Remarques. — Sept. lo-ii. — Images très affaiblies par un réseau de fins cirrus. La comète est très faible, petite et à peu près ronde. ASTRONOMIE. — Observations de la comète Giacobini, faites, à l'observatoire d'.Alger, à l'équatorial coudé de o",3i8. Note de M. F. Sy, présentée par M. Tisserand. Comète — Étoile. I. . 2.. 3. 4-- 5.. Dates. Ascension ^" Nombre de 1896. Étoiles. G randeur. droite. Déclinaison. comparaisons Septembre 5. . , . . . . . a 8,3 m s -t-O.86,60 + 6.1 5", 6 i4:i2 5.... ... a 8,3 + 0.87,84 + 6. 6,2 10: 10 10. . . . ... b 6,3 —0. 15.07 — 21. 2,2 11: 8 Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction Dates. moyenne 1896,0. au jour. moyenne 1896,0. au jour. Sept. 5. a h m S 17.11.45,07 5 + 3,01 -7'. 45'. 20, 8 -6', 2 10. b 17 .22. 28,80 -8,00 -8. 6.54,3 -5,5 Autorités. (Mn, 18.750+ Mnj6.5o8) + W, XYII, n» i5i. Mn 1 4.080 + Wi 35 1 + Rumker 584i. ( 4«2 ) Positions apparentes de la comète. Temps Ascension inojen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. Dates. d'Alger. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. h m s h m s o . „ Sept. 5.. 7.5i.i5 17. 12. 24,68 T,3o(35 — 7.89.11,4 0,784 5.. 8. 7.16 17.12.25,92 TjSôSg — 7.89.20,8 0,782 8.34-85 17.22.11,78 1,4788 — 8.28. 2,0 0,781 » Le 5, la comète est faible, la ncbulosilé est de 3o" environ, dilTuse; on distingue cependant par instants une condensation centrale. » Le 10, le ciel est moins beau; la comète, plus basse sur l'horizon, est plus faible que le 5; mais elle semble allongée suivant un angle de position d'environ 160°. On l'a comparée à l'étoile la plus voisine (n° 4444BD de 9,0) et l'on a rapporté celte dernière à l'étoile {a). » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à r observatoire de Lyon(^équatorial Briinner), pendant le deuxième trimestre de 1896. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. « Ces observations sont résumées dans les Tableaux suivants, dont voici la division : M Le premier donne, à droite de l'indication du mois, le nombre pro- portionnel des jours sans taches; les colonnes successives renferment les époques d'observation, le nombre d'observations de chaque gioupe, le moment du passage au méridien central du disque solaire (en jour et fraction de jour, temps civil de Piiris), les latitudes moyennes, les surfaces moyennes des groujies de taches exprimées en millioni<'mes de l'aire d'un hémisplière et réduiles au centre du disque; à la fin de chaque mois, on a indique le nombre de jours d'observation et la latitude movenne de l'ensemble des groupes observés dans chaque hémisphère. » Le deuxième Tableau donne les nombres mensuels de groupes de taches contenus dans des zones consécutives de 10" de largeur et les sur- faces mensuelles des taches. 1) Le troisième renferme des données analogues pour les régions d'acti- vité du Soleil, c'est-à-dire |)our les groupes de facules contenant ou non des taches; dans ce dernier Tableau, les surfaces mensuelles des facules, toujours réduites au centre du distjue, sont exprimées en millièmes de l'hémisphère. ( 4H^ ) Tableau 1. — Taches. Datos NuUlbre Pass. Lallludes moyennes Surfaces exlrèuies d'obser- au mér. ^— — • -* moyounos il'oliserv. ïstloQs. ceulral. S. N. rciluues. 5-8 8-9 Avril 1896. — 0,00. ■26- _i 5 1 , 1 -^-'9 |52 2-4 3 >,5 + 7 23 3o 1 3,2 +44 3 3o-io 8 4,0 -t-IO 42 3o- 8 3 5,1 -+-16 5 3o-io 8 5,6 — r 1 42 3o-i I 9 5,7 — '7 lOJ •2- 4 3 6,6 -t-'4 25 2-l3 9 8,0 + 16 3y3 7 I 10,1 — 5 2 9- ri 1 1 2 I 10,8 "1,7 — 8 -1-18 2 i5 I i3,o -47 I i5 ij 1 1 '3,9 14,4 — 6 — '7 I i5 1 i5,9 + 14 1 IS-2J 5 •7,9 -14 22 20-2.i 5 '9,4 -14 18 21 I 20,2 -14 2 18-23 5 21,6 — 18 20 18 1 22,4 —28 90 20-22 2 23,1 — 22 3 28 I 24,2 +44 4 23-28 3 25,7 — 18 '7 2 [-28 7 26,6 -hl I 63 22-28 5 28,1 -i- 3 6 24 I 28,7 -(-22 3 23-28 5 29,6 - 8 28 25-28 3 29,6 •<-l8 2 5 3- 5 3 3o,7 — [ 1 83 20 J. — 15°,9 -)-i6°,9 Mai 1896. — 0,00. 4,4 H 5,4 — I Dates Nuuilire Pass Latitudes uuyennes SurTiJces extrêmes d'ubser- au mér. -^ -^ - ■■— ' — ~~ moyennes d'ub:ierv. ratious. central. S. N> réduites. Mai 1896 (suite) — 0,00. 9 1 6,4 4- 9 6 «,7 - 4 4-11 7 9,5 — 21 i5-i6 2 i5,o — ij 11-.3 2 i5,3 1 i-i5 4 16,3 — 18 20-23 'JL 19,8 — 20 18-21 4 20,6 — 7 20-29 7 26,9 — 10 26-28 3 27,6 26- 4 8 29,5 — 10 27- 1 I > I 3i,4 3i,4 — 3 -t-20 -t-I'J ■7 22 j. — lO ,9 -l-ID",2 Juin 189O. — 0,00. 18 4 12 i3 9 19 25 8 378 '9 28- 4 6 3,0 — 18 g 3o I 3,3 -F 3 3 6 I 4,3 — 10 3 1 - 6 3 5,6 -1- 8 8 1-12 8 6,4 — 21 266 2- [3 8 8,4 — 10 85 9-18 / 12,0 — '7 169 12 1 '3,9 + 7 2 M -l3 2 14,0 -1-12 5 9-20 9 13, 0 — 16 336 16-18 3 16,1 + 11 '7 i3 I '7,2 — 16 2 22-24 3 22,3 — 20 33o 19-29 6 24,4 + '9 204 23 1 27,6 — 3 3 '9J- -i4".C Tableau II. Dislribulion des taches en latitude. Sud. 90". 40\ 30\ 20°. 10". 0". Somuie. Somme. 0 Avril 1 u 2 9 4 '6 i4 Mai « V 1 3 6 lo 5 Juin » i> I 5 3 9 6 Totaux.. 1 » 4 '7 '3 35 25 C. R., 1896, i' Semestre. (T. CXXIII, N- 13.) Tulau\ 90°. uioiisuelà 3o i5 i5 60 Surfacrs mensuelles. 11S8 538 i4ii 3167 64 ( 484 ) Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Sud. Nord. , ^ — ... -. — — ^ -.-— ^ Tolaux Surfaces 90'. 40'. 30'. 20". 10'. 0". SuDiuie. Somme. o'. lo'. 20°. 30\ 40'. 90'. measuels. mensaeltes. Avril » I 5 10 6 22 23 69612 45 46,4 Mai ) I 3 i3 6 23 16 i 11 3 i » Sg 35, o Juin u u 4 9 3 16 14 4^2))» 3o 27,5 Totaux... 1) 2 12 32 i5 61 53 11 28 10 2 2 114 '08,9 » Les observations faites dans ce trimestre sont au nombre de 61 ; il en résulte les faits suivants : » Taches. — La décroissance signalée pour le premier trimestre a continué, et l'on remarque en mai (ro;/- Tableau II) un minimum très mar- qué qui s'est manifesté surtout dans l'hémisphère boréal; cette diminution brusque n'a d'ailleurs pas duré. » Au total, on a 60 groupes et une surface de 8167 millionièmes, au lieu de 71 groupes et 4372 millionièmes. Il y a 8 groupes en moins au sud (35 au lieu de 43) et 3 en moins également au nord (sS au lieu de 28). » L'hémisphère austral montre toujours plus de taches que l'autre hémisphère. » On a noté la visibilité à l'œil nu des deux groupes suivants de notre Tableau I (passage au mér. central de latitude) : avril, >.8,o, p 4- 16"; mai, 7.29,5, p — 10°. M Enfin le Soleil n'a été vu sans taches qu'un seul jour, le 16 avril. M Régions d'activité. — Les facules ont suivi une marche décroissante plus régulière, dans l'ensemble (voir Tableau lit), que celle des taches. » .\u total, on a 1 14 groupes et une surface de 108,9 millièmes, au lieu de 1 19 groupes avec une surface de i38,2 millièmes; cette diminution se rapporte surtout à l'hémisphère boréal où le nombre de groupes constatés est de 53 au lieu de 58, tandis que dans l'hémisphère austral on a observé le même nombre que dans le premier trimestre, soit 61. MÉTÉOROLOGIE. — Les taches solaires et le temps. Note de M. Marcel Biullouix, présentée par M. Mascart. « .le poursuis, depuis deux ans, l'étude de l'influence des taches solaires sur le temps ; les règles auxquelles je suis parvenu me paraissent assez éprouvées pour être publiées. ( 485 ) » Quel que soit l'état de la surface solaire, les modifications du temps sont lentes et progressives tant qu'il n'entre pas de nouvelles taches par le bord est du disque solaire. Toute entrée de taches, surtout entourées de facules étendues et éclatantes, produit dans les vingt-quatre heures un trouble rapide et étendu dans la circulation atmosphérique. )i I. Le plus souvent ce trouble est limité aux plus hautes régions de l'atmosphère et consiste uniquement dans la projection de nombreux jets de cirrus en plumes déliées ou en fusées, émanant des régions de basses pressions et se précipitant rapidement vers les hautes pressions, sans mo- dification sensible de la pression générale. Ce flot de cirrus se produit tout le long de la rive droite (hémisphère nord) du courant équatorial qui longe ordinairement les côtes ouest et nord-ouest de l'Europe. Rien ne l'indique sur les cartes diurnes. » II. En certains points particuliers du bord du courant, le trouble peut se produire dans les régions inférieures de l'atmosphère; le vent tourne alors sur sa droite (H. N.) et passe, par exemple, du sud-ouest à l'ouest et au nord-ouest ; il souffle violemment à la surface du sol, entraîne les nuages inférieurs et produit, sur la droite du courant principal, un courant dérivé, en bas ou à mi-hauteur (voir Duciaux, Leçons de Météorologie) avec tout son cortège de pluies, averses, orages, grêle ou tourmentes de neige, etc., suivant la saison. Ce courant dérivé éclate lorsqu'il y a, sous le courant équatorial très nuageux, une région où. la densité de l'air est plus grande que dans l'aire de hautes pressions à ciel clair immédiatement voisine. Le dérivé est d'autant plus intense, accompagné de coups de vent d'autant plus violents, et de tornades locales, que la variation de température est plus rapide dans le sens perpendiculaire au bord du courant nuageux, froid ('). Comme celte distribution de températures ne se rencontre quel- quefois en aucun point du bord du courant, il arrive très souvent que l'en- trée des taches solaires ne se traduit par aucune modification des isobares ni de la circulation inférieure. En outre, le lieu de formation du dérivé, quand il se produit, n'est pas fixe; il est déterminé par l'existence anté- rieure de la distribution convenable des températures. Ces deux circon- (') Les trombes de Dreux et de Saint-Claude, en août 1890, fournissaient un bon exemple de variations si brusques entre points voisins qu'elles équivalaient à une dis- continuité. Sur une carte détaillée, on pourrait .noter les régions menacées par des orages à grêle ou des tornades en traçant d'abord la limite du ciel couvert et du ciel clair, puis les lignes de discontinuité de température, froide sous le ciel couvert. ( 486 ) stances expliquent l'impuissance des méthodes statistiques à mettre en évi- dence le rôle des taches solaires. )) Par suite de conditions géographiques, quatre régions sont particu- Hèrement favorables à la formation de ce dérivé : i" le nord de la Russie, de la mer Blanche à la mer Noire, fin de l'été; 2" les côtes de l'Allemagne, de la Baltique à la mer Noire et à la Méditerranée orientale, printemps et automne; 3" les côtes occidentales de la France, de l'Atlantique au golfe du Lion, printemps et automne, rarement en hiver; 4° la côte nord de l'Algérie, de Gibraltar à Malte, automne et hiver. Mais ce ne sont que des indications qui facilitent la recherche de la région où peut se trouver réalisée la distribution nécessaire de nuages et de températures. » Depuis plus d'un an, toutes les fois que l'état du ciel m'a permis d'apercevoir un instant les hautes régions, et que j'y ai vu les cirrus carac- téristiques rapidement entraînés, l'examen du Soleil, quelques jours plus tard, m'a toujours montré qu'une tache était entière au jour dit. Un très petit nombre de taches sont entrées sans avoir été prévues par les nuages, lorsque le ciel est resté uniformément couvert tout le jour d'un voile épais. » C'est l'inverse qu'il serait utile de pouvoir faire; malheureusement un grand nombre de taches ne durent qu'une rotation solaire; la prévision du retour d'une tache est aléatoire à moins qu'elle ne soit très grosse. Quant à la prévision de l'apparition d'une nouvelle tache, à moins qu'on n'ait vu sortir des facules très éclatantes, c'est une impossibilité. Sous cette réserve, toutes les fois que les taches reviennent, à vingt-huit jours environ d'intervalle, les phénomènes (|ue j'ai décrits reparaissent. ' » Ces vues se justifient par une discussion détaillée des phénomènes, qui ne peut trouver place dans cette Communication. » THÉORIE DES NOMBRES. — Sur les lois de réciprocité. Note de M. X. Stouff, présentée par M. Darboux. « On sait qu'une des démonstrations de la loi de réciprocité par Gauss repose sur le partage en deux classes des restes par rapport à un nombre donné. J'ai cherché à généraliser cette démonstration pour trouver la va- leur du svmbolc 1 -7^ , m = 2/> -H I étant un entier premier non com- plexe, a une racine d'ordre m de l'unité, /(-/)= V«,y.' un entier com- ( 487 ) plexe premier. On reconnaît qu'ici la considération du grorpe G:[Z, a/'Z + n(a)/(a)], où Z est une variable complexe, A un entier non complexe, n{x) un entier quelconque complexe, est essentielle. Supposons un nombre complexe mis 2,. SOUS la forme^^ a^ijrt, on petit considérer les ip quantités Xj comme les 1 = 1 coordonnées d'un point de l'espace à ip dimensions dont ce nombre com- plexe serait l'affixe. On peut former un polyèdre générateur du groupe G, conformément aux théories de M. Poincaré. Ce polyèdre est un paral- lélépipède à ip dimensions, ayant pour sommets opposés les points dont les affixes sont o et"^ — -■ Les affixes de ses sommets sont représentées par la formule générale f{-)^h r = 1 OÙ (5, désigne soit zéro soil l'unité. 1' Les faces partant du sommet o an nombre de ■2.p sont conjuguées deux à deux. Il en est de même de celles qui partent du sommet — Les som- mets .se répartissent en m cycles. » Il est nécessaire, pour arriver à des résultats simples dans les re- cherches sur les lois de réciprocité, de modifier le polyèdre générateur de manière que les multiplicités linéaires k ip — i dimensions qui If limitent aient des directions simples par rapport aux multiplicités x^ = o. Dans le cas dem = 3, on trouve très facilement un polygone générateur limité uniquement par des droites x, ■-= const., x., = const. » Dans le cas d'une valeur quelconque de m, on peut adopter le po- lyèdre générateur suivant. L'affiKC d'un point quelconque de ce polyèdre pourra être représentée par i=\ i=:o / = i les quantités a\ sont les coefficients des puissances de a dans "—7' de telle ( /.88 ) sorte que I — a ^ ' )) Les rrij sont des entiers qui prennent les valeurs o, i , 2, . . .,ip — \; les tj des quantités variant d'une manière continue de o à i. » A l'aide de pareils domaines, on démontre aisément que le symbole TFT "® dépend que des restes des «, |)ar rapport à certaines puissances de m, puissances dont les exposants ne dépendent aussi que de m. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la réDarùtion des déformations dans les métaux soumis à des efforts. Note de M. Georges Cuarpy, présentée par M. A. Cornu. » Dans une Note du 7 septembre 1896, M. le commandant Hartmann considère les conclusions que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie le 27 juillet 1896 comme un corollaire des lois qu'il a énoncées sur la distribution des déformations dans les métaux. Je crois, au contraire, qu'il y a contradiction très nette entre ces deux séries de résultats, quant aux points particuliers que j'ai seuls considérés dans ma Noie. » M. Hartmann déclare qu'il n'a jamais émis l'opinion « que les métaux » se comportent comme des corps homogènes et que les constituants » indiqués par l'étude micrographique n'interviennent pas dans la répar- » tition des déformations ». Il disait cependant, à propos de l'expérience qu'il rappelle (') : » N'esl-ce pas là une preuve du peu d'influence de ce que l'on appelle V homogénéité sur les effets de forces extérieures puissantes? » Le fait est que les déformations passent indifférentes au travers des cellules de l'acier. » Toute théorie moléculaire ét:iblie en vue d'expliquer les variations de résistance des métaux doit être faite dans' l'hypothèse d'un corps simple. » Et ailleurs, sur le même sujet (") : » Les forces développées sont donc assez puissantes pour produire dans le métal (') P rocès-verbaux des séances de la Commission des méthodes d'essai des maté- riaux de construction (séance du 26 janvier iSgâ), p. i3. (') Revue d' Artillerie, p. 878; janvier 1896. ( 489) des eflTets indépendants dans une large mesure de son degré d'homogénéité, et les lignes obtenues dépendent de la forme géométrique de la pièce ainsi que de la nature de l'efTort et non de sa constitution chimique. Il faut de très grands défauts, c'est- à-dire une hétérogénéité notable pour que la marche des spirales soit troublée. » Là est le fait que je conteste; les photographies que j'ai obtenues montrent que, dans l'acier doux, soigneusement recuit pour détruire toute tension interne, les premières déformations ne passent pas à travers les cellules, mais se répartissent d'après la disposition même de ces cellules, comme elles se répartissent dans les autres métaux, les laitons, par exemple, qui sont au moins aussi homogènes que l'acier, en suivant la disposition des cristaux conslituants. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie des éprouvettes de traction en acier recuit, polies et étirées; on ne voit sur la surface qu'une légère granulation qui, examinée à la loupe, montre en relief les cristaux qu'on appelle les cellules de l'acier et qu'une attaque chimique permet de mettre en évidence avant l'application de tout effort. » Je crois donc pouvoir maintenir les conclusions de ma Note du 27 juil- let 1896, dont M. Hartmann n'a d'ailleurs pas parlé dans sa réponse. Dans cette Note, je n'ai nullement nié la production, dans certaines condi- tions, de lignes géométriques régulières, production observée depuis long- temps par de nombreux expérimentateurs, Liiders, Beck Guérard, Gallon, Wedding, etc. ( ' ); j'ai seulement contesté la généralisation de ces résultats qu'il m'a semblé comprendre dans les publications de M. Hartmann. Dans sa Note du 8 mars 1894, M. Hartmann dit : >) Lorsqu'une éprouvette rectangulaire d'un métal susceptible d'allongement est soumise à un effort de traction, on voit apparaître sur toutes les faces, aussitôt la li- mite élastique atteinte, deux systèmes de lignes droites parallèles, etc. » H ne fait nulle part de restriction sur la nature du métal; j'ai montré des exemples de cas où, avec des métaux usuels généralement considérés comme des plus homogènes, on observe un phénomène tout autre et com- plètement indépendant des lois formulées par M. Hartmann. » (') Voir Frémont, Les lignes de Liiders ou lignes super Jicielles qui apparaissent sur les métaux déformés. {Bulletin de la Société d'encouragement, septembre .896.) ( 4'///me jusqu'à Gd26. La grande transparence des cristaux d'érythrite est bien d'accord avec ce que Miller a observé pour les sucres en solution. En général, la limite d'absorption de l'ultra-violet par les cristaux organiques se trouve entre Cdg et Cdi2. Beaucoup de composés colorés absorbent tout l'ultra-violet. Les dérivés de la thymo- quinone sont tous vivement colorés et polychroïques, et absorbent tous tout le spectre ultra-violet. » La forte absorption des corps organiques semble indiquer que, en général, les molécules chimiques plus compliquées tendent à absorber davantage les rayons ultra-violets. On peut observer de plus que presque toutes les substances qui ont une forte absorption cristallisent relative- C. R., 1896, 2« Semestre. (T. CXXIII, N- 13.) ^-^ ( 492 ) ment mal (excepté les chromâtes); au contraire, les substances qui cris- tallisent bien sont en général transparentes: ainsi les aluns, le quartz, la fluorine, les sulfates et, parmi les organiques, les lartrates, l'acide citrique, l'érythrite. » Cette remarque aurait d'ailleurs besoin d'être confirmée par des observations plus nombreuses. » l'acide hémirnellitique et la tourmaline sont, comme nous l'avons dit, polychroïques dans l'ultra-violel. J'ai étudié des tourmalines de diverses localités. Les deux spectres séparés par le prisme de Rochon sont alors nettement différents si l'on a soin d'orienter la tourmaline de manière que l'un d'eux soit formé par le rayon ordinaire et l'autre par le rayon extraordinaire. Le spectre ordinaire est absorbé dans sa partie visible et transmis en partie dans l'ultra-violet, tandis c|ue l'inverse a Vva [lour le spectre extraordinaire. Un renversement analogue s'observe avec l'acide hémirnellitique ('). » PHYSIQUE. — Sur un spectre des rayons cathodiques. Note de M. Iîirkeland. « J'ai décrit, dans le Recueil norvégien Elektroleknisk Tidsskrift (-), quelques expériences sur les rayons cathodiques qui montrent que la cathode, dans un tube de décharge, émet divers groupes de rayons d'es- pèces différentes se comportant entre eux d'une manière analogue, au point de vue extérieur, aux divers tons émis par une corde vibrante. » Je me suis occupé dernièrement de séparer l'un de l'autre, d'une ma- nière plus simple, tous ces groupes de rayons cathodiques émis simultané- ment par une même cathode, en profitant pour cela de ce qu'ils sont tous différemment déviés par des forces magnétiques. » Mon tube de décharge a la forme qu'indique la fig. i. L'anode A, formée d'un disque d'aluminium percé d'une fente très étroite de lô'"™ sur o'""', 25, empêche les rayons émis par la cathode G de passer dans la partie sphérique du tube autrement que par cette fente. (') Ce travail a été fait au laboratoire de Physique de l'Université de Genève. (') Ce travail a paru presque m extenso dans les Archives de Genève, ^mn 1896, dans VËleclrical lieview, 968 et 969 et dans le Zeilschrifl fiir Eleklrolcluiik, XIV et XV. ( 493 ) » Les rayons cathodiques arrivant sur le fond sphérique du liibe y produisent une bande jaune de phosphorescence, qui est très nette quand l'anode A est mise en communication avec le sol. Fig. Fip Fig. 3. A la poiïip«. » Il y a lieu de remarquer ici que l'apparence de cette bande change avec la pres- sion dans le tube. Elle peut dépasser une largeur de 2""°, même 3"""', si la pression est relativement considérable, tandis qu'elle est excessivement étroite quand la pres- sion est très faible. » Dans ce dernier cas et en employant des décharges d'une assez grande tension, j'ai pu distinguer deux et même souvent trois raies fines, se recouvrant presque l'une l'autre. On obtient un écartement plus grand d'une de ces lignes avec les autres, en touchant du doigt la boule de verre, et cela de préférence à l'un des pôles du grand cercle ABA; par ce procédé, une des raies jaunes aura dévié vers le côté du doigt à peu près de 2™™, tandis que les autres restent immobiles. » Pour obtenir une déviation magnétique convenable du faisceau étroit des rayons après leur passage par la fente, deux petits électro-aimants égaux sont disposés comme le montre la figure. Dans les résultats des mesures que nous donnerons plus loin, les deux électro-aimants ont été excités en série par un courant toujours de 2 ampères. » Quand le tube de décharge fonctionne en même temps que les aimants, on voit ordinairement sur la paroi sphérique du tube tout un spectre de lignes diffuses ou bandes jaunes plus ou moins éloignées de la ligne jaune primitive. » Poiu' pouvoir étudier l'influence de l'intensité du courant de la dé- charge sur le spectre, j'ai introduit, dans le circuit primaire de la grande bobine de Ruhmkorff employée, un rhéostat permettant de faire varier le courant primaire d'une manière continue entre 2 et 21 ampères. » On observe d'abord ce fait remarquable, que les bandes consécutives du spectre paraissent subitement l'une après l'autre quand le courant pri- maire croît. ( 49^1 ) » Dans le Tableau suivant, on trouve le moment d'apparition des dif- férentes bandes dans une série d'expériences : Longueur Pression Courant de rélincclle d'air primaire. parallèle. dans le tube. amp 5,6 mm 20. 0 mm o,oo36 6,8 24,5 o,oo38 8,4 26,0 0 , 0043 Bande 47°-49° 590 - ? )) » 43<>-4.5o 5i° -54°? 60°- ? » 42° 46°, 5-49° 53°-55°? 60°-? » La première bande s'apercevait bien, même par un courant de 2"'"'', 8 avec une longueur d'étincelle de 5""". Les angles sont comptes sur la sphère de verre à partir de la ligne jaune primitive. L'étincelle parallèle se mesure toujours entre deux boules de i*"" de diamètre. )) La Jig. 1 représente, réduit de moitié, le spectre correspondant à un courant primaire de 8'""i\4 et à la pression de o°"°,oo43. En augmentant le courant jusqu'à 20 ampères, j'ai vu paraître certainement plus de dix bandes; elles s'approchent pourtant trop l'une de l'autre pour être bien distinguées. » Les différentes bandes sont formées probablement d'une ou plusieurs raies en mouvement. En tout cas, il est sûr que la première bande consiste en une raie animée d'un mouvement oscillatoire perpendiculaire à sa lon- gueur. En augmentant le courant primaire, les oscillations diminuent, de sorte qu'avec un courant de 7'""p,5, la bande est devenue une raie d'une netteté parfaite et d'une grande intensité. » Si l'on fait marcher avec la main l'interrupteur à mercure employé, on dislingue plus clairement les lignes des différentes bandes et l'on voit aussi qu'elles changent un peu de place d'une décharge à l'autre. Mais même avec une seule décharge, les lignes sont encore oscillantes. » Quand le courant primaire augmente d'une manière continue, la dévia- tion magnétique de toutes les bandes diminue également, et cela de manière à les rapprocher les unes des autres. » Quand la pression dans te tube diminue, le courant primaire restant con- stant, la déviation magnétique des rayons cathodiques diminue aussi d'une manière continue, d'abord vite, plus tard lentement, comme vers une limite. » Sans pouvoir entrer ici dans les détails, nous indiquerons seulement que, pour un courant primaire de 6 ampères et une pression de o'"'",o25i, le front du spectre se trouvait dévié de 96", tandis que, pour une pression de o™'",oooi, il n'était dévié que de l\&\S. ( 4')5 ) » Cette dépendance de la déviation magnétique du courant primaire et de la pression dans le tube pourrait conduire à l'idée qu'elle dépend uni- quement de V étincelle parallèle du tube, c'est-à-dire de la tension entre la ca- thode et l'anode. Cela s'est vérifié dans la mesure où l'on peut l'attendre quand on évalue la tension en question par l'étincelle /jara/Ze/e du tube. » Si l'on dispose un micromètre à étincelle en série avec le tube de dé- charge, on voit sortir de la première bande du spectre des raies faibles, mais assez nettes, correspondant à des rayons cathodiques qui sont moins déviés que les autres par les forces magnétiques. » Ces raies s'éloignent d'autant plus de la partie principale et immobile du spectre que la longueur d'étincelle du micromètre est plus grande elle- même. » hAjig. 3 donne, réduit de moitié, le spectre de décharge de notre tube lorsqu'il était mis en série avec un micromètre à étincelle formé de deux boules de laiton de 2'™, 7 de diamètre, distantes de 25""™. Le courant pri- maire était de 12 ampères et la pression dans le tube de o^^.ooyg. » En employant une cathode de platine, plus volatilisable, au lieu d'une cathode d'aluminium, comme je l'avais fait auparavant, j'ai tâché d'examiner si les particules de métal arrachées à la cathode se déposent sur le fond du tube suivant une des lignes du spectre. Le résultat est resté jusqu'ici in- décis ( ' ) . » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l' existence et les propriétés acides du bîoxyde de nickel. Dinickelite de baryum. Note de M. E. Dufac, présentée par M. H. Moissan. « Les recherches de M. G. Rousseau ont mis en évidence l'existence d'un bioxyde de cobalt, correspondant au bioxyde de manganèse, capable comme lui de se combiner aux oxydes basiques pour donner des sels cris- tallisés tels que aCoO^.BaO et CoO^BaO (^). Nous avons récemment signalé la formation facile au four électrique d'un composé analogue, le cobaltite de magnésium CoO'^MgO, dont nous avons fait connaître les pro- priétés (^). » Rien de pareil n'avait encore été obtenu pour le nickel, malgré la (') La place me manque pour mentionner les résultats de M. Lenard dans des re- cherches analogues à celles que je viens d'exposer. (^) G. Rousseau, Comptes rendus, t. CLV, p. 64. (^) Comptes rendus, t. GXXIII, p. aSg. ( 496 ) similitude des propriétés de ces deux métaux. L'emploi du four électrique de M. Moissan nous a permis d'obtenir, par l'action seule de la chaleur, une combinaison du bioxyde de nickel avec l'oxyde de baryum, répondant à la formule 2NiO'.BaO, c'est-à-dire un dinickelite de baryum. » Ce composé se forme par l'action calorifique d'un arc de 60 volts et de 3oo am- pères, sur un mélange intime de sesquioxjde de nickel (SSe^) et de baryte anhydre (i55s"') ou de carbonate de baryte (aooS'"); le mélange doit être séparé de la chaux du four par une couche assez épaisse de baryte, et la durée de l'expérience ne doit pas dépasser dix minutes. » Après refroidissement, on trouve dans le four une masse fondue grise, à cassure cristalline. Abandonnée à l'air, cette masse ne tarde pas à se désagréger; des traite- ments rapides à l'eau froide, suivis de lévigations, débarrassent les cristaux de l'excès de baryte et des parties amorphes qui les entourent; on achève de les purifier par une série de lavages à l'alcool à gS", puis à l'alcool absolu, lavages toujours suivis de lévi- gations. » Le produit ainsi isolé se présente sous l'aspect de petits cristaux foncés et brillants, donnant une poudre d'un brun légèrement verdâtre; au microscope, ces cristaux ont un éclat métallique, leur surface est irisée, les parties minces sont transparentes et d'un rouge brun foncé. La densité de ce composé a été prise dans la benzine anhydre, rapportée à l'eau; elle est de 4^8 à 20°; sa dureté est un peu supérieure à 4- » Le dinickelite de baryum est peu stable. Il est décomposé par l'eau, qui lui enlève de la barvle; lente à froid, cette décomposition est très rapide à l'ébullition. L'acide fluorhydrique ordinaire le dissout avec elTervescence; avec l'acide chlorhydrique, il y a abondant dégagement de chlore et élévation notable de température; l'acide azotique donne également une effervescence et un dégagement de chaleur. La solution ammo- niacale le décompose lentement à froid, et se colore en bleu en dissolvant de l'oxyde de nickel. » Le chlore, le brome et l'iode attaquent assez facilement ce composé, au rouge, avec formation des chlorures, bromures et iodures correspondants. L'oxygène est sans action au rouge vif. Additionné de soufre et chauffé à une température un peu supé- rieure au point de fusion du soufre, le mélange prend feu et il y a formation des sul- fures des deux métaux. L'acide fluorhydrique et l'acide chlorhydrique anhydres donnent assez facilement, au rouge, les fluorures et chlorures correspondants. Les oxy- dants neutres, tels que le chlorate et l'azotate de potassium en fusion, sont absolument sans action. » L'analyse de ce composé, qui ne présente aucune difficulté, conduit à la formule aNiO'.BaO. » La formation, au four électrique, de ce composé, correspondant au dicobaltite de M. Rousseau, vient confirmer l'hypothèse mise en avant par MM. C. Vicke(i865) ( ' ) et Th. Bayley j(i 879) ( = ) sur l'existence du bioxyde (*) VicKB, Zeitschrift fiir Chemie, t. I, p. 86. (') Bayley, Chemical News, t. XXXIX, p. 81. ( 497 ) de nickel. Ce fait montre de plus le caractère acide de ce bioxyde, capable de donner, avec les oxydes basiques, une nouvelle série de sels : les nic- kelites, au nombre desquels il semble rationnel de ranger l'oxyde salin Ni''0''(NiO-.2NiO), puisque l'on ne connaît encore aucune combinaison de Ni*0' avec les bases. » En résumé, le manganèse, le cobalt et le nickel fournissent tous trois un bioxyde à fonction acide, donnant avec les oxydes basiques des sels dont la stabilité va en décroissant des manganites aux nicke- lites ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur les bromures doubles. Note de M. Raoul Varet. « J'ai poursuivi mes recherches sur les relations qui existent entre les chaleurs de formation des sels doubles dissous, en étudiant les bromures doubles. Ce sont les principaux résultats obtenus pour quelques-uns de ces composés que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » I. Bromomer curâtes. ■ — Le bromure mercurique, en s'unissant a.ux autres bro- mures mélalliques, engendre des combinaisons qui appartiennent aux deux types suivants : 2 HgBrMVIBr'-. « IPO et HgBrMVIBr^ /ill^O. » A. J'ai trouvé, vers 17°, que : Cal aHgBr^ ( i molécule = 80''') + 2HBr(i molécule ^4''') dégage 4-2,54 » +2KBr 1) » -f-2,6i » -i-aNaBr a » +2,59 » +2AzH*Br » » -)-2,63 » -T-aLiBr » » +2,70 » -t- Ba Br^ (i molécule = 8'") » +3,17 » H-SrBr- )) » +3,06 » -f- Ca Br^ » » -t-3,io » + Mg Br^ » )) +3,07 » 4- Zn Br^ » » 4-2 , 82 » 4- Cd Br- » « 4-2,20 « 4-MnBr2 » » -1-2,92 » 4- Ni Br- » » 4-3 , 10 ». 4- Co Br- » » 4-3 , 09 (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Moissan, à l'École supérieure de Pharmacie. Cal ( 49« ) )) B. J'ai observé, vers 17°, que : Ilg Br=(i molécule = 80''') 4- 2HBr (i molécule = 4''') dégage 4-2,80 » 4- aKBr » » 4-2,86 » 4-2XaBr 1) » 4-2,3o » 4-2AzH'Br » 1) 4-2,22 » 4-2LiBr » » 4-2, 5o » 4- Ba Br- (i molécule r= 8''') » 4-2,91 » 4- Sr Br'^ » )) 4-2 , 68 » 4- Ca Br^ 11 » 4-2,82 » 4-MgBr2 „ „ 4-2,80 « 4- Zn Br- » » 4-2 , 56 )) -i-CdBr- 1) » 4-2,44 » 4-MnBr2 » » 4-2,48 » 4- Ni Br- » » 4-2,81 » 4- Co Br' » » 4-2,84 » C. Afin de déterminer l'influence de la dilution sur les phénomènes que j'étudiais, j'ai fait réagir, sur le bromure mercurique, des solutions moins étendues des divers bromures mis en expérience. J'ai trouvé, vers i8°, que : Cal Hg Br- (i molécule = 80''') 4- 2II Br (i molécule = 2'") dégage 4-2,4 » 4-2KBr » » 4-2,45 » -t-2NaBr » » 4-2,24 » 4-2AzH*Br » )) -i-2,70 » 4-2LiBr » » -+-2,80 » 4- Ba Br' (i molécule = 4''') » 4-8,12 » 4- Sr Br- » » 4-3, 00 » -4- Ca Br^ » » 4-8,08 » -l-MgBr' » » 4-2,60 » 4- Zn Br' » » 4-3 , 4o » 4- Cd Br' » ,) 4-2 ,o3 » 4-MnBr' » » 4-8,00 » 4- Co Cr' » H 4-3, 08 » D. J'ai aussi étudié les systèmes salins obtenus en faisant agir sur le bromure mercurique un excès d'un autre bromure métallique. J'ai trouvé, vers 17°, que : Cal HgBr' (i molécule = 80'") 4- 4KBr (1 molécule = 2'") dégage -+-3,99 » 4-4NaBr )> » 4-3,65 » 4-4Az''Br » » -t-4i6 » 4-4LiBr » » 4-4)2 » 4- 2BaBr'(i molécule = 4''') » 4-5, 10 » 4- 2Sr Br' » » 4-4,90 » 4- 2 Mg Br' » ,) 4-4 , 58 » 4- 2 Zn Br- 11 » 4-5,28 » -haCdBr' » » 4-8,68 ( ^99 ) Cal HgBr' (i moléculc= 80''') + aMii Br-(rmoléciile=V'')(légage +4,98 » + 2 Co Br^ 1) ) 4-5 , OP. )) On a également trouvé, vers 17", que : Cal IlgBr^ (i molécule =^ 80''') h /lï'^Br(i molécale = 3''',5)clégage 4-4,3o » f-4NaBr » » +4iOO » 4-4AzIl'Br » » -)-4,77 » -i-4LiBr n » +4,67 » -<- 2BaBr-(i niolécule=7''') » -t-5,25 » -|-2SrBr^ 1) » 4-4,55 » 4-2MgBr- )) -1-4. 6i » -H 2 Zn Br' » 4-4 > 5o » 4-2MnBr' I) -i-4i77 » 4-2CoBr^ ' I) 4-5,12 » J'ai aussi trouvé, à 17°, que : Cal HgBr2(i molécule = 80"') 4-8KBr(i molécule = 3'i',5)dégag.! -h5,6 » -i-8NaBr » » 4-5, i » -t-8ÂzH*Br » » 4-6, 2T I) 4-8LiBr 1) » -1-5, 90 HgBi-(i molécule = 80''' :- 4BaBr2(i molécule = 7'") » 4-6,63 » i-4SrBr- » •■ 4-5,70 » 4-4MgBr-^ : ' 4-6, i5 » -h4MnBr- .■ » -^6,42 » 4-4CoBr- » > • • • 4-6, 5o )) II. Combinaisons engendrées par les bromures de cobalt, de manganèse, e.c. » J'ai trouvé, vers 17°, que : Cal Co Br-(i molécule = 4'") + sAz H*Bi' (i molécule = 2''') dégage 4-0, 170 )> -i-aNaBr » » — o,oo3 MnBr^ » 4-2A.zH*Br » » -1-0,080 » 4- 2 Na Br i> )) — o , 060 » Conclusions. — J. Les combinaisons que forme le bromure mercu- rique en s'unissanl aux autres bromuies mélalliques ont, (Unis l'élat dissous, (les chaleurs de tormalioii qui sont du inèoie ordre de grandeur i)our une même série de sels doubles. Les dilïereuces observées sont dues à l'inégalité des effets thermiques auxrjuels donne lieu la dilution de ces divers composés et de leurs constituants. Ces résultats nous conduisent à envisager ces sels doubles comme étant des dérivés d'acides complexes, tels que Hg=Br«H= et Hg Br^H-. » IL Les sels doubles engendrés par l'union des bromures de cobalt, C. K., iSvjG, ■^' Semestre. (T. CXMII, N" 13.) ^^ ( 5oo ) (le manganèse, etc., avec les bromures des métaux alcalins, sont très dissociés par la dialyse. Leur formation, dans l'état dissous, ne donne lieu qu'à des effets thermiques très faibles. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De l'immunité conférée par quelques substances anlicoagulantes. De son mécanisme : excitation de la phago- cytose, augmentation du pouvoir hactéiicide du sang. Note de MM. lîosc et Deliîzenne. « Dans une précédente Note (') nous avons montré que le sang rendu incoagulable par l'extrait de sangsue se putréfie beaucoup plus tardive- ment que le sang normal. Frappés par le fait que, dans le sang ainsi rendu incoagulable, la vitalité des leucocytes est considérablement augmentée, nous avons supposé que la phngocytose pouvait continuera s'exercer acti- vement dans ce sang extrait des vaisseaux et apporter ainsi un obstacle au développement des microrganismes de la putréfaction. Nous avons pensé, en outre, que peut-être l'extrait de sangsue agissait également en provo- quant ou en excitant des sécrétions leucocytaires, capables d'augmenter le pouvoir bactéricide du sang. » Une pareille interprétation des faits observés nous conduisait natu- rellement à nous demander si ces substances anticoagulantes, dont l'ac- tion sur les leucocytes est des plus évidentes, ne seraient pas capables d'agir comme certaines toxines microbiennes poui' augmenter les procédés de défense de l'organisme contre l'infection ; en un mot, pour conférer, dans une certaine mesure, l'immunité. Cette hypothèse nous paraissait d'autant plus séduisante qu'il v a de nombreux rapprochements à établir, au point de vue de leur action physiologique, entre les toxines microbiennes et les substances anticoagulantes que nous étudions. » De même que ces dernières, les toxines injectées dans les vaisseaux peuvent suspendre la coagulation du sang (Salvioli, Athanasiu, Carvallo et Charrin); comme les toxines, les substances anticoagulantes sont de puissants lymphagogues; les inies et les autres déterminent de l'hypoleuco- cytose, delà vaso-dilatation; elles produisent des lésions identiques..., etc. » Si nous rappelons, en outre, que Freund et Gros/ ont montré que cer- taines albumoses, que l'histon et le nucléohiston qui sont aussi des sub- (') Comptes rendus, p. 465 de ce Volume. ( 5oi ) stances anticoagulantes, peuvent, dans une certaine mesure, conférer l'im- munité; que des expériences plus anciennes et non moins intéressantes ont permis d'attribuer les mêmes effets au bouillon peptonisé, on recon- naîtra encore plus aisément la légitimité de notre hypothèse. » Les recherches suivantes nous ont permis d'en apporter une vérifica- tion expérimentale. Nous donnerons seulement ici les résultats généraux, nous réservant d'exposer ultérieurement les faits dans le détail. » 1° Expériences in vitro. — Ces expériences ont été faites avec du sang de chien, recueilli aseptiquement après injection intraveineuse d'extrait de sangsue ou de peptone. La prise était faite un temps variable après l'injec- tion, mais toujours pendant la phase d'incoagulabiiité. Préalablement à l'injection, un échantillon de sang normal avait été prélevé. » Les résultats ont été les mêmes pour la peptone que pour l'extrait de sangsue, mais toujours plus nets avec ce dernier. » Dans le sang rendu incoagulable in vivo par les procédés que nous venons d'indi- quer, la conservalion des éléments figurés est remarquable; les globules blancs, en particulier, jouissent pendant plusieurs jours d'une vitalité très grande et leurs mou- vements amiboïdes sont des plus nets. » Si l'on étudie les leucocytes dans le sang incoagulable ensemencé avec du coliba- cille, on voit que la phagocytose se fait avec une grande énergie. Chaque globule blanc englobe des bacilles, qui sont, les uns bien colorés et peu déformés, les autres renflés en massue et prenant moins bien la couleur, d'autres réduits à l'état de granu- lations éosinophiles plus ou moins volumineuses. Ce pouvoir phagocytaire persiste longtemps in vitro,- nous l'avons observé au troisième et au quatrième jour. L'énergie des mouvements amiboïdes des globules blancs à la température ordinaire, l'intensité de la phagocytose, nous permettent de penser que cette dernière est très exagérée dans le sang incoagulable de l'animal vivant, par comparaison avec la normale. » Le pouvoir bactéricide du sang rendu incoagulable in vivo est augmenté par rapport à celui du sérum du sang normal des mêmes animaux. » Si l'on place dans un verre de montre i"^"^ à 2'=° d'une culture très jeune de coliba- cille connue, et qu'on y ajoute quatre à cinq gouttes du sang incoagulable, on voit se produire, au bout d'un temps variable, une agglutination très nette des microbes, puis une diminution sensible de leurs mouvements. Si l'on se sert, non plus du sang incoagu- lable in toto et bien mélangé, mais de la couche de plasma qui vient surnager à la surface, par le repos, les phénomènes sont encore plus rapides et plus intenses. Le sérum normal des mêmes animaux ne produit, à la longue, que des agglutinations insi- gnifiantes, sans modification apparente des mouvements des bacilles. » Lorsqu'on ensemence, très largement, du sang rendu incoagulable in vivo, recueilli en tube stérilisé, et qu'on le porte à l'étuve à Sy" G., l'action bactéricide s'observe avec une très grande netteté, à côté de l'action phagocytaire. Le développe- ment des bacilles paraît arrêté et la culture demeure très maigre; les bacilles forment des agglutinations plus ou moins volumineuses, ils sont plus longs, comme dans les formes iiivoliilives, irréguliers, rciillcs le plus souvent à une exlrémilé, terminés par une véritable boule, ou réduits coniplètenienl à la forme globulaire; la plupart prennent moins bien la couleur, ont une apparence granu!?'!-:e; leurs mouvements sont complè- tement abolis ou très diminués. Au bout de quelques jours, on trouve des bacilles éosinophiles non seulement dans l'intérieur des phagocytes mais encore dans le plasma. L'ensemencement sur bouillon ordinaire ou sur gélose donne des cultures bien moins vivaces que celles qui proviennent de la culture mère. » Le pouvoir bactéricide augmente in vilro au bout de plusieurs jours. » Nous pouvons conclure de ces expériences, rapportées brièvement, que les pouvoirs phagocvtaire et bactéricide du sang rendu incoagulable in vivo sont très augmentés par rapport à la normale et que le pouvoir bactéricide du plasma est encore plus éucrgique que celui du sang in loto. Cette action plus prononcée du plasma paraît devoir être rattachée, a priori, à l'accu- mulation des leucocytes dans la couche plasmatique superficielle. )) 2" Expériences in vivo; inimunisalion contre l'infection expérimentale. — Les résultats précédents montrent que les substances anticoagulantes, introduites dans le sang, augmentent les moyens ordinaires de défense de l'organisiTie contre les agents de l'infection. Ils nous ont amenés à recher- cher si ces substances n'étaient pas capables de conférer aux animaux une immunité contre les infections expérimentales. Sans entrer dans le détail des recherches que nous poursuivons encore, nous indiquerons dès main- tenant les résultats qui nous paraissent dignes d'intérêt. » Nous avons injecté à des chiens, dans la veine de l'oreille, une quantité suffisante d'extrait de sangsue ou de peptone pour rendre le sang incoagulable pendant plu- sieurs heures ; un temps variable après cette injection, de i5 minutes à trois quarts d'heure, nous avons injecté, dans la veine de roreille opposée, une dose de colibacille ou de streptocoque capable d'entraîner rapidement la mort. Si l'on compare les nom- breuses séries d'expériences que nous possédons, chez le chien et chez le lapin, nous voyons que, tandis que les animaux témoins mouraient rapidement avec les sym- ptômes si graves de l'infection colibacillaire ou streplococcique, les animaux dont le sang avait été rendu autérieurement incoagulable ne jjrésentaient que des symptômes atténués de l'infection et guérissaient ajirès avoir |)résenté des phénomènes réaclion- iiels très marqués, du côté de la circulation, delà respiration, delà calorification et de la l'oiseau s'incline du côté droit et semble devoir tomber de ce côté, mal- gré les tentatives que je fais pour le remettre d'aplomb. » Il est à remarquer que c'est de ce même côté que le venin a été introduit sous la peau. >i A i''55™, l'oiseau est toujours plongé dans une profonde torpeur. Cependant, si on le lance en l'air, il étend instinctivement les ailes, mais volèle avec peine pour se laisser aussitôt retomber sur le sol. Quand il est à terre, en le poussant, on le déter- mine difficilement à faire un ou deux pas. » A a*", l'oiseau vient de faire de lui-même quelques pas comme poussé par une force invincible. » A 2''5'", il tourne sur lui-même horizontalement en se dirigeant vers le côté qui a été le siège de l'inoculation, c'esl-ù-dire de gauclie à droite. Puis surviennent, coup sur coup, deux mouvements tétaniques de la tête en arrière et la petite bête tombe sur le côté droit. » Un iiistanl après, il se produit de violents mouvements de contraction des ailes, des pattes, du cou, et l'oiseau tombe sur le dos. » Un dernier frémissement des ailes et de la queue et puis tout est fini. Il est 2''7'". Il s'est, par conséquent, écoulé deux heures trente-sept minutes entre l'inoculation du venin et la mort de l'oiseau. » Ainsi, voilà 1111 fait qui établit, ce me semble, d'une façon iri'cfutablo, que le venin des Serpents peut se conserver de nombreuses années sans perdre ses redoutables propriétés, puisque l'animal, sur lequel a élé prise la parcelle de venin qui a servi à l'expérience, était conservé en alcool depuis au moins vingt ans. » De là, il faut tirer une autre concbision, à savoir que l'on ne doit manier qu'avec une grande prudence les tètes de serpents venimeux, qu'il s'agisse de pièces préparées à l'état sec ou d'animaux plongés dans un liquide conservateur. » ( 5i5) ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur les poches sécrètrices schizo-lysi gênes des Myoporacées. Note de M. Joh\ Briquet, présentée par M. Guignard. « Les Myoporacées sont pourvues de poches sécrètrices, signalées dans l'écorce et la moelle des liges, ainsi que dans le mésophylle des feuilles. Nous avons, en outre, découvert dans le phelloderme secondaire des ra- cines des poches de formation tardive, que l'on peut qualifier de tertiaires. » Ces poches ont fait l'objet de nombreux travaux destinés à élucider soit leur genèse, soit le mode de sécrétion de l'huile. Sur ces deux ques- tions, les observateurs sont divisés en deux camps. Les uns admettent que les poches se forment dans un nodule sécréteur dont les éléments cellu- laires résorbent leurs membranes en procédant du centre à la périphérie. C'est la théorie (x^/^e/je défendue par De Barv, Martinet et M. Pokorny, Les autres soutiennent que les poches débutent par un iJioblaste qui donne, par divisions successives, naissance au tissu sécréteur. La cavité centrale qu'entoure l'épithélium sécréteur se forme par écartement des éléments sans qu'il y ait destruction de cellules : processus appelé schizogêne. C'est la manière de voir de M. Van Tieghem et de M""" Leblois. Si nous envisageons le mode de sécrétion, nous verrons que les opinions ne sont pas moins divergentes. Pour M""* Leblois, l'huile apparaît sous forme de gouttelettes dans les cellules épithéliales mêmes, pour filtrer de là à travers les membranes dans la cavité centrale. Au contraire, M. Po- korny assure n'avoir jamais vu d'huile dans les cellules. Cet auteur, qui admet l'origine lysigène des poches, ne s'explique d'ailleurs pas sur le lieu de formation et le mode de sécrétion de l'huile. » Une monographie anatomique des Myoporacées, actuellement ter- minée, nous a amené à étudier en détail, sur de riches matériaux desséchés et surtout sur le vif, les points qui ont eu le privilège de mettre un tel désaccord parmi les observateurs. M Le seul argument sur lequel s'appuient les partisans de la théorie lysi- gène se réduit au fait que les poches n'ont pas un épithélium lisse, mais que la surface porte presque toujours des lambeaux de jjarois, lesquels seraient des restes de cellules internes désorganisées. Mais on peut se demander si cette apparence n'est pas due à la façon dont on exécute la préparation, étant donnée surtout l'extrême délicatesse des tissus que Ton étudie, au moins au début. C. R., 1896, a» Semestre. (T. GXXIII, N' 13.) 68 ( ^ItJ ) » Celle sujiposilioi) s'est monlrée enlièrenient confirmée par nos re- cherches, qui vérifienl les indications de M. Van Ticghem el de M"*Leblois. Les poches prennenl naissance dans un idioblaste dont les divisions suc- cessives produisent répilhcle ; i'écarlement des éléments épithéliaiix aboutit à la formation de la cavité centrale. Nous renonçons ici à entrer dans le détail de nos descriptions qui ne s'écartent que sur des points secoLidaires de celles des deux botanistes qui nous ont précédé. Oh nous nous séparons entièrement de M"* Leblois, c'est sur la deuxième question, celle du mode de sécrétion de l'huile. » M"® Leblois assure qu'à l'intérieur des cellules « on rencontre des » gouttelettes huileust-s de grosseurs très variables. Cessubstances sécrétées » trayersent ensuite les minces parois qui les séparent de l'espace intercellu- » laire et s'accumulent dans celte cavité. » Or, un examen plus approfondi montre que les gouttes en apparence situées dans les cellules, ont été transportées mécaniquement hors des poches pendant la dissection du tissu. Quant aux membranes, bien loin de rester aussi minces qu'elles l'étaient au moment de la formation de la cavité, elles ne tardent pas à s'épaissir légèrement. L'épaississement commence habituellement vers le milieu de la paroi limite de la cavité, et progresse de là à droite et à gauche. Les parois en question deviennent ainsi bientôt bombées du côté de la cavité. En même tem|)S que la paroi s'épaissit, elle se modifie chimiquement et physiquement. Elle prend une coloration d'un blanc grisâtre, devient molle, et se laisse amplifier d'une façon exagérée par les agents gonflants (KOH, hydrate de chloral, réactif de Schweizer, SO'H", etc.) : elle com- mence à se gélifier. On voit ensuite apparaître à son intérieur des lignes plus foncées parallèles à la surface, ou des cavités plus irrégulières, qui gagnent graduellement en grosseur, et dans lesquelles s'accumula de l'huile. A partir de ce moment, la gélification devient telle que la mem- brane semble se dissoudre. On la reconnaît cependant en lui faisant absorber des matières colorantes (rouge congo). Les dépôts d'huile soulèvent la membrane du côté de la cavité centrale en formant des sortes de bonnets. Finalement, la paroi se résout en une gelée amorphe; celle-ci se répand dans la cavité centrale en entraînant les gouttelettes d'huile qui se sont formées à son intérieur. Les gouttelettes, en se réunissant, arrivent à constituer des gouttes de grosseur relativement considérable. » Parfois, la gélification attaque les parois latérales des éléments ou morne toutes les parois : on voit finalement les cellules entourées d'une gelée mucilagiueuse flotter, pour ainsi dire, contre les parois de la cavité. ( 5i7 ) Dans ce dernier cas, le contenu tout entier de la cellule est entraîné dans la cavité centrale. Aussi retrouve-t-on plus lard dans cette cavité des amas protoplasmiques et même des noyaux que l'on peut mettre en évidence par le réactif de Millon et les colorants ordinaires. » I>e lieu de formation de l'huile est donc toujours situé dans les mem- branes en ime de gélijicalion. Dans aucun cas nous n'avons observé une formation d'huile dans les cellules avec fdtration consécutive à travers les membranes plasmiques et les parois cellulosiques. » M. Van Tieghein et M''"^ Leblois ont indiqué que les noyaux des élé- ments épithéliaux internes se tiennent avec une grande constance au voi- sinage des parois limitant la cavité centrale, mais sans en donner la raison. Nous aussi, nous avons constaté cette position particulière du noyau; et nous croyons pouvoir ajouter que la gélification des membranes qui limi- tent la cavité centrale et la sécrétion dont elles sont le siège constituent une activité à laquelle le noyau n'est pas étranger. En d'autres termes, il existe- rait une relation entre la position et les fonctions du noyau dans les cel- lules épithéliales. Le noyau jouerait un rôle quelconque dans les modifica- tions que subissent les membranes. Dans plusieurs de nos figures, on voit le boursouflement local de la membrane commencer à l'endroit même contre lequel le noyau est appliqué. C'est donc là un cas nouveau d'activité nu- cléaire, dont les détails ne peuvent d'ailleurs pas être précisés, h ajouter à ceux qui ont été décrits, il y a quelques années, par M. Haberlandt. » Les faits qui viennent d'être passés en revue ne permettent pas de dire, avec M. Van Tieghem et M^"* Leblois, que le développement des poches sécrétrices est purement schizogène chez les Myoporacées. Les débuts sont sans doute scbizogènes, mais le mode d'évacuation de l'huile dans la ca- vité centrale et la gélification des membranes entraînent un agrandisse- ment de la poche par voie lysigéne. Les poches des Myoporacées appartien- nent donc à cette catégorie appelée par M. Tschrich schizo -lysigéne. » Ces résultats ont un grand intérêt en ce sens que les recherches de M. Tschirch et de M. Sieck ont établi l'existence de phénomènes très sem- blables, et parfois identiques à ceux que nous avons décrits dans plusieurs autres groupes très tlifférenls de Dicotylédones (Aurantiées, Anacardiacées, Diplérocarpées, Hamamélidées, etc.). Le processus schizo-lysigéne paraît dès lors être très généralement répandu, et les idées régnantes sur les der- niers développements et le mode de fonctionnement des poches sécrétrices devoir se modifier sensiblement. » ( 5i8 ) GÉOLOGIE. — Sur les résultats des recherches du charbon minéral , récemment faites en Sibérie. Note de M. le général Vénukoff, présentée par M. Marcel Bertrand. « La construction du grand chemin de fer transsibérien, qui se fait aux frais de l'État russe et sous la direction d'un Comité que S. M. l'Empereur Nicolas préside personnellement, est accompagnée de plusieurs missions scientifiques : topographiques, géologiques, statistiques etautres. On veut, non seulement bâtir une voie ferrée de 7600''™ de longueur, mais aussi peupler les provinces qu'elle traverse. Les recherches géologiques ont une importance particulière, car il s'agit de garantir au chemin de fer les dé- pôts de matières combustibles (charbon, naphte, bois) qui ne se trouvent pas partout. Jusqu'à la fin de iSgS, on a déjà découvert et décrit 54 grou- pes de mines de charbon ou de lignite, qui peuvent être exploités au profit du chemin de fer : cela donne en moyenne un dépôt naturel de combus- tible sur 140'^" de rails, ce qui est suffisant. Mais la distribution de ces dépôts dans le pays n'est pas régulière. Dans la Sibérie occidentale, entre l'Oural et l'Altaï, il n'y a pas de mines de charbon, ni de naphte, et le bois est assez rare. Quant à la distance entre l'Oural et l'Altaï, le long'du chemin de fer, elle est égale à i45o'"°, ce qui dépasse la distance entre la Manche et la Méditerranée : il faut donc chercher du charbon. )) Le Comité directeur l'a bien compris et a organisé les recherches sur une vaste échelle. Pendant l'année 1 896 seule, il a ouvert aux ingénieurs des mines un crédit de Sooooo'"' (i 25 000 roubles) pour la continuation de leurs recherches. Les explorateurs ont pénétré jusqu'aux bords de la mer d'Okhotsk, où ils ont trouvé non seulement du charbon, mais aussi de l'or dont l'exploitation attirera, sans doute, des colons. Voici les principaux groupes de mines de houille qu'on a déjà trouvés dans la région de la Si- bérie traversée par le chemin de fer. » L Dans les steppes de Kirghizcs, un peu au sud de la voie ferrée et de Flrlvclie, où l'exploitalion des mines était commencée depuis plusieurs dizaines d'années pour les besoins des usines métallurgiques locales, la plus rapprochée de l'Irtyche est celle de Gratclievo (7'""), mais la plus riclie en charbon de bonne qualité (90 pour 100) est la mine de Djaman-taou. Puis on trouve du charbon à Taidyskoul, à Alka-sor, à Kizyl-taou, etc. Grâce aux fleuves Irlyche et Ichime, le charbon de ces mines peut être facilement transporté à Omsk et à Pelropavlovsk, deux stations importantes de la voie transsibérienne; mais il coûtera cher. ( 5i9 ) » 2. DansV Altaï, le bassin de Kouznetzk, arrosé par la Tome jouit d'une grande cé- lébrité. On y trouve de nombreuses mines de charbon, tantôt de l'âge jurassique, tan- tôt du carbonifère. Les couches de combustible atteignent quelquefois 4" d'épaisseur. Quelques-unes de ces mines sont déjà exploitées pour les besoins des usines métallur- giques, par exemple les mines de Batchow et de Koultchouguin qui ont donné : B. K. En 1890 674,300 5o4,3oo poudes (') 1891 5o5,65o 642,768 )i 1892 598,882 594,745 » » MM. les professeurs de géologie InostrantzeCf et P. Vénukoffont récemment ex- ploré plusieurs mines de charbon dans le district de Kouznetzk, quelquefois à la dis- tance de 40"^™ à 60''™ du chemin de fer transsibérien : ils ont prouvé, une fois de plus, que le charbon est excellent pour le chauffage des locomotives. Il a de 65 à 70 pour 100 de carbone et pas de soufre. » 3. Dans le bassin du Yénissey on trouve de nombreuses mines de charbon, et avant tout dans la vallée même de ce fleuve, non loin de Krasnoyarsk, où le chemin de fer traverse le grand courant nord asiatique. C'est ici que commence seulement le règne des lignites tertiaires. Pour trouver la houille de meilleure qualité, il faut des- cendre le Yénissey jusqu'à l'embouchure de la basse Toungouzka et même 'remonter une partie de cette rivière. On y trouve non seulement un excellent charbon, mais des masses énormes de graphite. Les bords de l'Oka, affluent de l'Angara, nous of- frent de vastes dépôts de lignite de bonne qualité, qui forment des couches de 2" d'é- paisseur; il brûle assez bien. On a déjà exploré les mines de ce lignite en soixante - quinze endroits divers, surtout non loin de l'embouchure de la Zima, affluent de l'Oka. Les monts Sayan sont encore mal explorés; mais on y trouve des mines de gra- phite (Aliber), ce qui a inspiré à certains voyageurs l'idée que le ciiarbon aussi n'y manque pas. » k. Des deux côtés du Baïkal, le charbon se trouve dans plusieurs endroits. Il existe d'abord dans la vallée de l'Angara, au nord d'Irkoutsk, aux environs d'Oussolié; ensuite, on trouve des couches de houille sur les bords sud-ouest du lac même, à l'em- bouchure de la Mourine et dans d'autres lieux. Plus au sud, dans le bassin de la Sélenga, entre les villes Verkhnéoudinsk et Sélenguinsk, on connaît depuis longtemps des couches de charbon minéral qui ont brûlé pendant plusieurs années. Leur âge géologique n'est pas encore déterminé. » 5. Au delà du Yablonovoï-khrébète, aux sources de l'Amour et de ses affluents supérieurs, les mines de charbon sont assez fréquentes, mais elles sont mal étudiées : c'est là que travaillent maintenant les géologues-explorateurs. D'ailleurs, plusieurs mines y sont connues depuis longtemps (xviii° siècle) sans être explorées. Telle est celle de l'Oreï, affluent de l'Akcha et, par conséquent, de l'Onon, de la Chilka et de l'Amour : on y trouve du lignite, au milieu duquel s'étaient conservés des morceaux de bois. Telles sont les mines Kouloussoutaï et de Douroï; trouvées en 1742 et exploi- tées plusieurs fois, sans grand succès. Le charbon de Douroï se trouve dans une posi- (' ) Un poude est égal à i6''8'',25 = Jj de tonne. ( 520 ) tion favorable pour être expédié très loin, car il n'est pas éloigné des bords de l'Ar- goune, tributaire de l'Amour. Sur les bords de la Chilka, on espère commencer l'exploitation du charbon, dont les traces ont été signalées aux environs de Ghilkinsky- Zavod; mais, cela n'est pas encore certain, car la mine n'est pas encore explorée suffi- samment. » 6. Enfin, les vallées de V Amour et de plusieurs de ses affluents sont très riches en charbon. Aux environs (7''"') de Blagoviéstchensk, on trouve du charbon (médiocre) dans le lit même du fleuve d'Amour. Au nord de la même ville, on le trouve dans la vallée de la Zeya, non loin de sa jonction avec la Silindja ; dans la vallée de la Boureya, les couches de charbon, presque verticales, sont connues dans trois ou quatre endroits. Aux environs de la stanilza Innokéulieva, sur l'Amour, les dépôts superficiels de lignite sont déjà exploités par les habitants de ce village; ils ont i"" d'épaisseur. Près du village Novo-Mikhaïlovo, sur l'Amour inférieur, on trouve une série de couches de 2'" d'épaisseur totale. Aux. environs de Vladivostok, tète de ligne transsibérienne, les mines de charbon abondent; on les trouve aux bords de la mer du Japon, dans les golfes de Possiet, d'Oussouri et d'Amour, dans la vallée de Souifoun, aux embou- chures des rivières Sédimi, Mangougaï et Amba-bira, sur l'île Poutiatin, sur les côtes des baies Striélok, Olga, etc., etc. » 7. Sur le charbon de Salchalien, il n'y a rien à dire : il est connu depuis quarante ans et exploité en grand, pour fournir le combustible aux navires russes, japonais et européens, dans la mer du Japon et même en Australie. Actuellement on s'intéresse aux mines trouvées, celle année même, sur les côtes de la mer d'Okhotsk, au voisi- nage immédiat des mines d'or. Il faut attendre la publication du rapport de M. Bog- danowitch, géologue-explorateur déjà connu par ses découvertes au Kiiorossan, au Thibet et dans la Sibérie occidentale, et qui travaille maintenant à Okhotsk et à Oudskoï. Mais cette contrée est déjà éloignée de la voie transsibérienne, de même que le nord de Sakhalien, où l'on trouve du naphte. » M. E. Jaggi adres.se une Note relative à la variation périodique des lati- tudes observées. M. Chapel adresse une Note relative àla coïncitlence entre la production du typlion du 10 septembre et la rencontre d'un essaim cosmique jiar l;i Terre. La séance est levée à 4 heures. M. B. ( 521 ) biii.!,i:ti.\ bibliourapiiique. Ouvrages reçus dans la séance du 21 septembre 1896. L'heure décimale et la division de la circonférence, par Henri de Sarr.vuton. Oraii, Fouque etC'^; Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; ijjr. in-8°. Journal de Pharmacie et de Chimie (fondé en i8og). Rédacteur principal : M. Riche. Paris, Masson et C'^; i fasc. in-8'\ Bulletin général de Thérapeutique médicale, chirurgicale, obstétricale et phar- maceutique. Directeur scientifique : Albert Robin, membre de l'Académie de Médecine, etc. 5^ livraison, i5 septembre 1896. Revue générale des Sciences pures et appliquées. Directeur : I.ouis Olivier, docteur es sciences. N*^ 17, i5 septembre 1896. Paris, G. Carré et G. Naud : I fasc. gr. in-8°. Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par l' Académie royale de Médecine de Belgique. Tome XIV, quatrième fascicule. Bruxelles, Hayez, 1 896 ; I fasc. in-8°. Bulletin météorologique et séismique de l'observatoire impérial de Constan- tinople. Février i8g6. Constantinople, Garabect, 1896; i fasc. in-4". Bulletin international de l' Académie des Sciences de Cracovie. Comptes rendus des séances de l'année i896,juin-juillet. Cracovie, in-S"; 2fasc.in-8°. Report o/the sixth meeting ofthe Australasian Association for the advance- ment of Science, held at Brisbane, Queensland, January 1804. Sole editor : John Shirley, B. Se. Vol. VI. The University. Sydney; i vol. in-S". Denkschriften der kaiserlichen Akademie der Wissenschaflen. LXII. Band, 1895 ; I vol. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du 28 septembre 1896. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, professeur de Phy- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. Paris, G. Masson etG% 189G; I fasc. in-8». Catalogue de 56 18 points de la Russie occidentale, dont la position géogra- phique a été déterminée pendant les travaux géodésiques de 1880-1892. II. ( 522 ) Rédaction du lieutenant Gilinsky. Édition de la Section topographique de l'État-Major général. Saint-Pétersbourg, 1896; i vol. in-4°. (Présenté par M. Cornu.) Catalogue de 2122 points astronomiques et trigonométriques en Finlande, au sud du 61* parallèle. Travaux de 1860-96. Édition de la Section lopo- gra{)hique de l'État-Major général. Saint-Pétersbourg, 1896; i vol, in-4°. (Présenté par M. Cornu.) Flore de Vendée, par M. J.-J. Douteau, de Chantonnay (Vendée), pro- fesseur suppléant d'Histoire naturelle à l'École de Médecine etde Pharmacie de Nantes, etc. Paris, 1896; i vol. in-i6. (Présenté par M. Chalin.) Association y^rançaise pour l'avancement des Sciences fusionnée avec l'Asso- ciation scientijîque de France (fondée par Le Verrier en 1864). Compte rendu de la vingt-cinquième session. Première Partie. Documents officiels. Procés- verhaux. Paris, G. Masson, 1896; i vol. in-8°. (Présenté par M. Cornu.) Tableau général des mouvements du cabotage pendant l'année 1 890. Paris, Imprimerie Nationale, 1896; i vol. in-4°. Tableaux mensuels de la Statistique municipale de la ville de Paris. Avril 1896. Paris, G. Masson; i fasc. in-8°. Statistique sanitaire des villes de France et d'Algérie. Juin 1896. Melun ; I fasc. in-8°. Mémoires et Bulletins de la Société de Médecine et dé Chirurgie de Bordeaux. \" et 2* fascicule, 1896. Paris, Masson et C'*, 1897; i vol. in-8°. Archives des Sciences physiques et naturelles. N° 9. i5 septembre 1896. Genève. Paris, G. Masson, 1896; i vol. in-8°. Transactions of the clinical Society of London. Volume the twenty-ninth. London, Longmans, Green and C, 1896; i vol. in-8", Memorie délia Societa degli Spettroscopisti italiani, raccolte e pubblicate per cura del ProJ. P. Ta.cchini. Settembre 1896. Roma, G. Bertero, 1896; I fasc. in-4°. N" 13 TABLE DES ARTICLES. (Séance du 28 septembre 1896.) MÉMOIRES ET COMMUIXICATIOIXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. F.-M. Haoulï. — Crjcjscijpic Je préci- sion ; applicalioii aux sohilioiis^ de chlo- ruie j, et de la' comète Giacobini, faites au grand télescope Gau- tier et à l'èqualorial Brunner de o"',23 de l'observatoire de Toulouse 479 M. G. Le Cadet. — Observations de la co- mète Giacobini (4 septembre 189I)), faites à l'équatorial coudé (o^jSs) de l'observa- toire de Lyon 48 1 M. F. Sy. — Observations de la comète Gia- cobini, faites à l'observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o^iSiS 4^^' M. J. GuiLL.iUME. — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon (équatorial Brunner), pendant le deuxième trimestre de 'Sg'i iM. iM.iUCEL Brillouin. — Les lâches solaires et le temps 4^4 iM. X. Stouit. — Sur les lois de réciprocité, ff^d M. Georges Charpa'. — Sur la répartition des déformations dans les métaux soumis à des efforts 4^^ M. V. Aqafonoff.— Sur l'absorption du spectre ultra-violet par les corps cristallisés ,'190 M. BiRivELAND. — Sur un spectre des rayons cathodiques /192 M. E.'DUFAU. — Sur l'existence et les pro- priétés acides du bioxyde de nickel. Di- nickelite de baryum 49a M. Raoul Varet. — Recherches sur les bro-- mures doubles 4!)7 MM. Bosc et Delezenne. — De l'immunité Bulletin bibliographique conférée par quelques substances anticoa- gulantes. De son mécanisme: excitation de la phagocytose, augmentation du pouvoir bactéricide du sang ,MM. Ou. AciiARD et R. Bensaude. — Sur la présence de la propriété agglutinante dans le plasma sanguin et divers liquides de l'organisme MM. A. BiNET et J. Courtier^»— Influence des repas, de l'exercice physique, du tra- vail intellectuel et des émotions sur la cir- culation capillaire de l'homme M. Léon Jammes. — Sur la structure de la paroi du corps des Plalhelminlhes pa- rasites MM. F. Mesnil et M. Caullery. — Sur l'existence de formes épiloques chez les Annélides de la famille des Cirratuliens . . . M. P. Maisonneuve. — Expérience établis- sant la longue conservation de la viru- lence du venin des Seipents M. JouN BuiQUET. — Sur les poches sécré- trices schizo-lysigéncs des Myoporacées. . M. le général VénuivOFF. — Sur les résultats des recherches du charbon minéral, réccra- menl faites en Sibérie • M. (î. Jagûi adresse une Note relative à la variation périodique des latitudes obser- vées M. CnAPEL adresse une Note relative à la coïncidence entre la production du typhon du 10 septembre et la rencontre d'un essaim cosmique par la Terre .'ios 5i8 520 J2I PAIUS. — LMPRTMERIE GAUTHIER-VILLXRS, ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 35. Jj^ Certint .• C.AijrHiER-ViLi.Aii&. On souscrit à Pans, chez GAUTIIIKK - \'ILL.\H.S KT FM.S, Quai (les Grands-Augusiins, u" 55. puis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ilsformeiil, à la fin de l'année, deux voRimes \a-k'. Deuj 3, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel •t du i" janvier. Le prix de C nbonnement est fixi- iiinsi (/ii'il suit : Paris : 20 fr. — Dépaneinenis : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais isconli et G". Ntmes Thibaucl. Orléans ......... Luzcray. ( Blanchier. ( Druinaud. Rennes Plilion et Hervé. Rocheforl Girard (M""). Langlois. Leslringanl. S'-Étienne Chevalier. [ Bastide. ( Ituiiiébe. ( Ginict. ! Privât. , Boisselicr. Tours i Pérical. ' Suppligeon. ( Giard. ' Lcmallre. Poitiers. Rennes RocheJ Rouen. S'-Étie Toulon . . . Toulouse.. Tours Valenciennes . chez Messieurs : l Feikenia Caarelsen I et C'v Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I .\sher et C'". ' Dames. , Friedlander et lils. ' Mayer et Muller. D-,.„. i Schniid, Franckc et °'" "" j Qi,_ Zaaichclli. i Ilamlot. Bruxelles ' Mayolezet.\udiarte. I Lobégue et C^'. ( Sotschcck et C". I ( Carol ) .\lailer. Budapest Kilian. Cambridge Dcighlon, B_ell elC°. Christiania Cuinmermcyer. Conslantinople. . Ouo Keil. Copenhague Hiist et lils. Florence Sceber. Gand Uosle. Gênes liouf. i CliOi'l>uliez. Amsterdam. Berlin. Bologne Bûchai <•! t. chez Messieurs Duldu. Londres J Hachette et C" ' Nutt. Luxembourg. ... V. Biick. .Madrid . (Libr. Gulenberg. Roino Genève . . . La Haye. Lausanne.. . Goorg. f Stapcliuuiir. Bclinfanle fréios. I licnda. • ■ I Payot Barlh. \ Brockliaus. Leipzig j Lorenlz. ) Max RUbe. l Twielmeyer. Liège. 1 Desoer. ' Gnusé. y Fussel. Gonzalès e hijos. \ F. Fé. Uilan ' Bocca frères. ' Hœpli. 'Moscou Gautier. i Furchheim. Naples Marghieri di Gius. ( Pellerano. , Dyrsen et Pfeittcr. Netv- l'ork , Slechcrt. ' Westerinann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme .. Clausen. Porto Magalhaés et Moniz Prague Rivnac. Rio-Janeirn Garnier. ) Bocca frères. ( Loescheret G'". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. ) ZInserling. / VVolir. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetS^llier Varsovie Gebethiier et Wolfl Vérone Drucker. ( Frick. \ Gci'old et C". ZUrich Meyer et Zeller. Rome . I S'Petersboarg. . Turin. Vienne . iBLES U£N£RALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4°; i8ii3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.-- (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 18CG à 3i Décembre 1880.) Volume in-i"; i88 des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science». A. 3ôM SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR mtr. liBS SECRÉTAIKES PERPÉTUEliS. TOME CXXIII. IVM4 (5 Octobre 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. '^^■^ 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomadaii es des séances de i' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Ily a deux volumes par année. Article 1*"^. — Impressions des travaux de l'Académie. I>es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les ccmmunicalions verbales ne sonlmenlionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Eapporls ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoiies; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Bapporls et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiques par les Correspondants de l'Académie com])rennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Kotes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Noies ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéo sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au que l'Acidémie l'aura décidé. Les Notices ou Dscours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants" étrangers à l' Académie. I Les Mémoires lus ou présentés par des personfl qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r snmé qui ne dépasse pas 3 pages. I Les Membres qui présentent ces Mémoires so' tenus de les réduire au nombre de paries requis. I Membre qui fait la présentation est toujours nommi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ExtrJ autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles oïdinaires de la correspondance ofl cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, ] jeudi à lo heures du matin; faut ed'êlre remis àlenip: le titre seul du Mémoire est inséré dans le Comjoiere/jA actuel, et l'eîilrait est renvoyé au Compte rendu si| vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fî un Rapport sur la situation des Comptes rendus apn l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr sent Règlement. Les Savants étrangers i l'Académie qui désirent faire présenter leurs lUéiLoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de M déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant BV Autrement la présentation sera remise à la séance suivant OCT "1 1896 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 OCTOBRE 1896, PRÉSIDÉE PAR M. A. CHATIN. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Recherches sur les propriétés explosives de l'acétylène; par MM. Berthelot et Vieille. (( L'acétylène est un composé endothermique, dont la décomposition en éléments dégage à peu près la même quantité de chaleur que la combustion d'un volume égal d'hydrogène, formant de la vapeur d'eau. Ce caractère, découvert par M. Berthelot, l'a conduit à faire détoner l'acétylène au moyen de l'action excitatrice de l'amorce au fulminate de mercure, en opérant à volume constant (Sur la force des matières explosives, 1. 1, p. 109). » L'importance industrielle acquise récemment par l'acétylène dans l'éclairage nous a engagés à rechercher les conditions précises dans les- quelles ses propriétés explosives étaient susceptibles de se manifester, et, par conséquent, à signaler les précautions que réclame son emploi pour la pratique. C. R., 1896, ■>' Semestre. ( T. CXXIII, N° 14.) ^9 ( 52/, ) » I. Influence de la pression. — Sous la pression atmosphérique et à pression constante l'acétylène ne propage pas, à une distance notable, la décomposition provoquée en un de ses points. Ni l'étincelle, ni la présence d'un point en ignition, ni même l'amorce au fulminate, n'exercent d'ac- tion, au delà du voisinage de la région soumise directement à V èchauffement ou à la compression. MM. Maquenne (') et Dixon ont publié, sur ce point, des observations intéressantes. » Or nous avons observé qu'il en est tout autrement, dès que la conden- sation du gaz est accrue, et sous des pressions supérieures à deux atmo- sphères. L'acétylène manifeste alors les propriétés ordinaires des mélanges tonnants. Si l'on excite sa décomposition par simple ignition en un point, à l'aide d'un simple fil de platine ou de fer, porté à l'incandescence au moyen d'un courant électrique, elle se propage dans toute la masse, sans affaiblissement appréciable. » Nous avons observé ce phénomène sous des longueurs de 4"'. dans des tubes de 20™'" de diamètre. Cette propriété peut être rapprochée de l'abais- sement de la limite de combustibilité des mélanges tonnants sous pression : elle est vraisemblablement générale dans les gaz endothermiques. )) Décomposition de l'acétylène gazeux. — Le Tableau suivant renferme les pressions et les durées de réaction, observées lors de l'inflammation de l'acétylène au moyen d'un fil métallique rougi au sein de la masse gazeuse, sous diverses pressions initiales : Pression Numéros initiale de absolue l'expérience. (kgparc.q. )• (38 2,23 I 43 2,23 28 3,5o 31 3,43 39 5,98 26 5,98 32 5,98 25 1 1 ,23 4.0 ir,23 29 2 1,1 3 30 21, i3 Pression Durées Rapport observée de réaction des pressions aussitôt en millièmes initiales après réaction. de seconde. et finales. ks ms 8,77 » 3,93 10,73 » 4,81 18, 58 76,8 5,3i 19,33 » 5,63 41,73 66,7 6,98 43,43 » 7,26 4i,53 45,9 6,94 92,73 26, 1 8,24 9'>73 39,2 8,00 21,37 16,4 10, i3 21 ,26 18,2 10, i3 (') Comptes rendus, GXXI, 1895. ( 525 ) » La dernière vitesse est encore très inférieure à celle de l'onde explo- sive dans le mélange oxhydrique. » Après la réaction, si l'on ouvre l'éprouvette en acier, munie d'un ma- nomètre Crusher, dans laquelle a été opérée la décomposition, on la trouve entièrement remplie d'un charbon pulvérulent et volumineux, sorte de suie légèrement agglomérée, qui épouse la forme du récipient et peut en être retirée sous la forme d'une masse fragile. Quant au gaz provenant de la décomposition, il a été trouvé formé d'hydrogène pur. Aussi la pression finale, après refroidissement, est-elle exactement égale à la pression ini- tiale. » La décomposition s'effectue donc suivant la formule théorique » Le Tableau ci-dessus montre que, sous des pressions initiales de 21^^ environ, tensions égales à la moitié de la tension de vapeur saturée de l'acé- tylène liquide, à la température ambiante de 20", l'explosion décuple la pression initiale. » La température développée au moment de la décomposition explo- sive peut être évaluée de la façon suivante. » La chaleur produite serait de +58'^''', r, si le carbone se séparait à l'état de diamant; mais pour l'état de carbone amorphe, elle se réduit à + 5i^''',4' D'autre part, la chaleur spécifique à volume constant de l'hy- drogène. H", à haute température, est représentée, d'après nos expé- riences, par la formule 4,8 + 0,0016 (t — 1600). » Admettons la chaleur spécifique moyenne, déterminée par M. Violle pour les hautes températures, nous aurons pour C-= 24^' la valeur 8,4 + o,ooi44^- « D'après ces nombres réunis et l'équation du second degré correspon- dante, la température de la décomposition à volume constant serait t := aySo" environ. » Enfin la pression développée serait onze fois aussi grande que la pression initiale; ce qui s'accorde suffisamment avec les résultats observés sous des pressions initiales de 2i'*s^ pressions assez fortes sans doute pour que le refroidissement produit par les parois puisse être négligé. ( 526 ) » Pour (les pressions moindres, le refroidissement intervient en abaissant les températures, dont la vitesse des réactions est fonction, et même fonc- tion variant suivant une loi très rapide. » Ainsi, la durée de la décomposition de l'acétylène décroît rapidement, à mesure que la pression augmente, et cela non seulement à cause de l'in- fluence moindre du refroidissement, mais aussi par l'effet de la condensa- tion. Observons, d'ailleurs, que le rapport entre la pression initiale et la pression développée est calculé ici d'après les lois îles gaz parfaits. Or, ce rapport doit s'élever de plus en plus au delà de la limite précédente, quand les pressions initiales deviennent plus considérables, en raison de la com- pressibilité croissante du gaz; celle-ci faisant croître la densité de charge- ment plus vite que la pression, à mesure que le gaz s'approche de son point de liquéfaction. » En même temps que la pression croît, la vitesse de la réaction, disons- nous, augmente, celle-ci s'accélérant avec la condensation gazeuse et l'on tend de plus en plus à se rapprocher de la limite relative à l'état liquide. Ce sont là des relations générales, établies par les recherches de M. Ber- thelot ('), et notamment par ses expériences sur la formation des éthers. L'acétylène liquéfié en fournit de nouvelles vérifications. » Décomposition de l' acély le ne liquide. — En effet, la réaction se propage également bien dans l'acétylène liquide, même en opérant par simple igni- lion, au moyen d'un fil métallique incandescent. » Dans une bombe en acier, de 48*^", 9G de capacité, chargée avec i8s'' d'acétylène liquide (poids évalué d'après le poids de charbon recueilli), on a obtenu la pression considérable de 5564''" P^r centimètre carré. ') Cette expérience conduit à attribuer à l'acétylène une force explosive de 95oo, c'est-à-dire voisine de celle du coton-poudre. La bombe ren- ferme un bloc de charbon, aggloméré par la pression, à cassures brillantes et conchoïdales. Ce charbon ne renferme que des traces de graphite, d'après l'examen qu'a bien voulu en faire M. Moissan. » La décomposition de l'acétylène liquide par ignition simple est rela- tivement lente. Dans une expérience (n" 41) pour laquelle la densité de chargement était voisine de o,i5, la pression maximum de 1500**^ par centimètre carré a été atteinte en 9'"%4 ' (9 millièmes de seconde). Le tracé recueilli sur un cylindre enregistreur indique un fonctionnement statique de l'appareil crusher, en deux phases distinctes, l'une durant environ (') Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 94. ( 527 ) un millième de seconde (soit i™^,i']), élève la pression à 553''^; la deuxième phase, plus lente, conduit la pression à i5oo''K, au bout de 9™% 4r, en tout. Ces deux phases répondent, probablement, l'une à la décomposi- tion de la partie gazeuse, l'autre à celle de la partie liquide. » Nous avons retrouvé les mêmes caractères de discontinuité dans plu- sieurs tracés, concernant la décomposition de mélanges gazeux et liquides. » Il résulte de ce qui précède que toutes les fois qu'une niasse d'acéty- lène gazeuse ou liquide, sous pression, et. surtout à volume constant, sera sou- mise à une action susceptible d'entraîner la décomposition de l'un de ses points, et, par suite, une élévation locale de température correspondante, la réaction sera susceptible de se propager dans toute la masse. Il reste à exa- miner dans quelles conditions cette décomposition en éléments peut être obtenue. » II. Effets de choc. — On a soumis au choc, obtenu soit par la chute libre du récipient, soit par l'écrasement au moyen d'un mouton, des récipients en acier de i''* environ, chargés, les uns d'acétylène gazeux comprimé à 10 atmosphères, les autres d'acétylène liquide, à la densité de chargement 0,3 (3ooS'' au litre): » 1° La chute réitérée des récipients tombant d'une hauteur de 6™ sur une enclume en acier de grande masse n'a donné lieu à aucune explosion. » 2° L'écrasement des mêmes récipients, sous un mouton de 28o''£ tom- bant de 6™ de hauteur, n'a produit ni explosion ni inflammation, dans le cas de l'acétylène gazeux comprimé à 10 atmosphères. )) Pour l'acétylène liquide, dans notre expérience, le choc a été suivi à un faible intervalle d'une explosion. Ce phénomène paraît attribuable, non à l'acétylène pur, mais à l'inflammation du mélange tonnant d'acétylène et d'air, formé dans l'instant qui suit la rupture du récipient. L'inflamma- tion est déterminée sans doute par les étincelles que produit la friction des pièces métalliques projetées. Ce qui nous amène à cette opinion, c'est l'examen de la bouteille. En effet, celle-ci a été simplement rompue par le choc, sans fragmentation (voir Jig. 1), ni trace de dépôt charbonneux; d'où il résulte que l'acétylène n'a pas été décomposé en ses éléments, mais qu'il a simplement brûlé sous l'influence de l'oxygène de l'air. » De semblables inflammations, consécutives à la rupture violente d'un récipient chargé de gaz combustible, ont, du reste, été observées dans de nombreuses circonstances, et notamment dans certaines ruptures de réci- pients chargés d'hydrogène, comprimé à plusieurs centaines d'atmosphères. )) 3" Une bouteille en fer forgé, chargée d'acétylène gazeux comprimé à 10 atmosphères, a subi également sans explosion le choc d'une balle animée ( 528 ) d'une vitesse suffisante pour perforer la paroi antérieure et déprimer la seconde paroi. Fig. 3ooK' acétylène liquide; mouton pesant aSo^sj^G" de chute. » If Détonation par une amorce au fulminate. )) Une bouteille de fer, chargée d'acétylène liquide, a été munie d'une douille mince, permettant d'introduire une amorce de is%5 de fulminate de mercure, au milieu du liquide. Le tout a détoné avec violence, par l'in- flammation de l'amorce. La fragmentation de la bouteille présentait les caractères observés dans l'emploi des explosifs proprement dits. C'est ce que montre \^ fig. 2. Les débris sont recouverts de carbone, provenant de la décomposition de l'acétylène en ses éléments. Fig. 2. Bouteille de i''', renfermant 290»' d'acétylène; amorce de |8',5 do fulminate. » TTL Effcls calorijlqucs. — Plusieurs causes d'élévation de température locale paraissent devoir être signalées dans les opérations industrielles de préparation, ou d'emploi de l'acétylène. ( 529 ) » 1° La première résulte de l'attaque du carbure de calcium en excès par de petites quantités d'eau, dans un appareil clos. M. Pictet a rapporté un accident de cette nature. Il y a lieu dès lors de redouter, dans la réaction de l'eau sur le carbure, des élévations de température locales, susceptibles de porter quelques points de la masse à l'incandescence : l'ignition de ces points suffisant, d'après les expériences que nous venons d'exposer, pour déterminer l'explosion de toute la masse du gaz comprimé. M L'élévation locale de la température ainsi provoquée peut d'ailleurs développer des effets successifs, c'est-à-dire déterminer d'abord la forma- tion des polymères condensés de l'acétylène (benzine, styrolène, hydrure de naphtaline, etc.), étudiés en détail par l'un de nous (Annales de Chimie et de Physique, 4* série, t. XII, p. Sa; 1867). Cette formation même dégage de la chaleur, et la température s'élève ainsi, dans certaines conditions, jusqu'au degré oîi la décomposition de l'acétylène en ses éléments devient totale, et même explosive. » 2° D'autres causes de danger, dans les opérations industrielles, peu- vent résulter des phénomènes de compression brusque, lors du chargement des réservoirs du gaz; ainsi que des phénomènes de compression adiaba- tique, qui accompagnent l'ouverture brusque d'un récipient d'acétylène sur un détendeur, ou sur tout autre réservoir de faible capacité. On sait, en effet, qu'il a été établi, par des expériences effectuées sur des bouteilles d'acide carbonique liquide, munies de leur détendeur, que l'ouverture brusque du robinet détermine, dans ce détendeur, une élévation de tem- pérature susceptible d'entraîner la carbonisation de copeaux de bois, placés dans son intérieur. Dans le cas de l'acétylène, des températures de cet ordre pourraient entraîner une décomposition locale, susceptible de se propager, a rétro, dans le milieu gazeux maintenu sous pression, et jus- qu'au réservoir. » 3° Un choc brusque, dû à une cause extérieure capable de rompre une bouteille, ne paraît pas de nature à déterminer directement l'explosion de l'acétylène. Mais la friction des fragments métalliques les uns contre les autres, ou contre les objets extérieurs, est susceptible d'enflammer le mélange tonnant, constitué par l'acétylène et l'air, mélange formé consé- cutivement à la rupture du récipient. » En résumé, il nous a paru utile et nécessaire de définir plus complè- tement, au point de vue théorique, et par des expériences précises, le ca- ractère explosif de l'acétylène, et de signaler, au point de vue pratique, quels accidents peuvent se produire, dans les conditions de son emploi. ( 53o ) Hàtons-noiis d'ajouter que ces inconvénients ne sont pas, à nos yeux, de nature à compenser les avantages que présente cette matière éclairante, et à en limiter l'usage. Il est facile, en effet, de parer à ces risques par des dispositions convenables, indiquées par nos expériences ; telles que, d'une part, l'opérateur évite un écoulement trop brusque du gaz'com- prirac au travers des détendeurs, et que, d'autre part, il prenne soin d'absorber à mesure la chaleur produite par les compressions et réactions intérieures des appareils, de façon à y prévenir toute élévation notable de température. » ÉLECTRICITÉ. — Remarques sur une expérience de M. Birkeland; par M. H. Poincaré. « RI. Birkeland, en soumettant un tube de Crookes à l'action d'un aimant très puissant, a observé certains phénomènes nouveaux, qu'il était tenté d'attribuer à une sorte d'attraction ou de répulsion que les pôles ma- gnétiques exerceraient sur les rayons cathodiques (^Archives des Sciences physiques et naturelles de Genève, t. I, If période, juin i8g6). Si un fais- ceau parallèle de rayons cathodiques est soumis à l'action d'un aimant rectiligne dont l'axe est parallèle à leur direction, ce faisceau devient con- vergent, et si la distance de l'aimant est convenable, il est concentré en un foyer très net, au point de fondre le verre en très peu de temps. » Ce qui donne à cette observation son caractère paradoxal, c'est que les phénomènes ne changent pas quand on remerse les pôles de l'ai- mant. » Cependant, en y réfléchissant un peu, on voit que tout peut s'expliquer sans faire intervenir aucune hypothèse nouvelle. Prenons l'axe des z. paral- lèle au faisceau et passant par le pôle de l'aimant; considérons un rayon cathodique se dirigeant vers les :; positifs; je le suppose situé dans le plan des xz du côté des x positifs; la force magnétique aura deux composantes, l'une Z parallèle à l'axe des z et dirigée vers les z positifs; elle est d'abord sans action ; l'autre X parallèle à l'axe des x et dirigée vers les x négatifs ; elle produit une déviation du rayon vers les j positifs par exemple; le rayon ainsi dévié a maintenant une composante vj, parallèle à l'axe des y. La composante Z a alors une action sur cette comppsante r, et produit une déviation du rayon vers les x négatifs; d'oii il résulte que le faisceau devient convergent. (53i ) » Si l'on renverse les pôles de l'aimant, la composante X et par consé- quent la composante y) changent de signe; mais, comme la composante Z a également changé de signe, le rayon est toujours dévié vers les ic négatifs et le faisceau reste convergent. Si, au contraire, on considère un faisceau s éloignant de l'aimant, la même discussion prouve que, sous l'influence des mêmes causes, il devient divergent, ce qui est conforme aux expériences de M. Birkeland. » Une discussion plus approfondie est nécessaire. Pour cela, nous écri- rons les équations du rayon cathodique, en l'assimilant à une particule matérielle en mouvement rapide, chargée d'électricité; si l'hypothèse de Crookes n'est pas vraie, il semble bien que tout se passe comme si elle l'était. » Supposons un seul pôle magnétique, que nous prendrons pour l'ori- gine en conservant le même axe des z. Les équations s'écriront d^x dt'- " X / dz r' y dt ' --^ITt) d'y dt- ~ X / dx " r' y dt dz\ —d-t) d-z df' ~ -^(x'^y - r^ y dt dx\ y dt) x- y- où \ est un coefficient constant qui dépend de l'intensité de l'aimant et de la nature du rayon cathodique (c'est-à-dire, dans l'hypothèse de Crookes, de la masse de la particule matérielle en mouvement et de sa charge élec- trique. » On trouve aisément (ë)'-(iy-(S)=c. r-— C;--+-2Bi + A, A, B et C étant trois constantes d'intégration. » On trouve ensuite dz y-dt .dy _ " dt ~ — \x 1 f~t ,. +«. dx ^ dt dz ---... x'^y dx y dt ~ -X3 C R., 189C, 2' Semestre. (T. CXXllI, N° 14.) "JO (532) a, h, c étant trois nouvelles constantes d'intégration liées aux trois pre- mières par une relatio n simple. » On tire de là ax + by + cz = Xr, ce qui prouve que le rayon reste sur un cône de révolution. » Comme l'accélération est perpendiculaire à la vitesse et à la généra- trice de ce cône, elle est normale au cône; d'où Ion doit conclure que le rayon suit une ligne géodésique de ce cône de révolution. » En émanant de la cathode, loin de l'action de l'aimant, le rayon est sensiblement rectiligne et parallèle à l'axe des :; ; il a donc une asymptote rectiligne parallèle à l'axe des z. 1) Soient les équations de cette asymptote, V la vitesse du rayon. On aura C = V^; a = VoV; b= — x^Y; c = 'k. » L'axe des z est donc une des génératrices du cône et le demi-angle au sommet du cône a pour sinus V r-T 5 smw= YV^o-^-Jo• » La plus courte distance du rayon cathodique à l'origine est égale à » Cela posé, remarquons que le rayon cathodique rencontrera l'axe des z en des points dont la distance à l'origine est -. ) • : ) ; — 5 ) ■••• sintp siii 2

-, sinco > ';. » De môme, les seules rencontres effectives sont celles qui corres- pondent aux multiples de 9 plus petits que t:. ( 533 ) » Qu'arrive-t-il alors? La cathode a la forme d'un disque circulaire de rayon p. Supposons qu'on règle la distance de l'aimant au tube de telle façon que l'un des rayons émanés du bord du disque (et tel par consé- quent que x^ -hyl = p") vienne rencontrer l'axe des z précisément au point où cet axe perce la paroi du tube. Tous les autres rayons émanés du bord du disque viendront, par raison de symétrie, passer par ce même point; le rayon central qui est rectiligne et suit l'axe des z y passera égale- ment; les rayons intermédiaires ne s'en écarteront que fort peu, de sorte que tous les rayons paraîtront concentrés comme au foyer d'une lentille. » Chaque système de rayons pourra donner plusieurs foyers correspon- dant aux divers multiples de cp plus petits que t:; de plus il y a, comme M. Birkeland l'a montré, plusieurs espèces de rayons cathodiques, corres- pondant à plusieurs valeurs de 1. M. Birkeland a en effet constaté plusieurs foyers qui paraissent plutôt dus à la seconde de ces causes. » Comment se comportent alors ceux des rayons cathodiques pour les- quels 1 a une valeur trop grande pour qu'il se forme des foyers? On peut d'abord penser que la distance r, après avoir décru jusqu'à un certain minimum, croît ensuite de nouveau et que ce sont eux qui produisent les anneaux lumineux observés par M. Birkeland sur la paroi latérale du tube. Mais une difficulté se présente. D'après la théorie, pour les rayons émanés normalement du plan du disque de la cathode, le minimum de r est \/xl -h yl ; il ne devrait donc se former d'anneaux lumineux latéraux que quand la distance du pôle magnétique au tube est plus petite que le rayon du disque. Est-ce que la théorie est incomplète, parce que nous avons supposé un pôle magnétique unique; ou bien plutôt les anneaux lumineux sont-ils dus à des l'ayons émanés obliquement du bord du disque et corres- pondant à une grande valeur de 1. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur les in/ections provoquées par les bacilles du groupe Proteus et sur les propriétés agglutinantes du sérum dans ces infections. Note de MM. Lannelongue et Achard. « Sous le nom de Proteus, les bactériologistes ont décrit des types micro- biens nombreux et divers, qui forment un groupe assez mal délimité et aux- quels on tend de plus en plus à attribuer un rôle en pathologie. Nous avons observé quelques faits cliniques dans lesquels des bacilles offrant les carac- ( 534 ) tères du Proteus vidgaris nous ont paru avoir pris part manifestement au processus morbide. Ces organismes se trouvaient deux fois dans les lésions d'une méningite putride, consécutive à des escarres sacrées chez des ma- lades atteints de mal de Pott; ils y étaient associés au streptocoque. Deux autres fois, chez des enfants, ils existaient dans le pus fétide d'abcès mastoï- diens, associés chez l'un des malades à d'autres espèces. » Ces microbes étaient doués d'une assez grande virulence et nous avons pu reproduire expérimentalement avec eux des lésions extrême- ment variées, au moyen de doses relativement faibles et ne dépassant pas celles qu'il est nécessaire d'employer lorsqu'on expérimente d'autres mi- crobes dont l'action pathogène est incontestée, comme les staphylocoques et les coli-bacilles. Ainsi nous avons pu amener la mort des lapins en injec- tant dans le sang quatre gouttes de bouillon de culture. Parmi les lésions produites au moyen d'inoculations locales, nous citerons : les phlegmons gangreneux, la péritonite, la pleurésie, l'arthrite suppurée, l'ostéomyélite, la broncho-pneumonie, l'infection urinaire, la suppuration cérébro-mé- ningée, enfin l'otite purulente, provoquée par l'inoculation dans la caisse du tympan et comparable quant aux lésions aux mastoïdites observées chez les malades. » Contrairement à ce qui arrive avec la plupart des autres microbes pathogènes habitant normalement l'organisme, et en particulier avec les staphylocoques et les streptocoques, ces bacilles, lorsqu'ils sont introduits dans le sang, ne déterminent que des lésions diffuses, imputables à l'action des produits toxiques, et point de lésions localisées, sous forme de foyers métastatiques, imputables à l'intervention des microbes eux-mêmes. Dans un seul cas nous avons observé une lésion métastatique, chez un lapin qui présenta, après une inoculation intra-veineuse, une arthrite suppurée ren- fermant le Proteus à l'état de pureté; mais ce lapin était atteint d'altérations des os, analogues au rachitisme, et peut-être cette débilité particulière du squelette avait-elle facilité le développement secondaire de ce foyer infec- tieux. » D'autre part, si l'on associe au Proteus le streptocoque ou le staphylo- coque, on voit, après l'introduction simultanée de ces microbes dans la cir- culation, se former à la périphérie des lésions localisées (arthrites sup- purées, abcès du rein), mais le Proteus y fait défaut et le microbe pyogène associé s'y rencontre seul. Inversement, si l'on pratique une inoculation locale à la périj)hérie, dans le genou par exemple, avec le Proteus associé ( 535 ) an streptocoque ou au pneumocoque, il arrive que ces derniers passent seuls dans le sang; mais le Proteus n'y pénètre pas, il reste dans la lésion locale où il ne larde pas à subsister seul. » Il ne faudrait pas croire, en cherchant à interpréter ces faits, que le sang constitue pour le Proteus un mauvais milieu de culture : tout au con- traire, ce bacille s'y développe fort bien in vitro en liquéfiant le caillot, d'autant plus vite que l'accès de l'air y est plus facile, et en dégageant de l'hydrogène sulfuré, sans modifier la réaction spectroscopique de l'oxy hé- moglobine. Mais il est probable que, dans le sang de l'animal vivant, les bacilles, rapidement disséminés et mis en contact avec les phagocytes, dis- paraissent plus promptement que les autres microbes, parce que, comme l'ont fait voir les expériences de M. Bordet, les phagocytes absorbent plus facilement le Proteus que le streptocoque, lorsqu'on les met en présence d'uu mélange de ces deux microbes. » Ces résidtats expérimentaux s'accordent bien avec les enseignements tirés de l'observation chez l'homme. En effet, bien que les microbes appartenant au groupe Proteus fassent partie intégrante de la flore bacté- rienne du tube digestif, leur passage dans les tissus vivants n'est qu'assez rarement constaté. Après la mort même, pendant que se fait l'invasion des organes par les microbes intestinaux, ils se laissent généralement devan- cer par les staphylocoques. Chez l'Iiomme vivant, lorsqu'on les trouve dans un foyer morbide, c'est surtout dans les tissus infectés déjà par d'autres espèces pathogènes, dans des escarres par exemple, ou bien dans une cavité séreuse ou muqueuse (péritoine, plèvre, cavités de l'oreille, voies urinaires, utérus), formant une sorte d'abri où ils échappent plus aisément que dans l'intimité même des tissus à l'action des moyens de dé- fense de l'organisme et où ils peuvent, en se multiphant, donner naissance aux produits toxiques qui font le principal danger de cette infection. » Comme beaucoup d'autres microbes, ceux du groupe Proteus subis- sent le phénomène curieux de l'agglutination lorsqu'on les met en contact avec le sérum d'animaux immunisés ou du moins ayant résisté quelque temps à l'infection. Cette réaction est plus marquée pour l'échantillon qui a servi à l'inoculation : c'est d'ailleurs ce qui a été noté aussi pour le vibrion cholérique. Souvent même, il arrive qu'elle se manifeste exclusivement pour ce dernier échantillon et non pour ceux d'autres provenances, offrant pourtant des caractères semblables de forme et de culture. Mais si l'on renforce, par des inoculations successives, la propriété agglutinante du sérum, on voit alors se produire aussi, dans les mêmes conditions, c'est-à- ( 536 ) dire avec les mêmes proportions de sérum et de cultures, l'agglutination des autres échantillons. » On a proposé d'utiliser les propriétés agglutinantes du sérum pour faire le diagnostic des espèces microbiennes rparexemple, pour distinguer les vibrions cholériques de quelques autres vibrions analogues, et le ba- cille d'Eberlh du coli-bacille. C'est ce que nous avons cherché à faire pour le Proteus. Il nous a paru qu'en effet le sérum accusait des différences entre certains tvpes de bacilles très voisins par l'ensemble de leurs carac- tères et notamment par la propriété fondamentale que possède le P. iml- garis de faire de l'hydrogène sulfuré aux dépens des matières albuminoïdes. Nous avons vu deux types bacillaires de ce genre que l'épreuve du sérum sépare des autres échantillons : l'un provenait du foie d'un malade mort d'abcès hépatiques, l'autre d'une escarre développée sur un œdème car- diaque. Tous deux se distinguent d'ailleurs du P. imlgaris par quelques différences de cultures sur certains milieux. Par contre, le P. mirabilis, qui ne se différencie du P. l'^ulgaris que par une plus grande lenteur à li- quéfier la gélatine, se laisse agglutiner par le sérum qui possède déjà un pouvoir agglutinant marqué pour les divers échantillons du P. vidgaris. » Ajoutons aussi qu'on peut, en inoculant à un même animal des types bacillaires distincts, développer dans le sérum la propriété d'agglutiner à la fois ces divers types. » Cette propriété agglutinante apparaît en général le troisième ou le quatrième jour après l'inoculation. Elle existe dans le sang, mais nous ne l'avons pas trouvée dans la bile elle contenu des vésicules séminales. Nous l'avons vue atténuée dans l'urine et d'une façon inconstante dans l'humeur aqueuse. Elle persiste après la mort et même pendant la putréfaction. D'autre part elle ne se produit pas dans le sang normal ensemencé avec du Proteus. Elle ne se produit pas non plus chez l'animal qui a été infecté peu de temps seulement avant de mourir, que la mort ait été accidentelle ou déterminée par l'infection. On peut donc, lorsqu'on trouve le Proteus à?Ln?< les tissus, à l'autopsie d'un animal, s'assurer au moyen du sang, par la réaction agglutinante, que cet animal a été atteint de son vivant d'une infec- tion protéo-bacillaire et qu'il ne s'agit pas simplement d'un envahissement cadavérique. Mais il faut faire cette restriction que, si l'épreuve du sérum reste négative, le Proteus rencontré dans les tissus a pu s'y introduire pen- dant les deux jours de la vie. » Peut-être aura-t-on l'occasion d'appliquer cette donnée à la Patholo- gie humaine. Peut-être aussi pourra-t-on, chez l'homme vivant, utiliser le ( 537 ) sérum pour établir l'existence d'une infection protéo-bacillaire, suivant le procédé employé par M. Widal pour le diagnostic de la fièvre typhoïde. Mais il est vraisemblable que bien des infections de ce genre échapperont néanmoins, soit parce qu'elles auront entraîné la mort avant l'apparition du phénomène, soit parce qu'elles n'auront produit leurs effets pathogènes que par l'intermédiaire des poisons sécrétés. Quelques recherches préli- minaires que nous avons entreprises dans cette voie nous ont appris que chez l'homme sain, en général, le sérum est dépourvu de propriété agglu- tinante, bien qu'un sujet ayant toutes les apparences de la santé nous ait montré, par exception, cette propriété très marquée pour le Proteus vul- garis. Chez plusieurs malades atteints d'affections ulcéreuses de l'intestin (fièvre typhoïde, cancer du rectum), nous ne l'avons pas trouvée, mais elle existait cependant chez quelques autres. » BOTANIQUE. — Truffes {Terfâz) de Grèce : Terfezia Gennadii; par M. Ad. Chatibî. « M. Gennadius, inspecteur général de l'Agriculture en Grèce, qui déjà m'avait adressé un Terfâz (Terfezia Claveryi) de Chypre, m'en a fait ])ar- venir cette année plusieurs du Péloponèse et de la Thessalie. » Le i"' mai, M. Gennadius m'écrivait d'Athènes, en m'adressant des Terfàz de trois sortes : » ... L'hiver a été exceplionnellemenl long, froid et sec, sans pluie en janvier- février; aussi entrons-nous à peine dans le printemps, qui ici commence en février. C'est pourquoi les Truffes, venues tard, sont rares et petites.. . . » J'avais écrit à plusieurs de me procurer des écliantillons, mais ce n'est qu'aujour- d'hui même que je reçois les premiers, que je m'empresse de vous envojer. Ils pro- viennent des domaines de S. E. le prince héritier de Péloponèse, commune de Dyme (Aû|j.7i), province d'Achaïe, et m'ont été envoyés par le Directeur de ces domaines, M. Macryjannis, qui a bien voulu les accompagner des informations ci-après : « Dans la boîte que je vous envoie, il y a des échantillons des trois variétés de » Truffes que les paysans reconnaissent, savoir : » 1° La variété commune qu'ils appellent tout bonnement Truffe (Drai'a) ou » Truffe commune; 2° la variété qu'ils appellent Halpoutza, et 3° une troisième va- » riété qu'ils nomment Quiza. » » D'après les informations de M. Macryjannis, la première variété, les Drava, de toutes la plus commune, est considérée comme la meilleure; la seconde variété (Hal- poutza) se dislingue, ayant à l'extérieur une couleur rougeâtre plus vive; on la re- garde comme de seconde qualité; la troisième variété (Quiza), est jaunâtre au dehors, grise en dedans, et serait de dernière qualité, suivant quelques-uns. ( 538 ) » Les paysans reconnaissent la place des Truffes, à peine recouvertes de 2'^'" à 3™ de terre, en frappant celle-ci avec un bâton. » J'espère pouvoir vous envoyer bientôt des Truffes d'autres localités. » En effet, dès le 4 mai, M. Gennadius m'adresse de nouveaux tuber- cules et écrit : » Athènes, 4 mai. — Je viens de recevoir une Truffe de la commune de Myrtoun- lion (MupToûvTtov), de l'éparchie Elia de Péloponèse. Les paysans l'appellent Truffe royale [borso Drcn-a), sans doute en raison de leur grosseur plutôt que de leur goût; c'est la même que je vous ai envoyée avant-hier sous le nom de Truffe commune {Drava) de la commune de Dyme. » Il croît dans le pays une autre variété, plus petite, dite Petit Renard, à chair brune, de qualité supérieure suivant les uns, inférieure suivant d'autres. » Les tubercules des deux envois, venus par voie delà poste, arrivèrent en état de complète fraîcheur, et sans retard il fut procédé à leur examen. TRUFFES DE DYME. » Première sorte. Drava ou Truffe commune. — Tubercules assez gros, du poids de 5o6'' à Gos'', les uns arrondis, les autres figuiformes, à pédicule mycélifère assez prononcé. » Périderme brun jaunâtre, lisse. » Chair d'un blanc rosé, assez homogène, ferme, d'odeur et de saveur faibles (mais agréables, après la cuisson). » Sporanges arrondis, oclospores. » Spores rondes, du diamètre de 20!^ à 26!^, et recouvertes de grosses verrues à som- met tronqué. » A tous ces caractères on reconnaît le Terfezia Leonis. » Deuxième sorte. Halpoutza. — Tubercules très petits, du poids de 80'' à ids'', presque ronds. » Périderme d'un brun rouge, chair blanche, teintée de verdàtre, assez homo- gène, de saveur et d'odeur peu appréciables. » Sporanges arrondis, à 8 spores. » Spores du diamètre de 2ol'--26!^, munies de papilles courtes, grosses et tronquées. » Tous caractères du Terfezia Leonis, espèce dont l'IIalpoutza doit être regardé comme une variété minor, la petitesse des tubercules ne pouvant être considérée comme due à la sécheresse de l'hiver, le type ayant, en des conditions identiques, atteint à un volume six fois plus considérable. Le sentiment des paysans, qui distinguent bien \' Halpoutza du Drava au périderme plus rouge, a bien d'ailleurs ici quelque valeur. ( 539) « Troisième sorte. Quiza. — Tubercules fort petits, du poids de Ss' à iSs'C). » Périderrue jaunâtre. Chair d'un gris brun assez foncé, ferme, avec d'assez fines marbrures blanches; odeur et saveur peu sensibles, nullement alliacées. B Sporanges allongés (rappelant ceux du Tuber magnatum ou Truffe à l'ail de Piémont), bispores, rarement trispores ; spores rondes, du diamètre de ^S^"' à 5 il^, par- fois ellipsoïdes, comme dans les Tuber et Tirmania, avec des diamètres de 361^ sur /jôt^. » Il n'est pas douteux que le type de la spore ne soit la forme ronde : 1° parce que la forme elliptique n'est que rare exception ; 2° parce que le plus faible diamètre de la forme elliptique, même dans sa plus grande dimension (46'^)> indique qu'elle n'est qu'un avorton, sorte d'arrêt de développement de la spore ronde. n Les spores du Quiza, privées de toutes papilles, ont leur surface re- couverte d'un réseau hexagonal fort régulier. Or ce réseau, jusqu'à ce jour inconnu dans les Terfàz d'Orient (^), est, au contraire, assez commun dans nos Tuber (Tuber magnatum, T. Borchii, T. œstivum, T. mesente- rium, etc.), parmi lesquels il forme une section à côté de la section caractérisée par des spores hérissées de papilles {Tuber melanosporum ou Truffe de Périgord ; T. uncinalum ou Truffe de Bourgogne-Champagne, T. hiemaïbum, T. montanuni, T. gulonum). )) Le presque isolement du Quiza à spores réticulées au milieu des Ter- fàz à spores papillifères suggère assez naturellement la pensée de le rap- procher du groupe des JMèer réticulés, et plus spécialement du Tuber ma- gnatum, qui a les sporanges allongés, et parfois des spores arrondies. )) Mais tous ses caractères comptés et pesés, le Quiza est bien un vrai Terfàz, faisant, par celles de ses spores qui sont elliptiques, le passage aux Tuber, comme le Tuber magnatum, par quelques spores rondes, et aussi, par la couleur blanchâtre de sa chair, forme la transition des Tuber aux Terfezia. L'analogie est d'ailleurs plus directe avec les Tirmania {T. afri- cana, T. Cambonii), sortes de Terfàz à spores ellipsoïdes. )) Parmi les faits contraires à la fusion du Quiza dans la Truffe blanche de Piémont, je cite les suivants : » Le climat. — Le Tuber magnatum, du Nord de l'Italie, se développe vers le 45= degré de latitude; le Quiza, entre le ^o" et le 35' degré. y> La grosseur des tubercules. — La Truffe de Piémont est grosse, même très grosse; les tubercules, du poids de looe'', en moyenne, dépassent souvent 200S'' pour (') Comme ceux de l'Halpoutza, ces petits tubercules ne sauraient être attribués seulement à la sécheresse, qui n'a pas empêché le Drava d'atteindre au poids de 6oS^. (^) Le petit Terfezia oligosperma du Midi de la France a aus'^i des spores à ré- seau, mais ses sporanges arrondis, etc., éloignent toute pensée d'assimilation. G. R.,1896, 2' Semestre. (T. CXXIII, N°14. ) ?! ( 5/40 ) atteindre à Soo?'' et même plus. Les Quizas que j'ai reçus, de la grosseur d'une noi- sette à une petite noix, pesaient au plus iSp'. » La chair. — D'un blanc jaunâtre, d'odeur et de saveur alliacées dans le tuher magnalum, elle est d'un gris brun avec marbrures blanches et nullement alliacée dans le Quiza. » Époques de malui'ation. — La Truffe de Piémont mûrit en septembre-octobre; le Quiza en mars-avril, comme tous les Terfàz. » Les spores. — L'analogie avec le tiiber inagnaLuin du Piémont par les sporanges caudiculés, et à deux ou trois spores seulement, ne se continue pas dans celles-ci, no- tablement plus grosses et à réseau plus régulier dans le Quiza. » Sol et plantes nourricières. — La nature spéciale du sol et des plantes nourri- cières éloignent, comme il va être établi, tout rapprochement entre le Quiza et les Tuber, ceux-ci même représentés par le Tuber magnatuni. » M. Gennadius ne parlait pas, dans ses lettres, de la nature du sol et des plantes croissant dans les lieux où se récolte le Quiza. Or, la connais- sance de ces deux points me paraissant importante, sinon décisive dans l'hypothèse où le Quiza devrait être rapproché du Tuhei- inagnatum, je de- mandai à M. Gennadius un compléinent d'informations sur ces deux points. Voici sa réponse : » Xerochori, le \!\ août. . . C'est ici. . . que j'ai reçu votre lettre du i6 juillet. J'ai aussitôt écrit à M. Macryjannis à Péloponèse, pour le prier de m'envojer le plus tôt possible les informations supplémentaires désirées, et me voilà possesseur de sa ré- ponse. » M. Macrj-jannis m'écrit que les Quiza ainsi que les autres Trufles de Dyme viennent sur des terrains sableux assez secs, ne portant ni arbres ni autres plantes ligneuses, mais seulement des herbes annuelles (')... Jamais le Quiza n'a été trouvé en été. » En Messénie aussi existent trois Trulles que j'espère vous envoyer au printemps prochain. » Il résulte des détails fournis à M. Gennadius par M. Macryjannis, que, comme tous les Terfàz connus, le Quiza croît dans les sables, sous de simples herbes, et ne se récolte qu'au printemps, caractères bien diffé- rents de ceux de la Truffe à l'ail de Piémont, laquelle vient en terre forte et fraîche, sous les saules, peupliers, chênes, etc. » Par le rapprochement de tous les faits, nous sommes conduit à voir dans le Quiza non un Tuber, mais un Terfezia, pour lequel le nom de Ter- fezia Gc«/2(7^/jï paraîtra à tous un légitime témoignage de gratitude pour les services, d'ordres divers, rendus à la Science par le savant Inspecteur géné- ral de l'Agriculture grecque, mon si dévoué et intelligent correspondant (') Peut-être V Hclianlliemum gutlatum. à en juger par quelques débris mêlés au sable. ( ^>4i ) » Le Terfezia Gennadii est d'un intérêt spécial comme reliant les ïerfùz aux Truffes, les Terfezia aux Tuber. » Ainsi que le Tubermagnatum, il a les sporanges allongés, les spores réti- culées et parfois elliptiques; comme beaucoup de Truffes, il a la chair co- lorée et veinée de blanc. A noter que, jusqu'à ce jour, il est le seul Terfàz à chair brune. » D'autre part, quelques Tvuiïes (^Tuber magnaturn, T. hiemalbum, T. œs- tivurn) ont la chair blanche. TRUFFES DE MYRTOUNTION. » Conformément au sentiment de M. Gennadius, la Truffe, dite royale à Myrlountion, est de même espèce que la Drava ou Truffe commune de Dyme ; toutes deux appartiennent au Terfezia Leonis, cette espèce si bien caractérisée par ses spores recouvertes de grosses et courtes papilles en forme de dent d'engrenage. M Quant au Petit Renard, sa chair brune à petites veines blanches per- met de le rapporter au Quiza de Dyme (^Terfezia Gennadii'), ce Terfàs qui relie les Terfezia aux Tuber comme on l'a vu plus haut, surtout par les Tuber magnatum et Borchii. TERFAZ DE THESSALIE. » Le lo mai, M. Gennadius m'écrit : » Je reçois enfin, mais profondément altérées et ramollies, les TrufTes que j'avais demandées en Thessalie. J'ai desséché avec soin quelques tubercules que je vous en- voie. » Bien qu'en décomposition avancée, la chair renfermait, inaltérées, les spores. Or, il fut aisé de reconnaître au diamètre (2o'^-26'^) de celles- ci et à leurs grosses papilles verrucoïdes, à sommet tronqué, le Terfezia Leonis, qui déjà avait fait partie des envois de Dyme et de Myrtountion, tous constats venant à l'appui de cet aperçu : que le Terfezia Leonis occupe principalement la région nord de la Flore des Terfàz. » En somme, la Grèce ne manque pas plus que le Maroc de Truffes, contrairement aux indications fournies à M. Hanotaux par nos consuls. Déjà, et la liste n'est sans doute pas close, elle en compte trois types spécifiques : Terfezia Claveryi à Chypre, Terfezia Gennadii et Terfezia Leonis dans le Péloponèse et la Thessalie, plus une variété minor de ce dernier. » ( 342 ) CHIMIE. — Correction à une Note précédente, sur l'hoinogénéitc de l'argon et de l'hélium; par MM. W. Ramsay et J.-N. Collie. « Dans la Note intitulée Sur l'homogénéité de l'argon et de l'hélium, pré- sentée à l'Académie le 27 juillet, nous avons commis une erreur, qu'il nous faut rectifier. Nous avons supposé que, lorsqu'on soumet à la dilfusion un mélange de deux gaz, on ne réussit pas à les obtenir tous deux dans un état de pureté, mais qu'il reste toujours un mélange, d'un côté, des deux gaz dans certaines proportions, selon leurs densités. Il est vrai que, lors- qu'on prend un mélange d'une partie d'hydrogène avec quatre parties d'oxygène, les deux gaz passent à travers les parois perméables, de sorte que des quantités égales des deux gaz passent dans le même temps. » Mais ce fait n'empêche pas leur séparation au moyen de la diffusion. Les densités calculées pour les diverses fractions de l'hélium ne sont pas, pour cette raison, celles que nous avons mentionnées; au contraire, la densité du gaz le plus lourd doit être 2,1 33, et celle du plus léger, t, 874. » Cette erreur, quoique nous la regrettions, ne présente pas d'impor- tance quant aux données expérimentales que nous avons citées dans notre Note. Il reste toujours ce fait, que nous avons réussi à séparer l'hélium en deux parties. » M. Albert Gaudry annonce que M. Forsyth Major, paléontologiste an- glais bien connu par de nombreuses et belles découvertes, arrive de Mada- gascar où il a fait, pendant deux ans, des recherches de Paléontologie et de Zoologie. Il est présent à la séance. « J'ai l'honneur, dit M. Albert Gaudry, de montrer à l'Académie des pièces fossiles très intéressantes rapportées par M. Forsyth Major; ce sont des mâchoires d'un vrai singe, trouvées dans les couches à ^Epyornis. On avait déjà signalé à Madagascar plusieurs débris de Lémuriens et notam- ment d'une très grande espèce que M. Forsyth Major avait appelée Mega- ladapis ; mais on n'y avait rencontré aucun débris de vrai singe, et l'on n'avait pas de motif de s'attendre à en découvrir. M Les morceaux que je mets sous les yeux de l'Académie indiquent un singe grand comme l'homme, avec des molaires qui rappellent les Méso- pilhèques et les Semnopithèques. Elles offrent la singulière particularité de ressembler aux dents des singes de l'ancien monde par leur lurme et aux dents des singes du nouveau monde par leur nomlM-e. M. Forsyth Ma- ( 543 ) jor inscrit le singe de Madagascar sous le nom de Nesopithecus Roberti; le nom de genre signifie singe insulaire et celui d'esjîèce est proposé en l'honneur d'un jeune Français, M. Robert, qui a secondé le savant paléon- tologiste anglais dans ses fouilles paléontologiques à Madagascar. » L'exploration des régions australes commence à apporter à la Géolo- gie de curieuses révélations. » MEMOIRES LUS. SPÉLiEOLOGiE. — La grotte de La Mouthe. Note de M. E. Rivière (extrait). « La grotte de La Mouthe, sur laquelle j'ai déjà eu l'honneur d'adresser plusieurs Notes à l'Académie ('), est située au hameau de ce nom (Dor- dogne), à l'altitude de igS'", au sommet d'une colline boisée. Creusée dans le crétacé supérieur, elle s'ouvre par une baie, large de io™,95, au bord d'une sorte de cirque peu profond. Son orientation est E.-S.-E. » C'est le 2 septembre 1894 que j'ai découvert cette grotte, que son propriétaire croyait avoir vidée complètement, r/Mara^Ze-fiew/an^ aupara- vant, pour en fiiire une sorte de grange. Son contenu : dents, os et silex taillés, avait été, avec la terre les renfermant, répandu dans les champs d'alentour. C'est le 8 septembre que, en examinant l'intérieur de la grotte, j'ai reconnu l'existence d'un reste de foyer quaternaire, dans lequel quelques coups de pioche m'ont donné plusieurs dents de Renne, des os brisés, des silex taillés et une coquille marine, percée d'un trou pour être portée comme bijou : une Nassa neritea. M Enfin, c'est au mois d'avril suivant (7 et 8 avril iSgS) que l'explora- tion de ce foyer a mis tout à coup à découvert une petite ouverture dé- montrant que la grotte, loin de se terminer à une dizaine de mètres de l'entrée, comme on l'avait supposé d'abord, se prolongeait sur une très longue étendue par un couloir des plus étroits. Et c'est le 1 1 avril i8g5 que, pour la première fois, ont été aperçus, à 77"" de distance, les premiers des curieux dessins gravés sur ses parois. Depuis lors, je me suis rendu à quatre reprises différentes à La Mouthe, sous les auspices de l'Acadé- mie des Sciences, qui a bien voulu m'en confier les recherches. Les ré- sultats de ces quatre campagnes sont les suivants : » 1° La grotte de la Mouthe était encore, à mon arrivée, à partir du (') Juin 189.5, juillet 1890, juillet 1896, août 1896. ( 544 ) point où rouverture, en forme de four, avait été découverte, était encore, dis-je, obturée presque jusqu'à la voiite, cette ouverture mesurant seu- lement o'",37 dans sa plus grande hauteur, et o"", Ga de largeur. » 2" Une première coupe pratiquée à l'entrée m'a permis de constater que la grotte avait été habitée par l'homme à deux époques distinctes : » a. Aux temps néolithiques. La couche superficielle, en effet, est ex- clusivement formée par des foyers de cendres et de charbon renfermant, avec un certain nombre de silex taillés, des ossements d'animaux qui appartiennent à l'époque géologique actuelle, de nombreux fragments de poteries grossières, primitives, et des ossements humains. M b. A l'époque quaternaire, géologiquement parlant. En effet, la couche que je viens d'indiquer repose immédiatement sur une stalagmite qui la sépare nettement de foyers beaucoup plus anciens, comme le prouve la faune dont j'ai recueilli, dans ce second milieu, dès mes premières fouilles, un cerlain nombre de restes (Urstis spelœus, Hyœna, Tarandus ran- gifer, etc.). Dans cette couche, j'ai trouvé aussi de nombreux silex taillés, des instruments ou armes en os, quelques os gravés, des dents percées, etc., mais ni poteries, bien entendu, ni, jusqu'à présent, d'ossements humains. » 3° A une certaine distance de l'entrée, l'époque néolithique cesse complètement, laissant la stalagmite à nu ; par contre, les foyers quater- naires persistent, mais en général moins riches qu'à l'entrée. Plus loin encore cène sont plus, à proprement parler, de véritables foyers, mais une couche d'argile plus ou moins pure, qui renferme çà et là, avec les restes de la même faune quaternaire, des silex taillés; puis, en certains points, de véritables accumulations de restes d'Ours et de nombreux caprolithes d'Hyène ('). » 4° La grotte de La Mouthe a donc été, de par l'ensemble des objets recueillis, habitée par l'homme préhistorique à deux époques bien dis- tinctes; mais elle a aussi été, à un moment donné, un véritable repaire d'Ours, et l'Hyène des cavernes y a également séjourné. » 5° Des dessins gravés ont été aperçus pour la première fois, le II avril i8g5, par mon correspondant de Tayac, G. Berthoumeyrou, qui, sur ma demande, avait pénétré dans la grotte aussi loin que l'étroitesse du passage le lui avait permis. Ces dessins ne sont pas apocryphes, mais au- jourd'hui, après une minutieuse étude, ils ne paraissent pas laisser de doute sur leur ancienneté, quelques traits gravés étant recouverts par les dépôts stalagmiliques, ainsi que plusieurs savants l'ont constaté avec moi. (') J'en ai trouvé actuellement une centaine, ainsi que plus de soixante mâchoires d'ours de tout âge et plusieurs centaines de dents de cet auiiual. ( .^45 ) )) 6° La tranchée que j'ai fait ouvrir sous mes yeux est aujourd'hui paf- venue à 127" de l'entrée. De plus, j'ai constaté que l'on pouvait pénétrer au delà desdits 127"°, sur une nouvelle longueur de 70™ environ, mais seu- lement en rampant sur le ventre, tant la stalagmite se rapproche de la voûte. )) 7" Sur plusieurs points de ce nouveau parcours, le marteati a mis à découvert des os et des dents soudés dans la stalagmite. Mais à cette dis- tance de 197"", le passage est tellement étroit qu'il est impossible de le franchir sans briser les stalactites qui l'obstruent, ce que je me propose de faire dans ma prochaine campagne, afin d'y poursuivre mes recherches. » 8° Enfin j'ai remarqué encore, à quelques mètres de distance du point où la tranchée s'arrête, l'existence d'autres dessins gravés sur les parois de la grotte, mais je ne pourrai me rendre compte de ce qu'ils représen- tent que lorsque les fouilles seront plus avancées. » 9° Quant aux dessins que j'ai pu étudier et qui sont la découverte la plus importante faite à La Mouthe, ils sont de deux ordres : les uns consis- tent en de simples gravures au trait, faites sur les parois m^mes de la grotte; les autres en des gravures du même genre, mais dont certains traits ont été passés à l'ocre, revêtant ainsi une teinte rouge brun plus ou moins foncée; enfin un troisième genre de dessins est plutôt une sorte de striage de la roche, colorié de la même manière, plutôt qu'une gravure véritable. » Les premiers et les seconds représentent uniquement des animaux. Ils sont gravés en creux à même la roche, pour la plupart assez superficiel- lement, de sorte que l'estampage en est souvent fort difficile. Cependant j'ai pu prendre ceux de deux animaux : un Bison et un autre animal, dont le train de derrière semble être celui d'un Bovidé, tandis que la tête, un peu fruste, paraît être celle d'un cheval à la crinière courte et hérissée. La pho- tographie de ce dernier a pu être faite par un géologue de Périgueux, atta- ché à la Carte géologique de France, M. Charles Durand ; elle a été obtenue grâce à un éclairage intense (i4o bougies environ) et à une pose de cinq heures. Dans une prochaine campagne, nous photographierons ainsi les autres dessins. » Je compte donner, dans une autre Note, la description des diverses gravures, et revenir sur la question de leur ancienneté. Je me propose de traiter enfin, dans une Note spéciale, de la faune de La Mouthe, me bor- nant à dire aujourd hui qu'elle comprend des Insectivores, des Carnivores (Ours, Hyène, etc.), des Rongeurs, dont le Castor; des Pachydermes, des Ruminants, dont le Renne; des Reptiles du genre Rana, des Oiseaux, quelques rares Invertébrés terrestres et marins. Je dois signaler cependant ( 546 ) une pièce rarement trouvée dans les cavernes quaternaires habitées par l'homme : un fragment de dent paraissant provenir d'un Hippopotame. » Tels sont, brièvement résumés, les principaux résultats des fouilles que j'ai commencées au mois de juin 1895 et poursuivies depuis lors jus- qu'à ce jour sous les auspices de l'Académie; j'espère les mener à bien jusqu'à leur terminaison, malgré le nombre d'années qu'elles exigeront par suite des dimensions considérables de la grotte, » J'ajouterai que, pendant le cours de mes recherches, j'ai découvert, outre le gisement de la Micoque, sur lequel j'ai présenté, le 24 août der- nier, une Note en collaboration avec M. Chauvet, j'ai découvert, dis-je, une nouvelle grotte magdalénienne dans le voisinage de celle de La Mouthe, où j'ai commencé aussi des fouilles, ainsi qu'une grotte, également nou- velle, au Moustier, avec un squelette humain. » CORRESPONDAIVCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur /(S systèmes algébriques et leurs relations avec certains systèmes d'équations aux denrées partielles. Note de M. Etienne Delassus, présentée par M. Darboux. « Soit S un système d'équations algébriques, entières, homogènes et à m variables x,, x.,, . . ., x,„. ITT" » Si h l'opération -. — on fait correspondre l'opération F x x, on voit immédiatement que des monômes entiers peuvent, comme les dérivées partielles d'une fonction, former des enscmb/es canoniques, et de là résulte une méthode de réduction des systèmes algébriques à une forme cano- nique absolument semblable à celle que j'ai récemment donnée pour les systèmes différentiels les plus généraux ('). » Cette forme canonique S„ est caractérisée par m — i indices, jî,, ^.,, . . ., Pm_, et la comparaison avec la méthode donnée par Rronecker montre que ces indices sont précisément les degrés des facteurs successifs de la ( ' ) Delassus, Extension du théorème de Cauchy aux systèmes les plus généraux d'équations aux dérivées partielles {Comptes rendus, 3o mnrs 1896). ( 547 ) résolvante générale au système S, c'est-à-dire les degrés des diverses mul- tiplicités qui composent la solution générale de ce système. » Cette méthode n'offre que peu d'intérêt au point de vue de l'étude des systèmes algébriques, car on voit facilement qu'au fond ce n'est que la méthode de Kronecker dans laquelle on se serait assujetti à faire toutes les éliminations par le procédé de Sylvester, mais sa parfaite analogie avec celle que j'ai employée pour l'étude des systèmes différentiels permet de faire, entre ces deux sortes de systèmes, des rapprochements intéressants : )) Soit i un système différentiel et à une inconnue z, a m variables X-,, iTo, . . ., Xm, et dont chaque équation (!> =: o a pour premier membre une fonction linéaire, homogène et à coefficients constants des dérivées par- tielles d'un même ordre de z. » Soit S le système algébrique homogène et à m inconnues obtenu en remplaçant, dans toutes les équations $, chaque dérivée -y^ — " ^,„ par le monôme correspondant a;*'. . . a;""'. » Il y a entre 2 et S des relations très étroites. Par exemple, on sait depuis longtemps que toute solution «, «j . . . a,„ de S fournit pour 1 les solutions f{a,x, -I- «2 + >3:-o + . . . 4- «,„a7,„), /étant une fonction arbitraire. L'étude précédente va nous fournir d'autres relations. » La réduction simultanée de i et S à leurs formes canoniques montre en effet que 2 et S ont forcément les mêmes indices. Mais ces indices com- muns déterminent, d'une part, le nombre et la nature des fonctions arbitraires qui entrent dans l'intégrale générale de i et, d'autre part, les degrés des diverses multiplicités qui composent la solution générale de S; donc : )) Dés que, par un procédé quelconque, on connaît les degrés des diverses multiplicités qui composent la solution générale de S, on connaît, par là même, le nombre et la nature des fonctions arbitraires qui figurent dans r intégrale générale de 1. ■» Ou d'une façon plus précise, en prenant le langage géométrique et considérant les S comme des surfaces en coordonnées homogènes dans l'espace km — i dimensions : » La condition nécessaire cl suffisante pour que l'intégrale générale de 2 C. R., 1S96, 1' Semestre. (T. GXXIII, N" 14.) 7^ ( 548 ) conlienne p, fonctions arbitraires de m — i variables p2 » m — 2 » Pm-2 » 2 » P«-l » I » est que l'intersection complète des surfaces S se compose de Une multiplicité à m — 2 dimensions et de degré p, » m — 3 » p2 ï » 1 » p,„_2 » o » p,„_, ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la région de sommahililé d'un dévelop- pement de Taylor. Note de M. Emile Borel, présentée par M. Picard. « J'ai donné récemment une théorie de la sommation des séries diver- gentes {Comptes rendus, 3o décembre 1893, i3 janvier et 7 avril 1896; Journal de Mathématiques, 1896) ; dans ce qui va suivre, je suppose qu'on se serve uniquement, pour la sommation, de la fonction entière e", sans utiliser les généralisations que j'ai indiquées. » Etant donné un développement de Taylor, ordonné suivant les puissances de z, d est sommable dans toute région intérieure au polygone convexe obtenu comme d suit : on joint chaque point singulier de la fonction représentée au point s = o, on mène à chaque droite ainsi obtenue uneperpendiculaire par le point singulier correspondant et l'on supprime les portions du plan situées au delà de ces perpendiculaires, par rapport au point ;; = o. On voit que, si la fonction n'admet pas de point singulier de l'un des côtés d'une droite passant par le point :; = o, ce polygone n'est pas fermé, et la série est sommable dans une région infinie. » On peut utiliser cette proposition pour rechercher les points singuliers de la fonction, en particulier ceux qui sont situés sur le cercle de conver- gence. » Je me bornerai à la remarque suivante : Pour qu'une série de Taylor admette son cercle de convergence comme coupure, il est nécessaire et suffisant que sa région de sommahilité ne dépasse nulle part ce cercle. Comme appli- cation, considérons la série ^a.z'» ( 549 ) dans laquelle les exposants c„ sont des entiers croissants et les n„ des nom- bres quelconques. On montre aisément que, si l'on a k étant im nombre positif fixe, la série n'est sommable en aucun point extérieur à son cercle de convergence ; elle admet par suite ce cercle comme coupure. En prenant r„ =: n- et n„ ■= a", on retrouve un résultat dû à M. Fredholm. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sérothérapie anlistaphylococcique. Note cle M. Capman, présentée par M. Lannelongue. « De l'étude expérimentale des staphylocoques, que je poursuis depuis un an dans le laboratoire du professeur Mairet, et dont je compte publier prochainement le détail, je crois pouvoir déjà tirer les conclusions sui- vantes, au point de vue de la sérothérapie contre ces microbes. » Les staphylocoques, ensemencés dans du bouillon de bœuf peptonisé à I pour loo et légèrement alcalin, et maintenus à l'étuve à 37*' pendant quinze à vingt jours, en culture aérobie, donnent leur maximum de pro- duits toxiques. » La virulence du microbe s'atlénuant assez rapidement dans les cul- tures successives, il faut avoir soin de le régénérer de temps en temps en le faisant passer par l'animal le plus sensible. L'ordre décroissant de cette sensibilité est le suivant : lapin, cobaye, pigeon, chien. » Malgré un nombre très considérable de passages (j'en ai fait plus de cent cinquante en série continue), on ne peut pas arriver à obtenir avec les staphylocoques une virulence comparable à celle que possèdent, souvent d'emblée, d'autres microbes, tels que le bacille diphtérique, le strepto- coque ou le bacUle du tétanos. J'ai cependant expérimenté avec plusieurs races, recueillies en des foyers très divers, et mis en usage la plupart des moyens connus d'exalter la virulence des microrganismes. J'ai vérifié, en particulier, l'action de diverses substances (glucose, maltose, lactose, acide lactique, peptone, etc.) additionnées à des milieux de culture très variés, et injectées de toute façon aux animaux. Il serait trop long d'expo- ser ici les résultats de ces recherches. » Quant à la préparation des toxines, après avoir essayé les divers pro- cédés connus, filtration, chauffage, précipitation par les agents chimiques, j'ai donné la préférence à la filtration par la bougie Chamberland. ( 55o ) » Il faut employer de ces toxines des doses relativement élevées pour tuer les animaux en vingt-quatre heures. Mais leurs effets toxiques se manifestent même pour des doses très petites et inoculées sous la peau; les lapins, en particulier, s'ils ne succombent pas à un empoisonnement aigu, ne tardent pas à mourir de cachexie. » On peut reproduire avec les toxines la plupart des manifestations morbides que jirovoquent les microbes : œdème, suppuration, nécrose, septicémie, cachexie. Faits intéressants que je me contente de signaler actuellement, mais que je compte développer plus tard, plusieurs de mes animaux, nés dans le laboratoire et n'ayant jamais reçu autre chose que de la toxine de staphylocoques, ont présenté des paraplégies, des arthrites, des ostéomyélites absolument nettes. » Avec ces toxines filtrées, j'ai d'abord tenté l'immunisation chez le lapin. Mais ces animaux étant les plus sensibles à la toxine, comme au mi- crobe, il est très difficile de les vacciner assez fortement et surtout de les conserver. Aussi, après m'être simplement assuré de la possibilité de les immuniser, me suis-je adressé au chien, espèce plus résistante et d'ailleurs capable de me fournir une plus grande quantité de sérum. » Je procède par injections sous la peau de quantités minimes au début, puis pro- gressivement croissantes, de toxines filtrées. Lorsque j'ai éprouvé, par les premières injections, la puissance de réaction de l'animal, j'augmente la dose le plus possible afin de déterminer chaque fois le maximum de réaction. Je constate et je suis celle-ci en m'appuyant surtout sur les indications de température et de poids, et je ne fais de nouvelle injection que lorsque l'un et l'autre sont revenus à la normale, el s'y sont maintenus plusieurs jours. » Je suis arrivé ainsi à faire supporter à mes animaux des doses énormes de toxine. Je possède une chienne de aS'^s, dont l'immunisation a été commencée en février, qui a supporté récemment une injection massive de 600'^° de toxine, alors que deux chiens non vaccinés ont succombé rapidement l'un au dixième, l'autre au vingtième de cette dose. » L'immunisation des animaux est en rapport avec la quantité totale de toxine injectée. Il faut beaucoup de temps et beaucoup de toxine pour la réaliser à un degré suffisant, mais elle n'en est que plus stable. » Le sérum des chiens ainsi immunisés possède des propriétés bactéri- cides et antitoxiques plus ou moins actives suivant le degré de la vaccina- lion. Mais une condition essentielle, non seulement de son efficacité, mais même de son innocuité, c'est de ne pas l'extraire trop tôt : il convient d'attendre que la toxine ait pu être complètement digérée, sinon l'on s'expose à recueillir un sérum encore toxique. ^Fait curieux, et dont je ( 55i ) puis affirmer l'aiithenticité, ce sérum trop tôt recueilli peut même se trouver plus toxique que la toxine injectée. Tout me porte à penser que cet accrois- sement temporaire de toxicité est dû à une réaction particulière du foie. Quoi qu'il en soit, cette hypertoxicité du sérum, pendant les premiers jours qui suivent l'injection de toxine, peut acquérir de grandes proportions : dans un cas oîi j'ai saigné ma chienne deux jours seulement après la chute de la fièvre, j'ai constaté que le sérum ainsi obtenu était au moins cinq fois plus toxique que la toxine inoculée. On conçoit l'importance théorique et pratique de ces considérations. » Je saigne l'animal de quinze jours à trois semaines après le retour de la température normale. A ce moment, il a cessé d'être dangereux et il est devenu efficace. » Après m'être assuré que le sérum de chien non vacciné n'a qu'une action insignifiante sur l'inFection staphylococcique, j'ai expérimenté chez le cobaye et le lapin le sérum de chien immunisé. Il n'est pas plus offensif par lui-même que le sérum de chien normal, pourvu qu'on l'ait recueilli dans les conditions déjà énoncées. Quant à son efficacité thérapeutique, elle m'a paru incontestable, que je l'aie injecté comme préventif ou comme curatif, contre la culture ou contre la toxine. Naturellement, sa puissance d'action, c'est-à-dire les doses à employer, varient avec les conditions dans lesquelles on l'applique; il faut, pour prévenir l'infection, une dose moindre que pour la guérir; la toxine est plus facilement annihilée que la culture; l'infection sanguine d'emblée réclame des doses plus massives que n'en exigent les lésions locales; enfin, la dose varie avec la virulence du microbe employé, et avec la race, l'âge et l'état de santé antérieur des animaux mis en expérience. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Surlesfèves. Note de M. Ballakd. « 1. Les fèves d'Artois, de Bourgogne, de Bresse, de Lorraine, de Vendée, du Midi de la France, de Rœnigsberg, d'Egypte, d'Algérie et de Tunisie, les seules variétés que nous ayons examinées, diffèrent, de premier abord, par la forme, la nuance et le poids. » On a, suivant la grosseur : » Fèves du Midi. — loo fèves pèsent au maximum 24os'' et au minimum loSs"". Grosses fèves larges et plates, de nuance plus ou moins fauve, assez uniforme. » Fèves d'Algérie et de Tunisie. — Poids maximum de lOO fèves i85s''; poids mi- ( 552 ) nimum 676'. Fèves plates, de moindre dimension que les précédentes; nuance moins foncée, parfois leintée de vert. » Fèves de Vendée. — Poids maximum 104^''^ poids minimum ffi"'. Moins larges et plus épaisses. Nuance allant du jaune verdàlre au brun foncé. » Fèves d'Artois. — Poids 68"'" à 27^^. Petites fèves, plus corsées que les précédentes, même nuance. » Fèves de Bresse. — Poids 6j^' à 42?''. Moins longues que les fèves d'Artois. » Fèves de Bourgogne et de Lorraine. — Poids 65?"' à 17?^. Mélange de fèves brunes et de fèves noires; ces dernières plus petites et plus brillantes. » Fèves d'Egypte. — Poids 80?'' à Sis^. Mélange de fèves brunes et de fèves noires, se rapprochant, par leur forme assez arrondie, des fèves de Bourgogne et de Lorraine. » Fèves de Kœnigsherg. — Poids 49"'" à Sos'"; petites fèves rondes, de grosseur assez uniforme, de couleur très brune, à surface miroitante. » 2. L'eau, les matières azotées, les matières grasses, les matières sucrées et amylacées, la cellulose et les cendres s'y rencontrent dans les propor- tions suivantes : Minimum Maximum pour 100. pour 100. Eau 10,60 i5,3o Matières azotées 20,87 26,. 5 1 » grasses 0,80 i , .5o » sucrées et amylacées. 60,89 58, o3 Cellulose 5,24 7 , 86 Cendres 2 , 06 3,26 » L'acidité est entre o5'',o47 et oS'',o87 pour 100. » Les cendres sont fusibles, solublesdans l'acide nitrique et fortement phosphatées. » 3. L'amande, y compris l'embryon, est dans la proportion de 84,60 à 88,40 pour 100. L'enveloppe est représentée par iis%6o à i5e'',4o, et les germes seuls par i^"', 5o à i^S75 pour 100. » 100 germes pèsent de 28^78 à S^^ôo, soit de 28 à 36 germes par gramme. )) 4. Les fèves décortiquées à la main (amande et embrvon) ont donné : Minimum Maximum pour 100. pour 100. Eau 10,20 1 2 , 60 Matières azotées 24,56 3o,o6 « grasses i , o5 i , 5o » sucrées et amylacées 52,23 59,46 Cellulose 1 ,02 1 ,70 (^endres 2,00 2,90 » L'acidité est moins élevée que dans les fèves entières (o,o35 pour loo). ( 553 ) w 5. La composition des enveloppes est assez uniforme. Il n'y a pas d'amidon. Les matières de nature cellulosique dominent : elles sont ac- compagnées de matières tanniques et de matières colorantes, qui prennent une belle teinte rouge lorsqu'on traite les enveloppes par l'acide chlorhy- drique dilué pour eu effectuer le dosage du ligneux (cellulose résis- tante). Pour 100. Minimum. Maximum. Eau 9,8o II, 8o Matières azotées 3,i4 4)45 » grasses 0,12 0,90 » extractives . . . 34,56 45,77 Cellulose résistante.. . . 35, 90 49>7o Cendres 2,10 2,60 » 6. Les germes, comme on le voit par l'exemple cité plus loin, sont presque aussi azotés que les germes de blé, mais bien moins riches qu'eux en matières grasses. » 7. Les grosses fèves plates, chez lesquelles l'enveloppe est généra- lement en proportion plus élevée que dans les petites fèves, sont aussi moins azotées. Ainsi on a trouvé dans les variétés énumérées plus haut : Matière azotée pour 100 à l'état normal. à l'état sec. Fèves d'Egypte 26, 5i 29,72 — de Bresse et Lorraine 25, 4o 28,76 — de Kœnigsberg 24,18 27,44 — d'Artois 23,87 27,43 — de Vendée et du Midi 23, 3 1 26,62 — d'Algérie et de Tunisie 20,96 23,66 » Dans les fèves décortiquées à la main on a, à l'état normal, de 24 à 3o pour 100 de matière azotée et, à l'état sec, de 27 à 34 pour 100. » La fève, surtout après décortication, représente donc une denrée ali- mentaire des plus azotées. Sa valeur nutritive est d'ailleurs établie depuis longtemps. Pline rapporte que les peuples du nord de l'Italie en faisaient le plus grand usage et la mêlait à tout ce qu'ils mangeaient : « faba sine qua nihilconficiunt » {Hisl. iiat., lib. XYIII). » La préférence donnée en France à la fève d'Egypte ('), parles fabri- (') Sur 28 24i456''sdeféves importées en France, en 1895, il en est venu 2363o575''s ( 'M ) canls de farines de fève et de fèves décortiquées, est justifiée par l'état de siccité de cette denrée, sa richesse en azote, sa forme qui se prête bien à la décortication mécanique, el aussi par l'absence de plus en plus remarquée, sur les grands marchés, des fèves de Bourgogne, de Bresse et de Lorraine. » 8. Voici quatre analyses qui donnent une idée exacte de la répartition des éléments dans les diverses parties de la fève. Il s'agit de fèves du Midi, venant de Bayonne. Fèves entières. Eau 11,10 Matières azotées 22,90 » grasses 0,92 » sucrées et amylacées. ... 54, >i Cellulose 7 1 68 Cendres 3 , 24 100,00 Germes (1,73 p. 100). Eau 8 , 90 Matières azotées 34, 10 » grasses 2 , 80 » extractives 49 > 44 Cellulose résistante 0,76 Cendres 4 > 00 .\mandc (83,17 p. 100). 10,90 26,98 1,12 56,74 1 , 16 3, 10 I 00 , 00 Enveloppes (i5, 10 p. 100). 9,80 3,44 0,25 34,56 49.70 2,25 1 00 , 00 M. B. BouKTEÏEFF adrcsse une réclamation de priorité au sujet de la Communication de MM. Binet et Courtier sur la « Névro-psychose », et quelques observations relatives à l'action des rayons X sur les microbes et les maladies infectieuses. (Renvoi à l'examen de MM. Marey et Potain.) La séance est levée à 4 heures. J. B. d'Egypte, ii54202''5 d'Algérie et i i64256''s de Tunisie. Le reste a été fourni par l'Au- Iricbe, la Turquie, l'Alleinagne, l'Espagne et les Pays-Bas. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4*. Duu fables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annue it part du i" janvier. d Le prix de C abonnement est fixé ainsi qiiil suit : ^ Paris : 20 fr. — Départements : 3C fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Igen. ilger . Imiens. Ingers. layonne.. lesançon fardeaux, lourges. . Ires t. atn ... . 'hambery. . 'herbourg. 'termont-Ferr.. U»" i I ^ mat j renoble a /iocAelle. s Havre . . ille. chez Messieurs : Michel et Médan. Cbaix. Jourdan. ' Ruir. Courlin-llecquet. Germain el Grassin. Lachèse. Jérôme. Jacquard. Avrard. Feret. Muller (G.). Renaud. Lefournier. F. Robert. J. Robert. V- Uzel Carolï. Massif. Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. Lamarclie. Ratel. Roy. Lauverjal. Crepin. Drevet. Gralier el C'*. Foucher. Bourdignon. Dombre. Vallée. Quarré. Lorient. Lyon . Marseille. . . Montpellier chez Messieurs : \ Baumal. ( M"« Texier. Bernoux et Cumin Georg. ( Cole. Chanard Vitte. Ruât. ) Calas. f Goulet. Nantes Nice. . . . Poitiers. ■ Moulins Maniai Place. / Jacques. Nancy . Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Loiseau. Veloppé. Barma. Visconti et G''. Nîmes Thibaud. Orléans Luzcray. Blanchier. Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Girard (M""), j Langlois. ( Lcslringant. Chevalier. ( Bastide. Bocliefort . ■ Rouen S'-Étienne . Toulon Toulouse.. j Humcbe. j Gimcl. Privât. 1 Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. ( Lemaître. Valenciennes.. imsterdam itliènes. . . Barcelone. Berlin. Berne Bologne . Bruxelles. . Buchaiest. . Budapest Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague. .. . Florence Gand . , Gênes Genève. . La Haye. Lausanne. Leipzig. Liège. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen '' el G''. Beck. Verdaguer. Asher el G". I Dames. I Friediander el fils. Mayer el Muller. Schmid, Krancke el Ci*. Zauiclielli. Ramiol. Mayolezet Audiarte. Lebègue el C'°. Solsclieck et C°. ( Carol ) Millier. Kilian. Deighlon, BellelG". Cammermeyer. Ouo Keil. Hosl el fils. Seeber. Hosle. Beuf. Gherbulioz. Georg. Stapelmohr. Belinfanle frères. Benda. Payol Barlh. Brockhaus. Lorcnlz. Max Riibe. Twielmeyer. Desoer. Gnusé. chez Messieurs : i Dulau. Lo''dres Hachette et C- 'nuII. Luxembourg. . . V. Buck. / Libr. Gulenberg. .Madrid ' '^°'"° y f"ssel. I Gonzalés e hijos. ', F. Fé. .Milan j '^'^'^'-^ '"'•'-''■«^ ' Hœpli. Moscou Gautier. I Furchheim. 'Vaples Marghieri di Gius ! Pellerano. i Dyrsen et Pfciffer. A'eiv- f'ork , Stechert. ' Weslerinann. Odessa. Rousseau. Oxford Parker et G" Palerme Clausen. Porto Magalhaés el Moiijz. Prague RIvnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loesclieret C". Rotterdam Kramers el fils. Stockholm Samson et Wallin \ Zinserling. ( Woiir. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosen berg el Sel I ler Gebelliiier el Wolfl Rome . S'-Petersbourg. . Turin . Varsovie Vérone Drucker. j Frick. i Gerold el C". ZUrich Meyer el Zeller Vienne . . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l^àSl. -~ (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i8â3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 18C6 à 3i Dccenibio 1S80.) Volume in-4''; 1889. Pi'ix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : l'orne I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DerbéscI A.-J.-J. SoLitii. — Mémoire sur le Calcul des Perturba lion» qu'épruuvenl le; imètes, par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sut le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières asses, par M. Claide Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Bemeden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iSâo par l'Académie des Science: ur le concours de i853, el puis remise pourcelui de i856, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bbosn. In-4°. avec 27 planches; i86i.. . 15 fl. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentes par divers Sarants à l'Académie des Science»- .T 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance du o octobre 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBUES. ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. MM. lii:nfiii:i,ijT el \ii:illi;. — Ktclierclies sur les iji'opriclés CNplosivcs de l'acétylène. 023 M. II. Poi\o.\r.i:. — IScinarqucs sur une ex- périence de .M. liirkeland 53o .MM. L.vNNiaoNOiF et AcinuD. — Sur les infections provoquées par les bacilles du groupe Proteiis et sur les propriétés agglu- tinantes du sérum dans ces infections.... 533 Pages. M. .\i). Cii.MiN. — TrulTes ( Terfàs) de Grèce: 7'er/ezia Gennadii 6.37 .M\I. \V. Rams.vy et J.-N. Collie. — Correc- tion à une Note précédente, sur l'homogé- néité de l'argon et de l'hélium o\2 M. .Vlbf.ht G.wnuY. - Heniari|ues sur les découvertes paléontologiqucs faites à Ma- dagascar par M. Forsyth Major -l'iJ MEMOIRES LUS. M. V.. lîivii.Ki:. — La grotte de I.a Moutlic. j',3 CORUESPONDANCE. M. JÏtiennl DiiLASsus. — Sur les systèmes algébriques et leurs relations avec cer- tains systèmes d'équations aux dérivées partielles 546 M. K.Mii.K HoREL. Sur la région de som- uiabilité d'un développement de Taylor.. 5'|S M. C.M'M.vN. — Sérothérapie antistaphylo- coccique 3^9 .M. B.\i.i..\ND. Sur les fèves 55i .M. B. lioLKTEÏnrr adresse une réclamation de priorité au sujet de la Communication de iMM. fiinet et Courtier sur la « Névro- psychose 1' Î54 PARIS. — IMPIUMKKIE GAUTHIER-VILLAUS, ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. /.r Cêrant .* GAUTUlslt- ViLLAiiS. OCf311896 1896 Sd^^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK rain. liBS HBCRGTiàlRES PEHPÉTUEIiS. T03IE CXXIII. NM5 (12 Octobre 1896) PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. "^1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaiies des séances de i' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article \". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Eapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Eapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les INIembres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'iiDjiression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadé sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra' ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. I \ Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so| tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Article 3. ; Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temj le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterez actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a leurs; il n'y a d'exception que pour les Ra[)ports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fs un Rapport sur la situation des Comptes rendus api l'impression de cliaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le , avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante j on ^. 1696 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 OCTOBRE 1896, PRÉSIDÉE PAR M. A. CHATIN. MEMOIRES ET C031MUIVICATI0NS DES MEAIBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Éléments elliptiques de la comète Giacobini, Note de M. Perrotix. « Les éléments paraboliques relatifs à cette comète et publiés dans les Comptes rendus du 21 septembre dernier n'ayant pas permis de représen- ter les observations faites ultérieurement, nous avons dû, pour y satisfaire, recourir à l'hypothèse d'une orbite elliptique. » Voici les éléments déduits des observations faites les l\, 12 et 27 sep- tembre dernier au grand équatorial de l'observatoire de Nice : . Epoque : 1896 sept. i5,5 t. m. de Paris. M = 353°. 3127,9 xs = 334. 18.47,7 1 0=1193.34.34,4 [ écliplique et équinoxe de 1896,0. j = 1 1 .20. 32,o j (p = 35.50.19,3 loga = 0,544- 1 14 C. R., 189(3, 2« Semestre. (T. CXXIII, N- 15.) 73 ( 556 ) » Ces éléments montrent que la comète est à courte période, et que la distance aphélie est voisine de l'orbite de Jupiter. Il est intéressant de les comparer à ceux de la comète Faye. » Nous reviendrons j^lus tard sur ce sujet lorsque de nouvelles observa- lions eu auront confirmé l'exactitude. )) I,es calculs ont été faits, à la fois, par M. Giacobini et par moi. » CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume intitulé : « Calcul des différences », par M. ^4.- A. Marhoff, membre de l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, traduit en allemand par MM. Th. Friesendorff et E. Prûmm. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l extension aux fonctions entières d' une pro- priété importante des polynômes. Note de M. Emile Rorel, présentée par M. É. Picard. [iogKor. a étant un nombre réel plus grand que un. » On déduit aisément de là une généralisation très étendue d'un théo- rème de M. Picard, dont j'ai donné récemment une démonstration nouvelle (^Comptes rendus, ii mai 1896). ( 557 ) » Désignons par G(s) une fonction entière et pare'^^'"> la plus grande va- leur de son module pour 1 = 1=-^ /". Soient, d'autre part, A(s) et 6(2) deux fonctions entières sans facteur commun et e+>'' le maximum de leur module pour |s|^/-; nous supposons ces fonctions A et B assujetties à l'unique condition d'être telles que les fonctions

i [° Ma première remarque est relative à la détermination du point de congélation réel par une méthode de convergence. J'ai écrit : « que latem- » pérature de convergence t^ déterminée par M. Raoult comportait une )i erreur systématique, parce qu'elle correspondait à une vitesse de refroi- ■1 dissement nulle de la solution originelle, ou si l'on veut à un régime per- » manent établi avec cette solution en surfusion et le réfrigéi'ant, et qu'elle » devi'ait plutôt correspondre à un régime permanent établi avec la solu- 11 lion congelée et le réfrigérant ». Dans sa dernière Communication, ( 558 ) M. Raoult adopte cette remarque, et il appelle température coni>ergente celle température de régime permanent. De plus, il abandonne sa méthode de détermination du point de congélation à l'aide de la mesure des vitesses de refroidissement, et il admet que l'abaissement vrai doit correspondre au cas où la température convergente (ou de régime permanent) se confond avec le point de congélation, et où le rayonnement est nul. Or cette idée se trouve encore dans ma première remarque, laquelle est mise à profit par M. Raoult lui-même ( ' ). 1) Nous sommes maintenant d'accord sur les conditions nécessaires pour obtenir le point de congélation vrai d'une solution; mais nous ne le sommes pas encore sur les moyens à employer pour réaliser le mieux possible ces conditions. )) Je reprocherai à la méthode de M. Raoult de ne pas réaliser la condi- tion de rayonnement nul : en effet, lorsque la température convergente se confond avec le point de congélation, le réfrigérant est à une température plus basse de o°, 25. Pour avoir un rayonnement nul, il faudrait supprimer toute cause de réchauffement dont l'effet doit être annulé par ce rayonne- ment : d'abord, préserver complètement l'éprouvette cryoscopique à sa partie sujjérieure contre tout apport de chaleur extérieure, et, cela étant obtenu, il faudrait réduire au minimum l'agitation, comme je l'ai écrit. L'équilibre entre la glace et la solution se rapprocherait ainsi le plus de l'équilibre théorique où les corps sont en repos. M. Raoult critique ma méthode, parce que je cherche à opérer dans ces conditions; il voit là la source de graves erreurs. » 2" La troisième remarque est l'énoncé de faits expérimentaux : la loi de Blagden ne peut être admise dans la cryoscopie de précision; » 3" La deuxième remarque montre que, si l'écart /^ — /, est propor- tionnel à la concentration, on arrive à une relation très discutable : cette remarque n'a pas été considérée par M. Raoult; » 4° J'avais conclu, d'après cela, que la relation n'était pas justifiée. Pour répondre à cette quatrième remarque, M. Raoult aj)plique ses résultats expérimentaux à la vérification directe de cette rela- tion. Si cette vérification était parfaite, elle n'entraînerait pas la fausseté de (•) Voir aussi : Recherches sur la congélation des solutions aqueuses étendues, p. 36 el 52. (559) la deuxième et de la troisième remarque; la deuxième étant indiscutable, la troisième n'en serait établie que plus solidement ; 5° La cinquième remarque est résumée dans la relation ou («) c,-Co:C„ = ,.', :[CoK-c„(p(0], à laquelle M. Raoult oppose la suivante : {b) C, — C,:C, = q. » Or, les valeurs de C, — Co données par M. Raoult sont inférieures à o°, 006. Elles présentent avec celles de C„q des différences dépassant o", 001 (0°, ooi4) qu'il attribue à des erreurs d'observation, c'est-à-dire que, dans quatre cas sur six, les valeurs de C, — Co sont du même ordre de grandeur que les erreurs qu'elles peuvent comporter. La vérification de la relation (b) ne peut donc pas être considérée comme établie. » J'ai l'espoir de communiquer dans quelque temps à l'Académie les résultats de mesures directes de la pression osmotique : ils seront, je crois, d'une grande importance dans le débat qui fait l'objet de cette Note (' ). » THERMOCHIMIE. — Recherches thermiques sur le cyanamide. Note de M. Paul Lemoult. « Le cyanamide GAzAzH- est un corps fort important, à cause de ses relations avec l'urée, à cause de sa constitution et en raison des nombreux produits de polymérisation auxquels il donne naissance. » Je l'ai préparé, en assez grande quantité, en désulfurant la sulfo-urée à l'aide de l'oxyde de mercure; l'opération, qui réussit très bien en prenant les précautions indi- quées par Drechsel, donne une solution de cyanamide. Par évaporation, on obtient une masse solide; il est difficile d'éviter, pendant cette évaporation toujours assez lente, la formation de dicyandiamide (CAzAzH-)-, et la chute de poussières qui donnent au produit une teinte d'un gris sale. Je l'ai purifié par filtration; le cyana- mide fondu traverse un tampon de coton et il est recueilli dans une atmosphère desséchée où il se solidifie; les matières solides en suspension sont arrêtées, ainsi que le dicyandiamide qui fond seulement à 2o5°. Le corps ainsi obtenu fond à 42° en un liquide parfaitement limpide, légèrement jaunâtre; par refroidissement, il se solidifie (') Ce travail a été fait au Laboratoire de Recherches physiques de la Sorbonne. ( 56o ) en une masse compacte de cristaux, incolores, totalement solubles dans l'éther. J'en ai vérifié la pureté en y dosant l'azote par la méthode de Dumas. Azote trouvé \ ^'„ Azote calculé 66,66 ( 66, 8i » En raison de son aptitude à se polymériser, j'ai dû déterminer le poids moléculaire du produit employé; sa cryoscopie dans l'acide acétique m'a donné 43, 2 au lieu de 42. » Je me suis servi de cet échantillon pour évaluer les constantes thermo- chimiques du cyanamide. » Sa chaleur de combustion a été déterminée au mo3en de la bombe calorimé- trique; en raison de l'extrême rapidité avec laquelle le cyanamide absorbe la vapeur d'eau, j'ai enveloppé le corps à brûler dans un petit sac en coton azotique (fabriciué avec du coUodion) et je me suis assuré de l'efficacité de cette protection pour la durée d'une expérience. Voici, rapportés à is''^ les résultats des combustions : 4090,6 4069,3 4097,6 4 '02, 8 Moyenne : 4090*^"' par gramme. » D'où l'on déduit, pour la molécule, les nombres suivants : A volume A pression constant. constante. Chaleur de combustion 171^"', 78 171*^^', 5 » de formation (à partir des éléments). 8'^^',4 8*^^', 2 )) Le cyanamide est donc un composé cndothermique; et ceci corres- pond bien à sa grande instabilité, qui se manifeste par une tendance très marquée à la polymérisation, en dicvandiamide et cyanuramidc. » J'ai déterminé également la chaleur de dissolution dans l'eau du cyanamide. » J'ai fait un grand nombre de déterminations très concordantes; le nombre — 3'^''',59 rapporté à une molécule est la movenne de 8 expériences dont les résultats extrêmes sont — ^3,67 et — 3,55. Les dilutions extrêmes étaient 7"' et i5''' par molécule; la dilution, dans ces limites, n'influence pas le phénomène. » Des résultats précédents, on déduit : C + Az^+H^^CAz'ilI^ sol — 8cai,4 CAz^II^diss — i2C"i M 11 est à remarquer que c'est surtout en solution que le cyanamide est le moins stable. Les résultats numériques précédents permettent aussi ( 56i ) d'établir l'équation complète du phénomène principal qui donne nais- sance au cyanamide. CS(AzIP)2diss. + HgOpréc.= HgSpréc.+ H2»liq.-hCAz^H2diss +25c='i,2 20,9 ^''^ '°'*' ^9 ~ '^ )) Cette réaction produit en effet un dégagement de chaleur fort appré- ciable. » De même l'hydratation du cyanamide jwur sa transformation en urée dégagerait 20*^"', 2 à l'état dissous. M La chaleur de dissolution du cyanamide dans divers acides étendus et notamment dans l'HGl, est la même qu'en liquide neutre; j'ai trouvé — 3C''i,56 et — 3'^^',57; les acides étendus sont donc sans action sur le cyanamide; on a bien décrit cependant une combinaison chlorhydrique CAz-H-, 2HCI, mais elle ne se forme pas dans les conditions indiquées. » Il en est tout autrement pour les alcalis; la dissolution du cyanamide dans la potasse étendue, par exemple, produit un faible dégagement de chaleur; il y avait lieu d'étudier la neutralisation du cyanamide dissous par les alcalis également dissous. » 1° Potasse. — Quand on ajoute, à 1 molécule de cyanamide dissous, i molécule de potasse dissoute, ou observe un dégagement de chaleur de +3'^"', 72 (moyenne entre 3,71 et 3,73); l'addition d'une seconde molécule produit un elTet à peinj! appré- ciable, de 0^=1,1; un excès de potasse ne produit aucun elTet thermique. La neutralisa- tion en une seule fois, par addition de 2 molécules de KOH, m'a donné -I- 3c^',9. J'ai tenté une autre vérification, en dissolvant le cyanamide solide dans un grand excès de potasse; le dégagement de chaleur varie entre o'^-'',i7 eto'^''',23, moyenne o'-"', 2, ce qui donne, pour chaleur de neutralisation des substances dissoutes, le nombre +3*^"', 79 (3,59-1-0,2). » 2° Soude. — Les résultats sont tout à fait du même ordre de grandeur : Cal v" molécule de soude 3,55 \ 2° » o,o5 > -H 3'^='', 6 3° » 0,00 ) » La dissolution du cyanamide solide dans un excès de soude ne donne lieu à aucun phénomène thermique; la neutralisation dégage donc -1-3'^"', 6. » 3" Ammoniaque. — Les résultats ne présentent avec les précédents que les diffé- rences habituelles entre l'alcali volatil et les alcalis fixes. Le cyanamide solide dissous dans l'ammoniaque absorbe — 2''''', 21; ce qui donne, pour chaleur de neutralisation, le nombre H- jC^i^SS. » Il résulte de ces expériences que le cyanamide en solution aqueuse ( 562 ) se comporte comme un acide, dont l'énergie est comparable à celle de l'HCy. Il semble donc que les deux hydrogènes typiques du cyanamide sont différents. En réalité, tous deux sont remplaçables par des métaux monovalents; mais on sait aussi que le sel disodique, par exemple, décom- posé par l'eau se transforme en sel monométallique et en soude. Cela suffit pour expliquer les différences que je signale plus haut entre les 2 H du cyanamide. » ANATOMIE ANIMALE. — Étude du système nerveux sus-intestinal (stomato- gastrique) des Orthoptères de la tribu des Mecopodinte (Platyphyllum giganteum ('). Note de M. L. Bordas, présentée par M. Edmond Perrier. « Le système nerveux jM5-m?ej^j«a/(stomato-gastrique) n'a été, chez les Mecopodinœ, l'objet d'aucune recherche. Ce système est pourtant très dé- veloppé dans la plupart des genres qui composent cette tribu. Nous l'avons étudié chez une espèce géante, mesurant 63""" de longueur, le Platy- phyllum giganteum (^). Chez cette espèce, le système sus-intestinal (sto- mato-gastrique) comprend un ganglion frontal, un ganglion œsophagien ou hypo-céréhral, une paire de ganglions latcro-œsophagiens et deux gan- glions intestinaux placés à la face postérieure du jabot. Ces divers ganglions sont reliés entre eux par plusieurs cordons nerveux dont les principaux sont : le nerf récurrent impair ou antéro-médian et les deux nerfs récurrents pairs ou latéro-postérieurs. Le grand nombre des centres nerveux et les multiples branches qui en partent indiquent suffisamment que ce système doit jouer un grand rôle dans l'accomphssement des fonctions digestives et principalement dans les mouvements spéciaux que doivent exécuter le jabot et surtout le gésier pour la trituration complète des aliments. )) Le système nerveux sus-intestinal du Platyphyllum giganteum débute par le ganglion frontal, qui est rattaché aux connectifs œsophagiens par deux racines. Chaque racine naît du conneclif, au-dessous du cerveau, à peu près vers la région médiane de l'œsophage. Elle se dirige en avant, (') Extrait d'un Trn\ii\ : Système neri'eux siis-intcslinal des Orthoptères, fait au Muséum (laboratoire de M. le professeur Edm. l'errier). (') Cet échantillon, ainsi que beaucoup d'autres, m'a été très obligeamment fourni par M. Ch. Brongniart, Assistant au Muséum. ( 563 ) en s'insinuant à travers la couche musculaire reliant l'œsophage aux parois voisines. Après un court trajet horizontal, chaque racine se relève légè- rement, s'applique contre les parois œsophago-pharyngiennes, passe peu à peu vers la face dorsale de l'organe et pénètre ensuite dans le ganglion frontal. Ce dernier a une forme ovoïde, est légèrement homhé en avant, aminci et conique en arrière et renflé sur ses deux faces supérieure et inférieure. Son extrémité postérieure, légèrement conique, donne nais- sance à un gros tronc nerveux cylindrique, apparaissant très nettement au-dessus des parois pharyngiennes et constituant le nerî récurrent impair, ou médio-antérieur. Ce dernier, après un trajet de 3™™ à 4°""» pénètre, sans se ramifier, dans le ganglion œsophagien. » \^e ganglion œsophagien ou hypo-cérébral est une masse nerveuse volu- mineuse, à face supérieure convexe, de forme quadrangulaire et de laquelle partent de nombreuses ramifications, dont les plus importantes sont deux branches latérales qui, après avoir formé au-dessus de l'œsophage une sorte de plexus, vont pénétrer dans les ganglions latéroœsophagiens . Ces derniers, appliqués contre les parois latérales et inférieures de l'œsophage, affectent une forme sphérique et ont une teinte blanchâtre. De leur face externe naissent deux branches qui se dirigent, en se ramifiant, l'une en avant et l'autre en anùère. Enfin, des cornes postérieures du ganglion hypo-ccrèhral naissent deux gros troncs nerveux constituant les nerfs récur- rents pairs ou laléro-postérieurs. Ces deux cordons suivent les parois laté- rales du jabot auxquelles ils sont étroitement fixés. Ils ne présentent, sur leur trajet, aucun renflement ganglionnaire, mais émettent, de part et d'autre, de nombreuses branches, de dimension variable, qui vont innerver les parois supérieures et latérales de l'organe et plusieurs grappes de glandes salivaires. Arrivés vers l'extrémité postérieure du jabot, ils décri- vent une légère courbure et continuent leur trajet sur les parois latérales du pédoncule du gésier, où ils ne tardent pas à pénétrer dans les ganglions intestinaux. » Les ganglions intestinaux sont pairs, symétriques par rapport à l'axe du tube digestif et fixés en un point situé au tiers antérieur du pédoncule du gésier. Ils sont blanchâtres, ovoïdes et émettent, de chaque côté, plusieurs branches qui vont se ramifier sur les parois latérales du pédoncule et la portion postérieure du jabot. Une branche issue de la partie postérieure de chaque ganglion intestinal se dirige en arrière en parcourant les parois latérales du gésier. Arrivée au point d'insertion du cœcum intestinal avec le tube digestif, elle se ramifie et donne quatre branches principales, dont G. R., iSijG, 2» Semestre. (T. CXXIII, N° 15.) 74 ( 564 ) deux vont innerver l'extrémité antérieure de l'inlestin moyen. La troisième, à direction interne, se distribue sur les parois postérieures du gésier, et la quatrième monte le long des parois du cœcuni intestinal, auquel elle envoie de nombreux filaments nerveux d'une extrême ténuité. » La séance est levée à 3 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçis dans la séance du 5 octobre 1896. Annales de l' observatoire d' Astronomie physique de Paris, sis parc de Meudon (Seine-et-Oise), publiées par M. J. Janssen, Directeur de l'observatoire. Tome L Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; i vol. in-4°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart, MoissAN. Octobre 1896. Tome IX. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; I fasc. in-8°. Bulletin de la Société \gèologique de France. Tome XXIV. 1896. Juillet 1896. Paris; i vol. in-8°. Bulletin de V Académie de Médecine, publié par M. J. Bergeron, Secrétaire perpétuel, et M. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du 20 septembre 1896. Paris, Masson et C'*; i fasc. in-8°. Annales de la Faculté des Sciences de Marseille, publiées sous les auspices de la Municipalité et avec le concours du Conseil général des Bouches-du- Rhône. Tome VII. Paris, G. Masson, 1896; i vol. in-4*'. Rapport sur les travaux du Conseil général de salubrité et des Conseils d'arrondissement du département du Nord pendant l'année 1895, présenté à M. le Préfet du Nord, par M. Thibaut, Secrétaire général, Inspecteur de la salubrité. Professeur agrégé à la Faculté de Médecine. Lille, L. Danel, 1896; I vol. in-8°. The geographical Journal, including the Proceedings of the royal geogra- phical Society. Oclobcr 189G. London, Edward Stanford ; i vol. in-8'\ Records ofthe bolanical Sutrey ofindia. Volume I. N" 7. A Note on indian ( 565 ) Wheat-Rusts, by D.-D. Cunningham and D. Prain. Calcutta, 1896; I fasc. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du 12 octobre 1896. Bulletin astronomique, publié sous les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. F. Tisserand, Membre de l'Institut, avec la collaboration de MM. G. BiGouRDAN, O. Callandreau et R. Radau. Septembre 1896. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1896; in-8°. Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié par E. Mascart, Directeur du Bureau central météorologique. Année 1896, juin-juillet. Paris, Gauthier-Villars et fils, 189G; 2 fasc. in-4''. Bulletin de la Société d' Encouragement pour V Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. T. Collignon et Aimé Girard. WO. Tome I; 5" série. Paris, 1896; i vol. gr. in-4°. Table de triangulaires de 1 à 100 000, suivie d'une Table de réciproques des nombres, à cinq chiffres, de i à 100 000 et d'une Table de sinus et tangentes naturels variant de 3o" en 3o" de 0° à 90°, avec texte explicatif, par A. Arnau- DEAU, ancien Élève de l'Ecole Polytechnique, etc. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; I vol. in-8°. Revue maritime, couronnée par l'Académie des Sciences. Septembre 1896. Paris, L. Baudoin; i vol. in-8''. Recueil de Médecine vétérinaire, publié par le Corps enseignant de l'Ecole d'Alfort. Tome III. N*^ 18. 3o septembre 1896. Paris, Asselin et Houzeau; I fasc. in-8°. Bulletin de la Société chimique de Paris. 5 octobre 1896. Paris, Masson et C*% 1896; I fasc. in-8°. Annales de la Faculté des Sciences de Marseille. T. VI; fasc. I, II, III. Mar- seille, Barthelet etC'"; 3 fasc. in-4°. Mémoires et Compte rendu des travaux de la Société des Ingénieurs civils de France. Bulletin de septembre 1896. Paris, 1896; i vol. in-8°. Bulletin de la Société philomathique de Paris. Tome Vil. N° 1. 1893-1896. Paris, 189G; I fasc. in-8". Journal du Ciel, couronné par l'Académie des Sciences. Bulletin de la Société d'Astronomie. Notions populaires d'Astronomie pratique. Novembre 1896. Directeur: Joseph Vingt. Paris, 1896; i fasc. gr. in-8''. Revue scientifique. 4® série. Tome VI. 10 octobre 1896. Paris, Chamerot et Renouard, 1896; i fasc. in-4". ( 566 ) Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par l'Académie royale de Médecine de Belgique. Cinquième fascicule. Bruxelles, Hayez, 1896; I fasc. in-S". Differenzenrechnung, von K.-A. Markoff, Professer an der kaiserlichen Universitiit zii Sl-Petersburg. Mitglied der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften zii St-Pelersburg. Leipzig, i8yG; i vol. gr. in-8''. (Présenté par M. Hermile.) l On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VlU^AllS ET FILS, , Quai des Grands-Augusiins, n° 53. 5 Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-i'. Deui Îbles, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qi^il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. chez Messieurs : fe/t Michel et Médan. ÎChaix. Jourdan. Ruff. niens Courtln-Hecquet. ( Germain etGrassin i Lachèse. lyonne Jérôme. •■tançon Jacquard. / Avrard. trdeaux ! Feret. ( Muller (G.). >urges Renaud. iLefournier. F. Robert. J. Robert. V» Uzel Caroff. 2en Massif. hambery Perrin. herbourg J ,, ■'' I Marguene. •est. lermont-Ferr.. Juliot. Ribou-Collay. I Lamarche. !/on Ratel. (Roy. ( Lauverjat. ouai ■■ ( Crepin. Drevet. Gratier et C'». I Rochelle Foucher. Bourdigaon. Dombre. me !^""'^'=- ( Quarré. renoble. ! Havre. Lorient. Lyon. Montpellier . Nantes Nice. Poitiers. . Bouen. Toulouse.. Valenciennes. chez Messieurs : ( Baumal. ( M"' Texier. Bernoux et Cumin Georg. Cote. Chanard. Vilte. Marseille Ruât. Calas. Goulet. Moulins Martial Place. ( Jacques. Nancy ' Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Loiseau. Veloppé. Barma. VisconLi et G'*. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. Blancbier. Druinaud. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M""). Langlois. Lestringant. S' -Etienne Chevalier. ™, , l Bastide. Toulon „ ( Runiebe. Gimct. Privât. iBûisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam.. Berlin. l As 1 Da Bucharest. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et G". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". âmes. Friediander et fils. I Mayer et Muller. fjei-fig \ Schmid, Francke et Bologne , .. Zanichelli. / Ramlot. Bruxelles ! MayolezetAudiarte. ( Lebègue et C''. ( .Sotscheck et C°. i ( Carol) Mdller. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelG". Christiania Cammermeyer. Conslantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gênes Beuf. Cherbuliez. Genève \ Georg. Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ( Benda. i Payot Barth. Brockhaus. Leipzig / Lorentz. Max Riibe. Tvvietmeyer. Desoer. Gnusé. Lausanne.. Liège. Londres . Luxembourg . . . . Madrid Milan . . Moscou. Naptes. Netv-Vork. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Rio-Janeiro . Rome . Rotterdam. Stockholm.. S'-Petersbourg. . Turin. Varsovie. Vérone . . . Vienne . Ziirich. chez Messieurs : iDulau. Hachette et G'- Nuit. V. Buck. I Libr. Gutenberg. I Romo y Fussel. I Gonzalès e hijos. , F. Fé. ( Rocca frères. ' Hœpli. Gautier. Furchheim. Marghieri di Gius. Pellerano. / Dyrsen et Pfeiffer. j Stechert. ( Westermann. Rousseau. Parker et G'* Clausen. Magalhaés et Moniz. Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescher et G'*. Kramcrs et fils. Samson et VVallin. Zinserling. Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelSi,llier Gebethner et Wolll Drucker. Frick. Gerold et C'-. Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l"à31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SDPPLÉMENT AUX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DEBBÉset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les jmetes, par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières •asses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; 1866 16 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneoe.v. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences )ur le concours de i853, et puis remise pour celui de 1856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Brosn. In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciencet- W 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 12 octobre 1896.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M PEnnoTiN. — Klémcnt? clliptiqii'^^ '!'• I;i rninrif l'.iacobiiii 555 CORRESPONDANCE. M. le SEonÉTAinE rnnPKTUEL signale, parmi | M. A. Ponsot. — Cryoscopie de précision ; les pièces imprimées de la Correspondance, réponse à M. Baoult >57 un Volume inlilulé : « Calcul des diffé- ^f. Paui. Lemoult. — Recherches thermiques renées », par M. A.-A. Marl'^.i PAUIS. — niPRIMKlUE GALTIIIER-VILLMIS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. /r livrant ; GAi'TuiER-ViLLAnft. ■^C o 1896 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR itin. liES SECnÉTAIRES PERPÉTUEEi». TOME CXXIII NM6 (19 Octobre 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, LMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. '■^ 1896 REGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 2.5 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomadaiies des séances de ^'Académie se composent des extraits des travaux de ssf. Membres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Com/^tes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1' Impressions des travaux de l' Académie. I,es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne j eut donner aux Comptes rendus [)lus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteui' a été remise, .«-éance tenante, aux Secrétaires. Les Kapporls ordinaires sont soumis à la même limite que les JMcnioires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiques par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cejiendant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Noies ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadé sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul que l'Acndémie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savanti étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s» lenus de les réduire au nombre de pai;es requis Membre qui fait la présentation esl toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f< pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps' le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompteren actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a leurs; il n'y a d'exception que pour les Ra[)ports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative faïl un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sontchargés de l'exécution du pré- sent Règlement. M .u Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la 'séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. <<^ ' 0 im COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SEANCE DU LUNDI 19 OCTOBRE 1896, PRÉSIDÉE PAR M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le PnÉsiDENT annonce à l'Académie la perle doiiloin-euse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Trccul, Membre de la Section de Botanique, décédé à Paris le jeudi i5 octobre. Les obsèques ont eu lieu aujourd'hui lundi. CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelles recherches relatives à la décomposition des sucres sous t'influence des acides et spécialement à la production de l'acide carbonique ; par MM. Bertuelot et G. André. « La transformation des sucres et hydrates de carbone eu acide carbo- nique, par voie humide, a depuis longtemps attiré l'attention, en raison de C. H., 1896, 2° Semestre. '.T. CWIII, li- 16.) 7-^ ( 568 ) ses rclalions avec la respiration végétale et animale, ainsi qu'avec les fer- mentations et la constitution même des principes sucrés. C'est ce qui nous a engagés à approfondir nos premières observations (*) sur la production de l'acide carbonique, par l'action purement chimique des acides étendus sur ces principes ; les nombreux et habiles expérimentateurs, qui ont étudié la réaction des acides, ayant laissé celte production en dehors de leur champ d'étude. Nous avons été conduits ainsi à reprendre l'examen des conditions où prennent naissance, d'une part, l'acide humique, et, d'autre part, les acides lévulique et formique. Nos observations nous paraissent de nature à faire envisager la décomposition des sucres par les acides comme résul- tant de trois ordres de réactions simultanées, mais, à certains égards, indépendantes les unes des autres, savoir : la transformation des sucres en acide humique et eau ayant lieu surtout par condensation moléculaire; leur changement en acides lévulique et formique, par dédoublement, dont l'étude a été fort approfondie (Kiliani, Tollens et Grote, Conrad et Guthzeit); enfin la production de l'acide carbonique, attribuable à des phénomènes d'un autre ordre. » Nos expériences ont consisté à traiter les hydrates de carbone, glucose ordinaire (dextrose), lévulose, galactose, maltose (-) et à faire réagir sur ces hydrates un acide minéral plus ou moins étendu, tel que l'acide chlorhydrique, sulfurique, ou phosphorique. Ce dernier nous a paru préférable, dans la plupart des cas, parce qu'il ne distille pas avec l'eau, comme l'acide chlorhydrique, et qu'il n'est pas susceptible d'exercer une action oxydante, comme l'acide sulfurique concentré. » Nous avons opéré : tantôt dans des tubes scellés à la lampe, au sein desquels on fait le vide, et que l'on maintient à ioo° pendant un temps déterminé, disposition qui permet d'étudier les gaz, et d'empêcher le départ des produits volatils; tantôt dans des ballons chauffés au bain d'huile, de façon à prévenir toute surchauffe locale. Dans les ballons mêmes, on a oj)éré de deux manières en condensant l'eau, soit à l'aide de réfrigérants ascendants, qui ramènent continuellement au ballon les li- quides volatils, et maintiennent constante la composition des mélanges; soit à l'aide de rcfi'igérants descendants, qui éliminent à mesure les com- posés volatils, et les soustrayent à la fois à l'action prolongée des composés (') Comptes rendus, t. CXIX, p. 711. (^) L'arabinose fera l'objel d'une Note spéciale. ( 56g ) fixes et de la température élevée. Dans le dernier cas on renouvelle à mesure l'eau qui distille, pour maintenir fixe, autant que possible, la con- centratiou. » Les expériences ont été exécutées les unes dans le vide, d'autres dans l'air, les autres encore dans une atmosphère d'hvdrogène. II. » Voici les corps que nous nous sommes particulièrement attachés à doser. » i" Glucose inaltéré. — Par la liqueur de Fehling. Ce dosage est assez imparfait, surtout en présence d'un grand excès d'acide phosphorique. En oulre, les glucosanes dont il sera question plus loin et qui ne décomposent pas nettement le réactif réagissent cependant sur lui avec une lenteur plus grande, de façon à laisser la limite un peu incertaine. » 2° Acide carbonique. — Avec les tubes scellés, on a récolté les gaz sur le mercure et tenu compte de la proportion restée dissoute, par des essais spéciaux, opérés sur un liquide identique. Avec les ballons, on a recueilli l'acide carbonique dégagé, en l'entraînant par un courant gazeux, à travers de l'eau de chaux. » 3" Oxyde de carbone. — Par le chlorure cuivreux acide, après sépara- tion de C0-. » 4° Acide humique . — Par lavages, dessiccation à loo" et pesée. Dans ces conditions, sa composition répond à C := 66, 4 ; H ^ 4« 5; O = 29,1. Elle a été vérifiée sur divers échantillons. » 5" Acide formique. — En distillant rapidement les eaux de lavage des tubes scellés, et en remplaçant l'eau jusqu'à épuisement sensible de l'acide volatil ; on neutralise le liquide distillé par l'eau de baryte, on l'évaporé à sec au bain-marie, et l'on analyse la totalité du sel obtenu : laquelle répond sensiblement aux formiates, dans la plupart des cas, sauf un léger excès de carbone, dû à la volatilisation de l'acide lévulique. — Pour les ballons, mêmes opérations sur les liquides distillés. » 6° Acide lévulique. — Le dosage de cet acide a été effectué quelquefois par les auteurs par voie indirecte, d'après le titre acide des produits fixes, en tenant compte de la proportion des acides minéraux étrangers. Ce pro- cédé est évidemment peu sur. Nous avons préféré recourir à la méthode des coefficients de partage entre l'eau et l'éther, en observant les règles données par l'un de nous (^Ann. de Chim. et de Phys., 4* série, t. XXVI, p. 396, 433; 1872), méthode précieuse dans les cas où il n'existe qu'un ( 570) seul acide éliminablc par l'élher de ses solutions aqueuses étendues : ce qui est sensiblement le cas actuel, pour les acides fixes. Nous avons en eflet vérifié la constance de ce coefficient sur les parties successives dis- soutes dans l'élher. L'acide phosphorique, qui accompagne l'acide lévu- liqne n'est, au contraire, dissous dans l'éther qu'en proportion extrême- ment faible. » La liqueur aqueuse étant concentrée à un point tel, qu'elle contienne plus de 2 parties d'eau pour i partie d'acide phosphorique, on l'agite avec 5 fois son volume d'élher, lequel prend à peu près la moitié de l'acide lé- vulique primitif. Cet étheresl décanté, et agité à son tour avec le cinquième de son volume d'eau; puis on détermine le titre acide des liqueurs aqueuses etéthérées, obtenues après la seconde opération. Nous avons constaté d'ail- leurs que le coefficient de partage, relatif à l'acide lévulique, est égal à o,23 dans les coiidilions de température et de dilution actuelles; c'est- à-dire que, si lo*''^ de la liqueur aqueuse finale contiennent un poids A d'acide lévulique, io''<= de la liqueur éthérée finale en renferment 0,28 X A. » L'emploi de cette méthode exige l'élimination préalable de l'acide formique. Elle comporte diverses vérifications, telles que la pesée et l'ana- lyse élémentaire de l'acide dissous dans l'éther. Ces pesées ont répondu à la dose calculée d'acide lévulique et à sa composition élémentaire ('). » 7° Furfurol. — Ce composé se rencontre en petite dose dans les pro- duits obtenus par distillation. On le dose au moyen de la phényihydrazine. Nous n'avons pas rencontré d'autre matière neutre volatile, en dose ap- piéciable. » 8° Eau. — L'eau formée a pu être calculée, dans les cas où tous les produits précédents ont été dosés, et nous avons contrôlé ce calcul, en faisant la somme des éléments dosés et en la comparant au poids du glu- cose initial. On verra tout à l'heure que ce contrôle tend à prouver que les principes dosés dans les opérations faites en tubes scellés, renferment sen- siblement la totalité des composés formés par la décomposition du glucose. IIF. — TUBKS SCELLÉS A LA LAMPE. » Dressons d'abord le Tableau des résultats obtenus dans les tubes scellés à la lampe et maintenus à ioo">, d'une façon continue, pendant six cent quarante-quatre heures. (') En tenant compte de petites quantités d'acide pliosplioiiciue, dissous en même temps et qui a été dosé. ( 571 ) » Glucose initial, 3s%349; PH'O", i6e%78; eau, 19, 5; volume total, 3i'^<=; densité, «,28. On a analysé les produits : i" aprèscent quinze heures; 2° après cents(iixan!e-hnit heures; 3° après six cent quarante-quatre heures. Poids total : Carbone : Hydrogène : Glucose 100. 40,00. 6,67. T^~~~ 2°~ ' 3° 1° 2» 3° !• 1' 3° cide carbonique . . i,47 i,4o 2,07 o,4o o,38 o,56 000 ixvde de carbone. . 0,17 0,69 1,19 0,07 o,25 o,44 000 cide formique 6,65 io,70?(') 1 1 ,(;o i,,6 2,78? 3,09 ' 0,29 0,46? o,5i cide lévidiqiie. . . . 20,70 87,10 89,88 10,71 19,18 20,62 1,42 2,55 2,75 cide humiqiie . . . . 16,90 28,10 28,60 11,20 io,8o i5,70 0,76 i,o4 1,06 rlucose inallaqué. . 12,10 o o 4,84 o o o,St o o Total 57,99 72,89 78,64 28,98 87,89 4o,4i 8,28 4,o5 4,32 Perle 42,01 27,11? 21,86 11,02 2,11?— 0,41 8,89 2.62? 2,45 » Eau. — Comparons d'abord les doses d'oxygène et d'hydrogène non retrouvées, afin de nous rendre compte de la proportion d'eau éliminée. On est conduit ainsi à diviser par 8 le poids de l'oxygène, ce qui donne les quotients tespcrtifs 3,43 2,80 2,4->; l'hydrogène perdu étant, d'autre part, 3,39 2,62 2,45. » Ces nombres, pris deux à deux, peuvent être, en pratique, regardés comme les mêmes; c'est-à-dire que la perte est constituée soit par de l'eau, soit par des hydrates de carbone. Or, à la fin de l'expérience, le carbone des produits est égal au carbone du glucose, dans les limites d'erreur : à ce moment, tous les produits carbonés de la décomposition du glucose sont donc représentes dans nos analyses. » L'eau éliminée à ce moment dérive à la fois de la formation de l'acide humique et de la formation simultanée des acides lévulique et formique. )) Glucosane. — Au début, c'est-à-dire après cent dix-huit heures, il manquait environ un quart du carbone; lequel devait exister dans les liqueurs à l'état d'un hydrate de carbone, analogue à la glucosane, non dosable par le réactif cupropotassique, d'après ce qui précède. » Après cent soixante-huit heures, il en aurait subsisté encore 5 cen- Oxygène : 53,33. 1° 2° 3° 1,07 1,02 x,5i 0,10 o,84 0,75 4,60 7,46? 8,3o 8,57 i5,86 16, 5o 4,90 6,75 6,85 6,47 0 80,98 0 25,71 88,91 27,6a 22,40? 19,42 (') Ce dosage laisse quelque incertitude. ( 572 ) tièmes, s'il était permis de compter sur les dosages de l'acide formique. Ces résultats paraissent indiquer que la transformation du glucose dans les produits signalés par le Tableau n'est pas immédiate et directe, mais précédée par une formation de glucosane (CH'^O')", engendrée en vertu d'une première déshydratation, accompagnée probablement par une con- densation moléculaire. » En opérant en tubes scellés, par actions prolongées, on ne retrouve pas de furfurol, ce produit étant polymérisé dans ces conditions. » Examinons maintenant les rapports entre les divers composés formés. » Acides formique et Uvulique. — On sait que l'acide Icviilique et l'acide formique et l'eau représentent en théorie une décomposition complète du glucose, d'après la formule CH'^O" = r^WC'S^ + CH-O"- -f- H-0. » Cette formule exigerait que le carbone de l'acide formique fût égal au cinquième de celui de l'acide lévulique. Or, toutes nos analyses indi- quent un chiffre plus élevé, celui de i : 3,3 à la fin; ou même de i ; 3 au début. Il en résulte qu'une portion de l'acide formique, le tiers environ à la fin, dérive d'une autre réaction. La différence serait ici même un peu plus forte, si l'on réunissait le carbone de l'oxyde de carbone à celui de l'acide formique, qui en est l'hydrate. » Acide, humique. — Cette production excédante d'acide formique cor- respond à la formation de l'acide humique. En effet, ce dernier répond, d'après nos analyses, à la formule C'*H'''0° {Annales de Chimie el de Physique, 6* série, t. XXV, p. 368), c'est-à-dire qu'il renferme un excès d'hydrogène (un septième), par rapport aux hydrates de carbone. M Les formations de l'acide lévulique et de l'acide humique sont, au contraire, indépendantes l'une de l'autre. En effet, l'acide lévulique, chauffé en tubes scellés à ioo°, avec l'acide phosphorique, PH'O', même pur et sans eau, ne forme pas trace de matière noire. Ceci prouve que la formation de l'acide lévulique ne répond pas à une première période de réaction et celle de l'acide humique, à une j)ériode consécutive, comme on l'avait supposé. En outre, les poids des acides Icvidique et humique, qui prennent naissance en des temps différents, ne sont pas en rapport con- stant, la formation de l'acide humique étant accomplie aux deux tiers au bout de cent quinze heures de chaulïe à ioo°; tandis que celle de l'acide lévulique n'a atteint alors que la moitié de sa limite. » A ce moment, il subsistait encore 12 centièmes de glucose, un quart ( 573 ) du carbone du glucose total étant à l'état de glucosane. Au bout de cent soixante-huit heures, la production de l'acide humique est sensiblement accomplie, tandis que celle de l'acide lévulique continue encore, le glu- cose ayant à ce moment disparu entièrement. La glucosane paraît donc, pendant cette période, se changer en acide lévulique, de préférence à l'acide humique. » Au contraire, en opérant avec i^^ de glucose et 5^'' d'une solution aqueuse saturée de HCl, dans un tube rempli en outre de gaz chlorhy- drique, scellé et chauffé à loo" pendant vingt-cinq heures, presque tout le glucose se change en acide humique. En effet, le glucose étant ainsi traité, loo parties de son carbone se sont réparties comme il suit : Carbone du glucose loo Carbone de l'acide humique SQjO Carbone de l'acide carbonique 0,9 Carbone de l'oxyde de carbone 2,9 Carbone de l'acide formique 1,9 94,7 Carbone des matières fixes solubles (acide lévulique et matières extrac- tives, pesant en tout 4^'', 85) et perte. 5 , 3 » On voit que, dans ces conditions, la formation de l'acide humique est tout à fait prépondérante; non, sans doute, parce que l'acide lévulique se- rait détruit pour l'engendrer, mais parce que la formation dudit acide lé- vulique, beaucoup plus lente, n'a pas le temps de se développer. » Voici divers essais, faits en tubes scellés, avec des acides étendus (So^'let loS' de glucose; le tout maintenu à 100°, durant vingt-huit heures. Pour 100 parties de glucose. Acide humique. Acide formique. HCl à 12,3 centièmes. . . 8,5 4)96 » à 6 , 1 5 » ... 2,6 2 , 3o SO*H2à8,5 .. . . 1,4 1,5 PO*IPà28,o » ... 0,8 0,6 » 39,4 » ... 0)07 0,16 » On voit qu'il n'y a pas proportionnalité entre l'acide humique et l'acide formique. Dans tous les cas, nous avons reconnu que la formation de l'acide lévulique au début, avec les acides minéraux étendus, se fait plus vite que celle de l'acide humique, conformément aux observations qui ont précédé les nôtres. Mais ceci ne tient pas à ce que les deux forma- ( ^74) tions répondraient à deux périodes distinctes et successives de la décom- position. La cause véritable est due à ce que la vitesse de formation de l'acide humique décroît plus vite que celle de l'acide lévulique, à mesure que diminue la concentration des acides minéraux qui déterminent ces formations. » Acide carbonique et oxyde de carbone. — Reste à discuter la formation de ces deux composés. Leur dose est faible à loo", attendu qu'elle ne comprend pas plus de 2^ centièmes du carbone du glucose; proportion trop peu considérable pour qu'on puisse remonter à l'équation généra- trice. L'oxvde de carbone varie surtout. Une partie de ce composé dérive sans doute de l'acide formique. En effet, une solution aqueuse, telle que i5o<'% renferment 90^' PO* H' et S^"^ CH-Q-, ayanl été chauffée en tube scellé à 100°, pendant cent quatre-vingt-dix heures, a dégagé o^', 100 d'oxyde de carbone, exempt ilacide carbonique : ce qui repondrait à 3 centièmes environ d'acide formique décomposé. Avec H Cl saturé, la décomposition de l'acide formique va beaucoup plus loin, sans cependant devenir totale. » Au contraire, l'acide lévulique pur, chauffé à 100° avec quatre fois son poids d'acide POTP pur, pendant vingt-quatre heures, dans un tube où le vide avait été fait au préalable, n'a p;is fourni trace d'oxyde de car- bone; mais seulement une trace d'acide carbonique, inférieure à un mil- lième de son poids (0,0007). ^^ même, 3^'',o83 d'acide lévulique cristallisé ayant été placés dans un tube avec lo*^*' d'acide chlorhydrique, en solution aqueuse saturée à froid, le tube étant scellé et chauffé à 100° pendant vingt- huit heures, il s'est produit seulement o^'', 009 de CO", sans acide humique. » Ces actions sont donc extrêmement faibles; elles cessent d'ailleurs complètement, dès que la dilution devient sensible. » En effet, l'acide lévulique, chauffé à 100°, pendant soixante-quatre heures, iivec la même solution chlorhydrique à i2,3 centièmes que le glu- cose, n'a fourni aucun gaz. » L'expérience suivante avait pour objet d'étudier de plus près les dé- buts de la formation de l'acide carbonique aux déjiens du glucose. » Dans un ballon, on a placé 5o^'' de glucose hydraté, on y a fait le vide, et l'on a introduit par petites j)ortions successives quelques centaines de centimètres cubes d'acide chlorhydrique saturé à froid, sans que rien pût s'échapper. Cela fait, on a chauffé au bain d'huile et recueilli les gaz dé- gagés. La réaction s'est déclarée subitement, lorsque la température du bain a atteint 85"; mais elle n'était pas assez ^ iolenle pour produire le gon- flement de la masse. Ce dernier phénomène a eu lieu seulement lorsque ( 575 ) le bain d'huile est monté vers 120". On a recueilli les gaz suivants : Apres i'', A 120°. Seconde heure, i*"! consécutive. C0= S-^SSe 25-^^8 5i'^%4 CO o-,48 3™, 04 23<■^H » Ija réaction est donc progressive, et elle s'active avec le temps. An début, il n'y a, pour ainsi dire, point d'oxyde de carbone; mais la dose de ce gaz devient plus considérable, au bout de quelques heures. » Dans l'expérience exécutée avec l'acide ph')sphorique en tube scellé, qui a été décrite plus haut, l'acide carbonique s'est produit en majeure partie dans les cent quinze premières heures à ioo'\ et il n'a pas augmente tout à fait de moitié pendant les cinq cents trente heures consécutives: ce dernier accroissement étant attribuable, au moins en p:irtie, à une dé- composition lente de l'acide humique. » En effet, l'acide humique, aussi pur que possible, étant chauffé en tube scellé à 100°, pendant vingt-cinq heures, avec une solution aqueuse saturée à froid de H Cl, a dégagé pour i^"" d'acide humique CO-=oS'',o[o et C0 = 0,001. » L'acide humique continue donc à se modifier sous l'influence prolon- gée des acides : ce qui explique les petites variations observées dans sa composition. IV. — Expériences par distillation. » Dans ces expériences, les produits volatils étaient éliminés à mesure, de façon à les soustraire aussitôt à l'action des matières contenues dans les ballons. )) A. Glucose: 5^''; PCM': 6is',8; on dissout le tout dans 200™ d'eau, et l'on chauffe le ballon au bain d'huile, de façon à ne pas dépasser 120". Deux cent soixante-dix-huit heures de chauffe, l'expérience étant arrêtée chaque soir. On remplace à mesure l'eau distillée. On opère dans un cou- rant lent d'hydrogène. LT ce -)-Eau. 200 Courant d'air. 256'' de chauffe. +Eau . 200 Hydrogène ... 24 l -(-Eau. 200 H3'drogène. . . 29 f Distillation H-Eau. 200 Air 24 ( rapide. -I-Eau. 200 Hydrogène... 24 ' C. R., i8q6, 2' Semestre. (T. 'ÎXXIII, N" 16.) 7^ B Glucose 56^ SO*H^ 3o C POUP. 5i D SO'H-. 24 \ E » HCl... 24,6 1 G HCl... 24,6 ( "i/ô ) » Les expériences C, D, E, G simultanées, dans le même bain d'hnile. Vouv loo parties de ghirusc. A. l;. c. D. E. G. pr Br gr (tr gr gr CO- 9,3 6,8 i,2o i,i4 1,24 1,28 GH'O^ et analogues 8,9 i5,o i,5o 8,3 » » Acide humique 9,6 8,3 3,5o 2,7 » » Furfurol o,^3 0,47 » » » o,o4 » Le résultat le plus frappant de ces expériences, comparées aux précé- dentes, c'est la dose beaucoup plus forte d'acide carbonique, au bout d'un temps suffisant, et sa formation plus rapide. Elle n'est pas attribuable à une oxydation, d'après les expériences exécutées dans l'hydrogène, comparées aux expériences dans l'air. On a obtenu des doses sensibles de furfurol, ce produit étant soustrait à l'action prolongée des acides par sa volatilité; nous y reviendrons tout à l'heure. » Il n'y a, pas plus que précédemment, de rapports fixes entre lès acides humique et formique. Ajoutons que les sels de baryte des acides volatils s'écartent parfois notablement du formiate pour se rapprocher de l'acétate, comme le montrent les analyses suivantes, exécutées sur la totalité des sels de baryte : c. D. Formiate. Acétate. C i3,o i4,4 10,6 i7)5' H 2,1 2,1 0,9 2,2 Ba 53,2 53,3 60, 3 49 > 8 » C'est une nouvelle preuve de la modification apportée à la réaction par les conditions de la distillation. T^es acides volatils paraissent surtout accrus sous l'influence de l'acide sulfurique (Exp. B comparée à A, de durée analogue. Exp. D comparée à A). L'acide huniiqiie est produit simultané- ment, au contraire, en dose presque égale, dans les conditions des essais. La dose de l'acide formique obtenue dans l'expérience B surpasse même celle des expériences de durée analogue, faites en tubes scellés ; tandis que celle de l'acide humique, dans la même expérience, n'a guère atteint que le tiers. Tj'acide sulfurique étendu a déterminé une formation plus rapide d'acides volatils que l'acide phosphorique, dans des conditions compa- rables; l'acide carbonique a été à peu près le même dans les quatre der- niers essais. » Ces variations indiquent qu'il se produit à la fois diverses réactions congénères et telles que les éléments du glucose passent de l'une à l'autre. ( 577 ) sous l'influence de modifications légères dans les conditions des phéno- mènes. » Au point de vue de leur enchaînement, il est utile de rechercher si les produits d'une réaction donnée, une fois formés, peuvent se changer eu les produits d'une autre. » Nous avons déjà établi, à cet égard, que la formation de l'acide liu- niique n'est pas consécutive ii celle de l'acide lévulique. Nous avons cru utile de faire la même recherche pour la formation de l'acide carbonique, c'est-à-dire de rechercher si la production plus considérable de ce com- posé, dans les conditions de la distillation (à i lo^-rio"), pourrait être attribuée à une décomposition de l'acide lévulique. » On a donc chauffé ensemble 5^', 58 de cet acide et SS^', 3 de PO^'H^ + 20o<='= d'eau. » On a opéré par distillation lente, dans l'hydrogène, au bain d'huile (i2o°), en renouvelant l'eau. Au bout de vingt-quatre heures, il s'était dégagé o^'', 2o38 de CO-, c'est-à-dire 3,65 centièmes; il n'y avait ni furfu- rol, ni acide formique, ni matière noire. En fait, la dose d'acide carbo- nique ainsi obtenue est 3 fois plus petite que celle fournie par le même poids de glucose. Dès lors, elle serait 7 à 8 fois plus [)elite pour le poids d'acide lévulique qui dérive de ce glucose, dans les expériences faites en tube scellé. » Il paraît donc que la forte production de l'acide carbonique observée aux dépens du glucose, lorsqu'on opère par distillation, n'est pas attri- buable, au moins pour la majeure partie, à une décomposition consécutive de l'acide lévulique. V. — Isomères du glucose. » Les autres sucres se comportent d'une manière analogue au glucose ordinaire et fournissent également de l'acide carbonique, sous l'influence des acides étendus. "On se bornera à présenter les résultats suivants, ob- tenus par disldlation, dans un courant d'hydrogène, au bain d'huile (120°), etc. (473 heures de chauffe). On a opéré avec S^'' environ de divers sucres et un mélange de 55s'',88PO*H' et 200'^'^ d'eau. Les résultats sont rapportés à 100 parties de sucre. Glucose Lévulose Galactose ordinaire cristallisé. cristallisé. Maltose. (dextrose) (278''). CO- 7,3 6,8 6,7 9,3 Acide liumique i4>7 10, 4 9j4 9)6 Furfurol o,46 o,56 o,35 o,43 ( 578 ) » En présence de aS*"^ HCl à 12, 5 centièmes, en tubes scellés, à 100", vingt-qualre heures, on a oblenu : Glucose Lévuloic Galactose ordinaire cristallisé. cristallisé. Maltose. (dextrose) (278''). CO- 0,29 1,0 0,4 » CO 0,10 0,3 o » CH^O^ 8,1 9,4 10,0 » Acide humiqiie 1^,6 9,8 7,1 8,5 » La formation d'une dose considérable d'acide carbonique aux dépens des sucres, dans ces conditions, est donc un phénomène constant, et les proportions fournies par les différents glucoses, au bout d'un temps suffi- sant, sont voisines. Elles représentent un vingtième environ du carbone du glucose, dose assez élevée pour répondre à une réaction accomplie sur une fraction considérable de matière. » Il résulte encore de ces essais qu'il y a formation du furfurol, à petite dose il est vrai, mais constante : aussi bien avec le lévulose cristallisé et le galactose, qu'avec le glucose ordinaire et le maltose. Cette production, surtout avec le galactose, ne paraît dès lors pas susceptible d'être attribuée à l'existence de petites quantités de pentoses, ou de leurs dérivés, dans les sucres mis en expérience, ainsi qu'on l'a supposé quelquefois. Celte hypo- thèse ne paraît pas d'ailleurs de mise pour le saccharose pur, qui donne lieu à la même production. » Nous avons vérifié les observations de MM. ToUens et Grote sur la formation de l'acide humique avec le lévulose, plus abondante dans un temps donné qu'avec les autres glucoses. Mais nous avons reconnu qu'il n'y a point à cet égard de différence absolue ; l'écart étant attribuable à la vitesse inégale de la réaction, c'cbl-à-dire à une dôconipositiou plus rapide du lévulose, qui se retrouve dans beaucoup d'autres circonstances. » Une preuve rigoureuse à cet égard est donnée par l'action de l'acide chlorhydrique concentre. En effet, voici des observations faites avec i^"' de sucre et 5"^ d'acide chlorhydrique, en solution aqueuse saturée, dans des tubes remplis avec le même corps gazeux, scellés, puis chauffés à 100° pen- dant vingt-quatre heures. Glucose ordinaire Lévulose. Galactose. Maltose. (dextrose). CO- 1,53 1,20 l,o4 1,3 CO 3,10 3,26 3,o5 2,8 CIPO^ 0,0 1,0 1,3 0,4 Acide humique, .. . 56,4 49>3 54,7 54,3 ( 579) » Ces résuUats sont, d'une manière générale, analogues à ceux que fournit le glucose ordinaire. Ainsi, en présence de l'acide chlorhydrique très concentré, presque tout le carbone des sucres passe à l'état d'acide humique. » En résumé, les glucoses étant formés par l'accumulation synthétique de plusieurs molécules simples d'aldéhyde méthylique, successivement combinées, constituent des systèmes peu stables : ce qui s'explique d'après les recherches de l'un de nous sur leur chaleur de formation, les glu- coses envisagés comme hydrates de carbone étant endothertniques. Par suite, ils tendent à éprouver aisément diverses réactions simultanées, qui peuvent se rattacher à trois directions principales. » 1° Les glucoses se polymérisent en dégageant de la chaleur, comme nous l'avons prouvé dans nos études sur la chaleur de formation de l'acide humique. Ce dégagement de chaleur résulte de la l'éunion de plusieurs molécules en une seule, et de la formation de composés stables, tels que l'eau. Ainsi se forment la gluçosane et l'acide humique. » La formation de ce dernier est, nous venons de le montrer, le phé- nomène principal et presque unique dans la réaction de l'acide chlorhy-" drique en solution saturée sur les glucoses, à loo"^. » 2° Sous l'influence des acides étendus se forment les acides lévulique et formique, objet d'études approfondies de la part des chimistes distingués dont nous avons rappelé les recherches au début de cette Noie. Qo w^ o' = c E'0' + en- o--\- II- o. Il n'est guère douteux que ce ne soit encore là une réaction exothermique : nous l'éludions à ce point de vue. Nous avons établi d'ailleurs qu'elle est indépendante de la formation de l'acide humique. » L'acide formique qui apparaît ici peut être regardé comme répondant à la séparation du carbone de la dernière des molécules d'aldéhyde mé- thylique, génératrices du glucose; séparation accompagnée d'une désoxy- dation du système dérivé ) L'un de nous a montré, d'ailleurs, avec quelle facihté l'acide for- ( ^^8o ) mique pur peut se dédoubler en acide carbonique et hydrogène. Ce der- nier élément est éminemment susceptible de se fixer sur les composés présents, comme le montre la préparation de l'alcool allylique, au moven de la gl\cérine et de l'acide oxalique; r;ippelons encore la transformation des acides en aldéhydes sous l'influence des formiates, par la méthode de Piria. » Une réaction de ce genre s'accomplit d'ailleurs en fait, lors de la for- mation de l'acide humique, pour y fixer quelque dose d'hydrogène. » On remarquera cette tendance de la dernière molécule aldéhydique génératrice des glucoses à se séparer sous la forme d'acide formique, ou d'acide carbonique. » C'est à une séparation analogue que doit être attribuée, à notre avis, la formation des petites quantités de furfurol, observées dans la distdlation des divers sucres en présence des acides. Ce furfurol étant, comme on sait, caractéristique des pentoses, sa présence semble indiquer que quelque trace de ceux-ci tend à se régénérer directement, dans la décomposition des hexoses, autrement dits glucoses. » C'est ici le lieu de rappeler que les phénomènes de fermentation qui décomposent les sucres en alcool et acide carbonique sont demeurés jus- qu'ici inexpliqués, au point de vue chimique : l'étude de la production de doses considérables d'acide carbonique aux dépens des sucres, sous l'in- fluence des réactifs minéraux, mérite à cet égard une attention parti- culière. » • PHYSIQUE DU GLOBE. — Détermination des éléments magnétiques en mer. Applications aux observations faites par M. Sclnverer sur le croiseur le Dubourdieu; par M. E. Gcyou. « Dans la séance du 1 1 novembre i8g5 (Comptes rendus, p. 679), M. de Bernardières a signalé à l'Académie l'organisation, sous la direction du Bureau des Longitudes et avec le concours du Département de la Marine, de missions en vue de l'étude du magnétisme terrestre. » Ces missions, confiées à des officiers de marine, ne devaient pas se borner aux opérations à terre; le Ministre, M. le vice-amiral Besnard, avait décidé que les traversées des bâtiments de guerre seraient en outre utili- sées, dans la mesure du possible, pour la détermination des éléments en mer. » Une commission technique, présidée par le contre-amiral Maréchal, ( 5»i ) et dont je fus appelé à faire partie, fut chargée de préparer les instructions à donner aux officiers pour ces dernières recherches. » Les instruments à employer étaient tout indiqués : le compas donne la déclinaison, et l'appareil de Fox, couramment employé en Angleterre et dans les autres marines, donne la force totale et l'inclinaison. Mais les formules nécessaires pour corriger les observations de l'influence perturba- trice des fers, données par Archibald Smith, en Angleterre, puis parle doc- teur Borgen, pour la correction des observations de la Gazelle, avaient été établies pour des bâtiments dans la construction desquels entrait peu de fer. Le cas n'était plus le même avec des bâtiments de guerre ordinaires où les forces perturbatrices sont en général assez fortes. Il était donc indis- pensable de reprendre l'étude théorique de ces corrections et de déduire des équations fondamentales de Poisson un ensemble de formules pra- tiques offrant toute la précision nécessaire dans les circonstances nouvelles. » Le principal caractère de la méthode que j'ai indiquée consiste en ce que les constantes nécessaires au calcul des corrections de chaque espèce d'observation (déclinaison, force totale ou inclinaison) sont déduites exclu- sivement des observations de même nature, ou, plus exactement, que les résultats des deux autres observations n'interviennent que dans des termes du second ordre. Ces constantes sont des fonctions très simples de celles de Poisson; la plupart d'entre elles se reproduisent dans les trois formules de corrections. La méthode permet ainsi, par la comparaison des valeurs déduites des trois séries d'observations, de contrôler à la fois la précision des mesures et l'accord des faits avec la théorie. Voici le résumé de cette méthode : » Détermination des constantes. — Les formules données par Poisson, pour représenter l'influence perturbatrice du fer d'un navire sur l'aiguille aimantée, sont, en désignant par X, Y, Z les composantes du champ ter- restre et par X', Y', Z' celles du champ troublé, par rapport aux trois axes principaux du navire en un |)oint donné : X'=(i+a)X+ 6Y+ cZ-l-P. Y' = rfX + ( r -h e)Y + /Z + Q, Z' = ^Xh- hY ^{i + kyi-^W. P, Q, R sont les composantes du champ produit par l'aimantation de la coque, que la théorie suppose permanente, et a, Z>, c, . .., k des coefficients numériques représentant l'influence du magnétisme induit par la force terrestre. ( 582 ) » Un simple changement ' — o , 0070 ,ç » )i — o , oo38 D + o,o448 -I- 9>o4o8 -(- o,o438 E -H 0,0018 — o,oo52 -f- 0,0000 c » — 0,0688 » / )) -HO, oo83 1) » La concordance de ces résultats déduits d'ol)servations très différentes est assuré- ment digne de remarque. » Les composantes P, Q, R dues à l'aimantation permanente de la coque sont ex- primées en unités C.G.S.; le plus grand écart est de o,oo4- « Le plus grand écart des autres constantes qui représentent soit des coefficients nu- mériques de force, soit des valeurs angulaires, est de 0,01. Cette approximation est du même ordre que la précédente pour les corrections de force, et elle équivaut à environ un demi-degré pour les corrections angulaires. » Enfin, comme dernière vérification, les quantités c — (p + ç) et/ — {r -\- s) qui devraient être nulles, ont respectivement pour valeurs 0,0007 et 0,0111. » Ces résultats montrent avec quel soin et avec quelle précision M. Schwerer a rempli la mission laborieuse et délicate qui lui était confiée. » Les observations faites en mer sont au nombre de 127, elles ont été réduites par la méthode indiquée plus haut; ces résultats ont été transmis au Bureau des Longi- tudes. » Ce qui précède montre que, même sur un bâtiment comme le Duhourdieu. dont les déviations dépassent 20°, il est encore possible à un bon observateur d'obtenir des valeurs satisfaisantes pour les éléments magnétiques. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les travaux exécutés en 1896 a l'observatoire du mont Blanc. Note de M. «î. Jaxssen. « Je viens rendre compte à l'Académie des travaux qui ont été exécu- tés cette année à l'observatoire du mont Blanc. Ces travaux ont été sin^u- ( 586 ) lièremcnt entravés par les intempéries atmosphériques qui, à Chamonix comme en tant il'aulres points de la France, ont duré tout l'été. » M. Crova s'était proposé de prendre au sommet des mesures du rayon- nement solaire et il est venu effectivement à Chamonix dans cette inten- tion; l'état de l'atmosphère ne lui a pas permis de mener à bien ce travail important. )) M. Bigourdan a continué les études commencées l'année dernière sur la valeur de l'intensité de la pesanteur au sommet du mont Blanc et en différents points du massif. T/administration de la Guerre a bien voulu nous continuer le prêt de l'appareil de M. le commandant Desforges pour ces mesures et M. le sous-secrétaire d'Etat aux Postes et Télégraphes nous autorisa à nous servir des lignes nécessaires pour avoir à des instants déterminés l'heure de l'Observatoire de Paris. » Le temps a apporté de grands obstacles à ces travaux, et malgré le courage déplové par M. Bigourdan et l'assistance de son aide, M. Claude, nous devons avouer que la question a fait peu de progrès. » Nous avons été plus heureux à l'égard de la grande lunette parallac- tique de 33"° d'ouverture, construite par M. Gautier et dont la partie optique a été gracieusement offerte à l'Observatoire par MM. Henry frères. » Ce bel instrument est monté en sidérostat polaire, disposition qui a l'avantage de permettre à l'oliservateur de ne pas se déplacer et de se tenir dans une pièce close placée dans le sous-sol de l'observatoire et chauffée au besoin. Le corps de la lunette est entraîné avec le miroir qu'il porte à son extrémité supérieure, disposition qui a pour effet de con- server, dans le champ ou sur la plaque photographique, la position rela- tive des astres. L'oculaire est muni de micromètres à gros fils et à fils fins. Enfin, l'instrument est muni des organes nécessaires pour se prêter à des études d'analyse spectrale et de |)holographie céleste. » La mise en place de cette lunette a présenté de grandes difficultés en raison des orages et des chutes de neige qui ont eu lieu dans la montagne. Les mécaniciens de M. Gautier, i\lM. Lelièvre et Dandrieux, qui étaient chargés de ce montage, ont dû accomplir plusieurs ascensions avant de réussir. Grâce à leur persévérance, à leur énergie et à l'aide îles équipes de gniiles excellents que je leur avais données, ils ont pu eulin réussir. )i Espérons que l'année prochaine le temps se prêtera aux observations que nous comptons faire avec ce bel instrument. » Un météorographe a été également monté à l'observatoire des Grands- Mulets. ( 5H7 ) » Dans une prochaine Communication, je rendrai compte des observa- tions météorologiques de l'année qui vient de s'écouler. » MÉMOIRES PRESEÎVÏÉS. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Étude sur la digestibUité du beurre de coco et du beurre de vache. Mémoire de MM. Bourot et Ferdi.va.vd Jean, pré- senté par M. Schûizenberger. (Extrait.) (Commissaires : MM. Schiitzenberger, Schlœsing, Aimé Girard.) « Dans les pays d'origine, les Indes et l'Afrique, le beurre extrait du Cocos Nucj fera est employé, à l'état frais, comme graisse alimentaire; mais, comme ce beurre rancit rapitlemeut en acquérant une saveur brûlante et une odeur qui le rendent impropre à la consommation, il ne peut être importé en Europe comme graisse alimentaire. Actuellement, plusieurs usines importantes, en Allemagne, en Angleterre et en Espagne, livrent à la consommation des quantités notables de graisse de coco épurée, qui peut entrer en concurrence avec les margarines, les saindoux et les graisses si- milaires. » Etant donnée l'importance que cette graisse végétale est appelée à prendre dans l'alimentation, pour diverses préparations culinaires, en raison de son bim marché et de son origine végétale qui donne toute ga- rantie au point de vue bactériologique, il nous a paru intéressant d'étudier la digestibilité de ce beurre végétal en comparaison avec le beurre de vache. » En octobre 189.5, nous avions reçu à fin d'analyse, sous le nom de taline, un échantillon de 2''8 de graisse de coco alimentaire épurée par un procédé spécial et pré- paré avec la partie concrète de l'iuiile de coco. Cet échantillon avait un point de fu- sion de 3i° et ne contenait que i,i56 de gljcérides à acides solubles, alors que le beurre de coco ordinaire fond à 28° et contient environ 7 pour 100 de glvcérides so- lubles. >) Au mois de mars 1896, cet échantillon, conservé au laboratoire depuis six. mois, ne présentait aucune rancidité, et, bien qu'il fût resté exposé à l'air, son acidité libre n'avait augmenté que de 0,066 pour 100 dans ce laps de temps. La résistance de ce produit à la rancidité, condition essentielle pour une graisse destinée à l'alimentation, nous a engagés à l'utiliser pour les expériences physiologiques que nous nous propo- sions d'instituer. M Un de nos préparateurs ayant bien voulu se soumettre au régime alimentaire que ( 588 ) nous avions arrêté, nos expériences ont été divisées en deux périodes. Dans la première, commençant le lundi pour finir le samedi à trois heures, la matière grasse introduite dans le régime a été le beurre de coco dont il a été question plus haut. Après un inter- valle de quarante-huit heures, la seconde période a eu la même durée et le régime a été le même que celui de la période précédente, avec cette différence que le beurre végétal a été remplacé par une quantité équivalente de beurre de vache, préalablement fondu et filtré pour le débarrasser de son eau et de sa caséine. » La ration alimentaire a été calculée sur les bases de la ration d'entretien, en se rapprochant autant que possible des données établies par les physiologistes quant au rapport des hydrates de carbone aux matières protéifjues. » Afin de permettre l'introduction, dans la ration alimentaire, d'une dose un peu forte de matière grasse sans amener l'intolérance ou le dégoût, nous avons fait pré- parer, d'une part avec le beurre de coco, et d'autre part avec une quantité équivalente de beurre de vache pur et fondu, des gâteaux secs. Chaque gâteau pesait 25s'' et ren- fermait exactement 78'", 287 de matière grasse ; six de ces gâteaux, représentant 43s'',422 de matière grasse, ont été absorbés chaque jour par le sujet, soit pendant le repas, soit dans l'intervalle des repas. » Au cours de l'expérimentation, les urines ont été recueillies en totalité et l'on en a déterminé chaque jour le volume, la densité, l'extrait sec et la teneur en urée. » Les déjections solides ont été absorbées dans du poussier de charbon de bois; le tout, mélangé et desséché à basse température, a servi pour l'analyse et le dosage des matières grasses passées dans les fèces. » Durant chaque période, où la nature de la matière grasse a seule varié, le sujet a absorbé : i5''s,770 d'aliments solides et liquides, représentant 3''S,743 de matières sèches contenant : Azote : SoS'', 233; matière grasse : 475"''i482; carbone : 1 534"'', 298. » Pendant le régime au beurre de coco, le volume des urines émises a été de 5"', 100 renfermant par litre, en moyenne : extrait sec : 436'', 99; urée : I9S'',33. » Le poids des fèces fraîches a été de 470S'' fournissant à l'analyse : extrait alcool et élher : 22S'',667, composé de : Cholestérine ; matières biliaires et extractives lo»'', 270 Matières grasses, au total I2f^,3g5 » Les 128^,395 de matières grasses étaient formés de : gr Acides gras du savon solubles dans l'eau 0,890 Acides gras du savon insolubles o, 290 Acides gras libres 3 , 243 Graisse neutre 8 , 533 » Les résultats de l'expérience faite avec le beurre végétal se résument comme suit : Beurre de coco absorbé 473)48 Matières grasses passées dans les fèces 12,39 Matières grasses assimilées ou comburées 463, 09 ( 589 ) » On voit que la digestibilité du beurre de coco a été dans cette expé- rience de 98 pour 100. Le poids initial du sujet étant de 49'"''')5oo a été trouvé à la fin de la période en augmentation de 1"*^. » Dans la seconde période d'expérimentation, où le beurre de coco a été remplacé par une quantité équivalente de beurre de vache fondu et filtré ; le sujet avant absorbé plus d'eau, le volume des urines a été de 6''', 170 avec une teneur moyenne de Sie' d'extrait sec et 24°'', 78 d'urée. » Pendant cette péiiode, le poids des fèces fraîclies a été de 690b''", fournissant à l'analyse : extrait alcool et élher : /l9^''!249, composé de : Cholestérine, matières biliaires et extractives 296"", 609 Matières grasses igsr^ ^36 » Les i9B'',736 de matières grasses étaient formés de : Acides gras des savons solubles i , i46 Acides gras des savons insolubles 1,112 Acides gras libres 5,942 Graisse neutre 1 5 , 535 » Les résultats de l'expérience faite avec le beurre de vache se résument comme suit : Beurre de vache absorbé 470 , 48 Matières grasses passées dans les fèces '9>73 Graisse assimilée et comburée 455,65 )) Dans cette période d'expérimentation, la digestibilité du beurre de vache a été de 95,8 pour 100 et l'augmentation du poids du sujet a été également de i''*^ ('). » Etant donné que le beurre de vache diffère des antres graisses animales ou végétales par sa teneur élevée en glycérides volatils solubles, on avait été porté à admettre que la plus grande digestibilité du beurre de vache était due à la présence de ces glycérides solubles. Les expériences que M. Jolie, Directeur du laboratoire de Vienne, a publiées dans la Revue des Falsifications, en 1894, ont prouvé que cetle manière de voir n'était pas justifiée, puisqu'il a trouvé que la digestibilité de la margarine était sensiblement égale à celle du beurre. » Nos expériences ayant porté sur un beurre de coco pressé et privé de (') Le régime du beurre a été moins facilement supporté que celui du beurre de coco ; il y a eu des éructations et une tendance à la diarrhée, comme l'indique l'augmen- tation du poids des fèces. ( 590 ) la plus grande partie de ces glycérides solubles, démontrent, d'autre part, que, toutes choses égales d'ailleurs, la digestibilité du beurre végétal a été de f)8 pour loo et celle du beurre de vache de 93,8 pour 100. résultat semblable à celui qui a été indiqué par Kœnig, dans ses Tableaux de l'assimilabilité des matières alimentaires, pour la graisse du lait. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Quelques réactions colorées de la brucine; recherche de l'azote nilreux en présence des sulfites. Mémoire de M. P. Piciiaru. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Schlœsing, Schùtzenberger. ) « Dans nos études sur l'action oxydante du plâtre au contact des ma- tières organiques azotées, nous avons été amené à rechercher l'existence de l'azote nitreux, en présence des composés oxygénés du soufre, sulfites et hyposulfites, et des sulfures alcalins et alcalino-terreux. Les procédés les plus sensibles indiqués pour la recherche de l'azote nitreux sont ceux de Griess, de Tromsdorff et de Piccini. Nous avons reconnu que la colora- tion de la brucine par l'acide chlorhydrique, au contact d'un nitrite, fournit une réaction d'une sensibilité analogue à celle de ces procédés, et plus grande en présence des sulfites et des hvposulfites. » Une goutle de soluLion de nilrile, mélangée sur une assiette de porcelaine avec une goutte d'acide chlorhydrique pur, donne, avec un fragment de brucine, après cinq minutes au plus, une coloration allant du rouge vermillon au jaune clair. On peut déceler ainsi i partie d'azote nitreux dans 6^0000 parties d'eau. L'acide chlorhydrique, dans les mêmes conditions, ne donne rien avec un nitrate. » Le chlore et les hypochlorites ne colorent pas la brucine, mais colorent immédia- tement en rouge vermillon intense les solutions de certains sels de brucine, azotate, chlorhydrate, acétate et sulfate. C'est la solution sulfurique de brucine qui est le plus vite et le plus fortement colorée, cet acide favorisant, plus que les autres, la formation de l'alcali nitré jaune, la cacothéline, résultat ultime de l'oxvdation. » La présence d'un sulfite peut diminuer beaucoup la sensibilité des procédés de Piccini, Tromsdorff et Griess pour la recherche de l'azote nitreux. » Le procédé de Piccini est inapplicable dans ce cas ; des traces de sulfite donnent, en effet, dans une solution étendue de sulfate de proloxyde de fer, additionnée d'un peu d'acide acétique, la coloration brune qui caractérise la présence de l'azote nitreux. » Méthode de Tromsdorff. — La proportion de j-J-j de gaz acide (S0=) dans la liqueur, réduit la sensibilité de la réaction de ^^^ à 3-^;^; pour ^'^ de S0\ sen- sibilité-^^J^. » Méthode de Griess. - ^^^ de SO^ abaisse la sensibilité de -nnrôiôô-oo à ràô^ i '« sensibilité est devenue plus de 1000 fois moindre. ( ^'^9' ) » Méthode à la brucine et à l'acide chlorhydrùjue. — j^'^j de SO- réduit la sen- sibilité de s-jô'iTôô à 329Vôï> ^^ moitié seulement. » Par suite du plàtrai^e direct des sols, et de l'usa^je des superphosphntes dans les entrais, les suliures, les sulfites et hyposulfites alcalins et alcalino- terreux peuvent se rencontrer, en quantités notables, dans les eaux de drainage ou de lixiviation d'une terre ou d'un compost. 'Quand on voudra rechercher l'azote nitreux dans ces eaux, on devra d'abord constater la présence ou l'absence des sulfures et des sulfites. Les sulfures seront dé- celés par l'acétate de plomb, l'acétate d'argent ou par le nitro-prussiate de sodium. Nous avons d'ailleurs reconnu qu'ils n'influencent pas la réaction colorée de la brucine. » Parmi les réactions indiquées pour la recherche de l'acide sulfurcu-c, nous n'en connaissons pas, pour le cas actuel, en présence d'un nitrite, de plus nette et de plus sensible que l'odeur émise par cet acide quand il se dégage à l'air. n La mise en liberté de l'acide sulfureux par l'action d'un acide fort, à froid ou à chaud, étant accompagnée aussi d'un dégagement d'hydrogène sulfuré, lorsque la li- queur contient un sulfure, et l'odeur de l'hydrogène sulfuré pouvant masquer celle de l'acide sulfureux, il est nécessaire, dans ce cas, d'éliminer la plus grande partie de l'acide sulfhydrique. On y arrive aisément en agitant le liquide avec du sulfate de plomb finement pulvérisé. On décante, ou filtre la liqueur que l'on traite ensuite, dans un tube à essai, par quelques gouttes d'acide sulfurique, d'abord à froid, puis en chauf- fant à l'ébullition. Des traces d'acide sulfureux pourront être décelées de cette manière. » S'il n'y a pas d'acide sulfureux, on recherchera et dosera l'azote nitreux par les procédés de Tromsdorff ou de Griess. » Dans le cas où l'on aurait reconnu la présence d'un sulfite, après avoir essayé, sans résultat positif, la liqueur par les deux méthodes précitées, on recourra à l'emploi de la brucine et de l'acide chlorhydrique qui per- mettra de reconnaître ijtsVfo d'azote nitreux, en présence de — ^ de SO^ ; par suite, d'affirmer l'existence de l'azote nitreux, quand les autres mé- thodes n'auront pu le déceler. )) Le mode opératoire est celui que nous avons donné pour la recherche et le dosage de l'azote nitrique à l'aide de la brucine et de l'acide sulfu- rique ('). » L'eau de drainage ou la liqueur provenant de la lixiviation d'un poids déterminé (') Comptes rendus, aS novembre 1893. C. R., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIII, î<' 16.) 7^ ( ^>92 } de terre ou de compost doit être clarifiée et décolorée par filtration sur du noir fin lavé. » l>a lixiviation doit se faire avec le moins d'eau possible, au maximum lo parties d'eau pour i partie de matière. Le mélange est porté rapidement à l'ébuilition, dans un matras qu'on bouche ensuite et agite de temps en temps jusqu'à complet refroidis- sement. La partie liquide est ensuite filtrée sur le noir animal. Dans le liquide filtré, on prélève une goutte qu'on dépose sur une assiette de porcelaine, on y mêle une goutte d'acide chlorhydrique pur, bien exempt de chlore et de produits nitreux, de den- sité 1,21. On étale avec un fil de platine, de manière à couvrir une surface de la gran- deur d'une pièce de o'^'', 5o. On fait tomber, au milieu du liquide, un petit bloc de brucine, de la grosseur d'une tête d'épingle. On attend cinq minutes au plus, jusqu'à l'apparition d'une teinte variant du rouge vermillon au jaune clair. Si aucune colora- lion n'apparaît, on ne peut affirmer la présence de l'azote nitreux. » Le dosage de petites quantités d'azote nitreux, basé sur la comparaison de teintes colorées ou sur la disparition de ces teintes par dilution, est, d'après les faits relatés plus haut, très incertain, en présence des sulfites ou des hvposulfites alcalins et alcalino-terreux. » On pourra cependant corriger les résultats obtenus dans les dosages et les rendre plus exacts, en se fondant sur quelques-unes des données établies dans ce Mémoire, à la condition de déterminer sur une portion de liqueur la proportion d'acide sulfureux, ce que l'on réalisera facile- ment après avoir transformé cet acide en acide sulfurique par addition d'eau de chlore. » M. J. PouLix adresse un Mémoire intitulé « Principes généraux relatifs à la Physique de l'espace ». (Commissaires : MM. Maurice Lévy, Mascart.) M. A. DE Laxgrëe adresse un Mémoire intitulé « Tempêtes et cyclones ». (Commissaires : MM. Fave, Mascart.) M. Caravanier adresse une Note relative à la Navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) ( 59.3 ) CORRESPONDAIVCE. M. le MiMSTKE DE LA GuERRE invïte l'Académie à lui désigner deux de ses Membres, pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'Ecole Polytechnique, au titre de Membres de l'Académie des Sciences. CHIMIE. — Sur quelques particularités des courbes de solubilité. Note de M. H. Le Chatelier, présentée par M. A. Carnet. « J'ai donné antérieurement une formule approchée , s .ds r ^àt ( I ) i — = 5oo -—r' ^ ^ s t' qui rend compte des principales particularités des courbes de solubilité. Des expériences récentes sur la fusibilité des mélanges de sels et sur celle des alliages m'ont présenté quelques faits nouveaux dont l'explication restait à trouver. Ces faits se rapportent aux courbes de solubilité (fusibi- lité) des systèmes de corps donnant des combinaisons définies: tels les sels doubles (') (Li, R)0, C0% (Cu, R)0, SO' et les alliages (-) SnCu% SbCu% APCu, etc. Au voisinage de la composition du mélange fondu, correspon- dant à celle de la combinaison définie, la courbe présente un maximum (la température étant portée en ordonnées) avec cette double particularité que ce maximum semble parfois se réduire à un point anguleux, et qu'il s'écarte d'autres fois notablement de l'ordonnée correspondant à la combinaison définie. Il semblerait a priori que la coïncidence dût être absolue; qu'en ajoutant à la combinaison un petit excès de l'un ou de l'autre des consti- tuants, le point de solidification dût immédiatement s'abaisser, si l'on s'en rapporte à la loi générale d'abaissement des points de congélation qui, en réalité, dans ce cas, se trouve en défaut. » Pour rendre compte de ces anomalies apparentes, il suffit de suivre la même marche que celle qui conduit à la formule (i), en écrivant qu'à la température de solidification la tension de vapeur du corps qui se sépare, (') Comptes rendus, t. CXVIII, p. 800. (2) Bulletin de la Société d'encouragement, p. 569; iSgS. ( 594 ) h l'état solide, cVst-à-dire de la combinaison, est égale à la tension de va- j ciir du même corps, émise par la dissolution, ce qui est la condition de l'équilibre de saturation. On arrive à la même formule : , V .de ^ \.dt (2) i — = joo— —- dans laquelle les lettres ont la signification suivante : L, chaleur latente de fusion de la conil>inaison ; c, concentration dans la dissolution de la combinaison existant réellemenl non dis- sociée, mesurée par le nombre relatif de molécules de cette combinaison contenues dans une molécule du mélange; i, coefficient proportionnel - -,- d'abaissement de la tension de vapeur piir la varia- f de ' tion de concentration. » Si la formule du composé est A'" 13", on sait, d'autre part, par la loi de Van t'Hof que sa concentration dans la dissolution est rattachée à celles c et c" de ses constituants par la for- mule /o \ -de , de' .de ( o ) i — = mh — r + ni —irj ^ ■' c c ■' c et l'on a, en même temps, d'après la définition de la concentration, (4) dc=^-(f/c'-r-dc"). M Au point maximum de la courbe de fusibilité di est nul et, par suite, aussi de, d'après la formule (2). » Donc, au même point, les forinules (3) et (4) deviennent , de' . de" i/ih — ; — h ni — :,- = o , d'où l'on déduit e de' -+- de" =^ o; e' ni h h ■ c' . » En général, - est différent de l'unité, et, par suite le rapport — dif- fère de — ; c'est-à-dire qu'au maximum de température la composition du (595) mélange fondu diffère de celle de la combinaison. C'est, en effet, ce qui s'observe le plus souvent dans le cas des alliages métalliques. » f.e rayon de courbure au maximum varie en raison inverse de la différentielle seconde de la temjDérature qui varie elle-même comme la différentielle seconde de la concentration. La formule (3) montre que celle-ci tend vers l'infini quand c tend vers l'unité, parce qu'alors c' et c" doivent nécessairement tendre l'une et l'autre vers o. C'est-à-dire que le rayon de courbure devient nul, le maximum pas-eau point anguleux, quand dans la dissolution la combinaison n'est aucunement dissociée. Dans ce cas aussi le maximum correspond exactement à la composition de la combi- naison définie. Cela semble être le cas du carbonate double de litbium et de potassium rappelé plus haut. )) Le premier exemple de maximum semblable dans les courbes de solu- bilité avait été signalé par M. Bakhuis Roozeboom dans ses études sur les solutions aqueuses du chlorure de calcium. Il avait, en partant de considé- rations théoriques contestables, conclu à l'existence d'un maximum géo- métrique; j'avais combattu cette conclusion et défendu le point anguleux en invoquant à tort la loi d'abaissement du point de congélation. En fait, la question ne peut être tranchée a priori, puisque les deux solutions con- traires sont également possibles. C'est à l'expérience seule qu'il appartient de décider dans chaque cas. » PHYSIQUE. — Influence de. la pression dans les changements d'état d'un corps. Note de M. A. Ponsot, présentée par M. Lippmann. « La surface libre d'une solution aqueuse; d'un corps non volatil est une surface semi-perméable naturelle, dans laquelle s'établit un équilibre entre la solution et la vapeur d'eau qui la surmonte à une tension #. Si on la suppose remplacée par une paroi rigide ayant la même propriété, et si l'on com}>rime la solution, il faut également comprimer la vapeur d'eau pour conserver l'équilibre. A une certaine pression P, la vapeur d'eau devra être à saturation, et à une pression plus grande que P, l'équilibre aura lieu avec l'eau comprimée. » J'ai déjà fait cette remarque {Comptes rendus, 6 mai 1895), à propos de la pression osmotique. J'ajouterai que, par la considération d'un cycle isotherme fermé et réversible, on trouve la relation suivante : KfU'd? — -^^dê. ( 596 ) Kp étant le coefficient de contraction de l'eau dans la solution, u' le volume spécifique de l'eau pure, -¥.u')d^, » On peut le démontrer directement par un cycle analogue au précé- dent. On voit que la tension de vapeur d'une solution croît avec la pression exercée sur cette solution par un gaz et que cet accroissement est indé- pendant de la nature du gaz. » On peut concevoir qu'une paroi semi-perméable, tout en étant rigide, a le même rôle qu'un gaz; qu'il s'établit à travers sa masse une véritable distillation, tant que la tension de vapeur du corps qui la traverse n'est pas égale d'un côté et de l'autre de cette paroi. » Le phénomène, au point de vue qualitatif, est indépendant de la concentration et de la pression; on en conclut qu'il doit se produire avec le dissolvant pur. » Les récentes expériences de M. Villard (') m'ont rappelé cette con- clusion qui m'était venue à res|)rit, mais à laquelle je ne voyais pas de vérification expérimentale. M. Villard, il est vrai, n'a pas mesuré la tension de vapeur d'un corps comprimé, mais il a montré que la densité de la vapeur émise par un corps dans un gaz qui le comprime croissait avec la pression de ce gaz. Il a attribué ce fait à une action dissolvante du gaz. » Je désire séparer l'effet de la pression de l'action spécifique du gaz, dans le cas où le gaz ne se dissout pas dans le corps qu'il comprime. )i En supposant d'abord que ce gaz conserve sa pression quand il est mélangé à la va])eur du corps, en admettant que la vapeur conserve une tension indépendante de la pression du gaz (sa tension maximum dans le vide), et en faisant décrire à i«'' du corps (solide ou liquide), l'eau, par (') Journal de Physique, p. 49^ I 'SqG- ( %7 ) exemple, un cycle fermé d'opéralions isothermes et réversibles, on trouve que la somme des travaux est négative. On a donc oublié un travail positif effectué par le corps: celui de la détente de sa vapeur depuis la tension qu'elle a dans le mélange gazeux jusqu'à la tension maximum qu'elle peut avoir seule. )) En tenant compte de ce travail, on trouve » L'accroissement de tension est indépendant de la nature du gaz. Mais on voit que c'est une conséquence de la supposition faite plus haut : admettre qu'un gaz, dans son mélange à une vapeur, garde sa pression propre, c'est supposer qu'il n'exerce aucune action, physique ou chi- mique, sur cette vapeur; c'est un cas limite qui monti-e l'influence de la pression seule. » En général, le gaz et la vapeur ne gardent pas, dans le mélange, leur pression propre (même lorsque la vapeur a une tension inférieure à la sa- turation) et il n'est pas possible de distinguer leur pression individuelle dans le mélange. Si l'on suppose vu^c paroi semi-perméable séparant du mé- lange le gaz pur dont le volume spécifique est v et la pression p, tandis que V est son volume spécifique dans le mélange, on a au lieu de d^%^ = dp. ^, pour une vapeur donnée, dépend de la nature du gaz. Mais ce rapport est inconnu et, par suite, l'influence spécifique du gaz n'est pas déter- minée. » Je me propose d'étudier ce cas plus complètement, en môme temps que celui où le gaz se dissout dans le corps qu'il comprime. M Remarque. — Si l'on suppose, dans un tube fermé aux deux extrémi- tés : à l'une des extrémités un corps solide, de la glace, ]yAr exemple, à une température inférieure au point triple; à 1 autre extrémité de l'eau en surfusion, et, entre ces deux masses du même corps, une atmosphère ga- zeuse, dans laquelle se répand la vapeur d'eau, et dont on peut faire ( %« ) varier la pression, ou comprend que, quand il v a équilibre de fusion, il y a en même temps équilibre de distillation. )) La pression d'équilibre de fusion est donc celle où un corps solide et le même corps à l'état liquide acquièrent, par la pression, même tension de vapeur : l'état stable, qui change avec la pression, correspond à la plus faible tension. » Dans le cas oîi la pression est exercée par un gaz, cette tension dépend, en général, de la nature du gaz. En supposant le cas limite, où elle n'en dépend pas, si./; est la pression du gaz à l'équilibre de fusion, /Ir tension de vapeur du corps solide dans le vide, et F celle du même corps à l'état liquide, on a » Pour l'eau, au-dessous du point triple /<] F, d'où > v — ti ^ \y—u' ce qui donne, dans le voisinage du point triple, u > u'. ■» Pour les autres corps, au-dessus de leur point triple, c'est l'inverse. » On peut appliquer les considérations de cette Note aux phénomènes de transformation allotropique et de dissociation dans lesquels se produi- sent des gaz ('). » PHYSIQUE. — Sur la propriété de décharger les conducteurs èlectrisés, produite dans les gaz par les rayons X et par les étincelles électriques. Note de M. Emile Villari, présentée par M. Mascart. « Les gaz traversés par les rayons X acquièrent la propriété de dé- charger les conducteurs èlectrisés. Il résulte de mes recherches lesjplus récentes qu'ils acquièrent cette propriété rapidement et qu'ils la conservent pendant un certain temps. » Eq efTet, en excitant par les rayons X un gaz contenu dans un récipient de zinc avec une mince paroi d'aluminium, et en le poussant rapidement par un tube de verre long et gros (3 X looo""') contre un électroscope, on voit celui-ci se décliarger. Au contraire, il ne se décharge pas si le courant de gaz n'est jjoinl excité par les rayons X. (') Ce travail a été fait au Laboratoire de Recherches physiques de la Sorbonne. ( 599 ) La propriété de décharger les conducleurs se perd petit à petit à mesure que le gaz passe par des tubes plus longs, qui peuvent être de verre ou de métal, isolés ou non. Ces expériences. ont été faites avec l'air, l'exygène, le gaz d'éclairage, Thydrogène et un mélange d'air et de vapeurs éthérées ou Je sulfure de carbone. » Ces gaz acquièrent la même propriété en passant par un tube de verre parcouru par une série d'étincelles d'un inducteur, renforcées par un condensateur. » La longueur des étincelles au delà de 4"" à 5'""" n'a pas d'influence sensible sur le phénomène. ALiis l'efficacité pour la décharge augmente à peu près du double, lorsque quatre étincelles, au lieu d'une seule, se produisent dans le tube. Les étin- celles de l'inducteur non renforcées ont une action sensiblement plus faible, qui augmente jusqu'à une certaine limite avec la longueur de l'étincelle, et diminue ensuite jusqu'à zéro. L'efficacité des étincelles renforcées ne diminue pas s'il s'en produit une autre en dehors du tube; mais elle diminue sensiblement lorsqu'on aug- mente la résistance du circuit induit au moyen d'une colonne de solution du sulfate de cuivre. L'efficacité pour la décharge augmente un peu avec la rapidité du courant gazeux et diminue avec la longueur du tube qui conduit le gaz du tube à étincelles à l'électroscope. M Cette propriété ne peut être attribuée au réchauffement produit par les étincelles dans le gaz : d'une part, elles ne l'échauffent que peu ; d'autre part, la colonne gazeuse chauffée fortement au moyen d'une flamme, mais non activée par les étincelles, ne décharge pas l'électro- scope. » PHYSIQUE. — De l'action de l'effluve électrique sur la pr-opriété des gaz, de décharger les corps électrisés. Note de M. Emile Villari, présentée par M. Mascart. « Il résulte de ma Note précédente que les gaz acquièrent la propriété de décharger les corps électrisés, non seulement par l'action des rayons X, mais aussi lorsqu'ils sont traversés par une série d'étincelles électriques énergiques. De nouvelles recherches me mettent à même d'affirmer que les gaz traversés par les étincelles semblent acquérir une plus grande con- ductibilité pour la chaleur. » Deux tubes de verre, courts et gros, réunis par d'autres tubes minces, étaient parcourus par un même courant gazeux. Dans le premier, on pouvait produire, avec des fils de platine, quatre étincelles fournies par un inducteur, renforcé par un condensateur; dans le second, se trouvait une petite spirale de platine. On poussait C. R., 1S96, 2' Semestre. (T. CXXIll, N" 16.) 79 ( 6oo ) par les tubes un courant gazeux et l'on portait, à l'aide d'une pile, la petite spirale au rouge naissant; on activait ensuite le tube à étincelles : la petite spirale se refroi- dissait et devenait sombre. Les expérier'ces ont été exécutées avec l'air et le gaz d'éclairage. H La propriété, acquise par les gaz, de décharger les corps électrisés, peut, pcut-êlre, être attribuée à une espèce de dissociation des molécules gazeuses. Guidé par cette supposition, j'ai voulu essayer l'effet de l'effluve électrique sur les gaz. Je poussai, au moyen d'un ozonaleur de verre, un courant d'oxygène ou d'air contre l'électroscope; je vis que ce der- nier ne se déchargeait pas. Il en était de même d'un courant de gaz d'éclairage ou d'hydrogène. T/effluve ne détermine donc pas dans les gaz la propriété de décharger les conducteurs. Mais, ce qui est particulière- ment remarquable, c'est que l'effluve semble l'anéantir dans les gaz qui l'ont précédemment acqviise. Un courant gazeux, activé par les rayons X ou par les étincelles, fut poussé contre un électroscope, après avoir passé par un ozonateur de verre. Avec un ozonateur inactif, l'électroscope se déchargeait aussitôt, tandis qu'il ne se déchargeait plus lorsqu'on activait l'ozonateur. Les expériences furent exécutées avec l'air, l'oxygène et le gaz d'éclairage. » On sait que les produits de coinbustion des flammes déchargent rapi- dement les conducteurs. Dans une Note récente, j'ai démontré que cette propriété diminue un peu quand ces produits sont refroidis par un réfri- gérant à eau courante, de 2™ de longueur environ. Si l'on fait passer ces produits, chauds ou froids, par un ozonateur en activité, ils perdent com- plètement leur efficacité pour décharger des conducteurs, comme la per- dent les gaz excités par les rayons X ou par les étincelles. » CHIMIE. Succession des poids atomiques des corps simples. Note de M. Delauseï. (i Je me suis servi, pour cette étude, des Tables des poids atomiques données par MM. Mendelejeff et Lolhar Meyer, et |)ar Y Annuaire du Bureau des Longitudes. J'ai pris pour valeurs des poids atomiques des corps simples les nombres entiers dont les nombres des Tables se rapprochent le plus. » J'ai partagé les poids atotniqnes ainsi rectifiés en quatre classes, sui- vant qu'ils étaient des multiples de /j ou des multiples de ce même nombre, plus 1 , 2 ou 3. ( 6oi ) Première CLASSE. - Po ids alnmiqucs multiples de 4. 1 Les poids atomiques mu liples (le 4 sont contenus dans le Tableau c après : 4 8 4 4 8 4 4 4 4 12 Carbone. 4 8 4 4 8 4 4 4 4 j 92 Cérium. 4 8 4 4 8 4 4 4 4 172 » i6 Oxygène. 1 96 Molybdène. .76 Ytterbium. 24 Magnésium. ( io4 Rhodium. .84 Tungstène. 28 Silicium. ,08 Argent. 188 .) Sa Soufre. 112 Cadmium. 193 Iridium. 4o Calcium. 44 Scandium. ( 120 j 124 Antimoine. 200 2o4 Mercure. Thallium. 48 Titane. Sa Chrome. 1 128 { l32 » Cœsium. 208 212 Bismuth. 56 Fer. j i36 a 216 )) 24 80 Brome. 24 1 160 Gadolinium. 24 240 Uranium. » Il est à remarquer que les nombres portés dans ce Tableau sont obtenus de la même façon dans chaque colonne, soit en ajoutant successi- vement, à partir de chaque tête de colonne, les nombres : 4, 8, 4. 4> 8, 4. 4,4,4,24. » La première tête de colonne étant 12, les deux autres se succèdent de 80 en 80. )) Le Tableau présente des lacunes provenant probablement de corps simples encore ignorés ou à poids atomiques mal déterminés. Deuxième classe. — Poids atomiques multiples de 4 plus 3. » Les poids atomiques de la deuxième classe paraissent suivre la même succession que ceux de la première, mais en partant de 7 au lieu de 12. Le Tableau ne comporte que deux colonnes : , j 7 Lithium. , j 87 Strontium. si" ^«'"^- s! 9' I 19 Fluor. 4 ! 99 " j 28 Sodium. [ io3 Ruthénium, 4 .1 • • 4 27 Aluminium. 107 » ! 35 Chlore. . j 1 15 » 3q Potassium. , iiQ » 4/3 4 3 47 " / î '27 Iode. 4 5i Vanadium. | i3i 75 Arsenic. "* 100 ( 602 ) » observons que certains corps, dont les poids atomiques sont des mul- tiples de 4 plus -^1 ne figurent pas dans ce Tableau. Ce sont : le phos- phore (3i), le manganèse (55), le cobalt et le nickel (09), le cuivre (63), le sélénium (79), le lanthane (iSg), le thulium (171), l'osmium (igS), le plomb (207) et le thorium (aSi). En revanche, on constate dans le Ta- bleau de nombreuses lacunes. Or, ces dernières semblent correspondre à des corps qui, ne pouvant subsister, se sont décomposés chacun en deux autres qui se trouvent être précisément ceux dont nous venons de signaler l'absence. On a, en effet : 2X 43 = 3i (I^l)osphore) 2X 4? = 3i (Phosphore) 2 X 91 ^= 79 (Sélénium ) 2X 99 =r= 59 (Cobalt ou nickel) 2 X 107 =z 7 (Lithium) 55 (Manganèse). 63 (Cuivre). io3 (Ruthénium). i3g (Lanthane). 207 (Plomb) ^=19 (Fluor) 195 (Osmium). 2 X 1 15 = 59 (Cobalt ou nickel) ^- 171 (Thulium ). 2x119= 7(Lithium) -t- 23i (Thorium). 12 56 20 16 20 56 12 Troisième classe. — Poids atomiques multiples de ^ plus 2. » Les poids atomiques de la troisième classe sont peu nombreux. Ce sont : ( 2 Hélium. i4 Azote. 70 Gallium. 90 Yttrium ou Zirconiuni. 106 Palladium. 126 Tellure. 182 Tantale. 194 Platine. » Ces divers poids atomiques sont obtenus en partant de 2 et ajoutant successivement 12, 56, 20, 16, 20, 56, iu, nombres qui offrent une remar- quable symétrie. Quatrième classe. — Poids atomiques multiples de 4 />/«■$ i- » Les poids atomiques de cette classe sont encore moins nombreux que ceux de la catégorie précédente. Ils paraissent suivre une loi analogue à celle de ces derniers: ( 9 Glucinium. 65 Zinc. 85 Rubidium. 56 20 16 ! 20 56 ICI 21 7 i ;; ( Go3 ) » Le baryum (iS;), qui appartient à la quatrième classe, paraît être fourni par la décomposition du corps simple instable loi, comme cela a déjà été indiqué pour la deuxième classe. On a, en effet, 2 X loi = 65 (zinc) -f- 167 (baryum). » Nota. — Il est un certain nombre de corps simples qui ne se trouvent mentionnés dans aucune des quatre classes précédentes. Ce sont d'abord quelques corps encore peu connus, tels que l'argon, l'erbium, l'holmium, le néodyme, le praséodyme et le terbiura ; puis des corps comme le didyme, l'iridium et le niobium, sur les poids atomiques desquels on n'est pas encore bien fixé, enfin l'étain et l'or. Pour l'étain, on hésite entre 1 17,35 et 118 et pour l'or entre 196,2, 196,6 et 199. » Une meilleure connaissance des poids atomiques des corps précédents semblerait devoir faire disparaître les exceptions que nous venons de signaler. » CHIMIE MINÉRALE. — Éthers phosphopalladiques. Dérivés ammoniacaux des éthers phosphopalladeux et phosphopalladiques. Note de M. Finck, pré- sentée par M. Schûtzenberger. « Éther éthylphospliopalladiqueP-{C-WOy PàCl-. — Le chlorure phosphopalia- dique (P-Gl" PdCI^ ), placé sous une clocJie en présence d'alcool absolu et de chaux vive, absorbe les vapeurs d'alcool el il se dégage de l'acide chlorhydrique qui est ab- sorbé par la chaux.. La masse liquide obtenue, placée dans le vide entre deux vases contenant l'un de l'acide sulfurique, et l'autre de la chaux vive, donne des cristaux prismatiques rouges insolubles dans l'eau, solubles dans l'alcool. Ces cristaux lavés à l'eau, recrislallisés plusieurs fois dans l'alcool et séchés dans le vide, donnent le corps cité. » Éther méthylphosphopalladique P-(CH3 0)'PdCl-. — Le chlorure phosphopal- ladique, placé sous une cloche en présence d'alcool niéthylique pur et de chaux vive, donne un liquide sirupeux. Par addition d'un peu d'eau, on a un précipité qui se re- dissout par agitation. En filtrant et ajoutant au liquide filtré une nouvelle quantité d'eau, le précipité se reforme. Ce précipité filtré, lavé à l'eau contenant un peu d'al- cool, donne, après recristallisation dans l'alcool méthylique et dessiccation dans le vide, le corps cité. Ce corps cristallise en aiguilles prismatiques blanches solubles dans l'alcool, dans la benzine et dans l'éther. » Dérivés ammoniacaux des éthers éthyt et méthylphosphopalladeux. — En dis- solvant l'éther éthylphosphopalladeux dans l'ammoniaque, on a un liquide incolore qui, évaporé dans le vide, donne des cristaux incolores solubles dans l'eau et dans l'alcool. >> La solution de ce même éther dans la benzine saturée par le gaz ammoniaque donne, après quelque temps, une masse cristalline déliquescente soluble dans l'eau et dans l'alcool. ( 6o', ) » L'analyse du corps oblenu par ces deux procédés conduit à la formule P(G2H^O)'PdCl=2AzH'. » Le corps oblenu dans les mêmes conditions avec Téther métliylpliosphopalladeux a pour formule P(CH'0)^PdGl%2 AzIP. » En saturant la solution alcoolique d'éther éthylphosphopalladeux par le gaz am- moniac, on obtient des cristaux solubles dans Teau et dans l'alcool. L'analyse de ces cristaux, séchés dans le vide, conduit à la formule P(C-H^O)'PdAz2HS2HCl-i-P(C=H50)=AzH2PdAz=IIS2HCl, formée de i molécule du corps P(C''H=0)^AzH'PdAz2HS2 ÎICl et de i molécule du corps P(C^H=0)=PdCl2 2AzH'. » Avec l'élher méthylphosphopalladeux on a le composé P(CFPO)^PdAz°-IP,2HCl + P(CH30)'AzH'PdAz^lIS2HCl. » Dérivés ammoniacaux des éthers éthyl et méthylphosphopalladiques, — En dissolvant l'élher élliylphosphopalladique dans l'ammoniaque el évaporant la solution dans le vide, on a des cristaux blancs, déliquescents, solubles dans l'alcool. Ce corps a pour formule P20(C2HsO)5PdAzII% HCl. » Avec l'élher méthylphosphopalladique, dans les mêmes conditions, on a des cris- taux déliquescents, solubles dans l'eau el dans l'alcool. L'analyse de ces cristaux, séchés dans le vide, conduit à la formule P^{CH^O)° Az^'H', 2HCI. » Action des ammoniaques composés sur les éthers él/iyl et méthylphosphopal- ladeux. — Si, à la solution alcoolique de l'élher éthylphosphopalladeux, l'on ajoute un excès de paraloluidine et qu'on chauffe quelque temps, on obtient, par concentra- tion et refroidissement, une masse cristalline, qu'on débarrasse de l'excès de toluidine par lavage à l'eau contenant un peu d'acide chlorhydrique. Par cristallisation dans l'alcool bouillant el séchage dans le vide, on a des cristaux prismatiques blancs de formule P ( G' 11= 0)' G' H» Az Pd Cl^ » La solution d'éther méthylphosphopalladeux dans l'alcool donne, avec la tolui- dine, le corps P(CH3 0)'G-IPAzPdGF. » Action de la pyridine sur les éthers éthyl et méthylphosphopalladeux. — La solution alcoolique de ces éthers, traitée par la pyridine, donne les corps P(C^H50)^G»H5AzPdCP et P(GlPO)^G^IPAzPdGP. » J'étudie actuellement l'action de l'oxyde de carbone sur le chlorure palladeux (PdCl-) obtenu par voie sèche et par voie humide, m PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Lois d'établissement et de persistance de fa sensation lumineuse, déduites de recherches nouvelles sur les disques rotatifs. Note de M. Charles Henry, présentée par M. Lippmann. K Si l'on fait tourner un disque rotatif composé de secteurs égaux, alter- nativement blancs et noirs, la teinte résidtante est grise; mais ce que l'on n'a pas observé, en France du moins, c'est que celte teinte change avec la ( 6o5 ) vitesse de rotation et avec l'éclairage. Il nous a été facile de nous con- vaincre de ces faits avec un appareil, établi par un savant constructeur, M. Démichel, permettant de réaliser facilement des vitesses de 6000 tours à la minute et des vitesses supérieures; on juxtapose successivement avec le pourtoiu' du disque tournant des teintes empruntées au lavis, et l'on note celle qui s'égalise avec la teinte résultante. » Il ressort de l'expérience que la teinte résultante tend vers le noir aux très grandes vitesses, aux très petites vers un gris plus ou moins saturé et qu'elle atteint un maxi- mum d'intensité aux vitesses mo3'ennes : c'est aux forts éclairages que les teintes va- rient avec la vitesse dans les limites lès plus considérables. » Tels sont les résultats bruts de l'expérience; mais aux très petites vitesses et aux grands éclairages, on constate, au moment de la dissociation des secteurs du disque, un fait qui devient suggestif, grâce à la théorie du toton chromogène {Comptes rendus, 17 février 1896) : la surface centrale du disque blanclie, mais tachetée toujours de quelques points noirs, se colore de teintes roses et verdàtres, ce qui tient à ce que les parties centrales de la rétine, plus spécialement sensibles à ces couleurs, sont exclusi- vement impressionnées; aux vitesses très faibles, l'œil fixe donc alternativement le centre et le pourtour du disque; or nous savons que le minimum perceptible de teintes diminue ou que la sensibilité augmente quand l'œil s'adapte préalablement aux teintes claires {Comptes rendus, 27 avril 1896); l'existence d'un maximum de saturation ou d'un minimum d'éclat dans le disque rotatif tient donc à des mouvements des 3 eux se produisant uniquement aux petites vitesses; quand, par un artifice, on empêche ces mouvements, on n'enregistre plus, aux vitesses relativement faibles, qu'une teinte à peu près uniforme et, à une vitesse relativement grande, un maximum d'éclat. (Les mouve- ments des jeux aux petites vitesses s'expliquent par la tendance à suivre, conformé- ment à une loi générale, les alternances, dès qu'elles sont à peine sensibles, des sec- teurs blancs et noirs.) » Dans ces expériences, la sensation présente deux phases : lors du passage du sec- teur blanc, une phase d'établissement de durée t^ et au bout de laquelle la sensation atteint une certaine valeur j'i ; puis, lors du passage du secteur noir, une phase de per- sistance, de même durée t^, au bout de laquelle la sensation atteint une certaine va- leur/. Cette valeur finale, au bout d'un temps plus ou moins long, dès que la sen- sation a atteint son régime stationnaire, est la même que la valeur initiale présentée à chaque passage périodique du secteur blanc. On a donc, pour la sensation parfaite de blanc B dans les conditions de l'exjjérience, (I) B=y + 4. » C'est l'existence de ce terme constant y qui diflerenlie ces expériences d'expé- riences directes sur l'établissement de la sensation, comme celles relatées dans ma Communication du 7 septembre. La teinte y que nous observons est une sensation moyenne que nous devons représenter par l'aire S des courbes d'établissement et de persistance en fonction du temps, divisée par la période complète ^2= 2^1. » Le problème est de calculer ces courbes d'établissement et de persis- tance. Dans un récent travail {Société de Biologie, 18 juillet 1896), j'ai montré que l'hypothèse d'une proportionnalité entre les numéros d'ordre ( 6o6 ) de la sensation, définis par la Psycho-Physique, et l'énergie consommée par la pile physiologique conduit à des conséquences vérifiées par l'expérience dans les problèmes de localisations cérébrales. Cette proposition, conforme à des points de vue émis, d'autre part, par INI. E. Solvay, va être démon- trée par ses conséquences, en ce qui concerne le courant, mesurable sur un cobaye, qui circule dans le nerf optique lors de chaque sensation. » Nous avons à considérer ici uniquement des sensalions qui commencenl et des sensations qui finissent; or, si les numéros d'ordre de sensalions sont proportionnels à l'énergie d'une pile bien définie, comme l'énergie d'un courant variable de fermeture est égale à la moitié du carré de l'intensité du courant constant de régime, les sensa- tions doivent être ici proportionnelles non plus à des intensités, mais à des carrés d'in- tensités de courants. Si nous appelons a le coefficient de rapidité avec laquelle la sensation s'établit, p le coefficient de déperdition qu'elle subit dans la période de per- sistance, nous aurons, «,, /„ étant des numéros d'ordre de sensations, (2) j,=nyH- î(,(i — e-«'.)-, (3) y=r:j,e-''P"a-'.> = J,c--P'.. » L'aire S se décompose en deux : l'aire d'établissement Si, l'aire de persistance S». L'intégration conduit, pour chacune de ces aires, à des valeurs qui, additionnées, nous donnent pour l'aire totale, égale à ay^., 2J<.= (y+4)<.-^(<-e-«'.)-h^(i-e-==".)+iL(,_e-^P',). » Posons a/i= .2- et p = sa; on a p < «, car la sensation met plus de temps à persis- ter qu'à s'établir. Remplaçant /-h '0 pai" B el divisant par /,, on aura, après élimina- tion de i'o et i, 2 y y B En cherchant les valeurs de -^ = -^ pour les petites valeurs de i, et en arrêtant 2 au premier terme le développement en série des exponentielles, on voit facilement que, pour <=o, -jj^^o, ce qui est conforme au sens de l'expérience, et ce qui n'anive pas quand on adopte pour l'intensité du courant une puissance difl'érente de 2; pour t=.oo, toutes les exponentielles sont nulles; on a j= — , conformément à la théorie classique. Mettant (4) sous la forme plus élégante (> P (5) ll=r-J- ('-"^-''-n 4,-.^,-.x_C-^-)'j, 2 V on peut prouver que ^y- remplit les conditions, exigées par l'expérience, d'avoir un maximum cl de n'avoir pas de minimum : |)our prouver l'existence du maximum. ( 6o7 ) puisque -^ part de o pour < = o et arrive à i pour t=^o:>, il faut prouver -=3- > i dans l'intervalle : or P, pour des valeurs de t voisines de o et pour e assez petit (ce (i e--^)- qui sera vérifié par la suite), se réduit sensiblement à — j le numérateur de Q est toujours positif ; son dénominateur pour toute valeur positive de a; est également positif : donc -g- a un maximum. Pour e suffisamment petit, P est tou- 2V jours négatif, Q est toujours positif; donc -~ est positif et n'a point de minimum. )) En développant en séries les exponentielles de (5) et en s'arrêtant à la troisième puissance, on arrive, pour des valeurs très petites de x. à cette expression simplifiée et on a, pour les valeurs très grandes de x, J'identifie alors la courbe de ~~ en foDCtion du temps avec une fraction rationnelle z = qui a un contact du deuxième ordre avec la courbe pour .c = o et m X- -j- q a: + i ' un contact du deuxième ordre pour x = ce el j'admets comme première approxima- tion (très suffisante, mais dont on pourrait se servir pour trouver des valeurs plus approcliées) que les maxima sont les mêmes dans les deux courbes. J'obtiens ainsi des expressions de ni, n, q en fonction de e. Je puis alors chercher par la méthode élé- mentaire le maximum de cette fraction rationnelle m{z — i).r- — (ji — q z^x -\- z^^o\ pour cela j'égale à zéro la quantité placée sous le radical dans l'expression de x; cela me donne une équation en s 2 y » Or, -~max. = o est connu par les courbes; c'est une constante absolue =i,5. Résolvant, par rapport à e, je trouve pour la racine convenable un nombre un peu plus fort que -jJj- Connaissant z maximum et e, je puis résoudre par rapport à « = ai, pour z maximum, l'équation résultant de la fraction rationnelle: les courbes donnent /, sensiblement constant et égal à o",ooi ; j'obtiens ainsi, en adoptant pour unité le millième de seconde, a = ^; d'où aE = [3 = |- ('). » (') Travail du Laboratoire de Physiologie des sensations, à la Sorbonne. C. R., 1896, 2" Semestre. (T. CXXIII, N»16. ) 80 ( 6o8 ) ANATOMIE ANIMALE. — Délermination de la pièce directrice dans la mâchoire des Insectes. Note de M. Joannes Chatin. « Dans une série de recherches antérieures, dont j'ai soumis les résul- tats au jugement de l'Académie {*), j'ai étudié les variations que la mâ- choire peut offrir, non seulement dans son ensemble, mais dans ses pièces formatrices, quaad on l'examine chez les Insectes broyeurs. Pour de sem- blables investigations, ceux-ci représentent les types fondamentaux : de- meurant toujours voisine de son état initial, la mâchoire y laisse sûrement discerner les moindres détails relatifs au développement, aux rapports, etc., de ses diverses parties. » Fort instructifs pour tout ce qui a trait à l'Anatomie descriptive de l'organe, les Broyeurs deviennent insuffisants, lorsqu'on le considère sous le point de vue de l'Anatomie philosophique. » Entre autres questions afférentes à celle-ci, il en est une (jui a été généralement laissée dans l'ombre. La théorie de Savigny a tracé, en ses grandes lignes, la série des transformations que la mâchoire subit pour s'adapter au régime si variable des Insectes. Mais quel rôle incombe, dans ces nombreuses adaptations fonctionnelles, aux diverses pièces de la mâ- choire? Doivent-elles y prendre une part égale; ou bien l'une d'elles, devenant prééminente, réduira-t-elle les autres au rôle de satellites et s'affirmera-t-elle comme le foyer du curieux processus qui métamorphose si étrangement l'organe? » D'une délicate analyse, ce sujet ne peut être élucidé qu'à la condition de varier, dans les plus larges limites, les types sur lesquels on se propose de déterminer la pièce directrice de la mâchoire. » On le constate aisément quand, des Broyeurs, on passe aux Hymé- noptères. Suivant une opinion trop répandue, leur mâchoire revêtirait toujours la physionomie qu'elle offre chez les Apides^où son aspect diffère profondément de ce qu'il est chez les Broyeurs. Rien de moins fondé qu'une telle généralisation : en réalité, la forme propre aux Broyeurs re- paraît dans plusieurs genres (Vcspa, Microgaster, etc.). f.a base de l'organe est formée par un sous-maxillaire, au-dessus duquel s'élève un maxillaire, (') Voir Complca rendus de 1879 à 1887 el Concours pour le Grand Pri\ des Sciences physiques, i885. ( 6o9 ) figurant comme la lige centrale de la mâchoire; à sa partie supérieure, se déploient trois appendices, parmi lesquels le palpe est de beaucoup le plus développé, les deux autres ( galéa et iutermaxillaire) semblant encore secondaires. » Chez les Gonatopus, les Xyphidrina, les Bracon. on constate que le galéa s'accroît progressivement: en même temps, l'intermaxillaire s'en rapproche de plus en plus étroitement. » Dans le genre Perilampus, on observe ainsi la formation d'une lame mixte, galéo-intermaxillaire. Elle se constitue définitivement avec les Cephus et les Megachile : très allongé, absorbant, pour ainsi dire, ['inter- maxillaire, le galéa se transforme en une lame puissante qui devient, dès maintenant, la partie principale de la mâchoire. » Voilà donc l'organe complètement modifié, ne rappelant aucunement ce qu'il était chez les Broyeurs, s'acheminant, au contraire, vers les formes qu'if offrira chez les Suceurs, tels que les Lépidoptères, etc. » Aussi pourrais-je passer immédiatement à l'examen de ceux-ci. Toute- fois, il me semble préférable de les relier aux Insectes précédents par un groupe intermédiaire, celui des Phryganides. Sans discuter leurs affinités multiples, sans rappeler quelle régression peuvent subir leurs organes buccaux, je crois devoir insister sur les dispositions propres à leur mâ- choire. » Sa partie somatique répond, non au maxillaire qui est confiné à la base de l'organe avec le sous-maxillaire, mais au galéa complété par un mince intermaxillaire; nouvelle manifestation des tendances esquissées chez les Cephus, les Megachile, etc. Le galéa apparaît comme la pièce direc- trice de la mâchoire, et cette notion s'accentuera mieux encore dans les groupes suivants. » En ce qui concerne les Lépidoptères, Savigny a montré que leur spiritrompe est due à l'union des deux mâchoires; toutes les opinions contraires ont été reconnues indéfendables. Mais quel est le mode de constitution .des mâchoires ainsi transformées? Quelle part revient aux différentes pièces maxillaires dans la réalisation de ce singidier appareil? » L'observation montre que toute la partie active de l'organe est d'ori- gine galéaire. Sa base comprend les sous-maxillaires et maxillaires; fort réduits et rejetés sur les flancs de cette base, les palpes ne prennent aucune part à la constitution de la trompe proprement dite. » Lorsqu'on examine un stylet maxillaire d'Hémiptère, on est frappé de sa similitude avec une mâchoire de Papillon. Dans les deux cas, la base répond aux mêmes pièces; la région lanielleuse (cannelée, excavée, séti- (6io) forme, etc.") est essentiellement galéaire; la démonstration en est aisée à fournir et certains Cicadaires s'y prêtent particulièrement. » De même, pour les Diptères, il importe de choisir convenablement les types d'observation. Si l'on aborde l'étude de l'ordre par le groupe des Muscides, ainsi qu'on a coutume de le faire, on se heurte à des difficultés qui expliquent bien des divergences. Elles disparaissent quand on s'adresse à telle autre famille. » Celle des Eristalides doit être particulièrement citée comme offrant des formes qui se relient aux précédentes, en établissant d'autre part le passage aux singulières mâchoires des Diptères regardés comme les plus aberrants à cet égard. Je me borne à résumer les dispositions offertes par VEristalis tenax. Sur une base scindée en deux régions, s'insèrent un petit palpe et une longue lame qui donne à la mâchoire sa configuration géné- rale; elle représente le galéa, auquel s'accole l'inlermaxillaire. » De même, chez les Tabanides, les Culicides, etc., on reconnaît que la prééminence appartient au galéa, si secondaire quand on se borne à con- sidérer les Broyeurs. Leur étude exclusive conduirait à regarder le maxil- laire comme la pièce directrice; rien ne serait plus inexact. L'analyse morphographique montre, en eiïét, que le maxillaire subit une véritable régression, tandis que la mâchoire acquiert une nouvelle importance fonc- tionnelle. Celle-ci s'exprime par quelques tendances s'affirmant progressi- vement : 1° élongation du galéa; 2° fusion de l'inlermaxillaire avec le galéa; 3° réduction du palpe. » Un double balancement organique se manifeste ainsi : la région maxil- laire décroit à mesure que se développe la région appendiculaire; puis, dans celle-ci, le palpe et l'inlermaxillaire s'atténuent corrélativement à la croissance du galéa, seule pièce directrice. » Ces faits semblent de nature à modifier la conception classique de la mâchoire; en outre, ils comportent une extension rapide aux autres or- ganes buccaux. Tel est l'objet des recherches que je poursuis en ce mo- ment et dont j'espère pouvoir exposer les résultats dans une prochaine Communication. » ZOOLOGIE. — 5ifr/e5/wœMr5 > Peut-être les choses se passent-elles de la sorte pour certaines espèces du genre Evania; mais je crois fortement que les observations de Mac- ( 6l2 ) Leay, Lewis et Stephens (cités par Westwood, Trans. enl. Soc. t. III, p. 240) sont plus exactes et que, d'une façon générale, les jeunes Evanies vivent en parasites dans l'ootlièque des Blattes. C'est du moins, comme j'ai pu m'en assurer, le cas de l'^". Desjardinsii. Cette espèce, qui mesure de 7™"" à 8™™, lors de son complet développement, subit toutes ses méta- morphoses à l'intérieur d'une oothèque présentant une longuein- de 12™'" à i5™™, et appartenant tantôt à la Blatta americana. tantôt à la B. Maderœ. La larve ne se tisse pas de cocon proprement dit; elle se contente de sécréter quelques fils d'une soie grisâtre et assez grossière, appliqués contre la paroi de la capsule ovigère. Cette soie isole la larve des petits débris provenant de la destruction des cloisons de l'ootlièque. Récemment, j"ai pu observer des Evanies pénélrant dans des habitations. Elles devaient, probablement, chercher les oothèques déposées par les Blattes dans les coins un peu obscurs ; mais, malgré toute mon attention, je n'ai jamais pu les prendre sur le fait. ,Je n'ai vu qu'une seule fois VE. Desjardinsii poursuivre une Blatte. C'était au mois de juin de cette année, au Jardin botanique de Saint-Denis. L'Hvménoptére tournait autour d'une femelle de B. americana, dont l'oothèque, encore molle et blanchâtre, faisait saillie à l'extrémité de l'abdomen. L'Orthoplère, à moitié aveuglé par la bril- lante lumière, fuyait devant son agresseur et parvint à se réfugier dans une fente que lui offrait l'écorce d'un arbre; ce qui interrompit une observation dont le résultat final m'eût vivement intéressé. Malgré tout, je suis persuadé que l'Evanie avait l'intention d'introduire un œuf dans la capsule ovigère encore portée par la Blatte. » Un auteur cité par Westwood {loc. cit.), M. Stephens, semble disposé à admettre que chaque espèce du genre Evania est parasite d'une seule espèce du genre Blatta, tandis que la réciproque ne serait pas exacte, c'est-à-dire qu'une seule espèce du genre Blatta pourrait avoir comme parasites deux espèces du genre Evania. Se basant sur le fait que les E. minuta e\ Julvipes sont abondantes dans les régions de l'Europe habitées par la Blatta lapponica, il les considère comme indigènes; tandis que, d'après lui, l'espèce type, E. appendigaster, qui recherche la B. (Peripla- " neta) orientalis, disséminée par la navigation dans le monde entier, devrait être considérée comme importée avec cet Orthoptére. » Si. en conchiant de la sorte, M. Stephens était dans l'intention de formuler une règle générale, l'exemple de VE. Desjardinsii wvnX double- ment infirmer cette régie, car : 1° cette Evanie est parasite d'au moins deux espèces différentes du genre /i/« de lon- gueur, une largeur de 37"^" à la base, se divisait en deux branches de 16 et de 26'="" de diamètre presque à partir de terre et avait environ 10™ de hauteur. » En i5 secondes au maximum, la trombe est arrivée, a saisi cet arbre, l'a tordu et jeté sur le sol, les racines à découvert. Elle a tordu de même l'arbre de l'ouest, l'a presque complètement déchaussé, mais non déraciné; elle l'a laissé penché d'une ma- nière inquiétante. Cet arbre a un diamètre moins fort que celui qui a été déraciné. » Les deux arbres du sud-ouest et du nord, qui n'ont rien éprouvé, sont plus gros que celui qui a été jeté à terre. Celui-ci était un vernis du Japon, comme l'arbre du nord. » J'ai fait conserver assez de débris de l'arbre abattu pour que l'on puisse contrôler ces eflets pendant quelque temps encore. Il me semble que venir ainsi, au fond d'un véritable puits, travailler sur deux des quatre arbres qui s'y trouvent, ne peut pas être le fait d'une machine ascen- dante. » La séance est levée à 4 heures. M. B. exploré et exploité des filons métallifères depuis 1881. La présence de véritables con- glomérats de fossiles dérivés, depuis les graptolites jusqu'aux rudistes. dans le Cré- tacé des Pyrénées, est un phénomène qui m'a paru spécialement digne d'intérêt On souscrit à l'aris, chez GAUTHIER -VILI.ARS ET FIES, Quai (ies Grands-Augusiins, 11° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. IlsfonnoiU, à la fin de l'année, deux volumes 10-4". Deux Wes, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. Le prix de Pubonnement est fxé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, gers. chez Messieurs : en Michel et Médan. I Chaix. jer < Jourdan. ( RuIT. liens Courtln-Hecquet. Germain elGrassia. Lachèse. yonne Jérôme. ançon Jacquard. / Avrard. •deaux I Feret. ( Muller (G.). trges Renaud. I Lefournier. F. Robert. J. Robert. ( V Uzel Carofî. •,n _ Massif. imbeiy Perrin. , ( Henry. Marïuerie. si rmont-Ferr,. \ Juliot. I Ribou-Collay. 1 Lamarche. 51 Ratel. 1 Roy. l Lauverjal. M ' I Crepin. , , 1 Drevet. noble ( Gratiér et C". Rochelle Foucher. ■iavre. j Bourdignon. ( Dombre. ( Vallée. ( Quarré. Lorient. chez Messieurs I Bauiual. M"' Texier. I fiernoux et Cumin. \ Georg. Lyon { Cote. Chanard. Vitte. Marseille Ruât. Montpellier . Moulins.. .. \ Calas. ( Coulet. Nantes Martial Place. i Jacques. Nancy , Grosjeari-Maupin. ( Sidol frères. I Loiscau. / Veloppé. 1 Barma. N'Ce ... .. . „ ( Visconli et C'°. Aimes Thibautl. Orléans Luzeray. „ . i Blanchicr. Poitiers ,, , ( Uruinauu. Hennés Plihon et Hervé. Boche/ort Girard (M"")- I Langlois. / Lestringant. Chevalier. i Bastide. ( Itumèbe. ( Ginict. / Privât. i Boisselier. Tours ) Pcricat. ( Suppligeon. ( Giard. ( Lemailre. Bouen S'-Étic'tne Toulon. . . . Toulouse... Valenciennes. On souscrit, à l'Etranger, chez Messieurs : . , , 1 Feikema Caarelsen Amsterdam ( et C''. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. fVsher et C". âmes. Friedlaiuler et lils. f Mayer et MUIIer. [}g,.,jg \ Sclimid, Fraiicke et Berli n . i Asli \ Dar Bologne O Zanichclli. / Ramlot. Bruxelles Mayolezet.\udiarte. [ Lebégue et C'". i Solscheck et C". Bucharest i , „ , . ,, ,,, ( ( Carol ) Muller. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, Bell et C°. Christiania Cammernieycr. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hijst et lils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. Belinfante fiéies. ) Benda. ( Payot ■ Barlh. \ Brockhaus. Leipzig ( Lurent/,. Max Rube. Twietmeyer. ( Desoer. \ Grrusé. La Haye. Lausanne Liège. chez Messieurs : , Dulau. Lo"(l'es Hachellc et C- INutl. Luxembourg. ... V. Biick. !Libr. Gulcnberg. Homo y Fussel. Gonzalès e hijos. F. Fé. .Mdan.. \ '*'^'^« '■'■"es. ( Hœpli. Moscou Gautier. / Furchheim. i^'aples .Margliieri di Giu». ( Pellerano. I Dyrsen cl Pfeiffer. Aeiv- }'ork , Stechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C' fulerme Glausen. Porto Magalhaés et Moniz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescher et C*. Botterdani Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin ( Zinserling. ( Woinr. Bocca frères. Brcro. Clausen. RosenbergelStlIier Varsovie Gebethner et Wollî Vérone Drucker. ( Krick. ( Gerold et C". ZUrich Meyer et Zeller. Bom^ . S'-Petersbouri Turin . . Vienne . TABLES GËNËRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADËMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i83i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Pri.\ 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume m-4''; 1889. Prix 15 fr. ; SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : jimel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. .\. DERBEset A.-J.-J. Solier.^ Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les I êtes, par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestiou des matières jses, par M. Claude Bernard. Volume in -4°, avec 32 planches; i856 15 fr. [une II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences I le concours de i853, et puis remise pourcelui de iS56, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- sntaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature 8 rapports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bromn. In-4°. avec J7 planches; 1861.. . 15 fr. la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers Savants à l'Académie des Science^. N° 1(5. TAIU.K DES ARTICLES. (Séance du 19 octobre 1896.) MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS ORS MRM!tl!RS RT ORS GORliKSPONOANTS DH L'ACADÉMIE. Pages. M. le Pr,].MI>l\l innioricr h 1 \r,i(li-inlc la porte qu'elle vient ilo faire dans la personne de M. Tréciil, Membre de la Section de rîolaniquc 56^ 1\I.M. rSKUTiiiii-or el G. Anduê. — Nouvelles reclierehes relatives à la décomposition des sucres sous rinllucncc des acides el spécialemcnl à la |iroduclii>n de l'acide car- Pages. Ijoniijue ô^-j M. E. Girvou. — Détermination des éléments magnétiques en mer. Applications aux observations faites par M. Scluverer sur le croiseur le Diihourdieii 5So M. J. Jan.ssen. — Sur les travaux exécutés en iSgfi à l'observatoire du mont lihinc. Isî MEMOIRES PRESENTES. MM. Itoiii^iT et l'"i;nDiXAMi Jkax. — Etude sur la digesliliililé du beurre de coco et du beurre de vache 587 M . P. l'îciiAiiD. — Quelques l'éactions colo- rées de la brucinc; reclierclie de l'azolo nitreux en présence des sulfites 5go M. J. PouLiN adresse un Mémoire intitulé " Principes généraux relatifs à la Physique de l'espace « 5o2 M. A. nu Langrék adresse un Mémoire intitulé « Tempêtes el cyclones » .'ir)3 M. Cauavaxiiîh adresse une Note relative à la Navigation aérienne 55^ CORRESPONDANCE. M. Ir MiMSTKiî Diî i.A GuF.RRE invite l'Aca- démie à lui désigner deux de ses Membres, pour faire partie du Conseil de perfec- lionnruient de l'ICcole Polytechnique M. II. r.E CiiATEMER. — Sur quehpies par- ticularités des courbes de solubilité M. A. PoNSOT. — Iniluence de la pression dans les changements d'étal d'un corps.. M. Kmii.i-: \ii.i.Aui. — Sur la propriété de décharger les conducteurs électrisés, pro- duite dans les gaz par les rayons X el par les étincelles éleclrii[ues M. Kmile Vii.i.Aiii. —De l'action de l'cflluve éiccirique sur la propriété des gaz, de décharger les corps électrisés M. Dei.auney. — Succession des poids alo- mii|ues des corps simples M. FiNCK. - lilhers phosphopalladiques. Dérivés ammoniacaux des élhcrs phosjiho- jialladeux cl phosphopalladiques 593 :.r|.3 598 Goo (io.3 M. CitAni,ES Henry. — Lois d'établissement el Qui eût pu prévoir, en effet, qu'une si précieuse existence allait tout à coup se briser? » Lorsque, en 1878, l'Académieappelaitdans son sein, à trente-trois ans, G. R.,i8i6, ■>.' Semestre. (T. CXXIII, N° 17.) 82 ( 624 ) le Directeur de l'observatoire de Toulouse, déjà célèbre par ses travaux de Mécanique céleste et par deux expéditions astronomiques dans des mers lointaines, elle avait le droit d'espérer que le jeune disciple de Delaunay lui appartiendrait pendant de longues années : tout faisait présager qu'il attein- drait et dépasserait ce demi-siècle de confraternité laborieuse que l'Acadé- mie aime tant à fêter; elle aurait eu alors la joie de décerner à Tisserand un double hommage, celui qui est dû aux intelligences d'élite et celui, plus rare, qu'on réserve aux cœurs pleins de délicatesse, de dévouement et de fidélité. Hélas ! ce rêve s'est évanoui : Tisserand est arraché préma- turément à l'affection de sa famille, de ses Confrères , de ses collabora- teurs, de ses élèves; et cela à l'heure où, parvenu à l'apogée de son talent, devenu l'une des plus hautes autorités en Mécanique céleste, il venait de résumer dans son admirable Traité le fruit de ses labeurs et promettait tant de nouvelles découvertes. Quelle perte inattendue pour la Science, quel deuil pour l'Astronomie française ! » Je n'ai pas à retracer ici la vie et les travaux de notre illustre Confrère : cette tâche a déjà été remplie, devant sa tombe, par des voies éloquentes et autorisées : au nom du Gouvernement et de ses camarades de l'École Normale, le Ministre de l'Instruction publique, M. Rambaud, est venu en personne honorer le savant dont la gloire rejaillit sur la France, saluer le condisciple dont l'amitié lui était chère; au nom de l'Académie, de la Faculté des Sciences, de l'Observatoire et du Bureau des Longitudes, nos Confrères, MM. Janssen, Wolf, Lœwy et Poincaré, ont apporté le tribut de leur admiration et de leurs regrets. » IjCs astronomes étrangers ont eu pour interprète notre savant Corres- pondant M. Bakhuyzen, directeur de l'observatoire de Leyde; l'Université de Padoue, M. le professeur Gariel; enfin la ville natale de Tisserand, Nuits-Saint-Georges, était représentée par M. Lécrivain. » En rappelant tous ces pieux témoignages, l'Académie adresse l'expres- sion de sa respectueuse sympathie à la digne compagne et aux filles chéries de notre Confrère, naguère si heureuses, aujourd'hui si désolées : le coup est trop récent et trop imprévu pour qu'on puisse aujourd'hui les consoler. » Toutefois, si quelque chose peut adoucir leur douleur, c'est la certi- tude que la mémoire de leur cher disparu restera vivante dans les esprits comme dans les cœurs; son souvenir reviendra souvent dans nos travaux, car il demeure attaché aux plus hautes conceptions de l'esprit humain, et tant qu'il y aura dans le monde des intelligences éprises des merveilles du Ciel, curieuses d'en approfondir les lois, le nom de Félix Tisserand sera ( 625 ) associé à ceux des illustres géomètres Clairaut, d'Alembert, Lagrange, Laplace, Delaunay, Le Verrier, qui ont su ramener les perturbations les plus délicates du mouvement dei corps célestes à l'admirable synthèse due au génie de Newton. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur V arobinose ; par MM. Berthei-ot et G. André. « Nos recherches sur les glucoses réclamaient, comme complément né- cessaire, des études comparatives sur l'arabinose. En elFet, tandis que les premiers corps sont des hexoses, CH'^O*, dérivés de six molécules CIPO, réunies par des voies diverses, comme l'a montré M. Fisher, l'arabinose constitue un type de pentose, C'H"'0', dérivé de cinq molécules sem- blables. Les pentoses d'ailleurs sont caractérisés par leur transformation régulière, sous l'influence des acides étendus, en furfurol, qui en représente un anhydride C^ H '" O = CML' O- + 311- O, ce composé étant formé, d'après les mesures de MM. Berthelot et Rivais (^Ann. de Chim. et de Phys., 7* série, t. VH, p. 87), avec une absorption de chaleur presque nulle. En effet, l'arabinose et le furfurol sont également représentés dans leur composition par du carbone uni aux éléments de l'eau, constituant des composés endotliermiques, avec une absorption de chaleur presque identique ; car elle est égale à — 86^"' pour l'arabinose, à —88^*' pour le furfurol. » Nous avons étudié spécialement l'action de l'eau pure et celle des acides diversement concentrés sur l'arabinose et sur le furfurol, soit en tubes scellés, soit par distillation. Nous avons recherché et dosé la ma- tière humique, le furfurol, l'acide formique et l'acide carbonique, ces der- niers corps se formant en proportion notable avec l'arabinose, aussi bien qu'avec les glucoses, surtout dans les conditions de distillation lente. I. — Akabinose et eau. » 1. Une solution étendue d'arabinose, distillée avec précaution à 100", en évitant toute surchauffe locale des parois des vases, n'a fourni aucune trace de furfurol, dans une expérience qui a duré trois heures; la liqueur restant étendue à la fin de l'expérience. Les moindres traces de furfurol ( G2G ) sontfaciles à reconnaître par les réactions colorées de la phénylhydrazine. )) 2. Au contraire, l'arabinose, chaufïée avec de l'eau, à 200°, en tubes scellés, pendant cinq heures, a fourni dans deux essais : 29,2 et 3o,5 cen- tièmes de furf'urol : c'est à peu près la moitié de la quantité théorique. On voit que la déshydratation a lieu, même eu présence de l'eau en excès, et sans le concours des acides. II. — AraBINOSE liT ACIDES. — TuBES SCELLÉS. » 1. i'^"' d'arabinose et lo'^'' d'acide chlorhydrique, en solution aqueuse saturée, ont été placés dans un tube; le tube est rempli de gaz chlorhy- drique, scellé à la lampe, puis chauffé à 100°, pendant vingt-quatre heures. On a obtenu : CO^=r os^oiia soit 1,12 centièmes. CO :_r08'',Ol6o 1,6 GH20== 0,010 1,0 Matière humique o,5537 55,37 Fiirfui'ol nul. )) La matière noire renferme les 92 centièmes du carbone de l'arabi- nose. L'arabinose se comporte donc, en présence de l'acide chlorhydrique saturé, comme les glucoses étudiés dans notre précédente Note (ce Vo- lume, p. 573 et 578). Le composé humique ainsi obtenu offrait sensible- ment la même composition centésimale que l'acide humique dérivé des sucres, avec une légère différence sur l'hydrogène. )) Cette composition est aussi sensiblement la même que celle du pro- duit polymérisé, qui résulte de la condensation spontanée du furfurol (Ann. de Chim. et dePhys., 7' série, t. VU, p. 38) et de celle du glucose sous l'influence des acides; sauf unexcès d'hydrogène de 0,4 centièmes environ dans ce dernier (^«n. de Chim. etdePhys., C série, t. XXV, p. 3G7). » La chaleur de combustion de ces deux produits, rapportée au même poids de carbone, tel que i^', ne diffère pas notablement; car elle s'élève à 9^^', 357 pour l'acide humique dérivé des sucres, et à 9*^"', 200 pour le composé dérivé du furfurol. En tenant compte de l'hydrogène excédent du premier, comme s'il était libre, on est ramené à 9^"', 17 : ce qui montre que la réserve d'énergie, par rapport au système carbone et eau, est sen- siblement la même dans les deux cas. En d'autres termes, la polymérisa- tion qui engendre les matières humiques, dans un cas comme dans l'autre, ne répond qu'à un faible dégagement de chaleur, la matière humique rete- ( (327 ) nant la majeure partie de l'énergie de ses générateurs : l'un de nous a signalé une relation du même ordre pour le carbone dérivé des matières organiques, comparé avec le carbone diamant. » Ce sont là des circonstances capitales dans l'étude des transforma- tions des hydrates de carbone. » 2. i^"^ d'arabinose et aS"*^ d'une solution chlorhydrique, à i2,3 cen- tièmes, ont été placés dans un Lube; on y a fait le vide, on l'a scellé et chauffé à loo", pendant vingt-quatre heures. On a obtenu : C0*=: os'',oi2 OU 1,2 centièmes CO, traces presque insensibles. CH-^02=o,o34 ou 3,4 Furfurol rr: o,oo3 ou o,3 » Matière humique =; o, 456 ou 45,6 » Acides organiques fixes et matières extrac- ti vas zz: o , 1 29 ou 1 2 , 9 >i » La dose de matière noire est 5 fois aussi forte que celle de l'acide hu- mique obtenu au moyen du glucose (8,3 centièmes; ce Volume, p. 573), dans les mêmes conditions. L'acide volatil (3,4 centièmes) existe dans les deux cas, mais en proportion un peu plus forte (4.9) avec le glticose. » 3. Arabinose, 3s'',2go; PO'' H'', 18,82; eau, 19^^,5. Tubes scellés. On y fait le vide; 100"'. Voici les résultats des analyses exécutées : (1) après cent soixante-huit heures de chauffe; (2) après six cent une heures consé- cutives; le tout réduit à 100 parties. (!)• (2). CO- 1,7 2,0 CO 0,7 0,45 CIPO^ 4,0 4,1 (') Acide fixé séparable par Téther de sa dissolu- tion aqueuse » 2,0 Matière noire 55 , 7 54,5 » D'après ces nombres, la réaction était terminée au bout de cent soixante-huit heures. La matière noire renferme les 92 centièmes du cur- ( ' ) Composition du sel Ba : Trouvée. Formiate. C= :o,9 10,6 H =r I , 06 0,9 Ba = 59,6 60,3 ( 628 ) bone de l'arabinose ; les autres principes dosés, 3 centièmes environ. La perte ne surpasse donc pas 5 centièmes; une partie de celte perte est re- présentée par un produit volatil neutre, distinct du furfurol et susceptible de réduire le nitrate d'argent ammoniacal. » 4. La gomme arabique (mélange de principes divers, dont quelques- uns correspondent à l'arabinose), avant été chauffée à loo", le même temps, avec une dose semblable d'acide chlorhydrique, également concen- tré, a fourni beaucoup plus d'acide carbonique, avec une proportion pareille d'acide formique; soit pour loo parties : CO^ 5,3 GO 0,024 CH^'O^ 3,3 Furfurol ',12 Matière noire 27 , i Acides fixes et matières extractives. 3i ,0 » 5. La même gomme, chauffée avec HCl saturé, en tube scellé, 100", vingt-quatre heures : CO^ 2,7 GO I , t Matière noire 54,7 » Cette réaction répond à celles de l'arabinose et du glucose, dans les mêmes conditions. » 6. Nous avons cru utile de soumettre aux mômes réactions le fur- furol, afin de vérifier pourquoi sa formation, si abondante quand ou pro- cède par distillation, est, au contraire, tellement réduite en vases scellés : en fait, cela tient à sa polymérisation, sous l'influence des acides. » Tube scellé, furfurol avec IICl saturé, vingt-quatre heures, 100° : G0°- 0,66 GO 1,3 Furfurol o GH'O' et ac. volatils i à 2 centiènaes Matière noire 85,3 » Deux choses sont à noter ici : la destruction complète du furfurol, et la production d'une dose notable d'acide carbonique et d'oxyde de car- bone. ( (^29 ) » 7. Le furfurol chauffé de même à loo", en tube scellé, avec H Cl à 12,3 centièmes (vingt-cinq heures), a fourni : C0= o,i5 CO 0,02 Acide volatil Petite quantité Furfurol o, lO Matière noire 82,7 » On voit avec quelle facilité se forme la matière noire aux dépens du furfurol, même avec un acide étendu. » 8. Le furfurol pur, chauffé avec 12 fois son poids de PO 'H' pur, à 100", vingt-quatre heures. Tube scellé, après y avoir fait le vide : CO'- 1,0 CO 1,3 CH- O- et ac. volatil o , 5 environ » 9. Le furfurol, chauffé avec de l'eau à 200", pendant cinq heures, en tube scellé, s'est détruit pour moitié environ, avec formation de matière noire. in. — Arabinose et acides. — Distillation. » l. L'expérience a été exécutée, comme celles des glucoses, en distil- lant l'arabinose (5^') avec de l'acide phosphorique étendu (55^'', 88 PO' H^ et 200S' d'eau) au bain d'huile, dans un courant d'hydrogène, l'eau étant renouvelée à mesure. Elle a duré cinq cent quatre-vingt-dix heures : CO'. Furfurol. h gr gr Après 34 0,0201 0,4366 Puis 32 o,oi58 o,3252 » 45 0,0218 o,3i68 » 52 o,o322 0,1702 » 52 0,0282 0,2016 » 5i o,o323 o, 1260 » 53 0,0824 0,1236 » 5i . . . 0,0245 OjoSgS » 5o o,02i4 0,0428 )) 90 o,o56 0,112 » 80 0,0218 o,o436 590 0,2999 1,9632 » D'après ces nombres, le dégagement de l'acide carbonique se pro- ( 63o ) longe indéfiniment, sans qu'on puisse le ramener à une loi bien régulière; circonstance altribiiable aux intermittences de refroidissement. » Cependant, en somme, il s'en dégage o^^'jOooy par heure, au début, et o'^'", ooo3, vers la fin. En tout, on a obtenu o^'',3oo d'acide carbonique; soit G centièmes, poids comparable à celui que nous avons observé avec les glucoses, dans des conditions analogues (ce Volume, p. 577). La matière humique produite simultanément a été perdue par accident. » La formation du furfurol aux dépens de l'arabinose est notable, con- formément à ce que l'on sait déjà; mais elle est également progressive et se ralentit, avec le temps, jusqu'à devenir presque insensible: soit oS'",oi28 par heure, au début, et o,ooo54, c'est-à-dire une action 21 fois plus lente, à la fin. Ces nombres correspondent d'ailleurs au décroissement du poids de l'arabinose, lequel avait à peu près disparu à la fin. Aussi le résidu du ballon, distillé rapidement, n'a-t-il plus fourni de furfurol. » Dans les conditions de distillation lente où nous nous sommes placés, le furfurol représentait en poids 40 centièmes de l'arabinose, soit 67,5 cen- tièmes d'arabinose transformé, en tenant compte de l'eau éliminée. Une dis- tillation brusque en produit un peu davantage et l'on en a même signalé jusqu'à 5o centièmes; nous n'avons pas réussi jusqu'ici à dépasser 44 cen- tièmes. En tout cas, on n'obtient pas une transformation complète, à cause de la formation des produits simultanés, acide carbonique, acides volatils, matière humique, etc. » 2. L'essai suivant a été exécuté avec une liqueur plus concentrée au début (arabinose 5^'',3o9, PO'H' 71'''', 7, -(-eau, q. s.; le tout =110'^''). On s'est attaché à examiner la matière noire et les acides volatils : un ther- momètre, plongé dans la dissolution, pendant qu'elle était chauffée au bain d'huile, n'a pas dépassé loS". I/expérience a duré cent dix heures. On a remplacé à mesure, volume à volume, l'eau distillée, ce qui a permis de recueillir 1700'=''. » L'acide carbonique s'élevait au commencement, par heure, à o^'',oo3o, à la fin à 0^,00012. On en a recueilli en tout 2,1 centièmes du poids de l'arabinose au bout de cent dix heures; au lieu de 1,2 dans l'expérience précédente, exécutée dans des conditions de dilution plus forte, laquelle a cependant fini par donner 6,0 centièmes au bout de cinq cent quatre- vingt-dix heures. » La matière humique formait les i8,8 centièmes du poids de l'ara- binose, Le furfurol, recueilli pendant vingt-nualre heures, au début ■>.5,2 ) „ , 1 . • J ^6, I » pendant trente-sept heures consécutives o,q I ( 63i ) » A la fin, il ne restait plus d'arabinose. » Les acides volatils qui accompagnaient le furfurol ont été cliangés en sel de baryte. D'après l'analyse élémentaire de ces derniers (*), ils repré- sentaient un mélange beaucoup plus riche en carbone que l'acide formique el surpassant même l'acide acétique; résultat assez différent de celui qui a été obtenu à loo", en tube scellé, sans distillation. » Il est facile de déduire de celte analyse le poids de ces acides (") : il représentait environ 5 centièmes du poids de l'arabinose. Il restait d'ail- leurs une proportion sensible d'acides organiques fixes, dans le ballon. » En résumé, l'arabinose, soumis à l'influence des acides étendus, donne lieu à trois ordres de réactions simultanées, savoir : » 1° La formation du furfurol, par distillation, déjà étudiée par de nombreux observateurs; laquelle différencie, au moins par sa proportion considérable, les pentoses des glucoses proprement dits; » 2° La formation de l'acide humique, surtout en vases clos, presque totale avec les uns comme avec les autres en présence des acides con- centrés; mais qui le devient avec l'arabinose, bien plus facilement qu'avec les glucoses, même avec des acides plus étendus; » 3° La formation lente de l'acide carbonique, surtout marquée par dis- tillation lente, et qui devient alors assez abondante pour constituer une nouvelle propriété, commune aux glucoses proprement dits et aux pen- toses. » CHIMIE. — Explication relative à ma Note intitulée : « Cryoscopie de précision, etc., » par M. F. -M. Raoult. « Dans cette Note, insérée dans les Comptes rendus du 28 septembre 1 896, se trouve la phrase ci-après : « La troisième colonne du Tableau renferme » les abaissements réels Co du point de congélation, correspondant au cas » où la température convergente se confond avec le point de congélation, » et où le rayonnement est nul. » Dans cette phrase, le mot rayonnement, qui a été imprimé par erreur, doit être remplacé par le moi refroidissement. (*) Acétate. c= 19,55 17,5 H=i 2,35 2,2 Ba = 44,i 49,8 C^) En remplaçant Ba par H, par le calcul. C. R., 1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N» 17.) 83 ( 632 ) La remarque en a certainement été faite par tous les lecteurs attentifs. Je n'en parle ici qu'incidemment, et parce que je désire donner quelques explications au sujet de la proposition fondamentale que contient ce passage, et qui n'est pas aussi connue que je l'avais cru d'abord. » Ainsi que MM. Nernst et Abegg l'ont trouvé en 1894 {Nachrichten der Gesellschaft der Wissenschafteii zu Gultingen), et comme je l'ai démontré moi-même {Comptes rendus du 8 juin 1896), la différence entre la tempéra- ture apparente et la température réelle de congélation est égale au rap- port j4^ qui existe entre la vitesse t^, du refroidissement par rayonnement, et la vitesse R du réchaufTement, produit par la congélation quand la sur- fusion est de i". La même différence existe évidemment entre l'abaissement réel et l'abaissement apparent, calculés au moyen de ces températures. Ce rapport ^ devient égal à zéro et, par suite, toute différence entre l'abais- sement apparent et l'abaissement réel de congélation disparaît, quand v^ devient nul. Or, c'est précisément ce qui a lieu à la température conver- gente. Pour obtenir les abaissements réels de congélation, il suffit donc, ainsi que je l'ai dit, d'opérer dans des conditions telles que la température convergente se confonde avec le point de congélation. » Il en résulte que, contrairement à ce qu'un auteur a avancé, la con- dition du rayonnement nul n'est pas nécessaire ; et cela est fort heureux, car cette condition est absolument irréalisable avec une agitation suffisante, qui dégage nécessairement de la chaleur. » N03IKVATI0NS. I/Académie procède, par la voie du scrutin, à la désignation de deux de ses Membres, pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'Ecole Polytechiiique. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 38, M. Cornu obtient 36 suffrages. M. Sarrau » 36 » M. Maurice I^évy » i » M. Poincaré » 1 » Il y a un bulletin blanc. En conséquence, MM. Cornu et Sarrau seront désignés par l'Académie ( 633 ) à M. le Ministre de la Guerre, pour faire partie du Conseil de perfection- nement de l'Ecole Polytechnique. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction purlique invite l'Académie à lui dési- gner deux de ses Membres, pour faire partie de la Commission de contrôle de la circulation monétaire. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure intitulée « Gerardt et Chancel; discours prononcé à l'occasion de l'inauguration des bustes de ces savants à l'In- stitut de Chimie de Montpellier; par M. R. de Forcrand ». ASTRONOMIE. — Observations de la comète Brooks (i8Sg Y), faites à l'obser- vatoire de Rio de Janeiro. Note de M. L. Cruls, présentée par M. Lœwy. Étoiles Ascension Logarithme Logarithme Dates de droite du fact. Déclinaison du fact. 1896. comparaison. !^« — *. parallaxe. !^«— *. parallaxe. Juillet 3o a —4- 2,96 9,729o(/i) -t-ii.24,0 o,346i («) Août I a — 4.33,06 9,7430 («) -h 8. 7,7 o,4o86(rt) )) 4 ''' — 5.3j,4o 9,7162 («) -f- 2.55,5 o,33ii(«) » 12 b +2.10.44 916913 («) — 4-33,5 0,2715 («) Étoiles .\sc. droite Réduction Déclinaison Réduction Dates de moyenne au moyenne au 1896. comparaison. 1896,0. jour. 1896,0. jour. h m s :i „ , ,- Juillet 3o. (/anonyme 22.42.19,18 +3,87 — i8.4i-3i,i9 +20,95 Août I. a là. id. +3,91 id. +21,07 » f\. a id. id. +3,97 id. +21,26 .2. 6,6o58Radcliire 22. 3i. 0,01 +4,ï6 — i8.48.34, 6 +20,64 Ascension Nombre Nombre Dates Temps moyen droite de Déclinaison de 1890. de Rio. de la comète. compar. de la comète. compar. Il m s h 01 s ,. . ,1 Juillet 3o 9.25.13,7 22.38.20,09 5 — i8.3o. 6,44 ^ Août 1 8.54.25,0 22.37.5o,o3 4 — 18.33.22,42 4 » 4 9-20.29,9 22. 36. 5 1,75 6 — 18.38.34,43 6 » 12 9.10.32,8 22.33.14,60 6 —18.52.47,47 6 ( t;34 ) » Ces observations ont été faites par MM. L. Cruls et H. Morize, astro- nome, avec l'équalorial de 9 pouces. » Voici les notes prises sur l'aspect physique de la comète : » 28 juillet. Noté une nébulosité extrêmement faible, que l'état du ciel empêche d'observer. » 3o juillet. Très faible nébulosité d'environ i' de diamètre, avec noyau de 12*". » 4 juillet. Eclat semble avoir diminué. » 12 août. Eclat légèrement augmenté, noyau de u^, avec intensités lumineuses intermittentes. Détermination de l'étoile a anonyme, le 12 août 1896. Étoile de corn paraison. Ai icension droite. Déclinaison. C. a — C. + 17', 53 a — c. +4'2",l Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction moyenne au moyenne au e comparaison. 1896. jour. 1896. jour. Radcliflfe 22''42"' 1% 59 +3% 87 -i8°37'49",25 -f-20'',69 Ascension droite Nombre Déclinaison Nombre apparente de apparente de de l'étoile a = 7", 5. compar. de l'étoile a. compar. 22''/l2"23%23 6 -.8041 '29", 39 6 Réduction au ) commencement de l'année. ) — 4,o5 — 21 ,80 Position moyenne 1896. . . 22' '42™i9Si8 -i8<'4i'5i", •9 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une suite cV équations linéaires aux dérivées partielles provenant de la théorie des surfaces. Note de M. P. Craig, pré- sentée par M. Hermite. « Désignant par u, v les paramètres des lignes de courbure et par p,, p.^ les rayons de courbures principaux correspondant aux lignes v = const. et u = const. respectivement, nous avons (2) (3) I pour solu- /" le tions particulières (-01)' ('ii)> ••■' ('/()' •••' (£_,-,.) •••, (£-22). (^02). (s. 2). •••. (=<2)' •••' Je dis que /es équations {t^) et (£,-,,2) des deux suites sont équivalentes, c'est- à-dire elles ont les mêmes invariants. En effet, en remplaçant en (£,-,,0) la fonction cp,_,,o par^cp,,, nous trouverons (e,,); et si l'on remplace ç_,. en (£_,.,) par |7^9_,+,,,, nous aurons (e_(,_,),,). » L'intégration de ces deux suites est donc ramenée à l'intégration de l'une d'elles. » Nous avons les relations suivantes pour les invariants, en écrivant /«,_, au lieu de k^, i v/sG ^-1 G^ ,/_, 7/^2 / » L'étude des équations (£„,) ou (e,,.) est ramenée maintenant à la con- sidération des invariants A,. » MÉCA.NIQUE ANALYTIQUE. — Sur les singularités des équations de la Dynamique. Note de M. Paul Painlevé, présentée par M. Poincaré. « Soit S un système matériel à liaisons indépendantes du temps, à n de- grés de liberté, soumis à des forces qui ne dépendent ni des vitesses, ni du temps. Le problème général de la Dynamique cousiste à calculer la posi- tion de S à un instant / quelconque, connaissant la position et les vitesses de S à l'instant / = o. La chose est-elle théoriquement possible? Quand S passe par certaines positions singulières, il arrive, comme l'on sait, que l'étude du mouvement ne puisse être poursuivie. Mais une singularité beaucoup plus inattendue consiste en ce fait que, l tendant vers ^,, S ne ( <'37 ) tend pas nécessairement vers une position limite, ainsi que je vais le mon- trer sur quelques exemples. » Je suppose que les paramètres j?,, . . . , it„, choisis pour définir la po- sition de S, ont une valeur unique, réelle et finie pour toute position de S à distance finie; que la force vive 2T(. . . , a;,', .... Xi, . . . ") ne s'annule, pour aucune position de S, sans que tous les x soient nuls; qu'à un sys- tème de valeurs a-,, . . . , x^ ne correspondent qu'un nombre fini de posi- tions de S. Quand S occupe toutes ses positions, il est possible que x^, ...,x,^ n'épuisent pas toutes les valeurs réelles possibles, mais seulement un cer- tain ensemble D, que je considère exclusivement dans ce qui suit. » Je suppose de plus que les coefficients A,(.r, , . . . , a:',j) de T admettent des dérivées partielles premières et secondes, et que les coefficients du travail virtuel 2;X,(a;,, . . . , a;„)Sa7; des forces données admettent des déri- vées premières. Il n'y a d'exception que pour des positions particulières de S que j'appelle positions singulières . Encore suffit-il de réserver ce nom à celles de ces positions qui restent singulières, de quelque façon qu'on choisisse les a7,( astreints aux restrictions indiquées). » Soient maintenant x% x'-' les valeurs des x^, x\ pour f = o, les x] ne définissant pas une position singulière. Les équations de Lagrange permet- tent de calculer le mouvement tant que t ne dépasse pas une certaine li- mite^,. Quand i tend vers/,, plusieurs circonstances peuvent se présenter. » 1° S tend vers une position non singulière. J'ai montré {Bull, de la Soc. Math., i8g4) que les x- tendent vers des limites finies; il n'y a aucune dif- ficulté à suivre S pour f^t,. » 2° S tend vers une position singulière. Certains des x' peuvent tendre vers l'infini ou ne tendre vers aucune limite. Les équations ne permettent pas, en général, de calculer le mouvement pour / ]> ^, . » 3" S ne tend vers aucune position limite à distance finie. Cette hypo- thèse se décom])ose en trois cas : dans le premier, tous les points de S s'éloignent indéfiniment; il n'y a pas lieu de poursuivre l'étude du mouve- ment. Dans le second cas, une partie S' de S s'éloigne à l'infini, l'autre par- tie S" tendant vers une position limite S'^ ; on peut suivre S" pour / > /,, si S'[ n'est pas une position singulière de S" et si les forces exercées par S' sur S" tendent vers zéro quand S' tend vers l'infini. Dans le troisième cas, cer- tains points S' de S ne tendent vers aucune position limite, ni vers l'infini : il est impossible de calculer la position de S pour t^t,. Avant de donner quelques exemples de ce troisième cas, j'observe que la discussion précé- dente subsiste si les X, sont des polynômes du second degré par rapport aux vitesses. ( 638 ) » Exemples. — I. Soit M un point libre de niasse i , mobile dans le plan xOj, et soumis à la force X = {x+y)v-, \ = {x — y)v-, (y" — x'- -h y''); ce système comporte les mouvements (i) a7 = sin[log(f, -0]. J'-=cos[log(/, -/)]. )) II. Soit M un point libre soumis à la force X = ^-=^> Y = — ^^■> Z = 2; le système comporte les mouvements définis par (i)et :; = (l — t^y. » III. Soient M, M, deux points de masse égale à i, soumis aux forces X z= X, = ~^'^;^'^\ Y = Y, == ;^^> r désignant la distance MM,. Ce système comporte le mouvement défini par ( 1 ) et par x^^= x + t^ — t, y^ = j. Quand / tend vers t^ , r tend vers zéro, mais M, M, ne tendent vers aucune position limite. » D'une manière générale, on serait porté à croire que les équations de Lagrange qui présentent cette singularité sont tout à fait exceptionnelles. C'est le contraire qui est vrai, et cela à cause de la forme même des équations de la Dynamique. Par exemple, l'équation de Lagrange à un paramètre (2) x"^k{x)x'- + li{x), où les k{x), B(a;) sont deux fonctions algébriques de x, est affectée en général de telles singularités, tandis que ces singularités ne sauraient exister pour une équation (2) dont le second membre serait un polynôme en x' de degré plus grand que 2. » On pourrait penser, il est vrai, que ces singularités ne se rencontrent jamais dans les problèmes naturels, puisqu'un système matériel occupe toujours, à un instant donné, une position déterminée. L'objection ne serait fondée que si les formules correspondaient rigoureusement à la réalité. A ce compte, deux points matériels s'atiirant suivant les lois de Newton ne devraient jamais se rencontrer, parce que la vitesse d'un élément de matière ne saurait devenir infinie. Ce qui est vrai, si pour t =^t^ les fonctions x^^t) sont indéterminées, c'est que S, avant l'instant t,, passe par un état où les hypothèses et les lois de force, qui ont permis de mettre le problème en équation, cessent d'être suffisamment exactes; mais S n'atteint cet état qu'après une période d'aboiement d'aulunl plus accentuée que ces hypothèses et lois sont plus près de la réalité. Il y a donc le plus grand intérêt à reconnaître, sur un système d'équations de Lagrange donné, si ces singularités existent ou non. Si l'on montre qu'elles existent, on met en évidence la particularité la plus remarquable du mouvement; si l'on montre qu'elles n'existent pas, on est certain de pouvoir suivre indé- (639) finiment le mouvement de S, au moins lanl que S ne passera pas par une position singulière. ;) En appliquant au domaine réel les résultats que j'ai développés pour les équations différentielles analytiques, on obtient à ce sujet plusieurs propositions, notamment la suivante : ) Théorème. — Admettons qu'il n'existe pas de positions singulières de S à distance finie et que les forces dérivent d'un potentiel U(a;,, ...,x„) n'avant qu'une valeur pour une position de S ; R désignant la distance maxima à l'origine des points de S pour une certaine position du système, admettons de plus que hv reste inférieur à un nombre fini A pour toute position de S. Quand l lend vers t^ (^quel que soit, t^ ), les x^, x\ tendent vers des valeurs finies déterminées ; les a?,- (/) peuvent être développées en séries de polynômes Xi i^t) -— ^l^rCO (convergentes pour t quelconque, séries DO^•T LES COEFFICIENTS SUCCESSIFS SE CALCULENT EN FONCTION DES CONDITIONS INI- TIALES PAR DE SIMPLES DIFFÉRENTIATIONS , COMME CEUX d'uNE SERIE DE Taylor, et qui jouissent {par rapport à la convergence, la différentiation , etc.) de toutes les propriétés d'une série de Taylor. » Comme type d'un tel système, je citerai le corps solide fixé par un de ses points et soumis à des forces qui dérivent d'un potentiel U(9,(p,i|/), pourvu que U soit une fonction holomorphe pour toutes valeurs réelles et finies de 0, (p, ^ et admette (par rapport à chacune de ces variables) la pé- riode 27V ; 0, (p, A désignent les trois angles d'Euler. » Le problèliie des trois corps, qui ne rentre pas dans la catégorie précé- dente, fera , si l'Académie le permet, l'objet d'une autre Communication. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la distribution des déformations dans les mé- taux soumis à des efforts. Note de M. L. Hartmann, présentée par M. A. Coniu. H Je me propose de résumer, dans celte Note, les considérations qui m'ont servi à établir le caractère général des lois relatives à la distribution des déformations dans les métaux soumis à des efforts. i> C'est, au surplus, le moyen de démontrer que l'opinion rappelée par M. Charpy, dans une Note du 28 septembre 1896, n'est nullement la mienne, et d'indiquer le sens véritable des extraits de mes études, qui se trouvent cités isolément dans cette Communication. G. R., 1896, 2" Semestre. (T. CXXIII, N» 17.1 84 ( 6',o ) » I. Tout système de forces extérieures détermine, dans le corps soumis à son action, une sorte Ag polarisation molècidaîre ; cette polarisation a pour caractère de se produire, en chaque point, suivant des plans inclinés d'un môme angle sur la tangente à la courbe de transmission des forces en ce point; le corps se trouve ainsi clivé, pour ainsi dire, dès la première action de l'effort, suivant des surfaces régulièrement distribuées. » A la limite élastique, ces surfaces sont le siège de déformations per- manentes, et l'on obtient ainsi des nappes de mouvements moléculaires, géométriquement réparties et à intervalles réguliers. » II. On sait qu'un solide, déjà déformé par un effort, résiste, sans nouvelle déformation permanente, à tout effort j)lus faible, agissant dans les mêmes conditions, c'est-à-dire qu'il renferme des forces élastiques erama- gasinces. L'existence de ces forces élastiques peut influer sur la régularité de la distribution des déformations, quand le corps est soumis à un essai d'une autre nature; les zones, suivant lesquelles il a dû se déformer pour rési>ter au premier effort, continuent quelquefois à être le siège de mouve- ments moléculaires, et son état physique peut être tel que ces mouvements se produisent tout d'abord seuls, dans le voisinage immédiat de la limite élastique. » Mais cette réapparition de lignes antérieures ne contrarie nullement le développement des zones régulières afférentes au nouvel effort. » Il est bien clair, d'ailleurs, que le tracé des premières lignes doit être rapporté, non à l'effort actuel, mais à l'effort antérieur qui les a déterminées et que, dans ces conditions, la loi de la distribution des déformations s'applique à tous les réseaux obtenus. » III. Pour un solide quelconque, les forces élastiques emmagasinées peuvent avoir différentes valeurs, mais, quelle que soit la préparation du corps, elles ne descendent pas au-dessous d'un minimum qui correspond à la limite élastique pour le genre d'effort considéré. » Autrement dit, les diverses déformations, provoquées par les actions extérieures (mécaniques ou thermiques) auxquelles la pièce a été soumise, peuvent être atténuées, par le recuit en particulier, mais aucune d'elles ne s'évanouit complètement tant que le corps reste à l'état solide. )) Ces déformations irréductibles peuvent être nombreuses et avoir des orientations très variées; mais, encore dans ce cas, chacune des zones existantes présente un tracé régulier par rapport à l'action qui l'a produite, et leur ensemble partage la matière en grains constituants. )) En un mot, tout corps, ayant une limite élastique, est, par cela même, hclérotrope. ( 64i ) » La conséquence de cette hypothèse est que, même dans un métal simple, l'application d'un effort peut avoir jjour effet de révéler les défor- mations préexistantes, c'est-à-dire la texture du métal, en même temps qu'apparaissent les lignes géométriques correspondant à cet effort; c'est ce qui se passe, a fortiori, quand il s'agit de corps composés, à texture hétérogène. » Ce qu'il importe de remarquer, c'est que les figures nouvelles dé- pendant de l'effort du moment, ne sont pas influencées par l'état initial du métal. » Ainsi, quand on mandrine un tube de bouche à feu muni de sa frette, on constate que les spirales sont aussi régulières dans l'acier puddlé de celle-ci, fabriquée par enroulement, que dans l'acier fondu du tube. » Les forces développées sont donc assez puissantes pour produire dans le métal des effets indépendants, dans une large mesure, de son degré d'homogénéité, et les lignes obtenues dépendent de la forme géométrique de la pièce ainsi que de la nature de l'effort, et non de sa constitution chimique. » Il faut de très grands défauts, c'est-à-dire une hétérogénéité notable, pour que la marche des déformations régulières soit troublée. » N'est-ce pas là une preuve du peu d'influence de ce que l'on appelle l'homogénéité sur les effets àe forces extérieures puissantes? )) Le fait est que les déformations passent indifférentes au travers des cellules de l'acier. » Du moment, d'ailleurs, que les réseaux réguliers déterminés par un effort donné (les seuls qu'il y ait lieu de considérer pour l'étude du travail élastique dû à cet effort) sont indépendants de la constitution chimique du métal, la Chimie ne peut pas être regardée comme susceptible de rendre compte, à elle seule, des phénomènes d'élasticité. » Toute théorie moléculaire, établie en vue d'expliquer les variations de la résistance des matériaux, doit être faite dans l'hypothèse d'un corps simple. » Une théorie qui a besoin de recourir à un corps composé, en faisant appel à des changements dans les combinaisons des éléments constituants de ce corps, est loin d'être satisfaisante. )) Le cuivre, métal simple, jouit de propriétés analogues à celles de l'acier comme résistance croissante aux efforts qu'on lui impose, comme influence des recuits, comme distribution des déformations. » Cependant, peut-il être question pour lui d'un groupement molécu- laire sujet à des modifications chimiques? ( t342 ) « IV. Les forces élasliques emmagasinées dans un solide peuvent être manifestées par une attaque chimique, avec une intensité qui dépend de leur valeur en chaque point. » Si le corps n'est pas soumis à l'action d'un effort, on doit s'attendre à obtenir un réseau de polygones accolés, distribués plus ou moins réguliè- rement; dans le cas contraire, en même temps que ces polygones, l'acide creuse les figures caractéristiques de l'action exercée. n En résumé, tout ce qui précède conduit aux conclusions suivantes : » 1° Les déformations observables à la surface d'un solide, au delà de sa limite élastique, sont de deux sortes : les unes (qui peuvent ne pas ajjparaîLre) sont localisées d'après la répartition des déformations pré- existantes que met en évidence l'étude micrographique du métal et qui, pour un métal composé, sont fonction de la nature et de la répartition des constituants; les autres sont caractéristiques de l'effort exercé et ne dépendent, en général, pour un corps donné, que de la forme du solide. Rapportées à l'effort qui les a fait naître, toutes ces déformations, sans exception, suivent la loi générale de la distribution des mouvements molé- culaires. » 2° L'attaque chimique des métaux peut agir avant, pendant et après la déformation, en révélant les zones préexistantes de mouvements molécu- laires et les zones intermédiaires, qui sont inégalement attaquables, comme elles sont inégalement déformables, c'est-à-dire en décelant, comme l'effort mécanique, la texture du métal. Pendant la déformation, l'attaque creuse en môme temps les nouvelles zones d'écoulement moléculaire. » Ces conclusions sont applicables à tous les métaux, même aux métaux simples, tandis que la rédaction donnée par M. Charpy, dans sa Note du 28 septembre 1896, ne se rapporte qu'à des corps composés, considérés très près de la limite élastique. C'est pourquoi je persiste à penser que les conclusions de cette Note, loin d'être en désaccord avec les lois que j'ai énoncées, n'en sont qu'un corollaire. 1) Je ferai remarquer enfin que si M. Charpy m'a attribué l'opinion que !( tous les métaux se comportent comme des corps homogènes », c'est, sans doute, parce qu'il s'est borné à interpréter ce que j'ai dit au sujet des déformations géométriques dépendant de l'effort du moment, sans tenir compte des idées émises sur l'hélérotropie initiale des corps solides. » (643) PHYSIQUE . — Sur la propriété de décharger les corps ékctrisés, produite dans les gaz par les corps incandescents et par les étincelles électriques. Note de M. Edouard Bhanly. « Dans une Note insérée dans les Comptes rendus du 4 avril 1892, j'ai fait connaître quelques-uns des résultats énoncés par M. Villari dans sa Communication du 19 octobre 1896. A propos de recherches sur une con- ductibilité unipolaire des gaz, après avoir montré comment variait la dé- perdition produite sur le disque d'un électroscope par un fil de platine rendu incandescent par un courant électrique, j'ajoutais : » La déperdition est encore produite en refroidissant les gaz chauds qui enveloppent le fil de platine incandescent (rendu incandescent par un courant électrique) et en les projetant sur le disque. Une figure explique la disposition expérimentale ('). Le fil de platine rougit au-dessous d'un entonnoir fix'é au bas d'un serpentin de 2" plongé dans l'eau froide. A son extrémité supérieure, le serpentin s'emboîte dans la tubulure d'un tube où circule le gaz d'un réservoir à aS atmosphères. Le jet de gaz qui tombe ainsi sur le disque est très froid. » Si l'on remplace le fil de platine incandescent par la flamme d'un bec Bunsen, d'une lampe à alcool, d'une bougie, les gaz de la flamme, aspirés, refroides et lancés sur le disque électrisé, déterminent une vive déperdition. La déperdition est ici la même pour les deux électricités. Même résultat avec les gaz des étincelles élec- triques (les étincelles étaient produites par une petite machine électrique ou par une bobine d'induction, au-dessous de l'entonnoir du serpentin, à la place même où se trouvait précédemment le fil de platine incandescent). )> Ajoutons qu'un courant de vapeur d'eau ou d'hydrogène, ou d'air, fortement chauffés et lancés contre le disque ne donne lieu à aucune déperdition. » On voit que les étincelles électriques ne jouent pas le rôle spécial que M. Villari paraît disposé à leur attribuer. » Les expériences, que je viens de rappeler d'après ma Note du 4 avril 1892, ont été décrites avec plus de développements dans le Bulletin des séances de la Société française de Physique (p. 2i5 à 280; 1892). » (') Voir la figure dans la Note du 4 avril 1892. ( 6W ) ÉLECTRICITÉ. — Sur l'efficacité de la proleclion de la tour Saint-Jacques contre un coup de foudre exceptionnel. Note de MM. Ch. Mildë et E. Grenet, présentée par M. H. Becquerel. (( Ainsi que M. E. Grenela eu l'honneur de le faire connaître à Vkc^- 6êvm& {(^Comptes rendus, 17 avril 1884) (')], l'emploi d'un conducteur en cuivre rouge met à l'abri, d'une façon absolue, les édiâces qui en sont pourvus, quelque violent que puisse être l'orage qui éclate autour d'eux. Le conducteur est un ruban métallique qui constitue un véritable réseau dans l'intérieur duquel tout le bâtiment à protéger se trouve enfermé. » Un coup de foudre remarquable, qui a éclaté le 7 juillet 1896 sur la tour Saint- Jacques, où, par ordre de l'autorité municipale, nous venions d'établir notre système de protection, en a démontré l'efficacité complète et nous semble, par ses particularités, de nature à intéresser l'Académie. M D'après le document officiel, rédigé par le directeur de cet observa- toire, une première décharge a éclaté à 2i''58'"22^; un vif éclair, accom- pagné d'un fracas formidable, s'est montré au zénith ; la pointe du para- tonnerre a été portée au rouge sur une longueur de oo*^™ à 60'^'". On a entendu le bruit caractéristique de l'émission d'une violente effluve. » Les mêmes phénomènes se sontreproduits successivement, à quelques différences d'intensité près, à 22''i™4S à 22''i"'43% à 22'' 7™ 23* et, enfin, une cinquième et dernière décharge, à 22'' r4'"IO^ » Malgré la violence de ces explosions successives, contrairement à ce qui était arrivé antérieurement lors de plusieurs fulgurations n'ayant pas cependant éclaté directement sur la tour, les observateurs en station sur la plate-forme ont pu, en toute liberté d'esprit et sans éprouver aucun effet physique sensible, enregistrer minutieusement tous les détails, toutes les phases de l'orage qui se*déchaînail autour d'eux. Nous pensons qu'il n'est pas sans intérêt d'indiquer à l'Académie les détails du dispositif dont nous nous sommes servis dans cette construction. » Conformément aux prescriptions contenues dans le Rapport de Gay- Lussac, adopté par l'Académie dès 1823, nous avons disposé un double (') Celte communicalion était relative au coup de foudre qui venait d'éclater sur l'église de Belleville en }• mettant le feu, malgré la présence de trois paratonnerres à grandes tiges soigneusement entretenues par le service de contrôle de la Ville. ( r/,5 ) conducteur, de manière à envelopper complètement la tour Saint-Jacques dans toute sa hauteur. » L'un de ces conducteurs est en communication avec les maîtresses canalisations d'eau et de gaz, et l'autre se termine par une prise de terre spéciale, constituée par un tubage en tôle de o™,i5 de diamètre et de lo™ de long enfoncé dans le sol. Ces dispositions sont également conformes aux indications données par la Commission des paratonnerres pour les bâtiments de l'Etat. « Les conducteurs que nous avons employés sont constitués par des rubans de cuivre rouge de o™,o3 de largeur et de i""" d'épaisseur, parfaite- ment flexibles; ils s'appliquent sans faire de saillies sur les murailles du monument dont ils épousent toute l'ornementalion. » Nous avons garni l'extérieur de la plate-forme d'un circuit reliaat les pointes en cuivre rouge que portent sur leur sommet les statues qui en occupent les quatre angles. » En outre s'élève au centre une longue tige qui dépasse de o™, 20 la statue de saint Jacques, par laquelle toutes les autres sont dominées. » Afin de compléter la protection des observateurs qui se trouvent en- tourés d'objets métalliques de toute nature sur la plate-forme où ils se meuvent, nous avons ajouté, à la tige centrale, un anneau que l'on peut hisser à volonté en s'aidant de la poulie du drapeau et qui porte quatre chaînes métalliques fixées à chacune des quatre pointes des statues. I' De la sorte, nous avons constitué comme un immense vélum élec- trique sous l'abri duquel les observateurs sont en parfaite sécurité. » SPECTROSCOPIE. — Sur les maxima périodiques des spectres. Note de M. Aymonnet. t; Je reviens sur ma Noie du 7 août 1893 pour la compIéLei- et relever une erreur typographique qui en rend un passage peu compréhensible. M Lorsque le spectroscope est terminé par un prisme, le récepteur étant une pile thermo-électrique non précédée d'une lame de verre, la distance A en )i de deux maxima périodiques consécutifs est presque constante : elle croît légèrement avec la réfrangibilité. Cette distance ne dépend ni de la nature de la source, ni de la nature des corps interposés entre elle et le prisme; elle ne dépend que de la nature chimique du prisme et augmente très légèrement avec la température de ce dernier. ( 646 ) M Pouriin prisme déterminé chimiquement et physiquement, les maxima périodiques occupent donc des positions invariables; il n'y a que leurs in- tensités qui varient quand on modifie soit la source, soit la nature des corps interposés entre elle et le prisme. Il faut donc lire dans ma Note, 2* se- mestre, 1893, p. 3o5-VI : [les places des maxima maximorum seules chan- gent quand la nature de la matière intercalée varie, mais elles coïncident toujours avec des positions des maxima précédents, au lieu de : les places àesmaxima seules, etc.]. » Le prisme joue donc le rôle de résonateur vis-à-vis du récepteur. » Si, entre la pile et le prisme, on interpose une lame de même nature que ce dernier, les maxima conservent leurs positions et leur netteté; mais, si cette lame est de nature différente et suffisamment épaisse, les maxima changent de place, sont moins saisissables, et le spectre devient plus uniforme. )) Dans ce dernier cas, le changement de place des maxima est dû à ce que la lame, qui est devenue pour la pile le résonateur, donne des harmo- niques atomiques et moléculaires différents de ceux de la matière du prisme. » J'explique le trouble spectral de la manière suivante : 1° chaque ra- diation tombant du prisme sur la lame, suivant une direction déterminée, donne naissance à des harmoniques supérieurs et inférieurs en \, visibles ou invisibles, de même direction; 2° les rayons venant du prisme ont des directions différentes, s'ils ont des longueurs d'onde différentes; il en •résulte donc qu'en chaque point du spectre se trouvent superposées des radiations différentes en \, superpositions capables de masquer plus ou moins les variations du spectre pur. » Voici les positions des maxima observes par Desains (') dans le spectre prisma- tique solaire, et par moi dans le spectre de la lampe Bourbouze ; elles sont indiquées par leurs distances angulaires à la raie D, du côté calorifique. Je ne donne que les maxima que j'ai obtenus: pour le sel gemme entre ol^,7i5 et iH-,623, pour le flinl entre ol-'-,728 et 2M-,o55, pour le crown entre oH-,646 et 21^,2 ; quoique j'en aie observé beaucoup d'autres au delà, ils comprennent tous ceux de Desains. Par suite de la con- stante de A, les maxima se resserrent de plus en ])lus et deviennent d'autant plus dif- ficiles à saisir avec la ])ile, qu'on s'avance vers la ])artie la plus réfrangible du spectre. Les numéros d'ordre partent de la raie D. Tous les prismes avaient des angles de 60". (') Desains, Comptes rendus, i" semestre 1882, p. ii4''i ; 2" semestre i883, p. 689 ; ■1" semestre 1882, p. .'iSS. ( ^47 .) Spectroscopes cil crown ea sel gemme en flint A = oi'.og^'i, (') A = 01^,0352, A = ol*,ioi2, n,, Dcsains inconnu, ni, = i,54'|. 7)11=1,643. «u Aym. = 1,527. Position des max. Position des max. Position des max. d'ordre. Des. Ayni. d'ordre. Des. Aym. d'ordre. Des. Aym. 4.. 5.. C. 7.. 8.. 9.. 10.. 12.. 13.. 15.. 17.. 19.. 21.. 23.. 26.. 27.. 29.. 3i', 1-32,4 2... 5o - 54 1 12,0- i5,6 36 36,2-37,5 3... 68,0 66-74 2.... 3i',o 26,5- 3o,2 4o,5> 4o,o-4i,3 4- 92,5 90- 94 3 37,5- 4i,i 43,8-45,1 5.... 100,0 k. . . . 5o,5 46,0- 5o,r 48,2 47)6-48)9 6.... 108,0 106- ii4 a.... 55,6- 09,3 5i,5-52,9 8.... i3o,o 126-134 (>.... 66,6- 70,2 55,3-56,6 10.... i46-i5o S.... 81,1- 88,4 59,1-60,4 12.... 157,0 i58-i62 9.... 92,0 88,5-94,5 63 62,9-64,2 14..... 166-174 10.... 95,7- 99,3 68 66,7-68,0 13 iio,2-ii3,8 70,6-71,8 16.... 127,4 124,8-128,4 73 73,0-73,7 76,9-78,2 79,5 -80,7 83,3-83,9 84,6-85,8 87,1 -88,4 » Si l'on exprime en \ les positions des maxima observés par Desains dans ses trois spectres solaires, on constate qu'il n'y a pas de coïncidence même approchée; ce qui établit bien l'influence de la matière du prisme. » La méthode d'observation de Desains était très différente de la mienne, ses fentes spectroscopiques et pilaires, ses lentilles, les distances de ses pièces spectroscopiques différaient des miennes; de plus nous ne pensions ni l'un ni l'antre, pendant nos recherches, à la périodicité des maxima. Les lois trouvées sont donc indépendantes de toute théorie. » Dans une prochaine Note, si l'Académie le permet, je me jiropose de donner les principaux résultats que j'ai obtenus en interposant différents corps entre le prisme et la source. » (') A pour le sel gemme est compris entre oS'-joSdo et o!^,o354 ; pour le flint, oP, 1027 et o!^-,0997 ; pour le crown, ol^,095i et 01-^,0937. rai c. R., iHifi. 2' Semestre. (T. CWIII, N° 17. 8=1 ( 648 ) PHYSIQUE. — Tension de vapeur d'un corps comprimé par un gaz qti'd dis sont. Tension de vapeur d'une solution en général. INote de M. A. Pox- soT, présentée par M. Lippniann. (( Lorsque dans une enceinte, contenant un corps liquide et sa vapeur, on comprime un gaz qui peut se dissoudre dans ce liquide, on obtient une vapeur mixte et un liquide mixte constituant un ensemble que M. Duhema appelé un mélange double et dont il a développé certaines propriétés ('). » Je m'étais proposé récemment (") d'établir l'influence de la nature et de la pression du gaz sur la tension de vapeur du corps qu'il comprime : la solution de cette question m'a coniluit à l'envisager d'une manière tout à tait générale. » Considérons un mélange simple en équilibre osmotique sous une pression P, d'une part avec le gaz sous la pression p^ et le volume spéci- fique (',,; d'autre part, avec la vapeur du corps sous une pression "f, et un volume spécifique v^. )) On démontre, par un cycle isotherme fermé et réversible, que si l'on fait varier la pression p^ du gaz de dp^, la pression 'Sg étant constante, on a dPYi = dp^v,, V, volume spécifique du gaz dans le mélange. » En faisant aussi varier 9?^, de rAP^, on a d?=.;^dp,^'^d% pour la vapeur mixte, par exemple. » Pour le mélange liquide, on aura d?='^Up,+ ^^d%. » La vapeur et le liquide mixtes étant en équilibre avec les mêmes composants, aux mêmes pressions, sont en équilibre entre eux, c'est-à-dire que les valeurs de c/P sont les mêmes. (' ) Travaux et Mémoires des Facultés de Lille, ii* 13 ; 1894. (-) Comptes rendus. 19 octobre 1896. ( (^49 ) » On tire facilement l'équation générale de l'équilibre *-v:(--^)=*4(l- » A la limite, lorsque la pression du gaz est infisiiment petite, t,, = t;\; (/$^ ^ représente donc l'accroissement de la tension de vapeur dans le mélange gazeux, soit ^= o, cas idéal. )) 3* cas : ;r^ > I ; JÇ; est négatif; c'est le cas de la vapeur d'alcool ajou- tée à l'eau. Il comprend comme cas particulier celui où V, =co, c'est-à-dire celui où le gaz ne pourrait se mélanger à la vapeur du liquide; c'est le cas des solutions salines aqueuses. » La relation limite donnée plus haut devient, pour des valeurs finies de/?, une relation approchée. » Remarques. — i° Dans le premier cas, lorsque "^i croissant avec {P^ atteint la valeur de "Q'^ , l'équation générale est satisfaite avec V, = V^ ; à la pression critique, les deux parties du mélange double ont même densité, même composition ; fait remarqué par M. Villard; » 2° Dans le troisième cas, si l'on a V,- _ •^',- V, v; v; " ■<■>'. ou K>. - \V c'est-à-dire, si la vapeur mixte a même composition que le liquide mixte, on a dp = o, fait déjà connu. » On peut résumer les différents cas considérés delà manière suivante : » Le gaz ou le corps dissous abaisse la tension de vapeur du dissolvant; ( (')5o ) le gaz dans la vapeur mixte accroil la tension de vapeur du dissolvant, comme le ferait une pression ('). M ].a tension de vapeur est augmentée si le gaz est plus dense dans la vapeur mixte que dans le liquide mixte; elle est diminuée dans le cas contraire. )> I.a grandeur de la variation est lice au rapport des masses spécifiques du gaz dans le liquide et dans la vapeur ("). » CHIMIE ORGANIQUE. — Uexaméthylènc-amine cl ses dérivés nUrosés. Thermochimie. Note de M. Marcel Delépine. « L'hexaméthylène-amineCH'^Az' résulte de l'union de l'ammoniaque et de l'aldéhvde'formique avec élimination d'eau 6CIP O + /|ÂzH' = CH'" Az* + 6H*0. Elle donne, sous l'influence de l'acide nitreux, un premier dérivé nitrosé ((;H-)'( AzO)=Az'' et un second (CIP — AzO.Az)" où « = 3, d'après MM. Mayer, Duddeu et Scliarf. Nous prendrons 4 pour avoir la série régu- lière (CH=')''Az''; (CH-)=(AzO)^Az''; {CW)" {kzO)' kz\ » Hcxaméthylène-amine. — J^a base, purifiée par cristallisation dans l'alcool absolu, se présentait sous forme de brillants dodécaèdres rhoni- boïdaux, de composition théorique. Elle brùle assez mal dan§ la bombe calorimétri ijue et charbonne si l'on dépasse oS',75. J'ai trouvé, en rappor- tant les résultats des combustions à i^"" de substance : -^ ^ ' ^ ' moyenne 71 8d"', 36; 72o3'"',i7; 71 55"', 95 \ soil, pour I molécule = i^o*'". A vol. const A press. const. Clialeiir de conibusliciii ioo5'^'",85 1006'^^', 53 et chaleur de formation'à partir des éléments : C'.-+- H'-^H- Az'=- r/n'^Az'*crist -26'^^'', 73 (') Dans ma Note précédente j'ai doiinc la relation entre la pression et la variation de tension d'un corps : elle troine une vérification dans les phénomènes qui s'obser- vent avec les tubes capillaires. (*) Travail fait au Laboratoire de llecherches physiques de la Sorbonne. ( (>5i ) » Sa chaleur de dissolution dans l'eau à i5", pour i molécule dans i''',5 à 2'", 5 d'eau, a été trouvée de 4c.1i, 80; 40=11^-6 et 4'''",84; moyenne 4C"',8o; ce qui donne, pour la chaleur de formation de l'hexaraéthylène-amine dissoute, — 2i^"',93. » Ces nombres ont été vérifiés par la détermination de la chaleur de combustion du dinitrale d'hexaméthylène-amine, corps facile à préparer et brûlant très facilement. Il est même curieux d'observer que ce corps, qui contient 47,37 pour 100 d'acide AzO'H (trouvé 47. -''S) brûle en ne don- nant que fort peu d'acide azotique : le maximum observé a été de 66"""8. J'ai trouvé pour i*'''' les chiffres suivants : 3597'^^=', 5; 3600'=»', 3; 3596'"', 5; moyenne 3598="', 8; soit pour I molécule, C''H'-Az\ 2 AzO'H = 266s'' : A volume A pression constant. constante. Chaleur de combustion 957^"', 28 gSSCi'jSô » D'où, pour chaleur de formation à partir des éléments C» + ll'i -i- Az« -H 0« = G«H'^ Az', 2 AzO' II crist. + 92C.^i, ^4 » D'autre part, j'ai trouvé pour la chaleur de dissolution de ce dinitrate dans l'eau, à i5" environ, — i4,i4 et — i4>37, moyenne — i5,26 pour I mol. = 10'" dans le premier cas et 1 mol. = 6''* dans le second ; dans ce dernier cas, l'addition de 4 nouveaux litres d'eau n'a produit aucun effet thermique, ce qui devait être; j'ai aussi trouvé que C«H'2Az*(i raol. = 2i")-i-2Az03II(i mol. = 2"') = C«H»- Az*, aAzO^H (i mol. = 6"') -t- 2C"',37, ce nombre étant la moyenne de deux expériences ayant donné 2^^', 35 et 2'"'*', 39. Sachant que l'acide azotique dissous, formé à partir des éléments gazeux, dégage 48^*', 8 par molécule, on trouve, en réunissant toutes ces données à la valeur — 2 [^^',93 représentant la chaleur de formation de l'hexamélhylène-amine dissoute, que la chaleur de formation calculée du dinitrate d'hexaméthylène-amine solide est — 21,93 -1-48,8 X 2 4- 2,37 + l4,26 = 92Cal, 3o, ( 652 ) au lieu du chiffre exjDérimenlal 92*^"', 9V La concordance est satisfaisante. » On peut donc admettre le chiffre 1006^"', 5 pour chaleur de com- bustion de l'hexaméthylène-amine solide. Je rappellerai que l'on est con- duit à considérer ce corps comme formé de groupes CH^ liés des deux côtés à l'azote dans les proportions conformes aux valences. Il était inté- ressant de voir quelle serait alors la chaleur de combustion de ce groupe CH- et si elle différerait beaucoup des valeurs (jue M. Matignon (') lui a attribuées suivant qu'il est relié au carbone C — Cil- — C ou H ou à l'azote Az — CH- — C ou H. Dans le premier cas, on a loG*^'"'; dans le second, une valeur plus grande 164^"'-! 65'*'. Il semble qu'ici la double liaison azotée ait encore augmenté cette valeur, puisqu'on trouve 'r looG, 5 = 167^^', yS. » Premier dérivé nilrosé (CfP)* (AzO)- Az'. — Corps facde à préparer. J'ai trouvé, pour i^'', les chaleurs de combustion suivantes : 4697"^"', 7 et 4690''°', 9 Moyenne : 4694^-1', 3 )i Soit, pour i-^^'im i86s'-. A \olume constant. A pi-ession constante. Chaleur de combustion 873'^"', i4 872<^"',28 M De ce dernier chiffre on déduit : C«+ II'»+ Az^'-H 02=CHl'»AzH)- crist — 55,78 » Second dérivé nitrosé (CE-y (AzOy Az\ — Très facile à purifier et s'obtenant en gros cristaux fusibles à io5° par évaporaliou spontanée de sa solution acétonique. Ce corps m'a donné, en rapportant les résultats des combustions à i^"^ : 33i8c»',3; 32i6«-'',6; 3227C"i,9 Moyenne : 3220»^=', 9 » Soit, pour 1""°'= 2328'': \ volume constant. A pression constante. Chaleur do combustion 747'"', 24 745*^"', 96 et, par conséquent, pour chaleur de formation : C»-|- Il«+ Az'+ 0''=:C' IF Az-'O' crist _g,oi^^6 » On voit que le remplacement successif des CH- par 2AzO diminue notablement la chaleur de formation de ces corps et la rend fortement endothermique. Aussi, tandis que l'hexaméthylène-amine est relativement (') Thèse. Faculté des Sciences de Paris, 1892. ( 653 ) stable et peut même être distillée clans le vide (bien que difficilement; à T 80" soutenus, elle subit une décomposition sin- laquelle j'espère pouvoir revenir, bien que les résultats en soient très délicats à tirer), les deux autres dérivés ne tardent pas à se boursoufler considérablement en déga- geant d'énormes quantités de gaz. Je rappellerai môme que j'ai signalé que le produit C"H"'Az''0- + 1- est explosif à 60°, le bromure qui y cor- respond déflagrant à la température ordinaire dès qu'il est sec. » On pourra aussi observer que la deuxième substitution produit une diminution plus considérable que la première. difT. 39,06 (CH-)"Az* ) Différence --20,72 (CH-)'(AzO)2Az'' 2AzO — CH- -55,78 (CtP)*(AzO)*Az* j Même différence .... —91,76 ( '^''^* ^^'^^ » D'autre part, si l'on considère que le second terme est la ^ somme des deux autres, on trouve que sa chaleur de combustion est 872*^"', 28 au lieu de i( 1006, 53 H- 745,96) = 876'^'", 25. .. PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur la luciférase ou zymase photogène des ani- maux et des végétaux. Note de M. Raphaël Dubois, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Depuis longtemps, j'ai démontré que l'agent actif de la production de la lumière chez les animaux et les végétaux était une substance présentant tous les caractères des zymases et que j'ai, pour cette raison, nommée luciférase. » D'autre part, mes expériences établissent que la lumière physiologique n'est pas le résultat d'une combustion, ni même d'une oxydation lente, mais directe. La fixation de l'oxygène est bien nécessaire, comme je l'ai reconnu postérieurement à mes premières recherches, seulement elle se fait indi- rectement ou plutôt par l'intermédiaire de la luciférase, qui se comporte, sous ce rapport, comme un ferment d'oxydation. )) Les organes lumineux des Lampyres et les œufs contenus dans les ovaires de la femelle donnent avec la teinture de eavac une belle colora- tion bleue : il est vrai que le sang du Lampyre, comme celui de divers insectes, produit la même rénction ; mais j'ai montré quelle était son impor- tance dans la fonction photogène, chez les Elatérides. « Le mucus lumineux recueilli à la surface du corps des poissons morts, ( (i54 ) traité par l'eau chloroformée, donne, après filtration, la même réaction. Ceci n'a rien de surprenant, puisque j'ai démontré que la cause de la j)hos- phorescence était la même chez les animaux et chez les végétaux. » Je me propose de rechercher si les réactions des ferments oxydants se rencontrent chez tous les animaux et végétaux photogènes et si ces zymases sont susceptibles de pioduire de la lumière avec divers composés organiques. » La différence qui existe entre ma théorie, en ce moment de son évo- lution, et l'hypothèse de Radziszewjski est que, si la phosphorescence peut se produire, en présence de la potasse alcoolique, par oxydation lente et directe avec beaucoup de composés organiques, au contraire, chez les êtres vivants, elle résulte de l'action d'une zymase, comme je l'ai toujours sou- tenu. « C'est ainsi que l'acide chlorhydrique peut, comme l'invertine, trans- former le sucre en glycose; le résultat final est le même, mais le procédé est différent. » ZOOLOGIE. — Remarques sur l'appareil digestif et le mode d' alimentation de la Tortue luth. Note de M. Lko.\ Vaillant, présentée par M. Blan- chard. (( Le régime alimentaire des Tortues marines est une question encore controversée. Les anciens auteurs les regardaient comme usant d'une nour- riture exclusivement végétale ; diverses observations faites dans ces derniers temps, celles surtout de Pouchet en collaboration avec M. J. de Guerne ('), sont venues infirmer cette manière de voir. D'autre part, le D"^ Gilbert Tirant, dans ses études sur la faune herpétologiquc de la Cocliinchineet du Cambodge, avance, d'après le dire des pêcheurs locaux, que certaines espèces, la Tuilée (Chelonia imbricata), la (Z'Aouane, (^Thalassochelys caretta) sont carnivores, tandis que la Tortue franche (Chelonia mydas), la Tortue luth (Dermochelys coriacea) se nourrissent de végétaux. Il m'a paru inté- ressant d'étudier à ce point de vue un exemplaire de cette dernière espèce récemment envoyé au Muséum, pour rechercher si la disposition du tube digestif, si son contenu, pouvaient fournir à cet égard quelques éclaircis- sements. (') Comptes rendus, t. Cil, p. 877; 12 avril 1886. ( (^55 ) » Cet individu, de grande taille, il ne mesure pas moins de f'SjJ du museau à l'extrémité de la queue, et du poids de aSo''», avait été pris à Concarneau et fui expé- dié tout de suite à Faris; aussi a-l-il pu être examiné dans un état de fraîcheur excep- tionnel. » La disposition de l'œsophage, garni de longues papilles coniques à revêtement corné, ne diifère pas sensiblement de ce qu'elle est chez les autres Tortues de mer, notamment les Thalassochelys carelta et Chelonia inibricaUi, que j'ai eu l'occasion d'étudier sur le frais au laboratoire d'Herpélologie. » Il n'en est pas de même de l'estomac. Dans ces dernières espèces, cet organe offre la forme habituelle pour ce groupe, c'est-à-dire constitue un sac allongé à cavité simple. Chez la Tortue luth, au contraire, non seulement ses dimensions sont propor- tionnellement plus grandes, mais encore on y distingue deux régions : l'une en sac globuleux simjDle, la suivante tubuleuse, du double plus longue que la première, bosselée et divisée en loges intérieurement par des cloisons transversales élevées, dont quelques-unes forment de véritables diaphragmes perforés en leur centre. Celte dis- position, déjà entrevue par Schlegel, mais dans des conditions peu favorables, sur l'individu observé par lui au Japon, est tout à fait particulière, et rien d'analogue n'a jusqu'ici été rencontré dans les nombreuses espèces, appartenant aux tj'pes les plus variés des Chéloniens, que j'ai eu l'occasion de disséquer pour les recherches que j'ai entreprises sur ce sujet. Ces différentes portions de l'estomac, la portion tubuleuse étant repliée sur elle-même en U, sont recouvertes d'un fascia fibreux commun, et semblent, au premier abord, ne former qu'une seule masse volumineuse, sphérique. Un riche plexus de gros vaisseaux s'observe entre les branches accolées de la seconde portion. 1) L'intestin grêle et le gros intestin se font suite en continuité directe, sans cœcum réel : la différence de diamètre seule les distingue extérieurement. » Sur le premier les parois sont très épaisses et la muqueuse présente une compli- cation plus grande que dans aucune autre Tortue. On y trouve, en effet, un réseau de gros trabécules, dont les mailles peuvent avoir jusqu'à i"^™ de côté et même au delà, dans chacune de celles-ci des cloisons, de moins en moins élevées, limitent des alvéoles en gâteau d'abeilles de plus en plus petites, d'où résulte un développement considé- rable de cette surface digestive. » Le gros intestin, qui débute par un renflement sphérique sur lequel s'insère la terminaison de l'intestin grêle, n'a guère qu'un sixième de la longueur de celui-ci. La paroi, mince à l'origine, s'épaissit graduellement et présente à sa face interne de pe- tites aréoles de i™™ environ de côté; on observe de plus des plis, sortes de valvules conniventes, peu accusés. La disposition de cette muqueuse est, par suite, comparable à ce qu'elle est dans les espèces voisines. » En résumé, la complication de l'estomac, l'étendue de la muqueuse dans l'intestin grêle, portent à penser que le travail digestif doit s'accom- plir chez ce Chélonien avec une certaine lenteur, comme lorsqu'il s'agit d'aliments plutôt réfractaires à l'action des sucs intestinaux, c'est-à-dire de substances végétales. C. R., 1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N° 17.) 86 ( '^56 ) » Une quantité relativement très faible de matières alimentaires a été trouvée dans l'estomac; quant à l'intestin, il ne contenait qu'une masse chyleuse où l'on n'a pu discerner aucun fragment déterminable, cet indi- vidu avait sans doute supporté un jeûne assez long avant sa capture. Tout ce que j'ai pu recueillir, ce sont de nombreux ffyperia galba, Mon\.ngv\, quelques fragments de Médusaires ('), enfin, diverses plantes marines : Zostera, Ectocarpus (indéterminable), Halydrys siliquosa, Lgb., Cystosira fibiosa, Ag. ; le poids de ces plantes non séchées n'atteignait pas aoS'" (^). » Toutefois, Pouchet et M. J. de Guerne n'avant, d'après leurs observa- tions, rencontré dans le tube digestif du Thalassochelys carella que des dé- bris animaux, la présence de végétaux marins chez le Z)ermoc/ie/)'^ confirme, dans une certaine mesure, les déductions auxquelles nous conduit l'étude anatomique. » GÉOLOGIE. — Sur la découverte d'un gisement d'empreintes végétales dans les cendres volcaniques anciennes de l'i'e de Phira {Santorin). Note de AT. A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. « Au cours d'un récent voyage à Santorin , où j'ai accompagné M. Fouqué, nous avons exploré un gisement d'empreintes végétales qui nous a été signalé par les lazaristes de l'ile. Pour saisir l'importance de cette décou- verte, il est nécessaire d'avoir présente à l'esprit l'histoire de Santorin, telle qu'elle résulte des travaux de M. Fouqué ('). » Santorin a débuté par un îlot de calcaires et de phyllites contre lequel se sont produites des éruptions sous-marines, constituées par des tufs et des coulées d'andésite à hornblende et de perlite. A la suite d'un soulèvement important, les éruptions sont devenues subaériennes et leurs produits ont (') Ces derniers animaux se rencontrent en abondance dans l'estomac des Caouanes et paraissent entrer pour une part importante dans la nourriture de cette espèce. Ils ne semblent cependant constituer f[u'une assez faible ressource alimentaire, car, d'après l'analyse chimique du filnzostoiiia Cnvieri, Pérou, que, sur ma demande, M. Arnaud a bien voulu faire, ces Acalèplies contiennent pour prés de 97 pour 100 d'eau et les trois parties de matières solides restantes ne donnent qu'une partie de substances organiciues. (*) C'est à M. Bouvier que je dois la désignation spécifique de VHyperia; les plantes ont été oblicjeamment déterminées dans le laboratoire de M. Van Tiugliem. (") Santorin cl SCS criijjtiuns, l'avis, 1879. ( (357 ) changé de composition; elles ont répandu nne énorme accumulation de produits de projection qu'ont accompagnés des filons et des coulées d'an- désiles à hyprrsthène associés à quelques roches plus basiques {lahrndorites à olivine et anorthite). » La grande île ainsi formée a été alors en partie détruite par un violent effondrement, accompagné d'explosions formidables et d'abondantes pro- jections de ponce qui ont recouvert d'un manteau continu (atteignant So™ d'épaisseur) les débris de l'ancienne île, c'est-à-dire l'île de l'hira, les îlots de Thérasia et d'Aspronisi. Ceux-ci limitent la baie actuelle de Santorin, au milieu de laquelle, depuis la période historique, de nouvelles éruptions (la dernière date de 186G-70) ont construit les îlots desRaménis. » Entre le commencement des éruptions sous-marines d'Acrotiri et la grande explosion qui a donné à l'archipel de Santorin son aspect actuel, M. Fouqué n'a constaté que deux points de repère datés. Les tufs sous- marins d'Acrotiri renferment par places une faune du pliocène supérieur. D'autre part, M. Fouqué a trouvé sous la ponce, contemporaine de l'effon- drement de la baie, des habitations bâties sur la lave et antérieures au grand cataclysme. Ces habitations renfermaient des silex et des obsidiennes taillés, des poteries à cachet archaïque fort remarquables, appartenant à une époque préhistorique. )> L'observation qui fait l'objet de cette Note apporte des doctanents sur l'épaisse masse de laves et de produits projetés, comprise entre le tuf ponceux préhistorique et les éruptions du pliocène supérieur. y> Notre gisement fossilifère se trouve dans le quartier de Kato Phira, exactement à iS™ au-dessous de la terminaison de la grande coulée d'andé- site à hypersthène qui supporte la ville et à une altitude d'environ 200"". En ce point, la falaise abrupte est formée par la ponce supérieure (exploi- tée) reposant, en partie sur l'extrémité de la coulée, en partie sur une couche de blocs de projections qui la continue. Puis on rencontre une alternance, maintes fois répétée jusqu'au bas de la falaise, de lits de sco- ries, de lapillis noirs de tout calibre, de cinérites grises et de coulées de laves. La couche fossilifère est formée par de petits lapillis d'un gris noir, agglomérés sans ciment; elle a quelques décimètres d'épaisseur et ne peut être vue que sur quelques mètres carrés. » M. Bureau a bien voulu déterminer mes échantillons; il y a reconnu quatre espèces qui, dans leur ordre décroissant d'abondance, sont les sui- vantes : dattier {Phœnix dactylifera L.), palmier nain {Chamœrops Immilis L.), lenlisqae (Pistacia lentiscus L.), oMvier (Oleaeuron^a L.). Ces quatre ( 658 ) espèces appartiennent actuellement à la région méditerranéenne; mais l'ère géographique de deux d'entre elles ne s'étend plus jusqu'il Santorin, ledattiera reculé vers le sud, le palmier nain vers lesud et rouest; l'olivier n'existe plus, dans-l'île, qu'à l'état cultivé et en infime quantité. Les faits qui ressortent de cet examen sont ceux que l'on constate d'ordinaire quand on compare une faune pléistocène un peu ancienne avec la flore actuelle d'un même lieu. » Ces empreintes végétales sont remarquablement bien conservées : on peut distinguer à la loupe, sur la face inférieure des feuilles de palmier, l'existence d'un champignon, et sur les feuilles d'olivier, celle des poils écailleux. Les feuilles de lentisque, d'olivier et de dattier sont couchées suivant le plan de stratification de la cendre; celles du palmier nain pré- sentent une disposition différente, elles traversent la couche de cendres obliquement ou perpendiculairement à sa stratification. Les feuilles de Chaniœrops humilis étant raides, solides et fortement attachées à un tronc court ont pu être entamées par la cendre sans perdre leur position. Cette observation est importante, en montrant que ces plantes ont été ensevelies par l'éruption en pleine végétation ('). L'état microscopique des cendres qui les enveloppent montre, du reste, que celles-ci n'ont pas été rema- niées : ce sont des produits d'une éruption subaérienne, formés par de petits fragments de lave vitreuse et de cristaux, agglomérés sans (race de ciment et laissant entre eux de nombreuses cavités. » La parfaite conservation îles empreintes peut s'expliquer par la posi- tion de la couche fossilifère qui est recouverte par la puissante coulée de laves de Phira, dont le poids énorme a déterminé le tassement des cou- ches meubles sous-jacentes, et les a préservées contre les infiltrations pos- térieures, rares du reste dans un pays aussi sec que Santorin. Eu résumé, ces observations apportent quelques éléments nouveaux sur l'histoire de ces majestueuses éruptions volcaniques qui, entre le pliocène supérieur et l'époque préhistorique, ont construit l'île de Phira. Elles montrent que ces éruptions n'ont pas été continues, puisque, entre deux d'entre elles, il a pu se développer, sur les matériaux volcaniques, une active végétation. I/absence de vestiges d'industrie humaine dans les cou- ches fossilifères, l'abondance de palmiers nains nuisibles aux cultures, font penser que la flore de Rato-Phira est spontanée et qu'elle correspond (') L'absence d'olives permel, en outre, de fixer la saison pendant laquelle s'est produite l'éruption. ( ^59 ) vraisemblablement h une période où l'île était inculte. Elle serait proba- blement antérieure à l'arrivée de l'homme ; mais elle est, en tout cas, au point de vue botanique, le prélude de celle delà période préhistorique. Les fouilles de M. Fouqué ont montré en effet que, plus tard, au moment de l'effondrement de la baie, l'île renfermait une active végétation arbo- rescente de même nature; mais alors elle était cultivée et le siège d'une sation déjà avancée. » Le grand cataclysme qui a modelé l'archipel actuel a, par le dépôt continu de ponce, anéanti l'ancienne végétation et l'ancienne population et de plus complètement modifié le régime des îles. Aujourd'hui, il n'existe plus d'arbres à Phira, les antiques forêts d'oliviers, de dattiers et les brous- sailles de palmiers nains sont remplacées par des vignes; les vignerons de l'époque actuelle ont, de même, remplacé les agriculteurs et les pasteurs qui ont été les témoins et les victimes du grand effondrement de la baie de Santorin. » La séance est levée à 4 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 19 octobre 1896. Anna/es de l'observatoire d' Astronomie physique de Paris, sis parc de Meudon (Seine-et-Oise), publiées par M. J. J.vnssen, Directeur de l'obser- vatoire. Tome L Paris, Gauthier-Villars etfds, 1896; i vol. in-4''. (Présenté par l'Auteur.) L'Anthropologie. Rédacteurs en chef : MM. Boule et Verneau. 1896. Tome VIL N" 4. Juillet-août. Paris, Masson et C'^; r vol. in-8°. Les Galets coloriés du Mas d'Azil, par M. Ed. Piette. Supplément au n° 4 (juillet-août 1896) de la Revue : l'Anthropologie, i atlas in-4''. Mémoires de la Société philomatique de Verdun. Tome XIV. Verdun, L. Laurent, 1896; i vol. in-8°. Bulletin de la Société astronomique de France et Revue mensuelle d' Astro- ( G6o ) nomie, de Météorologie et de Physique du globe. Octobre iSqG. Paris; I fasc. in-8°. Revue générale des Sciences pures et appliquées. Directeur : Louis Olivier, Docteur es Sciences. N" 19. i5 octobre 1896. Paris, G. Carre et C. Nanti: I fasc. gr. in-S". Bulletin général de Thérapeutique médicale, chirurgicale, obstétricale et phar- maceutique. i5 octobre 1896. Paris, Doin; i fasc. in-8°. Journal de la Société nationale d'Agriculture de France. Tome XVIII. Septembre 1896. Paris; t fasc. 111-8". Magnetic observations at thc United States naval Observatory, 1 894 ; by C. C. Marsh, Lieut. U. S. Navy. Washington, xSgS; i vol. gr. in-8°. Annalsofthe New York Academy of Sciences , late Lyceum of natural Eistory . Nevv^ York. Published by the Academy, 1896; i fasc. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance bu 26 octobre 1896. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. TomeXX. Juin-juillet 1896. Paris, Gaiithier-Villars etfils; 2 fasc. in-8''. Pa Photographie du mouvement. Chronophotographie. Rinéloscope. Cinématographe. Paris, Chamuel, 1896; i vol. in-8°. (Présenté par M. Chatin.) Loi des équivalents et théorie nouvelle de la Chimie, par Gustave Marqfoy. Paris, Masson et C'", 1897; i vol. in-8°. Gerhardt et Chancel. Discours prononcé dans la salle des fêtes du Palais de l'Université; à l'occasion des bustes de ces savants, par M. R. de For- CRAND, Directeur de l'Institut de Chimie de l'Université de Montpellier. II juin 1896. Montpellier, G. Firmin et Montane, 1896; 1 broch. in-8°. Bulletin de l'Académie de Médecine, publié par M. J. Bergeron, Secrétaire perpétuel, etM. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. N°4i. Séance du 20 septembre 1896. Paris, Masson et C'"; i fasc. in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale, chirurgicale, obstétricale et pharmaceutique. Directeur scientifique, Albert Robin, Membre de l'Aca- démie de Médecine. 20° livraison. 23 octobre 1896. Paris, Doin; I fasc. in-8°. Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, publié sous la rédaction du prof. D' Menzbier. Année 1895. N° 4. Moscou, 189G; I vol. in-S". ( Slechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'" Palerme Clausen. Porto Magalhaès et Moniz. Prague !... Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. l Bocca frères. Rome î , , _ ( Loescheret C*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. „ „ , i Zinserline. S'-Petersbourg . . j ^^^^^ ' Bocca frères. _ I Brero. Turin ' , j Clausen. [ RosenbergetScllier Varsovie Gebethner et WolB Vérone Drucker. Vienne J „ , , . _, I Gerold et C". ZUrich Meyer et Zeller. JL£S GENËRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1«" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.- (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( i'' Janvier 1S66. à 3i Décembre 1880.) Volume in-4° ; 1889. Prix 15 fr. PPLÉMENT AUX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbf.scI A.-J.-J. Solibr.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le» 1, par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 la ir. II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benede.n. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie à€3 Sciences concours de i853, et puis remise pourcelui de 1836, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- lires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature ipports qui existent entre l'état actuel du règne jrganique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bromn. In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. même Librairie les Mémoires de PAcadémi^ des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savant» à l'Académie des Science»- r 17. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 26 octobre 1896.) MÉiMOlRES ET COMMUNICATIONS ORS MKMBKRS ET DBS CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pascs. M. Cdhnt, en mppclanl à rVculéniic la perle (Hi'elle vient de faire dans la per- sonne de M. Félix Tisserand , memhvt de la Section d'Astronomie, retrace en ([uel- qnes mois les services ([u'il a rendus à la Srience ')33 Pages. MM. lÎEiiTiiKLOT el G. A.NonK. — Recherches sur l'arabinosc 623 M. F. -M. R.\oHLT. - Explication relative à ma Note intitulée : Cryoscopie de préci- sion, etc (>3i NOMINATIONS. M.M. Cornu cl Sarrau sont désisnés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de riCcole Polytechnique. r,32 CORRESPONDANCE. M. le MiN'ISTRE DE L'INSTRUCTION riBLiQVE invile l'-Vcadémie '& lui désigner deux de ses Membres, pour faire partie de la Com- mission de contrôle de la circulation mo- nétaire M. le Secrét.vire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, une brochure de M. li. de For- crand intitulée « Gerardl cl ChanccI » .. .M. L. CiULS. — Observalii)ns de la comclc Brooks (iSS() V), fajtes à l'observatoire de Rio de Janeiro M. P. Craig. — Sur une suite d'équations linéaires aux dérivées partielles provenant de la théorie des surfaces .M. VwA. Painlevé. — Sur les singularités des équations de la Dynamique M. L. IIautmann. — Sur la distribution des déformations dans les métaux soumis à des efforts M. Edouard Iîranly. — Sur la propriété de di'rliarj;ei-» les corps cleclrisés, produite dans les gaz par les corps incandescents el par les élincelles électriques ("iS RULLKTIN BIBLIOGRAPIIIOI E 633 r,33 fi33 634 636 639 MM. Cn. MiLDE clE. Grf.net. — Sur l'effi- cacité de la protection de la tour Saint- Jacques contre un coup de foudre excep- tionnel 645 M..\ymonnet. — Sur les maxima périodiques des speetres 64 3 M. A. PoNSOT. — Tension de vapeur d'un corps comprimé par un gaz qu'il dissout. Tension de vapeur d'une solution en gé- néral 648 .M. Marcel Delepixe. — Hexaméthylènc- amine et ses dérivés nitrosés. Thermochi- mie 6j I M. R.VP1IAEL UuBois. — Sur la luciférase ou zymase pUotogcne des animaux et des vé- gétaux 6')3 M. LÉON Vaillant. — Remarques sur l'appa- reil digestif et le mode d'alimentation de la Tortue lulh 654 M. .\. Lacroix. — Sur la découverte d'un gisement d'empreintes végétales dans les cendres volcaniciues anciennes de l'ilc de l'hira (Santorin ) 6,)6 Ml RATA . f>Gl PARIS. — IMPHIMKRIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.\ugustins, 55. I.e (ifran( .* (iAUTUiEn Vtn.Alis. :r ' . 1C96 1896 ^0^9 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR inra. EiES SECaÉTAIRES PEBPÉTVEIiS. TOME CXXIII. r 18 (2 Novembre 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ^ 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. ► MOlilfc^ Les Comptes rendus hehdomadaiies des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article P''. — Impressions des travaux de l' Académie . Les extraits des Méuioires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait ] un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. i:06 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 NOVEMBRE 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. î.IÉCANIQUE CÉLESTE. - Sur la désagrégation des comètes. Note de M. O. Calla\dre.4u. « Notre regretté Confrère, M. Tisserand, a exposé, dans le Tome IV de son Traité de Mécanique céleste, l'état de nos connaissances sur ce sujet. M. Schiaparelli a, le premier, établi la possibilité d'une désagrégation; MM. Charlier et Luc Picart ont repris la question d'une manière plus rigou- reuse, en supposant toutefois circulaire l'orbite décrite par l'essaim. La question se complique quand l'essaim décrit une ellipse. » En conservant les notations de M. Tisserand, c'est-à-dire en désignant par e l'excentricité de l'ellipse, supposée petite, et par jj. un rapport qui dépend de la densité de l'essaim, et que l'on peut supposer ^~e^, on trouve que la stabilité du mouvement d'une particule supposée intérieure à l'essaim exige que l'on ait [; >3 + 5e=. C. H., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIII, N" 18.) 87 ( 66/, ) » La désagrégation d'un essaim dépend donc à la fois de sa densité et aussi de la nature de la trajectoire décrite; elle est plus marquée dans une orbite allongée. » Les détails du calcul trouveront leur place dans le Bulletin astrono- mique. » NAVIGATION. — Horizon gyroscopique de /'amiral Fleuriais; par M. E. Guyoc. « J'ai l'honneur de signaler à l'Académie l'introduction, dans la pratique de la navigation, d'un instrument nouveau appelé à rendre de très grands services. Cet instrument, Yhorizon gyroscopique, est destiné à suppléer à l'horizon de la mer pour la mesure des hauteurs des astres, par temps de brume ou la nuit. Il a été imaginé par l'amiral Fleuriais, qui a consacré à son étude les dix dernières années de sa vie. Le rearretté officier général, désigné pour prendre, en juillet iSgS, le commandement de la division navale de l'Atlantique, avait poussé plus activement ses études, de manière à expérimenter définitivement lui-même son instrument à la mer. La mort vint le frapper au moment même où il allait hisser son pavillon de comman- dement. Les expériences qu'il comptait faire ont été exécutées par le lieute- nant de vaisseau Schwerer, sur le Duhourdieu et sur XdiDrôme; les résultats obtenus ont montré, d'une manière indiscutable, que l'instrument réunis- sait toutes les qualités nécessaires à un instrument de navigation. » On sait que l'axe d'un gyroscope suspendu par un point voisin de son centre de gravité et animé d'un mouvement rapide de rotation décrit lente- ment un cône de précession autour de la verticale. Par suite, si l'on place le point de suspension dans le vertical d'un astre, il suffit de mesurer l'angle maximum et l'angle minimum formés par la diiection de l'astre avec l'axe du gyroscope pour obtenir, par la moyenne, sa distance zénithale. Cet instrument fournit donc une verticale, comme les pendules, mais on dé- montre que, poiu' que ces derniers instruments soient peu troublés par les mouvements du navire, il faut que leur période d'oscillation soit considé- rable, au moins cinquante à soixante secondes, condition pratiquement irréalisable pour le problème considéré. Tandis que, pour obtenir une sta- bilité suffisante dans la verticale du gyroscope, il suffit de lui donner une précession très lente. Ce résultat peut être atteint avec un appareil assez léger et de dimensions assez réduites pour être adapté au sextant. ( 665 ) » Le problème était néanmoins d'une extrême difficulté; l'amiral Fleu- riais l'a résolu d'une manière très remarquable. M Un système de lentilles adapté au gyroscope fait apercevoir à l'obser- vateur un trait horizontal, qui, à la collimation près, représente la trace sur la voûte céleste d'un plan perpendiculaire à l'axe de rotation. Dans le cours d'un tour de précession, ce trait oscille au-dessus et au-dessous de l'horizon d'un angle égal à celui du cône décrit. L'observateur n'a donc qu'à mesurer par rapport à ce trait, comme il le fait pour l'horizon de la mer, la hauteur au moment du maximum et du minimum, pour obtenir la hau- teur vraie. » Pour obtenir la durée de rotation nécessaire à une série d'observations, il fut nécessaire de soustraire la toupie à la résistance de l'air. I/amiral Fleuriais a placé son gyroscope dans une cage de verre contenant de l'air très raréfié. Grâce à un ensemble de dispositifs aussi simples qu'ingénieux, cette toupie, enfermée dans sa cage vide d'air, est lancée avec une vitesse considérable et, malgré la force vive intense dont elle est animée, l'observa- teur peut la manier sans danger de projection du pivot hors de sa crapaudine, et sans danger de rupture. Depuis près de quinze mois, un même gyroscope a été soumis, par M. Schwerer, à de nombreuses expériences à la mer et à tefre ('), et d donne aujourd'hui des résultats aussi satisfaisants qu'au premier jour. )) La durée de la rotation (plus d'une heure sur laquelle vingt-cinq mi- nutes sont utdisables) n'a pas diminué sensiblement. On peut donc affirmer que le gyroscope Fleuriais a largement l'endurance indispensable aux in- struments de mer. » Son utilité pratique sera considérable dans certains climats , où il arrive fréquemment qu'une nappe de brume cache l'horizon, tandis que l'on aperçoit nettement le disque du Soleil. M. Schwerer s'est trouvé dans cette situation sur la Brome pendant dix jours, sur une période de vingt- sept jours, et a pu, grâce au gyroscope, continuer des opérations de son- dages qui exigeaient une grande précision dans la position du navire. » Avant de terminer, il est juste d'associer au nom de l'inventeur ceux des officiers qui l'ont aidé dans ses patientes recherches. MM. les lieute- nants de vaisseau Arago,Boyer, Perrin, Schwerer et de Sugny ont expé- rimenté l'instrument à la mer et lui ont signalé les inconvénients que révélait la pratique. (') Voir plus loin, p. 686. ( 666 ) » En outre, une étude théorique et expérimentale de l'instrument a été faite par le lieutenant de vaisseau Baule, dans un savant Mémoire publié par \sL Rei'ue maritime, en 1890; c'est en suivant les indications théoriques de M. Baule et les indications pratiques des officiers que j'ai cités plus haut, et avec le concours de deux artistes habiles, M. Hurlimann, puis M. Desmichel, que le regretté amiral est parvenu à donner à son instrument la perfection qu'il a atteint. C'est M. Baule qui a fait connaître la loi du redressement de l'axe sous l'influence des frottements du pivot, et qui a donné le moyen d'en tenir compte dans les observations; c'est lui égale- ment qui a montré que, par l'effet de la rotation de la Terre, la verticale du cône de précession est inclinée sur Ja verticale de la gravité d'un angle proportionnel aux cosinus de la latitude et qui atteint 5' à l'équateur avec le modèle en usage. Cet etlet se constate aisément en mesurant avec le gyroscope, dans le nord ou dans le sud, les hauteurs d'objets dont la hau- teur vraie est bien connue. » Il est intéressant de constater que le gyroscope Fleuriais fournit ainsi un moyen très simple de mettre en évidence les effets de la rotation de la Terre. » BOTANIQUE AGRICOLE. — Nouvelles recherches sur les tubercules des Légumineuses; par M. Cii. Naldi.v. « I.a richesse des Légumineuses en matières azotées, même lorsqu'elles croissent sur des sols entièrement dépourvus de débris organiques, est un problème qui, depuis une cinquantaine d'années, a beaucoup occupé les physiologistes et les chimistes. On connaît les travaux de Boussingault et ceux de M. Georges Ville, tous deux différents d'opinion sur les sources où ces plantes puisent leur azote. Plus récemment, les découvertes d'Hell- riegel, de Wilfarth et de plusieurs autres observateurs qui ont marché sur leurs traces, ont changé le cours des idées, et le dogme actuel, qui n'est cependant pas universellement accepté, est que les Légumineuses tirent leur azote des tubercules ou nodosités qu'on voit se former sur leurs racines et qui seraient les laboratoires où s'effectueraient les combinaisons d'azote libre, devenu par là assimilable par les plantes. Ces combinaisons seraient d'ailleurs le résultat du travail de bactéries logées dans les tuber- cules et vivant en symbiose avec la plante hospitante, comme les gonidies dans le tissu des Lichens ou le gui sur le pommier, avec cette différence ( 667 ) que, dans ce dernier exemple, la symbiose se réduit à un simple parasi- tisme, profitable au gui, nuisible au pommier. Nous verrons plus loin que la symbiose des bactéries avec les Légumineuses confine, dans certains cas, avec le parasitisme proprement dit. » Dans ces derniers temps, les microbiologistes, tant en Europe qu'en Amérique, se sont beaucoup occupés des tubercules des Légumineuses et de leur contenu. Pour les uns, à la tête desquels il faut compter deux éminents agriculteurs allemands, MM. Nobbe et Hiltner, la bactérie fixa- trice d'azote, qu'ils nomment Bacterium BeyerincJcii, du nom de celui qui l'a découverte, appartiendrait à une seule et même espèce, mais très va- riable et modifiée dans ses aptitudes par les espèces de Légumineuses sur lesquelles elle a longtemps vécu, et cela à tel point qu'elle n'a de prise que sur ces espèces, ou du moins sur des espèces congénères et très voisines, restant inerte et dormante dans la terre jusqu'à ce que le hasard les mette en contact avec l'espèce de Légumineuse qui lui convient. Pour d'autres observateurs, et notamment pour M. Schneider, professeur à l'Université de Minnéapolis aux États-Unis, les bactéries, ou corps bactériformes, se- raient les spores de Champignons schizomycètes appartenant au moins à six espèces, qu'il range dans le genre Rhiz-obium. Bien d'autres opinions se sont produites, mais le sujet est si obscur et son étude si peu avancée qu'il nous suffira, pour le moment, d'observer les formes diverses des tu- bercules radicaux et leurs rapports avec les Légumineuses, surtout en ce qui concerne la culture de ces dernières. » On a dit, et l'on s'est efforcé d'apporter des preuves à l'appui, que toutes les Légumineuses, au moins les Légumineuses papilionacées, sont tellement sous la dépendance des bactéries qu'elles ne peuvent vivre sans elles et que, si ces bactéries leur manquent, elles dépérissent dès qu'elles ont épuisé la faible dose d'azote contenu dans leurs graines. Si nous rap- prochons cette doctrine des affirmations de MM. Nobbe et Hiltner, il en résulterait qu'une Papilionacée quelconque ne pourrait être cultivée avec succès que là où la terre contiendrait les bactéries que la môme Papiliona- cée v aurait introduites dans des cultures antérieures. De là, la recomman- dation d'ajouter à la terre où l'on se propose de cultiver une Légumineuse fourragère ou autre une certaine quantité de terre bactérisée par une cul- ture précédente de la même espèce, c'est-à-dire une sorte d'inoculation du terrain. » Je regrette de le dire : cette ingénieuse théorie me paraît incompatible avec ce qu'une longue expérience nous a appris. De tout temps, les culti- ( 668 ) valeurs ont semé du trèfle, de la luzerne, des lupins, du sainfoin, des fèves, des pois, etc. avant de connaître le rôle attribué aux bactéries de la lerre, et toujours avec succès quand la composition minéralogique du sol et le climat n'y mettaient point obstacle. La pratique plus moderne des horti- culteurs et des acclimateurs n'est pas moins significative. Par leurs soins, nos jardins et nos champs se sont enrichis d'une multitude de Légumineuses exotiques qui ne pouvaient pas trouver dans la terre les bactéries à leur convenance, puisqu'elles appartiennent à des genres botaniques sans ana- logies prochaines avec nos espèces indigènes. La liste en serait longue; il suffira de rappeler quelques-uns des arbres étrangers devenus vulgaires chez nous, les Robinia, le Gymnocladus, les Wistaria, le Cladrastis, les So- phora de l'Asie et de l'Amérique, les Cercis, et cette quantité d'arbrisseaux, d'arbustes et de plantes herbacées de simple agrément, de récente intro- duction, dont le nombre s'accroît tous les ans. Les observations et les ex- périences dont il me reste à parler ne laisseront, je crois, aucun doute sur le peu d'importance des tubercules des Légumineuses au point de vue de leur culture. » Ces recherches m'ont occupé pendant les deux années 1893 et 1896, et elles ont été faites dans deux localités différentes : l'établissement de la Villa-Thuret, où la terre, depuis longtemps cultivée en jardin, a reçu de nombreuses fumures, et une propriété nommée les Rastines, à 3''" d'An- tibes, et située sur le flanc méridional d'un coteau très pierreux. C'était une vieille olivette, très négligée depuis fort longtemps et, pour ainsi dire, laissée à l'inculture. Les oliviers ont été enlevés, et le terrain, défoncé à 1™, s'est bientôt recouvert d'une vigoureuse végétation indigène, compre- nant la plupart des Légumineuses de la région, parmi lesquelles domi- naient les Psoralea hituminosa, Scorpiurus subvillosus, Anlhyltis tetraphylla, Coronilla scorpioides, divers Trifolium, Medicago, Lotus, Ononis, etc. Presque toutes ces plantes, enlevées du sol avec les précautions convenables, se sont montrées ou tout à fait indemnes de tubercules radicaux ou n'en ayant qu'un très petit nombre, souvent réduit à un ou deux. Cette terre, en quelque sorte neuve, est, en somme, peu favorable au développement des tubercules sur les Légumineuses indigènes, et elle a exercé la même influence sur les Légumineuses exotiques cultivées là pour la première fois, telles que les Arachides, les Sullas d'Algérie {Hedysarum coronarium, n. palhdiiin), trois Dolichos indéterminés de la Chine et quelques autres Légumineuses dont l'espèce n'a pas été suffisamment reconnue. La terre de la Villa-Thuret s'est montrée plus favorable à la production des tuber- ( 669 ) cules sur les mêmes plantes, ce qui permet de supposer qu'elle était mieux approvisionnée de bactéries que celle des Rastines. Dans tous les cas, les plantes, avec ou sans tubercules, ont été également vigoureuses et pro- ductives dans les deux localités, ou, s'il y avait quelque différence, elle était en faveur de la terre des Rastines. » Les expériences proprement dites ont porté sur plusieurs centaines de Légumineuses tant indigènes qu'exotiques, appartenant aux genres Pisum, Phaseolus, Faba, Etvum, Cicer, Lupinus, Astragalus, Arachis, Trifo- lium, Trigonella, Medicago, Coronilla, Desmodium, Tetragonolobus, Cassia, Soja, Psoralea, Cytisas, Ceratonia, Acacia, Inga. Elles ont consisté dans la stérilisation de la terre par un ébouillantage prolongé pendant plusieurs heures, dans le but de détruire les bactéries et autres microbes qu'elle pou- vait contenir. On a fait aussi des mélanges, pareillement ébouillantés, de terre ordinaire, de sable quartzeux et de cendres de bois. Les terres et composts ainsi préparés ont servi à remplir des pots de jardin de diverses grandeurs; en même temps des pots semblables, contenant de la terre normale, ont été réservés pour servir de témoins. Ceci fait, on a semé dans ces pots les Légumineuses qu'il s'agissait d'observer, aux mêmes époques et dans les mêmes conditions d'éclairage solaire et d'arrosages. » Presque tous ces essais ont réussi, et je dois dire, dès à présent, que les graines semées en terre ébouillantée ont souvent germé d'un à cinq ou six jours plus tôt qu'en terre normale, et que les plantes y ont été plus fortes, plus vertes et plus hâtives à fleurir et à produire des graines. Le fait a été surtout frappant sur les Arachides et le Soja de la Chine. Il l'a été moins sur d'autres Légumineuses, qui cependant marquaient une petite avance sur leurs similaires de la terre normale en pots ou en pleine terre. )) L'espace me manquerait ici pour donner le détail de ces expériences : je le réserve pour un Mémoire particulier; mais, dès à présent je tiens à faire savoir que, si la plupart des plantes cultivées en terre stérilisée ont été totalement indemnes de tubercules radicaux, il s'en est aussi trouvé quelques-unes qui en étaient plus ou moins abondamment pourvues. Je ne vois qu'une manière de l'expliquer : c'est d'admettre que les germes du Champignon (bactéries, spores ou mycélium) étaient déjà contenus dans la graine ou dans ses enveloppes, comme les germes de la pébrine le sont dans les œufs du ver à soie, propageant ainsi la maladie d'une génération à la suivante. On ne peut guère supposer, en effet, que les bactéries con- tenues dans la terre aient pu survivre à une ébullition prolongée. ( 670 ) » La forme et la grosseur des tubercules sont à considérer, et quand on voit combien il v a de variétés sous ce rapport, dans la série des Légumi- neuses, il est bien difficile de rapporter toutes ces productions à une seule espèce. Tantôt, et c'est le cas le plus fréquent, ces tubercules sont sphé- riques ou sphériques-déprimés; tantôt ils sont ovoïdes, oblongs, cylin- driques, sessiles ou pédicellés, lisses ou finement nniriqués. Sur certaines Légumineuses, ils sont creusés de sillons longitudinaux; sur d'autres ils sont lobés à leur sommet ou aplatis en lamelles divergentes et formant rosace; quelquefois aussi, on les trouve agrégés sur un même point comme par une sorte de ramification et présentant la forme d'une framboise, ou confluents et donnant lieu «à de grosses et longues boursouflures des racines. Quant à leur grosseur, elle n'est pas moins variable que leur figure. )) Il y a des Légumineuses sur lesquelles ils atteignent à peine au volume d'une très petite tète d'épingle (soit un demi-millimètre); sur d'autres, ils arrivent à la grosseur d'un pois ou d'une petite cerise. Suivant les cas, on les trouve dispersés sur la racine principale et sur les radicelles ou rap- prochés en forme de chapelet. Jamais je n'en ai trouvé au-dessus du collet de la plante. » Leur durée est limitée à celle de la végétation de la Légumineuse hospitante. Arrivés à maturité, ils se ramollissent et se décomposent, aban- donnant dans le sol leur contenu, dont la nature varie suivant leur âge. Dans leur jeunesse on n'y trouve que des grains de fécule de diverses gros- seurs; lorsqu'ils ont atteint leur maturité, le microscope, sous des gros- sissements de 5oo à 600 diamètres, y montre une immense quantité de corpuscules très petits, de même forme ovoïde et de même grosseur, tan- tôt immobiles, tantôt animés d'un fourmillement assez vif qu'on ne peut pas confondre avec le mouvement brownien. Ce sont les bactéries propre- ment dites, et vraisemblablement les spores du Champignon parasite. » Comment, quand et par quelle voie ces germes pénètrent-ils dans les Légumineuses? Selon toute probabilité, c'est au moment même de la ger- mination de la graine. Les germes du parasite, arrivés au contact des coty- lédons et de la tigelle naissante, s'y développent et envoient leur mycélium, toujours descendant, dans la racine principale, puis dans ses divisions, se nourrissant des sucs de la plante infectée et finalement donnant naissance aux tubercules, qui sont leur fructification. Ce qui m'amène à faire celte hypothèse, c'est que les premières tubérosités, au moins dans beaucoup de Légumineuses annuelles, se montrent de très bonne heure, quand la plante n'a encore que ses cotylédons et deux ou trois feuilles développées. { O-I ) Je regarde donc comme à peu près démontré que le Champignon vit aux dépens de la Lcgumineuse hospitante, et comme fort douteux que celle-ci en reçoive quelque profit. Le plus souvent elle n'en souffre pas; cependant j'ai trouvé des Acacias australiens en train de périr, dont les racines étaient criblées de tubérosités. Était-ce une simple concomitance ou le résultat de l'exubérance du parasite? Je ne me prononce pas sur ce point, me conten- tant de signaler le fait, dont l'explication est encore à chercher. » Ce qui, dans tous les cas, est certain, c'est qu'un grand nombre de Légumineuses sont réfractaires à l'infection, que d'autres s'y montrent indifférentes, restant indemnes ou produisant des tubercules suivant les circonstances, ainsi que l'a démontré M. le D'' Clos, à la suite d'obser- vations multipliées ( ' ). » De ce que je crois peu à l'influence bienfaisante des bactéries sur les Légumineuses, je n'en conclus pas qu'elles ne jouissent, par l'azote qu'elles contiennent, contribuer à l'amélioration du terrain. Ce qu'elles y laissent, en se décomposant, s'ajoute aux débris des Légumineuses elles-mêmes, racines, tiges, feuilles, inflorescences, etc. Il résulte de cette accumulation une sorte d'engrais bien connu des cultivateurs, et qui peut servir à amender des terres peu fertiles. Il n'en reste pas moins que l'abondance des produits albuminoïdes dans les Légumineuses attend encore son expli- cation ; mais, pour ma part, je suis très porté à l'atli'ibuer au protoplasma de ces plantes, qui serait particulièrement doué de la propriété d'absorber l'azote libre, comme aussi l'azote combiné d'origine météorique, sous l'in- fluence de l'effluve électrique, dont M. Berthelot a déjà démontré, il y a vingt ans, l'action puissante sur la végétation. On relira avec profit les deux Communications qu'il a faites sur ce sujet à l'Académie des Sciences dans les Comptes rendus, juin iS'^îô, p. i283, et octobre, même année, p. 677. )> ZOOLOGIE. — Note de M. Edmond Peurier, accompagnant la présentation du quatrième fascicule de son « Traité de Zoologie ». '( Le quatrième fascicule du Traité de Zoologie, que j'ai l'honneur d'offrir à l'Académie, est une histoire anatomique, embryogénique et (') Bevision des tubercules et des tuljerculoïdes des Légumineuses {Mémoires de l' Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, année iSgS, et Comptes rendus, n° 9, p. 407, août 1S96). C.R., 1896, 3« Semestre. (T. CWIII, N» 18.) »^i^ ( 672 ) taxonomique des Vers et des IMollusqnes, que j'ai cherché à rendre com- plèle. Comme dans les précédents fascicules, tous les genres sont diffé- renciés par des caractères comparables et si, pour ne pas trop augmenter l'étendue de l'Ouvrage, j'ai dû négliger un certain nombre de genres exo- tiques secondaires, j'ai tâché de ne laisser de côté aucun genre européen. j L'application des principes développés dans mon livre Les Colonies animales a introduit, dans l'exposé de l'organisation du groupe si disparate en apparence des Vers, un ordre et une continuité qui permettent de rattacher à un mécanisme très simple et aux conséquences nécessaires d'un genre d'existence déterminé, la formation des classes réunies dans cette grande division du Règne animal. » En premier lieu, j'ai été conduit à scinder en deux l'ancien embran- chement des Vers, à isoler des autres les formes à cuticule chilineuse épaisse, à téguments et parois internes dépourvus de cils vibratils, à sper- matozoïdes sans queue ondulante. Tous ces caractères se retrouvent, en effet, chez les Arthropodes, jamais chez les Vers proprement dits. Si l'on considère maintenant que le parasitisme est, chez les Arthropodes, constamment corrélatif de la coalescence des segments du corps, de la réduction ou de la disparition des membres et des organes des sens, que ces dégradations ont justement pour effet de faire ressembler aux Néma- thelminthes ces Arthropodes dégradés, si bien que Cuvier ne faisait de tous ces animaux qu'un seul ordre, celui des Intestinaux cantaires, on est conduit à voir réellement, dans les Némathelminthes des Arthropodes dégradés au maximum, par le parasitisme. » Les Arthropodes et lesNémathelminthes peuvent être considérés comme deux sous-embranchements d'un même embranchement, dit des Chitino- PHORES. M Le sous-embranchement des Némathelminthes comprend les classes des Echinodc rides, des Acanthocèphales, des Gordiacés, des Desmoscolécides, des Nématoïdes el des Chélognathes. De ce point de vue apparaît clairement l'ordre dans lequel doivent être disposés les genres si nombreux des Néma- toïdes; les formes les moins altérées sont celles où la métaméridation est encore apparente; elles doivent être placées en tète de la classe. Les Nématoïdes libres sont des formes modifiées par le parasitisme que nous avons groupées en familles, d'après la structure de leur bouche et qui, changeant d'iiabitat, ont recouvré quelques organes, tels que les yeux, sans revenir à leur forme primitive. » Une fois les Némathelminthes rattachés aux Arthropodes, tous les ( «73 ) autres animaux forment une série remarquablement continue et qui s'élève par degrés depuis les Rotifèresmicroscopic{ues jusqu'aux Vertébrés inclusi- vement. C'est la série des Néphridiés. Dans cette série, les formes infé- rieures qui naissent souvent à l'état de simple trochosphère à peine diffé- rentes des Rotifères, forment une première légion, celle des Trochozoaires (Roule); les formes supérieures à système nerveux très développé, situé dorsalement, supporté par une corde dorsale formant une seconde légion, celle des Phanérochordes qui ne comprend que V Amphioxus , les Tuniciers et les Vertébrés proprement dits. Le double caractère de présenter une forme larvaire voisine de la trochosphère et de n'avftir qu'un système ner- veux rudimentaire nous a déterminé à laisser les Entéropneustes parmi les Trochozoaires où ils constituent un sous-embranchement des Vers. » Les Trochozoaires sont répartis en trois embranchements : les Lopho- STOMÉs, les Vers et les Mollusques. Dans le premier sont réunies des formes qui à leur caractère de Néphridiés joignent celui d'attirer vers leur bouche les matières alimentaires au moyen d'organes ciliés, ce qui leur permet de se fixer au moins momentanément ; leur corps est formé d'un très petit nombre de méridesou de mérides disposés en arborescences : ce sont les Rotifères, les Bryozoaires et les Brachiopodes. » L'embranchement des Vers comprend quatre sous-embranchements : ceux des Monomérides, des Vers annelés, des Vers plats ou Platyhel- MiNTHEs et des Entéropneustes. Je me suis efforcé de mettre nettement en relief les liens qui unissent entre eux ces trois sous-embranchements séparés d'ordinaire d'une manière si complète par les naturalistes que l'on a voulu voir récemment dans les Vers plats tantôt une série absolument isolée, tantôt des animaux dérivés des Polypes ou même des Méduses, tandis que des Entéropneustes on faisait, en quelque sorte, des Sous- Vertébrés. » Les Monomérides ne sont guère encore que des Rotifères qui se meuvent et se nourrissent à la façon des Vers; ils ne comprennent que la classe des Gastérotintes (C/uetonotus, Ichthydium, etc.). » Les Vers annelés sont divisés en trois classes : les Polychètes, les Oligo- chétes ou Lombriciens, aujourd'hui presque aussi nombreux que les Poly- chètes, etles Hirudinées oa Sangsues. Je signale les rapports étroits qui par les Polytoreulinœ d'une part et les Branchiobdellés de l'autre s'établissent entre les Oligochètes et les Hirudinées. Un des caractères les plus frappants de ces dernières est le mode de division de leur corps en segments étendus (^Zoïdes), recoupés en segments secondaires (^Mérides), n'intéressant que la paroi du corps; aucune explication n'avait été donnée de cette double ( 674 :> mctaméridation; je montre les ressemblances étroites qu'elle présente avec la métaméridation d'un Oligochète ou d'un Pol} chète en voie de gemmation telle qu'une IVaïs ou une Myrianis. » La tendance à l'oblitération de la cavité générale, le semi-parasi- tisme des Hirudinces et leur mode d'adhérence aux corps étrangers à l'aide de ventouses fait évidemment penser à une parenté de ces animaux avec les Trématodes ; on a cherché récemment à faire prévaloir d'autres idées ; mais en disposant les Trématodes en série, à partir des formes ectoparasites, on voit que si la forme du corps se simplifie à mesure que le parasitisme s'ac- centue au point que l'on pourrait [jrendre les Trématodes endoparasites pour les formes primitives, au contraire, les organes génitaux internes se compliquent extraordinairement; en même temps les phénomènes de reproduction s'accélèrent si bien que l'animal devient d'abord parthéno- génétique, puisqu'il produit des embryons internes, qui n'arrivent même pas à leur complet développement et sont capables, après s'être simple- ment ébauchés, de produire des embryons nouveaux ; ces générations parlliénogénéliques successive^ peuvent émigrer et devenir fécondes à une période plus précoce ou plus avancée de leur développement; c'est l'ex- plication de ces formes de sporocystes, de rédies et de cercaires qui se succè- dent dans l'évolution des Distomides. » L'ensemble de ces faits ne permet pas de douter que les Trématodes endoparasites ou digénètes, descendent des Trématodes ectoparasites ou mono gé né tes ; or, parmi ceux-ci, les formes métaméridées, même inté- rieurement, ne sont pas rares (^Dactylocotyle, etc.), et présentent d'assez nombreux traits d'organisation qui les rattachent nettement aux Vers annelés. Il est donc d'autant moins nécessaire de chercher ailleurs leur origine que toute l'histoire si singulière de la reproduction des Trématodes devient ainsi d'une grande clarté. Celle des Cestoïdes n'est pas moins claire, quand on prend pour point de départ les Caryophyllœus, qui sont presque encore des Trématodes et V Archigetes, qui permet d'établir irréfu- tablement que ce qu'on appelle vulgairement la fête de Ténia, correspond morphologiquement à l'extrémité postérieure des autres Vers. D'autre part, à partir des LiguUdœ, on peut suivre pas à pas toute l'histoire des transformations graduelles des formes d'attente ou métacestodes dans la série des Vers rubannés et montrer comment ces formes d'attente, d'abord à peine modifiées comme si le Ver s'était simplement égaré dans les tissus de son hôte, prennent peu à peu des caractères d'adaptation de plus en plus accusés. La succession de ces formes peut être ainsi établie: i" Ligules ( 675) agames ; ^° Plérocercoïdes des Bothriocèphales ; 3" Anthocéphales des Tétra- rhynques; [f Cysticcrcoïdes des Dipylidium; 5° Urocysles et Slaphylocysles de certains Bymenolepis ; 6° Cyslicerques ; 7° Cœnures ; 8° Echinocoqaes. 1) Les Tiirbellariés se relient manifestemenl aux Trématodes dont ils peu vent être considérés comme des formes redevenues libres et entrées de ce chef dans une voie nouvelle de modifications; il suit de là que les formes primitives de ces animaux sont celles dont l'organisation se rapproche le plus des Vers annelés (Prosthiomid^î:, Procerodid.î:). Il en est de même pour les Némertiens, et il est à remarquer que les formes les plus métamé- ridées sont justement celles dont l'embryogénie présente des complications inexplicables dans l'hypothèse que ces Vers seraient des formes primitives ou dériveraient de formes analogues à elles-mêmes dont le développement direct n'aurait eu aucune raison de se compliquer. Les Trématodes et les Turbellariés d'une part, les Némertiens de l'autre, forment donc des séries régressives comme celle des Némathelminthes et se trouvent faire suite à la série progressive des Vers annelés. » Enfin, les travaux comparatifs accomplis sur les Mollusques, suivant un même plan par mes élèves MM. Bouvier, Félix Bernard, Rémy Perrier, Ménégaux et Amaudrut, m'ont permis de coordonner rigoureusement les travaux de leurs devanciers et de leurs émules et de présenter l'histoire inorphologique et taxonomique des Mollusques, sous une forme qui laisse apparaître comment ces^nimaux aujourd'hui si nombreux et si variés ont pu dériver de la souche très ancienne des Gastéropodes diotocardes. Je me suis efforcé, dans la classification des Mollusques, de faire toujours marcher de pair les données anatomiques fournies à tour de rôle par tous les organes et les indications de la Paléontologie. » Ce quatrième fascicule complète l'histoire des animaux sans vertèbres. Le cinquième et dernier fascicule sera consacré à l'histoire des Vertébrés et des Tuniciers qui n'en sont qu'une dégradation » M. DucLAUx fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre : « Pasteur, histoire d'un esprit •>■>. ( 676 ) NOaiIlVATlOiVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux de ses Membres qui devront faire partie de la Commission centrale adminis- trative, en remplacement de MM. Fizeau et Daubréc. MM. BoRNET et Darboux léunissent la majorité des suffrages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux de ses Membres qui devront faire partie de la Commission du contrôle de la circulation monétaire, au Ministère des Finances. MM. ÏRoosT et SciiÙTZE.vBERGER réunisscut la majorité des suffrages. En raison des vides produits par la mort de MM. Daubrée et Fizeau dans les Commissions nommées pour juger l<>s divers concours de l'année 1896, MM. Faye et Milne-Edwards sont désignés pour faire partie des Commis sions des prix Jérôme Ponti et Saintour. MEMOIRES PRESENTES. M. Tarry soumet au jugement de l'Académie un Mémoire : u Sur la production des inondations ». (Commissaires : MM. Mascarl, Duclaux.) M. A. Baudouin soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Des causes de l'attraction universelle; l'éther et la loi de gravitation ». (Commissaires précédemment nommés : MM. Cornu, Mascart, d'Arsonval.) M. Marcellin Laxglois soumet au jugement de l'Académie un septième Mémoire intitulé « Tension superficielle, son rôle fondamental dans les ( 677 ) phénomènes chimiques, son origine. Membranes moléculaires. Détermi- nations numériques ». (Commissaires précédemment nommés : MM. Friedel, Sarrau, Potier.) M. Clère adresse un Mémoire intitulé : « Histoire des organismes », for- mant la seconde Partie de son travail Sur les origines. (Commissaires précédemment nommés : MM. Faye, Poincaré.) M. Triboclet adresse une Note relative aux satellites qu'il attribue à la planète Vénus. (Commissaires : MM. Faye, Janssen, Wolf.) M. Bour.ON adresse une Note relative aux trombes. (Commissaires : MM. Faye, Mascart.) CORRESPONDANCE . M. le Ministre de l'Instruction publique invite l'Académie à lui adresser une liste de deux candidats pour les fonctions de Directeur de l'Observa- toire de Paris, vacantes par suite du décès de M. Tisserand. (Renvoi aux cinq Sections des Sciences mathématiques.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Une brochure de M. Maurwe d'Ocagne ayant pour iilre : « Application générale de la Nomographie au calcul des profds de remblai et déblai >'. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur la déformation des sur/aces. Note de M. Paul Staeckel, présentée par M. Darboux. « Soient S,(j7,,Ji, z,) el S.;,(.t.,, y.,, 3^) deux surfaces applicables l'une à l'autre; soient /) = const. et (/ = const. les équations du système con- ( 678 ) jii£;iié commun à S, et So, et ds'' — dx'-, -^ dy] -^ dz- = dx: 4- dy: -h dz: ~Edp- -^ 2¥ dpdq + G dq'^ ; soient enfin P et Q deux fonctions de p ei g qui satisfont aux équations différentielles / \ àP 112).., „ dO |i2/,,^ Ti\ alors les équations idl, = l^'^dp--Q'^dq, dl^.^v'^dp^Q^dq, (.) U^V^dp^Q^dq, dr,^..V^dp^^<^^dq, définissent deux surfaces 2, (ç ,,/;,, ^|) et ^^(L, r.o, ?^o) qui sont elles-mêmes applicables l'une à l'autre. » Faisons usage de ce théorème qu'on doit au géomètre russe K. Pelerson (Matemalilcheskyi Sbornik, Moscou; 1866) en considérant les hélicoïdes qui sont applicables à Valysséide. Dans ce cas, on a (Darboux, Leçons, IjA-roT, Cha|). IX) ds- ^--: diâ -h (h- + 1 ) (h>'-. a- — a V '^' -i- ' - h- cos ' a V = a\Ur -1- i — />' sin — > ■ ' a z =r i{/(i/) -i-bv. du u'--\-i — b'- /{i — a^)u--i-i — b- » Soit ■(-) - J \"'^'^:^'^-'-'-'- h' — /,' i — k'-' Alors les co' hélicoiJcs, qui correspondent à la même valeur de k, sont applicables l'une à l'antre en conservant le système conjugué/; = const. et ( 679 ) q = const., qui est défini par les équations "-V'-* cn{p + q,k)' ''-K{p q), et l'élément linéaire est donné par l'équation cn-(/J + 7, A-) Lcn2(/) + f/, X)^^ /^ ' .' \ » En calculant , " , et " , on trouve lia) (12) rflogcn{/j + (7, A) I I ( ~ / 2 ( " ~ (i{p + q) ') Quand on a I .2/ _ il2| / I i ^ / ■'. i' on peut remplacer les équations (2 ) par l'équation (3) 1^-!'1(t + ?)=- ^ - Op oq { \ \\ap d 2, il y a au plus un invariant indépendant d'ordre n. ( 682 ) c'est-à-dire que tous les invariants d'ordre n. s'il en existe, s'expriment au moyen de l'un d'entre eux et d'invariants d'ordre inférieur. Le théorème subsiste pour les invariants du second ordre, si l'équation est linéaire en r, s, t, ri — s- . M 1° Le nombre des invariants distincts d'ordre égal ou inférieur à n est au plus égal à n + i; pour que cette limite soit atteinte, il faut, et il suffit que l'équation du second ordre possède une intégrale intermédiaire du premier ordre avec deux constantes arbitraires V(,r, y, z, p, q, a, b) = o. Il y a alors trois invariants distincts du premier ou du second ordre, un du troisième ordre, un du quatrième ordre, etc. » 3° Si u et i> sont deux invariants distincts, toutes les intégrales de l'équation (i) satisfont à l'équation o. , , , c/c du . de du , . . ,. ta valeur commune des rapports -,- : -r- i et -^ : -j- est un nouvel invariant dis- ' ' dx dx dy dy tinct des premiers, que nous désignerons par j-- De deux invariants ;< et c, on peut ainsi en déduire un nombre illimité. » 4" S'il existe plus d'un invariant, on peut en choisir deux, u et v, de telle façon que tous les invariants s'expriment au moyen de ceux qui sont compris dans la suite du dv dl- dx du dv dy dy u, V du t) — dVn du » 3. Lorsque les deux racines m, m' de l'équation (2) sont égales, les résultats sont tout différents. Pour qu'il existe un invariant d'ordre n, (n'^i), il est nécessaire que les équations linéaires auxquelles doit sa- tisfaire cet invariant forment un système complet, et la condition pour qu'il en soit ainsi est toujours la môme, quel que soit l'ordre de l'invariant. On ne trouve de celte façon que deux types d'équations du second ordre, ayant leurs deux systèmes de caractérisliques confondus, auxquelles s'ap- plique la méthode de M. Darboux : )) i" Les équations bien connues, qui sont réductibles à la forme r = o par une Iransiormalion de contact ; » -i" Une classe beaucoup plus étendue d'équations que j'ai déjà étu- ( 683 ) diées il y a quelques années (') et dont l'intégrale générale est représentée par un système de deux équations de la forme suivante : I F[.r, r, z,a,'D{a), ^ -f- iq", de l'une des deux formes 8/î: -j- (r, 7). De plus, tous les nombres impairs sont compris dans la formule 8/î:+(i , 3, 7,0). Comme la forme %k + 5 ne convient à aucune des formes quadratiques /j'-± ^q"^, nous concluons : » 1" Les nombres 2 et — 2 sont non-résidus quadratiques des nombres premiers 8/-1- 5. » Les nombres premiers %k + Çi,^) sont nécessairement diviseurs de l'une des deux formules x-± 2, et non-diviseurs de l'autre. Or, la forme B/t-i- 7 étant incompatible avec la forme p' -\- iq'' , on conclut que tout nombre premier 8X- + 7 est non-diviseur de x- + n; donc, il est diviseur de X- — 2. De même, tout nombre premier 8A-I-3 est non-diviseur de X- — 2, et, par conséquent, il est diviseur de a?- -j- 2. On conclut de là : » 2" 2 est résidu et — 2 non-rcsidu quadratique de tout nombre pre- mier SA- 4- 7. » 3° 2 est non-résidu et — 2 résidu de tout nombre premier 8/t -h 3. » Il ne reste que la forme 8/- -t- 1 , pour laquelle il faut démontrer qu'elle ne renferme aucun nombre premier dont 2 soit non-résidu quadratique. On y parvient par le théorème III. ( r,85 ) » Soit c = Sk 4- I un nombre premier; r''^' — i = x*'' — i est divisible algébriquement par a?" 4- i. On conclut du théorème III que la congruence x'' -f- I = (a;^ -1- i)- — ix-^ o (mod. c) admet quatre racines non équivalentes suivant le module c. Le nombre a est donc résidu quadratique de c. Donc : » 4° 2 et — 2 sont résidus quadratiques des nombres premiers 8X + i. » On voit par là que 2 est résidu quadratique de tous les nombres pre- miers renfermés dans la formule 8X + (i, 7), ou encore dans la formule équivalente 9.l[k + (t, 7, 17, 23). w Par conséquent, le nombre 2 n'est jamais racine primitive d'un nombre premier renfermé dans cette formule. Ce qui justifie la première induction de M. de Jonquières. » 4. Caractères quadratiques des nombres 3 et — 3. — En appliquant le théorème II, on trouve que toutes les formes quadratiques du déterminant €^ — «Y = -4- 3 sont équivalentes respectivement aux deux formes réduites àz (p^ — iq'-), et celles du déterminant — 3 aux deux formes p- + 3q-, 2p- 4- 2pq -+- 2q^. >) On déduit de là, en appliquant le théorème I, que les diviseurs pre- miers de a:^ — 3 sont de l'une des deux formes ± (p- — 3 y-) et ceux de œ^ ■+- ?> de la forme p'-\- 3q-. Or, en réduisant ces formes suivant le mo- dule 12, on trouve que les nombres impairs ± (p" — 3^-) sont des formes linéaires i2A + (i,ii), et les nombres impairs p--h3q^, des formes 11k -\- (1,7). Comme la forme 12^4-5 ne correspond à aucune de ces formes, on conclut : i> i''3 et — 3 sont non-résidus quadratiques de tous les nombres pre- miers 12^4- 5. » Pour les deux formes 12 i -h ']('], ti), les nombres premiers de la forme 4^4-3 étant nécessairement diviseurs de l'une des deux formes x-± n ei. non-diviseurs de l'autre, on déduit de ce qui précède : » '" 3 est résidu quadratique et — 3 non-résidu de tout nombre premier 12/f -I- 1 1 ; » 3° 3 est non-résidu et — 3 résidu quadratique de tout nombre pre- mier 12^4- 7. » Il ne reste à examiner que la forme 12k 4- i, et démontrer qu'elle ne renferme aucun nombre premier dont 3 soit non-résidu quadratique. » Soit c =^ 6m 4- I un nombre premier. Le polynôme .r- -t- a: -+- i est di- viseur de a-'' ' — I = x^"' — I. ()n conclut du théorème III qu'il satisfait à la ( 686 ) congrnence 4'^ ~' = 4(a?- 4- J- + i) = (2a; -+- iy-+- 3:=o (niod.c). » Donc — 3 est résidu quadratique de tout nombre premier 6/i -f- i . » 4" 3 et — 3 sont résidus quadratiques de tout nombre premier 12/- -+- i.En réunissant celles des conclusions précédentes qui concernent le nombre 3, on conclut qu'il est résidu quadratique des nombres pre- miers Ilk -h{l, I l) = 21/ + (l, II, l3, 23). » Par conséquent, le nombre 3 n'est jamais racine primitive d'un nombre premier de l'une des formes 24/ 4- (i, 11, i3, 23). C'est la deuxième induction de M. de Jonquières. « NAVIGATION. — Sur rhorizon gyroscopique de /"amiral Fleuriais. Note de M. A. Sciiwkrer, présentée par M. E. Guyou. « I, 'instrument imaginé en 1884 par le regretté amiral Fleuriais et dé- signé sous le nom d'horizon gyroscopique a été, depuis cette époque, l'objet de nombreuses retouches de la part de son inventeur. » Les premiers modèles de cet instrument, qui a pour but de faire appa- raître, dans le champ de la lunette du sextant, un repère servant de base à l'observation des astres, lorsque l'horizon de la mer est invisible, avaient été expérimentés par MM. les lieutenants de vaisseau Perrin, Arago, de Sugny, Baule, Boyer et par moi-même. M Ces essais avaient montré que l'instrument, bien que donnant d'excel- lents résultats, ne remplissait pas encore toutes les conditions de valeur pratique et d'endurance auxquelles doit satisfaire un instrument de navi- gation. » En premier lieu, la faible durée de la rotation rendait l'observation pénible et ne permettait à un observateur, même très exercé, que la dé- termination d'une ou deux hauteurs. » Pour obvier à ce grave inco\ivénient, l'amiral Fleuriais eut l'idée de faire tourner le gyroscope dans le vide. Il remédia à divers défauts que les premières expériences avaient mis en relief; avec l'aide de M. Démichel, il réalisa un dispositif empêchant le pivot de s'excentrer au moment du lancement; puis, à la suite de longues et patientes recherches sur la résis- tance du pivot et du godet, qui avait paru d'abord insuffisanle, il fit con- ( ^87 ) striiire, peu de temps avant sa mort, par M. Démichel, un nouveau modèle que je fus chargé d'expérimenter d'abord sur le Dubourdieu, pendant une campagne dans l'Atlantique, puis sur la Drame, chargée d'une mission de sondages entre Brest et Boston. » Les résultats de ces expériences ont été concluants. Ils ont prouvé : » 1° La précision de l'instrument; 2° son utilité pratique; 3" son endurance. » La précision ressort clairement des résultats que j'ai obtenus à la mer. » Sur 74 séries d'observations, soit de l'horizon, soit du Soleil, faites par temps clair et ayant pour but de dérerminer la collimation du repère, l'erreur maximum a atteint 2' et l'erreur moyenne est restée inférieure à I'. » Le Tableau suivant, dans lequel j'ai mis en regard des hauteurs dé- duites d'observations faites au gyroscope les hauteurs vraies calculées aux mêmes instants, montre bien la constance de la collimation du repère caries hauteurs observées ont été réduites en adoptant pour la collimation la valeur déterminée un mois auparavant. Hauteurs Hauteurs vraies vraies observées Hauteurs observées Hauteurs au vraies au vraies gyroscope. calculées. gyroscope. calculées. Soleil. Soleil. DilTérences. Soleil. Soleil. DilTérences. 27 .3i .4 27".3l'.9 o'.5 29-'9'-9 29:19-7 0.2 27.26.3 27.25.9 0.6 29.12.9 29.11,1 ..8 27.17.6 27.19.6 2 29.01 .6 29.04 2.4 27.24.8 27.25.8 , 28.54. t 28.. 57 2.9 28.48.9 28.49 0. 1 Polaire. Polaire. 38.26.8 08.27.5 0.7 29.03.5 29.04. l 0.6 » Enfin le 17 juillet, à bord de la Drôine, au milieu d'une brume épaisse, des observations circumméridiennos du Soleil, faites avec le gyroscope, me donnèrent comme latitude : /i^"35',3. » Le rideau de brume s'étant déchiré subitement vers midi, l'officier des montres put observer la hauteur méridienne à l'horizon de la mer. La latitude déterminée par cette observation était : 42° 34', 5, valeur à peu près identique à celle que j'avais obtenue. » Quant à l'utilité piatique de l'instrument, elle a été mise en évidence par la campagne de la Drôme. G. K., i8ç)C, 1' Semestre. (T. CWIII, N-IS ) 90 ( G88 ) » Lu mission que ce bâtiment avait à remplir exigeait des observations continuelles de jour et de nuit pour fixer les positions géographiques des sondes obtenues. » Or, du j4 au i>3 juillet, nous avons navigué au milieu de bancs d'une brume très dense masquant entièrement l'horizon. Mais, sauf pendant la journée du 22 juillet, le Soleil et les étoiles ont été presque toujours obser- vables dès que leur hauteur atteignait So" ou 4o**. Nous avons pu néan- moins continuer nos opérations, que nous aurions été forcés d'interrompre si nous avions été privés du précieux concours du gyroscope. » Pendant les nombreuses observations faites sur le Dubourdieu et sur la Drôme pendant une période de 10 mois, la durée du tour de précession est restée supérieure à 120". Le vide s'est donc parfaitement maintenu. » De plus, à mon retour en France, j'ai soumis l'instrument à des expé- riences à outrance ayant pour but d'éprouver d'une façon définitive l'en- durance du pivot. Plus de quarante lancements à toute vitesse ont été effectués, et la durée de rotation a été prolongée bien au delà du temps nécessaire pour l'observation d'une série complète de hauteurs. )) Après cette rude épreuve, le pivot était en excellent état et sans usure appréciable. M Ces dernières expériences ont même fait entrevoir la possibilité de maintenir et de régler à volonté l'acuité du pivot ( ' ) et, par suite, la vitesse de redressement de l'axe de la toupie. » En résumé, les essais que j'ai faits sur le Dubourdieu et sur la Drame. ont prouvé que l'horizon gyroscopique, sous sa nouvelle forme, remplis- sait toutes les conditions de précision, de solidité et de valeur pratique indispensables à un instrument de navigation. » Les marins ont donc maintenant à leur disposition un instrument qui leur permettra de déterminer leur position lorsque les circonstances de temps ne leur permettront pas d'apercevoir l'horizon de la mer. » (') 11 suffirait pour cela de faire tourner la toupie, pendant un temps plus ou moins long, dans une position fortement inclinée. Pendant la rotation conique qui résulte de cette inclinaison, le pivot vient s'appuyer par le côté sur les bords de la cra- paudine et celte rotation a pour résultat d'aiguiseï- pour ainsi dire le pivot. ( <^89 ) PHYSIQUE. — Sur le phénomène de Rôntgen. Note de M. Abel Buguet. « On sait que les rayons X peuvent être caractérisés derrière un écran exposé au tube de Crookes, lors même que cet écran serait assez opaque pour protéger entièrement une plaque photographique sur laquelle il serait immédiatement appliqué. Un tel disque opaque de plomb, exposé entre un tube de Crookes et une plaque photographique, assez loin de cette dernière, a donné une plage circulaire entourée d'une auréole estompée. » En disposant un pareil disque à quelques centimètres d'un tube, devant une plaque sensible éloignée de lo''™ ou id*^"', et poussant assez loin la pose, j'ai pu, dans une série d'expériences, obtenir une impression sur toute la surface photographique. )) Disposant sur cette plaque une série d'épingles réparties sur la sur- face, et toutes perpendiculaires à celles-ci, j'ai obtenu, en blanc sur gris. les projections de ces épingles. Toutes ces projections sont dirigées du centre à la périphérie, vers l'auréole dégradée signalée déjà par plusieurs expérimentateurs. » Il semble donc impossible d'admettre que les rayons X s'inclinent au bord de l'écran pour pénétrer derrière celui-ci puisque, s'il en était ainsi, les projections de mes épingles devraient être dirigées de la périphérie vers le centre de l'auréole. » Je n'admettrais pas non plus volontiers que le disque de plomb pût être considéré comme transparent dans les conditions actuelles, car des blocs d'épaisseurs diverses, immédiatement superposés à ce disque en cer- tains points de la surface, du côté du tube de Crookes, n'ont pas laissé de traces sur le cliché. » Il me semble que l'état particulier de l'espace, sur le trajet libre des rayons X. gagne les régions voisines qui sont masquées par l'écran. Les propriétés nouvelles sont transmises avec tous leurs caractères, en parti- culier ceux qui décident du sens de la projection des épingles, caractères qui fixent la direction des rayons X, si l'on veut toujours comparer les radiations de Rontgen à celles de la lumière. » Cette transmission de propriétés est d'ailleurs fonction importante de la distance, ainsi qu'il résulte de l'étroitesse relative de l'auréole estompée. )) Le mouvement des molécules d'air, rendues actives par radiation ( G90 ) directe et transportant leurs propriétés nouvelles derrière l'écran opaque, ne me semble pas capable d'expliquer la fixité du phénomène. » D'ailleurs, dans une série d'expériences, une Inme de plomb couvrait une partie de la base d'un cyb'ndre de paraffine de iS*^™ de haut reposant sur la plaque sensible et débordant notablement. Il était ainsi séparé de la plaque photographique par la paraffine à un bout, par une égale couche d'air à l'autre bout. )) Les choses se passaient de mêmes façons, à l'intensité près, de part et d'autre ; aussi bien dans des expériences où la surfiice latérale du cylindre de paraffine était couverte d'une feuille de plomb destinée à absorber les radiations venues obliquement de l'air environnant. » PHYSIQUE. — Sur une méthode de mesure de la température des lampes à incandescence. Note de M. P. Ja\et, présentée par INl. Mascart. « Les données expérimentales que M. Violle a obtenues (') pour la chaleur spécifique moyenne du carbone entre o" et des températures supé- rieures à 1000" permettent d'obtenir, par une méthode simple, la tempéra- ture du filament d'une lampe à incandescence pour un régime quelconque. » On sait que la résistance R du filament varie beaucoup avec sa tem- pérature 0. A|)pliquons aux bornes de la lampe une différence de poten- tiel E variable depuis o ; pour chaque valeur de E, la température prendra une valeur 0, et la résistance une valeur R ; nous pourrons construire une F"- courbe (A) ayant pour abscisses R el pour ordonnées -tt-, c'est-à-dire la puissance perdue par rayonnement à la température 6. Prenons mainte- nant une lampe fonctionnant dans les conditions normales et, au temps o, interrompons le courant ; puis étudions la variation, en fonction du temps, de la résistance du filament qui se refroidit. Construisons alors une courbe (B) ayant pour abscisse le temps et pour ordonnée la résistance R. Au moyen de la courbe A, nous pourrons en déduire une troisième courbe C ayant pour abscisse le temps t et pour ordonnée la puissance rayonnée à chaque instant; l'aire de cette courbe nous donnera la puissance totale perdue par rayonnement depuis la température maxima du filament jusqu'à (' j Comptes rendus, t. CXX, p. 869. (691 ) la température ordinaire, et, en divisant par l'équivalent mécanique de la chaleur, la quantité de chaleur correspondante. Il suffira alors de peser le filament, et la formule de M. Violle (en admettant que ce filament soit formé de carbone pur) donnera sa température. » Cette méthode permet d'aborder simplement l'étude de deux ques- tions importantes, à savoir la variation de la résistance du charbon avec la température, et la variation du rayonnement avec la température. » Généralisée, elle montre que l'étude de la variation de la résistance d'un corps quelconque avec la température et celle de la chaleur spécifique de ce corps sont deux questions connexes : il suffit d'avoir séparément étudié l'une pour aborder l'autre par la méthode décrite plus haut. » ÉLECTRICITÉ. — Mesure de la force agissant sur les diélectriques liquides non e'iectrisés placés dans un champ électrique. Note de M. H. Pellat, pré- sentée par M. Lippmann. « Dans ma Note des Comptes rendus du i6 décembre i8g5, j'ai montré comment les formules qui donnent la force qu'exerce un champ électrique sur un diélectrique non électrisé, et que j'ai établies dans le Mémoire paru aux Annales de Chimie et de Physique en mai 189.5, sont bien vérifiées par l'expérience dans le cas des corps solides. Je vais maintenant résumer les mesures qui m'ont montré qu'elles sont bien vérifiées aussi dans le cas des corps liquides. » La vérification pour les liquides est plus difficile que pour les solides, parce qu'on ne peut pas peser directement la force électrique agissant sur le diélectrique; on en est réduit à mesurer la dénivellation qui se produit entre deux vases contenant le liquide, dont l'un est soumis à l'action du champ et dont l'autre est soustrait à cette action. » J^'appareil dont je me suis servi consiste essenlielletnent en deux boîtes plates rectangulaires, A et B {/ig. i), en ébonite, dont l'une B est placée à l'intérieur de l'autre A de façon que les larges faces des boîtes, disposées verticalement, soient paral- lèles. Ces larges faces sont, pour la boîte extérieure A seulement, recouvertes chacune d'une feuille de papier d'étain constituant les armatures d'un condensateur; quand celui-ci est chargé, la boîte intérieure B se trouve dans un champ électrique. Or, cette boîte B communique par un tube de verre deux fois recourbé T avec un vase cylin- drique D de 5'^°', 9 de diamètre. Le liquide diélectrique employé, qui a été une huile blanche de pétrole non volatile (densité 0,86), était versé dans ce système de vases communiquants, de façon à s'élever, dans la boîte intérieure B, environ à mi-hauteur des ( ^92 ) armatures. Dans ces conditions, si l'on charge le coiulensateiir, la théorie et l'observa- tion montrent que le liquide s'élève un peu dans la boîte B et s'abaisse, par conséquent, dans le vase D, jusqu'à ce que la pression hydrostatique produite par cette dénivella- tion fasse équilibre à l'action du champ sur le liquide. » Pour rendre uniforme le champ électrique, suivant une droite horizontale paral- lèle aux armatures dans toute l'étendue Ju liquide soumis à l'expérience, la boite B était prolongée à droite et à gauche par deux boîtes C et C en ébonite, placées aussi à l'intérieur de A et de même épaisseur que B; le même pétrole était versé dans ces boîtes à la même hauteur que dans la boîte B; on jugeait des niveaux grâce à des tubes communiquants G, G', I. C'est l'abaissement très petit (quelques dizaines de microns) du liquide dans le vase D qui était mesuré par l'artifice suivant : un llotteur F, formé par un cylindre de laiton, plongeait en partie dans le liquide du vase D; ce flotteur était suspendu sous le plateau P d'une balance très sensible, dont le fléau portail à l'extrémité une graduation en -^^ de millimètie regardée avec un microscope muni d'un micromètre oculaire. Du déplacement du fléau ainsi mesuré on déduisait, par un calcul facile, la variation de niveau dans le vase D et par conséquent la dénivellation produite par le champ électrique entre le? deux vases communiquants D et B; c'est ( ^93 ) celle grandeur que nous appelons la dénivellation observée dans le Tableau placé plus loin. » Comme dans les expériences faites sur les corps solides la charge du condensateur était rapidement alternée (260 fois par seconde environ) et le carré moyen de la différence de potentiel (E-) était mesuré au moyen d'un électromètre Bichat et Blondlot. » Les expériences ont été faites dans trois conditions différentes : 1° en laissant plein d'air l'espace compris entre les parois internes de la boîte A et les parois externes des boîtes C, B et C; 2° en remplissant complètement du même pétrole cet espace ; 3° en ne le remplissant de pétrole que jusqu'au niveau du pétrole contenu dans les boîtes C, B et C. A ces trois cas cor- respondent trois formules distinctes permettant, d'après la théorie exposée dans le Mémoire, de calculer la dénivellation a que doit produire le champ entre les deux vases communiquants : i"^ cas. ... a =1 (K-i)E^ St: 2''cas. D^"-[^Ke-c(K-i)-E(K-|,j WDg \e 3" cas a -m (K-,)f;^ K \ jT-,j + c(K-i) S.E,,[.-.(,-|,)][.-.(,-^,) » Avec : Pouvoir inducteur spécifique du liquide, K=2,36; ici. de l'ébonite, K'= 3 ; niasse spécifique du liquide, D = 0,86; ^^ 981 ; dis- tances des armatures, e = 5'=™,43 ; somme des épaisseurs des lames d'ébonite comprises entre les armatures, s = i*^™,5x; épaisseur du liquide de la boîte B, c = 2^"',i3 (K. et K' ont été mesurés au moyen de l'appareil décrit dans ma Note du 8 avril i8g.5). » Ce sont les valeurs de a, calculées par ces expressions, qui sont mises en regard des valeurs observées dans le Tableau suivant : "'■ cas Oéuive llation a E» (en unilés — . ■^ Différence électroslatiques C.G.S.). calculée. observée. en microns. cm cm V- 1810 o,oo35 0,0037 + 2 '827 o,oo35 o,oo36 -(-I ( »758 o,oo34 0,0040 -t-6 ( (394 ) E' (lmi unités électrostatiques C.G.S.)- 1778 I 1726 2° cas '' ' IDOO 1726 3° cas. 1829 17/io i44 4'. 900 Dénivellati iuii a Différence en microns. calculée. observée. cm 0 , 0066 i-m o,oo58 -8^ 0 , 0064 o,oo55 —9 o,oo57 0 , oo56 — I 0 , 0064 0,0066 + 2 O,0052 o,oo5i — I 0 , 0049 0 , oo46 -3 0 , oo4 I 0,0045 +4 0 , oo4 1 0 , oo46 +5 o,oo54 0,0061 -+-7 » Les valeurs observées ne diffèrent des valeurs calculées que de quelques microns et les différences ne présentent rien de systématique. Les formules théoriques sont donc pleinement justifiées par ces expé- riences. » THERMOCHIMIE. — Sur la chaleur de formation de l'hydrure de lithium. Note de M. Guntz. « J'ai indiqué, dans une précédente Communication ('), que le lithium chauffé au rouge brille avec flamme dans l'hydrogène eu donnant un hy- drure cristallisé très stable, de formule LiH. » Pour déterminer la chaleur de formation de ce composé il suffit de mesurer la chaleur dégagée par la dissolution dans l'eau d'un poids connu de ce corps. » Cette réaction se fait très facilement en projetant dans le calorimètre un poids connu de la substance fondue dans la nacelle en fer, où elle a été préparée. Dans ces conditions, l'attaque se fait convenablement et l'hydro- gène se dégage. M .J'ai trouvé ainsi que, vers 18°, LUI sol. + nWO liq. = LiOH diss. étendue -\- H- humide. . . -hSiC»', 35 » Ce nombre esl la moyenne de trois expériences ayant donné : -H-3i«:'-'',34, -f-3i<^^'i,36, -h3ic^',42. (') Comptes rendus, l. CXXII, p. 246. ( 69? ) » Si l'on veut rapporter ce nombre à l'hydrogène sec, il faut tenir compte de la vaporisation de l'eau par l'hydrogène, ce qui introduit un terme correctif de o*^''',i i par atome d'hydrogène, et l'on a alors Lili sol. + /(ir-Oliq. —IPsec + LiOlIdiss. étendue +3i''"'',6o » Cette donnée suffit pour calculer la chaleur de formation de l'hydrure de lithium, lorsqu'on connaît la chaleur de dissolution dans l'eau du lithium. » J'ai répété l'expérience de Thomsen en dissolvant un poids connu de lithium parfaitement pur dans l'eau, et j'ai obtenu un nombre beaucoup plus grand que celui de Thomsen (' ). Cela tient, je crois, à la grande pureté du lithium dont je me suis servi. » J'ai tiouvé ainsi vers i8° pour Lisol. + «H-Oliq. -LiOHdiss. étendue -h H sec -t-53c»i,20 Moyenne des nombres +53ca',o4 4-53^='', 25 +53^^', 3 1 Thomsen avait trouvé +49'^^') o8 » Les chaleurs de formation des composés du lithiuiïi, déduites du nombre de Thomsen, sont donc toutes trop faibles de la différence + 53^'*', 20 — 49^^'» 08 = +4^"', 12. La véritable chaleur de formation du chlorure de lithium sera donc gS*^-'', 81 + 4*^"', 12 = +97^^'. 93. » De ces nombres on déduit que Lisol.-!- il gaz = LiH sol +2iC-'i,6 La grandeur de ce nombre explique la stabilité de ce composé. » D'après mes expériences, l'hydrure de lithium fond à 680", tempéra- ture mesurée à la pince thermo-électrique placée sous la nacelle en fer, et sa tension de dissociation à cette température est d'environ 27™"*. Il n'est guère possible de faire des mesures précises à des températures plus élevées, à cause de l'attaque par le lithium de toutes les substances que j'ai pu employer. Je compte d'ailleurs bientôt revenir sur cette question. L'hy- drure tie lithium n'est pas attaqué sensiblement par le chlore sec à la tem- (*) Le lithium commercial était autrefois très impur, comme on peut le juger d'après une analyse de M. Ouvrard {Comptes rendus, t. CXIV, p. 120) : Lithium 81,71 Azote 4)46 Impuretés i3,83 0. h., 189G, 2" Semestre. (T. GXXIII, N» 18.) 9' ( 696 ) pérature ordinaire; j'ai pu laisser pendant huit jours un fragment d'hydrure dans un flacon de chlore sans l'altérer nolahleraent; lorsqu'on chauffe l'hydrure dans un courant de chlore, il s'allume un peu avant le rouge et brûle avec une flamme peu éclairante, en donnant LiCl-|-HCl. L'acide chlorhydrique n'attaque pas l'hvdrure à froid; au rouge, la combustion se produit en donnant LiCl + H", et encore l'action n'est pas facilement complète, car NaCl fondu protège en partie LiH fondu contre l'action de HCl. L'action de l'oxygène ou de l'air est nulle à froid; au rouge la combustion se produit. L'action de l'eau, au contraire, se produit à la tem- pérature ordinaire en dégageant beaucoup de chaleur. » L'alcool absolu attaque lentement l'hydrure en donnant de l'alcoolate de lithine et de l'hydrogène; l'alcool ordinaire agit d'autant plus facilement qu'il renferme plus d'eau. La benzine, le toluène, le pétrole, secs, sont sans action à la température ordinaire. » En résumé, l'hydrure de lithium est un corps très stable, bien diffé- rent par ses propriétés des hydrures de potassium et de sodium ('). » PHYSIQUE UU GLOBE. — Uiùforinilè de la rcparlilion de l'argon dans l'atmosphère. Note de M. Tu. Sculœsing fds, présentée par M. Du- claux. ■ « Des travaux bien connus, devenus classiques, ont été exécutés dans le but de déterminer les taux d'oxygène, d'azote, d'acide carbonique, d'ammoniaque, existant dans l'atmosphère, et de savoir dans quelle me- sure ces taux étaient susceptibles de varier suivant les lieux. Une étude du même ordre était à faire relativement à l'argon. Sans doute, l'argon ne paraît pas devoir mériter le môme intérêt fondamental qui s'attache à cer- tains autres éléments de l'air. Jusqu'ici, du moins à l'égard des êtres vi- vants, il peut être regardé comme assez indifférent ; cependant, il n'est pas prouvé qu'il leur soit réellement inutile. Pour être à même d'expéri- menter sur la matière, il était désirable d'apprendre tout d'abord à doser l'argon avec précision et ensuite de chercher en quelle proportion il se présentait et comment il était réparti dans le milieu avec lequel les êtres vivants effectuent leurs échanges gazeux, c'est-à-dire dans l'atmosphère. » Je crois avoir répondu à la première partie de ce programme en fai- (') Travail fait à rinslitut chimique de Nancy. juin (697 > sant connaître un procédé décrit aux Comptes rendus, il y a un an, et depuis utilisé plusieurs fois. J'essayerai aujourd'hui de répondre à la seconde partie en donnant les résultats de nouveaux dosages. J'avais déjà déter- miné le taux d'argon dans de l'air pris à Paris et en Normandie, à quelques mètres au-dessus du sol ou à une altitude de 3oo™. Dernièrement, j'ai profité d'une offre gracieuse qui m'a été faite pour me procurer des échan- tillons d'air provenant d'autres régions. Pendant la récente campagne de la Princesse- Alice, M. J. Richard a bien voulu ouvrir, en différents points du voyage, des ballons vides que je lui avais remis, et les fermer à la lampe avec les précautions convenables. Voici les chiffres que m'a fournis l'ana- lyse de ces échantillons : Volumes à 0° et 760"". Provenance des échantillons. Azote. Argon. azote -f- argon. ( 37047' N., 2°26'3o" O. (Méditerranée, à environ 3o milles I du Cap Palos); vent E 776,1 9,192 0,011844 !36°49' ^M ao'Sg' O. (Atlantique, à peu près entre Madère et les Açores); vent N; air pris à l'avant du navire 1292,8 15,296 0,01 1836 A très peu près au même lieu, air pris à l'arrière du navire. iio3,7 i3,o56 o, 011823 ( San Miguel (Açores); bord des lacs du cratère de Sete Ci- ^•i"'''* j dades, à 261'" d'altitude i244,4 14,739 o,oii844 i.5juill. Sommet de Pico (Açores), à 2275™ (') 694,9 8,244 o,oii864 i6août. 38''54' N., 23''27' 0.; air du large; vent ENE io52,i 12,477 0,011859 28 août. 49''i8'N., 6° 23' O. (Manche); vent N 1242,5 i4,7i5 0,011839 Moyenne » » o , 01 1 84 )) La concordance de tous ces taux d'argon est assez remarquable. La plus grande différence qui les sépare de la moyenne 0,0 f 184 est d'environ ■^ de leur valeur. Précédeiriment, j'avais trouvé, pour de l'air pris à Paris et ailleurs, 0,01184 et 0,01182. On peut conclure aujourd'hui, avec plus de certitude qu'alors, que l'argon est, comme l'oxygène et l'azote, unifor- mément distribué dans l'atmosphère, et que, de plus, il s'y trouve norma- lement à la dose de 1,184 pour 100 d'azote et argon, chiffre qui, après avoir subi la petite correction additive de 0,7 pour 100 que comporte le procédé, devient 1,192 et coïncide complètement avec celui que j'avais déjà indiqué. « (•) Pour prélever cet échantillon, M. .1. Richard n'a pas reculé devant une très pénible ascension ; je lui en suis particulièrement obligé. ( 698 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur une méthode de reproduction de silicates doubles de potasse et d'autres hases. Note de M. André Duboin, présentée par M. Troost. « Dans plusieurs Notes précédentes ( ' ) j'ai développé une méthode qui m'a permis d'obtenir des silicates doubles de potasse et d'alumine ou de magnésie. » Suivant la nature de l'oxyde qu'on veut faire entrer en combinaison avec la silice et la potasse, on emploie : » 1° L'action de l'oxyde sur la silice dissoute dans le fluorure de po- tassium ; » 1° L'action du culot provenant de la réaction précédente sur le chlo- rure de potassium ; » 3° L'évaporation partielle des sels alcalins du mélange précédent, obtenue par la prolongation de l'action d'une température élevée. )' Il m'a paru intéressant d'appliquer la méthode à la glucine, en vue de comparer cette base à l'alumine et à la magnésie. Comme cette dernière base, la glucine se dissout dans le fluorure de potassium fondu, et ne donne de produit bien cristallisé que quand on opère comme pour la magnésie; mais le produit oljtenu ne ressemble en rien au silicate double de magnésie et de potasse. On obtient un minéral orthorhombique, groupé à la façon de l'aragonile, qui |)araît homogène, mais qui n'est qu'un mélange d'espèces isomorphes. La glucine présente donc ici les mêmes particularités que dans les expériences de M. Hautefeuille (- ) ; mais la nouvelle série de produits obtenue diffère de celle de M. Hautefeuille par la forme cristalline. » La composition des lots obtenus par fractionnement à l'aide de la mé- thode de Thoulet Avariait entre les formules 2R*0,3GlO, 7SiO- et 2R-O, 3GlO. 5SiO=. » De plus, la glucine ne donne pas de silicate chlorofluoré, tandis que la magnésie m'en avait fourni deux 4KF1, SiO^ + 3MgO, 2R=0, loSiO^- (') Comptes rendus, t. CXIV, p. i363 ; 1892 ; el t. CXX, p. 678; iSgS. ( ■ ) Haltefelille el I'errev, Sur les catnbinaisons silicalées de la glucine (Comptes rendus, t. CVIl, p. 786 ; 1888). ( 699 ) et 2MgFP,SiO- 4(K'0,MgO, 3SiOV). » Cette manière de se comporter de la ghicine, qui l'éloigné à la fois de l'alumine et de la magnésie, n'offre rien d'étonnant : elle tient à la fécon- dité de la méthode employée, susceptible de fournir de nombreux produits suivant les proportions des corps employés, la température, etc. On en a un exemple lorsqu'on essaye d'appliquer la méthode à la baryte et à la chaux. Le premier procédé (action de la baryte sur la silice dissoute dans le fluo- rure de potassium) nous a donné en abondance un silicate K=0,2BaO, 3SiO- (rf= 3,78) contenant un peu de fluor. » L'action sur le culot du clilorure de potassium ne m'a pas donné moins de trois jn'oduits : le principal est en cristaux limpides; la face d'aplatisse- ment est rectangulaire. On aperçoit des macles multiples très nettes, mais tellement nombreuses et enchevêtrées que la mesure de l'angle d'extinction est impossible rigoureusement. Cet angle atteint au moins 3o°. Il s'agit là très probablement d'un composé triclinique. » L'analyse assigne la formule K-O, yBaO, 8SiO" avec un peu de fluor, en quantités variables. Il en a manqué au moins i pour 100 pour qu'on pût assigner au produit la formule 2KFI, yBaO, SSiO". » Ce composé est à rapprocher de l'apophyllite. » Rappelons que M. Hautefeuille a également pu obtenir des minéraux contenant de petites quantités de fluor par action des oxydes sur le fluosi- licate de potasse ('). » Il m'a été impossible d'obtenir avec la chaux des silicates simples comme avec la baryte ; on obtient toujours des produits contenant du chlore et du fluor. » Les trois procédés de la méthode donnent ici des produits très bien cristallisés, mais mélangés. L'action ptolongée delà chaleur ne donne pas moins de quatre produits. On y rencontre la fluorine et un silicate fluoré 4KFI + K^O, 5CaO, 6SiO". Il m'a été impossible d'isoler les autres pro- duits. » En résumé, la méthode que j'indique et que j'ai appliquée à un cer- (') Hautefeuille et Péan de Saint-Gilles, Sur la reproduction des micas {Comptes rendus, t. CIV, p. 5o8 ; 1887). ( 7<'o ) tain nombre de bases, nous permet de préparer une quantité de corps nou- veaux qui parail. considérable; elle peut présenter un certain intérêt au point de vue de la comparaison et de la classification des oxydes; à ce point de vue, quand on remarque les différences profondes dans la ma- nière dont se comportent la barvte et la cliaux, on est tenté de rapprocher la glucine de la magnésie plutôt que de l'alumine, à cause de la solubilité de la glucine dans le fluorure de potassium et de ses fluorures doubles. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' essence de roses de France. Note de MM. J. Dupont et J. Guerlain, présentée par M. Friedel. « Les deux échantillons d'essence de roses dont nous avons entrepris l'étude proviennent de distillations opérées sous notre contrôle, à Grasse, au cours des années 1895 et 1896. Nous avons sacrifié des quantités assez importantes de cette précieuse substance dans l'espoir d'apporter quel- ques nouveaux documents pour servir à une histoire encore bien obscure, au sujet de laquelle de vives controverses se sont élevées en ces derniers temps. » Les propriétés phvsiques et organoleptiques de l'essence de roses de France sont notablement différentes de celles des essences bulgares, dési- gnées dans le commerce sous le nom à'essences turques. Nous comparons ici les densités et les pouvoirs rotatoires de nos deux échantillons avec la moyenne des essences bulgares : France, 1895. France, 1896. Bulgare. Densité à 3o° (par rapport à l'eau à i5°).. 0,8225 0,8407 o,865o Déviation à 30° (/= 100'"'") — 6<>45' —8° 3' — 3°3o' Teneur pour 100 en stéaroplène 35 26 6 à i3 » Les propriétés organoleptiques ne sontpas moins différentes. L'odeur de l'essence française est infiniment plus suave que celle de l'essence bul- gare, qui possède une certaine àcreté, un goût de feu. Nous exposerons plus loin la raison qui est, suivant nous, une des causes principales de cette dilférence. » Les essences ont été, au préalable, débarrassées de leur stéaroptène par un traitement à l'alcool à yS pour 100 qui dissout la partie liquide odorante en laissant insoluble la partie solide. Le dissolvant a été chassé par chauffage au bain-marie, sous pression réduite, et le résidu de l'évapo- ration refroidi à — 20" et filtré; tout le stéaroplène s'est trouvé ainsi éliminé. ( 70I ) » La teneur en stéaroptène est de 35 pour loo pour l'essence distillée en 1895, de 26 pour 100 seulement pour celle de 1896. Le stéaroptène de la première fond à 38", celui de la seconde déjà à 33". Cet écart s'explique si l'on considère que l'hiver de 1890 a été excessivement rigoureux, et tel qu'on en voit rarement dans le Midi. On a constaté, depuis longtemps, que le climat de la contrée où la rose a été cultivée influe sur la richesse de l'essence en stéaroptène, les régions les plus froides produisant les essences à point de fusion plus élevé. » M. Bertram, en 1890, a annoncé que le stéaroptène des essences turques et allemandes était formé de deux carbures fusibles resjîectivement à + 20 et + 4o"- Ce fait fut contesté par MM. Markownikoff et Refor- matsky. Nos expériences viennent confirmer celles de M. Bertram. Par une série de cristallisations fi'actionnées dans l'alcool, nous avons pu scinder notre stéaroptène en deux parties ayant pour points de fusion 3g° et 24°, le stéaroptène de l'essence de 1895 étant plus riche en produit moins fusible. A cause du temps nécessité par ces cristallisations, nous n'avons pu obtenir encore de points de fusion constants; nous comptons l'avoir fait prochai- nement et déterminer les poids moléculaires de ces carbures, très solubles dans le benzène, en utilisant la méthode cryoscopique. » Les déviations produites sur le plan de la lumière polarisée par les essences privées de stéaroptène sont de — lo^So' pour l'essence de iSgS — io»42' » 1896 ce qui indique une composition sensiblement constante. Avant d'y re- chercher legéraniol, nous les avons saponifiées par ébuilition, pendant une heure, avec une solution alcoolique de potiisse. Après cette opération, les déviations n'étaient plus que de —7° 35' et —8" 12'. » La partie insoluble dans la potasse a été soumise à la rectification sous une pression de 20""". Un premier fractionnement nous a fourni 4 por- tions. Points d'ébullilion. Déviations (/ = loo"'"). 1 110-120" —3° II I20-I25" — 8''24' III i25-i5o° — 6030' IV i5o-i8o° — 4°54' » La première portion a été traitée par le chlorure de calcium. La partie solide, épuisée complètement à l'éllier de pétrole anhydre, a été ( 7'^2 ) décomposée par l'eaii. Il s'est séparé un liquide huileux, possédant l'odeur du géraniol pur, inactif, bouillant à i i4-i iS" sous 20'"'", ajant une den- sité de 0,8859 (par rapport à l'eau à 0°), toutes propriétés caractéris- tiques du géraniol. L'essence de roses de France renferme donc du géra- niol au nombre de ses constituants. Ce fait, mis en lumière pour les essences turques et allemandes par MM. Berlram et Gildmeister, est encore contesté par quelques savants. » La liqueur alcaline provenant de la saponification, débarrassée des dernières traces de produits volatils par un entraînement à la vapeur d'eau, a été additionnée d'un petit excès d'acide sulfurique. Un trouble abondant s'y est produit. En épuisant la liqueur par l'éther, nous avons isolé un acide sirupeux doué d'une odeur particulière, intense, dont nous poursuivons l'étude. )) L'essence de roses de France renferme donc, à côté des produits terpé- niques que nous étudions actuellement, un éther doué d'un fort pouvoir rotatoire à gauche. Cet éther est saponifié par une ébuliition prolongée avec l'eau. C'est sans doute à cette propriété que l'essence turque doit de n'en point contenir. Elle est, en effet, préparée dans des appareils rudimen- taires, chauffés directement, par une distillation de l'eau de rose, en pré- sence d'eau qui repasse un grand nombre de fois dans l'alambic et qui, par suite, est enrichie continuellement en substances minérales, ayant pour effet d'élever fortement la température de la distillation et, par suite, d'amener la saponification complète de l'éther. Notre essence, au contraire, a été obtenue par une distillation unique. Nous voyons là une explication simple des différences physiques et organoleptiques existant entre des pro- duits provenant de fleurs botaniquement peu différentes. » ZOOLOGIE. — V évolution du Lithocystis SchneiJcri, parasite de /'Echinocardmm cordatum('). Note de M. Louis Léger. « J'ai eu récemment l'occasion de recueillir, sur la plage de VVimereux, un nombre considérable d' Ec/iinocardium, rentermant tous le Lithocystis Schneideri. J'en ai profité pour étudier l'évolution de cette singulière pro- duction parasitaire, au sujet de laquelle les avis sont restés jusqu'ici trop partagés, les uns y voyant un myxomycète, d'autres une forme cœlomique pure, d'autres un sporozoaire aberrant. (') Travail fait au Laboratoire de Wimereux. ( 7o3 ) » L'aspect général sous lequel on connaît actuellement ce parasite a été décrit par M. Giard, qui l'a découvert en 1876. Ce sont des masses plasmo- diales noirâtres ou violacées, irrégulières, appliquées contre la face interne du test de l'oursin et renfermant des kystes sphériques contenant de nom- breuses spores appendiculées avec des corpuscules falciformes. Chaque kyste renferma, en outre, un amas sphérique central de petits cristaux d'oxalate de chaux. » Afin de rechercher l'origine de ces kystes, j'ai examiné attentivement le liquide cavitaire d'un grand nomhre d'oursins et j'ai fini par découvrir, chez plusieurs d'entre eux, des grégarines monocystidées, solitaires ou conju- guées, libres dans ce liquide. En multipliant mes recherches, j'ai réussi à rencontrer les différents états intermédiaires entre la phase de jeune mono- cystidée et les kystes à cristaux du Lilhocystis ; ainsi se trouve établie l'ori- gine grégarinienne de ces kystes. )) La grégarine libre est difficile à voir, surtout lorsqu'elle est jeune, car elle est peu fréquente et souvent dissimulée sous les circonvolutions du tube digestif. Elle est de forme cylindrique, atténuée aux deux pôles et montre une belle couche striée contractile avec un gros noyau et un nucléole sphé- rique. Il est, de pins, aisé d'apercevoir les formes conjuguées qui se font de suite remarquer par leur dimension, leurs mouvements extrêmement actifs et compliqués et leur bizarre mode d'accouplement. » Adultes, les grégarines mesurent souvent plus de i^^jS, ce qui permet de les distinguer facilement à l'oeil nu. » Dans la conjugaison, l'accolement ne se fait pas par les piMes de même nom ou de nom contraire, comme chez les formes connues, mais par une faible surface située environ à égale distance des deux extrémités de l'in- dividu comme chez le Diplozoon paradoxum par exemple ; ce mode de conjugaison, à ma connaissance, n'avait jamais été observé chez les gréga- rines. » Lorsque approche le moment de l'enkystement, les deux individus prennent une forme plus massive et leurs mouvements deviennent de plus en plus lents. C'est à celte période que se forment les cristaux que l'on retrouve, plus tard, dans les kystes mîirs. A cet effet, il apparaît, dans chaque individu, de nombreuses vacuoles sphériques, claires, dans chacune desquelles se forme un seul cristal, du type clinorhombiqae, qui m'a paru à l'analyse microchimique être constitué par de l'oxalate de chaux. » Lorsque l'enkystement est complet et que les divisions du noyau et du protoplasma, qui vont donner naissance aux spores, commencent à s'effec- C. R.,1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N- 18.) 9^ ( 704) tuer, les vacuoles disparaissent et les cristaux se réunissent en une sphère commune, au centre du kyste. Ces cristaux qui apparaissent, nu début, dans des sortes de vacuoles excrétoires, doivent, je crois, être considérés comme un véritable produit d'excrétion de lagrégarine, produit qui, devenu inutile ou même gênant pour la division du protoplasma, se sépare du reste de l'être au moment de la reproduction. La présence de ce produit au sein de la grégarine n'a rien qui puisse surprendre si l'on remarque que le liquide de la cavité générale des Echinocardium renferme une assez grande proportion de sels de chaux; il tloit en éire de môme chez toutes les gré- garines cœlomiques des Echinodermes à test calcaire, ce que j'ai déjà vérifié pour le Spatangus lividus de la Méditerranée, où j'ai déjà trouvé une forme nouvelle de Lithucyslis. » La formation de cristaux n'est pas le seul phénomène intéressant qui caractérise l'évolution de cette sinsrulière çrés;arine. En effet, au moment où les grégarines étroitement accolées et presque immobiles vont s'en- kyster, les amœbocytesdu liquide cavitaire de l'Oursin se fixent étroitement • sur leur surface en formant un réseau à mailles serrées, chacun d'eux émettant néanmoins un pseudopode libre, extérieur, dirigé normalement à la surface du kyste. Tous les pseudopodes libres sont comme rigides et d'égale longueur, ce qui donne au kyste un aspect hérissé des plus singu- liers et dont l'interprétation est au moins difficile au premier abord; mais, elle n'est plus douteuse lorsque, par la simple compression du couvre-objet, un grand nombre de phagocytes quittent la surface du kyste et forment en son voisinage un réseau élégant en s'anastomosant par leurs pseudo- podes. Dans la suite, ces cellules amiboides sont bourrées de granulations pigmentaires, prennent une forme allongée et, finalement, entrent en voie de dégénérescence eu formant ces masses noirâtres d'apparence plas- modiale qui environnent la plupart des kystes. Telle e.it l'origine des pré- tendues plasmodes du Lithocystis, dans lequel un examen attentif montre des amœbocytes à tous les stades : des jeunes, très actifs, avec un beau noyau; d'autres, déjà déformés et remplis de pigment, la plupart enfin complètement granuleux et dégénérés. )) La production parasitaire qu'on a désignée sous le nom de Lithocystis est donc complexe. Les kystes sont ceux d'une grégarine monocystidée cœlomiquc, à évolution normale, dont les cristaux sont un produit d'excré- tion; les masses plasmodiales colorées sont constituées par l'accumulation des phagocytes de V Echinocardium dont la plupart sont morts et chargés de granulations pigmentaires. ( 7o5 ) » Parla forme de ses spores, le Lithocystis vient se placer naturellement dans la famille des Urosporides, à côté des genres Urospora et Ceralospora, de la cavité générale des Siponcles et des Synaptes. » ZOOLOGIE. — Sur un Ephémère vivipare. Note de M. Causard, présentée par M. Edmond Perrier. « La viviparité est un fait relativement très rare chez les Insectes. On ne l'observe, en effet, que chez les Strepsiptères, et exceptionnellement dans les trois ordres des Hémiptères, des Diptères et des Coléoptères. Parmi les premiers, beaucoup de Pucerons et de Cochenilles sont vivipares pour les générations parthénogénétiques. Parmi les Diptères, on cite les Pupipares, certaines Muscidœ (^Tachina, Sarcophaga), et divers OEstridœ parasites des Mammifères; la pédogénèse des formes larvaires de Céci- domyes est aussi accompagnée de viviparité. Enfin, parmi les Coléoptères, on ne la connaît que chez quelques Staphylinidœ qui vivent en parasites dans les termitières de l'Amérique du Sud (Spirachlha, Corotoca). » On ne se serait certes pas attendu à rencontrer la viviparité chez des Ephémères, qui ont la réputation de ne passer à l'état adulte qu'un temps très court, quelques heures seulement, pour certaines espèces. D'après les observateurs, ces Insectes, aussitôt nés, s'accouplent, puis les femelles pondent rapidement et meurent bientôt. Cette courte existence est incom- patible avec le développement de l'embryon au sein de l'organisme maternel. Cette règle n'est cependant pas générale ; j'ai étudié récemment une espèce à' Epheineridce chez laquelle les choses se passent d'une manière complètement différente : c'est la Chlœopsis diptera (Latr.). » Cette espèce est très commune à la fin de l'été et au commencement de l'automne dans les habitations, où ces Insectes viennent se fixer contre les vitres ou les plafonds, et y restent à peu près immobiles, leurs deux ailes relevées et appliquées l'une contre l'autre, la partie postérieure de l'abdomen terminée par deux longs filaments, recourbée vers la face dorsale. On peut observer pendant plusieurs jours le même Insecte à la même place ; en ayant capturé un grand nombre, j'ai pu les conserver pendant plus de trois semaines avant qu'ils pondent. Il m'est impossible de fixer exactement la durée de leur existence, car, lorsque je m'en suis emparé, j'ignorais depuis combien de temps ils avaient quitté l'état de nymphe. Quoi qu'il en soit, ce sont des Ephémères qui méritent bien peu ( 7o6 ) leur nom. Celte durée relativement longue de l'état adulte est en rapport avec leur mode tout spécial de reproduction. M Désirant un jour étudier la circulation du sang chez un de ces Insectes vivants, que je supposais suffisamment transparents pour cet usage, j'en pris un, et je le plaçai dans une goutte d'eau entre deux lames de verre creusées. La pression de ces lames fit sortir de l'abdomen de l'animal une matière grisâtre ; je crus l'insecte mort et mon observation manquée. Néanmoins, examinant au microscope, je vis que la matière épanchée était formée d'un grand nombre de petits corps ovoïdes qui presque aussitôt s'agitèrent et se déroulèrent. Chacun d'eux était une petite larve très agile qui se mettait bientôt à nager. Ces Ephémères seraient-ils donc vivipares? Telle fut la question que je me posai. J'examinai alors le contenu d'un grand nombre d'individus, et j'y trouvai des œufs à tous les états de développement : chez les uns, la segmentation était peu avancée, mais un commencement d'évolution était très distinct; chez d'autres, les larves ébauchées laissaient voir leurs segments ; les plus avancés renfermaient des larves complètement développées, mais renfermées encore dans la mem- brane transparente de l'œuf. J'ai du reste pu observer plusieurs fois des femelles émettant librement leurs larves, sans aucune pression, de sorte que leur viviparité est un fait certain. » Quand le moment approche, ces Insectes recherchent l'eau, s'y laissent tomber, et flottent à la surface du liquide, les ailes étendues, jusqu'à l'instant de la sortie des larves. Pendant cette opération, qui dure très peu de temps, l'ensemble des trois derniers segments de l'abdomen est relevé vers le haut, formant presque un angle droit avec le reste du corps. Les larves sont expulsées par un double orifice |)ercé entre le septième et le huitième anneaux abdominaux; ces deux ouvertures ne sont séparées l'une de l'autre que par une très faible étendue de tissus, et même le plus souvent elles sont complètement réunies après la ponte : il en résulte une large fente qui intéresse toute la moitié inférieure de la ligne de jonction de ces deux anneaux. Dans ce cas, le tube digestif est rompu, ainsi que les nerfs se détachant postérieurement du dernier ganglion nerveux qui occupe le septième anneau abdominal. » Ces remarques m'ont conduit à étudier l'appareil génital femelle qui doit être constrin't en vue du développement interne des œufs. Le corps pres(]ue tout entier de la femelle est occupé par deux vastes sacs accolés l'un à l'autre dans la partie médiane ; la cloison verticale qui les sépare est parcourue par de nombreuses trachées. Ces sacs s'étendent dans tout ( 707 ) l'abdomen à l'exception des deux derniers segments, et s'avancent jusqu'à la tête, occupant dans les trois anneaux thoraciques presque tout l'espace laissé libre par les muscles des ailes et des pattes. Au-dessous d'eux sont le tube digestif, réduit à un canal à paroi mince et délicate, et la chaîne nerveuse. Ces deux sacs s'ouvrent au dehors chacun par un orifice distinct percé dans la membrane qui réunit le septième anneau abdominal au huitième, et, comme je l'ai indiqué précédemment, au moment de la sortie des larves, ces deux ouvertures peuvent confluer en une seule. A quelle partie de l'appareil génital des autres insectes correspond ce double sac d'incubation? Je n'ai pu encore le déterminer, n'ayant eu à ma disposition que des individus chez lesquels ces sacs étaient déjà remplis par les œufs en voie de développement, et dont les ovaires vides et flétris n'étaient pkis que très difficilement visibles. » Malgré la longueur relativement longue de leur vie, les Chlœopsis ne prennent pas plus d'aliments à l'état adulte que les autres Éphémères. Leur bouche est seulement armée de quelques pièces molles et incomplètes. » Les larves sont allongées, très agiles, munies de pattes terminées par un seul crochet. La tête, grossièrement pentagonale, porte deux longues antennes et cinq taches oculaires dont l'une, impaire, est située entre les bases des antennes; les quatre autres sont disposées en deux paires dont la postérieure fournira les yeux réticulés de l'adulte. La bouche est munie d'un appareil masticateur bien constitué. L'abdomen est formé de dix segments, dont le dernier porte deux longs filaments pourvus de quelques poils raides. La longueur du corps est de o™", 7, non compris les filaments caudaux qui sont au moins aussi longs que le corps. Le céphalothorax et la partie antérieure de l'abdomen renferment, à la naissance, des globules brillants, qui disparaissent au bout d'un jour ou deux. Pendant la première période de son existence, la larve n'a ni trachées ni branchies trachéennes. » Six jours après leur naissance, les larves subissent une première mue, leur aspect change peu, mais sur chacun des deuxième, troisième, qua- trième, cinquième et sixième anneaux abdominaux, apparaît une paire de courtes proéminences, toutes aussi développées l'une que l'autre, rudi- ments des futures trachéo-branchies. » Trois jours après, nouvelle mue; les cinq proéminences précédentes se sont allongées, et il en apparaît une paire sur le premier anneau abdo- minal; les trachées deviennent visibles. » Après la troisième mue, les cinq paires de trachéo-branchies sont bien constituées et reçoivent des trachées. Celles du premier anneau ne se développent complètement qu'à la quatrième mue, et enfin celles du ( 7o8 ) septième anneau, apparues à la troisième mue, ne seront complètes qu'après la cinquième. Dès lors la larve a tous ses organes ; j'espère pouvoir poursuivre ces recherches jusqu'à l'âge adulte. » ZOOLOGIE. — Homologie des segments antérieurs des Ampharétiens (Anné- lides Polychêtes sédentaires). Note de M. Pierke Fauves, présentée par M. Edmond Perrier. « Les segments antérieurs du corps des Ampharétiens semblent assez difficiles à homologuer si l'on s'en rapporte aux descriptions, souvent contradictoires, données par les auteurs. Malmgren (') a distingué, chez les espèces qu'il a décrites : i° un segment céphalique; 2" un segment buccal; 3° un segment nu ; 4° "n segment (pour lui le troisième) qui porte les palées, chez les espèces pourvues de ces soies spéciales, ainsi que la ou les premières paires de branchies; 5" le premier segment portant des soies capillaires, suivi de segments semblables. Les branchies, au nombre de quatre paires, rarement de trois, sont portées, suivant les espèces, soit uniquement par le quatrième segment (troisième de Malmgren, Melinna) soit par le quatrième et le cinquième (^Ampharete) , soit parles quatrième, cinquième, sixième et parfois septième segments (Amphicteis). Les trois premiers segments peuvent, en partie, s'invaginer sous le quatrième. Ceci explique facilement l'erreur des auteurs qui, n'ayant eu entre les mains que des animaux fixés et contractés, n'ont pas reconnu la présence d'un segment en arrière du segment buccal. » Cette erreur est moins explicable chez Claparède (^) qui a méconnu ce segment chez V Amphicteis curvipalea, qu'il avait cependant vivante entre les mains. Il ne compte, en effet, qu'un seul segment achète, et fait de l'ab- sence du deuxième segment nu la principale différence enlreV A. curvi- palea et VA. Gunneri Sars. Or, ainsi que nous avons pu le constater nous- même sur plusieurs exemplaires de Naples, ce segment existe parfaitement. La description de Claparède est, du reste, erronée ainsi que sa figure ("'). Nous avons trouvé Y Amphicteis Gunneri Sars à Saint- Vaast-la-Hougue en 1894 ("). M. le professeur A. Wiren a eu depuis l'obligeance de nous (') Malmgren, Nordiska Hajs-Annulater ; ï865. (') Claparède, Annélides du golf e de Naples, Supplément; 1870. (') Lo BiANCO, Gli annelidi tubicoU trovati net golfo di IS'apoli ; iSgS. (') P. Falvel, Sur la présence de /'Amphicteis Guuneri sur les cèles de la Manche {Bull. Soc. Lin. de Norniandie,iJ\'^ série, 9° vol.; iSgô). ( 709 ) envoyer des .4. Giinneri des côtes de Suède. Nous avons pu alors constater l'identité complète des individus de Naples, de Suède et de la Manche. L'espèce de Claparède, fondée sur des erreurs d'observation, doit dispa- raître. La seule différence consiste en l'absence, non constante, d'une sep- tième dent aux plaques onciales des derniers segments abdominaux. Quant à la courbure des palées, elle est également variable suivant les individus, quelle que soit leur provenance. » Les segments antérieurs sont donc bien homologues chez les Ampha- rétiens. Reste la question des branchies. Ces appendices sont-ils portés par des segments différents suivant les espèces? Un segment peut-il porter tantôt une, tantôt deux, trois ou même quatre paires de branchies? L'ana- tomie de l'appareil circulatoire nous fournira la réponse. Chez V Ampharete Gnibei, les branchies semblent ainsi réparties : trois paires sur le quatrième segment, qui porte aussi les palées; une paire sur le cinquième segment (premier segment sétigère). Les branchies reçoivent le sang du cœur par un vaisseau distinct. Le cœur donne donc quatre vaisseaux de chaque côté. Ceci est une présomption en faveur de l'opinion qu'il existe une paire de branchies par segment, mais non une preuve. Cette preuve, nous la trou- verons dans la disposition des vaisseaux efférents. En effet, si nous exa- minons le vaisseau ventral d'avant en arrière, nous voyons que ce vaisseau se bifurque en avant en deux branches allant à l'œsophage; en arrière de cette bifurcation, il donne, de chaque côté, une branche transversale qui se rend à la première branchie. Ce vaisseau naît du vaisseau ventral dans le quatrième segment, en avant du diaphragme qui sépare le quatrième segment du cinquième. La quatrième paire de branchies, malgré son inser- tion apparente sur le cinquième segment, appartient en réalité au septième par l'origine de son vaisseau efférent. Mais ici il se présente une com- plication; ce vaisseau efférent, au sortir de la branchie et avant de se rendre au vaisseau ventral, s'anastomose avec lui gros tronc latéral qui s'étend sur tonte la longueur du corps de l'animal, ilepuis le septième segment jusqu'au segment postérieur. Ce tronc est formé par une série d'anastomoses allant d'un parapode à l'autre. Le sang, revenant de la quatrième branchie, va donc en petite quantité seulement au vaisseau ventral, la plus grande partie en étant versée dans ce tronc anastomotique. La première branchie est celle du milieu de la rangée antérieure, la deuxième la plus externe de la même rangée, la troisième la plus interne et la quatrième est celle du deuxième rang, située juste derrière la pre- mière. ( 7i« ) Chez les Amphicleis l'étude de la circulation démontre également que les branchies appartiennent aux quatrième, cinquième, sixième et septième segments. La quatrième branchie communique chez les Ampharete avec un tronc latéral anastomotique. Mais le cœur donne seulement naissance à trois troncs de chaque côté. Le premier de ces troncs se bifurque pour fournir aux deux premières branchies, ainsi que Wiren l'a déjà figuré ( ' ), ce qui a déterminé cet auteur à considérer les quatre paires de branchies comme issues de trois segments seulement. Sur certains individus, on reconnaît nettement, même extérieurement, celte insertion sur quatre segments. La première est sur le quatrième segment, la deuxième sur le cinquième, la troisième sur le sixième, et la quatrième sur le sixième également, mais empiète un peu sur le septième. Chez Melinna, au contraire, les quatre branchies de chaque côté naissent d'une masse commune insérée sur le quatrième segment; mais, néanmoins, chaque branchie a son vaisseau efférent correspondant à un segment distinct. Il suffit, du reste, pour s'en convaincre, de jeter les yeux sur les belles figures de Meyer (° ). » En combinant nos observations avec le Tableau de Meyer et celui de Wiren, nous avons établi le Tableau ci-dessous, donnant l'homologie des segments antérieurs des Ampharéliens : I. 11. 111. IV. V. VI. VII. VIII. ( l^alées. i" pied. 2" pied. 3^ pied. 4^ pied. 1 » )> 1'"' pinnule. 2» pinnule. Ampharete. 1 1'= branchie. a" branchie. i'" néphridie. 3° branchie. Pas de néphridie. "4^ branchie. 2" néphridie. » » ai ( Palées'. i""- pied. 2" pied. 3" pied. 4' pied. Amphicleis . 3_ cz o 3 a; I" brancliie. 2" branchie. 3° branchie. 4'' branchie. \" pinnule. » "H. -aj -5 *^ a i'"'^ néphridie. 1" néphridie. 3° néphridie. 4' néphridie. u s S "H. / Soie en épine. i" pied. 2" pied. 3" pied. 4' pied. Melinna . . . c i ) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Emploi des rayons X pour les recherches anato- miques : angéiologie, développement, ossificalion, èvolulion des dents, etc. Noie de MM. Ch. Remy et G. Costremoulins, présentée par M. Marey. « Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie une série de radio- photographies faites sur le cadavre et sur lesquelles on observe des détails anatomiques insaisissables jusqu'ici. Nous voulons parler de la disposition du système aitériel jusqu'à ses plus fines divisions. » Sur la figure qui représente la main avec so.a av;tnt-bras et une partie du bras, on peut suivre dans leurs rapports avec le système osseux les divisions des artères, les arcades palmaires, les collatérales des doigts et jusqu'aux houppes vasculaires de la pulpe digitale. On peut suivre aussi la pénétration des artères dans le tissu osseux. » Dans les pièces que nous avons soumises à la radiophotographie les veines ne sont pas apparentes, mais on eût pu en obtenir l'image par le procédé qui nous a servi. » C'est M. le professeur Marey qui nous a suggéré l'idée de rendre le système vasculaire opaque aux rayons X en l'injectant avec une solution qui tienne en suspension des poudres métalliques impalpables. I.e com- merce livre aujourd'hui, sous le nom de bronze, une grande variété de ces poudres de métal. Le véhicule que nous avons choisi est la cire à cacheter commune dissoute dans l'alcool; l'injection se fait à froid. » Nous insistons sur l'importance du résultat de cette méthode qui donne la distribution des vaisseaux avec leur situation réelle et leurs rap- ports que la dissection altère toujours; pour bien faire saisir les différents degrés de profondeur des plans vasculaires, nous avons recouru à des épreuves stéréoscopiques dont l'aspect est saisissant. » Sur ces mêmes figures, grâce au tube Collardeau et à la bobine Gaiffe, les contours sont d'une netteté parfaite, ainsi que les détails de la struc- ture des os. » L'une de nos figures représente la moitié inférieure du corps d'un fœtus humain, sur laquelle se détermine fort bien la position des points d'ossification. » Sur une autre figure, représentant la moitié du maxillaire inférieur d'un enfant de sept ans, on voit nettement quatre molaires avec leur couche d'émail, de cément, la dentine, la pulpe dentaire et les canaux des nerfs, G. R., 1896, 2» Semestre. (T. CXXIII, N 18.) qS ( 712 ) tandis que, à la base de la branche montante, la dent de sagesse, dans son alvéole close, attend l'heure de son éruption. » GÉOLOGIE. — Sur le mode de formation des Pyrénées. Note de M. P.-W. Stuart-Mexteatii, présentée par M. d'Abbadie. « M. Garez a dernièrement décrit et figuré comme exemple Ivpique du Cambrien azoïque (Bull. Soc. géol., i*' juin 1896), et comme déterminant rà£;e du granité des Pyrénées, les ardoises de Bagnères, Lourdes et Luga- gnon, classées par Dnfrénoy dans le Crétacé. » Dans la grande carrière située à 3oo™ au nord du poqt de Lugagnon, an milieu de ces ardoises typiques, j'ai trouvé vingt-trois échantillons déter- minables des Ammonites crétacées, A. Deshayesi, A. consobrinus, A. Mathe- roni, A. Milletiamis, de l'Aptien. Dans le même Bulletin, M. Garez a égale- ment fourni un exemple décisif concernant l'âge attribué par Dufrénoy à l'ophite. Il reproduit les coupes et les discussions récentes sur le point obscur de la côte de Biarritz où les sables mouvants cachent les relations de l'ophite, mais il importe de remarquer que ce point particulier est, en raison de la découverte de l'âge éocène de la côte d'Espagne {Comptes rendus, 11 juin 1894). un incident isolé d'une série d'affleurements ophi- liques, caractérisant, sur une longueur de aoc"*™, entre Orio et Ossun, la jonction de la base de l'Eocène avec le sommet du Crétacé. Cette ligne de jonction suit la côte, contrairement à une hypothèse de M. Suess, et elle fournit sur 200""" des preuves de l'absence de toute faille tectonique et de l'absence du Trias et du Lias. Le gypse métamorphique crétacé de Croix- d'Ahetze complète l'analogie parfaite avec le phénomène ophitique en Tunisie et en Aic^érie. » D'après mes recherches récentes dans les Pyrénées, le Trias alpin, qui aurait occupé la plus grande partie des Pyrénées, suivant l'opinion de divers géologues, me paraît rentrer dans le Crétacé; et, en raison de l'analogie minutieuse qu'il présente avec celui des Alpes, je ne doute pas que ce nom provisoire soit destiné aussi à une revision considérable. » A Rebouc, dans la vallée d'Aure, j'ai trouvé une belle faune de l'argile à plicatules de l'Aptien; au Mouné de Bagnères, Beaudean, Ger, Vidalos, Lugagnon etCoIdel'Es- piadet, j'ai trouvé toujours des fossiles crétacés, jusque-là réputés liasiques. A Bebouc, les schistes fossilifères passent insensiblement à un micaschite traversé par unpointe- menl de granité. Dans toute la vallée d'Aure, des synclinaux du Crétacé supérieur fos- ( 7'^ ) silifère de Sarrencolin reposent sur les schistes du Crétacé inférieur, dont la fissilité, surimposée à la stratification, et s'arrètant brusquement contre la base du calcaire, a produit l'illusion d'une discordance. Tant à Lourdes que dans toute la chaîne, les mêmes illusions ont caché la même structure. Partout une base de Crétacé inférieure, schisteuse, est pénétrée et métamorphosée par du granité passant à des apophyses de granulite, porphyre et ophile qui s'épanchent en nappes contre la base du calcaire cénomanien. » La pâte calcaire du conglomérat du Cénomanien remplace souvent presque entiè- rement les éléments élastiques. Alors les fossiles dérivés du Carbonifère ou Dévonien, dont les blocs calcaires sont pétris, se présentent à côté de fossiles crétacés, dans le marbre de Miegebat et de Campan, qui, dans la vallée d'Aspe, contient des masses prodigieuses de fossiles du Carbonifère, à côté de la mine de Sobatou et la mine de phosphate calcaire de Lhers qui a été décrite comme houille anthraciteuse du Di- nantien. » Il faut donc reconnaître que les Pyrénées sont formées de roches crétacées dont on peut évaluer l'épaisseur à 2000™ pour le Crétacé infé- rieur visible entre Tolosa et Alsasua, et plus de 1000" pour le Crétacé supérieur visible aux Eaux-Chaudes. I.a superposition de ces roches sur les affleurements liasiques, visibles au pied de la chaîne, est reconnais- sable partout. L'élévation des Pyrénées au-dessus de la plaine est donc atlribuable à une accumulation de matières sédimentaires, coralliennes et volcaniques sur un fond de mer pavé de roches plus anciennes, dont les fossiles dérivés se trouvent dans les blocs des conglomérats crétacés, et dont j'ai délimité des bancs isolés et métallifères. La tectonique, singu- lièrement variable, est due au mélange des effets de l'édification coral- lienne, des pénétrations ignées, des éjections de blocs ophitiques des conglomérats et de cendres du Jlysch, des effondrements accompagnant le développement de racines de granité et gneiss, et aux tassements résultant de la superposition de masses de calcaire sur une base argileuse et fendillée comme un paquet de cartes. Les Pyrénées résultent ainsi d'un procédé d'édification qui est journellement en progrès dans l'Océan du sud et qui nous présente un échantillon avancé de son œuvre dans la chaîne du Japon. Un procédé oscillatoire a fait succéder la mer du Crétacé à la terre carbo- nifère dont j'ai prouvé l'importance en 1881, et a de nouveau ramené cet état très ancien. » ( 7'^ ) SPÉL^EOLOGIE. — L' Abri-sous-roche de la Source. Note de M. Emile ï?,ivièrk. K Dans le Mémoire que j'ai eu l'honneur de lire dernièrenaent à l'Aca- démie (') sur le résultat de mes recherches en 1895-1896, dans les grottes de la Dordogne, j'ai signalé, comme l'ayant récemment découverte, la srotle on mieux V Abri-sous-roche de la Source. M Aujourd'hui, après une étude des objets que cet abri m'a donnés jus- qu'à présent, je demande à l'Académie la permission de lui faire connaître ces documents. » L' Abri-sous-roche de la Source est situé dans l'arrondissement de Sailat, à deux kilomètres et demi environ de la station de chemin de fer des Eyzies, sur le territoire de la commune de Tayac, si riche déjà en gi- sements quaternaires et préhistoriques. M Elle se trouve dans le bois de La ]\I(;ulhe, à quelques mètres seulement du chemin qui conduit au hameau de ce nom, à droite dudit chemin et non loin d'une source dont les eaux, très abondantes en toutes saisons, for- ment, à leur sortie du réservoir aménagé depuis un certain nombre d'an- nées pour les recevoir, un petit ruisseau qui les conduit dans la vallée. » C'est un certain matin du mois d'août dernier, alors que je me rendais à la grotte de La Moutlie, que j'ai aperçu, sous un gros bloc de rocher qui recouvrait incomplètement ce nouveau gisement, plusieurs fragments os- seux épars çà et là à la surface du sol avec des éclats de silex. Le même jour je faisais donner, par un de mes ouvriers, quelques coups de pioche destinés à m'assurer de la réalité du gisement et de l'époque géologique à laquelle il appartenait. . » Quelques jours plus tard, j'y ai entrepris, avec l'autorisation du pro- priétaire, les premières fouilles; celles-ci, par les objets qu'elles m'ont donnés, démontrent qu'il s'agit d'un abri-sous-roche quaternaire, géologi- quement parlant, et magdalénien au pointdevue archéologique. Commen- cées sur une largeur de 2'" environ, la longueur de i'" et la profondeur de 1™ également, elles m'ont fourni, eu effet, au milieu de fragments de pierre, plus ou moins nombreux, provenant de l'effritement de la roche : » 1" Des dénis et un certain nombre d'ossements d'animaux, plus ou moins brisés (') Comptes rendus du 5 oclobre 1896. ( 7i5) et fendus longitudinalemenl par la main de l'homme, pour en extraire la moelle, ani- maux parmi lesquels je citerai principalement le Renne {Tarandus rangifer); » 2° Une industrie caractérisée : (a) par des os travaillés pour servir d'armes ou d'in- struments, deux os gravés de traits. L'un de ces derniers, un métatarsien de Ruminant, porte, finement gravés, des traits représentant la tige de quelque plante pourvue de feuilles lancéolées très bien dessinées, sur une longueur de iC'" à i i"^" environ ; [b) par d'assez nombreux silex taillés. Je signalerai parmi eux d'abord plusieurs burins, destinés à la gravure sur os, puis quelques pointes assez fines, un nucléus et, comme outils ou instruments prédominants, des lames entières ou brisées, toutes de petites dimensions (la plus longue mesure seulement 7"""). Ces lames, bien faites, sont géné- ralement dépourvues de retouches comme la plupart de celles que l'on trouve, d'ail- leurs, dans les gisements préhistoriques de cette époque. » Enfin, je ferai remarquer aussi l'absence de tout grattoir ou racloir en silex, du moins parmi les pièces que j'ai trouvées jusqu'à ce jour. » Quant à la teinte de ces silex, elle varie du brun foncé au gris le plus clair, celle qui prédomine étant un gris tiqueté de petits points noirs. » Il s'agit donc bien, en résumé, comme je le disais en commençant, d'un nouveau giseinent quaternaire de l'âge du Renne et de l'époque dile magdalénienne . » Devant repartir dans quelques jours pour la Dordogne, j'y reprendrai mes fouilles, en lîiême temps que je continuerai l'étude de la grotte de La Mouthe, si curieuse par les dessins gravés sur ses parois et sur sa voîite. » M. Delauney adresse une Note sur diverses « propriétés des nombres ». M. Zenger adresse une Note sur plusieurs tremblements de terre et sur les relations qui existent entre les cyclones el les taches solaires. M. Levât adresse une Note sur la couleur rouge des feuilles de vigne. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. ( 7i6 ) BULLETIN BIBLIOi :;APHIQUE. OdVRAGES reçus dans la séance du 2 NOVEMBRE 1896. Pasteur: Histoire d'un esprit, par E. Duclaux, Membre de l'Institut de France, Professeur à la Sorbonne, Directeur de l'Institut Pasteur. Paris, Masson et C'^, 1896 ; f vol. gr. in-8°. (Offert par l'auteur.) Traité de Zoologie, par Edmond Perrieb, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle: Vers, Mollusques. Paris, Masson et C", 1897 ; I vol. gr. in-S". (Présenté par l'auteur.) Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart, MoissAN. Novembre 1896. Tome IX. Paris, Masson et C'', 1896; i fasc. in-8°. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, Professeur de Phy- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle. N" 10. aS octobre 1896. Paris, Masson et C'*, i fasc. in-S". Cours d'Astronomie, à l'usage des étudiants des Facultés des Sciences, par B. Baillaud, Doyen honoraire delà Faculté des Sciences de Toulouse, Directeur de l'Observatoire. Seconde Partie. Astronomie sphèrique. Mouve- ments dans le système solaire. Eléments géographiques. Eclipses. Astronomie moderne. Paris, Gauthier- Villars et fds, 1896 ; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Callandreau.) Annales de l' Université de Lyon. Résultats scientifiques de la campagne du « Caudan » dans le golfe de Gascogne. Août-septembre 1893; parR. Kœhler, Professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Lyon. Fasc. I et IL Paris, G. Masson et C'®, 1896; 2 vol. gr. in-8°. (Présentés par M. Milne- Edwards.) Application générale de la Nomographie au calcul des profils de remblai et déblai, par Maurice d'Ocagne, Professeur à l'Ecole des Ponts et Chaussées. Paris, V^" Ch. Dunod et P. Vicq, 1896; i broch. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Annales médico-psychologiques, Jom'ual destiné à recueillir tous les docu- ments relatifs à l'aliénation mentale et à la médecine légale des aliénés. ^D ( 71? ) Fondateur : D'J. Baillarger; Rédacteur en chefrD"^ Ant. Ritti, Médecin de la Maison nationale de Charenton. N" 3. Novembre-décembre 1896. Paris, G. Masson et C''\ 1896; i fasc. in-8". La Lancette française: Gazette des Hôpitaux civils et militaires, W' 123, 124, 125. Directeur-gérant: M. E. Le Sourd. Paris, F. Levé, 1896; in-4°. Travaux de la Section géologique du Cabinet de Sa Ma/esté (Ministère de la Maison de l'Empereur). Tomes I et II. Saint-Pétersbourg, 1896; 2 vol. in-8°. ERRATA. (Séance du 26 octobre 1896.) Note de M. A. Lacroix, Sur la découverte d'un gisement d'empreintes végétales dans les cendres volcaniques anciennes, etc. : Page 658, ligne 18, au lieu de L'état microscopique, lisez L'étude microscopique. Page 659, ligne 7, au lieu de salion, lisez civilisation. W 18. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2 novembre 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMRIiES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. 0. Callandheau. — Sur la desagréga- tion des comètes fi63 M. E. GuYou. — Horizon gyroscopitiiic de Vamiral Fleuriais 664 ^I. Ch. Naudin. — Nouvelles recherches sur les tubercules des Lc'gumineuses 66G Pages II. EriMoND PEuruER. ~ Note accompagnant la prcsenUition du quatrième fascicule de son " Trailé de Zoologie » . M. Dui;lau>l fait hommage A l'A-Cadémie de son Ouvrage intitulé : « Pasteur, histoire d'un esprit " (j-i G--, NOMINATIONS. ■MM. BoiîNET et Dardoux sont nommés Mcm- l)res de la Commission centrale adminis- trative, en remplacement de MM. Fizeau et Daubree . . , 676 MM. Troûst et Schutzenbehger sont nom- més Membres de la Commission de con- Irùle de la circulation monélaire MM. Faye et MiLNE-EowAuns sont désignés pour faire partie des Commissions des prix Jérôme Ponti et Saintour, pour 1S96, en remplacement de MM. Daubree et Fizeau, décédés 31EM0IRES PRESENTES. M. Tauhv présente un Mémoire intitulé : n De la production des inondations ».... 67I) M. A. Baldol'i^ présente un Mémoire ayant pour titre : « Des causes de l'attraction universelle; l'éther et la loi de gravita- tion » 67(5 M. Madcellix Lanolois présente un septième Mémoire intitulé : « Tension superficielle, son rôle fondamental dans les phénouiénes cliimii|ues, son origine. Membranes molé- culaires. Déterminations numériques »... M. Clèue adresse un Mémoire intitulé : « Histoire des organismes •> M. Tridoulet adresse une Note relative aux satellites qu'il attribue à la planète Vénus. M. BoLUiON adresse une Note relative aux trombes <>11 CORRESPONDANCE . M. le Ministre de L'jNsrRfoTiuN ri'iaïQi e invite l'Académie à lui adresser une liste de deux candidats pour les fonctions de Directeur de l'Observatoire de Paris, va- cantes par suite du décès de M. Tisserand . 677 M-. le Secrétaiue perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Maurice d'Ocagne. . <>■]■] M. Paul Staeckel. — Sur la déformation des surfaces (377 M. E. GoURSAT. — Sur la théorie des équa- tions aux dérivées partielles du second ordre 6S0 Le P. Pépin. — Formes linéaires des divi- seurs de a;' ± A 683 .M. A. ScinVERER. — Sur l'horizon gyrosco- pique de Vamiral Fleuriais CS6 M. AiiEL BuQUEï. — Sur le phénomène de Rôntgen O89 M. P. Janet. — Sur une mélliode de mesure de la température des lampes à incandes- cence 690 .M. H. I'ellat. — Mesure de la force agissant sur les diélectriques liquides non électrisés, placés dans un champ électrique M. GuNTZ. — Sur la chaleur de formation de l'hydrure de lithium M. Tu. SciiLŒsiNG fils. — Uniformité de la répartition de l'argon dans l'atmosphère. M. Aniiré Duboix. — Sur une méthode de reproduction de silicates doubles de potasse et d'autres bases MM. J. Dupont et J. Guerlain. — Sur l'essence de roses de France M. Louis LÉGER. — L'évolution du Litho- cystis Schneideri, parasite de VEchino- cardiuni cordaluni M. Gausakd. — Sur un Ephémère vivipare. M. Pierre Fauvel. — Homologie des seg- ments antérieurs des AmpUaréliens ( An- nélides Polychétes sédentaires) M. Cil. Kemï et G. CoNTRE.MouLiNS. — Emploi des rayons X pour les recherches anato- miques : angéiologie, développements, os- til)! (Hjl, 09S IT 18. SniTE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. sificalion, évolution des dénis, clc -ii M. r.-\\ . STTART-MENTrcATii. — Sur le mode de foimalion des Pj'rénées 713 M. Émii.k Uivikhe. — L'Abri-sous-rochc de la Source ~i\ M. Delauxey adresse une Noie sur diverses « propriétés des nombres r -l't Bulletin bibliogiiaphiqie Erbata Pages. M. Zenorh adresse une Note sur plusieurs Iremblemenls de terre et sur les relations qui existent entre les cyelones et les taches siilaires 71.') iM. Levât adresse une Note sur la couleur rouge des feuilles de vigne 7i"> :il> PAIUS. — IMPIUMEKIK G\UTIIIEK-VILL\RS lîT KILS, Quai des Grands- Vususlins, ôj. /.(* fivr.iyif ;(;\tiim;ri Vim-aks. 3 2044 093 254 118 Date Due m. K * ^ >f A ^^^ ?i^. '^\^ .v_ ikT *■ >.